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Annales - Patriotiques - Et - Littéraires - 1790 - 272-455 (1er Juillet - 31 Déc) (GB)
Annales - Patriotiques - Et - Littéraires - 1790 - 272-455 (1er Juillet - 31 Déc) (GB)
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ET A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ; ( | 33 \Un ( ss /
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Tant qu'un peuple est contraint d'obéir et qu'il obéit, il ſait bien ; si-tôt
qu'il pe Lut s eco uer le joug et qu'il le secoue , il fait encore mieux.
J. J. RoUssEAU, Contrat social.
croit devoir verser partie dans la caisse de son ou à ferme , seront payés desdits traitemens à
la caisse du district, sur les premiers deniers
’partement, partie d as celle des dons patrio qui y seront versés par les feriniers ou loca
tiques, l'excédant de ses honoraires de repré Lcl II'CºS »).
sentant national, déduction faite de sa dépense L'article XXI a été ensuite soumis à la déli
nécessaire. Il donne pour motifs de sa démis bération de l'Assemblée ; voici les termes dans
sion des raisons personnelles de santé, le soin
lesquels il a été décrété :
de la fortune de ses enfans, et la tranquillité XXI. « A dater du premier janvier 1791 , les
de sa famille.
traitemens seront payés de trois mois en trois
D'après les observations faites par M. Target, mois ; savoir, aux évêques, curés et vicaires ">
au nom du comité de constitution , sur la de par le receveur de leur district, et à tous les
mande faite hier de la part du département autres titulaires par les receveurs des districts
de Versailles, « l Assemblée nationale, etc. dé où ils auront fixé leur domicile : et seront, les
crète qu'il sera sursis à toute nomination de quittances de tous lesdits bénéfices , allouées
( 84 )
Deputs quelques jours , les dcmandes à fin néficiers actuels, corps et communautés, ere.
de congé sc sont multipliées d'une manière si ne seront inquiétés pour aucunes réparations,
, afiecléº. qu'une voix s'est élevée pour les sou et ceux qui étoient ci-devant attachés à leurs .
# : mettre à la question préalable. bénéfices, me seront tenns que des réparations
« Je ne m'oppose point, a dit M. Reubell, locatives.
à ce que les congés soient accordés ; mais je A l'ordre de deux heures , une députation
demande qu'aussitôt après on fasse l'appel no du district de Versailles a été admise à la
minal de tous les députés de l'Assemblée, parce barre , et a porté des plaintes graves contre
qu'on assure que ceux de ses membres qui le corps municipal de certe villé , contre la
veulent en ce moment se sépârer d'elle, n'a quelle elle a réclamé la sévérité de l'Assemldée
gissent ainsi que par poltronerie ». nationale. Cette députation s'est permis de re -
Ces derniers mots ont offensé quelques oreilles venir sur la demande sur laquelle avoit pu o
chatouilleuses , en particulier M. de Caylus, . moncé le décret de sursis rendu au commence
ci-devant duc, qui hier avoit sollicité un congé, · ment de la séance, et déja M. Robertspierre
a interpellé M. Reubell, et même toutes pér proposoit d'ordonner le rapport de ce décret ;
sonnes de l'Assemblée qui oseroient douter de mais la sagesse en a été de montrée par M. Re
son courage de lui dire à lui-même. gnault, et la demande en rapport n'a pas été
Une telle provocation, au moins déplacée, a accueillie.
pourtant trouvé des d fenseurs dans l'angle Le comité des rapports a fait présenter un
droit : M. de Montlozier portoit le zèle jusqu'à projet de décrct relat f à l'islede Tabago , et
requérir que M. Reube l fût censuré : mais l'As divisé en quatre articles. La discussion en est
semblée , en reprenant l'ordre du jour, a mis ajournée à demain.
fin à cette scène peu digne d elle.
Il est présenté par le comité ecclésiastique 4 Rédaction définitire des articles addition eZs
articles additionels qui ont été adoptés après décrétes hier sur l'aliénation des biens na
tionaux. - -
culiers et réguliers que des abbayes rentées , IIſ. Le défaut de prestation de serment par
un traitement à titre de gratification ou de les officiers, ne pourra pas empêcher de prem
ension , et eu égard à leur âge et à leurs in dre pour base d'estimation les baux désignés,
† lorsqu'ayant été requis de se rendre à cette
H. Tous ceux qui seront pourvus dans la suite prestation , ils ne l' ont point fait.
d'offices ou emplois, et qui, par ce moyen, IV. Les revenus des affermés par baux em
se trouveront avoir deux traitemens, ne pour phytéotiques ne pourront être fixé s d après
ront conserver que l'un des deux traitemens et ces baux, mais d après une estimation de ces
le tiers de l'autre ; et dans le cas où ils se trou biens.
veroient de nouveau sans office ou emploi, ils V. Les baux emphythéotiques me pourront
reprendront la jouissance, au lieu de leur trai être avoués qu'autant qu'ils seront revêtus des
tement primitif. -
formalités requises pour la validité de pareils
BlI. La moitié du traitement attribué à chaque baux.
classe d'ecclésiastiques, tant en activité que Vi.Tout notaire, tabellion, greffier, officier
sans fonctions, sera insaissisable. public, bénéficier, secr taire, receveur de cha
IV. Les administrations de district et de dé pitre , tout fermier qui refusera de donner com
partement prendront les biens dont l'adminis munication des baux et actes concernant les
tration leur a été confiée par le décret du....., biens nationaux, y sera contraint sous peine de
dans l'état où ils se trouveront lors de la remise 25 livres. La punition sera double s'il récidive,
qui leur en sera faite; en conséquence, les bé et ladite peine me pourra être modérée. s
z,
( 85 )
, Il sera payé au notaire, pour la com Echantillon du génie patriotique et pâiloso
Lication d'unbail , dix sous, et dix sous en phique qui anime , en général, les soldats
|, lorsqu'on en tirera des motes. des troupes de ligne.
|yIll. Si les districts n'étoient point encore
activité, les municipalités des chef-lieux MM. les officiers inférieurs et soldats des
suppléeront dans les opérations relatives à régimens de Normandie et de Beauce , ayant
im§tion etàlavente des biens mationaux. G. fait entr'eux un pacte fédératif où se trouvent
-
les principes les plus purs et les plus sacrés, et
les expressions les plus énergiques et les plus
Pontoise, 25 juin 1r9o. sages en mème-temps , ont adressé ce pacte à
plusieurs antres régim ns, entr autres à NIM. les
Nousvous prions , messieurs , de vouloir bien Chasseurs à cheval de Hainaut, qui ont répondu
(» n CeS tCl'lIn CS :
irer dans vos Annales la lettre suivant " , I'!º
ns avons arrêté de vous adresser, dans la Nos chers camara des , « nous avons , com11:e
nce de notre société , le 3 du courant. · vous, vive in nt seati l'i1nportance et la néces
Une lettre de la soci té patriotique de lilles · sité d'un pact e féd ratif, qui, réunissant to #
date du 18 juin, nous annonce qu il existe les régimens de l armée françoise , assure
cette ville une tourbe aristocratique qui bonheur et la tranquillité de l'empire, et ma
cesse de la vexer, notamment depuis quinze nifeste avec la plus grande authenticité les
, en répandant contre les membres qui · sentimens qui les conduisent.
composent toutes sort s de calomnies et de Oui, messieurs, le patriotisme qui vous ins
lles anonymes. Ces vils et ténébreux moyens, pire , et dont vous venez de nous donner de
ource ordinaire des ennemis de la p trie , si fortes #reuves, a été jusqu'à ce jour le prin
t dignes du but qu'ils se proposent. Comme cipal mobile de toutes nos actions.
constitution décrétée par nos augustes repré · Pénétrés du même zèle et du desir de co Il
lans les désole et les désespère, parce qu'elle courir avec vous au bonheur de la Franc C »
condamne à ne plus vivre d'abus , ils vou nos voeux sont unanimes.
lent bien pouvoir la renverser. L)ans cette Comme un entier dévouement aux intérêts
ention, non moins insensée que coupable y
s'efforcent, autant qu'il est en eux, d indis de la nation, est la première des vertus guer
#poser le peuple contre les citoyens les plus zélés rières qui doivent distinguer le militaire fran
pour le maintien et les progrès de cette sage et çois, nous jurons, sous le serment de l honneur,
ºublime constitution, en leur imputant les alar de nous montrer dans tous les temps défenseurs
es et les désordres dont ils sont eux-nèmes de l'état, soutiens de la nouvelle constitution ;
auteurs, C'est ce qu'ils font tous les jours à d'exterminer les ennemis secrets qui oseroient
témérairement s'élever contre elle : d'écraser
e, et ils ne s'en tiennent point à ces moyens,
i sûrement ne leur réussissent pas autant pour jamais l'aristocratie expirante , qui verse
ils le desirent; ils ont donc conçu et peut son dernier poison sur nous ; de renverser los
déja exécuté le projet de former. dans projets insensés de ces esprits pervers , de ces
teville, une société sous la dénomination de traitres qui voudroient anéantir la liberté nais
SaIlte.
soci té citoyenne, qui y est établie dès le
de novembre dernier. Cette ruse est un Qu'il est beau de périr, de voir couler jus
ºn d'induire plus sûrement en erreur les qu'à la dernière † de son sung pour son
·PT1teS associations patriotiques du royaume tenir la plus mo ble des causes , celle de l'luu
sont en correspondance avec elle , d'inter
r. sans paroître le vouloir, cette corres Nous ne pouvons , messieurs , vous donner
ºnc°. et de contrarier ainsi les vues des un témoignage plus sûr de l'accueil que nous
†yens et les moyens d'affermir la cons
Il.
faisons à votre fédération , qu'en partageant
les sentimens qui vous animent. Puissent tous
Nous sommes , m°ssieurs. avec les sentimens nos frères, guidés par l'intérêt d une félicité
vºritable attachement et d'une sincère es commnne , émanée d'une entière soumissi oa
· Vºs très 11 u mbles et obéissans serviteurs, aux loix , comme à l'autorité qui nous régit,
orés. J. . Leclerc sécr. s. A 11oe - imiter votre exemnle » !
( 86 )
inviolable attachement, messieurs et chers ca Il n'est pas difficile de résoudre cette q
marades . tion, sur-tout si l on observe que si les trou
Vos très-humbles et très-dévoués cama des Pays-Bas ne s'étoient pas annoncés en
rades, les Bas-Officiers, Brigadiers, tembre 1789 , on devoit alors faire passe
Appointés et Chasseurs à cheval du Tournai une partie du régiment de I igne,
Hainaut. se seroit emparé très-facilement de Louai
moyen de quoi cette plase auroit servi de
dez-vous à tous les princes mécontens et f
Note pour servir à l'histoire des conspirations tifs , à toutes les troupes qu ils auroient en
de la cour de Versailles et de celle de Vienne tenues avec les moyens rassemblés dans
contre la nation françoise. Pays-Bas : et Douai s roit devenu un des fo
de la contre-révolution , qu'on a craint ;
Les fossés de la villc de Douai n'ont pas été tant de raison jusqu'au moment où le r
rnis sous les eaux pendant l'été dernier. † ser quitté Versailles. -
vice de cette place importante s'est fait avec la Cette note , qui est de la plus grande ex
négligence la plus suspecte ; on a affecté de tude, et qui nous a été fournie de bonne p
nommer des octogénaires pour conmandans ; fait naître mille réflexions , et justifie bi ,
deux mille et quelques cent pièces de canons, que j'ai dit dans l prenuère et seconde p,
avec les boulets et la poudre en proportion , de l'Orateur des états-généraux , en avr
ainsi qu'une immensité de petites armes, ont en août 1789 C....
été seulement gardés par quelques hommes de
la milice bourgeoise , les fossés sont demeurés
à sec , malgré les représentations de plusieurs
· des plus notables citoyens : et ce n'est que Doutes et questions de M. Favier sur le t,
lorsque ces représentations se sont changées en de 1756. Paris, Lejay, rue de l'Echell
vrais cris d'indignation , qu'on a fait mettre
l'eau dans les fossés ; mais en laissant des clie
La lecture de cet ouvrage, dont j'avoi
mins qui aboutissoient au corps de la place, manuscrit depuis long temps, et que j'ai e
qui y sont restés jusqu'au mois de mºrs dernier. soin de faire imprimer en janvier 1789 ,
Lorsqu'on a chassé les troupes impériales, tant aider au succès de la révolution , est de la
à Bruxelles qu'à Gand, on y a trouvé des armes grande importance en ce moment. M. Fav
et des munitions suffisantes pour une grossc ar qui l'avoit écrit en 175 S, avant la signatur
mée; des magasins considérables de grains et de traité, avoit prédit tous les maux qui en r
farine, qui venoient la plupart dc l rance , pour teroient pour la France ; il avoit dével
la nourrir pendant sept à huit mois; des étoffes toutes les ruses et les dangers de ce trait
et des souliers pour l'équiper ; des espèces pour sont les vérités politiques de cet ouvrage
la payer : en un mot , ce qu'il falloit pour la forment la base de celui de M. Peyssor
faire entrer en campagne. intitulé Situation politique de l' Europe. .
Les Patriotes brabançons ont trouvé à Gand tous les citoyens qui veulent avoir § ]
plusieurs millions de floriiis qui n'étoient mi ren justes sur l'ancien systême politique de
seignés au trésor-royal de Bruxelles , ni à la rope ct sur le nouveau qui se prépare, ne
chambre des comptes : à quoi étoient-ils des vent se dispenser de lire et de médite
timés dans un moment où l'empereur en avoit doutes et questions de M. Favier · qui
- si grand besoin en Hongrie ? connu pour un véritable génie en politique,
On s'abonne à Paris , chez BUIssoN , Libraire , rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, l
de l'abounement et la lettre d'avis , et tounes les lettres pour les duteurs des Annales Patriotiques.
Chez madame DELAPLANcHE, rue du Roule ; et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Roy
et de l'Etranger.
# Il paroît tous lés jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv. pour un an , 18 liº. pour 6 mois, et de q liv
#mois , franc cle port, par la poste, pour tout le loyaume. L'abonnement ne cominence que du prem. d'une
- - 1 , , , I1
|
• - • * •
|
zèle de tant d'administrations qui , dans ces A celui des finances est renvoyée une de
Premiers momens, si elles ne sont pas armées mande pr'sentée par M. l'évêque d'Oleron ,
· ºontre la contradiction et l'indiscipline , au qui réclame des secours pour les habitans des
'ºnt peine à résister au dégoût qui vient à la
- MIIite, -
provinces m*ridionales , en particulier pour
Un déplorable exemple des excès de l'insu ccux du Béarn et du pays de Saoule, ruinés par
le fléau des inondations.
ordination vient d'éclater à Ris, près Cor Une matière importante appelloit l'attention
l On se ra pellera les troubles dont cette
urgade ſ1 § lors de la formation de l'Assemblée nationale , c'étoit le rapport
sur les fondations et patronages laïcs. Le comité
ère de sa municipalité. Il y restoit encore ecclésiasque , par le premier article de son
n parti , ennemi du sieur Ravis , élu maire
visoire. projet de décret , proposoit de déclarer au
Dernièrement. à l'occasion d'un projet d'affi pouvoir de la nation tous bénéfices, églises ou
tion formé entre la garde nationale de Ris chapelles à patronage et pleine collation laïcs ;
celle de Corbeil, quelques habitans se sont et le systême du comité a été savamment dé
rtés à des actes de violence contre ce sieur veloppé par M. Treilhard , mais vivement
is. M. de Clermont.Tonnerre, commandant Combattu par M. de Landine. « On vous pro
ral de la garde nationale de Corbeil, ins pose, a-t-il dit, un attentat contre les propri4
it de ces excès , a refusé l'affiliation de tés d'un grand nombre de familles du royaume.
dée par celle de Ris ; il a représenté aux Peut-être le décret du 2 novembre est-il appli
ts-citoyens de cette municipalité l'énor cable à ces bénéfices laïcs , qui confèrent â
é de la faute qu'ils venoient de commettre ; l'église l'usufruit et la propriété , et qui ont
- † touchés, et ont donné des marques été spiritualisés par l'autorité épiscopale; mais
es de repentir et de réconciliation : mais · il n'en peut pas être de même des fondations,
tôt on a appris que 5o à 6o hommes armés
1 — --- 1 _
laïcales , qui ne supposent
•-- ….. » ,lassa : sise ov» ,
dans leurs auteurs
r rla ,s ronri é t é ſ •llas-ri » -
( 9o )
iugés , et c'est le gouvernement qui étoit leur La flotte hollandoise de 12 vaisseaux, qu'o
co-obligé : c'est le débiteur seul qui a détruit croyoit destinée pour la Baltique, a pris !
les titres du créancier, sans vouloir annoncer route de l'Angleterre pour se joindre à celle d
les raisons de cette iniquité. Qui ne reconnoit
pas, dans cette conduite des ministres envers
l'amiral Bºrington. On la croit même déja prè
de Plymouth. V.
des étrangers, le caractère d'ineptie , d'injus D E B E R L I N, le 18 juin.
tice, d'insolence et de despotisme qui s'est tou
jours montré dans ces ministres envers les Fran Notre ville, privée des régimens qui en com
çois même ? En vain le traité avec les sieurs posoient la garnison , est à présent gardée pa
Ramisch et Wernberg a été signé par eux : en la bourgeoise , excepté les portes et les châ
vain les clauses en sont claires , expresses et teaux où sont les bataillons de dépôt. Le cor
positives ; ils ne veulent pas plus reconnoître d armée de la Prusse occidentale, command
ce traité que les droits de l homme et la souve par le général Usedom , doit se rendre inces
raineté de la nation. C'est une engeance bien
† et bien maudite que ces ministres.
samment , en Silésie. Celles qui sont sous l
commandement du comte Henkel dans la mêm«
ais les sieurs Ranisch et Wernberg deman partie de la Prusse , sont parties le 1 1 pou1
dent à l'Assemblée nationale qu'elle leur donne
Prendre leurs cantonnemens en Samogitie. Le
des juges et un légitime contradicteur, ou comte Oginski , grand général de Lithuanie .
qu'on leur rende les marchandises qu'ils ont aCCompagnera notre souverain en Silésie. Z^
ſournies à l état. Certes, l'Assemblée nationale
D E B R U x E L L E s , le 22 juin.
ne leur refusera point cette justice ; et il faudra
bien savoir pourquoi les ministres s'évertuent Le duc d'Ursel , ou son avocat Offhuys ex
si légèrement à manquer de foi, de loi et de son nom , vient d'adresser un mémoire aux
religion à chaque instant, envers les étrangers états de Flandres, au sujet de son arrestation ,
comme envers les François. On découvrira et défie ses ennemis de prouver le moindre
peut-être, dans cette affaire , quelque frippon grief contre lui. Mais la cour de Vienne, qui l'a
nerie de bureau qu'il sera bon de faire con épargné lorsque les circonstances I'exigeoient,
noître à toute l'Europe, et que nous ne man est lé véritable ennemi qui veut le perdre Le con
qucrons sûrement pas de publier. C... grès, tout dévoué à Léopold, ne doit donc plus
faire attention à aucun principe de justice,
AFFAIRES POLITIQUES ETRANGERES. puisque les souverains m'en connoissent aucun
que † intérêt, et l'humiliante abjection des
D E H A M B o U R G, le 16 juin. peuples. V.
Quelque diligence que le duc de Sudermanie . D E F L o R E N c E, le 18 juin.
ait faite pour revenir attaquer la flotte russe Nous avons eu depuis quelques jours de
de Revel , que l'on avoit dit , sur des bruits grands mouvemens en Toscane et dans cette
vagues, être déja au pouvoir des Suédois, il a ville. D'un côté, des gens mal intentionnés ont
été contrarié par les vents et obligé de prendre ' fait agir les ressorts du fanatisme , et le peuple
un autre parti. On craiut qu'il n'ait été forcé a redemandé ses reliques, ses saints et ses cha
de se battre, pris cnnre deux feux par l'escadre pelles. De l'autre , l i cherté des grains acca
de Revel et celle de Cronstadt, qu'il étoit allé parés par des gens cupides , à l'exèmple de ce
chercher. $† personnes assurent même qu'ont fait les princes et les gens puissans de
que le duc de Sudermanie a été complettement la France, avoit aigri les esprits.Le peuple a
battu, et que le roi de Suède, qui s'étoit avancé éclatté avec fureur, s'est porté chez ses amis
avec sa flotte de galères pour le so"tenir , a été atroces , qui font plus de cas d'un séquin que de
forcé de se retirer. Mais on n'a encore rien de mille hommes , a fait ouvrir les m gasins. La
ositif sur cet événement , qui changeroit la bourgeoisie a pris les armes , et a rétabli le
p† des choses dans le nord , et sur-tout à calmö : les nombreuses patrouilles préviendront
'l'égard du Turc. sans doute un plus grand mal. V.
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ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
- D E L A F R A N C E,
| ET A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
/ - - -
par le roi, semble se complaire à chercher des Sur un décret rendu en conformité des con
coupables, en poursuivant une procédure ri
goureuse contre ceux qui ont été accusés d'a clusions du vertueux orateur, le comité de
voir, le 13 juillet 1789, brûlé les barrières de lettres de cachet est chargé de présenter à
Paris. Soixante-dix employés de la ferme ont l'Assemblée un projet de décret qui la mett
été entendus dans une information. Quatre à portée de venir au secours de ces infortu
vingts décrets de prise de corps sont lancés ; més avant le 14 juillet présent mois. .
toutes les muits on enlève de leurs lits nombre Sur un rapport de M. Vernier , intervien
de citoyens, la terreur est au milieu du peuple, un décret local :
et la révolto n'est peut-être pas loin, la révolte « L'Assemblée nationale, après avoir entendu
u'on a l'air de provoquer. le rapport de son comité des finances, *
, M. Reubell a demandé que le rapport de » Décrète que les 4oo liv. payées jusqu'ic
cette procédure fût fait à l'instant même : un par la ville de Toul à M....., commissaire de
( 93 )
rres, sérönt eridore acquittées sur les ar où il y a des sociétés de prêtres préposés à
és de # et 1789. -
l'acquit des fondations , ceux d'entr'eux qui
Il est difficile d'exprirner avec quelle satis viendront à mourir puissent être remplacés.
lction générale a été entendu un rapport fait V. Les fondations faites en faveur des parens
ar M. Camus, au nom du comité des pen des fondateurs , continueront d être executées
lons; simplicité, clarté , humanité, justice , conformément aux dispositions contenues dans
buts'y trouve. Il a comparé la masse effrayante les actes de fondations ; et à l'égard des autres
les graces† l'intrigue et la bas fondations pieuses , les parties intéressées pré
senteront leur mémoire aux assemblées de
esse, avec la révoltante mesquinerie des ré
ºmpenses que l'homme vraiment utile pouvoit département, pour, sur leur avis et celui de
† obtenir. Il a proposé une dispensation l'évêque diocésain , être statué par le corps
uvelle des récompenses nationales; l'une sera législatif sur leur conservation ou leur rem
accordée à titre de pension , l'autre à titre de placement ». - -
gratification. Elles ne consisteront pas seule A l occasion d'une demande en congé, formée
ment dans un traitement pécuniaire, on y join par un député d'Alsace , M. Bouche a proposé
dra encore un symbole de la reconnoissance de décréter qu'aucun congé ne seroit accordé
publique; les pensions ne seront plus accordées d'ici au 2o juillet ; et M. Lucas a demandé
qu'à l'âge de 5o ans, et après trente ans de que le 12 de ce miois l'Assemblée fit faire un appel
erice public et effectif. Les pensions ne pour nominal de tous les membres qui la com
ront excéder 12,ooo livres : aucun traitement posent. , · · ·
1e sera reversible ; mais si la veuve d'un brave « Je m'y oppose, a dit M. de Foucault : beau
officier se trouvoit dans l'indigence, la nation coup de membres de cette assemblée qui ont
viendroit à son secours, et se cliargeroit de obtenu des congés d'absence sont en ce moment
l'éducation de ses enfans. fort tranquilles dans leurs provinces ; et si vous
Nous regrettons infiniment que l'espace de · adoptiez le décret qu'on vous propose , il seroit
| cette feuille ne nous permette pas de † possible qu'il fût mal interprété...... Une voix
ter plus en détail ce chef-d'oeuvre de sagesse partie du côté gauche a répondu : eh bien ! —
| et d'économie : la matière en est ajournée à eh bien, a repris M. de Foucault en colère ,
| vendredi prochain, ainsi qu'un autre rapport faites donc tout piller, tout égorger..... Alors
de M. deWimphen sur les traitemens particu soit que ce fût l'effet d'un mal-entendu, soit
liers des m\taires. -
qu'il y eût un parti pris d'amener la confusion
En reprenantla discussion sur les fondations et la guerre, MM. §, Maury, Riquetti le
et † laïcs, M. Durand , du comité jeune et plusieurs de leurs consorts, se dépla
ecclésiastique, a présenté la nouvelle çant avec une fureur exagérée , ont prétendu
d'articles qui avoit été ordonnée dansrédaction
la séânce que ces deux mots eh bien, livroient au meurtre
d'hier, et ils ont été décrétés comme il suit : et à l'incendie une partie de l'Assemblée natio
|- Art. Ier. « Tous bénéfices à patronages laïcs nale, et ils ont demandé que le coquin, le scé
sont soumis à totites les dispositions des décrets lérat qui avoit prononcé cette barbare exclama
concernant les bénéfices à pleine collation et tion fût chassé de l'Assemblée , menacant de
patronage ecclésiastique. - s'en retirer eux-mêmes à l'instant ». "
II.Seront pareillement compris aux disposi M. de Bonnay, dont le caractère est celui de
tions desdits décrets tous titres de fondations la modération, a établi que l'apostrophe offen
| à pleine collation laïcale, excepté les chapelles sante étoit tombée † première phrase de
| actuellement désservies dans l'enceinte des mai M. de Foucault, ct non sur la seconde , ce qui
sons particulières par un chapelain où un des* en diminuoit inſiniment la dureté, M. Cazalès
| servant, à la seule disposition du propriétaire: a parlé ensuite, et dans le même sens. Les têtes
III. Le contenu dans les articles précédens, se sont calmées ; et dans ce moment de pacifi
aura lieu nonobstant les clausés de reversion , cation les deux motions de MM. Bouche et
comprises dans les titres de fondation. Lucas ayant été mises aux voix, ont succombé
.IV. Les fondations de messes et autres ser sous le poids de la question préalable. G.
yices acquittés dans les églises paroissiales par |. Pacte fédératif des écrivains et journalistes
les curés ou autres prêtres habitués, sans être -
· patrzotes. .
pourvus en titre de bénéfice, continueront" - - -
( 94 )
f† sont utiles aux progrès de la raison tisme des autres.Nous défendrons mutuellen
umaine , ainsi qu'au développement et au nos confrères contre toutes les attaques de
maintien des droits du peuple , et que c'est ennernis ; nous concerterons ensemble la dé1
ar là que les complots , les turpitudes , les ciation de tous les abus, de tous les traîtres
† les impostures et les charlataneries tous les complots. Oh ! quelle impulsion
· des ministres, des aristocrates, des faux patrio quelle rapidité nous espérons donner désort
tes et de leurs lâches adhérans , sont journelle à la marche imposante de la raison humai
ment dévoilés : ces ennemis, dis-je, viennent Quelle masse de lumières se répandra su
de former le projet d'attaquer les écrivains et globe ! Avec quelle ardeur chacun de n
journalistes patriotes, et de les enlacer de toutes saorifiera ses veilles, son repos , sa santé mê
arts dans des procédures qui réjouiront singu au bonheur de la patrie , que dis-je, au bc
† le comité autrichien des Tuileries , heur de tout le genre humain ! Dignes confrè
les laidrons déhanchés de la cour, les parasites des provinces, vous l'observateur Marseillo
des ministres et les petits municipaux qui pré vous l'auteur du journal patriotique de Gi
tendent en même temps aux faveurs royales et moble , vous l'auteur du journal de Bordeau
aux emplois populaires. Déja l'Orateur du vous brave Champagneux de Lyon , joign
peuple, M. Martel ( coupable ou non, ce que vous à nous; enflammons-nous tous du sai
nous ne prétendons pas juger ) a été † enthousiasme de la philosophie et de la liberº
marchons de front contre les ennemis de
dans un cachot contre tous les principes de la
déclaration des droits de l'homme , et contre justice, de la raison , et nous serons invincibl
toute règle des procédures tant anciennes que et nous ferons trembler les tyrans et leurs %
nouvelles. Déja notre brave Camille Desmou esclaves. CARRA.
lims est environné d'huissiers et de recors qui ----
,
lui demandent tantôt 2o,ooo livres , tantôt
1oo, ooo livres, pour dédommager des hommes D E B R U x E L L E s , le 3o juin.
qu'il a cru citoyens douteux , ou d'autres dont
l'aristocratie n'a paru équivoque à personne. On dit la paix conclue entre les cours !
Peuple François ! c'est vous qu'on attaque, c'est Vienne et de Berlin. Le pays de Liége, à quº
vous qu'on persécute, en attaquant et en per ques malheurs près, inséparables des grandº
sécutant vos véritables défenseurs. Faudra-t-il révolutions, présente l'espoir d'une liberté saga
que mous cédions aux machinations infernales et d'un peuple conséquent dans ses principe
de vos ennemis et des nôtres ? Faudra-t-il que Les revers § Pays-Bas sont des résultats pre
notre courage et notre activité se laissent abat que nécessaires des causes et des agens de à
tre, quand nous avons besoin de redoubler de révolution. Ce sont les prêtres et les nobles qs
courage et d'activité pour vous garantir des l'ont faite cette révolution ; ils n'ont poi
nouveaux piéges qu'on vous prépare ? Non ! réclamé en faveur des droits de l'homm
nous ferons une sainte ligue contre les bêtes mais en faveur de leurs priviléges ; c'est l'ar,
féroces et venimeuses qui fourmillent au milieu tocratie qui luttoit contre la monarchie. L'ét
de cette création nouvelle. Nous avions tous est trop divisé, l'esprit public n'est pas ass,
juré en particulier de périr mille fois plutôt avancé ; l'un et l'autre ne sont point ass
que d'abandonner votre cause. Nous répétons mûrs pour la liberté : si l'alternative est in
tous ensemble cet auguste et inviolable serment. vitable , il vaut mieux un maître que cel
Unis par des liens sacrés, et ne formant plus tyrans. On est indigné de voir combien ê
u'une seule ame et une seule intelligence , subterfuges et d'absurdités sont employés p"
l'énergie et le patriotisme d'un seul se multi le parti de Vam-der-Noot, pour réveiller !
plieront de toute l'énergie et de tout le patrio fanatisme dans ce malheureux pays. |
On s'abonne à Paris, chez BUIssoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le pr
de l'abonnement et la lettre d'avis, et touies les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques. \
Chez madame DELAPLANcHE, rue du Roule; et chez tous les Libraires et Dirccteurs des Postes du Royaun
et de l'Etranger.
Il paroît tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv. pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv, pº
3mois, franc de port, par la poste, pour tout le Royanme. L'abonnement ne commcnce que du prem, d'un moi
. |
|
"! - - - l
|
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
· · DE LA F R A N C E,
· ET A F FA I R E s P o L I T I Q U E s D E L E U R o P E ; / - -
J0 UR NA L L I BelRdirig
E , par ZZ/762 Société d'Écrivains Patriotes ,
par M. MEIicI ER.
' . • . La haine d'un patriote pour chaque vice politique, est proportionnée au
- mal que ce vice fait à l'état.
heureuse fin.
Nous répondons à cela , 1°. que si nous re
On a dénoncé le même jour, 3o juin dernier, mettions les lettres d'avis qu'on nous donne
aux Jacobins, le sieur la Luzerne , pour n'avoir sur de pareilles circonstances, non-seulement
pas écrit un seul mot aux habitans de Tabago nous exciterions de cruelles vengeaiices , mais
sur la révolution qui venoit de s'opérer en mous n'aurions plus aucune es èce de rela
France. Ces infortunés n'en ont été instruits tion avec personne, ni aucun moyen de tenir
que fort tard, et par un bâtiment Anglois. Ce les citoyens sur leurs gardes : 2°. que nous n'a
retard a été en grande partie la cause de leurs vons nommé personne dans notre article , ex
malheurs. Telle est la conduite imperturbable cepté M. de Narbonne, dont nous n'avons point
des agens du pouvoir exécutif. Jusqu à quand scruté la conduite , comme étant tout-à-la-fois
le souffrirons-nous ? C.... commandant de la garde nationale de Besan
çon , colonel du rég ment de i'iémont, en gar
nison dans cette ville, et commissaire du roi
Point de censure puhliquc, point de constitu pour la formation du département du Loux ;
tiort nationale, ni de régénération. ni pour avoir fait désariner 6oo citoyens , ni
- -
On s'abonne à Paris , chez BuissoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le pri
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Chez madame L)E LAPLANcHE, rue du Roule ; et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaum
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Il paroit tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 lic. pour un an, 18 liv, pour 6 mois, et de o liv. pou
3mois , ſranc de port, par la poste, pour tout le 'Royanine. L'abonnement ne comncnce que du prem. d'un moº
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTEnAIRES
D E L A F R A N C E ,
ET A F FA I R ES P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
,4 . . -
sont arrivés dans la ville de Haguenau , des Le rapport de cette étrange affaire a été fa
violences qui ont été commises contre les par M. Digoine, etappuyé par M. de Beaumet
officiers municipaux , ainsi que de l'enlève sous la présidence duquel se sont passé les fait
ment des papiers lors du p llage du greffe , Le décret intervenu a renvoyé la matière a
et pour que les auteurs , fauteurs et com comité des recherches.
plices desdits excès, soient poursuivis, jugés,
- et pr mis suivant la rigueur des loix. Séance du 4 juillet.
I. Qu'à l'effet de mettre les officiers mu
· nicipaux à l'abri de toutes violences ultérieu Les comités de marine et de commerce rét
res, et de leur assurer le libre et paisible exer nis ont présenté et ont vu adopter , presqu
cice des fonctions qui leur sont confiées, le sans discussion, le projet de décret qu'1ls o
roi sera également supplié d'ordonner qu'il préparé sur la matière qui leur avoit été re1
VOVC 6.
soit envoyé à Haguenau un régiment de cava
lerie françoise. « L'Assemblée nationale, instruite des déli
III. Que le directoire du département du Bas commis sur les côtes de la Méditerranée sol
Rhin, auquel l'audition des comptes des ci mises à la domination françoise, contre le drc
, devant administrateurs de la ville de Haguenau des gens et la foi des traités, et des mesur
. est déférée par les décrets, est autorise, pour prises pour faire punir les auteurs des délits,
, assurer les intérêts de la commune, à permettre « A décreté 1°. que son président se retire
toutes saisies et arrêts provisoires qui pourroient pardevers le roi, pour le remercier des mesur
, être requis légalement. qu'il a prises. |
.. Déclare en outre , l'Assemblée nationale , 2°. Que les tribunaux auxquels ont pu êt
( 1o L )
m eront par la suite déférés cés délits , en Le comité des finances devoit faire son rap
poursuivront le jugement. --:
pont sur les besoins actuels du trésor publ. c ;
3°, Que les municipalités et corps adminis 1 api ort qui s cst combiné avec une leitre du
tratifs, aideront et protégeront les tribunaux prv il er liuinistre des limances. « Un supplément
partousles moyens qui seront en leur pouvoir, cie oo In ll ons seroit nécessaire, écrit M. Necker,
etàla première réquisition. -
pour completer le service de ce mois ; mais
4°.Énfin, que les ordonnances, relatives aux coulme il est expédient de soutenir le trésor pu
précautions de santé, seront exactement ob blic dans une sorte d'abondance, l'Assemblée
iervées. -
est suppliée d'autoriser, par un décret, la déli
On a ajourné, et renvoyé au comité de ma vraison de 4o à 45 millions en billets de caisse,
nne, l'amendement proposé par M. Mallouet, portant promesse d'assignats, et qui en tiendront
«queles commandans de terre et de mer fussent lieu jusqu'à leur émission ». Le décret conforme
autorisés à employer la force armée sur les côtes a été rendu, non sur le champ, non sans quel
de la méditerranée, et dans tous les pays du ques objections élevées par cette espèce de dé
royaume, contre les infracteurs des loix mari fiance qu'inspire toujours au sage économe une
times et de la foi des traités. demande imprévue de londs extraordinaires. II
|
M. de Murinais a assuré que l'ile de Malte a fallu que l'utilité, l importance, le bon em
avoit fait équipper cinq g lères , qui étoient ploi de celle-ci fussent certifiées par ie comité
dcs finances.
toutes prêtes, et que les Maltois evoient juré de
veiller à la sûreté du pavillon françois. Voici le décret préparé par le comité de
M. Dupont, au nom du comité des finances, constitution sur l'ajournement d'hier, et adopté
sans débat :
apropos le décret suivant , qui a été adopté : - - -
| « LAssemblée mationale décrète que les four « L'Assemblée nationale décrète, 1o. que le
nitures de sel qui doivent être faites à l'étran maire , les six commissaires nomnés par le
ger conformément à des traités existans , se conseil de ville , et les commissaires pris parmi
ront faites avec les sels appartenans à
la nation, les Cent vingt nommés par les soixante sec
ºtque ceux qui s'y opposeroient seroient punis, tions, régleront l'ordonnance de la fête, et
comme portant atteinte aux propriétés matio en fixeront les dépenses.
nales : décrète, en outre, que le roi sera sup 2°. Que les 144 connnissaires restant véri
puéde donner les ordres nécessaires pour l'exé fieront les pouvoirs des députés à la fedération
cution du présent décret ». patriotique. -
Prendre toutes les mesures nécessaires pour as Nous jurons de rester à jamais ſidèles à la
ºrer la liberté du commerce et de nos naviga. nation , à la loi , au roi, et de maintenir de
ll0ns.
tout notre , pouvoir la constitution décrétée
· MM. Robertspierre et Démeunier ont fait par l'Assemblée mationale, et acceptée par le
Pºaloirl'ordre dujour, en observant que cette . TOl, -
pétition n'étoit pas de nature Nous jurons de protéger de tout notre nou
( 98 )
personnes et des propriétés, la libre circulation des croûtes de pain mendié, vient d'être arrêt
des gr ins, la perception des impôts , sous quel à Warwick , cil rgé de trois cents livres pesan
que forme et dénonination qu'ils se perçoivent, en or, dans denx sacs qu'il alloit passer dan
et de demeurer unis à tous les François, par les les provinces Belgiqtes ontre un somme beau
liens indissolubles de la fraternité. coup plus consiu rablº qu il avoit sur lui e1
L'Assembiée a décr, té en outre, « que pendant papier d · comin rce : c'étoit, dit-ou l , sixièm
tont le tcmps de la féd, ration patriotique, elle voyage qu'ii alloit f : re. Voilà coinnn nt l arg n
ne recevra aucune pétition , et me délibérera sort de France par mille canaux incounºus : qu
point lors le lieu ordinaire de ses séances. sera-ce donc quand les assignats paroitro11t ?l
M. Delley-d'Agier propose un mode de cor voie du transport sera bien plcis ſacºle.
respondange entre le roi ct l'Assemblée natio
nale. L'examen en est renvoyé au comité de AFFAIRES POLlTIQUES ETRANGERES.
donstitution, On renvoie à celui des finances
une lettre de M. de la Tour-du-Pin, relative D E RA G U s E , le 1 o juin.
à plusieurs dépenses du département de la Quoique tout soit assez tranq : lle dans le
guerre. trois grandes arinées russes, tur'iues ct autri
Au nom du comité des finances , M. le Brun
chiennes , il n en est pas de mêm : l 1 côté d
a repris le rapport sur les dé;ensºs fixes et la Croatie. Les Turcs , repoussés plusieurs foi
annuelles de l état ; et il est décr, té-« que lo avec pºrte . s n rapprocient sans se décou
traitement des payeurs des rentºs sera désor ragºr. Cependant presque toutes les province
mais de 12,ooo livres, y complis les frais de soumises a la Poi te se rei usent au tnoindre efſor
bureau ». G. pour lui fournir d s seco rs, qui n : tendroien
qu'à les maintenir sous le despotisme. A Pºin
Valenciennes, le 29 juin. tronve-t-on mêmc à Constantinople que'qu
matelots, pour la mauvaise fiotte qu on veu
L'aristocratie est ici en partie plus modérée, opposer atix forces maritimes de la !,ussie
ou feint de l'être; mais on n'ignore pas qu'elle dont les vaisseaux menacent déja l'Archipe
agit toujours sourdement. Qu, lques-umis de ses Le pacha de Scutari, au lieu de marcher e
individus osent se promettre de gr : udes choses Bosnie , est allé se jetter sur le pacha de Croy
pour le 14 juillet Une bouche ie scroit sans qu'il a défait : et maitre de cette place , il
doute le plus agréable spectacle pour ces parti ceminis les plns gr indes cruautés. M. iJietz e
sans du despotisme. Si nous en croyons les arrivé à Constantinople sur un vaisseau angloi
bruits qui se répandent depuis quelques jours, escorté d'un brigantin hollandois. Les Russe
Léopold va approndre avec la satisfaction digne ont capturé un vaisseau marchand d'Amster
d'un souverain. que 7 à 8ooo loinrnes viennent dam, qui allot en Sicile.
d'être égorgés par ses suppôts mercenaires,
pour ne pas vouloir être ses très-humbles es W EI M A R.
claves. On dit la défaite des prétendus patriotes
complète. Voilà un de ces évéuenens que les Son altesse le Duc régnant, avant de part
souverains regardent comme un nouveau fleu our l'armé, a fait voir que le danger n
ron à leur couronne. P§ pas, lorsqu'il s agissoit de la conse
vation d'un seul individu. Il apperçoit un en far
Lille , 5o juin. u'un tourrent impétueux emportoit : aussi-t«
)
# imite le vertueux Léopold de Brnnsvick , s
Un révérend , oubliant que la besace monas lance à cheval, et sauve le malheureux q
tique n'étoit pas faite pour porter de l'or, mais alloit périr.
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et de l'Etranger.
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5 mois, franc de port, par la poste, pour tout le Royaume. L'abonnement ne commence que du prem. d'un m°
47
-- * • \# 1
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
· ·
L A F R A N C E , D E
ET A F F A I R E S P o L IT I Q U E S D E L' E U R O P E ;
/ © - -
Jo u R N A L L I B R dirig
E, eZ
ar une Société d"Ecrivains Patriotes ,
par M. MeRcz ER.
Qu'est-ce que la vertu ? C'est la préférence de l'intérêt général à l'intérêt
particulier. . Abbé MAURY , Eloge de Fénélon, page 23.
Tracy a demandé qu'il y fût ajouté le serment ART. I°". La justice sera rendue au nom du
roi.
ne jamais prendre les armes pour querelle
dereligion : cette addition est renvoyée à l'exa ART. II. La vénalité des offices de judicature
men du comité dé constitution. est abolie pour toujours. Les juges rendront
.. Jusqu'à présent l'article des,frais de bureaux ratuitement la justice, et seront salariés par
état.
vottes les parties de finances, notamment
du trésor royal, n'ont été présentés qu'en masse ; ART. III. Les juges seront élus par les justicia
· ºt cette forme semble laisser de la facilité à bles.
l'arbitraire, à la déprédation même, ou tout au ART. lV. Ils seront élus pour six années : à
"oins donne ouverture aux soupçons. Cette l'expiration de ce terme, il sera procédé à une
| ºbservation, faite par M. Dandré, appuyée par élection nouvelle, dans laquelle les mêmes juges
M. Camus, a frappé tous les esprits , un décret pourront être réélus. * -
#t rendu, qui ordonne qu'à l'avenir le comité ART. V. Il sera aussi nommé des suppléans
des finances présenterale chapitre des frais de qui, selon l'ordre de la nomination, remplace
ºreaux dans tous leurs détails, et indiquera ront, jusqu'à l'époque de la prochaine élec
ººº trois époques, celles de 174o, de 1762, tion, les juges dont les places viendroient à
# de 178o, la date du service des employés, vaquer dans le cours des six années. Une partie
u'il soit avisé à la valeur du traitement qui sera prise dans la ville même du tribunal , pour
#leur être assuré, et à la réduction gra
duelle dont les emplois pourront paroître sus
servir d'assesseurs en cas d'empêchement mo
mentané de quelques-uns des juges.
teptibles. * - . ART. VI. Les juges élus, et les suppléans,
Les applaudissemens les plUs. mérités ont lorsqu'ils devront entrer en activité après la
ueilli les discours de M. le Pelletier quittant mort ou la démission de quelques-uns des ju
:présidence , et de,M. de Bonnay qui l'y rem es, recevront du roi des lettres-patentes scel
ce. Le
public en jouira par la voie de l'im-
- - -
-
† du sceau de l'Etat, lesquelles ne pourront
ºl9n, ainsi qu'il a été décrété. . être refusées , et seront expédiées sans frais,
-,Qn a renvoyé au comité des rapports une sur la seule présentation du procès-verbal.
e des c9mmissaires du roi, lesquels rendenti , VII. Les lettres-patentes seront conçues dans
º obstacles qui jusqu'à présent Ont , les termes suivans : Louis, etc. les électeurs du :
été pendant cinq : ns juge ou honne de loi X i V. En toute matiere civile et criminel
exerçant publiquement au rès d'un tribunal. les plaidoyers , rapports et jugemens seront
Personne n'ignore maint nant le décret cons bliés , et tout citoyen aura le droit de défen
titutionel qui déclare tous les citoyens adrnis lui-même la cause, soit verbalement, soit
sibles à tous les eumplois civils et miiitaires, sans écrit. -
autre distinction que celle de leur vertu et de XV. La procédure par jurés aura lieu
leurs talens. -
matiere criminelle. -
qui ont passé l àge de 25 aus. ll s'autorisoit, ( Cet article a été adopté, sauf rédaction
pour appuyer la demande , des talens rares et XIX. Les loix civ les seront revues ct ré
récoces que le dernier président de l'Assem mées par les législateurs , et il sera fait un «
† nationale a montrés depuis longues années, énéral de loix simples , claires et appropi
la constitution.
quoi qu'il soit très-jeune encore. Mais M. le
- Pelletier.linterrompant lui-même , « les loix , XX. l.e ce de de la procédure civile ser
a-t-il dit, sont faites pour la société, et mon cessamment réſormé , de maniere que les pé
pour los individus » : d'autres amendemens, qui | soient mieux proportionnées aux délits , ol
· sont encore survenus, ont été emportés par la · vant que les peines soient modérées, e
question préalable, et la rédaction de l'art. IX perdant pas de vue cette maxime, que l
- est demaeurée. . ! ,• . · · ·· ne doit prononcer que les peines stricteme
X. Les tribunaux ne pourront prendre direc évidemment nécessaires. .
*.
( 1 o5 )
M. Riquetti le jeune a demandé un instant Dénonciation des requétes de l'h6tel.
d'audiance pour exposer « que dans un appar Appellé comme notable-adjoint à l'andicnce
tement qu'il loue, MM. du district des Corde de la conciergerie du palais, le preunier de ce
liers s'étoient permis hier de faire une descente
pour arrêter des papiers qu'ils accusoient d'être mois, pour une plainte que M. Iiiston, pr, sou
nier dans cette conciergerie , voulo.t ſoriner
incendiaires. Ces papiers sont une brochure de contre les vexations et les manoeuvres de M. le
labbé de Lubersac, qui avoit assez présumé de Blanc de Verneuil, procureur général, j'ai eu la
lamitié de M. Riquetti pour espérer qu'il ne douleur de voir le commissaire M. B : rtrand se
trouveroit pas mauvais que les ballots en fus refuser constamment à entendre cette plainte.
sent déposés chez lui pendant son absence : J'ai entendu dans la même audiance accuser ce
l'honorable membre , en se plaignant de cet M. le Blanc de Verneuil d'avoir tenu pendant
| acte de MM. du district, se loue beaucoup de trois mois au secret M. Riston, de l'avoir me
leur houneteté personnelle. nacé du bâillon, parce qu'il faisoit des observa
ll a fait ensuite une sortie sur la licence des
tions trop vives et trop pressantes devant le
Jolliculaires et colporteurs qui semblent se faire public , et d'avoir che ciré à débaucher la mai
un jeu de s'attaquer à lui , et qui ce matin tresse dit iiL M. Ristou penda : t que celt - ci
, criaient encore dans les rues , Co'aspiration étoit en prison. Mon collègue et moi avons
-nouvelle du vicomte de Mirabeau.
. Ce récit, fait avec une surabondance de gaîté, dressé procès-veu bal sur le registre de notre
district ( aujourd'nui la section de la Bibl.othè
aintéressé quelques auditeurs, mais l'Asseinblée que) du refus de recevoir la plainte de M.
n'a rien statué sur l'une ni sur l'autre plainte. G. Riston, ct de toutes les circonstances dont
nous avons été tº moins. Je dénonce ces faits à
. Opinion du Génevois sur le décret relatif aux la nation , à l'Assemblée nationale, à tous les
- titres, aux noms et aux arinoiries. notables et à tous les bons citoyens. M. itiston
· Le fameux charlatan étoit seul d'avis dans fera bientôt paroitre son mémoire, dont je
donnerai l'extrait. C.... qui veut dire CARRA.
le conseil que le roi, avant d'accepter le décret
. relatif aux titres, aux noms et aux armoiries ,
·- envoyât des observations à l'Assemblée natio Discours remarquable de M. Gossin.
•. nale.. Plusieurs personnes ne conçoivent pas
comment cet homme, qui a si souvcnt farci Lorsque M. Gossin ſit, au nom du comité de
ses emphatiques productions des mots philoso constitution , le rapport de la nouvelle distri
phie, vertu, ect. ait pu s'élever contre un pareil bntion de Paris, il terrnina son discours en ces
décret Espéroit-il se faire conférer un jour le lC I'nl eS :
titre de duc ou de prince ? ou bien vouloit-il « Nous avons trouvé une soumission parfaite
- mettre en jeu le veto royal dans cette occasion dans les sections destimées à ne plus rester, mi
| pour troubler les opérations de l'Assemblée na sous leurs noms, ni dans la même réunion des
tionale ?Il se hâte de nous dire, dans la Gazette c toyens ; ce mom et cette réunion leur étoient
| Universelle du 1er de ce mois, qu'il est sûr, lui, cependant bien cliers, et par des succès et par
· de la pureté de ses intentions et de son atla des services rendus à la patrie, et par des
#chement à la constitution et aux vrais intérêts raisons de fraternité et d'amitié. Tout a été
,du peuple,nous
monsieur, maisnequ'il a pu pas
sommes se tromper. Non,
dupes de toutes
sacrifié, non sans douleur, non sans regret,
mais avec courºge , pour obéir à la néce -
| ces belles protestations de votre part. Lorsque sité des circonsti, 1cºs : l :s districis de I'aris,
vous avez proposé dans le conseil une opposi si utiles depuis la révol !tion , ſinissent comrae
"tion au décret sur les titres, noms et armoiries, ils ont comrncncé ; ils s'empressent d' obéir à
#vous aviez à coup sûr de mauvaises intentions ; la loi ; ils sont ilaLtés que cet eu pressem ::t
mais vos collègues ministériels ont senti quº la prouve l ur rcspe t à l'Assembléc nationale :
-démarche étoit prématurée, et vous vous êtes cette obéissance à la loi est désormais le ga
empressé de jetter un voile sur cette démarche rant de la paix du royaume et. de la félicité
par de grands mots; car vous croyez toujours † ; ce respect que nous retrouvons à
pouvoir en imposer à ce peuple de la même aris et dans tous les instans et dans tous les
manière dont vons lui en avez imposé jusqu'à
( No6 )
trie. Nous avons dû , messieurs , vous rendre D r L 1 v o UR NE, le 19 juin.
compte de ces dispositions généreuses et pa Le major Lambro a été défait, avec to11te
triotiques , nous devons dire que la ville de petite flotte, par les Turcs, qui n'avoient ql
Paris , qui a porté tout le poids de la révo quatre vaisseaux. Après un combat bien souter
lution, a souffert sans se plaindrc ; qu'elle a par les Turcs, et qui dura même presque tou
toujours marché de sacrifices en sacrifices vers # nuit, la victoire a été décidée en faveur c
le bien général; qu'avec tous les moyens de ceux-ci par quatre gros chebecs algériens . q
randeur et de force qui lui appartiennent, coulèrent bas trois vaisseaux russes, avec .tQ]
elle a donné la première, elle a donné tous les les équipages. M. Lambro a eu le bonheur de
jours l exemple de la soumission la plus prompte sauver sur un bâtiment léger à l ile Cerigo. Deu
et la plus entière à vos décrets ; de sorte qu'elle autres de ses vaisseaux ont échoué près de l'î
mérite de nous ce qu'elle méritera de la pos d'Andros, et sont au pouvoir des Turcs , q
térité, un double éloge pour avoir déterminé sont allés sur le champ détruire les fortificatioi
la révolution par son courage , et l'avoir assu que les Russes ont élevées dans l île de Zea.
,rée par sa soumission ». Le nouveau grand-visir n'est pas mort
comme on l'avoit dit.
· Une loi doit disparoître dès que la société est plus heureuse sans
cette loi. LocKE.
º. Ce spectacle rappellero t que le peuple Les citoyens actifs de la ville d'Orange ont
* la source essentielle de toutes les autorités, unanirnem nt arrêté d'adhérer, par une pro
fession de foi sol mnelle , à tous les décrets de
ºcttte vérité, quoique connue, a besoin d'ê l'auguste Assemblée nationale, et notamment
ºº souvent manifestée avec éclat.
au décret du 13 avril dernier;
Déclarent qu'ils maintiendront la constitu
ſdhésion de la ville d'Orange à l'Assemblée tion avec cette fermeté qui, dans les citoyens
nationale. d'Orange , ne s'est jamais démentie depuis le
premier moment de la révolution ;
Les citoyens acti fs de la villa d'Orange, assem Improuvent formellement la conduite de
lés extraordinair nient sur la convocation de tous ceux qni ont signé lesdites protestation
( 11e )
sieurs Causans et Poule , deux des députés de forcées, ou de consentir à un accommodem
cette principauté : les déclarent ennemis de la puérile et hontenx , ou de risquer une gue
constitution, et comme tels traîtres à la na dont les succès seront très-incert ins. Si
tion , et incapables de remplir à l'avenir aucune deux puissances font un accommodement,
fonction publique dans la ville d'Orange , et Suède , la Turquie, la Pologne et les provin
ont signé conjointement avec MM. de la garde Belgiques resteront en proiè à l'ambitieuse m
nationale d Orange, qui ont adhéré à la pré son d'Autriclie et à l'orgueilleuse Catherine
sente. Suivent près de quatre cents signatures. Si elles font la guerre trop tard, elles seront b
tues, et alors on verra une insurrection génér
en Prusse et en Angleterre. ,l est donc de la ]
Nouvelles des frontières. Coup-d'aeil rapide sur litique et de l'intérêt pressant de ces deux pi
l état instantané de l'Europe. sances de rompre toutes ces petites négoc
tions mystérieuses et puériles, qui sont
ressources dignes seulement de Léopold et
La municipalité de Lille a été instruite qu'en Catherine , et de marcher sur le champ
tre le 5 et le 7 de ce mois, les Autrichiens , au secours des Turcs , des Suédois, des Polon
mombre de 1o ooo hotnmes , alloient tenter une
invasion dans les provinces Belg ques. On assure et des Brabançons. C'est le seul moyen de re
ver le courage de ces quatre mations, et
que l'Autrichien Esterhazy , qui nous trahit tout changer les destinées de l' Europe en faveur
à son aise depuis long-temps , a fait passer à la maison de Drandebourg et de celle d'Oran
cette occasion une grande partie du régiment et ce moyen vaut inſin ment mieux que de te
de Dillon en habits de paysans, pour soutenir poriser pour savoir si la Prusse aura Thorn
les Autrichiens , et que les soldats du régiment Dantzick, et si l'Angleterre fera le comme
de Hesse-Darmstat se promènent de villages en dans le Nootka-Sund. Thorn , Dantzick et
villages sur les frontières, tantôt sur le terri Nootka-Sund sont dans Vienne et dans Péte
toire des provinecs Belgiques, tantôt sur celles bourg; c'est-là où il faut les aller chercher,
de France. On assure de même que l'armée au c'est-là où la maison de Brandebourg et c
trichienme du Luxembourg , après avoir battu les d'Orange trouveront un traité solide d'allia
Brabançons, deviendra le noyau où se joindront avec la mation françoise, un traité de c«
les mécontens françois, avec un très - grand merce avec toutes les mations du globe, et
mombre de déserteurs , pour commencer une traité de paix pour toute l'Europe. CARRA.
contre-révolution dans la Flandre françoise.
Que font pendant ce temps-là quelques-uns
de nos héros et de nos grands orateurs de l'As DE MA N H E 1 M , le 21 juin.
semblée nationale ? Ils se laissent endormir par
les impostures et les cajoleries du comité autri Le prince de Cobourg, digne serviteur d
chien de Saint-Cloud : les uns font l'amour pen mauvaise foi de Léopold, voulut, avant de
dant que les autres jouent gros jeu , et que blier l'armistice, s'emparer du fort d'Oxgeto
d'autres dinent chez les ministres, pour savoir qu'il croyoit enlever à la premiere attaque
comment ils deviendront ministres eux-mêmes. a mal calculé. Les Turcs en sont sortis au n
D'un autre côté, que font le roi de Prusse et bre de 18, ooo hommes, ont renversé, taillé
l'Angleterre ? Ces deux puiss inces laissent écra piece les premières bandes autrichiennes ,
ser les Suédois et les Turcs, leurs alliés, au lieu mis le reste en fuite. Léopold y a perdu !
de prendre sur le champ un parti vigoureux, de 3ooo hommes , et 18 pieces de canon.
en attaquant sérieusement le roi de Hongrie énéral Thurn, qui commandoit l'attaque ,
et les Russes. Qu'arrivera-t-il de tout cela ? que tonbé dans les mains des turcs, qui lui
la Prusse et l'Angleterre, abandonnées à elles coupé la tête sur un canon, pour la porter
mêmes, et obligées elles seules de faire face à bout d'une pique. On compte aussi plusi
l'Autriche, à la Russie ct à l'Espagne, seront officiers généraux parmi les morts.
1On s'abonne à Paris, chez BUIssoN , Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toues les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
tChez madame DELAPLANCHE, rue du Roule; et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Roya
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ll parott tous les jours un Numéro de ce Journal.Prix 56 liv, pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv.
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ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
[ . D E. L A F R A N C E ,
ET A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
J0 U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
- | et dirigé par M. MERcI ER.
Les politiques bornés se font des fantômes effrayans de toute inno
· · · · vation : eli ! comment sortir d'un grand désordre sans de grands
changemens ? LEIBNITz.
IL Les notes originales des décrets sanction Il se commet des délits journaliers et des dé:
nés que le garde des sceaux adresse au prési vastations dans le forêts du département de
dent, seront aussi portées au même comité, Haute-Saône. Pour les arrêter, l'Assemblée ad
lejour même qu'elles seront reçues. ministrative s'est permis des réglemens, et avoit
,.III. Successivement on portera au même en cela dépassé son pouvoir; eſle fait présenter
comité nn état , signé par les secrétaires, de ces réglemens au corps législatif pour les revêtir
( l 12 )
de cette affaire aux comités des domaines et qui ont été appellés au service, et qu'il me sere
d'agriculture réunis. pas nécessaire d'employer dans les grades énon
La discussion a été reprise sur le commerce cés ci-dessus , auront la liberté de se retire1
de l'Inde. Les deux systêmes, de la liberté des chez eux.
retours et du privilége exclusif, se sont com V. Le présent décret sera présenté sans déla
battus avec une vigueur égale. tes partisans de à la sanction du roi, et exécuté provisoiremen
celui-ci, parmi lesquels s'est distingué M. de la pour l armement de l'escadre ».
Ville-le-Roux, négociant à l Orient , ont cité
l'exemple de l'Angleterre qui, jalouse de sa li Séance du 7 juillet.
berté, n'en a pas moins établi dans cette partie
les entraves d'ume corporation commerçante. L'Assemblée nationale, qui, pour la rédac
Les autres , ct singulièrement M. L)andrº , tion de ses procès verbaux , a imposé à ses se
ont démontré que, depuis le décret qui a pro crétaires le devoir de la plus austère simplicit
noncé la liberté du commerce de l' nde, la et de l'exactitude la plus détaillée, a vu au
question étoit jugée , et qu'il seroit inconsé jourd'hui, sur celui de la séance d'hier matin
élever des difficultés d'une nature bien mou
quent de géner les retours après avoir favorisé velle. On a demandé s'il étoit convenable à l
# départs. On alloit asser aiix voix , mais
l'Assemblée n'étant pas très-nombreuse , on a, dignité de lAssemblée natioaale que son procès
sur la motion de M. Cazalès, ajonrné cette im verbal renfermât la pétition de M. d'Orléans
portante question à la séance de jeudi soir. et la prétérition à laquelle l'Assemblée s'est dé
Demain mercredi , séance extraordinaire du terminée. On a demandé s'il étoit possible de s
soir, pour terminer le travail sur la distribution dispenser d insérer, dans un procès-verbal, rie
des évêchés et mé tropoles. de ce qui s'étoit passé dans les actes dont il es
l'expression, et pour ainsi dire le miroir. U
Rédaction du décret rendº hier , concernant mezzo termine, présenté par M. Freteau ,
réuni les opinions diverses. Le procès-verbi
la marine marchande. portera « que la lettre ( crite à l'Assemblée na
« L'Assembléc nationale, jug ant n'ce saire
tionale par un député de Crécy , a été lue pa
de pourvoir provisoirement anx justes récla un autre député, et qu'il a été ensuite passé
mations qui lui ont été adressées par les offi - l'ordre du jour ». On ne fera pas mention de
ciers de la marine marchande, sur la forme de pièces qui étoient jointes à cette lettre, parc
u'en effet l'Assemblée n'en a pas admis l
service à laquelle ils sont tenus à bord des vais §.
seaux de guerre, a décrété et décrète ce qui
suit : -
On a fait la lecture de l'original, en parche
Art. Ier. Tous les jeunes gens qui auront été . min, de la sanction royale donnée sur plusieur
décrets, notamment sur celui qui enjoint à tou
employés pendant une campagne de long cours, particuliers de ne porter d'autres noms qu
comme officiers sur les navirés marchands , ne
pourront être commandés pour servir sur les leurs noms de famille, et sur celui qui concern
pacte fédératif.
vaisseaux de guerre qu'en qualité de volon le Dumouchel, député de Paris, et ancie
taires. M.
recteur de l'université , dans un discours fo
- II. Les navigateurs qui auront été employés applaudi , a prié l'Assemblée de vouloir bie
sur les navires marchands , en † G SG - nommer des commissaires pour assister lun
conds capitaines et de premiers lieutenans, ne prochain à la distribution des prix annuels c
pourront être employés sur les vaisseaux de † : ce qui a été décrété conforméme
uerre dans un grade inférieur à celui de pilotes à sa demande.
ou d'aides-pilotes. -
linviolabilité commune. Il a été fortement corn La discussion s'est portée sur la mature des
nttu par M. Populus. Quelques personnes ont ! fonctions de ces juges, sur l étendue de leur
proposé de renyoyer la matière à l'examen du compétence ; 1nais elle a été enfin ramenée à
tomité de constitution : d'autres s'y sont oppo- . la simplicité de la première question , et le
lées, et en beaucoup plus grand nombre. :
décret a été rendu.
' « Ilseroit honteux, a dit M. Camus , de dé Art. I°r. « Il y aura dans chaque canton un
èrer long - temps sur une telle question . ' juge de paix et des prud'hommes assesseurs de
Assemblée n'a qu'une alternative , ou laisser juge de paix ».
le débiteur aux justes poursuites du créancier, Sur la seconde partie, ces juges auront-ils
ou payer la dette ».. une jnrisdiction contentieuse ? M. Démeunier
Ce dilemme est resté sans réplique. Il est dé a insisté snr cette question : et après une dis
trété « que le président de l'Assemblée écrira | cussion
de paix
modérée, il est décrété « que les juges
auront une jurisdiction contentieuse ».
au porteur de la lettre de change, qu'il peut · Les juges de paix seront-ils établis dans les
exercer contre le député qui est son'débiteur, : villes et dans les campagnes ?
jºutes les poursuites autorisées par la loi ». · « Dans les villes où il y aura un tribunal de
, Un curé a ensuite paru à la tribune ; c'étoit district , il semble §. , a dit M. Prieur ,
ºdes signataires de la déplorable protestation de †des juges de paix ». .. ..
des 297." ! ' . et avis n'est pas celui de M. Mongin de
: « J'étois attaché, a-t-il dit, aux principes de Rochefort. Plusieurs autres , après lui, sou
religion comme je le suis enoore , et le se tiennent que l'établissement des jugés de pa x
tonte ma vie; mais je ne pensois pas qu'un étant utile par-tout , est conséquemment né
te qui avoit pour objet le soutien'de la reli cessaire par-tout. · , " . " -
n, pût donner lieu à des insinuations dan Enfin ſ'article est décrété en ces termes :
· gereuses , et lorsque je l'ai signé , je proteste, Art.'ii.'.« 8 il y a 'dans le canton plusieuns
#ur ma conitience, que je l'ai fait dans la ferme . villes ou bourgs dont la populatión èxcède
foide bien mériter de la patrie : puisque je me 2ooo habitans, ces villes ou bourgs auront un
suis trompé, je révoque ma signature ». -
-
juge de paix et des prud'hommes particuliers.
|
Les villes et les gros bourgs qui contiendront
, Il a été décrété, sur la demande même de
l'honorable membre, que cette , rétractation plus de 8ooo ames, auront le nombre de juges
de paix qui sera déterminé par le corps légis
ºit insérée dans le procès-verbal. º ' ; latif, d'après les instructions, des administra
Lordre du jour amenoît la discussion sur tions de départemens ». G.
*pouvoirjudiciaire, et sur J'établissement des
#ºde paix et des prud'hommes leurs asses - ) A V I S. · · ,
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D E L A F R A N C E ,
ET A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
-
/ -
réunis à la véritable orthodoxie de l'Assemblée Dans celui de l'Aveyrou , l'évêché sera fixé
nationale. Aujourd'hui l'abjuration de M. Mer à Rhodès. -
#eret ayant été nominativement exprimée dans Dans celui du Lot, l'évêché sera à Cahors.
procès-verbal, comme il l'avoit requis lui Dans celui du Tarn, il sera fixé à Alby.
*ème, cette énonciation a chagriné quelques Dans celui des bouches du Rhône , il sera
ºpénitens qui ne se sentent pas dignes d'imi établi à Aix.
ler le vertueux curé. Les cris de la colère et Dans celui de l'isle de Corse, il sera établi à
de la mauvaise honte, se sont fait entendre B istia. -
ºrec opiniâtreté ; mais la rédaction est demeu Dans celui du Var , l'évêché sera fixé à
l pour l'honneur du juste réconcilié, pour Fréjus. -
ſédification des bons citoyens, et pour la Dans celui des basses Alpes, l'évêché sera .
ºnfusion des pécheurs endurcis. à Digne.
| Dans le département de la Creuse, les villes Dans celui des hautes Alpes , il sera à
busson et Guéret se disputoient le siége Embrun.
pal : décrété qu'il sera établi à Guéret. Toutes ces combinaisons ont été décrétées
Dans le département de la Gironde il y a | sans qu'il se soit élevé de longues discussions
( 118 )
mandoit l'érection d'une métropole , de trois pour des cérémonies particulières , combie
siéges épiscopaux , et d'une dignité d'évêque ne deviennent-elles pas plus indispensables dal
in partibus. Cette pétition a été viven.ent dé la fédération du 14 juillet , où 25.ooo ind
savouée par M. Salicetti , son collègue. « La vidus, tant gardes nationales que troupes c
Corse, a-t-il dit, n'a demandé ni exception , lignes, doivent se réunir pour sceller le grar
ni distinction ; elle tient de vous la liberté , et † de famille, et consolider le triomphe «
elle en connoît le prix ; elle aura deux évê a liberté ? ll faut donc que cette grande
et in
chés, si elle obtient deux départemens comme posante cérémonie soit présidée par un ch
elle les a demandés...... On vous parle de notre suprême ; e t ce chef, quel peut-il être, si
indigence ! est - ce pour nous enrichir qu'on n'est Louis XVI, ce monarque - citoyen ql
veut nous donner quatre évêques ? que ne vous-mêmes avez proclamé le restaurateur .
parle-t-on d'accroître notre commerce , de la liberté françoisepreposer
?..... J'ai en conséquen
dessécher nos marais, de dé fricher nos mon l honneur de vous le décret suivant
tagnes ? On nous accuse de tenir aux maximes « L'Assemblée nationale décrète que le r
italiennes ! Avec le moyen qu'on propose, est est le chef de la fédération qui doit avoir li
on bien sûr de les déraciner ?...... Je conclus le 14 juillet, entre toutes les gardes nationales
donc purement et simplement pour l'avis du toutes les troupes de terre èt de mer, et qu
comité. nommera les officiers qui seront chargés de l
Et l'avis du comité est devenu le décret de commander sous ses ordres ».
l'Assemblée. « L'epuis cinq jours, a observé M. Marti lea
Séance du 8 juillet. votre comité de constitution s'occupe de
rédaction d'une loi sur la même matière. l
croirez-vous pas convenable de l'entendre :
Par un décret que sollicite le comité des Frappée de la justesse de cette réflexion, l'A
finances, la ville de Louviers est autorisée à
imposer la somme de 2o,ooo livres en quatre semblée a ordonné qu'il seroit passé à l ord
du jour.
ans, pour rembourser les citoyens qui ont fait En conséquence, on a repris la discussion s
des avances pour des établissemens d'atteliers
l'ordre judiciaire, et les articles suivans ont «
de charité , et pour être le surplus employé en décrétés.
travaux publics. -
| L'article IX embrassoit plusieurs questions gerie de leur part, c'est un bon et loyal labeur :
importantes, qui ont donné lieu à une dis les mains délicates poussent la brouette , les
tussion très-détaillée ; pour y jetter une plus pieds mignons gravissent et surmontent les
obstacles.
e clarté, et pour économiser la matière
écieuse du temps , il a été avisé d'en former On prépare ainsi le lieu où vingt-quatre mil
liquestions séparées, dont la décision réunie lions d hommes jureront d'être libres et tien
composeroit le corps de l'article. dront le serment : aucune rixe n'a troublé cette
· Les juges de paix auront-ils une compétence fête animée , unique ; on ose le dire dans les
#lins appel?
•º a -
fastes de l'histoire. Sous l'ancien régime la po
# Décrété que oui. lice n'auroit connu que des fusils et des bayon
| - A qucl taux s'élévera cette compétence ? , nettes pour établir l ordre ; ici sans gardes, plus
Elle s'étendra jusqu'à la valeur de 5o liv. de quatre-vingt mille hommes agissent de con
4" - Les juges de paix auront-ils, dans les cert, sans confusion , et portent avec honneur
aires personnelles, unc compétence à la la pelle et la pioche. pour façonner le terrein ct
,harge de l'appel ? — Oui. -
, le territoire de la constitution. Oh ! comment
*- A quel taux s'élévera-t-elle ? , n'être pas attendri jusqu'aux larmes en voyant
| Dºrété que cette compétence ne pourra · ce peuple doux , actif et sentimental , faire
x "xcèder 1oo liv. , preuve de patriotisme et d'un saint amour pour
# ,Alors la rédaction de l'article s'est recompo la patrie. Eh ! quand on songe qu'il y a un
ºi *ée uns discussion. an à pareille époque, des massacreurs à gages
· Art. IX. « Le juge de paix , assisté de deux étoient enfermés dans ce même champ de
| ºsseurs, connoîtra avec eux de toutes les Mars, et que les scélérats d'aristocrates alloient
# ºuses purement personnelles, sans appel, jus les déchainer contre ce même penple dormant
4 quà la valeur de 5o livres; et à charge d'ap ' d'adresser
dans la sécurité , alors on ne peut s'empêcher
un soupir et un remercîment au ciel,
fº, jusqu'à la valeur de 1oo liv. En ce dcr
ºcas, les jugemens seront exécutoires par et de croire à la divine Providence , qui a fait
on, † l'appel. Les législateurs tomber les murs de la Bastille , et éteint du
ntéleverle taux de cette compétence ». G. mérne coup les boulets rouges de Montmartre.
|| -
monde, et j'ai en le soin de les conserver toutes de sauvages réunis pour discuter graveme
- - v _ .'
- -
- Qui dit une loi dans un état libre, dit unc chose devant laquelle
tout citoyen tremble ; in is il n'appartient qu'à ceux qui s'as
socient de régler les conditions e la société. /
#emblées primaires de Paris, en avril 1789. Celle de Rouen sera appellée métropole des
Viennent supplier l'Assemblée mationale de côtes de la Manche :
"ºuloir bien assister par députation à la céré Celle de Reims, métropole du Nord-Est :
ºnie d'un Te Deum qu'ils font chanter le Celle de Besançon , métropole de l'Est. .
13 juille t, et qu'ils entendent fonder à per- . Celle de Rennes , métropole du Nord-Ouest -
pétuité pour l'anniversaire de la liberté con- , Celle de Paris , métropole de Paris : -
- · · · · · - - - - 4
( 123 )
pgie intégralement coupable. Sur la mo Au 11ern du courité des finances , M. le Brun
1 de M. Frétºau, un décret est rendu a présenté ull projet de décret en cinq arti
irenvoie les deux officiers à M. le garde cles , concernant la suppression des luſssiers
isceaux, à l'effet par lui, de concert avcc priseurs , ct le versement « u trésor publ c des
ministre du département, de s'assurer des 8oo,ooo livres provenant de l imposition des
tifs qui ont fait , au mépris du veniant , 4 deniers pour livre sur la vente des effets
ter à Shélestat tous les autres mandés. mobiliers. Les amendemens survenus ont fait
Une société de prêtres libres, recomman ajo-rncr le projet.
bles par la liberté même, et par les grands Un autre projet en quatre articles est ajourné
lices qu'elle rend à l'église et à l'institution à dimanche prochain. il embrasse la suppression
lique, la congrégation de l'Oratoire a fait des intendans des postes, des intendans des
mander la permission de prêter le serment messageries, des employés au secret de l'ad
ique, par l'organe de son général, sous les ministration des postes, des maîtres, des cou
ux de l'Assemblée. L'Assemblée nationale riers , etc. etc.
kitte, « qu'elle recevra, à la barre, les res « Les gardes nationales qui arrivent de toutes
ttts et non le serment du général de l'O les parties du royaume, a dit M. de la Fayette,
ltbire ».
desirent , pendant le séjour qu'elles feront en
Un autre décret, rendu sur l'avis de M. le la capitale , partager avec la milice citoyenne
rident, statue « que pendant les dix jours de † l'honneur de garder l'Assemblée
uefAssemblée a destinés aux membres de la
mationale ». Cette proposition a été accueillie
dération, MM. les suppléans seront comune llIl(l fllIIl Clll ('Il t.
mis autres, obligés de céder leurs places, et Le projet de décret, qui étoit attendu hier
u'il n'y aura d'exception qu'en faveur des matin , d'après l ajournement ſorInel , a été
mrnalistes ».
apporté aujourd'1 ui par M. i'arget , au moin
0nrenvoie aux comités militaires et des pen du comité de constitution. Il est divisé en
mu, réunis, une lettre de madame de Lo quatre articles , concernant le commandement
lendal, douairière, laquelle demande la con des troupes qui assisteront à la fête du 14
rvation des pensions dont jouissent les en juillet , le cérémonial qui y sera observécitoyens
, et les
ºetpetits-enfans du vainqueur de Berg-Op formules de serine11t à les
prêter par
ºoº, et qui composent toute leur fortune. et par le roi lui-même.
* Le sement prescrit aux experts chargés Ce projet a essuyé une vive contradiction de
* faire lestimation des biens nationaux . # la part de M M. Cazales et Maury. Celui - ci
ºnt être mis en vente, sera prêté devant GS sur-tout prétendoit voir dans le premier article
ºctoires des districts dans lesquels ces biens des doutes injurieux sur la maxime constitu
' trouveront situés ». tionelle , « qu'au roi seul appartient le com
º décret est rendu sur un rapport fait par Inandement de toute armée françoise ». — « Le
de la Rochefoucault. préopinant n'a pas réſléchi , répond M. Bar
Le même rapporteur a présenté ensuite un nave, que la nation n'a pas encore décrété si
Piet de décret relatif au traitement dû à la le roi seroit, ou non , le chef immédiat des
unauté des Frères Cordonniers de Paris, gardes nationales : d'où il s'ensuit que l'article
*: ºu mois de mars dernier, avoient offert qui lui en offre le commandement pour le
º Patriotique deux maisons et deux con jour de la fédération, n'a rien que de consé
º rentes dont ils sont propriétaires , en quent à la constitution faite , et à ce qui en
ndant que l'Assemblée nationale assurât reste à faire ».
ºn d'eux un traitement viager. L'affaire Sur l'article II M. Maury étoit encore plus
dj0urnée, improuvant. « la famille du roi , disoit-il, doit
º proposition a été faite, qu'en faveur occuper une place d'honneur dans l'auguste
#lºulierdération, pour qu'il n'y eût point de
qui ne fût heureux de la joie pu
cérémonie Je sais qu'il ne doit pas y avoir
d'intermédiaire entre le roi et l'Assemblée na
º; le roi fût plié d'accorder une amnistie tionala ; mais il ne s'agit pas ici d établir une
#ºle à tous les déserteurs françois, à tous échelle graduelle d'autorité. Le roi me paroîtra
ºldats détenus pour cause de désertion ; point le 14 juillet à la fédération pour y exer
ºles soldats qui, sans crime commis, ont cer sa puissance , mais pour s'environner de
ffigés de cartouches iaunes...... Renvové la grande famille dont il est à la fois le cl, 2 F
( 124 )
clure de ce grand jour cette autre famille qui puisqu'il n'est pas encore conféré, et qu'il po
lui est unie par les liens du sang et de la roit ne pas l'être. Je propose donc de me r
nature ? Ne faisons pas ressembler nos princes déterminer sur eelui-ci, jusqu'à la parfaite
à ces princes asiatiques qui , tant qu'ils IlC ganisation des gardes nationales ».
règnent pas , sont enfermés dans les prisons , Enfin, après une longue discussion dans
et qui ne cessent d'être esclaves que pour quelle MM. Freteau, Roederer, Robertspie
devenir les plus absolus des despotes ». ont fait triompher les vrais principes, après «
C'est encore M. Barnave qui s'est chargé de la question préalable a dévoré les amendem
combattre cette opinion. « Dans toute monar proposés par MM. Malouet, Foucault et
chie bien constituée , a-t-il dit , et particuliè quetti le jeune, le décret a été rendu comm
rnent dans la constitution françoise, le roi est Slllt : -
volontaire ; tout autre serment, dit-il, ne con III. Après le serment qui sera prêté par
vient qu'à un chef de parti.. .. A ce mot, l'im députés des gardes nationales et des autres t
probation universelle a arrêté un instant l'ora pes du royaume, le président , debout,
teur, qui, reprenant courage, a dit : Je , e puis noncera le serment prêté dans la séance
concevoir l'amour de l'assemblée pour tous ces février , après quoi chacun des membres
sermens, et c'est par des solemnités semblables l'Assemblée , ayant la main levée, pronon
que la ligue s'est formée. ...... Je réclame la ces mots : Je le jure.
question préalable, • . IV. Le serment que le roi prononcera
M. Alexandre de Lameth demande si le roi conçu en ces termes : -
, On s'abonne à Paris , chez BUIssoN, Libraire , rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port ,
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
Chez madame DELAPLANcHE, rue du Roule; et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Ro
et de l'Etranger.
R parott tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv, pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 Js
5 mois, franc de port, par la poste, pour tout le Royaume. L'abonnement ne sommence que du prem. i'ses
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
- D E L A F R A N C E ,
ET A F E A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
le vRNA L
L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
et dirigé par M. MEric1 ER.
-*
Que pourroit-on voir plus beau, que ceux qui ont manié la justice,
les fi lances , les charges publiques , après avoir dépouillé l1 robe
de magistrat, viennent en habit privé rendre compte de leurs ac
tions. BoDIN.
Tºes , ºlles doivent lui tenir lieu de toute autre , cle. Ceux qûi auroient usurpé, de quel
récompense, décrète : manière que ce soit, plusieurs pensions , sei
- Art !°º. « L'état doit récompenser les ser- | rayés de la liste des pensionnaires, et privés
vices rendus au corps social quand leur im- | graces qui leur auroient été accordées.
·portance et leur durée méritent ce témoignage X. Nul ne pourra recevoir en même-te
de reconnoissance. La nation doit aussi payer une pension et un traitement. Aucune pem
aux citoyens le prix des sacrifices qu'ils ont | ne pourra être accordée sous le nom de tra
fait à l'utilité publique. ment conservé et retraite.
II.Les services qu'il convient à l'état de récom- Xl. ll ne pourra être concédé de pensio
penser, sont ceux qui intércsscnt la société en- | ceux qui jouissent d'appointemens , gage
tière. Les services qu'i n individu rend à un | honoraires, sauf à leur accorder des gratil
autre individu ne peuvent être rang 's dans | tions s il y a lieu. 1
cette classe qu'autant qu'ils sont accompagnés XII. Un pensionnaire de l'état ne pourra
de circonstances qui en font réfléchir l effet | cevoir de pension sur la liste civile, ni d'auc
sur tout le corps social. puissance étrangère ». -
III. Les sacrifices dont la nation doit payer On alloit passer à l'article XII, lorsque M
g.prix sont ceux † naissent des pertes qu'on | Bonnai a fait l'observation qu'il s'élevoit
éprouve en défendant la patrie , ou des dé- | doutes sur la nature du décret rendu hier (
enses qu'on a faites pour lui procurer un | cernant le cérémonial de la fédération, sav
avantage réel et constaté. si ce décret étoit constitutionel ou réglemex
IV. Tout citoyen qui a servi, défendu, illus- | re, s'il étoit conçu dans ces termes : A la f
tré , éclairé sa patrie, ou qui a donné un grand | ration du 14 juillet; ou bien en ceux-ci : D
excmple de dévonement à la chose publique, | toutes les cérémonies publiques ? |
· A pr I S.
-
' . - : · · · ;
t 127 ; -
illusimbécile des despotes, sur la place des Vic · AFFAIRES POLITIQUES ETRANGERES.
toires, omt été enlevés liier. Quand verrons-nous D E S T o c x H o L M, le 18 juin.
lastatue même du despote Louis XIV réduite en
marmites ou en pièces de monnoies ? C'est un Les craintes que nous avions sur l'issue des
chef-d'œuvre, disent les artistes; oui, un chef deux ou trois rencontres qu'il y eùt du 3 au
| d'œuvre de bassesse de la part des françois, et 6 entre nos flottes et celles de Russie, com
| iurtout des artistes eux-mêmes. Quand verrons mencent à se dissiper, sur les avis qu'on a
nous donc aussi ces artistes et nos académiciens reçus de la flotte du roi. Le combat du 3, qui
· quitter leur attitude platte et leur langage fla a commencé à quatre heures du matin avec
: gomeur envers le pouvoir exécutif et ses agens, la flotte de Cronstadt, a été des plus opiniâtres
* † ton qui convient à des lommes jusqu'à luit.Les russes ont eu quatre vaisseaux
ibres, doués de talens et d'esprit ? Mais les pen de ligne et une frégate mis hors de combat.
· sions, qui nous en donnera ? La nation, mes Notre flottille, forcée par un vent devenu trop
| iieurs, quand vous serez dévoués à la nation, et violent , s'est retirée du combat , pour retour
ue vous aurez quitté les antichambres de ce ner à Biorko. Les brouillards ont dérobé l'en
# lotird diresteur des bâtimens d'An
· givillers. C'est une honte insigne et bien remar
nemi dans sa retraite. La flotte de Revel fut
signalée le 5. Le duc de Sudermanie alla à sa
" quable, sans doute, que la pºpº ! de nos artis rencontre. Les brouillards la dérobèrent. Le
| les et de nos académiciens* françois soient les Bisleop et
6, notre flotte étoit entre l'isle de
| derniers à comprendre la révolution et à s'y sou Torsari, près du golfe de Wibourg.
* ÎlEttre, - Quant au général Armfeldt, il a soutenu un
º Enfin, Arné, le brave Arné, un des premiers combat très-vif près de Suonignemi , et s'est
même retiré blessé. Nous avons perdu plusieurs
,ºillans de la Bastille, a été nommé officier par
Mºde la Fayette. + Qn se demande ici com ofïiciers. ll paroit qne le roi se dispose à tout
hasarder pour frapper le grand coup qu'il
hil5 le roi peut souffrir qué les braves Marseil
,ºent • * • . 2.-, , • .. r,I : " ſi I
manqua en 1788 , par l infidélité des ofiiciers,
ºuvent encore au §rès de sa personne le à qui cependant il a pardonné. V.
x le perfidë Ghignard. Je réponds à
uignard , soi - disant Saint-Priest, L) E T o U R N A Y , le 2 juillet.
étant ſºntdévoué avec le charlatan Gencvois, à Les états de Limbourg adhèrent enfin ouver
#miond'Autriche, il n'est pas étonnant qu'on
k les g e loü · deux, bon gré malgré le roi, la tement au parti du congrès Belgique, et décla
rent leur duc déchu du droit de souveraineté
- ia n'ét ſes, ºfjºurnalistes patriotes. C.... -
A
#'est pas nécessaire ,•l'•-» On»voit ici deux espèces de visages ; celui
-----1- -1 -- • 1 -- ------ 1 -- 1.
( 128 ) . - - -
roux, et qui veut la paix avec le roi ; celui de · Les Liégeois tiennent toujours ferme, malg
ses petits hommes qu'on appelle grands, et les troupes que l'abbé épicopisant de Trèv
dont les cousins-germains sont cochers des envoie contre eux , et celle que la régence d
cousins. Ces mines sont plattes, pâles, ne pré Hanovre a eu ordre d'envoyer pour se réun
sentant que l'inquiétude de gens qui ne trou aux troupes des cercles. La moblesse liégeois
vent pour se guérir de la peur du mal françois, est menacée par la chambre impériale d'êt1
† la guerre, la guerre et le carnage ! afin dégradée, si elle ne quitte l'armée de Liége. P
'empêcher le peuple d'être malade comme on
l'est en France. - V. -
| Notre commissaire de marine vient de rece Les Grecs et les Romains avoient l'usage d
voir du ministre de ce département un ordre , porter au doigt un anneau d'or uni , émaill
par lequel il lui enjoint de rassurer le com et chargé de la devise de leur république .. o1
de celle du plus vaillant homme † leur pays
merce de notre port, et des autres ports voi
sins , sur tous soupçons de guerre de la part
comme l'emblême de leur dévouement à #
de la Grande-Bretagne. En conséquence, notre patrie. L'orgueil n'en étoit point l'objet , leu
consulat a fait prévenir tous les capitaines qui patriotisme en étoit seul la cause. Ce talisma
précieux , semblable à notre cocarde i
se trouvent dans notre port de prendre telle
destination qu'ils jugeront à propos, et de nale, étoit le signe qui les distinguoit ; ils ju
naviguer avcc la plus grande sécurité. Les assu roient par lui, et les vainqueurs lui portoi
rances qui étoient à 15 pour cent sont aussi-tôt tant de respect, que lorsqu'un vaincu mouroi
tombées à 3. ( Extrait du Moniteur. ) dans un combat, ils lui laissoient au doigt ce
alliance, de crainte de la profaner, ou d'atti
N. B. Nous ajouterons à cet article de Bil
bao, s'il est vrai . que le pacte de famille a eu sur eux la colère céleste , , , , ,. ' i1i 5t
Pour imiter cet exemple, des patriotes f
peur. V. -
D R VA L E N c 1 E N cE s, le 2 juillet.
çois ont fait fabriquer une
en or, s'ouvrant en deux, en forme de
# 1
chiens, et leur ont tué plus de monde qu'ils Cette Alliance fermée figures un simple
n'en ont eux - mêmes perdu. L'affaire n'a été anneau d'or. Le prix est de 36 livres, port
qu'un choc partiel où les scélérats partisans de ranc, par la poste. - ·r !jov ou ºC |
Van-Eupen et de Van-der-Noot, ont cepen - Il faut affranchir les letères, er #
dant mérité quelque éloge : mais ce n'est pas envoyer la mesure du doigt à M. Dufour,
pour la liberté qu'ils ont combattu , c'est au auteur de cette Alliance, rue de la Harpe ,
· profit de I éopold, dont ils servent les intérêts
n°. 133, à Paris. On la recevra huit jours après,
6 Il aveugles. |
sauf le temps employé par les couriers, ,
A l'article IX du pouvoir judiciaire, après les mots nonobstant appel, ajoutez : en donnant.caution.
On s'abonne à Paris , chez BUIssoN, Libraire , rue Hautefeuille , à qui l'on adressera, franc de port »; le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques. .
Chez madame DELAPLANcHs, rue du Roule; et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume
et de l'Etranger. 1: . : , : , ' · · · · ·· · - - * i
Il parott tous les jours un'Numéro de seJournal. Prix 56 lié. pour un •n, 18 liu.pour 6 mois,et de 9 liv pourl|
3 mois, franc ge port, Rar le poste , pour tout le Reyeur e. L'aéonnement ne sommence que du prem. d'un mois,
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
| | -,
D E L A F R A N C E ,
ET A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
10 V R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
: eZ dirig par M. Mencziºn.
Ils sontpassés ces jours si honteux pour la France,
Où les grands, souverains dans l'absence des loix,
Déshéritoient ensemble et le peuple et les rois.
lionale en prévoyant les circonstances de la Après avoir admis une dépntation de la con
#te fédérative, s étoit proposé de donner à grégation de l'Oratoire, ct une autre du régi
fºrmée françoisela satisfaction de voir pro m ºnt de Flandre, l' Assemblée a vivemcnt ap
r à spn organisation dans le cours des plaudi à un discours enrichi des plus nobles ex
ºnces. pendant lesquelles la jouissance de pressions de la reconnoissance et du dévoue
ºtesles tribünes seroient exclusivement attri ment qu'a prononcé le général Luckner.
ºx #oldats-citoyens. Par une suite de · l)ans les prisons de la ville d Orange sont dé à
º, M. de Noailles le jeune a demandé tenus 24 particuliers d'Avignon, qui écrivent
ºui qu'il fût fait une distribution con à l Assemblée nationale , une adresse pour de
* d# biilets d'entrée aux trompes de mander leur liberté. -
ligne Cellemotion n'a pas passé sans objection. · Il a été proposé de renvoyer l'examen de
"ºdefer obseryoit qu'il n'y ayoit pis plus cette affaire au comité des rapports.. Ce n'est
de raisons d'appeller des militaires aux séanges pas l'avis do M. Malouet,qui , au contraire, vote
de lAssemblé, , quand on traitera de l'orga pqur l'élargissement de cps prisonniers sans nul
mºtion de l'armèè, que des négocians quand examen.. « Au nombre de ces infortunés , a dit
ºyºgitedes affaires de commerce.Déjà 1 ordre M,, Maury, sout un octogénaire , deux septua
u jour #
vivement réclamé, et il sembloit génaires. et plusieurs pères de famille irrépro
#"porter, lorsque M. Gouttes venant à l'appui chables. Le maire dOrange, ce magistrat ci4
# de M. de Noailles,
º#la faire décrétgr. , , , , , , .
† toyen a lui-même reconnu leur innocence. En
les faisant mettre dans les lieux destinés aux
ll le Foucault a demandé ensuite qu'il fût conpables, il a cru leur donner un asyle et non
†
-
" | |- s # º* - l . . · • 1º !' ,.i ' | . ' ' du peuple. Ces malheureux ont eux - mêmes
Mais à la traverse de cette discussion est ar7 senti que, pour sauver leur vie , ils devoient
#e la députation de citoyens des états de sacrifier leur liberté...... » . 1 ° , 1 *
-
Chacun d'eux pourra, dans tous les temps et
dans tous les actes, prendre la qualité d'élec
PAR I S, le 1o juillet. teur; et tous ceux qui lui adresseront la parole
seront tezzus de le nommer mozzsieur l'électeur.
| Les commerçans qui s'allarmeroient de la Chacun d'eux portera un uniforme particulier
·ortie de la flotte angloise , doivent se rappeller avec un cordon et une médaille, sur laquelle
qu'il y a un article dans le traité de COm1II1el'CC sera gravé le mot électeur.
vec l'Angleterre , qui porte qu'en cas de Les électeurs auront la première place dans
guerre, on n'attaquera point les propriétés des toutes les cérémonies publiques , et même dans
particuliers les assemblées municipales , avec voix délibé
lest bien étonnant de voir à la tête de ceux rative.
qui fortifient les alarines et jettent des soup La ville leur fera construire une tribune dans
(ons sur les intentions des Anglois , celui qui la salle de l'Assemblée nationale , et au - dessus
a conseillé le traité de commerce avec eux , de cette tribune sera écrit : 7'/ i/urze électorale.
M. Dupont, député. Ce M. Dupont , dont Au milieu de la plus belle place de la capitale,
nous avons déjà parlé à cette occasion , a pu la nation fera élever, à grands frais, un édifice .
blié un discours rempli de raisonnemens absur dans lequel les électeurs s'assembleront cons
des, de faux calculs politiques qui seront faci tamment , et où ils prendront les délibérations
lement réfutés, et ne tarderont pas à l'être. qu'ils jugeront convenables , et sur le frontis
Ses liaisons ministérielles donnent la clef de pice, on placera les attributs de la liberté avec
on opinion sur cette guerre qui n'est soute cette inscription : Palais des électeurs de 1789.
nue que par le ministère et les gazettes mi Pour toutes les fêtes qu'ils voudront célébrer,
nistèrielles et aristocratiques, et que tout bon ils auront, à leur disposition, le choeur de l'église
patriote doit abhorrer, comme conduisant à la de Notre-Dame, et le droit d'avoir une musi
ruine de la constitution. C.... que à grand orchestre, un grand chantre et un
grand aumônier , le tout salarié par la mation.
A messieurs les auteurs du journal. Le collège électoral subsistera avec ses droits,
prérogatives , distinctions et prééminences, jus
| Messieurs, il ne suffit pas de confier à l'his u'au dernier des descendans mâles du dernier
ſoire les événemens qui nous ont amené la li †. électeurs, de manière que leurs enfans nés
berté, il faut encore éterniser les moms des ci et à naître dans les † plus reculés, se
toyensquise sont distingués dans la révolution. diront eux - mêmes électeurs, et formeront tou
Tout François sentira que je veux parler de jours le collège électoral. Et nati natorum, et
MM les électeurs. qui nascentur ab illis.
| Jusqu'ici nous n'avons rien fait pour eux , et Il seroit possible que des esprits timides vis
voilà que cette capitale qui, dans ce moment, sent dans ce collège électoral un noyau pour
estentourée de la reconnoissance de tout l'em l'aristocratie , et une association contraire aux
pire, s'expose à encourir le reproche d'ingrati principes de la constitution : mais on sait qu'il
tude par la froideur, ou, au moins, la lenteur n'y a point de principe sans exception, et que
† a montrée à couronner ceux à qui elle les distinctions électorales ne tireront jainais à
ºit toute sa gloire. - conséquence.
MM. les électeurs donnent un grand exemple
à l'univers, en remerciant le ciel de l'inspira Copie de l'adresse de MM. les députés dx
tion qu'illeur a envoyée de se réunir le 13 juil | districº de Roc/e/ort , département de ſa
let 1789 pour conquérir la liberté , eux seuls, | Charente iafºrieure , à M. le Maire et
ºu presque seuls, Paris ne doit-il donc point M. le commandant général de la gardr
dactions de graces pour l'inspiration qui lui a nationale parisienne.
| fait élire au mois † précédent, les con
quérans de la liberté ? En qualité de deputés des gardes nationales
Voici ce que je propose en l'honneur de ce du district de Rochefort, nous nous croyons
( 152 ) -
par les anciennes milices bourgeoises de la visme le plus généreux et le plus épuré. M.
mèrne ville. · la Roque, son digne chef, que les soldats app
Ces milices bourgeoises devoicnt, MM. , au lent leur pere, est aussi devenu le nôtre ».
terme du décret qui les concerne , s'intor,o Puissent les citoyens patriotes de L)rag
rer dans les g rdes nationales ; et par un dé gnan, et leurs bbraves frères du bataillon
cret postérieur, il leur est d, fendu de députer régiment de Bourgogne , se garantir à jam1
séparémcnt pour l'auguste cérémonie du 14 de l'iniluence pestilentielle du ministère , sc
juillet : cependant clt s 'ont fait , et par une tenir la gloire qu'ils ont acquise avec ce
surprise condamnable elles se sont données même § et sentir avec quel z
pour gardes natioaales, ct ont eu l honneur de nous leur rendons la justice qu'ils méritent. .
vous être présentées e n cette qualité , après _A V I S.
avoir eu l'adresse de se procurer des cartes
pour la confédération générale. l)éputés de MM. les Abonnés , dont la jouissance date dn
nos concitoyens , représentans d'eux tous , févricr pour 6 mois , et du 1 mai pour 3 mois, s«
nous cesserions de mériter lºur confiance si avertis que lcur . /bonnement ſinit au 31 du corera
nous ne réclamions contre nne admission aussi et priés de renouveller avant le 25 pour plus de célér
dans le service. M/.M. sont aussi prévenus de répé
illégale , qui , nous osons le dire , seroit pour leur adresse , et d'y ajouter ces mots : à cornment
notre district le signal d'une guerre civile. par le premier de tel mois , afin d'éviter les doub
Nous sommes, etc. les députés , etc. Dufour, emplois. -
On s'abonne à Paris , chez BmissoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le pi
|
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Autcurs des Annales Patriotiques. . -
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et de l'Etranger. . . •|
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4 tnais , ſranc dz port, par la poste, pour tout le''ioyaume. L'abonnement ne commenoe que du prcm. d'un md
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
· DE LA F R A N C E , -
ET A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
joUR NA L L 1 B R E , ar une Société d' Ecrivains Patriotes ,
et dirigé par M. MERcI ER.
Nous avons pour nous l'armée ( disoient les traîtres); qu'une autre armée
soit ( a dit Paris ), et l'armée citoyenne fut.
JV I S. t*»
tulaires seront dédommagés de la valeur de la
dite jouissance , d'après l'avis des assemblées
administratives de département et de district. MM. les Abonnés, dont la jouissance date d,
VI. Les maisons dont la disposition est ac ſévrier pour 6 mois, et du 1 mai pour 3 mois , *
cordée aux titulaires n'entreront pour rien dans avertis que leur Abonnement finit au 31 du courº
et priés de renouveller avant le 25, pourplus de célé
la composition de la masse de leurs revenus dans le service. MM. sont aussi prévenus de répi
ecclésiastiques; et ceux à qui la jouissance en leur adresse , et dy ajouter ces mots : à comme
est accordée, resteront obligés à toutes les ré par le premier de tel mois, afin d'éviter les •doº.. !
emplois. |!
avec le procureur-syndic du district où se trou- . medi ou dimanche prochain tous les détails
vera le ehef-lieu. " . - -
-cet objet; mais ce que nous pouvons affir
L'article VIII relatif aux curés et aux vicaires avant ce temps-là, c'est que les pièces probar
'qui font le service dans l'étranger, a été ajourné. contre Guignard et Maillebois ont été prés
IX. Les évêques et curés conservés dans leurs tées au châtelet, et qu'elles seront imprim
fonctions , ne pourront recevoir leurs traite malgré les petites sollicitations de certains P
( 135 ) · - | 2 - -- ' ,, . - , - - T - "
nages trop complaisans pour le comité au canaille , quoiqu'en général nous sussions
ichien de Saint-Cloud. Ces pièces formeront mieux lire et écfirc qué les prétendus dieux
dix ou douze feuilles in-8°. d'impression. Eh de Versailles, et quoique no moeurs et notre
•bien ! citoyens françois, quand je vous criois raison fussent bien plus pures et plus réspec
sans cesse que Guignard étoit un des plus grands tables que celles des paladins et laidrons de
emis de la mation et de la révolution , n'a cour. Depuis ce temps-là, l'auguste et ina
|je pas raison ? Nous allons donc voir les jestueux sénat de la nation a réformé une partie
isons de ce chef du comité autrichien dé des loix : c'est aux citoyens courageux, éclairés
Ecouvertes et punies. C.... et pleins de caractère , à réformer aujourd'hui
les moeurs 'et les usagés. Je suis d'avis, avec
· Un membre de la société des amis de la . plusieurs patriotes , et sur-tout aycc le philo
* 1. .-• - - •.
| constitution de Cherbourg , nous écrit qu'il soplie patriote Joseph Sanial , de Tournon
| deiireroit que le jour de la fédération de Paris, en Vivara s, 1°. que le 14 juillet soit substitué
# 14juillet, les citoyens de toutes les villes où au premier janvier , pour les félicitations de
y a garnison, invitassent après la cérémonie bonne année, et que ces félicitations se fassent
chacun tel nombre de nos braves frères d'ar en personne, et non en cartes ou billets, et
sur les places publiques ou dans les cafés, en
.mes les soldats de troupes de ligne, pour leur | prononçant
donner la première place à table. Cette idée, ces mots : Dieù vous conserve, et
inous étoit échappée et qu'on nous a donnée ſoudroye toutes les bastilles et tous les t irans,
peu tard , eSt digne d'un bon citoyen ; nous . comme en 1789 2°. Que nous n'ôtions jamais
le chapeau que quand nous aurors trop chaud
nvitons tous nos frères des provinces qui ne
lauroient pas eue eux-mêmes, et auxquels]elle à la tête, ou que noiis voudrons parler à une
iourra parvenir avant le 14 de ce mois, d'en : assemblée , ce qui annoncera que nous aurons
"iaire usage, et de bien fêter nos bons amis de une motion à faire ; 3°. que nous perdions
| farmée , pour les dédommager un peu des l'habitude des inclinations, qui ne sont autre
maux et des peines qu'ils ont soufferts pour chose que des plis de l'esclavage rcstés dans
· l'amour de la patrie et de la liberté. Qu'après ! les reins des'françois, et qu'on peut effacer
" avºir porté toutes les santés mationales et 'avec un p cu d'atténti n ; 4°. que ces phrases
| cºtistitutionelles, ils boivent 1°. aux progrés ! triviales et insigniſiantes , j ai , j'aurai, j ai
62I/ l 4onneur vous me ſerez l'hontieur, soient
º la raison universelle; 2°. à la destruction !
4e tºus les tyrans du globe; 3°. à la liberté bannies absolumént du style épistolaire ou de
de 4ous les peuples, et 4°. au pacie fédératif · conversation ; 5°. que la ſimale , es lèttres , ainsi
| º !outes les nations de l'europe avant l'an ; que dcs adieux vocaux qui se terminent ordi
nairement par la très - platte et très-insigni
•r - - i - fiante période 39tre très-humble et très-obéis
' | san l serºiteiir, se terminent simplement par
, Réformes essentielles dans les usages. · un bon jqur | ºn bon soir , ou bien par ces
- - J
,.Ily aura juste demain un an, que nous étions mots : j§ #otre concitoyen votre frere,
Core † six heures du soir, sous le joug #o4º.alui, aºtre camarade, avec les termes
ºux de la famille Càpet (i), et que cette , d'affection , d'estim ou de respect que l'on
aºl. nous appeloit sujets #ie , #i§ •| voudra y joindre ;, et 6º., qu'au liºu de cette
s - - • • "f J i ' " ! ... ) ! " " ! . poùdre ºt de cette pommade, qui gênent la
, ( ) Nous publierons bientôt un petit ouvrage dans ·†
transpirâtion dûsurcerveau
† , et forment,un em
des oreil
# el nous ſerons connoître l'origine de toutes ces !
,iºns royales et impériales de l'Éurope ; on y verra ! és , on #t #ºin dg bien laver ses cheveux tous
ºbien la sottise et l'aveuglement des peuples ont été . | # j# , # de les éºuper en,r9nd ou de les
trêmes; quaad ils ont † ces familles descen #achºr #prement ſerrière la tête Auj§
at du firmament én ligne droite : les premiérs #-| , d#ui qué#s,les # #
comnus de cesfamilles étoient tourbonnement dès -
gnard ? Ils n'ont qu'à tenir la têt ehaute et le A l'époque de 1782 , la somme de 4oo livre
corps droit , et les çâtins et les ministres bais s'est trouvée le taux commun de plusieurs pen
seront les yeux. C.... sions accordées pour services d'un genre for
différent. La dame Aubert obtint 4oo livres d
- Z'urpitude de la cour : article des pensions retraite, en qualité de monteuse des bonnets d
·· · · · · · ét graciſications. -
Telle est la pension dont jouit encore l'in- auteurs qui ont préparé la révolution, et à ce
· trépide Hamel , arrivé à l'âge de 66 ans, tandis ui ont agi avec tant de chaleur et d'énerg
que l'infâme Le Noir y jouit de 47,ooo liv, de § cette révolution! Qu'on dise donc que
ensions. La demoiselle Filleul, veuve du sieur | cour et l'ancien régime n'étoient pas l'opprob
oisson, marquis de Marigny , de 2o,ooo liv. i de la mature et § de la raison humain
" Le maître de musique des Enfans de France | Qu'on vienne donc nous parler de contre-rév
'( Lagarde ) de 8ooo liv. , et le surintendant de | lution, pour remettre à la poupée monarchiq
· là musique du roi ( d'Auvergne ), de 4ooo liv. | et à ses valets de chambre la faculté de mc
-Peut-être croira-tºon ! ue l'état des finances, , tordre et de nous étouffer à son gré et sc
· en 1764 et les dé lenses † , forçoient | son bon plaisir ! Soixante et dix millions pomi
, à 1'éconofriie ? 'N ubliek pas ſa date de la pen- | dans le sang et les sueurs du peuple, pour$
ºsion : elle est du 25 décembre 1762. Qr , on | vertir et cngraisser, en grande partie des
venoit d'accordér, en 1761, au siéur Jéliotte, | quins et des courtisannes ! Grand'Dieu i § ne
' vétéran de la musique du roi , 6ooo liv. de retournerions jamais sous un pareil régim
- retºite. En # , on accordoit au marquis mon ! il vaudroit mieux cent fois que la Frar
5 : i : liv
, : - z . 2"1: ..) 4ooº
d'Etampes 1: en considération de son l entière s'écroulât dans l'océan č...
, -
t ! .º TNb. C C L X X X V.
Du Mercredi 14 Juillet 179o.
sl -
†
corruption est ouverre. Si vous voulez coiiser- § G § § par † C1G § †
yer votre liberté long-temps , prenez des me- | emºn oº!g atherine 11 a se repuer sur º
es contre ce trafic des suffrages , et dont même , dans la crainte d'être abandonnée
§ ne rougit - 5*** - -
»
-
Léopold. On dit qu'elle a pris le parti de lai
le Turc tranquille et de renoncer à ses c
Vos aristocrates, qui s'ennuyent ici, et que quêtes ; § à la Crimée
· Votre ex-contrôleur
e peuvent pas croirerégale †
, non-seulement à la du-' | 'l'tºrc
:é,!éric - Gni
v renoncera-t-il ? D'autres craignent • l,
ſQn ,'abonne à Paris , chez BUIssoN, Libraire , rue Hautefeuille , à qui l'on adressera, franc de port, l
-
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques, s *4
- # madame DELAPLANcHE, rue du Roule; et chez tous les Libraires et Directeurs des Postés du Roy
et de l'Etranger. - - - - - -
Ilparoit tous les jours un Numéro de ceJournal. Prix 36 liv. pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 lit
3 uwis, franc de port, par la poste, pour tout le Royaume L'abonnement ne sommence que du prem. d'un
• • •
, - * ! º - • - - -
º •
NALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E,
ET A F F A r R E s P O L I T I Q U E S D E L'E U R O P E ;
JO U R N A L L I B R E , par une Société d"Écrivains Patriotes,
: -- . · · · - et dirigé par M. MERcz ER.
Où le conduisiez-vous ? — à la mort --- à la gloire ! Polieucte, acte V.
contrer séparément l'un ou l'autre de ces La députation des troupes de mer a été en
r , et qu'ils se trouvent réunis plus rarement suite admise, et en ordonnant l'impression du
ºoré; un obstacle redoutable, l'intérêt per discours prononcé par l'orateur, qui a été très
d, rient altérer le jugement de la plupart ' ' ap. laudi, l'Assemblée nationale a en même
1
iommes, en variant l'aspect des choses i temps voté des remercîmens pour le corps de
|
#ux pieds Pintérêt particulier, pour diriger | aussi une députation qui a été admise avec,
|
pas dire les anciens abus, assuroient un grand appuyés, au moins par la négligence des officiers
luperflu, viennent de bonne grace recevoirdes municipaux, ont osé attaquer les anciennes pro
mains de la loi neuvelle, la portion du néces priétés, réfuser le droit de champart, qui n'est
ire auquel elle les ramène , et sacrifiant jus pas abrogé par la loi, et dresser même dos ins
°leurs regrets, adorent sincérement cette trumens de mort contre quiconque oseroit le
ice universélle, dont toute la riguenr a été percevoir ou l'exiger : insulter enfin la maré
r'eux ; c'est là sans doute un effort au chaussée qui en surveilloit la percéption, Voici
1s de la portée commune des forces hu le décret intervenu, à la relation du comité des
maines, et on ne peut faire moins que d'en · rapports,
offrir l'exemple à l'admiration publique. C'est " « L'Assemblée mationale, après avoir entendu
( 142 )
dans le département de Seine et Marne, im tigués par la colère, deviennent plus doux
prouvant tout2 résistance à la loi , etc. des larmes coulent de ses yeux ; il s'élance su
Décrète qu'il sera informé par les tribunaux une brouette. ... j'en fais autant. Après u
ordinaires contre les infracteurs du décret du
18 juin dernier, sanctionné par le roi, con
instant de silence : Ah ! dit-il, voilà le premie
cernant les droits de dîmes et de champart. A moment de bonheur depuis un an ! loin d
moi cet orgueil insensé qui déchiroit mon ame
l'égard des officiers municipaux qui pourroient je jure d'être aussi de la famille. — O sexe en
avoir manqué à leur devoir , il sera statué ce chanteur ! cette victoire est votre ouvrage ! ..
qu'il appartiendra. L'Assemblée nationale ré puisse votre zèle intéressant éclairer , atten
serve aux débiteurs, lorsqu'ils auront acquitté drir, entraîner ceux des françois auxquels uu
les droits dont il s'agit, de se pourvoir devant amour-propre inutile inspire des # funes
les tribunaux pour faire juger la légitimité de tes, et les ramener au sein de frères qui le
la perception. Décrète en outre que son prési plaignent et les chérissent ! J. P. L. Bouch
dent se retirera pardevers le roi, pour le sup l atué , du bataillon de la Grange-Bateliere.
plier de mettre des troupes de ligne à portée de
seconder les gardes nationales sur la réquisition
des municipalités ou des directoires de district ----
ou de département , pour le rétablissement Plaintes et Réclamations. -
de l'ordre dans les lieux où il auroit eté troublé.
Le présent décret sera publié et affiché dans Nos souscripteurs d'Abbeville se plaignen
toutes les municipalités ». que toutes les fois qu'il est question de cett
ville dans nos Annales, leurs numéros sont in
La députation des troupes de ligne, ayant à terceptés. On soupçonne la municipalité d
sa tête le lieutenant-colonel des carabiniers, a
obtenu de nouveaux suffrages : son discours et cette gentillesse aristocratique. Nous inviton
la réponse de M. le président, seront imprimés tous les bons citoyens d'Abbeville, et mêm
en vertu d'un décret, et l'Assemblée a voté en des environs , d'y veiller pour découvrir la vé
outre des remercîmens pour l'armée françoise. G. rité , et nous en avertir. Nous avons parlé d'Ab
beville en dernier lieu, dans le N°. 266, 25 juin
LA V I S. Les citoyens de la ville deTroyes se plaignen
amèrement du régiment d2 hussards qui es
MM. les Abonnés , dont la jouissance date du 3
ſévrier pour 6 mois , et du 1 mai pour 3 mois, sont dans leur ville , ainsi que de la compagnie de
avertis que leur Abonnement finit au 31 du courant ; grenadiers mationaux , qui veulent faire u
et priés de renouveller avant le 25 pour plus de célérité corps à part (contre les décrets de FAssemblé
dans le service. MM. sont aussi prévenus de répéter nationale ) et n'ont point député à la fédératio
commen
leur adresse , et d'y ajouter ces mots : à cer générale de Paris. — Un des membres du cha
par le premier de tel mois , afin d'éviter les doubles pitre de Troyes a reproché aux musiciens d
emplois. ce chapitre, d'avoir chanté Domine salvay
fac gentem, variante qui est cependant très
·r. Conversion subite d'un aristocrate. constitutionelle , et qui sera adoptée par
incessamment. Nous observerons, à l'égard !
Je me promenois , Monsieur, dimanche avec la ville de Troyes, que c'est une de celles o
un des plus déterminés détracteurs de la révo les bons patriotes ont le plus à lutter contre
lution. Nos discussions à cet égard , au lieu de morgue anti-nationale des robinocrates et d
le ramener à la raison , me faisoient que l'ai calotins ; il est temps que les écrivains et jou
grir. Nous arrivons au champ de Mars. Des nalistes, amis de la constitution, jettent u
citoyens de toutes les classes remuoient la coup-d'œil sur cette ville, et dévoilent la m
terre et travailloient avec ardeur aux prépara noeuvre des partisans de l'ancien régime , q
tifs de l'auguste céremonie qui , d'un grand s'y trouvent en assez grande quantité. No
euple , va faire une grande famille. — Eh bien ! reviendrons sur ce sujet. " •
ui dis-je, ce zèle ne vous montre-t-il pas de M. Borel , médecin à Orange, réclame cont
uel côté est la bonne cause * En cet instant, deux grands fripons , o'est-à-dire , contre de
§ femmes jeunes, belles , délicates, élégam ministres, le déprédateur Calonne et feu vi
ment parées , passoient près de nous, traînant Gravier , surnommé Vergennes. l nous a
des brouettes remplies de terre. .. Mon compa prend que le vaisseau du roi l'Eléphant aya
gnon les fixe ; ses traits , depuis long temps fa fait, dans la dernière guerre, au havre du C
·l - de Bonne-Espérance, une très-riche prise,
( 143 )
e cette prise ayant été adjugée à l'équipage , aux bons citoyens, pour empêcher qu'à la se
rtrois jugemens des tribunaux compétens ; conde législature cette engeance ministerielle,
, ministres évoquèrent l'affaire au grand ces débris corrompus de la cour de Versailles,
il ; et que là Calonne et le visir Gra soient traités si magnifiquement. Ils ont laissé
escamotèrent la prise et se la partagèrent tomber votre empire, laissez tomber le leur, ou
eux et les braves de la troupe ministé plutôt aidez-nous, de toutes vos forces, à dé
#lle, M. Borel n'a cessé , mais en vain , de truire l'illusion qui reste, et à dévoiler la fourbe
mer contre une pareille turpitude ; M. ministérielle. Ce sera peut-être la seule et pre
rCastries, auquel # en a écrit dernière mière fois que votre vengeance sera juste et pa
ent, lui a répondu, du château de Copet triotique en même-temps. C.
Suisse , des phrases de l'ancien régime,
kit-à-dire , une lettre mêlée de mensonges
de complimens. Tous ceux qui ont quelque Un garçon de charrue plein de bon sens, avoit
#t à réclamer dans cette prise , doivent passé quelque temps à la ville, où il avoit en
réunir à M. Borel , et présenter un mé tendu parler des décrets de l'Assemblée na
oire à l'Assemblée mationale. La succession de tionale ; s'étant procuré une feuille qui con
1 visir Gravier est assez considérable pour tenoit celui du 19 , concernant la suppres
gorger † - unes de ses friponneries. sion des titres , ect., il revint dans son village,
mt à Calonne, on sait que les 25 millions et fut l'afficher à la porte de la paroisse. II
Il a emportés des débris de sa fortune, sont l'avoit montré à son maître laboureur, qui en
f la banque d'Angleterre. C.... avoit parlé à ses amis : chacun y courut. Le
seigneur, homme fier , arrogant, et de plus
marquis , en étant instruit, voulut le faire ar
lrrière vertige de l'aristocratie sacerdotale. racher par les paysans, qui ne lui obéirent pas,
il se mit en devoir de l'arracher lui-même , cn
: On nous ècrit d'Orgelet, en date du 2 juillet, menaçant avec d'horribles imprécations l'au
a nuit du 1er. au 2 de ce mois, on a teur de cette insulte. Jusqu'alors l'insolent
# kl'imprimerie de Lons-le-Saulnier, six s'étoit tenu caché derrière les autres. Il s'a
#mplaires d'un mandement insen vance : et regardant monseigneur en face .
#e,un certain évêque anti-patriote, qui il lui dit : « qu'il étoit libre à tous les hom
nhe un synode général de tous les curés et mes d afficher , sans permission , les décrets
lret de son diocése, pour le dimanche de de l'Assemblée nationale, et qu'il ne croyoit
de l'année 1791 ; qu'un courier est pas que monseigneur dût se fâcher s'il jouis
:le-champ de Besançon, et porte la soit de la liberté » : sur les menaces que le
e qu'un mandement pareil s'y imprime seigneur , qui écumoit de colère , lui ſit de le
Qn'ajoute que tous les évêques de France faire rouer de coups par ses domestiques, le
paysan lui répondit : « vous avez quatre domes
tiques, qu'ils me cassent donc chacun un mem
bre, afin que si, dans trois mois, vous n'avez pas
effacé vos armes de dessus la porte de votre
château , de dessus vos voitures , je me puisse
ºrance, nous regarderons comme un trait les en arracher moi - même ; et aussi qu'ils
ºmence la convocation du synode général m'arrachent la langue , afin que , ne pouvant
· MM. les évêques. Pauvres calotins crossés, plus agir, je ne puisse exciter tous nos ca
ºsi décorés, vous ne voyez donc pas que le marades à le faire ; et aussi qu'ils m'arra
#e de la superstition est passé pour l'éterni chent le coeur , monseigneur, a#
que je ne
† plutôt à vous corriger de vo
orgueil et de vos vices, pour mériter l'es
souffre pas leur bassesse sans pouvoir y re
médier ». Le seigneur rentra chez lui et fut
ºº de vos concitoyens et de vos diocésains. huit jours sans sortir ; tout le village atten
busvoyez que les greffiers du pouvoir exécu doit avec inquiétude le résultat de la colère de
#et les débris d'une cour perverse et cor monseigneur. On conseilloit vainement au gar
, après vous avoir abandonné, ont été çon de charrue de fuir ; il s'obstina à dire ,
up plus favorisés que vous, et que l'As qu'il étoit homme autant que monseigneur,
( 144de) son côté , le
ci-devant orgueilleux c
toit , il sauroit bien se venger. Coname on lni drn digne du respect qu'il usurpoit jadis à
disoit , que les seigneurs avoient toujours de ses richesses , sur le peu ſortuné c
raison : « bah ' dit - il, on a pendu un mar teur, assez souvent mal payé de ses soins
quis à Paris qui avoit tort ; et si on ne me mériter le regard de l'homme aisé , et
rendoit pas justice, j'irois au Roi , moi, et blesse du malheur. (Abeille Paetriote, j
à l'Assemblée nationale ». Ces discours furent
qui remplit bien son titre ).
rapportés au seigneur ; il le manda au châ
teau # le paysan s y rendit , il y trouva le curé AFFAIRES POLITIQUES ÉTRANGE
, et six laboureurs du village. Il fut reçu dans
la salle par le seigneur , qui lui donna la DE SA x E , le 15 juin.
main pour l'introduire, et qui l'ayant embrassé, Les paysans de quarante villages des en
le plaça à table à sa droite , le servit , clio de Pirna , épuisés depuis long-temps p
qua , avec lui à la mation. Le paysan fut d a ravages que le gibier faisoit dans leurs ch
bord tout étourdi et tenté de croire qu'on se se sont concertés secrètement pour le dé
moquoit de lui : mais la gaieté du curé et en dépit du corps diplomatique , qu'
s
des laboureur le rassura. il demanda une savent pas lire. Persuadés qu'aucun hom
graGe au seigneur sur la fin du repos : par la terre n'a droit de faire dévorer le fr
lez l'ami , lui dit le seigneur. Alors celui-ci leur travail , ils tuent le gibier et les !
lui présenta son verre, et lui dit , à la santé qui s'y opposent, afin de rentrer dans le
du décret de la porte de l église; le seigneur légitime de propriété que la nature leur d
taupa : alors on rit , on se divertit. Le vil On va , dit - on , faire marcher des tr
lage instruit se rendit au château ; on régala contre'eux , de crainte qu'ils me ch
tout le monde , et le seigneur faisant appor autre Ghose. Y
ter des échelles et des outils, cassa lui-même
la pierre qui annonçoit ses armoiries; alors, D E R o M E, le 17 juin.
la joie redoubla, on cria vive notre bon sei Notre saint père est presque tous les
# vive le roi , vive la nation, vive le toute la journée avec les cardinaux, à
écret de la porte de l'église : et depuis ce sur le pouvoir des clefs : et leur d
moment, le seigneur est devenu le pere de réponse décisive, qu'ils n'osent don
ses paysans. On ne dit pas de vêpres ce jour sage qu'il en doit faire. Pasquin a osé
là , mais on rendit un hommage éclatant à la bliquement « par la mère de Dieu !
raison, et , le seigneur en quittant les bon les peuples du serment qu'ils ont été
ues gens, leur dit : « mes enfans , vous m'a qu'ici de faire aux despotes, et vousau#
vez appris que mes titres m'étoient que des juste ». La partie translevère semble s
chimères ; que votre amour les remplaco ; au sort de Cagliostro , et veut le c
que j'en sois digne en devenant votre pere, saint père le fait exécuter. On croit
et vive la mation et l'afficheur ». la véritable raison qui en empêclio la
Ce fait, qu'on nous engage à publier , sans,
vouloir mommer le héros, mi le lieu de la sce 1tatlOn.
On ass. ure qu'il vient d'être conclu -
ne , prouve que ce décret est déja utile, puis entre sa sainteté, la cour de Madrid ºº
qu'il a pu faire un tel miracle. Il faut espérer Turin au sujet d'Avignon , qu'il s'ag#
ue ce ne sera † seul de ce genretabauqleuel prendro à force ouverte. Mais on º
a,rdo
eu,; et que le respec
é cla
nns'é
la par où l'on y entreroit ; les moin !
il
bouaur
reu en, li irant sur ses droits , se dé
-
croie»t pas plus aux miracles qu'à l'
pouillera de la bassesse que l'avilissement où, sacerd otale.
on le tenoit lui avoit fait contracter , et que
-Qn s'ahonne à Paris, chez BuIssoN , Iiibraire , rue Hautefeuille, à qui l'on adressera , franc de •
de l'abonnement et la lettreHE,
d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiq#
Chez madame DELAPLANc rue du Roule; et chez tous les Libraires et Dirocteurs des Postes
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Il par9ft tous les jours un IVuméro de ce Journal. Prix 36 liv. ponr un an, 18 liv. pour 6 mois, et de
tde l'Etranger.
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D E L A F R A N C E,
ET A F FA I R E s P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
semblée nationale. Je conclus à ce que l'As Fait au comité, ce 15 juillet 179o. J. P. Bris
semblée nationale en soit seule dépositaire », sot, perron , Oudart, Agier , J. Ph. Garrar
A cette motion de M. Chapelier , s'est joint
le témoignage de deux autres membres de Signalement de M. Bonne, ci-devant M. le
l'Assemblée, qui ont attesté « que l'intention chevalier Bonne-Savardin.
de la commune de Paris avoit été de faire
hommage de cet étendard au corps législatif. Chevalier de Saint-Louis, taille de cinq pied
La priorité s'est établie sur cette dernière mo deux pou ces eniron, ordinairement pâle, ma
tion, qui s'est bientôt convertie en un décret de temps en temps coloré : ayant une tou
rendu par la majorité très-évidente ». G. fréquente étant extrêmement maigre ; ayan
une place vide au milieu du toupet. les che
veºx châtain foncé , entremêlés de quelqu
L1 /^ I S.
cheveux gris , les yeux vifs et enfoncés, le
MM. les Abonnés , dont la jouissance date du 3 sonrcils châtain foncé, épais et arqués : le mt
ſévrier pour 6 mois, et du 1 mai pour 3 mois, sont aquilin : la bouche grande , la voix foble
avertis que leur Abonnement finit au 51 du courant ; délicate, l air riant; la poitrine velue , les cuiss
et priés de renouveller avant le 25 pour plus de célérité · minces , le genou droit rentrant , la jamb
dans le service. MM. sons aussi prévenus de répéter presque sans mollet, portant ordinairement l
leur adresse , et d'y ajouter ces mots : à commencer goussets en boucles
patte près boucle dequi
la souliers, la culotte
par le premier de tel mois, afin d'éviter les doubles de # à ses ferme
emplois. - - -
sieurs soldats de ce régiment. Quoique ce M. I'rotiez a rennis tous ces détails au comité
ificat qui est sous nos yeux soit un peu des recherches de l'Assemblée nationale , avec
e, et que la cause du renvoi de Masslat les certificats de quatre personnes , tant de Pa
susceptible d'une interprétation contraire ris que de Versailles, qui prouvent qu'en effet
h manière de voir de ceux qui ont signé sa il leur avoit annoncé, le 9 juillet 1789 , le pro
ouche, nous annonçons avec plaisir que jet de conspiration, et l'intention où il étoit
tention de M. Dulau n'a pas été de faire une d'en avertir les Parisiens. Nous avons vu ces
justice; et nous rappellerons en sa faveur la mêmes certificats, et nous possédons une copie
nne conduite des braves soldats patriotes de faite par M. Frotiez, et très-détaillée de toutes
tonge et celle de leur coloncl, M. le ci ccs circonstances. Cette copie peut être con
rant comte Dulau , parent du lieutenant frontée aux quatre lettres écrites et répandues
nel, regardé comme le lère de ses soldats, dans Paris le 9 juillet 1789 par M. Frotiez, qui
connu par sa douceur et sa probité. C... demande que ceux qui les auroient entre les
mains veuilient bien les remettre au comité
de recherches de l'assemblée nationale. C....
-- preuves de la conspiration de la
| cour de Versailles , au mois de juillet der Exccllentes observations extraites du courier
-mier, contre la nation et l'Assemblée na
de Lyon.
fionale.
I a réclamation des écrivains dévoués à la
L. 9juillet 1789, M. Frotiez, ancien fer cliosc publique a été universelle contre la
er et actuellement tonnelier au grand Mon fixation énorine de la liste civile. Tandis que
uil près Versailles, apprit du sieur Simon , l'un expose des principes, l'autre déduit des
ierge du ci-devant prince d'Henin , que faits qui tendent également à prouver combien
ºnt étoit f... u .. et que , pour ce coup-là , il il est dur pour une nation, dont la moitié ,
# bien décidé que Paris et les menus sans argent, cst souvent à la veille de manquer
tirs (de Versailles ) sauteroient. M. Fro de pain, d'assurer à M. Capet, son chef 25
º, effrayé d'un pareil projet, part sur le , millions payables en bonnes especes, sur-tout !
mp pour Paris, et arrivé sur la place de lorsque la dette publique est immense, et que
ve , il entre chez un épicier, où il écrit la quotité de cette détte , provenue en très
is lettres conformes qui contenoient à peu grande parti, des dissipations scandaleuses des
ces mots : « Mais concitoien , il ce fait ribauds et des catins de cour, est encore in
i conspiration contre vous, tans pour faire connue. On rapproche ce décret précipité de
nter Paris qué la chambre des état-géné la séance ofi l'iinprudent ministre-banquier,
à Versailles. Pour découvrire une pa qui n'avoit cncore fait cntendre que des la
conspiration, il seroit nécessaire d'arré mentalions perfides dans l'Asse1nblée , s ' toit
lons les couriez, afin de les fouillez ; l'on plu à lui présenter une perspectiv, consolante
it trouvez des lettre qui découvrirais et l'assurance de onze mill'oiis de sup, rſlu au
malheureux qui conspire contre vous ; boue de l'année. On reinarqºe , av c douleur, .
ez le plus§ citoien de Versailles. etc. » l inſluence de l enthous asine , dont nous de
t écrit ces trois letti es, M. Frotiez alla du vrions cependant bien être co rigºs, et qu'a
de l'orme St. Gervais , entra dans l'église voient inspiré ces onze niiilions . rapidement
il fit sa prière; et ensuite, inspiré par la pro apperçus - prºs.31tée sur le traitement pécu
, il laissa tomber une de ses lettres à la niaire national d · nandé par la cour , ot l'on
de l' glise , près de l'orme ; une autre admire combièn 'de in#i,ot, , rAols ont été lé
la rue des Arcis , et une troisième dans la gérement d cri tés au d posita r ºu pouvoir
St. Honoré, en face de la halle. Arrivé au
( 148 ) -
core que dans la traitreuse lunette présentée , même preuve de fraternité le dimanche s
par le charlatan génevois à l'Assemblée. vant ; ils se sont rendus au prêche des pro
si les représentans de la nation réfléchissoient | # ' º leurs drapeaux et la musique m
à tout ce qu'il y a d'injuste , d'inconséquent et taire. Là , M. Martin , ministre , leur a
d'irrégulier quand ils arrêtent quelqu'acte par | ! discours où respiroit cette sage philosoph
acclamation , ils rendroient sur-le-champ un l'amie et la consolatrice de l humanité. Ce c
décret pour se garantir de ce danger à l avenir. tège militaire , ayant reçu sa bénédiction,
S§b§s l \ semblée eu§nt dû eux- | rendit , avec les protestºns , dans l'église !
mêmes faire les fonds de ce qu'ils ont si légè- catholiques, où le curé leur exprima les r
rement
roit à se accordé
plaindreaudemonarque
leur trop ,généreuse
pcrsonne déter-
n'au- || Vent
º ººº Heureux les citoyens qui
alI1S1 abjurer les haines religiººes SOLlS
mination; mais quand ils ont décrété vingt cinq drapeaux du civisme et de la liberté : et qui
1nillions, cette somme énorme doit être fournie leçon pour les famatiques, qui s'assassinent
par les sueurs du peuple , ils devoient donc | nom d'un dieu de paix !
être plus réfléchis pour en disposer : et certes ,
si au lieu de voter au milieu de l'ivresse de
l'enthousiasme, qui convient pett à des têtes D E B R U x E L L E s, le 6 juillet.
législatrices , que le roi d penscroit pour sa On croit avoir ici découvert un comp
maison autant que le roi de Sardaigne dépense contre le congrès. Des bandits se sont rép
pour tout son royaume, et plus qu'il n'en faut
dus en troupès de différens côtés : on et
pour nourrir cinq à six provinces, nos députés pris un assez grand nombre qui sont actue
eussent froidement et mûrement délibéré , ils ment dans plusieurs prisons. Le congrès a
se seroient bien gardés d'arracher au peuple une toute diligence pour mettre en état de défe
somme si énorme ; ils se seroient convaincus les villes d'Ostende , Nieuport, Menin, Co
qu'avec dix à douze millions de moins, il restoit trai , Tournai , et l'on a tiré un cordon
assez de splendeur à la majesté capétienne , et troupes pour couvrir la Ouest Flandres jus
qu'on n'en élaguoit que ce qui peut servir à Furnes : nos volontaires harcelent sans c
acheter des voix et à fixer la corruption , le ennemis du côté de la Meuse, Les Autri
ribaudage et le nmessalinage à la cour. traitent avec la dernièrc barbarie ceux †
tres qui tombent dans leurs mains, ils ont
ché un des volontaires par morceaux ; et
Saint-Hypolite en Languedoc. ont massacrés plusieurs autres par les ordres
baron de Bleckem , dont le congrès vient
Le jour de la fête-dieu a présenté dans cette | mettre la tête au prix de dix mille florins p
ville un spectacle bien intéressant. Les gardes- | celui qui l'apportera. Les promesses que le c
nationaux, non-catholiques, qui font le plus | grès a aussi § circuler parmi les Autric
grand nombre, ont fait, à la procession, le ser- | nous amènent beaucoup de déserteurs à f
vice ordinaire des troupes réglées, avec tout le | et à cheval. La division arrête les opérations
respect que commandoit une cérémonie aussi , |1 troupes combinécs contre les Liégeois,
auguste. Les catholiques leur ont donné la il montrent toujours la plus grande ardeur.
Faute à corriger dans le N°. CCLXXXII.
.A l'article Valenciennes, page 128, ligne 4, retranchez qui prennent.
· On s'abonne à Paris, chez BnissoN , Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le
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Chez madame DELAPLANcHE, rue du Roule; et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Roya
et de l'Etranger. - - |
Il paroft tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv. ponr tn an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv.
3mois, franc de port, par la poste, pour tout le Royaume. L'abonnement ne commence que du prem. d'uº !
-
-
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s - .
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ET A F F A I R E s P o L I T I Q U E S D E L E U R o P E ;
% . . -
inaire et sans distract'on. Il restoit encore MM. d'André et Prugnon ont combattu ſor
tons les esprits une impression profonde tement pour la liberté limit'e , M. le Chapelier
disconrs de M. Bégouen, dernier parl nt, ponr le privilége particulier, q 'il regarde coni
i, après avoir mis en balance les intérêts me l'unique palladium de nos manufactures ; et
iculiers de la multitude commerçante avcc cette grande question a été encore ajournée.
| lºintérêts des manufactures nationales, avoit Séance du 16 juillez. -
ames lui ont contesté le droit # parler en P : On a repris la série des articles du projet
º, et cette cºntion l'a peut-être forcé de décret sur les pcnsions, et on a décrété.
- 1.
( 15o )
· paiement des personnes attachées au service avant de faire tomber le feu du ciel sur des
particulier du roi et à sa maison , tant domes villes coupables , en ſit sortir les justes. Et
tique que militaire , le trésor public demeure dans quel moinent cette suppression sera-t-elle
déchargé de toutes pensions et gratifications prononcée ? Lorsqu'il n'est pas possible de dé
qni peuvent avoir été accordées , ou qui le terminer l'époque à laquelle ces pensions
seroient par la suite , aux personnes qui au pourront être recréées. Ainsi les retards, les
roient été , sont ou seront employées à l'um ou retards inévitables vont réduire à la men
à l'autre de ces services. dicité une foule de citoyens dénués de tout
XIV. ll sera destimé pour le fonds des pen patrimoine ! Pour concilier les principes d'é
sions une sontme de douze millions de livres, conomie avec ceux d'humanité et de justice,
savoir . dix millions pour les pensions, et deux l'Assemblée a décrété que jusqu'à ce que la
Inillions pour les dons et gratifications. Dans recréation des pensions, dons , gratifications
le cas où le remplacement des pensionnaires soit effectuée, les arrérages de celles actuel
décédés ne laisseroit pas une somme sufli lement existantes
concurrence de 6ooseront
liv. acquittées jusqu' |
•
de ces articles , M. de Lautrec a paru à la tri peuvent suffisamment contenir les gardes naº
bune ; et avant qu'il parlât , l'innocence étoit | tionales envoyés au mombre de 6o par la vi
éja évidente sur sa physionomie. Des certi d'Orange. e |
A V I S.
cats multipliés de la pait des villes qu'il a tra -
versées, ont été lus par un des secrétaires, et | MM. les Abonnés, dont la jouissance date du
ont confirmé la certºtude déja acquise de la · février pour 6 mois, et du 1 mai pour 3 mois, son
Rureté de sa conduite. Déja M. Goupil et plu avertis que leur Abonnement ſinit au 31 du couri
sieurs autres demandoient que M. de Lautrec et priés de renouveller avant le 25 pour plus de céléri
fût sur-le-champ même déclaré libre d'incul dans le service. MM. sont aussi prévenus de ré
† M. Regnaud, par intérêt même pour leur adresse , et d'y ajouter ces mots : à commenc
'accusé, s'est jetté à la traverse de cette dé par le premier de tel mois, afin d'éviter les dou
termination précipitée. « Le comité des rap emplois. -
ports, a-t-il dit, est, dans ce moment, occupé | Confédératiou générale des françois, dans
de l'examen des pièces de l'affaire ; attendez capitale de leur empire, 14 juillet 179o. ,
le résultat de son travail, les calomniateurs
seront confondus et punis, et l'innocence de Taisez-vous , tyrans de l'Europe, et vo
† accusé sortira plus brillante encore, peuples des quatre parties du globe, écout
et plus pure de cette épreuve mon suspecte ».' , au 14juillet 1789, les françois firent la conquêt
| Sur la motion de M. Regnaud, l'affaire est de la liberté, et renversèrent le trône du
rgnyoyée au comité des rapports , pour, après | potisme ; depuis, l'auguste assemblée de l
l# lecture de l'informatiqn , être statué par | représentans législateurs proclama les droits
l'Assemblée nationale ce qu'il appartiendra. | l homme, l'égalité des droits et la souverai
. Sur la matière des pensions, un troisieme · de la nation Aujourd'hui 14 juillet-a79o
·ojet de décret est présenté † M. Camus ; † mille hommes armés, représenta
9. premier article avoit pour objet la suppres e plus de trois millions, ont formé entr'euxe
sion entière de toutes les pensions actuelle † leurs représentés, une alliance redouta
ſpºnt † « Vons allez donc , s'est écrié ernelle, invincible, et digne enfin des grand
, de Wimphen , envelopper dans cette pros · sentimens de la raison humaine. Le sabre nud,
cription générale, et les vils intrigans qui, la main, et entourant l'autel de la patrie, ce
, concouru à la dilapidation du trésor pu | quatre - vingt mille hommes , entourés aux
§, et ces braves militaires qui ont servi, | mêmes de 5oo,ooo spectateurs, ont juré, àd
là pâtrie de leur fortune et de, leur sang !, | face du ciel et de la terre, de défendre jusqu'a
Souvene37v9us 1 MM , que, Dieu lui pmême, . dernier soupir leurs droita, leur consti †
*--
( 151 )
liberté Ils ont juré en outre de vivre en chanson qui se termine par ces inots : oh ! ç a
, de s'aimer, de se chérir plus que jamais, ira , ça ira , et tout en effet alloit au mieux,
§e réunir au premier signal pour punir les car cette même pluie qui trempoit les habits
hres qui oseroient attenter dans les moindres , des fédérés et des spectateurs, calmoit les ima
mcos, par la ruse ou la force, aux loix dé gimations et déphlogistiquoit celles dont l'en
§es et à la souveraineté sacrée du peuple: thousiasme servile pour le pouvoir exécutif et
ſiècle !ômémoire ! nous l'avonsvu ce jour qui ses agens, auroit pu méditer et produire quel
† jusqu'au dernier des jours : nous § qu'éclat insensé et dangereux au milieu † la
ons entendu, ce serment sublime, qui sera Ce qu'il y a de très-certain, c'est que la
ntôt, nous l'espérons, le serment de tous les pluie n'est jamais peut-être venue plus à propos
ples de la terre : † millions d'êtres que dans cette circonstance, soit pour préparer
unsl'ont répété à la même heure dans toutes les esprits au sang froid d'une admiration sage
arties de cet empire. Les échos des Alpes 9
et rélléchie , soit pour montrer le courage et la
#yrenaées, et des vastes cavernes du lthin persévérance des françois depuis la révolution
le la Meuse en ont retenti au loin ; ils le En entrant au champ de Mars par l'arc de
§mettront sans doute jusqu'aux bornes les triomplie élévé sur les rives de la Seine , on
# reculées de l'Europe et de l'Asie. Divine contemploit les amphithéatres remplis, à droite
ſidence !je me prosterne devant tOi , et re et à gauche, et dans une étendue d'un demi
lant avec dédain tous ces rois qui se croyent mille au moins de chaque côté , d'une foule
#s dieux, et qui demandent l'encens des mor immense de spectateurs, tous assis à côté les
l,je leur dis : qu'êtes-vous ? Qu'avez-vous uns des autres, et tous parfaitement joyeux et
itºour le bonheur des hommes ? Non, c est tranquilles. Et tandis que les fédérés admiroient
ommes eux-mêmes, c'est aux nations réu ce coup - d'oeil superbe et attendrissant , les
aà faire leurs propres loix et leur propra spectateurs voyoient avec ravissernent, de leur
côté , le § et les évolutions des
#ºude imposant ! 8o.ooo hommes; phalanges des quatre-vingt-trois départemens,
ceux des détachemens des soixante bataillons
§nant la première cité de l'Europe dans le
ºbel ordre et dans le calme d'une joie pro de la capitale, et ceux des détachemens de tous
dimentsentie, et conduisant au milieu d'eux les régimens de l'armée. Au fond du tableau,
| emblée de leurs législateurs, le corps
.A et tout près du principal bâtiment de l'Ecole
br§ des municipaux et des représentans Militaire, étoit une magnifique galerie couverte
# §mune, et celui de ces braves électeurs et préparée pour l'auguste et majestueux sénat,
#mis au 14juillet 1789. Qnelle pompe natio et pour le roi, ainsi que pour les municipaux,
ilel jº d'applaudissemens partis du fond du les représentans de la commune, les présidens
#rſ vice la, nation t deux cent mille voix de district et les électeurs. Mais les valets du
ºtentd'uninstant à l'autre, et pendant toute pouvoir exécutif ayant jugé à propos, sans
buté, cette acclamation si noble et si tou doute, de faire occuper les places destinées à
inte; les femmes et les jeunes filles sortent ces quatre derniers corps, par des gens de cour,
maiions our offrir aux fédéres toute des gens d'ambassade, des femmes de chambre,
º. †§ ; ces fédérés sont des valéts de garde-robe, etc. les municipaux,
frères; elles leur donnent avec joie le les représentans de la commune, les présidens
- fraternel et patriotiqu , Mais le ciel est de district et les électeurs, ont été obligés de
#ert de nuages; un pluie abondante semble se placer en dehors , exposés aux injures de la
glºir arrêter la marche et † les coeurs ; luie. - - -
#mbe à gran flots depuis le moment ds Mais les injures de la pluie furent encore de
ººrtj #qu'à celui de, 'arrivée au champ nouvelles jouissances ; car cette pluie étant sur
# j,eit une pluie affreuse. Eh ! qu'im venue de nouveau, pendant que tous les fédérés .
à pluie , quand il s'agit du plus beºº étoîent rassemblés au champ de Mars, ils ont
| le notre vie; quant il est question du saisi cette occasion pour former des danses de
iompheleplus éclatant de la raison humaine ! tous les côtés.; de sorte qu'on voyoit dans toute'
pluie loin d'affliger personne, donnoit au l'étendue du champ de la fédération, les soldats
† oçcasions de s'égayer :
º répétoit sans cesse avec les spectateurs qui
des quatre-vingt-trois départemens, mêlés avec
ceux des districts de Paris et des troupes de
| ligne, se tenir par la main et former plusieurs
( 152 )
sant et cluantant de tout leur cºeur pendant Nous observerons qu'avant et après le
qu'il pleuvoit à verse. ment , la mère dn dauphin présentoit son
Enfin, le soleil ayant vu que l'épreuve étoit aux f dérés, comme on présente le saint-sa
bonne, et que les François méritoient tous ment aux fidèles dans une église ou dans !
les regards, a paru plus brillant que jamais , procession : clle sembloit dire , en soulev
et alors le serment civique a été prêté sur cet enfant, devant elle, voici votre petit di
l'autel de la patrie par M. de la Fayette, au adorez-le. Mais nous n'adorons que l être
mom des quatre-vingt-trois dé partemens. Une prême qui a si bien dirig la révolution, et q
acclamation universelle a répété ce serment après noºis avoir inspire la prise de la Bastil
augnste , et l'a porté jusqu'aux cieux. Quatre le 14 juillet 17º9 , mous a in piré un pa
vingt mille sabres brandissant au - dessus des fédératif général , le même jour précis du
têtes ont expliqué une partie de ce serment ; juillet de cette année.
on s'est cmbrassé de toutes parts avec une
cordialité vive et touchante, et la joie la plus
Nous observerons encore qu'une
gens des cuisines et offices de Saint-Clo
#
pure a brillé sur tous les visages. répandus parmi les représentans de la commu
Au même instant , c'est-à-dire, au premier et les électeurs , ont tenté, avant et après
coup de canon qui annonçoit la prestation du
serment , d'exciter des acclamations partic
serment , les habitans rcstés dans Paris ont lières pour troubler et croiser les idées sain
couru en foule, les uns aux fenêtres, les autres du pacte fédératif et du serment nation
dans les rues et snr les places publiques : tous, mais plusieurs boRs patriotes ont couvert
hommes , femmes , enfans , levant la main éteint chaque fois , d' une voix sonore et bi
vers le ciel du côté du champ de Mars, ré prononcée , ces acclamations serviles, par
pétoient à grands cris, je le jure ! Les nouveaux Rcclamations nobles et inposantes, vive
nés avoient quitté le sein de leurs nourrices, nation ' - , ". #
º#
et ces femmes patriotes, soulevant un des petits Tel cst en substance le récit très-exact
bras de l'enfant, lui faisoient partager l heu événemens les plus remarquables de la célè
rêux espoir et la douce religion du serment
civique. Un viellard du fauxbourg St-Honoré, fédération du i4 juillet 179o. Nous ajout
§ de tous ses membres, et couché depuis seulemºnt que cette cérémonie, la plus auj
deux ans dans son lit sans en sortir , avoit et la plus sacrée que l'œil humain ait pu
ſait transporter son lit sur la porte de sa mai templer depuis l'origine du monde , étoit.
son, et là le plus jeune de ses ſils , âgé de la plus simple dans ses apprêts et dans son e
douze ans, soulevoit , avec un tendre effort,
cution. L'ordre admirable qui a régné dani
la main paternelle inanimée, pour la diriger champ de Mars, avant, pendant et après ce
vers l'autel de la patrie. Peuples de l'europe ! cérémonie , ainsi que dans la marche des f
rés au milieu de Paris , et la tranquillité de
en écoutant ce récit, tombez à genoux devant capitale dans le même intervalle , sont !
la providence ; et puis, vous relevant avec la
fierté de l'homme et l'enthousiasme de l'indi preuves bien évidentes que tout ira à merv -
gnation , renversez le trône de vos tyrans, quand la mation seule se chargera de sés pr jp
soyez libres et heureux comme nous. plaisirs comme de ses propres affaires. !
La nation , qui est le sºul et véritable souve désordres et les dangers des fêtes publiqu
ne sont à craindre, comme dans l'événcmi
rain, ayant fait son serment sur l'autel de la pa funeste de la place de Louis XV, que lc
trie, on a cru que le mandataire de cette nation, qu'elles sont dirigées par les ministres et
pour le pouvoir exécutif, feroit aussi le sien courtisans des rois. La raison en est simple,:
sur le même autel ; mais la crainte de la pluie
ou d'autres raisons qu'on ignore, ont déter ministres et les courtisans ne voyent dans tou
miné le roi à faire ce serment en place. Dieu leurs opérations que leur propre intérêt et c
soit loué ! et vive la mation qui ne craint ni le du despotisme : le peuple n'est jamais com
fer, mi le feu , mi l'eau ! , pour rien dans leurs calculs. CARRA. , e
• " • - · · · ·•- : -- -' . ' .' _1
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de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour lès Auteurs'des Annales . atriotiques.
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ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
: - D E LA F R A N C E,
: ET A F FA I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
J0 U R N A L L I BR E , par M.
une MERcI
Société d'Écrivains Patriotes,
s - eZ # ER.
ºéºé , « que les directoires de districts fixe chandises pendant le temps de la cessation
ºnt les frais des ·députés à la fédération ; des barrières , seront tenus de se présenter
† cas de difficultés, à les faire juger par dans les bureaux pour y faire la déclaration
des droits dont ils se trouveront rédevables. .
ºs
|
º $ºmité de département. On a renvoyé
de constituti - -
, L'Assemblée a décrété enfin aue le nrAsidanr
( 154 ) -
pour le supplier de donner tous les ordres né II. En exécution du décret sanctionné du 2
cessaires à l'exécution du présent décret ». janvier, et de la décision du 15 février dernier
Sur la proposition faite par M. Gossin , au aucunes créances arriérées ne seront présentée
nom du comité de constitution , l'Assemblée à l'Assemblée nationale pour être liquidées qu'a
a autorisé l'administration du département de près avoir été définitivement reconnues ou re
la Dordogne, à prononcer sur la réunion des jettées par le comité de liquidation, dont le
trois municipalités des villes de Saint-Martin , délibérations ne pourront être prises que pa
Saint-Martial et Riberac, et qu'elles se réu les deux tiers au moins des membres qui l
niront à Riberac pour la répartition des im composent : méanmoins les vérifications et a
positions. puremens de comptes dont les charnbres de
L'Assemblée nationale avoit renvoyé à son comptes ou autres tribunaux peuvent être sais
comité , pour l'aliénatioz des donnaines natio actuellement , continueront provisoirement
naux , une motion faite par M. Renaud , con jusqu'à l'organisation des nouveaux tribunau
cernant l'abolition du retrait lignager : M. Aler et l établissement de règles fixes sur la compt
lin en a fait le rapport , et l'Assemblée a dé bilité, continueront de s'effectuer comme ci-d
.crété ce qui suit : vant dans les formes ordinaires. •
ce arriérée ne peut être admise parmi les dettes XlX. La pension accordée après trente !
de l'état qu'en
mationale vertu d'un
sanctionné par décret
le roi. de l'Assemblée de service effectif, sera du quart du trai
' • •,
-
-
-
ment que celui auquel elle sera acqpx
( 1 55 )
voit, lorsqu'il étoit en activité, sans néan aura sºnctiºnné le décret, les gratifications
·moins que cette pension puisse être au-des ºccordées dans cette forme, seront aussi les
• sous de 15o livres. - - - seules payables par le trésor public.
- XX. Chaque année de service ajoutée à ces · XXVI. Néanmoins dans les cas urgens , le
produira ll Ile augmentation pro
trente ans ,
roi pourra accorder provisoirement des grati
fications ; elles seront Comprises dans l'état qui
: de ses appointemens et des
gressive du vingtième trois quarts restant
traitemens ; de manière sera présenté à la législature : et si elle les
. qu'après 5o ans de service, le montant de la juge accordées sans Inotifs, et contre les prin
pension sera de la totalité des appointemens et cipes décrétés, le ministre qui aura contre
traitemens, sans que néanmoins, comme on l'a signé les décisions sera tenu d'en verser le
. dit ci-devant, cette pension puisse jamais excé montant au trésor de l'état.
der la somme de 1o,ooo liv.
XXVII. L'état des pensions, lorsqu'il aura
* XXI. Le fonctionnaire public ou tout autre été arrêté par l'Assemblée nationale, sera rend§
citoyen au service de l'état, que ses blessures Public , il sera imprimé en entier tous les d§
| ou ses infirmités obligeront de quitter son ser ºns : et tous les ans, dans le mois de janvier,
| vice ou ses fonctions avant les 3o années expli l'état des changemens survenus dans le cours
quées ci-dessus, recevra une pension détermi des années prºcédentes ou des concessions de
née par la nature et la durée de ses services , nouvelles pensions et grºtifications, sera pareil
le genre de ses blessures et l'état de ses inſir lement livré à l itnpression.
mités.
XXII. Les pensions ne seront accordées que 4Péereº rendus le 26 juillet sur l'aliénation
: département
sur l'attestation des directoires de
* et de district , et d'après les instructions des des domaines nationaux.
• officiers généraux et autres agens des pouvoirs
* exécutif, administratif et judiciaire. Art. I°". « Le comité chargé de l'aliénation
_* XXIII. A l'ouverture de chaque session du des domaines nationaux, procédera sans délai
dans les formes prescrites par le décret du I4
eorps législatif, le roi formera la liste des pen mºi deruier, et l'instruction du 51 du même
tions à accorder aux différentes personnes qui,
mois , à la vente aux municipalités, de ceux de
d'après les règles ci-dessus, seront dans le cas ces biens pour lesquels elles ont fait des soumis
- d'y prétendre A cette liste sera jointe cclle des sions avºº désignation spéciale, conformément
, pensionnaires décédés et des pensionnaires exis au modèle annexé à 1'instruction ci - dessus
, tans. Snr ces deux listes envoyées par S. M. à mentionnée. . -
*la législature, elle rendra un décret approbatif II. Celles des municipalités, qui ayant adressé
des nouvelles pensions qu'elle croira dcvoir être des demandes soit à l'Assemblée nationale , soit
• accordées ; et lorsque le roi aura sanctionné
le décret, les pensions accordées dans cette à son comité, n'ont pas rempli les conditions
forme seront les seuies exigibles et les seules exigées , seront tenues de faire parvenir au
# payables par le trésor public. -
comité une nouvelle soumission dans les for
* XXIV. D'après les mêmes instructions por ººº prºscrites , et ce, avant le 15 septembre
* tées dans l'article 22, chaque gratification ne procllain , après lequel jour elles ne pourront
ºiera accordée qu'une fois ; et s'il en est accordé plus concourir à lacquisition des domaines
· me seconde à une même pcrsonne , elle ne nationaux que comme les acquéreurs particu
» pourra l'être que par une nouvelle décision et licrs , ºt conformément aux dispositions de
- pour cause de mouveaux services ; elles ne se
l'article XXV du décret des 25, 26 et 29 juin
dernier.
#ront jamais annuelles, et elles seront calculées
, sur la nature des services rendus, des pertes III. Les municipalités qui n'ont pas encore
, souffertes, et d'après les besoins de ceux aux formé de demandes, seront reçues à fair d§
,quels elles seront accordées. $oumissions dans les mêmes formes et dans
le même délai.
, XXV. A chaque session il sera présenté un
jétat des gratifications à accorder et des motifs . ·!V. Le comité rendra compte à l'Assemblée
· qui doivent en déterminer la concession et le nationale , avant le 1er octobre prochaîn, des
montant ; l'état de celles qui seront jugées ! sºumissions qu'il aura reçues, pour être statué
sdevoir re rdées déſinitivement par elle sur l'exécution com
T l" .. • •
( 153 )
A V I S.
l'audace d'appellcr crime : d'abandonner poui
MM. les Abonnés, dont la jouissance date du 3 jamais une patrie malheureuse, soumise à ur
,ſévrier pour 6 mois , et du 1 mai pour 3 mois, sont gouvernement qui me connoissoit que cette
avertis que leur Abonnement finit au 31 du courant ; politique affreuse, aſſoiblir, ou platôt diviser
et priés de renouveller avant le 25 pour plus de célérité pour régner.
dans le service. MM. sont aussi prévenus de répéter Mais, malheureusement pour l'état, ce ne
leur adresse, et d'y ajouter ces mots : à commencer sont pas les seuls maux que nous ayons souf
par le premier de tel mois , aſin d'éviter les doubles ferts ; il en est de plus grands, que pourronl
cmplois. s à peine guérir dix années de la nouvelle consti
tution. Ces monstres évoqueront-ils l'ombre
Réponse du régiment des Chasseurs de Hainaut de l'exécrable Saint-Germain ! ..... Je m'arrête
au mémoire de M. la Z'our-du-Pin , lu à pour leur demander si , contre l'ordre de
Z'Assemblée nationale le 4 juin dernier. choses , l'ancien régime renaissoit, et qu'il leu
rendît l'autorité sans bornes, de laquelle ils on
cc M. de la Tour - du - Pin a lu à l'Assemblée tant abusé, ils nous traiteroient avec autan
mationale, le 4 juin dernier, un mémoire, qu'il de douceur qu'ils l'ont été par nous ? non,
a ensuite envoyé à toute l'armée, dont la Il1@l certainement : les prisons les plus noires, le
jeure partie n'a pu l'entendre sans témoigner cachots les plus profonds seroient encore de
la plus juste indignation. Croit - il que nous bagatelles.
sommes encore dans ces temps malheureux , M. de la Tour-du-Pin a voulu profiter d'ur
dont il ressent si fortement l'influence , où le faux jour pour tromper l'Assemblée nationale
foible avoit toujours les torts , et ne retiroit sur les vraies dispositions de l'armée : oui.
d'autre fruit de ses plaintes qu'une plus ſorte tromper , car ces officiers , dont il embrass
oppression ? Non, le pouvoir dont il est revêtu la cause avec tant de chaleur, et desquels i
me le garantira pas des reproches qu'il mérite ; se plait tant à ſaire l'éloge , ont , par"leu
il a outragé la nation dans ses municipalités ; il opposition aux fédérations que les militaires
a outragé des soldats, dont il se dit l'ami ; lui, citoyens ont désiré faire avec les citoyens-mi
d'ami des soldats ! Ah ! il n'en fut jamais que litaires , occasionné une partie des insurre
le persécuteur ! tions qui ont eu lieu. Sams doute que dans l
Je ne vois , dit-il, dans l'administration mi nombre de ces officiers méprisés, avilis et chas
litaire, que trouble et confusion. Qui les a sés, pour lesquels il intercede auprès de l'As
occasionné ces troubles, si ce n'est précisément semblée nationale, il y comprend le bon Li.
cette même administration ? Des officiers mé varos et ses complices, qui ont si généreuse
prisés et avilis. Ce n'est point nous qui les ment fait massacrer les chasseurs à cheval d
avilissons , ce sont eux-mêmes. Hommes cruels Normandie, et les soldats de la Colonel-Gé,
et sanguinaires, vous frémissez de ce que la mérºl Yoilà un crime affreux; qui l'a conçu
nation vous a arraché le pouvoir de la détruire qui l'a fait exécuter » ? - -
et de la déshonorer.
Tyrans ! l'ordonnance prescrivoit-elle que Oººerº. On voit, d'après cette réponse e
les reprocl1es faits au ministre de la guerre
sur une place publique , devant une foule im quelle est la façon de penser de l'armée e
, mense, vous ſissiez lier, garotter sur un banc, générºl sur le mémoire de ce ministre, et su
· couper par lambeaux le malheureux que, pour sa conduite envers les soldats. Soyons bien coi
une faute légère (l), vous assimiliez, par un vaincus que tant que la mation ne choisir
supplice infâme , au plus grand criminel ? La pas elle-même les agens et greffiers du pou
honte ensuite, le plus terrible des châtimens, voir exécutif, ces agens et greffiers ne seror
la honte le forçoit à la désertion que, dans ces jamais que des hommes ineptés, ennemis secre
temps d'opprobre et d'ignominie, vous avez eu de la révolution, et les ames damnées du de
potisme.
· de Comment la cour pourroit-elle faii
(1) M. de Saint-Marceaux, chef d'escadron au ré bons choix ? A peine les valets et les femmt
giment, ſit subir pareil châtiment à deux jeunes de chambre de cette cour, qui dirigent c
chasseurs, pour m'avoir pas assez vigoureusement choix, savent-ils lire et écrire ? Et puis qu
frappé sur uu déserteur qui passoit aux verges, Quel , espoir sur ce point, tant que durera 1e fumés
encouragement ! quelle barbarie ! traité avec la maison d'Autriche ? C.....
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
| D E LA F R A N C E,
E T A F FA I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
J 0 LJ R N A L L I B R E , par une Socjété d'Écrivains Patriotes,
et dirigé par M. MERcz E R.
L'essence du corps † est dans l'accord de l'obéissance et de
la liberté. J. J. OUSSEAU.
†" é son colonel : une lettre du mi Toute l'attention de l'Assemblée s'est atta
iitre de # guerre a ordonné à cet officier chée à l'affaire d'Avignon, rapportée par M. de
désé constituer prisonnier, et le voilà qui dé Broglie, au nom du comité des rapports. L'a
nonce cet ordre comme un attentat à la liberté, vis du comité étoit « qu'il fût envoyé des trou
#ume une véritable lettre-de-cachet M. Ro pes de ligne, non à Avignon, mais à Orange,
| lui ipierre, zélateur ardent de la Iiberté pu pour seconder la garde nationale de cette
tique, a été frappé de cette allégation , et ville, et pour maintenir, tant dans cette ville
| i'eit chargé de # présenter à l'Assemblée, , que dans la bantieme qui en dépend, le bon
en demandant que le comité des recherches, ordre et la tranquillité publique ».
ºu celui des rapports, fût chargé de s'en ins M. Bouche a exposé qu'il appercevoit une
truire. Mais MM. Gouttes et Cazalès ont dé connexité intime entre les mouvemens d'Avi
mºntré que la punition infligée n'étoit pas gnon et les troubles de Nîmes, d'Uzès et de
#eulement juste au fond , mais régulière dans Montauban : cette assertion a été vivement con
l forme, qu'elle tenoit au salut de la disci tredite par M. Maury, dont l'éloquence n'a pas
ine militaire ; et l'Assemblée, par un décret obtenu cette fois toute la faveur à laquelle son
† s'est portée à l'ordre du jour. talent est accoutumé. La chaleur et les person
Plusieurs députations des départemens de la nalités ont , plus d'une fois , surchargé la dis
jenne, de la Loire inférieure, de la Saône, etc. cussion , qui s'est terminée par ce décret.
été admises, et ont exprimé le vœu de « L'Assemblée nationale, après avoir entendu
Adhésion universelle. Dans les différens dis son comité des rapports ,
# on a particulièrement remarqué et ap Décrète que son président sera chargé de
Mºi cette phrase : « Nous ne vous parlerons se retirer pardevers le roi , et de le supplier
! dadmiration , ni de reconnoissance , des de donner des ordres pour qu'il soit envoyé
ºmmes libres estiment et n'admirent jamais ». à Orange des troupes de ligne nécessaires pour
# commune de Paris vient supplier l'As veiller , dans cette ville , au maintien †
ºilée nationale d'honorer de sa présence le sûreté et de la tranquillité publiques ».
ºice funèbre qui doit être célébré pour la Qaant à la supplique des personnes déte
ººire de Benjamin Franklin. Il n'a point été nués à Orange , l'Assemblée nationale a or
Mºde détermination. donné l'établissement d'un comité de six per -
: Les officiers municinanx Ae Schelestat .
( 158 )
Séance du 18 Juillet. qui sont, par elles-mêmes, obligatoires ? a
M. Barnave. Ce ne sont pas des exhortati
Par une lettre du tninistre des finances , l'As mºis des moyens co-actifs qui doivent
semblée est instruite que le roi a donné des donnés aux municipalités , pour agir contr
ordres provisoires pour qae les l°ttres des di les redevables , et les contraindre au payemen
rectoirés de département relatives à la corres de l t contribution ».
pondance de leur administration, soient fran Le conité des finances est chargé de présen
ches de port. Cette lettre est envoyée au comité ter demain un projet de décret qui contienn
des finances , sur l'observation faite par M. des ordres et non pas des prières.
Regnault, que de tels ordres ne pouvoient avoir Le de cret qui suit a été rendu sur la réqu
lieu, sans une approbation spéciale du corps sition de M. le Couteux.
législatif. « L'Assemblée nationale , sur le compte qu
L'uniforme national n'est pas, à beaucoup lui a été rendu par les commissaires préposé
près , introduit dans toutes les communautés à la fabrication des assignats , etc. décrète qu
du royaume ; nombre de députés à la fédé le terme de rigueur , pour l'échange qui avoi
ration se sont fait faire un uniforme condi été fixé par le décret du 15 juin , au 15 aoû
tionnel, sans l'aveu de, leur municipalité ; M. prochain , est prorogé. Se réserve l'Assemblé
Chapelier a proposé de décréter que ces uni nationale de déterminer par la suite le term
formes continueront d'être portés , et que les de cette prorogation, qui sera annoncée u
municipalités pourront régler, suivant les cir mois avant le jour auquel elle aura été fixée ?
constances , l'époque à laquelle ces uniformes On a ensuite ajourné à quinzaine le rappoi
pourront être portés dans chacune des com du comité des finances sur le terme de la pro
munes par tous les membres des gardes natio rogation.
males. Un autre décret rendu sur un rapport d
« Il est vraisemblable, a dit M. Barnave, que M. Anson, et qu'il a dit être propre à #
l'Assemblée, par son décret général sur l'orga la dernière pièce de la forteresse du clergé
misation des gardes nationales, prescrira l'unité a ordonné « que le receveur-général du clerg
de costume à tous les citoyens françois , et : continuera , jusqu'au 3o septembre prochain
par-là le décret proposé devient sans objet ». àsuracquitter
le clergéles arrérages
tantdedans
rentes
1789et que
pension
Sur l'avis de MM. d' \ ndré et Fréteau , il , échus dan
est statué, « que le comité de constitution sera les précédens.
chargé de présenter demain un projet de décret · Que le receveur-général du clergé continuer
sur l'uniforme que doivent porter toutes les
à faire payer comme ci-devant , par les recº
gardes nationales du royaume ». - veurs particuliers des décimes de chaque dit
| On a renvoyé au comité militaire une pro cèse, les différentes sommes qu'il a été d'usag
position de M. d'Harambure, qui s'est dit chargé d'y faire payer , pourvu qu'elles soient récla
par les députés de plusieurs régimens du royau mées avant le premier septembre prochain.
me, de demander à l'Assemblée le code de la
constitution militaire , ou du moins un code Que les receveurs particuliers continueror
de police particulier , et une loi sur la pré de percevoir ce qui peut encore être dû dº
séance , dans le cas où le réglement général ne impositions de 1789; et en supposant que cet
pourroit pas être fini à une époque prochaine. perception ne soit pas complète au premiº
Au nom du comité des finances, M. le Cou septembre prochain, ces mêmes receveurs pou
ront les continuer. -
••
- •. "
teux a rendu compte de l'état actuel des con
tributions patriotiques. Il est encore un nom Qu'à partir du premier septembre prochair
1bre très-considérable de municipalités qui n'ont les receveurs particuliers enverront un ét
pas fait de déclarations. Un projet est présen de ce qui sera encore dû sur les imposition
té, par lequel l'Assemblée inviteroit les dépu de 1789. -
tés à la fédération patriotique , â faire connoî Que le comité des finances est autorisé
tra aux municipalités tardives qu'il est de leur nommer des commissaires , pour recevoir !
-intérêt, comme de leur devoir, de satisfaire, compte du receveur-général du clergé. :
le plutôt possible , au devoir de la contribu L'Assemblée nationale prendra en considi
tion commune. ràtion les anciens services de ceux qui étoiº
· « Conviendroit-il à la dignité du corps légis employés
clergé. dans
. l'administration de la caisse d
- • • • " • ' -
ºVII."Tous les créanciers qui prétendent être leur adresse , et d'y ajouter ces mots : à commencer
' employés'dans l'état de la dette arriérée , seront par le premier de tel mois, afin d'éviter les doubles
emplois.
"tenus de présenter leurs titres, savoir : dans le * 4 - 4." —ºsº -
- -
gation de la diète polonoise, est que la nation ne Au reste , nous ne cesserons d'estimer l
se trouve pas dans un danger #umineue critique éclairé, qui peut quelquefois se trom
Pour nous qui voyons la Pologue sous un | per, comme tout autre. ) . » ili.'i
vues utiles. » Elle pouvoit donc en user ainsi | grand danger. Non, les Genevois ne pensº
pour des vues utiles. Mais l'auteur devoit ne | pas à se réunir au corps politique de la na
pas taire ici la décision de Rousseau : « Il dé- | tion françoise, et les lettres qui peuvent avºº
pendra toujours de l'Assemblée de prolonger | été publiées ou écrites à cet égard, sont º
ce terme par une délibération expresse , lors- | injure qu'on fait à ces sages républicains !
que les affaires le demanderont : car enfin , si | est vrai qu'ils sentent que leur constitutioº
la diète , par sa nature , est au-dessus de la | besoin de quelques réformes, mais ils sont º
loi, et dit , je veux rester, qui est-ce qui lui | prudens pour ne pas s'exposer à les faire dº
dira, je ne veux pas que tu restes». Le même | un moment où des innovations entraînerº #
dit plus loin : « La célérité étant relative | peut - être quelques esprits au - delà, du bu
aux matières à traiter qui ne sont pas dans | Ainsi nous osons assurer que ce qu'on a
l'ordre des affaires courantes, on pourroit se | blié ne vient que d un imposteur qui ºº
trouver en tel état qu'il importeroit que la | probablement , pris conseil de quelques #º
diète restât assemblée jusqu'à ce que cet état | çons perruquiers et de gens sans aveu ! qui
eût changé ». Gouvern. Pologn. l. 7, p. 456 | dans ces circonstances, ne font que paroîtr#
suiv. 4°. à Genève et disparoître , aussitôt. V, |!
- •* - . . i ',: -- ,!
On s'abonne à Paris , chez BUIssoN, Libraire , rue Hautefeuille , à qui l'on adressera, franc de port , le prº
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques. 3i .
Chez madame DELAPLANcHE, rue du Roule; et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royauº
et de l'Etranger. · · · ,
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ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
- D E L A F R A N C E ,
• ET AFFA I R E s P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
J0URNAL L I B R E , ar une Société d"Ecrivains Patriotes ,
et dirigé par M. MeRcIER.
" - L'insurrection d'un peuple ! c'est le coup de queue de la baleine
submergeant l'esquif du harponneur.
ºption des droits sur la vente du pois , 1°. Qu'il n'y aura qu'un seul et méme
l'Assembléé a décrété que toutes contri uniforme pour toutes les gardes nationales du
ºs publiques continueront d'être perçues · royaume ; qu'en conséquence tous les citoyens
'usage, à moins qu'elles n'aient été françois , admis dans les gardes nationales ,
lmées , et notamment que le droit sur ne porteront que l'uniforme ci-après désigné.
º du poisson dans les villes de Nantes, Habit bleu , doublure blanche , revers et
º continuera d'être perçu jusqu'à ce aremens écarlate, passe - poil blanc , collet
º ait été autrement ordonné. -
† avec passe-poil écarlate, épaulette jaune
ºe a fait un autre rapport concernant ou en or , paremens ouverts avec trois bou
des anciens états d'Artois , et sur la tons, la patte en dehors à trois pointes, bou
ºn , l'Assemblée a autorisé les admi ton jaune, et sur le tour , district de ... . .
- du département d'Artois à mettre le retroussis de l'habit écarlate ; sur l'un des
#s les baux des précédens états, à choi retroussis , en lettres jaunes , constitution :
#º$eurs, et que ceux-ci en verseront sur l'autre , liberté; veste et culotte blanche.
- ntre les mains des receveurs des 2°. Que les gardes nationales qui ont adopté
º publics. -- un uniforme autre que celui ci - dessus dési
- décret Qrta a
lition du retrait ligna gné, ne pourrºnt continuer de le porter que
§#
ºut de ; #-deni
· drajouter la'su pression jusqu'au i4 juillet prochain, jour de la fédé
ration. 4
nier, non moins défavora
( 162 ) - -
rale, ne pourront égalemcnt continuer de le posé l'armée, sera déterminé par un décret
porter que jusqu'au 14 juillet prochain , jour corps législatif, sanctionné par le roi ».
auquel toutes les † nationales de France La matière de l'ordre judiciaire a été rep
devront prendre le même uniforme ». par M. Thouret, qui a proposé le décret !
Un second projet de décret , offert par le vant , sur la compétence extrajudiciaire
même rapporteur, a été adopté sans débat. juges de paix :.
« L'Assemblée nationale déclare que les b , m « Le juge de paix apposera les scell 's en
nières données par la commune de Paris aux de décès ou de faili.te ; il recevra les délibt
députés à la fédération du 14 juillet , pour tions de famille , tant pour la nomination
être reportées aux quatre-vingt-trois départe tut urs, qne pour la direction des affaires p
mens, et consacrées à l · fédération, seront pla dant la durée de la tutelle. à charge de 1
cées dans le lieu où le conseil de l'administra voyer pardevers les juges de district tout ce
tion tiendra ses séances, soit qu'il soit provisoire, se trouveroit de contentieux ; et dans tous
alternatif ou définitif. Quant aux départemens , cas, il recevra le serment des tuteurs ».
dont les chefs-lieux ne seroient pas encore Tro s amendemens ont été présentés
désignés,, la bannière sera placée dans le lieu adoptés. , : -
· où ſés électeurs seront convoqu s pour établir Qu au juge de paix appartienne dans tous
le chef-lieu , pour, après sa fixation défini cas l apposition des † -
tive , l · banmière être déposée dans le lieu Qu'il ait I l reconnoissance des scellés,
où le conseil g'néral de l'administration tien laissant le contentieux aux juges de distri
dra ses séances. Qu il connoisse des actes de famille relati
C'est à cette séance qn'é'toit ajourné le rap l'émancipat on des mineurs.
# sur l'organisation de l'armée : M. de Noail
repris son travail , cn établissant, que le
Ainsi le décret est consacré, sauf la réd
eS a
tion qui est confiée au rapporteur.
droit d'org n ser appartenoit essentiellement On a ajourné un dernier article, par let
au corps légslat f, et que ce principe étoit d ja M. Thouret proposoit de décreter que l'ai
consacré par les décrets des 23 février et 25 des jugemens émanés du juge de paix ,
juim. Mais il a cru devoir conserver l'initiative roit porté au tribunal de district. . | |
au pouvoir exécutif, et il s'est résumé en pro La disposition exclusive des tribunes pu
posant un projet de décret conçu en ces termes : qnes de la salle de l'Assemblée nationale
» L'Assemblée nationale expliquant son dé députés à la f dération générale , a été pr
cret sur l'armée, en date du 8 f vrier dernier, gée jusqu'après l'épuisement des lettresºl
et conformément à celui qu'elle a rendu le 26 b tiques qni ont été suivies pour la distr
juin sur l'armée navale, a décrété : -
t on des billets. · • -
» Qu'il appartient au corps législatif de fixer | , L'éiection d'un président n'est pas en
sur la proposition du pouvoir exécutif le nombre déterminée ; le scrutin définitif se par
'd'individus de chaque grade , dont doit être entre M. Treilhard et M. de Ruchier .
composée l'organisation de l'armée , tant pour des 297 signataires de la fameuse protesta
les troupes nationales que pour les troupes - - - • ! -
.. :• ºJq e"
| Enfin
| Bº , fune rédaction. nºuvellel'ù
° 1 . . , P 1 *,!, * 'obt
: apportée
e § :i
#- 1
par 1 - : --- - e.º J .,i ! , 5',!
Bureau ( le Puzy) a ºbtenu
« L'Asscmblée daf onale décrète ju'au com
l uni imité. . |! | . .. PAR'Is, le 8 juillet.
· ·· · · · , · · · ·. ' ' !
menc-m- nt de chaque sess on des législaturés, La sagesse , le zèle le patriotisme , !
sur le pro osition du pôuvoir exécutif, le nom rage et la co di, lité de nos frères les !
bre u'individus de chaque grade dont sera com des quatre-vingt-trois départemens, et º
| - - ( 163 )
. des troupes de ligne,' ont fait voir à la capitale tout son petit pouvoir aux progrès de cette ré
| combien les progrès de l'esprit public et de la volution ? — Et Champion, garde des sceaux,
, philosophie nationale avoient été rapides et pourquoi laisse-t-il altérer le sens des décrets
, certains dans toutes les parties de cet empire. sacrés de l'auguste Asscmblée nationale dans
, On pourroit dire même que ces progrès sont les patentes du pouvoir exécutif ? Et le ministre
plus marqués et mieux soutenus , en général , de la guerre, pourquoi prétend-il que le pouvoir
dans les autres contrées de la France que dans exécutif a le droit d'organiser l'armée sous les
Paris : ce qui seroit facile à comprendre , es rapports civils, politiques et moraux ? Ce droit
, considérant que Paris renferme tous les ins appartient à l'Àssemblée nationale seule. Le
trumens dont les ministres se sont servis et se pouvoir exécutif n'a d'autre droit que celui d'or
servent encore pour troubler la r'volution et ganiser l'armée sous le rapport physique, c'est
mettre des obstacles à l'achèvement de la cons à-dire , dans la tactique , la discipline des camps
, titution. Sans doute, à partir de l'époque du et des garnisons, enfin dans le matériel des
14 juillet de cette année , la force morale de troupes de ligne. Ainsi, ne voyant dans les six
, l'opinion publique ne fera qu'augmenter en ministres que je viens de nommer, que des en
faveur des vrais patriotes, et des amis sincères mis jurés de la constitution et de la liberté, je
| de la liberté ; mais pour donner en ce moment demande que toute la n tion se réunisse pour
une impulsion décidée à l'auguste Assemblée les faire chasser , et que l'Assemblée nationale
) de nos représentans- législateurs , il faut que en nomme d' autres, qui soient connus pour des
tous les bons esprits se réunissent et deman hommes de bien, amis de la révolution. C. . ,
| dent absolument le renvoi des six greffiers ac
tuels du pouvoir exécutif On sait que le gene
vois, furieux d'avoir été connu pour ce qu il Marsez'lle.
est , n'ira jamais plus que comme il a commen
cé depuis le 3o ju,llet 1 89 , c'est - à - dire de La s'néchaussée a jugé le 6 juillet, le procès
faux pas en faux pas. d'ineptie en ineptie , du sieur d'Ambert, colonel du régiment de
d'imposture en imposture ; , et certes , pour lui Royal-la-Marine : il a été condamné à vingt
éviter cette accumulation d'opprobres , il vaut sous envers le roi , privé pendant cinq ans
, mieux le renvoyer à Copet. Mais , que dis-je ? de la qualité de citoyen actif, condamné à
i ne doit-il pas rendre ses comptes avant de pºir 6, ooo liv. d'aumône en faveur de l'hôpital, sur
tir ? ] les avoit promis pour le 15 de ce mois ! lesqnelles 6,ooo liv. sera prélevée la somme né
ourquoi pas tenu parole
rquo] n'a-t-il p p ? veut-il donc cessaire pour établir au † du délit une ins
se juuer de la mation , jusqu'à ce qu'il ait lassé cription qui fera mention du jugement èt des
sa patience ? quelle insolence ! un impudent motifs ; défenses de récidiver, sous de plus
anquier. qui a fait parmi nous une fortune grandes peines ; affiche de la sentence , et
monstrueuse , ose encore nous braver à ce dépens. . .! - - , · · ,. "
º† 4 , 1 . -
On s'abonne à Paris ; chez BuissoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera , franc de port, le prix
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• - : 1 • ,* • • et
• . chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume
- - - - -
| 2°. Ce port sera-t-il celui de l'Orient ? Le plus grand lionneur que puisse en ce mo
3°. N'admettra - t - on que deux ports, l'un ment obtenir un citoyen , c'est de présider à
dans l'Océan, l'autre dans la Méditerranée ? la législation naissante, et d'en annoncer le
| 4°. Le commerce de l',nde sera-t-il entière premier les oracles à la nation attentive, fonc
ment libre et ouvert dans tous les ports du tion angºiste qui tient # chose de la
royaume ? . divinité ! Mais sans doute I'organe d'où va.
· 5°.. N'est - il pas nécessaire , avant que de, émaner la loi , doit être saint comme elle ;
Jprendre un parti définitif, de consulter toutes
- - r• _ •a sans doute il faut que la main dont le seing
( 166 ) 4
de désobéissance aux loix : cette pureté invio combien de juges seront composés ces tribu
lée, cette espèce de virginité, est une vertu Il (lllX :
propre à M. Treilhard, qui, dès l'ouverture Et l'Assemblée, après quelques légers débats,
de la séance, a été proclamé président, à la a adopté cet ordre § délibération. '
grande acclamation † vrais amis de la pa , M. Tronchet objecte qu'un tribunal, dans
tI'l €. chaque district, ne sera pas pleinement occupé;
Au décret rendu hier sur le transport des que l ,nactivité engendrera la paresse et l inap
bannières donmées aux députations des dépar titude dans les juges, et l'improbité dans les
mens, il est ajouté , « quelles seront portées officiers m n stéri ls : il propose de ne point
par le plus ancien d âge à la f dération ». Ad décr ter comme article constitutionel l établis
dition décrétée sur l'avis du comité de cons sement d'un tribunal dans chaque district,
titution présenté par M. Rabaud. mais de laisser aux législatures suivantes à en
On renvoie au comité de la marine une lettre diminuer le nombre d après l'avis des départe
du ministre de la marine, contenant quelques ment, suivant l'exigence des cas ».
observations sur l'exécution du décret du 5 Ce décret proposé paroît à M. Dellay tout à
juin, qui a statué une augmentation de solde fait inconstitutionel. « Si vous ne donnez pas
pour les gens de mer ; à chaque district un tribunal, vous clevez
* Et au comité des finances une lettre du des réclimations sans nombre...... le plus grand
contrôleur général, lequel annonce que « dans malheur des plaideurs c est la perte de temps
† parties du royaume , le peuple est pour la décision des affaires.... ». -
«ns un ( tat d'insurrection cont1e la perception M. Thouret ayant repris la défense du projet
des impôts de la régie générale, et que la con du comité, la question préalable alloit s'établir
trebande trouve des protecteurs jusques dans contre les diverses opinions contraires; mais
les municipalités, et même parmi les garées na M. Démeunier s'est opposé à la question préaº
tional 'S DX. lable. On a mis aux voix la première partie de
« Ces mouvemens. ont dit MM. Gouttes et Re-
la motion de M. Goupil , et l' Assemblée s
-
ault , sont le fruit de m nœuvres ennemies, décrété « qu'il y auroit un tribunal dans chaquer.
et d'autre pnrt, le peuple est balancé par l'in district ».
certitude sur la nature et la quotité des impo Sur le seconde question , « en quel nombre se*
sitions qu'il d vra payer ». Il est décrété que le ront les juges » ? M. Pethion rejette l établisse
•comité dics impos,tions fera incessamment son . ment des grands tribun ux d appel ; il propose
arapport sur le nouveau mode d etablissement ! de faire juger'les appels cºrculairement de dis
de l'impôt. - - - , , i . trict à district : « ainsi les juges , dit-il, seront
· L'ordre du jour a ramené la discussion sur le en moindre nombre, et plus près des justioiº
aitre H du rapportrconcernant l'ordre judiciaire, . bles; ainsi s'évanouit
des tribunaux ». ' la dangereuse hiérarchiº
• - -
cette redevance en une pension de 2o,ooo liv. VI. Le comité se fera représeuter les registi
au proſit de M. de Brancas ; mais l'Assemblée . des parties casuelles et les décisions qui peuve
a rejetté cette partie du projet de décret par avoir modéré le prix desdits offices , et en fe
la question préalable. son rapport incessamment à l'Assemblée nati
# est annoncé que la cérémonie des honneurs nalc ». . " «
funèbres que la municipalité doit rendre à la Le rapport du comité des finances, sur la t
mémoire de Benjamin Francklin , aura lieu pense publique, étoit attendu à l'ordre du jo
dans la salle du Panthéon, le mercredi 21 juillet M. le Brun , dans un travail clair et concis
à six heures du soir. démontré la nécessité de réduire à trois c
partemens toutes les parties de finance q
Séance du 21 Juillet. aboutissent au trésor public, savoir : dépar
ment des comptes, département de la guerr
fl est indubitable que les juifs de Metz, déli département de la marine. Ce travail embr
vrés par le décret du 2o juillet, de l'ignomi en outre le traitement des commis, la réuni
micux fardeau qui les accabloit, sont désor des différens bureaux dans un seul et mêr
mais tenus de contribuer, comme tous les ha lieu, la ſixation de la somme de deux cent mi
bitans de l'empire , aux charges publiques et livres pour l'intendance générale du trésor.
par les mêmes voies; mais c'est ce que n'a blic ; la demande au ministre des finances d'!
as littéralement exprimé le décret bienfaiteur. projet d'organisation du trésor public .. et
ur la lecture faite ce matin, M. Rewbel a projet d'établissement d'un comité pour e*
proposé cette observation , et l'Assemblée a miner les comptes arriérés. | --
renvoyé au comité des finances la question Sur les observations de M. Camus, TAssel
de savoir à quelle quotité d'imposition seront blée ordonne l'impression et l'ajournement !
soumis les juifs domiciliés en France. . rapport, et M. Regnault obtient cette additio
La rédaction définitive du décret portant « que le plan demandé au ministre des finaº
suppression des jurés-priseurs, a été présen sur l'organisation du trésor public , sera aº
tée p r M. le Brun , au nom du comité des imprimé, et distribué à tous les membres !
finances, et adoptée après une discussion très l'Assemblée avant la discussion ». |
légère. On a ajourné à vendredi prochain la pro
· Art. Ier. « Les notaires , greffiers, huissiers sition déja présentée par M. le Brun, que !
et sergens, sont autorisés à faire la vente des rentiers sur l'hôtel-de-ville de Paris, ce#!
meubles dans tous les lieux où elles étoient ci clergé , des états des anciennes provincés ,
devant faites par les jurés-priseurs. enfin tous les créanciers de l'état, continºº
· 1 I. Les procès-verbaux de vente et prises faites d être payés dans la capitale. :
par les ofliciers ci-dessus # , ne SerOnt M. le président a lu une lettre adresséº
soumis qu'aux mêmes droits de contrôle que M. de la Rochefoucault, et un arrêté pris p
ceux des jurés-priseurs. la société des amis de la révolution de Londº
| III. ll ne pourra être perçu par lesdits offi qui le 14 de ce mois a célébré l'anniversaire !
ciers qne deux sous six deniers par rôle de la révolution françoise. Nous ne résisterons !
grosse , deux sous six demiers pour l'enregistre au plaisir de transcrire ici quelques expresº
ment des oppositions, et une livre dix sous par , , de la lettre, signée de milord Stanhope , P"
chaque vacation de prisée, conformément à sident : - * -
l'édit de 1771 , et ce sans préjudice des conven « C'est avec une satisfaction extrême quºl
tions particulières faites avec ces officiers pour l'honneur de vous informer qu'hier nous avon
mod rer ces droits. au nombre de 652 amis de la liberté,
, IV. Les quatre deniers pour livre du prix des la révolution de France ; c'est dans la,
ventes seront versés, par les ofliciers qui les au de ce sentiment que nous avons pris #
ront faites, entre les mains des contrôleurs des ! ue nous vous prions de présenter à l'Ass
actes et des receveurs des domaines , qui en blée nationale de France. Bientôt,
verseront le montant dans le trésor public. pérons, ces hommes cesseront de s'énº
#l -
V. Les quittances de finance des offices des comme des tyrans et des esclaves, et, ri
jurés-priseurs supprimés, seront remises auplus |
§
ৠ§galité prècieuse dont vous doº
( 171 )
« l'exemple, ils finiront, ainsi que vous, à s'en chargé de l'admission à Saint-Cyr, supprimée,
: tr'aimer comme des amis et des frères ». · à compter du 1er janvier 1791.
L'arrêté porte , que la société, composée de La dépense de 6ooo liv. accordée an sieux
| 652 amis de la liberté, a décidé unanimement Piépape , pour le travail sur les frais de justice,
qu'elle se réjouirâ de l'établissement de la li supprimée.
· berté en France ; qu'elle voit avec satisfaction La gratification de 24oo liv. accordée art
la bienveillance du peuple françois pour le caissier du sceau, supprimée.
peuple anglois ; bienveillance si nécessaire pour ll y a un bureau qui coûte 2o,ooo liv. de
entretenir la bonne intelligence qui règne entre traitement , et dont la suppression étoit aussi
les deux nations. proposée : c'est celui de ce sieur d'Emery ,
' , M. de Foucault a été à-peu-près le seul qui parvenu à la croix de S. Louis par le chemin
n'ait pas applaudi vivement à cette lecture , il a de l'espionage , et qui aujourd'liui est chargé
| même eu le corrage de s'opposer à la motion de faire passer dans les provinces la remise des
' de M. de Lameth l aîné , tendante à ce que le pensions et décomptes ; l§ plus noble que
celle de son noviciat.
président fût chargé de répondre à la société
de Londres : mais cette motion a été convertie M. de Virieu a repr'senté que cet homme
étoit maintenant très-utile ; ct en conséquence
|, en décret, quoique M. de Foucault estimât
, qu'une société particulière ne pouvoit se mettre on a ajourné la question qui concerne son
SOrt.
, en correspondance avec une Assemblée natio -
dans
mée,
les provinces, est pareillement suppri
- | . . -r
º legºndre, pour un travail sur l' inde, sup-, , Rapport fait au comité des recherches de
, primée. - - .º-ºc-vs'. • • v , .., '. , •Y vºs- 'la
inutuicipalité de Paris, tendant à dénon
• • ,
• • \ Av 1.•
: la dépense de 12ooo liv.pour le bureau de, s ceri MM. Maillebois , Bonne - Savardin , l^
la librairie, supprimée, à compter du 1ºr jan- | Guignard Saint-Priest, comme prévenus d#
Evier 17o1. || . conspirati contre l France - ruioi de c »52c2•
- - - ( 172 )
chez Biiisson , libraire , rue Hautefeuille , et si cette espérance ne nous soutenoit, il fau
N°. 2o. /"olume in-8°. de 2oo pag., prix 2 l. 8 s. droit inettre la clef sous les portes , et attendre
ct 3 l. franc de port par la poste. l'instant d'être égorgés. — Mais prévoyez-vous
ce terme ? — Le printem s, puisque c'est cette
Enfin nous le tenons ce ſil des conspirations époque que le roi a choisie pour aller visiter
ui n'ont cessé de se former contre la nation les provinces. — Mais ne craignez - vous pas
§. et qui continueront à se varier sous que toute cette milice n'y mette dcs entraves ?
différentes formes, tant que nous n'aurons pas qu'elle ne veuille vous suivre et rendre vos pro
déchiré le funeste traité de 1756 avec la mai Jets sans effets ? — Hé bien, si elle est tentée
son d'Autriche , et que le peuple n'aura pas de suivre , nous la laisserons faire ; et quand
obtenu une justice éclatante contre ses enne une fois nous aurons le cul sur la selle, nous
mis connus. La providence a voulu que nous verrons. — Oui , lui dis-je , je conçois qu'a
ayons des preuves écrites d'une partie de ces lors il y auroit des moyens, si vous aviez des
conspirations, et sur-tout de ce fameux projet troupes : mais où en trouverez-vous ? — Il ne
d'introduire en France trois armées étrangères me répond t pas. — Comment vous débarras
par trois endroits différens. Le sieur Bonne serez-vous de Bet ville ? Son ambition est vaste,
Savardin étoit le négociateur de ce projet : le et il est en mesure. — Eh ! le pauvre diable,
vieux courtisan Maillebois devoit être le général a-t-il repris , est plus embarrassé que nous. -
en chef des trois armées, et le sieur Guignard On parle de ses projets : qu'il veut être con
étoit le directeur général du complot. Pour nétable. — Et moi, dit-il, je crois qu'il veut être
donner tout de suite une idée de ce complot, ce qu'il pourra, jusqu'à ce que la constitution
nons citerons en extrait le récit fait et écrit par soit faite , et qu'alors il plantera-là toute cette
le sieur Bonne-Savardin de sa conversation avec multitude, etc. ». ll est ensuite question, dans
Farcy, lequel Farcy est Guignard Saint-Priest la même conversation , de savoir quel général
lui-même, ainsi que le sieur Bonne-Savardin on prendra. Bonne-Savardin propose Adriaa
l'a avoué dans ses interrogatoires. L'original de ( Maillebois ) : Guignard dit que cela ne dé:
ce récit est entre les mains de messieurs du co pend pas de lui. On parle d'un M. de Culand
1nité des recherches qui l'ont fait imprimer dans ( qui paroît être le maréchal de Broglie ) ; Gui
leur rapport , ainsi que toutes les autres pièces nard répond que celui-là s'est trop mal con |
relatives , afin que cette fois-ci on ne puisse uit ( sans doute dans la conspiration de juillet
nier, ni éluder, ni altérer la vérité des faits et 1789 ) etc. D'après cette eonversation , ainsi
des preuves ; ce qui mettra sûrement en défaut ue d'après toutes les pièces probantes et au,
les ruses et les subterfuges de Judas Guignard , thentiques , insérées dans le rapport de mes
et forcera le chef du pouvoir exécutif à le chasser sieurs du comité , on ne traitera plus sans
honteusement de son greffe. - . ' doute de chimériques, lcs projets de conspir
Récit fait par M. Bonne-Savardin de sa rations formés contre mons, comme tant d'au
conversation avcc Farcy, pages 136 , 137 et teurs et journalistes mercenaires et aristocrates
153 du rapport de messieurs du comité des re ont essayé sans cesse de le persuader; il est
cherches. ( Ce récit est du 5 décembre 1789, facile de se convaincre de # vérité par soi
qui est le jour de la conversation ). · ·· même , en lisant le rapport tel qu'il a été im
« Incertain du motif ou des soupçons quel'on primé chez M. Buisson : et comme on nous a
avoit conçus contre moi, puisque l'on me man prévenu que ce rapport alloit être contrefait,
doit au comité des recherches , je crus qu'il † en changeroit le texte en plusieurs en
étoit prudent d'en prévenir Farcy. By fus et droits , et qu on en retrancheroit les pièces
eus avec lui une conversation que je crois in eS plus importantes , nous avertissons le pur
téressante à mottre sous vos yeux ». blic que les seuls imprimés, exacts e t avoués
« Quand, lui dis-je, cela finira-t-il ? — Il § le comité des recherches, se trouvent cher
ſaudra bien qu'il y ait un terme, • •me dit-il ; uisson. C.... • •• , '|
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On s'abonne à Paris , chez BUIssoN, Libraire , rue Hautefeuille , à qui f'on adressera, franc de port, le prix
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de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les letrres pour les Auteurs des Annales Patriotiques. -
· Chez madame
'et de l'Etranger. DELAPLANcHE, rue du Roule;
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et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Roya -
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· Il paroft tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv. ponr un an, 18 liv. pour 6 mois, et de a liv, p
5mois, franc de port, par la poste, pour tout le 8oyaume. L'abonnement ne commence que du prem, d'un
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
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· · · I) E L A F R A N C E , -
, ET A F F A I R E s P o L I T I Q U E s D E L E U R o P E ;
: joun NA i L i B etn dirigé
# , parpar une
MZ. Société d' écrivains Patriotes , Ali ERc I E R. .
1
-
*le dergé, il n'a pas encore été possible de par Cette masse de 15o.ooo hommes en activité
renir à une connoissance précise de la valeur a paru effrayante pour l'économie et sur tout
º de ces biens, sur laquelle le clergé avoit, de pour la liberté. On a desiré entendre M, Enery,
† de ne donner que des qni, dans un tout autre plan, fait entrer, à titre
mºtions incertaines et tronquées ; vainement d'auxiliaire , un nombre impésant de gardes
lMºemblée nationale a dèmandé aux muni nationales. Il a cxposé son systême avec une
† instructions de quelque détail :
tii M. Bouche a proposé que , pour
clarté de logique et une chaleur de patriotisme
qu, nlus d une fois l ont fait interrompre par
%
uppléer à l'insuffisance # les cris de l'admiration que n ont pu contenir ces
|jusqu'à présent obtenus, les contrôleurs des soldats-citoyens qui remplissoient les tribunes,
|# lºns les divers départemens, fussent sºir-tout lorsqu'il a ſait entendre ces paroles :
# de recevoir, de la part des détenteurs en donnant une bonne organisation à vos gardés
ºdministrateurs des biens ci-devant ecclé nationales , vous aurez des soldats - citoyens
ºqºes, leur déclaration de la valeur de ces assez éxerc's pour garder leurs frontières, tan
†# et8ll d'en envoyer de suite le tableau
comité des biens nationaux. » . , dis que les troupes réglées iront dehors : et dans
le cas où elles seroient repoussées , elles trou
l # ºblée n'a pas été assez frappée de veront un appui formidable dans les gardes ma
† ce'moyen, pour se déterminer tionales, qui, combattant pour leurs foyers,
| lººter et elle a passé à l ordre du jour. sous les yeux de leurs femmes et de leurs
dans ºité de féodalité a fait rapporter que, enfans.. : . · · · ·
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. On s'abonne à Paris, chez BUIssoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Autotºrs des Annales Patriotiques.
Chez mradamre JDELAPLANcHE, rue du Roule ; et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume
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· ' Ilparoft tous les jours un Numéro de ce Journal. Prir 56 liv. pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv. pour
3 mois.franq de port, par la poste, pour tout le liveuſe L'abonnement ne commence yue du prem, d'un mois.
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s U P P L É M E N T A U N. C C x C I v.
P A R I S, le 21 juillet. des nationſ les de Cn ( n , J',al :#zo , Dornn V. { fon -
fleur ct au tre ccinimunautés voisines , se sont
La fédération du 14 juillet a été célébrée par réuiiis sous lºs nurs de Lisieux , pour fhire
toute la Franc , et dans un gr nd nombre de leur pacte fédératif ct la prest t'on du serment
villos, avec beaucoup d'éclat. 1'ar tont les trou civique. Cette cérétnonie , toujours angiste et
pes d · ligne, réunies aux gardes nationales et par-tout attendrissante, a été suivie d'une fête
aux autres citoyens, ont montré la joie la plus dans laquelle on n'a point onblié les indigens .
vive dans ce mémorable annivcrsaire. et où le patriotisme , la sagesse et les tendres
Les differentes fêtes données avant-hier par sollicitudes de la municipalité de Lisieux, ont
la ville aux confédérés ont offert le spectacle paru dans tout leur éclat.
le plus magnifique ct le plus varié. La joûte sur Le 3o du mème inois douze mille !ioinnn ºs ,
l'eau attiroit une affluence prodigieuse ; niais représentans de plus de cent cin juante ni.lle ,
rien n'a égalé et ne peut égaler le coup-d' il ont fait également leur fédération à Roteº : et
de l'illumination des 4 h :ips-Elysé es, où 1'on l on peut dire que , qnoique c ttº viile ait été
a dansé presque to.ute lu ni tit : c'é: o.t un : véri une des dernieres à renplir ce devoir, scs ba
table féerie. Les fêtes de lt i ſalle et de l'hôt ! bitans n'en ont pas mont é 1noins de civi me ,
de Soissons ont été égaletuent trè;-brillantes. de zèle et d'énergie que les autres cit. s de l'en
, Le terrein de la B stille offroit un spectacle pire. Nous ajouterons mène que nos i'rères de
d'un autre genre. On avoit planté sur ce tcrrein la ci-devant Normandie , une fois lancés dans
un bosquet artiſiciel formé de grantls arbres et la carrière des bons principes et de la liberté ,
très-bien illuminé. A côté on avoit enterré des marcheront ferme desortnais ct de progrès en
ruines de la Bastille, parmi lesquelles on voyoit, progrès vers le grand but d'une constitutioi1
avec des fers et des grilles, le trop fameux vraiment nationale. ll ſuut s'en rapporter à cet
bas-relief représentant des esclaves enchainés, égard au caractère ni le et vigoureux de ces an
et qui décoroit dignement l'horioge de cette cºns conquérans de l' Angl terre , et à la pers
redoutable forteresse. Ces décombres formoiemt picacité de leur génie naturel.
uIl contraste frappant avec cette inscription Le 27 du même mois, un village du Mâconois
qu'on lisoit à l'entrée du bosquet : ICI L'oN ( Berze-la-vil/e) a convoqué les villes et villages
I)ANSl, MAINTENANT. voisins à une fédération, non pas dans ses murs,
· Rien n'étoit plus satisfaisant ni plus glorieux mais dans ses champs : et cet exemple a telle
pour les bons patriotes que le spectacle de tant ment influé sur les villages plus éloignés, qu'on
de fêtes dédiées à la liberté; mais au milieu de me voit plus de toutes parts, aux environs de
ces fêtes, mais au miiieu de cette liberté, l'es Mâcon , de Villefranche en Beaujolois, de
prit d'idolâtrie et d'esclavage ne s'est que trop Tournus et de Châlons-sur-Saône, que des fédé
montré. Un particulier n'ayant pas ôté son cha rations de campagnes réunies à celles dºs villes,
peau devant le buste de marbre de Louis XVl, ot des fédérations de villes réunies à celles des
que quelques hornrnes libres promenoient en campagnes. Quelle heureuse réunion ! comme
† appareil sur leurs épaules dans les Champs ell , doit faire crever de rage les tyrans, les aris
tocrates et le comité autrichien de Saint-Cload !
lysées, a été arrêté et trainé dans un district.
;- On se rappelle ég len1ºnt avec douleur que A Wanci, nos bons amis de la garde matio
le jour de la fédération, des factionnaires en nale du département de la Meurthe , toujours
troient dans les rangs du peuple assis aux ain prêts à suivre et à donner de bons exemples,
phithéâtres , et jettoient par terre les chapeaux ont pris le crêpe au bras pendant trois jours à
de ceux qui, exposés à une pluie abondante l'occasion de la mort d'un grand homme, FRAN
ou aux rayons dangereux du soleil, attendoient kLIN, qui n'étoit ni roi mi prince, mais simple
le moment du serment pour le lever. Que de garçon imprimeur
sujets d'amertume et de réflexions au milieu de ! Dans sa jeunesse, et qui.... sublime en tous les temps,
tant de sujets de joie ! C.... Ravit la foudre aux dieux et le sceptre aux tyrans. -
( 178 )
eelle de Fréjus, qui venoit se confédérer avec dont ils ont ét4 las témoins : et certes, il ne
elle ) M M. du café patriotique ont demandé un pent plus être perns d · croire, d'apres cette
deuil de trois jours à la municipalité pour la ºxblication, que les citoyens de Besançon n'aient
même occasion. La motion faite à ce sujet dans † sag-memt cale ,ié. dans ce cloix et dans
le café patriotique commence ainsi : « Pendant eur condu le sr bs quente , l'interêt de leur
les jours de notre captivité, c'étoit le deuil des liberté , celui de ieur sùreté et celu, ie la con -
despotes que le règne infernal d s abus avoit titut on : ils ont trop bons franço s et trop
publiquenient consacré ; ma s ce ne sera dé claivoyans pour avoir rien hasardé. CARRA.
soi mais que Pour les vrais antis des peupl s ,
qu on employera ce symloie du rcgret nni Prédications extravagantes d un prétre
versel, etc. » — Lans cette même v,lle cie Dra aristocrate.
guignan, on a perfectionné la iorinºle du bap
tême civique, en ajoutant après ces tnots : Quid Tandis que le vertueux M. le Blanc, curé
petis ab ecclesia dei ? /i.lem , ceux - ci : /' o . de Saint-J an de Nevers, prêciue l'union, la
anittisme ſidclitatem genti ? promi#ro. — Fi.le concor,ie, le patriotisme le plus pur , et la
litatem legi ? promitro. Fidelitatem regi , pro soum ssion entière aux décrcts dº l auguste
mitto. Ainsi l'on voit que dans ce bap, êm » , 3énat françois, un certa'n grand vicaire , mon
comme dans tout absolumºnt, la m t n doit mé Coulon , et so disant prédicateur du roi,
être la première, la loi la seconde, et le pouvoir s'exprime ainsi dans ses sermons ; l un qu il a
exécutif le troisième seulement. C..... débité chez l ºs v.sitandines de Nevers : « Ven
gºz-nous, veng-z la rel gion, veng z la patrie
de ces corrupteurs qui, loin de réprimer les
La sévérité de nos principes cherche à s'ac ab,as, les multiplient tous les jours avec leurs
corder sans cesse avec la justice ( t la vérité , et maximes séditieuses et trompeuses ». Et dans
c'est avec regret que nous trouvons quelqnefo s, l'église de Saint-i'ierre, le 29 juin dernier :
dans les avis qu'on nous donne contre c rtains (Aqa'ont fait ces philosophes, ces législateurs ?
personnages, l oubli des traits de patriotisme qui ces monstres m'ont occasionné que des troubles,
pourroient exciter nos éloges , ou diminuer au tandis que le législateur divin n'a jamais prê
moins notre censure. M. Louis do Narbonne, cné que la paix , l'union et l obéissance à l au
commandant de la garde nationale deBesançon, torité légitime ». Si le fanatique et stupide
dont nous avons censuré la popularité , a été Coulon avoit lu le livre rouge et le rapport
le premier à faire donner des armes à cette . sur les pensions et gr tifications, et s'il avoit
même garde nationale lors de la révolution. la vue nette, il verroit bien que mos sages lé
Cette circonstance, qui est d'un très-grand mé g slateurs, loin de multiplier les abns, en dé
rite auprès des vrais amis de la liberté , nous a , té truisent tous les jours des milliers. Si d'un
certifiée par MM. les députés de Besançon à la autre côté il é toit de bonne foi, i conviendroit
fédération de Paris : et nous avons reconnu que les troubles ne sont occasionnés que par
avec plaisir que l'attachement de ces braves ci les fanatiques, les fripohs, les ignorans et les
toyens § général, étoit fondée sur l'es insensés. \lais le sieur Coulon en parlant de
time réelle de sa personne et de ses services la paix et de l'union que le législateur divin
envers la patrie, et mon sur une aveugle idola a prêchées, entend par cette paix , r cette union
trie. Nous devons aussi à la justice de dire que l'engourdissement et la stupeur des peuples,
la suppression des postes , dont nous avons lorsqu ils se la.ssoient opprimer et emmuseler
parlé dans notre numéro 275, n'a poimt eu lieu, par les prêtres et les rois, aujourd lui mous .
et qu'il ne s agissoit que de chamger en mieux ne voulons d autre paix et d autre union que
l'ordre de surveillance dans ces mêmes postes. celles q ui sont ºoiidées sur les droits de l homme
Quant au choix que M V1, de la garde mationale et des nations , et sur l', gai,té des troits : et
de Besançon , et de plusieurs autres lieux du nous 1te voulons obéir à d'autre autorisé qu à
département du Doux, ont fait de M. de Nar celie éman : e du peupl , recon:1,se et établie
bonne pour leur commandant général, il est par lui. Ainsi nous invitons mos frerºs de Ne
aisé à concevoir, non d après les qualités ai vers à de brou ller par pitié le cerveau de ce
mables de ce coinmandant, mais d'a ;ès l zèle pa vre abbé Coulou, et à lui faire com rendre
qu il a montré en raveur de la révolution , et toutes ces di11érences de principes. . C.
|
ANNALES PATRIOTIQU ES ET LITTÉRAIRES
· D E LA F R A N C E,
ET A F FAIR E s P o L I T I Q U E s D E L' E U R o P E ;
E, ar M.
J0 U R N A L L I B R #. une Société d'Écrivains
MERc1ER.
eZ
Patriotes,
Bordeaux, sans doute par excès de zèle, s'é Le rapporteur a proposé un décret « à l'effet
toient permis , sans en avoir le mandat exprès, de rétablir l'ancienne garde nationale de Mon
de présenter à l'Assemblée nationale une pé : tauban, et de charger la municipalité de Tou
tition où'ils réclamioient l'armement des forces · louse de suivre, sur l'émeute du 1o mai, une
mationales « pour se défendre au besoin contre | procédure extraordinaire, pendant le cours de
toute inyasion hostile de l'Angleterre et de la | f§ les municipaux de Montauban demeu
† # reront suspendus, et seront remplacés provi*
dujourd'hui dans une adresse de la chambre du | soirement par six personnes que nommera
commerce de'Bordeaux. Les négocians y dé : l'administration du département du Lot ». , .
darent qu'ils se refusent à croire qu'une na-, , M. Feydel s'est présenté pour défendre la
tion libre et généreuse veuille contribuer à faire ' municipalité accusée ; mais l'heure trop avan
perdre à la France les fruits précieux de la ré | cée a fait ajourner la matière à la séance de
ſvolution; mais que sil'Angleterre pouvoit con ' samedi soir.
ºvoïr ce projet, tous les commerçans borde
# # pour la défense de leurs
énhent'l'engagement sacré de sa-,|
érsi ils
Séance du 25 Juillet.
er leur fortunès et leurs vies pour ne plus Sous l'ancien ministère , il n'y avoit pas une,
ºréisouvenir que de la constitution en péril, , seule partie de finances où la corruption et
et de s'ensevelir sous les ruines de la patrie, · l'arbitraire n'eussent étendu leur action dévo
#ôt que de sûr
survivre à la liberté. irante ; le comité des finances expose aujour*.
-Le rappºrt les troubles arri és le lo mai id'hui que sur les deniers provenans des anº,
à Montaûbah étoit'à'l'ordre du jour. Il a été ciens états de Languedoc, il avoit été établi,
ftit'par M. Vieillard , de Çoütances. D'après, | des pensions particulières , et qui n'entroient,
legº #' il †† † comptabilité du trésor royal. : Un
officiers municipaux ne soient infiniment cou · décret rendu sur la motion de M. Vernier,:
les non-seulement de négligence et de · « autorise l'administration des finances à sus
leur à arrêter l'insurrection mais de ma-, pendre le paiement de ces pensions jusqu'au
chination pour laiproyoque# #ls ont armé le † où, par un décret formel, l'Assemblée.
peuple contre les'troupes réglées qui s'effor aationale en ait reconnu et prononcé la légi
† de rétablir-l' e; iſs-ont, à travers limité »1, º 1 " , t 1 , "l I t » t ! -
bonnes mºeurs..... -
L'opinion de M. Chabroud a reparu, sou-.
· Cette opinion a été combattue par M. Panne tenue par M. Mougin, et comparu par M. Lan
tier, qui donne la préséance au plan du comité. juinais, qui a fait observer que les mouvelles .
• Un incident est venu interrompre cette dis idées ne prenoient crédit qu'en haine de l'an-,
cussien. M. le maire de Paris a fait part à l'As · cien régime ; mais que l'esprit législateur devoit,
semblée du malheur arrivé dimanche dernier se conduire par de plus nobles motifs. | -
sur la Seine, dans lequel ont péri deux soldats M. le Chapelier a parlé au nom du comité,
citoyens, fils du maire d Aurillac, députés à la de constitution : il a vigoureusement attaqués
département
fédération parde leParis du deCantal.La le systême de l'appel respectif qui tendroit,,
municipalité ayant résolu leur faire selon lui, à faire passer une cause souvent dut
des obsèques publiques, et celle de Passy sur juge instruit au juge † « Ayez, ajoute
le territoire de laquelle ont été , trouvés les t-il, des tribunaux d'appel peu multipliés •
corps, disputant le triste ava ntage de leur rendre
mais composés de gens sages et intègres.L §i,
les derniers hommeurs, messieurs de Paris sont est un remède qu'il ne faut † trop approcher,
très-disposés à se rendre à Passy, et à donner des justiciables : rapprochez les tribunaux d'ap-,
ainsi l'exemple de la fraternité et de l'abandon pel des † , ils me cesseront de se chi-"
de toute prééminence, Après quelques débats caner : éloignez-les, ils en perdront l'envie». ;
ui demandoient tantôt la question préalable, M. Chabroud a répondu aux diverses atta
tantôt l'ordre du jour, l'Assemblée a décidé , · ques qui lui avoient été portées, et le décret.
i°. que la municipalité de Paris se transporte · est intervenu pour consacrer le principe : « que,
roit à Passy; 2°. qu'une députation de l'Assem lés # de district seront juges d'appel les,
blée nationale assisteroit aux ºbsèques des fe uns à l'égard des autres, suivant les rapports !
dérés ; 3°. que la députation du Cantal syjon qui seront déterminés ». | | | | 7.1 ,
droit par supplément. .. ' . . La discussion qontinuée à demain. G.
;si,ºt['
- M. Dellay a repris la discussion , pour com · · ·· · · , , ,t,-----, ..., , : , : ... tºº !
battre le comité et pour appuyer le sentiment
de patriotisme qui s'est passé au com-º
· de M. Chabroud, par l'avantage qu'il y apper Trait mencement de la révolution, et qui est'à mº
- çoit de rapprocher la justice des justiciables, | | digne d'étre connu. . , "i : . "#
et le droit du fait !
§ Ce motifs ont été encore développés par, : !l "
-
• -
, .. •
-
• ' . '... ' J - • · Lorsque rarmée de Besenval environnoi,
#. 4 .
"
- ( 181 ) ·
Paris, ét que toute la France étoit en alarmes, voir, d'égarer le soldat, de soulever I'armée ,
# la ville de l'Orient parut inquiète sur le parti et ensuite de la calomnier et de venir crier dans
- e prendroit sa garnison, composée de l'ar l'Assemblée nationale et en public, qu'il n'y a
tillerie des colonies, du régiment de Bassigny point de subordination dans les troupes de ligne ;
| et du bataillon auxiliaire des colonies. Que lit tandis que ces troupes sont en effet des ino
· M. Picard, sergent-major d'artillerie ? Il ſit dèles de patience , de modération , de courage
| battre la générale, et ranger en bataille, devant et de vrai patriotisine. Nons invitons tous les
• l'hôtel-de-ville, les trois corps , qui crièrent régitnens qui aurorºnt éprouvé la gentillesse
vive le tiers-état, aujourd'hui la nation. Les miinistérielle que nous venons de citer, de nous
t sous-officiers, à la tête" desquels étoit M. Pi en avertir, afin que nous en rendions compte
: card, s'adressant ensuite à messieurs du comité : à la mation et à l'Assemblée nationale. Le co
| « Si vous suspectez, dirent-ils, notre fidélité, mité militaire est déja instruit des circonstances
: nous allons déposer nos armes à l'hôtel-de-ville ; relatives à cet objet , et qui concernent le ré
: si au contraire vous vous confiez en notre cou giment de Royal-Clampagne. C......
# rage et en notre patriotisme , nóus jurons que
# nous poursuivrons par-tout avec le fer vos enne
# mis et les nôtres; commandez, et nous partons Dans la relation que no'is avons donnée au
our secourir nos frères de Paris » La ville de supplément du nº. 268 de nos Annales, de
Orient mit avec raison toute sa conſiance dans l'affaire de Perpignan , nous avons dit que le
# ces braves militaires ; ct, pour leur témoigner piqnet de Vermandois, qui étoit chez le maire
# sa reconnoissance, elle a fait une pension de d Aguiiar , mit bas les arines devant les grena
e 3oo liv. à M. Picard , et donné nne médaille diers do I'ouraine : c'est une erreur que notre
: d'or au bataillon auxiliaire des colonies , pour correspondant a ſaite, et que nous rectifons
, être portée par le plus ancien soldat. lln outre,ici : car la vérité est que le détachement de .
r une délibération générale des citoyens, elle Vermandois s'étoit retiré par ordre du com
a donné à tous les soldats de ce bataillon un · mandant, avant que le régiment de 'I'ouraine
brevet de citoyen de l'Orient. Cette ville ayant arrivât-chez le maire. Au reste, mettre bas les !
voulu donner dernièrement un repas à ces . ' armes devant ses frères et ses camarades, dans
# braves amis de la patrie, ils ont mieux aimé que une pareille occasion , ne seroit pas un acte
, l'argent destiné à ce repas fût distribué aux de poltronerie, mais de prudence et même de
auvres; co qui a été fait. De pareils traits de civisme. On sait bien que des braves soldats
§. de vertu ct de patriotisme, comme ceux de Vermandois n'ont pas peur de
sont assurément bien dignes d occuper une l'ennemi ; et ils doivent regarder comme enne
ce dans l'histoire. Gloire et salut à nos bons mis ceux qui cherchent à les indisposer contre
res du bataillon auxiliaire et au magnanime · leurs frères de Touraime, sur une erreur qu'il
M. Picard, que les officiers cherchent en vain étoit facile d'interpréter, puisque deux lignes
à, calomnier ! Il sera toujours l'honneur des après dans le même article,nous disons, en parlant
bons citoyens. C.... -
des soldats de Vermandois : voilà des homznes
-
et des vrais patriotes ! Or, des hommes et des
vrais patriotes ne peuvent jamais être des pol
- . | Nouvelle gentillesse ministérielle. ' trons ; il n'y a que les aristocrates qui sont
.On nous écrit d'Hesdin, que la répartition . , lâches. C.... , -
-
-
· de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs dés Annales Patriotiques. -
Chez madame DELAPLANcHs , rue du Roulei et chez tous les Libraires et Directeurs des # du Royausa !
et de l'Etranger.
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· · D E L A F R A N C E,
ET A F FA I R E s P o L I T I Q U E s D E L E U R o P E ,
JO U R N A L L I B. R E, par une Société d'Écrivains Patriotes ,
et dirigé par M. MERcz ER.
Un peuple ne peut reprendre sa liberté qu'en reprenant sa puissance.
revenus ecclésiastiques ne vont pas à 12,ooo liv. qui sera nécessaire pour les frais du culte : le
auront cotte somme : ceux dont le revenu ex tout provisoirement et jusqu'à ce que l'Assem
cédera 12,ooo liv. auront cette somme, plus la blée mationale ait pris un parti définitif à cet
moitié de l'excédant, pourvu que le tout n'ex égard. XX •
mutation de leurs cures , et celles qui n'é « il y a aussi à Paris, a dit M...., des députés
toient sujettes à aucune retenue , continueront des patriotes de Montauban ; si vous entendez
de m'être comptées , dans tous les cas, que les municipaux, il est de votre justice d'en
pour leur valeur réelle, c'est-à-dire, déduction tendre aussi les patriotes ».
faite des trois dixièmes dont la retenue a été
ordonnée. M. le président a mis aux voix l'amendement
dans les mêmes termes; et la dénomination de
· Sans néanmoins que cette réduction puisse patriotes, qui n'avoit pas été reprise dans la
être faite sur celles au-dessous de 1ooo livres, position de l'opinant, a paru, dans la bouche
et que celles au-dessus de 1ooo liv. puissent du chef de l'Assemblée, devenir une offense.
être réduites à moins de 1 ooo liv.
Le côté droit a jetté de ces cris qu'arrache une
L'article suivant a été adopté sans difficulté. énorme blessure. « Je n'entends injurier per
*-« Les administrateurs des biens des églises sonne , a repris de sang-froid M. Treilhard ;
catholiques, situées sous la domination des † ceux qui sont d'avis d'entendre ce soir les
puissances étrangères, ainsi que dans les lieux eux parties, se lèvent ». Après une double
restitués à l'empire françois, par le traité de épreuve, qui a paru douteuse, après de mou
Riswik, continueront à recevoir, comme par veaux débats, plus échauffés qu'importans, il
le passé, des mains du receveur du district, est décrété « que, dans une séance extraordi-,
d'après la fixation du directoire du départe maire de lundi soir, les deux parties seront en-.
tendues ». ·
ment, sur l'avis du directoire du district, ce
| - ( 185 )
i · · · LA P I S. si connus par la pureté de l'air qu'on y respire ,
et la douceur des mœurs de ceux qui les habi
, MM. les Abonnés, dont la jouissance date dº * tent, le seront encore plus par le charme de la
: février pour 6 mois, et du 1 mai pour 3 mois , sont liberté qu'on y goûte , par la haine de la licence
avertis que leur Abonnement finit au 31 du courºnº ; u'on y proscrit.... Mais pardonnez : si je diſfère
# et priés de renouveller avant le 25, pourplus de célérité
dans le service. MM. sont aussi préºenº de répéter l'engagement fraternel et sacré qu'il vous tarde
leur adresse, et d'y ajouter ces mºtº : à commenCer de contracter ; l'impatience du régiment de
par le premier de tel mois, afin d'éviter les doubles Bresse et le patriotisme qui l'excite doivent être
emplois. satisfaits ; et vos concitoyens et Vos représen
•--
tans veulent s'écrier avec moi, vive Bresse ! vive
PARIS , le 23 juillet. Montpellier ! vive la nation ! vive la loi ! vive le
roi » ! Ces derniers mots furent répétés avec en
Les vrais patriotes députés du district de
thousiasme, les officiers de Bresse criant vive
Saint-Claude, département du Jura , étant dans Montpellier ! ceux de la légion , vive Dresse ! et
le réfectoire des Invalides, apperçureºt ºu tous ensemble avec le conseil et le digne com
haut de la principale porte d'entrée, une figure mandant M. Estore, et l'excellent patriote, M.
de femme enchaînée à la suite de Louis XIV , Chaptal, vive la mation ! vive la loi ! vive le
avec cette inscription : º la conquéte de la roi !
| Franche-Comté par Louis XIV ; la province Les municipalités et les gardes mationales du
est enchatnée ». district
Ils détruisirent l'inscription et les chaînes Alpes, ont d'Embrun, département des Hautes
envoyé à l'Assemblée nationale une
pour en emporter les débris à leurs conc toyens ; , adresse qui ne le cède en rien à celles que nous
§ en ont dressé un procès-verbal le 10 juil avons citées jusqu'ici dans nos Annales. Heu
let 179o, jour de cet acte de patriotisme , ad reuse révolution ! il est donc vrai que le même
miré de tous les bons françois qui l'ont su. J^. génie , les mêmes principes , la même éloquence
| ---" §niment et dirigent aujourd'hui plusieurs mil
suite des progrès du patriotisme e* ºº l'esprit lions de François ! Oh ! qu'elle est puissante
, ... - - public. cette unité de principes et d'expressions ! elle
annonce bien que le temps est venu où le genre
| si quelque chose nous afflige dans le conrs humain tout entier sera digne de lui-même et
| de nos travaux et de notre correspondance , de son intelligence.
| c'est de ne pouvoir présenter en détail, chaque A Vitry-le-François, les gardes mationales,
jour, les progrès que le patriotisme, la raison , réunies à nos sages et bons amis les officiers
la philosophie et le génie font continuellement et soldats du régiment d'Artois , ont formé leur
et de toutes parts dans cet empire- Obligés de pacte fédératif le 14 de ce mois. Cette fête ,
§ous circonscrire dans le cercle étroit de notre accompagnée de toute la pompe militaire , a
|| feuille et dans
§se, nous ne celui du jamais
pouvons temps offrir
qui court
qº'ºº
foi
été embellie par la présence de cent dames et
demoiselles, vêtues de blanc, portant des échar
| ble échantillon de ces progrès , en citant un pes et des cocardes aux trois couleurs. Elle a
l ou deux traits, un ou deux chefs-d'œuvre sur été
millé mé suivie
de la duveille
baptême
, quicivique
a été d'un enfantPierre
nommé mâle,!
Nosqui passent
braves journellement
frères de la gardesous ººº Yº#
mationale de Bonnaventure Civique. Le maire de Vitry-le
Montpellier, ont fait leur pacte ·fédératif avec François a été son parrain. C...... 1
de l'abonnemcnt et la lettre d'avis , et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
Cher vmadarne DELAPLANcHE, rue du Roule ; et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume
et de l'Etranger. ",
Il paroft tous les jours un Numéra de ce Journal. Prix 36 liv. ponr un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv. pour
5mois , franc de port, par la poste, pour tout le Royaume. L'abonnement ne commence que du prem. d'un mois.
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIREs
# " ! .
4
| DE LA F R ANC E,
ET A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
Jo U R NA L L I B R E , ar une Société d"Ecrivains Patriotes ,
eZ dirigé par M. MERcz E R.
ques lambeaux d'une proie si opinée. Le tes MM. Dumetz et Prieur défendent la com
tament de Stipaldi existe en nature; il a été
fabriqué des titres et de prétendus brevets du mission , comme légalement instituée , et ne
roi, sur le vu desquels la république de Ve croyent pas même qu'il soit possible de donner
nise'a déja payé des sommes prodigieuses. Une aujourd'hui la faculté d'appeller de jugemens
commission du conseil, érigée en 1781 , est en que les parties m'ont attaqué dans le §
ni par la cassation , ni par la requête civile :
possession de l'examen de cette affaire, et les
prétendans à la succession, les uns déja écon Ce raisonnement n a pas convaincu M. Bou
duits les autres encore en litige demandent chotte , qui fait observer combien la force
un tribunal pôurºy porter l'appel dés jugemens majeure, et l'effroi des dépens, rendoient ci
ntervenus et à intervenir ;º et d'autre part, devant inattaquables les décisions du conseil.
est intéressant pour l'étât de faire porter ' L'affaire est renvoyée au comité, pour ap
1 ( 188 ) ' .
public. Il insinue que le premier ministre des celui qu'il vous a envoyé il y a plusieurs jour#
finances est obligé de recourir encore à former † ne les a-t-il point fait imprime
emande que tous ces comptes soien
nOllS
!
une nouvelle demande de fonds ; que ces 95
millions pourroient difficilement acquitter les communiqués et rendus publics , et enshi l
dépenses jusqu'à la ſin de septembre prochain ; nous décréterons de donner 2o millions ' *"
que plusieurs municipalités n'avoient point en le faut, au mois d'août prochain ».
core satisfait à l'acquit des impositions qu'elles M. de Beaumetz, en reconnoissant , cº†
sont chargées de recevoir, et qu'ainsi l'As le préopinant, la nécessité d'amener le gº§
semblée voulut bien prendre ces motifs en jour sur toute opération de finance, † |
considération , pour ne point lâisser vuide le les plaintes ne sont pas exemptes d'exagº# !
trésor public. puisque, loin que les fonds soient † |
« Eh ! où est donc, s'est écrié M. Camus, où en juillet, lail première
reste 95 millions ºº #
est donc l'effet de la promesse de M. Necker, assignats, année dedesla 4oo
† •
|
.
qui, dans son mémoire de la fin de mai der patriotique, et le remplacement de la gººº !
( 189 )
M. Fréteau a demandé qué l'état des dè à payer en argent toutes les sommes qu'ils re
es, celui des recettes. du déficit, et celui çoivent en a1g nt : que l'on paie ou que l'on
recouvremens soit imprimé, et qu'ensuite récompense les personnes chargées de recevoir
º président soit chargé d'écrire à tous les les impositions, et qu on s'occupe d'établir au
ºtoires des municipalités, pour faire payer · plutôt les impôts pour l'année prochaine.
us les contribuables imposés sur les rôles MM. Dupont et Fréteau se sont plaint de
ºposition avant de rien statuer, et qu'au ce que les décrets qui avoient pour objet d'ac
réalable, le projet de M. le Couteulx, soit im célerer la perception des impôts , m'étoient
ºé et ajourné à trois jours pour être dis point en vigueur, particuliérement dans la ci
llllé, devant province de Bourgogne , où la com
M..... a proposé de déterminer l'époque mission intermédiaire n'avoit point encore ex
laquelle l'émission des assign ts seroit finie. pédié les rôles d'impositions de 1789.
#ºéteau reprend la parole pour demander « Il y a , dit M. Frétcau , une influence
†ºit décrété que le ministre des finances maligne qui tend à faire avorter les effets bien
ºcera à l'Assemblée quels sont les dépar heureux de la constitution : cette influence
mens en retard de paiement, et qu'il four s'étend dans plusieurs parties du royaume.
ita un état des anticipations acquittées, et de Pressez , messieurs , par vos décrets , la per
elles qui auroient dû l'être. ception de ces impôts que les peuples de ces
M. Anson explique le projet de décret, et ce cantons offrent de payer, tandis que les enne
luon doit entendre par anticipation : « ce n'est mis du bien public empêchent d'y satisfaire.
utre chose, dit-il , qu'un effet à terme, et si Je demande que samedi prochain ce travail
ººnticipations n'ont pas été acquittées, c'est vous soit présenté ». — Il est tout prêt, répond
lu'elles n'étoient pas échues ». M. Vernier ; votre comité n'attend que les
.M. de Lameth demande, 1°. que la discus rôles des impositions qui doivent lui être remis.
ººt le rapport soient ajournés ; 2°. qu'en L'impression et l'ajournement à samedi ont
ºublant, s'il le faut, le travail des employés, été dcmandés et décrétés unanimement. G...
ººomité se mette en état dans un mois de
lendre son compte sur pièces ; 3°.. que toute
ºiitre de finance soit imprimée et distribuée A la séance du soir du 2o juillet 179o, il a
ºjours avant la discussion. été fait lecture d'une adresse de la ville de
º crains, reprend M. Vernier, que l'As Saint-Marcellin , contenant hommage à l'As
ºlée ne se soit fortement écartée du point semblée mationale de la fédération effectuée le
ºh discussion. — Il n'est question, dit-il, 14 juillet 179o, de toutes les gardes nationales,
º dº lèmission des billets assignats à échan citoyens non-armés et citoyennes de son ter
ºntre les billets de promesse d'assignats, ritoire , et de leur union à la confédération de
# public est porteur M. Maury ( l'abbé) Paris.
º observer que le compte étoit signé Du A V I S.
#º, et vu Necker. Je demande qu'il le cer MM. les Abonnés , dont la jouissance date du 3
*ºitable, afin de nous assurer de sa res
février pour 6 mois, et du 1 mai pour 3 mnois, sont
†ié M. le Couteuhx a proposé que l'As avertis que leur Abonncment ſinit au 31 du courant ;
ºe décrétât au § l'émission les assi et priés de renouveller avant le 25 pour plus de célérité
: 9n a été aux voix, et on a décrété que dans le service. MM. sont aussi prévenus de répéter
| '# Présenté seroit ajourné. laur adresse , et d'y ajouter ces mots : à commencer
par le premier de tel mois , aſin d'éviter les doubles
M. N #nauld a lu un nouveau mémoire de
| 1°. † divisé en quatre sections : . emplois.
titions; e retard du payement des impo
# Sur le remplaeement de la suppression PA R I S, le 24 juillet.
# gabelle, des impôts sur les cuirs, fers La section des Cordeliers a donné hier une
º,et savons , ' - ) »
fête à ceux de nos frères d'armes des quatre
†ºl 3oooe liv. à fournir aux dépar vingt-trois départemens qu'elle loge dans son
| 4°. †Our
§ a mendicité ;i•: *A .
étendue. C'est à ce banquet, où étoient assis
pes, etc. *ºgmentation de la solde des trou Danton, Camille Desmoulins, et tant d'autres
ºaande que Fon oblige les collecteurs : braves citoyens, qu'ont été réparées les fautes
commises dans quelques orgies de la capitale.
( 19o )
fa table étoit de 2oo couverts : on n'entendoit liers et séculiers, se sont rendus en corps
qu » vive la nation , vive / /ssemblée nº/io cette cérémonie, civique; plus de cent jeune
nale. C étoit un spectacle v ain ºnt digne 1illes, vêtues de blanc, avec des rubans au
d'hommes libres. J'si appris , pºr iiazºrd , que couleurs de la nation, suivies d'un nombre ég
le rnaire y étoit allé se faire vo.r ; mais qu il de jeunes garçons , l' espoir de la patrie , mar.
s est sauvé sans qu'on s'en appºrçi t. ( )il n'éioit choient en ordre au milieu des rangs : ils étoiem
as d'humeur à brûler de l'enc ns pour les suivis d' un très-grand nombre de mères de fa
idoles Cette fête seule honore les Parisiens : mille , vêtues d'étoffes nationales, parmi les
plût à Dieu qne tous les fédérés en eussent été quelles on distinguoient plusieurs nourrices
les tétnoins ..... ( # rtrait de / O'vervateur ) portant leurs enfans aux bres. Cette marche
Hier le procureur du roi du cliàtelet a étoit terminée par les vieillards..... Arrivés au
dénoncé formellement à ce tribunal Ju las cours de Dele) , la municipalité, les corps ecclé
Guigº nrd , surnommé Saint-Pºies . Ainsi les siastiques , les vieillards , les mères de famille ,
bons citoyen 3 espèrent qu enfin Justice sera les jeunes ſillcs et les jeunes garçons sont entrés
faite, et que la su1tede cette affaire prendra la
dans l'enceinte formée par les troupes. Plu
tournure qu'elle doit prendre. C'est M. Quatre sieurs personnes ont prononcé des discouri
mère , et non Bouclier-d'Argis , qui en est le pleins de chaleur et de patriotisme.
rapporteur.
J'crs peints sur le drapeau fédératif
Le jeudi 22 juillet à 1 1 heures du matin , les d } vetot.
7Tainyueurs (le la 1Bastil/e, accompagn s des
veuves et orphelins de ceux qui sont morts le On sait que dans le ciel la Trinité n'est qu'une ;
1789 pour la conquête de la liberté ,
14 juillettransportés C'est pour tout catholique un article de foi :
se sont sur Bastille
les ruines de la La merveille, ô Louis ! tu nous la rends commune ;
pour y rendre les honneurs funèbres à la mé Pour nous , trois ne font qu'un, la loi, la France et toi,
moire de leurs frères d armes. Le spectacle Par M. Beudot, ancien aids-major
déchirant de 3o veuves et d un grand nombre
de la garde nationale d I vetot.
d'orphelims , des blessés et estropiés placés sur
le catafalque , ont arraché des larines à tous
les assistans. Ml M. Resinont , aumônier de la Code politique de la France, ou eollection
des décrets de l'Assemblée natioh al .
députation du département de la Creuse , et
Bernard , vicaire de S inte - Marguerite , ont Je viens après mille ans changer ces loix grossières.
entonné les prières propres à la circonstance. VoLTAIRE, Mahomct. 1
Cette cérémonie a été terminée par un éloge
Paris, chez Nyon l'aîné, rue du Jardinet,
funèbre , prononcé par M. Pstienne . l'un des et chez Ballard , imprimeur, rue des Ma:
vainqueurs de la Bastille , et par la prestation thurins , 2 vol. 179o. - •
Chez madame DELAPLANcHR , rue du Roule; et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaum
: -
|
: ! - • - "
et de l' Etranger. - * •
1 . , -
· · II paroit tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv. pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv. peu
5 mois, franc de port, par la poste, pour tout le ltoyaume, L'abonnement negomucºce que du prem. d'an moi
# ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
. D E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
/ - -
\.
( 193 )
roit déja été déclarée par la cour de Madrid, principes et d'idées, qu'on a tant de peine à
inapas encore perdu tout espoir.Dégageons opérer dans les vieux cerveaux modifiés par
msdes griffes de la perfide maison d'Autriche. l'esclavage et la démence de l'ancien régime.
#enons à nos vrais alliés, la Prusse, la Suède, A Tulles, lors de la fédération du départe
Turc, en dépit des manœuvres impolitiques ment de la Correze , les élèves du collége de
| notre ministère, et bientôt nous verrons Tulles et de Brives ont envoyé à l'Assemblée
reste de l'Europe trembler devant nous. nationale une adresse , dans laquelle on trouve
Autriche ne nous servira que jusqu'au mo ces paroles remarquables : « Nous les plaignons ;
ºnt de pouvoir nous trahir. V. ( les ennemis de la patrie et de la liberté ) qu'ils
•-'
-
· · E T A F FA I R E s P o L I T I Q U E s p E L E U R o P E ;
/
Dans un discours brillant de formes oratoires, 2°. Que jusqu à ce qu'il soit statué sur ladite
M. Cazalès a voté pour l'ajournement de l'af information , les membres du corps municipal
faire jusqu'à ce que l'opinion publique fût cal de Mlontauban demeureront suspendus de leurs
mée. Il a invoqué le témoignage †. Faydel, · ser fonctions à l'époque
, ſaite du présent de la notification
décrºt. . '
qui
-
leur
lequel est monté à la tribune pour raconter une -r
Vision qui lui est arrivée samedi soir, A l'issue . 3°. Que les, administrateurs'du département
: de la séance, il a yu'(ou cru yoir) huit hommes du Lot, ou de son directoir 1 u1Lomim tt ont,
pelotonnés, proiettant de fui enlever les pièces sur l'avis du directore du district de Mon-s
( 196 )
eipales , dont une sera par eux indiquée pour d'Allemagne suscitent par-tout des ennemis à
faire les fonctions de maire, et une autre pour la France , pour faire valoir leurs prétentions
remplir celles de procureur de la commune. en Alsace.
Et voilà l'instant où le ministre, sans même
de4º.
la Que la notification
commission qui seradu présent sera
nommée, décret et
faite prévenir l'Assemblée nationale, introduit des
au même instant aux officiers qui composent troupes étrangères ! Voilà le cas que les mi
la municipalité de Montauban , par les admi nistres font de la loi de responsabilité » !
mistrateurs du département ou de son direc M. Chabroud et plusieurs autres deman
toire. doient que M. de la Tour-du-Pin fût à l'ins
L'Assemblée nationale charge son président tant mandé à la barre, mais sur la motion de
d'écrire à la troupe de maréchaussée à Mon M. Fréteau, appuyée par M. d'André, l'As
tauban , pour lui témoigner sa satisfaction de semblée §io† décrète :
la conduite qu'elle a tenue le 1o mai. « Que six commissaires nommés par M. le
Décrète que son président se retirera , au président seront chargés de se rendre à l'ins
près du roi , pour le prier de substituer deux tant aux secrétariats de la guerre et des af
régimens quelconques à celui qui est à présent faires étrangères , à l'effet † prendre con
en garnison dans cette ville ». -
noissance des ordres donnés aux commandans
La séance a été levée à une heure du matin. pour le roi de laisser passer sur les terres et
villes du royaume des troupes étrangères ,
Séance du 27 Juillet. comme aussi de s'instruire des raisons qui
avoient déterminé à faire avancer les troupes
Plusieurs procès-verbaux adressés à l'Assem de ligne par différentes villes fortiſiées , et
blée par les directoires des districts de Metz notamment du côté de la Champagne et des
et de Mézières, y ont répandu un mouve Pays-Bas : les mêmes commissaires prendront
ment d'horreur et de consternation. On y ap connoissance des forces militaires qui existent
rend que le ministre de la guerre a écrit à sur toutes nos frontières, de l'état politique
§ Bouillé, commandant des Trois-Evêchés, des puissances étrangères vis - à - vis de la
résidant à Metz, et Colson , commandant à France ».
Mézières, « que conformément à la demande Les commissaires nommés sont MM. Fré
du comte de Mercy, ambassadeur en France teau, Dubois de Crancé, de Menou, Rhewbel,
du roi de Hongrie, ils eussent à laisser pas Emery et d'André , lesquels, munis des pou
ser sur le territoire de France les troupes au voirs qui leur ont été délivrés à cet effet par
trichiennes destimées à entrer dans les pro le président , et scellés du sceau de l'Assem
vinces belgiques, et qu'ils veillassent à ce qu'au blée , sont sortis à l'instant pour remplir leur
cun trouble ne pût avoir lieu ; et ce, en vertu mission ; il a été décrété de plus, qu'il seroit
du traité fait avec la maison d'Autriche ». nommé un comité , sous la dénomination de
M. Dubois ( de Crancé ) qui étoit porteur des comité des affaires étrangères, chargé d'exa
procès-verbaux, en dénonçant le ministre cou miner tous les traités faits avec les puissances
pable, a présenté un tableau effrayant de la qui sont en relation avec la France.
position de la France en regard avec les puis L'Assemblée, plus calme , est enfin passée à
sances étrangères. l'organisation du pouvoir judiciaire , qu'ap
« Le roi de Sardaigne arme ; 13 ooo hommes pelloit l'ordre du jour.
sont sur les frontières ; 6ooo Piémontois doi « Le dernier décret qui établit les tribunaux
vent les joindre, et nos troupes de ligne n'y de districts, comme cours d'appel les uns à
sont pas ; la Flandre et les Pays-Bas sont l'égard des autres, nécessite, a dit M. Thouret,
en guerre ; les troupes autrichiennes entrent rapporteur , l'augmentation du nombre des
dans le Brabant, et nos frontières sont dégar juges : originairement le comité comptoit en
mies ; la Champagne est ouverte de toutes proposer trois par district, maintenant la com
arts, et il n'y a point de troupes pour la dé position ne semble pas pouvoir être moindre
#§. M. d'Esterhazy, commandant de la pro de † juges ».
vince, a fait retirer son régiment de Rocroy ; M. Martineau pense que les cas d'appel de
Le 15 juillet, les hussards de Berchiny sont vant être désormais très-rares , il seroit pos
artis de Charleville ; le commerce de la sible de m'employer que le ministère des sup
§ est interrompu ; les lignes de dé pléans, au lieu de créer et de payer deux
marcation me sont point fixées ; les primees juges de plus ; mais sur la réponse de MM.
( 197 )
Mougin et Chabroud, le décret est rendu ainsi remède est indiqué par M. Prieur, et adopté
il suit : par le décret qui suit :
Art. 1er. « Il sera établi en chaque district VII. « Dans tous les cas, lorsque le tribunal
un tribunal. composé de cinq juges, auprès de district connoîtra , soit en première ins
duquel il y aura un officier chargé des fonc tance, soit de l'appel du jugement des juges de
tions du ministère public; les suppléans y seront paix, il pourra être prononcé par quatre juges,
au nombre de quatre , dont deux , au moins, sans qu'il soit interdit au cinquième de parti
seront pris dans la ville de l'établissement ». ciper au Jugement ».
Une addition est proposée par M. Thouret, Au titre des juges de paix, art. 2, l'Assem
comme conséquente à un précédent vœu du blée a décidé que leurs jugemens seroient sou
tomité de constitution ; et elle est décrétée en mis à l'appel. Il falloit un complément, que
CCS termeS : M. Thouret a présenté, et fait décréter ainsi :
« Dans les districts où il se trouvera une « L'appel des juges de paix, lorsqu'ils seront
rille dont la population excédera 5o,ooo ames, sujets à l'appel, sera porté devant les juges de
le nombre des juges pourra être porté à six, dittrict de leur arrondissement, et jugé en der
qui pourront se diviser en deux chambres, mier ressort, et sommairement à l'audience sur
† les matières de première instance, lorsque le simple exploit d'appel ».
corps législatif aura reconnu la nécessité de On a ajourné la discussion sur les rapports
tette augmentation, d'après les instructions qui doivent être déterminés entre les districts
de département ». our l'appel respectif des jugemens de leurs tri
Après une légère discussion, l'Assemblée a §, décrété à la séance du 23.
tonsacré les quatre articles qui suivent : Suite des décrets pour les pensions.
Art. II. « Celui des juges qui aura été élu le L'article 5, concernant les veuves et enfans
premier sera le président.
III. Les juges de district connoîtront, en d'officiers, a été amendé d'après les observa
tions de MM. Destourmel et de Murinais.
première instance , de toutes les causes per Art. V. « Les veuves et enfans d'officiers qui
lonnelles, réelles et rnixtes, en toutes matières,
excepté seulement celles qui ont été déclarées ont obtenu des pensions en conformité des
ordonnances et réglemens faits pour les dépar
ti-dessus être de la compétence des juges de temens, d.ns lesquels leurs maris ou leurs pères
paix, et les affaires de commerce dans les étoient attachés à un service public, jouiront
listricts où ily aura des tribunaux de commerce
#tablis. des nouvelles pensions rétablies en leur faveur,
et pour la même somme à laquelle elles étoient
IV. Les juges de district connoîtront, en portées, et notamment les veuves et enfans des
† et dernier ressort, jusqu'à la valeur officiers tués au service de l'état, sous la com
1ooo liv. en principal de toutes affaires dition néanmoins que lesdites pensions accor.
Mersonnelles et des affaires réelles, dont l'ob dées aux veuves et enfans n'excéderont pas la
et sera de 5o liv. de revenu déterminé, soit somme de 3ooo livres, · qui sera le maximum
n rente, soit par prix de bail. des pensions rétablies en faveur des veuves et
V. En toutes matières personnelles , réelles des enfans.
u mixtes, à quelque somme ou valeur que Les veuves et enfans de maréchaux de France
objet de la contestation puisse monter, les qui avoient obtenu des pensions, jouiront d'une
arties seront tenues de déclarer, au commen ension de 6ooo liv. qui sera rétablie en leur
emént de la procédure, si elles consentent aVGllI »».
lêtre jugées sans appel; et elles auront encore, Les articles suivans ont été décrétés après
)endant tout le cours de l'instruction, la fa
une légére discussion, et quelques changemens
ulté d'en convenir, auquel cas les juges de adoptés par le comité.
listrict prononceront en premier et dernier
VI. « Les anciens réglemens portés sur les
eSS0rt. -
d'un jugement en
-
dernier
pendus jusqu'à la mort des pensionnaires d'au
tres arrérages échus et non payés, il est déclaré
essort, le comité exigeoit la présence de quatre 1°. que la disposition des articles précédens,
lºges; mais ce nombre paroissoit rendre trop |
( 158 )
supprimées, s'entend du montant desdites pen pension lui auroit été accordé originairement
sions , déduction faite de toutes les retenues en plusieurs articles. · ·
qui ont eu ou dù avoir lieu pendant le cours IX. Ceux qui, ayant fait quelqu'action d éclat,
de l année 1 89 , toute exception aux régle ou ayant rendu des services distingués dignes
mens qui établissoient lesdites réductions ( tant d'une gratific tion , d'après les dispositions des
anéantie. articles 4 et 6 des décrets du 1 o de ce mois )
2°. Que les rentes viagères, créées pour arrº n'en auroient pas été récompensés, ou ne l'au"
rages ( chus et non payés , continueront à étre rGent été que par une pension qui se trºu"
servies aux personnes mêmes dont les pensions veroit supprimée , sans espérance de rétablis
se trouveroient supprimées sans espérance de sement , seront récompensés sur le fonds dº
»établissement; et hors la nouvelle pension , aux 2 millions dest mé aux gratifications. -
personnes en faveur desquelles une nouvelle X. Les personnes qui , ayant droit à une
pension seroit rétablie. pension ou à une gratification , préféreroienl
3°. Que les arrérages échus , non payés et aux récompenses pécuniaires les récompense
portés-en décompte sur les brevets, seront com énoncées dans l'article 5 du décret du 10 dt
pris dans les dettes de l état , et payés comme ce mois, en feront la déclaration et l'addres
tels , tant à ceux dont les pensions sont sup seront au comité des pensions, qui en rendrº
primées , qu'à ceux qui obtiendront une nou compte au corps législatif.
velle pension. XI. L'Assemblée nationale se r'serve de
VII. « Les pensions rétablies en vertu des prendre en considération ce qui regarde le
articles précédens , et dont le maximum n'a secours accordés aux patriotes hollandois : e
pas été fixé , ne pourront excéder la somme jusqu'à ce qu'elle ait prononcé sur cet objet
de 1 o, ooo livres , si le pensionnaire est actuel les | secours continueront d'être distribué
lement âgé de moins de soixante-dix ans : la comme par le passé.
somme de 15 ooo liv. , s'il est àgé de soixanto XII. Pour subvenir aux besoins pressans de
dix à quatre-vingts ans : et la somme de 2o,ooo personnes qui, se trouvant privées des pension
livres , s'il est àgé de plus de quatre-vingts ans. qu'elles avoient précédemment obtennes, n'au
Tout ce qui excéderoit lesdites sommes de roient pas de titre suffisant pour en obtenir d
meurera retranché. Les pensionnaires actuels , nouvelles, et ne seroient pas dans le cas d'êtr
âgés de plus de soixante et quinze ans , dont renvoyées, soit à la liste civile, à cause de !
les pensions s'élèvent au-dessus de 5ooo liv. , nature de leurs services, soit au comité de l
ne pourront être réduits au-dessous de cette quidation , à cause des indemnités dont
SOIllIIl (2.
prétendroient que leur pension est le rembour
Ceux qui, ayant servi dans la marine et les sement, il sera fait un fonds de deux millionſ
colonies , auront atteint leur soixante-dixième réparti et distribué d'après les règles suivantes
année , jouiront de la même faveur que les cinq cents portions de 1, ooo livres; millibpol
octogénaires. tions de 5oo livres; quatre mille cent une p?
Les veuves des maréchaux de France qui tions de 2oo livres ; inille trois cent †
ont atteint l'âge de soixante-dix ou de quatre de 15o liv. Les secours de la première cla
vingts ans, jouiront de la faveur accordée à cet me seront donnés qu'à des personnes marié
•âge. - ou ayant des enfans : ceux de la seconde cla
VIII. Il ne sera jamais rétabli qu'une seul pourront être donnés à des personnes mariée
pension en faveur d'une seule personne, quand ou ayant des enfans, ou sexagºnaires ; les s
même elle auroit servi dans plusieurs dépar cours de la troisième classe seront à rib#
temens, et quand même ce dont elle jouit en toutes personnes qui y auront droit. 1
« Il parott tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv. pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 #
-ºinois,frano
: -
de port, par la poste , pourtout le ſtoyaume. L'abonnement
- •, ,* , |" " "
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ne commence que du prem. li'un m
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r
· ANNA LES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E ,
ET A F F A I R E s P o L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ; /
M. Freteau a paru à la tribune , rapporteur Vous voyez, a dit M. Fréteau, que la clause
de la mission des six commissaires. l a fait de réciprocité ne s'y trouve pas ; nous en avons
lecture de plusieurs lettres, qui contiennent fºit l'observation au ministre ; nous lui avons
tous les faits dont on cherche la ccrtitude. rappellé le décret du 28 février de l'Assemblée
La première, écrite le 3 juin 1-9o par le nationale , sanctionné par le roi , qui porte
gº ! Bender, commandant autricliien , au
comte de Mercy, porte « que les habitans de
que le passage des troupes étrangères dans le
royaume ne pourra être permis sans l'autorisa,
Givet ont insulté les troupes autrichiennes ; tion du corps législatif : il nous a répondu qu'il
'invite M. de Mercy à en donner commoissance avoit toujours oublié l'article du traité, et m
au roi de France et à l'Assemblée nationale , entendu le décret de l'Assemblée.
et l'engage en outre à obtenir du roi , et de · Sur le fait « que les frontières ont été dégar
I'Assemblée nationale, le passage des troupes mies de troupes », le ministre a écrit à M. Fre
autrichiennes sur les terres de §, pour teau que les frontières étoient dans un état de
se rendre dans les provinces belgiques. défense respectable. Il a joint à sa lettre un état
La seconde , écrite le 12 juin par M. de des déplacemens ordonnés; et, d'après cet état,
Mercy à M. de Montinorin, demande, « d après ii est constant que Rocroy est réduit en ce mo
les principes , dit-il , d'une juste réciprocité, ment à 15o hommes de garnison, et Charleville
que les troupes du roi son maître puissent passer à un simple escadron du régiment d'Esterhazy.
· sur les terrcs de France ». « Sur la situation politique actuelle de la
27 juin. Lettre de M. de Montmorin à M. de France avec les puissances voisines , le ministre
la Tour-du-Pin, contenant envoi de la lettre des affaires étrangères a dit à MM. les com
récédente , et instances pour en faire adopter missaires que les armemens de l'Angleterre
a demande par le roi. étoient imnenses ; que ses troupes de terre
17 juillet. M. de la Tour-du-Pin répond , sont augmentées des milices : que quatre vais
· « que le roi n'ayant trouvé aucune raison qui seanx hollandois se sont joints à l'escadre an
pût légitimer un refus , il l'avoit autorisé à gloise , et que deux autres s'y joindront inces
' donner des ordres pour que les troupes autri samment ; que ses négociations avec l'Espagni
chiennes eussent liberté de passage ». sont constamment suivies ; que l'Espagne fail
Méme jour 17 juillet. M. de la i'our-du-Pin des propositions très-raisonnables, qui serôa
envoye à M. #ouillé les ordres du roi « pour † acceptées : et qu il est im
qu'il ait , lorsqu'il en sera requis oflicielle possible que les préparations de guerre de l'An
ment, à les faire passer aux lieutenans de roi
gleterre n'aient pas un autre objet que cett
des villes frontières qui seront tenues de lais négoc'ation : que les dépenses de préparatifs d
ser passer lés troupes autrichiennes, en prenant guerre de l'Angleterre peuvent être évaluée
les précautions d'usage , pour que les troupes, trente-six millions ». -.
dans leur passage, ne causent aucun trouble ». Le ministre a terminé par me dire, a ajout
« Ces ordres , reprend M. Fréteau , ont été M. Freteau, que sans la féte de la fédéra
| envoyés par M. de Bouillé aux lieutenans de tion, il auroit instruit l Assemblée nationale d
roi de Thionville et de Mézières , mais nous ne tous cès faits, et qu'il se disposoit à lui en dor
sommes pas officiellement sûrs qu'il les ait mer connoissance incessamment. Qu'à l'égar
des dispositions de l'Espagne, elles m'avoie1
adressés à cclui de Verdun , quoiqu'il soit
difficile d'en douter, Au surplus, ces ordres pour objet que d'empêchèr la communicatic
, ont-ils pu être donnés par les ministres ? Voici des François avec les Espagnols. -
, à cet égard les termes de l'article 34 du traité « Quant à l'Allemagne , le roi de Hongr
passé en 1769 entre la puissance authichienne paroit disposé à la paix ; m is quelques princ
· et la cour de France, - -
| aucune connoissance et a dit n'y pas croire ». M. de Mirabeau l'aîné est monté à la tribune
· M. Fréteau a enfin proposé un projet de pour dénoncer un projet de contre-révolu
décret qui a été adopté à la forte majorité. tion, dont le manifeste se répand avec pro
: « L'Assemblée nationale déclare qu'en con fusion dans tout l'empire , et paroît revêtu de
, formité dn décret du 28 février dernier , ac la signature de Louis-Joseph de Bourbon, ci
1 cepté et sanctionné par le roi , le passage d'au devant prince de Condé.
cunes troupes étrangères sur le territoire de Il a proposé de décréter que M. de Condé
1 France, ne peut être accordé qu'en vertu d'un seroit tenu de faire dans trois semaines le dé
| - décret du corps législatif sanctionné par le roi ; saveu authentique de cet écrit, sinon que son
i en conséquence les ordres émanés du ministre, silence seroit tenu pour aveu , et qu'il seroit,
relativement au passage des troupes autrichien lui, déclaré traitre à la patrie, et ses biens livrés
• nes sur le territoire de la domination françoise, à l'administration des départemens, pour être
seront réputés comme mon-avenus : et cepen satisfait au paiement de ses créanciers, † surplus
dant l'Assemblée nationale se réserve de statuer tenu à ses enfans, ou destiné à des établisse
sur le passage demandé par l ambassadeur du mens publics.
roi de Hongrie, lorsqu'elle aura connoissance Cette motion a élevé une grande fermen
du nombre des troupes , de leurs différentes tation dans l'Assemblée , et même au dehors ,
armés, de l'ordre de leur marche et de leur où une foule immense en attendoit l'événement.
destination. -
La flactuation des opinions s'est soutenue long
: ' L'Assemblée nationale, instruite des plaintes temps, sans qu'il ſût possible, en quelque sorte,
portées par l'ambassadeur du roi de Hongrie, de pressentir celle qui dºvoit l'emporter. Des
et voulant maintenir la paix par tous les moyens citoyens non susp cts embrassoient l'un et
| de justice qui sont en elle, charge son président l'auire parti , MM. de Lamºth , Robertspierre,
de se retirer pardevers le roi , à l'effet de prier Saint-Fargeau , s armoient fortement contre le
S. M. de donner des ordres précis pour que la projet de décret de M. Riquetti. D'autre part,
| " police soit strictement observée , et prévenir les détails trop certains du projet de contre
toute infraction aux droits des gens ; décrète révolution faisoient frémir l' Assemblée et les
| que S. M. sera suppliée de prendre vis-à-vis tribunes , lorsque M. de l ameth s'est écrié :
les puissancos étrangères le précautions néces « Sous le despote Louis XIV la France étoit
# saires pour que la liberté du commerce , et no esclave , et elle triomp a de toutes les puis
# tamment sur la Meuse, ne soit point troublée. sances de l'Éurope , confédérées contre elle :
=5 : Et attendu les réclamations de plusieurs mu
que sera-ce donc aujourd'hui qu'elle est libre ?
les François ont-ls moins de valeur aujourd'hui
, mcipalités qui demandent d être armées pour
* ºutenir la constitution qu'elles ont juré de en combattant pour leurs foy rs , qu ils n'en
= ºintenir, que le ministre de la guerre sera ont eu en combattant pour la gloire d'un roi ,
ºu de se concerter avec le comité militaire ou plutôt pour ses fantaisies ? Armez-vous, les
- † ºire délivrer des armes et des munitions | ennemis trembleront. Que peuvent - ils faire
- • 11 • i) 1 - -
( 2o2 )
ont juré entr'eux de défendre leur hberté jus XV. Lorsque le décret porté par le corps lé
· qu'à la mort ? » Et il a conclu de passer à l'ordre gislatif aura été sanctionné par le roi , les pen
du jour. sions comprises dans la première liste seront
On a enfin passé à l'ordre du jour, c'est-à payées sur le fonds qui y est destin par l art.
dire que l heure étant très-avancée ( il étoit X, V du décret du 16 de ce mois. A l' gºrd des
près de 5 heures du soir ) l'Assemblée s'est pensions et secours compris dans les seconde
séparée. et troisième listes, il sera fait fonds par addi
tion , entre les mains des personnes chargées
Suite des décrets sur les pensions. du paiement des pensions, du montant desdites
listes. Chacune des années suivantes, le fonds
XiII. Les mémoires présentés dans les diffé de ces deux listes ne sera fourni que déduction
rens départemens par les personnes qui ont ob faite des portions dont jouissoient les personnes
teau des pensions , les décisions originales in qui seront décédées dans le cours de l annºe
tervennes sur lesdits mémoires, les registres précédente ; de manière que lesdits fonds di
et notes qui constatent les services rendus à minuent graduellement , sans que , sous aucun
l'état, ensemble les mémoires que toutes per prétexte , il y ait lieu au remplacement d'au
sonnes qui prétendent avoir droit aux récom cune des personnes qui auront été employées
penses pécuniaires, jugeront à propos de pré dans les seconde et troisième l,stes. -
senter , seront remis au comité des pensions , XVI. Les quatre listes seront rendues publi
qui les examinera et vérifiera, ainsi que les ques par la voie de l'impression , avec l'exposé
mémoires qui lui ont été déja remis. Il sera sommaire des motifs pour lesquels chacun de
adjoint au comité six membres pris dans l As ceux qui s'y trouveront dénommés y aura été
semblée , et choisis au scrutin en la forme compris.
ordinaire, de manière que le comité sera à
l'avenir composé de dix-huit membres. XVIIe et dernier. Les pensions accordées
XlV. Après l'examen et la vérification des commenceront à courir du 1°r janvier 1790:
nais sur les arrérages qui reviendront à chacun
états et pièces énoncés en l'article précédent,
le comité dressera quatre listes. La première pour l'année 179o, il sera fait imputation de
ce qu'on auroit reçu pour ladite année en exé
comprendra les pensions à payer sur le fonds cution du décret du 16 de ce mois. G.
de dix millions, ordonné par l article XIV du
décret du 16 du présent mois ; la seconde com
prendra les pensions rétablies par les articles 2,
# 4 et 5 du présent décret : la troisième liste Anecdote très-patriotique.
comprendra les secours établis par l'article 9 :
la quatrième liste comprendra les personnes Les élèves de M. Dubusc, de Vincennes»
dignes des récompenses établies par l'article 5 travailloient à l'autel du champ de Mars : on
du décret du 1o de c · mois, et qni les auront demanda à l'un d'eux , habillé en grenadier :
référées aux récompenses pécuniaires. Ces et âgº d'environ huit ans, si ce métier lui
§ seront prés ntées au corps législatif, à plaiso t. « Je suis malheureusement trop jeune»
l'effet d être approuvées ou réformées, et le répondit l enfant , pour offrir mon sang à la
décret qui interviendra sera présenté à la sanc patrie; je ne puis lui donner que ma sueur ;
tion du roi. je la répands de bien bon coeur ».
Faute à corriger dans le Nº. CCXCVIII.
Page première, première colonne, lgne 21 , amiral commandant, 12 livres, lisez 12o livres,
On s'abonne à Paris, chez BUIssoN , Libraire , rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le priº
de l'abonnement et la lettre d'avis , et toutes les letti es pour les Autcurs des Annales Patriotiques.
Chez madame DELAPLANcHE, rue du l{oule ; et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royauºº
et de l'Etranger.
'Il paroft tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv, pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv. Paº
mois , franc de port, par la poste, pour tout le tèoyaume. L'abonnement ne commence que du press. d'uº mºº
S U P P L É M E N T A U No. C C C.
—
1 | ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
-
· · D E L A F R A N C E ,
ET A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
J0 U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes ,
" . . ' - et dirigé par M. MERci E R.
| • La noblesse n'étoit qu'un préjugé, mais un préjugé bien insolent.
ce pas alin d'être cn mesure pour former de Je ne souscrirai plus , sinon pour papillotcs
mouvelles alliances qui conviennent réellement Que tout iec ieur devinera....
à nos intérêts , et qui puissent compter sur A moins que renonçant ( en nouveaux patriotes )
nous pour réprimer l'ambition de l'Autriche et Au vil péché qui vous tacha ,
de la Russie ? La Prusse, la Hollande, la Suède, V ous n'ol'friez des anecdotes
la Pologne, l'Angleterre même , accueilleroient Dignes de celles de C...a.
avec transport l'alliance des François , oui, je Facit indignatio versum. HoRA.
le jure, aujourd'hui que les François sont libres Par un a honné à la G,zzette de Francs
et qlue leur bravoure a doublé. Mais ces puis- depuis trente-cinq ans. }
On s'aboine à Paris, chez BuissoN, Libraire , rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port , le prix ;
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Qhez madanie DELAPLANcHE, rue du Roule; et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaumè
et de l' Etranger.
Ihparoît tous les jours un N'uméro de ce Journal. Prix 36 liv. pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv. peur
3 moit, franc de port, par la poste , pour tout le Royaume, L'abonnement ne commcnce que du prem. d'un mois.
-
par le surnom, de Général Ligonnier, qui lui L'affaire de Lyon , qui devoit remplir la
a été donné, par acclamation de ses camarades séance , a cédé ſa place à un incident plus
à la journée de Laufeldt (1), pour avoir pris ressé et aussi important. C'est la lecture d'une
† général anglois de ce nom, Ce † de M. l'abbé de Barmont, membre de
arave homme prie ( on pourroit dire somme) , l' Assemblée nationale, qui a été arrêté à Châ
aujourd'hui la nation de nourrir sa vieillesse. _lons-sur-Marne , le 28 de ce mois, avec le sieur
| Cette toucllante adresse est envoyée au comité Bonne - Savardin , cet accusé fameux échappé
des pensions. , des prisons de l'Abbaye, et dont il favorisoit
1 * -
| La partie des officiers militaires de Saint-Do la fuite. L'honorable membre assure « qu'il n'a
mingue, que les supérieurs ont l'insolence d'ap-. , été dirigé dans cette démarche que par sa seule
| -peller oſl #
de fortune, supplie l'Assemblée : - sensibilité. Il atteste l'honneur, qu'il croit avoir
,nationale d'ordonner l'exécution du décret qui prouvé lui étre cher : il supplie l'Assemblée de
,ordanne l'admission aux emplois sans distinc le mander auprès d'elle : iI viendra avec le
| tion de naissance. M. Moreau ( de S. Merry) courage de l'innocence ».
· a demandé le renvoi de , l'adresse au comité A la lecture de cette lettre a succédé celle
militaire M. de Lameth le jeune (Alexandre ) du procès-verbal d'arrestation , envoyé par la
.fait observer. que les décrets constitutionnels, municipalité de Cliâlons. M. Julien , aide-de
trouvent bien peu de docilité dans les agens , camp de M. de la Fayette , ayant eu connois
du mjnistère, et il cite pour exemple M, de | ssance de la fuite du sieur Bonne, a reçu des
- † , cmajor · en second du régiment de ordres du général , et est allé à la poursuite
, Frangre, qui vient d'en être, nommé Gqlonel avec M. de Mestre, capitaine de la garde na
à l'âge de 26 ans. Cette obseryation a fait rendre . tionale de Paris. 1ls ont atteint le fugitif avant
· le décret qui suit : la porte de Châlons , et ont été parfaitement
. . : !
« L'Assemblée nationale décrète que le roi secondés par la municipalité de cettte ville ,
pour arrêter et les personnes et les papiers.;
· Avec MM. de Barmont et Bonne , étoit un
(1) A. Laufeldt, le 2 juillèt 1747,º Ligonnier, gé sieur Eggs , député à la fédération , par un
* néral anglois, investi par § açhement de.nos , district du bas Rhin.Les sieurs Bonne et Eggs
1 carabiniers, eut 1'a'udace de se mettre à leur tête, ont été conduits en prison , et M. de Barmont
.. et l'adnesse de les tromper un instânt par son'ha
• bit et son accent. ( Il étoit né françois). Aude soûp dans une maison où il est gardé à vue, avec
tous les égards dus à son caraetère.
( 21o )
l'abbé d'Evrar, dont le nom avoit été pro nous bornions à le rapporter en substance.
noncé dans les détails de l'affaire , est monté Le voici dans sa rédaction littérale.
à la tribune pour se disculper sur ses liaisons « L'Assemblée nationale a décrété que la
avec le sieur Eggs, qu'il a dit lui avoir été note adressée par le bailli de Virieu , pour
spécialement recommandé par le cardinal de l'ordre de Malte, au ministre des affaires étran
Rohan. M. l'abbé de Montesquiou a voté pour
que M. de Barmont fût simplement mandé à
† sera renvoyée au comité de constitution,
equel, après avoir appellé deux membres du
la barre, à l'effet de rendre compte de sa con comité ecclésiastique , deux membres du co
duite. mité militaire, deux membres du comité de la
M. de Dellay a demandé que les trois dé marine, deux membres du comité des pensions,
tcnus fussent conduits, par les seules gardes sera chargé d'examiner tout ce qui regarde
mationales de Cliâlons et de Paris, dans des les différens ordres de Malte, de Saint-Louis,
voitures séparées. du Mont-Carmel, de Saint-Lazare , de Saint
M. Barnave a observé qu'il falloit également Michel, et du Saint-Esprit; de faire inces
ordonner le transport du sieur Riolle, arrêté samment son rapport à l'Assemblée de l'état
à Lyon, et qu'on sembloit y avoir perdu de desdits ordres, et de lui présenter les décrets
vue depuis quelque temps. C'est d'après tous qu'ils jugeront convenables ». .
ces débats que le décret suivant a été rendu : Aujourd'hui , sur la lecture de ce décret !
« L'Assemblée nationale décrète que son pré et sur une observation de M. Regnault , l'Ar
sidcnt se retirera pardevers le roi, pour le sup scmblée décrète additionnellement « qu'il sera
lier de donner des ordres afin que le sieur encore adjoint deux membres du comité des
abbé de Barmont, député à l'Assemblée natio affaires étrangères ». -
nale, et les sieurs Eggs et Bonne-Savardin soient - Depuis la formation du département du Nord,
conduits séparément à Paris par les gardes na les gens ci-devant tenant les états du Cambrésis
tionales , pour être les sieurs lºggs et Bonne ont conservé la prétention de continuer leur
Savardin déposés séparément dans les prisons administration ; †
ont même l'ingénuité d'en
de Paris, et le sieur de Barmont gardé à vue faire l'objet d'une adresse formelle à l'Assem*
dans sa maison, jusqu'à ce qu'après l'avoir en blée nationale. Sur la motion de M. Merlin',
tendu, il ait été statué à son égard par l'Assem il est décrété que le président se retirera par
- blée nationale. L)écrète que les papiers saisis devers le roi, pour prier sa majesté d'ordonner
· sur lesdits détenus par la municipalité de Châ aux ci-devant états de Cambrésis de cesser dès
lons-sur-Marme , seront délivrés dans l état ce moment leurs fonctions. -
énoncé par le procès-verbal desdits officiers mu Par un autre décret, rendu sur la propo
· nicipaux , aux chefs desdites gardes mationales sition de M. Guillotin , la municipalité de Paris
* chargés de les conduire, † être par eux re a été autorisée à faire évacuer § maison dcs
mis au comité des recherches. Décrète en outre capucins Saint-Honoré pour les bâtimens en
que le sieur de Riolle, détenu à Lyon, sera éga être employés au service de l'Assemblée nº
· lement conduit dans les prisons de Paris par les tionale.
- † nationales, et que les pièces saisies sur L'ordre expédié pour livrer passage aux
ui par les municipalités de Bourgoin et de Lyon, troupes autrichiennes sur les terres de Francº
· seront pareillement apportées au comité des re a été révoqué, et le courrier, porteur de la
cherches par les chefs desdites gardes natio révocation , est parti hier. On en a la nouvellº
· males. L'Assemblée nationale charge son prési de la bouche de M. de Menou. « N'v a t-i
dent d'écrire aux officiers municipaux et gardes donc pas d'inconvéniens, a dit M. d'H. ramº
· mationales de Châlons-sur-Marne, † et bure , à révoquer ainsi une perruission qui étoº
· Lyon, au commandant-général de la garde pari dem mdée sans conséquence et comme dº
sienne, et anx sieurs Julien et de Mestre, offi droit ». On a passé à l'ordre du jour, à la mº
ciers de ladite garde nationale, pour leur té , tière de l'organisation de l'armée.
moigner la satisfaction de l'Assemblée sur les M. de Liancourt auroit voulu qu'avant li
preuves de zèle et de patriotisme qu'ils ont res discussion l'Assemblée connût les réponses di
pectivement données ». ministre aux objections du comité militaire
Séance du 3o Juillet. Ce préliminaire lui paroissoit être une suit
- de l'initiative donnée au roi. La majorité !
Le décret rendu hier concernant l'existence
jugé différemment. - - •-- :
des ordres, est trop important pour que nous M. de Bouthillier , ouvrant la discussion
$
( 211 )
ttaque deux dispositions communes aux di de Schonenberg et autres corps militaires pour
ers plans, les réformes et les incorporations : les remercier de.leur conduite et de lcur zèle.
l craint que les prétentions respectives et Un rapport détaillé a été fait par M. Chasset,
lincompatibilité des caractères ne fassent bien côncernant l'apposition de scellés et l inventaire
du mal dans ces premiers momens déjà si dif des meubles et effets tant du grand chapitre de
ficiles... Strasbourg que du prince évêque, qui , absent
« L'armée, telle qu'elle est , dit M. Rous de l'Assemblée depuis le 14 avril sous prétexte
lillon, est en état de bien servir , une autre de santé, est allé, plein de santé, chercher à
organisation n'augmentera ni ses moyens ni ses soulever contre la France la diète de l'empire,
forces. Quoiqu'il en soit, c'est au roi seul qu'en et prétend avoir droit de transporter au-delà
doit être renvoyé la formation définitive , et du Rhin toutes ses propriétés mobilières. Le
le plan du comité ne peut jamais servir qu'à comité ecclésiastique propose de déeréter la
titre d'observation ». confection de l'inventaire, et de rappeller in
M. de Broglie adopte le plan du comité ; cessamment le cardinal à son poste de député.
M. Maury s'est élevé violemment contre cette
il rejette les troupes légères , et demande que proposition , qu'il taxe, non pas seulement de
les régimens de cavalerie soient formés de six rigueur, mais de malveillance, de violation des
bataillons au lieu de quatre. concordats de 1681 , de vexation inouie fondée
, De nouveaux plans ont été présentés par sur de vains bruits populaires ; « sans doute ,
MM. de Beauharnois le jeune , Duchâtelet et a-t-il dit avec amertume , le cardinal a fait une
d'Ambly, qui ont attaqué le plan du comité , faute grave en ignorant le terme de sa conva
dont #. de Noailles a repris la défense. M. lescence ». - -
d'Estourmel s'est borné à demander qu'on dé · L'opinant, répond M. Rewbel, n'a pas fait
crétât 1°. quel seroit le nombre des liommes ; attention à la lecture du procès-verbal ; il a
4º que la discussion s'établit sur l'un des plans. oublié le rapport; sûrement il n étoit point aux
» Cette discussion a été interrompue par un séances dernières ; il auroit su que c'est M. de
incident très - affligeant. Le lundi 26 juillet, . Montmorin qui a dénoncé l'évêque de Stras
avant que les décrets de l'Assemblée sur la per bourg comme intrigant en Allemagne avec celui
ception des octrois fussent parvenus à lyon , de Spire ; et s'il vouloit se pénétrer des décrets
† enssent pu y être publié s, une foule de l Assemblée , il sauroit qu'un membre ne
prodigieuse d'ouvriers s'est attroupée vers le peut s'absenter plus d'un mois pour cause de
soir sur les places de Bellecour et des Terreaux, inaladie, et il songeroit que le mois est plus
ſtºns motif, et même sans prétexte, criant qu'ils qu'cxpiré. Je demande la question préalable.
† que M. Dervieux reprêt la place de MIM. Cazalès et d'Eymar ont improv,sé tour à
.colonel général de la garde nationale. Ils en tour en faveur de M. Louis de Rohan ; mais la
#reprennent de forcer l'hôtel municipal, pour question préalable a prevalu, et le décret a été
-ensaisir les papiers,
armes et la poudre.
§ , pour enlever les rendu :
arde nationale, les ma « L'Assemblée nationale, oui le rapport du
.réchaussées, les arquebusiers, le régiment suisse comité ecclésiastique , sur les lettres écrites le
# $chonenberg, ne peuvent contenir les sé 26 de ce mois par le directoire du district de
ditieu§ pendant quelques momens : un Strasbourg, tant à l'Assemblée nationale qu'à
# arde est forcé, les armes enlevées. son comité , décrète qu'il sera incess Imment
·!'a fallu donner ordre de braquer les canons. rocédé, par le directoire du district de Stras
Cet acte de force , qui a coûté la vie à un des †
ou par la municipalité qu'il a commise,
conformément à l'article XiI † décret des 14
ºlles et qui en a blessé d'autres, a dissipé la
§ rouge a été déployé, la loi
"rtiale publiée à fentrée de la nuit, et les
et 2o avril dernier , à l'inventaire des meubles,
effets, titres et papiers de l évêché de Stras
, ºuilles nombreuses et combinées des troupes bourg et du grand chapitre , et qu'avant la
mationales et de ligne ont arrêté les principaux confection dudit inventaire, il me pourra être
ºurs du trouble. ls sont en prison, le pro distrait aucuns des meubles et effets, tant dudit
ºur du roi s'apprête à les poursuivre, et la évêché que du grand chapitre de Strasbourg ;
#é demande l'approbation de l'Assem
- -*--*-* - - 17 - - - * .. - 1 _ décrète en outre que M. l évêque de Strasbourg
-
( 212 )
PA R I S, le 29 juillet. autres, nous ne citerons que celui de l'arrivée
des députés de Champagne , infanterie , à An.
On assure que le comité des recherches de oulême. La garde nationale de cette ville étoit
l'Assemblée nationale a donné ordre à la mºnui allée à leur rencontre à une den1i - lieue ; là on
cipalité de Bourgoin de relâcher le sieur Gou avoit fait préparer des rafraîchissemens de toute
velot, un des émissaires des conspirateurs , et espèce. On les conduisit ensuite en triomphe
que cet ordre a été sollicité par M. de Crussol, dans l'assemblée électorale, aux cris répétés de
sous prétexte que ledit sieur Gouvelot n'étoit vive Champagne ! Placés à la comédie sur le
pas si coupable. On prétend cependant que ce premier rang de l'amphithéâtre, ces braves mi
sieur Gouvelot auroit pu donner un grand litaires, qui étoient tous des vieillards, ne puren
nombre de renseignemens , et qu'il étoit por soutenir les acclamations de tendresse dont ils
teur d'une lettre en chiffres d'une certaine étoient accueiliis par leurs frères d' Angoulême ,
dame †! en étoit encore temps , sans verser à chaque instant des larines de joie
l'Assemblée nationale pourroit donner ordre ils furent couronnés et complimentés par le
qu'on amenât à Paris ce sieur Gouvelot et le capitaine des grenadiers de la garde nationale
sieur Riolle, qui est à Pierre-en-Cise, pour les et par un électeur de la campagne. A la lin de
faire interroger. La négligence et l'impunité la comédie , une table de cent couverts les at
sont deux grands moyens pour décourager la tendoit , et là grand nombre de rasades furenl
nation et perdre la constitution ; il est bien bues en l'honneur du régiment de Champagne
temps de fixer son attention sur ce point. et de tous les régimens de France qui avoient
Il y eut liier au Palais-Royal et aux Tuileries donné des preuves de patriotisme. º,
des grouppes très-nombreux qui s'étoient ras Le zèle , le civisme et le caractère loyal él
semblés sur la nouvelle de † conduite des vraiment sensible des habitans du département
ministres. On disoit que ces ministres étoient de la haute Charente, ne se sont pas montré
entièrement dévoués à l'infâme maison d'Au seulement dans cette occasion , comme d
triche, et qu'ils obéissoient comme des enfans beaucoup d'autres occasions précédentes : o
aux ordres de l'ambassadeur de Léopold. La a vu leurs députés à la fédération de Paris sº
fermentation étoit prodigieuse : on vouloit, on distinguer
été en corpsd'une
rendremanière
visite à particulière
M. Bailly et :à ils
M.ont
de
demandoit à grands cris le renvoi de ces per
fides et ineptes ministres , et sur-tout de Judas la Fayette M. de Bcllegarde, cominandant de
Guignard : — vo.c populi, vox dei. C.... la g rde nationale d'Angoulême, ayant apperçu
quelques mouvemens de fermentation au Pa
lais-Royal, assembla plusieurs de ses camarades,
Accueil fait aux fédérés sur leur route. fit venir des instrumens, et pour faire diversion
commença une danse qui se continua le long
Le mouvement des fédérations, soit partielles, des rues jusques sur la terrasse des Tnileries ?!
soit générales, qui viennent de se fé,riner de sur celle des Fcuillans, où plus de deux 6èmts
toutes parts dans cet empire, em présentant un musiciens et de vingt § personnes se joignº
. événement absolument nouveau dans l'histoire rent aux fédérés de la hdute Charente ; et là on
des nations, offre en même temps le spectacle le continua les danses en criant à différentes ré
plus touchant et le plus heureux dont jamais le prises, vive la nation ! vive l'auguste Assemblée
· cœur humain ait pu jouir; je veux parler de l'ac nationale !vivé le roi'! vivent les parisſèns'! Cºtº
cueil fraternel et vraiment cordial que les dépn
tés à la fédération de Paris ont reçu de tous côtés
circonstance fait d'autant plus d'honneur
de Bcllegarde, qu'elle avoit pour but de chan
#
, sur leur passago, en venant dans cette capitale la disposition des esprits dans un moment
et à leur retour. Sur dix mille exemples de ce les observations sur la prestation du serment du
, genre, tous aussi attendrissans los uns que les roi pouvoient occasionner des troubles. ' Cº
Qn s'abonne à Paris , chez BUIssoN, Libraire , rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port ! le pri
' de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
Chez madame DELAPLANcHE, rue du Roule; et chez tous les Libraires et Directeurs
- :
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des Postes
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du
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Roya
"1 . "
V.
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, et de l'Etranger. rt |
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Il paroit tous les jours un IVuméro de ce Journal. Prix 36 liv. pour un an, 18.liv. pour 6 mois, et de 9 li% pegº
, 5 mois, franc de port, par la poste, pour tout le Royaume, L'abonnement ne commence que du prem. d'un ºº
4 • • - • 1 • " • ! - ;: ..- #! * •
-
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIREs
: DE LA F R A N C E,
: ET A FFA I R E s P o L I T I Q U E S D E L E U R o p E ; y
ella première voix qui a, élevé cet avis est On a passé à la discussion sur l'organisation
Eºle de M, Fréteau.
de l'armée , qui suivant l'observation de M. de
· Un article additionnel au décret sur les pen Montmorency, avoit été jusqu'à présent suivie
siºns, a été présenté par MM. Camus et Le avec peu de méthode; nul choix n'ayant encore
Paud, et adopté sans objection. été fait entre les divers plans, l'honorable mem
« Les pensionnaires actuellement âgés de plus bre a demandé qu'on s'en tînt à discuter celui
e75 ans, ayant rendu des services à l'état, du ministère avec les opinions du comité.
#qui avoient une pension de 3ooo liv., con ' M. de Noailles a présenté, en résumé, le tra
inueront de jouir de la dite pension ». vail du comité, et après avoir tres-avantageuse
M. Camus a proposé ensuite les articles ré ment débattu les objections, sur-tout le mé
ligés par les trois comités réunis, militaire , de lange des gardes nationales avec les troupes de
ºrne et suit
des :"pensions ; ils ont été décrétés ligne, il a terminé par † le premier ar
insi qu'il s }
ticle du projet de décret du comité militaire,
| Art I". « Le nombre d'années de service qui , réuni au second, a été, après quelques
ºeessaire dans les troupes de°ligne, pour obte changemens, adopté en ces termes :
ºne pension, sera de trente années de - cé l, Assemblée nationale , délibérant sur le
plan d'organisation de l'armée qui lui a été pré
- z-º
( 214 )
guerre, et après avoir entendu son comité mi Les tambours-majors auront 655 livres, les
Iitaire , à décrété et décrète ce qui suit : prévôts, 7-5 liv. , les fourriers, sergens, ca
Art. Ier. L'armée sera composée en officiers, poraux, appointés, tambours et grenadiers, au
sous-officiers et soldats ; savoir, de 1 1 o à 1 13 ront 5o7 livres, les fourriers, sergens, capo
mille hommes d'infanterie ; de 31 à 32 milie de raux , appointés, tambours et fusiliers, auront
cavalerie ; de 1o à 1 1 mille d'artillerie et du 295 livres.
énie. V I. } n conséquence, la dépense d'un régiment
Ensuite M. de Noailles a proposé de décréter d' infanterie suisse sera, toute masse comprise, de
le neuvième article du projet de décret sur la 515,799 liv. , et pour les onze régimens suisses,
composition de l infantcrie suisse ; et quoique de 5,6 3,-89 liv. ; et en comprenant 2o.ooo liv.
M. Bureau ( de Pusy ) prétendit qu'une telle accordées en supplément aux régimens d'Ernest
matière appartenoit plutôt au pouvoir exécutif et de Steiner, la dépense sera , en total, de
qu'à la législation , l'article proposé a reçu la 5,695.789 livres ».
force de décret. la discussion s'est ensuite ouverte sur les ar
lI. L'infanterie suisse restant sur le même ticles du comité relatifs à la division de la masse
pied , les régimens suisses seront , en consé de l'arnée en régimens , bataillons, com,a
quence, de 773 liommes, formant deux batail gnies, et au nombre d'individus de chaque grade
lons. Chaque régiment sera commandé par un qui doivent les former.
colonel , un lieutenant-colonel et un major. M. Bureau a renouvellé ses objections, sou
II'. Les deux bataillons seront cliacun de 9 tenu par plusieurs autres membres, nommé:
compagnies , une de grenadiers , huit de fu ment par M. de Cazalès, qui vouloit qu'on passi
siliers : chaque compagnie de grenadiers scra à la question du doublement des régimens ;
composée de 4o grenadiers , 4 appointés , 1 mais l'Assemblée a continué de décréter ainsi
tambour , 4 caporaux , 2 sergºns , 1 ſourrier; qu'il suit :
en total 52 hommes , commandés par un ca « Le colonel aura 6ooo liv. d'appointement
pitaine , 1 lieutenant. un sous-lieutenant. Cha par année. — Les quartiers-maîtres, 14oo liv.
que compagnie de fusiliers sera de 3, fasiliers , — Les adjudans-majors , 12oo liv. — Les capº
6 appointés , I tambour, 6 caporaux , 3 ser taines de la première classe auront 27oo livres ;
gens , I fourrier ; au total 54 homnes , com
— ceux de la seconde ; 24oo livres ; — ceux de
mandés par un capitaine, I lieuten ,nt, 1 sous la troisième, 22oo livres ; — ceux de la quâ"
lieutenan l. trième, 1 oo liv. ; — et ceux de la cinquième !
IV. Le nombre des officiers et sold ts sera 15oo livres. — Les lieutenans auront 1ooo liv !
ainsi ; pour les 1 1 régimens suisses , 1 I colo — les sous-lieutenans, 8oo liv. — Les adjudanº
ncls , i 1 lieutenans-colonels , 1 1 Inajors , 22
auront 668 liv. : — les tambours-majors, 44º l,
aides-majors , 22 sous-aides-majors , 44 porte — les caporaux-tambours, 555 livres : - lº
drapeaux , I I quartiers - maitres , 1 o8 capi
musiciens , 355 livres ; les sergens-majors ds
taines , 198 lieutenans , 198 sous-lieutenans , renadiers , 48o liv. ».
On a renvoyé à demain la proposition fate
1 1 tambours - majors , 44 prévôts , 198 four
riers , 5: 2 sergens, l, 144 caporaux , 1 14 l ap par M. du Ciiâtelet, de d terminer, dans l*
ointés, 7,216 grenadiers ou fusiliers, 374 tam paie dn soldat et de l appointé, une propº
§ tion combinée sur l'ancienneté du service Cº
Appointemens.
V. Le colonel aura 12,ooo livres d'appointe
ment par année , le lieutenant - colonel 5,ooo P A R I S, le 3o juillet.
livres , le major 6.6oo livres , les aides-majors Société des amis de la liberté de la presº
1,8oo livres, les sous-aides-majors, 1,2oo liv.,
les porte-drapeaux . 6oo livres , les quartiers Cette société a tenu hier sa première sèan°
maîtres , 1,2oo livres ; les capitaines de gre dans la salle du musée des Cordeliers. Ellº
nadiers auront 6,ºo2 livres , les capitaines arrêté pour base de ses principes et de ses r #º
de fusiliers de la première classe , 8,4oo liv. , mens , de soutenir la liberté de la presse in
ceux de la deuxième classe , 7.8oo livres, les finiment , et en faveur des écrivains les pº
lieutenans de grenadiers auront 1 56o livres, aristocrates et les plus bêtes, comme en faveu
les lieutenans de fusiliers, 1,4 o liv. , les sous de ceux qui défendent les droits de l'hommºº
lieutenans de † 1,2oo liv. , les sous des nations, et la logique du bon sens. 0º
lieutenans de fdsiliers, 1, 152 liv. de plus arrêté d'adresser à l'Assemblée naº
N.
-
( 2 15 j
si male une pétition , dans laquelle on démontre département. Ces deux propositions sont d'une
: roit mathématiquement que la liberté de penser, telle importance qu'elles frapperont nécessaire
y d'écrire et d'imprimer, est de droit naturel ment l'attention de tous les conseils de dépar
2 absolu pour l'homme , comme celle de voir , tement, et que nous ne doutons pas qu'elles
de marcher, de boire, de manger et de travail ne soient admises sur le champ comme articles
ler, etc. et que l'auguste Assemblée, lorsqu'elle très-essentiels dans le plan d'administration de
a déclaré ce droit , n'a fait que reconnoître chacun de ces départemens. Nous nous con
s et déclarer le principe étermel de l'existence tenterons seulement de faire observer que ces
: morale de l'homme, et le type souverain de son deux articles donnent les senls et vrais moyens
intelligence. Cette pétition renferinera d'ailleurs de lier la cause et l intérêt particuliers à la
a différentes questions relatives aux persécutions cause et à l'intérêt publics Or c'est d'une pa
: qu'éprouvent les écrivains p ttriotes. et à l'igno reille liaison qnº résultera l i armonie de tontes
rance des imprimeurs de provimce , qui de les parties du motiveau gouveruen nt franço's.
mandent encore des permissions au garde des Je dis plus ; sans ces deux articles, l s conseils
sceaux pour avoir des presses chez eux. C.... de département ſiniront par devenir des corps
aristocratiques très-dangereux, ou par rentrer
sous l'arbitraire du chef du pouvoir exécutif.
Le club des Jacobins a nommé six commis Ainsi, pour éviter l'un ou l'autre de ces incon
saires pour examiner le compte du ſameux véniens , on doit admettre sans délai les d ux
Génevois. L'un de ces commissaires a très propositions que je viens de citer, et qui ca
judicieusement observé que ce compte ne ractérisent la sagesse et le bon esprit des : dn1i
menoit à rien ; qu il étoit nécessaire que M. nistrateurs du département des Vosges. C....
Necker commençât son compte au moment
où il étoit entré dans le ministère , et le con
· duisît jusqu'au jour de la reddition du compte. Emblémes patriotiques.
Sans cette condition, le ministre a deux portes
our s'échapper, et deux vides pour y placer On propose aux municipalités patriotiques de
es articles qui l'embarrassent. Cette observation mettre uri bonnet au - dessus des coqs qui se
# etl'examen sévère que les commissaires du club trouvent au haut des clochers. Le coq est l'em
des Jacobins feront de ce compte, prouvent blême de la vigilance, et le bonnet celui de la
qu à la fin les ruses et les subte1 f g s du ministre liberté. On invite de même tous les artistes ,
charlatan ne nous échapperont point. C.... ouvriers et manufactur:ers , au lieu d'imiter le
goût chinois , au lieu de dénaturer la nature,
de poin lre ou graver sur leurs ouvrages des
Exemple à suivre dans l organisation des cmblêmes de civisme , de p triotisme , de li
83 départemens. berté de force de paix, d'union , de vigilance ,
d'industrie , etc. l es peintr s sur-tout pour
| On remarque dans le plan provisoire de l'or roient s'attacher à rendre dans leurs tableaux
ganisation et des travaux du departement des les grands évé nºmens de notre révolution ,
Vosges, deux propositions tres-importantes : comme , par exemple , la conspiration de la
1°. celle de rendre publ ques les s ances gé cour de Versailles contre une nution géné
nérales du conseil du département. et 2°. celle reusº qni lui prodiguot, depuis si long tomps,
de prendre fait et cause dans ce conseil, des ses sueurs et son or , sans savoir pourquoi ;
communes ou des citoyens attaqués, lorsque l'irruption du sal,reur , ambcsc dans les Tuile
ces communes ou ces citoy« ns, domiciliés dans ries ; la prise de la Bastille ; la fuite des fières
le département, préftndront être mal et in et cousins du roi ; la prise du fort Saint-Jean à
duement provoqués en justice et exposés à Marseille : les pactes fédératifs des troupes de
dºs exactons véxatoires, soit de la part des ligne avec les gardes mationales : les fcdérations
compagnies fiscales, soit de la part des pro des principales villes de l'empire ; celle du 14
. pris taires de droits ci-devant scigneuriaux, juillet dans la capitale, et cent inille traits de*
- ^
soit par toute autre voie oppressive. Le con patriotisme d'une part , et de démence aristo
ºe\ du département ou son directo re v rifiera cratique de l'autre , cons gnés dans les diffé
\ºs faits, et sur la délibération qui sera prise, 1 ens journaux. Ce nouve u travail des pein
•# Procureur-général-syndic sera obligé d'in tres , graveurs et autres artistes , leur vaudroit
( 216 )
plus d'honneur que ces éternelles et conti détachement reste. Le colonel demande aux
nuelles portraitures ou bustes de rois, de reines, citoyens la permission de monter lui-même dans
de princes, dont ils n'ont cessé jusqu'à présent la voiture, pour éviter des suites plus facheuses ;
d'encombrer les galeries de tableaux et les atte il monte, et on part , non pas pour se rendre à ;
liers de sculpteurs. Le triomphe des nations est l'habitation de Rasque , inais pour gagner le
arrivé : occupons-nous donc seulement des na large. Arrivés à la porte Saint-François , llIl6º
tions. C. .. -
On s'abonne à I'aris , chez BUIssoN , Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
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et de l'Etranger. l
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3mois , franc de port, par la Poste , pour tout le Royaume, L'abonnement me commence que du prom. d'us
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes ,
eZ dirigé par M. MERcz E R.
envoyée ce jour à Saint-( loud , pour s'assurer Sur la motion de M. Duport, il est décrété
de la santé de sa majesté. qu'il sera célébré un service solemnel pour
( 219 )
tous les François morts pour la liberté, et primer dans le brevet de 1ooo liv. , qui sera
qu'il sera sursis à l'objet de la demande des délivré à chacun desdits enfans , que cette
vainqueurs de la bastille. exception a été décrétée par l'Assemblée na
| : Les députés nommés pour porter au roi tionale , comme une preuve de sa vénération
l'hommage de la sensibilité de l'Assemblée pour la mémoire d'um officier aussi distingué
nationale, sont MM. Démeunier, Lucas , Re par ses talens et son humanité, que par sa bra
ault (de Saint-Jean-d'Angely ) , et Rew voure et ses services éclatans.
el, etc. VIII. Les pensions accordées aux familles
d'Assas , de Chambord, de Montcalm , et au
Suite du décret sur les pensions. général Luckner, seront conservées en leur
Art. IlI. « On n'obtiendra la pension atta entier, nonobstant les dispositions des articles
chée à un grade qu'autant qu'on l'aura occupé précédens , qui pourroient y être contraints.
pendant deux ans entiers, excepté si l'on a A l'égard des autres exceptions qui ont été
été blessé dans le cours de deux ans, de ma ou seront proposées , elles seront renvoyées
nière à être obligé de se retirer. au comité des pensions , qui en fera le rap
lV. Le nombre d'années de service , néces port à l'Assemblée.
saire dans la marine pour obtenir une pension, Décret concernant les savans , les artistes,
sera de 25 années de service effectif, et pour les gens de lettres , les élèves , etc.
fixer le montant de la pension , il sera ajouté
à ces années de service, les années résultantes L'Assemblée nationale a décrété ce qui suit :
des campagnes de guerre , embarquemens, Art. 1°". Les artistes, les savans , les gens de
service en garnison hors de l'Europe , dans lettres, ceux qui auront ſait une grande dé
les mêmes proportions qui ont été fixées par couverte propre à soulager l'humanité, à éclairer
l'articlepremier pour les troupes de terre ; ce les hommes , ou à perfectionner les arts utiles,
calculaura lieu, quelles qu'aient été la classe et le auront part aux récompenses nationales, d'après
grade dans lesquels on ait commencé à servir. les règles g nérales adoptées par les décrets des
Mais l'on n'aura la pension attachée au grade, 1o et 16 du présent mois , et les règles parti
qu'après l'avoir occupé pendant 2 ans entiers, culières qui seront énoncées ci-après.
ainsi qu'il est dit dans l'article 3. - II. Celui qui aura sacriſié son temps , ou sa
V. Le taux de la pension qu'on obtiendra fortune, ou sa santé, à des voyages longs ou
après avoir servi l'état dans les emplois civils périlleux , pour des recherches utiles à †
endant 3o années effectives , sera réglé sur momie publique ou au progrès des sciences et
e traitement qu'on avoit dans le dernier em des arts, pourra obtenir une gratification pro
ploi, pourvu qu'on l'ait occupé pendant 3 an portionnée à l'importance de ses découvertes
nées entières. Les années de service qu'on et à l'étendue de ses travaux ; et s'il périssoit
auroit remplies dans des emplois civils hors dans le cours de son entreprise , sa femme et
de l'Europe, seront comptées pour 2 années, ses enfans seroient traités de la même manière
lorsque les 3o années de service effectif seront que la veuve et les enfans des hommes morts
d'ailleurs complettes. au service de l'état.
VI. Les pensions qui étoient établies sur la III. Les encouragemens qni pourroient être
caisse de l'ancienne administration du clergé, accordés aux personnes qui s'appliquent à des
seront payées sur cette même caisse pour les recherches et des découvertes , à des travaux
six premiers mois de la présente année , sur utiles , ne seront point donnés à raison d'une
le pied néanmoins de 6oo livres au plus pour somme annuelle , mais seulement à raison des
lannée entière, conformément au décret du progrès effectifs de ces travaux, et la récom
16 de ce mois. pense qu ils pourroient mériter , ne leur sera
NVII. Nonosbtant l'article 5 du décret re délivrée que lorsque leur travail sera entière
latif aux enfans des officiers tués à la guerre, ment achevé , ou lorsqu ils auront atteint un
les enfans du général Montcalm, tué à la ba âge qui ne leur permettra plus de les continuer.
taille de Québec, au lieu de la somme de 3ooo IV. Jl pourra néanmoins être accordé des
livres seulement qu'ils devroient se partager gratifications annuelles, soit aux jeunes élèves
entre eux aux termes dudit article , touche qu'on enverra chez l'étranger pour se perfec
ront 1ooo livres chacun. L'Assemblée nationale tionner dans les arts et les sciences , soit à ceux
-
( 22o )
V. Les pensions destinées à récompenser les réponse aux deux circonstances qui les con
pt rsonnes ci-dessus désignées, seront divisées cernent, « que tous les actes relatifs à la nomina
en trois classes : tion des députés à la confédération, établissent
La première, colle des pensions dont le que loin d'avoir refusé de députer, cette com
maccimum sera de 3ooo livres ; pagnie a éprouvé, ainsi que celle des chasseurs,
La seconde, celle des pensions qui excé différentes altercations tendântes à la priver
deront 3ooo livres, et dont le ma cimum ne même du droit de nommer des électeurs , et
pourra s'élever au-dessus de 6ooo livres ; qu'elle n'a opposé que la soumission la plus res
La troisième classe comprendra les pensions pectueuse aux ordres de l'état-major ».
au-dessus de 6ooo livres , jusqu'au ma rimum Nous avons bien vu dans une délibération
de 1o,ooo livrcs , lixé par les précéd ns décrets. imprimée de la garde nationale de Troyes , du
VI. Le genre de travail, les occupations labi 18 juillet dernier, que la phrase qui inculpe
tuclles de celui qui mérit ra d'être ré compensé, cette garde nationale dans la délibération des
déterminera celui où il convient de le placer ; grenadiers du 16 du même mois, sera rayée
et la qualité de ses services fixera le montant de ladite de libération : mais nous ne voyons
de sa pension, de manière néanmoins qu'il ne pas dans la réponse que nous fait cette même
puisse atteindre le maximum de la classe où il compagnie de grenadiers par son assignation,
aura été placé , que conformément aux règles qu'elle ait en effet député à la 1édération. Et
d'accroissement déterminées par les articles 19 pourquoi n a-t-elle pas député ? n'étoit-ce point
et 2o des décrcts du 16 du présent mois ». parce qu'elle vouloit députer en corps séparé ?
M. Martineau a prétendn , sur la totalité du n'est-ce pas ici la vraie cause des altercations?
décret , q't'il ne falloit pas établir les pensions s'ils avoient consulte les bataillons de Paris, ils
dues aux gens de lettres, aux artistes , aux hom auroient su que tous les membres de ces ba
mes célèbres, sur des bases générales, qu'il étoit taillons, grenadiers, fusiliers et chasseurs, n'ont
plus sage de les juger sur leurs mémoires. La point eu d'électeurs. particuliers, et que les
mation , disoit-il, doit être généreuse , mais son élections des fédérés se sont faites de bonne
premier devoir est d'être just . : or elle n'est amitié et sans distinction de titres, de grades,
pas dans une situation où elle ouisse se livrer ni de compagnies. Mais la compagnie dº M M.
à sa munificence. Attendez que l 's gens de les grenadiers de Troyes n'a opposé que la sou
lcttres et tous ces homnes distingués vous ex mission la plus respectueuse aux ordres de
posent leurs services, et les lass 11t constater , l'état-major. Cotte soumission , sans doute, n'a
avant que de leur impartir des récompenses. G. eu lieu qu'après les altercations avec les seize
JEncore une explication. autres compagnies : eh bien, c'est avant cette
soumission et pendant les altercations , qu'on
Nous avons annoncé , dans notre n°. 281 , nous a envoyé l'article que nous avons inséré
non-seulement d après grand nombre de lettres dans notre n°. 281. Aujourd'hui que cette sou
ct avis signé s, mais d'après des sollicitations ver mission a eu lieu , et que la paix est rétablie
bales cxpresses , que /at compagnie des grºma dans les seize compagnies de la garde nationale
diers mationaux de T'ro) es vot, ſoit /aiy e un de Troyes, que peuvent nous § MM.
corps à part des seize autres compagnies de la les grenadiers , sinon d'annoncer leur soumis
garde n , tonale de cette ville, et que cette sion à l'état-major , et le rétablissement de la
compagnie n'a pas député à la fºdération gé concorde et de la fraternité dans le corps
nérale de Paris. Certes , une pareille circoms entier de la garde nationale de cette ville ?
tance méritoit bien la censure publique ; il s'agit Croyez-moi, mes amis, sacrifiez un peu de cºt
de savoir si l'accusation est hasardée ou nom. amour-propre trop irritable, vous qui avcz offert
Messieurs les grenadiers s'en plaignent, et ils si généreusement le sacrifice de votre vie et
répondent dans une assignation qu ils nous ont de votre fortune à la patrie : aimez-vous comme
crivoyée , et dans laquelle ils parlent de 5o,ooo l. des frères et des hommes libres ; embrassez
de dépens, dommages et intérêts, sans compter vous de bon coeur : je voudrois être en ce mo
les inculpations de calomnie qu'ils nous prodi ment au milieu de vos seize compagnies , je
guent ( car l'abus des assignations au criminel sauterois d'abord au col des grenadiers , et le
contre les écrivains est inconcevable, et ſiniroit suis sûr que tous ensemble , et grenadiers, et
par être cent ſois plus dangereux pour la cons chasseurs, et fusiliers se serreroient la main ,
titution et la liberté nationalcs, que la licence s'embrasseroient , pleureroient de joie, et tous
même de la presse ) ; ils disent donc, pour toute les procès ſimiroient ainsi. CARRA.
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
I) E L A H R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
- / - - -
( 222 )
rouver un deſîcit de 6oo millions , et qui , le systême du doublement. Le dernier a parti
· interpellé d'apporter ses preuves , a répondu culièrement sontenu que ni la situation actueIIe
qu'il ne vouloit avoir aifaire qu'à une com de la France à l' gard des nations voisines , ni
mission externe. la fermºntation du royaume , ne devoient être
M. Camus a demandé que l'impression de ce un obstacle à c · que l' Assemblée décrétât cette
rapport fût diſférée jusqu'au momcnt de l'ex - disposition : il a pensé que, dans le cas d' une
men des comptes. gu rre . il étoit important d'avoir de gran cles
M. d' Ambly a rendu un compte très-satis m sses à opposer à l'ennemi, et que l'Asserm
faisant de la santé du roi , qui l'a chargé de blée. après avoir triomphé par-tout, me dev oit
reporter à l'Assemblée nationale les témoignages pas craindre de résistance de la part des soldats
de sa sensibilté. ſrançois.
Ensuite on a passé à l'ordre du jour, sur l'or La discussion a été fermée, et la question
ganisation de l'armée. le point de la question , posée, l'incorporation aura-t-elle lieu , oui ou
étoit, 1°. l'incorporation ou doublement des non ? M. 1 , émeulaier a den , m,l ' si la question
régimens : aura-t-elle lieu , oui ou non ? 2°. Y embrassoit tout à la fois la cavalerie et l'in fan
aura-t-il par régimºnt quatre, trois ou deux terie , ou s'il ftudroit la diviser. il est décré t é
bataillons; savoir, quatre par le moyen du dou que la question est commune à tous les régi
blement ou incorporation : trois, dont deux en mens ; et à une grande majorité, le systêm e cle
activité, et un en garnison ou sédentaire ? ou l'incorporation est rejetté.
un régiment n'en aura-t-il que deux , c'est-à Une lettre écrite le 16 juin par l'ambassacleur
dire, n'y aura-t-il pas d incorporat on, et les d'Espagne, à M. de M#ontmorin, est envoyée
régimens resteront-ils tels qu'ils sont ?M. Sinetti aujourſ hui à l' Assemblée nationale par le mi
s'est fortement déclaré contre l'incorporation , nistre ; et ce retard a frappé M. de iamet l1 ,
s'étayant de l'opinion connue du feu maréchal qui en témoigne son étonnement. L'ambassa
de Muy ; il a fait craindre un mi contentement deur, après avoir 1 appellé les causes du d i l i é
universel qne produiroit le long retard de tout rent qui s'est élevé entre l' Espagne et l'Aug'e
espoir d'avancement ; il s'est également déclaré terre , au sujet des deux vaisseaux saisis sur la
contre la création de quatre lieutenans-colonels côte de Californie , demande, au nom du roi
et la suppression des majors. son maitre , quels secours la France pourra
Ml. de Jessé, qui pense comme M. Sinetti, fournir dans cette circonstance , en vertu de
invoque un : autorité vraiment imposante, celle pacte de famille de 1761 .
de Fréd, ric second, contre les in orporations On a lu ensuite une lettre et un mémoire de
et les innovat'ons de toute espèce. il a été sou M. de la Vauguyon , ci-devant ambassadeur en
tenu par M M. l'oustaing , du Chātelet et Re i'spagne, qui veut se justifier des calomnies ré
gnault de Saint-L)omingue. pandues , dit-il , contre lui , et rend compte cle
M. de N oailles a ſait face à tous ces adver la conduite qu'il a tenue à raison des démêlés
saires. « Le comité , a-t-il dit , en adoptant le survenus entre les cours de Londres et de
doublement proposé par le ministre , n'a voulu Madrid.
envisager que l'utilité générale et le bien pu La séance a été termin'e par un ordre donré
blic ; il a considéré que l France étoit dans au ministre de la guerre , de présenter un plan
une situation tout à fait diſi rente de la Prusse, d organisation de l'armée, conſorme aux bases
de l'Allemagne et de l'Angleterre : qu'elle avoit qui viennent d'être décrétées.
besoin de disposer son armée de manière à dé Ce soir, séance extraordinaire. G..
fendre les frontières et les colonies : nécessités
par la réduction des 15o mille hommes qui
composoient l'ancienne armée à 15o ou 154 , Observations sur la liberté de la presse.
de réformer 3o mille individus, le ministre et le
comité ont senti qu'il falloit ſaire une opération Le premier droit de l'homme est celui d'étre ;
énérale , et ils ont cru que le doublement don son second droit est celui de penser : ces deux
neroit la meilleure organisation possible ». droits sont inhérens à la nature même de
Une autorité qui en pent b lancer d'autres , l'homme : ils sont inattaquables , invincibles ,
c'est celle du prince Henri : « Je vois bien, imprescriptibles, éternels comme l'existence du
disoit ce grand capit ine, qne vous avez une monde : et cependant , par une fatalité incon
armée, mais vous n'avez pas de masses fortes ». cevable , tous les désordres de la raison hn
MM. d Harambure et de Broglio ont défendu maine tendcnt à lutter contre ces deux droits ,
( 225 )
comme si la nature pouvoit s'anéantir par la vrais amis de la constitution et ceux de ses
mature , et la pensée par la pensée même, Une ennemis, et voyons de quel côté se trouvent
preuve de cette fatalité se trouve dans le dé les plus grandes infractions aux loix et le plus
cret du premier de ce mois , qui ordonne au grand nombre de ces infractions. Voyons en
procureur du roi du châtelet de poursuivre, core à quels écrivains on doit la révolution :
comme criminels de lèze-nation , tous auteurs, n'est-ce pas à ceux-là même qui la soutiennent
imprimeurs, colporteurs d'écrits tendans à por aujourd'hui de toutes leurs forces ? Vous
ter le peuple à l'insurrection contre les loix , trouvez parmi eux le Patriote François , l'au
à l'effusion de sang et au renversement de la teur de la France libre , celui des Révolutions
constitution. Sans doute l'intention de ce dé de Paris , celui des Révolutions de l Europe,
cret est sage et louable ; mais l'intention d'une celui de l Orateur des états - généraux , qui
loi ne suffit pas, quand les élémens de cette loi parut en avril 1789 ; eh bien ! ce sont ceux-là,
sont d'un vague incommensurable , et quand et non les auteurs des Actes des Apôtres , de
l'application én est pour ainsi dire mathémati la Gazette de Paris , et tant d'autres stupides
quement impossible, suivant les règles de la écrivains aristocratico-royalistes, que Malouet
justice et de la raison, et sur-tout quand aucun et ses amis voudroient perdre , parce que
tribunal digne de la confiance publique n'est l'auteur du pamphlet C'en est fait de nous s'est
encore formé pour l'application de cette loi. égaré de la loi. Eh bien ! si l'Assemblée natio
L'auteur de l'écrit intitulé C'en n'est fait de male abandonne les écrivains qui ont respecté
nous, a eu très-certainement tort de vouloir et fait valoir ses décrets , qui ont soutenu le
exciter une partie du peuple à réclamer par la courage des bons citoyens , qui ont répandu
force un droit que la loi n'a pas cru devoir ac la lumière par-tout ; si elle souffre qu'on les
corder à cette même portion du peuple; mais ce livre pieds et poings liés à Flandres-Brunville ,
tort n'a été suivi d'aucun effet, d'aucune insur procureur du roi du châtelet , quel parti
rection, d'aucune effusion de sang , tandis que prendrons - nous , mes amis ? Nous cesserons
la protestation ou déclaration des noirs de l'As d'écrire ; nons irons nous refugier auprès des
semblée nationale, contre plusieurs décrets de Anglois ; mous dirons adieu à ces vertueux mu
cette Assemblée, a causé réellement des trou nicipaux des provinces , à ces courageuses
bles dans tout le royaume, et fait répandre réel gardes nationales , à ces bons curés des cam
lement beaucoup de sang; tandis que les Actes pagnes , et à ces braves soldats des troupes de
des Apôtres. la Gazette de Paris, et mille autres ligne , qui lisoient , avec intérêt , nos écrits
amphlets aristocratiques, insultent à chaque périodiques : et nous abandonnerons à Malouet,
# e, non-seulement la personne des repré à l'abbé Maury, à Riquetti cadet, et à tous les
sentans-législateurs les plus estimés par la pureté signataires de la protestation contre les décrets
de leur patriotisme, mais les décrets, mais les loix de l'Assemblée nationale , le soin de ſaire valoir
constitutionnelles, mais la raison et l'équité. Eh ! ces décrets et de mener la révolution à bien ,
qu'on sévisse donc aussi contre les auteurs de c'est-à-dire , de remettre le joug et le bâillon
ces écrits sans nombre, qui ordonnent en pro de M. Capet et de M. Léopold à nos infortunés
pres termes d'assassiner les braves Lamet/ , et compatriotes. CAR RA.
ceux qui, comme eux, se sont dévoués sans
clrarlatanerie et sans prétention au salut du
peuple et à la! depuis
gloire deunlaanconstitution. AFFAIRES POLITIQUES ETRANGERES.
Mais quoi des milliers
d'écri
vains aristocratico-royalistes insultent formel | T A B A G o, 3 juin. ( Colonies françoises ). .
lement et publiquement toutes les loix décrétées
ar l'auguste sénat, et depuis deux jours seu L'assemblée coloniale , après avoir entendu
ement un seul écrivain , regardé comme pa la lecture du décret du 8 mars, adopta unani
triote , s'est égaré d'une seule de ces loix , et mement la motion de M. Curies , un de ses
aussi-tôt les noirs , les impartiaux et les minis membres. En voici la ſin : « L'assemblée ayant
tériels s'agitent et se co-alisent pour confondre ris en considération le despotisme exercé sur
dans la proscription d'un seul écrivain égaré , † colons, a tracé la formation d'une assem
tous les écrivains qui ont propagé et maintenu blée coloniale , comme base d'une mouvelle
le patriotisme en France , sans jamais blesser constitution , sur les principes plus d'accord
( 224 )
Je suis persuadé qu'il n'y a plus un habitant de et qu'il n'a d'autre origine que la nôtre. Ces
Tabago qui ne voie avec plaisir disparoitre ce états ont demandé 1°. qu · le roi sera tenu de
régime despotique sous lequel ils ont long-tcms rendre compte des deniers du trésor public ;
gémi , et qui , m'ayant eu pour base que les 2°. qu il ne prononcera jamais sur la paix ni
ordres arbitraires du ministre de la marine et sur la guerre : 3°. qu il lui sera accordé trois
des administrateurs, ne leur a jamais procuré ans, ainsi qu à son ministère, pour apprendre
mi la protection de leurs personnes, ni de leurs la langue hongroise ; 4°. que les états enver-.
propriétés. Ainsi l'assemblée actuelle n'étant ront, en leur nom , des ambassadeurs dans les
pas convoquée selon les instructions reçues de cours étrangères : 5°. que l'armée ne prêtera
†§ nationale, je propose qu'il soit sur point le serment au roi, mais aux états ; 6°. que
sis à tous les pouvoirs, qui doivent immédiate le roi sera pour jamais dépossédé du pouvoir de
ment cesser dès ce moment, et qu'il soit convo faire des loix ; 7°. que le royaume cessera d'être
qué une mouvelle assemblée , d après les prin liéréditaire pour devenir librement électif; 8°.
cipes décrétés par l'Assemblée nationale #. C tte que le liberum veto existera tel qu'on l'a connu
motion a été unanimement adoptée, et l'assºm en Pologne ; et 9°, que tous les couvens suppri
bl'e coloniale s'est dissoute, pour procéder en més seront rétablis. Ces demandes sont ap
suite à une assemblée légale . sans avoir ée ,rd puyées du brandissement de cinq ou six cent
aux agºns du pouvoir exécutif. V. mille sabres. Les transylvains, de leur côté ,
D E V 1 E N N E, le 19 juillet. s'appuyent également sur leurs sabres ou da
ma s, et çomptent sur la protection de la Prusse.
Le systêmº du haut clergé catholiqne hongrois, Courage braves hongrois et transylvains ! expul
ui, à son ordination, a juré jusqu'ici an ape sez de vos contrées les tyrans, et après avoir
† pcrsécuter les protestans, l'esprit de lib rté établi les droits de l'homme et des nations chez
évangélique qui anime ceux-ci , font pnilier vous, venez faire un bon pacte fédératif au 14
dans les circonstances actuelles nombre d é rits juillet 1791 avec vos amis les françois; ils vous
qui auront pent-être les plus funestes consé fêteront et vous embrasseront de tout leur coeur.
quences pour la religion et pour l'état, si Lécpºld Vivent les peuples qui tendcnt sérieusement à
n(> trOllY (º pas [l I] moyen lCTln (> ponr 1l t'l , t• r les la liberté ! C....
aggresseurs et les défenseurs. Les évê lues grecs DE B R È M E , le 21 juillct.
appellés à la diète par l éopold , y deman lent
voix et s'ance : ce que le clergé catholiqu eur Les deux flottes russes sont complettement
refuse : mais les grecs sont trop nombreux dans battues. Les Suédois ont pris 4 vaissºaux de
les états de Léopold pour ne pas avoir raison ligne, 4 frégates , 4o galères , 152 officiers,
par la force , en conséquence de l'avou du 3 mille soldats et matelots , ont tué 5 à 6ooo
souvcrain. D'un antre côté, les conditions pres hommes : et l'on croit que le roi de Suède est
qne humiliantes que les hongrois proposent à à présent à Pétersbourg. J^.
leur roi futur, le forceront probablement de
conquérir son royaume , et de ſaire tous les A V I S.
sacriſices que demande le roi de Prusse pour Nous renouvellons pour la centième fois à
parvenir à une pacification si mécessaire à la MM. nos abonnés , que toutes lettres non aſ
cour d'Autriche. J^. franchies restent à la poste sans étre ouvertes.
H o N G R I E.
Dans le n°. 3o4 de cc Journal, il s'est glissé
La séance des états du 1o juillet dernier a fait une erreur que nous nous empressons de répa
éclore des demandes qui prouvent bien que rer. Page 1 , seconde colonne , ligne 35, ni
les peuples commencent par-tout à ouvrir sé les seuls convaincus , ni les plus coupables ;
rieusement les yeux , et à concevoir qu'un roi lisez ni les seuls accusés , ni les# qu'on
n'est qu'un bomme à deux pieds comme mous, croye coupables.
Qn s'abonne à Paris : chez BUissoN, libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
Chez madame DELAPLANcHE, rue du Roule ; et chez tous lesl Lbraires et Directeurs des Postes du Royaume
et de l'Etranger.
Ilparoit tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv. pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv. pour
5 mois , franc de port, par la poste, paur tout le Royaume L'abonnement ne commence que du prem. d'un moi .
1 :: -
# #. · S U P P L É M E N T A U N°. C C C V.
concitoyen ,
r · · · Les Savoisiens, dans la ſête qu'ils ont donnée Signé, CItARLEa, ſédéré , juge au tribunal du
#.. aux citoyens Hérault , Lequinio , Anacharsis district d'Avignoii.
: Cloots, Mercier et Thuriot, membres de la Con Aux mômes. 1
# vention nationale , et aux citoyens Michaud et
: Hugueuin , membres du conseil-général de la Marsal, le 22 cctobre, l'an 1er de
#. commune, qui ont planté l'arbre de la liberté à la républi lue ſrançoi,e.
-
2°. Honte et conſnsion aux émissaires des sé vous prient par mon organe de vouloir bien éga
' mats helvétiques , et à quiconque votera contre lement rendre publique leur justification. -
. l'admission du quatre-vingt-quatrième départe Ils n'ont point dévasté les propriétés des émi
ment. . -
'de # qui veut lâ liberté, source inépuisable Signé, MoRRL , électeur au départcment de
--*i ºnces inconnues aux esclaves. Je vous
RoIsIÈME ANNÉE,
la Meurthe,
- No. 3o5 bis
( 1362 )
Au citoyen CA R R A. dépôts sacrés ? Politiques d'un jour [ dites-moi,
• Tonneins, le 22 octobre , l'an 1er de la que sont les loix sans les armes ?'est-ce ici la Con
république françoise. vention de Paris, ou la Convention nationale ?
La société des amis de l'égalité et de la liberté Laisserons-nous quelques intrigan , vouloir domi
de cette ville arrêta , dans sa séance de dimanche ner la révolution , s'en appliquer les avantages et
21 , sur la motion d'un de ses membres , de préparer de loin la puissance dictatoriale ? Ainsi
vouer , à l'instar de la société de Moulins , au l'on a vu jadis des pigmées escaiader le colosse de
mépris et l'exécration publique , les noms de Rhodes , et se croire plus grands parce qu'ils
Lavigne , Lafont, Lacuée , Dépère , Male s'étoient placés sur sa tête. Que devient l'unité ,
prade, Moysset et Pouget, sept législateurs du de la république si les Parisiens repoussent leurs !
département de Lot et Garonne, qui ont voté cons frères , s'ils veulent des préférences, des privi
tamment contre les intérêts du peuple ; la société léges sur toutes les cités de l'empire, s'ils pré
vous prie, citoyen Carra , de rendre son arrêté tendent qu'on n'a rien à voir aux déprédatipns
horribles qui ont été commises, qu'on a rien à
public , aſin que toutes les sociétés de l'empire dire aux administratcurs qui se sont enfuis avec
suivent l'exemple que viennent de donner les pa
triotes de Moulins. - les deniers publics ? N'cst-ce point prononcer en
Signés, Dubois, président; Durande, Bourry, d'autres termes que les richesses nationales n'ap
Jouan le jeune , secrétaires. partiennent qu'à l'aris , et que l'indépendance des
premiers mandatai1es de la république ne sera l
Extrait d'une lettre d'un voyageur. reconnue qu'autant qu'il plaira aux Parisiens ?
J'étois à Lisbonne lorsqu'on y apprit les évènc Les faux patriot s, les charlalins appeilent les
mens du 1o août : la cour en a élé consternée. convulsions de l'anarchie pour déme:ubrer les ri
Chalons , l'ambassadeur de Louis XVI et des ·hesses publiques; ils nommentgarde prétorienne !
émigrés , a sur le champ déclaré qu'il ne feroit la mesure la plus sage et la plus nécessaire pour
| plus aucunes fouctions d'arºbas adeur , et · la réprimer les vexations et les obscures tyrannies
· cour, pour le dédommager, lui fait 8o,ooo liv. de quelques petits chefs de partis : c'est que les
de renfe ; il a un secrétaire assez démocrate , perturbateurs et les jongleurs sentent bien qu'ils
mais qui est obligé de cacher ses sentimens. Le ne doivent et ne devront leur triomphe qu'à l'im
jacobin Chépy y a paru un instant, et bien lui punité du crime. M. ..... -
Les départemens n'ont-ils aucun droit à la garde Nous ne dirons rien de la grande utilité de
de la chose publique ? sont-ils étrangers aux pro cet ouvrage , trop connu pour nous étendre 'à
SOIl sujet, 1
priétés nationales ? peuvent ils abandonner des ,
-
·
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
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Chez madame DELAPLANcHE, rue du Roule; et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume
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r
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
HD E L A F R A N C E ,
ET A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
/ -
tion, M. Regnault a proposé le décret suivant, Art. Ier. « Le traitement des vicaires des villes,
qui a été adopté. pour la présente année , sera , outre leur ca
« L'Assemblée nationale décrète que ses suel , de la même somme qu'ils sont en usage
comités réunis de constitution et de jurispru de recº voir : et dans le cas où cette somrne ,
dence criminelle lui feront , à la séanco de réunie à leur casuel, ne leur produiroit pas
samedi soir , et conformément à son décret celle de 7oo livres, ce qui s'en manquera
d'hier, leur rapport sur les moyens d'exécuter
( 25o )
II. La diminution des revenus attachés aux n'est pas encore assez répandue. « Le premier
bénéfices , qui proviendra de l'augmentation hommage que tout citoyen françois doit à la
rappellée dans l'article 24 dudit décret des por constitution , c'est la fidélité à payer l'impôt
tions congrues faites en faveur des curés, jus légal ». Puisque les ennemis du bien public ons
u'à concurrence de 5oo livres , et en faveur osé espérer que la révolution seroit arrêtée par
es vicaires jusqu'à concurrence de 55o livres, l'engorgement de la finance . apparemment ils
ainsi que la diminution qui résultera des droits ont calculé les entraves de la perception, et
supprimés sans indemnité, seront l'un et l au sur-tout la lenteur et même la résistance dés
tre supportés, tant par les pensionnaires d'un contribuables. Ce seroit donc devenir leurs
bénéfice non tombé aux économats , qne par compl ces, ce seroit comme ttre le crime de
le titulaire , proportionnellement à la quotité lèze-mation au second chef, que de se soustraire,
de ce que chacun retireroit dudit bénéfice. soit pºr fraude, soit par violence, à aucune des
III. La réduction qui sera faitc par le re subventions que demande la patrie. Hélas ! il
tranchement des droits supprimés sans indem se trouve en ce moment un grand nombre de
nité, ne pourra, de même que celle rés ltante coupables de ce genre de crime dans la ville
de l'augmentation ci dessus des portions con de Noyon, qui pourtant est si riche en bons
grues, opérer la diminution des traitemens des citoyens : plusieurs bourgeois , les bouchers,
titulaires actuels , ni des pensions au-dessous les marchands de vin , refusent de payer les
du minimum fixé pour chaque espèce de octrois : et le comité des finances a été obligé
bénéfice. d'en faire , ce matin, le sujet d'un rapport qui
IV. Les évèques et les curés qui auroient a été présenté par M. Vernier il demandoit
été pourvus, à coumpter du 1" janvier 179o , nn décret qui prononçât formellement la con
jour de la publ,cation du décret du 12 juillet trainte ; mais M. Gouttes , et quelques autreS
dernier, sur l'organisation nouvelle du clergé, membres ont observé que , par des décrets
n'auront d'autre traitement que celui attribué précédens , le pouvoit e§ été armé
à chaque espèce d office par le même décret. de toute la force coëi citive en pareille ma-,
V. A l égard des titulaires des autres espèces tière : et sur cet avis , la chose est renvoyée
de bén fice de collation laïcale, † auroient au pouvoir exécutif.
été pourvus dans le même intervalle de temps Un autre genre de conspiration a été dénoncé
autrement que par voie de permutation de bé par Ml. Martine u : c'est celle de plusieurs rece
néfice qu'ils possédoient avant le premier jan yeurs , tant généraux que particuliers , qui
vier 179o, ils n'auront d'autre traitement que . loin de diligenter leurs pereeptions , renvoient
celui accordé par l'article X dudit décret du même les payeurs de bonne volonté, en leur
24 juillet dernier, sans que le maximum puisse disant que rien ne presse.
s'élever au-delà de 2ooo liv. Qnant à ceux qui M. Martineau a demandé que le comité de
auroient été pourvus pendant ledit temps par constitution fût chargé de présenter un projet
voie de permutation des bénéfices du genre ci
dessus qu'ils possédoient avant le premier jan
de décret, en vertu §l les districts fussent
vier 179o , le maximum de leur traitement autorisés à nommer un trésorier qui seroit
pourra s'élever , suivant l'article X dudit dé chargé de la perception de toutes les impo
SltlOllS,
cret, à la somme de 6ooo liv.
VI. Les bé n'fices dont les revenus anciens au ll a été observé que ces mesures étoient déja
roient pu augmenter en conséquence d'unions prises ou du moins indiquées dans les instruc
légitimes et consommées, mais dont l'effet est tions qui seront incessamment envoyées aux
suspendu en tout ou en partie par la jouissance corps administratifs. Sur quoi on a passé à
viagère des titulaires dont les bénéfices ont été l'ordre du jour.
supprimés et unis, recevront, an décès desdits C'étoit un rapport sur la monnoie, un rap
titulaires , une augmentation de traitement port sur les forêts, et la suite de l'organisation
proportionel à ladite jouissance, sans que cette judiciaire.
ugmentation § porter le maximum au M. le Chapelier a fait sentir en peu de mots
† du taux déterminé pour chaque espèce de combien cette dernière matière devenoit ins-.
tante ; l'Assemblée a décidé qu'elle s'en occu
; Séance du 4 Août. eroit uniquement et sans distraction. Al. rs.
· Thouret, rapporteur du comité de cons
Il est une grande et importante vérité qui l titution, a proposé l'article VIll du titre des
^.
( 231 )
juges d'appel, ayant pour objet la fixation du L'électeur, devenu administrateur, aura-t-il
délai de cet appel. part à l'élection du juge ?
D'après le sentiment de M. l'abbé Syeyes , il Pour admettre tous les électeurs du dépar
croyoit devoir restreindre la faculté d ap peller tement, M. Thouret faisoit observer qu'ainsi
dans le délai d'un mois, à compter du jour de les juges d'appel seroient nommés en quelque
la signification ; ce délai a paru excessivement sorte par tous les justiciables ; mais M. Regnault,
resserré, comparaison faite avec celui de trois dans une excellente discussion, a démontré
ans † assigné l'ordonnance de 1667 , et que dans les districts respectifs chacun con
que la jurisprudence des cours awoit étendu à noîtroit l'homme qu'il voudroit avoir pour
trente ans. Après quelques amendeinens pré juge ; mais qu'il ne pourroit , que sur la foi
sentés par M M. Goupil et Brillac, l'article a d autrui, donner sa voix au juge du district
été ainsi dccr été : VOlSlIl . -
Art. VIII. « Aucun appel de jugement con La seconde question ayant été frappée de la
tradictoire ne pourra être signifié, ni avant question préalable , et la troisième passant à
le délai de huitaine, à dater du jour du juge l affirmative sans objection aucune, le titre V.
ment, ni après l'expiration de trois mois, à est ainsi décrété : -
dater du jour de la signification du jugement, Art. I°r. « Pour procéder à la nomination des
à personne ou domicile ; ces deux termes sont juges de district, les élects ttrs du district, con
de rigueur, et leur inobservation emportera voqués par le procureur - syndic, nommeront
la déchéance de l'appel , en cons'quence, l'exé ensemble les juges du tribunal du district au
cution des jugemens qui ne sont pas exécutoires scrutin individuel et à la pluralité absolue des
par p1ovision, demeurera suspendue pendant suffrages : ils se réuniront à cet effet dans la
le délai de huitaine ». ville qui sera désignée pour l'élection , et au
L'article IX embrassoit un point qui, depuis jour qui aura été désigné et publié par le pro
long-temps, excitot la réclamat on des hoinines cureur - syndic du district, quinze jours d'a
instruits, je veux dire l'oblgation pour le juge Vtt I) CC,
d'énoncer les motifs de son jugement. Le II. Lorsqu'il s'agira de renouveller les juges
voici, d'après la rédaction combinée avec l'avis après'le terine des six ans , les électeurs seront
de M1 M. Ciiabroud et .. anjuin is : convoqués quatre nois avant l'expiration de la
Art. IX. « La rédaction des jugemens, tant sixieme annee , de manière que toutes les élec
sur l'appel qu'en première instance, contiendra tions puissent être faites et les procès-verbaux
quatre parties distinctes ». présentés au roi deux mois avant la fin de cette
sixième année.
Dans la première, les noms et les qualités
des parties seront énoncées ; Ill. Si, par quelque événement que ce puisse
Dans la seconde, les questions de fait et de être, le renouvellement des juges d'un tribunal
droit qui constituent le procès, seront posées se trouvoit retardé au-delà des six ans, les juges
en exercice seront tenus de continuer leurs
avec précision ;
Dans la troisième, le résultat des faits re fonctions jusqu'à ce que leurs successeurs puis
Se nt 6 Il trer GIl a Ct lV l tt : >>.
connus ou constatés par l instruction, et les
motifs qui auront déterminé le jugement, seront TITRE VI. De l'installalion des juges.
exprimés ;
La quatrième enfin, contiendra le dispositif Les six articles de ce titre ont été décrétés
du jugement. -
sans discussion, ainsi qu il suit :
On est passé au titre V du rapport-sur la
forme des élections des juges. Art. I°". « Lorsque les juges élus auront reçu
les lettres-pºtentes du roi, ils seront installés en
M. Thouret a posé trois questions impor la forme suivante : )
taI1teS :
Dans chaque district, les juges seront-ils II. Les membres du conseil g'néral de la com
nommés par les électeurs du district, ou par mune du lieu où le tribunal sera établi, se ren
ceux de tous les districts du département dront en la salle d'audience, et y occuperont
réunis ? le siége. -
Les électeurs s'adjoin#ºnt ils six adminis Ii 1. Les juges introduits dans l'intérieur du
-- A - ------ A !
( 252 )
les membres du conseil général de la commune, tin et à la majorité absolue des suffrages, par
pour ce délégués par la constitution, et en pré les juges, qui leur délivreront leur commission
sence de la commune assistante , le serment de et recevront leurs sermens. ils ne pourront être
maintenir de tout leur pouvoir la consti^ºi tio7r parens, ni alliés au troisième degré, des juges
du royaume, d'étre ſîdèles à la va êion , à la Foi qui les nommeront ». G.
et au roi, et de remplir avec e rac/itat de ct
impartialité les fonctions de leurs o//tces.
IV. Après ce scrment prêté, les membres du Bilan de /a matio7 , ou Situationt des ſºrtances
conseil général de la commune , descendus dans
de la France acec des observaiioºs impor
le parquet, installeront, et. au nom du penple , tantes , se vant de réfutation de l'extrait
prononceront pour lui l'engagement de poºter rai'so , né des / apports du comité des frances.
27tz tribuna/ e, à ses jugemens le respºct ºé Par M. P. J. M. P. A. C. , citoyen actiº, avec
/'obéissance que tout citoj'en doit à la loi et à cette épigraphe :
ses organ es.
V. Les oſ"iciers du ministère public seront Aux grands maux les grands remèdes.
reçus ct prêteront serment devant les juges , A Paris, 28 juillet 179o. in-4°. de 58 pages.
av nt d'être admis à l'exercice de leurs fonc
tions. - Si jamais il a paru sur l'état critique de nos
V I. : os jnges de paix seront tenus , av nt de finances un mémoire important, c'est celui que
comm ncer l exerc ce de lettrs fonctions , de nous annonçons. Le ministre - banquier qui a
préter , devant le conseil général de la com rendu la France victime de la cupidité des capi
mu.ae, le même serm tt quº les autres jug°s ». talistes dans les différentes époques de sa régie,
Le titre VII concerne les officiers cl1argés du y est conſondu de la manière la plus évideiite.
ministère publ c. M. '!'i otrºt propo oit de leur Il f,lloit un homme versé dans toutes les par
donner le ioun de coºn missaires du ' oi , de leur
ies des friponneries financières , po'ur nous"
donner pour fonctions au civil , la sni veillance faire enſin connoitr, les maux que le Genevois
a fait plºuvoir sur la France , sans pouvoir
à l observation des loix dans les jngº mºns à trouver les remèdes , qu on ne cesse de lui
r« ndre , et l'exécution des jugem ns 1 endus. | |
p1 opo oit d'ériger , en matier " criminelle, l of deman,ler. Nous invitons tous les bons citoyens
fic , d un accusateur pºblic dans chaqne tribu à méditer ces détails importans. V.
nal , et d'entendre les con mºssaires du roi
conne accusateurs intermédiaires.
Dans le décret rendu hier à l'occasion des
Ces questions ont paru assez import intºs pour troubles du département du Loiret, après soit
en faire prononcer l'ajourn ment à lundi pro - par violence, lisez voies de ſait et autremenc,
chain , sur la réclamation de M. Mlaury , ap
au paiement des dfmes de cette année. Après
puy e par le rapporteur. les mots sans indemnité , lisc z, ainsi qwe dss
, l,e titre V1 I, , des greffiers , a été discuté par ren tes ou censiees eri nature ou en argerz t ,
MM. Lanjuinais et Chabroud. Ils voulo:ent que jº# 'au rachat.
les greffiers fussent nomm s par le corps élec Que sa majesté sera également priée de
toral. Après deux épreuves d'opinions, le pro donner des ordres pour que les municipalités
jet du comité l a emporté , et a été décrété en / assent détruire toutes les mar,ues d'insurrec
CCS terIll (ºS :
tioa et de sedition, de quelque nature qu'elles
SOl C/1 / .
« Les greffiers seront nomm's à vie, au scru
On s'aboune à Paris , che : Bruss N , libraire, rue Hautefeuille , à qui l'on adressera , franc de port, le prix
pour les Auteurs des .-/nnales Patriotiques.
de l'abonnement ot la let; re d avis , et toutes les lett 1 es
Chcz madame Dr LA LANcHE , rue du Roule ; et chez tous lesl Lbraires et l)irecteurs des Postes du Royaume
et de l'Et 1 a,iger.
Ilparoit tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv, pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv. pour
5 mois, ſranc de port, par la poste, pour tout le Royaume L'abonnement ne commence que du prem d'un mois.
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
I) E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
/
La discussion s'est portée sur le titre IX des à cette profession. L'article est adopté en ces*
bureaux de paix et du tribunal de famille. tG l lIlCS :
Atténuer la passion de plaider , par l' établis IV. « A chaque ville oû il y aura des juges
sement d'un bureau conc liateur : offrir aux de district, le conseil général de la commune
pauvres, dans ce bureau ; le secours d une juris formera un bureau de paix , composé de six
prudence de charité et d'une défense gratuite ; mºmbres choisis , pour deux ans , parmi les
éteindre les contestations de famille dans leur citoyens recommandables par leur patriotisme
berceau même , assurer une sagº coerc tion et leur probité , dont trois au moins seront
contre les désordres de l'adolescence : telles hommes de loi ».
sont les vues du comité de constitution , ex Une lettre de M. Guignard ( Saint-Priest )
posées par la raison cloquente, c'est-à-dire par interrompt un instant la discussion. A cette
M. Tliouret. lette éto t joint un mémoire qu'il assure con
L'article premier, ainsi conçu, Art. !°r. « L)ans tenir sa pleine justificai,en.
toutes les matières qui excéderont la compé Les articles suivans sont consacrés sans dis
tence du juge de paix, ce juge et ses assesseurs cussion.
formeront un bureau de paix et de concilia V. « Aucune action au civil ne sera reçue
tion » , a été critiqué par MM. . Brillat , et entre parties domiciliées dans les ressorts de
Prugnon ; l'un trouvoit le bureau de paix in différens juges de paix, si le demandeur n'a
constitutionel ou inntile , l'autre y voyoit une pas donné copie du certificat du bureau de
sorte de faveur pour les plaideurs de mauvaise paix du district, ainsi qu'il est dit dans l'article
foi, MM. Chabroud ct'Thouret ont fait évanouir Il ci-dessus : et si les parties comparoissemt , il
les objcctions, et l'article est décrété. sera de même dressé procès-verbal sommaire
Le second n'a éprouvé qu'une discussion très par le bureau, de leurs dires, aveux ou déné
légère. gations sur les points de fait, et le procès-verbal
[I. Aucune contestation principale ne sera sera signé des parties. - -
rccue au civil devant les juges de district entre VI. L'appel des jugemens des juges de dis
parties qni seront toutes (1O:1n1 U 1l16es du 11s ie trict n o sera pas reçu, si l'appellant n'a pas
ressort du nmême juge de paix, soit à la ville , signifié copie du certificat du bureau de paix
soit à la campagne, si le demandcur n'a pas du district , constatant que sa partie adverse a
donné, en tête de son exploit, copie du cer été inutilement appellée devant ce bureau ,
tificat du bureau de paix , constatant que la pour être conciliée sur l'appel , ou qu'il a em
partie a été inutilement † à ce bureau , ployé sans fruit sa médiation ». G.
ou qu'il a employé sans fruit sa médiation ; ( La suite demain. )
et pàr addition àl est décrété: l'avertissement
de se trouver devant le juge de paix aura l'effet
d'interrompre la prescription , et autorisera les Pacte fédératifjuré à Perpignan le 14 juillet
poursuites conservatoires , lorsqu'elles seront 179o , par /es sous - o//iciers et soldats du
d'ailleurs légitimes. régiment de Touraine.
Plusieurs amendemens se sont présentés com
tre l'article III; mais la question préalable les a C'est maintenant que nous avons une patrie !
écartés presque tous. c'est maintenant que nous sommes véritable
ment françois ! nous le sentons au noble en
| III. Dans le cas où les deux parties compa thousiasme qui élève mos ames. C'est en ce jour
roîtront dcvant le bureau, il dressera procès que fut reconquise la liberté, que furent re
verbal sommaire de leurs dires, aveux ou dé tablis les droits inaliénables et sacrés que la
négations sur les points de fait, lequel procès mature donne à tous les hommes , et dont le
verbal sera signé des parties , ou , à leur re despotisme nous avoit privés : ses remparts af
uête, il sera fait mention de leur refus de
freux , ses tours formidables sont écl culés, et
§. c'est au milieu de leurs débris qu'ont été posés
· Dans la rédaction de l'art. IV, quelques per les fondemens inébranlables du plus majestueux
sonnes voyoient avec inquiétude l'inſluence con édifice,. celui de la constitution qui régénère
servée aux hommes de loi. Il leur a été répondu cet empire.
ue le burean de paix devant offrir à l'indigent C'est aujourd'hui la fête de la patrie : célé
es conseils et des défenseurs , il seroit difficile
brons-là dignement, parce que mous lui devons
de se passer de ceux qui se seroient consacrés motre culte, et que § premier des devoirs est
- - ( 235 )
•énvers elle ; c'est pour elle seule, pour la loi, ºer les mains au ciel sur la montagne pen
pour le roi que nous portons les armes qui sont dant tout le temps que vous combattrez dans
en nos mains. Soldats-citoyens, allons prêter la plaine.
sur l'autel de la patrie le serment solemnel.de Nous sommes, etc. ( Suivent plus de d'eux
ne les employer jamais que contre les ennemis cents signatures. )
de l'état et pour la défense de la constitution... La même assemblée a de plus délibéré de
Jurons enfin de vivre libres ou de mourir ! parce déposer l'original de la présente adresse dans
que des françois ne peuvent plus souffrir d'es les archives de l'hôtel-de-ville . pour être con
clavage. - sultée au besoin , et de prier messieurs les
Citoyens-soldats, soldats - citoyens, réunis maire et officiers municipaux de l'enriehir de
sons-nous ! Que nos coeurs ainsi que nos ser leurs signatures ; à quoi messieurs les maire et
mens soient les mêmes : de plus grands intérêts officiers municipaux ont répondu par la décla
' ne sauroient nous inviter à cette réunion. S il ratiOn suiv,: nte :
est encore des ennemis du bien public, pour Nous, maire et officiers municipaux de cette
qui la liberté, la constitution puissent n être ville d'Arles, déclarons recevoir ce dépôt avec
que des objets de haine ou d'indifférence, qu'ils reconnoissance , approuver de coeur et d'ame
sortent du rang des citoyens, qu'ils demeurent la présente , ct y adhérer dans tout son con
esclaves et qu'ils vivent sans patrie. Pour nous, tenu , et nous nous sommes soussign 's.
p† à témoin l'Etre suprême de notre al Nous observerons , à l'occasion de l'adresse
iance et de l'inviolabilité de notre serment. , que nous venons de citer, que cette bonne
Et toi, soleil, qui es maintenant au milieu ville d'Arles est une de celles où l'on remarque
de. ta course, arrête-toi, repose un instant, le patriotisme le plus pur, le plus z'lé, le §
contemple l'empire des François, et vois ce éclairé, et le plus général. Elle en a donné des
peuple immense de frères qu'une sainte coali preuves les plus constantes et les plus marquées
tion tient rassemblés sous les rayons ; unis ton dans toutes les occasions possibles, depuis et
feu céleste au feu sacré qui les anime, et ré avant même la révolution ; et c'est un reproche
ands chaque jour cette double flamme depuis · que nous avons à nous faire de l'avoir oubhče
es lieux où commence ton cours jusqu'aux si long-temps dans nos feuilles ; mais les vertus
lieux où va s'engloutir ta lumière. et le conrage de ses habitans, et sur-tout de ses
1
dignes et respectables municipâux, sont gravées
dans notre coeur ct dans notre mémoire , et
Adresse de l'assemblée patriotique des prétres l'histoire ne les oubliera certainement pas.Gloire
séculiers et réguliers de la ville d'Arles, au et salut à nos bons frères et amis les citoyens
département des bouches du Rhône, à l'As de la ville d'Arles. C.....
semblée nationale.
M E s s I E U R s,
Surveillance, activité, courage.
Les prêtres séculiers et réguliers de la ville
d'Arles, jaloux de manifester leurs sentimens On nous avertit de toutes parts que les stu
atriotiques, en même temps que les autres pides ennemis de la raison humaine et de la
§ ont choisi le 14 juillet pour l'époque liberté des nations, c'est-à-dire les sots , les
de leur hommage public, et de leur adhésion fripons, les roués, les esclaves, connus sous le
solemnelle à tous vos décrets. Uniquement oc nom d'aristocrates ou d'aristocratico-royalistes ?
cupés des fonctions importantes du ministère, ont établi entr'eux dans l'intérieur de la France,
ils ont mis au rang de leurs premiers devoirs et au dehors, une ligue et une correspondance
celui de prêcher au peuple la soumission la très-suivies, pour concerter sans cesse de nou -
plus entière, et l'obéissance la plus prompte veaux plans de contre-révolution, et troubler
aux loix qui émanent de votre sagesse. Ils sans cesse le repos de notre chère patrie, et la
peuvent vous assurer, avec confiance, qu'il n'en · marche de notre divine constitution. En invi
est point de plus fidèle à la mation, à la loi et tant les bons citoyens des quatre-vingt-trois
au roi. Quand on aime, quand on sent le prix départemens à veiller de près cette correspon
de la liberté, on ne peut qu'applaudir à vos ef dance, et à suivre les mouvemens de ceux dont
forts et à votre † . Trop heureux de pou la figure et l'haleine respirent la bêtise ou la
"
( z36 )
s'emparer par des commune d'un grand peuple qui vient de re=
mots de patrie et dehors affectueux
de liberté, et deetgrands
de l'esprit de la couvrer ses droits et de donncr au monde le
confiance des gardes nationales et des habitans spectacle de sa liberté ! Quatre de nos p1inci
de la campagne ; 2°. de lier la partie avec les paux concitoyens ont présidé au banquet ci
aristocrates allemands, italiens, espagnols , et vique à Harvestade , petit village près de Ham1
5°. de s'armer dans toutes les villes de l'empire bourg; on y a porté plusieurs toasts analogues
françois à la même heure et au même instant à l'événement que l'on célébroit; 1°. au bonheur
pour tomber sur les patriotes, les désarmer , de la France ; 2°. à l'heureuse journée du 14
les égorger, et s'emparer des magasins d'armes juillet; 3°. à l'Assemblée nationale ; 4°. à la li
et de poudre, et ensuite venir tomber aux pieds berté universelle : 5°. au pacte fédératif de
du pouvoir exécutif pour le prier de vouloir toutes les mations de l'Europe ; et 6°. à la malé
bien dissoudre l'Assemblée nationale , faire dcs diction et à la destruction de tous les tyrans
loix sous son bon plaisir et sous le vaste génie du globe, couronnés ou non couronnés. Il y
de ses ministres, et mettre la muselière et le a eu bal et concert. Les hommes avoient tous
collier à tous les François qui ne seroicnt pas arboré la cocarde nationale de France ; les
massacrés, et qui dès-lors ne seroient plus que dames, toutes vêtues de blanc, portoient une
des bêtes de somme dont la cour s'amuseroit ceinture aux trois couleurs, et un chapeau de
et se divertiroit , au grand contentement des paille orné d'une cocarde patriotique. C....
courtisans , des noirs et des impartiaux. Sans
doute on peut sourire de pitié , en voyant des D E L 1 E G E, le 29 juillet.
projets aussi extravagans : mais ces projets ne
sont point difficiles à croire de la part d'hom Nous sommes ici assez tranquilles, malgré les
mes dont le coeur et le cerveau , absolument proclamations du directoire, qui n'ont encore
pourris, sont nécessairement désorganisés : et été suivies d'aucun effet. L'élection de nos
c'est en raison de cette désorganisation totale bourguemestres, et des membres de la muni
des cervelles aristocratiques , que les bons ci cipalité , s'est faite à la satisfaction générale.
toyens qui ont conservé leur tête et leur coeur Aix-la-Chapelle est devenu le rendez-vous d'un
intacts , doivent se tenir sur leurs gardes et grand nombre d'anti-patriotes françois, sur-tout
jetter sans cesse les yeux de tous côtés, jusqu'à de Lieutenans - généraux qui se concertent
ce que la constitution soit achevée, et qu'une avec Broglio et les officiers autrichiens qui s'y
législature nouvelle , plus fraîche et moins arrêtent , pour tenter cette, contre-révolution
mêlée, ait remplacé celle-ci. C..... qui fait leur seul espoir, dussent-ils s'ensevel r
sous les ruines de la patrie. Presque toutes
les frontières de France, du côté de la Meuse ,
AFFAIRES POLITIQUES ETRANGERES. | sont dégarnies de troupes. Notre armée passe
4o mille hommes, qui s'exercent tour à tour
D E H A M B o U R G, le 19 juillet. aux évolutions militaires.
On s'abonne à Paris, chez BuissoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
Y - - - -
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3 mois ſranc de port, par la poste, pour tont le Royaume. L'abonnement ue sommence que du prem, d'un mois.
A
L'homme qui pense s'honore d'obéir, parce que dans celui qui com
mande , il voit toujours la loi qui prononce. Abbé Grégoire.
Une réclamation universclle s'est montrée « L'Assemblée nationale décrète que son
contre cet acte du pouvoir arbitraire. M. de président se retircra devers le roi , pour le
Menou propose de déclarer la destitution il supplier de faire prononcer par un conseil de
légale; guerre , composé suivant les ordonnances, sur
chargé en
de conséquence
supplier le roiM.delerendre
président seroit
à M. de la réclamation du sieur de Moreton , contre
Moreton son régiment, sauf à le faire juger sa destitution du 24 juin 1788 ».
suivant les ordonnances, s'il y a matière à ac Séance du 6 Août.
cusation.
M. Martineau a demandé que l'Assemblée se On a rcnvoyé au comité du mcndicité une
bornât à recommander M. de Moreton à la
justice du roi, en réclamant l'observation des adresse de la municipalité de Versailles : qui
( 258 )
diquer prochainement les moyens de pourvoir Art. I°r. « Les grandes masses de bois et forêts,
à la subsistance d'un grand nombre d'ouvriers ci-devant domaniales et ecclésiastiques, SOnt et
Art. VII. « Le bureau de paix du district sera XI. Si un père, ou une mère, ou un tuteuront
en même-temps bureau de jurisprudence cha des sujets de mécontentemens et d'alarmes
très-graves sur la conduite d'un enfant ou d'un
ritable , chargé d'examiner les affaires des pau
vres qui s'y présenteront, de leur donner des pupille, dont il ne puisse plus réprimer les
conseils, et de défendre ou faire défendre leurs écarts, il pourra cn porter plainte au tribunal
CallS6S.
domestique de la famille assemblée au nombre de
VIII. Le service qui sera fait par les hommes . huit parens les plus proches ou de six au moins,
possible d'en réunir un plus grand
de loi dans les bure aux de paix et de juri spru nombre ,pas
s'il n'est
ou à leur défaut, on rassemblera un
dence charitable. leur vaudra d'exercice nnblic
F. par nombr d voi -
-
( 24o ) -
un jeune homme cesseroit d'être soumis aux ils subiroient notre joug ». D'autres nous sup
délibération du Consoil de ſainille. posent assez ingrats pour envahir les isles de #
Plusicurs personnes ont demandé vivemuent France, qui vient d'agir avec tant de loyauté
que cette pupilla1ité fût prorog e jusii a t 23 à notre égard : Pitt sent trop tard que son in
4lIlS.
fluence a été au-delà du but dans l'élection
du maire de 1)ublin. Il faut qu'il recule : il
Vous n'avez, dit M. le Chapelier, exigé que reculera peut-être encore davantage sous peu
21 ans pour l'inscription au tableau civique ; de temps. V.
comment accorder avec ce décret la proroga
tion qu'on vous propose ? •
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ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIREs
D E L A F R A N C E ,
ET A F FA I R ES P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
- 4 . . -
Le bien public est un trésor commun, dans lequel chaque citoyen doit
déposer ses services et s s talens. Raynal.
mouvelle pétition , mais sans l appuyer. Elle a IV. Les ministres respectifs feront dans leu
excité , comme on peut croire , plus d'une bureau la distribution des sommes qui leur son
réclamation. L'Assemblée n'a encore rien pro ' allouées, et en remettront l état motivé au ct
noncé. mité des finances, qui en fera son rapport
1 a négligence, ou l'infidélité des receveurs l Assemblée ».
particuliers a été dénoncée par M. Gouttes : Un article additionel , concernant le trait
« Ces hommes , a-t-il dit, ne payent ni ne font ment dù aux commis réformés, est ajourné jus
payer ; et par cette coupable affectation, ils u'à l'instant où l'Assemblée aura sous les yeu
aspèrent mettre l'anarchie dans le royaume, l'état circonstancié de la dépense et du nombr
et renverser l' comstitution ». des commis.
M. Martimeau , en dénonçant un monopole Le décret suivant est consacré sans dis
presqu'universel, la vente de l'argent, en citant cussion : -
des faits dont il a acquis la preuve, a proposé « Le dépôt des minutes et expéditions extra
qu il fût décrété , conformément à une de ordinaires des finances, le dépôt au Louvre
mande de M. Necker, « que les receveurs par sous la garde de M. Farcy, le dépôt rue de l
, ticuliers seroient tenus de verser en espèces, Bretonnerie , sous celle de M. Lemaire, le dé
dans le trésor public, les fonds qu'ils avoient pôt des minutes du conseil de Lorraine, aprè
( 243 )
la mort du roi Stanislas, sous la garde de M. Co une infraction de la loi commune ; il demande
chin, seront réunis à un seul dépôt, sous une pour l'honneur des deux collègues, que le
garde aux appointemens de 3ooo livres , avec châtelet continue ses poursuites, et que le
un premier commis aux appointemens de 12oo paquet déposé lui soit renvoyé à cet effet ,
livres, un second commis aux appointemens de avec des félicitations à ce tribunal pour la
1ooo liv. : les frais de bureau seront de 8oo l. ». pureté de sa conduite. Opinion sur laquelle
Sur la motion de M. L)uport , il est décrété a renchéri \l. de Cazalès.
que la municipalité de Paris nominera deux MM. Péthion et l ? Chapelier ont expliqué
ou quatre personnes pour la cons rvat on des le décret d'inviolabilité dont M. de Lautrec a
chartriers et dépôts de pièces importantes. déja éprouvé le bienfait. En le rendant, dit
· En ce moment a été introduite une députa M. le Chapelier , nous avons décidé que nous
tion du châtelet, M. Boucher d Arg s à la tête. sºrions le grand juré à l'égard de nos côllègues ;
Cet orateur, après avoir fait un grand élogº du nous n'avons ſait que devancer cette heurense
patriotisme, du courage, du dévouement de sa institution , que nous devons donner à tous les
compagnie, déclare qu'il vient rem ttre a l'As citoyens de l e1npire.
semblée un p quet cacheté , dans lequel sont La discussºon a été fermée ; et la priorité
renfermées toutes les pièces de la procédure 1ns balancée entre les motions de MM. Gouttes
· truite à l occasion des évén mens des 5 et 6 et Mirabeau , est demeurée à ce dernier sur
octobre, et les décrets qui ont été lancés en l instance de M. Fréteau. -
Un des plus grands dangers pour la liberté, c'est la flagornerie des peuples
et des écrivains envers les rois et les hommes en place pendant leur vie. C...
M. Dufr:,isse a encore réclamé contrc cette accusant trop peu , puisque chaque citoyen
forme de délibércr : il a prétendu que c'étoit pourroit suppléer à sa négligence.
en s'y prenant de cette manière insidieuse que On a entcndu ensuite M M. le Pelletier,
M. de Beauun tz avo't déja fait rendre le décret Brillat et B rrère, dis, it r l'importante question
qui laisse aux peuples l'élection (t s juges , ( ! et y jetter cette al cºndance de lumières qui
q'u'ainsi la monarchie se tro, vº t r nv 1 sé : il n'apparti nt qu'au tal nt combiné , v ec la vertu.
demanJoit que la discussion fût oºvº tº sºl la La discussion est ajonrnée à demain. -
question posée d' une manière gén, rale. L)eux l, ttrcs ont ( t. luº5 ; l'une de M. de
M. Goupil a embrassé la q te tion toute c" Montmorin, qui se plant à l'Assemblée que la
tière ; il rejette le nom d ' com nissai es d':1 r à m inicij alté de Saint-Aubin s'est permise d'in
donné aux officiers de ce nini : l ° ; ;l r vendi i • : , t r nn † im ortant qui étoit en
-
que lett c ancienne dénoui tion, ct con !t:t à cº voyé par l' un 2,,ssa leur de : 1 ,ance à Vienne ,
que le | rocureur du roi l' issº, conearremment et dans lequel , toient contenues des dépêches
avec tous les citov ns, exercºt ie droit d intºn à , I. l - : , mtº i lori ! ;-!!!.;1 : , Iniin stre d' l's
ter les accusations puLliq : s ; nais qu ' seul il p #n ; d'autr s à M. d ' Fernand- $ ugucz ,
puisse rcquérir et poursuivre l',nstru ' om. an,bassa leur !• la a mie , our : et en fin , une
M. Mongin ( de Roqueſ , t ) , bon l : d 11s le lettre au rotraiºs d s ai'iaires étrang res. La
sons du comité , e t ' n1at1tie la coin ºn l l ºtlce , nnnn c pal'té , vo,t envoyé ce paquet au comité
dans le ninistère pullic , de l'homme dt. pºuple de , recl.erclues, qui l & remis à M. de Mont
lIl () l , l l.
ct de l'li >1nine du roi.
IDans un discours savant et ſºeuri , M. llrevºn Le niinistre croit devoir rendre compte de
( de Beaujour ) expose qu · la lib 1 te l'acc ttse r ce ſ t avant d'. voir r : t les l laintes qui
doiv nt en être la su:tº.
lui semble incompatible , non avec l'ét t 1119 L autre lettre , du prem.er officier du châte
marcliique ( comme l' a dit , ont esq t t ) mais let , annonc : « q'1e sa com , gnie n'a aucnne
avec nos 1n eurs d gr td es. « Je p1 o; o º donc,
a-t-il dit , de ch i rg , dans ci a tjuº ci si rict le part à la publicité donné'e dans l, journal de
juge qui sera nonnié le sccon ! , dº la lonct:on Paris , ſeuilie du 8 août, à l'arrêté de c ° siége
sur les évènemens d.ºs 5 et 6 ect bre ». Ciiacun
d' cciisateur public : c'est le nioy n le plus sait à quoi s'en tenir sur cette démarcite récur
simple de c on rv r les droits du peuple : tout soire. 1.e Inal qu on a voulu faire est fait : et
autre est att ntdto re à la lib, rtt individuelle
et à la liberté publique ». il seroit irrépar ible , si dès long-temps l'opinion
publique n avoit fait justi· · de toutes ces me
M. de Bcanmetz a demandé, au nom de la
mées et de ceux qui en sont les auteurs. G.
liberté, que le droit de l'accus tion publique
fût laissé à tout citoyen. « ( e droit , diso.t-l, Af I^ I S.
vous l'av z con'iacré | par votre déclaration des A l/. les Abonnés , dont la jouissance date du 5
droits ; la liberté périra bientôt si lº peuple ne mars pour º mois , ct du 1 juin pour 3 mois, sont
demeure p.is depositaire de ce droit; le citoyen a vertis que leur / bonncmcnt finit . a 5 1 du courant :
s'isolora toujours de l intº | êt comtnun , lorsqu il et pr,'ºs de renoit.'eller a an, le 2 5 ; comm ° aussi
d'in s,'rer dans /cur lettre une des adres res so:ts les
m'aura pas le droit de dénoncer à la loi l'in frac
teur de la loi ». Miais en p.roposant de donner quelles ils reçoivent les - fnnales ; c tte précaution est
absolument nécessaire pour éviter les doubles emplois
à chaque citoyen le droit de l'accusation pu
blique, M. d , Beanmetz a demandé que , pour
prévenir les el'fets de la calo1 :: vie , le dénonci,: P A R I S , le 8 aoi/t.
teur lïit soumis à la plus rigoureuse respot.sabi Procédure du chaire'er snr les évènemzens des
lité. M. de Beautil tz a en outre pensé que 5 ct 6 octobre dernier.
l'accusation publique devoit êt, e spécialement
c.onfiée à un contnissaire du roi , choisi n'im Le chât, let , d'un air triompliant , annonça
norte par qui ; Inais il vouloit que ce magistrat hiér à l'Assemblée nationale que la procédure
fût perp tt el, pour pr venir le dangereux eſſet | sur les événemnens des 5 et 6 octobre dernier
de la crainte d'une substitution : il a fait remar | étoit instruite, et qu'entr'autres personnes deux
qucr que ce magistrat me seroit jauiais dange |
membres de l'Assemblée nationale y étoient
reux en accusan t trop , puisqu'à côté de lui nommément impliqués.
seroit sans cesse l incureuse institution des jurés, Cette procédure n'est point encore publique ;
et qu'il nc seroit pas dangereux mon plus en elle le sera certainemcnt, puisque l'Assemblée
( 251 )
mationale a ordonné que les pièces seroient l'événement du 5 octobre deruior. Or, je de
remises au comité des rapports : mais en atten mande si dans cet événement , la nation qui
dant, l'opinion publique ne peut - elle pas se s'est transportée à Versailles , soit pour punir
fixer sur les véritables causes des événemens des les véritables crimes de lèze-mation commis par
5 et 6 octobre, et sur le degré de confiance les gardes-du-corps , soit pour demander du
qu'on doit au châtelet et à sa procédure , pain , soit pour en pêcher le roi de partir, est
ainsi que sur la compétence ou incompétence coupable elle-même. et dans aucun de ses indi
de ce tribunal dans cette affaire ? vidus qui ont formé l'armée parisienne, du
Trois causes, irrévocables en doute, et mani - crimc # lèze-nation ? S1 elle ne peut-être cou
festées aux yeux de l'Europe entière , ont impé pable sous ce rapport , ni sous aucun rapport
rieusement forcé l'événement du 5 octobre. dont même , d'un crime de lèze-nation , de quoi
la suite malheureuse et criminelle dans la nla s'agit - il donc ? Il ne peut y avoir , d'autre
tinée du 6, ( suite que tous les gens de bien question maintenant que de savoir si les par
blâment ouvertcment ) ne paroît être cepen ticuliers accusés d'attentat cliez la reine , le 6
dant que la conséquence de l émotion po octobre dans la matinée, sont coupables d'un
pulaire du 5 et de l'indignation publique , crime de lcze-nation , ou d'un crime de lèze
provoqnées à l'extrême depuis long-temps , et majesté , ou seulement d' un crime de lèz°
déterminées enſin par les trois causes concur Jiumanité et société. La reine n'est point la
rentes qui suivent : 1°. l'orgie du château de nation , ni la loi ; il n'y a qu'une seule majesté
Versailles, du jeudi 1°" octobre 1789 , orgie q1ti est celle du roi : ainsi l'attentat dont il
méditée par un génie infernal , et consommée s agit ne peut point être un crime de lèze-na
dans toute l'audace et la dénºnce du scan tion, ni même de lèze-majesté royale immédiate,
dale le plus innoui, par un douzième tout au mais un dciit public.
plus des gardes-du-corps, ( car les onze autres L)'après cette distinction si juste et si cons
douzièmes n'y étoient pas, et ne méritent au titutionelle , je demande pourquoi le châtelet
cun reproche ) ; orgie dans laquelle on a vu a instruit la procédure de l événement du 6
la reine portant son fils au milieu d'une tourbe octobre au m tim , sous une forme criminelle
d'iiommcs ivres et égarés ; orgie dans laquelle mationale , tandis qu'il ne s'agissoit que d'une
on a profané avec insoience, et sous les yeux forme criminelle ordinaire ? Non-seulement la
mêm, de la cour , qui applaudissoit le signe procédure du châtelet est nulle parce qu'il
sacré de notre rédemption, la cocarde natio l a conç11e et instruite sous une forme contraire
nale : orgie enfin dans laquelle , aux oreilles aux principes , inais parce que ce tribunal n'est
même de ceux à qui nous prodiguons si lé pas compétent pour connoître d'un crime par
-r-ment nos sueurs et notre sang , on a vQtn ! ticnlier coinmis à Versailics, où la pr vôté de
f . imprécations les plus horribles contre l'As l'hôtel seule a ce droit. Je dirai plus : dès long
semblée nationale, et par conséquent contre temps ce tribunal , en sa qualité de tribunal
le véritable et unique souverain , qui est la
n ttional,, est récisé par l'opinion publique ,
nation , et dont les Inembres de l Assemblée na connie n'étant qu'un reste impur de l'ancien
tionale sont les représentans augustes et légi régime et coinmº ennº mi né de la révolution.
timºs. La com nune de Paris même en a demandé la
2°. La crise la plus violente d'une famine suppression , en demandant avec instance la
factice , au milieu d'une abondance réelle ; ſormation d'une haute cour nationale. La for
abondance détournée avec une perfidie jus mation de cette cour est donc de la plus grande
qu'alors inconnue. importance en ce moinent, soit pour juger l'af
| Et 3°. l alarme générale, et non sans fonde faire du 6 octobre, soil pour exauniner # COIl
ment , du projet d'enlever le roi et de le con duite d,t cliàtelet lui-même dans cette affaire ,
duire à M. tz pour occasionner une guerre ci soit pour finir le procès de Lambesc, soit enfin
vile. et faire nager dans leur sang des millions pour instruire celui ce Bonne-Savardin , Mail
de François, de ces François si nobles, si gé lebois et Guignard, qui espèrent bien échapper
néreux , si industrieux , si patiens, ct qui ont au travers du prétendu triomphe du cliâtelet,
fourni si long-temps, aux † de leur n'ces et se moquer continuellement de la bonhomie
saire et de leur vie, des milliards d'extraordi et de l · l yauté françoise. Dans cette circons
naire pour amuser et divertir extraordinaire tance, tous les bons citoyens doivent se serrer
| fortement les uns contre les autres, et tendre
( 252 )
pour déjouer, une bonne fois pour toutes, les noît ni municipalité, ni égalité entre les hommes;
Inanceuvres infernales qu'on ne cesse d inventer, ni déclaration des droits de l'homme, et qu'il ne
de combiner, de multiplier contre le repos , croit qu'cn Dieu et au roi ». — « Que me seroit
l'honneur et la vie des plus ardens défenseurs il donc arrivé, monsieur , si j'eusse paru à Fri
de la liberté. François ! n'oublions jamais les bourg avec mon uniforme national ?» — « Rien,
services signalés que Mirabeau l'aîné et les pa monsieur, que d être dépouillé de cet uniforme
triotes éclairés de l'Assemblée mationale nous en place publique ». M. Miquille , citoyen de
ont rendus ; il est impossible qu'aucun de ces · Fribourg , prend le parti de M. Mizard et veut
héros de la patrie et de la révolution soit cou expliquer à l'avoyé en quoi consistent l'égalité
pable du crime dont on semble les accuser; tout des droits et la liberté des peuples; mais l avoyé,
s'éclaircira, croyez-moi, avec une haute cour pour toute réponse , fait mettre en prison
nationale , et vous verrez la vérité triompher de M. Miquille. Ce brave Fribourgeois ayant été
l'astnce et de la séduction de mos ennennis. élargi quelque temps après, est venu en France
Au reste, il seroit facile de démontrer mathé avec M. Mizard qui est occupé en ce moment à
matiquement que si les ci-devant princes de la faire un rapport circonstancié de cette affaire,
maison royale , la ci - devant noblesse, le ci pour demander justice de la violence qu'il a
devant haut-clergé, les ci-devant parlemens, essuyée.
et le châtelet lui-même, ont tant à se plaindre On écrit en date du 12 juillet, des frontières
de la révolution , et que si le peuple s'est porté de la Suisse, que trois ou quatre villes du pays
à des cxcès , dans le plus saint de ses devoirs, de Vaud se sont réunies et ont formé un camp
C'est-à-dii e dans ses insurrections contre la près d'Aubonne , à l'insçu du souverain de
tyrannie et l'oppression, tous cºs effets ont pour Berne. ll s'agit dans ce camp de plusieurs pé
causes premieres et immédiates , 1°. les dila titions, dont on attend le résultat. C.....
pidations monstrueuses des finances par la cour
et par les ministres ; 2°. le scandale inoui des
moeurs de cette cour, et le gaspillage des sommes FRoNTIÈREs DE LA BAssE-NAvARRE.
énormes accordées aux favoris et favorites ,
tels que les millions donnés aux Polignac, etc. La cour d'Espagne vient de rendre une or
3°. le luxe des étoffes et marchandises étran donnance pour défendre à la paroisse de Var
ères dont la cour ( excepté le roi ) a conti calos, située à un quart de lieue des frontières
nuellement affecté de se servir, comme si l'on de France , de célébrer la fête locale que cette
vouloit ruiner entièrement nos manufactures , paroisse a coutume de célébrer tous les ans au
et sur-tout celles de I.yon ; et 4°. l'influence 25 juillet, et à laquelle les François de la fron
désastreuse de la cour de Vienne sur celle de tière assistoient en grand nombre, pour se di
Versailles, et la funeste alliance de cette cour vertir avec leurs frères et voisins les Espagnols.
avec la nôtre. CARRA. Cette défense a été faite sous peine de 2o livres
d'amende pour chaque maison. Les habitan
de Varcalos ont demandé pourquoi ; on leui
Insulte faite à la cocarde nationale dans la a répondu que c'étoit pour les garantir de la
ville de Fribourg , en Suisse. fréquentation de ces François, qui ne vouloien
-
plus adorer les prêtres , et qui s'avisoient de
M. Mizard , citoyen et officier de la garde faire leurs loix eux-mêmes. Ho ! nous savon
nationale de Tou'ous , se promenoit à Fribourg bien ce qui en est, a répliqué un vieillard
un jour de foire, il y a environ un mois, avec mais si nous ne faisons pas cette fête , nou
la cocarde françoise à son chapeau. Un soldat en ferons bientôt une autre où toute l'Espagn
de la garnison vient lui ordonner d'ôter cette dansera , et où la cour de Madrid paiera le
cocarde et de la lui remettre. « Pourquoi, mon violons. On assure en effet que la fermentatio
sieur ? me suis-je pas dans un § »? — augmente chaque jour sur les frontières espa
« Non , monsir , vous être pas libre ici à Fri gnoles , dans la Biscaye, la Catalogne et l'Al
bourg: sti «ocarde faire omprage à son excel ragon. L'Espagnol, fier de son maturel , con
lence M. l'avoyé ». M. Mizard remet sa cocarde mence à sentir plus que jamais sa dignit
au soldat, et se présente avec un ami devant d'homme , à secouer violemment le joug d
l'avoyé ( ou maire ) qui , prenant un ton de sé ses tyrans : et chaque effort que font ses tyrar
mateur, lui dit avéc insolence : « Apprenez, pour l'en empêcher, est un moyen de plus pot
monsieur, que l'état dont je suis chef ne recon en a coélérer le moment. G.
| ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
, D. E L A F R A N C E ,
ET A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U n o p E ;
/
renonceroit, pour cette fois-ci, à la place de trict, c'est-à-dire à 554 districts de l'empire ;
maire de Grenoble, seroit son triomphe et celui 11o8 personnes pendues pour les menus
de M. Touard et de ses chefs de file Maillebois
†
de cette illustre cité, à laquelle la France a dû
les premiers élans du vrai patriotisme. et Guignard. C....
L. de Villebrune.
AFFAIRES POLITIQUES ÉTRANGERES.
Une des colonnes de la mauvaise cause des D E C o B L E NT z, le 3o juillet.
rois vient de se briser, comme ci-devant plu Le peu d'accord qu'il y a entre les chefs des
sieurs autres contre le colosse de la liberté , troupes qui se rassemblent à Maseik font
qui étend déja les bras sur quelques peuples murmurer les soldats, dont une grande partie
voisins de notre empire. M. Riquetti le jeune, auroit déja déserté si on ne les gardoit avec le
«léjoué dans toutes ses manoeuvres perſides , plus grand soin. Plusieurs officiers , lionteux
chargé de dettes et de projets inutiles, a dis d être employés pour une cause aussi injuste
paru. Ses domestiques , laissés sans être payés, que celle de l'évêque de Liége, se sont expli
ont pillé ses balles de brochures aristocrati qués ouvertement , et le soldat n'a rien perdu
ques : le carrossier a repris pour son compte de ce qu'ils ont dit. Quelques détachemens de
la voiture, les harnois des chevaux qui n'ont cavalerie ont même refusé de marcher en avant
été vendus que 2 15 livres les deux. ll est dit si le corps de l'armée ne les suivoit pas. Les der
on à Mons, et doit aller sans doute se noyer nières nouvelles de Reichembach sont des plus
dans la cabale des lieutenans-généraux , qui désavantageuses pour Léopold , à qui le roi de
attendent à Aix-la-Chapelle les brouillards de Prusse a notifié il y a dix à douze jours sa der
l'automne , aſin de rentrer furtivement en niere volonté en pointant pour ainsi dire le
France.
canon , ce qui embarrasse beaucoup la cour de
On nous écrit de Bourgoin , qne la munici
Vienne. On assure même que les députés au
palité de cette ville a relaché le 31 juillet, sur congrès de Reichembach sont près de se re
tirer. V.
un ordre du cotnité des recherches de l' As
semblée nationale, signé Voidel et Cochon , DE L I E G R , le 2 août.
le sieur Gouvelot , se disant garde d'Artois. Il s'est élevé quelques difficultés sur la créa
C'est le même qui avoit été surpris portant dans tion d'un conseil de régence que l'état-tiers
la coëffe de son chapeau des missives suspectes demande, et auquel se refusent les deux autres
à Turin. ordres , mais sans opérer aucune désunion des
On ajoute dans la même lettre , que les pa esprits. Le † au contraire voit avec plai
sir notre ville divisée en soixante sections à
piers publics de la capitale ont rendu un compte
assez exact de l'arrestation faite à Bourgoin du l instar de i'aris , et deux notables pris dans
sieur Touard, dit de Riolles , mais qu ils ont chaque section, pour assister aux délibérations
omis , dans le détail des papiers surpris sur du magistrat , qui vient d être renouvellé à la
lcdit sieur, de ſaire mention d'une note qn'il satisfaction générale.'l'out citoyen, de quelque
portoit à Turin , où il est dit : Il faut cntrer état qu'il soit, peut donner sa voix dans les dé
en France à force ouverte ; l'armée se grossira libérations publiques , ce qui a ranimé la con
de la foule des mécontens, et on contiendra ſiance, quoique l'état noble demande l'é lection
les autres en pendant dans chaque district un d'un màn bourg , contre le voeu général. Les
municipal et un gar de national, choisis parmi Prussiens de la Gueldre se glissent par pelo
les plus mutins. tons dans l'armée des Belges, et les Brabançons
Ce M. 'i'ouard n'avoit sûrement pns calcul º fournissent , transportent même à Maestricht
dans son projet que ce seroit lui qui seroit tous les vivres nécessaires à la garnison prus
pendu ; ce qui est bien plus juste ct plus lin sienne qui va l'occuper en assez grand nom
main que de pendre deux personnes par dis bre. J^.
On s'abonne à Paris , chez BUIssoN , Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port , le prix
de l'abounement et la lettre d'avis, et toutes les letti es pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
Chez madame DELAPLANcHE, rue du Roule; et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume
et de l'Eti anger.
Il paroit tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv, pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv. pour
5 wrois ſranc de port, par la poste, pour tout le {oyauine. L'abonnement ne commence quc du prem. d'un mois.
,- -—- A 2-A
-2: —--
| S U P P L É M E N T A U No. C C C X I I I.
Tableau d'une féte patriotique champêtre pris lieu de la table. La première libation fut portée,
au hasard dans cent mille tableaux du par madame Pierreveau , à l'éga/ité, la con
méme genre. corde, l'union et la liberté. Comme ces liba
tions étoient délicieuses ! Il falloit voir tous les
Deux municipalités des Cévennes, district convives serrer la main de leurs voisins, s'em
d'Alais, Robiac et Castillon, séparées par une brasser avec transport , et dire des yeux , du
rivière , et avant la révolution par une antipa c eur et de la bouche , à ceux qui étoient éloi
tie décidée , fruit ordinaire des gouvernemens gnés : Oui , vous êtes mon frere ; oui , vous
despotiques et du fanatisme § religions , serez toujours mon frère et mon ami. On se
viennent de se réunir, tant au civil qu'au mi passoit les morceaux d assiette en assiette , en
litaire, pour célébrer l'auguste cérémonie du signe d amitié ; on se levoit de t inps en t mps
14 juillet 179o. Cette réunion a été l ouvrage pour se former en peloton , ct ne boire que
d-s bons citoyens de ces deux municipalités, dans un même verre , º lin de mieux signifier
et sur-tout du digne et respectabie M. Picrre qu'on m'avoit plus qu'un même sentiment. Char
veau, . administrateur du district d' Alais , ci mantes scènes ! mais pourquoi m avisai-je de
devant noble et privilégié, suivant l'ancien ré vous pein lre ? je n'y étois pas : je ne puis vous
gime, aujourd'hui bicn plus noble par son rendre que par la commotion du sentiment
ardent patriotisme et par l amour de ses com qu'on m'a transmis. Sans doute mon cºeur par
citoyens. Figurez-vous un terre-plein de la plus tageoit la joie et la félicité de nos frères de Robiac
belle verdure, ombragé par de superbes châ et de Castillon : si j'avois été présent ! ..... C....
taigniers, c'est-là que les deux familles de Ro
biac et de Castillon s'étoient rassemblées pour
contracter entr'elles, et avec la grande famille L'Asie et le divan de Coastantinople devenus
de l'empire, une alliance indissoluble et éter cautiou de /udas Guignard.
nelle. Là étoit un autel entouré de buis, et
couvert d'un gazon émaillé de fleurs cluam · S'il étoit décent de pouffer de rire au milieu
pêtres, Les femmes, au nombre de 389 , for des r'flexions graves et aſſº geantes qui occu
moient un bataillon au milieu des deux légions pent en ce moment les bons citoyens , on en
d'liommes, et an-devant d elles étoit l'inno trouveroit sans donte une belle occasion dans
cente, l'aimable troupe de leurs enfans des deux l'apologie que la gazette de P ris du 5 de ce
sexes, l'espérance de la patrie, ( espérance mois vient de faire de Judas Guignard. « Qui
qui nons console au moins de l indigne lâcheté ne connoît pas, dit cet auteur , les travaux , le
et de la stupide servilité des noirs et des minis émie politique , les services, les négociations
tériels de l'Assemblée nationale actuelle ). A 1eureuses qui distinguent M. le comte de Saint
eine l'ombre du cadran est-elle effacée , que Priest entre tous les membres du corps diplo
#s
† paroles sacrées du serment civique et fédératif matique. Le divan, s'il étoit interrogé, pour
roit seul répondre dignement & l l l X (l CCUlSatG Llrs
s'élèvent dans les airs, et vibrent dans lts rayons
colorés du soleil.Ah ! qu'ils étoient brûlans ces du ministre françois. L'Asie lui prodigue le
: coeurs patriotes qui juroient de rester à jainais
unis, et de vivre libres ou de mourir ! Ah ! qu'il
tribut de vénération que lui refuse son ingrate
patrie ». Le génie politique de M. Guignard ,
étoit fier et glorieux l'astre de la lumière, en # divan, l'Asie, tous ces grands mots présentés
contemplant du haut de son trône azuré, et du comme pièces justificatives d l'innocence, du
même coup-d'œil, ces élans sublimes de la ten patriotisme et de la probité du ministre, ne sont
dresse fraternelle et de l'amour de la liberté ils pas bien imposans, bien dignes et de l'apo
dans l'ame de 25 millions de François. Mlais logiste et de l'apologie ? Vraiment ce verbiage
abandonnons un moment l'ensemble de ce seroit très-gai si le rapport du comité des ré
grand tableau pour assister au banquet patrio cherches de la ville contre ce même Guignard,
tique de nos frères de Robiac et de Castillon. si les preuves de ses perfidies multipliées par
4Un jeune olivier, couronné de pampres, de tout et principalement à Marseille , dans les
bluets et de toute sorte de fleurs des champs, forts qu'il avoit fait approvisionner en secret,
représentant l'arbre de la liberté, étoit au mi m'étoient extrêmement sérieux. -
, mais ces petites ressources sont maintenant sans | Cette séance étoit destinée aux événemens
-effet, et la saine majorité n'est jamais plus ! extraordinaires. Une députation annoncée de
dinébranlable que lorsqu'elle voit qu'on tente la part de la commune de Paris, mais à qui l'on
de la mettre hors de mésure. contestoit son caractère, attendu qu'elle n'étoit
A cette scène il en a succédé une seconde, |
-
- _ - -
pas présidée par M. le maire , est venue de
( 26o )
a - t - elle dit, sur cette capitale déja trop et décrète que son prèsident se retirera parde !
souffrante. M. Camus a trouvé les allé gations vers le roi , pour le prier de donner des ordres
inexactes et la pétition indiscrète. « Jamais : u'à la requête de son procureur au bail
dit M. Camus, là capitale n'avoit joui jusqu'ici · †
liage # Sedan, il soit informé des faits conte
de l'avantage de posséder dans son sein l As nus dans les procès-verbaux de la municipalité
semblée nationale, de réunir la confédéra de Stenay, à l effet de quoi le sieur Melé sera
tion universelle de l'empire, de profiter de la conduit, sous bomme et sûre garde , ès prisons
suppression de la gabelle..... ». L'Assemblée a de cette ville, pour copie des charges et infor
ordonné l'impression de son discours, et la mations être adressées à l'Assemblée nationale,
séance a été levée. et être par elle pris tel parti qu'elle avisera en
ce qui concerne le sieur Blanc, chasseur ,
Séance du I 1 Ao4&. comme il n'a été trouvé muni d'aucun papier ;
le roi sera également prié de faire donner des
Le duché de Bouillon , d'où la France tire ordres pour qu'il soit mis en liberté et renvoyé
de nombreux troupeaux, et à qui le départe à son régiment ».
ment des Ardennes fournissoit des subsistances, M. Martineau a dénoncé un mouvel écrit de
est réduit aux extrémités de la famine par le Marat « qui invite, dir-il, les soldats à égorger
décret qui a défendu l'exportation du bled. leurs officiers ». On a passé à l ordre du jour,
Le comité des recherches a proposé un décret à l'organisation judiciaire, titre VII du minis
de bienfaisance que § a adopté sans tère public. ••
décrets prohibitifs de l' exportation des grains ne Art. 1°r. « Les officiers du ministère public
seront point applicables au duché de Bouil sont agens du pouvoir exécutif auprès des ju
lom ; en conséquence , autorise ses habitans à ges : leurs fonctions consistent à faire observer,
extraire en nature et à importer chez eux le dans les jugemens à rendre , les loix qui inté
produit de leurs fcrmes , conme aussi à con ressent l'ordre général, et à faire exécuter les
tinuer de s'approvisionner, ainsi et comme par jugemens rendus : ils porteront le nom de com
le passé , sur les marchés de la ville de Sédan, . · missaires du roi.
où ils se pourvoiront de toute sorte de grains II. Au civil, les actions précédemment con
nécessaires à leurs besoins, ainsi qu'elles seront fiées aux procureurs du roi, ou n'existant plus,
fixées par chacune amnée par le directoire du ou étant attribuées aux corps administratifs ou
département des Ardennes , s'il y échet, en municipaux, lés commissaires du roi exerceront
temps de non-exportation , et dans le cas d'in leur ministère , non par voie d'action, mais .
suffisance reconnue sur les marchés de ladite seulement par celle de réquisition , dans les
v.lle de Sedam par la municipalité , pour sub procès dont les juges auront été saisis : ils ne
venir à l'approvisionnement desdits habitans, pourront agir d'office, que pour faire nommer
l'Assemblèe nationale autorise le directoire du des tuteurs aux mineurs, et des curateurs aux
de partement, sur la réquisition de la munici furieux et insensés. *
palité , à fixer pour les achats du duché de III. Ils seront entendus dans toutes les causes ,
Bouillon tels cantons de son territoire qu'il des pupilles, des mineurs, des interdits, des
jugera convenir, et encore à prescrire les for- | femmes mariées, et dans celles où les propriétés
malités de l'exportation, d'après l'avis du direc et droits, soit de la nation , soit d'une com
toire du district de Sedan , , lui dommant tout mune, seront intéressés; ils sont chargés de
ouvo'r à cet effet. Au surplus, ordonne que veiller en outre pour les absens indéfendus. »
e président se ret'rera pardevers le roi, à § IV. Les commissaires du roi ne seront point
de supplier sa majºsté de donner tous ordres accusateurs publics ; mais ils seront entendus
nécessaires pour l'exécution du présent décret ». sur toutes les accusations intentées et poursui-,
Un autre décret a été proposé et adopté , vies, suivant le mode que l'Assemblée mationale
concernant l'affaire du sieur Melé, cet ofſicier jugera nécessaire d'établir; ils requerront,pen- .
arrêté à Stenay pour avoir distribué des papiers dant le cours de l'instruction, pour la régularité.
séditieux. . -
le rapport du comité des recherches, a décrété , V. Les commissaires chargés de tenir la mais .
r
( 261 )
à l'exécution des jugemens, poursuivront d'of tière de commeree : M. Thonret ayant fait re .
fice cette exécution dans toutes les dispositions mnarquer que le tribunal de cassation , qu'em
qui intéresseront l'ordre public : et en ce qui brasse le titre X, pouvoit n'être envisagé que
concernera les particuliers, ils pourront , sur la cornrne la dernière partie de l'organisation.
demande qui leur sera faite, soit enjoindre aux
huissiers # prêter leur ministère, soit ordon Les articles suivans sont décrétés :
ner lès ouvertures de portes, soit requérir main Art. I. « Il sera établi un tribunal de com
forte lorsqu'elle sera nécessaire. merce dans tontes les villes où l'administra
| VI. Le commissaire du roi, en chaque tri tion de département jugeant cet établissement
nécessaire , en formera la demande.
bunal, veillera au maintien de la discipline et à
la régularité du service du tribunal , suivant le II. Ce tribumal connoitra de toutes les af
mode qui sera déterminé par l'Assemblée na faires de coinmerce, tant de terre que de mer,
tionale. - - sans distinction , et des lettres et billets de
VII. Ancun des commissaires du roi ne change.
pourra ê re membre des corps administratifs, La disposition de l'article portant ces mots :
ni des directoires, ni des corps municipaux ». « seulement lorsque les banquiers , négocians
ou marcilands en devront la valeur , ou seront
On a ajourné la question élevée sur l'art. III,
savoir si les commissaires du roi ne pourront #º
Il CG.
comme endosseurs » , a été ajour
agir d'oflice que pour faire nommer des tuteurs
aux mineurs et des curateurs aux insensés. III. Il sera fait un réglement particulier pour .
déterminer d'une maniére précise l étendue des
M. Lanjuinais demandoit que , par un article limites de la compétence des juges de com
additionel, il fût décrété que muls parens ni merce. G.
alliés, au troisième degré , ne pourroient être - -
A V I S.
Il a été observé par MM. Prieur, Chabroud
et Thouret, qu'une telle disposition. d'ailleurs MM les Abonnés, dont la jouissance date du 3
peu nécessaire, interdiroit au penple la faculté mars pour 6 mois , et du 1 juin pour 3 nois, sont
d'élire pour juge le parent de l'homme nommé avertis que leur Abonnement finit au 51 du courart t ;
et priés de renouveller avant le 25 ; comme a #
par le roi : ce qui gêneroit d'antant plus les d'insérer dans leur lettre une des adresses sou, les
élections des juges temporains, que l homme quclles ils reçoivent les Annales; cette précaution est
du roiseroit inamovible. La proposition n'a pas absolument nécessaire pour éviter les doubles emplois,
été plus loin. - 1 .
1
Qn s'abonne à Paris , chez BuissoN , Kibraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le pi
de l'abonnement et la lettre d'axis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques. º
Chez madame
dame l)RLAEEAMcRs, rug,du Boulº; et chez tous les Libraires et Dirocteurs des Postes du Roya
et de l'Etranger.
ll paroít tous les jours un IVuméro de ce Journal. Prix 56 liv, pour un qn, 18 liv. pour 6 moir, et de 9 liv..
3 mais franç dº post, par la poste, poºr sout le Royaume. L'abonnement ne commence que du prem. d' sa
- - --*
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E ,
ET A F F A I R E S P O L 1 T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
/
------
( 264 5
En conséquence, elle décrète que son pré M. Gossin attaque le projet du comité comme
sident se retirera, sans délai, pardevers le roi, ramenant cette ambulance de tribunaux que la
pour supplier sa majesté de faire exécuter les constitution a écartée. « Parsemer des cham
décrets de l'Assemblée ci - devant rappellés , bres de cassation, ce sera multiplier ce genre
acceptés et sanctionnés par le roi , et que les de procès toujours dispendieux et défavora
pièces adressées au comité des dîmes seront bles ». M. Gossin a conclu à ce que le tribunal
remises au garde des sceaux ». de cassation fût fixé à Paris, et que les requêtes
Séance du 12 août. civiles fussent portées dans les tribunaux de
districts, lesquels ne pourroieut juger que le
Le département des Ardennes est troublé rescindant.
ar les alarmes fausses, mais multipliées, qu'y Le systême du comité a été relevé par M.
répandent des scélérats gagés pour annoncer l'ap Regnier qui voit dans l'unité d'un tribunal l'em
proche d'une armée autrichienne qui n'existe pire oppressif du riche sur le pauvre, et sur
pas ; les villages se dépeuplent , les habitans tout le despotisme des juges, près duquel ( ce
viennent par troupes dans les villes , et refou sont les expressions de l'opinant ) le despotisme
lent jusqu'aux départemens voisins. Dans cette des ministres n'a semblé que des roses. •
pétence du tribunal ; 2°. la nomination des M. Thouret a résumé toutes les opinions,
juges. - - - • • et a ſortifié la sienne de mouveaux argumens,
tirés de la nécessité d'assurer une surveillance
la Le
loi,premier de tous
exige qu'il les principes, l'unité de
n'y ait qu un tribunal de cas universelle pour les demandes en prise à par
sation : l'intérêt des parties et l'immensité du tie ,, en récusation, en requête civile , que
royaume semblent faire une miécessité de rap l impéritie et sur-tout la morgue repoussera
procher les juges des plaideurs # lo comité »e toujours. .
propose de tout concilier par l' tablissement Mais sur l'observation faite par M. Merlin,
de six chambres également réparties dans le qu'il ne s'agissoit pas de décider à quel tribu
royaume, et faisant partie du tribunal séant à ; mal seroit portée la connoissance des prises à
Paris. Ces chambres recevroient les requêtes en partie, des requêtes civiles et des récusations,
cassation , et les enverroient, avec leur avis et 'on a demandé à aller aux voix ; et la priorité
les pièces du procès, au tribunal de cassation, ayant été réclamée et adoptée pour la rédac- .
qui prononceront. • , . *f i! «' , , tion de, Ml. Prugnon, l'article a été décrété
· Les chambres, en se renouvellant tous les . ainsi : « Le tribunal de cassation sera unique
deux ans, ne laisseront pas craindre le danger : et sédentaire auprès du corps législatif ». G,
de la coalition.547 tribunaux de district forme Suite des décrets snr l'organisation de l'ordre
ront une expédition d'affaires, une multiplicité . judiciaire. -
( 265 )
1 ressort sur toutes les demandes dont l'objet juges de commerce : leurs jugemens seront de
i n'excédera pas la valeur de 1 ooo livres, tous même sans appel jusqu'à la somme de 1ooo iiv.,
, leurs jugemens seront exécutoires par provision et produisant dans tous les cas la contrainte par
, et en donnant caution , monobstant l'appel, à corps ».
, quelque somme ou valeur que les condamnations T'ous ces articles ont été adoptés sans pres
qu'aucune discussion; la seule addition , ten
| puissent monter. dante à autoriser les juges de canton à promon
| | V. La contrainte par corps continuera d'avoir
, lieu pour l'exécution de tous leurs jugemens. cer provisoirement , en cas d'avaries ou de
| S'il survient des contestations sur la validité des naufrage sur les ports de mer, a été ajournée.
emprisonnemens, elles seront portées devant On a ajourné pareillement le mode de l'appel
| eux, et les jugemens qu'ils rendront sur cet pour les causes de la compétence des juges de
district.
, objet seront de même exécutés par provision, On est revenu ensuite sur le titre XI des
, en donnant caution et nonobstant l'appel. juges en matière de police, et les six articles
- Vi. Les juges de commerce , établis dans
une des villes d'un district, connoîtront des qui le composent ont été, sauf de légers chan
affaires de commerce dans toute l'étendue du gemens, revêtus du caractère de la loi.
Art. I°r. « Les corps municipaux veilleront et
district. tiendront la main , dans l'étendue de chaque
VlI. Chaque tribunal de commerce sera com
posé de cinq juges. Ils ne pourront rendre municipalité, à l'exécution des loix et des régle
aucun jugement , s'ils ne sont au nombre de mens de police, et connoîtront du contentieux
trois au moins.
auquel cette exécution pourra donner lieu.
VII. Les juges de commerce seront élus II. Le procureur de la commune poursuivra
d'office les contraventions aux loix et aux ré
dans l'assemblée des négocians, banquiers, mar glemens de police ; et cependant chaque ci
chands, manufacturiers , armateurs et capi
taines de navire de la ville où le tribumal sera toyen qui en ressentira un tort ou un danger
personnel, pourra intenter l'action en son nom.
établi.
IX. Cette assemblée sera convoquée huit III. Les objets de police confiés à la vigilanca
jours en avant, par affiches et à cri public, la et à l'autorité des corps municipaux, sont :
première fois par les juges-consuls actuellement 1°. Tout ce qui intéresse la sûreté et la com
en exercice dans les lieux où il y en a d'établis, modité du passage dans les rues, places et voies
et † les officiers municipaux dans ceux où il † ce qui comprend le nettoiement,
'illumination , l'enlèvement des encombre
se fera un établissement nouveau.
X. Nul ne pourra être élu juge d'un tribunal mens, la démolition ou la réparation des bâti
de commerce, s'il n'a résidé et fait le com mens menaçant ruine ; l'interdiction de rien
merce au moins depuis 5 ans , dans la ville où exposer aux fenêtres, ou autre partie des bâti
le tribunal sera établi, et s'il n'a # ans , et mens qui puissent nuire par sa chûte, et celle
après avoir fait le commerce depuis 1ofins, pour de rien jetter qui puisse blesser ou endomma
être président. ger les passans , ou causer des exhalaisons
: Xl. L'élection sera faite au scrutin individuel nuisibles. -
et à la pluralité absolue des suffrages , et lors 2°. Le soin de réprimer et de punir les dé
qu'il s'agira d'élire le président, l'objet spécial lits contre la tranquillité publique, tels que les
de cette élection sera annoncé avant d'aller au rixes et disputes accompagnées d'ameutement .
scrutin. -
dans les rues , le tumulte excité dans les lieux ,
' XII. Les juges du tribunal du commerce se d'assemblées publiques, les brnits et attrou-,
ront deux ans en exercice ; le président sera pemens nocturnes qui troublent le repos des
renouvellé par une élection particulière tous citoyens. • - · ·
· les deux ans; les autres juges le seront tous les
ans par moitié. La première fois, les deux juges droits 3°. Le maintien du bon ordre dans les eh-º
· qui auront eu le moins de voix, sortiront de d'hommes, où il se fait de grands rassemblemens
fonction à l'expiration de la première année ; tels que les foires, marchés, #"
les autres sortiro nt ensuit e, à tour d'anci enneté . jouiss ances et cérémonies publiques, églises,
, XlII. Dans les districts où il n'y aura pas de spectacles, jeux, cafés et autres lieux publie s
juges de commerce, les juges du district con ection
4°. L'insp é
sur la ſidélit du débit des
moîtront de toutes les matières de commerce, denrées de première nécessité qui se vendent
· et les jugeront dans la même forme que les au poids, à l'aume ou à la mesure, et sur la
Em=-E,
salabrité des comestibles exposés en vente pu P A R I S , le 12 aoitt.
blique. Linsolence-des noirs est portée à son com
5°. Le soin de prévenir par les précautions ble. M M. Maury, l'oucault , C 1zalès et autres,
convonables , et celui de § cesser par la
ne cessent d'insulter les patriotes ; ils regardent
distribution des secours nécessaires les acci l' Assemblée nationale comme une arêne de
dens et fléaux calamiteux, tels que les incen ladiateurs, prennent un courage inconsidéré
dies, les épidémies, les épizooties, en provo et féroce pour du caractère, et semblent croire
quant dans ces deux derniers cas l' autorité des que des b lles sont des argumens, et que · des
administrations de département et de district. coups d'épéc sont des raisons.
6°. Le soin d'obvier ou de remédier aux Mardi § au soir, M. Barnave étoit près
événemens fâcheux qui pourroient être occa des bureaux. M. Cazalès se permit de dire que
sionnés par les insensés ou les furieux laissés tous les membres du côté gauche étoient des
en liberté, et par la divagation des animaux brigands. — Parlez-vous collectivement , dit
m ilfaisans ou féroces. - M. Barnave , c'est une sottise à laquelle je ne
dois pas prendre garde ? Voulez-vous m'insulter
| IV. Les spectacles publics ne pourront être
permis et autorisés que par le pouvoir muni personnellement , c'est ce que je ne souffrirai
cipal. Ceux des entrepreneurs et directeurs pas. — Ce que j'ai dit est pour vous , répond
actuels qui ont obtenu des autorisations , soit M. Cazalès. — A ces mots la querelle s'échauffe,
des gouverneurs des ancicnnes provinces, soit et des mots plus offensans sont lâchés récipro
de toute autre manière , se pourvoiront devant quement. C pendant les voisins interviennent,
| devant les officiers municipaux, qui confir on s'explique, et tout paroît terminé.
meront leur jouissance pour le temps qui en Hier m tin M, Cazalès, que ses commettans
reste à courir, à cluarge d'une redevance en ont envoyé pour faire une constitution , et mon
ſaveur des pauvres. pour chercher à tuer un citoyen éloquent ,
V. Les contraventions au ſait de la police me est mable et utile , après l'avoir insulté , sort
pourront être punies § de l'une de ces tleux accompagné de M. S. Simon. 1l va chez M. Bar
pcines, ou de la condamnation à une amende mave, qui sur le champ le suit avec M. Alexandre
La meth , son second.
pécuniaire, ou de l'emprisonnement, par forme
de correction , pour un temps qui ne pourra 1ls arrivent au bois de Boulogne. Là , la vie
excéder un mois, dans les cas les plus graves. d'un noir ou d'un patriote dépend du hasard
d'une lettre ou d'un numéro. M. Barnave tire ,
VI. Les officiers municipaux sont spéciale et manque : M. Cazalés tire à son tour, la
ment chargés de dissiper les attroupemens et coiiſfure de son adversaire est dérangée. Le
émeutes populaires, conformémemt aux dis sort est encore pris pour arbitre : M. Barnave a
positions de la loi martiale , et responsables l'avantage : je serois désolé de vous tuer, dit-il;
de leur négligence dans cette partie de leur le coup part : M. Cazalès , frappé au front,
service.
tombe en disant : C'en est fait ! et son coup de
A /^ I S. pistolet suit cette parole. On accourt ; heureu
sement la corne de son chapeau avoit amorti
MM. lcs Abonnés , dont la jouissance date du 3 le coup. La blessure est grave : mais on espère
mars pour 6 mois , et du 1 juin pour 3 mois, sont que M. Cazalès en reviendra. Le ciel s'est dé
avertis que leur Abonnement ſinit au 31 du courant ;
et priés de renouveller avant le 25 ; comme aussi claré «ontre l'agresseur, et cela feroit croire
d'insérer dans leur lettre une des adres ses sous les que c'est avec raison que le duel avoit été
quelles ils reçoivent les Annales; cette précaution est regardé comme le jugement de Dieu. ( Chro
absolument nécessaire pour éviter les doubles emploi » niyue. )
|
On s'abonne à Paris , chez BUIssoN , Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les letu es pour les Auteurs des Annales Patriotiques. -
Chez madame DELAPLANcHE, rue du Roule; et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume
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ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIREs
: D E L A F R A N C E ,
ET A F F A I R E s P o L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ,
f O VR N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes .9
179o seulement : et sera le présent décret pré aides; de 12oo livres au sieur Genet, pour trg
senté d uns le jour à la sanction du roi. duction de papiers étrangers pour les finances ;
On a achevé la lecture du projet général de 7oo liv. à la veuve Hérissant, pour fourni
d'instruction pour les corps administratifs, et ture de calendriers dans les départemens du
cette instruction a été définitivement adoptée, ministère ; de 1o72 liv. à un suisse du dépar
sauf quelques légers amendemens. tement de la maison du roi ( dépense renvoyée
La séance a fini par la lecture d'une lettre de à la liste civile); de 54oo liv. distribuées à un
M. Bailly, et d'un arrêté du conseil de ville du aumônier , un chirurgien , un concierge , et
a 2 de ce mois , conçu en ces termes : deux suisses des hôtels du contrôle-général à
« Le conseil de ville instruit qu'il a été porté Paris ct à Versailles.
à l'Assemblée nationale, par l'assemblée géné Par un autre décret ont été supprimées les
rale des représentans provisoires de la com places d'inspecteurs-généraux des monnoies ,
mune, une adresse tendante à obtenir la dimi au traitement de 9ooo livres, et celle de con
nution des impôts indirects ; trôleur-général des monnoies , aux appointe
Considérant que cette adresse présentée au mens de 12 ooo livres. On renvoie au comité
nom de la commune peut faire naître une er des pensions la proposition de conserver, à
reur et des reproches qui rejailliroient sur des titre de pension , les appointemens de M. For
citoyens qui n'en ont aucune connoissance ; bonnais, recommandable par de longs et utiles
qu'elle a été présentée sans mission légale ; tI'dV (t llX.
qu'elle n'a été précédée d'aucune des précau Le comité a retiré de l'état des dépenses de la
tions que la loi demande; qu'clle n'étoit appuyée monnoie , et a porté au chapitre des mines les
sur la délibération , ni sur le voeu de tous ceux appointemens du professeur de miméralogie.
qui composent la commune ; 1 es dépenses d administration et de compta
Que le conseil de ville lui-même, occupé des bilité dans la partie des bâtimens sont suppri
fonctions municipales, et particuliérement de mées, le tr itement du contrôleur-général est
celles qui lui imposent la loi pour le recense réduit à 5ooo liv., on assigne 12oo liv. à un suis
ment des scrutins , et les dét ils qu'entraînent se , 8oo liv. à deux portiers, 4oo liv. à un ba
l' élection des Inembres de la municip lité, n'a · layeur. -
| été appelé ni consulté sur cette p tition; M. Bailly est venu annoncer que trois sec
' Qu'on n'a pu par conséquent présenter au tions avoient déja adhéré au désaveu arrêté au
nom de la ville de Paris, une demande qui n'a conseil de ville ; il a ensuite exposé que les dé
été soumise à aucune délbération générale ; penses énormes, mais indispensables, avoient ,
Considérant que cette démarche porte tous , depuis le 14 juillet 1789 épuisé le trésor de
les caractères de l'irrégularité, déclare qu'on ne la ville , et la forceroient de faire un emprun
peut la regarder comme le vœu général des ci † la vérification de ses comptes , et il a
toyens de la ville de Paris, et qu'elle n'a pris obtenu un décret qui ordonne qu'il sera payé
directement ni indirectement, aucune part à à la ville , par le trésor public , la somme de
cette pétition, mi à la démarche qui l'a suivie ; 353, 812 livres, par elle avancée lors de l'em
Ordonne que le présent arrêté sera imprimé ; prunt fait sous son nom par le roi pour l'a
que M. le maire sera chargé d'en faire passer chat des maisons situées sur les ponts. .
· un exemplaire à M. le président de l'Assemblée Au nom des comités réunis des impositions,
nationale, et qu'il sera incessamment envoyé des domaines et des finances, M. Enjubault
aux 48 sections. " . a fait un rapport sur les apanages : il a exa
| Signé Bailly, maire. De Joly, secrétaire. miné deux questions, 1°. si sous le nouveau
• · Séance du 13 Août. régime il seroit encore concédé des apanages
réels ; 2°. si on laisseroit subsister les ancien
' , Sans autre préliminaire que la lecture des nes concessions. · · -
rocès-verbaux des deux précédentes séances , La nation, propriétaire de l'universalité des
†§ s'est portée à l'ordre du jour, au domaimes ci - † attribués à la couronne
rapport du comité des finances sur les dépenses doit, sans doute, un noble traitement atii
liques, M. le Brun portant la parole. fils puînés de ses rois, mais ce trait iiièn
" Un décret, rendu sans objection, a suprimé doit être combiné avec l'intérêt public et
nombre d'objets partiels de dépense : un traite tout concourt
niaire. à déterminer
Un apanage réel , qu'il
trop seroit
di péc L-":
nt de 4oo livres, qui étoit donné au bailli de
Yersailles pour frais de bureaux concernant les pour le peuple qui le donne, trop ºpeù pro
• -4-•
( 2 9 ) ( )
êuctif peur. le donataire, assureroit à celui-ci bonnement ou de concession gratuite sur quel
une puissance au moins inutile , peut-être dan ques objets ou territoires qu'ils les exercent.
† et d'ailleurs discordante avec l'attri IV. Les droits utiles mentionnés dans l'arti
ution faite au monarque , dont la liste civile . cle précédent, seront, à l'instant même, rét
est acquittée en numéraire. mis aux finances nationales, et dès-lors ils seront
D'autre part la propriété nationale n'ayant administrés , régis et perçus selon leur nature ,
jamais pu être aliénée , les concessions précé par les commis , agens et préposés de cetnpa
demment faites n'ont pu être que provisoires, gnies établies par l'administration actuelle, dans
et le droit est imprescriptible qui les rappelle à la mème forme, et à la charge de la même
leur source. comptabilité, par ceux dont la perception ,
Enſin, après avoir établi que le produit des régie et administration leur est respectivcmn nt
confiée.
apanages, fixé à 2oo, ooo liv. par les édits pri
mitifs , a été audacieusement et frauduleuse V. Les apanagistes continueront de jouir des
ment porté au-delà de 6 millions de reventi, domaines et droits fonciers conpris dans leurs
-M. le rapporteur a proposé un projet de dé apanages, jusqu'au premier de janvier 1-9 r ;
cret en 14 articles, dont le premier a été adopté ils pourront même ſaire couper et exploiter
sans discussion en ces termes : à leur profit, dans les délais ordinaires , les
Art. Ier. « Il ne sera concédé à l'avenir au portions de bois et futaies duement aménagées,
et dont les coupes étoient affectées à l'année
cuns apanages réels ; les fils aînés de France présente par leurs lettres de concession , et
seront élevés et entretenus aux dépens de la
liste civile, jusqu'à ce qu'ils se maricnt ou qu'ils par les évaluations faites en conséquence , en
aient atteint l'âge de 25 ans accomplis : alors se conformant par eux aux procès-verbaux
il leur sera assigné, sur le trésor national, des d'aménagement et aux ordonnances et régle
mens intervenus sur le fait des eaux et forêts ».
rentes apanàgées dont la quotité sera déter L'article VI avoit pour objet de fixer à un
minée à chaque époque par la législature en million l'indemnité qui seroit accordée aux
activité. - - "
princes apanagistes. Il a été ajourné sur la ré
M. Bengy (ci-devant de Puy-Vallée, P. ) s'est clamation de M. de la Touche, qui a représenté
élevé contre l'article lI, prétendant que toute les engagemens contractés par M. d'Orléans
concession, toute loi, tous actes antérieure pour l'acquittement des dettes de son père,
ment émanés des rois, avoient la plénitude du formant un objet de 12 à 13 millions, y com
caractère législatif.Cette opinion a trouvé deux pris la part héréditaire de madame de Bourbon.
redoutables dans MM. de Custimes et Fermont, MM. Maury et Richier ont contredit le
et après les avoir entendus, l'Assemblée a dé préopinant, en soutenant qu'il déguisoit la for
crété l'article II. -
D E CA D 1x, le 24 juillet.
Discours des députés du départemené de l' Hé
Ls flotte a mise enfin à la voile, sous les or
rault , et du district de Montpellier à l'.1s Ldres
semnblée nationale. de D. Solane, qui monte le Sauveur du
monde. Elle est de 25 vaisseaux de ligne, quel
Après avoir offert l'hommage du respect de ques frégates. Mais où tend cette belle flotte,
leurs commettans et de leur adhésion à tous c est ce qu on ignore. ll reste encore quelques
les décrets de l'Assemblée mationale , rendus et vaisseaux dans notre port, et † régates.º
à rendre, l'orateur du département de l'Hérault On arme et l'on fortifie Mahon avec la plus
a ajouté t ' grande célérité, -
la milice qui, depuis le retour de la liberté, VI. Le ministre des finances présentera in
, s'est pourvu en dommages-intérêts au châ cessainment un projet pour accélérer la liqui
telet contre l'injure du satrape. Le châtelet a dation de l'ancienne compagnie des Indes ».
2renvoyé los parties devant l Assemblée natio Sur la proposition de M. le Couteulx , l'As
nale, et un décret rendu ce matin, sur l'avis semblée a rendu le décret suivant, relativernent
du comité des rapports, a autorisé la partie à l'émission des assigmats.
lésée à se pourvoir par les voies de droit. Art. Ier. « Le timbre portant les mots, échangé
On a renvoyé au comité des finances un mé et nul, qui sera appliqué sur les promesses
moire qui propose l'établissement de nouveaux d'assignats , comme sur les billets de la caisse
moulins à poudre sur la Loire. d'escompte, sera assez large pour qu'il tombe
-* A l'ordre du jour, M. le Brun ayant repris en entier et soit frappé sur les trois signa
tll TGS,
son rapport sur la dépense publique , il a été - -
d'abord décrété, qu'il sera dressé un inven II. Les administrateurs de la caisse d'escompte
taire par MM: de Vimes et Dantes de tous pourront, dans chaque bureau d'échange, se
les caractères et effets déposés dans l'impri faire suppléer par des préposés, pour la véri
merie royale, lequel inventaire, signé d'eux, fication § billets et promeº# d'assignats »
- - - - - I#/
-
4
( 272 ) 9
lesquels signeront tous les jours les procès non de po3tes , mais d'agriculteurs. - Ce ne
verbaux d échange. Lesdits administrateurs se sont pas les poëtes nominativement , répond
ront seulement tenus de donner personnelle M. Camus, mais tous les litérateurs utiles qu'il
ment, tous les samedis, une reconnoissance du s'agit de récompenser et d'encourager. -
nombre et de l'espèce des billets de caisse On a décrété les articles suivans, faisant par
échangés pendant la semaine , lesquels leurs tie du projet de M. Lebrun.
seront alors remis, pour qu'ils puissent en cons Le chef de la justice rendra compte, chaque
tater successivement l annihilation sur leurs année, des progrès de ces travaux.
registres de contrôle. -
les livres de création à la caisse d'escompte au Les 55,5oo liv. d'effets royaux qui appartien
ront été déchargés, seront reportés à la caisse nent à un dépôt, • • •
chaque semaine, aura seulement lieu le premier Parmi les hommes dont les lettres ont fait
lundi de chaque mois, en se conformant d'ail ou occasionné l opulence, on a malheureuse
leurs aux autres dispositions dudit décret du ment nommé un sieur Moreau, qui, sous le
-7 du mois courant. nom d historiographe a , dans d'énormes ve
IV. Les registres de création des biliets de lunes , déposé les plus viles maximes de la
la caisse d escompte , portant promesses d'as servitude. Son nom seul a soulevé l'indignation
signats , ayant été remis précédemment aux des bons citoyens , et a pensé porter malheur
· archives de l'Assemblée nationale, seront remis, à toute la littérature : cependant on a ajourné
par l'arclaiviste , aux commissaires de l'As la partie du décret concernant le traitement
semblée mºtionale chargés de veiller aux opé des académies. - - · · l :
·rations et à la caisse de l'extraordinaire ; et les M. Lebrun a demandé pour les jurés-priseurs
· opérations de contrôle , de reconnoissance et la facnlté de continuer la vente des meubles ,
d'extinction sur les registres , auront lieu dans concurremment avec les notaires , huissiers ,
les bureaux de ladite caisse. - -
dépenses qu'occasionnent les travaux littéraires. II. A compter du premier juillet 179o, ils ac
Il proposoit que le chef de la justice fût † - quitteront aussi les rentes dues pour le compte * #
de mettre sous les yeux du corps législatif G du roi, par les ci-devant pays d'états. - ,
blan des travaux qu'il sembleroit nécessaire Un rapport détaillé , par M. Dupont, de
'encourager; mais, sur une observation de Nemours, a présenté la comparaison § l'impôt
M. Camus , il est décrété, sauf rédaction, supprimé des gabelles, marques des cuirs, etc.
que les différens départemens feront remettre avec l'impôt de remplacement : il en résulte ,
au pouvoir exécutif un état des travaux litté au profit du peuple , une diminution de près
raires qu'ils jugeront nécessaire d encourager, de moitié ; le remplacement étant de 4o mil
lequel en rendra compte à chaque session du lions, et les droits supprimés de 76,576,ooo liv,
corps législatif, qui déterminera les sommes qui Le même rapporteur a proposé de reculer aux
• ·, La nation,
devront être s'est
allouées
écriépour cet objet. a..besoin,
M. Martineau, || frontières du royaume les barrières de l'inté !
rieur du royaume : « Malgré la résistance, di
- - ( 275 )
· soit-il, des habitans des provinces Belgiqnes et M. Necker a répondu qu'il n'aveit payé à
- d'Alsace , et même de leurs députés ». Cette M. d Artois que le traitement de trois millions
expression a inquièté M. Rewbell, qui ne veut 'au-delà des revenus de son appanage , les
pas souffrir le moindre nuage sur la pureté de son 9oo.ooo liv, de rentes viagères à ses créanciers ;
patriotisme. Le débat se seroit peut-être an mé, - mais il soutient qu'il n'a point fait encore le
si M. Regnault n'eût interposé son éloquence paiement § de 1,6oo, ooo livres à d'au
conciliative entre deux bons citoyens , tous tres créanciers. -
deux faits pour s'entendre et s'estimer. L'As M. Camus réplique : l'article IV des décrets
semblée a ordonné l'impression du rapport et des 4 et 5 janvier , défend de payer, même
du projet de décret. provisoirement, aucune pension , don, grati
n bruit couroit dernièrement, semé par les fication, appointement et traitement aux Fran
mal-intentionnés, « que la Corse offroit de se çois habituellement domiciliés dans le royaume,
donner à l'Angleterre, et que Paoli étoit à la et actuellement absens. — C}r, les trois millions
tête de l'insurrection » M. Salicetti est monté payés à M. d Artois sont dans la classe des
à la tribune pour démentir ce d re injurieux ; pensions ou des traitemens. Le frère du roi n'est
il a protesté de la fidélité de ses concitoyens, qu'un simple citoyen ; il est hors du royaume :
qui, de tous les enfans de cet empire, sont — donc M. Necker a violé le décret. ( IZ l a
ceux qui sentent le mieux tout le prix de la 2ºiolé avec d'autant plus de plaisir, que par
régénération « Ah ! si l'on ne croit pas à notre là il a eu une occasion sur cent maille , de
loyauté, a-t-il dit, qu'on croie à notre intérêt ! faire sortir beaucoup de numeraire hors du
Il y a peut-être encore dans la Corse des aris royaume , pour nous punir de ne vouloir plus
-tocrates, comme par-tont, mais ils y sont en l adorer comme un dieu , mais , IN oMNIBUs
plus petit nombre ». M. de Butta Fuoco , in RESPICE FINEM ). -
sistant sur la protestation de son collègue, a , Relativement aux 9oo,ooo liv. de rentes via
cru devoir en corriger la dernière expression. gères payées aux créanciers de M. d'Artois, M.
· « Il falloit dire : Nous avons bien quelques Gamus demande à M. Necker par quelle auto
nobles, mais ils sont pauvres, et sur-tout ils" rité il a rangé cette dette dans la classe des
sont amis de la liberté ». G. - · dettes de l état ? où est le décret qui l'y auto
rise ?
A /^ I S.
Necker répond ( vous allez voir ici le fourbe
- MM. les Abonnés, dont la jouissance date du 3 en chausses et en pourpoint) qu'il a porté cette
inars pour 6 mois , et du 1 juin pour 3 mois, sont
avertis que leur Abonnement finit au 31 du courant,
somme et les trois millions dans son apperçu de
et priés de renouveller avant le 25; comme aussi
dépense, communiqué par lui à l'Assemblée ;
d'insérer dans leur lettre une des adresses sous les que tout y a été approuvé ; car, dit-il , nulle
quelles ils reçoivent les Annales ; cette précaution est objection , nulle critique , nulle observation
absolument nécessaire pour éviter les doubles emplois. n'a été /aite de la part de personne.
Cette réponse prouve ce que les hommes
honnêtes et vraiment éclairés , qui ne sont pas
Réponse de M. Camus au mémoire adressé piqués de la tarentule neckrienne, ont rem ir
, par M. Necker à l'Assemblée nationale, le qué plusieurs fois , c'est-à-dire que le ministre
" 1er. août 179o. Paris, chez Baudouin. . ou n'entend pas, ou ne veut pas entendre , ou
me veut pas exécuter la constitution ni les dé
· · Les patriotes attendoient cette réponse avec crets législatifs : car s'il les entendoit il sauroit
une véritable impatience : elle a comblé leurs qu'il me peut disposer d'un seul écu du trésor
desirs , et la victoire reste à M. Camus, comme public , sans un décret positif; or le silence
elle restera toujours aux véritables gens de d'une assemblée n'est point un décret.
bien sur les fourbes et les charlatans. On se M. Camus observe fort bien que l'Assemblée
rappelle que M. Camus avoit reproché GIl
n'a regardé cet apperçu que comme un mé
pleine Assemblée- mationale au ministre-ban moire de renseignemens dont elle profitera
lorsqu'elle examinera le compte général. — fille
àquier, d'avoir fait
M. d'Artois et à des
ses paiemens
créanciers,considérables
d'avoir ac m'a entendu qu'on payât que ce qu'elle avoit
cordé à :madame la Mark 12o,ooo livres pour nominativement décrété de payer. -
sa dédommager des frais par elle prétendus ' Qrant au 1,6oo ooo livres, M. Camus explique
-'aits dans l'appartement qu'elle occupoit aux . comment, d'après l apperçu même de M. Nec
.I uileries, et qu'elle a cédé au roi. ker, il avoit été amené à en croire le paie
( 274 )
ment, et cela parce que M. Necker s'étoit pré les conditions que le digne successeur du grand
paré à faire le paiement à la première occasion , Frédéric lui a imposées , il a donc rendu'toupes
par la même fourberie qu'il avoit employée les conquêtes qu'il avoit faites sur les Turcs,
pour les sommes précédentes , et dont il se se et qui lui coûtent plus de deux cents millions
roit excusé avec la même impudence et la même de livres et près de 3oo,ooo homrnes. Frédéric
tartufferie. -
Guillaume , cet honnête homme roi ( dont je
L'affairc de madame la Mark est encore un · me félicite d'avoir si bien connu et démontré
autre exemple de l'insouciance du ministre sur la sagesse et la politique dans mes écrits, et
l'exécution des décrets de l Assemblée nationale. que les gazetiers rurziversels ont si lâchement
Il dit que la prentière somme de 3o,ooo livres et si longuement insulté ) , « content , dit la
a été payée des deniers du garde-meuble , et gazette universelle elle-même , d'avoir ainsi
qu'il n'en a point eu connoissance. Mais qu'est protégé son allié ( le Turc ), d'avoir mis une
ce qu'une administration où le chef n a pas barriere à l'ambition de la maison d'Autriche ,
connoissance d'un don de 12o, ooo livres ? 1l ne demande rien pour prix de si grands bien
est démontré d'ailleurs, par les registres même faits , pour l'indemnité de ses arinemens coû
du garde-meuble, que cette somme devoit être teux , et il démontre à l'Europe que le titre
rendue par le trésor public. Enfin, à cette épo de paciſ cateur suffit à sa gloire et à son am
que, il n'y avoit point de liste civile, Le garde bition ».
meuble et ses deniers appartenoient à la mation, Eh bien, peuples François ! c'est ce roi paci
et mulle personne n'avoit le droit d'en disposer ſîcateur que je vous propose depuis long-temps
sans l'aveu de l'Assemblée nationale. —Viennent pour allié ; c'est lui qui, par la magnanimité de
ensuite des remarques sur les manoeuvres collu ses principes, plus encore que par ses intérêts
soires entre les ministres et les particuliers pour politiques , est sûrement l'ami de votre révo
ces indemnités qui souvent n'avoient aucune lution : car, par cette révolution, le systême po
base. . - litique de l'Europe tourne nécessairement en
Au surplus, M. Camus est tellement convaincu sens contraire , et nous ramène à l'alliance ma
de la justice des reproches qu'il fait au faineux turelle de la Prusse. On vous dira peut-être
génevois , qu'il a pris l'engagement solemnel de
le poursuivre en responsabilité pour tous les
qu'il va se réunir actuellement avec
pour vous attaquer ; n'en croyez rien : ces insi
#
faits qu'il a dénoncés , aussi-tôt que l'Assemblée nuations perſides du ministère françois seront
nationale aura déterminé où , par qui et com dictées par le cabinet de Vienne, qui , après
ment la responsabilité des Ininistres pourra être nous avoir causé tant de maux,-voudroit en
poursuivie. En attendant, les sommes d'argent ºore nous entraîner dans sa chûte , en nous
sont toujours parties pour Turin et ailleurs, fascinant coutinuellement les yeux sur mos vrais
accompagnées de plusieurs autres. intérêts, Ne croyez pas non plus que le pacifi
Quant à nous, en renvoyant oeux qui sont cateur de l'Europe souille sa gloire , en'se joi
· encore piqués de la tarentule neckriemne à la gnant à Léopold contre les Belges. N'avez-vous
réponse toute entière de M. Camus, au livre pas vu quelle a été sa conduite franclue et loyale
rouge, et à mille autres preuves de la stupide dans l'affaire de Liége ? Soyez sûr qu'étant sur
méchamceté et de la criminelle impudence du la voie de la sagesse et de la modération, ui
ministre banquier, nous nous écrierons : grand lui a si bien rénssi, Prédéric-Guillaume ne dé
lDieu ! laisseras-tu donc achever la ruine de nos mentira jamais ses démarches, quoi qu en puis
finances, et perdre notre constitution par les sent dire dés iguorans qui rabâchent sans cesse
mains de ce fourbe étranger ? C,...° , l'affaire de la Hollande, dont ils ne connoissent
--- -! " -
- .
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dé l'abonnement et la le rtre d'avis , et tou1ºs,les leſ uros pour les tutcurs des Annales Patriotiqnés.
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Chez madarne DELAriANene, rue du Roulei et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaums
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et de l'Etranger. - i* " * • - . -
- ti parott tous lcs jours un Numéro de Ce Journal. Prix 56 liv. ponr «n an, 18 liv. pour 6 mois,et de 9 liv, ponr
5 mois franc de port, par la poste, poior rout le lioyaume. L'abonnemont ne commence que du prem. d'un mois.
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
•º - D E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
/ -
I e flambeau du génie
S'allume de soi-même où meurt la tyrannie
vu des informations qu'il aura faites, et d'après mier bruit d'un mouvement hostile ; M. le
l'avis du district de Benfeld, être statué ainsi · président est chargé de témoigner à ces bra
" qu'il appartiendra ; ves citoyens la satisfaction de la patrie.
Et cependant l'Assemblée fait provisoirement . On a entendu, avec édification, M. Malouet
'défenses au sieur Herrenberghen et autres, se demander l'intervention de l'Assemblée natio
prétendant élus officiers municipaux de ladite male auprès du roi, pour faire déclarer non
A
( 277 )
| avênu le décret de prise de corps lancé con norine ct inutile †
il proposoit 1°. de
tre l'illustre abbé Raymal, en vertu de l'arrêt ! réduire les sommes destinées à cet établissement
du 25 mai 1787 , qui a proscrit son ouvra à 12,ooo liv. ; 2°. de décréter qu'il seroit fixé
ge. L'opinant a demandé que M. Raynal , à Paris , où la municipalité seroit tenue de lui
n'ayant jamais cessé de bien mériter de la pa procurer un établissement convenable ; 5°. que
trie , fût rétabli dans tous les droits de ci les places de professeurs de cette école ne fus
toyen actif. - - sent données qu'au concours. L'Assemblée a
-« Présenté par l'administration françoise , adopté l'avis du comité , tendant à ſixer les frais
mais admis à l'intimité de Frédéric , et empor- . cle 1'école vétérinaire d'Alfort à 28.7oo livres ;
tant l'estime déclarée de Louis XVI , Raynal, savoir , 1 I,ooo liv, pour un directeur ; 5ooo l.
toujours françois, toujours bon citoyen, attend poiir un directeur adjoint ; pour trois profes
le bienfait de la déclaration des droits de l liom seurs, 2ooo liv. : un porteur , 3ooo iiv. , pour
me, et je n'ai pas besoin de répéter ici qne le un professeur d'anatomie , 12oo liv. : pour le
sacrifice des opinions politiques et religieuses . cabinet 6oo l. ; pour la forge, r2oo l.; frais d'im
n'est dû qu'à la divinité, et mon aux volontés pression des observations et autres ouvrages,
humaines ». · 4oo liv. ; réparations , 3ooo liv.
Cette motion a été accueillie avec un ap M. le Brum e proposé ensuite de réduire à
plaudissement qu'on peut dire universel. Deux 1 2,ooo liv. la dépense de la société d'agricul
lionmes seuls ont élevé la voix pour la com ture , ce qui a été décrété.
battre ; M. l'évêque de Clermont qui, dans son MM. Camus et Delley demandoient l'insti
excessive timoration, ne voulant pa coucourir ! tution d'un comité pour examiner l'utilité véri
au tribut de l'admiration publique envers un table de toutes les institutions littéraires, aca
† l'un des prédicateurs de la sainte . démies, sociétés , etc. M. Populus a pen é que
iberté , a demandé la question préalable, la c'étoit un soin à laisser aux subséquentes légis
quelle a été rejettée; et M. Dufraisse ( P. ) qui latures , celle-ci se devant toute entière à des
a porté le zèle jusqu'à prétendre qu'il falloit que travaux de toute autre importance. Décrété
1'autéur de l'histoire philosophique des ſndes qu'il n'y a lieu à délibérer, quant à présent.
fte une abjuration de ses erreurs. Il a été décrété , en outre , un très-grand
Après quelques débats sur la rédaction, M. nombre d'articles sur le payement des arrérages
Voidel a proposé quelques changemens à celle · des pensions ; et par un dernier décret, que
de M. Mallouet ; ils ont été adoptés par l'As ·provoque le comité des domaines, M. le pré
semblée nationale , sauf rédaction. . sident a été chargé de se retirer pardevers le
Ils consistent, 1°. à rappeller les principes roi , pour supplier sa majesté de vouloir bien
'consacrés dans la déclaration des droits de indiquer quels sont les parcs et châteaux dont
l'homine, d'après lesquels la liberté d'opinion · elle ontend se réserver la jouissance. G.
·en pelitique ét en religion est un droit impres- . Suite des articles additionnels concernant le
criptible et inaliénable. traitement du clergé, décrétés le mercredi
-
On s'abonne à Paris, chez BUIssoN , libraire, rue Hautefeuille , à qui l'on adressera , franc de port, le prix
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ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E s D E L' E U R O P E ;
/
diciaire, M. Thouret, après avoir démontré l,e rapporteur a lu ensuite tous les articles
la nécessité d'établir promptement les nou précédemment consacrés. Une addition a été
veaux tribunaux , et pour cet effet d'en ia,te au décret qui concerne les juges de p ix.
tendre le rapport de M. Gossin , qui a pour « i)ans le cas du décès d un juge de paix , il
objet de déterminer le lieu de chaque siége , sera procédé sºns délai à une nouvelle élec
a présenté quelques articles additionels snr la tion , et que dans le cas d'empêchement I1lO
matière de l'arbitrage. Ils ont été décrétés sans mentané ou de récusation d'un juge de paix,
aucun amendement, tout ce qui s'est élevé il si ra remplacé par le premier assesseur ».
Sur l'article X du titre IX concernant les
| ayant été rejetté successivement.
!
Art. Iº". « L'arbitrage étant le moyen le plus
tribunaux de famille ( voyez la séance du G
convenable de terminer les différens entre août, n°s. 3o8 et 3o9 ) , et qui n'avoit été
les citoyens, les législatures ne pourront faire décrété que sat.f rédaction, il s'est élevé de
nouvcaux amºndomens , par rapport à l'appel
aucune disposition qui tendroit à diminuer , des décisions de ces tribunaux. La rédaction
"soit la faveur, soit la faculté des compromis. de M. Tliouret étoit, « que cet appel seroit
II. Toutes personnes ayant le libre exercice
porté de suite aux tribunaux du district ». M. le
de leurs droits et de leurs actions , pourront Pelletier a demandé que les parens dans les
nommer un ou plusieurs arbitres pour pronon affaires importantes , euss nt , comme tous
cer sur leurs intérêts dans tous les cas et pour autres, le droit de suivre deux degrés de ju
toutes les matières sans exception. . ridiction. M. Chapelier, considérant le tribunal
lII. Les compromis qui ne fixeront aucun de fainille comme un siége de première ins
délai dans lequçlles arbitres devront prononcer, tance, vouloit que l'appel n en fût interjetté que
et ceux dont les délais seront expirés, seront comme des tribunaux de district La majorité
néanmoins valables et auront leur exécution , s'est déclarée pour la rédaction du rapporteur.
jusqu'à ce qu'une partie ait fait signifier à l'au Cette discussion est interrompue par un in
| tre qu'elle ne veut pas s'en tenir au compromis. cidéht qui a jetté quelques alarmrs. Un courier
lV. Il ne sera pas permis d'appeller des sen extraordinairement envoyé par l municipalité
- o 19
-= • •• -
( 28o )
de Namci, apporte la nouvelle « que les soldats en sont trop intéressans pour ne pas les donner
du réginent du Roi infanterie , de celui de demain. G.
Châteauvieux suisse , et du Mestre-de-Camp
cavalerie , en garnison dans cette ville, se sont Suite des articles additionels concernant le
soulevés contre leurs officiers; qu'ils ont enlevé traitement du clergé, décrétés le mercredi
une caisse de 15o,ooo livres, et que toute la 1 I aoiit.
ville en effroi demande à l'Assemblée nationale -
les plus prompts secours » Ordre aux comités XXXI. Les fermiers et locataires principaux
militaire, des rapports et des recherches, de se paieront au receveur du district, dans lequel
réunir , et de rendre compte de l'affaire à se trouvera le chef-lieu du bénéfice, ou de l'é
2 heures.
tablissement des corps dont ils tiendront les
Un article additionel, sur les tribunaux de biens , quelque part qu'ils soient situés, sous
commerce, est proposé et adopté. l'exception énoncée en l'article XXVII, la
« Dans les affaires qui se porteront aux tri quelle aura également lieu pour les articles sui
VaIlS :
bunaux de commerce, les parties auront la fa
culté d'être jugées sans appel : auquel cas les XXXII. Cependant s'ils tiennent leurs baux
tribunaux de commerce prononceront en der d'un même bénéficier ou d'un même corps, à
nier ressort ».
des prix distincts et séparés pour des biens dé
Sur la proposition de M. Thouret, il a été pendans du même bénéfice ou du même corps,
encore statué que tous les articles décrétés sur et situés dans différens districts ou dépendans
l'organisation judiciaire seroient incessamment de plusieurs bénéfices et situés également dans
présentés à l'acceptation et à la sanction du des districts différens , ils paieront au reCeVeuT
roi, et que sa majesté fût suppliée de donner du district de la situation des biens.
des ordres pour que l'envoi en soit fait sans XXXIII. S'ils tiennent d'un seul bénéficier
délai aux corps administratifs, à l'effet qu'il soit des biens dépendans de plusieurs bénéfices si
procédé sans retard pour l'élection des juges, tués dans différens districts, et si les baux ne
et de manière qu'il n'y ait que huit jours francs contiennent pas des prix distincts et séparés »
entre la convocation et l'assemblée des élec
ils paieront au receveur du district où se trou
tG urS.
vera le bénéfice du plus grand produit.
M. Lebrun a repris le rapport de la dé
pense publique ; et sur celle de l'administra XXXIV. Les sous-fermiers qui n'auront pas
tion des domaines, il a fait adopter ce qui été par le bail délégués à payer au bailleur lui
suit : même , paieront au fermier principal, à la
Art. Ier. « La dépense générale des bureaux charge de donner préalablement au receveur
de l'administration des domaines est réduite de district connoissance du sous-bail; et celui
à 6o,ooo liv. ci, de l'avis du directoire, pourra faire entre
les mains des sous-fermiers telles saisies, arrêts
II. Les trois contrôleurs généraux des do
maines sont supprimés; les directoires de dis ou oppositions qu'il jugera convenables pour
la sûreté des deniers.
tricts feront les visites et vérifications dont ils
étoient chargés.... ». XXXV. Tous les autres débiteurs des corps
Il proposoit un traitement de 25,ooo livres, et bénéficiers paieront au receveur du district
et quelques articles de réglement pour l'acadé de l'établissement du corps ou du chef-lieu du
mis françoise, dont il a fait le plus grand éloge. bénéfice, de la même manière qu'ils étoient
Sur la motion de M M. Camus et Bouthiboud, obligés de payer ci-devant.
cette matière a été ajournée. XXXVI. Lesdits débiteurs seront tenus de
M. Emery a rendu compte de l'insurrection déclarer, dans la quinzaine, à compter de la
de Nanci , et a obtenu l'unanimité sur un publication du présent décret , aux secrétariats
rojet de décret qu'il a présenté, et qui tend des districts, indiqué par l'art. XXXIl ci-des
# donner au bailliage de Nansi toute la force sus , ce qu'ils devront , à peine d'une amende
légale pour procéder criminellement contre de la valeur de la somme due, à l'exception
les auteurs et complices de la rebellion , si cependant des redevables des cens et rentes
sous vingt-quatre heures ils ne rentrent dans ci-devant seigneuriales et foncières. -
le devoir. Ce décret est trop étendu pour que XXXVII. Seront pareillement tenus les fer
nous puissions le rapporter ici, et les détails miers , locataires , et tous autres concession
( 281 )
naires, ou prétendans droit de jouir des biens A JV I S.
nationaux à quel titre que ce soit, de déclarer
dans le même délai ; savoir , les fermiers et MM. les Abonnés, dont la jouissance date du 3
locataires au secrétariat des districts où ils doi mars pour 6 mois , et du 1 juin pour 3 mois, sont
avertis que leur Abonnement finit au 31 du courant,
vent payer suivant les articles 31 , 32 et 33 ; et priés de renouveller avant le 25 ; comme aussi
et les autres au secrétariat des districts où se d'insérer dans leur lettre une des adresses sous les
trouveront les chefs-lieux d'établissement des
quelles ils reçoivent les Annales ; cette précaution est
corps ou des bénéfices dont lesdits biens dé absolument nécessaire pour éviter les doubles emplois.
pendront, comment, en vertu de quoi ils pré
tendront jouir, de représenter et faire parapher
leurs titres. .
Ils déclareront en outre s'ils ont payé ou Projet des ministres et des ennemis publics
promis payer quelques sommes à titre de pot sur les frontières de la Flandre, de la Lor
de-vin, signé quelques promesses ou billets en raine et de l'Alsace.
augmentation
C8SSIOn.
du prix de leur bail ou con
Enfin nous commençons à voir clairement,
XXXVIII. Ceux qui refuseront de faire leur dans les milliers de projets de toute espè«e
déclaration, et ceux qui seront convaincus d'en que les ministres et les ennemis publics in
avoir fait une fausse, ou d'avoir recélé le paie ventent et combinent sans cesse contre notre
ment ou la promesse de quelques pots-de-vin, repos et notre liberté, quelie est la nature
seront et demeureront déchus de plein droit de celui qu'ils ont médité et calculé sur les
de toute jouissance, et seront condamnés en frontières de la Flandre , de la Lorraine et de
une amende de la valeur des sommes qu'ils l'Alsace. On nous écrit de Longuion qu'une
auroient recélées. armée de 15 mille brigands est postée entre
XXXIX. Les sommes dues pour pots-de-vin Luxembourg et Trèves, et que pour fatiguer
qui resteront à payer, seront divisées en autant les habitans des frontières de France , et les
d'années que celles pour lesquelles les baux tromper sur le moment où ces brigands feront
auroierit été faits , et ce qui sera déterminé une invasion, ou fait donner de temps en temps
pour les années antérieures à l'année 179o, ou de fausses alarmes sur ces mêmes frontières.
pour être représentatif des fruits de 1789, sera D'un autre côté , on nous mande que dans
ayé auxdits bénéficiers, ainsi qu'il est dit dans plusieurs villes de garnison , on désarme les
† 27.
XL. Les receveurs de district seront tenus
cinq sixièmes des régimens sous différens pré
textes , et sur-tout sous le prétexte bannal
de payer à fur et mesure qu'ils recevront , et d'insubordination. D'une autre part, on se
ar numéros des ordonnances qui seront dé plaint vivcmcnt du défaut d'armes pour les
# par les directoires de département, les
sommes qui y seront portées : et, s'il ne se
gardes nationales des frontières et les habitans
des campagnes. On redemande les armes enle
trouvoit pas de demiers dans leur caisse , il vées en 177o , dans les ci-devant provinces de
sera pourvu par le directoire du département l orraine et de Barrois, en vertu d'une ordon
à ce qu'il soit fait des versemens d une caisse nance qui disoit , que tous les citoyens non
de district dans une autre de son ressort , et nobles seroient désarmés. Ces armes ont dû
par l'Assemblée nationale , lorsqu il s'agira du être déposées quelque part, et le district de
ressort d un autre département. Bournmont a écrit avec instance à M. la Fayette,
XLi. Le paiement des traitemens , pensions pour faire rendre aux propriétaires ces mêmes
ou gratifications sera fait pour l'année 1 9 ; armes, dont la plupart ont été transportées dans
et les suivantes, conformément à l'article 38 des magasins particuliers et forains.
- du décret du 24 juillet dernier ; et ceux qui D'un ºutre côté nous savons encore que le mi
changeront de domicile seront tenus d'en faire nistère françois cherche à effrayer les bons pa
leur déclaration au secrétariat, tant du district triotes mêmes, sur ce que les régimens en gar
qu'ils quitteront, que du district où ils iront | nison à Metz se sont fait rendre compte des
† lls seront tenus en outre , quand anciennes masses, et qu'ils se sont divertis avec
ils ne recevront pas eux-mêmes, de faire pré le produit ; ils infèrent de là qu'il n'y a plus
senter par leur fondé de procuration un cer aucune subordination dans l'armée, et que cette
tificat de vie qui leur sera delivré , sans frais, armée va bientôt égorger leurs concitoyens et
- par les officiers de leur municipalité ». renverser l'état. Ces clameurs ministérielles,
-
( 2º2 )
semées adroitement par-tout, et sontenues le chiens, viennent de venger cet affront : ils sont
l'exagération , souvent même de la catºº ºº aliés en force reprendre cette province : mais
contre les braves soldats et sous - officiers le ils ont souillé l ur victoire par les cruautés
toutes les troupes de ligne, tendent, comme en qu'ils ont exercées sur les † qu'ils soup
le voit clairetnent à faire dissoudre et licencier çonnoient avoir été d'intelligence avec les Au
les r gimens patriotes , non - seulement pºur tl ichiens ». -
notts öter notre meilleur appui, et livrer les frcn ll et bien évident que la Providence s'est
tières aux brigands, mais pour confisquer au pro déclar e m t pour nos chers frères les Liégeois ;
fit des conspirateurs la solde q 'on ne paiera | l is et certes il, l'ont bien mérité , et pºr } i r c >tt
aux soldats licenciés. i ) un autre côté en lin , º ts rage , :: p c l "r patience, , t par leur inoclé
savons que les ofiiciers aristocrates de i -- ration. Il faºt , ºpérer q t ils s'errangeront 1nain
rentes garnisons des irontières , tiennent · es t mant pour faire leurs propres affaires , et
conciliabuies d'où ils sortent extrêmement g s, pour n'avoir plus qu'un simple évêque d'église ,
parce que, disent-ils, ils seront au moins ven, és et non un évêque-prince, qui, de concert avec
par les calamirés pi / li yues et par (a guerre , ici m ssieurs les tréfonciers , opprimoit et dévo -
se prépare. Ces inênies officiers , qui ne s t roit ce bon p ple, et croyoit en conscience
point désarin s, se joindront sans doute aux !, i en avoir r çu ie droit de Dieu.
gends de l'rêves et de Luxembourg : ils fer .1t Quant aux Drabançons , nous espérons aussi
très-bien , c'est-là leur pl ce. que leur indépendance se consommera selon
Ainsi , Ines amis , en réfléchissant sur le t'é les gr 1ids prncipes : mais , sans vouloir leur
sarmement de plusieurs régimens , sur le re us reprocnºr ce famatisme qui peut-être n'a pas
d'armes aux gardes mationales, sur le dénuem nt été inutile à leur preinière insurrection, et dont
de ces mêm s armes parmi les habitans des ci n ils se pnrgeront peu à peu, avec l'aide de la
pagnes, sur ies clameurs pei lidºs des ministr s, prov : ience et de la raison , nous les blâmerons
sur la jovialité des ol'liciºus aristocrates en g ir - seulement des cru utés qu'ils viennent de coni
nison aux fronti res , sur les fºus s alat 1 les mettre dans le Limbourg après leur victoire.
données de temp , en temps v ls ces nlê 1es Aunis Belges ' de la 1no tération : vous verrez
frontières , sur les quinze mille | | ig nds de qu'on vous tirera tout doucement des griffes de
' rêves et les vingt inille brigands autrichiens la maison d'Autriche , pour être entièrement à
de Luxembourg, sur le départ précipité et l'ar vous-mêmes : mais il faut vous rendre dignes
rivée de M.rabeau-'!'ommeau à Alons, et enfin de ce bienfait. C.....
sur le dédale des comptes de ſinance de très
liaut et très-puissant baron de Copet, ctc. etc.
que di ez vous des calculs de nos cnnemis ? Ne Noueelle I.iste alphabétique des noms de
penserez-vous pas comme moi, qu ils veulent M.l/. les députés à l'Assemblée nationale,
encore une crise ? Lh bien, encore une crise ! in-1 2 ; pr i c , 1 livre 4 sous --{ Paris, chez
clle 1 éveillera motre patriotisine, eile doublera Beuvin, libraire, au Palais-Royal, n°. 266.
notre courage , et nous triompherons pour la Dans laquelle on trouve, à la suite de chaque
troisièmc ſos ; car il n'est pas plus possible que
notre révolution rétrograde, qu'il est possible nom, celui des bailliages, sénéchaussées, etc.
dont ils sont députés : ceux de M M. les dé
que le soleil retourne sur ses pas. CARRA, † qui ont remplacé les morts ou retirés,
eur demeure actuelle ,avec un étoile indica
tive de cenx d'entr'eux qui ont protesté aux
Extrait d'une lettre de Liége, du 1o août.
capucins contre le décret du 13 avril 179o :
« Les Brabançons, furieux de l'invasion faite Suivie d'un état des diff rens conités et bu
dans le Limbourg par un petit corps d'Autri reaux de l'Assemblée , etc.
On s'abonne à Paris, chez BUIssoN , Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
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Chez madame DELAPLANcHE, rue du Roule; et chez tous les Libraires et Dirocteurs des Postes du Royaume !
et de l'Etrangcr.
- *» " • - - - - - - g,
Il paroît tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv. pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv, pour
3 mois ſranc de port, par la poste, pour tout le loyaume. L'abonnement ne commence que du prem. d'un moir,
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
r N C E , I) E L A F R A
ET A F FA I R E s P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
J0 U R N A L L I B etR dirigé
" -
E , par
• par une Société
M. MEncI ER. d' Écrivains Patriotes,
· bligeant pour la main auguste dont le mémoire VI. Les finances des trésoriers et payeurs
, sembloit émané : M. de Virieu ( P ) pense des rentes , et charges qui, en vertu des arti
- que l'objet du mémoire n'est que de demander cles précédens, seront désormais acquittées par
#0I.
articles additionels et mon de modifier la
- -
les payeurs des rentes, ainsi que celles de leurs
contrôleurs , seront liquidées et remboursées
-, « Renvoyer le mémoire au comité, observe après l'appurement de ſeur compte.
M. Barnave, c'est remettre en question un dé VlI. Les propriétaires de rentes consti
sret porté et sanctionné ». - tuées sur le clergé ou sur les pays d'états,
« La sanction, ajoute M. Duport, a dû être pour le compte du roi, lesquels étoient ci-de
( 286 )
vant payés de leurs arrérages dans les provin XVII. L'état de cette distribution sera remis,
ces, pourront s'ils le pré ferent, être encore par le directoire de département, au ministre
payés dams les districts où ils sont domiciliés, et des finances, qui , après avoir fait vérifier les
s'ils sont nouveaux propriétaires, donner un états particuliers sur l état général des rentes
acte par lequel ils déclareront dans quel district dues aux divers établissemens, et l'avoir fait arrê
ils demandent à être payés. ter an conseil , le fera déposer au trésor public. .
VIII. Pour cet eſfct , ils seront tenus 1 °. de XVIIſ. Ces formalités une fois remplies, les
remettre au payeur des rentes, auquel leurs quittances des fondés de pouvoirs desdits éta
).rties seront distribuées , une expédit on en blissemens, visées par le directoire de district,
#§ de leurs contrats , et une d claration du seront reçues pour comptant au trésor public,
district dans lequel ils demanderont à être payés. en déduction des impositions. -
-°. De faire passer tous les six mois , ou tous XIX. Les registres tenus jusqu'ici à l'hôtel
les ans , à leur choix , auxdits payeurs, les de-ville , pour l'enregistrement des contrats a
quittances des six unois ou de l'année d'arréra seront réunis au dépôt du bureau du contrôle
gºs échns, pour être par eux vérifiées. des rentes. -
IX. 1 ( s ) tes quittances vérifiées resteront XX. Ils continueront d'y être tenus, et nulle
aux m ins des payeu rs , lesquels remettront en partie de rente ne sera distribuée à un payeur,
échange un certificat des quittances fournies , qu'elle n'y ait été enregistrée.
« t au bºs une rescription du montant de la XXI. Dans l'enregistrement il sera fait men
s e inme sur le trésCrier du district. tion si c'est une rente nouvelle ou une recons
X. Ladite rescription, visée au trésor public, titution. :
sera délivrée aux parties prenantes , ou à leurs Si c'est une reconstitution , il sera fait men-.
r présentans , payée par le trésorier sur lequel tion de la rente ancienne, qui aura été éteinte
elle sera tirée , sur la représentation du contrat, ot remplacée par la nouvelle. -
reçue ensuite pour comptant au trésor public, XXll. Il sera nommé à chaque législature
et là éclangée contre un réccpissé du payeur trois commissaires pour constater l'état de ces
d s rentes qui l'aura tirée. registres, et en faire leur rapport à l'Assemblée.
XI. Les saisies et oppositions sur lesdites XX | 14. Dans le délai de deux mois il sera
rentes seront faites entre les mains du payeur dressé et arrêté au conseil un état général de
auquel elles seront distribuées. tous les remplacemens demandés et restant en
XII. Les rentes ducs à des archcvêchés, évê core à faire pour les années antérieures à 1771,
chés , abbayes , chapitres, communautés reli des rentes sur les tailles et intérêts d'offices
gieuses . curcs et bén( ſices , soit sur le clergé, supprimés, qui étoient payés jusques et compris
soit snr les pºys d'états , pour le compte du 1772 par les receveurs généraux. - •
roi , soit sur la caisse publique , seront éteinles XXlV. Cet état sera communiqué au comité
à compter du 1 ° r janvier 1-9o, et rejett'es de de llquidation : et après le compte par lui rendu
tous les paiemens, autres que celles qui sont à l'Assemblée nationale, il sera remis au bureau
affectées à des fondations , ou qui appartien du contrôle des rentes, pour en suivre et faire
'nent à des cornmrtnautés religieuses. exécuter le paiement en la forme qui a eu lieu
XIII. Il sera dressé un état des rentes dues jusqu'à présent. - -
sur les divcrses caisses ci-dessus, à des fabriqucs, XXV. Pareil état sera dressé, dans le même
à des hôpitanx , aux pauvres des paroisses , à délai de deux mois, pour les remplacemens de
des écoles et colléges, autres que ceux qui sont mandés et non encore consommés, des gages ,
situés dans le département de Paris. augmentations de gages, taxations héréditaires,
XIV. l edit état sera vérifié sur la représen payés avant 1773 par les receveurs-généraux,
tation des titres qui ont été fournis aux mains our les années antérieures à ladite époque.
des trésoriers et payeurs. - r . XXVI. Ledit état sera pareillement commu
XV. Après ladite vérification, il sera dressé niqué au comité de liquidation, et, après le
un état particulier , pour chaque département , rapport par lui fait à l'Assemblée nationale, re
des rentes dues à des établissemcns qui y sont mis au trésor public, pour être le paiement con
situés. · tinué à la forme et dans le délai accoutumés.
XVI. Les directoires de département assigne XXVII. Les boîtes des payeurs de rentes,
ront à chacun de ces établissemens le paiement destinées à recevoir les quittances, seront tou
des arrérages qui leur sont dus sur le trésorier tes réunies dans le lieu même destiné aux
du district auquel ils appartienncnt. pa1emens », . - · .
\
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
: · D E L A F R A N C E ,
ET A F FA 1R Es P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
- et dirigé par M. MERcIER.
La liberté et le goût de la vie agricole ne vont pas l'un sans l'autre.
Péthion de Villeneuve.
aux législateurs ce fait vraiment extraordinaire ; Décrète, sur la pétition des villes de Colmar,
mais l'article 8 du décret rendu le 6 de ce Wissembourg et Landau , relativement aux
mois, a déterminé « que les corps administratifs élections pour les places municipales , adnai
''euroient point d'action sur les troupes de nistratives et judiciaires, qu'il n'y a lieu à dé
, e ». M. Folleville ( P. ) a invoqué la lettre libérer ».
tie cette loi, et on a passé à l'ordre du jour. Depuis vingt-deux ans, un sieur Guyon de
On a entendu un rapport fait par M. Cha Fremont, grand-maître des eaux et forêts de
pelier, au nom du comité de constitution , sur Caën , avoit été inculpé de délits très-graves
une pétition des villes rnixtes d'Alsace. M. l'abbé dans son administration. Une procédure cri
: u Eymar s'est ingéré de présenter un projet de minelle étoit instruite au parlement de Rouen ,
décret , où il avoit glisé très-ingénieusement , lorsque l'accusé est parvenu à la faire évoquer
« que l'Assemblée n§onale confºrmant le traité au conseil, et à faire ériger une commission,
de Westphalie, déclaroit nulles toutes atteintes composée de trois juges à sa volonté , dont .
qui auroient pu y être portées » On a tenu l'un avoit même avec lui des liaisons de famille.
compte à M. l'abbé de tout ce que méritoient Ces hommes arbitraires ont prononcé contre
son zèle, sa naïveté , sa franchise , et on a les accusateurs du sieur Guyon des condam
nations rigoureuses et d'énormes amendes. l ,es
suivi la rédaction du comité , ainsi qu'il suit :
parties condamnées demandent aujourd'hui à
« L'Assemblée nationale, après avoir entendu
être jugées légalement, et le décret Slll VaIat al
le rapport de son comité de constitution ,
Considérant que les protestans des deux été rendu sur le rapport de M. Vieillard ( de
confessions d'Ausbourg et Helvétique ont tou Coutances ) : : -
jours joui en Alsace de I'exercice du culte public « L'Assemblée nationale, après avoir entendu.
avec église, consistoire , université, collége , son comité des rapports sur la pétition des
fondations, fabriques, paiemens de ministres, officiers des maîtrises des eaux et forêts des
et des maîtres d' écoles, et que ces droits et départemens du Calvados et de la Manche ,
autres leur ont été confirmés à l'époque de éclare que la commission établie par l' arrêt .
leur réunion à la France ; du conseil du 13 août 1786, l'ayant été illéga
Considérant en outre que la différence des lement, les commissaires nommés n'ont Pu,
opinions religieuses me doit point, dans les élec recevoir, par cet arrêt, le pouvºº de juger #
tions, influer sur les suffrages, et que, dans le l que les actes gualifiés d° jºse"# , s --,:- , -
: $ . " -
( 288 )
ou arrêts, n'en ont pas le caractère : qu'ils ne de ses fonctions demeurera séquestré entre
sanroient obliger les parties condamnées , et les mains du directoire de district.
1 -
délits ou dégradations qui peuvent avoir été L'exécution d'un décret rendu le 12 décem
commis dans l'administration des forêts et bois bre dernier, concernant la perception des droits
des départemens dont il s'agit, pour raison des sur les eaux-de-vie , a essuyé quelques difficul
quels délits la partie publique ou autres parties tés dans les départemens d'Ille et Vilaine, de
intéressé s pourront se pourvoir devant les juges Loire inférieure , de Finistère et du Morbihan.
compctens ». Sur le rapport de M. le Chapelier, l'Assemblée
M. de Castellane Mazangue, évêque de Tou porte un décret où elle déclare « que lorsqu'elle
lon, a mis à profit le peu de momens qui res a fixé les droits sur les eaux-de-vie à 5o sous le
tent à l'.xistence de son siége pour publier pot, et qu'elle a autorisé les municipalités à
une lettre prétendue pastorale, et réellement percevoir les octrois, elle n'a point entendu
incendiaire, dans laquelle alléguant , que la re qu'ils fussent perçus sur les 5o sous qui seroient
ligion est mise en péril, et le trône renversé , régisseurs , mais en sus de
en entier laiss, s aux
ar le décret qui dispose des bi ns ci-devant cette somme ». Une seconde disposition du dé
d'église, il invite les peuples à l'insurrection cret supprime les droits de bouteillage, de
contre l'Assemblée législative. Avant de ré banc et d étanche, sauf les indemnités de ceux :
pandre ce pamphlet s'ditieux , le prélat a eu qui auroieut droit d'en prétendre.
soin de se retirer à Nice , et de 3 écarter ainsi Le rapport de M. Gos in sur la fixation du
des effets de la guerre civile dont il veut bien lieu d établissement des tribunaux est terrniné ;
être le prédicateur, mais non pas le témoin : nous en donnerons le décret en son entier.
il a été fait lecture de cet écrit à l'Assemblée , ( )n renvoie aux comités m litaire , des rap
qui a vu sans surprise , mais mon sans un autre ports et des recherches une lettre de M. de la
semtiment, M. Gros, curé de Saint-Nicolas 'l'our-du-Pin, qui annonce que d'après le dé
du Chardonnet de Paris, se lever pour dire , cret concernant la rebellion des régimens de .
« qu'il avoit entendu le mandement avec beau Nanci, il a cru pouvoir faire arrêter liuit sol- .
coup de plaisir, qu'il avoit eu le bonheur de dats les plus coupables.
signer la protestation du 2o avril , que des Un décret local permet à la municipalité
raisons de crainte lui avoient fait rétracter sa d'Orléans d'acquérir sur le champ , parmi les
signature, et qu'aujourd hui il rétractoit sa domaines nationaux, un moulin situé sur le :
rétractation ». Loiret.
Sans faire attention aux paroles de l'hono Sur une adresse envoyée par plusieurs bons
rable relaps , et après une courte discussion , citoyens de Montauban , qui excusent leurs
dans laquelle M. Dufraisse s est distingué , en municipaux , et font un grand éloge des régt- '
demandant le renvoi de l'affaire au châtelet , . mens de Languedoc et de Royal Pologne , il '
l'Assemblée nationale a rendu le decret sui est décrété, de l'avis de M. Vieillard, rappor
Vſl Flt : . teur , qu il n'y a lieu à délibérer. -
Dans les octrois que les besoins de l'état M. Maury, parlant le premier, cor.clut à ce
nécessitent, l'impôt doit peser sur les matièras que M. Perrotin reste en état d'a,restation
de luxe, et s'atténuer sur les alimens , sur les jusqu'à l'éclaircissement de l'affaire ; mais il
choses de nécessité première. Plus de barrière demande que le dénonciateur soit tenu de mc
dans l'intérieûr du royaume. tiver sa dénonciation, et poursuivi comme câ
La culture, la fabrication, le débit du tabac lomniateur , si les faits ne se trouvent pas con
leviendront libres dans toute l'étendue de formés à l'énoncé.
| empire. M. Duport, en disant du bien des sentimens
La surveillance et l'économie accroîtront les qu'il a connus dans son ancien confrère en
'evenus de l'état dans quclques partics impor imagistrature, demande qu'il soit élargi sur sa
antes, postes,"messageries, etc. etc. -
call Lion Juratoire. -
. L'henre est arrivée où M. Perrotin devoit Cet avis étoit aussi celui de M. de Fronde
ºoraparoître, et l'Assem'iiée décide, , °. que la ville ( P. ) ; mais il s'est laissé emporter par
gardé nationale chargée de con du re M. P, r l amour de sa cause , jusqu'à lâcher ces termes
roti-1 à l'Assemblée, l'accompaguºr , jusqu aux ( tranges : « Tamdis qu'on opprime l'innocence,
sortes de la barre , et que les hinssiers l : gºr les meurtriers de vos princes parcourent libre
deront dans l'intérieur ; 2°. qu'aucun menibre m1ºnt la capitale , et sont peut-être assis parmi
le l'Assemblée ne pourra lui parler ; 3°. qu'a VOIiS ,>.
près son discours, M. Perrotin sera conduit U r1 censure à-peu-près universelle a forcé
par les mêmès huissiers, concurremnent avec l opirtant de se contenir.
la garde mationale, dans la salle d'attente, pen i n n t i lès une discussion véhemente et
dant que l'Assemblée délibérera ; 4°. que tons qui a prolongé la séance jusqu'à cinq lieures
#trangers seront écartés avec soin des cor trois qu rts, on a adopté ce décret, proposé par
ridors de la salle. - Ml. l },ir nave :
| Après avoir rendu compte d'un incident qui « L'A ,semblée nationale charge son comité
à retardé un inssant son arrivée par l'aflluence des recherches de l'examen de toutes les pièces
du peuple qui s'est répandu autour de sa voi qui lui ont été remises relativement à l' iffaire
:nre, mais sans aucun dessein de malveillance, du sieur Perrotin, dit de Barmond, pour lui
M. Perrotin a entrepris de se défendre sur le en remdre compte lnndi procliain. à midi , et
ſond de son affaire. « Un premier jugement le cepºndant d 'cr te que le sieur Perrotin , dit
rassure, celui de sa conscience , Si l'on peut de Barinoti 1 , rest , a en état d'arrestation,
tai reprocher quelques imprudences, elles oi:: con o m llient a t ié crºt } ce cédemment rendu,
té le fruit d'une extrême sensibilité. Il n'avo ! : t qn * c qu 1 · n ait été autrement ordon
amais connu le sieur Bonne Savardin avant l' 1 é ». G.
endredi 16 juillet : cet homme, en se non1
nant , implore mes secours, se dit faussémcnt Extrait d'une lettre de Vtllefranche,
le 1o aoſ/t.
ccusé, et je lui tends les bras ». Il confesse -
voir d'abord aidé le sieur Bonne à sortir de D'infâmes crouliers d'aristocrates chargés de
( 29o )
battu, et de l'exporter sur les frontières pour concertent à l'aise, au milieu des exultations
le faire passer en Savoie, ou de l'emmagasiner bachiques ; il est vrai que les vapeurs du vin
à Lyon, et, par des chargemens déguisés, de étant dissipées, la physionomie de ces pauvres
le faire passer chez nos ennemis, ou d'en faire conspirateurs n'est plus si rayonnante : ce n'est
un monopole désastreux. D'ailleurs , Lyon qu'après diner que tout va à merveille dans
est menacée d'être le foyer de la guerre civile, ,leur imagination Ce qui les désole sur-tout,
et pourroit se rendre à l'ancien régime, et dire ce sont les précautions qu'on prend de toutes
aux villes d'alentour : vous aurez du pain mais † sur les frontières , et ils maudissent de
reprenez vos fers. Un nommé Bothy vient d'être ien bon cœur les journaux patriotes qui les
arrêté comme accapareur, accusé d'avoir fait suivent à la piste , et dénoncent à chaque ins
descendre nuitamment un bateau chargé de tant leur retraite. C....
bled , et alloit être pendu par le peuple : mais
on s'est contenté qu'il fût constitué en prison. A V I S.
Son affaire s'instruit. Frappez, courageux écri MM. les Abonnés, dont la jouissance date du 3
vains, frappez de vos traits émergiques et pa mars pour 6 mois , et du 1 juin pour 3 mois, sont
triotes cette tourbe aristocratique ; dénoncez avertis que leur Abonnement finit au 31 du courant,
à la mation entière les accaparemens et le et Priés de renouveller avant le 25 ; comme aussi
monopole comrae crimes de lèze-humanité, d'insérer dans leur lettre une des adresses sous le -
seule ressource qui reste aux anti-révolution quelles ils reçoivent les Annales ; cette précaution est
xnaires. V. absolument nécessaire pour éviter les doubles emplois.
Ab FAIRES POLITIQUES ETRANGERES. Le sieur Jabin, éditeur de la collection en
D E L 1 v o U R N E , le 7 août. gravure des portraits de messieurs les députés
à l'Assemblée nationale, prévient les amateurs
On écrit de Naples, qu'un ordre sévère du de premièrcs épreuves, qu'il mettra au jour
ouvernement vient d'enjoindre à un gramd mardi prochain, 24 du courant, la ºravure
nombre de François de sortir de cette ville. du portrait de FRANKLIN, dessiné d'.
Ce sont sans doute ceux qui s'y sont rendus ture en 17S9, ct gravé depuis sa m
depuis l'année dernière : car avant la révolu 6 liv. avant la lettre, et 3 liv. ave
tion de France il y avoit plus de 3o,ooo Fran On s'adresse à son bureau, place du
çois à Naples; et c'est même en grande partie n°. 4.
à leurs talens et à leur industrie que l'on y est
redevable de nombre de commodités dont jouit Un sieur de Belle-Ville, seigneus
la société. V. $ainte-l'Eurine en Saintonge, décédé sans en
Extrait d'une lettre d'Aix-la-Chapelle, fans légitimes il y a environ sept ans, a laissé
entre les mains de M. Duchilleau, ci-devant
le 14 août.
gouverneur de Saint-Domingué, tant en billets
Les aristocrates de cette ville jouissent du qu'autrement , une succession d'environ 3o à
plaisir ineffable de contempler face à face Ri 4o.ooo livres. Les héritiers dudit sieur de Belle
quetti le jeune, connu sous le nom de Mirabeau Ville n'ayant encore pu être découverts, mai
#onneau. Il est dans le même quartier, grand gré qu'il en existe réellement dans quelques
hôtel où madame Cassini et le conspirateur contrées du royaume , sont priés de vouloir
Maillebois étoient logés quelques jours aupara bien se faire connoître , et de justifier de la
vant. L'acceuil que ces aristocrates fugitifs se légitimité de leurs droits à cette succession. Le
font les uns aux autres est vraiment une chose défunt ne laissa en mourant qu'une fille bâ
curieuse : à peine , en arrive-t-il un mouveau tºrde , décédée peu d'années après lui : et
que sur le champ les projets de double et de M. Duchilleau donnera à cet effet tous les
triple contre-révolution se renouvellent et se renseignemens nécessaires.
On s'abonne à Paris , chez BUIssoN , libraire, rue Hautefeuille , à
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Au qui l'on adressera, franc de port, le prii
Chez madame DELAPLANcHE, rue du Roule ; et chez tous lesl Lbraires teurs des Annales Patriotiques.
et de l'Etranger.
et Directeurs des Postes du Royaum
Il paroft toºs les jours un Numéro de ce Journal. Prix 56 liv. pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv. pou
-
5 mois, franc de port, par la poste, pour tout le Royaume. L'abonnement ne commence que du Prem. d'un mois
gee=r-e -A 1
' s U P P L É M E N T A U N. C C C x x I.
P A R I S. et sacrée, parce qu'elle représente en son indi
Les Guignards. vidu une portion déléguée d : la soaveraineté
et de la majesté du p ap!º, so'uverai11eté et ma
Il semble que le nom de Guignard soit voué à jesle inviolables e ll s rn n s et sacrées sous tous
l'anatliême pour toutes les générations. Ce les rapports : mais les a tson3 , les discours, les
nom, devenu trop fameux de nos jours, a été ºn eurs , le déport tnent d'un roi, 1 e peuvent
en 1595 celui de l'opprobre et le juste sujet de et ne doivent point être pour cel t hors des
l'exécration de tous les françois, lorsque le atteintes de la Censure publique : c est au con
monstre Châtel se rendit coupable d'un ré traire une raison pour que ces mêmes actions,
gicide autorisé à ce forfait par l'opinion du ces discours, ces m ºurs ce d portement soient
jésuite Guignard, qui approuva en outre le analysés de plus pres , connu : pias publique
crime de Jacques Clément , et avança que si In :nt et censur é» plus ºver ni nt ; ct cela ,
on ne pouvoit vaincre le Béarnois ( Henri IV ) parce que les autres citoyens 11 : ant rien à
il f iloit le tuer. Seroit-ce donc aujourd hui
un individu de cette famille qui, conjuré avec opposer à l'in yiolabil.té piy si jºue dc c premier
ci Lºy en , il faut au 1noin , • [t ! " l'o | nton pu
perdre
nos ennemis , met tout en ( : uv re pour
blique sº ve ie frein à ses actions iior :cs. Ce
la nat#on, après qu'un des fières de ses an se ro, t se fit 1 re u:1 : é: ra nge idée , un idée vrai
cêtres auroit voulu perdre trois de nos rois ? meiit theocratiq le de la qual,té d un roi , que
On verroit alors pourq oi Guignard , dit de de vouloir établir en loi l in! iliibilté de ses dis
Saint-Priest, vouloit dernièrement se nommer
cours, de sºs m · urs et de sºs idées : ce seroit
Cuignard , non Guignard , crºignant sans mettre la morale du véritable souverain, qui
doute qu'on ne rappellât au public nm nom est la nation , d ins la dépendauce intin diate
détesté depuis deux siècles. Nous n'avons pas et absolue de c li : de son d légué, et revenir
cru devoir nous taire sur cette circonstance , par un chemin tr ès-court , non - seulement au
au moment où un Guignard est auprès du despotism»e monarº !,ique , 1nais au des potisme
trône le protecteur, ou piutot le chef de tous théocratique et autoc tique , l : plus absurde
nos , ennemis. V. .
et le plus lumili nt de tous pour la nature
Plusieurs imprimeurs de province , gênés lrrmain . N'a-t on pas dit dès long-temps , et
tout ne prouve-t-il pas que la pnblicité est la
par des officiers munit ipaux: l.2dév otés à nos en - sºuve-garde du peuple ? Or, si l s actions, les
nenis , neu3 d 1mandent présenter leur
1 : t :
discours et les m ºuts de celni en qºi le peuple
a lresse à l'Assembl e nationale , et d · la su p
a consacré la partie la plas délicºte et la j lus
I:'ier d''tablir par-tout la loi qu on suit à Paris ; dangereuse de sa souver inºté. étoicnt regar
savoir, que tout lionime puisse lºver antant dés par une loi conn.me des mystères impéné
de presses qu'il voudra, en faisant simpl m nt trabl s, et hors des cas de publicité , où seroit
sa déclaration à la municipalité de son en droit, la sauve-garde de ce peupl ? où seroit cette
sauf à lui à répondre de ce qu'il imprime , en sau , e gar,ie , si un roi, par un dérangement
y mettant son nom , ou celui de l'auteur qui pliysique de ses org nes, ou par le projet mé
fait imprimer. Ces plaintes prouvent bien évi «iit . d agir seul dans une conspira t on contre
demment avec quelle légºreté on a choisi, et la liberté publiq'1e , insultoit le nature, l'hu
l'on choisit encore les of ici rs qui doivent man tº , la loi , la constit1 t on , sans qu'il ſût
maintenir notre libe, t'. f, on , sur dix , il n'v
en a pas six qui soient vrain1ºnt patriotes ; c'est permis de révéler de pareill s circon tance ?
Où seroi la sup én tie le la loi , si cette loi
l'intrigue qui les a fait élre , et qui ne tardera étoit au dossots d un : n i : v. da ' t j,n 1r1 objectera
pas à causer des regrets, peut-être plus iim rs la responsabilité des min sti es ; mais comment
qu'on ne le pense. V. et pourquoi appliquer icux In,nistres les ac
tions , les discours et les un eurs particuliers
Réflexions très-importantes sur une loi relative d'un roi ? Ce n'est que pour les effets, et non
à la liherté de la presse proposée en faveur pour les causes , que la responsabilité doit por
du roi dans les comités de constitution et
ter sur les mºnistres : et dans ce cas, poul qtoi
de judicature criminelle de l'Assemblee na craindre de dévoiler les e.auses . puisque le type
tionale.
de ces causes est inviolable dans son individu
La personne physique du roi est inviolable pliysique, et que les agens de l'efiet ( les mi
32 1 bis.
( 292 )
nistres ) sont seuls punis en leur porsonne ? 'l rale universelles Souvenez-vous encore que
y a plus : comment un roi m il né et mal org - l inviolabilité de la pe*onne du roi n'emporte
misé ( car encore in , ou , ce n ° sont ;as d s point : v. c ell · i nfa llibi! !é de ses actions ni
dieux ), ainsi ; 'o : en a tant v11 l ns ;'h.so re, º! : ses ep nions , conina l'égºlité de droits parmi
retiendroit-il s s .' ºnven 1 , · lº co'ºr .. !'or l, s c toy n, n'. mporte pas l égalité d'intelligence
gueil, de cru ,té , ses rº | i | s s ; » : u,!, s , pal'nt l eux. CAR.A.
ses projets perfid s contr l s dro ts (te 1'iiotn
me, s'il étoit sûr ( je ne dis pas de l impunité
corporelle , puisque sa personne physique est Traits de morgue et d'inhºspitalité aristo
inviolable et impuu ss biº ) mais de l'impunité cratiques.
morale , de cette itnpitnité q'ti , p r le silence
de l'opinion pu'ºlique , g ngrene entièrºnrºnt Une dame ci-devant noble , de Saint-Saulge
la conscience des mécilans et en i ;t nécessai en N vernois , se trouvant au mil.ºu d'une f§e
rement des monstr s ? N e seroit-il pas bien in quº lºs t ons habitans de cette ville doniioient
concevable que le sºul moyen dont l l provi à leurs frères d'armes, au retour de la ſédera
dence ait fait usage depuis l origine dtt monde 7 tion de Paris , et voyant sa s • ur danser avec
pour punir en lºur conscience ou corriger les d'autres iarties qui n'avoient pont de parc,ie
rois , lorsqu'ils ont eu des vices bas et des in m ns dans les archives de leurs mars , lui
clinations perverses, je veux dire la publicité reprocla hautement de déshonorer s , famille,
de leurs actions et de leurs discours, fût anéanti
en sº prodig tant pat ini le peuple : ce qui n'enu
en 179o par une loi de l'Assemblée nationale de pêcha point la soeur de continuer à dansºr, et
France ? Vous ne voulez donc pas, ô François ! Ce qui attira des huées à la dame ar.stocrate.
que vos rois puissent jamais posséder cette no Nous ne notam rons point cette daune . parce
ralité philosophique et ces vertus de l'ame qu'on Tº, nons espérons que lorsqu'elle aura bien
n'acquiert jamais qu'en éprouvant la censure vonlu comparer son nez et son visage au nez et
de ses opinions, de ses actions, et la contradic au visage des dames sans parchemin, elle verra
tion de ses idées : Incons quºns jusques dans combien le préjugé dont elle étoit imbue est
votre tendresse et votre lov a ttt é , vous ne son
gez point aux jouis ºncºs intellectuelles et à la sot et ridicule : et pour neu que son esprit soit
sºsceptib e de ra son et de réflexion, elle dan
perfection morale dont vous priveriºz ces ros, se rn elle- même à la pretnière occasion avec
en voulant les garantir de la critique à laquelle toutes ses concitoyennes sans distinction . à
tous les hommes publics et même privés sont mºins que son mari , qu'on dit plus entiché
sujets. Vous les insulteriez même d'avance par encore qu'elle de ses inutiles paperasses , ne
la loi du silence absolu en leur faveur , parce veuille pas entendre raison à cet égard.
que vous les supposeriez par-là toujours suscep Mais ce qui tous choque bien davantage ,
tibles par essence des mºeurs et des actions les c'est l'inhospir lité de qu ºtre ou cinq personnes
plus méprisables et les plus détestables ; et vous riches de Moulins, département de l'Allier ,
insulteriez cn même temps l'espèce humaine qui ont refusé de log r nos frères de l yon à
entière, en les supposant seuls infaillibles. Non, leur retour de la fédération de Paris , et les
l'ame de l'homme , quelque soit son rang, ne ont renvoyé av c niépris, qºoiqnº porteurs de
peut se purifier autrement que dans le creuset bille1s de logem ºnt donn s par la municipalité.
de l'opinion publique. Non , la marche de cette Notts : 1e nominerons point encore ces cinq
opinion et des vrais principes ne s'arrête point pºr on nºs dont les noms ont été cºpcn ctaut
au gré d'une précaution que des habitudes et imprimés et affichés,en vertu d une d libération
des reminiscences servil s ont pu seules inspirer des distrºcts de Moulins : nous nous contente
sous le voile de la sagesse et de la prndence. rons d observer que tous ceux qui ont été
Songez-y bien, et souvenez-vous qu'à ſorce de coupables , soit à Moulins , soit alleurs , d'un
vouloir rafiner sur les prérogativos de la royauté, procédé aussi malhonnête et anti-fraternel , Ont
vous finiriez par détruire cette même royauté. commis en même temps une grande impru
Le seul moyen de la conserver , c'est que l'in dence , , puisqu'on les regardera dorénavant
telligence et les vertus des rois marchent de comme des ennemis de la patrie et de la cons
front avec les progrès de la raison et de la mo titution. C...- -
| ANNALEs PATRIOTIQUES ET LITTERAIREs
- D E L A F R A N C E ,
ET A FFA I R E s P O L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
J O V R N A L L I B R E , par une Société d"Écrivains Patriotes ,
et dirigé par M. MERcz E R.
Peuples et rois de toutes les zones, vous ne pouvez avoir dans vos états
d'autres ennemis que vos ministres ; mais opposez-leur la liberté de
la presse. DE CAsEAUx.
Trois autres articles ont été décrétés , sauf XV. Le jugement du conseil de justice ser
édaction. porté au capitaine du vaisseau pour en orclor
" VII. La requête en plainte ayant été répon ner l'exécution ; il pourra, suivant les circons
( 295 ) ·
, tances, adoucir la peine prononcée par le con Les fers seulement avec un petit anneau au
seil de justice, et la commuer en une peine pied ; -
plus légère d'un degré seulement. Les fers avec un anneau et une petite chaîne
XVI Le conseil de justice d'un vaisseau, ne traînante ; -
pourra prononcer la peine de mort ni celle des · Les fers sur le pont au plus pendant deux .
Jours et une nuit ;
galères.
XVII. Dans tous les cas où le délit dont le La peine d'être à cheval sur une barre de
juré auroit déclaré l'accusé coupable, donne cabestan, au plus pendant deux heures chaque
roit lieu à l'une ou l'autre de ces peines, le JOur.
conseil déclareroit alors que l'objet passe sa ( La suite demain. )
compétence, et se borneroit à ordonner que
l'accusé seroit retenu en prison ou aux fers L4 /^ I S.
sur le pont.
Si le vaisseau étoit en escadre ou faisoit par MM. les Abonnés, dont la jouissance date du 3
tie d'une division composée au moins de trois mars pour 6 mois , et du 1 juin pour 3 mois, sont
vaisseaux , le capitaine rendroit compte au avertis que leur Abonnement finit au 3 1 du courant,
commandant de ce jugement du conseil de et priés de renouveller avant le 25 ; comme aussi
d'insérer dans leur lettre une des adresses sous les
justice , et le commandant ordonneroit, à la quelles i's reçoivent les Annales ; cette précaution est
première relâche , la tenue à son bord d'un
absolumcnt nécessaire pour éviter les doubles emplois.
conseil martial, composé de onze officiers de
l'escadre, qui ne pourront condamner souve
rainement aux galères qu'à la pluralité de sept P A R I S , le 18 aot4t.
contre quatre , et à la mort à la pluralité de
huit contre trois.
Dans tout autre cas, l'accusé seroit déposé On est d'autant plus surpris de l'arrestation
avec la procédure au premier port où il y et de l'emprisonnement des huit soldats du ré
auroit un nombre suffisant d'officiers pour giment du roi , qui sont arrivés hier à Paris,
ue ces soldats sont munis de congés en bonne
composer un pareil conseil martial, qui seroit forme, et que loin d'être en contravention ,
nommé par le commandant du port. ils m'ont accepté leur mission que par le con
, XVIII. Si un officier embarqué est prévenu seil de leurs officiers qui leur ont donné l'ar
d'un crime , le conseil de justice composé,
comme il est dit à l'article VI , sera converti gent nécessaire à leur voyage ; que ce voyage
en juré militaire. Le juré prononcera si l'accusé ne tendoit pas à détourner l'Assemblée de ses
est coupable ou mon coupable. Dans le cas où importans travaux, mais qu'il n'avoit d'autre
l'accusé sera reconnu coupable, il sera sus objet que de traiter avec leur colonel , du
pendu de ses fonctions et retenu comme pri temps et des moyens de recevoir les comptes.
sonnier à bord, jusqu'à ce qu'il puisse être Au reste , leur arrestation illégale, et leur in
traduit devant un conseil martial à bord du juste détention est un des cent mille atten
général, si le vaisseau fait partie d'une escadre, tats aux droits de l'homme que se permettent
saus cesse les ministres ; et il paroît évident
ou dans le premier port où se trouveroit un
nombre suffisant pour composer un conseil que dans cette occasion le ministre de la guerre
: Chez madame DELAPLANcHE , rue du Boule ; et chez tous lesl Lbraires et Directeurs des pos§ du Royaum
4")
•t de l'Étranger. - -
ellparott tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 56 liv. pour un an, 18 lio. pour 6 mois , et de 9 liv. pour
5gnois , franc de port, par la Porte , pour tout le Royaume. L'abonnement ne commence que du prem. d'un, maèa,
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRE3
D E L A F R A N C E ,
E T A F FA I R ES P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
J O 47 R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes ,
eZ dirigé par M. ÁZERcz E R.
mies de présenter, dans le délai d'un mois, à Considérant que la paix publique ne peut
l'Assemblée mationale, les réglemens par lesquels subsister avec une armée insubordonnée ,
ils veulent ſixer leur nouvelle constitution ». qu'une armée ne peut subsister sans discipline ,
On a ajourné la partie du rapport qui con que son relâchement actuel, proYenant de ce
cerne les dépenses du jardin des plantes. que l'organisation de la liberté n'est pas com
Au nom des comités réunis de la marine ct plette, et que ses bases ne sont pas connues ,
des recherches, M Malouet, après avoir rendu Décrète que son président se retirera parde
compte du malheureux événement de Toulon, vers le roi, pour prier sa majesté d'envoyer, le
a proposé ce projet de décret : 1 o du mois prochain, des commissaires, à l'effet
« L'Assemblée nationale , sur la dénonciation de licencier l'armée et de la recomposer sur-le
ui lui a été faite par le ministre de la guerre, champ, d'après la nouvelle organisation, on ne
e l'attentat commis à Toulon sur la pcrsonne recevant , soit pour soldats, soit pour chefs ,
de M. de Castelet , après avoir entendu le que les citoyens qui auront prêté le serment de
rapport fait au nom de ses comités réunis de maintenir la constitution, d obéir aux loix dé
marine et de recherches, décrète que son pré crétées par l'Assemblée nationale et acceptées
sident se retirera dans le jour pardevers le ou sanctionnées par le roi , comme aussi de
roi , à l'effet de supplier sa majesté de donner remplir les devoirs dont la déclaration sera
des ordres pour qu'à la requête de son pro contenue dans un décret spécial, afin de faire
cureur au bailliage de Toulon , il soit informé concourir la loi et le devoir».
contre les auteurs , fauteurs , complices et M. d'André a d'abord ramené l'Assemblée
adhérens de cet attentat. à adopter le décret présenté par M. Malouet,
L'Assemblée nationale charge, en outre, son avec cet amendement, « que le président se
résident d'écrire au maire et aux officiers retirera devers le roi , à l'effet de prier sa ma
municipaux de Toulon, pour les remercicr du jesté de donner des ordres pour qu'il soit
zèle qu'ils ont mis à porter du secours à M. de inſormé, par l'ordre de qui les quatre assassins
ð , et de faire connoître aux gardes na de M. Castelet , pris en flagrant délit, et mis
tionales de Toulon , ct notamment aux grena dans les prisons de Toulon, ont été ensuite
diers de Barrois , la satisfaction de l'Assemblée élargis ».
pour la conduite qu'ils ont tenue dans cette Ensuite, après quelque discussion, on a ren
affaire ». vové au comité militaire l'examen de l'affaire
Avant † le projet présenté , l'As § et la motion de M. Riquetti ; et
semblée nationale a entendu M. Honoré-Gabriel sur l'avis de MM. Alexandre de Lameth et de
Riquetti ( Mirabeap, l'aîné ) , qui, dans un dis Noailles, il est décrété que l'Assemblée matiq
( 299 )
nale écrira préalablement à tous les corps de bouline ou à la calle, sera, par feffet mêtrie
l'armée françoise une adresse circulaire , pour de cette condamnation , cassé de son grade
leur rappeller les principes de la discipline. d'officier marinier, et réduit à la basse paye
La rédaction de cette adresse est renvoyée au de matelot. Tout matelot qui aura subi une
comité militaire , et M. Riquetti est prié d'y pareille condamnation, sera pareillement réduit
orter le concours de son talent et de ses à la basse paye.
§ G. ( La suite demain. )
par l opinion ». Cet homme indulgent s'appelle M. Faucigny s'est levé, en confessant qu'il
M. Maury. n y étoit pas, lorsque les expressions repro
MM. de Foucault et de Bouville ont ſorte ciiées lui avoient échappé : il les a désavouées
ment insisté sur le même sentiment d indul sans réserve, et a protesté de son profond
gence : « Vous pouvez, disoit ce dernier, pro repentir. ' -
noncer le décret qui vous plaira; il est déja dé Enfin le calme a été rétabli par le décret
claré souveraincment injuste ». proposé par M. Dubois ( de Crancé) , et adopté
Sur une motion nouvelle , M. Lambert , in par la majorité.
terrogé s il entendoit rétracter les expressions, « L'Assemblée, ayant égard aux témoignages
a répondu « qu'il n'avoit point eu intention de respect et de regret que lui a donné M. Fau
d'offenser l'Assemblée ». cigny, lui remet la peine qu'il avoit encou
1 Ll C )). G.
Sur quoi M. Malouet , proposant de décréter
la peine de prison pour l'avenir seulement , et Snite du décret sur les loix pénales de
M. Barnave réclamant le droit actuel de police, la marine.
et citant l'usage Inême de l'Assemblée, on a
entendu ces inots de la bouche de M. Fau
Art. IX. Tout homme coupable d'avoir tenu
cigny : « Ceci a l air d'une guerre ouverte entre des propos séditieux, ou tendant à affoiblir le
la majorité et la minorité. Je ne connois plus respect dû à tout genre d'autorité qui s'exerce
qu'un moyen, c'est de tomber à coups de sabre à bord du vaisseau ou de l'escadre, sera mis
sur ces gaillards-là ». en prison ou aux fers sur le pont pendant six
Une horreur vraiment universelle a suivi Jours.
cette exclamation ; et ce mouvement étoit tel , X. Tout homme capable d'avoir concerté au
que M. Lambert lui-même s'est empressé de cun projet, pour changer ou arrêter l'ordre
monter à la tribune pour s'avouer coupable , du service, s'opposer à l'exécution d'un ordre
et requérir le décret qui devoit le condainner donné ou d'une mesure prise, sera mis à la
à la prison, mais en conjurant l'Assemblée de queue de l'équipage, et s'il est officier, sera
me pas étendre la peine sur un collègue qui renvoyé du service.
m'avoit pu être emporté que par la vivacité la XI. Tout matelot ou officier marinier, cou
plus irrélléchie, dans des expressions auxquelles pable d'un complot contre la sûreté ou la li
il étoit impossible de supposer un sens ct de berté d'un officier de l'état major, sera com
la suite.
damné en trois ans de galères.
Alors, et quoique M. Goupil, amendant son XII. Tout matelot, officier marinier, ou of
avis, changeât le mot de prison au mot d'arrét, ſicier de l'état-major, coupable d'un complot
le décret est intervenu, par lequel l'Assemblée contre la sûreté, la liberté ou l'autorité du
a déclaré que le sieur Lambert, dit de Fron commandant du vaisseau , ou de tout autre
deville, a gravement manqué de respect envers officier occupant un poste supérieur, sera con
l'Assemblée, et a décrété que , par forme de
punition correctionnelle , il tiendra la prison damné aux galères perpétuelles.
pendant huit jours. -
XIII. Tout homme coupable de trahison ou
Le fait de M. Faucigny étoit bien autrement d'une intelligence perfide avec l'ennemi, sera
grave, et l'Assemblée alloit s'en occuper, lors condamné à mort; et si quelque malheur pu
qu'il a plu à M. Maury d'inculper M. Riquetti, blic avoit été la suite de ses mesures, il sera
qui avoit la parole , et de prétendre qu'on lui exécuté sur-le-champ à bord du vaisseau.
avoit entendu proférer ces mots : « allez avertir XlV. Tout matelot ou officier marinier, cou
le peuple ». pable d'une désobéissance envers un officier de
Je ne m'abaisserai point, a dit M. Riquetti, service, sera frappé de douze coups de corde
/
à repousser cette inculpation, jusqu'au moment au cabestan.
où l'Assemblée l'aura élevée jusqu'à moi , en XV. Si la désobéissance est , accompagnée
m'ordonnant de répondre ; et si je me suis d'injures et de menaces, le matelot ou officier
rangé de l'avis de ceux qui opinoient pour l'ar- . marinier qui s'en sera rendu coupable , sera
restation, c'est par intérêt pour eux, c'est pour condamné à la calle.
( 3o3 )
- XVI. Tout matelot ou officier marinier cou XXIV. Tout homme coupable d'avoir amené
pable d'avoir levé la main contre un officier le pavillon pendant le combat, sans l'ordre ex
pour le frapper, sera condamné à trois ans de près du commandant du vaisseau , sera con
galères. . damné à la mort. -
XVII. Tout matelot ou officier marinier , IVous donnerons la suite dans un des pro
coupable d'avoir frappé un officier, scra con chains numéros.
damné à la mort. -
On s'abonne à Paris, chez BUIssoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Autcurs des Annales Patriotiques. .
Chez madame DELAPLANcHE, rue du Roule; et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume
et de l'Etranger.
Il paroît tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv, pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv. pour
5 mois ſranc de port, par la poste, pour tout le Royaume. L'abonnement ne sommence que du prem. d'un mois,
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E ,
ET A FFA I R E s P o L I T I Q U E s D E L E U R o P E ;
JO & R NA L L I B R E, ar une Société d'Écrivains Patriotes ,
eZ dirig par M. AZERcI E R.
Il y a dans chaque nation un esprit général sur lequel la puissance même
est fondée; quand elle choque cel esprit, elle se clioque elle-même.
MoNTesQUIEU.
No.
C C C X X V. Du Lundi 23 Aozât 17go.
As sE MB L É E NAT I o N A L E. tue l'envoi d'une somme de 214 mille livres,
nécessaire en ce moment pour payer les ou
Séance du 21 Août au soir. vriers employés à l'arsenal de Toulon, et l'os
a ajourné la seconde partie dont les dispositions
Dans plusieurs contrées du département de embrassoient la dépense de tous les ports du
Seine et Oise, les propriétés sont violées; on royaume. - .
garotte, on jette les hommes dans des cachots ; Une lettre du régiment de Metz, artillerie,
ön tire à balle sur les habitans des municipalités lue par M. de Noailles, et remplie de tous les
siluées dans l'enceinte du soi-disant grand parc sentimens du respcct et de la soumission pour
de Versailles. Des garde-chasses, des soldats les loix, a été entendue avec satisfaction.
même armés pour la défense de la liberté , trai M. Gossin a continué son rapport sur la fixa
tent les hommes comme des bêtes fauves; et si tion du siége des tribunaux de district : ce tra
vöüs nè venëz au secours des malheureux cul vail est maintenant avancé ; et quand il sera
terIniné , nous nous résèrvons d'en donner le
tivateurs voisins du soi - disant grand parc de décret dans son entier. º
Versailles, on verra bientôt se renouveller le
despotisme des capitaineries. Connoissant com Séance du 22 août.
bien le roi respecte les propriétés combien il
est loin de vouloir sacrifier son peuple à ses
plaisirs, nous vous supplions, messieurs , de - La lecture du procès-verbal nous a mis à §
déclarer que les loix sur la chasse, comme tée de rétablir la rédaction littérale des deux
celles sur les impositions, seront égales et uni décrets rendus hier dans la première séance.
formes dans tout le royaume. Premier décret. « L'Assemblée nationale, après
Telle est la supplique présentée par une dé avoir entendu la lecture du paragraphe d'un
putation du département de Seine et Oise , imprimé ayant pour titre : Discours prononcé
que l'Assemblée a reçue à l'ouverture de cette par M. le président Frondeville, à l'Assem
séance. Renvoyé aux comités réunis de la féo blée nationale, dans l'affaire de M. l'abbé
dalité et des domaines. -
de Barmond, et pour laquelle ila été censuré ;
On a entendu ensuite avec le plus grand in et après que ledit sieur lambert, dit de Fron
térêt M. l'abbé Sans . inventeur d'un traitement deville, a fait l'aveu qu'il étoit l'auteur dudit
curatif pour les convulsions des enfans et la ouvrage , ainsi que de l'avant-propos , et qu'il
paralysie des vieillards. 1l fait hommage à la Pavoit fait imprimer, que même il l'avoit dis
nation de sa d'couverte, fruit de 22 ans de tribué dans la salle sans avoir fuit aucune autre
méditation. Il a été demandé que cet utile ci distribution . déclare que ledit sieur Lambert
toyen , septuagénaire, fut classé parmi ceux a manqué gravement de respect envers l'As
qui ont des droits sur la reconnoissance pu semblée mationale ; en conséquence décrète
blique, et son mémoire est envoyé au comité . que, par forme de punition correctionnelle,
des pensions. . led't sieur Lambert se rendra aux arrrêts , et'
( 5o6 )
' ayant ègard aux excuses et au repentir de M. On renvoye au comité colonial une lettre
# Faucigny, lui remct la peine grave qu'il a de l'assemblée du mord de Saint-Domingue ,
©JlCO tl Tt l é> »>.
qui annonce à ses commettaiis qu'elle est sur
Un projet de décret présenté pas M. Jou le point de s'organiser en conformité des dé
bert , au non du comité des recherches , et crets et de l'instruction de l'Assemblée natio
relatif à la circulation des grains dans le pays nale. -
de Gex, n'a éprouvé mulle objection. Un nouvel ajournement est démandé par
« L'Asscmblée mationale, après avoir entendu M. de Biouzat , et prononcé par l' Assemblée ,
le r pport fait au nom de son eomité des re sur un rapport et un projet de M. le Couteulx,
cherches, sur les obstacles que les Génevois ont qui proposoit, au nom du comité des finances,
éprouvé dans la transition de leurs grains de de décr'ter que les collecteurs et premiers
la part du ci-devant pays de Gex , déclare que percepteurs des impositions seroient tenus de
par son décret sur la constitution des grains , verser dans les différentes caisses publiques ,
elle n'a rien entendu innover à ce qui se pra les espèces en nature , telles qu'ils les auroient
tique à cet égard avec les Génevois , pour les reçues des contribuables.
propriétés qu'ils ont dans le ci devant pays de Au comité des domaines est renvoyée une
Gex : et qu ºn conséquence les directo rés des lettre de M. Guignard , minisre, à la quelle
districts sont autorises à délivrer des transit ,
est jointe une adresse portée au roi par des
sauf à prendre les précautions les plus conve députés de la ci-devant province de Béarn ,
nables pour éviter les abus ». -
qui demandent « qu'on ne mette pas en vente
Le rapport de M. Gossin , sur la localité des le château de Pau le berceau d'Henri IV ». Il
tribunaux, repris encore aujourd hui, sera ter y a dans cette adresse quelques expressions bien
miné à la prochaine séance. serviies, bien dignes de l'ancien état d'abjection
, On attendoit le rapport des con'tés réunis qui ont soulevé l'indignation des ames citoyen
de constitution et de judicature sur la liberté nes, mais qui ont ſini par être abandonnées au
de la presse. M. Chapelier a paru, et a exposé mépris. -
qu'un préliminaire indispensable étoit une loi La séance est terminée par un rapport fait
sur les jurés, que le comité s'en occupoit sans par M. de la Blache, au nom des comités d'a
distraction , ct scroit prochainement en état de griculture, de commerce, des finances et des
soumettre à l'Assemblée son double travaul.
M. d'André , accusant de lenteur le comité , impositions, sur les postes et messageries. Les
a fait sentir vivement les fâcheux effets de articles suivans ont été décrétés après une lé
la licence typographique, en dénonçant une gère discussion :
feuille où il est proposé au peuple d'ériger dans Art. Ier. « Les postes aux lettres , les postes
les Tuileries huit cents potences , pour l'As aux chevaux et les messageries continueront'à
semblée nationale, M. Riqnetti à la tête. M. être séparées, quant à l'exploitation : mais pour
d'André vouloit, qu'en cas de retard , un nou que ces établissemens puissent s'entr'aider , et
veau comité fût nommé. M. Itegnaud, insistant ne pas se nuire, ils seront réunis, dès-à-pré
sur l'avis du préopinant , a demandé que le sent , sous les soins du commissaire des postes
maire de Paris reçut ordre de faire arrêter nommé par le roi, en vertu du décret du 19
l'anteur et les colporteurs de cette feuille ; juillet dernier, pour remplir les fonctions des
c'étoit aussi le sentiment de M. Malouet : mais ci-devant intendans des postes et messageries.
I)ans les cas d'absence ou de maladie du com
l'homme de génie que cette feuille attaquoit
nominativement, M. Riquetti, semblable à cet missaire des postes , il sera suppléé dans ses
empereur philosophe qui, apprenant qne des fonctions par † plus ancien des administrateurs
séditieux avoient mutilé ses statues , disoit présens. -
agréablement : « Je ne sens pas qu'ils m'aient II. Avant le premier septembre prochain, le
blessé » : M. Riquetti a soutenu qu'il seroit commissaire d s postes et les administrateurs
† digne de l'Assemblée nationale d'exercer prêteront serment entre les mains du roi , de
a vengeance particulière de l'un de ses mem garder et observer fidèlement la foi due au
bres : « Eh ! à qui renverriez-vous donc la secret des lettres de toute la correspondance
dénonciation du lihellus famosus de M. Flan du royaume , et de dénoncer aux tribunaux
dres ? » Il a demandé l'ordre du jour ; et l'As qui seront indiqués, toutes les contraventions
semblée admirant et partageant sa générosité, a qui pourroient avoir lieu, et qui parviendroient
appellé l'ordre du jour. . .. | . . à sa connoissance. Les directeurs des posteº
-
( 5o7 ) -
prêteront le même serment devant les juges | patriotes, ceux qui ne le sont que par l'esprit,
ordinaires des lieux ». G. seulement, et ceux qui le sont par le coeur et
# par l'esprit. Ces derniers sont très-rares. -
On s'abonne à Paris , chez BUissoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Autcurs des Annales Patriotiques.
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5 mois franc de port, par la poste, poar tout le ltoyaume. L'abonnement ne commence que du prem. d'un mois,
F
§ #
a vu le tflagrant délitbl
, la| P
( †e
preuvr 1• -
pose que l'Assemblée décrète qu'il sera in « L'Assemblée mationale, aprés avoir entendu
formé contre les autcurs, fauteurs et adhérens le rapport de son comité des recherches , déclare .
de l évasion de M. Bonne - Savardin , et que
cependant M. Perrotin demeurera en état d'ar
† y a lieu à accusation contre le sieur abbé
errotin, dit de Barmond , relativement à l'éva
restation jusqu'à ce que l'Assemblée ait pro sion et à la fuite du sieur Bonne-Savardin ». G. .
noncé s'il y aura lieu ou mon à information.
« La discussion ayant été fermée sur M. de Décret sur l'organisation militaire, rendu.
Bonnay, qui adoptoit la motion de M. Maury, dans le cours des seances des 16 et 17 ao4t.
un nouveau projet a été proposé par M. Du
uesnoy. Il consistoit à décréter que l'inform - Art. I°". « L'armée sera composée, à compter
tion faite au sujet de l'invasion de M. Bonne du premier janvier 1-91, de 15o,848 hommes,
Savardin seroit continuée, et qu'au préalable tant officiers que soldats, dont 1o, 137 d'artille
l'élargissement provisoire de M. Perrotin seroit rie et du génie. Le nombre des officiers-géné
accordé, à charge par lui de se représenter raux employés ne pourra pas excéder 94. L'As
quand il en seroit reqttis ». semblée nationale se réserve de statuer sur le
nos bre des adjudans, sur celui des aides de
La priorité a été demandée pour l'avis de M. camp, et sur le nombre des commissaires des
Maury, et on a remarqué que cette demande † qui doivent être en activité pendant
venot de M. Charles de Lameth.
année 1791. -
.. XH. " † fourni des rations de fourrages MM. les Abonnés , dont la jouissance date du 3
aux chevaux des officiers suivant le détail ci mars pour 6 mois , et du 1 juin pour 3 mois, sont
après ; savoir : infanterie , à chaque colonel avertis que leur Abonnement ſinit au 31 du courant,
et priés de renouveller avant le 25 ; comme aussi
deux rations, à chaque lieutenant-colonel une d'insérer dans leur lettre une des adresses sous les
ration : troupes
trois , rations. à cheval , à chaque, colonel
à chaque lieutenant-colonel O L1 quelles ils reçoivent les Annales; cette précaution est
· absolument nécessaire pour éviter les doubles emplois
capitaine deux rations : troupes légères; à chaque
lieutenant-colonel deux rations. '
II. Les paiemens faits en vertu des articles Suite de la conduite des greffiers du pouvoir
précédens ne devant
il sera constaté tous avoir lieu mois
les trois qu'à ,l'éffectif,
par des -- exécutif
revues de commissaires des guerres , dans la En attendant que le roi ait sanctionné le dé
/
( 512 )
van seul et les met sous la main de la munici l'ambassadeur de Sardaigne, et aristocrate en-'
palité, Judas Guignard s'occupe secrètement à ragé , non-seulement n'a pas fait son serment
faire soustraire, au plus vîte , les volumes ma civique, mais on assure qu'il a déclaré haute
nuscrits des arrêts du conseil, soit en matière ment devant ses officiers, qu'il se croiroit dés
de finance, soit de toute autre espèce, dispersés honoré s'il avoit été de la fédération du 14
dans ces différens dépôts pour cacher la source juillet , et qu'il seroit au désespoir d'être fran
et la preuve des injustices, des infamies et des çois. C'en est assez pour que M. la Tour-du
déprédations inombrables, dont la cour et le Pin , bourrelé dans sa conscience par les pro
ministère se sont rendus coupables depuis long jets médités sur les frontières, et par la crainte
temps. Comme ce fait est très-certain, nous en que ces projets ne soient découverts, en perde
avons prévenu nous-mêmes, le 2o de ce mois , entièrement la raison : et voilà pourquoi il agite
M. Bailly, maire de Paris, et M. Camus : ainsi sans cesse sa robe de chambre et son bonnet
nous avons fait notre devoir, c'est à la muni de nuit.
cipalité à faire le sien. - Mais si le pouvoir exécutif, qui doit savoir
D'un autre côté nous informons le public que ou apprendre que le salut du peuple est la su
quelques municipalités maritimes et plusieurs préme loi, ne se débarrasse pas au plutôt de ses
commandans de port, autorisés nécessairement ministres actuels, le salut du peuple est en
par le sieur la Luzerne, empêchent les gens de grand danger. Nous le disons avec douleur,
couleur de passer dans les colonies. On ne con si cette engeance maudite n'est pas bientôt,
çoit pas l'impudence d'un pareil arbitraire, et expulsée, on verra les brigands rassemblés près
I'on supplie l'Assemblée nationale d'y mettre de Trèves et près de Saa † , d'accord avec
Il. cinq ou six régimens traîtres qui sont sur les
D'un autre côté nous apprenons aux bons frontières, commencer une guerre civile pen
citoyens et aux écrivains patriotes que Cham dant cet automne. Les François, en général,.
pion, garde des sceaux, passe pour tenir regis ne croient jamais rien qu'après l'expérience :
tre des noms et demeures de totis ceux qni ont eh bien ! nous n'avertirons qu'après qne ces
écrit ou agi d'une manière distinguée en faveur brigands seront entrés en France ; alors il fau
de la révolution et de la constitution. Cette dra bien le croire, et alors peut-être les traitres
liste de proscriptions est déja très-considºrable, auront pris la fuite , ou ils affecteront d'un air
et elle s'augmente journellement par les dénon niais de n'avoir point su ce qui se passoit sur
ciations que font les auteurs des Actes des † les frontières. CARRA.
tres, de la gazette de Paris et autres journa is
tes soudoyés, qui sont continuellement dans les
Extrait d une lettre de Nice.
antichambres et dans les offices de Champion.
Nous prions les journalistes patriotes de vou L'Assemblée nationale a décrété qu'on ne
loir bien répéter cet article dans leurs feuilles, paieroit aucnne pension , aucun traitement
afin aux absens du royaume; et malgré ce décret, .
Onque personne
que M.nde enlaignore. -
assure Tour-du-Pin devient les réfugiés qui sont ici envoient chercher leur
physiquement fou : pendant plusieurs jours il argent à Antibes, et sont payés comme à l'or
n'a pas quitté sa robe de chambre et son bon dinaire. ( O ministre-banquier ! ô banquier-mi
net de nuit , ayant toujours l'air d'être fort nistre ! ) - -
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques. sº,
' Chez madame DELAPLANcHE, rue du Roule ; et chez tous lesl Lbraires et Directeurs des Postes du Royaume
· et de l'Etranger.
- , • : , ·· ·: · - - •
Ilparoft tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv, pour un an, 18 liv, pour 6 mois, et de 9 liv. pour
5 mois, frane de port, par la poste, pour tout le Royaune.L'abonnement ne commence que du prem. d'un mois.
- I
sEa>==
, s U P P L É M E N T A U Nº. C C C x x v I.
- Domaines demandés par le roi. velle ? Pourquoi les biens ecclésiatiques réunis
à Saint-Gerinain et à Rambouillet ? ces biens
| Dans son discours du 4 février dernier à n'appartiennent-ils pas aux créanciers de l'état ?
l'Assemblée mationale, le roi ditqu'il ne s'ar Pourquoi tant de terres et de châteaux pour
réte point à des calculs personnels, mais qu'il les menus plaisirs d'un seul liomme , tandis
trouve une compensation suffisante, une com que des millions de laboureurs et de pères de
pensation pleine et entière dans l'accroisse famille ont à peine une cltaumière et un petit
ment du bonheur de la nation ; — qu'il ne jardin ? Quelle impudence ! demander en do
coinpte point ce qui lui est personnel près des
maines nationaux une valeur aunuelle à-peu
loix et institutions qui doivent régler le destin près égale à celle des 25 millions de la liste
de l'empire ; — et qu'il habituera son ſils dès civile , et cela après avoir dissipé ou laissé
ses premiers ans à étre heureux du bonheur dissiper en quatorze ans plus de deux milliards .
des François. — La reine a dit de son côté dans outre les revenus de ſ'état ? car la clette im
le même temps : « Le roi ne se refusera point mense qui nous écrase aujourd'hui a été faite
aux sacriſices qui pourront assurer le bonheur par les rois ou pour les rois, ou leurs ministres.
public; nos enfans penseront de même s'ils sont Leurs domaines doivent donc servir à l'acquit
sages : et s'ils ne l', toient pas, le roi auroit ter, ou ce seroit violer l'esprit des décrets pré
rempli un devoir en leur imposant quelques cédens. On doit plus qu'on ne peut payer, et
é;éaes XX.
l'Assemblée nationale n'a pas le droit de donner
, Ces protestations de sacrifices de la part du ces biens au roi.
roi, ccs assurances de bonheur pour la nation, Mais les Tuileries, Versailles, Fontainebleau
ces gênes dont parle la reine poitr ses enfans , et Rambonillct, ne suffisent-ils pas pour loger
en cas qu'ils ne soient pas sages , tout cela n'en et divertir le pouvoir exécutif et ses valets ?
pêche - pas qu'aujourd'hui le roi ne fasse de Versailles a co t,: plus de dix-nuit cent millions
mander à l'Assemblée nationale, après en avoir pour les embellissemens successifs du château,
reçu la somme émorme de 25 millions d'appoin-- · des jardins et du parc. Fontaineble tu a d'im
temens annuels, 1°. le Lonvre, 2°. les Tuileries
menses forêts qui peuvent contenir des milliers
et les Champs-' lisées, 3°. Vincennes , 4°. la de cerfs. On a dépensé pour Rambouillet, dans
Muette, 5°. Clioisy-le-Roi, 6°. Versailles , 7°. un temps où le peuple mouroit de faim en tra
Miarly, 8°. Saint-Cloud, 9°. Meudon, 1o°. S. vaillant continuellement, plus de 4o millions.
Germain , maisons et terres en dépendantes, Certes, si ces quatre cnâteaux et leurs dépen
et la réunion des biens ecclésiastiques qui s'y
dances ne peuvent loger un roi auquel on a
trouvent situés, 11°. Fontainebleau, 12°. Com donné le nom de restaurateur de la liberté
piègne, 13. Rambouillet, avec les biens ecclé ·ſ)ançoise, et satisfaire à tous ses plaisirs, ce roi
siastiques qui s'y trouvent situés, et les bois de ne sera donc jamais content de rien ! Pauvres
l'abbaye de Barbeaux, quoique séparés par la lhabitans des campagnes, vous qui suez sans
rivière, 14°. Chambord , 15°. la terre de Pains Cesse pour nourrir et divertir vos rois et ses
en Normandie, et 16°. la terre de Pompadour courtisans , vous dont les mœurs n'ont point
en Limosin.
( té infectées du poison sardanapalique des
Tous ces domaines, dont la valeur peut égaler cours , vous qui méritez véritablement des cou
celle de deux ou trois départemens , ont été ronnes civiques, deux ou trois arpens de terre
demandés par Judas Guignard , au nom du roi, Vous suffisent pour la subsistance et l'entretien
avec cette impudence froide et délibérée qui ca de votre innocente fimille : apprenez donc et
· ractérise les ministres actuels, et qui ne montre dites à tous vos voisins la demande que les
que trop, hélas ! l'idée que la cour s'est faite, greffiers du pouvoir exécutif viennent # faire
et de la funeste condescendance du corps legis à l Assemblée nationale, des domaines cités ci
latif pour le corps exécutif, et de la miaiserie dessus , observez ensuite la manière dont C8S
du peuple françois. Pourquoi les Champs greffiers cherchent à restaurer les affaires de
Elysées ? est-ce pour en faire un parc volup lº nation : ils ne se contentent pas de la trahir
tueux , comme celui du Petit-Trianon , qui a sans cesse et d'exciter des troubles de tous
( 714 )
restent pour payer se s dettes. Que de r'iiexions long-tſ nips cette haine et cette animosité? La
à faire ! quc d : llusſons à détruire ! CA R RA. pliip irt de nos ministres dans les cours étran
gères sont si vains , si bornés , si inutiles , que
nous devons nous féliciter d'en trouver un ou
Questions relatives à l ambassadenr de France deux qui soient bons à quelque chose. Certes ,
en Espagnc. je ne suis pas un donneur d'éloges, sur-tout
envers la gent ministérielle, mais aussi je ne
Pourquoi M. de Montmorin a-t-il gardé pen dois pas être injuste ; et comme il me paroît
dant six semaines la lettre que M. de la Vau démontré que le rappel de la Vauguyon est
guyon adressoit au président de l'Assemblée l' effet de la haine et de l'intrigue de M. Ncc
nationale ? Pourquoi le courier qui a apporté ker , etc. j'en conclus que l'ambassadeur en a
cette lettre, et qui coûte 12 livres par jour eaucoup plus de mérite , et que l'Assemblée
nationale , en cas de besoin , trouveroit en lui
depuis deux mois, n'a-t-il pas encore été rºn
voyé ? Par quelle intrigue ministérielle l' As beaucoup plus de ressources et de soumission
semblée nationale n'a-t-elle pas encore chargé aux décrets que dans son adversaire le ministre
son président de répondre à M. de la Vau banquier. Ce qu'il y a de vrai , c'est que M. de
la Vauguyon n'est pas genevois , qu il est fran
guyon ? Si cet ambassadeur , loin d avoir fo
menté la guerre entre l Espagne et l'Angleterre, çois; qu'il passe pour avoir un bon esprit ; que
comme le ministère actuel cherchoit à nous le l'expérience du mois de juillet 1789 a dû l'éclai
persuader, a prouvé au contraire qu'il a fait rer sur la providence de notre révolution, et
tous ses efforts pour empêcher une rupture sur la destruction irrétrograde de l'ancien ré
entre ces deux cours , s'il a demandé l'impres gime , et que toutes réflexions faites de sa part,
sion de sa correspondance avec M. de Mont il finiroit par être le premier ministre patriote
morin sur cet objet; s'il a maintenu par son es
prit de conciliation le peu de commerce qui
†uelalerévolution.
roi auroit eu depuis le commencement
CARRA.
existe encore aujourd'hui entre l'Espagne et la •e--e-«
nationale, frappée de l'importance et de la sim de la totalité des trois quarts du bail des postes ·
auront leur pleine et entière exécution. -
· plicité du projet, en avoit, par l'organe de M. IV. Le tarif de 1759, et tous les réglemens
de Clermont-Tonnerre, président, témoigné à
l'auteur toute satisfaction ; ce projet a encore d'après lesquels sont actuellement administrées
été remis sous les yeux de l'Assemblée, au les postes aux lettres et les postes aux chevaux ,
mois d'Avril dernier, par son comité de men continueront à avoir leur pleine et entière exé
dicité, et l'ajournement en avoit été pronon cution jusqu'au premier janvier 1-92 ; avant
cé indéſiniment. Aujourd'hui M. de Liancourt, cette époque il sera procédé par le corps légis
au nom de ce comité, a reveillé l'attention latif, d'après les instructions que le pouvoir
des législateurs sur un objet aussi intéressant exécutif est chargé de donner, à la rectification
pour ſ'occupation et la subsistance de tant du tarif, celle des réglemens et usages des pos
de mille bras, utiles et chers à la patrie, mais tes, des traités avec les offices des postes étran
que la misère, l'inaction, le désespoir, la cor gères, celle de l'organisation actuelle des postes
ruption enfin , † tourner contre elle ; aux lettres et des Postes aux chevaux, les nou
il a représenté la proximité de l'hiver, le prix veaux établissemens relatifs à la division actuelle
du temps, l'urgence des besoins, et il a ob du royaume , ceux que sollicite le commerce 7
tenu que l'importante matière demeureroit · enfin les améliorations et les économies dont
ajournée à l'une des séances les plus pro ces différens services sont encore susceptibles..
chaines. . . - - - - - -
· Pour 8 pensions de 3,ooo liv. 24,ooo liv. . n'ont jusqu'à présent aucune connoissance de
8 de 1 8oo 14,4oo !
la départition de ces commissaires-observateurs,
- 8 . de 1,2oo 9 6oo on présume que ce sont tout bonnement, des»
, espions du pouvoir exécutif, patentés pour
. 16 , de 5oo , 8, ooo aller reconnoître les lieux , se concerter pro
Au secrétaire perpétuel, , , 3 ooo bablement avec les aristocrates qui sont en
Au trésorier, 3 ooo
, Frais d'expériences , I O, OOO
place , faire des listes, et se tenir prêts à li
Ecritures , • * 5oo cencier l'armée, si le décret proposé à cette
. Motet du jour de Saint-Louis, 4oo ºccasion, et appuyé par les ministériels, venoit
à passer. Quiconque connoit à fond l'esprit
Dépenses courantes, 1 438 infernal des ministres , et suit de près leurs
Jetons, 1 2 82o 1 o s
- Entretien et réparation du coin, 3oo manoeuvres et leur activité, ne doutera pas un
instant qu'ils ne soient très-capables de cctte
ToTAL . . . . . 93.458 l. 1o s. démarciie : et que pour éviter à leurs com
missaires-observateurs le sort de Trouard, ils
II. Chaque année il sera assigné la somme de , n'aient eu l'idée de les patenter , sous prétexte
12,ooo liv. pour former un prix, qui sera ac que le pouvoir exécutif a le droit, sans cen
cordé à l'auteur de l'ouvrage ou de la décou sulter l'Assemblée, de prendre des informations
verte la plus utile aux progrès des sciences et sur les départemens ct les municipalités. Nous
des arts, soit qu'il soit françois, soit qu'il soit savons d'ailleurs que les projets actuels de la
étranger. cour, beaucoup mieux combinés que jamais,
-
( 318 )
ainsi que les membres patriotes des départe , dérés, où se trouvoit un règiment d'aimable?:
mens et des municipalités, de flairer de près enfans, les deux paragraphes suivans : « Qui
les commissaires-observateurs envoyés par la pourra, sans être
fastes de la nation
† lire un jour dans les
qu'on a vu, sous les mêmes
cour, et de les dénoncer sur le champ à tous
les échos d'alentour, à tous les journaux, etc. drapeaux, les pères et les enfans prendre tous
afin de déjouer encore cette nouvelle et infer le ciel à témoin qu'ils ne desiroient vivre que
male manoeuvre. CARRA. pour voir régner la justice et ia paix ». — « Qu'il
est beau ce jour si ardemment desiré , ce jour
qui n'a
de réunion de coeur et de sentiment ,
Extrait du procès-verbal de la fédération de our principe et pour fin que de procurer le
la ville de Commerci, du 14 juillet 179o. § de la patrie et d'humilier ses enne
mis » ! -
« Le bonheur de cette réunion (la fédération Ces preuves de patriotisme, consignées dans,
du 14 ) a été célébré par des santés qui témoi le procès-verbal de Coinmerci, suffiront sans
noicnt les plus vifs desirs pour la prospérité de doute pour rassurer le public sur : a conduite
a nation , de ses augustes représentans , du ultérieure du maire de Commerci , du com
roi, etc. etc., et par des chansons analogues à mandant de la garde mationale de cette ville et
la fête ». de M. de Choiseul. Quant à nous, qui ne de
· La formule du serment prêté par les muni mandons jamais que des occasions de louer et
cipaux et M. le maire, par les gardes mationales non de blâmer nos concitoyens, nous nous féli
et leur commandant , par le régiment Royal citons que l'erreur d'un correspondant nous ait
Dragons et son colonel, est parfaitement dans fourni une occasion d'éloge particulier pour la
les ptiricipes constitutioncls , ils ont tous juré ville de Commerci. C'est par des éclaircisse
d'être ſidèles 1°. à la mation , 2°. à la loi, et 5°. mens donnés de bonne foi et sans humeur, que
au roi. -- C)n remarque dans le discours que M. la réputation des bons citoyens s'épure, et
Cellier, maire, a prononcé au milieu des fé | qu'elle prend toute sa consistance. C....
. ! • l - -
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ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
D E L A F R A N C E ,
ET A FFA I R E s P o L i T I Q U E s D E L E U R o P E ,
J o u R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes ,
eZ dirigé par / Z. MErci E R.
Ce n'est pas par des ordonnances affichées aux coins des rues que se
gouverne un état, mais par des loix constantes. IsocRATE.
, procès-verbal.
M. de la Harpe, à la tête d'une nombreuse , On a rcnvoyé au comité de marine une mio
députation d'hommes de lettres , est venu ren ' tion du même M. Malouet , par laquelle il de
dre hommage : à la révolution, qu'il regarde mandoit l'abolition du régime des entreprises
comme l'ouvrage de la littérature, et de la pour les constructions sur les ports de mer.
philosophie : « l'ignorance, a-t-il dit, étoit le
Au décret rendu sur l'ordre judiciaire , M.
premier anneau des chaînes morales, civiques , Thouret
et religieuses qui pesoient sur le peuple ». Il propose cet article additionnel :
« Les ecclésiastiques ne pourront être nom
reclame Ia libérté du théâtre , si long-temps · més aux places de juges , dont les fonctions
gênée par les Inesures du despotisme † - -
et par le prétendu privilége des comédiens. sont incompatibles avec leur ministère ».
L'adresse est renvoyée au comité de consti Un amendement s'est élevé « pour que les
tution., • " •
' ecclésiastiques qui ne rempliroient pas une
- . '
On a reçu de Nancy et de Lyon les nouvelles | pi ce dans le ministère, fussent déclarés éli
les plns satisfaisantos : le calme est entièrement : gibles : quelqu'un même a sommé M. Thouret
- rétabli dans ces deux villes. A Nanci, le régi , de déclarer ses motifs : M. Buzot a pris la
| ment du roi est rentré, de lui-même, dans les , pârole , et a démontré l'incompatibilité résul
* devoirs de la discipline ;à Lyon, les barrières , tante de la nature , absolument diverse, des
ont été rétablies, et tous les impôts se perçoi fonctions de l'un et de l'autre état , incom
-
© -
- -
-
- - -
— A — -
( 52o )
juger au criminel, si sur cinq juges il s'y des Bouches du Rhône.
trouvoit un prêtre, il y en auroit un de moins Aix, Arles , Marseille , Saint-Remy. Taras
pour décider de l'honneur, et souvent de la con est chef-lieu du district, et l'alternat pour
vie d t 1 accusé. Saint-Remy n'aura pas lieu ; Apt, Salon.
Après quelques autres réflexions présentées du Calvados.
ar M. 1 1 Cteau , et combattues par Ml.
Gouttes,
'article a été décrété conformément à la ré Caen , Bayeux , Falaise , Lisieux , Pont-l'E
daction du comité. G. vêque , Vire.
du Cantal.
( La suite demain. )
Saint-Flour, Auriliac , Salers, Murat.
Décret sur la localité des tribunaux de dis de la Charente.
tricts , rendu dans le cours des séances des
19 , 2o aoû &, et jours suivans. Angoulême , la Rochefoucault, Confolens,
Ruffec , Cognac , Barbesieux.
« L'Assemblée nationale, après avoir entendu de la Charente inférieure.
les rapports de son comité de constitution , a
Saintes Rochelle, Saint-Jean-d'Angely,
décrété que les tribunaux sont placés dans les Rochefort, la Marennes
|
villes ainsi qu'il suit : | , , Pont , Montguyon.
| Montlieu est chef-lieu du district.
Département de l'Ain. du Cher.
Bourg , Trévoux , Montluel , Saint-Triviers ,
Pont-de-Vesle , Belley, Amberieux , Nantua, Bourges, Vierzon, Sancerre, Saint-Amand,
Gex. Lignières , Dun-le-Roi, Henrichemond.
-
des Ardennes. -
de la Creuse.
Charleville, Sedan, Rhetel , Rocroy, Atti Gueret, Aubusson
Souterraine , Felletin
Bourganeuf, , Boussac , la
Chambon.
, • .
gni, Buzanci. -
de l'Arriège. · de la Dordogne.
Poix , Saint-Lisier , Parniers. ' , , Périgueux , Sarlât , Bergerac , Nontron,
de l'Aube. . " | Exideuil , Terrasson , Riberac , Montpasier,
Montpont. Mucidant est le chef-lieu du dis
Troyes, Nogent-sur-Seine, Arcis-sur-Aube, | || trict.
Bar-sur-Aube, Bar-sur-Seine , Évry.
- de l'Aude. - i du Doux. - |
- de l'Ille et Vilaine.
| Avranche, Coutances, Cherbourg, Valognes,
- Y - -
- de l'Indre. 1
E T A F F A I R E S P O I. I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
r -
J O U R N A L L I B R ſ , par z /7 a
# 1 - Socic'zé d' Écrivaizs Patriotes ,
é'Z cè#rgé pc4/" - f i. 44 ERci E R.
Ce n'est pas par des ordonnances affichées aux coins des rues que se
#ouverne u :1 él t , n1 ,is par des loix coustantes. lsocRATE.
( 325 )
dement, qu'au lieu de 5o vaisseaux, il en fût pectif». M. Barnave demande l'addition de ces
armé 45, dont 14 seroient dans les ports de mots, resserrer et perpétuer les liens qui unis
la Méditerranée. Au nom de la patrie, a-t-il sent les deua peuples.
dit en terminant , je conjure ceux qui sont Alors la discussion a été fermée, et le décret
sans capacité, d'abandonner leur poste, dans n'a pas tardé d'être rendu.
ces momens difficiles, à des mains plus habiles. « L'Assemblée mationale , délibérant sur la
M. Péthion a présenté, sous une face nou proposition formelle du roi , contenue dans la
velle , la disposition des états européens ; il a lettre de son ministre , du premier août, dé
orté toutes ses défiances sur l'armement de crète que le roi sera prié de faire connoître
'Espagne, et rejettant les vues du comité , il à S. M. C, que la mation françoise, en prenant
a proposé un projet de décret , tendant à dé toutes les mesures propres à maintenir la paix,
clarer que la mation françoise, jalouse de main observera les engagemens défensifs et com
tenir la bonne intelligence qui règne cntre merciaux que son gouvernement a précédem
l'Espagne et la France , se réserve cependant mºnt contractés avec l Espagne.
de prononcer sur le pacte de famille , après Décrète , en outre , que le roi sera priê de
en avoir pris de plus amples instructions ; que charger immºdiatement son ambassadeur en
l'Assemblée invite le roi de France à interpo Espagne de négocier avec les ministres de S.
ser sa médiation pour concilier l'Angleterre et M. C. , à l'effet de resserrer et de perpétuer ,
l'Espagne. M. Péthion n'a adopté, dans l'avis par un traité national . des liens ntiles aux
des préopinans, que I'armement de trente vais deux peuples , et de fixer avec précision et
seaux de ligne, propre, a-t-il dit, à tenir l'An clarté toute stipulation qui ne seroit pas en -
gleterre dans l'état de perplexité, et l'Espagne tièrement conforme aux vues de paix générale
dans l'état d'espérance. et aux principes de justice qui seront à iamais
Dans un discours étendu , M. Bouthidou a la politique des François.
proposé pour amendement au projet de décret | Au surplus , l'Assemblée nationale prenant
du comité , que les divers agens du roi dans les en considération les armemens des différentes
ports de l' # veillassent à ce que les arti nations de l'Europe , leur accroissement pro
cles 23 et 24 du pacte de famille fussent exº gressif, la sûreté des colonies et du conmerce ;
cutés selon leur forme et teneur : il a demandé Décrète que le roi sera prié de donner des
en outre, comme M. Ricard, que la flotte cn ordres ponr que l'escadre françoise en corn
commission fût portée à 45 vaisse ºux. mission soit portée à quarante-cinq vaisseaux
Le plan du comité a été défendu par M. Ri de ligne , dont au moins douze seront armés
quctti , qui a sur-tout appuyé sur la nécessité dans les ports de la Méditerranée , avec un
de déclarer que la nation françoise me main nornbrº proportionné de frégates et de vais
tiendra jamais de traités qne ceux qui auront seaux légers ».
ponr unique but des stipulations défensives et
commerciales. P A R l S , le 26 ao4t.
M. Cliarles de Lameth demande que l'initia Réſlº ci »ns sur le projet de décret proposé le a5
tive soit laissée au pouvoir exécutif par nn acte de ce mois par M. de Mirabeau /'atné, au
formel, afin qne la responsabilité des ministrcs nom du comité diplomatique de l'Assemblée
puisse être rigoureusement constatée. vu a tion a /e.
Le projet du comité est fortement improuvé
par M. Maury : « c'est, dit-il, faire à l Espagne La saison est avancée : dans trois sem nines lºs
une décler tion de guerre que de lui annoncer vents d · l éqninoxe vont forcer les escadres de
l'exécution seulement provisoire de ses traités Sºuèd e , d e R ussie , d'Espagne et d'Angleterre
avee la France, sur-tout quand par l'article sni de rentrer dans leurs ports ; et cependant le co
vant on fit présumer l'intention de faire d2 mité diplomatique nous propose, à l'improviste,
nouveaux traités. Ne doutez pas qu'elle n'en dans le cinquième article de son projet de dé
† prétexte pour s'unir contre vous avec cret, de porter en ce moment jusqu'à trente
Angleterre ». vaisseaux de ligne nos flottes en commission.Je
« Cette terreur. répond M. Parnave, est peu n'examinerai point l'é'tat actuel de nos finances ;
digne de la majesté du peuple françois : l'inten je dirai seulement : De quoi s'agit - il donc ?
tion des représentans de la nation est clairement Sommes-nous attaqués ? nos colonies sont-elles
exprimée, de ne passer de nouveaux traités en danger ? Non, c'est toujours de l'affaire du
| que pour le bonheur et l'utilité des deux peu Nootka-Sund dont il s'agit; c'est toujours sous le
Ples, et pour faire ſleurir leur commerce res pre texte frivole et insidieux de quelques peaux,
( 326 )
de loutre achetées par les Anglois sur les côtes | de crcmnitz et mille roubles chaque lettre des
e , à , i , tre oºt ciit i | 3 | dºs uticles que nous venons de citer , ces,
, 1 • ... » , ' T ' c-
:2 - : • • i.5
, i t || | *. ).' : t!i . . . - i * " L , ;
lºt sd nces n'auroient pas mieux rémissi pour
' ' • · · , · i I , . .. | | | | > « , º 1 : U , l', : ( 45 , 1. . } i • ous ait : clier à leur dest née et nous laire servir
de moi s ' i.iº ert é, ( } | , | t : ti , ti : 1 i t ct . d instr m ns à jºur ambition.
:s , ; , , [ o'ir ' t ; ) :) ) , · · · · N
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- 1:0i l' ºs :;,: iiv , cº 1.il et t , comment se persuader que l'Au
- { • - -
ſ3 , '' C | i -- , g)e , ! !" ) , 3 i.s : oi : 1 ll :: :: t tric.ie et il itussie, liées pir des traités s crets
l', Y
l'ex m n appronfondi des traités q te la nation J le prédis d'avance, et le consigne dans cette
cro ºt d vo r censn rer ou cilalig r , le roi sera lopte le plan
fºuillº : si l'Asse1nb.ée mationale à
pi ié de faire connoître à toutes les puissances du comité diplotn t ;ue en tout , ou même en
avec lesquelles la lºrance a des engagºnl ius, qtte partie , mous to nºnes vntièrement perdus , ou
la justicº et ſ'amonr de l paix étant la base de bien une g i ºrº gºnérale en Europe produira
la constitution françoise , la mation me petit, en un º révolutioºn gén'rale dans ce continent :
aucun cas , recommo.tre dans les traités que les il n'y a pas de ruiiieu : tont ce que nous pour
stipu! tions puremenl défensives et commer rons faire en faveur de cette dernière chance,
cia lºs ». sera de cliarger nos troupes de m r et de terre
Remarquez bien que la première phrase du d'un grand nombre d' ex mplaires de quelques
premier article, tous les trai*és précédemment bonnes brochures traduites en différentes lan
eonclus continueront à étre respectés , rend gues , sur la déclaration des droits de l'homme
offensives dans le fait, les spéculations déclarées et des nations , pour les semer dans les pays
à la fin du second article, purement défensives étrangers, et d'inviter ces inêmes troupes à cher.
et commerciales, C'est dans cette équivoque, clier l'occasion de boire avec les Anglois , les
que le ministère françois saura bien interprêtcr Prussiens, les Hollandois et les Suétois , et de
à sa fantaisie lorsqu'il aura les armes à la main , s'embrasser bien fraternellenent , au lieu de
qte nous voyons avec une profonde douleur s'égorger comme des bêtes féroces pour le bon
l'inllnºnce absolue de ce même ministère sur plaisir et la l mtaisie de Lºopold , de Catherine,
la bonltoniie du comité diplomatique , et le de Charles iV, et de ' udas Guignard. Si l'As
mystère de toutes les combinaisons du comité semblée nationale y réſié chit bien , ( qnoiqu'on
· autrichien de S3int-Cloud. A dieu ne plaise ne lui ait donné que vingt-quatre heùres pour
que nous soupçonnions la puretè d'ame de M. réfléchir à la plus grande question qu'on puisse
Niirabeau l'aîmé , mi d'aucun des membres du proposer ), elle se contentera de se porter pu
comité diplomatique ; inais nous pourrions dire rement et simplement pour médi , trice entre
ue quand même l'Espagne , l'Autriche et la l'Espagne ct l' Angleterré : c'•st le parti le plus
Jtussie auroient payé niillº piastres, mille ducats . sage et le plus prudent. CARRA,
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIREs
: ,
· · . ' D E L A F R A N C E ,
ET A F FA IR Es P o LITI Q U Es D E L' E U } o P E ; .
» I%
Jo u R NA L L 1 B R E , ar une Société d" Ecrivains Patriotes ,
e'l dirigé par M. MZERcre R.
On éterniseroit la liberté s'il n'y avoit pas uae distance iminense entre faire
dès loix et les observer. DELoLMi. -
publique., L'Assemblée s'est décidée pour ce Les effets donnés en remboursement seront
dernier objet, et a indiqué à ce soir une séance ils en quittances de finances ou en assignats ?,
extraordinaire pour † d'Avignon. Enſim , ces effets porteront-ils intèrêt, et
· M. de Montesquiou présente d'abord le ta- , quel sera cet intérêt ? . · !
bleau dés contributions publiques ordinaires ; etti, le premier, a pris la parole ;
et suivant son calcul, elles se pôrtent à 497 mil et dans un discours où il s'est surpassé lui
lions et tant de mille livres, sans y comprendre
-- • même, il a rappellé l'effet avantageux qu'avoit
-
C --
( 329 )
produit sur la confiance publique la première ciers du grade de l'accnsé, et de trois officiers
| émission d'assignats pour 4oo millions ; il en a du grade immédiatement inférieur. Les mem
déduit la nécessité de rembourser, par une bres qui devront le composer, seront indiqués
suffisante émission, la totalité de la dette exi en nombre double de chaque grade , par le
gible, d'étendre jusqu'à la classe la moins aisée commandant de l'escadre s'il est jugé à bord
# circulation du paper territorial, en le subdi d'une escadre, par le commandant du po t s'il
, visant jusqu'à la valeur de 24 livres : enſin , est jugé dans un port. Il ne sera pas fait de dis
d'intéresser au succès de cette circulation et à tinction entre les différens grades d'officiers
la vente des biens mationaux , tous les créan généraux.
ciers de l'état , et mominativement les proprié Aa méme titre, art. XXIV, aussi additionel.
taires d'offices de judicature. En se résumant,
M Riquetti demande que l'on décrète : L'accusé , après avoir subi le jugement du
1°. La vente prompte des biens nationaux. juré, sera traduit devant un conseil martial
2°. L'énission d'assignats pour deux mil composé de onze officiers pris à tour de rôle
liards, depnis un louis jusqu'à la plus forte parmi les ofliciers-généraux ou capitaines de
somme ordinaire. vaisseau présens, dont trois au moins et cinq
3°. Que les paiemens des achats des biens au plus dans le premier de ces deux grades ;
domaniaux se feront en assignats et non en dans le cas où l'on ne pourroit former un tel
argent, ni en autres papiers. conseil martial , l'accusé , s'il a été déclaré cou
4°. Qu'à mesure qu'il en entrera au trésor pable par le juré , sera suspendu de ses fonc
public, ils seront brûlés. , tions et retenu prisonnier jusqu'au moment où
| 5°. Que le comité des finances proposera l'on pourra former un conseil martial, qui pro
un décret pour la vente prochaine de tous cédera conformément aux articles précédens.
les biens domaniaux.
Une lettre dn roi annonce à l'Assemblée Au titre II, art. XXIV , additionel.
nationale quelles sont les possesions dont sa Tout homme qui , sans l'ordre du capitaine,
majesté, mieux conseillée , forme la demande aura crié de se rendre ou d'amener le pavillon,
définitive : le Louvre, où sa majesté fera do- . sera condamné à trois ans de galères, et celui
rénavant sa résidence , Versailles , Fontaine qui, par sa conduite lâche et ses discours sédi
bleau,.Saint-Cloud , Saint-Germain-en-i aye , tieux et répétés, produira dans l'équipage un
Compiègne, Rambouillet, et la maison d'Hen découragement marqué , sera condamné à la
ri lV. G. mort , et jugé conformément à la disposition
Articles additiomels au décret rendu sur les de l'article lV du titre premier.
loix pénales de la marine, titre premier,
'après l'article xix - - -
P A R I S , le 26 août.
Tout capitaine d'un bâtiment de commerce Monsieur , vous voudrez bien prévenir les
en convoi ou à la suite d une escadre, prévenu citoyens de la ville de Paris, que † membres
d'un délit, sera soumis au jugement d'un juré, expulsés du régiment Itoyal-Champagne par
composé de deux officiers de la marine et de leurs officiers, sont arrivés en cette ville pour
cinq capitaines de bâtiment du commerce, ou, réclamer justice auprès de l'Assemblée natio
à leur défaut, d'officiers reçus capitaines , qui nale ; et que comme ils savent que certaines per
seront indiqués en nombre double de chaque sonnes vont travailler à les rendre suspects , ils
grade, par le commandant de l'escadre s'il est, déclarent qu'ils sont logés dans le district Saint
jugé à bord d'une escadre, ou par le comman- . Jacques-l Hôpital, dont le comité dudit dis
dant du port s'il est jugé dans un port. Il sera trict a connoissance, et qu'ils seront toujours
ensuite traduit devant le conseil martial, qui, prêts à se mettre en état d'arrestation pour
composé commé ci-dessus, procédera confor prouver le desir de confondre leurs accusateurs,
| mément aux articles précédens, ' ... ! - et que leurs têtes répondent des crimes dont
on pourroit les convaincre.
| Au même titre a été ajouté un article XXII. Nous osons espérer que vous ne refuserez
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ainsi conçu.
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On s'abonne à Paris , chez BUIssoN , Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
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ANNALES PATRIOTIQUES ET LITT ERAIRES
· D E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
/
ET A F F A I R E s P o L I T I Q U E s D E L' E U R O P É ;
/ -
#
J0 U R N A L L I B R E , ar tune Société dº Ecrivains Patriotes ,
et dirigé par M. MERcI E R.
-
Oui , que César soit grand, mais que Rome soit libre ! VoLT.
|!
- No. C C C X X X I I. Du Lundi 3o Août 179o.
É,
# · ASSE M B L É E N AT I O N A L E. justifié pa r un procès-verbal en forme , les mar
:! chandises du chargement seront déposées dans
| ! " , Séance du 28 Aoi4t au soir. un nagasin sous # garde des préposés de la
régie des traites , d'où elles seront transportées
#! Lr, négocians françois établis en Syrie, en à leur destination avec acquis à caution ».
voient en don patriotique un lingot d'or, et Le mot provisoirement a étonné les oreilles
45 lingots d'argent. L'Assemblée ordonne qu * de quelques personnes , qui croyoient que le
les noms des donateurs seront honorablement décret du : 9 juillet étoit définitif. On a vériſié
inscrits au procès-verbal, et autorise la muni les minutes du procès verbal de la séance , et
cipalité de Marseille à disposer de ces dons les doit es ont été résolus. .
pour en faire passer le prix à la caisse des con On est revenu à l' rticle premier , et il a
tributions patriotiques.-. - été consacré ainsi qu'il suit :
Sur l'affaire des cravates enlevées au régi · Les armemens pour le commerce au - delà
ment de Touraine par M. Riquetti le jeu11e . dn Cap de Bonne-Espérance pourront se faire
il a été fait un rapport par M. Régnier, qui , dans tous les ports ouverts au commerce des
envisageant le fait avoué comme un délit grave, colonies françoises de l'Amérique , ils jouiront
un outrage très-répréhensible , a proposé de des mêmes fmmnnités , et ils seront assujeLtîs
décréter qu'il y a lieu à accusation , et de aux mêmes charges.
renvoyer ſ'instruction et le jugement devant | L'article Ii et tous les articles suivans sont
un conseil de guerre. -
ajournés.
Cette seconde partie de la proposition est Séance du 20 Août.
adoptée par M. Destourmel , qui rejette for
tement la première. -
La disette du num'raire, qui depuis plusieurs
Sur l'avis de M. Riquetti l'aîné, l'affaire est mois se fait sentir dans la capitale, a fait naître
ajournée au jeudi soir 2 septembre. . üne d fiance universelle, et cette d'fiance s'est
M. Prugnon a repris son rapport sur le com propagée jusqu'aux extrêmités du royaume ; par
merce des ſndes Orientales, et a présenté la tout où l'on apperçoit une forte soinine d'argent
rédaction du décret rendu le lundi soir 1 monnºyé , on se porte à soupçonner le mono
juillet, qni, pour les désarmemens et les retours · poié, Une voiture, passant à # lr , département
de l'Inde, avoit déterminé les ports de l'Orient de la Mense, a été arrêtée par la Inunicipalité
et de Toulon. Le rapporteur a soumis à l'As de cette ville. L'argent dont cette voiture étoit
semblée une suite d'articles, dont le quatrième chargée, étoit destiné à la solde des régimens
a d'abord été décrété en ces termes : répandus sur les frontières. M. de la !§izerne
« Les retours ne pourront avoir lieu provi porte ses plaintes à l'Assemblée nationale , et
soirement que dans les ports de l'Orient et de sur la motion de M M. d'André et Daily, il
Toulon. En cas d'une relâche forcée dans un est décrété que M. le président , écrira au di
autre port , il sera établi une garde d'employés rectoire du district , pour qu'il ait à mainte
à bord jusqu'au départ du bâtiment pour sa nir l'exécution des décrets nationaux, notam
destination; et dans le cas de décharge forcée ment ceux qui sont relatifs au transport d'ar
par avaries ou autres motifs, ce dont il sera gent. On envoie au comité des rapports un
332
".
( 538 )
mémoire présenté par M. Dambly , et qui con janvier dernier : avant la lecture de ce rap
tient la défense des officiers-municipaux d'Hes port , quelques débats se sont élevés; M. Mar
din contre les inculpations portées par la garde tineau a dit être instruit que la matière des
nationale dans l'affaire du régiment Royal cloches devenue inutile par la suppression du
Champagne. -
nombre de maisons religieuses et de paroisses,
Par le décret qui a statué qu'à l'avenir les offriroit une ressource de 2oo millions de li
pensionmaires ne seroient employés sur l'état vres pesant ; et qu'un citoyen de Paris, le
des pensions que sous le titre de traitement, sieur Pasquier, se faisoit fort de rendre cette
plusieurs officiers invalides, commandant les matière malléable, et d'en trouver une valeur
compagnies détachées, tous chargés d'années de vingt sous la livre , ce que M. Nourrissart
et de blessures , et quelques-uns en outre char ne croit pas possible. Ce rapporteur a présenté
gés de famille , se trouvent réduits à l'extrême un projet de décret tendant à une fabrication
besoin. M. Camus a plaidé la cause de ces ci de monnoie de billon pour la quantité de deux
toyens intéressºns , et sur son rapport il est millions de 1narcs. Ce projet a été attaqué
décrété que le trésor public sera chargé de payer par un honorable membre, qui a prétendu y
aux officiers invalides, pour la présente année voir le danger de l'affoiblissement des valeurs
179o , les sommes qu'ils recevoient à titre de de monnoie , et les procédés semblables à ceux
gratifications, jusqu à concurrence de la somme dc ce coupable ministre , qui, en 1786, dés
de 6oo liv., et ce monobstant leur traitement en honora le monéage de France.
activité. -
L'Assemblée a ordonné l'impression, et du
Le même rapporteur , fidèle aux loix de rapport, et de l'avis contraire.
l'économie publique , comme à celle de l'hu On alloit entendre un rapport du comité de
manité , parce que l'une et l'autre est JUsTICE, judicature sur la liquidation des offices, lors
a fait décréter « que les personnes qui rece que l'attention de l'Assemblée a été révendi
voient des sommes à titre de gratification sur quée pour entendre la lecture d'une lettre du
la loterie royale de France, ne seront payées ministre de la guerre, l-quel annonce des faits
que pour l'année 1789 seulement ». importans qui viennent d arriver à Metz et à
Il a ensuite informé l'Assemblée , que sous Nancy M. de Bouillé, après avoir épuisé tous
le précédent régime il existoit un fonds de les moyens de douceur et de représentation
1,3oo,oco livres, sur lequel on payoit certaines pour ramener dans le clevoir le régiment suisse
personnes employées dans la finance ; et cela de Château - Vieux , a pris le parti de faire
sans brevet, sur un simple état que le ministre mettre à exécution le décret de l'Assemblée,
faisoit "† par le roi. et d user de force pour faire punir les cou
Une dame Maret réclame 12oo livres pour ables. En conséquence , le premier septem
l'année 17S8, ct sa demande ne paroît pas sans † prochain , les gardes mationales du dépar
fondement, quoiqu'elle soit sans titre régulier. tement, et les troupes répandues dans le voi
Sur l'avis de M. d'André, l'Assemblée ajourne sinage, doivent marcher vers Nancy pour cet
la discussion de cette affaire, et ordonne l'im objet, et se cantonner par pelotons. G.
pression du rapport.
Si l'on en croit une lettre de M. de la Tour Suite du décret sur les loix pénales de
du-Pin , nombre de troupes autrichiennes se da Marine,
répandent autour de nos frontières. Le mi
nistre écrit que le roi a jugé qu'il étoit de la Art. XXV. « Tout homme •. d'avoir
prudence de faire marcher un nombre de † ou permis d'embarquer sans ordres
troupes suffisantes pour tranquilliser l'opinion. des effets commerçables étrangers au service
Il demanda que l'Assemblée nationale aver du vaisseau , sera , s'il commande le vaisseau
sisse les municipalités de n'apporter aucun ou bâtiment national, déchu pendant deux ans
· obstacle au mouvement des troupes ». de tout commandement; et en cas de récidive,
M. d'André invoque l'ordre du jour ; mais renvoyé du service.
d'après l'observation de MM. Rewbelet Serant, S'il est officier de l'état-major ou officier ma
la † ministérielle est envoyée aux comités rinier, il perdra deux ans de service effectif sur
1militaire et des rapports. mer, pendant lesquels il sera privé de tous les
M. Nourrissart, au mom du comité des finan avancemens auxquels il pouvoit prétendre.
ces, a repris le rapport sur la monnoie de S'il n'est ni officier, ni officier marinier ou
billon , qui avoit été commencé an mois de
l
sous-officier , ni matelot ou soldat, il paiera
( 359 )
par forme d'amende deux fois la valeur de la res, sera cassé, et déclaré incapable de servir.
marchandise, au profit de la caisse des inva XXXIV. Ainsi sera traité tout commandant
lides. d'escadre ou de vaisseaux , coupable d'avoir
Dans tous les cas , la marchandise sera con refusé des secours à un ou plusieurs bâtimens
fisquée au profit de la caisse des invalides. amis ou ennemis, dans la détresse , et implo
XXVI. Tout homme coupable d'avoir trans rant son assistance, ou refusé protection à des
porté à bord aucune uatière inflammable, telle bâtimens de commerce qui l'auroient réclamée.
que poudre, eau-de-vie, sans en avoir obtenu XXXV. Tout commandant d'un bâtiment
la permission, s'il est officier , sera renvoyé du de guerre , coupable d'avoir abandonné dans
service; s'il est matelot ou officier marinier, quelque circonstance critique que ce soit , le
sera frappé de douze coups de corde au cabes commandement de son vaisseau pour se ca
tan, et en cas de récidive, aura la calle. cher, ou d'avoir fiit amener son pavillon lors
XXVII. Tout homme coupable d'avoir , en qu'il étoit encore en état de se défendre , sera
temps de guerre, allumé ou tenu allumé des condamné à la mort : et sous la même peine ,
feux défendus, sans précaution, et de manière le commaudant ne pourra quitter son bâtiment
à compromettre la sûreté du vaisseau, sera cassé, que le dernier.
s'il est officier ou officier marinier , recevra XXXV !. Tout officier chargé de la conduite
la calle s'il est niatelot; et dans le cas où il en d'un convoi , coupable de l'avoir abandonné
auroit été fait défense expresse par une pro volontairement, sera condamné à la mort.
clamation faite dans les formes ordinaires, ou XXXVII. Tout capitaine de navire du com
si son action avoit donné lieu à quelqu'accident, merce faisant partie d'un convoi, coupable d'a
de ce reconnu coupable, il sera condamné à voir volontairement abandonné le convoi , sera
trois ans de galères. condamné à trois ans de galères.
XXVllI. Tout matelot ou officier marinier XXXVIII. Tout officier commandant une
préposé à la garde d'un feu, et qu n'y auroit armée ou escadre , ou un bâtiment de guerre
pas apporté l'attention prescrite , sera puni quelconque , coupable de n'avoir pas rempli
comme si lui-même avoit allumé ou tenu al la mission dont il étoit chargé , et cela par
lumé le feu , conformément à la disposition · impéritie ou négligence , sera déclaré incapa
de l'article précédent. - ble de commander. Tout officier d'un grade
· XXIX. Tout matelot ou officier marinier · inférieur sera déchu , pendant trois ans, de
coupable d'avoir, dans une circonstance quel tout commandement.
conque , frappé avec armes ou bâton un autre S c est par expresse volonté de sa part, il
homine de l'équipage , sera frappé de douze sera condamné à la mort ».
coups de corde au cabestan. -
XXX. Tout matelot ou officier marinier Avis aux soldats patriotesdes troupes
coupable d'avoir fait une blessure dangereuse, de ligne.
aura la calle, sans préjudice à la réparation ci
vile réservée aux tribunaux ordinaires. . Nous prévenons ces bons amis , que nous
- XXXI. Tout officier coupable d'avoir mal voudrions bien consoler de leurs peines au
traité et blessé un homme de l'équipage , sera trement que par la simple expression de nos
interdit de ses fonctions et mis en prison pen sentimens , 1°. que tous les officiers généraux
dant le temps déterminé par le conseil de justi · nommés pour ailer visiter les masses , sont les
ce, suivant la nature du délit, sans préjudice, aristocrates les plus ſiers et les plus décidés
dans le cas de blessure, de la réparation civile qu'on connoisse : on remarque sur-tout par
par-devant les tribunaux ordinaires. mi eux , MM. du Chillau, Martignac , Plan
XXXI. Tout officier coupable d'avoir fa ità · tade , de Lorges , etc. ; te 2°. que ces officiers
un homme de l'équipage une blessure grave , , généraux ne manqueront pas d'employer toutes
sera puni suivant les loix générales du royaume. les ruses , les menaces et les séductions pos
XXXIII. Tout officier commandant une por sibles , pour dégoûter , corrompre ou perver
tion quelconque des forces navales de la na ' tir les soldats, comme si l'ame d'un vrai pa
tion , coupable d'avoir suspendu la poursuite, triote pouvoit tourner, ainsi qu'une girouette ,
soit de vaisseaux de uerre , ou d'une flotte et devenir en un clin d'oeil l'ame d'un traître
marchande fuyant devant lui, soit d'un enne et d'un aristocrate. Non , les misères et l'op
mi battu par lui , lorsqu'il n'y aura pas été | pression , et les humiliations que les soldats
obligé par des forces ou des raisons supérieu , ont éprouvées sans cesse, et depuis nombre de
( 34o )
siècles, leur sont trop communes avec le bon aurions couru le plus grand danger, car c'est .
euple des villes et des campagnes , dont leurs le commun avis qu'ils n'en vouloient point
p† font pºrtie , pour qu'ils deviennent aux patriotes belgiques , mais bien à la mation.
les enneinis de ce mºine peuple , et servent Il leur eût été facile de réussir , car nous n'a
d instru1n ns aux projets des aristocrates et des vions ni canons braqués , ni fusils , ni poudre ,
tyraus. S , ns donte on pourra vexer , calom ni b ,lles, ll a failu parler laut. On a fait ouvrir
n er , emprisonner , faire mourir de chagrin les arsenaux , où l'on a trouvé quantité de nu
des soldats pati ns et généreux , mais jamais nitions de guerre. Les soldats se sont attelés aux
ils me suceront le poison de l'airstocratie : ja avant-trains des affuts.....
mais ils n abandonneront leurs v éritables frères ,
jamais ils ne trahi ont la patrie et la constitu D'--/vignon.
tion , je connois trop bien le cºeur des oppri
més , lorsque leurs y iix sont ouverts, poul dou Un citoyen très-patriote et digne de foi de
ter un seul instant de leur v ( rtu N ous pre la ville de Nîmºs , vient d'anuioncer que le
sieur i'..., chel des troubles de cette ville , re
venons aussi le public. que le ministre donne
les invalides ou leurs d p pointeInens en r trºt : te fugié à 'i'urin , vit dans la plus grande inti
aux soldats aristocrates et mauvais sujets que mité avec un grand seigneur françois , et que
leurs c marades ont chassés ; tandis que les ce même l'.... a une correspondance secrète
bons soldats auxquels les officiers ont eu l'a avec plusieurs personnes de Car pentras , et
trocilé de donner des cartouches jaunes ou particulièrement avec le sieur F.... fugitif de
vertes , ou blanches - jaunes, pour cause de Nîmes, proche parent du réfugé à 'i'urim. On
patriot sine et de pacte fédératif. sont rebutés ajoute que le projet est de faire entrer les
et insultés )ar les agens du pouvoir cxécutif, ti oupes p r le Lauphiné , et de marcher droit
qui leur refusent non-seulenient tout a2yle et au Comtat, le point de ralliement des aristo
crates , où ils doivent être accueillis à bras ou
toute espèce de secours, mais les empêchent
de rentr r dans leurs régimens, malgré le dé verts. La ville d'Avignon est la première qu'ou
cret contre , les cartouches prétendues infa veut réduire pour s'emparer de l'arsenal. On
mantes. Les braves et honnêtes soldats du ré se propose de mettre à la tête de leur arm e
gitncnt de Ch mpagne cavalerie, qui sont ac les femmes et les enfans des patriotes qu'on
tuellement à Paris , n'ont point été en arrivant fera prisonniers , pour nous empêcher de faire
feu sur eux. Braves Dauphinois ne vous en
demander un azyle aux agens du pouvoir exé
cutif , mais ils en ont trouvé un chez leurs dormez pas, nos ennemis veillent sans cesse ;
frères les citoyens de Paris. Nous parlerons en il couve quelque volcan dans le comtat , dont
détail des horreurs et des persécutions qu'ont l'explosion n'est pas éloignée. ( Extrait du cou
éprouvé ces soldats. CARRA. rier du pont du Gard ).
D E B E R L 1 N, le 14 août.
Extrait dl'une lettre de Givet, du 22 aot{t. Sa majesté est à présent à Breslaw , où elle
s'arrêtera encore quelque temps. Plusieurs régi
L'opinion publique est que si la demande mens, les gemdarmes , les gardes-du-corps, etc.
du passage à Givet, faite par les Impériaux, qui ont ordre de s'y rendre. L'armée du duc de
ne sont que quatre ou cinq cents, eût été ac Brunswick doit garder sa position entre Schmil
cordée, ils se seroient joints à vingt ou vingt deberg et Herschemberg , si les premières pro
cinq mille bandits répandus dans les Ardennes, positions de la cour de Russie s'accordent avec
sous le commandement de Broglie et de Lam les vues de sa majesté. Le marquis de Lucche
besc. Alors ils auroient contraint les régimens simi se rend à Bucharest, comme ministre plé
Dauphin et de Chartres de se rendre, et nous nipotentiaire. V.
On s'abonne à Paris , chez BUIssoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Aunales Patriotiques. -
Ghez madame l)ELAPLANcHE, rue du Roule; et chez tous les Libraires et Direoteurs des Postes du Royaume
et de l' Etranger. : , ! l - i *
- Il paroit tous les jours un Numéro dc ce Journal. Prix 36 liv. pour un an , 18 liv. pour 6 mois, et de 9 lit pour
3 mois ſrane de port, par la poste, pour tout le ltoyanne. L'abonnement ne commence que du prem. d'un mois.
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F ·R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
/ - . e
·9oo liv. , et pour le greffier de 3oo livres. · des mains pures, et pour cet effet de le mettre
- Dans les villes au-dessus de soixante mille dans un état de décence. « Vos # , a dit M,
º
( 543 )
Chabroud ; reçoivent 12oo livres, ils ont une par la question préalable, et la priorité adjugée
maison , un jardin et sont célibataires : au moins au projet du comité , l'article II a été décrété
en ce prenier moment le juge , ministre non ainsi qu'il suit :
moins important , a une famille à so tenir, des Justice des tribunaux de district.
fonctions plus laborieuses, un long et dispen
dieux noviciat ». II. « Le traitement sera , dans les villes au
M. Démeunier a observé que la fixation dessous de 2o miile ames : s voir, pour chaque
adoptée par le comité, n'étoit que réglemen juge et pour le commissaire du roi, de 1Soo l.
taire , et que les frais en pourroient être di Lans les villes depuis 2o In lle ames jusqu à
minués par la restriction des distticts et des 6o mille, ce trait ment sera , pour chaque juge
tribunaux , laquelle seroit prob.bl ment de - et pour le coinmissaire du roi de 24oo liv.
mandée par les justiciabl s eux-mêmes. i)ans les v ,lies au-dessus de Go mille annes,
M. Thouret a repris la parole pour démon pour chaque juge et le commissaire du roi ,
trer la conexité de l article proposé , avec les 5ooo livres.
maximes constitutionelles qui assurent à chaque A Paris , pour chaque juge et le conimissaire
citoyen un dro,t à la gestion d s fonctions du roi , 4ooo l,v.
publiques , sans autre distinction , sans autre Le traitenent du greffier sera du t'ers de
secours que c lui des telens. celui des jitges , ind pendanment du produit
Iusistant sur cette pensée , M. de Menou a des cxpéditions, d'après le tarif modéré qui
dit : « Voulez-vous avoir de bons jnges , laites en sera fa.t ». - -
lcur un sort honorable : compar z d'ailleurs L'article HI a été adopté en ces termes :
ce que va coûter leur traitem nt, avec l'( norme « le corps législatil f ra imposer chaque
pillage de l ancienue chicane, le poids d s épi annºe , sur cltaque district, les frais de justice
ces et vacations , la corruption des secrétaires , et d'administration ».
etc. et voy , z s l est possible de 1n rcbander...... M. Barnave auroit'voulu que l'im, o tion se
Cette comparaison offerte a suscité un apo ſit par dépat tement plutôt que par district ;
logiste de l'ancien ordre judiciaire , dans la mais l'avis du comité a prévalu. G.
personne de M. Duval. ci-devant d' Eprémes Suite des dócrets sur les messageries et
mil , qui , dans le cours de sa mag strature , les postes.
étoit, il faut le dire, le plus inexorable en
nemi de la déprédation. Je vais encore, a-t-il IV. Il sera établi une ferme génér le des
dit, défendre la cause des parlemens à leur messageries, coches et voitures d'eau, aux con
dernier soupir. Au milieu des fréquentes in ditions et charges suivantes :
terruptions qu'il a intrépidement essuyées , il 1°. Les fermiers auront seuls le droit des dé
a soutenu que le parlement de Paris ne tiroit parts à jour et heure lixes, et de l'annonce
pas des épices et vacations, pour chaque con desdits départs , ainsi que celui de l'établisse
seiller, l un portant l'autre , une somme an ment de relais à des ponts fixes et déterminés.
nuelle de 15,ooo livres : mais il a oublié , ou 2°. ils jouiront comme par le passé , dans les
omis de dire, qu'il étoit tel homme qui fai villes où cet usage avoit lieu, de la facilité que
soit 3o et 4o.ooo livres de ses rapports , et leurs voitures et † ne soient visitées
dont le secrétaire prenoit autant et davantage. qn'au lieu de leur bureau ; mais ils seront char
· Il a fait une comparaison nouvelle de son cal gés d'acquitter la dépense des établissemens
cul avec celui des honoraires à payer aux juges que cette facilité nécessite.
, nouveaux, et du remboursement à faire aux 3°. Les voitures , chevaux , harnois servant
juges anciens, d'où il a fait sortir un énorme à l'exploitation du service public des messa
surcroît de charge et d'imposition sur le justi . --
geries , ne pourront être saisis dans aucun cas
ciable. et sous quelque prétexte que ce soit.
Je vous dénonce, a repris M. Barnrve , le 4°. Les leriniers seront tenus de rcmplir
piége qu'on veut vous tendre : en proposant exactement les conditions de leurs départs et
un traitement médiocre et presque vil pour relais aux heures et points fixes et déterminés.
vos juges , on n'a d'autre intention que de Ils seront également tenus de pourvoir à ce
, jeteert de la défaveur sur le nouvel ordre ju que non-seulem ºnt les § routes du
4 diciaire , pour faire ( s'il étoit possible ) regret-" royaume , mais encore les communications par
· tér l'ancien. : · tisulières, suivant l'état qui sera joint au bail,
· Enſin tous les amendemens ayant été dévorès' soient exactement desservies. . -
|
| ( 345 )
5°. D'après les déclarations, évaluations et mens des postes et des messageries, aux inten
prix de transport convenus de gré à gré, mais dans des provinces , seront ſºites à l» réquisi
qui dans aucun cas ne pourront excéder les tion des clicfs d'administration des postes, par
taux fixés ou Inaintenus par l'arrêt du conseil les soins des dir ctoires de département.
et les tariſs y joints de l'année 1776, les fer lH. Les contestations dont les jugemens sont
| miers demeureront jusqu'à décharge respon aussi renvoyés par les réglenens dés postes et
sables de tous les paquets, balles, ballots, mar des messageries , a tix ci-devant intendans des
chandises et espèces qui leur seront confiés ; provinces et au lieu tenarit de police de Paris ,
mais mi lesdits fermiers , ni tous autres entre ainsi que celles qui s'éleveront à l'occasion de
| preneurs de voitures ou papier , autres que l'exécution des d'creis , des te rifs de percep
ceux relatifs à leur service personnel et parti tion , et des recouvremens desdites parties ,
·culier; et ceux des procédtres en sacs. † portées devant les juges ordinaires des
Le surplus des articles relatiis aux message lC LlX.
voitures d'eau. itºine dragons qui en est l'objet , car dans les
VI. Le pouvoir exécutif recevra, aux condi - lu nicipalités patriotes , on sait rendre justice
tions ci-dessus énoncées, les offres qui pour aiix soldats patriotes , et la paix y règne mal
roient lui être faites pour l'entreprise et ex gºé la rage et les man euvres des officiers aris
ploitation des messageries, afin qne, sur le t O Cl'et LeS.
compte qui lui sera rendu , l'Assemblée puisse -« Dans un moment où plusieurs villes pa
décréter ce qu'il appartiendra. roissent avoir à se plaindre de leurs garnisons,
VII. Le bail actuel des messageries passé sous la ville de Laon se croit obligée de rendre pu
le nom de Durdan, ainsi que les sous-bº ux , en bliquement justice à la sienne , en manifestant
semble le traité des fermes avec les administri ses senlimens d'attachement et de reconnois
teurs des pc stes pour le transport des malles, sance pour le r'giment de la Reine dragons,
ainsi quc les sous-traités pour l,- mêtne service , lequel a toujours donné des preuves du patrio
demeureront résiliés, à compter du premier tisme le plus pur et du plus inviolable amour
janvier prochain, et jusques-là lesdits baux , de ses devoirs , tant dans cette ville de Laon,
sous-baux et traités continueront d'avoir leur que par-tott où il a fourni des détachemens
exécution en tout ce à quoi il n'est pas expres sur nos réquisitoires : nous rendrons également
sément dérogé par le présent décret. lomniage à l généros#ié de ce régiment, qui
lci il y a à intercaller un article adopté, sauf a constamment refusé les offres qui lui ont
rédaction, d'après la proposition de M. Fré été 1.ites , en reconnoissance de ses bons ser
teau , qui ordonne la liquidation des créances vices , ou ne les a acceptées que pour les
des fermiers des messageries. reverser aux pauvres ».
M. le rapporteur a proposé ensuite les articles DUFLoT, secrétaire-greſſier.
suivans, sur l'attribution des vérifications, con
testations et plaintes sur les services des postes Ordonnance des municipaux de Lyon , du 6
aux lettres, des postes aux chevaux ee des mes de ce mois, contre la liberté de la presse.
sageries. Ces articles ont été décrétés sans dis
cussion , ainsi qu'il suit : Les plus grands ennemis que les écrivains
Art. 1°*. « Les assemblées et directo res de dé patriotes et philosophes aient à combattre en
artement et de district , les municipalités ni ce moment pour propager les vrais principes
es tribunaux ne pourront ordonner aucun et rég nérer les moeurs et les idées , sont l'a
changement dans le travail, la 1 arche et l or mour-propre, l'ignorance, l égoïsme et la mau
† des services des postes aux lettres, vaise foi. i a preuve de. cette vérité : fatale se
es postes aux chevaux et des messageries. Les marque singulièrement dans la conduite des
demandes et les plaintes relatives à ces services municipaux de Lyon : ces municipaux, en in
adressées aù pouvoir exécutif. fraction de la déclaration des droits de l'homme
Il Les vérifications renvoyées par les régle et des décrets sacrés de l auguste Assemblée na
( 544 j
tionale, ont de leur propre mouvement rendu, que ce délit soit caractérisé par la loi et cons
le 6 de ce mois, une ordonnance dont suit la taté par une instruction ) est absolument indé
tenellr : pendant de la liberté générale et indéfinie de
1°. « Très-expresses inhibitions et défenses la presse ; et que s'opposer à cette liberté gé
sont faites à toutes personnes de publier, dis nerale et indéfinie, pour un cas particulier,
tribuer, ni offrir dans les rues , places et car c'est attaquer à faux et outrageusement l'hon
refours de cette ville , aucuns écrits ou impri neur, la pensée et le repos de vingt-cinq mil
més , journaux, feuilles pério,i'ïques , délibé lions d'hommes l# res et innocens. Sans doute
rations, ou autres ouvrages imprimés , sous quand MM. Savy et consorts auront réfléchi
quelque titre que ce soit, sans avoir obtenu à ces principes ct à ces distinctions , qui
ſa permission de MM. les officiers de police, ne sont pas je pense au-dessus de leur portée,
pour chacun desdits ouvrages, journaux, écrits ils rougiront de leur ordonnance despotique
ou 1mprimes. et inconsidérée ; et ils chercheront à faire ou
2°. « Tous contrevenans seront réputés sé blier à toute la France qu'on a trouvé dans
ditieux et perturbateurs du repos public, et la culotte de Trouard une liste d'aristocrates ,
comme tels arrêtés à l'instant, pour leur pro dans laquelle sont compris trente-cinq mem
cès étre fait et parfait, et punis suivant l exi bres de la municipalité de Lyon. Allons, MM.
gence des cas. les municipaux , vous qui fûtes élus par vos
5°. » Invitons tous citoyens , notamment concitoyens pour uu nouvel ordre de choses,
MM. les surveillans choisis dans chaque canton; corrigez-vous de ces idées serviles et arbitraires
enjoignons aux commissaires et huissiers de po qui tiennent de l'ancien régime; lisez les ou
lice , de faire 'arrêter et arrêter les contreve vrages patriotiques et constitutionels : faites
mans ; requerrons MM. les officiers de la garde vous une règle de conduite digne de la régéné
mationale et des troupes de ligne, et M M. les ration de l'empire , et vous verrez qu'au lieu
eommandans des postes et patrouilles de prêter d'être attaqués dans des pamphlets, vous serez
main forte pour l'exécution de la présente or au contraire chéris, respectés et loués de tou
donnance, qui sera imprimée et affichée dans tes parts. C....
tous les endroits accoutumés de cette ville ».
Fait à Iyon, le 6 août 179o. Signés Palerne Avis importaut.
Savy , Maisonneuve, Nolhac, Dupont, l egier,
Felissent, Fulchiron, Candy, Faure, Vauberet Pour éviter les immenses et pénibles travaux
Jacquier, Vachon, Vidalin , Bruyzet, Gou qu'exige la recherche de tous les biens ecclé-.
dard, Courbon , Granier, Charmeton, Servan , siastiques répandus dans ce vaste empire , nous
Berthelot et Andrillat. -
•• " - - - - - -
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E ,
ET A F FA I R E s P o L I T I Q U E s D E L' E U R o P E ;
/ - - -
a été, à une forte majorité , consacré en ces Mi, de Custine a voté pour que tout pouvoir
terln GS : fût donné à M. de Bouiilé, qu'il assure être
Directoires de district. bon citoyen.
M. Robertspierre rejette vivement tout parti
Art. III. « I ans les villes au-dessous de vingt de rigueur , et demande que l'Assemblée en
mille ames, chaque membre du directoire aura tende deux députés de la garde mationale de
9oo liv. , le procureur-syndic 16oo livres, et le Nanci. -
•-t347 ) . -
·ponse, le lendemain on les fait passer aux mée sarde , qui doit entrer sur nos frontièros ,
courroies. que pour occasionner des émeutes par-tout,
Le peuple s'indigne, et prend parti pour le et faire passer ensuite ce peuple, mourant de
soldat..... faim, pour un peuple d'antropophages qu'il est
Ce récit, fait avec beaucoup de mesure , a bon de remettre sous la verge d'un despote.
valu à l'oratenr les applaudissemens de la saine L)'un autre côté, on sème adroitement le
, majorité, et les honneurs de la séance. bruit dans les provinces , et même à Paris, sur- .
Parmi les opinions qui ont été successivement tout à la table des ministériels, que les états
émises, on a remarqué celle de M. l'abbé Cos unis d'Amérique manquent totalement de grains
ter, disant qu'il ne s'agissoit pas d'examiner si cette annee , et qu'en reconnoissance de celui
les faits avancés par les députés de Nanci , qu'il qu'ils nous ont fourni l'amnée dernière, il est
croyoit, quant à lui, parfaitement faux, étoient juste que le gouvernement leur en fasse passer
vrais ou non, mais qu'il s'agissoit de faire exé un approvisionnement. Sous ce prétexte , qui
cuter un décret de l'Assemblée contre des re est de toute fausseté , le ministère fera embar
belles : qu'au surplus il étoit des circonstances quer uiie énorme quantité de grains, dont une
où on ne devoit pas faire attention à une petite partie se prom ne ra , comme l'année dernière,
injustice qui pouvoit être nécessaire. sur les mers voisines , pour attendre que le
Ce langage , singulier dans la bouche d'un peuple soit au comble du besoin , et dont l'autre
prêtre, a été relevé par un vertueux prêtre , sera livrée aux armées autrichiennes que Léo
M. de la Salcette, lequel a demandé que son pold se propose d'envoyer dans le Brabant, et
collègue fût mis à l'ordre. auxquelles les brigands de Trèves et de Saar
Après plusieurs autres débats , il est décrété, bruck se réuniront. Gardes nationales des fron
sur l'avis de M. Barmave, qu'il sera fait une tières, souvenez vous que la patrie compte sur
proclamation au nom de l'Assemblée natio votre zèle et votre vigilance , qu'il s'agit ici de
nale, laquelle sera remise à deux commissaires la subsistance de vos femmes et de vos enfans,
connus par leur patriotisme et par des senti de leur vie peut - être , et sur-tout de notre
mens non équivoques, qui seront chargés de liberté ! Ne vous laissez donc pas endormir dans
la porter à la garnison de Namci. ,une fausse sécurité ; voyez comme la rage des
M. Barnave a été prié par le comité mili ministres et des aristocrates s'exerce sur nos
taire de venir coopérer à la rédaction de cette bons frères et camarades les soldats de troupes
proclamation , qui sera présentée à la séance de ligne, pour les perdre ou nous ravir leur
de ce soir. G. amitié. L'liiver approche ; les manoeuvres de
nos enrrinis redoublent : tenons - nous très
sérieusement sur nos gardes. C....
P A R I S, le 29 aoiît.
Projet d'un nouveau pacte de famine Encore un piége tendu à l'Assemblée nationale
générale. par le comité autrichien de Saint-Cloud.
On nous écrit de toutes parts, et sur-tout Avant-hier, 29 août, le ministre de la guerre
de Châlons-sur-Saône, de Tournus. de Mâ a informé l'Assemblée que les troupes autri
con et de Bourg, département de l'Ain, que chiennes s'avançoient vers le Brabant, et qu'il
les accaparemens de grains se font en ce mo étoit prudent , et même indispensable, de tirer
ment avec une ardeur qui n'a point eu encore les régimens de l'intérieur et de les porter sur
d'exemple, pas même | l'année dernière. La les frontières. (Quelle tendre sollicitude !) Mais
mesure de bled, qui est de 4oo livres pesant, que le roi craignant que les Inunicipalités ne
monte déja à Tournus à 5o , 51 , 52 livres. A mettent obstacle au départ des troupes qui sont
Saint-t aurens-les-Mâcon , il a été porté au en garnison chez elles, il invitoit l'Assemblée à
prix de 51 livres par une femme qu'on a con prévenir ces municipalités de la nécessité de
duit devant des municipaux regardés eux-mêmes cette marche. ( Quelle adresse ! c'est pour
comme des accapereurs, et qui ont fait peu rendre l'Asscmblée nationale seule responsabla
d'attention à la plainte. Le peuple murmure de des évènemens. )
tous côtés, et plusieurs personnes disent tout Cette demande suppose , comme on le voit,
haut que le ministère favorise ces accapare avec une adresse presqu'imperceptible , que
§ grains, tant pour approvisionner l'ar mous aurions quelque chose à craindre du roi #
( 548 )
Me Hongrie ; mais la véritable énigme de cette AFFAIRES POLITIQUEs ETRANGERES.
supposition et de la tendre sollicitude des mi
nistres dans cette occasion , doit se résoudre D E L o N D R E s , le 25 août.
ainsi : 1°. on veut séparer les régimens patriotes
des gardes nationales, auxquelles ils sont atta Le bruit d'une rupture prochaine avec la
chés ; 2°. on veut former une armée considé
rable sur les frontières, sous le commandement France . fait revenir ici beaucoup d'Anglois
d'un chef aristocrate , non pour se défendre voyageurs. On se demande dans tous les clubs
contre les attaques imprévues dcs troupes au pourquoi cette rupture : on croit y appercevoir
des vues combinées entre les cabinets de Ma
trichiennes, ( cette supposition est un véritable
leurre ) mais pour leur faire passer des officiers drid , de France et le nôtre, pour agir contre
aristocrates et des soldats déserteurs , et peut la révolution par laquelle les François ont re
couvré la libertº , et que les prétendus différens
être des sommes d'argent et des approvision de notre cour avec l'Espagne ne sont que simu
nemens de grains, avec plus d'abondance et lés. Cette opinion se fortifie de plus en plus : on
de facilité : et 5°. on veut en imposer , par attend , dit-on pour agir, qu'on ait fait abso
cette grande force armée , aux troupes prus lument disparoître le numéraire de France, et
siennes et hollandoises, en cas que ces troupes ! que
donnent des secours aux Belges pour établir tendelelapeuple , pressé par la faim et l'hiver,
main au premier qui lui offrira de l'ar
leur indépendance. Voîlà le mot de l'énigme , gent. Si ces conjectures sont fausses, elles de
et ceux qui n'ont pas la brelue le voyent trés viennent cependant très-vraisemblables par les
bien.
Rapprochons d'ailleurs l'armement des 45 autres circonstances qui pèsent sur les François,
graces aux manœuvres de leurs ministres , et
vaisseaux , décrété par l'Assemblée nationale , pºut-être des nôtres. On nous mande que de
du rassemblement considérable de troupes qu'on
veut faire sur les frontières de la Belgique : etl'on puis quelques jours le comité autrichien des
verra de ses deux yeux que le projet de la cour Tuileries a repris beaucoup de gaîté : d'Esprº
est bien réellement d'entamer une guerre de menil y a contribué par son retour à Paris. On
terre et de mer en même temps contre tous assure qu'il étoit à Londres il y a quelques jours
les ennemis de l'Autriche et de la Russie , en
faveur de ces deux puissances : on verra, j'ose DE VA L E N c I E N N E s, le 26 août.
le dire, que mes calculs politiques et mes pré
dictions sont parfaitemet justes, Apprenez, mes Malgré les bruits qui se répandent sur l'état
amis, que pour bien juger de la conduite des désespéré dit-on, des provinces belgiques, il
ministres il faut toujours prendre le contraire paroît que le congrès tient ferme à ses prin
de ce qu'ils disent, et vous ne vous tromperez cipes , et n'est pas disposé à se rendre aux
jamais. lci, comme dans toutes les occasions pré vœux de la maison d'Autriche. L'opinion com
cédentes, les ministres n'ont eu en vue que deux mune de ces provinces est même l'espérance
objets , dont ils ne se sont jamais écartes , celui certaine de la liberté : ce qui fait présumer
de faire trébucher notre Constitution et notre une conmivence entre deux puissances voisines
liberté , et celui de soutenir l'Autriche et de la On répand à Bruxelles un plan de législation
relever de ses humiliations. Examinez bien leurs analogue à la constitution angloise. Ce plaº
démarches ultérieures et vous verrez qu'elles présente deux chambres dont seroit compo*
tendent toutes et invariablement à ces deux le corps législatif : la première seroit celle des
buts. Vous avez le mot de l'énigme; qu'il vous mobles, ce qui concilieroit assez les différens
serve de régulateur : et vous soldats de troupes intérêts de tous les partis. On parle avec plus
de ligne et gardes nationales, souvenez-vous que d'assurance que jamais d'une armée de 4o oo0
nos véritables ennemis du deliors sont les sa hommes environ , que Léopold doit envoyer
tellites de Léopold et ses partisans. CARRA. dans les Pays-Bas. V. -
On s'abonne à Paris , chez BuissoN , libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le pri1
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
Et chez tous lesl Lbraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
Ilparott tous les jours nn Numéro de ce Journal. Prix 56 liv. pour un an, 18 liv.pour 6 mois, et de 9 liv.poº
5 mois, franc de port, par la poste, pour tout le Royaunne. L'abonnement ne commence que du prem. d'un m9ll
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIREs
D E L A F {{ A N C E ,
ET A F F A. I R E S P O L I T iI Q U E S D E L' E U R O P E ;
J O U R N A L L I B R AE , par une Société d' Écri, ains Patriotes ,
el dirigé par 11/. ſu encz en .
des iInpositions de la présente année ; II. Ces atteliers seront de deux espèces. Dans
· Décrète 1°. que les commissaires intermédiai la première . les administrateurs n'admettront
res. nomm 's par les anciens états de la ci-devant qu e des ouvriers qui travailleront à la tâche. .
ovince de Bretagne, dont les pouvoirs ont l)ans la seconde, ils occuperont les hommes
été prorogés par décret du 12 décembre 178o, foibles ou moins accoutumés aux travaux de
continueront le travail relatif aux impositions terrasse , et seront payés à la journée.
de I'année 179o; et qu'au 31 décembre pro IIL La fixation du prix des travaux , à la
cl1ain , ils cesseront toutes fonctions. tâche ou à la journée , sera toujours inférieure
2o. Ils donneront aux commissaires qui, en au prix courant du pays pour les travaux du
exécn tion de l'article X de la troisième section même genre , et sera déterminée par les corps
du décret du 21 décembre 1789. ont été non administrºtifs des lieux où les atteliers seront
més par chacun des cinq départemens dans les ouverts. Les réglemens pour la police desdits
quels est divisée la ci-devant province de Bre atteliers seront également faits par ces mêmes
tagne , tous les renseignemens relatifs à l'an corps administratifs.
ciennne administration ; ils leur remettront les IV. Ceux des ouvriers qui contreviendront
pièces au soutien, et se Goncerteront aVec eux , aux réglemens qui seront "#ssoit
pour ls
( 55o )
police des atteliers , soit pour la fixation du a ensuite décrété que les membres entendus
prix des ouvrages , seront jugés comme pour dans l' information , s'abstiendroient de voter
faits de police, par les oi!ciers municipaux des lors du rapport et du jugement de cette affair .
lieux , et punis ainsi qu'il appa1 tiendra ; et en Puis la motion originaire ayant été mise aux
cas d'attroupemens séditieux , d'insubordina voix , le décret suivant est interveuu.
tion ou autres faits g aves, ils seront arrêtés . « L'Asse1nblée nationale autorise son comité
poursuivis dans les t r,bunaux ordinaires, counm •
des rapports a fa1re itnprim r l'expº dition de
perturbateurs d' 1 epos public. et punis col,iºlº foutr la p1océdure crimine,le que le cliateiet
tels, suivant l' , g 1 e des cas. a ( ép ,é sur le bureau , le 7 août présent
V. A compter du jour de la publication d mois , sans né anmoins que le rapport de l'af
présent décret , toute personne non actuel - | aire puisse en être retardé. Ordonne que son
mcnt domicil ée à Paris , ou qui n'y seroit lºs imprimeur pr ndra dans son iInpression les
née , et qui se présenteroit pour av r d | ou | re aut ons couv« nables lour éviter la con
vrage , ne sera pas admise aux att l.e. s d · s - t I u l « l C ll () Il ».
cours qui seront ouverts conformém nt à l'ar Mi. Barnave a lu le projet de pro lamation
ticle premier; et pour le surplus , l' Assemblée qu'il av oit r'digé sur l'ai la re de N.anci. Cette
national • renvoie aux dispositions du décret du r, daction ayant épi ouv, q 1 lques obj ct ons ,
3o : 1.3i d , ni r, concernant la mendicité ». n'a pas , té adopt e délinitveuu nt. Al. R , derer
On a fait le t,ur , l' ne l, t t r. d M. de lRo! n, en a présente une autre : et sur l'avis de MI.
cardinal , év èj: e de Str,s! ourg , qui , en ºn l m, ry , on a ajout n à demain la lecture et
voyant sa dém ss n de , | t | é , donne dºs rai la discussion de ces div et s projets.
sons de santé pour me s'être pºs r n lu , u venia ^
de l'Assembi 11 t onial-, c, s r isºns de loli Séance du 1" Septembre.
tique pour s'être p, urv n à la diet d, lt ti -
bonne contre les nouv , il s loix de la I rance , Au mépris du d, cret national qu a ordonné
des raisons de délicat sse pour s'èt 1 e jo,nt aux de surs oir à teutºs poursuites et pl océdures
»rincipes de son chapitre , d s raisºn , de pro relatives eux biens ci-devant dénotnm s eccº
† pour se dispenser dº pat oitre de v a11t ses siastiques la chambre des vacat ons dº Rot en
créancicrs , dont il invite l' Assemblée nation le s est permis de rendre un ar êt qui antorise à
à ordonnc r le pai Int nt , ( 1l ... sstl l tt :lt que ses poursuivre la vonte d une portion d'!,éritages
dettes ne le ſont point 1 ougir , ct ne sont de cette nature. M. Cliasset, au nom du co
point le fruit de la dissipatºon. mité ecclésiastique , en d, nonçant cet a rèt , a
proposé de d § par un décret , que la
, Plusieurs avis se sont produits , les uns ponr
demander le renvoi de cette lettre au ( omité disposition en est une infraction aux loix de
des recherches ou à celui de mºndicité , les l'état , et que le roi seroit suppli d'assurer
autres pour faire prononcer su1 le caractère l'exécution de ces loix. A cette dénonc tation ,
d'un représentant qui déclare sa banque route ; M. Thouret a ajouté que plusieurs - corps de
mais l'Assemblée nationale , sans « ccepter la l', gonisante judicature avoient osé manii est cr
démission , envoie la lettre au comité des leur haine pour les décrets de l Assemblé » na
rapports. tion , le , au point de censurer ceux qt i se ſai
soient un devoir de les citcr.
Ce comité a demandé, par une lettre, d'être
autorisé à faire imprimer la procédure crimi Quoique M. Regnault observât que le décret
nelle du châtelet , ur l'affaire du 6 octobre. proposé sembleroit faire de l'Assemblºe natio
M. Riquetti a fortement insisté pour que cette male un ti ibunal de cassation , l'avis du comité
impression n'éprouvât aucun retard. M. de a été adopté par la majorité. -
On s'abonne à Paris, chez BUissoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Autcurs des Annales Patriotiques.
Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
Il paroft tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv. pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 lit pour
3 vmois ſrane de port, par la poste, pour tout le Royauine. L'abonnement ne conmcnce que du prem. d'un mois.
—
S U P P L É M E N, T A U No. C C C X X X V.
LA B oUCHE D E F E R. maine (*) : on ne peut fixer le jour. Chaque nu
méro sera de 16 pages chacun , in-S°. Le prix.
Linguœ centum sunt, oculi centum, oraque de l'abonnement est de 0 liv. pour trois mois,
centum ſerrea vox. AEneid. 4. 18 liv. pour six mois , 36 liv. par an. On don
nera au besoin quelques supplémens gratis.
la Bouche defer est le portefeuille du CERCLE
On souscrit en Province chez les Libraires.
sociAL établi à Paris et dans quelques Dé et Directeurs des Postes ;
partemens , et de la confédération de tous
les Citoyens et Ecrivains patriotes, natio
Et à Paris, chez B Ur r s s o N , Libraire , rue
naux et étrangers , Observateurs et Corres Haute-Feuille, à qui l'on adressera , franc de
pondans visibles et invisibles. port, l'argent et la lettre d'avis.
UNE partie de cet ouvrage , d'un genre ab
ºlument neuf en France , ressemblera pour la
orme, et s'il est possible pour l'intérêt, aux Pauvres. C'est aux rºches à nourrir les pau
Feuilles périodiques des Spectateurs anglois. vres. Cette vérité ne reçoit ni exception ni mo
Une autre partie, entièrement composée d'ob dification. Mais n'est-ce pas sur le riche princi
ſervations et de correspondances secrètes et palement, qui use d s objets de luxe. que doit
oujours actives dans tout l'Empire , formera, tomber l'impôt nécessaire pour soulager le mal
2e qu'on n'y a point encore vu , ce qu'on n'y heureux ? C'est d'après ce principe qu'on nous
pourra jamais voir sans une cntière liberté , invite de proposer l'imposition suivante , qui
ion histoiregénérale et quotidienne par le dé seroit destinée à nourrir nos pauvres l'hiver :
1°. Une taxe sur les carrosses , cabriolets et
reloppement le plus vrai des mœurs et du ca
ractère des Hommes publics et privés, épars çà autres voitures. 2°. Sur les chevaux, autrcs que
ºt là dans les quatre-vingt-trois Départemens. ceux de charrette. 3°. Sur les chiens. 4°. Sur le
troisième domestique. — L'opulence qui seroit
Etles bons Citoyens qu'on opprime, qui sont mise à contribution pour une cause aussi hono
,alomniés, ou qu'on voudroit égarer , trouve
ſont dans le Cercle social , ami de la liberté rable, loin de chercher à s'y soustraire, iroit au
le la presse, et dans la confédération de tous devant d'une taxe qui auroit pour objet le sou
lagement de l'humanité. Il en résulteroit encore
º Citoyenset Ecrivains patriotes, nationaux et que les classes laborieuses de la société ne se
#trangers -
roient pas tenues d'acquitter une dette de
-
lent languos, cent Argus, et cent bouches de fer l'homme riche, et qu'elles pourroient supporter
avec moins de fatigue les autres impôts destinés
)our la sûreté personnelle de tous les Citoyens aux besoins de la patrie. — La proposition sui
ersécutés, et pour le succès de tous les des vante est une vérité sans réplique : c'est à celui
ºins utiles, et pour découvrir toutes les perfi qui a du superflu à venir au secours de l'indi
lies dont ils seroient les victimes. gence , et non à celui qui n'a que le méces
Nous recevrons toutes lettres , dénonciations, saire. ( Courier de Lyon ).
Vis , réflexions, observations, motions , etc.
ignèes et non signées : et la livraison qui suivra
envoi des correspondans portera toujours (") Une administration typographique , nouvelle ,
ne réponse ou le résultat de leurs travaux. active et sùre , convaincra les bons citoyens du véri7
ºdresser pour la correspondance mationale table zèle qui nous anime.
# étrangère , dans toutes les langues, à la Les six premiers mois de la Bouche de fer contien
lºuche de fer, ouverte jour et nuit, rue du neut, entr'autres choses importantes pour l'histoire
'héâtre françois. . - -
secrète de la révolution, les détails les plus circons
tanciés des affaires du cINQ ET DU sIx ocToBRE, aujour
A commencer du premier octobre prochain, d'hui confirmés par les écrits mêmes du comité des
* Bouche de fer paroîtra trois fois par se » recherches. 4 vol. brochés. Prix 13 l. 1o s. port frana
335 bis.
( 554 )
-
propositions qui, découlant l'une de l'autre ;
Avis trè ·-imp rt int. forment une preuve, telle que Montesquieu la
Ce n'étoit point dss z pour M. Poncorf de laisse entrevoir dans de plus grands détails , et
nous avoir démontr é la 1:é s , , ! ' d ss ch r l on peut dire, après la lecture de cet ouvrage
ci , qu on « onnoit presque mieux l'amiteur dans
nos marais , et les a 1 l g s : , , , il s qui la copºe snccinto que dans l'orlg mal : au mons
en remplaceront i s ºu , , ais s ' ' : c s , il cet ext r t t , ſait par une habile main . met-il
vient encore , da iºs un n 1.;oire , par
l'académie de Cliâlons , d aj pr 1 • r , à .. \ l ,n le l ctºur à portée de tirer de Montcsquieu un
part , in in:m nt plus avantageux , en ce qu'il
pagne les moyens de ren h e l' r ' t ! ! s i nt lie nombre dº matières que peu de personne
cent mille arpens des tºrres ar d s , t st r:l s pouvo nt saisir. Montesquieu a souvent été
de cette province. Les noyen , q , l indi jºe obligé de se c ouvrir de c rtaine obscurite , vi
sont puisés dans la plivs ;u gé mé le : gr 1 s vant sous un règne despot que , qui , jusqu'au
COIIllIle l Ilatul'e , l , issºns ( ( ) lll lll Cº les ( i 1: l 1 lS
L'esprit public frappe des coups de génie, l'esprit ministériel des coups
d'autorité.
--
avoient été décrétés ; il restoit à leur ouvrir Pourquoi faut-il que dans le moment où le
la carrière des grades et des honneurs mili calme sembloit rétabli. de nouveaux désordres
taires, et l'Assemblée , qui en avoit fait la pro lui soient dº noncés. et que , par une #
messe, étoit prête à l'effectuer. Avec quelle erreur , ces mêmes soldats qui avoient juré d
surprise n'a-t-elle pas dû entendre le récit répandre leur sang pour la constitution , del
des événemens qui se sont passés dans la gar viennent aujourd'hui l'inquiétude des bons
nison de Nan'ci ! citoyens et l'espoir des ennemis de la nation'?"
Si les régimens de cette garnison avoient L' Assemblée mationale veut croire encbro
des réclamations à présenter, les voies régu que les alarmes sont exagérées ; mais clle l'an
,lières leur étoient ouvertes , et la confiance en monce formellement , aucun examen , au cuné
l'Assemblée nationale étoit pour eux un devoir justice. ancune grace n'est possiblé avant que
l'ordre ne soit rétabli. - - l l
d'autant plus sacré, qu'ils n'avoient pas cessé -
d'en éprouver la justice et la bienveillance. Le premier acte des régimiens doit donc être
'Comment des guerriers peuvent-ils oublier de rentrer dans l'ordre. Soldats , obéissèz à
ue si la valeur § des titres à la gloire, la loi, l'Assemblée nationale le veut et l'or.
obéissance aux loix est le prºmier de tous ; donne. )
qu'elle est le véritable signe du patriotisme, le Ceux à qui leurs devoirs sont chers, et qui
seul auquel on puisse reconnoitre le soldat n'ont pas oublié leurs sermens , n'e balancèrón
citoyen ? pas. Dès-lors aucune peine arbitraire n'est'à
' L'Assemblée natîonale , à la première nou redoitter pour eux ; èt jusqu'au moment où
vélle des désordres, a voulu les attribuer à la justice la'plus impartiale pourra prononcer ,
#erreur ; elle n'a pu croire que des soldats ils resteront en sûreté sous la sauve-garde de
ançois fussent capables de manquer aux en la nation, -
336
( 556 )
Mais si , rebelles à la voix de l'honneur et cette brave garde nationale , qui a # la
de la patrie, il en étoit qui pussent résister en liberté et qui sait la défendre. Le récit de ces
core à ces paternelles invitations , le salut actes d'héroïsme a jetté la plus grande cons
ublic exige et l'Assemblée nationale veut que ternation dans le parti anti-civique, qui s'étoit
toutes les forces protectrices des loix soient em † licencié jusqu'à dire qu'il atten
doit la milice nationale à l'occasion. Eh bien !
ployées pour les réduire.
En conséquence , pour assurer la justice à la voilà cette occasion , malheureuse à la vérité,
tous, pour faire arriver jusqu'à elle la vérité, et voilà comme nos frères s'y montrent !
pour rétablir enfin la discipline dans la gar ll a été lu des procès-verbaux de la muni
nison de Nanci ; cipalité de Lunéville , sur l'affaire de M. de
)r
L'Assemblée nationale a décrété que des Marseigne : mais comme ces procès-verbaux
commissaires , nommés par le roi , seroient n'étoient pas venus par une voie officielle , on
chargés d'y porter ses paroles , et que toutes a passé à l'ordre du jour. G.
les forces publiques, commandées par le général
à qui le roi a confié l exécution du décret du *P A R I S , le 2 septembre.
16 , seroient uniquement soumises à leur ré Chers concitoyens, je vous dénonce l'écri
quisition. vain an tropophage qui, en nous rendant compte
| L'Assemblée mationale donne sa confiance à des horribles malheurs arrivés à Nanci, dans sa
ces commissaires ; elle veut qu'obéissance et feuille d'aujourd'hui, emploie ces mots, nou
respect leur soient portés : elle entend que velles rassurantes , et qui termine froidement
toutes les mesures qu'ils adopteront pour le son article par ceux-ci : il y a, dit-on, en
rétablissement de l ordre et le maintien de la
viron quatre cents hommes de tués.
tranquillité, soient fidèlement observées : elle C'est le journaliste de Paris, à qui je de
ordonne aux troupes de la garnison de Nanci mande , les larmes aux yeux. s'il est pos
de s'y confo mer immédiatement : elle ordonne sible d'insulter d une manière plus atroce à la
également à toutes les troupes de ligne et gardes pauvre humanité ?
nationales d'agir à leur réquisition, sous le com Mlon frère, n'es-tu pas du nombre des victimes ?
mandement du général nommé par le roi ; Votre concitoyen P***.
enfin , elle tléclare qu'elle reconnoîtra le pa
triotisme et la fidélité de tous , au zèle qu'ils Canses et suites des troubles de Narzcz.
témoigneront en secondant ses vues pour le
prompt et entier rétablissement de la paix et Les députés de la garde nationale de Nanci
de l'ordre public ». -
ont expliqué et démontré le 3o août au soir,
A l'ordre du jour étoit la matière du traite dans la séance de la société des amis de la cons
ment des membres d'administration et des of titution aux Jacobins , par des circonstances
ficiers de justice ; cet important travail est en et des faits très-détaillés, quelles sont les véri
fin terminé, et l'Assemblée a décrété , sans tables causes de l'insurrection de la garnison
débats, plusieurs articles que nous donnerons de Nanci. Ces causes sont à-peu-près les mêmes
dans le numér o prochain. que celles qui ont eu lieu dans presque toutes
Une lettre du roi annonce le rétablissement les autres garnisons : c'est la rage , l insolence
de l'ordre dans la ville de Nanci ; et une et la dureté des officiers en général contre les
lettre de M. de Gouver net, fils du ministre soldats , par rapport au patriotisme généreux
de la guerre , contient le détail de tous les · de ces soldats et à leurs pactes fédératifs avec
faits. M. de Bouillé , à la tête des gardes natio les gardes mationales. Ces soldats se trouvant
nales, ayant sommé les trois régimens de se autorisés , par un décret de l'Assemblée natio
rendre , l s régiuiº ns du Roi et Mestre-de nale, à demander la reddition des comptes des
Gamp ont reconnu la voix de la patrie : mais états-majors, ont mis à cette § toute
Château-Vieux , suisse , est demeuré rebelle , la décence et la modération possibles ; mais ce
a fait feu d'abord sur la garde nationale , qui, n'étoit point ce que les olliciers vouloient : leur
forcée de riposter , s'est couverte de gloire par but étoit de pousser à bout les soldats, afin de
son intrépidité . à laqnelle, rien n d résisté. pouvoir leur attribuer des torts auprès de l'As
Château-Vieux est mo,ti - tu. .. moit é prison semblée nationale , et surprendre à la religion
mier : on ne sait pas encore ld nombre des de cette Assemblée des décrets qui produisissent
JmOr1S. • à la fin le désordre et l'anarchie dans l'armée
La lettre du roi est remplie des éloges dus à entière.
( 357 )
Le décret du 16 août, rendu un peu à la il dehande à faire le siége de cette ville,
hâte etsur les simples sollicitations des ministres, comme s'il pouvoit espérer que des citoyens
qui se sont rendus juges et parties dans cette soldats et des soldats citoyens iront égorger leurs
affaire, n'ayant pas produit l'effet que les frères, et que le bandeau de l illusion ne tom
ennemis du bien public en attendoient, la cour bera pas enſin des yeux de l'Assemblée natio
s'est décidée alors à envoyer dans toutes les nale , pour voir clairement et les torts des offi
garnisons des officiers généraux, les plus aris ciers qui sont les premiers agresseurs et les fau
tocrates de tous, pour visiter et régler les teurs enragés de tous ces troubles, et les crimes
IIlâSS6S. des ministres qui en sont les véritables auteurs.
M. de Marseigne est arrivé à Nanci ; et là, CARRA.
prenant le ton insolent d'un dictateur , il a me P. S. Nous apprenons dans l'instant que les
nacé le régiment de Château-Vieux, sans aucun carabiniers ont ramené le sieur Marseigne à
motif que la demande de ce régiment , de le Nanci, et qu'après une conférence avec leurs
casser, quoiqu'il n'en eût pas les pouvoirs. Déjà camarades des régimens de la garnison de cette
le commandant de ce même régiment suisse ville, ils ont pris leur parti, parce qu'ils OIlt re
avoit fait passer par les verges deux soldats que connu que la cause de ces soldats étoit juste,
le régiment lui avoit députés pour demander et qu'il falloit nécessairement que la conduite
la reddition des comptes. Tant d'horreurs , des officiers , aggresseurs et aristocrates, fût
d'injustices et de barbaries dont les détails examinée , et punie si elle étoit coupable. L'af
exigeroient un gros volume , auroient révolté faire de Nanci devient l'aſfaire de toute l'ar
des anges : mais les soldats, qu'un sot préjugé mée , et il est temps enſin de rendre justice à
fait regarder comme des automates , et qui ceux à qui elle est due.
sont au contraire d'autant plus éclairés qu ils 2 septemhre. Le charme est rompu ; Bouillé,
ne sont point corrompus , et qu'ils ont saisi ce perfide Bouillé, si prôné par MM. la Fayetae
avec énergie et sagacité les principes et l'im et Emery, a fait couler le sang françois. Sans
· portance de la révolution (1), loin de céder au attendre l ordre de l'Assemblée nationale, sans
comble de l'indignation, se sont contentés de requérir la municipalité de Nanci, sans vouloir
prendre encore patience. C'est alors que M. de accepter la capitulation que les trois régimens
Marseigne a lancé la dernière bordée de son en gurnison dans cette ville, lui ont offert par
Venin aristocratique ; il a menacé, injurié , leurs députés , il a fait battre des soldats ci
frappé; le régiment du roi et celui de Mestre toyens et des citoyens soldats contre leurs frères
de-Camp, cavalerie, ont pris le parti du régi et leurs compatriotes. Lui-même annonce cette
ment de Château-Vieux ; les officiers ont atta bataille, et le refus qu'il a fait d'accepter la ca
qué les soldats : ceux-ci se sont défendus : le pitulation proposée ; il annonce qu il y a eu
sang à coulé. M. de Marseigne a été arrêté ; trois cents hommes tués : qu'il s'est rendu mat
bientôt il a trouvé l'occasion de s'enfuir; cin tre de Nanci ; et qu'il a dispersé les trois régi
quante cavaliers l'ont poursuivi du côté de Lu mens en trois endroits différens. Que résulte
t-il d'un événement aussi désastreux ? L'armée
néville; les carabiniers ont attaqué ces dragons,
en ont tué une partie et fait les autres prison de Bouillé ne va-t-elle pas devenir le point de
niers. Bouillé, l'astucieux Bouillé m'attendoit ralliement des aristocrates ? La guerre civile
que cet événement pour commencer la guerre n'est-elle pas sur le point d'éclore ? Telles sont
civile et pour faire égorger nos braves soldats les demandes qu'on se fait dans la capitale, où
es uns par les autres ; il marche vers Nanci l'indignation contre les ministrss, premiers au
teurs de tous ces maux , est à son comble.
avec d'autres troupes et des gardes nationales ;
-
.
Gardes nationales de l'empire, et vous, braves
soldats de troupes de ligne , que l'on calomnie
(i) J'ai plus de deux cents lettres et près de cent et que l'on attaque impunément chaque jour,
mémoires écrits par de simples soldats, qui prouvent tenez-vous prêts au premier signal ; la patrie
ºon-seulement le patriotisme et les lumières des sol et la liberté sont en péril : nous sommes perdus
dats en général, mais les plus grands talens et la † si mons sommes désunis. C.... -
sion inſiniment odieux , parce qu il sembloit ' J. Le directoire de district délivrera tous
prº juger la condamnation d'un prévenu. les trois mois , à chacun des juges ou commis
L'Assemblée est revenue à l'avis de son co saires du roi , ct an greffier du tribunal , un
mité, en décrétant « qu'il y a lieu à accusation, mandat sur la caisse du district, du quart de la
et en renvoyant l'instruction et le jugement de portion fixe de leur traitement. et un mandat
vant un conseil de guerre ». particulier de la portion qui laur reviendrà dans
La discussion a été interrompue un instant le produit des feuilles d'assistance, dont le ré
par I1I1ſ2 députation des régimens suisses , qui, sultat pour chaque officier, signé du président
désavouant hautenent la conduite de celui de será envoyé au directoire. - ·
Château-Vieux, demandent qu'il soit puni, li VI . Les membres des directoires, les procu
cencié, et renvoyé. reurs g'néranx-syndics et les procureurs-syndics
toucheront tons les trois mois à la caisse du
Articles décrétés dans le cours de la séance district , sur leurs quittances, le quart de la:
du 2 septembre. portion ſixe de leur traitement, et il sera délivré
à chacun d'eux , par le directoire , un mandat,
Art. V. « Il sera distrait des traitemens ci de sa portion dans le produit des feuilles d'assis
dessus attribués aux juges, aux commissaires tance , dont le résultat , pour chacun , sera
du roi , et aux membres des directoires , une constaté par le directoire assemblé. . -
somme de 5oo livres sur un traitement de 9oo Pour cette année 179o seulement, les direc
Iiv. , de 45o livrés sur un traitement de 12oo toires de dº pºrtement pourront délivrer, tant
l v. , de 6oo liv. sur les traitemens de 15oo liv. , pour eux-mêmes , que pour les directoires de
de 16oo liv.. et de 18oo liv. ; de 12oo liv. sur district, les mandats du montant de leurs trai
mn traitement de 24oo liv. tcmens sur les receveurs particuliers des finan
1l sera egalement distrait des divers traitemens Ces, au trésorier des anciennes provinces.
des Procureurs généraux-syndics, une somme -V1lI. Les directoires de district formeront un
d . 3oo liv. sur un.traitement de 16oo liv., de état, Par apperçn , des sommes auxquelles ils es
45o liv- sur un traitement de 2ooo liv. , de timeront que léurs frais annuels de service doi,
r
537
( 56o )
vent être économiquement réduits, et ils s'a ont exercé cette fonction dans les sièges de
dresseront aux directoires de département ; ces justice royale on , seigneuriale , en plaidant ,
derniers feront pareillement l état estimatif de écrivant ou consultant. L'Assemblée nationa'e
leurs frais de service , et l'enverront dans le se réserve de statuer ultérieurement sur cette
délai de deux mois à l'Assemblée mationale, condition d'éligibilité, lorsqu'elle s'occupera de
avec leurs observations sur ceux des directoires l'enseignement public.
de district ». V. Les non-catholiques, ci-devant membres
Provisoirement les directoires de département des municipalités, les docteurs et licenciés ès
pourront disposer d'une somme de 1 o,ooo liv. loix de la religion protestante , pourront être
pour leurs frais de loyers, salaires de commis élus aux places de juges, quoiqu'ils n'aient pas
et menues dépenses de l'année ; et les direc rempli pendant cinq ans, soit les fonctions de
toires de district , de la somme de 3ooo livres · jºgºs , soit celles d hommes de loi auprès des
pour les mêmes employés. tribunaux, et ce, pour la prochaine élection
IX. Les prochains conseils d'administration , seulement , pourvu qu'ils réunissent d'ailleurs
tant de département que de districts, délibé les autres conditionsd'éligibilité.
reront dé finitivemeat sur le choix du lieu de L'Assemblée nationale n'entend encore rien
leurs séances, de celles du directoire , du pla Préjuger par rapport aux juifs, sur l'état des
cement de leurs bureaux et de leurs archives, uels elle s'est reservée de prononcer.
sur l'évaluation des premières dépenses de cet VI. Les administrateurs qui ont accepté d'être
établissement, qui ne pourront plus se renou membres des tiirectoires, procureurs-généraux
veller. Les états en seront éga'ement envoyés à syndics, et les procureurs-syndics, ne poul 1 ont
l'.' ssemblée nationale , coniine il est dit en l'ar point, à la prochaine élection, être nommés aux
ticle précédent ; et provisoirement il ne pourra places d juges même en donnant leur dénis
être employé à ces dépenses que la sonne de sion : ils ne pourront pas de mème être employés
3oo liv. au plus, par chaque administration de dans la Première nomination des commiss,ires
départenºcmt, et celle de 12oo liv. au plus par du roi.
chaque administration de district. » - VIi. Les procureurs et avocats du roi, ct leurs
Il a été cnsuite , sur la proposition de M, substituts gradués, les juges seigneuriaux , et les
Thouret, décrété plusieurs articles additionels Procureurs fi aux qui étoient gradués avant le
sur l'ordre judiciaire , les qualités pour l'éligi 4 août 1789 , sout él gilles aux places de juge,
bilité aux places de juges, et dans les assemblées s'ils ont txercé peniant cinq ans, soit les foiic
administratives pour les menmbres de l'Assemblée tions de leurs offices, soit antérieurement celles
mationale, les administrateurs actuels et le cos d lionne de loi, et s'ils réunissent d'ailleurs les
tume de tous les officiers de justice. autres conditions d'éligibilité ;il en est de même
Art. Ier. « Il n'est pas nécessaire , pour être des docteurs aggrégés et professeurs en droit
éligible aux places de juges de paix et à cclles qui auront exercé leurs fonctions pendant cinq
de juge du tribunal de district, d'être actuel ans : mais ils seront tenusd'optcr.
lement domicilié, soit dans le canton, soit dans Vl i I. Les parens et alliés , quoiqu'au degré
le district. de cousin issu de germain inclusivement , ne
II. Les sujets élus qui auront accepté leur pourront être élus ni rester juges ensemble dans
momination , seront tcnus de résider assidue le même tribunal. Si deux parens ou alliés aux
ment ; savoir, les juges de paix dans le canton degrés ci-dessus prohibés se trouvent élus, celui
et les juges de district dans le lieu où le tribunt qui l'aura été le dernier sera remplacé par le
est établi. -
premier suppléant. -
le Chapelier ont requis et ont obtenu l'ordre coupons de 24 à 3o livres, pour la facilité du
du jour. commerce. L'opinant ajoute que l'extinction
Sur le rapport fait par M. Démeunier , au de la dette publique étant attachée à cette opé
nom du comité de constitution , l'Assemblée , ration , il ne s'étonne pas qu'elle soit anathé
1°. décrète que les patrons pêcheurs de ces matisée par les gens de la fiscalité, qui vivent de
deux villes, qui, de temps irnmémorial , ont des l'embarras national , et dont le plus honnête
juges de paix , des jurés et des prud'hommes veut au moins être nécessaire. Cette opinion
qui terminent, et avec la plus grande justice , éblouissante est vigoureusement combattue par
les contestations qu'ils ont entr'eux pour la M. de Landine, qui paroît s'être pénétré de sa
pêche , conserveront provisoirement cette ju matière. Il rappelle avec effroi les désastres du
ridiction ; systême de pipier : il voit, dans le commerce
2°. Renvoie au comité de marine la pétition extérieur et dans l'importation, tout le numé
de ces citoyens, qui demandent de nouveaux raire de l'empire s'écouler dans les mains de
réglemens. l'étranger , qui ne voudra point d'assignats ; il
· A l'ordre du jour , M. le Brun , du comité , voit les denrees hausser de prix avec ié numé
a repris la suite de son rapport sur toutes les raire fictif , la main-d'oeuvre renchérie, les ma
parties de la dépense publique, et a fait dé nufactures écrasées, et l'agriculture ſrappée du
créter diverses réductions. -
contre coup.
Art. ie , « La dépense de la bibliothèque du La discussion est interrompue par la lecture
roi est réduite provisoirement à 1 1o,ooo liv. de deux lettres, l'une de M. de Bouillé au mi
II. La dépense de l'observatoire restera pro nistre de la guerre. l'autre du directoire du
visoirement fixée à 87oo liv. , dont 27oo liv. au département de la Meurte à la députation de
directeur, et le surplus pour l instruction des Nanci. Le général annonce les faits déja con
elèves ; nus : le nombre des morts patriotes est de 3oo.
2°. Il sera fait un invcntaire général des Les Suisses vont tenir un conseil de guerre , et
instrumens dépendans de l'observatoire , et il faut, dit M. de Bouillé, un grand exemple.
copie en sera déposée aux archives de la nation ; la lettre du directoire donne de grands élo
3°. J.cs machincs seront déposées dans la salle ges an général , à la garde nationale et aux
de l'académie des sciences , au Louvre. troupes de ligne. Nanci est maintenant dans le
III. Dépenses relatives aux scienoes. Les plus grand calme.
18oo liv. accordées à M. Damson , les 15oo liv. Après une discussion plus animée qu'impor-.
à M. de Villoison, pour leurs loyers, et le trai tante , le plus grand nombre des avis s'est fondu
tcment de 3ooo liv. à Ml. l'abbé Bossut , sont dans la rédaction du décret suivant, présenté
renvoyés aux pensions ». par M. Riquetti.
· Sur l'avis de M M. de Liancourt et I'reteau , « L'Assemblée nationale décrète que le di
on a ajourné jusqu'au rapport du comité de rectoire di département de la Meurte, et les
mendicité la proposition que ſaisoit M. Lcbi un . municipalités de Nanci et Lunéviile seront re
de retrancher, à compter du premier janvier merc.ées de leur zele ; que les gardes nationa
1791 , de la dépense du trésor public , les dé les seront remerciées de leur zele ; que les
penses relatives à la destruction des vagabonds gardes nationales qui ont marché sous les or-.
et de la mendicité, montant à 1 14 4 i5 livres , drºs de M. de Bonilié serontontremerciées
et de les mettre à la charge des départemens ; la bravourecivique qu'elles montrées pour
pour
mais la matière étant infiniment instante, Ml. de le rétablissement de I'ordre à Nanci ; que M.
Foucault a fait prononcer que le r pport du de Silly sera remercié pour son devouement
comité auroit lieu dimanche prochain, héroïque ; que la nation se charge de pour
· La discussion s'est portée ensuite sur l'impor voir au sort des femmes et des enfans des
tante question de l'émission d'assignats pour gardes nationales qui ont péri ; que le général
(> t les troupes de ligne seront applaudis pour
deux milliards. M. Pétiion , pre inier opinant,
vote , 1°. pour qu'ils soient forcés : autrement, avoir généreusement rempli leur devoir ; que
dit-il, ils expireroient dans la Inain dn créan les , coinmissaires , dont l'Assemblée nationale
cier de l'état, qui les auro t reçus forcénent ; a décrété l'énvoi, se rendront sans délai à
2°. pour qu'ils soient sans intérêt , de pcur Nanci , ponr y prendre les mesures nécessaires
u'ils ne deviennent la proie et l'alim nt de à la conservation de la tranquillité, et l'infor
l'egiotage : 3° pour qu'ils soient reçus exclusi mation exace des faits qui doit amener la pu-,
vement dans l acquis tion des domaines natio tion des coupables, de quelque grade qu'ils
maux ; 4°. enfin, pour qu'ils soient divisés en puissent être ». G.
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIREs
- D E L A F R A N C E
ET A F F A I R E s P o L I T I Q U E S D E L' IC U R O P E ;
J0 U R N A L L I B R AE , pº une Société d'/crivains Patriotes,
f• •
G'Z aurge
- Or par M. A2 E R c I E n.
, Le sieur Eggs, malade dans la prison , insiste janvier 1 91 , assign'es sur les caisses dº ſlis-i
jour obtenir sa liberté provisoire Décrété sur trict; à teſ effet, il sera dressé, dans, le, déliii
avis de M. d'André, qu'il doit s'adresser au | d'un mois, un étºt de ces établissemens .. qui.
uvoir indiciaire , c'es-à-dire au châtel t, et sera remis an comité des finances pq5r.. après,
#cis de déni'de justice seulement, à l Assem , son rapport ftit à l'Assemblée , être renvoyéſ
blée nationale anx départ mºns, qui fºront la répartition des
i "rº - - -
Sur favis'du comité de constitution, porté sommes aux établissemens de leur ressort.
( 5^4 )
4°. Il ne sera accordé aucun fonds mational adresse des créanciers étrangers, porteurs d'ef
pour les académies d'é quitation. fets, dont le remboursement a été suspendu
Entretiens, réparations . constructions des par l arrêt du conseil du uiois de mai 1783,
lesquels demandent d'être rangés dans la classe
buitimens employes à la chose publique. des autres créanciers actuels de l'état.
Art. Ier. « Les palais de justice et prisons Une autre a Iresse des députés du commºrce
seront désormais entretenus , réparés ou re et des manufactures , expose « qu'ils ne peuv nt
construits aux dépens des justiciables. seuls calculer l'effet d'une grande émission d'as
Par une seconde disposition , le rapporteur signats, qui peut d'cider du sort de l'empire :
proposoit de charger les municipalités de la en conséqcence ils supplient l' Assemblée na
réparation des murailles des viiles , autres que t.on : le de suspendre sa décision jusqu'à ce
celles de guerre. Cette partie de l'article a été qu'ils aient reçu le vœu des difierentes places
renvoyée au comité des domaines. de connnnerÇe ».
II. Les manufactures ne recevront du trésor On a repris , un instant, la discussion sur la
public que des encouragemens , si elles sont liqaidation de la d tte publique, et cette im
utiles, si les encouragemens sont nécessaires ». portante matère des assignats.
· L'article II portoit que les intendances se M ... .. , qui semble adopter , au moins en
roient affectées à des établissemnens publics, ou partie , les vues de MM. Riquetti et Péthion,
vendues, suivant qu'il seroit réglé sur les infor trouve cependant tres-impolitiqite, 1°. de faire
mations des assemblées de dé partement ; que descendre les assign ,ts à des petites sonmesi
si elles étoient vendues , le prix en seroit versé 2°. de les rendre papier - m nnoie. il propºse
dans la caisse de l' extraordinaire , pour être em de décréter comme articles constitutionels ,
ployé à l'extinction de la dette publique : si elles 1 o. que tout emprunt au rembo :rsement du
sont employécs à des établissemens, elles seront quel il ne seroit pas ponrvu, sera défendu en
à la charge des municipalités ou des départe France ; 2°. que l'impôt est la seule mesure et
mens, auxquels ces établissemens appartiennent. la plus juste pour les besoins ordinaires de l' état .
, Après quelques réclamations , cet article a A l'égard des circonstances actuelles, l'qpi
été ajourné, et les trois comités des domaines, nant a proposé, 1°. de payer en entier la dette .
de liquidation et des ſinances, ont été chargés exigible, et de rembourser les créanciers des
de faire un rapport sur cet objet. seules constituées sur le pied du denier 2º ,
IV. « Les directeurs des monnoiesseront tenus . s'ils le demandoient : 2°. et à cet effet , de
d'entretenir les laboratoires , les fourneaux et mettre pour 3 milliards 7oo millions d'assignats
les ustensiles servant à la fabrication ». immeubles, qui seroient remis aux cré inciers
.Conformément à l'avis du comité, que M. Ca de l'état, à mesure de la liquidation de la dette :
mus a appuyé, on a renvoyé au comité des pen 3°. de ne les faire circuler que comme signº
sions l'examen du traitement de 55oo liv. fait de propriété ; 4". de ne pas leur faire portº
à la dame de Condray, qui s'est consacrée à intérêt, mais de leur accorder une prime dé-.
l'instruction des sages - femmes pour la pro croissante de mois en mois , jusqu'à une épº
vince, et on a décrété qu'il seroit conservé que fixée à laquelle ils cesseroient de produire,
un traitement à la dame Coutanceau sa nièce, aucun intérêt; 5°. que les assignats fussent seuls
à la charge par elle de continuer ses instruc reçus dans l'acquisition des domaines matiº
tions; décrété aussi que le comité de consti maux ; 6°. que ces domaines, autres que cºº,
tution présentera pour l'avenir un plan d'ins ui seroient réservés, fussent mis en vente ºº
truction sur cette partie de la depense publique. à î'enchère dans chaque district. G.
Une adresse de l'assemblée provinciale du
nord de Saint-Domingue, a été lue par M. de Saint-Amour, département du Jurº
Gouy, et, de l'avis de M. Barnave, renvoyée
au comité colonial. Cette adresse contient des A la fédération des citoyennes de cette ville,
laintes amères contre le ministre de la marine. le 19 juillet dernier , madame Chatelard prº
§ s'introduit dans l'isle , et en altère nonça le discours suivant. « L'être suprême créa.
le repos et le commerce. L'Assemblée générale l'homme libre : la tyrannie avoit dénaturé ce
de la colonie paroît mal disposée à se mettre précieux don du ciel, et depuis long - tº
en harmonie avec l'Assemblée nationale de nous n'étions plus que mères , épouses et ſiſſes
France. d'esclaves. Aujourd'hui, nos législateurs,éº
C)m renvoie au comité des finances une rent les nations, en rétablissant nos drººº
( 565 )
admirons la providence qui les protège ; lais 2°. Il sera déclaré citoyen actif, et sera fe
| sez leur le soin d assurer le bonheur des peuples
maitre d'exercer sa profession , s'il en a une,
par des loix sages; mais c'est à nous † ou, s'il n'en a pas, d'entrer dans les gardes ma
tient de former des hommes, et de continuer à . nalrs ou dans les troupes de ligne. . : --
leur inspirer ce courage et ces vertus si né 3º. Il iai sera permis de choisir le corps dans
cessaires pour maintenir leur liberté. - Jurons, lequel ii voudra servir, ou de fixer le lieu de sa
et faisons jurer à nos filles de ne jamais accorder résidence.
notre tendresse qu'à des hoinmes libres , et 4°. On lui payera, argent comptant, le prix
vouons à l'infamie, à la stérilité, à la laidcur de son cheval et ce lui de ses armès ».
toutes celles de cet empire qui refuseroient ou ( Éxtraº de la gacctée du départemene
enfreindro#ºnt ce serment. etc. ». du Word. ) - ;
. On nous annonce que la France peut : s'at transporter dans le centre de la J'rance, il veut
tendre. à une invasion de troupes allemandes . les garder sur les frontières, Citoyens, ouvrez
dans la Lorraine et dans l'Alsace, suscitéo pari les yeux, et ac#ordez aux trôupes autrichiennes,
les painces qui se sont ligués à Ratisbonne, et , i'entrée dans votre territoire , bientôt vos 72
dont les prétentions seront, dit-on, soutenues mille fusils seront à leur disposition. Je me
fais un devoir de dénoncer ce fait, · que ie re -
par le roi de Prusse.Quoique nous ne croyons +
ni l'une ni l'autre de ces nouvelles, il est bon garde comme de la dernière importance ».
-
seule cause des démerubremens que nous avons Contrôleur-général des finances sous le régent ;
soufferts.
Selon cette nouvelle constitution la couronne Contenant les principes du credir, du com
sera héréditaire , et dév oiue au fils ainé du roi rr7erce , des banques, 6/C. al ſ'('C les Jn 1°I77OiTCf
précédent. Ce fils aura le t,tre de prince élu : présentés au régent pour / établissement
mais si celui qui succède avoit au paravant de la hanque de Frauce en 1 - 16 : ouvrage
en frein les pacta convevtta , ou les stat ,ts recueilli sur des mazzuscrits de l'auteur :
auxquels il devoit nne entière soumission , 1 vol. in-8°. d environ 55o pages.
alors il sera exclu du trône , lui et tous ses
descendans, pour être remplacé par un pr nce A VTI S. Comm 2 l'un des mémoires qui
d'une autre famille. On accordera à chaque forment les ouvrages de cet honme célèbre ,
et si profondément instruit dans les matières de
ville les priviléges nécessaires pour y fair : revi
vre le commerce, l'industrie , et accroitre la finance, est particulièrement consacré à dévº
† Les serfs auront les moyens de
evenir libre, et de se soustraire ainsi à la
lopper les principes du pa ier - monnoie , ºº
contient sp cinlºnuent la théorie des assigiiºº
tyrannie des propriétaires fonciers. C'est ce . | actuels , on a cru qu'il sero t agréable au public,
qu'on sait d'essentiel de ce plan. V. · pour le faire jour plus promptºment, de pubier
ces œuvres
l,vraisous par composées
seront cahiers , dont les premièrº
du mémoire sur le
D E R A T I s B o N N E , le 25 août.
numéraire et le commerce , et paroîtront totIS
Malgré les troubles qui se répandent dans
presque toutes les possessions de Léopold , il les jours, à compter du 8 de ce mois. ,
paroit réunir la pluralité des suffrages pour le Cet ouvrage sera précédé d'un discours prº
liminaire, où l'on essayera de rapprocher les
trône de l'empire ; et l'on croit que son cou circonstances actuelles de celles qui ont pré
ronnement aura lieu le 4 octobre prochain. ( n
a peine à croire le nombre des médailles qu'on cédé
pagnés: et les divers'mémoires
de notes, pour étendre seront accoº
ou éclaircir le
frappe à Vienne, tant en or qu'en argent , à tGºX l.ſº.
ce sujet, † être distribuées à Francfort. Les
à
préparatifs qu'on y fait pour cette cérémonic On sera libre de recevoir, à commencer dº
surpassent tout ce qu'on a jamais vu en pareilles 8 du courant, une feuille de seize pages inºº
circonstanc°s. · chaque jour, franche de port, ou bien l'ouvrºg°
L'ambassadeur de Russie, résidant à Vienne, en entier le 12 octobre prochain. - "
on s'abonne à Paris, chez Buisson, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le Prº
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Autours les Annale» Pasriotiques.
Et chez tous les Libraires et Dirccteurs des Postes du Royaume et de l'Etranger. : *
ſ 1 * f,
Il paroti tous lesjours un Numéro de ce Journal. Prix 56 lie.ponr un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9li Pº!
3 mois frane de port, par la poste, pour tout le lioxauine. L'abonnement ne commence que du prem d'uºº
-
- - - -
* - - -
- ".
T | T-TI
| SU P P L É M E N T A U No. C C C X X X V I I I.
A V I S T R È S - E S S E N T I E L.
Nous arons déjà prévenu MM. /as Abonnés que foutes Iettres qui concerncnt
ce Journal, soit pour prix cſes Abonnemeas , soit pour des ÂZatdrjai r qz'ozz
voudroit y faire insérer , doivent étre adressées au sieur Buisson , seul : cette
précaution avoit pour objet principa/ement de rendre /c service simp/e, p/ºs stér,
plus prompt, et d'éviter des p/aintes de retart. Nous prévenons donc encore
M/M/ les Abonnés que toutes les Lettres qui concerneront ce Journal , et qtii ne
viendront pas à /'adresse du sieur Buisson, resteront sans réponse et sans effet,
de quelque part qu'elles viennent. Nous sommes fichés d occuper, pour des
Avis qu'on nous force de répéter, une place qui scroit bien mieux remplie par
quelque article de nouve/les.
, M M. les Abonnés, dont /a jouissance date du 3 octobre pour tºn ar, du 1er
avril pour 6 mois , et aſté premierjui//et poter 3 mois , sont avertis que /eitr Abon
nement finit au 3o du courant, ét priés ºc rºnonv,-//er avazz /e 2o; corºme aussi
d'insérer dans leur /eutre une des adresses soits lesqae//es ils rcçoivent les An
·nales ; cette précaution est absolument nécessairepotir éviter les doubles emplois.
despotisme de la cour et du ministère, comme
Exposé de la conduite de M. le dwc d'Orléans les autres citoyens : choqué conime eux de la
dans la - réco(ution de France, rédigé par • déprédation des finances , et des suites fu -
'lui-méme, à Londres, -
mes/es , pomr la ration et la fami//e royale,
du traité de 1756 avec la maison d'Aitfrfche,
« Les démocrates outrés, dit M. d'Orléans, il a du desirer un meilleur ordre de choses dun's
ont pensé que je voulois f.ire de la France le gouvernement et dans la politique de ce t
une république. — Les méchans m'ont prêté empire : non-seulement il l'a dû, mais pour y
·les projets les plus criminels, et n'ont pas même parvenir il a employé un des grands moyens qui
été arrêtés par l'absurdité de leur svstême ca etoient en sa puissance, et dont la génération
lomnieux : les patriotes les plus zélés ont eu présente et les générations futures, en dépit de
anssi lenr erreur; ils m'ont vu, ils m'ont pré tous ses ennemis , lui devront une reconnois
senté comme m'immolant uniquement à la chose sance éternelle : je veux dire les instructions
·publique; ce que je cédois sans peine leur a · envoyées dazs ses bailliages; instructions qui,
paru d'i menses sacrifices : ils ont tout calculé en servant de modèles aux cahiers des autres
d'après le prince, et rien d'après l'homme. En bailliages, ont servi de véhicule aux idées cons
'observant mieux. ils auroient bientôt reconnu titutionelles qui font aujourd'liui la base des
qne mon.caractère, mes opinions, mes goûts, opérations de l'Assemblée nationale. Certes, si
oient tels, qne mon bonheur personnel et une pareille conduite de la † d'un prince
· particulier se trouvoit nécessairement lié au avoit de quoi étonner le peuple au premier ap
'bonheurpublic. en ce qu'il ne ponvoit venir perçu , elle étoit bien plus faite encore pour
que de la même source, je veux dire de la irriter à l'excès les partisans du despotisnie ,
liberté ». la cabale autricliienne et les fripons du livre
-- Qu'on examine en effet. et avec † rouge : de-là ces infâmes productions des Pelle
• •
-la conduite de M. d'Orléans depuis la révolu tier des Sabatier, et de tant d'autres misé
tiºn, et on sera forcé de convenir, malgré la rables écrivains soudoyés , qui accusoient M.
· nuée de libelles atroces et calomnieux fºncés d'Orléans des crimes et des complots les plus
_ºontre lui avec une indécence inouie, que sa . atrocos, avec toute l'impudence de la calomnie.
•conduite n'a pu avoir d'autres motifs que ceux On croyoit étouffer par-là , non-seulement la
† expose lui-même avec la plus grande mo reconnoissance qui lui étoit due, mais la vérité ,
*tie et la plus grande simplicité. Victime du : mais toute espèce de sentiment et d'intérét en sa
bin
• - • --* ."
( 368 )
faveur. On le traitoit de monstre, parce qu'il de ligne, que la lettre imprimée et datée de
avoit levé le voile qui couvroit les véritables Hesdin du 26 aoàt , commençant par ces mots :
monstres. Et tandis que le projet médité de « Nos chers camarades, peut-étre avez-vous
conduire le roi à M tz, l'orgie des gardes-du jugé» , et finissant par ceux-ci : « sur lesquels
corps et la famine étoient
les sºules et véritables vous devez nous juger», laquelle est souscrite
causes de l'événement du 5 octobre et de ses par qu lques sous-officiers et cavaliers du ré
suites, les infatigables ennemis de AI. d'Orléans gimcnt Royal-Champagne , est l'oeuvre pure et
ne trouvoient rien de plus simple et de plus simple des officiers aristocrates de ce corps ;
naturcl que de lui attribuer l'invention , la que la plupart des signataires dont on a im
combinaison et la conduite de ces mèm s év é primé le relevé des noms à la suite de cette
nemens. Il ftut le dire , si c est par des traits lettre , ont désavoué leur signature, non-seu
d'ingratitude et de persécution contr'eux qu'on lement par ll Ile lettre manuscrite que IlOllS
doit reconnoître aujourd hui les véritables et avons entre les mains, sgnée par quatre-vingts
premiers auteurs de la révolution , certaine sous-ofliciers et cavaliers, c t qui de sapprouvent
ment M. d'Orléans est le premier de tous : car la première , mais par une adresse expresse en
nul n'a éprouvé plus d'ingratitude, et n'a été voyée à l'Assemblée nationale; enfin, que la pres
persécuté avec plus d'acharnen nt que lui. que totalité des autres noms relevés dans l l liste
Mais j'ai dit le mot de l'énigme dans le cours imprimée, appartenant à des cavaliers qui ne
de cet extrait , et quoique je connusse très savent pas signer, ladite lettre imprimée , da
bien ce mot depuis plus d'un an , je n'ai pas tée de Hesdin , 26 août , et envoyée à teute
voulu le dire, parce que j'étois sûr qu'on fini l'armée , ne mérite aucune confiance ; ce que
roit par connoître de soi-même la vérité, et par les soldats clairvoyans appercevront bien , en
rendre justice à M. d'Orléans. CARRA. y remarquant le petit bout d'oreille des aristo
crates qni l'ont inventée et qui la font circu
ler. CARRA.
Nouvelles / orreurs.
au premier jour à l' Assemblée mationale. Un 2°. Pourquoi , sur vingt et un particuliers
enfant de treize ans , entr'autres , a été tué il déposés dans les prisons d'Orange , il refuse
a huit jours dans le parc de Meudon , pour d'em élargir cinq, dont la municipalité d'Avignon
àvoir ramassé un lapin qu'il a trouvé mort. Les a reconnu l'innocence, et dont elle demande
habitans des villages enclavés dans les parcs elle-même l'élargissement : et cela sous le pré
royaux , implorent la providence divine et texte singulier qu'il faudroit élargir les vingt et
l'Assemblée nationale, pour être délivrés des un à la fois ?
bêtes féroces qui les désolent, et dont plusieurs Et 3°. pourquoi il tient à Avignon fles émis
sont à figure humaine. Jamais, non jamais les saires qui y foinentent des troubles, et pour
satellites et les esclaves des plus fiers tyrans de quoi, sur le rapport que lui font ces émissaires,
l'Asie n'ont commis tant d'horreurs ! " C..... il écrit à l'Assemblée nationale que cette ville
est menacée du pillage ?
Avis important. Ces demandes sont faites par de bons citoyens
d'Orange en particulier, et par tous les bons
Nous prévenons tous nos frères des troupes citoyens de l'empire en général. C. .. º
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E,
E T A F F A I R E S P o L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
| J O U R N A L L I B R E , par une Société d' Écrivains Patriotes,
et dirigé par M. JA ERcz E R.
Qu'est-ce que la vertn ? c'est le sacrifice du bien particulier au bien
général. MAURY , éloge de Fénélon.
A S S E M B L É E N A T I O N-A L E.
tement de Lot et de Garonne , et d'après l'avis
Séance du 4 Septembre au soir.
du directoire de ce département et de celui du
district , ces deux municipalités seront réunies
M. DUBois , de Crancé ) a pronosé un nou on une seule, qui portera le nom de Tonneins ;
qu'en cons'quence , les dénomin tions de
veau décret, que l'Assemblée a adopté. i 'objet Tonneins dessus et Tonne ns dessoirs, sont et
en est de prévenir les troubles qui pourroient demen rent supprimées.
s'élever à Hesdin, relativement au régiment de
toyal.Ciiampagne. L'Assemblée décrète en outre qu'afin qua la
ville de I'onneins renouvelle son mair» et le
« L'Assemblée nationale décrète , que la procurenr de la commun , à la même époque
décret qu'elle a rendn le p1 du mois d'août que les autres communes , le maire et le proct1- '
dernier aura son exécntion enti re pour l'exa reur de cclfe de l'onneins ne resteront cri place
meri des moyens qui ont été employés pour qne jusqu à la S. Martin 1791 : mais le substitut
l'exécution de son décret concernant le ré
dt procureur de ia comtnunº , si la population
giment de Royal-Champagne , en garnison à le compot tº, remplira ses fonciicais pendant
Hesdin : en conséquence , l'Assenblée natio deux ans : et à la même époque de la S Martin
nale décrète que son président se retirera sur
1-9 , la moitié des officiers innnicipaux et des
le champ pardevers le roi , pour le prier d'en notables sºra renonveliée p r le sort.
voyer deux commissaires civils à Hesdin , à
l'effet d'informer sur tons les faits qni ont suivi Et ponr l'exécution du prés nt décret , à
l'exécution de son décrºt, en date du......, et laquelle il sera proc dé sans ,ié !ºi, l'Assemblée
n t : onale renvoie au directoire du départe
en rendre compte à l'Assemblée dans le plus Im (* n t ».
court délai ».
On commencc à sentir, dans les départemenº M. de Cucy, député de Caen , a présenté à
l' Assemblée un homn · qui s'est acquis dºs droits
dn royaume, l'inconvénient des municipalités à la reconnoiss : n ce nationale par nne action
trop multipliées ; et le conité de constitution
reçoit journellement des connois ances qui dé pr ºq le 8 rºtº ur !º : un sergent des milices
termineront l'Assemblee législative à resserrer gºdes-cºle du v llage d' )snel m. au departe
ce genre d'organisation dispendieuse et embar rn ºnt de l Orne, VI1 - EL CAniEU , qll on pour
rassant°. En voici le premie rexemple, qu elle a roit appellºr | Hºoratius Cocſes de la j rance. Le
consacré par un décret, dont M. Gossin avot 12 jrrºllºt | 62 , un détachement de 5o soldats
présenté le projet. anglo s s étant ernparé d'une batterie françoise,
« L'Assemblée nationale, après avoir entendu ºn avº t tué ou dispersé la garde : Cabieu , saul,
à l ' fºveur de la nuit. se multipliant avec une
le rapport de son coinité de constitution, dé lég retº et une v g leur inconcevables , tir.nt
crète - -
d dix endroits différ ms jix couos l, ſ'asil par
- Que conformément au vœu des deux muni minutº ! gºisant sa voix cornm . lºo r donner
cipalités dont étoit composée la ville de i'om ºi s ordres de défense à ºne trouo , armée ,
neins , chef-lieu d'un des districts du dépar battent de la caissé, et imitant ar le trépi
( 57o )
nement de ses pieds, sur un pont de bois , le ou d'autres empêchemens, auquel cas ils signe
† d'une troupe en mouvement, vint à bout ront l'expédition des actes.
d'en imposer aux ennemis, de les effrayer, de V. L'archiviste sera tenu d'habiter dans le
les déterminer à la retraite. lieu mêtne où les archives sont établies ; il ne
Ce fait, récité avec beaucoup plus de détails, pourra s'en absenter que pour cause importante,
a été accueilli par l'applaudissement unanime et après avoir donné avis aux commissaires. Il
de l'Assemblée et des tribunes ; et M. le prési sera obligé aux réparations locatives de son lo
dent a dit au brave Cabieu : « Monsieur, les gement personnel. Il ne pourra accepter aucun
applaudissemcns que vous vencz d' entendre autre emploi ni place, la députation à l'Assem
vous prouvent assez que le courage et la vertu blée nationale exceptée.
ne sont jamais mienx honorés que par une na V I. Le nombre des commis aux archives
tion libre..... Jouissez de ce pr inier avantage, sera provisoirement de quatre personnes IlOITl -
en attendant les récompenses d une autre ma mées par l archiviste , sauf aux législatures
ture qui vous sont dues ». suivantes à en réduire le nombre. lls aurout
M. Gossin a présenté un décret concernant le titre de secrétaire-commis : l'un des quatre
les archives nationales, et il a été adopté mal sera employé à travail er avec l'archiviste à
gré les débats d'un parti qui auroit voulu donner l'enregistrement, aux classemens et à la com
quelques marques de haine à l'un de nos purs munication des actes déposés dans les archives ;
citoyens , à M. Camus, archiviste de l'Assem les trois autres travailleront au répertoire, et
blée. Ces efforts malveuillans n'ont abouti qu'à feront les expéditions des actes qui seront
faire décréter, par la saine majorité , des re démandés par l'Assemblée ou par ses comités.
mercîmens solemmels au digne dépositaire, à Dans le cas d'un travail extraordinaire , l'ar
l'intrépide ennemi des abus. chiviste pourra , de concert avec les commis
saires, prendre le nombre de copistes qui seront
Décret sur les archives nationales.
nécessaires , et qui se retireront aussi-tôt qu'un
Art. I. « Les archives nationales sont le dépôt travail forcé n'exigera plus leur présence ».
de tous les actes qui établissent la constitution On a ordonné l'insertion au procès-verbal ,
du royaume, son droit public, ses loix, sa dis ' et l'impression d'une lettre de l'abbé Raynal •
tribution en départemens. remplie d'actions de graces pour les insignes
faveurs dont l'Assemblée mationale a honoré sa
II. Tous les actes mentionn 's dans l'article
précédent, seront réunis dans un dépôt unique, vieillesse. Il désavoue noblement les erreurs qui
peuvent lui être échappées, et proteste de la
sous la garde de l'archiviste national , qui sera pureté de ses motifs, toujours dictés par l'amour
responsable des pièces confiées à ses soins. du genre humain.
III. L'archiviste nommé par l'Assemblée, et
ses successeurs, seront perpétuels ; en cas de Séance du 5 Septembre.
vacance de cette place, il y sera pourvu, soit
par l'Assemblée nºtionale, soit par les législatu A l'occasion d'une demande de M. de Bous
res suivantes , la nomination sera faite au scrn
mard , que ses affaires nécessitent à faire une
tin, et il faudra , pour être nommé, réunir la absence d'un mois, il a été dit que le décret
majorité absolue § voix. En cas de plaintes
qui retient l'honoraire des absens étoit mal
raves, l'archiviste pourra être destitué par une exécuté : on a demandé que les notes de
élibération prise pareillement au scrutin et à la congé fusscnt exactement remises au comité
majorité des voix. des finances : on a demandé même que la
IV. Indépendamment de l'archiviste, l'Assem liste de tous les absens fût placée dans un lieu
blée nationale nommera , pour le temps de ses ostensible de la salle : mais toutes ces motions
séances, et chaque législature nommera égale ont dispparu devant l'orde du jour.
ment pour le temps de sa durée, deux commis Une adresse du départemeut de la Meurte
saires pris dans son scan, lesquels prendront et de la commune de Namci, appelle la ven
connoissance de l état des ar hives , rendront geance mationale sur quelques scélérats qui ,
compte à l Assemblée de l état dans lequel elles dans l'aſfreuse journée du 31 , ont osé , au
seront, et s'instruiront de l'ordre qu il y sera milieu des rues, du haut des fenêtres, du
gardé , de manière qu'ils puissent remplacer fond des caves, tirer sur les gardes mationales de
momentanément l archiviste en cas de maladie Metz et de l'ont-à-Mousson, venues au secours
- ( 371 )
de la ville. L'Assemblée est suppliée d'attribuer payés seulement au moment de l'acquisition
au bailliage de Nanci le jugement de ces cri d une partie de domaine mational.
mes. M. Prugnon unit ces déprécations à celles M. Boutidoux voit au contraire, dans la
de ses commettans ; M. L)uport demande que prompte émission des assignats , la diminution
l'Assemblée attende le rapport des commissaires de cent millions d'intérêt sur la dette mationale ;
envoyés à Nanci; M. Démeunier vote pour de-là les impôts modérés, le commerce encou
l'ajoupnement et la continuation de l'infor ragé , les créanciers de l'état et les porteurs
mati6n. L'Assemblée passe à l'ordre du jour. d'effets attachés par leur intérêt à la révolution.
Sur la représentation de M. le Couteulx, Il insiste sur une subdivision d'assignats de
on ajourne à dimanche prochain un rapport 1oo livres , de 5o , de 25 livres , et sur la
du comité des finances sur l'ancienne per création d'une monnoie de billon, dans le sens
ception. proposé par M. Rewbell.
Le comité militaire a fait présenter, par M. de Boislandry , renonvellant tout ce qui
M. de Rostaing, le projet de décret suivant, a été dit contre le systême des assignats , con
qui a été adopte. clut à ce que l'Assemblée nationale, rejettant
« L'Assemblée nationale décrète, 1°. que le cette opération qu'il appelle funeste , fasse
bouton uniforme des gardes nationales sera concourir les titres des créanciers de l'état, dé
conforme à l'empreinte annexée au présent quelque nature qu'ils soient, à l'acquisition des
décret, portant une couronne civique, et pour biens mationaux , et à ce que ces titres puissent
légende ces mots : la loi, le roi, avec le nom être échangés à la volonté des propriétaires en
du district autour du bouton. délégations territoriales, produisant cinq pour
2°. Que les districts où il y aura plusieurs cent , et à ce qu'il soit libre aux porteurs de
conserver leurs anciens titres , lesquels seroient
sections, elles seront distinguées par un n°. remboursables en annuités divisibles, depuis
5°. Que tout citoyen sera le maître de faire 1 o, ooo liv. jusqu'à 4ooo liv.
monter son bouton sur bois , sur os ou sur
métail, de le porter doré ou non doré ». La séance s'est terminée par le renvoi, fait
au comité de la marin -, d'une lettre de M. de
On a ajonrné un projet de décret proposé par la Luzerne , qui demande un supplément de
le comité des finances , qui avoit pour objet 271 391 liv. par mois, pour la dépense des arse
d'assujettir la ci-devant province de Lorraine à naux de la marine. G.
payer les anciens subsides jusqu'au nouveau
mode d'imposition.
L'assemblée de Saint-Domingue ayant retiré P A R I S , le 4 septembre.
ses pouvoirs à M. Cocherel, il écrit qu'il croit
devoir se retirer, et demande un congé illimité, Messieurs , ou je ne comprends pas le sens
jusqu'à l'admission de son suppléant L'Assem de la responsabilité décrétée contre les mi
blée a repris l'ordre du jour, qui étoit la discus nistres , ou j'ai droit de trouver plaisant le
sion sur † liquidation de la dette publique.
cautionnement proposé par M. Necker à la
MM. de la Blache, Boutidoux et Boislandry nation , pour tenir lieu de cette responsabilité.
ont occupé la tribune. Le premier, regardant Permettez-moi à ce sujet une réflexion générale.
l'immense émission d'assignats comme désas S'il arrivoit qu'un ministre , dans les circons
treuse à l'état, et comme favorable au seul agio tances présentes, eût prévariqué ; que ses pré
tage, a voté en se résumant, 1°. pour que la varications , plus dangereuses que des frippon
dette exigible, énoncée dans le rapport du co neries d'argent , fussent dévoilées ou sur le
mité des finances, fût seule appellée à l'acquisi oint de l'être , en sera-t-il quitte pour offrir
ion des domaines nationaux : 2°. que tous les à la nation une partie de sa bourse ou de ses
itres de cette dette fussent convertis en un seul immeubles ? la responsabilité d'un agent du
t même titre; 3°. que ce titre circulât sous la pouvoir exécutif ne va-t-elle pas au-delà de
ualifica Eion de quittances de finances : 4°. que ses propriétés ? lui suffit-il de déclarer qu'il
es quittances de finance fussent acceptées par juge à propos de transporter sa personne en
es bailleurs de fonds pour l'acquisition des do pays étranger, pour en être le maître ? enfin
nainés nationaux : 5°. qu'il fût attribué à ces peut-il, à volonté, quitter la France en lais «
uittances un intérêt de trois pour cent : 6°. que sant son adresse ? Je le passe à M. Necker,
es intérêts fussent réunis au capital, pour être sous le bon plaisir de l'Assemblée nationale ;
( 572 )
mais que ce soit sans tirer à conséquence. Un chions de la saison où l'on doit, au moins, ren
pareil exemple, avec la possibilité de le suivre, trer pour quelque temps au port. Le gouverne
seroit gai pour ses confrères, mais triste pour ment fait augmenter par - tout le noinbre des
nO 11 S. ouvriers , constructeurs ot autres : s'asst, re de
,'.,i l'!: onneur d'être , etc. P.... [ antités incrºyables de vivres , hâte , presse
toit av, c autant d act.vité que sº nou , av, cns
l'ena ni près de nos côtes. La gr : nete flotte du
Courbevoie près Paris. lord Hoºve a pris la haute mer, quinze autres
vaisseaux , v com ris ceux dºs hoilandois , vont
Un particulier s'appercoit qu'on avoit tiré entrer d ns la M incl Nous api.r-mons aussi
au blanc contre la po te cie son jardin, et q'le q : ma'gré certains bruits de pax , le roi de
difr rens coups de fusils avoi nt endomtn gé 8 , le coin: pl tte son arm e p r de no:iv ell 's
plusieurs de ses arbres. !P}... nte à la munit . : l tº ; r · r · es , el se tienr prêt à reto,: r:uºr c » !t r.e le
ia iormations prises , le compabie se tro v - être pr º de sa ;sau , tandis q le d gros co ps prus
le liis de lacques Colombier, eigneron et maire 3iens se rend nt en i ,ouriande. Sont ce la des
de Courbevo e. l s'oſſr , à indemniser | c : ºn lueurs de pacification ? /.
l zé , et projº et de corriger soii iiºs : m is iº n
t)t no 1 eil s piaintes iu pi opr éiaire du yºr l) r \1 U N I C ii , le 22 aou4#.
du1 ; C t : e lois jes bailes avoient brisé les car -
r aux «t, v i re d'unº cianº},rº l eureuse int nt | éopold a trouvé dans plusieurs des dépntés
point li, i t é : nouvelie inrºrmation : 1m t s , hong ois plus de l'ºrineté qu il ne l'avoit pré
cette fo s, c ° n est point le iils du mºire qu est snn . : n l gn s des proc ,és humilians que
conva : tº cu , lu d, lit. t e maire , vign ero't , voit Jos p'i ii t ſait essuyer à leur nobiesse , et de
que la sc , ér té est nécessaire pour arrêter la la v ola on de presque toutes les lo x consti
récidive. Son fils n'av oit eu qu'une correction tutionelles de leur roy tume , iis se sont ex;ºl qués
paternelle l l in nde à l instant : mon ſi/s. lui sans cra nte dans plusieurs entretiens qu ils ont
dit-il , a o'rº inºpiºn iré a cn hardi à ma / /izire ; eus av , c sa niajesté , protestant que 12 mais il
voas devez #// , y'a ni pour / e cen n',: c'/ /e rºčat n y auroti que des traitres qui se relàciiussent
l,/iv sem,ºnt du bon or d' e. l ordonne aussi-tôt à d,s prétentions légtimes dont la mat on lui
quatre fº, ,iſiers de les condt re en prison. l.e avoit fait part. C st ce qui paroît avoir ci, ci ,ié
fils prie son pè re de lui épargner l · houte de Léopol l à recºvoir la couronne impériale avant
1 l'{!V , ' ;'sºr lo villºgº ainsi escorté : non , inon lils, celle de Hongrie. / .
r .
ſ)# ) ( /,V.C - .. On dernan le grace no ºr , i, le juste
J.;c ju s olombier est in xorale. l', ndant qu'on L) E l I A M E o U R G , le 25 aoºt.
condu i oºt son ſils en prison , il dit an nouveau
coupable : vo" 1s ne l'auriez oo nt été , si morz L'impératrice de Russie, accoutumée à faire
ſl/s ne vous eût domme mºamºais º vºzuyº / : vous chanter dºs 7'e Deum après des défaites. se
serez puni a ccc rnojº s /c ry :/ em / , / , / /º5 ºons dispose à une de ces nouvciles actions de graces
en prisov , sans escorte. Salomon auroit-ti mieux familières aux souverains pour lesquels on a
jugº ! égorgé beaucoup de monde. Son escadre vient,
dit-elle , de remporter une victoire plus que
A8FAIRES POLITIQUES FTRANCERES. complette sur celle des Turcs, dans le golfe de
l) E I. o N D n r s , le 25 aot/'. Jenicale. Cela se terminera probablement par .
la prise de quelques chaoupes, comme la der
L'incertitude du public est toujours ici la nière victoire navale , par laquelle les Russcs
même sur le but de nos armemens . qui se ont repris environ 6o prisonniers que les Turcs
prcssent plus que jaunais, quoique nous appro avoient mis sur dcux pareils bâtimens. Z".
On s'abonne à Paris, chez BrissoN , Libraire , rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, fr tnc de port, le prix
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Et chez tous les Libraires et lDirecteurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
, Il paroit tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv, pour un an, 18 hiv, pour 6 mois, et de 9 lie ponr
3 »nois frauc du port , par la poste, pour tout le Royaume. L'abonnernºt ne commcnce que du prom. d'un mois.
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES -
D E L A E R A N C E .
• E T A F F A I R E S P O I, I T I Q U E S D E L' i'. UR OP E,
J O U R N A L L I B R I , par une Société d"Ecrivains Patriotes,
et dirige par , A. Au i ncz I R.
Qu'est-ce qu° l , vertu ? c'es le sacrifice du bien particulier du bien
géuéral. MAURY , éloge le 1'erzé/ort.
décli,re valables les élections des trois nota Suppression des anciens oſſices et tribunaux.
bles de la section du fauxbourg Saint-Denis .
Art. I°r. « Les contribuables qui, en matière
ceile du troisièmº notable nommé par la sec de contribution directe , se plaindront du taux
tion d, Mauconseil , et enfin celle de troisièmo
de leur cotisation , s'adresseront d'abord au
notable , nommé par la section du Ponceau. directoire de district. lequel prononcera après
L'Assemblée considérant ensuite que les élec avoir entendu la municipalité qui aura fait la
tions, relatives à la municipalité de l capitale . répartition. La partie qui se trouvera lésée
sont peu avancéºs : qu'il est cependant néces pourra se plaindre au directoire de département,
saire de les terminer promptement , afin de qni décidera ensuite en dernier rcssort , sur
procéder immédiatement après à l'élection des simples mémoires , sans forme de procédure
juges et des membres de l'administration du et sans frais , après avoir entendu l'avis du
département de Paris , directoire de district. -
« L)écrète que dans le délai de huit jours , à II. Les actions civiles, relatives à la percep
† de celui de l envoi , les 48 sections tion des impositions indirectes, seront jugées
admettront ou rejetteront, conformément aux en premier et dernier ressort , également sur
articles 15, 16, 17 et 18 du titre II du décret simple mémoire et sans frais par les juges de
sur les municipalités de Paris. les personnes qui districts, lesquels une ou deux fois la semaine ,
se trouveront sur la liste imprimée, et qu'on ne jugeront selon le besoin du service, et se for
comptera point l admission ou la rejection d'un " meront en bureau composé au moins de trois
on plusieurs des 144 notables, délibérée après juges , qui prononceront après avoir entendu
cette époque. le commissaire du roi.
19. 2o, 2 r, 22,
Pour l'exécution des articles III. Les entrepreneurs des travaux †
23, 24 , 25, 26, 27 et 28 du titre li du même seront tenus de se pourvoir sur les difficultés
décret, l'Assembl e nationale autorise la muni ui pourroient s'élever en interprétation , ou
cipalité provisoire à fixer le jour où chaque sec §. l exécution des clausés de leurs marchés,
ºon sera tenue de faire dépouiller son scrutin d'abord par voie de conciliation , devant le
34o
( 374 )
directoire de district ; et dans le cas où l'af d'officiers nommés par le roi, tant à la surveil
faire ne pourroit être conciliée, elle sera portée lance de la fabrication des espèces dans les
au directoire de département, qui jugera en hôtels des monnoies, qu'à la décharge délini
dernicr ressort , après avoir vu l'avis du di tive des directeurs des monnoies.
rectoire de district. X. Au moyen des dispositions contenues dans
IV. Les contestations sur le réglement des les articics ci-dessus , † élections , greniers à
indemnités dues aux particuliers, à raison des sel, jurisdictions des traites , grueries , maî
terreins pris ou fouillés pour la confection des trises des eaux et ſorêts. bureaux des finances,
chemins , canaux ou autres ouvrages pnblics, jurisdictions et cours des monnoies et cours
seront port es de même par voie de conci des a des demeureront supprimées.
liation devant le directoire de district , et si Xi. Les tribunaux de l'ainirauté et les pré
la conciliation n'a pas de succès , elles pour vôtés de la marine subsisteront jusqu'à ce qu'en
ront l'être ensuite au directoire de départe exécntion de l'article Vi l l ci-dessus on ait
ment, lequel les déterminera en d rn1er res lourvu à la police de la navigation des ports,
sort, conformément à l'estimation qui cn s ºra et ils ne pourront connotre que de cet objet.
faite par les juges de paix, XII. Au moy m de l'abolition du régime ſéo
V. | es particuliers qui se pla'ndront des torts dal , les chambres des coniptcs denieureront
et dominages, procédant du fait personnel des supprimées aussi-tôt qu'il aura été pourvu à un
entr preneurs, et non du fait de l'administra nouveau régime de comptabilité.
tion , se pourvoiront contre les entrepreneurs, XH{. Au moyen de la disposition contcnue
d'abord devant la mnrtnicipalité du lieu où les « n i'article N V J du titre l i ci - dessus , les corrz
dommages auront été conunis, et ensuite de mittimus au grand t au petit sceau, les lettres
vant le dire ctoire de district, qui statuera d fi de g rde-gardienne , les priviléges de clérica
nitivement , lorsque la municipalité n'aura pu ture , de scholarité , du scel des châtelets de
concilier l all tire. Paris, t)rléans et Montpellier, des bourgeois de
la ville de Paris et de toute autre ville du
VI. L'administration, en matière de grande
voierie , appa ti ndi a aux corps administratif , royaume , et en général tous les priviléges et
et la pol ce de conservation, t nt pour les gran attributions en matière de jurisdiction; ensemble
des routes que pour les chemins vicinaux, aux tous les tribunaux de privilégºs ou d'attribution,
tels que les requêtes du palais, les consºrva
juges de district. tions des priviléges des universités , les officia
VII. Les actions pour la punition et répara lités , le grand comseil , la prévôté de l'hôtel, la
tion des délits en matière d' eaux et forêts, se jurisdiction prévôtale, les siéges de la conné
ront portées devant les juges de district , qui tablie , le § des maréchaux de l'rance ,
auront aussi l'exécution des réglemens concer et généralement tous les tribunaux autres que
nant les bois des particuliers et la police de la ceux établis par la présente constitution, sont
pêche, et qui, dans tous les cas, entendront le supprimés et abolis.
commissaire du roi. L'Assemblée nationale se
réserve de statuer par la suite sur la conserva XIV. Au moyen de la nouvelle institution et
tion et l'administration des bois et forêts. organisation des tribunaux pour le service de la
VIIl. Tout le contentieux relatiſ aux tran jurisdiction ordinaire , tous ceux actuellement
sactions du commerce maritime, dont les ami existans sous les titres de vigueries , châtelle
rautés connoissent actuellement, étant attribué mies, prévôtés, vicomtés, sénéchaussées, bail
aux tribunaux de commerce, il sera pourvu, au liages , châtelets, présidiaux, conseil provincial !
surplus, à ce que la police de la navigation ct d'Àrtois, conseils supérieurs, parlemens, et gé
néralement tous les tribu naux de l'aneienne :
des ports soit utilement administrée; et les co
mités de la marine et du commerce présente création, et sous quelque titre et dénomination
ront incessamment leurs vnes sur cet objet. que ce soit, demeureront supprimés ». G.
( La suite demain. ) 1
des preuves en faveur du projet de M. Mira proportionnée à la dette exigible et aux besoins
beau l'ainé. actuels de l'empire : on peut dire même que
Je demande si la nature, pour se prêter à cette nouvelle é inission est d'inspiration divine,
l'avarice matérielle des riches, des capitalistes et qu'elle marque b en plus les progrès de la
et des financiers, ainsi qu'aux folles dépréda raison universelle en France, que les connois
tions des rois et de leurs courtisans, a dù pro sances acquises sur le nouveau systême poli
duire et fournir aux nations des matières d'or tique de l Europe. -
et d'argent à monnoyer en raison progressive Considérons encor que tandis que les assi
de cette avarice, de ces déprédations et des gndts-monnoie circuleront dans l'intérieur de
besoins politiques et commerciaux d'une po l'empire pour éteindre la dette publique, fa-.
pulation continuellement croissante de toutes voriser l' achat des biens ecclésiastiques , et pro
· parts et continuellement excitée aux jouissances voquer l industrie des arts et la perfection de
de la vie et à l'industrie de ces jouissances ? Si l'agriculture, notre numéraire métallique tra
la nature n'a pas dû opérer ce phénomène , vaillera avec plus d'abondance et de facilité '
et si en effet elle ne l'a pas opéré, la raison a dans les opérations de commerce avec les na
donc dû et doit donc nécessairement y suppléer ; tions ( trangères; car les espèces monnoyécs,
car une nation ne doit pas se jetter à la nuer dont la quantité n'égalera jamais l'universalité
sous le prétexte du défaut d'or et d'argent pour des autres signes représentatifs d'échanges, doi
payer ses dettes. Or, comment la raison peut vent être naturellement destinées et appliquées -
ellé suppléer, par exemple, à une dette réelle aux rapports commorciaux d'une nation avec
de cinq milliards, quand la nation , que son une autre nation , comme les papiers ou assi- .
gouvernement a obéré de cette dette, n'a qu'un gnats-monnoie , de quelque nºtûre qu'ils soient,
numéraire monnoyé qui monte à peine aujour le sont spécialement et forcément aux rapports
d'hui à deux milliards dispersés en plusieurs commerciaux intérieurs d'individris à individus
millions de mains , si ce n'est en créant des dans la même nation. La balance du commerce
signes représentatifs, soit du numéraire métal respectif des différens peuples commerçans,
lique déficiant ou insuffisant, soit du crédit in-, décide ensuite de quel côté le numéraire mon
dustriel, soit des propriétés territoriales dont noyé se porte en plus grande abondance, et ce
une nation peut disposer ? côté est toujours celui où l'industrie et l'agri
. La Russie offre le premier exemple : ses culture ont plus de moyens secondaires et sont
assignaties ou assignats sont des signes repré élevés à un plus haut point de perfection.Ainsi '
sentatifs du numéraire métallique , qui lui la nouvelle émission d assignats-monnoie, four
manque naturellement; et ces signes sont forcés nissant des moyens secondaires en plus grandº
pour elIe, parce qu'elle a moins d'espèces mon nombre, indépendamment de l'acquittement -
Lf ſ / S
Le grand nombre de souscriptions qui finissent le premier octobre , noms mer dans Va né
ressité de prier MM. les abonnés de renou rº//er avant /e 2o du conrame , afin que Vorz aie
Ie temps e régler l'ordre du service et de /aire imprimer leurs adresses. MM. les abonnés
qui n auront pas renouvellé à cette époque , eprouver out nécessairement une interruptionz,
4aquelle ne pourra nous étre imputéc.
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5 mois , franc de port , par la poste, pour tout le Royaurºr , V.'a honnement me conncnce que du prem. d'un mois.
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ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A - R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' IC U R O P E ;
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
et ciir #ſº
cré /par l}/. -
5. EA c I E R.
-
M. Rewbel a dit qu'il existoit dans quelques tous les rapports du comité d', m ositions se
corps de judicature un préjugé d'inamovibi roient imprim 's avant d être lus à l' Assemblée.
lité qui les porteroit peut - être, les uns de Ml. Gossin a repris le projet de décret sur la
bonne foi, les autres en haine de la consti liquidation des oſlices de judicature , l'article
7 sur les brevets de retenue à être ajourné, et
tntion, à prendre de vaines mesures. à faire
des réserves, à déposer des protestations pour les articles 8, 0 et 1o ont été décrétés.
leur perpétuité. Celte observation, recueillie A. rt. V ! !J. « Seront compris d ns la disposi
. et discutée, a produit les articles qui suivent : tion des articles précédens les greffiers et huis
Art. XV. « Les officiers des cours de parle siers audienciers attachés à chaque tribunal
ment, tenant les chambres des vacations éta sºi p: riiné , l' Assemblée se r'servant de statuer
sur le sort des autres officiers ministériels ,
blies par le décret du 5 novembre dernier,
· cesseront leurs fonctions, savoir; à Pariº le 15 après qu'elie aura terminé l'organisation du
nouvel ordre judiciaire.
octobre prochain , et dans les autres villes du
royaume le 3o du présent mois. 1X. Les huissiers-priseurs, supprimés par le
XVI. Les mêmes jours 5o septembre et 15 d é cret du 19 juillet dernier, secout rembours's,
conformément à Ce décret et à ceux rendus
- octobre, les officiers municipaux des lieux où
les parlemcns sont établis se rendront en corps depuis , relativeunent à leurs offices. L'Assem
au palais à l'henre de midi, et après avoir fait blée nationale s'occupera d'opérer le rembour
fermer les portes des chambres d'audience, sement dans un seul paiement, s'il est possible.
des greffes et autres cluambres, ils y feront ap X. Les droits de mutation , connus sous les
poser en leur présence les scellés par le secré noms de quart de liuitième, douzième, vingt
taire-greffier , pour la sûreté des dépôts ; ils quatrii me demier , survivances et autres de
reql1erront en outre le commandant des gardes même mature qui seront justifiés avoir été versés
nationales, et ceux des trompes de ligne, pour dans le trésor national , ensemble les frais du
- fo11rr1ir les détachemens nécessaires à la garde sceau de tous les offices ci - dessus énoncés,
des postes extérieurs. seront remboursés à chaque titulaire , mais
XVII. Les officiers des autres tribunaux con aucun d'eux ne pourra prétendre au rembour
tinueront leurs fonctions, jnsqu'à ce que les sement des autres dépenses et de sa réception ;
-nouveaux puissent entrer en activité. - e; il sera cependant retenu sur ledit rembourse
341
( 378 )
ment , à l'égard des titulaires qui n'ont pas payé l'Assemblée nationale, et qui ont distribué de
le c nt ènnè denier, excepté dans les apanages , l'argent à cet effet.
le montant du droit de centième demier pour 2º. Que la municipalité de Paris prendra
les années pendant lesquelles ils ne l'ont pas toutes les précautions nécessaires pour † main
acquitté DX. tien de l'ordre et de la tranqu,llile publique.
Une lettre de M. Dufresne annonce une 5°. Que le présent décret sera porté dans le
pénurie extrême dans le trésor national ; et en jour à la sanction royale. -
attendant le rapport du comité, M. de la Borde Contre l'avis de M. Biouzat, qui seul deman
a fait rendre le décret qui suit : doit un ajournem 1.t, M, M. cl André et Fréteau
« I A semblée nationale décrète que la caisse ont, à l'envi , déinontré combien il étoit ins
d' escºrnpte sc la autorisée à remettre au trésor tant de prévenir les mouvemens séditieux ,
d assurer la libel té de l'Assemblée nationale , la
pui,lic la scinne de l o miliions en promesses
d'assigni,ts , pc : ir faire partie du service du tranquillité de Paris , et i lionneur même des
xnois de septembre ». bons citoy-ns. Le décret a été mis aux voix,
et a passé à l'unani inité absolu e.
Articles additionels. « le salut de la patrie , a continué M. Fré
teau , dépend de la prompte organisation sur
Art. Ier. « L'Assemblée mationale décrète qne l'armée , sur laq, t lle le travail du comité mili
les électeurs nommés par les assº1nblées pri taire est maihe 1 eusement en retard ».
maires qui se ti n 'ront tous les d, ux ans , lors
du rºnôuv ll 1nent des lég,s! ;tures, restt l ont « L' Assemblée mationale décrète que jeudi
prociram sºil com i é 1m l,taire comineucera son
électºurs nendant le coº!ts dºs deux anllé s ,
mon-seul m :,t pour la for Irat om des « orps pi ( mi r ' ºppo"t sur l organisation de l ariné e,
et 11e la c se ssien ºn sºra continu ( e tous les
administr,it ts , iiiais encore pour la norii n -
tion aux places de juges et aux offices ecel - jouis , exc, j'té cenx destinés aux finances ;
siastiques. d crète en outre qne , pendant qne l'organi
Jf. Et sur le doute qui s'est élevé à l'og ,asien sation de l' armée sera di cºtée de ns les séances
de la procha ne [orna t : o : des tritºun :: x , (!é - dº matin, l organisation des gardes mationales
crète en outre , conto 1 n1 ment aux c clºs l sera discuté e (tans les st ances du soir ».
{ l : (! ,
et 1l du titre l v dº l'organisation jn ſºci U n autre genre de crime est dénoncé par
que les élccteurs déja no1 min s potir le !or ttne lettre du miliistre de la marine , c'est celui
mation des corps a diministr tifs , seronl é lºc de de x ſe rçats qu 1 ont tenté d' itcendier les
teurs pour la procliaine formatioil des tribu mag sins du port de Brest, l)éia le roi a donné
- Iltl llX >). des ordres pour que les coup, loles fussent , unis
Séance du 7/ Septembre. suivant toute la sévérité des lois , t quº la dis
cipline la plus exacte et la plns f rine ! )t obser
A mesure que le glorieux ouvrage de la cons vce à l'égard des forçars de tot , lºs ports.
titution marche vèrs son terme , la rºge des j 'Assemblée a charg , ses comités de consti
méchans monte à son comble , et d ns leur d' tution et de 1narine de s'adjoindre d ux prév ôts
sespoir il n'est point de moyens qu'ils n'em de la marine , actuellement à .'aris , pour tra
brassent : ils se sont promis de sonlever l' ris , vailler ce soir av ec ces , fiiciers à la rédi ction
et déja on en a vu les horribles essais. Une ſoule d'une loi sur les crimes d, ce genre, pour la lui
de brigands , répandus dans Paris et dans les présenter de suite.
départemens correspondans entr'eux , avec ce Le rapport sur la liquidation d s offices ayant
mot du guet, homme stºr, reçoivent et répan été repris par M. Cossin , les décrets suivans
dent de l'argcnt, font des motions d'assassinats, ont été rendus sans débats.
entraînent un peuple aveugle : et le 1 o de ce T I T R E I I.
1mois est , dit-on , un jour indiqué pour le ral
liement et pour les forfaits. T'els sont les faits
dont M. I)upont a rendu compte ce matin, en Dettes des compagnies.
proposant le projet de décret qui suit : Art. l°r. « Toutes les d ttes passives des com
« L'Assemblée mationale décrète qu'il sera pagnies, contractées par elles en nom collectif,
ordonné aux tribunaux d'informer contre les avant l'époque de l'édit de 1:7 , seront su P
quidatus qui , jeudi dernier, ont fait des mo porté'es par la nation.
tions d'assassinats sous les fenêtres de la salle de II. Les arrérages des rcntes, dus par les com
- V. -, .
| - -
- - ( 379 )
pagnies, éclus avant le présent décret, seront II. Dans le mois, à compter de la publica
acquittés par elles, ainsi que par le passé. tion du présent décret , fous les créancicrs
III.Toutes les dettes actives des compagnies, des compagnies seront tenus d'envoyer au
constitutées par elles en nom collectif sur le roi comité de judicature exp'dition em forme de
ou sur des particuliers avant la même époque leurs titres, certifiée par le président ct un
de 1771 , appartiendront à la mation, à l'excep commissaire monumé dans ciiaque compagnie
à cet effet.
tion des arrérages échus.
lV. Les dettes passives, contractées en nom III. Dans le même délai, lesdites compagnies
enverront audit comité nn tableau des dettes
collectif par les compagnies , depuis 1771 ,
seront sujettes à la vérification , et la nation actives et passis , 5 , cart lié et signé par tous
n'en sera chargée qu'autant qu'il sera justi les membres présens , et une expédition en
forme de tous leurs titres de cr.'ar1ce. Lesdites
lié de leur nécessité, ou que le montant en
a été versé dans le trésor public. Toutes celles expéditions, délibérations de corps et autres
qui, d'après les règies ci-dessus , ne seront p s actes y relatifs , sercnt pour cette fois admis
reconnues légitimes, seront rejettées sur les ti sur la signature et collation du greffier de
tulaires, et réduites sur le remboursement ac chaque conmpagnie.
cordé à chacun d'eux. IV. Il sera délivré provisoiremene à chaque
V. Si le même corps avoit, depnis 17-1 , titulaire un brevet de liquidation , et le comité
constitué à son profit quelques dettes actives , dº judicature se concertera avec celui des
elles se compenseront jusqu'à due concurrence, linances , pour proposer les moyens et les
avec les dettes passives cr ées depuis la même époqucs dudit remboursement.
époque, et dont, en exécution dº l'article pré V. Le montant des provisions ci-dessus fixé ,
cédent, la nation n'eût pas été tenue. ensemble les gages et les autres émolumens
VI. Si les dettes actives con titué s avant l'é arriéré dus par l'état , à l'exception de ceux
poque de 1771 , excédoicnt l s dettes passives qui doivevt se payer dans le cours de la pré
contractées avant la même époque, cct excé sºnt e c : née , sc ront ré, ſuis dans le brevet au
dent sera , jusqu'à concurrence, admis en com capital , ie l'ofl ce. sauf la dist nction des sommes
† dºs dettes nodernes , dont les titu nécessaircs pour a qiitt er les années arriérées
aires auroient été sans cela ci irgés. de correspondance a :: x dits giges.
Vi. L'intérêt desdits brevets commenccra à
VII. I. es emprunts faits depuis 1771 , pour
éteindre des dettes ant'rieures à ladite époque, courir du jour où l' Assemblée aura completté
seront réputés dettes anciennes, en justiliant l'organisation de l'ordre j dici tire, et à compter
de cet emploi. -
d : cette époque jnsqn à leur rempla sement
' VIIſ. S'il étoit néanmoins constaté que la effect f, les m gistrats supprimés continu ront
masse totale des dettes anciennes et mod rnes d exercer sans gages ni autres émolumens quel
n'excède pas la masse totale de celles qui conques. Ajourné. G.
existoient en 1771 , elles seront réputées an ( La suite demain. )
CleIlIleS ».
T I T R E I I I.
Exemple à imiter par leutes les sociétés des
amis de la constitution établies dans l'em
Moyens d'opération.
pire François.
Art. Ier. « Pour faciliter et simplifier le tra
vail de la liquidation , la nation se chargera La société des amis de la constitution établie
de toutes les dettes anciennes et modernes des à Cherbourg , vient d'adresser à celle des amis
compagnies , à l''gard des créanciers seule de la révolution à : ondres, une lettre pour lui
ment , lesquels deviendront , et sont dès - à manifester les sentimens d'union et de frater
présent déclarés créanciers de l'etat ; mais il nité dans lesquels les bons citoyens François
sera ſait cnsuite déduction à chaque titulaire , desirent vivre désormais avec toutes les nations,
sur le remboursenent à lui accordé , de sa et sur tout avec la n tioIi Angloise , et pour
portion des dettes modernes laissées à la charge resserrer d'une nanière authentique et indis
des titulaires, ainsi qu'il est expliqué dans les so}able les liens d'estime et d'antitié qui doivent
articles IV, V, VI, VI1 et Vill du titre pré unir aujourd'hui deux peuples également libres
cédent.
et éclairés. Dans la réponse que M. Stanhope
( 38o )
a faite à la société de Cherbourg , il trace avec d'un général autrichien, le sieur Baillet de la
énergie le sentiment délicieux que les amis de Tour, dans laquelle on remarque , entr'autres
la revolution à Londres ont épronvé en célé instructions de Cannibale et de brigand, celles
brant la fête du 14 juillet dernier. « Nous avons ci : « Il faat changer de route à chaque instant;
éprouvé , dit-il, en cette occasion un plaisir ne vous arrêtez que dans les villages de la fidé
vif et inexpriniable qu'il n'est pas donne aux lité desquels vous êtes bien sûr; MAssAcREz IM
esclaves de sentir , ni aux tv ra ns de connoître. PITOYAB1 EMFNT T oUs I Es P ATRIoTEs , car ce zz'est
Maintenez, dignes et resp, ctabies i'rançois , pas le moment de faire des prisonniers, mais
cette liberté qu il é'toit honteux pour vous de celui d'animer le peuple contre ces séducteurs.
ne pas posséder , ct qui fait maintenant votre - Allez toujours votre train, et faites toutes les
gloire ». v)ni, dignes et r sp ctables Anglois , bonnes al faires possibles avec votre petite ar
nous maintiendrons cette liberté au péril de mée , qu il faut annoncer étre l'aeant-garde
notre fortune et de notre vie ; et ce sera vaine d ºn est utre qui arrive ici, et d une autre de
ment que les greffiers de votre pouvoir exécn l'Allemagne ». -
tif et ceux du nôtre essayeront de nous faire L'original de cette lettre est déposé au con
entr'égorger ponr leurs caprices et leurs spé grès , de même que tous les ordres sanglans
culations ; nous dirons à nos troupes de terre émanés du cabinet de Vienne depuis un an. Gn
et de mer, si par malheur on les envoyoit observe à cette occasion , que tandis que les
contre vous , qne les Anglois sont aussi nos dépéches secrètes portent l ordre de H , CHER ,
ſrères , et qu'au lieu de se battre contr'eux , il de massacrer impitºyablerrren & tous les pa
faut boire cnsemble le pnuch et le vin clairet, triotes , de ne pa s /ezire de prisonniers , toutes
puis se prendre la main b, en fort et s'enbrasser les pièces pub/ijues ne parlent , comme la
bicn fraternellement. De cette manière la paix Gazette universelle , que de la modération de
sera bientôt faite, et la navigation ainsi que le l éopold. Il a donn * l'ordre /e plus precis à ses
connmerce sur les côtes de l · Caii ornie devien géneraux de ménager le sang, de traiter les
dront communes à tout os !ºs n t ions maritimes i3rabançons comme de malheureux égarés.....
et commerçantes, malg é la cour de Madrid Hélas ! tous les rois de race autrici enne se
et le brevet du pape. Je sais bien que cette ressembient : c est toujours la même perfidie et
manière pacifique de faire la guerre , stupé la même cruauté Pauvres Belges ! que je vous
fiera un peu les pouvoirs exécuti1s d ' l'turope ; plain trois , si vous retombiez sous leur auto
mais nous autres patriotes, 11ous nous en rejou - rité : Non , il vaut mieux mourir tous et vous
rons de tout notre coeur , ct nous proposerons enterrer sous les débris de vos villes incendiées,
alors dans le pas de Calais , et sur un autel que de voir jamais dans vos provinces de
porté par un vaisseau de 12o canons , un pac'e pareils tyrans. Mlais calculez donc mieux vos
fédératif général , ntre les François et les Am intérêts Politiques , sur - tout dans le moment
glois, en attendant que les autres peuples dº ce actuel : songez donc qu'il me s'agit pour le Dra
continent puissent s'y reunir pour la plus bant que d'adopter la représentation élective
grande gloire de Dieu , de l'humanité et de la dans ses états , et de se conformer entièrement
raison. C.... à cºuN de l landres. C'est là , je vous le dis, le
véritable n eud de votre indépendance : faites
AWouvelles preuves de la perſ./ie et de la ce sacrifice, si c'en est un ; que Van-der-Noot
cruauté autrichiennes. et Van-F.upen ouvrent les yeux , sur ce point,
ºt je vous reponds du succès de votre r, vo
On a trouvé dans le bagage d'un officier fl - lution. Soyez sûrs que l'Orateur des Etats
mand nommé d'- /sºer, au service de l éopold Générau.v , votre meilleur ami, ne parle point
contre les Etats-Umis de la Belgique, la lettre au llazard sur cet objet. CARRA.
L/ / / S.
Le grand
#
'éCeSSZlC
nombre de souscriptions qui finissent le premier octobre, nous met dans la né.
MM. les abonnés de renou eclier avant le 2o du courant , afin 7ue l'on ail
le temps e régler l'ordre du service et de /aire imprimer leurs adresses. MM. les abonnés
qui n'auront pas renouvellé à cette époque , éprouverout nécessairement une interruption ,
laquelle ne pourra nous étre imputée.
· ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRI.S.
|) E L A | R A N C E ,
ET A F F A I R E s P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ,
JO URNAL LIBR E, ar une Société d'Ecrivains Patriotcs ,
eZ dirigé par 1 i. llZERc1 E R.
' dessus, resteront d'ailleurs aſſectés aux créances 2°. Que les dommages causés à Nîmes soient
' , et hypothèqucs ordinaires prºcédemment éta entièrement réparés.
* ' blies sur les offices qu'ils représenteront, et en 3°. Que l'Assemblée nationale et le roi soient
| conséquence les créanciers pourront former suppliés d'éloigner de Nîmes le régiment de
Guionne.
opposition au remboursement desdits brevets ,
de la même manière qu'il en est usé pour les 4°. Que les catholiques de Nîmes et du dé
º ` autres créances sur l'état. partement soient réintégrés dans tous leurs
º XV. Néanmoins les difficultés relatives aux droits ; que leurs armes leur soient rendues.
:: objets contestés , n : pourront arrêter la liqui 5°. Que les canons soient remis dans le lieu
* dation des objets non contestés. où ils avoient coutume d'être placés. º
XVI. Le comité présentera incessamment à 6°. Il est décidé, par cet arrêté , que le
, l'Assemblée nationale le résultat des liquida comité de l'armée Jalès demeurera toujours en
activité.
tions, et l'état des difficultés qui n'auront pu
être terminées. 7°. Qu'il sera formé une députation conci
" , On a renvoyé au comité de constitution l'exa liatrice, pour être envoyée à la garde natio
| men d'une motion importante de M. Riquetti, male de Montpellier relativement aux troubles
tentlante à faire décréter, pour prévenir le de Nîmes.
Héau des cabales dans les élections, « qu'à 8°. Que si les moyens de conciliation sont
insuffisans , l'Assemblée nationale et le roi se
compter des prochaines élections, les fonctions
: d'électeurs fussent, pendant deux années, in ront suppliés d'intcrposer leur autorité pour
| | | compatibles avec toute autre fonction pu rappeller le bon ordre.
blique ». -
M. de Sillery , applaudissant à la conduite
Au nom du comité des recherches, M. de du directoire , a proposé ce projet de décret :
Sillery a fait le rapport d'un fait infiniment « L'#, ssemblée mationale décrète, 1°. qu'elle
grave. Il s'est rassemblé dans les plaines de approuve la disposition de la proclamation du
Jalès , au pied des Cévennes , une armée de directoire du département de l'Ardêche, qui
342
--
( 582 )
s'oppose à l'exécution de l'arrêté pris dans le XXII. I orsque dans le ressort d'un tribunal
château de Jalès , par le général et l'ét ... major de district il ne se trouvera qu'une desdites
de l armée fédérée. chancelleries, elle sera transférée près ce tri
2°. L éclare que l'arrêté pris par le général bunal.
et l'état-m.jor, après le départ des gardes na S'il s'en trouve plusieurs, le plus ancien dss
tionales, est inconstitutionel , séditieux , attem conservateurs des hypothèques et le plus an
tatoire aux loix , et nul. cien des greſ1 rs expt ditiona res, sero1: t de
3°. Que le président se retirera devers le roi, pr f rence a dtn s à l'exercice de la chance ilerie
pour le supplier d'ordonner aux tribunat x qui sera établ.e près le tribun : l de district.
d'informer contre les auteurs, fauteurs et insti l-ans l'un et l antre cas, l'office de ga rde des
gateurs de cet arrêté. sceaux sera , en vertu du présent décr, t, et sans
4°. !l sera défendu aux commissaires mon qu l soit beso:n de provisions ni de commissions
més de se rendre à Montpellier pour y prendre particulières, exercé à tour de rôle et suivant
aucunes délibérations , relativement à l'affaire l ordre du tableau par les juges du tribunal de
de Numes. - -
On s'abonne à Paris , chez IBiiissoN , libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le pr
de l'abonnemcnt et la lettre d'avis, ct toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotique•.
Et chez tous losl Lbraires et l>irectcurs des Postes du ltoyaume et de l'Etranger.
r
S U P P L É M E N T A U No. C C C X L I I.
| 1 L. CARRA, P. GUxoT et J. B. VrrrrrReNE , Auteurs des Annales patriotiques,
à leurs Lecteurs (1).
4yant été tous les trois, jusqu'à présent, les seuls Auteurs et Rédacteurs dºs
Annales patriotiques , nozzs voyons avec surprise gme (ſes Jozºrºa/istes î/i/is
tériels, qäe de bas comp/aisans, sous /e titre c'e #/oaſºrés et Modºrateurs, ct
ºus le voile d'un patriotisme dont /a pusil/animité, ou p/utôt /a nu//ité, est
ºnnue, cherchent à insinzer dans /e pub/ic qtze /a sévérité de nos principes ,
lardeur de notre courage , la pureté de notre patriotisme, et /e respcct ido/dtre
# lºiés avons totºiours eu pour /a Nation, Za Loi, /'Assemblée nationale et
#ltoi, vont souff)ir désormais que/que atteinte et que/que a/tération. Non ,
ºlessieurs, et vous avez du voºs en appercevoir ; aous sommes les mémes,
**oujours les mé'mes qui avons eu /a satisfºnction de mériter que/que/bjs vos
º#ºrds et vos encourºgamens : rien n'est changé, ni d'ans nos iwe4ran/ab/es
llltllcipes, ni dans la·fè,meté de notre marc4e, ni dans /'esprit cſe ,otre Joie/va/.
Mous continuerons totºjours , avec le méma zèle et avcc la mente p/umle , à
#noncer les ennemis du bien pub/ic et à déconcerter totzs /eurs projets, sans
Jºais nous effrayer de /ezzr /'aime présexte , ni de /ezzrs persécritions futures ;
º continuerons à louer /es bel/es actions et à b/?meſ les mauvajses sans
ºPtion des personnes et sans considérations particit/ières ; nous ne cesserons
º mêmes de coopérer, autant qu'il est donné à notre inte//igence , mon
· seulement à Z'affºraissement de notre sainte constitution , mais aux progrès
ºes ae la raison et de la liberté aniverselles. -
Vier 179u. urir, à compter du premier jan versela arrêté sur ses lèvres la parole outrageuse.
M. Foucault, son intime , l'a engagé lui
dé †ºrier, curé de Salives ( P ) a doman même à garder le silence ; M. Rºgnault, en
ºc, e #que du paiement fût ſixée au " requérant que le silence fût imposé aux tribu
près #ººhain, attendu disoit-il, que , d a nºs , vouloit que M. l'abbé fùt censuré : mais
#euses †ºt rendu , les communautés reli le calme s'est rétabli, et l'oratenr reprenant son
t tenues de verser leurs revenus
discours saus emportement, a conclu à ce que
343
( 383 )
les fermiers des cornmunautés ne fussent tenus M. le rapporteur a présenté la questien sous
de verser dans le trésor public les fonds de leurs ses divers aspects, et a fini par proposer un
fermages que jusqu'à concurrence, et à l'ex décret, qui détermine la distraction et sépa
ception du traitement qui a été alloué aux reli ration des deux corps du génie et de l'artillerie.
ieux, lequel traitement ils seroient obligés de M. de Boussemard a parlé en faveur du projet
† TG tm G ttl'e. -
un rapport sur la question de savoir , 1°. s'il « L'Assemblée mationale , délibérant sur l
· étoit utile de réunir les corps de l'artillerie et proposition du roi , décrète 1°. que les deux
du génie ; 2°. s'il étoit convenable d'unir le corps de l'artillerie et du génie continueront
corps des sapeut s au génie , ou de les laisser aussi, comme par le passé , de faire partie de
attachés à l'artillerie. celui de l'artillerie ; 2°. qu'il lui sera fait inces
( 589 )
"samment un rapport sur le plan du ministre sur · pourroit sortir de Paris qu'après sa déposition,
·la formation intérieure de ces deux corps , afin à la charge de se représenter lors de l'informa
qu'elle puisse prononcer sur le nombre d'indi tion contre le sieur Henry. G.
vidus de chaque grade, dont chaque corps de
vra être composé ».
On a renvoyé à la séance du soir la lecture A JV I S.
d'une lettre de la société des amis de la consti
M/M. les Abonnés , dont la jouissance date dn 3
tution et de la chambre générale du commerce octobre pour un an , du premier avril pour 6 mois ,
de Bordeaux, à laquelle étoit jointe une adresse et du premier juillet pour 3 mois, sont avertis que
contenant un voeu en faveur de l'émission des lcur Abonnement ſnit au 31 du courant , et priés de
assignats. renouveller avant le 2o ; comme aussi d'insérer dans
leur lettre une des adrcsses sous lesquclles ils reçoi
Le comité des recherches a ſait présenter par vent les /n males : · ctte précaution est absolument
M. Voyd-l le rapport d'un fait très-étrange : néccssa 1re pour ººj cr les doubles emplois.
c'est une lettre écrite par un comte Henry à une
dame marquise de Persan , et dans ces termes :
« La mine se charge ; elle sera bientôt com P A R I S.
blée : on est prêt à y mettre le feu ; on ne peut
calculer ses écarts; tâchez de vous garantir de Malgré les troubles affreux dont nos colonies
l'éclaboussure ; je vous donne cet avis comme ont été agitées, on voit avec une véritable com
ami; je laisse à votre papa à vous parler de lui ; solation qu'il s'y trouve encore de bons Fran
pour mol, Je vous assure que personne ne vous çois. Les volontaires du Port-au-Prince ont
aime davantage que — le comte Henry ». fait , le 12 juillet , le serment suivant :
« Nous François de la paroisse du Port-au
Cette lettre, trouvée par un nommé Pusse, Prince, rassemblés ici en corps de Volontaires,
blanchisseur, et par lui déposée au comité de jurons et promettons par les loix de l'honneur
la section de la Fontaine de Grenelle, existe en de nons sº courir et soutenir dans toutes les
original dans les mains du comité des recher occasions, de mous réunir d'esprit , de cœur et
ches. Ce comité a cru devoir remonter aux
sources; il a mandé la dame de Persan, qui, d'actions à tous les bons citoyens qui , n'ab
après quelques tergiversations, a déclaré « que jurant pas la mère - patrie , adoptent cömme
loi sacrée et fondamentale les décrets de l'As
la lettre venoit du sieurHenry Cordon, comte
semblée nationale , en date des 8 et 28 mars ,
de Z,yon, et qu'clle croyoit qu'il s'agissoit d'un et les instructions adoptées par ladite assem -
armement en Sardaigne , pour protéger une blée : promettons en outre de protéger et dè
contre-révolution en France ».
fcndrc l'assemblée coloniale de Saint-l)omingue,
Le rapporteur a proposé de charger le châ qui sera reconnue par le vœu général de la
telet d'informer contre le sieur Henry, et de colonie , en tant qu'e/le ne s'écartera jamais,
permettre à la dame de Persan d'aller où bon lui sons aucun prétexte, des décrets de l'As
sembleroit. semblee //alionale ».
M. Duval (d'Espremenil ) n'a vu dans cette Les volontaires de Saint-Marc ont aussi tous
lettre que les épanchemens de la confiance : il *juré le 14, qu'ils aimoient mieux mourir que
a tonné contre l'inquisition du comité des re · de prêter d autre serment que celui décrété
cherclles, et plus encore contre l'indiscrétion par l'Assemblée nationale. En conséquence ,
des tribunes, qui se sont permis plus d'une fois ils ont juré d'étre fidèles à la nation , à la
de manifester une improbation à laquelle M. Du loi et au roi. Quelques instances qu'on leur
val n'étoit pas encore accoutumé. ait faites , ils ont évité le piége qu'on leur ten- .
MM. Brillat et Populus regardent comme doit par l'addition et à la partie françoise de
un vain bruit cet avis de l'armement de Sar Saint-Domingue. M. Renaud, capitaine, leur
daigne ; M. Martineau croit qu'il est de la . donna l exemple, qu'ils suivirent de concert. V.
"prudence de tout sonder, en de retenir à Paris
a dame de Persan au moins jusqu'à interroga
toire subi : et l'Assemblée, après quelques dé Strasbcurg, 1°r septembre.
bats, a décrété, sauf rédaction, que le pro
cnreur du roi informeroit dans le jour , en On assure ici que les troupes des cercles, armées
ce qui regarde la dame de Persan, et qu'elle ne pour soutenir la cause de quelques tyrans et
( 39o )
eombattre les Liégeois, ont mis bas les armes de l'amiral Howe sera obligée d'y rentrer bientôt*
vant les étendards de la liberté ; que les Liégeois, ainsi cette campagne ne se passera qu'en frais
invités par les ennemis, s'en sont approché s, énormes , occasionnés par les manoeuvres du
et se sont mêlés parmi eux ; que l'on s'est em ministère de France, qui a fait tous ses efforts
brassé de part et d'autre , et que les femmes pour susciter la guerre la plus injuste entre
étant survenues à ce nouveau traité de paix, les deux puissances amies, et y prendre part. C'est
Munstériens, les Palatins et les Liégeois ont ainsi que les peuples sont foulés, écrasés d'im
fini par danser en rond au lieu de s'égorger. pôts, et sacrifiés aux caprices de trois ou quatre
Cette nouvelle n'auroit rien d' étonnant , car enne1nis jurés du genre humain. J^.
toutes les querelles de nation à nation doivent
D E L I E G E , le 3 l aoiî t.
finir ainsi, en dépit des rois ct des amis des
rois : et si l'événement qu'on nous annonce dans Le conseil général de notre cité vient de
cette nouvelle n'est pas vrai aujourd'hui, il sera faire passer à S. M. Prussienne le plan provi
vrai demain , sur-tout si nos frères les braves soire de sa nouvelle municipalité , et lui en
Liégeois ont le soin de répandre en langue alle voue l'hommage , en réclamant sa puissante
| mande , dans un grand nombre d'écrits impri protection contre les atrocités presque conti
més, la décl. ration des droits de l'homme et nuelles des troupes des cercles. Battues dans
les principes sacrés de la souveraineté absolue toutes leurs tent itives , et forcées de se retirer
des nations. C.... avec plus ou moins de pertes , elles n'en com
AFFAIRES POLITIQUES ÉTRANGERES. mettent pas de moindres horreurs dans tous
les cantons où elles se portent.
D E V I E N N E , le 22 aoû t. En conséquence , les Liégeois, toutes les
villes et bourgades de leur ressort, supplient
Le marquis de Noailles , ambassadeur de sa majesté d interposer sa médiation pour
| France en motre cour , a pris congé, et retourne mettre ſin au despotisme cruel de la chambre
à Paris avec l'abbé Desnoyers , son secrétaire de VV etzlar.
d'ambassade. Comme il ne doit plus revenir , il Nota. Nous regrettons de ne pouvoir pré
a ordonné qu'on vendit ses chevaux de main
senter cette longue adresse à nos lecteurs.
et les meubles de son hôtel. ll paroît assez sin C'est la cause même des François que les Lié
gulier que cet ambassadeur quitte Vienne au geois y plaident ; et l'exemple § intré
moment même que leurs majestés siciliennes y idité doit nous apprendre à braver toutes les
arrivent , et presqu'à l'époque du couronne l§ dans lesquelles notre aristocratie veut
ment de Léopold. Seroit-ce un signe de rupture nous plonger , soit par la force, soit par la ruse
avec la France ? La plupart des François sem en corrompant nos troupes de ligne, soit en
blent au moins le desirer, et voudroient voir la
Prusse réunie à leurs intérêts : le temps seul en nous divisant , comme elle le tente déjà, en
semant de l urgent. V . -
D'A M s T E R DA M , le 29 ao4t. A V I S.
L'amiral Kingsbergºn est rentré depuis quel La personne qui nous a donné l'avis du
ues jours au I'exel avéC la plus grande partie dépôt de la succession d'un sieur de Belle
de sa ſlotte, laissant seulement quelques vais ville, entre les mains de Ml. Duchillau, ci-de
seaux de moyenne force aux Anglois, pour être vant gouverneur de Saint-Domingue, est priée
réunis à ceux qu'ils arment, Cette dernière de nous faire connoître l'adresse de ce M.
flotte croisera , dit-on, dans la Manche : mais Duchillau , ou de nous indiquer les moyens
ce ne sera pas pour long-temps, ou plutôt elle de la trouver. Plusieurs particuliers nous de
aura à peine le temps d y paroitre. Celle de mandent cette adresse. C...
On s'abonne à Paris, chez BuissoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le priº
de l'abonnement et la lettre d'avis , et toutes les lettres pour les Auteurs eles Annales Patriotiques. .
Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger. - -
ll paroft toits les jours un TVnméro de ce Journal. Prix 36 liv, pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 lit .ponr
% moisyſranc de port, par la poste, pour tout le Royaume. L'abonnement ne commcnce qne du prem. d'un moll,
On s'abonne aussi , à la méme adresse , pour la BO UCHE DE FER.
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
IO E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ,
J o U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcret , et par M. CARRA , un des Auteurs.
# loix ne sont vivantes que par l'activité et la continuité de leur
exécution. BAcoN.
l'autre pour établir à Montivilliers , départe Que ces ennemis, s'il en est, voient avec
ment de Seine inférieure, le chef-lieu d'un sollicitude quels hommes sont ces François,
district dont le tribunal sera au Havre. qui, passant de leurs tranquilles foyers dans
La garde nationale de Versailles a fait une les cliamps de la guerre, armés par la loi, pour
députation, pour demander l'érection d'un la défense de la loi, ont vaincu et étonné de
monument à l'étermelle mémoire des soldats leur courage ces vieilles bandes, pour qui les
citoyens de Metz, qui, dans la journée du 3 1 dangers ont le charme du devoir et de l'ha
août, ont perdu la vie pour le salut des loix, bitude.
Sur une pyramide érigée aux portes de Nanci, Vous demandez un monument. L'éternel
seroit gravée cette inscription simple et tou monument est la constitution françoise qu'ils
chante : ont défendue , qu'ils ont peut-être sauvée. Le
Ici sont morts pour la patrio ooo soldats marbre et l'airain seront dispersés ; mais le
citoyens, le deuxième mois de l'an deuxième souvenir de ces grandes actions sera durable ,
de la liberté. -comme le sentiment et la vertu même.
· La réponse de M. de Jessé, président, est L'Assemblée voit avec approbation l'enthou
trop § pour que nous ne nous fassions pas siasme rapide qui vous porte à honorer des
un devoir de la rapporter en entier. frères que vous imiteriez ; elle prendra en con
« Le vœu que vous venez de manifester de sidération l'objet de votre demande ».
vant les représentans de la nation , est à la fois L'Assemblée a entendu la lecture et ordonne
l'accent du courage et celui du civisme ; vous l'impression d'une adresse de l'assemblée géné
déposez des guirlandes funéraires sur la pierre rale du commerce de Bordeaux. Ces négocians
qui couvre † héros qui sont morts pour la demandent 1°. que les assignats, au moyen
atrie ; ils ont eu le bonheur de sceller de desquels la dette exigible doit être remboursée,
eur sang, et presque sans délai, le serment aient un cours force et ne portent pas intérêt ;
qu'ils avoient fait de mourir fidèles à la cons 2". que leur émission ne s'effectue qu'au 15
titution. février prochain ; 3°. qu'à compter du jour de
Vos regrets sont aussi mâles que touchans : la publication du décret, la dette exigible com
citoyens-soldats, vous savez que la vie du brave mence à être acquittée en billets ou promesses
· est courte, mais qu'elle est pleine , et que sa d'assignats : 4°. qu'il soit créé et mis en circu
perte est compensée par la louange de ceux lation de petits assignats depuis 12 jusqu'à 1oo
ui sont dignes de lui ressembler , vous con livres. « Les heureux effets de cette opération,
solez dans leurs tombeaux les mânes de ces disent les négocians de Bordeaux, demeureront
344
( 592 )
autant que la constitution , et l' ºsscmblée na IV. Les indemnités accordées à quelques
tionale aura sauvé encore une ſuis la patrie ». curés de Paris et autres, pour réduction de
M. le Chapelier a fait rendre un décret, par rentes , seront supprimé es.
lequel le libre exercice de culte a été accordé V. ' es indemnités , soit de franc-salé , soit
aux protestans qui liabitent les quatre terres de ... r ts et c 1i t r e soit de droits de pareille
de la ci-devant province de Franche-Counté , n t tre , soit de vi 1 ° ts de péage , accordées à
conquises par Louis XIV sur le duc de VVir qu l [ttes commun , ut s ou , tablissemens muni
temberg , et qui dépendent aujourd hui des cipaux , cesseront d avoir lieu, à compter du
départemens du Doux et de la haute-Saône. 1" j nvier 1791.
Le reste de la séance a été occupé par la V1. il sera stat ,ur l'indemnité ou supplé
suite du rapport de M. Treilliard sur le traite ment qui pourroit"être n cessaire à l'hôtel
ment des religieux. Nous rapporterons demain royal des invalides . après le rapport qui sera
les articles de crétés. fait incesse mm nt sur cet établissement.
V Ii. Les secours accordés à des paroisses
Séance du 1 o septembre. part.cui èr s , lié:)itaux, il spices, hôtels-dieu,
liôpit.iux d'en 1 1 , - trouvés , ne seront plus
C'est un droit pour le bon citoyen de con ſoul mis par le tr - r public , à compter du 1 ° F
courir à l'édifice du bien public : c'est un de j,:: iv ;. , 1 o 1 ; il s rt pourvu à leurs besoins
voir pour le représentant de la nation d'ap j'.. r l s ni un cipalités et les départemens res
porter la contribution de sa pensée dans l,t
p tiſs,
masse des pensées qui forment la matière pre
mière de la loi : en vertu de ce droit, en exé V 'i. A compter de la même époque , 1er
cution de ce devoir , M. Boucle a proposé janvier 1-) .. les s cours accordés à quelques
au coin.té d'impositions un plan d subvention maisons et com numat,tés religieuses , ne seront
qui ne port roit ni sur l'il du trie 11i sur les plus pare ileinent pavés par le trésor public ,
biens ſond .. x |. Malou , t ob er , , ingénit use au moy n dºs dispositions arrêtées par l A -
mcnt , que l' mpôt p1 oposé ne portera domc sºml lé 11 tonale , pour assurer à tous les
sur rien ». i , Assemblée nationale ordonne m mbr s desdites ( ommunautés et maisons une
honnête subsistance.
l'impression du projet
IN. Il sera statué sur le traitement accordé
M, le Brun a continué son rapport sur toutes
les , art. s de la dépense ;ºubliqu · : et l'Assem aux anci : s j suites , et à quelques veuves et
blée sur sa proposition a dé crété les articles sui en 1ans de personnes attachées à l'administra
VanS : tion , si r l ra;ºport du comité des pensions ct
du comit ecciés stique.
Communautés , maisons religi ºu : cºs , secours , X. Les traitemens accordés à l'inspecteur
subsistances , c'c. général des hº taux , à quelques médecins
att, chés à des l, ôpitaux et maisons de charité
Art. Ier. « Les rentes et in l ºmnit. s de torres par culi res , cesseront d'avoir lieu à dater du
et droits réels ci-devant payés à dive1 sºs ab pi m r octobre de la présente année.
bayes, communautés religieuses, seront sup Il ne sera plus accordé sur le trésor public
prim es. d · fonds pour l' entretien , réparations , cons
Les rentes aſſectées aux missions du Vent . tructions d'églises , presbytères, liôpitaux ap
celles qui appartiennent à des l1ôtels-L)ieu , l ò p ºrt, mans à des mºunicipalités.
pitaux d enfans-trouvés et autres hôpitaux , à Et cependant l'Assemblée nationale se réserve
titre d'indemnité de terrein ou de droits réels , de statuer sur les églises et autres édifices sacrés
seront portés à la dette publique et lºy és par c tnmencés, après le rapport qui lui en scra
les payeurs des rentes de l'hôtei-de-ville. lait par le comité ecclésiastique.
Il. Néanmoins il sera sursis à statuer sur la XI. L s fiefs et aumônes , donations , cens,
rente de 25o,ooo liv. qui se passoit aux quinze redevances aſſectées à quelques bénéfices ,
vingts, jusqu'à ce que le coniité ecclésiastique chapelles, etc. , seront payées ainsi , et à qui
ait rendu compte de la situation de cet hôpital. il sera décrété par l'Assemblée nationale , sur
III. les rentes représentatives de dîmes réelles le rapport du comité ecclésiastique.
ou prétendues, seront supprimées, XllI. La commission établie pour le soula
( 395 )
gament des maisons religieuses, sera supprimée témoigné à l'Assemblée le même empressemcnt
du jour de la publicâtion du présent décret. à ce sujet. Ce1at cinquante négocians de Rouen ,
XIV. Il ne sera plus distribué de remèdes dans malgré la présence de M. le Couteulx de Can
les provinces aux frais du trésor public , ni de teleu , qui est parti pour Rouen sans congé,
drogues du jardin du roi pour les pauvres des afin de soutenir, dit-on , l'opinion du Gene
paroisses de Paris ». vois, son intime ami , ont également montré
leurs bonnes dispositions à recevoir ces assi
Dépenses diverses. gnats : enfin tous les véritables gens de bien ,
tous les bons patriotes, tous ceux qui préfèrent
Art. Ier. « Les secours aux Acadiens leur se le bien public à leur intérêt personnel , sont du
ront continués sur le pied actuel, et il sera pris même avis, et ccla, d'après les discussions les
les moyens les plus prompts et les plus efficaces † sages, les mieux développées, et l'examen
pour leur subsistance et travail. e plus mûr, qui ont eu lieu soit dans plusieurs
II. A compter du 1er janvier 1791 , le trésor écrits, soit dans plusieurs séances aux Jacobins.
public ne sera plus chargé de la dépense des La nouvelle émission des assignats donnera le
approvisionnemens de farines pour la halle de coup de mort à l'agiotage ; ce qui excite natu
Paris, ni du loyer des moulins de Corbeil ». rellement les agioteurs, les banquiers, les finan
Madame de Persan , dans une lettre ſort tou ciers et les gros capitalistes contre ce plan :
elle affermira la paix et la constitution par la
chante, se plaint d'avoir été privée de sa liber vente des biens ecclésiastiques ; elle attirera
té, en se lonant cependant des procédés de la dans le bon parti les petits créanciers de l'état
garde nationale.
et les propriétaires d'offices supprimés ; ce qui
M. de Beaumetz a observé que le décret désole les contre-révolutionaires , et porte la
rendu n'ordonnoit point l arrestation de ma rage dans le cœur des noirs, des impartiaux et
dame de Persan , mais seulement qu'elle ne des ministériels : d'où l'on doit conclure que le
pourro.t s'éloigner de Paris sans avoir fait sa projet est excellent. C....
déposition. L'Assemblée a fait lire le décret,
et en a ordonné l'exécution littérale.
(La suite demain. ) T'ravail continuel de l'aristocratie.
les titres de la dette exigible. -On a repris la discussioa sur cette mati,re ;
Deux lettres des députés extraordinaires du | M. Condrin a parlé en faveur de l'émission ;
des m...nti ſuctures, deinandent ,
COlI1II1ſ2I'Cc C t M. Perlicr l'a combattue. Mi. Malouet , eIl
« qu'attendu le trop grand éloignement de | * ºººoºçºnt aussi pour l'adversaire des assi
plusieurs places de coiiimerce , pour que leur | gnºts , a éclaté contre les écrivains émission
voeu sur l'émission des assignats puisse parvc - | iºai/ºs qui appellent , dit-il, la réprobation pu
nir avant le 1o de ce nos, époque jnsqu'à | blique sur cºux qui ne sont pas de leur avis.
laquelle l'Assemblée a décrété de prolonger Alors M. Barnave a dénoncé un pamplilet
la discussion, elle soit prolongée de nouveau | ayant pour titre : Jºſluence des assignats sur
jusqu'au 17 ». - à prix du pain ct du vin. 1
Ljeux adresses venant des départemens de M. Dupont de Nemours s'en est déclaré
Saône et Loire, et de Seine et Loire , expri- | l'office
ment un vceu pour l'émission des assignats ,
l atteurd'ami
, et adusoutcntl
peuple ,qu'il avoit cru
en publiant son faire
opi
comme le seul moyen préférable dans les Gir- | nion avant que la loi eût prononcè,
constances actuelles. M. Duval a promis aussi de déployer tout
· La chambre de commerce , et les manufac- | son zèle contre les assignats , et tandis qu'on
tures de Lyon, dans un mémoire lu par M. | demandoit d'un côté que le painphlet fût en
Périsse,expriment la plus grande répugnance voyé au châtelet , de l'autre côté on votoit
pour l'émission des assignats. des remercîmens à l'auteur.
M. Riquetti s'est levé, et argumentant de C'est dans cet état de contrariété que la
cette fluctuation de l'opinion publique , il a séance a été levée.
demandé que la décision de cette impor
tante matière ne fût pas prononcée avant le Séance du 11 septembre.
17 du mois, ni retardée au-delà du 24. - -
ment après les officiers d'un grade supérieur. Après un mouvement assez vif, dans lequel
2°. Que les officiers militaires qui ne seront ni M. Mlalouet, ni M. Charles de Lameth n'ont
point occupés dans les ports, pourront s embar pu se faire entendre , il est décrété que M. le
quer sur les vaisseaux de guerre ». président écrira une lettre à M. Necker et une
Le comité de constitution a fait décréter dé à la municipalité d'Arcy, pour lui mander de
finitivement que la ville de Coutances seroit le laisser partir ce ministre et les personnes qui
chef - lieu du département de la Manche , et l'accompagnent.
celle de Rliodès le chef-lieu du département Sur une observation de M. de Foucault ,
de l'Aveyrou. M. le président a donné lecture de la lettre
M. le Brun a repris son rapport sur toutes les qu'il écrit à M. Necker, et dans l quelle , en
parties de la dépense publique , et, sur sa propo lui envoyant le décret , il lui fait part des
sition, il a été décrété que les bureaux de l'in intentions de l' Assemblée. -
tendance du trésor royal seront réunis à ceux Après avoir entendu et applaudi une lettre
du trésor royal , dans le bâtiment qu'il occupo, de M. de Bouillé, contenant des protestations
On a ajourné la proposition de faire porter de patriotisine, et une lettre du régiment de
sur les départemens † dépense relative aux pro Metz , remplie des éloges de ce général, l'As
cédures criminelles. MM. Prieur et Fréteau semblée a porté toute son attention sur le rap
nt judicieusement observé que la sûreté pu port de M. de la Rochefoucault , concernant la
§ étoit intéressée à ce que des vues de par contribution foncière. Ce rapport est suivi d'un
|
( 397 )
rojet de décret composé de cinq titres , dont ont laissº cinq naute des leºrs snr la place. Te
a discussion a été ajournée. baron de Dleciiem a été tué d un coup de 1en à
Le comité chargé de · la vérific tion des la tête. Le comm andant de N au, ur, ville où il
comptes de M. Necker, a fait pr'senter , par a été transportº , l'a fait inl1tu, er av ec les
M. de Cernon. un tableau rapide des dépenses lionneuts dus à son rang. On ne sait pas encore
et des recettes depuis le 1ºº mai 1T9o jnsqu'à qaelle est la parte totale des Autricltiens. Le
ce jour. Il résulte de ce compte que les impo général Schoenfeld se loue beauconp de la bra
sitions n'ont point été acquittées, ou qu eiles voure qu'ont montrée les troupes brabançonnes
ne l'ont été que dans une proportion très - quelconques. /^.
foible relativement'aux dépenses. -
---
( 398 )
générale du peuple, contre les droits sacrés , bat étoit forcé, par la présence des deux corps,
#e l'homme , et contre la raison , la justice et : et c'éto't-là précisément ce qu'on vouloit; car
l'humanité. Voiià les véritables rebelles : voilà , in lab iº g ii rd sºit très-b, n que l approche
ceux qu'il faut poursuivre par des voies légales
, o ; ' sºle d une vile , aj'rès un refus de capitula
- -
voilà ceux contre lesquels l Assemblée nationalo, , ton , st iin v : t«bie attique, quand même
comme représentamt du seul et véritable sou- . ll arim é° tss ég a:it : ne tireroit pas un coup de
verain , comme garant de la justice et de la | ſiis.l : c'est tire ºu x assiégés : ti cz les pre
majesté suprêmes de ce souverain , doit sévir | mtiers : et les ais gés n y manquent pas, et les
sans miséricorde , quoique les ministres de ce dssiég s paroiss nt etre les agrºsseurs. Ce n'est
souverain ne donnent point à dî: r à Malou t, donc pas to: t d , connoitre la ta u tiqtie d'assis
à Dupont et a l.mery. O postérité | pourras tu , et , vé dans l ' .sº mbi , s , il faut encore con
jamais croire que dans ce siècle de lumières , | noître la td ct !tie de nos enn« mis.
qu'au milieu d'une révolution , forcée par les Je vous l, d s ºt vous le répète , c'est dans l'ap
plus odieuses tyrannies et par les abus les plus | proche de l'arm e de Boullé à trente pas des
scandaleux , on n'ait pas voulu voir que les mºrs d · N anci , et vis-à-vis C}:âteau - Vieux ,
véritables rebelles, les véritables insubordon- | que rés de tout i · mystcre du conbat , du
més étoient précisément les auteurs et fauteurs | massacr · et de la victoire de ce clief. ( 'étoit
incorrigibles de ces tyrannies et de ces abus pré- le s ng !ºs patrºt s , c'étoit celui des sol ,ats
cédens. Mais ces rebelles sont sous vos v : x : , q'ii i, o,ºnt les d ct ts sacrés de l'augu te sénat,
contemplez-les donc : tous les jours et sous vos q t'il ſa'ioit l ºe verser p ir d'autres soldats et
yeux ils violent les décrets de l'auguste sénat ; . « i oyºns patriot s, Refusez de capituler, avan
vous n'en pouvez douter : et cependant , bou- , cez-vo , ºnsuºtº à trente pas des murs , et le
che béante et la paupière humble , vous l s , massacre est cert tin , et l'Assemblée nation.tle
écoutez comme des oracles : et lorsqu'ils vous | me dev :1era point c tte lactique, mous ſerons
dénoncent d'un air faussement consterné des | ensuite le procès aux patriotes qui auront
patriotes et des déſenseurs de la liberté , vous sauvé l nr vie , le, patriotes des autres provinces
vous hâtez de les croire , et vous hâtez ainsi , | et des autres régimens seront const rués ; et
malgré vous , le succès de leurs manoeuvres. | par une suite bien combinée de pareilles ma
|
Funeste condescendance, où nous uº nºras-tu ? ' n ºuvres , nous parviendrons à remettre le joug
Mais revenons à l'affaire de \ anci. (.'est unet le l à llon à ces in » , iles François , qui s'a
fait connu aujourd'hui , [u : ! ' prºmº et coºp dº , vºs ºnt
de vouloir être l.bres ct de parler des
canon, qui a occasionué le combat , a été tiré . dro ts de l'iionºme. Tel a été le plan de nos
par un soldat qui étoit l' ri x , après le refus : º nn mis dans cette ai re : je n'en doute nul
de la capitulation par Bouillé, après la déli- | lement , et jº mouri ti dans cette intime per
VT:1 IlC(2 § sieurs Marseiguº et ! 'e,ºoux , et suasion. ( A r RA.
après la livraison des ôtages , de voir i ar1née d, P. S. Un autre fait que j'oubliois, c'est que
ce Bouillé s'avancer à trºnt,: pas des murs , l | le peuple de Nanci n'a couru aux armes et à
a vu, comme tout autre auroit pu le voir , t'ºns | l ºrsºnal , que parce qu'.l regardoit l'approche
cette marche avancée, l'intention décidée d'une i de Bouillé comme une contre-révolution qtie
attt que; et en effet, pourquoi avancer à trente | ce dernier alloit faire. Certes , l'instinct du
pas dcs murs avant que les troupes de l' inté- peuple et sa crainte n'étoient pas si mâl fondés ;
rieur eussent vuidé la place ?... C'est ici le se- | ct si les bons citoyºns des villes, des campagnes
cret des onmemis de la révolution : ils me l'a- | et de l'ai inée ne se liâtent de se serrer lorte
voueront pas, mais il est aisé de le comprendre | iii ºnt les uns contre les autres , d'invoquer
Un autre fait connº1 , c'est que le r g in ºnt d,, fºrmellemºnt l' Assemblée nationale contré les
Château-Vieux alloit soi tir par la port · qui lui ! :orreurs arb traires qui se coinmettent aujour
étoit assignée , lors qu'il a vu l'armée de i3ouillº , d hui à Nanci, la contre-révolution bien dé
à trente pas de cette porte. le pren, r coup : cidée dans cette ville , aura bientôt lieu à Paris
de canon ayant été tiré en ce n1oinent , l · coin- , et dans tout le reste de ce malheureux empire. "
On s'abonne à Paris , chez luissoN , libraire, rue l! !,: º"euille , à qui l'on adressera , franc de port, le prix
de l'abonnement et la letti e d',ivis, et terºs les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
Et chez tous lesl } brai es et , ii e, teurs des Postes du Roy : umc et de l'!,t1anger.
Ilparoit tous les jours un N'uméro de ce Journal. Pri r 5º lie, pour , r an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv. pour
5 mois.franc de port, par la posic , pour tout le Rovaº • l 'akoºcºrnº rc commence que du prem. d'un mois.
'Clrt s'abonne aussi , à la mdmc adresse , pour la LOL CllL lli. I l 't.
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A IN C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
J0 U R N A L L I B R E , par une Société d' Écrivains Patriotes,
dirigé par Al. L ERc1 ER , et par M. CaR / A , un des - /uteurs.
Entre deux factions, la moins nombreuse est constamment la plus
opiniâtre. BAcoN.
eipalité d'Orléans, avant de publier une pro ART. I°". « Il sera formé dans les domaines
clamation , demande un décret approbatif. et biens nationaux qui seront réservés au roi
Les mêmes terreurs se répandent vers le dé pº, un décret particulier, des parcs destinés
partement des bouches du Rhône ; et sur l'a à la chasse de sa majesté. Ces parcs seront
, vis de MM. d'André et Voidel , l'Assemblée clos ». -
, ordonne que les comités d'agriculture et de Ce premier article a fait élever quelques dé
, commerce se réuniront à celui des recherches bats sur la question de savoir aux frais de qui
# pour prendre un parti à cet égard , et pré doit être faite la clôture des parcs ; il est entin
· senter, mercredi prochain, un projet de décret décrété que ce sera une charge de la liste ci
, général ; et cependant que M. le président vile. -
#crira au procureur général du département Les articles II, III et IV sontadoptés avec
du Loiret que l'Assemblée va rendre un dé de très-légers changemens.
Cret sur l'objet de sa lettre. -
teroit lundi prochain à l'Assemblée ses vues IV. Il est libre à tous propriétaires ou pos
sur l'accusation publique et sur les différentes sesseurs de fonds enclavés dans lesdits parcs ,
procédures criminelles dont les cours de par autres que ceux qui en ticnnent du roi , à
—lement sont saisies. •i a , .
titre de ferme, de détruire. ou faire détruire
•#. Gºupil, et après lui M. Barrère, ont
*"PP9rt sur la chasse dans les domaines
le gibier sur leurs propriétés seulemeut et
de la même manière qui a été réglée pQur
- 347
- ( 4o4 )
les propriétaires ou possesseurs de fonds dans libre le débit et la fabrication ;3°. d'y établir une
les autres l† du royaume , par le décret administration nationale, qui auroit seule le
du 21 avril dernier. droit de fabrication et de § du tabac im
Et néanmoins, en attendant que les échan porté de l étranger ; 4°. de réserver à la pro
es soient consommés , ou les clôtures faites , chaine législature le soin de déterminer les dif
e droit de détruire ou faire détruire le gibier férentes qualités du tabac venant de l'étranger,
avec des armes à feu , sera suspendu pendant et d'en ſixer le prix. -
le cours de deux années pour tous proprié M. Rostaing , au nom du comité militaire,
taires ou possesseurs de fonds enclavés , les a annoncé que demain, et les deux jours sui
jours seulement où le roi prendra en per vans , il seroit fait successivement trois rap
sonne l'exercice de la chasse , et ce sous les ports sur le mode d'avancement, la promotion
peines portées par le même décret du 21 avril aux grades, et la disciplin2 de l'armée. G.
dernier ».
Dans les articles suivans il étoit proposé de Décret sur les dépenses des assemblées pri
défendre la chasse dans les terreins réservés au
maires , rendu dans le cours de la séance
roi , sous des peines beaucoup plus graves que du jeudi matin 9 septembre.
celles qui sont décrétées contre ce genre de
délit dans les propriétés particulières. MM.
Charles de l ameth et Lanjuinais ont réclamé L Assemblºe nationale considérant que le ré
le principe constitutionel de l égalité des peines ; glement à faire pour le payement des diffé
ils ont démontré que la meilleure garde de la rentes dépenses qui ont eu lieu en exécution
personne , de la propriété et des plaisirs du roi des lettres de convocation, du 24 janvier 1789,
ce seroit l'amour des peuples : et malgré la ré et à l'occasion des assemblées primaires , ne
sistance d'un parti que sa minorité ne rend pas peut être soumis à une loi générale et uni
plus traitable , ils ont fait ajourner les articles. forme , qu'il doit être subordonné aux circons
Une lettre de M. Guignard ( Saint - Priest) tances de , tait et de localité : qu'il est indis
annonce que les commissaires du roi, pour la P°nsable de pourvoir incessamment au paie
formation du département du Gard , ont donné ment des réparations , avances, fournitures .
leur démission , et le comité de constitution est frais d'impression , de service et autres , pour
chargé de présenter incessamment un projet de lesquels les ouvriers , marchands , entrepre
remplacement de ces conmissaires, en atten neurs sont en souffrance , décrète , sur le rap
dant la formation d'une nouvelle municipalité port de son comité des finances ,
à Nîmes. « Que les dépenses faites en exécution des
On renvoie au comité de la marine une lettre lettres de convocation, du 24 janvier 1789 , ou
de M. de la Luzerne, qui fait part du fait de à l'occasion d'icelles pour la tenue des §sem
deux insurrections arrivées à Brest le 1°r de ce blées prinaires, seront fixées par les directoires
mois, dont la première a été promptement cal des départemens, qui examineront si ces dé
mée par la sagesse de la municipalité : et la se Penses étoient utiles , convenables ou néces
conde par la promesse que M. d'Albert a faite saires , à la charge de qui elles doivent être
remboursées.
aux matelots de présenter à l'Assemblée matio
nale leurs réclamations snr quelques points du Les ordonnances de paiement, rendues par
code pénal qui vient d'être décrété. les directoires de département, seront exécu
On renvoie au comité colonial une autre toires , tant par provision que définitivement,
lettre du même ministre, qui contient des dé si elles n'excèdent pas la somme de 3oo livres,
tails affligeans sur l'état actuel de Saint-Do et par provision seulement , si elles sont au
mingue, et sur les mouvemens du régiment dessus de cette somme ; auquel cas il en sera
de la Guadeloupe. -
référé à l'Assemblée législative, par les direc
, Au nom du comité des impositions , M. toires et d après l'avis des districts.
Rxderer a ſait un rapport très-étendu, con Les ordonnances des directoires auront ( au
cernant l'impôt du tabac : il a mis au jour tant qu'il sera possible ) pour base principale,
toutes les horreurs du régime bursal et des les principes énoncés dans l'instruction qui
chambres ardentes , et il a proposé, 1°. de dé leur sera envoyée avec le présent décret , sauf
créter que la culture du tabac sera libre dans les exceptions que l' quité ou le bien public
tente l'étendue du royaume ; 2°. d'en rendre pourroient exiger d'eux ».
F-
( 4o5 )
. . Instructions. dire, toutes les facultés de l'Assemblée natio
nale et toutes les espérances de la nation , rela
« Les réparations pour la tenue des assernblées, tivement aux fin inces de l'état, vient enfin de
seront à la charge des villes où eles ont été se briser : le fameux Genevois est pa1ti dans la
faites, si elles sont à perpétuelle demeure, soit nuit du 8 au 9 de ce mois, pour sa baronnie de
que lesdites villes fussent tenues ou non de Copet ; et c'est en vain que Dupont, son ami,
l'entretien et réparation des maisons et bâti après avoir annoncé une sédition pour le 1 o,
mens où les ouvrages ont été faits ; si au con a cru opérer, en effet, cette sédition par son
traire ces réprations n'ont eu qu'un objet et pamphlet, intitulé : Effet des assignats sur le
un effet momentané , elles seront considérées pain , qu'il a fait circuler le 9, avec profusion.
comme dépenses communes à tous ceux qui, Non , le Genevois n'a point eu les honneurs
suivant la convocation, doivent en profiter, d'une sédition à son départ , comme au 12
Si ces réparations sont jugées utiles, conve juillet 1789 : mais il emporte , au contraire, la
nables, ou nécessaires, on ne doit plus alors lonte de n'avoir pu donner un plan de liqui
s'attacher à considérèr si elles ont été ordonn 'es dation des dettes de l'état, et le mépris de tous
ou non par celui qui avoit vraiment pouvoir et ceux qui n'ont point été ses gobes-mouches.
qualité à cet effet. Réjouis-toi , ô ma patrie ! les nuages qui s'é
toient élevés sur l horison de ta liberté vont
Le montant des sommes ordonnées par les se dissiper entièrement aujourd'hui : la canaille
directoires, sera réparti au marc la livre de mºnistérielle , accollée à l'ex-ministre-banquier,
l'imposition ordinaire de chaque commuuauté, va bientôt se disperser et fuir à son tour dans
sans distinction ni privilége. les pays étrangers ; le ciment qui lioit cette in
Quant aux bailliages principaux et secon fâme coalition est détruit par le départ du chef.
daires qui font aujourd'liui partie des divers
Que les patriotes clairvoyans prennent date de
départemens, les directoires de ces différens ce départ, et ils verront que désormais la cons
départemens nommeront des commissaires pour titution marchera plus librement ; que les sub
régler, tant les dépenses relatives auxdites as sistances ne nous manqueront plus ; que le
semblées de bailliages, que de celles de dépu
numéraire, (excepté celui que le Genevois a
tations pour Paris, Versailles, et autres lieux , fait passer hors de France ) reparoîtra insen
et généralement toutes les dépenses extraor siblement , et que chaque jour les ennemis de
dinaires qui auroient rapport à cet objet. Lesdits la nation perdront du terrein à mesure que les
commissaires régleront aussi dans quelle pro patriotes en gagneront.
portion les dépenses allouées devront être sup Mais on assure que l'ex-ministre-banquier
portées par chaque département. a fait passer. pour son compte , des sommes
Au surplus , les directoires se conformeront considerables en or et en argent, tant en Suisse
à tout ce que l'équité exigera d'eux, d'après les qu'en Angleterre : on assure encore qu'un cer
Clrconstances et les localités ». tain Candole ou Candale est son prête-nom
pour deux millions cent mille liv. de rentes
viagères sur l'hôtel-de-ville de Paris; si ces faits
A V I S. sont vérifiés , alors on pourroit voir clairement
ce que nous avons toujours soupçonné , c'est
MM. les Abonnés, dont la jouissance date du 3 à-dure, que la probité de Necker n'étoit pas
ºctobre pour un an, du premier avril pour 6 mois, plus sûre que son génie. Nous avions de même
et du premier juillet pour 3 mois, sont avertis que
leur Abonnement ſinit au 3o du courant , et priés de préjugé dans le petit mot de réponse à Ca
donne , et dans le Calonne tout entier, que ce
renouveller avant le 2o ; comme aussi d'insérer dans
leur lettre une des adresses sous lesquelles i/s reçoi Calonne, malgré ses énormes dissipations, avoit
*ent les Annales ; cette précaution est absolument escamoté d'énormes sommes qu'il avoit mises
' nécessaire pour éviter les doubles emplois. cn réserve ; on nous rioit au nez, et cependant
le fait ne s'est trouvé que trop certain. Voilà
le françois ! l'habitude de l'esclavage , de la
olitesse , de la crédulité et de la flagornerie .
Départ subit du Genevois : alégresse des bons f§ d'ouvrir les yeux sur les charla
citoyens. tans et les fripons ; et ce n'est qu'après le dé
part de ces
reconnoît la fripons
vérité. et de ces
CARRA. § atans qu'il
-
'' • • - • ••
tement ses plaintes , etc. » Ell bien , le sieur ( Mercure de France, 2 , février 1789, n°.8,
lostande a intercalé à la suite du mot soldat, p. 137, de la par tie politique. )
'A VIS à suivre indispensablement pour l'exactitude du service. |
| Nou , réitérons avec la plus vive instance à MM. les Abonnés la prière que
_nons leur avons déja faite, d'envoyer une de leurs8 adresses lorsqu'ils ſornment
une demande quelconque , et sur-tout en renouvellant leurs souscriptions.
· · 1)
- " - · l . -
# elabonna à Paris , chez lºvissoN , Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le Prix
de fabonnoment et la, lettre d avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques. -
momètre qui les lui a regagnés, s'il n'avoit comme il y a lieu de le présumer, à faire un
pas pris un ton plus décisif et plus tranchant. traité de commerce avec la Porte, le nom
Depuis sa découverte il annonce les décrets françois ne sera plus en I urquie qu'un sujet
toujours avant qu'ils me soient rendus, et nc de mépris.
se tron pe jan, , . L' Assemblée nationale sentira bientôt qu'il
il se rend à l'Assºm! !ée national , lºs jours f lloit dans le levant un homme assez instruit
de grandes questions : il s'y place toujours le des intérêts nationaux pour parer ce coup, et
plus près qu'il peut du côté drºit. Là, au lieu non un ac démicien uniquement attentif ou
d'écouter , il regarde ct tire de ses yeux le à trahir sa patrie , ou à faire lever les plans
niême parti qu'un autre de sa raison. des ruines de l' lgypte , travail pour lequel il
S'il voit les noirs s'égayer , se carrsser le a soutiré de sa cour une somme considérable.
! l', l'
menton , applaudir , ou seulemen : se n -
l 'affaire du 1 o juillet entre l s Russes et
calmes , il en conclut qu'e l oi n on pi - ſ ) i : º ,) les Turcs dans la mºr noire , a ét toute à l'a
ne les rassure que parce q elle iii , ºteroit vantage de cetix-ci. Les Anglois qui en diri
les patriotes, si elle , toit r ci : don , « le gèrent les opérations, ne pouvoient craindre
me le s ra pas , se dit - il : s'il voit , au con les Russes avec une Ilotte supérieure : ceux-ci
traire, leurs figures s'allonger , ou se peindre , ont eu plusiettrs vaisseaux désemparés, une
to r à tour , de toutes les couleurs de l'arc | régate coulée à fond. La victoire des Turcs
en-ciel ; s'il les cntend jurer , s'il voit leurs améliera sans doute la paix. / .
muscles se gonfler , leurs membres s'agiter et
se tordre comme ceux des épileptiques on des D E L o N D R E s, Ve 9 septembre.
convulsionnaires , cet avis là , dit-il, les fâcl1e ,
donc il est bon ; il les rend furieux, donc il est Enfin les esprits sont un peu calmés ici,
excelient , il passera , et il pºsse en effet. et l on voit sous un tout autre aspect le dé
cret de l'Ass nnblée nationale de France au
C'est ainsi qu'il a prédit les décrets sur le veto sujet de l'armement de 45 vaisseaux ; on a senti
absolu les biens dn clergé etc. et c'est ainsi qu'en que ce d cret alloit déjouer les manœuvres de
rentrant saine li soir , 1t a anno:rcé à sa gouver
vos ministres, en obligeant l'Angletcrre ou ses
nante , et le lendemain à toit son quartier, ministres d en venir à des arrangemens avec
qu'il vcnoit de lire , sur les ſig'ires des sieurs l'Espagne , ce qui ne plaira pas aux vôtres
i)uval , À la loti et ct con iorts, q lºs a vsi-crºars Cette idée s'est confirmée par le appel su
passeroient , qit'un ren de qui do uno t la co bit du lord Howe, à qui le roi a fait expédier
1 que à ces messieurs, devoit iious guérir radi quatre avisos de différens ports, pour lui dire de
caient 11 f.
J'indique le thermomètre de M. Guillaume à
revenir à Spithead , où Guillaune l'attend
pour une revue. La grande ſlotte de Cadix
ceux qui aiment les discussions toutes faites, et est aussi rentrée au Ferrol. Ainsi l'on espère
qui préfèrent la pratique à la théorie , il est bon, avec juste raison que les ennemis de la paix
il est sûr, il est infaillible, Quand nous ººrrons auront mal calculé. V.
rire les aristocrates , pleuroms : qitºn d nous
lcs verrons pleurer, nous pouvons rire. P. AIx-LA-CHAPELLE , le 3 septembre.
AFFARES POLITIQUES ETRANGERES. Les anti-révolutionnaires Maillebois, Cassini,
" I) E RA G U s F , le GC aoif t. Mirabeau le jeune , se fatiguent beaucoup id
à diriger les man ºuvres sourdes de la horde
C'en est fait du commerce des François dans dont ils se sont déclarés les chefs. Mirabea"
les différentes contrées de la Turquie, graces demande par-tout ce que l'Assemblée nation
à Choiseul , plus agent de la mºison d'Autriche a fait de bien. On lni a répondu , dans uº
qu'ambassadeur de France à ( onstantinople. maison très-ennemie du bruit : « Elle a purgé
J a Porte est justement indignée de ses odieuses la France d'un poison lent qui la dévoroit
manoeuvres ; et si les Anglois réussissent , depuis long-temps ». V.
: On s'abonne à Paris, clioz BuissoN , libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera , franc de port, le Pº
de l'abonnement et la lottre d'avis , ot toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
Et cliez tous lesl Lbrairos et l)irecteurs des Postes du Royaume et de l'lEtranger. |
Il paroît tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv, pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de
-
#
-
%7 mois ſ : nc de port , par la pr stc , pour tout le Royaume. L'abonnement ne cornmcnce que du prem, d'un
ſ)n s'abonne aussi, à la méme adresse , pour la BOUCHE DE FLlt.
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· ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
,
| I) E L A F R A N C E ,
" E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ,
- J O U R N A L L I B R E , par une Société d' Écrivains Patriotes »
dirigé par M. MEncIER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
T'out ce q
qu'il y
y a de précieux et de desirable |pour le bien dc la société
résulte d'un état e liberté.
: , Charge son président de se retirer dans le Des cantons de 1°. Colombe. 2°. Clichy.
3°, Saint-Denis.
- † devers le roi, pour le pricr de donner
^ les ordres les plus prompts, afin que la pro No. I I I.
*-cédure commencée soit continuée contre les
, auteurs,, ſauteurs et instigateurs des attentats 19 Du fauxbourg Saint-Denis. 2o. De Bondy.
commis à Angers le 6 de ce mois, circons 2 I. 1)u Temple. 22. Dn Ponceau. 25. Des Gra
' tances et dépendances ; velliers. 24. Des Lombards. 25. De la rue
Décrète que copie des pièces de la procé Beaubourg. 26 Des Arcis. 27. Des Enfans
ure sera envoyée à son comité des recherches, Rouges.
#ins néanmoins que cet envoi puisse retarder Des cantons de 1°. Pierrefitte. 2°. Pantin.
3°. Belleville.
l'exécution des jugemens ;
. Charge en fin son président d'écrire au bail No. I V.
# d'Angers, à la garde nationale de la même
ville, au régiment Royal-Picardie, au détache 28. De la place Royale. 29. Du roi de Sicile.
3o. De l'Hôtel-de-Ville. 31. L)e l'Arsenal. 32.
#ºt du régiment Royal-Conti, cn la personne De Popincourt. 33. De la rue de Montreuil.
de lºurs chefs respectifs, pour leur exprimer la 34. Des Quinze-Vingts. 35. De l'Isle.
ºaction de l'Assemblée, du zèle et de l'ar
§ aV62C lesquels ils ont concouru au rétablis Des cantons de 1°. Montreuil. 2°. Vincen
mes. 3°. Charenton.
ºnt de la paix et de l'ordre public ». No. V.
† de constitution a fait présenter,
§ ºve : Gossin, la désignation du territoire et 36. De Notre-Dame. 44 Des Thermes de
des tribunaux des districts de Paris, · Julien. 45. De Sainte-Geneviève, 46. Du Jar
º, l'Assemblée
:----- :
ºécret suivant na§
tionale l'a consacrée p
»
par le
- -
din des Plantes.47. De l'Observatoire. 48. Dos :
-
Gobelins. -
349
( 412 5
Des cantons de 1°. Villejuif 2°. Choisy-le conséquence, chaque religieux sera libre de se
Roi. vêtir comme bon lui semblera ».
No. V I.
37. De Henri IV. 38. Des Invalides. 39. De Décret sur la discipline militaire, rendu dans
le cours de la séance du 14 au matin.
la fontaine de Grenelle. 4o. Des quatre Na
tions. 41. Du Théâtre françois. 42. De la Croix L'Assemblée nationale , convaincue que la
rouge. 43 Du Luxembourg. principale force des armées consiste dans la
Des cantons de 1°. Issy. 2°. Châtillon. discipline, qu'il est de son devoir de la main
Ensuite M. Treilhard a repris la suite de son tenir , en même-temps qu'il est de sa justice
rapport sur le traitement des ordres religieux, d'en déterminer les bases, de manière qu'au
et il a fait décréter sans difficulté les deux ar
ticles suivans :
cune punition ne puisse être infligée arbitrai
rement lors de l'esprit de la loi, se réservant
Art. XXI. « Aussi-tôt que les religieux seront en outre de prononcer sur les crimes et d lits
arrivés dans les maisons à eux indiquées , ils militaires, ainsi que sur les formes légales à
choisiront entr'eux, au scrutin et à la pluralité
des suffrages, dans une assemblée qui sera pré employer pour les juges, décrète sur la partie
de la discipline intérieure seulement :
sidée par un officier de la municipalité , un su Art. I°*. « Les punitions a infliger pour les
périeur et un procureur ou économe , lesquels fautes commises contre la discipline par les
seront renouvellés tous les deux ans de la même
manière ; pourront néanmoins les mêmes per officiers de tous grades, sons-officiers et soldats
sonnes être réélues autant de fois qu'il plaira de toutes les armes, pourront être prononcées
aux autres membres de la maison. contre les délinquans d'un grade inférieur, par
tous ceux qui seront revêtus d un grade su
XXII. Immédiatement après lesdites élec- . périeur au leur, selon ce qui sera prescrit ci
tions, les religieux feront dans chaque maison, après, à la charge par eux d'en rendre compte
à la pluralité des voix, un réglement pour fixer dans les vingt-quatre heures , en observant la
les heures des offices , des repas, de la clôture hiérarchie des grades militaires, conformément !
des portes, et généralement de tous les autres aux dispositions des détails que sa majesté pres
objets de leur police intérieure ; une expédition crira par ses réglemens militaires, - -
dudit réglement sera déposée dans le jour au II. Le commandant du corps, sur le compte
greffe du district, et à celui de la#municipalité, qui lui en sera rendu tous les jours , pourra
qui sera tenue de veiller à son exécution ». restreindre, infirmer ou augmenter les puni
| Mais il est difficile de se peindre l'état d'ébul tions qui auront été prononcées par ceux sous
lition où est entré l'un des côtés de la salle , ses ordres; mais il ne pourra pas en cela s'écarter
lorsque le rapporteur a proposé d'anéantir le des règles qui seront prescrites ci-après pour
costume particulier des divers ordres monas la nature ou la durée des punitions.
tiques. La pieuse simplicité de M. l'évêque de lIl. Tout subordonné , de quelque grade
Clermont en a été effrayée. Il a vu ou cru voir qu'il soit , et quelque fondé qu'il puisse se
la religion , abolie , les autels renversés , les trouver à se plaindre, sera tenu de se soumettre
moeurs perdues dans la suppression du froc et aussi-tôt à l'ordre qu'il recevra , ainsi qu'à la
du scapulaire. La terreur du respectable prélat punition de discipline prononcée contre lui,
s'est communiquée autour de lui , et s'est ina par celui ayant droit de la lui ordonner : mais
nifestée par des cris et même par des injures. il lui sera permis, après avoir obéi, de réclamer
Cependant M. de Beauharnois a renchéri sur auprès du conseil de discipline dont il sera
l'article proposé, en demandant la suppression parlé ci-après, et dans les § qui seront
de touse espèce de costume pour les ccclésias prescrites , la justice qu'il croira lui être due,
tiques en général hors de l'exercice de leurs IV. Les punitions à prononcer pour faip de
fonctions. les divers amendemcns pour et con discipline , seront déterminées, tant par Iºur
tre ont été écartés ; l'Assemblée nationale, en mature que par le maximum de leur durée,
reconnoissant la nécessité d'exterminer la livrée ainsi qu'il suit pour les soldats de toutes les !
monacale avec les ordres qui en étoient cha {l TIT] GºS. -
marrés, s'est reportée à l'avis du comité, conçu Les corvées de la chambre, celles du quar
en ces terITleS : tier, celles de la place, la consigne aux portes
- Art. XXIII. « Les costumes particuliers de de la ville, lorsqu'elles seront libres, la con
pous les ordres religieux demeurent abolis : en signe au quartier pour deux mois , la chambre
( 415 )
de police pendant un mois, la boisson d'eau vis de son supérieur, quelque raison qu'ii puisse
pour les ivrognes, jusqu'à la concurrence d'une se croire de s'en plaindre ;
chopine par jour, et pendant trois jours seule Les violations des punitions ordonnées ;
| ment, à l'heure de la garde montante , soit que - L'ivresse, pour peu qu'elle trouble l ordre
lhomme soit détenu ou non pour plus long public ou miltaire, et pourvu qu'elle ne soit
temps à la prison , cachot ou chambre de po pas accompagnée de désordres ;
| lice; la prison pendant quinze jours : elle pourra Tout dérangement de conduite ou toutes
être aggravée par la réduction au pain et à l'eau dettes, pourvu qu'elles ne soit pas accompa
pendant trois jours de chaque semaine seule gnées de circonstances crapuleuses ou désho
ment; le cachot pendant quatre jours, au pain nOranteS ;
et à l'eau ; le piquet pendant trois jours , et Les querelles, soit entre militaires, soit avec
une heure chaque jour, mais sans charge de les citoyens ou habitans des villes et campagnes,
fusil, mousqueton, cuirasse ou manteau : cette lorsque ces dernières ne sont pas de nature à
punition pourra être en outre de celle de la être portées devant les juges civils , et pourvu
prison ou du cachot , où l'homme puni ainsi qu'il n'en résulte aucune plaie, et qu'on n'y ait
sera toujours détenu au moins pendant le temps pas fait usage d'armes ou de bâtons ;
qu'il devra la subir. Les manques aux différens appels, exercices,
Pour les caporaux ou brigadiers , ainsi que revues ou inspections ;
pour les autres sous-officiers, la consigne aux Les contraventions aux règles de police ou
| portes de la ville. ordres donnés ; enfin toutes les fautes contre
, " La consigne au quartier pour deux mois. la discipline, le service ou la tenue provenante
, Les arrêts § dans leur ehambre pour de § de paresse ou de mauvaise vo
IlIl InOlS. lonté ».
| La chambre de police pour le même temps. Séance du 15 Septembre.
: , La prison pendant quinze jours, avec possi
: bilité de réduction au pain et à l'eau pendant La matière de l'émission des assignats oc
: trois jours de chaque semaine seulement. cupe en ce moment toutes les têtes pensantes ,
, Le cachot, au pain et à l'eau pendant quatre et jusqu'à ce que la loi nationale ait prononcé
jours. , sur cette portion imposante de la fortune pu
· Pour les officiers de tous grades, les arrêts "blique, tout citoyen éclairé peut et doit même
ſimples dans leur chambre, et pendant deux produire tout ce qu'il a de lumières. 1 h ! qui
mois, recevant ou ne recevant personne, sui sait si l'avis , encore renfermé , de quelque
vànt les cas, et suivant l'ordre donné à cet lhomme de génie , ne contient pas le destin
effet; les arrêts forcés dans la chambre, c'est de l'empire ? L'Assemblée mationale ne refuse
#dire, avec sentinelle ou autre moyen correc aucune espèce de documens ; elle sait que dans
tif pendant un mois ; la prison militaire pen plusieurs sections de Paris , les citoyens ras
: dant quinze jours. semblés ont entrepris d'approfondir la grande
uestion ; elle décrète, sur la motion de M.
,V. Toutes les punitions dénoncées ci-dessus, 'André, que les députations partielles, pour
seront les seules qui pourront être infligées économiser le temps précieux des séances, re
† fait de discipline , et elles ne pourront mettront leurs adresses au président pour être
}re prolongées au-delà du terme fixé pour cha examinées et rapportées par le comité des
Cun, que par une démission précise du conseil finances.
de discipline, dont il sera parlé ci-après. L'affaire de M. Riston a reparu sous les yeux
, VI. Seront réputées fautes contre la disci de l'Assemblée : il se plaint de ce que les re
, pline, et mériteront d'être punies en consé quêtes de l'hôtel ont violé à son égard les
. quence, et suivant les cas, toutes voies de fait, nouvelles ſormes établies pour la procédure
l † ou mauvais propos d'un supérieur, de criminelle, et MM. du comité des rapports
quelque grade qu'il puisse être, vis-à-vis de son attestent avoir vérifié le fait de cette violation
| subordonné, ainsi que toute punition injuste sur deux points essentiels. Le comité a demandé
qu'il auroit pu prononcer contre lui ; un sursis à M. le garde des sceaux, qui a ré
Tout murmure, mauvais propos, ou défaut pondu que le tribunal ayant pris jour pour
jbéissance, pourvu qu'il ne soit pas accom prononcer sur l'affaire , il n'estime pas pou
# d'un refus formellement énoncé d'obéir, voir intervertir le cours de la justice. MM.
* la part d'un subordonné quelconque vis-à Camus et Moreau ont pensé que la question
( 414 )
appartenoit à l'ordre judiciaire exclusivement ; sous-officiers, les suspendront seuls des fonc4
ils ont réclamé l'ordre du jour, et l ont ob tions et du service de leurs grades , et les
tGIlll. mettront seuls dans le cas de remettre leurs
Sur le rapport de M. Bouche , M. l'abbé armes à ceux qui leur auront porté l ordre de
de Lacombe est admis à remplacer M. de la s'y rendre.
Queuille , député de la ci-devant noblesse d'Au X!. Les chambres de police où seront dé
vergne. tenus les sous-officiers, seront toujours séparées
On a ajourné un projet de décret présenté de celles destinées aux soldats.
par M. Henry, au nom du comité de judica XII. Les salles de discipline destinées aux
ture , et qui tendoit à faire déclarer nuls deux sous - officiers, ainsi que celles des soldats,
arrêts de la chambre des vacations de Paris , seront toujours garnies de fournitures comme
contenant défenses de procéder à l'adjudica les chambres des casernes, et ceux qui y seront
tion des droits bursaux , connus sous je nom détenus, vivront comme dans les chambrées par
de devoirs dans la ci-devant province de Bre les soins de leurs compagnies.
tagne. XII. Les liommes dé tenus dans Ies prisons
- Au nom du comité de marine, M. Fermont on cachots recevront de même l'ordinaire de
a présenté, et l' Assemblée a adopté un projet leurs compagnies , et lorsqu'ils devront être
· de décret tendant à classer , entre les matelots au pain et à l'eau , il leur sera fourni ces
et autres gens de mer, l'augmentation de solde jours-là une double ration de pain ; le surplus
décrétée en leur faveur par l'Assemblée natio de la portion de leur prêt destinée à l'ordi
male, le 15 juin dernier. maire seulement après l'acquittement de la
M. Bouthilier a repris la suite des articles sur double raison de pain , appartiendra à leur
la discipline militaire et sur les peines à établir compagnie en bonification d'ordinaire, comme .
pour les fautes contre cette discipline. Le reste indeunnité de toute espèce de service fait par
6 ll X.
du projet a été décrété après une légère dis
C llSSlOIl . XIV. Lorsque la plainte d'un subordonné
Art. VII. « Les fautes ci-dessus énoncées se portera contre un des officiers supérieurs du
ront toujours regardées comme plus graves, régiment , la plainte sera rem'se au comman
lorsqu'elles auront lieu pendant le temps du dant de place, s'il y en a , ou sinon adressée
service ou sous les armes. au commandant de la division , lequel sera
VilI. Le commandant, de quelque grade tenu de convoquer aussi-tôt un conseil de
qu'il soit, qui sera reconnu avoir puni injuste discipline , composé de sept officiers du grade !
ment un de ses subordonnés , le sera lui-même le plus élevé, et les plus anciens de la division ,
en raison de la punition qu'il auroit ordonnée , et étrangers au corps autant qu'il sera possible.
ou du degré de son injustice. XV. Le conseil de discipline , chargé con
, IX. Tout subordonné qui auroit accnsé son formément à l'article IV ci-dessus , de pro
supérieur de l avoir puni injustement , si la moncer sur la prolongation des punitions au
plainte m'est pas fondée , sera condamné , s'il delà du terme déterminé pour chacune d'elles,
y a lieu, à une punition qui sera fixée par le ou de recevoir les plaintes que des subordonnés
conseil de discipline , suivant l'exigence des pourroient avoir à porter contre leurs chefs, sera '
Cº S. composé des trois oſſiciers supérieurs, dcs trois
X. Les punitions de la consigne au quar premiers capitaines et du premier lieutenant :
tier, des chambres de police des soldats , des du régiment ; ceux qui manqueroient seront :
arrêts simples dans la chambre , n'empêcheront remplacés par pareil nombre du grade infé
pas les officiers, sous officiers et aiitres
seront condamnés , de faire le service de la
† y rieur , ou de ceux qui les suivroient dans leurs
colonnes. Ce conseil s'assemblera par ordre .
place, et d'assister à tous les exercices du ré du commandant , toutes les fois qu'il sera .
giment , à charge par eux de reprendre leurs nécessaire : et celui-ci ne pourra en refuser Va .
punitions ou d'y être reconduits après la ſin convocation dans les vingt - quatre heures ,
de leur service ou des exercices, ila prison et lorsqu'il en sera requis en raison d'une plainte
le cachot , ainsi que les arrêts forcés pour les qui pourroit lui être adressée ». G. , •
officiers , et les chambres de police pour les ( La suite demain. ) -
On s'abonne à Paris , choz BUissoN, libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
lit chez tous lesl Lbraires et L)irecteurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
:| ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
: I) E L A tº
R A N C E
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E I, l' U R O P E ,
J O U R N A L L / B R E , par une Société dº Ecrivains J'a/rictes ,
dirigé par ÁZ. AAERcz E R , eé par M. CAR n x , un des Aatcurs.
Un prince raisonnable voit sans peii.e les b r ières que la raison
oppose à ses passions. Politique naturelle.
# ºe la petite chatne aux pieds, Ont CI'll SG Sur la proposition de M. Vcrnier. l'Assem
S"r confondus dans l infamie du forçat. Sur blée a décrété ensuite que les droits d'octrois
$ $ du rapporteur , l'Assemblée décrète et perçus au profit de l'hôpital de Lille conti
éclare #º , persuadée que l'erreur seule
nueront d'avoir lieu, jusqu'à ce que, sur l'avis
Fº les véritables intentions de l'Assemblée, du département, il ait été autremcnt pourvu
ans les peines qu'elle a décrétées, a pu pro à la subsistance de cet hôpital.
"quº ſinstirrection des matelots contre la Le tribunal établi à Longuion demande d'être
35o
( 4,6 )
transféré à Longwy, et M. Roederer vote subdivisant celles-ci en terres cultivées, terres
pour que cette pétition soit envoyée au comité non cultivées et maisons, il distribue la subven
de constitution. On passe à l'ordre du jour sur tion publique sur toutes ces parties. L'Assem
l'observation de M. Treilhard, « que de sem blée a ordonné l'impression du plan de M. Del
blables réclamations, en se multipliant, inter lay , ainsi que d'un projet de tarif qu'il a an
vertiroient les décrets de l'Assemblée mationale, noncé avoir préparé sur les droits domaniaux.
et consumeroient ses momens ». M. Leleu ( de la Ville-au-Bois ) parlant en
Les députés du commerce ont écrit une lettre suite, a posé les bases sur lesquelles doit porter,
aux administrateurs de la caisse d'escompte, et à son avis, la contribution publique. Il propose,
ceux-ci une autre lettre au comité des ſimances. 1°. Qu'il soit t tabli une contribntion person
Les députés du commerce rappellent une nelle et uniforme, à payer par tous les sujets de
pétition faite à l'Assemblée, d'autoriser la caisse l'empire, sans aucun privilége, ni distinction.
2°. Une contribution sous la dénomination
d'escompte à faire une émission de 3o inil de foncière , sur tontes les propriétés imm0
lions de ses billets , qui vont être an'antis par
biiiaires, à raison de leur superficie et abstruc
les assignats , pour aider leur négoce , qui va
demeurer cngorgé faute de moy ns d'échange tion de leurs produits.
3°. Une contribution sous la dénomination
à titre d'escompte : ils prient les administra de territoriale, à raison des produits des fonds
teurs, dent ils ont toujours reconnu les in tC rI': lOrlauX.
t ntions patriotiques, d'appuyer leur demande 4°. Une contribution sous la dénomination
auprès de l'Assemblé e nationale par l'interlué
diaire de son coinité des ſinºn ccs. d'industric''e, à payer p r les locataires de ma -
Dans leur lettre au comité, les administrateurs
sons , propo1 tionnellement aux facultés indus
trielles de chaque citoyem.
exposent leur bonne volonté d'être utiles au
coinnierce ; mais observent qu'ils ne peuvcnt Une lettre de M. Guignard contient de vives
doléances sur des mou , c mens arrivés dans le
l'effectucr étant arrêtés par le décret de l'As
semblée , qui défend qu'aucune émission de departement de la Gironde, où le peuple a,
ces billets ne soit faite sans son expresse au dit-on, plºnté des potences pour y attacher
torisation.
qtticonque exigeroit ou même payeroit le droit
de champart, ou autres redevances féod ls
L'Assemblée a ajourné la pétition des députés Le ministre demande que l'Assemblée nationale
du conunerce de Paris après la décision de décrète une augmentation de maréchaussée
l'importante question des assignats. « Au département de l'Oise, a dit M. de
· Le clergé payoit ci-devant à l'hôtel des in Crillon , les gardes nationales , en se monº
valides une rétribution sous le nom de droit
trant, ont assuré le paiement des droits lég
d'oblats : c'étoit le rachat d'une pension qui times ; les mêmes moyens sont dans tous les
étoit anciennement imposée sur les bénélices, départemens ».
en faveur des vieux soldats.
Que le pouvoir exécutif connoisse ses fonc
M. le Brun, au nom du comité dos ſinances,
tions, ajoute M. Merlin , qu'il les remplisse et
a proposé d'ordonner aux receveurs de district qu'il ne vienne pas interrompre la législatiºn
de payer les oblats sur les premiers deniers sous de vains prétextes ; sur cette opinion lº
u'ils recevront des receveurs des décimes. décret est rendu.
lL'Assemblée a ordonné que ces oblats seroient « L'Assemblée nationale, délibérant sur !
payés par le trésor public. lettre du ministre du roi, renvoie les objets
A l'ordre du jour est arrivée la discussion mentionnés dans cette lettre au pouvoir exº
† sur le plan d'imposition foncière. M. cutif ».
rillat desiroit que cette discussion fût remise ll a été fait ensuite un rapport du comitède
à l'époque où l'on connoîtroit, par la voie de finances sur le compte rendu de clerc à mdtrt
l'impression , tout le systême du coinité d'im † la caisse d'escompte au premier ministre de
position ; mais un décret a ordonné que la inances , en execution d'un décret dù 4 julº
matière seroit entamée dès aujonrd'hui , et c'est dernier; il en résulte que tant pour les frais qu"
M. Dellay-d'Agier qui a ouvert la discussion. les administrateurs de cette caisse ont fait poº
Il part du point de fait que 5oo millions suf l'achat des matières d'or et d'argent nécessairº
fisent à la charge publique ; et, divisant les à l'échange des billets qu'elle a versés dans !
propriétés en mobiliaires et immobiliaires, et trésor public et qu'ils §, que pour lº
( 417 )
# frais d'administration et l'intérêt des7o millions rompre cette assemblée aristocratique qui, par
· qu'elle a prêtés à l'état, il lui est dû , en aban le double fléau du fanatisme religieux et du
§ par elle le bénéfice des changes , ce despotisme civil, appelle sur leur tète tous les
, qu'elle offre de faire; il lui reste dû 4 millions autres fléaux ensemble. Quoi! les habitans du
· 354 mille et quelques cents livres, que le rap , comtat resteroient immobiles et passifs sous le
· porteur a proposé d'autoriser le niinistre des joug honteux d'un prêtre et de quelques sbirres
nances à lui remettre. -
d' italie, tandis que les contrées circonvoisines
L'Assemblée a ordonné l'impression du rap jouiront du bienfait imappréciable d'une consti
tution vraiment libre et vraiment mationale ?
port et du projet de décret. G...
/ A V I S.
tandis que l'état d'Avignon, ne soupire qu'a
près sa réunion à la grande famille de ces Fran
MM. les Abonnés , dont la jouissance date du 3 çois dont les ancêtres furent aussi ceux des Avi
octobrc pour un an, du premier avril pour 6 mois , gnonois et des liabitans du comtat ? Quels sont
et du premier juillet pour 3 mois, sont avertis que donc les liommes assez aveugles, assez en nemis
leur Abonnement ſinit au 3o du courant, et priés de de leur dignité d homme et de leurs droits ma
renouveller avant le 2o ; conune aussi d'insérer dans turels, pour laisser échapper une occasion aussi
leur lettre une des adresses sous lesquelles ils reçoi
*ent les Annales ; cette précaution est absolument
favorable ! L'ét tt d'Avignon forme un état par
nécessaire pour éviter les doubles emplois. ticulier : le peuple de cette état est compétant
par lui-même et par lui seul pour exprimer sa
volonté : il veut se réunir à la France, la France
Camp de Jalès, patriotisme des gardes natio doit l'adopter ; et l Assemblée nationale peut
nales de l'Ardéche et des dºpartemens voi décréter cette adoption, sans attendre la pro
*ins Réunion nécessairc de l état d Avignon position initiative du roi , qui n'auroit jamais
et du Comtat Vénaissin à la France. lieu, mais en ordonnant au pouvo r exécutif
d'effectuer cette adoption par une signifi
Gloire et salut aux braves patriotes du Saint cation directe au pºpe. Le roi dira au saint
Esprit, de Bagnols , de Barjac , d Alais , de père : Tout peuple est libre de se réunir à un
Viers, d'Aubenas et des départemens voisins, autre peuple ; car les peuples sont souverains
" " ſº ont apperçu le piége tendu par le fanati d'eux-mêmes et de leur volonté. Le peuple de
#º abbé la Bastide , et ont quitté avec indigna l'état d'Avignon a nianifesté clairement le voeu
ºn le camp de Jalès ! C'étoit donc pour verser de sa réunion à l'empire dont je suis chef.
6 # de nos frères, que des scél, rats , sous le Ma nation, dont je dois exécuter les volontés,
VOIle du patriotisme et de a religion avoient
m'ordonne , par l'organe de ses représentans,
PºPosé une fédération nouvelle ſ c étoit pour de vous dire qu'elle accepte la réunion pro
lnViter au
Veau ser †e qu'ils demandoient un nou posée par le peuple de l'état d'Avignon : ainsi,
conformez - vous vous - mêine à la volonté et
naires ! † ! projet perfide ! hommes sangui
§ prºyidence à rompu vos mesures. cri au droit naturel des peuples. Le roi tiendroit
Ardèch et l'œil vigilant des bons citoyens de le même langage pour la réunion du comtat
C ºe et des départemens voisins vous em
-
Venaiss n, si les habitans de ce comtat avoient
#ºhera, n'en do§ pas, de les tenter de
Ilouveau. le bon esprit de ceux d'Avignon : et l'on éta
d Mais ce n'est bliroit par-là les vrais principes de politique
oint assez de briser les efforts nationale , dont peu d'hommes, hélas ! ont
ºfanatisme § e l'aristocratie dans les dépar une idée nette aujourd'hui. CARRA.
ºens méridionaux de cet empire, et de sur
Veiller les déma P. S. On demande au maire d'Orange, pour
ſaut enCore rches des mal-intentionnés, il quoi il vouloit faire remettre dernièrement aux
ºns cesse et que les vrais patriotes prêchent aristocrates du comtat 8oo fusils, que la garde
#crits et leur ºa r- tout par leurs discours, leurs
- - - -
pas encore que nous aurons la guerre avec cratique les villes du pays de Vaud. Déja les
l'Angleterre. M. Fitzleibert, qui n avoit en ju - plaintes se ſont entenºre avec peu de ménage
qu'ici de iogement que dans un hôtel g rni . ment. l e n gºs rar de la ville d'Aubonne a été
a loué depuis qu lques jours la meison de lºf. mandé à Bern • I'ar le conseil des deux cents,
Rafaldini , dans !'intention d en faire son sé pour être admon esté , ct voir biffer sa délibé
jour. l)'ailleurs , il n'y a encore aucun ordre de ration : mººs d autres villes sont disposées à l'ap
complettº r les régimens.Ainsi les négociations . puyer. : e régiment bºrnois d'Ernst paroît être
qui se suivent sans inte ruption, aboutiront à ºne dans leurs int rêts , ct a pris le prétexte de ré
paix solide. C'est au moins l espoir g néral. ) . clarn r l éga!té entre l 's officiers pour les avan
cemens aux grades militaires. ( ette demande,
D E R o M R , le 28 aoiî *. inste en « ile-nième, n'est pas le vrai but de la
démarche. / .
La fête de S. Louis , patron du roi patriote
des François , a été célébrée ici avec le plus D E M A N u E 1 M, le 8 septembre.
grand , ppareil. Le saint père a ordonné des
prières ºubliques pour le raois prochain, et ne T éopold , embarrºssé du choix d'nn homme
veut pas se rendre aux avis les cardinaux , qni proºre à faire égorgºr des sujets rebelles, c'est
' lui consºillent d' ex communier tonte la France. à-l ' e des hommes qui ont , lécidé d'être libres,
Cep ndºnt on cro t qu'à lenrs instancos il pu a vo t iº tté les v i : 1x s t r \ l. dº ! 'o! niohº , un de
bliera un j: i) !é universel. Y'a l' c I1 r usein ont c ºs ses premiors o!'fieiers g'n'ranx : cet honnête
jubilés ne sont pas bien méritoires en Fr nce : m'/ taire, pers iadé qu on ne pent massacrer
1mais Pasquin a dit qu'il en fa{!oit un. / . des lornm s parce qu'ils ont le dro,t de défen
dre l ur l,berté , a refusé ce commandement
D E F I o R E N c E , le 4 septembre. sous : rétexte de dérangement de santé. Le
fº!,i-m r,4 ( hº! !Provvno paroit ne pas sa prêter
Enſin i.éopold a senti qu'en vcrtn du traité non rlcs trop volont ,irement à ce ministèr». En
relatif à l'écii nge de la ':'oscane , il ne poºvoit ;ttendant , on dit qne les bourreaux marchent
en conserver la posse sion , s'il parvenoit à la en avant avec tous les instrnmcns des supplices,
conronne de Bohêne et de Hongrie. Fn con et prêts à mºttre tont à fen et à sang dans la
séquence, mous espérons bientôt , voir ici n o 1 re Bºlgiqu° , ( onformément aux ordres secrets de
jeune maître , Ferdinand , à qui la Toscane est leur m aître. J .
donnée en appanage : l'acte qui lui en assure
l'investiture est signé d • Léooold et de son D E B R U x E I. L r s , le 4 septembre.
fils François, héritier présomºtif des états dé
pendans de la maison d'Autricite. / . Le congrès est plus ferme que jamais dans la
résolution de maintenir . à quelqne prix que ce
D r F R 1 r o U R G , le 7 septerºbrc. soit , la libert des Pºlges contre les atiaques
de la maison d'Antriche. Il vient de publier le
Le magistrat de Berne vient de faire une dé résumé des rapports de ses députés, et fait voir
marche qui pourroit amener des troubles fort que, bien loin de désespérer de la chose pu
sérieux. i a Grainte de voir l'esprit de liberté se blique , on pent ºvoir tous les motifs les plus
propager et porter atteinte à l'aristocratie , lui plausibles de confiance ; le principal est que
a fait ordonner de tirer un cordon de troupes , Léopoll , en vertu des loix de l'empire, ne
sous prétexte d'empêcher les suisses désertºnrs peut avoir tout au plus quc 5o mille hommes
de France de rentrer dans le nays. Mais on a en Flandres : ce qui ne suffit assurément pas
facilement deviné l'énigme, et l on a scnti que pour réduire des provinces si peuplées et ani
c'étoit pour maintenir sous-le régime aristo Inées par l'amour de la liberté. V.
On s'abonne à Paris, chez BuissoN, Libraire , rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
Et chez tous les Libraires et l)irecteurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
Il parott tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv, pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 lit pour,
3 mois franc de port , par la poste. porr tout le Rova tºc I'ahºrnement ne commence que du prem. d'un mose.
On s'abonnc aussi , à la méma adresss , pour la BOUCHE DE FER.
r
| ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES.
D E L A F R A N C E ,
| ET A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P L ;
4 . . -
351,
m
( 42o )
réunis ont demandé, et l'Assemblée nationale visoirement à fournir les deniers nécessaires e
«lé crète que les curés , appellés royaux dans auxdites poursuites , sur les taxes faites aux té
les dépa1 teinens des haut et bas Rhin , seront moins par les juges, et sur les exécutoires Par
payés de leur traitenent par les receveurs de eux décernés.
district sur les ordonnances des directoires de II. Dans les pays et les lieux où les biens allo
district. -
diaux sont régis , soit en succession , soit en
La ville de Limoges vient d'éprouver un disposition , soit en toute autre matière, par
incendie qui a réduit au dernier degré de la des loix ou statuts particuli rs , ces loix ou
misère plus de 8oo familles. Le reste de cette statuts régissent pareillement les biens ci-devant
malheureuse ville doit son salut au courage et ſéodaux ou censuels , savoir : pour les succes
à l'activité de la gar de nationale et du régi sions , à compter de la publication des lettr«-s
ment Royal - Navarre. Une foible so,nnie de patentes du 28 mai dernier, intervenues sur le
5ooo liv. a eté tirée de la recette des domaines décret du 15 du même mois ; et pour tonte at 1 tre
pour sot lºger les plus nécessiteux. Tel est le m tière, à coinptºr de la publication des M et
sujet d'un rapport fait par M. Nourrissart, qui . tres-patentes du 5 novembre 1789
au non1 du comité des finances, a proposé et I'I A compter du jour où les tribunaux de
a vu de créter unanimement , district seront installés d · ns les pays de r= : 11
1°. Que le ministre des finances fera tenir tissement, les formalités de saisine , désaisi sne,
à Limoges une somme de 6o,ooo liv. pour le déshéritance , adhéritance , vest , dévest, re -
soulagement des funilles qui ont été victimes connoissance ( chevinale, mise de fait, m g,a
de l'inccndie. assise , plainte à loi , et g ºn ralement \ o t,tes
2°. Que sur cctte soir inº de Co, ooo livres celles qui tie11nent au nantissement ſéo la ſ ou
il sera prélevé celle de 5ooo livres pour être censuel , seront , t denneureront aboli e s ; et
rétabiie dans la caisse des demaines. jusqu'à ce qu'il en ait été autrement orch c> ººº !
5°. Que le directoire du département en la transcription des grosses des contrats cl a\º
vcrra incessammcnt un état détaillé des pcrtes nation ou
suffira en d'livpotlièque en tiendra
conséquence pour consommli<=a *er
- • les
ºº
souſſertes par les citoyens de Limoges , au tni
nistre du roi , lequel le fera passer au comité aliémations ct les constitutions d'hypot# # ºquº 3
des ſinances , pour qu'il en lasse son rapport sans préjudice , quant à la manière dM Tliypº
à l'Assemblée mationale. théquer les biens, de l'exécution de I article
XXXV de l'édit du mois de juin 1- 71 • et
4°. Que le président écrira à la garde natio
male ct au régiment de Royal-Navarre , pour de la déclaration du 23 juin 1772, dar-s ceº
leur témoigner la satisfaction de l'Assemblée . des pays de mantissement où ces loix =ont (té
pour le courage et le patriotisme qu'ils ont publives.
montré dans cette occasion. IV. Lesdites transcriptions seront f,NTtes par
M. Merlin , au nom du comité fºodal, a pro les greffiers des tribunaux de district , selon
posé un projet de décret, dont les articles sui l'ordre dans lequel les grosses des con t rats leur
vans ont été décrétés après une une légère dis auront été présentées , et qui sera cox-» staté par
cussion. un registre particulier , § co L •s , et pº
L'Assemblée nationale, voulant faire cesser raphé
plusieurs difficultés qui se sont élevées sur l'in bunaux.parLes
le président
registres de chacunà dsc=
destinés - =dits !
•es trans
terprétation et l'exécution de l'article IV de ses criptions
phés seront
, et les pareillement
greffiers cotés
seront tenus de= etle pº
com
.
décrets des 4, G, 7, 8 et 1 1 août 1789 , des ar
ticles I et XIII du titre premier, XXlll, XXX muniquer, sans frais , à tous requéra-#y ê\ves
et XXXI du titre second de son décret du 15
V. Il sera payé aux greffiers, pou - § des Y
mars dernier , ensemble des articles III et LlV transcriptions, 5 sols par rôle des OSSB
S0lls |
de celui du 6 mai suivant, a décrété et décrète contrats , sur lesquelles ils certifië E -ºº ';
ce qui suit : leur signature et le scel du tribune R h , º#
Art. I°º. « Les frais des poursuites criminelles où elles auront
Faites à la requête des procureurs du roi ou transcrittes avec été présentées
indication du régla •--
Ta --n1eI)tet du
•OI) X).
d'office depuis la publication des lettres-pa folio où s'en trouvera la transcripE- E
-
•été reprisº
tentes dn 5 novembre 1789, intervenues sur les La discussion sur les assignats a il'émissioº
décrets des 4, 6, 7 , 8 et 11 août 1789, sont par Ml, Malouet. ll en voit avec effr-" de l'impº
à la charge du trésor public ; en conséquence immense ; c'est dans la perceptiorE -bératioº de
lcs receveurs des domaines continueront pra qu'il place le salut de l'état, et la lim
-
-
( 421 )
}k dette publique dans une caisse d'amortisse dette exig ble sera remboursée en assignats ou
: ment, où il verse 2o millions par an ; et il obligations nationales circulantes de gré à gré ;
, divise les titres de créances exigibles , savoir , 2°. que les assignats ne porteront point d'in
pour trois quarts en quittances de finance à térêt ; 3°. que l'intérêt de 4oo millions déja
, trois pour cent, et pour l'autre quart seulement décrété , cessera au premier avril prochain ;
en assignats. - 4°. que le trésorier de la caisse de l'extraordi
Une lettre de M. Necker a attiré l'attention maire remboursera à cette époque les intérêts
| de l'Assemblée nationale ; elle étoit accompa qui seront dus, en retranchant les coupons
| gnée d'un mémoire sur la liquidation de la dette qui y sont annexés.
: publique : on en a entendu la lecture , et or 5°. Qu'il sera accordé aux obligations natio
| donné l'impression. Nous n'en extrairons rien , nales une prime de 3 et demi pour cent, qui
| sinon que l ex - ministre se déclare contre les ne sera payée qu'au moment où les porteurs
assignats, et semble attendre du temps la libé de ces obligations se pr senteront pour l'ac
ration des finances, parce que toute la dette quisition des biens nationaux : les obligations
n est pas exigible tout-à-l'heure. nationales seront adinises à cette acquisition,
M. de B aumetz a demandé que l'Assemblée concurremment avec les assignats et les espèces
#tionale déclarât qu'elle continueroit aujour SO n lld l) t t2S. -
dhui et demain la discussion importante sur 8°. ll sera libre aux porteurs d'obligations na
lº assignats-monnoie, pour la reprendre ven tionales de les échanger contre des assignats.
dredi prochain, en prenant l'engagement so 9°. S'il arrivoit qu'après la vente des domaines
ºmnel de la terminer samedi 25 M. Regnault nationaux il restât des assignats, ils seront reçus
º parlé dans le même esprit, mais en concluant dans un emprunt à 4 pour 1oo ouvert à cette
ººº que la discussion reprise vendredi pro
chain fût rolongée sans interruption jusqu'à
† et ces billets scront brûlés à fur et
la décision de la question. mesûre en présence du trésorier de la caisse
extraordinaire, et des commissaires mo1n1nés à
C'est dans la création des asignats, a repris cet effet.
· Ch. de Lameth, que repose le salut de la Le comité des finances sera chargé de pré
ºtitution ; je demande que la discussion soit senter un projet de décret , portant fixation du
º , et la matière décrétée sans inter prix de la vente de l'argent.
ruption -
Présenté tous les an discours très-profond, a Le serment que des colons de Saint-Do
sulter d Vºntages qui doivent ré
- mingue, attachés à la mère-patrie , avoient fait,
n'on § † et il les a de§ par ceux comme nous l'avons rapporté ces jours der
º que no lº receuillis. « C'est à eux, a-t-il niers, donnoient lieu d'espérer que cette con
#ouran t "º devons cett§ sorte d'aisance et de duite seroit enfin généralement suivie ; mais un
lieu d§ ue le trésor public -i
- Obstacles ºnc a atteinte au mi complot, formé pour rendre la colonie indé
ºaissant° , et mal ººººº s à une constitution
1• - - pendante , s'est enfin ouvertement manifesté.
": en§ du † ºfatigable malveillance Le trouble est à son comble à Saint-Marc; les
º º proposé de dècréter, 1°. que la détails en ont été envoyés à l'assemblée géné
rale, V.
i
( 422 )
point de manquer à ce serment ? Briserez-vous,
La ville de Donzy et celle de Cosne , avec les liabitans des villes voisines , ces liens
- · département de la Nièvre. fraternels qui constituent la véritable force de
|! " . - , p l'empire et la gloire immortelle des François ré
Qu'entends-je ? on assure que la presque générés ! Et dans quel moment encore ! dans un
totalité des habitans de Donzy vient de prendre moment où d'atroces projets qui ne sont que
un arrêté , par lequel elle déclare tra?tres et trop certains, couvent dans l'arne inferna le des
rnfatines ceux d'entr'eux qui continueroient aristocrates et des ministres ! dans un rn oment
aucune relation de commerce avec les habitans où toute la France est en deuil et pleure amè
de Cosne : et pourquoi ? parce qu'un décret de rement sur l'horrible et incompréhensible mas
l'Assemblée nationale vient de fixer les établis sacre de Nanci, dans un moment où v os vé
semens publics du district à Cosne. Mais l'As risables déſenseurs , où les écrivains patriotes
semblée nationale n'a-t-elle pas pesé ce décret contemplent , d'un air consterné, les funestes
dans sa sagesse ? mais me devons-nous pas res effets de la désobéissance aux loix de la part
pecter inviolablement et sous tous les rapports de quelques soldats infortunés et poussºs à bout,
l§ décisions de l'auguste sénat, quels que soient et la violation continuelle et inº punie de ces
les désavantages particuliers qui pourroient en loix de la part des agens du pouvoir exécutif(1) !
résulter pour une commune ou pour des indi Non, mes amis , votre c eur sensible et géné
vidus ? peut-on satisfaire également toutes les reux ne supportera point le poids accablant de
communes et tous les individus ? Hélas ! que ces réflexions ; si vous avez fait l'arrêté dont
reste-t-il aux bons citoyens pour le soutien de on vous accuse, vous reviendrez sur vos pas ;
l'empire et pour l'aclièvement et le maintien vous anéantirez cet arrêté par une délibération
de notre sainte constitution , si ce n'est une qui vous couvrira de #lºi . Qu'importe direz
soumission profonde aux décrets et aux loix vous un avantage politique particulier pour
prononcés par nos représentans ? Vous le voyez, Cosne , si cet avantage particulier n'empêche
mes amis : les agens du pouvoir exécutif, loin pas les habitans de Donzy d'être libres et heu
de remplir leurs devoirs et de marcher de front reux , de cultiver leurs terres, de faire valoir
avec la nation , travaillent sâns cesse et avec leur industrie et leur commerce, et si la résis2
une activité incalculable à détruire les opé tance au décret qui a ecorde cet avantage poli
rations du corps législatif ou à les rendre nulles ; tique à Cosne trouble l'ordre public et corn pro
joindrez - vous , en aveugles, vos efforts aux net le patriotisme et le serment des citoyens de
ſ§ pour les aider dans cette entreprise odieuse L)onzy. Telles seront vos réflexions, mes bons
et criminelle ? Ce corps l gisl tiſ , seul espoir amis , je n'en donte pas, et vous augmenterez
des bons patriotes , n'est-il pas assez désolé de par-là la satisſaction inexprimable que nous
voir dans sa composition des mnembres tota ressentons, en défendant sans relâche les droits
lement infectés du vertige de la déraison et de du peuple, et en prêchant le respect pour l'att
la rage de la servitude ! Faut - il encore qu'il guste sénat. CARRA. -
avec tant de zèle et de lumières. O mes frères (1) L'auteur des Révolutions de Paris (M. Loustalot)
de Donzy ! ô vous tous qui formez la grande a été tellement affecté de l'affaire de Nanci, et des
émotions populaires qui ont eu lieu en différens en
famille des François ! vous tous , qui avez pro droits , qu'il est à toute extrémité. La plupart de ses
moncé à la face du ciel et de la terre le ser
ment sublime et sacré d'être fidèles à la nation , confrères en sont également malades de chagrin; et
s'ils ne s'abandonnent pas entièrement à la douleur,
ensuite à la loi, et ensuite au roi , votre intérêt c'est pour fuire face aux enncmis enragés du bien
personnel pourra-t-il jamais vous aveugler (l ll public.
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8 mois, franc de port , par la poste , pour tout le Royaumne l'abonnement rte commence que du premi. d'un mois.
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ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
JO U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
- dirigé par M. MERcz ER , et par M. Ca RRA , un des Auteurs.
La liberté politique ne peut se maniſester que par la législation.
35z
-
( 424 )
Ensuite M. de Gouy a demandé et a obtenu de la dette du clergé; 5°. de décréter que tous
qu'un paquet adressé au roi par l'assemblée
les biens nationaux seront estimés et adjugés
énérale de Saint-Domingue, par l'entremise aux acquéreurs dans le cours de deux années.
# M. le président, ſût remis par celui-ci di L'affaire de Versailles a été rapportée par
rectement à sa majesté. M. Barrère. Le directoire du département a
M. l'évêque d'Autun a repris la discussion sur pris le 19 août une délibération par laquelle,
les assignats dont il croit l'émission contraire interprétant le décret qui a supprimé les capi
au commerce françois. « Londres, dit-il, payera taineries , il fait défenses expresses aux gardes
avec du papier-monétaire, Paris payera avec chasses du roi d'empêcher les propriétaires de
de la monnoie métal ; il est certain que ces deux terrains mon dépendans des plaisirs du roi, de
valeurs ne seront pas au pair. Paris payera donc chasser sur leurs propriétés, et aux municipa
plus cher, et Londres payera moins : et ne doit lités, gardes nationales et troupes de ligne, de
on pas craindre de la politique des puissances s'immiscer dans la poursuite de ces particuliers.
étrangères qu'ils n'achètent de l'argent fort cher Le comité des domaines et de féodalité im
pour mous le revendre ( ncore plus clièrement ». prouve la conduite du directoire , et M. Mu
M. d'Arambure, dans un mouveau systême , guet de Nanthou soutient qu'elle a été très
propose de payer la dette exigible avec des assi régulière.
gnats dont la circulation ne seroit pas forcée et L'Assemblée, sur le voeu de MM. Charles de
produisant trois pour cent , mais qui en pro Lameth et Fréteau , renvoie à son comité de
duiroient cinq lorsque ces assignats seroient constitution la dénonciation de la municipalité
présentés pour l'acquisition des domaines na de Versailles : décrète que le roi sera prié de
tionaux. prendre des mesures pour faire strictement
Le systême des assignats a repris vigueur dans exécuter les décrets sur les chasses ; enjoint
la bouche de Ml. Vernier. Cet orateur pense, aux municipalités de Versailles et des environs,
1°. qn'il ne nous est pas possible de nous passer de prendre toutes les mesures nécessaires pour
d'un papier-rnonnoie ; 2°. que ce papier ne doit arrêter les désordres ; enjoint également au
point porter intérêt, d'abord parce que la pé maire de Paris et au commandant de la garde
nurie de nos finances ne nous permet de lui en nationale parisienne , dans le cas où ils en
donner : et , en second lieu , parce que cet in seroient requis, de prêter main-forte à la
térêt, étant un ſardeau pour l'état, seroit en municipalité de Versaiiles , décrète en outre
core un aliment de l'agiotage ; 3°. que le papier que le président, à la tête de douze mem
doit avoir une circulation forcée, et que les bres , témoignera au roi l'empressement de
quittances de finances me peuvent être admises ; l'Assemblée pour tout ce qui peut contribuer
4°. que l'émission des assignats doit être pro aux goûts personnels de sa majesté,jet le re
ressiye. Il voudroit que la prochaine émission gret qu'elle auroit que sa majesté en fit le
ût de quatre cents millions , et la seconde pro sacrifice. -
portionnée à la valeur des objets aliénés à cette Cette dernière disposition a été rendue sur
époque, et ainsi de suite : 1l voudront en outre ce qu'il avoit été dit que le roi, instruit de
qu'il y eût une prime en faveur des acquéreurs, tous ces mouvemens populaires , avoit mani
et qu'il fût ouvert un emprunt pour les per festé la volonté de vendre ses équipages de
sonnes qui me voudroient pas recevoir les assi chasse , et de se priver ainsi du § qu'on
gnats. sait lui être le plus cher, et qui est même
^ M. Démeunier, au contraire, se déclare en mécessaire à sa santé. G.
nemi, de la grande émission : il peint sous les Articles du décret concernant le traitement
couleurs les plus effrayantes les malheurs qu'il des religieux, décrétés dans la séance du
croit devoir être la suite d'une émission de deux
jeudi soir 9 septembre.
milliards d'assignats avec circulation forcée : il
propose de décréter, 1°. qu'il ne soit créé que Art. II. « En conséquence, chaque supérieur
pour 8oo millions d'assignats; 2°. que toutes les local fournira, avant le premier octobre pro
créances exigibles soient déterminées et liqui chain, à sa municipalité, un état signé de lui et
dées , 3°. que ces créances soient remboursées certifié par le supérieur-provincial ou son vi
en quittânces de finances portant intérét à caire général, contenant le nom, l'âge et lº
fixer ;4°, de classer le remboursement des créan date de la profession de tous les religieux quº
ciers de l'état, et renfernucr dans trois années habitoient sa maison à l'époque de la publica
le temps qui doit s'écouler pour l'acquittement tion du décret du 29 octobre dernier.
ſ , III. Cha
- • • 9
( 425 )
º dèlai, à † religieux fournira, dans le même son , et les faire enlever, sur la permission de
la résidé º9ipalité de la maison dans laquelle la municipalité.
de ses § ernier lieu , un extrait en forme XI. Seront , tous les religieux qui n'auront
ººe àbaptême
claration ptem et de p
profession , avec
----- , pas préféré la vie commune, tenus d'indiquer ,
ºontinuer la ; Le lui signée, s'il desire ou non dans la quittance du paiement qui leur sera
Vie commune. fait au mois de janvier prochain , le lieu où ils
de §† donneront un tableau se proposent de ſixer leur résidence ; et seront
ave§ #!gieux de leur arrondissement , les termes subséquens de leurs pensions acquittés
indicatio§
la date l de leur nom , de leur âge
* - # , de
» v-*-v-- 3
par les receveurs du district où ils résideront ,
tion § G ur profession et de la déclara sur leur quittance ou sur celle de leurs fondés
ºnvoyé pa auront faite, et sera ledit tableau de pouvoirs , ainsi qu'il est expliqué par l'ar
6 CO par elles au directoire du district dans ticle VII ci-dessus.
On s'abonne à Paris, chez BUIssoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le Pº
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Autours des Annale« Patriotiques.
Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
- " • r - - - - l, nnllf
Il paroft tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv. pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 lit.pou
3 mois franc de port, par la poste, pour tout le Royaume. L'abo ement ne commence que du prem. à'un moº
On s'abonne aussi, à la méme adresse , pour la BOUCHE DE FER.
l'!
ºNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIREs
· · · DE LA FRANCE,
l ** A r rA R E s P o L I T I Q U E s D E L E U R o P E,
JO vaN A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes ,
dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
La loi et la liberté sont deux corelatifs, et dépendent l'une de l'autre. .
le †oiré du département , vérifieroit ces , i# Ils réqlament d'une part l'appui de la nátidn
françoise pour défendre leur liberté contre fès
-
$53
( 428 )
Pour indemniser la chose publique de la perte fiance et de bonté . en sanctionnant ce décret,
du temps consumé dans de déplorables dissen dépositaire et garant de leur empressennent à
sions, l'Assemblée a prolongé sa séance jusqu'àvous plaire : sur-tout, sire, gardez-vous de ju
onze heures du soir. Dans cet espaGe (ille a-, † l'expression mesurée qui caractérise
sur l'avis du comité de constitution , décrété la es loix, du degré d'intérêt que met l'Assemblée
réunion de quatre districts du département de nationale à vous voir açcueillir un voeu dicté
l'Ardèche; et le domité ecclésiastique a fait par le sentiment pur de son respect, de son
ensuite adopter qnelques articles du décret dévouement et de son amour pour la personne
concernant le traitement des religieux. de votre majesté. -
c - - -
observé M. d'André, apportent ainsi leurs ré Art. VII. « Les droits domaniaux annuels qui
clamations, justes ou non , à l'Assemblée natio se perçoivent sur les poëles à sel , dans les ci
, nale , ils lui prendront de précieux momens ; devant provinces belgiques, seront et demeure
je demande que le comité militaire présente un ront supprimés, sans préjudice des arrérages
† de décret pour l établissement (.'un tri qui pourroient en être dus avant la publication
unal, où seront portées toutes les pétitions des lettres-patentes du 3 novembre 1789 , et
de cette nature ». sans qu'il puisse être répété aucune des sommes
. , Un membre du comité militaire répond lle ſournies, soit en paiement d'échéances posté
· · les cours martiales seront incessanment établies; rieures à cette époque, soit pour rachat de ces
· M. d'André retire sa motion , et l'Assemblée droits. · · ·
, décrète purement et simplement l'avis du VIII. Seront pareillement supprimés les droits
comité. .. -
\
( 429 )
trict, et à la charge de l'appel , ainsi que de f Ruelle et de Courbevoie , et des soins que les
droit, les cantónriemens prononcés depuis 3o municipalités de ces deux bourgs ont pris pour
ans par arrêts du conseil, sans qu'au préalable s'opposer aux inconvéniens qui pouvoient en
le fonds'des droits de propriété ou d'usage eût résulter, décrète ce qui suit : :
été convenu, avoué ou jugé par les tribunaux 1°. Le président sera chargé d'écrire aux
ordinaires, ensemble tous 'les'arrêts du conseil municipalités de Ruelle et de Courbevoie, que
qui , sans prononcer de cantonnemens, ont l'Assemblée nationale approuve la conduite
statué en première instance, depuis la même sage et prudente qu'elles ont tenues pour ar
époque , sur les questions de propriété ou de rêter l'effet des démarches qui ont été faites
droits fonciers, entre des seigneurs et des com vers le corps des Gardes-Suisses, approuve
munautés d'habit .,ºs ; a quel cſfet les parties également le respect que les Suisses ont montré
intéressées se po rv oiront dans l'espace de à la loi ct à ses agons,
temps et de la manière indiqué e par l'article 2°. ll est défendu , à l'avenir , à toutes asso
XXXl du titre I! du décret ci-dessus , sans ciations et corporatious d'entretenir, sous au
CUl Il prétexte , «l Ul C ll Il (? correspondance aVeC les
pouvoir prétendre aucun compte des fruits per
çus , l1ors de ceux déterminés par le même rég mens lrançois , suisses et étrangers qui com
article. posent l'armée : il est également défendu d'ou
XI. On ne pourra racheter les droits casuels vrir et de continuer de nouvelles correspon
dus par un héritage , sans racheter en même dances, à peine, par les premiers, d'être pour
temps les droits fixes auxquels il est sujet ». suivis par les magistrats, comme chargés de
On a renvoyé au comité d'impositions l'ar maintenir les loix , comme perturbateurs du
ticle XIl, concernant le contrôle des quittances repos public : et par les seconds, d'être punis
de rachat. - -
suivant la rigueur des ordonnances. G.
Sur le rapport de M. Grégoire, l'Assemblée
a admis dans son sein un député des colons de
Pondicheri , et un député suppléant ; et elle A V I Sº
à décidé d'entendre à la barre une adresse des
dénutés de la côte de Malabar. MM. les Abonnés , dont la jouissance date du 3
. Prugnon alloit parler sur la matière des octobre pour un an , du premier avril pour 6 mois ,
assignats, qui étoit à § du jour , lorsqu'il et du premier juillet pour 3 mois, sont avertis que
leur Abonnemnent finit au 3o du courant, et priés de
a été élevé une question fort instante, pré-. renouveller avant le 2o ; comme aussi d'insérer dans
sentée par plusieurs départemens : savoir. si les leur lettre une des adresses sous lesquelles ils reçoi
administrateurs de département seroient éli vent les Annales : cette.précaution est absolument
gibles aux places de juges. / -
nécessaire pour éviter les doubles emplois.
Le comité de constitution étant partagé d'avis
sur cette question, M. Démeunier en deman- .
doit l'ajournement : M. Regnault s'y est op Société des amis de la constitution aux
osé, vu l'urgence du moment ; et il a proposé - Jacobins.
e projet de décret suivant, auquel M. Dé
meunier a accédé ; ce qui a été accepté, sauf ! Cette société, sans cesse occupée du bien
rédaction. public, et recevant dans son sein , avec la plus
Les présidens des départemens et de dis tendre sollicitude , toutes les plaintes et les
·tricts, qui ne sont pas membres des direc 'alarmes des bons citoyens, vient d'envoyer aux
toires, seront éligibles aux places de juges, à autres sociétés qui lui sont affiliées, une adresse
la charge par eux , s'ils sont nommés, de faire relative aux troubles de l'armée. Cette adresse,
leur option. - pleine d'énergie et de sagesse , a été rédigée
L'ordre de deux heures étant arrivé avant par M. Alexandre Lameth : elle a pour but
que l'on pût reprendre la discussion des assi d'inviter de nouveau, par les motifs les plus
gnats , M. de No tilles a rendu compte des ma- . sacrés , nos bons frères d'armes les soldats des
noeuvres employées pour séduire le régiment troupes de ligne , à la paix et à la subordi
des Gardes-Suisses ; il a présenté un décret , et nation. - r
·V. "
l'Assemblee l'a adopté sans débats. -
' L)ans sa séance d'hier, cette société n'a pa
« L'Assemblée nationale, sur le compte qui entendu , sans un frémissement d'indignation,
lui a été rendu par son comité militaire , des le récit de ce'qui vient de se passer à Haguenau.
· démarches qui ont eu lieu aux casernes de où la nouvelle municipalité a été mise aux fers
-
,
· -4
( 452 ) • ·• - -
et au secret par un arrêt du conseil souverain intéressant, puisqu'il s'agit de la cause de tous
de Colmar. La conduite de l'ancienne munici les peuples. " .
palité de cette ville et du sieur Depons, com Les annuités à 99 ans, créées sous le règne
mandant de Guillaume et de Marie , vont enfin expirer
dessus dede la place
tout danspeut
ce qu'on cetteimaginer
affaire, sont au
d'atroce et dégager l'Angleterre d'une charge annuelle
et d'inconstitutionel. Le sieur Depons a poussé de 54, SSo liv. sterl. V. ,}
la rage aristocratique
tambour qui proclamoitjusqu'à faire dearrêter
les décrets un
l' Assem D E F R AN c F o R T , le 8 septembre.
blée nationale. La députation d'Alsace s'occupe Certain nombre de paysans de Misnie, qui
en ce moment de l'examen de cette affaire. et ont lu les droits de l'iiomme sur le 1nouchoir,
le rapport en sera bientôt fait à l'Assemblée ont jugé à propos , mais sans trop réfléchir sur
mationale. leur foiblesse, de revendiquer ces droits les
· On a rendu compte, dans cette même séan armes à la main. L'alarme est devenue presque
ce, de la persécution qu'éprouvoit la société générale dans cette contrée-là. L'électeur y a
des amis de la constitution de Tulles , de la envoyé des satellites qui les ont, en partie,
part des sénéchaussées , prévôtés et autres dissipés, mais sans trop rassurer les esprits.
robinocraties de cette ville.Il semble que l'igno C'est la seconde fois que la fermentation fait
rance, la stupidité et l'orgueil des partisans de
explosion dans ses domaines , et les députés
l'ancien régime aient rassemblé en ce moment qui sont ici pour l'élection d'un empereur,
tous leurs efforts contre les sociétés patrio ne peuvent dissimuler leurs inquiétudes. V.
tiques ; mais la raison , la justice et la philo
sophie triompheront de ces efforts , comme D E C L È v E s, le 9 septembre.
elles ont triomphé du despotisme monarchique
et ministériel. N'oublions jamais que la provi Depuis la défaite d'un gros corps des troupes
dence a pris décidément notre parti , et qu'en des Cercles, elles n'ont plus rien tenté contre
persévérant dans nos principes et dans notre les Liégeois, qui les attendent de pied fermé.
courage, nous détruirons à la fin tous les ob Si quelques pelottons des deux partis se ren
stacles qui s'opposent à la constitution et à la contrent, c'est pour s'éloigner aussi-tôt les uns
régénération de cet empire. C..... des autres sans s'attaquer. On dit même que
l'armée des Cercles va se retirer sors peu de
AFFAIRES POLITIQUES ÉI RANGÈRES. temps. La désertion y est considérable , et l'of
ficier peu disposé à devcnir le boucher des
DE L o N D R E s, le 15 septembre. évêques. V.
Si nombre de bons esprits se sont égarés en DE L1 E o E, le 9 septembre.
France sur la nature et le but de la révolution
ui va régénérer ce grand empire, on ne doit Le tiers-état a pris un parti définitif sur là
† être surpris qu'un de nos plus grands io régeRce : c'est M. Ferdinand de Rohan qu'il
itiques, M. Burke, déja prêt de § a nommé à cette place, en lui assignant 120
sous le poids des années, ait mal vu et mal ama mille florins liégeois de revenu. Cette affaire à
lysé les inouvemens de cette grande leçon qu'un été décidée le 7 , après quatre séances de cinq
peuple brave et instruit donne à tous les rois heures chacune. On attend actuellemént ce'que
de la terre. L'ouvrage qu'il a promis contre les deux autres ordres vont prononcer à c
ce qui se passe en France, va donc paroître ; sujet. - - , !
mais le judicieux auteur du common-sense, N]. , Des lettres d'Allemagne nous assurent qub
Payne, ce zélé défenseur de la liberté de l'ambassadeur d'Espagne à la cour de Vienne a
l'homme , se propose de réfuter les rêveries du . aussi quitté cette cour. On attribue cette re
vieillard , à qui son âge permet de radoter sans traite aux procédés insolens du vieux fourbb
conséquence. Ce débat sera sans doute très Kaumitz. ) .
-ii
ôn s'abonne à Paris, chez BuissoN, libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
de l'abonnement et, la lettre d'avis,. et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Phtriotiques. . 4
.1 Ilparoit tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 56 liv, pôur un an, 18 lib. pour 6 moïs , et de 9 liv. pour
## de port , pºir la poste poiir tout le Rorauhne L'abonnement ne commenèe qiié'dlé piremi. #ºin möñ.
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s U P P L É M E N T A U N. C C C L I I I.
- P A R I S, le 13 septembre. ladium de notre liberté. Patientez , souffrez ;
il est impossible que vos maux durent long
· « Le roi n'est point venu hier à Paris. Sa temps. Vous, peuples, payez religieusement les
majesté a refusé de recevoir la démission que impôts : vous, soldats, obéissez sans murmuter
les officiers des carabiniers lui avoient offerte ; à vos officiers ; mais la nation entière doit vou
elle n'a pas voulu non plus acquiescer à la de loir avec énergie que le cours de la iustice ne
mande des officiers de ce corps, que tous ceux soit interrompu en faveur de personne, et que
qui pouvoient étre coupables, de quelque rang les décrets sacrés de l'auguste Assemblée natio
qu'ils fussent, fussent jugés et punis suivant nale soient exécutés dans tous leurs points ,
la rigueur des loix. Sa majesté a déclaré qu'elle non-seulement par tous les individus de cet
étoit contente de la conduite des officiers du empire , mais par le roi lui-même et par ses
corps ; qu'elle vouloit qu'ils continuassent leur agens. · CARRA. - -
Observ. Si le roi avoit bien voulu lire la dé Enfin le drapeau de paix a pris la place de ce
claration des droits de l homme , et sur-tout crêpe funèbre qui dévouoit le citoyen à la mort.
la proclamation décrétée le premier de ce mois Voulez-vous savoir le vrai moyen de la conser
par les représentans du véritable et unique ver cette paix ? Les anciens nous l'ont dit :
souverain , de ce souverain qui lui donne 25 donnez au peuple panem et circenses. |
millions par an, il auroit vu que l'auguste As Que le peuple mange du bon pain et à un
semblée a voulu remonter aux premières causes prix modéré ; qu'il ait la viande de doucherie ,
des troubles et connoftre les vrais auteurs , le vin et les autres alimens qui forment sa pre
et les /'aire punir sans distinction de personne, mière subsistance, à bas prix , c'est-à-dire dé
d2 » a 2g , de grade , de dignité. Certes , les gagés de vos droits d'entrée, et biontôt vous
| officiers des carabiniers ont fait au roi une de le verrez paisible rentrer dans ses atteliers. On
mande très-louable, et le roi ne peut pas vou me l'en fait sortir que quand son travail ne
loir que la justice ne soit pas rendue indistinc suffit plus pour le faire vivre. Il sera par fois
tcment à tous ; la loi, qui est au-dessus de lui , · gai, fougueux , mais jamais insurgent. . 1,
l'ordonne impériensement ; et cette loi , à Ne le faites participer aux octrois, dont le
l'obéissance de laquelle le roi devroit donner rétablissement vous est nécessaire pour payer
le premier exemple , doit être exécutée sans vos dettes , qu'autant que le luxe ou le caprice
différer. Que signifie encore cette phrase : le porteront hors de la sphère de son état. Sa
« Qu'elle (sa majesté ) se bornoit à faire juger dépense alors sera le thermomètre de sa situa
Zes vingt-deux carabiniers que ce corps a livrés tion ; il ne dépensera qu'autant qu'il aura du
à M. de Bouillé ». Se borner à faire juger les superflu : et s'il a du superflu , il me doit plus
soldats , en décidant, sous son bon plaisir, quo se plaindre ; il doit faire mieux , bénir l'admi
les officiers ne seront pas jugés ! Où sommes nistration qui veillera ainsi à son bonheur. .
nous donc ? la contre-révolution est-elle faite ?
est-ce pour sauver les coupables et punir les Quand le peuple verra une taxe , un droit
nocens, que la mation a délégué le pouvoir d'octroi imposé sur les chiens, autres que ceux
exécutif au roi, et qu'elle lui donne le plus pur des bouchers et chaircuitiers, il dira : le pain,
de son sang et de ses sueurs ? Pauvres soldats ! les morceaux friands donnés à des animaux
pauvre peuple ! vous voyez qu'on vous regarde inutiles , si j'en suis privé, madame telle paie
toujours comme des atômes, nés pour être les cher le plaisir de préférer son chien à son voisin
malhoureux. - - " !
victimes de l'arbitraire et de l'injustice des
chefs. Et puis, l'on veut que je vous prêche la ' Sur les chevaux, autres que ceux des char
>atience ! eh bien , oui , je vous la prêche au rettes , il dira : voilà une voiture brillante.....
1om de la patrie, au nom de la constitution , superbement attelée. Eh ! que m'importe à
,u nom de l'auguste Assemblée de vos repré moi d'aller à pied ? Monsieur tel paie bien cher
en tans, seule ressource de la France, seul pal le plaisir de me la faire voir..... pourvu qu'il
( 432 )
ne m'écrase pas ; car autrement j'appelle à mon coup-d'œil sur la négociation politique, rela
aide l'égalité des droits. tive aux provinces Belgiques-unies.
Sur les domestiques : voilà un grand inutile ;
mais son maître a payé pour lui , et ça me fait Un congrès s'assemble à la Haie pour négo
boire du vin à 4 sous.... A la santé de ton maî cier à l'amiable la manière dont on pourroit
tre : entends-tu, Frontin ? remettre les Belges sous le joug d une famille
* Sur les eaux-de-vie et liqueurs : qu'ai-je à de tyrans ; Léopold demande aux provinces
faire de ces huiles, de ces ratafiats ? pourvu que unies leur médiation pour le retour de la tran
j'aie ma roquille tous les lundis, cela me suffit. quillité dans les provinces belgiques, et cepen
Je ne mourrai pas comme ces messieurs, para
§ il envoie trente-six mille hommes dans ces
lysé, hydropique ou goutteux, Vive le vin à 4 mêmes provinces. Que signifie une pacification
sous ! ça m'égaie et me suffit. appuyée de trente-six mille bourreaux ? Ne
prouve-t-elle p s que, plus cruel encore que
| Sur le café : oh parbleu ! en prenne qui vou Joseph II , Léopoll veut porter le fer et le feu.
dra ; mon grand-père et le sien ont bien vécu chez les Belges, tandis que son envoyé au con
sans cette misère. Que celui à qui il est bon
pour reme de , en paie le droit d'entré . grès amusera la n tion françoise , l Angleterre
Sur le sucre : ma foi ! ma femme ne fait et la Hollande ? Ne prouve-t-elle pas emcore
· qu'il y a des combinaisons secrètes dans ce plan
plus d'enfans. J'aime mieux avoir un bou gigot avec le comité autrichien de Saint-Cloud ? Mais
à 5 sous la livre, que de me gâter les dents. l'Angleterre et la Hollande ont garanti la cons
p Sur le gibier, ça ne vaut pas une bonne livre titution belgique qui délie et a délié très-léga
de boeuf à la mode ; le fumet m'en donne mal
au cœur. Lais.ons-le aux riches, ils n'aiment lement les Belges du serment qu'ils avoient fait
que ce qui est cher. aux monarques autrichiens, dès que l'un de ces
monarques a violé cette constitution. Mais la
Sur les cartes : qu'on les fasse payer un écu ; nation françoise et l'Assemblée mationale me
c'est l'amusement des désoeuvrés, des sots, des
conçoivent-elles pas enfin qu'il est de leur plus
dupes, la ressource des fripons. N'avons-nous grand intérêt que les provinces belgiques soient
pas nos boules et mos Broteaux ? c'est ça un
jeu ! il ne nous coûte rien et nous fortiſie.
absolument § , et qu'aucune armº e
autrichienne me paroisse sur nos frontières et
Sur les épiceries : mous n'en avons que faire. dans notre voisinage, à cause des aristocrates
A bon appétit, point de sauce. qui se joindroient à elle, et lui porteroient de
Sur la poudre-amidon : il y a un gros impôt, l'argent, des armes et des approvisionnemens
tant mieux, les riches le pateront. Avant cette immenses ? Si la Belgique, au mépris des droits
mode farinière, voyoit - on autant de morts de l'homme et des nations, est remise sous la
subites dans les villes ? Le paysan ne se poudre verge d'un tyran qu'elle ne veut pas reconnoi
jamais , sa tête se purge. Les sueurs arrêtées tre, que n'avons-nous pas à craindre de la coa
par l'emplâtre féculeux des poudres et pom lition de nos ennemis avec ce tyran, et du voi
mades, ne réagissent plus sur les yeux , les sinage de ses troupes. François ! ouvrez les yeux
oreilles, les dents qu'elles oblitèrent. Imitons je vous l'ai dit cent fois, la perfidie de la maisor
ces paysans robustes et sains ; comme eux nous d'Autriche est inépuisable : notre alliance ave(
vivrons long-temps, frais et gaillards : et vive elle est le plus épouvantable Iléau dont nou,
la vie quand on se porte bien !,... puissions être alligés. lElle veut reconquérir li
C'est ainsi qu'en percevant des droits sur les Belgique, parce qu'elle prétend insolemmen
seuls objets de luxe et de superſluités inutiles que ses habitans lui appartiennent malgré enx
au peuple, les riches s'empresseront de payer Cette violence monstrueuse mérite que tous le
les octrois pour se les procurer, parce qu'ils peuples de l' Furope s'unissent pour l'en puni
se croiroient déshonorés de me les point payer ; Son orgueil a été humilié par le traité de Rei
vos manufactures se rétabliront, parce que chembac : mais elle n'auroit rien perdu de s
l'ouvrier n'aura point de raison légitime pour fumeste influence mi de son odieuse puissance
quitter son attelier ; vos dettes se liquideront ; si les provinces belgiques retournoient sous !
le bonheur de votre ville renaîtra du milieu domination. lmplorons donc le secours de
du désordre et de l'effervescence qui ont failli Providence, et réunissons-mous avec les Angloi
à la renverser de fond en comble. ( Courier de les Hollandois et les Prussiens pour en emp
Lyon ) -
cher. CARRA.
· ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIREs
/
D E L A F R A N C E ;
| | E T A F FA I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ; , -
*a . • 1 , 1 , " i " . - - -
' invoquée pour un rapport du comité des finan ºsions mobiliaires du feu roi , de la feue reine,
" ces, dont l'objet est vraiment piquant; il ne , et de M. le dauphin. · · · · · · ·. , ºu
s'agit pas de moins que du paîement des dettes A l'ordre du jour est venu le rapport du
| 1:de M. d'Artois. La portion exigible de ces comité miliaire sur le mode d'avancement
- dettes est de 11,6oo, ooo livres, les rentes cons aux , grades dans l'armée. M. Alexandre de
· tituées montent à un million , et les rentes · Lameth , rapporteur, a posé les principes de
| viagères à 8oo,ooo liv. M.2 Vernier, rapporteur, , la mâtière , la nécessité d'animcr l'esprit pa
a pensé que la, nation consentiroit à payer º triotique- dans le rnilitaire, ci-devant servile
cette somme, quelqu'effrºyante qu'elle puisse instrument du despotisme , et cependant de
394
( 455 )
la souveraineté à Avignon pouvoit être validé . de ce qu'il ne pouvoit aller à Versailles comme
par la longue possession , lorsqu'il existe pro-- il l'auroit desiré , lui dit : « Vous êtes bien
testations de la venderesse devenue majeure , bon de vous en inquiéter ; savez-vous ce qui
et protestations de tous les rois de France ; vous seroit arrivé ? Je vais vous l'apprendre.
comme si ce titre, fût-il pur dans son origine, Le roi , avec son affabilité ordinaire , vous
pouvoit être autre qu'un engagement ; comme auroit ri au nez et parlé de votre chasse de
s'il étoit possible qu'il existât un souverain ac Fermey ; la reine, de votre théâtre ; Monsieur
quéreur des peuples pour les enchaîner au vous auroit demandé compte de vos revenus ;
despotisme, sans qu'il fût permis aux peuples Madame vous auroit cité quelques-uns de yos
de se rendre à eux-mêmes et de se donner vers ; la comtesse d'Artois ne vous auroit rien
une constitution. Une dernière considération dit, et le comte vous auroit entretenu de la
nous détermine : nous avons l'honneur d'être pucelle ».
confédérés avec les gardes nationales et les
troupes de ligne de France ; nous avons été
Autre anecdote vraie.
admis , par nos députés , à la fédération natio
nale du 14 juillet , cérémonie sainte qui nous
impose des devoirs bien chers à nos Coeurs ! On a fait dans la ville de S.... en B... une
Nous ne voulons pas devenir parjures. Les collecte pour secourir promptement les veuves et
, françois nous ont reconnus pour leurs frères, les enfans des patriotes qui ont péri à Nanci pour
nous en avons au milieu de nous qui nous la patrie. Un aristocrate outré s'élevoit indé
cemment contre cet acte de fraterno-patrio
tiennent sous leur égide depuis le Io juin :
serions - nous capables de méconnoitre leurs tisme , disant que c'étoit un impôt ; qu'il ar
généreux services ? Ah ! plutôt mille morts ! riveroit encore de pareils échecs , qu'il fau
Nous les prenons à témoin de la sincérité de droit toujours avoir la main à la poche, qu'on
nos vœux, pour être membres de la grande perdoit assez de tous les côtés...... Quelqu'un
famille des François, pour être comme elle indigné lui riposta : donnez , monsieur , et
libres par la loi ; nous en , renouvellons ici donnez une grosse somme : il ne vous reste
l'émission avec toute la ferveur qu'inspire une que ce moyen de racheter le vilain péché
d'aristocratie.
aussi flatteuse perspective. -
- - ( 434 )
conserver dans , cet état la subordination
qui en est l'ame ; le projet de décret qu'il a Nouvelle énission de vœu et serment de la
présenté, a paru concilier très-heureusement
ces deux intérêts qu'on pourroit croire op garde mationale d' 4ºignon , toutes les comz
posés, et le rapporteur a eu la satisfaction de pagnies assemblées, en présence des maires
voir adopter, après une légère discussion, les
et officiers municipaux de Bagnols, Chateau
articles qui composent ce projet. Renard el Avignon , et des membres du co
On a renvoyé aux comités de la marine, co mité militaire des détachemens étrangers enz
lonial et des recherches, une lettre de M. de
la Luzerne, concernant un mouvement d'in garnison à Avignon depuis le 1o juin (1).
surrection arrivé à Brest , et l'Assemblée a
indiqué à ce soir une séance extraordinaire Nous, citoyens d'Avignon, formant la garde
† entendre le rapport des comités coms mationale de cette ville, réunis en armes sur
inés. G. la roche de Dom, pour reconnoître les offi
ciers que nous avons élus, renouvellons ici
Suite du décret concernant le traitement le serment d'être ſidèles à la mation , à la loi et
des religieux. au roi Louis XVI, restaurateur de la liberté ,
et jurons , pour nous et pour nos enfans, de
Articles décrétés dans le cours de la séance ne renoncer jamais à la réunion du comté d'A
du jeudi soir 16 septembre. vignon à la France , réunion sans laquelle il n'y
auroit ni bonheur ni sûreté pour nous , puis
Art. XXVII. « Les religieux nés hors du que le pape, devenu notre souverain en 1348,
royaume, qui n'ont pas fait leur profession en par une vente frappée de tous les vices, non
France, ou qui, ayant fait leur profession dans seulement nous a toujours refusé le bienfait
une maison françoise , n'y étoient pas fixés de la constitution françoise, mais n'a témoi
pour toujours avant l'époque du 29 octobre gné aucune horreur, pas même aucun regret
dernier, n'auront pareillement aucun droit aux des assassinats que les ennemis de la constitu
pensions. -
tion commircnt sur nos personnes le 1o juin
dernier. Le pape fait plus, il nous décrie aux
XXVIII. Les religieux actuellement pourvus yeux de l'Europe, en sous peignant, dans une
d'une cure, nepourront prétendre à aucune
pension en leur qualité de religienx , même lettre adressée le 17 juillet dernier par son
ministre, à tous les ministres des cours étran
en donnant la démission de la cure dont ils
gères, sous les couleurs les plus odieuses. On
sont pourvus. y lit avec scandale : « que les maximes d'indé
pendance et d'une liberté effrénée, i spiré s
P A R I S, le 18 septembre. et propagées avec fureur par les ennemis de
la religion , de la souveraineté et du repos
La majorité des sections de la Capitale est public, ont porté les habitans de la ville d'Avi
entièrement déterminée pour l'émission nou gnon aux attentats les plus énormes et à la
velle d'assignats, et sur-tout de petits assignats. perfidie la plus exécrable ». Le pape peut-il
La section de la Bibliothèque , qui renferme ignorer que ces accusations retomhent sur les
la fameuse rue Vivienne , a voté hier, d'une augustes législateurs de la France dont nous
voix unanime , pour cette opération ; ce qui adinirons et dont nous avons adopté les dé
† ou la conversion , ou l'impuissance des crets ? Le pape pº† plus loin encore ses actes
anquiers à répondre aux argumens invinci impaternels , il veut armer contre nous les
bles des partisans des assignats. potentats de l Europe , et , par une politique
astucieuse , il fait circuler par son ministre,
Cette section ( de la Biblioihèque), que M. que notre réunion à un empire, dont nous
Clairere n'a pas peu contribué à convaincre ,
déclare entr'autres . « que c est être coupable
avons fait partie , est une cause commune à
tous les souverains , comme si le vice radical
d'élever des doutes sur la solidité des assi
gnats - monnoie , puisque ce seroit en élever du titre en vertu duquel le saint-siége a exercé
sur le succès de la révolution , sur le patrio
tisme de la nation, sur son adhésion invaria (1) Ces détachemens sont d'Orange, Bagnols, Saint
ble aux décrets de l'Assemblée nationale ». C... Esprit, Château-Renard et Piolen.
( 436 )
ment des registres et de la caisse. On ne sauroit avoir épuisé tous les moyens de conviction et
trop exhorter le directoire *† CalIT
de sensibilité, sa majesté finira par faire en
c'est de l'ordre qu'il établira dans sa compta tendre que si les peuples persistent dans leur
bilité que § les bons effets de son aveuglement , son devoir l'oblige d'cmployer
administration : s'il se laissoit ergou fi'rer dans toutes ses forces pour /es rend e heure...c ».
les ténébreuses cavernes des comptabilités am Observ. Jamais le délire des tyrans 11e fut
ciennes, tout est perdu, p rce qu'aiors il torn porté si loin. Léopold croit qu'il est de son
beroit dans cette fatale dépend nce financière devoir d'en1ployer toutes ses foi ces pour
qui a traîné la France au précipice. Qu'on rendre les Belges heureu.x. Quoi ! les Belges
juge de l'avantage d'une administration où , ne peuvent pas être heureux sans av ir un #
à chaque jou r , à chaque heure, et sans le pocrite tyran à leur tête ? Ne sont-ils pas des
secours des manieurs d'agent, elle peut se hoinrnes comrne Léopold qui veut les conqué -
rendre compte de sa situat ln ' rir ' Ne sont-ils pas souverains d'eux-mêmes ?
Patience : les Hongrois , les Bohêmes , les Mlo
raves , les Galliciens et les i'ransylvains, feront
Noure/'es liverses des fr n ières du nord. bientôt voir, de leur, côté, à Léopod , que les
Observations.
peuples sont souverains , et que les rois ne sont
| Des prêtres ardennois et Luxembourgeois , ri m sans la volont des peuples. L'impulsion
mordus de la hyène du fanatisine, parcourent est donnée en Hongrie et d ns les contrées
nos frontières en accusant, avec insolence , nos voisines : la fermentation ne cessera point que
gardes nationales d'irréligion , et en s'efforçant la cause de ces nations n'ait triomphé ; et
de semer la discorde parini les citoyens. i a ;ºour accélérer ce triomphe j'invite ſortement
piété p triotique des chasseurs de la garde | s B lges à faire traduire en Hongrois et en
nationale de Longuion vient de leur donner Bollétnien les ouvrages les plus patriotes , et à
un démenti formel , en faisant célébrer , av ec les répanci re par-tout dans les provinces op
une pompe vraîment religieuse , un service fu Pr. mées par la maison d'Autriche. G...
nèbre pour les vrais patriotes qui ont p ri dans
le massacre de Nanci. — L arnée belgique DE PA s s A w , le 5 scptembre.
marche en force sur Luxembourg , elle étoit
le 14 de ce mois à Habais , à liuit lieues de · L'emprisonnement de M. de Laskowitz, ca
Longuion. — Les généraux autricliens ſont pitaine de º valºrie , cause les plus grandes ru
promener des pièces de canon sur le , frontières meurs en Hougrie : cet officier , long-temps
du Luxembourg , pour faire croire aux Fran malade , donne emlin sa démission sans vouloir
çois et aux Luxembourgeois que ces canons rejoindre , son commandant s'y refuse et le fait
ont été pris sur les patriotes belges. Misérables arrêter Ses compagnous d'armes vont en de
ruses ! mander la raison : il leur est répondu qu'ils ne
Il paroît que les nouvelles troupes de l éo peuvent l ignorer : aussi lcs esprits des officiers
pold , annoncées dans le pays avec tant d en s'échauffent , et ils demandent le renvoi de ce
phase par le général Bender, et à l'Assemblée commandant, sans même ménagºr leurs expres
nationale par le comité autrichien de Saint sions à l'égard de l éopold , qu ils traitent avec
Cloud , se sont perdues cn chemin , et qu'ºlles un souverain mépris. On inculpe en outre ce
n'arriveront qu'après le manifeste de Léopold. commandant au sujet d'autres faits arbitraires,
« Ce manifeste, dit la Gazette univer se ''o, familiers à tous les agens des pouvoirs exécutifs.
n°. 289 , aura pour but d'attendrir aussi bien Enfin , la feriuentation est devenue presque gé
que de persuader. ( Un tigre qui cherc%e à nérale en Hongrie, et l'on y craint une ex
attendrir des moutons , pour que ces moutons plosion dangereuse , sur - tout au moment où
se laissent égorger paisiblement " n'est ce pas d'autres griels contre la cour de Vienne met
là une singularité bien plaisante ?) Mais après tcnt tout en nouvement, V.
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[) E L A F R A N C E ,
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J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcr E R , et par M. Can EA , un des Autetºrs.
Plus on a de pouvoir, et plus on est mécbant. l'AvERNIE R. Le Voyageur.
mationale l'a décrété ainsi : « Que le roi soit Nomination àux places de sous-officiers.
prié de donner des ordres pour rétablir la dis
cipline dans l'escadre , de faire juger les au c.Art. I°º. « L'on comprendra à l'avenir, dans
teurs de l'insurrection et de l'insulte faite à la dénomination de sous-officiers , dans l'infan
M. de Mari ny : d'ordonner le désarmement terie,. les caporaux, les sergens, les sergens
u vaisseau # Léopard, de congédier l'équi fouriers et les sergens-majors , dans la cavalerie,
page, d'enjoindre aux officiers de demeurer les maréchaux-de logis en chef, les maréchaux
dans leurs départemens respeºtifs, et de faire , de logis et les brigadiers.. .
355
"
( 438 )
Nomination des caporaux et des brigadiers. dant, les officiers supérieurs réunis nomme
romt, à la pluralité des voix , parmi les sergens
II. Les caporaux dans l'infanterie et les bri ou maréchaux-de-logis du régiment, celui qui
gadiers dans la cavalerie, présenteront au ca devra la remplir ; en cas d'absence du colonel
pitaine ceux des soldats de leur compagnie et des lieutenans-colonels, ils enverront leurs
qu'ils jugeront les plus capables d'être élevés au suffrages.
grade de caporal. XV1II. Les sergens ou maréchaux-de-logis
III. Le capitaine choisira un sujet parmi ceux nomm 's aux places d'adjndans , concourront
qui lui auront éte présentés par les caporaux. du moment de leur nomination avec les sous
lV. Il sera formé une liste de tous les sujets lieuten ins, sans cependant être brévetés, pour
choisis par le capitaine. arriver à la lieutenance , et ils seront adjudans
V. Lorsqu'il vaquera une place de caporal ou jusqu'à ce qne leur ancienneté les y porte.
de brigadier dans une compagnie , le capitaine XIX. Lorsqu'un sergent ou tnaréchal-de-logis
cloisira trois sujets dans la liste. moins ancien que les adjudans, sera fait sous
VI. Parmi les trois sujets , le colonc l choisira lieutenant , les adjudans jouiront en gratification
celui qui devra occuper la place vacante. | et par snpplément d'appointement, des appo n
VII. Lorsque la liste sera réduite au-dessous temens du grade de sous-lieutenant ». .
de moitié, clle sera supprimée; il en sera formé
une nouvelle, en suivant les mêmes procédés. T I T R E I I.
VIII, Lorsqu'il vaquera une place de caporal ,- _ • - -
venable d être élevé aux grades de sergent ou Il .. Les places de sous-lieutenans destinées
, de maréchal-de-logis. aux sous-officiers , seront données alternative
X. Le capitaine choisira un sujet parmi ceux ment à l ancienneté et aux clioix.
qui lui auront été présentés. Le choix aura lieu parmi tous les sergens ou
XI. Il sera formé une liste de tous les sujets maréchaux-de-logis, et il sera fait par tous les
choisis par les capitaines. officiers et officiers supérieurs , à la majorité
, XII. Lorsqu'il vaquera nne place de sergent -
absolue des suffrages : mais l'officier n'aura voix
ou de maréchal-de-logis dans une compagnie, délibérative que lorsqu'il anra 25 ans d'âge.
le capitaine de cette compagnie choisira trois Vl. Quant aux autres places de sous-lieute
sujets dans la liste. · nant, il y sera pourvu par le concours, d'après
X II. Parmi ces trois sujets, le colonel choi des examens publics , dont le mode sera dé
sira celui qui devra occuper la place vacante. terminé par un décret particulier. -
L'article XIV , portant que, dans le cas de VI!. Les sous-lieutenans de toutes les armes.
vacance d'ume place de sergent-major, les ser , sans aucune exception , parviendront à leur
gens - majors présenteront un sujet , a été tolar d'ancienneté dans leur régiment, aux em
ajourné. -
lois de sous-lieutenant.
XV. Le capitaine de la cQmpagnie où, la Vill. l es lieutenans de toutes les armes, sans
place de sergent-major, ou de maréchal-de aucune exception, parviendront à leur tour,
logis en chef, sera vacante, choisira trois sujets d'ancienneté aux emplois de capitaines, -
sur la liste de ceux qui auront été présentés par PX. Les quartiers-maîtres seront choisis par
les sergens-majors ou maréchaux-de-logis. les conseils d'administration à la pluralité des
XVI. Parini ces trois sujets, le colonel choi suffrages. .
sira ceiui qui deyra remplir la place vacante. X. Les quartiers-maîtres pris parmi les sous
XVII. Lorsqu'il yaquera une place d'adju, officiers auront le rang de sous-lieutenant, et
A.
F
ils conterveront leur rang , s'ils sont pris parmi missaires par cliaque départemcnt à ceux déja
les officiers. nommés pour l'appurement des ancienncs ad
. XI. Les quartiers-maîtres suivront leur avan lIl ] n ]St I'a llOIlS ».
cement dans les différens grades , pour le grade M. Alexandre de Lameth a repris le rapport
seulement ; me pouvant jamais être titulaire , ni et la suite des articles sur la nomination et l'a
avoir le commandement, mais jouissant en gra vancement aux grades militaires, et avec le
tification, et par supplément d'appointement , même succès qu hier, c'est-à-dire au milieu
de ceux attribués aux différens grades où les des applaudissemens qui n'ont été interrompus
portera leur ancienneté. que par une bouffonnerie partie du déplorable
côté dextre , le rapporteur a vu consacrer sa
Nomination aux emplois de lieutenans-colone's. rédaction ainsi qu'il suit :
XII. On parviendra du grade de capitaine à
celui de lieutenant-colonel par ancienneté, ct Nomination au grade de colone/.
par le choix du roi, ainsi qu'il va être expliqué.
Art. I°". « On parviendra du grade de lieu
, XIII. L'avancement au grade de lieutenant tenant-colonel à celui de § par ancien
colonel , soit par ancienneté, soit par le choix neté et au Ghoix du roi , ainsi qu'il va être dit.
du roi, sera pendant la paix sur toute l'armée,
et à laguerre le tour d'ancienneté sera sur le 1 I. Sur trois places vacantes de colonel dans
régiment. une arme , deux seront données aux plus an
ciens lieutenans-colonels en activité, l'autre ,
XiV. L'infanterie françoise formera une au choix du roi , aux lieutenans-colonels en
arme.
L'infanterie étrangère et l'infanterie suisse activité depuis deux ans au moins ». -
fi ºnes provinces et généralités étoit insuf ' I I. Le grade de maréchal de France sera 3
tant, et
après
*emblée décrète ºe courte discussion, l'As conféré par le choix libre du roi, et le nombre
# " qu'il sera adjoint deux com en sera fixé ».
( 44o ) - -
1)n remplacement des offfcfers réſormés par Avartisscmeet trés-sérieux au peºple François.
· la nouvelle organisation.
-
Citoyens, il n'est plus temps de le dissimuler :
-
- -
nisation , seront remplacés dans le grade de Oui , la nation françoise est à l , veille de
sotis-lieuten nt , parmi lesqnels ils prendront perdre le fruit de ses tr , vanx , ou. au moins
rang de la d te de leur brevet on lettres de de se voir déchirée par d s arn1ées de factieux
porte-drapean , porte-étendard et porte -gui aux ordres de cinq in nistr •s. L'ENI,Ève ME rr !
don, conformément à ce qui a été prescrit. 1,u Roi rsT MÉD: r .... ( 8 rt. de / Observatees r).
#l J. Les porte-drapeau, porte-étendard porte Cet avertissement n'est qn : trop bien fondé ; .
guidon , prendront rang , p , rini les sous-lieu tous les patriotes sont aujourd'hui dans le plus
tenans , de la date de leur brºv et ou lettres grand mouvement : on croit que l'enlèvement
de porte - drapeau , porte - étandard et porte inédité du roi est pour les premiers jours d'oc
guidon, et d'après cette disposition , ils sui tobre. l e pen ple a un pressentiment de quel-'
vront leur avancement aux grades de lieute que grande trahison . car hier 2o de ce mois,
mant; il en sera de même des sous-licutcnans ri , emant de la tristº ci rémonie faite au champ"
ci devant de fortune. de Mars pour nos frères massacrés à Namrei,
# V. Les porto-drapeau, porte-étendard, porte j entendis un ouvrier qui disoit à un de ses
guidon , et sous-lieuten ins, ci-devant dits de catmarades : T'a es donc hien content de ce sér
fortune , pronus aux gr des de lieutenant , cice des morts : peut - étre qu'on en fera un ,
prendront rang parmi lºs lieutenans , suivant COJ///// (? Ga pour /7 ()//J Q. Il premier your.
celui qu'ils devoient occuper, s'ils avoient été Quelques personnes croient peut-être que
promus à ce grade à leur tonr de sous-li-u nons doniions ces avertissemens pour rendre
tenant , et d'après cette disposition , ils sui nos feuilles plus importantes, on par un effet
· vront leur avancement au grade de capitaine , de notre peur et de notre crédulité ; mais elles"
dans lequel ils prendront rang de la date de seroient dans nme grande erreur , car, d'une
leur brevet dans ce grade. part , nous ne hasardons jamais des alarmes
V. Les ci-devant cadets gentilshommes et sans être bien instruits , et de l'autre , mous .
les sons-lieutenans de remplacement seront avons bien pris notre parti sur le sacrifice de
notre vie en faveur de † patrie et de la liberté.
remplacés daus leur arme et pour toute l'arme Nos avertissemens peuvent déconcerter les
aux premières places vacantes de sous-lieute
nant sans nuire néanmoins aux droits des sous atroces projets des ennemis du peuple , et les
ofliciers , d'obtenir une place sur quatre. empêcher de se réaliser : voilà ce que nous
- - : -
†; mais nos avis m'en sont pas moins
, ( La suite demain. ) . : .. SllI'S. -- • • - -
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ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
D E L A F R A N C E ,
, E T A F F A I R E s P o L I T I Q U E s D E L' E U R O P E,
J o U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
- • -- * :
dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA, un des Auteurs.
».
. ?.. " .
Souvenez-vous, François, qu'on apprenoit d'abord aux Spartiates à obéir.
-
- Suite de la séance du 21 Sept. an matin. Xi. Le grade de major étant supprimé dans
la nouvelle organisation, les majors prendront
Art. VI. Lrs ci-devant cadets gentilshommes, le grade de lieutenans-colonels, et ceux réfor
ayant eu le brevet d'officier, comme sous-lieu més seront remplacés dans le grade aux pre
tenans de remplacement, prendront rang parmi mières places vacantes dans leur arme, lôrsque
s sous-lieutenans , et rentreront en activité les lieutenans-colonels réformés seront rentrés
de la date de leur brevet de sous-lieutenant. en activité. -
, ViI. Les lieutenans en activité, réformés ou Après l'adoption de tous ces articles, il est
remis en activité comme sous-lieutenans par encore resté à l'Assemblée nationale le temps
la nouvelle organisation, seront remplacés aux de se livrer à la discussion du plan du comité .
-Premières places vacantes dans leur régiment, - d'imposition sur la contribution publique. .
ºns concurrence avec les officiers qui auroient " M. de Montcalm a attaqué vigoureusement
"oit par leur ancienneté à leur avancement le systême du comité. Il trouve la masse d'im
ºns le grade, mais qui n'y auroient pas été positions que le comité propose d'établir sur
employés en activité. •"
' les possessions territoriales, destructive de l'a
-
VIII. Les capitaines ayant troupe dans la ca griculture et du commerce : il présente une
valerie, et les capitaines en nom dans l'in · toute autre idée dont nous ne pouvons rap
porter ici que la substance. . . -
ºterie, réformés par la nouvelle organisa ' C'est un mode d'imposition en quatorze arti
º" , seront remplacés aux premières places cles, dont il entend élever la somme à 595 mil
Vºcantes dans leur régiment. -
-† #re
rºººs Ies
ran pour le commandément
régimens r les dfficiers du même
sur les étoffes avec le revenu des biens natio
naux qu'il porte à 8o millions. L'impression de
Érade
de,, qui y §
cri,; # #: .3 §, ,èn autorité
, , , avant :
º eux, et
ce projet a été ordonnée. | | | | | |
#§oi#pºursº
# Parvenir aux emplois supérieurs avant
Ca ſoir té en activité pendant deux ans, commè · · · · Séance du 21 Septembre au soir.
ºpitaines
º- I :
T":: #· -- · T- " " "
- " . - -
alarmés sur Témission des assignats, qu'elle croit finances a pensé qu'il étoit utile de rappeller
nuisibles à son commerce particulier. Cette à tous les citoyens le devoir si essentiel d'ac
lecture a donné à M. de Murinais occasion quitter les impositions, jusqu'à ce que des
d'alléguer que les partisans de l'assignat étoient temps plus heureux en amène la cessation ou
allés former un club à Lyon , y rédiger une le soulagement. L'Assemblée a unanimement
adresse, et la couvrir de fausses siguatures. adopté un projet de décret présenté, dans cet
M. Maury a assuré qu'il se connoissot à toutes esprit, par Mi. Vernier.
ces manoeuvres dressées pour 1romper le peu L'Assemblée, sur le rapport de M. le Brun,
ple, et qu'il se faisoit fort de les dévoiler. Le m mbre du comité des finances, a rendu le dé
mouvement auquel tous ges propos ont donné cret suivant : - - -
lien , a fait enfin place à l'ordre du jour. Art. I°". « L'Assemblée nationale statuera sur
C'étoit le rapport du comité ecclésiastique, la somme de 6oo,ooo liv. , payée pour la cession
concernant le traitement des religieuses. M. du droit du Clermontois , sur celle de 15, ooo l.
Treilhard a présenté l'apperçu du nombre des ayée pour la principauté d'Henrichemont, sur
moniales qui sont en France, et qu'il présume † 2o,ooo liv. de rentes perpétuelles, et 996,5oo
aller à près de soixante mille. Quelques monas liv. de rentes viagères, payées pour l'acquisi
tères sont dans une opulence inutile , un grand tion de l Orient et des terres de Châtel et de
nombre sont dans le besoin. Le rapporteur ' l al'mau, - - ,
propose de fixer pour les religieuses une somme Sur les 12, ooo liv. de rente perpétuelle, pour
non pas égale pour toutes, mais combinée sur rétrocession de domaines faite par M. de Courcy,
le revenu des naaisons et les besoins de loca sur les 2ooo livres de rente perpétuelle , et les
lité, et il lit un projet de décret en six articles 72oo livres de rente viagère, relatives à l'acqui
çonçus dans cet esprit. - sition des maison et terreins occupés par l'école
M. Regnault a proposé de fixer à 1ooo liv. vétérinaire d'Alford et de la ferme de Maison
le maximum du traitement ; M. de Montes ville, après le rapport qui lui sera fait inces
quiou a intéressé l'humanité de l' Assemblée samment sur les divers objets par son comité
mationale à laisser les religieuses dans leurs des domuines.
maisons ; M. de Beaumetz croit au contraire. lI. Elle statuera sur les 15oo livres de rente
que l'humanité commande d'ouvrir ces sépul- . payées à l'école militaire par l'hôtel de la Force,
cres vivans, et il demande que le ma cimum et sur les 6o6,ooo liv. constituées à l'ordre tlu
des filles de cluoeur soit porté à 9oo livres, et Saint-F sprit, quand elle aura statué sur l'édu
celui des oonverses à 45o livres. cation publique et les ordres de chevalerie ». .
Un honorable membre, qui plaide toujours M. Emery , au nom du comité militaire, a
avec son coeur la cause de bienfaisance , M. fait son rapport sur la compétence des tribu
l'évêque de Clermont, réclame la répartition naux militaires, leur organisation et la manière
du revenu des maisons riches sur les maisons de Procéder devant eux : les articles suivans
indigentes, et dénonce la dureté d'un régis ont été adoptés sans aucune discussion. '
seur qui a laissé dans les horreurs du besoim le L'Assemblée nationale , empressée de faire
couvent des bernardines de Clermont.
jouir l'armée des loix qui vont établir dans tont
L'Assemblée a ajourné le projet du comité le royaume la procédure criminelle par jurés
en décrétant seulement que le maximum des et voulant assurer de plus en plus , par ce
religieuses de choeur seroit de 7oo livres , et moyen, l'exacte et scrupuleuse observation des
çelui des converses de 35o liv. règles protectrices de la subordination et de la
Séance du 22 Septembre. discipline , après avoir entendu le rapport dé
son comité militaire, a décrété ce qui suit :
Parmi les adresses qui ont été lues à l'our Art. 1°r. « Aucun homme ne pourra être
verture de la séance , on en a distingué une condamné à une peine afflictive ou infamante,
de l'université d'Angers, qui demande que la . que par jugement d'un tribunal civil ou mili
taire , suivant la nature du délit dont il se sera
langue françoise, devenue l'idiome de la li- . rendu
berté, étende ses conquêtes sur la barbarie coupable, · "
des écoles , et en chasse le latin corrompu : II. Les délits civils sont ceux commis en
qu'au moins la thèse de droit public soit sou «ontravention aux loix générales du royaume,
tenue en françois, ·
•" 1
ui obligent indistinctement tous les habitans
A l'apptoche des vendapges, le comité des e l'empire, Les délits sont du ressort de la
( 443 )
ice srdinaire, quand même ils auroient de capitaine, et domiciliés dans l'étendue du
un officier ou par un soldat.
été commis par département ou du district pour lequel i s se
.. lII. Cependant, en temps de guerre, l'arinée ront établis. Ces suppléans seront inamovibles,
étant hors du royaume , les personnes qui la et rempliront les fonctions d'assesseurs à la cour
composent , cellés qui sont attachées à son martiale, lorsqu'ils seront plus près que les com
service ou qui la suivent, et qui seront préve missaires-auditeurs du lieu où elle devra siéger :
nues de semblables délits, pourront être jugées ils n'auront point de traitement , mais leurs
Par la justice militaire, et condamnées par elle frais de voyage et de séjour leur seront rem -
ºu peines prononcées par les loix civiles. . boursés. - -
1V. Les délits militaires sont ceux commis XI. L'écrivain de la place, dans les villes où
ºn contravention à la loi militaire, par laquelle il y en a d'établis, fera les fonctions de greffier
ils sont définis : ceux-ci sont du ressort de la de la cour martiale : dans les autres villes et
Justice militaire. lieux , ce sera le greffier de la commune. Ni les
· V. Toute contravention à la loi militaire est uns, ni les autres, n'auront pour cet objet de
ºe faute punissable, mais toute faute de ce traitement ſixe ; mais ils seront payés de leurs
#ºnre n'est pas un délit ; elle ne le devient que vacations à proportion des affaires et du travail.
ººqn'elle ést accompagnée de circonstances Lorsque l'armée sortira du royaume , le roi
8ºVºs énoncées dans la loi. Les fautes sont nommera le nombre d écrivains nécessaires pour
lºes par des peines de disciplines ; les délits remplir les fonctions de greffier des cours
ymartialès.
ºls peuvent ſ'être par des peines afflictives -
ºº infamantes. - -
Xl I. Tout commandant en chef dans ung
Vl. Il sera établi des cours martiales chargées garnison ou dans un quartier, sera tenu de
° Prononcer sur les crimes et délits militaires, former un tableau de jurés pour sa garnison ou
#Ppliquant la loi pénale , après qu'un juré | pour son quartier. -
- lrº aura prononcé sur le fait. XIII. Ce tableau sera divisé en sept colonnes ;
| " VII.dl y aura dans le royaume et à l'armée savoir; I°. celle des officiers généraux et des
ºnt de cours martiales que de grands arron officiers supérieurs ; 2°. celle des capitaines ;
†as militaires , confiés à la surveillance 3°: celle des lieutenans ; 4# celle des sous
ººommissaire-ordonnateur. Chacun d'eux Heutenans et des adjudans ; 5o. celle des sergens
#ºdra désormais le titre de grand juge mili ou maréchaux-de-logis : 6°. celle des ca oraux
# vsaire-ordonnateur
§ * es cOmmissaires
•
desdes
ordinaires guerres.
guerres ou brigadiers : 7°. enfin celle des § sol
dats, de quelqu'arme qu'ils soient. Les officiers
e ºont le titre de oommissaires-auditeurs et sous-oiliciers employés sans troupe, tels que
cia #ºres. Chacun d'eux sera chargé spé ceux du Génie et de l'Artillerie, seront placés
§
§ ºns
de . la poursuite des délits militaires
I. étendue de son arrondissement
à léur rang, dans la colonne de leur grade.
XIV. , Les officiers-généraux et supérienrs
†§ indépendamment de cette fonction en activité , ayant autorité et commandement
Dans † seront les assesseurs du grand juge sur plusieurs garnisons ou quartiers , seront
ployés ; †ºi#ement duquel ils seront em, compris dans la première colonne du tableau
# d'entr'eux
iiendra
§. l assisteront lorsqu'il
martiale : ce seront ceux dont
de toutes ces garnisons ou quartiers, avec les
officiers supérieurs employés dans chacune
' IX. Da ºra plus voisine du lieu. .. . d'elles. - - ,
leroit §#
#º où le # juge
Pemplacé par l le remplir ses fonctions, il sera
# XV. Dans la seconde colonne seront compris
tous les capitaines de la garnison ou du quar
ºur de § e Plus ancien commissaire-audi tier, quelque soit leur nombre ; il en sera de
#arg§:#dissement, autre que celui mêm e dans la troisième colonne , par rapport
du # ***icle précédent, de la poursuite aux lieutenans ; et dans la quatrième , par
" K: Afin d.. rapport aux sous-lieutenans et adjudans. .
†d º--ans
- •
sûr,
où les troupe
le service
t
plus prompt et plus
Fintérieur du royaume , · XVI. Il ne sera pas nécessaire de comprendra
|'dans la cinquième colonne tous les sergens ou
ºne d♂º,
2• Tes
• • •
grandes distances les" maréchaux-de-logis ; il suffira d'en prendre
à de nºmmé
- -
†'ef 5 suffisant
-
Wice ºPpléarzs -
| chant de cent, soit en plus, soit en moins .
Parrni les officiers retirés du · en observant de les tirer également de toutes
*oixis dix ans de commission les compagnies,
( 444 )
XVII. On observera la même règle à l'égard ici que le droit que l'un ou l'autre des enfans
des caporaux ou brigadiers, et cncore par rap du feu roi ac qnerra par le choix de la nation,
post aux simples sol lats de toute arme, à cela pour succéder au trône.
près qu'autant qu'il sera possible , le nombre i a république se règle à cet égard sur l'usage
de ces derniers devra être porté au moins constant des François, qui pouvoient élire ,
jusqu'à deux cents. dans les enfans du feu roi, celui qu'ils croyoient
XVÎII. Ce sera le commandant de chaque mieux leur convenir. C'est ainsi que Charle
compagnie qui remettra au commandant en magne reconnoît dans son testament que son
chef ia liste des sous-officiers et soldats de successeur ne dépend pas du droit d herédité,
chaque compagnie qu'il jugera les plus dignes mais du choix libre de la nation, à qui il s'en
d'être placés sur le tableau des jurés. rapporte pour appeller au trône celui de ses
XlX. Néanmoins , aucun militaire de quel enfans qu'elle voudra. Cet usage est même rap
que grade ou état qu'il soit , ne pourra être pellé au sacre de tous les rois de France, lors
porté sur le tableau des jurés s'il n'est âgé de qu'on y présente le roi futur : « Seigneur, voici
23 ans accomplis , s'il ne sait lire ou écrire , celui que nous avons élu », dit le prêtre à Dieu.
et s'il n'a pas plus dé deux ans de service ». L'élection suppose donc la liberté de rejetter
- ( La suite demain. ) celui que la nation ne veut pas. C'est ainsi que
nous entendons en Pologne la succession de
M. Chabroud a annoncé qu'il étoit tout prêt mâle en mâle : le décret de l'Assemblée natio
à faire le rapport de la fameuse procédure du nale ne peut même être entendu autrement en
châtelet sutr l'affaire des 5 et 6 octobre , et France. V.
il a demandé jour à l'Assemblée : les uns vou
loient l'entendre dès ce soir même , les autres D r L I E G E , le 15 septembre.
dans la journée de dimanche ou de lundi.
Sur l'observation faire par M. de Crillon que, Nous commençons enfin à entrevoir le calme,
d'après un décret formel, l'importante matière après un si terrible orage. Nous espérons que
des assignats devoit être reprise vendredi et la diète de lºrancfort arrêtera les vexations de
décidée sans interruption , il a été décrété que la chambre despotique de Wetzlar, et que le
la séance qui suivroit immédiatement le pro roi de Prusse ne nous oubliera pas après avoir
noncé sur les assignats, seroit consacrée au pris un si vif intérêt à notre liberté. L'évêque
rapport dont il s'agit, et commenceroit à neuf de Mayence , qui paroissoit le plus décidé à
heures précises. G. notre perte après notre prince fugitif, s'est déja
expliqué favorablement à notre §
Tout prend consistance chez nous. Les deux
· AFFAIRI S POLITIQUES ÉTRANGÈRES. ordres , d'accord avec l'état-tiers, ont avoué et
reconnu le régent qui vient d'être mommé. ll
D E V AR s o v 1 E, le 5 septembre. a été conduit à la salle de la grande-jointe,
où il a été solemnellement revêtu du pouvoir
Le nouveau plan de constitution souffre ici attribué à sa dignité , et il y a prêté le serment
de grandes difficultés sur plusieurs articles es d'usage : savoir : d'être fidele à la nation, aux
sentiels ; on s'y accorde cependant sur deux loix , et de sanctionner les résolutions des états
points capitaux, 1°. la permanence de la diète, . et de maintenir les principes de la révolution
· ou corps législatif, un des grands moyens de du 18 août 1789. On assure que notre évêque
garantir de l'anarchie : 2°. l'hérédité de la cou fugitif se décide à demander sa retraite, avec
ronne dans la famille que la république adop une pension de 25,ooo florins. Graces à la pro
tera au dehors pour régner après celle qui est vidence et à l'influence du roi de Prusse , nos
sur le trône. Mais par hérédité, l'on n'entend affaires s'arrangeront. V. .
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· · · , D E L A F R A N C E,
ET A F FA I R ES P O L I T I QU ES D E L' E U R O P E ,
' . . -
$l|! # que
ºrations des vendanges donne lieu•
à'
des
-
dé
| rer pardevers le roi, pour le prier, 1°. de faire
-" -
§ .d'un et à des inventaires qui sont la base proclamer incessamment ce décret ; 2°. de ré
† Pºrtion importante des droits d'aides, voquer toutes nominations qui pourroient avoir
, et autres droits perçus sur les - été faites aux places de commissaires du roi,
ur d Yendanges , et voulant prévenir au préjudice de cette disposition.
- Ceux ºns laquelle pourroient être entraînés
- "
º t#
-
Tui refuse#c,;
déclar§ seroient de se soumettre auxdites L'article X du titre premier de l'organisation
-
ººntinue , º les boissons et vendanges , ront cependant les majors titulaires et ceux par
| # # mêm provisoirement d'être levés . brevet, prendre rang qu'après les lieutenans
# l'ont é§ ºrne et de la même manière -colonels titulaires , pour le commandement
# été défi§#écédemment , jusqu'à ce qu'il dans les régimens , mais ils prendront rang dans
OIlS Yººnent statué sur le mode des la colonne des lieutenans-colonels, en compº
Publi
ques, ainsi que sur celles tant deux années de major pour # ».
- -
,
( 446 )
T l T R E I I. ces du soir, lesquelles seront multipliées lors
que des circonstances importantes l'exigeront.
Art. XV. « Les capitaines de remplacement M. Camus, sur le second projet de M. le Cha
pourront en outre concourir, avec les lieute pelier, observoit qu'il étoit peut-être utile de
nans, dans les régimens où ils sont attachés , changer le comité de constitution, pour que
pour le remplacement aux premières places de cette portion si importante du travail légis
capitaine en activité, qui viendront à vaquer latif ne demeurât pas concentrée dans un trop
à la date de leur brevet de lieutenant , dans
petit nombre de mains. M. Foucault a fait l'a
quelque arme qu'ils aient eu ce grade. mendement d'adjoindre à ce comité sept mou
Les officiers de tout grade de toutes les armes veaux membres, et avec ce léger changement,
actuellement en activité , réformés par la nou M. le Chapelier en avoit demandé quatre. Le
velle organisation, conserveront, jusqu'à leur décret a été rendu.
remplacement dans leur grade , la moitié des « L'Assemblée nationale a déterminé d'ad
appointemens dont ils jouissent en ce moment. joindre sept nouveaux membres au comité de
Si la réforme porte sur des officiers parvenus
par le grade de soldat et de sous-officier , ils constitution, et de le charger 1°. de séparer
les décrets constitutionnels de ceux purement
conserveront jusqu'à leur remplacement les ap réglementaires : 2°. de reviser la rédaction de
pointemens dont ils jouissent en ce moment. tous les articles décrétés, afin de réformer les
Décret st r les appointemens et solde des oſſi erreurs qui pourroient s'y être glissées : 3°. de
ciers et ca valiers de maréchaussée.
présenter ce travail à l'Assemblée nationale,
qui consacrera deux jours par semaine à en
suivre l'examen jusqu'à ce qu'il soit achevé ».
« L'Assemblée nationale décrète que provisoi A l'ordre du jour est venue la discussion sur
rement , et pour l'année 179o seulement , les
appointemens et solde des officiers et cavaliers le mode d'imposition , Ml. Aubry ( du Bochet)
de maréchaussée ne seront assujettis à aucune portant la parole. Il se déclare ouvertement
imposition ». contre le p ojet du comité, qu'il accuse de
ranimer l'armée bursale , et tontes ses exac
Au milieu des acclamations de la joie uni · tions. 1l présente un projet de cadastre , propre
verselle, M. le Chopelier a annoncé qu'on pou- . à faire connoitre la consistance territoriale de
voit dès ce moment appercevoir à une dis l'empire et le nombre de ses habitans, et dé
tance peu éloignée , l'instant de la consomma mande l'établissement d'un comité de cadastre.
tion des travaux de l'auguste Assemblée; et, L'impression de l'opinion de M. Aubry est
pour en accélérer encore le terme, il a pro ordonnée.
posé deux projets de décret, dont le premier
de M.
M. Ramel
Dellay,( Nogaret ) reprenant
aveclecelui
a obtenu l'unanimité absolue. ll consiste à dire systême
qu'il combiné du
que l'Assemblée nationale décrète l'établisse comité, établit un impôt direct de 3oo mil
ment d'un comité central , qui sera chargé , lions sur les propriétés foncières , et un impôt
1°. de faire un tableau de tous les objets dont
l'Assemblée doit encore s'occuper pour arri indirect de 2oo millions sur les propriétés
mobiliaires , droit de timbre et contrôle, droit
ver à la ſin de ses travaux 2°. De classer chaque sur les portes et croisées, etc.
matière dans l'ordre où elle devroit être traitée.
3°. Que ce tableau , ainsi dressé et envoyé à Après un incident élevé par deux membres
chaque membre de l'Assemblée, l'on ne pourra, du comité d'impositions , # vouloient quº
sous aucun prétexte, interrompre la discussionl'Assemblée, pour décréter le mode de la ré"
d'une matière pour passer à une autre ; que · partition de l'impôt, mit à la discussion lº
l'ordre du jour sera invariablement suivi, et que titre premier de leur projet de décret , la quº#
les rapports des comités seront toujours imprimés tion générale a été agitée de nouveau par Mº
et distribués trois jours avant d'être faits à l'As Rey , qui n'a pu , attendu l'heure tardive ;
· semblée ; que le travail de la semaine sera di produire son opinion toute entière ;. mais quº
visé en deux parties, constitution et ſinances, a traité avec une égale rigueur , et le projº
de manière que cette dernière sera, comme 'du comité , et celui de M. de Montcalm. ,
| ci-devant, traitée dans les séances des ven L'Assemblée a ordonné aussi que le vœu de
dredis, samedis et dimanches ; que toutes les . l'honorable membre seroit rendu public Pº
, affaires particulières seront renvoyées aux séan la voie de l'impression. G.
( 447 )
8uite du décret sur la procédure criminelle et le commandant militaire en clief du lieu où sé
la discipline militaire. fera l'instruction du procès et où se tiendra la
cour martiale , désignera le nombre de jurés
Art. XX. « Tous les ans, au mois de novem nécessaires dans chaque colonne, en suivant
bre , et dans le cours de l'année , toutes les fois l'ordre de l'inscription sur chacune, et sans
u'il y aura lieu de changer la moitié du tableau pouvoir l'intervertir. En cas d'absence, de nia
es jurés, il sera renouvellé en entier par les ladie ou d'autre légitime empêchement de quel
soins du commandant en chef, qui en remettra qu'une des personnes désignées pour former le
une copie, certifiée et signée de lui , au gref juré , son tour sera passé, mais censé rempli.
fier de la cour martiale , pour être conservée XXVIII. Il sera suppléé au défaut d'une co
dans son dépôt. lonne, d'abord par la colonne immédiatement
XXI. On prendra sur le tableau des jurés les inférieure, et ensuite par la colonne inmédia
personnes nécessaires ponr former le juré de la tement supérieure, sans qu'on puisse descen
plainte et le juré du jugement, suivant les rè dre plus bas ni monter plus haut. Si ce moyen
les qui vont être prescrites. est insuffisant , on aura recours à la garnison
XXII. Le juré de la plainte est celui qui doit ou au quartier voisin, pour avoit un suppléant
déterminer s'il y a lieu à accusation : il sera ou des suppléans du g ade ou de l'ét t de ceux
composé d'une personne prise sur chacune des qu'ils seront appellés à remplacer.
colonnes du tableau , et de deux personnes XXIX. Chaque commissaire - auditeur des
de plus prises sur la colonne du grade ou de guerres rccevra les dénonciations qui lui seront
l'état de l'accusé, ce qui fera en tout neuf per faites par les chefs ou par toutes autres per
SOnneS. sonnes , de tout délit prétendu commis par des
XXIII. Le juré du jugement est celui qui militaires en activité ; il aura soin d'exiger du
doit déterminer la comdamnation ou la décharge dénonciateur la déclaration circonstanciée des
de l'accusé ; il sera formé de quatre personnes faits, la remise des pièces servant a conviction,
† sur chacune des sept colonnes , et de s'il y en a, et l'indication des témoins qui peu
- huit de plus prises sur la colonne du grade ou · vent servir à la preuve.
· de l'état de l'accusé, ce qui fera en tout trente XXX. La dénonciation sera toujours signée
six personnes , qui seront ensuite réduites à du dé nonciateur, s'il sait signer; et s'il ne le
· neuf, au moyen des récusations que l accusé sºit pas , elle sera faite en présence de deux
sera tenu de faire, sans pouvoir alléguer aucun témoins, qui signeront pour lui. Le commis
motif, et qui s'opèreront par la voie du sort, saire-auditeur des guerres sera tenti de rendre
· si l'accusé refuse de les proposer. plainte dans les vingt-quatre heures , de tous
XXIV. Chaque colonne doit être réduite au délits militaires prétendus commis dans l'éten
·9uart. Les récusations s'opèreront successive due de son arrondissenent, et qui seront par
ºent sur chacune d'elle, en commençant par venus à sa connoissance par voie de dénoncia
· lâ première. tion , par la clameur publique ou autrement.
XV. Lorsqu'il yaura plusieurs accusés , il 1l sera tenu également d'avertir aussi-tôt le juge
$era ajouté au premier nombre de trente-six de paix ou l'accusateur public, comme aussi
· Jºrés, autant de huit personnes qu'il y aura de de constater immédiatemcnt par procès-verbal,
#º ºccusés, et ces huit personnes seront tou le corps et les circonstances du délit, s'il a
#ºs prises sur la colonne du grade ou de l'état laissé des traces perinamentes.
º Co-accusé. -
XXXI. Le commissaire - auditeur qui aura
. XXVI. En pareil cas claque accusé, à com connoissance a'un délit militaire cominis hors
mencer par le plus jeune, récusera d'abord huit de son arron dissement , sera tenu d'en avertir,
#onnes sur toute la colonne de son grade ou
e Son état, ce qui réduira le nombre des jurés
sans aucun délai , celui de ses confrères dans
l'arrondissement duquel ce délit passera pour
†: alors les récusations se propo avoir été commis, et de lui envoyer tous les
à i§ chaque colonne, et d'une colonne renseignemens qu'il aura pu se procurer , mo
Vement Qar Chacun des co-accusés alternati tammènt copie de la dénomciation, s'il en a
ainsi de su commencer par le plus jeune, et reçu une. -
soit §, jusqu'à ce que chaque colonne XXXII. Sera pareillement tenu, le commis
saire-auditeur qui aura connoissance d'un délit
juréxx♂
de l' c ºrsqu'il s'agira de former, soit le
-
civil, commis par des militaires en activité dans
ºººusation, soit le juré du jugement, son arrondissement, d'en avertir immédiate ?
( 448 )
ment le juge qu'il appartiendra , et de lui en - supposant prouvé , constitue réellement un
crime ou délit.
voyer tous les renseignemens qu'il aura pu se
procurer, notamment copie de la dénonciation, La seconde, si ce crime ou délit est un crime
s'il en a reçu une. ou délit militaire. -
XXXlIi. Le commissaire-auditeur qui sera La troisième , si les indices sont assez consi
dans le cas de porter une plainte , la rédigera dérables pour faire soupçonner que le prévenu
par écrit , faisant mention du dénonciateur , soit coupable , et qu'il y ait lieu à suivre la
s'il y en a un : il la présentera au commandant lainte. -
les témoins seront ensuite entc11dus , sans que XLI. Aussi-tôt qu'elle aura été prise, les juré
personne puisse les interrompre , tant qu'ils inviteront le commissaire - auditeur à rentrer
parleront : mais après qu'ils auront tous parlé , avec le greftier, et leur feront part du résultat.
1'ai leurà Le †
en fera mention sur le procès-verbal
fairediteur et chacunqu'ils
des jurés pourront
les questions croiront propres † aura tenu de toutes les opérations précé
l éclaircissement des faits, et auxquelles les entes ; le procès-verbal sera écrit au bas de
témoins seront obligés de répondre. la plainte, et signé tant par les jurés que par
XXXVII. ils se retireront ensuite , et lors l'auditeur et le greffier, qui restera dépositaire
qu'ils seront sortis , le commissaire - auditeur de toutes les pièces.
fera le résumé des oppositions, présentera ses XLII. Dès que la délibération des jurés aura
observations sur le tout, ct sortira lui - même . été ouverte, ils ne pourront se séparer sans
avec le greffier, pour laisser les jurés former l'avoir ariêtée et rapportée ; mais s'il est néces
entr'eux leur détermination. saire de tenir plusieurs séances pour la lecture
XXXVIH. Le juré de l'accusation sera averti des pièces, l'audition et l'examen des témoins,
ar le commissaire-auditeur, qui, à cet effet, l'assemblée pourra se réajourner à la plus pro
† donnera lecture du présent article, qu'il a cltaine matinée. Le procès-verbal des opéra
trois questions distinctes à résoudre.
La première, si le fait dont est plainte, en lo
tions de cliaque séance sera clos et signé à
º .chaque séance ( La suite demain. )
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qui, bien loin de se mettre à la hauteur de : Uâè autre dénonciation a été faite contre
l esprit patriotique, ne peuvent être mues que la mdnici é de Soissons , qui a, sinon au
par leur intérêt personnel, et ne trouvent bien | totisé par son aveu, du moins favorisé par sa
que ce † peut servir leur ambition, leur cu foiblesse , un mouvement tumultuaire contre
piditè, leur suffisance. Dans la bourgade de · la circulation des grains, Une multitude aveu
Corbigny, au département de la Nièvre, il s'est gle , peut-être conduite par ces méchans qui
trouvé quelques gens de cette sorte qui, mé ne le sont pas, s'est opposée de vive force au
contens de ce que le tribunal a été établi a convoi de 576 sacs de bled , achetés à Soissons
Lorme, ont eu j'audace de protester contre le ar le sieur Saint-Jacques, pour la snbsistance
décret de l'Assemblée législative, et même d'a de la ville de Metz. Après quelques débats, dans
meuter quelques municipalités dans leur cri lesquels M. Robertspierre a présenté les muni
minelle insurrection. Ils ont trouvé des fauteurs cipaux de Soissons comme excusables, peut-être,
jusques dans le directoire du district. Nous de n'avoir pas déployé une force qui eût pu se
dénonçons tous ces mauvais citoyens à l'impro refuser à leur voix, l'Assemblée , sur les ins
bation universelle, comme M. § les a dé
tances de M. Badour, a décrété qu'elle im
noncés ce soir à l'animadversion de l'Assemblée prouve la conduite de la municipalité de Sois
mationale. Il a demandé que la conduite de la sons, et qu'elle charge son président de se reti
municipalité de Corbigny et celle du directoire rer pardevers le roi , pour le prier de faire in
fussent improuvées et déclarées attentatoires au former contre les auteurs et instigateurs des
respect dû aux décrets de l'Assemblée matio désordres de Soissons, et de décréter qu'elle
nale, sanctionnés par le roi, et que le directoire réserve au sieur Saint-Jacques de faire valoir
du département de la Nièvre fût autorisé à sus ses droits contre qui il appartiendra. . -
pendre les officiers municipaux en cas de dé Jn congé de six semaines, demandé pour
sobéissance- - - - -
la paix , l'ordre, le crédit, les moeurs, et la A quoi M. de l'Epaud a ajouté que lévéeu néº
félicité. Mais il pourroit se faire pourtant qu'il † d'Angers étoit revêtu de quinze signatures
se trouvât quelques anti - émissionnaires de 'individus non négocians, et qu'il y avoit un
bonne foi, qui, dépouillés de tout intérêt per autre vœu affirmatif envoyé par là municipalité,
somel , vraiment citoyens, vraiment zélateurs et porté
qui par les dix-neufvimgtièmes
désavouent le précédent, de la ville ,
. • •
exécution des articles 41 et 42, l'accusé saura 5o. Le grand-juge prendra sa place à l'ex
† qu'il lui est libre de prendre ou de trémité de la table disposée à cet effet; ses as
emander un conseil. sesseurs seront à ses côtés : près d'eux, sur la
: 44 La prison est une punition militaire pour gauche, le commissaire-auditeur, ayant à côté
les fautes de discipline ; mais par rapport à de lui le greffier. Les personnes désignées pour
l'homme prévenu ou accusé d'un délit, elle le juré se rangeront à droite.
n'est plus qu'un lieu de sûreté ; aussi les chefs 51. Le grand-juge annoncera l'objet de la
qui feront emprisonner quelqu'un comme pré tenue de cette cour martiale, pour juger l'ac
venu d'un délit, me pourront sous aucun pré cusation portée contre tels ou tels, soupçonnés
texte aggraver sa détention, en y ajoutant \de tel délit militaire. Il ordonnera de suite
aueune espèce de peine ou de privation qui ne que l'auditeur produise ses témoins ; ils seront
ºeroit pas indispensable pour la conservation de , appellés, et se rangeront sur la gauche, à la
sa personner - 'suite du greffier : après quoi le juge ordonnera
-
· 45 En envoyant au grand juré militaire d'amener l'accusé ou les accusés, qui se place
copié de la plainte avec I'extrait du procès ront, avec leurs conseils, à l'extrémité de la
*erbal qui constate qu'ele doit être suivie en table , faisant face au grand-juge et à ses asses
vertu de la détermination du juré, le commis seurs ; tous pourront s'asseoir lorsqu'ils ne par
#ire-anditeur requerra du grand juge l'ordon leront pas.
#ncé nécessaire pour achever et completter 52. Le grand-juge nommera les personnes
l'instruction .* désignées pour le juré du jugement, et avertira
_46.Le lieu, le jour et l'heure auxquels le les accusés du droit qu'ils ont d'en récuser un
gºnd-juge et ses assesseurs, ou leurs sup certain nombre , sans être obligés, sans pouvoir
ºns, devront tenir la cour martiale, seront même motiver leurs récusations ; de l'ordre à
#s par cette ordonnance; elle portera réqui tenir en les proposant, et qu'il y sera suppléé
sitio au commandant militaire d'y faire trou par la voie du sort, dans le cas où les accusés
#es jurés du jugement, et à l'auditeur d'y refuseroient de le faire eux-mêmes , les accusés
produire ses témoins et d'y faire amener l'ac pourront s'expliquer à cet égard par leur pro
ºsé ou les áccusés.La cour martiale se tien pre bouche ou par l'organe de leurs conseils ;
º toujours le matin, et, en temps de paix, mais ils devront du moins exprimer qu'ils adep
ºns le lieu , où la première instruction aura tent ce qui sera proposé, en leur nom, par
été faite " " " | leurs conseils. -
# Lºrdonnance du grand-juge sera com ºverbal, 53.Le greffier fera mention,]sur son procès
des récusations. Le juré étant réduit au
uniquée au commandant militaire par le com • • - - 4 -
de faire en levant la main, et prononçant : je le 6o. Les mêmes formalités seront observées,
jure : ils me pourront être interrompu tant tant pour l'audition et l'examen des témoins
u'ils auront la parole.
56. ll sera libre aux accusés ou à leurs con
† par les accusés, que pour l'audition et
'examen des témoins produits par le plaignant.
seils, après que chaque témoin aura fini sa dé 61. Le greffier de # cour martiale rédigera
position, non-seulement de proposer les motifs le procès-verbal de chaque séance, de manière
de suspicion qu'ils peuvent avoir contre le té qu'il puisse servir à constater l'accomplissement
moin , mais encore de faire telles observations ou l'inobservation de chacune des formalités
qu'ils jugeront à propos sur son témoignage , qui doivent avoir lieu dans le cours de l'ins
même de lui proposer , pour l éclaircissement truction, pour assurer la régularité du jugement.
des faits , telles questions qu'ils voudront , et 62. Il ne sera fait aucune mention détaillée
auxquelles le temoin sera tenu de répondre ; dans le procès-verbal des dépositions des té
l'auditeur , les jurés et les juges pourront en moins , ni des dires et déclarations des accusés,
suite successivement demander au témoin les à moins qu'il n'en résulte quelque question in
explications dont ils croiront sa déposition sus cidente à l'instruction ; auquel cas l'objet de
ceptible. - cette question incidente sera précisément ex
#7. Les témoins ayant tous été entendus et primé dans le procès-verhal, où il sera dit,
examinés, l'un aprè s l'autre, dans une ou plu par exemple, que tel fait allégué par un témoin,
sieurs séances , suivant l'exigence du cas , a été maintenu faux par l'accusé, qui a posé tel
l'auditeur établira le mérite de sa plainte, par autre fait contraire, avec offre de le pronver ;
les divers témoignages qu'il résumera ; il con ue l'accusé a offert la preuve de la fausseté
clura à ce que l'accusé soit déclaré coupable, # tel ou tel écrit produit à sa charge, ou bien
et condamné à la peine que la loi prononce qu'il a posé tel fait justificatifs, qu'il a demandé
pour son délit, d'être admis à † -
58. L'accusé ou les accusés pourront, soit 63 Toutes les formalités ci-dessus prescri
par eux-mêmes, soit par l'organe de leurs con tes étant remplies , toutes les questions inci
s ils, proposer leurs moyens de justification , dentes à l'instruction du procès étant décidées,
de défense , ou d'atténuation ; il sera libre au le grand-juge prendra la parole, et avertira les
commissaire-auditeur de reprendre la parole jurés qu'ils ont à prononcer sur deux questions
après les accusés , et ceux-ci seront les maîtres † oivent traiter séparement ; la première,
de lui répondre à leur tour ; mais les plaidoi de savoir s'ils sont convaincus que le délit mi
ries ne s'étendront pas plus loin, et il ne sera litaire énoncé dans la plainte , est constant ?
jamais accordé de duplique. La seconde , s'ils sont convaincus que ce soit
59 Lorsque l'accusé ou les accusés produi par l'accusé que ce même délit ait été commis?
ront des témoins, soit à l'appui des moyens de En conséquence, le grand-juge sera tenu de
suspicions qu'ils auront proposés contre les té donner leoture du présent article aux jurés. ,
moins du plaignant, soit pour établir des faits (La suite dans le Suppélment.)
On s'abonne à Paris, chez BUissoN , libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres # les Auteurs des Annales Patriotiques.
Et chez tous lesl Lbraires et IDirecteurs des Postes du oyaume et de l'Etranger. i
Ilparoît tous les jours un Numéro de ce Journal.Prix 36 liv. pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv. pour
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x -
s U P P L É M E N T A U Nº. C C C L v 1 I I.
· LXlV. ll présentera, sur l'une et sur l'autre rés, qui sont les juges du fait, de modifier leur
de ces deux questions, les tém »ignages à charge rapport suivant les circonstances, en pronon
et à décharge, et le degré de croyance plus ou çant ainsi : coupable, mais excusable ; ou bien
· moins grand dont ils lui paroîtront susceptibles. ainsi : convaincii du fait, mais mon criminel.
Il résumera les moyens pour et contre , faisant Ces mod Iications pourront être ajoutées au
#valoir ceux en faveur de l accusé quand même rapport, à la pluralité des deux tiers des voix
ils n'auroient été employés ni par lui, ni par son des jurés.
conseil; il s'attachera. sur-tout dans les cas où LXIX. Le juré du jugemnnt ayant formé son
le délit pa1 o troit constant, aux termes de la résultat, en préviendra le grand-juge, et ren
loi, mais excusable par les circonstances dont trera immédiatement après dans la salle d'au
ilseroit environné, à fixer, sur ces circonstan dience , où , étant à leurs premières places ,
ºes, toute l attention des jur, s : il les exhortera debout ct découverts, tous les juges leveront
* donner leur avis dans leur ame et conscience ; la main, et ! : premier de la première colonne
ºnfin il les invitera à passer dans une pièce voi dra : nous jurons , sur notre conscience et notre
· ºne, où ils seront tenus de se retirer, et de honneur, qu'après avoir observé scrupuleuso
ºster sans ancune communication au dehors, ment, dans notre délibération , les règles qui
Jºqu'à ce qu'ils aient foriné leur résultat. En nous étoient prescrites par la loi , nous avons
même temps le commissaire-auditeur se reti trouvé qu un tel , accusé de tel fait, n'en étoit
ºde son côté. et le grand juge ordonnera pas coupable : ou bien qu'un tel , accusé de tel
ºl'accusé ou les accusés soient reconduits en fait , en éto t coupable : ou bien qu'un tel, ac
pr son. -
jurés rapporteront que l'accusé général son intention est toujours qu'on se
"# réduise à la moindre peine , lorsque les cir
† possible que l'accusé soit con
ºng des d§ que la lettre de la loi place au
constances font naître des doutes sur l'appli
· cation de la peine la plus rigoureuse.
nCes en§ militaires, mais que les circons LXXIII. Pour condamner toute autre peine
Pable, et ºnantes servent d'excuse au cou que la mort, il suffit de la pluralité des voix ;
Pas été †ºt même que son intention n'a mais si les juges diffèrent absolument d'opinions
- ºinelle ; il sera donc permis aux ju
".
sur le genre de peine à prononcer, il en sera
| . | . 358 bis,
( 454 ) •.
fait mention dans la sentence, et l'avis le plus saire - auditeur requerra du commandant mi
doux prévaudra. - litaire qu'il nomine un curateur à : l'accusé
LXXIV. Quand même les jurés n'auroient absent , parmi les militaires de son grade ou
e son état ; ce que le commandant sera tenu
mis aucune modification au rapport par lequel
ils auroient déclaré l'accusé coupable, les juges de faire. Le curateur, ainsi nommé, sera tenu
euvent et doivent, s'ils pensent qu'en effet de prendre ton conseil.
#§. quoique coupable, selon la lettre de LXXXI. La procédure s'instruira avec le cu
la loi , soit néanmoins excusable ou non cri rateur, comme elle se fût instruite avec l'ac
minel , le recommander à la clémence ou à cusé en personne ; mais dans ce cas, les dires
la grace du roi, si cette rcconmandation passe et dſ clarat oms des tétnoins seront insèrés ,
entr'eux à la pluralilé des voix , à plus forte tout an long, dans le procès-verbal. Les juges
raison si elle est unanime. et les jurés redoubleront d'attention , lorsqu'ils
LXXV. Lorsqu'une semblable recoinmanda auront à prononcer snr le sort d'un hoinule
tion, soit de la part des jurés , soit de la part qui ne se défend pas lui-même.
des juges, se trouvera dans la sentence , il sera LXXX : I. Si l'accusé absent est arrêté , ou
nécessairement sursis à son exécution , jusqu'à s'il se constitue volontairemcnt prisonnier dans
ce que la détermination du roi soit connue. le cours de l'instruction , elle sera recom
Copie de la procédure et de la sentence sera mencée avec lui , et tout ce qui aura été fait
envoyée au ministre par les juges eux-mêmes, avec son curateur sera réputé non-avenu.
avant de se séparer , pour être mis sous les LXXXIl , Si l'accusé fugitif est condamné à
yeux de sa majesté, qui, dans le cas de recours des peines afflictives ou infamantes, la sentence
à sa clémence , pourra comunuer la peine , et sera exécutée en effigie : néanmoins l'accusé
la remettre absolument dans le cas de recours
sera toujours admis à faure valoir ses moyens de
à sa grace. défense et sa justification , au cas qu'il soit
LXXVI. Les jugemens de la cour martiale se arrêté ou qu'il se représente volontairement,
ront prononcés par le grand-juge, en présence dans quelque temps que ce soit.
de tout.l'auditoire, avant la levée de l'audience. LXXXtV. Les fauteurs et complices d'un dé
Ils seront signés tant par le grand j uge, que par lit militaire, encore qu'ils ne soient pas gens de
ses deux assesseurs et par le greffier. guerre , pourront être poursuivis pardevant la
LXXVII. Le greffier se transportera immédia cour martiale, conjointement avec l'homme de
ment après à la prison, où il donnera lecture de guerre accusé d'être le principal auteur du dé
la sentence aux accusés , qui l'entendront de lit : mais dans tout autre cas ils ne pourront
bout et découverts. Le procès-verbal de lecture être traduits et jugés que dans les tribunaux
sera écrit au bas de la sentence , et signé seu ordinaires. -
aucun prétexte, et aura lieu le jour même, s'il LXXXVI. Le juré de l'accusation sera com
y a peine de mort. posé de dix-huit personnes , dont neuf seront
LXXIX. Le greffier ou autres officiers publics prises † les jurés civils, et à leur defaut
assistera et veillera aux exécutions , dont il parmi les notables habitans du lieu, à la dési
dressera procès-verbal au bas de la sentence : il gnation du magistrat civil.
sera très-attentif à ce que la peine ne soit aggra LXXXVII. Les dix-huit jurés voteront con
vée par aucun accessoire , et que la † curremment sur le mérite de l'accusation por°
arbitraire de qui que ce soit me puisse rien tée, tant contre le militaire accusé que contre
ajouter à la sévérité du jugement. son co-accusé non militaire, et pour qu'il J
LXXX. † accusé n'aura pu être ar ait lieu à accusation, il faudra la réunion d°
rêté et constitué prisonnier en conséquence du douze voix contre six.
rapport du juré de l'accusation, le commis ( La suite demain. )
r
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E,
ET A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
J0 U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
Les loix qu'on nous propose , il y a long-temps qu'on les a senties, et c'est
parce qu'elles n'étoient pas possibles alors, que nous les trouvons heu
reuses aujourd'hui.
e Crétoi, est le premier monté à la tri º 5°. Enfin, d'autoriser les créanciers, por
º pour les décrier , en alléguant ingénue teurs de créances non-exigibles, à les faire
†º que l'intérêt particulier jouoit un grand liquider pour en toucher le prix également en
| rôle dans cette classe. Il prétend que ce sys obligations nationales.
ºme est une banqueroute, et qu'il faut avoir
°yºuté de le dire. Il se résume enfin, en
# de M. Dupont, produite peut-être
avec äne personnalité peu mesurée, peut-être
†º#nt, 1°. de décréter pour 3 à 4oo mil
† d'assi #nats pour fournir aux besoins du
aussi un peu trop visiblement rapprochée d'un
certain mémoire frappé de discrédit, n'a obtenu
ºr pub ic, jusqu'à l'organisation de l'im de faveur que dans le peloton ecclésiastique :
état *°. que tous les titres des créanciers de
-
Le numéraire, continue-t-il, que verseroient · La première : Aux mânes des braves guer
les acquéreurs des domaines, serviroit à échan riers morés à Nan ci le 31 août , pour la
ger, tous les trois mois , les obligations natio défense de la liberté : -
riales et les assignats, et l'état en seroit présenté La seconde : Ennemis de la liberté, trem
chaque mois au comité de liquidation. blez , ils ont laissé leur exemple :
La séance a fini à quatre heures, et la dis La troisième : Le marbre et / airain périronts
cussion a été continuée à demain. mais leur gloi, e sera éternelle :
M. Cazalès a demandé un congé de quinze La quatrième : C'est ici qu'ils avoient juré
jours. · · • de nourir fidèles A LA NA rioN, A LA LoI, ET
Il a été annoncé que le roi avoit donné la AU RoI. C.....
sanction à trente-trois décrets, dont le plus im
portant est celui qui concerne les apanages. G.
----
Le même jour de la cérémonie funèbre du
champ de Mars, est mort à la fleur de son âge
P A R I S , le 21 septembre. un patriote qui avoit écrit avec une énergie
peu commune sur la catastrophe de Nanci ;
Ce fut hier que les : remières pleurs des bons M. Loustalot. Il est mort avec le nom de
citoyens de la capitale coulèrent sur l'autel de Douillé sur les lèvres. On doit le mettre au
la patrie, sur ce même autel qui venoit à peine rang des plus chauds défenseurs de la liberté,
de recevoir le serment civique de tous les Fram et du petit mombre de ces journalistes que les
çois. La pompe de cette fête funèbre avoit toute considérations personnelles n'arrêtent point
la majesté d'une douleur mationale. Des dra dans la publication des vérités, Le peuple le
eries moires et blanches couvroient l'amphi · perd dans un moment où ceux qui avoient
théâtre de l'antel, dont le tabernacle étoit sur de l énergie s'attiédissent, où ceux qui étoient
monté d'une forteresse également drapée. Qua tièdes deviennent ses ennemis les plus ardens.
1re peupliers figurant des cyprès, étoient plantés Flehilis occidit.
aux quatre angles de cet autel , et la l§
rougeâtre des quatre torches funéraires étin
celoit au milieu d'une épaisse fumée. Déja l'ar · Le comité des recherches de la commune
mée parisienne, les armes bas et dañs le plus vient de publier une réponse péremptoire au
gram ordre, portant des étendards à la ro mémoire apologétique de M. le ministre Gui
maine, défiloit en six divisions par les six en - gnard. On y trouve , pages 47 et suivantes ,
trées principales du champ de Mars ; soixante ' l'importante déposition annoncée dans un de
prêtres, en aubes et en ceintures noires, s'a , mes précédens numéros.
• - | ( 457 )
------
« M. Pio, connu de tout Paris par son atta
· chement à notre constitution.... , a dû déposer De Saint-Cloud, le 24.
(a déposé en effet) qu'étant logé avec l'am
bassadeur de Naples, en sa qualité de chargé « Le roi ne partira pas, M. l'Observateur ,
d'affaires de la même cour, il a eu occasion de au moins quant à présent. La ..... l'a dit posi
connoître plusieurs fois les sentimens de plu tivement à madame d'Oss..... Ce n'est pas qu'il
sieurs personnes en place.... ; que ce Guignard ait les yeux ouverts sur l'abîme qui se creuse
est celui qui l'a le plus scandalisé, parcc qu'il devant la constitution , dont il est partie inté
se permettoit toutes sortes de quoiibets et de grante. On parle de confier les sceaux à M. de
sarcasmes contre les députés de l Assemblée na Saint-Priest. M. de Bordeaux fait le plongeon,
pour se soumettre à la forme constitutionnelle.
tionale qui sont les meilleurs patriotes, et disoit Faites circuler mon avis. Je ne vous lis guères :
que la révolution n'auroit pas subsisté ( ne sub
sisteroit pas.... ) ; que ce Guignard a osé dire le 32 me plaît. Il y a quelques honnêtes gens
un jour, en pleine tablc, qu'il avoit apporté de ici. Brûlez-moi sur-le-champ : je compte sur
Constantinople un sabre de Lamas, avec lequel votre loyauté. ***. ( L'Observateur. )
il espéroit de pouvoir s'amuser à couper quel
ques têtes dans Paris..... Aux auteurs des Annales.
, Que dans les derniers jours de septembre,
l'ambassadrice de Naples ( dont le mari , est Saint-Lô, le 2o septembre.
intimément lié avec M. Guignard ) a dit : Redoublez encore votre surveillance et vos
u'elle quittoit à regret son bel hôtel et tous réflexions contre les ennemis de notre sainte
ses meubles frais, puisqu'ils étoient obligés, révolution, notre pays en fourmille. Au mépris
eux ambassadeurs de famille, de suivre le roi des décrets de l'Assemblée nationale, le rece
de France. Qu'après l'époque du 6 octobre, veur des deniers publics refuse de recevoir l'im
ui déposant, se trouvant un soir à souper cliez
position des privilégiés, pour les six derniers
M. et mad. de Bellemare , à la porte Saint mois de 1789 , sous prétexte qu'ils ne paient
tionoré, il a rencontré, comme il lui étoit pas leur contribution entière. Eux prétendent
#rrivé bien des fois, un nommé Bourgeois, qu'ayant des réclamations à faire devant les
º du concierge du château de Rambouillet , , administrateurs du district, ils ne paieront la
qui leur a dit très-positivement, qu'étant le 4 totalité de leur imposition que lorsqu'ils auront
º le 5 octobre à ſtambouillet, il y a vu.ma obtenu justice. A ce moyen point de recouvre
ºme de Saint-Priest, qui s'y étoit rendue pour ment d'imposition. Je suis actuellement déposi
†º les lits du roi, de la reine , et de la taire d'une somme de 75o livres, qu'on a refusé
ººille royale, etc. » de recevoir sous ce prétexte. Voilà l'abus. Il est
· M. Roux ( ci-devant Roux-de-Brière ) a dé notoire par-là qu'on fomente la contre-révolu
osé : Que le 5 octobre , étant dans l'œil de tion : redoublez de zèle pour nous en préserver :
œuf ( première antichambre du roi à Ver c'est le vœu le plus sincère que forme un vrai
ºiles ) entre À et 5 heures du soir, neuf à dix patriote, qui sera toute sa vie, avec considéra
†ººs environ s'y présentèrent ; que le dé tion, votre, etc. Signé, CAUCHARD, vicaire de
clarant entendit M. Guignard demander à ces Notre-Dame de Saint-L6, département de la
†,º# qu'elles vouloient ; qu'une d'elles Manchc.
# dre pain ; que sur cette réponse M.
"gnard leur dit : Quand vous u'aviez qu'un Strasbourg, le 16 septembre.
# n'en manquiez pas ; à présent
#ºozes<ºez douze cents , vous voyez ou
6/Z Il y a eu une nouvelle insurrection à Mayence 9
( 458 )
françoises qui avoisinent le canton de Berne. de 12 vaisseaux de ligne pour la Havanne. C>rz
Le pays de Vaud, Genève et ses environs four remarque entre ces vaisseaux le Saint-Ermé
millent d'aristocrates , qui , n'ayant apporté mégilde de 1 18 pièces de canon. Deux frégates
avec eux que les vices et la dépravation de sont prêtes à faire voile pour Buenos-Aires .
la cour de France, machinent sans cesse avec Tout est en activité dans nos ports pour mettre
la cour de Turin pour tenter quelque coup notre marine en état d'en imposer aux ennemis
important avant l'hiver , et anéantir enfin les de la paix. Nous apprenons avec satifaction qu e
vertus patriotiques, qu'ils redoutent tant dans la flotte de Toulon , composée de 12 vaisseaux
leur patrie. de ligne, est en état de faire voile. V.
Il passe en ce moment des trains d'artillerie
et des troupes sur le mont Cénis. Le magistrat DE L I E G E , le 2o septembre.
de Berne ordonne une levée de 1 2,ooo hommes,
offrant même jusqu'à vingt - quatre sous par Le discours que notre régent, M. Ferdinand
jour aux paysans qui viendront s'enrôler ; mais de Rohan , a fait à son installation , a réuni tous
Ce L appât ne les tente guères. Les magistrats les suffrages, tant par la pureté du patriotisme
du bas-Valais viennent d'être chassés par les
habitans, qu'ils condamnoient arbitrairement
† y montre, que par les sages avis
onne ; en voici un extrait :
qu'il y
aux peines pécuniaires les plus accablantes. « Messieurs, le patriotisme le plus pur, l'en
Ces habitans sont assemblés à Saint-Mlaurice , thousiasme le plus vrai pour la gloire et la féli -
pour délibérer sur les mesures ultérieures qu'ils cité de ce pays, est un sentiment dont, depuis
ont à prendre. Cette affaire peut avoir des bien des années, mon ame est pénétrée pour
suites très-fâcheuses, si les divers cantons ne la patrie. Hélas ! combien j'ai gémi de voir une
cherchent pas à concilier les esprits, et à contrée libre languir sous le despotisme !.... Les
prévenir de semblables vexations, si ordinaires yeux se sont enfin dessillés; l'amour patriotique .
dans les administrations aristocratiques. V. ce feu divin qui vivifie et ennoblit tout, a
éclairé notre raison et embrâsé nos ames. Graces
immortelles soient rendues aux citoyens ver
AFFAIRES POLITIQUES ÉTRANGÈRES. tueux , qui ont fait briller les premiers sur cet
horizon le fanal précieux de la liberté. Leurs
D E V 1 E N N E, le 15 septembre, noms devroient être gravés sur des tables d'ai
Un courier arrivé de Bruk sur la Muhr, nous rain...., liberté auguste, le plus beau présent -
apprend que la princesse Marie-Thérèse, future que l'Etre supréme ait fait à son ouvrage !....
Mais il en est d'elle comme de ces métaux utiles
épouse de l'archiduc François , y est tombée
malade , et que la cour y restera jusqu'à son à la richesse et à la prospérité d'un empire. Sou
rétablissement. vent l'homme furieux et le despote en abusent ,
Le cardinal Bathiami , primat de Hongrie , et s'en servent pour la désolation : la liberté
s'est rendu ici de Bude, avec plusieurs députés doit étre im séparable de l'ordre et de la sou -
chargés de remettre au roi le diplôme inaugu mission aux loix : sans ce principe nul bonheur
n'est durable. Malheur au vil courtisan de
ral, rédigé selon le projet de la chancellerie
de Hongrie. l'homme en place dont il excuse les travers et
Les habitans de l'Illyrie veulent se séparer préconise les vices ! Mais mille fois plus cou
pable est celui qui , lâchement § du
absolument de la nation Hongroise, et procla
mer Léopold roi des Illyriens. V. peuple , divinise jusqu'à ses caprices et ses fu
reurs !.... ll trahit la patrie , rompt le contrat
D E CA D 1 x, le 3 septembre. social, et cause des maux d'autant plus funestes,
que par leur universalité ils sont presque irre
Il doit partir sous peu du Ferrol une escadre médiables , etc. » V.
Qn s'abonne à Paris , ohez Buisson , libraire, rue Hautefeuille , à qui l'on adressera , franc de port, le prix
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5 mois , franc de port, par la poste, pour tout le Royaune L'abonnemenr n• commence que du prem. cl'tsrz mois.
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--
_i,
#
· s UP P L É M E N T A U Nº. C C C L IX.
jurés de l'article XXXIX; enfin du résultat de
, Suite du décret sur la procédure criminelle leur délibération et de la durée de la séance ».
et la discipline militaire.
, Art. LXXXVIII. Le juré du jugement sera Décret sur l'augmentation de la solde des
pareillement composé de dix-huit personnes; en gens de mer.
conséquence, au tableau des jurés-militaires il
sera joint une huitième colonne, composée de « L'Assemblée mationale, après avoir oui le
trente - six jurés civils , ou , à leur défaut , · rapport de son comité de marine, considérant
· d'autant de notables habitans du lieu non que l'augmentation de solde, accordée aux gens
' militaires, à la désignation du magistrat civil. de mer par son décret du 15 juin 179o, n'a pu
' Cette dernière colonne sera réduite , comme jusqu'à présent avoir son exécution , parce qu'il
les autres, à neuf personnes, par les récusa exige un réglement préalable de répartition , a
tions ou par la voix du sort. -
décrété et décrète le réglement suivant, pour
LXXXIX. Les délits militaires qui n'auront être exécuté jusqu'à l'organisation générale de
pas été dénoncés et poursuivis dans l'espace de la marine.
Adix ans, à compter du jour qu'ils auront été Solde par mois.
commis, ou dont la poursuite, après avoir été Novices, à I5 liv.
commencée, aura été suspendue pendant le Matelots.
même espace de temps, seront prescrits, et ne Troisième classe, 18 liv. , deuxième 21 , pre
pourront plus être l'objet ni d'aucune plainte, mière 24. - - -
lout ce qui n'est pas contraire aux dispositions Troisième classe, 66 liv. deuxième 72 , pre
du présent décret. -
mière 8o. - -
énoncera dans les termes les plus précis et les plus Deuxième classe, 45 liv., première 57.
clairs; ensuite il requerra des jurés le serment - Premiers pilotes. -
de donner leur avis en honneur et conscience, Troisième classe, 63 liv. , deuxième 72, pre*
ce que tous les jurés seront tenus de faire à mière 8o.
J'instant, en levant la main et prononçant : je Canonage, chefs de pièces ou aides-canoniers,
le jure., Troisième classe, 27 liv., deuxième 3o, pre
, Il ne sera fait aucune mention détaillée dans
le procès-verbal des dires et dépositions des mière 35. -
s noms, âges, états, qualités et domiciles des Troisieme classe, 63 liv., deuxieme 72', pre
témoins produits, du senment par eux prêté, miere 8o.
de la lecture de la plainte et des écrits pouvant . : ' ' . .
-
R A N C E, 1
-
. .
· ET A F FA I R E s P o L i T i Q U # s D E L E U R o P E ,
- - - • \ •° • " , . "
1 * · - - , z: : / • - •
·Y:
cernant le traitement des religieuses, et plu mandé que l'exécution de ce décret fût or
tieurs articles ont été décrétés. donnée de nouveau.
: Cette séance, commencée fort tard, à cause M. Riquetti, en formant le même vœu , a
de la prolongation de celle du matin, n'a dénoncé les abus du régime des monnoies, qui
été § ni par l'espace de sa durée, sont une des causes sensibles de la disparition
mi par l'importance des objets qui l'ont rem du numéraire.
plie. Ce qu'on y a appris de plus intéressant , M. Camus a rappellé que le 1 r de ce mois, en
pour les bons citoyens, c'est que M. Emery · même temps qu'il avoit été décrété qu'il seroit
a réuni la majorité absolue des suffrages pour versé 2o millions au trésor public, l'Assemblée
arriver à l'éminente dignité de président de la avoit renvoyé au comité des finances trois
| Nation assemblée. . " º 1 , *
motions , ayant pour objet , l'une de faire
imprimer les états de recette et de dépense ;
"Séance du 26 Septembre. | l'autre de contraindre les receveurs des impo
M. Emery, après avoir pris possession de la : sitions à justifier de leur recette ; la troisième,
présidence, a annoncé qu'une députation ex | de ne plus accorder des sommes que sur une
traordinaire du commerce et des manufactures | ordonnance du roi , contre-signée d'un mai
demandoit d'être admise à la barre et d'y porter nistre. L'opinant a montré son étonnement de
#une opinion sur la question qui , en ce mo ce que le comité des finances n'en avoit pas
ment, occupe l'Assemblée mationale sur l'émis rendu compte, ainsi qu'il en avoit été chargé;
sion des assignats. M. Camus a d§ qu'il º#º. Io
#--(
Q) ---
( 462 )
que la caisse d'escompte remettroit en ce mo L'Assemblée a tenu compte à l'orateur de cet
ment 1o millions au trésor public ; 2°. que les aveu également vrai et modeste G.
trois motions déja renvoyées au comité des
finances, ainsi que celle faite aujourd'hui ,
relativement aux borderaux de la fabrication A V I S.
des monnoies , y fussent rcnvoyées de mou MM. les Abonnés, dont la jouissance date du 5
veau , avec ordre de faire son rapport sous octobre pour un an , du premier avril pour 6 mois ,
• - - - - º -
trois jours, et de présenter un projet de décret et du premier juillet pour 3 mois, sont avertis que
à cet égard ; 3°. que les 1o millions accordés , leur Abonnement finit au 5o du courant, et priés de
rehouveller avant le 28 ; comme aussi d'insércr dans
par le présent décret , ne fussent délivrés leur lettre une des adresses sous lesquelles i's rcçoi
au trésor public , que sur la signature d'un vent les Annales ; cette précaution est absolument
ministre qui en seroit responsable , et cette nécessaire pour éviter les doubles emplois.
motion , après une discussion légère , a été
convertie en décret, avec ce seul cltang-ment-,
qu'au lieu du mot de ministre , on a employé · Suite des manœuvres aristocratiques sur
celui d'ordonnateur , comme convenari t att 4 armée.
sieur Dufrêne , que le roi a chargé par interim i
de la direction du trésor public. | . Notre armée se montoit à près de 15o m'lle
M. le Couteulx a repris la discussion sur les hommes au commencement de la révolution ;
assignats. Il pense qu'une émission multipliée ' mais les soldats ayant eu horreur du sang de
nuiroit infiniment au commerce intérieur, et, , leurs concitoyens que le despote et ses agens
même au comtnerce é'traigºr, doi,t elle ré vouloieiit faire égorger pour leur bon plaisir,
hausseroit cxccssivement les denrécs, Ii pro et s'étant enifamiiiés du divin amour de la pa
pose un projet de décret portant fabricºtien trie, l'atroce m nistère françois a fait distribuer
d'assignats pour 4oo millions seulement , avec trente à quarante mille cartouches jaunes ou
intérêt jusqu'au 15 avril : et il demande qu'aussi vertes parmi ces soldats patriotes. D'autres ont
tôt qu'il y aura pour dix millions de biens été enfermés par des ordres arbitraires, d'autres
nationaux aliénés, il cn soit dressé procès massacrés à Nanci , d'autres ont déserté ; ct
verbal , afin qu'il soit mis en circulation une cette armée , réduite aujourd'hui à moins de
quantité d'assignats égale à cette somme, cent mille hommes, n'a cessé et ne cesse en
On a ensuite renvoyé au comité des finances core en ce moment de supporter tout le poids
nne lettre du contrôleur-g néral, lequel de des vengeances et des vexations les plus odieuses
mande que les tamnt urs qui avoient en charge de la part du pouvoir exécutif et de ses satellites
des marchandises sujettes aux droits avant l'é infernaux. * ! -
poque du décret sur les cuirs , soient forcés , Coiroit-on que les officiers aristocrates-, en
par un décret , au paiement des droits aux hardis par leurs succès et sur-tout par une im
quels iis se refusent. punité nouie , portent l'audace maintenant
M. Perrotin ( de Barmont ) écrit qne l'ins jusqu'à défendre aux soldats , dans presque
truction de son procès devant le châtelet est toutes les garnisons, la lecture des papiers pu
retardée par le comité des recherches , qui blics ? Nous avons cité dernièrement le sieur
n'envoie pas de nouveaux renseignemens qa'il Lostande, major de Royal-Cltampagné, comme
avoit annoncés. Un membre de ce comité s'est coupable de cet étrange despotisnie , et comme
levé pour dire que les pièces étoient aujour falsificateur des décrets sacrésde l'auguste Assem
d'hui dans les mains du procureur du roi. blèe nationale, nous citons aujourd'hui le sieur
M. Duval ( d'Èprémesnil) s'est plaint de ce que Pellan , major-commandant du régiment de la
M. Perrotin étoit escorté jour et nuit dans Reime dragons, comme coupable des mêmes
sa chambre par trois officiers de la garde ma · crimes et de l · même stupidité. Ces man éuvres
tionale : on a passé à l'ordre du jour. ont lien presque par-tout et de la même ma
M. de M}ontlauzier a aussi voulu exprimer nière : de sorte qu'on voit clairement que c'est
sa pensée sur les † , en protestant contre un des projets concertés par le ministère, pour !
le principe sur lequel ils sont assis, l'aliénation détruire entièrement norre armée , ou pbur la
des biens ecclésiastiques ; il assure que ce n'est replonger dans l'automatie et la rendre absolu
qu'en rétablissant l'autorité et la dignité royale ment passive aux ordres sanglans qu'on se
qu'on pourra restaurer la fortune publique, propose de lui donner au premier jour , afin *
et il avoue ne pas connoître d'autre calcul. d'opérer une contreexévoluiion. .
4 •
|
*
( 463 ) c,
m•r ,
| Ce soupçon est d'autant mieux fondé, qu'en
défendant aux soldats de lire les journaux pa Fatalité des préjugés et de l'esprit de servitude.
triotes, les officiers répandent parmi eux des
pamphlets où ils sont invités à courir au secours On pourroit croire, en voyant l'imperturba
de leur roi ( comme si les premiers secours d'un ble stupidité de quelques écrivains aristocrates, .
bon François , qui a fait son sermcnt civique , u'il est des honimes nés pour l'esclavage et la
n'étoient pas d' bord pour la nation et pour la éraison , comme il est des bêtes de somme
loi) et à ne point laisser achever , ce détes nées pour porter le bât et le panier ; non , la
table projet de destruction , ( ils veulent dire l l nature n'a point ainsi déshonoré l'espèce hu
constitution.) Telles sont quelques - unes des maine dans son germe : ce sont les préjugés de
expressions contenues dans un écrit signé de l'enfance , qui s'étant invétérés dans des cer
Faure, capitaine au régiment de Barrois , cn veaux foibles et mal tournés , y Conservent les
voyé de Grenoble dans toutes les garnisons, images de roi, de clergé et de noblesse sous les
et dénoncé à la municipalité de Landrecy, mêmes rapports dont ces pativres cerveaux en
comme ayant été distribué par nn officier des ont été frappés.Accoutuniés dans les anticham
chasseurs de Gévaudan aux soldats de ce corps. bres des grands et des ministres à entendre dire
'Que de réflexions à faire sur la combinaison que le roi étoit tout et la nation rien , à voir
de tant de manoeuvres attroces et malheureti briller sur la personne de ces rois et de leurs
. sement impunies jusqu'à ce jour ! Quoi : on courtisans les signes divers d'un pouvoir usurpé,
invite les soldats à courir au secours du loi , ces pauvres hères ont tellement familiarisé leur
et pour mieux les y déterminer, on leur dé bassesse réelle avec la fausse grandeur des rois,
fend de lire les décrets de l'Assemblée natio des ci-devant nobles et du ci-devant haut clergº,
nale et on les traite avec le dernier mépris ! qu'ils ont été pénétrés, par tous les pores , de
Mais le roi est-il en danger ? Non. Que veut-il la ſatalité de ces préjugés et de l'opiniâtre esprit
dé plus qu'une constitution qui lui assure , par de servitude. - #
p
En vain la déclaration des droits de l'homme
· inébranlable ? une couronne gardée par l'amour
des peuples , et 25 millions de rente ne doi
et la comparaison matérielle des objets se sont
présentés, par mille traits de lumière , à leurs
vent-ils pas suffire à l'hoinme le plus ambitieux yeux depuis la révolution ; ces principes éter
our lui rendre le cœur content ? Non , disent nels et ces vérité s si bien démontrées , n'ont
es partisans de l'ancien régime, il faut remettre fait qu'augmenter leur aveuglement et leur sur
au roi tout le pouvoir et toutes les finances dité. Une idole toute d'or , des appartemens
qu'il avoit avant la prise de la Bastille ; car sans magnifiques, des plaques de diamans, des croix,
cela il n'aura jamais le cœur content. C est des cordons , des parchemins enluminés, tout
ainsi que les ennemis de la patrie et de la cela est bien plus merveilleux pour eux qu'un
liberté aigrissent le cœur du roi , et qu'ils sont décrct de l'Assemblée nationale transcrit sèche
parvenus à lui persuader, peut - être d'aban ment dans un procès-verbal. Laissons donc ces
donner Paris et l'Assemblée mationale , pour se infortunés avec leurs joujoux et leurs petites
retirer au camp de Bouillé à Frouard. L'invi malices : consolons-nous dans l'espérance que,
tation que l'on fait aux soldats d'aller au se la génération suivante ne verra † aucun de
cours de leur roi, n'annonce que trop ce projet; ces êtres foibles frappés de préjugés aussi ridi#
et l'on ne voit que trop l'esprit de vertige et cules et aussi funestes. C... -
36r
( 466 )
l'assignat par concurrence : opération qui doit cée ; c'est-à-dire qu'on défasse d'une main ce
étre préparée par une instruction et un projet qu'on fera de l'autre. A cela je réponds,
de décret , dont sera chargé le comité des 1°. que tout intérêt porté par un assignat ou
finances. † quelconque, est un impôt sur
Deux lettres , l'une de M. de Penew , com e peuple ; 2°. que la nation, en payant les
mandant de Saint-L)omingue , l'autre de M. de capitaux de sa dette exigible , ne doit pas plus
Damas , commandant de la Martinique , sont l'intérêt de ces capitaux remboursés qu'un
renvoyées au comité colonial : il est décrété débiteur ordinaire ne doit ce même intérêt ,
en outre , sur la motion de M. Barnave , que lorsqu'il a pleinement satisfait et soldé son
créancier. Donner aux assignats monnoie un
les députés du Port-au-Prince récemment intérêt quelconque, c'est donner plus qu'on
arrivés en France, seront entendus à la séance
de jeudi soir ; et que jusques-là il ne sera pris ne doit, c'est donner au-delà de ce qu'on doit,
sur l'affaire de Saint-Domingue aucune dé c'est introduire, si je puis me servir de ce
termination. G. terme, une usure posthume dont jamais on
n a vu d'exemple.
•-- Vous voulez vous libérer d'une dette de
A V I S.
deux milliards , pour vous libérer en même
temps d'un impôt de cent millions, qui est
MM. les Abonnés, dont la jouissance date du 3 l'intérêt de ces deux milliards ; et vous souf
octobre pour un art , du premier avril pour 6 mois, fririez qu'en vous libérant de ce capital de
sont , avertis deux milliards, on vous laissât surchargés de
et premier juillet
leurduAbonnement finitpoiir 3 mois,
au 3o du courant et Priés 7 de° l'impôt, quoique l'intérêt qui occasionnoit l'im
renouveller avant le 28 ; comme aussi d'insérer dans pôt fût anéanti de fait et de droit ! Mais dans
leur lettre une des adresses sous lesquelles ils reçoi quel pays sommes-nous donc pour entendre
vent les Annales ; cette précaution est absolument
nécessaire pour éviter les doubles emploi*. de sang froid une pareille prétention ? Quoi !
je propose en solde de tout compte à mon
créancier une terre de dix mille livres pour
dix mille livres que je lui dois , et ce créan
observations sur la question des assignats cier exige que je continue de lui payer l'in
monnoie, ou quittances de ſiuances aºec térêt de dix mille livres que je viens de lui
intérét. rembourser en terre ! — Mais je suis accoutu
mé, me dit mon créancier, à faire valoir con
Quels sont les adversaires de la mouvelle tinuellement mon argent. — Eh bien, la terra
émission des assignats-monnoie ? Ce sont les que je veux vous transmettre, vous rapportera
ennemis de la révolution , les noirs , les mi un intérêt - Je me veux point de terre, ni de
mistériels, les gobe-mouches de l'ex - ministre l'intérêt de cette terre ; je veux faire valoir
banquier, les gros fimanciers, les banquiers , mon argent à 1o , 15, 2o pour cent. — -Eh
les agens de change et l'essaim dévorant des bien , vous vendrez cette terre pour en faire
ngioteurs. Pourquoi s'opposcnt-ils avec tant de l argent. — Mais le muméraire métallique
d acharnement à l'émission de ce papier-terre ? est si rare ! - h h bien, s'il est si rare, com
Les uns, parce qu'ils prévoient que c'est , le ment voulez-vous que je vous paie autrement
seul et vrai moyen de payer la dette exigible, qu'avec ma terre ? — Dans ce cas là , répond
de vendre les biens ecclésiastiques, de con mon créancier, donnez-moi , outre le revenu
solider la révolution, et d'amener la paix et la † produira la terre, un intêrêt posthume de
tranquillité; les autres, parce qu'ils prévoient 3 pour cent, et qui me fera 8 pour cent. Voilà
la cliûte de l'agiotage, et le retour du com précisément ce que demandent ceux qui insis
merce et de l'industrie pour le peuple en gé tent pour les quittances de finances ; ils veulent
néral, et mon pour eux seuls en particulier. un double intérêt qui, en achevant de ruiner
Mais l'opinion du peuple et des vrais patriotes le pauvre peuple , les mettra eux dans le cas
s'est manifestée de toutes parts pour cette de renouveller l'agiotage, ct de faire d'im
· opération. Comment les adversaires de cette menses fortunes. O Dupont ! ô Malouet ! ô si
: opération espèrent-ils , la faire échouer ? Ils nistres banquiers et agioteurs ! combien vous
· l'espèrent, en demandant qu'une partie des seriez maudits par ce pauvre peuple , si les
assignats - monnoie, sous le titre de quittance † ou quittances de fimance avec inté
de finance porte intérêt, et ne soit point for rêt étoient décrétés ! gARRA.
( 467 )
Obs. Cette raison peut être bonne; d'ailleurs,
Ze sous-instituteur Davau. M. le maire d'Orange ne forme pas à lui §i
toute la municipalité. -
On nous assure qu'un certain abbé Davau, 3°. M. le maire d'Orange nie formellement
sous - instituteur de M. le Dauphin , infecte d'avoir jamais tenu des émissaires à Avignon
l'ame innocente de cet enfant, par la lecture
régulière qu'il lui fait chaque jour de la ga pour aucune affaire, et encore moins pour y
fomenter des troubles.
zette de Paris et d'autres journaux anti-cons
titutionaires et anti-mationaux. Si ce fait est Comme nous ne cherchons jamais qu'à être
exact, le sieur Davau prépare bien des cha juste, et que nous savons que c'est à sa piété
grins à son élève ; car la nation continuant et à ses bonnes moeurs que M. le maire d'O
d'année en année à s'éclairer sur ses droits et range doit sa place, nous devons regarder sa
sur les grands principes des gouverncmens, il négative, sur la dernière question, comme une
preuve suffisante de son innocence et de sa
se trouve Ia que l'héritier de la couronne aura
été instruit précisément en sens contraire : et bonne conduite, à noins qu'on ne nous envoie
alors l'éducation nationale étant tout-à-fait des preuves bien circonstanciées et signées du
contraire. Nous observerons seulement à M. le
opposée à l'éducation royale, il faudra voir niaire, pour ce qui nous regarde, que notre
laquelle des deux triomphera. Le sieur Davau devoir est de ne rien négliger, et que nous
seroit donc très-coupable de tromper ainsi la
jeunesse du Dauphin, sur-tout d'après les pro ne sommes nullement coupables de chercher
messes que sa mère a ſaites à la nation sur à éclaircir des faits aussi importans que ceux
l'éducation de son fils. C..... dont il s'agissoit dans nos questions. C. .. .
Réponses de M. le maire d'Orange aux ques Extrait d'une lettre particulière d'A llemagne,
4ions faites dans le n°. 338 de nos Annales. copiée sans y rien changer.
1°. Si l'escadron de dragons de Lorraine, Cinquante villages de la Saxe sont en pleine
envoyé à Orange, n'est point passé à Avignon, insurrection, excités par leurs propres magis
l'ordre du roi, la lettre du ministre et le refus trats, qui leur représentent vivement que depuis
du commandant de cet escadron en sont les
cinquante ans les malheureux paysans ne cessent
véritables causes. Voilà les obstacles que les de porter à la cour, contre leurs seigneurs,
desirs du maire et du corps municipal n'ont des plaintes qui sont dédaignées, et que les
pu franchir pour faire passer cet escadron à
vexations qu'ils éprouvent de la part de ces
Avignon. seigneurs , sont contraires aux droits impres
| Obs. On voit, par cette réponse, qu'en gé criptibles de l'homme et du citoyen. En consé
néral les réticences de quelques municipalités, † , tous les paysans de ces villages refusent
sur les décrets de l'Assemblée nationale et sur de ramper plus long-temps sous le joug féodal.
la marche de la constitution, viennent moins L electeur a envoyé des troupes pour les con
de la mauvaise volonté et de l'ignorance de vaincre de la justice de la féodalité ; mais les
ces municipalités, que des ordres ministériels, soldats qui ne veulent plus être des bourreaux,
ui contrarient, en tout point, et le bien pu ont tiré en l'air, au lieu de tirer sur leurs
blic, et l'exécution des décrets, et le voeu du concitoyens, et ont mis bas les armes en leur
véritable et unique souverain, la nation. Les présence. L'électeur effrayé sollicite des secours
bons citoyens doivent savoir gré à M. le maire à la cour de Prusse. On doute que Frédéric
d'Orange de l'explication qu'il nous donne. Guillaume veuille exposer , sans nécessité, ses
2°. La municipalité d'Orange n'a pas cru de soldats à une telle épreuve. Si oette opinion
voir adhérer à la demande de celle d'Avignon continue à se répaudre , les tyrans seront bien
pour la délivrance partielle des cinq prison tôt seuls, et la vérité leur arrachera le bandeau
·niers, dont cette dernière municipalité a re qui couvre depuis si long-temps leurs yeux. .
connu l'innocence, parce qu'elle doit attendre, Les comtes et les barons qui passent par le
à cet égard, la décision de l'Assemblée natio canton de ces paysans , risquent leur vie.Plu
nale , qui a compris les 21 prisonniers dans un sieurs personnes qui avoient le malheur de
même décret. ressembler à des barons, ont été arrêtées, et
( 468 )
n'ont pu sauver leur vie qu'en protestant qu'ils à orottningholm, oti il a tenu dimanche sa
étoient excellens roturiers. première cour. On y attend le duc de Suder
mamie. /.
On s'abonne à Paris , chez BuissoN, libraire, rue Hautefe uille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
Et chez tous lesl Lbraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
Ilparott tous les jours un Numéro de ce Journal.Prix 56 liv. pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv. pour
Royaume L'abonnement ne commence que du prem, d'un mois
mois, franc de port, par la poste, pour tout le
Qn s'abanne aussi, à la méme adresse, pour la BOUCHE DE FER.
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
D E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E,
/
de Law avec les assignats, a démontré qu'au et le cultivateur pourra contribuer à faire dou
tant l'un étoit illusoire par l'hypothèque ridi bler, tripler, décupler même les richesses de
cule des terres du Mississipi , autant les au l'empire. Je demande si tout cultivateur qui
tres étoient d'une solidité supérieure à celle peut faire venir deux épis de bled au lieu
des métaux par l'assiette évidente et rapide d'un, ne doit pas avoir la préférence sur tous
des propriétés nationales. Il a nié le fait du les banquiers du monde ?
prétendu discrédit des premiers assignats, et
repoussé avec une sorte de dédain l'objection
u'on a tant répétée , celle de la possibilité club de 1789, ou du Palais-Royal.
-
On fait courir dans le Royaume des Avis ou Prospectus où l'on y dit que
M. MERcIER quitte /a dircciion des Annales patriotiques. Ces Avis ou Pros
pectºis sont dénués de toutte vérité : attaché aux Annales par son patriotisme ,
M2 Mercier y continuera ses mêmes fonctions. BUIssoN , Libraire.
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E LA F R A N C E;
- E T A F FA I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcI ER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
Il est des temps enfin où les hommes composent leurs loix et deviennent les
maîtres de leurs destins. SHAKssPEARE.
tous les citoyens et propriétaires fonciers ren ennemis de la patrie et le rassemblement des
treront dans leurs propriétés. troupes aux frontières, et la rentrée des par
- 5°. Les impôts, tant directs qu'indirects, se lemens et le projet bien découvert de conduire
ront rétablis. le roi à Rouen.
6°. L'arriéré des contributions , le produit M. Duval reparoît à la tribune : à la barre,
des contributions patriotiques , et les fonds lui crie-t-on de toutes parts , à la barre ! en
mentionnés aux précédens articles , seront prison..... Le tumulte étoit extrême. Enfin , M.
versés dans la caisse d'escompte. Riquetti parvenant à se faire entendre, a ap
7°. Les priviléges pécuniaires demeureront puyé la motion de M. de Lameth, et a remercié
abolis. -
« Il n'est pas équivoque, reprend M. de La Les assignats qui rentreront dans la caisse de
meth , que c'est un plan de contre-révolution l'extraordinaire : seront brûlés , et il me pourra
en être fait une nouvelle fabrication et émis
qu'on ose vous proposer, et c'est ainsi qu'on
ne prend plus même la pcine de déguiser les sion sans un décret du corps législatif, et sous
somplots ». Alors il a dénoncé la coalition des la condition qu'ils ne puissent excéder la valeur
•
( 475 )
des biens nationaux , mi se trouver en circula tantes prières de ne pas entrer dans la ville
tiQn au-delà de douze cents millions ». avec ses troupes , en l'assurant que cette dé
our dernière ressource, les désespérés ont marche pourroit produire un très - mamvais
demandé opiniâtrément l'appel nominal , qui effet. On lui certifia que la ville étoit dans
a démontré la majorité de 513 voix contre 427 ; la plus grande effervescence : qu'une partie
et la séance, ouverte à neuf heures du matin, des citoyens croyoit que c'étoit l'ennemi qui
a été fermée à huit heures du soir. G. # de ses murs ; qu'il étoit prudent
e donner le temps de les détromper M. de
C H A T E L E T D E P A R I s. Noue lui - même se jette à genoux , lui de
mande grace pour le régiment du Roi, lui
La volumineuse procédure du châtelet , re déclarant qu'il répond de la ville , s'il veut
lativement à l'affaire du 5 et 6 octobre , offre suspendre son entrée et celle de son armée. .
dans son ensemble de quoi composer soixante M. Regnault lui-même , en sa qualité de no
contes de fées et deux ccnts romans ; jamais table , lui montre sa lettre, lui dit : Mon gé
l'imaginatien qui s'égare n'a rassemblé des évè néral , l'obéissance la plus entière à vos ordres
nemens aussi bizarres, aussi accumulés , aussi les a suivis. Que demandez-vous donc de plus ?
imprévus. On veut qu'il y ait eu un complot — Il y a lieu de croire que la réponse de M. de
contre une tête auguste; il n'y a qu'une réponse Bouillé ne fut pas satisfaisante , puisqu'à l'ins
à cela, c'est qu'il n'est pas tombé un seul che tant, M. de Noue lui dit : vous me trompez ;
veu de cette auguste tête, et le peuple étoit en je vous donne ma démission de commandant
force, et il étoit le maître. Qui donc a poussé de la ville de Nanci, et je n'y rentre plus.
le peuple parisien ? M. Dubois de Crancé vous Aussi-tôt et sur l'ordre de marcher, donné
l'a dit ;-les privations perpétuelles qu'il éprou par le général , MM. de Noue, Regnault ,
voit, la disette extrême et combinée dont de Mayet et autres sont partis et se sont sauvés à
puis six mois il étoit la victime ; ce peuple si fier Macheville, chez M. Vigneron de Lauzanne ,
: encore de la conquête de la Bastille savoit bien conseiller au parlement de Namci. Voilà un fait
qu'il auroit du pain dès que le roi seroit à Paris, qui nous a été transmis par des témoins pré
et tout est renfermé dans ces paroles énergiques sans et dignes de foi. Il est vrai que l'on a
des femmes de la halle : Messieurs , nous vous · tiré un coup de canon devant la porte Stain
: annonçons le boulanger, la boulangère et le ville à l'approche de l'armée de Bouillé (qui
petit mitron ;. en effet le † qui mouroit n'étoit qu'à trente pas des murs ; souvenons
de faim eut du pain dès le lendemain. Que l'on nous bien de ces trente pas. )
entasse dix mille dépositions, elles diront aux IV. B. Les deux commissaires envoyés ici
gens sensés que la multitude ne voulut pas qu'on de la part de l'Assemblée nationale sont fort
# enlevât son roi pour l'affamer plus sûre occupés à recevoir les dépositions. Ils enten
ment et commencer la guerre civile : la mul dent tout le monde indistinctement. Plût à
titude qui a une politique innée , sentoit vive Dieu qu'ils fussent arrivés le 3o août à Nan
ment que la présence du roi seroit le gage in ci ! nous n'aurions pas à gémir sur la fatale
faillible de sa subsistance. journée du 31 ( Extrait de l'Abeille patriote,
du 26 septembre 179o. )
' Extrait d'une lettre de Nanci. Observ. Non ! graces à la providence et à
A.
la justice divine, la vérité ne sera point ca
Le 31 août matin , lorsque M. de Bouillé chée sur l'épouvantable affaire de Nanci , et
demanda par sa lettre à la municipalité la sou- . sur les véritables auteurs de ce massacre. De
mission des troupes, et que MM. de Marseigne notre côté nous avons déja rassemblé un grand
et de Noue, qui étoient en prison, lui fcsscnt nombre de pièces qui justifieront mathémati
r2ndus , sa demande fut exécutée. Ce fut M. quement et pleinement le jugement que nous
Regnault, frère du député à l'Assemblée natio en avons porté d'abord, et dont nous ne nous
male, qui conduisit, avec d'autres municipaux, sommes jamais départis. C...
ces deux officiers au camp de M. de Bouillé,
•auquel ils furent remis. A cet instant, il donna
ordre aux trois régimens de sortir de la ville. Action et réaction des vrais patriotes sur les
ennemis de la raison et de la liberté.
M.. de Noue, ainsi que ceux qui étoient pré
sens, lui dirent : Les voilà près de vous ; voilà Ce que la philosophie de l'histoire admirera
vos ordres exécutés. On lui fit les plus ins le plus sans doute dans la marche de notre ré
( 476 ) -
volution, c'est l'action et la réaction des vrais
atriotes sur les ennemis de la raison et de la Tandis que nous avertissions le public d'un
iberté : elle pourra dire hardiment que ces rojet d'enlever le roi, le comité des recherchſés
derniers auront employé tomt ce que la perver de l'Assemblée nationale recevoit de Rouen et
sité du coeur humain et le délire de l'esprit , de quelques lieux voisins des avis semblables.
depuis l'origine du monde, pouvoient inventer M. d'Angevilliers, ( surnommé l' Eléphant de
de ruses, de bassesses et d'atrocités. Ajoutons la ménagerie du roi * ) est dénoncé dans ces
à cela l'impunité continuelle des crimes que les avis comme le principal moteur du projet. On
ministres et leurs adhérens commettent contre cite aussi madame de Villeroi et M. Fronde
les droits de l'homme et des nations : joignons y ville. Les bons citoyens peuvent se rassurer : ce
la coalition d'une foule d'écrivains stupides , projet sinistre a été dévoilé au roi par M. la
nés pour l'esclavage et la lâcheté. l{ernarquons Fayette ; c'est-à-dire , qu'il est impossible de
en outre que depuis la révolution , l'exécution le mettre à exécution. On suivra d'ailleurs de
des loix et des décrets de l'auguste Assemblée très-près le sieur d'Angevilliers, qui , depuis
nationale a toujours été confiée aux plus grands son retour des Pyrénées, s'avise de vouloir faire
ennemis de la chose publique. Citons l'exemple parler de lui et de nous rappeller les énormes
d'un libelle infâme attribué faussement à Ma déprédations qui ont été commises dans les
rat, dans lequel on disoit qu'il falloit élever 8oo bâtimens pendant son directorat. Nous aurons
otences dans les Tuileries, pour y pendre les soin de faire connoître au public ces dépré
† à l' Assemblée nationale : c'étoit d'après dations , dans des détails très-lumineux. C.....
ce libelle, ouvrage des aristocrates , qu'on es
péroit obtenir un décret contre la liberté de la
† juge, d'après toutes ces circonstances ,
presse.
-
D E B R U x E L L E s, le 23 septembre.
quels ont dù être le courage, la sagacité , le
zèle et les lumières des vrais patriotes , Pour
Les nouvelles de Namur annoncent que tout
triompher de tant de manœuvres coupables ,
fuit devant nos volontaires villageois ; les d ux
camps sont levés ; nos troupes ont passé la ri
pour déconcerter tant de projets odieux re : vière , et sont aux mains avec les autrichiens ;
nouvellé s chaque jour , et toujours impunis ! on entend romHer le canon de tous côtés.
N'est-il pas bien évident que la Providence di Les nouvelles de la colonne d'Assesse an*
vine a dècidément pris le parti du peuple contre noncent que le camp des Autrichiens est en
les tyrans, et que la raison universelle doit enfin feu, et que ces malheureuses troupes sont to
changer le systême des gouvernemens ? En vain talement défaites; on est à leur poursuite. C…
les noirs , les § et les impartiaux s'ef
foroeront d'arrêter ou de fixer les progrès de
l'esprit public là où se trouvent leur intérêt Per - Vers sur les assignats.
sonnel et les bornes de leur esprit, l'action et
la réaction des vrais patriotes déjoueront tou Ci gît l'agiotage et l'aristocratie,
jours leurs efforts, jusqu'à ce qu'enfin la rai Ci gissent le clergé, la robinocratie,
son, la justice et les droits naturels de l'homme Ci gissent les vempires , les noirs et le traitant ;
et des mations soient satisfaits. Nous dirons
Un décret desiré les met tous au néant.
plus, tous les efforts que des hommes préºomP
tueux osent faire pour fixer à moitié chemin Par M. RousssL, section du louvr*.
les progrès de la politique nationale et de la -
A V I S.
,, On fait courir dans le Royaume des Avis ou Prospectus où l'on y dit que
M. MERCIER quitte la direction des Annales patriotigues. Ces Avis ou Pros
pectus sont dénués de toute vérité : attaché aux Annales par son patriotisme »
M. Meroiery continuera ses mêmes fonctions. BUIssoN, Libraire. \
---─ -
avant d'er1 avoir entendu les députés. On passe M. de Liancourt a demandé que le comité
à l'ordre. des finances, réuni à celui d'aliénation des do
M. le Chapelier a demandé que la cour pro maines mationaux, fût chargé de rédiger une
visoire établie à Rennes fut exceptée du dé instruction et une adresse à tous les citoyens,. .
cret du 7 septembre, qui fixe au 3o de ce sur les motifs du décret et sur la confiance due
mois la cessation des fonctions des chambres au papier national ; ce que l'Assemblée a dé
crété , en renvoyant à ce même comité tout ce
de vacations : M. Fermond a joint son témoi qui seroit relatif à la rédaction du décret du
# en faveur de ce tribunal , dont il a loué
activité et le patriotisme ; mais on a cru voir 29 septembre.
dans l'exception demandée un privilége qui dc A j'ordre du jour, M. Chabroud, chargé
Yiendroit particulier à la ci-devant province de d'une énorme liasse de procédures, a fait ſe
Bretagne : déja il s'élevoit du côté droit quel rapport de la fameuse journée du 6 octobre
# motions pour que toutes les charnbros I 7.^O).
º Vacations fussent continuées , jusqu'à la ' Ii a représenté le peuple de Paris agité par
ººmination et installation des nouveaux juges, la cherté du pain et la crainte de la famine,
§ ſº, anéantissoit les décrets du 7 septembre. se transportant à Versailles vers l'Assemblée
r ºntôt M. Muguet a fait sentir que cette pro nationale et vers le roi ; une troupe de femmes
#ºon , même pour la cour provisoire de au milieu de laquelle se glissent quelques mal
† : Pourroit apporter quelques empêclie faiteurs ; la garde mationale les suivant à la
form º au moins quelques longueurs dans la piste, et les prévenant en quelque sorte pour
*ºion de l'ordre judiciaire.Ni. le Cliapelier arrêter le désordre ; le tumult° de la nuit
364
'!
( 478 ) -
échauffant quelques têtes , et favorisant les Mais lorsque M. Chabroud, reprenant l'his
crimes obscures , et le lendemain matin la de toire de l'orgie des gardes-du-corps', de la
meure du roi entourée de gardes massacrés, distribution des cocardes blanches, et les in
et l'aveugle furie se portant jusqu'au seuil de dices du projet d'emmener le roi à Metz, a
l'appartemcnt de la reine. fait observer que le châtelet avoit affecté de
Le châtelet chargé d'inſormer de ces faits, ne faire entendre dans l'information , ni les
a Cru dans deux membres de l' Assemblée na sieurs le Cointre et Mateaux , ni M. d'Estaing,
tionale appercevoir deux coupables , il est venu que l on s voit avoir des connoissances très
les dénoncer avec cette assurance qui n'appar détaill es de tous ces faits; quand il a vu qu'il
tient qu'à la conviction judiciaire. Voyons les n'y avo,t pas de preuves judiciaires du fait
preuves. -
tant publié , d'indignités commises dans l'ap
Le rapporteur a lu les dépositions les plus partement de la re,ne , alors MM. Faucigny,
frappantes ; il en est une de M. Lufraisse , té Montlauzier et autres de même suffrage, se sont
mognant contre M. Coroller du Moustoir, d'un écriés que c'étoit là une apologie, et non pas
propos tenu dans une partie de déjeûner chez un rapport, et ont demandé un autre rap
M. M louet. M. Chabroud n'a pu dissimuler sa porteur. -
surprise sur nn témoign ge de cette nature. Le Uès qu'il a été possible de se faire enten
déposant s'est levé, moins pour justifier ses mo dre , M. Cbabroud a fait lecture de la lettre
tifs que pour se plaindre de la censure du rap de M. d'Estaing , de laquelle il résulte clai
porteur , qu'il prétendoit faire rappeller à l'or rement qu'il y avoit un plan de contre-révo
dre ; mais du côté droit même se sont élevées lution ; que M. d'Estaing en a eu connois
des voix qui ont forcé Ml. Dufraisse de se sance , et qu'il en a voulu détourner la reine.
rasseoir dans le silence de la pudeur. Une déclaration de M. le Cointre , aujour
Une autre motion a été formée par M. Gou d'hui chef du département de Seine et Oise,
pilleau , pour qu'en interprétation d'un décret offre aussi des renseignemens très-instructif,
déja rendu , les membres de l' Assemblée matio et après cette lecture , la séance a été levée. G.
male qui ont ( té témoins dans la procédure du
châtelet,. † d'être présens au rap
port et a la lSCllSSlOn , Ina IS Celte motion n'a L'adresse-qui a mis sous les yeux de l'Assem
pas eu de suite. blée nationale (1) la vérité des faits concernant,
Une autre déposition est celle d'une ouvrière les prétendues dévastations du parc de Ver
en linge, Marguerite Andelle, qui, dans des sailles , est venue de la part du directoire du
détails très-longs ct étonnamment raisonnés, département de Seine et Oise, et non de la
donne ses conjectures sur un papier mystérieux part de la municipalité de Versailles , dont A
qu'elle a trouvé sous le cachet d'une lettre. cette adresse avoit au contraire pour objet de
M. de Montmorin , témoin fort notable, a redresser l'allégation inexacte.
vu une femme porter une grosse somme d'ar
gent dans un panier couvert d'un linge ; d'au Manifeste du département de la haute Chs
tres ont vu le linge, le panier et non l'argent. rente à tous les peuples de l'Europe.
Deux témoins se renvoyent l'un à l'autre
Dans la séance du 2o août, M. l'abbé Joubert,
§ourfenêtres
avoir oui-dire qu'on jettoit de l'argent par
du Palais-Royal : aucun des deux député d'Angoulême, a fait lecture d'une adresse
n'a vu jetter l'argent. du département de la haute Gharente, qui a
Un homme qui suivant les preuves de l'im ſixé l'attention d'une partie de l'Assemblée, et
formation étoit ivre , dépose qu'on lui a offert · a excité les murmures de l'autre par la chaleur
de l'argent pour aller à Versailles et y commettre du patriotisme qui y règne. A cette adresse étoit
des forfaits. Un autre, dans l'obscurité de la joint un manifeste proposé par le commandant
nuit, a entendu des projets d'assassinat et d'in de la garde mationale d'Angoulême, et auquel
surrection , et il donne même le signalement tous les citoyens du département, administra
des personnes qu'il n'a pu voir. . , -
teurs, municipaux, juges, gardes nationales et
tous autres individus assemblés le 8 de ce mois
La déposition de M. de Virieu est composée
des conjectures qu'il tire de la façon de penser dans le chef-lieu du département, ont adhéré
de telle ou telle personne. Tous ces faits dis avec transport.
- cutés ont paru très-incohérens, et même insi
gnifians pour la plus grande partie. · (1) Séance du 27 septembre, n°. 362 des Annalen
•-" --
( 4-9 )
Par le manifeste adressé à tous les peuples de de journal intitulé : l'Ami du clergé et de la
l'Europe, les citoyens du département, après noblesse, coinunençant par ces mots , « le titre
avoir considéré que les bases de l'association de ce journal indique assez dans quels principes
politique et des fédérations militaires, qui vien il sera rédigé, etc. , et finissant par ceux-ci ;
ment d'être formées entre tous les départemens, et qu'il n'enverra le premier n°. qu'aux per
sont le maintien des loix constitutionelles au sonnes qu auront souscrit ».
dedans et celui de la paix au dehors , après Lecture faite du susdit prospectus, il a été
avoir rappellé les sentimens de fraternité qui délibéré d'une voix unanime que l'auteur de
doivent fier entr'eux tous les peuples de la terre, cet écrit incendiaire ne pouvoit être qu'un
et auxquels l'Assemblée les a invités par un des anti-patriote forcémé, digne d'exécration et de
articles de son décret sur le droit de paix et pitié : que copie du présent délibéré seroit
de guerre, déclarent et publient, en face du envoyé à divers journalistes, avec prières de
ciel et de la terre, à tous les peuples du conti l'insérer dans leurs feuilles, et que le secré
ment, que jamais les citoyens du département taire seroit chargé d'écrire au sieur Dangest,
de la # ne prendront les armes pour rue de Bourbon-Villeneuve, n°. 67, pour lui
les attaquer, ni pour envahir leurs territoires ; signifier de ne plus à l'avenir avoir l'impudence
mais que dans le cas où les peuples, instrumens de faire de pareils envois à un corps adminis
de l'ambition et de la démence de leurs des tratif, qui, par zèle autant que par devoir ,
otes, viendroient se présenter en armes sur les est l'ami et le protecteur de la constitution.
rontières de la France, ils peuvent être assurés Signé au registre , Turpin , président , et
d'y trouver les citoyens du département de la Serreau , secrétaire.
haute Charente, qui jurent sur l'honneur et Obs. Le prospectus dénoncé par le district
la vie de la génération actuelle , et des géné de Mer a été distribué en profusion dans Paris ;
rations futurés, de défendre la patrie jusqu'à le nouveau journal annoncé par ce prospectus,
la dernière goutte de leur sang : que les six est une violation manifeste des décrets de l'As
districts de ce département enverront sur le semblêe nationale, et une espèce de déclaration
champ contre eux, et successivement à fur et de guerre que fait le sieur Dangest à la constitu
mesure du besoin , chacun mille et plus de tion, aux gardes nationales , aux municipalités ,
leurs citoyens , qu'ils défrayeront pendant tout aux quatre-vingt-trois départemens , et cela
le temps de la guerre. Les citoyens invitent au nom d'un ordre du clergé et d'un ordre de
leurs frères des quatre-vingt-deux au t I'eS dé la noblesse qui ne subsistent plus. Un pareil
partenens, à adhérer à ce manifeste , et à le ouvrage auroit dû être dénoncé à l'Assemblée
faire parvenir, traduit en différentes langues nationale ; mais Dupont et Malouet s'en gar
étrangères, aux différens peuples qui envi dent bien , et les patriotes espèrent que le
ronnent l'empire françois. - Ce manifeste a mépris du peuple fera suffisamiuent justice de
été fort applaudi, et l'Assemblée a décrété l'auteur , qui s'est déclaré son ennemi. C.....
qu'il en seroit fait mention honorable ainsi
que de l'adresse dans le procès-verbal de la AFFAIRES POLITIQUES ÉTRANGÈRES.
séance.
D E L o N D R E s , le 23 septembre.
Il est d'autant plus important que les quatre
vingt-deux autresau départemens adhèrent le Il n'est point de stratagêmes que nos minis
† possible manifeste de celui de la tres , et sur tout Pitt , n'emploient pour dé
aute Charente, que c'est un puissant moyen rober leurs fausses démarches à des yeux déja
d'empêcher que les ministres n'abusent du dé trop clair-voyans. Si l'on en croit les avis qu'ils
cret du 26 de ce mois, relatif à l'Espagne . font répandre dans les papiers publics qui sont
pour nous entraîner dans une guerre géné à leurs ordres , la guerre avec l'Espagne est
rale. C... toujours inévitable , la Jamaïque ex ge Instam
ment de puissans secours , une ſlotte nom
Extraie da registre des délibérations du direc breuse. Notre grande flotte est près de repren
*oire du district de Mer, départemeut de dre la mer, vu le délai de la décision de l'Es
Loir et Cher, séance du 17 septembre. pagne , qui , en attendant, se met en état de
Aujourd'hui 17 septembre 179o , le conseil ne rien craindre de nos grands efforts. Mais,
u district de Mer assemblé, M. le président tranchons le mot : Pitt joue une tragi-comé
º.fait l'ouverture d'un paquet à l'adresse du die , dont la catastrophe pourroit n'être pas
ºirectoire de Mer, contenant un prospectus · à son avantage. Il a beau reculer la paix entre
( 48o )
la Russie et le Turc, il faudra enfin que nos D'ailleurs, le chapitre, et en général les prê
armemens aient un but, et qu'on le connoisse. tres, s'étant toujours montrés ennemis du bien
Mais nous sommes sûrs que ce but est man public, ce seroit aussi retomber tôt ou tard
qué. La France remplira ses obligations en dans les anciens abus , que de conserver le
vers l' Espagne ; la Russie se vengera de nos moindre droit d'opposition à un chef ecclé
stratagêmes, par une coalition que Pitt ne re siastique. V.
doute que trop : et que devenons nous si la
Prusse , la Hollande et l'Espagne agissent de De l influence des marais sur la santé, et de
concert , comme nous le verrons peut - être Aa nécessité des dessèchemenzs. A Paris , de
bieutôt ? V.
l'imprimerie de P. F. Didot, le jeune.
D E L I E G E , le 2o septembre. Ce nouvel écrit est le rapport de la société
Nous éprouvons plus que jamais ici les avan royale de médecine sur le projet de M. Boncerf,
tages de la liberté de la presse, en conséquence relatif au dessèchement des marais. Jusqu'ici
de l'écrit intitulé : Avis aua soixante section s. les écrits de M. Boncerf nous avoient présenté,
Si le peuple n'est pas toujours en état de dis le danger de laisser tant d'ouvriers inoccupés,
cuter lui-même ses droits, il est au moins très et dont l'oisiveté est soldée à l'égal du travail,
capable de les sentir et d'en connoître les tandis qu'il y a des travaux immenses et utiles
limites , lorsqu'on l'éclaire par des réflexions à leur offrir, des millions d'arpens de terre à
aussi sºges que celles qu'on lit dans cet avis. , leur livrer pour former des familles agricoles, de
On lui montre donc 1 °. les droits imprescrip ce grand nombre de familles sans propriété, qui
tibles qu'il tient de la nature , et dont il a n'appartiennent point aux arts et métiers.Au
joui jusqu'en 1684 , époque où il en fut dé - jourd'hui la société royale de médecine nous,
pouillé à Liége par le pouvoir arbitraire, mais présente le tableau effrayant des maladies cau
qu'il vient de recouvrer de l'aveu même de son sées par les exhalaisons des marais. Tous les
évêque fugitif; 2°. l'égalité de tous les citoyens pays et cantons marécageux sont assujettis à
devant la loi ; 3°. l'abus de tout privilége ex des ſièvres endémiques et épidémiques qui font
clusif pour tous les ordres ; 4°. le pouvoir dégénérer l'espèce humaine, lui causent une
législatif résidant uniquement dans la nation , caducité prématurée et la mort. Les faits vien
qui seule peut décider des conditions auxquelles ment à l'appui des principes ; la société présente
elle veut exister en corps politique , et ainsi le tableau topographique du royaume , les ma
changer ses loix toutes les ſois que les rapports ladies s'y trouvent toujous en raison de la
internes et externes l'exigeront : 5". le droit quantité des marais, de leur qualité et princi
inhérent dans le peuple Liégeois de députer palement sous le vent qui porte leurs exhalai
au dehors pour prendre aux al'faires politiques sons. La conclusion , coinme on le prévoit, est
la part qui l'intéresse dans tous les rapports ; l'urgente nécessité de dessécher les foyers pes
6°. que le retour de son évêque est impossible, tilentiels. Voilà quatorze mois que M. Boncerf
puisque ce prince a violé tous les principes les insiste par ses écrits et ses démarches pour faire
plus sacrés de la constitution : 7°. que la réu achever le décret commencé, qui doit ordonner
nion des trois ordres en un seul seroit la base ces travaux Un bon esprit a dirigé l'Assemblée
la plus solide du bonheur de l'état : qu'ainsi nationale dans toutes ses opérations malgré les
tout veto doit être supprimé , puisque ce me obstacles ; il y en a sans doute ici comme dans
seroient plus les vœux de chaque ordre, mais toutes les choses qui peuvent procurer la sûreté
du peuple Liégeois qui feroient la loi ou la et la tranquillité publiques ; on veut nous laisser
rejetteroient ; 8°. le chef d'un peuple libre sur les bras, pendant l'hiver, une foule dange
n'étant que le ministre des volontés de ce même reuse autant qu'onéreuse. Pères de la patrie ,
pouple , ce seroit paralyser tous les ressorts du songez y, les moyens de l'écarter vous sont of
ouvernement que d'accorder un veto à ce ferts : bons citoyens, rappellez-les leur tous les
chef, qui me doit avoir que le droit d'exécuter. Jours. - . - -
On s'abonne à Paris , chez BUIssoN, libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
lEt chez tous lesl Lbraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger. -
Il paroit tous les jours un Numéro de ce Journal.Prix 56 liv. pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv. pour
- mois , franc de port, p
par la poste, pour
p tout le Royaume. L'akonnement ne commence que du pre*. un mois.
on s'abonne aussi, à la méme adresse, pour la BOUCHE DE FLR, moyennant 9 liº. pour 3 mois .» .
-
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIREs
I) E L A F R A N C E , : . *,
ET A F F A I R E s P o L I T I Q U E S D E L E U R o P E,
Jo U R NA L L I B R E , ar , une Société d' Écrivains | Patriotes,
, dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
C'est aux jours de lumières qu'il convient de corriger les jours de ténèbres,
car le temps passé n'a aucun droit réel sur le présent. BAcoN.
A * 1- ',
• "
-
—! •• ;
-- -
-
- *
a occasionné l'effusion du sang , et tous les" |,. La confiance signalée avec laquelle le pu
désordres arrivés au Port-au-Prince. . " ;blic patriote a daigné accueillir ces Annales,
aiM. le président a fait à la députation une de : est sans doute pour les rédacteurs un puissant
ces réponses pleines de mesures qui siéent si l | encouragement., Mais si leur ame est encore
bien à l'auguste organe de la loi; il a promis, | plus touchée que leur orgueil n'est flatté d'un .
au nom de la nation, intérêt, attention et ' tel snccès, ah ! qu'il leur soit permis de le dire,
justice, sans'engager sa· · croyance avant la pleine
, c'est qu'animés, tous à l'envi, du plus ardent
vérification. i - · · · · ,t , . .. · T · '
amour de la patrie, ils ont osé croire que leurs
s§ §oposition de M. Barnwº,rAssem | foibles travaux n'avoient pas été inutiles à
blée ºlécrète, 1°. que l'adresse des députés de | la.propagation de l'esprit public. O patrie !
Saint-Domingue sera rendue publique par la t ô † ô humanité ! seules divinités à qui
voie de l'iinpression : 2º. qu'à la séance de ' appartient l'empire de la terre ! recevez nos
samedi soir les députés de l'assemblée générale nouveaux sermens : nous y mourrons fidèles,
de Saint-Marc seront entendus à la barre ; , et nous ne vivrons que pour vous conquérir
3°, quei lundi prochain 4 octobre, le comité de nouveaux adorateurs. • • !
· Un autre décret a été proposé par M. Vcr ' liomme en redingote, taille de 5 pieds 7 à 8
nier, pour régler la § des anciens . pouces. Cette taille n'est pas celle de M. Ri
administrateurs de la ci - devant province de , quetti. " - - * - - -
ministrations, dont les comptes n'auroient pas, , M. de Frondeville a vu deux jours M. d'Or
été présentés et opérés par des çours souve iléans porter dans son frac un sac d'argent atta
raines, rendroient ces cpmptes,. conformément | ché à la ceinture de sa culotte, et M. de Fron- .
aux nouvelles loix, à peine d'être poursuivis ldº# le seul qui l'ait vu. . , 'tº -4
comme reliquathires. · · · · · · | - L)ans une séance tumuftueuse de l'Assemblée
· Une adresse dès officiers municipaux de i nationale, un M. de Raigecourt a entendn le
Niort, informe l'Assemblée que par leur fer- . | jeune M. de Chartres dire ces paroles : « Il faut
meté, leur vigilance , et avec le secours des l encore quelques lanternes »; et M. de · Raige
fidelles gardes nationales, ils sont parvenus , à | court est affligé d'une extrême surdité.
arrêter une insurrection naissante , à ràisôn de , Un certain nombre de témoins déposent avoir
la circulation des grains. M. Goupilleau a voté vu : M. d'Orléans aller et venir en cabriolet, à
pour que la lettre fût envoyée au comité des, cheval, en chapean rond dit celui-ci, en cha
recherches, à l'effet de constater là vérité des 'poau à trois cornes dit celui-là, en frac gris
faits, avant que l'Assemblée ptibliât les témoi , uml , en habit vcrd rayé, et presque tous aux
gnages de la reconnoissance nationale. Il a été , mêmes instans à la fois.
ainsi décrété. . '' - » • .. , - 1 ° º ' : Une légère discussion s'est élevée, lorsque.
. Le comité d'aliénation des domaines natio | le rapporteur a rendu compte que M. de Fron
maux a été augmenté de bruit noûv'egux mem i deville avoit déposé que la reine lui avoit dit,le
bres, sur la réquisition de Mº de # oche jour du tumulte : « Parlez bas, voilà un valet de
foucault. , , , , , 1 º º X" 1J , , i | | - C " ! M. le duc d'Orléans qui s'est introduit ici je ne
-
d'une contre-révôlution , si l'on pouvoit décider partie de ma fortune, et ce qui m'est plus cher
le roi à venir à Rouen, ou à se laisser enlever encore, la perte de mon état, à la crainte de
pour y être conduit. Les agens principaux de plus grands maux qui pourroient m'atteindre
cette femme incroyable sont, à Rouen , M. dans un mouveau bouleversement. C'est potir le
Pô , directeur des fermes ; c'est lui qui prévenir. si je le peux, que j'ai pris la plume
a accaparé les six cents signatures qui ont pour dire ce que je sais.
( 484 )
Tous les envois de lettres, d'imprimés contre roi vienne à Rouen ; s'il y va, leur plan est sûr »
l'Assemblée , sont venus à l'adresse de M. Por et le parlement m'attendra pas la Saint-Martin
tier , qui les a fait distribuer ; il en a fait pour chanter la messe rouge ; si le roi n'y va
imprimer plusieurs , et a fait des envois de Pas, ils se promettent de dire que le roi est en
papiers aux puissances étrangères , pour les #ison , ºt au diable toutes les opérations de
exciter à venir défendre la noblesse. 'Assemblée.
Quoiqu'à présent les conjurés écrivent peu, Adieu , mon cher Bailly, ect.
il seroitpossible de trouver chcz M. Portier P. S. Depuis cette lettre écrite, il s'est fait
uelqu'instruction relative à leur complot. M. de nouvelles découvertes : le chevalier de B§
† l'ainé doit être chargé de quclques
apiers : en faisant observer M. Portier, M. le
beuf est parti ce matin pour Paris, chargé de
plusieurs paquets adressés à M. l'archevêque de
† , M. Mauduit, capitaine du régiment de Toulouse , à l'abbé Maury, à Bergasse et à
Dauphin, dragons, M. de la Husse , frère du Cazalès, ces trois sont la cheville ouvrière de
président de la Londe, M. Ferret du Havre , la conspiration : il est porteur de l'adresse atl
madame Martenville et Loumard , madame roi, par laquelle la section de l'Oratoire (1) de
Fouquet , et sur-tout les lettres et paquets qui mande au roi de venir à Rouen jouir de l'amðr .
viennent à Rouen à l hôtel de Frondeville , on de la France. Cette adresse, uoique signée de
ne tardera pas long-temps à se procurer des
éclaircissemens ; M. Mauduit se charge des dé
toute la section , ne sera pub ique quel§q§
l'archevêque de Tonlouse aura jugé qu'il en est
êcl es pour Paris , elles partcnt de Darnetal, temps. Ce chevalier est chargé de dire de bou-'
M. de Blossac qui se promène , va et vient che quels sont les régimens sur lesquels on peut
sous le nom de la Bourdonnaye, est un des pre compter , ct les moyens d'argent. Il repartira
miers conspirateurs. de Paris aussi-tôt que l'archevêque l'aura ex
C'est à vous, mon cher Bailly , mon ancien Pédié Il emporte le paquet dans le ca§n §
camarade de jeunesse, que j'adresse cette ins ses pistolets et dans la doublure de son habi, i
truction ; si le desir de sauver la France ne C'est un jeune homme de vinet ans , haut
vous touche pas assez, apprenez que la duchesse d'environ cinq pieds, maigre et aÈfilé il porte
de Villeroi vous destine la deuxième des cages ordinairement la croix de Malte. : 7 : .
de fer à la Balue, sur les deux mille qu'on fera Monsieur , vous pouvez faire de cet avis
ººnstruire pour les principaux enragés et les l usage que vons croirez utile au salut : de la
démagogues qui se seront le plus distingués : FraliCe. * ** - º * - - |
-* ,
|. , - !" *
: On s'abonne à Paris, chez BUrssoN , Libraire, rue Hautefeuille, à
«)e l'abonnement et la lettre d'avis , et toutes les lettres pour les qui l'on # de port,le pris
: Et ohez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royau Auteurs des Annales p, - • * • !
,"
- , a - »
me et de l'Etranger. ., -' " *.^ - v1:4 : » : 1 : iv
: It paroft tolts lesJours un JVuméro de ce Journal. Prix 56 liv.
Pºrº an, 18 liv. pour 6 mois, et de s h . pour
5 mois franc de Port , par la poste, pour tout le l{oyaume. L'a
éonnement ne commence que du prem: ºuh moi.i
On s'abonne aussi, à la méme adresse » pour la DOUCHE DE FER , moyennanr o B. .. :- z -i3-'
º.ºremaº5 lie pºurs à
t - º - s,: à-, ºavº *
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
DE L A F R ANC E,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ,
/ -
No. C C C L X V I.
Du Dimanche 3 Octobre 179o.
AS S E M B L É E N AT I O N A L E. rendant compte de ce fait, observe que ces
| édifices appartiennent, non aux communes,
Séance du 2 Octobre. - -
mais à la nation, et propose de décréter que
ces bâtimens seront vendus comme tous les
Lonsº, la lecture du procès-verbal , il a été autres domaines nationaux : on ordonne l'im
pression de son rapport.
question de la lettre écrite le 5 octobre par Une lettre de M. de la Luzerne sollicite avec
M. de la Fayette, M. Cliabrond a demandé
que cette lettre fût jointe au rapport de la pro instance le complément de la somme néces
cédure du châtelet, et imprimée ; ce qui a saire pour l'armement de la flotte.
été ordonné. -
La première pièce qui a été lue par M. Cha
· « Avec cette procédure anéantie, a dit M. de broud, arrivant l'ordre du jour, est une lettre
arsanne, toutes les ruses des ennemis de la de M. la Reynie, ci devant aide-major de la
révolution vont tomber en ruine ; et alors de gai de nationale parisienne, qui se plaint vive
viendront inutiles les deux comités des re ment de l'affectation que le châtelet a montrée,
cherches de l'Assemblée nationale , et de la en négligeant d'entendre dans la procédure
cemmune de Paris ». On a passé à l'ordre du , nombre de témoins oculaires qui avoient été
Jour. - i : •
-
indiqués, tels que lui la Reynie, le brave Hullin
· L'exception décrétée en faveur de la cour. et autres qu'il dénomune. : : . -
provisoire de Rennes, a été réclamée en fa | | Quelques personnes ont demandé que cette
veur de celle de Dijon. « Est-elle en état de i lettre , ainsi qu'un extrait des registres de la
rouver les mêmes titres de patriotisme et · section du Gros-Caillou, qui porte en faveur,
†, a demandé M. Muguet ? Comme la de M. d'Orléans une preuve d'alibi , fût ren
réponse n'a pas paru assez affirmative, l'ordre , voyée au châtelet : « Je m'y oppose, s'est écrié.
du jour a été revendiqué, et a prévalu. .. , M. Riquetti, et je me réserve de prendre ce
- Sur la proposition de M. de la Rochefou tribunal à partie ». On a passé à l'ordre du jour.
cault, l'Assemblée nationale décrète : « que M. Dufraisse, témoin, s'étant permis d'atta
les receveurs des impositions indirectes seront · quer le rapport de M. Chabroud , un austère
tenus de fournir aux administrateurs de leur , observateur de l'ordre, M. Goupil, a rappellé
arrondissement un état du produit de ces im fortement l'opinant eu devoir du silence , et
positions », et elle renvoie au comité des finan a demandé que tous les membres de l'Assem
ces un projet de décret qui avoit pour objet blée, entendus comme témo'ns , fussent tenus
d'autoriser les directoires de district à fixer, ou de s'absenter de la séance, ou se réunir †
sur le.vu des départemens, les cautionnemens · en rgrouppe dans un point de la salle sous les
à fournir par les receveurs de ces directoires, † §, ( de Crancé ) a fait
ainsi que le traitement qui doit leur être ac-i l'amendement que les personnes assignées, †
cordé. .. ; · · · " , " ii. ;ir . : 11-1. , t i ont déposé me rien savoir, fussent exceptées
Plusieurs corps administratifs se sont mis en, du décret , attendu , ainsi que l'ont ajouté
† des édifices ci-devant habités par MM. Rœderer et Guillaume, que ce n'est pas
es communautés religieuses. M. Prugnon, en l l'assignation, mais la nature de ',s#portion
( 486 5
qui constitue un témoin. Le décret a été rendu le cours d'une discussion très-étendue , mais
conforme à la motion et à l'amendement. exempte de longueurs, l'Assemblée a rendu le
3L'appel des députés , devenus témoins, a été décret suivant , en conformité des conclusions
ſait par un secrétaire ; les uns sont sortis, les du comité : -
autres se sont réunis à la droite du fauteuil. « L'Assemblée nationale, après avoir ouï le
M. le curé Dillon , en reprenant la discus compte qui lui a été rendu par son comité
sion , a parlé de sa propre justification sur des des rapports, de l'information faite par le pro
délations portées contre lui par des espions du cureur du roi au châtelet de Paris le 1 1 dé
séminaire Saint-Sulpice. Comme cette matière cembre et jours suivans, contre MM. Mirabeau
n'étoit point celle du jour, on a prié le ver et d'Orléans , déclare qu'il n'y a pas lieu à
tueux curé de s'abstenir d'une disculpation accusation ». G.
inutile. V -
M. Maury lui a succédé. Attaquant la subs Suite du décret sur le traitement des religieuses.
tance du compte rendu par M. Chabroud , il Articles décrétés dans le cours de la séance
a prétendu que ce rapporteur s'étoit écarté des du samedi soir 25 septembre.
principes du jury , tels qu'il sont suivis en
Angleterre ; il a soutenu ensuite que la pro Art. VI. « Dans le cas où les religieuses re
cédure n'étant pas complette , me pouvoit être monceroient au bénéfice de la disposition du
anéantie ; qu'il y alloit mon-seulement de la décret qui leur permet de rester dans leurs
sûreté de deux membres prévenus , mais en maisons , les emplacemens en seront aliénés ,
core de leur honneur de suivre ce grand pro les intérêts du prix employés à l'augmentation
cès jusqu'à jugement définitif : puis se laissant des traitemens, jusqu'à concurrence des sommes
entraîner à son élequence , il a établi qu'il y portées en l'article premier. - º
avoit eu le 6 octobre 1789 une horrible cons VII. Les religieuses qui, ayant quitté la vie
iration contre la personne de l'épouse du roi. monastique en vertu d'un bref du pape, ne
# se livroit aux expressions d'une juste exécra seront pas rentrées dans leurs maisons avant
tion, lorsque M. Alexandre de Lameth lui a la publication du décret du 29 octobre dernier;
rappellé qu'il étoit un peu loin de la ques celles qui avoient , avant la même époque ,
tion du jour, puisqu'il s'agissoit seulement abandonné volontairement leurs maisons sans
d'examiner s'il y avoit deux coupables parmi la permission et le consentement de leurs su
les membres de l'Assemblée nationale. périeures , ne seront comprises dans l'état de
Sur cette observation , appuyée par M. Rœ celles qui ont droit aux pensions.
derer , M. Maury a consenti à reprendre VIII. Celles qui m'étoient sorties d'une mai
haleine , et à revenir au véritable point de son religieuse que pour entrer dans une autre,
discussion : puis se jettant dans un nouveau seront portées dans l'état de la maison où elles
torrent de faconde, il a déclaré qu'il n'apper font profession , pour jouir d'un traitement
cevoit rien de prouvé contre Mirabeau : mais proportionné aux revenus de ladite maison.
qu'il se permettoit de préjuger M. d'Orléans IX. Les religieuses nées en pays étranger,
coupable. ll annonçoit avoir encore un résumé et qui se trouvent dans une maison de France
à mettre sous les yeux de l'Assemblée ; mais sans y avoir fait profession , ne seront comprises
comme il est un terme où l'éloquence même · dans l'état de ladite maison , et néanmoins elles
doit savoir s'arrêter, il est devenu difficile d'en continueront provisoirement d'y rester , l'As
tendre la péroraison du prédicateur. - -
semblée nationale se réservant de statuer inces
samment sur leur sort.
, Quand † silence et l'ordre ont pu se réta
- - •
blir, M. Perrot a dit qu'il étoit facile de recon ·X.- La masse des revenus de chaque maison
noître les causes de l'insurrection du 5 octobre, sera formée d'après les principes , et de la
et que tous ou presque tous les députés pou manière prescrite par les articles 22, 23 et 24
voient se rappeller que ce jour-là à une heure du décret du 25 juillet , concernant le traite
du matin , au milieu de la délibération de ment du clergé actuel. - - ,
l'Assemblée, qui s'occupoit de la jurisprudence XI. Seront portés dans ladite masse les se
criminelle , une voix inconnue s'écria : « Il cours annuels que les maisons étoient dans
s'agit bien de cela ; il nous faut du pain ». ' l'usage de. recevoir , soit sur la caisse des éco
, M. Riquetti a demandé et obtenu la parole ; nomats, soit sur celle du clergé . soit sur toute
et après l'avoir entendu avec une satisfaction ' autre caisse publique. .
qui s'est fréquemment manifestée pendant XII. A compter du 1er janvier 179m , le trai
« 4 -• • • • • i
: t • ; " >4 :
( 487 )
tement des religieuses sera acquitté par les sera ſixé que sur ce qui restera, déduction faite
receveurs de leur district, sur une quitance de toutes les charges et frais des malades et de
· de l'économe, donnée au pied d'un état con l'éducation, sans néanmoins que ledit traite
tenant le nom de toutes les religieuses qui ment puisse être infériour à celui décrété per
· auront déclaré rester , et qui seront en effet l'article ci-dessus. - -
dans la maison ; ledit état sera signé des reli XX. Les articles I, II et III du décret des 19
gieuses, et visé par la municipalité. et 2o mars , concernant les religieux, seront
| XIlI. Il sera dressé en conséquence , par les exécutés à l égard des religieuses. En consé
municipalités de chaque lieu, un état de toutes quence celles qui sortiront de leurs maisons ,
les religieures de leur arrondisement, lequel demeureront incapables de succession , excepté
sera adressé au directoire du district dans le toutefois le cas où elles ne se trouveroient en
courant du mois d'octobre prochain. concours qu'avec le ſisc. Elles ne pourront re
XlV. En formant cet état, les municipalités cevoir par donation entre-vifs et testamentaire
recevront la déclaration des religieuses si elles que des pensions et rentes viagères , elles se
entendent sortir de leurs maisons, ou si elles ront capables de disposer de leurs meubles et
préfèrent de continuer la vie commune ; et, immeubles acquis depuis leur sortie du cloître,
† parvenir; elles se transporteront dans et à défaut de disposition de leur part , lesdits
es maisons, à l'effet de prendre lesdites décla biens passeront à leurs lhéritiers de droit.
rations de chaque religieuse en particulier : fe XXI. Les abbesses perpétuelles et immo
ront lesdites municipalités mention de ladite biles jouiront, savoir , celles dont la maison
déclaration dans l'état qu'elles enverront au di n avoit pas un revenu excédant 1o,ooo liv. ,
rectoire du district. d'une somme de 1 ooo liv. , celles dont la maison
XV. Les directoires de district formeront au avoit un revenu au-delà de 1 o,ooo liv. , mais
· plutôt un état des religieuses de leur arrondisse moins de 24,ooo liv. , d'une somme de 15oo liv. ;
ment, et ils adresserönt cet état au directoire et celles dont la maison avoit un revenu ex
de département dans le cours du mois de no cédant 24,ooo liv. , d'une somme de 2ooo liv. ;
vembre. . -
et dans le cas toutefois où le revenu des mai-,
XVI. Le,directoire de chaque département sons ne suffiroit pas pour fournir avec les trai
formera le tableau de toutes les religieuses qui temens ci - dessus, ceux des religieuses cho
y existent, et enverra ce tableau à l'Assemblée ristes , à raison de 7oo liv. , et des soeurs
nationale dans le cours du mois de décembre. converses, à raison de 35o liv. , les traitemens
XVII. Les religieuses qui sont sorties de leurs des abbesses éprouveront une réduction pro
maisons depuis la publication du décret du 29 portionnelle à celles des autres religieuses, sauf
octobre, ainsi que celles qui sortiront, jouiront dans la suite leur complément par la reversi
de leur traitement comme celles qui resteront, bilité des pensions qui s'éteindront les premières.
et sans aucune différence ; elles seront payées Demeure exceptée du présent article l'ab
par le receveur du district dans lequel elles au besse de Fontevreaux , qui , en sa qualité de
ront fixé leur domicile, sur leur quittance , ou chef-d'ordre, jouira du traitement décrété par
sur celle de leurs fondés de procuration spé l'article XIV du décret du 24 juillet.
ciale, à laquelle sera annexé , lorsqu'elles ne XXII. Les religieuses sorties de leurs maisons
toucheront pas elles-mêmes , un certificat de depuis la publication du décret du 29 octo
vie : lequel sera délivré sans frais par les officiers bre, et celles qui sortiront avant le premier jan
e la municipalité. vier 1791 , pourront recevoir provisoirement
XVIII. Ne pourront néanmoins les religieuses jusqu'à cette époque un secours qui sera fixé
qui sont par leur institut actuellement em par le directoire du département sur l'avis du
ployées à l éducation publique ou au soulage directoire du district , après la demande de la
ment des malades, quitter leurs maisons sans municipalité , sans que ledit secours puisse ,,
en avoir prévenu les municipalités trois mois dans aucun cas, excéder les proportions fixées
d'avance, ou sans un consentement par écrit par les articles 1er ct II du présent décret.
desdites municipalités. - XXIIl. Pourront les † qui sortiront
# XIX. Dans les maisons mentionnées en l'arti de leurs maisons , disposer du mobilier de leurs
cle précédent dont les revenus affectés au sou cellules et des effets. qui auroient été à leur
lagement des malades ou aux frais de l'éduca-. usage personnel, ainsi qu'il a été réglé pour.
tion, ne sont pas distingués des autres revenus, les religieux. -
le traitement»-des: ** religieuses
-4 s ° *
qni sortiront ne XXIV. Il sera accordé pour la fin de la pré:
( 488 )
sente année , par les directoires de départe maisons. autres que ceux dent la libre disposi
m ent, sur l'avis des directoires de district, d'a tion leur est laissée, et d'en imputer le mon
près la demande des municipalités, tous les tant sur le quartier ou les quartiers à écheoir
secours nécessaires aux maisons qui ne jouissent de leurs pensions ; ne pourront les receveurs
d'aucun revenu , ou dont les revenus sont in de district payer aucun traitement que sur le
suffisans pour l'entretien des membres qui les vu desdites déclarations, laquelle sera et de
composent. meurera annexée à la quittance de chaq le reli
XXV. Les religieuses qui ont préféré la vie gieuse : et seront, celles qui auront fait une
commune, nommeront entr'elles , au scrntin fausse déclaration, privées pour toujours de
et à la pluralité absolue des suffrages, dans nne leurs pensions ». -
XXVII. A chaque décès de religieuse, soit Ces jours-ci ils sont retournés sur les Autri
qu'elle ait quitté, soit qu'elle ait continué la chiens, depuis le commencement de la ligne
vie commune , la municipalité du lieu de sa jusqu'à Givet. Le nombre des morts, de part
résidence sera tenue d'en donner avis dans et d'autre , monte à plus de 3ooo, mais la ma
quinzaine au directoire du district, lequel ins jorité du côté des Brabançons, qui sont obligés
truira tous les trois mois le directoire du dépar d'attaquer un ennemi retranché dans #
tement du nombre et du nom des religieuses chers et des montagnes. La désertion a été
qui pourroient être décédées dans son arron si considérable che l§ Autrichiens le jour et
dissement : le directoire du département en le lendemain du combat, qu'il en est passé
verra tous les ans au corps législatif les moms 4oo à Givet , sur - tout du régiment ††
desdites religieuses , pour en être dressé une berg. Ces soldats disent me vouloir pas tuer
liste qui sera rendue publique. des gens qu'ils ne connoissent pas ; que d'ail
leurs ils n'étoient venus que pour garder
Articles additione/s. Luxembourg , où il n'y a pas 2oo hommes.º
Les Autrichiens perdent un monde considé
Art. Ier. « Les costumes particuliers des ordres rable , tant par les maladies que par la dé- .
et maisons de religieuses demeurent abolis, ainsi sertion, et disent hautement que s'ils ne re
qu'il a été décrété pour les costumes des ordres · çoivent pas de renforts, ils seront obligés d'a
de religieux. b Indonner le service. Enfin les Autrichiens
II. - Le traitement des soeurs converses et ont été repoussés, les uns au-delà d'Assesse,
données, dans les cas réglés par les articles IV battus à Gêvres et à Sars-Mattel t : on lèur a
et V ci-dessus, sera moitié de celui des reli pris plusieurs pièces d'artillerie , et quelques
gieuses de choeur. -
drapeaux ; mais le général Koehler fut obligé
IV, T'outes religieuses sans distinction, avant de se retirer, avec son corps de patriotes, #
de recevoir le premier paiement fixé au mois la hauteur de Bouvignes, par le feu d'un
de janvier prochain, seront tenues de déclarer batterie masquée, après avoir enfoncé l#
si éſles ont pris ou reçu quelques SOmmes , premières
chasseurs ».lignes,
V. ce. qui lui a· coûté
• • · quelques
,---
Oll partagé quelques effets appartenans à leurs
- on s'abonne à Paris, chez Bºisson, Libraire, rue Hautefeuill°, à qui l'on adresse franc dans leurie
d † et la ie§ d'avis, et tOUtes les lettres pour les #. # Annale» # " . •i -
détermination sur cet avis, que sans doute elle La navigation et la circulation des grains
n'entend pas négliger. , , , 1 '. ont éprouvé des empêchemens autour du ca
L'orateur des députés de Saint-Marc, dans nal de Languedoc ; il a été commis des dé
un discours fort long, mais qui n'étoit pas vastations, des incendies, des excès que n'a .
sans art. a tâché de disculper ses commettans, pu entièrement arrêter le régiment de Mé
, et de rejetter sur l'assemblée partielle tous les doc , envoyé pour assurer l'ordre, et qui a été
insulté.
torts qu'elle lui a imputés. Tout ce qu'on peut -
- ( 49o )
Médoc, et charge son président de se reti à la régénération de la France : il est temps
rer pardevcrs le roi, pour prier sa majesté de de prouver que ceux-là ont été dirigés par le
j† les mesures les plus promptes pour
a punition des coupables, et le rétablissement
sentiment de la justice, et non par les motifs
odieux et vils de l'ambition et de la vengeance.
de l'c rdre ». -
Ce peu de mots que j'ai mis par écrit , je vais
M. d'Orléans, qui, depuis plusieurs jours, les deposer sur le bureau, pour y donner toute
s'étoit abstenu des séances de l'Assemblée na l'autorité qui dépend de moi,
tionale, a demandé et obtenu la parole. Son On a deinandé que l'ordre du jour fût porté
discours a été vivement applaudi , et nous sur la discussion de l'impôt général. Le comité
croyons faire chose agréable aux lecteurs en des finances avoit un travail prêt sur le rempla
le rapportant tout entier. cement de la gabelle : il a obtenu la préférence!,
et M. Dupont, rapporteur , a lu un projet de
M EssIEU Rs, décret en plusieurs articles, dont le premier
Compromis dans la procédure criminelle seulement est adopté :
instrnite au châtelet de Paris, sur la dénon Art. I°". « Les diverses impositions établies
ciation des faits arrivés à Versailles dans la par les décrets des 14, 15, 18 , 2o, 21 et 22 mars
dernier, pour indemnité de la suppression des
journée du 6 octobre ; désigné par ce tribunal gabelles, pour l'abonne ment de la marque des
comme étant dans le cas d'être décrété : sou
fers et des droits de la marque des cuirs , et
mis au jugement que vous avicz à porter pour pour le remplacement des droits de fabrication
savoir s'il y avoit ou s'il n'y avoit pas lieu à sur les amidons et sur les huiles, et des droits
accusation contre moi, j'ai cru devoir m'abs de circulation sur les huiles et sur les savons ,
tenir de paroître au milieu de vous dans les
différentes séances où vous vous êtes occupés seront réparties conformément auxdits décrets,
de cette affaire. Plein de conſiance dans votre entre les départemens et les districts qui for-,
justice , j'ai cru , et mon attente n'a pas été moient autrefois les provinces soumises à ces
droits, - . -
: ,. , * ,. - * :.:
soupçonné. Il me reste à détruire ces indices Lettre de la société des amis de la constitutionz
menteurs, ces présomptions incertaines répan de Béthune aux auteurs des Annales.
dues avec tant de complaisances par la †
mie , et recueillies avec tant d'avidité par la - , | Ce 45 septemb, l'an'm de la liberté.
malveillance. Mais, messieurs , ces éclaircisse
mens nécessaires doivent être domnés'en pré M E s s , E u R s,, , i r . .. !
' º ... . ' - ^ , b :: . » ... º "
: ..
sence de tous ceux qui auront intérêt de les Nous sommes cliargés devous co muni uer
contredire , et devant ceux qui auront droit les résolutions de la société, prises dans sa der
d'en connoître. -
beaucoup moins d'humanité que les chiens , Entre les différens articles discutés à la diète
Cette assertion sans doute feroit jetter les hauts
» cris aux aristocrates, si nous n'en avions pas'la -|
dans les séances du 2 et jours suivans jus
preuve. La voici : · · · , · · · · · · . qu'au 4, il a été arrêté que la religion catho
Prenez le compte rendu en 1788, sous le *lique seroit regardée comme celle de l'état :
nistère du calotin Brienne, et lisez qu'outre . · mais sans exclure les autres cultes, qui jusqu'ici
•†
les, articles de dépenses de la maison du roi,
- - ont joui de la liberté. On a confirmé l'union
. il est porté en ligne de compte :, , ... , • | de la couronne et du duché ; on a divisé le
our la nourriture des chiens de sa majesté, pays en trois provinces, avec un nombre égal
( 492 )
de palatinats dans chacune, et de districts dans téger contre l'ennemi toutes les propriétés qu'iI
renferme.
chaque palatinat. Le pacte de sujétion des
duchés de Courlande et de Sémigalie a été Mais l'égalité de la répartition , voilà le côté
confirmé. - - -
difficile : comment saisir le moyen de la plus
Les domaines de la couronne ont été dé juste proportion ? Il faut se rapprocher le plus
clarés par-tout inaliénables : c'est-à-dire , qu'il de l'unité, c'est elle qui sauve les contribuables
ne pourra en être rien cédé, échangé, aliéné à de cette m ultiplicité d'impositions qui leur a
titre quelconque à une puissance étrangère, ni été jusqu'ici plus funeste que l impôt même.
à aucun individu, de quelque rang qu'il soit , , L'impôt territorial est indiqué comme le seul
dans l'intérieur des terres de la couronne. Cet qui à cet † en réunisse une infinité ,
article met un obstacle absolu à la cession de d'autres. Il sert, selon M. Chalumeau, à épurer
Dantzick et de Thorn, dont il devoit cependant les moeurs, en ce qu'il attache l'homme aux
être parlé au congrès de Bucharest. V. fécondes mamelles de la mère commune, et
qu'il nécessite en lui intelligence, travait, in
D E H A M B o U R G, le 22 septembre. dustrie ; de ces vertus champêtres découlent
La cour de Russie a tenté inutilement , par population, richesse, puissance. On conçoit en
un émissaire secret , de faire sa paix avec le effet que chaque propriété étant taxée , il est
Turc sans aucune médiation. Le grand-visir a de l'intérêt du propriétaire de la soigner et de
la cultiver au plus grand avantage pour que
répondu, que sa hautesse ne se prêteroit à l'impôt devienne insensible : l'impôt est n6n
rien sans l'intervention du roi de Prusse, dont seulement une dette envers l'état , mais encore
on fait monter les troupes à 7o,ooo hommes , un aiguillon aux vertus. -
sur les frontières de la Sémogitie et de Cour Après ce catéchisme suivent des idées qui
lande , et prêts à entrer dans la Livonie russe annoncent un penseur, mais trop au-dessus de
au premier ordre. V. la conception des habitans des campagnes; elles
· auroient dû en être détachées, car elles ne
Catéchisme de l impôt pour les campagnes , peuvent être saisies que par des hommes versés
ar M. Chalumeau, administrateur du dis dans les matières politiques. L'auteur, qui parie
trict de Melun. Prix 1 liv. 1 o sous. si bien d'unité, n'en a pas su mettre dans sa bro
º>
chure.
L'auteur auroit dû choisir un autre titre ; le
mot catéchisme réveille des idées sévères et Affaires des 5 et 6 octobre. - :
souvent inintelligibles : il falloit amener les ha
bitans des campagnes à l'instruction sur l'impót M. Chabroud, dans son rapport sublime, et
par des formes agréables, par un dialogue plai le comité des recherches de la commune de
sant, par une continuité de fables ou d'apolo Paris, ont confirmé tout ce que la Bouche de
gues, qui dans tous les temps ont été la pre fer a publié dans cette affaire si importante à
mière leçon des peuples. Nous reprocherons l'histoire de la révolution. On s'est efforcé
donc à cet ouvrage une forme trop austère pour d'étouffer sa voix ; mais la voix de la vérité est
la multitude, qu'il auroit peut-être fallu égayer immortelle. - . • , --
tout en l'instruisant ; mais ce secret est rare. On trouve les six premiers mois de la Bouche
Quant au fond l'auteur définit parfaitement de fer chez Buisson, prix 13 liv. 4 sous port
' l'impôt ; c'est se payer à soi-même, c'est don , franc. On souscrit à la même adresse nour le
· mer pour la garde de ses biens et de sa personne, journal de la Bouche de fer. Prix 9 liv. pour
c'est avancer pour recueillir, c'est transformer trois mois, 18 liv. pour six mois, 36 liv. pour
une légère redevance en une jouissance durable , l'année. Il en paroît par semaine trois numéros
· et universelle, c'est en protégeant l'état pro de 16 pages in-8° chacun. . ' , "-
on s'abonne à Paris , chez BUIssoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera trane d l - .
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A.
. de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les 2#. des Annales 'p de port, le Rrix - _ -
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Il parott tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 56 liv, pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 lit. pour
· 5 mois franc de port, par la poste, pour tout le tovanme. L'abonnement ne commence que du prem. d'un mois
Qn s'abonne aussi, à la méme adresse , pour la BOUCHE DE FER , moyennant 9 liv. pour 3 mois.
- • • • • •
, " "
--
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
D E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ,
J o v R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes ,
: dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
Quand le despotisme est trompé dans ses fureurs, il accuse ceux qu'il
n'a pu détruire.
que le comité des impositions se concerteroit 2°. Que les administrateurs nommés par les
avec celui d'agriculture et de commerce , pour électeurs se réuniront à l'époque déterminée
-
résenter un projet de décret sur l'assiette et par la loi ;
e reculement des barrières. § 3°. Qu'il ne sera donné aucune suite aux
L'Assemblée a indiqué à ce soir une séance protestations faites contre cette élection.
extraordinaire , à l'effet de pourvoir à la sub A l'ordre du jour , M. Dupont a repris le
sistance des communautés religieuses , dont rapport sur le remplacement de la gabèlle.
il est plusieurs qui, privées de la gestion de Hier il avoit pris pour base de l'impôt,"la me
leurs anciens revenus , ne peuvent obtenir des sure de la population, et ce systême avoit essuyé
receveurs de districts le gage même de leurs de vives objections , aujourd'hui ce rapporteur
alimens. -
décrété qu'il seroit ordonné à la municipalité . Sur cette réclamation très - multi pliée , ' lâ
de Brest d'arrêter la distribution des médailles. matière est ajournée à vendredi.
- Des dissensions d'une autre nature se sont Qn a porté l'ordre du jour sur le rapport du
élevées dans le département des basses Pyré traitement des religieuses : titre IIi des chanoi
nées. La rivalité entre la ville de Navarreins nesses M. Treilliard, rapporteur, a présenté
et celle de Pau, pour devenir chef-lieu , a les articles suivans, · qui ont été adoptés après
troublé les opérations de l'assemblée électorale : une légère discussion,
368
( 494 )
T ] T R E I I I. n'éprouveront aucune réduction, celles dont
le revenu excède ladite somme jouiront, 1°. de
_De5 chanoinesses. . 1 ooo livres, 2°. de la moitié du surplus, pour
Art. Ier. « Les chanoinesses dont les revenus
vu que le tout n'excède pas 2ooo, et alors
aprés le décès des titulaires les coadjutrices en
n'excèdent pas la somme de 75o liv. n éprouve treront en Joussance.
ront aucune réduction ; celles dont le revenu
excède ladite somme, auront 1°. 75o liv. : 2°. la VIII. Les chanoinesses dont les revenus an
moitié du surplus, pourvu que le tout n'excède ciens avoient pu augmenter par des unions
pâs la somme de 15oo liv.
légitimes et consommées , mais dont l'effet est
Il. La masse des revenus sera formée , déduc
suspendu par la jouissance réservée aux titu
laires des bénéfices unis, recevront au décès
tion faite des charges , d'après les principes et des titulaires une augmentation de traitement
de la manière prescrite par les articles 22 , 23
proportionnée à la dite jouissance , sans que
et 24 du décret du 24 juillet , sur le traitement cette augmentation puisse porter les traite
du clergé actuel. mens au-delà du maximum décrété.
III. Les chamoinesses qui justifieront avoir IX. Les abbesses et chanoinesses seront payées
ſait construire à leurs frais leur maison d'ha
de leur traitement, à compter du premier
bitation, continueront d'en jouir pendant leur janvier prochain, par les receveurs des districts
vie, sous la charge de toutes les réparations. dans lesquels elles résideront , ainsi et dans
IV. L'article 27 du décret du 24 juillet, con la ſorme qui a été réglée par les articles 4o et
cernant le traitement du clergé actuel , sera 41 du décret du mois d'août sur le traitement
exécuté à l'égard des chanoinesses : en consé du clergé.
quence, dans les chapitres dans lesquels des ti Il y a eu un incident à l'occasion des dispo
tres de fondation ou donation, des statuts ho sitions de l'article ViI, qui embrasse le trai
mologués par arrêt, ou revêtus de lettres-pa tement des abbesses. M. Prugnon a voulu pro
tentes duement emregistrées, ou un usage im poser , par amendement, d'augmenter le trai
mémorial donnoient à l'acquéreur d'une maison tement d'une abbesse en raison du revenu de
canoniale, à ses héritiers ou ayans-cause nn l'abbaye : et en établissaut son opinion, dans
droit à la totalité ou partie du prix de la revente la rapidité du discours , il lui est é chappé de
de cette maison , ces titres et statuts seront dire que l'Assemblée avoit semblé adopter un
exécutés selon leur forme et teneur , et l'usage calcul semblable à l'égard des moines, pour
immémorial sera suivi comme par le passé, con - la plupart ſºls de paysans..... Ces derniers mots
formément aux conditions et de la manière ont offensé l'oreille des zélateurs de la dignité
prescrite par ledit article 27 du décret du mois de l'HoMME : à leur réquisition, M. le président
de juillet dernier. a rappellé à l'ordre l'orateur estimé, qui s'est
| V. Dans les chapitres où les revenus sont bien gardé de chicaner sa condamnation , et
inégalement répartis, de manière que les pré qui a loyalement reconnu la faute de son ex
bemdes augmentent à raison de l'ancienneté , pression.
le sort de chaque chanoinesse sera déterminé Au reste l'amendement proposé, et appuyé
sur le pied de ce dont elle jouit actuellement ; par M. Prieur, a été emporté par la question
mais en cas de décès d'une ancienne, son trai préalable. -
temcnt passera à la plus ancienne de celles dont Une réclamation a été faite pour quelques
le trait ment se trouvera inférieur , et ainsi religieux mendians, qui, disoit-on, n'ont plus
successivement, de sorte que le moindre trai la quête , et m'ont pas encore la pension.
tement sera le seul qui cessera. On a adopté . sauf rédactien , un décret pro
VI. Les sceurs clianoinesses appellées com posé par M. Merlin, pour servir de complément
munément les niéces aggrégées, qui ne de à tous les reglemens ecclésiastiques, et conçu
voient avoir de traitement qu'après le décès en ce s termes : « Les traitemens décrétés en
d'une ancienne tante , ent reront en jouissance ſaveur de tous les ecclésiastiques réguliers et
de traitement , à l'époque dudt décès ; si elles seculiers des deux sexes , cesseront pour les
se marient elles seront déchues de cette expec causes qui auroient fait cesser les titres et pré
tative. bendes ,.. -
VII. Les albc : ses int movilles dont le re Une lettre des membres de l'assemblée géné
venu n'excède pas la somme de 1 ooo livres rale de Saint-Domingue, maintenant à la suite
( 495 )
du corps législatif, a été lue par M. Goupilleau. semblée nationale qu'elle interrompe toute
Ils se disent les vrais représentans de la colo communication et · correspondance avec les
nie, se plaignent avec amertume du décret qui ministres actuels ; d'autres , que Champion
les a mandés, de l'accueil peu favorable qu'ils soit mandé à la barre : mais ce dernier moyen ,
ont reçu samedi, et de la préférence marquée qui a déja été employé, n'ayant point corrigé le
envers ceux qu'ils appellent leurs oppresseurs, sieur Champion , on invoque des moyens plus
et s'efforcent de disculper leur décret du 2S expédiens et plus sûrs , comme par exemple ,
mai , et d'en repousser la dénomination de de déclarer le sieur Champion criminel de
crimes, qu'en a donnée M. Barnave. lèze-nation et de lèze-constitution , et comme
Sur l'avis de M. Alexandre de Lameth, qui tel poursuivi par la mation et la loi. Prenons-y
d'ailleurs a trouvé la lettre très-inconvenante , garde , l audace de cette engeance est parvenue
l'Assemblée a décrété que le rapport général de à son comble : l'Assemblée nationale a eu trop
l'aſfaire seroit fait jeudi prochain. G. d'indulgence pour eux ; elle finiroit par en
être la victime , et nous aussi. Ne balançons
L'insolence des ministres parvenue à son donc pas un seul instant à réprimer ces vio
lations continuelles. CARRA. .
. comble.
Du 25 septembre.
dont ils profiteront pour anéantir, s'ils peu
vent, la constitution et la hberté ! Ces consi La société n'a pu retenir son indignation à
dérations méritent plus que jamais l'attention la lecture d'un écrit intitulé : Lettre d'un mon
et la sévérité des législateurs. Quelques-uns sieur de Ntmes à son ami , à Montauban.
d'entr'eux se proposent de demander à l'As Pénétrée d'horreur à la vue de ce libelle diffa
-
( 496 ) •
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ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
DE L A F RANCE,
E T A F F A I R E s P o L I T I Q U E s D E L E U R o P E,
»J O U R N A L L I B R E , ar une Patriotes ,
Société dº Ecrivains
dirigé par M. MERcIER , et par M. Can RA , un des Auteurs.
Tout citoyen travaille à la gloire commune.
# Le décret rendu ajourne au vendredi , 15 l,à leur justification, et que , ce terme expiré ,
octobre , séance du matin, la discussion de :! de
rien ne pourra retarder le rapport sur l'affaire
Saint-Domingue. r,-
toutés les questions relatives aux ordres de " On a agité la matière des biens nationaux,
· · chevalerie. .
pour laquelle la séance avoit été indiquée.
, La commune de Paris, qui, pour le salut M. Chassey, au nom du comité ecclésiastique ,
· de la liberté publique, a fait démolir le dé · a présenté un projet de décret : | - *,
| testé château de la Bastille, a dépensé en frais * Sur la désignation des biens nationaux à
'''de démolition 56o mille livres, et m'a pas re : vendre dès-à-présent ; • •• . '
" tiré 42 mille livres de la vente des matériaux. Sur leur administration jusqu'à la vente ;
· M. Barrère a fortement insisté pour que le Sur les créanciers particuliers des différentes
'" trésör public remboursât à la ville de Paris cette · maisons ; - -
dette, qui est solidaire entre tous les françois. , Sur l'indemnité de la dîme inféodée ;
M. de Foucault n'a pas paru frappé de cette Et l'Assemblée mationale décrète l'ajourne
' solidarité, il a craint un surcroît de dépense ment des articles concernant les hôpitaux, les
· 1 pour l'état déja trop surchargé ; mais sur la fabriques et les colléges, et adopte l'avis, du
· réclamation de M. Riquetti, l'Assemblée a dé comité sur les articles des apanages , des biens
| * crété qu'il seroit payé à la municipalité de
" Paris , sur les revenus nâtionaux, situés dans du clergé, et des séminaires diocésains. .
· 'le district de Paris, la somme de 56o mille Séance du 5 Octobre.
' livres, déduction faite néanmoins de celle de
41943 livres, provenant de la vente des ma Les villes de Lyon et de Bordeaux, à raison
· tériaux de la Bastille. : .. , - . de l'im" ense population répandue dans leur
· On a renvoyé au comité d'aliénation la sup enceinte et dans les campagnes adjacentes ,
#! . lique faîte à la barre par M.... antiquaire, , ont demandé que, dans la composition des
, " qui demande que de la vonte des biens na · tribunaux de leurs districts, il fût établi un
, 359
: ix
( 497 )
sixième juge, ce qui a été décrété, de l'avis sur cette dernière classe qu'il pense que I'imº
du comité de constitution. pôt doit peser plus fortement , en observanº
Nombre de pétitions semblables, qui ont été que la précieuse partie des forêts, aujourd'hui
formées par les députés des localités respec si délabrée en France, ne devoit être imposée
tives, sont renvoyées au même comité pour qu'à l'époque des coupes.
les examiner et en rendre compte. Ce sentiment a été combattu avec détail par
L'ajournement indiqué à jeudi sur l'affaire M. de la Rochefoucault , et l'Assembée a or-.
des colonies, est reporté à lundi prochain , donné l'impression de l'un et de I'autre
d'après la demande du comité colonial. discours.
Le comité militaire a fait , présent par M. M..... pense que si l'on veut sauver l'impor
Bouthillier, le rapport de la question ci-de tante ressource de l'agriculture, il ne faut pas
vant ajournée sur la création de l'état-major ue l'imposition territoriale s'élève au-dessus
de l'armée , des aides-de-camp ou adjudans † 2oo millions : mais il veut une imposition
énéraux, et du traitement qui doit leur être personnelle , à laquelle le rentier même ne
ait. puisse se soustraire. Il rejette comme vexatoire
Le projet de décret, divisé en plusieurs ar le projet d'impôt sur les domestiques, chevaux
ticles, a été vivement débattu par MM. Mel et voitures, et il y substitue l'établissement d'un
lien et Stutt (de Tracy ) qui ont observé com droit de timbre sur les lettres-de-change, sur
Tbien l'état-major, jadis composé uniquement les journaux , sur les objets d'agrément. Dé
de courtisans et d'intrigans , jadis fermé aux crété que ce discours sera donné à l'impression.
officiers du corps du génie, étoit misérable M. Brillat ( Savarin ) a fait revivre l'idée
ment vendu à la ſaveur et à la servitude : et de percevoir l'impôt en nature : cette percep
qu'une organisation aussi vicieuse, n'alloit pas tion lui paroît plus prompte, et même plus
à moins, si elle étoit perpétuée, qu'à éteindre sûre ; mais d'autres l'ont trouvée peu prati
tout esprit d'émulation dans l'armée. cable et trop favorable à l'infidélité. M. Dubois
M. Alexandre de Lameth, s'appuyant sur ( de Crancé ) doit apporter demain un travail
l'autorité de Frédéric Il , qui regardoit les ad sur cette matière , et on l'attend avec cette
judans-généraux comme l'ame de l'armée , a impatience qui est le premier hommage dû à
soutenu l'avis du comité , lequel a été adopté. la pensée d'un bon citoyen.
Après quelques autres débats, il a été décrété Une adresse de la municipalité de Rouen a
en outre, que le traitement des aides-de été lue par M. Thouret , et vigoureusement
camp seroit de dix-huit cents livres, contre l'a applaudie , ainsi qu'une proclamation que ce
vis individuel de M. de Noailles , l'un des corps a publiée. - - , -
sont aussi plus indépendantes de l'influence Heureux, disent en finissant les officiers mu
des saisons , les prés et bois ; enfin, celles qui nicipaux , si , par notre vigilance constante et
Ont un reVC10 11 #
ixe et une consistance à l'abri infatigable, nous pouvons empêcher ce bon
de l'intempérie, les maisons des villes; et c'est peuple d'être témoin de ces scènes malheu
( 499 )
reuses, qui ont attristé le réveil de la liberté » ! Le roi, parcourant dernièrement les bois de
Voici quelques expressions de la proclama Ville-d'Avray, rencontra dans une route de la
tion. « Si des scélérats avoient pu exécuter leur forêt une charrette chargée de plusieurs sacs,
projet d'enlever le roi , notre , garde citoyenne qui paroissoient contenir quelque chose d'ex
se réuniroit pour l'arracher à ses ravisseurs , traordinaire. On ſit visiter ces sacs, et on les
pour le rendre à lui-même et à l'Assemblée na trouva remplis de jeunes baliveaux de la plus
tionale. -
belle espèce. Voilà comme on détruit vos bois,
Il existe à Rouen des individus très-suspects ; sire , dirent les courtisans. Le roi fut indigné,
mais le corps municipal a toujours les yeux et avec raison ; mais s'il avoit su que cette char
levés sur eux pour éclairer leurs moindres dé rette et ces sacs avoient été apostés exprès sur
marches ». son chemin pour l'irriter contre le peuple et
Il est décrété unanimement , sur le voeu de lui faire croire faussemement que ces baliveaux
M. Thouret, que l'adresse et la proclamation avoient été coupés sur le champ par les habitans
obtiendront, dans le procès - verbal , les lion des environs, il auroit été indigné contre ses
meurs d'une mention ; et M. le président est courtisans , et les auroit chassés ! Cette anec
chargé d'écrire à la municipalité de Rouen , dote, qui est très-vraie, est une des cent mille
que 'ſ Assemblée, pleine de confiance en son impostures et fourberies qu'on emploie tous les
atriotisme, l'invite à redoubler ses efforts pour jours pour tromper le roi.
# maintien de l'ordre et de la tranquillité Un représentant de la commune de Paris,
publique. G. passant le 2 de ce mois devant une boutique
rue St.-Honoré , entendit des valets de pied de
la cour qui déclamoient tout haut, et avec la plus
Adieux du sieur Wecker à la France. grande insolence, contre l'Assemblée nationale ;
il entra dans cette boutique, et ſit des repro
Ce n'étoit pas assez d'avoir usurpé pendant ches au marcliand, qui pria ces messieurs de
plusieurs années la réputation d'un génie et se taire. Il faut pourtant que les valets de la
d'un homme de probité : ce n'étoit pas assez cour, soit ministres, soit valets de pied, ap
d'avoir insulté plusieurs fois la nation et l'As prennent quel est le respect qu'ils doivent aux
semblée mationale par sa morgue , sa pédago représentans du véritable souverain. C.
guerie , et les indigestions de sa morale finan
cière ; ce n'étoit pas assez d'avoir fait parmi
mous, on ne sait comment , une fortune de Lettre à M. le maire de Paris, par M. Deroz,
plus de cinquante millions , dont une partie citoyen.
est bien réalisée aujourd'hui en espèces mon
noyées, l'ex-ministre-banquier vient encore de Il s'agit d'un Bureau de Sûreté, pour l'ex
nous prouver l'atrocité de son caractère et tirpation des bandits, des vagabonds, des gens
l'insolence de ses prétentions, en envoyant aux sans aveux, et autres malfaiteurs ; car prévenir
quatre-vingt-trois départemens et aux cinq le crime, est plus sage que de le punir. Il faut
cent cinquante-quatre districts , son mémoire interdire d'abord tous ces noms de guerre ,
•
contre les assignats-monnoie : c'est ainsi qu'en pris par des hommes à l'instar des filles pu
| partant il nous fait ses adieux. bliques ; tous ces noms d'emprunt , qui ne
Qu'on juge maintenant cet homme , dont le servent qu'à favoriser les désordres. C'est donc
| peuple Frençois s'étoit tant engoué. C... le masque Picard, Cochois , Bourguignon ,
Comtois , Champenois , Lorrain , Liégeois ,
Flamand, etc. qui cause la confusion des per
Anecdotes dignes d attention. sonnes, donne l'espèce de certitude de m'être
pas connu , et appelle ainsi l'impunité. S'il n'y
, , Tant qu'il n'y a eu que des hommes tués ou a plus de princes, de ducs , de marquis, de
blessés dans les parcs royaux de Versailles, de comtes, de barons , de vicomtes et de cheva
Fontainebleau et de Meudon, on n'a pas en liers, comment seroit-il permis à de simples
tendu la moindre plainte à la cour; mais aussi particuliers de porter des noms de province ?
tôt qu'on a appris qu'il y avoit eu des lapins de ce qui ne fait que donner le change lors des
tués ou d'estropiés, on a crié au meurtre , à recherches de police, et dépayser incessam
l'assassinat, à la violation des droits de l'homme ment la vérité ; ce masque imposteur, pris par
| º des propriétés. Cela s'entend. cette foule innombrable de domestiques et de
-
--
( 5oo )
gagne-deniers, est devenu le passeport journa liégeois, la chambre de Wetzlar, sollicitée par
lier du vice et du libertinage , etc. etc. l'évêque fugitif, insiste à la diète de Francfort
L'auteur donne les moyens les plus infaillibles pour son rétablissement ; la démission des
pour se procurer des renseignemens certains magistrats, et la nullité de la régence qui vient
sur tonte espèce d'individus arrivant dans la d'être établie ; que le régime despotique pré-.
capitale , et cela est d'autant plus important cédent soit absolument celui que Liége adopte;
nujourd'hui, que la tranquillité de Paris est liée qu'au préalable 12oo hommes des troupes des
à la constitution, parce que le parisien est de cercles occuperont la citadelle de la ville , en
venu en quelque sorte le gardien et le dépo présence de trois commissaires des cours direc
sitaire de la liberté nationale, et peut-être de toriales, mommés pour faire droit aux parties
celle de l'Europe entière. intéressées, en vertu du décret de la chambre
impériale. Mais les liégeois sont décidés à
Louviers.
s'enterrer plutôt sous les ruines de leur patrie
que de céder ; et il est à présumer que la fer
La garde nationale de cette ville, à la suite mentation qui se manifeste chez plusieurs petits
du service qu'elle a fait célébrer pour nos despotes allemands , donnera lieu de réfléchir
- frères d'armes , morts à Nanci par l'impru mûrement avant de pousser les Liégeois à la
dence de Bouillé , a fait distribuer deux mille dernière extrémité. Mayence s'est déja expli
quatre cents livres de pain aux pauvres. Toute | quée ouvertement, malgré le sabre des hussards.
la ville a montré en cette occasion le plus zélé La Misnie et la Saxe sont dans les plus vives
†º Le clergé même, et les frères de alarmes. On a tiré un cordon de 15,ooo hommes
a charité, se sont distingués à l'envi. On n'a dans le voisinage de Francfort, pour prévenir
· rien voulu recevoir à l'église pour les frais tout trouble pendant le couronnement de l'em
funéraires. V. pereur ; et , selon les nouvelles, la suite nous
amenera de grands évènemens : ils doivent sur
tout intéresser la France. V.
AFFAIRES POLITIQUES ÉTRANGÈRES.
D E FRA N c F o R T, le 26 septembre.
D E S T o c k H o L M, le 18 septembre. -
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ſ§ les Auteurs des Annales Patriotiques. :
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ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
DE L A F R AN C E,
ET A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ,
- p - - e
Anecdote véritable.
E. S. P. fusiller dé la garde natiohale
Les paroissiens d'Asnières , village situé à · châlonoise. ' - |
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' - : -
" ?
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· ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIREs
· D E L A F R A N C E,
ET A F FA I R £ S Po L IT I QU E s D E L' E U R O P E ;
J o L R NA L I B R E , par une Société d' Écrivains Patriotes,
L
- dirigé par M. MERcI ER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
Le patriotisme est une passion élevée et sublime et qui a sa fièvre ;
Caton en mourut. YoUNG.
t -
diairement sur ceux des communes, qui, aux · Tout étant terminé par rapport aux élections
termes des décrets de l'Assemblée nationale, · de la nouvelle municipalité de Paris, M. Dé
étoient tenus de s'y opposer ». ' · · meunier, au nom du comité de constitution ,
* On a relu et décrété nombre d'articles du a proposé un projet d'ordre pour la prestation -
décret sur la désignation des biens nationaux · de serment qui doit avoir lieu le samedi
à mettre en vente ' , ' , ' * , töbre. En cônséquence, l'Assemblée §
-
* Il est deux'de ces articles"qui ont éprouvé qüe, pour cette fois seulement, la nouvelts.nu
üne longue et épineuse discussion. : º nicipalité prêteroit , sur le péron de l'hôtèl de
· Le premier, concernant la proposition de | viHe, en présence des motables et # présidens
71
( 5o6 )
des 48 sections, le serment ordonné par l'arti t-elle répartie par égalité proportionnelle entre
cle III du titre IV du décret sur l'organisation | toutes les propriétés, en raison de leur revenu .
de la municipalité de Paris , entre les mains de met ou valeur locative ?
la municipalité provisoire, qui en dressera pro ll a déja été présenté , a dit M. Delley , et
cès-verba !. l' Assemblée n'a pas paru éloignée d'adopter un
Ii a été cnsuite rendu deux décrets sur la projet de décret , portant que la contribution
voierie ou alignement des rues et chemins pu foncière doit être établie sur le revenu net du
blics. capital foncier , déduction faite des frais de
L'ordre du jour s'est replacé sur la grande culture, et de tous moyens industriels extraor
question du mode de la contribution foncière : dinaires.
Sera-t-elle en nature ou argent ? Imposer l'industrie des cultivateurs ce seroit
M. Bouche, et après lui M. Sinetti, réclament les décourager, leur dire d'abandonner un
le mode de l'imposition en nature , qu ils disent champ que le travail de leurs mains auroit pu
·être plus à l abri des menées de l'1iitrigue qui rendre fertile. -
pensable dans un grand état, pour que la per Elle sera répartie par égalité proportionnelle
ception n'y éprouve aucun retard ? entre les propriétés, en raison de leur revenu
Et M. Goupil a conclu qu'il n'y avoit lieu à net, comme il sera dit ci-après. G.
délibérer sur l'amendement de M. de Crancé ;
ce qui a été prononcé par une majorité très Décrets sur la vente des biens nationaux.
déclarée, et la question principale , mise aux
voix, il a été décrété avec la même pluralité Art. I°r. « L'Assemblée nationale décrète
« que l'impôt sera perçu en argent, et non en qu'elle entend par biens nationaux , 1°. tous
Ilature ». - les biens des domaines de la couronne ; 2°.
La contribution sera-t-elle d'une somme fixe tous les biens des apanages : 3°. tous les biens
et déterminée ? Telle est la seconde question du clergé et des séminaires diocésains. Les.
u'a présenté M. de la Rochefoucault au mom 4° , 5° , 6° et 7° dispositions relatives aux biens
† comité d'imposition. des fabriques, des fondations religieuses, hô
M. Duport a soutenu l'affirmative ; et après ' pitaux , maisons d'éducations et ordres mili
avoir entendu quelques débats qui s'écartoient taires , ont été ajournées.
du vrai point de la discussion, l'Assemblée a II. L'Assemblée déclare qu'elle a entendu.
décrété « que la quotité de l'impôt seroit d'une que tous lesdits biens seroient vendus dès à
somme fixe et déterminée ». présent; et, en attendant, qu'ils seroient ad
Troisième question. La contribution sera ministrés par les corps administratifs, sous les
t-elle répartie sur toutes les propriétés fon exceptions et les § ci-après.
cières sans exception ?Cette question est ajour III. Ne seront † vendus les biens servant
mée , d'â près les observations de MM. Delley, de dotation aux chapelles desservies dans l'en-'
Destòürmel et Foucault. ceinte des maisons particulières, par un cha t
-
- ( 5o7 )
propriétaire, ni les biens servant de dotation , IX, Seront réservés, pour céux des établissé.
aux fondations faites pour subvenir à l'éduca : mens mentionnés dans le précédent article, les
tion des parens des fondateurs , qui ont été bâtimens, jardin et enclos qui sont à leur usage.
conservés par les articles 23 et 26 du décret X: Les biens des séminaires diocésains seront
du 12 juillet dernier,, sur la constitution civile . vendus dès-à-présent ; en cas qu'ils ne le soient
du clergé. Ces biens retourneront aux héritiers pas au premier février I79I , à celte époque
ou représentans des fondateurs,, quand les l'administration en sera conférée aux adminis
fondations cesseront d'avoir lieu , et ils seront , trateurs de département et de district, et dès
administrés comme par le passé. . -
lors commenceront à avoir lieu les traitemens
IV. Sont et demeurent exceptés de la vente en argent des vicaires supérieurs et des vicaires
les châteaux, maisons, domaines et bois qui directeurs des séminaires, sur le pied qui sera
seront réservés au roi par, les décrets de l'As incessamment fixé.
semblée nationale et les assemblées administra XI. Les ecclésiastiques, les religieux men
tives, ni les municipalités ne pourront, à cet ' tionnés dans les articles VI, VII, VIII et lx
égard , exercer aucun acte d'administration. ci-dessus, rendront leurs comptes de régie de
V. Sont et demeurent , quant à présent , la présente année le premier janvier 1791, au
exceptés de la vente les bois et forêts , dont directoire de district de leur établissement,
la conservation a été arrêtée par le décret du : pour , sur son avis , être appurés par le direc
2 août dernier. Les assemblées administratives · toire de département. -
" !)'
et les municipalités s'abstiendront de tous actes XII. Les fondations établies dans les églises
d'administration , à l'égard des bois et forêts paroissiales, conservées provisoirement par l'ar
qui doivent être conservés , et de ceux qui ticle XXV du décret du 14 juillet dernier, sur
doivent être vendus , ainsi qu'à l'égard des les constitutions civiles du clergé , et de tous
biens confiés à la régie des domaines et bois établissemens d'étude ou de retraits destinés à
actuellement subsistante, jusqu'à ce qu'il ait , l'enseignement public, ensemble les biens des
été statué par l'Assemblée sur le régime de hôpitaux , maisons de charité et de tous autres
tous ces objets , d'après le rapport qui doit lui établissemens destinés au soulagement des pau
être fait par son comité des domaines. Vres ,, continueront d'être administrés, commre
VI.Au moyen des dispositions de l'article III · ils le sont en ce moment, lors même qu'ils le
du titre II du décret sur les ordres religieux, seroient par les municipalités, qni auroient cru
qui ordonne qu'il sera tenu compte aux reli devoir se charger de ces régies, en vertu de
gieuses, vouées par leur institut, et actuelle l'article L du décret du 14 décembre dernier,
ment employées à l'enseignement public et au , concernant les municipalités, jusqu'à ce qu'il
soulagement dés pauvres, de la totalité de leurs en ait été autrement ordonné. » . , , ,
revenus, jusqu'à ce qu'il en soit autrement or ( La suite demain. )
donné ; les biens par elles possédés seront ad
ministrés, à compter dn premier janvier 1791 ,
par les administrateurs de département, et dès P A R I S.
cette époque, il leur sera tenu compte en ar
gent de leur revenu. Une lettre de Stenai nous apprenoit, il y a
VII. Les biens des religieuses, vouées à l'en quelques jours, que les Brabançons étoient
retournés contre les Autrichiens. Voici le bul
seignement public, pourront même être ,vendus
dès-à-présent. Quant à ceux des religieuses, letin que le congrès a publié sur cette seconde
destinées au soulagement des pauvres , ils sont affaire, qui a eu lieu le 28 septembre, selon
compris dans l'ajournement ci-devant prononcé. le détail envoyé par le général de Koehler :
VIII. Sont aussi compris dans ledit ajourne « Résolu d'attaquer et de détruire les bat
ment les biens possédés par les religieux voués teries autrichiennes de la cense d'Ordenne, le
à l'enseignement public et au soulagement des poste le plus fortifié le long de la Meuse , et
pauvres, ainsi que ceux des congrégations sé auquel on travailloit depuis trois mois, je fis ce
culières. Néanmoins, au moyen des pensions matin 28 septembre passer l'eau à un déta
accordées auxdits religieux , ils cesseront de les chement de l'armée , composé du régiment de
administrer au premier janvier 1791 , et dès Namur, n°. 1 ; de celui de Westflandres, n°. 4 ;
lors les administrateurs de département et de avec les Canaries, les chasseurs de Lorangeois,
district en prendront l'administration, et dès les dragons de Flandres.Ces troupes ont franchi,
lors lesdites pensions continueront à courir. avec une intrépidité sans exemple, cinq rangées
( 5o8 )
de chevaux de frize, et sont montées repoussant en présence de la bourgeoisie assemblée.Après
l'ennemi de poste en poste , sous le feu de cinq avoir remercié la nation suédoise du zèle et du
batteries qui croisoient sur le terrein où mos courage qu'elle a montrés dans la guerre qui
gens devoient monter à l'attaque. Ils ont : em vient de finir par une victoire des plus glo
orté d'emblée les différens postes, pris 3 cort rieuses , le roi annonce qu'il va faire élever,
§ 2 canons de 12 et un obtisier , que sur la part qui lui revient des prises faites sur
les ennemis n'ont pas eu le temps d'emmener l'ennemi, un obélisque où sera consacré l'hom
dans leur fuite précipitée. Ne pouvant faire mage de sa vive reconnoissance et de son dé
passer ces pièces sur des roches escarpées , on vouement sans réserve au bonheur de la na tion. V.
les a les unes enclouées , les autres'brisées, et - l" ,
- - -
·· · · · · ·
Le roi et la reine doivent partir demain pour
AFFAIRES PoLITIQUES ETRANGERES. se rendre à Francfort. Le 24 ils seront suivis
D E L o N D R E s, le 2 octobre. de leurs majestés siciliennes , des archiducs
, ,! !! " François, Ferdinand , et de leurs épouses. M.
- On commence à revenir ici de l'animosité de Lesbach doit se rendre de la part du roi à
que le rapport du capitaine Macdouald avoit Nordlingen, pour concerter avec des députés
produit in effet, qu'avoit-il besoin de se jet du cercle de Souabe le passage des troupes qui
ter dans une flotte espagnole , au lieu de suivre vont passer dans les Pays-Bas. V.
sa route et d'arriver en Angleterre avec les
autres vaisseaux qui l'accompagnoient. Nos D E R o M E , le 18 septembre.
ministres, un peu trop prompts à croire le
traitement atroce qu'il dit avoir reçu de la La conduite que le cardinal de Bernis a tenue
part des espagnols , avoient cependant profité ici envers la plupart des émigrans françois, a
étrangement surpris , quoiqu'on 'ait gardé le
de son récit pour porter le peuple à la guerre :
nnais 34 mille livres sterlings qu'il cn coûte silence à cet ègard; mais on n'en a pas moins
tous les jours à la nation pour faire allér et éte indigné, On l'est encore plus de la bassesse
avec laquelle il semble faire sa cour aux favoris
venir d'un port à l'autre des ſlottes redouta
bles, , ont donné lieu de réfléchir sur cette de l'ancien régime , et qui ont été si bien ac
charge énorme qui se fait déja semtir. Si les cueillis ici , quoiqu'on n'ignore pas la conduite
ministres veulent envahir le Pérou , 'dit le plus que scandaleuse que ces personnes ont
ténue en l'rance.
peuple, que n'y va-t-on sur le champ : s'ils - -
sont engagés ( dans un complot avec les mi Nous m'avons pas appris avec moins de sur
nistres de France , pourquoi ne pas découvrir prise les traitemens iniiumains qu'ont éprouvés
enfin le but de leurs énormes préparatifs ? Pour plusieurs François , obligés de se retirer lors
quoi attendre que l'Assemblée nationale de qu'ils ont cru trouver au moins une protectiou
France ait consommé son ouvrage , et avoir à momentanée chez quelques consuls de leur na
à lutter contre des forces capables de nous tion. Ces agens de France , dévoués aux mi
écraser ? V. · · , · nistres, se sont comportés dans leurs différens
- - - - - - - - • - - . " | |
départemens d'italie comme de vrais Canni
, ,t D E ST o C k H o L M , le 2o soptembre.
1 :" . | ;
ba'es envers des compatriotes qui pouvoient au
- • • • • - • - - - • -
moins réclamer les devoirs de l'humanité. Mais
Le 3o août dernier , le roi a prononcé à l'înfluence pestilentielle de leur , cour a taré
l'hôtel-de-ville un discours des plus aſfectueux, tous les coeurs qui y sont attachés. V.
, On s'abonne à Paris , chez BUIssoN , libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques. l
· ET A F FA I R ES P O L I T I QU E S DE L' E U R o P E,
/° , , '
qui souffre, d'appercevoir une puissance su D'après un rapport fait par M. Malouet, au
périeure à celle qui le fait souffrir. En ce mo non du comité de marine, l'Assemblée natios
ment tous ceux qui ont à se plaindre de l'an nale décrète , 1°. « que tous ouvrages de répa
cien régime, et ils ne sont pas en petit nombre, rations et entretiens exécutés dans les arse
tournent les yeux vers la nation assemblée, et maux de marine , seront désormais faits à la
en lui montrant leurs plaies, ils se croient pres jonrmée. - - , , I . \ -
n projet de décret, présenté par M. Chas Voici un autre décret rendu sur l'avis du
ºy , a été adopté sans objection. - - comité de commerce et d'agriculture.
- ºToutes les ventes qui auront pu être faites - « L'Assemblée nationale, après avoir entendu
$º justice ou autrement, des biens du clergé , le rapport qui a été fait au nom de son comité
des fabriques, des établissemens d'enseigne
d'agriculture et de commerce , de la propo :
"ºt , de charité ou de tous autres établis sition du sieur Poupart, artiste, demeurant à
Semens publics, depuis la publication du dé Paris, de donner à la nation le moyen d'avoir
†
§
2 novembre 1789, sont déclarées nulles
non-avenues , sauf aux acquéreurs
des poinçoins qu'on ne peut contrefaire , pour
la marque des matières d'or et d'argent ( les
et § ºur recours contre les administrateurs quels sont applicables au papier-monnoie, aux
som§ res , vendeurs pour la restitution des effets de commerce , et autres monnoies ),
à † † eux payées. Défenses sont faites moyennant une récompénse de 2oojooo livres,
p§ ministrateurs de vendre , et à toutes qui ne sera payée que lorsque la vérité sera
justice † quelconques, de faire vendre en reconnue , et la découverte constatée par des
Omma llCun desdits biens, à peine de dépens, commissaires de chaque comité , et par quatre
qu'il gesetx intérêts, ou telle autre punition commissaires de l'académie des sciences, nom
- "PPartiendra D)« - -
parole, peut-être . l'aspect impos , : Les articles suivans, proposés par le comité
372
( 51o j -
d'aliénation, M. Merlin, rapporteur, ont été unit son vœu à cette pétition , et l'Assemblée
décrétés : nationale l'a décrété ainsi.
Art. iV. « L'Assemblée nationale déclare au Au nom du comité de constitution, M. Thou
surplus que , dans la disposition de l'art. IX ret a proposé, et il a été décrété , qu'eu égard
du titre premier du décret du 14 mai dernier, à la grande population de la ville de Rouen, le
qui défend aux acquéreurs d'expulser les fer tribunal qui y sera établi, seroit composé de
miers ou locataires, ne sont compris que les six juges ; qu'il y auroit en outre , 1°. huit
baux dont les premiers font valoir par eux juges de paix, dont quatre pour l'intérieur de
mêmes ou par des colons partiaires les biens la ville .. et 4 pour les fauxbourgs, y compris
qui en sont l objet ; en conséquence , sont et l'isle d'Amour.
demeurent résiliés , sauf les indemnités ci-après. 2°. Qu'il y aura deux juges de paix dan;
Toutes les formes ou admodiations des biens chncune des villes de Dieppe et du Havre.
mationanx qui , m'étant pas exploités ni occu 5°. Qu'il sera établi un tribunal de com
pés par leurs preneurs ou leurs colons par merce à Rouen , à Dieppe et au Havre.
tiaires , n'ont pas été par eux sous-loués par On se rappellera que la caisse d'escompte
baux passés par forme authentique antérieu a déja présenté une pétition à l'effet d'être
arement au 2 novembre 1789 , ou suivis de autorisée à faire une émission de nouveaux
prises de possessions avant ces époques. billets pour valeur de 3o millions, sans être
V. Il sera néanmoins payé aux preneurs des tenue de payer à bureau ouvert ; cette pétition
dites fermes ou admodiations générales, pnr les a reparu aujourd'hui, étayée par le comité des
receveurs des districts et chers-lieux du bémé , finances; et la caisse d'escompte assure qu'elle
fice ou établissemens publics dont dépendoient | fait cette demande à la sollicitation des négo
ci-devant les biens à eux affermés, une indem ' cians de Paris, et particulièrement de ceux de
nité consistant dans les huitièmes des fermages la rue Saint-Denis.
restant à courir. Le paiement ne pourra être Ce dernier fait a été dénié par M. Germain,
fait que sur les mandats des directoires de dis membre de l'Assemblée nationale, et négociant
tricts, visés par les directoires de département; de la-rue Saint-Denis. ll a pensé que les ac
et il sera divisé, pour ne pas grever la nation tionnaires n'étoient animés à la demande que
à la fois , en autant de termes d'une année par leur intérêt individuel : l'intérêt du com
chacun, que lesdits preneurs auroient d'années merce de Paris , a-t-il ajouté, n'est pas d'avoir
à jouir si leurs baux subsistoient, et cela sans des billets de caisse, inais d'obtenir prompte
autres indemnités. rnent de petits assignats, au moyen desquels
| V]. Sera au surplus ladite indemnité affectée, on peut se procurer de grosses sommes, tandis
par privilége, au remboursement des ots-de qu'avec de gros assignats on ne peut en avoir de
vin qu'ils justifieront avoir payés aux fermiers petites, et je demande la question préalable sur
ou admodiateurs généraux, les preneurs de ces la pétition.
baux postérieurs an 2 novembre 1789, lesquels La caisse d'escompte , a ajouté M. Camus,
pourront former à cet effet toutes oppositions est parfaitement la maitresse de faire des billets
enlre les mains des receveurs de districts ». pour ses affaires, comme toutes les compagnies
commerçantes, comme tous les citoyens; mais
Séance du 8 Octobre, je pense que l' Assemblée ne doit pas s'en méler,
et encore moins autoriser la caisse d'escompte
On avoit calomnié la ville d'Aix, en répan à reculer ses paiemens à bureau ouvert.
dant que, superstitieusement attachée à son Quelques opinans se sont encore fait enten
anciemme judicature, elle apporteroit de la ré dre, après quoi le décret suivant a été rendu :
sistance à l'organisation du mouvel ordre judi « L'Assemblée nationale lève les défenses
ciaire. Une lettre des municipaux de cette faites à la caisse d'escompte de rnettre de nou
ville annonce, que le 3o septembre dernier , veaux billets en circulntion, mais sous la con
l'apposition des scellés a été faite sur les greffes dition qu'ils seront d'ume autre forme que ceux
du parlement avec toute la tranquillité desi qui somt actuellement en émission ; déclare au
rable. - -
instante la question des assignats. Le comité | - 2°. La division en sera faite , savoir : 2oo
des finances la tenoit prête , M. de Montes millions de 2ooo liv., 44o, ooo de 5o liv. ,
juiou a paru à la tribune, et a proposé le 4oo.ooo de Ioo liv., 4oo,ooo de 9o liv,, 4oo, ooo
§ suivant, qui n'a point essuyé d'objections. de So liv. , et ainsi de suite jusqu'à 5oo liv. ,
Art. Ier. « L intérêt des 4oo millions d'assi formant un tout de 3oo.ooo, 4oo.ooo billets
gnats-monnoie, créé par le décret des 16 et qui forment une série de 8oo millions.
17 avril dernier, cessera le 16 du présent mois, 3°. Les assignats de 2ooo liv. seront sur
et n'accroîtra plus le capital , à compter de Papier blanc en couleur rouge, sans ceupons
cette époque. et sans intérêt.
- II. Les trois coupons d'intérêt attachés à 4°. Ceux de 5oo liv. seront sur papier blanc
chaque assignat pourront en être séparés , et et caractère noir, de la même grandeur et de
sur la remise qui en sera faite, les six mois la même forme que ceux de 2ooo liv.
d'intérêt seront payés à bureau ouvert, à par 5º. Ceux depuis 1oo liv. jusqu'à 5o liv. seront
tir du 1er janvier 1791 , dans les caisses qui également sur papier blanc ; ils ne porteront
seront désignées par l'Assemblée nationale , point l'effigie du roi , ils porteront seulement
tant à Paris que dans les departemens. l'empreinte des armes de la France, avec cette
Seront reçus pour comptant, à partir du 16 inscription : La loi et le roi.
de ce mois , dans toutes les caisses d'imposi 6°. Ces assignats porteront un tinbre sec aux
tions, savoir les billets de 1ooo liv. pour 1o15 armes de la France.
liv. ; ceux de 3oo liv.pour 3o4 liv. Io. sous ; l-Cous les ustensiles qui auront servi à l'im
ceux de 2oo liv. pour 2o3 liv. - - · pression , à la fabrication ou à la gravure des
| III. La valeur des billets de la caisse qui nouveaux assignats-monnoie , seront, immé
n'ont pas de coupons sera, savoir : les billets diatement après la fabrication des assignats ,
de 1ooo liv. à 1o1o liv. ; ceux de 3oo liv. à déposés dans les archives de l'Assemblée natio
3o4 liv. 1o sous , et ceux de 2oo liv. à 2o3 liv. male , dans un coffre sous trois clefs.
lV. La valeur fixe demeurera auxdits billets La question de savoir à qui seroient confiées
jusqu'à leur échange contre des assignats , et ces trois clefs , a été ajournée. G.
à cette époque ceux qui seront donnés à Suite des décrets sur la vente des biens
nationaux. A
échange ne vaudront plus que 3oo liv. et 2oo
liv., et les coupons d'intérêt seront payés con
formément à l'article 2 ». Art. XIII. « Les administrateurs des biens
On a ensuite agité la question des diverses mentionnés en l'article 2 seront tenus de rendre
valeurs qui pourroient être données aux assi leurs comptes tous les ans, à compter du 1°r.
# et que le comité estime pouvoir être janvier 1791, jusqu'à ce qu'il y ait été autrement
baissée jusqu'à des billets de 5o liv. La fabri pourvu, en présence du conseil général de la
cation du papier, la forme des billets , ont été commune , ou de ceux de ces membres qu'il
discutées ; M. Riquetti , en annonçant les voudra déléguer, pour être vérifiés par le di
rands avantages qu'on pourroit tirer de la rectoire de district, et arrêtés par colui de
fonte des cloches pour une grande émission département. - -
de monnoie billon , a félicité la patrie sur la XIV. Et quant aux établissemens d'enseigne
facilité de l'échange des assignats, qui en assure : ment ou de charité qui étoient administrés par
la fortune ; quelques voix ont demandé l'im des chapitres ou autres corps ecclésiastiques ,
pression du rapport, ce qui retardoit le décret ; ils seront administrés par les directoires de dis
d'autres ont demandé des papiers de 25 liv. trict des lieux où ils sont établis.
M. Rœderer, appuyé sur l'imposante auto XVI. Ne sont point compris dans les biens
xité de Smith , ne vouloit pas que l'assignat nationaux ceux possédés en France par les
descendît au-dessous de 1 oo hiv. La question puissances étrangères, soit qu'elles les aient
• préalable a dévoré toutes ces variantes, et le dé- l affermés, soit qu'elles les fassent régir, soit
( 5 12 )
aient
qu'ils compte
rendu été àmisla en sequestre. Il leur sera tratives de département et de discrict ou de
première requisition des leurs directoires.
produits de ces derniers ; et les assemblées XXflf. Celles qui auroient, en vertu du
administratives. ni les municipalités, n'exerce décret du 18 juin dernier, régi des biens na
ront aucun acte d'administration sur lesdits tionaux , dont la surveillance leur avoit été
biens. confiée pour la présente année , continueront
X viII. Fn attendant qu'il ait été fait un d être régis jusqu'à ce qu'ils aient 'té donnés
réglement entre les puissances étrangères et la à bail ; en conséquence , elles feront donner
nation françoise , sur les objets dont il va être aux terres les fuçons nécessaires, et faire les
parlé dans le présent article, et dans les articles semences, dont lés frais leur seront remboursés
n5, 16 et 22 ci-après , les maisons , corps , par les fermiers entrant, sur le pied de l'esti
communautés, bénéfices et établissemens fran mation qui en sera faite par le directoire de
çois , auxquels l'administration de leurs biens département , sur l'avis de celui du district.
a été laissée provisoirement, continueront de XXlV. Lesdites municipalités rendront leur
jouir de ceux situés sur le territoire de ces compte de ladite régie dans le courant du mois
mêmes puissances. -
de janvier 1791, au directoire du district, pour,
XIX. A l'égard des biens situés sur le terri sur son avis, être arrêté par celui du départe
toire de ces puissances que possédoient les mai Inent , et pour éviter des circuits , aussi-tôt l
sons, corps, communautés , bénéficiers et éta publication du présent décret, elles remettront
blissemens françois qui ont été supprirn s , ou att directoire du district les baux ou adjudi
des mains desquels l'administration en a été re cations qu'elles auront passés , pour le prix en
tirée , ils seront administrés par les assemblées être versé directement dans la caisse dù rece
administratives de département et de district veur du district. -
dans l'arrondissement desquels se trouveront XXV. Les ecclésiastiques qui ont été auto
les manoirs des b'né ſi ces , ou les cliefs-lieux risés à .. J ministrer † la présente année
d'établissemens, et par leurs directoires ou par les biens qu'ils ftisoient valoir , et dont ils au
tels préposés que ces derniers pourront com ront continué l'exploitation , seront tenus, à
mettre où ils jugeront à propos. peine de §. de faire donner aux
XX. Pourront au siirplus les évêques et les terres les façons d'usage, et de faire faire les
curés françois , quoique l'adininistration des semailles , et les dépenses qu'ils auront faites
leur seront remboursées , ainsi qu'il est expli
b ens dont ils jonissent en Framce ait ét é re - qué à l'article XIX ci-dessus.
t,rée de leurs ni ains , continuer de jouir pro -
visoirement de ceux qu'ils possèdent dans l'é XXV. les baux qui auroient été passés par
tranger , sans diminution du traitement à eux des particuliers à aucnns des bénéficiers, corps,
assigné par les décrets de l'Assemblée , sauf
nnaisons et communautés supprimés , et dont
à
l'administration de leurs biens a été retirée de
rendre compte desdits biens s'il y a lieu.
leurs mains , seront et demeureront résiliés , à
XX '. l.es maisons , communautés , corps , compter du premier janvier 1791, sauf aux pro
bénéficicrs et établisseInens étrangers , conti priétaires leur indemnité , s'il y a lieu.
nueront de jouir des biens qu'ils possè lent en XXVIi. Les assemblées administratives , ou
France , aussi long-temps que les puissances leurs directoires , n'cutrcront en exercice de
dont ils dépendent , permettront sur leur ter leur adninistration qu'à compter du premier
ritoire l'exécution des articles 14 , 15 et 16 ci janvier 1791 , pour les biens régis par l'éco
dessus. En conséquence les assemblées admi nome g'néral du clergé, et par tous les autres
nistratives , ainsi que les municipalités, n'exer régisseurs , séquestres ou administrateurs parti
ceront ancun acte d'administration sur ces
mènes biens.
culiers , tant des biens ecclésiastiques que des
-
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E s D E L E U R O P E,
©. P © - º
JO U R NA L L I B R E , par une
Société d'Ecrivains Patriotes ;
dirigé par M. MERcz ER , et par M. CARRA, un des Auteurs.
Bientôt chacun de nous pourra dire : Enfin j'ai une patrie qui m'aime,
et des loix qui me protègent.
sont levés , ou du premier desdits vingtièmes Nombre d'articles du décret sur la désigna
dans les autres ». tion des domaines nationaux à vendre , ont
Une lettre de M. le garde des sceaux am été adoptés sur la présentation de M. Chassey.
nonce la sanction de plusieurs décrets. Le comité des rapports, M. de Broglie por
Sur l'avis de M. Fréteau, on a renvoyé au tant la p,role , a fait une dénonciation contre
comité de marine uue lettre de M. d'Albert de la ci-devant chambre des vacations du parle
Rioms Ce général paroît profondémºnt affecté ment de Toulouse, laquelle , , 1°. au mépris du
dº r t national du 5 novembre 1789 , a osé
des doutes qui ont été portés jusqu'à l'Assem « mc o, trir la forfaiture , en refusant, d'après
blée nationale sur la loyauté de ses principes ; un : eqn sitoire notivé du procureur-général,
il offre sa démission et ses voeux pour que le la traiiscription pure et simple des loix à elle
commandement de la flotte soit remis à uº a lressées par le roi ; 2°. par une audace encore
chef plus /abjls , et si r-tout plus /cureuæ. plus cendaºinable , a fait et publié une pro
Le sentinent de douleur, répandu dans cette testation dans ! queli2 , dit le rapporteur -
lettre , a gagné tous ceux qui l ont entendue ; « on cherche à soulever les peuples par le fana
les bons citoyens ont souhaité, avec M. Fré tisme qu'on présente comme une religion sainte ;
teau, que la retraite d'un si grand capitaine ne on cherche à obscurcir la gloire du roi , em lui
fût pas effectuée , et ne devint pas un sujet proposant de rétablir l'ancien ordre des choses
de joie pour les ennemis de la patrie. qu'il a détruit lui-même ». M. de Broglie , en
rappellant à l'Assemblée nationale qu'elle au
Séance extraordinaire du vendredi soir roit incessamment le travail commandé à son
S Octobre. comité de constitution sur l'organisation d'une
haute cour nationale, a demandé la punition
sous le régime de l'arbitraire, étoient nées éclatante du crime commis par les officiers
les subtilités , les chicanes, les prescriptions , de Toulouse, et a proposé le projet de décret
SUllVaIlt :
les ſins de non-recevoir , ce qu'on appelloit
juste, ne l'étoit que pour un temps , c'est-à « L'Assemblée nationale, après avoir entendu
dire selon la durée de la volonté ordonnatrice : ses comités de constitution et des rapports ,
sous l'empire de la loi, ce qui est juste l'est décrète que les membres de la ci-devant
pour toujours
sacrée, : le droit,
se reporte le droit,
aux racines cette chose
de l'ordre so
chambre des vacations du parlement de Tou
louse, qui ont pris les arrêtés des 26 et 27 sep
cial, et ne se mesure plus, mi sur les parsonnes tembre, et le procureur général de cette cour,
ni sur les comvenances. seront traduits pardevant le tribunal qui sera
L'Assemblée législative en a donné aujour incessamment formé pour juger les crimes de
d'hui un mémorable exemple. La république lèze-nation , pour y être procédé, sur l'accu
de Nuremberg, par l'orgamo de M. l'évêque sation de rebellion et de forfaiture, ainsi qu'il .
de Lydda, réclamant sur le gouvernement appartiendra.
françois, pour avances et fournitures , une Décrète, en outre, qu'attendu la nature du
ancienne créance que les agens du ministèr° délit, le roi sera supplié de donner sans délai
avoient chicanée et presque éconduite , il a des ordres pour s'assurer de leurs personnes ,
été soutenu par quelques honorablcs membres ainsi que tous les ordres nécessaires pour l'exé
qu'il n'y avoit lieu à délibérer : mais MM. Du cution du présent décret ». -
ort et Lameth le jeune ont démontré que M. Maury, jaloux, à ce qu'il assure , de l'é
'examen de cette créance étoit de justice conomie des précieux momens de l'Assemblée
étroite ; et sur leur avis, la demande est ren a demandé que la discussion fût fermée à I'ins- -
l'ordre par M. Duval, pour avoir dévoilé le se 3°. Les réclamations d'imcompétence , à l'é
cret de la Providence.
gard des corps administratifs, ne seront en
Enſin, contre le vœu très-mitigé de M. Loïs, aticnn cas du ressort des tribunaux : clles seront
et malgré les efforts de la minorité désespérée , portées au roi , chef de l'adininistration géné
M. de Menou, dernier opinant, a fait adopter rale : dans le cas où l'on prétendroit que les
le projet du comité débarrassé de tout amen ministrés de sa ntajesté auroient fait rendre une
dement par la question préalable. G. décision contraire aux loix , les plaintes seront
adressées au corps législatif.
Le roi sera prié de donner les ordres néces
Décrets rendus dans le cours de la séance du saires pour l'exécution des différentes parties
- jeudi matin 7 octobre. du décret, et l'apport de la procédure com
mencée au bailliage de Gray, à l'occasion de
« L'Assemblée nationale déclare lever la sus l'une des traverses de cette ville , pour être ,
pension du 25 août dernier , et décrète en sur ladite procédure, statué ainsi qu'il appar
tiendra ».
conséquence qu'il sera procédé sans délai à
l'élection d'un commissaire de police dans cha
que section de la ville de Paris, conformément P A R I S.
à l'article 3 du titre 4 du décret sur l'organi
sation de la municipalité de cette ville ». M oNs I E U R ,
Sur le rapport de la contestation entre le
directoire du département de Seine et Marne Je crois devoir vous avertir, et par votre
et la municipalité de Maniey, et autres pro feuille le pubiic, que deux témoins dignes de
priétaires, -
ſoi déposent avoir vu , il y a trois jours, des
gens porteurs de la cocarde sanguinaire et fa
« L'Assemblee mationale décrète que le roi matique des liypocrites contre-révolutionnaires
sera prié de faire suspendre l'exécution de la de Nimes. Cette cocarde est traversée dans ses
route conduisant de Melun à Nangis, dans la deux diamètres par une croix de couleur rouge.
† qui s'étend de Melun à Nangis , dans Ces émissaires de l'état - major de Jalès, ou
a partie qui s'étend de Melun à la Croix-Ber du camp de Carpentras, ont été vus dans la rue
mard, et de ne faire lever cette suspension Copeau et dans la rue de l'Echelle. Veuillez
u'après la vérification et l'examen des plaintes avertir , monsieur , ces nouveaux ligueurs que
# la municipalité de Maniey, et autres pro s'ils ne se hâtent de mettre en poche leur co
priétaires ». carde crucifère, ils pourroient bien s'en trouver
" Sur les contestations survenues en plusieurs mal; dites-leur que l'année dernière les con
lieux , et notamment entre les directoires du jurés qui se proposoient d'enlever le roi le 5
département de la haute Saône et la munici
palité de Gray, - , • •
octobre et de le conduire à Metz, ayant paru
dans Paris le 4 du même mois avec une cocarde
« L'Assemblée mationale, après avoir entendu noire qu'ils espéroient propager et faire arborer
le rapport de son comité de constitution , dé à tous les aristocrates pour diviser Paris en deux
crète ce qui suit : 1°. l'administration en matière partis, et faire leur coup de main à la faveur
de grades-voyeries, attribuée aux corps admi du désordre et de la division ; dites-leur que
nistratifs par l'article 6 du titre 14 du décret ces conjurés furent éconduits à coups de bâton
sur l'organisation judiciaire, comprend dans dans les divers quartiers de Paris où ils s'étoient
toute l'étendue du royaume l'alignement des répandus pour inoculer leur cocarde noire.
( 516 j
Cette salutaire bastonade sauva Paris des hor retiré dans sa patrie, il a cru devoir prendre
reurs du pillage et du meurtre, que la cocarde parti dans l'état-major de Jalès, et consacrer
à croix rouge a depuis répandu dans Nîmes. ses talens ecclésisatico-militaires au service de
Puisqu'en suis à vous parler de la cocarde l'aristocratie et au service d'une guerre civile
crucifère de l'état-major de Jalès, il faut aussi et religieuse.
que je vous dise un mot du grand pontife de On ne sauroit trop le répéter, ce sont tous
cet état-major, de cet abbé de Bastide, qu'on ces batteurs de pavé, ces chevaliers d'industrie,
a vu au camp de Jalès parcourir le sabre nud ces sacrépans, ces abbés sacrogorgons, de l'es
à la main les rangs de l'armée fédérée, et exci pèce que je viens de décrire , qui sont dan
tant les Vivarois au massacre des protestans , le gereux pour la tranquillité publique; ces gens-là
le tout au nom du Dieu de paix, et pour la plus sont tantôt révolutionnaires , tantôt contre
grande gloire de la religion. Cet abbé de Bastide révolutionnaires : il faut à leurs passions libi
mérite bien d'être connu ; son début dans le dineuses beaucoup d'argent, et à leur carac
monde a été de servir pendant quelque temps tère immoral et inquiet, des troubles et des
dans un corps de cavalerie : je ne saurois vous factions.
dire positivement s'il a été gendarme ou garde
du roi ; mais ce que je sais † certainement , N. B. Aux Auteurs des Annales.
c'est qu'ayant consommé en peu de temps sa
etite légitime de Gascogne, et rejetté par sa Paris, 4 octobre.
§ il prit parti dans la milice céleste de
Saint-Benoît. Appellé à Paris pour y étudier « Piusieurs feuilles périodiques, messieurs ;
la théologie dans la maison principale de son égarées par de fausses instructions, se sont em
ordre de Clugny, il y passoit les journées à pressées de publier que le décret de l'Assemblée
table, et les nuits chez quelques jolies femmes, nationale relatif au camp de Jalès, avoit causé,
qui le trouvoient avec raison beau garçon. Il dans le département de l'Ardèche , une vive
fit connoissance avec une femme galante, l'une fermentation :
des trente-six maîtresses du sieur de Maille Il est de notre devoir de démentir de faux
bois.Cette femme négocia pour son gros coquin bruits, qui pourroient affliger les bons citoyens
de moine auprès du général, et le cher béné et donner des espérances aux mauvais.
dictin Bastide fut placé dans la légion de Mail Le département de l'Ardèche est dans la
lebois , en Hollande. A la réforme de cette
légion , l'abbé de Bastide imagina de rentrer plus parfaite tranquillité : toutes les lettres que
en France , et de se réintégrer dans l'ordre nous recevons annoncent que, malgré quelques
de Clugny. Cette réintégration lui présentoit efforts des ennemis du bien public pour les
l'appât d'une pension de 14oo livres , qui de égarer, les habitans de ce pays ne le cèdent à
voit échoir à chaque religieux de Clugny , par personne en patriotisme, en courage, et en
soumission aux loix. Les projets manifestés au
la suppression de cet † Il parvint en effet
à s'y réintégrer , au moyen de quelqu'intelli camp de Jalès avoient excité une improbation
ence qu'il avoit conservée dans le cloître dont universelle , et le décret a rempli le voeu de
tOuS ».
il étoit déserteur. Peu de temps après l'ordre
de Clugny fut supprimé, ct le sieur de Bastide, Signés, Boissy, Madier, de France, Espic,
ci-devant gendarme, puis moine cluniste, puis Saint-Martin , Chouvet , Curé, Pam
officier de la légion de Maillebois, puis encore pellonne , Dubois , Maurin , députés
cluniste, devint pensionnaire de l'état, et abbé du département de l'Ardèche à l'As
de Bastide. C'est dans cet état des choses que, semblée nationale.
On s'abonne à Paris, chez BuissoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Autours des Annales Patriotiques.
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Ilparoit tous les jours un Numéro de ce Journal.Prix 36 liv. pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv. pour
5 mois , franc de port, par la poste, pour tout le Royaume. L'akonnement ne commence que du prem. d'un rrrois.
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ANNALES PATRIOTIQUES
DE L A F R A NETC ELITTERAIREs
, A
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ,
- 4 . . -
ses paiemens en assignats ou en argent, l'As 5°. Nul paquet ne pourra être envoyé par
semblée a passé à l'ordre du jour. un autre bureau que celui marqué par l'Assem
Sur l'observation d'un membre du comité bléo nationale. /
des finances, il est statué que le décret ren 6°. Les députés seront tenus de faire contre
du hier sur la forme et la division des assi signer leurs paquets des mots Ass. N. par les,
ats me sera point livré à l'impression , que commis-écrivains nommés à cet effet, et l'on
f§ qui doit le précéder n'ait été ré ne contre-signera d'autres lettres et paquets
digé. que ceux qui auront été présentés par MM. les
On a renvoyé au comité d'aliénation les ar députés en personne. -
ticles VI et XVIII de la désignation des do 7°. Les paquets qui seront portés au contre
maines nationaux à vendre , pour en rappor seing de l'Assemblée nationale ne pourront
ter une nouvelle rédaction. contenir que des lettres ou imprimés relatifs à
, Sur l'avis donné par M. Fréteau , au nom la correspondance des députés : mais aucuns
du comité diplomatique, que la presse se con livres reliés. - -
tinue en Angleterre avec la plus grande ac 8°. La franchise de lettres pour l'arrivée à
tivité, il a été arrêté que les deux comités l'Assemblée nationale , sera bornée à celles
diplomatique et de marine , se réuniroient ce qui seront adressées à son président, aux six
soir ponr se concerter sur le parti le plus con secrétaires, au président de chaque comité ou
§ à prendre dans les circonstances ac section, et à l'archiviste.
tuelles. | 0°. Le réglement en forme de lettre, adressé
L'administration des postes a porté ses do par le ministre aux administrations de départe
léances au comité des finances, sur la perte ment, en date du 16 juillet 179o, relative
notable qui résulte des abus du contre-seing ment au contre-seing, sera exécuté suivant sa
de l'Assemblee nationale. forme et teneur jusqu'au premier janvier,
· M. de Batz, rapporteur, a présènté ce pro époque de l'expiration des baux des fermiers.
jet de décret que l'Assemblée a adopté. J e pouvoir exécutifsera chargé de faire inces
1 o. Il sera établi un seul bureau de contre - samment le choix des administrateurs des postes,
seing et d'expédition pour l'Assemblée natio conformément aux décrets de l'Assemblée na
nale. -
tionale. - - - -
2°. Ce bureau sera composé du nombre d'é M. Anson a présenté le décret suivant, qui
crivains, cacheteurs et garçons de bureau , a été adopté.
- chargés de porter les paquets à la poste, que I,'Assemblée nationale décrète ce qui suit :
les inspecteurs† nécessaires. Art. 1°". « Chaque directoire de département
: 3°. L'écriture des écrivains sera donnée au se fera remettre , dans le courant t u présent
374
( 518 )
mois, par les anciens receveurs des décimes son de neuf mois seulement, à compter du 1**
et dcns gratuits , domiciliés dans l'étendue du avril 179o.
département, des états certifiés d'eux , conte Pour ceux de la direction de Laval, à raison
nant les noms des ecclésiastiques compris dans de dix-sept mois, à compter du 1°* août 1789.
les 1 ôles de l année 1789 , qui n'ont point Et enfin dans les pays des gabelles locales, le
acquitté leurs décimes de ladite année et années remplacement sera † à raison de seize mois, à
antérieures, et les sommes dont ils sont re compter du premier septembre 1789, pour les
devables. communautés qui s'approvisionnoient aux gre
II. Le directoire en fera passer une copie niers de Lunéville, Mirecourt, Nanci, Neuf
collationnée par le procureur-géné , al-syndic , château et Saint-Diez.
et signée de lui, au receveur du district dans A raison de quatorze mois, à compter du pre
l'arrondissement du quel se trouvoit l'ancion mier novembre 1789, pour celles de l'arrondis
receveur des décim( s, pour en snivre le re sement d'Arnay.
couvrement , et le verser dans la caise du A raison de treize mois , à compter du pre
trésorier de l'extraordinaire. mier décembre 1-89, pour celles de l'arrondis
IlI. Un autre double , également collationné sement de Bar-le-L)uc. -
M. Dupont a repris son rapport sur le rem A raison de neuf mois seulement, à compter
placement de la gabelle ; les articles suivans ont du premier avril 179o, pour celles d'Alsace et
été décrétés : de Franche-Comté.
Art. I.I. « L'indemnité pour la suppression Sauf, pour chaque communauté , en tout
des gabelles courra, savoir : pays de gabelle, les sommes qu'elle justifieroit
Dans les pays de grandes gabelles et quart avoir payées depnis l'époque indiquée au gre
bouillon , nier de son arrondissement , lesquelles lui se
Pour les greniers dépendans de la direction ront passées en moins imposé et atribué dans
d'Alençon , à raison de seize mois de remplace chaque communauté aux contribuables qui jus
ment, à compter du 1er septembre 1789. tifieront avoir pris le sel au grenier.
Pour ceux de la direction d' Amiens, à raison
de dix-sept mois, à compter du 1°r août 1789.
De tous lesquels contingens ainsi réglés, le
total devra être versé net au trésor royal.
Pour ceux de la direction d'Angers, à raison Pour ceux de la direction du Mans , à raison
de dix-sept mois, à compter du 1º août 1,89.
Pour ceux de la direction de Caen , à raison de dix-sept mois, à compter du premie août
de quinze mois, à compter dn 1°* octobre 1789. 1789.
Pour ceux de la direction de Château-Roux , Pour ceux de la direction de Moulins , à rai
à raison de quatorze mois, à compter du 1°* son de onze mois, à compter du premier février
novembre † 1789.
Pour ceux de la direction d'Orléans, à raison
Pour ceux de la direction de Châlons-sur
Marne, à raison de onze mois, à compter du de treize mois, à compter du premier octobre
1er février 179o. 179o.
Pour ceux de la direction de Charleville , à Pour le grenier de la ville de Paris, à raison
raison de neuf mois seulement, à compter du de douze mois, à compter du premier janvier
1er avril 179o. 17Oo.
Pour ceux de la direction de Châlons-sur Pour les greniers dépendans du contrôle de
Saône , à raison de neuf mois seulement, à Beauvais, direction de Paris, à raison de quinze
compter du 1 °' avril 179o. mois, à compser du premier octobre 1789.
Pour ceux de la direction de Dijon, à raison Pour ceux du contrôle de Meaux , direction
de meuf mois seulement , à compter du 1°" de Paris , à raison de qninze mois, à compter
avril 179o. - du premier octobre 1789.
Pour ceux de la direction de Langres, à rai Pour ceux du contrôle de Sens, direction de
t 519 )
Paris, à raison de douze mois, à compter du le rapport de son comité des recherches, dé
premier janvier 179o. crète que le tribunal de Fontenay-le-Comte sera
Pour ceux de la direction de Rouen, à raison autorisé à juger en dernier ressort, au nombre
de treize mois, à compter du premier octobre de sept juges, sur les derniers erremens de la
1789. procédure commencée devant le lieutenant
Pour ceux de la direction de Saint-Quentin, criminel de la ville de Niort, les auteurs , insti
à raison de dix-sept mois, à compter du pre gateurs et complices de l'insurrection qui a eu
mier août 1789. lieu dans ladite ville de Niort les 2 et 5 sep
Pour ceux de la direction de Soissons, à rai tembre dernier ; charge en conséquence son
son de seize mois, à compter du premier sep † de se retirer pardevers le roi , pour
tembre 1789. - e prier de donner les ordres nécessaires pour
Et enfin , pour la direction de Tours, à rai l'exécution du présent décret ».
son de seize mois , à compter du premier oc « L'Assemblée nationale, après avoir entendu
tobre 1789. le rapport de son comité des finances , sur le
Dans les provinces de petites gabelles, le rem compte de clerc à-maître, présenté par la caisse
placement ne sera fait, sur l'arrondissement de d'escompte, conformément au décret du 4 juin
directions de Lyon , Montbrison , Grenoble , dernier , considérant que le crédit ou répétition
Valence , Marseille , Toulon , Montpellier , de la caisse, montant à 5,283,971 liv. 1 1 sous 9
Villefranche de Rouergue et Narbonne, pour deniers, est composé des trois articles ci-après ;
la partie dépendante de l'ancienne province de savoir : 1°. de 2 877,8o7 liv. 1 o sous 4 deniers
Languedoc, qu'à rai on de neufmois , à compter pour frais et pertes qu'elle justifie avoir faits
du premier avril 179o ; et pour la partie de la dans l'achat, importation et conversion en écus
direction de Narbonme, qui comprenoit l'an de 33,o97,4oo livres de matières et d'espèces ;
cienne province de Roussillon, à raison de dix 2°. de 3o5, 164 liv. 2 sous 5 den. pour ses frais
sept mois, à compter du premier août 1789. d'administration, depuis le 1er janvier 179o jus
Séance du 9 Octobre au soir. qu'au premier juillet suivant; 3°. de 2, 1oo.ooo
liv. pour intérêt à six pour cent par an, et pen
Malgré la solemnité du jour , malgré la dant six mois du capital de 7o millions qu'elle
séance extraordinairement tenue hier au soir, a employés au service public : considérant d'un
nos augustes représentans , oubliant pour la autre côté que ce débet de ladite caisse s'élè
chose publiqne le soin de leur santé même , vant à 949 563 liv. 19 sous 2 den. , embrasse les
ont voulu s'assembler deux fois aujourd'hui. compensations et réductions suivantes : 1°. celle
Heureusement la matière qui les a occupés de 592,741 liv. 8 sous 9 deniers pour escompte
ne s'est pas trouvée susceptible de ces dis obtenu par la caisse pendant le semestre der
cussions ardentes qui consument et le temps nier ; 2°. 6822 liv. 1o sous 5 den. pour erreurs
de la patrie, et les forces physiques de ses relevées sur son compte de frais d'administra
législateurs. tion pendant la durée dudit semestre ; 3°. enfin
Les trois décrets qui suivent en ont été le de 35o,ooo liv. pour réduction à cinq pour cent
résultat. par an, pendant six mois, de l'intérêt porté par
L'Assemblée nationale décrète qu'il sera nom elle à six pour cent sur son capital de 7o mil
mé par les membres du directoire de départe lions ; 4°. de 625,ooo liv. pour reste de cet arti
mens , dans le sein même du directoire, trois cle porté en dépense dans le compte des profits
commissaires pour former un comité conten et pertes produits par la caisse d'escompte et
tieux provisoire, lequel, jusqu'au moment où énoncé pour retenue sur les bénéfices du semes
les juges de district seront en activité , con- . tre au profit das porteurs de reconnoissance du
noîtra sur la réquisition du fermier ou rede prét de 25 millions, comme entièrement étran
vable , après avoir ouï le procureur-g'néral du ger au compte actuel ;
contentieux de celles des impositions indirectes, Considérant enfin que de la soustraction de
et autres parties de service ou d'administration, ces quatre derniers articles, il résulte en faveur
dont la connoissance avoit été attribuée aux de la caisse d'escompte une solde de 1,7o9,4o7.
commissaires départis, et seront au surplus les liv. 12 sous 7 den. , a décrété et décrète ce
procès criminels , relatifs aux droits , dont la qui suit : -
les membres du corps législatiſ à la réunion et Une adresse très - patriotique de la ville de
à la paix , qui seules peuvent rendre à la pa Lyon a répandu dans l'Assemblée la plus vive
trie sa gloire et sa prospérité. satisfaction. l ,es Lyonnois, qui avoient annoncé
Ume lettre de M. de la Luzerne , lue par de l'éloignement pour l'émissiou des assignats ,
M. Malouet au nom du comité de Inarine , de promettent de concourir de tous leurs §fforts
mande pour le département de la marino une an succès des mesures prises par l'Assemblée
somme de 4,958,2o8 liv. pour la suite des dé nationale. L'impression de cette adresse est or
penses de l armement décrété. Il a été observé donnéc.
par M. Fréteau , que le ministre paroissoit M. lDumetz , au nom du comité d'aliénation,
avoir eu l'intention de réduire à 5o vaisseaux
l'arinement que l'Assemblée avoit porté à 45, a présenté et fait adopter le décret suivant. qui
et qu'il seroit peut-être nécessaire de porter jus règle la conduite à suivre par les municipalités
qu'à 6o. Pour dissiper toute incertitude , M. pour parvenir à procurer la vente de ces biens
Destourmel a proposé ce décret , qui a été la plus prompte , et à leur plus exacte valeur.
adopté avec une addition votée par M. Bru Art. I°". « Conſormément au décret du 16
lart ( de Sillery ). juillet dernier , toutes soumisions qui ne ren
« L'Assemblée nationale, oui le rapport qui ferneront pas de désignation spéciale , et ne
lui a ét ſait par son comité de marine , dé seront pas arrivées au counité avant le 15 s9p
crèto qu'il sera mis à la disposition du dépar tembre, demeureront sans effet ». G.
tement de la marine une somme de 4,958,2o8 ( La suite danai'4 )
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIREs
D E L A F R A N C E ;
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcI ER , et par Ml. CARRA , un des Auteurs.
J'aimerois cent fois mieux avoir une hypothèque sur un jardin que sur
un royaume. MIRABEAU.
Suite du décret sur le remplacement de la Dans votre 334°. numéro, du mercredi 1er
gabelle. septembre , après avoir rapporté un amende
ment de M. d'André, sur le traitement à accor
Art. IV. « Les villes du département du haut der aux administrateurs, vous ajoutez : « M.
Rhin et du bas Rhin ne seront point comprises Goupilleau a renchéri sur cette modération,
dans la répartition de l'impôt de remplacement en observant que la plupart des membres de
pour celui qui avoit lieu à la fabrication des ami directoire ne demandoient rien ».
dons ; elles continueront d'acquitter leur abon Il cst à croire, messieurs, que celui qui vous
nement comme par le passé : et le montant fournit des notes pour votre journal , ne me
dudit abonnement sera soustrait des sept cent oonnoît pas de vue. La vérité est que je ne me
cinquante mille livres à imposer , pour neuf , suis permis aucune observation sur la ſixation
mois, sur toutes les villes du royaume, à raison du salaire des administrateurs et des juges.....
de la suppression des droits sur les amidons. J'ai toujours pensé que le seul moyen d'avoir
V. A mesure que les seconds cahiers, com de bons fonctionnaires publics, et de les atta
tenant les nouveaux articles des vingtièmes , cher à leurs fonctions et à la constitution, étoit
seront rédigés et vérifiés par les commumau de leur faire un sort qui les mît au-dessus des
tés , les propriétaires compris auxdits seconds premiers besoins ; et rien ne me paroissoit plus
cahiers, seront tenus de supporter une somme dangereux que de n'appeller aux places que
'additionnelle , dont le taux sera le même que | gens riches.....
( 524 )
Notes des auteurs. la flotte russe vient de remporter une victoire
complète sur les Turcs, dans la mer noire. Le
Le nom de M. Goupilleau est si bien obombré vaisseau amiral turc a sauté en l'air , et les
de l'estime publique , que, tel que fût avant Russes en ont pris deux autres. Le reste des
l'émission de la loi son voeu sur une matière où vaisseaux turcs ont été dispersés. V.
le pour et le contre ont eu de vertueux com
battans, on auroit toujours cru que sa pensée D E S A x E , le 29 septembre.
tenoit à des principes purs et civiques. Si c'est
Les paysans nombreux que les vexations féo
une méprise que lui a attribué une opinion dales avoient portés à une insurrection , se sont
connexe avec celle de M. d'André, certes , ce calmés par les promesses qu'on leur a faites de
n'est pas une injure. Mais nous devons à M. Cou redresser les torts dont ils se plaignoient : et
pilleau de publier, comme il le desire, son véri l'on espère qu'en leur rendant justice, ces trou
table sentiment , et nous nous devons d'avouer bles n'auront aucune suite fâcheuse. V.
motre erreur. G.
D E F R A N C F o R T , le 3o septembre.
A J ^ J S.
Léopold vient d'être proclamé empereur d'une
MM. les Abonnés , dont la jouissance date du voix unanime , pour être couronné le 11 oc
premier mai pour 6 mois, et du premier aoiit pour tobre prochain. La magnificence de cette cé
3 mois, sont avertis que leur Abonnement finit (Z I4 rémonie doit un peu indemniser la ville de
3 1 dit courant , et priés de renouveller avant le 2e ; Lyon de la stagnation de son commerce ; car
comme aussi d'insérer dans lcur lettre une des
il y a été, dit-on, ſait des demandes consi
adresses imprimées sous lesquelles ils reçoivent les dérables. V.
2 /nna les ; cette précaution est absolument nécessaire
pour éviter les doubles emplois. D E B R E M r , le 1er octobre.
AFFAIRES POLITIQUES ÉTRANGERES. On croit ici , avec assez de probabilité, qu'il
vient d'être ſait un traité de commerce entre
É T A T s - U N 1 s.
l'Espagne et la Russie, et que la Suède va com
Le congrès n'ayant pas encore de siège fixe, biner ses intérêts mercantiles avec ceux de ces
va faire sa résidence à Philadelphie, en date deux puissances. Les dernicrs avis de Londres
du premier lundi de décembre prochain , jus nous annoncent la guerre coinme inévitable
qu'au premier lundi de l'an 18oo. En atten entre l'Angleterre et l'Espagne. On est per
dant , les Etats-Unis vont s'occuper de se pré suadé ici que les émissaires de la maison d'Au
parer le lieu de la résidence du congrès sur triche, actuellement à Londres, n'omettent rien
es bords du Potowmack. J^. pour y envelopper la France et tout le Nord.
Plusieurs princes allemands secondent ces vues
D E L 1 v o U R N E , le 28 septembre. hostiles, d accord avec le ministère de France,
L'officier supérieur qui commande les Turcs qui paroît se jouer des intérêts de la nation,
du côté de la Dalmatie , est, dit-on , tombé pourvu qu'il parvienne à interrompre le cours
sur les Autrichiens, malgré la publication de des opérations de l'Assemblée nationale. L'im
i'armistice , et les a taillés en pièces. Ce bruit posture du capitaine Macdouald n'a pas peu
mérite comfirmation ; car les Turcs sont plus contribué à soutenir les vues astucieuses de
religieux observateurs des conventions qu'ils Pitt, qui ne sait trop comment couvrir l'hor
ont arrêtées que les chrétiens. V. rible projet de mettre toute l'Europe en feu,
DE H A M B o U R G, le 2 octobre, s'il lui est possible. Ce qui se passe à Brest,
à Toulon et dans les isles françoises , prouve
Si l'on en croit les nouvelles de Pétersbourg, jusqu'où se porte sa scélératesse. V.
On s'abonne à Paris , chez BUIssoN , libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes los lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
Et chez tous les Libraires et IDiracteurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
Il paroft tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv, pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 lit, pour
5 mois franc de port, par la poste, pour tout le Royaume. L'abonnement ne commènce que du prem. d'un mois.
Qn s'abonne aussi, à la mémc adresse , pour la BOUCHE DE FER , moyennant 9 liv. pour 5 mois.
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
I) E L A P R A N C -[E
ET A F FA I R ES P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ,
7, ,4 . . •
Deux grands tableaux de la Divinité, ce sont le soleil dans le ciel, une belle
législation sur la terre. PLUTARQUE.
Use députation du corps des orfèvres de Paris , II. Les baux à ferme passés publiquement à
l'enchère avant le prernier de ce mois , la pu
est venue apporter aux législateurs ses plaintes blication du présent décret par les corps ad
contre une organisation vicieuse , destructive ministratifs ou par les municipalités , seront
de l émulation et des talens, et contre un impôt exécutés suivant leur forme et teneur.
vexatoire, le droit de marque des ouvrages III. Toutes les ventes qui auroient pu être
d'or et d'argent en fabrication, impôt peu pro faites tant en justice oti attirernent qu'en vertu
ductif pour le trésor public, parce qu'il est dé des décrets de l'Assemblée , depuis la publi
tourné et corrodé par la déprédation , impôt cation du 2 novembre 1789, des biens du clergé,
auquel les orfèvres attribuent la cliûte totale des fabriques des établissemens d'enseignement
de leur commerce. lls demandent à l'Assemblée ou de charité , ou de tous autres établissemens
nationale la permission de lui présenter le plan publics , sont déclarés nuls et comine non
d'un nouveau régime. Cette pétition est ren avenus , sauf aux acquéreurs leurs recours
voyée aux comités ré unis de commerce et de contre les administrateurs et autres vendeurs
finances, sans s'arrêter à l'avis de M. de Muri pour la restitution des sonnes par eux payées ;
mais. qui demandoit qu'on appellât à la rédaction défenses sont faites à tous administrateurs de
des nouverux statuts, les syndics de la commu vendre, et à toutes personnes quelconques de
nauté, ces tnêmes officiers contre lesquels est faire vendre aucuns desdits biens, à peine de
dir gée la plainte universclle du corps. tous dommages et intérêts , et telle autre
· M. Chassey a repris le rapport sur la dé somme qu'il appartiendra.
signation des biens nationaux à vendre, et les lV. L'Assemblée nationale déclare , au sur
artioles suivans ont été adoptés :
plus , que dans la disposition de l'article IX
T I T R IE I I. du titre premier du décret du 14 mai dernier,
qui défend aux acquéreurs d'expulser les fer
De l'administration des biens nationaux miers ou locataires, ne sont compris que les
67Z particulier. baux dont les premiers font valoir par eux
mêmes ou par des colons partiaires les biens
Art. Ier. « Les assemblées administratives et qni en sont l'objet : en conséquence, sont et
demeureront résiliés, sauf les indemnités ci
leurs directoires ne pourront régir par eux
mêmes ou par des préposés quelconques, aucuns apres.
des biens nationaux ; ils seront tenus de les Toutes les fermes ou admodiations des biens
affermer tous, même les droits incorporels , nationaux , qui , n'étant pas exploités ni oc
excepté les rentes constituées et celles fon cupés par leurs preneurs ou leurs oolons par
cières créées en argent, de 2o liv. et au-dessus , tiaires , n'ont pas été par eux sous-loués par
lesquelles seront perçues par les receveurs des baux passés par forme authentique, antérieu
- 576
( 526 )
remeut au 2 novembre 1780, ou suivis de prise en matière criminelle, en commettant un gra
de possessions avant ces époques. dué pour faire les fonctions de commissaire
V. Il sera néanmoins payé aux preneurs des du roi, en cas que le commissaire ne se soit
dites fermes ou a drnodiations générales par les pas prése nté.
receveurs des districts et chefs-lieux du béné M. Thouret proposoit de décréter que les
fice ou établis ement publics dont dépendoient procès civils, pendans par appel aux anciens
ci-devant les biens à eux affermés, une indem tribunaux supprimés, continuero ent d'être ins
nité consistant dans le huitième des fernages t uits dans les tribunaux , à moins que les par
restant à courir, Le paiement ne pourra ètre ties, d'un commun accord, ne retirassent leurs
fait que sur le mandat des directoires de dis pièces pour être jugées dans les lieux de domi
tricts , visé par les directoir s de départe ciie respectif.
ment ; et il sera divisé , pour ne pas grever Une ſorte réclamation s'est élevée contre ce
la nation à la fois , en antant de termes d'nne projet, que à 1. Goupilleau accuse de préparer
année chacun que lesdits preneurs auroient la ruine des parties contentieuses. il en a pro
d'années à jouir si leurs baux subsistoient , et posé un autre , qu'on a accusé de consommer
cela sans autre indemnité ». la ruine des défenseurs, mais qui a obtenu la
( La suite demain. ) priorité : et il est décrété , sauf rédaction , que
tous les procès pendans par appel, par droit
Séance du 12 Octobre. d'attribution , évocation, committimus ou au
trcment, dans les présidiaux, bailliages, siéges
Les colonies françoises de l'Asie demandent royaux, cours supérieures et autres tribunaux ,
un jour pour faire entendre diverses représen seront renvoyés dans les districts pour y être
tations, et l'Assemblée nationale leur indique jugés suivant le choix des parties par les nou
la séance de samedi soir. veaux tribunaux, conformément au décret.
C'est à la seconde séance d'aujourd'hui , qu'a Nous rapporterons le décret entier quand la
voit été ajourné le rapport sur l'affaire le la rédaction en sera définitive. -
»
Il paroit tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 56 liv. pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv.
5 mois , franc de port, par la poste, pour tout ie Rovar ºne L'akonreenent ne comnmence que du prem. d'un rrroit.
- -
On s'abonne aussi, à la méme adresse, pour la BOUCHE DE FER, moyennant 9 liv. pour 3 mois.
" --
SUP P L É M E N T A U No. C C C L X X V I.
Observations sur la lettre de M. de Mercy
à M. de Montmorin, du 19 septembre dernier. liberté ne feroient-ils pas tous leurs efforts en
faveur des Belges ? Pourquoi l'Assemblée natio
M. de Mercy en parlant dans cette lettre des nale ne reconnoîtroit pas leur indépendance,
provinces belgiques , les appelle Provinces en rompant le funeste traité de 1756, et en
Bºlgf7ues-Autrichiennes , comme si le roi de form nt une alliance défensive avec la Prusse
Hongrie, son maître, avoit hérité ab intestat et la Hollande ? Qu'avons-nous donc à craindre
ou par testament du peuple belge, et CO In nn e de Léopold et des menaces de sa cour ? Fera
si ce peuple n'avoit pas déclaré à la face de t il une invasion chez nous avec ses Illyriens,
toute l'Europe , Joseph : I, son frère, déchu du ses Hongrois et ses Croates ? Il n'oseroit ! il au
gouvern ment général de ces provinces : car il roit à craindre et notre déclaration des droits
faut savoir q le jamais les monarques autrichiens de l'homme , traduite en hong ois , et nos
n'ont été que gouverneurs - généraux et non bayonnettes patriotiques. Lui-inême il tremble
rois , et encore Inoins souverains de ces mêmes que nous ne rompions le traité de 1756 : il s'at
provinces. C'est donc un nouveau trait de tache à nous comme un honme expirant s'at
norgue ajouté à tant d'autres, de la part de la tache à un homme plein de vie et de santé. ll
coºr de Vienne , que de parler des provinces espère raccommoder ses affaires en gâtant con
belgiques devenues libres par la volonté géné tinuellement les nôtres : mais le bandeau est
rale du peuple, comme d'une propriété appar tombé des yeux de tous les François ; toutes les
tenante à la famille de Marie-Thérèse. Mais ruses de Léopold et les lettres insi dieuses de ses
nous n'en sommes nullement surpris : l'esprit ministres ne nous en imposeront plus : déja tous
de vertige et d'erreur a tellement frappé cette les cœurs françois ont rompu avec la maison
famille , qu'elle n'ouvrira les yeux qu'au bord d'Autriche ; il n y manque plus qu'un mot de
du précipice. -
l'Assemblée nationale pour détruire à jamais
cette funeste accointance. CARRA.
Nous remarquons en outre dans cette lettre
l'adresse avec laquelle le ministre de Léopold
La vente des domaines nationaux est actuel
fait entendre que , comme sa cour ne s'est ja
mais mêlée de nos affaires intérieures, et qu'elle lement en pleine activité dans le district de
a toujours eu pour maxime d'éviter avec scru Douai : graces en soient rendues aux membres
pule tout ce qui pourroit donner des soupçons vertueux et patriotes du directoire de ce dis
du contraire, ( il faut étre bien autrichien trict. Leur conduite est bien faite pour rassurer
our braver ainsi la vérité et l'opinion pu les bons citoyens contre les menées aristocra
blique . si justement établies ), elle espère que tiques de la municipalité de Douai, qui a eu
la France ne se mêlera pas non plus des trou l'audace, ces jours derniers, de présenter au
bles actuels des Pays-Bas, et qu'elle ne doute directoire du département du Nord , dont la
pas que s'il se formoit ici ( à Paris et dans nos ville de Douai même est le clref-lieu, une péti
provinces) quelques projets particuliers et con tion tendante à empêcher qu'on me vendit dans
traires aux règles d'une juste réciprocité dans ce département plus du quatre-vingt-troisième
les procédés, de pareilles entreprises, si oppo de tous les domaines nationaux de l'empire.
sées A TA LoYAUTÉ FRANçoisE ( remarquez dans Heureusemcnt le directoire du département,
ces derniers mots la cajolerie autrichienme) ne aussi patriote et plus imposant par son autorité
fussent sévèrement interdites et réprimées par que celui du district, a tancé vigoureusement
son gouvernement. (Remarquez ensuite, après cette insolente municipalité ; et sans les pré
la cajo/erie, la menace). Ainsi snivant M. de cautions qu'il a eu la sagesse de prendre pour
Mercy et sa cour, il ne doit pas être permis à calmer le peuple irrité de la sotte démarche de
1ne nation libre, aux François, de s'intéresser au ses officiers municipaux , ceux-ci l'auroient
ort d' une antre nation qu'un tyran se propose vraisemblablement payée fort cher. Qu'on dise
l'enchaîner de nouveau , après en avoir fait maintenant que les domaines nationaux ne se
gorger lbon nombre d'individus. Mais s'il con vendront pas dans les ci-devant provinces bel
ient à la politique nationale des François, à giques ! qu'on dise encore que les assignats ne
eur rcpos et à leur sûreté que jamais la race de prendront pas dans tout le royaume ! ils pren
oseph I1 ne domine dans les provinces belgi nent même en Suisse, où ils sont au pair et où
ues, pourquoi les amis de la justice et de la l'on en demande de tous côtés, malgré le mé
moire du fameux génevois ! Qu'on dise encore
376 bis.
( 53o ) - - El
que la Frznce est p er 'ue ! Ennemis de la patrie ! tes les données de l'expérience, fût prèsenté m
vos efforts sont vans. 4.a l rance est sauvée , public avec la clarté , la précision et la véri
c est moi qui vous le dis , et je ne suis que de l original. Le traducteur a jusqu'ici rempi
l'écho de la France entière. C.... cette tāche pénible de manière à mériter toui
les slt fi'rag s, sur tout dans ce voiume si im
JManœuvre des ministres contre les recruten exs portant pour les intérêts du commerce intº
de l'armée. rieur et exté rie,ir. , n v verra combien il est
esse tiel de laisser an commerce tout le cours
Comme rien n'échappe aux argns patriotes ,
on a observé qne les re c uteurs de q ;ai ºe la que l'industrie peut lui faire prendre : combien
Féraille ayoi« nt enti ren :nt abaiuioii né l urs sont inal ſondées les raisons de ceux qui ont
voulu le borner, et que d'un autre côté les
stations ordinaires , et qu'ils ne faisoient pi ;
aucun e rccru º da : s c 1 tº ca pitºle. ( )n assure gratifications, les encouragemens pécuniaires
mêne qu ils ont et oi ! r · du ninistre de cesser me tendent que rareInent au vrai but de l'inté
rêt national. -
-
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
J O U R N A L L I B R E , par zne Société d' Écrivains Patriotes,
dirigé par M. ſ2 ERcI ER , et par M. Ca Ruix , un des Auteurs.
Quand l'impôt est réduit à la moitié, cette moitié est plus grande (c'est
à-dire plus avantageuse) que l'entier dans sa totalité. HÉsIoDE.
l'émission de ces assignats qui vont consom VI. Les lettres et paquets relatifs aux affaires
mer l'oeuvre de la régénération. de chaque comité ou section de comité, ne
On a adopté sans discussion le décret sui seront reçus au bureau qu'avec un bon , écrit
vant, proposé par M. Gossin, au mom du co de la propre umain du président, du vice-pré
mité de constitution. sident ou du secrétaire de ces comités, datés,
« L'Assemblée mationale, après avoir entendu signés, et contenant en toutes lettres le nombre
le rapport de son comité de constitution , ayant des lettres ou paquets qu'ils enverront au oontre
égard'aux pétitions du district d'Orange et de la seing.
commune de Montdragon , décrète que le VII. Les lettres ou paquets ne seront jamais
district d'Orange demeurera définitivement uni bortés au bureau de contre - seing , que par
au département des Bouches du Rhône, et es garçons attachés au service des comités ou
que le bourg de Montdragon fera partie de sections de comités.
ce district ». , VIII. Le bon sera déchiré par le plus ancien
M. Bouche a ensuite lu le projet de décret des commis du bureau , desquels les paquets
qu'il avoit promis sur le contre-seing. auront reçu l'empreinte d'une griffe, et cette
Art. 1er. « Il sera établi près l'Assemblée na empreinte ne sera appliquée qu'après vérifi
tionale un seul bureau pour le contre-seing des cation faite du nombre des paquets présentés.
lettres et paquets, et leur envoi à la poste. Il IX. En conséquence, soutes lettres et pa
n'y aura , sous le contre-seing de l'Assemblée † ceux mêmes qui porteroient l'empreinte
nationale , de franchise que pour les lettres et e la griffe et qui seront jettés dans les boîtes
paquets qui sortiront de ce bureau unique. particulières, ou qui seront envoyés à l'hôte
II. Ce bureau sera surveillé par les quatre des postes, autrement qu'il a été prescrit ci
inspecteurs des secrétariat-bureaux. « ' ; dessus , seront taxés. - --
IiI. Il y aura dans ce bureau deux ou trcis " X. Il en sera de même jusqu'à ce qu'on puisse
commis au plus, qui auront chacun une griffe | contre-signer avec des griffes des paquets conn
377
( 552 )
•re-signès avec le cachet de l'Assemblée natio gés sur un vaisseau faisant voile pour la France.
male , et pour lesquels on ne se seroit pas M. Antoine , qui en fait un court rapport ,
conformé aux articles ci-dessus. proposoit §§ roi fût prié de donner des
XI. Les paquets ne contiendront que des ordres pour le renvoi de ces officiers ; cet avis,
apiers écrits ou imprimés relatifs aux affaires appuyé par M. de l'oucault, a été traversé par
de l'Assemblée nationale , ou aux correspon l'ajournement qu'ont demandé M M. Dumetz,
dances directes et instructions des députés : Bouclie , Nérac, de Noailles , etc.
mais ils ne contiendront point de livres ni M. de Marguerites a demandé que le rap
aucuns objets étrangers. port sur les troubles de Nimes fût incessam
XII. La franchise des lettres et paquets d'ar ment présenté à l'Assemblée , ce qui a été
rivée, sera restreinte à ceux qui seront adressés ordonné.
au président , aux six secrétaires, à l'archiviste L'espace de temps qui restoit à la séance a
de l'Assemblée nationale , aux présidens des été rempli par M. Chassey, qui a fait adopter
comités ou scctions des comités , ainsi qu'à plusieurs articles du décret sur la désignation
chaque députation en nom collectif. des biens nationaux à mettre en vente.
XIII. Le réglement en forme de lettre, adres
sée par le premier ministre des finances , de la Séance du 13 Ocbobre. ".
part à aucun de ces complots que l'on dit avoir On a envoyé au comité des impositions deux
été formés contre la nouvelle organisation». Cet projéts relatifs à l'impôt, et remis à M. le pré
arrêté, qui a été envoyé aux 47 autres sections, sident par un excellent citoyen , M. Charle
a été lu ce soir à l'Assemblée nationale, qui ap magne. -
plaudit aux motifs qui l'ont dicté. L'Assemblée a adopté, sans discussion, deux
, On a renvoyé au comité colonial pour être projets présentés par M. Gossin : le premier a
jointe au rapport général sur la Martinique , pour objet de ſixer le nombre des juges dans
'affaire particulière des sieurs Duboulay et plusieurs villes du royaume, Falaise, Vire, etc.
Malherbe , jeunes officiers de la garnison de La deuxième décrète que l'installation des
cette île , qui s'étant imprudemment obstinés juges du district particulier de la campagne de
à ne pas vouloir , au spectacle, porter la co Lyon, sera faite par le département.
çarde nationale , se sont fait maltraiter par le De l'avis du même rapporteur, l'Assemblée
parterre,, et ont été expulsés de l'ile, et shar nationale a supprimé les quatre municipalités
( 528 )
de la ville de Duretal, au départemcnt de la III. Il sera donné, avec les présens décrets,
Sarthe , et les a réunies em unc seule. une instruction sur la manière d'évaluer le taux
Le comité des finances a fait présenter par moyen du revenu net, suivant les différentes
M. le Brun l'état de situation de la caisse de espèces de culture ». - - -
Art. Ier. « L'Assemblée nationale, après avoir Art. I°º. Aussi-tôt que les municipalités au
entendu le rapport de son comité de consti ront reçu le présent décret, et sans attendre
tution, déclare qu'elle me s'occupera , quant , le mandement du directoire de district, elles
à présent, d'aucune partie de l'instruction formeront un tableau indicatif du nombre des
publique. différentes divisions de leur territoire, s'il y en
II. Elle décrète qu'afin que le cours de l'ins a déja d'existantes, ou de celles qu'elles déter
truction ne soit pas arrêté , le roi sera prié mineront, s'il n'en existe pas déja ; et ces divi
d'ordonner que les rentrées dans les écoles sions s'appelleront sections, soit dans les villes,
publiques , à l'exception des séninaires , se soit dans les campagnes.
feront cette année-ci comme à l'ordinaire. II. lElles choisiront ensuite dans le corps mu
III. Elle charge les directoires des dépar nicipal des commissaires qui, assistés d'un cer
temens, de faire dresser des états des titres , tain nombre de propriétaires ou d'anciens cul
chartes, bibliothèques, et autres objets † tivateurs appèllés par eux, se transporteront
cieux qui se trouvent dans leur ressort, et leur sur les différentes sections, et y formeront un
en recommande la conservation. état indicatif du monde, propriétaires de chaque
IV. Elle charge la municipalité de Paris de pièce de terre située dans la section , confor
donner les mêmes soins aux nombreux établis mément au modèle tracé dans l'instruction ; et
semens, aux dépôts de chartres,. titres , pa les états ainsi formés, seront arrêtés et signés
piers, bibliothèques qu'elle renferme dans son par les officiers municipaux , puis affichés à
sein , · et de se joindre pour cet objet aux la porte du lieu des séances de la municipa
membres du comité d'aliénation ». lité, à celles de l'église paroissiale et autres
· La discussion a été reprise sur la définition du lieux publics ». - -
roduit net, d'après les instances de M. de la A ce second article a été fait un amende
AE et M. Rey, en combattant sur ment qu'avoit présenté M. Lucas, et qui porte
ce point le systême de M. Delley, a demandé que les commissaires adjoints seront choisis
qu'on s'occupât incessamment du mode d'im dans une assemblée indiquée huit jours à l'a
position pour 1791 M. Roederer s'est levé pour vance , dans laquelle les propriétaires forains
demander que la discussion fût fermée ; ce qu'il auront droit d'assister comme électeurs et
a obtenu. Alors l'Assemblée nationale , faisant comme éligibles.
asser en revue tous les projets † Il a été indiqué pour ce soir une séance ex
offerts, a donné la priorité à celui du comité, traordinaire, qui doit être occupée par la dis
et en a consacré les articles en ces termes : cussion des règlemens relatifs à la dîme inféo
Art. Ier. « Le produit net d'une propriété fon dée , qui est supprimée. M. de Folleville a
cière est ce qui reste au propriétaire, défalca prétendu « que cette discussion, touchant ( ce
tion faite sur le produit brut des frais de se sont ses termes ) à la propriété, devoit être
mence, culture, récolte et entretien. livrée à la sévérité des délibérations d'une
II. Le revenu imposable d'nne terre est son séance du matin ». Cette observation n'a pas
· produit net moyen , calculé sur un nombre suffisamment frappé tous les esprits ; il a été
#'années déterminé. - ·· · ·· : xléterminé que la séance auroit toujours lieu
( 534 )
ce soir, et pour la matière qui y est ajournée, la Croix-des-Bouquets, et toutes certes qui sont
et qui, sauf les égards dus à la ponctualité de restées invariablement attachées aux décrets de
l'honorable membre, ne paroît pas devoir être l'Assemblée nationale, les volontaires du Port
regardée comme constitutionelle. G. au-Prince , ceux de Saint-Marc , les troupes
patriotiques du Ca p, et tous les autres citoyens
Décret rendu dans le conrs de la séance du 12, actifs qui ont agi d ns les mêmes principes,
concernant les colonies. ont rempli glorieusement tous les † at
tachés au titre de françois, et sont remerciés,
« L'Assemblée nationale, après avoir entendu au nom de la nation , par l'Assemblée natio
son comité des colonies , sur la situation de l'ile nale.
de Saint-Domingue, et les évènemens qui ont Déclare que le gouverneur-général de Saint
eu lieu : Domingue , les militaires de tout grade qui ont
Considérant que les principes constitutionels servi sous ses ordres , et notamment MM. Vin
ont été violés, que l'exécution de ses décrets a cent et Mauduit, ont rempli glorieusemeñt les
été suspendue, et que la tranquillité publique devoirs de leurs fonctions.
a été troublée par les actes de l'Assemblée gé Décrète que le roi sera prié de donner des
nérale séante à Saint-Marc, et que cette assem ordres pour que les décrets et instructions des
blée a provoqué et justement encouru sa disso 8 et 28 mars dernier reçoivent leur exécution
lution ; dans la colonie de Saint-Domingue ; qu'en
Considérant que l'Assemblée nationale a pro conséquence il sera incessamment procédé, si
mis aux colonies l'établissement prochain des fait n'a été, à la formation d'une nouvelle as
loix les plus proprcs à assurer leurs propriétés ; règles prescrites
semblée coloniale, suivant les
qu'elle a, pour calmer les alarmes, annoncé d'a par les décrets et instructions, tenùe de s'y
vance l'intention d'entendre leur voeu sur tous conformer ponctuellement. - •
les changemens qui pourroient être † L)écrète que toutes les loix établies continue
aux loix prohibitives du commerce et la ferme ront d'être exécutées dans la colonie de Saint
volonté d'établir comme articles constitutionels l)omingue jusqu'à ce qu'il en ait été substitué
dans leur organisation, qu'aucunes loix sur l'état · de mouvelles , en observant la marche prescrite
des personnes ne seront décrétées pour lcs co par lesdits décrets. -
lonies que sur la demande formelle et précise Décrète néanmoins que, provisoirement et
de leurs assemblée coloniales ; jusqu'à ce qu'il ait été statué sur l'organisa*
Qu'il est pressant de réaliser ces dispositions tion des tribunaux dans ladite colonie , le con
pour les colonies de Saint-Domingue , en y as seil supérieur du Cap sera maintenu dans la
surant l'exécution des décrets des 8 et 28 mars, forme en laquelle il a été rétabli, ot que les
et en prenant toutes les mesures nécessaires jugemens rendus par lui depuis le 1o janvier
pour y établir l'ordre public ct la tranquillité ; dernier, ne pourront être attaqués, à raison
Déclare les prétendus décrets et actes émanés de l'illégalité de ce tribunal, . f
de l'assemblée constituée à Saint-Marc , sous Décrète que le roi sera prié, pour assurer la
le titre d'assemblée générale de la partie fran tranquillité de la colonie , d'y envoyor d§
çoise de Saint - Domingue, attcntatoires à la vaisseaux de ligne et des frégates en nombre
souveraineté mationale et à la puissance légis proportionné, et de porter au complet les ré
lative, décrète qu'ils sont nuls et incapables de gimens du Cap et du Port-au-Prince.
recevoir aucune exécution, -
Décrète en outre que les membres de la
Déclare ladite assemblée déchue de tous ses · ci-devant assemblee générale de Saint-Domin
pouvoirs , et tous ses membres dépouillés du gue , et les autres personnes envoyées à la suite
caractère de députés à l'assemblée coloniale de de l'Assemblée mationale, par le décret du 2o
Saint-Domingue. - septembre , demeureront dans le même état
Déclare que l'assemblée provinciale du nord, jusqu'à ce † ait été ultérieurement statué
les citoyens de la ville du Cap, la paroisse de à leur égard ».
On s'abonne à Paris , chez BuissoN , libraire, rue Haute feuille , à qui l'on adressera , franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettresſ§ les Auteurs des Annales Patriotiques.
Et chez tous les Libraires et L)irecteurs des Postes du \oyaume et de l'Etranger.
Il paroît sous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 56 liv, pour un an , 18 liv. pour 6 mois, et de 9 Ht. pour
5 mois franc de port, par la poste, pour tout le Rovaurne. L'ahonnement ne commence que du prem. d'rurz moir.
Qn s'abonne aussi, à la méme adresse , pour la BOUCHE DE FER , moyennant 9 liv. pour 5 mois.
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIREs
· D E L A F R A N C E, -
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
JO U R N A L L I B R E,
- ar une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA, un des Auteurs.
Il est digne d'un esprit sensé de n'apprécier les gouvernemens que d'après
leur influence sur le bonheur des ommes. HELvETIUs.
•ui † de la séance a été occupé par la Les articles proposés ont été adoptés gra
duellement et presque sans discussion, ainsi
u rapport sur la désignation des biens
nationºux à mettre en vente. qu'il suit : - -
:: Dans le cas où les délais ci-dessus n'auront lV. La partie opposante qui se laisseroit juger
pas été observés, si le défendeur ne comparoît une seconde fois par défaut sur son opposition,'
pâs au jour pour léquel il aura été cité, le juge me sera plus reçue à former une oppositiou
de paix ordonnera qu'il soit réassigné. nouvelle.
VIII. Si au jour de la première comparution V.Lorsque les deux parties ou leurs fondés de
le défendeur demande de mcttre un garant en pouvoirs comparoîtront, elles seront entendues
( 538 )
contradictoirement par elles- mêmes ou par toire de district, à la chaleur des enchères, sauE
leurs fondés de pouvoirs ; la cause pourra être à la remettre à un autre jour, s'il y a lieu.
jugée sur le champ , si le juge de paix et ses , XI. Le ministère des notaires ne sera nulle
assesseurs se trouvent suffisamment instruits. ment nécessaire pour la passation desdits baux,
· VI. Il y aura lieu à juger sur le champ toutes ni pour tous les autres actes d'administration
les fois qu'il ne sera pas nécessaire pour l'entier qui seront exécutoires sans cette formalité. Ces
éclaircissement de la cause, soit d'accorder à actes, ainsi que les baux, seront sujets au con
une des parties un délai pour présenter des trôle , et ils porteront hypothèque. La minute
pièces dont elle ne se trouveroit pas saisie , sera signée par les parties qui sauront le faire ,
soit d'ordonner une enquête ou la visite-du et par les membres présens du directoire , et
lieu contentieux ».
4 *
G. l'expédition le sera par le secrétaire.
( La suite demain. ) Les baux des biens incorporés seront passés
- toutes les années, ceux des autres biens seront
passés pour six ou neuf années. -
temps de renouveller dans la forme ci-après, XIII. Outre les conditions légales et d'usage
pourront être continués pour l'année pro en chaque lieu , et outre celles que les direc
chaine; et dans le cas où ils ne le seroient pas, : toires de district croiront devoir imposer pour
les directoires de département et de district :: pressément
le bien de rappellées.
la ohose , les suivantes seront ex
- - r
( 538 )
Observation sur l'arrestation du sieur Gusman DE L IE o E, le 6 octobre. --
--
.- - ** -
_ --- --- ------ ------- — " •--* -
#c - - :-r#
| S U P P L É M E N T A U No. C C C L X X V I I I.
|.
A V I S.
· Voici la lettre que M. Mercier vient d'écrire aux papiers publics, pour
Tº détromper les Abonnés qui auroient été induits en erreur. .. Voyez la
: Chronique , numéro 279, supplément , et le Moniteur du 13 octobre.
-
-
* " . ) - -
-
Nous réitérons avec la plus vive instance à MM. les Abonnés la prière
- -
- :, -
-
- -
- -
· que nous leur avons déja faite, d'envoyer une des adresses imprimées scus
· lèsquelles ils reçoivent les Annales lorsqu'ils forment une demande quel
· conque, et sur-tout en renouvellant leurs souscriptions.
On souscrit chez BºissoN, libraixe, rue Hautefeuille, à Paris.
378 bis,
( 54o ) :
P A R I S.
les auteurs des Annales à insérer l'avis qui m'a
Le peu d'attention que la plupart des muni procuré la lettre que vous m'avez fait l'honneur
cipalités ont à surveiller les effets mobiliers des de m'écrire le 6 de ce mois ; mais il est très
maisons religieuses, donne lieu à des dépréda certain q ue M. de Celleville , mort il y a cinq
tions qu'on ne peut apprécier. Nous avons déjà ans, âgé d'environ soixante-quinze ans, ne m'a
eu plusieurs avis à cet égard ; mais en voici un laissé quoi que ce soit entre les mains. Il n'avoit
exemple qui rendra peut-être plus soigneux ceux vendu un fief dans la parois e de Sa nte-Leu
qui ont la confiance du peuple. rine, qui faisoit la plus grande partie de sa for
« La semaine dernière , en date du 3o sep tune , et ses héritie s n'ont eu de lui qu'une
tembre, on a arrêté au village de Velonne , métaire, dans une paroisse voisine de Sainte
près Montmédi, une charrette chargée d orne Leurine. Je ne sais point qaelles étoient ses
mens d'église, de galons et autres listensiles de armes : mais A1 \L. de Bºli ville sont établis
prix, servant au culte divin. On I'a conduite à depuis ſort long-temps en Saintonge . et il en
Sténay. Ce vol éto,t fait par le nominé Martin , exist encore. je regrette de me pouvoir vous
prieur de Saint - Paul - de - Verdun , ordre des donner ºucun autre éclaircissement. Signé,
j>rémontrés ; il s'est, dit-on , sauvé.C est un de du Chill nn.
ces Luxembourgeois grossiers et ignorans, qui Je certiiis la lettre ci-dessus conforme à l'ori
viennent posséder des cures ou des bénéfices , n ginal que j'ai cntre les mains , Belleville.
France, au préjudice des enfans de la patrie,
et sont les ennemis jurés de la révolution. Il L)e Douai, le 5 octobre.
n'est pas d'injures que ces lâches prêtres ne vo La soci'té patriotique de Douai a fait célébrer
missent contre l'Assemblée nationale , et de hier une messe funèbre , pour honor.ºr la mé
ruses qu'ils ne mettent en usage pour soulever moire des citoyens morts sons les murs de Nanci.
le peuple. les prêtres des Ardennes ne valent l)es offrandes offertes par la sensibilité, recueil
pas mieux , en jouissant , au moyen de l'intri lies par les grâces, sont venues ajouter au tribut
gue, des meilleurs bénéfices de nos cantons ».
que la France entière doit aux veuves et enfans
Il seroit à souhaiter que l'Assemblée décrétât de ces martyrs de la loi. Un membre de cette
que désormais nul liomme en France ne pour société a prononcé un discours ſier et sombre.
roit être pourvu d'une place dans l'église que On a vu des soldats pleurer. Ces larmes-là sont
dans le district où il est né. Ceux qui auroicnt les plus sûrs garans du maintien de notre sainte
espérance d'y arrivcr seroient plus astreints à constitution, Forºille.
tune conduite régulière pour s'en rendre di
gnes. / . DE LA U s A N N E , le 7 octobre.
Aux rédacteurs des Annales patriotiques. Nos sénats aristocrates ont bien senti que
Isle d'Oléron, le 22 septembre. des démarches un peu trop actives de leur part,
J'ai lu , monsieur, dans le n°. 52 1 de vos alloient plutôt irriter les esprits que de ramener
Annales, sous la date du 19 août, qu'un sieur le calme lls ont donc pris le parti de flatter,
de Belleville, seigneur de Sainte-Leurine, en persuadés qu'ils feroient ainsi plus facilement
Saintonge , decédé sans enfans légitimes , a rentrer le peuple dans ce qu'ils appellent de
laissé entre les mains de M. du Chilleau , ci ºoir , mais vraiment dans la servitude. Nos
devant gouverneur de Saint-Domingue , tant paysans suisses forment des masses ' terribles ;
en billets qu'autrement , une somme de 5o à mais pour sentir toute l'étendue du mot liberté
4o,ooo livres, et que les héritiers dudit sieur il faut des ames fortes, et c'est ce que l§
m'avoient cncore pu être découverts. Vous Circonstances ne font pas encore connoître
ajoutez dans cet avis que l'on pcut s'adresser à dans nos campagnes : ou s'il y en a, elles n'ont
M. du Chilleau, qui donnera tous les éclaircisse pas encore été assez stimulées. . - -
unens nécessaires ; portant le nom de Belleville, Le sénat de Berne a donc promis d'exa
ct peut-être parent du défunt , cet avis m'a miner scrupuleusement les griefs, et de faire
intéressé ; je me suis adressé à M. du Chilleau, raison , c'est-à-dire à sa manière, et le euple
et voici littéralement la réponse qu'il m'a faite : est demeuré dans l'expectative. Cependant il
,Saint-Simon de Borde, prés Mirambeau en attend justice, décidé à se la faire. ui-mêmè,
Saiatonge, le 17 septembre 179o. s'il ne voit pas son état amélioré par une admi.
« Je ne sais, monsieur, cequi a pu engager miºratiºn moins pondérante , sur - tout dans
le bas Valais, P. - , -- --Y
ANNALES PATRIOTIQ U ii > ET LITTÉRAIR E- ,
D E L A F R A N C E,
E T A F FA IR e s P o L I T I Q U E s D E L' E U R O P E ;
, J O U R N A L I. I B R E , ar zne Société d* Ecrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
Etendre le génie des citoyens , c'est tripler les forces d'un état.
HUME.
C'EsT dans l'ordre vénérable des curés que la Le surplus de la séance a été occupé par les
patrie a mis sa confiance ; c'est eux qu'elle a articles décrétés sur la désignation des biens
nationaux à vendre.
cliargé de faire germer au fond des campagnes -
blée nationale a eu la douleur de recevoir au Entre tous les départemens du royaume, celui
jourd'hui une dénonciation contre le curé d'Au du nord, composé de localités jadis espagnoles,
teuil sous Monfort-l'Amaury, qui s'obstine à voyoit , dit-on , les trois cinquièmes de son
ne pas vouloir publier au prône les décrets sanc territoire possédés par les gens d'église , et
tionnés. L'affaire est envoyée au comité des re conséquemment exemptés de la contribution
cherches publique, qui pesoit effroyablement sur la plus
foible moitié : l'aliénation de ces domaines, en
L'auteur ingénieux d'une machine au moyen rétablissant l'équifibre des propriétés et de
de laquelle on fait remonter les batteaux char l'imposition, est devenue pour ces oontrées un
gés dans les courans les plus rapides, M. l'abbé § bienfait, quc les habitans ont vivement
Mandré, a fait hommage de ses travaux à l'As senti, malgré les cris, les anathêmes, les ma
semblée nationale : le comité des pensions a eu nœuvres de la partie évincée. Une adresse lue
mandement de le faire placer, s'il y a lieu, sur
la liste des pensions, et on lui a décerné une ce matin à l'Assemblée nationale, annonce que
provision de 5ooo liv.
la vente des biens ci-devant d'église s'opère
-
_ - ---
!
( 542 )l - - - - v .« ?
èlections et autres opérations primaires com - amendemens, ont été enfin décrétés sauf ré
binées sur la formation décrétée. Pour ne rien daction, ainsi qu'il suit :
préjuger sur une question si importante , qui Art. IV. « Dans le délai de quinze jours
sera réprise un jour , sur la pétition des dépºr après la formation et la publication des susdits
temens, l'Assemblée a décidé de passer à l'ordre états, tous les propriétaires feront, 'au secré
du jour. tariat de la municipalité, par eux ou par leurs
Ensuite , sur la motion portée par M. Lebrun fermiers, ou régisseurs, ou fondés de pouvoirs,
au nom du comité des ſinances, pour accélérer et dans la forme qui sera prescrite , 'une décla
la confection des mouveaux assignats , il est ration de ce qu'ils possèdent dans le territoire
la
décrété, 1 °. « que le roi sera suppiié de nom - de la communauté de la contenance et de
mer des commissairés pour la coafection des . nature, desdits biens,. sans entendre déroger
formes de ce papièr-monnoie. aux conventions particulières sur lesquelles il
2°. Que l'Assemblée nationale nommera in - sera fait un réglement ; ce délai passé, les of
cessamment six cornmisssaires pris dans son sein, ficiers municipaux et les commissaires adjoints
lesquels , de concert avec les commissaires du procéderont à l'examen des déclarations, et
roi, surveilleront cette confection. -
suppléeront à celles qui n'auront pas été fai
tes , ou auront été mal faites, d'après : lèurs
· 3°. Que les commissaires seront tenus de connoissances locales, et celles des commis
s'occuper de tous les détails de la confection , saires dont ils se feront assister. " »
à commencer par les opérations préliminaires, V. Aussi-tôt que ces opérations préliminaires
jusqu'à ce que cette confection soit parfite , seront terminées, les officiers municipaux et
et jusqu'à leur reiiiise dans la caisse de l'ex les commissaires adjoints feront en leur ame
traordinaire ».
et conscience l'évaluation de toutes les pro
Un autre projet de décret , composé de priétés foncières de la communauté, section
mombre d'articles , a été présenté par le même par section, et il sera loisible aux particuliers
rapporteur. ll avoit pour objet principal de de prendre connoissance de toutes les évalua
faire acquitter par les payeurs des rentºs de tions qui auront été faites ». . : - -
Strasbourg, portant dénonciation d'un avis que lement existantes, tamt qu'il n'en sera pas ati
le chapitre # cette ville a fait répandre et col trement ordonné. · · · ·
orter jusques dans les églises, pour détourner IV. Les procès civils et criminels pendans
s citoyèns de faire acquisition des •biens ci
devant capitulaires, « par la raison, est-il dit , en première instance , dans les tribunaux snp
qué ni la haute Assemblée nationale , ni le roi, primés dont le ressort se trouve divisé en plu
sieurs districts, continueront d'être instruits
n'ont entendu dépouiller l'insigne chapitre de
ses propriétés ». Cette manoeuvre, ajoute M. devant le tribunal de district où étoit le chef
Diétric, maire, a jetté beaucoup de défaveur lieu du tribunal supprimé, et y seront jugés. .
sur les assignats en Alsace. -
V. Les procès civils pendans aux parlemens,
conseils supérieurs » présidiaux et autres tri
• Le comité d'aliénation , à qni la lettre est
renvoyée, est chargé d'en rendre compte de bunaux de district, suppriinés, seront renvoyés
main.. G.
aux tribunaux de district qui remplaceront les
anciens tribunaux qui ont jugé ces procès en
A V M S.
Première instance , et les parties y procéde
ront , conformément aux dispositions du titre
** MM. les Abonnés , dont la jouissance date du V du dégret du 16 août dernier, au choix d'un
premier mai pour 6 mois , et du premier août pour tribunal d'appel sur les sept qui composeront le
3 mois , sont avertis que lcur Abonnement ſinit au tableau sur le tribunal substitué à celui qui a
51 du courant, et priés de renouve/ler avant le 2o ; rendu le jugement; ce qui n'aura lieu tôute
comme aussi d'insérer dans leur let : re une des fois que dans le cas où toutes les parties ne
adresses imprimées sous lesquelles ils reçoivent les consentiroient pas à être jugées par les tribu
Annales; cette précaution est absolumcnt nécessaire naux de district établis dans les villes où étoient
pour éviter les doubles emplois. les présidiaux, conseils supérieurs , parlemens
et autres tribunaux saisis de ces procès. 1
--- ------ -
( 544 )
IX. L'appel des procès criminels qui seront autres liqux de dépôt qui contiendront les pa
jugés en première instance après la publication piers et minutes ; il sera ensuite dressé in
du présent décret, même de ceux qui auront ventaire de ces papiers et minutes Contradic
été jugés antérieurement, lorsque les accusés toirement avec l ancien greffier, et ils seront
m'auront pas été transférés aux prisons près les remis au greffe du tribunal de district.
tribunaux d'appel, sera porté et jugé en dernier XV. Sont exceptées de la disposition de l'ar
ressort dans l'un des ss pt tribunaux de district ticle XIII ci-dessus , les amirautés et les mal
dont le tableau sera incessamment proposé et trises des caux et forêts , dont l'activité ne
arrêté par le tribunal de district qui aura rendu va cesser que pour l'exercice de la jurisdiction
le jugement, ou qui se trouvera substitué à contentieuse seulemcnt : mais il sera procédé
l'ancien tribunal qui aura jugé. incessamment au triage des papiers et minutes
X. Le choix d'un tribunal entre les sept qui de leurs greffes, en distinguant ceux qui con
composent le tableau appartiendra aux acousés, cernent I exercice de la jurisdiction † CeUlX
et dans le cas où ils n'auront pas usé de leur qui ne sont relatifs qu'aux parties d'adminis
droit, ce choix sera dévolu au gradué faisant tration conſiées à ces tribunaux ; les premiers
les fonctions d'accusateur public près le tribu seront remis au greffe du tribunal de district,
nal de district qui aura rendu le jugement, ou et les autres laissés à la disposition des officiers
qui se trouvera substitué à l'ancien tribunal qui des amirautés et des maîtrises.
aura jugé.
XI. Les tribunaux de district qui jugeront
les appels en matière criminelle , ne pourro"t IIERCULE, fable traduite de l'alleznand.
rononcer qu'au nombre de dix juges , lorsque
# titre de l'accusation pourra mériter peine Lorsqu'Hercule fit son entrée dans le ciel,
afflictive , et au nombre de sept , lorsque le il salua tous les dieux , en commençant par
titre de l'accusation pourra mériter peine infa Junon. Tout le ciel et Junon s'en étonnèrent.
mante , à l'effet de quoi ils appelleroient les C'est ton ennemie, lui dit-on, ton implacable
suppléans et autant de gradués qu'il en scra ennem1e que tu trantes avec cette considé
bcsoir1. ration ! Oui , répondit Hercule , c'est mon
XII. Les dispositions du présent décret rela ennemie ; nais je ne suis redevable qu'à ses
tives à l'instruction et au jugement des proces longues et cruelles persécut ons des travaux
criminels n'auront lieu que provisoirement, et glorieux et fortunés qui m'ont placé au rang
jusqu'à ce que la forme du jugement par jurés des immortels (1) -
greffier le scellé sur les armoires et antres Dans quelques numéros, à la même page,
dépôts de papiers ou minutes en leur présénce , seconde colonne, lgne 24, son indépen ancº,
et en celle de l'ancien greffier de § tri isez leur indépendance.
—:
bunal , qui sera tenu de s'y trouver.
XIV. Dans les lieux où les apiors et mi (1 ) Outre ses douze travaux, il extermina les Cen
nutes des greffes se trouveront éposés dans la taures , il tua Busiris, Antée , Hippocoon, Eurytur,
maison du greffier, le scellé sera mis provisoi Peryclimene, l.rix, licus, Cacus, Laomèdon, tous !
rement en cette maison , sur les armoires et tyrans ou aristocrates de leur métier.
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
I) E L A F R A N C E ,
| ET A F F A I R E s P o L 1 T I Q U E s D E L E U R o P E, /
-
sont grevés de rentes ci devant seigneuriales , Art. lX. « A l'avenir les stipulations entre les
· ou foncières d'agrives , de champarts ou d'au contractans seront entièrement libres sur la re
tres prestations , soit en argent , soit en den tenue ; mais la retenue , à raison de la contri
rées , soit en quotité de fruits , feront , en bution foncière, aura toujours lieu , à môins
acquittant ces rentes ou prestations , une re que les contractans ne portent la condition ex
tenue proportionnelle à la contribution, sans presse de non retenue ».
préjudice de l'exécution des baux à rente, l Alors a reparu la question présentée hier
( 547 )
sur la portion imposable du revenu des , mai présence des deux parties, à moins que l'une
sons. Gardez-vous, disoit M. de la Galisson d'elles ne soit défaillante au jour indiqué pour
nière , el'imposer les maisons de campagne si leur audition , et elles pourront fournir leurs
vous ne voulez ruiner l'agriculture, à qui elles reproches, soit avant , soit après les dépo
sont si favorables. S! tlOIlS. -
Pour établir la contribution des maisons , Il s'est élevé une discussion assez vive sur
M. de Nogaret propose deux listes, l'une pour l'article lV , ayant pour objet de faire décréter
les villes , l'autre pour les campagnes , et dans ue la déposition des témoins, devant les tri
cette seconde classe, il ne soumet à l'imposi bunaux de paix, ne seroit point écrite ; dans
tion que les maisons qui ne seroient pas don les causes non sujettes à l'appel , on opposoit
nées à bail ; ces deux av,s ont eté , mportés au comité † si les dépositions n'étoient point
· par la question préalable, et l'article X est écrites, l'arbitraire deviendroit la règle de toutes
ainsi décrété : les sentences des juges de paix, et que sans
Art. X. « Pour déterminer la cote des Inai Cette précaution on ne pourroit les convaincre
sons il sera déduit un quart de leurs revenus de prévarication : mais il répondoit que si on fai- .
en considération du dépérissement et des frais · soit écrire dans ces causes de peu d'importance,
•d'entretien et de réparation ». . -
on en feroit coûter souvent au-delà de la valeur
Sur l'article XI , il étoit proposé de décré de l'objet en litige ; que le juge prononçant
ter que les bâtimens servant aux exploitations à l'instant même, en présence de ses assesseurs
§ et le logement du cultivateur ne se et du public, à qui il sera permis d'assister au
roient soumis à aucune contribution foncière ; jugement , toute crainte d, prévarication et
mais que le terrein qu'ils occupent seroit éva d ai bitraire devoit disparoître. Enfin la prio
lué au taux des meilleures terres labourables , rité , réclamée pour l'article du comité, a été
et payeroit sur le même pied. adoptée en ces termes : -
Suite des articles décrétés concernant les V. Dans tous les cas où la vue du lieu est
juges de paix. · [ utile , pour que les dépositions des témoins
12 ! ! soient faites et entendues avec plus de sûreté,
- - . T I T R E I I I. et spécialement dans les actions pour déplace
: iq
ment de bornes , pour usurpation de terres ,
Art. Ier. « Si les parties sont contraires en arbres, haies , fossés ou autres clôtures, et
faits qui soient de nature à être constatés par pour entreprises sur les cours d'eau, le juge de
témoins, et dont le juge de paix et ses asses paix sera tenu de se transporter sur le lieu , et
seurs trouvent la verification utile et admissible, , d'ordonner que les témoins y seront entendus.
le juge de paix avertira les parties qu'il y a lieu
de proc der par enquêtes , et les interpellera T I T R E I v.
de déclarer si elles veulent faire preuve de
leurs faits par t'moins. Des visites de lieu et des appréciations.
II. Lorsque sur cet avertissement les parties
ou l'une d'elles requ rront d'être admises à Art. Ier. « Lorsqu'il s'agira, soit de constater
faire preuve par témoins , le juge de paix, de l'état des lieux dans les cas d'entreprises , de
l'avis de ses assesseurs, ordonnt ra la preuve , dommages, de dégradations, et autres de cette
et en fixera précisément l'objet. nature , soit d'apprécier la valeur des indem
III. Les témoins seront toujours entendus en nités et dédommagemens demandés, le juge de
\
( 548 )
paix et ses assesseurs ordonneront que le lieu mer cette protestation dans une botte de
contentieux sera visité par eux , en présence plomb, et de la déposer sous le maître autel
des parties. - -
de Notre-Dame ; clle servira dans quelques
lI. Si le juge de paix et ses assesseurs trou mºiliers d'années à donner une idée à nos des
vent que l'objet de la visite ou de l'apprécia cendans de la démence et de l'orgueil des si
tion exige des connoissances qui leurs soient gnataires , qui croient que la raison humaine
étrangères , ils ordonneront que des gens de doit rétrograder , et que le temps viendra où
l'art , qu'ils nomrneront par le même jugement , les parlemens seront rétablis tels qu'ils étoient.
feront la visite avec eux et leur donneront leur Pauvre espèce parlementaire ! tu ne vois donc
<t V l S. pas que la révolution actuelle est irrétrograde
III. Dans le cas où les assesseurs qui auront per omnia saecula saeculorum !
concouru au jugement qui ordonne la visite , Un courier de Rome apporte un bref du
où l'un d'eux ne se trouveroient pas sur le lieu pape contenant une § de toutes les
contentieux au jour et à l'heure indiqués , le réformes que l'Assemblée nationale a faites dans
juge de paix appelleroit un ou deux assesseurs
pris parmi les prud'hommes nommés dans la
la discipline ecclésiastique : c'est une petite ga
l nterie de sa Sainteté, qui n'est pas sans objet ;
municipalité du lieu où se fera la visite. elle voudroit par là toucher le cœur de l'As
IV. Il ne sera pas nécessaire de faire écrire semblée nationale , afin que cette Assemblée
le procès-verlal de visite, la prestation de ser n'acceptât pas la réunion de l'état d'Avignon ;
ment, ni l'avis des gens de l'art dans les causes mais nous voyons la petite ruse italienne. C...
où le juge de paix peut prononcer en dernier
ressort ; ils seront écrits par le greffier , seule
ment dans les causes sujettes à l'appel ». Confédération nationale, ou Récie exace e !
( La suite demain. ) circonstancié de tout ce 7ui s'est passé à
Paris le 14 juillet 179o à la fédératión , avec
le recueil de toutes les pièces officielles et
A pr I S. authentiques qui y sont relatives , des prin
cipales pièces littéraires auxquelles elle a
MM. les Abonnés , dont la jouissance date du donné lieu, et le détail de toutes les circons
premier mai pour 6 mois , et du premier août pour tances qui ont précédé, accompagné et suivi
3 mois , sont avertis que leur Abonncment finit au cette arlguste cérémonie , avec 5 & rarrures ,
31 du courant, et priés de renouveller avant le 2o ;
comme aussi d'insérer dans leur lettre une dcs in-8°. de 238 pages. A Paris, chez Garnery,
adressés imprimées sous lesquelles ils reçoivent les
libraire, V'I/ 62 Serpente, Pº°. 17. Prix , 2 #v.
Annales ; cctte précaution est absolument nécessaire 8 sous, et 2 liv. 14 sous franc de port par
pour éviter les doubles emplois. la poste. -
· · s U P P L É M E N'T A U N°. C C C L x x X.
PA R I S , le 16 octobre. Stanislas Clermont de pouvoir répliquer, sans
continuer à nous donner des preuves de son
La chambre des vacations du parlement de triste délire , on trouve l'observation suivante,
Paris a enregistré hier matin les , lettres-pa qui répond : à toutes les calomnies qu'on m'a
tentes portant nouvelle organisation du pou · cessé de publier depuis la révolution contre lcs
voir judiciaire, et elle a enregistré, à la charge journalistes patriotes. - -
ruption , et à mettre en place les partisans les Mais quand on a deux yeux et deux oreilles
plus vils de l'ancien régime. Pauvre peuple ! d' une proportion humaine , peut-on nier au
quelles doivent être ta douleur et ton indigna contraire que les journaux n aient eu la plus
tion , en voyant qu'on abandonne ainsi à des grande influence sur la révolution ? Peut-on
ministres ineptes, et ennemis de la révolution, mier que ces prédications journalières n'aient
l'exécution et la confection de tes nouvelles dessillé les yeux de tous les hommes abrutis par
loix. Mais il faut pourtant que l'Assemblée ma l'ignorance ? Peut-on nier qu'ils n'aient détruit
tionale prenne un parti pour nous tirer au les préjugés, électrisé les ames, produit cette
plutôt des pattes de ces loups dévorans. Se fermentation universelle, ce concert de volon
ra-t-il temps quand le mal sera fait, et que tés, cette fédération des esprits ct des cœurs, à
los complots de nos ennemis du dedans et du laquelle on doit le succès de la révolution ? Peut
| deliors, seront mûrs ou consommés ? Repré on nier que ces journaux n'aient contrebalancé
sentans du peuple ! le peuple ne vous a point la malveillance du ministère et de ses agens,'
nommés pour employer des ménagemens en n'aient prévenu mille projets qui, dans des temps
vers ses ennemis connus. — Croyez-moi, éle antérieurs à l'imprimerie , eussent été infailli
vez-vous à la hauteur de la majesté nationale , blenent funestes ? Qui peut nier qu ils n'aient
et demandez hautement, et avec le ton : du été utiles pour répandre la connoissance de ces
'véritable souverain que vous représentez, le décrets que le 1ninistère retenoit dans ses bu
renvoi de l'infâme ministère actuel. Si vous ! reaux , que les prêtres ne vouloient pas lire
-balancez, la . France et la constitütion sont : dans leurs chaires, que les agens du pouvoir
perdus. CARRA. . -
exécutif altéroient dans les provinces ? Ah ! le
bien que les journaux ont fait à la France, à la
libertè, à la révolution, est incalculable. C....
Observation sur les journaux patriotiques, ex
· traite de J. P. Brissot à Stanislas Clermont,
* •
du 8 octobre 179o.
1, • •
• • •
-
· !
- -
. ' ,
,Suite des projets du ministère et de ses agons.
Dans cette réplique, qui mérite d'être connue ' Je ne cesserai de le dire ; tant que l'Assemblée
, de tous les vrais amis de la liberté et de la révo nationale n'aura pas rompu ce monstrueux
*lution, et à laquelle nous défions nous-mêmes -
traité de 1756 avec la maison d'Autriche, non
, 38o bis. .
- ( 55o ) · · · · · --
seulement nous ne jouirons d'aucune tranquil dans vos Annales : publicité d'autant plus né
lité , mais notre constitution ne s'achevera cessaire dans ce moment, où nos ahachorettes
point ; car n'en déplaise à nos plus habiles diplo se disposent à quitter leurs cloîtres, pour jouir
mates de l'Assemblée , l'achèvernent de cette dans le sein de leurs familles de la liberté que
constitution tient essentiellement à des prin leur ont restituée nos augustes représentans :
cipes de politique extérieure, qu'il faut néces que la plupart de ces hypocrites frocqués, dont
sairement déterminer pour bien fixer ceux de regorgent tant d'autres communautés, pour
la politique intérieure de cet empire. En atten roient être tentés de commettre de pareils
dant que ces vérités soient conçues et dévelop larcins, s'ils n'étoient retenus par un exemple
pées par nos représentans, le ministre de la de vigilance de nos gardes nationaux, qui ont
guerre dégarnit nos places frontières du nord sauvé des mains inſidelles les effets précieux
de régimens françois , pour n'y substituer que dont les indignes disciples de saint Brumo se
des régimens allemands, qni n'auront que la croyoient déja en possession. Ces effets, chargés
main à donnc r aux nouvelles troupes autri sttr une voiture arrêtée à Mamers , et recon
chienncs qu'on attend dans le Luxembourg. duite au district de Mortagne, sous l'arrondis
Bouillé, ( quel nom lui donnerai-je ? je n'en sement duquel est située la chartreuse du Val
trouve point pour exprimer ma pensée ) Bouillé, Dieu, consistent en couverts d'argent et cuillers
dis-je, vient de retirer de Thionville le régi à café , avec plusieurs sacs § de café ; en
ment de Bourbonnois, le seul régiment françois vases sacrés, galons d'or et d'argent décousus,
qui s'y trous oit en garnison, pour n'y laisser des ornemens, aubes garnies de dentelle, toiles
que deux régimens allemands, et ainsi de suite en pièces , plusieurs coupons de toile de Hol
1out le long des frontières , afin qu'à l'approche lande , et toiles peintes de Jouy pour meuble,
des autrichiens la manoeuvre perfide soit bien en pièces entières. Une autre voiture arrêtée
préparée ; mais si l'Assemblée nationale n'or au Pin , et reconduite pareillement à Mortagne
donne pas très-instamment au pouvoir exécutif par les gardes mationales de Saint-Marc, de
de mettre dans toutes les garnisons des fron Resno , de Mortagne et de Bellesme, n'a pas
tières le double au moins de régimens françois, encore été inventoriée ; mais il est présumable
vous verrez, mes amis , que le ministre de la qu'elle ne renferme pas d'effets moins précieux
guerre et son cher ami Bouillé , nons feront que la première.
tomber dans un piége beaucoup plus dangereux Le directoire du département de l'Orne, sur
et plus général que celui de Nanci; car , je le l'avis du directoire du district de Mortagne ,
répéterai sans cesse, c'est sur les frontières des a arrêté que tous les effets précieux restant
provinces belgiques et de la ci-devant lorraine en ladite chartreuse seroient à la diligence du
allemande , et à l'approche des nouvelles trou procureur-syndic du district de Mortagne, mis
pes de Léopold, que le grand coup de guerre sous le scellé, et que la garde en seroit confiée
civile et de contre-révolution se médite et se à quatre fusiliers de la garde nationale, com
prépare. On voit sur ces frontières chaque jour mandés par un caporal, attendu que des maîns
et à chaque instant estaffettes sur estaffettes reconnues infidelles ne peuvent être plus long
envoyés par Bouillé. Cet avis est si important , temps dépositaires des biens de la nation, dont
il doit tellement ouvrir les yeux de tous nos · les représentans leur avoient confié la garde.
camarades de troupes de ligne françoises et Je vous observc encore que ces messieurs,
des gardes mationales, que j'en prends date qui me sont que meuf ou dix dans leur maison,
d'aujourd'hui 15 octobre 179o , pour prouver jouissent de 1oo,ooo liv. de rente.
que ce n'est pas ma faute si on se laisse berner Nous avons l'lionneur d'être très-parfaite-.
par les ministres et leurs agens, GARRA.
ment, messieurs, vos très-humbles et très
obéissans serviteurs ****, membres du
Aux auteurs des Annales. directoire du département de l'Orne,
signés dans la lettre. - ,
D'Alençon , le 1 1 octobre 179o.
On ne peut que louer la vigilance des gardes
, C'est à votre plume, messieurs, que nous nationales et § des † de #
dénonçons un vol fait à la nation le 5 de ce de Mortagne, et leur prudence de faire eT
mois, par les religieux de la chartreuse du Val désormais des biens que ces pieux fripons.
Dieu ( au Perche), pour lui donner toute la municipalités,
escamotoient à la nation
: - . Avis à toufe,-les l - "l
I. s'est répandu dans le public , et jusques Art. I°*. « Les édifices qui servoient à loger
-dans le sein de l'Assemblée nationale , des · les commissaires départis, les gouverneurs,
· bruits peu honorables pour l'ancien parlement commandans et autres fonctionnaires publics,
'de Rouen , que l'on accusoit d'avoir dressé et que les villes justifieront avoir bâtis sur leur
-des batteries pour préparer son retour et pour terrein et à leurs frais seuls, ou avoir acquis
faire manquer dans leurs fondemens les premiè sans contribution de provinces, continueront
res opérations du nouvel ordre judiciaire; mais à appartenir aux viiies qui pourront en dispo
· de si coupables absurdités ne seront pas com ser; et dans le cas où ils auroient été cons
mises par-tout. Pour disculper les ex-magis · truits sur un terrein national, il sera procédé
- trats de Rouen, un membre de la députation à une ventilation , d'après les règles reçues : à
de cette ville a présenté à l'Assemblée natio l'égard des autres, ils seront vendus comme
nale le procès-verbal de l'apposition de scellés biens nationaux, et en conséquence la nation
'faite sur les greffes, le 3o septembre dernier, se charge des dettes encore existantes qui ont
sans aucune sorte d'opposition. -
été contractées par les provinces pour la cons
-La ville du Pont-de-l'Arche se plaint d'être truction desdits édifices.
'exposée aux horreurs du besoin par les intri II. Les hôtels-de-ville continueront à appar
gues du monopole des blés; elle demande d'être tenir eux villes où ils sont situés ; et lorsqu'ils
autorisée à vérifier les passeports des voitures seront assez considérables pour recevoir le di
· chargées du blé qu'on enlève journellement. . rectoire de distriet ou celui de département,
Mais de telles mesures ne pouvant entrer dans . ou tous les deux à la fois, lesdits directoires
le régime de la liberté, cette demande a paru s'y établiront, et seront tenus de réparations
· au moins indiscrète, et on a passé à l'ordre du pour la portion de l'édifice qui sera par eux
our. - - -
occupée.
On a entendu à la barre une députation des Iſ. Les palais de justice continueront à
* administrateurs des îles du Vent. Ils réclament servir à l'usage auquel ils étoient destinés, et \
'1'autorité et les secours de l'Assemblée matio seront, ainsi que les prisons , à la charge des
nale contre une assemblée coloniale de la Mar-\ justiciables. -
tinique qui s'est, disent-ils, emparée de tous IV. Lesdits palais de justice recevront aussi
· les pouvoirs, et les a dépouillés de celui qu'ils ! les corps administratifs, si l'emplacement est
· tenoient du législateur provisoire. assez vaste pour les contenir et les hôtels-de
La réponse de M. le président leur a offert , ville insuffisans ; lesdits corps administratifs en
* quelques consolations, et ils ont été admis aux · supporteront les réparations dans la proportion
honneurs de la séance. | qui vient d'être déterminée ; et s'il s'élève des
Au nom du comité †† difficultés à raison de ces arrangemens et ooa
- des nouveaux'tribunaux, M. Prugnon a pre venances relatives, les º
dépars °
-:-•ITErr
( 552 ) 1 • - .
« mise en balance avec les avantages qui résul-i eu ces termes : : , -1 ° ' , ;
, tent de la composition décrétée; à l'appui de i Art. Xl. « Les bâtimens
· sette observation , il a été dit que la demande !
# -
l'une manière coupable , et que le roi ſût prié L'Assemblée nationale , en ordonnant l'im
le donner les ordres pour poursuivre les au pression de l'arrêté , a chargé son président
eurs, fauteurs et instigateurs de ces délits. d'exprimer au directoire toute la satisfaction de
Les chanoines de Strasbourg ont trouvé dans la patrie. G.
e sein de l'Assemblée nation le un intrépide
léfenseur, qui, bravant le murmure universel, Suite des articles décrétés concernant les
raitant le comité ecclésiastique d'anti ecclé juges de paix.
liastique , se laissant rappeller vingt fois à
l'ordre, mais ne s'y mettant po nt , a sout nu T I T R E V.
d'une part, que la conduite du chapitre étoit
rréprochable, puisqu'elle étoit appuyée sur un Des jugemens préparatoires.
lécret du 22 septembre , d'autre part, que le
#omité n'avoit point de pièces probantes sur Art. I°". « Aucun jugement préparatoire ou
'accusation qu'il portoit : et enfin, descendant d'instruction , rendu contradictoirement entre
de la tribune sans conclore, a conclu, de sa les parties , et promoncé en leur présence, ne
place, qu'il n'y avoit lieu à délibérer sur le sera délivré à aucune d'elles , mais sa pronon
projet du comité. ciation vaudra de signification : elle vaudra
M. Alexandre de Lameth a relevé la bonne aussi d'intimation dans le cas où le jugement
foi de M. Maury, en rappellant à l Assemblée ordonnera une opération à laquelle les parties
que le décret invoqué par cet honorable prèò devront être présentes , et elles en seront
† étoit du 22 septembre 1789, et qu'il étoit averties par le juge de paix. -
ºnation§x'sur
biensles
- ordres religieùx
nationaux. # * ------
et sur
• .. ' IIi. Si le jugement préparatoire ordonne
une enquête, il iixera le jour, le lieu et l'heure
ce n ºsºs sont faites , au surplus, à qui que : de la comparution des témoins. Le juge de
# être de contrevenir aux décrets de paix délivrera aussi-tôt aux parties qui auront
eml lée nationale, et d'apporter aucun obs requis la preuve , une cédule de citation pour
( 554 ) •º
faire venir leurs témoins , dans laquelle la foyers et projets de contre-révolution : ils se
mention du jour, du lieu et de l' heure de la font des habits bleu de roi tout unis. M. Condé
comparution , sera réitérée. a lait ſabriquer quantité d'armes blanches et
iV. Si le jugement préparatoire ordonne la à feu : on achète des chevaux en Suisse ; mais
visite du lieu contentieux , il indiquera de la cour de Turin ne prend aucune part à ces
même le jour et l'heure où le juge de paix et machinations. Je pnis vous l'assurer , l'affaire
les assesseurs s'y transporteront , et où les de Nanci, la dernière émission d'assignats, la
parties devront s'y trouver présentes. procédure du chàteiet contre MM. J'Orléans
V. Lorsque le juge de paix et ses assesseurs et Mirabeau tombée au néant, et en dernier
auront nommé des gens de l'art pour faire la lieu la conjuration Viliºquier et Villeroi dé
visite avec eux, aux termes de l'article II du couverte, ont rabaiss * le ton des aristocrates,
titre précédent, le juge de paix délivrera à la qui se vantoient l ante1nent que ſe roi seroit
partie poursuivante, ou à toutes les deux , si à Rouen le 3 octobi e : mais ils disent encore
elles le requèrent également , une cédule de que si tous leurs projets ont échoués , ils eu
citation pour faire venir les experts nommés , ont un en réserve qui ne manquera pas.
dans laquelle le jour, le lieu et l'heure de la C'est la facilité de tirer leurs revenus de
visite seront indiqués. France, 'qai rend ces fugitifs si entreprenans;
VI. Toutes les fois que le juge de paix se et il est singulier qne , lorsqu'ils sont sortis du
transportera sur le lieu contentieux , soit pour royaume tous noirs de complots, et pour nuirt
en faire la visite , soit pour y entendre les té à la constitution , on n'ordonne point la saisis
moins , il sera accompagné du greffier , qui de leurs biens, comme un sûr moyen de l
apportera la minute du jugement par lequel arrêter dans leurs trames perfidcs. Depuis l'a
la visite ou l'enquête a été ordonnée. lition de leurs titres, ils cherchent a ach
VI . Dans les causes où les juges de paix ne d s terres à la proximité de Chambéry
prononcent point en dernier ressort , il n'y ailleurs. Un décret de proscription, lancé con
aura lieu à l'appel des jugemens préparatoires ces ennemis de la patrie, mettroit un terme
qa'après le † définitif, et conjointement
avec l'appel de ce jugement ; mais l'exécution
leurs attentats : les patriotes usent envers e
de trop de clémence , etc.
des jugemens préparatoires ne portera aucun
préjudice aux droits des parties sur l'appel ;
sans qu'elles soient obligées de faire à cet égard DE L A u s A N N E, le 1o occobre.
aucunes protestations ni réserves ».
- - ( La suite demain. ) Tandis que la constitution françoise marche
grands pas vers sa fin, et s'appuie sur la base d
lox, les esprits fermentent à Genève : et, qui
A /^ I S. croiroit ! un peuple qui passe pour libre deman
aujourdhui la liberté, et se plaint de m'être
MM. les Abonnés , dont la jouissance date du légitimement représenté. Il m'a pas encore ou
premier mai pour 6 mois , et du premier aoiît pour
3 mois, sont avertis que leur Abonnement finit au l'atteinte que le despote Vergºnnes a porté au
31 du courant, et priés de renouveller avant le 2o ; droits sacrés qui doivent faire la base du gou
somnme aussi d'insérer dans leur lettre une des vernement de Genève, et veut en conséqu
adresses imprimées sous lesquelles ils reçoivent le s faire disparoître jusqu'aux moindres traces
Annales; cette précaution est absolument nécessaire la révolution qui bouleversa cctte ville en 1782
pour éviter les doubles emplois. Il veut aussi que , comme cn France , tous
habitans ne fassent qu'un peuple, sans distinc
tion d'étrangers, de matifs de bourgeois, etqui
[ Extrait d'une lettre de Grenoble, le 12 tout homme qui aura les talens et la probité re
octobre. quise puisse parvenir aux charges municipales
et à tous les autres emplois du gouvernement
Les aristocrates , dont le nombre a depuis Enfin il demande une égalité poſitique prop
quelque temps augmenté à Chambéry , où je tionnée à la capacité de chacun , puisque cha
viens de faire un assez long séjour , ne font cun contribue proportionnément au bien et
que voyager en Suisse et à T'urin , où sont les salut de la patrie. V.
On s'abonne à Paris , chez BUIssoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on'adressera, franc de port le pii
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour los Auteurs des Annales Patriotiques. »
Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
--- --
· ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
#. '
#i- ·DE L A F R AN C E,
h#
º
#
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ,
p#
la
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes ,
l#. dirigé par M. MERcrER , et par M. Can RA , un des Auteurs.
l'.
"otre travail avance , a dit M. de la Roche Dans l'article XIII, le comité proposoit de
ºcault, et il seroit à propos que le comité. décréter que les mines et carrières ne seroient
·s finances fût chargé de remettre au comité évaluées qu'à raison de la quantité de terrein
s ºPºsitions un état des dépenses publiques que leur exploitation cnlève à la culture , et
†ées par l'Assemblée mationale, et de que les maisons employées à leur service se
§*onºejngement,
comité doit successivement roient seules soumises à la contribution fon
F . afin que celui dessou
im C l t2 I 6º.
382
-
( 556 )
Et tandis que M. de Murinais'prétendoit que IV. Dans le cas d'une insulte ou irrévérente
ces sortes de propriétés ne devoient être sou graye commise envers le juge de paix peº
mises à aucune imposition , M. Regnault , de nellement , ou envers les asscss urs en font
Saint-Jean d'Angely, démontroit qu'il y avoit tions , il en sera dressé procès-verbal; le coº
telle carrière qui produisoit 1oo ooo livres de
pable sera envoyé , par le juge de paix, à h
· rente, et demandoit un mode d'imposition pour inaison d'arrêt du district, et sera jugé parlº
de si énormes revenus. M. de Tracy rangeoit tribunal dt iisir.ct , qui pourra le condamn
ce revenu dans la classe de la contribution in à la pri, on jusqu'à huit jours, suivant lagº
dustrielle : l'Assemblée a ajourné l article jus vité du délit, et par ſorme de corfection seº
qu'à l'instant où le comité des mines fera son lement.
rapport sur cette partie de l'industrie nationale, V. Le jnge de paix ct ses assesseurs poº
et sur l'imposition dont elle paroît u suscep ront ordonner que les pièces et actes, dontlº
tible ; rapport qui est annoncé n être pas † se Sºl'C) llt respectivcment servies pour
éloigné. eur d fenses , leur soient r mises, pour º
Sur la demande de M. Antoine , l'Assemblée cxaminer en présence des parties , à ch#
a ordonné que le comité de constitution feroit, de procéder incontinent à cette délibératiº
mercredi soir, son rapport sur la formation de et au jugement ».
la haute cour nationale.
La séance a été terminée par la lecture d'une
lettre de M. la Luzerne, qui se disculpe de son A V I S.
mieux sur les faits dénoncés par l'arrêté du MM. les Abonnés , dont la jouissance date
département de la Gironde. Le ministère , dit premier mai pour 6 mois , ct du premier aoit
M. la Luzerne, a fait tout ce qu'il pouvoit ſaire , 351 mois, sont avertis que de
leur Abonnement
il a envoyé du papier sur les caisses, parce qu'il du courant , et priés renouveller avant e 20
n'avoit que du papier , et le mal dont on se comnnc aussi d'insérer clans leur lettre unº
plaint a été occasionné par le déficit du numé adresses imprimées sous lesquelles ils reçoivent !
raire, dont le ministre ne peut être compta Annales ; cette précaution est absolument nécesſº
ble. G. pour éviter les doubles cmplois. -
Art. I. « Les juges de paix n'auront point de L'assemblée patriotique, toujours plus !
costume particulier ; ils pourront juger tous les pressée de lire vos Annales patriotiques ; !
jours , même à ceux de dimanche et de fête, de ressentir la plus vive satisfaction à lalº
hors les heures du service divin, le matin et de votre n°. 312 : - à
l'après-midi. Justement indignée de la conduite du d
I. Ils pourront donner audience chez eux , telet contre un prince ami du peuple , º†
le jour, et portes ouvertes : et lorsqu'ils iront rabeau l'aîné son plus zélé défenseur º
visiter le lieu contentieux , ils pourront juger été charmée de voir avec quelle chaleur V0
sur le licu même, sans désemparer. défendez la cause des bons patriotes, †
III. Les parties seront tenues de s'expliquer repoussez l'injustice et l'audace de ce !
avec modération devant le juge de paix et ses suspect, justement récusé et vendu àº#
assesseurs, et de garder en tout le respect qui versité des ministres. Les applaudisseº#
est dû à la justice. Si elles y manquent, le juge térés de tous les membres # l'assemblée nº
de paix les y † d'abord par un aver pas suffi lipour
faction. a étévous témoigner délibéré
unanimement toute lº†
q" il
tissement, après lequel , si elles récidivent ,
elles pourront être condamnées à une amende, seroit fait mention dans le verbal de la sº
ui m'excédera pas la somme de 6 livres, avec et que les témoignages d'estime et d'attachº
l'affiche du jugement. de toute l'assemblée seroient exprimº
ume lettre qui vous seroit adressée. Elle a de lité de maire de la commune , pour la sûreté
plus délibéré unanimement de vous prier , mes des citoyens. J'ai mis la garde mationale après
sieurs , d'insérer cette lettre dans un de vos lui, mais il est passé dans d'autres pays faire
prochains numéros. la même chose. Ne perdez pas un instant pour
faire mention de cela dans vos Annales , car il
Vos frères les Amis la constitution et
membres de l'assemblée patriotique de ourroit occasionner du trouble dans le pays.
Marseille.
'abbaye de Formie, Tenaille, Lavaleroi, sont
ses galeries. Il reçoit de l'argent dans ce cou
Collationné par nous secrétaire. vent. Je suis, etc. Demaret , maire.
- J. Estienmze, secrét. 28 septembre 179o.
Cette lettre étant signée , nous avons cru
S ur l'ordre de Malte, que nous ne pouvions nous dispenser en au
cune manière de l'iinprimer, vu les circons
Tandis que nous avons renversé les exemp tances gravcs dont elle fait mention, et aux
tions de l'ancien régime , ces exemptions tout quelles malheureusement on n'a que trop de
à-la-fois odieuses et humiliantes, il seroit bien raisons pour ajouter foi. Nous ne disons pas ,
étonnant que mous eussions une toute autre relativement à la personne inculpée , que nous
balance pour un ordre qui n'est plus qu'un reste ne connoissons pas, mais relativement à la rage
monstrueux de tout ce que nous avons détruit , et au délire des moines et prêtres aristocrates.
qui, à tous les vices d'une opulence excessive,
joint l'orgueil démesuré et la morgue qui ou
tragent la raison publique. Cet ordre est celui Extrait remarquable de la réplique de J. P.
de Malte ; il contredit toutes les idées saines Brissot à Stanislas Clermont, du 8 octobre
dont nous nous glorifions : il étale du haut de 179o.
son rocher tous les préjugés barbares des siècles
passés; il est temps de purger tout-à-la-fois le Stanislas Clermont fait des questions sur le
commerce et la politique d'un ordro ridicule long parlement d'Angleterre, qu'il appelle mons
ment doté : un systême de brigandage, un char ire exécrable. Il demande quand il donna des
latanisme de généalogie, une avidité de pirate, preuves de patriotisme.
voilà ce qui ſe distingue au dehors; il veut pa J. P. Brissot répond avec la noble frenchise
roître religieux , et il n'est que barbare. Ses que doit avoir l'historien, et avec l'énergie d'un
courses sont un jeu ; et si l'on y joint le célibat, véritable plulosophe : vous demandez quand ce
la superstition, la débauche qui le caractérisent parlement fut patriote ; il le fut.... quand il se
au dedans, on ne verra plus en lui qu'une révolta ; il le fut quand il voulut mettre fin à
image hideuse du régime #ai aVeC SGS aC
la tyrannie d'un Strafford , d'un prêtre sacri
cessoires inséparables, c'est-à-dire, un esprit lége, de Law , d'une chambre inquisitoriale,
anti-civique, des idées de despotisme et de ser érigée sous le nom de chambre étoilée, d'un
vitude ; l'assemblage enfin de tout ce qui peut Charles Ier, qui ne convoquoit des parlemens
† à la saine philosophie, et insulter à la que pour en obtenir des moyens de dissipation
politique d'une nation régénérée. et de débauche; qui les cassoit lorsqu'ils se re
fusoient à ses desirs criminels ; qui mettoit des
impôts sans le consentement du peuple , em
· D'Aubenton en Thiérache, département prisonnoit ceux qui s'y refusoient, etc.
de l'Aisne. Il fut patriote quand il se prolongea jusqu'à
ce que tous les abus, sous lesquels l'Angleterre
M E s s 1 E U R s, gémissoit depuis des siècles, fussent réformés.
Le sieur Lemor, garde des eaux et forêts Il fut patriote quand il ordonna de poursuivre
de la maîtrise de Laon, vient de promettre criminellement les ministres qui avoient donné
de l'argent à tous les ouvriers des bois des des conseils pernicieux au roi ; quand, mettant
moines pour se soulever contre les personnes lui-même la plus grande chaleur dans cette
qui sont dans le cas d'acquérir ces biens : on poursuite, il obtint la condamnation des cou
en compte déja un grand nombre payés à cet pables qui expièrent sur l'échafaud leurs crimes
effet. Je vous dénonce cet homme, en ma qua contre la mation.
--
il fut patriote, quand il décréta l'éloignement puni ou doit-il être exempt de la peine; par
des évêques de la chambre haute , et que le cela même que son crime est plus grand ? Si
comm n lerncnt des troupes de terre et de mer cette dernière opinion est celle de l ignorance,
ne seroit confié qu'à des personnes choisies par de l'esclavage, de l'abnégation du bon sens et
V z chamhre des com1777 un e s ; quand il prit des de la dignité de l'homme : si vous étes forcé
précautions pour que les ministres et les ambas de convenir que nul criminel sur la terre ne
sadeurs fussent choisis dans le sens de la peut être exempt de peine, que sa peine doit
révolution : pour que i'éducation de l'héritier être en raison de la grandeur de son crime ; si
p1ésomptif de la couronne ne fût confiée qu'à vous êtes forcé de convenir que le plus grand
des mains pures , c'est-à-dire populaires. des crimes est de plonger une nation dans la
Il fut patriote , quand il , fit licencier les servitude, de substituer les fantaisies aux loix
troupes étrangères : - quand des conspirateurs, constitutionelles , d'écraser son peuple d'impôts
cherchant à s'assurer, pour le roi , d'une place non consentis , d'en dissiper le produit dans des
fo te , de Hull , pour commencer la guerre ; débauches, de se jouer de la justice et de la
quand, dis-je , il ordonna au gouverneur de morale ; enfin si le plus grand des crimes est
fermer la porte au roi inême. d'ouvrir une guerre civile , de verser le sang
des hommes pour les assujeitir; si, dis-je, vous
Il fut patriote quand, voulant éviter la guerre l
confessez toutes ccs vérités, vous avez vous
c vile , il fit des propositions de paix au roi , même jugé Charles I°" ; car il n'est pas un de
qui , le premier , avoit levé l'étendard de la
révolte et de la guerre contre la nation. ces forfaits dont il n'ait été coupable : je puis
citer cent faits qui l'attestent.
il fut patriote quand il arma la nation pour Vous prouvez donc , ou votre penchant à
résister à cette vioience du roi ; quand il arma † ignorance , quand vous
1 l'esclavage , ou
les gardes nationales de Londres ( trained ! accusez ici le parlement d'Angleterre d'un assas
banà ) : quand il ne désespéra pas de la chose sinat ; vous prouvez cette ignorance double
publique, †
trois défaites de ses troupes ;
quand , ma gré ses défaites , il ordonna de
ment, car ce ne fut pas le parlement qui le ju
gea ; il fut condamné par une soumission de
poursuivre , comme criminelle de hante trahi 1S5 membres, pris parmi les officiers de l'ar
son, la roine , qui entraînoit le roi dans une mée, les citoyens de Londres, et dans la cliam
guerre aussi coupable. -
bre des communes.
Il fut patriote quand , au milieu de cette
guerre civile, il prit les mesures les plus vigou
reuses pour établir le républicanisme : quand il Confédération universelle des Amis de la
2" • _ • • r
" •s
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAI
1 -
DE LA F R A N C E,
| A F FA I R E s P o L i T I Q U E s D E L E U R o p e ,
ET
, J O U R N A L L I B R E , par zne Société d' Écrivaizs Patriotes,
) • | dirigé par M. MERcz ER, et par M. CAaux, un des A l4ZeZé/S.
l. - - " ,
f 333
« •:
( 56o )
vºriRé par le directoire de Mâcon , et arrêté la Rochefoucault, donne l'apperçn de ce qu'on
par le départenent de Saône et Loire , et « droit d'espérer de la totalité de cette res- .
SO Ul TCG lITl UT} G IlS'e.
qn'il sera fait déduction sur le traitement dé
crété en faveur de ces religieux des sommes Le comité d'imposition, par l'organe de M.
dont ils seroient reliquataires : 4°. que le direc Fermont, a donné le rapport sur la répartition
toire du district de Mâcon demeure chargé de de la contribution personnelie. . .
l'administration des biens de la ci-devant abbaye La contribution commune à tous les citoyens
de Clugny » : et, sur la motion de M. Renaud , aura pour base la qualité de citoyen actif, la
de Saint-Jean-d'Angely, il est ajouté « que le valeur annuelle de l'habitation, fixée suivant le
procureur-syndic du département de Saône et prix du bail, les domestiques mâles, les che
Loire sera chargé de poursuivre pardevant le vaux de selle et de carrosses ou cabriolets dans
tribunal du district du lieu , les auteurs des les villes. · -
dégâts commis sur les biens de l'abbaye de Pour un seul domestique on payera 2 livres;
Clugny , pour être jugés suivant la rigueur des pour deux 3 liv. ; pour un troisième 6 livres, et
loix ». 6 liv. pour chacun des autres au dessus de ce
Toutes ces dispositions ont été étendues aux nombre ; on ne comptera point dans cette classe
autres communautés religieuses qui auroient les apprentifs et compagnons d'arts et métiers,
pu se rendre coupables des mêmes délits. les domestiques de charrue et autres, destinés
On a repris ensuite la discussion sur la con uniquement à la culture des champs.
tribution foncière. Voici les décrets qui ont La contribution qui sera établie sur les reve
été adoptés. nus d'industrie et de richesses mobiliaires, sera
Art. XI I. « Les terreins enclos seront évalués de douze d'après
deniers les
pour livre de leur montant,
présumé loyers. - • t
d'après les mêmes règles et la même proportion
que les terreins non enclos. Les terreins enlevés à le père de famille chargé de plus de trois
la culture pour le pur agrément, seront évalués enfans , obtiendra la remise de 2 den. pour
au même taux que les meilleures terres labou livre dans l'évaluation de son revenu imposable;
rables de la communauté. - -
#
V.
%
# •-n
\.
( 56 )
| Un l1onorable membre, qui s'étoit condamné Lxtrait du journal de Saint-Béat , article
, nn long silence , a repris la parole, non pour variétés , du 28 septembre 17go. -
l'avoir donné au roi des conseils perfides , Monsieur, la garde nationale de cette ville ,
et de l'avoir abandonné ; et il conclut qu'il instruite de l'influence que vous avez eue dans
seroit inconstitutionel et attentatoire à la pré les troubles arrivés à Montauban à la journée
rogative royale de demander à sa majesté le du l o mai, et craignant que votre présence
renvoi d' un ministre. Dans ce discours , qui ne produise de mauvais effets , vous prie d'aller
n'a pas été sans véhémence, M. Caz lès s'est chercher une retraite ailleurs. -
cru permis de désigner plus d'une fois , sous L'adresse étoit à M. Vialettes , major de
des rapports injurieux, quelques membres de l'ancienne garde municipale de Montauban ,
l' Assemblée qui lui ont donné des leçons de actuellement à Saint-Béat.
sagesse et de modération. Le courageux Vialettes reprit sur le champ
Celui qui lui a succédé à la tribune, M. Ri le cltemin de Banières, d'où il étoît venu, et
| card , a dit, en faveur de l'ancien ministre des avec tant de précipitation que , suivant une
finances , qu'on lui devoit l'égalité de ia repré de ses proches parentes qui étoit à Banières ,
sentation nationale ; il a dit que la municipa un de ses chevaux étoit fort malade de la course,
lité de Brest n'avoit péché que par excès de
zèle patriotique ; et il a proposé qu'une dépu
' tation de douze membres de l'Assemblée , le Lettre écrite par la société des amis de Vaz
président à la tête, allât instruire le roi du fait constitution , établie à Alais , département
ue le ministre de la marine est totalement
· du Gard, à M. Soustelle, député à l'As
échu de la confiance publique. semblée nationale , le 12 octobre 179o.
La discussion est continuée à demain. G.
M oNsI E U R ,
sociétaires. -
f
DE LA HAY E, le r4 octobre,
- AFFAIRES POLITIQUES. ETRANGERES. M. de Maillebois a reçu lundi dernier an
soir un cºurier de madame Cassini, qui se
DT M o D à N E , le 13 septembre. trouve à Mastreicht, et il a réexpédié ce cou
rier sans délai : ce qui donne à soupçonner,
Parmi les françois aristocrates ou autres, † avec assez de fondement, qu'il est pour quelque
ont éprouvé de si cruelles vexations en Italio chose dans la trame des sieurs Gusman et Fal
COIlet. , . ·· · x - • ••<r
depuis plusieurs mois, on peut citer une troupe
de comédiens coureurs de cette nation, et qui On assure dans ce moment que le duc d'Ursel
assurément ne prenoit aucune part à la révolu fait des recrues de soldats à Lille ; et l'on a
tion de France. Après avoir été expulsés de tout lieu de croire que ce n'est pas dans dé
plusieurs villes par ordre du pape, ils se ren - bonnes intentions ni pour les Provinces-Bel
dirent enſin à imola , où l'évêque leur permit giques-Unies, ni pour la France. C, '... ** -
· · ·· : !
On s'abonne à Paris, cliez BuissoN , libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera , franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres # les Auteurs des Annalcs-Patriotiques. .. !
Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger. , · · · ,'. . .. , ! - - •
' . - : s : -8 .. - - - - . -
Il paroît tous les jours un Numéro de ce Journal.Prix 36 liv, pour en an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 lit.poiir
5 mois franc de port, par la poste, pour tout le ºovº me l 'abºnement ne commence que du prem. ài'un möir.
Oh s'abonne aussi , à la méme adresse pour la BOUCHE DE FB R , moyennant 9 liv. pour 3 moit.
»
,ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
--
, ,
· · · · . D E L A F R A N C E , -
ET A F F A I R E s P o L I T I Q U E S D E L' E U R o P E,
Jo vR NAL L IB R E, - par une Société d'Écrivains Patriotes p
-
· dirigé par M. MERcrrn , et par M. Canna, un des Auteurs. •
-
-
aussi dams les endroits où les terres des exca VIII. Les hypothèques dont les biens qu'il
vations n'en fourniroient point suffisamment, . acquerra pour la construction de ce canal et
pour former les digues dudit canal. de ses dépendances pourroient être chargées,
| IlI. Le canak aura, à la superficie de l'eau , seront purgées en la forme ordinaire , mais il
, dans l'intérieur de Paris, douze toises de lar ne lui sera expédié chaque mois qu'une seule
· geur entre les murs de quais, et huit toises lettre de ratification par tribunal, pour tous les
·par-tout ailleurs ; sa profondeur sera de six biens dont les hypothèques auront été purgées
- pieds d'eau : il sera garni d'écluses par-tout où pendant ce mois. - " ----* .. !
elles seront nécessaires, et dans la campagne , : IX. Ce canal sera traité, à l'égard des impo
- d'anses, de quatre cents toises en quatre cents sitions, comme le seront les autres établisse
- toises. mens de ce genre. - • : • ..
: IV. Le sieur Brullée construira des ponts X. Les fossés de la Bastille et de l'Arsenal,
· sur toutes les grandes routes coupées par ledit ainsi que leurs murs, sont abandonnés au sieur
canal, conformes à ceux existans sur lesdites Brullée, pour faire partie dudit canal et de ses
troutes et sur les chemins de traverse, éloignés dépendances ; il démolira, à ses frais, les cons-'
: l'un de l'autre au moins de mille toises ; ils tructions qui se trouvent dans lesdits fossés, et
#seront plus rapprochés , si l'utilité publique profitera des matériaux qui en proviendront ».
l'exige ; ils seront remplacés par des bacs, si Il reste encore quelques articles qui ont été
uelque localité y nécessite. Il construira dans ajournés. - - 1*
sous lesquels il pourra établir des magasins à L'Assemblée nationale a renvoyé au comité
.son proht. ' - - de constitution une adresse.des citoyens de la
V. Il acquerra les propriétés nécessaires à section de l'Hôtel-de-ville de Paris, qui repi :
- l'exécution de son canal et de ses dépendances, sente aux législateurs les inconvéniens qu'elle
, dans la forme énoncée dans le décret du. . . . croit appercevoir dans la compatibilité des
si les juges de paix sont établis, sinon à dire fonctions d'administrateur et d'électeur. .. , ..
- d'experts ; et les difficultés, s'il en survient à En contravention au décret qui a statué
· cette occasion, seront terminées par le direc que le sel seroit denrée marchande;. et n'au
, toire des départemens. : , , , ' roit d'autre prix que celui que lui donneroit
· Le propriétaire d'un héritage divisé par le la concurrence, le département de la Mayen
· canal, pourra, lors du contrat, obliger le sieur s'est permis d'en fixer le prix à un †
Brullée d'acquérir les parties restantes ou por un décret rendu sur la proposition du comité
_tion d'icelles , pourvu qu'elles m'excèdent pas d'agriculture et de commerce a déclaré toute
,en valeur , celles acquises pour ledit canal et fixation du prix du sel nulle et de nul effet.
ses dépendances. . · · , · · · · ' , i . ' La discussion s'est établie sur le projetide
, , VI. ll ne pourra se mettre en possession décret proposé hier par M; de Menou , et pour
: -d'augume propriété qu'après le, paiement réel ! la rendre plus claire et plus méthodique , M
,et effectif de ce qu'il devra acquitter; si on re- . d'André proposoit d'en diviser la matière :
fuse de recevoir ce paiement, ou en cas de dif examen de l affaire de Brest, et des torts-du
•fiqultéa la consignation de la somme à payer, ministère : cette division m'a pas convenu à
faite dans tel dépôt public que les directoires ' MM. de Virieu et Malouet, qui ont prétendu
-
( 565 )
que c'étoit gêner la liberté des opinions que danger de renverser la constitution, de pré
de les disjoindre : M. Alexandre de Lameth a senter au roi le vœu du peuple sur le choix
dit que l'impéritie et l'insouciance des mi de ses agens , il a rappellé , à cet égard ,
nistres étant la source du mal, c'étoit la pre la conduite desi anciens états généraux , qui
mière question à examiner. M. d'André a ont constamment usé de ce droit : il a cité
adopté cet avis, qui est ensuite devenu celui les parlemens mêmes, qui, sous l'empire du
de la majorité. despotismé le plus absolu , exerçoient ce droit
M. Malouet a pris la parole, et s'est élevé de si naturel , lequel n'est autre chose que l'ex
toutes ses forces contre le décret proposé, qu'il pression de la liberté.
regarde comme inconstitutionel Il ne pénse Il a relevé ensuite les erreurs, sans doute
pas que la puissance législative s'étende jusqu'à involontaires, de M. Cazalès, qui a cité inexac
surveiller le pouvoir exécutif et ses agens : il tement l'histoire d'Angleterre : on y voit en
trouve que les ministres n'ont été que malheu effet que le parlement d'Angleterre a présenté
reux de déplaire à la nation. - fréquemment des pétitions semblables à celle
M. de Beauharnois estime, au contraire, que qui alarme M. Cazalès.
ce seroit abandonner l'édifice de la constitu Enfin M. Barnave s'est résumé par cette
tion, que de le laisser miner sourdement par
des hommes sans talens ou sans vertus. « Au
# , qui auroit dû satisfaire les plus diffici
es : l'Assemblée nationale doit avoir la liberté
pouvoir constituant et législatif appartient d'as de présenter au roi son voeu sur les agens ,
surer l'exécution des loix ; qu'est-ce en effet comme
dre. '
le roi doit avoir celle de ne pas s'y ren
que la loi , si elle est inexécutée ? De toutes -
parts l'opinion publique dénonce les coupables, On a encore entendu un ecclésiastique pren
et ils se jouent de l'opinion publique et de la dre de son mieux la défense des ministres, après
responsabilité ! » M. de Beauharnois a conclu † il a été
ermée.
décrété que la discussion étoit
à l'adoption du décret. · -- | - -
31 du courant, et priés de renouveller avant le 2o. GS canots arrives hier soir, rapporto1ens que
le fort avoit tiré plusieurs coups de canon.
A une heure du matin toute la troupe est
Aux Auteurs des Annales. - partie d'ici ; nous croyons qu'elle se rangera du
| | côté de ceux du fort, ayant crié en partant,
Nîmes, le 1o octobre 179o. | | vive la nation. Le colonel de ce régiinent est
- malade.
- • | | | " . - '- -
I a société du café national de la ville de Un autre canot arrive, et rapporte que 4oo
Nîmes , justement révoltée de l'audacieuse im patriotes sont entrés cette nuit dans le Fort
† du nouveau rédacteur du courier de
Bourbon, et sedéja.
sontLes
rangés avec les 3oo soldats
Madon , et partageant la juste indignation de qui
" - -
y étoient - - -
aristocrates perdent-
la
tous les bons citoyens, a unanimement dºlibéré | tète et se sauvent dans les hauteurs.
après avoir juré de renoncer, à l'abonnement P. S. Il y a dans le Fort-Bourbon des vivres
†ºc†ºdia† - - , -- | ------- »
pour dix mois et pour dix mille hommes.
-
V.
contenant des principes dangereux, ct tendant
à détourner la confiance due envers les sociétés DE T o R G A w , le 1o octobre.
des amis de la constitntion
est de propager , dont
l'esprit public l'unique but
pour l'ai fermis- On
' • •
pense ici que les troupes de notre élec
sement de nqtre constitution, regardant, en | torat vont être réparties différemment , en con
outre que cette feuille ne peut être que l'ou- séquence des mouvemens † se font depuis
vrage de la séduçtion , a arrêté ! surplus de | quelques jours dans celles du roi de Prusse,
communiquer cette résolutiQn à Ml Carra , en † probab ement va déclarer la guerre à la
le priant de l'insérer dans les Annales patrio- Russie. En effet, il se rassemble dans la Prusse
tiques , et ont signé les délibérans.. occidentale une ºrmée prussienne qui, dit-on,-
· Nota.
"(Suivent
Tous les signatures, au nombre
les signataires sont membres de la doit
de 55 ) | † être portée à cent mille hommes de troupes
Russes , de leur côté, se rassemblent
· La présente est pour vous faire part d'un . On en croit les auteurs liés avec ceux qui-fo
événement
n$ur à unearrivé
partieau du
Fort-Royal,
régiment de qui lafûitMarti-
lioº- | †º
çlié tl #ildesheim D un !ºsautre
#vemjnscôt lesde Turcs
l'évê »
§e
#us à lasoi
geole duetFort-Royal,
quatº priºni †la || †ººd
gèmissant † l'armistice qu'elle leur ºlpropºsé : voilàVienne
pour
verge aux
ſtérét du despotisme,
troupes à quiinspirèrent si vit in- | qº les Bosniaques viennent d' attaquèr un
la garde duunFort-B9ur : | #ºrps d' Autrichiens qui n'a eu que le temps de
· bon étoit † qu'ils députèrent hier à midi,l s'enfonçer dans, un bois. V. " ..... . • -
v
#
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIREs
D E L A F R A N C E. ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ,
-
/
- -
titution feroient leur rapport sur cet objet di M. de Menou, rapporteur, a dit que le dé
manche prochain. cret rendu changeoit la situation des choses. La
L'appel nominal, qui a été fait hier, démontre première cause du mal est la prévarication des
que l'Assemblée n'étoit composée que de 73o ministres ; mais s'ils sont triomphans, ferez
votans, et par conséquent, que plusieurs des vous tomber le poids du châtiment sur de bors
représentans, absens par un congé, se Per citoyens qui n'ont péché que par excès de zèle *
mettent d'en prolonger la durée : pour coº Il suffira de les avertir que la patrie est en dan
tenir cet abus par le regard public, il est dé ger , et vous les verrez tous rentrer dans le
crété que l'époque du retour sera consignée devoir ».
dans le procès-verbal comme celle du départ , Cette motion, croisée par quelques incidens,
et comme le terme demandé pour absence. et par une interruption de M. Moreau, qui ne
" Lundi, le comité militaire est chargé d'ap s'est rendu qu'avec peine à l'ordre du jour, a
, porter des détails sur le fait dénoncé par M. été ensuite combattue par M. de Vaudreuil,
' Biouzat, et que dans , nombre de régimens qui vouloit rétablir le projet de décret origi
on affecte de donner des congés absolus aux naire, et par M. de Virieu, qui vouloit y ajou
| soldats qui ont reçu quelque éducation. ter une proclamation de la loi nartiale, et qui
' Le comité des finances doit incessamment · sur-tout s'opposoit fortement à la proposition
" rendre compte des mesures qu'il a prises pour de donner au pavillon françois les couleurs na
impression des assignats, que M. d'André ·. tionales; mais la discussion ayant été fermée,
, fait la motion de conserver à l'imprimerie · et plusieurs projets ayant été lus , la priorité
royale. -
est demeurée à celui de M. de Menou, dont
· · L'ordre du jour a ramené la discussion sur la première partie est décrétée en ces termes :
le projet de décret concernant la municipa · « L'Assemblée nationale , oui le rapport de
lité de Brest. M. d'Harambure, premier opi ses comités de la marine, militaire, diploma
nant, en improuvant la conduite de cette mu | tique et des colonies, - -
: nicipalité, et en limitant la peine du procur écrète que le roi sera prié de nommer deux
reur-syndic à une simple suspension de fonc | nouveaux commissaires civils, lesquels se réuni
· tions , a proposé de décréter que l'Assemblée uront à Brest, avec ceux que sa majesté a précé
mationale, constante dans ses décrets consti idemment nommés, et seront revêtus de pou
tionnels, seroit toujours prête à revenir sur · voirs suffisans pour, en se concertant avec le
385
( 568 )
commandant qu'il plaira au roi de mettre à la lières, inconstitutionnelles, et qui pourroient
tête de l'armée navale et le commandant du entraîner les plus dangereux effets,
port , employer tous les moyens et prendre L)écrète que son président sera chargé de
leur écrire, pour les rappeller aux principes de
toutes les mesures nécessaires au rétablissement
de l'ordre dans le port et la rade de Brest ». la constitution, et pour les inviter à concourir,
Sur la seconde disposition , M. Malouet , , avec les commissaires du roi et le chef de la
digne zélateur d'une puissance dont il a été marine, au rétablissement de l'ordre et de la
l'instrument, demandoit la question préalable, discipline dans l'escadre, et de la tranquillité
ui a été vigourensement repoussée par M. dans la ville de Brest.
harles de l ameth : « Le pouvoir exécutif, L'Assemblée nationale décrète que les cou
a-til dit, fait le mort, et n'a point de forces leurs nationales seront désormais celles du pa°
pour soutenir la loi : et quand le corps législatif villon françois, renvoie au comité de la marine
vient au secours de la loi, on l'accuse de con pour l'exécution du présent décret ». G.
fondre et de retenir tous les pouvoirs » !
La seconde disposition est § A1 V I S.
· « Décrète qu'attendu qu'il a été embarqué
sur l'escadre , en remplacement de quelques MM. les Abonnés, dont la jouissance date du
gens de mer, des hommes qui ne sont ni ma premier mai pour 6 mois, et du premier août pour
rins ni classés, le commandant de l'escadre sera 3 mois, sont avertis que leur Abonnement ſînit º
autorisé à congédier ceux qui ne lui paroîtroient 31 du courant, et priés de renouveller avant le 25.
pas propres au service de mer ».
, La proposition de changer les couleurs du Admirable conduite des Marseillois. Enegu
pavillon a occasionné de violens débats. M, de et pureté de leur patrio4isme.
Foucault trouve ce changement inutile et même
dangereux ; M. de l'Epaud est étonné que la O Phocée ! béni soit le destin qui conduisit
couleur patriotique adoptée et ordonnée par tes enfans sur les rives de l'antique Provence
· le roi lui-même éprouve encore des refus. † pour y porter dans leurs coeurs magnanimes le
Riquetti a fait valoir cet argument dans un dis feu sacré de la liberté et le germe de ces grandes
cours digne de son talent, et que nous regret vertus humaines, qui se développent aujour
· tons bien de me pouvoir rapporter; et il a fini d'hui avec un éclat rapide et supérieur dans
par demander que le cri matutinal des matelots murs de Masrseille ! Déja les habitans de cette
ville avoient été les dignes émules de nos bra
#
fût désormais vive la nation , la loi et le roi.
Croiroit-on que cette motion a valu à l'opi ves parisiens dans tous les évènemens de l'heu
nant, de la part de M. Guilhermy, les épithètes reuse et mémorable révolution de 1789; bientôt
d'assassin et de scélérat ? Un désordre extrême la tourbe scélérate des agens du pouvoir exé
· a succédé à cette indécence indéfinissable , et cutif, et sur-tout le perfide Guignard, avoit
† l'offensé demandât généreusement l'or porté les plus grands efforts de leur vengeancº
re du jour, M. de Menou, pour l'honneur de et de leur méchanceté contre ces mêmes habi
la discipline intérieure, a réclamé des ordres du tans; mais bientôt aussi le puissant génie des
président à l'effet de faire arrêter et conduire Marseillois avoit triomphé de tant de manœu
en prison le coupable, pris en flagrant délit. vres et de perfidie ; et aujourd'hui, tandi quº
M. Cazalès, dans sa modération, n'a vu qu'un la capitale et les provinces se contentent dº
propos inconsidéré, dont l'auteur devoit être paroître étonnées de l'imperturbable audace
mis à l'ordre. On a été aux voix sur la motion des ministres et de leur séjour auprès dutr #
de M. de Menou , qui, après des épreuves Marseille seule, oui Marseille prend l'attitº
douteuses, s'est résolue dans un amendement et la voix qni conviennent aux descendans dº
proposé par M. Regnault, et d'après lequel il Grecs et des Romains, à,des François libres.
est ordonné « que M. Guilhermy gardera les « Quoi , messieurs, dit-elle ( dans une adresse
arrêts pendant trois jours ».. 1 du conseil général de la commune à l'Assemblº
La proposition principale a reparue, et, non nationale) tandis que l'orage de la contré #
$aIlS cbats, a été décrétée ainsi : . -
- *,
volution tonne de toutes§rts et annonce !
« Au surplus, l'Assemblée nationale, per uerre civile ; que le massacre de Nancipºº
suadée que l'excès du patriotisme a pu seul le bruit de ses horreurs dans les deux hémº
, entraîner la municipalité et le procureur de la · phères; que la nation fait les plus grands sacri
commune de Brest dans des démarches irrégu lices et s'empresse de soutenir un pacte q"
• º
( 569 )
le seul amour pour son chef lui rend cher ; de la constitution ; et enſin, après avoir menacé
tandis que Marseille , fidelle à son serment , la municipalité du rassemblement de l'armée au
redouble de vigilance , de patriotisme et d'ef Hambeau, et avoir eu l'impudence d'interpeller,
forts, un lâche ministre persiste impunément par un acte d'appel, cette même municipalité
dans son audace ordinaire, de nous dénoncer de révoquer sa délibération du 28 septembre
sans témoins et sans preuves ! nous l'avouons à dernier, son parti s'étoit assemblé en secret le
regret, messieurs, ce ne sont point là les succès 29 du même mois, pour méditer et combiner .
que les défenseurs des droits dc l'homme avoient l'horrible projet de faire à Marseille ce qui étoit
permis aux François d'en attendre ». arrivé à Nimes, à Montauban et à Nanci. Les
« Faudra-t-il donc que désormais, rendus à malheureux ! Mais heureusement la surveillance
eux-mêmes et n'espérant qu'en leurs propres continuelle des patriotes marseillois , le zèle
forces , les Marseillois attendent et combattent éclairé des amis de la constitution , et la fer
seuls l'ennemi ? cette confédération, qu'ils ont meté admirable des municipaux , ont déjoué
jurée sous vos auspices, est-elle anéantie ? Mar toutes ces manceuvres ; la nouvelle élection des
seille sera-t-elle réduite à se souvenir que l'an officiers de l'armée s'est faite rondement ; le
cienne Rome , sa soeur, ne fut jamais plus invin brave M. Cabrol, président de l'assemblée pa
cible, malgré ses dissensions intestines, malgré la triotique, a été nommé colonel de cette armée :
défection de ses alliés, que lorsqu'elle eut l'aristocratie en a frémi de rage, et la bonne
besoin de toute son énergie ? Non , messieurs, cause triomphe encore aujourd'hui chez les
ce sont là des extrémités que la réalité seule peut Grecs, les Romains et les vrais François de Mar
faire bien sentir , mais que notre juste espé seille. Paris, lève-toi devant la patrie de Liber
rance nous interdit de prévoir. C'est elle qui tat , et serre-la tendrement sur ton sein ; tu
nous soutient, qui nous porte à demander, avec n'as pas de meilleur appui dans la cause com
confiance, à nos sages législateurs, justice et mune des François; le globe même ne contient
protection contre tous les ministres. Ils se sont pas, sur sa surface entière , une race d'hommes
montrés ouvertement les ennemis de l'état : plus belle , plus noble , plus sensible et plus
ils ne cessent de complotter sa perte ; la mation . vaillante que celle de nos frères de Marseille :
entière les accuse ; le moment presse ; il est oui , je le répète, j'aime à me rappeller en eux
indispensable de prononcer entr'eux et la na ces Phocéens dont le sort m'a fait verser des
tion, entre le despotisme et la liberté que vous larmes de douleur en lisant leur histoire dans
avez promise sous l'empire des loix ». celle de l'ancienne Grèce, et dont les descen
C'est par une suite § cette énergie sublime dans actuels me font verser des larmes de joie,
et de cette pureté de principes, que les vingt en songeant qu'ils sont François aujourd'hui,
huit sections de Marseille viennent de changer et en voyant leur courage, leur constance, leur
l'état-major de leur armée patriotique, et d'en † et le génie patriotique, qui, remplissant
eur ame toute entière , fait l'essence de leur
· expulser le sieur Jean-François Lieutaud, ci
· devant commandant-général. Cet ex-comman morale , de leur politique et de leur raison.
dant, qui sans doute avoit aussi un cheval - CARRA.
-blanc, qui sans doute étoit devenu aussi roya
liste , qui sans doute avoit aussi beaucoup de Chatne de # anti - nationaler,
complaisances pour le comité autrichien de Moyens sûrs de rompre tous les anneaux
· Saint-Cloud, ne vouloit plus reconnoître l'au de cette chatne.
- torité municipale ; il ne faisoit plus les pro
, clamations qu'en son nom ; il donnoit ordre Cette chaîne , forgée sans cesse et depuis
saux curés des campagnes de ne lire aux prônes long-temps dans l'infernal attelier du comité
ue les écrits † et incemdiaires , qu'il . autrichien de Saint-Cloud, et par Guignard,
aisoit répandre lui-même par-tout. Ses parti Champion, la Luzerne, d'Angevilliers, la Tour
sans, par des menées sourdes et des insinuations du-Pin et consorts, s'étend, comme on le voit,
erfides, cherchoient à égarer le peuple et à. du dedans au dehors et du dehors au-dedans.
lui inspirer du mépris pour le plus respectable Les principaux anneaux du dedans sont, en ce
et le § vertueux des patriotes, le maire de moment, Nanci et Lyon : ceux du dehors sont
Marseille, l'Aristide de cette nouvelle Athène. Naples, Turin, Vienne, Luxembourg, Trèves,
Il avoit excité, le 17 août dernier, une troupe Saarbruk et Carpentras. L'anneau de Nanci n'a
- effrénée de brigands à faire une irruption dans u se briser que par l'effusion du sang de nos
la salle où se tenoit l'assemblée des vrais amis #§ ; celui qui existoit à Rouen , sous les
( 57o )
auspices de la Villeroi , s'est rompu par l'heu beau jeu en ce moment, car les vrais patrio
reuse découverte de ce complot ; celui de Lyon tes du club de 1789 viennent en ſir «ie se réu
se rom pra sans doute par la fermeté de quel nir à celui des Jacobins, au grant d 'sespoir
ques bons citoyens , et par la coafition du peu . d' une certaine femme c t de cei 1 a 11s in : 11 ist res,
pie de cette v lle , et de celui des environs, ct à la grande satisſaction du Lon I»e t1 ;ºle de
Paris. l
malgré l insolence du sieur Lachapelle , com
mandant des troupes de ligne , et de ses deux 1 °. Pour dissiper les manoeuvres et le camp
fils , qui se promènent dans Lyon sans porter la des aristocrates et contre-révolutionnaires Ve
cocarde nationale. Nous aurons soin de donner
naissins, l'Assemblée n'a d'autre parti à prendre
l'éveil à temps sur les projets funestes qui cou que d'accepter sur le champ la rd union de
vent dans le coeur des aristocrates de cette
ville , lesquels sont en liaison intime avec ceux
l état d'Avignon proposée par le peuple de
cet état , sauf au roi à traiter avec le pape
du comtat Y enaissin , et sont dirigés par Im pour une indemnité ( n argent. l.es Avignon
bert et ses adhérens. Hâtons-nous de jetter les nois alors mettr ont bien à la raison les conspi
yeux au dehors. rateurs du comtat ; et tout sera tranquille de
Le comité militaire des détacluemens fran ce côté-là.
çois du Saint-Esprit, Bagnols, Orange et Châ 2°. Pour déjouer Léopold et protéger l'in
teau-Renard , en garnison à Avignon, vient de dépendance des Belges , indépendance abso
donner avis à l'Assemblée nationale qu'il se for lument nécessaire à notre repos et à notre
moit un camp de 5o,ooo hommes dans le comtat politique actuelle , l'Assemblée n'a également
Venaissin ; qu'on faisoit dans ce comtat d'é d autre parti à prendre qu'à reconnoitre Ce"tl8
normes accaparemens de bled et d'immenses indépendance , et qu'à marquer en Inême
approvisionnemens de sabres , de fusils , de telnps son voeu pour une alliance définitive
canons et de poudre : près de 6ooo savoyards avec la Prusse , la Hollande , la J'ologne et
et piémontois sont déja arrivés dans ce camp. la Turquie : alors toutes ces grandes armées
Ces faits sont très-certains ; les journaux anti que le comité autrichien espère voir sur nos
metionaux les annoncent eux-mêmes avec un frontières, pour commencer une gti erre civile
air de triomphe. et détruire notre constitution . se dissiperont
D'un autre côté , nous avons compté à com comme un nuage aux premiers rayons lu so
bien se monteroit l armée autricliienne dans leil François ! souvenez-vous sans cesse d s
la Luxembourg , lors de l arrivée des nouvelles calamités innombrables que le traité de 1756
troupes de †º† et nous avons vu qu'en avec la maison d'Autriche vous a causés # t*l
saisissez cette occasion pour rompre en fin avec
comprenant les brigands de Trèves et de
Saarbruk : et les déserteurs françois que B—é , cette maison perſide.
d'Esterhazy, et d'autres commandans, y ſont 3°. Pour imposer silence aux ennemis des
passer continuellement , sans parler des envois braves Liégeois, l'Assemblée n'a également
considérables de louis et d'écus cn France ,
d'autre parti à prendre qu'à déclarer l§ France
ainsi que de grains , cette armée sera de 78 l'alliée de ce peuple, et sa protectrice ; et pour
à So,ooo hommes.
aPpaiser les réclamations des princes aliemands,
D'un autre côté encore , on considérant les faire traiter sérieusement avec eux , au mom
dispositions malveillantes de la diète de l'Em de lit nation et du roi , pour des indemnités
ire en faveur des Liégeois, et les réclamations convenables. Que tous les citoyens et nos lé
impatientes de quelques princes Allemands , gislateurs méditent toutes ces propositions
pour l'indemnité de leiirs possessions féodales en ºlles tendent à la paix et à la gloire de la
Alsace , nous reconnoîtrons dans tout cela une France : et tous ceux qui les combattront se
suite opiniâtre de trames odieuses de la maison ront à coup sûr des e:nnemis déclarés de la ma,
d'Autriche, qui nous poursuit par-tout, et qui tion. J'ai fait mon devoir, en donnant les
veut absolument que les fleuves de notre em moyens de rompre tous les anneaux de la
pire se changent en fleuves de sang. chaîne des conspirations anti-nationales . je
Mais l' Assemblée nationale peut déjouer tous n'aurai qu'à gémir si ces moyens sont nég .
ces projets , et certes la providence lui fait gés. CARRA.
On s'abonne à Paris, chez BUIssoN , Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port , le prix
d : l'abonncment et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Autcurs des Annales Patriotiques.
" Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E ,
· E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ,
/
( 572 )
voyé l'exécution de ce décret à son comité il sera exercé par des hommes déja revétus de
militaire. -
la conſiance publique ; chaque contribuable
Elle a renvoyé au comité de constitution aura droit de se faire entendre, de faire juger .
l'adresse de plusieurs professeurs qui présentent sa réclan1ation..... ,
l'hommage d'un plan d'éducation nationale. Pour combattre ce nouveau mode , - M. Fer
On a annoncé que le comité des monnoies mont a présenté l'exemple de la répartition
donneroit incessamment son rapport sur la qui se faisoit ainsi dans l'ancienne province
fabrication d'une monnoie de billon , qui est Bretagne , et où le contribuable n'obtenoit
impatiemment attendu , comme devant com presque jamais justice , parce qu'il avoit pour
sommer le rétablissement du crédit public et le juge l'homme qui avoit assis l'impôt, et dont
succès des assignats. l'intérêt ou l'orgueil n'avouoit jamais s'être
A la séance de samedi soir est renvoyée la trompé.
lecture de nonbreux art clºs d ºcrétés sur la Quant à la fraude dans les baux dont on fait
désignation des biens nationaux à vendre. une objection, il sera toujours facile d'en an
Enfin est arrivé l'ordre du jour ; c'étoit la nuler l'effet. On aura le droit de faire procé
discussion sur la contribution personnelle : M. der à l'estimation, conformément au tarif qui
Fermont rapporteur. Les deux premiers articles sera joint au code que le comité propose
du décret proposé sont adoptés à l'unanimité. « Au surplus, ajoute le rapporteur , sans une
Art. I°r. « Il sera établi, à compter du pre base constante et uniforme pour tout le royau
mier janvier 1791 , une contribution person me, on ne pourrâ jamais parvenir à répartir,
nelle , dont la somme sera déterminée chaque à imposer la contribution dont - il s'agit par
année. égalité proportionnelle entre les départemens
II. Une partie de cette contribution sera respectifs ». -
commune à tous les habitans du royaume, de les deux systêmes ont encore été agités par
quelque mature que soient leurs revenus ; mais MM. Biouzat et Roederer; mais la dissussion
la plus forte partie sera levée à raison des ayant été fermée, la priorité, balancée un ins
salaires publics et privés , et des revenus d'in tant, s'est déclarée pour le projet du comité.
dustrie et des fonds mobiliers ». - Dans les amendemens, M. Revv bel proposoit
Il s'est élevé une réclamation multipliée d'imposer également les domestiques des deux
contre l'article III, qui proposoit de prendre sexes ; il vouloit un impôt sur l'équipage de
pour base de la § commune la valeur chasse, particulièrement sur les chiens, sur
annuelle de l'habitation. M. Malouet y voit les armes. Voici la réponse de M. Rœderer
renaître le systême odieux de la capitation, et au premier amendement.
tous les vicés de l'arbitraire dont il étoit en « Les femmes : a-t-il dit, sont plus néces
taché , l'artiste et l'artisan écrasés par l'impôt saires dans l'intérieur des maisons ; ce sont
qui porteroit sur l'emplacement dont ils ne elles qui prennent soin des malades de nos
peuvent se passer, tandis que le riche citadin famillés , et qui sont chargées du soin de nos
éludera la contribution en resserrant sa lo enfans ; peu faites pour les travaux de la terre,
cation. il étoit inutile de les y appeller : une considéra
M. Rœderer a défendu le projet du comité, tion différente nous a guidés pour les hommes ;
en disant que le luxe ne cesseroit pas de se d'ailleurs , messieurs, vous avez rétabli l'éga
montrer dans de vastes appartemens, dans des lité entre tous les citoyens, et ce moyen nous
maisons spacieuses , et il a annoncé que le a paru propre à fiire disparoître insensible
comité , dans des articles additionnels , avoit ment la domesticité ». | .4 .
prévu la distinction à faire des atteliers et Tous les amendemens ont été écartés, et
manufactures. l'article est décrété ainsi : +
M. Biouzat n'adopte pas mon plus la base des Art. IIl. « La partie de cette contribution,
locations ; il propose qu'on laisse aux muni commune à tous les habitans , aura pour base
cipalités le droit d'imposer annuellement, pour de répartition la qualité de citoyen actif, la
raison de leurs facultés mobiliaires, les citoyens valeur annuelle ৠfixée suivant le
de leur arrondissement. Ce systême, adopté prix du bail ou l estimation qui sera faite , les
par MM. Buzot, Brillat, Armand d'Aurillac, domestiques mâles, les chevaux de selle dans
n'est pas, ils en conviennent, exempt d'arbi les villes, et de carrosses ou cabriolets. tant
traire, mais il y en a moins que dans le sys dans les villes que dans les campagnes ». -
tême du comité : l'arbitraire y sera plus éclairé; Le brave et vertueux Desilles est mort de
( 573 )
ses blessures, et l'Assemblée nationale , par étoit fameuse par la rue Vivienne , et par l'a
un décret unanime , autorise son président à ristocratie financière , la pire de toutes les
donner aux parens de ce héros des témoignages aristocraties : eh bien, sur quatorze électeurs,
de la douleur universelle. que cette section avoit à fournir au départe
- M. d'André, au commencement de la séance, ment de Paris, elle a nommé treize jacobites ,
avoit exprimé sa plainte , de ce qu'à une heure qui sont M M. Brissot , Clavière , Kersaint ,
déja avancée l'Assemblée étoit loin de se trou Duclos , Bonnomet, Kéralio , de Bry, Carra,
ver complette. A l'ordre de deux heures M. le André , Magol, Bacon , Milly et le Fevre.
président a rappellé cette remarque , et la Cette circonstance nous a engagé, le 2o de
motion qu'avoit fait M. d'André pour que ce mois, à une députation au club des Jago
chaque jour, à neuf heures et demie , on fit bins , pour lui porter l hommage de notre no
l'appel nominal , ou qu'il fût décrété que l' As mination , et lui présenter le quatorzième de
semblée n ouvriroit qu'à midi ses séances. « }| nos collégues , M1. Couty , qui n étoit point
me faut point de décret , a dit M. Lépaud ; encore membre de cette société , quoique très
il suffira qu'à l'heure préſixe , M. le président digne de l être , et qui a été adopté par elle,
annonce que la patrie souffre , et nul des sur le champ , de la manière la plus hono
rable.
représentans ne pourra supporter un tel re -
A Auch, La municipalité de cette villo exerce vents , à Helezé. Encore quelques rencontres
l'aristocratie de son maire ( ci-devant subdélé et les tùlcs seront marins. }^. -
Le titre second concerne la contribution per Art. VI. « La partie de contribution à raison
sonnelle pour l'année 179 I. Sur l'avis du rap des domestiques mâles, sera payée par chaque
porteur, on a ajourné le premier article où contribuable, par addition à son article, savoir :
devoit en être ſixée la quotitée ; et on a adopté Pour un seul domestique, 3 livres; pour un
sans discussion l'article II.
second, 6 livres ; pour un troisième , 12 livres ;
Art. II. « La somme qui sera décrétée sera et 12 liv. pour chacun des autres dqmestiques
incessamment répartie entre les départemens , au-dessus de ce nombre : et à l'égard de la con
par un décret particulier ». tribution des domestiques femelles , elle sera
L'article IIl a donné lieu à une discussion fixée à la moitié de la contribution pour les
assez vive sur la proposition que faisoit le domestiques mâles : et ne seront comptés les
comité, d'autoriser un homme qui me seroit apprentifs et compagnons d'arts et métiers, les
pas sous la loi de la contribution , à se faire domestiques de charrue et a tres destinés uni
admettre au rang de citoyen actif , en s'obli quement à la culture ou à la gºrde des trèu
geant à payer une contribution civique. On a peaux, ni les domestiques au-dessus de l'âge de
6o ans ». -
s : 7
visée en deux articles, a été adoptée.
Art. III. « La partie de la contribution qui A{ V I S.
sera établie à raison des facultés qui donnent
le titre de citoyen actif, ne pourra être élevée MM. les Abonnés , dont la jouissance date du
au-dessus de la valeur de trois journées de premier mai pour 6 mois, et du premier août pour
travail, dont le taux sera proposé par chaque 3 mois, sont avertis que leur Abonnement ſinie au '
district pour les municipalités de son terri 31 du courant , et priés de renouveller avara : le 25 :
toire , et arrêté par chaque département. -
-
-
Sur l'article VI, la discussion a été vive et 'regorger toutes ses , conquêtés. L'Angieterre .
multipliée, mais ce sont de ces débats qui.pro auroit pu, en secondant le roi de Prusse, et. -
duisent la lumière sans fracas et sans échire-.. · en donnaut à propos des secours maritimes aux • *º
mens. Les amendemens les plus remarquables Suédois, forcer également les Russes à lâcher. 4
-
( 577 )
- -
rise sur la mer Noire et sur le Danube ; mais - - - t
- -.
parer tout celui du Levant Le roi de Prusse » Voici un prédicateur ordinaire du roi, qui
S eS t distingué dans les cliaires de la capitale
a été plus loyal : il a sacrifié toutes ses pré
tentions en Pologne, et tous les avantages par et qui se montre un ami éclairé de la révolu§;
ticuliers qu'auroit pu lui procurer le traité de Parce qu'elle se rapproche évidemment de l'es
Reichembach pour favoriser uniquement les prit de l'évangile, tandis que l'ancien régime
Ottomans ;, et dans ce moment même, 8o,ooo avec la monstrueuse opulence de son clergé
Prussiens menacent la Livonie, pour sauver à s'en écartoit scandaleusement, L'orateur déiie
ces mêmes Ottomans la perte de trois grandes u'on lui cite un,seul article du Credo, que
provinces , dont les Russes se sont mis en l'Assemblée nationale aie attaqué directement
possession , entre le Danube et le Niester. ou indirectement ; et, en matière de foi , qui
Je demande quel est le but de Frédéric-Guil conserve le Credo, conserve tout. En effet ,
laume, si ce n'est, d'une part, d'empêcher l'ex voit-on une seule réforme, un changement
tention de la puissance russe, comme il a empê quelconque , qui ne porte sur des abus pros
ché l'extension de la puissance autrichienne, et crits par l'évangile, les pères et les conciles ?,
de l'autre, de tenir fidèlement ses engagemens l orateur chrétien, qui a vu de près la cour,
et ses promessés envers la Pôrte ? Mais quel s'écrie : les nobles, les membres du parlement
devroit être le plus chaud protecteur des Turcs ? et ceux du haut clergé, voudroient faire de,
n'est ce pas la France ? Depuis François iº, les tout ceci une affaire de religion; mais ce n'est
Turcs ont été nos amis les plus ſidèles; ils ont pour eux qu'une affaire de finance ; les cures
favorisé presqu'exclusivement, depuis 15o ans, et les évéchés soustraits à la nomination de
notre commerce dans le levant : ell bien, la ceux qui étoient intéressés à ne consulter que
cour de France, dévouée lâchement et servile le grand armorial de France, le mobiliaire des
ment, depuis 1756, à la cour de Vienne, loin provinces ou le crédit des. protecteurs , don
de secourir ses bons amis les Turcs, les a livrés nés désormais par les suffrages du peuple , et
pour-ainsi dire pieds et poings liés à la maison , devenus la récompense des talens , des ver
d'Autriche ; et aujourd'hui , c'est le roi de tus et des services rendus à l'église ; voilà ,
Prusse qui s'est chargé de notre reconnoissance voilà la cause véritable et unique des cris fré -
envers èux. Mais si les Turcs, trahis par notre métiques que la plupart font retentir autour
ministèrè depuis si long-temps, ouvroient les ' de nous. .
eux, n'aurions-nous pas à craindre qu'ils ne Eh ! comment blâmer d'ailleurs l'Assemblée
finissent par nous interdire leurs ports et ce mationale d'avoir marché sur les traces de nos
commerce si lucratif qui fait fleurir Marseille évêques ? est-elle donc repréhensible d'avoir
et nos provinces maritimes du midi ? Qu'au fait contre les | ordres religieux en gros et dans
roient-ils à redouter de nous ? enverrions-nous un seul jour, ce que les princes de l'église fai
des flottes à Constantinople ? Pensons-y bien : soient en détail depuis près de vingt ans ? Tout
c'est-là où le cabinet de Saint-James nous at , bien pesé, bien analysé, on ne voit d'un côté
tend : Je demande donc si ce ne sont pas là des ! que préjugés, vaines prétentions, cupidités, .
cousidézations politiques qui méritent d'être ! oubli'des'premiers principes et des anciennes
présentées à l'Assemblée nationale par les né règles, et de l'autre que science, force, éner
gocians de la Provence et du Langnedoc , et gie ,'amour du bien et zèle pour le rétablis
méditées par cette auguste Assemblee ? Le roi sement du bon ordre.
de Prusse soutient les , urcs, et nous les aban L'orateur tonne contre les mauvais citoyens
donnerions ! non; la France doit 3e réunir à la ' ainsi qu'il l'a fait toute sa vie contre les mau
Prijsset pour l'aider dan sa noble entreprise#. vais clirétiens, les uns ressemblent beaucoup
sans
• " :: - ºquoi nous avons à craindre la perte de,
• - - - -- • • • • • • .. - aux autres; car l'évangile nous apprend à res
TiO LIT8 dommerce dans le L vant. et de voir ce | pecter, les puissances ; . et d'où émaneroient
commerce passer tout entior dans la main des les loix, si ce n'étoit de l'Assemblée natio
Angloisr CARRA. | - i | | | . . male ?, - - - - -
( 578 j
On voit que le prédicateur ordinaire du roi et de patriotisme : j'espère que vous voudrez
bien annoncer ce trait dans vos Annales, afin
m'est pas dans le cas de pouvoi r dire comme
· le Procureur arbitre, c'est ma robe qui gâte , que tous les juges, s'il est possib le, se disposent
ma logique, et qui dénature ma conscience ; , au même sacrifice ; heureux seront les districts
les vertus civiques qu'il a dans l'ame s'épan où l'on élira des juges comme les nôtres !ils
chent sans effort, et s'accordent avec l'esprit ;réunissent talens et probité. ·
de religion, qui recommande la paix, l'égalité, | Je suis, etc. M o R N A x, procureur-Syndic
la bienfaisance et le patriotisme. Il paroît qu° - - du district d'Orgelet.
les fanatiques ont calomnié l'orateur, mais sa
défense est dans ses actions et dans ses écrits '
également dignes d'éloges. Du 22 Octobre 1789. -
•----•
Paiement des Rentes de l'Hôtel-de-ville de Parit:
Extrait du procès-verbal de l'élection des juges | Année 179o. Lettre J.
du tribunal du district d'Orgelet, du 12
octobre 179o. 1 ! .
CovAs DEs CHANcEs ETRANoERs, à 6o jours de date
Amsterdam, 5o# à #. Madrid, 16 l. 5.
MM. Poupon, Champion , Cordier, Clerc Hambourg, 2o8# à #. Gênes, 1o3.
et Gindre, juges élus , se sont présentés à Londres, 25#. Livourne, 1 1o# à 11n
l'assemblée, et, M. Poupon portant la parole, Cadix, 16 l. 4. Lyon, Saints, #p°.
ont dit : -
service gratuit, s'ils n'avoient craint d'en écar Loterie d'Octobre 178o, à 12oe l.............….
ter par la suite des citoyens distiugués par leurs Primes 1788, 2 bén. ......…. 1789.............4p°.
talens et par leurs vertus, à qui leur fortune Loter. d'Avr. 1783, à6ool.76o.56 Sorties.3# pº,º
n'eût pas permis les mêmes sacrifices, qu'au Loterie d'Oct. à 4oo l.585.Sorties.. 26.64.p".
moins ils ne pouvoient se refuser la satisfaction Empr. de Déc. 1782, Quitt. de finance......67p°.
de le réduire, et qu'ils demandoient què le roi ·Empr. de 125 millions, Déc. 1784............ là.i#bº
fût supplié de fixer à 12oo liv. seulement leur | Empr. de 8o millions. Quitt. avec # b.
traitement; savoir 6oo liv. de fixe, et 6oo liv. Quittances de finance sans Bull...43.4.3.4 pº
en distribution d'assistance, et ont signé. Pou et,
Idem. sorties, ...............................Juill 4b,
pon, Gindre, Clerc, Champion et Cordier. Bulletins.............….......7o. Sortis......it.…
M. le président a répondu : messieurs, la con Reconnoissances de Bulletins........ Sorties...…'
fiance universelle venoit de vous décerner le Lots viagers ….…...............….…'
prix du mérite ; vous jouissiez de notre estime Lots des Hôpitaux § 2# 3bén. !
et de nos respects, il vous faut donc ençore, lEmprunt de Novembre 1787 à 4 p* #....… s ::"
notre reconnoissance et notre amour : l'assem Idem à 5 p" #….......…......................., 85o.55"
blée , fière de son choix, est moins Hattée de † de 8o milli, d'Août 1789... 6.63.6# 6pº
vos sacrifices généreux que du nouvel noüvel éclat, Reconnoissance d'Effets sortis.......... 5.43#pº
qu'elle donne à vos vertus : c'est dans la félicité - i
publique que vous cherchez le prix de vos tra Nouvelles Indes,.................915.15.15 16.17.16
vaux ; § des peuples en seront la ..... 5546 45.4
Caisse d'Escompte..................
récompense. - - - ..) lDemi-Actions.................................... 17
#éch. des act de É §#
Orgelet, département du Jura, le 15 octobre 179o. lmcendies................................ #5i6.15.
,
.Voici messie urs, un modèl e de généro sité ..
*Viagers...... • • • • • • • • • • • • 1•,... » ,. .
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s'abonne à Paris, chez Bººoº, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera.franc de #
l'abonnement et la lettre d'avis,-et toutes les lettres ponr les 2# § † # # #, le
Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Rºyaume et de l'Etrangºr, , '- ' - !
-
vT
(_579 )
C - (.
S U P P L É M E N T A U Nº. C C L X X X V I I.
( Nous allons dorrer dans trois Supplémens doubles tous les Décrets arriérés. )
& D r T E du Décret concernant l'aliénation des » XVIII. Les Directoires deDiſtrict donneront
lPoniaines Netionaux.
tous leurs ſoins pour que la culture des fonds
-
ſoit répandue dans le plus de mains poſſible ;
en conſéquence , il ſeront particulièrenent aſ
ART. XV du Titre I , qui avoit été ajourné. ſujettis aux règles ſuivantes. · · .
( Voyez le Nº. 372 des Annales, pag. 5II. » XIX. Il ſera paſſé des baux des bâtimens, mai
T I T R E I. ſons & fonds de terre, ſéparément de ceux des
droits fonciers, tels que les Champarts & les
« XV. Il en ſera de même deſdits é:abliſſe droits ci-devant Féodaux, Seigneuriaux , Cen
mens qui étoient adminiſtrés par des Bénéfi ſuels & autres de même nature. S'il étoit plus
ciers ou des officiers ſupprimés, ſans le con avantageux de comprendre ces deux genres de
cours des Officiers Municipaux , ou d'autres biens dans un même bail, le prix de chaque bail
Citoyens , élus ou appelés à cet Adminiſtra ſera diſtinct & ſéparé.
tion. A l'égard de ceux dans l'Adminiſtration » XX. Les baux des droits fonciers com
deſquels les Municipalités oû d'autres Citoyens prendront les droits ordinaires & les droits ca
concourroient, elle ſera continuée par les Muni ſuels , tant ceux échus qui n'auroient pas été
cipalités & autres Citoyens qui ſeront élus ou arrêtés avec les débiteurs, ou dont la liquida
appelés par le Conſeil Général de la Commu tion ſeroit incertaine & ſuſceptible d'eſtimation
-
Série d' Articles du Titre II de l'Adminiſtration res, à xxII. S'il arrive que les bâtimens néceſſai
l'exploitation d'une Ferme ou d'un Corps
es Biens Nationaux en particulier. de Domaine ſoient ſitués dans un diſtriét,
les fonds en dépendans dans un ou plufieurs
( Voyez les numéros
-- & 378des - #
»Annales 376 , pag. 52 5
, pag. C.
-
-N
M.
( 58o )
noies, dont les Directeurs donneront leurs ré
forme que ceux ci-devant, quand le cas le requerra.
» XXIV. Les diſpoſitions des Articles II , cépiſſés au Procureur-Syndic , lequel les fera
III , IV du préſent titre , concernant les baux paſſer au Procureur-Général-Syndic , pour les
à Ferme , auront liei à l'égard des baux à moi envoyer aux Officiers qui ſeront chargés de la
tié ou à tiers fruits. Mais pendant lear durée , direction générale des Monnoies. . '.
les Directoires de Diſtricts mettront en adju » II. Il ſera fait , de l'ordre des Directoites
dication la portion des fruits & tous les autres des Départemens , par les Directoires de Diſ
produits revenant aux propriétaires. Après leur tricts, ou par tels prépoſés que ceux-ci commet
expiration , ils mettront en ferme, la totalité de tront , un catalogue des livres , manuſcrits ,
la même manière que les autres biens. médailles, machines & autres objets de ce genre
» XXV. Les Directoires de Diſtrict ſe feront qui ſe trouveront dans les Bibliothèques ou
repréſenter , ſoit par les Fermiers , ſoit par les Cabinets des Corps , Maiſons & Communau
preneurs à moitié ou à tiers-fruits, ies baux tés ſupprimées & conſervées proviſoirement, ou
& les actes de Chetel , pour vérifier I°. ſi à un récollement ſur les catalogues ou inventaires
leur entrée les terres étoient enſemencées , & ſi qui auroient déjà été faits. -
elles devoient l'être à leur ſortie ; 2°. ſi les beſ » III. Il ſera fait enſuite une diſtinction des
tiaux ſent dans le même nombre & la même livres & autres objets à conſerver , d'avec ceux
valeur , pour enſuite faire remplir aux preneurs qui ſeront dans le cas de ne pas l'être. Pour
leurs obligations ſur ces deux objets. y parvenir , les Municipalités ſeront entendues
» XXVI. Lors de la vente des Corps de Do dans leurs obſervations ; les Directoires de Diſ
maines ou Métaries , ſi elle ſe fait en gros , les tricts les vérifieront , & ceux de Départemens
beſtiaux , ainſi quc les harnois & inſtrumens donneront leur avis , & enverront le tout au
aratoircs , ſeront vendus avec les Domaines & Corps Légiſlatif, pour être ſtatué ce qu'il ap
Métairies ; mais ſi eile ſe fait en détail , les der partiendra.
niers objets ſeront vendus ſéparément. ||
» IV. Ceux des objets dont la conſervation
» XXVII. Les diſpoſitions des articles XXXVI ne ſera pas arrêtée , ſeront vendus.
& XXXVII du Décrét du 24 Juillet dernier ,
eoncernant le traitement du Clergé actuel , au » V. Les meubles , effets & uſtenſiles ſeront
ront lieu à l'égard des réparations & des four vendus dans un encan par tel Officier qui ſera
nitures auxquelles étoient obligés les décima-* choiſi par le Directoire du Diſtrict, en préſence
teurs eccléſiaſtiques. Néanmoinstant ces derniers d'un de ſes Membres. & d'un Officier Muni
que les Bénéficiers compris aux deux articles cipal. Quant aux ornemens , il ſera inceſſamº -
ſuſdits , ſeront tenus d'acquitter les réparations ment ſtatué ſur leur deſtination. : . 2 -
& les fournitures pour leſquelles il y auroit » VI. La vente ſera annoncée un mois d'a
contre eux des condamnations prononcées par vance par des affiches , de huitaine en hui°
des jugemens en dernier reſſort. - taine, dans les lieux voiſins & accoutumés :
» XXVIII. Les héritiers des Bénéficiers & des » VII. Quand aux livres, manuſcrits , mé°
décimateurs eccléſiaſtiques, qui ſeroient décé dailles, machines, tableaux & autres objets de
dés depuis le premier Janvier 179o, jouiront des ce genre , & qui ſe trouveront d'un grand prix ,
avantages dont ceux-ci auroient profité s'il euſ il ſera inceſſamment ſtatué ſur leur deſtination .
ſent vécu ». » VIII. Les Procès-Verbaux de vente ſeront
T I T R E I I I.
-
tionné le 28, ſoit par eux, ſoit par les corps ad º II. Ceux qui prétendront être créanciers pour
miniſtratifs, de la manière ci-après réglée. cauſe deſdits frais , ſeront tenus de remettre dans
'» XV. Toutes actiona en juſtice , principales trois mois, à compter de la publication du pre
incidentes , ou en repriſe, qui ſeront intentées ſent décret, au ſecrétariat du Diſtrict de leur do
Par 1es corps adminiſtratifs, le ſeront au nom du micile, ſous le récépiſſé du Secrétaire , leurs mé
Procureur général ſyndic du Département, pour moires & les pièces & procédures. Dans trois au
ſuite & diligence du Procureur-ſy dic du Diſ tres mois le Directoire du Diſtrict donnera ſon
trict ; & ceux qui voudront en intenter contre avis, & le Directoire du Département arrêtera leſ
ººs corps , ſeront tenus de les diriger contre le dits frais. -
dit Procureur général ſyndic. . | ' º III. Pendant les trofs premiers mois, les poſ
, º XVI. Il ne pourra être intenté aucune ac , ſeſſeurs des pièces & procédures pourront les re
#ºº Par le Procureur général ſyndic, qu'enſuite , tenir : mais paſſé ledit temps, ils ſeront tenus
| †º.arrêté du Di§tºire du Département, pris d'en faire la remiſe quand ils en ſeront requis,ſi
ºr l'avis du Dir§ du Diſt# , § § §
• . - º. --'
non ils y ſont contraints même par corps. -
( 58 .
» IV. Pour juſtifier leurs créances , outre le #aº , pour des cauſes reconnues néceſſai
rapport des pièces & procédures, ils ſeront te res ou utiles à leurs Bénéfices, & ceux qu'au
nus de repréſenter les regiſtres des Probureurs roient pu ſaire de bonne-foi les Corps, Maiſons
qui auront fait leſdits frais. ils en ſeront diſpenſés & Communautés pour des cauſes ſemblables,
lorſqu'ils auront des arrêtés de compte & une dé & qui ſeront conſtetés par actes authentiques,
charge de pièces. Les directoires de Département d'une dxte antérieure au 2 Novembre dernier ,
pourront ſur llavis de ceux de Diſtrict, exiger ſeront déclarés légitimes. -
quand ils le croiront convenable, leur affirinº » X. Il cn ſera de même des Emprunts qui,
tion , que ce qu'ils réclament leur eſt bien & lé our les mêmes cauſes , auroient été faits par
gitimement dû ; laqueile affirmation , ils ſeront eſdits Corps & Communautés, ne ſeroient éta
tenus de prêter ſans frais en juſtice & publique blis que par actes ſous ſeing-privé, pourvu que
ment , en préſence du Procureur général ſyn ces Actes aient une date certaine , antérieure
dic , ou lui duement appellé. au 2 Novembre dernier , ou qu'ils ſoient
» V. Les fins de non-recevoir établies par les rappellés à une date antérieure au dit jour ,
ordonnances, coutumes & réglemens ſur cette ſur les Regiſtres des Maifons , Corps &
matière ; auront lieu dans les cas qui y ſont dé Co mmunautés , tenus cn bonne forme,
terminés. Néanmoins leur effet ſera ſuſpendu , inventoriés eu vertu des Décrets de l'Aſſemblée
à compter du 2 Novembre dernier , juſqu'à la » XI. Si pour des Emprunts contractés pour
publication du préſent Décret, & pendant trois les cauſes.portées aux Articles IX & X ci-deſſus,
mois apres. il a été conſtitué des Rentes perpétuelles ou
» VI. Les créanciers, pour d'autres cauſes , Rentes viagères par des actes , dans l'une des .
des corps maiſons & communautés auxquels l'ad formes ci-devant expliquées, elles continueront .
miniſtration de leurs biens a été laiſſée proviſoi d'être acquittées aux termes portés auxdits actes.
rement , ſeront auſſi par eux payés. » XII. S'il exiſte des conventions ou prix .
» VII. Pour ſaciliter l'acquittcment de leurs faits, paſſés avec des entrepeneurs , des artiſtes,
dettes , leſdits corps , maiſons & communautés ouvriers ou archiviſtes , ` pour des fournitures
pourront recevoir les capitaux des ſommes à eux ou des ouvrages , les Directoires de Départe°
dues , & le rachat de leurs rentes , à la charge ment, ſur l'avis de ceux de Diſtrict, pourront
d'obtenir préalablement une autoriſation du Di les faire exécuter ou les réſilier, ſuivant qu'ils
rectoire du Département ; à l'effet de quoi i's le jugeront convenable , en cas d'exécution , ,
adreſſeront leur demande avec les pièces juſtifi les entrepreneurs ou ouvriers ſeront payés
catives au Directoire du Diſtrict pour vérifier les conformement aux conventions & prix faits
motifs & donner ſon avis. Juſqu'à ladite auto S'ils ſont réſiliés , ils ſeront payés des ouyra*
riſation , les débiteurs ne pourront ſe libérer ges & des fournitures qui auront été faite
ou ſe racheter, qu'en payant aux receveurs des ſuivant l'eſtimation. .
Diſtricts ; & dans le cas où il y auroit péril dans » XIII. A l'égard des marchands , fourniſ
la demeure , ces derniers, d'après un arrêté du ſeurs & ouvriers qui auroient fait des déli
Directoire du Département , pris ſur l'avis de vrances, fournitures eu ouvrages , ſeront de
celui du Diſtričt , ſeront le recouvrement des même payés de ce qui leur ſera légitimement .
ſommes dues, ſaufà les employer à l'acquittement dû. On ne pourra leur oppoſer de fins de
des dettes deſdits corps, maiſons & communau non-recevoir, que conformément à l'Article V
tés, s'il y a lieu. ci-deſſus.
» VIII. Les créanciers, pour autre cauſe que »» XIV, Elles ſeront même ſenſées couvertes
des frais de procédures, à raiſon des bénéfices ; toutes les fois que le Directoire de Départe
ainſi que ceux des maiſons, corps & communau ment, ſur l'avis de celui du Diſtrict, trouvera .
tés , des mains deſquels l'adminiftration de leurs dans les livres des marchands , fourniſſeurs .
biens a été retirée, y commis ceux des Jéſuites, ou ouvriers , tenus de bonne foi , que les
ſeront payés de ce qui ſera reconnu leur être lé délivrances , fournitures ou ouvrages ſons
gitimement dû des deniers du Tréſor public. Pour encore dûs, ou dans les regiſtres des maiſons,
parvenir à la liquidation de leurs créances, tout Corp#Co#unautés , qu'ils n'ont pas été payés.
1qui † par l'article II ci-deſſus , ſera iv, ci-deſſus , pourra ètr#
XV L'affirmation Pres#te pa
# V:
eur égard. , 3 , … ºº : º ! :: s
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.. ! - 1J
#
» IX Les Emprunts qu'auroient pu faire les qu'il yaura lieu,
y XVh
ANNALES PATRIOTIQUES ET I.ITTÉRAIRES
D E L A i R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
J O U R N A I, L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. AAERcI E R , et par Jl. CAR RA , un des Auteurs.
C'est honorer les hommes quc d'aimer inicux parler à leur raison
qu'à leurs passions.
( 58o )
militaire, décrète, qu'à compter du premier décret concernant la contribution personnelle,
janvier 1791 , le corps royal du génie sera com et sur la quotité de la taxe qui doit être payée
posé ainsi qu'il suit : pour les chevaux de selle et de voiture ; il a
Art. 1er. .. De quatre inspecteurs généraux été demandé par amendement qu'on y comprit
des fortifications, dont deux lieutenans-géné les mulets , objet de luxe dans †
raux et deux maréchaux-de-camp , tirés des offi trées. Un député de la ci-devant provinde de
ciers supérieurs du corps royal du génie , feront Normandie, craignant que l'impôt sur les che
partie de la ligne et qui y seront payés ; deux vaux ne portât préiudice au commerce de
des vingt colonels directeurs des fortifications, son pays , tandis que d'un autre côté l'on
lesquels seront, quant à leurs appointernens, observoit que la baisse du prix des chevaux de
partagés en trois classes. luxe devoit tourner au profit de l'agriculteur;
Six colonels de la première classe aux appoin enſin , après que la question a été long-temps
temens de 7ooo liv. , ensemble 42,ooo liv. agitée , elle s'est résolue par l'émamation du
Six colonels de la seconde classe aux appoin décret qui suit : -
temens de 6ooo liv., ensemble 36,ooo liv. Art. VI. « l a partie de contribution à raison
Huit colonels de la troisième aux appointe des chevaux et mulets de selle , de carrosses !
mens de 8ooo livres, ensemble 64 ooo liv. de cabriolets et de litières, sera payée pº
· Il sera de plus attribué à chacnn des vingt chaque contribuable par addition à son article :
colonels directeurs ci-dessus désignés , un tra savoir : par chaque cheval et mulet de selle ô
tement de 2ooo liv. Plus par an , pour frais de livres, et par chaque cheval et mulet de selle,
tourné e, de bureaux de dessinateur et de se de carrosse et de litière 12 livres ; et ne serºº
crétaires, 4ooo livres : total 158,ooo liv. comptés que les chevaux et mulets servº
De 48 lieutenans-colonels partagés en deux habituellement à ces usages ». -
classes, et dont les appointemens seront, savoir : L)ans la rédaction de l'article VII et suivanº ·
pour chacun des vingt lieutenans-colonels for le comité relative
tribution proposoitaux
d'établir
revenusla partie delaº
d'industrie º! à
mant la première classe , de 4ooo liv. par an ,
8Q, ooo livres ; et pour chacun des vingt lieu la fortune mobiliaire, sur le taux de 12 denº |
tenans, formant la seconde classe, 721,ooo liv. pour livre du montant, estimé d'après les loyers,
4°. De 12o capitaines, partagés des cinq clas et de faire déduction du vingtième des revenus
ses , quant aux appc 1ntemens : savoir , 2o capi fonciers en faveur des contribuables quijº
taines de la première classe , à chacun 28oo fieroient de leur imposition sur les rôles dº*
livres ; 2o de la seconde classe, à chacun 26oo contribution territoriale. " -- ' --
6°. Dix élèves sous-lieutenans, chacun aux chute des ministres. Avertissement sur *
appointemens de 8oo livres par an. qui vont les remplacer. ·'..
7°. Il sera attribué aux officiers supérieurs Ils tomberont, n'en doutons pas, º#
du corps-royal du génie, un traitement pareil nistres pervers, ces ennemis, du peuple º .
à celui que recevront les officiers du même , la constitution , ces auteurs de, #
grade dans l'infanterie. - · dies ; mais hélas ! le comité autrichiºnº ,)
8°. Il sera affecté à l'école du génie, pour . le traité de 1756 subsiste encore i lº # #
frais de ladite école, appbintemens de rºtes des bureaux me sont point renvoyés : º
seurs et autres employés, entretiens de † , neval, digne élève du visir Vergennº#
toires, maintien et autres dépenses nébessaires encore une des clefs des affaires étrº
qu'entraîne cet établissement , 'annuellement , son camarade Hemmin, si bien coº#
2
une somme de 2o,ooo livres Total"de la d - nève , tient l'autre clef; tous deu*,º#
pense du corps-royal du génie, 783,ooo liv, voués à nos ennemis du d§ans dº# :.
• dºººººº S ©St portee sur article VI dº, li mêm§ §ris§rati et dº
*
( 581 )
g ime respire dans les bureaux de la guerre , On lit aussi dans cette liste le mom de M. Lé
- de la marine , de la maison du roi et dans paud : c'est sans doute M. Laipaud, ci-devant
ceux de la chancellerie. Non , ce n'est rien comte de... et non M. la Reveillore dit Lépaux,
faire que de renvoyer les ministres audienciers, député du Maine et Loire, qui a voté pour la
il faut faire chasser égaiement les sous-minis motion. M. Milscent, député du mêune dépar
tres, les écrituriers de dépêches conspiratri tement, est aussi compris dans cette liste; il
ces, les premiers commis : c'est-là , c'est dans avöit donné sa démission pour cause de mala
le cœur de ces subalternes que réside ce poison die, et son suppléans n'a pu être reçu que le
actif qui corrode nos saintes loix et notre sainte lendomain de la délibération.
révolution ; c'est-là que domine l'habitude de M. Lavie, député d'Alsace, a été aussi ins
l'esclavage et du despotisme ; c'est-là que dans crit sans raison sur cette liste, ainsi que M.
ce tripot concentré l on se venge , sous le Gauthier ( ci-devant Desorcieres , qui étoit
secret des postes et du cabinet , du noble or parti depuis quelques jours pour des affaires
gueil d'une aation qui reprend ses droits et importantes dans le département de l'Ain.
sa liberté.
Ce n'est pas tout : on nous avertit que le
nouveau ministère , choisi par l'épouse du roi , Pétition adressée à la société des Amis de la
se propose de montrer les dents à la nation , constitution , séante aux Jacobins.
bien plus fort encore que l'ancien, et de lui Pontoise, 2o octobre 179o.
faire voir cette fois que le roi est tout , et
que le peuple n'est qu'un vil amas d'atômes. M E s s I E U R s,
Ils tenteront, dit-on, avec beaucoup plus d'au Un membre de la société des Amis de la cons
dace que leurs prédécesseurs ( là on reconnoit titution de cette ville, au nom de tous les ci
la jactance des gens qui veulent être minis toyens de l'empire des Francs, demande l'ex
tres), un grand coup d'autorité royale, pour tinction de toutes les loteries ; et nommément
voir comment cela prendra ; et si la première de la loterie de France.
tentative réussit, ils en feront une seconde , Il prie et invite tous les membres des sociétés
puis une troisième, jusqu'à ce que la consti des Amis de la constitution à présenser le même
VCell .
tution, s'il est possihle, soit en poudre. Les
complices et adhérens de ce grand projet du Si dans chacune des villes de la France on ne
nouveau ministère , formeront un corps de peut prouver au moins la ruine d'un citoyen,
chevaliers, qui porteront au doigt un anneau, sans y comprendre le malheur des habitans des
sur lequel il y aura un petit dauphin d'or, avec campagnes qui se sont livrés au jeu perfide et
des cheveux du dauphin : ce qui suppose que scélérat de cette loterie, je retire cette demande,
le dauphin a autant de cheveux que Clodion que je soumets à votre sagesse et à votre pa
tIlOtlSITle.
le chevelu. Mais nous verrons tout cela , et
-
nous avertirons nos frères, dans les 83 dépar J'ai l'honneur d'être fraternellement et res
temens, des complots du nouveau ministère, pectueusement, M. le président et messieurs,
comme de l'ancien ; on peut compter sur notre Votre frère et concitoyen, Louis-Elisabeth
parole et sur notre zèle. CARRA. - PA s Q U E T ci-devant de Salaigna, mestre
de-camp de cavalerie.
M. Moenicr même, avec lequel j'ai sººpº ! 6coo savoyards et piémontois ; nous ne dontons
l'Ecn-de-Genève, commence à ne plus croire à point de la méclianceté des ennemis de la
la résurrcction de l'ancien régim^: révolution ct de leurs dispositions gºnticides ;
Les treize cantons suisses sont disposºs à cn mais les savoisiens ne sont pas les piémontois :
voyer 5o m lle hommcs au secours des i ra - soyez biens sûrs que l'intérêt et le devoir des
çois, si la contre-révolution avoit !ºn . savoisicns , je dirai plus, leur penchant naturel
A Genève il y a quatre partis : m uis le plus est de rester les plus inviolables amis de la
nombreux de tous est celui qui demande q ! ii France , d'. depter et de seutenir ses loix , de
n'y ait plus qu'une seule espèce de citoyens rendre eniin à cette mère patrie tous les ser
comme'dans la France , dont il voudroit qº la, vices que leur position pourra leur perm1ettre.
rºpnblique fût une province, Au reste , les assi J)éja la liberté des voisins qui les entourent
gnats y sont bien recus, ainsi que dans toute lº
et qu'ils fréquentent, leur rappelle , sans c§e
leur état d esclave ; car les savoisiens sont
Suisse.
Les Savoyards voudroient tous être François, opprimés et très-opprimés par les piémontois :
ils ont pris l'esprit de liberté et d'indépendance ; mais un jour viendra , et ce jour n'est pas
cc qui inquiète fort le roi de Sardaigne , à ce éloigné , où ils secoueront ce joug ultramon
qu'il paroît du moins par les exercices et les tain , et lui opposeront la résistance de ces
petites guerres multiplices qu'il fait ſaire à ses montagnes que l'auteûr des choses semble avoir
troupes.
-semées sur le globe, pour servir d'asyle à la
Au reste , les patriotes françois sont très bien liberté et de rampart contre la tyrannie.
accueillis à Genève , en Suisse et en Savoie , Par plusieurs patriotes savoisiens.
excepté , dans ce dernier pays , par ceux qui
tiennent à la cour. Un officier françois et pa
triote, dont malheureusement j'ai oublié le On a établi, pour payer les ouvriers de la
nom, se promenant ces jours derniers au bord † de † un bureau où les assignats
du lac, rencontra quatre officiers piémontois de 2oo et 5oo liv. sont échangés -
avoit proposé à la a§ de # §
Lyon. de se charger seul de l'exécution des différens
vous annoncez dans le n°. 585 de vos An décrets de Wetzlar, a empêché les illumina
males, messieurs , la formation d'un camp dans tions qui devoient avoir lieu , à l'occasion d
le : comtat Venaissin , composé entr'autres de couronnement de ce roi bourreau. " , - *
, On s'abonne à Paris , chez BuissoN, Libraire, ru° Hautefeuille, à qui l'on •d•rº,frane de port , le pº•
de l'abonnement et la lettre d'aviº * toutes les lettres pour les Auteurs des Annale» P•irieiirºes • •
,
* • %
SvrTE du TITRE II. Des Créanciers particuliers veurs de Diſtrict auront en caiſſe, d'après les
· des Maiſons, Corps & Communautés ſuppoſées. arrêtés qu'ils auront faits, ſoit enſuite du pré
ſent Décret, ſoit auparavant, tels paiemens à
compte ou pour ſolde en faveur des marchands,
» XVI. Ceux qui auront fait des fournitu fourniſſeurs, ouvriers, ou autres créanciers qui
res ou délivrances dans le courant de l'année ne pourroient pas attendre. Chaque partie pre
179o , aux Religieux dont le traitement doit nante ne pourra recevoir capital, intérêts ou ar
être payé pour 179o au premier Janvier 1791 , rérages, que par ordre de numéro des ordon
ſuivant l'Article I du Décret du 8 Septembre, nances qui ſeront délivrées. Mais chaque partie
ſe pourvoiront pour ces objets contre leſdits prenante pourra compenſer ce qu'elle devra
aVCC Ce # ſera reconnu lui être dû. -
Religieux ; & ils ſont autoriſés à faire ſaiſir
leurdit traitement de I79o. » XXII. Au moyen des règles qui viennent
» XVII. Dans le compte qui doit être fait d'être établies pour le paiement des créanciers
avec leſdits Religieux , ſuivant ledit Article , ' dont il s'agit, lesd'eux
unions & directions formées
de ce qu'ils auroient touché , à compter du paréesquelques-uns , notamment celles for
premier Janvier 179o, ſeront compris les Fer pour les biens des Jéſuites , ſont & de
mages & Loyers échus & perçus à Noël 1789. meurent , dès-à-préſent , diſſoutes & comme
non-avenues. Les Procureurs-généraux-ſyndics
» XVIlI. Tous les Créanciérs, de la nature de Département, ſur l'avis & à la pourſuite &
de ceux ci-devant expliqués, ſeront aſſuiettis à
diligence des Procureurs-ſyndics de Diſtrict, ſe
tout ce qui a été preſcrit par les Articles pré ·feront remettre en vertu d'ordonnance des Di
cédens, encore qu'ils euſſent obtenu des Sen
tences, Arrêts ou Jugemens en dernier reſſort, rectoires de Département, par les Syndics &
dans l'intervalle de la Publication du Décret des Directeurs deſdites unions & directions, & par les
'I4 & 2o Avril dernier , juſqu'à l'expiration Procureurs, Notaires & autres Officiers publics,
du délai preſcrit par le Décret du 27 Mai, employés par leſdits Syndics & Directeurs, les
ſanctionné le 28 , & les frais de toutes les titres, pièces & procédures dont ils pourroient
Procédures faites pendanr cet intervalle ne leur . être dépoſitaires. Les Procureurs-généraux-ſyn
dics feront en outre rendre, de la même ma
ſeront point rembourſés.
» XIX. Les Rentes perpétuelles & viagères .nière, à tous les ſuſnommés, compte de leur
geſtion & des ſommes qu'ils auront touchées,
mentionnées dans l'Article XI ci-deſſus, ſeront
ſauf à leur allouer ce qui leur ſera légitimement
payées cette année par les Receveurs de Diſtricts dû. »
où ſeront établis les Bénéfices , Corps , Maiſons
& Communautés qui les doivent. Pour l'avenir, T I T R E V.
il y ſera pourvu ainſi qu'il appartiendra.
De l'indemnité de la dfme inféodée.
- -•utuſ 2XTExº
taux, il y ſera pourvu de la même manière que ! » II. Ceux qui prétendroient avoir droit de
pour les autres dettes nationales exigibles., , , dîmes ſur leurs propres fonds , ou en être
» XXI. Cependant les Directoires de Dépar exempts d'une manière quelconque , n'auront
tement, ſur l'avis de ceux de Diſtriét, ſont ail droit à aucune indemnité. -
toriſés à ordonner, ſur les deniers provenans » III. Ceux auxquels il appartient, ſur des
des revenue des biens nationaux , que les Rece: dîmes eccléſiaſtiques, des rentes , ſoit en argent,
388 bis.
^( 584 ) r
ſoit cn denrées cu autres eſpèces, créées pour la » IX. Dans le cas où il n'y auroit aucuns
concefïion faite à l'égliſe deſdites dirnes aupara- | baux teis que ceux ci-devant mentionnés, il ſera
vant inf,olées , ſeront indemniſés en la même | procédé à une eſtimation par experts, conformé
manière que les propriétaires taxés de dîmes in- | ment aux articles XIII, XIV , XV, XVI &
féodées : cette indemnité ſera réglée dans la | XVII du Décret du 3 Mai concernant les droits
forme marquée ci-après, ſur le pied du denier | féodaux ; pour cette eſtimation un des Experts
2o pour celles en argent, & ſur le pied du denier | ſera choiſi par le Procureur-Syndic du Diſtrict,
2 5 pour celles en denrées ou autres eſpèces. & l'autre par le propriétaire : s'il eſt beſoin d'un
» IV. Le produit deſdites dîmes, quand elles | tiers-Expert, il ſera choiſi par le Directoire du
ſe trouveront abonnées , ſera déterminé ſur le | Département; l'eſtimation faite, le Directoiredu
prix de l'abonnement ; lorſqu'elles ſeront affer- | Diſtrict prendra les obſervations des Municipa
mées, il le ſera ſur le pied des baux qui auront | lités, donnera ſon avis, & le Directoire du Dé
une date certaine antérieurement au 4 Août | partement ſtatuera ce qu'il appartiendra.
1789,paſſés
ceux actuellement ſubſiſtans†
précédemment, , ainſi laque†
ſur » X. Lors du règlement de ladite indemnité,
déduction ſera faite ſur la valeur de la dîme, de
†† †
tte année ; ſavoir , juſqu'à concurrence de
v v - - -
eſpèce; & dans le cas où ceux qui exiſteroient I,2oo liv. pour les Curés & de 7oº liv. pour les
comprendroient , avec les dimes, d'au# #eºs | Vicaires actuellement exiſtans.'il ſera pareille
ou droits, dont le prix ne ſeroit pas diſtinét & | ment fait déduction de § les autres charges
ſéparé , le produit ſera évalué de la manière ci- | actuelles relatives au culte divin , même des ré
après réglée. parations ; mais cette déduction n'aura lieu que
dans le cas où les dîmes inféodées étoient tenues
de ces charges ſubſidiairement & par inſuffiſance
Articles décrétés dans la Séance du Jeudi foir , | de celles eccléſiaſtiques & des biens qui y étoient
I 4 Septembre. ſujets, ou lorſqu'elles les ſupportoient concur
» V. Ceux à qui il appartiendra des dîmes reminent , ſoit avec celles-ci, ſoit avec leſdits
eccléſiaſtiques , qu'eux ou leurs auteurs auroient juſqu'à biens ; cette même déduction n'aura lieu que
léga'ement acquiſes
r» , - : ,! & dont le prix auroit tourné | dées
- * _
concurrence
| . auroient
\
de ce dont les dîmes inféo
pu être tenues , & après avoir
| )* - -
, VIII. Lorſqu'il y aura des baux ſemblables | » XII. A l'égard de ceux auxquels il a été fait
à ceux ci-devant mentionnés; le Directoire de | des abandons de dîmes , aux conditions mention
Diſtrict prendra les obſervations des Municipa- | nées dans l'article XI ci-deſſus ; ils ſeront tenus
lités, & donnera ſon avis ; enſuite le Directoire | de déduire ſur leur indemnité le capital au denier
du Département ſtatuera ce qu'il appartiendra. | vingt des charges qui leur auront été impoſées,
· Le tout ſe fera dans deux mois après l'expiration » XIII. Il ne ſera accordé aucune indemnité
du délai ci-devant fixé. pour les dîmes inſolites, dont les propriétaire*
r - - - - --*— —
( 58 ; )
ne juſtifieroient pas d'une pofſeſſion de quaran:e en préſence des deux Pcr:ies , à moins que i'nne
311S.
d'elle ne ſoit defaillante au jour indique par leur
» XIV. Dans les dîmes inféodées, dont l'in audition ; & el'es pourront fournir leurs repro
demnité doit être acquittée des deniers du tréſor ches, ſoit avant , ſoit apres les dépoſitions.
public, ne ſont point compriſes celles qui, quoi » IV. Il ſera procedé au jugement définitif
que tenues en foi & hommage, ſeroient juſtifiées auſſi-tôt après l'audition des témoins, ſans qu'il
par titres être dues , comme le prix de la conceſ ſoit néceſſaire de faire écrire la preſtation des té
ſion du fonds. En ce cas, les redevables ſeront moins, les reproches ni les dépoſitions dans les
tenus de les racheter eux-mêmes ſuivant le mode cauſes où le Juge de Paix proncnce en dernier
& le taux réglés pour le charnpart , par le Dé reſſort ; mais les uns & les autres ſeront écrits
cret du 3 Mai dernier , concernant les droits par le Greffier dans les cauſes ſujettes à l'appel.
féodaux ; & juſqu'au rachat, ils ſeront tenus de Dans les premières cauſes , les Aſſeſſeurs ſeront
les payer. toujours préſens. Dans les ſecondes, ils pour ront
a XV. Les propriétaires des dîmes inféodées aſſiſter ou s'abſtenir. .
qui prétendroient être autoriſés à percevoir des » V. Dans tous les cas où la vue du lieu eſt
droits caſuels lors des mutations des héritages utile pour que les dépoſitions des temoins ſoient
ſujets à la dîme, pourront les faire entrer dans faites & entendues avec plus de sûreté, & ſpécia
leur indemnité, mais ils continueront de les per lement dans les actions pour déplacement dé
cevoir ; le cas échéant contre les redevables de la bornes , pour uſurpations de terres , arbres ,
dîme, ſauf à ces derniers leurs exemptions & dé haies , foſſes, ou autres clôtures, & pour entre
fenſes au contraire, & ſauf à eux à racheter leſ priſes ſur le3 cours d'eau , le Juge de Paix ſera
dits droits en cas qu'ils y fuſſent aſſujettis. tenu de ſe tranſporter ſur le lieu, & d'ordonner
» XVI. Les ci-devant propriétaires de fief qui que les témoins y ſeront entendus ».
étoient autoriſés par la Loi ou par titre , à perce
voir des droits caſuls en cas de mutation de la T I T R E I V.
dîme inféodée , ſeront indemniſés de ces droits
Des viſites de lieu, & des appréciations.
par les propriétaires de la dîme, ſuivant le taux
& le mode réglé , & en ſe ſoumettant à tout ce » ART. I. Lorſqu'il s'agira , ſoit de conſtater
qui eſt preſcrit par le Décret du 3 Mai dernier, l'état des lieux dans les cas d'entrepriſes , de
concernant les droits féodaux. dommages, de dégradations, & autres de cette
nature , ſoit d'apprécier la valeur des indemnités
& dédommagemens demandés, le Juge de Paix
Suite du Décret rendu le Jeudi matin, 14 O7obre , & ſes Aſſeſſeurs ordonneront que le lieu con
tentieux ſera viſité par eux , en préſence des
concernant le Tribunal de Juge de Paix. (Voy. Parties.
le N°. 378 des Annales.) -
la verification utile & admiſſible , le Juge de » III. Dans le cas où les Aſſeſſeurs qui auront
Paix. avertira les Parties qu'il y a lieu de pro concouru au jugement qui ordonne la viſite ,
- céder par enquête , & les interpellera de décla où l'un d'eux ne ſe trouveroit pas ſur le lieu.
rer ſi elles veulent faire preuve de leurs faits par contentieux au jour & à l'heure indiqués, le Juge
témoins. de Paix appelleroit un ou deux Aſſeſſeurs du
» II. Lorſque, ſur cet avertiſſement, les Par nombre des Prudhommes nommés dans la Mu
ties , ou l'une d'elles, requerront d'être admiſes nicipalité du lieu où ſe fera la viſite. -
à faire preuve par témoins, le Juge de Paix, de » IV. Il ne ſera pas néceſſaire de faire éçrire
1'avis de ſes Aſſeſſeurs, ordonnera la preuve, & le procès-verbal de viſite, ni l'avis des gens de -
exn fixera préciſément l'objet. 1'art dans les cauſes où le Juge de Paix peut pro
º III. Les témoins ſeront toujours entendus noncer en dernier reſſort ; ils ſeront écrits par
( 5 86 )
le Greffier, ſeulement dans les cauſes ſujettes d
ne prononcent point en dernier reſſort, il n'y
l'appel JM •
aura lieu à l'appel des jugemens préparatoires
T I T R E V. qu'après le jugement définitif, & conjointement
avec l'appel de ce jugement; mais l'exécution des
Des Jugemcns préparatoires. jugemens préparatoires ne portera aucun préju
dice aux droits des Parties ſur l'appel, ſans qu'elles
» ART. I. Aucun jugement préparatoire ou ſoient obligées de faire à cet égard aucune pro
d'inſtruction , rendu coutradictoirement entre teſtations ni réſerves ».
les Partics , & prononcé en leur préſence, ne T I T R E V I.
ſera délivré à aucune d'elles , mais ſa pronon
ciation vaudra de ſignification : elle vaudra auſſi Des Jugemens tant préparatoires que définitifs.
d'eſtimation dans le cas où le jugement ordon
nera une opération à laquelle les Parties devront » ART. I. Les Juges de Paix n'auront point de
être préſentes, & elles en ſeront averties par le coſtume particulier; ils pourront juger tous les
Juge de Paix. -
jours, même ceux de dimanche & de fête, hors
, II. Lorſque le jugement préparatoire aura les heures du Service Divin, le matin & l'après
midi.
été rendu par défaut contre une des Parties , ou
lorſqu'après s'être défendue contradictoirement, » II. Ils donneront audience chez eux les portes
elle n'aura pas été préſenté à la prononciation du ouvertes ; & lorſqu'ils iront viſiter le lieu con
jugement, la Partie qui l'aura obtenu ſe la fera tentieux, ils pourront juger ſur le lieu même
délivrer par extrait, & ſera tenue de le faire no ſans déſemparer.
tiſier à l'autre Partie de la même manière que la | » III. Les Parties ſeront tenues de s'expliquer
citation , avec ſommation d'être préſente à l'opé avec modération devant le Juge de Paix & ſes
ration ordonnée. Aſſeſſeurs, & de garder en tout le reſpect qui
» III. Si le jugement préparatoire ordonne une eſt dû à la Juſtice. Si elles y manquent, le Juge
enquête, il fixera le jour, le lieu & l'heure de la de Paix les y rappellera d'abord par un avertiſſe
comparution des témoins. Le Juge de Paix déli ment, après lequel, ſi elles récidivent, elles pour
vrera auſſi-tôt aux Parties qui auront requis la ront être condamnées à une amende qui n'excé
reuve, une cédule de citation pour faire venir dera pas la ſomme de ſix livres, avec l'affiche du
eurs témoins, dans laquelle la mention du jour , Jugement. - , -
du lieu & de l'heure de la comparution , ſera » IV. Dans le cas d'une inſulte ou irrévérence
réitérée. -
viſite avec eux, aux termes de l'article II du titre » V. Le Juge de Paix & ſes Affeſſeurs pour
précédent, le Juge de Paix délivrera à la Partie ront ordonner que les pièces & actes dont les
pourſuivante, ou à toutes les deux, ſi elles le Parties ſe ſeront reſpectivement ſervies pour leur
requièrent également , une cédule de citation défenſe, leur ſoient remiſes, ſoit pour les exa
pour faire venir les Experts nommés , dans la miner en préſence des Parties, ſoit pour en dé
quelle le jour, le lieu & l'heure de la viſite ſeront libérer hors de la préſence des Parties, à charge
indiqués. de procéder incontinent à cette délibération & au
» VI. Toutes les fois que le Juge de Paix ſe Jugement. + • .
rranfportera ſur le lieu contentieux, ſoit pour en « VI. Ils auront la même faculté de délibérer
faire la viſitc, ſoit pour y et tendre les témoins, en l'abſence des Parties, dans tous les autres
il fera accompagné du Greffier , qui apportera la cas où ils jugeront néceſſaire de ſe recueillir en
minute du jugement par lequel la viſite ou l'en ſemble avant de former leur opinion.
qnête a été ordonnée. » VII. Les Parties ſeront tenues de mettre
-
, VII, Dans les cauſes où les Juges de Paix leurs cauſes en état d'être jugées définitivemenr,
2).
AU|.
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ,
r l,
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• -
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Et chez tous los Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger. " . · -: " ---
· Il parott tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv. pour ºn an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 lit pº#
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6)n s'abonne aussi, à la méme adresse , pour la BOUCHE DE FER , moyennant 9 liv. pour 3 moit,
- ( 587 ) -
S U P P L E M E N T A U N°. C C L X X X I X.
S v r r E du T 1 T R E V I, des Jugemens tant dont les minutes auront été raſſemblées dans
préparatoires que définitifs. le regiſtre dépoſé à la fin de l'année, au Greffe du
Tribunal du Diſtrict, & celles dont les minutes
au plus tard dans le délai de quatre mois, à ſeront reſtées entre ſes mains. Il continuera d'être
compter du jour de la citation , après lequel reſponſable de ces dernières, juſqu'à ce que les
l'inſtance ſera périmée de droit ; & le jugement affaires qu'elles concernent ayant été jugées défi
que le Juge de Paix rendroit ſur le fond ſeroit n1t1vement, ou autrement terminées, elles ſoient
ſujet à l'appel, même dans les matières où il a entrées dans un regiſtre dépoſé au Greffe du
droit de proncncer en dernier reſſort, & an Tribunal du Diſtrict.
nullé par le Tribunal du Diſtrict. » VI. Lorſqu'il n'y aura pas d'appel d'un ju
T I T R E V I I. gement définitif, il ſuffira de délivrer ce juge
ment ſeul pour le faire mettre à exécution ; mais
Des Minutes & de l'Expédition des Jugemens. lorſqu'il y aura appel, le Greffier délivrera une
expédition de la minute entière, contenant la ſérie
« ART. I. Chaque affaire portée devant ſe des jugemens préparatoires, enquêtes, procès
-Juge de Paix, à la ſuite d'une citation , ſera en verbaux de viſite, & autres actes qui ont formé
regiſtrée & numérotée par l e Greffier, dans un l'inftruction de l'affaire..
regiſtre tenu à cet effet, coté & paraphé par le » VII. Ces délivrances ſeront faites ſur pa
Juge de Paix à toutes les pages ; & Inention ſera pier timbré , ſignées du Juge de Paix & du
faite de la date de chaque engiſtrement.
» II. Il en ſera uſé de même pour toutes les | Greffier, ſcellées gratuitement du ſceau du Juge
affaires ſur leſquelles les Parties ſe préſenteront de Paix, & ne ſeront ſujettes ni à la formalité,
ni à aucun droit de contrôle. -
«t ART: I. Tout ce qui eſt contenu aux Titres » L'Aſſemblée Nationale , ouï le ra Pp ort de
précédens aura également lieu pour les Juges de ſon Comité des Finances décrète :
Paix des campagnes; les diſpoſitions ſuivantes ne » ART. I. Le Roi ſera ſupplié de nommer
concernent que lc3 Villes. - -
| des Commiſſaires pour ſurvei ller la fabrication
- - Ct10Il$
» l J. Les juges de Paix des Villes déſigneront des formes, du papier & des 8oo miilions d'Af -
trois jours au moins par ſemaine, auxquels ils ſignats monnoie décrétés le 29 Septembre der
vaqueront à l'expédition & au jugement des af nier. - •• ,
faires contentieuſes ; & cependant ils ſeront te " II ! Aſſemblée Nationale nommera inceſ
nus d'entendre tous les autres jours celles qui ſament dans ſon ſein , ſix Commiſſaires , pour
exigeront une plus grande celérité, & celles pour s'occuper de la † ſurveillance, conjointe
leſquelles les Parties ſe préſenteroient volontai- . ment avec les Commiſſaires nommé
IIlCS .
rement fans citation. Roi. -
par le -
-
· III. Ils pourront commettre un des Huiſſiers , » III. Les Commiſſaires ſeront tenus de ſur
ordinaires domiciliés dans leur arrondiſſement, veiller la fabrication des ºſſignats , à commen
ou au moins dans la ville, pour être attaché au ccr par les Operations p1 éliminaires , & ſuéi
ſervice de leur Juriſdiction. t .
ceſſivement juſqu à leur parfaite confection,
IV. Le nombre des Prudhommes pourra être & leur remiſe dans la Caiſi
iorté juſqu'à ſix dans l'arrondiſſement de chaque naire. - -•e de l'Extraordi
-
2 | -
» III. Les arrérages des rentes dues par le » XVII. Si la dîme a été cumulée avec le
Clergé , dont le rembourſement auroit été or champa1t, le terrage , l'agrier ou autres rede
donné & non conſommé, ſeront payées, ſi fait vances de cette nature , ces droits fonciers ne
n'a été , à compte des derniers arrérages acquit ſeront dorénavant payés qu'à la quotité qu'ils
tés juſqu'au jour du rembourtement. . - étoient düs anciennement ; en cas qu'on ne
: » IV. Ledit Receveur Général du Clergé ſera pui2ſe découvrir l'ancienne quotité , elle ſera
- tenu de verſer inceſſamment dans le Tréſor pu réduite à la quantité réglée par les Coutumes &
blic , les fönds qui doivent exiſter dans ſa caitie , uſages des lieux. · ·
& leſdits fonds ſeront appliqués juſqu'à due XVIII. Les propriétaires qui, ayant la dîme
concurrence, à'l'acquittement immédiat deſdites ſur leurs héritages , les auront concédés par
rentes. ' '" · · · · · : . bail emphytéotique pour un temp s'Hmité , à
- » V. Il ſera nommé inceſſamment des Com · condition par les preneurs de la leur payer avec
miſſaires pour ſaire le rejét des rentes Conſti ' d'autres redevances ou ſans autres redevances ,
ruées ſur le Clergé , qui doivent être éteintes · ne pourront prétendre à 'aucune indemnité,
& ſupprimées , aux termes dudit Décret du mais ils continueront de la percevoir juſqu'à l'ex
:15 Août , & dreſſer l'état de celles qui , aux piration deſdits baux , ſans que les preneurs
termes du même Décret , doiyent être payées ·puiſlént forcer les propriétaires d'en ſouffrir le
dans les divers Diſtricts. ' ' ' " -rachat. , " º " , , · · · · · · · · · · · · **
» VI. Les rentes & redevances connues ſous 4. » XIX.-Les Corps, Maiſons , Cemmunautés
Je nom de fieſs & acceſſions de droits d'uſage , & Bénéficiers étrangers recevront annuellement
chauffages & autres rentes affectées juſqu'ici ſur 1'équivalent en argent du produit de leurs dî
les Domaines , au profit des Archevêchés , Cha mes en France , ſuivant l'eſtimation, auſſi long
† , Diocèſes , Abbayes , Cures, Chapelles , temps que les puiſſances dont ils dépendent per
Bénéfices , Communautés Religieuſes , aurres mettront ſur leur territoire l'exécution des ar
toutes fois que les Commanderies & Bénéfices . ticles XIV , XV & XVI du titre premier dû:
de l'Ordre de Malthe , les Maiſons Religieuſes préſent Décret , tant pour les biens-fonds &
•de femmes , & cénſervés fans traitemeht, fe autres, que pour les dîmes , ou pour l'équiva
roht rejettées de l'état de Domaine & ſuppri · lant de celles-ci en argent, auſſi ſuivant l'eſti
més à compter du premier Janvièr 179o * | mation. ' ' ' - -
: .,y !VII. Les rentes affectées ſür les Domaines , - ' , XX. Les Fermiers des dîmes Eccléſiaſtiqu
& autrcs-revenant à des Hôpitaux , Hôtels-Dieu, ·& inféodées qui auront quelques demandes en
Pauvres de Paroiſſes, Ecoles , Colléges, Fabri indemnités à former , en -vertu de l'article XI
ques ;- autres que ceux qui ſont ſitués dans fè du- Décret des 14 & 2o Avril detnier , les adreſ
Département de Paris, ſeront payées dans les ſeront au Directoire du Diſtfiét de lèur- domi
viivers Diſtricts auxquels cès § âp cile , ſur 1'avis duquer elles ſeront réglées par
partiendront , en la ſorrne & aux conditions cèlliſdu Département ici : ? :'i : º : ;
preſcrites par les articles XIII ; XIV , XV , - :: s, XXI. - L)Aſſemblée déclare nuts & de nul
XVI , XVII , & XVIII dudit Décret du 15
7Août.
effet tout jugemens, ainſi que les procédures
qui les ont précédés & ſuivis, rendues & faites
» VIII. Les gages des Officiers, des Gref au ſujet des dîmes Eccléſiaſtiques & autres biens
fiers des Inſinuations, des Greffiers des Domai Natipnaux, en contravention au ſurſis prononcé
·nes, des Gens de mainmorte, & autres appar · par le Décret du 27 Mai dernier, ſanctionné le
59o )
28, ou ſans avoir appellé le Procureur-Générat ſeigneuriaux & féodaux, ne pourront, en caude
Syndic. rachat des uns & des autres, prétendre à d'autre
XXII. Toutes actions , ſoit contre les Muni indemnité que ceile réglée dans l'article XVIII
cipalités ou des Communes, ſoit contre les par du titre II du préſent Décret, pour les baux à
ticuliers, en payement de la dîme Eccléſiaſtique venir, ſauf à eux à demander la réſiliation de
des années 1789 & 179o, ou pour indemnité à leur bail , laquelle ne pourra leur être refuſée.
raiſon des empêchemens apportés à la percep » II. Si des vignes avoient été données à moitié
tion , même les actions autres que celles dont la ou à tiers-fruits , les Directoires de Diſtriâs
procédure & les jugemens ont été cumulés par pourront, en les affermant , impoſer au Fer
l'article précédent, qui ſeroient pendantes de mier la condition de continuer de les faire cul- .
vant les Tribunaux , & qui n'auront pas été iu tiver par des Colons partiaires, ſuivant l'uſage,
# en dernier reſſort , ſeront reglées ſans en rendant le Fermier & les Colons reſponſables
rais , ſur un ſimple mémoire, par les Direc des dégradations qu'ils pourroient y commettre.
toires de Département, ſur l'avis de ceux de » III. Les conventions faites par les Bénéfi
Diſtrict. ciers, Corps, Maiſons & Communautés , des
» Cependant, en cas que la quantité de fruits mains deſquels l'adminiſtration de leurs biens !
décimables, le mode & la quotité, ou le fonds été retirée , avec des Commiſſaires à Terrier ou
du droit fuſſent conteſtés, les Corps adminiſtra Feudiſtes , pour la rénovation des Terriers ou
tifs ſe borneront à donner un avis, ſauf enſuite la recette des rentes & autres droits dépendans
aux Parties intéreſſées à ſe pourvoir pardevant des biens deſdits Bénéficiers, Corps, Maiſons
les Tribunaux ſi elles le jugent à propos. ou Communautés, ſont & demeurent réſiliées
» XXIII. Les indémnités annuelles accordées ſans indemnité; néanmoins les travaux qui au*
ar les articles XIX du préſent titre ſeront payés, roient été par eux faits, leur ſeront payés d'*
à compter du premier Janvier 1791 , par les près leſdites conventions, ſuivant l'eſtimation i
Receveurs dcs Diſtricts dans l'arrondiſſemeut deſ & les Corps Adminiſtratifs prendront telles me
quels les dîmes ſe percevoient. - ſures que leur prudence leur ſuggérera, pºur
» XXIV. Quant aux autres indemnités, il ſera faire paſſer aux redevables des reconnoiſſances
pourvu à leur acquittement de la méme ma deſdits droits, conformément à ce qui eſt preſº
niere que pour celui des dèttes Nationales exi crit par le titre I du Décret du 15 Mars dernier ,
gibles, & les intérêts en courront à compter du ſur les Droits Féodaux. •
XVIII du préſent titre, ainſi que pour procurer, , » V. Pour faciliter la reconnoiſſance de la lé
dès-à-préſent l'exécution des articles XV , XVI, gitimité des dettes qu'elles auroient pu contrºc
XVII du premier titre, & XVIII du préſent ter.pour ces objets pendant la préſente année !
f18ſ'e, leſdites Religieuſes & Chanoineſſes ſeront te*
nues de rendre compte , au premier Janvier
Articles Additionnels. 1791 , de leur recette & de leur dépenſe, º
ortant dans la recette ce qui étoit échu à !
» ART. I. Les Fermiers actuels des droits | laint-Martin & à Noel 1789 , & par elles †
- - - 4
ANN.
: t , «i LES PATRIOTIQUES ET I.ITTÉRAIREs,
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D E L A F R A N C E,
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· E T A F FA IR E s P o L I T I Q U E s D E L E U R o P E ;
J o u R N4 L t. I B R E, par une.Société d'Écrirains Patriotes,
- º º dirigé par M. MERcrER, et par M.' ARRA , un des Auteurs., '
ſ- ,,! - - -
Cr ( 1 - - - - - ſ ,
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Conquérir un royaume est moins que le sauver : ' " ' l
- . - - - Des citoyens armés sont des dieux aux combats.
L'rxerxorx arrivé à Limoges au mois d'août souvent une grande injustice; que l'ostentation » - - - " • 1
dernier, qui a dévoré 186 maisons, et dont les d'un loyer considérable étoit souvent nécessaire
ravages ont entratné nne perte évaluée à † à la profession, au commerce d'un homme sans
fortune
millions ;'a fait la matière d'un rapport présenté ; que
habitation le locataire
; que alloit restraindre
le propriétaire son
alloit être rui
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• r -r I : *
vesldº #llaz
· -- ;-- - -) 2(#^ - ºn l" - ſa#lr #e d i lºir---qºestion
• • -- v r , - T ( I rl ^ P (*-- !
cette aetites des qu i Jniºl et
l'homme industriel sont suspendues. préalable sur l'exception des bibliothèques et
L'artiste, l'artisan, l'hommeſde sabºrſet , fore!l qabin s , Et le . eQMoi du surplus au comité,
ment à Paris une classe noûmbfeusé dé citoyens pour présênter une modération concernant
sans fortune , qui se soutiennent eux et leurs les magasins et boutiques, L,'un et l'autre vœu
familles pâr le sénl trágali, nombre J'entit eux | de l'opinant sont décliétès# # *. l - t 4
ont besoin d'un grand local dans un quartier Un décret rendu sur l'avis du comité d'a
cher. º† mettra5t-on d'estimer , t liénttion ,' e spatué qu'il seroit vendü à la mu
§
Statll€ I'
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leurº$ðèo# $ ? " * « º
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niçipi litè d'Orléans , RoRf #°.liv.
ànàines ñätiönau x . C#
de do
M. Troncllet soutient que-le-mode proposé .... Deux lettres,- une - des commissaires civils
présente une impositiop,luaite fois plus ſorte quer enyoyés à lèFest , l'autre des amis de la cons j
cette capitation qui a tantfide, fois , attlré sur : :titution , , réunis dans la même ville, appren
l'ancien - régime-les-malédictions du peuple nent que l'ordre et la discipline sont parfai
foulé. -Y - , , -
•• *
• • *
tement rétablis dans l'escadre , et le calme
En rejettant le », "A. »
plan u comité, mais sans en
Y - - Y. Y.
' dans la ville : mais que ce tains articles du code
† l# l
lève snr'tout contré l'arbitraire que lés préopi titution , et à fous les citoyens de #te#
#ns
cºnitº#;. #l#.# S bºi§l,, #ºl'l
aº # # plan d ! , qu'il serpit.s ºf#is à, liés # nquYeaux189#
\ilnt $u, l'autorité missaire #ns#e#ºyilſa : 3º, qnº le ººº
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de'"Smith
astºld )miokºſi,º$olitight
'de'co #|ſſii'ii tié! s#narfoi\
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prºposé§ de la m #nº,4tºit âutorisé à † un pr9i
Gstºld #ºy § tie cºn # # j,t d º ºEet , pêriºnt révocation , eqpelq#
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«' Non , 'éoiitiñüe"st R# la désºr · mémbres du ci-devant clergé, rendi6 dans la
tioii dés maisons ne #. pas leſ ;t de l'impo #agſ du,23-ºctalge , , , : º;
sition qùé mºiis v# cla§ Pºui •º . :: 1 l • 11i lº ... 1" : .11i" s.ss : •'. : 1: · : ", ?
nombr# c#t s§a sºule imp95# i, # #outes l§ † pour lt
lés arristés , lº$ :å }.]#
» _ 11 #.'10 , l* n$# $pay#giit
_ : 11 #
I [! :) pas , et •° coñtribûtion patriotique.,
Hºr,!gs,ui lirrs faites, en
des établissemens commº
réguliers 6l
n'auront pâs'Hè r#öñs pour quitt,r leºr i bi
tation 4 , iº · ;T IIc , , { i l l 1 , * ,o !ºr cº . "
s#culiers dont les † échus avant le !º
· Le premier attribut (fè la"fortüne est de se i nvier 1:9Q, §t ceux qui éçlièront par la su#º
mamifºster par le luxe et le capitaliste"qui ! dºiyent êire pºrçiis par les
sera seul imposé, accoutumé aux douceurs dº
#
ldbvie, ndiféra point le sacrifice de semblablés tyjç , cºnformément à l'art. XXVII d#
habitudes pour me pas supportèr un impôt ! †
† le prºi
quirs , quoi , qu'on en dise , hei serà pas aussi |! " es lits »igniii en ºonséquence , # mºit
pſſsqnt, qu'an voudnoit le faire llmendire »lººe † fairtt
» : les Qpposilions ont parui s'affoibhn},: éb l'ar
ticle arété déctété ainsi : ! ' . '! ! ! ! . . » †
, sonnelle †
, à raison du. traitement qui leur a º · ·1 J ; 1
, Art. VlI. « La partie de la contribution qui QGgpr & , à compter du 1er janvier dernier ; et
sera établle sur les revenus d'industrie et de dé payer leur contribution patriotique,rºº
ricbesses mobiliaires » sera, déterminée par, ,iº yºigºt à, Ge fraiiemen § deux tieº
deniers jpour livre défileur montant présumé $e#éi#n savoir qne d'ici au † avril #
#
|
,lºloyºr ».. 4
cle suivant
§ f)ans ſºrticle
- r
sui
» *
qiii est prescrit par les cinq premiers articles Nous apprenons que, les citoyens de Besan
du décret du 8 août 179o. . çon ayant eu aussi connoissance de ce complot
- V. . H,es directoires de département statue de contre-révolution, se sont emparés de la
ront sûr toutes les demandes en réduction, et citadelle, ont pris M. d'Autichampſ et renfer .
autres relatives aux déclarations des contribua mé les soldats de la garnison dans lès casernesº
bles , après avoir pris l'avis des directoires de · On apprend aussi que les Avignonnoîs fon't
district, et les réductions qui seront pronon en ce moment le siége de Carpentras avec les
cées , seront imputées sur les deux derniers braves gardes nationales des environs, et qu'ils
termes, conformément à l'article 1I du décret veulent détruire absolument ce nid de l'aris
du 27 maildernier. tocratie ; ils veulent faire la vérification des
. . VI. , Les directoires de, département seront magasins relativement aux immenses munitions
tenus d'énoncer, dans leurs ordonnances , les de guerre que l'on assure y être déposées. C. :
motifs •qui auront éterminé les réductions - - - , · · · · · · : ,: ,rt
u'ils auront prononcées ;, et dans le cas où —+- , 1, ·. • · | ,i
D E V A R s o v 1 E, le 2 octobre. . "º
.. :. , 1 ·· ·· ·t i . )'»
maire , auquel ils enverront chaque mois un
·état exatc et certifié d'eux , tant des réduc L'électeur de Saxe vient d être nomméipour
tions qui auront été prononcées,- que du II] O Il - succéder au trône après le roi actuel. Les suf
tant des payemens faits . pendant ledit mois, frages se sont presque,généralement réunis en
et des sommes qui restent dues.Ils auront soin ' sa ....- faveur. Dans la même séance, la Pologne - -
-
- - --
• , • , • • • " " * **
inties des puis
'd'énoncer, dans cet état, le nom des districts | ' s'èst affranchie de toutes les garanties - - -
et des municipalités dont dépendent lés con forces, sances voisines , afin de jouir par ses proprés
lribuables qui auront obtenu des modérations , et paisiblement, de la nouvelle constitu
et les motifs qui y auront donné lieu. · · · , · tion dont elle s'occupe. Par ce moyen, elle n'a
• * • 1
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( 59o )
plus à craindre l'influence des souverains, qui D E BRU x E L L E s , le 18 octobre.
paralysoit tous les ressorts de l'état.
Pendant que les états approuvoient le projet Les provinces Belgiques-Unies viennent de
de commerce avec la Prusse , on a vu avec la décider d'une voix unanime, qu'elles n'accep
plus grande surprise des troupes prussiennes in toient point l'armustice qui leur avoit été pro
vestir pour ainsi dire Dantzick, et se cantonner posé par le congrès de la Haie. Elles connoissent
dans les fauxbourgs de cette ville : mais ce ne trop bien le cabinet de Vienne pour ne pas voir
fut qu'une précaution que M. Brunning, offi que c'étoit une ruse , afin de gagner du temps
cier prussien , crut devoir prendre à la vue et de faire filer des troupes à son aise dans le
d'une frégate russe : dès qu'elle eut disparu, les Luxembourg Tout étoit perdu pour les Belges
troupes se retirèrent. V. s'ils avoient accepté cet armistice ; mais ils ont
parfaitement senti , à l'exemple des braves Lié
D E L o N D R E s, le 18 octobre. geois , que les nations qui avoient recouvré une
fois leur liberté et secoué le joug , devoient
vivre libres ou mourir. C'est une chose véri
La rentrée du parlement est enfin annoncée
pour le 25 novembre par une proclamation du tablement inconcevable que les prétentions de
roi, en vertu de laquelle les lords spirituels et Léopold , qui veut absolument dominer les
temporels, les chevaliers, citoyens bourgeois, peuples malgré eux. Mais les Hongrois , les Bo
hêmes , les Galliciens , n'ouvriront-ils donc pas
les commissaires des provinces et des bourgs de
la chambre des communes sont † de se les yeux. et sur la dignité de leur nation, et les
rendre pour cet effet à Westminster ledit jour. droits de l'homme ? Peuples françois! réunissez
On est toujours ici dans la même incertitude vous aux Belges et aux Liégeois : portez-leur :
sur la paix ou la guerre, malgré la baisse des le secours de vos bras eu l'ardeur de votre pa
triotisme. Songez qu'il est de la dernière im
fonds et les préparatifs immenses qu'on pour portance pour votre repos et votre sûreté que
suit sans relâche. On croit même qu'il y a déja vos frontières soient bordées de nations libres
eu quelques actes d'hostilité du côté des An
tilles. /^. comme vous. N'écoutez pas ces vils apologistes
des cours, ces gazetiers universels, soudoyés par
les Champion et les Guignard pour déshonorer
D E W E s E L , le 18 octobre. la langue, la nation et la constitution françoises.
Oh ! qu'il est méprisable l'écrivain françois qui
| Quoique la cour de Prusse ne se ſiât qu'à dit (voyez les N°° 159 et 161 de la Gazette uni
demi à la parole de Léopold, on y présumoit verselle) : « Que puisque le peuple helgique ne .
cependant que ce § empereur sentiroit ºeut pas se soumettre au roi de Hongrie, la
de quelle importance il étoit pour lui de ne dévastation lui est permise, pour faire un exem
pas souffrir que la Russie poussât plus loin ses ple terrible de ce que peuvent la justice et la
conquêtes, et de réunir ainsi ses efforts pour colère des rois, et pour effrayer les peuples qui
accélérer la paix. Mais on a reçu, avec le plus seroient tentés de suivre lenr exemple ». Et la
grand étonnement, à la cour de Berlin , la justice et la colère des peuples, tu les comptes
déclaration par laquelle Léopold signifie qu'il donc pour rien ? tu ne vois donc pas que le
ne souffrira pas que le roi de Prusse entre temps est venu où les peuples vont avoir leur
renne de forcer Catherine à s'arranger avec tour ? Et ce roi à qui tu recommandes la dé
# Turc. Cette fourberie do la maison d'Au vastation des provinces Belgiques-Unies, tu
triche n'est pas insolite. Léopold n'a plus be oses le présenter sans cesse comme le seul avec
soin de voix ponr être empereur, d'ailleurs qui la France ait intérêt de s'allier ! Monstrueuse
on assure qn'il a reçu de l'argent de la cour alliance ! monstrueuse politique ! voilà les prô
de France , et en asscz grande quantité pour neurs que la corruption t'a dévonés : mais cou
continuer la guerre s'il v est obligé. François vrons-nous le visage, et dédaignons de jetter
on veut vous égorger : prenez y bien garde ; les yeux sur des inepties et des absurdités aussi
votre ennemi juré est le frère de votre reine. V. révoltantes. CARRA.
' On s'abonne à Paris, chez BnissoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
d : l'abonnement et la lettre d'avis , et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger. -
Il parott tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 56 liv. pour en an , 18 liv. pour 6 mois, et de 9 lis. pour
5 mois.franc de port , par la poste, pour tont le ºovaume, L'abonnement ne commence que du prem. d'un mois.
s
©n s'abonne aussi, à la meme adresse , pour la BOU'CHE DE FliR , moyennant 9 liv. pour 3 mois-.
P
( 591 )
-- ====z-.
( C.
S U P P L É M E N T A U N°. C. C X C.
Svrre DRs ARTrczEs AD D1zrow NEzs. » V. Lorſque le Juge de Paix aura déclaré
acquieſcer à la récuſation , ou n'aura paſſé #ucºº
alors ou depuis; en cas qu'elles euſſent au mo déclaration , il ne pourra reſter Juge , & ſera
ment où elles doivent rendre compte, des de remplacé par l'un des Aſſeſſeurs qui connoit#
niers entre les mains, elles les imputeront ſur de ſ'affaire avec l'aſſiſtance de deux autres Aſ*.
le premier quartier de leurs penſions & traite ſeſſeurs. -
mens de I79I , ou juſqu'à concurrence ; quant » VI. Si le Juge de Paix conteſte l'acte de
au ſurplus, elles le verſeront dans la caiſſe du récuſation , & déclare qu'il entend reſter Juge ,
Receveur du Diſtrict. le jugement de la récuſation ſera déféré au Tri
» VI. A l'égard des Religieux chargés de l'en bunaï de Diſtrict qui y fera droit ſur les ſimples
† public , des mains deſquels l'admi Mémoires des deux Parties plaidantes , . ſans
niſtration de leurs biens a due être retirée , en forme de procédure & ſans frais. ** -
ſes réponſes aux moyens de récuſation allégués , III. Ceux qui ſont établis en aucunes Ca
contre lui. thédrales , & ceux dont les Paroiſſes doivent
» IV. Les deux jours étant expirés, l'acte de être unies aux Cathédrales actuellement ſormées ,
récuſation ſera remis par le Greffier à la Partie feront leur déclaration à l'Evêque dans la quin
récuſante, ſoit que le Juge de Paix ait paſſé ſa zaine ; à compter de la publication du préſent
déclaration au bas de cet acte ou non ; il en Décret, par le miniſtère d'un Notaire.
ſera donné décharge au Greffier par la Partie, » IV. Ceux dont les Paroiſſes doivent être
ſi elle ſait ſigner ; & ſi elle ne ſe ſait pas , le unies à des Cathédrales non-formées ; & dont
Greffier fera la remiſe, & en dreſſera procès l'Evêque n'eſt pas nommé ,, feront leur décla
verbal en préſence de deux témoins qui ſigneront ration de la même manière à l'Evêque qui ſera
ce procès-vexbal avec lui. nommé quinzaine après la conſécration.
59o bis.
3q Ù
( 392 créer
) d'idéales, les exiger comme un droit indépendant de :
« V. Ceux dont les Paroiſſes doivent être
unies à des Paroiiſes de Villes ou de Campa , tout merite perſonnel, ravaler même le mérite, parce qu'il
n'etoit pas accompagné des diſtinctions, créées par le ha
gnes, dont la ſuppreſſion & la réunicn ne ſont ſard, & pofledees par l'ineptie.
pas encore déterminées, feront leur déclaration Mais aujoui i'iiuî que la France, régénérée par les im
auſſi de la même manière au Curé de la Paroiſſe perturbables ſoins de l'Aſiemblce Nationale, préſente à
l'Univers un ſpcctacle ſans exemple dans les Annales du
à la quelle les leurs ſeront unies, dans la quin Nſondc ; lerſque le génie de la libcrte a détruit par les
zaine après que l'unien aura été conſommée. mains des Repréſent s du Peuple François tous les genres
» V i. Les Curés des Ville5 & des Campa d'oppreſiion , rendu aux hommes leur dignité & leur éner
gnes dont les Par9iſles ſeront ſupprimées & gte , lorſque les abº3 corroſifs, qui paralyſoient la plus
bcllc régicn de l'univers , tombcnt 2u milieu des vaincs &
réunies , ſoit à des Cathédrales , ſoit à d'autres impuiſſantes réclantations des corps qui cn ptoſitoient ; il
Paroiſſes , tant ccux actuellement pourvus , que faut que le Citoyen ſache que le droit d'elire ſes Fonction
ceux qui le ſeront d'ici à ce que la ſuppreſſion naires publics , i s'il eſt ſon plus bezu droit ) eſt en même
temps celui qui exige le plus d'attention & de hauteur dans .
de leurs Paroiſſes ſoit effectuée , qui ne vou les idees. -
dront pas uſer de la faculté ci-devant expliquée, C'eſt ici que doit ceſſer tout nouvement d'intérêt perſon
jouiront d'une penſion de retraite des deux nel ou d'affection particuliere , c'eſt ici que, pour propager
tiers du traitement qu'ils auroient conſervé, l'csprit public, il faut écouter l'opinicn publique. -
s'ils n'euſſent pas été ſupprimés , mais ladite r l'opinion publique ne réſide pas uniquement dans un
penſion ne pourra excéder la ſomme de 24oo Diſtiict, dans un Canton , dans un Pays ; aujourd'hui toute .
livres. la France eſt à portée de connoître la vertu, lcs lumieres
& le patriotiſme d'une multitude de Citoyens qui loin de
» VII. Ceux qui voudront uſer de ladite ſa la demarche obſcure des intriguansſubalternes ont annoncé
culté , jouiront de la totalité de leur traitement , leur amour pour le bien public , leur déſintéreſſement, leur
ainſi que des logemens & jardins dont ils au fei meté ; le choix ne doit donc pas être circonſcrit dans
d'étroites limites ; mais il conſiſlc à chercher au-delà d'une
voient conſcrvé la jouiſſance, s'ils n'euſſent pas petite enceintc, les hommes ( & il y en a par tout) qui
été ſupprimés. joignent les lumières à la probité, & qui en la propageaut,
» VIII. Dans les logemens conſervés aux notre ſainte Conſtitution, l'ont ſait aimer. -
Curés , ſont compris tous les bâtimcns dont ils Les François ayant poſé ( les premiers ) les bornes qui
jouiſſoient ſix mois avant le Décret du 2 No diviſent tous les pouvoirs dans un Gouvernemcnt eſlen--
ticllement libre , doivent ſe regarder comme ne compoſant
vembre dernier, & qui étoient deſtinés , ſoit plus qu'une ſeule & même famille ; s'.l n'y a plus de Pri
à leur habitation , ſoit au ſervice d'un cheval , viléges , il n'y a plus de Barricres ; c'eſt dans toute l'éten
ainſi que tous les objets d'aiſance qui en dédue de l'Empire qu'il faut appeller, nommer le mérite ti
pendoient , mais non ceux qui , deſtinés à mide, il réſolu, qui ſe cache , plus il ſera éloigné & plus ſes
ennemis du bien public pâliront à l'aſpect de ce choix, qui
l'exploitation des dixmes & autres récoltes, rallumeroit le feu ſacré dans toute ame, quand même il
étoient ſéparés des bâtimens d'habitation & hors tendroit à s'y éteindre.
des clôtures du presbyter. Si ce n'eſt plus le temps où des Corps entiers de Citoyens
» IX. Par jardins , l'Aſſemblée entend les privilégiées avoient eu l'art de ſe ſouſtraire ( par le fait) au
joug des Loix & au fardeau des Impôts, ſi ceux qui
fonds qui dépendoient du presbytère , & dont jugeront déſormais, qui ne feront point Corps, qui ne pour
le ſol étoit en nature de jardins ſix mois avant ront interprêter la Loi & ſeront § leur tour ; ſi.
de Décret du 2 Novembre dernier , en quel ceux qui impoſeront les taxes , lcs paieront ; ſi les Mem
bres eux-mêmes du Corps Légiſlatif, & ceax des conditions
qu'endroit de la Paroiſſe qu'ils ſoient ſitués , les plus relevées de l'Etat, ſont ſujets aux mênues pourſuites
: de quelqu'étendue qu'ils ſoient, pourvu quelle & aux mêmes châtimcns que le plus humblc des Citoyens,
n'excède pas celle qu'ils avoient avant ladite la Juſtice, tant Civile que Crimincllc , prendra, à-coup
époque. sûr, un caractere d'équité, & toutes les in piétés politi
» X. Si le ſol n'étoit pas en nature de jar ques ceſſeront ; mais la premiere baſe d'un Gouvernement
etabli pour le bonheur du Peuple , eſt dans un choix
dins avant ladite époque , & qu'il n'y en eût abſolument libre , quel que ſoit le rang, la FoRTuNE , la
point , ou s'il y en avoit, qui ne fuſſent pas djlance ; autrement, il ſe formeroit dans chaque Canton
de l'étendue d'un demi arpent, il ſera pris ſur une nouvelle Ariſlocratie, cette forme affreuſc d'Adminiſ
tration qui a ſi long temps dégradé l'homme, & à laquelle
ledit ſol une quantité de terrein ſuſſiſante pour les malheuis de la France doivent être attribués.La Mo
former un jardin d'un demi-arpent d'étendue narchie Françoiſe n'étoit - depuis cent ans , qu'une Ariſſo
meſure de Roi. cratie aulique , G'étoit la Cour qui donnoit toutes les
places, Pour en détruire les derniers veſtiges, il faut que
--erEaGEre•
tous les Citoyens puiſſent nommer leurs For:čtionnaires pu
blics , avec cette liberté illimitée, qui ſeule maintiendra
De l'Eleâion des Fonctionnaires Publics. ' l'Ordre Conſtitutionnel, & écartera les ennemis du bien
ublic des places qu'ils n'ambitionnent que pour y portes
Ce qui nous bleſſoit à juſte titre ſous l'ancien Régime, 'exemple du mepris des Loix , & y travailler plus sûremens
c'étoit , e voir l'inutilité, l'oiſiveté, l'incapacité, l'inſolence, au renverſement de notre Conſtitution.
l'intriguc & l'argent , envahir toutes lcs dittinctions , cs
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIREs
- D E L A F R A N C E ,
É T A F F A I R E S P o L I T I Q U E s D E L E U R o P E,
P
z No. C C C X C I.
Du Jeudi 28 Octobre 179o.
AS S E M B L É E N A T I O N A L E. malgré la résistance de quelques ennemis du
serment civique, il est décrété que tous ministres
Séance du 26 Octobre au soir. françois, répandus dans les cours étrangères,
seront tenus de le prêter, et la rédaction des
Tasnis qu'une partie de l'Assemblée applau formes est envoyée au comité diplomatique.
dissoit à la lecture des adresses de deux séctions M. Vieillard, de Coutances, a fait le rapport
de Paris dites de l'Oratoire et de la Croix-rouge, d'un arrêt de la chambre des vacations de fou
qui ins st nt vivement sur le renvoi des agens louse, contenant plusieurs condammations con
actuels du pouvoir exécutif, il s'est élevé dans tre la municipalité de Castres, laquelle avoit
une autre partie de la salle, une motion qui pris des mesures pour arrêter la manœuvre de
Votoit des rem rcîmens à ces ministres pour deux mauvais citoyens qui vouloient, comme à
leur fermeté : M. de la Chaise a soutenu que Montauban, préparer une guerre civile, et re
a pétition des sactions étoit une sorte d at cruter, avec une cocarde blanche , les ennemis
tentat aux décrets portés : on lui a répondu de la révolution. :
que l'absolution de la veille n'emportoit pas Le décret proposé par le rapporteur a été
l'absolution du lendemain ; et sur tous ces dé | rendu :
ats, plus amers que graves, l'Assemblée na « L'Assemblée nationale, après avoir entenda
*ionale a fait arriver l'ordre du jour. son comité des rapports , charge son président
Par une lettre de la municipalité de Mar d écrire à la municipalité de Castres , pour lui
on apprend ont
#ºile , Naples, que plusieurs françois, éta
essuyé des outrages et
témoigner la satisfaction de l'Assemblée de la
blis à y conduite sage et patriotique qu'elle a montrée
des vexations télles que craignant pour leurs endant les troubles qui ont eu lieu dans cette
39urs, ils ont abandônné leurs propriétés , et ville : déclare l'arrêt rendu par la ci - devant
ºnt venus se réfugier à Marseille. M. Bouche, chambre des vacations du parlement de Tou
º,faisant observer combien étoit repréhen louse contre les officiers municipaux de Cas
ºle l'Ambassadeur de France à Naples pour tres, nul et comme non-avenu ».
ººVoir pas soutenu et défendu des françois Une autre affaire est rapportée par M. Voy
ººtre l'injustice et l'insolence, a pris droit # Bussy, chez qui la
del ; c'est celle du sieur
º # fait pour demander que tout ministre municipalité de Mâcon , duement avertie, a
º ºrance, près d'une cour étrangère , fût trouvé un grand amas d'armes blanches, d'armes
º, de prêter le serment civique, et il a pré à feu, une ample provision de poudre et d'ha
senté un long projet de décret qui en expo
*ºit la formuſe. bits d'uniforme, qu'il avoit fait faire à Valence.
-
u'elles se donnent pour ar, êter les manoeuvres Les bruits qui ont couru sur le camp de
es ennemis de la cliose publique. Ce vceu a Jalès et sur les tumultes du Vivarais , sont for
pourtant été décrété, et l'opposant s'en est mellement démentis par M. Saint-Martin , dé
consolé, en promettant de démontrer au grand putés de ces contrées.
jour l'innocence du sieur de Bussy. L'ordre du jour a ramené la discussion sur .
Enfin , sur un rapport très concis de M. le décret concern nt l'impôt personnel ; et M.
Prieur, l'Assemblée mationale a envoyé devant Fermond , rapporteur , a soumis à l' Assemblée
le tribunal du district d Arles , la connoissance nationale plusieurs articles qui, éclairés par de
d'une procédure iniquement commencée par sages débats, se sont convertis en décrets na
le prévôt général de Provence , contre une llOIl d llX. . - -
assemblée des citoyens du village de Baux , Art. iX. « A l'égard de tous les contribuables,
qui s'étoient rc umis d'après une permission du qui,justifieront être imposés au , rôles des con
comm ssaire du roi. i es décrets , les empri tribuables forciers , il leur sera fait , dans le
sonnemens ont été mis en œuvre , et le moin réglement de leur cote , une déduction pro
dre vice de cette vexation prévôtale est l'in portionnelle de l ur revenu foncief. LºÀs
compétence. semblée se réservant de statuer sur les remises
) à faire aux étrangers , habitant en France, et
Séance du 27 Octobre. aux François, propriétaires de biens, soit dans
j les colonies , soit dansl'étranger.
Un mouvement d'indiscipline a troublé, pen X. La cote d'habitation indiquée par le tarif,f
dant quelques heures, le régiment de Lor ne sera déiinitivement fixée qu'après les autrcs ;
raine , en garn son à Sarguemines; mais ce elle sera susceptible d'augmentation ou de di
délit a été effacé par un proumpt repentir. minution dans cliaque communauté , et la
Les soldats s'étoient permis d'exiger la distri municipalité sera toujours obligée d'établir sur
bution des fonds qu'ils disoient leur être dus ; cette cote ce qui , après les autres parties de la
examen fait de leur réckamation , ihs en ont
contribution personnelle, lui restera à répartir
publiquement reconnu l'injustice , ils confes
impulsions mal en plus ou en moins de la cotisation générale
sent avoir été mus par des
veillantes , offrent de rétablir , par une rete de la contribution pcrsonnelle.
nue sur leur paie, les sommes qu'ils avoient Dans tous les cas où la diminution à faire
cxigées sans d oit, et crient merci à l'Assem seroit plus forte que la cote cntière de l'habi
blée mationale et au roi. tation, le surplus de la diminution se fera sur
la cot c des facultés mobiliaires.
L'Assemblée, sur un court rapport de M. de
Wemphen , et d'après son avis, a déclaré que ( Nous donnerons demain l'article XI, dont
les comptes rendus étoient justes, et les sol l'exacte rédaction ne nous est pas parvenue, )
dats coupables; mais en conséquence de leur XII. Tous ceux qui jouiront d'un sclaire,
repentir, elle a arrêté que le roi seroit sup pension ou traitement public , à qnelque titre
plié de ne pas suivre à leur égard la rigueur que ce soit , si leur loyer d' habitanon ne pré
des loix : sente pas nne évaluation de facultés mobiliaires
l)écrète qu'il sera fait une retenue d'un sou aussi considérables qne ce traitement, seront
pour livre sur la paie de chaque soldat. et cotisés sur leur traitement public , , dans la
qne le ministre de la guerre fera remettre à proportion déterminée, - - -
M. de Bussy les 5o mille livres qui lui ont été XIII. Toute personne dont le salaire, pen
injustement extorquées. sion ou traitement public excédera 4oo livres ,
Il est ordonné que le comité diplomatique, ne pourra en toucher aucune portion ponr
et lcs commissaires chargés de l'affaire d'Avi 1792, qu'il ne représente la quittance de sa
( 593 )
contribution personnelle de 1791 , et ainsi de Art. XVI « Les célibataires seront placés
suite chaque année ». dans une classe supérieure à celle où leur loyer
L)ans les articles XIII et XſV le conmité les placeroit ». G. - -
, Art. XiV. « Chaque chef de fam'lle qui aura ll. Le pavillon de poupe portera dans son
chez lui, ou à sa charge, plus de trois enfans, quartier supérieur le pavillon de beaupré ci
sera placé dans. une classe du tarif qui sera dessus décrété. Cette partie du pavillon sera
annexé au présent décret, inférieure à celle où exactement le quart de sa totalité et environnée
son loyer le feroit placer. d'une bande étroite , dont une moitié de la
XV. Celui qui aura chez lui, ou à sa charge, largeur sera rouge et l'autre blanche. Le reste
plus de six enfans, sera placé dans une classe du pavillon sera de couſeur blanche. Ce pavillon
inférieure à la classe ci-dassus ». sera également celui des vaisseaux de guerre et
La discussion a été un mom ºnt intervertie des bâtimens de commerce. -
par M. de Champigny, qui, au nom du comité III. La flamme des vaisseaux de guerre et
de narine, a apporté et fait adopter, sans nulle autres bâtimens de l'état, portera dans sa partie
réclamation, la rédaction mouvelle des articles la plus large les trois bandes verticales , rouge ,
du code pénal, d'où sont retirées les peines de blanche et bleue ; le reste de la flamrne sera,
discipline qui avoient effrayé les troupes de mer. de couleur blanche. Le guidon portera d'une
En reprenant l'article XVI de son projet , manière semblable les couleurs nationales.
M. Fermont proposoit de décréter que tout lV. Les pavillons de commandement porte
contribuable , occupant seul son logement, se ront dans leur quartier supérieur les trois ban
roit placé dans une classe supérieure à celle où des verticales rouges , blanches et bleues. Le
il devroit se trouver par son loyer. reste du pavillon pourra être comme par le
M. Bouclie a demandé le rétablissement d'une passé , rouge , blanc et bleu ; l'Assemblée natio
rédaction précédente, dont la sévérité frappoit male n'entendant rien changer aux dispositions
particulièrement le célibat ; pnis donnant car qui ont pour objet de distinguer dans une armée
rièré à son zèle patriotique contre le céliba navale les trois escadres qui la composent.
taire , qu'il appelle une plante parasite , un V. Le pavillon mational ne pourra être fait
fardeau iniutile. et qui est, dit-il, condainné à qu'avec des étoffes nationales.
vivre corrupteur ou corrompu ; il a jetté l'alarme VI. Les pavillons et la flamme aux couleurs
dans une classe encore noinbreuse qui s est cru de la nation seront arborés le plutôt possible
apostrophée, et ui a voulu le faire rcmêttre . sur les vaisseaux de guerre , d'après les ordres
# /'ordre. Mais sans se troubler, M. Bouche a donnés par le roi. :
entraîné une grandè partie de l' Assemblée dans VII. Le roi sera supplié de sanctionner le
le sentiment dont il est animé contre le célibat présent décret, comme aussi de faire prendre , .
de l'nn et'de l'âutre sexe ; et quoique M. de soit dans les ports de France , soit auprès des
Foucault sollicitât faveur pour les femmes, l'ar puissances étrangères '. les mesures nécessaires -
ticle a été rédigé sans distinction. pour sa prompte et sûre exécution, et d'indi
( 594 )
qser l'époque où les bâtimens de commerce « que la servitude n'eut lieu en France que par
pourront , s ns inconvénient , arborer le nou la tyrannie des ducs, des comtes , des mi
veau lpavillon ». nistres , des grands en général ; que les rois
eux-mémes dévastoient leurs propres états,
et réduisoient erz servitude une partàe de leurs
Rédaction du décret concernant l attribution sujets, etc. ». Ces ignorans nous disent qu'il
précédemment faite au châtelet. n y eut d'hommes libres en France que par le
bienfait de Phi ippe-le-Bel , ect. Ignorent - ils
« L'Assemblée nationale décrète que l'attri donc que plusieurs capitulaires de Charlemagne
bution donnée au châtelet de juger les crimes parlent d'hommes libres qu'il est défendu de
de leze-nation , est révoquée dès ce moment, vexer : que Louis-le-Débonnaire, la reine Ba
et toutes procédures faites à cet égard par ce thilde, plusieurs évêques, firent rendre la liberté
tribunal sont suspendues ». à un nombre infini de citoyens à qui les grands
l'avoient ravie ? Oui , tout Franc, selon ſe sens
de ce mot, étoit libre, et l · cause de la ser#
vitude fut la violence des rois , de leurs mi
P A R I S. nistres , etc.
• Il paroît depuis hier un manifeste, daté du Nous abandonnons les maniaques, soi-disant
camp de Jalès , au nom de 5o,ooo citoyens citoyens du Vivarais , à leur délire ; et nous
du Vivarais, sous la signature d'un nommé Le osons prononcer que leur libelle n'a déja et
fevre, président, et autres membres du comité n'aura d'autre effet, que de les couvrir encore
fanatique , qui a rédigé cet écrit. Si jamais de honte., D'ailleurs , il n'existe plus de camp
l'on a vu jusqu'à quel point l'esprit humain peut à Jalès : c'est un camp imaginaire : nous en
s'égarer , on peut assurer que c'est dans cette avons donné la preuve par une lettre , signée
insensée diatribe , écrite contre l'Assemblée de dix députés du département de l'Ardêche,
nationale : mais nous sommes instruits que ce qu'on peut relire dans notre numéro 573 , du
1o octobre. V.
sont deux moines et un gentilhomme qui l'ont
composée. Comme il est permis à ces gens
d'extravaguer, nous ne donnerons qu'un seul
échantillon de leur folie. Selon ces fanatiques , Renvoi des ministres.
l'.fssemblée des états-généraux, séante à Ver
sailles, devoit se dissoudre au seul ordre du La section de la Bibliothèque du roi a arrêté
roi, parce que des esclaves doivent obéir aveu le 24 octobre de demander le renvoi de tous
glément à leur mal'tre. les ministres, sans en excepter un seul (I); le
Croiroit - on trouver en Europe un seul renvoi de tous leurs subalternes, y compris le
homme capable d'avancer qu'il ne doit y avoir sieur Dufresne, ordonnateur du trésor public ;
on France qu'un maître et des esclaves ; et que, le rappel de tous les ambassadeurs et le rem
par une conséquence digne , de l'insensé qui placement de tous ces gens-là par des patriotes
parle ainsi , la nation , assemblée à Versailles , connus et éprouvés. Elle a également arrêté
devoit obéir sans réserve ? Telle est cependant la d'envoyer des copies imprimées de sa délibé
frénésie des auteurs de ce libelle, sur lequel on ration aux 83 départemens, à toutes les sociétés
peut prononcer d'après cet échantillon. patriotiques do France et aux représentans du
peuple belgique, du peuple liégeois et du peu
Nous les renverrons à l'exccllent ouvrage de ple avignonnois. C... -
No. C C C X C I I.
Du Vendredi 29 Octobre 179o.
, ASS EMB L ÉE N AT I O N A L E. sion avec celui de la location ; mais sur l'expli
cation donnée par le rapporteur, l'article a été
Séance du 28 Octobre. décrét é :
LE patriotisme a jetté quelques racines dans Art. XVII. « La cote des gens en pension et
des personnes n'ayant d'autre domicile que dans
la ville de Nîmes ; mais le terrein est bien re des maisons communes, sera faite à raison du
belle à la fructification. Une société d'amis de loyer de l'appartement que chacun occupera ,
la constitution y est journellement harcelée par et elle sera exigiblo vers le locateur, sauf son
la municipalité , qui a eu l'assurance de porter remboursement contr'eux ».
ses attaques jusqu'au milieu de l'Assemblée Les comités diplom et ecclésiastique
nationale. M. de Marguerittes s'est hasardé réunis, ont faitprésenatique
ter par M. Chassey UlIl
aujourd'hui à produire un prétendu procès projet de décret concernant les établissemens
verbal d'une séance du club , dans laquelle , étrangers qui subsistent en France, et la dis
dit-on , il a mis en question si on ne devoit tinction à faire de leurs biens patrimoniaux
pas livrer arbitrairement au supplice les offi acquis de leurs deniers , et qui doivent leur
c1ers municipaux. être laissés, et de ceux qui leur ont été donnés
Eh ! par qui est rédigé ce procès-verbal , a par des François, et qui doivent être livrés aux
demandé M. Gouttes ? — Par les municipaux , administrations, à charge d'en faire des pen
répond le produisant. -
sions. Nous rapporterons demain les cinq ar
- L'Assemblée , indignée, a passé à l'ordre du ticles ; ils ont été adoptés sans discussion
- jour. En reprenant le décret sur la contribution •
L'article 17 du titre II du décret sur la d'une année à l'autre, peuvent ne pas être les
contribution personnelle, est venu à l'ordre du mêmes.
jour. , -
$ 92
( 596 )
sera répartie par
gnée à chaqte département, différens M. Buttafuoco ( P. ) a paru à la tribune : « Je
son administration entre les distriots demande d'avance , s'est écrié M. Salicetti, que
qui lui sont subordonnés ; le contingent , assi tout ce que va dire l'honorable membre soit
gné à chaque district, sera pareillement réparti envoyé au comité des recherches, comme allé
par son administration entre les municipalités gation injurieuse et fausse ». M. Buttafuoco
de son arrondissement ; et la cote-part , assi s'est lamenté amèrement de ce que dans la
à chaque mtnicipalité , sera répartie par Corse on répand des doutes sur ses principes et
†néeofficiers municipaux cntre tous les habitans. sur cenx de M. Peretti ( P. ) son collègue. Jus
ayant domicile dans le territoire de la munici † on plaignoit M. Buttafuoco; mais quand
palité, parmi lesquels il sera nommé six ad il a dit que le général Paoli étoit l'auteur de ces
joints par le conseil général de la commune , calomnies, l'Assemblée lui a retiré son intérêt,
pour procéder à ladite répartition , conjointe et on a cessé de l'entendre : il a pourtant lu un
ment avec les officiers municipaux ». † de décret , par lequel il demandoit que
Un amendement proposé par M. Brostaret , e roi fût supplié d'envoyer des commissaires en
a été combattu par MM. Roederer et d'André , Corse, pour y faire recommencer les élections,
Gºt des troupes dans les différentes villes de
c'étoit d'adjoindre aux officiers municipaux cette isle.
chargés de la répartition, un nombre égal de
collègues ou contrôleurs : néanmoins il a été Il ne sied pas à l'opinant, a dit M. Voydel,
décrété « qu'il seroit établi des adjoints , les de porter des accusations et de faire chercher
quels seroiént pris dans le conseil général de les auteurs des troubles de la Corse : le comité
la commune ». des recherches a des pièces originales dont l'o
Une lettre du roi instruit l'Assemblée de la pinant m'est pas conseillé de provoquer l'exhi
bition.
retraite de M. la Luzerne , et du choix que sa
majesté a fait de M. de Fleurieu pour le mi Le décret proposé, ajoute M. le Pelletier,
nistère de la marine. n'est propre qu'à incendier l'isle de Corse : et
La répartition de l'année 1791 faisoit la ma ce seroit un malheur que l'Assemblée natio
tière de l'article 19 , mais M. l4amel-Nogaret a nale eût paru même un seul instant vouloir y
observé, et M. Fermont est convenu qu'il falloit donner la moindre suite Quelques voix de
encore tirer des municipalités , des § (ºt mandoient pourtant que le projet de décret fût
des départemens, nombre d'éclaircissemens pré envoyé à un comité : mais cette motion, plus
liminaires; voici la rédaction qui a été adoptée. que suspecte, a été repoussée par une majorité
Art. XlX. « il sera retenu pour 1791 , dans la qui n'étoit pas équivoque. G.
totalité du royaume, sur le montant de la con
tribution personnelle, une somme de.... deniers
pour livres , formant une somme de... et de Projct perfide du club de 1789.
cette somme , moitié sera versée au trésor pu
blic, et l'autre restera à l'administration de Les membres de ce club ont arrêté d'inviter
chaque département ». et de recevoir gratis parmi eux MM. les repré
sentans de la commune, qui sont au mombre
Le rapporteur est passé ensuite au titre III de cent quarante-quatre, et MM. les électeurs
de son projet de décret, ayant pour objet l'as du département de Paris , qui sont au nombre
siette de la contribution personnelle. de sept cent soixante-seize. Ce renfort , si
( Le peu d'espace de cette feuille nous con aucuns des invités ne rougissoient pas d'accep
traint de les renvoyer à demain.) ter une pareille réception , qui a l'air d'une
Les députés du comtat Venaissin supplient aumône , conviendroit merveilleusement au
- l'Assemblée mationale de les entendre avant de ministère , au maire de Paris et au commandant
se déterminer sur l'affaire d'Avignon. Leur pé général. Mais les vues du club de 1789 , dans
tition, présentée par M. Durand ( de Mlaillane ) cette démarche , sont trop matériellement dé
est critiquée par M. Bouche, qui doute même montrées et trop grossières pour en imposer
de leur mission ; mais comme il n'y a jamais § Un membre de la commune, à qui
d'inconvénient à écouter toutes les parties, ainsi a réception gratuite et aumônière dans ce clu
que l'observent MM. Regnault et Fréteau, il a été proposé, a répondu sagement : « Vous
est décrété que les députés du comtat seront voulez donc nous dépopulariser » ? Quelle opi
entendus cc soir, nion en effet pourroit-on avoir des membres
( 597 ) -
On s'abonne à Paris , chez BUissoN , libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera , franc de port, leprix
ſ§ les Auteurs des A'nnales Patriotiques.
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres -
llparoît tons les jours un Numéro de ce Journal. Prix 56 liv. pour un an, 18 liv. pour 6 mois ,et des li» pour |
mois, franc de port, par la poste, pour tout le Royaume L'abonnement me commence qne du §. d'un mois.
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-
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIREs
D E L A F R A N C E , . )
suspendu de ses fonctions et mandé à la barre Une orgie , aussi coupable que celle du 3 oc
de l'Assemblée nationale , c'est que le ministre tobre 1789 , a pensé occasionner dans la ville de
de la guerre s'est constamment refusé à l'exé Béfort l'effusion d'un ruisseau de sang. Plu
cution du décret qui lui prescrivoit d'envoyer sieurs oſficiers et soldats , et le colonel même
un renfort de troupes à Montauban , ce qui du régiment Royal-liégeois , donnant un re
vous prouve plus que jamais la nécessité de pas au régiment de Lauzun , sont tombés dans
purger, dès aujourd'hui, le ministère de tous un tel excès d'ivresse , et le vin a tellement
ces énnemis déclarés de la patrie et des loix . décélé leurs sentimens intimes, qu'ils sont allés
Tel est le sommaire d'un rapport fait par Ml. insulter la municipalité en fonctions, qu'ils ont
Antoine, foiblement et vainementduquel
combattu foulé aux pieds le symbole de la liberté, qu'ils
par M. Feydel, et en conséquence l'As se sont répandus en imprécations C t en actes
semblée a décrété. conformément à la demande de violence dans toute la ville, annonçant qu'ils
de son comité, « que le roi seroit supplié d'a porteroient par-tout le fer et la flamme. La
jouter un régiment complet à celui qui est ac garde nationale, appellée contre ces furieux,
tuellement à Montauban ». n'a pu parvenir à les contenir.. Le retour de
M. de Bouillé a ramené un peu de calme. Une
Séance du 29 Octobre. lettre de ce g néral à M. de la Tour-du-Pin ,
une lettre de ce 1ninistre à l'Assemblée natio
Le premier décret rendu aujourd'hui par nale ont été lues et renvoyées à un comité
l'Assemblée mationale , a , sur l'avis du comité nommé spécialement pour l'examen de cette
d'aliénation , déclaré que les estimations par affaire. Déja le roi a ordonné que les régimens
experts , ou l'évaluation des baux que les di seroient changés de garnison ; et a condamné
vcrses municipalités doivent envoyer à ce co les officiers à huit mois de prison. .. ,
mité, n'y seront plus reçues passé le 2o mo
On a entendu un rapport de M. de Montes
vembre. -
Art. II. « Dans la quinzaine qui suivra la La forme des rôles , le nombre de leurs ex
publication , tous les habitans feront ou feront péditions, de leur envoi, leur dépôt , et la
faire au secrétariat de la municipalité et dans manière dont ils seront rendus exécutoires ,
les formes qui seront prescrites, une déclara seront réglés par l'instruction de l'Assemblée
tion qui indiquera , 1°. s'ils auront les facultés mationale. - - - -
qui donnent ſes qualités de citoyens actifs ; 2°. VI. Les administrations de départememt et
la situation et la valeur de leur habitation ; 3°. de district surveilleront et presseront, avec la
le nombre de leurs domestiques destinés au
service de leur maison , et des chevaux et mu
† grande activité , toutes les opérations ci
essus prescrites aux municipalités ». . " .
taires des sommes auxquelles ils auront été Des demandes en décharge ou réduction. .
taxés dans les divers départemens en 179o ».
Les articles suivans ont été adoptés après une Les articles Ier et II, relatifs aux réclamations
légère discussion. des redevables, ont été ajournés. , -
, Art. III. « Ce délai passé, les officiers muni Art. IIl. « Toute cote réduite par la décision
† les commissaires adjoints procéderont de directoire de département sera imputée sur
à l'examen des déclarations, suppléeront à celles le fonds des non-valeurs, établi par l'article VI
qui n'auront pas été faites ou qui seroient in du titre 1er du présent décret. - -
complettes, d'après leurs connoissances locales IV. Si c'est une communauté entière qui se
et les preuves qu'ils pourroient se procurer. croit ſondée à réclamer, elle s'adressera au di
· IV. Aussi-tôt que ces opérations seront ter rectoire de département ; la réclamation en
minées, les officiers municipaux et les com voyée par lui à l'administration du district
missaires adjoints établiront dans le rôle, en sera communiquée aux communautés dont le
leur
actif;ame et
, .conscience, 1°. la taxe de citoyen
• • °• - - -
territoire touchera celui. de la communauté
réclamante, et il y sera de même statué con
" 2°. La taxe d'habitation pour tous les domi tradictoirement et déſinitivement par l'admi
ciliés-de leur territoire, d'après le prix de lo nistration du département , sur l'avis de l'ad
cation ou son estimation , et conformément ministration du district. -
ºu tarif qui sera joint au présent décret ; Si la réduction de la cotisation est prononcée,
) 6o2 )
la somme excédente sera de même imputée sur seront tenus de verser chaque mois dans li
le fonds des non-valeurs.
caisse du district la totalité de leur recette.
V. La réclamation d'une administration de VI. Dans la dernière huitaine de chaque
district qui se croiroit lésée , sera de même trimestre, c'est-à-dire , dans la dernière hui
adressée au directoire du département, et com
muniquée par lui aux autres districts du même taine des mois de mars, juin , septembre et
département , pour y être ensuite statué con décembre, il sera fourni, par les receveurs des
communautés , un état de tous les contribua
tradictoirement et définitivement par l'admi
nistration du département , sur le rapport et bles en retard, lequel, après avoir été visé par
l'avis de son directoire. les officiers municipaux, sera publié et affiché,
Les administrations de département adresse ct frute de paiement dans les huit premien
jours du mois suivant , le contribuable pourra
ront chaque année , à la législature , leurs déci
sions sur les réclamations des administrations être contraint par saisie de meubles et effets
mobiliers.
de district, avec les motifs de ces décisions.
VII. La forme des états des contribuables
Quant aux réductions accordées aux districts, en retard , celle des saisies , et la nature des
elles seront aussi imputées sur le fonds des non
valeurs laissées à la disposition des départemens. contraintes, seront déterminées par une ins
VI. Enſin , si c'est une administration de dé truction particulière ».
partement qui se croit fondée à réclamer, elle --v
s'adressera par une pétition à la législature ; la Décret rendu sur le code pénal de la marine,
† sera communiquée aux administrations dans le cours de la séance du mercredi 27
octobre.
de départeument dc nt le territoire touchera ce - -
Il f. Les trois deniers pour livre attribués au . Seront infligées aux matelots et officiers
collecteur scront pris par retenue sur le recou comme peines de discipline , oelles ci-apri
vremer1t effectif. dénommées ; le retranchement,de vin, qui n
· IV. La cotisation de chaque contribuable † avoir lieu pendant plus de trois jours
sera divisée en douze portions égales, payables es fers sous le gaillard, au plus pendant quatr
le dermier de chaque mois. - -
jours : la prison, au plus pendant le mêm
temps. *- , · · · ,
· V. , Les officiers municipaux , les adminis . • • -
vince , les péages du Rhône, celui du Paty , « L'Assemblée nationale décrète, 1o. que le
celui de Péronne, et généralement tous #
#consommati
royaux ; ceux pour les droits d'abord roi sera supplié de donner des ordres pour que
les sieurs de Latour, Ristel et Châlons soient
et de on , et tous autres tarifs ser conduits sous bonne et sûre garde dans les
vant à la perception des droits sur les relations prisons de l'abbaye ; - - - -
des diverses parties du royaume , entre elles 2°. Que l'information des crimes, dont ils
et avec l'étranger, cesseront d'avoir leur exé se sont rendus coupables, sera faite pardevant
cution , et demeureront annullés, ainsi que les juges du district de Béfort, jusqu'au décret
les droits de courtage et mesurage à la Ro inclusivement, pour le procès être fait et par
chelle , de premier tonneau de frêt, de bran fait par les juges qui seront nommés pour con
ches de cyprès , de quillage , de tiers retran moître des crimes de lèze-nation ;. -
supplcniens de quatre pages chacun : ils contiendront tous les décrets sur les
biens mationanx , sur les juges de paix , et quelques auttres qui ont été rendus
dans la semaine dernière. ll 1u'a pas été possible d'imprimer plutôt ce nombre
çonsidérable de décrets,
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIREs
D E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ,
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes y
fermeté pour l'exécution des loix , que ni la maisons et emplacemens nécessaires et conve
municipalité d'Haguenau, ni ses adhérans n'ar nables, et en attendant qu'il puisse y être autre
ticuloient rien de positif contre celle de Stras ment pourvu , en payant le loyer sur le pied
bourg , qui pût la faire juger repréhensible . des derniers baux ou à dires d'experts.
a décrété qu'il n'y avoit lieu à délibérer ni sur L'article V porte que jusqu'au 1er janvier
l'une, ni sur l'autre proposition. 1791 , les bureaux placés sur les limites inté
rieures des provinces énoncées dant l'article
Séance du 31 Octobre. ci-dessus, seront conservés, et que jusqu'à la
dite époque les dispositions du nouveau tarif
Un décret rendu sur l'avis du comité des pour l'entrée auront lieu dans lesdits bureaux,
finances, a autorisé l'établissement de trois nou sur les épiceries et sur toutes marchandises ma
velles foires franches dans la ville de Nantes, nufacturées qui ne seront point accompagnées
et a confirmé la suppression faite par la muni de certificat des municipalités du lieu de l'en
cipalité de cette ville des droits qui se perçoi lèvement justificatif de leur fabrication desdits
vent dans les foires sur les bestiaux , sauf à lieux.
reporter ces droits sur les denrées qui se ven Vl. Il sera pourvu à l'indemnité des aliéna
dent dans les marchés de cette ville , ou même taires ou concessionnaires de ceux des droits
dans le cas d'insuffisance à les répartir sur les engagés ou concédés qui sont supprimés par le
impositions ordinaires. présent décret.
On a ajourné à mardi soir l'examen d'une VII. : l sera statué, par un décret particulier,
· demande que fait la municipalité de Saint sur l état des différens ports et lieux du royaume
Germain-en-Laye , à l'eftet d'être autorisée à qui sont ou pourroient être exceptés du régime
faire une imposition de 6ooo livres, pour éta énéral des traites.
blissement et entretien de reverbères. M. Gou Vlll. Les assemblées de département, les
pil a voulu écarter cette pétition par la ques chambres de commerce, et tous les négocianº
tion préalable ; ce sont les riches , disoit - il , du royaume pourront adresser, tant à l Assem
qui veulent des reverbères pour leur commo blée mationale qu'à l'administration du com
ité , il est inoui qu'on en fasse supporter la merce, les mémoires et observations que pourrº
contribution aux pauvres qui n'en ont que leur dicter l'intérêt de l'agriculture, des manº
faire. factures et du commerce sur les effets du nou
Le comité de constitution étant en mesure veau tarif, et sur les changemens dont illeur
de faire prochainement son rapport sur l'or paroîtra susceptible, sans préjudicier néanmoº
ganisation des gardes nationales, on a ajourné à l'exécution provisoire de la loi. -
une demande de M. Dubois ( de Crancé), re lX. Pour concilier les principes d'humanilº
lative à ce travail, et cependant on a décrété, avec ceux de justice et d'économie, les commº
que le ministre de la guerre seroit tenu de des bureaux intérieu1s des traites, dont l'exº
rendre compte des causes qui ont, jusqu'à pré cice a commencé avant le premier janvier 1786
sent, retardé la fabrication d'armes ordonnée seront pourvus des emplois qui seront créés 0u
ar le décret du 28 juillet dernier. qui vaqueront dans les bureaux frontières Pº
L'Assembléé nationale ne tiendra pas demain la suppression qui aura lieu, de tous les préposés
ses séances, attendu la solemnité du jour. de ces bureaux, dont la première commisº
M. Godard a repris la suite de son rapport sur dans les fermes ou régies n'aura pas une date
le reculement des barrières aux frontières du anlérieure à celle dudit jour, premier janvier
royaume , et les articles suivans ont été dé 1786. Ceux qui auront acquis la vétérence par
crétés : trente années de service, et qui préfèreroº
Art. IV. « Pour assurer l'cxécution de l'article de
duenouveaux emplois
d'aprèslalesretraite qui leur #
III, il sera incessamment établi des bureaux et , en jouiront proportions établies
brigades d'employés, qui porteront le titre d'em par l'administration.
ployés ou préposés au commerce des grains et X. Les commis des bureaux intérieurs º
autres marchandises , tant sur les limites des ceux des frontières, dont les fonctions seº
jugées inutiles, auxquels la disposition mOIl°
provinces de lorraine, Trois-Evêchés, Alsace
et pays de Gex , du côté de l'étranger, que cée dans l'article ci-dessus n'aura pas prºº
dans tous les autres lieux où ces établissemens d'emploi, seront attachés aux principaux ou
seront jugés nécessaires ; les municipalités se reaux de la frontière, sous la dénominº
ront tenues d'y faire fournir à ces préposés les de supplémentaires , avec des appointe"
( 6o9 )
proportionnés à la nature et à la durée de leurs tocsin , fondent sur la troupe à coups de
services. Les commis congédiés, faute d'avoir pierre et à coups de fusil, se saisissent du maire
le temps de service indiqué , et dont l'exercice de Varèche , enfoncent les prisons ; et après
a été antérieur au premier janvier 1789 , seront en avoir fait sortir Laplanche , tournent toute
remplacés suivent leur rang d'ancienneté après leur furie sur le malheureux maire , lui font
les supplémentaires , et ils conserveront leur souffrir des tourmens inouis, et finissent par
traitement jusqu'au premier janvier 1792, sans
cependant que ce traitement puisse, dans au "#
'est M. Regnault, de Saint-Jean-d'Angely,
cun cas, excéder la somme de 12oo liv. par qui a fait le récit de toutes ces horreurs. Le
an. Les commis installés depuis, , ne touche comité des rapports est occupé à recueillir les
ront leurs appointemens que jusqu'au 31 dé preuves judiciaires , et promet de les mettre
cembre de la présente année. incessamment sous les yeux de l'Assemblée. G.
XI. Le roi sera supplié d'accorder sa sanc
tion au présent décret, et de donner les ordres
nécessaires pour son exécution, et pour toutes La guerre arrive, et le salut du peuple et la
les dispositions que demanderont la prompte constitution sont dans le péril le plus immi
translation des douanes aux frontières, leur 72672 l .
composition et l'établissement du tarif uni
forme ; et, pour assurer sa prompte exécution, L'antrichienne et la bande des noirs et des
de la commettre à sept administrateurs, et d'y ministériels triomphent. Un courier d'Espagne
adjoindre les quatre membres de la ferme, qui arrive et nous apporte la guerre contre l'Angle
ont concouru avec le comité à la confection terre. Telle est la volonté souveraine du tyran
du plan sur le reculement des barrières ». espagnol : telle est le succès des complots de la
Un rapport sur l'organisation des ponts et cour de Madrid avec celles de Vienne et de
chaussées a été présenté par M. Lebrun, au nom Saint-Cloud. Peuple françois ! on vous a donc
du comité des finances, et d'abord M. Prieur fait tomber cette § dans le piége, pour une
en a demandé l'ajournement , fondé sur ce querelle de peau de loutre qui ne vous regardoit
qu'une telle question ne pouvoit appartenir, pas. Un ordre subit du ministre Fleurieu va faire
disoit-il, qu'au comité de constitution : cepen sortir la flotte de Brest pour aller à la rencontre
dant on a entendu le plan de M. Lebrun, qui des Anglois et les provoquer à une aggression ; et
propose de laisser subsister , sous ſes ordres quand une fois le premier coup de canon sera
du roi , une direction et une école des ponts tiré, vous aurez beau vous plaindre de la ruse
et chaussées, fixe les appointemens d'un direc et de la trahison , la cour vous dira qu'il est de
teur général, d'un premier inspecteur, de huit votre honneur de continuer la guerre à outran
inspecteurs généraux ; charge les départemens ce. Puis l'ordonnateur Dufresne vous demande
respectifs du soin de payer leur ingénieur et ra cinquante millions d'assignats : puis cinquante
sous-ingénieur, avec pouvoir de les choisir et autres millions dans huit jours , à la façon de
de les destituer, en en communiquant les mo Necker ; puis dans six mois vos 8oo millions de
tifs à la direction générale. mouveaux assignats seront dévorés par le pou
: Ce plan a été attaqué par plusieurs, comme voir exécutif et ses agens; car vous connoissez
ºnconstitutionel et comme atteint d'une odeur l'inconcevable condescendance des ministériels
du vieux régime : M. Lucas en a offert an de l'Assemblée nationale , pour accorder, sans
ºutre qui a paru plus favorable aux talens, examen , au pouvoir exécutif tout l'argent qu'il
plus éloigné de l'arbitraire ; cependant sur le demande : comme si cet argent n'étoit pas l'ex
Voeu de MM. Thouret et § de Lameth, trait du plus pur sang des peuples, dont l'As
iscussion s'est ouverte sur le plan du comité. semblée nationale devroit être très-avare; comme
Un crime horrible a été commis dans le dé si ces 8oo millions de nouveaux assignats n'é
Pºrtement de la Charente inférieure. Les habi toient pas destinés au paiement d'une dette sa
tans du village de Varèche , égarés par un crée , celle des créanciers de l'état. Pauvres
mauvais ·citoyen, nommé Laplanche, se sont amis ! comme Léopold et le comité autrichien
refusés à l'exécution du décret concernant les de Saint - Cloud vont ricaner à nos dépens.
# de champart. Laplanche, condamné par Comme le sang françois va ruisseler , à leur
† †nicipalité, a été conduit en prison par grande joie, dans les rivières des 83 départe
†hement de troupes de ligne. Les adhé
ºu condamné s'assemblent au son du
mens; car vous voyez que leurs filets sont tendus
par-tout, en Alsace, en Lorraine, en Flandres,
( 61o )
à Lyon. à Montauban et dans le comtat Venais nale et des chasseurs de Franche-Comté, en
sin. Et vous balanceriez à jetter des cris de fureur quartier dans cette ville, ont assisté à la solein
contre l'exécrable traité de 1756 ! Et vous nisation d'une messe célébrée pour le repos des
souffririez qu'une guerre funeste commençât ames des généreux défenseurs de la patrie qui
et se suivit au gré de vos plus cruels ennemis ? ont péri à Nanci.
Et vous ne sentirez pas enfin , dans le for L'on mande aussi que ces mêmes corps vien
intérieur de votre intelligence et de votre raison, nent de faire les perquisitions les plus exactes
que le seul et vrai moyen d'empêcher toute pour concourir à la découverte du complot de
espèce de guerre en Europe , est de faire sur contre-révolution dénoncé par les districts de
le champ une alliance défensive avec la Prusse , Valence ; et nous nous empressons de présen
la Hollande , et cette même nation angloise ter à l'hommage du public et à la vénération
contre laquelle d'infâmes scélérats cherchent des bons citoyens les traits d'un patriotisme
à vous irriter ! Quoi ! vous ne voyez pas que aussi recommaradable.
le peuple anglois vous tend les bras , et qu'il
me demande pas mieux que de s'allier aujour
d'hui de bonne foi avec un peuple libre, dont Du 22 Octobre 1789.
il admire le courage et la révolution (1)? Quoi !
vous ne voyez pas que le roi de Prusse , qui Paiement des Rentes de l'Hôtel-de-Ville de Paris.
fut votre allié naturel dans tous les temps , est Année 179o. Lettre J.
le seul qui convienne réellement aujourd'hui
aux intérêts de votre révolution , parce que CoURs DEs CHANGEs ÉTRANGERs , à 6o jours de date
ces intérêts sont ceux de sa politique, et qu'il Amsterdam, 5o# à #. Madrid, 16 l. 11.
en a donné des preuves en faveur des braves Hambourg , 2o9#. Gênes, 1o4.
Liégeois. O mes concitoyens !vous qui avez ren Londres, 25# à #. Livourne, 1 12.
versé la Bastille, comprendrez vous enfin ces Cadix, 16 l. 1 o. . Lyon, Saints, # à #p°
principes d'une politique vraiment nationale :
Tout n'a-t-il pas changé dans l'intérieur de CoU Rs D E s E F F E T s R o Y A U x.
notre empire, par la révolution de 1789? Tout
me doit-il pas changer de même au dehors , Actions des Indes de 25oo l......... 2o22:25.27#.
pour rendre cette révolution complette et so Portion de 16oo l................................. 1242#.
lide ? Ne vous ai-je pas tracé mille fois , en ca Portion de 512 l. 1o s.............
ractères de sang, tous les maux que nous a faits Portion de 1 oo l..... • • -- • --- • • • • • • -
la race autrichienne ? Ai-je rien dit qui ne Emprunt d'Octobre de 5oo l............
soit démontré aux yeux de ceux qui veulent Loterie d'Octobre 178o, à 12oo l.
voir clair ? Songez que le nouveau § de Primes 1788 , ..................... 1789...
Vienne n'a pas oublié le 6 octobre 1789. Armez Loter. d'Avr. 17S3, à 6oo l......... Sorties.3.2.b.
vous donc de fureur et d'indignation contre Loterie d'Oct. à 4oo l.. 617.18. Sorties.. 5#.6. p°.
les lâches et les traîtres qui veulent faire con Empr. de Déc. 1782, Quitt de fin...... 9.7#S.7 pº.
sommer la perte de cette belle nation, par les Empr. de 125 millions, Déc. 1784...2-2.2.2#b.
mêmes mains qui ont travaillé à sa ruine et à Empr. de 8o millions. Quitt. avec Bull........ •
la dissipation de ses finances , depuis quinze Quittances de finance sans Bull...... 4#.5#.5# p°.
ans. Braves troupes de lignes, si la guerre a Idem. sorties, ........ ...…Juillet »
lieu dans ce moment-ci, vous redevenez es Bulletins.........................74.74#.75. Sortis…
claves. CARRA. Reconnoissances de Bulletins........ Sorties..….
Lots viagers …..…..............….…
L'on nous mande de Thoissey, près Trévoux, Lots des Hôpitaux............................ 2#.3.2#b.
au département de l'Ain, que le 2 1 de ce mois Emprunt de Novombre 1787 à 5 pr #........…
les corps de la municipalité, de la garde natio
Idem à 5 † #......... • - • • - • • • • • • • • • -- • - - • -
Articles décrétés dans la séance du 3o octo V. Jl sera en cons'quence fait mention dans
bre, sur la liquidation des oſſîces supprimés. lesdites reconnoissances de la date de la remise
complette qui aura été faite des titres néces
Art. Ier. « LE remboursement de la dette exi saires à la liquidation.
VI. Lesdites reconnoissances seront repré
gible et des offices supprimés ayant été ordonné
en assignats-monnoie , par le décret du 29 sep sentées au bureau spécial et unique formé par
tembre dernier, l'Assemblée nationale décrète l'Assemblée nationale , sur le plan qu'elle au
que les gages et autres émolumens arriérés dºs roit adopté , pour y être timbrées, numérotées
offices supprimés dus par l'état, seront inces et registrées avant de pouvoir être présentées
samment acquittés en la forme ordinaire , jus à la caisse de l'extraordinaire, pour y être con
ques et compris le 31 décembre 179o : at moyen verties en assignats, ou données en paiement
de domaines nationaux. -
divisent, vous soulèvent les uns contre les de Montmorin avec les puissances †
autres. Il n'y a plus pour eux que ces/moyens sur la nullité du sieur Lambert, contr# §
de vous vaincre. Plongez donc, sans balancer, général,surqui
papier les met pardedérision
armes uneetfeuil#
sa voiture; sur l'es
le fer dans le coeur de celui qui vous propose
même de douter du succès de vos efforts. prit très-aristocratique et très-funeste dº#
Apprenez-lui que des hommes libres n'ont à ministres et premiers commis. Mais il **
« 613 ) . - - - - - r
# cheux que le roi tout seul voie blanc quand la il nous a débarrassé à l'instant du régiment de
# nation , qui a cinquante millions d'yeux, voit . Royal-Liégeois : Lauzun part le 3o. -
|;noir. C.... -
†urs,
', $l vantés atu
deux de ces régimens patrio , doit être comme cette maison ; il faut que tous
Yºulu nous é "carnage de Nanci, qui ont les regards puissent y pénétrer , qu'elle se,
- -
l'Assemb§
d Boui
† ;-Parce que nous respectons . développe ouvertement dans tous les détails de
ale.
-
- - -
les administrate urs d'un peuple libre doivent Véritable origine des biens ecclésiastiques; frag
compte non - seulement de l'emploi de ses mens historiques et curieux , contenant les
fonds , mais encore de tout ce qu'ils ont fait différentes voies par lesquelles le clergé sé
pour son bonheur. Pénétré de ces vérités , le ulier et régulier de France s'est enrichi;
«iirectoire du département de la Gironde vient accompagnés de notes historiques et criti
de délibérer à l unanimité que , sous le bon ques , rédigés par M. Rozet. A Paris, chez
plaisir de l'assemblée générale du département , l auteur , ancien libraire, rue Saint Sau
† séances du conseil général seront tenues veur, n°. 55: et chez L)esenne, aux arcades
publiquement. du Palais-Royal, n°º. 1 et 2. 179o. .
Nous ne doutons pas que cet exemple ne Les voies illicites par lesquelles le clergé avoit
soit imité incessaininent dans tous les dépar accumulé des richesses iminenses; l'usage qu'il
LC 1Il e llS.
en ſaisoit , presque toujours contraire à leur
destination primitive ; le peu, ou plutôt la nul.
Châtillon-sur-Seine , le 24 octobre. lité des secours dont elles étoient pour l'état ;
Un particulier de cette ville chantoit, dans le danger enſin de laisser subsister le régime
sa boutique , la chanson ça ira, ça ira, lors d'un prétendu corps, toujours à portée de dii
poser , sous un prétexte religieux, de la sub
u'un , utre particulier , ci-devant noble, passe
§ sa porte , et se croit insulté ; en con s stance des penples : tels ont été, en partie,
séquence , il porte ses plaintes à la municipa les motifs tres-fondés qui ont déterminé les dé
crets de l'Assemblée nationale sur les biens ecclé
lité , présidée par un ci - devant subdélegué,
qui , après avoir mandé à la maison commune siastiques.
le chanteur , et lui avoir reproché son manque L'ouvrage que nous annonçons contient, en
de respect envers le ci-devant noble , prônonce très-peu d'espace , tout ce qui peut justifier les
gravement , « qu'il sera fait défense d'insulter motifs de l'auguste Assemblée. Le rapproche
à aucun citoyen , en discours , chansons ou ment des faits qui y sont insérés, est d'autant
plus utile , qu'il forme une suite piquante de
autrement »; et cette défense, aussi plaisante preuves autiientiques , contre la vérité drº
que la chanson, a été publiée le 19 de ce mois ,
par le tambour de la ville. Qu'est-il arrivé ? quelles on n'a rien à alléguer, et dont la pluſ
grande partie étoit inconnue ou oubliée. ,
que le peuple , toute la soirée de ce jour-là , Ces fragmens peuvent donc être considérº
s est porté en ſoule aux maisons du maire et sous plusieurs points de vue très-intéressans.ll
du ci-devant noble , en chantant la chanson
proscrite , plus fort que jamais. C'est ainsi que peuples,onaux
auxlesquels
dévoilentpar princes mêmes, le
moyens étoit parvenu à donii
par le mauvais choix des municipaux , l on ner leurs ancêtres, à les tromper et à envahi
cherche à provoquer la multitude par des bé aux premiers leur subsistance. Ils ºp#
vnes réflé chies ; et puis les aristocrates font à se tenir en garde contre l'avenir , car,
ehorus , pour crier à la licence , à l'insurrec l'auteur, il esê encore dessimples, des séduc
tion , à l'anarchie , etc. etc.
. Un de vos Abonnés. teurs , des fanatiques ; les préjugés ne soº
pas tous détruits , et les abus sont encore nonº
breux : vérités dont on n'est malheureusemeº!
- On écrit de Bordeaux que les assignats y que trop convaincu. Enfin, ils font connoltrº
sont au pair de l'argent monnoyé. A l.ille, à toute la mation la justice des décrets rendº
Rouen, à Rheims, à Lyon , ils ne perdoient par cºux qu'elle a légalement délégués pº
que deux pour cent il y a huit jours travailler à sa régénération et à son bonheur
Ce livre n'offre pas seulemént des recherchº
utiles et des motes curieuses, il est encore écri
Il vient d'arriver une révolution dans le mi avec simplicité et décence, et se fait lire avº
nistère espagnol , et nous apprenons que M. plaisir. Nous osons dire que, dans les circoni
· Florida Blanca , premier ministre , n'est plus tances actuelles, il me sauroit être•- trop rº
pandu. C,... - .
en place.
On s'abonne à Paris , che7 BUIssoN , libraire, rue Haute feuille , à qui l'on adressera, franc de port, lepº
de l'abonnement et la lettre d'uvis, et toutes les lettres pour les Auteurs dees -/nnales.Patriotiques. .. ,
Et chez tous les Libraires et I)irecteurs des Postes du oyaume et de l'Etranger. ' " • -- · --'
-
Iv. p0ºl
Il paroît tous les jours un Numéro de ceJournal. Prix 56 liv. pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et des liv,
mois, franc de porr, par la poste, pour tout le Royaume L'akonnement ne commence que du prem. ##
On s'abonne aussi, à la ntºine adresse, pour la BOUCHE DE FER, moyennant 9 liv, pour 5 moiut
Ai
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
D E L A F R A N C E ,
ET A F F A I R E s P o L I T I Q U E s D E L E U R o P E,
J O U R N A L L / B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcIER , et par MZ. CARRA , un des Auteurs.
Quand une réforme quelconque est chose utile au peuple , elle devient
soudain cosnme un torrent. BoDIN
'*ºix de l'état, quelle que soit la cette disposition avoit été combinée pour ac
- - que
307
( 616 )
gélérer l'envoi et l'exécution des loix ; il a été de constitution se joindra au comité d'aliéna
tion. G.
démontré, par la discussion dans laquelle ont
parlé MM. Brunet, Prieur. Latude et l'olle
ville, que souvent inême il résulteroit un retard Suite des articles décrétés sur la liquidation
de cette combinaison d'ailleurs si dangerºuse , des offices supprimés.
si contraire au principe de la responsabilité. Art. XIII. « Les créanciers sur offices d'une
Elle a donc été réjettée ; et il a été décrété que
l'envoi seroit lait directement au commissaire rente originairement constituée au denier qua
du roi de chaque district. rante ou cinqnante , ne pourront exi †
Sur l'avis du même rapporteur, il est ensuite remboursement qu'autant que leur débiteur
décrété, sauf rédaction : « 1 °. que les décrets aura été lui-même remboursé , et ils ne-pour
dont l'envoi n'a pas été fait aux anciennes ront l'exiger audit cas qu'au denier vingt-cinq
du pro !uit et le montant de la rente à eux
cours souvera nes, ou qui ont été rendus depuis
leur suppression , seront envoy 's sans délai aux due : en conséquence , et faute par eux de
corps administratiſs, pour être publiés dans les consentir au remboursement sur ce pied, le dé
formes prescrites , et qn il en sera usé de même biteur aura droit de colloquer à intérêt en leur
à l'égard des décrets qui seront rendus jusqu'à présence, ou eux duement appellés , la somme
l'installation des nouveaux tribunaux. totale du capital originaire , pour, sur l'in
térêt d'icelui , être la rente servie et acquittée
2°. Que les nouveaux tribunaux seront char comme par le passé.
gés de vérifier, sur les registres des anciennes X !V. Tous créanciers hypothéquaires sur
cours, la transcription qui a dù être ſaite par les offices supprimés , pourront former, si fait
elles des décrets de l'Assemblée nationale ; et m'a été , dans les six semaines , à compter de
dans le cas où il s'y trouveroit quelqn'omission, la proclamation du présent décret, leur oppo
qu'ils seront tenus d'en rendre compte au chef sition en la manière ordinaire , ès mains du
de la justice et à l'Assemblée nationale ». garde des rôles ; et il ne pourra être procédé
On a entendu un rapport de M. de la Roche au remboursement par la caisse de l'extraor
foucault sur l'aliènation des domaines natio dinaire , qu'en représentant par le porteur de
maux. Pour accélérer cette opération , le rap la reconnoissance de liquidation, le certificat
porteur propose de n'accorder la facilité de du grde des rôles, qui constatera qu'il n'a
ayer en douze annuités qu'à ceux qui auront été formé aucune opposition, ou qu'il n'en
† leur soumission d'acquérir avant le 15 mai reste aucune subsistance en ses mains ».
1791 , et d'astreindre les autres acquéreurs à
payer les deux dixièmes du prix dans le mois
Arrétés de la section de la Bibliothèque,
de l'adjudication, un autre dans l'année, et le concernant la question du renvoi des mi
reste de six mois en six mois, de manière que le
nistres , pris en assemblée générale le 24
paiement total soit effectué en quatre ans et octobre 179o.
demi.
M. Grégoire a dit qu'un puissant moyen de La section de la Bibliothèque, délibérant sur
facilitcr l'aliénation de ces biens , ce seroit l'ex
la question du renvoi du ministère actuel, a
tinction du droit barbare de la primogéniture : arrêté les résolutions suivantes : -
cette pensée a été fortemeat appuyée d'un côté Il est du droit inaliénable de la souveraineté
de l'Assemblée , mais a trouvé trois opposans du peuple d'exercer sa censure contre les agens
dans la personne de MM. Cazalès, Montlozier du pouvoir exécutif, desquels il est mécontent;
et Foucault, probablement aînés de famille. censure sans laquelle ils seroient indépendans
« J'ai été assez hcureux , a crié ce dernier, pour de lui, lorsqu'aucun officier public ne doit
faire renvoyer cette question à la seconde légis l'être. -
lature ». -
Il est du devoir du peuple de soutenir ses re
(Quel bonheur d'avoir pu rctarder de quelques présentans dans leur † avec le ministère ;
jours le triomplie de la justice et de la raison ! ) il le doit à sa propre dignité, à celle dont il a
ſNéanmoins il a été décrété que mardi prochain revêtu ses mandataires , et à la nécessité de
M. Merlin , au nom du comité d'aliénation , maintenir le respect qui doit couvrir les légis
feroit son rapport sur cette importante matière ; lateurs et la loi. -
et, sur la motion dè M. d'Estourmel , il est dit Il est du devoir du peuple de manifester son
que, pour former le projet de loi, le comité voeu dans cette circonstance, lorsque les agens
_4:
( 617 )
du pouvoir exécutif refusent d'adhérer au vœu ministres , dénonce particulièrement le sieur la
de ses représentans. Ce refus est un appel au Tour-du-Pin, comme coupable des plus grands
pcuple, et c'est à lui seul à décider. Sa décision, crimes , ainsi que le sieur Champion. C....
, déclarée par l'opinion générale, doit faire la loi
aux ministres. Il est contre l'esprit d'une cons
titution libre, dont la conſiance est le principal Aux Auteurs des Annales.
| ressort, qu'un ministre veuille gouverner quand Marseille , le 2o octobre.
| il a perdu la confiance des peuples.
# Tout se réunit, tout dépose contre les mem On lit dans le numéro 37o de vos Annales ,
: bres du ministère actuel ; tout atteste, on leur du 7 octobre 179o , à l'article renfermant la
# impéritie, ou leur négligence, ou leur malveil
dénonciation faite à l'Assemblée nationale par
lance pour le succès de la révolution. M. d'André, d'un club de Marseille, les phrases
# Le renvoi doit frapper tous les ministres , suivantes :
# sans en excepter un seul, mi celui des affaires · « Il est un club qui, en se parant du titre
# étrangères , ni celui des ſinances. de Philantropique , ne s'épargne pas en in
Tout dépose également contre l'esprit qui trigues pour tromper et soulever les peuples.
dirige leurs subalternes : le renvoi doit en être Quelle philantropie ! M. d'André a mis sur le
également général, si l'on veut déraciner en bureau les pièces qui établissent sa dénonciation
contre cette société ennemie. Il a ensuite fait
tièrement le m l.
part à l'Assemblée des mouvemens qui, en cet
- La mation a trop de confiance dans la droi instant, agitent la ville de Marseille, etc. etc. »
# · ture des intentions du roi , et dans son attache
La société philantropique de Marseille , la
a ment, bien manifesté, à la constisution , pour seule qui soit établie dans cette ville sous cette
" me pas espérer qu'il remplacera le ministère
dénomination, profondément affligée de se voir
actuel par des hommes intègres, éclairés , d'un inculpée d'une manière aussi grave, persuadée
- patriotisme éprouvé, et honorés de l'estime
d'ailleurs que ce n'est pas d'elle que M.
à publique. d'André a parlé, ou voulu parler, vous prie,
lf Les mêmes causes doivent entraîner le rappel messieurs, de relever dans votre plus prochain
# des ambassadeurs dans les cours étrangères , et numéro, une erreur qui pourroit avoir † suites
le même esprit doit présider à leur remplace les plus fâcheuses pour les pauvres. Elle attend
# ment. • | _ • º même de votre lionnêteté que vous voudrez
º C'est l'unique moyen d'éteindre et de pre
bien publier sa lettre, afin que la nation en
venir les troubles au-dedans , et de faire res | tière sache que cette société, à l'exemple de
pecter la révolution au-dehors. celle de la capitale , avec qui elle a l'honneur
I Tel est le voeu de la section de la Bibliothè de correspondre, ne s'occupe que du soulage
, que ; son président est chargé de s'adresser à ment des infortunés, et ne se mêle en aucune
l'Assemblée nationale, au roi ; de le communi manière des affaires publiques.
quer aux quarante-sept autres sections, de le Blachière , secrét.
, répandre par la voie de l'impression, et d'en
% adresser des exemplaires aux quatre-vingt-trois
départemens, aux différens clubs des amis de Extrait d'un papier Anglois.
g la constitution, aux représentans des peuples Quoique tout le monde sache que nos esca
# d'Avignon, du Brabant et de Liége. dres sont à la veille de se mettre en mer, et
Arrêté que M. le président est chargé de que mos armées s'attendent à se battre contre
# présenter ces résolutions à l'Assemblée natio quelque ennemi , peu de monde sait quelle
# nale, avec une députation qui sera nommée à est la destination de ces escadres , de ces
cet effet. armées. Cette feuille a , plus d'une fois , an
% •. L. MILLY, président.
noncé ce que l'on croyoit souvent impossible ;
) - JoIGNY , secrétaire. mais l'avenir a toujours justifié nos prédic
Cette section , en outre, a adhéré dans tous tions : nous prédisons donc à présent que la
·les points à l'arrêté de la section de Maucon flotte angloise ayant ses troupes à bord , et
seil, qui a ris si généreusement, et aVeC tant * ue les escadres espagnoles , que l'on dit si
, de justice , la défénse du régiment de Royal ormidable , se rencontreront , mon pour se
· ºpagne, et qui en demandant le renvoi des livrer combat, mais bien pour s'unir contre la
( 618 )
nouvelle cohstitution de nos voisins ! L'Es de tranquillité. Un parjure, en montant sur le
pagne , comme monarchie , desireroit veir la trône impérial , montre aussi ce qu'on peut
Fr nce soumise à l'ancien régiine , et ne peut attendre de la bonne-foi autrichirnne. A peine
pas regardcr avec indifférence les effets de la a-t-il signé la convention de Reiehembach,
révolution : l'Angleterre ( par une politique qu'il apprend qu'elle ne tiendra que selon ses
infermale ) ne ci oit pas qu'il soit de son in intérêts particuliers ; ce qui n'inquiéte pas peu
1érêt que la France jouissent du beau spec le corps germanique ; et l'on se dit déja en
tacle que la liberté lui apprête. Nous répétons Allemagne qu'il ne faut pas trop s'éloigner des
que les Anglois et les Espagnols s'entendent vues du grand Frédéric, vu cette formidable
parfaitement : nous assurons que l'affaire de coalition de l'Autriche et de la Russie, deux
la baie de Nootka n'est qu'un prétexte dont puissances dont l'ambition ne sait pas s'arrêter.
ces puissances veulent couvrir leur complot. On espère cependant que les princes allemands
sentiront assez leurs véritables intérêts pour ne
Les bateaux plats , que l'on apprête à Porst pas se laisser abuser à l'extérieur modeste et
mouth avec une diligence extraordinaire, auront paisible du nouveau soi-disant successeur des
chacun à leur proue un canon de 24 liv. de empereurs romains, et qu'ils sentiront qu'ils ont
balle. L'on y travaille tous les jours , même le plus d'intérêt à voir la Belgique libre , qu'es
dimanche et à la chandelle. Ce qui fait croire clave sous les ordres d'un tyran qui lâche
que notre armée vcut faire une descente déja le mot de prisonniers d'état. P.
quelque part, c'est qu'il y a un régiment de DE VA L E N C I E N N E s, le 28 octobre.
chevaux-légcrs qui s'embarque avec les autres
troupes.
« Nos aristocrates, devenus plus insolens que
La société des amis de la constitution de Va janiais, ne cachent même plus leur mnmière de
logne, déclare qu'elle regarde coinme parjures, penser. C'est enfin sous peu de temps, disent
infâmes , traitres à la mation, tous ceux qui se ils , que l'on dessillera les yeux de notre 1oi :
SO Il t pcrmis, se perinettent, ou se permettront sur ses véritables intérêts, et il connoîtra ses
par la suite de donner en échange pour des assi vrais amis : or, nous nous [lattons de l'être »
gnats, une somme au-dessous de leur juste va Tel est le propos que tenoit ces jours derniers
leur. Elle a décidé que le présent arrêté sera un de ces vils adulateurs du trône, insecte plus
remis , par une députation , au district , à la rampant # vermisseau , lorsqu'il se trouve
1nunicipalité, au tribunal , adressé au dépar vis-à-vis de gens qui osent lui en imposer ;
tement , et aux différens clubs avec lesquels malgré la place qu'il occupe avec tant d'igno*
elle est en correspondance : cnſin , que l'on rance. Nous savons qu'ils ont une corresponº
prendra toutes les voies possibles, même celle dance très-suivie avec les fugitifs
qui sont veº
de l'impression , pour le rendre plus authen le bas Rhin , et qu'ils espèrentbeaucou de
tiqnc. -
l'arrivée des troupes de Léopold en Brabant
. Signé Rrv EL , président. Nous soupçonnons des enrôlemens secrets : º
Vr RBEUF et GroFFRoY , secrétaires. nous marque qu'on en fait aussi à Paris. Voilà
donc pourquoi les ministres ont défendu aº
AFFAIRES POLITIQUES ETRANGERES. recruteurs des troupes d'engager. Mais si la
DE MAN H E I M, le 24 octobre. bombe crêve , ces ennemis en sentiront les
éclats. Il faut nécessairement qtte les ministre#
Les mesures que prend Léopold poura s'assu fournissent de l'argent : en effet, ils se moºº
rer de la Hongrie, pourroient bien ne laisser trent vis à vis du soldat avec une libéralité qu'oº :
qu'un feu caclié sous une cendre trompeuse. ne leur a jamais connue. Cependant c'est av#
ll vient de faire enlever plusieurs nobles Hom certaine réserve ; car le soldat sent bien qu !
grois , qu'il a ordonné de conduire aux prisons ne se vendroit que pour redevenir aussi maº
de Graz et de Speilberg : tel est le commence- : heureux qu'il étoit ; mais tous ne réfléchissent
· ment d'un règne qui ne promet pas beaucoup ; pas aussi sainement. V. -
#
#
Qn s'abonne à Paris, chez BUIssoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, fra nc de port, le Pº
de l'abonnoment et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Aunales Patriotiques. ' !
Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes d u Royaume et de l'Etranger. -
| Il parott'tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv. pour in an, 18 liv, pour 6 mois, et de 9lit Fºº!
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ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
D E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E,
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes ,
, dirigé par M. MERcIER , et par M. CaRRA, un des Auteurs.
Enfin l'individu obtient en France autant d'égards et de justice que
l'espèce entière qu'il représente.
de district dans le département de Paris , mais Les huit autres dixièmes seront payés; savoir,
qu'il sera pris cinq commissaires parmi les mem un dans l'année de l'adjudication , un autre
bres de l'assemblée administrative de départe dans les six premiers mois de la seconde année,
ment, qui exerceront les fonctions d'adminis et ainsi de six mois en six mois ; de manière
•trateurs de district. · · · - : que la ans
totalité du paiement soit complette en
quatre et demi. # '4- . :
••
Cependant ces commissaires ne seront point
un intermédiaire indispensable pour arriver à IV. Pour les autres espèces de biens, les paie
l'administration de departement , à laquelle les mens seront faits ainsi qu'il suit : deux dixiè,
administrés pourront s'adresser directement, mes dans le mois de l'adjudication , et avant
· si bon leur semble , ces commissaires n étant d'entrer en possession : un dixième dans le se.
•établis que pour la plus prompte expédition : cond rhois,'et un dixième dans chacun des déui
des affaires. suivans , et les oinq autres dixièmes de six ei
5°. Qu'il sera fait aux juges de paix un trai six mois ; de manière que la totalité dti paie
aement de 24oo livres, et qu'en outre ils joui ment soit effectuée dans le cours de deux ans
ront d'un droit modéré, suivant le tarif qui sera et de dix mois.
déterminé , pour l'apposition et reconnoissance V. Les intérêts des sommes dues s'acquitte
des scellés. . - -
ront à chaque terme, et seront au taux de cini
6°. Que les greffiers des juges de paix auront pour cent , sans retenue. -
munitraitement de 8oo livres, et un droit modéré Pourront néanmoins les acquéreurs accélére
pour l'apposition et reconnoissance des scellés. leur libération par des paiemens plus consi
7°. Qu'il seroit distrait en droit d'assistance , dérables et plus rapprochés, ou même se libº
la moitié du traitement des juges ou commis- . soit. rer entièrement, à quelques échéances que. d!
- T . * :•
saires, lorsque ce traitement excédera 24oo liv.
· Le rapport sur l'aliénation des domaines ma Vl. Ils seront soumis à la folle enchère, sui
tionaux a été repris pur M. de la Rochefou vant les formalités prescrites par les article
cault, et le premier article du projet de décret l VIII et IX du titre III du décret du i4 mai,t
« 6a )
1'égard des ventes dont la première enchère qui ne seront point consommées , lors de la
aura été faite avant le 15 mai prochain ; et publication du présent décret, seront conti
quant à celles postérieures à cette époque, la nuées dans la forme ci-après.
I$remière enchère qui sera faite faute de paye IX. Les biens affermés, à l'exception des
ment, aura lieu quinzaine après l'expiration bois , maisons ou usines, lorsque ces objets
de l'un des termes de paiement, sans autre for feront la partie notablement la plus considé
malité que la signification de l'enchère au pre rable du bail, seront évalués sur le prix de
mier acquéreur. ce bail, conformément à l'article IiI du titre IV
Ils seront aussi soumis à la surveillance des du décret du 14 mai, sans autre estimation ni
corps administratifs, pour leurs jouissances, jus Ventilation ; à l'égard de ceux non affermés,
qu'à parfait paiement, ainsi qu'il est prescrit il sera procédé à leur visite et estimation par
par l'instruction du 31 mai, et par l'article IX un seul expert nommé par le directoire de
du décret des 25, 26 et 29 juin. district. G. -
luation de l'objet demandé d'après le prix du . Toute autre personne qui feroit des offres
bail, ou d'en faire l'estimation dans le même semblables , forcera pareillement l'ouverture
délai. |. des enchères , quoique la première demande
XI. Si dans la huitaine l'évaluation ou l'esti n'ait pas été formée par elles.
mation n'étoient point achevées, les personnes XIV. On comprendra dans un seul lot d'éva
qui voudront acquérir se feront délivrer, le luation ou d'estimation, la totalité des objets
|neuvième jour, par le secrétaire de l'adminis compris dans un même corps de ferme ou de
tration du district , qui ne pourra le leur refu métairie, ou exploités par un seul particulier 9
ser, un † uplicata constatant le sans employer la ventilation pour les objets
retard, au moyen duquel elles pourront s'a- . compris dans un même bail ».
dresser au directoire du département , qui , ll a été ajouté ici un article que nous donne
sur le champ, fera l'évaluation ou fera procé rons demain. -
der à l'estimation, et commettre un expert s'il . XVI. « Les dispositions du décret du 14 mai,
y a lieu. de l'instruction du 31 du, même mois, et du,
: ;.XII.Enfin, si l'opération éprouvoit un retard ; décret des 25, 26 et 29 juin, seront suivies pour
de plus de quinze jours au directoire de dépar les affiches et publications, et pour la forme
· tement, les personnes qui voudront acquérir des enchèrés; mais les bougies seront propor
. se pourvoiront d'un certificat par duplicata du tionnécs de manière que chaque feu dure envi
#secrétaire de ce directoire, ainsi qu'il est dit ci ron de quatre à six minutes , et quant aux en
dessus pour le secrétaire du district, et s'adres- . chères , il n'en sera admis que de 5 livres, lors
seront au comité d'aliénation de l'Assemblée que l'objet sera de plus de roo livres : de 25 liv,
· mationale, qui y fera procéder sans aucun re au-dessus de 1ooo livres : et enfin de 1ooo liv.
tard, et commettra , s'il le, faut,'un expert. , lorsque l'objet dépassera 1o,ooo liv. , º
XIII. Aussi-tôt que l'évaluation Gt l'estima XVII. Les trésoriers de district feront, sur les
- tion seront faites , les person nes
qui auront fonds provenans des revenus des domaines na
- formé leur demande devront, si elles persistent ; ·tionau x, et d'après l'ordre des directoires, les
· dans l'intention d'acquérir , faire : par elles avance s nécessaires pour les opérations ci-des
seront remplacées
: mêmes ou par un fondé de pouvoirs , leur *sus prescrites,rset ces avances ans
soumission pour l'objet demandé , au prix de adjudicataircs ne seront tenus àdes
*stir les premie fonds proven ventes; les
ancuns frais :
' l'évaluation on de l'espimation, dans les pro-;
399
( 624 )
le présent article n'a point rapport aux munici Séance du 4 Novembre.
palités. - . "
XVIII. Les secrétaires de district délivreront La municipalité du Mans a été autorisée , de
sans frais, aux adjudicataires , la première ex l'avis du comité des finances , à faire un em
pédition des adjudications , et seront autorisés prunt de 16 ooo liv. pour l'entretien d'un bu
à exiger par expédition , lorsqu'on en deman reau de charité.
dera une seconde, le salaire qui sera déterminé A l'ordre du jour est venue la suite du rap
par le tarif qui sera fait. -
port du comité d'imposition sur la contribution
Il en sera adressé une par le directoire au co foncière. M. d'Auchy , rapporteur, a présenté
mité de l'Assemblée nationale la nécessité d'imposer , pour l'avantage de
XIX. Les articles ci-annexés du décret du 14 l'agriculture , toutes les terres même en non
mai, de l'instruction du 31 du même mois , et valeur. Le propriétaire imposé se hâtera , dit
du décret des 25, 26 et 29 juin , et de celui du il , de mettre son fonds en culture .. ou s'il ne
15 août, avec le changement des seules expres peut en tirer utilité , il l abandonnera à la
sions nécessaires pour les adapter aux disposi commune , aux frais de l quelle se feront alors
tions ci-dessus, seront censés faire partie du les défricliennens et dessèchemens.
présent décret ». · ! Ce systême a éprouvé une opposition assez
Tous les décrets antérieurement portés sur vive de la part de MM. Gouttes , Villasse ,
les biens mationaux étant , pour la plupart, Nerac et Brillat, qui soutiennent qu'iI est con
additionnels ou explicatifs les uns des autres , traire à la justice , et décourageant pour l'agri
il a été décrété, sur la demande de M. Brillat, culture , d'imposer d'une manière quelconque
qu'ils seroient envoyés comité d'aliénation, um terrein que la nature a comdamné à une
pour les mettre dans unauordre facile et † invincible inutilité , tels que les rochers et les
à lever tous les doutes et les embarras des ad landes. -
je demande que, passé cette année , on ne soit La discussion ayant été fermée , les amen
plus payé ». demens sont arrivés en foule , et la question
Un applaudissement trop marqué , et qui préalable les écartoit successivement, lorsque
partoit du côté droit, a averti l'honorable mem M. Malouet a invoqué cette même question
préalable comtre l'article lui-même , en disant
bre qu'il pouvoit y avoir à sa motion quelque qu'il étoit contraire aux précédens décrets, qui
suite dangereuse , qu'il m'avoit pas pressentie ont statué « que tout capital foncier doit payér
dans sa droiture. · | une contribution à raison de son produit ».
Ce seroit bien le compte de l'aristocratie , Enfin , après de nôuveaux débats, l'article a été
« que tous les bons citoyens, à qui le traitement consacré ainsi qu'il suit : -
est nécessaire , se retiràssant pour laisser le Art. l°*. « Les marais , les terres vaines et
champ libre aux riches ennemis de la révolu vagues seront assujettis à la contribution fon
tion ». M. Gérard , effrayé de cette pensée, a !
retiré sa motion. M. le Chapelier a demandé
† , quelque
ult ». 1 · · , , |.
modique que soit leur pro
, ' , . " - ! " - . .
que la matière des ponts et chaussées fût portée , L'objet de l'article 2 étoit de fixer le mini
aux séances du soir, l'Assemblée l'a décrété,: · mum de l'imposition sur les terreins en non
et réservant ainsi les précieux momens des valeur ; la discussion en a ésé longue, mais peu
grandes séances aux objets constitutionnels, elle importante, et s'est terminée par cette rédaction
a passé à l'ordre du jour ; c'est-à-dire , qu'elle adoptée :
s'est séparée, attendu l'heure très-avancée. Art. II. « La taxe qui 'sera établie, pourra
( 625 ) . •.
n'être que de 3 den. par arpent , mesure d'or premier chef. M. Reignier s'est élevé pour voter
donnance ». simplement la peine de mort.
1 L'article II a été retiré par le rapporteur Par le décret intervenu , il est statué « que
: lui-même. Il étoit proposé de décréter que le les commissaires de l'Assemblée mationale , con
| paiement de cette partie de contribution seroit jointement avec ceux nommés par le roi, sont
contraint par la saisie des autres héritages du autorisés à traiter de toutes les conventions né
: † disposition dont M. Reignier a cessaires à la fabrication des assignats.
: fait sentir en peu de mots la superfluité. Que les petits assignats porteront l'effigie du
| Sur l'article IV , devenu le Il1e , la rédac roi seulement.
: tion du comité est adoptée. -
Que les fabricateurs de faux assignats et leurs
| | Art. III. « Les particuliers ne pourront s'af complices seront punis de mort ».
: franchir de la contribution à laquelle leurs ma Les offres très - économiques de M. Didot
rais, terres vaines et vagues devront être sou- . pour l'impression des assignats , ont obtenu la
: mises , çu'en renonçant à ces propriétés au préférence sur les propositions de M. Anisson,
| profit de la commune , dans le territoire du quoique celles-ci fussent vivement appuyées.
quel ces tcrreins seront situés. C est dans les magasins du sieur Réveillon que
La déclaration détaillée de cet abandon per seront pris les papiers de fabrication, lesquels
étuel sera faite , par écrit , au secrétariat de seront exempts de tous droits d'entrée. G.
a municipalité , par le propriétaire ou son
| fondé de pouvoir. P A R I S , le 1er novembre.
Les cotisations des objets ainsi abandonnés
dans les rôles antérieurement à la cession, res M. de Chartres a été reçu, lundi premier no
teront à la charge de l'ancien propriétaire ». vembre, membre de la société des amis de la
, MM. Biouzat et Villasse vouloient que la re son constitution. Il est inutile de dire que , pour
admission , on n'a dérogé à aucunes des
i nonciation énoncée pût n'être pas perpétuelle : formalités d'usages; seulement il a été très-ap
, « mais compose-t-on, leur a-t-il été répliqué , plaudi en entrant.
' avec la propriété publique » ? Voici le discours qu'il a pro
noncé :
| Les articles suivans ont été décrétés sans
| aucune réclamation , ou avec de très-légères ! M E s s I E U R s,
| observations qui n'ont pas été soutenues. Il y a long-temps que je désirois ardemment
| Art. IV. La taxe des marais , terres vaines d'être admis au milieu de vous ; l'accueil favo
' et vagues, situées dans l'étendue du territoire rable que vous daignez me faire me touche
| d'une communauté, qui n'ont ou n'auront au infiniment ; j'ose me ſlatter que ma conduite
cun propriétaire particulier , sera supportée justifiera vos bontés ; et je puis encore vous
| par la communauté , et acquittée ainsi qu'il assurer que toute ma vie, je serai bon patriote
| sera réglé pour les autres cotisations. et bon citoyen.
* V. A jl'avenir la cotisation des marais qui se
ront desséchés ne pourra être augmentée pen A M. Carra.
| dant les vingt-cinq premières années après leur Ami et frère ,
dessèchement. -
| VI. La cotisation des terres vaines et vagues La société des amis de la constitution, établie
depuis vingt-cinq ans, et qui seront mises en à Beaune , me charge de vous prier d'avertir,
| culture, ne pourra de même être augmentée s'il vous plaît, par votre feuille, le rédacteur
pendant les quinze premières années après leur du journal anti-patriotique de Genève, qu'il
défrichement. ait à cesser l'envoi de son journal à la société.
· VII. La cotisation des terres en friche, qui Ce rédacteur s'obstine à cet envoi, malgré l'a
seront plantées ou semées en bois, ne pourra vertissement qu'il a déja reçu par M. Robert.
non plus être augmentée pendant les trente pre Dites-lui, une fois pour toutes, que la société
'mières années du semis ou plantation ». me cessera de brûler sur la place son infâme
M. Périsse a présenté ensuite un rapport sur journal , autant de ſois qu'il lui parviendra, et
la fabrication des assignats. Il proposoit de dé sans en faire l'ouverture. - - -
'créter que la fabrication de faux assignats se Vous pouvez, monsieur, hardiment nommer
roit poursuivie comme crime de lèze-nation au la société qui se fait un devoir de publier son
".
( 626 ) .
opinion sur les ouvrages, tels que le journal de parmi vous des êtres assez lâches et assez vils
†, l'Ami du Roi, la gazette de Paris, pour adorer des idoles, quand le véritable culte
les Actes des Apôtres , etc, etc, etc. est celui de la justice, de la loi , de l'égalité et
de la liberté ? C...
Je suis avec la plus cordiale fraternité,
Votre frère et ami N o E L, secrétaire.
4oo
( 628 ) -
toutes places vacantes dans le régiment de Salis XII. Lorsque les dessèchemens , défriche
Grisons, jusqu'à ce qu'il ait été ultérieurement mens et améliorations auront été constatés par
statué sur le mode d'avancement de ces troupes. la municipalité, et qu'elle aura fait inscrire sur
Il est en outre décrété qu il sera accordé à cha ses registres la déclaration qui lui aura été
que ca oral de grenadiers Suisses un supplé faite et son procès-verbal de visite des terreins,
ment de paye de dix-huit demiers ; à chaque elle adressera une expédition de ce procès
caporal de fusiliers, même supplément de dix verbal au directoire de son district, qui en
huit deniers; à chaque tambour de grenadiers, tiendra registre. Le secrétaire du district sera
vingt-quatre deniers : à chaque tambour de tenu de donner au déclarant une copie sans
fusilier , dix-huit deniers. frais , visée des membres du directoire. Cet
Les soldats , officiers et commandans Suisses, article a été admis , sauf rédaction.
tant ceux qui sont encore en activité de ser X}II. Les terreins précédemment dosséchés
vice, que ceux qui sont retirés, continueront ou défrichés, et qui, conformément à l'édit de
de jouir , comme par le passé , des émolumens 1764 et autres sur les défrichemens et dessé
et pensions qui leur ont été accordés jusqu'au chemens, jouissoient de l'exemption d'impôt,
moment où l'Assemblée aura ultérieurement ne seront taxés qu'à raison d'un sou par ar
statué sur le sort des pensionnaires de l'état. pent , mesure de roi , jusqu'au temps où l'ex
Le comité de constitution a demandé et ob ception d'impôt devoit cesser. -
tenu l'établissement de trois juges de paix dans XIV. Sur chaque rôle de la contribution
laville d'Arles, de quatre dans celle de Troyes, foncière, à l'article de chacune des propriétés
et un tribnmal de commerce pour Alençon. qui jouissent ou jouiront,de ces divers avan
Les membres du ci-devant clergé n'obéissent tages donnés pour l'encouragement de I'agri
qu'avec la plus mauvaise grace aux décrets ren pulture, il sera fait mention de l'année où ces
dus sur leur constitution civile : plusieurs d'en biens doivent cesser d'en jouir ». ,· ·
tr'eux, et nommément des chanoines de l'église Plusieurs articles ont été ensuite décrétés sur
de Paris, ne veulent pas demander aux muni la matière des demandes en décharge, rappor
( 629 )
tée par M. de la Rochefoucault. Nous les don servateur philosophe, que de voir l'inquiétude
rons incessamment. d'esprit et le peu d'à plonid de certaines têtes dans
Au nom du comité des finances, M. Lebrun les circonstances où nous sommes. L'exemple
a présenté le tableau de l'état où se trouve le que nous allons citer, s'il ne prouve pas formel
recouvrement des impositions dans les divers lement des intentions anti-patriotiques, prouve
départemens. Il en résulte que les receveurs gé au moins une grande inconsidération de carac
néraux des finances sont en retard de leurs sou tère , et une grande ignorance des vrais prin
missions d'une somme de 22,68o,ooo liv. pour cipes d'ordre social et de politique nationale. ll
179o, et que les peuples doivent 17,998, ooo liv. s'est formé dans le sein de cette capitale une
pour 1789. M. Lebrun a fait counoître quel société , sous le nom de gardes nationales des
ques-unes des anciennes généralités qui sont départemens de France, qui tient ses séances
en retard : on y voit une énorme différence aux Petits-Pères. Le but de cette association
dans les sommes qu'elles doivent au trésor fut, dans son origine, d'avoir un point central
public. de réunion, et de présenter ses idées particu
Sur une interpellation de M. Charles de La lières sur l'organisation des gardes nationales,
meth, M. Anson , ancien receveur général , au moment où l'Assemblée nationale viendroit
s'est levé pour donner les connoissances qu'il à s en occuper. Tels furent les motifs que la so
avoit de cette matière, et on ne voit pas si ce ciété a consignés dans une circulaire envoyée
sont les receveurs ou les peuples qui sont rede aux gardes nationales de tous les départemens.
vables envers le trésor public. Alors M. de La lºt comme nulle société ne peut exister sans ré
meth, se livrant à son indignation patriotique glement, celle-ci en fit un, dans lequel il fut
contre les sangsues inconstitutionelles, a fait arrêté expressément qu'elle ne feroit et n'im
la motion que le contrô'eur général fût mandé primeroit aucun journal. .
pour rendre compte de sa conduite. Aujourd'hui cette même société , déviée de
« Oui , il y viendra , a dit M. Maury, mais son premier but , vient d'arrêter, sur la motion
pour lever le voile des calamités publiques, d'un M. d'Agieux, ci-devant baron, non - seu
mais pour vous apprendre que les municipalités lement de faire et imprimer un journal , pour
ont fait serment de ne pas payer l'impôt ». influencer toutes les gardes nationales de l'em
Cette assertion a fait frémir l'Assemblée ; on pire , mais de demander à partager avec les
a sommé l'opinant de déclarer à l'instant le nom Parisiens la garde de l'Assemblée nationale et
de ces municipalités coupables. Après quelque celle du roi. Ces arrêtés, décidés par une majo
hésitation, il a dit que 17 communes de la ci rité, dans laquelle se trouvent un aide-de-camp
devant Saintonge avoient fait serment de ne du sieur Miotier , et deux membres frères de
plus payer l'imposition directe.
M. § a couru à la tribune : « Je me
deux aides de camp du même personnage , ont
paru avec beaucoup de fondement, à la mino
donne pour ôtage de la soumission de mes com rité, l'effet d'une intrigue de cour, et une nou
mettans aux loix de l'empire : il y a eu , à la velle pomme de discorde que les ministres et
vérité, un mouvement d'insurrection, mais elle les ennemis du repos et du bien public veulent
ºvoit pour objet les droits féodaux, et non l'im jetter parmi nous. Plusieurs membres de cette
Position ; et on en connoîtra bientôt les cou minorité ont quitté la société, et ils auroient
Pables auteurs ». -
cru trahir la confiance de la nation et de leurs
Ce mot a donné occasion de dénoncer un départemens respectifs, s'ils ne donnoient avis
ºré des environs de Péronne, qui a osé prê sur le cliamp , à tous les journalistes patriotes ,
ºber au prône l'insurrection contre l'impôt. de ce qui vient de se passer à cet égard. N'a
Cette dénonciation est envoyée au comité des vons nous pas assez d'inquiétudes à appaiser et
recherches. d'obstacles à combattre pour arriver à l'achè
Enfin, après un rapport détaillé de M. Le vement de la constitution, sans avoir encore à
º, sur les dépenses et les besoins du trésor redouter les idées incohérentes et les motiona
† l'Assemblée a décrété que la caisse de inconsidérées de trente à quarante gardes ma
ºraordinaire fourniroit à ce trésor une somme tionales que leurs départemens ont envoyées à
de 48 millions § assignats, pour le service du Paris , non pour troublér le repos de leurs
ºois de novembre. #. -
- frères, et la marche de l'Assemblée nationale ;
P A R I S, le 1er novembre. . mais pour faire une confédération générale ,
» - un serment civique, et sur-tout pour prêcher
9 est une chose bien affligeante pour un ob la paix, la concorde et l'union. Je me le vois
( 63o ) 1
que trop : ces arrières-pensées, ces motions même rente viagère et médaille d'argent à ceux
perturbatrices tiennent, d'une part, aux hab - qui s'engageront pour le même terme de quatre
tudes de l ancien régime, et de l'autre, à des ans , à compter du jour qu'ils sont entrés au
ressorts secrets que la cour fait mouvoir pour SG IVlCe,
attirer dans le piège ceux-là même qui pour-- Résolu d'agréer ce projet pour la recrue,
roient n'avoir que de bonnes intentions. C.... et de l'envoyer promptement aux états des dif-.
Points arrétés dans le congrès
&> de Bruxelles, férentes provinces, par une circulaire, pour
pour la recrue des troupes belgiques, tant
-
les engager à y mettre la main avec toute la
vigueur possible.
pour les nationaux que pour les étrangers. l'ait au congrès, le 27 octobre 179o.
1°. Racollage, un louis d'or : Signés, H. C. N. Van-der-Noot, loco Van
2°. Répartition des recrucs à fournir par Eupen.
chaque province, de la manière suivante : L)'après cet arrêté du congrès de Bruxelles,
Flandre. - - - - - - - - - Sooo il est évident que les provinces belgiques unies
Brabant. - - - - - - - - - 6ooo auront bientôt une force publique très-redou
. Westflandre. - - - - - - - - 2ooo table, et capable d'anéantir à la fois tous les
Hainaut. - - - - - - - - - 2 1oo efforts de Léopold. Nous invitons par consé
Namur. - - - - - - - - - 7oo
quent tous les soldats françois qu'on a si indi
Tournai. - - - - - - - - - 5oo gnement exclus de nos troupes de ligne, à
Tournesis. - - - - - - - - - 3oo canse de leur patriotisme, par des cartouches
Gueldre. - - - - - - - - - 2OO jaumes , vertes ou blanches , etc. d'aller servir
Malines. - - - - - - - - - 2OO
la cause de la liberté chez les Belges; nous les y
Total - - - - - 2O,OOO
engageons avec d autant plus d'assurance, quela
cause pour laquelle ils combattront est, sous les
5°. Ces recrues à fournir avant le mois d'avril : principaux rapports, la même que celle de la
4°. Chaque province fera parvenir au dépar révolution françoise, et que le plus cruel enne
tement général de la guerre, dans la huitaine mi des Belges, le frère de Joseph II, est préci
de chaque mois, une † nominale du progrès sément le nôtre. Nous ajoutons à cet avis que
de la recrne : -
, On s'abonne à Paris, chez BuissoN , Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
| Et chez tous les Libraires et Directeurs des Poites du Royaume et de l'Etranger.
Il paroit tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv. pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 lit.Ro"
5 mofs franc de port, par la poste, pour tout le Royaume. L'abonnement ne commence que du prem. d'un moº
On s'abonne aussi,. à la méme adresse , pour la BOUCllE DE FER, moyennant 9 lip. pour 3 moi*
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIREs
- D E L A F R A N C E; ·
E T A F FA I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
- dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
Otez aux gouvernemens leurs trompeuses dénominations , et vous
reconnoîtrez alors celui qui exiete réellement.
parts sur la forme et la validité des élections, La discussion de ce projet a été plus vive
sur la compatibilité des places, sur la possibilité qu'importante. M. Dumetz craignoit d'en voir
d'opter entre deux genres de fonctions publi résulter une variété de principes entre les di
ques, etc. D'un autre côté , le pouvoir exécu vers directoires. M. Rewbel vouloit que les
difficultés fussent renvoyées au comité de cons
tif tâche de conserver, le plus qu'il est possible ,
son ancienne force, et d'influer au moins sur titution , lequel , au contraire , demande que
les nominations qu'il ne lui appartient plus de sºs momens soient réservés pour des travaux
faire. plus essentiel ; enfin , le projet de décrets est
M M. Vieillard et Saint - Martin ont accusé adopté avec ce seul amendement, qne l'attri
de contravention aux décrets une lettre circu bution aux directoires de dº partemens ne sera
laire que le garde des sceaux a écrite à chaqne quc provisoire. -
On s'abonne à Paris , chez Buissos , Libraire , rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc dé port , le prix
d - l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Arnales Patriotiques. - -
clamer vengeance et justice, et offrir un don On sent que cette lecture n'a pu être faite :
patriotique de 13o,ooo liv. Leur orateur, M. sans trouble ; la triste minorité sembloit avoir .
Guyot Menisson, a obtenu de nombreux ap doublé ses forces par ses clameurs. M. Péretti
plaudissemens par la peinture qu'il a faite du n'a point désavoué avoir écrit ces lettres; il a
ministère aveuglément oppresseur. En invitant seulement dit que la traduction françoise alté
les députés aux honneurs de sa séance, l'As roit le sens de quelques expressions italiennes.
semblée a renvoyé leur demande au comité de On a demandé la continuation de l'adressº
liquidation. des électeurs Corses ; le côté droit l'a inter- '
Les , lecteurs élémentaires d'avril 1789 sont rompu par des huées. Enfin, M. le président !
venus faire hommage de la médaille qu'ils ont s'étant couvert, a dit, d'un ton plein † graces '
frappée, pour consacrer l'éternelle mémoire de et de courage : « Je déclare, sous ma respon" '
la plus miraculeuse des révolutlons. L'Assemblée sabilité, que je sévirai contre quiconque i* '
nationale a ordonné que cette médaille seroit terrompra l'orateur ».
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« 637 ) " -
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· Ces mots ont obtenu le silence. Le député Et par le second : « Que les tribunaux de
: décrets,
a protesté du respect le plus profond pour les
et a porté ses plaintes contre les li
district seront chargés de la vérification des
titres d'élection et dés provisions des commis
|. belles qu'on fait circuler dans l'isle, contre les · saires du roi auprès des tribunaux ». 1 4
- • • • • * - sr 1 •
· Le comité d'aliénation a annoncé, par l'or
Séance du 7 Novembre. . *
gane de M. Camus, que dans les départemens
L - - · · ·· . . ' " • .: - -
du Gard et de la Côte d'Or, les enchères des
,º #º de constitution a fait présenter biens nationaux se portent journellement à un ,
éli †º 2ter deux articles-additionels sur . prix fort au-dessus de celui des baux et de
3In § ité des
juges. Par le premier , l'As l'estimation. . ' » " . 1
§Pº!#ale décrète : ««
de Paris est autorisé
Que
! le conseil |. '.. L'Assemblée a adjoint douze nouveaux mem
't
rovisoirement, : bres au comité de liquidation , et six au co
(
" .
Lots viagers …..…...… º
Lots des Hôpitaux…............… 4#
D e L o N D R· E· s,
1 · ' ! ...
le ,.1er , nobemhre,
,, !' Emprunt de Novembre 1787 à 4 pr #......…#
· Le comte Stanhope si odieux par son huma
2 Idenº à 5 P" # …...............................
mité à l'écriyain mercuriel de France, desire .
que la soci'té de la révolution angloise soit
étroitement liée avec tous les clubs de France,
amis de la révolution françoise. Pour cet effet Nouvelles Indes. - - - - - - - - 945.45.494#
il a prié les deux députés anglois qui se, sont Caisse d'Escompte. - - - - -- 356o.65.7 75
aboiichés avcc le club des Jacobins de Paris, Demi-Actions. - - - - - - - - - - 178o8590
de ne rien négliger pour faire çonnoître , dans Quitt en échange des actions des eaux de Pari*
les quatre-yingt-trois départemens de France, Incendies. - - --
---: --- -- - - 53o.25.so.º9.
quel est le vœu de la société qu'il a l'honneur. Viagers. -- - • - • - - 448.47
• • • -
On s'abonne à Paris , chex BUIssoN , libraire, rue Hfaitefeuille, à qui l'on adressera , franc ds port , lepru
de l'abonnement et la letire d'avis, et toutes les lettres oàr.les Auteurs des Annales Patriotiques.
t chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Boyaume et de l'Etranger.
* º * s *
' ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
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- I LA FRANCE, | DE
: ET A F F A 1 R Es P o L 1T 1 QU E s D E L E U R o P E,
- , J 0 U R N A L L 1 B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. Mehcrs R , et par M. CARRA , un des Auteurs.
- - " , . , , , ; , , ,., 7 .
Respectez le point central où se trouve placée la force publique; car il
'
-
-
1 - *! en fâut une pour l'intérêt e tous, et quel que soit son ncm.
I - , - - -
L"ational et ses premières divisions. snccéder à défaut de purens, même dans les t
. La seconde règle comment et à quelles con lieux où la loi territoriale a une dispositidn
-ditions les domaines nationaux peuvent être · contraire. · 1 . -
: aliénés. -
· V. l 'es murs et fortiſiczº ' sns des villes on -
- º troisième contient les loix relatives aux - tretenues par l état et utiles à sa défense , forit
ºpanages. partie des domaines nationaux. Il est de même
º, #º qnatrième traite des échanges. | ' des anciens murs,. fossés et remparts de cellés
# La ºnquiènne des engagemens, des dons et · qui ne sont point places fortes ; mais les villès
ººcessions à titre gratuit ou rénumératoire · ét communnºtés , qui én ont la jouiss nce
ºt beux à rente ou à cens : et la sixième règle · actuelle , y seront maintennes , si elles sont
Tºelques dispositions générales.
· Le ºtre I"º , en donze articles, a été décrété
fondées en titres , on si leur pº, session remonte
·à plus de dix aus : et à l''gard de cºlles dont
# ººer , et ia discussion n'en a été ni longue la possession auroit été tro:;sſée et interrompue
ºi échauffée. deººis trºnte ans , elles y seront rétablies et
, , , T l T R E Ier.| -' réintégrº es , en justifiant leur droit par des
De la nature du domaine national et de ses - titres valables,
- - - - # , f
- :
' Les particuliers qui pourront justifer nn
,: Premières divisions. . -
- titre valide de quarante années de possession,
- -
: Art. I° r.: * Le domaine national, proprement ; · seront également maintenus dans lºurs droits
4o7
- - - r - -- -( 64o ) , -
VI. Les obligations que le roi pourroit avoir - , à la charge par l'acquéreur d'indemniser le pos
contractées pour raison desdits droits, seront sesseur. et de verser le surplus du prix à la caisse
annullées , comme ayant été consenties sans de l' èxtraordinaire !
Ca L1SG2,
X. Tous contrats d'échange des biens natio
VII. Aucun laps de temps , aucunes fins de maux non encore consommés , et ceux qui ne
non - recevoir ou exceptions , excépté celles l'ont été que depuis la convocation de l'Assem
résultantes de l'autorité de la chose jugée , ne blée nationale , seront ou pourront être annul
peuvent couvrir l'irrégularité connue et bien lés et révoqués toutes fois et quantes par un
prouvée des aliénations faites sans le consen décret formel des représentans de la nation.
tement de la mation ». XJ. Les échanges ne seront censés consom
On passoit à i'article VIII, lorsque la séance més qu'autant que toutes les formalités pres
a été interrompue par une vive doléance de crites par les loix et réglemens auront été ob
M. Maury, qui a dit avoir été insulté dans un servées et accomplies en entier, qu'il aura été
journal que crioient plusieurs colporteurs, et procédé aux évaluations ordonnées par l'édit
où on l'accusoit d'avoir mis le poing sous le nez d'octobre 1711 , et que l'échangiste aura obtenu
des députés Corses : j'ai arrêté moi même, a-t-il et fait enregistrer dans la † lettres de n0
dit, un colporteur; je l'ai conduit au district , tification nécessaires pour donner à l'acte son
j'en ai demandé vengeance, et en rentrant ici dernier complément. -
il m'a fallu essuyer les huées d'un public indis XII. Tous contrats d'échange pourront être
cret, qui assiége les portes de l'Assemblée na révoqués et annullés, malgré l'observation exacte
tionale.Je demande qu'une police sévère éloigne des formes prescrites, s'il s'y trouve fraude
de ses avenues les colporteurs insolens, et ap fiction ou simulation, ou si le domaine a souf
· prenne au peuple le respect dû aux réprésen fert une lésion du huitième, eu égard au temps
tans de la mation. - de l'aliénation. -
' sur les injures et les bassesses de l'intrigue, sur Ensuite , sur l'avis du comité d'aliénation,
· les mouvemens alternatifs d'un peuple trompé: l'Assemblée nationale a décrété 1o. qu'il setoit
« J'ai été assailli par des outrages de toute na vendu à la municipalité de Saint-Aubin unº
ture , par d'infâmes libelles audacieusement col certaine qnantité des biens situés dans son arº
portés jusqu'à l'entrée de cette salle ; j'ai couru rondissement , et détaillés dans un état qu'elle a
risque de ma vie dans cette tribune , et je ne présenté au comité d'aliénation. -
détournerai pas d'un instant la législation par 2°. Qu'il seroit également vendu à la muniº
de vaines plaintes ». cipalité de Beauregard des biens situés danº
L'article VIlI, combattu par M. Bouledou , l'étendue de son arrondissement , estimés
a cependant été adopté sans changement : mille liv. - -
Art. VIlI. « L'Assemblée nationale exempte | 3°. quil seroit égàlement vendu à la munº
de toute recherche et conférence, en tant que cipalité de Massy les biens mentionnés en l'état
| de besoin, 1°. les contrats d'échange faits régu joint en sa pétition , estimés 52 mille soixantº
lièrement dans la forme , « t consommés sans deux livres. -
fraude, fiction ni lésion , avant la convocation Une lettre de M. de Bouillé apprend , qu'en
· de la présente cession ; 2°. les ventes et aliéna 'exécution du décret national et des ordres du
tions pures et simples, sans clause de rachat, roi, les coupables moteurs et complices de l'orº
même les inféodations, dons et concessions à · gie de Béfort, sont arrêtés et sont amenés
titre gratuit , sans clause de réversion , pourvu Paris par les maréchaussées.
que la date de ces aliénations , à titre onéreux Les régimens Royal - Liégeois et de Lauzºº
ou gratuit , soit antérieure à l'ordonnance de sont aussi transplantés dans ſ'intérieur du royaº
février 15ſ 6. IIlG. - -
IX. Tout domaine dont l'aliénation aura été La séance s'est terminée par un décret rég
révoquée ou annullée en vertu d'un décret spé mentaire rendu sur la motion de M. d'André,
, cial du corps législatif, pourra être sur-le *et qui statue que l'Assemblée nationale ne s'oº
champ mis en vente avec les formalités pres cupera , dans les séances du matin , que d'objº
crites pour l'aliénation des domaines nationaux, relatifs à la constitution. Le rapport mêm6
( 641 )
commencé sur les domaines nationaux est ,
malgré l'importance et l'urgence de la matière, La section de la Bibliothèque, persistant dans
renvoyé aux séances du soir. -
son précédent arrêté, a voté laconiquement : !
' Demain l'ordre du jour amènera l'organisa 1°. Pour l'expulsion de tous les ministres
tion du tribunal de cassation, que le public actuels ;
attendoit avec tant d'impatience. G. 2°. Des premiers commis ;
3°. Le remplacement par des patriotes ;
A V I S.
4°. Pour la prompte organisation du gouver
mement, en conservant au peuple son droit
MM. les Abonnés , dont la jouissance date du d'influence sur les élections des ministres.
premier juin pour 6 mois , et du premier septembre La très-grande majorité des sections de la
pour 3 mois, sont priés de renouveller leur A bonne capitale a déja émis son vœu pour le renvoi
ment avant le 2o; comme aussi d'insérer dans leur
lettre une des adresses imprimées sous lesquelles ils
des ministres. Plusieurs d'entr'elles sentant que
reçoivent les Annales; cctte précaution cst absolument cette maladie ministérielle qui travaille le corps
nécessaire pour éviter les doubles emplois. politique exige une cure radicale, ont demandé
le renvoi de tous ces petits aristo-bureaucrates ,
PA R I S , le 6 novembre. qui, sous le nom de premiers commis , gui
gnardent et championnent toutes les opé
Confédération des amis de la vérité. rations de l'Assemblée nationale , et veulent
faire croire à la nation que le pouvoir exécutif
Il me paroît surprenant qu'un journal patrio est réduit à l'inertie , quand c'est eux qui se
tique tel que vos Annales, ait négligé d'annon refusent à seconder la constitution et l'As
cer le nouvel établissement de la Confédération semblée nationale de toute la force publique.
des amis de la vérité : sans doute c'est par oubli; Il est très-instant de purger les entrailles de
et je réclame une place pour cette lettre. l'administration de cette vermine sous-minis
Toutes les institutions isoloient les hommes térielle. En effet, tous ces premiers commis,
au milieu de leurs semblables, en formoient des et leurs sous-commis , prétendent avoir dans
troupeaux et non des sociétés ; il étoit réservé leurs mains le secret et le ressort de chaque
à notre siècle, si fécond en grandes choses, de département ; ils me tarderoient pas à subjuguer
voir maître une réunion de tons les hommes, les nouveaux ministres, que la nation appelle
une confraternité qui les unit, resserre les liens au timon de l'état. A. G. -
millions de ces atômes qui se croyerit d une On me dénonce 1°. un sieur Tenaille comme
mature égale à celle des ci - devant nobles et une peste que Champion a placée dans le tri
des rois. Ce misérable passe ensuite à des dia bunal de la ville de Saint-Florentin ; 2?. Un sieur
tribes virulentes contre le corps législatif et Mangin , ci-devant avocat du roi à Etain, comme
constituant ; le petit serpent à téte /o/le mord une autre peste placée par le même Champion
la lime, dont ia treinpe lui ébrèche un peu dans le tribunal de cette ville d Etain : et 3".
les dents. « Qui ne rira pas ; dit le patriote un ancien conseiller au présidial de Castelnau
françois , de voir ce brig nd qui a dilaºi :é dari, comme une autre peste également placée
d' une manière si effroyable le trésor public , dans le tribunal de cette derniè1 e ville. Les
et qui , dans ses orgies , se jouoit de tout ce détails qu'on m'a donnés sur ces trois person
§ y avoit de plus sacré ? qui ne rira pas nages , prouvent d'une manière évidente leur
de le voir faire des jérémiades sur le sort de aristocratie et leur dévouement servile à l'an
la religion en France ? Il veut le rétablissement cien régime. C'est au peuple et aux bons ci
de la monarchie tempérée , c'est-à-dire , qu'ii
toyens de ces trois villes à veiller de près ces
veut ressusciter ce manteau royal , à l'ombre commissaires du roi , et à les dénoncer sans ré
duquel tous les scélérats suçoient tranquille mission à la haute cour nationale dès qu'ils pré
1nent le sang du peuple. Non, non , personne ; variqueront. C... · 1A
pas niême les aristocrates qui savent à quoi ,!
s'en tenir, ne sera dupe du masque d lyonnête
· homme que prend le sieur Calonne : au lieu Des frontières du Luxembourg.
de s'amuser à faire le prophête , il doit pré A( Quelqu s journaux nous présentent une
parer ses comptes pour la haute cour natio armée de Go,ooo autrichiens ; d'autres n'en
· males où il sera sans doute cité le
premier ». C,. comptent que 1 2 à l O,ooo. Soyez sûr que si le
N. B. L'abbé Maury a été dénoncé dans la général Bender avoit ces forcçs là , il auroit
, sèance du soir, à l'Assemblée nationale , le 6 déja tenté quclque coup plus hardi que ce
de ce mois , comme l'auteur d'une grande qu Il a ſait jusqu ici. Dimanche 24 octobren
partie du mémoire du sieur Calonne : ce qui j ai rencontré 6 déserteurs des 4oo soldats
explique suffisamment toutes les insolences et d'Anhalt-Zerlst. lls m'ont assuré qu'ils ayoient
· les absurdités qui sont dans ce mémoire. déserté au nombre de 5o de ce corps , et que
• J ! si leurs camarades et eux avoient pu présumer
qu'on les envoyât à une armée qui n'a pas
º Gèntillesse du garde des sccaux Champion. Culottes , et qni tire à sa ſin , pas un d'entr'eux
ne seroit arrivé à la boucherie à laquelle on
- -
e) , º
· Savez-vous pourquoi le fonrbe Champion ne les destinoit. Jeudi 28 octobre ont passé à
veut pas encore déguerpir ? c', st qu'il n'a pas Orlon 3ooo hommes , et 3ooo autres par #
· encore eu le teinps d'infecter tous les tribunaux route neuve : au moins devoient - ils faire le
' do la vermine aristocratique de ses commissaires nombre de 6ooo , qui se sont trouvés au cou
du roi , choisis par lui. Il se dépêche tant qu'il romn ment de Lºopold : et c'est à ce dernier
pert à cet eſſet , afin de laisser par-tont , dans nombre que se réduit ce corps formidable
son genre , des traces de sa méchanceté, à l'ins que l.éopold envoie dans les Pays-Bas. Mais
un lhomme du i#abay m'a assuré qu'il n'en
tar de ses dignes collègues. Necker, en partant ,
a laissé le désordre et l'obscurité dans nos fi étoit passé que 15oo , le reste étant déserté,
nances, et n'a réalisé de toutes ses belles pro ou périssant de fatigne , ou de ſièvres putridet.
messes que sa fortune particulière la Luzerne . i,es pauvres soldats que j'ai vus étoient dans
* en nons faisant ses adieux , a mis le trouble et un état pitoyable. Ainsi les Brabançons ne sont
· la discorde dans notre marine , la Tour-du-Pin pas encore soumis. V. -
On s'abonne à Paris , chez BUissoN , libraire, rue Haute"euille , à qui l'on adressera, franc de port, lepris
de l'abonneuçnt et la lettre d'avis , et tºutes les lettres pour les Auteurs des 2/nnales Patriotiqiics.
Et chez tous les Libraires et l>irecteurs des Postes du Royaume et de l'Etranger. .
ANNALES PATRIOTIQUES ETC ELITTÉRAIRES
D E L A F R A N , r- . "
ET A F F A I R ES PoLITIQUEs D E L' E U R O P E ,
· J O U R N A L L I B R E , par une Société d"Écrivains Patriotes,
. dirigé par M. MeRcrER , et par M. CaRnA, un des Auteurs.
i Respectez le point oentral où se trouve placée la force publique; car il
en faut une pour l'intérêt de tous, et quel que soit son nom.
IlOn
#§†, d'organisation du tribunal de
de la haute nationale , M. Pru
redoutable , M. Goupil, a improuvé, dans le
COll T
projet du comité de constitution, l'article qui
§ † ºpnant, a vivoment attaqué le
* systême # de constitution ll a accusé
donne aux membres du nouveau tribunal douze
ans d'exercice, et celui qui en confère la prési
ºnel qui ass º renverser le principe constitu dence au ministre du roi Il demande que tous
Dur ju ºroit à la nation le droit de n'avoir
† Jºges que ceux qu'elle auroit choisis :
les deux ans ces juges soient réélus ».
leIl ne Peut, dit-i -
Un nouveau plan est apporté par M. Cha
* droit sacré ; lt-il, compenser la perte de
- -
broud ; il indique la dénomination de conseil
DI1t plus · imprescriptible ; les juges ne se national; il veut des juges de la main du peu
e ººs la surveillance immédiate des '
- -
les, sans aucune participation du corps légis
# # ºnquiétudes les mieux fondées
* décrets d # ºonfiance qu'ils doivent avoir
|§
pouvoir exécutif. Les représentans
ni du
de la nation , dit-il, font la loi, le juge l'ap
dées § Assemblée. Par qui seront dé plique, le roi la fait exécuter ; voilà la consti
*ice ? par ºstiºns de la plus haute impor tution, voilà vos principes , vous ne pouvcz
* ºq hommes : cinq iommes pro 4 vous en écarter : il ne faut pas créer à côté de
4o4 .
(.644 )
votre onvrage une nouvelle machine qui cn dé directoire du département ; la réclamationen
rangeroit le mouvement, et finiroit peut-être voyée par lui à l'administration du district sem
ar l'anéantir. communiquée aux communautés dont le terri
L'idée de M. Chabroud est de former un ta toire touchera celui de la communauté réch
bleau de tous les tribunaux, pour prendre snc mante, et il y sera de même statué contradic
cessivement dans chacun d eux les membres toirement et définitivement par l'administration
qui devroient composer le tribunal de cassation ; du département, sur l'avis de l'administration
ces juges ne pourroient siéger que deux ans ; du district. -
en retard , lequel , après avoir été visé par · Il a été dénoncé au club des Jacobins de Paris
les officiers municipaux, sera publié et affiché ; un projet contre la sûreté publique, sous l'ap
et, faute de paiement dans les huit premiers parence d'assurer la vie au roi , en lui don
jours du mois suivant, le contribuable payera , nant une garde nombreuse , dans laquelle le
à compter du 1er dudit mois , l'intéret de la roi rappelleroit les troupes de ligne incorporées
somme dont il se trouvera arriéré. avec la garde parisienne ; et c'est M. de la
VII. L'intérêt courra au taux de six pour Fayette qui est de connivence avec le roi et
cent l'an dans les quatre premiers mois, de cinq les ministres, pour détacher de nous ces braves
, pour cent dans les † mois suivans , et de soldats, ci-devant Gardes-Françoises.
quatre pour cent ans les quatre autres, au Lettre du roi à M. de la Fayette.
bout desquels il cessera ; et les intérêts seront
au profit des receveurs, caissiers ou trésoriers, « D'après ce que vous m'avez dit, monsieur,
qui seront toujours obligés de faire l'avance. je vous instruis que je prendrai, dans ma garde,
VIII. A défaut de paiement de la contribu les grenadiers et les hommes du centre ».
tion foncière , les fruits ou loyers pourront Signé LoUIs.
·être saisis, et il ne sera, en conséquence, dé Lettre circulaire écrite en conséquence par les
cerné de contrainte pour cette perception , que
sur ceux des contribuables dont l'espèce de grenadiers de l'Oratoire, aux autres com
propriété n'auroit pas un revenu saisissable , pagnies du centre. De Paris, le 7ºnorembre.
comme maisons non louées , bois non exploi Nos chers camarades , .
tés, prés à tourber, etc. - -
reposons-nous entièrement sur ses sons, et ne l'éloquent Mirabeau, reçut cinq cartels, aux
pensons qu'à lui témoigner notre reconnois quels il répondit , en disant qu'il avoit des af
S(l ſl C G D). fºires plus sérieuses et plus utiles que celle d'aller
Nous sommes, avec fraternité , nos cama se battre ; qu'au reste, il écriroit à ses COTnIn6t
rades , - - º ' , Pºur savoir d'eux si sa mission étoit de
faire le coup d'épée et le coup de pistolet avec
Signés, Maré, sous-lieutenant ; Ramingue,
lieutenant ; Mounier , Gauthier , Bau ses confrères ; et que dans ce cas ils voudroient
bien nommer pour leur représentans à l'Assem
bilther, grenadiers ; Jacob, sergent; Ram
bour, caporal. • •
blée nationale, le fameux St-George et autres
Joignons à ces pièces ce que M. d'Estaing ecri. gens d'armes et d'escrime. C. -
=== == -
S U P P L É M E N T A U - N°. C C C C I V.
M
Il paroit tous les jours un /Vuméro dc ce Journcl. Prix 56 liv. pour in an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9lii
5 mois ſranc de port, par la poste , pour :out le Royaume I'abonnemént ne commence que du prenº de;
On s'abonne cussi, à la méme'adresse , pour, la BOUCHE DE FER , moyennant 9 lip.Fº"
ANNALES PATRIOTIQUES ET I.ITTÉRAIRES
D E L A F
R A N C E,
E T A F FA I R E S
P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
J O U R N A L L I B R E , par zne Société d'Écrivains Patriotes,
d2rigé par l}I. MERcI E R , et par M. CARRA , un des Auteurs.
qui sé sont promis d'enfermer dans les fonda Le comite P oposoit de décri'ter qu'il n'
tons du nouv
el ordre de choses , le baril de
poudre qui en doit renverser , ou au moins
avot lieu à accusation ; mais M. d'André #
ébranler l'édi ſice. Deux sections sont encore ot ºrvé, avec justice, que cette forme de pro
non cºr n'appartenoit à l'Assemblée nationale
venues ce soir supplier les législateurs de prºn qae lorsqu'il s'agissoit de l'inculpation d'un
dre en considération la sollicitude universelle ,
en insistant sur le retranchement des mºmbres de ses membres. En conséquence, il a été sin -
plement décrété que le rôi seroit supplié de
gangrenés du ministère intérieur , ct sur le donner des ordres pour que le sieur Mellay f§t
rappel de tous ces gens dont l'ineptie ou lin mis en liberté. y
civisme compromet auprès des cours étrangères
l'auguste caractère d'ambassadeur de la nºtion l * suite du projet de décret concernant la
françoise. Cette seconde partie de la pétition con#ruction du canal entrepris par le sieur
Brullée, a été remise à la discussion. Il a été
#st envoyée au comité diplomatique. -
proposé, par M. Montlozier et par un curé de
Une lettre écrite à un député du départe la ci-devant Normandie, de consulter les pro
ment de l'Ardèche, annonce la tranquillité qui priétaires sur l'utilité du canal. Mais comme
règne dans ces contrées ; l'existence du camp c'est chose décrétée, la question préalable a été
de Jalès n'est plus qu'une fable ; le patriotisme récl amée par M. Barnave et a emporté tous les
prend racine , et les directoires courent sus amendemens.
aux libelles incendiaires qu'on avoit tâclié de
répandre. \
Sur l'assurance donnée par M. de Liancourt
On a entendu à la barre le maire de Car qºe le comité de mendicité et la mun§é
de Paris s'étoient concertés pour occu # les
cassonne, qui a assuré que tous les 1nouvemens indi
élevés autour, du canal des deux mers , par chaigens , de cette viffe pendant † ro
n ; qu'ils avoient fait choix de mesnres §
rapport à la circulation des grains , sont abso
#gºrº , qui , loin d'angmentèr, diminueroi§
lument calmés, graçe à l'activité et au courage les dépenses actuelles , et qu'ainsi, quand bien
de la garde nationale et du régiment de
mêm sieur Brallée ne mettroit pas son §
Noailles , il a supplié l'Assemblée de daigner trepreisele en
s'occuper des moyens de ranitner le commerce roie activité, les pauvres de Paris se
très-languissant dans la région méridionale. nt occupés et nourris , il a été simplement
décrété que le canal du sieur Brullée, qui doit
4o5
( 65o )
*tre entièrement achevé dans l'espace de huit la demande en cassation); les jugemens ci .
ans, seroit commencé trois mois après la sanc ordinaires ( on ne peut trop resserrer la facullé
1ion du décret qui vient d'en autoriser la con de les attaquer ) : je voudrois donc qu'un juge
fection. -
commis par les agens du pouvoir exécutif, Le bruit se répand ici que la ſlotte de l'a
demander que l'Assemblée nationale déclare au miral Howe, forte de 37 vaisseaux , vient de
roi que les ministres sont indignes de la con In ttre à la voile. Pitt fait tous ses efforts pour
fiance publique, et le prie de les renvoyer; et monter l esprit du peuple au ton de la guerre ;
qu'il soit décrété en outre que ces ministres ne ses partisans annoncent que le manifeste de
pourront quitter la capitale avant d'avoir été , notre cour, contre celle de madrid, va paroître
par un jugement en bonne forme, déchargés incessamment ; et pour calmer un peu les accès
de toute accusation.
de spléen , que donne à la nation angloise la
Les clameurs du côté droit ont fréquemment perte de 6o à 8o millions consommés en pré
interroinpu cette pétition , qui n'est pourtant paratifs de guerre , les ministres du roi George
autre chose que l'in erprétation du voeu, nous ont fait arriver ici une grande députation de
ne dirons pas de tout Paris, mais de tout l'em · la mation des Chéroquées, v oisine des posses
pire. G. sions américaines de l'Espagne. Ces sauvages,
LA V / S. auxquels la cour a distribué à leur débarque
ment des chemises et des culottes, ne parlont
MM. les Abonnés , dont la jouissance date du ici de rien moins que de la conquête du Méxi
premier juin pour 6 mois , ct du premier septembre
pour 3 mois, sont priés de renouveller leur Abonnc que ; ils ont paru en public, pour annoncer que
ment avant le 2o; comme aussi d'insérer dans leur bientôt cette riche province du nouveau monde
lettre une des adresses imprimées sous lesquelles ils doit passer sous la domination angloise. A. G.
reçoivent les Annales ; cette précaution est absolument D E B R U x E L L E s.
nécessaire pour éviter les doubles cmplois.
Les ministres au congrès de la Haye, des
P A R I S, le 9 novembre. trois cours de Londres, Berlin et la Haye, mé
diatrices entre l empereur et les états-unis bel
· On n'entend parler dans les maisons aristo giques , viennent de concerter avec le ministre
cratiques que d'enrôlemens secrets, de mis de Léopold une réponse au congrès belgique.
sions secrètes, de messagers em uniforme , Cette réponse est une invitation à la paix et au
dépêchés de la capitale dans les provinces pour retour sous la domination autrichienne. Les
certaines opérations secrètes, tendantes à cer cours médiatrices offrent aux Belges leur ga
tain but secret : les aristocrates vous disent rantie pour le rétablissement et le maintien de
que M. la Fayette tient les fils de tous ces leur antique constitution ; elles annoncent même
secrets, qu'il les fait jouer à merveille, et que qu'elles obtiendront de Léopold, en faveur de
ientôt. . . . .. En vérité , c'est un prodigo la nation belgique , telles concessions ulté- .
ue la révolution qui s'est opérée dans l'opinion rieures qui n'altéreroient pas essentiellemens '
# aristocrates sur le compte du général la l'ancienne constitution du pays ; mais elles met
Fayette : la duchesse, la marquise, la baronne, • tent à la continuation de leurs bons offices cette
la présidente, la fermière , la receveuse, la condition , que les Belges commenceront par
4
( 652 )
rentrer de bonne grace sous l'obéissance de sa que son ministre n'ait conservé, in petto, la
majesté impériale. sainte et bénigne intention d'offrir en holo
Le congrès, sans èisconstinuer ses préparatifs causte expiatoire , au dieu des rois outragés,
de défense contre l'armée de Léopold , a ce une hºcatombe de patriotes avignonois . qui, à
pendant témoigné aux ministres des cours mé cet effet et en signe de l'oubli pontiſical des
diatrices qu'il consentiroit à une armistice dont injures , seroient suspendns i)ar la tête ou par
les bases seroient posées d'une manière claire les pieds aux crénaux des rampa ts d' Avignon.
et positive : mais il insiste à demander que la 4°. Les Avignouois aimeront toujours mieux
France intervienne dans les négociations enta plaider devant des juges , choisis et institués
mées pour un accommodement définitif entre par eux dans ſe sein de leur ville, que de porter
les états belgiques et l'etnpereur. leurs procès devant une bande de fripons ita
Léopold fait circuler ici, et dans les diverses liens qui vuidoient les poches avignonoises en
provinces de l'union , un manifeste où il parle premiere instance, et envoyoient saintement
je même langage que les ministres des conrs les pauvres plaideurs en pélerinage à Rome,
médiatrices ; il promet une amnistie générale à pour s'y faire juger et ruiner en dernier res
tous ceux qui poseront les armes avant le 2 ! sort. A. G.
novembre , mais cette amnistie est accompa
gnée de certaines réticences qui pourroient la I,es Azznales du comtat Verzaissirz annoncent
rendre funeste à ceux qui ne craindroient pas que messieurs les commissaires des trois dépar
d'y accorder trop de conſi ance. A. G. temens, de la Drone , des bouches du Rliône
D E | V I E N N E. et du Gard , sont parvenus à retablir la con
corde entre le pays d'Avignon et le contat Vt
Le nouvel empereur est arrivé ici de Francfort maissin , ces deux états, dont le premier per
le 22 octobre. Son coutonnement à Presbourg, siste dans son dessein de réunion à la Francei
comme roi de Hongrie, est fixé au 15 novem et le second adopte la constitution françoise
bre. Lcs Hongrois se préparent à donner beau sans cesser de reconnoître l'évêque de Rome
coup d'éclat à cette cérén1onie. Les ministres comme prince : ces deux états ont arrêté des
de Prusse, d'Angleterre et de Hollan le restent préliminaires de conciliation , ot invoquent la
encore ici quelques jours pour conférer avec in'diation de l' Assemblée nationale pour affer
sa majesté impériale. ls pat tiront dans quelques Inir la paix sur des bases solides et durables.A.Gº
jours pour se rendre au congrès de Sistove sur
D E M A D R 1 D.
ia rive droite du IDanube , où doit se traiter
la grande affaire de la paix avec les'I'urcs. A. G. Les négociations entre notre cour et celle de
L) E R o M E. Londres se sont term'nées à l'amiable : mais les
puissances contractantes ont arrêté de ne pas
Le saint - père , attendri sur les malheurs ſaire connoître aux autres puiss nces les condi
de la bonne ville d' Avignon , vient d'exercer tions de leur traité , qu'au préalable il n'ait été
un grand acte de clémence. Il accordº et pro ratifié et échangé. A. G, -
On s'abonne à Paris , Dhez BuissoN , libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera , franc de port, leprir
deEt
l'abonnement
chez tous lesetLibraires
la lettre etd'avis , et toutes
Directeurs des les lettres
Postes pour les et
du Royaume Anteurs des Annales Patriotiques.
de l'Etranger. V ° :
i,
Il paroft tous les jours un IVuméro de ce Journal. Prix 56 liv, pour un an, 18 iiv. ponr 6 mois , et de 9 lir.pºº
-
§, franc dè port, par là poste, pour tout le Rorauºe I'abonnement ne commence que du prem. d'un ºfiº
§'abonne aussi, à la méme adresse, pour la BOUCHE DL FER, moyennant 9 liv. pour 3 moiº
*A
47 ,
L'opinion qui présente le roi au milieu des François , comme ayant
besoin d'être militairement gardé contr'eux , est odieuse autant que
fausse, injurieuse à la nation et anti-constitutionelle.
( Chronique de Paris. )
quinzaine la question de savoir à quel degré Le pour et le contre ont été discutés avec .
| de parenté seront désormais accordées les dis
chaleur, entre M M. Chabroud et le Chapelier ,
| penses à fin de mariage , qui précédemment rapporteur : et l'Assemblée s'est déclarée pour
s'obtenoient en cour de Rome. Cette question le sentinent du dernier , par le décret sui
s'est élevée à raison d'un refus que vient de VaIlt :
faire M. l'évêque d'Autun à des parens du qua « Les fonctions du tribunal de cassation se
| trième degré. ront de prononcer sur toutes les demandes en .
| M. Destourmel auroit voulu faire renvoyer cassation contre les jugemens rendus en der
aux comités des rapports et de constitution nier ressort ; de juger les contestations de com- .
l'examen des dénonciations portées contre les pétence entre les tribunaux , les demandes de
ministres, pour les soumettre , disoit-il, à la renvoi d'un tribunal à un autre, pour cause de .
loi de responsabilité ; mais M. Merlin a observé suspicion légitime ».
que l'exclusion de ces agens étoit prononcée Troisième question.Le tribunal de cassation
par l'opinion publique, et l'Assemblée a passé · connoîtra-t-il des demandes de prises à partie, .
à l'ordre du jour, à la discussion des matières formées contre un tribunal entier, ou contre
| qui seront soumises au tribunal de cassation. un commissaire du roi ?
· Les jugemens rendus en dernier ressort par
les juges de paix seront-ils sujets à cassation ?
M. Fermond a pensé que la prise à partie
contre un commissaire du roi devoit être portée
, M. Goupil demande vivement qu'ils en soient sinplement aux tribunaux de district L'amen
º#eptés : « les y soumettre, dit-il, ce seroit dement a été mis aux voix , et l'épreuve s'est
| rallumer la fureur processive que vous avez trouvée deux fois douteuse. Vous allez , di
Vºulu éteindre ; et ces juges n'étant en fonc soient MM. Goupilleau et Fermond , rendre
ºns que pour deux ans , il n'est pas présu presque impossible la prise à partie contre les
mable qu'ils osent se permettre sciemment une commissaires du roi, et rendre arbitraire l'au
infraction de la loi , M. Moreau pense , au torité de ces officiors inamovibles. Cette réfle
ººtraire, que la demande en cassation est le xion a paru déterminante, et il est décrété que
º moyen de contenir les petites tyrannies les demandes de prise à partie contre un tri
Jºdiciaires; mais l' Assemblée a décrété que les bunal entier seront portées devant le tribunal
demandes en cassation n'auroient pas lieu poar de cassation ; mais les demandes de prise à
( 654 )
partie, formées contre un ou plusieurs juges, trois départemens , après avoir si long-tempº
et contre les commissaires du roi , seront por bravé l'opinion publique, vient en fin de donner
tées devant les tribunaux de district. sa démission, qui a été acceptée. La capitale,
M. Chabroud ayant fait écarter, par la ques dans sa pétition portée hier à l'Assemblée ma
tion préalable , um voeu du comité, qui propo tionale, demande que tous ces ministres, chas
soit d'attribuer au tribunal de cassation le droit sés du timon des affaires, gardent les arrêls
de juger la conduite et les fautes de quelques dans Paris , jusqu'à ce que leur administration
uns des juges qui composent un tribunal , on a ait été soumise à l'examen et au jugement d'un
ensuite ajourné la question de savoir quel tri tribunal national.
bunal connoîtra † contrariété des arrêts où s-•
roi doit être gardée. « Cette garde, dit-il, ne ingrat, si ma prévoyance n'avoit appellé la vôtrº
doit être qu'une garde d'hommeur, et il ne doit sur deux objets. - !
point y avoir de garde particulière à la solde 1°. La conservation constitutionelle des gºº
du chef du pouvoir exécutif ». des mationales volontaires dans la garde du rºº
Cette motion, vigoureusement soutenue par 2°. l'admission des grenadiers soldés, et parties !
MM. Alexaudre Beauharnais et Alexandre La des troupes du centre dans toute création no"
meth, a été attaquée par M. Malouet, qui vou velle qui pourroit avoir lieu d'un régiment fra*.
droit que les comités ne s'occupassent qu'à dé çois de gardes à pied.
terminer la nombre d'hommes dont doit être Nous devons ici, Messieurs , nous rappeller
composée la maison militaire du roi, et qui avec reconnoissance , le desir que le roi * º
prétend que si on ne rétablit les gardes-du souvent manifesté que les gardes mationales º
corps, le peuple françois regrettera l'ancien ré soient jamais éloignées de sa personne, et dans
gime. L'Assemblée, se privant du plaisir d'en l'époque récente où l'on vient de répandre des
tendre de très-belles plurases de M. Maury, a inquiétudes sur la prétendue formation de lº,
décrété le renvoi demandé par M. Biouzat. G. : me sais quel corps de six mille hommes pourº
P A R I S , le 1o novembra. maison militaire du roi , sur l'admission dº
ce corps de tout ce qui des ci-devant garder |
Le sieur Guignard, ministre des quatre-ving françoises n'avoit pas joint nos drapeaux, º
-
( 655 )
J'aurois été , si j'en avoîs eu besoin, de plus de ces différens objets, nomrnément dans tout
en plus assuré des sentimens du roi , puisque ce que la reconnoissance et l'lionneur nous
dans un billet particulier, il s'exprimoit encore prescrivent. - - -
de nouveau en faveur de l'idée qUe les grena Quant à moi, pour qui la fin de la révolution
diers soldés, et une partie des compagnies du et l'établissement de la constitution sera le
centre fussent admis dans sa garde à pied, lors terme de toute autre existence en France, que
que cet objet seroit dans le cas d'être mis à celle de simple citoyen , je n'en serai pendant
exécution, et que le roi renouvelloit aussi l'ex cet intervalle que plus ardent, plus pressant,
pression de l'intention que les volontaires des plus imperturbable défenseur de tous ceux que
gardes mationales ne cessent jamais de faire le j'ai vu autour de moi bien mériter de la patrie.
service auprès de sa personne , dans les diffé L'heure qui s'avance ne permet pas que vous
rens endroits où il se trouveroit. Mais comme délibériez plus long-temps ; mais je vous supplie
les alarmes augmentoient , sur - tout dans les · de ne pas reculer l'ajournement, et je me re
casernes ; que tous les jours on cherchoit à tire, messieurs, avec tous les sentimens du res
persuader aux troupes que l'Assemblée natio pect et de l'obéissance qui m'attachent à vous,
nale , le roi , la municipalité, l'état-major les ainsi que de ma sensibifité pour la manière dont
repousseroient ou les oublieroient; et qu'enfin vous avez daigné me recevoir.
on étoit parvenu à les engager à une assemblée Le corps municipal, après avoir entendu avec
de § garde soldée, dans laquelle devoient intérét le discours fait par M. le commandan &
se discuter les craintes que je viens de vous général, a arrété « qu'il en prendroit les diffé
exposer; j'ai cru , pour dénier ce bruit de la rens objets en grande considération ; déclarant
levée d'un corps de six mille hommes , qu'on qu'il n'oubliera jamais les services rendus à la
répandoit avec tant de soin, et pour assurer patrie et à la liberté par l'armée parisienne, et
de plus en plus la confiance avec laquelle les la reconnoissance qu'il doit à ceux qui ont tout
troupes doivent attendre l époque où l'Assem sacrifié aux succès de la révolution ». -
blée nationale et le roi pourront fixer leur sort ; Signés BAILLY , RoYER , secrétaire-greffier
j'ai cru devoir, dis-je, faire évanouir , par la adjoint. - •--
-
On s'abonne à Paris , chez BUissoN , libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, lepris
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger. !
Il parott tous les jours un Numéro de ceJaurnal. Prix 36 liv. pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et deto lir.poº
#mois , franc de port, par la poste, pour tout le Royaune L'abonnenent ne commeuce que du prem. d'annº
On s'abonne aussi, à la méine adrette, pour la BOUCHE DE FER, moyennant 9 liv. pour3aº
ANNALES PATRIOTIQUES ET IITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E,
, E T A F FA I R E s P o L I T I Q U E s D E L E U R o P E ;
J o U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA , un des Auteurs. --
est la vertu des hommes éclairés » : non que session réelle et actuelle de l'objet par lui cédé
parmi les mauvais citoyens il ne se trouve quel en contre - échange , sauf les indemnités res
ques gens de beaucoup d'esprit , mais chez pectives qui pourroient être dues, et s'il a été
§ lumière est éteinte par l'intérêt . payé des retours ou soultes de part ou d'autre ,
personnel. -
ils seront rendus à la même époque, ou com
-
'On a renvoyé au comité des affaires de l' Inde pensés, s'il y a lieu ; et si les soultes n'ont pas
nne réclamation élevée contre le fameux rap été payées , il sera fait raison des intérêts pour •
port de M. Monneron, par des particuliers de le temps de la jouissance.
nos isles de France et de Bourbon ; et au comité . XIV. Les échangistes qui auront rempli
toutes les conditions prescrites, et qui, par le
diplomatique une pétition du gouvernement
de Fribourg , qui demande l exécution de l'ar résultat des opérations, se sont trouvés débi
ticle 15 du concordat entre la France et la teurs d'une soulte dont ils ont dû payer les in-.
Suisse. térêts jusqu'à ce qu'ils eussent fourni des biens .
: Au comité d'agriculture et de commerce est #t domaines fonciers de la même nature, qu -
envoyé le mémoire d'un artiste , qui assure lité, et valeur, seront admis à payer lesdites
avoir inventé un instrument propre à faire le soultes ou retours, ensemble les intérêts d'icelles,
service du labourage sans bºeufs ni chevaux , en deniers ou assignats , sans aucune retenue;.
et par la main d'un seul homme. et l'administrateur général des domaines sera
-
( 658 )
| dus ; et à cet effet les chambres des comptes tenus des dégradations et malversations com
seront tenues de fournir tous les renseignemens mises par eux et par leurs auteurs.
nécessaires ». -
Des engagemens , des dons et concessions à par contrats d'inféodation , baux à cens ou à
titre gratuit ou rénumératoire , et baux à rente des terres , vaines et vagues , landes ,
rente ou à cc/. s. breyères , palus, marais, tcrreins en friches,
et en général de tous les objets de peu de va
XV. « Tous contrats d'engagement des biens leur appeliés petirs domain es, autres que ceux
et droits domaniaux , postérieurs à l'ordon situés dans les forêts ou à cent perches d'icel
nance de 1566, sont jojets à rachat perpétuel ; les, sont confirmées et rendues irrévocables,
ceux d'une date antérieure n'y seront assu pourvu qu'elles aient été faites sans dol ni frau
jettis qu'autant qu'ils en contiendront la clause de, et dans les formes prescrites par les ré
expresse. - - -
glemens en usage au jour de leur date ».
XVI. Les ventes et aliénations des domaines
et droits nationaux , postérieures à l'ordon Dispositions générales.
mance de 1566 , seront réputées simples enga XXII. « Aucun concessionaire ou détenteur ,
gemens, et comme telles, perpétuellement su quel que soit son titre, ne peut disposer des bois
jettes à rachat , quoique la stipulation en ait de haute futaie, non plus que des taillis recrns
été omise au contrat , ou même qu'il contînt sur les ſutaies coupées ou §
mne disposition contraire. XXIII. ll en est de même des pieds corniers,
XVII. Aucuns détenteurs des biens sujets à arbres de lisière, baliveaux anciens et modernes
rachat , ne pourront en être dépossédés sans des bois taillis , dont d'ailleurs il est défendu .
avoir preslablement reçu ou été mis en demeure . d'avancer, retarder mi intervertir les coupes.
de recevoir leur finance principale avec les XXIV. Il est expressément enjoint, par le
accessoires. présent décret, à tous concessionnaires et dé
· XVIiI. En procédant à la liquidation de la tenteurs des biens domaniaux, à quelque titre,
finance due aux engagistes, en cas de rachat, qu'ils en jouissent, de se présenter en personne,
les sommes dont il aura été fait remise ou com ou par procureur spécial, au directoire du dé
pensation, lors du contrat d'engagem nt à titre partement, de la situatiQn du chef-lieu de ces,
de don , gratification , acquits patents ou au domaines, dans deux mois, à compter du jour.
trement , seront rejettées : on ne pourra faire de la publication du présent décret, et d'exhiber .
entrer en liquidation que les demiers comp les titres de leur acquisition, les procès-verbaux .
tans , ré e'lement versés en espèces au trésor qui ont dû précéder l'entrée en jouissance , les
public , en quelque temps ou pour quelques quittances de finance , , si aucunes ont été .
causes que les quittances soient conçues ; et payées, les baux qui en auront été consentis , .
la preuve du contraire pourra être faite par et en général tous les actes , titres et renseigne-.
extraits tirés des registres du trésor royal, états mens qui pourront en constater la consistance , ;
de menus et comptans , et autres papiers de la valeur et le produit, et faire comnoître le
même genre, registres et comptes des chambres montant des charges dont ils sont grevés, et dei
des comptes et tous autres actes. laisser des copies certiſiées de ceux de ces titres
XIX. Les dons, concessions et transports de , qui seront jugés utiles ;, et faute par eux d'y sa
biens et droits domaniaux fuits avec clause de tisfaire dans le delai prescrit, ils seront réputés
retour à la cout onime , à quelqu'époque qu'ils possesseurs de mauvaise foi , et condamnés à la
puissent remonter , et tous ceux d'une date restitution des fruits, du jour qu'ils seront en
demeure.
postérieure à l'ordonnance de ) 566 , quand
même la clause de retour y seroit omise, sont XXV. Les engagistes et concessionnaires à
et demeurent révocables à perpétuité , même vie, ou pour un temps déterminé, des biens
avant l'expiration du terme auquel la réversion . et droits domaniaux , leurs héritiers et ayant
à la couronne auroit été fixée par la , con cause , se renfermeront exactement dans les
cession. -
ncé que pour donner l'état des dépenses Le rapporteur avoit demandé aussi,. en cas
sor public , ce comité attendoit des con - d'égalité , que l'honme marié fût préféré (l
ces au moins approximatives sur les dé célibataire. Mais il a été observé que cette pré
des dépºrternens de la guerre et de la férence , très - estimable en morale, pouvoit
| » les salaires des ministres du culte et n'être pas avantageuse en finance pour la sûreté
es iuges , et qu'il m'épargnoit rien pour des demiers publics. .
2 nur. " , . Contre l'avis du comité , qui proposoit que
la proposition du même M. le Brun , les places de receveurs de district fussent à
blée a décrété ensuite : :
vie , il a été décrété que les élections ne se
ue les directoires de département feront roient que pour six ans ; mais que les mêmes
nment procéler à la vente des étalons · receveurs pourroient être réélus.
nt entretenas aux . frais du gouverne Relativement au cautionncnent à fournir par
utres cePºndant que ceux qui pour ces receveurs , il a été décrété 1°. u'ils four
tre jugés absolument nécessaires , et que niront pour la sûreté des fonds dont ils seront
aes ProVenant de ces ventes seront ver dépositaires, un cantionnement en biens-fonds,
s, les caissºs. des receveurs de district. , de la valeur du sixième de l'imposition directe
2e les grains et farines achetés par le qui sera versée dans leur caisse. " .
e1nent » .ºº qui se trouvent actuellement 2°. Que dans le cas d'une diminution d'im
cole militaire, soit dans les autres dé pôts , la quotité du cautionnement me pourra
lis dans la capitale, seront vendus à la · être baissée que dans le cas où il serois nommé
iIité"de Paris; et que les frais de garde l1I1 IlOUlV Gall TG CCVG llI", - - -
déduction faite de tontes les charges dont ils M. d'Estourmel alloit parler sur ces deux let
pourroient être grévés. tres , lorsque l'Assemblée a jugé à propos de
5°. Que dans le cas de fausse déclaration de lever la séance. G.
la part du receveur on de sa caution, l'un et
l'antre seront poursnivis comme stellionataires ,
A J^ I S.
et le receveur privé de sa place, même en pré
sentant une caution solvable et suffisante.
MM. les Abonnés du premier juin pour 6,moit,
6°. Que les biens affectés à un cautionne et du premier septembre pour 5 mois , sont priét de
ment seront purgés de toute hypothèque. renouveller leur Abonnement avant le 2o, et d'inºr
7°. Que les biens substitués me seront point dans leur lettre une des adresses imprimées sous leº
reçus en cautionnement. quelles ils reçoivent les Annales ; précaution absolu
8°. Que les immeubles acquis par le rece ment néccssaire pour éviter les doubles emplois.
veur seront également affectés à la garantie de
Sal TOC(' l [ G.
9°. Qu'en cas de faillite d'un receveur, le Département de la Vienne. Arrétés des la
dii ectoire de district sera tenu de faire les pour boureurs et ouvriers des paroisses de Peyron,
yuit s nécessaires pour assurer sa recette : et Saint-Martin-Lars, Assons, Geneay et eº
virons. ,
cence ». ll demande que l'Assemblée lui com Fait à Château-Garnier, ce 31. septe
munique les griefs insérés dans la pétition. jour de foire. Signés, Rochebrune'. L.
Une autre lettre de M. d'Angevilliers contient P. Tairier, J. Loustel, et deux cents sou
quelques phrases, où il se défend de son mieux baptisant
comtes et leurs voisins
barons, de noms
etc. etc. . de m * º •
ET A F FA I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
2 U R N 4 L L I B R E , par zne Société d'Ecrivains Patriotes,
dirigépar M. MERcz En , et par M. CARRA , un des Auteurs.
Si le salut du peuple est la suprême loi , toutes les loix qui ne vicnnont
point à l'appui de celles-là sont dangereuses.
-
ººº sur l'affaire d'Avignon est tout Cet avis sévère a été combattu par M. de
lit M. Bouche, et l'opinion des mem Clermont-Tonnerre , lequel a pensé qu'il étoit
double comité étant très-divisée, ils de la justice des législateurs de donner à tout
P98º nt de les entendre incessamment accusé la faculté de se justiſier.
séance du matin , puisqu'il sagit de
· L'Assemblée , adoptant un amendement de
ºs ,ºntre deux peuples. « — Il est, M. Martineau , a décrété « que l'arrêt du con
l Mlartineau, un objet plus instant
organisation du royaume ». L'Assem seil du 14 septembre dernier dont il s'agit, de
nale a ajourné à lundi soir l'affaire meure comme non avenu , que la conduite des
directoires du district de Saint-Quentin et du
département de l'Aisne sera approuvée ; et ce
I 'Asscrnblée nationale , par un décret pendant , que toutes sommes provenantes de
jeu li 15 octobre 1789 , eût statué revenus ecclésiastiques seront versées dans la
arréts du conseil. dits du propre oaisse de l'extraordinaire ».
', ne dcvoient plus avoir lieu », le , I.'ordre du jour a amené la suite du rapport
Cºaux ayant eu l'assurance de ne de M. Rœderer, sur la vente exclusive du tabac..
ºr cº décret à la sanction royale , Le résumé de ce rapport est de proposer qu'iI
que le conseil a fait la sourde oreille, soit décrété : 1°. que la culture du tabac sera
d une décision de ce genre est libre dans toute l'étendue du royaume; 2°. que
: divers ministres. On en a dénoncé la fabrication et le débit de cette denrée seront
dº 14 septembre dernier. signée également libres. :: -
ſº# orcſon ne le sequestre de quel , 3°. Que jusqu'au i°" janvier prochain, les
du cliapitre de Saint-Quentin. départemens # composoient ci-devant les
' º forrn & opposition et a offert provinces privilégiées, pourront seuls fabriquer
#Iº e le tiers du sequestre ; le et débiter leur tabac.
listrict y a aussi fait opposition,
: 4°. Que l'importation du tabac étranger
*r*ern en t a ordonné la délivrance
fabriqué, sera absolument prohibée dans toute
q Lle. IV1- Glaignard, à qui le CO -
- -
-
ºr»
7°. Que la législature déterminera , suivant ment nécessaire pour éviter les doubles cmplois
les circonstances , les différentes espèces de
tabac que la régie nationale fabriquera et dé
bitera , et qu'elle en fixera le prix. P A R I S, le 13 novembre
M. l'abbé d'Abbecourt, premier opinant, re Hier , le noir projet concerté par º
les spº
garde l'imposition indirecte du tabac comme
la plus coinmode et la moins onéreuse ; rem
dassins du côté d§ de l'Assemblée #
placer cet impôt par une subvention générale, et par leurs adhérens , d'assassimº § du
c'est faire supporter au royautne entier une assassiner en duel tous les députés p† la
charge que le huitième du royaume payoit vo côté gauche, a commencé à s'exº
lontairement ; autoriser la culture du tabac , personne de M. Charles Lametli. Pº"
c'est enlever des terres précieuses aux denrées du M. de Castries , en vain le bravº " ,
peuple a représenté que sa vie !
de première nécessité; et l'honorable membre
pense que cette culture doit continuer d'être tenoit qu'à ce même peuple ,
0
'f rcer • l'* !
-
ministre du dieu de paix a bien voulu retirer vasté, vuidoient leurs pocH2º aou""
sa motion. G,
spectateurs, et disoient : 55 -*
( G65 )
pas venns ici pour piller, mais afin de prouver les aristocrates. Et tandis que ces deux Bouillé,
aux ennemis du peuple qu'ils ne sont pas si sous le voile d'une réputation civique que la
près de la contre-révolution qu'ils le pensent, cour et les ministériels cherchent à entretenir ,
et que s'ils osent la tenter, nous ne laisserons préparent les grands ſilets où ils veulent faire
pas pierre sur pierre de leurs maisons ». tomber la nation , madame Bouillé s'en va de
L'assassin de M. Lameth s'est évadé , heu garnison en garnison recevoir des honneurs
reusement pour lui. militaires et faire brûler aux troupes de ligne
une quantité de poudre , dont les gardes na
tionales auroient grand besoin ; , ce qui est
| On écrit de Lyon, qu'à peine y a-t-on vu arrivé nommément à Thionville, où la garnison
asser comme une ombre de lanterne magique a fait la petite guerre à poudre pour amuser
: sieur Marbœuf , archevêque de ce beau ladite dame Bouillé. Patience, patience, tout
ége, et successeur du janséniste Montazet. se découvrira. C.... · '- -
ands vicaires. Les lyonnois pensent que les Nouvelle manœuvre des ministres découverte.'
ands vicaires administrent tout aussi bien et
1oindre frais; on croit même que les élec Tandis que les ministres et leurs ames dam
rs se porteront à demander la suppression nées, répandues dans les 83 départemens ,
ce siége, ou du moins qu'il seroit juste d'y s'efforcent de semer la division par-tout , et de
nmer, et d'en attribuer les revenus à l'un faire désarmer tout doucement nos gardes na
vicaires qui supportent le fardeau de l'ad tionales les unes après les autres ; tandis que
stration du diocèse, des évêques absens , ces mêmes scélérats refusent des munitions aux
ui ne distribuent point à leurs ouailles la citoyens armés pour leur propre défense , et
riture spirituelle, ne devant pas recueillir qu'ils exposent les magasins de la ville de Douai
»urriture temporelle. Peut-être que cet renfermant 2ooo pièces de canon et plus de
ple pourroft étre imité dans le diocèse de 2oo,ooo fusils, à être la proie de nos ennemis
, d'où M. de Juigné , archevêque, est et des Autricl1iens ; pendant ce temps-là , dis
t depuis si long-temps , et est devenu je, ces mêmes ministres sacriſient des sommes
re de la cour de 1'urin. Cependant comme considérables en souscriptions pour les jour
Juigné, son frère, a merveilleusement naux et gazettes anti-patriotiques, tels que la
1 révolution dans le côté droit de l'As Gazette de Paris , l'Ami du Roi, le Journal
e nationale, ne seroit-il pas possible que général de la cour et de la ville, le Mercure
: de Paris , qui donne un revenu de de Malet Dupan, et autres productions aussi
livres , lui convînt ? et alors il n'auroit nombreuses dans leurs intentions perfides; et
endre la tonsure, la soutane et le petit incendiaires, que dégoûtantes par la platitude
et se présenter aux électeurs. A. G, et la lâcheté de leur style. Ces souscriptions
--" ministérielles, qu'on paie du plus pur sang du.
peuple , puisque le trésor public est encole
De Zille, le 9 zaoºembre. entre les mains du pouvoir exécutif, et qu'on
envoie ensuite gratis à un grand nombre do,
t d'établir dans cette ville une caisse prêtres et de ci-devant privilégiés aristocrates
eLyon
, formée d'après les principes de
, Nîmes , et autres villes du dans les 83 départemens, ont pour but, non- .
pour faciliter , Par la division des seulement de corrompre l'esprit des hommes
simples et ignorans, mais de faire paroître pour
# bons de caisse , le paiement des les journaux aristocratiques une supériorité de
vre et Z'ac/aa e des comestibles.Get débit qui annonceroit une majorité de suffra
t est d4 au zèle et au Patriotisme ges en faveur du retour de l'ancien régime ;.
s composant le c4** des fabricans, comme s'il étoit possible de persuader aux hom
2rs et artis tes- -
crit de la mérne ville, que s'il est sous le despotisme d'une cour salie des plus
zs qtze jarnai* de surveiller le gé | scandaleuses débauches , et coupale d'avoir
il ^ ne I'est pas rnoºns d'observer · dévoré en 15 ans plus de 3 milliards outre les
»n fils, qui met eºººº plus d'ar revenus ordinaires, on trouveroit des ressour
§r à intriguer sourdement avec : ces pour rétablir les fortunes particulières de
( 664 )
ceux qui se pſaignent de la révolution. Non , tentionseffroi
aucun de celle
, et de Pétersbourgailiancº
la prétendue n'inspº# #
entre lâ
le retour à l'ancien régine , quand même il Russie, le Dannemarck et la Suède Y est COIl"
ne scroit pas aussi impossible que le retour du
soleil sur lui-même , ne sauveroit ni les biens sidérée commre un bruit dénué de fºn#
du clergé , ni les priviléges annéantis des ci L'armée est en partie remise sur l'état de pa! e
devant mobles , il ne serviroit qu'à établir un et les denx divisions seules de la Pruºº # de
Westphalie sont maintenues sur le pie
esclavage uniforme entre tous les citoyens
comme en Turquie , et à dévorer le peu de guerre.
ressources qui reste aux plus malheureux , et Le landgrave de Hesse-Cassel avoit obtenº
SOIl
que la constitution leur conservera. Citoyens ! le consentement de notre souverain Pºº ais
§ qnelque parti que vous soyez, méditez bien admission au collége électoral de l'empirº ; §
les électeurs ne paroissent pas touº auSSl
ces réflexions , et choisissez l ancien régime si
vous l'osez CARRA. -
disposés à se donner un nouveau collègue
-* D E R U s s I E.
- - - - • ivre la
Bulletin de M. Charles Zameth. L'impératrice , déterminée à poursuiv
M. Charles Lameth a moins souffert dans guerre contre la Porte , a ordonné de
levées de troupes dans toute l' é tendue §
†4
la journée, et les douleurs qu'il éprouve sont
la suite ordinaire de sa blessure.
pire. Les provinces sont ten I1es de † 62
JE T A T s - U N I s B E L G I Q U E s. D E Co x s r A N r 1 N o P *** l
4º9
cc66 ) -
§ M. Hameth.
Sur le traitement dû aux receveurs de dis- '
Une délibération de tous les officiers et trict, M. le Couteulx a rapporté une nouvelle
soldats de Royal-! iégeois, a été lue par M. de rédaction , et l'Assemblée , après un léger dé:
Noailles; ils désavoient, avec détestation , la bat, a décrété, 1°. que les collecteurs qui
conduite tenae par leurs chefs dans l'affreuse auroient eu l'adjudication du montant de la
contribution d'une ou plusieurs municipalités ! "
orgie de Défort. seroient responsables et garans envers les com
Enfin , sur le rapport de M. Salles, l'As munautés du montant de leur perceptioni
semblée nationale, rappellant le décret qui 2°. qu'en cas d'insolvabilité, ou de retard de
permet à tous les citoyens de s'assembler pai paiemens de la part desdits collecteurs, les
siblement, a déclaré « que la municipalité de
communautés et municipalités en seront resº
Dax devoit sa protection à la société , dite des , ponsables envers les receveurs de districts,ºtº
Amis de la Constitution , et a ordonné que
les papiers soustraits à cette société lui seroient tenus de faire les avances auxditr receveursi "
rendus ». 3°. que les receveurs de districts auront, pour
indeinnité , une remise sur le montant de lent
Séance du 14 Novembre. recette dans l'ordre qui suit : Pour les deux !
premiers 1oo ooo livres, 3 deniers pour livre#
Au commencement de la séance une dépu pour les deux seconds 1 oo,ooo livres, 2 den,
tation de la section Grange-Batelière, à la fin pour livre ; depuis 4 jusqu'à 6oo,ooo livres#
de la séance une députation de la section Mau 1 dem. pour livre ; et depuis Goo,ooo liv. jus .
conseil, sont vcnues invoquer la sagesse de qu'à 1,ooo,ooo liv. , 1 demi-denier pour livre
l'Assemblée nationale, et réclamer cette puis enfin, pour la contribution patriotique, 1 deº
sance qui à elle seule appartient sur les coeurs
pour livre. - '::
et les esprits, pour proscrire ce barbare usage La chalenr des enclières continue d'élevºf
du duel qui semble reprendre aujourd'hui toute le prix des biens nationaux. L'Assemblée à
sa fureur. Les sections supplient l'Assemblée de instruite , par une lettre du maire de Pari#
décréter que tout particulier qui osera provo qu'une maison estimée 7ooo liv. a été vend
quer ou accepter un duel sera déclaré infâme, 26,6oo liv. ; qu'une autre, estimée 62,ooo livº
incapable de renmplir aucune fonction publique a été portée à 15o.9oo liv. ; et une troisième}
et puni suivant la rigueur des ordonnances ; 19, ooo liv., dont l' évaluation étoit de 615o lift
'et que ceux qui, en connoissance de cause , Ce singulier accroissement a donné occasiº
refuseront de dénoncer ces provocations, se à quelqu un d alléguer quelque chose d'inj,
ront declarés coupables de forlaiture. rieux contre les experts estimateurs : « Ils "-" •
pour l'institution dc la jeunesse angloise , con le comité et la municipalité; ils ont une rem
filmé par nos rois depnis la réunion de l'Artois sur les valeurs d'estim tion : ils ont donc intérº
à la France, jouissoit d'une pcnsion de 6ooo d'en grossir le prix ». Sur ces observations frºP°
livres, que M. ( alonne et ses successeurs ont pantes, l'Assemblée a passé à l'ordre du jo#
cessé de payer. L)'après un court rapport de M. C'étoit un rapport du comité ecclésiastique,º |
( 66e )
artineau, portant la parole , concernant la est le sieur Chavesny, qui s'exerçoit depuis 6
mination des évêques dans les départemens mois dans le jardin de son beau-père à tirer le
diocèses nouvellement formés , et l'appel pistolet. Quand ce coupe-jarret s'est vu bien
mme d'abus en cas de refus de la confirmation sûr de loger sa balle dans un écu de 6 livres à
onique, trente pas , alors il s'est montré dans les lieux
l, Lanjuinais s'est levé pour demander l'a publics , disant à tout le monde : il me faut la
nement des différens articles ; mais la ma tête d'un Lameth ou de Mirabeau. M. Charles
| a paru trop instante, et l'Assemblée a dé La meth , provoqué par cet homme, a ajourné
º ce qui suit : sa motion à la fin de la présente législature.
t lº, « A la prochaine convocation qui se Alors s'est présenté le sieur Castries , collègue
des assemblées électorales , celles de dépar de M. L)uval , dit d'Eprémesnil dans le côté
1t dont le siége épiscop il se trouvera va droit de l' Assemblée nationale. M. Lameth ,
procéderont à l'élection d'un évêque. poussé à bout par cet homme, s'est vu forcé
S, le métropolitain , ou , à son défaut , de repousser la violence par la force.
s ancien évêque refuse la confirmation Le désintéressement le plus marqué , et le
que, l'élu se représentera à lui , assisté respect pour le prince , ont éclaté parmi le
x notaires; il requerra la confirmation peuple qui s'est porté hier à l'hôtel de M.
qne , et lui fera donner acte de sa ré Castries. Les sacs d'argent ont été jettés dans
ou de son refus de répondre. · les cours et foulés aux pieds ; le portefeuille
ſi le métropolitain, ou le plus ancien a été vuidé , mais les effets au porteur qu'il
de l'arrondissement persiste dans son contenoit ont été mis en pièces ; rien n'a été
refus, l'élu se présentera en personne, détourné. Les tableaux ont été déchirés à belles
on fondé de procuration, et successi dents ; mais le portrait du roi a été préservé
i tous les évêqnes de l'arrondissement, de toute injure, et déposé respectueusement
suivant l'ordre de son ancienneté , dans un lieu sûr. M. la Fayette et M. Bailly ont
assisté de deux notaires , leur exhi calmé par leur présence l'indignation du peu
rocès-verbal ou les procès-verbaux de ple. Ce peuple , dont l'aspect des bayonnettes
les suppliera de lui accorder l'insti me faisoit qu'animer la fureur, s'est calmé à la
monique. voix du magistrat décoré de son écharpe aux
2 IV a été adopté sans nulle oppo couleurs nàtionales et parlant au nom de la loi.
M. Castries, qui s'est caché pour ne pas par
l'évêque ou le métropolitain refuse tager le sort de ses meubles , étoit ci - devant
ºtion canonique , il y aura lieu à duc, son véritable nom est Lacroix. Son père,
ln1e d'abus ». M. Lacroic , aujourd'hui maréchal de France,
lieu de la rédaction de l'article V, est né en Languedoc , d'une famille honnête ;
it d'attribuer à la cour de cassation mais pauvre. Il entra de bonne heure à l'ar
ºn ce des appels comme d'abus, mée , en qualité de simple lieutenant ; des ser
a éte décrété : vices et la faveur le portèrent au grade d'of
ºpel comme d'abus sera porté au ficier-général ; il acheta la ci-devant baronnie
district dans l'arrondissement du de Castries, en languedoc. M. Necker, intime
°ra le siége vacant , et le jugement de M. Lacroix-Castries, parvint au ministère
u , sera en dernier ressort ». G. des finances ; il confia celui de la marine à son
ami ; et bientôt M. Castries - Lacroix devint
maréchal de l'rance , grand pensionnaire du
A Pr I S. trésor royal, et concessionnaire des riches mines
P2a Vscés c/rapremier juin pour 6 mois , de charbon de terre d'Alais en Languedoc. Les
3A24 °zrz bre pour % mois, sont priés de temps sont bien changés ; ô fortune en
* (4ºor-rz-mzent avant le 2o, et d'insérer nemie !°
'***e cºes adresses imprimées sous les Hier au soir des forcenés ont tenté de ra
*** Aes -- / rzrzales ; précaution absolu
'**** «*z> Fzer les doubles emplois. nimer la fermentation populaire , calmée par
les magistrats. Les noirs ont cru pouvoir braver
le peuple, ou l'entraîner dans leur parti. L'un
I S , 2e 14 novembre. d'eux s'est vanté aux Tuileries, que la cause
de M. Lacroix - Castries seroit soutenue par
ºssassin de M. Charles Lameth 3o,ooo bayonnettes. ll a été arrêté, et on at
( 668 )
rend de lui de grands renseignemens sur l'armée avec le secours d'une correspondance immense
de M. Lacroix. Le capitaine Cazalès a promis, et journalière. Nous apprendrons donc au pu
dit-on , que sous quinzaine on auroit de ses blic qu'à l'époque précise, le jour même de
nouvelles. l'orgie de Béfort , un projet semblable étoit
Un vieux militaire s'étoit chargé de la con sur le point d'éclater à Hagnenau, où des po
versio: du 1'alais-Royal. Ce missionnaire s'est lissons avec des cocardes de papier blanc,
présenté au peuple ; 1l lui a montré sa poitrine s'écrioient vive la reine , m. ... à la nation; à
traversée d'un large cordon rouge , puis gour Colmar et à Schelestat. Dans cette dernièreville,
In i ndant la Inultitude sur son ent! !onst,isine des spadassins gagés couroient l s rues pour
pour un l ametn : « i 'est nous, a-t-il dit , c'est provoquer de passibles citoyens. Un sieur Si
nous qu il faut déiendre , nots qui avons-versé monin, brigtdier du régiment des chasseurs de
notre sang pour la patrie , et plût au ciel que ( liampagne · rencontre un respectable labou
tout celui de La mieth fût versé » A ces nois , reur qui avoit conduit des vivres à Schelestat,
le ci-devant mignon de la Pompadour a été en sous l'uniforme de la garde nationale, et décoré
virouné , mal raté , et conduit au corps-de de la médaille de la fédération de Paris , il
arde , il y est resté pendant deux heures sous assaille ce brave fédéré , le poursuit jusques
# protection des volontaires nationaux , de dans un café, insulte à sa médaille et à son
cette g rde citoyenne dont les noirs , qu'elle habit, et finit par lui dire que puisqu'il vouloit
a sauvès , tant de fois , ont juré la perte. Cet porter l'habit inilitaire, il falloit qu il se battit
iio1nme à cordon rouge est, suivant les uns , ºffenstien ( c'est le nom du laboureur fédéré)
M. Adia inar, suivant les autres, M. Langeron. accepte le défi , et ses mains, qui venoient de
'l'outes ces scènes comi-tragiqucs n'ont été fà qºitter la charrue, saisissent fièrement le sabre.'
cheuses que pour ceux qui les ont provoqnées ; l'rois coups sur la tête lui sont portés, mais
la tranquiliité publique n'en a point souffert; le il a le bonjºur de les parer, et d'un coup de
calme le plus parfait règne dans Paris. Les spa pointe il ſait mordre la poussière au spadassin
dassins se sont cachés, et nos petits prophètes soudoyé. Le capitaine l' erragu, autre spadº
de contre-révolution n'osent plus la re retentir sin de la même trempe. arriv un instant après,
les promenades publiqucs de leurs oracles. . fºit des imprécations horribles sur le §
Le jour où M. Lameth fût p ovoqué, MM. de son digne camarade , et se met à poursuivre
JBarmave , Menou et Noailles ont été insultés 9ffenstien , qui lieureusement étoit déja bien
par des férailleurs apostés. loin. Braves soldats de Champagne infanterie,
Depuis son retour dans la capitale, le roi
et vous Royal-Champagne cavalérie ; vous que
le saint amour do la patrie et le respect'invio
passe peu de jours snns monter à cheval : le 12 lable pour la mation et sa constitution ont anime
de ce mois , sa majesté passant par le fauxbourg des sentimens les plus purs et lss plus sublimes,
Saint-Antoine , fut accoampagnée par une n1ºlti combien vons devez avoir en horreur la con,
tude de citoycns qui exprimoient , par leurs duite de ces deux spa dassins d'un régiment
acclamations , la joie que leur inspiroit la pré qui porte le nom célèbre de Champagne ! Mais
sence du restaurateur de la liberté françoise.
Le roi témoigna beaucoup de sensibiiité à ces le misérable Simonin est mort : §º
pace. C.,.
marques de la bienveillance populaire. A. G. - -
-
' º commence que du prem. d'un m
Qn s'abonne aussi , à la méine adresse, pour la BOUCHL 42É FER,
- - - moyennant 9 liv. pour 3 moi !
N -
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
- D E L A F R A N C E ,
ET A FFA I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ,
yo UR NA L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcIER , et par M. Canna, un des Auteurs.
Je ne sais quel est le plus vil, ou du valet qui porte la livrée , ou du
faquin qui la fait porter. J. J. RoUssEAU.
y a abus dans le refus, il enverra l'élu en pos neurs de la séance , les deux militaires ont pris
session du temporel, et nommera l'évêque au place du côté droit.
quel il sera tenu de se présenter , poar le sup Sur la proposition de M. Lebrun , il a été
plier de lui accorder la confirmation canoni décrété que les trois payeurs des rentes, connus
que X).
par le nom de payeurs des rentes de l'ancien
·.
clergé , sont supprimés, à la charge de rendre
( Nous donnerons la suite c'e ce décret dans compte de leur gestion : il y a vingt ans que
un des prochains numéros ). ces comptes n'ont été rendus. -
Le comité des finances a fait présenter par M. Maury , qui a repris la discussion sur le
M. le Porcin l'apperçu qui avoit été demandé tabac , a longuement mais éloquemment parlé
des sommes nécéssaires au trésor public pour le pour la conservation de l'impôt, comme le plus
service de l'année 791. On a applaudi à la pré-. juste , dit-il,. et le plus raisonnable; il demande
cision du tableau offert par le rapporteur , et même que le taux en so t augmenté, et que
la culture du tabac soit élolgnée des terres de
nous ne pouvons en donner qu'un autre ré
sumé. France si nécessaires au blcd , que le tabac fe
Maison du roi, 25 millions : maison des prin roit renchérir, en usurpant la cinquième partie
de nos guérets.
ces, 6 millions , dépense du culte, 14o millions ; La discussion est continuée à demain, la pa
département de la guerre , 82 millions ; dépar role demeurant à M. Rewbel. G.
tement de la marine 5o millions ; affaires étran
gères , 6 millions : bureaux d'administration ,
§ million 45 mille livres : comptabilité, 3oo A1 V I S.
mille livres ; ponts et chaussées, 2o6 mille livres ; - r | - - -
travaux des ponts et chaussées, 4 millions : in MM. les Abonnés du premier juin pour 6 mois,
valides et quinze-vingts, 816 mille livres ; primes · et du Premier septembre pour 3 mois, sont priés de
renouveller leur Abonnement avant le 2o. et d'insérer
- Y
et encouragemens , 4 millions ; université et dans leur lettre une des adresses imprimées sous les
académies, 1 million : imprimerie, 15o mille liv. ; 7uelles i's reçoivent les Annales ; précaution absolu
bibliothèque, 1 oo mille liv. : jardin des plantes, ment nécessaire pour éviter les doubles enplois.
1oo mille livres ; dépôts divers, 2o mille livres ; -
école de minéralogie , 7o mille livres , dépenses Nouvelles circonstances sur l'affaire de Nanci
de la législature, 5 millions : pensions , 16 mil
lions. La totalité des sommes nécessaires au ser
vice du trésor public pour l'année prochaine , L'orage gronde sur la tête du massacreur
est de 556 millions 223 mille 64o liv. Bouillé , les crimes de ce traître, dansl'affaire
de Namci , se déroulent enfin aux yeux dd
La discussion s'est reportée sur l'impôt du
tabac, et M. Péthiom, à qui la parole a été res
† de Paris : ils frapperont bientôt toutes
es nations de l'Europe d horreur et d'exécra
tituée, a opiné tout à la fois pour la liberté de tion contre lui ; plusieurs membres de la société
la culture en France, ct pour le maintien du des amis de la constitution se sont chargés d'ètre
commerce de cette plante entre nous et les ses ºccusateurs publies ;'ils ont déja démontré
états-unis d'Amérique. Celui qui n remplacé math matiquement dans la tribune des Jaco
dans la tribune M. Péthion , a fortement parlé bins, les preuves multipliées de sa perfidie et de
pour la liberté de culture , mais dans des vues
de moralité dent la plus sensible est la néces sa férocité. - Mânes des soldats-citoyens et des
sité de faire disparoître les atrocités bursales citoyens-soldats , immolés à la rage et à la dé,
qui ont si longtemps déshonoré le gouverne meuce aristooratiques des sieurs Denoue, Mal
seigne et Bouillé , calmez un instant vos la
ment françois. mentations douloureuses , vous serez bientôt
Une courte interruption est survenue. A rai vengées. Braves soldats des troupes de ligne,et
son de quelques désordres arrivés à Melun , par Vºus courageuses gardes mationales de cet ºr
le fait de trois soldats ivres , du régiment de pire , qui gémisst + en secret de Get horrible
Hainault, un journaliste de Paris'a comparé ººssººre , souvene4-vous que la providencent
cet écart momentané à l'orgie de Béfort ; § † e nOtre†Cllèreimpunis lesdeforfaits
patrie,et . des ennemis • .. • • • •
officiers , munis d'un certificat honorable de .
la municipalité , sont venus demander justice
à l'Assemblée nationale de la sortie du Courier
#
Voici
• •
des nouvelles circonstances qui
• • D8
François, On a remarqué, qu'invités aux hom: Sont Point encore comprises dans l'accusatiop
( 671 )
mblique contre Bouillé, et qui méritent d'être à l'insurrection , nous venons, MM., dénientir
onnues, moins par la nécessité de les réunir authentiquement ces propos. Nous ne connois
ux preuves déja démontrées de sa trahison, sons personne parini nous capable d'un pareil
ue pour faire voir jusqu'où ce général féroce oubli ; si nous en connoissions , nous aurions
ortoit les précautions, afin de ne pas manquer demandé qu'ils fussent punis suivant la rigueur
n coup. Il avoit fait un amas de charbon des loix. Nous venons vous assurer de tout
r le mont Sainte-Geneviève, près Nanci , notre dévouement à la tranquillité publique ,
ur faire rougir ses boulets à la manière de notre respect pour les loix et les décrets
trichienne; il donnoit 3o sous par jour aux de l' Assemblée nationale , sanctionnés ou ac
ssards de son armée, et leur avoit fait pro ceptés par le roi. Nous l'avons juré à la patrie ;
ttre le piſſage de Nanci , pour les décider à nous vous le jurons ici, MM. , foi de grena
rger aveuglément leurs frères et leurs con # Un grenadier ne manqua jamais à sa pa
yens. Le perfide craignoit qu'un sentiment I OlG ,
4 -
- !
_! - º - . . x:
ment à repousser par la force les atteintes qui
: -- 22 - - i . , .
' lui seroient portées. A.
3 * : -- - - -
G.
-
º'ilº s'est
r s,, ,répand
... , 1 : - , .
1 !
- -
l'horreur, ces scènes, dis-je, se reproduiroient Mais son libelle affreux ne séduira personne.
chaque jour. Comment la municipalité de Lyon Pour † † redouter de si lâches complots,
a-t-elle pu méconnoître, dans cette occasion Songez, rançois, songez que l'auteur est Calonne,
délicate , la compétence des tribunaux civils, Mlaury son digne apôtre, et d'Artois son héros.
prononcée par la loi ? A. G. •r
On répand dans les provinces que le mémoire Aux Auteurs des Annales.
de Calonne n'est que le précurseur d'un ma Paris, le 13 novembre
nifeste des ci-devant princes , refugiés à Turin ,
et que M. Condé doit entrer dans le royaume
Messieurs, comme je suis soupçonné d'être
intéressé au journal ayant pour titre la Gazelle
à la tête de 3o,ooo étrangers. Les aristocrates, générale, je déclare d'honneur n'y avoiraucun
et sur-tout les évêques et les procureurs en la part directe ni indirecte, et que je désapprouvt
cour , sont haletans de joie. Les patriotes ai et ai toujours désapprouvé ses principes ,
guisent leurs sabres , nos braves frères des
troupes de ligne envisagent comme une fête
notamment les articles concernant §
léans, son procès et l'Assemblée nationale
cette invasion , qui doit purger la France de
tout le virus aristocratique qui la tourmente. MrIsº
— Quant à la capitale , les amis de la consti Le sieur d'Autichamp , dont on avoit ar
tution y attendent de pied ferme les grands noncé dans plusieurs journaux l'emprisonne
évènemens prédits, pour la quinzaine , par le ment à Besançon , est encore libre.
capitaine Nostradamus - Cazalès. Cependant, -
E- -ar -se# :
S U P P L É M E N T A U N°. C C C C X.
zicles sur la liquidation de la det/, puh'i , le 1nême orlrº et la même exactitude, en con
C ll 1'l't" Il C(2 (lV ( C @ t 1X. • • • l
s rentrée par les ventes ne pouvant XIIl. Les créanciers priyilégiés sur les titres
en émission que par un décret dn d'officos , fonds d'avance., cautionnement et
sIatif : Ics remboursemens se feront autres objets rembqursables par l'état, seront
rclre « le numéros, suivant l'indication admis à, donner le montant de leur créance
tai en sera donnée à tous les porteurs en payement des domaines nationaux dont ils
,issara ces de liqnidation, lesquels GIl se rendront adjudicataires , en remplissant ,
pourront les donner en paiement pour constater l'existence et l'intégrité de leurs
• x2 ! €*S. droits, les conditions qui seront prescrites par
1ntérêt à cinq pour cent sera accordé les décrets de l'Assemblée. - | -
oissan Ces, et courra du pour ou la XIV. Les brevets de retenue sont exceptés des
,fé te des pièces aura été faite aUl précédentes dispositions jusqu'après examen.1 .
li I11idation : ce jou sº, indiqué , XV. , Il sera, nommé deux commissairès dé
,r rzz3jssance, mais l intérêt cºssera chacun. des, comités des constitution , de judi
2 n ta r11 é ro sera appellé en rembour cature , des finances et d'aliénation, pour pré
senter dans huitaine à l'Assemblée nationale
.1-a d e rmême pour les propriétairés les moyens d'exécution pour parvenir à toutes
é a dées , qui seront traités comme les liqnidations, avec promptitude. et tinifor
ixes cl'oflices, et remboursés avec mité.
41 o b s,
A
. ( 674 )
L'article XVI a été ajourné. ſiers des siéges dans les pays où l'édit du mois
, XVIl. Les différens titres de propriétés ci de juin 1-1 n'a pas d'execution. -
dessus énoncés : et tous autres efféts, ne pour · Les propriétaires des ci-devant ſiefs ou créan
ront être reçºi, sous aucun prétexte en Pºie cicrs qui auront fornié des oppositions qui ne
ment ,: ni dans les caisses de district , ni mêtne contiendroient point les déclarations ci-dessus,
dans celle du receveur de l'extraordinaire , sans seront tenus de les renouveller.
A - - - - -
être revêtus du visa des commissaires , qui sera · Lesdites oppositions seront enreg'strées gra
indiqué dans le décret de liquidation géné t º, en justii.ant de celles ſo. Inées précédem
rale. lllºll t. -
: XVIII. L'Assemblée nationale déterminera . L' Assembl'e nation ,le , voulant faire passer
par un ou plusieurs décrets particuliers : le dé - les doutes qui se sont élevés sur l'exécution dºs
veloppement de toutes les forinalités à observer articles 19 , 2o, 53 et 42 du décret du 3 mai
et pour lés liquidations, et pour toutes les opé dermier , décrète ce qui suit :
rations en dépendantes ».
-
" !" : -
-
-
} es offres qui seront faites en exécution des
!
Articles décrétés sur la proposition de M. articles 19, 2o et 53 du décret du 5 mai der
niºr seront valables , cncore que la somme y
Tronchez, au nom du comité de féodalité , portée se trouve par le résultat de l'estimation
dans le cours de la scance du jeudi soir 1 1 des experts inféiieure au moment de ladite |
mor'cive hrc. estination , pourvu que les offres aient été ſaites
avec la clause, sauf à pour suivre; et les ventes
« Lassemblée nationale, instruite que des par qui auront été faites après de pareilles offres
ticuliçrs , par une ſºusse interprétation des faites dans le conrs de deux années accomplies,
articles 47 et 48 de son décret du 3 mai 1T9o ; du jour de la publication du décret du 3 mai,
concernant les droits féodaux rachetables , qui jouiront du bénéfice de l'exemption portée º
autorise les propriétaires des ci-devant ſiefs à l'article 42 dudit décrct ; il en sera de même
former une seule opposition générale au rem l'égard des offres qui auront été précédemment
boursement des rachats offerts auxdits proprié faites , encore qu'elles n'aient point été faites
taires, se dispensent de déclarer, par lour op avec la clause , sauf à poursuivre ; ceux qui
aaront fait des offres jugées par l'évènement dé
†osition , les noms de famille , les qualités et
demeures desdits propriétaires de fiefs , dé l'estimation insuffisantes, ne jouiront du bénº
crète ce qui suit : - · . . 4 fice du présent décret qu'à la charge 1°. de
· Les propriétaires des ſiefs ayant sous leur supporter les frais de l'expertise : 2°. d'effectutt
»mouvance d'autres fiéfs, et l s créinciers des le paiement réel, tant de la totalité de la sommº
à laquelle le rachat aura été liquidé , que dei
propriétaires des ci-devant ſiefs qui seront au
tarisi s, par les articles 47 et 43 du décret du frais de l'expertise , dans le mois du jour dº
5 mai dernier, à former une seule opposition l'acte qui aura liquidé le montant du rachatº
générade au remboursemrent des rachats de la signification du jugement en dèrnierrº
aux propriétaires desdits ci-devant fiefs, offerts
seront sort , ou passé en force de chose jugée qui auº
tenus , savoir, les propriétnires des ci-devant fait ladite liquidation.
fiefs de déclarer, par leur opposition, lbs noms L'Assemblée nationale , voulant faire ceº
desdits ſiefs mouvant d'etix , ct les noms de les difficultés qui se sont élevées sur l'exécutº
famille, qualités et demeure des †
desdits ſiefs ; , et les créanciers, les nons de
de l'article 4 du décret du 26 juillet dernier,!
décrété et décrète que l'estimation des arbº
famille, qualités et demeure seulement des pro · fruitiers plantés sur les rues ou les chemiº
priétaires de fiefs sur lesquels ils formeront publics, † les propriétaires riverains vº
opposition , avec déclaration que l'opposition dront rachcter, sera faite au capital du deniº
est formée à tout remboursement qui pourroit dix du produit commun annuel.desdits arbºt
être fait à la personne dénomméé , des droits foriné sur les quatorze d§
seigneuriaux dépendans des fiefs à elle appar duction faite des deux plus fortes et d§ dent
tenams, situés dans l'arrondissement du greffe, moindres, sauf les déductions que les expº
le tout à peine de nullité desdites oppositions , pourront admettre sur ledit capital, d'après !
eb d'ètre déchus de tout recours contre les con ualité, l'âge et l'état des arbres qu'il ïº
servations des hypothèques et contre les gref estimer. -
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
j) E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E,
J O U R N A L L I B R E , par une Société d' Écrivains Patriotes »
dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
Unc nation entière ne s'est jamais soulevée sans les plus ſortes raisons ;
car les peuples sout tranquilles tant que leurs maux sont supportables.
Aux départcmcns de la Nièvre et du I oiret, suppressions et unions à faire dans leur terri
une inondation subite a fait des ravages dont tOlre C t atlX Gº Il VlrOnS.
l'effet et le dommage sont incalculables. Trois XV. En procédant à la formation et circonº
arches du pont de Nevers , cent toises de la cription d'une paroisse, les municipalités ou di
levée de Loire , au-dessus d'Orléans , sont em rectoires de districts auront soin d'indiquerlº .
portées, et les deux départemens réclament la paroisses, quartiers , villages et hameaux qu'ils
commisération de l'Assemblée nation le : la croiront devoir y être réunis : ils feront con
quelle a décrété qu'il seroit provisoirement noitre la population de chaque endroit : ils ex
fourni, par le trésor public, une somme de 3o pliqueront les raisons qui les détermineront *
mille liv. à chacun des dép.irtcm ns de la Nièvre proposer de supprimer ou conserver, à unir 0u
et du Loiret, pour les besoin» les plus urgens ériger; et du tout ils dresseront leur procè*
des malheureuses victimes de ce désastre. verbal. -
Une lettre communiquée par M. de Tr tcy , XVI. A mesure que les directoires de districts
apprend que le même fléau a désolé le dépar auront achevé leur travail pour la formationº
tement de l'Allier, et que la partie basse de circonscription de la paroisse ou des paroissº
la ville de Moulins est inondée à douze pieds de d'une ville ou d'un bourg , ils en enverront le
lhauteur. C. procès-verbal au directoire de leur départe
inent, qui le fera passer avec son avis à l'
Suite du décret concernant la constitution semblée mationale pour y être décrété.
XVI .. Si l'évêque diocésain est en retard de
civile du clergé. nommer les vicaires de la paroisse cathédrale,
lcs curés des paroisses qui y auront été réuniº
Art. X. « Lorsque, sur le refus du métropoli en rempliront provisoirement les fonctions ,
tain et des aut1es évêques de l'arrondissement, chacun suivant l'ordre de leur ancienneté dans
l'élu aura été obligé de se retirer devers un les fonctions pastorales ».
évêque d'un autre arrondissement pour avoir
la confirmation canonique , la consé ration
pourra se faire par l'évêque qui la lui aura ac A J^ I S.
cordée.
MM. les Abonnés du premier juin ponr 6 moit,
XI. Pareillement lorsque le siège de l'évêque et du premier septembre pour 5 mois , sont priés de
consécrateur sera d'un autre arrondissement renouveller leur Abonnement avant le 2o, et d'inº
que celui de l'élu , la consécration pourra se dans leur lettre une des adresses imprimées sont ler
faire dans l'église cathédrale de l évêque-con qdelles ils reçoivent les Annales ; précaution abs
sécrateur, ou dans telle autre église qu'il ju ment nécessaire pour éviter les doubles emploir.
gera à propos.
XII. Les directoires de districts procédèront Observations sur l'événement du 13 de cº
sans retard à la nouvelle formation et circons
rnois.
cription des paroisses, conformément au titre
Ier du décret du 12 juillet dernier. Ils s'occu On a remarqné dans cet év2nement, 1°.lar
peront d'abord de la formation et circonscrip deur du peuple pour conserver sa liberté, aº
tion de la paroisse cathédrale, puis des parois deur que les aristocrates se plaîsoient à supposº
ses des villes et bourgs, et ensuite des paroisses éteinte et refroidie, et qui , au çontraire,º
de campagne. montre aujourd'hui avec tous les caractéresº
- XlII. L'évêque diocésain sera invité et même la fermeté , de l · ré flexion et du véritable coº
requis de concourir par lui-même ou par son rage : 2°. les visites et témoignages de sensibi
fondé de procuration , aux travaux prépara lité que M. de Lameth a reçus, et reçoit lº
toires des suppressions et unions ; mais son ab les jours de toutes les sections, de tous les bº"
sence ou son refus d y prendre part ne pourra, taillons, de tous les citoyens, et même de pl#
en aucun cas, retarder les opérations des di sieurs cafés de la capitale ; 3°. la conduite d
rectoires. , -.
-
( 677 )
les progrès de l'esprit public, et font présumer lesquels on compte bien faire tomber tout exº
quel sera le succès des tentatives de nos enne semble et le peuple ct les deux personnages, et
mis. CARR A.
tous ceux qui par bonhomie et par confiance
· P. S. L'expédition faite le 13 au ci-devant leur sont attachés. ie cousin Bouillé, qui est
hôtel de M. Lacroix-Castries, a donné lieu à dans le véritable secret de la cour, travaille de
une farce digne du bourgeois gentilhomme de son côté dans le sens précis de Guignard, c'est
Molière. La vieille maréclrale de Mirepoix, dont à-dire, qu'il opère tout le mal qu il veut, sans
la maison est située en fice de celle où siégeoit jamais paroître coupable de rien; il a même cer
le tribunal populaire de cassation , entendant avantage sur Guignard , que loin d'avoir été in
de son appartement un bruit sourd, sonne un culpé sur aucune circonstance de sa conduite,
vieux valet-de-chambre , et lui demande ce que depuis qu'il a fait son serment civique, si vanté
veut dire tout ce tapage dans la rue. Le vieux par les sots, il a été au contraire louangé , fla
serviteur ouvre la † observe ce qui se gorné , je dirai presque béni : et vous allez voir
où tout cela va nous mener.
passe, et vient dire à sa maitresse : « Bagatelle, Dans le rapport de l'affaire de Nanci, rap
madame la mi a réchale : M. de ( astries s'cst fait
une aſſaire avcc les chevaliers de l'ordre. Ces port où les deux commissaires conviennent
Mi'* sont ici en vertu d'une délibération de l'or n'avoir pu approfondir les véritables causes du
massacre , on s'attacle à soutenir hardiment
dre, et ils font jetter les meubles par les fenêtres : que Bouillé est blanc comme neige, quoique
j'ai vu même plusieurs de ces Mºs à l'œuvre ». dans les détails de ce même rapport on le voie ,
Le vieux bonhomme ne se trompoit qu'à demi. en gros caractères, tout couvert du sang qui
En effet, on a remarqué que quelques-uns des a été versé. Mais pourquoi cet aveuglement
acteurs de la scène, ayant pénétré dans la garde
robe du maréchal , y firent un quart-d heure opiniâtre en faveur de Bouillé ? pourquoi les
de toilette, et en sortirent habillés comme des nouveaux éloges qu'on lui prépare dans le rap
princes, décorés de la croix du Saint-Esprit, et port ? pourquoi ? je vais vous le dire , et c'est
pavoisés de tous les cordons bleus qu'ils avoient ici où la cour et Bouillé vont rire de bon cœur
trouvés dans les tiroirs. On assure même que sous cape de la bonhomie de ceux qui tendent
ces nouveaux chevaliers n'avoient point l air leurs ſilets. Il s'agit 1°. d'enterrer si avant dans
embarrassés sous leur costume , et qu'ils mon les entrailles de la terre la vérité sur l'affaire de
troient autant d'ardeur an branlebas, que les N anci , que jamais la Providence elle-même
lus preux chevaliers de l'ordre en un jour de ne puisse la découvrir ; et cela pour justifier,
§ dans la postérité la plus reculée, lcs éloges très
L'expédition ſinie , les membres du tribunal inconsidérés que le commandant-gºnéra la fait
e cassation dépouillèrent les habits de velours, prodiguer par les 6o bataillons à son cousin
les crachats de l'ordre et les cordons bleus Bouillé. Or vous ne doutez pas que la Fayette,
Bouillé , Guignarel , la Tour-du-Pin et le co
qu'ils avoient endossés cn guise de robes rouges mité antriciiien des Tuileries ne soient plus
Pour rehauss r l'éclat de leurs fonctions ; ils
rentrèrcnt paisiblement, et sur-tout les mains puissans qne la Providence. 29. De porter sur
la direction du département de la Meurthe ,
vuides, dans la classe de simples citoyens. A. G.
sur la municipalité de Nanci ( qui certainement
sont très-coupables de leur côté ) et sur les
Proſondeur du mystère d'iniquité concerté soldats , mon-seulement leurs erreurs et leurs
entre le cabinet de Saint Cloud et le général torts particuliers , mais encore les torts et les
Bouillé. Extrait du rapport de l'aſfaire de crimes très-authentiques des officiers généraux
· Nanci. et des autres officiers des trois régimens qui se
trouvent par ce 1nimac déchargés de toute
Un bon renard disoit naguères : Judas Gui accusation : car enſin semble dire le rapport :
mard rie tend jamais ses filets lui-même, mais ( sans considérer que les officiers généraux et
es fait toujours tcndre par d'autres. C'est en autres officiers des trois régimens sont les seuls
Vertu de cette tactique des fourbes consommés et véritables coupables, puisqu'ils ont toujours
que nous avons vu, depuis plus d'un an, deux été les premiers agresseurs ) le calme dépen
Personnages soi-disant populaires se mettre sans doit absolument, et du directoire du départe
ººsse en avant pour la cour contre les véritables ment, ct de la municipalité de Nanci, et de la
intérêts du peuple et de la révolution, et tendre vertu des soldats.
ºx bons citoyens les filets du ministère, dans Ce qui veut dire assez clairement que lors
( 678 ) -
qu'il y a une action dans la nature, il ne doit demment aux ennemis de la Iiberté et de li
point y avoir de réaction , sous peine à cette constitntion que la mature se crºimplait à nous
réaction d'être consiti( r e comrne la sº i le canse
prodiguer plus que jamais ses f.veurs, ne ser
du mal qui en résulte. Ainsi, lorsque le patrio vira peut-être, hélas ! qu'à combler leur déses
tisme et l'indignation des bons citoyens réa poir et à les faire grincer des dents : mais nous
gissent contre les perfidies et les complots des n'en bénirons pas moins la Providence, en h
agens du pouvoir exécutif, ce sont les réacteurs priant de vouloir bien prendre pitié de ces pau
seuls qui ont tort. Voilà pourtant la logique vres aristocrates, et de leur remettre un peule
que nos ennemis emploient continuellement cerveau, que les titres de noblesse, le livre
contre nous, et avec laquelle on veut faire pa rouge et les lambris dorés du pouvoir exécutif
roître blanc ce qui est noir, et noir ce qui est ont si fort désorganisés et félés depuis leur en
blanc. fance.
-
C....
3°. D'inspirer , par ce rapport, une telle
idée du patriotisme, de la bonne foi et des talens
D E L o N D R E s.
de Bouillé , que la nation , loin d'être ( tonnée
de le voir dans quinze jours à la tête d'une Le gouvernement vient de faire publier li
armée de 6o.ooo liommes, (c'est le projet , en convention entre notre cour et celle d'Espagne,
tendez-vous citoyens : j'en suis bien informé) signée à Madrid le 28 octobre ; elle contient
cn soit au contraire tres-enchantée. Et si l' on en substance : que les bâtimens et les districts
demande pourquoi cette armée de 6o,ooo de terrein , situés sur la côte nord-ouest de
hommes commandée par Bouillé , on répondra l' Amérique septentrionale , dont les anglois
que c'est pour faire face à M. de Condé , qui ont été dépossédés par un officier espagnol en
doit envoyer bientôt son manifeste et menacer avril 1 89 , leur seront restitués ; que les sujets
la France à la tête d mne armée formidable , de S. M. Britannique jouiront de la liberté, de
composée d'Ailemands , d'Autrichiens et de la navigation et de la pêche dans l'Océan paci
Piémontois. Or , croyez-vous qne dans ce cas fique èt les mers du S ud ; ils auront la faculté
l'aristocrate Bouillé combattroit l'aristocrate
de débarquer sur les côtes qui bordent c*
Condé ? et ne voyez-vous pas que le piege tendu mers , dans les endroits non déja occupés Pºr
dans cette circonstance , par les candides ins les Espagnols, et d'y trafiquer avec les naturels
trutnens de Bouillé et de Guignard , a pour du pays , ou d'y former des établissement.
but la réunion des deux arné es, afin d'opérer Néanmoins pour prévenir tout commerce inter
finalement cette contre-révolution qu'on a tant lope entre les anglois et les établissemens espa
de peine à commencer par d'autres moyens ? gnols , il est expressément stipulé que les sujet
Méditez bien, je vous prie, chers concitoyens, britanniques ne navigueront oint et n'exer
ce que je viens de vous dire ; et ajoutez y le ceront pas la pêche dans lesdites mers, à la
souvenir de ce qui vient de se passer à Béfort, distance de dix lieues, d'aucune partie des côtes
ct de l'évasion du sieur Latour. CARRA.
déja occupées par l'Espagne. A. G.
On nous écrit de Sainte-Foi-sur-Dordogne, Bulletin de M. Charles Lameth.
en date du 31 octobre, que dans toute ia plaine
de i ordogne, depuis Bordeaux jusqu'à la Linde, Les douleurs ont diminué de beaucoup hier
les bleds nouvellement semés y sont de toute dans la journée, et la nuit a été meilleure que
beauté , et promettent la plus abondante ré la précédente. Ce matin l'avant-bras est moin
colte. Déja cette superbe apparence a fait di gonflé, le poignet moins tendu, et le trajet de
minuer le prix des grains dans les marchés voi la blessure moins dur; tout annonce un éut
sins , et l'on espère avec raison que le pain ne favorable.
sera pas cher dans la saison rigoureuse où mous - Signés, Duſouert , Bertaut
allons entrer. Cette nouvelle, qui annonce évi Ce 16 novembre, neuf heures du matin.
On s'abonne à Paris , chez BUIssoN , libraire, rue Hautefeuille
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres ſ§ , à qui l'on adressera, franc de port, le rit
les Auteurs des Annales Patriotiques.
Et chez tous les Libraires et l)irecteurs des Postes du
oyaume et de l'Etranger. -
Il parott tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 56 liv, pour un an, 18 iiv.
pour 6 mois, et de 0 liv.pow
3 mois . franc de port , par la poste, pour tout ie Royaume L'akonnemenr ne co,nr»rnre
On s'abonne aussi, à la méme adresre , poxr la BOUCHE DE FER aue du prem, d'un moit
» moyennant 9 liv. pour 3 moit,
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAii #s
. . D E L A F. R A N C E ,
E T A F FA I R E s P o L I T I Q U E s D E L E U R o p E ,
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. AZERcz ER, et par M. CARRA , un des Auteurs.
- Le duel n'est qu'une valeur brutale et dégénérée, un vil préjugé qui
- blesse les loix, et tend à légitimer l'hom c.de et la ve1geance,
As s E M B L E E N AT I O N A L E. † † Pº opinion individuelle
Vant le voeu de M. Bouche , que l' , ,,
sui
, qt
que l Assemblé
décrété. - - blée a
ASéance du 16 Novembre au soir. MI . Péthion, premier parlant , après avoir
posé les principes éternels de la Propriété des
LE département de Paris n'est pas le seul où peuples :-- Si long-temps ºéconnus par les rois
la vente des biens nationaux s'élève à un prix qº * en croyoient investis par la volon# de
{ort au-dessus de l'estimation ; l'Assemblée a Dieu et par le droit de l épée , a examiné sé -
été instruite par MM. Camus et Merlin , que vèrement la donation d Avignon fuite au
• - au sa
sai -
1 - " " 1» , ,
qui sera
- • *
en, conséquence de cette né
l'affaire d' Avignon, ajournée à une séance † #ºPPortºs à l'Assemblée et ê§
:. •. • . " · #,r*
#
: extraordinaire qui n'a pas eu lieu hier
• " .. | | s . * "** 1 • • • • f't
n u . sO! I',
:• ' : discutés, modifiés . admis ou rejettés §"
k -
º été portée à celle-cf par Fordre du jour, Ce discours»gue nous abrégeons avec bien
4Y2
"I
|
( 68o )
du regret , a été suivi d'applaudissemens pres Ceux qui ne se conformeront nas au prº
qu'universels. décret , seront rappellés, déchus de leur plut,
D'un ton mesuré et d'une voix tranquille , et jugés incapables de toutes fonctions juli
M. Malouet a attaqué l'insurrection d'Avignon. ques , jusqu'à ce qu'ils aient prêté leur ,emenl
{l accuse M. Bouche d'en être l'auteur, et civique ». · : r
celui-ci s'est levé pour dire qu'il avoit reçn de l)ans la chambre des comptes dAix ilº
ses cominettans l» mandat exprès de réclamer trouve des offices qui , par le droit dhli
la réunion d 1 comtat : cette rev on dicºtion , a tage, sont encore dans les familIes qui en ont
rcpris M. Malouet, étoit une violation du droit † la première finance : M. Gossin, dansu
des rois, une atteinte portée à la paix des na rief rapport , a demandé s'il n'étoit pasjº
tions qni seroient à la merci du prent r intri de ne rembourser , aux titulaires aciuek !
gant, si le souverain lºgitine étoit r :1 lu cornp ces offices , que le prix de l'acquisition #
table de la condº it , t !« ses agºns. cc ! e rºgarde »
naire , et cela a été ainsi décreté , malgºlº
a-t-il dit, l'intnrrr ctien l' Avignon ccniine un position de M. d'André. -
crime atroce que l Assemblée ne peut légitimer On a ordonné l'impression d'une instruº
ni just fier sans ane injustice cr nte : je pense lue par M. d'Auchy, sur le nouveau mode dinº
que si l'Assemblée adoptoit la pétition de la ville position. -
ſ . du premier juin pour 6 mois, qui savent que ces auteurs ont toujours plaidé
;# lt premier septembre pour 3 mois , sont priés de la cause des ministres et des ennemis du peuple
ºnouveller leur Abonnement avant le 2o , et d'insérer
contre le peuple lui-même, tout en affectant
|| #
# lettre une des adresses imprimées sous les
es i/s reçoivent les Annales ; précaution absolu niaisement une impartialité politique et un cer
f ºnt, aécessaire pour éviter les doubles emplois. . tain : attachement à la constitution, Mais le
| *
•* ' , , , , , ,,t. .. \ ' . . , '. peuple, m'est jamais dupe de ces grimaces ,. et
% i'on sait trop bien que les deux auteurs cités
Calomnie d, . " Bo1
,
es Steurs " sont réellement pensionnés de la cour. 2CARRA.
" de la Gazet§
- _ - -
j er et Cerizier, auteurs -• - -
-- i : . ' . 2 ,: - ... * :
- -
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U n o p E ,
JO U R NA L L I B R E , par une Société d"Ecrivains Palriotes ,
dirigé par M. AZERcz ER , ct par AZ. Cat RA , un des Auteurs. -
Le duel n'est qu'une valeur brutale et dégénérée, un vil préjugé qui
blesse les loix, et tend à légitimer l'homicide et la vengeance.
Nous informons encore le public , qu'un flamands se sont offerts successivement pour
maître de pension, dirigé par un sentiment de prendre part aux lauriers que tant de patriotes
) atriotisme vraiment admirable, rassemble tous : recueilleront tous les jours à l'armée sur notre
ennemi. Mais jusqu'à ce jour, la nécessité me
4 · les soirs, dans une des salles des Jacobins rue
--
( 686 )
s'est pas encore fait sentir de mettre leur con quoiqu'alors ils ne fussent guères pourvus d'ar
rage à l'épreuve : mais présentement que l'en mes, ni exercés dans le métier de la guerre.
nemi attend du renfort , et qu'il pourroit faire Et comme la prudence exige que l'on sache
une invasion dans l'une ou l aºtre de ces pro d'avance la quantité de volontaires qui s'offrent
vinces , le congrès a jugé que le temps étoit volontairement pour les cas o ù ils seroient de
venu de mettre le pays à couvert et d'armer en mandés, nous avons ( à la réquisition du congrès
même-temps toute la nation , et empêcher ainsi souverain et après l'exemple des autres pro
que nous ne soyons de nouveau jett's dans les vinces de l'union ) résolu de requérir, comme
fers , vu que ce souverain ne met d'autres nous requérons par cette, les magistrats resº
bornes à son pouvoir arbitraire , que celles pectifs des villes et cliâtellenies de cette pr0
qui devoient retenir le précédent comte de vince , qu'ils aient à députer d'abord vers les
lºlandre, qui nous a fait tomber dans tant de différens corps de volontaires de leur ressort,
piéges, et qui nous préparoit un joug oncore de les faire assembler, et après leur avoir ex
plus pesant, si nous avions été gens à courber posé la gloire immortelle que la nation s'assurera
§ pour nous le laisser imposer. par sa fermeté, sa sage et noble contenance,
Pour prévenir donc tout fâcheux évènement, et la tache ineffaçable de honte et d'opprobN
cette assemblée souveraine a résolu de tirer qui la couvrira en cas qu'elle se montre lâche
une ligne pour couvrir le Brabant et une autre et sans courage, ils les exhortent à inscrire
qui garantira le Hainaut. par où notre province par nom , surnom et grade, tous ceux quivoº
sera absolument à l'abri de tout danger. dront s'obliger à défendre les deux lignes pen
dant cet hiver en cas de mécessité, et de leut.
Les habitans de la campagne des deux dites faire connoître de plus, que du jour qu'ils mar
provinces s'offrent d'exécnter ce travail sans
aucune rétribntion , et tous les Volontaires font cheront ils jouiront des vivres et fourniturel
nécessaires , et seront en tout traités sur le
entondre les meilleures dispositions de bra
voure, pour, en cas de besoin , les défendre pied des volontaires des autres provinces
de toute invasion. Nous requérons les magistrats respectifs de
Plus la nation témoignera de courage et une villes et chefs-colléges de nous envoyer cellº
résolution ferme de défendre, les armes à la
liste de ces volontaires, tant à pied qu'à cheval,
main , et de maintenir la liberté et ses loix , et canonniers , avant le 1S de ce mois, pour
p us elle doit être persuadée qu'elle remplira que nous puissions prendre nos mesures en
son objet, et s'affranchira de tout ce qui pour conséquence. Cet nvertissement sera envoyé
roit nuire à la religion et à son bonheur. tous les corps , avec le nombre d'exemplaireſ |
qu'ils sont accoutumés de recevoir lorsqu'on |
Mais tandis que les Brabançons et les Hen leur envoie des placards, afin qu'ils en fassent |
nuyers iront occuper les lignes , au premier avis
la publication, et le fassent afficher par tout
du danger, il est naturel que toutes les pro dans leurs districts respectifs.
vinces devront les assister , soit pour les relever
Actum dans notre assemblée, ce 7 novembn
uelquefois , soit autrement , selon que le ser 179o. Etoit signé, J. F. ltoHAERT. |
vice l'exigera. La conſiance que le congrès sou -
verain a placée dans la bravoure héroïque des
Volontaires flamands ( dont nous avons osé Bulletin de M. Charles Lameth. l!
4t !
-
( 688 )
dessus la terre. Un peuple souverain veut donc Un article additionel sur la constitution d
s'unir à un autre peuple souverain ; c'est un vile du clergé , a été décrété sur la molium
marché qui peut se conclure sans l'intervention de M. Lanjuinais : il porte que, lorqu'il y
des rois. Je propose ce décret : aura réunion d'une ou de plusieurs paroiuº
« L'Assemblée nationale déclare que la ville autrement qu'à la cathédrale , le curé de h
d'Avignon et son territoire , font partie de l'em paroisse à laquelle les autres seront réunies,
pire françois , et que tous ses décrets lui se conservera le droit d'exercer les fonctions
ront envoyé s, comme dans tous les autres dé Curiales , et que les curés supprimés parleſº
partemens ». des réunions , auront seulement le droit d'être
L'impression de cctte opinion est ordonnée. ses premiers vicaires. -
pour le privilége exclusif des voitures des envi L'article suivant a passé sans opposition:
rons de Paris, demandent la résiliation de leur
bail devenu caduc par l'établissement de la XX. « Les parties pourront par elles-mêmes
ou par leurs défenseurs, plaider et faire les ob
liberté ; et sur le rapport de M. Gillet ( la Jac
queminière ) l'Assemblée a décrété que la rési servations qu'elles jugeront nécessaires à leur
CallSG >>.
ſiation demandée par le sieur Perrault, auroit
lieu au 1°" janvier prochain , sans entendre Une disposition a été proposée pour lire
rien préjuger sur les droits qui pourroient lui étendue à tous les tribunaux , et a été longue
être dus pour raison dudit bail ; qu'il sera ment débattue ; mais enfin adoptée avec u"
· procédé à la liquidation des indemnités qui amendement de Mi. Mirabeau.
seront accordées au sieur Perrault pour les Art. XXº. « Mais la discussion de l'affaie
pertes qu'il a essuyées dans la révolution, et sera toniours précédée du rapport, sans qº
† sera payé provisoirement , et par forme le rapporteur énonce son opinion ; les partº
'indemnité , une somme de 14o ooo liv. ou leurs défenseurs ne pourront être entendus
M. Gossin a demandé et obtenu un tribunal que quand ce rapport sera terminé. Il sera libre
de commerce pour les villes de Cnudebec , aux juges de se retirer en particulier, pour
Lisieux et Castres , six juges pour le tribunal recueillir leurs opinions ; cette forme sera cellº
- # †º, six juges de paix pour la ville de tous les tribunaux du royaume, dans les
affaires seulement susceptibles de rapport; et
( 689 ) m-r
littérale. G.
-
D E V 1 E N N E, le 4 noſ'embre,
journée. La piquure a donné quelques goº
de sang , et le poignet s'est un peu plus †
cependant nous pouvons dire que la guériº #
Depuis son ärrivée dans cette capitale, l'em
perelir travaille pendant sept à huit heures par me tardera pas. -
jour , enfermé dans son cabinet avec ses mi Signés, Dufouart , Bertauk |
mistres. 1Jéja les troubles do la Hongrie pa Ce 19 novembre, neuf heures du matin |
On s'abonue à Paris , chez BUissoN , libraire, rue Hautefouille, à qui l'on adressera, franc de port,lºr"
de l'abtruitement et la lettre d'avis , et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques
Et c nez tous les libraires et l2irecteur s des Postes du Royaume et de l*Etranger.
Il peroit tous les jours un ſWuméro de ce Journal.Prix 36 liv. pour un an , 18 liv. nour 6 mois, et deglii pov
'u * {
5 moés franc de port , par la poste , pour tout le ºo rauyte L'abonnement ne commcnce que du prem,
On s'abonne auss i, à la méme adresse , pour la BOUCHE DE FLR, moyennant 9 liv. pour 3 * |
ANNALES PATRIOTIQUES ET I.ITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E ,
ET A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
A
T,e bal commence , on est sur danse , les du royaume, qui sont travaillés de la fièvre de
violons jouent; de tous les côtés on ne voit plus contre-révolution , ne peuvent se dispenser de
qu'affiches , enchères, estinatiens et je crois les mettre à la diète jusqu'à parfuite #
qu'à la fin les jutés cri urs en perdront la voix.
La vente des biens nat1onaux cst un des ga 1 ans les plus certains da
maintien de la constitution ; et c'est cette grande opération qui nous
SiluVa tOuS.
nales. -
M. d'André a demandé que le comité des re nier, étoit composée de 2 98o.ooo º &
cherches fût chargé de faire incessamment le est portée aujourd'hui à 55ooooo #
rapport d'une dénonciation portt e contre lui ; Tous citoyens actifs et leurs enfans égº de !
et l Assemblve n'a pas inêine voulu croire qu'il ans , seront inscrits sur le registre des # fi
pût exister un soupçon contre M. d André. mationales : celui-là n'est pas digne des # |
, On a décrété les , cinq derniers articles du de la patrie, qui se soustrait à l'honnenf |
projet çoncernant le tribunal de cassation, avec la servir. I
un article additionel. l'un de ces articles pro • dimanches et fêtes seront consacrº!
Les
1monce la suppression de l'office de chancelier l'exercice des jeunes citoyens; lesquelsº l
de France ; mous, en donnerons demain la ré ainsi revivre les beaux jours et les vérº |
dactipn. littérale. l'antique liberté. -
les dispositions de ce jugement, lequel vaudra de Paris, portant lesdites feuilles en guise ! -
: hommage honteux, au moyen d'un tribut an plois dans ses armées, qui lui sont faites ,
nuél de 55o,ooo ducats, qu'il s'engage envers
une foule de soi-disant genttishommº ttº
le saint père, à titre de prestation élémosinaire. devant premières maisons de la Francº
1G'est ume haquenée bien payée ; mais enſin, le nouvelle est un sûr garant des d #
· plaisir de ſaire tendre la main et sa besace à ciſiques de Léopold à l'égard de la Françºi*.
l'évêque de ltome, est un plaisir de roi. M. Lambesc a donné trop de preuº 6 Mº
La Polignac et toute sa sequelle ont quitté amour pour les François, aux Tuilerie !
cette capitale , et ont porté leurs pas, leurs que l'on puisse imaginer qu'il veuille pºº
intriguès et leurs trésors à Venise. A. G. armes contre sa patrie. A. G. . - : #
On s'abonne à Paris, chez BoissoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de Pº
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour los Autours des Annale» Patrioliº ., ºui
, , Ft. ahez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
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llpdroit tous lcs jours un Numéro de ce Journal. Prix 56 liv. pour un an ;18 liv. ponr 6 mois,etdº9 #
5mois, franc de port, par la poste, pour tout le Royaune L'abonnement : comménce que du prº #
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moyennant 9lir " •- º
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
i ·D E L A F R A N C E , , · ·
E T A F FA IR Es P o LIT IQU Es D E L E U R o P E; F - -
la tranquillité publique. -
- —* -
T - -
-
devront y fournir aussi le cinquième. . ,.,
contribution foncière. , Elle doit être répartie sur toutes les propriétés
struction sur la foncières. On comprend sous cette dénomina
Assemblée nationale a décrété le 2o novem tion, outre les fonds torritoriaux, les maisons :
'établissement d'une contribution foncière, elles ont toujours participé aux impôts fonciers.
era dorénavant la seule dont les fonds de . Elle doit être répartie sur toutes les pro
seront chargés pour les dépenses générales · priétés foncières, à raison de leur net. L'art. 4
état. Le décret est composé de plusieurs explique ce que l'on doit entendre par le rc
, dont le premier intitulé : articles géné qui est ce qui reste au propriétaire,
· VGnu Ilet ,:
, donne les caractères de cette contribu déduction faite sur le produit brut, c'est-à-dire
Voici le premier article. , · · · · sur la totalité de ce qu'un champ a rendu ,
l sera établi , à compter du 1" janvier la quantité de gerbes suffisante pour payer les
frais de culture , de semences , de récolte et
, une contribution foncière , qui sera ré d'entretien , et l'article 5 définit le revenu im
· par égalité proportionelle sur toutes les
·iétés %oncières , à raison de leur revenu |
-
posable, qui est le produit net moyen, calculé
sans autres exceptions qºe celles déter sur un nombre d'années déterminé. On par
>s ci-après pour les intérêts de l'agricul vient à établir ce produit net moyen, en addi- .
X. 1 "
· tionnant le produit de 15 années par exemple,
alité dans la répartition est un principe . et partageant la somme totale en 15 parties
gaII l
égales : et l'on prend, pour cette opération,
mental en matière de contribution, .
-
et ce - _ -
les intérêts de l'agriculture, et pour un espace † n'y avoit lieu à délibérer sur la péº
de temps qui permette au propriétaire qui a fait du sieur abbé de l'Etanges, sauf à se poº
des avances considérables de les retirer. En exa ainsi qu'il appartiendra. -
-
minant le titre IiI , l'on entrera sur ces modifi , La lecture de l'instruction sur l'impo#
cations dans les détails nécessnires. #ºre , a été achevée ce mntin par M. d'Ar
La contribution foncière sera toujours d'une ' Chy. - .
somme fixe et déterminée annuellement par la Un sieur Champagne, propriétaire d'unélº |
législature ; ainsi les peuples ne seront plus ex
posés à ces accroissemens de contributions 'or · blissement de fours
à grands frais, à plâtre
se plaint de qu'il a coº
ce que la muDº
donnés par un conseil despotique, enregistrés cipalité de Paris a ordonné le transport
par des tribunaux sans mission. Des représen deº
tans élus par eux régleront, chaque année ; fours hors les murs de la ville. . :,
d'après les besoins de l'état, la somme de là Les comités d'agriculture et de commº |!
contribution , qui , répartie par la législature ont fait rendre compte des faits par M. Lº
entre les départemens , sera ensuite répartie ville, et d'après leur avis, #
par l'administration du département entre les voyé la réclamation du sieur Champagneº
districts, par l'administration du district entre partement de Paris, pour être # du "
les municipalités, et par chaque municipalité 'administration de l'utilité de rétablissº
sieur Champagne, et, dans le cas où #
sur toutes les propriétés qui composent son ter
ritoire.
|
•. ,
sement seroit rejetté, être réglé par l# |
Enfin , la contribution foncière serR perçue demnité qui peut être due au propriéº ,
( 7o5 )
i , Au nom du comité des pensions, M. Camus Le nouveau garde des sceaux a fait parvenir
, a fait un rapport sur les brevets de retenue , aux législateurs un hommage plein de patrio
1 créance d'une espèce toute particulière, qui ne tisme et de modestie. « Il † la nomination
, monte pas à moins de 7o ou 8o millions. Le dont le roi l'honore, comme la sanction la plus
i rapporteur regarde , ces brevets comme une solemnelle de la déclaration des droits : il n'a
, pure libéralité, et propose de décréter « qu'il accepté le ministère des loix , que pour con
, n'en sera plus accordé à l'avenir ; que ceux qui sacrer l'intinuité du roi des François avec le
l s'en trouvent aujourd'hui possesseurs, sur quel peuple françois ». On a vivement applaudi à
que place ou office que ce soit, les rapporte Cette modeste expression des sentinuens dont la
ront au comité de liquidation , pour leur être preuve est déja faite. G. .. *' !
- -
de Luxembourg On a soupçonné un officier requêtes, pour qu'on lui fit son procès, quº |
de cette garnison d'être venu à Thionville , le punit s'il étoit coupable, qu'on le seconº
pour satisfaire sa curiosité sur les dispositions s'il
tuerétoit innocent;
prisonnier il offritjugement
jusqu'au même de:semais
conºles
de notre ville ; mais les ordres que le comman
dant de notre place avoit reçu de M. Bouill , juges , asservis aux volontés arbitraires du dº
étoient de ne permettre l'entrée de notre ville pote, eurent la foiblesse de rejetter sasuppliquº
à aucun autricliien. Cet orde fut exécuté hier , que dis-je ? ils eurent la lâcheté d'admonesterà
et l'oflicier arrêté à l'avancée a été forcé de ré
la barre l'avocat qui avoit signé les requètes Le
gouverneur lit ex cuter alors l'ordre qu'il avoit
trograder. Les uns disent que c'est en représail
les de ce qu'un officier de la garnison de Metz, lâclié, et ce malheureux citoyen fut obligé de -
qui avoit été voir Luxembourg , n'avoit pas eu fuir , et d'abandonner son attelier, ses mº
la liberté de sortir de son auberge sans une chandises et sa fortune. On croira peut-êuº
garde à ses talons et de rien voir dans la vilie ; d'après ce fait et une infinité d'autres, quº
les autres y voient des précautions qui ne font citoyens sont sans force, sans énergie, indignet
pas augurer une bonne intelligence entre M. de la liberté, incapables de la conquérir : º
de Bouillé et M. de Bender. Tout ce que je ils sont sensibles à ces traits de vexations, a
sa ttront imiter les François.
puis vous dire, c'est que de part et d'autre nous - -
sommes sur un qui vive qºi ne seroit pas plus Mi. de Bussy , le co§évolutionaire,ºº
sévère que si nous étions en état de guerre oil ari été , mais ses complices ne le sont pas lºi
verte avec l'Autriche. Rign ne passe plus de la conspirition subsiste encore; ce †
chez nous à Luxembourg , où l'on sera avant c'est que les tuniformes verds se multip ienº
peu dans une disette extrême de petits comes proriigeusement, chaque émigrant en fait
tibles, au moins trois. — Un abbé, autrefois vicº
Soissons, et en dernier lieu à Doncin, diº
D E C H A M D É R Y. de Bºlley , qui avoit la r, putation d'un ardº
patriote , fut invité à goûter, ii y a quelqº
Le despotisme s'appesantit chaque jour sur jours, par deux réfugiés françois : il est º
les citoyens de cette ville : les émigrans françois bientôt après , empoisonné : on dit que lesº
ont fait passer dans l'ame du gouverneur l in poisonneurs se sont servi de poudre de º*
quiétude et la rage qui les dévorent; les espions, mant , et qu'ils se sont depuis lors éloigº
les mouchards, dont on a augmenté le nombre, — L'argenterie des François vient en !
nous assiègent sans cesse, dans les caf s, sur les dance ; on ne surveille pas assez à Chapare lº,
places. Un émigramt françois , ci-devant con et sur-tout à Belley, du côté d'Hienne :ilº
seiller au parlement de Grenoble, M. Peyrin, trouve là un chemin de traverse par lequelº
connu piir sa déclaration sur la contribution pa exporte sans obstacle tout ce qu'on desire ,
On s'abonne à Paris, chez BuissoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adremera, franc de port, lapº
de l'abonnement et la lettre d'avis, ot toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiquet *:
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Ilparoît tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 56 liv. pour un an, 18 liv. pour 6 mois,et de9lºº
3mois, franc de port, par la poste, pour tout le Royaume B'aºonncment ne commence que du prem, duº*
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ANNALES PATRIOTIQUES ET IITTÉRAIREs
- D E L A F R A N C E, -
ET A F FAIR E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
0 UR NA L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes, ,
dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
Le patriotisme françois l'emporte aujourd'hui sur tout autre, autant par
sa bonté dans les effets que par sa pureté dans les motifs.
t la crédulité publique au nom de la 1°. De donner des ordres pour que la réqui
sition du directoire du département du Gard
t.danger , mettant le poignard dans ait incessamment son effet et que la tranquil
u peuple, et égorgeant trois citoyens lité de la ville d'Uzès soit efficacement protégée
recommandé l'obéissance aux décrets selon les loix. -
me plus criminel encore , c'est le 2°. De donner pareillement des ordres, afin
que le procès soit fait et parfait au sieur de
agu , commandant à Montpellier, Montagu devant le tribual du district
s, par le directoire du département pellier, pour sa désobéissance à la loi.de Mont à
l'erº voyer du secours à la ville dé 3º. De donner pareillement des ordres pour,
, répondre ( on a sa lettre origi qu'à défaut par les commissaires des assemblées
pense que le bataillon de Bresse , des soi-disant catholiques de Nîmes et dUzès,
zès, suffit pour la sûreté de cette , obtempérer dans le délai de huit jours après la
at lorsqu'on emploiera la loi mar notification du présent décret à celui du 13
moyens indiqués par les décrets juin dernier, qui les mande à la barre, ils y
Je & rois que le mélange de troupes . soient conduits par la force publique ». ! "
t d4ngereux.'En conséquence , je
nt Ies trente dragons de Lorraine. | Cette troisième disposition est due à M. Bar -
-byez iri'utiles à Nimes , je vous nave, qui a reproché au comité d'avoir perdé
det objet de vue. - , :
nander : j'en disposerai ponr un
trè" terreur est chimérique.Je me : M. d'Estourmel auroit voulu que le sieur
-rendrez justice».au desir que j'ai Montagu fût préalablement mandé à la barre ;
1x • bien général •. • •
« on ne peut, disoit-il, le juger sans l'entendre ».
le, Ma Chabroudly Mw Barnavé **- Eli ! mé'sera-t-il pas entendu par le tribu
419
- - ( 7o8 )
mal de Montpellier , s'est écrié M. l'Epaud ? la réduction des districts dont ils ont été com
Quelle est donc cette modération prétendue, posés; mais ce vx-n de réduction n'est pas géné
ce respect ridicule pour des places ou pour des ralement exprimé , mi sutfisamment manifesté
noms qui ne sont plus ? quelle est cette affec en conséquence M. Gossin, en faisant le rap
tation de rallcntir l'exécution des décrets quand port de ces pétitions, a conclu,, au nom !
on ne peut plus les empêcher ?-A-t-on mandé comité de constitution, à ce qu'il fût décº
à la barre les malheureux soldats du réginent qu'il n'y avoit lieu à délibérer quant à présent,
du Roi et de Château-Vieux, ajoute M. Crancé? et jusqu'à ce que l' assemblée nationale eºtrº
A moins qu'un décret , dit enlin M. Riquetti , plus expressement le vœu des assemblées *
n'appelle à la barre tóut homme prévenu de cri nistratives. M. Buzot a observé que ces diverº
mes , avant de le livrer aux tribunaux, on ne demandes ébranloient la constitution naisº
concevra pas la distinction demandée. Les tri en agitant ses décrets et en fomentant le mº
bunaux sont institués pour faire exécuter la loi, lités des villes, et les ambitions particuliº
et pour punir s ns distinction ceux qui y con et sur sa motion, très-disertement énonº
tre V I eI) Il e n t. -
de l'article précédent.
tm Art. li. « Les sommes portées par les brevets ' V. Les créanciers dont les priviléges et hypo
(ude retenue, qui ont été expédiés jusqu'à ce thèques portoient sur des brevets de retenue ,
#isjour, ne seront remboursées qu'autant qu'il autorisés par des lettres-patentes enregistrées
1E sera constaté que les sommes auront été ver dans les formes qui avoient lieu précédem
Éisées au trésor public, soit par les porteurs ac ment , seront remboursés du montant de leurs
#ſtuels de brevets, soit par leurs prédécesseurs , créances ».
Eset que lesdites sommes auront tourné au profit Une lettre de M. Bailly annonce la vente
#de la nation ». toujours avantageuse des domaines nationaux.
# Il s'agissoit dans l'article III de soumettre cer M. Amelot, commissaire du roi près la caisse
ſitains brevets de retenue à l'examen du comité de l'extraordinaire , dans une lettre enrichie
t des pensions, pour déterminer la somme qui des expressions du patriotisme, présente des
ºpourroit être accordée à titre d'indemnité. M. vues sur la comptabilité de ses agens , sur le
•d'André a redemandé que les porteurs de ces prompt et fidèle versement, dans sa caisse, des
#sortes de brevets fussent remboursés à titre fonds provenans de la vente ou location des
fd'indemnité des sommes qu'ils auroient payées domaines nºtionaux, et sur l'organisation d'une
à leurs prédécesseurs. caisse nationale, G.
" Cet amendement a été long - temps agité ,
tantôt soutenu par M. Toulongeon, qui, pour P A R I S, le 24 novembre.
l'appuyer, demandoit si l'Assemblée ne seroit
pas obligée, en le rejettant, de revenir sur ses Messieurs, j'ai été chargé officiellement, par
décrets , et de n'ordonner le remboursement plusieurs municipalités de la campagne, d'aller,
des offices que sur le taux de la finance pri de leur part, témoigner au digne défenseur des
mitive. Enfin , après avoir entendu M. de Mi droits du peuple, Ml. de Lameth, l'inquiétude
tabeau , on a adopté une rédaction de M. qu'elles avoient éprouvée en apprenant que
Émery, qui l'a emporté sur celle du comité. ses jours avoient été menacés , et l'intérêt
Art. III. « Et néanmoins ceux qui auront été qu'elles prenoient à son prompt rétablissement.
ourvus d'offices civils, sous la double condi Je me suis donc rendu , mercredi dernier , chez
ion d'en payer le montant à leurs prédéces- . M. de Lameth , pour lui témoigner mes voeux
ºurs , et d'en être remboursés par ceux qui , personnels et ceux de mes commettans. Ce té
s remplaceront, percevront, par forme d'in moignage vrai et naïf des habitans de la cam
emnité, le montant de la somme qui étoit . † vaut bien ces politesses hypocrites, ces
entionnée , tant dans le brevet qui leur a été basses flagorneries qu'on décernoit jadis aux
:cordé, que dans celui de leur prédécesseur prétendus grands, et que leur sotte vanité leur
mmédiat ». fºisoit trouver sincères , parce qu'ils croyoient
Les deux articles qui suivent sont consacrés nous faire beaucoup de bien quand ils ne nous
ns opposition. - " -
faisoient pas de mal. CHEvALiER, membre de
Art. IV. « A l'égard des port ºurs de brevets, l'Assemblée nationale et cultivateur d'Argen
teuil.
i les ont obtenu sans avoir payé aucune -
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R o P E,
J O U R N A L L I B R E , par une Société d"Écrivains Patriotes »
a'irigé par M. MERcIER , et par M. CARRA, un des Auteurs.
Amis et ennemis de la révolution, nous ne pouvons plus retourner en
arrière; notre salut à tous nous dit d'avancer. MERciER.
A l'égard des actes portant transmission de Tel est le fruit de la sagesse des délibérations
propriétés ou d'usufruit à titre gratuit , des par de l'Assemblée nationale , qu'elle a ainsi donné
tages , échanges et autres titres qui ne com la paix non-seulement à la France, º*
portent pas de prix , le droit d'enregistrement l'Univcrs. G.
sera réglé, pour les propriétés mobilières et les
immeubles Iictifs , d'après la déclaration esti P A R I S, le 18 novembre.
mative des parties ; et pour les immeubles réels,
d'après la déclaration qne les parties seront M. Duportail , secrétaire d'état de la guer#
pareillement tenues de faire de ce que ces après avoir prêté serment entre les mains #
immeubles payent de contribution foncière, et roi pour cette place , s'est rendu chez Mº
dans le rapport du principal au denier 25 du Rochambeau , pour s'excuser auprès de lui #
revenu desdits biens. voir quitté , sans l'en prévenir, le départemº
Faute de déclaration de prix, ou de l'estima du Havre, où il étoit sous les ordres dºº
tion de tous les objets désignés , le di oit d'enre néral. « Les lettres - patentes de sa †
gistrement sera perçu suivant les différentes a-t-il dit, ont en quelque sorte justifié # t
sections de la première classe , auxquelles le s involontaire de la subordination militaiºº
actes et contrats seront applicables, sur une éva tout officier doit donner l'exemple enº #
luation provisoire de 15,ooo liv. supérieur ». Ce trait annonce un grand †
Les contractans auront pend int une année , tère et une sévérité de principes , dont il !
à compter du jour de l'enregistrement, la fa §ns dou§ bon de donne§oissance !"
culté de faire leur déclaration de la vraie valeur l arrnée. -
gloire, et au séjour des justes, leurs frères et jugé leur forfaiture. Les honoraires de ces
## d'armes patriotes morts sous les murs de Nanci. salariés crossés, réfractaires à la loi, pourroient
Sign é Monlaur , commandant. être employés à l'établissement d'atteliers de
charité, et la révolte tourneroit ainsi au soula
gement de l'humanité souffrante.
| Guingarnp, le 17 novembre.
La canonisation judiciaire du ci-devant êvêque De Béſort, le 15 novembre.
de Tréguier, par le Châtelet, a fait sortir ce
mitis prélat de sa modestie naturelle, et il pré M. Vaudemont , colonel, ci-devant proprié
pare une protestation contre l'organisation ci taire du régiment françois Lorraine dragons,
vile et constitutio nelle du clergé : pour la rendre vient de faire distribuer àux soidats de ce ré -
plus solemnelle , il s'est accouplé avec l'évêque giment , en garnison dans notre ville , 18 liv.
de Saint-Pol-de-Léon. Par suite de cette coa par chambrée , pour faire la Saint-Martin. M.
Vaudemont étoit ci-devant prince , et dans le
lition épiscopale , le saint homme le Mintier a temps de sa principauté il ne se piquoit guèrès
accouché d' une lettre circulaire à tous les curés
bretons ; il leur annonce que l'église est mena d'être si généreux. Quelques patriotes, qui ne
cée d'un schisme prochain, et les invite à se voient dans M. Vaudemont que le frère du
réunir pour de clarer unanimement « qu'ils re sieur Lambesc , grand sabreur des T'ui/eriés,
garderont comme intrus tous ecclésiastiques présument que ses largesses ont quelque but
promus à l épiscopat ou préposés au gouverne aristocratique ; d'autres prétendent qu'il est
ment d'une paroisse suivant les formes nou devenu démocrate enragé , et qu'il boit tout
velles, jusqu'à ce qu'elles soient adoptées par le jour, comme un Templier, à la santé de la
nation , au maintien de la constitution , et à la
l'église, et qu'ils ne communiqueront point avec
eux in divinis. Je vous propose, dit le prélat, prospérité de l'Assemblée nationale. -
de faire cette déclaration avec d'autant plus de Après cet hommage rendu à la démocratie
confiance, que je suis instruit que notre saint de M. Vaudemont, nous vous dirons'que les
ère le pape vient d'écrire à M. l'évêque de sieurs Latour et Grüenstein , l'un colonel et
§ pour le confirmer dans ses principes ». l'autre major de Royal - Liégeois , réfugiés à
Suivent les termes de la lettre catholique, apos · Deux-Ponts , font souvent des incursions noc
tolique et romaine , où le santissimo padre est , turnes en France et>viennent visiter leurs amis
iupposé dire à son cousin l'évêque de Saint de Royal-Liégeois, qui est encore en garnison
à Bitche.
2ol de - Léon , que l'Assemblée mationale n'a k
·7
Il paroit tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 56 liv.pour un an , 18 liv. pour 6 mois, et de 9lit Fº
3 mois franc de port , par la poste, pour tout le Royanme. L' ºººººement
ne commence que prem. d'un
On s'abonne aussi , à la némte adresse, pour la BOUCHE DE FER , moyennant 9 liv.dupour 3 moiº
( 715 )
• •mmaammmemcmemammºra-m-v.
r S U P P L É M E N T A U No. C C C C X X,
r - -
Articles décrétés dans le cours de la séance du nent dans leur arrondissement des paroisses qui
samedi matin 13 novembre, sur les fonctions des faisoient ci-devant partie de l'ensemble desdites
receveurs de districts. recettes , seront tenus , conformément à l'art. III
du décret de l'assemblée nationale du 3 janvier 179o,
| ct L'assemblée nationale considérant qu'il im sanctionné par le roi le 3 février, de viser les con
porte à l'ordre à établir dans les finances , à traintes qui pourroient être nécessaires pour assurer
compter du premier janvier 1791 , de statuer d'une lesdits recouvremens, soit vis-à-vis des collecteurs,
maniere définitive , tant sur les fonctions des ci soit vis-à-vis des contribuables qui seroient en re
evant receveurs généraux & receveurs particuliers tard.
les finances, que sur la nomination et le ſervice Quant à la contribution patriotique, les rece
t faire par les receveurs de districts ; voulant en veurs cesseront d'en suivre le recouvrement au pre
»utre pourvoir à la sûreté de leur gestion et au mier janvier 1791 , et seront tenus d'en compter
ersement de deniers provenans des impositions de clerc à maître pardevant le directoire du dis
irectes , des revenus et des ventes des domaines trict, chef-lieu de la recette, dans les quinze pre
ationaux, a décrété et décrete ce qui suit : miers jours de février au plus tard.
ART. I. » Tous les offices de receveurs géné III. » Le recouvrement des impositions directes
lux, trésoriers généraux et de receveurs particu qui seront établies pour l'année 1791 , et du restant
ers des impositions, précédemment créés dans les à acquitter de la contribution patriotique pour l'an
rovinces ci-devant connues ſous la dénomination ée 179o, sera ſait par les receveurs qui ont été ou
: pays d'élection , pays conquis et pays d'état, doivent être incessamment nommés par les admi
ront éteints et supprimés, à compter du premier nistrations de districts. Lesdits receveurs seront pa
nvier prochain , ainsi que les commissions avec reillement chargés de percevoir les deux derniers
utionnemens qui avoient éte établies dans quel termes de la contribuion patriotique , les revenus
les villes ou provinces du royaume : il sera pour des biens nationaux et le produit des ventes desdits
incessamment à la l quidation et au rembourse biens.
:nt des finances et cautionnemens desdits offices IV. » La nomination des receveurs de districts
commissions, suivant le mode et la maniere dé sera faite par le conseil de l'administration de dis
tés pour la liqu dation des offices de judicature, trict, au scrutin et à la pluralité absolue des suf
ès que les titulaires auront justifié de l'arrêté frages, de maniere que l'élection soit toujours ter
leurs comptes et de leur entiere libération sur minée au troisieme tour. S'il y avoit au troisieme
s leurs exercices. tour partage de voix , il sera le v ( -
L'intérêt desdites finances et cautionnemens préférence, entre les deux concurrens, au plus âgé.
tinuera de leur être payé, à compter du pre Et néanmoins les receveurs de districts qui ont été
r janvier 1791 , jusqu'à l'époque de leur liqui nommés par l'administration de district seulement,
on et de celle qui sera désignée pour leur ou avec le concours du directoire ou de l'ad
boursement, déduction faite des intérêts dûs ministration de département, et qui sont en ac
es sommes dont ils se trouveroient redevables tivité , conserveront leurs places , sans néan
fin de leur exercice , parce que le rembour moins qu'il puisse y avoir plus d'un receveur par
ºnt ou la liquidation desdies finances et cau district.
lemens ne pourra etre différé au delà d'un
-
au dessous de la proportion du septieme du men XVl. » Tous les effets mobiliers et demiº
tant eſſectif des impositions directes , le recev eu comptans appartenans à un recevcur de diqiaº
de districit sera tenu de fournir le sºpplémert né à ses cautions, seront affectés à la sûreté dºº
cessaire pour reporter la totalité de son caution niers perçns parle : eceveur et au paiementiº
nemcnt à la proportion du sixieme , prescrite par de ses d, bets, par privilege et préférence*º
l'article 3. s isie qui pourroit avoir été faite antérieuremº
, Xl. » Les ad ministrateurs de districts ne rece à tout créancier, même à la femme, en casdeº
vront en cautionnement les biens fonds qui se ration postérieure à l'acte de nomination duº
roient chargés de quelques hypotheques, soit pour veur ; seront dans
fournisseurs seulement
les cas exceptés le privilegº
où il est accordé pº l
des dettes contractées par le propriétaire, soit
pour des reprises et droits matrimoniaux , que coutumes , et celui du propriétaite de mai50l
pour la somme dont la valeur desdits biens se sur les meubles pour six mois de loyer teleº
trouvera excéder le montant desdites chºrges , Les immeubles acquis à quelque titre que ºº
d'après leº cs rtificats des bureaux des hypotheques par le receveur depuis sa nomination, serºn ?
ou les contrats de mariage , que lesd tes admi reillement affectés à la sûreté des débets pur !
nistrations se fe1 ont représcnter , et d'après les vilege et préférence à tous autes créantiusi
déclar tions a serins ntées des receveurs ou de leurs réserve seulement de la p.rticn du prix qui º
cautions des dive ses créances hypothécaires dont roit être dû ou au vendeur ou au créantier h
les biens fonds oſſerts en cau'iounement se trou leur de fonds, et même à tous autres créanº
veroient grevés. du vendeur, si les formalités nécessaires à lº
XII. » S'il étoit reconnu par la suite que les biºsement de leurs privileges et droits º*
déclarations et affirmations cx gées par les deux observées.
articles précédens n'eussent point été faites avec XVII. » L'hypotheque pour la sûreté des
vérité , le receveur ou la cantion qui se seroient sera acquise du joir de la réception du
rendus coupables de ce délit sel ont poursuivis tionnement sur tous les immeubles qui lui
( 71 7 ) .
tiennent et pareillement sur ceux de la cantion, º,°. - >
. XVIIl. » Dans le cas de faillite d'un receveur , A u surplus, l'assemblée nationale décrete ce
le directoire de l'administration du district sera qui suit :
tenu de justifier qu'il a fait exactement la vé ART. I. « A l'avenir il sera fait pour chaque
deux minutes en papier , sur chacune des
rification prescrite par l'article 2o du présent d, décret
quelles le consentement royal sera exprimé par
s
cret, faute de quoi les membre ccmpos ant ledit formule : le roi accepte et fera exéciiter, lors
jrectoire seront personnellement et solidairement cette
qu'il s'agira d'un décret constitutionnel ; ou par
responsables du déficit. Le procureur-syndic sera i, le toi consent et fera executer, lorsqºe le
tenu de faire tous les quinze jours , par écrit , celle-c ne sera que législatif; et si, en ce dernier
spr le registre des délibérations du directoire, son décret
cas , le roi refusoit : on consentement, son refus
réquisitoire pour que lesdites vérifications soieot if exprimé sur chaque minute par la
seroit
aites exactenient, faute de quoi il supporteroit suspens formule, le roi examinera.Une de ces minutes avec
le premier la peine de re ponsabi lité, dans le cas
la réponse du roi, signée par lui , et contresignée
où un receveur viendroit à manquer.
X lX. » Les receveurs de districts seront tenus par le ministre de la justice , sera remise aux ar
d'avoir des registres sur lesquels ils inscriront, date chives du corps législatif. - -
par date, de suite et sans rature ni intelligne , II. « Aucune autre formule ne sera employée
er soit l'acceptation, soit la sanction,
les paiemens de chacun des collecteurs , au mo: soit leexprim
pour
refus suspensif du roi.
ment mème cù chaque paiement se a effectué de chaque décret accepté ou
entre leurs mains. Le dit registr sera coté et pa sanctionné deuxfait
e III. « Il sera
expédit ions en parchemin, dans
raphé à chaque page par le président de l'adminis la forme établie, pour la promul gation des loix,
tration de district, ou par le vice-président du di par les décrets constitutionnels des 8 , Io et I2 .
reCIO1re ». octobre 1789 , qui sera la seule forme suivie dé
!
e---
sormais; ces deux expéditions signées du roi , con- .
tresignées par le ministre de la justice, scellées du .
Rédaction des décrets rendus dans le cours de la sceau de l'état, seront les origigaux authentiques
: séance du 31 octobre , sur le mode provisoire pour de chaque loi, dont un restera déposé à la chancel
, la promulgation des loix. . lerie , et l'autre sera rem s aux archives du corps
législatif.
: » L'assemblée naticnale , après avoir entendu le IV. Le ministre de la justice fera imprimer au
rapport fait par le c9nité de constit ution, déclare : tant d'exemplaires de chaque loi qu'il en sera
, Iº. Que tous les décrets rendus jusqu'à présent necessaire pour les envois à faire tant aux corps
e le, s administratiſs de départemens et de districts qu'aux
par l'a semblé nationa sur lesquel le consen
ement royal est intervenu , sont valablement dC t ibunaux de districs. -
s de départemens, par
'intitulé des promulgations n'en produit aucune savoir, aux administrationpondan
le ministr e ayant la corres ce des dépare
,our la validité de ces loix 3
( 718 )
mens, et aux tribunaux de districts, par le ministre districts qui leur sont subordonnées.
de la justice. « Les administrations de districts certifierºnt
VII « Il sera envoyé à chaque administration celles de départemens, dans le même délai, tint
de département un exemplaire marqué du tinibre de la tianscription et publitation par elles faiiº
sec du sceau de l'etat , et certifié par la signature que de l'envoi aux municipalités de leur arrondiº
du ministre de la justice ; cet exemplaire restera S t lll € Ilt »
déposé aux archives du déparement, après avoir » Les municipal tés certifieront dans la huitaine
éte transcrit sur les registres de l'administration. les adrninistrations de d stricts, tant de la réceptiº
VIII. « Il sera en même-temps envoyé à chaque que de la mention faite sur leur registre, et de la'
adminis ration de département plusieurs exem pubiication. |
plaires de la loi non timbrés ni certifiés par le XIV. « Le ministre de la justice enverradiº
ministre de la justice, lesquels seront incessam tement
tr bunaux à chacun des un
de districts commissaires
exemplaire du
de roi prèsº
chaq# loi
ment adressés par l'administration de département
à celles de districts qui lui sont subordonnées , certifié par sa signature, et timbré du sceau delº
après que la premiere aura préalablement vérifié XV. « Chaque commissaire du roi présenº
et certifié sur chaque exemplaire qu'il est confor la loi au tribunal près duquel il fait ses fonctioº
me à celui qu'elle a reçu timbré et certifié par le dans les trois jours de la réception, et il en º
ministre. querra la transcription et la publication.
lX. « Les administrations de districts feront XVI. « Le tribunal sera tenu, sur la présent
transcrire sur leurs registres, et déposer dans leurs tion de la loi, d'en faire faire, dans la huitaine,!
archives, toutes les loix qui leur seront envoyées transcription et la publication, tant par la lecture
par les administrations de départemens, certifiées à l'audience quecommssaircs
XVII. « Les par placards du
affichés.
roi certifieroº! le J
l'affiche des p'acards qui auront été envoyés aux XXI Les juges des tribunaux de disticºº
officiers mnnicipaux par l'administration de dis dans les villes où siégeoient les anciens parlemº
trict, et en outre, à l égard des municipalités de conseils supérieurs, et autres cours de justicºº
campagne, par la lecture publique à l issue de la primées, se feront représenter incessammentº
messe paroissiale. registres des transcriptions qui servoient à cesº
XIIl, « Les administrateurs de départemens cer ciens tribunaux, vérifieront les transcriptions ! |
tifieront le ministre , dans le délai de quinzaine, y ont été faites, et s'ils y remarquent que
tant de la transcription et publication qu'ils auront omissions, ils en donneront avis tant à l
fait faire, que de l'envoi aux administrati9ns de blée nationale qu'au ministre de la justice »
ANNALES PATRIOTIQUES ET I.ITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigépar M. MERcIER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
Que ſeroit une contre- révolution ? La victoire même anéantiroit
les vainqueurs.
soi º date, soit au bureau de leur résidence, · Il s'est aussi élevé des réclamations, sous le
†º bureau du lieu où les actes auront été rapport de l'intérêt du commerce , contre la
VIII. · A défaut d'enregistrement dans les
disposition qui tendoit à assujettir au droit d'em
délais fi registrement les billets à ordre, même de mar
evant † par l'article précédent, un acte passé , chand à marchand , quand ils se trcuveroient
aCte † ne pourra valoir que comme un dans l'ordre contentieux ; mais la question préa
ponsable Signature privée. Le notaire sera res lable a fait disparoître ces objections, et l'ar-,
§ les parties des dommages qui ticle IX a été rédigé ainsi : -
††
traint de l'omission ; il sera con " Art. IX. « Les sentences arbitrales entre les
f§ a demande
Jeux du préposé, à payer † les jugemens des juges de paix, et ceux
Sera à sa § montant des droits, dont l'une es juges ordinaires, seront enregistrés sur les
§# l'autre à celle des contractans. minutes dans le délai d'un mois, lorsqu'ils con
Pendant l acte ayant reçu la formalité omise, tiendront transmission de bions immeubles réels
421
|
( 716 ) -
ou fictifs, ou lorsque les juges auront prononcé de sa date. Passé ce délai, lorsqu'un acte de
d'après le consentement des parties , mani cette espèce sera employé en justice, ou énoncé
festé, soit par leurs offres mentionnées dans le dans un acte authentique, il sera assujetti au
paiement , soit par leur signature ou celle de payement du double droit.
leurs procureurs. Aucun notaire ou greffier ne pourra rece
Les greffiers qui n'auroient pas reçu des par voir le dépôt d'un acte privé, à l'exception des
ties les sommes nécessaires pour satisfaire aux testamens , ni en délivrer extrait , copie col
droits d'enregistrement, me seront point tenus lationnée, passer aucun acte ou contrat en con
d'en faire l'avance ; mais ils ne pourront déli séquence, sans que l'acte sous signature privée
vrer aucune expédition desdits actes avant qu'ils ait été préalablement enregistré ».
aient été enregistrés , sous peine d'être con
traints de payer de leurs deniers deux fois le Séance du 25 Novembre au soir.
montant des droits.
Lorsque les greffiers n'auront pas reçu des Une députation de l'assemblée provinciale du
parties ſa somme des droits, ils seront tenus de Nord , île Saint-Domingue , a paru à la barre
remettre aux préposés , dans le délai fixé pour de l'Assemblée nationale, et dans un discours
l'enregistrement des actes des notaires, un ex de quelqu'étendue, a exprimé la profession de
trait certifié des actes mentionnés en la pre foi patriotique de cette assemblée partielle, qui
mière section de cet article ; et sur cet extrait, se trouve malheureusement en opposition avec
après six mois du jour de la date de l'acte, les l'assemblée du Sud. On a été peu édifié d'en
parties seront contraintes à payer pareillement tendre un député de l'assemblée du Sud, ré
deux ſois le montant des droits. Dans tous les voquer en doute la légitimité des pouvoirs de
autres cas , les seules expéditions des actes ju la députation comparante : mais M. Renaud,
diciaires seront soumises à la formahté avant député du Nord à l'Assemblée nationale, a ob
qu'elles puissºnt être délivrées sous la même servé que les colons du Sud, fortement pré
peine du doublement des droits. ,. venus d'incivisme , avoient un intérêt trop vi
Lorsqu'un acte judiciaire aura été enregistré sible à décréditer le patriotisme du Nord , qui
sur la minute, il en sera fait mention sur les faisoit leur honte et leur condamnation.
expéditions, qui ne seront sujettes à aucuns ' Sur la motion de M. Barnave , on a décerné
ano u v ca ux droits.
les honneurs de l'impression , à l'adresse pré
A l'égard des actes dont l'enregistrement sentée et à la réponse de M. le président, le- .
m'est pas prescrit sur la minute , chaque expé quel est chargé de témoigner à l'assemblée du
dition recevra la formalité ; mais si l'acte est Nord , par une lettre officielle, la satisfaction
applicable à la première classe, le droit propor de la patrie. . "
' tionel ne sera perçu que sur la première expé Les comités réunis d'agriculture et de com
dition , et pour les autres, à raison de ce qui merce, dans un rapport très-concis, demandent
est fixé pour les actes de la quatrième section la suppression de la franchise du port de Bayon
de la troisième classe ».
ne, comme nuisible à nos manufactures du
Des débats plus longs qu'intéressans ont ar Midi. · ·· .
rêté la rédaction de l'article X, qui est déſi M. Maury, défenseur déclaré des priviléges
mitivement ainsi conçu : -
avant que ces actes aient été enregistrés. M, Dupont s'est joint à eux pour soutenir
Tout acte privé , qui contiendra mutation que le reculement des barrières au-delà de la
d'immeubles réels ou § sera sujet à la for franchise actuelle de Bayonne et du Labour
malité dans les six mois qui suivront le jour étoit une chose impraticable. ,
( 717 )
· Afin d'attirer sur cette matière, plus impor On est donc revenu au projet de décret du
tante qu'elle ne semble au premier aspect, les comité d'impositions sur †§ des
aucun prétexte, pas même en cas de contraven XVIII. Les préposés à la perception des droits
tion , différer l'emregistrement des actes
dont sur les actes feront , comme par le passé, la
les droits leur auront été payés conformément recette des amendes d'appel, ainsi que de celles
à l'article précédent : ils ne pourront suspendre qui ont lieu, ou qui pourront être réglées dans
ou arrêter le cours des procédures en rete les cas de cassation , déclinatoire , évocation,
nant aucuns actes ou exploits ; mais si un acte , inscription de faux , tierce opposition , récu
dont il n'y a pas de minute, ou un exploit con sation de juges et requête civile. llt seront éga
tenoit des renseignemens dont la trace pût être lement chargés du recouvrement des amendes,
utile, le préposé auroit la faculté d'en tirer une aumônes et de toutes autres peines pécuniaires
copie et de la faire certifier conforme à l'ori prononcées par forme de condamnation pour
ginal par l'officier qui l'auroit présenté , et sur crimes et délits, faits de police, contravention
le refas de l' officier, il s'en procurera la colla aux réglemens des manufactures et autres. '
tion en forme à ses frais, sauf répétition en cas XIX. Les collecteurs des contributions di
de droit, le tout dans les vingt-quatre lieures rectes personnelles ou foncières , et tous dépo
de la présentation de l'acte au bureau. sitaires des rôles desdites contributions seront
XVII. Toute demande et action tendant à tenus de donner communication de ces rôles
un supplément de droits sur un acte ºu cºn : aux préposés à la † des droits d'enre
trat, sera prescrite et périnée après le délai · gistremcnt, même de leur en délivrer des ex
d'une année , à compter du jour de l'enregis traits à toute réquisition
· ··
sur papier libre et sans
trement; les parties auroient le même délai pour frais. - -
, armée de mauvais citoyens, lesquels, par des de concilier les loix civiles avec l'obéissanceº ;
protestations incendiaires , par des manoeuvres saints canons, et je dépose ma motion *
clandestimes , par l'abus des choses les plus bureau ». , :
sacrées , tourmentent les consciences , renver L'ordre du jour a emporté cette motion* :
sent les principcs, et font tout le mal qu'ils dente. -
peuvent. -
On a entendu M. l'abbé de MontesquioºPº
La deputation sollicite un décret, par lequel poser, par forme de mezzo termine, que em ;
il soit ordonné que le procès sera fait à l'évê soit pric de demander au pape, pour la cond !
que de Nantes, comme criminel de lèze-nation. tution civile du clergé, une sanction quº" |
Cette dénonciation a été suivie d'un rapport saint père, dit-il, ne refusera pas. .,: #
fait par M. Voydel, au nom des quatre comités, Un discours très-éloquent, et dont lim#
ecclésiastique , d'aliénation , des rapports et sion est ordonnée , a établi la démarcatiº s !
des recherches. Les faits exposés prouvent trop deux puissances. L'orateur, M. de Mirabº !
clairement que la portion gangrenée du minis adhère aux conclusions des uatre comii麺 »
tère ecclésiastique, qui est malheureusement la demande en outre, qu'attendu le grand nomº . !
plus nombreuse, est résolue à laisser abîmer la de prêtres, il soit sursis aux ordinations, #
religion plutôt que de se soumettre aux vo nul prêtre me reçoive les pouvoirs de cº
( 721 )
#sans avoir préalablement prêté le serment ci l'accusation, lors du jugement ;. et les dépo
#vique. -
sitions ne seront point écrites.
a La discussion continuée à samedi soir. Tous citoyens éligibles seront tenus de se
faire inscrire sur le tableau des jurés.
sit Séance du 27 Novembre. On a ordonné l'impression de ce rapport,
ui contient de grandes beautés peu suscep
Il s'est élevé , dans plusieurs départemens , tibles de la hachure d'un extrait.
# des réclamations évidemment fondées, contre Le surplus de la séance a été occupé par la
a la momination qui y a été faite des receveurs suite du décret sur l'enregistrement des actes
z de district pris parmi les administrateurs. Sur civils et judiciaires : c'étoit la partie du tarif,
a l'avis de MM. Bouche, Martineau et d'André, qui a trouvé peu de difficultés. G.
# et d'après la rédaction de ce dernier, le dé ( La suite demain ).
# cret suivant a été rendu presqu'unanimement.
z Art. I°". « A l'avenir aucun receveur de dis
g trict ne pourra être élu parmi les membres de P A R I S, le 27 novembre.
# directoires. Les six présidens des mouveaux tribunaux de
# Ii. Ceux qui ont été élus jusqu'ici, ne seront la capitale sont déja nommés par les électeurs :
, point soumis à une nouvelle épreuve d'élec ce sont M M. Fréteau , Merlin , Thouret, Tar
§ tion; mais ils seront tenus d'opter entre la place get , Duport et Treilhard.
# de receveur et celle d'administrateur ». M. Charles Lameth est entièrement uéri de
, M. Lambert , contrôleur général , pour re sa blessure ; il a paru à la séance de Assem
# jetter l'inculpation d'avoir négligé la percep blée nationale d'hier soir.
# tion de l'impôt, écrit qu'à force de soins il est
, parvenu , dans le cours de ce mois , à faire
,*
*--- .
( 722 )
qu'ils apperçoivent dans la forme du gouverne Le traité des Loix Pénales est divisé en 4.
ment de notre république, se consoleront en parties Dans la première, M. Pastoret établit
pensant que le grand principe de la souverai deux bases ; l'égalité de toutes les conditions
meté du peuple est reconnu dans notre cons sociales , et l'inipassibilité de la loi. ll veut que
titution. Ils attendront du temps et du progrès le droit d2 punir ne puisse être exercé ni par
des liiniières l'établissement en loix de toutes le Peuple ni par le prince : il refuse même à
les conséquences de ce principe fécond , et celui-ci, contre l'opinion de Montesquieu, le .
la chûte de nos préjugés religieux. droit de pardonner, qu'il appelle une violation .
de la loi « Ayez des loix douces, dit-il , et ne
Des Loic Pénales, par M. Pastoret, mattre des pardonnez jamais : il y a toujours , il y a né
requétes de, l académie des inscriptionrs et cessairement un vice de partialité dans l'exercice
ke//es-lettres , ect. A Paris , chez Buisson ,
libraire, rue Hautefeuille, 2 vol. in-8°. Prix
de ce droit qui donne la vie et qui laisse la,
honte ».
6 liv, broché, et 7 liv. 4 sous /'ranc de port Ensuite il embrasse et discute les formes éta
par la poste. blies pour la poursuite du crime, et, rendant,
Lorsque la patrie est en mouvement pour hommage aux sages décrets par lesquels l'As
arriver anx meilleures loix possibles, c'est un semblee mationale a déja allégé et humanisé
devoir sacré pour tous les citoyens instruits notre législation , M. Pastoret s'arme de toute.
d'apporter en liâte la contribution de leurs son éloquence en faveur de l'accusé , qui na-.
lunières, et de coopérer à cette refonte im guères etoit toujours présumé coupable, tandis
mense qui doit influer si puissainment sur les qu il devroit être toujours présumé innocent
moeurs et sur la destinée de tant de générations. jusqu'à la condamnation. Il réclame pour l'ac-,
Tel est le but de ce traité que présente aux cusé , et l'habeas corpus des Anglois, qui ont
législateurs de la France un citoyen distingné retenu de nos aïeux cette forme d'liumanité
dans la république des lettres , illustré par son abandonnée par nos pères , et la douceur des
courage dans les temps difficiles , et dont le | prisons civiles , et l'exercice des fonctions so- .
dévouement patriotique, les vues pures et nou ciales il s'élève vigoureusement contre cette,
velles font l'honneur et en quelque sorte la facilité qui prononce la détention du prévenu ,.
défense de la magistrature, aujourd'l1ui atta et contre cette présomption qui accuse et con
quée par des accusations d'égoïsnic et d'atta damne par avance l'absent ou le fugitif, et
chemens à la rouille des anciennes idées. contre cetto fausse sagacité qui admet à si bon .
Pour composer un code pénal , c'est-à-dire,. marché des preuves et des indices : « L'évidence,
cette redoutable partie des loix qui doit pro dit l'auteur dans sa sainte colère, l'évidence n'a
noncer sur la vie, i'honneur , la ldierté, les plus point de fractions ». -
précieuses propriétés , il faudroit , pour ainsi La seconde partie est consacrée à la nomen
dire , avoir consulté toutes les nations , avoir clature de toutos les peines que l'homme inventa
interrogé tous les siècles, et en pouvoir mettre contre l homme. Par-tout, et dans tous les âges,:
à proſit les lumières et même les orreurs, l,'ou on trouve la peine de mort; « mais , dit M. j'as
vrage de M. Pastoret, qui paroit être le fruit toret d'après Beccaria, il n'est point de pres-.
d'une longue étude et d'une érudition presque 9,iption contre la vérité, contre l'humanité ».
effrayante, offre précisément co résnmé de Viennent ensuite les peines afflictives et corpo
toutes les pensées et de toutes les pratiques relles , la mutilation, la réclusion , les galères,
anciennes et modernes sur la législation eri le bannissement il est aisé de voir comb§ f .
minelle ; et les réflexions que l'auteur y ajoute teur souffroit en parcourant cette matière afilia
de son propre fond sont imprégnées de ce #ººnte , son aine se repose en arrivant à la
saint amour de l'humanité qui , suivant l'ex discussion des peines d'opinion, dont il vou
pression d'un de ses dignes amis (1 ), est une droit mnltiplier les nuances. « La honte, dit-il. -
é;ranéle liº'1ière, , .. l - - est aussi puissante que la douleur et la captivité; :
la honte adoucit les, mceurs , et dans l'empiré .
(1) M. Du Paty , Lettres sur l'Italie , tome 1. .. . des moeurs douces, les crimes sont Ttà reS »p, : !
- 1 -- 4* ſ
On s'abonue à Paris , chez IBUIssoN 'libraire, rue Hautefeuillé, à qui t'on adrésséra, fràné de
de l'abonneinerir ét la lettr'e d'avis et toutes les léttres # les Auteurs des Annales # ,ºpº l .
-
Ft clrrz tons les libraires Fr I)irecreurs des Postes du oyautRe et'del'Etranger. ! -
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Il paroir tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv, pour un qn, 18 liv. pour6 moir, et de g lis, poº!
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( 723 )
· #º maesme
s U P P L É M EN T A U No. C C C C X X II.
Décret additionnel à celui du 3 mai, concernant le server la forme rigoureuse de l'estimatión pour le
rachat des droits féodaux. cas où il leur paroîtroit impossible de juger au
trement la régularité des liquidations, a décrété
« L'assemblée nationale considérant qu'en or ce qui suit :
lonnant, par l'article VII de son décret du 3 mai ,
[ue les administrateurs des biens appartenans aux ART. I. « Les tuteurs, curateurs et autres admi
nineurs, interdits, et autres propriétaires désignés nistrateurs des personnes dénommées dans l'article
ans ledit article, de ne liquider les rachats offerts 7 du décret du 3 mai dernier, pourront, même
ux personnes qui sont sous leur administration dans les cas prévus par les articles 17, 18 et 38
u'en la forme et aux termes prescrits par le même dudit décret , consommer à l'amiable la liquidation
écret, et qu'en assujettissant à la même regle les des rachats qui leur seront offerts, à la charge que
dministrateurs des biens nationaux désignés dans lesdites liquidations seront faites par chapitres sépa
#s articles lII , lV , V et Vl de son décret du rés des droits fixes et annuels et des droits casuels ;
juillet dernier, elle n'a point entendu assujettir et aussi sous chacun desdits chapitres par articles
ndisp. nsablement tous les administrateurs à la séparés pour chacune des diverſes natures de droits
écessité de ne pouvoir liquider les rachats offerts casuels, lesquels articles expliqueront par détail
ue d'après une estimation par experts, même dans la quotité et nature de chaque redevance , la quo
:s cas indiqués par les articles XVII, XVIII et tité et nature des divers objets composant le do
(XXVIII du décret du 3 mai ; que la nécessité de maine racheté, les bases de l'évaluation du rachat,
ette forme deviendroit très-onéreuse à la nation ou et en indiqueront la conformité avec les modes et
ux particuliers propriétaires , si les administrateurs taux prescrits par le décret du 3 mai ; pourront en
n question, dans la crainte de voir leurs opérations outre lesdits administrateurs qui voudrontse mettre
ttaquées, se croyoient toujours obligés de recou à l'abri de toutes recherches personnelles de la
ir à l'estimation par experts, ou si les directoires part de ceux soumis à leur administration, faire
e département obligeoient toujours les administa approuver les liquidations qu'ils auront ainsi faites
ºurs des biens nationaux à soutenir leur liquida par avis de parens.Sera au ſurplus l'article 2o du
on de cette estimation par experts, dont les frais décret du 3 mai exécuté quant aux frais de l'estima
#tomberoient souvent sur les propriétaires ou sur tion où elle sera devenu nécessaire, soit parce que
| nation; considérant qu'il suffit, pour assurer les la liquidation n'aura pu se consommer à l'amiable,
Itérêts des propriétaires soumis à une administra soit parce que l'avis de parens l'aura exigé. .
on, et ceux de la nation , que les administrateurs II. « Pourront pareillement les administrateurs
»ient obligés de faire leurs liquidations d'une ma des biens nationaux qui ont été autorisés par le dé
iere détaillée , et en expliquant sur chaque article cret du 3 juillet, ou qui pourroient-l'être par la
: mode et le taux de l'opération ; que les admi suite, à liquider le rachat des droits dépendans des
strateurs des biens particuliers, pour se mettre à biens nationaux, procéder auxdites liquidations à
bri de toutes recherches, peuvent faire autoriser l'amiable, à la charge de le faire en la forme er avec
urs liquidations par un avis de parens , moins les détails prescrits par l'article précédent, et de
»ûteux que les estimations par experts ; que les as les faire vérifier et approuver par les directoires
mblées de districts et de départemens, ou leurs di des assemblées administratives; de pouvoir, avant
ctoires, chargés de surveiller les opérations des d'accorder leur visa, exiger une estimation préa
lministrateurs nationaux , pourront facilement lable par experts de tout ou de partie des objets à
ger la régularité de ces opérations , tant d'après liquider, dans les cas seulement où elles jugeroient
ſorme qui leur a été et qui va leur être prescrite 2 ne pouvoir pas apprécier autrement la regularité
le d'aprês les renseignemens qu'ils pourront se desdites liquidations : auquel cas la disposition de
ocurer , soit de la part des districts , soit de l'article 2o du décret du 3 mai sera exécutée selon
part des municipalités ; et qu'ils doivent ré sa forme et teneur quant aux frais de l'estimation ».
Supplément au N° 422,
-
( 724 )
prétendre aucune indemnité envers la nation lots
-arasºRÉE -" qu'elle sera propriétaire du canal , soit pour raison
de la privation des eaux lorsqu'il faudra faire des
réparations au canal et à ses dépendances, soit
Articles décrétés pour la confection du Canal pour toute autre cause.
de Paris.
« 4°. Des francs-bords et contre-fossés dudit
canal et des établissemens qu'il y aura construits ,
Addition à l'article IV , rapporté. à la charge de souffrir , sans aucune indemnité, le
dépôt des vases provenantes des curemens du
» Les chemins de hallage dans les campagnes , canal, de ses fossés et de ses autres dépendances ,
seront de vingt pieds de largeur; le profil de ce ca et des matériaux nécessaires à leurs réparations,et
nal, signé par le sieur Brullée le 12 septembre sans qu'il puisse s'opposer à ce qu'il soit fait des
dernier , restera joint à sa soumission rappellée ci quais pour l'utilité des communautés riveraines.
dessus. -
| E T A F F A I R E s P O L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
. dirigé par M. MeRcIER, et par M. Caaxa, un des Auteurs. .
!
Dcs prêtres infâmes osent prêcher au bon peuple des campagnes, et aux
ignorans des villes, que les débordemens désastreux du Rhône et de la
Loire sont l'effet du courroux céleste, provoqué par les décrets sur le
clergé : quel autre nom que celui de cALoTINs, pcut-on donner à ces
fourbes insignes que nous dénonçons à tous les ministres respectables
de la morale évangélique ?
TT
hommes périssoient dans la rade de Brest. Jean Un homme dont les principes religieux ne
Baptiste Guimont, matelot à bord du vaisseau sont pas équivoques, et qui réunit à d'immenses
le |Majestueux, s'est jetté à travers des flots connoissances un sens droit, une ame pure, et
irrités , et a ramené à bord les deux naufra conséquemment patriotique, M. Camus, a dé
gés. La municipalité de Brest et M. Bougain mêlé en deux mots les dangers de l'ajournement
ville, commandant du port, se sont disputé demandé. « Il ne s'agit ici que de l'exécution des
l'honneur de récompenser le brave Guimont, décrets; le retard est un doute, et le doute est
et lui ont décerné la couronne de chêne. un mal. Vous voulez attendre la réponse de
Instruite par le district, l'Assemblée nationale l'évêque de Rome, et si elle est négative, c'est
a chargé son président de recommander ce alors que le schisme seroit déclaré. La commu
citoyen à la bienfaisance du roi, qui n'a pas nion de l'église catholique est conservée par
besôin de recommandation. l'unité du dogme, par l'hommage que tout
La discussion s'est établie sur les faits d'in évêque élu doit , suivant vos décrets, porter
surrection et de machination de quelques cou au chef visible : là se borne extérieurement sa
pables gens d'église. M. Péthion , premier puissance, qui est toute spirituelle. . : -
opinant, a oonsidéré les ecclésiastiques comme Si la France étoit dans les ténèbres d'une
citoyens, et en cette qualité, comme assujettis autre croyance, et, qu'heureusement éclairée
|
à la volonté générale , manifestée par les dé | tout à coup , elle appellât dans son sein la vraie
crets sanctionnés. En proposant indulgence ;| religion, n'est-ce pns la volonté nationale qui
pour le passé, mais justice sévère pour l'ave | seule prompnceroit la distribution des diocèses,
vnit , il a adhéré au projet des quatre comités. | le traitement des ministres, et tout ce qui tien
: Dans un discours étendu, mais ingénieux, droit à l'extérieur du culte » ? Le dernier argu
M. -
Maury a établi que, pour toucher à la disci- ' ment a paru si franchant, qu'un mouvement
- - • i
- 423
( 724 )
simultané a fait demander de toutes parts la et enfin qu'aucun des membres, dont les font
mise aux voix. tions avoient été suspendues, ne pourront ètn
Le projet de décret ayant été relu , il a été éligibles aux places de la nouvelle municipalité
d crété « que les évêques, les ci-devant arche , Le comité de judicature a présenté, pur
vêques et les curés prêteront le serment qui l'organe de M. Gossin, un rapport très intè
leur est prescrit par les décrets du 24 juillet ; ressant concernant les oppositions faites ou à
savoir, par ceux qui sont dans leur diocèse, faire entre les mains des gurdes des rôles et
huitaine après la publication du décret, dans conservateurs des hypotlièques. Les articles du
un tnois pour ceux qui sont absens , mais en projet de décret ont été adoptés , et nous les
l'rance, et dans deux mois pour ceux qui sont donnerons en entier lorsque la rôdaction en
hors du royaume : qu'il en sera ainsi des supé sera d *finitive.
rieurs des séminaires et des vicaires , tant des Au nom du comité des impositions, M. Fer
évêques que des curés : que ce serment sera mont a repris son rapport concernant les droits
prêté, dans les églises épiscopales et presbyté d'enregistrement, et le tarif en a été consatti
rales , un jour de dimanche , en présence du ainsi qu'il suit.
conseil de la commune et du peuple : que ceux
qui sont membres de l'Assemblée nationale le Tarif des droits d'enregistrement qui seront
prêteront à la tribune de l'Assemblée , et en perçus sur les actes cirils et judiciaires, d
enverront l'acte à la municipalité de leur rési sur les titres de propriété.
dence ; que ceux qui n'auront pas prêté ce
serment dans les délais prescrits , seront censés P R E M I È R E C L A s s E.
avoir renoncé à leur office , et il sera pourvu :
à leur remplacement , et cela sous la respon P R E M I È R E s E c T 1 o N.
· sabilité des municipalités , qui sont chargees de
les dé moncer , que ceux qui manqueront à leur Actes sujets au droit de cinq sous par centlir
serment , seront poursuivis dans les tribunaux
de districts , et déclarés déchus de leurs of 1°. Lcs cautionnemens faits et reçus enjus
lices et des qualités de citoyens actifs, con tice pour les sommes déterminées dans quel
· damnés même , à la poursuite de l'accusateur ques tribunaux que ce soit.
public. à toutes les peines qu'entraîne la félo 2°. Les cautionnemens des trésoriers, rece
nie : que ceux qui s'immisceront dans celles veurs et commis , pour sûreté des deniers qui
de leurs ſonctions qui ont été supprimé es, se leur sont conſiés, les quittances, les billeti à
ront aussi poursuivis comme perturbateurs du ordre. .
repos public , qn'il en sera ainsi de ceux qui 3°. Les marchés pour constructions, répº
se coaliseront pour s'opposer à l'exécution des rations , entretien , approvisionnemens etfour
décrets de l'Assemblée : et que l'Assemblée ma nitures dont le prix doit être payé des deniº
tionale charge son président de se retirer dans du trésor public, ou par les receveurs des *
le jour auprès du roi , pour le prier de sanc partemens, districts et municipalités
tionner le décret , et de donner les ordres pour 4°. l.es ventes et adjudications des coº
sa prompte exécution. - de bois mationaux, tailiis ou futaies, à iaº
de ce qui en forme le prix. · · ·
Séance du 28 Novembre. 5°. Les attermoiemens entre undébiteurº
créanciers, lorsqu'ils lui feront la remise dº
Depnis le mois d'août dernier, la ville de † aliquote du principal de leur créanº
Montauban m'a d'autres officiers municipaux † montant des sommes que leº
teur s'oblige de paver. -
· que les commissaires nommés en vertu du décret -
—º
( 725 )
du prix des bestiaux et les baux de pâturages, 3°. Les attermoiemens entre un débiteur et
à raison du prix qui sera stipulé. • les créanciers , sans remise sur les capitaux.
·9°. Les expéditions des jugemens des tribu 4°. Les donations, cessions et transmissions
· naux de commerce et de district dont il résul à titre d'usufruit de biens meubles ou immeu
tera condamnation, liquidation , collocation , bles qui auront lieu par des actes entre-vifs en
obligation, attribution ou transmission de som ligne directe , autrement que par contrats, et
mes déterminées et valeurs mobiliaires, tant en en faveur de mariage , à raison de la valeur
principaux qu'intérêts et dépens liquidés, sans entière des biens sujets à l'usufruit : à l'égard
que dans aucun cas le droit puisse être moindre des ventes et cessions faites légalement en ligne
que de vingt sous. directe, à titre onéreux des mêmes usufruits,
· A l'égard des jugemens de condamnation et les droits en seront payés sur le pied du prix
autres rendus par les tribunanx de districts en stipulé , suivant la quatrième section ci-après.
matière d'imposition, le droit d'enregistrement 5°. Les déclarations que seront tenus de faire
auquel ils seront assujettis ne pourra , dans les époux survivans des biens immobiliers dont
aucun cas, excéder dix sous. ils recueilleront l'usufruit à titre de donation,
droit de viduité et autres avantages usufruitiers
1 o°. Les déclarations que les héritiers, dona accordés , soit par les loix et coutumes , soit
taires éventuels et légataires en ligne directe, en vertu de clauses insérées dans leurs contrats
seront tenus de fournir de la valeur entière
de mariage , par don mutuel, par testament,
des biens immeubles réels ou fictifs qui leur et le droit résultant de ces déclarations sera
seront échus en propriété, il ne sera payé que payé sur la valeur entière des biens sujets à l'u
la moitié desdits droits pour les déclarations sulruit.
d'usufruit des mêmes biens , et il ne sera rien
6°. Les ventes sous faculté de rémérée, qui
dû pour la réunion de l'usufruit à la propriété, sera exercée dans le délai stipulé, lorsqu'elle
lorsque le droit d'enregistrement aura été ac n'excédera pas le terme de douze années , à
quitté sur la valeur entière du titre de pro compter du jour de la date du contrat d'alié
priété. - - IlatlOIl.
1 1°. Les legs des sommes mobiliaires entre des
héritiers en f§ directe. ', 7°. Les sociétés, marchés et traités composés
de sommes déterminées et d'objets mobiliers
'S E c o N D E s E c r 1 o N. - désignés, et (susceptibles
•.
d'évaluation.
La suite demain ).
Actes sujets au droit de dix par cent livres.
1°. Les contrats de mariage qui seront passés Niort, le 23 novembre. L'an II de la liberté.
devant notaires et avant la célébration , quel
ques conventions que ces actes puissent con Vainement les ennemis de la patrie desirent
tenir, les futurs époux et leurs pères et mères, une contre-révolution, le peuple s'éclaire, et le
à raison de toutes les sommes , biens et objets patriotisme fait tous les jours de nouveaux pro
qui y seront désignés comme appartenans aux rès. ll n'est point ici aux environs un seul vil
conjoints , ou leur étant donnés , cédés , ou
constitués en ligne directe ; à l'égard des ces
§ qui ne sache et ne prononce avec inté
rêt le nom des vertueux représentans auxquels
sions et donations qui leur seront-faites par nous avons tant d'obligations, et qui ne lise ou
des parens collatéraux, ou par des étrangers, ne se fasse lire avec empressement les journaux
les droits en seront perçus sur le pied de la · patriotes. - -
quatrième section ci-après , si les objets en " Ce fut un spectable bien attendrissant que de
| sont présens et désignés, et suivant la seconde voir la consternation de presque tous les ci
-classe, s'il s'agit de biens à venir. toyens de cette ville, à la nouvelle de l'accident
, I e droit d'enregistrement de ces contrats ne du brave Lameth ; il sembloit que chaque fa
· pourra être moindre au total de trente sous, mille vînt de perdre un père chéri : les habitans
et dans tous les cas il pourra être réglé sur des campagnes voisines vinrent en foule à Niort
le piéd, soit de la première, soit de la seconde pour savoir s'il étoit bien vrai qu'ils eussent
2 classe. :,i , • * . ' perdu leur ami.
- .
- • - -
Il paroit tous les jours un Muméro de ce Jonrnal. Prix 56 liv, ponr un an, 18 liv. pour 6 mois.etde 9 lit.pº
s franc de port, par la potte, pour tout le loyaume. L'abonnement ne commence que du prem. d'º mºlli
| On s'abonne aussi , à la méme adreNe, pour la BOUCHE DE FER, moyennant 9 liv. pour 3 ººº
" ,
· · · DE LA F RANC E, • ,: 112 ſ ;
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E s D E L' E U R o P E,
J o U R N A L L 1 B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
| dirigé par M. MERcreR , et par M. Can RA, un des Auteurs.
- | -
- *• . . - - , )
-
, , La théologie est à la religion ce que la chicane est à la justice.
- : Iº , cº - 1
• . ' ' .- -
tionner Ce commandant, requis par l'assem -
" - - - - - -
, 2?, Que, ceux des ci-devant seigneurs , qui blée coloniale, a investi la ville, s'en est rendu
· ont maintenant des enfans trouvés ou aban- . maître ;. et la paix sembloit rétablie, lorsqü i la
donnés à leur charge, s'adresseront aux mai yille a tout-à-coup arboré une autre †
sons de charité, pour les y faire recevoir. | s'est emparée des forts , et a xpulsé le com
· ºº3°. Que llAssemblée nationale se réserve de m'a ï(fant. Celui-ci a † e
statuer sur le genre d'éducation qui devra de colons , de mulâtres, et même de : ègres,
être donnée par la suite à ces enfans. ' • el 'un coinbat a été livré , dans § a été
*"Lá'suite du rapport sur les droits d'enregis versé,beancoup de sang, sur-tout du
citadins de Saint-Pierre. . ºr
#-
trëineht des actes civils et judiciaires a été :
" Le rapporteur a trouvé la conduite du goin
reprisé par M. Fermont, et le tarif des droits 'mandant
est décrété 'en entier. Au moyen de ce nouvél singulièrement é uivoque : c'est †.
impôt,'il est décrété que tous les anciens droits tôt , a #l dit , la conduiteét d'un chef de part,
d'un sage #i
' dé con'frôle , d'insinuation, centième denièr, ' que cellé 'd'un citoyén êt -
eto. étoient supprimés , et que la nouvelle per qui connoit le prix du sang de ses ipt #
céption auroit lieu à compter du 1º février Tñême le prix du sang de ses ennemis. . º
prochain.º º i -- ... .. : .
M. l'ouçault seul a demandº Tajoumºment
| Une lettre de M. du Portail réclame une #'uiie affaire aùssi visiblement instante ; is
424
( 728 )
commisssaires civils à la Martinique, qui pren l'église épiscopale : et par les curés, leurs vi
dront telles mesures pour le rétablissement caires , et tous autres ecclésiastiques fofaction
de l'ordre , qne commanderont les circonstan naires publ. cs, dans l'« glise de leurs pa roisses ,
ces ; leur mission s'étendra aux autres isles du
et en présence dt conseil général de la com
V ent. G. mune et des fidèles : à cet eff-t ils feront par
•-----
" ºº!t , ºu moins deux jours d'avance .. leurs dé
clarations au greffe de la municipalité, de leur
Le décret rendu dans le cours de la séance
du samedi soir 27 novembre , concernant le intºnt on de prêter le serment, et se concerte
sérment civiqne des ecclésiastiques fonction ront avec le maire pour arrêter le jour. -
naires publics , est d'une telle unportance, il iV. Ceux desdits évêques , ci-devant arche
intéresse de si près tous les citoyens à qui la vêques , curés, et autres ecclésiastiques fonc
patrie semble conſier l' exécution de ce décret, tionnaires publics qui sont membres de l'As
semblée nationale , et qui y exercent actuelle
en les appellant comme témoins à la solemnité ment leurs fonctions de députés , prêteront le
du serment prescrit, que nous croyons dev Gir
en rétablir la rédaction entière et littérale , au #ºment , qui les concerne respectivement à
lieu du résumé que nous en avons donné. l'Assemblée nationale , dans la hnitaine du jour
auquel la sanction du présent décret aura été
L'Assemblée nationale , oui le rapport qui annoncée , et dans la liuitaire suivante, ils-en
lui a été fait au nom de ses comités ecclésias
tique, des rapports, d'ali nation et des recher Vº! ºn extrait de la prestation de leur ser
ment à leur municipalité.
ches , décrête ce qui suit : V. Ceux desdits évêques , ci-devant arche
| Art. 1°". « 1 es évêques , ci-devant archevê vêques et autres ecclésiastiques fonctionnaireà
ues , et les curés conservés en fonction , se publics qui n'auront pas prêt é , dans les délais
ront tenus , s'ils ne l ont pas fait , de prêter déterminés , le serment qui leur est respecti
le serment auquel ils sont assnjettis par l article Vº°ºº ººscrit , seront réputés avoir renoncé
XXXIX du décret du 24juillet dernier, et réglé à lenr officº , ct il sera pourvu à l§r rempla
par les articles XX l et XXX V i , I de celui du t2 Cºment comme en cas de vacance par démis
dû même mois , concernant la consttntion ci
sioº .. ºn la torne du titre second du §c§du
vile du clergé : en conséquence ils jureront , * lºt derniers concernant la co§
civile du clergé ; à l'effet de quoi le maire sera
en vertu de ce de nier d cret , de veiller avec
soin sur les fidèles du diocèse ou de la paroisse º" , huitaine après l'expiration desdits dé§,
qui leur est confiée, d'être fidèles à la mation , de dénoncer le défaut de prestation de ser
à la loi et au roi, et de maintenir de tout leur ment : savoir, de la part de l'évêque, ou ci
ouvoir la constitution décrétée par l'Assem devant archevêque , de ses vicaires , des sn
blée nationale et acceptée par le roi ; savoir , périeurs on directeurs de séminaires , au pro
ceux qui sont actuell ment dans leurs diocèses cureur-général-svndic du departement ; et de
ou leurs cures, dans la huitaine ; ceux qui sont celle du curé , de ses vicaires et des autres ecclé:
'absens, mais qui sont en France , dans un mois, siastiques fonctionnaires publics, au procureur
et ceux qui sont en pays étrangers dans deux syndic du district , l'Assemble e les rendant
mois , le tout à compter de la publication dn gºans et responsables les uns et les ·autres de
présent décret. 7 A 1 • leur négligence à Procurer l'exécution du pré
Iſ. Les vicaires des évêques, les supérieurs et sent décret. . M . " . • ,
directeurs des si minaires , les vicaires des cu V I. l)ans le.cas où lesdits évêques . ci-devant
' rés, les professeurs de s minaires et de colléges, archevêques , curés et , autres ecclésiastiques
ecclés asitiques fonc tonnaires pu
et tOllS a Ul l.re S
fonctionnaires publics, ºPrès avoir prêté leur
blics, feront, dans le même délai, le serment serinent respectif , viendroient à y manquer,
· de remplir leurs fonctions avec exactitude ") soit en refusant d'ob ir aux décrets de i'As
d'être fidèles à la nation, à la loi et au roi, et semblée nationale , ººººptés ou sanctionnés par
de maintenir de tout leur pouvoir la constitu le roi , soit en formant ou excitant des oppo
tion décrétée par l'Assemblée mationale et ac sitions à leur exécution , ils sero§ poursuivis
ceptée par le roi. *- -
dºns les tribunaux de district , éomme rebelle
II. Le serment sera prêté un jour de diman à la loi , et punis par la privation de leur traite
che à l'issue de la messe ; savoir, par les évê : ºººº , et en outre déclºrés déchus des dro§de
ques, les ci-devant archevêques leurs Vl Call'eS , ºyº ºeufs, incapables d'aucun §
les smpérieurs et directeurs de séminaires, dans Publique ; en conscquence, il § pourvu à
( 729 )
•--•
ur remplacement en la forme dudit décret
u 12 juillet dernier, sauf plus grandes peines , . , Un de nos abonnés nous témoigne son éton
il y échet, suivant l exigence et la gravité des, nement que les Feuillans , qui déservent la cha
dS. - -
La Dubarri vient de mourir dans sa belle mission , en protégeant le ministre et tous ceux
qui ont provoqué l'ordre arbitraire contre les
maison de Lucienne ; cette fameuse impure : sous-officier s et cavaliers renvoyés de ce régi
buissoit encore , malgré la révolution , de ment. Un rapport qui couvre de honte ses au
5o,ooo liv. de rentes viagères, qui retournent · teurs, auroit dû rentrer dans les ténèbres, plutôt
la nation. Il n'est pas inutile de rapeller ici
ne cette fav9rite imagina un jour, à son lever, , que d'être mis au jour pour justiſier des hom mes déja trop reconnus coupables ; d'ailleurs
e demander son pot-de-chambre à feu l'arche nous touchons au moment où la loi va décider
iqne de Paris. ſ,'austère et pieux prélat se du sort des deux parils : nous aimons à croire
lissa dans la ruelle,rsaisit l urinal doré, et le que il impartialité connue de nos représentans
? tint même d'une main dév9te, pendant que dévoilera:la-vérité.
†e rendoit à la hature le trop bu de la " * •1 ,·· ··
•
· •· ·,
· · · · ·
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2llle., ,..; .. · , *-• • • •-1 * 1• • •• • • • rº -- !#, , , ,'!» ) » , -
l. t • : . , l,-- º l - 1 " | 2 -.
Extrait de la réclamation de la municipalité
· : · - .. . %
M. Bailly , au nom de la municipalité d - de Troyes. -
aris , ºài écrit à tous lesiici-devant princès, Le plus sage des Grécs fut condamné par
*ds 4 marquis, etc. •portant injonction d'exé l'aréopage : là plus patriote peut-être des muni
ater la loi prohibitive des armoiries , écus cipalités vient de l être par I'Assemblée natio- .
»ns.net autres) signes de l'orgueil féodal. Le nale. On nous àccuse de nous être opposés à la
"devant prince de Monaco a reçu la sienne, circulation des grains : non-seulement aucune
º Portoit son , véritable nom sur l'adresse ? plainte ne -s'est élevée à ce sujet, mais jamais
voir , M. Govon Martignon. A la lecture de même l'occasion ne s'en est présentée. On nous
*mots, ila léprouvé des mouvemens spasmo accuse de nous opposer à la vente des domaines
ººs qui ont alarmé toute sa maison:1 Les mationaux : dès le mois de mai dernier nous
édecins assurent que cet accident n'aura pas avons envoyé notre soumission pour une somme
*.*ºites fâcheusés : mais'onrcraiap que la vu'e ! · de six millions; nous l'avons renouvellée, avec
'II16S. # tricolore
º° écharpe , - renouvelle
colo .7ne '! tive 1 2 les symp:\ · désigi lesgºr 1J # objets, †
' et'le"ib de ce mois nous en avons adressé une
( 73o j -
définitive et dans toutes les formes, pour la | peller I'atterſtion et la générosité des François
somme de 2,834,o18 livres 14 sous ; soumission | et de l'Assemblée nationale vers ces belles
qui seroit déja complétée sans les difficultés provinces, théâtre sanglant des atrocités san
que nous suscitent tous les jours les mêmes corps | guinaires et du despotisme exécrable. de Jo
administratifs qui nous accusent aujourd'hui. | seph'II et de Léopold. Poussé en fin par une
On élève enfin des doutes sur notre civisme, et | tendre sollicitude, j'ai voulu aller moi-même
l'on feint d'ignorer que c'est ce même civisme | visiter ces Belges infortunés , et gémir aveG.
dont l'ardeur nous a attiré toutes les disgraces eux sur le làche abandon des peuplés voisins à
que nous avons éprouvées jusqu'à ce jour. Nous leur égard , et sur les calomnies qu'on ne cesse
avons voté pour l'émission des assignats, mal de répéter de toutes parts contre leur révolu
gré le vo u contraire de notre chambre du com tion. Je les ai vus, ces braves citoyens, partant
merce, Noùs avons sollicité en vain pendant de tous côtés , et allant combattre et nourir
long tem ps le renvoi des hussards Lauzun , qui pour la patrie. J'ai conféré avec ces membres
étoient en garnison dans notre ville , et aujoûr du congrès belgique, que les agens de l'Autriche
d'hui qu'on nous menace de leur retour, nous ont tant cherché à avilir dans les pays étran
venons, en adhérant au voeu des citoyens de gers , sous prétexte d'un fanatisme religieux,
Vesoul , d'écrire à l'Assemblée nationale pour et je n'ai apperçu dans leur ame d'autre fana
lui demander la radiation de cette troupe , ou tisme que celui de la liberté et de la haine pour
du moins son éloignement de notre ville, ainsi les tyrans d'Autriche. -
qlae des frontières d'Allema ne. A l'égard du J'etois à Bruxelles lorsque les états- généraux
systêmed'insubordination qu on nous suppose, · belgiques, assemblés extraordinairement, ont
nous ne pouvans rendre compte de ce grief que nommé par acclamation, I'argiliduc Charles,
dans le mémoire qui contiendra notre entière troisième fils de l'empereur, grand duc liéré
jttstification ; mémoire que nous publierons par d taire de la Belgique ( et non souverain hérº.
toute la l rarace , parce que notre Cause inté ditaire , comme l'om : dic plusieurs papiers pu
resse la l rance entière , et sur lequel nous de blics : car ils savent très-bien qu'il n'y a que
1u inderous même à être entendns contradic les idéioºs 7ieà so) & souºerainzs , et non un in
toirement à, la bitrre de lAssçmblée, nationale, ' dividu ), conformément à la résolution du même
conjurant au surplus tous,n9s , compatriotes de · jour , et sous"lº réserve expresse des anciennes
ne pas perdre de vue ce prinGipe sacré , qu'on constitutionsº"}oix fondârméntales , droits et
doit regarder comme innogent tout accusé qui usages de la mâtion , et de chaque province en
n'a pas été entendu. particulier : dº'quoi le peuple sera instruit par
-
Troyes, le 22. ugveunbre 179o. Signés, Perrins · Il est dit dans la résºlution du même jour,
1pairs : , Lalouc # labbé Larºuet ; l, orgemont ; « que les provinces ne seront ten§ à rien, ed'
Herluisgn - ſaornet ºnCollet , l). MM. ;. Déan vertu de ce présent acte , au cas que le vœd'
ladnéi Bréola , 9 ligny - l)aubterre ,, Ventrillon, unanirne qu'elles oh? énoncé di-dessus éprouvſt
officiers municipaux ; Sissous , procureur de la de l'opposition ºué la pare dé sa majesté'l'emº
commune , Coquet , substitut. pereur ». *, · · · : . : ' . ' . '. ::: · . :
· Collatioané conforme à l'original par nous "expliquerºi dans un autre article les consé:
secrétiiire-greffîer soussigné , signé, Olivier. quences qui doivent résulter de cette résolu
tion . '11CARf\ A. : I1 -,l , 1:1 , f f° S -.: .*" r •
§Pénétré de,gette grande vérité politique, que : º Pºiſſºs Pºès de Namur l§ §i.
vant les lilbitans de Namaar ont rompu leurs
le-repos ou les troublos de, l'Europe , l'abaisse ponts pour soutenir uni siége qui sans doute
ment ou l'insalance de la maison d'Autriché, sera bientôt lowé ,t eau, l'arméc des.Ratriotes
l'alteration, ou l'affermissement de notre sainte #† à # ºl, à auesure que ceil de
constitution, dénºndºient en grande partie du A(bltciClllenS, dinair)ue * . - rl asks rr,
† § es bites # # # º #
1 - _ -
, tºf .. .
· ANNALES PATRIOTIQUES ET IITTERAIREs
: DE LA F R A N C E,
ET A F F A I R E S P O L I T I Q U E s D E. L' E U R o P E ;
:
, J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA, un des Auteurs.
Les évêques croient-ils être l'é
- † , oui ou non ? S'ils croyent être l'église -
nale, il n'est pas étonnant que l'Assemblée M. Martineau , dont le patriotisme ne peut
législative multiplie les décrets relatifs à cette . être suspect , s'est récrié contre ces dénoncia
vente : chaque jour découvre de nouvelles me tions vagues qui attaquent et les ministres et
· sures à prendre ; et tel est l'effet nécessaire de tous les officiers publics, dans l'intention peut
toutes les sagesses particulières mises en com être , d'entretenir les esprits dans une fer§
mun pour en former la sagesse publique. 1l a tation continuelle , tandis que le bon ordre e
donc été décrété, sur la proposition de M. Bou peut renaître que du retour de la paix. « Eh !
che , à qui on pourroit donner le surnom de n'avons nous pas décrété , a t-il ajouté , la resl
reviseur du procès-verbal, que les municipa ponsabilité de tous les agens du pouvoir exé
lités qui, pour l'acquisition des biens nationaux, ! cutif Reposons-nous donc sur cette respon§
" n'auroient pas fait leur soumission avant le 3o bilité , la sauve-garde de la constitution ; ou si
· septembre dernier, ne pourroient se subroger vous accueillez les dénonciateurs, qu'ils dé
| les unes aux autres. posentlesleurs
qu'ils dénonciations
revêtent sur le ».bureau
de leur signature J>
et
de "M. Barnave"une'ó inion plus forterºnt · Fnsuite le comité de constitution, par l'or
• « : [! .•-2 : > i -- : "º
( 732 )
gne de M. le Chapelier, a demandé à l'Assem tement contre le sytême prohibitif, qu'il croir
blée si elle ne jugeoit pas que 2o années d'exer diamétralement opposé aux principes que pro
cice dans les fonctions de jnge, à la grande sa fesse l'Assemblée nationale. « Vous vons expo
tisfaction des justiciables, pouvoient, dans un s riez à rompre vos relations les plus intimes ;
sujct que le roi vient de nommer son commis par de justes représailles, l'étranger rejetteroit
saire auprès d'un tribunal de district, tenir lieu . ou décréditeroit les productions de votre sol
du titre de gradué qui lui n:anque. et de vos inanufactures ; le syslême prohibitif
L'Assemblée nationale a pensé que les excep rit nimeroit cette odieuse arme e de commis et
tions les plus favorables ne pouvoiºnt lutter con de soldats , dont les barrières de Pa is vous
tre la lettre de la loi , sans ouvrir la porte à l'in offrent un foible échantillon : la liberté, ame
certitude et à l arbitraire , et la terrible question de l'industrie , vous a acquis une supériorité
réalable est venue frapper l avis du comité et sensible , même au milieu des désordres de
† raisons plus que spécieuses qui sembloient 1 89 : que ne fera-t-eºle pas. à t'aide des loix
venir à son appui. - et de le parx ? Attende z beaucoup de l'émula
Le comité d'agriculture et de commerce a tion , de la concurrence et du patriotisme. Les
demandé et obtenu un décret qui ordonne que femmes elles-mêmes en donneront l'exemple,
les barrières de Bayonne, renversées dans un en me se parant que des étoffes et des atours
mouvement d insurrection, seront rétablies dans que leur fourniront les manufactures fran
çoises X).
les lieux où elles étoient précédemment , sans
ue ces barrières puissent être un obstacle à la lºn se résumant, l'opinant propose de sou
ranchise dont jouit le port de Bayonne. mettre à un droit modéré de p# 8 pour ioo
Sur la proposition de M. Moreau Saint-Merry, les drogueries étrangères et autres objets de
il a été décrété, après quelques débats, que le première nécessité, et à un impôt de 12 pour 1oo
nouveau commandant qui seroit nommé par le au plus , les marchandises moins nécessaires.
roi, en remplacement de M. Damas, auroit les Cette opinion s'est fortifiée de celle de M.
mêmes droits que les commissaires civils qul Roederer , qui part des mêmes principes et pré
seront envoyés à la Martinique, et qu'il se con sente le même résult,st.
certeroit avec eax pour le rétablisse ment de Une lettre de M. l'abbé d'Eymard annonce
l'ordre. - - -
que ses commettans , M M. du ct-clevant clergé
A l'ordre du jour vcnoit le rapport de l'impo d'Alsace , lui ont permis d'abdiquer la dignité
sition à établir sur les marchandises venant de de représentant de la nation. G.
l'étranger. -
Le comité de commerce , M. Goudau, rap
porteur, se propose d allier la liberté de coin P A R l S, le 5o novembre.
merce avec quelques proliibitions lucratives
our le trésor public. Les denrées sur lesquelles Judas Guignard, au grand regret de Marie
il veut faire porter la prohibition, seroient les Antonette , quitte enfin le poste ministériei,
drogues médicinales , les # les eaux d'cù il ne cessoit d'insulter la nation et la cons
de-vie de rhum et de rak, les cartes à jouer, titution : mais comme il ne Veut pas qu'on puisse
les mousselines et les toiles peintes , les mar trop se réjour de sa défaite , il résigne sa place
chandises manufacturées chez l'étranger, ex à un certain Blondel, son cousin et sa créaiure,
cepté celles qui sont d'une ntilité reconnue. ºmi de Calonne, et intendant sous le régime
M. Malouet, et après lui M. Maury , vou desastrcux de cet ex-déprédateur général des
droient qu'avant de statuer sur la question gé finances D'un autre côté, pour qu# Guignard
nérale, l'Assemblée nationale eût sous les yeux puisse continuer par lui-même à nous fair§out
le tarif des droits que paient chez l'étranger les le mal possible, la cour va l'envoyer comme
marchandises exportées de France. « Cette con ambassadeur en Suède. Là il intrºguera avec º
noissance peut être très utile, a dit M. Gou son beau-fr re le ministre d'Autricie à cette
pilleau : mais le temps vous manque pour l'ac ºº lº il négociera ayec les pºissances in
quérir, et il faut que vos bariières soient éta nord pour tramer une ligue générale , contre -
blies avant le premier janvier ». Cette obser la constitutien françoise , de fºçon qu'il ne
vation a fait décider qu'il n'y avoit lieu à déli-' .sera pº mºins utile en Suède qu'à Saint-Cloud
bérer sur le voeu des préopinans. aux projets de l'autrichienne La société des
Alors M.† ouvert la discussion sur .ººº ººnstitution de Paris ayant pris § .r
l
la question principale ; il s'est déclaré ouver considération toutes ces circonstances, , invité P,
7
( 733 ) . .. - - - -
outes les sections de la capitale à demander luit sans nuage sur les causes primordiales et
mon-seulement que Judas Guignard ne fût successives dºs troubles et des massacres de
»oint envoyé en ambassade , mais que son pro Nismes. lci on voit l'aristocratie des munici
:ès hui fût fait sur les accusations de tout genre paux , puisant ses ressources criminelles dans la
»ortées de toutes parts contre lui. On espère , différence des opinions religieuses, se servir de
par ce moyen, que justice sera faite , et que ce paradoxe fanatique pour séduire des mal
e cousin de Guignard , le sieur Blondel, me heureux , les armer et les conduire aux excès
lera pas mis à sa place. C.... portés | à on voit plu
criminels où ils se sont
sieurs non-catholiques, membres de la garde
Mémoire de la garde ntaionale de Ntmes, en nationale, dans le moment où leur propre exis
tence étoit directement menacée par la trahison
réponse à l adresse présentée à l'Assemblée
nationale par les oſſiciers municipaux de des municipaux, sauver la vie à quatre de ces
ladite ville , et signée Boyer , substitut de municipaux , connus pour leurs ennemis les
la commune, chargé par eux de leur dé plus crnels , et parini lesquels se trouva le pro
fense. cureur de la commune , M. Vida '. Par-tout
enfin, dans ces différentes scènes d horreur et
Un des grands moyens employés sans cesse de carnage , on remarque d'un côté la généro
par les méchans contre les bons , est d'appli sité des vrais amis de la patrie et de la paix , et
quer à ceux-ci leur propre aveuglement, leurs de l'autre la rage et l'aveuglement des ennemis
passions funestes , leurs torts graves et leurs de la constitution, de l'ordre et de l'humanité.
fourberies, et de se hâter de leur faire un crime Braves soldats de Guienne, vous étiez à Nîmes
du crime même qu'ils ont commis, Telle a été du parti de la justice et de la raison. Jamais,
non-seulement la conduite mîlle fois coupable non, jamais, la postérité n'oubliera votre noble
des officiers municipaux de Nîmes, envers le dévouement à la cause publique. Dès longtemps
club des amis de la constitntion et la garde je vous porte dans mon coeur, en vous appel
nationale de cette ville dans les mois d'avril , lant du doux nom de frères. Je l'avoue, toutes
mai et juin derniers ; mais tels sont encore les les fois que j'ai vu un régiment françois prendre
argumens absurdes et démontrés mathénati le parti de la justice et défendre les droits du
quement faux , que ces municipaux ont consi peuple et de la constitusion, je n'ai pu m'em
gnés pour leur d fense dans une adresse pré Pècher de laisser couler quelques larmes de joie
ientée à l'Assemblée nationale et signée Boyer. et d'attendrissement. J'ai dit : les nations vont
Cette défense , loin de renfermer un aveu . donc devenir irrévocablement libres , car les
iincère et un noble repentir des torts bien con- . soldats que le despotisme et la tyrannie avoient
nus de la municipalité ( aveu et repentir qui armés pour égorger et asservir leurs frères, ont
enfin connu l'erreur et l'absurdité de leur pre
lors marqueroient plutôt des erreurs d'esprit mière destination : ils ont été frappés de l'éclair
que des projets médités ) cette défense, dis-je, sacré d'une justice et d'une raison universelle ;
ie contient que des nouvelles preuves des
ggravations multipliées de ces torts, par l'au ils sont devenus, graces à la providence, non
lacieuse opiniâtreté avec laquelle le sieur Boyer seulem ent des citoyens, mais des patriotes éclai
eut rejetter, contre l'évidence publique et la · rés, sensibl es et généreux. -
•onscience de plusieurs centaines de témoins, La plupart des soldats des troupes de ligne
#lorable
† torts sur ceux qui en ont été les dé , ont donné , outre l'exemple que je viens de
citer , celui de la concorde et de l'union en
s,victimes. - - -
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ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
| . D E L A F R A N C E , -
ET A F F A I R E S P o L I T I Q U E s D E L E U R o P E,
Jo v R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MErcrER , et par M. CARRA, un des Auteurs.
º . La noblesse héréditaire est le plus grand fléau que le ciel, dans sa colère,
- puisse envoyer aux nations. (D'ENTRAGUEs, qui depuis.... mais alors).
--º -
* .
( 736 )
samment adressées à l'officier de la Rochelle , rcmpli les fonctions de juge ; et le sieur Isam
chargé de l'accusation publique. bard , curé de Ternant.
III. Ceux desdits officiers municipaux et no IX. L'Assemblée nationale décrète qu'elle
tables de Saint-Jean-d'Angely qui, à l'époque prend sous sa protection immédiate la femme
du 21 octocre de nier , faisoient partie du corps et les enfans du sieur Latierce, maire de Va
municipal ou du conseil de la commune, et se raise , qui a sacrifié sa vie à ses devoirs ; et sur
trouveroient encore officiers municipaux ou le compte qui sera rendu à l'Assemblée , ar le
motables, soit parce que le sort les auroit main département de la Charente inférieure, il sera
tenus, soit parce qu'ils auroient été de nouveau pourvu, s'il est nécessaire, à la susistance ét
élus pour remplir quelques fonctions dans le corps aux besoins de la famille de ce généreux ci
municipal ou dans le conseil général de la com toyen.
mune, demeureront provisoirement suspendus X. L'Assemblée nationale décrète, qu'en con
de ces mêmes fonctions au moment de la moti formité de son décret du 24 juin dernier, les
fication qui leur sera faite du présent décret, anciennes compagnies de milice bourgeoise de
par deux commissaires du directoire du dépar Saint-Jean-d'Angely seront incorporées, et fe
tement de la Charente inférieure. ront provisoirement le service avec la garde
IV. Les officiers municipaux qui ne faisoient nationale actuellement existante; et que, cette
point partie du corps municipal ou du conseil incorporation ſaite, les armes seront rendpes
énéral de la commune à l'époque désignée en aux citoyens auxquels elles ont été enlevées ».
l'article précédent, et ont été élus dans le pré La municipalité de Toulouse sollicite le bien
sent mois , exerceront provisoirement les fonc ſait de la liberté provisoire pour M. Perez, con
tions municipales. Le premier élu exercera seiller de la chambre des vacations de Toulouse,
celles de maire. lequel n'a point adhéré à la coupable protes
tation de cette chambre ; et pour M. Mani
V. Les motables élus à la même époque , en
tant que de ceux qui n'exerçoient avant la bant, ci-devant président, qui étoit absent lors
dernière nomination aucunes fonctions dans de la protestation.
le corps ou conseil municipal de la conmune , L'Assemblée nationale a adopté un projet de
formeront provisoirement le conseil de la com décret en 6 articles, présenté par M. Chassey,
au nom du comité ecclésiastique, et qui a pour
IH] ll Il G. -
VI. Si par l'évènement des dispositions du objet de faire payer au premier janvier pro
présent décret et des dernières nominations chain, par le receveur du district, les divers
ministres du culte.
faites à Saint-Jean-d'Angely , le nombre des
administrateurs se trouvoit tellement réduit la séance a fini par l'adoption de deux ar
ticles d'un décret concernant le rachat des
que le service public et l'intérêt de la commune
pussent en souffrir, le directoire du département rentes foncières non seigneuriales. Ces articles
de la Charente inférieure y pourvoira en mom étoient apportés par M. Tronchet.
mant un nombre de commissaires suffisant pour Arti, i". « Toutes les rentes foncières per
exercer les fonctions municipales , coniointe pétuelles , soit en nature , soit en argent de
ment avec les nouveaux officiers municipaux quelqne espèce qu'elles soient , quelque soit
ou notables dernièrement élus. leur origine , à quelques personnes qu'elles
soient dues , gens de main - morte , domaines'
VII. Ceux qui se trouveront composer le aPºnag'stes, ordre de Malte, mêmes les rentes
corps municipal et le conseil général de la com de dons et legs , pour cause pie ou de fonda-,
mune , se réuniront pour nommer au scrutin tion , seront rachetables : les champarts de
et à la pluralité absolue celui d'entr'eux qui tOtlte espece et SOus toute dénomination , le
remplira provisoirement les fonctions de pro seront pareillement aux taux qui sera ci-après
cureur de la commune. ſixé. ll est défendu de plus à l avenir créer au
VIlI. L'Assemblée mationale est satisfaite de cune redevance foncière non remboursable,
la conduite ferme et généreuse qu'ont tenue sans préjudices, baux à rentes ou emphytéose.
les membres du directoire du département de et mon perpétuels , qui seront exécntés i
la Charente inférieure ; les gardes mationales
de Saintes , Rochefort, Charente et Malte; les
toute leur durée , et pourront être faits à l, -
venir pour 99 ans.
détachemens des régimens des chasseurs Bre Il les rentes ou redevances foncières , éta
tons , d'Agénois et de Royal-Lorraine; la ma blies par les contrats connus, en cert ins pays,
séchaussée , le sieur de Saint-Blancard, qui a sous le titre de locateries perpétuelle, sontcom
( 737 )
Dunkerque ; deux à Douai , daux à Cambrai,
prise dans les dispositions et prohibitions de . deux
I'article précédent , sauf les modifications ci- . à Verdun, deux à Chartres , trois à Gre
après sur le taux de leur rachat ». noble , six à Toulouse, trois à Châlons et trois
à Reims. - - - - - - -
· Un autre décret, rendu sur le voeu du même . L'Assemblée a cru qu'il seroit possible d'obtenir
rapporteur , ordonne que les redevables , de · une grande économie sur ces divers objets,
l'ancienne dîme ecclésiastique ou inféodée se-, en les éclairant et en retranchant quelques
ront tenus , à compter de la récolte de 1791 , comités de foible importance, et on a ajourné
de payer aux propriétaires de ces dîmes la va ' la décision de cette affaire sur l'avis de M.
leur de cette ancienne redevance , suivant, i Roederer. - - -
à leur faire fête ; mais ils entendent bien que grillé avec l instrumené en questiorz : ( ce sont
ces sbires, aussi chargés de piastres que de sca les termes de la lettre qne je vous donne à ex-'
pulaires , paieront leur écot. On leur distri pliquer ) : elle contient encore quelques détails
buera des expéditions de la déclaration dcs sur les divers moyens que l'on a tentés pour
droits ; et quoi qu'en dise l'hydrophobe Mallet corrompre le brave général. -
Qn s'abonne à Paris, chez BuissoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, EraIic de'port , le prir '
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Qu s'abontºlaires #, à la vréme adPersè, pour la BOUCHE DE'FER , iiiôyeiinanit g'liº.'poiir 3 mois.
=re
S U P P L É M E N T A U N °. C C C C X X V I. *
( 74o )
Certains ci-devant , dont la mort vient lieu uelques cas être déposés, et leurs sujets absous
reusement de purger la France, ont encore en † serment de ſidélité ». Peu de jours après, ce
expirant manifesté leur hydrophobie aristocra prélat, dans un autre discours aux mêmes états, '
tique; ils ont déshérité leurs héritiers légitimes , trancha la question. et attribua sans façon ce
parce qu'ils sont patriotes. Ces testamens ab pouvoir de déposition nu pape. « G'est vrai
iratâ aristocratiâ ne laisseront pas que de ment , disoit-il , un point de doctrine, et js | |
donner de I'occupation aux tribunaux : car nos sont ens qu'en ce point la puissance du pape |
aristocrates n'en ſont pas d'antres , en rendant cst pleine,auplºnissime
indirecte temporel ,».directe au spiritueH, et , •*
leurs vilaines ames à tous les diables. i
On lit dans le journ il de Henri'III, édit, de
De Nanci, le 22 rzoºcrnbre. t72o , pag. 66, le fait suivant :
« Le 25 novernbre 1585, avint au dîner du .
Une ligue aristo-robino-calotine s'étoit formée roi que M. du Perron ſit un excellent discours !
dans notre ci-devant palais épiscopal, on y contre les athéistes , et comme il y avoit un * •
préparoit de nouveaux malheurs † nOt rG l)ieu. Ce qu'il pronva par belles raisons, à quoi
pauvre ville ; mais les élections régénératives le roi prit grand plaisir, et l'en loua. Mais du
de la municipalité ont ceint de l'écharpe civi Perron dit au roi : Sire, j'ai prouvé aujourd'hui
que douze patriotes, dont la fermeté saura dé qu'il y a un Dieu , demain, s'il plaît à votre ma
jouer ces misérables cabales. Déja les conspi jesté me donner encore aedience, je vous pron |
ratcurs changent de langage. Cependant ils ont verai , par raisons aussi bonnes , qu'il n'y en
séduit quelques curés de campagne dans notre a point du tout. Sur qnoi le roi entrant en
voisinage, et ces sicophantes ont sondé le coeur colère, chassa ledit du Perron , l'appella mé
et les reins de leurs paroissiens et paroissien #, lui défendant de plus se trouver devant
Ull XX.
nes , pour y découvrir quelques dispositions
seçrètes à la sainte contre-révolution : n1ais ces
bons cultivateurs ont répondu qu'ils se pqsse IEn s55, les évêques assemblés à Compiègne "
roient de l'absolution b en plntôt que de la dé trônent Louis-le -Débonnaire : ils lui ,m
constitution : et ils demandent déja d'autres posent une pénitence publique , fui ſont ôter
pastenrs aux électeurs de district. son épée , le couvrent d'un cilice et le rem
ferment dans un cloître , le tout pour l'obser
JDiscours pienx, gentillesses et maximes d'un vation des saints canons et le salut de cet infor
«ardinal et soi-disant prince de l'église, aux tuné princ°. Les principaux acteurs de cette
scène politique furent les ºrchevêques de Lyon
seizième et dix-septième siècles. de Vienne et de Reims ; les evêques de art |
- ·DE L A F R AN C E,
ET A F F A I R E S P o L I T I Q U E S D E L' E U R o P E,
vo vR N A L L I B R E , par une Société. d'Écrivains Patriotes ,
· · · dirigé par M. MERcrER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
La noblesse héréditaire est le plus grand fléau que le ciel, dans sa colère ,
- puisse envoyer aux nations. (D'ENTRAGUEs, qui depuis..... mais alors).
c)n a accordé , dans le procès verbal. uno. été appellé à la rédaction par le comité mi
mention lionorable à un plan d'institution na itaire , dont il est membre, MM. de Noailles et
427
| | ( 742 ) - - " - - . -
Mirabenn ont 'tabli la nécessité de diminuer le | payoit à MM. dfArtois, d'orléans, de Pen
nombre des officiers supérieurs, ainsi que le | thièvre, etc. en remplacement des droits féo
portoit l'article : , - -- | | | daux ,.aux-ci-devant états de Languedoc et de
Art. Ii. « Le corps de l'artillerie, non com- Provence , aux fermlers généraux, etc. etc. ;
pris les neuf inspecteurs-généraux , sera com- | e'est une économia d'un milllon sur la dépense
posé , en offciers, sous officiers et soldats , | annuelle dû serviée. . - " -
pendañt l'année 1791 , de 9556 hommes, les- MM. Dupont et Camus ont fait ajourner à
- - • • - - - - r - ºt | dimanche prochain le rapport sur la fabricatiou
quels seront employés au service des places , de º - " - - - - | | -- ! . - - - - - · • - *. "-•
répartis en sept régimens, six compagnies l' du billon , si nécessaire au succès des assignats
mineurs et dix compagnies d'ouvriers , ainsi | et à la tranquillité populaire. .. · , A•)
- |
1°. Les contrats , transactions , sentences
· lV. La solde journalière et annuelle de cha- | arbitrales,'promesses de payer, constitutions. |
[ue classe de sous-officiers et soldats-canon- | | de rentes perpétuelles et viagères , arrêtés de
miers, sera fixée ainsi qu'il suit. . | comptes et autres âctes qui contiendront obli-.
· Total pour les deux articles. . . 3.45o 27o l. | gation de sommes déterminées sans libéralité;!
Un amendement de M. Emery, appuyé par | et sans que l obligation soit le prix de la trans |
M. Mirabeau
faveur des officiers l'articl
inséré dansdits
, a été ci-devant de fortune, mission d'aucuns objets mobiliers ou immo
5, en || biliers.' • - • - -
dont le remplacement est prévu , , 2º Les baux à ferme ou à loyer d'une seule 1 ••
Art. V. « Le ' grâde de lieutenant en troi- | année , à raison dé ce qui en forme le prix.
sième est supprimé ; les officiers qui en seront '3°. Les donations mutuelles et conventions
pouryus conserveront les appointemens dont iréciproques de libéralité d'objets mobiliers dé- '
ils jouissent , et resteront attachés en qualité · terminés, à l'excé#tion de cellès èntre 3 •' i
compris
auront droit nouvelle
dans àla leur remplacemen t , ,ainsi
formatiôn ils | drôits-
maisqu'il. · · · · t· il'ne
et lors de ºl'évènemen ·-.dà
· · sera auc !º,
u.iºucuns, -
sera réglé incessamment par, décret. qui sera | : A l'égàrd des dô º#ns mºtueff#s et #d# )
le
proposé dans •. de, éventuels
l'artillerie.sur l'avancemënt : , • 1 , l le corps immeubl ui ne c#né#pré#dPohr
dètér que ,les bi
, les dr its €"
, * a, * 1 : " - $y ( r •
3°. Les ventes , cessions , donations , dé - Observ. Est-il rien qui caractérise davantage
missions et transmissions de propriété de biens le stupide orgueil et la mechanceté de la race,
immeubles, réels ou fictifs , et les donations de autrichienne que cette lettre circulaire ! Il sem
sommes et objets mobiliers qui auront lieu par ble à ces mangeurs de peuples qu'ils peuvent.
des actes entrevifs en ligne directe, autrement en imposer à l'être suprême , comme ils en
que par contrat de mariage. -
imposent aux hommes par leur fourberie et leur
- 4°. Les échanges de biens immeubles entre dissimulatron. Mais c'en est fait, la morale des
quelques personnes que ce soit , à raison de cours royales ou impériales est connue; on sait
la valeur des deux parts, sous la déduction des qu'elle est absolument l'inverse. de la morale
sommes stipulées pour retour ou plus value, humaine et divine. O nature humaine ! quand
dont le droit sèra acquitté comme én vente. · seras-tu donc purgée de ces fléaux, pires que,
5°.. Les engagemens et contrats pignoratifs la gnerre , la peste et la famine , puisque ce
stipulés jusqu'à douze années inclusivement, en sont eux qui enfantent tous les autres fléaux
proportion du montant des créances. 1
ensemble. Oui, ce sont les tyrans et leurs fa
- 6o. , Les contrats et jugemens portant délais milles qui ont causé les plus grandes calamités
sement, déguerpissement , envoi et rentrée en, dont la terre est affligée depuis plusieurs mil
possession de biens immobiliers, faute de paye liers d'années ; ce sont eux qui ont fait verser.
ment de la rentrée ou d'exécution des clauses des torreils de sang; qui ont imaginé des pactes,
du premier contrat ; et dans le cas où le con de famine générale ; qui ont dépouillé les peu
trat antérieur auroit été jugé radicalement nùl, ples de leurs droits et de leurs p1opriétés ;, qui
† il n'auroit pas été exé ont avili et corrompu les mations ; qui enfin
ont outragé dans tous les sens Diéu, lä nature
cuté, soit par 'l'entrée effective de l'acquéreur
en i&uissance, soit par le paièment de tout ou et la raison. O nature humaine ! quand seras-tu.
## les droits ne seront payésdesur - donc purgée de ces ſléaux. CARR A. *•, .
: Extrait du livre noir, imprimé depuis le 15 .1avec une partie de son artillerie et s n armée.,
novembre ,dernier.,. sur pièces originales, par Pendant qu'il sortoit ainsi, les Autrichiens pas
sèrent la Meuse à Andoy : Namur leur fut livré.
ordre des états du Hainaült. -
· « Nous vous faisons les présentes pour vous l resté campé hors des murs. *
( 744 )
Le congrès de Druxelles ne s'est point laissé également des Volontaires de tous les endroit
abattre par cette trahison , lui-même l'a notiſiée du Brabant.
aux provinces de l'union, et a pris des mesures Nous pouvons donc nous rassurer sur les dis
défensivcs. -
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R o P E,
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes »
dirigé par M. MERcIER , et par M. CannA , un des Auteurs.
Si les évêques croyent être une puissanco, ils sont coupables du crime de
lèze-nation ; car il n'y a point d'autre puissance que la nation. Elle est
libre maintenant, et elle ne souffrira jamais qu'aucun corps se rallie
dans son sein pour y former un état dans l'état , une puissance en con
cours, et bientôt en opposition avec sa puissance. (Chroniq. de Paris).
cette tardive récipiscence n'a pas trouvé grace ; : décider si, les frais de la procédure criminelle
et sur la motion du vigilant M. Camus , il a · seront acquittés par le trésor public, ou par les
été décrété aujourd'hui que l'ajournement pro départenens respectifs. Déja cette question a
V 428
( 746 )
été ajournée et renvoyée aux comitês réunis de aujourd'hni de la reconnoissance universelle,
constitution , de jurisprudence criminelle et sans doute il est venu plus d'une larme au bord
des finances. Aujourd'hui M. le Brun, membre de l'oeil des gens de bien. M. de Mirabeau, dans
de ce dernier comité , a fait le rapport , et a la même opinion, a toujours été MI. de Mira
dit que l'opinion des deux autres portoit cette beau. Nous ne citerons qu'un mot de son dis
dépense sur le trésor mational , mais que l'avis cou1 s : « On oppose à vos loix celle de la méces
du comité des ſinances et son avis individuel sité ! ... C'est le cri de ralliement des brigands».
étoit de la faire supporter aux départemens , et Cependant, après quelques débats, M. La
il a présenté le projet de décret rédigé en com venue a obtenu la parole. Dans un discours de
séquence. -
deux heures, il a invoqué la déclaration des
Ce mode de rapport n'a pas paru acceptable droits , qui assujettit tous les membres de la
à M. Prieur, qui , indépendamment des raisons société et toutes les propriétés à la contribution
de prépondérance qui pourroieirt militer en corn:nºune. ll distingue entre imposer et rete
faveur des deux comités, a fuit valoir l'intérêt nir, il ne voit dans l'affran cliissement des rentes
du repos public et l'exemple des ancienn s jus sur l'état , qu'un privilége pour le rentier, pri
tices seigneuriales, où la poursuite des crimes vilége odieux et impolitique ; il ne craint pas
étoit négligée par avarice. « Au surplus , a-t-il que l'étranger ne se détermine à retirer ses ca
ajouté, en ajournant cette question , l'Assem pitaux, plus avantageusement placés en France
blée n'avoit entendu s'en occuper que lors de que par-tout ailleurs.... -
l'organisation des juris , je conclus à ce qne L'orateur ne paroissoit pas près de finir,
l'ajournement soit continué jusqu'à cette orga lorsque la motion a été faite que cette question
nisation très-prochaine ». fût jugée sans désemparer.
Le décret rendu a prorogé l'ajournement. La motion mise aux voix , il est resté du doute
Une autre question non moins grave étoit après deux épreuves : et M. Barnave ayant fait
à l'ordre du jour, celle qu'avoit élevée M. La l'observation que le décret qu'on attendoit de
venue , et qui avoit été ajournée , la motion de vant assurer le crédit public , il étoit indispen
faire soumettre à l'imposition publique les sable de le soumettre à la discussion la plus
rentes viagères et constituées sur l état. approfondie, il a été prononcé que la discussion
V1. § en a fait le rapport, au nom du n'étoit pas fermée. G.
comité d'imposition : il a payé un éloge à l'in
tention des partisans de l'imposition , il a an
moncé qu'il en résulteroit une économie am Nouvelles de divers départemens.
nuelle de 1o à 12 millions , il a mis en évidence
tous les moyens qui peuvent appuyer ce sys Le débordement des rivières a retardé de
tême , puis il a pensé que l Assemblée natio plusieurs jours la circulation des couriers dans
male s'étoit expliquée par ce noble décret, qui quelques départemens : aussi-tôt les aristocrates
a statué qu'il ne pour roit être fait aucune nou-' de toute espèce , les calotins, les hobereaux,
velle réduction mi retenue sur les dettes de les parlementistes , etc. sont sortis de leurs re
l'état ; que mi les étrangers ni les c toyens fran paires , et sont venus annoncer au peuple que
çois n'ont dû s'attendre à voir changer leurs l'Assemblée mationale étoit dissoute , le roi
conventions ; que cette injustice seroit d'au mort , ou enlevé de Paris, la capitale désarmée,
tant plus odieuse qu'elle n'a pas même la hon et tous les patriotes-pendès ou massacrés. A
teuse excuse du besoin, puisque les jours sont Montauban a Coulougnac, à Limoges, à An
proches où la constitution sera achevée , où goulêmé, à Bordeaux, et dans les contréès adja
la perception sera rétablié , où le crédit , la centes, ces impostures sinistrés ont été prpcliº
paix , le bonheur public, seront sans nuages. mées, et deja les aristocrates croyoiéht rallier
M. Lavenue paroissoit à la tribune pour sou autour d'eux les gardes mationales et tous les
tenir la motion, lôrsque MM. Luport, Fréteau, citoyens : qu'est-il arrivé? les départemens, les
Mirabeau, ont à l'envi provoqué la question districts, les municipalités, les citoyens armés
préalable. On a entendu M. Jº réteau rappeller tous les hommes libres et dignés de l'être : ºnt
les représentations qu'il fit au roi en novembre juré de mourir pour la déferise'de la liberté et
1787 , contre : la déloyauté des ministres qui de la constitution; ils ont juré de'venger lº
vouloient se jouer égalementide la foi publique; attentats commis centre l'Assemblée mationale
et si l'on a comparé la récompense que reçut et le peuple de l'enlèvement de son roi; dan
alors son courage, et le témoignage qn'il reçoit | plusieurs cantons, une jeunesse bouillante dº
, º*## ! .
( 747 )
:ourage et du saint amour de la justice , s'estn'ayez réparé vos horreurs du Thor, de Ca
#branlée pour voler au secours des Parisiens ! vaillon , d'Avignon , etc. ; que vous n'ayew
>pprimés. Cette impulsion terrible, donnée par secoué le joug ultramontain ; que vous n'ayez
es aristocrates, et dont ils s'apprêtoient à re rendu à votre noblesse son état primitif, à
>ueillir les fruits, a pensé leur devenir funeste ; votre illustrissime et revérendissime clergé la
bn leur a signifié que leur tête répondoit des besace que Saint Pierre lui avoit déléguée ,
#vénemens ; les sabres ont été affilés en leur nous réservant, au surplus, le droit de nous
présence, et ils ont bien pu se convaincre qu'au méſier de vous.
moindre mouvement de conrre-révolution, ils | Nous vous exhortons cependant à respecter
seront les premières, et peut-être les seules vic vos voisins les dauphinois , les provençaux ,
times. Ces petites secousses ne font aucun tort
les languedociens et les avignonois, dans la
à la circulation des assignats, et ne diminuent crainte qu'ils n'aillent vous racourcir les oreilles.
point l'activité de la vente des domaines na- . Nous vous invitons à prendre la devise des
tionaux. A. G.
braves avignonois, et à faire expiatoire pour
-
les victimes que votre tyrannie a sacrifiées ».
Lyon, le 27 novembre.
L'assemblée populaire des amis de la consti IVoIt velles très-agréables pour les bons patriotes.
tution, du quartier de la Pêcherie , a notifié au
curé de cette paroisse que les fidèles desiroient Le 1er décembre, dans la séance aux Jaco
vivement qu'il imitât l'exemple du respectable hins , M. de Menou a annoncé que le sieur
curé de Saint-Just, et qu'il prêtât le serment Guignard n'iroit point en ambassade en Suède,
civique. - et qu'il n'auroit aucune retraite en sortant du
ministère.Ainsi l'opinion publique a donc triom
Avignon , le 22 novembre. phé de ce misérable , et la vengeance divine
commence à s'appésantir sur lui ! Tel sera le
Les gardes avignonoises viennent de recevoir Asort de tous les ennemis du peuple ét de notre
la copie d'une lettre adressée par les gardes sainte constitution : errans et proscrits comme
mationales du Puy à l'assemblée dite représen Caïn, pour avoir assassiné son frère, ils ne sau
tative, séante à Carpentras. Cette lettre est ront où reposer leur tête, et ils demanderont
conçue en ces termes : sans cesse au Ciel de les délivrer de la vie, pour
« Messieurs , nous avons vu votre insinuante les délivrer de leurs cuisans remords.
lettre adressée aux gardes nationales de cette Dans la même séance, nous avons appris avec
ville. Admirateurs de votre sablime éloquénce, une satisfaction indicible que l'excellènt pa
comme de vos sentimens généreux, mous voyons triote M. Mollevau avoit été nommé maire ds
avec plaisir que vos frères d'armes d'Orange Nanci s et que la municipalité de cette ville,
observent les loix de la fraternité qui leur don purgée enfin de son aristocratie sanguinaire ,
nent des droits sur vos approvisionnemens , s'occupoit avec la plus tendre sollicitude à faire
puisqu'ils ont retenu pour eux les armes et les maître le civisme autour d'elle, et à consoler
four/zizures qui leur ont paru vous étre super ses infortunés concitoyens des malheurs qua
flues.Vous avez cru faire par quelques périphra leur à causé l'humeur massacrante de l'aristqr
ses , ce que vos souverains † jadis avec crate Bouillé. . ' | | | || , . .. ; " :
4
.
des bulles et des indulgences.Ce temps m'est plus; : Dans la seconde cité de l'empire, à Lyon,
le merveilleux n'est plus de mode. Quand même une atmosphère plus pure et un ciel plus serein
votre vieux des sept montagnes viendroit visiter commencent à régner : la recomposition de la
les † possessions romaines , suivi de
municipalité présente de, véritables patriotes ,
#es satéllites rouges , violets, noirs, blancs , à
des hommes vraiment éclairés qui dissiperonp
arbe et sans barbe, tondus, en boudin , à bientôt tous les usages que l'aristocratie avoit
Voix claire, à voix rauque, accompagné d'un . élevés sur cette ville , et lui donneront tout
million de sbirres, nous les défions de voir le l'éclat dont elle est susceptible. Bénie soit la
dos de nos gardes nationales, tant le ruban . morale du patriotisme ! c'est à elle seule à faire
ºux trois couleurs les a rendus intrépides. des miracles pour le bonheur et la prospérité
: Croyez que tous les François me vous recon du genre humain. ' ' : ' ' ' ' ' • •• .
noîtront jamais pour frères, ni amis, que vous · D'autres nouvelles nous apprennent que le
( 748 )
civisme , la concorde et la douce union entre causes de ses déprédations et du déficit que
les catholiques et les non-catholiques de Ntmes, Necker et Calonne ont formé dans les finances
font de tels progrès dans cette ville, que nous pour certaine cour étrangère : voilà le mot de
me doutons pas que ses habitans ne soient bientôt l'énigme. N'est-il pas évident d'ailleurs que le
les dignes émules de ces braves Marseillois , de clioix d'un homme , qui n'a donné aucune
ces braves Bordelois et de ces braves Nantois, preuve de patriotisme, ne peut inspirer aucune
qui depuis la révolution ont été ceux des Pa confiance au peuple ?
risiens , si toutefois ils ne les ont pas même Mais qu'elle est donc l'insouciance de l'As
surpassés dans certaines circonstances. semblée nationale sur l'état et l'administration
D'un autre #, la société des amis de la des ſinances, pour ne pas se hâter de déclarer
constitution à Montauban prend le dessus , et que l'administration des revenus publics appar
mous fait espérer que bientôt cette ville ne le tient entièrement à la nation, et pour ne pu
cédéra en rien aux autres pour le patriotisme nommer elle - même un directeur général en
et l'amour de la paix. Graces soient rendues cette partie, qui ne rendroit compte qu'à l'A,
aux sociétés des amis de la révolution ! ce sont semblée nationale elle-mème et jamais au roi!
elles qui ont fait la révolution dans les esprits, Le chef du pouvoir exécutif n'a-t-il pas sa liste
comme la prise de la Bastille a fait cette révo civile ? Est-ce à lui maintenant à s'ingérer des
lution dans les choses. CARRA. -
finances du souverain ? N'est-ce pas dans si
cour même qu'on a dévoré depuis quinze ani
près de quatre milliards, outre les revenus or
Observation sur la nomination de M. de Les dinaires ? Que les districts et les départemens
s'élèvent donc avec force contre la nomination
sart au contróle général. au ministère des finances d'un homme dévoué
à la cour , et qu'ils demandent avec instance
Jusqu'à présent je n'ai cessé de croire et de à l'Assemblée nationale que les revenus publics
dire que la cour étoit incorrigible , et que ja soient mis immédiatement et exclusivementsous
mais elle n'entreroit dans le sens de la révolu la main de la mation. CARRA.
tion que lorsqu'elle y seroit décidément forcée
par la voix impérieuse et souveraine de la
nation, et par la fermeté inébranlable de l'As PRovINCEs BELGIQUEs-UNIEs, le 3o novembre
scmblée mationale. La nomination du brave M.
du Tertre , dont je connois particulièrement Le général Schoenfeld a été destitué de son
les principes et la probité, à la place de garde commandement, et M. de Koehler a été nommé
des sceaux, m'a étonné sans m'éblouir, parce généralissime des troupes des provinces belgi
que j'ai pensé que cette petite satisfaction don ques-unies. Ce nouveau Washington a répondu
née au peuple , loin d'arrêter les intrigues et sur sa tête du succès des armes patrioti ues des
les complots du comité autrichien, ne serviroit Belges contre les vils satellites de Léopold.Tout
peut-être qu'à les voiler davantage , en les ca se ranimc dans les dix provinces confédé: º
chant au nouveau garde des sceaux lui-même. depuis cette nomination , et les volontaires pº
La nomination de M. de Lessart, créature et tent de toutes parts pour aller combattre leº |
disciple de M. Necker, au contrôle général, serment, en quittant#
nemi. Ils font tous le
justilie plcinement mes conjectures. I'ourquoi foyers , de m'y rentrer qu'après avoir c assé les
confier à un tel homme, que plusieurs citoyens Autrichiens du pays. Nous espérons donc plus
assurent être inepte et paresseux , le trésor de
la nation, si ce n'est 1°. que la cour veut dis que jamais de voir dans la Belgique
nous avons vu dans l'A mérique
#ê,
septentriº
oser de ce trésor, comme elle a déja fait sous c'est-à-dire, l'amour de la patrie et de la liberté
† précédens contrôleurs généraux : et , 2°. triompher à la fin des tyrans et de leurs *
q u'elle veut cacher et couvrir les véritables
, claves enrégimentés. C... -
. • - - 1 : º. .. . ' " , --
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de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques,
Et chezſteus les, Libraires et Directeurs des Poates du Royaume et de l'Etranger. "
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E T A F FA I R E s P o L I T I Q U E s D E L' E U R o p E ,
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcz ER , et par M. Ca Rx /, un des Autezzrs.
les autres citoyens , au lieu même de leur Dans ces commencemens de la saison la plus
domicile.
dure, la ville de Versailles, peuplée d'ouvriers
Quelques mouvemens élevés dans la ville de nécessiteux, demande un secours provisoire de
Mayenne , ont effrayé la municipalité, qui a 125.ooo liv., et le comité des finances est d'avis
quitté ses fonctions, et se refuse à l'invitation de le lui accorder. Cette demande a fourni à M
de les reprendre. En vertu d'un décret particu Martineau l'occasion d'observer combien il §
lier, les juges du tribunal ct les juges de paix roit necessaire que l'Assemblée nationale, pour .
de cette ville seront installés par l'administra ménager ses instans, décrétât, par une disposi
tion de district.
tion générale, qu'il seroit accordé à to§
· Le collége de l'Oratoire à Salins étant très-' départemens du royaume les sommes néce -
modiquement doté, la ville, qui veut c »nserver sairés pour des établissemens d'atteliers de
cette utile maison , § e la permission charité et autres moyens de faire subsister les
d'imposer ou d'emprunter de quoi y subvenir. citoyens indigens. -
--
\
Renvové au comité des finances , sur la motion Le décret a été.
de M. Boucbe, Iequcl a observé que l'Oratoire : la rédaction de M. Pºrté sur le champ, d'après
Barnave, et ensuise, sur ua
( 7 5o )
amendement proposé pº r M. Prieur, il a été qu'il est très-possible que ces dettes s'élèvent
décrété que les comités réunis des finances, de au-dessus de la valeur de leurs rentes. Ainsi,
1nendicité, d'agriculture et de commerce, pré M M. , en décrétant cette déclaration , vous
senteroient un projet de décret dans lequel ils vous exposeriez à l'injustice criante de faire
exposeroient quelles sont les sommes qu'ils contribuer un citoyen pour une propriété qu'il
croiront mécessaires aux besoins des pauvres n'a pas.
dans les divers départemens , et que néanmoins M. l'Abbé Charrier a prétendu que c'étoit
il sera accordé provisoirement à § municipalité
«ie Versailles une somme de 125 mille livres , à ici la lutte de l'intérêt de la capitale contre
celui des départemens, et il a demandé l'appel
imputer sur celle qui doit lui être accordée pur nominal.
les dispositions du décret g néral. -
On a repris la discussion sur la question de Il n'est pas équivoque , s'est écrié M. Ch.
Lameth , que les auteurs de la motion n'ont
soumettre à l'ini position les rentes snr l état. d'autres vues que d'augmenter le nombre des
M. Lavenue a terminé son discours sans rien
mécontens et de perpétuer les troubles ; mais
énoncer de plus fort que ce qu'il avoit dit hier , il est bien étrange de voir à la tête de ce parti
et il a conclu à ce qu'il fût décrété qu'on impo un membre de ce même clergé qui a invoqué
seroit toutes les rentes perpétuelles et viagères, si hautement la justice de l'Àssemblée natio
même celles dues aux étrangers, proportionnel nale en faveur de ses rentiers.
lement aux propriétés foncières.
Enfin , après de nouveaux débats et plusieurs
M. Barmave a établi, avec beaucoup de clarté, amendemens enfantés par le sarcasme, et écar
la distinction à faire entre l'imposition foncière tés par la question préalable , la majorité a
et l'imposition personnelle ; celle-ci, due par adopté la rédaction de M. Barnave, ainsi qu'il
1ous les citoyens individuellement, pour la pro Sll l t :
tection que leur accorde la loi, l'autre, due par , l.'Assemblée nationale , se référant à ses dé
la propriété même, comme faisant partie de la
1masse de l'état. Sans doute le rentier est impo crets des.... , qui consacrent ses principes de
sable comme tout autre citoyen ; mais il ne
justice et de loyauté , et à l'intention qu'elle
a toujours manifestée de faire contribuer les
s'ensuit pas delà qu'une nation qui a emprunté créanciers de l'état comme citoyens dans l'impôt.
tous des conditions convenues , puisse user
de sa force pour rompre ces conditions : ne personnel, en proportion de toutes leurs facuk
payer qu'en partie ce qu'on doit , c'est faire tés, décrète qu'il n'y a pas lieu à délibérer sur
iine banqueroute partielle , retenir par ses
la motion qui lui a été faite , tendant à établir
mains une portion de sa dette , c'est exercer un une imposition particulière sur les rentes duesº
par l état. G. -
On s'abonne à Paris , chez BUIssoN, Libraire, rue Ha utefeuille, à qui l'on adress
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres Pºur les Auteurs des Ann ºra, franc de pert, le pris
ales Patriotiques.
Et chez tous les Libraires et Diracteurs des Postes du Royaume et de -
43o
( 754 ) -
Cette motion est envoyéc au cornité de cons dus, et qui sont démentis par toutes les reh
tl l UltlOIl. tions directes. Il a proposé ce décret :
Le rapport de M. Tronche t, sur le rachat « L'Assemblée nationale , délibérant sur la
des rentes foncières non seigneuriales, a occupé demande du roi, après avoir entendu ses comi
le reste de la séance. -
tés militaire et diplomatique, décrète qu'il sera
Il est indiqué à lundi soir une séance ex mis à la disposition du ministre de la guerre une
traordinaire , pour entendre le rapport de somme de quatre millions, pour être employée
l'affaire de Nanci. aux réparations à faire aux diverses places fortes
du royaume, et aux approvisionnemens néces
Séance du 5 E)écembre, saires à cet objet ». -
rèts, sans abandonner leur propre ouvrage ». institués , porteront le nom de gardes natio
Les articles suivans ont été consacrés , monobs nales. | · · ·
tant quelques autres oppositions peu dignes 13°. Comme il n'y a qu'une seule nation , il
'd'être rapportées. n'y a qu'une seule garde nationale pour tout le
'l' I 'T R E Ier. royaume, soumise au même régime, à la même
discipline et au même uniforme ». G.
De la force publique en général.
« L'Assemblée nationale déclare , comme Suite du
/
tarif des droits d'enregistrement
principes constitutionels, ce qui suit : des actes civiles et judiciaires. .
1°. La force publique, considérée d'une ma
nière générale, est la réunion des forces de 7°. Les déclarations que seront tcnus de four
tous les citoyens. nir , dans les délais prescrits par l'article XII
2°. L'armée est une force habituelle extraite du décret, les héritiers, légataires et donataires
de la force publique, et destinée essentielle éventuels , autres qu'en ligne directe , oncle
et neveu, mari et femme, 5o sols ; entre frères
ment à agir contre les ennemis du dehors.
Les articles suivans ont été adoptés après des et sœurs, jusqu'au quatrième dégré exclusive
mcnt , 4o sols pour tous les collatéraux et
débats très peu prolongés. étrangers, des biens immeubles, réels ou fic
3°. Les corps armés pour le service inférieur tifs , qui leur seront échus en usufruit , dont
sont une force habituelle extraite de la force
les droits seront payés à raison de la valeur
publique , et essentiellement destinée à agir entière de ces biens , et si par la suite ils réu -
contre les perturbateurs de l'ordre et de la missent la propriété à l'usnfruit, à quelque titre
paix. que ce soit, les droits ne seront piiyés, que sur
4°. Ceux-là seuls jouiront du droit de citoyens l'estimation ou le prix de la nue propriété.
actifs , qui, réunissant d'ailleurs les conditions A l'égard des ventes et cessions, à titre oné
rescrites , auront pris l'engagement de rétablir reux , des mêmes usufruits et des baux à vie,
'ordre au-dedans, quand ils en seront légale les droits en seront payés , savoir , pour les
ment requis, et de servir dans l'arme e pour la ventes et cessions, à raison du prix stipulé ;.
défense de la liberté de la patrie. et pour les baux à vie , sur le pied du capital
· 5°. Nulle force armée ne peut exercer le au denier dix de la redevance , et suivant la
droit de délibérer ; la force armée est essen
sixième section ci-après.
tiellement obéissante. -
droits sont réglés par les précédentes sections. L'Assemblée nationale dit-elle autre chose
5°. Les baux de nourriture des enfans mi ' que ce qu'ont écrit les pères de l'église, et ce
meurs , ceux à ferme ou à loyer au-dessus d'une pendant nos monseigneurs se coalisent, leurs
année , jusqu'à douze inclusivement , et les grands vicaires se coalisent , quelques curés
sous-baux , les subrogations, cessions et retro gros décinateurs se coalisent pour opposer aux
cessions desdits baux, à raison du prix de la décrets une résist. nce criminelle, qui n'est
location annuelle. | qu'un prélude de la guerre civile qu'ils vou
( La suite demain. ) , droient allumer pour conserver leurs beaux
habits , leurs chars et leurs chevaux, leurs ta
I, Y o N. Nouvelle caisse /patriotique. bles somptueuses, leurs courtisannes, et maintes
7 autres ſriandises dont saint Grégoire de Na
Nous avons parlé des avantages que les ou zianze ne parle pas, bien qu'il en sent quelquº
chose. A. G.
vriers de la fabrique de Lyon retiroient de la
caisse patriotique établie pour l'échange des Lettre à un journaliste aristocrate.
assignats contre des mandats de 6 liv. Nous
nous sommes aussi récriés contre les abus qui Sainte-Foy, le 28 novembre .
se glissent dans les plus sages institutions : nous l)es citoyens patriotes n'ont pu entendre sans
avons publié les justes plaintes des ouvriers à
qui plusieurs fournisseurs retenoient 6 s. pour indignation la lecture du prospectus d'unjour
nal ntitulé : le Défensemr des o primés, ou
leur changer un mandat , ou les ſorçoicnt de l'Ami du C/ergé et de la Noblesse. Ils ont
| prendre l , moitié ou même le tout en marcham arrêté de le brûler sur le champ dans la salle
dises : cas diff rentes récriminations ont été
même de leur assemblée , et d'écrire aurédac
prises en considération par M Al. les fabricaus
de chapeaux : ils viennent de créer une nou tºur de cet ºffreux libelle, pour lui témoignet
l'horreur et lc profond mépris qu'ils ont conçu
velle caisse patriotique , dont les actions seront pour son ignoble personnage. - • *
de 1ooo livres ; il sera libre à cliaque action - Ne soyez donc pas surpris, M. le libelliste, du
naire d'en prendre autant qu'il voudra : ct dès
qu'il y au a vingt souscripteurs, on procédera
petit not à l'oreille que nous allons vous dirº
au nom de cette société : - -
à la création des mandats , qui seront aux trois Vous êtes un scélérat vendu aux ennemis de
conleurs de la mation , et de trois valeurs dif
Hérentes ; des mandats de 2o sous seront bleus , la nation , qui, sous le masque de la justice !
de l'lºumt nité, n'avez d'autres vues que d'opé
cle %o sous rouges , et de 3 liv. blancs. Par cette rer en France une contre-révolution : mais cº
nouvclle subdivision , la classe nom !,reuse des
qui 11ons rassnre , c'est l'évidence de votre mall
ouvriers de la chapellerie trouvera toutes les vais dessein , la perſidie de vos principes. la pla
sûretés de la caisse patriotique déja installée , titude de vos idées et la grossièreté de v0tr6
et ne sera pas exposée aux vexations des agio style. -
teurs en sous-ordre.
Nous sommes , les Amis de la Constitutioni
et ont signés , Garreau , président ; Beylard,
J'ignorois, dit saint Grégoire de Nazianze , Jrenée Joncard , récollet, secrétaires. -
On s'abonne à Paris , chez BriissoN , libraire, rne Hautefeuille, à qui l'on ndressera, franc de port, le pris
da l'abonnement et la lettre d'avis ; et toutes les lett1ºº ººur les Autcurs des Annales Patriotiques.
Et chez tous les Librairer et Directet rs des Post•s ºn Rºvaume et de l'Etranger.
Il paroit tous let jours un Wuméro de ce Journal. J'ria 5fi iiv. pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 lit pº
mots franc de port , par la poste , pour tºut le ºoº a l 'abonnement ne commence que du prem. d'un moili
On s'abonne auss i, à la méme adresse , pour la BOUCHE DE FÉR, moyennant 9 liv. pour 5 mois
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIREs
· I) E L A F R A N C E ,
- ! E T A F F A I R E s P o L I T I Q U E s D E L E U R o P E,
| J o U R N A L L I B R E , par une Société d"Écrivains Patriotes 2
blissement de l ordre dans l'étendue de l'em Il ne suffisoit pas d'avoir créé une caisse de
pire. Par un décret de ce jour, proposé par l'extraordinaire, il falloit encore l'organiser; les
M. Gossin , au nom élu comité de constitution , commissaires cliargés du travail préparatoire ,
un tribunal de connmerce sera établi dans cha l'ont présenté aujourd'hui par le ministère de
cune des villes de Châlons , de Mâcon, de M. Camus. Nous devons remarquer que ce pro
Saint - Malo , de Châtellerault et de Sedan ; jet de décret a réuni tous les suffrages, pais-.
Verdun aura trois juges de paix, et il en est qu'il n'a excité qu'une discussion très- égère.
accordé deux à Châlons ainsi qu'à Mâcon.
L'organisation de la garde nationale a occupé T l T R E Ier.
encore aujourd'hui l'Assemblée pendant quel
De l'état de la caisse de l'extraordinaire.
que temps. M. Rabaud de Saint-Etienne a
proposé trois articles qui sont à ajouter à ceux Art. I°r. « La caisse de l'extraordinaire, des
qui furent décrétés dans la séance d hier. Les tinée à la recette des revenus et des capitaux,
deux premiers n'ont éprouvé aucune opposi ui ne feront pas partie des contributions or
tion ; le troisième n'a souffert qu'une légère § et à l'acquittement des dettes de l'état,
disc ussion. . - - sera un établissement entièrement distinct et
1 °. Les citoyens ne pourront exercer aucun séparé du trésor public , ou caisse de l'or
acte de force publique, réglé par la constitu dimaire.
tion , sans en être légalement requis. -
2°. Les citoyens armés ou prêts à être armés II. La caisse de l'extraordinaire ne fera au
pour la défense de la patrie ne forment point cune dépense particulière ; il n'en sortira au
corps d'armée. - V. cune somme que pour l'acquit de diverses
3°. Les citoyens qui font maintenant , les parties de la dette publique non-constituée,!
fonctions de gardes nationales , pourront être dont le remboursément a été ou sera décrété,
antorisés à les continuer pendant toute leur et pour fournir au trésor public les secours qui
vie , et il ne sera rien innové aux précédens législatif.
auront été pareillement décrétés par le corps . V.
d crets àdescetgardes
générale égardnationales.
, jusqu'à l'organisation
• • •
voyer, tous les mois , un état sommaire par eux La contribution personelle seroit portée à
certifié véritable des biens mationaux mobiliers 67 : millions : la contribution patriotique pro
et immobiliers qui auront été vendus dans le duira 35 millions ; les droits d'enregistrement
º# le district. -- des actes civils et judiciaires s'éléveront à 4°
I. L'administrateur prendra pareillement millions : le timbre et les hypothèques à dixº
les précautions qui lui paroîtront les plus con huit millions ; les droits de licence à établir sur
venables pour surveiller et opérer la rentrée les débitans de quelques marchandises forme
de la contribution patriotique , et celles, des ront un revenu de 12 millions ; les droits d'af
autres objets à verser dans la caisse de l'ex finage rapporteront 13 cent mille livres : les
traordinaire dans les termes prescrits. douanes aux frontières produiront 2o millions#
· VI}. Le trésorier de l'extraordinaire recevra les postes 12 millions, et la régie des poudres
la totalité des sommes qui doivent entrer dans et salpêtres , 7 cent mille livres -
la caisse de l'extraordinaire, selon le détail qui Les forêts nationales et les salines forment
en sera fait an titre Il. Il recevra aussi les ori un revenu de 2o millions.
ginaux des obligations et des annuités qui se Les Américains sont prêts à payer 3.millions
ront fournies par les municipalités et par les qu'ils nous doivent.
articuliers qui se rendront acquéreurs des L'impôt à établir sur le tabac se porte par
† mationaux , il en sera dressé un état qui apperçu à 2o millions. 4
sera imprimé, et laissé un duplicata au rece il existe encore du sel appartenant à la na°
veur de district ». lion , dans ses divers greniers, pour une somme
· ( Nous donnerons la suite de ces décrets de 17 millions.
dans un de nos prochains numéros, ) Au non du comité d'imposition, M. d'André
A M. Camus a succédé dans la tribune un
a proposé et a obtenu un décret qui a ordonné
membre du comité de la marine , qui a demandé que la vente exclusive de l'eau-de-vie au profit
que tant pour les frais de l'armement précédem de l'état , dans les cinq départemens formant .
ment décrété que pour certaines dépenses re la ci-devant province de ,Bretagne , cesseroit
latives aux colomies, il fût mis provisoirement à d'avoir lieu , à comptér du pramier janvier
la disposition du ministre de la marine la somme prOcba In. . • , . s1 '-
(le trois millions. sept oent soixante une livres Une députation du, département du Pas de
dix-sept sous. La remise de cette somme , dont Calais a été admise a, la barre. Hille a exposé
le rapporteur a fait sentir l'indispensable né que les peuples de ce département et de celui
cessité, a été ordonnée par un décret. du Nord , quoique fidèles à la constitution et
Enfin le tour du comité d'imposition est ar dévoués à la liberté, avoient fait quelques mon
rivé"; ct ce n'est pas sans la plus douce satisfae vemens pour arrêter.la, circulation des grains
e 755 )
et farines, dont ils craiguent pour leur sub simples , lorsqu'il s'agira seulement de réduire
sist ince l'excessive activité. Renvoyé au comité ou de modifier les conventions stipulées par
de commerce, à l'effet d'aviser aux moyens de qui auront été enregistrés.'
des actes antérieurs
concilier la liberté du commerce des grains et Et à raison du triple des droits fixés par le
la tranquillité publique. G. présent tarif, sur toutes les sommes et valeurs
que la contre-lettre ajoutera aux conventions
Suite du tarif des droits d'enregistrement antérieurement arrêtées par des actes en forme. .
des actes civiles et judiciaires. Pour tous les actes de la première classé dons .
les sommes et valeurs n'excéderont pas 5o liv.,
Actes sujets au droit de 4o sous par 1 oo livres. il ne sera perçu que la moitié du droit fixé
S 1 x I È M E s E c T 1 o N. pour 1oo livres dans chaque division.
' Les ventes, adjudications, cessions, rétro S E C O N D E C L A S S E.
cessions, les licitations portant adjudication à
d'autres que les co-propriétaires, les donations Actes dont le droit est réglé en raison du re
entre-vifs ou à cause de mort, de biens immeu venu est évalué d'après la quote d'habitatioz
bles réels ou fictifs, autres que ceux en faveur dans la coztribution personnelle des ! čon
4 /'(2 C4aZ/2S. • . , *
de frère et soeur , oncle et neveu , mari et
Femme, les déclarations de command, d'ami, 1°. Les testamens et actes de dernièré vo
ou autres de même nature , faites après les six lonté, lorsqu'ils contiendront institution d'hé
mois du jour des acquisitions, les engagemens ritier ,. legs universels de biens meubles ou
# contrats pignoratifs au dessus de 12 années, immeubles, ou partage de biens entre les héri
es baux à rentes et ceux au-dessus de 3e ans, tiers §# sans transmission ni accepta
ét toutes les mutations de biens immeubles opé tion , à raison d'un seul droit pour chaque
rées par succession, testament, don éventuel, testateur ou instituant , en quelque §
et à † titre que ce soit, sous la seule ex que soient les héritiers eu légataires.
ception des espèces prévues par les sections Dans le cas où le testateur auroit fait plu
précédentes, et dont les droits sont taxés dans sieurs testamens ou codiciles, les droits de la
des proportions inférieures. seconde classe ne seront perçus que sur l'un
· Lorsque le vendeur ou donateur se réservera de ces actes : ils seront réglés pour les autres
l'usufruit, # droit sera acquitté sur la valeur en raison de la quatrième section des,actes de
entière de I'immeuble ; mais il ne sera dû aucun la troisième classe. · · · · · ·
nouveau droit pour la réunion de l'usufruit à Seront réputés legs universels ceux qui s'é
la propriété. tendront sur la totalité des biens du testateur,
* Dans le cas où la vente comprendroit des meubles ou immeubles
biens propres, , ou
acquêts ou sur un . genre de
conquêts. :• •
sées, soit stir des baux, soit sur d'autres àctºs · Aux auteurs des Annales. .
et contrats. les droits en seront perçus à raison
des :ffets , qui en résulteront, savoir ; . .. , , , Abbeville, ce 29 novembre !
| Sur le pied de la quatrième section des actes La raison, triomphe des
· ·
prélugés jusque dans
,
•. -* • . -'A • • * • • . . , • • -_ ' : " -:
( 76e )
ie fond des provinces. On condamne à la roue, la magnanimité du bon citoyen avec la stupi
à Paris , le jeane assassin de madame Madoré, ' dité délirante de l'aristocrate, et prosterne -
et dans la p trie du coupable on console une vous devant la divine providence, pour la re
famille honnête et respectable, en élevant plu mercier de vous avoir donné. une tête bien
sieurs de ses plus proches parens aux places organisée et un coeur humain, tandis qu'ellea
uunicipales. Le nom du scélérat est porté de obstrué les organes et maudit l'existence de cri
section en section , et par-tout il rappeile une malheureux esclaves des rois et de l'ancien
justice à rendre , un préjugé in fame à effacer. régime. Je l'ai vu, ce sentiment sublime du pi
Applaudissez donc, messieurs ; vive la révolu triotisme , ennoblir toutes les idées et les actions
tion , qui en tout nous régénère ! D. V. de ceux qui en étoient pénétrés, et porter,
dans ceux-là même à qui la fortune n'avoit pu
Prodigieux développemens de l'intelligence et permis de recevoir aucune espèce d'instruction,
de la sagacité humaine par le feu sacré du l'intelligence et la logique à un degré supérieur
.. patriotisme. - -
Cet effet sur-tout m afrappé chez les Belgesnº
• Ce n'est pss seulement du sentiment le plus voisins , que leurs ennemis et les nôtres ont
tant accusés de fanatisme religieux, pour voilet
molle et le plus sublime, l'amour de la patrie ,
que l'ame des bons citoyens s'est trouvé rem les véritables motifs de leur insurrection, qui
plie à l origine de notre mémorable révolution , sons le fanatisme de la liberté et une haine pro
c'est encore de mille traits de lumière qui ont fonde pour la domination tyrannique de li
développé en tout sens , dans une progression
maison d'Autriche. Voilà les † du pu
triotisme ! voilà les germes précieux et fécondi
rapide et incalculable, leur intelligence et leur
raison , et c'est une chose singulièrement re qui produiront sur toute la surface de la temº
Trop long-temps abaisé,
le cèdre de la liberté !
marquable , et que j'ai observée peut-être plus l'homme s'élève enfin à la hauteur de luimêmt,
que personne , par l'étendue de mes corres et c'est à mesure que les peuples monterontsnt
pondance et de mes relations , que , depuis
cette révolution, des milliers d'hommes de génie le trSne de leur souveraineté, que les tyrani
couronnés et leur famille seront forcés d'en
ont paru , qui, sans cette même révolution , se
roient restés des hommes ordinaires, utiles sans descendre , pour être autant au-dessous de
doute à leur famille, par leurs vertus domesti nations qu'ils ont voulu être au-dessus Telles
ques, mais nuls pour la grande famille nationale sont les bases de la justice éternelle; tels seront
et pour les progrès de la raison et de la justice les effets des progrès de l'esprit humain prº
universelles. O qu'elle est puissanto la [morale pagés et accélérés par le patriotisme, Cinal
du patriotisme , puisqu'elle opère en dix-huit Mémoires secrets sur les règnes de Louis XIV
mois ce que douze siècles avoient à peine ébau et de Louis XP , par jou M. Duclos, de
ché, je veux dire l'évidence mathématique et la l académie J'rançoise , historiographe tié
conscience intime dans les ames biens nées des France , 2 vol. in 8°. formant 1o24 pagºs
droits de l'homme et de la souveraineté abso iinprimés avec les caractères de M, Didot
lue des mations ! Prix , 9 liv. brocké pour Paris, et ſº la
Mais tournons la médaille , et considérons franc de port par tout le royaume.A Parii,
avec chagrin la décadence accélérée d'esprit chez Buisson , libraire, rue Hautefeuille :
et de jugement dans ces hommes pervers , vils
esclaves de l'ancien régime , et infectés dans , Nous allons ſaire connoitre en détail ce prº
Cl C LlX IIlOIluIm en t. -
s'élève à toute la hauteur de la majesté hu Jbié , lignes 4o et 41. Ces deux lignes soºº !
Inaine. . double emploi , et se trouvent trois ligº ,
Comparez la perspicacité exquise d'esprit et plus haut. - ,?
On s abonne à Paris , chez liviºsoN , libraire , rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, IPº.
de l'abonnemenr et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annºi§ Patriotiquer. -
Et chez tous les libraires et I)irecteurs des Postes du Roya urne et de l'Etranger.
Il paroît tous les jours un IVuméro de ce Journal. Prix 36 lio pour un an, 18 iiv. pour 6 mois, et de9lirº
6mois , franc de port, par la poste, pºur routie Royau e l 'a. e nnement nc commence que du prem.ºus
on s'abonne aussi, à la méme adresse , pour la BC l CIiE DE FER, mºyonnant 9 liv. pour 5 mºis
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIREs
DE L A F R ANC E ,
E T A F F A I R E S P o L I T I Q U E s D E L' E U R o P E,
| J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains PatriotcS »
- dirigé par M. MERcrER , et Par M. CARRA , un des Auteurs.
| Dans toute magistrature, il faut compenser la grandeur de la puissance
par la briéveté de sa durée. (Montcsquieu.)
:; ';
A s S E M B L É E N A T I O N A L E. lorsque les troubles intérieurs ont été augmentés
par deux autres causes étrangères, l'insur
Séance du 6 Décembre au soir rection du régiment de Château-Vieux sur la
reddition des comptes, et l'humeur de quel
LEs premiers momens de cette séance ont ques officiers du régiment du Roi contre quel
té distraits par la lecture d'une lettre du car ques soldats. - - - -
t sont éclos différens partis, qui déchiroient Par des considérations d'humanité , et pour
ette malheureuse ville ; une municipalité peu - sauver Nanoi de malheurs peut-être plus grands
toyenne commandoit inal et étoit mal obéie, encore , M. Brulart a proposé de décrét§r que
402
( 762 )
la procédure cornmencée sur les évènemens de pose une création de bureaux par le prº
Nanci ne seroit pas suivie ; que les deux ré suivant, qui a été adopté après quelques dé
gimens de Mestre-de-Camp seroient licenciés, bats.
après avoir reçu trois mois de leur paye , et L'Assemblée mationale décrète que deuxcom.
que sa majesté seroit suppliée de négocier avec missaires pris dans chacun des comités des ſinº
les cantons Suisses la grace des soldats du régi ces, des pensions, de liquidation et de judº
ment'de Château-Vieux envoyés aux galères. cature, lui présenteront sous huitaine un prº
L'heure très-avancée n'a pas permis d'enta jet d'organisation de bureaux pour les |
mer la discussion , laquelle est remise à la tions résultantes des décrets de l'Assemblº
séance de mardi soir. †º
lique.
pour la liquidation de la dette pº
|
tion nationale , qui sont les cocardes prises su n'accédera jamais aux demandes que l'Assem
bitement, et les petites assemblées préparatoi blée nationale pourroit § faire; elle promet de
res. Je vous donnerai bientôt une tliéorie com
Plus de ne point troub§ l'Espagne dans sa
plète de ces insurrections que la Providence neutralité, ou , ce qui seroit encore pis, de ne
• , |• A - - -
protège toujours , et qui sont regardées comme Point l'empêcher de se joindre aux anti-révolu
le plus saint des devoirs contre la tyrannie. . tionnaires. Si ces efforts ºornbinés ne produisent
CARRA. rien , les choses *ººººront , entre l' Angleterre
et l'Fspagne, absolument sur le même §ied où
les met là convention 9stensible. Si au contraire
AFFAIRES POLITIQUES ETRANGERES. la contre-révolution Fé ussit , alors on récom
P o L o G N E.
pensera
ticles a
l'Angleterre ºont
pocalyptiques de son révélés,
inactionmanifestés,
, et les ar
blesse a plusieurs d'entr'eux. La diète a eu soin nant cette dernière au bonheur §t à la paix
de choisir les plus riches , et elle a mis à prix dont elle jouissoit il X.#, quelques années. sous
d'argent ses d§ d'ennoblissement. Les le régime de la Bastille , o§ préserveroit les
militaires promus à la noblesse seront exempts autres nations de cet ºSprit de vertige qui, les
de l'impôt du timbre : mais les avocats , ban aveuglant sur leurs Vrais intérêts ourroit ie r
quiers , marchands et fabricans ennoblis, y res donner la ſantaisie d être libres pº de payer
teront assujettis. Sur la liste dos bourgeois qui moins d'itnpôts , tandis Tºe de grands gênies
sollicitoient l'admission dans la noblesse étoient ont démontré que les P°ºples et les moutons
quelques cordonniers et des tailleurs ; leur de sont d'autant Plus heure§ qu'ils se laissent
mande a été rejettée par un sursis. A. G. manger plus facileme , Par les tigres et les
D E L o N D R E s.
loups , et qu'ils livrent à leurs m§je# dévora
trices plus d'argent , de laine et de chair.
Ces argumens ,
Tous les journaux , toutes les feuilles pério d º† l'on voit, seroient
dignes dee Pitt,: º
eliques s'accordent à supposer des articles se Judas Guignard , Calonne , de Necker, de
crets dans la convention entre les cours de l'insolent Potemkindu; vieux fouº §
Ka units, et de -
Qn s'abonne à Paris , chez BuissoN , libraire, rue Hautefeuille à qui l'on adressera, fr
9
· •
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annai§' #anc de port, eIprix
Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etr 8I'.
Patrioci
taqttes.
- 1 • - - -
Il paroit tous les jours iru N'uméro de ce Journal. Prix 36 li°. Pour ttvt ax, 18 liv,. Pour 6 nzoFr.
5 rtois. franc de port , par la poste, pour tout le Royaume L'a: º nnement n . ('Oy71r7I(. » ee de 9 liv. pour
On s'abonite ausvi , à la nºua adresse, pour la BCu & à # b# l' Élt, moy »rce que a're P*r°rrr. d"rrrr mois.
º 9 4iv. Peur 5 moi .
ANNALES PATRIOTIQUES ET IITTÉRAIREs
: D E L A F R A N C E,
ET A F FA I R E s P o L I T I Q U E s D E L E U R o P E ,
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
- . dirigé par M. MERcIER, et par M. CARRA , un des Auteurs.
Ces corps religieux qui se perpétuoient sans fin, jouoient încessamment -
3.4 M. de Noailles accuse le rapport d'être non affligé un de ses collègues ; la seconde, d'avoir
. seulernent trop indulgent , mais inexact : il a · osé manquer aux décrºts , en parlant d'un ordre
1demandé qu'il en fût fait un autre , dont il * qui n'est plusi Cette motion n'a pas été enteR
• a en quelque sorte tracé la forme, en inculpant | due sans trouble : M. de Cazalès invoquant la
-les soldats et les officiers de divers régimens , : liberté individuelle d'exprimer son opinion j>il
- mais sur-tout la municipalité de Nanci , qui , a été défendu par M. de Clermont-Tonnerré,
a autorisé tout le mal par foiblesse tout-à-la - d'après le même principe ;ºet l'Assembléeiidi
: fois et par incivisme, et de M. de Bouillé , à - visant la motion , l'a faît rappeller à l'ordre
- qui ilſ a reproché un excès de précipitation qui seulement pour les derniers miots, relatifs>au
#a fait couler un ruisseau de sang françois. : | |- ci devant ordre de noblesse. * · · ·
: L'avis du comité a été éncore plus fortement 1 : • • Nous ne voulons pas omëttre que M. d'Ai
-
- attaqué par un homme qu'on n'accusera pas de : guillon a demandé grace pour l'autre tort du
s'être concerté avec le préopinant, clést M.!
Cazalès. ll présente l'affaire tous une face soute
# « Lé peu d'influehce dont il jouit
ans l'Assemblée et dans la mation, ne dispense
433
( 766 ) l
de faire attention à l'insulte qu'il fait à la mé tale, et le décret qui suit en a été le résulut
moire de mon père ». « L'Assemblée nationale, après avoir entendu
Enfin on a repris l'ordre du jour, et M. Pru l'avis de ses comités de constitution et dim
gnon ayant rétabli l'avis du comité, la discus position, considérant que l'assemblée adminiº
sion a été fermée, et le projet de décret a été trative du département de Paris n'est point eº
mis aux voix. Nonobstant l opposition de M. Ca core formée , et qu'il est instant de s'occupº
zalès, que la question préalable a écartée, il de l assiète des impositions pour l'aanée 179l
est décrété que la procédure extraordinaire a décrété, 1°. que les cinq officiers municipaut
du bailliage de Nanci sera discontinuée. nommés par la municipalité, pour préparerlº
Sur la seconde disposition , M. de Noailles travaux préliminaires relatifs à † sont
demandoit que le régiment du Roi et le régi commis à l'effet d'ordonner toutes les opération
ment de Mestre-de-Camp fussent refondus cha
cun en deux bataillons , et reportés à la queue
† à l'assiète de l'impôt, tant pºur
a ville de Paris , que pour les municipalith
de l'armée sous un autre nom. Ce moyen a qui dépendent de ce département : 2°. que |
paru peu praticable. En préférant l'avis du co ces commissaires rendront compte de leur
mité, c'est à dire le licenciement , l'Assemblée opération
établie ». à l'administration , lorsqu'elle sen
s '
a rejetté la proposition de donner trois mois
de solde aux stipendiés, et a seulement décrété La matière des poids et mesures, sur laquº
que le comité militaire présenteroit incessam tout l'empire attend impatiemment une loi mi
ment ses vues sur les moyens de remplacement forme, est arrivée ce matin à l'ordre du jour'
des militaires de tous les grades de ces deux M. Lamerville en a fait un rapport simple º
régimens. - précis, et a proposé des dispositions préparº
Sur la demande de M. de Menou, on a rem toires qui ont été adoptées sans nulle oppº
voyé au comité diplomatique la partie concer tlOn. |
vile, pour être puni comme criminel de lèze Certifié conforme à l'original, BoNcERF, º
mation ».
La conduite de l'évêque de Grenoble a été
· dénoncée à l'Assemblée nationale. Ce prélat Extrait de l'histoire de la Sorbonne.
refuse de se rendre dans son diocèse , et de
donner des dispenses de bans aux citoyens du Le révérend père Moya, jésuite et eonfes
département. sous prétexte qu'ils ne sont pas ·seur de Marie-Anne d'Autriche, reine de France
de son diocèse. Cet évêque à remplacer s'ap 'en 1664, prétendoit qu'il est permis de donner
-pelle Dulau. -
un coup de couteau à celui qui nous dit des
Quant au sieur Daviaud, il s'est enfui de injures, et de le tuer en cachette si on ne le
c7c8 , - v
peut autrement ; qu'un juge peut en certaines du souverain pontife; manda à la barre les su !
circons : º ri ces vendre sa sº1ut ence , comme un périeurs des moines mendians , les priricipâux
ecclésiastiqne son béné lice. jésuites qui soutenoient la domination papale, *
Ce th, ologien conlesseur traitoit aussi fort et leur enjoignit de ne ries enseigner de toub '
au long, dans un gros livre de piété à l'usage | ce que la Sorbonne avoit censuré dans les li
des dévotes, des plaisirs des maris et de ceux vres de Vernant et du confesseur de la reine.v
des a inans; il examinoit avec scrupule quelles . r . *
sont les attitudes de la volupté qui sont péchés P A Y s - B A s redevenus autrichiens, ' * ;
A
mortels , et celles qui ne sont que fautes vé
nielles ; quels sont dans les plaisirs des sens les Il faut croire que le général Bender a enrôlé .
raffinemens qui peuvent être permis, et ceux dans sa musique les trompettes vétérans qui «
qui doivent être prohibés. firent de si grandes merveilles dans l'armée des
A la même époque un jésuite , sous le nom Hebreu xau siége de Jéricho. Josué Bender n'a |
On : bénile à l'aris, chez Buisson, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de porr, fe pils
"de l'aboûnement'et'ta'lettre d'àvis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Arrnixler Patriotique#.. 2 L!
Et chez tous les Librairos et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIREs
D E L A F R A N C E , - -
ET A FFA I R Es P o L I T I Q U E S D E L' E U R o P E,
-
-
/
© - -
millions la menue monnoie qui circule au Ne seroit-il pas plus avantageux, dit M. Folle-'
rd'hui ; mais il observe que cette monnoie, ville, de décréter un minimum et un maxi-'
#rée par le temps et § , me peut mum, l'un de douze deniers, l'autre de vingt
e laissée au milieu de la société , et doit deniers pour livre ?
• remplacée par une émission de 4o millions L'avis de M. le Grand est de déterminer le :
monnoie nouvelle, qu'il propose de frapper maximum à deux sous pour livre, et le mini
même poids et au même titre. mum à douze deniers. -
qu'il ne sera donné aucune suite à la procédure 5°. Les dons mutuels entre maris et femmes
commencée au bailliage de Nanci, en vertu du Dans tous les cas ci-dessus exprimés | sera
décret du 16 août, ni à toute autre relative fait déclaration du montant de la quote d hab
ment aux évènemens qui ont eu lieu dans cette tation dans la contribution personnelle des º
ville, laquelle elle d clare comme non avenue ; tractans , ou des personnes dont limpositº
qu en conséquence , tous les citoyens et soldats devra servir, et fixer les droits d'après les rôl !
détenus dans les prisons , en vertu des clé crets qui auront immédiatement précéde la date de
décernés par les juges de Nanci , pour raison actes entre-vifs , et la présentation au burº
desdits évènemens , seront remis en liberté des actes de dernière volonté , à l'effet d'établir
aussi-tôt la publication du présent décret. la perception conformément au présent !
| i. Ordonne à son président de se retirer par fante de cette déclaration , il sera perçu º
devers le roi, pour prier sa majesté de donner Vºsoirement une somme de · oo livres ; mais les
ordre à son ministre de la guerre pour opérer parties auront alors la faculté de justifierº
le licenciement des régimens du Roi et de
la somme de ladite contribution pendant une
Mestre-de-Camp et qu'il soit payé à chaque l enregistremº
année , à compter du jour de
soldat trois mois de solde , dont un mois à l é les droits seront réduits en conséquence .
poque du licenciement et deux mois lorsque | l'excédent sera restitué, sans que l'on pº
chaque soldat sera rendu dans son domicile , être dispensé de payer le supplément qui s .
et qui leur seront payé par le trésorier du demandé par le préposé en vertu desdits r .
district. dans le cas où il en résulteroit un droit !
|
| III. L'Assemblée nationale charge son comité surpasseroit la perception provisoire ci des
établie. |
militaire de lui présenter ses vues et de lui |
( 771 )
cité de leurs facultés, me seront sujets qu'au Les jugemens préparatoires ou définitifs ren
droit de 3o sous. - -
dus en matière criminelle , sur la poursuite du
-
Si la signification est faite pour le procès Les exploits et significations qui seront faites
verbal et dans le même contexte, il ne sera à la requête du ministère pnblic, sans jonction
perçu que le droit réglé par la présente section A
de partie civile, soit par les huissièrs, soit par
tant pour le procès-verbal qûe pour la signifi les brig# et cavaliers de maréchaussées et
cation à un seul délinquant ;-et, s'il y a plu autres" dépositaires de la force publique, pour
sieurs délinquans, les drois de$- significations la poursuite des crimes et délits, seront enre
faites au second et aux suivans seront perçus , gistrés gratis." . . -
*.
- . , « 3 "
' • *• t . ... , ' ' ' - 4 - --
T- |
Qu'est-ce qu'un démocrate ou vrai patriote ? Un patriote aime, pratique et prêche la phi
— Un démocrate ou vrai patriote ( car ils sont losophie. -
confondus l'un dans l'autre) ne dit pas : j'aime En deux mots, amour sincère du genrº hu
le peuple, je suis l'ami du peuple , etc. Cette main , enthousiasme pour la liberté univer
élanterie est loin de son esprit comme de ses verselle , inflexibilité de principes , franchise
habitudes. Il est trop identifié avec le peuple dans le langage, aversion pour le luxe, l'in
pour se placer ainsi hors de lui : il le défend , trigue , la vanité, tels sont les principaux ca
il s'oppose à ceux quf veulent le tyranniser , ractères du démocrate. -
Il paroit tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 56 liv. pour un an, 18 liv. po•r 6 mais, et de 9 li,. ººº
iszois franc de port , par la poste , pour tout le ºov ne L'abonnerrent ne commence que du prem. d' un moi .
On s'abonne aussi, à la méme adrense , pour la BOUCHE DE FER, moyennant 9 liv, pour 3 moit
1
-7
: s U P P L É M E N T A U N°. C C c C x x x I v.
PA R I S , le 8 décembre. . seront punis ignominieusement et chassés de la
terre promise , dont ils avoient jusqu'à présent
'acrilégeeuvers la nation; profanation de l'au partagé l'empire avec le despotisme des rois. C. ...
tel de la patrie par des prétres Hibernois.
Avant-hier, 6 de ce mois , des séminaristes Projet des rois et princes de l'Europe contre
u collége des Irlandois, de ses prêtres étran la constitution françoise. -
ers . -
lui, quittant leur pays pour de saintes promesses, Je ne parle point à ces patriotes présomp
'iennent vivre à Paris d'argumens et de messes, tueux qui ne doutent de rien, qui ne méditent
sur rien, qui ne savent point calculer d'après
e sont attroupés au Champ de Mars, après une les vrais rapports des événemens , et qui, tout
rgie de guinguette ;. et là, convaincus que la imprégnés encore de la jactance et de l'incon
uissance et l'infaillibilité du pape étoient bien sidération françoises, rejettent avec dédaim les
u-dessus de la puissance et de la souveraineté de avis et les observations politiques des patriotes
l nation , ils ont monté sur l'autel de la patrie philosophes consommés dans l'expérience des
malgré la sentinelle , en ont brisé plusieurs choses et des personnes ; je parle à ceux chez
arties, et se sont permis des indécences sur qui la morale du patriotisme étoit en théorie et
: lieu même qui reçut le serment fédératif en pratique long-temps avant la révolution ,
le tous les François. et qui connoissant à fond l'esprit général des
' .
à la maison d'Autriche se préparent donc à Vous frémissez, mes amis, d'un tel projet,
menacer la France d'une invasion générale ? Et parce que vous en voyez, par les détails quº
pourquoi non ? Ne voyez-vous pas que les auto
je viens de vous faire, la perfidie et la pôsi
mates de Léopold s'exercent en ce moment )v bilité ; mais rassurons-nous, ce projet annonce
sur les Belges, précisément pour vous prouver plûtôt une révolution générale en Europe quº .
que ces automates et ceux des autres puissances l'anéantissement de notre sainte constitution
ourront fort bien s'exercer de même sur vous ? Les rois coalisés contre mous courentmderºnt
# quand les Belges et les Liégeois seront sub de leur perte. Et nous aussi nous ferons des
jugués, malgré leur amour pour la liberté, que manifestes; mais nous les adresserons, danº
faudra-t-il de plus, diront nos ennemis , pour toutes les langues de l'Europe, à tousles †
subjuguer les François, sinon des armées plus ples de ce continent contre la tyramnie de lenº
fortes et proportionnées au nombre d'homines prétendus maîtres ! nous les porterons auxº,
à combattre ? Vous n'appercevez donc pas que tellites allemands, italiens et espagnols, au bout
l'on commence par les Belges et les Liégeois, de nos bayonnettes ; ceux-là verront sur nº !
non - seulement pour s'assurer que les soldats
étendards la déclaration des droits de l'homme .
des tyrans tueront sans façon les patriotes de
tous les pays ; mais pqur nous ôter la ressource et un trait de lumière les fera passer dans nº
d'une alliance avec ces deux peuples belli rangs pour y combattre à nos côtés contrelºº
queux , et encore pour faire de leur pays le propres tyrans. N'en doutons point : unè #
centre de ralliement de tous les contre-révolu
genérale en Europe, dont notre révolution#
tionnaires et de toutes les troupes ennemies ? été qu'une foible image, va mettre aux pti
toutes les nations de ce continent avec liº
Laissez-les faire ces rois d'Europe , et endor rois ; bientôt la scène, en s'étendant de toº
mez-vous sur la jactance ou le silence des faux ' parts, va présenter aux yeux de la post#
politiques, et vous verrez que l'on fera mar
cher contre VOl1S , OUltrG les autre combattans V) •
l'évènement le plus étonnant et le plus
ces mêmes Belges et ces mêmes † sub rable que jamais l'histoire du genre lin
puisse offrir dans ses fastes les plus reculº,
jugués. Ces traits de lumière sans doute sont l
sont venus faire hommage de ce choix à l'Assem Art. I°º. « Les religionnaires fugitifs et autres,
blée législative. dont les biens ont été confisqués pour cause de
Une députation de gens de lettres, ayant à religion , leurs héritiers , successeurs et ayant ,
sa tête M. Millin-Grandmaison, est venue sou droit, sont appellés à recueillir, selon les for-.
mettre à l'Assemblée le projet d'un grand ou-. mes indiquées ci-après, les biens qui se trou
, vrage historique dressé sur les anciens monu vent actuellement dans les mains des fermiers .
mens qui se trouvent-épars et ensevelis dans préposés à leur régie.
la poudre des cloîtres. Les rédacteurs deman Il. Ils seront tenus de se pourvoir par simple .
dent, pour le succès de l'entreprise, un libre requête en main-levée desdits biens dans le
accès dans les bibliothèques et édifices dépen délai de trois années, à compter du jour de la
dans des domaines nationaux. Cette députation publication du présent décret , pardevant le
a été reçue très-favorablement. tribunal de district dans l'étendue duquel les-,
, Cette séance a été entièrement consacrée à dits biens seront situés : lequel tribunal ne .
la bienfaisance. Un accueil tendre , nous pour pourra prononcer la main - levée , qu'après
ions dire paternel, a été fait à une députation communication au procureur-général-syndic du
§. de Paris, qui, pour le soulagement département, et sur les conclusions des com-.
missaires du roi. .
des plus indigens, pour la plus facile répar
| tition du travail et du salaire, sollicitent l'eta · III. Ils joindront à leur requête les titres et
blissement d'une caisse patriotique où les assi pièces propres à établir qu'ils sont aux droits de ,
| gnats puissent être échangés sous un escompte c lui qu'ils prétendent représenter, et que les ,
modéré. , bi ns par eux réolamés proviennent de son chef .
Au nom du comité des domaines, M. Bar 4 IV. Lorsque les titres du demandeur en main
-
rère a fait un rapport touchant et précis sur · levée ne seront pas suffisans pour prouver sa
les moyens à suivre pour opérer la restitution parenté et la propriété des biens par lui récla
, dn patrimoine des religionnaires fugitifs. Les més, il pourra être admis à "#" S)
cette ;
( 776 ) |
preuve par enquêtes, même de commune re se pourvoir devmt les mêmes juges, pouria
nommée. faire payer le surplus par l'adjudicataire
V. Tous les titres, baux et documens qui XI. Les baillistres et adjudicataires des biens
sont au pouvoir de la régie, concernant les biens appartenans aux religionnaires fugitifs, ouaulres
réclamés, seront communiqués, sans déplacer . dont les biens ont été confisqués pour cause dº
aux parties intéressées qui pourront s'en faire religion , seront tenus de restituer à ceux qui
délivrer copie ou extrait sans frais. obtiendront la main-levée de ces biens, le prit
VI. Ne peurront les demandeurs en main des bois et arbres de fûtaie qu'ils auroientºº
levée se mettre en possession des biens , en pés sur ces biens depuis le jour de la publication
vertu d'ordonnances qui les auront prononcées, du décret rendu le 1o juillet dernier, et ce à
ce - ès les avoir fait signifier , tant au régis dire d'experts accordés ou pris d'office
ses ou à ses préposés, qu'aux fermiers détemp XJI. Les héritiers ou ayant cause des reli
teurs desdits biens. | -
giomn ires fugitifs, et autres dont les biens ont
V | J. Les adjudicataires actuels des biens des été confisqués pour cause de religion, dont les
religionnaires fugitifs, à titre de bail à rente per biens auroient été vendus , ne pourront les rº
pétuelle , avec clause résolutoire, seront tenus vendiqtier; mais il leur sera donné main-lerèe
d'çn laisser la libre possession et jouissance à ceux et de livrance des rentes constituées par legºu
q, en auront obtenu main levée sur la première vernement, des deniers provenans de la vente
requisition , à la charge , par ces derniers , de desdits biens. - - - .
leur rembourser préalablement les frais de cul XIII. Tous prétendans droits à la propriété
ture, labour et de semences, ainsi que le mon des biens dont la main-levée sera accordéº
tant des sommes que les adjudicataires justifie seront tenus de se présenter dans le délai de
ront par des procès-verbaux de visite , devis cinq années, à compter du jour de la priseº
estimatif, adjudication au rabais, réception d'ou possession desdits biens, prescrite par l'art Wº
vrages et quittances d'ouvriers, avoir payé lors 9 du présent décret. :
de i'entrée en jouissance , aux adjudicataires Lequel délai courra même contrelesminem"
précédens pour le parfait rétablissement des sans aucune espérance de restitution. . .
dits biens, conformément aux classes de l'adju XIV. Ceux qui se présenteront dans le déni
cation. de cinq années ne pourront répéter les fuis
VIII. A l'égard des
-
X. Dans le cas où le montant des sommes à à titre particulier, il ne pourront eire ingº #
répéter d'après l'estimation des experts, excé CIl &lllCllIl CaS. • . s-ºas en f*
deroit le remboursement à faire à l'adjudica Quant aux dons et concessions faºº# l)
§, celui qui a dbtons la main-levée pourra veur des parens des raligionnaires fegis, -
( 777 ) - -- -
uelque degré qu'ils le soient, lesdits parens soit d'un François ou d'une Françoise expatriés
emeureront en possession desdits biens, sans pour cause de religion, sont déclarées naturels
préjudice des droits des parens plus proches ou françois, et jouiront des droits attachés à cette
à égal degré , qui viendroient à se présenter qualité, s'ils reviennent en France , y fixent
dans le délai prescrit par l'article 14, et ce à leur domicile , et prêtent le serment civique.
compter pour eux du jour de la publication du Les fils de famille ne pourront user de ce
présent décret, à moins que la question de pa droit sans le consentement de leur père, mère,
renté n'eût été jugée entr'eux par arrêt contra aieul ou aïeule, qu'autant qu'ils seront majeurs,
dictoire ou jugement passé en force de chose ou jouissant de † droits. /
jugée. -
' XVII. Toutes les demandes en main-levée, | XXlI. L'Assemblée mationale charge son pré
et toutes les instances en restitution desdits sident de présenter dans le jour le présent dé
biens , qui sont actuellement pendantes an cret à la sanction du roi, avec prière à sa ma
jesté de donner des ordres à tous ses ambassa
conseil, seront, après la publication du pré deurs, ministres, envoyés, résidans, consuls,
sent décret , renvoyées au tribunal de district
de 1a situation de la majeure partie des biens, vice-consuls, ou gérans auprès des puissances
our y être jtig es les premières, par ordre de étrangères, afin qu'il soit incessamment connu
eur date. -
de toutes les familles françoises, ou descen
, XViII. Il sera dressé incessamment un ta dantes de François ».
bleau des biens saisis sur les religionnaires fu Séance du 1o E)écembre. 1
, XX., Les baillistres et autres débiteurs des · Le comité des pensions a fait proposer par
biens mis en régie, ne pourront, sous quelque M. Champeaux des mesures à prendre pour le
réfexte que ce soit, se refuser au paiement payemeni des décomptes. Ce projet est adopté.
du prix de leurs baux ou du montant des rentes · L'Assemblée nationale, après avoir entendu
qu'ils doivent : et ils seront tenus de payer au le rapport de son comité des pensions, décrète,
† actuel les arrérages échus et en exécution de ses précédens décrets, relatifs
écheoir, des fermages et rentes jusqu'au jour aux arrérages des pensions , que les porteurs
de la signification de la main-levée qui pourra : de brevets des pensions sur lesquels sont portés
en être accordée, jusqu'à ce que l'Assemblée les décomptes des amqiens arrérages qui leur
mationale ait statué sur le nouveau régime sont das, remettront leurs brevets aux bureaux
Iu § se"propose d'établir dans cette partie,. de liquidation qui seront établis pour en rece
ºn attendant la vente desdits biens portée dans
-
- *, : !
voir la reconnoissance du montant des sommes
lartiple précédent . " qui seront portées sur les brevets comme dé
XXI. Toutes personnes †
nées en pays . comptes ; lesquelles reconnoissances seront ac
6
tranger, descendent en quelque degré que ce quittées à la caisse de l'extraordinaire , aux
( 778 )
époques qui seront à cet effet incessamment Contre cet amendement , la questiºn ph,
déterminées. lable est provoquée par M. Roederer, minut
M. Vernier, au nom du comité des finances, voix , prononcée par le président : mais réso
propose de mettre à la disposition du dépar uée en doute par plusieurs, qui demandoient
tement de la Nièvre une somme de 6o, ooo liv. l'appel nominal. M. Martineau alloit y pº,
pour être employée à reconstruire en bois le céder , lorsqu'on a demandé la divisioa del
pont de Nevers emporté par les eaux. mendement. On cherchoit un moyen temt.
Il seroit aussi-tôt reconstruit en pierre , ob M. Maury propose de décréter : « L'impoiiu
serve M. Murinais, et la dépense sera un double mobiliaire au sou pour livre, sauf à la portº
emploi. | en cas d'insuffisanoe, au dix-huitième, auquiº
ð discussion, répondent MM. d'André zième : et en cas de nouvelle insuffisante de
et Regnault, n'est pas du ressort de l'Assem faire supporter le surplus par la cote d'hibi
blée nationale ; et sur leur motion , il est dé tatiOn ». -
Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du oyaume et de l'Etranger. , ... , . .'i*
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
pE LA FRANCE,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ,
JO U R N A L L / B R E , par une Société · d'Écrivains Patriotas ,
dirigé par M. MERcr ER , et par M. Can RA, un des Auteurs.
Quand le clergé s'abuse au point de se dire propriétaire, il faut le
laisser parler du droit et lui ôter le fait.
Les changemens faits dans l'article Ier ayant cières, on recevra la déclaration des proprié
rendu caduque la rédaction de l'article 4, le taires, pourvu qu'ils l'aient communiquée à la
5° en a pris la place, et a été décrété après municipalité de la situation des biens , et fait
une légère objection de -M. Ramel , que la certifier par elle. -
|
, ( 78o )
tribuables dans la ſcrme qui sera prescrite pour, On a ordonné l'impression , et I'ajournement
l'année 1791 ». du rapport et du projet. G.
L'article qui su t, coté pour le quatrième, a Rédaction déſinitive de l'article II , décrét
été décrété le d rn er.
dans le cours de la séance du 1o décembre.
Art. IV. « Les manouvriers et artisans seront
cotisés dans la seconde classe , immédiatement Art. ]I. « La partie de la contribution q
iuférieure à celle où leur loyer les auroit placés. formera la cote des revenus mobiliaires, se
· Il en sera de même des marchands qui auront du sou pour livre de leur montant , présu
des boutiques ouvertes, et à l'égard des commis suivant l'article précédent : et dans le cas d'in
et employés à appointemens fixes dans dif suffisance du produit des diverses cotes fixe
férens bureaux , ou chez des banquiers , négo de la contribution personnelle pour former la
cians, etc. pourvu que leur loyer n'excède pas ; cotisation générale de la communauté , le sur
savoir, pour Paris, 12oo livres, 8oo livres dans plus sera réparti sur la cote des revenus mo
les villes de soixante mille ames , 5oo liv. dans biliaires, jusqu'à concurrence du dix-huitième
cel es de trente à soixante mille a mes , 4oo liv. et ensuite sur la cote d'habitation ». -
Q U A T R 1 È M E s E G T 1 o N.
t Au moyen de ces réductions , les uns et les
autres ne pourront réclamer celles accordées Actes sujets au droit fixe de vingt sous :
par les articles décrétés pour les pères de la 1°. Les actes et contrats qui me contiendr
mille X2 . - -
Je troisième pour les dépenses diverses , liste 2". Les quittances de sommes déterminées,
civile, affaires étrangères, intérêts, pensions,meme les quittances finales , motivées pour
et C. etC. -
- - º § •e
( 781 )
, section, des droits proportionels, les titres nou clergé de France. Il est utile de rappeller à
vels, les remboursemens de rentes, les actes ceux qui prétendent que la religion peut souf
de prise de possession, les dépôts et consigna frir quelque chose de la révolution, que cette
tions chez les officiers publics, et généralement religion n'a jamais eu de plus zélés défenseurs
tous les actes et contrats qui ne contiendront que MM. de l'Oratoire. lls l'ont soutenue dans
que l'exécution , le complément et la consom tout son éclat par la pureté de leurs moeurs et
mation de contrats antérieurs et immédiats de leur doctrine, par une heureuse influence
soumis à la formalité , sans qu'il intervienne sur l'éducation publique, et par les grands ta
aucunes personnes désintéressées dans les pre lens qui ont illustré et qui honorent encore
mières conventions : néanmoins les droits des cette congrégation religieuse, libre et savante.
actes ci-dessus énoncés ne pourront excéder Pendant que nos prélats, mos abbés commen
ceux qui auront été perçus sur les contrats dataires , nos abbés intrigans, nos prieurs, nos
précédens auxquels ils auront rapport. chanoines et nos moines ignorans et fanatiques
Les actes passés devant notaires, antérieu outrageoient la nation et discréditoient la reli
rement au 1er janvier 1791 , dans les lieux où gion par de sales et scandaleuses débauches .
le contrôle n'étoit pas établi, seront censés , par la simonie, par un luxe insolent , par leur
avoir reçu la formalité. -
orgueilleuse domination, leur avarice insatiable
3°. Les dons éventuels d'objets déterminés , et leur dévouement servile au despotisme , les
et les donatîons mutuelles qui me comprendront Oratoriens, simples et modestes, niais lettrés,
que des biens immeubles présens et désignés. savans et amis de la liberté, enseignoient au
4°. Les actes qui opéreront la réunion de peuple la morale évangélique, et vivoient dans
l'usufruit à une propriété dont le droit aura une médiocrité, fruit pénible de leurs travaux
été acquitté sur la valeur entière de l'objet. consacrés à l'éducation de la jeunesse. Dans ce
5°. Les actes refaits pour nullité ou autres moment où l'Assemblée mationale n'a rien fait
causes, sans aucuns changemens qui ajoutent encore pour eux, où même le sort de leurs
aux obiets des conventions ou à leur valeur. établissemens pourroit leur paroître douteux .
- 6°. L'enregistrement de formalités des dona leur patriotisme ne l'est pas : ils en font par
tions entré-vifs, lorsqu'il sera requis dans des - tout une profession authentique, ils se sont liés
bureaux différens de ceux où les contrats au volontairement par le serment civique à une
|-
ront été enregistrés pour la perception. constitution que certes ils sont bien en état de
7°. Les expéditions des jugemens et autres juger. Ils ne demandent rien ; mais la nation ne
actes judiciaires passés aux greffes ou à l'au doit pas oublier leurs services ; et les électeurs
dience, qui sont simplement préparatoires de des départemens sauront bien se souvenir que
formalité ou d'instruction , excepté ceux des le célèbre et vertueux Massillon honora l'épis
juges de paix qui sont déclarés exempts de tous copat autant que la congrégation de l'Oratoire.
droits d'enregistrement, et ceux des tribunaux
de district en matière de contributions qui sont D E L o N D R E s.
désignés dans la seconde section.
83. Les secondes expéditions des jugemens Nos établissemens de l'Inde sont menacés par
des tribunaux de district, lorsque les premières Typpc-3aïb ; mais lord Cornwallis fait les plus
auront acquité le droit proportionel. . vigoureux préparatifs pour le repousser. Les
9o. Enfin tous les actes civils et judiciaires Marattes fourniront à l'armée angloise un corps
qui ne pourront recevoir d'application positive
à a La cunes des autres classes ou sections du pré · de
3l
cavalerie dont le commandement sera confié
au colonel Cokeyell. Suivant les derniers avis,
sen t tarif. |
dont ils se glorifient, et qu'ils affectent de ca Le sultan a fait proclamer ces jours demº
ractériser par le nom de patriotisme. Edmond la suspension des hostillités contre l'Autriº
Burke, pour sa part, seroit ravi d'avoir excité et la continuation de la guerre contre la Ruº
quelques troubles en France par son pamphlet des ordres ont été donnés dans l'empire Pº
sur votre révolution ; il croiroit avoir bien servi la levée de nouvelles troupes de terre, et
sa patrie en faisant quelque mal à la vôtre : son le rétablissement des forces navales. A. Ch
ouvrage a d'ailleurs un autre but ; Edmond
Burke chérit et adore , soit par habitude, soit D E V E N I s E, le 24 novembre.
par une suite de son famatisme et de ses préjùgés
religieux, jusqu'aux erreurs de notre antique Le sénat de cette républiqne vient d'a
constitution. Les prérogatives féc,dales et théo la cessation de la guerre avec les Tunisiens ;
cratiques qu'elle a établies dans les siècles d'i de décider qu'elle payeroit la paix avec cº
gnorance et de superstition où elle fut fondée, régemce barbaresque, par un sacrificede4ºº
sont aux yeux de Durke aussi sacrées que la sequins. A. G.
On s'abonne à Paris, chez BUissoN , libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, M
de l'abonnement et la lettre d'avis, ot toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
Il parott tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 lie, pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de9liº
5mois, franc de port, par la poste, pour tout le Royaune L'a : t nncment ne commence que du prem. d'aº
on s'abonne aussi, à la méme adresse, pour la BC & ChE DE FER, moyennant 9 liv. pour5 nº
ANNALES PATRIOTIQUES ET I.ITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E ,
E T A F FA I R E s P o L I T I Q U E s D E L E U R o P E ;
J O U R N A L L I B R E , par une Société d' Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcr ER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
Quand le clergé s'abuse au poiit de se dire propriétaire , il faut le
le laisser parler du droit et lui ôter le fait.
élevé une acclamation simultanée , pour cou A la suite d'un repas peut-être mal mesuré, "
ronner ce acte de loyauté par lequel le roi plusieurs soldats, très-fidèles au serment civi
des François, s'entourant de ministres patriotes que qu'ils avoient prêté naguère à la fédéra
comme lui , a pris l'engagement de s'identifier tion, se sont joints à une procession d'en fans
et ont chanté contre l'aristocratie des chansons
avec la constitution , d'en affermir les bases ,
d'en accélérer le succès, et d'avancer de plu où il y avoit plus de verve que de goût.
sieurs années la félicité commune. Courage, Plusieurs officiers se sont tenus pour insultés,
Louis , s'écrie la France entière, sois le pre et se sont promis vengeance. Ils ont demandé
mier de tous les rois-citoyens : Louis XII, et obtenu de M. la Tour-du-Pin, un ordre de
Henri IV n'étoient aue des despotes bienfai déplacement du régiment, et cet ordre arrive
teurs ; ils n'ont rendu le peuple heureux que au moment même où l'Assemblée nationale , par
Pendant leur règne , et leur règne ne fut pas l'organe de son président, félicitoit Royal-Cham
de vingt ans : toi, Louis, tu fonderas le bon- . pagne sur son patriotisme et sa confédération
heur pour vingt siècles ; tu ne laisseras pas à avec les citoyens armés.
tes successeurs le droit d'être foibles ou méchans, Les habitans d'Hesdin s'opposent au départ .
le droit terrible d'inquiéter la terre sur la du régiment; alors les officiers, d'intelligence
chance trop peu favorable des vices ou des avec la municipalité mal-intentionnée , font
vertus d'un seul homme. ériger l'appareil d'une procédure criminelle
Telle est la substance de plusieurs adresses contre trente-six, tant adjudans et brigadiers
$Iº ont,apporté aujourd'hui à l'Assemblée na
que soldats. On assemble le régiment sous la
bouche de plusieurs canons chargés à mitraille,
tionale l'!ommage de la joie et de l'espérance
universelles. et là un nommé Tiodor, officier, distribue 35
cartouches de congé, avec injonction aux sol
.*Pans une autre adresse, la municipalité d'A dats de se rendre chez eux et non ailleurs,
vignon rend graces aux législateurs françois du
décret qui assure provisoirement la tranquillité injonction appuyée par des escouades de ma
réclmaussée.
ºº!te ville ; mais elle insiste vivement sur A la suite de cet acte d'autorité, une lettre
la faveur d' être associée à notre sainte cons
titution. de cachet a relégué pour deux mois dans la ci
tadelle d'Arras M. d'Avout, qui aujourd'hui se
La brigade d'artillerie, en garnison à Saint propose de prendre à partie l'ex-ministre.
† , a fait une députation qui est venue · En blâmant M. la Tour-du-Pin d'avoir auto
civiqu ºr#vec beaucoup d'énergie les sentimens
ques du Corps entier. On a ordonné l'im
risé ces violences arbitraires, et la municipalité
d'Hesdin de s'être permis, coº# le vœu de la
437
( 784 j ·
constitution , de commander à des troupes de sis à ... : .. est et demeure résilié, à compter
ligne et de les juger , M. Salles, rapporteur, a du jour de la publication du présent décret.
présenté un projet de décret, par lequel il pro 2°. Que le sous-bail fait par la dame de
pose d'improuver, 1°. la conduite du ci-devant Coaslin aura son exécution , et le fermier sera
ininistre de la guerre : 2°. celle de la munici tenu de payer le montant du prix annuel dudit
palité ; 5°. de déclarer que les cartouches dis bail.
r ribuées aux trente-six individus du régiment 39. Que ladite dame de Coaslin remettra
Royal-Champagne, sont incapables de produire dans huitaine à l'administration des ſinances
aucun effet : 4". que , suivant l'ancienneté de les titres justificatifs des indemnités qu'elle
leur service , ils seront employés successive croira lui être dues. -
ment dans la maréchaussée, lorsqu'il y aura des Le rapport du comité des monnoies , sur la
places vacantes. ſabrication d'une monnoie de billon , étoit à
M. du Châtelet a attaqué , par la question l ordre du jour. M. Cussy, après avoir exposé
préalable , ce projet , qu'il dit être inconsti les principes et les motifs du comité, a présenté
tutiºnel, un projet tendant à faire décréter que le titre,
M M. Destourm l, Murimais et Noailles de le poids, la valeur actuclle des espèces d'ar
mandent la nomination d'une cour martiale , gent sont invariablement ſixés d'après le poids
pour juger les officiers et les soldats : ceux-ci, de marc déposé à la cour des Inonnoies : que
dit le dernier, me peuvent rentrer dans l'armée le marc d'espèces d'argent bas contiendra au
qu'après un jugement ; c'est pour leur honneur moins la moitié de son poids en ſin : que la
que je sollicite , et je serai, s'il le faut, leur quantité de grains d'argent sera exprimée sur
flVO Cd t. l'empreinte ; et il propose plusieurs autres me-.
Sur l'observation de M. Cli abroud , contre sures pour assurer la fol publique.
les cartouches infamantes , est intervenu ce Ce projet a été discuté par M. l'évêque d'Au
décret , rédigé par M. J)umetz. tun, qui demande que cette refonte des mon
« L'Assemblée mationale déclare nulles et noies soit lassée à la seconde l gislature , mais
non-avenu es les cartouches délivrées aux ca qui pense qu on pcut vivilier le commerce et
valiers, sous officiers de Royal-Champagne ; multiplier les signes d'échange sans acheter de
· Décrète qu'il leur en sera délivré de nou métaux étrangers, mais avec un trésor qui se
velles , sauf à faire le procès , suivant les loix , trouve dans les biens nationaux, la matière des
aux soldats et aux officiers devant une cour cloches. Ce qui n'en seroit pas employé pour
martiale, s'il y a contre eux quelqu'accusation, roit être vendu pour acheter du lingot propre
pour des faits postérieurs à la proclamation des à multiplier la petite monnoie d'argent.
décrets des 6 et 7 août : ordonne que provi Contre cet avis, M. l'abbé Julien soutientle |
soirement les cavaliers congédiés recevront systême du comité dont il est membre : il §
leur solde , depuis leur absence jusqu'à ce garde la matière des cloches comine réfractaire
qu'ils aient été jugés , ou , à défaut d'accusa et peu propre à la monnoie ; il insiste sur une
tîon , jnsqu'à ce qu'ils soient replacés ». relonte de notre monnoie d'argent inférieure,
Un e lett re de M. du Portail consulte l'As qui est étrangement détériorée par l'usage, les
semblée nationale sur les dispositions à prendre altérations et même les faux.
pour repousser une ſoule de soldats braban M. Mirabeau, qui a fait une étude profonde
cons , que la contre - révolution belgique a de cette partie, en a parlé avec l'élévation
refoulés dans les départemens françois , et qui ordinaire de son style, Il propose de décrict
y exercent des violences. au premier mars prochain les pièces de deux
Envoyé au comité militaire , lequel présen sous et de dix-huit deniers, dont il est impossi
tera demain , à l'ordre de deux heures , un ble de ne pas reconnoître les inconvéniens, et
projet de décret. d ordonner en même temps qu'au mois de jan
vier prochain ces pièces seront portées et
Séance du 12 Décembre. échangées aux diff rens hôtels des monnoies
Il voudroit qu'il fût créé une rnonnoie §r
Un premier décret, rendu d'après un rapport gent depuis 4o jusqu'à 5 sous, en suivant les
qne fait M. Baron , au nom des comités des proportions décimales; que les cloci§ §
domaines et d'aliénation, statue 1°. que le bail vendues à l'encan : il ne pense pas qu'il
à vie , fait à la daine de Coaslin, d'un domaine possible d'en tirer une monnoie quelconque
( 785 )
comme l'ont proposé quelques artistes , parce
qu'il seroit affreux de donner pour vingt sous Avis très - important à toutes les gardes
ce qui n'en vaudroit que seize. nationales de l'empire.
· Une espèce d'insurrection arrivée à Douai,
a fai t la matière d'un rapport de M. Dutnetz. Nous avons déja dénoncé, il y a environ trois
La m municipalité de cette ville s'est avisée de mois, un club de fédérés qui , étant restés à
»ren-dre une délibération contre la vente dºs Paris ou par désoeuvrement ou à dessein , s'é
tome-tines nationaux, prétextant que c'étoit le toient follement avisé de vouloir former une
bien •des pauvres. Les têtes populaires s'échauf assemblée rep1 ésentative et délibérante des
foient , quand le département du Nord a arrêté gardes nationales des 83 départemens, et d'en
les progrès du mal par une vigoureuse répri tretenir, à ce titre ridicule et très-inconstitu
mande. -
tionel , une correspondance suivie avec ces
Sur l'avis du rapporteur , et sans vQuloir en mêmes gardes nationales dans tout l'empire.
tendre le curé de Douai, M. Breuvard (P), L'avis fraternel que nous avions donné à ces
qui essayoit de colorer le crime des munici fédérés dans notre feuille, et celui que la so
paux, l'A»semblée a décrété que le département ciété des annis de la constitution vient de leur
seroit remercié , qu il seroit enjoint à la muni donner authentiquement , sur l'inconstitution
cipalité d'être plus circonspecte , et qu'elle ct le danger d'un club soi-disant représentatif
seroit rappellée à l obéissance exacte aux décrets et délibérant de la force mationale armée , au
de l'Assemblée nationale. roient dû produire sans doute un bon effet.
Loin de là , plusieurs de ces fédérés insistent
Les comités réunis, des rapports et militaire , à se réunir sous le nom de Société des gardés
5nt fait présenter par M. Merlin un projet de ma tionales des quatre-vingt trois départemens,
décret en plusieurs articles , relatifs aux me . et à envoyer des lettres circulaires à toutes
ſures à prendre dans le département du Nord les gardes nationales de ces 83 départemens.
contre les incursions des soldats ci-dovant pa Que penser de cctte conduite, si ce n'est que
riotes du Brabant. Le décret est adopté ; ces fédérés, dirigés par le génie malfaisant de
4ous le donnerons incessamment. G. la cour, et d'accord avec les contre-révolu
tionaires du dedans et du dehors, veulent ten
ter. sous le voile du patriotisme, une scission
. Département du Var. -
entre les gardes nationales de l'empire , pour
servir plus utilement les complots du comité .
: Les officiers municipaux d'Antibes ont pré autrichien , et opérer plus facilement, si elle
enu l'assemblée du département que cette ,étoit possible, le contre-révolution qu'on pré
lace de guerre est menacée d'une attaque du pare au printemps prochain. Deux de ces fé
5té de Nice, où sont refugiés en grand nombre dérés continuent à être de garde chaque jour
os émigrans françois du haut parage L'as cliez le roi, pour y prendre des ordres directs
,mblèe du département a averti, par une pro et secrets , qu'ils transmettent ensuite à leur
amation, les habitans et les gardes nationales club, et delà aux gardes nationales des dépar
* la frontière de se tenir en garde , et de temens : ce qui est absolument contraire aux
|* préparer à repousser avec courage les Pié principes de † constitution. Qui peut nous ré
ontois , s'ils se présentent en ennemis. pondre, d'ailleurs, que ces fédérés audacieux
# -
- -
que ce ne soit une révolution à recommencer, nombre d'évêques françois doivent s'y †
par des moyens plus sûrs et par des principes l'archevêque de Reims y est déja rendu avec
plus analognes aux véritables révolutions natio
plusieurs autres : il apporée avec Zaz Za sainte
males. Ces moyens, nous les indiquerons dans ampoule. Le district de Longvvy faisoit partie
le temps aux Belges , et la cour de Vienne ne de l'évêché de Trèves, en conséquence LOI1S IlOS
manquera pas , dans sa stupidité et sa perfidie ºurés ont ordre , de par leur ancien métropo
ordinaires, d'en accélérer l'exécution par les hor litain , de se rendre à Luxembourg : quel †
reurs et les atrocités qu'elle va commettre dans uns veulent y aller. Là tous ces § Ca -
ces provinces. Déja le féroce Bender a fait fer lotins doivent protester contre la nouvelle cons
mer pendant trois jours la ville de Mons, pour titution civile et la vente des doma§ du
procéder, par les recherches les plus odieuses, ci-devant clergé. Ils doivent conjurer le pape
au désarmement de tous les habitans de cette
de faire éclater sur la France le, # #
ville ; déja il a excepté de l'amnistie les offi Vaticaº. On présume aussi , et ce § pas
ciers et les sergens des volontaires Belges; déja #ºs rºi#on , qu'ils invoqueront l'assis§e de
enfin le génie atroce et vindicatif de la race Léopold et de ses canons de bron§ Les petits
autrichienne commence à se montrer sans dis
princes de l' Empire seront adjurés de rôler
simulation par - tout où ses satellites ont pé dans cette sainte #oisade. Les armuriers de
nétré.
Rien n'est si faux que les nouvelles données
† travaillent déja pour ces prélats,
$ *ºs et les curés du parti tous
par les gazetiers universels, de la joie des habi ces hommes de Lieu formerons § i'armée
tans de Bruxelles, en voyant arriver les troupes des croisés un escadron Sacré : i § Sera
impériales dans leur ville. Quelques lâches gre º ' Pººº,ºº reverts violets, veste et cu
dins, soudoyés, comme il y en a tant, ont pu lotte rouge cardinal, le Casqne surm§é d'une
crier vive l'empereur, et se réjouir du malheur Pºº ººx , le Petit collet'rab§ §
de leurs compatriotes; mais il est très-sûr que ºss°; On ne sait pas enco§ l'évêque de
les honnêtes gens et les bons citoyens de Bru Strasbourg · ººcoré de son co#er # celui
xelles et des autres villes où la peste autri d'Arras , avec sa chandelle à la mai, COIIl
chienne s'est introduit e, ont gardé un morne manderont l'escadron : mais §n croit qu'ii en
silence , et ont témoigné par leurs regards le trera dans cette troupe uelques curés de l'Ar
plus profond mépris et la plus grande aversion dºnne, car plusieurs de ces messieurs prêchent
pour ces misérables esclaves enrégimentés, qui a # †qu'ils seront damnés, s'ils
vont asservir leurs se1nblables pour cinq sous ºººººººº des domaines mationaux,
º )9
On s'abonne à Paris , chez BUIssoN , Libraire, rue Hautefeuille, à
Tºi l'ou adressera, franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis , et toutes les lettrcs pour les Atitt, u rs
de 's Annales Patriotigues.
Et chez tous les Libraires et Uirecteurs des Posteº du loyaume et de l . tranger.
Il paroit tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 lie, pour , (l V7 -
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ANNALES PATRIOTIQUES ET IITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E,
E T A F FA I R E S P o L I T I Q U E S D E L E U R o P E ;
| J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcz ER , et par M. CARRA, un des Auteurs. -
prince des poétes et du père de la liberté : ça « Je suis persuadé que rien au monde ne
zra , ça ara. tendroit plus efficacement à rendre la paix de
A la première représentation , on donnoit l'Europe permanente, que l'alliance bien con
pour petite pièce la Famille Patriote. Comme certée que nous formcrions avec cette grande
j'ai joui ! Sur la scène , au parterre , dans les et libre contrée : or si cette paix est véritable
loges, toutes les ames sembloient se confondre : ment notre objet , nous devons ne rien négliger
tous les spectateurs offroient vraiment le tableau de ce qui peut l'assurer. Au reste, je me suis
d'une seule famille. levé pour solliciter la sérieuse attention de la
Croiriez-vous qu'un journaliste de la secte chambre sur un sujet très - extraordinaire. Il
des soi-disant impartiaux ait pu se permettre vient de paroître un libelle monstrueux contre
d'imprimer, à la suite de misérables réflexions le roi d'Angleterre : ne pensez pas que je fasse
sur la représentation de Brutus dans notre ville, allusion à certain poëme qui a vu le jour à peu
que la Mort de César n'est pas une pièce dont près en même temps ( l'ouvrage de M. Burke),
mn bon citoyen doive, en ce moment, desirer on ne répond pas à des déclamations poétiques ;
la représentation ? je parlo d'un ouvrage publié par un homme
connu , par un homme qui a été ministre dans
Au mois cl'août dernier , M. Pinot , vo
un royaume voisin. M. Calonne parle dans son
ouvrage de la guerre civile en France ; il dit
lontaire de la garde mationale d'Auxonne , qu'elle sera soutenue par toutes les têtes cou
fut accusé d'avoir eu part à quelques troubles ronnées de l'Europe : ce qui implique certaine
qui s'élevèrent dans le régiment de la Fère , ment le roi d'Angleterre. En cela consiste le
artillerie ; et sur cette accusation portée par libelle. Quoi! ce qu'aucun citoyen anglois n'ose
un seul homme , il fut transféré dans les pri roit imputer à sa majesté , un étranger témé
sons de l'abbaye Saint-Gerin in. Aujourd'hui le raire l'ose ! Il ose exposer la sûreté de nos con
comité des recherches , pleinement convaincu citoyens répandus en France ! J'ai reçu de ce
de l'innocence de ce brave patriote et de l'in pays des lettres qui m'informent que des An
signe fausseté de son dénonciateur , vient d'ar
glois, des Ecossois et des Irlandois ont été in
rêter unanimement que la liberté seroit rendue sultés à raison de ce scandaleux ouvrage. Fst
sur le champ à M. Pinot , et qu'il lui seroit il quelqu'un dans cette chambre, est-il quel
remis une somme de 24o livres pour les frais qu'un dans le royaume qui ait jamais pensé à
de son retour à Auxonne. En conséquence, fomenter en France le feu de la guerre civile ?
le vice-président de ce comité a écrit à M. Pi Qu'on les nomme, qu'ils soient connus ; qu'ils
mot une lettre que nous avons sous les yeux , nous disent pourquoi nous devons répandre
et qui constate entièrement les faits que nous notre sang et notre or dans une cause qui nous
avançons à cet égard. M. Pinot mérite donc est étrangère ? Si aucun sujet des trois royaumes
non - seulement de conserver l'estime de ses m'a osé attribuer de tels desseins au roi d'An
compatriotes , mais d'en recevoir un accueil gleterre, souffrirons-nous une telle injure de la
distingué , puisqu'il a souffert, pendant trois part d'un étranger » ?.... -
1nois pour la chose publique , sans avoir rien Lord Stanhope termina son discours en réité
à se reprocher. C.... rant le voeu qu'il formoit de voir bientôt une
- étroite alliance contractée entre l'Angleterre et
la l'rance.
D E I. o N D R E s.
Observ. C'est ce discours de lord Ssanhope
Après son discours pour l'ouverture du parlo qui a pu donner lieu au bruit qui se répand
ment, le roi s'étant retiré, l'adresse de remer dans l'aris d'une alliance prochaine entre l'Es
cîment fut délibérée suivant l'usage. Le lord pagne, la France et l'Angleterre. Il faut conve
Stanhope dit à cette occasion qu'il ne s'oppo nir qu'elle seroit le chef-d'œuvre de la poli
soit point à cette adresse de la chambre ; mais tique, et le gage certain de la paix, et peut-être
il observa que ce n'étoit point à sa sagesse que un jour de la liberté de tous les peuples de
la nation angloise étoit redevable de la conti l' Europe. Un pareil traité immortaliseroit l'As
nuation de la paix , mais plutôt à la révolution semblée mationale, le roi des François et son
de France, et il ajoutit ces inots : ministre.
On s'abonne à Paris, chez BºussoN , I ibraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prit
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des A/unales Patriotigues. -
dat jusqu'à ! adjudant exclusivement, soit · qui avoient été affectées à son entretien.
4ºi9
( 792 )
VH.Tout militaire que des infirmités contrac
tées dans ses fonctions obligeront de quitter le
ministériel, sur la finance qu'il a fournie et sur
les études qu'il a faites. .
service avant les trente ans expliqués ci-dessus, . M. Thouret s'est avancé avec sa redoutablelo
recevra une pension déterminée par la nature gique. « L'intérêt général et national est partie
et la durée de ses services ; et celui qui sera dans cette cause, et l'intérêt particulier est la -
blessé à la guerre , au point de ne pouvoir plus partie adverse ; on voit déja l'issue de ce combat .
continuer son service, recevra le maximum politique : si l'intérêt général exige encore un
de la retraite de son grade ». grand sacrifice , vous le ferez avec peine, avec
Un décret particulier à la, ville de Paris , a regret : mais vous le ferez. Il faut examiner ce
été rendu sur la proposition de M. Démeunier : qui est fondamental, ce qui doit être une con
« L'Assemblée nationale, après avoir entendu sºquence rigoureuse de vos principes.Vous aves
son comité de constitution, approuve la convo décrété que l'ordre judiciaire seroit non pas ré--
cation des citoyens de Paris par la municipalité formé , mais régénéré dans tous ses points; le.
de cette ville , déclare valables les scrutins faits sera-t-il si vous conservez les procurenrs, les
par les différentes sections qui ont voté pour la huissiers en titre d'office , si vous conservez
des corporations qui ont acquis par une finance
nomination d'un substitut du procureur-syndic
de la commune. payée le droit de défendre le peuple »?..
Descendant ensuite à l'examen de l'intétêt
Décrète que les sections qui sont en retard particulier, M. Thouret estime que les officiers -
dans l'envoi de leurs scrutins pour cette nomi ministériels, doivent eux-mêmes desirer leurs
mation, seront tenues de les envoyer dans trois
jours à la maison commune ».
suppression et le remboursement de leur fi,
On a repris, suivant l'ordre du jour, la dis nance , parce que la diminution sensible dei
cussion sur le sort des officiers ministériels.
matières litigieuses, qui est un bienfait de la :
M. Prugnon a appellé sur eux tout l'intérêt de constitution , les réduiroit.à l'affreuse alternºt
§ nationale ; il a représenté un nom
tive d'être désœuvrés ou malhonnêtes sion le :
conservoit tous. Il demande, et on a demand4:
bre considérable de pères de famille plongés après lui, la division de la question pout les
dans l'indigence, condamnés à vivre sans état.
· seuls officiers attachés aux tribunaux , c'estk -
- - 2• - - - - - -
Il pense que le sort même des plaideurs est dire qu'il n'est pas ici question des notaires .
attaché à la conservation des défenseurs hon
mêtes et instruits , et que le plan du comité M.Talon a établi que la conservation oulasnpº
pression des officiers ministériels n'intéressoit
ouvriroit la porte à cette horde avide des solli
citeurs, qui ont touiours été l'effroi de la en rien la constitution; il propose de conserver
Justice.
ceux - là seulement qui tiennent aux tribunaux
M. Landine, professant les mêmes principes, reconstitués , et de supprimer et rembourser .
tous les autres. - - :"
a demandé un contradicteur, et M. Roberts
pierre est monté à la tribune. « Chaque ci MM. Brillat et Chabroud ont plaidé la causé ;
toyen, a-t-il dit, a le droit incontestable de sur des officiers, en faisant valoir l'o »servation det
veiller ses intérêts , de les défendre par lui formes qui sont la sauve-garde de tous
l'expression matérielle de la loi, et qu'euxsºuliº
#
même, ou de les confier à qui bon lui semble :
voilà les immuables, les éternelles maximes de peuvent bien connoître. · · --
la liberté. Si la constitution établit une classe M. Thouret a reparlé un instant pour ,
d'hommes hors de laquelle il me soit pas permis qu'il falloit supprimer les officiers ministériels
à la confiance de se reposer, je me vois plus par un premier décret, et arrêter ensuite quº
de liberté , je me vois plus de garantie des les anciens officiers ministériels seront distribuiº
droits de l'homme ; et voilà, messieurs, l'insti dans les nouveaux tribunaux, en nombre mº
tution que vos comités vous proposent », cessaire pour leur service, et qu'ils y serontpºi
, L'opinant soutient qu'une mission exclusive cés exclusivement à tous autres. :
n'est † qu'à étouffer le talent ; il veut que Après quelques débats, au milieu desque
le droit de défense soit universel, que chacun Tronchet a pu difficilement faire entendre
puisse paroître en personne devant les tribu vœu de conservation en faveur de ceux desº
naux, ou confier ses intérêts à qui bon lui ciers qui se présenteront pour servir près !
semblern. -
nouveaux tribunaux, l'Assemblée a ajon
Alors M. Landine, parlant en réponse, a , la question à demain , pour y statuer d -
contre la révolution , adressées aux gardes ma attend sans doute l'invasion des troupes contre
tionales. Le tribunal de Grasse informe contre révolutionnaires en France pour prendre son
toute cette engeance. parti : et qu'on ose dire maintenant que la cour
me se joue pas tous les jours de la nation et de la
constitution ! Qu'on dise que c'est restaurer la
Lille, le 1o décembre. -
liberté , que de laisser le timon des affaires
publiques entre des mains aussi perfides et aussi
Le brave Van-der-Mersch vient d'arriver. en impures que celles du sieur Gui d et
:ette ville , entre dix à onze heures du matin. semblables ! C.... gnara e de ses,
Dette nouvelle n'a pas plutôt été sue, que tous
es bons patriotes ont volé au-devant de lui ; Découverte des vrais auteurs des troubles dans
,lusieurs mêmes l'ont accompagné jusqu'à
hôtel du Lion d'or , où il est descendu, en nos colonies,
ersant des larmes d'attendrissement et de joie
e le voir.' - | .. · On vient de nous envoyer de Bordeaux l'avis
Nous ignorons le temps qu'il séjournera dans suivant : « Le foyer de la révolution de nos co
DS LIIllI'S• lonies est à Paris, dans la maison d'un sieur
Dubuc, ancien commis du bureau de la ma
rine, qui donne ses avis, et pour bien dire ses
Landrecy, le 1o décembre. ordres dans tous les bureaux de ce départe
Il passe ici une quantité prodigieuse de sol ment, et qui continuera de les donner jusqu'à
ts venant de l'armée belgique : il se trouve ce que Paris, parfaitement instruit de ce qui
·ec eux des déserteurs autrichiens, qui mous a amené les désordres de Saint-Domingue et
de la Martinique, fasse fermer les portes de ce
pportent que leurs camarades se proposent bureau au sieur Dubuc et à ses adhérens.
, venir en France le printems prochain. Je
ens de voir une lettre de Bruxelles, datée du C'est de ce foyer que partit, au mois de jan
décembre, qui annonce qu'une armée de 5o · vier, l'avis que les amis des noirs envoyoient
lIe hommes doit entrer en France par Va des armes et des émissaires pour faire égorger
les habitans de nos colonies ; ce qui s'est trouvé
1ciennes ou Maubeuge , et se rendre à Paris, absolu ment faux. Mais ce qui est absolument ,
1f, sans doute, les obstacles qu'ils pourront vrai, c'est qu'à cette même époque du mois
( 794 )
de janvier, les accusateurs eux-mêmes, Dubuc sinon des inquiétudes, au moins des soupçons
père, par les ordres qu'il avoit su faire donner sur les vues ultérieures de Léopold ; et cet
au sieur Vioménil, et Dubuc fils, par la com abandon des Liégeois, par le roi de Prusse, ne
fiance que ces ordres lui avoient donné, fai prouve-s-il pas que l'amour de la liberté chet
soient vuider les arsenaux du Fort-Royal-Mar les rois n'est que pure hypocrisie ? Que le
tinique , pour armer les nègres et les mulâtres , François ne se fient donc sur aucune puissance,
et leur faire égorger les paisibles marchands et sur aucune alliance pour maintenir leur révolu.
négocians de Saint - Pierre , leurs créanciers. tion. ( Patriote François. )
C'èst avec ces mêmes armes que six mille nègres
et mulâtres armés, étoient à méme , le 4 oc P A Y s - B A s.
tobre dermier, de brûler et détruire la ville de
Saint-Pierre, entrepôt du commerce de France, On mande de Luxembourg que les hôtel
qui vaut au moins 15o millions. et auberges y suffisent à peine pour contenit
| C'est de ce foyer qu'est parti un sieur Derou les fugitifs françois de distinction et ceux qui
verai , gendre du sieur Dubuc , pour aller entraîncnt avec eux ; ils n'y font aucun mys
porter Saint-Domingue à l'indépendance. Les tère de leurs perfides intentions contre lent
députés de la province du Cap rendront compte, patrie. Les troupes impériales, cantonnées danſ
quand on leur demandera , du sieur Derou ce pays, ne respirent que sang et pillage : ellº
sont formées en partie de brigands chassés dt
verai , qu'ils ont rejetté de chez eux par ses
principes anti-constitutionels ». France , ou de gens sans aveu enrôlés à Paris
ou ailleurs , en ſi11 de déserteurs : tous ces gºnº
la n'attendent que le signal, et ils vendentdº
· On nous écrit de Saint - Raphaël , près de vance la peau de l'ours , c'est-à-dire la ptu
Fréjus , du 3o du mois dernier , qu on y a de leur patrie. - -
arrêté une malle remplie d'or , d'argent et de " Tandis que des gazettes, qu'on disoit º
diamans , que les aristocrates de Fréjus en doyées par l'Autriclte , nous vantent le lº
voyoient aux fugitifs à Nice , à l'adresse du sieur
de l'Etang, contrôleur général des fermes. On ordre, la discipline sévère que les impériº
nous dénonce en même temps un sieur Ma gardent au milieu des malheureux Brabanº
et la clémence de Léopold , on apprend qu !
thens, procureur à Fréjus , comme un des en Vaulsor , village du comté de Namur, les sol
nenis les plus forcenés de la révolution et des
bons patriotes. C'est le cas aujourd'l1ui de sur dats autrichiens ont pillé et brûlé un monº
tère , et après avoir tortué , blessé et outragº
veiller de très-près cet homme, ainsi que tous un vieux religieux , le seul qui fût resté du
seux qui lui ressemblent. C... ce couvent
citoyen, ils
d'un se sont jettés
respectable par sesdans la maº
vertus et 50l
D E L I E G E.
grand âge, M. Burlen. Cet infortuné vieillardi
été massacré et haché à coup de sabre sous lti
Les troupes autrichiennes y sont entrées en yeux de ses deux fils, qui ont reçu la mortº
force aujôurd'hui vers les huit heures du matin. prix de leurs efforts à défendre les jouº
Il semble qu'une partie y séjournera , ct quel leur père. Les femmes de cette maison ontº
outragées , et leur sein a été haché par le
ques corps se porteront sur Saint - Frond et
Tongres. On démolit les bâtimens ot casernes des satellites de Léopold. Ce prince pendantº
de la citadelle avec la plus grande célérité , règne en Toscane étaloit aux yeux de toº
malgré les protestations du soi - disant l'état l'Europe sa philosophie, son humanilº ;ile
primaire et de l'état noble. donnoit pour un législateur, ct aujourd'hui &!
Observ. Cette célérité à détruire par - tout tigres s'abreuvent en son nom du sang"
l'ouvrage de la liberté ne doit-elle pas donner Belges. -
On s'abonne à Paris , chez BuissoN , libraire, rue Haute ſeuille , à qui l'on adressera , franc de pert,lº
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des A'nnales Patriotiques.
Et chez tous les Libraires et l>irecteurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
Il paroit tous les jours un Numéro de ce Jonrnal. Prix 36 liº pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9h rº
3 mots frana de port , par la poste , pour tout le '* °vanrne. L'abonnerrent ne cornrncnce qxc du prem. •s*
On s'abonne aussi, à la méme adresse , pour ia BOUCHE DE FER ; moyennant 9 liv. ponr 3 moit,
ANNALES PATRIOTIQUES ET I,ITTÉRAIRES •
-
D E L A F R A N C E, -
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ,
-
*
J O U R N 4 L L I B R E , par une Société d' Éarivains
-
- -
Patriotes, -
Les auteurs de " l'Exposition des principes sur la constitution du clergé par
les évêques députés à l'Assemblée nationale, et souscrire par eux,, ; ces
auteurs sont crininels envers la nation
: les jours de clémence ne
font que des ingrats, et tant de fºis outragée , la patrie veut enfin une
vengeance éclatante. ( Adi esse du départenent du Puy de Dôme.)
cherches. - - -
ramené , la discustion sur l'organisation des II. Il y aura nn premier ingénieur garde des
ponts et chaussées. - 1 | | | | plans, projets et modèles : huit inspecteurs gé
On se rappelle qu'un premier décret a statué méraux : un Premier commis, et le nombre de
: « qu'il y auroit une administration centrale ». Gommis nécessaires. - - -
•, • " 1
" •: s
· 1-e rapporteur a proposé do mettre à la tête de III.L'assemblée des ponts et chaussées ·Sera
cette administration un directeur général, tèl formée du premier ingénieur, des huit inspec
449
-
( 796 )
teurs gºnéraux. des ingénieurs en chef des dé III. Tous les six mois les officiers municipaux
parteinens, et des sous-ingénieurs qui seront rendront au directoire du départementle compte
à Paris ; les sous-ingénieurs m'auront que voix de leur gestion, pour raison de leur perception ,
consultat ve. desdits droits et des sommes qu'ils auront '
IV. Cette assemblée sera chargée de l'examem payées aux trésoriers desdits hôpitaux.
de tons les projets généra x de routes dans les IV. Les administrateurs desdits hôpitaux ren
départemens, ainsi que de ceux d'ouvrages d'art dront également tous les six mois, aux officieri .
en dépendant , de ceux de canaux de naviga municipaux, un compte général de leur recette
tion, de construction, d'entretien et répara et dépense, et lesdits officiers municipaux sont
tion des ponts de commerce. autorisés, sous la surveillance des corps admi
V. Cette assemblée, durant les sessions du nistratifs , et en attendant la publication des
corps législatif, se tiendra sous les yeux du loix générales sur les hôpitaux du royaume,
comité de l'Assemblée mationale , chargé des de faire tels réglemens provisoires qui seront
ponts et chaussées , lorsqu'il le jugera conve jugés mécessaires pour la meilleure adminis
·nable ». tration de leurs hôpitaux, et particulièrement
pour que les individus valides qui y sont admis
Séance du 15 Décembre. y soient entretcnus dans un travail utile et pro
ductif ». - ' . .
Les hôpitaux de Rouen , pressés par l'af Le comité de constitution, par l'organe dt
fluence des malheureux qu'y amènent de toutes M. Gossin, a fait décréter « qu'il seroit établi
parts la maladie et la détresse , et par la dimi un tribunal de commerce dans chacune des
nution sensible des revenus qui faisoient leur villes de Dunkerque, Lille , Valence, Stras
dotation , demandent un surcroît de secours † Rouen , Fécamp , Saint-Valery, danº
qu'il est urgent de leur donner pour éviter les isles de Rhé et d'Oléron , lesquels siégeront
des maux de toute nature , pour sauver des dans la ville de Saint-Martin pour l'isle de Blº,
excès du désespoir, et la foule des indigens , et dans celle de Saint-Pierre pour l'isle 0l,
et la patrie peut-être. Au nom des comit s des TOIl , D) - . ?!
finances et de mendicité , M. le Couteulx a La discussion s'est renortée sur le sort de
peint très-énergiquement la situation de ces officiers ministériels : et le rapporteur, M. Bº!
précieux établissemens ; et , malgré quelques mocheau , a réduit l'avºs des comités à deſimº
oppositions , il a obtenu le décret qui suit : p1es questions. « Les fonctions de procureurº
L'Assemblée nationale , après avoir entendu huissiers, etc. continueront-elles d être exerº
le rapport fait au non des comités des ſimances, cées en titre d'offices vénaux et héréditaireii
de l'impôt et de mendicité, a décrété ce qui ou ces offiees seront-ils supprimés » ? * :
suit :
M. Regnault ( de Saint-} ean-d'Angely),
Art. Ier. « Les droits d'entrée qui se perçoi discuter la question proposée , présente u
vent à Rouen , sous la dénomination de droits nouveau mode d'organisation pour les homm,
réservés qui ont succédé au don gratuit, et de loi, sans nulle distinction d'avocats ou
qui ont été prorogés définitivement pour dix procureurs. . *.
ans par l'édit de février 178o , continueront, ll propose, 1°. de supprimer tous les offici
à compter du 1°r janvier prochain , à être payés ministériels ; . -
et perçus provisoirement au profit des deux 2°. De rembourser tous les officiers mi
hôpitaux de cette ville , en attendant la publi riels , établis près des anciennes cours
cation des loix générales qui seront décrétées raines, d'après l'évaluation de 1771 ; "
r- » , - #
sur la mendicité, les hôpitaux du royaume, 3°. D'ordonner que les officiers ministé
et sur les droits d'entrée dans les villes , et exerçant près des tribunaux ordinaires, seru
· l'organisation générale de l'impôt. - tenus de faire, dans un délai prescrit leur d
II. Les percepteurs actuels seront tenus de ration , qu'ils entendent ne plus exercer
verser les fonds de leur recette aux mains des fonctions d'liomme de loi , ou, qu'ils desi
officiers municipaux , qui, de leur part, les les continuer dans les tribunaux : -
: verseront dans la caisse des trésoriers des deux 4°. Qu il sera accordé moitié de l'ind
_hôpitaux de Rouen , dans la proportion des qui est due aux officiers ministériels,
, bésoins respectifs de chacun d'eux , laquelle raison de la suppression de leurs offices, à
proportion sera déterminée par lcs membres du .d'entr'eux qui desireront de continuer
ºrestoire du département. I fonctions ;
-
· · ·· " . .
1
( 797 5 -
5°. Qu'il leur sera libre d'exercer dans tel constant et invariable dans ses principes civiques
ribunal du royaume qu'ils voudront choisir ; et dans son amour pour notre sainte consti
6°. Que pour être homme de loi et en exercer tution , vient de se faire inscrire chez le mi
>s fonctions à l'avenir, il sera nécessaire d'a nistre de la guerre pour servir, en sa qualité de
oir fait les études nécessaires pour être éligible lieutenant-général . dans nos troupes de ligne 9
sºnnes qui s'y rendirent : à parler du bal qu'on ºe relevée : que la présente délibération en
y donna , et des quºrelles qni agitèrent le con imprimée , et qu'il en sera adressé des exem,
cile. Le théologien François Gè, son y étot re Pºres à toutes les municipalités du r§
yºu du titre d'ambassadeur du roi de France. pour être publiés et affichés, à ce que prº
L'une des premières décisions des pères , ct sonne n en ignore.
qu'on peut regarder comme l'ouvrage de ce MMl. du directoire ont signé avec le procu.
théologien , fut d'établir qu'un concile est supé reur-syndic et le secrétaire.
rieur aux papes. Après ce décret , Jean XXIII, -i
9iii occupoi'é alors la chaire de Saint-Pierre , Les lettres de l-yon annoncent que trois ptr
et dont le premier métier a voit été d être cor
saire , fut déposé , et il s'évada déguisé en pal $ºnnages ont été arrêtés dans cette ville ; deut
frenier : arrêté à Gottelben , il signa sa dé d'entr'eux sont, un ci-devant mºrquis ou conu
mission. - - - -
d'Escars , et M. Guillin-Pougelon, avocat,i
Le comble de l'humiliation, pour ce pontife ont été interrogés à la maison commune, «
dégradé , ſut de se trouver dans la même prison de là renfermés au château ds lPierre-en-CR
où étoit /eam Hus,' qu il avoit fait arrêter Leur Depuis long-temps il existe dans lyon unfojº
sort fut très-diff rent , les pères du concile se dangereux d'aristocratie, et il paroit que nº
bornèrent à priver de la chaire pontificale fºgitifs au delà des monts n'épargnent rienpon
$/ºan À XIII accusé d'athéisme , de magie, de ºº ººnager des intelligences dans cette grandº
lasphêm s, de sacril'ge, d empoisonnement, cité , si importante Par ºs richesses, sa popº
de simonie, de sodomie, etc. § ils firent brûler lºtion et sa position. N'oubli§ pas que ni
Jean Hus, à qui on ne pouvoit reprocher d'au Plºimplacables ennems sont à Turin, et quel
tres fautes que d'avoir écrit contre les sirnonies coup de main qu'on a voulu tonter sur Antibº,
romaines, contre les scandales et les débauches l'une des clefs de le France, lious opprime,t
du clergé, dans un temps où l'Europe entière que nous devons cratidre. ' ,
m'avoit qû'un cri pour demander la réforme de L)es militaires ( on ºInmés et connus parkt
l'église dans son chef et dans tous ses membres. Patriotisme , pensent que la ville de Touki
Jean Hus et Jérôme-de Pragme, son disciple " doit se tenir sur ses gardes : cette place, fml
liomme vertueux , et au-dessus de son siècle par ºs plus importantes du royaume , paroitètd
ses lumières , périrent sur des bûchers, envi l'objet de la convoiti§ de nos ennemis B
ronnés d' un millier de bourreaux en soutane , Bresse doit veiller avec la même attention i
qui bénissoient le cial de leur supplice ». † garantir de toute : attaque et de oute ln
l 13 OIl. - * • • • • sº -- •
l - : - - -
"--
· Extrait du ºººººre des délibéravions du direc Code de la justice de paix, contenant toutli
• *oire du districe d'Autan, du 5 tlécembre. décrets /'e/uti
*_ _ ) • i/s & ceéze /vartie du nourelorlº
• •
Séance du mnatin. | -
Judiciaire , avec des notes explicatives
#º : ºui , d'une zxsernccio pratijie !
· Les administrateurs du district d'Autun , º /orme de procé§. dans les justicé
composant le directoire , considérant que les ºreºu e de pai.c, §c § modèles de li,
les ººº auæ 7uels touter le§ affaires de la
objets confiés a leur administrati§ intéressent
- tous les citoyens, et desiront de plus mériter la competence /ººº/ºe/24 donner lieu. ( Ladº
confiance dont ils ont été honorés, en faisant ºséruction ºue ce º/º/vroupée au coniilè à
connoltre les principes de justice dont ils sont ººººion). Brochure d§8pages, Piè,
anim 's , 13 ºo4s, et 24 sous eitºoyéé franc de port 1
. @
, ( 8o3 )
-
* 4
· S U P P L É M E N T A U Nº. c c C C x L.
A V I S I M P O R T A N T.
Les Perſonnes qui voudront faire inſérer des morceaux dans ce Supplément, le pourront tou
jours, moyennant 3 6 liv. pour une colonne , z 8 liv. pour une demie colonne, g liv.
pour un quart de colonne ; & 3 liv. pour tout avis quelconque de 4 à 5 lignes.
Cependant, les Nouvelles qui intéreffènt la Patrie ſeront toujours reçues avec recon
noiſſance, & les Rédacteurs du Journal en feront sANs FRAIs l'uſage qu'ils croiront
néceſſaire.
Mémoires Secrets ſur les Règnes de Louis XIV et « J'ai connu perſonnellement la plupart de
Louis XV, par ſeu M. Duclos, de l'Académie » ceux dont j'ai à parler : j'ai vécu avec pluſieurs
Françoiſe, Hiſtoriographe de France. Deux , o'. » d'entre eux ; & n'ayant jamais joué de rôle , je
in-8o. formant Io27 pages, imprimées avrc les » puis juger les acteurs ».
| caraâères de M. Didot. Prix 9 l broché pour Pa « Les gens en place , ſavent que le plus auda
, ris, et 1 o l. franc de port par tout le Royaume. » cieux dans ſon deſpotiſme , eſt tôt ou tard for
| A Paris chez Buiſſon, Libraire rxe Haute-Feuille, » cé de ſubir la Loi d'un Peuple éclairé.L'eſprit
et à Lyon, chez Dourbay » de ſervitude qu'on veut inſpirer à une Nation ;
Libraire. » n'eſt pas la moindre cauſe de la dépravation des
| Quelque profonds que ſoient les repaires obſ » mœurs ; & les mœurs une fois corrompues ,
eurs où les Souverains & les Grands cherchent à » fortifient le deſpotiſine qui les a ſait naître
cacher leurs déſordres , & les reſſorts que fait » ou favoriſées. Tout amour de la gloire s'é
agir leur haîne contre le bonheur & la libcrté des » teint , & fait place au déſir des richeſſes qui
Peuples, il vient un tems où la vérité perce , & » procurent le ſeul bonheur dont on jouiſſe dans
l'on apprend enfin que ces Souverains n'ont pour » i'aviftfiennent ».
cauſe de leur grandeur que la cruauté , la four « On m'a ſouvent preſſé de donner quelques
be, l'inſolence , l'hypocriſie. Ne valoit-il pas » morceaux du Règne préſent : j'ai toujours ré
mieux pour eux n'avoir pas exiſté , que de laiſſer » pondu que je ne voulois pas me perdre par ſa
des noms qui demeurent à jamais en exécration » vérité, ni à m'avilir par l'adulation; mais je n'en
thez tous les Peuples ? Si les flatteurs bâtiſſent » remplis pas moins mon emploi ».
'édifice de la grandeur des Rois , la plume des Nous ne citerons pas d'autres morceaux de la
#crivains inſtruits l'a bientôt renverſée ; et l'on préface deM.Duclos.Ceux-ciſuffiſent pour entre
ne voit plus qu'un cadavre ſous cet appareilim voir ſa marche, & ſon grand fonds de réflexions.
sofant. Tant il eſt vrai, ſelon Duclos , que les L'Editeur y joint un avertiſſement néceſſaire
Princes, commeles laquais,ſont formés de la plus pour conſtater l'authenticité de ces Mémoires
vile boue de la terre. importans , dont le Manuſcrit , avec les renvois
Ce trait ſeul ſuffit pour annoncer avec quelle corrections & augmentations écrits de la main
ëvérité il les juge dans ces Mémoires , & avec même de M. Duclos, eſt entre les mains du Sieur
puelle impartialité il écrit. -
Buiſſon (1). - -
« Auſſi-tôt , dit-il, que le Roi (Louis XV ) « Quant au ſtyle, dit l'Editeur, nous croyons
2
m'eut nommé ſon Hiſtoriographe, mon pre » que dans ces Mémoires, il eſt inconteſtable
2
mier ſoin fut de ramaſſer les pièces qui m'é-. » ment très-ſupérieur à celui des autres ouvrages
, toient néceſſaires. J'ai eu la liberté d'entrer (1) Le ſieur Buiſſon ayant appris que le ſieur Abbé Soula
, dans ies différens dépôts du]Miniſtère .. J'ai vie publioit un premier cahier de prétendus Mémoires de Du
, converſé avec pluſieurs de ceux qui ont eupart clos , a pris le parti de dépoſer le 7 de ce mois , le Manuſ
crit original chez M. Doffant Notaire place du quai de l'E
, aux affaires. J'ai tiré de grands ſecours de la cote,
& ila ſommé le Sieur Soulavie d'y dépoſer anſſi le
2.
, dºmeſticité intime,
la plupart ont eu la compoſée de ſujets
même éducation quedont
les ſien. C'eſt ſur l'inſpection des deux manuſcrits, que le Pu
blic.jugera quel eſt le manuſcrit original.Au reſte, le Sieur
7
>
seigneurs, & ſont d'autant lus à portée de Buiſſon vient de publier des obſervations qui montrent
§ ce qui ſe paſſe, que témoins aſſidus & l'énormité des fautes d'ignorance qu'on trouve dans le pre
9 mier cahier de l'illuſtre Editeur § , ainſi que les al- .
9
en ſilence, ils n'en obſervent que mieux ceux térations, correſtions ridicules, mutilations, ſuppreſſions im*
,.
qui agiſſent *.
( 8o4 )
» hiſtoriques du même Autcur. Son récit eſt ſe Ce qui fait bien connoître la baſſeſſe de ca
» mé de traits dont quelques-uns rappèlent la courtiſans,
pai Duclos . c'eſt ce
. mot
. -de •M. • de
. . Villeroi, cii -
L'Éditeur a raiſon, & c'eſt une juſtice ren « Il faut, diſoit le Maréchal de Villeroi , tenir
due à l'Auteur avec la plus exacte vérité. Auſſi le pot-de-chambre aux Miniſtres quand ils ſonten
tôt après ſon début ſur la fin du Règne de Louis place, & le leur verſer ſur lá tête quand ils n
XIV, il nous préſente l'état déplorable de la ſºnt plus. Quelque Miniſtre des finances ,
France, avec les grands traits dont Tacite ſe #ºne en Place , t diſoit le même )., je déci§
ſeroit lui-même ſervi pour nous le peindre. On d'avance , que je ſuis ſon ſerviteur, ſon ami,
y voit ſur-tout ce Monarque ambitieux , réduit & même un peu ſon parent ».. , , , ... , "
à pleurer de déſeſpoir de ne plus pouvoir ni Laº eſt ici un des principaux acteurs , qui
donner la paix, ni la recevoir. Mais ces larmes n'a captivé le Régent par des idées #
étoient celles d'un tyran , qui n'avoit jamais con malrés que pour perdre le crédit & les mœurs #
nu d'Etat en France que dans ſà propre perſonnc. toute la France. En but au Parlement quia
Bientôt devenu bigot, ſa cour devient hypocri jours choiſi l'occaſion de le perdre , il ſt.
te , ſous l'autorité d'une Catin ambitieuſe qui le heureux pour fuir lé danger , & aller mo
ſubjugue, s'aſſied ſur ſon trône, & ne lui marque Veniſe. - · , :,, -
que du mépris, lorſqu'elle voit mourir ſon pré Les excès de la Ducheſſe de Berry , peinte
tendu mari dans un Roi ſouillé par deux adul les traits de la vérité ; Albéroni , élevé au ran
taires ſcandaleux , & arroſé du ſang de tant de
Pre#ier Miniſtre, par une plaiſanterie qui ti
ſujets qu'il avoit ſacrifiés à ſon ambition & au fa de l'infamie italienne , mais renverſé par
netiſine. •
» qu'un Roi , une Religion , & perſuadoient · M le Duc de Bourbon prend les rén
» à un Prince enivré de ſa gloire, que ce prodige Yººnºment , avec la Marquiſe de Prie 3 -
ce Prince eſt un des plus beaux morceaux de ces maîtreſſe, eſt enfin exilé avec e§ & Éleurſ
Mémoires,Tome I,pag. 2o2.L'Auteur entre dans premier Miniſtre. - 2
rººés , ou des hypocrites : mais les nuances les diſſipations , d'égaler les rev º!
J'autre ; & c'eſt en cela que Duclos eſt même ſu tre qui ſe ſoit conduit par Principe d'honn
périeur à Tacite § portraits ont trop, de
2
puis ſon époque. . · - .. --
rappoyt. - - -
r le roi. pour la liquidation de tous les objets IV. La surveillance des comités de l'Assem
i vont être spécifiés ; le travail général de blée, sur la direction de liquidation, consistera
tte direction sera surveillé par les comités de à se faire rendre compte, lorsqu'ils le jugeront
ssemblée , ainsi qu'il sera pareillement ex | à propos, des travaux relatifs à la liquidation
ué. -
des différentes parties à liquider, des bases sur
-
# L'objet de la direction générale de liqui lesquelles on opérera , des mesures qui auront
tion sera de reconnoître ou de déterminer été prises pour constater les faits , des motifs
rriéré des divers départemens, tant en masse qui retarderoient quelques parties de travail,
'individuellement ; des plaintes qui seroient formées de la part des
Les finances des offices de judicature et au personnes intéressées à la liquidation.
s , dont le remboursement a été ou sera V. Le comité de liquidation surveillera les
donné par l'Assemblée nationale ; travaux relatifs à la liquidation de l'arriéré des
Les fonds d'avance et cautionnemens des départemens ( autres que celui de la marine),
arges et commissions de finances ; des dimes inféodées, des indemnités prétendues
contre l'état ;
La valeur des dîmes inféodées , aujourd'hui
»primées : -
· Le comité des finances, la liquidation des
'† indemnités prétendues pour différentes fonds d'avance , cautionnemens et offices de
finances et des engagistes, lors du résiliement
ses non encore discutées et jugées ;
les sommes dues à des porteurs de brevets de leurs engagemens ;
44I
( 8oo )
Le comité militaire, la liquidation des finances paraphés et accompagnés d'un bref état, ainſi
des charges et emplois militaires ; qu'il est dit dans I'article précédent. »
Le comité de la marine , la liquidation de ( Nous domnorons la suite de ces décrets
l'arriéré de la marine des colonies ; dans un de nos prochains numéros. )
Le comité ecclésiastique , la dette des ci La question sur laquelle l'Assemblée s'est
devant corps ecclésiastiques , séculiers et ré ajournée hier, étoït celle-ci : « Y aura-t-il des
guliers ; avoués près des tribunaux pour l'instruction
Le comité d'aliénation , la liquidation des des procès » P et M. Dionis , par un discoun
droits ci - devant féodaux , fonciers et autres clair et concis , avoit fait sentir quelle seroit
charges existantes sur les biens nationaux ; l impossibilité de la confiance pour la commu
Le comité de judicature, la liquidation des nication des pièces , s'il n'y avoit Pas des dé
fenseurs expressement et exclusivement recon
offices de tout genre, autres que ceux ci-dessus nus par la loi.
désignés ; - - -
- • - . - * • •
altèrent l'unité du corps mystique de l'église. VII. Chacun des huit inspecteurs-généraux
A Clermont, département du Puy de Dôme , | sera attaché à un certain nombre de départe
si la patrie voit avec douleur un évêque de mens ; ils seront tenus de les visiter tous les
bonnes mœurs, et peut-être de bonne foi, s'ar ans, d'inspecter les travaux qui s'y feront, de
mer contre la volonté nationale, elle voit avec soumettre le résultat de leur examen aux di
soulagement une ancienne corporation ecclé rectoires de départemens, et d'en rendre un
siastique, le ci-devant chapitre de Saint-Pierre, compte général à l'Assemblée nationale. º,
rêcher de leçons et d'exemple la soumission, VIII. Les appointemens du directeur général
e désintéressement et la paix. Un de ces prê · seront de 12,ooo liv. N,
tres, M. Grimand, professeur de théologie, est IX. Les frais de bureau et appointemens des
venu déclarer hautement la foi de ses confrères,
employés , de 2o,ooo liv. - -
contre les décrets de l'Assemblée nationale. Il XI. Il sera alloué chaque année la somme des
a lu une adresse conçue dans cet esprit, et dont 46,ooo liv. , pour les frais de voyage du direc
on a ordonné l'impression , ainsi que celle de teur-général et des inspecteurs-généraux. '
son discours. XII. Le premier ingénieur sera pris parmi les
L'ordre du jour a reporté la discussion sur · inspecteurs-généraux et nommé par le roj.
l'organisation des ponts et chaussées, et les XIII. Les † pris
articles suivans ont été adoptés : : | parmi les ingénieurs en chef de département,
-
Art. VI. « Quand il s'agira de projets qui in et nommés au scrutin par le premier ingénieur
téressent les fortifications et la défense des ports et les inspecteurs-généraux ».
- 442. . * )
( 8o4 )
"r I T R E I I. seroit fait par les directoires administratifs, ou
par des hommes de loi; si les premiers avoués
Art. Ier. « Les fonctions ci-devant commises ne seront pas les officiers ministériels, avocats
aux sous-ingénieurs, dont la dénomination est et procureurset ci-devant
supprimée, seront désormais exercées sous le supérieures ordinaires.exerçant près ·les--cours
" - a-
mille et..... livres, retenue par ces administra Art. X. « Chacun des bureaux chargés de dit
, teurs, sera sans délai versée dans la caisse de férentes parties de la liquidation,:suivra, dans
l'extraordinaire ; charge lesdits administrateurs, son travail, l'ordre établi par le comité cor
s bus leur responsabilité , de surveiller l'envoi respondant, et examinera les objets à liquider
· de ladite somme à la caisse de l'extraordinaire». dans le mème rang où ils,l'aureient été par le
. Par un décret subséquent , l'Assemblée a · comité. S'il me se trouvoit pas l'ordre encore
· réglé quelques dispositions sur les comptes à établi pour quelque partie, il en seroit établi
, rgndre par M. Quinson, receveur général du un par les comités, de concert avec le com
- ci-devant clergé, et a ordonné que ce trésorier missaire du roi. ' . .. : . ::, ... . , sx ,
· verseroit, soit dans le trésor public, soit dans XI. Chaque semaine le commissaire du roi
la caisse de l'extraordinaire, une somme exis remettra ou fera remettre aux comités respec
- tante en reliquat de 46o,ooo livres. tifs, aux jour et heure par eux indiqués pour
· Le bail des postes et messageries est prêt de leur séance, le travail relatif aux objets qu'ils
, ##À§blée on en a ajourné le report à dimanche. sont chargés par l'article V, de surveiller Lé
est revenue à l'organisation des · tat du travail sera,signé dP-commissaire du roi
- -
, officiérs ministériels. Le rapporteur, M. Bin Les pièces qui auront servi de base au travai
:
ºveheau, a présenté nombre de questions ten seront rePrésentées , et le, commissaire du roi
, 'dantes à détermimer si les nouveaux officiers ou celui qu'il aura ehargé de le remplacer
2 ou avoués seroient en nombre circoncrit ou rendront sommairement compte du résultat !
- # "- • # - * º ,
indéſini : quel genre d'études on exigeroit ; travail.
quelles formes pour leur admission ; si l'examen Xll Chacun des comités fera ensuite le r
( 8o3 )
port du même résultat à l'Assemblée ; le rap trés de l'Europe où ils s'étoient enfuis. Le sieur
porteur y joindra les observations du comité ; Lambesc, connu sous le nom du sabreur des
et sur ce rapport, l'Assemblée décrétera les dif- . Tuileries , est nommé par Léopold gouverneur
férentes parties de liquidation, soit en masse, de Mons. M. de Rochambeau vient de partir
soit individuellement , ou prononcera tel autre pour le département du Nord. Il paroît que les
décret que le cas exigera. -
nouvelles reçues de ce pays, sur les préparatifs
' XIiI. Le décret du corps législatif ayant été des ennemis de la France , ont hâté le départ
sanctionné par le roi , le comtnissaire du roi de ce général, qui sera , dit-on, bientôt à la
dressera les reconnoissances de liquidation à tête d'une armée défensive.
résenter à l'administrateur provisoire de la
caisse de l'exsraordinaire, à l'effet d'obtenir de
lui les ordonnances de paiement Le décret de Rapprochement des moyens de contre-révo
l'Assemblée et sa sanction seront datés dans la lution employés dans la Belgique de ceux
reconnoissance délivrée. Le commissaire du roi 'qu'on médite en France.
sera responsable des reconnoissances qu'il déli Je ne suis pas le seul publiciste qui, voye
yrera. I fera également expédier les brevets des clairement et qui se hâte de dénoncer à toutes
pensions qui seront décrétées par l'Assemblée et les nations le misérable projet des princes de
sanctionnées par le roi ; et il les enverra au mi l'Europe et du comité autrichien des Tuileries,
nistre du département, dans lequel les pen - contre la révolution et la constitution fran
sionnaires auront servi l'état, pour être signés çoises ; lisez le courier de M. Gorsas , du 8 de
du roi et du ministre du département : le dé ce mois , et le n°. 145 des annales de M. Lin
cret de l'Assemblée, ainsi que la sanction du guet , et vous y verrez non-seulement des
roi , y seront rapportés et datés. preuves bien marquées et bien développées de
· · XIV. Tous les décrets prononcés par l'Assem ce projet , mais une partie des moyens de son
.blée nationale, acceptés ou sanctionnés par le exécution. M. Gorsas cite un sieur Wandevelt,
roi, relativement aux différentes parties de li ancien chancelier de l'empereur en Flandres,
quidation ordonnées par l'Assemblée , conti comme étant venu concerter dernièrement avec
nueront à être exécutés, conformément à ce Guignard le moyen de faire évader le roi, au
qui est exprimé par le présent décret. -
printems , par la forêt de Compiegne, qui
* " XV. Les affaires qui ont été examinées par s'étend , jusqu'à Charlemont , petite ville du
·les comités désignés en l'article V ci-dessus et comté de Namur, où une armée autrichienne
, dont le rapport est ou sera en état d'être fait prendra la famille auguste et fugitive sous sa
" d'ici au 31 décembre présent mois, seront in sauve-garde, et la conduira à Bruxelles. .
: cessamment rapportées par lesdits comités aux M. linguet, de son côté, suit pas à pas la con
· jours qui leur seront indiqués par l'Assemblée ». duite du général Schoenfeld , et fait voir clai
rement comment ce Prussien , qui s'enfuit au
A V. 1 s. jourd'hui avec 7ooo louis d'or de France dans
MM. les Abonnés du premier janvier pour un an, , sa caisse, a trompé et trahi les Belges pendant
du premier juillet pour 6 mois, et du premier octobre , tout le temps qu'il a commandé leurs troupes
pour 3 mois, sont priés de renouvèller leur Abonne · patriotiques. La † de ce général , di
mzerzt avant le 26, et d'insérer dans leur lettre une des rigée d'abord par le cabinet de Berlin avant le
adresses imprimées sous lesquelles ils reçoivent les traité de Reichembach, et depuis par le cabinet
A nrza les , précaution absolument nécessaire pour évi · de Vienne d'accord avec celui de Berlin , a
A'er" les doubles emplois.
produit , en majeure partie, cet étrange phéno
mène de la contre-révolution soudaine qui
P A R I s. vient de s'opérer dans les provinces belgiques,
et qu'il étoit de prévoir # 1C6>
impossible
, Unmembre de l'Assemblée nationale a reçu, sens. Une autre manoeuvre co-incidente à la
du dèpartement du Nord une lettre de son perfidie du Prussien , a été celle de la séduc
frère, qui lui marque que M. Condé dºit tion et de la corruption employées parmi les
arriver bientôt dans le Brabant , pour prendre · officiers de son armée, et les membres des états
le commandement des troupes autrichiennes particuliers de plusieurs de ces malheureuses
combinées avec la tourbe des mécontens de provinces. . • .. | " . .
FranCe » qui depuis uelques jours, se rendent Ainsi vous voyez , peuples françois, que la
§ffiuence dans les Pays-Bas, des diverses con- | trahison bien méditée, bien filée d'un général
•!
( So6 y
de troupes patriotes, et la corruption préparée ront pas à l'instant même d'une explosion ?
de plusieurs commandans de place et de quel J'renons donc comme un avertissement salu
qués membres des corps administratifs pour taire que le ciel nous envoie à temps, la cor
roient suffire pour opérer une contre-révolu duite du traître Schoenfeld, et rapprochons sans
tion en France. C'est donc à nous de profiter cesse dans notre esprit les moyens combinés de
de cet exemple , et sur lequel la Providence nos ennemis , soit pour les déconcerter par la
nous ouvre les yeux , pour ne souffrir à la tête plus grande publicité, soit pour leur opposer
des troupes de ligne et des gardes nationales , des moyens contraires mieux combinés encore.
et dans le connandement des villes frontières, CARRA.
que des patriotes bien connus, et non des ci L) E T U R I N.
devant nobles suspects et douteux.
O, mes amis, tout mon sang se glace d'effroi L'ex-dilapidateur général Calonne passe les
quand je pense qu'un Bouillé et ses semblables , nuits enfermé avec MM. d'Artois et Condé,
Gt s'occupe, à ce qu'on présume, de la ré
ci-devant comtes , barons ou marquis, pour
rétablir leurs titres , leurs priviléges et les pen daction d'un nouveau pamphlet en forme de
sions du livre rouge, peuvent suivre à la lettre manifeste , On ajoute que le sénateur en pein
la conduite du prusssien Schœnfeld, et nous ture , Lally-T'olendal , est aux gages des ci
livrer pieds et poings liés au comité autrichien dºvant princes : et que, pressé par le besoin
des Tuileries; quand je pense que les ci-devant d'argent, il leur a vendu son dernier sermon
nobles et le ci-devant haut clergé osent peut sur la contre-révolution mitigée, à 5 sous la
être espérer que le pape les releveroit de leur ligne. Il n'y a pas de procureur plus habile
serment de fidélité à la nation et à la loi , par grossoyeur que ce fugitif il entre aussi dans les
un de ces actes d'autorité spirituelle arbitraire , vues des ci-devant princes, qu'il s'établisse
aussi sacrilége dans le fond qu'il paroîtroit sacré dans Paris des clubs de faux patriotes, qui
dans la forme ! sous le nom de Monarchistes , ou Amis #
De quoi nos ennemis ne sont-ils pas capables ? Monarchie , tâcheront de faire des prosélytes
et que peut le courage des soldats . quand le gé et de disposer peu à peu les esprits à recevoir
néral est un traitre, et qu'il se retire au lieu de une contre-révolution, dont la grande chant
combattre pour vaincre , ou qu'il conduit ces sera la fameuse déclaration du º3 juin 178#
mêmes soldats dans des embuscades à lui con Ccs † monarchistes sont d'aiileurs #
nues ? A quoi servira la bravoure patriotique des indifférens sur la banqueroute, et la classe dir
† nationales, si on les enferme dans des villes hant clergé est bien plus précieuse à leursyeºs
e guerre sous différens prétextes, ot si le com que les 7 à 8ooooo chefs de famille créanciers
mandant de la place les laisse surprendre par de l'état , qui, au moyen de l'intérêt de leuis
l'ennemi , après avoir laissé ravager et subju · créances, font vivre 5 à 4 millions dé Françoit,
guer les campagnes ? Hélas! je prévois tous ces Il est notoire à Turin que les ci-devant ont
malheurs et toutes ces perfidies , si la nation voulu faire un emprunt à Gênes : cette répu
ne prend pas un parti vigoureux avant le temps, blique s'y est refusée. On croit aussi que de
et si le comité autrichien nomme les généraux émissaires des ex-princes sont répandus dans
des troupes de ligne , et si l'intrigue continue la capitale et les départcmens de la France,
le commandement des gardes mationales à cer pour y semer le désordre et l'anarchie souslº
tains marquis, comtes et barons, suspects d'a masque,du patriotisme : leur but présumé º
ristocratie ou d'imcertitude dans leurs prin de conduire le peuple jusqu'à la licence, aſia
cipes. -
# fºtigº lu mºme,d'une orageuse liberº
il se reporte plus facilement vers les plans dº
Qui nous a dit, d'ailleurs, que nous pouvions
compter, dans une pareille occasion, sur les soi-disant monarchistes, qui leur offriront
officiers généraux nommés par le pouvoir exé despotisme légal, et le retonr à la domination
cutif, quand le chef de ce pouvoir est soup des grands comme un port à l'abri des tenº
çonné lui-même vouloir s'enfuir, et quand il † de l'anarchie, Le machiavélisme de Cr
me donne pas, dans le terme prescrit, sa sanc onne consiste à entraîner les François audiº
tion anx décrets sacrés de l'auguste Assemblée de la constitution, pour pouvoir ensuité
nationale ? Qui nous assure que des comman ramener aussi loin en deçà qu'il le jugera &
dans de garde nationale qui ont affecté jusqu'à venable à ses intérêts, § ceux des
présent un patriotisme mielleux, ne nous trahi qu'il dirige, - · · · .
ANNALES PATRIOTIQ 7# JrrL.2Q
A N C E , ET IITTÉRAIRES
F R
-"I
D E L A
-
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
· J O U R N A L I. I B R E , par zne Société d' Écrivains Patriotes,
dérºgé par M. MERcz ER , et par M. CARRA , zen des Auteurs.
nationale.
Un article additionel aux décrets d'hier a Un grand nombre d'aristocrates de Paris,
été rendu sur la tnotion de M. Andrieux. compromis dans la correspondance et dans les
papiers qu'on a trouvés chez deux des conspi
« Les juges et procureurs fiscaux des ci rateurs arrêtés à Lyon, se hâtent de fuir dans
devant justices seigneuriales, ressortissant nue les pays étrangers. Qu'ils fuient, les misérablesl
ment aux cours supérieures, et les avocats mais ne souffrons pas que le chef du po
gradués et les procureurs en titre d'office ou
exécutif et personne de sa famille s'écha
pourvus par provisions , ayant exercé près des de la France. Le roi est attaché, par les liens et
dites justices, seront admis à remplir les fonc les sermens les plus solemnels et les plus sadiº.
tions d'avocats près les nouveaux tribunaux ». à l'Assemblée nationale et à la constitution'i
A l'ordre du jour, M. Dinocheau a proposé, ne peut, ni me doit nous abandonner. Le séjour
relativement aux officiers ministériels, plusieurs de son épouse et de sa famille auprès de lui ti
articles qui ont été adoptés sans grande dis également de la plus haute importance iº:
CuSSlOIl. Veillons donc nuit et jour , & braves Pº
Art. III. « Aucun avoué ne pourra exercer en siens ! pour qu'aucune trahison , aucune ruse
de Judas Guignard et du comité autrichier u
même temps ses sonctions dans plusieurs tribu
maux à-la-fois , et il sera tenu de résider dans nous enlève le roi et sa famille. Nous-averº
le lieu où sera le tribunal auprès duquel il aura tissons, au nom de la patrie, au nom de la nu
déclaré vouloir se fixer. tion et de la liberté, toutes les municipal i
IV. Il sera fait une exception à cet égard toutes les gardes nationales , toutes les villeiº
tous les villages de l'empire de se tenir sur leu
pour les avoués établis près les tribunaux de garde, et de ne pas manquer de faire sonner
district de la ville de Paris , lesquels pourront tocsin dans toutes leurs églises , de tirer su
exercer concurremment dans tous les tribunaux
établis dans cette ville; il en sera de même des non, et mettre des fanaux sur tous les clocher
avoués résidans dans les lieux où il y auroit plu dès que ce tocsin, partant de la capitale,
sieurs tribunaux. communiquera dans les cercles successifs de
V. Tous les officiers ministériels sont autori
circonférence, jusqu'à la grande circonférent
des frontières de l'empire. Certes, si riotrelot
- r - -- # 2
sés à poursuivre leurs recouvremens, en quel roi nous abandonnoit à l'improviste, oursi quel
que lieu que les pa1ties soient domiciliées, par que projet affreux venoit à s'exécuter daisl
§ tribunal de district , dans le ressort capitale, nous n'aurions d'autre ressourcs
•
duquel est établi le chef-lieu de l'ancien tribu , de sonner le tocsin, et d'en provoquer la
mal où ces officiers ministériels exerçoient leurs munication dans toutes les parties de la Fraiſ
fonctions ». par la propagation rapide du sen et de lark
On a ajourné et renvoyé aux deux comités mière : moyens sûrs d'avertir, en rnoins detr
un projet de décret offert par M. Regnault, heures et demie, Lille : Valenciemmès# et l
dont l'objet étoit d'attribuer aux greffièrs éta villes des frontières du nord .. et §oi,
blis près des nouveaux tribunaux, les fonctions huit heures , Marseille, Bordeaux , Nintes
des ci-devant receveurs des consignations et Brest et les villes de l'orient et dn §di, ob -
commissaires aux saisies-réelles, offices dont patriotes ! vous les défenseurs des droite
le lucre énorme et la manipulation usuraire peuple , vous les soutiens de notre aug
étoient la honte du palais. G. Assemblée nationale et de notre sainte
( 8o9 )
tution, rassemblez-vous au premier signal sous bien de mauvaise foi, pour vouloir persuader
vos drapeaux civiques , et soyez prêts à com aux peuples qu'augmenter ou diminuer dans
battre et à mourir, s'il le faut, pour la liberté ! une juridiction spirituelle la quantité de ter
Nous avertissons en outre les villes et villages rein ou le nombre d'hommes, c'est attaquer la
de toutes les frontières d'employer le même religion dans ses principes. L'évangile et les
moyen du tocsin, des canons et des fanaux sur apôtres ont-ils parlé d'une pareille prétention,
les clochers, si quelques ennemis audacieux ont-ils soutenu une pareille absurdité ? Et ces
s'avisoient de s'introduire dans les foyers sacrés prélats corrompus, qui n'ont cessé depuis plu
d'une nation libre, et qui a juré, à la face de sieurs siècles d'être l'opprobre des moeurs et
ciel et de la terre, de périr plutôt toute entière les instrumens de toute espèce de despotisme,
que de rentrer sous le joug des tyrans et des ne rougissent pas, dans ce moment de lumière
aristocrates. CARRA. et de raison universelles, de nous donner un
† aussi puérile et aussi niais pour déso
éir aux décrets véritableInent sacrés de l'As
Extrait d'une lettre circulaire du sieur évéque semblée nationale ! Et les citoyens de la ville
d'Auch aux archi-prétres de son diocèse. d'Auch ne sollicitent pas, comme ceux de Gre
noble et de Vienne , la poursuite d'une telle
Parmi les évêques les plus rebelles à la voix rebellion et d'un tel forfait dans leur évêque !
souveraine de la nation et aux décrets de la Que sont donc devenus dans cette ville , et les
Providence divine, on distingue principale municipaux et les gardes nationales, et les amis
ment le ci-devant archevêque, aujourd'hui évê de la constitution, qui se signaloient naguères
que d'Auch. Pour faire connoître jusqu'où vont parmi les meilleurs patriotes de l'empire ? Hélas !
· le non sense et l'insolence de ce prélat , nous le souffle empoisonné de l'aristocratie nobiliaire
allons donner un extrait de sa lettre aux archi et sacerdotale les auroit - ils tous infectés de
prêtres de son diocèse. « Vous comprendrez ai son poison coagulant ? Je le sais et j'en gémis,
sément, leur dit-il, que si on vous présente la un parti puissant persécute en ce monent , à
| constitution civile du clergé, pour être publiée Auch, tous les bons patriotes. Peuple de cette
au prône , il est de votre devoir de le refuser ville ! reprend ton énergie, et porte sans cesse
avec une modération pleine de charité. Je suis tes regards vers Bordeaux, pour suivre en tout
bien persuadé que le zèle de mes coopérateurs son exemple ; imite aussi une ville voisine, celle
n'a pas besoin que je défende de toute mon de Condom, dont le patriotisme se développe
autorité cette publication; néanmoins, desirant avec éclat , graces à la société des amis de la
assurer sur moi les risques de cette résistance, constitution qu'elle a dans son sein , et que
je vous prie de faire savoir à tous MM. les curés ses municipaux encouragent au lieu de la per
et vicaires de votre conférence que je leur dé sécuter. CARRA. - -
nations pécuniaires , le calomniateur par la moins toutes les réparations qui sont au pouvoir
honte, par l'anathême civil l'administrateur in des hommes, la solernnit , es réhabilitations,
les hommages de l'or,i,n :
ºlnabilitat
fidèle. Qu'on aime à voir cette humanité qui - - ººººº , les indemnités péc.
#
| l'inspire , ingénieuse à diviser les peines de tra ººººº Vºnnent racheter , s'il est possible, le
vail et de captivité, et à les varier par la nature plus grand malheur des loi . Dour | .
du travail même , par la durée , par des adou rer l' administration de la justi
-
. -
Il
doit être impassible. damnation , qu'il a vz /.. ºque c° - -
par les mauvaises moeurs auxquelles il ne pou les titres pl éci | '*'5ºº , 1 auteur un :
voit se soustraire , c'étoit dans l'état de déten # # Pº Pººººx , d'anii dés , .
d'excellent citoyen , et c'est l ; Lle |
tion un instrument presqu'inutile, c'étoit dans
l'état de liberté un ennemi terrible. En réser
pourra dire ce que disoit de s † |
moisseur
cès à mesenamis
hommes : « Je
et à mes le présente
enne . | av eC SL C -
vant cette classe d homn1es Pour des travaux
On s'abonne à Paris , chez BuissoN , Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adress
era , franc de Port , le pri .
de l'abonnement et la lettre d'avis , et toutes les lettres pour les Auteurs des . ales ºacriocigile•º - P
Et chez tous les Libraires et Directeurs des Pestes du Royaume et de | Etranger.
( 811 )
S U P P L É M E N T A U N°. C C C CXL I I I.
Frontières de France, du côté de la Savoie. dans lesquels l'aristocratie travaille sans relâche,
soit par des conciliabules secrets , soit par une
On nous écrit deVirieux le-Grand, près Belley, correspondance journalière avec les châteaux de
département de l'Ain , que la correspondance Lompue, de Champdor , celui du ci-devant
des maréchaussées y est très-suspecte : que les Marquis de Groslier en Bresse , où il y a 25
paquets aristocratiques arrivent de di férens en hommes de chasseurs à cheval , celui du ci-devant
droits de la Savoie , chez le Marquis de Jeune en Marquis d'Antraigue , où il y en a autant, celui
Savoie , frontières de France , et que de là , ils de M. de Murat à Vernos , celui de M. de la
sont adressés au Sieur Monnier prévôt de Belley, Blache , etc. etc. -
qui les fait passer par la maréchaussée dans tout Vous voyez, mes amis, que toutes ces disposi
-
le département. -
tions de châteaux armés de distance en distance ,
Ce qu'il y a de plus dangereux encore , c'est et en correspondance intime les uns avec les au
que les châteaux y sont remplis d'armes et de tres, ne sont pas indifférentes ; mais pour jetter
munitions. Il y en a même plusieurs qui ont des de la poudre aux yeux des bons patriotes, sur
détachemens de 25 et 3o hommes de troupes ré ces dispositions , M. Montmorin fait voir à M.
glées. Ces détachemens sont pris dans différens Jacques Menou, le brave défenseur du peuple ,
régimens, ce qui est très-suspect. La Nation tient des lettres faites exprès , dans lesquelles on an
elle des troupes de ligne pour servir des conspira nonce que les aristocrates fugitifs sont entière
teurs ? Il est donc très-instant, que des ordres sé ment divisés entre eux , et qu'on n'a rien à crain
vères fassent rentrer ces détachemens chacun dre du côté de la Savoie ; M. de Menou croit ces
dans leurs corps respectifs. Qui pourroit assurer, nouvelles, et les répand comme des vérités in
grand Dieu ! que ces détachemens si adroitement dubitables. Heureusement, que tous les bons pa
dispersés par les officiers aristocrates , dans les triotes ne sont pas aussi confians, et quequelques
châteaux et les abayes, sur les frontières de Savoie, uns d'eux y † de plus près. La défiance
comme sur les frontières de la Belgique, et des
est la mère de la sûreté, et nous avons trop d'ex
ci-devant provinces de Lorraine et d Alsace, ne périence de la perfidie et de la démence de nos
sont pas corrompus d'avance , et destinés chacun ennemis, pour croire aux almanachs qu'ils débi
dans une certaine enceinte, à renouveller tout-à tent ou qu'ils font débiter parMontmorin. CARRA,
coup, et à une heure indue , les vêpres sici
liennes ? Qui nous dira qu'une telle conspiration Copie d'une lettre de M. Duport , garde des
dans tout le royaume, n'est pas digne de la rage
et de l'atrocité de nos ennemis ? º§ s'en
sceaux , à la Société des amis de la Cons
titution de Sézanne , département de la
garantir, sila mation entière ne se hâte de donner Marrze.
#§ contre une pareille disposition, et si l'on Paris, 7 décembre 179o.
n'arme pas aü plutôt le peuple des campagnes ME ssIEURs,
que les agens du pouvoir exécutif laissent exprès
S6lI1S § et sans munitions, pour mieux le sur
« Je me reprocherois de dissimuler la joie que
prendre et † m'ont causé vos touchantes félicitations. Les hom
º Tellessont les obse vations etlesinquiétudesque mages que recevoit jadis tout nouveau dépositaire
nos correspondans des frontières de Savoie et de de l'autorité, n'étoient qu'un tribut d'usage, un
Flandres ne cessent de nous cpmmuniquer depuis vil trafic d'adulations ; et le despote d'un,jour me
quelques jours. Les premiers nous dénoncent en pouvoit que rougir de l'avilissement des esclaves
core le Sieur inculpé
Genin ,fortementdevant
prévôt général dela Bourgo rosternés devant lui. Mais sous le règne de la
ne, comme Munici
palité de Virieux-le-Grand, de manoeuvres aristo § quel citoyen ne se glorifieroit pas des em
plois honorables qui lui sont déférés, avec l'ap
cratiques et de correspondances continues avec
les Bourbon-Busset, d'Autichamp et compagnie ; probation de ses concitoyens, de ses égaux, de
et un certain M. Clermont-Mont-Saint-/ean, dé ses frères, appellés com e lni à servir la patrie,
serteur de l'Assemblée Nationale , qui a deux dans tous les postes qu'elle daignera confier à leur
châteaux,
- V. • ."
l'un en France , et l'autre en Savoie , vigilance et à leur courage ? Fidèles amis de la
, - --
Supplément au N°, 443.
( 812 ).
constitution , vous n'aurez point à regretter V9s tance, lni ont donné ordre de sortir de leur ville
témoignag°s d'ailégresse et vos protestations de dans six heures.
bienvèillance. Non, j'en fais le serment solem
nel ; nulle injustice n'approchera de mon cOeur ; lſistoire de la révolution de 1789 , et de l'établis
nulle fantaisie arbitraire ne souillera ma penséº. sement d'une Constitution en France , etc.
Malheur à moi, si j'oubliois un moment que Je par deux amis de la liberté. — ToME TRoi
me suis qu'un exécuteur de la volonté mationale, sIEME , in-8e de plus de 4oo pages. A Paris,
et le premier instrument de la loi !» -
chez Clavelin , Libraire , actuellement rue
Agréez,Messieurs, mes Sincères remerClCm1CI1S Haute-Feuille, No. 5. Prix,3 l. 12 sous pour
et l'§ssurance de mon dévouemeut éternel. Paris, et 4 l. 2 sous , ſranc par tout le
Royaume.
Signé , Duport ». Dans un temps où le despotisme inquisiteur
Obs. comparez ce style d'une noble simplicité, des surveillans de la pensée, tranformoit en sa
et cette probité de principes et de partiotisme si crilège ou en forfait politique, les vérités qui
bien marquée par la probité des expressions mê pouvoient échapper de la bouche ou de la plume
mes , au style tortueux , insignifiant et insolent des gitoyens, on a mis avec raison en problème
des ministres de l'ancien régime , et VousVerrez l'authenticité d'une histoire publiée par des con
dans cette seule comparaison la distance im temporains. On savoit qu'un valet de cour, une
mense qu'il y a d'un vrai patriote à un aristo vile courtisanne et cette troupe de tyrans à robes
crate; et combien sous ce seul rapport , les hon longues , avec leurs cris éternels de religion, de
nêtes gens ont gagné à la révolution. pourchas,
secret de l'état , d'insubordination ,
soient le malheureux écrivain qui avoit la ver
Prieur des tueuse audace de toucher à l'encensoir, ou de
IDéclarat.'on du frère David ,
Carmes de la ville et district de Josselin , dévoiler les turpitudes du gouvernement, et †
département du Morbihan. chez les peuples mêmes , qui.paroissoient lui
offrir un asyle inviolable, il m'étoit pas toujours
Dans la crainte que les vœux que j'ai formé à l'abri des arrêts de proscription, lancés par la
à l'âge de seize ans, ne m'obligent pour toujours, ligue terrible des cabinets des visirs européens
je déclare vouloir les observer jusqu'à la mort. Le laps d'un siècle avoit paru nécessaire pour
Persuadé que pour de bonnes raisons, relatives assoupir les vengeances, et écarter les nuages
au bien public, les † représentans de la
nation, ont changé l'ordre établi dans les cloî † obscurcissoient la vérité. Souvent même alors
ils receloient encore la foudre dans leur sein.
tres, et ont permis de les abandonner : je dé Mais un jour, une heure a suffi à l'impétuosité
clare vouloir m : retirer dans ma famille pour françoise, pour rapprocher les termes de cetimr
y goûter le bonheur que je chercherois inutile mense intervalle, et briser tous les obstacles que
ment dans le tombeau monacal. la tyrannie et les préjugés opposoient de concert
Convaincu par une cruelle expérience , que à la marche de l'esprit humain. Les deux prer
l'intérêt fanatique et le despote orgueilleux cher miers volumes de cette histoire en ont fourniune
cheront à § la paix que je me †
je réclame d'avance l'autorité de la oi, et la reuve assez frappante. Le troisième vient encore
a confirmer. On y remarquera cet ensemble si
protection de nos sages et humains législateurs nécessaire au milieu de tant d'événemens qui
contre toutes les persécutions qui me seroient s'ontraînent les uns les autres ; le développes
· suscitées. ment du jeu de toutes les passions rivales quise
A Josselin , le 1o novembre 179o. heurtèrent si violemment dans l'espace qu'il ren
· Signé, DA v 1 D, prieur des carimes, inviolable ferme ; et nombre de morceaux marqués au coin
ment attaché à la constitution , à la loi, au du génie de la liberté. Le chapitre, où se trouye
roi. -
tracé le fameux pacte de famille, nous paroi#
mériter sur - tout l'attentiou des personnes
seroient tentées de regretter l'ancien régime : º
Le projet des conspirateurs reſugiés à Nice , On trouve à la même adresse quelques exemr
· contre la ville d'Antibes, estentièrement déjoué, plaires des œuvres complettes de Voltaire, édi
et l'emprunt que l'abbé Calomne, (frère de l'ex tion originale de Beaumarchais, 7o vol. in 8°.1
déprédateur ) négocioit à Gênes , au nom de ces
conspiraleurs , a totalement échoué. Les Genois brochés , avec étiquette , au prix modique, de
-refléchissant d'ailleurs à l indigne rôle que le 12o liv. Il ne reste plus que 2§ de
cette édition, dont la vie de Voltaire, par Come
scélérat abbé Calonne jouoit dans cette circons-! dorcet, forme le complément et 7oº, vol.
le
•º
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIREs
D E L A
, F R A N C E , , ,
E T A F F A I R E s P o L I T I Q U E s D E L E U R o P E, • - 1«
Pondit.... Pour moi je suis prêt, mais mon siècle ne l'est pas.
ºju
VII. Tous les huissiers et sergens royaux des civique s'est avisé de se réunir dans un troisième
,
*tices ; ressortissant aux cours supérieures ac- . club qui a pris le titre d'Amis du Roi et du
#uellement en service, pourront, en vertu de Clergé Dé-là se répandoient des missionnaires
ºr ancienne immatricule , et sans avoir † : qui prêchoient la contre- révolution , men
aux priviléges et attributions de leurs offi es , dioient dés partisans , et 'annonçoient déjà
ººi demeurent abolis, continuer d'exercer, con insolemment que le dimanche 15 dècembre ,
ººrremment entr'eux, leurs fonctions dans l'é ils seroient en force et arboreroieñt la cocardé
#ºdue du territoire du district où étoit placée , blanche. - · · · · --
appuyée par le sieur la Chapelle, commandant ait soutenu qu'il n'y avoit nulle, dif# -
des troupes de ligne. Les trois conspirateurs ont entre les memibres de la famille régnanºº
été arrêtés et conduits à Pierre-Cise , sans que tous les autres citoyens, on a ajourné la mº
le peuple, sur lequel ils avoient osé compter, - tion ; et sur la question est inteº †
leur ait accordé un mouvement d'intérêt. venu , non sans débats, le décret qui suit#
Le rapporteur a conclu à ce que les conpables L'Assemblée mationale, après avoir enteº
fussent amenés à Paris , pour être jugés par la le rapport qui lui a été fait au nom de sonº
haute cour nationale, ou tel autre tribunal qui mité des recherches, a décrété ce qui suiºt
seroit nommé, et qué les traitemens et pensions Art. Ier. « Elle charge deº §
des François refugiés fussent suspendus retirer dans le jour pardevers le roi, poui!
· Une motion a été faite pour que les accusés † de donner les ordres nécessaires pour
restassent à Pierre-Cise jusqu'au jugement dé les sieurs Guillin de Poujelon, Desçars et lº
finitif ; M. Maury, voyant cet avis écarté par rasse, dit Teyssonnet, soient transférés ºº
la question préalable, s'est restreint à demander † sous bonne-et sûregarde du chº
que les témoins fussent arrêtés † de Pierre-Cise, où ils sont actuellements *
§vec les accusés : c'étoit,
olice, M. dit-il,
Cazalès l'usage
youloit de l'an les
seulement ºfprisQns de Paris. c,( • :. .
-
iis3º :: . 1 # --
- s!
aris.fût
u'il
* • Surdonné
tous ordre
1 ºAe 'ces avis,
- aux iltémoins
* - •a été décrété
* • - qu'ilà | sa
de venir samment au comité
omte des des §rchesi de #
rechercnestº ,
semblée nationale, tous les renseignemens$ſº
n'y avoit lieu à délibérer, - - aura pu se procurer sur la conjuration
Aux conclusions du rapporteur, M. Barnave trouvent prévenus lesdits sieurs Guillin, Dessº
a ajouté la motion, « que si dans le délai d'un et Terrasse, ensembl§n#
mois, les expatriés volontaires n'étoient pas lII. Le procès sera fait à ces psit
rentrés en France, ils fussent déclarés déchus la haute cour nationale, #
de leurs places, et privés de leurs traitemens.sance descrimes de l§ºpºrºelº
C'est, dit M. Cazalès , une grandé question de tribunal provisoir§ l'A§jugerºº
droit † que celle de savoir jusqu'à quel venable. º - - - : ' i º : -- 2i r.iiºii
point 'intérêt politique peut § liberté
-
trangers par une mission du roi pour les affaires et l'ordonnance des départemens sera mise à la
e l'état, seront, par le seul fait, déchus de leurs suite. -
rades et emplois, et privés de leurs pensions, Les actes originaux seront conservés dans les
ppointemens ou traitemens ». bureaux des départemens. et le secrétaire sera
tenu, sur la réquisition des parties intéressées,
: Séance du 19 Décembre, de délivrer des extraits, tant de la requête som
/
maire que de l'avis motivé des directoires u. .
" Les ames sensibles ont entendu ce matin avec Sur un rapport du comité des pensions, pré
#ttendrissement M. d'André, loyal patriote, senté par M. Goupil, l'Assemblée nationale a
*ntreprendre l'apologie de M. Pascalis, son décerné une gratification de 4oo liv. à chacun
eau-père ; les larmes qu'il a versées sur une · des vainqueurs de la Bastille, et une pension
inort si déplorable, en ont fait couler d'autres. de 2oo liv. aux veuves et orphelins des prota
WMais à présent, la patrie jalouse attend de M. . martyrs de la liberté françoise.
ll'André un effort surnaturel; il faut qu'il aban Il a été lu , par M. Gillet, un long et lumi
,Monne la mémoire de son père, comme Brutus neux rapport , suivi d'un projet de § G Il
Abandonna la vie de ses enfans. Patriotisme ! plusieurs articles sur le nouveau bail des postes
| rertu nouvelle qui ne nous étoit pas permise et messageries. La discussion en est ajournée
nier, et que la moitié de la France ne comprend au mardi 21 décembre , séance du soir. G.
#pas encore, oh ! que tes loix sont austères :
mais que tes élans sont sublimes ! -
ue de besoin son décret du . . . .. , dans leurs intérêts, ils avoient jetté les yeux sur
# Décrète que les recevéurs des domaines et , l'héritier du trône, pour couvrir leur parti du
4 bois ne seront tenus dé verser, dans les caisses ,
- - - * - • : s ! • ! - I * s nom de cet enfant cher aux François, et lever
des trésoriers de districts, que les sommes ac- . | l'étendard du dauphin contre celui de la nation,
ftuellement existantes entre leurs mains; quant de ses représentans et du roi. C'est au nom du
, à celles qu'ils justifieront avoir remises à la caisse dauphin, s'ils pouvoient se rendre maîtres de
, générale de l'administration, et qui auront été sa personne et sé réunir aux ci-devant princes
, par cette caisse versées au trésor public, elles ne fugitifs , que les mécontens voudroient com
ourront être exigées que sur l'avis des direc-, - battre la constitution comme attentatoire à ce
ſ"toires de département , motivé pour des dé , qu'ils appellent les droits du trône, et le roir
, penses ou paiemèns jugés mécessaires par les . , comme ayant abandonné ces mêmes droits. Des
• administrateurs ; et sur les demandes des dépar- . tentatives ont été faites auprès des Suisses, en
3emens, les fonds en seront fourmis par le trésor garnison dans la capitale. Quoique les complots
| public 2). - - - · de Lyon, d'Antibes, d'Aix et de Metz aient été
« L'Assemblée nationale, instruite des con - déjoués, il paroît que les contre - révolution
|
( 814 )
naires comptent encore sur le succès des trames
qu'ils avoient ourdies à Paris, car ils se Hattent que Soyez à jamais heureux, généreux citoyen
encore que sous peu de jours elle deviendra le sons la paix et l'abondance habitent vos mai
grande favora , que l'amour de la patrie germe dans !
théâtre de quelque scène ble à coeur de vos enfans , que le malheureux injus
leur parti ; mais les patriotes veillent et leurs tement perséc uté puisse toujours, en se sép
armes sont prêtes. rant de vous, emporter comme nous le souve
M. Guignard, qui dans la procédure de Bonne nir de votre zèle hospitalier, et que cet exempl
Savardin joue le rôle de Farcy, n'est plus dans appren
le ministère, mais il est toujours à la cour, son ne à l'univers entier que l'école desvertu
patrio
hmfluence y est grande : on nous a assuré que , Mauconseil. et civiques siége dans la section d
tiques
comme secrétaire d'état , il signe encore des
brevets militaires et autres actes importans du M. Sergent, électeur de la section, qui a ét
pouvoir exécutif, Nous prions nos correspon notre plus intrépide défenseur malgré tout
dans de nous donner des renseignemens cer les intrigues des méchans , est enfin parvenu
tains là-dessus, nous en ferons un bon usage. par son énergie , à faire abattre ces colossesi
redoutables dans l'ancien régime.
Adieux des sous-officiers et cavaliers renvoyés
du régime
- S
nt Royal-Champagne
- C>
, à la sec
- -
· Circonstance remarquable.
tion Mauconseil, assemblée le 17 décembre
79o, en quittant la capitale. On a trouvé dans les papiers des conspiratem
arrêtés à Lyon , toutes les preuves du comph
Permettez-nous, Messieurs, de nous acquit qu'ils avoient formé avec les ci-devant princº
ter d'une dette bien chère à nos coeurs , en fugitifs , et avec le sieur la Chapelle, commu
vous remerciant de vos soins fraternels : nous dant des troupes de ligne dans le Lyonnºt
aimerons toujours à nous les rappeller , lorsque Ces misérables ont avoué , d'ailleurs, qui
nous pourrons nous arrêter sur l'accueil conso avoient dans presque toutes les villes de len
lant que vous avez fait à nos malheurs ; vous pire des correspondans : mais qu'ils n'avole
nous serez aussi chers, aussi présens à l'esprit jamais pu en trouver ni à Bordeaux, ni à Mat
que les auteurs de nos jours. Nos obligations seille , ni à Nantes. Vivent les Bordelois, la
envers vous ne sont nu moins importantes nl Marseillois et les Nantois !
moins sa crées, nous leur devons la vie, et nous
vous devons l'honneur , la véritable vie d'un
François. Nous ne voulons point vous entrete D E T U R 1 N.
mir long-temps de vos vertus civiques, votre pa
triotisme vous en fit un devoir, et votre modes
tie sévère redoute peut-être un pareil tableau. M. d'Artois est enfin décidé à envoyer º
serment civique. M. d'Autichamp est enu
Mais pardonnez à l'épanchement de la reconnois dans sa chambre avec des pistolets : Siwº
sance , qui sera toujours le premier tribut que nous abandonnez , lui †. pilok
nous vous offrirons. Sans la protection que vous vous brûlera la cervelle , et cet autre ,
mous accordâtes, sans votre opposition coura ensuite pour moi. Au même instant, une cºr
geuse au despotisme insultant du ministre, que de réfugiés et de contre-révolutionnaires e
serions-nous devenus ? Ah ! sans doute le terme
arrivée , et ils ont appuyé le discours de !
de nos persécutions étoit l'ignominie la plus af d'Autichamp , et proféré les mêmes menaca
freuse : courbés sous le poids de la honte, nous ainsi M. d'Artois est l'esclave de ces perfile
aurions traîné dans l'avilissement des jours que ui ont l'audace de dire que le roi est priº
nous avions consacrés aux vertus sociales et mi
nier. Ce d'Autichamp étoit employé dans la
mée de Broglio, le 14 juillet 1789.
litaires.
: º On s'abonne à Paris, chez BuissoN, libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port,kF
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres
Auteurs
our lèse et
Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaum de l'Etran xanales Patriotiques.
des ger.
Il paroit tous les jours un Numéro de ce Journa l.Prix 36 liº pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9k.º
3 mots franc de port, par la poste, pour tout le Royaume. L'abonnement ne commcnce que du prem. d'uuº
On s'abonne aussi , à la métne adresse , pour la BOUCHE DE FÉR , moyennant 9 liv. pour 3 mºis
ANNALES PATRIOTIQUES ET I.ITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E,
E T A F FA I R E s P o L I T I Q U E S D E L'E U R o P E ;
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
En 1718, on proposa à Philippe d'Orléans, régent , de supprimer une partie
des ministres du culte romain , et d'abolir toute la race monacale. Il ré
pondit.... Pour moi je suis prêt , mais mon siècle ne l'est pas.
M. Bonnay , président élu, a , par une lettre sition et de domaines, M. Anjubault a fait n
crite à M. Péthion, remercié l'Assemblée na
onale de cette unique faveur qui lui est faite
rappor
décret,t ilsur
† les apanag es ; et dans un projet de
de donner en remplacement
our la troisième fois, mais que sa santé souf d'apanage, à Monsieur, M. d'Artois et M. d'Or
ante ne lui permettroit pas de remplir. léans, un million par an , décroissant succe§
Suivant l'ordre du jour, M. le Brun, au yement chaque année de 5o,ooo livres. M. e
om du comité des finances, a présenté un a Touche a fait de vives repré -
#. intérets de M. d'Orléans,presen
- 1 tations po
sur qui §
-
- - 45
44
( 816 )
particulièrement la révolution à laquelle il a « L'Assemblée nationale, oui la lecture qui
fortement concouru. Après quºlques discus lui a été faite , au nom de la députation du
sions , les décrets suivans ont été rendus : département des Bouches du Rhône , d'une
Art. Ier. « Il sera payé tous les ans , à partir lettre du président de l'administration de cº
du premier janvier prochain , par le trésor na département , décrète que le roi sera prié de
tional, en deux termes de six mois en six mois , faire passer à Aix et dans le département un
à chacun des trois apanagistes dont les apanages nombre de troupes de ligne suffisant pour assu
réels sont supprimés à titre de remplacement , rer la tranquillité publique, et d'envoyer trois
une rente apanagère d'un million pour chacun commissaires dans ladite ville, pour, jusqu'à ce
d'eux. qu'autrement en soit ordonné, y être chargº
II. Après le décès des apanagistes, les rentes exclusivement de la réquisition de la force pu
apanagères , crées par le présent décret ou en blique ».
vertu d'icelui , seront divisées par portions M. Maury, reprenant le récit de l'affaire,
égales entre tous leurs enfans mâles ou leurs s'est vivement plaint de ce que l'administration
descendans par représentation en ligne mas d'Aix n'avoit pas fait publier la loi martiale, ni
culine , sans aucun droit de primogéniture , fait tirer un seul coup de fusil.Une lettrelue par
à l'exclusion des filles et de leur représenta M. de Mirabeau, a prouvé qu'il n'avoit été au
tion : ces rentes leur seront transmises, quittes pouvoir des corps administratifs de prévenir
de toutes charges, dettes et hypothèques au par la loi martiale, les actes de la vengeanº
tres que le douaire viager dû aux veuves de populaire. Au surplus, a-t-il dit, on a grand
leurs prédécesseurs, auquel ces rentes pourront soin d'exagérer les excès, sans doute crimineº
être affectées jusqu'à concurrence de la moitié du peuple , mais on n'a garde d'en approfondi
d'icelles , et la même division et sous-division les causes : je pourrois aisément en donnerº
aura lieu aux mêmes conditions , dans tous les généalogie , mais c'est un soin que je laisie*
degrés et dans toutes les branches de la ligne comité des recherches.
masculine, issue du premier concessionnaire, En adoptant le projet proposé, l'Assemº
jusqu'à son extinction. mationale, au lieu du mot exclusivement, q"
lII. En cas de défaillance d'une ou de plu sembloit emporter quelque chose de mortifº
sieurs branches masculines de la ligne apana pour des administrateurs qui sont sans repº
ée, la portion de la rente apanagère dévolue che, a décrété que les commissaires nommº
Cette § , passera à la branche ou aux
requerroient la force publique , concurreº
lbranches masculines les plus prochaines ou ment avec trois commissaires de chacun dº
en parité de degré, selon l'ordre des succes corps administratifs. G.
sions qui sera lors observé.
IV. A l'extinction de la postérité masculine
du premier concessionnaire, la rente apanagère PA R I s, le 19 décembre
sera éteinte au profit du trésor national, sans
autre affectation que de la moitié d'icelle au Le brave M. Rochambeau est parti aujº
douaire viager, tant qu'il aura cours, suivant d'hui de cette ville pour se rendre sur les
la disposition de l'article VII : et les filles et tières dans les départemens où il commun
leur représentation en seront exclues dans tous Les principes civiques et la probité connu,
les cas. ce général rassurent les patriotes , et leur
V. Il sera payé à chacun des apanagistes, espérer que l'aristocratie et la perfidie deqº
frères du roi, au-dessus de la rente apanagère, ques autres généraux qui commandent !
endant leur vie seulement, pour l'entretien de même ligne de ces frontières, ne réussiº
eurs maisons réunies à celles de leurs épouses , pas dans leurs sinistres projets.
conjointement et sans distinction, à partir du Les patriotes qui ont mis leur confianceº
premier janvier prochain, une pension ou trai M. Rochambeau l'invitent , au nom de la#
tement annuel d'un million ; et si leurs épouses tice et de l'humanité, à § avec bonº
leur survivent, elles toucheront chaque année soldats et volontaires Belges qui §s
5oo,ooo liv. pour la même cause , tant qu'elles cher un asyle sur nos frontières.
habiteront le royaume et qu'elles seront en C'est une atroce calomnie qu'on a répº
viduité ». dans les journaux aristocratiques, que d'an
A l'ordre de 2 lieures , M. de Mirabeau a dit que ces infortunés avoient commis des
apporté, sur l'affaire d'Aix, le décret qui suit : lences en entrant sur notre territoirei
( 817 )
ealomnie, à l'autrichienne, a pour but d'ir
riter contre nous les soldats et volontaires
Belges , et les forcer par-là à se reunir aux Bayonne.
brigands qui se rassemblent à Brisgau, à Trèves,
à Saarbruck et aux Deux-Ponts Mais il est de La plupart des étrangers qui étoient dans
cette ville , dans l'attente d'une contre-révo
notre humanité et même d'une très-bonne
politique de recevoir ces soldats et volontaires lution , sont partis depuis quelques jours pour
à notre propre service. Ces braves gens , trahis l'Espagne.
† Schoenfeld le prussien, qui fait parade d'un . Plusieurs lettres de Madrid annoncent qu'il
aux ordre du congrès , se batteront bien à y a une fermentation considérable dans les es
9oup sûr contre les Autrichiens, sous les ordres prits, et que l'exemple de la France commence
de Rochambeau. Ils nous seroient, d'ailleurs , à influer sur les têtes espagnoles.
infiniment utiles dans le cas où il deviendroit
fuste de chasser Léopold une bonne fois pour
·outes des provinces belgiques. C... Extrait de l'adresse du corps électoral de
Paris à l'Assemblée nationale.
espérance séditieuse. I'rançois ! le secret des Et le 5 décembre 179o , sur les trois httnt
loix est dans le temps. François ! attendez avec après midi, un détachement des gardes natiº
une tranquille constance que l'oracle des années nales à pied et à cheval , formant le r
vous révèle et les biens et les maux cachés dans face du corps-de-garde des citoyens-soldus,
nos mouvelles institutions. La félicité des em a été fait lecture à haute voix de l'arrêté
ires dépend de la bonté et de la stabilité de dessus. Ensuite il a été dénoncé par M. Dufoiii
† loix. Les nôtres sont dignes d'être discu major, deux ouvrages périodiques ayant
tées : elles ne sont point un systême de régle titres l'Ami du Roi et la Gazette de Pa
mens éventuels ou de principes variables, elles
sont l'assemblage hardi et la liaison savante des
dont les principes dangereux ne r†
fomenter des divisions et mettre le trouble,
l'remiers droits de la nature et des premiers ces auteurs annonçant à chaque page li
voeux de la société. Un état constitué de cette deur qui distingue les mauvais citoyens;en
sorte est doué de l'immortalité sociale. séquence il a proposé de leur faire subir h
même sort qu'au prétendu Défenseur des ºr
Extrait du procès-verbal de l'assemblée des primés, ce qui a été accueilli par des
dissemens reitérés d'une foule innombrable à
#
gardes nationales de la ville de Rochefort, spectateurs, et ces trois écrits ont été livrésº
du 2 décembre 179o. mains du bourreau du Bagne. qui les a laclrà
et brûlés. Pendant l'exécution il s'est fait tn
Un membre de cetto assemblée a dénoncé tendre de tous côtés des cris de vive la nation
un écrit intitulé : le défenseur des opprimés , la loi, le roi. - .
ou l'Ami du Clergé et de la Noblesse, dans le Clos et arrêté les jour et an susdits, signé
quel l'auteur, en cherchant avec une audace Julien A. Chasseloup, secrétaire. .. --
criminelle à renverser les idées sacrées et les Pour copie conforme à l'original, JulieuA
principes éternels de la justice, de l'égalité et Chasseloup, secrétaire. : ** : !
Ou s'abonne à Paris, chez BUIssoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, iºri
_de l'abonnement et l lettre d'avis , et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiquet.º ,
Et chez tous les Libraires et Directeers des Postes du Royaume et de l'Etranger. » Patriº - 32
• . :: *
A " : .°:
ANNALES PATRIOTIQUES ET IITTERAIRES
D E L A F R A N C E, -
, E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
' /
geries :
† officiers ministériels, qui •ont perdu
2°. Que le ministre des finances recevra les eur état , sont rigoureusement poursuivis par
• -
soumissions qui lui seront faites en conséquence leurs créanciers, ile a été décrété que les dis§o
de ce tarif, choisira celles qui lui paroîtront les sitions de l'articl II du décret du 3o octobre,
plus favorables au bien du service. plus avanta auront lieu pour les officiers ministériels ; en !
euses au trésor public, et dressera les conven conséquence , tout créancier des ci - devant
#ions du bail, pour être présentées à la ratifica officiers ministé riels ne pourra exiger les capi
taUIX dus Par cesofficiers, qui seront tenus d'en
tion du corps législat if. 447
( 82o )
payer l'intérêt,sauf aux créanciers à faire leurs Strasbourg , et au reculement des barrières,
oppositions sur les sommes qui seront rembour ordonné par le départernent du bas-Rhin.
19. « L'arrêté d n département du bas-Rhin,
sées incessamment. -
I e second scrutin passé pour l'élection à la du 13 de ce mois, aura son plein et entier effet;
présidence n'a point encore produit de pluralité en conséquence , la perception des péages
absolue : les voix se sont partagées entre Mi M. d'Alsace , tenant lieu des droits de traite dani
d'André et Barnave. - ce département , sera faite uniformément dans
Sur la proposition de M. Gossin , il a été tous les bureaux situés sur la ligne du Rhin,
décrété qu'il y auroit trois juges de paix à jusqu à la promulgation du nouveau tarif
Angers , quatre à Montpellier , deux à Angou -
2º. Pour indeIn miser la ville de Strasbourgde
• •\ - -
lême , cinq à Metz et pour son canton , deux la portion des droits de péages dont les mar
pour le canton de Caudebec , trois à Amiens , chandises , destinées à la consommation ou
et que les municipalités de Saint-Leu et de qu'elle exportoit , étoient affranchies , il sera
Saint-Samson seront réunies à Angers. fait restitution , après la promulgation dunoº
Un rapport a été fait par M. de la Rochefou veau tarif, de la partie du produit des droits de
\cauld , au nom du comité d'aliénation , Sur les péages qui ont été ou qui seront perçus, !
ocations en détail des biens nationaux situés compter du 14 du présent mois, à l'entrée età
à Paris; et le décret suivant en a été le résultat : la sortie de cette ville , par terre par le pont du
« L'Assemblée nationale , prenant en consi Rhin, ou par eau , à la destination de l' trangr
dération la multitude des locations à faire par O°. il ne sera rien innov é , quant à present,
la municipalité de Paris des appartemens et au trànsit qui a lieu , par la ci-devant province
maisons dépendans des biens nationaux , et la d'Alsace , et autres ci - devant provinces du
difficulté qu'il y auroit à observer , pour toutes royauine qui jouissoient de la même faveur .
ces locations indistinctement , chacune des 4°. Jusqu'à la promulgation du nouveautari,
formes qui sont exigées par les préc dens dé la v.lle de Strasbourg continuera de percevori
crets de l'Assemblée , décrète ce qui suit : son proſit, et de régir pour son compte, lº
· 1 o. « La municipalité de Paris et les cinq dro, ts de la douane particulière ».
commissaires chargés de faire les fonctions de A l'ordre du jour on a repris la discussionº
directoire de district, qui doivent lui suceé der les apanages des enfans de i'rance. Voici ladº
en cette partie , pourront consentir la location position qui , à cet égard , a été prise pº"
des chambres et logemens faisant seulement l avenir.
partie d'une maison sans a ffiches prealables ni Art. VI'. « l ne sera plus accordé à larent
enchères , pourvu que le prix du loyer des aux fils ou petits-fils de l rance aucunes ºº
chambres et logemens ne se porte pas au mes, rentes ou traiteme11s pécuniaires , distinº
dessus de 3oo liv. de la part des précédens lo gués de l apanage , pour i'entretien de leurs
cataires. , maisons et de celles de leurs épouses, ou º
2o. Les locataires d'objets partiels, ainsi qu'il quelqu'autre prétexte que ce soit, sans eº
est dit dans l'article précédent, et dont le prix , sion néanmoins des rétributions , gages ºuºº
de la part des précédens locataires , étoit au pointemºns attachés aux fonctions publiquº
dessus de 3oo livres , sans excéder celle du dont ils pourront être revêtus ».
Iooo livres , seront faites sans enchères, mais ( Lc suite denzain).
sur des annonces imprimées et affichées , et
après une indication insérée dans les petites
aſſi hes quinze jours au moins avant le jour où P A R I , S.
la location sera faite.
A l'égard des objets qui sont loués au-dessus Les papiers publics annoncent que dimandº
de 1ooo livres. ainsi qu'à l'égard des maisons la reme a trouvé sous son couvert ce biº
entières et des boutiques qui , toient louées au Au preinier coup de canon que votre frèrefem
dessus de 6oo livres , lesdits objets, maisons et tirer contre les patriotes françois, votre lº
boutiques , me pourront être loués que sur lui sera envoyée. -
g l'ont voulu faire entendre leurs grandeurs. Ils Pourquoi, lorsque la mine creusée depuis Tu
# trenbloient que l' pprobation n arrivât après rin jusques sous -yon , son principal foyer, et
g l'expiration. du dél i fixé par le fatal déeret. et dont les rameaux souterreins s'étendoient dans
- qu'ils ne fussent alors obligés de sacrifier leur les diverses provinces du royaume, pourquoi,
: amour-propre à leur appétit. L'option eût été dis-je, lorsque cette mine étoit chargée et prête
a un peu délicate , et l évènement nous auroit à jouer , les trente prélats ligués du côté droit,
# appris si tous nos seigneurs autoient aussi bien les évêques des d( pari c mens , des grands-vi
: tenu leur paroie que le ci-devant archevêque de caires, des chanoines et des moines ont-ils pro
| Vienne actuelleinent en fuite , après une ter testé d'une vo x unanime dans tout l'empire
2 reur panique , malgré ses promesses imprimées contre les décrets de l'Assemblée nationale ?
2 de tenir bon même jusqu au bûcher. (Journal I ou rquoi leur bouche impure a-t-elle profané
patriotique de Grenoble ) la clioire de vºrité par des blasphêm s contre
la loi ? Pourquoi out - ils inondé tout - à - coup
les départenºns de leurs écrits et mari demens,
Questions importantes aux aristocrates , et aussi méprisables que séditi-tix ? Pourquoi enfin
ont ils levé tous à-la-fois ſ'étendard de la 1é
#. dont les paeriotes trouveront facilement la volte et de la guerre civile par leur appel ri
solution. dicule à l'évêque de Rome ? ·. 1
#°
, I'ourquoi , à l'époque où les conjurés de la
* Pourquoi le 17 de ce mois , notre bon roi, capitale s'entendoient si bien avec ceux des
t fidèle à la cause du peuple , à ses sermens et départemens, sur l'exécution de ces horribles
•à la liberté, auroit-il été vu dans son apparte projets que la Providence , protectrice de la
jinn e nt agité , v (ºrsant quelques larmes , et en
liberté françoise , a fait échouer , pourquoi,
broie au plus violent chagrin ? dis-je, à cette époque, l'infâme du Rosoy in
# Pourquoi un projet auroit il été formé tout primoit-il dans sa prétendue Gazette de Paris ,
réccmnment pour enlever ce bon prince à l'As qu'on avoit trouvé au Palais-Royal plusieurs
semblée nationale, à la constitution, et le trans affiches portant ces mots exécrables : 25 mil
# rer dans la B°lgique autrichienne, par la forêt lions à gagner ?
des Ardennes ?,. - • •
Pourquoi ce gazetier des calotins imprimoit-il
| elle
Pourquoi, à l' époque où cette trame crimi
au 1 oit été ourdie , llIl complot étoit - il ce mensonge régicide , si ce n'est pour jetter
#ormé pour attirer dans Lyon les ci - devant la terreur dans l'ame du monarque et servir les
r nces et les fugitifs entassés à Turin, et dans projets de ceux qui lui conseilloient de fuir, ou
pour soulever les citoyens des départemens
ou les états du roi de Sardaigne ? contre ceux de la capitale , et les préparer à
Pourquoi les manœuvres des aristocrates de l'évènement désastreux du départ du roi, et à
aesBressé se combinent-elles si exactement l'entrée des ci devant princes dans Lyon ? **
conspirations heureusement découvertesavec
de Pourquoi, lorsque les scélérats qui prépa
yon, d' Antibes : d'Aix, de Perpignan, et peut roient le départ du roi, auroient reconnu que
tre de Bayonne ?, . " . Louis XVI ne pouvoit se résoudre à se séparer
Pourquoi Peu de jours avant que les nou de son peuple, à perdre son amour, et à trahir
eilda de ces conspirations ses sermens pour se livrer à une troupe de'fac
I'rance parvinssent tramées dans le midi
à la . capitale , une tieux des ci-devant premiers ordres, et à servir
,ule d'aristocrates a-t-elle fui à tire-d aîles de moyen et d'instrument à leurs sinistres com
§ les provinces Belgiques ºutrichiennes , plots , pourquoi , dis-je alors , ces scélérats
§ortant tous !º* louis d'or de la capitale , auroient-ils conçu l'idée attroce de séparer
§tés 35 sols la piéce au - delà de leur va M. le dauphin de son auguste père et d'enlever
ur ? cet héritier du trône à la nation françoise, et •.
( 822 5
de lever, au nom de cet enſuet que les vcrtus berge entre la ville de Lyon et Dôle. Oa crº
de son père rendent si clier au peuple , l'éten - que les deux quidams qui étoient dans cette
dard de la révolte contre la nation , la loi et vo ture sont MM. d'Auteuil et d'Autichamp.
le roi ? ( Extrait du Courier de Paris, dans lett3
Pourquoi la fidélité des Suisses auroit-elle départem ens.)
été mise à une épreuve dont nous aimons à
croire qu'elle seroit sortie victorieuse ? -
On s'abonne à Paris , chez Buisson , Libraire , rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port,liº
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Autcurs des Annales Patriotique* -
pºt chez tous les Libraires et Directeºrº des Postes du Royaume et de l'Etranger.
Ilparott tous les jours un Numéro de ceJournal. Prix 56 lio pour un an , 18 liv. pour 6 mois, et de lirº
5 #a de port, par la poste, pour tout le Rºyaume L'a-*nnement ne commence que du prºmº
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
I) E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ,
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcz En , et par M. CAR RA, un des Auteurs.
Ministres patriotes de l'évangile, vous prêtres dignes du sacerdoce que nous
respectons, veillez sur les confessionaux, prenez garde que des Mathans,
des calotins ne s'y glissent, pour égarer dans ce tribunal les têtes foibles
et les consciences fanatiques.
X. Il sera avisé aux moyens de fournir, quand Le comité des rapports a fait exposer par M.
les circonstances le permettront , une habita Muguet l'affaire de Perpignan. -
tion convenable à Charles-Philippe de France, Une société, qui avoit pris le titre d'amis de
second frère du roi, pour lui ct les aînés chefs la paix , professoit et répandoit des maxima
de sa branche , au même titre d'apanage , à la incendiaires. La municipalité, à qui ces crimes
charge de réversion au domaine mational, aux avoient été dénoncés, n'en avoit tenu compte
cas de droit. Le peuple s'étant assemblé autour de la maison
XI. Lcs acquisitions faites par les apanagistes, où se tenoit la société, plusieurs coups-de fu
dans l'étendue des domaines dont ils avoient la sil ont été tirés des fenêtres sur le peuple, et
jouissance à titre de retrait des domaines tenus nombre de personnes ont été blessées. La mul
en engagement , dans l'étcndue de leurs apa titude furieuse en fonce les portes, se saisit de
mages , ccnt nucront d'être réputées engage quelques-uns des assassins , les conduit en
mens, et seront à ce titre perpétuellement ra prison. Le maire arrive, et sans préliminaire,
chetables : les acquisitions par eux faites à tout sans publication de la loi § ordonne
autre titre, même de retrait féodal. confisca-. au régiment de Vermandois de faire feu : vous
tion, commise ou déshérence, leur demeure n'êtes pas dans les termes de la loi, s'écrient
ront en toute propriété ». les soldats !
Le rapporteur a proposé, Ct rAssemble â
Séance du 21 décembre au soir. rendu le décret qui suit :
L'Assemblée nationale , ouï son comité der
Lorsqu'en 1778, un grand poëte (1) s'écrioit : rapports , décrète : -
« Rousseau , du despotisme a sauvé les humains , » 1°. Qu'il sera procédé , pardevant les ju
du district, à l information et au jugement dis
l'envie éleva ses rugissemens, l'envie qui avoit auteurs, fauteurs et complices des dèlits commſ
persécuté le héros, s'acharna sur le panégyriste. à Perpignan, le 5 décembre , circonstances et
Mais les jours de la reconnoissance univer dépendances ; · · .
selle sont arrivés : Ml. Barrère , et après lui 2°. Que les personnes arrêtées et détenursà
M. d'Aymar ( de l' orcalquier ) ont réclamé des
· la citadelle , seront remises en liberté le len°
secours pour Marie-Thérèse l.evasseur , veuve demain du jour où arrivera dans cette
de J. J. Rousseau , que la calomºsie , voit ac régiment que le roi sera prié d'y envoyer , *
cusée d'avoir quitté ce nom , tandis qu'elle le, moins qu'il ne soit intervenu des décrets cºn°
porte avec fierté, et qu'elle le soutient par des tr'elle ;
vertus. Nous ne pouvons rapporter les expres , 3°. Qu'il sera informé contre les officiers mº
sions touchantes des deux orateurs. Voici le
cipaux de la même ville, pardevant les jugº
décret proposé par M. d'Aymar, et unanime du district , sur la conduite qu'ils ont tenº
ment adopté par l' Assemblée nationale au milieu
le 5 décembre, et sur les différens griefs qº
des acclamations et des larmes d'un public ont été articulés contr'eux par le directoirº
reconnoissant. le conseil du département des Pyrénées orien
L'Assemblée mationale , voulant rendre un tales ; qu'à cet effet, les pièces qui seront !
hommage solemnel à la mémoire de J. J. Rous comité des rapports, seront envoyées à celui
seau , et lui donner dans la personne de sa qui exerce à Perpignan les fonctions d'accu
veuve un témoignage de la reconnoissance de sateur public, et qu'en attendant le juge
la nation françoise, a décrété ce qui suit : qui sera prononcé , les fonctions des officiers
Art. 1°r. « Il sera élevé à l'auteur d'Emile et municipaux seront exercées par les commis- -
du Contrat social , une statue portant cette ' saires qui , à cet effet, seront nommés par l°..
inscription : La nation Françoise libre , à département. - -
J. J. Rousseau ; sur le piedestal sera gravé la Ordonne que le président se retirera verslº
devise : Vitam impendere vero. roi, pour le prier de faire exécuter le présent
II, Marie-Thérèse Levasseur, veuve de J. J. décret. - - | r.
Rousseau , sera nourrie aux dépens de l'état ; La discussion est revenue sur la liquidation
à cet effet, il lui sera payé annuellement, des des offices ministériels, et les articles suivqº
fonds du trésor public, une somme de 12oo l. » ont été adoptés sur la proposition de M *
Tellier, rapporteur. · · • -
seront rectifiées d'après la division suivante. lI. Le vicaire supérieur et les vicaires direc
II. Les tribunaux de même mature seront di teurs , choisiront au scrutin , parmi les trois
visés au moins en cinq classes. vicaires directeurs, un économe qui sera chargé
III. Chacune sera composée de tribunaux de la recette , sous la surveillance du vicaire
égaux, autant que faire se pourra, sous les rap superiour, et de la dépense du séminaire, et
ports combinés de l'étendue, de la population rendra compte de gestion à la fin de chaque
et du nombre d'officiers de leur jurisdiction. année.
IV. Cette division ainsi formée, l'évaluation llI. Les comptes de l'économe seront reçus
la plus forte des offices de chaque classe sera et approuvés par le vicaire supérieur et les deux
prise pour former une évaluation commune à autres vicaires directeurs, ensuite vérifiés par
tous les officiers de la même classe. le directoire du district , et définitivement
V. Les offices soumis à l'évaluation seront arrêtés par le directoire de département.
liquidés sur le pied de l'évaluation commune à IV. Le directoire de département fixera au
la classe dans laquelle ils auront été rangés. commencement de chaque amnée , le prix de
la pension que devront payer les élèves qui
Séance du 22 Décembre. seront admis au séminaire.
V. Il sera incessamment accordé , sur l'avis
Une sage observation de M. Goupil a fait du directoire de département , une somme
décréter une addition à l'article XIII du décret de...... à chaque séminaire pour les dépenses
rendu hier sur les apanages, c'est que « la somme COmlIIlllIlQS.
de 9oo,ooo liv., que la nation consent de payer VI. L'Assemblée nationale se réserve de
annuellement aux créanciers de rentes viagères statuer sur les bourses ou places gratuites qui
sur M. d'Artois, sera acquitée sous la déduc étoient éablies dans plusieurs séminaires, après
tion des extinctions. ue le vœu des départemens lui sera connu.
Une motion mon moins importante de M. la ·VIf. Se réserve aussi l'Assemblée nâtionale
Rochefoucault, a été accueillie avec empresse de prononcer incessamment sur la gratification
ment. En conséquence, « l'Assemblée nationale ou pension de retraite qui pourra être ac
a décrété, comme article constitutionel , que cordée à raison de l'âge , des infirmités et des
la mation me reconnoîtra à l'avenir aucune dette, services aux ci-devant supérieurs, professeurs
de quelque mature qu'elle soit ». - . et directeurs qui ne seroient pas employés dans
-
M. d'André, nouveau président , a été ins ·les séminaires conservés, et qui ne jouiront pas,
tallé, et a prononcé un discours concis, tou ' d'ailleurs, d'un traitement suffisant. »
chant et noble. Nous regrettons fort que le L'ordre du jour appelloit le rapport sur l'or
resserrement de cette feuille nous empêche de .ganisation des jurés, lorsque M. Dupont, rap
le rapporter et en prive nos lecteurs. porteur, a observé que ce travail devoit être
Sur l'avis du comité des finances il est décrété maturellement §par celui qui embrassoit
que toute présentation de comptes aux cham les moyens d'arrêter les malfaiteurs, c'est-à-dire,
bres des comptes du royaume cessera de ce par l'organisation de la maréchaussée. -
, jour ; qu'il ne sera consigné par les comptables Le comité militaire étoit prêt, le rapport dis
aucunes espèces , pour raison de compte de · tribué depuis long-temps ; MM. de Noailles et
l'année 1787, dont la présentation devoit être Rabaud en ont fait lecture, et après une courte
faite au 31 décembre de l'année 179o, et dans le ' discussion et de légers amendemens, le projet
cas où avant la publication du présent décret de décret a été adopté comme il suit :
il y en auroit eu de consignées, elles seront ,
par les receveurs des épices, restituées aux P A R A G R A P H E P R E M 1 E R.
comptables. -
réglé par les administrations et directoires de me, prompt et également réparti. Cette dispº
département, après avoir l'avis des colonels sition sera faite définitivement par le corpsl
qui seront établis, et néanmoins la gendarmerie gislatif, d'après l'avis des directoires de dépar
nationale fera son service, soit à pied , soit à tement, lequel sera provisoirement exécuté ».
cheval, quand elle en sera requise. P A R A G R A P H E I I.
IIl. Cette troupe sera portée jusqu'au nombre
de..... non compris l'augmentation qui va être Formzatiorz et avancement.
décrétée pour les trois départemens de Paris,
Seine et Oise, et Seine et Marne. Art. Ier. « Il ne sera reçu à l'avenir aucu
IV. Il y aura par trois départemens une divi
sion de gendarmerie mationale ; une seule de
gendarme qui n'ait vingt-cinq ans accompli,
qui ne sache lire et écrire, et qui n'ait fait au
ces divisions comprendra quatre départemens. moins un engagement sans reproche dans les
V. Le service de la Corse sera fait par une troupes de ligne, sans qu'il puisse y avoir plus
division particulière de vingt-quatre brigades. de trois ans d'intervalle depuis la date de son
VI. Le nombre moyen des brigides de gen congé , et les huit ans de service de son prº
darmerie nationale des départemens sera de mier congé, lui seront comptés pour les grades
quinze par chaque département. et récompenses militaires ».
VII. Ét néanmoins il y aura des départemens Une longue discussion s'est élevée sur li
réduits à douze brigades , et d'autres qui en question concernant l'inscription des sujets, et
auront dix-huit, selon les localités et les besoins le mode de leur nomination. Après que la con
du service. trariété des opinions a porté la lumière sur la
VIII. Il y aura deux compagnies par dépar points contestés, M. Al. Lameth a présenté
tement, et la distribution des brigades sera dé cette rédaction , qui a été consacrée : -
terminée par le corps législatif, sur la proposi Atr. II. « Ceux qui voudront devenir carº
tion des directoires de département, qui pren liers de la gendarmerie nationale se ferontinº
dront l'avis des colonels. crire sur un registre , qui sera ouvert dº
IX.Un secrétaire-greffiersera attaché à chaque chaque directoire de département. Le colonº,
département, et servira près du lieutenant-co lors de chaque vacance de place, présentera
lonel, sous l'autorité du colonel. au département cinq sujets pris dans la la
X. Chacun des lieutenans aura sons ses or d'inscription, sur lesquels le département eu
dres un maréchal-des-logis, et un ou deux bri choisira un pour remplir la place vacante*
adiers. - M. Mirabeau a fait demander et a obtenu !
XI. des
d'une Chaque maréchal-des-logis
brigades, sera
et sera en même à la chef
temps tête par un décret formel, un congé d'un mois º
d'une ou deux autres brigades, selon les distri PA R I S , le 22 décembre.
butions mentionnées dans les articles VI, VII
et VIII précédens. Nous pouvons assurer que l'émission de
XII. Les autres brigades, subordonnées à petits assignats se fera dans quelques jour#!
chaque maréchal-des-logis, auront chacune un y en a pour douze millions à la signature.Cº
chef particulier, lequel portera le nom de bri une nouvelle bien intéressante pour le cº
adier. merce de Paris, sur-tout à la fin de l'annº
où tant de petits payemens doivent se fairº,
XIII. Chaque brigade sera composée de cinq
hommes, y compris le maréchal-des-logis ou le où tant de comptes doivent se régler, où"
de besoins se manifestent. -
brigadier. -
Xiv. Chacun des trois lieutenans attachés à La Société des Amis de la Constitution !
chaque compagnie, pourra commander toutes appris, avec peine que M. Mirabeºu ſº
les brigades ; et en cas de concours, le com avoit demandé et obtenu un congé d'un º
mandement appartiendra au plus ancien des pour s'absenter, a nommé quatre commissaiiº
lieutenans. pour aller sur-le-champ l'inviter à ne pas paº
xv. Les résidenoes des lieutenans-colonels, dans un moment sur-tout où les lumières º
capitaines et lieutenans, seront disposées de défenseurs de la patrie sont si nécessairesPº
manière qu'ils soient à portée de chacun des déjouer ses ennemis. On espère que cette d*
districts, et que leur service puisse être unifor marche aura le suscès desiré. -
ANNALES PATRIOTIQUES ET I.ITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
J O UV R N A L L I B R E , par une Société d' Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcI E R , et par M. CARRA , un des Auteurs.
º et aux environs , où la nouvelle fut sem'e par Suite des précautions à prendre pour déjouer
:* un
étoitdefaite
cés à couriers
Lyon et que la, contre
à Paris. C'étoitrévol#ion
le 13 de
les inſämes projets du comité autrichien et
du génie infernal qui dirige ce comité.
# ce mois : et l'on voit que le courier inºPosteur
: étoit dans le secret de la conspiration dº !yºn, Nous ajouterons aux précautions du tocsin,
a dont il regardoit le succès COnn lln (º infaillible. du canon et des fanaux , que nous avons indi
2 Nous prions donc nos frères des 83 départe quées dans notre feuille du 19 de ce mois, celles
mens de ne point ajouter fºi au# bruits que ces d'une surveillance très active et très-impérieuse
# couriers de cabinet répandent le long de leur sur les couriers et sur tous les bureaux des pos
: route; nous avertirons à temps toute la France, tes aux lettres , tant dans la capitale que dans
s'il arrivoit quelqu'événement extraordinaire {? toutes les villes, bourgs et villages de l'empire,
# Paris, par les moyens rapides que nous avons où il sera important de placer dans chacun ,
: annoncés, et qui consistent dans lº propº#ºtiºn soit des commissaires, soit des gardes nationales,
d'un tocsin universel et dans celle des fºnººx qui présideront scrupuleusement à l'arrivée et
ºz posés sur toutes les llauteurs et sur tous les au départ des conriers, Il s'agira, d'autre part ,
: clochers. C..... d'arrêter et visiter tous couriers et tous voya
-- geurs qui voudroient, dans un moment de crise
gºnérale , passer les frontières , et encore d'em
Lettre du roi au maire de Paris. pêcher qu'on retarde , intercepte ou décachète
-" - Ce 2o décembre.
dans aucuns bureaux de poste, et sur-tout à
Paris et aux environs ( où l'on soupçonne en
r
52
1
que les François libres les soutiendront dans L'épouse du roi des François et la mère de
leurs saintes insurrections contre l'oppression l'héritier du trône peut-elle quitter la France,
et la démence de leurs despotes et se retirer dans une cour qui peut devenir,
Insistons donc, ines amis , sur la formation d'un moment à l'autre, l'enmernie de la France
d'un tel camp , ce sera ie salut de la patrie et et sur-tout de la liberté ?
le triomphe de la liberté. CARR A. D E L o N D R E s.
--
M. Horn Tooke, membre de la société de la
Sur la conspiration éventée de Lyon. révolution, électeur de la cité de Westminster,
et concurrent de M. Fox dans les dernières élec
Il est à remarquer que parmi les pamphlets tions des communes, vient de présenter à cette
aristocratiques distribués au peuple , de Lyon chambre une pétition dans laquelle il se plaint
par les conspirateurs de cette ville , la Gazette des violences exercées dans les élections de 1784,
de Paris, le faux Ami du Roi, de Royou , l'Ami
S8 et 9o; violences dirigées contre les candidats
du Clergé et de la Noblesse, et autres journaux que leurs rivaux vouloient exclure, et qui n'ont
de cettè trempe, étoient les favoris et ceux sur
point été réprimées par la loi. L)ans sa pétition,
lesquels les contre-révolutionaires comptoient M. Horn Tooke expose avec une franchise sé
le plus pour corrompre l'opinion publique. vère le tableau hideux des vices des élections du
On apprend de Lyon qu'une horde de hobe parlement. « On voit, dit-il, par quelques-unes
reaux ou gentillâtres auvergnats se rendoit dans
cette ville pour y seconder la contre-révolution des dernières transactions en chancellerie, quel
et en profiter ; ces corbeaux qui arrivoient à est le prix d'une place à perpétruité dans les com
munes ; on sait que les siéges que doivent occu
la curée pour se rassasier des cadavres des pa per les législateurs se louent ou se vendent,
triotes qu'ils présumoient égorgés ou prêts à comme dans les foires les parcs qui servent à
l'être, ont été effarouchés à la nouvelle de enfermer les bestiaux.
l'arrestation de trois des conjurés , ils se sont - Dans la seule cité et liberté de Westminster,
enfuis à tire-d'aile, et ont purgé la France de
leur présence.
il y a 17,291 propriétaires ou principaux loca
taires de maisons , inscrits sur les registres de
A Chambéri en Savoie, les François émigrans
continuent toujours leurs préparatifs, et s'ap paroisse, sans représentation en parlement, et
provisionnent d'armes et de chevaux : leur uni sans moyen de parvenir à s'y faire représentor,
forme est bleu, sans paremens , veste blanche ; quoique par les impôts directs ou indirects qu'ils
paient, ils contribuent aux revenus de l'état
ils comptent, disent ils, sur le non-paiement dans une proportion beaucoup plus forte que
des impôts , et c'est à la faveur de cette résis
tance à l'acquittement des subsides nationaux ceux qui envoient 1oo membres au parlement».
Dans sa pétition , M. Horn Tooke dit ces
#
Vll6,
se flattent d'opérer leur chère guerre ci mots remarquables : « Une grande majorité des
membres de la chambre des comrnunés, car ils
D E V 1 E N N E. continuent de prendre ce mom, ne sont pas élus
comme ils devroient l'être, par les §
Plusieurs papiers annoncent que le 4 de ce ce royaume, dans aucun sens honnête de ce mot
mois il été délibéré par le conseil de l'empereur , commune, et en conséquence ils ont naturelle
présidé par lui , sur la position critique où l'on ment et nécessairement un intérêt contraire à
suppose à Vienne que se trouve la reine des une bonne représentation du peuple ».
François, sœur de Léopold. On annonce que Cette pétition a excité, comme on peut le
le résultat de ce conseil extraordinaire a été de penser , de grands débats dans la chambre des
rendre des mesures pour mettre cette prin communes : mais néanmoins elle a été admise
cesse du sang royal et impérial à l'abri de toute pour y être délibérée dans les premiers jours de
insulte de la part des François, et de demander février prochain. -
On s'abonne à Paris, chez BuissoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc d
de l'abonnement et la lettre d'avis , et tººtºº les lettres poar los Autcurs des Annales 'é§" le pris
#t hez tºus les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger, v»•
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D E L A F R A N C E ,
E T A F FA I R E s P o L I T I Q U E s D E L' E U R o P E ,
J O U R N A L L I B R E , par une Société d' Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MZERcI ER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
ce qui pourroit troubler la tranquillité publi- . · M. Maury a pris la paro pour dire que le !
ue , je pense contribuer à consolider les bases . clergé ne demandoit plus dè délai, mais que la
§ la constitution du royaume. Je répète encore réponse du roi lui Paroissoit en forme, ll s'est
449
( 8327)
ensuite écarté dans quelques digressions ora l'uniforme dont ils ont fait usage jusqu'à présent;
toires, qui ont forcé le président de le rappeller ils ajouteront néanmoins un passe-poil blanc
à la question , ce que l'orateur a entendu de au collet; aux revers et aux paremens, et por
bonne grace, en avouant qu'il ne s'étoit écarté teront à leurs chapeaux la cocarde nationale;
que parce qu'il craignoit de perdre la parole. autour du bouton seront gravés ces mots : Gen
M. Barnave ayant parlé pour appuyer l'avis darmerie nationale; et dans l'intérieur, ceux
de M. Chasset , il a été décrété, après quelques ci : Force
usage sontàsupprimées.
la loi. Les aiguillettes jusqu'ici en
- - •
( 833.)
discipline et le service des divisions de la gen finances. « Le premier million d'assignats, rentré
1 rmerie nationale. - - par la vente des biens nationaux, a été brûlé
XIV. L'inspection entretien
des écuries et aujourd'hui. Au premier janvier, on payera à .
es chevaux est confiée spécialement aux diffé bureaux ouverts tous les effets suspendus. On
ns lieutenans , sous l'autorité du colonel et paie déja au trésor public avec les assignats de
es autres officiers à qui ils sont subordonnés. fabrication nouvelle.Avant dix jours, ceux de
XV. , Les directoires de département pour valeur inférieure seront dans le commerce ».
ont faire parvenir au corps législatif et au roi Sur la proposition du même rapporteur, il est
ºurs observations sur les besoins et la conve décrété que les papiers-assignats dont la fabri
lance d u service. cation a été manquée , et les papiers qui pour
XVI. Il y aura pour chaque division un con raison de nauvaise qualité n'ont pas été em
eil d'ad mi11istration, composé du colonel , du ployés , seront brûlés en présence de commis
plus ancien des lieutenans-colonels, du plus an sdires nommés,
>ien des capitaines , du plus ancien des lieute Un décret est rendu sur l'avis du comité de
nans , du plus ancien des maréchaux-de-logis 7 jurisprudence criminelle, porté par M. Duport.
lu plus ancien des brigadiers, et des deux plus , Art. lº. « L'Assemblée nationale décrète, qu'à
mciens gendarmes. ll sera chargé de régler les l'égard des accusés qui ont été jugés par juge
#etenu es à faire sur les sous-officiers et gendar mens prévôtaux, à l'exécution desquels il a été
mes ; l'emploi de la masse dont il sera parlé au
- 5•
sursis par décret du 6 mars dernier , sanctionné
paragraphe IV, et tout ce qui concerne l'intérêt par le roi , l'appel de ces jugemens sera porté,
· commun de la division. . de droit, à un des sept tribunaux de district,
* XVII. Aucune destitution ne pourra être pro chargés de juger les appels du tribunal dans le
*noncée que selon la forme et de la manière éta territoire duquel le jugement a été rendu au
lie pour l'armée.Les règles de la discipline se choix des condamnés, s'ils l'ont été à des peines
ºront les mêmes. afflictives. Dans tous les autres cas, ils seront
XVIII. Les officiers, sous-officiers et cava autorisés à interjetter appel du jugement rendu
#liers de la gendarmerie nationale ,jouiront, tant contr'eux , s'il le jugent à propos.
#qu'ils feront ce service, de tous les droits de ci Décrète en outre, que les accusés qui ont
#spourront
ioyens actifs dans le lieu de leur résidence , et été jugés par quelque tribunal que ce soit, au
voter dans les assemblées primaires ront la faculté de se représenter devant le tri
# et de communes, sans arme et sans uniforme bunal de district, dans le territoire duquel étoit
g comme les autres citoyens ». situé le siége du tribunal qui les a jugés ; en
se représentant, leurs jugemens seront abolis »
ment, sont supprimées. Il est défendu aux offi Par une lettre du roi, l'Assemblée nationale
ciers, sous-officiers et gendarmes d'en rece est instruite que la place de ministre de l'in
voir, à peine de restitution, et d'être destitués térieur est vacante par la démission de M. Gui
de leurs emplois. gnard , et que le porte-feuille en est confié à
II. Les directoires de département pourront M. Montmorin par interim.
disposer chaque année sur la proposition qui Entre plusieurs décrets dernièrement sanc
leur en sera†e par ſes conseils d'administra tionnés par le roi, on remarque celui qui a
tion, d'une somme de 15oo liv. en gratifications statué que les François réfugiés qui ne seront
pour les officiers , sous-officiers et gendarmes pas rentrés en France dans le délai d'un mois,
qui auront fait le meilleur service ». seroient déchus de leurs places et privés de
traitemens. G.
( Nous donnerons la suite de ces décrets
dans un de nos prochains numéros. ) . . .
Il ne peut être rien publié de plus satisfaisant Calais, le 21 décembre.
pour l'empire entier, que le rapport fait ce
matin par M. Anson , au nom du comité des Il s'est fait hier une saisie de rubans venane
- *!
•
(834 )
d'Angleterre , aux trois couleurs et armes de sont fixées sur l'étendue du revenu , ils ont de
l'Empire, c'est-à-dire, que sur chaque cou 18oo à 24oo liv. La première déclaration de
leur des rubans, qui sont séparées, il y a un l'archevêque étoit de r3.ooo livres; la seconde
aigle. Il y avoit aussi des cordons de inontr de 65,ooo livres. ll est juste que l'Assemblée na
aux susdites couleurs. On cherchoit à intro tionale n'ait égard qu'à la première déclaration,
duire en fraude ces marchandises dans ce pays. parce que ces mressieurs n'ont qu'une parole,
et doivent être même à l'abri du soupçon de
men lerie.
Département des Hautes-Alpes.
D E L I E G E , le 12 décembre.
Encore un Crispin mitré : Pierre-Louis Leyssin,
ci-devant archevêque d'Embrun , aujourd'hui Les troupes patriotiques liégeoises, ayant à
évêque du département des Hautes-Alpes. Cet leur tête Ml. Leroy , ont chassé les satellites
homuie , dont la vie noirciroit ces feuiii 's si exécuteurs électoraux de la petite ville de Visé,
mous entreprenions de tracer son histoire à nous dont ils s'étoient rendus maîtres au nombre de
très - connue ; cet homme , requis par la rnu quinze cents.
micipalité , la commune et le directoire du dis Le conseil municipal liégeois a arrêté et fait
trict d'Embrun , d'exercer ses fonctions pasto afficher le 1o de ce inois , qei'au premier coup
rales conformément aux décrets , a eu l inso de tocsin de la cathédrale , tous les citoyens
lence de répondre qu'il attendoit l'approbation de la gºrde nationale se mettront sous les armes
du pape , à qui, a-t-il dit, l'église a conſié tous pour marcher où le besoin de la patrie l'exi
les pouvoirs ; que l'Assemblée nationale ne pou gerd. Cependant le sort de la nation Liégeoise
voit agrandir son diocèse, etc. il a même juré, est dans les Inains du roi de Prusse , média
dit-on, par son dieu, son ame et sa conscience, teur entr'elle et les cours électorales. Il n'est
u'il ne prêteroit pas le serment ordonné, tous que trop probable que cette médiation prus
les canons de la bastille fussent-ils pointés contre sienne rera lo pendant de celle qui a remis les
lui. Pierre Leyssin jure beaucoup ; mais il lºrovinces Delgiques sous le glaive de Léopold.
n'en est ni plus lºt ave, ni plus redoutable pour 'I'elie est la triste condition des petits états en
cela. Cet homine de dieu, dans les états du vironnés de despotes puissans , leur sort est
i)auphiné, s'écria un jour en pleine assemblée, d'étre.asservis ou conquis. 'I'el a été celui de
en s'adressant au clergé et à la noblesse : Mes la Hollande asservie par Guillaume, de la Belge
sieurs , vous êtes f..... si la délibération par tête autrichienne appellée à la liberté puis aban
vient à passer aux états-généraux du royaume. donnée par Guillaume, du Pays Liégeois excité
I)epuis cette époque , Pierre Leyssin étoit † Guillaume à recouvrer ses antiques privi
connu dans les trois départemens du ci-devant éges, aujourd'hui réduit à accepter la média
Dauphiné sous le nom de dragon mitré. Pierre tion douteuse de Guillaume. Heureusement la
Leyssin étoit un des grands intrigans du comité France libre peut, avec son Assemblée §io.
secret de Versailles, à l'époque des grands pro male , son roi, ses 83 départemens ses quatre
jets, et du rassemblement de la grande artnée du millions de gardes nationales et ses bravºs sol
grand général Culan : aussi dans la révolution de dats des troupes de ligne , se passer de la mé
juillet 1789, se tint-il tapis dans la maison d'une diation de Guillaume , et re Pousser les armes
soi-disant umarquise de L,...y, Quand il y fut de Léopold et des autres tyrans qui oseroient
instruit du sort déplorable de Berthier et de vouloir toucher à l'arcli e s.uinte § § consti
Foulon , il s'évada de chez sa marquise , déguisé tutlOll. :
--
en jokey. Les braves patriotes des hautes Alpes
surveillent très-soigneusement ce prélat turbu M. de ººººº , toujours animé contre la
lent, vu qu'il est très-voisin du Piémont et des révolution de France , ayant déclaré §o§
contre-révolutionaires de Turin. Au reste, les de s#gue qu'il ºº rentreroit en France
chanoines d'Embrun , lorsqu'on voulut con que l'épée à la main , S M. sarde i prié de
moitre les revenus du clergé, n'avoient que 5 à se
7oo liv. de rente; maintenant que les pensions en retirer
Suisse, de ses états : il s'est rendu à Nvon
yon,
" On s'abonne à Paris , chez BUIssoN , Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de r le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales P# , le prix
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ll paroit tous les jours un Vttméro de ce Journal. Prix 56 liv pour un an , 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv. re•
5mois, franc de port , par la poste, pour tout le Royaume, L'a. t nnement n ° ººmmeºce 7ue du prem. #'un meil,
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
I) E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P o L I T I Q U E S D E L' E U R o P E,
la gendarmerie nationale seront fixés et payés VII. Le casernement des sous - officiers et
| mois par mois dans chaque département sur les gendarmes sera fourni en mature par les dépar
| fonds publics, d'après les mandats qui seront temens, et déterminé par le directoire SllIT
| donnés par les directoires de département, en l'avis du colonel et du lieutenant-colonel "
conséquence des états qu'ils recevront, aussi
| mois par mois, du ministre ayant la corres VIII. Chaque lieutenant-colonel fournira »!
| pondance des départemens. sans répétition, les mêmes frais et dépenses de
son secrétariat.
IV. A compter du 1ºr janvier 1791 , les trai
| temens et appointemens de la gendarmerie IX. Il sera fourni annuellement par la caisse
nationale demeureront fixés de la manière publique une masse de 36o livres pour chaque
suivante , savoir : brigade.Cette masse sera destinée, par somme
A chaque colonel, . .. . . . 6ooo l. de supplément, à l'entretien de l'habille§
A chaque lieutenant-colonel, . . 36oo remonte et équipement des chevaux Ij §
A chaque capitaine , . . . . . 26oo déduit sur cette masse 4o livres par homme
dans les lieux où les brigades ne serviront pas
A chaque lieutenant , . .. . . .. 18oo montées.
A chaque maréchal-des-legis, . .. 1 1oo
A chaque brigadier monté, , . .. 11oo X. Le traitement de chaque division sera
A chaque gendarme monté, , . OO toujours fourni au complet; les revenus de §
A chaque brigadier non monté, . DOO fisances continueront d'être faits de la même
A chaque gendarme non monté . 5oo manière que par le passé. -
Art. [er. « La division attachée aux départe V. Les appointemens seront, pour # i
mens de Paris, Seine et Oise, et Seinººº Marne, taine, de . . . - - 18oolii |
sera composée d'un colonel, trois lieutenans Pour chaque lieutenant , de. .. . . 12oo |
colonels, six capitaines , dix-huit lieutenans , Pour chaque maréchal-des-logis. . .8oo
dix - huit maréchaux-des-lºgis , et cinquante-, Pour chaque brigadier, de . . .. ; '700 : *
quatre brigadiers , chefs de soixante et douze Pour chaque cavalier non-monté, de #.
brigades ; §ois secrétaires greffiers résidens au
près de trois lieutenans-colonels, le tout indé P A R I S, le 24 décembre.
pendamment de la garde judicielle dont il sera
arlé ci-après. Il sera attaché un commis au se , On a observé avec plaisir dâns rºué
électorale du département , que sur près de |
crétariat du département de Paris.
II. Les appoimtemens des officiers, sous-offi neuf cents électeurs, il n'y avoit que cent ving |
ciers , cavaliers et secrétaires-greffiers, seront sept aristocrates. Cette différence de la majoriº
plus forts que ceux qui ont été fixes dans l'ar ou de la minorité , qui s'est déja manifestºº
ticle IV du paragraphe précédent. avantageusement pour le choix des juges nom
Savoir ; d'une moitié en sns pour ceux qui promet également un excellent choix pour !
résideront dans la ville de Paris , et d'un quart membres du département et pour les dépnlh
· en sus pour ceux, qui résideront hors de cette de la seconde législature Vainemºnt les cºº!
v lle,jusqu'à cinq lieues de cette ville. Le commis vingt-sept aristocrates cherchent-ils à éº |
§ecrétariat de Paris sera aux appointemens d'avance du département et de la légiduº
' deIſi
6oo Les
liv. fonds des gratifications à distribuèr
suivante ceux dont les lumières et le #
§ distinguès dans la révolution dejº
'seront de 24oo liv. pour chacun de ces trois dé 1789 et depuis, en disant fort adroitementº
n'a plus besoin aujourd'hui de téºs chaudº
.partemens. -
mais de tétes froides; ces aristocrates ne prº
P A R A o R A P H E V I. suaderont jamais que ceux: qui §opº
† à la révolution, soit par leurs écrinº
Suppressions et changemen*. eurs discours, et par une activité conti ºdº
ne sont pas plus dignes des places que ceut qº
- Art. Ier. « Les compagnies à la suite des mº § §id§nt dans leur chamº
réchaux de France , celle des monnoies et celle
dans leurs campagnes, à attendre les évlº
de la conmétablie sont sup rimées. La compa
mens pour savoir quel parti ils prendrolº
#
gnie connue sous le nom de maréchaussée du
( 837 )
pour profiter du miel que les abeilles auroient des manières, des beaux dires, de la tournure,
recueilli. en un mot, du gracieux abbé le Coigneux, par
Il faut d'ailleurs se méfier du paradoxe des exemple , que la cour de Versailles appelioit
aristocrates qui appellent têtes chaudes ceux son général Jaquo; du petit abbé Bourgevin,
qui ont le coeur chaud , et têtes froides ceux de Ml. L aguibourgère, à qui la mature a départi
qui ont le coeur fi oid ; ce qui est bicn mal con une si facile loqiièle , et de tant d'autres con
notre le jeu de l organisation humaine : car ce seillers et présidens au parlement de Paris, dont
sont précisémnent les hommes à tête chaude qui l Europe et la France sur-tout ae miroient l'élé-,
ont le coeur froid , et qui sont de vrais aristo gante , la majestueuse tournure , quand ils
crates, tandis que ceux qui ont le coeur chaud s asseyoient sur les fleurs-de-lys au palais mar
ont en même temps la tête froide et sont les chand, les princes et les pairs y séans.
vrais patriotes.Cette distinction est d'une vérité
rigoureuse pour tous ceux qui savent que le
vèritable amonr de la patrie et de la liberté, et
- -
( 85S ) -
pas son successeur I a favorite dresse les oreil ci-devant congrès de Bruxelles de se retirer
les, et l'abbé de répéter sa phrase et sa gageure. l'approche de l'ennemi, et d'enclouer près !
La ſavorite : — Est-ce bien sérieusement, l'abbé, 4oo pièces de canon qu'il avoit sur les bord d
que vous pariez cent mille francs ? - Oui, ma la Meuse ; et ce faux ordre, fabriqué de contet
dame, parole d'honneur. Le lendemain il reçut avec Mercy et Schoenfeld, a été imprimé du
une lettre de la Polignac , qui lui annonce sa plusieurs papiers publics françois, hollandoiit
nomination à l'évêché de Nantes , et lui rap allemands.
pella qu'il avoit perdu cent mille francs. On Ce n'est pas tout : on vent maintenant pº
paya et l'on prit possession. Demandez à M. suader à l'Europe entière que Van-der-No
Baroud , si connu à la bourse de Paris , à quel est seul coupable de ces perſidies ; et pourt
taux d'intérêt ces abbés, solliciteurs de bénéfices effet, Mercy et Montmorin ne cessent de fil
et de prélatures , empruntoient l'argent pour parvenir, par eux-mêmes ou par des corre
solder leurs dons de joyeux avènement ? Mais pondans affidés , aux auteurs de la Gazette un
l'argent me suffisoit pas pour être évêque , il verselle , et au sieur Mallet du Pan, des lettſ
falloit encore de la naissance, il falloit être du insidieuses et pleines d'impostures que ces pa
bois dont on faisoit les évéques , et c'est une vres hères impriment avec d'autant plus !
cliose remarquable combien nous avons eu et plaisir, qu'ils ont plus d'acharnement contrel
nous avons encore d'évéques de bois en France. révolutions nationales. On lit dans une lelt
« Dans le temps , dit un père de l'église, où de Bruxelles, imprimée à la page 15o et 15I d
nous consacrions dans des calices de bois, l'é Mercure de France, n°. 51, que du 21 au 1
glise avoit des prêtres d'or , aujourd'hui que novembre, Van-der-Noot amusoit le peup
nous opérons les saints mystères dans des ca de Nainur, le faisoit armer et disposoit loi
lices d'or , l'église a beaucoup de prêtres de pour une vigourèuse résistance : mais qu'il
bois ». crut pas devoir être présent à l'approche d
troupes impériales : aussi eut-il soin de pari
de Namur le mercredi 24 pour se rendre
Développement des intrigues et perfidies autri Bruxelles , etc.
chiennes qui ont occasionné la contre-révo Je donne ici un démenti formel à l'auten
Zution subite dans les provinces belgiques, et
qui fait espérer à nos ennemis le méme succés de cette lettre : Van-der-Noot est allé en ef#
en France. le samedi 2o novembre à l'armée belgique; mºi
il est revenu à Bruxelles le 21 à onze heuresd
« On assure , dit le Moniteur du 18 de ce matin ; je l'ai vu de mes deux yeux dans cell
mois, article Pays-Bas ( et rien n'est plus pro ville le 22 et le 23 , et je suis sûr qu'il y étºi
fable, ajoute ce même Moniteur ) , que M. de encore le 24, jour où je suis parti de Bruxella
Mercy avoit ménagé, par des largesses mysté pour revenir à Paris. Veut-on savoir ce qui
rieuses, une entrée facile aux troupes de Léo signifie l'affirmative de la lettre sur le séjo!
pold dans la ville de Bruxelles ». de Van-de-Noot à Namur jusqu'au 24 norº
Non-seulement c'est avec de l'or que l'hypo bre ? C'est qu'on veut lui attribuer, par º
crite M 1ercy a ouvert aux satellites de son maître imposture de date, la trahison de Schœnfº
l'entrée de Bruxelles , mais le passage de la qui a fui devant l'ennemi le 21 au soir, le 21,
T4euse ; et ce n'est point avec de l or d'Au . le 23 , et qui a l tissé attaquer Namur le 24et
triche , niais avcc de l' or de France, ſourni prendre cette ville le 25 , quoiqu'il eût "
en abondance pour cet ef) et par le comité armée plus forte que celle de Bender Cºº
au trichien des Tuileries. La preuve de cette je ne cherche point à justifier Van-der Nº
ci constance se démontre d'elle-même dans les des torts qu'il peut avoir et de sa maladrº
soixante - dix mille louis d'or que le traitre dans la conduite de la révolution belgique;º
Schoenfeld a emportés pour prix de sa perfidie, je crois ſermement qu'il a été dupe du prº
et dans les envois continuels de numéraire qui Scliœnfeld, et que toutes les trahisonsquiº
se faisoient , du temps de Necker, dans le Lim occasonné une contre-révolution si subite,º
bourg et le Luxembourg Mais pour donner le l'oeuvre de l'infâme maison d'Autriche º"
change sur la trahison de Schoenfeld, on s'est hâtè quelques misérables qui lui étoient vendus
de supposer que ce Scliœnfeld a eu ordre du ces malheureuses provinces. CARRA.
On s'abonne à Paris , chez BuissoN , libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port,hrº
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( 835 )
S U P P L É M E N T A U N°. C C C C L.
CIN QUIEME s E C T IO N. Suite du tarif des droits d'enregistremens des
act s civils et judiciaires.
Actes sujets au droit fixe de4o sous. -
S E P T I E M E S E C T I O N.
Les expéditions des actes judiciaires , portant Actes sujets au droit fixe de 6 liv.
nomination de tuteurs et curateurs , COm1n1S 1 °. Les abonnemens de biens pour être ven
saires , directeurs ou sequestres , apposition etre dus en direction, les contrats d'union et de direc
connoissance de scellés pour chaque vacation . tion de créanciers , les actes et jugemens portant
cloture d'inventaire , celles des jugemens qui émancipation, bénéfice d'âge ou d'inventaire, et
donnent acte d'appel , d'affirmation, acquiesce rescision, en quelque nombre que soient les im
ment, opposition , assemblée de parens ou d'ha pétrans. M.
bitans , autorisation, qui ordonnent qu'il sera 2 .. Les sociétés et traités dont les objet ne seront
procédé à partage, vente , licitation '. inventaire pas susceptibles d'évaluation , et les actes qui en
9
portant reconnoissanoe ou maintien d'hypo stipulent la dissolution , et les inventaires de titres
thèque, conversion d'opposition en saisie, débou et papiers lorsqu'ils seront séparés de l'inventaire
té d'appel ou d'opposition , décharge de deman du mobilier de la succession ou de l'absent , et
de, déclinatoire, pubiication judiciaire de do u'ils énonceront des titres concernant la pro
mations , entièrement de lettres , de procès-ver priété des immeubles.
baux et rapports, sans qu'il en résulte partage ef 3'. Les significations et déclarations d'appel de
fectif ou mutation , enfin ceux qui portent main jugemens des tribunaux de districts.
levée d'opposition ou de saisie , maintenue en A". Les expéditions des jugemens définitifs ren
possession, nantissement , soumission et exécu dus sur appel, et dont les objets ne seront ni li
tion de jugement, les acceptations de succession quidés ni évalués.
et de legs qui m'ont pas une valeur déterminée , H U I T I E M E S E C T I O N.
à raison d'un droit pour chaque legs ou succes
sion , et généralement tous les actes et jugemens Actes sujets au croit ſixe de 12 liv.
définitifs des tribunaux de districts, rendus con 1°. Les actes et les expéditions des jugemens
tradictoirement ou par défaut, en premièresins portant interdiction, séparations de biens entré
tances , et qui ne sont pas applicables à la pre maris et femmes, et sauf conduit ou surséant. |
----
( 837 »
trésor public, d'après ce qui aura été décrété par toires , et le remettront au trésorier de la caiss°
l'Assemblée et sanctionné par le Roi. Il est expres de l'extraordinaire.
sément défendu à tout employé à la caisse de
I'extraordinaire , de se payer par ses mains des VI.«Lesreceveurs de districts accompagneront
deniers de la caisse , sous quelque prétexte que les remises qu'ils ſeront à la caisse de l'extraordi
ce puisse être. naire , de bordere : ux séparés, où la désignabion
de chaque objetd'où proviendront les ſonds , sera
T I T R E I I. distinguée, et ils auront soin d'y détailler les es ;
De la recette de la caisse de l'extraordinaire* pèces et valeurs dans lesquelles ils auront
reçu.
ART.I. « Le produit des ventes des domaines VII. ( Adopté sauf rédaction. ) Lors de leur
nationaux , soit mobiliers, soit immobiliers, les recette , les receveurs exprimeront dans leurs
intérêts des obligations données en payement des
acquisitions, le produit du rachat des droits féo journaux les sommes qu'ils recevront en espèces :
daux , l'évaluation du produit des dîmes , paya ,
ils en donneront avis au trésorier de la caisse de
bles par ceux qui en jouissent , les sommes pro , l'extraordinaire , et ils effectueront leurs paye
venantes des fruits des domaines mationaux, la mens en rescriptions , en argent , ou en assi
contribution patriotique , les bons restans dans ' gnats.
les caisses desreceveurs des décimes du ci-devant VIlI, « Les espèces apportées à la caisse de l'ex
clergé , formant le réliquat de leurs anciens | traordinaire seront vérsées sans délai au trésor
comptes , et toutes autres recettes extraordinaires public , qui remettra en échange à la caisse de
qui ont été ou seront décrétées par l'assemblée, , l'extrrordinaire pareille somme en assignats , les
seront versées dans la caisse de l'extraordi quels seront annullés , et biffés sur le champ, en
naire. résence de l'administrateur du trésor public, de
II. « Aussitôt la rêception du présent décret , a menière qui sera détaillée ci-après. - •
les receveurs de district feront passer à la caisse de IX. « A l'égard des assignats vérsés dans les
l'extraordinaire tous les fonds déja réalisés ; et caisses de districts, en payement de divers objets
successivement de quinzaine en quinzaine, tous mentionnés dans le premier article du présent
ceux q qu'ils recevront sur les objets
] mentionnés ci- || titre
§ , les receveurs seront tenus à l'instant même
-
dit:: · · ·: . - -
qu'en vertu des décrets sur la contribution pa sentement de celui auquel la rente ou redevanº
triotique. sera dne , lequel pourra refuser le rembouº
V. « Les reconnoissances de liquidations d'of ment total , en renonçant à la solidarité vis #
fices seront présentées au commissaire ordonna de tous les co-obligés ; mais quand le redevabl*
teur, qni en gardera un double , et il délivrera au aura fait le remboursement total , il demeurº
porteur des ordonnances sur le trésorier pour leur subrogé aux droits du créancier , pour les eº
ImOIltant. cer contre les co-débiteurs , mais sans aucº
solidarité ; et chacun des autres co-debitº
VI. « Lesdites ordonnances acquittées par le pourra racheter, à volonté , sa portion diº
trésorier , resteront dans ses mains pour sa dé II16Il t. -
• • •
D E L A F R A N C E, -
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R o P E,
JO U R N A L L / B R E , par une Société d" Écrivains Patriotes ,
dirigé par M. MeRcIER , et par M. Can n a, un des Auteurs. -
Jesus Christ est né dans une étable, et nos prélats , nos cardinaux , nos
grands-vicaires , 11os abbés en comumende veulent garder chacun liuit
cents fermes et plus ; ils veulent conserver leurs palais, leurs armoiries,
leurs livrées, leurs lambris, leurs carosses dorés , et leurs ſilles de joie :
ils appellent tout cela LEUr RELIGioN , ils nous menacent d'une Saint
lBarthelemi si nous touchons à leur religion , il disent qu'ils mourront
martyrs de leur religion.
es ministériels, et les projets offerts par le XXII. L'article VII du titre IF du décret des
apporteur ont été adoptés après un léger exa 2 et 6 septembre dernier sera exécuté à l'égard
nen et sans difficulté sérieuse.
Art. XVJI. ce El sera fait déduction, sur cette des officiers dénommés dans les articles précé
ndemnité , du montant des recouvremens que dens, qui se trouveront les premiers pourvus
es officiers pourroient avoir acquis, toutes les d'un office , ou qui en auroient levé nuement
ois que cette somme se trouvera spécifiée dans aux parties casuelles, depuis 177r.
eurS COI1tI'ſltS, XXIII. A l'égard des jurés-priseurs, outre le
XVIIJ. Dans le cas où ces recouvremens remboursement ordonné par les décrets des 9
eroient énoncés dans les contrats, sans aucune juillet et 6 septembre derniers, sur le pied de
pécification de la somme à laquelle ils mon la finance effectivement versée dans le trésor
ent, ils seront réputés équivaloir à la moitié public, ceux qui auront succédé médiatement
le l'indemnité déterminéé en leur faveur : en ou immédiatement aux premiers pourvus de ces
onséquence, il ne leur sera payé que la moitié offices , recevront, à titre d'indemnité , un
le la dite indemnité. - - sixième du prix de leurs contrats , dans les
XJX. Les offices de différente nature dont il mêmes termes que les greffiers, huissiers, etc,
iont d'être parlé, qui n'étoient pas soumis à XXIV. Les dettes contractées † les com
45 l
( 84o )
munautés , pour le rachat d'offices réunis ou part de la communauté, pour leurfire mppº
supprimés, seront supportes par la mation. ter leûr portion des dettes communes.
XXV. Les créances acquises par les titulaires XXXII. Les difficultés relatives aux objº
pour raison de réunion d'offices, à º† de contestés me pourront arrêter la liquidationdº
l'époque de l'édit de 1771 , seront également objets mon contestés ». -
titres, certifiée par les syndics ou autres offi Il a été proposé de fixer l'indemnité du !
ciers qui se trouvoient en exercice au moment M. de Quinson, ci-devant receveur générlº
de leur suppression. clergé. M. d'Allarde estimoit que cette fixatiºt
XXIX. Dans le même délai, lesdites commu devoit être portée à 2oo,ooo livres ; M. Dº
nautés enverront un tableau de leurs dettes sur réduit cette somme à la moitié. On a déaº
l'état, actives et passives , certifié et signé par l'avis de M. Camus, qui est d'accorder à Mº
tous les membres présens, et une expédition en Quinson une année entière de son traitemº
forme de tous leurs titres de créance. Lesdites ordinaire , sous la condition d'employer,Pº
expéditions , délibérations de communautés , dant le même temps , les commis quiº
ct autres actes y relatifs , seront , pour cette actuellement dans ses bureaux, et dirniº
fois, admis sur la signature et collation des son compte définitif au premier janvier 7$º
syndics ou autres officiers des communautés. Sur la motion de M. le Chapelier, on a º
XXX. Dans les communautés supprimées par voyé à l'impression un projet de décrº
le présent décret, il ne pourra être procédé à comité militaire, sur la forme et la compoiº
la liquidation d'aucun office en particulier, du comité d'artillerie.
qu'après que la communauté aura fourni l'état Par l'organe de M. de Crillon le jeune "
nominatif de tous ses membres, avec distinction comité central a rendu compte de l'état !
des titulaires et des propriétaires non reçus, des travaux de l'Assemblée , divisés en dº
ensemble l'état détaillé de ses dettes sur l'état, classes ; les matières constitutionelles et º
actives et passives ; le tout duement certifié par mesures législatives pour l'affermissement 8
des commissaires nommés ad hoc par la com la constitution.
munauté assemblée. -
Voici l'ordre amnoncé; l'organisation de
XXXI. Dans le cas où une communauté refu jurés ; l'impôt, et la masse nécessaire au#
seroit de se faire liquider ou de fournir les états public; un code pénal; la loi de responsabilº
ci-dessus énoncés, les syndics ou autres officiers l'organisation des gardes nationales et º[ll
qui étoient en exercice au moment de la sup liaires ; un projet de décret sur #
pression , pourront , après le délai d'un mois, doit être établi entre l'autorité civile et ! l
à compter de la publication du présent décret, taire : le complément des pouvoirs légi#
être sommés de satisfaire aux dispositions de exécutif; l'organisation du ministère , fº
tion mationale ; l'organisation du trésor malº"
l'article précédent ; et, sur la représentation
de la sommation, les titulaires † se présente nal; un projet de loi sur la régence du rºJº
ront à la liquidation seront liquidés sans déduc Divers rapports du comité de mendiciº
vion des dettes , sauf le recours contr'eux de la 1°. L'établissement d'un systéme gén
( 841 )
cours pour les indigens dans tous les temps de cœur de désirer que les moyens de sévérité
vie ; - pussent être prévenus par ceux de la douceur ;
2o. D'un systême pour les secours particu c'est qu'en donnant aux esprits le temps de se
ers ; calmer, j'ai dû croire que l'exécution de ce dé
5o Des moyens de repression des vagsbonds cret s'effectueroit avec un accord qui ne seroit
t n1en dians ». pas moins agréable à l'Assemblée nationale qu'à
« Il restera, dit le rapporteur, à classer. les IIlOl.
| Au nom des comités de jurisprudence crimi nale et moi : elle est nécessaire ; je la mérite ;
nelle et de constitution, M. Duport a fait , sur j'y compte.
1'organisation des jurés, un rapport très-étendu, Signé LOUIS.
qu'il a divisé en deux parties , savoir, celle de la Et plus bas, DU PoRT DU TERTRE.
police et sûreté, et celle de la justice crimi A cette lettre étoit jointe une note de M. le
nelle.
garde des sceaux , qui annonce la sanction que
, Les idées du rapporteur ont été attaquées par le roi a donnée à plusieurs autres décrets. G.
#M. Bacon,que
la liberté quileslesusages d êtredeplus
accusemême funestes
l'ancien des
à
spotisme. On a ordonné l'impression de son PA R I S , le 26 décembre.
| discours. ·
- -
sur le licenciement des régimens de Mestre-de Art. I°*. « Le directeur général du trésor
Camp et du Roi. public formera un bureau de correspondance
· La portion vraiment patriote du clergé, que générale , formé en quatre sections, entre les
l'Assemblée mationale contient dans son sein, quelles seront partagées les caisses de district •!
| et qui , graces au ciel, n'est pas peu nombreu avec un directeur et deux chefs de bureau à
se, attendoit depuis un mois la sanction du chaque section, et autant de commis qu'il sera
nécessaire, tiendra les comptes en parties dou
roi pour prêter le serment prescrit par le dé
cret du 27 movembre. Aujourd'hui M. Gré-. bles de chacun des receveurs de district, pour
goire , au nom de ses vertueux confrères , s'est s'assurer de la recette effective, et des sommes
. présenté pour remplir ce noble devoir ; il a dé-. . à disposer à termes fixes pour les besoins du
claré pour. eux tous , « que ſidèles jusqu'à la trésor public.
.mort au dogne et à la liiérarchic d'une reli lH, Ce sera au bureau que les receveurs res
452
( 844 )
pectifs remettront les fonds de leur recette, lommieux envers l'Assemblée nationale, le roi
dont il leur sera donné des récépissés signés par et le peuple françois : ce mandement est l'ou
le trésorier général du trésor public , lesquels vrage du sieur Cheylus, évêque de Bayeux. Ce
seront, à la fin de chaque année, échangés Joseph - Dominique Cheylus avoit déja donné
contre des quittances comptables. plusieurs marques du dérangement de sa cer
Ce sera à ce même bureau que seront four velle depuis le commencement de la révolution;
mies les rescriptions à vue sur cesdites recettes mais la nouvelle et évangélique constitution du
pour de l'argent comptant, et que se tireront clergé l'a rendu fou à lier, et enfin il a éclaté
les rescriptions sur les mêmes recettes pour les par son mandement, où il invite les Françoisà
dépenses de départemens sur les lieux. Lesdites s'entr'égorger pour la gloire de Dieu et du
rescriptions seront signées par un secrétaire trône : ce qui a beaucoup fait rire les lecteun
nommé, et signées par le directeur dans la sec et auditeurs dudit mandement. Nous pensons
tion duquel sera la recette sur laquelle la res que des bains, quelques mois de séminaire, et
cription sera tirée, sur-tout l'abstinence rigoureuse prescrite pu
III. Chaque jour les fonds remis directement les saints décrets, pourront tempérer les trans
par les receveurs, les fonds reçus en échange ports et le délire du ci-devant monseigneur;
pour des rescriptions, et les rescriptions destinées mais nous ne croyons pas à la cure radicale, et
aux dépenses des départemens seront remises Joseph-Dominique Cheylus conservera toujoun
au trésor général de la caisse mationale, qui un peu d'imbécillité aristocratique.
donnera les décharges nécessaires, dans les Plusieurs curés respectables et bons citoyens,
quelles seront distinguées les remises en argent, entr'autres MM. Moullaud et le Menand, ont
et les remises en rescriptions ». repoussé avec indignation l'exécrable mande
ment de l'insensé Dominique-Joseph Cheylus,
Noms des ecclésiastiques qui ont prété le à qui Dieu veuille rendre la santé et la raison !
serment prescrit par le décret du 27 no
vembre.
sept seulement tiennent aujourd'hui les séan en font un en avant : cet état de dépérissemu
ces. lls se ménagent néanmoins des moyens de n'est pas même senti par leurs meilleures ils
retraite , et annoncent déja que le 2o ils déli Les ltaliens, tous à peu près également c6
. béreront sur les moyens d'opérer leur sépara sous un dur esclavage, ne se font point la
tion. Ils complotoient en corps, ils complote entr'eux , parce que la lâcheté de leur carº
ront individuellement : mais toujours est-il vrai les porte plus volontiers à des assassinat
que le vice-légat ne mangera pas sa dinde à quens : mais chaque état a pour son voiſi
Avignon le jour de Noel. antipathie naturelle, laquelle dégénère "
I'aris, et 4 liv. 2 sous frantc de port par Naples que le roi ; la petite répu lique dela
tou & le royaume. A Paris , chcz Buisson, quºs, écliappée au despotisme, et lieureusi
iibraire, rue lIauliyeuille, n°. 2o. la liberté ; les dominicains et franciscai
contens du désastre des jésuites ; les éa
Que de voyages en Italie, et que de voyageurs françois redoutés à Rome ; S. Janvier
bornés ! l'un n'a vu que des édifices , des sta à
encore
† tous les de
ansfaire
un miracle à Naplet
ce miracle : etºit
tues, des tableaux, l autre n'a considéré que le
faste du culte : mais l'esprit philosophique de celui-ci tardoit, en rejettant sur la présence
J)uclos étoit fait pour voir ce que tant d autres l'rançois un obstacle à la faveur du'ciel,
ont sous leurs yeux et ce qu'ils ne voient pas : son nacé d'être pendu si la liquéfaction n'avoitp
caractère libre, salgaîté franche impriment à son lien , et tout à coup le miracle se fit ,
style une manière vive , précise, originale , Ces touches variées offrent l'italion i
quelquefois un peu brusque : on y reconnoît sous un jour qui le différencie des aures
un esprit pénétrant, à qui rien n'en impose , tions Duclos raille agréablement la prêten
qui poursuit, démasque les intrigans, les fana très-impolitique de l infaillibilité des papºs;
tiques de toutes espèces, avec l'arme legère trouve assez singulier qu'un pape annº , pº
du ridicule : Duclos n'épargne point les épi un décret , ce que son § e prédécessº
am1II1GS, avoit statué. Il résulte de ces Considérdtiou
C'est èn 1767, à soixante ans passés, que qu'il n'y a de véritablement intéressant enll
Duclos, avec une santé d'athlète, a entrepris un que l'aspect de Naples, la vue de S. Pierre k
ltome et les éruptions du Vésuve. Quindº 1
voyage en Italie. Les changemens survenus de
uis dans cette partie de l'Europe, n'ôtent ricn voyagé avec Duclos, on n'est plus tentidº
# l'intérêt que font naitre ces Considérations ; visiter les campagnes d'Italie, moins rianleiq
elles prouvent que l'Italie est de tous les pays du les nôtres; et le philosophe qui aura médié
† e celui qui démontre le plus évidemment . d'utiles Considérations, s'écriera : Je ſuiïra
Italie.
combien la forme du gouvernement influe sur "* • .
- >
que leur endurcissement et leur refus autorise qu'on s'occupât d'abord de la police de sûreté;
# Purger le sanctuaire, et à renouveller la race ce qui a été ainsi décrété. -
"des apôtres si déplorablement dégénérée. Les deux premiers articles confioient cette
# . Au nom du comité de constitution, M. Gos police aux juges de canton , concurremment
"º a demandé et fait décréter l'établisement avec la gendarmerie nationale. Cette disposi
º d'un juge de paix dans la ville d'Autun, et de tion a paru inconstitutionelle à MM. Roberts
: deux dans chacun des cantons des villes de pierre , Buzot , Péthion et Beaumetz ; et sur
· Bourg, de Laval et de Mayenne. l'avis de ce dernier, les deux premiers titres
" - llsera aussi établi des tribunaux de commerce
* dans les villes d'Autun. de Vannes, de Vienne ont été renvoyés aux deux comités, pour pré
! de Libourne , de Moulins , de Bar-le-Duc , de
ſ>
parer une autre rédaction. - -
' Nantes , du Mans , du Puy, de Perigueux, Le titre III, après de légers débats, a été
de Bergerac , de Boulogne, de Calais et de décrété, ainsi qu'il suit : - -
| Saint-Omer. -
T I T R E I I I.
: , L'ordre du jour a ramené la discussion sur
i la matière des jurés. M. Mougin ( de Roque Art. Iºr. « Tous coux qui auront connoissancs
* iºrt ) a vigoureusement attaqué le † dc d'un meurtre ou d'une mort dont la cause soit
º M. Duport, sur-tout la partie qui admet cinq inconnüe et suspecte, seront tenus d'en donner
1 examens avant la décision, et celle qui rejette ! avis sur le champ à l'officier de police du lieu ;
453
( 848 )
ou à son défaut à celui du lieu voisin, lequel se P A R I S. -
d'où ils tirent les fonds nécessaires à l'exécution Mais ces puissances n'oseront pas, me dira
de leur grand projet du sou par livre de pain. t-on, porter si loin leur perfidie et leurs préten
Tout cet argent ne peut être que le produit tions. Qui vous l'a dit ? ne voyez-vous pas que
d'une cotisation furtive et aristocratique dans le roi de Prusse, après avoir abandonné les Bel
les 83 départemens, ou bien on peut craindre es, vient d'abandonner encore les Liégeois,
qu'il ne vienne de l'Autriche, du ministère an § il a paru pendant quelque temps vouloir
glois ou de quelqu'aûtre puissance intéressée être le protecteur ? Qui vous assure que les
aux troubles qui ne manqueront pas d'agiter les princes possessionnés en Alsace accepteront les
rançois s'ils se dévient de la ligne constitutio indemnités pécuniaires que vous leur offrez, et
nelle et très - monarchique tracée par l'Assem- . qu'ils me sont pas d'accord en ce moment avec
lée mationale, pour se livrer aux rêveries mon
-
la Prusse, l' Autriche et l'Angleterre, pour vous
\
( 85o )
faire une querelle d'Allemand à cet égard ? Re dans des caisses plusieurs milliers de brochure
marqucz donc bien que l'offre des indemnités incendiaires et aristocratiques pourson diocès .
pécuniaires que vous avcz faites à ces princes Des François arrivés tout nouvellement !
ne les a point cmpêchés de renouveller der Turin nous ont assuré que M. d'Artois int#
mièrement leurs instances auprès de la diète de guoit plus que jamais, qu'il ne sortoit point
Ratisbonne, et de demander, plus positive de chez lui , et tenoit journellement des c#
ment que jamais, l'intervention de l'eiupereur seils qui duroient depuis dix heures du mºi
et de tout le corps germanique contre vous ? jusqu'à trois , et depuis six heures du soirjº
— Mais l'empereur est d'un caractère si paci qu a minuit.
fique ! il l'a si bien prouvé par les beaux discours M. de Condé est de retour à Turint i
qu il a tenus à Vienne et à Francfort ! il ne vou avoit été à Nyon , en Suisse, pour conférer
dra jamais se mêler à force ouverte des affaires avec M. Necker , dont la terre de Copet net
de France. — Sans doute il ne s'en mêlera pas qu'à deux lieues. On croit assez généralement
comme roi de Hongrie; mais comme chef de à Genève que cette conférence avoit poº
l' mpire, il se fera forcer la main par la diète. objat , de la part de M. de Condé, la demandº
Ah ! vous ne connoissez pas toutes les rubriques de quelques millions à emprunter de M. Necler
des tyrans de la terre et toutes les prétentions pour les préparatifs combinés de la contº
du corps germanique ! — Mais Léopold a un révolution méditée. Le temps nous fera cº
ôtage en France qui est trop cher à son cCeur ? noître si l'ex-ministre genevois a prêté en effet
— Quoi ! ce seroit sur cet ôtage que vous fonde de l'argent pour cette belle opération. Cº
riez en définitif toute la politique du comité di
plomatique et la sûreté de cet empire ? Non ! le Longrºy , le 22 décembre.
peuple françois est incapable de s'en prendre à
un ôtage foible et isolé, quel que tort que cet Malgré la déconfiture des Brabançons,ls
ôtage ou ses parens puissent avoir envers la na Autrichiens descendent encore dans la Belº
tion. Dùt-il être attaqué par tous les brigands dans les Ardennes et le pays de Luxembon#
d'Europe, il respecterº cet ôtage ; il le doit sous Le duc des Deux-Ponts consent à lindemnit
peine d'infamie : oui ! il se montrera plus grand, accordée par l'Assemblée nationale au miº
plus généreux , à mesure que ses ennemis seront des droits féodaux. Des nuées de prêtresº
plus acharnés contre lui. Peuples françois ! Ce conférer à Trêves avec M. l'évêque in panilat |
n'est pas sur de tels ôtages qu'il faut fonder vos d'Ascalon, le docteur Neler, l'ergoteurFºr,
ressources et vos vengeances ; c est sur votre et l'aumônier de M. de Broglie. -
courage, et sur tout sur votre vigilance et votre M. Courtois de Longuyon a fait au §uiº
prévoyance. Hâtez-vous donc de demander à de Longwy, dont il est membre, « la dènº
grands cris à l'Assemblée nationale qu'elle dé ciation du mandement publié sous le non b
crète avant la fin de l'hiver, 1°. une prompte et l'archevêque de Trêves ; ce qui irrite ç0nUº |
considérable fourniture d'armes; et 2°. la for lui la gent noire, comme ses écrits patriotirº
mation d'un camp de gardes nationales, et même ont fait hurler la gent soi-disant noblºn
de d'eux, entre Lille et Valenciennes, où com digne citoyen s'est montré avec beaucou? ûe
mande encore l'autrichien Esterhazy, et entre courage et de patriotisme pendant tout leº
Strasbourg et Lille : que les 83 départemens de la révolution. -
la poudre , voilà quels doivent être vos ôtages bordé la ligne pour empêclier les conroºº
et votre politique en ce moment | Malheur à l'entrepreneur des vivres de l'armée autº
ceux dont l'imprévoyance vous laisseroit en chienne. - .
º d'états concourront pour les places avec les in Ce rapport a été contredit par M. Bergasse
† des départamens, et chacun selon Laziroule, qui a assuré que le sieur d'Armaing
étoit le plus honnête homme du monde, mais
eurs grades respectifs.
f VI. Les ingénieurs pourront être déplacés qui n'a rien eu à répondre à M. Lucas, lors
3 par les assemb lées de département, mais après que celui-ci lui a demandé s'il n'étoit pas pro
1 avoir informé l'administration centrale des rai che parent du sieur d'Armaing. . -
dispensables du port de Cherbourg, une somme retraites et des honneurs aux militaires ºnº
de 1oo,ooo livres , et qu'en outre , le ministre qui, par erreur et une suite des préjugés de\º
présenteroit incessamment un état des dépenses tique servitude, préféreront de prendre º
nécessaires à cet objet pour 1791 .
Un autre décret est rendu sur la proposition ront pointà àprêter
retraites le serment
se plaindre emploisIl hon0
civique.
, et leurs nº
du même rapporteur : rables seront remplis par des militaires plu
« L'Assemblée nationale, après avoir entendu dignes de défendre une nation libre .
son comité de la marine , décrète , 1°. qu'à Un observateur qui connoît bien l'espritº
compter du premier janvier prochain , le con tuel des divers corps de l'armée, nous º
seil de la marine sera supprimé ; 2°. que les in que la très grande majorité des officiers de #
et de l'artillerie sur-tout, étoit pénétrée les
tendans et directeurs dans les bureaux de la
marine sont également supprimés, qui, néan principes de la révolution, et entièremenl |
moins, continueront d'être employés, s'il y a vouée à la constitution La raison en eºº
- ( 855 )
ssance avoit moins d'influence que le mérite dupes de leur liypocrisie. Les véritables amis
ur l'admission aux emplois dans ces deux du roi sont les vrais amis de la mation et de la
TPs , et plus encore l'étude des sciences et constitution ; et toutes les foîs qu'on veut sé
abitude de la méditation, qu'exigent l'art de parer et distinguer le roi de la nation et de la
:tillerie et du génie. Ces braves militaires constitution nationale , on mérite d'être hué ,
bient plus que de la bravoure : ils étoient au conspué et chassé de la société conme des
reau de leur siècle par leurs lnmières ; ils ont fléaux publics. Nous promettons donc , sur ce
né la liberté et la révolution, ils sont patriotes : que nous avons de plus sacré , de poursuivre
ndis que nos ignorans de cour et leurs stupides toutes ces sociétés rebelles et anti-nationales ,
otégés, qui obtenoient tous les emplois, grands jusqu'à ce qu'elles soient dissoutes ; et nous
petits, par le seul droit de naissance, n'ont invitons le peuple à considérer bien sérieuse
le de l'orgueil, de lourds préjugés, et ce fana ment que ces mêmes sociétés finiroient par
me de la servitude qui § nos aris occasionner des guerres civiles dans tout l'em
crates. pire, si on ne se hàtoit d'y mettre ordre. CARRA. .
tous ses ennemis et de tous les aristocrates de œuvre de la contre-révolution mitigée. . "
France ; ils n'ont pas réfléchi que c'est préci A cette occasion la société des vrais amis de
sément aux dissipations, aux déprédations, aux la constitution très-monarchique, décrétée par
mœurs scandaleuses et au despotisme de la l'Assemblée mationale et acceptée par le roi , a
cour qu'on doit la révolution, la vente des arrêté qu'elle sollicitera, par une adresse à l'As
biens ecclésiastiques et la suppression des droits semblée nationale, un décret qui interdise ex -
féodaux ; et que c'est être bien bête que de se ressément à tous ceux qui m'auroient pas prêté
déshonorer et s'exposer à la juste vindicte du e serment civique, la faculté dangereuse de
peuple, pour vouloir rétablir le régime arbi former des aggrégations et de se réunir en as
traire en faveur de cette cour déprédatrice et semblées périodiques.
corrompue. Ne voyent-ils pas, d'un autre côté,
que tous leurs efforts seront vains par la sur
veillance et la sagacité des vrais patriotes, qui Nouvelles des départemens.
dévoileront sans cesse leur ignorance, leur
turpitude et leurs complots ? Certes, nous re Une foule de lettres, que nous recevons de
gardons comme un trait de charité de notre plusieurs villes, prouvent que les conspirés
part, d'avertir tous ces prétendus amis du roi, | émigrans avoient tendu leurs filets dans toute
que le peuple ni le roi lui-même ne seront point l'étendue du royaume, et que tous leurs amis
( 854 )
devoient lever au même instant l'étendard de été vu pendant #
en listribuoit à des solla,
la révolte, sile complot de l'entrée des ci-devant du régiment de la Vieiffe-Marine , en garnison
princes dans Lyon eût eu plus de succès. dans cette ville.
Voici ce qu'on nous mande de Nîmes, en date
du 17, « Sans les soins vigilans du patriote Au D E L I E G E.
bry, colonel de notre garde nationale, nous
aurions ressenti ici les effets de l'infernal pro Le césar autrichien , après avoir reconqui le,
jet qui devoit s'exécuter le 1o de ce mois : mais provinces belgiques par la trahison des dent
ce chef a tout prévenu, et nous jouissons de premiers ordres de ces provinces, se porteau.
toute la tranquillité possible dans une circons jourd'hui pour exécuteur des hautes oeuvres ,
tance aussi critique , et sur-tout après les scè la chambre impériale de VVetzlar; en sa quall
nes d'horreur qui ont eu lieu dans notre mal de chef de l'Empire , il verse sept mille Autº.
heureuse ville ». chiens dans le pays de Liége, et il va procéd :
La vente des biens nationaux a commencé à la réintégration du prince-évêque , de ce peut
hier, et déja les enchères sont poussées avec menarque mitré , parjure à ses sermens en en
SO Il peuple. Le roi G uillaume , auteur de l'in
chaleur. Ce qu'il y a de remarquable c'est que
les habitans de Bouillargues, village situé à une sºrrection des Liégeois , se rit aujourd'hui le
lieue d'ici , dont le plus grand nombre a montré leur infortune, et les livre à leurs tyrans 0n !
tant de fanatisme dans nos derniers troubles et même de fortes raisons de croire que Léopol
a tant contribué à la formation de notre muni d'accord avec Guillaume, va donne un le
cipalité , de cette municipalité donnée par un fans Pour coadjuteur et co-monarque à la natiº
Dieu irrité , de cette municipalité dont notre liégeoise. Ainsi donc la
les folies tyranniques
- -
de aison d'Autriche .
ville et toute la France attendent depuis si long à d doigts el - seph II avoient mº -
Il a été répandu la nuit dernière dans les rues sºn enººmie naturelle : il n . pas vu qu'à .
de notre ville , et principalement devant les gloire d'être le modérate . l'arbitre du nord
et le fondateur cle la république des Belges |
églises, un écrit abominable intitulé : Dialogue
entre madawne Necker et Rabaud de Sainz †
† $ansà
rendre e CIe
danger la gloire
ses Peuples | plus
leurs droits nº
Etienne. Cet écrit a pour but de réveiller les ºrels , et cette liberté qui s'allie si bien avec le
famatiques , et de leur faire entendre que la
religion catholique est en danger. Un moine a gOºVernement monarchique : il s'est livré à l'Au
† † $ºnger qu'elle doit nécessairemen
-
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les , # a ranc dde Port , leº"prix
Et ehez tous les Libraires et Dirocteurs des Postes du Royaume ºr des Annales Patriosques
et de l'Etranger.
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAiREs
|) E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P o L I T I Q U E S D E L E U R o P E,
JO U R NA L L T B R E , par une Société d' Écrivains Patriotes ,
dirigé par M. MERcr BR , et par AA. CaRnA, un des Auteurs.
^ M. de la Röchefoucault , au nom du comité 3°. Que dans le cours du même mois, le com
l'imposition, a apporté et a faît adopter un dé missaire du roi présentera à l'Assemblée na
:ret provisoire sur les entrées de Paris : tionale le plan définitif de l'organisation de la
« L'Assemblée nationale décrète que, jusqu'à direction de liquidation ». - , .
·e qu'il ait été statué définitivement sur les en La discussion s'est ensuite reportée sur la
rées et sur les octrois , les recettes et les dé olice de sûreté : cette matière , qui a occupé
)enses continueront d'être , faites, pour la ville es précédentes séances, est arrivée à maturité,
le Paris, comme en l'année 179o ». et les décrets qui suivent ont été rendus après
L'Assemblée mationale et le public ont reçu ' quelques légers débats :
vec joie l'assurance donnée par M. Camus, - | T I T R E I I.
: que demain 31 décembre, les assignats de
io liv. entreroient dans la circulation, et qu'il' Du mandat d'amoner et du mandat d'arréter.
eroit procédé très-incessamment au brûlement Art. I°r. « Tout officier de police aura droits
- 455
( 855 )
dans les cas déterminés ci-après, de donner prévenu et son domicile, s'ill'a déclaré, ainsi
un ordre pour faire comparoir devant lui les que le sujet d'arrestation, faute de quoi le gar
prévenus de crimes ou délits. Cet ordre s'ap dien de la maison d'arrêt ne pourra le recevoir,
pellera mandat d'amener. sous peine d'être poursuivi comme coupable de
II. Le mandat d'amener sera signé de l'offi- ' détention arbitraire.
cier de police, et scellé de son sceau ; le pré XI. Aucun dépositaire de la force publique
venu y sera nommé et désigné le plus claire ne pourra entrer dans la maison d'un citoyen,
ment qu'il sera possible : il sera exécutoire par pour quelque motif que ce soit, sans un man
tout aux conditions prescrites par les articles 9 datEnsuite
de police ou ordonnance de justice ».
M. Duport, rapportcur, a rendu
et 1 o du titre 5, et copie en sera laissée à celui
qui est désigné dans le mandat. compte du sentiment des deux comités sur le
III. Le mandat d'amener contiendra l'ordre titre premier qui leur a été renvoyé, et qui
d'amener l'inculpé devant l'officier de police , cmbrassoit la question de savoir s'il faut donner
et de le conduire d'abord, s'il le demande , un concurrent à l'officier de police, et quel
doit être ce concurrent.
devant la municipalité du lieu où il sera trouvé. « Jamais, dit M. Du port, jamais le juge de
IV. Le porteur du mandat d'amener sera paix 11e pourra avoir une autorité assez active
tenu de demander d'abord à l'inculpé s'il en pour exercer , dans toute leur étendue, des
tend obéir au mandat. Si celui-ci répond qu'il fonctions qui intéressent non-seulement la con
est prêt d'obéir de ce moment , et s'il obéit , servation des propriétés , mais la liberté pu
il sera sous la protection de la loi , et il me blique et individuelle.
pourra être usé cnvers lui d'aucune menace ou Ce n'est pas non plns un maire ... ni un j #
violence quelconque , sous peine, contre ceux de district , qui pourront suffire à la survek
qui s'en rendroient coupables, d'être poursui lance de tous les Inom ns. ;in attribuant cellº
vis criminellement. surveillance à l'oi ficier de g ndarmerie natio
V. Aucun citoyen ne peut refuser de venir nale , vos conités ne vous proposent pas de
rendre compte aux officiers pubiics des faits donn r à cet oſticter le : roit de disposer de la
qu'on lni impute; et s'il néglige ce devoir, il libel té des citoyens , mais le pouvoir duº
se rend coupable de désobéissance à la loi. simple a rrestation de 2 t heures , pour l'inléré:
VI. Si l'incnlpé refuse d'obéir , ou si , après de la srûeté publique , en éloignant tout ce q"
avoir déclaré qu'il est prêt d obéir, il tente de auroit quelqu'apparence •l'arbitraire, etdanº
s'évader, le porteur du mand.t d'amener pourra campagnes seulement ».
employer la force pour le contraindre : mais Ce mode de police n'a point obtenu l'appº
bation de M. Péthion : il y trouve une violati0n
il sera tenu d'en user avec modérat,on et hu
'Inanité.
des principes constitutioenls ; il ne voit dans
la gendarmerie que la force militaire, laqutllº
VII. Le porteur du mandat d'am mer con doit toujours être subordonnée à la pulsº
duira d'abord l'inculpé, s'il le demande , devant civile , et me peut agir qu'en vertu d'une tº
le maire , ou, à son défaut, a un autre officier quisition formelle. « Et pourquoi donc donnef
maunicipal du lieu où il aura été trouv é , et dans
ce cas il présentera le mandat à cet officier et des concurrens aux juges de paix ? peutº
craindre que ces hommes , choisis par le pº
le fera viser par lui. ple , aient moins de capacité, moins d acliº
VIII. Si l'officier de police, devant qui l'in moins de vertus que ces procureurs-fº
culpé aura été amené , trouve , après l'avoir qui, jadis au nom des seigneurs, faisoientº
entendu , qu'il y a lieu à le poursuivre crimi la police » ? G.
nellement , il dommera ordre qu'il soit envoyé à ( La suite demain. )
la maison d'arrêt du § de district ; cet
ordre s'appellera mandat d arrét.
IX. Le mandat d'arrêt sera également signé P A R I S , le 3o décembre.
et scellé de l'officiel de police , lequel tiendra
registre de tous ceux qu'il'délivrera : il sera re Avis très-important.
m§ à celui qui doit conduire le prévenu en la
maison d'arrêt , et copie en sera laissée à ce Hier 29 dans la soirée, M. Cazalès s'estº
dernièr. chez M. d'Hauteville, administrateur desº
X. Lc mandat d'arrês contiendra le nom du sagerie, chez lequel les principaux fº
- ( 857 )
,nt assemblés. A l'instant même on a dis semblée nationale la rédaction du journal Ma
a é , dans chaque bureau , des balles d im rat º ignore-t-il, le bon abbé, que cet exécrable
nés pour différentes villles. Ces imprimés journal est une production calotine ? que le pa
en t cIe la dissolution de l'Assemblée natio triote Gorsas a découvert le Mathan impur,t
,, pro x o qu éepar la retraite prochaine d une auteur de cet atroce libelle, et qu'il a dévoilé
tze zzes a'éputés. ( Voilà le grand secret ). M. l'usage odieux qu'on en faisoit pour alarmer un
avateville a donné les ordres les plus précis bon roi sur les dispositions des meilleurs pa
1 r le proun pt départ de ces balles d iImprimés. triotes, des François qui lui sont le plus fidèles ?
reçu la p rctve de toutes ces circonstances Un plaisant racontoit que des courtisannes ou
tuit d' Iiier à aujourd'liui, et je ne liâ e, après femmes de cour attendent avec impatience
»ir rédigé cet extrait pour les Annales , de les tolpaches et les pandours allemands, pour se,
: ter cc tt e preuve au comité des recherches jetter dans leurs bras, et y contre-révolutioner
l'Assen , blé e nationale. à l'aise : le bon abbé compteroit-il donc aussi,
Dans un autre avis signé, que j'ai reçu le 28 sur les houlans germaniques pour se réintégrer,
que je vais également déposer au comité des dans sa chère abbaye de Quimperley ? Eh ! bon
: i1 er é! es , on m'apprend que les fermiers des abbé , rappellez-vous votre cliaire modeste au
essageries laissent parcourir depuis longtemps co lége, puis à la bibliothèque de Grenoble, et,
M. C azalès les différens rapports des messa vous trouverez que votre place au château est
ries avec toutes les villes du royaume, et lui encore une fortune pour vous. Laissez-là tous,
urnissent tous les détails qu'il demande. ces contes de pandours et de tolpaches, qui ne
Le public se doute bien de l'aristocratie de sont bons à faire peur qu'aux enfans, et prêtez.
I. d Hauteville, intime ami de Calonne ; Il18 lS votre serment civique ; vous le devez comme,
ne sait pas que M. d'Hauteville dirige plus de fonctionnaire public, comme attaché à l'éduca
eux mi\ſe-employés ou gens qui dépendent de tion de l'enfant de la patrie , de l'héritier du
on entreprise ; qu'il peut , dans moins de huit trône. Nous nous intéressons beaucoup à vous,
ours , communiquer d ns toutes les villes du cher abbé , parce que la reine nous a promis
oyau rne ; soit par des agens directs , soit par solemnellement, et en présence de nos augustes
les distributions d'avis dangereux , soit enfin représentans , qu'elle feroit élever son fils dans
bar ces mêmes moyens réunis , les machina les principes sacrés de la constitution décrétée
ions les plus infernales que nous ayons à crain par l Assemblée nationale. -
• . -
--_--
( 858 )
concitoyens leur ont confiés, nous privent sou I Nouveaux a'é*ails sur l'affaire de Perpignan
vent de leur compagnie. En leur absence, nous
nous rassemblons chaque soir ; nous lisons les Vous n'ignorez pas, messieurs, les prncy
ouvrages périodiques les plus estimés, la Feuille qui ont dirigº jusqu à présent la municipalit d
JVillageoise sur-tout, que nos enfans écoutent Perpigna I1 ; ainsi , les détails dont je vais ,
avidement. La punition la plus sévère pour entretenir , loin de vous surprendre, vous d,
eux, est de les priver de cette intéressante ins montreront plus q11e jamais la nécessité des !
©ruction.
Vous exercez, monsieur , sur l'opinion du liciter l'attention des patriotes et des reprée
tans de la nation françoise, pour arrêter .
public un empire que vous méritiez d'obtenir ; suites funestes d'un complot affreux qu'ils
encouragez donc, autant que vous le pourrez, important de vous révéler.
les clubs patriotiques des dames.Ces associations
décentes et utiles vaudront bien nos assetnblées Dans la n'eait des 5 au 6 décembre mignt
du Sallon , où les longues soirées d'hiver nous
mois , quelques patriotes , en sortant de lui
enchaînent autour d'une table de wisck , et club , furent insultés par des membres | 4
société des # amis de la paix. lk te
livrent nos enfans aux soins d'un mercenaire ,
ou à la surveillance de nos valets. crurent pas d'abord devoir répondre aux inj,
Les dames de Corinthe et d'Athènes célé rºs grossières dont on les accabloit : mis,
poussé Jusques clans ces derniers retranche,
broient dans l'ombre les petits mystères de Cérès mºns , indigné d'ailleurs des menaces réitér !
et de Bacchus ; les dames romaines sacrifioient qu'on lui faisoit , un patriote crut devoir ; .
à leur bonne Déesse ; mais on ne vit jamais la
vertueuse mère des Gracches se mêler à ces Vººer Eh
, mots Vºrs etax. A peine eut-il prononcé : ;
t /2oº4 * 7 ra oz zz zz var cerions-nous pui?
:
licentieuses nocturnales..... Quel sein ne s'ho qu'un fusil dirigé par un membre de la souis
noreroit pas d'avoir porté les deux Lameth, un ºs ºººº de la Parx , le renversa à terre.la
jeune Barnave, un Montmorenci !..... Prenons cris du blessé s'étant fait entcndre, cinquanle
donc exemple sur cette immortelle Cornélie, qui
sut graver de bonne heure dans le coeur de ses Pºººssº Présent è rent pour demander qu'en
ſils l'amour des vertus, des loix, de la liberté; et lºur livrât l'auteur du crime. Une vigoureuss
d, charge de Co tºps de fusil fut la réponse des
puissions-nous être honorées comme elle, pour Prétendus
avoir donné des défenseurs à la patrie ! amis de la paix. Le danger étoitim
Nous sommes , etc. ººnt : il n'y avoit plus à balancer : on crie
Vos très-humbles servantes , de tºutºs Parts aux a rrn es. Bientôt le paifi pº
trlOte S accroit • °t déja 6oo hommes sont sous
A, F.. .. et J. E..... mère et ſille, les armes et dirigent leurs pas vers le ſoyer ue
l' incondie. lls#nt précédés par le canon, qui
leur ouvre un libre Passage.
7'oulouse , le 16 décombre. , Le parti †º9crate , après deux heurs le
r'sistance , forcé de cé der, cherche son salut
Les nouveaux juges ont été installés avant † la fuite.
} e peuple , en pénétrant dans le
hier matin avec une grande pompe : toutes les
ardes nationales de la ville et de la camp gne
étoient sous les armes. Le départemeat, le dis
†. *a† º gasin de poudre, des
des cailloux ui º, tºute espèce, et jusqu'à
trict et le club des jacobins avoient été invités : 9Iº n º t t est oient malheureuse
d'assister à la cérémonie : ces derniers ont ha † trop l in ſc1 11n e projet qu'ils avoient
endant plus de deux heures : ce qui se renou § ssée au nom des amis de l
C> r
vella encore le lendemain matin, jour de la fête.
M. l'abbé Chambon , doit
† º Tui dépu# présentée
lui être pres ll
pu
La porte de chaque juge étoit ornée de lauriers, P. S. Nous dov Putº auprèsrégiment
devons des éloge
d'elle. de
ainsi que le palais et la maison de ville. Toutes Vermandois?ºº
, qni , dar ges au reg
les rues étoient remplies de curieux, que cette donné les preuve le 1S Cette circoI1st 1nce , â
solemnité avoit attirés. ,, « datriotisme. * les Plus óclatantes de sol
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