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-
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: 5-5-2 +

1barvarò College Ilibrarp

BOUGHT FROM THE

BEQUEST OF

CHARLES STUART BOWEN


CLASS OF 1871

OF CAMBRIDGE
-
- e - -7 A. : - º : » 2 o 5 | t - º 28 . \
- —

| --
- -

ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES . FR0M THE BEQUEST oF


- D E L A F R A N C E, CHARLES ST UART BOWEN
APRIL 6, 1921 (

ET A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ; ( | 33 \Un ( ss /
/

| J0VRN A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes ,


e'Z cZZrigé par M. MERcI E R.

Tant qu'un peuple est contraint d'obéir et qu'il obéit, il ſait bien ; si-tôt
qu'il pe Lut s eco uer le joug et qu'il le secoue , il fait encore mieux.
J. J. RoUssEAU, Contrat social.

N°. C C I. X X I I. Du Jeudi 1er Jui/let 179o.


| ASSEMBL É E N A T I O N A L E. aura rendu un décret constitutionek sur l'or
ganisation des milices nationales du royaume ».
Séance du 3o / za zzz La discussion s'est portée sur le traitement
du clergé actuel : et après nne légère dis
LA un t applau dit vivement à
nationale
cussion , l'article XV II a , té d crété.
| ur ]ptodamation du corPs . municipal de Ni Art. XVII. « La déduction qai sera faite , à
m [ danslaquelle les bons citoyens SOIlt aV GTtJS raison de l'augmentation des portions congrues,
d #e tenir en grde contre les rna r11 ºu VreS des ne pourra n anmoins op rer la diminution du
« hemis du bien public , 77z # ca c/ en t . est-il traitement des titulaires actuels au-dessous du
j, sous un respect appareza & Zºorº . Za religion 5 minimum ſixé pour chaque espèce de b néfice,
excepté tout, fois à l'égard des bénéfices sim
projets
ne coupables
temps enjoint etaux
sangz Fºººººº
habitans de† a villeples , et qui n'étoient pas sujets à résidence,
e Nlmes de dènoncer au corps municipal tout · solnme
dont les titulaires pourront être réduits à la
† tiendroit des propos s # olitieux, afin de 5oo liv. »

, de le wter à la sévérité des loix- •


Les articles XVIIi et XIX, après avoir amené
Un députétait prier l'Assemblée d'accepter sa ont fini par être etajournés.
de longs débats des amendeinºns multipliés,
d'inission M de Goville, ci-devant baron, L'article XX a été décrété en ces termes :
quia été originairement envoyé par la noblesse .
XX. « Les titulaires qui , par le décret du 2o
| dubailliage de Dourdan, mais qui assure " que avril dernier, sont autorisés à continuer , pour
l depuis le momentde la réunion des trois ordrºs, la présente année sculemcnt, la régie et l exploi
il n'a été d'aucune coalition, d aucune assºmblée tation de leurs biens , retiendront par leurs
partielle, et qu'erfin il n'a signé aucuº Pro mains les traitemens fixés par les articles précé
| testation contre les décrets de l'Assemblée na dens; et ceux dont les biens sont tenus à bail
tionale », et qui, par excès de délicatesse )

croit devoir verser partie dans la caisse de son ou à ferme , seront payés desdits traitemens à
la caisse du district, sur les premiers deniers
’partement, partie d as celle des dons patrio qui y seront versés par les feriniers ou loca
tiques, l'excédant de ses honoraires de repré Lcl II'CºS »).
sentant national, déduction faite de sa dépense L'article XXI a été ensuite soumis à la déli
nécessaire. Il donne pour motifs de sa démis bération de l'Assemblée ; voici les termes dans
sion des raisons personnelles de santé, le soin
lesquels il a été décrété :
de la fortune de ses enfans, et la tranquillité XXI. « A dater du premier janvier 1791 , les
de sa famille.
traitemens seront payés de trois mois en trois
D'après les observations faites par M. Target, mois ; savoir, aux évêques, curés et vicaires ">
au nom du comité de constitution , sur la de par le receveur de leur district, et à tous les
mande faite hier de la part du département autres titulaires par les receveurs des districts
de Versailles, « l Assemblée nationale, etc. dé où ils auront fixé leur domicile : et seront, les
crète qu'il sera sursis à toute nomination de quittances de tous lesdits bénéfices , allouées
( 84 )
Deputs quelques jours , les dcmandes à fin néficiers actuels, corps et communautés, ere.
de congé sc sont multipliées d'une manière si ne seront inquiétés pour aucunes réparations,
, afiecléº. qu'une voix s'est élevée pour les sou et ceux qui étoient ci-devant attachés à leurs .
# : mettre à la question préalable. bénéfices, me seront tenns que des réparations
« Je ne m'oppose point, a dit M. Reubell, locatives.
à ce que les congés soient accordés ; mais je A l'ordre de deux heures , une députation
demande qu'aussitôt après on fasse l'appel no du district de Versailles a été admise à la
minal de tous les députés de l'Assemblée, parce barre , et a porté des plaintes graves contre
qu'on assure que ceux de ses membres qui le corps municipal de certe villé , contre la
veulent en ce moment se sépârer d'elle, n'a quelle elle a réclamé la sévérité de l'Assemldée
gissent ainsi que par poltronerie ». nationale. Cette députation s'est permis de re -
Ces derniers mots ont offensé quelques oreilles venir sur la demande sur laquelle avoit pu o
chatouilleuses , en particulier M. de Caylus, . moncé le décret de sursis rendu au commence
ci-devant duc, qui hier avoit sollicité un congé, · ment de la séance, et déja M. Robertspierre
a interpellé M. Reubell, et même toutes pér proposoit d'ordonner le rapport de ce décret ;
sonnes de l'Assemblée qui oseroient douter de mais la sagesse en a été de montrée par M. Re
son courage de lui dire à lui-même. gnault, et la demande en rapport n'a pas été
Une telle provocation, au moins déplacée, a accueillie.
pourtant trouvé des d fenseurs dans l'angle Le comité des rapports a fait présenter un
droit : M. de Montlozier portoit le zèle jusqu'à projet de décrct relat f à l'islede Tabago , et
requérir que M. Reube l fût censuré : mais l'As divisé en quatre articles. La discussion en est
semblée , en reprenant l'ordre du jour, a mis ajournée à demain.
fin à cette scène peu digne d elle.
Il est présenté par le comité ecclésiastique 4 Rédaction définitire des articles addition eZs
articles additionels qui ont été adoptés après décrétes hier sur l'aliénation des biens na
tionaux. - -

quelques momens de discussion.


« Art. I°". il pourra être accordé, sur l'avis Art. I°". Seront communes, tant au présent
des directoires de districr et de département, décret qu à celui du 14 mai dernier , toutes
aux ecclésiastiques qui , sans être pourvus en les interprétations et dispositions suivantes. .
titre, sont attachés à des chapitres sous le nom II. Les baux d'après lesquels l estimation des
d'habitués perpétuels, ou sous toute autre dé biens mentionn s dans le décret doit être
nomination que ce puisse être, ainsi qu'à tous fixée, doivent être entendus des sous-b ux et
officiers laïcs , orginistes, musiciens et autres sous-fermes. En conséquence le revenu d'un
personnes employées pour le service divin , et . bien affermé par un § général, sera fixé d'a
qui sont aux gages tant desdits chapitres sécu | près les sous † et sous-fermes. -

culiers et réguliers que des abbayes rentées , IIſ. Le défaut de prestation de serment par
un traitement à titre de gratification ou de les officiers, ne pourra pas empêcher de prem
ension , et eu égard à leur âge et à leurs in dre pour base d'estimation les baux désignés,
† lorsqu'ayant été requis de se rendre à cette
H. Tous ceux qui seront pourvus dans la suite prestation , ils ne l' ont point fait.
d'offices ou emplois, et qui, par ce moyen, IV. Les revenus des affermés par baux em
se trouveront avoir deux traitemens, ne pour phytéotiques ne pourront être fixé s d après
ront conserver que l'un des deux traitemens et ces baux, mais d après une estimation de ces
le tiers de l'autre ; et dans le cas où ils se trou biens.
veroient de nouveau sans office ou emploi, ils V. Les baux emphythéotiques me pourront
reprendront la jouissance, au lieu de leur trai être avoués qu'autant qu'ils seront revêtus des
tement primitif. -
formalités requises pour la validité de pareils
BlI. La moitié du traitement attribué à chaque baux.
classe d'ecclésiastiques, tant en activité que Vi.Tout notaire, tabellion, greffier, officier
sans fonctions, sera insaissisable. public, bénéficier, secr taire, receveur de cha
IV. Les administrations de district et de dé pitre , tout fermier qui refusera de donner com
partement prendront les biens dont l'adminis munication des baux et actes concernant les
tration leur a été confiée par le décret du....., biens nationaux, y sera contraint sous peine de
dans l'état où ils se trouveront lors de la remise 25 livres. La punition sera double s'il récidive,
qui leur en sera faite; en conséquence, les bé et ladite peine me pourra être modérée. s

z,
( 85 )
, Il sera payé au notaire, pour la com Echantillon du génie patriotique et pâiloso
Lication d'unbail , dix sous, et dix sous en phique qui anime , en général, les soldats
|, lorsqu'on en tirera des motes. des troupes de ligne.
|yIll. Si les districts n'étoient point encore
activité, les municipalités des chef-lieux MM. les officiers inférieurs et soldats des
suppléeront dans les opérations relatives à régimens de Normandie et de Beauce , ayant
im§tion etàlavente des biens mationaux. G. fait entr'eux un pacte fédératif où se trouvent
-
les principes les plus purs et les plus sacrés, et
les expressions les plus énergiques et les plus
Pontoise, 25 juin 1r9o. sages en mème-temps , ont adressé ce pacte à
plusieurs antres régim ns, entr autres à NIM. les
Nousvous prions , messieurs , de vouloir bien Chasseurs à cheval de Hainaut, qui ont répondu
(» n CeS tCl'lIn CS :
irer dans vos Annales la lettre suivant " , I'!º
ns avons arrêté de vous adresser, dans la Nos chers camara des , « nous avons , com11:e
nce de notre société , le 3 du courant. · vous, vive in nt seati l'i1nportance et la néces
Une lettre de la soci té patriotique de lilles · sité d'un pact e féd ratif, qui, réunissant to #
date du 18 juin, nous annonce qu il existe les régimens de l armée françoise , assure
cette ville une tourbe aristocratique qui bonheur et la tranquillité de l'empire, et ma
cesse de la vexer, notamment depuis quinze nifeste avec la plus grande authenticité les
, en répandant contre les membres qui · sentimens qui les conduisent.
composent toutes sort s de calomnies et de Oui, messieurs, le patriotisme qui vous ins
lles anonymes. Ces vils et ténébreux moyens, pire , et dont vous venez de nous donner de
ource ordinaire des ennemis de la p trie , si fortes #reuves, a été jusqu'à ce jour le prin
t dignes du but qu'ils se proposent. Comme cipal mobile de toutes nos actions.
constitution décrétée par nos augustes repré · Pénétrés du même zèle et du desir de co Il
lans les désole et les désespère, parce qu'elle courir avec vous au bonheur de la Franc C »
condamne à ne plus vivre d'abus , ils vou nos voeux sont unanimes.
lent bien pouvoir la renverser. L)ans cette Comme un entier dévouement aux intérêts
ention, non moins insensée que coupable y

s'efforcent, autant qu'il est en eux, d indis de la nation, est la première des vertus guer
#poser le peuple contre les citoyens les plus zélés rières qui doivent distinguer le militaire fran
pour le maintien et les progrès de cette sage et çois, nous jurons, sous le serment de l honneur,
ºublime constitution, en leur imputant les alar de nous montrer dans tous les temps défenseurs
es et les désordres dont ils sont eux-nèmes de l'état, soutiens de la nouvelle constitution ;
auteurs, C'est ce qu'ils font tous les jours à d'exterminer les ennemis secrets qui oseroient
témérairement s'élever contre elle : d'écraser
e, et ils ne s'en tiennent point à ces moyens,
i sûrement ne leur réussissent pas autant pour jamais l'aristocratie expirante , qui verse
ils le desirent; ils ont donc conçu et peut son dernier poison sur nous ; de renverser los
déja exécuté le projet de former. dans projets insensés de ces esprits pervers , de ces
teville, une société sous la dénomination de traitres qui voudroient anéantir la liberté nais
SaIlte.
soci té citoyenne, qui y est établie dès le
de novembre dernier. Cette ruse est un Qu'il est beau de périr, de voir couler jus
ºn d'induire plus sûrement en erreur les qu'à la dernière † de son sung pour son
·PT1teS associations patriotiques du royaume tenir la plus mo ble des causes , celle de l'luu
sont en correspondance avec elle , d'inter
r. sans paroître le vouloir, cette corres Nous ne pouvons , messieurs , vous donner
ºnc°. et de contrarier ainsi les vues des un témoignage plus sûr de l'accueil que nous
†yens et les moyens d'affermir la cons
Il.
faisons à votre fédération , qu'en partageant
les sentimens qui vous animent. Puissent tous
Nous sommes , m°ssieurs. avec les sentimens nos frères, guidés par l'intérêt d une félicité
vºritable attachement et d'une sincère es commnne , émanée d'une entière soumissi oa
· Vºs très 11 u mbles et obéissans serviteurs, aux loix , comme à l'autorité qui nous régit,
orés. J. . Leclerc sécr. s. A 11oe - imiter votre exemnle » !
( 86 )
inviolable attachement, messieurs et chers ca Il n'est pas difficile de résoudre cette q
marades . tion, sur-tout si l on observe que si les trou
Vos très-humbles et très-dévoués cama des Pays-Bas ne s'étoient pas annoncés en
rades, les Bas-Officiers, Brigadiers, tembre 1789 , on devoit alors faire passe
Appointés et Chasseurs à cheval du Tournai une partie du régiment de I igne,
Hainaut. se seroit emparé très-facilement de Louai
moyen de quoi cette plase auroit servi de
dez-vous à tous les princes mécontens et f
Note pour servir à l'histoire des conspirations tifs , à toutes les troupes qu ils auroient en
de la cour de Versailles et de celle de Vienne tenues avec les moyens rassemblés dans
contre la nation françoise. Pays-Bas : et Douai s roit devenu un des fo
de la contre-révolution , qu'on a craint ;
Les fossés de la villc de Douai n'ont pas été tant de raison jusqu'au moment où le r
rnis sous les eaux pendant l'été dernier. † ser quitté Versailles. -

vice de cette place importante s'est fait avec la Cette note , qui est de la plus grande ex
négligence la plus suspecte ; on a affecté de tude, et qui nous a été fournie de bonne p
nommer des octogénaires pour conmandans ; fait naître mille réflexions , et justifie bi ,
deux mille et quelques cent pièces de canons, que j'ai dit dans l prenuère et seconde p,
avec les boulets et la poudre en proportion , de l'Orateur des états-généraux , en avr
ainsi qu'une immensité de petites armes, ont en août 1789 C....
été seulement gardés par quelques hommes de
la milice bourgeoise , les fossés sont demeurés
à sec , malgré les représentations de plusieurs
· des plus notables citoyens : et ce n'est que Doutes et questions de M. Favier sur le t,
lorsque ces représentations se sont changées en de 1756. Paris, Lejay, rue de l'Echell
vrais cris d'indignation , qu'on a fait mettre
l'eau dans les fossés ; mais en laissant des clie
La lecture de cet ouvrage, dont j'avoi
mins qui aboutissoient au corps de la place, manuscrit depuis long temps, et que j'ai e
qui y sont restés jusqu'au mois de mºrs dernier. soin de faire imprimer en janvier 1789 ,
Lorsqu'on a chassé les troupes impériales, tant aider au succès de la révolution , est de la
à Bruxelles qu'à Gand, on y a trouvé des armes grande importance en ce moment. M. Fav
et des munitions suffisantes pour une grossc ar qui l'avoit écrit en 175 S, avant la signatur
mée; des magasins considérables de grains et de traité, avoit prédit tous les maux qui en r
farine, qui venoient la plupart dc l rance , pour teroient pour la France ; il avoit dével
la nourrir pendant sept à huit mois; des étoffes toutes les ruses et les dangers de ce trait
et des souliers pour l'équiper ; des espèces pour sont les vérités politiques de cet ouvrage
la payer : en un mot , ce qu'il falloit pour la forment la base de celui de M. Peyssor
faire entrer en campagne. intitulé Situation politique de l' Europe. .
Les Patriotes brabançons ont trouvé à Gand tous les citoyens qui veulent avoir § ]
plusieurs millions de floriiis qui n'étoient mi ren justes sur l'ancien systême politique de
seignés au trésor-royal de Bruxelles , ni à la rope ct sur le nouveau qui se prépare, ne
chambre des comptes : à quoi étoient-ils des vent se dispenser de lire et de médite
timés dans un moment où l'empereur en avoit doutes et questions de M. Favier · qui
- si grand besoin en Hongrie ? connu pour un véritable génie en politique,
On s'abonne à Paris , chez BUIssoN , Libraire , rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, l
de l'abounement et la lettre d'avis , et tounes les lettres pour les duteurs des Annales Patriotiques.
Chez madame DELAPLANcHE, rue du Roule ; et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Roy
et de l'Etranger.
# Il paroît tous lés jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv. pour un an , 18 liº. pour 6 mois, et de q liv
#mois , franc cle port, par la poste, pour tout le loyaume. L'abonnement ne cominence que du prem. d'une
- - 1 , , , I1
|

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ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES


D E L A F R A N C E ,
ET A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
/ - - -

J0URNA L L 1 B R E , ar une Société d"Ecrivains Patriotes ,


ez dirigé par M. MERcz E R.
Être libre ou n'être pas : il n'y a pas de milieu pour quiconque mérite le
nom d'luomme. LA HARPE.

N°. C C L, X X I I I. Du Vendredi 2 Juillet 179o.


ASSEMBL É E N AT I O N A L E. s'emparer du sieur Ravis , qui y étoit resté ;
que dans la même nuit plusie trs assassinats
Séance du 1er Juillet. avoient été commis à Ris , qu'un vieillard de
74 ans avoit succombé sous les mauvais traite
U, décret du 3o mai dernier a autorisé la mens, et qu'il y avoit en outre 4 à 5 personnes
municipalité de Montbrison à faire, poUr les grièvement blessées.
esoins publics, un emprunt de 8ooo livres. Il Tous ces détails sont contenus dans une lettre
|*est trouvé quelques particuliers qui se sont adressée à l'Assemblée nationale par M. de
ºpposé à cet emprunt , et qui prétendent Clermont-Tonnerre ; et il ajonte que la muni
du corps municipal. L'As
arrêter les opérations cipalité de Ris n'a rien fait pour prévenir ces
ºmblée nationale , en ordonnant aujourd'hui forfaits, et ne fait rien pour en découvrir et
exécution de son précédent décret, a couvert en punir les auteurs.
e son approbation la conduite des municipaux, Un décret a rcnvoyé l'affaire au comité des
ºt cet encouragement solemnel va ranimer le rapports.
-

zèle de tant d'administrations qui , dans ces A celui des finances est renvoyée une de
Premiers momens, si elles ne sont pas armées mande pr'sentée par M. l'évêque d'Oleron ,
· ºontre la contradiction et l'indiscipline , au qui réclame des secours pour les habitans des
'ºnt peine à résister au dégoût qui vient à la
- MIIite, -
provinces m*ridionales , en particulier pour
Un déplorable exemple des excès de l'insu ccux du Béarn et du pays de Saoule, ruinés par
le fléau des inondations.
ordination vient d'éclater à Ris, près Cor Une matière importante appelloit l'attention
l On se ra pellera les troubles dont cette
urgade ſ1 § lors de la formation de l'Assemblée nationale , c'étoit le rapport
sur les fondations et patronages laïcs. Le comité
ère de sa municipalité. Il y restoit encore ecclésiasque , par le premier article de son
n parti , ennemi du sieur Ravis , élu maire
visoire. projet de décret , proposoit de déclarer au
Dernièrement. à l'occasion d'un projet d'affi pouvoir de la nation tous bénéfices, églises ou
tion formé entre la garde nationale de Ris chapelles à patronage et pleine collation laïcs ;
celle de Corbeil, quelques habitans se sont et le systême du comité a été savamment dé
rtés à des actes de violence contre ce sieur veloppé par M. Treilhard , mais vivement
is. M. de Clermont.Tonnerre, commandant Combattu par M. de Landine. « On vous pro
ral de la garde nationale de Corbeil, ins pose, a-t-il dit, un attentat contre les propri4
it de ces excès , a refusé l'affiliation de tés d'un grand nombre de familles du royaume.
dée par celle de Ris ; il a représenté aux Peut-être le décret du 2 novembre est-il appli
ts-citoyens de cette municipalité l'énor cable à ces bénéfices laïcs , qui confèrent â
é de la faute qu'ils venoient de commettre ; l'église l'usufruit et la propriété , et qui ont
- † touchés, et ont donné des marques été spiritualisés par l'autorité épiscopale; mais
es de repentir et de réconciliation : mais · il n'en peut pas être de même des fondations,
tôt on a appris que 5o à 6o hommes armés
1 — --- 1 _
laïcales , qui ne supposent
•-- ….. » ,lassa : sise ov» ,
dans leurs auteurs
r rla ,s ronri é t é ſ •llas-ri » -
( 9o )
iugés , et c'est le gouvernement qui étoit leur La flotte hollandoise de 12 vaisseaux, qu'o
co-obligé : c'est le débiteur seul qui a détruit croyoit destinée pour la Baltique, a pris !
les titres du créancier, sans vouloir annoncer route de l'Angleterre pour se joindre à celle d
les raisons de cette iniquité. Qui ne reconnoit
pas, dans cette conduite des ministres envers
l'amiral Bºrington. On la croit même déja prè
de Plymouth. V.
des étrangers, le caractère d'ineptie , d'injus D E B E R L I N, le 18 juin.
tice, d'insolence et de despotisme qui s'est tou
jours montré dans ces ministres envers les Fran Notre ville, privée des régimens qui en com
çois même ? En vain le traité avec les sieurs posoient la garnison , est à présent gardée pa
Ramisch et Wernberg a été signé par eux : en la bourgeoise , excepté les portes et les châ
vain les clauses en sont claires , expresses et teaux où sont les bataillons de dépôt. Le cor
positives ; ils ne veulent pas plus reconnoître d armée de la Prusse occidentale, command
ce traité que les droits de l homme et la souve par le général Usedom , doit se rendre inces
raineté de la nation. C'est une engeance bien
† et bien maudite que ces ministres.
samment , en Silésie. Celles qui sont sous l
commandement du comte Henkel dans la mêm«
ais les sieurs Ranisch et Wernberg deman partie de la Prusse , sont parties le 1 1 pou1
dent à l'Assemblée nationale qu'elle leur donne
Prendre leurs cantonnemens en Samogitie. Le
des juges et un légitime contradicteur, ou comte Oginski , grand général de Lithuanie .
qu'on leur rende les marchandises qu'ils ont aCCompagnera notre souverain en Silésie. Z^
ſournies à l état. Certes, l'Assemblée nationale
D E B R U x E L L E s , le 22 juin.
ne leur refusera point cette justice ; et il faudra
bien savoir pourquoi les ministres s'évertuent Le duc d'Ursel , ou son avocat Offhuys ex
si légèrement à manquer de foi, de loi et de son nom , vient d'adresser un mémoire aux
religion à chaque instant, envers les étrangers états de Flandres, au sujet de son arrestation ,
comme envers les François. On découvrira et défie ses ennemis de prouver le moindre
peut-être, dans cette affaire , quelque frippon grief contre lui. Mais la cour de Vienne, qui l'a
nerie de bureau qu'il sera bon de faire con épargné lorsque les circonstances I'exigeoient,
noître à toute l'Europe, et que nous ne man est lé véritable ennemi qui veut le perdre Le con
qucrons sûrement pas de publier. C... grès, tout dévoué à Léopold, ne doit donc plus
faire attention à aucun principe de justice,
AFFAIRES POLITIQUES ETRANGERES. puisque les souverains m'en connoissent aucun
que † intérêt, et l'humiliante abjection des
D E H A M B o U R G, le 16 juin. peuples. V.
Quelque diligence que le duc de Sudermanie . D E F L o R E N c E, le 18 juin.
ait faite pour revenir attaquer la flotte russe Nous avons eu depuis quelques jours de
de Revel , que l'on avoit dit , sur des bruits grands mouvemens en Toscane et dans cette
vagues, être déja au pouvoir des Suédois, il a ville. D'un côté, des gens mal intentionnés ont
été contrarié par les vents et obligé de prendre ' fait agir les ressorts du fanatisme , et le peuple
un autre parti. On craiut qu'il n'ait été forcé a redemandé ses reliques, ses saints et ses cha
de se battre, pris cnnre deux feux par l'escadre pelles. De l'autre , l i cherté des grains acca
de Revel et celle de Cronstadt, qu'il étoit allé parés par des gens cupides , à l'exèmple de ce
chercher. $† personnes assurent même qu'ont fait les princes et les gens puissans de
que le duc de Sudermanie a été complettement la France, avoit aigri les esprits.Le peuple a
battu, et que le roi de Suède, qui s'étoit avancé éclatté avec fureur, s'est porté chez ses amis
avec sa flotte de galères pour le so"tenir , a été atroces , qui font plus de cas d'un séquin que de
forcé de se retirer. Mais on n'a encore rien de mille hommes , a fait ouvrir les m gasins. La
ositif sur cet événement , qui changeroit la bourgeoisie a pris les armes , et a rétabli le
p† des choses dans le nord , et sur-tout à calmö : les nombreuses patrouilles préviendront
'l'égard du Turc. sans doute un plus grand mal. V.
·On s'abonne à Paris , chez BUIssoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'ou adressera, franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
Chez madame DELAPLANcHE, rue du Roule; et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume
et de l'Etranger.
Ilparoit tous les jours un Numéro de ceJonrnal. Prix 56 lie, pour un an, 18 lic. pour 6 mois, et de 9 lic. pour
5 mois, franc de pore, par la poste, pour tout le Royaume L'abonnement ne commence que du prem. d'un mois.
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
- D E L A F R A N C E,
| ET A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
/ - - -

J0 U R N A L L I B R E , ar une Société d'Ecrivains Patriotes,


et dirigé par M. MERcI ER.
Croyez-moi : nos neveux auroient gémi de notre foiblesse comme nous avons
gémi de celle de aos ancêtres. Ils auroient fait ce que nous faisons.

- N°C C L X X I V. Du Samedi 3 Juillet 179o.


AssE MB L É E NAT I O N A L E. pre le secrétaire lisant ; un cri universel l'a
forcé de se rasseoir.
- Séance du 1°r Juillet au soir. La compagnie des arquebusiers de Paris est
venue se gloriſier, non d'avoir concouru en
| C. ne sont pas seulement les administrations personne à la prise de la Bastille , mais d'avoir
nérales de départemens qui, par des dépu fourni, pour cette conquête, à plusieurs ci
| tations solemnelles, viennent rendre hommage toyens, des armes qui ne lui ont pas été rap
à la constitution et aux législateurs ; tous les portées. Elle évalue cette perte à 1 15, 1 18 liv. ,
districts, et, pour ainsi dire, toutes les com et supplie l'Assemblée nationale de l'en in
| munes des #§ et villages de l'em demniser : demande renvoyée au comité des
pire, semblent, dans leurs adresses, se dis finances. .
puter à # exprimera le plus fortement l'a Un des réglemens de l'assemblée législative,
mour de la loi, et l'horreur des ennemis de la est de n'admettre aucune motion qui ne soit
loi. Parmi les nombreuses adresses qui ont oc faite par un de ses membres : cependant elle
cupé les premiers momens de la séance, l'As a entendu favorablement une proposition pré
semblée a distingué , et a voulu honorer d'une
sentée par la section des Filles Saint-Thomas
mention expresse dans son procès-verbal, 1°. de Paris , tendante à ce qu'il fùt ordonné,
celle des citoyens de Carcassonne qui s'arment « que tous les citoyens françois qui séjournent
des foudres de l'exécration patriotique contre en pays étrangers, tels que les ambassadeurs,
la déclaration des soi-disant catholiques de
Nîmes; 2°. celle des étudians de la faculté de
§. etc. seront tenus de prêter leur ser
ment civique dans le délai qu'il plaira à l'As
droit de l'université d'Angers, qui ont soutenu semblée de prescrire ». Mais pour maintenir
une thèse publique et solemnelle sur les prin l'observation des formes, un décret rendu sur
cipes de la constitution. la motion de M. le Chapelier, a renvoyé l'exa
L'adresse du district d'Orléans n'est pas men de la proposition au comité de consti
moins remarquable dans ses expressions contre tution.
la protestation du 19 avril : « Quelle étoit donc, Il a ensuite été admis à la barre une dépu
disent les Orléanois, l'intention des députés qui tation de la section de Saint-Etienne, à laquelle
ont osé signer cette protestation ? Devoient-ils se sont réunies trente-six autres sections de la
croire que nous les avions envoyé(1) parmi vous capitale. Cette pluralité demande, « que les
Pour élever un autel contre l'autel de la pa élections pour la municipalité de Paris ne com
trie.... » ? '
mencent qu'après la solemnité de la fédération
Un ecclésiastique s'est levé pour interrom patriotique ».
Comme M. Alexandre de Lameth appuyoit
(1) Dans la députation du bailliage d'Orléans, il la pétition et demandoit le retard des †
*e trouve jusqu'à # personnes qui ont signé la : jusqu'au 1º août : « Je ne m'y oppose point,
( 92 )
clare à I'Assemblée et à la nation toute entière, décret l'a ordonné, le comité des rapports étoit
que vraisemblablement M. le duc d'Orléans et prêt; après son exposé et sur sa proposition ,
moi assisterons à cette cérémonie ». « l'Assemblée nationale considérant, etc. a dé
Cette exclamation , qui offensoit au moins creté et décrète que la procédure commencée
les bienséances , a fait rappeller à l'ordre l'ora le 24 février, sur le réquisitoire du procureur
teur ironique ; et sur le fonds de la question, général de la cour des aides, contre les citoyens
« l'Assemblée nationale décrète que le roi sera accusés d'avoir incendié les barrières de Paris ,
supplié de donner les ordres nécessaires pour et renvoyée à l'élection , demeurera comme
que les opérations relatives aux élections de la non-avenue ; que défenses sont faites à la cour
municipalité de Paris , prescrites par le décret des aides et à l'élection d'y donner aucune suite ;
du 27 juin, ne commencent qu'au 25 juillet ». que les personnes détenues en vertu de cette
Les deux victimes de l'aristocratie fribour procédure , et qui ne seront d'ailleurs préve
eoise, qu'un décret solemnel de l'Assemblée al nues d'aucun autre crime, seront remis en li
berté : dècrète en outre que le roi sera supplié
ait sortir des galères de France, auroient de de donner les ordres nécessaires pour l'exécu
siré se mettre sous les yeux de leurs rédemp
teurs. Un cri de répugnance s'est élevé dans tion du présent décret ».
un coin de la salle ; on a fait sonner une an Séance du 2 juillet.
cienne ordonnance qui défend à tout homme
sorti des galères d'approcher de la cour. Ce L'ancien despotisme ne se contentoit pas
pendant M. Robertspierre a généreusement d'exercer ses atrocités dans l'enceinte d'un
soutenu l'innocence de ceux-ci; mais il eût fallu royaume immense, il étendoit ses mains cruel
perdre, à se débattre contre le préjugé, un les jusques dans les états voisins ; là , tantôt
temps toujours précieux : on a passé à d'autres par les infâmes agens de l'espionnage, qu'il
matières. payoit avec des monceaux d'or et mëme avec
les décorations de l'honneur, il parvenoit à
M. de Coulmiers, abbé régulier d'Abbecourt, atteindre et à ramener dans ses cachots les
est monté à la tribune pour désavouer solem victimes échappées à sa rage : tantôt, par cette
nellement la signature qu'il avoit donnée à la espèce de complicité qui règne entre tous les
protestation du 19 avril. Ce vertueux retour oppresseurs, il faisoit violer les loix de l'hos
aux principes constitutionels, a fait frémir le pitalité ; et l'infortuné , saisi au milieu de sor
parti abandonné , l'un des plus incurables, M. asyle, trouvoit dans la terre étrangère d'autre
de Foucault, s'est écrié : « Si je voulois parler... fers et une autre bastille.
, si je voulois révéler une confidence que le ré M. Grégoire a dénoncé ce matin à l'Assem
tractant m'a faite hier..... mais je me tais ; je le blée des horreurs de cette nature qui subsisten
renvoie à sa conscience... ». Parlez, répond
M. de Coulmiers , vos réticences sont plus of encore. « Plusieurs françois, a-t-il dit, son
actuellement embastillés en pays étranger ; i
fensantes que ne pourroient l'être vos révéla en est un, entr'autres, qui gémit au fond de
tions........ Le signe de l'improbation générale prisons de Steltin ; leur détention a pour cause,
a contenu M. de Foucault, et l'ordre du jour mon des crimes, mais des ordres arbitraire
s'est rétabli. 4.

· M. Reubell a dénoncé la conduite de la cour émanés du ministère de France. La plupar


des aides qui , au mépris de l'amnistie donnée de ces malheureux réclament un jugement ;
ils demandent la liberté ou la mort..... ».
•.

par le roi, semble se complaire à chercher des Sur un décret rendu en conformité des con
coupables, en poursuivant une procédure ri
goureuse contre ceux qui ont été accusés d'a clusions du vertueux orateur, le comité de
voir, le 13 juillet 1789, brûlé les barrières de lettres de cachet est chargé de présenter à
Paris. Soixante-dix employés de la ferme ont l'Assemblée un projet de décret qui la mett
été entendus dans une information. Quatre à portée de venir au secours de ces infortu
vingts décrets de prise de corps sont lancés ; més avant le 14 juillet présent mois. .
toutes les muits on enlève de leurs lits nombre Sur un rapport de M. Vernier , intervien
de citoyens, la terreur est au milieu du peuple, un décret local :
et la révolto n'est peut-être pas loin, la révolte « L'Assemblée nationale, après avoir entendu
u'on a l'air de provoquer. le rapport de son comité des finances, *
, M. Reubell a demandé que le rapport de » Décrète que les 4oo liv. payées jusqu'ic
cette procédure fût fait à l'instant même : un par la ville de Toul à M....., commissaire de
( 93 )
rres, sérönt eridore acquittées sur les ar où il y a des sociétés de prêtres préposés à
és de # et 1789. -
l'acquit des fondations , ceux d'entr'eux qui
Il est difficile d'exprirner avec quelle satis viendront à mourir puissent être remplacés.
lction générale a été entendu un rapport fait V. Les fondations faites en faveur des parens
ar M. Camus, au nom du comité des pen des fondateurs , continueront d être executées
lons; simplicité, clarté , humanité, justice , conformément aux dispositions contenues dans
buts'y trouve. Il a comparé la masse effrayante les actes de fondations ; et à l'égard des autres
les graces† l'intrigue et la bas fondations pieuses , les parties intéressées pré
senteront leur mémoire aux assemblées de
esse, avec la révoltante mesquinerie des ré
ºmpenses que l'homme vraiment utile pouvoit département, pour, sur leur avis et celui de
† obtenir. Il a proposé une dispensation l'évêque diocésain , être statué par le corps
uvelle des récompenses nationales; l'une sera législatif sur leur conservation ou leur rem
accordée à titre de pension , l'autre à titre de placement ». - -

gratification. Elles ne consisteront pas seule A l occasion d'une demande en congé, formée
ment dans un traitement pécuniaire, on y join par un député d'Alsace , M. Bouche a proposé
dra encore un symbole de la reconnoissance de décréter qu'aucun congé ne seroit accordé
publique; les pensions ne seront plus accordées d'ici au 2o juillet ; et M. Lucas a demandé
qu'à l'âge de 5o ans, et après trente ans de que le 12 de ce miois l'Assemblée fit faire un appel
erice public et effectif. Les pensions ne pour nominal de tous les membres qui la com
ront excéder 12,ooo livres : aucun traitement posent. , · · ·
1e sera reversible ; mais si la veuve d'un brave « Je m'y oppose, a dit M. de Foucault : beau
officier se trouvoit dans l'indigence, la nation coup de membres de cette assemblée qui ont
viendroit à son secours, et se cliargeroit de obtenu des congés d'absence sont en ce moment
l'éducation de ses enfans. fort tranquilles dans leurs provinces ; et si vous
Nous regrettons infiniment que l'espace de · adoptiez le décret qu'on vous propose , il seroit
| cette feuille ne nous permette pas de † possible qu'il fût mal interprété...... Une voix
ter plus en détail ce chef-d'oeuvre de sagesse partie du côté gauche a répondu : eh bien ! —
| et d'économie : la matière en est ajournée à eh bien, a repris M. de Foucault en colère ,
| vendredi prochain, ainsi qu'un autre rapport faites donc tout piller, tout égorger..... Alors
de M. deWimphen sur les traitemens particu soit que ce fût l'effet d'un mal-entendu, soit
liers des m\taires. -
qu'il y eût un parti pris d'amener la confusion
En reprenantla discussion sur les fondations et la guerre, MM. §, Maury, Riquetti le
et † laïcs, M. Durand , du comité jeune et plusieurs de leurs consorts, se dépla
ecclésiastique, a présenté la nouvelle çant avec une fureur exagérée , ont prétendu
d'articles qui avoit été ordonnée dansrédaction
la séânce que ces deux mots eh bien, livroient au meurtre
d'hier, et ils ont été décrétés comme il suit : et à l'incendie une partie de l'Assemblée natio
|- Art. Ier. « Tous bénéfices à patronages laïcs nale, et ils ont demandé que le coquin, le scé
sont soumis à totites les dispositions des décrets lérat qui avoit prononcé cette barbare exclama
concernant les bénéfices à pleine collation et tion fût chassé de l'Assemblée , menacant de
patronage ecclésiastique. - s'en retirer eux-mêmes à l'instant ». "
II.Seront pareillement compris aux disposi M. de Bonnay, dont le caractère est celui de
tions desdits décrets tous titres de fondations la modération, a établi que l'apostrophe offen
| à pleine collation laïcale, excepté les chapelles sante étoit tombée † première phrase de
| actuellement désservies dans l'enceinte des mai M. de Foucault, ct non sur la seconde , ce qui
sons particulières par un chapelain où un des* en diminuoit inſiniment la dureté, M. Cazalès
| servant, à la seule disposition du propriétaire: a parlé ensuite, et dans le même sens. Les têtes
III. Le contenu dans les articles précédens, se sont calmées ; et dans ce moment de pacifi
aura lieu nonobstant les clausés de reversion , cation les deux motions de MM. Bouche et
comprises dans les titres de fondation. Lucas ayant été mises aux voix, ont succombé
.IV. Les fondations de messes et autres ser sous le poids de la question préalable. G.
yices acquittés dans les églises paroissiales par |. Pacte fédératif des écrivains et journalistes
les curés ou autres prêtres habitués, sans être -

· patrzotes. .
pourvus en titre de bénéfice, continueront" - - -
( 94 )
f† sont utiles aux progrès de la raison tisme des autres.Nous défendrons mutuellen
umaine , ainsi qu'au développement et au nos confrères contre toutes les attaques de
maintien des droits du peuple , et que c'est ennernis ; nous concerterons ensemble la dé1
ar là que les complots , les turpitudes , les ciation de tous les abus, de tous les traîtres
† les impostures et les charlataneries tous les complots. Oh ! quelle impulsion
· des ministres, des aristocrates, des faux patrio quelle rapidité nous espérons donner désort
tes et de leurs lâches adhérans , sont journelle à la marche imposante de la raison humai
ment dévoilés : ces ennemis, dis-je, viennent Quelle masse de lumières se répandra su
de former le projet d'attaquer les écrivains et globe ! Avec quelle ardeur chacun de n
journalistes patriotes, et de les enlacer de toutes saorifiera ses veilles, son repos , sa santé mê
arts dans des procédures qui réjouiront singu au bonheur de la patrie , que dis-je, au bc
† le comité autrichien des Tuileries , heur de tout le genre humain ! Dignes confrè
les laidrons déhanchés de la cour, les parasites des provinces, vous l'observateur Marseillo
des ministres et les petits municipaux qui pré vous l'auteur du journal patriotique de Gi
tendent en même temps aux faveurs royales et moble , vous l'auteur du journal de Bordeau
aux emplois populaires. Déja l'Orateur du vous brave Champagneux de Lyon , joign
peuple, M. Martel ( coupable ou non, ce que vous à nous; enflammons-nous tous du sai
nous ne prétendons pas juger ) a été † enthousiasme de la philosophie et de la liberº
marchons de front contre les ennemis de
dans un cachot contre tous les principes de la
déclaration des droits de l'homme , et contre justice, de la raison , et nous serons invincibl
toute règle des procédures tant anciennes que et nous ferons trembler les tyrans et leurs %
nouvelles. Déja notre brave Camille Desmou esclaves. CARRA.
lims est environné d'huissiers et de recors qui ----

lui demandent tantôt 2o,ooo livres , tantôt
1oo, ooo livres, pour dédommager des hommes D E B R U x E L L E s , le 3o juin.
qu'il a cru citoyens douteux , ou d'autres dont
l'aristocratie n'a paru équivoque à personne. On dit la paix conclue entre les cours !
Peuple François ! c'est vous qu'on attaque, c'est Vienne et de Berlin. Le pays de Liége, à quº
vous qu'on persécute, en attaquant et en per ques malheurs près, inséparables des grandº
sécutant vos véritables défenseurs. Faudra-t-il révolutions, présente l'espoir d'une liberté saga
que mous cédions aux machinations infernales et d'un peuple conséquent dans ses principe
de vos ennemis et des nôtres ? Faudra-t-il que Les revers § Pays-Bas sont des résultats pre
notre courage et notre activité se laissent abat que nécessaires des causes et des agens de à
tre, quand nous avons besoin de redoubler de révolution. Ce sont les prêtres et les nobles qs
courage et d'activité pour vous garantir des l'ont faite cette révolution ; ils n'ont poi
nouveaux piéges qu'on vous prépare ? Non ! réclamé en faveur des droits de l'homm
nous ferons une sainte ligue contre les bêtes mais en faveur de leurs priviléges ; c'est l'ar,
féroces et venimeuses qui fourmillent au milieu tocratie qui luttoit contre la monarchie. L'ét
de cette création nouvelle. Nous avions tous est trop divisé, l'esprit public n'est pas ass,
juré en particulier de périr mille fois plutôt avancé ; l'un et l'autre ne sont point ass
que d'abandonner votre cause. Nous répétons mûrs pour la liberté : si l'alternative est in
tous ensemble cet auguste et inviolable serment. vitable , il vaut mieux un maître que cel
Unis par des liens sacrés, et ne formant plus tyrans. On est indigné de voir combien ê
u'une seule ame et une seule intelligence , subterfuges et d'absurdités sont employés p"
l'énergie et le patriotisme d'un seul se multi le parti de Vam-der-Noot, pour réveiller !
plieront de toute l'énergie et de tout le patrio fanatisme dans ce malheureux pays. |
On s'abonne à Paris, chez BUIssoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le pr
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J0 UR NA L L I BelRdirig
E , par ZZ/762 Société d'Écrivains Patriotes ,
par M. MEIicI ER.

' . • . La haine d'un patriote pour chaque vice politique, est proportionnée au
- mal que ce vice fait à l'état.

N°. C C L X X V. Du Dimanche 4 Juillet 179o.


: AssEMBLÉE NAT I O N A L E.
I • ",!, , , "
Cependant , sur l'observation faite par M.
Démeunier, « que l i municipalité dè Paris
· Séance du 3 juillet. n'étant pas encore organise e, et le départe
ment n'étant pas même formé , il sembloit né
premiers momens de la séance ont été cessaire que le comité des finances de l'As
occupés † la discussion des contentions qui semblée nationale suppléât en ce moment à
se sont élevées, 1°. entre le district d'Aix et l'autorité administrative ». La question a été
celuide Marseille, pour savoir auqucl des deux ajournée à demain.
irtiendroitla commune de Gemenos; qu'un On n'a pas oublié que l'Assemblée nationale
taadjugé au district de Marseille. avoit décrété un amendernent à l'un des ar
.2º. Entre les villes'de Saint-Sever, de Dax, ticlcs du décret constitutionel sur la marine ;
et de Mont-de-Marsan, qui se disputent le en voici la rédaction adoptée ce matin :
ºtre de chef lieu du département des Landes ; « Il n'y aura aucun réglement, aucune loi sur
ºiiºire qui a été renvoyée aux comités de cons la marine, que par les décrets de l Assemblce ,

titution et des rapports réunis. sauf les proclamations particulières qu'exige


ront les circonstances ».
L" Nombre de citoyens de la capitale, a dit
M. le Chapelier, demandent à l'Assemblée un Pour faire le remboursement des anciens of
décret qui nomme et autorise des commis fices municipaux , et pour établir des atteliers
sºires pour diriger les travaux de la fête pa de charité, la ville de Cambrai sollicito't de
triotique du 14 de ce mois », et le rapporteur puis quelque temps la permission d emprunter
pºsentoit un projet de décret qui conféroit 2oo,ooo livres.
ºetle mission au comité des finances. Un décret a ajourné la demande des rem
: Cºprojet a essuyé de vives oppositions. « Il est boursemens des offices municipaux, et a au
bien étonnant, a dit M. Camus, qu'on consulte torisé la ville de Cambrai à faire un cmprunt
semblée nationale sur les préparatifs et les de 64,568 livres , pour subvenir à différe1.s
d'une fête que donne la ville de Paris. Les besoins. -

municipalités des autres villes du royaume, Hier , en levant la séance , M. le président


ont aussi voulu donner des fêtes patrio avoit annoncé que le travail de celle d'aujour
# sont-elles venues proposer au corps
gislatif d'en régler les frais et l'ordonnance ?
d'hui embrasseroit les questions de féodalité,
e liquidation et de ſinances.
º décret de l'Assemblée a simplement auto M. Tronchet, au nom du comité féodal, a
ºé la fédération patriotique du 14 juillet ; fait un rapport sur les droits féodaux attaclés
#: c'est-elle
ville de Paris qui l'a demandée, cette
qui a voulu
au domaine, qui ont déclaré être au pouvoir
convoquer dans ses de la mation.
murs
( 96 )
par les offciers de munieipalité, en exécution V. La disposition de l'article précédent aux
de l'article 9 du décret du 3 mai, sera employé lieu, même pour le rachat des droits et rede
à l'acquit des dettes de l'état, et à cet effet vances fixes et annuelles des biens actuellemen
versé dans la caisse du district et du ressort, et possédés à titre d'engagemens concédés à vi
de cette caisse en celle de l'extraordinaire, sauf ou à temps, et pour les rachats des droits tan
à être pourvu , s'il y a lieu , par l'Assemblée fixes que casuels dépendans des domaines posse
§ ou par les législatures suivantes , en dés à titre d'échange, mais dont les échange
faveur des § auxquels appartenoient ne sortt pas encore consommées , sauf à êtr
les droits rachesés , à une indemnité conve pourvu , s'il y a lieu , aux indemnités qui pour
nable , sur l'avis des assemblées administratives roient être dues aux engagistes ou échangistes
du ressort. le tout sans aucune approbation des échange
II. ll en sera de même du prix qui con conservés , et sans préjudice des oppositiön
viendra du rachat des droits dépendans des qui pourront être formées, au nom de la nation
biens énoncés en l'article.... du décret du 3 mai, aux rachats des droits dépendans des biens alié
même quant à ceux desdits biens dont l'admi nés à ce titre , et dont le titre auroit été re
nistration a été conservée provisoirement à connu susceptible de revision, lesquelles oppo
certains établissemens par les articles 8 et 9 sitions ne pourront être formées que de la ma
des décrets des 14 et 2o avril derniers, sauf à nière et en la forme prescrite par les art. 4, 7
être pourvu , s'il y a lieu, ainsi qu'il est dit en 8 et 9 du décret du 5 mai.
l'article précédent , à telle indemnité qu'il Vl. Quant au rachat des droits des biens pos
appartiendra. En conséquence , les assemblées sédés à titres d'apanages, ils pourront, jusqu'
administratives qui ont été autorisées à liquider ce qu'il en ait été autrement ordonné, êtr
les rachats des droits dépendans desdits § liquidés par les possesseurs actuels, à la charg
en feront verser le prix en la caisse de l'ex que lesdites liquidations seront faites confor
tr, ordinaire. mément au décret du 3 mai, et qu'elles seron
II , Sont exceptés de la disposition précé vérifiées et approuvées par les assemblées admi
dente les rachats de droits dépendans des biens nistratives dans le ressort desquels seront si
appartenans aux commanderies , dignités et tués les biens dont dépendront lesdits biens
rands prieurés de l ordre de Malte , lesquels, et que le prix en sera versé dans la caisse di
jusqu à ce qu l en ait été autrement ordonné, district , et de cette caisse dans celle de l'ex
pourront être liquidés par les titulaires actuels, traordinaire, sauf à être pourvu, s'il y a lieu
à la charge par eux de se conformer au taux aux indemnités convenables au profit des apa
et an mode prescrits par le décret du 3 mai de magistes.
faire approuver les liquidations par les assem Vt1. A l'égard des rachats qui seront dus ;
blées administratives du ressort de leur direc la nation par les propriétaires des biens mou
toire , lesquels feront verser le prix qui en vans des biens nationaux, même par les apa
proviendra dans l caisse de l extraordinaire. · magistes ou les échangistes, dont les échange
jV. Quant au rachat des droits † ne sont point encore conservés à raison de
aux biens ci-devant connus sous le titre de rachats par eux reçus pour les droits dépen
domaines de la couronne , et dont l'adminis dans de leurs fiefs : la liquidation des somme
tration a été jn qu'ici confiée à la régie desdits par eux dues sera faite provisoirement, et ce
bicns, soit en totalité soit pour la perception · jusqu'à ce qu'il en ait été autrement ordonne
des droits casuels , la liquidation du rachat des par les adfministrateurs de la régie des domai
droits dépendans desdits biens sera faite par nes, sous les conditions qui ont été prescrite
les administrateurs de la régie ou par leurs pré · auxdits administrateurs par les articles IV et V
posés, et ce jusqu'à ce qu il en ait été autre ci-dessus.
ment ordonné , à la charge 1°. de se conformer VIII. Les fonctions ci-dessus déléguées aux
aux taux et mode prescrits par le décret du 3 ' assemblées administratives , seront exercées
mai. 2°. Que lesdites liquidations seront véri par la municipalité actuelle de Paris , ou pax
fiées et approuvées par les directoires et les as ' celle qui sera établie, conformément au ré
semblées administratives dans le rossort des 'glement décrété les 5, 6 , 7 , 1o, 15, 19 et 2n
qnels seront situés lesdits biens. 3°. Que lesdites · mai, jusqu'à ce que l'administration de Paris
administrations compteront du prix dudit ra · soit en activité.
chat, et le feront verser à fur et à meaure en Après avoir fait la lecture des trente décrets
la caisse de l'extraordinaire, - | *auxquels le roi a donné sa sanction, M. de
( 97 )
• Pardieu, l'un des secrétaires, a lu une lettre a continué le rapport sur les dépenses fixes et
écrite par M. de la Luzerne à M. le président, annuelles de l'ét i t. Il a été décrété « que le
- d'après les ordres du roi, et dont voici les traitement de l'administrateur de la loterie
détails. royale de France demeurera fixé à 9ooo liv.
Des pêcheurs Napolitains ayant relâché dans Que les administrateurs honoraires seront
le port de Martigues, quelques matelots fran supprimés.
is, quelques étrangers joints à eux, ont en Que le receveur général sera aussi supprimé,
† les filets des pêcheurs ; ceux-ci se sont et qu'il lui sera substitué un caissier à Sooo liv.
adressés à l'amirauté pour se les faire restituer : d'appointement , avec un cautionnement de
mais le tribunal a été memacé , et n'a pu rendre 5oo,ooo liv. en immeubles.
justice, Un Napolitain à son tour a dépouillé Que le bureau du receveur général sera
un pêcheur François , et a réduit sa famille à supprimé et r'uni au bureau de comptabilité.
la misère. Le roi a chargé son ministre de la Que le ministre des finances prendra toutes
guerre d'ordonner à l'amirauté d'aller à la re les mesures nécessaires pour surveiller la caisse
cherche des coupables , et de les faire punir. et en assurer les recouvremens.
D'autre part, la régence d'Alger, alliée de Que les appointemens des divers employés
l'empire françois, est dans ce moment en guerre seront diminués de 6o, ooo livres, à compter
avec les deux Siciles et l t république de Gênes. du 1er juillet 179o ».
Un bâtiment algérien, ayant fait la prise d'un Par un dernier décret l'Assemblée , prenant
vaisseau napolitain, a été attaqué par quelques en considération les efforts de l'association bien
navires génois, parmi lesquels étoient mêlés des faisante , connue sous le nom de société ma
navires françois. Le bâtiment repris a été con ternelle, a statué qu'il lui seroit donné pro
| duit au lazaret de l'oulon , et mis à la quaran visoirement , pour cette année, une somme
taine. Le corsaire a réclamé son vaisseau ; sur de 24,ooo liv. L'Assemblée nationale a en outre
le refus qu'il a éprouvé, il est parti sur le champ cbargé son comité de mendicité et de secours
pour Alger : et comme la régence actuelle se de rédiger et d'apporter incessamment un
| pique d'une austère fidélité dans ses engage projet de décret sur les dépenses nécessaires à
mens, \ est à craindre que , par voie de re la conservation de cet utile établissement. G.
présailles. elle n'envoie ses corsaires contre nos
|
navires marchands. « Les commerçans de Mar
seille sont très-inquiets sur les suites de cette PA R I S, le 2 juillet.
infraction au traité : et ils m'ont ecrit, ajoute
le ministre. pour solliciter le roi à prendre les Avant-hier les sociétés d'amis de la consti
précautions qu'exige la sûreté du commerce. Le tution de Limoges , de Verdun et de l4ar-le
| roi a ordonné la restitution de la tartane aux L)uc ont été affiliées à celle des Jacobins. On
Algériens , et a enjoint à l'amirauté de Tou compte déja près de cent affiliations de ce
lon de ne pas tarder à informer le consul de genre, et nous espérons en voir au moins trois
France, résidant dans cette cour, de la justice cents avant la fin de cette législature. L'affilia
qu'il a fait rendre ». - tion de ces societés et leurs travaux, form, ront
- P. S. « Un bâtiment Algérien a été arrêté dans l'empire une puissance morale, qui sera
à Aiguesmortes. Les habit ins ont maltraité seule capable de maintenir les bons principes,
léquipage à coups de pierres. Il est instant de les propager, et d'opérer sérieusement par
de prendre des résolutions, et je suis chargé tout la régénération des mœurs et des id es :
au nom du roi de vous annoncer que son in et en vérité une telle puissance est bien néces
tention est que l'Assemblée nationale s'occupe saire ; car si la révolution qui s'est faite dans la
de délibérer promptement sur tous ces objets ». forme du gouvernement, a développé, d'un
: L'affaire est renvoyée aux comités de ma côté. de grands caractères et de grandes vertus,
rine , de commerce et de rapports réunis. de l'autre, elle a remué aussi unegrande masse
A la suite d'un rapport fait au nom du comité de corruption, dont l'odeur se fait sentir de
de liquidation, sur les créances arriérées des tous côtés. L égoïsme , l'amour des jouissances
départemens, il a été présenté un projet de et de la réputation , la jalousie et les diners
t en dix articles, dont l'impression a été ministériels, ont fait avorter bien des talens
ordonnée, et l'ajournement fixé à vendredi qu'on croyoit fondés sur la philosophie et sur
( 98 )
selle que celui des talens versatiles de quel servations que nous avions faites , ils nous dé
ques orateurs , nous pouvons croire hardiment nonceroient à la municipalité et à la garde na
qu'elle marchera, bon gré , malgré , vers une tionale de Paris, -

heureuse fin.
Nous répondons à cela , 1°. que si nous re
On a dénoncé le même jour, 3o juin dernier, mettions les lettres d'avis qu'on nous donne
aux Jacobins, le sieur la Luzerne , pour n'avoir sur de pareilles circonstances, non-seulement
pas écrit un seul mot aux habitans de Tabago nous exciterions de cruelles vengeaiices , mais
sur la révolution qui venoit de s'opérer en mous n'aurions plus aucune es èce de rela
France. Ces infortunés n'en ont été instruits tion avec personne, ni aucun moyen de tenir
que fort tard, et par un bâtiment Anglois. Ce les citoyens sur leurs gardes : 2°. que nous n'a
retard a été en grande partie la cause de leurs vons nommé personne dans notre article , ex
malheurs. Telle est la conduite imperturbable cepté M. de Narbonne, dont nous n'avons point
des agens du pouvoir exécutif. Jusqu à quand scruté la conduite , comme étant tout-à-la-fois
le souffrirons-nous ? C.... commandant de la garde nationale de Besan
çon , colonel du rég ment de i'iémont, en gar
nison dans cette ville, et commissaire du roi
Point de censure puhliquc, point de constitu pour la formation du département du Loux ;
tiort nationale, ni de régénération. ni pour avoir fait désariner 6oo citoyens , ni
- -

pour vouloir supprimer en ce moment les deux


« Tu te fâches Jupiter, tu as donc tort ». postes les plus importans de la g rde nationale
Dans le Nº. 259 de nos Annales, en donnant du côté de la Suisse ; mais seulement pour avoir
de justes éloges à la municipalité et à la garde montré trop de popularité à sa table : 5°. que
nationale de Bezançon, pour le patriotisme si messieurs les officiers de la garde nationale de
gnalé que l'une et l'autre viennent de montrer, Besançon sont comme ia plupart des bons ci
nous avons lancé la petite épigramme contre le toyens d'aujourd'liui, qui ne sont parvenus que
cuisinier de M. de Narbonne, et par consé par degrés à ouvrir les yeux sur les vrais prin
quent contre M. de Narbonne lui-même. On cipes de la liberté et sur ceux d'une régénéra
sait que notre plume ne peut digérer la cuisine tion vraiment nationale ; 4°, que messieurs de
des ministres et des gens en place , dont l'édu la girde mationale de Paris ne se choqueroient
cation et les principes n'ont pas un caractère pont si facilement des observations qu'on pour
§! bien décidé. On sait que nous roit faire à leur égard, si des circonstances pa
craignons toujours le viel homme, sous les ap reilles se présentoient : et 5°. qu'il est de notre
parences de la popularité et de la micllosité du devoir de faire remarquer, entr'autres choses,
langage , sur-tout dans les ci-devant nobles et pourquoi presque tous les commandans de gar
privilégiés. Eh bien, le plus grand délit que des nationales ont été choisis parmi les ci-devant
nous ayons pu commettre depuis que nous dé nobles. Au reste , nous observons que tout en
fendons les droits du peuple contre les hypocri rendant justice à nos frères de Besançon, c'est
tes et les tyraus de toute espèce, depuis que mous servir la chose publique et eux-mêmes, que de
surveillons de toutes parts la régénération des les tenir en mesure sur les moindres démarches
m'eurs et des idées dans cet empire, c'est d'avoir voilà le seul moyen de perfectionner les prin
cru à l'in flucnce du cuisinier de M. de Nar cipes et les intentions. Il me faut pas être d'ai
bonne, et d'avoir douté de la rigueur des prin leurs si ombrageux , ni tant irrascible , sur-toul
cipes constitutionels de M. de Narbonne lui envers des auteurs connus par leurs principes
même. qui sacrifient depuis plus d'une année leur
Pour ce délit, quelques officiers de la garde veilles , leur santé et tous les momens de leu
mationale de Besançon se sont assemblés et nous vie à la défense des droits du peuple , et qu
ont mandé, dans uné lettre imprimée , que si soutienncnt , pour leur bonne part, les mou
· dans huit jours nous ne remettions pas les let vemens croisés et l'agitation universelle des
tres d'avis qu on nous a envoyées sur les ob
-
bons esprits. CARRA,
|
-

On s'abonne à Paris , chez BuissoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le pri
de l'abonnement et la lettre d'avis, et touies les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
Chez madame L)E LAPLANcHE, rue du Roule ; et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaum
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Il paroit tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 lic. pour un an, 18 liv, pour 6 mois, et de o liv. pou
3mois , ſranc de port, par la poste, pour tout le 'Royanine. L'abonnement ne comncnce que du prem. d'un moº
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTEnAIRES
D E L A F R A N C E ,
ET A F FA I R ES P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
,4 . . -

J0 U R N A L L I B R E , par une Société d" Ecrivains Patriotes ,


eZ dirigé par u)Z. Mie Rcz k R. -

Par ce qui s'est fait, considérons ce qui peut se ſaire. J. J. RoUssEAU.

N°. C C L X X V I. Du Lundi 5 Juillet 17ço.


ASSE M B L É E N AT I O N A L E. hollandoise, étoient aussi sur le point d'appa
reiller, et qu'on assuroit que la flotte espagnolo
Séance du 3 Juillet au soir. étoit sortie de Cadix, et avoit passé le détroit
de Gibraltar.
| Labºve régiment de Guienne, qui, dans les On a renvoyé au comité des rapports une
journées des 13, 14, 16 et 17 juin, a sauvé la garde mationale de Bordeaux, qui
adresse de la
ville de Nimes de ses propres fureurs, envoye rend compte de la conduite tenue par le dé
à l'Assemblée nationale un mémoire pour justi tachement qu'elle avoit adressé à Montauban ,
| fier sa conduite, inculpée par les ennemis de dans les jours d'effervescence de cette malheu
reuse ville.
la chose publique. ll est décrété que M. le pré
sident écrira à ces citoyens-soldats, au nom de Le corps électoral du département de l'Eure
lAssemblée, une lettre remplie des témoignages a été admis à présenter son tribut respectueux,
de sa satisfaction.. . et il l'a exprimé dans des terme s dont on a re
| La municipalité d'Uzès, non moins coupable · marqué la modération.
| que celle de Nimes, donne des marques de re La ville de Versailles a érigé un monument
pentir et de retour aux bons principes. Dans pour immortaliser la mémoire du serment pro
· une délibération prise le...., sur la r, quisition noncé dans le jeu de paume le 17 juin I : 89,
du procureur-syndic, elle a juré « qu'elle pros serment auquel a tenu l'existence de l'Assem
criroit à jamais toute discussion qui auroit pour blée n tionale , ct conséquemment le salut de la
objet la diversité des opinions religieuses : elle a patrie. Les citoyens de Versailles présentent
dévoué à l'infamie quiconque oseroit soutenir aujourd'hui le procès-verbal d'inauguration, et
la cause du famatisme et de l'intolérance ; et, l'Assemblée décrète qu'il sera déposé dans ses
dans une adresse , elle fait hommage de cette archives.
d libération à l'Assemblée nationale. M. l'évê Depuis 1773, les officiers du régiment Royal
que d'Uzès a plaidé la cause de ses diocésains, et Comtois gémissent sous la llétrissure d'un juge
, auroit voulu † retirer le décret qui le mande ment prononcé par un conseil de guerre, qu'ils
| à la barre. Mais les législateurs n'ont pas cru accusent d'iniquité et de corruption : ils invo
pouvoir revenir sur la volonté de la loi pronon quent la justice suprême de la nation, et un
cée; une semblable supplique, formée en fa décret ordonne que le comité militaire rendra
reur des municipaux de SIiélestat, n'a pas eu compte , mardi soir, des faits qui ont servi de
plus de succès. base au jugement de 1773.
Une lettre de la municipalité du Havre, an M. d'Albert de Rioms, commandant de la
monce la sortie d'une flotte angloise de 25 vais remiere escadre , desire viyement d'être admis
seaux de ligne et de 14 frégates. A cette lettre à la fédération du 14 juillet, et son vœu a été
étoit joint un procès-verbal de déposition d'un présenté par M. de Champigny. M. Roberts
patron , de navire anglois, venant de Sou pierre,. en rendant justice au qualités person
thamptlion. Ce patron dépose que I2 vaisseaux melles de M. d'Albert, a observé qu'une telle
de ligne et 14 frégates ont appareillé de Ports distinction individuelle étoit contraire aux prin
t ris la mer le 28 juin : que 13 cipes de la constitution : « C'est pour le com
( 1oo )
répliqué M. de Champigny; c'est au nom du : 1°. que l'élection du sieur Schwend , à la plaei •1

cornité 1nililaire ; c'est pour donner à l'escadre de membre du département du Bas-Rhin, es


françoize, dans ia pcrsonne de son illustre chef, nulle, comme contraire à l'article Iſ des décret
le plus puissant de tous les encouragemens. » des 2o, 23 mars , et 19 avril; et qu'en eonsé
Le décret de l'admission à été rendu à une forte quence il doit être procédé , dans la forme ordi
majorilé. -
naire, à l élection d un nouveau membre de c
Le rapport de l'affaire de Haguenau a été fait département : 2°. que le corps de milice na
par A1. de Broglie. l paroît que l'ancienne tionale qui s'est illégalement formé en der
municipalité , coupable d'une déprédation ef nier lieu dans la ville de Haguenau , de
frayante, a voulu empêcher la revision de ses meurera dissons, à compter du jour de la pu
coinptes , et même usé de violence contre les blication du présent décret , sauf aux citoyen
mouveaux officiers élus ; que condamnée à qui la composent à remplir les formalités pres
payer un déficit de 2oo,ooo liv., elle a surpris au crite pour être admis dans le corps de mi
conseil de Colmar un arrêt qui infirme la sen lices nationales formé d'après les principe
tence de condamnation. Les greffes ont été établis par la constitution : 3°. qu'elle approuv
p† des pièces de comptabilité ont été en le refus qu'a fait la municipalité de Hagu
mau de recevoir la démission de seize off
evées , une prétendue garde nationale s'est
érigée contre † citoyens, et la vie des munici ciers de la milice nationale de cette ville
paux actuels cst en danger. M. le rapporteur a lesquels officiers doivent continuer leurs fome
proposé le décret suivant, qui a été consacré t: O11S.

sans opposition quelconque. Un sieur Morijol, ci-devant solliciteur de pr


L'Assemblée nationale, considérant que le cès, puis ºvocat soi-disant , puis commis au bu
maintien de l'ordre publique est particulière reau des loteries, où il dit avoir essuyé des ir
ment intéressé au libre exercice des fonctions justices, après avoir publié contre MIMl. Neck(
attribuées aux officiers municipaux , au respect et Lambert des mémoires très-injurieux, s'éto
dû à ceux qui les exercent, et à la plus parfaite pourvu , contre ces ministres, au comité di
soumission de tous les citoyens françois , aux rapports, et il avoit été jusqu'à prétendre qu
décrets du corps législatif accept s ou sanc le rapport qu'il avoit § fût rem
tionnés par le roi . a décr té et décrète : par le comité sous les yeux de l Assemblée. At
Art. 1er. « Que son président se retirera par jourd'hui il inculpe tout le comité, et personne
devers le roi , à l'effet de supplier sa majesté de lement M. Ricard, qu'il accuse d'avoir rejet
donner les ordres nécessaires pour qu'il soit le travail qu'il lui avoit présenté le pistol
informé, sans aucun retard , des troubles qui en main. |

sont arrivés dans la ville de Haguenau , des Le rapport de cette étrange affaire a été fa
violences qui ont été commises contre les par M. Digoine, etappuyé par M. de Beaumet
officiers municipaux , ainsi que de l'enlève sous la présidence duquel se sont passé les fait
ment des papiers lors du p llage du greffe , Le décret intervenu a renvoyé la matière a
et pour que les auteurs , fauteurs et com comité des recherches.
plices desdits excès, soient poursuivis, jugés,
- et pr mis suivant la rigueur des loix. Séance du 4 juillet.
I. Qu'à l'effet de mettre les officiers mu
· nicipaux à l'abri de toutes violences ultérieu Les comités de marine et de commerce rét
res, et de leur assurer le libre et paisible exer nis ont présenté et ont vu adopter , presqu
cice des fonctions qui leur sont confiées, le sans discussion, le projet de décret qu'1ls o
roi sera également supplié d'ordonner qu'il préparé sur la matière qui leur avoit été re1
VOVC 6.
soit envoyé à Haguenau un régiment de cava
lerie françoise. « L'Assemblée nationale, instruite des déli
III. Que le directoire du département du Bas commis sur les côtes de la Méditerranée sol
Rhin, auquel l'audition des comptes des ci mises à la domination françoise, contre le drc
, devant administrateurs de la ville de Haguenau des gens et la foi des traités, et des mesur
. est déférée par les décrets, est autorise, pour prises pour faire punir les auteurs des délits,
, assurer les intérêts de la commune, à permettre « A décreté 1°. que son président se retire
toutes saisies et arrêts provisoires qui pourroient pardevers le roi, pour le remercier des mesur
, être requis légalement. qu'il a prises. |

.. Déclare en outre , l'Assemblée nationale , 2°. Que les tribunaux auxquels ont pu êt
( 1o L )
m eront par la suite déférés cés délits , en Le comité des finances devoit faire son rap
poursuivront le jugement. --:
pont sur les besoins actuels du trésor publ. c ;
3°, Que les municipalités et corps adminis 1 api ort qui s cst combiné avec une leitre du
tratifs, aideront et protégeront les tribunaux prv il er liuinistre des limances. « Un supplément
partousles moyens qui seront en leur pouvoir, cie oo In ll ons seroit nécessaire, écrit M. Necker,
etàla première réquisition. -
pour completer le service de ce mois ; mais
4°.Énfin, que les ordonnances, relatives aux coulme il est expédient de soutenir le trésor pu
précautions de santé, seront exactement ob blic dans une sorte d'abondance, l'Assemblée
iervées. -
est suppliée d'autoriser, par un décret, la déli
On a ajourné, et renvoyé au comité de ma vraison de 4o à 45 millions en billets de caisse,
nne, l'amendement proposé par M. Mallouet, portant promesse d'assignats, et qui en tiendront
«queles commandans de terre et de mer fussent lieu jusqu'à leur émission ». Le décret conforme
autorisés à employer la force armée sur les côtes a été rendu, non sur le champ, non sans quel
de la méditerranée, et dans tous les pays du ques objections élevées par cette espèce de dé
royaume, contre les infracteurs des loix mari fiance qu'inspire toujours au sage économe une
times et de la foi des traités. demande imprévue de londs extraordinaires. II
|

M. de Murinais a assuré que l'ile de Malte a fallu que l'utilité, l importance, le bon em
avoit fait équipper cinq g lères , qui étoient ploi de celle-ci fussent certifiées par ie comité
dcs finances.
toutes prêtes, et que les Maltois evoient juré de
veiller à la sûreté du pavillon françois. Voici le décret préparé par le comité de
M. Dupont, au nom du comité des finances, constitution sur l'ajournement d'hier, et adopté
sans débat :
apropos le décret suivant , qui a été adopté : - - -

| « LAssemblée mationale décrète que les four « L'Assemblée nationale décrète, 1o. que le
nitures de sel qui doivent être faites à l'étran maire , les six commissaires nomnés par le
ger conformément à des traités existans , se conseil de ville , et les commissaires pris parmi
ront faites avec les sels appartenans à
la nation, les Cent vingt nommés par les soixante sec
ºtque ceux qui s'y opposeroient seroient punis, tions, régleront l'ordonnance de la fête, et
comme portant atteinte aux propriétés matio en fixeront les dépenses.
nales : décrète, en outre, que le roi sera sup 2°. Que les 144 connnissaires restant véri
puéde donner les ordres nécessaires pour l'exé fieront les pouvoirs des députés à la fedération
cution du présent décret ». patriotique. -

luºieun municipalités du royaume s'oppo 3°. Que le maire et le commandant général


sent à ce que les poudres, et autres munitions de la garde nationale de la ville de Paris pren
ºnvoyées pour le nouvel armement, parvien dront toutes les mesures nécessaires pour assu
ment à leur destination. Un décret , rendu à la rer et maintenir la tranquillité publique ».
relation de M. Duport, « défend d'apporter La formule du serment qui doit être pro
aucuns obstacles à l'envoi des poudres et autres noncé dans la fédération patriotique, a été
munitions qui seront tirées des arsenaux de la Présenté par M. Démeunier, au nom du co
ºlion, et accompagnées d'ailleurs de passeports mité de constitution, et si les expressions en
etde lettres de voiture en bonne forme ». ont d'abord étonné quelques auditeurs, bien
Le même rapporteur a lu une adresse des tôt la discussion en a démontré la sagesse ,
députés extraordinaires des manufactures et du et le décret suivant a été rendu à l'unanimité
absolue : ·
cºmmerce de France, lesquels, sur la certitude
n fail que soixante vaisseaux de ligne , et un « L'Assemblée nationale décrète que les dé
*ez grand nombre de frégates sont , en ce putés des gardes nationales et autres troupes
mºment, sortis des ports d'Angleterre, et que · qui se rendront à Paris pour la fédération
h Hollande, de son côté, prépare un arme Patriotique du 14 juillet, prêteront le serment
ment formidable , supplient l'Assemblée de SUl1V4 n t : - - -

Prendre toutes les mesures nécessaires pour as Nous jurons de rester à jamais ſidèles à la
ºrer la liberté du commerce et de nos naviga. nation , à la loi , au roi, et de maintenir de
ll0ns.
tout notre , pouvoir la constitution décrétée
· MM. Robertspierre et Démeunier ont fait par l'Assemblée mationale, et acceptée par le
Pºaloirl'ordre dujour, en observant que cette . TOl, -

pétition n'étoit pas de nature Nous jurons de protéger de tout notre nou
( 98 )
personnes et des propriétés, la libre circulation des croûtes de pain mendié, vient d'être arrêt
des gr ins, la perception des impôts , sous quel à Warwick , cil rgé de trois cents livres pesan
que forme et dénonination qu'ils se perçoivent, en or, dans denx sacs qu'il alloit passer dan
et de demeurer unis à tous les François, par les les provinces Belgiqtes ontre un somme beau
liens indissolubles de la fraternité. coup plus consiu rablº qu il avoit sur lui e1
L'Assembiée a décr, té en outre, « que pendant papier d · comin rce : c'étoit, dit-ou l , sixièm
tont le tcmps de la féd, ration patriotique, elle voyage qu'ii alloit f : re. Voilà coinnn nt l arg n
ne recevra aucune pétition , et me délibérera sort de France par mille canaux incounºus : qu
point lors le lieu ordinaire de ses séances. sera-ce donc quand les assignats paroitro11t ?l
M. Delley-d'Agier propose un mode de cor voie du transport sera bien plcis ſacºle.
respondange entre le roi ct l'Assemblée natio
nale. L'examen en est renvoyé au comité de AFFAIRES POLlTIQUES ETRANGERES.
donstitution, On renvoie à celui des finances
une lettre de M. de la Tour-du-Pin, relative D E RA G U s E , le 1 o juin.
à plusieurs dépenses du département de la Quoique tout soit assez tranq : lle dans le
guerre. trois grandes arinées russes, tur'iues ct autri
Au nom du comité des finances , M. le Brun
chiennes , il n en est pas de mêm : l 1 côté d
a repris le rapport sur les dé;ensºs fixes et la Croatie. Les Turcs , repoussés plusieurs foi
annuelles de l état ; et il est décr, té-« que lo avec pºrte . s n rapprocient sans se décou
traitement des payeurs des rentºs sera désor ragºr. Cependant presque toutes les province
mais de 12,ooo livres, y complis les frais de soumises a la Poi te se rei usent au tnoindre efſor
bureau ». G. pour lui fournir d s seco rs, qui n : tendroien
qu'à les maintenir sous le despotisme. A Pºin
Valenciennes, le 29 juin. tronve-t-on mêmc à Constantinople que'qu
matelots, pour la mauvaise fiotte qu on veu
L'aristocratie est ici en partie plus modérée, opposer atix forces maritimes de la !,ussie
ou feint de l'être; mais on n'ignore pas qu'elle dont les vaisseaux menacent déja l'Archipe
agit toujours sourdement. Qu, lques-umis de ses Le pacha de Scutari, au lieu de marcher e
individus osent se promettre de gr : udes choses Bosnie , est allé se jetter sur le pacha de Croy
pour le 14 juillet Une bouche ie scroit sans qu'il a défait : et maitre de cette place , il
doute le plus agréable spectacle pour ces parti ceminis les plns gr indes cruautés. M. iJietz e
sans du despotisme. Si nous en croyons les arrivé à Constantinople sur un vaisseau angloi
bruits qui se répandent depuis quelques jours, escorté d'un brigantin hollandois. Les Russe
Léopold va approndre avec la satisfaction digne ont capturé un vaisseau marchand d'Amster
d'un souverain. que 7 à 8ooo loinrnes viennent dam, qui allot en Sicile.
d'être égorgés par ses suppôts mercenaires,
pour ne pas vouloir être ses très-humbles es W EI M A R.
claves. On dit la défaite des prétendus patriotes
complète. Voilà un de ces évéuenens que les Son altesse le Duc régnant, avant de part
souverains regardent comme un nouveau fleu our l'armé, a fait voir que le danger n
ron à leur couronne. P§ pas, lorsqu'il s agissoit de la conse
vation d'un seul individu. Il apperçoit un en far
Lille , 5o juin. u'un tourrent impétueux emportoit : aussi-t«
)
# imite le vertueux Léopold de Brnnsvick , s
Un révérend , oubliant que la besace monas lance à cheval, et sauve le malheureux q
tique n'étoit pas faite pour porter de l'or, mais alloit périr.
On s'abonne à Paris , chez BuissoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le pr
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Ilparoît tous les jours un Numéro de ceJournal. Prix 36 liv, pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv. p°
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47

-- * • \# 1
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
· ·
L A F R A N C E , D E
ET A F F A I R E S P o L IT I Q U E S D E L' E U R O P E ;
/ © - -

Jo u R N A L L I B R dirig
E, eZ
ar une Société d"Ecrivains Patriotes ,
par M. MeRcz ER.
Qu'est-ce que la vertu ? C'est la préférence de l'intérêt général à l'intérêt
particulier. . Abbé MAURY , Eloge de Fénélon, page 23.

N°. C C L X X V I I. Du Mardi 6 Juillet 179o.


AssE MB L E E NAT I O N A L E. pellée par l'impatience publique , L'oRGANIsA
TIoN DU poUvoIR JI'DIcIAIRE , est enfin venue à
Séance du 5 juillet. l'ordre du jour. Les premiers articl s , décrétés
sans opposition, ne sont que le développement
L, lecture du procès-verbal a fait repasser et comme la répétition des principes constitu
sous les yeux de l'Assemblée la formule du ser tionels déja consacrés par les décrets natio
ment de la fédération , décrétée hier sur la naux, et sur-tout par l'éternelle puissance de la
1édaction du comité de constitution. M. de Ta 1SOIl .

Tracy a demandé qu'il y fût ajouté le serment ART. I°". La justice sera rendue au nom du
roi.
ne jamais prendre les armes pour querelle
dereligion : cette addition est renvoyée à l'exa ART. II. La vénalité des offices de judicature
men du comité dé constitution. est abolie pour toujours. Les juges rendront
.. Jusqu'à présent l'article des,frais de bureaux ratuitement la justice, et seront salariés par
état.
vottes les parties de finances, notamment
du trésor royal, n'ont été présentés qu'en masse ; ART. III. Les juges seront élus par les justicia
· ºt cette forme semble laisser de la facilité à bles.
l'arbitraire, à la déprédation même, ou tout au ART. lV. Ils seront élus pour six années : à
"oins donne ouverture aux soupçons. Cette l'expiration de ce terme, il sera procédé à une
| ºbservation, faite par M. Dandré, appuyée par élection nouvelle, dans laquelle les mêmes juges
M. Camus, a frappé tous les esprits , un décret pourront être réélus. * -

#t rendu, qui ordonne qu'à l'avenir le comité ART. V. Il sera aussi nommé des suppléans
des finances présenterale chapitre des frais de qui, selon l'ordre de la nomination, remplace
ºreaux dans tous leurs détails, et indiquera ront, jusqu'à l'époque de la prochaine élec
ººº trois époques, celles de 174o, de 1762, tion, les juges dont les places viendroient à
# de 178o, la date du service des employés, vaquer dans le cours des six années. Une partie
u'il soit avisé à la valeur du traitement qui sera prise dans la ville même du tribunal , pour
#leur être assuré, et à la réduction gra
duelle dont les emplois pourront paroître sus
servir d'assesseurs en cas d'empêchement mo
mentané de quelques-uns des juges.
teptibles. * - . ART. VI. Les juges élus, et les suppléans,
Les applaudissemens les plUs. mérités ont lorsqu'ils devront entrer en activité après la
ueilli les discours de M. le Pelletier quittant mort ou la démission de quelques-uns des ju
:présidence , et de,M. de Bonnay qui l'y rem es, recevront du roi des lettres-patentes scel
ce. Le
public en jouira par la voie de l'im-
- - -

-
† du sceau de l'Etat, lesquelles ne pourront
ºl9n, ainsi qu'il a été décrété. . être refusées , et seront expédiées sans frais,
-,Qn a renvoyé au comité des rapports une sur la seule présentation du procès-verbal.
e des c9mmissaires du roi, lesquels rendenti , VII. Les lettres-patentes seront conçues dans
º obstacles qui jusqu'à présent Ont , les termes suivans : Louis, etc. les électeurs du :

rêté la formati de la Cha-, - district de ... .. .


te i †º du départément de la Cha (ou du ressort du tribunal de)
nous ayant fait présenter le procès-verbal d'é
( 1o4 )
crets constitutionels, de la personne du sieur.... tement ou indirectement aucune part à l'exe
pour remplir, pendant six années , un office cice du pouvoir législatif. ni empêcher ou su
de juge dans le tribunal de ... .... .. nous pendre l exécution des décrets du corps lég
avons déclaré et déclarons que ledit sieur est latif sanctionnés par le roi, à peine de forf
juge du tribunal de ... ... qu'honneur doit lui lll Te.
étre porté en cette qualité, et que la force pu XI. Les juges seront tenus de transcrire p
blique sera employée en cas de nécessité pour rement et simplement, sur un registre partic
l'exécution des jugemens auxquels il concourra, lier, et de publier, dans la huitaine, les loix c
après avoir prêté le serment requis et avoir été leur seront envoyées. -

dûment installé. Xl1. lls ne pourront point faire de régleme1


VIII. Les officiers chargés des fonctions dn mais ils s'adresseront au corps législatif, tou
ministère public seront nommés à vie par le les fois qu'ils croiront nécessaire , soit d'int
J'Ol. prêler une loi , soit d'en faire une nouvelle.
Les juges et les officiers chargés des fonctions · X {II. Les fonctions judiciaires sont distinct
du ministère public, ne pourront être dépossé et demeureront toujours séparées des foncti(
dés que pour forfaiture, dûmcnt jugée par juges a dministrativcs ; les juges ne pourront, à pe
compétens. de forfature, troubler , de quelque manière c
IX. Nul ne pourra être élu juge ou suppléant, ce soit, les opérations des corps administrati
ou chargé des fonction3 du ministère public , ni citer devant lu les administrateurs p(
s'il n'est àgé de trente ans accomplis, et s il n'a raison de leurs fonctions. |

été pendant cinq : ns juge ou honne de loi X i V. En toute matiere civile et criminel
exerçant publiquement au rès d'un tribunal. les plaidoyers , rapports et jugemens seront
Personne n'ignore maint nant le décret cons bliés , et tout citoyen aura le droit de défen
titutionel qui déclare tous les citoyens adrnis lui-même la cause, soit verbalement, soit
sibles à tous les eumplois civils et miiitaires, sans écrit. -

autre distinction que celle de leur vertu et de XV. La procédure par jurés aura lieu
leurs talens. -
matiere criminelle. -

M. de Folleville et M. d'André, invoquant la XVI. Tout privilége en matiere de jurist


sagºsse de ce décret, en ont pris droit jour tion est aboli ; tous les citoyens , sans disti
démontrer l'Inconvénient qu'il y auroit de con tion , plaideront en la même forme et dev
centrer dans la classe de c toyens, jusqu'à pré les juges , dans les mênes cas.
sent dénommés iioN1M1s DE r o, la faculté d'être XV1 I. L'ordre constitutioncl des juris
promus aux offices de judicature. tions ne pourra être troublé, ni les justicia
« En décrétant cette maxime, a répondu M. distraits de leurs juges naturels , par auc
Démeuniºr, l'Assemblée nationale n'a certaine commission, ou évocations ; mais seulem
ment pas en tendu que l'homme qui seroit honoré par des attributions spécialement détermir
d'une fonction aussi imposante que celle de par la loi.
jngº, ne seroit sujet à ancun examen, et ne XVIII. Tous les citoyens étant égaux de
devroit donner aucune preuve de sa capacité ». la loi , et toute préférence pour le rang e
Sur la disposition qui, pour la promotion à · tour d'être jugé , étant une injustice , to
· la judicature, exige l'âge de 3o ans accomplis,, · les affaires, suivant leur nature , seront'ju
M. Regnault a demandé une exception en fa dans l'ordre selon lequel elles auront été
veur des magistrats actuellement pourvus , et sentées au tribunal. - -

qui ont passé l àge de 25 aus. ll s'autorisoit, ( Cet article a été adopté, sauf rédaction
pour appuyer la demande , des talens rares et XIX. Les loix civ les seront revues ct ré
récoces que le dernier président de l'Assem mées par les législateurs , et il sera fait un «
† nationale a montrés depuis longues années, énéral de loix simples , claires et appropi
la constitution.
quoi qu'il soit très-jeune encore. Mais M. le
- Pelletier.linterrompant lui-même , « les loix , XX. l.e ce de de la procédure civile ser
a-t-il dit, sont faites pour la société, et mon cessamment réſormé , de maniere que les pé
pour los individus » : d'autres amendemens, qui | soient mieux proportionnées aux délits , ol
· sont encore survenus, ont été emportés par la · vant que les peines soient modérées, e
question préalable, et la rédaction de l'art. IX perdant pas de vue cette maxime, que l
- est demaeurée. . ! ,• . · · ·· ne doit prononcer que les peines stricteme
X. Les tribunaux ne pourront prendre direc évidemment nécessaires. .
*.
( 1 o5 )
M. Riquetti le jeune a demandé un instant Dénonciation des requétes de l'h6tel.
d'audiance pour exposer « que dans un appar Appellé comme notable-adjoint à l'andicnce
tement qu'il loue, MM. du district des Corde de la conciergerie du palais, le preunier de ce
liers s'étoient permis hier de faire une descente
pour arrêter des papiers qu'ils accusoient d'être mois, pour une plainte que M. Iiiston, pr, sou
nier dans cette conciergerie , voulo.t ſoriner
incendiaires. Ces papiers sont une brochure de contre les vexations et les manoeuvres de M. le
labbé de Lubersac, qui avoit assez présumé de Blanc de Verneuil, procureur général, j'ai eu la
lamitié de M. Riquetti pour espérer qu'il ne douleur de voir le commissaire M. B : rtrand se
trouveroit pas mauvais que les ballots en fus refuser constamment à entendre cette plainte.
sent déposés chez lui pendant son absence : J'ai entendu dans la même audiance accuser ce
l'honorable membre , en se plaignant de cet M. le Blanc de Verneuil d'avoir tenu pendant
| acte de MM. du district, se loue beaucoup de trois mois au secret M. Riston, de l'avoir me
leur houneteté personnelle. nacé du bâillon, parce qu'il faisoit des observa
ll a fait ensuite une sortie sur la licence des
tions trop vives et trop pressantes devant le
Jolliculaires et colporteurs qui semblent se faire public , et d'avoir che ciré à débaucher la mai
un jeu de s'attaquer à lui , et qui ce matin tresse dit iiL M. Ristou penda : t que celt - ci
, criaient encore dans les rues , Co'aspiration étoit en prison. Mon collègue et moi avons
-nouvelle du vicomte de Mirabeau.
. Ce récit, fait avec une surabondance de gaîté, dressé procès-veu bal sur le registre de notre
district ( aujourd'nui la section de la Bibl.othè
aintéressé quelques auditeurs, mais l'Asseinblée que) du refus de recevoir la plainte de M.
n'a rien statué sur l'une ni sur l'autre plainte. G. Riston, ct de toutes les circonstances dont
nous avons été tº moins. Je dénonce ces faits à
. Opinion du Génevois sur le décret relatif aux la nation , à l'Assemblée nationale, à tous les
- titres, aux noms et aux arinoiries. notables et à tous les bons citoyens. M. itiston
· Le fameux charlatan étoit seul d'avis dans fera bientôt paroitre son mémoire, dont je
donnerai l'extrait. C.... qui veut dire CARRA.
le conseil que le roi, avant d'accepter le décret
. relatif aux titres, aux noms et aux armoiries ,
·- envoyât des observations à l'Assemblée natio Discours remarquable de M. Gossin.
•. nale.. Plusieurs personnes ne conçoivent pas
comment cet homme, qui a si souvcnt farci Lorsque M. Gossin ſit, au nom du comité de
ses emphatiques productions des mots philoso constitution , le rapport de la nouvelle distri
phie, vertu, ect. ait pu s'élever contre un pareil bntion de Paris, il terrnina son discours en ces
décret Espéroit-il se faire conférer un jour le lC I'nl eS :

titre de duc ou de prince ? ou bien vouloit-il « Nous avons trouvé une soumission parfaite
- mettre en jeu le veto royal dans cette occasion dans les sections destimées à ne plus rester, mi
| pour troubler les opérations de l'Assemblée na sous leurs noms, ni dans la même réunion des
tionale ?Il se hâte de nous dire, dans la Gazette c toyens ; ce mom et cette réunion leur étoient
| Universelle du 1er de ce mois, qu'il est sûr, lui, cependant bien cliers, et par des succès et par
· de la pureté de ses intentions et de son atla des services rendus à la patrie, et par des
#chement à la constitution et aux vrais intérêts raisons de fraternité et d'amitié. Tout a été
,du peuple,nous
monsieur, maisnequ'il a pu pas
sommes se tromper. Non,
dupes de toutes
sacrifié, non sans douleur, non sans regret,
mais avec courºge , pour obéir à la néce -
| ces belles protestations de votre part. Lorsque sité des circonsti, 1cºs : l :s districis de I'aris,
vous avez proposé dans le conseil une opposi si utiles depuis la révol !tion , ſinissent comrae
"tion au décret sur les titres, noms et armoiries, ils ont comrncncé ; ils s'empressent d' obéir à
#vous aviez à coup sûr de mauvaises intentions ; la loi ; ils sont ilaLtés que cet eu pressem ::t
mais vos collègues ministériels ont senti quº la prouve l ur rcspe t à l'Assembléc nationale :
-démarche étoit prématurée, et vous vous êtes cette obéissance à la loi est désormais le ga
empressé de jetter un voile sur cette démarche rant de la paix du royaume et. de la félicité
par de grands mots; car vous croyez toujours † ; ce respect que nous retrouvons à
pouvoir en imposer à ce peuple de la même aris et dans tous les instans et dans tous les
manière dont vons lui en avez imposé jusqu'à
( No6 )
trie. Nous avons dû , messieurs , vous rendre D r L 1 v o UR NE, le 19 juin.
compte de ces dispositions généreuses et pa Le major Lambro a été défait, avec to11te
triotiques , nous devons dire que la ville de petite flotte, par les Turcs, qui n'avoient ql
Paris , qui a porté tout le poids de la révo quatre vaisseaux. Après un combat bien souter
lution, a souffert sans se plaindrc ; qu'elle a par les Turcs, et qui dura même presque tou
toujours marché de sacrifices en sacrifices vers # nuit, la victoire a été décidée en faveur c
le bien général; qu'avec tous les moyens de ceux-ci par quatre gros chebecs algériens . q
randeur et de force qui lui appartiennent, coulèrent bas trois vaisseaux russes, avec .tQ]
elle a donné la première, elle a donné tous les les équipages. M. Lambro a eu le bonheur de
jours l exemple de la soumission la plus prompte sauver sur un bâtiment léger à l ile Cerigo. Deu
et la plus entière à vos décrets ; de sorte qu'elle autres de ses vaisseaux ont échoué près de l'î
mérite de nous ce qu'elle méritera de la pos d'Andros, et sont au pouvoir des Turcs , q
térité, un double éloge pour avoir déterminé sont allés sur le champ détruire les fortificatioi
la révolution par son courage , et l'avoir assu que les Russes ont élevées dans l île de Zea.
,rée par sa soumission ». Le nouveau grand-visir n'est pas mort
comme on l'avoit dit.

L'on écrit de Nanci, que deux officiers du


• régiment du Roi ne sachant comment faire ULTIMATUM à M. l'évéque de Nanci , p
M. Bertolio, 179o. A Paris, chez Buissor
-pour brouiller avec les soldats de leur corps la libraire, rue Hautefeuille ; 79 pages Zrz-8
. garde mationale lorraine, ont fait travestir un
sergent, fameux olindeur, en garde national. 18 sous, broché, et 24 sous franc de po
· Ce sergent, tainsi vêtu , a cherché dispute à des par la poste.
. grenadiers du régiment du Roi. — Ceux-ci se Ce titre rappelle l'Ultimatum au Mémoi1
, sont battus ; plusieurs ont été blessés ; l'un d'eux des Princes, si bien accueilli par le public
, a reconnu le traître, eux-mêmes l'ont arrêté ; qui verra sans doute du même œil celui qu
ik l'ont interrogé; ils ont recueilli de la bouche mous lui annonçons : on y trouvera la mêm
du coupable des aveux véritablement infâmes force de logique et de style. L'auteur y comb
pour les deux officiers , qui lui avoient donné l'aristocratie cléricale , avec autant de succº
vingt louis pour jouer ce rôle perſide ; les gre u'il a combattu dans son premier ouvrag
nadiers ont demandé justice à l'état major : l'aristocratie féodale. Il y établit un grand prii
celui-ci a répondu légérement, on vous la fera. cipe, sur lequel on n'a peut-être pas el 1Co1
— Sur le champ, ont-ils dit. — Cependant on assez insisté, et qui donne la véritable clef d
ne remuoit point, et il falloit garder le crimi la tolérance civile en matière d'opinions rel
nel : alors les grenadiers, assemblés en conseil gieuses , c'est qu'il ne peut y avoir dans aucu
· de guerre , ont constaté son délit , ils l'ont gouvernement , excepté le théocratique , #
: condamné à mourir sous les verges ; mais dans religion de l'étut. De ce principe lumineux
' l'intervalle du jugement à l'exécution , on a coule la réfutation complète de l'écrit de M. d
* découvert que le scélérat, qu'on alloit ainsi dé Nanci, et la justification de la nouvelle orgº
chirer, étoit, par contumace, condammé à être misation du clergé françois : organisation
: pendu dans son pays, pour avoir assassiné sa comme l'observe très-bien l'auteur, sans la
- maîtresse. — Les § l'ont dégradé , ils quelle la mouvelle constitution eût été inapal
· lui ont ôté son habit et coupé ses cheveux, et faite , ou peut-être impossible, Nous aurons !
- c'est dans cet état qu'on l'a livré à la maré clergé-citoyen, pourvu que l'Assemblée nati
· chaussée. — Quant aux deux officicrs , le régi male couronne son ouvrage , en proscrivant
· ment èn poursuit la punition ; à s'ils† comme elle le peut, le † forcé des prêtre
" écliappoient à la sévérité de la loi, de voir les Le nouvel Ultimatum présente, à cette occi
- soldats se réunir et choisir parmi eux de nou , sion, d'excellentes réflexions, que nous regr
*veaux officiers. ( /ournal patriotique du Dau tons de, ne pouvoir mettre, sous les yeux .
: phiné.: » )1
• • ../ - " . : " - -
, nos lecteurs.
On s abonne à Paris , chez BUIssoN , Libraire , ruo Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le pr
"de l'abonnement et la, lettre d'avis, et touies les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
Chez madame DELAPLA »scHE, rue du Roule ; et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes, du Royaum
- et dè l'Etranger.
· l Il paroft tous les jours un IVnnéro de ce Journal. Prix 56 lie, pºur un an, 18 /io. pour 6 mois, et de @ liv. pot
- 3mois ,Jºrºnc dº port , par la poste, pour tout le Royaume. L'abonnement ne consmsnce que du prem. d'un moi
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E LA F R A N C E,
ET A F F A I R E S P o L 1T 1 QU E s D E L' E U R O P E;
J0 U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
et dirigé par M. MERcI En. -

· Une loi doit disparoître dès que la société est plus heureuse sans
cette loi. LocKE.

N°. C CLXXV II I. Du Mercredi 7 Juillet 179o.


ASSEMBLÉE NAT I O N A L E. On a envoyé au comité de liquidation une
supplique de quelques particuliers anglois,
Séance du 6 juillet. qui réclament des sommes qu'ils ont prêtées
aux colons de Tabago, sous l'autorisation de
L'momus fanatisme s'agite encore dans M. de Castries , alors ministre de la marine.
es murs de Nîmes, et médite de nouveaux M. Bouche a élevé un vœu nouveau sur les
forfaits; mais il est de près surveillé, et ses dispositions réglementaires concernant le pacte
menées ténébreuses n'échapperont pas à l'œil fédératif; toutes les places , dit-il, sont dis
de la patrie. Les commissaires du roi au dé tribuées au roi, à la famille royale, à la mu
Partement du Gard , dans une lettre à l'As nicipalité, etc. et le président de l'Assemblée,
ºlée nationale, exposent la sorte d'impos le premier homme de la représentation natio
} ité où ils ont été de prévenir les funestes · nale n'en a pas ! Je demande que l'on ajourne
| nemens du 13 juin, et les mesures qu'ils à jeudi cette question , sans retard , à la séanoe
†ºr*prévenir une insurrection
Velle. - - -
nou du matin. Adopté.
Cette motion de M. Borche a donné occa
º ºu les départemens de l'empire , à sion à M. Fermont d'en former une bien au
, ºare † les atteliers de cha trement importante. « Vous avez, a-t-il dit,
lité s'éti lisent et se multiplient avec une cé décrété la formule du serment pour les trou
| #é,vraiment touchante. Bientôt la mendi pes de ligne et les gardes mationales, mais on
º disparoitra, bientôt il n'y aura de pauvre n'a pas encore parlé de celui que le roi doit
gue le Paresseux.opiniâtre, et celui-là même, prêter dans l'auguste solemnité » !
lº à la contrainte salutaire des loix, ne Il est décrété que le comité de constitutiop
Pºmra pas devenir malfaiteur. apportera cette formule à la même séanco de
Au nºm du comité des finances, plusieurs jeudi matin.
: lºts de décrets, successivement adoptés, au M. de Vaudreuil, au nom du comité de la
ºnt diverses municipalités à emprunter marine , a proposé de décréter cinq articles
Pºrétablissemons d'atteliers de charité et tra concernant les gardes mationales qui voudroient
º publics, savoir, Arras 13o,ooo livres, Se être employées dan3 l armement de l'escadre.
dºn 4oooo livres ; Dampierre est autorisé à Ils ont été adoptés; nous les donnerons lors
ºPºser, pour le même objet, une somme de que la rédaction en sera détcrminée.
#º°livres en quatre ans; et Toul à imposer M. Fermont a observé qu'il étoit temps que les
ºº livres en cinq ans, pour rembourser les officiers de la marine marchande ne fussent plus
ºPrunts et avances qui ont été employés en soumis au commandement de ceux de la marine
flteliers.
royale qui, comme on sait, les traitoient avec
Le roi a sanctionné plusieurs décrets; ceux cette liauteur que l inepte préjugé de la nais
| º la vente des biens nationaux aux particu sance avoit érigé en droit depuis si long-temps.
, celui qui a été rendu sur l'affaire de Ha Il a demandé que l'égalité des droits et le
guenau , § qui ordonne l'avance de 45 concours des talens fussent établis. dans cette
| uillions à la caisse publique. partie de l'organisation nationale comme dans
( 1 o8 )
toutes les autros : ct cette d mande a été en n'y a point non plus d'évêché, décrété qu'i
voyée au comité de la marine. en sera établi un à Vézoul.
A l'ordre du jour étoit le rapport des co l)ans le département d'Yle et Vilaine il y a
mités ecclésiastique et d · constitution , sur la trois « vêciiés , Rennes, Saint-Malo et Dol. Lé.
nouvelle divis on du royaume en arrondisse cri té que l évêché sera à Rennes :
mcns métropolitains, et sur la fixation des siéges L)écrète en outre que dans le département
épiscopaux dans chaque d, pa1 t ment. Miais des côtes du Nord, le siége ( piscopal sera fixé
avant de déterminer ces circonscriptions géné à Saint-Brieuc , et non à Tréguier :
rales , on a cru devoir examiner le point de lºt que , dans le département du Finistère,
savoir si les évêcbés existans seuls dans les 42 l'évêché sera fixé à Quimper.
départemens du royal in : scroient conservés , Dans le département de la Mayenne il n'
ou s ls seroient au contraire transportés dans a point d'évêché , décrété qu'il en sera §
d'autres villes, selon les beso ns et les localités. un dans la ville de Laval.
ll est décrété qu'ils seront conservés. Dans le département de Seine et Loire il n'y
Ces évêchés sont Vannes, Nantes, Angers, a pas non plus d'évêchés , décrété que le siégº
le Mans, I uçon . Agen, Tulle, Limoges, An épiscopal sera à Versailles. -

gºulême . Tarbes , Perpignan , Miende, lyon, L)ans le département de l'Yonne il existe


deux évêchés, Auxerre et Sens. Décrété qut
Clermont, Saint-Flour, le Puy, Viviers, Belley, l évêché sera fixé à Sens. -

Besançon, Strasbourg , Saint - Di z, l angres, ll a été décrété , sur la proposition de M. l


Dijon, Saint-Claude, Verdun, Metz, Cambrai, président, que les articles qui restent encor
Roucn , Séez, Evreux , Amiens , Paris , Char
à décréter sur l'arrondissement des évêchés e
tres , Orléans, Troies, Nºnci, Bourges, Blois, celui des métropolitains, ne seroient discuté
Tours, Poitiers , Moulins et Neyers.
qu'aux séances du soir, et que les séances di
On a proposé ensuite de d'cr'ter quels matin seroient données à la discussion l ordr
évêchés seront conservés dans les départemens judiciaire.
où il en existe plusieurs. M. de Bonnay avoit annoncé qu'à l'ordre d
Dans le département de l'Orne inférieure , deux heures il seroit présenté une demande d
il en existe deux, Lisieux et Bayeux. Lécrété Louis l'hilippe de France , ci-devant duc d'Or
que l'évêché sera à Bayeux. l ans. La curiosité impatiente sembloit liâte
Dans le département de la Manche il y en l heure annonc e.
a deux , Coutances et Avranches. Décrété que M. de la Touche a fait lecture d'une lettr
l'évêché sera à Coutances. du prince. Il mande « que le 25 du mois derniº
Dans le département de l'Oise il y en a trois, il a écrit au roi qu'il étoit dans l intention
Beauvais Noyon et Senlis. Décrété que l'évêché revenir à Paris : que déterminé à effectuer c
sera à Beauvais. dessein, il avoit même pris congé du roi d'Ar
Dans le département du Pas de Calais il y en gleterre pour partir le 3 juillet; mais qu'au mº
a trois , Arras , Boulogne et Saint-Omer. Dé ment où il s'y préparoit , M. l'ambassadeur d
crété que l'évêché sera à Saint-Om r, l'rance l'avoit fait parler à M. de Boinville : qu
Dans le département de la Marne il y en a celui-ci, venu de la part de M. de la Fayettº
deux, Reims et Châlons. Décrété que l'évêché avoit
moment engagé
d un Mi. d'Orléans
retour qui neà éloigner
pourroºt encore
qu OCCf
sera à Reims.
3 , Dans le département de la Meurte il y en sionner de grands troubles dans la capitale !
a deux,lToul et Nanci. Décrété que l'évêché . d'Orléans observe qu'au mois d octobre dernié
-sera à Nanci. il a fui aussi M. de la Fayette, qui lui r cou
Dans le département des Ardennes il n'y a manda de disparoître du royaume : mais qu
pas d'évêché, décrété que le siége épiscopal depuis le 25 du mo.s dernier il a enfin recO11 ll
sera érigé à Sedan. - que son sejour
de France à ondres
, et qu'il n est plusnºº
a en conséqu †.
utilei O l'IIl
· Dans le dép rtement de l'Aisne il y a deux
évêchés , Laon et Soissons, Lécrété que le résolution de venir repren re 1 ex rººº , §o,
siége épiscopal sera à Soissons. fonctions dans l Assemblée nationale Mº § r(
, l)ans le département du Haut-Rhin il n'y a léans supple l'Assemblée de s'expl q # N §
pas d'évêché . décrété que ie siége épiscopal ment à c t 'giru et l observe qº *! l ! ,
sera fixé à Colmar. blée réponuoil à sa demande par º u "º
· Dans le département de la Haute-Saône il lieu à deiiberer, il prendroit cette rº Pº !
( 1o9 )
iconsentément, et croiroit que l'Assemblée ville, ensuite de la p'titºon de plus de ccnt
i accorde ce qu'il demande ». cinquante citoyens actifs,
M. de la Fayette est monté à la tribune et a Pénétrés du I lus profond respect pour les
t: « Les mêmes raisons qui, au mois d octo décrets de l'auguste Assemblée mation le , et
re dernier, m'ont fait conseiller à M. d'Or - des sentimens de la plus haute adm ration
pour ses opérations , qui tendent à assu rer
hns des absenter subsistent encore ; je persiste
lttoire que, dans les circonstances actuelles, il d'une manière invariablé la félicité publique ;
le pourroit revenir dans la capitale sans qu'il Considérant que les décrets relatifs au clergé
fenrésultât quelque danger pour la tranquillité peuvent seuls rendre à l · religion catliol que ,
apostolique et ronaine , cette majestueuse
blique: chargé par un décret de l'Assemblée plicité qu'elle tient de son origine : quesim les
† ordre cn cette grande ville, abus introduits par la superstition dans des
jai en effet chargé M. de Boinville , qui partoit
pour lAngletetre, de détourner M. d'Orléans temps d'ignorance et des intérêts particuliers
du dessein de revenir en France ». avoient considérablemcnt altérés ;
Il est difficile de dire à quoi tiennent de Considérant que ces décrets tendent essen
usses terreurs qui se sont répandues dans le tiellement à ramener parmi ses ministres cette
ceur même de plusieurs bons citoyens, à rai pureté de mœurs , cette austérité de principe ,
sans lesquels ils prétendroient vainement à la
ion du mouvement immense qu'occasionnera
la fête du 14 juillet. Ce mouvement ne peut confiance des peuples ;
être que celui de la joie, de l amour ; déja Considérant que la religion catholique est
assentiment le plus parfait règne entre les établie particulièrement sur le précepte d'une
rdes nationales parisiennes et nos frères d'ar charité universelle qui doit lier tous ies l.om
esquiarrivent de toutes les parties du royaume. mes , que par une conséquence de cette morale
: de la Fayette a terminé son discours par sublime , tous les hommes sont frères, et que
s'assurances les plus positives et les plus tou la différence d'opinion ne doit jamais altorer
chantes. . les sentimens d'union et d'amour dont ils sont
: Plusieurs motions ont été faites relativement pénétrés les uns pour les autres : ces mêmes
lau retour de M. d'Orléans ; mais l'Assemblée · citoyens n'ont vu qu'avec indignation une
ºn a adopté aucune, et s'est contentée d'or déclaration souscrite par trois cents et quel
ººner qu'on passeroit à l'ordre du jour. ques députés, au nombre desquels ils ont eu
la douleur de trouver les noins de deux de
leurs députés. les sieurs Causans et Poule ;
on º proposé, pour la fédération de Paris, · Convaincus qu une pareille déclaration n'est
une idée dont l'exécution nous paroît sublime : qu'un effort de plus des enncmis du bien pu
ºest d'élever. au milieu du camp, un trône blic pour contrarier les vues sages de nos su
"perbe, qui demeureroit vuide : ce trône re prêmes l gislateurs : qu'elle seroit capable de
Présenteroit la nation, de laquelle dérivent semer une division d'autant plus funeste ,
ºus les pouvoirs. A côté, mais plus bas, se qu'elle couvre de noirs desseins sous le voile
ºient deux tabourets pour les deux premiers sacré de la religion ;
égués de la nation , le pouvoir législatif et Considérant qn'il est de leur devoir d'arrêter
Pouvoir exécutif. Ils seroient occupés par les perſides insinuations d'un fanatisme reli
Président de l Assemblée nationale et par g1et1x ,

º. Ce spectacle rappellero t que le peuple Les citoyens actifs de la ville d'Orange ont
* la source essentielle de toutes les autorités, unanirnem nt arrêté d'adhérer, par une pro
fession de foi sol mnelle , à tous les décrets de
ºcttte vérité, quoique connue, a besoin d'ê l'auguste Assemblée nationale, et notamment
ºº souvent manifestée avec éclat.
au décret du 13 avril dernier;
Déclarent qu'ils maintiendront la constitu
ſdhésion de la ville d'Orange à l'Assemblée tion avec cette fermeté qui, dans les citoyens
nationale. d'Orange , ne s'est jamais démentie depuis le
premier moment de la révolution ;
Les citoyens acti fs de la villa d'Orange, assem Improuvent formellement la conduite de
lés extraordinair nient sur la convocation de tous ceux qni ont signé lesdites protestation
( 11e )
sieurs Causans et Poule , deux des députés de forcées, ou de consentir à un accommodem
cette principauté : les déclarent ennemis de la puérile et hontenx , ou de risquer une gue
constitution, et comme tels traîtres à la na dont les succès seront très-incert ins. Si
tion , et incapables de remplir à l'avenir aucune deux puissances font un accommodement,
fonction publique dans la ville d'Orange , et Suède , la Turquie, la Pologne et les provin
ont signé conjointement avec MM. de la garde Belgiques resteront en proiè à l'ambitieuse m
nationale d Orange, qui ont adhéré à la pré son d'Autriclie et à l'orgueilleuse Catherine
sente. Suivent près de quatre cents signatures. Si elles font la guerre trop tard, elles seront b
tues, et alors on verra une insurrection génér
en Prusse et en Angleterre. ,l est donc de la ]
Nouvelles des frontières. Coup-d'aeil rapide sur litique et de l'intérêt pressant de ces deux pi
l état instantané de l'Europe. sances de rompre toutes ces petites négoc
tions mystérieuses et puériles, qui sont
ressources dignes seulement de Léopold et
La municipalité de Lille a été instruite qu'en Catherine , et de marcher sur le champ
tre le 5 et le 7 de ce mois, les Autrichiens , au secours des Turcs , des Suédois, des Polon
mombre de 1o ooo hotnmes , alloient tenter une
invasion dans les provinces Belg ques. On assure et des Brabançons. C'est le seul moyen de re
ver le courage de ces quatre mations, et
que l'Autrichien Esterhazy , qui nous trahit tout changer les destinées de l' Europe en faveur
à son aise depuis long-temps , a fait passer à la maison de Drandebourg et de celle d'Oran
cette occasion une grande partie du régiment et ce moyen vaut inſin ment mieux que de te
de Dillon en habits de paysans, pour soutenir poriser pour savoir si la Prusse aura Thorn
les Autrichiens , et que les soldats du régiment Dantzick, et si l'Angleterre fera le comme
de Hesse-Darmstat se promènent de villages en dans le Nootka-Sund. Thorn , Dantzick et
villages sur les frontières, tantôt sur le terri Nootka-Sund sont dans Vienne et dans Péte
toire des provinecs Belgiques, tantôt sur celles bourg; c'est-là où il faut les aller chercher,
de France. On assure de même que l'armée au c'est-là où la maison de Brandebourg et c
trichienme du Luxembourg , après avoir battu les d'Orange trouveront un traité solide d'allia
Brabançons, deviendra le noyau où se joindront avec la mation françoise, un traité de c«
les mécontens françois, avec un très - grand merce avec toutes les mations du globe, et
mombre de déserteurs , pour commencer une traité de paix pour toute l'Europe. CARRA.
contre-révolution dans la Flandre françoise.
Que font pendant ce temps-là quelques-uns
de nos héros et de nos grands orateurs de l'As DE MA N H E 1 M , le 21 juin.
semblée nationale ? Ils se laissent endormir par
les impostures et les cajoleries du comité autri Le prince de Cobourg, digne serviteur d
chien de Saint-Cloud : les uns font l'amour pen mauvaise foi de Léopold, voulut, avant de
dant que les autres jouent gros jeu , et que blier l'armistice, s'emparer du fort d'Oxgeto
d'autres dinent chez les ministres, pour savoir qu'il croyoit enlever à la premiere attaque
comment ils deviendront ministres eux-mêmes. a mal calculé. Les Turcs en sont sortis au n
D'un autre côté, que font le roi de Prusse et bre de 18, ooo hommes, ont renversé, taillé
l'Angleterre ? Ces deux puiss inces laissent écra piece les premières bandes autrichiennes ,
ser les Suédois et les Turcs, leurs alliés, au lieu mis le reste en fuite. Léopold y a perdu !
de prendre sur le champ un parti vigoureux, de 3ooo hommes , et 18 pieces de canon.
en attaquant sérieusement le roi de Hongrie énéral Thurn, qui commandoit l'attaque ,
et les Russes. Qu'arrivera-t-il de tout cela ? que tonbé dans les mains des turcs, qui lui
la Prusse et l'Angleterre, abandonnées à elles coupé la tête sur un canon, pour la porter
mêmes, et obligées elles seules de faire face à bout d'une pique. On compte aussi plusi
l'Autriche, à la Russie ct à l'Espagne, seront officiers généraux parmi les morts.
1On s'abonne à Paris, chez BUIssoN , Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le
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ll parott tous les jours un Numéro de ce Journal.Prix 56 liv, pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv.
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ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
[ . D E. L A F R A N C E ,
ET A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
J0 U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
- | et dirigé par M. MERcI ER.
Les politiques bornés se font des fantômes effrayans de toute inno
· · · · vation : eli ! comment sortir d'un grand désordre sans de grands
changemens ? LEIBNITz.

- N°. C C L X X I X. ADu Jeudi 8 Juillet 179o.


- AssEMBLÉE NAT 1 o N A L E. décrets, et d'en surveiller l'expédition et l'en
voi, après la sanction , veillera à ce que les
- Séance du 6 Juillet au soir. trois articles ci-dessus soient ponctuellement
exécutés. - -

Dºrºn trop long-temps l'Assemblée nationale V. Pour l'entière exécution du décret du 5


a droit de se plaindre des lenteurs qui arrêtent novembre 1789 , le garde des sceaux et les
l'exécution, et même la sanction ou l'accepta autres ministres enverront, de huit en liuit
tion de ses décrets. Ces lenteurs ont une cause, jours, à ce comité, un état, par département
, coupable ou non coupable ; cette cause existe et par ordre de date, des accusés ou certificats
lns la nature des choses, ou dans la volonté de réception des décrets.
s personnes. VI. L'imprimeur de l'Assemblée nationale
, M. Bouche, qui, plus d'une fois, a élevé remettra dans le jour, à ce comité, un exemplaire
- la voix pour accuser † délais, et qui a eu la de tous les procès-verbaux depuis le 15 mai 1789
mission particulière d'en sonder la source, a jusqu'à ce jour, et ainsi successivement jusqu'à
apporté ce soir un projet de décret en cinq la fin de la présente session.
articles, au moyen desquels il n'y aura plus Le bataillon des Chasseurs de Royal-Corse ,
d'ouverture au retardement , et la mauvaise en garnison à Grenoble, a dernièrement reçu
fºi, s'il pouvoit y en avoir eu, ne trouvera de M. de la Tour-du-Pin tin ordre de dépla
' plus de prétexte. cement. La ville de Grenoble qui voit, du côté
, Ce projet a été décrété après un léger amen de Chambéry , des mouvemens militaires , un
dement. -
rassemblement de 15, ooo liommes , a conçu
, L'Assemblée nationale décrète ce qui suit : quelques inquiétudes ; elle s'est opposée au dé
part de Royal-Corse, et la municipalité soumet
Art Iº. « L'Assemblée nationale charge les sa conduite à l'Assemblée nationale , qui , ne
: commissaires-inspecteurs des travaux des bu l'improuvant point, décrète , nonobstant les
#raux, de faire porter tous les jours au comité observations de M. de Foucault, que son pré
chargé de collationner les décrets, et d'en sident se retirera pardevers le roi , pour ins
#urveiller l'expédition et l'envoi, après la sanc truire sa majesté de l'inconvénient qu'entraî
lion, une copie des décrets rendus la veille. neroit l'exécution des ordres, au moins légers,
Cette copie sera signée par les secrétaires. qu'avoit donnés le ministre de la guerre. -

IL Les notes originales des décrets sanction Il se commet des délits journaliers et des dé:
nés que le garde des sceaux adresse au prési vastations dans le forêts du département de
dent, seront aussi portées au même comité, Haute-Saône. Pour les arrêter, l'Assemblée ad
lejour même qu'elles seront reçues. ministrative s'est permis des réglemens, et avoit
,.III. Successivement on portera au même en cela dépassé son pouvoir; eſle fait présenter
comité nn état , signé par les secrétaires, de ces réglemens au corps législatif pour les revêtir
( l 12 )
de cette affaire aux comités des domaines et qui ont été appellés au service, et qu'il me sere
d'agriculture réunis. pas nécessaire d'employer dans les grades énon
La discussion a été reprise sur le commerce cés ci-dessus , auront la liberté de se retire1
de l'Inde. Les deux systêmes, de la liberté des chez eux.
retours et du privilége exclusif, se sont com V. Le présent décret sera présenté sans déla
battus avec une vigueur égale. tes partisans de à la sanction du roi, et exécuté provisoiremen
celui-ci, parmi lesquels s'est distingué M. de la pour l armement de l'escadre ».
Ville-le-Roux, négociant à l Orient , ont cité
l'exemple de l'Angleterre qui, jalouse de sa li Séance du 7 juillet.
berté, n'en a pas moins établi dans cette partie
les entraves d'ume corporation commerçante. L'Assemblée nationale, qui, pour la rédac
Les autres , ct singulièrement M. L)andrº , tion de ses procès verbaux , a imposé à ses se
ont démontré que, depuis le décret qui a pro crétaires le devoir de la plus austère simplicit
noncé la liberté du commerce de l' nde, la et de l'exactitude la plus détaillée, a vu au
question étoit jugée , et qu'il seroit inconsé jourd'hui, sur celui de la séance d'hier matin
élever des difficultés d'une nature bien mou
quent de géner les retours après avoir favorisé velle. On a demandé s'il étoit convenable à l
# départs. On alloit asser aiix voix , mais
l'Assemblée n'étant pas très-nombreuse , on a, dignité de lAssemblée natioaale que son procès
sur la motion de M. Cazalès, ajonrné cette im verbal renfermât la pétition de M. d'Orléans
portante question à la séance de jeudi soir. et la prétérition à laquelle l'Assemblée s'est dé
Demain mercredi , séance extraordinaire du terminée. On a demandé s'il étoit possible de s
soir, pour terminer le travail sur la distribution dispenser d insérer, dans un procès-verbal, rie
des évêchés et mé tropoles. de ce qui s'étoit passé dans les actes dont il es
l'expression, et pour ainsi dire le miroir. U
Rédaction du décret rendº hier , concernant mezzo termine, présenté par M. Freteau ,
réuni les opinions diverses. Le procès-verbi
la marine marchande. portera « que la lettre ( crite à l'Assemblée na
« L'Assembléc nationale, jug ant n'ce saire
tionale par un député de Crécy , a été lue pa
de pourvoir provisoirement anx justes récla un autre député, et qu'il a été ensuite passé
mations qui lui ont été adressées par les offi - l'ordre du jour ». On ne fera pas mention de
ciers de la marine marchande, sur la forme de pièces qui étoient jointes à cette lettre, parc
u'en effet l'Assemblée n'en a pas admis l
service à laquelle ils sont tenus à bord des vais §.
seaux de guerre, a décrété et décrète ce qui
suit : -
On a fait la lecture de l'original, en parche
Art. Ier. Tous les jeunes gens qui auront été . min, de la sanction royale donnée sur plusieur
décrets, notamment sur celui qui enjoint à tou
employés pendant une campagne de long cours, particuliers de ne porter d'autres noms qu
comme officiers sur les navirés marchands , ne
pourront être commandés pour servir sur les leurs noms de famille, et sur celui qui concern
pacte fédératif.
vaisseaux de guerre qu'en qualité de volon le Dumouchel, député de Paris, et ancie
taires. M.
recteur de l'université , dans un discours fo
- II. Les navigateurs qui auront été employés applaudi , a prié l'Assemblée de vouloir bie
sur les navires marchands , en † G SG - nommer des commissaires pour assister lun
conds capitaines et de premiers lieutenans, ne prochain à la distribution des prix annuels c
pourront être employés sur les vaisseaux de † : ce qui a été décrété conforméme
uerre dans un grade inférieur à celui de pilotes à sa demande.
ou d'aides-pilotes. -

, Un négociant, porteur d'une lettre de chan


, III. Les capitaines des navires qui auront de 17,5oo livres, sur un député de l'Assembli
commandé dans les † de long cours ou mationale, créance échue, et non payée , s'e
de grand cabotige, des bâtime ! au-dessus de adressé à M. le président, pour savoir du cor
§nneaux, et ceux qui ont déja servi comme | législatif s'il peut exercer, contre son débiteu
officiers auxiliaires, ne pourront être employés les contraintes autorisées par la loi. La répon
au service de la flotte qu'en qualité d'ofliciers. affirmative est sortie de presque toutes les bo
, IV. Tous les officiens des navines manchands ! ches à la fois. Mais M. de Beaumetz, sans s'o
' ( 1 13 )
oser de front à ce sentiment de la noble fierté ! d'une véritable autorité arbitraire, et personna :
luiagitoitl'Assemblée, a cru pouvoir réclamer, n'ignore que l'arbitraire même de la vertu est
our le collègue repréhensible, le privilége de , à craindre ». - - · -

linviolabilité commune. Il a été fortement corn La discussion s'est portée sur la mature des
nttu par M. Populus. Quelques personnes ont ! fonctions de ces juges, sur l étendue de leur
proposé de renyoyer la matière à l'examen du compétence ; 1nais elle a été enfin ramenée à
tomité de constitution : d'autres s'y sont oppo- . la simplicité de la première question , et le
lées, et en beaucoup plus grand nombre. :
décret a été rendu.
' « Ilseroit honteux, a dit M. Camus , de dé Art. I°r. « Il y aura dans chaque canton un
èrer long - temps sur une telle question . ' juge de paix et des prud'hommes assesseurs de
Assemblée n'a qu'une alternative , ou laisser juge de paix ».
le débiteur aux justes poursuites du créancier, Sur la seconde partie, ces juges auront-ils
ou payer la dette ».. une jnrisdiction contentieuse ? M. Démeunier
Ce dilemme est resté sans réplique. Il est dé a insisté snr cette question : et après une dis
trété « que le président de l'Assemblée écrira | cussion
de paix
modérée, il est décrété « que les juges
auront une jurisdiction contentieuse ».
au porteur de la lettre de change, qu'il peut · Les juges de paix seront-ils établis dans les
exercer contre le député qui est son'débiteur, : villes et dans les campagnes ?
jºutes les poursuites autorisées par la loi ». · « Dans les villes où il y aura un tribunal de
, Un curé a ensuite paru à la tribune ; c'étoit district , il semble §. , a dit M. Prieur ,
ºdes signataires de la déplorable protestation de †des juges de paix ». .. ..
des 297." ! ' . et avis n'est pas celui de M. Mongin de
: « J'étois attaché, a-t-il dit, aux principes de Rochefort. Plusieurs autres , après lui, sou
religion comme je le suis enoore , et le se tiennent que l'établissement des jugés de pa x
tonte ma vie; mais je ne pensois pas qu'un étant utile par-tout , est conséquemment né
te qui avoit pour objet le soutien'de la reli cessaire par-tout. · , " . " -

n, pût donner lieu à des insinuations dan Enfin ſ'article est décrété en ces termes :
· gereuses , et lorsque je l'ai signé , je proteste, Art.'ii.'.« 8 il y a 'dans le canton plusieuns
#ur ma conitience, que je l'ai fait dans la ferme . villes ou bourgs dont la populatión èxcède
foide bien mériter de la patrie : puisque je me 2ooo habitans, ces villes ou bourgs auront un
suis trompé, je révoque ma signature ». -

-
juge de paix et des prud'hommes particuliers.
|
Les villes et les gros bourgs qui contiendront
, Il a été décrété, sur la demande même de
l'honorable membre, que cette , rétractation plus de 8ooo ames, auront le nombre de juges
de paix qui sera déterminé par le corps légis
ºit insérée dans le procès-verbal. º ' ; latif, d'après les instructions, des administra
Lordre du jour amenoît la discussion sur tions de départemens ». G.
*pouvoirjudiciaire, et sur J'établissement des
#ºde paix et des prud'hommes leurs asses - ) A V I S. · · ,

MM. les Abonnés , dont la jouissance date du 5


, # Péthion s'est vivement opposé à cette février pour 6 mois, et du 1 mài pour 3 mois, sont
" # ## # #
laquelle il croit appercevoir,
lºlitution, dans 'avertis que leur Abonnement finit au 31 du courant,
#un nom seulement différent, tous les at- . et priés de renouveller avant le 25 pour plus de célérité
#i des anciennes justices seigneuriales. : . dans le service. MM. sont aussi prévenus de répéter
leur adresse , et d y ajouter ces mots : à commencer
M. Prugnon ne s'est pas moins effrayé du par le premier de tel mois, afin d'éviter les doubles
linger de conférer à un seul homme, souvent 'omplois. - 1 - - - -

les ignorant, le droit de prononcer en der


nier ressort jusqu'à la somme de 5o livres ; ' · MoNsIEUR LE CoMMANDANT GÉNÉRAL,
i peut, dit-il, paroître modique dans
e,dans quelques provincesduroyaume, | , J'ei prévenu le public , il y a quinze jours,
qui, dans d'autres départemens où la # j'avois un avis important à donner le 12
de travail est à bas prix , et où la de ce mois : en y réſtéchissant ulj'avance de
( I I4 )
, litaire (1) ; d'en visiter, avec la plus scrupu lissant pour les hommes libres qui doiv
leuse attention, non-seulement tous les appar désormais la parler. En vantant par-tout le
temens , mais toutes les caves et souterreins triotisme de ces braves militaires qui form
qui peuvent en dépendre et y aboutir, et d'y une classe intermédiaire entre les offici
# sentinelles par-tout jusqu'après la proprement dits, et les simples soldats, on
édération. Une précaution de cette impor désigne sous le titre de bas-officiers. — Ce
tance, par la foule de réflexions et de ressou expression a quelque chose de servile, de f
venirs qu'elle fait maître, ne doit être négligée dal ; et il faut rayer de notre dictionnaire t
ni retardée sous aucun rapport ni sous aucun les mots qui rappellent notre ancienne dég
prétexte. Je vous en communique l'idée, M. le dation. On propose donc de substituer à ce
Commandant général, aujourd'hui mercredi 7 expression insultante , bas-officiers , celle
juillet à 6 heures du soir : elle sera annoncée plus convenable , et même plus exacte, o
ce même soir à 1o heures à la société des amis ciers du second ordre, ou offîciers de la secor
de la constitution ; et demain 8, la lettre que classe, ou officiers intermediaires.
j'ai l'honneur de vous écrire à ce sujet sera
imprimée dans les Annales patriotiques et dans AFFAIRES POLITIQUES ETRANGERE
plusieurs autres Journaux. La publicité que je D E V I E N N E , le 19 juin.
*donnerai à cet avis de précaution, me vient
certainement pas , Monsieur, de ce que, je M. Spielmann , conseiller d'état , vient
doute en aucune manière de votre empres partir pour Breslaw , chargé de porter la
sement à prendre sur-le-champ les mesures que ponse décisive de notre cour au roi de Prus
je vous proposé ;, elle vient de l'engagement Le maréchal Laudon a repris la route de
que j'ai pris avec moi-même de publier toutes Moravie avec son neveu , et doit ouvrir
les idées , avis et précautions que l'amour de la campagne si le roi de Prusse ne reçoit
patrie pourroit me suggérer, et que je croirois d'une manière satisfaisante les dépêclies d
utiles à l'intérêt de mes concitoyens et au . est porteur M. Spielmann. Cependant les d
succès infaillible et irrétrogrnde de la révolution. . miers avis de Jassy donnent lieu d'espérer
Je suis,'avec les sentimens du respect le plus accommodement de ce côté - là Le cour
fraternel, · arrivé ces jours-ci de Danemarck feroit cro
Monsieur le Commandant général, que S. , M. Danoise se décideroit à prend
part à la guerre..
Un de vos concitoyens,
CARRA , motable-adjoint , et auteur DE H A M B o U R o, le 25 juin.
- 1
des Amnales Patriotiques. On attend, sous peu de jours, une divisi
Paris, ce mercredi 7 juillet à 6 heures du soir. de vaisseaux anglois, qui, selon les derniè
lettres de Londres , doivent agir de conc
P, S. Je crois qu'il ne seroit pas indifférent avec les Suédois. Mais me sera-ce pas un p
mon plus de faire visiter les caves et souterreins tard ? Il est des momens que Ton ne peut
du palais des Tuileries, ainsi que du palais du pérer lorsqu'on a laissé échapper l'occasic
Luxembourg , avant le jour de la fédération. Six vaisseaux anglois, joints aux suédois, e
Je laisse également à ce sujet toutes les ré sent suffi pour arrêter tous les efforts des rus
· flexions et les conjectures à faire. · · · dans le golfe de Finlande, avant les rencon
des 3 et 4 du courant; et ils n'auroient pas obl
Le despotisme a son langage, et ce langage le duo de Sudermanie de se retirer à Carslcrot
me convient point à la liberté : c'est avec les où il est, dit-on, bloqué, quoiqu'il n'ait !
autant souffert qu'on l'avoit dit d'abord.
mots que l'on corrompt les choses, et nous de
' vons purger notre langue de ce qu'elle a d'avi retraite est plutôt l'effet de la prudence q
de la timidité ; mais les Russes viennent
, (1) L'enceinte de cette Ecole est fermée depuis perdre vingt vaisseaux de transport, desti
qu'on travaille au Champ de Mars ; les patriotes pour leur armée en Finlande , et dont le !
ignorent ce qu'on pourroit faire dedans ou dessous ; s'est emparé avec sa flotte. Depuis cette ci
l'Assemblée nationale, ne sera placée qu'à dix toises ture, il en a encore pris d'autres qui son
du principal bâtiment , dont la masse et la hauteur présent à Helsingor : ainsi l'armée russe d
sont énormes,
- ' .
etc. -, , ,,
1
,, bientôt être forcée de rétrograder. .
-»: - - - i!
S U P P L É M E N T A U Nº. C C L X X I X,
Nouvelles manœuvres pour nous engager semblée nationale me demande-t-elle pas impé
à la guerre. rieus ment, et au nom de la n ,tio11 entière .
i exaiiien de tous ces traités et la ſorin ticn , x
: Parmi les piéges qu'on nous a tendus , et pr sse et instante !'tin corn té i s dſ faires éti -
qu on-nous tendra sans cesse, tant que notis gères dans son sºin ntêne ? La nºtion n'. st-« lle
aurons des ministres ennemis de la révolution . donc souveraine que potir les affaires int rieu
et tant que les funestes tr:ités avec la m ison res, ct non pour ſes extérieures ? Que signiiie la
- d'Autriche ne seront pas rompus, il n'en est réticence de nos représentans sur cet objet ?
pas dont la perſidie soit mieux méditée et micux Que signiſicnt ces considérations pusili nimés
calculée que celui de nous cngager dans une qui les empêcli >nt de se faire rendre un compte
- guerre avec l'Espagne contre l Angleterre. Tro's sévère et instantané des ſinances, d'ui1e part,
fois déja M. Montmorin s'est l r5posé de venir et dcs traités avec les puissances étrangº-rºs de
à l'Assemblée nationale pour y lire un beau né l'autre ? Que sommes-nous, quº pouvons-nois,
moire du sieur Bourgoin , qui démontre ( aux malgré la révolution, si nous ne sommes niaitres
imbécilles) la nécessité d'aller nous égorgºr ni de nos trésors , ni de nos ail'ances : si nois
avec les anglois, pour quelques peaux de loutre ne conno ssons pas nºm 2 ni l ·s tºus .
que les sauvages du pôle boréal ont vendues à autres ? Pauvre p i ;!º , corniiio on te ſi :ig
ces mêmes anglois : et trois fois le ministre des comine on s ' jo :: d : oi ! !'r, n:ls ta voix i e r
• àffaires étrangères a retardé sa funeste appari ribi , et crie , plus ſor cfn : i )upont de N c
tion, parcequ'il a su que les niinistériels de l'As mours : un cotnicé des a/j'air » étrangères ' un
semblée nationale n'éio'et pas encore en force. compte rendu des finances ' / t uai c avec tous
Les bons dîners, les [-wreesscs des places, d ar les peuples de la terre ! et uvc a der/ e éºernelle
gent, plusieurs millions peut être, Consacré 5 à au comité autrichien de Saint-Cloud ! CARRA.
gette manœuvre infermale, vont sans doute êi rº
mis en jeu de plus belle, pour corrompre ct ob
rnir enfin une majorité. Pendant ce temps-là , Saite des progrès du patriotis "ie.
M.\ourgoin destiné par le comité autrichien de
f * aSaiut-( loud à remplacer M. de la Vauguyon en Les séminaristes du petit séminaire de Pour
agne, va lisant dans les sociétés, el sur-tout ges, se sont assemblés le 4 d ce rnes pour
au club de 1789, (au Palais-Royal le mémoire prêter leur serment civique d va : 1 la nunici
que M. Montmorin doit présenter à l'Assemblée. palité de cette ville. — Les jeunes fill 's de Saint
, l'un autre côté, ami intime du Génevois, M. Jean-Poutge, en Armagnac , ont célébré la dé
Dupont de Nemours, croyant que tous les Fran livrance du vasse lºge qui les opprimoit, au grand
:r JVeux
Gois ont le cœur faux, l esprit de travers et les
louches, crie à tu.-tête, comme un enfant
scandale des mœurs ; elles ont à oette occasion
offert à la nation un don p: triotique et une
| Pºureux, que l'Angleterre, après avoir écrasé couromme civique , exposée au bout d'un mai
Espagne, nous écrasera à notre tour, si neus qu'elles ont planté au pied du mur de l'église.
nous hâtons de mous joindre à l'Espagne en —La petite ville de Tournus en Mâconnois, réu
isºmoment! Que M. Dupont soit tranquille; on mie à trois autres villes voisines et à vingt-quatre
e m'écrase pas si facilement une mation libre de bourgs ou villages , a foriné une fédération de
-cinq millions d'hommes qui ont la vue plus de quinze mille liommes représentés par
lleet le cœur françois. L'Espagne d'ailleurs mille. On y a remarqué avec étonnement la
manque pas d'alliés ; elle a Naples, Turin,
ise, Lisbonne, et tout nouvellement Vienne
† de tous les soldats de campagne dans
es mouvemens militaires. — Presque tous les
Pétersbourg, avec lesquelles elle a fait un villages de l'Artois, de la Flandre, du Cambresis
itésecret.%§ le mot de l'énigme, M. Du et du Hainaut françois, ont formé deux com
»nt! c'est le traité secret de Madrid avec Pé pagnies chacun, une d'hommes faits et l'autre
Tersbourg et Vienne, c'est ce traité pour lequel |. de jeunes gens. On exhorte vivement les mu
aa-nous tend aujourd'hui tant de piéges, dans . , nicipalités des campagnes de la Picardie à se
lesquels vous donnez sans doute par amitié pour hâter de suivre le même exemple, quand ce ne
( 1 16 )
braves et bons citoyens de la ville de Salon, dé tendre , pour déployer la sévérité des loix ;
partement des bouches du Rhône, viennent de qu'on ait pu démêler les principaux coupables,
prendre une délibération qui exprime le patrio ctc. » Ainsi ces messieurs attendoient le sommeil
tisine le plus vif et le plus loyal, et dans laqu le du Peuple pour instrumenter successivement et
ils blâmºnt avec raison la conduite de leur dé tour-à-tour contre tous ceux qui ont agi dans la
pnté à la d rnière assemblée de Crignoles, pour révolution. Cette conduite odieuse dé la cour
avoir abandonné ladite asscii.blée sans accéder des aides a été dénoncée, le 29 juin dernier,
au pacte fédératif qui a eu lieu entre les députés à la société des amis de la constitution des
des trois d' partemens limitrophes des boucles Jacobins, avec toutes les pièces probantes ; elle
dit !ºliôme , du Var et des basses Alpes. — Les a crispé d'indignation tous les esprits, et les a
1nunicipaux de Dôle en Franche-Comté, considé lien convaincus pour jamais de l'incorrigibilité
r nt la cherté des grains et le défaut de travaux des ministres et de léurs agens robinocrates.
publics, ont arrêté dans un conseil général 1°. Heureusement que l'Assemblée mationale , ins
de fire délivrer aux personnes qui se sont fait truite à temps de ces gentillesses de la cour
inscrire pour le service de la garde mationale , des aides les a arrêtées tout court, par le déci ct
la qnantité de deux mesures de grains à clia qu'elle d rºi lu à cette occasion le deuxiène
cune, à raison de 5 liv. 1o sous au lieu de 4 jour de ce mois , et dont notre feuille du 3 a
liv. 5 sous, qui est le prix payé par la mumiui ftit mention. C.....
palité elle-même : et 2°. d'établir des atteliers
de travaux publics , dont le prix de la journée
sera de 15 sous pour les hommes , 1 o sous pour De l'insurrection parisienne et de la prise
les femmes, et 8 sous pour les enfans. C.... de la Bastille ; par M. Dusaulx , l'un de
électeurs réunis le 14 juillet 1789, etc. un
Nouvelles tentatives con ºye / t révolution , vol. in-8°. A Paris, chez Debure l'atné .
heurer sement dejouées. rue Serpente, 170o. .
Onze particuliers ont été arrêtés nuitamment S'il est un tableau qui puisse faire jouir l,
le 15 juin dernier , en vertu d'un arrêt de la coeur et l esprit en mène temps du grand spec
cour des aides de Paris , du 1o mai derni r . tacle dºs ( vénemens de la révolution pari
rendu sur un réquisitoire du procureur général s enne , depuis le 12 juillet 178o jusqu au 18 d
de ce tribunal, ensuite d'une information faite mêm mois , c'est assuré ment l'ouvrage qu
les 26 mars, 2 , 3, 6, 9, 12, 13, 17, 18, 27 et M. Dusaulx offre en ce moment au pub ic
28 avril, en exécution d'un arrêt sur la plainte 1 émoin ou acteur dans toutes les scènes qu'i
dudit procureur g'uéral, en date du 24 février racoºliº , et dont l'exactitude et la vérité son
aussi dernier, temps où le châtelet informoit constatées par des milliers d'autres témoins e
contre la journée du 6 octobre. acteurs.il semble tr nsporter son lecteur au
Voici le préambule de cette plainte. Le pro mêmes lieux et aux mêmes instans où il s
cureur général dit : « Qu'il est obligé de rendre trouvoit lui-même. Son ame, susceptible de l
plainte # désordres les plus scandaleux ( ces sensibilité la plus cxquise , et toute remplie d
messieurs appellent désordres scandaleux, une feu sacré de la liberté , se marque à chaqu
révolution que la providence divine a décidée trait de sa marration, et fait naître le sentimer
et dirigée ) qui soient jamais arrivés aux bar le plus doux et le plus élevé en même temp
rières de la èapitale ; que si son ministère n'a Pour en juger, il faut lire cet ouvrage so
pas plutôt été excité , c'est par la raison que même, et nous l'annonçons comme un de ceu
dans des temps de troubles, il est sage d'at dont nous sommes très en état de juger. C

On s'abonne à Paris , chez BUissoN , Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le pr
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
Chez madame DELAPLANcHE, rue du Roule; et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaum
et de l'Etranger.
ll paroft tous les jours un Numéro de ce Journal.Prix 36 liv, pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv. po
5mois franc de port, par la poste, pour tout le ſtoyaume. L'abonnement ne commence que du prem. à'un mo
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E ,
ET A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
-
/ -

J0URNA L L 1 B R E, ar une Société d'Ecrivains Patriotes ,


et dirig par M. MERcz En .
La soumission est sans réserve quand la liberté est sans alarmes.

N°. C C L X X X. Du Vendredi 9 Juillet 179o.


ASSEMBL É E N AT I O N A L E. Dans le département de la Charente infé
qu'il
rieure, la Rochelle et Saintes : décrété
sera ſixé à Saintes.
Séance du 7 Juillet au soir.
Dans le département des Landes, il y a
U, des vices le plus
nuisibles à l'humanité , aussi un siége épiscopal à établir : décrété qu'il
sera fixé à 1Dax.
le plus ennemi de toute espèce de bien , et Dans le département de la Dordogne, il
pourtant le plus répandu au milieu de l'ordre existe deux évêchés , Périgueux et Sarlat : dé
social , c'est cette mauvaise honte de l'homme
qui, une fois tombé dans l'erreur, ne veut pas crété que l'évêché sera à Périgueux.
Il a été d crété en outre ,
reconnditre, et sur-tout ne veut pas avouer Que dans le département des deux Sevrcs ,
son reperſtir. Un tel aveu est en effet d'un l'évêché sera fixé à Saint-Maix nt.
nre de courage qui ne peut appartenir qu'à Que dans celui de la haute Garonne , il sera
petit nombre d'ames fortes et pures : la fixé à Toulouse.
mation en a eu sous les yeux, depuis quelque Que dans celui du Ger, l'évêché sera fixé
| ºmps, de nobles exemples : M. Gros, curé de à Auch.
- Saint-NicolasduChardonnet; M. de Coulmiers,
| abbé d'Abbecourt; M. Merceret, curé de Fon Que dans celui des basses Pyrénées, l'évê
ché sera fixé à Oléron.
taine-lès-Dijon, s'appercevant de tout le mal Dans celui de l'Arriège, l'évêché sera à Pa
qu'a fait et que pourroit faire encore la pro miers.
ºitation du i9 avril, ont renoncé de cœur et L)ans celui de l'Aude, il sera établi à Nar
de bouche à cette œuvre de discorde, et se sont bonne. -

réunis à la véritable orthodoxie de l'Assemblée Dans celui de l'Aveyrou , l'évêché sera fixé
nationale. Aujourd'hui l'abjuration de M. Mer à Rhodès. -

#eret ayant été nominativement exprimée dans Dans celui du Lot, l'évêché sera à Cahors.
procès-verbal, comme il l'avoit requis lui Dans celui du Tarn, il sera fixé à Alby.
*ème, cette énonciation a chagriné quelques Dans celui des bouches du Rhône , il sera
ºpénitens qui ne se sentent pas dignes d'imi établi à Aix.
ler le vertueux curé. Les cris de la colère et Dans celui de l'isle de Corse, il sera établi à
de la mauvaise honte, se sont fait entendre B istia. -

ºrec opiniâtreté ; mais la rédaction est demeu Dans celui du Var , l'évêché sera fixé à
l pour l'honneur du juste réconcilié, pour Fréjus. -

ſédification des bons citoyens, et pour la Dans celui des basses Alpes, l'évêché sera .
ºnfusion des pécheurs endurcis. à Digne.
| Dans le département de la Creuse, les villes Dans celui des hautes Alpes , il sera à
busson et Guéret se disputoient le siége Embrun.
pal : décrété qu'il sera établi à Guéret. Toutes ces combinaisons ont été décrétées
Dans le département de la Gironde il y a | sans qu'il se soit élevé de longues discussions
( 118 )
mandoit l'érection d'une métropole , de trois pour des cérémonies particulières , combie
siéges épiscopaux , et d'une dignité d'évêque ne deviennent-elles pas plus indispensables dal
in partibus. Cette pétition a été viven.ent dé la fédération du 14 juillet , où 25.ooo ind
savouée par M. Salicetti , son collègue. « La vidus, tant gardes nationales que troupes c
Corse, a-t-il dit, n'a demandé ni exception , lignes, doivent se réunir pour sceller le grar
ni distinction ; elle tient de vous la liberté , et † de famille, et consolider le triomphe «
elle en connoît le prix ; elle aura deux évê a liberté ? ll faut donc que cette grande
et in
chés, si elle obtient deux départemens comme posante cérémonie soit présidée par un ch
elle les a demandés...... On vous parle de notre suprême ; e t ce chef, quel peut-il être, si
indigence ! est - ce pour nous enrichir qu'on n'est Louis XVI, ce monarque - citoyen ql
veut nous donner quatre évêques ? que ne vous-mêmes avez proclamé le restaurateur .
parle-t-on d'accroître notre commerce , de la liberté françoisepreposer
?..... J'ai en conséquen
dessécher nos marais, de dé fricher nos mon l honneur de vous le décret suivant
tagnes ? On nous accuse de tenir aux maximes « L'Assemblée nationale décrète que le r
italiennes ! Avec le moyen qu'on propose, est est le chef de la fédération qui doit avoir li
on bien sûr de les déraciner ?...... Je conclus le 14 juillet, entre toutes les gardes nationales
donc purement et simplement pour l'avis du toutes les troupes de terre èt de mer, et qu
comité. nommera les officiers qui seront chargés de l
Et l'avis du comité est devenu le décret de commander sous ses ordres ».
l'Assemblée. « L'epuis cinq jours, a observé M. Marti lea
Séance du 8 juillet. votre comité de constitution s'occupe de
rédaction d'une loi sur la même matière. l
croirez-vous pas convenable de l'entendre :
Par un décret que sollicite le comité des Frappée de la justesse de cette réflexion, l'A
finances, la ville de Louviers est autorisée à
imposer la somme de 2o,ooo livres en quatre semblée a ordonné qu'il seroit passé à l ord
du jour.
ans, pour rembourser les citoyens qui ont fait En conséquence, on a repris la discussion s
des avances pour des établissemens d'atteliers
l'ordre judiciaire, et les articles suivans ont «
de charité , et pour être le surplus employé en décrétés.
travaux publics. -

Art. III. « Le juge de paix ne pourra ê


La discussion sur l'arrondissement des évêchés choisi que parmi les citoyens éligibles aux adn
n'ayant pu être consommée dans la séance nistrations de département et de district, âg
d'hier au soir, a été repaise et achevée ce matin ; de 3o ans accomplis, sans autre condit
en conséquence , il est décrété que dans le d'éligibilité.
département de la Drôme , l'évêché sera à Va
lence. IV. Le juge de paix sera élu au scrutin in
- - A
viduel et à # pluralité, absolue des suffrag
Que dans celui du Gard , il sera à Nimes . par les citoyens actifs réunis en assemblées p
Que dans celui de l'Héraud, le siége épis maires. S'il y a plusieurs assemblées primai
copal sera fixé à Béziers.
- § dans celui de l'Isère , l'évêché sera à dans le canton ou dans la ville, le recenseme
de leurs scrutins particuliers sera fait en co
Grenoble.
mun par des commissaires de chaque asse
Et qu'enfin dans le département de Saône et blée. Il en sera de même dans les villes a
Loire , le siége épiscopal sera à Autun. dessus de 8ooo ames, à l'égard des sections «
* « Tous les autres évêchés existans dans les
quatre-vingt trois départemens du royaume et concourront à la nomination du juge de pa
· qui ne sont pas nommément compris dans le V. Une expédition de l'acte de nomination
† généralsur l'arrondissement des évêchés, juge de paix sera envoyée et déposée au gre
sont et demeurent supprimés º. . du tribunal de district, L'acte de nomination
| On alloit passer à l'ordre du jour , lorsque celui de dépôt au greffe, tiendront lieu de l
M. de Menou a réclamé l'attention de l'As tres-patentes au juge de paix.
semblée. « Dans toutes les parties du royaume · VI. Les mêmes électeurs nommeront par
où il y a eu des fédérations patriotiques , les les citoyens actifs de chaque municipalité ,
citovens , a-t-il dit, ont senti la nécessité de scrutin de liste et à la pluralité relative, qua
confier la direction de ces fêtes à un chef Si notables destinés à faire les fonctions d'ass
l'on a cru devoir prendre de pareilles mesures seurs du juge de paix.Ce juge appellera ce
( 1 19 )
teront nommés dans la mnnicipalité du scène pittoresque qu'offre en ce moment le .
i, oà il aura besoin de leur assistance. champ de Mars. Jamais la mation n'a paru si
aimable que dans ces travaux entrepris avec
· VII. Dans les villes et bourgs dont la popu gaité, soutenus avec ardeur, où tous § ordres
lition sera de plus de 8ooo ames , les pru
lhommes assesseurs seront nommés en com de citoyens, mêlés ensemble, me se distinguent
iiun, par les sections qui concourront à l'é que par la ferveur à l'ouvrage § des égards
lection d'un juge de paix : elles recenseront à mutuels, et portent un visage radieux au milieu
tet effet leurs scrutins particuliers , commc il de ce pénible et noble exercice. Des femmes
charmantes, cheveux épars et liottans, rivali
| ut dit dans l'art. IV ci-dessus.
s VIII. Le, juge de paix et les prud'hommes # sent en nombre et en courage avec les tra
#ieront élus pour deux ans, et pourront être vailleurs. La fatigue embellit leurs traits, elles
continués par réélecion. . paroissent infatigables ; ce n'est point une sin
-

| L'article IX embrassoit plusieurs questions gerie de leur part, c'est un bon et loyal labeur :
importantes, qui ont donné lieu à une dis les mains délicates poussent la brouette , les
tussion très-détaillée ; pour y jetter une plus pieds mignons gravissent et surmontent les
obstacles.
e clarté, et pour économiser la matière
écieuse du temps , il a été avisé d'en former On prépare ainsi le lieu où vingt-quatre mil
liquestions séparées, dont la décision réunie lions d hommes jureront d'être libres et tien
composeroit le corps de l'article. dront le serment : aucune rixe n'a troublé cette
· Les juges de paix auront-ils une compétence fête animée , unique ; on ose le dire dans les
#lins appel?
•º a -
fastes de l'histoire. Sous l'ancien régime la po
# Décrété que oui. lice n'auroit connu que des fusils et des bayon
| - A qucl taux s'élévera cette compétence ? , nettes pour établir l ordre ; ici sans gardes, plus
Elle s'étendra jusqu'à la valeur de 5o liv. de quatre-vingt mille hommes agissent de con
4" - Les juges de paix auront-ils, dans les cert, sans confusion , et portent avec honneur
aires personnelles, unc compétence à la la pelle et la pioche. pour façonner le terrein ct
,harge de l'appel ? — Oui. -
, le territoire de la constitution. Oh ! comment
*- A quel taux s'élévera-t-elle ? , n'être pas attendri jusqu'aux larmes en voyant
| Dºrété que cette compétence ne pourra · ce peuple doux , actif et sentimental , faire
x "xcèder 1oo liv. , preuve de patriotisme et d'un saint amour pour
# ,Alors la rédaction de l'article s'est recompo la patrie. Eh ! quand on songe qu'il y a un
ºi *ée uns discussion. an à pareille époque, des massacreurs à gages
· Art. IX. « Le juge de paix , assisté de deux étoient enfermés dans ce même champ de
| ºsseurs, connoîtra avec eux de toutes les Mars, et que les scélérats d'aristocrates alloient
# ºuses purement personnelles, sans appel, jus les déchainer contre ce même penple dormant
4 quà la valeur de 5o livres; et à charge d'ap ' d'adresser
dans la sécurité , alors on ne peut s'empêcher
un soupir et un remercîment au ciel,
fº, jusqu'à la valeur de 1oo liv. En ce dcr
ºcas, les jugemens seront exécutoires par et de croire à la divine Providence , qui a fait
on, † l'appel. Les législateurs tomber les murs de la Bastille , et éteint du
ntéleverle taux de cette compétence ». G. mérne coup les boulets rouges de Montmartre.
|| -

l '# . . A V I S. Les drapeaux de la liberté vont flotter au


même endroit où des hordes de barbares étran
ºM les Abonnés, dont la jouissance date du 3 gers étoient désignées pour être nos bourreaux ;
# Pour 6 mois, et du 1 mai pour 3 mois, sont mais là la nation se souvenant des troupes qui
º que leur Abonnement finit au 31 du courant ; assiég°oient Paris , enchaînera pour jamais cet
de renouveller avant le 25 pour plus de célérité horrible pouvoir des armes qui, masqué par la
le *ervice. MM. sont aussi prévenus de répéter
· trahison, osoit ou pouvoit se tourner contre
ºse, et d'y ajouter ces mots : à comrnencer les citoyens.
* Premier de tel mois, aſin d'éviter les doubles
0ll, O quatorze juillet ! ô jour ineffaçable ! sois à
jamais l'effroi des tyrans de ce globe, et dis à
P A R I S. tous les souverains de l'Europe , ennemis con
fus de notre liberté, que leurs ligues infernales,
( 12o )
Réponse à une assignation de M. Mirabeau cas , les circonstances que je viens de citer .
cadet. sont point de mon invention, mais une sim
compilation de mouvelles auxquelles tout Pa
M. Mirabeau cadet a ſait assigner les auteurs paroissoit donner alors quelque croyance. D
et imprimeur des Aunales patriotiques , de puis, j'ai reconnu moi-même que ces circor
vant le lieutenant-criminel du châtelet de Pa tances particulières pouvoient bien être hasa
ris, pour répondre sur un article concernant dées ; rien n'a prouvé ensuite qu'elles soie
M. Mirabeau cadet, inséré dans le n°. 2Go de vraies, et j'en aurois annoncé plutôt et avec li
ees Annales. Coinme. cet article a été adressé sir la fausseté, comme je l'annonce aujourd'h,
au public, c'est au public à qui je dois répondre. si M. Mirabeau cadet, au lieu de s'aigrir si vi
Un journaliste en général , pour être juste et lemment contre ceux qui suivent et ensure
arer ses erreurs involontaires , n'a pas be sa marche et ses opinions, m'eût fait parver
soin d'y être forcé autrement que par la récla ses plaintes et ses réclamations. J'ajouterai d'a
mation directe de ceux qui peuvent se plain leurs ql'e , dans les combats de plume qui
dre de lui. Je dirai même que c'est là où git livrent journellement entre les partisans et l
la seule obligation de la liberté de la pressé, ennemis de la révolution , il est bien singuli
et sur-tout de la publicité des journaux : ce que ces derniers n'emploient pas les mêm
n'est qu'en cas de refus de la part du jour armes , et s'adressent sans cesse aux tribunau
naliste, que le plaignant a droit ensuite d'in tandis que les premiers se contentent de d
voquer les tribunaux pour se faire rendre jus noncer simplement à l'opinion ublique la fou
tice. Or : M. Mirabeau cadet n'a fait aucune de crimes de lèze-nation et de †
réclamation auprès de moi , ni de mes collo qui se commettent tous les jours à la barbe c
borateurs ou imprimeur ; je ne lui ai fait par peuple et de l'Assemblée nationale. CARRA.
conséquent aucun refus : c'est donc au public,
et non à son assignation directement, que je A M É R I Q U E s E P T EN T R 1oN A L E.
dois répondre. Les quatre circonstances insé
rées dans l'article du n°. 2Go, et dont M. Mira Ectrait d'une lettre de New-Yorck, le 1o
beau cadet se plaint spécialement, savoir , 1°. mai 179o.
celle où M. Mirabeau cadet est inculpé d'avoir
commencé, à son arrivée à Perpignan, par faire Le goût des constitutions politiques est
circuler de faux décrets attribués à l'Assemblée gé§ répandu dans les Etats - Uni
nationale;2°. d'avoir injurié lesbraves citoyens de # a même gagné les sauvages. Les Cher
cette ville ; 5°. d'avoir fait assembler ses soldats tées, les Chickasaws, et les Chactaws, lass
sous prétexte d'une revue, mais en effet pour les des guerres intestines auxquelles ils étoient so
forcer à tirer sur le peuple, sont prises dans une vent incités par les blancs , ont , de l'avis
feuille imprimée, intitulée nouvelle conspiration M. Balew leur agent , pris la résolution
du vicomte de Mirabeau , et qui parut quatre former un gouvernement semblable à celui d
Etats-Unis. Cette mesure a d'abord paru
jours avant l'article des Annales : et 4°. d'être .
parti avec une partie de la caisse inilitaire. extraordinaire , qu'on n'auroit pu y ajouter |
Cette dernière circonstance se trouve égale · sans le témoiguage de M. Balew lui-mêm
ment imprimée dans une mouvelle feuille, anté ' qui vient de faire publier le plan de cons
rieure à mon article, intitulée : Rapport à l'As tution qu'il doit soumettre à l'exasncn de c
semblée nationale du vol fait par le vicomte sauvages uºis , lors de leur assemblée , do
de Mirabeau , etc. Ces deux feuilles parurent l'ouverture est fixée au 3o juin, sur la riviè
dans le premier moment, avec le nom des in Tenessa. Ce sera un spectacle digne du siès
primeurs; elles sont entre les mains de tout le
- - . ! - " -
dans lequel nous vivons , qu'une assembl
-

monde, et j'ai en le soin de les conserver toutes de sauvages réunis pour discuter graveme
- - v _ .'
- -

deux pour ma justification : ainsi, dans tous les


- -

sur une forme de gouvernement. ò.


On, s'abonne à Paris , chez BuissoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le p
de l'abonne
onnement ett la lettre d
la lettre d'avis , ett toutes
t les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
P q
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et de l'Etranger.
: ll paroit tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv. ponr un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv. p
3mois,Jfranc de port, par la poste, pour tout le l{oyaume. L'abonnement ne commcnce que du prem. d'un m
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- D E L A F R A N C E ,
ET A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ; /

JO U R N A L L I B R E , par une Société d"Ecrivains Patriotes , .


eZ dirigé par M. MERcI E R.

- Qui dit une loi dans un état libre, dit unc chose devant laquelle
tout citoyen tremble ; in is il n'appartient qu'à ceux qui s'as
socient de régler les conditions e la société. /

N°. C C L X X X I. Du Samedi 1o Juillet 179o.


A8 S E M B L E E NAT I O N A L E. est pas un qui éprouve plus de difficultés dans
sa formation que celui de la Charente infé
Séance du 8 Juillet au soir. rieure.
La faction élevée dans la ville de Saint-Jean
Louer, dans les séances des 18 et 19 juin, d'Angely résiste aux commissaires du roi ; M.
M. Maury, avec l'assurance d'un homme ac Goyet, l'un d'entre eux, a essuyé des menaces
coutumé à monter dans la chaire de vérité, violentes de la part de plusieurs volontairos ,
articula contre le ministre des assertions très qui, par des motifs aisés à deviner , préten
graves, il se trouva plus d'un auditeur qui se dent faire précéder la formation du district
permit de prendre ces assertions pour des par l'élection des municipaux.
figures oratoires, et l'importance n'en saisit Sur le rapport du comité et conformité au
pas tellement l'Assemblée nationale, qu'elle se projet qu'il présente , l'Assemblée nationale
déterminât à y donner de la suite. Aujourd'hui décrète : « 1°. Que le sieur Goyet est antorisé
elle a èté frappée des mêmes accusations por a me faire procéder à I'élection des officiers
tºet dans une adresse d'un sieur Colmar , niunicipaux de Saint-Jean-d'Angely, qu'après
*ocat, se dénommant auteur de plusieurs la formation du district de cette #. 2°. Que
•umages# Il annonce « que l'as les commissaires du roi sont autorisés à requé
*ºrtion relâtive à une retenue de 6oo millions, rir la force publique pour assurer l'exécution
commise par M. Necker, est conforme à la des ordres qui leur sont confiés. L'Assemblée
vérité, et qu'il offre d'en administrer la preuve improuve en outre la conduite des volontaires
Pºr la communication de pièces probantes et de Saint-Jean-d'Angely, et les rappelle à leur
devoir et à leur serment ».
ºthentiques. On a renvoyé cette adresse à
lexamen du comité des finances. On a passé à l'article deuxième du projet du
ſe comité des rapports est chargé de s'ins comité ecclésiastique relatif au nouvel arron
truire et d'instruire l'Assemblée de la conduite dissement des métropoles : voici les termes dans
ºnue par l'assemblée administrative du dépar lesquels cet article a été adopté :
ºent des Ardennes, qui s'est permis d'au Art. Il. Le royaume sera divisé en dix arron
ºtiser une exportation # grains. C'est la ma dissemens métropolitains, dont les siéges seront
º,de , tous les corps naissans de vouloir Rouen , Reims , Besançon , Rennes, Paris
étendre leur puissance. Bourges, Bordeaux, Toulouse, Aix et Lyon #
9n a accueilli très-favorablement une dépu ces métropoles auront la dénomination sui .
Vante :
ºtion des anciens électeurs nommés par les -

#emblées primaires de Paris, en avril 1789. Celle de Rouen sera appellée métropole des
Viennent supplier l'Assemblée mationale de côtes de la Manche :
"ºuloir bien assister par députation à la céré Celle de Reims, métropole du Nord-Est :
ºnie d'un Te Deum qu'ils font chanter le Celle de Besançon , métropole de l'Est. .
13 juille t, et qu'ils entendent fonder à per- . Celle de Rennes , métropole du Nord-Ouest -
pétuité pour l'anniversaire de la liberté con- , Celle de Paris , métropole de Paris : -

7uise. · Celle de Bourges, métropole du Centre :


( I 22 )
Celle de Toulouse, métropole du Sud : comprendra les évêchés des départemeris de
Celle d'Aix, métropole des côtes de la Méd, Rhône et Loire , du Puy-de-Dôme, du Ca u tal,
terranée : de la haute Loire, de l'Ardèche, de l'Isère ,
Celle de Lyon, métropole du Sud-Est. de l'Ain , et de Saône et Loire.
L'article lI1 a été décrété en ces termes : On a repris la discussion sur le commerce
Art. III. « L'arrondissement de la métropole de l'Inde.MM. Alquier, de Bégouen et autres,
des côtes de la Manche, comprendra les évê ont été successivement entendus. M. Alquier
chés des départemens de la Seine inférieure , a parlé pour la liberté du commerce , et par
de Calvados , de la Manche , de l'Orne , de conséquent contre l'unité du port de l'Orient.
l'Eure, de l'Oise, de la Somme, du Pas de Ca M. de Bégouen en faveur de l'exclusion pour
lais DY,
ce port , où siégent les grands établissemeus
| « L'arrondissement de la métropole du Nord de ce commerce. Il a appuyé son systême sur
Est , comprendra les évêcliés des départemens le grand avantage de nos manufactures, et la
de la Marne , de la Metise , de la Meurte, de nécessité de charger le commerce de l'Inde
la Moselle , des Ardennes , de l'Aisne , du d'entraves qui puissent en arrêter l'extention.
Nord D).
« Cependant, a-t-il dit, si l'Assemblée jugeoit la
« L'arrondissement de la métropole de l' Est nécessité d'admettre un second port, il fau
comprendra les évêchés des départemens du droit, sur les bords de la Méditerranée , clioisir
Doux , du haut-Rhin , du bas-Rhin, des Vos CETTº, et non Marseille ». Les raisons ont paru
es, de la haute-Saône , de la haute-Marne , frappantes : mais cette grande question n'a pas
† la côte d'Or du Jura ». encore paru suffisamment éclaircie. Elle a été
L'arrondissement de la métropole du Nord ajournée à demain , séance extraordinaire du
Ouest comprendra les évêchés des départemens soir. pour recevoir une décision finale.
de Lille et Vilaine , des côtes du Nord , de Fi
Décret rendu dans le cours de la séanzce du
mistere, du Morbihan, de la Loire inſérieure,
de Mayenne et Loire , de la Sarte et de la jeudi matin. -

Mayenne. - « L'assemblée nationale regrettant de ne pou


L'arrondissement de la métropole de Paris voir, d'après la multiplicité † ses travaux, ad
comprendra les évêchés de Paris , Seine et Oise, mettre chaque députation particulière des diffé
Eure et l oire, du Loyret, de l'Yonne, de l'Au rens corps qui envoient des députés à la fédé
be, et de Seine et Marne. -

ration du 14 juillet, déclare qu elle ne recevra


L'arrondissement de la métropole du centre QU'UNE seule députation au nom de toutes les
comprendra les évêchés des départemens du
gardes nationales de France, UNE au nom dé
Cher, de Loire et Cher, d'Indre et Loire, de toutes les troupes de ligne de l'armée de terre ,
la Vienne , de l'indre , de la Creuse, de l'Allier
et de la Nièvre, ou Source d'Yonne. . -
et UNE au nom des différens corps réunis de la
L'arrondissement de la métropole du Sud marine royale et marchande ».
' Les députés nommés pour assister à la distri
Ouest comprendra les évêcliés des départemens bution des prix de l'université , sont :
de la Gironde, de la Vendée, de la Charente MM. le Pelletier, Christen, Bourdon, curé;
inférieure, des Landes, de Lot et Garonne, de Destourmel, Regnard, Gouttes, curé; Papin,
la Dordogue, de la Corréze, de la haute Vien
curé, Santers, Landreau , curé; la Rochefou-"
me, de la Charente, des deux Sevres. -

cault, cardinal, Alexandre de Beauharmois et


L'arrondissement de la métropole du sud Matthieu de Montmorency. -

comprendra les évêchés des départemens de la


haute Garonne, du Gar, des basses Pyrénées, | Séance du 9 juillet.
. "
des hautes Pyrénées, de l'Arriége, des Pyrénées -

orientales ou du Carigou , de lAude , de Les officiers Municipaux de Schélestat,


l'Aveyrou, du Lot et du Tarn, 1 qui, prévenus de crimes de faux , de vexa
L'arrondissement de la métropole des côtes tion, d'infraction des décrets, et avoient été
de la Méditerranée, comprendra les évêchés mandés collectivement à la barre de l'Assem
des départemens des bouches du Rhône , de la blée nationale, par un décret du 8 juin dernier,
Corse, du Var, des basses Alpes, des hautes ont eu l'audace de désobéir à ce décret, en
Alpes, de la l)rôme, de la Lozère , du Gard , m'envoyant que deux d'entre eux, le maire et
et L'arrondissement
de l'Héraud. le greffier. L'Assemblée n'a pas voulu ad
de la métropole du Sud Est | mettre cette représentation partielle d'une
-

- · · · · · - - - - 4
( 123 )
pgie intégralement coupable. Sur la mo Au 11ern du courité des finances , M. le Brun
1 de M. Frétºau, un décret est rendu a présenté ull projet de décret en cinq arti
irenvoie les deux officiers à M. le garde cles , concernant la suppression des luſssiers
isceaux, à l'effet par lui, de concert avcc priseurs , ct le versement « u trésor publ c des
ministre du département, de s'assurer des 8oo,ooo livres provenant de l imposition des
tifs qui ont fait , au mépris du veniant , 4 deniers pour livre sur la vente des effets
ter à Shélestat tous les autres mandés. mobiliers. Les amendemens survenus ont fait
Une société de prêtres libres, recomman ajo-rncr le projet.
bles par la liberté même, et par les grands Un autre projet en quatre articles est ajourné
lices qu'elle rend à l'église et à l'institution à dimanche prochain. il embrasse la suppression
lique, la congrégation de l'Oratoire a fait des intendans des postes, des intendans des
mander la permission de prêter le serment messageries, des employés au secret de l'ad
ique, par l'organe de son général, sous les ministration des postes, des maîtres, des cou
ux de l'Assemblée. L'Assemblée nationale riers , etc. etc.
kitte, « qu'elle recevra, à la barre, les res « Les gardes nationales qui arrivent de toutes
ttts et non le serment du général de l'O les parties du royaume, a dit M. de la Fayette,
ltbire ».
desirent , pendant le séjour qu'elles feront en
Un autre décret, rendu sur l'avis de M. le la capitale , partager avec la milice citoyenne
rident, statue « que pendant les dix jours de † l'honneur de garder l'Assemblée
uefAssemblée a destinés aux membres de la
mationale ». Cette proposition a été accueillie
dération, MM. les suppléans seront comune llIl(l fllIIl Clll ('Il t.
mis autres, obligés de céder leurs places, et Le projet de décret, qui étoit attendu hier
u'il n'y aura d'exception qu'en faveur des matin , d'après l ajournement ſorInel , a été
mrnalistes ».
apporté aujourd'1 ui par M. i'arget , au moin
0nrenvoie aux comités militaires et des pen du comité de constitution. Il est divisé en
mu, réunis, une lettre de madame de Lo quatre articles , concernant le commandement
lendal, douairière, laquelle demande la con des troupes qui assisteront à la fête du 14
rvation des pensions dont jouissent les en juillet , le cérémonial qui y sera observécitoyens
, et les
ºetpetits-enfans du vainqueur de Berg-Op formules de serine11t à les
prêter par
ºoº, et qui composent toute leur fortune. et par le roi lui-même.
* Le sement prescrit aux experts chargés Ce projet a essuyé une vive contradiction de
* faire lestimation des biens nationaux . # la part de M M. Cazales et Maury. Celui - ci
ºnt être mis en vente, sera prêté devant GS sur-tout prétendoit voir dans le premier article
ºctoires des districts dans lesquels ces biens des doutes injurieux sur la maxime constitu
' trouveront situés ». tionelle , « qu'au roi seul appartient le com
º décret est rendu sur un rapport fait par Inandement de toute armée françoise ». — « Le
de la Rochefoucault. préopinant n'a pas réſléchi , répond M. Bar
Le même rapporteur a présenté ensuite un nave, que la nation n'a pas encore décrété si
Piet de décret relatif au traitement dû à la le roi seroit, ou non , le chef immédiat des
unauté des Frères Cordonniers de Paris, gardes nationales : d'où il s'ensuit que l'article
*: ºu mois de mars dernier, avoient offert qui lui en offre le commandement pour le
º Patriotique deux maisons et deux con jour de la fédération, n'a rien que de consé
º rentes dont ils sont propriétaires , en quent à la constitution faite , et à ce qui en
ndant que l'Assemblée nationale assurât reste à faire ».
ºn d'eux un traitement viager. L'affaire Sur l'article II M. Maury étoit encore plus
dj0urnée, improuvant. « la famille du roi , disoit-il, doit
º proposition a été faite, qu'en faveur occuper une place d'honneur dans l'auguste
#lºulierdération, pour qu'il n'y eût point de
qui ne fût heureux de la joie pu
cérémonie Je sais qu'il ne doit pas y avoir
d'intermédiaire entre le roi et l'Assemblée na
º; le roi fût plié d'accorder une amnistie tionala ; mais il ne s'agit pas ici d établir une
#ºle à tous les déserteurs françois, à tous échelle graduelle d'autorité. Le roi me paroîtra
ºldats détenus pour cause de désertion ; point le 14 juillet à la fédération pour y exer
ºles soldats qui, sans crime commis, ont cer sa puissance , mais pour s'environner de
ffigés de cartouches iaunes...... Renvové la grande famille dont il est à la fois le cl, 2 F
( 124 )
clure de ce grand jour cette autre famille qui puisqu'il n'est pas encore conféré, et qu'il po
lui est unie par les liens du sang et de la roit ne pas l'être. Je propose donc de me r
nature ? Ne faisons pas ressembler nos princes déterminer sur eelui-ci, jusqu'à la parfaite
à ces princes asiatiques qui , tant qu'ils IlC ganisation des gardes nationales ».
règnent pas , sont enfermés dans les prisons , Enfin, après une longue discussion dans
et qui ne cessent d'être esclaves que pour quelle MM. Freteau, Roederer, Robertspie
devenir les plus absolus des despotes ». ont fait triompher les vrais principes, après «
C'est encore M. Barnave qui s'est chargé de la question préalable a dévoré les amendem
combattre cette opinion. « Dans toute monar proposés par MM. Malouet, Foucault et
chie bien constituée , a-t-il dit , et particuliè quetti le jeune, le décret a été rendu comm
rnent dans la constitution françoise, le roi est Slllt : -

UN comme représentant le pouvoir exécutif. L'Assemblée nationale a décrété et décrète


Tout ce qui n'est pas le roi se confond dans qui suit :
la classe commune des citoyens ». Art. I**. « Le roi sera prié de prendre le c«
« Cela seroit peut être vrai , a dit M. Maury, mandement des gardes nationales et trou
dans une Inonarchie élective ; mais dans une envoyées à la fédération générale du 14 juill
monarchie héréditaire , l'éclat dont le prince et de nommer les officiers qui exerceront
est environné doit réfléchir sur l'héritier de commandement en son nom et sous ses ord
son trône, et sur toutes les personnes qui lui
II. A la fédération du 14 juillet, le présid
appartiénnent ». de l'Assemblée nationale sera placé à la dr
L'opinion de M. Cazalès est que la force ar du roi et sans intermédiaire entre le roi et
mée est, toute entière, soumise au pouvoir du les députés seront placés immédiatement,
roi ; † les gardes mationales ne peuvent §. à la droite du président qu'à la gauche du
dre de commandement qne du roi; quo la fa Le roi sera supplié de donner des ordres ;
mille royale doit entourer le trône, et que le , que sa famille occupe dans cette cérémonie
roi ne doit prononcer qu'un Sermlent Gt† lace convenable. -

volontaire ; tout autre serment, dit-il, ne con III. Après le serment qui sera prêté par
vient qu'à un chef de parti.. .. A ce mot, l'im députés des gardes nationales et des autres t
probation universelle a arrêté un instant l'ora pes du royaume, le président , debout,
teur, qui, reprenant courage, a dit : Je , e puis noncera le serment prêté dans la séance
concevoir l'amour de l'assemblée pour tous ces février , après quoi chacun des membres
sermens, et c'est par des solemnités semblables l'Assemblée , ayant la main levée, pronon
que la ligue s'est formée. ...... Je réclame la ces mots : Je le jure.
question préalable, • . IV. Le serment que le roi prononcera
M. Alexandre de Lameth demande si le roi conçu en ces termes : -

donnera immédiatement ou médiatement le Moi, roi des François, je jure à la ni


commandement aux gardes mationales, média d'employer le pouvoir qui m'a été délégué
tement, par l'intermédiaire des municipalités ; la loi constitutionelle de l'état, à mainten
immédiatement, comme pouvant seul comman constitution décrétée par l'Assemblée nati«
der les troupes sans le concours d'aucunes puis et acceptée par moi, et à faire exécute
sances. il s'oppose à la question préalable, et loix >) • G. -

adopte le projet du comité. A /^ I S.


M. Dupont distingue deux commandemens, MM. les Abonnés, dont la jouissance date
l'un des troupes de ligne, qui appartient cons Jévrier pour 6 mois, et du 1 mai pour 3 mois
titutionellement au roi; l'autre, des gardes na avertis que leur Abonnement ſinit au 51 du cou
tionales, sur lequel la constitution n'est point et priés de renouveller avant le 25, pourplus de c
dans le service. MM. sont aussi prévenus de r
encore déterminée. « Le premier, dit-il, est un leur adresse , et d'y ajouter ces mots : à comn
pouvoir suprême, la nation me devant plus le par le premier de tel mois, àfin d'éviter les cl
reprendre; le second est un pouvoir §i »
emplois. |

, On s'abonne à Paris , chez BUIssoN, Libraire , rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port ,
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
Chez madame DELAPLANcHE, rue du Roule; et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Ro
et de l'Etranger.
R parott tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv, pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 Js
5 mois, franc de port, par la poste, pour tout le Royaume. L'abonnement ne sommence que du prem. i'ses
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
- D E L A F R A N C E ,
ET A F E A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
le vRNA L
L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
et dirigé par M. MEric1 ER.
-*

Que pourroit-on voir plus beau, que ceux qui ont manié la justice,
les fi lances , les charges publiques , après avoir dépouillé l1 robe
de magistrat, viennent en habit privé rendre compte de leurs ac
tions. BoDIN.

| N°. C C L X X X I I. Du Dimanche t 1 Juillet 179o.


#SEMBL E E NAT I O N A L E. L'Assemblée nationale décrète que les biens
des non-catholiques qui sont dans les mains
,Séance du 1o juillet. de la régie , seront rcndus à leurs héritiers et
, successeurs , à la charge par eux de just fier
AssEMBLÉE a renvoyé au pouvoir exécutif , de leurs droits et de leurs titres, d'après la
par la mnnicipalité du Ha
ilettre adressée manière qui sera déterminée par l'Assemblée
† annonce que les soldats du régiment nat onale.
Sur ux rapport du comité dºs finances, il est
adeloupe, accusés d'avoir incendié Ta
#, sont sur le point d'arriver dans le port, décrété « que l'administration des ci-devant états
#ui demande la direction qu'elle doit tenir d> Bourgogne, et que les états-généraux seront
| #ujet. . ' -
tenus de rendre compte aux départemens de
| Quan, cent vingt députés extraordinai res Saône*et Lo're, de la côte d'Or et de l'Yonne :
| lºi ! es du royaume, so l citent la ft enjoint aux ingénieurs , préposés aux travaux
d'être admis à la fédération avec les gar publics , nommément à la confection du canal
es nationals Renvoyé à la municipalité de du Charollois, de ne rcconnoître d'autre auto
is, qui leur assignera la place qui leur ap rité que celle des départemens ».
tient. . -
L'ordre du jour étoit dévolu au comité des
est décrété en outre que les gardes natio pensions. MM. Camus et Martineau ont posé
ſ des départemens à qui sont destinées des principes austères, qui ont paru effrayer
ºnt dix jours les tribunes de l'Assemblée, quelques personnes suspectées d'être mues par
ront soin , pour éviter la confusion qui un rèste d'intérêt personnel. Les uns deman
ençoit déja à se faire sentir, de se mu doient l'ajournement indéfini, les autres vou
d'un billet particulier de la municipalité loient que la m tière fût combinée avec les
is. Il avoit été proposé, pour plus grande comités militaires et de marine réunis. Après
de, que nul n'entrât sans être revêtu · une discussion qui n'a pas toujours été exempte
funiforme national : mais, sur ces amende d'amertume, M. le Chapelier a proposé d'établir
, il a été passé à l'ordre du jour. .. . les bases , sauf à discuter ensuite les articles
i des héros de l'Amerique, le brave Paul · particuliers. Cette motion a enfin prévalu , et
demande la permission de paroître de voici ce qui a été décrété:
lAstemblée mationale, et cette demande L'Assemblée nationale, considérant que chez
*ccueillie avec transport : il sera reçu ce }
un peuple libre , servir l'état est un devoir
: • • • • .1 iov v 12n -- " stºvs ºt \ A" '* ' que-tout citoyen est tenu de remplir, et qui

º prpposition déja présentée
ja plusieurs fois preser
s,
ne peut prétendre de récompense qu'autant
la durée , l'éminence et la nature de C8S
rsane, mais que les circonstance , que
| sºrviees lui donnent des droits à une recon
# à se noissance particulière de la nation ;'que s'il est
- ---- 1 --
r*'eriº loi ; c'est
—: ------- c-—:-ºc
la · juste que dans l'âge des infirmités la patrie
W . - - ( 126 ) - -

Tºes , ºlles doivent lui tenir lieu de toute autre , cle. Ceux qûi auroient usurpé, de quel
récompense, décrète : manière que ce soit, plusieurs pensions , sei
- Art !°º. « L'état doit récompenser les ser- | rayés de la liste des pensionnaires, et privés
vices rendus au corps social quand leur im- | graces qui leur auroient été accordées.
·portance et leur durée méritent ce témoignage X. Nul ne pourra recevoir en même-te
de reconnoissance. La nation doit aussi payer une pension et un traitement. Aucune pem
aux citoyens le prix des sacrifices qu'ils ont | ne pourra être accordée sous le nom de tra
fait à l'utilité publique. ment conservé et retraite.
II.Les services qu'il convient à l'état de récom- Xl. ll ne pourra être concédé de pensio
penser, sont ceux qui intércsscnt la société en- | ceux qui jouissent d'appointemens , gage
tière. Les services qu'i n individu rend à un | honoraires, sauf à leur accorder des gratil
autre individu ne peuvent être rang 's dans | tions s il y a lieu. 1

cette classe qu'autant qu'ils sont accompagnés XII. Un pensionnaire de l'état ne pourra
de circonstances qui en font réfléchir l effet | cevoir de pension sur la liste civile, ni d'auc
sur tout le corps social. puissance étrangère ». -

III. Les sacrifices dont la nation doit payer On alloit passer à l'article XII, lorsque M
g.prix sont ceux † naissent des pertes qu'on | Bonnai a fait l'observation qu'il s'élevoit
éprouve en défendant la patrie , ou des dé- | doutes sur la nature du décret rendu hier (
enses qu'on a faites pour lui procurer un | cernant le cérémonial de la fédération, sav
avantage réel et constaté. si ce décret étoit constitutionel ou réglemex
IV. Tout citoyen qui a servi, défendu, illus- | re, s'il étoit conçu dans ces termes : A la f
tré , éclairé sa patrie, ou qui a donné un grand | ration du 14 juillet; ou bien en ceux-ci : D
excmple de dévonement à la chose publique, | toutes les cérémonies publiques ? |

a des droits à la reconnoissance de la nation , | , , Ce doute énoncé a occasionné un grand t1


et peut, suivant la nature et la durée de ses | ble au ntilieu de l'Assemblée; M. le présid
services, prétendre à des récompenses. ayant mis aux voix la question, et une ert
, V. Les marques d honneur décernées par la | pluralité paroissant pencher, a déclaré le dé
nation seront personnelles , et mises ad rang | réglementaire : ceux de l'opinion contra
des récompenses publiques. ont accusé le président d'avoir mal posé la q
VI. Il y aura deux espèces de récompenses | tion et surpris la pluralité , on a été jusqu'à
pécuniaires : les pensions et les gratiſications. | mander qu'il fût mis à l'ordre : il s'est défé
# premières sont destinées au soutien du | avec beaucoup de calme et de dignité : il a
çitoyen qui aura bien mérité de la patrie ; les fert de remettre sa place à M. de Saint-Fargº
secondes, à payer le prix des pertes souffertes, | pour qué l'Assemblée procédât au jugemén
| Qu des sacriſices faits à l'utilité publique. | | l'accusation portée contre lui ; mais la mais
' VII. Aucune pension ne sera accordée à qui | l'a comme contraint de garder l'auguste
que ce soit avec clause de réversibilité, et dans | teuil , et après un débat encore long et
le cas de défaut de patrimoine, la veuve d'un | mesuré, il est décidé que le décret relati
homme mort dans le cours de son service pu- fédération est, et doit être regardé commè
blic, pourra obtenir une pension alimentaire, | rement réglementaire. G. •!
et les enfans être èlevés aux dépens de la
riation , jusqu'à ce qu'elle les ait mis en état de
|| - - - - -

· A pr I S.
-

#o dont la jºui . date


-

rvoir eux-mêmes à leur subsistance, " • 1 , | .MM. les Abonnés,


, VIII. Il ne sera compris dans l'état des pen- ſéºrier pour 6 mois, et du 1 mai pour 3 mois » .
sions#
# , que ce†qui est •accordé pour récompense | avertis'que leur Abonnement finit au 31 du cour
qui sera prétendu à titre # # de # # le #
inçlemnité , de déu Olnmagement, comme prix ans le service. : sönt aussi- entli3 r
ſ'aliénation ou autre † § leur adresse , et d'y ajouter ces # à comme
spumis aux règles qui seront décrétées pour la | # ! mº, afin d # doi
liquidation des créanciers de la nation ! .. | ºpioiºs ont 2 º p r , º, - in
# # † du †. | | |
il sera établi , pour le paiement des pensions | | º º º ºp . "!.
-# , # • • . • • , .**:
§ et §! une ! caisse † ' : º ? #A R#s, le 9 jºuet §
de toute
l'état des autre. Onqu'en
pensions ne pourra †
êtreetemployé
un seul sur i Enfin, fès nteux #e
y §f#
- - statuſ
-
-
qui reposoléntaux pieds de - - - º -

' . - : · · · ;
t 127 ; -

illusimbécile des despotes, sur la place des Vic · AFFAIRES POLITIQUES ETRANGERES.
toires, omt été enlevés liier. Quand verrons-nous D E S T o c x H o L M, le 18 juin.
lastatue même du despote Louis XIV réduite en
marmites ou en pièces de monnoies ? C'est un Les craintes que nous avions sur l'issue des
chef-d'œuvre, disent les artistes; oui, un chef deux ou trois rencontres qu'il y eùt du 3 au
| d'œuvre de bassesse de la part des françois, et 6 entre nos flottes et celles de Russie, com
| iurtout des artistes eux-mêmes. Quand verrons mencent à se dissiper, sur les avis qu'on a
nous donc aussi ces artistes et nos académiciens reçus de la flotte du roi. Le combat du 3, qui
· quitter leur attitude platte et leur langage fla a commencé à quatre heures du matin avec
: gomeur envers le pouvoir exécutif et ses agens, la flotte de Cronstadt, a été des plus opiniâtres
* † ton qui convient à des lommes jusqu'à luit.Les russes ont eu quatre vaisseaux
ibres, doués de talens et d'esprit ? Mais les pen de ligne et une frégate mis hors de combat.
· sions, qui nous en donnera ? La nation, mes Notre flottille, forcée par un vent devenu trop
| iieurs, quand vous serez dévoués à la nation, et violent , s'est retirée du combat , pour retour
ue vous aurez quitté les antichambres de ce ner à Biorko. Les brouillards ont dérobé l'en
# lotird diresteur des bâtimens d'An
· givillers. C'est une honte insigne et bien remar
nemi dans sa retraite. La flotte de Revel fut
signalée le 5. Le duc de Sudermanie alla à sa
" quable, sans doute, que la pºpº ! de nos artis rencontre. Les brouillards la dérobèrent. Le
| les et de nos académiciens* françois soient les Bisleop et
6, notre flotte étoit entre l'isle de
| derniers à comprendre la révolution et à s'y sou Torsari, près du golfe de Wibourg.
* ÎlEttre, - Quant au général Armfeldt, il a soutenu un
º Enfin, Arné, le brave Arné, un des premiers combat très-vif près de Suonignemi , et s'est
même retiré blessé. Nous avons perdu plusieurs
,ºillans de la Bastille, a été nommé officier par
Mºde la Fayette. + Qn se demande ici com ofïiciers. ll paroit qne le roi se dispose à tout
hasarder pour frapper le grand coup qu'il
hil5 le roi peut souffrir qué les braves Marseil
,ºent • * • . 2.-, , • .. r,I : " ſi I
manqua en 1788 , par l infidélité des ofiiciers,
ºuvent encore au §rès de sa personne le à qui cependant il a pardonné. V.
x le perfidë Ghignard. Je réponds à
uignard , soi - disant Saint-Priest, L) E T o U R N A Y , le 2 juillet.
étant ſºntdévoué avec le charlatan Gencvois, à Les états de Limbourg adhèrent enfin ouver
#miond'Autriche, il n'est pas étonnant qu'on
k les g e loü · deux, bon gré malgré le roi, la tement au parti du congrès Belgique, et décla
rent leur duc déchu du droit de souveraineté
- ia n'ét ſes, ºfjºurnalistes patriotes. C.... -
A

)' , ' -' • 1 MI J. pour avoir violé leur constitution : ce qui


* "* " " "º--- paroît être l'explication claire de l'énigme, et
démasque Van-Eupen et Van-der-No Fran
.0,ervation très judicieuse et très-importante çois, vous avez refusé de faire cause Commune ;
•!: du Gourien de Lyon, du 3 de ce mois. mais vous aurez la guerre si vous n'y prenez
sºN , ' , # oº. | -
garde. Des brigands (les souverains en ont tou
• On ne voit pas pourquoi le mot supréme jours à leur disposition ) doivent bientôt se
uvient ai souvent dans les décrets de l'Assem retirer en grand nombre sur vos frontières , y
blée nationale , quand il est question du'roi , commettre des ravages , se faire poursuivre sur
| #oler par là les idolâtres de la monarchie
l'ajoute au titre de\chéy Cherche-t-on : fès ·terrºs de Léopold. . pour lui donner lieu
: de se plaindre d'une violation de territoire.
| ºbsolue ?,ou hien.est-ce un reste de nos idées - Ainsi Comparez cette marche avec celle de vos
# qui revient dans les mots, même quand ministres , et vous ne douterez plus des inten
º les choses sont chaugées ?" Si chef signifie le tions de vos véritables ennemis. Ne croyez pas
| † d'un corps , et désigne par - là † votre ministère redemande au congrès les
,parfaitement la qualité, le pouvoir de celui rançois qu'il vient de faire emprisonner,
| † est reyêtu,de ce titre, il est très-inutile · uniquement parce qu'ils sont François. Nous
ly joindre une autre expression. Si supréme ' le croyons d'accord
brigands. 1 r * avec
1: nos traitres et § - - -" - • * -

#gnifie plus que ohºf, il dit trop, et n'est pas


· juste. Dans les deux cas il est superflu ; et en

, fait de mqts
- - aux idées
d si Pprès allX
qui tiennent, de ée •T - JDE - S T ,. 1 D » le 15 juin.
| T,NMAPR -

#'est pas nécessaire ,•l'•-» On»voit ici deux espèces de visages ; celui
-----1- -1 -- • 1 -- ------ 1 -- 1.
( 128 ) . - - -

roux, et qui veut la paix avec le roi ; celui de · Les Liégeois tiennent toujours ferme, malg
ses petits hommes qu'on appelle grands, et les troupes que l'abbé épicopisant de Trèv
dont les cousins-germains sont cochers des envoie contre eux , et celle que la régence d
cousins. Ces mines sont plattes, pâles, ne pré Hanovre a eu ordre d'envoyer pour se réun
sentant que l'inquiétude de gens qui ne trou aux troupes des cercles. La moblesse liégeois
vent pour se guérir de la peur du mal françois, est menacée par la chambre impériale d'êt1
† la guerre, la guerre et le carnage ! afin dégradée, si elle ne quitte l'armée de Liége. P
'empêcher le peuple d'être malade comme on
l'est en France. - V. -

DE B1LB A o, le 27 juin. Alliance nationale et civique. -

| Notre commissaire de marine vient de rece Les Grecs et les Romains avoient l'usage d
voir du ministre de ce département un ordre , porter au doigt un anneau d'or uni , émaill
par lequel il lui enjoint de rassurer le com et chargé de la devise de leur république .. o1
de celle du plus vaillant homme † leur pays
merce de notre port, et des autres ports voi
sins , sur tous soupçons de guerre de la part
comme l'emblême de leur dévouement à #
de la Grande-Bretagne. En conséquence, notre patrie. L'orgueil n'en étoit point l'objet , leu
consulat a fait prévenir tous les capitaines qui patriotisme en étoit seul la cause. Ce talisma
précieux , semblable à notre cocarde i
se trouvent dans notre port de prendre telle
destination qu'ils jugeront à propos, et de nale, étoit le signe qui les distinguoit ; ils ju
naviguer avcc la plus grande sécurité. Les assu roient par lui, et les vainqueurs lui portoi
rances qui étoient à 15 pour cent sont aussi-tôt tant de respect, que lorsqu'un vaincu mouroi
tombées à 3. ( Extrait du Moniteur. ) dans un combat, ils lui laissoient au doigt ce
alliance, de crainte de la profaner, ou d'atti
N. B. Nous ajouterons à cet article de Bil
bao, s'il est vrai . que le pacte de famille a eu sur eux la colère céleste , , , , ,. ' i1i 5t
Pour imiter cet exemple, des patriotes f
peur. V. -

D R VA L E N c 1 E N cE s, le 2 juillet.
çois ont fait fabriquer une
en or, s'ouvrant en deux, en forme de
# 1

du poids de quatre demiers environ, dont l


Les bruits qui s'étoient répandus sur une partie inférieure est gravée en relief. émaillée
déſaite presque générale de l'armée braban bleu, blanc et or, et chargée de cette devise :
- çonne. ne se sont pas soutenus. Il paroît, au IA NATIoN, LA Lor, ET LE RoI, Ce n'est point
contraire, que ces brigands qui prennent, qui l'idée du luxe qui leur a fait naître celle-ci,
se momment aujourd'hui Patriotes, après avoir c'est le vif desir qu'ils ont de voir un jour tous
formé le dessein d'anéantir les vrais patriotes , , les bons François réunis par un méme signe,
ont fait bonne contenance devant les Autri comme sous un méme drapeau. | _"

chiens, et leur ont tué plus de monde qu'ils Cette Alliance fermée figures un simple
n'en ont eux - mêmes perdu. L'affaire n'a été anneau d'or. Le prix est de 36 livres, port
qu'un choc partiel où les scélérats partisans de ranc, par la poste. - ·r !jov ou ºC |
Van-Eupen et de Van-der-Noot, ont cepen - Il faut affranchir les letères, er #
dant mérité quelque éloge : mais ce n'est pas envoyer la mesure du doigt à M. Dufour,
pour la liberté qu'ils ont combattu , c'est au auteur de cette Alliance, rue de la Harpe ,
· profit de I éopold, dont ils servent les intérêts
n°. 133, à Paris. On la recevra huit jours après,
6 Il aveugles. |
sauf le temps employé par les couriers, ,

Faute à corriger dans le N°. CCLXxx , à la séance du 8 juillet ·i -

A l'article IX du pouvoir judiciaire, après les mots nonobstant appel, ajoutez : en donnant.caution.
On s'abonne à Paris , chez BUIssoN, Libraire , rue Hautefeuille , à qui l'on adressera, franc de port »; le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques. .
Chez madame DELAPLANcHs, rue du Roule; et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume
et de l'Etranger. 1: . : , : , ' · · · · ·· · - - * i

Il parott tous les jours un'Numéro de seJournal. Prix 56 lié. pour un •n, 18 liu.pour 6 mois,et de 9 liv pourl|
3 mois, franc ge port, Rar le poste , pour tout le Reyeur e. L'aéonnement ne sommence que du prem. d'un mois,
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
| | -,
D E L A F R A N C E ,
ET A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
10 V R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
: eZ dirig par M. Mencziºn.
Ils sontpassés ces jours si honteux pour la France,
Où les grands, souverains dans l'absence des loix,
Déshéritoient ensemble et le peuple et les rois.

N°. C C L X X X II I. Du Lundi 12 Juillet 179o.


AssEMBLÉE NATIoN A L E. tés am 'ric lins et de la réponse de M. le prési
-* ! dent, et a joint ses instances pour qu'il fût
:, Séance du 1o Juillet au soir. accordé à ces généreux étrangers une place ho
norable à la afédération
proposition patriotique ; la première
D. le mois de mai dernier, l'Assemblée na seule été adoptée. J.

lionale en prévoyant les circonstances de la Après avoir admis une dépntation de la con
#te fédérative, s étoit proposé de donner à grégation de l'Oratoire, ct une autre du régi
fºrmée françoisela satisfaction de voir pro m ºnt de Flandre, l' Assemblée a vivemcnt ap
r à spn organisation dans le cours des plaudi à un discours enrichi des plus nobles ex
ºnces. pendant lesquelles la jouissance de pressions de la reconnoissance et du dévoue
ºtesles tribünes seroient exclusivement attri ment qu'a prononcé le général Luckner.
ºx #oldats-citoyens. Par une suite de · l)ans les prisons de la ville d Orange sont dé à
º, M. de Noailles le jeune a demandé tenus 24 particuliers d'Avignon, qui écrivent
ºui qu'il fût fait une distribution con à l Assemblée nationale , une adresse pour de
* d# biilets d'entrée aux trompes de mander leur liberté. -

ligne Cellemotion n'a pas passé sans objection. · Il a été proposé de renvoyer l'examen de
"ºdefer obseryoit qu'il n'y ayoit pis plus cette affaire au comité des rapports.. Ce n'est
de raisons d'appeller des militaires aux séanges pas l'avis do M. Malouet,qui , au contraire, vote
de lAssemblé, , quand on traitera de l'orga pqur l'élargissement de cps prisonniers sans nul
mºtion de l'armèè, que des négocians quand examen.. « Au nombre de ces infortunés , a dit
ºyºgitedes affaires de commerce.Déjà 1 ordre M,, Maury, sout un octogénaire , deux septua
u jour #
vivement réclamé, et il sembloit génaires. et plusieurs pères de famille irrépro
#"porter, lorsque M. Gouttes venant à l'appui chables. Le maire dOrange, ce magistrat ci4
# de M. de Noailles,
º#la faire décrétgr. , , , , , , .
† toyen a lui-même reconnu leur innocence. En
les faisant mettre dans les lieux destinés aux
ll le Foucault a demandé ensuite qu'il fût conpables, il a cru leur donner un asyle et non

-

l%.#ºrintérieur nombre de,membres de la


même de la salle de
les renfermer dans une prison. Cette précau
tion sage pouvoit seule les soustraire à la fureur
l 6º, -' *

" | |- s # º* - l . . · • 1º !' ,.i ' | . ' ' du peuple. Ces malheureux ont eux - mêmes
Mais à la traverse de cette discussion est ar7 senti que, pour sauver leur vie , ils devoient
#e la députation de citoyens des états de sacrifier leur liberté...... » . 1 ° , 1 *

#mérique , qui a fait entendre un discours : Il est de la sagesse de l'Assemblée nationale,


in de noblesse, d'énergie,, et qui a sollicité a observé M. Robertspierre , de se faire donner
ºneur d'occuper une place dans la céré ; des instructions positives et certaines sur une
ºie du 14 juillet M. le prèsident a répondu affaire de cette nature. Eh ! qui nous répondra
r ui discours qui, comme çelui des députés qu'en rendant avec autant de précipitation la
#ins, a excité les plus vifs applaudisse liberté à ces prisonniers , nous ne risquons ſpas
* - ( 13o )
M. Maury s'est représenté à la tribune plus Tous les yeux se sont fixés sur un memb1
animé qu'auparavant. « Savez-vous ce que c'é · de l Assemblée qui se montroit à la tribune
toit que les députés Avignonois qui ont été c étoit Lous-Philippe-Joseph Capet, ci-devar
présentés à l'Assemblée ? Les députés d'une duc d'Orléans. « Messieurs , a-t-il dit, d'apr
troupe d'assassins. Je suis, moi , spécialement la faculté que vous m'avez donnée , j'avois pr
chargé de les poursuivre comme tels dans les une mission dont le roi m'a §c§
tribunaux , et je les y poursuivrai jusqu'au mission est finie , je viens reprendre la plac
supplice qui leur est dû ». Ce langage a forte où mon devoir m'appelle : je n'ignore pas qu
ment ému-l'Assemblée. - des inculpations obscures, mais multipliées, oi -

M. Camus montant à lâ tribune, a justifié attaqué mon caractère. Je viens m'exposer a


les Avignonois , et a même annoncé qu'une jour, et j'invoque toute la sévérité d †
nouvelle députation de la garde mationale d'Avi 'Assemblée. Nul citoyen n'est plus attaché qu
gnon , arrivée aujourd'hui , ss présenteroit moi à la constitution. Dès long-temps je por
incessamment pour offrir au corps législatif de dans mon cœur le serment que ma bouche v
nouveaux ( claircissemens , et solliciter l'hon pronomcer » ; et il a émis très nettement l
meur d'assister à la fédération patriotique. Il paroles sacrées du serment civique. D'un cô
n'est pas difficile , a-t-il ajouté . d'appercevoir de l'Assemblée de grands et nombreux ap la
plus d'un rapport entre les troubles de Mon dissemens , de l'autre le silence et l'immobili
tauban et ceux d'Avignon , et ceux qui s'effor ont suivi son discours. ,
cent de noircir les Avignonois auprès de On a renvoyé au comité de féodalité l'exame
l'Assemblée nationale , ne sont peut-être pas de la prétention de M. de Croy , ci - deva
au-dessus du soupçon de tout intérêt parti prince , lequel veut continuer à percevoir i
culier. droit de péage attribué à ce qu'il appelle
- Jaloux, comme on sait, de l'opinion publi seigneurie , qui , établi en 1775 , à §
, que, le préopinant a pris ces expressions pour d'abord 17 liv. 1o sous, et qui, dans l ann
, uue inculpation personnelle, il a sommé M. 1788, a produit 5o.ooo liv. ' -
Camus de déclarer devant l'Assemblée « quel La discussion s est établie sur le projét é
intérét particulier il prétendoit lui attribuer comité des finances , relatif au service d
dans l'affaire d'Avignon » ? il a demandé à l'As ostes et messageries. Cette discussion a é
semblée la permission de le poursuivre comme ongue et épineuse ; on a encore cette fc
calomniateur. . . - · · · ajourmé la matière ; et par le même décre
: Ces personalités ont été écartées par le dé l'Assemblée a chargé son comité des finance
cret qui renvoie l'affaire au domité dès rapports, d'impositions ét de commerce , de lui #
lequel est en même temps chargé d'entendre senter , lé'plutôt ossible , un plan général l'.
les députés d'Avignon : la discussión ajournée ganisâtion smr l
elle a chargé son
§† ' et messageries; en
de se rétirer pard
à mardi prochain ; et, malgré les efforts que vers lè roi, et de le prier dè donner des ordi
faisoient les ennemis de la paix pour raniriièr
l'orage éteint, la séance a été levéé. · *
#• '
'!
.) ! . ! , 1 • '
nécessaires pour que le service des postes !
- -

soit pas interrompu, . ' -


.ſ 1 ,,1 ,! :
, .
Séance du 11 juillet.
•: 1 i · , · . 2
! .
,· · ·
- # placée demain à l'ordre du
- -

sera là lecture des articles déja acceptés s


- Le sieur Froment, principal agent des malheurs clergé, et la discussion'de 'qu'èl ues autres i
de Nîmés, qui avoit été mandé à la barre de le Une
comité eccclésiastique a propôsé dy ajou
l'Assemblée nationale, s'est sauvé à Turin, ét question singulière s'est offerte à lä ,
on a conçu quelques inquiétudes sur le mal cisidfi de l'Assemblée. ' - . .
qu'il voudra faire. Il a laissé derrière lui des · En octobre r789, M. Louisel, recteur de I
complices qui attendent, dit-on , ses signaux : don, député de Brètàgne, demanda et obt
ce sont snr-tout des moines, parmi lesquels Sé un congé d'absènce. Peu de temps après ,
distinguent les capucins par les sermons sédi écrivit'à M. 'le Breton, son § , q
tieux , et par des insinuations coupables dont dbnnoit'sa démission ; 'en conséquence le st
ils ne craignent pas de souiller le tribunal de plèant fit vérifier ses pouvoirs, et fut admis
la pénitence. Tous ces détails sont contenus a place de M. Louisel. Aujourd'hui le recte
dans une lettre des commissaires au dépar • prétend re rendre son caractère de déput
tement du Gard , qui est. :renvoyée
cles rapports. ... " , . .
au -comité
i . ! .
« dont il ite s'est pas, dit-il, légalement !
pouillé » L'Assemblèe nationale décrète q
. ( 127 )
'y a lien à délibérer sur cette prétention et 1789, les députés à l'Asscmblée nationale, se
ar-là confirme M. le Breton dans la possession ront appelés collectivement le CoLLÉGE ELEc
TO RAL.
le sa place. G. |

-
Chacun d'eux pourra, dans tous les temps et
dans tous les actes, prendre la qualité d'élec
PAR I S, le 1o juillet. teur; et tous ceux qui lui adresseront la parole
seront tezzus de le nommer mozzsieur l'électeur.
| Les commerçans qui s'allarmeroient de la Chacun d'eux portera un uniforme particulier
·ortie de la flotte angloise , doivent se rappeller avec un cordon et une médaille, sur laquelle
qu'il y a un article dans le traité de COm1II1el'CC sera gravé le mot électeur.
vec l'Angleterre , qui porte qu'en cas de Les électeurs auront la première place dans
guerre, on n'attaquera point les propriétés des toutes les cérémonies publiques , et même dans
particuliers les assemblées municipales , avec voix délibé
lest bien étonnant de voir à la tête de ceux rative.
qui fortifient les alarines et jettent des soup La ville leur fera construire une tribune dans
(ons sur les intentions des Anglois , celui qui la salle de l'Assemblée nationale , et au - dessus
a conseillé le traité de commerce avec eux , de cette tribune sera écrit : 7'/ i/urze électorale.
M. Dupont, député. Ce M. Dupont , dont Au milieu de la plus belle place de la capitale,
nous avons déjà parlé à cette occasion , a pu la nation fera élever, à grands frais, un édifice .
blié un discours rempli de raisonnemens absur dans lequel les électeurs s'assembleront cons
des, de faux calculs politiques qui seront faci tamment , et où ils prendront les délibérations
lement réfutés, et ne tarderont pas à l'être. qu'ils jugeront convenables , et sur le frontis
Ses liaisons ministérielles donnent la clef de pice, on placera les attributs de la liberté avec
on opinion sur cette guerre qui n'est soute cette inscription : Palais des électeurs de 1789.
nue que par le ministère et les gazettes mi Pour toutes les fêtes qu'ils voudront célébrer,
nistèrielles et aristocratiques, et que tout bon ils auront, à leur disposition, le choeur de l'église
patriote doit abhorrer, comme conduisant à la de Notre-Dame, et le droit d'avoir une musi
ruine de la constitution. C.... que à grand orchestre, un grand chantre et un
grand aumônier , le tout salarié par la mation.
A messieurs les auteurs du journal. Le collège électoral subsistera avec ses droits,
prérogatives , distinctions et prééminences, jus
| Messieurs, il ne suffit pas de confier à l'his u'au dernier des descendans mâles du dernier
ſoire les événemens qui nous ont amené la li †. électeurs, de manière que leurs enfans nés
berté, il faut encore éterniser les moms des ci et à naître dans les † plus reculés, se
toyensquise sont distingués dans la révolution. diront eux - mêmes électeurs, et formeront tou
Tout François sentira que je veux parler de jours le collège électoral. Et nati natorum, et
MM les électeurs. qui nascentur ab illis.
| Jusqu'ici nous n'avons rien fait pour eux , et Il seroit possible que des esprits timides vis
voilà que cette capitale qui, dans ce moment, sent dans ce collège électoral un noyau pour
estentourée de la reconnoissance de tout l'em l'aristocratie , et une association contraire aux
pire, s'expose à encourir le reproche d'ingrati principes de la constitution : mais on sait qu'il
tude par la froideur, ou, au moins, la lenteur n'y a point de principe sans exception, et que
† a montrée à couronner ceux à qui elle les distinctions électorales ne tireront jainais à
ºit toute sa gloire. - conséquence.
MM. les électeurs donnent un grand exemple
à l'univers, en remerciant le ciel de l'inspira Copie de l'adresse de MM. les députés dx
tion qu'illeur a envoyée de se réunir le 13 juil | districº de Roc/e/ort , département de ſa
let 1789 pour conquérir la liberté , eux seuls, | Charente iafºrieure , à M. le Maire et
ºu presque seuls, Paris ne doit-il donc point M. le commandant général de la gardr
dactions de graces pour l'inspiration qui lui a nationale parisienne.
| fait élire au mois † précédent, les con
quérans de la liberté ? En qualité de deputés des gardes nationales
Voici ce que je propose en l'honneur de ce du district de Rochefort, nous nous croyons
( 152 ) -

par les anciennes milices bourgeoises de la visme le plus généreux et le plus épuré. M.
mèrne ville. · la Roque, son digne chef, que les soldats app
Ces milices bourgeoises devoicnt, MM. , au lent leur pere, est aussi devenu le nôtre ».
terme du décret qui les concerne , s'intor,o Puissent les citoyens patriotes de L)rag
rer dans les g rdes nationales ; et par un dé gnan, et leurs bbraves frères du bataillon
cret postérieur, il leur est d, fendu de députer régiment de Bourgogne , se garantir à jam1
séparémcnt pour l'auguste cérémonie du 14 de l'iniluence pestilentielle du ministère , sc
juillet : cependant clt s 'ont fait , et par une tenir la gloire qu'ils ont acquise avec ce
surprise condamnable elles se sont données même § et sentir avec quel z
pour gardes natioaales, ct ont eu l honneur de nous leur rendons la justice qu'ils méritent. .
vous être présentées e n cette qualité , après _A V I S.
avoir eu l'adresse de se procurer des cartes
pour la confédération générale. l)éputés de MM. les Abonnés , dont la jouissance date dn
nos concitoyens , représentans d'eux tous , févricr pour 6 mois , et du 1 mai pour 3 mois, s«
nous cesserions de mériter lºur confiance si avertis que lcur . /bonnement ſinit au 31 du corera
nous ne réclamions contre nne admission aussi et priés de renouveller avant le 25 pour plus de célér
dans le service. M/.M. sont aussi prévenus de répé
illégale , qui , nous osons le dire , seroit pour leur adresse , et d'y ajouter ces mots : à cornment
notre district le signal d'une guerre civile. par le premier de tel mois , afin d'éviter les doub
Nous sommes, etc. les députés , etc. Dufour, emplois. -

major de la garde nationale de Rochefort.


'émoignage rendu au patriotisme. D r R A r r s n o N N E, le 22 juin.
Les braves militaires qui forment le premier Quelque intérêt qu'on prenne ici aux succ
bataillon du régiment de Bourgogne , et sont de la maison d'Autriche, on est assuré que !
en garnison à Dragnignan , département du perte que vient de faire le prince de Cobou
Var , ont acquis les droits les plus sacrés à la devant Giurgewo est considérable : on la por
reconnoissance de la patrie. Après avoir sauvé même à huit mille honnes d'après des lettr
Vicnne ct Uzés des fureurs des ennemis du de Hongrie. Il a été forcé de se retirer à det
bien public, ils viennent de donner à Dragui lieues en abandonnant le siége, car les Turcs !
† des nouvelles preuves des sentimens dont sont rendu maîtres de toutes les batteries, mu
ils sont animés , et ont ajouté ce nouvel acte nitions et bagages du corps des assiégeans.
de fraternité à nombre d'autres qui leur sont doit, dit - on, revenir en force pour réparer
particuliers : voici le fait. faute. Comme les rois ne comptent pas les vi
On répand secrettement dans leur corps un times qu'ils sacrifient à leur ambition, mais l
libelle affreux. On y dit entre autre choses : esclaves qu'ils peuvent tenir asservis, peu in
« Après avoir sauvé la France de ses ennennis , porte au prince de Cobourg d'immoler emcol
sauvez-là d'elle même, etc., etc. ». "les braves six à sept mille hommes pour prendre une plai
soldats, loin de se rendre aux perſides conseils démantelée et ravagée par le fer et le feu. .
du libelle, le dénoncent à leurs frères citoyens Les nouvelles de la diète de Hongrie so
de Draguignan , et en décèlent les distribn très-équivoques. Les divisions qui y règnents
teurs , demandant que justice soit ſaite des ront probablement pour Léopold le princi
coupebles. motif qui le décidera à une pacification, sau
lEn conséquence de ce procédé, preuve évi reprendre la partie qu'il ne peut jouer dans l
dente du plus pur civisme, les citoyens de Dra † impérieuses où il se trouve, c
guign tn font une adresse à l'Assemblée matio es rois ne quittent
drc. 7^. I )iamai
aus c p
que pour reprei
P
nale , où il est dit : « ce corps professe le-ci |

On s'abonne à Paris , chez BmissoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le pi
|
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Autcurs des Annales Patriotiques. . -

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et de l'Etranger. . . •|

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4 tnais , ſranc dz port, par la poste, pour tout le''ioyaume. L'abonnement ne commenoe que du prcm. d'un md
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· DE LA F R A N C E , -
ET A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
joUR NA L L 1 B R E , ar une Société d' Ecrivains Patriotes ,
et dirigé par M. MERcI ER.
Nous avons pour nous l'armée ( disoient les traîtres); qu'une autre armée
soit ( a dit Paris ), et l'armée citoyenne fut.

· No. C C L X X X I V. Du Mardi 13 Juillet 179o.


* AssEMBLEE NATIoN A L E. médiens avoient été admis au sacrement de
mariage, sous le nom de musiciens. M. Gou
-- Séance du 12 juillet. pil a # qu'il s'élevoit journellement plusieurs
uestions aussi importantes, et qu'il étoit instant
L, premier jour que les hommes se rassem
† vivre en société , et pour se don # déterminer l'étendue du pouvoir de l'église
blèrent sur l'état politique des citoyens ».
ººr des loix communes, la voix de la raison Un décret renvoie cette affaire majeure aux
ºr cria : songez que les loix que vous allez comités de constitution et ecclésiactique ,
ºnepeuvent défendre que les actions nui réunis.
es à la société. De # en siècle la même M. Gossin, au nom du comité de const'tu
|x a,toujours parlé le même langage, et n'a tion, a fait décréter que, conformément à la
#oujours été entendue. Fnfin , au dix délibération du corps électoral du département
ème siècle, cet axiome universel a trouvé de l'Eure , cette administration seroit divisée
constitution françoise (1). Mais il en six districts.
esprits tellement saturés de préjugés , M. Chassé, au nom du comité ecclésiastique,
§a ºs avoir été toute leur vie rebelle à la a proposé un projet de décret relatif aux éco
#on, ils veulent être aujourd'hui rebelles à nomats, tendant à ordonner que l'économe
oimême. général continuera, pour la présente année
# #º homme d'église, à qui la législation nou seulement, de percevoir les fermages échus :
•velle va faire † un beau surnom , et les a été adopté.
ºibuts de noblesse, et 8o,ooo livres de rente, Ce décret général sur la nouvelle organisa
#eur Mayneau, ci-devant de Pancemont, tion du Clergé, a été lu par M. Martineau ,
º de Saint-Sulpice de Paris, a refusé très et sur l'observation d'un honorable membre ,
minément la publication des bans de ma il a été décreté que la rédactior en seroit
à M. Talma, acteur du théâtre de la na collationnée avec celle du procès-verbal.
Celui-ci, après avoir épuisé les procédés On a passé ensuite aux articles additionnels,
#les prières, a fait §au curé une
proposés par le comité ecclésiastique , et l'on
ºmation, et a obtenu, pour route réponse, a décrété ceux qui suivent :
#ue les bans ne seroient jamais publiés, si le Art. Ier. « Les titulaires chanoines qui tien-,
# Talma ne renonçoit solemmèllement à la dront des maisons de leur chapitre à titre de
#ºfession du théâtre ». Retranché dans les vente pour léur vie, ou à bail à vie , en joui
es,de la loi, le jeune citoyen supplie ront jusqu'à leur décès, à la charge de payer
mblée nationale d'en ordonner l'exécu incessamment au receveur du district où se
m. La lecture. de cette adresse a excité plus trouvera le chef lieu du bénéfice, le prix de
*de la surprise. M. Bouche a observé que . la vente dont ils seroient en arrière, et le
#tracasserie du sieur Mayneau étoit d'inven
rix du bail aux termes y portés.
nouvelle, et que jusqu'à présent les co II. A L'égard des chapitres dans lesquels les
( 154 )
ritiers , ou ayant droit, du tout ou d'une par j mens, qu'au préalable ils m'ayent prêté fe sé
tie du prix de la revente qu'il auroit faite à ment prescrit par les articles 2 1 et 38 du tit
un a utre chanoine d'une maison canoniale , II du décret sur la constitution du clergé ».
si ces conventions sont autorisées par des sta On renvoye au comité ecclésiastique # p1
tuts homologués par arrêts rendus sur les con position faite par M. Duport « de charger
clusions du ministère public, lesdites conven procureur-syndic de chaque département
tions seront exécutées suivant leur forme et te faire des oppositions au paiement des §
meur. En conséquence , les possesseurs actuels casuels attachés aux biens nationaux, et éch
desdites maisons pourront en disposer comme depuis le décret qui a ôté l'administration
bon leur semblera, à la charge par eux de ces biens au ci-devant clergé de France ».
payer au receveur du district, outre ce qui Les curés jouissoient précédemment, a (
sera porté dans les conventions , le quart de un curé , de la faculté de permuter; me le
la valeur des maisons , suivant l'estimation qui accorderez-vous pas la continuation de c
en sera faite ; et dans les cas où lesdites conven faculté , dans les circonstances où des rai
tions ne seroient pas ainsi autorisées , les pos dé santé, des désagrémens locaux , le mal
sesseurs n'auront d'autre droit que la jouis de déplaire à leur paroisse, sembleront !
sance accordée par l'article précédent. en indiquer la nécessité ? -
III. Les donateurs desdites maisons qui pré — « Toute permutation, a répondu M. Mi
tendront avoir droit de toucher une somme à tineau , est contraire aux principes de la d
chaque mutation, ou d'autres droits quelcon cipline ecclesiastique, et à ceux de la cons
ques sur lesdites maisons, ne pourront exercer tution : n'est - il pas statué, par un déci
leur action que contre les possesseurs actuels, à général, qu'il ne sera dorénavant pourvu
[ui il est permis d'en disposer par l'article II ci aucun bénéfice que par la voie de l'élection
§ sauf à ceux-ci leur exception et défen A ces mots , la proposition du curé !
ses au contraire. tombée dans l'abîme de † question préalabl
| IV. Les titulaires des bénéfices supprimés, qui Enfin l'on a renvoyé au comité ecclési
justifieront avoir bâti ou reconstruit à neuf la tique une motion de M. Martineau , qui pi
maison d'habitation à leurs frais, jouiront pen posoià de décréter « que la moitié du traiteme
dant leur vie de ladite maison. des ecclésiasatiques futurs sera insaisissable
V. Néanmoins , lors de l'aliénation , en vertu Demain l'ordre du jour s'établira sur
des précédens décrets, des maisons dont la constitution militaire , et l'organisation «
jouissance a été assurée aux titulaires , ces ti gardes mationales duL / royaume. G. -

JV I S. t*»
tulaires seront dédommagés de la valeur de la
dite jouissance , d'après l'avis des assemblées
administratives de département et de district. MM. les Abonnés, dont la jouissance date d,
VI. Les maisons dont la disposition est ac ſévrier pour 6 mois, et du 1 mai pour 3 mois , *
cordée aux titulaires n'entreront pour rien dans avertis que leur Abonnement finit au 31 du courº
et priés de renouveller avant le 25, pourplus de célé
la composition de la masse de leurs revenus dans le service. MM. sont aussi prévenus de répi
ecclésiastiques; et ceux à qui la jouissance en leur adresse , et dy ajouter ces mots : à comme
est accordée, resteront obligés à toutes les ré par le premier de tel mois, afin d'éviter les •doº.. !
emplois. |!

parations et à toutes les charges.


, VII. Les revenus des bénéfices dont le titre
est en litige , m'entreront dans la formation de P A R I S, le 12 juillet. a1

la masse faire pour fixer le traitement des


prétendans auxdits bénéfices que pour mémoire Le comité des recherches a dénoncé au c
jusqu'au jugement du procès, sauf, après la telet, samedi comme
dernier, Guignard , surnoº
décision , à accorder le traitement résultant des Saint-Priest, fauteur et complice d'i
dits bénéfices à qui de droit ; et les compétiteurs conspiration avec le vieux petit maitre M
me pourront faire † que contradictoirement lebois, contre la France. Nous donnerons
-

avec le procureur-syndic du district où se trou- . medi ou dimanche prochain tous les détails
vera le ehef-lieu. " . - -
-cet objet; mais ce que nous pouvons affir
L'article VIII relatif aux curés et aux vicaires avant ce temps-là, c'est que les pièces probar
'qui font le service dans l'étranger, a été ajourné. contre Guignard et Maillebois ont été prés
IX. Les évêques et curés conservés dans leurs tées au châtelet, et qu'elles seront imprim
fonctions , ne pourront recevoir leurs traite malgré les petites sollicitations de certains P
( 135 ) · - | 2 - -- ' ,, . - , - - T - "

nages trop complaisans pour le comité au canaille , quoiqu'en général nous sussions
ichien de Saint-Cloud. Ces pièces formeront mieux lire et écfirc qué les prétendus dieux
dix ou douze feuilles in-8°. d'impression. Eh de Versailles, et quoique no moeurs et notre
•bien ! citoyens françois, quand je vous criois raison fussent bien plus pures et plus réspec
sans cesse que Guignard étoit un des plus grands tables que celles des paladins et laidrons de
emis de la mation et de la révolution , n'a cour. Depuis ce temps-là, l'auguste et ina
|je pas raison ? Nous allons donc voir les jestueux sénat de la nation a réformé une partie
isons de ce chef du comité autrichien dé des loix : c'est aux citoyens courageux, éclairés
Ecouvertes et punies. C.... et pleins de caractère , à réformer aujourd'hui
les moeurs 'et les usagés. Je suis d'avis, avec
· Un membre de la société des amis de la . plusieurs patriotes , et sur-tout aycc le philo
* 1. .-• - - •.

| constitution de Cherbourg , nous écrit qu'il soplie patriote Joseph Sanial , de Tournon
| deiireroit que le jour de la fédération de Paris, en Vivara s, 1°. que le 14 juillet soit substitué
# 14juillet, les citoyens de toutes les villes où au premier janvier , pour les félicitations de
y a garnison, invitassent après la cérémonie bonne année, et que ces félicitations se fassent
chacun tel nombre de nos braves frères d'ar en personne, et non en cartes ou billets, et
sur les places publiques ou dans les cafés, en
.mes les soldats de troupes de ligne, pour leur | prononçant
donner la première place à table. Cette idée, ces mots : Dieù vous conserve, et
inous étoit échappée et qu'on nous a donnée ſoudroye toutes les bastilles et tous les t irans,
peu tard , eSt digne d'un bon citoyen ; nous . comme en 1789 2°. Que nous n'ôtions jamais
le chapeau que quand nous aurors trop chaud
nvitons tous nos frères des provinces qui ne
lauroient pas eue eux-mêmes, et auxquels]elle à la tête, ou que noiis voudrons parler à une
iourra parvenir avant le 14 de ce mois, d'en : assemblée , ce qui annoncera que nous aurons
"iaire usage, et de bien fêter nos bons amis de une motion à faire ; 3°. que nous perdions
| farmée , pour les dédommager un peu des l'habitude des inclinations, qui ne sont autre
maux et des peines qu'ils ont soufferts pour chose que des plis de l'esclavage rcstés dans
· l'amour de la patrie et de la liberté. Qu'après ! les reins des'françois, et qu'on peut effacer
" avºir porté toutes les santés mationales et 'avec un p cu d'atténti n ; 4°. que ces phrases
| cºtistitutionelles, ils boivent 1°. aux progrés ! triviales et insigniſiantes , j ai , j'aurai, j ai
62I/ l 4onneur vous me ſerez l'hontieur, soient
º la raison universelle; 2°. à la destruction !
4e tºus les tyrans du globe; 3°. à la liberté bannies absolumént du style épistolaire ou de
de 4ous les peuples, et 4°. au pacie fédératif · conversation ; 5°. que la ſimale , es lèttres , ainsi
| º !outes les nations de l'europe avant l'an ; que dcs adieux vocaux qui se terminent ordi
nairement par la très - platte et très-insigni
•r - - i - fiante période 39tre très-humble et très-obéis
' | san l serºiteiir, se terminent simplement par
, Réformes essentielles dans les usages. · un bon jqur | ºn bon soir , ou bien par ces
- - J

,.Ily aura juste demain un an, que nous étions mots : j§ #otre concitoyen votre frere,
Core † six heures du soir, sous le joug #o4º.alui, aºtre camarade, avec les termes
ºux de la famille Càpet (i), et que cette , d'affection , d'estim ou de respect que l'on
aºl. nous appeloit sujets #ie , #i§ •| voudra y joindre ;, et 6º., qu'au liºu de cette
s - - • • "f J i ' " ! ... ) ! " " ! . poùdre ºt de cette pommade, qui gênent la
, ( ) Nous publierons bientôt un petit ouvrage dans ·†
transpirâtion dûsurcerveau
† , et forment,un em
des oreil
# el nous ſerons connoître l'origine de toutes ces !
,iºns royales et impériales de l'Éurope ; on y verra ! és , on #t #ºin dg bien laver ses cheveux tous
ºbien la sottise et l'aveuglement des peuples ont été . | # j# , # de les éºuper en,r9nd ou de les
trêmes; quaad ils ont † ces familles descen #achºr #prement ſerrière la tête Auj§
at du firmament én ligne droite : les premiérs #-| , d#ui qué#s,les # #
comnus de cesfamilles étoient tourbonnement dès -

ygers, des soldats,ides pêcheurs, des tabellions, des ! - affaires p# àes


: . qu il : se gouVernent pt
igueursdechanvre, des vagabonds, etc. Cesera donc : # défendent eux-mêmes, ont-ils le temps de
ºu ment lorsque les nations auront dommé aux des · faire des toilettes, et de se parfumer ? Ces
ºiidans de ces premiers auteurs de famille, une con soins étoient nécessaires, peut-être, quand
il falloit allêr , ramner ans les anrich a hra
( 156 )
de plus que les catins et les ministres de cour, mariage : à madame de Durfort, 8ooo liv. pou
u'ont-ils besoin de cet étalage
$
factice et mi lui tenir lieu de douaire.
- :) 9 • V -

gnard ? Ils n'ont qu'à tenir la têt ehaute et le A l'époque de 1782 , la somme de 4oo livre
corps droit , et les çâtins et les ministres bais s'est trouvée le taux commun de plusieurs pen
seront les yeux. C.... sions accordées pour services d'un genre for
différent. La dame Aubert obtint 4oo livres d
- Z'urpitude de la cour : article des pensions retraite, en qualité de monteuse des bonnets d
·· · · · · · ét graciſications. -

· feue madame Sophie. Deux demoiselles Belle


Le dissipateur Calonne , qui a placé son petit trux, âgées, l'une de 1o ans, l'autre de 11, ob
restant , consistant èm 25 millions , dans la tinrent chacune 4oo liv., en considération de
banque d'Angleterre ; et l'austère Génevois qui, services de leur mère, coëffeuse et femme d
par ses hautes vertus et son excessive probité, chambre de madame , Adélaïde. Une pareil
pourroit bien y placer 5o millions au moins , pension de 4oo liv. est la récompense d, la bra
n'ont cessé de nous prouver métaphysiquement, voure pour le sieur Boullaud, capitaine au ré
dans leurs beaux comptes rendus, que le total
-
- - - - ) -
giment d'Armagnac, et pour le sieur Bressoll
des pensions et gratifications annuelles ne mon lieutenant au régiment de Bretagne. Le sieu
toit pas au-delà dè 28 millions. Aujourd'hui le
t • ' ) ' ,« | • , - » -
Chortat; qui m'étoit qu'un simple sergent a
· comité des pensions, dont la probité et l'arith régiment d'Auxerrois, est moins heureux au
métique sont un peu plus sûres, nous d'montre la monteuse de bonnets et que les filles de l
matériellement que la totalité des pensions et coëffeuse : c'est assez pour lui d'une pension d
gratifications annuelles monte à plus de 7o 5o livres ( toujours en 1782 ) pour la conduit
millions. La prémièrè partie du rapport de ce distinguée qu'il a tenue à bord du vaisseau
· comité sur les faits et abus relatifs aux pensions, Glorieux, dans un combat contre deux vais
contient les détails les plus curieux. En voici . seaux anglois à trois ponts, et pendant lequ
q†de lisez : - - r | | • | _ A - | il a donné des preuves du plus rare courage
(C. 5o liv. réduite à
ension 44 liv. 5 sous, · de la plus grande intrépidité.
- T - - - |
ar lá retemure d'un dixième sur lesdites 5o liv. ; Dans les pièces justificatives, n°. 17,
et de 4 deniers pour livre sur le restant , en trouve l'exemple d'une gratification à un enfa
faveur du nommé Jean-René Haunel , né # non encore né , et éventucllement, selon qu'i
"janvier 1724, ancien , sergent au régiment de maîtra mâle ou femelle ; elle est de 7,5oo livre
: Flandre : laquelle pension lui a été accordée pour payer le droit de passage fixé pour l'ordi
. sur le fonds de l'extraordinaire des guerres , de Malte, pour le fils futur du chevalier (
* le 25 décerlibre 1762, en considération de ses · Croismare ; mais son épouse accoucha d'u1
" services et blessures , et pour avoir, par sa Va fille : alors cette grace fut transportée sur
· leur , occasionné la prise de la ville de Du second de ses fils.
· derstall , pendant la campagne de 176r, ayant Les gratifications en comptant à la famille
eu l'intrépidité d'aller seul attacher les écrous Polignac, montent à 2 millions 5oo mille li
· du pétard qui en fit sauter la porte : ci met, et les pensions à 457 mille 9oo liv. .
· 44 liv. 5, sous » . ' Qu'on fasse donc maintenant le procès ai -

Telle est la pension dont jouit encore l'in- auteurs qui ont préparé la révolution, et à ce
· trépide Hamel , arrivé à l'âge de 66 ans, tandis ui ont agi avec tant de chaleur et d'énerg
que l'infâme Le Noir y jouit de 47,ooo liv, de § cette révolution! Qu'on dise donc que
ensions. La demoiselle Filleul, veuve du sieur | cour et l'ancien régime n'étoient pas l'opprob
oisson, marquis de Marigny , de 2o,ooo liv. i de la mature et § de la raison humain
" Le maître de musique des Enfans de France | Qu'on vienne donc nous parler de contre-rév
'( Lagarde ) de 8ooo liv. , et le surintendant de | lution, pour remettre à la poupée monarchiq
· là musique du roi ( d'Auvergne ), de 4ooo liv. | et à ses valets de chambre la faculté de mc
-Peut-être croira-tºon ! ue l'état des finances, , tordre et de nous étouffer à son gré et sc
· en 1764 et les dé lenses † , forçoient | son bon plaisir ! Soixante et dix millions pomi
, à 1'éconofriie ? 'N ubliek pas ſa date de la pen- | dans le sang et les sueurs du peuple, pour$
ºsion : elle est du 25 décembre 1762. Qr , on | vertir et cngraisser, en grande partie des
venoit d'accordér, en 1761, au siéur Jéliotte, | quins et des courtisannes ! Grand'Dieu i § ne
' vétéran de la musique du roi , 6ooo liv. de retournerions jamais sous un pareil régim
- retºite. En # , on accordoit au marquis mon ! il vaudroit mieux cent fois que la Frar
5 : i : liv
, : - z . 2"1: ..) 4ooº
d'Etampes 1: en considération de son l entière s'écroulât dans l'océan č...
, -

ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES


- *
D E L A F R A N C E ,
: ET AF FA I R E s P o L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
#ovR N A L L I B R E , par une Société d'Ecrivains Patriotes ,
et dirigé par M. MERcz ER.
A ... 1: - • j • - -' • ! ' - - • - - - -

· Où lè conduisiez-vous ? --- à la mort --- à la gloire ! Polieucte, acte V.

t ! .º TNb. C C L X X X V.
Du Mercredi 14 Juillet 179o.
sl -

- AssEMBLÉE NATION A L E. l'Assemblée l'honora en juillet 1789, à l'époqus


#b.',. : .. . " de l'agonie du despotisme. - -

:*: Séance du 13 juillet. Par l'article 16 du titre 2 du décret du 15


mars, l'Assemblée n'a pas indistinctement pro
#it style de la flatterie et de la servitude est noncé la suppression du droit de péage sans
#génieux, abondant en tournures , et plus indemnité ; elle a excepté du dispositif de
#une fois on a accusé la langue françoise son arrêté les constructions de ponts ou de
· leroir à ces causes vicieuses une partie de sa canaux faits à la charge de cet impôt , mais
fºcondité Mais l'idiôme de la liberté est plus elle a en même temps exigé que les proprié
kcmd'encore, chaque jour mous'apprend cette tairés de ce droit ne puissent # percevoir que
#ité consolante. . d'après la quotité déterminée par le titre pri :
rès qu'une foulé d'adresses ont paru en mitif Sur le rapport que le comité de féodalit
#e sorte épuiser les expressions du pº a fait faire de la pétition (1) de M. de Croy,
iSme;rcelle
| | | qui est verine aujourd'hui de ci-devant seigneur du Quesnoy, l'Assemblée
mcorps électoral du département du nationale décrète « qu'il peut continuer de
º exprimé le même sentiment par des percevoir le droit de péage qu'il réclame, en
lºag et des pensées toutes nouvellès , Blé se conformant à l'article 16 du titre 2 du décret
| Pºsidenteit autorisé à donnèr; dans la ré dſi 15 mars, et à la charge par lui de restituer
, des assurances particulières de la satis s'il y a lieu ». - , -

#ºn de l'Assemblée. · Le comité des rapports a rendu compte des


#D';ais long-temps le comité des pensions faits d'une insurrection qui a pensé s'élever à
T, inement la remise de l'état des reprises Lyon , mais qui a été arrêtée dans son principe
lrésor royal.,On ne sait quelle volonté, en même par le zèle des officiers municipaux. ll est
, grand jour, retient obstinément ce †« que le président sera chargé de se
ºlleau
'il faut enfin connoître. M. Camus retirer dans le jour par devers le roi, et de
le † de donner les ordres nécessaires
#fit, au nom du comité , le rapport de ces
# affectés, et un décret formel ordonne pour âssurer, dans la ville de Lyon , la per
#ºlé ministre des finances ou ses commis cèption des droits d'aidès et d'octrois. Le même
ºnt tenus de faire faire, dans le jour méme, décret autorise le président à écrire aux offi
#omité des pensions, la représentation et ciers municipaux de cette yille, que l'Assemblée
# des reprises du trésor royal ºué ést satisfaite de leur conduite, et des mesures
º#rd ( ci-devant Saint-Priést ) † ont prises
t le calme ».' pour y rétablir la tranquillité
- • • - • • • * •.

| prºcureur yńdie de la commune de Éa#


# cºncert avec le comité des recherches de : M. d'Ailly a observé que les bourgeois de la
#ssemblée † telet ville de Lyon jouissent encore en ce moment
# ié criminel de léze - nation et du privilegé 'de l'exemption de ces droits, et
ºmplice'dè M. de Maillebois, §t à l'Assem
liée mationale pour se disculper de l'accusation, | il propose, par addition, de décréter la sup
( 138 )
pression de ce privilège. La motion a été ac et voies de fait, pour lesquelles les parties ne
cueillie très - favor blement , mais cependant seroient pas poursuivies par la voie crimi
ajournée et renvoyée à l'examen des comités nelle ».
des finances, d'impositions et d agriculture. L'Assemblée, et l'assistance bien plus en
La municipalité de Paris avoit demandé que core , attendoient avec impatience , et ont
l'emplicement de la Bastille ne fût pas aliéné, écouté dans ce profond silence qui naît de
et qu'il fût élevé au milieu de cette enceinte, l'intérêt et de la satisfaction, un rapport sur
si long-temps dévouée à la tyrannie, un obé l'organisation de l'armée , pr senté par M. de
lisque , pour attester aux siècles à venir le Noailles , au nom du comité militaire. Les
triomphe de la liberté. M. Barrère de Vieuzac grandes idées qui appartiennent aux droits
a présenté le rapport de cette pétition , avec de l'homme et du citoyen, ont paru s'y ma
un projet de décret conçu en ces termes : rier très - heureusement avec les principes de
« L'Assemblée nationale a décrété et décrète, cette austère discipline , qui constitue l'ordre
1°. Que le terrein qu'occupoit la Bastille ne militaire, et sans laquelle nul n'est soldat, pas
· sera pas aliéné. même de nom. A la suite du rapport, M. de
2°. Qu'au milieu de ce terrein sera un simple Noailles a lu un projet de décret, dont le pre
obélisque, construit des ruines mêmes de la mier article tendoit à ordonner que l'armée
Bastille , où seront gravés la déclaration des sera composée de 2o4,6oo soldats ou officiers
droits de l'homme, et l'époque de la prise de dont 153,9oo seront en activité, et 49,ooo sol
la Bastille, et celle de la fédération de tous les dats sédentaires dans les départemens. |

François ». On a ordonné l'impression de ce rapport !


On a vivement applaudi à ce projet de dé ainsi que des articles déjà décrétés sur l'armée
cret ; mais, sur les représentations de M. Mar L'Assemblée nationale a reçu la députation
tineau, l'ajournement en a été ordonné. des gardes mationales de France, ayant à sa
M. le président a annoncé que M. le maire tête M. de la Fayette. Le discours prononcé
venoit d'envoyer à l'Assemblée nationale 36oo par ce général a été , par un décret exprès
billets, à distribuer pour le champ de Mars. voué aux honneurs de l'impression, avec la
Sur les représentations de M. de Bonnai , il | réponse de M. le président.
a été décrété que les membres de l'Assemblée Un dernier décret a voté les remercîment
nationale se presenteront demain à cette céré de la mation entière aux milices nationales
monie en § noir. -

pour l'appui qu'elles ont donné à la constitu


On a passé ensuite à la discussion de l'ar tion, et les soins qu'elles ont pris à l'effet di
ticle X sur la compétence des juges de paix ; rétablir, dans toutes les parties du royaume
voici les termes dans lésquels il a été adopté : la tranquillité et le bon ordre. G.
Art. X. « Il connoîtra de même ( le juge de
paix ) sans appel jusqu'à la valeur de 5o liv. ; Af Z^ I S.
et à charge d'appel, à quelque valeur que la MM. les Abonnés, dont la jouissance date du
demande puisse se monter ; ſévrier pour 6 mois, et du 1 mai pour 3 mois, son
1°. Des actions pour dommages faits, soit par avertis que leur Abonnement finit au 31 du courant
les hommes, soit pour les hommes, sur les bes et priés de renouveller avant le 25, pour plus de célérit
tiaux, aux champs, fruits et récoltes. •. dans le service. MM. sont aussi prévenus de répéte
2°. Du déplacement des bornes, des usur leur adresse , et d'y ajouter ces mots : à commence
pations de terres, ' arbres, haies , fossés, et par le premier de tel mois, aſin d'éviter les double
autres clôtures commises dans l'année, des en emplois. ·
11
treprises sur l'arrosement des prés, également
commises dans l'année, ainsi que des autres Si jamais il a été à desirer que l'on
actions possessoires. . ' - - -
l'appel nominal que les noirs ont toujoerº
3°. Des réparations locatives des maisons et l'adresse d'écarter jusqu'à présent, c'est, sa
· fermes. - - dôute, le jour à jamais mémorable du 14 j
· 4°. Des indemnités prétendues par le fermier let, C'est le serment qui sera prêté de nou
ou locataire pour non jouissance, et des dégra veau au champ de Mars, par l'Assemblée nº
dations alléguées par le propriétaire. ' " tionale, qu'il seroit important de faire signé
, 5°. Du paiement des salaires des gens de tra ar tous les membres présens. Ce seroit bie
vail, et des gages des domestiques. à l'occasion de constater quels sont les dépt
, 6°. Des actions pour injures verbales, rixes tés qui, à cette grande époque, composoie*
( 138 )
ement l'Assemblée nationale, et ceux qui langers de cette ville, ont pris des délibºrations
sont absentés : l'honneur de représenter à ce sujet, pleines d'une éloquence et d'une
§tion à cette auguste cérémonie , ne doit raison vraiment admirables. Oh ! qu'ils sont
§re partagé avec ceux qui ont déserté de sages et louables ces braves et honnêtes artisans,
n§ amis et nos frères , d'avoir suivi un si bon
corps. exemple ! Oh ! qu'ils sont heureux de pouvoir
aujourd'hui donner à l'énergie de leur intelli
reue de la garde nationale. du diºrºº ence et de leur patriotisme toute la latitude
'Perpignan , département des Pyrénées dont elle est susceptible. Courage , braves Vien
ºrientales, à l'Assemblee nationale. mois ! tout ce que nous faisons pour l'intérêt et
le bonheur publics retourne au bien particulier
NossE1GNE U R s , de chacun. L'intérêt public ! c'est la véritable
marche des gens de bien qui sont éclairés , et
es citoyens-soldats d'une des frontières de
les égoïstes ne la connoissent pas.
§ir offrent à la loi l'hommage de leur en A Bousies, canton de Landrey, on voit une
dévouement; ils ne desirent ni ne craignent compagnie de gardes mationales sous le nom
§écessaires à la défense des barrières qui d' Henri IV, composée de vingt vieillards, dont
sont confiées, mais ils vous assurent , n9$ le moins âgé a soixante-un ans et le plus âgé
eurs, que les ennemis de l'empire , soit uatre-vingt-quatorze. C'est à la sollicitation du
gers, soit intérieurs, s'il en existe encore , bon vieillard de quatre-vingt-quatorze ans que
uveront en eux des citoyens qui sauront cette nouvelle milice a été formée. « Il avoit
prouver combien la patrie leur est chère ; vu, disoit-il, le règne des sardanapales françois ;
ils mettront leur gloire à maintenir la cons
#tion la plus heureuse dont la providence ait aujourd'hui il voyoit celui de la liberté;ilmourra
content, mais lé fusil sur l'épaule ».
ciation, leurunfidélité
#avoriser peuple envers
, à signaler, dans, ºº
la mation la loi A Gap, la municipalité me laisse passer au
cune occasion d'exciter le zèle des patriotes :
tleroii comme vous mettez la vôtre, depuis elle a fait une réception honorable au sieur
b#temps, à élever, sur les bases les plus soli Masse , canonnier qui, dans l'affaire du sieur
de l'édifice de la constitution : malgré les cris de Voisins, refusa d'obéir aux ordres sangui
l'envie et les hurlemens de l'intérêt. Péné maires de ce commandant. Ce brave homme a
Radmiration pour vos travaux , ils regarde été complimenté dans l'hôtel-de-ville par le
nt -ennemis de l'état ceux qui ose maire; on lui a donné une sentinelle d'honneur,
nt protester
ces efforts contresoient
impuissans vos décrets , non! mais
à craindre que et il a été reconduit, à son départ, jusqu'aux
portes de la ville par un détachenent des gardes
#sensibles
annoncent que ces cœurs avilis sont nationales. Que de volumes on feroit, si on vou
p us à leur intérêt particulier , loit rapporter tous les traits de vertu, de patrio
auxgrandes vues d'utilité universelle. tisme et d'humanité qui ont lieu à chaque ins
oussommes, etc. Lazeu-Garrigue, J. Serres, tant, et depuis la révolution, dans toute l'éten
- - - , J. Vaquer. -
due de cet empire ! Autrefois on ne rapportoit
ºn a •° . •-•-*
que les traits d'esprit et de bienfaisanee des rois
et des princes. Quels traits ! combien ils étoient
: $uite des progrès de l'esprit public. petits ces traits
comparaison d'esprit
de ceux queetnous
de bienfaisance
voyons mainte en
#
'#ers juillet, la société des amis de la cons mant ! Mais le peuple alors étoit si bête, et les
#iJacobins
Châlons-sur-Saône a été affiliée à
de Paris. L'adresse que la
journalistes si plats ! Quand un roi ou une reine
, avoient dit quelque phrase très-vulgaire et mal
remière a envoyée pour solliciter cette affilia tournée à un simple particulier , c'étoient des
on est marquée au coin de ce bon esprit de † d'or ; quand ils donnoient la cent mil
iisme et de philosophie qui caractérise des ionième partie de ce qu'ils voloient aux peu
luiotes vraiment éclairés et décidés. ' : ples, c'étoient des astres bienfaisans ; ils dai
#Vienne, près de Lyon . non-seulement la gnoient abaisser leurs regards hautains sur un
imicipalité a repoussé avec indignation les · Corneille ou un Racine, c'étoient des dieux
éclarations et pétitions que les fanatiques Ni descendus sur terre. Telle est l'idolâtrie et l'a
( 14o ),
Eœtratt d'une lettre de Londres , du 24 juin , l DE MAN HE 1 M, le 2 juillet.
• #gociant de Bordeau.c. - .

a tuvu /logocl Les grands projets de la cour de Pétersbo


Nous voilà dans la chaleur des élections. La ', † les † TO -
#† - -


corruption est ouverre. Si vous voulez coiiser- § G § § par † C1G § †
yer votre liberté long-temps , prenez des me- | emºn oº!g atherine 11 a se repuer sur º
es contre ce trafic des suffrages , et dont même , dans la crainte d'être abandonnée
§ ne rougit - 5*** - -
»
-
Léopold. On dit qu'elle a pris le parti de lai
le Turc tranquille et de renoncer à ses c
Vos aristocrates, qui s'ennuyent ici, et que quêtes ; § à la Crimée
· Votre ex-contrôleur
e peuvent pas croirerégale †
, non-seulement à la du-' | 'l'tºrc
:é,!éric - Gni
v renoncera-t-il ? D'autres craignent • l,

† §, mais même à son exis- †e † #


tence. ils s'imaginent que c'est un rêve, et ils des arrangemens peu d'accords avec ses j
prédisent fermement qu'avant quelques mois C.

l - n - - mières vues, et que les deux cours alliées


on reprendra avec gaité l'ancienne consti- l'aient joué jusqu'ici. Au reste, quelles quesoi
tu tiOIl.
- les combinaisons politiques de ces diverses p
Une foule d'Anglois » curieux d'assister à Sa nCeS ,qui SG jouent du sort de leurs peup
votre confédération du 14 juillet, s'empressent | Frédéric-Guillaume fait passer sept régim
de partir. Vos bons amis d'ici ont tàclié de | sur le Bas-Rhin. Les Liégeois sont †|
refroidir leur ardeur , en répandant que ce | suadés que c'est en leur faveur, et pour
seroit une Saint-Barthelemi de la noblesse. procurer une paix dont la cessation a pouri
mière cause un jeu de cartes. |
· AFFAIRES POLITIQUES ETRANGERES. ° !

De la Révolution présente. Brochure in .


D E V A R s o v 1 E, le 18 juin. de 8o pages. A Paris, chez Buisson,
•. - fait le roi de Pr braire , rue Hautefeuille. Prix, 24 s
. Malgré les instances que fait le roi de Prusse broché, et 3o sous franc par la postè,
pour obtenir la Cession des villes de Dantzick,
de Thorn et la Starostie de Dibow , nous pen- L'esprit public a dicté les dix-sept chapi
sons que cette affaire aura d'autant plus de dif- que contient cet ouvrage. Tout y est assis su
ſiculté à s'arranger, qu'elle paroît une surprise | base de la souveraineté de la nation; touty
faite à notre bonne foi. De son côté, le Turc | apprécié d'après ce principe unique. vrai f
voyant la résignation de la cour de Pétersbourg, | dement de la puissance législative qui nous
qui consent à renoncer à ses conquêtes, pourvu
que la Bessarabie soit un état indépendant ,
| génere. ·
Cet ouvrage traite de l'universalité des · |
ob
pressera la cour de Berlin à se désister de ses | qui ont rapport à la révolution, et ils y sont
rétentions, qui romproient tout équilibre dans cutés avec tout l'intérêt de la vertu, de l'am
† intérêts politiques : autrement il paroit ici | de l'égalité et de la patrie. ·
que les affaires me pourront s'arranger. Quel | L'étendue de cette feuille ne mous per
parti
çour demons resteroit-il,
Berlin pour nousquemettre
de rompro avec de
à la merci la |, pas une analyse plus détaillée, que ren,
difiicile d'ailleurs , la manière doht Fa
celles de Pétersbourg et de Vienne , qui ne | présente et serre ses idées pour leur donm
semblent pas avoir, à notre égard , des inten- | plus grande intensité possible. Nous renvo
tions bien pures, car sa correspondance avec | à l'ouvrage même, qui, né de l'esprit pu
cclle de Berlin nous est plus que suspecte ?
- -
est aussi le plus propre à le propager. s : - »

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NALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E,
ET A F F A r R E s P O L I T I Q U E S D E L'E U R O P E ;
JO U R N A L L I B R E , par une Société d"Écrivains Patriotes,
: -- . · · · - et dirigé par M. MERcz ER.
Où le conduisiez-vous ? — à la mort --- à la gloire ! Polieucte, acte V.

- Nº. C C L X X X V F. Du Jeudi 15 Juillet 17ço.


· AssEMBLÉE NAT IO N A L E. en agir à l'égard des religieux de l'abbaye de
Saint-Lo, département de la Manche, qui,
·. séance du 13 juillet au soir. dans une adresse lue à l'ouverture de cette
séance, ont exprimé leur adhésion respectueuse
foUR admirer, avec enthousiasme, la révo à tous les décrets, singulièrement à celui qui
ation françoise, la plus belle révolution qui a déclaré nationaux les domaines ci-devant
se soit jamais opérée sur la terre, il suffiroit, ecclésiastiques. Un décret a ordonné que cette
semble, d'avoir reçu du ciel une ame pure, adresse seroit rendue publique par la voie de
le tête saine; mais outre qu'il est rare de l'impression. -

contrer séparément l'un ou l'autre de ces La députation des troupes de mer a été en
r , et qu'ils se trouvent réunis plus rarement suite admise, et en ordonnant l'impression du
ºoré; un obstacle redoutable, l'intérêt per discours prononcé par l'orateur, qui a été très
d, rient altérer le jugement de la plupart ' ' ap. laudi, l'Assemblée nationale a en même
1

iommes, en variant l'aspect des choses i temps voté des remercîmens pour le corps de
|

a position de chacun d'eux. Il n'appar la marine.


intqu'àlasublime vertu d'oublierou de fouler | | La fédération patriotique de Rouen a fait
|

#ux pieds Pintérêt particulier, pour diriger | aussi une députation qui a été admise avec,
|

loutesses pensées et tous ses vœux vers l'intérêt


| 7I IIii
|
| toute la faveur due à de bons et courageux .
|
| citoyens. · — .

"» lorsque la plus grande partie des ci |


|
MM. les suppléans aspiroient à l'honneur de
ens de l'empire françois parlent , avec faire demain partie du cortège mational, et de
resis, de la liberté qu'ils ont conquise, et marcher à la suite des représentºns de la nation.
| § qu'elle va produire On a passé à l'ordre du jour, ainsi la demande
ans leurs fortunes et dans leurs propriétés in | n'est ni accueillie ni rejettée.
duelles, ils ne font autre cliose que chanter ||
ºbonheur personnel ; et la patrie n est obligée | Dans la paroisse de. .. .. au dºparterriènt de
le leurténir aucun compte d'un vœu qui n'a , | |
|
Soine et Marne, et dans plusieurs autres com
serons-nous le dire, aucun mérite. Mais que i munes voisines de Nemours et de Montargies, il
fdes citoyéns, à qui les anciens usages, pour ne i s'est trouvé plusieurs particuliers coupables qui,
-

pas dire les anciens abus, assuroient un grand appuyés, au moins par la négligence des officiers
luperflu, viennent de bonne grace recevoirdes municipaux, ont osé attaquer les anciennes pro
mains de la loi neuvelle, la portion du néces priétés, réfuser le droit de champart, qui n'est
ire auquel elle les ramène , et sacrifiant jus pas abrogé par la loi, et dresser même dos ins
°leurs regrets, adorent sincérement cette trumens de mort contre quiconque oseroit le
ice universélle, dont toute la riguenr a été percevoir ou l'exiger : insulter enfin la maré
r'eux ; c'est là sans doute un effort au chaussée qui en surveilloit la percéption, Voici
1s de la portée commune des forces hu le décret intervenu, à la relation du comité des
maines, et on ne peut faire moins que d'en · rapports,
offrir l'exemple à l'admiration publique. C'est " « L'Assemblée mationale, après avoir entendu
( 142 )
dans le département de Seine et Marne, im tigués par la colère, deviennent plus doux
prouvant tout2 résistance à la loi , etc. des larmes coulent de ses yeux ; il s'élance su
Décrète qu'il sera informé par les tribunaux une brouette. ... j'en fais autant. Après u
ordinaires contre les infracteurs du décret du
18 juin dernier, sanctionné par le roi, con
instant de silence : Ah ! dit-il, voilà le premie
cernant les droits de dîmes et de champart. A moment de bonheur depuis un an ! loin d
moi cet orgueil insensé qui déchiroit mon ame
l'égard des officiers municipaux qui pourroient je jure d'être aussi de la famille. — O sexe en
avoir manqué à leur devoir , il sera statué ce chanteur ! cette victoire est votre ouvrage ! ..
qu'il appartiendra. L'Assemblée nationale ré puisse votre zèle intéressant éclairer , atten
serve aux débiteurs, lorsqu'ils auront acquitté drir, entraîner ceux des françois auxquels uu
les droits dont il s'agit, de se pourvoir devant amour-propre inutile inspire des # funes
les tribunaux pour faire juger la légitimité de tes, et les ramener au sein de frères qui le
la perception. Décrète en outre que son prési plaignent et les chérissent ! J. P. L. Bouch
dent se retirera pardevers le roi, pour le sup l atué , du bataillon de la Grange-Bateliere.
plier de mettre des troupes de ligne à portée de
seconder les gardes nationales sur la réquisition
des municipalités ou des directoires de district ----
ou de département , pour le rétablissement Plaintes et Réclamations. -
de l'ordre dans les lieux où il auroit eté troublé.
Le présent décret sera publié et affiché dans Nos souscripteurs d'Abbeville se plaignen
toutes les municipalités ». que toutes les fois qu'il est question de cett
ville dans nos Annales, leurs numéros sont in
La députation des troupes de ligne, ayant à terceptés. On soupçonne la municipalité d
sa tête le lieutenant-colonel des carabiniers, a
obtenu de nouveaux suffrages : son discours et cette gentillesse aristocratique. Nous inviton
la réponse de M. le président, seront imprimés tous les bons citoyens d'Abbeville, et mêm
en vertu d'un décret, et l'Assemblée a voté en des environs , d'y veiller pour découvrir la vé
outre des remercîmens pour l'armée françoise. G. rité , et nous en avertir. Nous avons parlé d'Ab
beville en dernier lieu, dans le N°. 266, 25 juin
LA V I S. Les citoyens de la ville deTroyes se plaignen
amèrement du régiment d2 hussards qui es
MM. les Abonnés , dont la jouissance date du 3
ſévrier pour 6 mois , et du 1 mai pour 3 mois, sont dans leur ville , ainsi que de la compagnie de
avertis que leur Abonnement finit au 31 du courant ; grenadiers mationaux , qui veulent faire u
et priés de renouveller avant le 25 pour plus de célérité corps à part (contre les décrets de FAssemblé
dans le service. MM. sont aussi prévenus de répéter nationale ) et n'ont point député à la fédératio
commen
leur adresse , et d'y ajouter ces mots : à cer générale de Paris. — Un des membres du cha
par le premier de tel mois , afin d'éviter les doubles pitre de Troyes a reproché aux musiciens d
emplois. ce chapitre, d'avoir chanté Domine salvay
fac gentem, variante qui est cependant très
·r. Conversion subite d'un aristocrate. constitutionelle , et qui sera adoptée par
incessamment. Nous observerons, à l'égard !
Je me promenois , Monsieur, dimanche avec la ville de Troyes, que c'est une de celles o
un des plus déterminés détracteurs de la révo les bons patriotes ont le plus à lutter contre
lution. Nos discussions à cet égard , au lieu de morgue anti-nationale des robinocrates et d
le ramener à la raison , me faisoient que l'ai calotins ; il est temps que les écrivains et jou
grir. Nous arrivons au champ de Mars. Des nalistes, amis de la constitution, jettent u
citoyens de toutes les classes remuoient la coup-d'œil sur cette ville, et dévoilent la m
terre et travailloient avec ardeur aux prépara noeuvre des partisans de l'ancien régime , q
tifs de l'auguste céremonie qui , d'un grand s'y trouvent en assez grande quantité. No
euple , va faire une grande famille. — Eh bien ! reviendrons sur ce sujet. " •

ui dis-je, ce zèle ne vous montre-t-il pas de M. Borel , médecin à Orange, réclame cont
uel côté est la bonne cause * En cet instant, deux grands fripons , o'est-à-dire , contre de
§ femmes jeunes, belles , délicates, élégam ministres, le déprédateur Calonne et feu vi
ment parées , passoient près de nous, traînant Gravier , surnommé Vergennes. l nous a
des brouettes remplies de terre. .. Mon compa prend que le vaisseau du roi l'Eléphant aya
gnon les fixe ; ses traits , depuis long temps fa fait, dans la dernière guerre, au havre du C
·l - de Bonne-Espérance, une très-riche prise,
( 143 )
e cette prise ayant été adjugée à l'équipage , aux bons citoyens, pour empêcher qu'à la se
rtrois jugemens des tribunaux compétens ; conde législature cette engeance ministerielle,
, ministres évoquèrent l'affaire au grand ces débris corrompus de la cour de Versailles,
il ; et que là Calonne et le visir Gra soient traités si magnifiquement. Ils ont laissé
escamotèrent la prise et se la partagèrent tomber votre empire, laissez tomber le leur, ou
eux et les braves de la troupe ministé plutôt aidez-nous, de toutes vos forces, à dé
#lle, M. Borel n'a cessé , mais en vain , de truire l'illusion qui reste, et à dévoiler la fourbe
mer contre une pareille turpitude ; M. ministérielle. Ce sera peut-être la seule et pre
rCastries, auquel # en a écrit dernière mière fois que votre vengeance sera juste et pa
ent, lui a répondu, du château de Copet triotique en même-temps. C.
Suisse , des phrases de l'ancien régime,
kit-à-dire , une lettre mêlée de mensonges
de complimens. Tous ceux qui ont quelque Un garçon de charrue plein de bon sens, avoit
#t à réclamer dans cette prise , doivent passé quelque temps à la ville, où il avoit en
réunir à M. Borel , et présenter un mé tendu parler des décrets de l'Assemblée na
oire à l'Assemblée mationale. La succession de tionale ; s'étant procuré une feuille qui con
1 visir Gravier est assez considérable pour tenoit celui du 19 , concernant la suppres
gorger † - unes de ses friponneries. sion des titres , ect., il revint dans son village,
mt à Calonne, on sait que les 25 millions et fut l'afficher à la porte de la paroisse. II
Il a emportés des débris de sa fortune, sont l'avoit montré à son maître laboureur, qui en
f la banque d'Angleterre. C.... avoit parlé à ses amis : chacun y courut. Le
seigneur, homme fier , arrogant, et de plus
marquis , en étant instruit, voulut le faire ar
lrrière vertige de l'aristocratie sacerdotale. racher par les paysans, qui ne lui obéirent pas,
il se mit en devoir de l'arracher lui-même , cn
: On nous ècrit d'Orgelet, en date du 2 juillet, menaçant avec d'horribles imprécations l'au
a nuit du 1er. au 2 de ce mois, on a teur de cette insulte. Jusqu'alors l'insolent
# kl'imprimerie de Lons-le-Saulnier, six s'étoit tenu caché derrière les autres. Il s'a
#mplaires d'un mandement insen vance : et regardant monseigneur en face .
#e,un certain évêque anti-patriote, qui il lui dit : « qu'il étoit libre à tous les hom
nhe un synode général de tous les curés et mes d afficher , sans permission , les décrets
lret de son diocése, pour le dimanche de de l'Assemblée nationale, et qu'il ne croyoit
de l'année 1791 ; qu'un courier est pas que monseigneur dût se fâcher s'il jouis
:le-champ de Besançon, et porte la soit de la liberté » : sur les menaces que le
e qu'un mandement pareil s'y imprime seigneur , qui écumoit de colère , lui ſit de le
Qn'ajoute que tous les évêques de France faire rouer de coups par ses domestiques, le
paysan lui répondit : « vous avez quatre domes
tiques, qu'ils me cassent donc chacun un mem
bre, afin que si, dans trois mois, vous n'avez pas
effacé vos armes de dessus la porte de votre
château , de dessus vos voitures , je me puisse
ºrance, nous regarderons comme un trait les en arracher moi - même ; et aussi qu'ils
ºmence la convocation du synode général m'arrachent la langue , afin que , ne pouvant
· MM. les évêques. Pauvres calotins crossés, plus agir, je ne puisse exciter tous nos ca
ºsi décorés, vous ne voyez donc pas que le marades à le faire ; et aussi qu'ils m'arra
#e de la superstition est passé pour l'éterni chent le coeur , monseigneur, a#
que je ne
† plutôt à vous corriger de vo
orgueil et de vos vices, pour mériter l'es
souffre pas leur bassesse sans pouvoir y re
médier ». Le seigneur rentra chez lui et fut
ºº de vos concitoyens et de vos diocésains. huit jours sans sortir ; tout le village atten
busvoyez que les greffiers du pouvoir exécu doit avec inquiétude le résultat de la colère de
#et les débris d'une cour perverse et cor monseigneur. On conseilloit vainement au gar
, après vous avoir abandonné, ont été çon de charrue de fuir ; il s'obstina à dire ,
up plus favorisés que vous, et que l'As qu'il étoit homme autant que monseigneur,
( 144de) son côté , le
ci-devant orgueilleux c
toit , il sauroit bien se venger. Coname on lni drn digne du respect qu'il usurpoit jadis à
disoit , que les seigneurs avoient toujours de ses richesses , sur le peu ſortuné c
raison : « bah ' dit - il, on a pendu un mar teur, assez souvent mal payé de ses soins
quis à Paris qui avoit tort ; et si on ne me mériter le regard de l'homme aisé , et
rendoit pas justice, j'irois au Roi , moi, et blesse du malheur. (Abeille Paetriote, j
à l'Assemblée nationale ». Ces discours furent
qui remplit bien son titre ).
rapportés au seigneur ; il le manda au châ
teau # le paysan s y rendit , il y trouva le curé AFFAIRES POLITIQUES ÉTRANGE
, et six laboureurs du village. Il fut reçu dans
la salle par le seigneur , qui lui donna la DE SA x E , le 15 juin.
main pour l'introduire, et qui l'ayant embrassé, Les paysans de quarante villages des en
le plaça à table à sa droite , le servit , clio de Pirna , épuisés depuis long-temps p
qua , avec lui à la mation. Le paysan fut d a ravages que le gibier faisoit dans leurs ch
bord tout étourdi et tenté de croire qu'on se se sont concertés secrètement pour le dé
moquoit de lui : mais la gaieté du curé et en dépit du corps diplomatique , qu'
s
des laboureur le rassura. il demanda une savent pas lire. Persuadés qu'aucun hom
graGe au seigneur sur la fin du repos : par la terre n'a droit de faire dévorer le fr
lez l'ami , lui dit le seigneur. Alors celui-ci leur travail , ils tuent le gibier et les !
lui présenta son verre, et lui dit , à la santé qui s'y opposent, afin de rentrer dans le
du décret de la porte de l église; le seigneur légitime de propriété que la nature leur d
taupa : alors on rit , on se divertit. Le vil On va , dit - on , faire marcher des tr
lage instruit se rendit au château ; on régala contre'eux , de crainte qu'ils me ch
tout le monde , et le seigneur faisant appor autre Ghose. Y
ter des échelles et des outils, cassa lui-même
la pierre qui annonçoit ses armoiries; alors, D E R o M E, le 17 juin.
la joie redoubla, on cria vive notre bon sei Notre saint père est presque tous les
# vive le roi , vive la nation, vive le toute la journée avec les cardinaux, à
écret de la porte de l'église : et depuis ce sur le pouvoir des clefs : et leur d
moment, le seigneur est devenu le pere de réponse décisive, qu'ils n'osent don
ses paysans. On ne dit pas de vêpres ce jour sage qu'il en doit faire. Pasquin a osé
là , mais on rendit un hommage éclatant à la bliquement « par la mère de Dieu !
raison, et , le seigneur en quittant les bon les peuples du serment qu'ils ont été
ues gens, leur dit : « mes enfans , vous m'a qu'ici de faire aux despotes, et vousau#
vez appris que mes titres m'étoient que des juste ». La partie translevère semble s
chimères ; que votre amour les remplaco ; au sort de Cagliostro , et veut le c
que j'en sois digne en devenant votre pere, saint père le fait exécuter. On croit
et vive la mation et l'afficheur ». la véritable raison qui en empêclio la
Ce fait, qu'on nous engage à publier , sans,
vouloir mommer le héros, mi le lieu de la sce 1tatlOn.
On ass. ure qu'il vient d'être conclu -

ne , prouve que ce décret est déja utile, puis entre sa sainteté, la cour de Madrid ºº
qu'il a pu faire un tel miracle. Il faut espérer Turin au sujet d'Avignon , qu'il s'ag#
ue ce ne sera † seul de ce genretabauqleuel prendro à force ouverte. Mais on º
a,rdo
eu,; et que le respec
é cla
nns'é
la par où l'on y entreroit ; les moin !
il
bouaur
reu en, li irant sur ses droits , se dé
-
croie»t pas plus aux miracles qu'à l'
pouillera de la bassesse que l'avilissement où, sacerd otale.
on le tenoit lui avoit fait contracter , et que
-Qn s'ahonne à Paris, chez BuIssoN , Iiibraire , rue Hautefeuille, à qui l'on adressera , franc de •
de l'abonnement et la lettreHE,
d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiq#
Chez madame DELAPLANc rue du Roule; et chez tous les Libraires et Dirocteurs des Postes
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Il par9ft tous les jours un IVuméro de ce Journal. Prix 36 liv. ponr un an, 18 liv. pour 6 mois, et de
tde l'Etranger.
5mois ,franc de port, par la poste, pour tout le 'toraume. L'abonnentent ne commcnoe que du
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E,
ET A F FA I R E s P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;

JO U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,


- et dirigé par M. MERcz ER.
Nous rentrons dans les droits qu'ont perdu nos ancêtres. VoLTAIRE.

Ne. C C L X X X V I I. Du Vendredi 16 Juillet 17go.


*ASSE M B L É E , N AT I O N A L E. M. de Wimphen n'est pas resté sans réplique :
« Si l'assemblée décrète le principe posé par
# . * Séance du 15 juillet. M. de Noailles , elle s'impose l'obligation d'en
- décréter les conséquences. Or, une des consé
ioIQUE un décret très-positif, du 13 juillet, quences de ce principe est, que chaque légis
ordonné que, dans le jour, les états des lature aura le droit d'accroître ou de diminuer
ises sur le trésor royal, seroient remis au le nombre des individus dont doit être com
ité des pensions, il n'a pas été possible posée l'armée françoise ; et si la législature, qui
obtenir l'exécution précise. Dans une va succéder à celle-ci, juge à propos, par exen
adressée au président de l'Assemblée ple, de réduire le nombre des régimens de 8o
nale, et qui a été lue à l'ouverture de à 6o , il y aura donc vingt colonels sans état , et
ſéange, M. Necker rend compte des rai cette position précaire des chefs de l'armée peut
ºons qui ont pu retarder la remise ordonnée, et doit diminuer leur attachement au service
z " motice que cette remise va être faite à de la patrie ».
v ôº instanb\méme. « Le moyen, au contraire, de rendre le sort
doº L Assemblée envoie cette lettre, à l'instant des individus qui composent l armée , moins
1 # ae#air comité. -
versatile et moins précaire , c'est de l ôter des
mains des ministres pour le faire reposer en
ſiº# Au#iſom du comité de mendicité, M. de tièrement dans les mains de la nation ».
rtta lu un rapport sur cette partie de « —Au roi seul appartient l'organisation des
on : l'impression en est ordonnée.
détails de l'armée , et le projet proposé disposo
ait que par un décret du. .. il a été dé d'un droit qui appartient essentiellement au
iné;que c'ést à l'Assemblée nationale seule pouvoir exécutif ». Telle est l'observation de
appartient de statuer sur le nombre d'in M. de Crillon, qui a été soutenu par d'autres.
#us dont doit être composé le corps de la Après que M. de Menou , Péthion, Des
, ne. M. de Noailles, au nom du comité mi tourmel, et plusieurs autres , ont jetté la lu
§ es demande que ce principe fût appliqué mière sur cette discussion , un eeclésiastique
ºomposition de l'armée de terre. s'est levé, en exprimant son étonnement « de
| comité militaire, a observé M. de Wim ce qu'on contestoit au pouvoir législatif, rela
º, n'est pas d'accord avec les ministres sur tivement à l'orgºnisation de l'armée de terre,
mbre des troupes ; je demande l'ajourne un droit qu'on avoit universellement reconnu
t jusqu'à l'instant où le travail des ministres lui appartenir par rapport à l'organisation de
guerre, sur l'organisation de l'armée, aura l'armée navale ».
aI7C
du public par la voie de l'impression.
\ 'ss
, ºr « Il existe , dit M. Emery, un décret par
(rio --
, décision que le comité provoque, répond lequel l'Assemblée a arrêté qu'il lui seroit pré
post -*v Noailles, n'embrasse pas les d' tails de senté , par le ministre de la guerre, un plan
on de l'armée. Elle a pour objet seu d'organisation de l'armée, pour être ensuite
;
(7i - , de ºnsacrer un principe général et
-
( 146 ) - - •

l'arrée : je le demande à ces militaires qui


m'èntendent; verroient-ils avec satisfaction un M U N 1 c 1 P A L 1T É D E PAR 1 s.
comité de l'Assemblée nationale , chargé seul
de rédiger les ordonnances de tactique et de Comité de recherches.
man euvres » ?
Après quelques autres discussions, le projet , Le comité a pris lecture de la lettre adres
de décret de M. de Noailles est ajourné à lundi see par M. Guignard, ministre et secrétair
d'état , à M. le président de l'Assemblée na
prochain.
tionale , le 15 de ce mois , et insérée dan
Une question toute nouvelle s'est présentée. le journal de Paris le 14, dans laquelle c
« Où doit être déposé l'oriflamnme que la com ministre a transcrit littéralement, et avec de
mune de Paris donne aux troupes réglées de
l'empire françois » ? guillemets , un passage entier d'une dénon
ciation faite au † le 1o par M. le pro
Est-ce un étcndard religieux ? a dit M. Mau cureur-syndic , et qui n'est point encore pu
ry, il doit être déposé dans un temple. Est-ce blique.
un étendard militaire ? il doit l'être chez le chef
suprême de l'armée. Or, qui doute que ce ne Il déclare qu'il ne répondra à cette lettr
soit un trophée militaire ? ' que par l'impression presqu'achevée du rap
L'oriflamme porte pour devise le mot cons port et des pièces justificatives sur lesquelle
la dénonciation est fondée. . !
titution , répond Mi. de la Rochefcncaud : il comité après avoir entendu le rappor
i,e
est l'enseigne de la liberté françoise : je de
mande donc que le corps national seul en soit du concierge de la prison de l abbaye de Saint
le dépositaire , et qu'il soit placé dans les ar Germain-di s-Prés, qu'il lui a appris que M. Bon
chives de l'Assemblée. ne-Savardin est sort le même jour 13 juillet
à neut leures et demie du soir, de cette pri
M. de Clermont-Tonnerre appuie la motion son sur un aux ordre du comté, représent
de M. Maury. -

lºr deux particuliers qui se sont dits aides


« — Ce n'est ni un étendard religieux , ni un de-camp de M. la Fayette , prévient qu'il el
étendard militaire ; c'est un monument destiné a , ce nlatin , référé à M M. du comité de re
à perpétuer le souvenir de la confédération cherches de l'Assembl e nationale , qui on
des françois, et de la solemnité de cette céré pris, sur - le - champ, les mesures convenable
monie. ll ne doit être déposé, mi chez le roi, Pour faire arrêter de nouveau M. Bonne-Sa
mi dans des églises , mais demeurer sus2endu, Vardin , d'après le signalement ci-joint que l
au contraire , aux voûtes du temple de l'As comité leur envoie. -

semblée nationale. Je conclus à ce que l'As Fait au comité, ce 15 juillet 179o. J. P. Bris
semblée nationale en soit seule dépositaire », sot, perron , Oudart, Agier , J. Ph. Garrar
A cette motion de M. Chapelier , s'est joint
le témoignage de deux autres membres de Signalement de M. Bonne, ci-devant M. le
l'Assemblée, qui ont attesté « que l'intention chevalier Bonne-Savardin.
de la commune de Paris avoit été de faire
hommage de cet étendard au corps législatif. Chevalier de Saint-Louis, taille de cinq pied
La priorité s'est établie sur cette dernière mo deux pou ces eniron, ordinairement pâle, ma
tion, qui s'est bientôt convertie en un décret de temps en temps coloré : ayant une tou
rendu par la majorité très-évidente ». G. fréquente étant extrêmement maigre ; ayan
une place vide au milieu du toupet. les che
veºx châtain foncé , entremêlés de quelqu
L1 /^ I S.
cheveux gris , les yeux vifs et enfoncés, le
MM. les Abonnés , dont la jouissance date du 3 sonrcils châtain foncé, épais et arqués : le mt
ſévrier pour 6 mois, et du 1 mai pour 3 mois, sont aquilin : la bouche grande , la voix foble
avertis que leur Abonnement finit au 51 du courant ; délicate, l air riant; la poitrine velue , les cuiss
et priés de renouveller avant le 25 pour plus de célérité · minces , le genou droit rentrant , la jamb
dans le service. MM. sons aussi prévenus de répéter presque sans mollet, portant ordinairement l
leur adresse , et d'y ajouter ces mots : à commencer goussets en boucles
patte près boucle dequi
la souliers, la culotte
par le premier de tel mois, afin d'éviter les doubles de # à ses ferme
emplois. - - -

sur le côté extérieur du pied. - -


º * -
( 14- )
en sortit sur / cºamp , pour aller écrire une
M. Dulau, lieutenant-celonel du régiment quatriènie lettre dans un cabaret, et revint en
Xaintonge, inianterie, nous a déclaré qu'il suite laisser tomber cette lettre qui fut rºmas- .
a donné sa signature sur la cartouche verte sée bientôt après, et donnée à un jeune hon
Masslat, citée dans le supplément du n°. 244 nie qui faisoit une motion, et qui lut la lettre
nos annales, que d'après un certificat de tout haut , etc. -

sieurs soldats de ce régiment. Quoique ce M. I'rotiez a rennis tous ces détails au comité
ificat qui est sous nos yeux soit un peu des recherches de l'Assemblée nationale , avec
e, et que la cause du renvoi de Masslat les certificats de quatre personnes , tant de Pa
susceptible d'une interprétation contraire ris que de Versailles, qui prouvent qu'en effet
h manière de voir de ceux qui ont signé sa il leur avoit annoncé, le 9 juillet 1789 , le pro
ouche, nous annonçons avec plaisir que jet de conspiration, et l'intention où il étoit
tention de M. Dulau n'a pas été de faire une d'en avertir les Parisiens. Nous avons vu ces
justice; et nous rappellerons en sa faveur la mêmes certificats, et nous possédons une copie
nne conduite des braves soldats patriotes de faite par M. Frotiez, et très-détaillée de toutes
tonge et celle de leur coloncl, M. le ci ccs circonstances. Cette copie peut être con
rant comte Dulau , parent du lieutenant frontée aux quatre lettres écrites et répandues
nel, regardé comme le lère de ses soldats, dans Paris le 9 juillet 1789 par M. Frotiez, qui
connu par sa douceur et sa probité. C... demande que ceux qui les auroient entre les
mains veuilient bien les remettre au comité
de recherches de l'assemblée nationale. C....
-- preuves de la conspiration de la
| cour de Versailles , au mois de juillet der Exccllentes observations extraites du courier
-mier, contre la nation et l'Assemblée na
de Lyon.
fionale.
I a réclamation des écrivains dévoués à la
L. 9juillet 1789, M. Frotiez, ancien fer cliosc publique a été universelle contre la
er et actuellement tonnelier au grand Mon fixation énorine de la liste civile. Tandis que
uil près Versailles, apprit du sieur Simon , l'un expose des principes, l'autre déduit des
ierge du ci-devant prince d'Henin , que faits qui tendent également à prouver combien
ºnt étoit f... u .. et que , pour ce coup-là , il il est dur pour une nation, dont la moitié ,
# bien décidé que Paris et les menus sans argent, cst souvent à la veille de manquer
tirs (de Versailles ) sauteroient. M. Fro de pain, d'assurer à M. Capet, son chef 25
º, effrayé d'un pareil projet, part sur le , millions payables en bonnes especes, sur-tout !
mp pour Paris, et arrivé sur la place de lorsque la dette publique est immense, et que
ve , il entre chez un épicier, où il écrit la quotité de cette détte , provenue en très
is lettres conformes qui contenoient à peu grande parti, des dissipations scandaleuses des
ces mots : « Mais concitoien , il ce fait ribauds et des catins de cour, est encore in
i conspiration contre vous, tans pour faire connue. On rapproche ce décret précipité de
nter Paris qué la chambre des état-géné la séance ofi l'iinprudent ministre-banquier,
à Versailles. Pour découvrire une pa qui n'avoit cncore fait cntendre que des la
conspiration, il seroit nécessaire d'arré mentalions perfides dans l'Asse1nblée , s ' toit
lons les couriez, afin de les fouillez ; l'on plu à lui présenter une perspectiv, consolante
it trouvez des lettre qui découvrirais et l'assurance de onze mill'oiis de sup, rſlu au
malheureux qui conspire contre vous ; boue de l'année. On reinarqºe , av c douleur, .
ez le plus§ citoien de Versailles. etc. » l inſluence de l enthous asine , dont nous de
t écrit ces trois letti es, M. Frotiez alla du vrions cependant bien être co rigºs, et qu'a
de l'orme St. Gervais , entra dans l'église voient inspiré ces onze niiilions . rapidement
il fit sa prière; et ensuite, inspiré par la pro apperçus - prºs.31tée sur le traitement pécu
, il laissa tomber une de ses lettres à la niaire national d · nandé par la cour , ot l'on
de l' glise , près de l'orme ; une autre admire combièn 'de in#i,ot, , rAols ont été lé
la rue des Arcis , et une troisième dans la gérement d cri tés au d posita r ºu pouvoir
St. Honoré, en face de la halle. Arrivé au
( 148 ) -

core que dans la traitreuse lunette présentée , même preuve de fraternité le dimanche s
par le charlatan génevois à l'Assemblée. vant ; ils se sont rendus au prêche des pro
si les représentans de la nation réfléchissoient | # ' º leurs drapeaux et la musique m
à tout ce qu'il y a d'injuste , d'inconséquent et taire. Là , M. Martin , ministre , leur a
d'irrégulier quand ils arrêtent quelqu'acte par | ! discours où respiroit cette sage philosoph
acclamation , ils rendroient sur-le-champ un l'amie et la consolatrice de l humanité. Ce c
décret pour se garantir de ce danger à l avenir. tège militaire , ayant reçu sa bénédiction,
S§b§s l \ semblée eu§nt dû eux- | rendit , avec les protestºns , dans l'église !
mêmes faire les fonds de ce qu'ils ont si légè- catholiques, où le curé leur exprima les r
rement
roit à se accordé
plaindreaudemonarque
leur trop ,généreuse
pcrsonne déter-
n'au- || Vent
º ººº Heureux les citoyens qui
alI1S1 abjurer les haines religiººes SOLlS
mination; mais quand ils ont décrété vingt cinq drapeaux du civisme et de la liberté : et qui
1nillions, cette somme énorme doit être fournie leçon pour les famatiques, qui s'assassinent
par les sueurs du peuple , ils devoient donc | nom d'un dieu de paix !
être plus réfléchis pour en disposer : et certes ,
si au lieu de voter au milieu de l'ivresse de
l'enthousiasme, qui convient pett à des têtes D E B R U x E L L E s, le 6 juillet.
législatrices , que le roi d penscroit pour sa On croit avoir ici découvert un comp
maison autant que le roi de Sardaigne dépense contre le congrès. Des bandits se sont rép
pour tout son royaume, et plus qu'il n'en faut
dus en troupès de différens côtés : on et
pour nourrir cinq à six provinces, nos députés pris un assez grand nombre qui sont actue
eussent froidement et mûrement délibéré , ils ment dans plusieurs prisons. Le congrès a
se seroient bien gardés d'arracher au peuple une toute diligence pour mettre en état de défe
somme si énorme ; ils se seroient convaincus les villes d'Ostende , Nieuport, Menin, Co
qu'avec dix à douze millions de moins, il restoit trai , Tournai , et l'on a tiré un cordon
assez de splendeur à la majesté capétienne , et troupes pour couvrir la Ouest Flandres jus
qu'on n'en élaguoit que ce qui peut servir à Furnes : nos volontaires harcelent sans c
acheter des voix et à fixer la corruption , le ennemis du côté de la Meuse, Les Autri
ribaudage et le nmessalinage à la cour. traitent avec la dernièrc barbarie ceux †
tres qui tombent dans leurs mains, ils ont
ché un des volontaires par morceaux ; et
Saint-Hypolite en Languedoc. ont massacrés plusieurs autres par les ordres
baron de Bleckem , dont le congrès vient
Le jour de la fête-dieu a présenté dans cette | mettre la tête au prix de dix mille florins p
ville un spectacle bien intéressant. Les gardes- | celui qui l'apportera. Les promesses que le c
nationaux, non-catholiques, qui font le plus | grès a aussi § circuler parmi les Autric
grand nombre, ont fait, à la procession, le ser- | nous amènent beaucoup de déserteurs à f
vice ordinaire des troupes réglées, avec tout le | et à cheval. La division arrête les opérations
respect que commandoit une cérémonie aussi , |1 troupes combinécs contre les Liégeois,
auguste. Les catholiques leur ont donné la il montrent toujours la plus grande ardeur.
Faute à corriger dans le N°. CCLXXXII.
.A l'article Valenciennes, page 128, ligne 4, retranchez qui prennent.
· On s'abonne à Paris, chez BnissoN , Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le
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Il paroft tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv. ponr tn an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv.
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ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
s - .
D E L A F R A N C E,
ET A F F A I R E s P o L I T I Q U E S D E L E U R o P E ;
% . . -

Jo U R N A L L I B n E, ar une Société d'Ecrivains I'atriotcs,


º ° ct dirigé par M. AZERc1 ER.
Nous avons pardonné comme les dieux, avec plein pouvoir de punir. SÉTHos.

No. C C L X X X V I I I. Du Samedi 17 Jui//et 17go.


- ASSE M B L É E N AT I O N A L E. qu'il est en droit d'avoir de sa supériorité, Ses
, - * « - - -

adversaires ont inis à profit le moment de cette


Séance du 15 juillet au soir. espèce de d 'faveur qui a semblé se former
contre lui, et les m 1 nures n'ont cºssé que
J'IMPoRTANTE question du commerce de l'inde lorsque , cédant à l'orage, il a abandonné la
oçcupé cette séance toute entière, sans pré tribune et la parole. -

inaire et sans distract'on. Il restoit encore MM. d'André et Prugnon ont combattu ſor
tons les esprits une impression profonde tement pour la liberté limit'e , M. le Chapelier
disconrs de M. Bégouen, dernier parl nt, ponr le privilége particulier, q 'il regarde coni
i, après avoir mis en balance les intérêts me l'unique palladium de nos manufactures ; et
iculiers de la multitude commerçante avcc cette grande question a été encore ajournée.
| lºintérêts des manufactures nationales, avoit Séance du 16 juillez. -

d mºndé pour celles-ci une préférence déter


|

# conséquent un port exclusif


es retours de l' lnde. M. Malouet, en
M. Régnault, de Saintes, le plus jeune des
secrétaires, et peut-êtrc le plus jeune des dé
le systême de M. Bégouen, ne pense putés de l'Assemblée nationale , a été chargé
he ſni, qu'on doive n gliger les dé de rédiger le procès-verbal de la fédération pa
érieürs si nécessaires à la réépor , triotique , et l t lecture qu'il en a faite ce m tin
Afion de l'excédent-des mnrchandises venues a été couverte d'un applaudissement universel :
º cette # comme cette rééporta clarté, simplicité, énergie, élégance, tout s'y
# ä-fil dit , ne peut avoir lieu que pour trouve conibiné avcc la pureté des principes
lºlin et le Lcvant, il a proposé de joindre par lesquels s'cst toujours distingué ce jeune
blissement d'an port exclusif à l'Orient citoyen, qui fait autant d'honneur à son pays
r i'océan. celui d un port exclusif à Tou par ses talens que par ses vertus. ,
liipotir la méditerranée. M. Malouet a réuni · M. Delley d'Agier a proposé de stimuler le
*toutes les forces de sa t)

contre le sys zèle des membres de l'As emblée par un dé
tème de la liberté des retours, cret qui ordonnât qu'ils seroient tonus de se
: Cétte liberté a trouvé des défenseurs , a reçu réunir tous les matins , à 9 lieures, dans | le
local des séances. : ,• 1 · · ·
de nouvelles attaques, et la discussion de cette
matière intéressante a été exposée à une grande Le com té ch rgé de l'aliénation des do
mière, sans avoir à souffrir de la clialeur des maines nationaux , a prºs°nté, pas l'organe
#personnalités. Il y a eu seulemont un incident de M. de l t Rochefoucault, un projet de dé-'
élevé contre M. de Mirabeau, dont l'opinion cret en quatre articles , tendant à assurer la
ibnnue pour être contraire à celle de M. Bé vente prochaine et avantageuse de cºs do
buen. a eu peine à se faire entendre. Comme maines. Nous donnerons demain ce décret en
voit déja parlé dans l'affaire, quclques per cºntier. · · · · ' . -

ames lui ont contesté le droit # parler en P : On a repris la série des articles du projet
º, et cette cºntion l'a peut-être forcé de décret sur les pcnsions, et on a décrété.
- 1.
( 15o )
· paiement des personnes attachées au service avant de faire tomber le feu du ciel sur des
particulier du roi et à sa maison , tant domes villes coupables , en ſit sortir les justes. Et
tique que militaire , le trésor public demeure dans quel moinent cette suppression sera-t-elle
déchargé de toutes pensions et gratifications prononcée ? Lorsqu'il n'est pas possible de dé
qni peuvent avoir été accordées , ou qui le terminer l'époque à laquelle ces pensions
seroient par la suite , aux personnes qui au pourront être recréées. Ainsi les retards, les
roient été , sont ou seront employées à l'um ou retards inévitables vont réduire à la men
à l'autre de ces services. dicité une foule de citoyens dénués de tout
XIV. ll sera destimé pour le fonds des pen patrimoine ! Pour concilier les principes d'é
sions une sontme de douze millions de livres, conomie avec ceux d'humanité et de justice,
savoir . dix millions pour les pensions, et deux l'Assemblée a décrété que jusqu'à ce que la
Inillions pour les dons et gratifications. Dans recréation des pensions, dons , gratifications
le cas où le remplacement des pensionnaires soit effectuée, les arrérages de celles actuel
décédés ne laisseroit pas une somme sufli lement existantes
concurrence de 6ooseront
liv. acquittées jusqu' |

sante pour accorder des pensions à tous ceux


ui pourroient y prétendre , les plus anciens , Le même décret a renvoyé le mode de re
# et de service auront la préférence ; les ' création aux comités militaire , des pensi
' et de la marine réunis.
autres l'expectative, avec assurance d'être les -

remiers employés successivement. ( La suite On ajourne à la séance de samedi soir d


#.
méro
ces décrets paroitra dans le prochain nu
),
nouveaux éclaircissemens venus sur l'état a
tuel de la ville d'Avignon, plus déchirée que
Au milieu de la discussion de quelques-uns jamais par les dissensions intestines, que |

de ces articles , M. de Lautrec a paru à la tri peuvent suffisamment contenir les gardes naº
bune ; et avant qu'il parlât , l'innocence étoit | tionales envoyés au mombre de 6o par la vi
éja évidente sur sa physionomie. Des certi d'Orange. e |
A V I S.
cats multipliés de la pait des villes qu'il a tra -

versées, ont été lus par un des secrétaires, et | MM. les Abonnés, dont la jouissance date du
ont confirmé la certºtude déja acquise de la · février pour 6 mois, et du 1 mai pour 3 mois, son
Rureté de sa conduite. Déja M. Goupil et plu avertis que leur Abonnement ſinit au 31 du couri
sieurs autres demandoient que M. de Lautrec et priés de renouveller avant le 25 pour plus de céléri
fût sur-le-champ même déclaré libre d'incul dans le service. MM. sont aussi prévenus de ré
† M. Regnaud, par intérêt même pour leur adresse , et d'y ajouter ces mots : à commenc
'accusé, s'est jetté à la traverse de cette dé par le premier de tel mois, afin d'éviter les dou
termination précipitée. « Le comité des rap emplois. -

ports, a-t-il dit, est, dans ce moment, occupé | Confédératiou générale des françois, dans
de l'examen des pièces de l'affaire ; attendez capitale de leur empire, 14 juillet 179o. ,
le résultat de son travail, les calomniateurs
seront confondus et punis, et l'innocence de Taisez-vous , tyrans de l'Europe, et vo
† accusé sortira plus brillante encore, peuples des quatre parties du globe, écout
et plus pure de cette épreuve mon suspecte ».' , au 14juillet 1789, les françois firent la conquêt
| Sur la motion de M. Regnaud, l'affaire est de la liberté, et renversèrent le trône du
rgnyoyée au comité des rapports , pour, après | potisme ; depuis, l'auguste assemblée de l
l# lecture de l'informatiqn , être statué par | représentans législateurs proclama les droits
l'Assemblée nationale ce qu'il appartiendra. | l homme, l'égalité des droits et la souverai
. Sur la matière des pensions, un troisieme · de la nation Aujourd'hui 14 juillet-a79o
·ojet de décret est présenté † M. Camus ; † mille hommes armés, représenta
9. premier article avoit pour objet la suppres e plus de trois millions, ont formé entr'euxe
sion entière de toutes les pensions actuelle † leurs représentés, une alliance redouta
ſpºnt † « Vons allez donc , s'est écrié ernelle, invincible, et digne enfin des grand
, de Wimphen , envelopper dans cette pros · sentimens de la raison humaine. Le sabre nud,
cription générale, et les vils intrigans qui, la main, et entourant l'autel de la patrie, ce
, concouru à la dilapidation du trésor pu | quatre - vingt mille hommes , entourés aux
§, et ces braves militaires qui ont servi, | mêmes de 5oo,ooo spectateurs, ont juré, àd
là pâtrie de leur fortune et de, leur sang !, | face du ciel et de la terre, de défendre jusqu'a
Souvene37v9us 1 MM , que, Dieu lui pmême, . dernier soupir leurs droita, leur consti †
*--
( 151 )
liberté Ils ont juré en outre de vivre en chanson qui se termine par ces inots : oh ! ç a
, de s'aimer, de se chérir plus que jamais, ira , ça ira , et tout en effet alloit au mieux,
§e réunir au premier signal pour punir les car cette même pluie qui trempoit les habits
hres qui oseroient attenter dans les moindres , des fédérés et des spectateurs, calmoit les ima
mcos, par la ruse ou la force, aux loix dé gimations et déphlogistiquoit celles dont l'en
§es et à la souveraineté sacrée du peuple: thousiasme servile pour le pouvoir exécutif et
ſiècle !ômémoire ! nous l'avonsvu ce jour qui ses agens, auroit pu méditer et produire quel
† jusqu'au dernier des jours : nous § qu'éclat insensé et dangereux au milieu † la
ons entendu, ce serment sublime, qui sera Ce qu'il y a de très-certain, c'est que la
ntôt, nous l'espérons, le serment de tous les pluie n'est jamais peut-être venue plus à propos
ples de la terre : † millions d'êtres que dans cette circonstance, soit pour préparer
unsl'ont répété à la même heure dans toutes les esprits au sang froid d'une admiration sage
arties de cet empire. Les échos des Alpes 9
et rélléchie , soit pour montrer le courage et la
#yrenaées, et des vastes cavernes du lthin persévérance des françois depuis la révolution
le la Meuse en ont retenti au loin ; ils le En entrant au champ de Mars par l'arc de
§mettront sans doute jusqu'aux bornes les triomplie élévé sur les rives de la Seine , on
# reculées de l'Europe et de l'Asie. Divine contemploit les amphithéatres remplis, à droite
ſidence !je me prosterne devant tOi , et re et à gauche, et dans une étendue d'un demi
lant avec dédain tous ces rois qui se croyent mille au moins de chaque côté , d'une foule
#s dieux, et qui demandent l'encens des mor immense de spectateurs, tous assis à côté les
l,je leur dis : qu'êtes-vous ? Qu'avez-vous uns des autres, et tous parfaitement joyeux et
itºour le bonheur des hommes ? Non, c est tranquilles. Et tandis que les fédérés admiroient
ommes eux-mêmes, c'est aux nations réu ce coup - d'oeil superbe et attendrissant , les
aà faire leurs propres loix et leur propra spectateurs voyoient avec ravissernent, de leur
côté , le § et les évolutions des
#ºude imposant ! 8o.ooo hommes; phalanges des quatre-vingt-trois départemens,
ceux des détachemens des soixante bataillons
§nant la première cité de l'Europe dans le
ºbel ordre et dans le calme d'une joie pro de la capitale, et ceux des détachemens de tous
dimentsentie, et conduisant au milieu d'eux les régimens de l'armée. Au fond du tableau,
| emblée de leurs législateurs, le corps
.A et tout près du principal bâtiment de l'Ecole
br§ des municipaux et des représentans Militaire, étoit une magnifique galerie couverte
# §mune, et celui de ces braves électeurs et préparée pour l'auguste et majestueux sénat,
#mis au 14juillet 1789. Qnelle pompe natio et pour le roi, ainsi que pour les municipaux,
ilel jº d'applaudissemens partis du fond du les représentans de la commune, les présidens
#rſ vice la, nation t deux cent mille voix de district et les électeurs. Mais les valets du
ºtentd'uninstant à l'autre, et pendant toute pouvoir exécutif ayant jugé à propos, sans
buté, cette acclamation si noble et si tou doute, de faire occuper les places destinées à
inte; les femmes et les jeunes filles sortent ces quatre derniers corps, par des gens de cour,
maiions our offrir aux fédéres toute des gens d'ambassade, des femmes de chambre,
º. †§ ; ces fédérés sont des valéts de garde-robe, etc. les municipaux,
frères; elles leur donnent avec joie le les représentans de la commune, les présidens
- fraternel et patriotiqu , Mais le ciel est de district et les électeurs, ont été obligés de
#ert de nuages; un pluie abondante semble se placer en dehors , exposés aux injures de la
glºir arrêter la marche et † les coeurs ; luie. - - -

#mbe à gran flots depuis le moment ds Mais les injures de la pluie furent encore de
ººrtj #qu'à celui de, 'arrivée au champ nouvelles jouissances ; car cette pluie étant sur
# j,eit une pluie affreuse. Eh ! qu'im venue de nouveau, pendant que tous les fédérés .
à pluie , quand il s'agit du plus beºº étoîent rassemblés au champ de Mars, ils ont
| le notre vie; quant il est question du saisi cette occasion pour former des danses de
iompheleplus éclatant de la raison humaine ! tous les côtés.; de sorte qu'on voyoit dans toute'
pluie loin d'affliger personne, donnoit au l'étendue du champ de la fédération, les soldats
† oçcasions de s'égayer :
º répétoit sans cesse avec les spectateurs qui
des quatre-vingt-trois départemens, mêlés avec
ceux des districts de Paris et des troupes de
| ligne, se tenir par la main et former plusieurs
( 152 )
sant et cluantant de tout leur cºeur pendant Nous observerons qu'avant et après le
qu'il pleuvoit à verse. ment , la mère dn dauphin présentoit son
Enfin, le soleil ayant vu que l'épreuve étoit aux f dérés, comme on présente le saint-sa
bonne, et que les François méritoient tous ment aux fidèles dans une église ou dans !
les regards, a paru plus brillant que jamais , procession : clle sembloit dire , en soulev
et alors le serment civique a été prêté sur cet enfant, devant elle, voici votre petit di
l'autel de la patrie par M. de la Fayette, au adorez-le. Mais nous n'adorons que l être
mom des quatre-vingt-trois dé partemens. Une prême qui a si bien dirig la révolution, et q
acclamation universelle a répété ce serment après noºis avoir inspire la prise de la Bastil
augnste , et l'a porté jusqu'aux cieux. Quatre le 14 juillet 17º9 , mous a in piré un pa
vingt mille sabres brandissant au - dessus des fédératif général , le même jour précis du
têtes ont expliqué une partie de ce serment ; juillet de cette année.
on s'est cmbrassé de toutes parts avec une
cordialité vive et touchante, et la joie la plus
Nous observerons encore qu'une
gens des cuisines et offices de Saint-Clo
#
pure a brillé sur tous les visages. répandus parmi les représentans de la commu
Au même instant , c'est-à-dire, au premier et les électeurs , ont tenté, avant et après
coup de canon qui annonçoit la prestation du
serment , d'exciter des acclamations partic
serment , les habitans rcstés dans Paris ont lières pour troubler et croiser les idées sain
couru en foule, les uns aux fenêtres, les autres du pacte fédératif et du serment nation
dans les rues et snr les places publiques : tous, mais plusieurs boRs patriotes ont couvert
hommes , femmes , enfans , levant la main éteint chaque fois , d' une voix sonore et bi
vers le ciel du côté du champ de Mars, ré prononcée , ces acclamations serviles, par
pétoient à grands cris, je le jure ! Les nouveaux Rcclamations nobles et inposantes, vive
nés avoient quitté le sein de leurs nourrices, nation ' - , ". #
º#

et ces femmes patriotes, soulevant un des petits Tel cst en substance le récit très-exact
bras de l'enfant, lui faisoient partager l heu événemens les plus remarquables de la célè
rêux espoir et la douce religion du serment
civique. Un viellard du fauxbourg St-Honoré, fédération du i4 juillet 179o. Nous ajout
§ de tous ses membres, et couché depuis seulemºnt que cette cérémonie, la plus auj
deux ans dans son lit sans en sortir , avoit et la plus sacrée que l'œil humain ait pu
ſait transporter son lit sur la porte de sa mai templer depuis l'origine du monde , étoit.
son, et là le plus jeune de ses ſils , âgé de la plus simple dans ses apprêts et dans son e
douze ans, soulevoit , avec un tendre effort,
cution. L'ordre admirable qui a régné dani
la main paternelle inanimée, pour la diriger champ de Mars, avant, pendant et après ce
vers l'autel de la patrie. Peuples de l'europe ! cérémonie , ainsi que dans la marche des f
rés au milieu de Paris , et la tranquillité de
en écoutant ce récit, tombez à genoux devant capitale dans le même intervalle , sont !
la providence ; et puis, vous relevant avec la
fierté de l'homme et l'enthousiasme de l'indi preuves bien évidentes que tout ira à merv -

gnation , renversez le trône de vos tyrans, quand la mation seule se chargera de sés pr jp
soyez libres et heureux comme nous. plaisirs comme de ses propres affaires. !
La nation , qui est le sºul et véritable souve désordres et les dangers des fêtes publiqu
ne sont à craindre, comme dans l'événcmi
rain, ayant fait son serment sur l'autel de la pa funeste de la place de Louis XV, que lc
trie, on a cru que le mandataire de cette nation, qu'elles sont dirigées par les ministres et
pour le pouvoir exécutif, feroit aussi le sien courtisans des rois. La raison en est simple,:
sur le même autel ; mais la crainte de la pluie
ou d'autres raisons qu'on ignore, ont déter ministres et les courtisans ne voyent dans tou
miné le roi à faire ce serment en place. Dieu leurs opérations que leur propre intérêt et c
soit loué ! et vive la mation qui ne craint ni le du despotisme : le peuple n'est jamais com
fer, mi le feu , mi l'eau ! , pour rien dans leurs calculs. CARRA. , e
• " • - · · · ·•- : -- -' . ' .' _1
- - - - - - -- *

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J0 U R N A L L I BR E , par M.
une MERcI
Société d'Écrivains Patriotes,
s - eZ # ER.

L'essence du corps † est dans l'accord de l'obéissance et de


la liberté. J. J. OUSSEAU.

N°. C C L X X X I X. Du Dimanche 18 Juillet 179o.


ASSEMBL É E N AT I O N A L E. honoraires dus aux membres des corps élec
toraux des divers départemens.
Séance du 17 juillet. M. Chabroud a rendu compte de l'insur
rection arrivée à Lyon , par rapport à la per
est aisé de concevoir et d'approuver l'em ception des droits d'aides et d'octrois. Los
ressement qu'ont eu les départemens de l'em détails en sont affligeans : les officiers munici
,re françois , que montrent aujourd'hui la paux, et après eux le conseil de la commune, ont
lupart des districts , et qu'auroient sans été forcés, pour éviter de plus grands maux ,
lute presque tous les individus, de paroître d'approuver et d'homologuer la délibération du
conventicule, qui, sous le nom d'assemblée des
résence de l'Assemblée législative, et d'y commissaires # peuple, a osé abroger, de son
| porter le tribut universel du respect et de l'o autorité privée, la perception de l'impôt.
| bºissance. Mais si, d'un côté, c'est pour les Vºici le décret rcndu :
|gislateurs une jouissance de voir ce con « L'Assemblée a déclaré nul le procès-verbal
|# s, et si l'on peut parler ainsi, cette re- . contenant nomination et délibération des com
| fºnte de toutes les volontés dans la volonté
missaires
† ; d'autre part, on ne peut se dissi | la ville de Lyon. pris dans les trente-deux sections de
mulºr que chaque jour, pour en recevoir les Elle a décrété , en outre, que les pièces rela
º §ge , il en coûte aux citoyens, soit tives
#emblés, soit isolés, une grande dépense comitéà des cette aſfaire seront envoyées à son
recherches, pour découvrir et faire
ºrgent, et à l'Assemblée nationale une grande punir les auteurs
ºpense de temps, qui se trouve en perte et les particuliers quideont ces troubles, et notamment.
Pºse sur l'achèvement du grand œuvre de la secrétaires à l'assembléeservi des
de président et de
prétendus repré
ºnstitution. Cette considération, mise aujour sentans des trente-deux sections. -

ºuisous lesyeux de l'Assemblée nationale, par


Fréteau, avec tout le poids qui est natu Que le décret du 13 de ce mois, qui or
#ºnt attaché à ses sages et vertueuses opi donr.e la continuation du payement des droits
ºs, a déterminé l'Assemblée à décréter « qu'à d'aides et octrois sera exécuté, et que la mu
ºpter du premier août prochain, elle ne nicipalité et les gardes nationales de Lyon
ºvra plus de députation particulière. seront tenus d'employer tous les moyens qui
sont en leur pouvoir, pour en protéger et assuret
º députés de la ville de Brignols, dépar la perception.
ºt du Var, ont demandé que les frais de Que les cabaretiers et autres commerçans,
ºmission
e
fassent fixés par l'Assemblée natio
Sur la proposition de M. Regnaud, il a été pour le compte desquels il sera venu des mar
-

ºéºé , « que les directoires de districts fixe chandises pendant le temps de la cessation
ºnt les frais des ·députés à la fédération ; des barrières , seront tenus de se présenter
† cas de difficultés, à les faire juger par dans les bureaux pour y faire la déclaration
des droits dont ils se trouveront rédevables. .
ºs
|
º $ºmité de département. On a renvoyé
de constituti - -
, L'Assemblée a décrété enfin aue le nrAsidanr
( 154 ) -

pour le supplier de donner tous les ordres né II. En exécution du décret sanctionné du 2
cessaires à l'exécution du présent décret ». janvier, et de la décision du 15 février dernier
Sur la proposition faite par M. Gossin , au aucunes créances arriérées ne seront présentée
nom du comité de constitution , l'Assemblée à l'Assemblée nationale pour être liquidées qu'a
a autorisé l'administration du département de près avoir été définitivement reconnues ou re
la Dordogne, à prononcer sur la réunion des jettées par le comité de liquidation, dont le
trois municipalités des villes de Saint-Martin , délibérations ne pourront être prises que pa
Saint-Martial et Riberac, et qu'elles se réu les deux tiers au moins des membres qui l
niront à Riberac pour la répartition des im composent : méanmoins les vérifications et a
positions. puremens de comptes dont les charnbres de
L'Assemblée nationale avoit renvoyé à son comptes ou autres tribunaux peuvent être sais
comité , pour l'aliénatioz des donnaines natio actuellement , continueront provisoirement
naux , une motion faite par M. Renaud , con jusqu'à l'organisation des nouveaux tribunau
cernant l'abolition du retrait lignager : M. Aler et l établissement de règles fixes sur la compt
lin en a fait le rapport , et l'Assemblée a dé bilité, continueront de s'effectuer comme ci-d
.crété ce qui suit : vant dans les formes ordinaires. •

Art. I. « Le retrait lignager est aboli. - ( La suite dem ain.)


· II. Toute demande en retrait lignager, qui
n'aura pas été consentie ou adjugée en der Suite des décrets rendus le 16 juillet sur
nier ressort avant le présent décret, sera et les pensions.
demeurera comme non-avenue, et il ne pourra
être fait droit que sur les dépens et procédu Art. XV. Au moyen de la destination de «
res antérieures à cette époque ». fonds, il ne pourra être payé par aucune auti
Autre décret rendu sur la proposition du caisse , ni accordé par qui que ce soit, et sol
méme rapporteur. quelque prétexte et dénômination que ce puis
« L'Assemblée nationale supprime tous droits être, aucunes pensions dons ou gratification
d'écarts ou d'escarts , boutte-hors ou émigra à pcine contre ceux qui les auroient accord
tion et autres de même nature dans les dé ou payées, d'en répondre en leur propre
partemens du Nord, du Pas-de-Calais et au privé mom. '
tres lieux du Bas-Rhin, et éteint toutes pro XVI. Sans excepter de la disposition de l'a
cédures et poursuites qui auroient ce droit ticle précédent, les soldes et demi-solde
pour objet ». tant de terre que de mer, et les pensions d
Sur l'avis de M. le président, l'Assemblée a curés et vicaires qui continueront d'être pay
décrété § le procès-verbal de la fédération
sur les fonds qui y sont ou seront affectés.
du 14 juillet 179o, rédigé par M. Regnault, un
des secrétaires actuels, seroit imprimé en telle XVII. Aucun citoyen, hors le cas de ble
† qu'il puisse être distribué à tous les sures reçues, ou d'infirmités contractées
éputés des gardes nationales et des troupes de dant son service public, ne pourra obtenir !
ligne, et envoyé à toutes les municipalités. pension qu'il n'ait 3o ans de service effec
L'ordre du jour appartenoit au comité de et ne soit âgé de 5o ans, sans préjudice.
liquidation dont le rapporteur a présenté un ce qui sera statué par des décrets particulie
projet de décret qui, après une longue discus relativement aux troupes de murine et à l':
sion et plusieurs amendemens, a été adopté mée en général. -

-dans les termes suivans : XVIII. Il me sera jamais accordé de pensic


' L'Assemblée nationale , après avoir entendu au-delà de ce dont on jouissoit à titre de tr
le rapport de son comité de liquidation sur la tement ou appointemens dans le grade q
mécessité de fixer d'une manière précise les l'on oecupoit , mais quel que fût le mont
pouvoirs de ce comité , et de déterminer les de ces traitemens et appointemens, la pensic
fonctions qui lui sont attribuées, a décrété et dans aucun cas, sous aucun prétexte, et q
décrète ce qui suit : -
que puisse être le grade ou les fonçtions
Art. I°". « L'Assemblée nationale décrète, pensionné, ne pourra jamais excéder la som
comme principe constitutionel , que nulle créan- . de 1o, ooo livres.. . • .. !

ce arriérée ne peut être admise parmi les dettes XlX. La pension accordée après trente !
de l'état qu'en
mationale vertu d'un
sanctionné par décret
le roi. de l'Assemblée de service effectif, sera du quart du trai
' • •,
-
-
-
ment que celui auquel elle sera acqpx
( 1 55 )
voit, lorsqu'il étoit en activité, sans néan aura sºnctiºnné le décret, les gratifications
·moins que cette pension puisse être au-des ºccordées dans cette forme, seront aussi les
• sous de 15o livres. - - - seules payables par le trésor public.
- XX. Chaque année de service ajoutée à ces · XXVI. Néanmoins dans les cas urgens , le
produira ll Ile augmentation pro
trente ans ,
roi pourra accorder provisoirement des grati
fications ; elles seront Comprises dans l'état qui
: de ses appointemens et des
gressive du vingtième trois quarts restant
traitemens ; de manière sera présenté à la législature : et si elle les
. qu'après 5o ans de service, le montant de la juge accordées sans Inotifs, et contre les prin
pension sera de la totalité des appointemens et cipes décrétés, le ministre qui aura contre
traitemens, sans que néanmoins, comme on l'a signé les décisions sera tenu d'en verser le
. dit ci-devant, cette pension puisse jamais excé montant au trésor de l'état.
der la somme de 1o,ooo liv.
XXVII. L'état des pensions, lorsqu'il aura
* XXI. Le fonctionnaire public ou tout autre été arrêté par l'Assemblée nationale, sera rend§
citoyen au service de l'état, que ses blessures Public , il sera imprimé en entier tous les d§
| ou ses infirmités obligeront de quitter son ser ºns : et tous les ans, dans le mois de janvier,
| vice ou ses fonctions avant les 3o années expli l'état des changemens survenus dans le cours
quées ci-dessus, recevra une pension détermi des années prºcédentes ou des concessions de
née par la nature et la durée de ses services , nouvelles pensions et grºtifications, sera pareil
le genre de ses blessures et l'état de ses inſir lement livré à l itnpression.
mités.
XXII. Les pensions ne seront accordées que 4Péereº rendus le 26 juillet sur l'aliénation
: département
sur l'attestation des directoires de
* et de district , et d'après les instructions des des domaines nationaux.
• officiers généraux et autres agens des pouvoirs
* exécutif, administratif et judiciaire. Art. I°". « Le comité chargé de l'aliénation
_* XXIII. A l'ouverture de chaque session du des domaines nationaux, procédera sans délai
dans les formes prescrites par le décret du I4
eorps législatif, le roi formera la liste des pen mºi deruier, et l'instruction du 51 du même
tions à accorder aux différentes personnes qui,
mois , à la vente aux municipalités, de ceux de
d'après les règles ci-dessus, seront dans le cas ces biens pour lesquels elles ont fait des soumis
- d'y prétendre A cette liste sera jointe cclle des sions avºº désignation spéciale, conformément
, pensionnaires décédés et des pensionnaires exis au modèle annexé à 1'instruction ci - dessus
, tans. Snr ces deux listes envoyées par S. M. à mentionnée. . -

*la législature, elle rendra un décret approbatif II. Celles des municipalités, qui ayant adressé
des nouvelles pensions qu'elle croira dcvoir être des demandes soit à l'Assemblée nationale , soit
• accordées ; et lorsque le roi aura sanctionné
le décret, les pensions accordées dans cette à son comité, n'ont pas rempli les conditions
forme seront les seuies exigibles et les seules exigées , seront tenues de faire parvenir au
# payables par le trésor public. -
comité une nouvelle soumission dans les for
* XXIV. D'après les mêmes instructions por ººº prºscrites , et ce, avant le 15 septembre
* tées dans l'article 22, chaque gratification ne procllain , après lequel jour elles ne pourront
ºiera accordée qu'une fois ; et s'il en est accordé plus concourir à lacquisition des domaines
· me seconde à une même pcrsonne , elle ne nationaux que comme les acquéreurs particu
» pourra l'être que par une nouvelle décision et licrs , ºt conformément aux dispositions de
- pour cause de mouveaux services ; elles ne se
l'article XXV du décret des 25, 26 et 29 juin
dernier.
#ront jamais annuelles, et elles seront calculées
, sur la nature des services rendus, des pertes III. Les municipalités qui n'ont pas encore
, souffertes, et d'après les besoins de ceux aux formé de demandes, seront reçues à fair d§
,quels elles seront accordées. $oumissions dans les mêmes formes et dans
le même délai.
, XXV. A chaque session il sera présenté un
jétat des gratifications à accorder et des motifs . ·!V. Le comité rendra compte à l'Assemblée
· qui doivent en déterminer la concession et le nationale , avant le 1er octobre prochaîn, des
montant ; l'état de celles qui seront jugées ! sºumissions qu'il aura reçues, pour être statué
sdevoir re rdées déſinitivement par elle sur l'exécution com
T l" .. • •
( 153 )
A V I S.
l'audace d'appellcr crime : d'abandonner poui
MM. les Abonnés, dont la jouissance date du 3 jamais une patrie malheureuse, soumise à ur
,ſévrier pour 6 mois , et du 1 mai pour 3 mois, sont gouvernement qui me connoissoit que cette
avertis que leur Abonnement finit au 31 du courant ; politique affreuse, aſſoiblir, ou platôt diviser
et priés de renouveller avant le 25 pour plus de célérité pour régner.
dans le service. MM. sont aussi prévenus de répéter Mais, malheureusement pour l'état, ce ne
leur adresse, et d'y ajouter ces mots : à commencer sont pas les seuls maux que nous ayons souf
par le premier de tel mois , aſin d'éviter les doubles ferts ; il en est de plus grands, que pourronl
cmplois. s à peine guérir dix années de la nouvelle consti
tution. Ces monstres évoqueront-ils l'ombre
Réponse du régiment des Chasseurs de Hainaut de l'exécrable Saint-Germain ! ..... Je m'arrête
au mémoire de M. la Z'our-du-Pin , lu à pour leur demander si , contre l'ordre de
Z'Assemblée nationale le 4 juin dernier. choses , l'ancien régime renaissoit, et qu'il leu
rendît l'autorité sans bornes, de laquelle ils on
cc M. de la Tour - du - Pin a lu à l'Assemblée tant abusé, ils nous traiteroient avec autan
mationale, le 4 juin dernier, un mémoire, qu'il de douceur qu'ils l'ont été par nous ? non,
a ensuite envoyé à toute l'armée, dont la Il1@l certainement : les prisons les plus noires, le
jeure partie n'a pu l'entendre sans témoigner cachots les plus profonds seroient encore de
la plus juste indignation. Croit - il que nous bagatelles.
sommes encore dans ces temps malheureux , M. de la Tour-du-Pin a voulu profiter d'ur
dont il ressent si fortement l'influence , où le faux jour pour tromper l'Assemblée nationale
foible avoit toujours les torts , et ne retiroit sur les vraies dispositions de l'armée : oui.
d'autre fruit de ses plaintes qu'une plus ſorte tromper , car ces officiers , dont il embrass
oppression ? Non, le pouvoir dont il est revêtu la cause avec tant de chaleur, et desquels i
me le garantira pas des reproches qu'il mérite ; se plait tant à ſaire l'éloge , ont , par"leu
il a outragé la nation dans ses municipalités ; il opposition aux fédérations que les militaires
a outragé des soldats, dont il se dit l'ami ; lui, citoyens ont désiré faire avec les citoyens-mi
d'ami des soldats ! Ah ! il n'en fut jamais que litaires , occasionné une partie des insurre
le persécuteur ! tions qui ont eu lieu. Sams doute que dans l
Je ne vois , dit-il, dans l'administration mi nombre de ces officiers méprisés, avilis et chas
litaire, que trouble et confusion. Qui les a sés, pour lesquels il intercede auprès de l'As
occasionné ces troubles, si ce n'est précisément semblée nationale, il y comprend le bon Li.
cette même administration ? Des officiers mé varos et ses complices, qui ont si généreuse
prisés et avilis. Ce n'est point nous qui les ment fait massacrer les chasseurs à cheval d
avilissons , ce sont eux-mêmes. Hommes cruels Normandie, et les soldats de la Colonel-Gé,
et sanguinaires, vous frémissez de ce que la mérºl Yoilà un crime affreux; qui l'a conçu
nation vous a arraché le pouvoir de la détruire qui l'a fait exécuter » ? - -

et de la déshonorer.
Tyrans ! l'ordonnance prescrivoit-elle que Oººerº. On voit, d'après cette réponse e
les reprocl1es faits au ministre de la guerre
sur une place publique , devant une foule im quelle est la façon de penser de l'armée e
, mense, vous ſissiez lier, garotter sur un banc, générºl sur le mémoire de ce ministre, et su
· couper par lambeaux le malheureux que, pour sa conduite envers les soldats. Soyons bien coi
une faute légère (l), vous assimiliez, par un vaincus que tant que la mation ne choisir
supplice infâme , au plus grand criminel ? La pas elle-même les agens et greffiers du pou
honte ensuite, le plus terrible des châtimens, voir exécutif, ces agens et greffiers ne seror
la honte le forçoit à la désertion que, dans ces jamais que des hommes ineptés, ennemis secre
temps d'opprobre et d'ignominie, vous avez eu de la révolution, et les ames damnées du de
potisme.
· de Comment la cour pourroit-elle faii
(1) M. de Saint-Marceaux, chef d'escadron au ré bons choix ? A peine les valets et les femmt
giment, ſit subir pareil châtiment à deux jeunes de chambre de cette cour, qui dirigent c
chasseurs, pour m'avoir pas assez vigoureusement choix, savent-ils lire et écrire ? Et puis qu
frappé sur uu déserteur qui passoit aux verges, Quel , espoir sur ce point, tant que durera 1e fumés
encouragement ! quelle barbarie ! traité avec la maison d'Autriche ? C.....
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
| D E LA F R A N C E,
E T A F FA I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
J 0 LJ R N A L L I B R E , par une Socjété d'Écrivains Patriotes,
et dirigé par M. MERcz E R.
L'essence du corps † est dans l'accord de l'obéissance et de
la liberté. J. J. OUSSEAU.

No. C C X C. Du Lundi 19 Juillet 179o.


AS S E M B L É E N AT I O N A L E. naux, ont pourtant enfin comparu à la barre.
L'orateur essayoit de disculper la conduite de
Séance du 17 Juillet au soir. son corps , mais le rapport qui a été fait en
suite ayant détruit, avec des pièces probantes,
L,sºr»»ºtr mationale avoit renvoyé au toutes ses excuses et ses allégations, l'affaire
pouvoir exécutif l'affaire de M. Dulac, offi a été renvoyée de nouveau au comité des rap
vier du régiment de Strasbourg, accusé d'a ports. -

†" é son colonel : une lettre du mi Toute l'attention de l'Assemblée s'est atta
iitre de # guerre a ordonné à cet officier chée à l'affaire d'Avignon, rapportée par M. de
désé constituer prisonnier, et le voilà qui dé Broglie, au nom du comité des rapports. L'a
nonce cet ordre comme un attentat à la liberté, vis du comité étoit « qu'il fût envoyé des trou
#ume une véritable lettre-de-cachet M. Ro pes de ligne, non à Avignon, mais à Orange,
| lui ipierre, zélateur ardent de la Iiberté pu pour seconder la garde nationale de cette
tique, a été frappé de cette allégation , et ville, et pour maintenir, tant dans cette ville
| i'eit chargé de # présenter à l'Assemblée, , que dans la bantieme qui en dépend, le bon
en demandant que le comité des recherches, ordre et la tranquillité publique ».
ºu celui des rapports, fût chargé de s'en ins M. Bouche a exposé qu'il appercevoit une
truire. Mais MM. Gouttes et Cazalès ont dé connexité intime entre les mouvemens d'Avi
mºntré que la punition infligée n'étoit pas gnon et les troubles de Nîmes, d'Uzès et de
#eulement juste au fond , mais régulière dans Montauban : cette assertion a été vivement con
l forme, qu'elle tenoit au salut de la disci tredite par M. Maury, dont l'éloquence n'a pas
ine militaire ; et l'Assemblée, par un décret obtenu cette fois toute la faveur à laquelle son
† s'est portée à l'ordre du jour. talent est accoutumé. La chaleur et les person
Plusieurs députations des départemens de la nalités ont , plus d'une fois , surchargé la dis
jenne, de la Loire inférieure, de la Saône, etc. cussion , qui s'est terminée par ce décret.
été admises, et ont exprimé le vœu de « L'Assemblée nationale, après avoir entendu
Adhésion universelle. Dans les différens dis son comité des rapports ,
# on a particulièrement remarqué et ap Décrète que son président sera chargé de
Mºi cette phrase : « Nous ne vous parlerons se retirer pardevers le roi , et de le supplier
! dadmiration , ni de reconnoissance , des de donner des ordres pour qu'il soit envoyé
ºmmes libres estiment et n'admirent jamais ». à Orange des troupes de ligne nécessaires pour
# commune de Paris vient supplier l'As veiller , dans cette ville , au maintien †
ºilée nationale d'honorer de sa présence le sûreté et de la tranquillité publiques ».
ºice funèbre qui doit être célébré pour la Qaant à la supplique des personnes déte
ººire de Benjamin Franklin. Il n'a point été nués à Orange , l'Assemblée nationale a or
Mºde détermination. donné l'établissement d'un comité de six per -
: Les officiers municinanx Ae Schelestat .
( 158 )
Séance du 18 Juillet. qui sont, par elles-mêmes, obligatoires ? a
M. Barnave. Ce ne sont pas des exhortati
Par une lettre du tninistre des finances , l'As mºis des moyens co-actifs qui doivent
semblée est instruite que le roi a donné des donnés aux municipalités , pour agir contr
ordres provisoires pour qae les l°ttres des di les redevables , et les contraindre au payemen
rectoirés de département relatives à la corres de l t contribution ».
pondance de leur administration, soient fran Le conité des finances est chargé de présen
ches de port. Cette lettre est envoyée au comité ter demain un projet de décret qui contienn
des finances , sur l'observation faite par M. des ordres et non pas des prières.
Regnault, que de tels ordres ne pouvoient avoir Le de cret qui suit a été rendu sur la réqu
lieu, sans une approbation spéciale du corps sition de M. le Couteux.
législatif. « L'Assemblée nationale , sur le compte qu
L'uniforme national n'est pas, à beaucoup lui a été rendu par les commissaires préposé
près , introduit dans toutes les communautés à la fabrication des assignats , etc. décrète qu
du royaume ; nombre de députés à la fédé le terme de rigueur , pour l'échange qui avoi
ration se sont fait faire un uniforme condi été fixé par le décret du 15 juin , au 15 aoû
tionnel, sans l'aveu de, leur municipalité ; M. prochain , est prorogé. Se réserve l'Assemblé
Chapelier a proposé de décréter que ces uni nationale de déterminer par la suite le term
formes continueront d'être portés , et que les de cette prorogation, qui sera annoncée u
municipalités pourront régler, suivant les cir mois avant le jour auquel elle aura été fixée ?
constances , l'époque à laquelle ces uniformes On a ensuite ajourné à quinzaine le rappoi
pourront être portés dans chacune des com du comité des finances sur le terme de la pro
munes par tous les membres des gardes natio rogation.
males. Un autre décret rendu sur un rapport d
« Il est vraisemblable, a dit M. Barnave, que M. Anson, et qu'il a dit être propre à #
l'Assemblée, par son décret général sur l'orga la dernière pièce de la forteresse du clergé
misation des gardes nationales, prescrira l'unité a ordonné « que le receveur-général du clerg
de costume à tous les citoyens françois , et : continuera , jusqu'au 3o septembre prochain
par-là le décret proposé devient sans objet ». àsuracquitter
le clergéles arrérages
tantdedans
rentes
1789et que
pension
Sur l'avis de MM. d' \ ndré et Fréteau , il , échus dan
est statué, « que le comité de constitution sera les précédens.
chargé de présenter demain un projet de décret · Que le receveur-général du clergé continuer
sur l'uniforme que doivent porter toutes les
à faire payer comme ci-devant , par les recº
gardes nationales du royaume ». - veurs particuliers des décimes de chaque dit
| On a renvoyé au comité militaire une pro cèse, les différentes sommes qu'il a été d'usag
position de M. d'Harambure, qui s'est dit chargé d'y faire payer , pourvu qu'elles soient récla
par les députés de plusieurs régimens du royau mées avant le premier septembre prochain.
me, de demander à l'Assemblée le code de la
constitution militaire , ou du moins un code Que les receveurs particuliers continueror
de police particulier , et une loi sur la pré de percevoir ce qui peut encore être dû dº
séance , dans le cas où le réglement général ne impositions de 1789; et en supposant que cet
pourroit pas être fini à une époque prochaine. perception ne soit pas complète au premiº
Au nom du comité des finances, M. le Cou septembre prochain, ces mêmes receveurs pou
ront les continuer. -
••
- •. "
teux a rendu compte de l'état actuel des con
tributions patriotiques. Il est encore un nom Qu'à partir du premier septembre prochair
1bre très-considérable de municipalités qui n'ont les receveurs particuliers enverront un ét
pas fait de déclarations. Un projet est présen de ce qui sera encore dû sur les imposition
té, par lequel l'Assemblée inviteroit les dépu de 1789. -

tés à la fédération patriotique , â faire connoî Que le comité des finances est autorisé
tra aux municipalités tardives qu'il est de leur nommer des commissaires , pour recevoir !
-intérêt, comme de leur devoir, de satisfaire, compte du receveur-général du clergé. :
le plutôt possible , au devoir de la contribu L'Assemblée nationale prendra en considi
tion commune. ràtion les anciens services de ceux qui étoiº
· « Conviendroit-il à la dignité du corps légis employés
clergé. dans
. l'administration de la caisse d
- • • • " • ' -

latif d'exhorter les citoyens à exécuter les loix


( 159 )
· M. l'abbé dé Montesquiou demandoit qu'on tribunaux qui en doivent cennoître, seront dé
assurât pour retraite aux anciens administra chus de leur répétition sur le trésor publie.
teurs, la moitié des appointemens qu'ils avoient VIIi. Décrété sur l'avis de M. Camus. L'objet
- lorsqu'ils étoient en activité. L'Assemblée na du travail du comité de liquidation seral'examen
#. tionale décrète qu'il n'y a lieu à délibérer et la liquidation de toutes créances et demandes
: quant à présent. contre le trésor public, qui sera susceptible de
-

, Enſin, on a ordonné l'impression et l'ajour Contestations et de difficultés.


nement d'un projet de décret présenté par JX. le comité de liquidation présentera à
M. Merlin, au nom du comité chargé de l'Assemblée nationale les observations sur la ma
| l'administration des domaines nationaux , qui ture des créances arriérées, sur lesquelles l'As
propose d'abolir les dispositions de certaines semblée mationale aura à prononcer. Il vérifiera
coutumes qui ôtent aux propriétaires majeurs pareillement, si les créances arriérées comprises
: la disposition libre de leurs propriétés , d'abo dans les états certifiés véritables qui doivent lui
. lir la dévolution , et tous artres droits sem être remis, en exécution de l'article 7 du décret
blables résultans de la dissolution des maria du 22 janvier dernier, ont été duement vérifiées,
ges, d'ordonner que les biens, soit propres, jugées et approuvées dans les formes prescrites
soit acquêts, provenans d'un même père ou par les réglemens et ordonnances.
- d'une même mère, se partagent à l'avenir entre : X. Le comlé sera tenu de se procurer tous
# _les enfans de différens lits , comme fils étant les renseignemens nécessaires à la liquidation
# nés d'un seul et même mariage. des cré: nces arriérées sur le trésor public, afin
Suite des décrets de la séance du 17. d'en faire le rapport à l'Assemblée nationale.
XI. 1l sera tenn registre de toutes les déci
Art. III. Décrété additionnellement sur la sions qui auront été portées sur l'admission,
, motion de M. Démeunier. rejet ou réduction de diverses portions de la
| Une créance rejettée dans les formes auto dette arriérée, afin que , dans aucun temps et
· risées jusqu'ici par les ordonnateurs , ministres sous aucun prétexte, les porteurs de titres re
| dn roi, chambre des comptes ou autres tribu jettés ou réduits, ne puissent renouveller leurs
# #naux, ne pourra être présentée au comité de · prétentions. .
nliquidation. . - Xll. Conformément à l'article 9 du décret du
, : IV.Le garde des sceaux sera tenu de donner ! 9 janvier dernier , les délibérations du comité
au comité de liquidation, connoissance et état sur l'admission, rejet ou réduction des diver
, exact de toutes les instances actuelles concer ses parties de la dette arriérée, ne seront que
" nant la vérification, appurement et liquidation provisoires ; aucune portion de créance pré
des créances sur le trésor public, à quelque textée au comité de liquidation , ne pourra
titre que'ce puisse être. · · : · · , , . ·être placée sur le tableau de la dette liqui
ºV. La chambre des comptes fera pareillement dée. qu'après avoir été soumise au jugement de
" remettre audit comité un tableau de toutes les l'Assemblée nationale et à la sanction § roi. G.
† de comptabilité, dont la vérification et i ! | A v I s.
| appurement sont actuellement à l'examen de ce
tribunal. -

MM. les Abonnés , dont la jouissance date du 5


, "VI. Tous tribunaux, administrateurs, ordon février pour 6 mois , et du 1 mai pour 3 mois, sonc
mateurs et autres personnes publiques , seront . avertis que leur Abonnement ſinit au 31 du courant ;
"tenues de fournir les documens et instructions et priés de renouveller avant le 25 pour plus de célérité .
ſi leur seront demandés par le comité. dans le service. MM. sont aussi prévenus de répéter
-

ºVII."Tous les créanciers qui prétendent être leur adresse , et d'y ajouter ces mots : à commencer
' employés'dans l'état de la dette arriérée , seront par le premier de tel mois, afin d'éviter les doubles
emplois.
"tenus de présenter leurs titres, savoir : dans le * 4 - 4." —ºsº -
- -

délai de deux mois pour les personnes domi- '


ciliées en France, d'un an pour celles qui ha P A R I S, le 18 juillet
t le colo§ §o§ § • ,•
' « La
*
violation de la loi fondamentale, par
-- érange, et de deux ans pour celles qui ha-s
#itent aü-delà. Tous ceux qui, dans ce délai, laquelle on a prorogé la diète ( de Pologne ) au
ºuroient pas justifié au comité de liquida 7 février 1791 , a éprouvé , dit l'auteur de la
, dº ºº ºoº de leurs titres ã § v§ifi§ts ,
",
( 16o )
Tous les gens sensés liront avec plaisir ces Les principes de ce grand publiciste devien
réflexions du critique au sujet de cette viola- | ment donc une réponse très-directe à l'attaqu
tion : mais ils ne manqueront pas de s apperce- | indirecte que fait le Mercure contre la pro
voir qù'il les fait porter avec force , quoiqu'in- | longation de notre législature actuelle. Ell
directement, contre le décret en vertu duquel | avoit donc le droit dont elle a usé, puisqu'ell
notre Assemblée nationale a décidé que la pré- | étoit au-dessus de la loi dans le te§ qu'ell
sente législature tiendroit jusqu'à ce que notre | la laisoit. Ainsi nous pouvons, en toute sûreté
constituiion fût achevée. Un des motifs princi- | en adopter les décrets comme obligatoires, sau,
paux que l'auteur allègue Contre Cºtte Proro- | être ni imbécilles, ni esclaves. 1

gation de la diète polonoise, est que la nation ne Au reste , nous ne cesserons d'estimer l
se trouve pas dans un danger #umineue critique éclairé, qui peut quelquefois se trom
Pour nous qui voyons la Pologue sous un | per, comme tout autre. ) . » ili.'i

aspect bien différent, entourée de trois puis


sances qui l'ont déja entamée , et s en sont par
tagé trois parties considérables, qui, dans ce Bourgoin ett Dauphiné.
moment-ci , ont peut-être encore les mêmes La municipalité de cette ville vient de faire
intentions, ou qui lui donnent au moins lieu de | conduire à Pierre-Cise M. Bruard de Riolle
craindre tout ce que peuvent tenter impuné- | très-connu à Paris , arrêté comme soupçoni
ment trois puissances formidables, nous osons, | de projets de contre-révolution avec six autre
à cet égard , répondre par cet axiome , salus | particuliers qui, dit-on, parcourent les dépar
populi suprema lex esto. - • temens pour le même objet. On lui a trouvé
Secondement , ne peut-on jamais changer des papiers importans dans la ceinture de sa
les parties intermes de l'organisation d'un peu- | culotte , et sur-tout beaucoup de notes, i
ple, lorsque ses rapports politiques cllangent | tructions sur les patriotes et les anti-révc
absolument de direction ? personne , je crois, | tionnaires dans tous les départemens, etc. .
ne le niera. En outre , les députés d'un peu- - - s'
ple IlG p† pas, dans des ºrconstan- S U 1 s s E.
ces aussi impérieuses, prolonger, de commun | .
accord fait entr'eux , le temps de lours pou- Des gens mal intentionnés ont prêté à
voirs ? L'auteur semble en convenir tacitement, | grande partie des citoyens de Genève des s
lorsqu'il dit : « Au reste , il n'est pas impossible | timens qu'ils n'ont pas, et qu ils ne pourroiº
que la diète , en se prolongeant, n ait eu des même avoir sans exposer cette vi # au 0lll,

vues utiles. » Elle pouvoit donc en user ainsi | grand danger. Non, les Genevois ne pensº
pour des vues utiles. Mais l'auteur devoit ne | pas à se réunir au corps politique de la na
pas taire ici la décision de Rousseau : « Il dé- | tion françoise, et les lettres qui peuvent avºº
pendra toujours de l'Assemblée de prolonger | été publiées ou écrites à cet égard, sont º
ce terme par une délibération expresse , lors- | injure qu'on fait à ces sages républicains !
que les affaires le demanderont : car enfin , si | est vrai qu'ils sentent que leur constitutioº
la diète , par sa nature , est au-dessus de la | besoin de quelques réformes, mais ils sont º
loi, et dit , je veux rester, qui est-ce qui lui | prudens pour ne pas s'exposer à les faire dº
dira, je ne veux pas que tu restes». Le même | un moment où des innovations entraînerº #
dit plus loin : « La célérité étant relative | peut - être quelques esprits au - delà, du bu
aux matières à traiter qui ne sont pas dans | Ainsi nous osons assurer que ce qu'on a
l'ordre des affaires courantes, on pourroit se | blié ne vient que d un imposteur qui ºº
trouver en tel état qu'il importeroit que la | probablement , pris conseil de quelques #º
diète restât assemblée jusqu'à ce que cet état | çons perruquiers et de gens sans aveu ! qui
eût changé ». Gouvern. Pologn. l. 7, p. 456 | dans ces circonstances, ne font que paroîtr#
suiv. 4°. à Genève et disparoître , aussitôt. V, |!

- •* - . . i ',: -- ,!
On s'abonne à Paris , chez BUIssoN, Libraire , rue Hautefeuille , à qui l'on adressera, franc de port , le prº
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques. 3i .

Chez madame DELAPLANcHE, rue du Roule; et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royauº
et de l'Etranger. · · · ,
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le Royaume liv. pour un an,
ne 18 liv. pourque
commence 6 mois, 9 li#
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du prem. moiſ
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
- D E L A F R A N C E ,
• ET AFFA I R E s P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
J0URNAL L I B R E , ar une Société d"Ecrivains Patriotes ,
et dirigé par M. MeRcIER.
" - L'insurrection d'un peuple ! c'est le coup de queue de la baleine
submergeant l'esquif du harponneur.

N°. C C X C I. Du Mardi 2o Juillet 179o.


AssEMBLÈ E NAT I o N A L E. me pourra être fait droit que sur les procé
dures antérieures à la publication du décret ;
| Séance du 19 Juillet. l'Assemblée fait ajouter ces mots « et sur les
intéréts »; c'est un amendement dont la loi
IRMI les adresses lues à l'ouverture de la aura l'obligation à M. Martineau.
lance de samedi, il s'en trouvoit une signée Au nom du comité de constitution, M. Ra
lusieurs ecclésiastiques, qui avoit pour ob baud a présenté le projet de décret concer
#de demander § u célibat attaché nant l'uniforme des gardes nationales. Le co
xordres sacrés ; aujourd'hui sur la mention mité proposoit de graver sur les boutons, la
llº au procès-verbal, de cette adresse remar loi et la liberté ; ce dernier mot a contrarié
#ble, il s'est élevé des réclamations qui res M. de Foucault , qui préfère cette lègende ,
ºbloient à la défaveur; « que le nom des si la loi et le roi. M. Barnave a proposé un moyen
3 dit quelqu'un, soit inscrit au pro - terme qui a convenu à tout le monde, et le
l, pour leur faire honneur , si la décret a été rendu.
est juste et bienséante, et pour sau « L'Assemblée nationale, après avoir enten
#honneur du clergé, si elle ne l'est pas ». du le rapport de son comité de constitution,
º passé à l'ordre du jour. sur l'uniforme à denner aux gardes nationales
ºr un'rapport de M. Vernier concernant du royaume , a décrété : -

ºption des droits sur la vente du pois , 1°. Qu'il n'y aura qu'un seul et méme
l'Assembléé a décrété que toutes contri uniforme pour toutes les gardes nationales du
ºs publiques continueront d'être perçues · royaume ; qu'en conséquence tous les citoyens
'usage, à moins qu'elles n'aient été françois , admis dans les gardes nationales ,
lmées , et notamment que le droit sur ne porteront que l'uniforme ci-après désigné.
º du poisson dans les villes de Nantes, Habit bleu , doublure blanche , revers et
º continuera d'être perçu jusqu'à ce aremens écarlate, passe - poil blanc , collet
º ait été autrement ordonné. -
† avec passe-poil écarlate, épaulette jaune
ºe a fait un autre rapport concernant ou en or , paremens ouverts avec trois bou
des anciens états d'Artois , et sur la tons, la patte en dehors à trois pointes, bou
ºn , l'Assemblée a autorisé les admi ton jaune, et sur le tour , district de ... . .
- du département d'Artois à mettre le retroussis de l'habit écarlate ; sur l'un des
#s les baux des précédens états, à choi retroussis , en lettres jaunes , constitution :
#º$eurs, et que ceux-ci en verseront sur l'autre , liberté; veste et culotte blanche.
- ntre les mains des receveurs des 2°. Que les gardes nationales qui ont adopté
º publics. -- un uniforme autre que celui ci - dessus dési
- décret Qrta a
lition du retrait ligna gné, ne pourrºnt continuer de le porter que
§#
ºut de ; #-deni
· drajouter la'su pression jusqu'au i4 juillet prochain, jour de la fédé
ration. 4
nier, non moins défavora
( 162 ) - -

rale, ne pourront égalemcnt continuer de le posé l'armée, sera déterminé par un décret
porter que jusqu'au 14 juillet prochain , jour corps législatif, sanctionné par le roi ».
auquel toutes les † nationales de France La matière de l'ordre judiciaire a été rep
devront prendre le même uniforme ». par M. Thouret, qui a proposé le décret !
Un second projet de décret , offert par le vant , sur la compétence extrajudiciaire
même rapporteur, a été adopté sans débat. juges de paix :.
« L'Assemblée nationale déclare que les b , m « Le juge de paix apposera les scell 's en
nières données par la commune de Paris aux de décès ou de faili.te ; il recevra les délibt
députés à la fédération du 14 juillet , pour tions de famille , tant pour la nomination
être reportées aux quatre-vingt-trois départe tut urs, qne pour la direction des affaires p
mens, et consacrées à l · fédération, seront pla dant la durée de la tutelle. à charge de 1
cées dans le lieu où le conseil de l'administra voyer pardevers les juges de district tout ce
tion tiendra ses séances, soit qu'il soit provisoire, se trouveroit de contentieux ; et dans tous
alternatif ou définitif. Quant aux départemens , cas, il recevra le serment des tuteurs ».
dont les chefs-lieux ne seroient pas encore Tro s amendemens ont été présentés
désignés,, la bannière sera placée dans le lieu adoptés. , : -

· où ſés électeurs seront convoqu s pour établir Qu au juge de paix appartienne dans tous
le chef-lieu , pour, après sa fixation défini cas l apposition des † -
tive , l · banmière être déposée dans le lieu Qu'il ait I l reconnoissance des scellés,
où le conseil g'néral de l'administration tien laissant le contentieux aux juges de distri
dra ses séances. Qu il connoisse des actes de famille relati
C'est à cette séance qn'é'toit ajourné le rap l'émancipat on des mineurs.
# sur l'organisation de l'armée : M. de Noail
repris son travail , cn établissant, que le
Ainsi le décret est consacré, sauf la réd
eS a
tion qui est confiée au rapporteur.
droit d'org n ser appartenoit essentiellement On a ajourné un dernier article, par let
au corps légslat f, et que ce principe étoit d ja M. Thouret proposoit de décreter que l'ai
consacré par les décrets des 23 février et 25 des jugemens émanés du juge de paix ,
juim. Mais il a cru devoir conserver l'initiative roit porté au tribunal de district. . | |
au pouvoir exécutif, et il s'est résumé en pro La disposition exclusive des tribunes pu
posant un projet de décret conçu en ces termes : qnes de la salle de l'Assemblée nationale
» L'Assemblée nationale expliquant son dé députés à la f dération générale , a été pr
cret sur l'armée, en date du 8 f vrier dernier, gée jusqu'après l'épuisement des lettresºl
et conformément à celui qu'elle a rendu le 26 b tiques qni ont été suivies pour la distr
juin sur l'armée navale, a décrété : -
t on des billets. · • -

» Qu'il appartient au corps législatif de fixer | , L'éiection d'un président n'est pas en
sur la proposition du pouvoir exécutif le nombre déterminée ; le scrutin définitif se par
'd'individus de chaque grade , dont doit être entre M. Treilhard et M. de Ruchier .
composée l'organisation de l'armée , tant pour des 297 signataires de la fameuse protesta
les troupes nationales que pour les troupes - - - • ! -

étrangèris à la solde de France. , | , | | A P I s. . ) , "


'Quoique cette rédaction parût convenir assez
un vkrsèllénient , il s'est pourtant élevé une , MM. les Abonnés, dont la jouissance date
discussion, plus subtile qu'importante ; les uns ſévrier pour 6 mois, et du 1 mai pour 3 mois
craigniint que l'initiative donnée an roi , d ns avertis que leur Abonnement finit art 31 du cor
un séns trop absolu , ne gênât le pouvoir des et priés de renouveller avant le 25,
dans le service. MM, sont aussi prévenus de,
#
législatures; les autrés, c toit M. de Toulon leur adresse , et dy ajouter ces moiss à comi
gºon, voulant que lº corps législatifpût à chaque par le premier de tel mois,'afin d'éviter les !
session réduire •au•.ſ:*J.
: a1 : \ • * i- • besoin
i »i* , ! .1 l? 1 nombre
- | . #4• des soldats emplois. .. . • . ' , Ii ,. , 11nºv : Tºi !
de'l'aruiée, † g lui des officiers.
- -

.. :• ºJq e"
| Enfin
| Bº , fune rédaction. nºuvellel'ù
° 1 . . , P 1 *,!, * 'obt
: apportée
e § :i
#- 1
par 1 - : --- - e.º J .,i ! , 5',!
Bureau ( le Puzy) a ºbtenu
« L'Asscmblée daf onale décrète ju'au com
l uni imité. . |! | . .. PAR'Is, le 8 juillet.
· ·· · · · , · · · ·. ' ' !
menc-m- nt de chaque sess on des législaturés, La sagesse , le zèle le patriotisme , !
sur le pro osition du pôuvoir exécutif, le nom rage et la co di, lité de nos frères les !
bre u'individus de chaque grade dont sera com des quatre-vingt-trois départemens, et º
| - - ( 163 )
. des troupes de ligne,' ont fait voir à la capitale tout son petit pouvoir aux progrès de cette ré
| combien les progrès de l'esprit public et de la volution ? — Et Champion, garde des sceaux,
, philosophie nationale avoient été rapides et pourquoi laisse-t-il altérer le sens des décrets
, certains dans toutes les parties de cet empire. sacrés de l'auguste Asscmblée nationale dans
, On pourroit dire même que ces progrès sont les patentes du pouvoir exécutif ? Et le ministre
plus marqués et mieux soutenus , en général , de la guerre, pourquoi prétend-il que le pouvoir
dans les autres contrées de la France que dans exécutif a le droit d'organiser l'armée sous les
Paris : ce qui seroit facile à comprendre , es rapports civils, politiques et moraux ? Ce droit
, considérant que Paris renferme tous les ins appartient à l'Àssemblée nationale seule. Le
trumens dont les ministres se sont servis et se pouvoir exécutif n'a d'autre droit que celui d'or
servent encore pour troubler la r'volution et ganiser l'armée sous le rapport physique, c'est
mettre des obstacles à l'achèvement de la cons à-dire , dans la tactique , la discipline des camps
, titution. Sans doute, à partir de l'époque du et des garnisons, enfin dans le matériel des
14 juillet de cette année , la force morale de troupes de ligne. Ainsi, ne voyant dans les six
, l'opinion publique ne fera qu'augmenter en ministres que je viens de nommer, que des en
faveur des vrais patriotes, et des amis sincères mis jurés de la constitution et de la liberté, je
| de la liberté ; mais pour donner en ce moment demande que toute la n tion se réunisse pour
une impulsion décidée à l'auguste Assemblée les faire chasser , et que l'Assemblée nationale
) de nos représentans- législateurs , il faut que en nomme d' autres, qui soient connus pour des
tous les bons esprits se réunissent et deman hommes de bien, amis de la révolution. C. . ,
| dent absolument le renvoi des six greffiers ac
tuels du pouvoir exécutif On sait que le gene
vois, furieux d'avoir été connu pour ce qu il Marsez'lle.
est , n'ira jamais plus que comme il a commen
cé depuis le 3o ju,llet 1 89 , c'est - à - dire de La s'néchaussée a jugé le 6 juillet, le procès
faux pas en faux pas. d'ineptie en ineptie , du sieur d'Ambert, colonel du régiment de
d'imposture en imposture ; , et certes , pour lui Royal-la-Marine : il a été condamné à vingt
éviter cette accumulation d'opprobres , il vaut sous envers le roi , privé pendant cinq ans
, mieux le renvoyer à Copet. Mais , que dis-je ? de la qualité de citoyen actif, condamné à
i ne doit-il pas rendre ses comptes avant de pºir 6, ooo liv. d'aumône en faveur de l'hôpital, sur
tir ? ] les avoit promis pour le 15 de ce mois ! lesqnelles 6,ooo liv. sera prélevée la somme né
ourquoi pas tenu parole
rquo] n'a-t-il p p ? veut-il donc cessaire pour établir au † du délit une ins
se juuer de la mation , jusqu'à ce qu'il ait lassé cription qui fera mention du jugement èt des
sa patience ? quelle insolence ! un impudent motifs ; défenses de récidiver, sous de plus
anquier. qui a fait parmi nous une fortune grandes peines ; affiche de la sentence , et
monstrueuse , ose encore nous braver à ce dépens. . .! - - , · · ,. "

º† 4 , 1 . -

tle traître Guignard, l'intime amide Necker, De Valenciennes, le 14 juillet.


pourquoi la nation souffre-t-elle qu'il déshonore
plus long-temps le pouvoir exécutif ? Le comité , La sérénité semble reparoître sur le visa
| autrichien de Saint-Cloud n'a donc †
perdu ! de nos aristoorites , -malgré la fédération qºi
loute espérance ? —Et, Montmorin. lui qui est doit se fairé aujonrd'hui à Paris de tous les dé -
chargé des affaires étrangères, pourqiioi nous pa º ºmens de la Fºnce- Il al été t9ºu ces jours
gache t-il tout ce qui se passe au-dehors et derniers à Lu: émbourg,'un consêil de guerre .
: ºur les frontières ? La nation lui donne-t-elle en vertu des ordres reçus , du roi de Hongrie.
ººoooo, liv. par an, pour observer les formes (in y a arrêté qu'il falloit une armée de trente
silentieuses et p#dº de l'ancien régime ?De mille hommes pour réduire les provinces bel
voit-il ignorer ? Et s'il n'ignoroit pas, devoit-l | g ques : on y joindra même six , divisions de
ficher le départ du sieur Riolle, arrêté à Bour ' fiussards, outre les trains nécessaires de grosse
† en Lauphiné , et les voyag s du sieur Bonne artillirie et de pièces de,çampagne. Les rus
vardin, arrêté au pont de Beauvoisin?— Et siens de la Gueldre semblent prendre leur
le sieur la Luzerne . pourquoi les colonies ont direction vers le pays de Liége et le Brabant,
elles tant à se, plaindre de lui , si ce n'est arce , §où il est arrivé vingt mille fusils envoyés de
qu'il n'a iamºis oris le parti-de-la révolution, f"Rotterdam Lès H ollandois met ton t Ma se tri -}, •
( 164 )
tous égards. Sept à huit mille hommes des répandre l'alarme sur les mouvemens de sa ps
troupes hollandoises doivent former un camp trie, et insinuer les mesures qu'on doit prendre
entre Diest et Tirlemont.
Ces mouvemens des Hollandois et des Prus
pour se garantir d'une §
explosion, nous
voyons aussi un ministre prussien se présenter
siens sort-ils dirigés contre les Belges ? On le à notre cour avec le titre de plénipotentiaire ;
saura sous peu de temps. Les Belges sont vio ce qui surprend un peu notre peuple. Quelle
lemment stimulés contre la France , dont ils grande affaire nous amene donc, pour la pre
ont même enlevé l'enyoyé de chez lui, et l'ont mière fois, un ambassadeur de la cour de Ber
enfermé dans un çouvent. On a pillé son hô lin ? Est-ce pour resserrer l'alliance du Portugal
tel; on en a arraché les armes de France. On et de Londres, ou pour engager notre cour à
pense ici que ce n'est qu'un jeu qui se fait se joindre à la ligue qui se forme à Reichen
de concert avec le ministère de France, d'au bach contre tous les peuples de l'Europe ? Le
tant plus que le roi de Prusse accueille, dit temps nous l apprendra.
on, très - favorablement les réclamations que On a fait ici , de la part du gouvernement,
les nobles de l'Alsace font auprès de l'Empire, une perquisition des plus rigoureuses, pour en
dont ils demandent la garantie. On assure lever tous les livres, brochures relatives à la
même que c'est en conséquence des arrange révolution de France. La robe des dominicains
mens faits entre la cour de Berlin et celle de a fait trembler tous les libraires, chez qui l'on
Vienne. On déduit ces présomptions du re est entré sous prétexte qu'ils vendoient des li
tour de Laudon et de Pellegrini, qui ont vres et des estampes obscènes. V.
quitté l'armée. Des lettres de Paris nous as D E L I E G E, le 13 juillet.
surent que Necker est sur le point de se re
tirer. François , organisez-vous : il est grand La proclamation de l'électeur de Maïence ne
temps. J^. nous a pas beauooup alarmé; prêts à combattre
pour vivre ou mourir libres, selon les principes
De Calais, le 15 juillet. de notre constitution, nous avons déja vu plu
Les anglois, amis , proprement dits, de la sieurs fois que les troupes des cercles n'étoient
liberté, réunirent hier leurs voeux à ceux de pas si redoutables, ou qu'elles ne nous vou°
tous les françois. La société de la révolution loient pas faire tout le mal qu'on leur comman
s'est sur-tout distinguée dans cette circonstance doit, Les 25oo hommes qui assiégèrent Hasselt,
† un dîner splendide. Le lord Stanhope, où il n'y avoit que 7oo défenseurs, n'eurent
eau-frère de M. Pitt, y présidoit. Nombre pas plutôt essuyé une décharge de deux canonsl
de tavernes de la capitale ont retenti des cris qu'ils se sauvèrent en désordre ; après avoir tiré
d'alégresse de divers clubs amis de l'humànité. plus de 15o coups de leurs pièces d'artillerie,
Les élections pour le nouveau parlement me et jetté quelques bombes. Nous les poursui
se sont jamais faites avec plus de calme et bon vîmes, et ils laissèrent six cents hommes sur la
hommie. Enfin M. Fox a réuni la plus grande place : cependant ils reçoivent de nouveaux
majorité. Il paroît que les anglois ne croient renforts, et nous nous attendons sous peu à une
pas avoir la guerre avec l'Espagne , mais ils affaire qui probablement sera décisive, s'il est
ne présument pas † fasse avec eux un vrai
avonsque l'ennemi
lieu agisse
de croire bien de concert : mous
le contraire. à

† ſat défensif, comme quelques : Notre prince a tenté de faire un emprunt en


po itiques du, jour l'ont avancéº Pſ. . • • • !
-

r ' A TN D A $ 1 NKrº - * | :, • . : " . . Hollande : on l'a repoussé avec le mépris qu'il


· AFFAIREs PoLITIQUEs ETRANGEREs, solent, et capable de mettre toute l'Europe en
mérite. C'est un mauvais poil roux, avare, inº
· DE L r s n o N N E, le 24 juin.
- | - -
feu, Jamais un pauvre n'en a reçu le moindre
· Tandis qu'un envoyé de France vient ici soulagement. V. .

On s'abonne à Paris ; chez BuissoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera , franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques. . ' |.
- , Chez madame DELAPLANcHE, rue du lRoule;
• - : 1 • ,* • • et
• . chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume
- - - - -

et de l'Etranger. . - | 1, º . · · ·. • ſ • : !" . : ,l ' . ' •l


, Il parott tous les jours un Numéro de ce Journal Priz 36 liv.ponr un an, 18 liv. pour 6 mois , et de 9 liv. pour
· 5mois,franc de port, par la poste, pour tout le ſloyaume. L'abonnemext nc sommence que du prem, d'un moi
} , - ' , , , - , « º ' - •: • • • } • s. ] I. , ** ) " * " !. •,'! " i. . . , : ?
• 4
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E,
ET A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
© 4 . . -

JO U R N A L L I B R E, ar une Société d'Ecrivains Patriotes,


et dirigé par M. MERcI E R.
Il seroit aussi avantageux pour les peuples d'être gouvernés par un
| -
baromètre que par des souverains absolus. GoRDoN. -

No. C C X C I I. Du Mercredi 21 Juillet 179o.


As sE M B L É E N AT I O N A L E. par MM. Roederer, Mirabeau l'aîné, Clermont
Tonnerre , Ricard, Milet et autres.
Séance du 19 Juillet au soir.
Il a été décidé que les retours et désarme
mens de l' Inde auront lieu dans deux ports,
Toerr, les parties de la France se régénè l'un situé dans l'Océan, l'autre dans la Médi
| rent : tout ce qui peut contribuer à son entier terranée. Les deux ports choisis sont l'Orient
| rétablissement est l'objet des travaux de nos et Toulon. -

augustes législateurs. La , vérité et la justice En cousidérant le commerce de l'Inde com


rappelées près du trône , la politique naturelle me étant d'une grande utilité pour la France,
sul stituée à une politique d'antropophage, tous l'on pourroit croire qu'il seroit moins avanta
| les vices de la vanité détruits, les anes rappro geux de le concentrer dans deux points , que
, chées par les mêmes principes, et commençant de lui laisser la liberté de s'étendre sur toutes
| à prendre, pour ainsi dire, une forume natio les'parties de l'état. Mais il faut observer que
nale, il restoit encore à détruire un des plus dommant aux Indiens en échange pour leurs mar.
grands maux qui ait désolé C (2 beau royaume,
chandises , non les productions de notre in
je véux perler de l'inactivité qui , depuis plu dnstrie, mais des piastres d'Espagne, que nous
sieurs années, règne dans son commerce. mal sonmes obligés d'acheter, ce commerce nous
heur venu comme les autres des vices du gouver
est plus nuis ble qu'utile. Il nourrit parmi nous
nement ministériel , gouvernement inepte , le besoin extrênie du luxe , qui fait la ri
aveugle , idénué de cet esprit d ordre néces chesse de quelques individus et la ruine des
saire pour appercevoir les rapports d'un grand nations , et cet empressement déraisonnable
bout. - - -
pour les choses étrangères, qui éteint l'amour
L'Assemblée nationale, pour ranimer cette de la patrie. Il faut donc moins favoriser le
branche mourante, avoit ajourné à lundi 19 la commerce. de l'Inde dans nos ports qu'y met
discussion sur le commerce de l'Inde. -

tre des entraves : et c'est dans cet esprit que


· M. Fontenay, rapporteur, a proposé les cinq l'Assemblée nationale a décidé cette importante
questions suivantes. , question. - · f
1°. Les retours et désarmemens de l'Inde se Séance du 2o Juillet.
feront-ils dans un seul port ?
l - - - -

| 2°. Ce port sera-t-il celui de l'Orient ? Le plus grand lionneur que puisse en ce mo
3°. N'admettra - t - on que deux ports, l'un ment obtenir un citoyen , c'est de présider à
dans l'Océan, l'autre dans la Méditerranée ? la législation naissante, et d'en annoncer le
| 4°. Le commerce de l',nde sera-t-il entière premier les oracles à la nation attentive, fonc
ment libre et ouvert dans tous les ports du tion angºiste qui tient # chose de la
royaume ? . divinité ! Mais sans doute I'organe d'où va.
· 5°.. N'est - il pas nécessaire , avant que de, émaner la loi , doit être saint comme elle ;
Jprendre un parti définitif, de consulter toutes
- - r• _ •a sans doute il faut que la main dont le seing
( 166 ) 4

de désobéissance aux loix : cette pureté invio combien de juges seront composés ces tribu
lée, cette espèce de virginité, est une vertu Il (lllX :

propre à M. Treilhard, qui, dès l'ouverture Et l'Assemblée, après quelques légers débats,
de la séance, a été proclamé président, à la a adopté cet ordre § délibération. '
grande acclamation † vrais amis de la pa , M. Tronchet objecte qu'un tribunal, dans
tI'l €. chaque district, ne sera pas pleinement occupé;
Au décret rendu hier sur le transport des que l ,nactivité engendrera la paresse et l inap
bannières donmées aux députations des dépar titude dans les juges, et l'improbité dans les
mens, il est ajouté , « quelles seront portées officiers m n stéri ls : il propose de ne point
par le plus ancien d âge à la f dération ». Ad décr ter comme article constitutionel l établis
dition décrétée sur l'avis du comité de cons sement d'un tribunal dans chaque district,
titution présenté par M. Rabaud. mais de laisser aux législatures suivantes à en
On renvoie au comité de la marine une lettre diminuer le nombre d après l'avis des départe
du ministre de la marine, contenant quelques ment, suivant l'exigence des cas ».
observations sur l'exécution du décret du 5 Ce décret proposé paroît à M. Dellay tout à
juin, qui a statué une augmentation de solde fait inconstitutionel. « Si vous ne donnez pas
pour les gens de mer ; à chaque district un tribunal, vous clevez
* Et au comité des finances une lettre du des réclimations sans nombre...... le plus grand
contrôleur général, lequel annonce que « dans malheur des plaideurs c est la perte de temps
† parties du royaume , le peuple est pour la décision des affaires.... ». -

«ns un ( tat d'insurrection cont1e la perception M. Thouret ayant repris la défense du projet
des impôts de la régie générale, et que la con du comité, la question préalable alloit s'établir
trebande trouve des protecteurs jusques dans contre les diverses opinions contraires; mais
les municipalités, et même parmi les garées na M. Démeunier s'est opposé à la question préaº
tional 'S DX. lable. On a mis aux voix la première partie de
« Ces mouvemens. ont dit MM. Gouttes et Re-
la motion de M. Goupil , et l' Assemblée s
-

ault , sont le fruit de m nœuvres ennemies, décrété « qu'il y auroit un tribunal dans chaquer.
et d'autre pnrt, le peuple est balancé par l'in district ».
certitude sur la nature et la quotité des impo Sur le seconde question , « en quel nombre se*
sitions qu'il d vra payer ». Il est décrété que le ront les juges » ? M. Pethion rejette l établisse
•comité dics impos,tions fera incessamment son . ment des grands tribun ux d appel ; il propose
arapport sur le nouveau mode d etablissement ! de faire juger'les appels cºrculairement de dis
de l'impôt. - - - , , i . trict à district : « ainsi les juges , dit-il, seront
· L'ordre du jour a ramené la discussion sur le en moindre nombre, et plus près des justioiº
aitre H du rapportrconcernant l'ordre judiciaire, . bles; ainsi s'évanouit
des tribunaux ». ' la dangereuse hiérarchiº
• - -

et l'établissement d'un tribunal pºr , district,


composé de trois juges, d'un officier chargé du « L'Assemblée , reprend M. Thouret , a #
ministère public , et de quatre suppléans. M. décrété qu'il y aura des tribunaux d'appel ; †
Thouret , avec cette puissance de log que que ! § nécessiteroit une effrayante a
peu d'hommes partagent avec lui, a établi le sys gmentation de dépense ; deux juges de plu
tême du comité , et débattu les objections déja . parºdistrict, c'est-à dire , ao94 juges en sus pou!
précédemment faites. | • -

547 district. J'insiste sur la priorité en faveu


M. Sentets, député d'Auch , a proposé une du plan du comité ». . ! , * i , 1
toute autre organis tion, qu'il dit plus écono M. le Chapelier a rétabli très-ingénieusemen
† et plus favorable aux peuples. Deux tri le systême de M, Pethion , et l Assembl e e
unaux par départem nt ; dix jug s par tribu renvoie l'examen au comité de constitutioi
,mal. et six suppléans ; deux chambres au civil , pour en rendre'compte jeudi prochain. . " ,
· qui se rétin roient pour juger en dernier ressort LJne lettre ' de M. Necker annonce qué c
"† , 1 -
ministre est prêt à donner à l'Assemblée féta
· · ·
, , M. Ramºl Nogaret, revientàl'avis du comité, de recettes et de dépenses, depuis le premié
avec des amendemens sur la composition d'un , mai 1789 , jusqu'au premier mai #a ºgº
· tribunal d'appel. . - · · · La séance est terminée par la lecture qu
· M. Goupil demande que la question soit rap fait M. de Gouy de deux lettres adressées
elée à ces deux loints pr ncipaux : y aura-t il l'une des Cayes, l'autreadhésion
de Sant-Domingue
es tribunaux de district ? Oui, ou non ? De toutes deux contenant aux d tS
, ( 167 )
iplaintes contre le ministre de la marine, qui répandre le sien pour la cause de la liberté.
est accusé d'avoir desservi les Colonies auprès Mes paroissiens, qui habitent les frontières, en
du roi et de la mere patrie. G. prenant les armes ont voulu que je fusse à leur
A V I S.
tête. J'enseigne la morale de la religion et les
loix de la constitution dans la chaire de vérité
' MM. les Abonnés , dont la jouissance date du 3 avec le costume sacerdotal ; hors de là j'endosse
février pour 6 mois, et du 1 mai pour 3 mois, sont l'uniforme pour défendre et la religion et la
avertis que leur Abonnement finit au 31 du courant ; constitution et la patrie ». Ce discours a reçu
et priés de renouveller avant le 25 pour plus de célérité des applaudissemens de tous côtés, et le ver
dans le service. MM. sont aussi prévenus de répéter tueux curé a été affilié à la société. C....
leur adresse, et d'y ajouter ces mots : à commencer
par le premier de tel mois, afin d'éviter les doubles JFormation et organisation des départemens.
emplois.

- . ' P A R I S, le 19 juillet. Près de soixante départemens sur quatre


vingt-trois , sont formés et organisés dans ce
Société des amis de la constitution. moment ; et si l'on compare cette formation
avec celle des municipalités , en général, on
M. la Tude , connu dans toute l'Europe pour remarque , avec la plus vive satisfaction , les
avoir été pendant 35 ans à la Bastille, victime progrès rapides et bien signal s de l'esprit pu
de la Pompadour, a été présenté à la sc cit té blic, et de la perspicacité des électeurs. Presque
des am s de la constitution de Paris , et admis par-tout l'ordre , la modération et la confiance
dans celte société par acclamation, On ne peut mutuelles , ont r gné dans les assembl, es de
ie figurer l impression touchante que la pré département ; presque par-tout les choix ont été
tence de cet infortuné vieillard a causé sur l'as sages et leureux. Nous en citerons quelques
semblée. Comment le dédommager des maux exemples pris au hazard. l)ans l assemblée des
inouis qu'il a soufferts ? conment récompenser électeurs du département de l'indre , le doyen
tette femme bienfaisante ( m dame le Gros ) d âge, qui a présidé à la première séance, étoit un
# depuis cinq ans s occupoit du sort de M. illustre laboureur plus respectable par ses vertus
Tude, et qui est enfin parvenue , par un que par ses cheveux blancs. Le président qui à
tourage et une ersévérance dont on a peu été nommé ensuite, M. de Saint-Cyran, a montré
d'exemple, à le faire sortir de B cêtre, où les une intelligence et une fermeté rares. ll s agis
tenans de police des tyrans de Versailles soit de savoir si le chef-lieu de départemént
ient relégué en dernier lieu ? La société a seroit fixé à Issoudun ou à Chateau-Roux ; les
oyé à madame le Gros une députation de Convenances locales , bien exposées aux yeux
de ses membres pour lui porter la cou das « lecteurs , les ont déterminés sans difficulté
nne civique. Lé temps est donc venu où la pour cette dernière ville.
u seule sera connue et ré compensée ! heu L)ans l assemblée du département des deux
liberté ! quelle suite de jouissances , de Sèvres (à Niol t en Poitou), le début a commencé
eurs et de belles actions tu vas produire par des dicussions tumultueuses, mais la pro
i'nous ! - -
motion de M. Jar Fauvilliers, maire de Nſort,
ans cette même société un député du ré a la place importante de procureur-général
gment de Royal-Champagne , cavalerie, a dé syndic, a termine tous les débats; tant il est vrai
claré qu il remettoit à la narion une pension que le choix d un homme de probité , vrai pa
qu'on lui avoit donnée sur les fonds de l école triote , a une influence bien salutaire sur l'esprit
# parce qu'il n avoit point encore, di de ses concitoyens. Une fête a suivi cette moini
it-il m rité cette pension Dans la même nation : les braves soldats-citoyens du régiment
séance M. Taffin, cur de Castel , sur les fron de Royal-Lorraine. cavalerie , se sont réunis à
titres de la Lorraine allemande, a paru dans lºurs rères de Niort, avec une affection et u
ibune avec l'habit de commandant de la
e-nation le de son canton. et comme dé
courage qui f isoient plaisir à voir.On a §
' 11tr autres clioses dans cette fête, l emblèm
en cette qualité à la fédération de Paris. · d un pélican avec trois petits, désignant les trois
4es devoirs d un ministre du culte divin, a villes a prétentions , pour l'etablissement du
dit, s'accordent n cessairement avec ceux ! c ºf lieu de d partement, et ces mots : aimez
( 168 )
(Narbonne ), on ne peut trop admirer l'ordre et Dans le même temps Léopold envoyoit dans
la paix qui ont regné , ainsi que le zèle et le gé province de # des commissaires po
nie vraiment patriotiques qui ont toujours animé cajoler les habitans , recevoir leurs doléance
et dirigé les habitans de ce département, si voi et les remettre tout doucereusement sous
sin des Nîmois et si éloigné de la conduite de griffe. — Mais aussi pendant ce temps-là l'e
ces derniers. — Dans l'assemblée électorale du thousiasme pour aller à la fédération de Pa
département du Lot et Garonne, on a remar étoit à son comble sur les frontières de Franc
qué de même le génie des bons principes et On a vendu à la foire de Longwi du drap po
le zèle ardent du bien public. Cette assem faire deux mille habits de gardes national
blée a fait trois adresses , dont l'une à l'Assem Tous les villages des environs avoient déja fort
blée mationale, l autre au Roi , et la troisieme leurs compagnies. C....
aux départemens de l'empire François. Ces
trois adresses sont de véritables chefs-doeuvre
D E L o N D R E s, le 16 juillet.
d'éloquence , de raison et de politique natio
nale. Nous observerons seulement que dans Les esprits sont toujours en suspens s
celle au roi , après le mot fideles sujets , il fal l'issue des armenens qu'on presse ici avec ta
loit ajouter de la loi ; car des hommes libres et de célérité. Il n'est pas de mensonges q
pleins du génie de leurs droits et de leurs digni l'un ou l'autre de nos papiers ne publie s
té, ne peuvent être les sujets d'un autre hom la conduite que les espagnols tiennent à l'
me. C'est une vieille habitude , il faut s'en cor gard de nos vaisseanx marchands. Nos fon
riger. Mais pour nous consoler de cette petite se soutiennent à-peu-près au même poin
erreur involontaire , nous citerons le paragra mais on n'a pas appris avec indifférence q
phe suivant de l'adresse à l'Assemblée natio certain nombre de députés de l'Assemblée r
nale : « Quelle est chere à tous les François, tionale aient délibéré en comité particul
cette constitution qui les élève du néant de la de ne plus employer pour leur usage auct |

servitude à la dignité d'homme et de citoyen ; chose de manufacture étrangère. Si tous


qui leur assure la plénitude de leurs droits et districts de la capitale , et les grandes vi
a jouissance de la liberté qu'ils ont conquise ; du royaume prenoient ouvertement le
et qui , leur interdisant toute autre conquête , parti , ne seroit-ce pas rendre notre tr
comme s'il n'en étoit aucune digne du peuple commerce illusoire ? Quel motif nous lie
l'rançois, après celle de la liberté, réalise pres donc aux intérêts de la France ? Nos mar
u'en un instant, les vo ux, les espérances et facturiers n'auroient même pas soutenu jt
# prédictions des sages de tous les siecles » ! C... qu'ici la concurrence sans les grands av,
tages que notre gouvernement leur a faits d,
Nouvelles des frontières. l'espérance que la balance seroit à l'avenir
notre faveur. Ainsi nous souffririons une d0
L'électeur de Trèves a fait partir 2oo hommes
pour se joindre à l'armée électorale qui doit ble perte de ces délibérations si elles dey
assassiner, au nom de dieu et de la sacrée moient générales en France, sur-tout si r
chambre impériale, tous les Liégeois qu'elle éprouvions quelques difficultés imprévues
rencontrera. Ces 2oo liommes § la traite des matières premières que la Fr
aux yeux en partant : ils disoient en r'eux , qu'ils ou toute autre nation pourroit nous fournir º

ne savoient pas trop pourquoi ils égorgeroient


leurs frères de Liége , et qu'il vaudroit bien Rapport fait au comité des rechareº
la municipalité de Paris, tendant à : d
mieux, pour finir toutes ces guerres , égorger
leurs tyrans respectifs ; ce qui épargneroit bien cer MM. Maillebois , Boune - Sacardin !
du sang et bien des malheurs. Pendant que les Guignard Saint-Priest, comme prévenus
soldats de Trèves faisoient ces réflexions , les · conspiration contre la France, suivi des pi
· hussards autrichiens arrivés tout nouvellement justificatives et de l arrété du comitd. Pal
à Luxembourg, s'entretuoient avec les dragons | chez Buisson , libraire , rue Hautefeuil
| autrichiens de la Tour, sur les bords de la Meuse; Nº. 2o.jnil. #. inz-8°. de 2oo pag prix 2l,
66 de ces tolpaches sont restés sur la place. et 3 l, ſranc de porè par la posca. , - !
On s'abonne à Paris , chez BUIssoN, Libraire , rue Hautefeuille , à qui l'on adressera, franc de port , le !
-de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques. • , • •
Chez madame DELAPLANcHE, rue du Roule; et cbez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royat
st de l'Etranger.
NNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E ,
ET A F FA I R E s P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
- / •- © -

O U R NA L L I B R E, ar une Société d'Ecrivains Patriotes,


et dirigé par M. MeRcI ER.
Par une loi constante de la nature, il n'est point de vice sur la terre
qui ne se punisse lui-même. FRANKLIN.

N°. C C X C I I I. Du Jeudi 22 Juillet 179o.


AssEMBLÉE NAT I o N A L E. de se croire regnicoles, « ils y ont eux-mêmes
renoncé, s'écrioit-il ; ils ont au sein de la France,
Séance du 2o Juillet au soir.
des rits religieux, des moeurs , des usages, des
loix absolument diverses ».
y a eu à Soissons un mouvement d'insur L'opinant a été rassuré par la réponse qui lui
tion à l'occasion d'une sentence du bail a été faite, « qu'il ne s'agissoit pas de décider
e qui avoit infirmé une ordonnance muni une question constitutionnelle, mais d'affran
ipale, portant modération de la taxe du pain. chir des hommes, regnicoles ou non , d'une
les boulangers qui avoient interjetté appel de · charge qui les assimiloit aux animaux » : et le
ordonnance, et le procureur qui en avoit décret a été rendu par l'unanimité absolue. .
pnriuivi l'infirmation , ont craint un instant « L'Assemblée nationale, après avoir entendu
##
an
urs,jours ; mais le calme s'est rétabli son comité des domaines, a décrété et décrèto
de sang , et la taxe nouvelle sa qu'à compter du jour de la publication du pré
fait également les boulangers et le peuple. sent décret, la redevance annuelle de 2o,ooo
le affaire, rapportée par M. Armand, est livres levée sur les juifs de Metz et du pays
yée au comité de constitution. Messin , sous la dénomination de drolt d'habi
i des cent mille atrocités de l'ancien ré tation , protection et tolérance, est et demeure
# c'étoit un impôt que la qualité de droit supprimé et aboli sâns aucune indemnité pour
aſien n'a jamais pu légitimer aux yeux de le concessionnaire et possesseur actuel de ladite
raison et de la nature, et qui, sous le nom redevance.
oit d'habitation, avoit été établi en 1715, » Décrète en outre que les redevances de
familles juives domiciliées à Metz, comme même nature qui se lèvent par-tout ailleurs sur
#un troupeau de bêtes de somme, qui, pour les juifs, sous quelque dénomination que ce
eommodité de la perception, avoient été soit, sont pareillement abolies et supprimées
rquées dans un quartier de la ville. Cette sans indemnité de la part des débiteurs, soit
# contre nature, formant une somme an que lesdites redevances se perçoivent au profit
elle de 2o.ooo livres, à raison de 4o livres, u trésor public, ou §
soient possédées
posée capitativement sur 5oo familles hé par des villes, des communautés ou des parti
iiques, avoit été concédée gratuitement à culiers, sauf à statuer, ainsi qu'il appartiendra,
† de Brancas, par lettres patentes de sur les indemnités qui pourront être dues par
#ier 1718, pour 3o ans, renouvellées en la nation aux concessionnaires du gouverne
2 pour 3o autres années, et prorogées jus ment, à titre onéreux, d'après l'avis des direc
#5o5 par un brevet de 175o. toires de départemens , dans le territoire des
-

* concession'a fait la matière d'un † quels lesdites redevances se perçoivcnt, à l'effet


- imineusement présenté par M. de Visme, # quoi les titres leur en séront représentés
# sur tout démontré lè principé d'incessi dans l'année par les possesseurs et conces
un droit régalien. , " ' " '' ' ' sionnaires. | · - ( * . ·· · · , :*
ewbel, dès §ºp.
ris d'Israël. aº craintº 'déclaré contre
- . • • • ! | » Décrète énfin qu'il ne pourra être rien
que la sunnres- l
( 17o )
être exercées pour raison d'icelles, sont et tard dans deux mois, à compter de la publit
demeurent éteintes ». -
tion du présent décret, au comité de liquid
Le rapporteur avoit proposé la conversion de tion. -

cette redevance en une pension de 2o,ooo liv. VI. Le comité se fera représeuter les registi
au proſit de M. de Brancas ; mais l'Assemblée . des parties casuelles et les décisions qui peuve
a rejetté cette partie du projet de décret par avoir modéré le prix desdits offices , et en fe
la question préalable. son rapport incessamment à l'Assemblée nati
# est annoncé que la cérémonie des honneurs nalc ». . " «

funèbres que la municipalité doit rendre à la Le rapport du comité des finances, sur la t
mémoire de Benjamin Francklin , aura lieu pense publique, étoit attendu à l'ordre du jo
dans la salle du Panthéon, le mercredi 21 juillet M. le Brun , dans un travail clair et concis
à six heures du soir. démontré la nécessité de réduire à trois c
partemens toutes les parties de finance q
Séance du 21 Juillet. aboutissent au trésor public, savoir : dépar
ment des comptes, département de la guerr
fl est indubitable que les juifs de Metz, déli département de la marine. Ce travail embr
vrés par le décret du 2o juillet, de l'ignomi en outre le traitement des commis, la réuni
micux fardeau qui les accabloit, sont désor des différens bureaux dans un seul et mêr
mais tenus de contribuer, comme tous les ha lieu, la ſixation de la somme de deux cent mi
bitans de l'empire , aux charges publiques et livres pour l'intendance générale du trésor.
par les mêmes voies; mais c'est ce que n'a blic ; la demande au ministre des finances d'!
as littéralement exprimé le décret bienfaiteur. projet d'organisation du trésor public .. et
ur la lecture faite ce matin, M. Rewbel a projet d'établissement d'un comité pour e*
proposé cette observation , et l'Assemblée a miner les comptes arriérés. | --
renvoyé au comité des finances la question Sur les observations de M. Camus, TAssel
de savoir à quelle quotité d'imposition seront blée ordonne l'impression et l'ajournement !
soumis les juifs domiciliés en France. . rapport, et M. Regnault obtient cette additio
La rédaction définitive du décret portant « que le plan demandé au ministre des finaº
suppression des jurés-priseurs, a été présen sur l'organisation du trésor public , sera aº
tée p r M. le Brun , au nom du comité des imprimé, et distribué à tous les membres !
finances, et adoptée après une discussion très l'Assemblée avant la discussion ». |
légère. On a ajourné à vendredi prochain la pro
· Art. Ier. « Les notaires , greffiers, huissiers sition déja présentée par M. le Brun, que !
et sergens, sont autorisés à faire la vente des rentiers sur l'hôtel-de-ville de Paris, ce#!
meubles dans tous les lieux où elles étoient ci clergé , des états des anciennes provincés ,
devant faites par les jurés-priseurs. enfin tous les créanciers de l'état, continºº
· 1 I. Les procès-verbaux de vente et prises faites d être payés dans la capitale. :
par les ofliciers ci-dessus # , ne SerOnt M. le président a lu une lettre adresséº
soumis qu'aux mêmes droits de contrôle que M. de la Rochefoucault, et un arrêté pris p
ceux des jurés-priseurs. la société des amis de la révolution de Londº
| III. ll ne pourra être perçu par lesdits offi qui le 14 de ce mois a célébré l'anniversaire !
ciers qne deux sous six deniers par rôle de la révolution françoise. Nous ne résisterons !
grosse , deux sous six demiers pour l'enregistre au plaisir de transcrire ici quelques expresº
ment des oppositions, et une livre dix sous par , , de la lettre, signée de milord Stanhope , P"
chaque vacation de prisée, conformément à sident : - * -

l'édit de 1771 , et ce sans préjudice des conven « C'est avec une satisfaction extrême quºl
tions particulières faites avec ces officiers pour l'honneur de vous informer qu'hier nous avon
mod rer ces droits. au nombre de 652 amis de la liberté,
, IV. Les quatre deniers pour livre du prix des la révolution de France ; c'est dans la,
ventes seront versés, par les ofliciers qui les au de ce sentiment que nous avons pris #
ront faites, entre les mains des contrôleurs des ! ue nous vous prions de présenter à l'Ass
actes et des receveurs des domaines , qui en blée nationale de France. Bientôt,
verseront le montant dans le trésor public. pérons, ces hommes cesseront de s'énº
#l -

V. Les quittances de finance des offices des comme des tyrans et des esclaves, et, ri
jurés-priseurs supprimés, seront remises auplus |
§
ৠ§galité prècieuse dont vous doº
( 171 )
« l'exemple, ils finiront, ainsi que vous, à s'en chargé de l'admission à Saint-Cyr, supprimée,
: tr'aimer comme des amis et des frères ». · à compter du 1er janvier 1791.
L'arrêté porte , que la société, composée de La dépense de 6ooo liv. accordée an sieux
| 652 amis de la liberté, a décidé unanimement Piépape , pour le travail sur les frais de justice,
qu'elle se réjouirâ de l'établissement de la li supprimée.
· berté en France ; qu'elle voit avec satisfaction La gratification de 24oo liv. accordée art
la bienveillance du peuple françois pour le caissier du sceau, supprimée.
peuple anglois ; bienveillance si nécessaire pour ll y a un bureau qui coûte 2o,ooo liv. de
entretenir la bonne intelligence qui règne entre traitement , et dont la suppression étoit aussi
les deux nations. proposée : c'est celui de ce sieur d'Emery ,
' , M. de Foucault a été à-peu-près le seul qui parvenu à la croix de S. Louis par le chemin
n'ait pas applaudi vivement à cette lecture , il a de l'espionage , et qui aujourd'liui est chargé
| même eu le corrage de s'opposer à la motion de faire passer dans les provinces la remise des
' de M. de Lameth l aîné , tendante à ce que le pensions et décomptes ; l§ plus noble que
celle de son noviciat.
président fût chargé de répondre à la société
de Londres : mais cette motion a été convertie M. de Virieu a repr'senté que cet homme
étoit maintenant très-utile ; ct en conséquence
|, en décret, quoique M. de Foucault estimât
, qu'une société particulière ne pouvoit se mettre on a ajourné la question qui concerne son
SOrt.
, en correspondance avec une Assemblée natio -

M. Nocker, par une lettre nouvelle , soumet


, male.
#
- -

On renvoye au comité de la marine, une


| . à l'Assemblée † de la recette et de la
lettre signée la Luzerne, « qui annonce que dépense depuis le 6 mai 1789 jusqu'au 3 mai
"la dépense nécessaire à l'armement , décrétée 179o. On en ordonne l'impression et le renvoi
au comité des finances.
par l'Assemblée , se monte, pour les deux pre
§ miers, à 1o3,883 liv. au-dessus de celle déter Demain la constitution militaire et la suite
' minée à cet effet ; et qui en conséquence de , du rapport sur l'ordre judiciaire. G.
· mande une augmentation de fonds ». A /^ I S.
, M. le Brun , reprenant son rapport sur la
le publique, a proposé les réductions sui MM. les Abonnés , dont la jouissance date du 3
vantes, qui ont été successivement décrétées. . février pour 6 mois, et du 1 mai pour 3 mois, sont
avertis que leur Abonncment finit au 31 du courant ;
•. « La place de directeur des amenagemens et priés de renouveller avant le 25 pour plus de célérité
: des forêts, est supprimée. Les offices de deux dans le service. MM. sont aussi prévenus de répéter
gardes des régistres du contrôle † , les leur adresse , et d'y ajouter ces mots : à commencer
penses comprises sous le titre de présenta par le premier de tel mois, afin d'éviter les doubles
tion à la 'chambre des comptes, de commis enplois. - - | .

dans
mée,
les provinces, est pareillement suppri
- | . . -r

· La place de directeur de la correspondance · P A R I S.


des salines, supprimée; le traitement du sieur Les inquiétudes que nous avions sur le parti
Leroux de la Ville renvoyé aux pensions, le que pouvoit prendre notre colonie de Saint
secrétairé dé la fèuille des bénéfices, et la L)omingue, sont enfin calmées par les derniers
dépense de 8oob liv. pour lui et ses commis , avis que nous en recevons. Malgré les trames
: , , · · · · · · · · odieuses de gens mal intentionnés, les habitans
º#
| Le dépôt particulièr relatif à la population , se déclarent, inviolablement attachés à la mère
|supprim et réuni au bureau d'administration. patrie, et se soumettent sans réserve aux dé
e Le traitement de 4ooo liv. au sieur Lemoine, crets de l'Assemblée nationale. V.
# des pêches, supprimé. . '
· .. La dépense de 2ooo liv. accordée au sienr
-
T

º legºndre, pour un travail sur l' inde, sup-, , Rapport fait au comité des recherches de
, primée. - - .º-ºc-vs'. • • v , .., '. , •Y vºs- 'la
inutuicipalité de Paris, tendant à dénon
• • ,
• • \ Av 1.•
: la dépense de 12ooo liv.pour le bureau de, s ceri MM. Maillebois , Bonne - Savardin , l^
la librairie, supprimée, à compter du 1ºr jan- | Guignard Saint-Priest, comme prévenus d#
Evier 17o1. || . conspirati contre l France - ruioi de c »52c2•
- - - ( 172 )
chez Biiisson , libraire , rue Hautefeuille , et si cette espérance ne nous soutenoit, il fau
N°. 2o. /"olume in-8°. de 2oo pag., prix 2 l. 8 s. droit inettre la clef sous les portes , et attendre
ct 3 l. franc de port par la poste. l'instant d'être égorgés. — Mais prévoyez-vous
ce terme ? — Le printem s, puisque c'est cette
Enfin nous le tenons ce ſil des conspirations époque que le roi a choisie pour aller visiter
ui n'ont cessé de se former contre la nation les provinces. — Mais ne craignez - vous pas
§. et qui continueront à se varier sous que toute cette milice n'y mette dcs entraves ?
différentes formes, tant que nous n'aurons pas qu'elle ne veuille vous suivre et rendre vos pro
déchiré le funeste traité de 1756 avec la mai Jets sans effets ? — Hé bien, si elle est tentée
son d'Autriche , et que le peuple n'aura pas de suivre , nous la laisserons faire ; et quand
obtenu une justice éclatante contre ses enne une fois nous aurons le cul sur la selle, nous
mis connus. La providence a voulu que nous verrons. — Oui , lui dis-je , je conçois qu'a
ayons des preuves écrites d'une partie de ces lors il y auroit des moyens, si vous aviez des
conspirations, et sur-tout de ce fameux projet troupes : mais où en trouverez-vous ? — Il ne
d'introduire en France trois armées étrangères me répond t pas. — Comment vous débarras
par trois endroits différens. Le sieur Bonne serez-vous de Bet ville ? Son ambition est vaste,
Savardin étoit le négociateur de ce projet : le et il est en mesure. — Eh ! le pauvre diable,
vieux courtisan Maillebois devoit être le général a-t-il repris , est plus embarrassé que nous. -
en chef des trois armées, et le sieur Guignard On parle de ses projets : qu'il veut être con
étoit le directeur général du complot. Pour nétable. — Et moi, dit-il, je crois qu'il veut être
donner tout de suite une idée de ce complot, ce qu'il pourra, jusqu'à ce que la constitution
nons citerons en extrait le récit fait et écrit par soit faite , et qu'alors il plantera-là toute cette
le sieur Bonne-Savardin de sa conversation avec multitude, etc. ». ll est ensuite question, dans
Farcy, lequel Farcy est Guignard Saint-Priest la même conversation , de savoir quel général
lui-même, ainsi que le sieur Bonne-Savardin on prendra. Bonne-Savardin propose Adriaa
l'a avoué dans ses interrogatoires. L'original de ( Maillebois ) : Guignard dit que cela ne dé:
ce récit est entre les mains de messieurs du co pend pas de lui. On parle d'un M. de Culand
1nité des recherches qui l'ont fait imprimer dans ( qui paroît être le maréchal de Broglie ) ; Gui
leur rapport , ainsi que toutes les autres pièces nard répond que celui-là s'est trop mal con |
relatives , afin que cette fois-ci on ne puisse uit ( sans doute dans la conspiration de juillet
nier, ni éluder, ni altérer la vérité des faits et 1789 ) etc. D'après cette eonversation , ainsi
des preuves ; ce qui mettra sûrement en défaut ue d'après toutes les pièces probantes et au,
les ruses et les subterfuges de Judas Guignard , thentiques , insérées dans le rapport de mes
et forcera le chef du pouvoir exécutif à le chasser sieurs du comité , on ne traitera plus sans
honteusement de son greffe. - . ' doute de chimériques, lcs projets de conspir
Récit fait par M. Bonne-Savardin de sa rations formés contre mons, comme tant d'au
conversation avcc Farcy, pages 136 , 137 et teurs et journalistes mercenaires et aristocrates
153 du rapport de messieurs du comité des re ont essayé sans cesse de le persuader; il est
cherches. ( Ce récit est du 5 décembre 1789, facile de se convaincre de # vérité par soi
qui est le jour de la conversation ). · ·· même , en lisant le rapport tel qu'il a été im
« Incertain du motif ou des soupçons quel'on primé chez M. Buisson : et comme on nous a
avoit conçus contre moi, puisque l'on me man prévenu que ce rapport alloit être contrefait,
doit au comité des recherches , je crus qu'il † en changeroit le texte en plusieurs en
étoit prudent d'en prévenir Farcy. By fus et droits , et qu on en retrancheroit les pièces
eus avec lui une conversation que je crois in eS plus importantes , nous avertissons le pur
téressante à mottre sous vos yeux ». blic que les seuls imprimés, exacts e t avoués
« Quand, lui dis-je, cela finira-t-il ? — Il § le comité des recherches, se trouvent cher
ſaudra bien qu'il y ait un terme, • •me dit-il ; uisson. C.... • •• , '|
- - - * - ' .
- • ", - 1 • " •'. * l - -|

On s'abonne à Paris , chez BUIssoN, Libraire , rue Hautefeuille , à qui f'on adressera, franc de port, le prix
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de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les letrres pour les Auteurs des Annales Patriotiques. -

· Chez madame
'et de l'Etranger. DELAPLANcHE, rue du Roule;
• i •
et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Roya -
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- - | º
-
-
-
·.. " . |

· Il paroft tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv. ponr un an, 18 liv. pour 6 mois, et de a liv, p
5mois, franc de port, par la poste, pour tout le 8oyaume. L'abonnement ne commence que du prem, d'un
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
#
· · · I) E L A F R A N C E , -

, ET A F F A I R E s P o L I T I Q U E s D E L E U R o P E ;
: joun NA i L i B etn dirigé
# , parpar une
MZ. Société d' écrivains Patriotes , Ali ERc I E R. .
1
-

Les hommes sont des esclaves par-tout où la volonté de l'homme est


supérieure à la loi.
#
, No. c C x C I V. Du Vendredi 23 Juillet 179o.
- AS8E M B L É E N AT I O N A L E. en opposition avec celui du comité, a proposé
un projet de décret qui fixe I'arméé active à
| séance du 22 yuiillet. . 151,941 soldats ; savoir 11o,ooo hommes d'in
fanterie, 31,ooo de cavalerie , 8941 pour la
brºn - la nation a été déclarée pro marine et l'artillerie, les officiers par-tout com
pris.
*priétaire des domaines ci-devant possédés par - - -

*le dergé, il n'a pas encore été possible de par Cette masse de 15o.ooo hommes en activité
renir à une connoissance précise de la valeur a paru effrayante pour l'économie et sur tout
º de ces biens, sur laquelle le clergé avoit, de pour la liberté. On a desiré entendre M, Enery,
† de ne donner que des qni, dans un tout autre plan, fait entrer, à titre
mºtions incertaines et tronquées ; vainement d'auxiliaire , un nombre impésant de gardes
lMºemblée nationale a dèmandé aux muni nationales. Il a cxposé son systême avec une
† instructions de quelque détail :
tii M. Bouche a proposé que , pour
clarté de logique et une chaleur de patriotisme
qu, nlus d une fois l ont fait interrompre par
%
uppléer à l'insuffisance # les cris de l'admiration que n ont pu contenir ces
|jusqu'à présent obtenus, les contrôleurs des soldats-citoyens qui remplissoient les tribunes,
|# lºns les divers départemens, fussent sºir-tout lorsqu'il a ſait entendre ces paroles :
# de recevoir, de la part des détenteurs en donnant une bonne organisation à vos gardés
ºdministrateurs des biens ci-devant ecclé nationales , vous aurez des soldats - citoyens
ºqºes, leur déclaration de la valeur de ces assez éxerc's pour garder leurs frontières, tan
†# et8ll d'en envoyer de suite le tableau
comité des biens nationaux. » . , dis que les troupes réglées iront dehors : et dans
le cas où elles seroient repoussées , elles trou
l # ºblée n'a pas été assez frappée de veront un appui formidable dans les gardes ma
† ce'moyen, pour se déterminer tionales, qui, combattant pour leurs foyers,
| lººter et elle a passé à l ordre du jour. sous les yeux de leurs femmes et de leurs
dans ºité de féodalité a fait rapporter que, enfans.. : . · · · ·
' · - * -

#es # †. désignés pour Gt les , En se résumant, M. Fmery a présenté deux


§,º ºo!;. les propriétaires de terrein résultats qui ont paru émporter le vœu uni
# # les décrets rendus versº}. '' ' - . A

# d 2 avril dernier : M. Merlin pro


Le premier, de ne pas laisscr entre les mains
b ° !écréter l'interdiction de la chasse
†ºf†es de fonds
Inc émnité l'A ml nnon clos
- G deé murs
- 7
du ministre , en temps de paix , une armée de
proposition t † iée a ajourné cette 151 mille hommes, ainsi que le propose le
comité.
#§urº† †
# § † de chasse seront poursuivis # axantage est, en donnant demi
solde aux auxiliaires , d'avoir, 6o à 7o mille
#a.rar
# d#ºte ºuti#e de lor hommes bien exercés .. toujours prêts à mar
avoir§.*ºmée. M. de Noailles, après | cher : « et calcul fit,
( 174 )
M. Grégoire Riquetti a proposé de décréter à très-bas prix ces effets, en argent comptant,
que les réformes à faire par les législateurs dans devenu si rare, pour les faire entrer dans ses
le corps de l'arme e, ne pussent jamais porter comptes au-dessus de la valeur effective qu'ils
sur les officiers, mais seulement sur les soldats. ont sur la place. On ajoute que cet homme
En ce moment a été lu une lettre du ministre divin , ce sublime génie , l'ange tutélaire de la
de la guerre, contenant un nouveau plan dont France , a conclu , il y a § jours , avec
le ci-devant comte de Moret, un marché d'onze
le résultat, quant au nombre d hommes, est
le même que celui du comité. cent mille livres, pour lesquelles on lui a livré
M. de la Galissonnière reprend la discussion ; près de quinze cent mille livres en papiers dis
crédités. On sent assez combien on nous enle
il adopte , comme le comité , le nombre de veroit de millions par cette opération , qui
15 , ooo hommes, mais il demande un surcroit
serviroit à couvrir bien joliment toutes les
de 59,ooo hommes en cas de guerre. déprédations : c est pourquoi nous invitons cet
M. de Bouthillier, se référant aux bases du adorable ministre à détruire ces bruits , non
comité, a demandé qu'elles fussent d'abord dé par des comptes moraux, comme dans sa der
crétées, pour passer ensuite aux détails. nière lettre à l'Assemblée nationale , où il an
M. de Crillon le jeune a sontenu avec force nonce l'état des recettes et dépenses depuis
le plan de M. Emery, qui « portant, dit-il, le mai 1789 jusqu'en mai 179o , mais par des
nombre des hommes de l'armee à 2oo,ooo sol comptes et des calculs arithmétiques. La note
dats, tant actifs qu'auxiliaires, n'exige pas en qui nous a fourni cet article a été remise sur
dépense un million de plus que celui du comité, le champ au comité des pensions. C. ...
et donne 51, ooo hommes de plus, tout exercés Pour nous consoler, on nous écrit de Rouen
pour le cas de guerre ». que la rareté horrible du numéraire va causer
M. de Cazalès demande l'impression et la peut-être, et dans peu , les plus grands mal
distribution de tous les rapports, et il observe heurs dans cette ville, remplie de manufactures
et d'ouvriers. O mes concitoyens ! notre liberté
que le plan du ministre ne présente aucun état naissante avortera-t-elle donc par l'embrouil
particulier.
larnini des finances ? ne verrons-mous jamais
M. de Noailles a répondu successivement à clair dans cet antre de Cacus ?
tous les †, et a défendu de tout son
-

pouvoir le plan du comité.


Après plusieurs débats, dont le plus impor Lettre de M. le Clerc, directeur de la monnoie
tant avoit pour objet de réclamer la priorité de
discussion en faveur du plan du ministre de la de Metz, du 13 juillet 179o, à un particu
uerre, cette priorité a été donnée , par une lier de Nanci, qui a porté pour environ 3oo
forte majoritè, au plan de M. Emery. louis d'argenterie à cette monnoie, sous la
Une lettre de M. Necker annonce que les crédit de six mois. |

gardes nationales du Mont-Jura se sont con


certées pour veiller à ce que les bleds ne soient Lorsque M. d'Alnoncours a demandé à la
point exportés hors du royaume , et à empê monnoie si je payerois le montant du récépissé
cher l introduction en France des marchan
échu , il lui a été répondu qu il m'étoit pas en
dises prohibées. mon pouvoir de faire le remboursement , parce
, Cette conduite des gardes mationales a été que le ministre des finances , à qui je fºis par
récompensée par l'approbation de l'Assemblée venir , à chaque poste , la note du montant de
législative. G. l'argenterie reçue sur reconnoissance, fait tire
· sur ma caisse à chaque fois qu'il y apperçoi
des fonds ; voilà d abord un empêchement à
A V I S. vous faire le remboursem nt que vous attendez
la mation en ayant fait sa dette. En outre
, On nous assure qu'un certain ministre, adoré les récépissés ne portent aucune destimatio1
de la mature entière , fait chercher depuis ni dénomination de prix : ce n est que lorsquſ
quelques mois, par des croupiers et des crou vous avez présenté le vôtre à la §
· pières , des particuliers embarrassés d'effets que vous avez dit quel étoit l emploi que vou
royaux qui perdent beaucoup , et qu'il acquiert vouliez faire de son contenu ; ensorte que mou
( 175 )
y n'en avons aucune oonnoissance à la monnoie. formée dans Carpentras, ravage les campagnes
| Voilà. monsieur, toute l instruction que je peux des environs d'Avignon , et menace cette ville
t'. vous donner, et qui n'est guère dans le cas de d'un siège. Déja cette horde s'est empar e de
g , vous satisfaire et de remplir vos vues. S'il étoit Cavaillon ; déja plusieurs massacres ont été
t. en mon pouvoir , soyez persuadé que je n'o commis , et c'est en reculant d effroi que nous
1 mettrois rien qui puisse vous être agréable. avons appris l'horrible assassinat de M. Bressy,
# Signé, le Clerc.
colonel de la garde nationale de Thor, petite
|. ville à peu de distance d'Avignon. Les barbares !
· · La copie de cette lettre nous a été envoyée ils ont fus lié ce vieillard , âgé de 78 ans, au
: par une personne connue et qui a signé. La pied d une potence , en présence de ses en
3 même copie a été adressée à M. l'abbé Grégoire, fans , qu ils ont conduits par violence à cet af
député à l'Assemblée nationale. freux spectacle , et après avoir forcé l'un d'eux,
l'abb Bressy , a donner l'ab olution à son mal
heureux père. O crime ! ô vengeance ! Braves
# Réponse de l'auteur de l'article critiqué dans citoyens d'Orange, de Montélimart, du Pont
Saint - Esprit , de Courtheson , et vous tons ,
le n°. 127 des Annales de M. Linguet. nos amis et nos frères, qui environnez le Com
Monsieur, après avoir mûrement réfléchi sur tat, souffrirez-vous que les Avignonois soient
la diatribe du numéro 127 de vos Annales, nous les victimes des hordes barbares de Carpen
tras ? Ne voyez-vous pas que cette armée de
vous conseillons de remoncer à votre droit d'a1
4ooo hommes est un centre de ralliement pour
nesse, que d'autres pourroient vous disputer à les aristocrates et les contre-révolutionnaires ?
† titre. Quand on a joué comme vous tous qu'elle n'a d'autres projets que ceux qui lui
es rôles d'un esprit versatile, et calomnié jus sont inspirés par les ennemis de la France ?
qu'au pain, on n'a plus de prétention légitime Réunissez-vous, marchez, et dissipez le plutôt
à se faire entendre. Telle est la seule réponse possible cette vile canaille ; et vous , braves
que vous aurez des auteurs de ces Annales. V. troupes de ligne, si vous marchez au secours
d'Avignon, songez que les patriotes de cette
Lyon. ville veulent devenir François, et que les hordes
de Carpentras ne sont composées que d'infames
|
1
º
Il résulte du compte rendu par les commis brigands, sur lesquels vous devez appesantir
!
saires du camp de la féd ration que les sommes ces bras vigoureux que vous avez consacrés à
, fournies par les'quartiers de la ville, pour les la patrie , et dont la valeur est doublée depuis
# frais de la fédération, montent à 17.236 livres, que nous avons renversé le despotisme. C.....
· et que la dépense, y compris 8 ooo liv. payées A V / S.
i à M. Cochet , architecte , pour l'autel , ne
' monte qu'à 1 1 386 livres : de manière qu'il reste
5,°5o livres, qui doivent être employees en MM. les Abonnés, dont la jouissance date du 3
bonnes œuvres Si l'on compare le compte février pour 6 mois, et du 1 mai pour 3 mois, sont
d'une fête aussi brillante à celui des fêtes de avertis que leur Abonnement ſînit au 31 du courant ;
l'ancien despotisme, on jugera si la liberté n'est et priés de renouveller avant le 25, pour plus de célérité
dans le service. MM. sont aussi prévenus de répéter
pas aussi économe que le despotisme est dissi leur adresse , et d'y ajouter ces mots : à commencor
pateur. — La fête de la fédération du 14 n'a par le premier de tel mois, afin d'éviter les doubles
pas présenté cette gaieté vive dans le peuple, emplois. -

u'on avoit remarquée lors de la première con


édération : cette espèce de tristesse tient sans AFFAIRES POLITIQUES ETRANGERES,
doute au sentiment de son erreur, et ne peut
être que d'un bon augure. D E V 1 E N N E, le 2 juillet.
-
"
, Un courier nous apporte la nouvelle d'un
Nouvelles trés-certaines du Comtat Vénaissin. avantage considérable remporté sur les Turcs
: · qui tombèrent sur l'arrière - garde du prince
Les voilà découverts ces complots pleins Cobourg. Nous attendons la confirmation et
#rreurs ; l n Ce moment , une horde com les détails de ce combat, où le général Clairfait
( 1-6 )
prince Cobourg .'a pas encore reparu devant | ſogſors, de Sullu'a, et pnroît décidé à attaqner
Giurgevo , son dessº in étant de dissiper enti, Wibourg On attend d'un jour à l'autre das
rein nt les I'urcs avant de recommencer le nouvelles d un combat naval décisif. / .
: º , ,, :
s egº : ce q ui ne nous laisse pas sans inquiétude.
La p.iN ou la gº rre avec la cour de l3erlin sera D E N 1 M i G U E, le 1 o juillet.
" !

probab eineiii décidé e sous peu de jours. / .


Léopold se refuse à toute conciliation avec
l) r B a E s L A vv , le 5 juil/eº. les Brabançons : la démarche des Etats-Gc né
raux a éciioaé à cet égard. Les idées changent
La communication entre les sujets prussiens | c à tout vºnt, sur les vues des Provinces-Unies,
et antrichiens de la S.li'sie , n'avoit encore ou piutôt du statliouder et du roi de Prusse. On
éprouvé , ju que vers la iin du nois dernier . est presque persuadé, pendant quelques jours,
siic une interruption : un accord fait entre les que ce monarque veut lier les états belgiques
deux cours senubloit même devoir la favoriser avec la Hollande : mais bientôt on le croit de
plus long t nps : cependant une ordonnance concert avec une autre puissance. On a cru
du roi , ºn date du 26 juin, vient tout-à-coup mal-à-propos que les personnages que les Bra
de la défendre sous peine de mort, sans qu'on bançons reconnoissent pour chefs, étoient deux
instrumens dont la cour de Vienne se sert
puisse àpperc voir la raison d'une défense si
rigoureus . Néanmoins on a pris en considéra pour empêcher les provinces belgiques de se
tion les aſiaii es de commerce ; les marchands concerter avec la France. Mais il n y a rien de
qui fréquentent la foire de Francfort ne seront plus certain dans ces conjectures politiques que
pas troullés l,es esp'rances d'une pacification dans les menées sourdes des cabinets, dont les
entre les deux cours ne sont pas encore éva vues ne se développent que par les circons
anouies. I, état actuel de la France , dont la tances. Quoi qu'il en soit, tout prend l'appareil
liberté a r ndu tous les habitans solda/s , donne de la guerre la plus sérieuse dans les Provinces
lieu à nombre de conjectures, qui probable Unies. Si l'on en croyoit un aveu qu'on prête
inent aboutiront à faire conclure que les puis à Schoenfeld, le roi de Prusse est pour les
sances voisines doivent conserver plus long Belges , à moins que Léopold ne rachette ces
temps l'appareil de guerre le plus menaçant. J^. sujets bien cher. V.
D E H A M e o U r G, le 12 juil/et. DE L 1 E G E , le 16 juillet.
On ne reçoit ici que des nouvelles assez Nous touchons au moment qui va décider si
vsgues de la 1'imlande. Les deux ſlottes enne le sang liégeois coulera à grands flots dans nos
mies s'attribncnt une victoire ſort équivoque champs et dans nos ltabitations. L'armée com
pour la Russie , si l'on en doit juger par l s ré binée vient de recevoir, du directoire du Bas-.
sultats. Les dernières nouvelles de Stockholm Rhin et de W estphalie , l'ordre de se mettre en
assurent que le roi et le duc de Sºdermanie marche. L'acte du directoire ne nous annonce
cherchent l'enneumi , qui se dérobe à la ſaveur que le fer, le feu , le carnage, ou l'on nous dit
des brumes : ct « ces niêrnes brumes, disent les d'obéir Les ruses qu'on a déja employées pour
Russes , nous ont empêché de déconſire les mous diviser , n'ont jusqu'ici produit , aucun
Suédois, que nous tenons bloqués dans le golfe effet : et nous espérons voir mourir tous nos
de Wiboui'g ». l n attendant ün nouveau conn braves citoyens avant que l'onnemi approche
bdt , le roi de Suède s'est rendu maitre de de nos murs. V.

. On s'abonne à Paris, chez BUIssoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Autotºrs des Annales Patriotiques.
Chez mradamre JDELAPLANcHE, rue du Roule ; et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume
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3 mois.franq de port, par la poste, pour tout le liveuſe L'abonnement ne commence yue du prem, d'un mois.
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s U P P L É M E N T A U N. C C x C I v.
P A R I S, le 21 juillet. des nationſ les de Cn ( n , J',al :#zo , Dornn V. { fon -
fleur ct au tre ccinimunautés voisines , se sont
La fédération du 14 juillet a été célébrée par réuiiis sous lºs nurs de Lisieux , pour fhire
toute la Franc , et dans un gr nd nombre de leur pacte fédératif ct la prest t'on du serment
villos, avec beaucoup d'éclat. 1'ar tont les trou civique. Cette cérétnonie , toujours angiste et
pes d · ligne, réunies aux gardes nationales et par-tout attendrissante, a été suivie d'une fête
aux autres citoyens, ont montré la joie la plus dans laquelle on n'a point onblié les indigens .
vive dans ce mémorable annivcrsaire. et où le patriotisme , la sagesse et les tendres
Les differentes fêtes données avant-hier par sollicitudes de la municipalité de Lisieux, ont
la ville aux confédérés ont offert le spectacle paru dans tout leur éclat.
le plus magnifique ct le plus varié. La joûte sur Le 3o du mème inois douze mille !ioinnn ºs ,
l'eau attiroit une affluence prodigieuse ; niais représentans de plus de cent cin juante ni.lle ,
rien n'a égalé et ne peut égaler le coup-d' il ont fait également leur fédération à Roteº : et
de l'illumination des 4 h :ips-Elysé es, où 1'on l on peut dire que , qnoique c ttº viile ait été
a dansé presque to.ute lu ni tit : c'é: o.t un : véri une des dernieres à renplir ce devoir, scs ba
table féerie. Les fêtes de lt i ſalle et de l'hôt ! bitans n'en ont pas mont é 1noins de civi me ,
de Soissons ont été égaletuent trè;-brillantes. de zèle et d'énergie que les autres cit. s de l'en
, Le terrein de la B stille offroit un spectacle pire. Nous ajouterons mène que nos i'rères de
d'un autre genre. On avoit planté sur ce tcrrein la ci-devant Normandie , une fois lancés dans
un bosquet artiſiciel formé de grantls arbres et la carrière des bons principes et de la liberté ,
très-bien illuminé. A côté on avoit enterré des marcheront ferme desortnais ct de progrès en
ruines de la Bastille, parmi lesquelles on voyoit, progrès vers le grand but d'une constitutioi1
avec des fers et des grilles, le trop fameux vraiment nationale. ll ſuut s'en rapporter à cet
bas-relief représentant des esclaves enchainés, égard au caractère ni le et vigoureux de ces an
et qui décoroit dignement l'horioge de cette cºns conquérans de l' Angl terre , et à la pers
redoutable forteresse. Ces décombres formoiemt picacité de leur génie naturel.
uIl contraste frappant avec cette inscription Le 27 du même mois, un village du Mâconois
qu'on lisoit à l'entrée du bosquet : ICI L'oN ( Berze-la-vil/e) a convoqué les villes et villages
I)ANSl, MAINTENANT. voisins à une fédération, non pas dans ses murs,
· Rien n'étoit plus satisfaisant ni plus glorieux mais dans ses champs : et cet exemple a telle
pour les bons patriotes que le spectacle de tant ment influé sur les villages plus éloignés, qu'on
de fêtes dédiées à la liberté; mais au milieu de me voit plus de toutes parts, aux environs de
ces fêtes, mais au miiieu de cette liberté, l'es Mâcon , de Villefranche en Beaujolois, de
prit d'idolâtrie et d'esclavage ne s'est que trop Tournus et de Châlons-sur-Saône, que des fédé
montré. Un particulier n'ayant pas ôté son cha rations de campagnes réunies à celles dºs villes,
peau devant le buste de marbre de Louis XVl, ot des fédérations de villes réunies à celles des
que quelques hornrnes libres promenoient en campagnes. Quelle heureuse réunion ! comme
† appareil sur leurs épaules dans les Champs ell , doit faire crever de rage les tyrans, les aris
tocrates et le comité autrichien de Saint-Cload !
lysées, a été arrêté et trainé dans un district.
;- On se rappelle ég len1ºnt avec douleur que A Wanci, nos bons amis de la garde matio
le jour de la fédération, des factionnaires en nale du département de la Meurthe , toujours
troient dans les rangs du peuple assis aux ain prêts à suivre et à donner de bons exemples,
phithéâtres , et jettoient par terre les chapeaux ont pris le crêpe au bras pendant trois jours à
de ceux qui, exposés à une pluie abondante l'occasion de la mort d'un grand homme, FRAN
ou aux rayons dangereux du soleil, attendoient kLIN, qui n'étoit ni roi mi prince, mais simple
le moment du serment pour le lever. Que de garçon imprimeur
sujets d'amertume et de réflexions au milieu de ! Dans sa jeunesse, et qui.... sublime en tous les temps,
tant de sujets de joie ! C.... Ravit la foudre aux dieux et le sceptre aux tyrans. -
( 178 )
eelle de Fréjus, qui venoit se confédérer avec dont ils ont ét4 las témoins : et certes, il ne
elle ) M M. du café patriotique ont demandé un pent plus être perns d · croire, d'apres cette
deuil de trois jours à la municipalité pour la ºxblication, que les citoyens de Besançon n'aient
même occasion. La motion faite à ce sujet dans † sag-memt cale ,ié. dans ce cloix et dans
le café patriotique commence ainsi : « Pendant eur condu le sr bs quente , l'interêt de leur
les jours de notre captivité, c'étoit le deuil des liberté , celui de ieur sùreté et celu, ie la con -
despotes que le règne infernal d s abus avoit titut on : ils ont trop bons franço s et trop
publiquenient consacré ; ma s ce ne sera dé claivoyans pour avoir rien hasardé. CARRA.
soi mais que Pour les vrais antis des peupl s ,
qu on employera ce symloie du rcgret nni Prédications extravagantes d un prétre
versel, etc. » — Lans cette même v,lle cie Dra aristocrate.
guignan, on a perfectionné la iorinºle du bap
tême civique, en ajoutant après ces tnots : Quid Tandis que le vertueux M. le Blanc, curé
petis ab ecclesia dei ? /i.lem , ceux - ci : /' o . de Saint-J an de Nevers, prêciue l'union, la
anittisme ſidclitatem genti ? promi#ro. — Fi.le concor,ie, le patriotisme le plus pur , et la
litatem legi ? promitro. Fidelitatem regi , pro soum ssion entière aux décrcts dº l auguste
mitto. Ainsi l'on voit que dans ce bap, êm » , 3énat françois, un certa'n grand vicaire , mon
comme dans tout absolumºnt, la m t n doit mé Coulon , et so disant prédicateur du roi,
être la première, la loi la seconde, et le pouvoir s'exprime ainsi dans ses sermons ; l un qu il a
exécutif le troisième seulement. C..... débité chez l ºs v.sitandines de Nevers : « Ven
gºz-nous, veng-z la rel gion, veng z la patrie
de ces corrupteurs qui, loin de réprimer les
La sévérité de nos principes cherche à s'ac ab,as, les multiplient tous les jours avec leurs
corder sans cesse avec la justice ( t la vérité , et maximes séditieuses et trompeuses ». Et dans
c'est avec regret que nous trouvons quelqnefo s, l'église de Saint-i'ierre, le 29 juin dernier :
dans les avis qu'on nous donne contre c rtains (Aqa'ont fait ces philosophes, ces législateurs ?
personnages, l oubli des traits de patriotisme qui ces monstres m'ont occasionné que des troubles,
pourroient exciter nos éloges , ou diminuer au tandis que le législateur divin n'a jamais prê
moins notre censure. M. Louis do Narbonne, cné que la paix , l'union et l obéissance à l au
commandant de la garde nationale deBesançon, torité légitime ». Si le fanatique et stupide
dont nous avons censuré la popularité , a été Coulon avoit lu le livre rouge et le rapport
le premier à faire donner des armes à cette . sur les pensions et gr tifications, et s'il avoit
même garde nationale lors de la révolution. la vue nette, il verroit bien que mos sages lé
Cette circonstance, qui est d'un très-grand mé g slateurs, loin de multiplier les abns, en dé
rite auprès des vrais amis de la liberté , nous a , té truisent tous les jours des milliers. Si d'un
certifiée par MM. les députés de Besançon à la autre côté il é toit de bonne foi, i conviendroit
fédération de Paris : et nous avons reconnu que les troubles ne sont occasionnés que par
avec plaisir que l'attachement de ces braves ci les fanatiques, les fripohs, les ignorans et les
toyens § général, étoit fondée sur l'es insensés. \lais le sieur Coulon en parlant de
time réelle de sa personne et de ses services la paix et de l'union que le législateur divin
envers la patrie, et mon sur une aveugle idola a prêchées, entend par cette paix , r cette union
trie. Nous devons aussi à la justice de dire que l'engourdissement et la stupeur des peuples,
la suppression des postes , dont nous avons lorsqu ils se la.ssoient opprimer et emmuseler
parlé dans notre numéro 275, n'a poimt eu lieu, par les prêtres et les rois, aujourd lui mous .
et qu'il ne s agissoit que de chamger en mieux ne voulons d autre paix et d autre union que
l'ordre de surveillance dans ces mêmes postes. celles q ui sont ºoiidées sur les droits de l homme
Quant au choix que M V1, de la garde mationale et des nations , et sur l', gai,té des troits : et
de Besançon , et de plusieurs autres lieux du nous 1te voulons obéir à d'autre autorisé qu à
département du Doux, ont fait de M. de Nar celie éman : e du peupl , recon:1,se et établie
bonne pour leur commandant général, il est par lui. Ainsi nous invitons mos frerºs de Ne
aisé à concevoir, non d après les qualités ai vers à de brou ller par pitié le cerveau de ce
mables de ce coinmandant, mais d'a ;ès l zèle pa vre abbé Coulou, et à lui faire com rendre
qu il a montré en raveur de la révolution , et toutes ces di11érences de principes. . C.
|
ANNALES PATRIOTIQU ES ET LITTÉRAIRES
· D E LA F R A N C E,
ET A F FAIR E s P o L I T I Q U E s D E L' E U R o P E ;
E, ar M.
J0 U R N A L L I B R #. une Société d'Écrivains
MERc1ER.
eZ
Patriotes,

La vertu réunit les sujets, le vice les sépare.

N°. C C X C V. Du Samedi 24 Juillet 79o.


- - • • . • • "' • • .

| AssEMBLÉE NATIoN AL E. : des gardes nationales de Bordeaux : et maitres


encore de l'opinion du peuple , ils osent con-v
séance du 22 juillet au soir. server et manifester des intentions meurtrières
contre une foule de citoyens sortis de la ville,
le députés extraordinaires du commerce de et qui ne peuvent y rentrer. )

Bordeaux, sans doute par excès de zèle, s'é Le rapporteur a proposé un décret « à l'effet
toient permis , sans en avoir le mandat exprès, de rétablir l'ancienne garde nationale de Mon
de présenter à l'Assemblée nationale une pé : tauban, et de charger la municipalité de Tou
tition où'ils réclamioient l'armement des forces · louse de suivre, sur l'émeute du 1o mai, une
mationales « pour se défendre au besoin contre | procédure extraordinaire, pendant le cours de
toute inyasion hostile de l'Angleterre et de la | f§ les municipaux de Montauban demeu
† # reront suspendus, et seront remplacés provi*
dujourd'hui dans une adresse de la chambre du | soirement par six personnes que nommera
commerce de'Bordeaux. Les négocians y dé : l'administration du département du Lot ». , .
darent qu'ils se refusent à croire qu'une na-, , M. Feydel s'est présenté pour défendre la
tion libre et généreuse veuille contribuer à faire ' municipalité accusée ; mais l'heure trop avan
perdre à la France les fruits précieux de la ré | cée a fait ajourner la matière à la séance de
ſvolution; mais que sil'Angleterre pouvoit con ' samedi soir.
ºvoïr ce projet, tous les commerçans borde
# # pour la défense de leurs
énhent'l'engagement sacré de sa-,|
érsi ils
Séance du 25 Juillet.
er leur fortunès et leurs vies pour ne plus Sous l'ancien ministère , il n'y avoit pas une,
ºréisouvenir que de la constitution en péril, , seule partie de finances où la corruption et
et de s'ensevelir sous les ruines de la patrie, · l'arbitraire n'eussent étendu leur action dévo
#ôt que de sûr
survivre à la liberté. irante ; le comité des finances expose aujour*.
-Le rappºrt les troubles arri és le lo mai id'hui que sur les deniers provenans des anº,
à Montaûbah étoit'à'l'ordre du jour. Il a été ciens états de Languedoc, il avoit été établi,
ftit'par M. Vieillard , de Çoütances. D'après, | des pensions particulières , et qui n'entroient,
legº #' il †† † comptabilité du trésor royal. : Un
officiers municipaux ne soient infiniment cou · décret rendu sur la motion de M. Vernier,:
les non-seulement de négligence et de · « autorise l'administration des finances à sus
leur à arrêter l'insurrection mais de ma-, pendre le paiement de ces pensions jusqu'au
chination pour laiproyoque# #ls ont armé le † où, par un décret formel, l'Assemblée.
peuple contre les'troupes réglées qui s'effor aationale en ait reconnu et prononcé la légi
† de rétablir-l' e; iſs-ont, à travers limité »1, º 1 " , t 1 , "l I t » t ! -

la rues, et commé en triomphey fait traînerº | Ce décret en a amené un autre, que M. Ca


† ,les 55 dragons dépouillés de musi a dite en être la conséquence nécessaire. .
" « L'Assemble mationale décrète qu'aucun
( 18o )
cents livres, et que les municipalités qui en M. Brillat-Savarin , qui craint de trouver dans
ont à payer en enverront l'état au comité des les tribunaux de départemens le germe des an
finances ». « - •
ciennes cours souveraines, dont le peuple, - dit
On a passé avec empressement à l'ordrc du
il, a vu tranquillement suspendre l'activité- Un
jour. « Où seront portés les appels de premier autre moyen de cet opinant, est qu'il faut se
jugement » ? garder d'enrichir vingt grandes villes aux dépens
ibans la séance du 2o, M. Chabroud , dans du reste de l'empire, par l érection de ces cours
une opinion très-détaillée, avoit proposé que les d'appel , qui pomperoient tous les procès et
tribunaux de district fussent employés en mème déplaceroient tous les justiciables.
temps pour le premier et pour le second degré L'avis de M. Prugnon est absolument cori
de jurisdiction. Il y trouve l' vantagº, de sin traire. « Si deux tribunaux , dit-il, sont réputés
plifier la machine judiciaire , d éviter l'érection égaux en sagesse, l'un des deux est inutile- Si
des compagnies supérieures , et cette tendance l appel est porté de district en district, il y aura
u'elles auroient toujours à s'agrandir , à se une alliance tacite entr'eux de ne jamais ré
#§ des juges qu'elles appelleroicnt infé
rieurs, et cette prétention de se faire des re
former leurs jugemens. Un tribuual craindra
d inſirmer un jugement porté devant lui, parce
glemens , etll ce qu'elles appelloient une Juris qu'il craindra qu'on infirme le sien. Qu'est-ce
rudence. y trouve un grand principe d ému qu'un appel, sinon l'évocation d'un juge moins .
† qui rendra tous les juges jaloux de la instruit à un magistrat plus expérimenté ? Et,
confiance publique : il y trouve la guºrison de dans le systême qu'on veut vous faire adopter,.
cette maladie qui , dans le3 grandes villes, por l'appel seroit porté d'un tribunal de capitale
toit un si grand nombre de citoyens vers l'état à un tribunal de village. Si c'est un pouvoir,
· de robe, et exténuoit ainsi le commerce , l'in terrible de juger des hommes, c'est sur-tout,
dustrie ; il y trouve une grande économie de lorsqu'il est confié à des mains inexpérimen
temps et d'argent, une sauve - garde pour les tées..... » - - - - • -

bonnes mºeurs..... -
L'opinion de M. Chabroud a reparu, sou-.
· Cette opinion a été combattue par M. Panne tenue par M. Mougin, et comparu par M. Lan
tier, qui donne la préséance au plan du comité. juinais, qui a fait observer que les mouvelles .
• Un incident est venu interrompre cette dis idées ne prenoient crédit qu'en haine de l'an-,
cussien. M. le maire de Paris a fait part à l'As · cien régime ; mais que l'esprit législateur devoit,
semblée du malheur arrivé dimanche dernier se conduire par de plus nobles motifs. | -

sur la Seine, dans lequel ont péri deux soldats M. le Chapelier a parlé au nom du comité,
citoyens, fils du maire d Aurillac, députés à la de constitution : il a vigoureusement attaqués
département
fédération parde leParis du deCantal.La le systême de l'appel respectif qui tendroit,,
municipalité ayant résolu leur faire selon lui, à faire passer une cause souvent dut
des obsèques publiques, et celle de Passy sur juge instruit au juge † « Ayez, ajoute
le territoire de laquelle ont été , trouvés les t-il, des tribunaux d'appel peu multipliés •
corps, disputant le triste ava ntage de leur rendre
mais composés de gens sages et intègres.L §i,
les derniers hommeurs, messieurs de Paris sont est un remède qu'il ne faut † trop approcher,
très-disposés à se rendre à Passy, et à donner des justiciables : rapprochez les tribunaux d'ap-,
ainsi l'exemple de la fraternité et de l'abandon pel des † , ils me cesseront de se chi-"
de toute prééminence, Après quelques débats caner : éloignez-les, ils en perdront l'envie». ;
ui demandoient tantôt la question préalable, M. Chabroud a répondu aux diverses atta
tantôt l'ordre du jour, l'Assemblée a décidé , · ques qui lui avoient été portées, et le décret.
i°. que la municipalité de Paris se transporte · est intervenu pour consacrer le principe : « que,
roit à Passy; 2°. qu'une députation de l'Assem lés # de district seront juges d'appel les,
blée nationale assisteroit aux ºbsèques des fe uns à l'égard des autres, suivant les rapports !
dérés ; 3°. que la députation du Cantal syjon qui seront déterminés ». | | | | 7.1 ,
droit par supplément. .. ' . . La discussion qontinuée à demain. G.
;si,ºt['
- M. Dellay a repris la discussion , pour com · · ·· · · , , ,t,-----, ..., , : , : ... tºº !
battre le comité et pour appuyer le sentiment
de patriotisme qui s'est passé au com-º
· de M. Chabroud, par l'avantage qu'il y apper Trait mencement de la révolution, et qui est'à mº
- çoit de rapprocher la justice des justiciables, | | digne d'étre connu. . , "i : . "#
et le droit du fait !
§ Ce motifs ont été encore développés par, : !l "
-

• -
, .. •
-
• ' . '... ' J - • · Lorsque rarmée de Besenval environnoi,
#. 4 .
"
- ( 181 ) ·
Paris, ét que toute la France étoit en alarmes, voir, d'égarer le soldat, de soulever I'armée ,
# la ville de l'Orient parut inquiète sur le parti et ensuite de la calomnier et de venir crier dans
- e prendroit sa garnison, composée de l'ar l'Assemblée nationale et en public, qu'il n'y a
tillerie des colonies, du régiment de Bassigny point de subordination dans les troupes de ligne ;
| et du bataillon auxiliaire des colonies. Que lit tandis que ces troupes sont en effet des ino
· M. Picard, sergent-major d'artillerie ? Il ſit dèles de patience , de modération , de courage
| battre la générale, et ranger en bataille, devant et de vrai patriotisine. Nons invitons tous les
• l'hôtel-de-ville, les trois corps , qui crièrent régitnens qui aurorºnt éprouvé la gentillesse
vive le tiers-état, aujourd'hui la nation. Les miinistérielle que nous venons de citer, de nous
t sous-officiers, à la tête" desquels étoit M. Pi en avertir, afin que nous en rendions compte
: card, s'adressant ensuite à messieurs du comité : à la mation et à l'Assemblée nationale. Le co
| « Si vous suspectez, dirent-ils, notre fidélité, mité militaire est déja instruit des circonstances
: nous allons déposer nos armes à l'hôtel-de-ville ; relatives à cet objet , et qui concernent le ré
: si au contraire vous vous confiez en notre cou giment de Royal-Clampagne. C......
# rage et en notre patriotisme , nóus jurons que
# nous poursuivrons par-tout avec le fer vos enne
# mis et les nôtres; commandez, et nous partons Dans la relation que no'is avons donnée au
our secourir nos frères de Paris » La ville de supplément du nº. 268 de nos Annales, de
Orient mit avec raison toute sa conſiance dans l'affaire de Perpignan , nous avons dit que le
# ces braves militaires ; ct, pour leur témoigner piqnet de Vermandois, qui étoit chez le maire
# sa reconnoissance, elle a fait une pension de d Aguiiar , mit bas les arines devant les grena
e 3oo liv. à M. Picard , et donné nne médaille diers do I'ouraine : c'est une erreur que notre
: d'or au bataillon auxiliaire des colonies , pour correspondant a ſaite, et que nous rectifons
, être portée par le plus ancien soldat. lln outre,ici : car la vérité est que le détachement de .
r une délibération générale des citoyens, elle Vermandois s'étoit retiré par ordre du com
a donné à tous les soldats de ce bataillon un · mandant, avant que le régiment de 'I'ouraine
brevet de citoyen de l'Orient. Cette ville ayant arrivât-chez le maire. Au reste, mettre bas les !
voulu donner dernièrement un repas à ces . ' armes devant ses frères et ses camarades, dans
# braves amis de la patrie, ils ont mieux aimé que une pareille occasion , ne seroit pas un acte
, l'argent destiné à ce repas fût distribué aux de poltronerie, mais de prudence et même de
auvres; co qui a été fait. De pareils traits de civisme. On sait bien que des braves soldats
§. de vertu ct de patriotisme, comme ceux de Vermandois n'ont pas peur de
sont assurément bien dignes d occuper une l'ennemi ; et ils doivent regarder comme enne
ce dans l'histoire. Gloire et salut à nos bons mis ceux qui cherchent à les indisposer contre
res du bataillon auxiliaire et au magnanime · leurs frères de Touraime, sur une erreur qu'il
M. Picard, que les officiers cherchent en vain étoit facile d'interpréter, puisque deux lignes
à, calomnier ! Il sera toujours l'honneur des après dans le même article,nous disons, en parlant
bons citoyens. C.... -
des soldats de Vermandois : voilà des homznes
-
et des vrais patriotes ! Or, des hommes et des
vrais patriotes ne peuvent jamais être des pol
- . | Nouvelle gentillesse ministérielle. ' trons ; il n'y a que les aristocrates qui sont
.On nous écrit d'Hesdin, que la répartition . , lâches. C.... , -
-
-

de l'augmentation des 32 deniers de paie ayant


eu lieu pour nos bons amis du régiment de De Commerci, département de la Meuse · 18
Royal-Champagne , cavalerie, on a converti juillet 179o.
- " - " .

cette répartition en une masse de 36 liv. pour


chaque cavalier, laquelle masse resteroit entre : « Les préliminaires de la fête nationale avoient
les mains de l'état-major ; de sorte que l'ang- . paru bien disposés chez nous. La municipalité
mentation de ces 32 deniers n'est d'aucun profit et les citoyens s'y étoient préparés avec patrio
ur la nourriture du soldat. Ce n'est pas tout : tisme. Le régiment Royal-Dragons, en quartier
uis cette singulière répartition , les agens . :dans cette ville, sembloit être animé du même
ministéri
= * -- • - font donner de la mauvaise farine zèle. Mºis pour sa honte, et celle de notre ville,
l Pºur le pain de munition. Ces manœuvres, em-" , M. de Ch..., colonel de ce régiment, et la tête
yées ns oute pour tous les régimens pa ,aristocrate de ce corps , se sont adroitement
( 182 )
ment, a mis avec affectation le roi avant la loi. sa fermeté, sans coup férir, ce qu'il auroit
Le commandant de la garde nationale l'a imité. disputé les armes à la main. Léopold, devenu
Dans le repas qu'on § aux troupes de responsable des sottises de son prédécesseur,
ligne, le maire a oublié la santé de la nation , sait à peine ce qu'il doit conserver, bien loin
celle de nos représentans, pour porter celle du de prétendre à de nouvelles conquêtes; et nous
roi, de la reine, du duc § Choiseul, etc. Le espérons avec assez de confiance voir enfin un
régiment, à son tour, ayant invité les bourgeois peuple libre border nos frontières. V.
à un grand repas trois jours après, le ci-devant
DE MAN H E 1 M, le 15 juillet. -
duc de Choiseul a invité, avant même de man
ger la soupe, à boire à la santé du roi, à celle La lenteur avec laquelle la cour de Vienne
de etc.... Le dîner s'est passé sans penser à la a procédé jusqc'ici aux opérations de la paix,
nation, si ce n'est une fois et vers la fin du re semble s'expliquer par la conduite que tient
pas, comme par dérision.... M. Janse, officier actuellement I électeur de Saxe , et qu'elle a
voulu attirer dans ses intérêts. On ne seroit
municipal, avoit, dans le repas de la ville , re
proché en face aux convives leur oubli affecté, pº étonné de voir l'électeur pencher pour
mais il s'est tu le dimanche.... On a fait réciter 'Autriche. Les malheurs que la cour de Berlin
»ar un soldat une ode dans le genre de celle à a été forcée de faire essuyer à la Saxe dans la
#§ , mais plus forte.... O patrie ! où en est guerre des trois femmes, pour en éviter les
tu, si des dîners effacent l'amour qu'on te doit ? · coups , ne sont sans doute pas encore oubliés
Vivent nos électeurs campagnards qui , réunis à Dresde ni à Leypsic. Mais Léopold , pressé
ici pour former le district, ont refusé les repas † le roi de Prusse, se décidera probablement
de peur qu'on ne les accusât d'avoir vendu leurs ientôt à acquiescer aux propositions de la cour
suffrages à la bonne clière !.... O ! mon ami, si de Berlin , pour s'occuper de la Hongrie, où
j'eusse été de ces fêtes, comme ma voix eût les troubles ne vont pas en diminuant Cathe
tonné en dépit du champagne et des aristocra rine II semble ne pas trop compter sur son,
tes !...... Lisez le récit du repas des gardes-du alliance avec l Autriche , et s'occupe de sa
corps à Versailles du mois d'octobre dernier , propre sûreté , sans s'inquiéter de la position
et vous aurez l'idée de ceux-là..... » actuelle du prince Cobourg , devant qui les
Je supprime le reste. Turcs prennent un ton ſort imposant. P.
A V I S. DE VALE N cIENNEs, le 17 juillet.
MM. les Abonnés, dont la jouissance date du 3 Les aristocrates brabançons, ci-devant pa
ſévrier pour 6 mois , et du 1 mai pour 3 mois, sont triotes , les vonkistes, opprimés les uns et lesº
avertis'que leur Abonnement finit au 31 du courant ; autres , vont enfin voir † de la libertéº
et priés de renouveller avant le 25, pourplus de célérité s'élever par les ruses du fanatisme, et la cré
chans le service. MM. sont aussi prévenus de répéter
leur adresse, et dy ajouter ces mots : à commencer
dulité d'un bon † qu'on a malheureuse
par le premier de tel mois, aſin d'éviter les doubles , ment porté aux plus grands excès.Le congrès,
emplois. | qui jusqu'ici a craint une révolution semb able
à celle de France dans les biens de l'église, et
AFFAIRES PoLITIQUES ETRANGERES. | qui en conséquence abhorre jusqu'au nom fran
: D E L A H A Y E, le 14 juilleº. çois , vient cependant d'adopter avec sagesse
le même parti que la France , pour assurer la
Nous avons appris la jonction de notre flotte liberté des Belges : c'est de distribuer les pro-º
avec celles de l'Angleterre ; mais nous n'avons ivinces par district , et d'armer tous les habi- '
pas vu sans peine que Pitt, malgré sa sagacité, 'tans, en leur présentant un plan bien concerté; '
s'en soit laissé imposer par les prestiges du mi tant il est vrai que le bon est bon par-tout, Si º
mistère de France, et ait différé de se rendre ce plan est bien exécuté, il est certain que les"
aux voeux du roi de Prusse et des nôtres. Mais pays # ues sont perdus sans ressources pour
l'ihaction à laquelle ces retards ont réduit Fré Léopold, d'autant plus que Frédéric-Guillaume :
déric-Guillaume jusqu'ici, tourneront peut- : me veut pas se départir des conditions , qu'ilſ
être au bien de l'humanité, et il obtiendra par propose pour la paix, V. . ·· · · " .
.4 - t *
On s'abonne à Paris , chez BUIssoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, frane de port, le pris »

· de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs dés Annales Patriotiques. -

Chez madame DELAPLANcHs , rue du Roulei et chez tous les Libraires et Directeurs des # du Royausa !
et de l'Etranger.
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
· · D E L A F R A N C E,
ET A F FA I R E s P o L I T I Q U E s D E L E U R o P E ,
JO U R N A L L I B. R E, par une Société d'Écrivains Patriotes ,
et dirigé par M. MERcz ER.
Un peuple ne peut reprendre sa liberté qu'en reprenant sa puissance.

N°. C C X C V I. Du Dimanche 25 Juillet 17go.


· Ass EMBLÉE NAT I o N A L E. du premier juillet présent mois, cette dépense
seroit prise sur la liste civile.
Séance du 24 Juillet. Par un décret rendu sur la proposition que
fait M. Chasset, au nom du comité d'aliénation
L» ennemis de la révolution, en perdant l'es des domaines nationaux, l'Assemblée expliquant
† detrouver dans l'intérieur du royaume son décret du ... juin dernier, statue que la mu
es moyens de l'arrêter ou de la détorquer, nicipalité de Paris est autorisée à remplir les
vont chercher dans les états voisins à allumer fonctions des administrations de départetnent
un incendie qu'ils essaient d'attirer en France, et de district, relativement à la direction des
Particulièrement dans les départemens du midi; · biens nationaux , et ce provisoirement, jusqu'à
| telle est l'origine des dissensions qui déchirent , ce que l'assemblée de département et son di
| en ce moment plus que jamais le comtat Vé | rectoire soient en activité.
| naissin, et dont, les suites se font sentir jus · A l'ordre du jour est arrivé la rédaction déſi
† dans la
ville d'Orange : M. Bouche et | nitive de tous les articles décrétés sur l'org ni
| M. Rewbel se sont réunis pour demander que · sation du clergé futur, et sur le traitement des
M. le président fût chargé de s'assurer offi · titulaires actuels. Le rapporteur du comité eo
ciellement si le ministre de la guerré avoit clésiastique, M. Chasset, a rendu compte de
| envoyé à Orange le secours de troupès pôrté , l'opinion diverse de ce comité et de celui des
| par ſe décret du. ... .. et l'Assemblée a dé pensions, le premier proposant de donner aux
crété que le président se retireroit devers le évêques démissionaires le même traitement .
ºi, pour demander s'il a pris les moyens né , qu'aux évêques supprimés , le second ne vou
#
#où
pour maintenir la paix ; et dans le
ces moyens n'auroient pas été pris , de
lant voir dans les démissionaires que des enne
mis obstinés de la constitution , pcu dignç s
le prier de vouloir bien y faire marcher des
-

conséquemment de la faveur nationale. La dis


# ·. i. t |. ·.. # : .1 . i! cussion s'èst échauffée sur ce point; MM. Re
•. décret suivant a été rendu, à l'unanimité; · gnault, Bouche et Biouzat ont fait appercevoir
#iotion de M. liabaud. .
· · : º -
·
".
que le plus grand nombre des évêques avoit
résisté, jusqu'au scandale, à la réforme des abus ;
#Assºmblée nation le ordonne que son
ºſté militaire lui présentera, d'ici à huit , et qu'ils ne · manqueroient pas d'employer le
† détails relatifs à l'uniforme des gardes : reste de leur influence sur l'état civil , par
ºººona # de | France ; et quant au bouton de exemple, leur pouvoir sur les dispenses de ma
cet uniforme, l'Assemblée nationale charge riage, à troubler l'ordre social et la constituticn
: naissante ; cet épisode alloit faire maitre une
| †ºº
mment.
"s
ººité militaire de le régler
n1a i. , , -, - ſ, P. • .º ' ,º'º
-

•.. , ;. 213'1Fºl. " | : - -

discussion nouvelle sur le ressort de la puissance


† de#
† † par fºrgºnº à M.
§,
-

ecclésiastiqne, lorsque M. le président est par


| venu à rétablir la matière primitive, en frap
# chargé de pºy§of§lers des ci-de # les incidens de l'anatliême de la question
- # #óiºs leurs appointemens des | préalable quant à présent , et les deux articles
( 184 ) - -

revenus ecclésiastiques ne vont pas à 12,ooo liv. qui sera nécessaire pour les frais du culte : le
auront cotte somme : ceux dont le revenu ex tout provisoirement et jusqu'à ce que l'Assem
cédera 12,ooo liv. auront cette somme, plus la blée mationale ait pris un parti définitif à cet
moitié de l'excédant, pourvu que le tout n'ex égard. XX •

cède pas 3o,ooo liv. On a aussi décrété additionellement que les


II. Les évêques qui, par la suppression effec titulaires possesseurs de maisons faisant partie
tive de leur siége , resteront sans fonctions , de leurs anciens bénéfices, qui en acquerroiènt
auront pour pension de retraite les deux tiers la propriété dans les formes prescrites, l'ac--
du traitement ci-dessus ; et à l'égard de ceux querroient pour leurs héritiers et ayanzs cause.
ui, étant conservés , jugeront à propos de La question sur le sort des curés qui seront
§ leur démission, leur traitement sera des supprimés est ajournée.
deux tiers de celui qu'ils auroient eu s'ils
fussent restés dans leurs fonctions , pourvu M. le rapporteur a proposé, pour éviter
toutes difficultés, de clore les articles qu'il ve
que le tout n'excède pas 1o,ooo liv. » noit de lire par un article additionnel , et de
M. Dumetz a formé une demande particu les insérer tous ainsi dans le procès-verbal. Voici
lière, pour que M. l'évêque de Babylone fût traité l'article qui a été décrété : -

ad instar des coadjuteurs : renvoyé au comité


des pensions. L)'autres ont demandé un trai « Le rapporteur du comité ecclésiastique a
fait lecture des articles décrétés sur le traite
tement distingué pour quelques évêques in ment du clergé actuel, avec des additions et
partibus , et pour les évêques démissionnaires modifications L'Assemblée a adopté le tout,
qui ont atteint 7o ans ; mais ces diverses pé
titions ont succombé sous la question préalable. ainsi qu'il se trouve rédigé ci-après ». -

Le rapporteur a proposé ensuite les articles Il a été lu une adresse de la municipalité de


additionnels suivans, pour être placés à la suite Montauban , qui demande à se justifier des
de l'article 16. inculpations qu'elle prétend même avoir igno
rées.Cette demande est appuyée par M. Ma
Les pensions assignées sur la caisse des éco louet, qui vote pour un ajournement à mardi.
nomats sur le clergé, et autres biens eccl sias M. Charles Lameth consent à l'admission, mais
tiques, ainsi que les indemnités, dons et au- . mon à l'ajournement : « cette affaire, dit-il, n'a
mônes assignés sur les biens ecclésiastiques en été que trop retardée ; vous ne pouvez assez
général , seront réglés incessamment sur le vous hâter de prononcer sur le sort de mal
rapport du comité des pensions, et assignés heureux patriotes , tourmentés de toutes les
sur le trésor public. -

manières par une municipalité que j'ose appel


| Toutes les pensions , excepté celles créées ,ler coupable, puisqu'elle est dénoncée par la
par les curés, ensuite de résignations ou per France entière ». -

mutation de leurs cures , et celles qui n'é « il y a aussi à Paris, a dit M...., des députés
toient sujettes à aucune retenue , continueront des patriotes de Montauban ; si vous entendez
de m'être comptées , dans tous les cas, que les municipaux, il est de votre justice d'en
pour leur valeur réelle, c'est-à-dire, déduction tendre aussi les patriotes ».
faite des trois dixièmes dont la retenue a été
ordonnée. M. le président a mis aux voix l'amendement
dans les mêmes termes; et la dénomination de
· Sans néanmoins que cette réduction puisse patriotes, qui n'avoit pas été reprise dans la
être faite sur celles au-dessous de 1ooo livres, position de l'opinant, a paru, dans la bouche
et que celles au-dessus de 1ooo liv. puissent du chef de l'Assemblée, devenir une offense.
être réduites à moins de 1 ooo liv.
Le côté droit a jetté de ces cris qu'arrache une
L'article suivant a été adopté sans difficulté. énorme blessure. « Je n'entends injurier per
*-« Les administrateurs des biens des églises sonne , a repris de sang-froid M. Treilhard ;
catholiques, situées sous la domination des † ceux qui sont d'avis d'entendre ce soir les
puissances étrangères, ainsi que dans les lieux eux parties, se lèvent ». Après une double
restitués à l'empire françois, par le traité de épreuve, qui a paru douteuse, après de mou
Riswik, continueront à recevoir, comme par veaux débats, plus échauffés qu'importans, il
le passé, des mains du receveur du district, est décrété « que, dans une séance extraordi-,
d'après la fixation du directoire du départe maire de lundi soir, les deux parties seront en-.
tendues ». ·
ment, sur l'avis du directoire du district, ce
| - ( 185 )
i · · · LA P I S. si connus par la pureté de l'air qu'on y respire ,
et la douceur des mœurs de ceux qui les habi
, MM. les Abonnés, dont la jouissance date dº * tent, le seront encore plus par le charme de la
: février pour 6 mois, et du 1 mai pour 3 mois , sont liberté qu'on y goûte , par la haine de la licence
avertis que leur Abonnement finit au 31 du courºnº ; u'on y proscrit.... Mais pardonnez : si je diſfère
# et priés de renouveller avant le 25, pourplus de célérité
dans le service. MM. sont aussi préºenº de répéter l'engagement fraternel et sacré qu'il vous tarde
leur adresse, et d'y ajouter ces mºtº : à commenCer de contracter ; l'impatience du régiment de
par le premier de tel mois, afin d'éviter les doubles Bresse et le patriotisme qui l'excite doivent être
emplois. satisfaits ; et vos concitoyens et Vos représen
•--
tans veulent s'écrier avec moi, vive Bresse ! vive
PARIS , le 23 juillet. Montpellier ! vive la nation ! vive la loi ! vive le
roi » ! Ces derniers mots furent répétés avec en
Les vrais patriotes députés du district de
thousiasme, les officiers de Bresse criant vive
Saint-Claude, département du Jura , étant dans Montpellier ! ceux de la légion , vive Dresse ! et
le réfectoire des Invalides, apperçureºt ºu tous ensemble avec le conseil et le digne com
haut de la principale porte d'entrée, une figure mandant M. Estore, et l'excellent patriote, M.
de femme enchaînée à la suite de Louis XIV , Chaptal, vive la mation ! vive la loi ! vive le
avec cette inscription : º la conquéte de la roi !
| Franche-Comté par Louis XIV ; la province Les municipalités et les gardes mationales du
est enchatnée ». district
Ils détruisirent l'inscription et les chaînes Alpes, ont d'Embrun, département des Hautes
envoyé à l'Assemblée nationale une
pour en emporter les débris à leurs conc toyens ; , adresse qui ne le cède en rien à celles que nous
§ en ont dressé un procès-verbal le 10 juil avons citées jusqu'ici dans nos Annales. Heu
let 179o, jour de cet acte de patriotisme , ad reuse révolution ! il est donc vrai que le même
miré de tous les bons françois qui l'ont su. J^. génie , les mêmes principes , la même éloquence
| ---" §niment et dirigent aujourd'hui plusieurs mil
suite des progrès du patriotisme e* ºº l'esprit lions de François ! Oh ! qu'elle est puissante
, ... - - public. cette unité de principes et d'expressions ! elle
annonce bien que le temps est venu où le genre
| si quelque chose nous afflige dans le conrs humain tout entier sera digne de lui-même et
| de nos travaux et de notre correspondance , de son intelligence.
| c'est de ne pouvoir présenter en détail, chaque A Vitry-le-François, les gardes mationales,
jour, les progrès que le patriotisme, la raison , réunies à nos sages et bons amis les officiers
la philosophie et le génie font continuellement et soldats du régiment d'Artois , ont formé leur
et de toutes parts dans cet empire- Obligés de pacte fédératif le 14 de ce mois. Cette fête ,
§ous circonscrire dans le cercle étroit de notre accompagnée de toute la pompe militaire , a
|| feuille et dans
§se, nous ne celui du jamais
pouvons temps offrir
qui court
qº'ºº
foi
été embellie par la présence de cent dames et
demoiselles, vêtues de blanc, portant des échar
| ble échantillon de ces progrès , en citant un pes et des cocardes aux trois couleurs. Elle a
l ou deux traits, un ou deux chefs-d'œuvre sur été
millé mé suivie
de la duveille
baptême
, quicivique
a été d'un enfantPierre
nommé mâle,!
Nosqui passent
braves journellement
frères de la gardesous ººº Yº#
mationale de Bonnaventure Civique. Le maire de Vitry-le
Montpellier, ont fait leur pacte ·fédératif avec François a été son parrain. C...... 1

le régiment de Bresse , en garnison dans leur


§ll ſe détail d'une cérémonie aussi touchante
mériteroit d'être connu, mon-seulement Pº º
pompe et par les traits saillans de fraternité ré Copie de l'adresse à l'auguste Assemblée na
tionale par MM. les sous-officiers et fusi
oiproque, mais par les discours qui ont été pro liers de Mestre-de-Camp-Général dragons ;
noncés à cette occasion. « § citoyens, en garnison à Neufchâteau.
acleditdes
le maire en s'avançant
fédérés, au milieu
quel beau jour du cer
luit pour la IN o s s E I G N E U R S ,
( 186 )
nous étonner qu'elle nous est parvenue sous le teurs , la confusion qui vous déplaît ! Inscrisés !
contre-seing de l'auguste Assemblée nationale. lorsque vous voudrez nous séduire, employez
Cette particularité conduit naturellement à di1 moins des appâts moins grossiers : ne venez
faire croire que l'auteur de cette adresse est pas nous dire que les prine s ont été exilés par
dans le sein même de l'Assemblée : mais nous la fureur du peuple , tandis que nous savons
ne sanrions nous imaginer que dans un corps tous que la seule haine de la révolution leur a
en général si sain et si beau , il puisse y avoir fait chercher dans les cours étrangères l'image
des membres aussi gangrenés , à moins que cette d'un despotisme qui avoit en France tant d'at
trame criminelle ne soit l'ouvrage de ces enne traits pour eux : et si , au lieu d'esclaves coum me
mis de tout bien public , qui ont porté leur autrefois , le monarque des François n'est plus
audace jusqu'à foriner opposition à vos décrets aujourd'hui environné que d'hommes ſiers et
les plus sages : de ces vils égoïstes que l'on libres , apprenez que ce n'est pas, comme vous
connoît dans toute la France sous la dénomi le dites, pour le retenir dans l'esclavage , mais
nation de protestans , et dont les noms sont au contraire pour le préserver de vos attentats
l'objet du mépris , de l'horreur et de l'indigna criminels.
tion publiques. loin donc d'adopter des projets odieux , qui
Si cela est, qu'ils rougissent de honte à la tendent à détruire la constitution et à allumer
lecture de cette adresse , et qu'ils expirent , le feu de la guerre civile dans tous les coins de
s il est possible , de désespoir en voyant le peu la lº'rance , nous jurons de poursuivre à toute
de succès de leurs abominables conseils ! outrance les traitres qui oseroient nous porter
Ne laissons plus , nous disent-ils , outragºr à ces abominations, de vivre dans la plus étroite
la dignité de soldat, Eh quoi ! M. Dubois de union avec nos frères les citoyens soldats, et
Crancé ne s'est-il pas pleinement justifié des de maintenir de tout notre pouvoir cette cons
imputations qui lui ont été faites ? mais quand titution qui vient de nous rendre des droits
il se seroit encore rendu coupable d'une injus précieux que l'on nous avoit ravis depuis tant
tice envers nous , cela nous autoriserot-il à de siècles. Oui , nosseigneurs, persuadés que
nous rendre criminels envers la patrie ? l)'ail l'insubordination entraîne après elle des incon
lieu1s pourroit-on conclure de l'opinion isolée véniens dangereux, mais que l'obéissance contre
d'un seul membre, que nous passons pour une la loi seroit le plus grand des crimes, nous pro
horde de brigands aux yeux de tout le corps mettons la plus entière soumission aux ordres
législatif; et regarderons-nous comme un ou de nos chefs, pour vu qu'ils ne soient pas con
trºgº l'augmentation de paye dont nous somm°s traires à vos décrets, que nous défendrens au
redevables à la bienfaisance des augustes repré péril de notre vie, et jusqu'à la dernière goutte
sentans de la nation ? lmaginerons-nous que du sang qui circule dans nos veines : tel est le
l on veuille placer sur la même ligne le sage et serment que nous allons tous signer. Nous invi
le fripon , le laboureur et l'usurier , le brave tons les différeus corps de l'armée à s'unir à
soldat et le vil histrion , lorsque par un décret nous, et, après avoir tant de fois sauvé la France
formel on réserve au mérite et à la seule vertn de ses ennemis , nous la sauverons encore des
les places et les honneurs qui n'étoient autre traitr s qui veulent la déchirer.
fois que le fruit de l'intrigue et la récompense
du crime ; et que nous pouvons maintenant Nous sommes avec un profond respect,
espérer d'être élevés à tous les grades sans Nosseigneurs,
distinction de l'homme simple on du courtisan , Vos très-humbles et très-obéissans
dºi riche ou du pauvre , du noblo ou du ro serviteurs , les sous-officiers et
tnrier ? fusiliers du régiment de Mestre
' Si vous osiez en convenir, voilà, vils corrup de-Camp-Général dragons.
On s'abonne à Paris , chez BUIssoN , Libraire , rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
• » • -

de l'abonnemcnt et la lettre d'avis , et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
Cher vmadarne DELAPLANcHE, rue du Roule ; et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume
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Il paroft tous les jours un Numéra de ce Journal. Prix 36 liv. ponr un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv. pour
5mois , franc de port, par la poste, pour tout le Royaume. L'abonnement ne commence que du prem. d'un mois.
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIREs
# " ! .
4

| DE LA F R ANC E,
ET A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
Jo U R NA L L I B R E , ar une Société d"Ecrivains Patriotes ,
eZ dirigé par M. MERcz E R.

Si chacun avoit quelque chose, et que personne n'eût rien de trop,


l'état social seroit alors perfectionné.

Nº. c cx C v I I. Du Lundi 26 Juillet 179o.


ASSE M B L É E NAT I O N A L E. immense succession si elle se trouve tomber
en déshérance.
Séance du 24 Juillet au soir. Le rapporteur a présenté un projet de décret
tendant. 1°. à la prorogation provisoire de la
LAssºmrée nationale n'a pas dédaigné d'em commission , en la rendant appellable , tant
loyer la durée entière d'une de ses séances à pour l'avenir, que pour les jugemens anté
l§ d'une affaire que beaucoup de rieurement rendus ; 2°. à la concession d'un
personnes ont long-temps regardée comme nouveau délai de six mois en faveur des co -
une chimère, mais qui cependant a une exis tendans, pour justifier de leurs droits.
tence certaine, et qui depuis plus d'un siècle M. Duport ne voit dans la commission qu'un
a servi de jouet aux espérances bien ou mal t1ibunal illégal, dont il est impossible de con
fondées de plusieurs familles, et de pâture à sacrer l'existence. « Que les parties , dit - il .
la cupidité et à l'intrigue de nombre de fri
# l'affaire de la suc
soient renvoyées à se pourvoir devant l s
tribunaux qui vont être établis par la nation ».
ssion de Jean Thierry, décédé à Venise en M. Roederer croit que la commission peut
1676, légataire de Stipaldi, son coassocié dans être prorogée à charge d'appel au tribunal qui
le commerce, et à ce titre propriétaire de biens
sera établi à Paris. M. Goupil. disposé à r -
considérables, dont on suppose aujourd'hui garder la chose elle-même comme une illusion,
uè la somme accumulée se monte à cent ( et pour employer ses termes ) comme la de. &
millions · · · · d'or de Silésie , veut que les parties aillent se
, M. Péllerin, au nom du comité des rap ſourvoir à Venise s'il y a lieu, et demande
ports, a fait l'exposé de cette singulière ma † question préalable.
tière. Les pièces qu'il a extraites ne laissent « C'est en France, répond M. Rewbel, que
aucun doute sur la réalité de la chose, ni sur la contestation doit être jugée , puisque la
es manœuvres successivement jouées dans les république offre de verser son dépôt sans
bureaux du ministère, pour arracher quel litige ». -

ques lambeaux d'une proie si opinée. Le tes MM. Dumetz et Prieur défendent la com
tament de Stipaldi existe en nature; il a été
fabriqué des titres et de prétendus brevets du mission , comme légalement instituée , et ne
roi, sur le vu desquels la république de Ve croyent pas même qu'il soit possible de donner
nise'a déja payé des sommes prodigieuses. Une aujourd'hui la faculté d'appeller de jugemens
commission du conseil, érigée en 1781 , est en que les parties m'ont attaqué dans le §
ni par la cassation , ni par la requête civile :
possession de l'examen de cette affaire, et les
prétendans à la succession, les uns déja écon Ce raisonnement n a pas convaincu M. Bou
duits les autres encore en litige demandent chotte , qui fait observer combien la force
un tribunal pôurºy porter l'appel dés jugemens majeure, et l'effroi des dépens, rendoient ci
ntervenus et à intervenir ;º et d'autre part, devant inattaquables les décisions du conseil.
est intéressant pour l'étât de faire porter ' L'affaire est renvoyée au comité, pour ap
1 ( 188 ) ' .

- Séance du 25 JuilleA. mier, nous a annoncé que, par le moyen des


4oo milliont d'assignats , par les recettes qu'il
De ns l' sl S , , t-M. , tin, l'une des Antilles, avoit à faire, il pourroit non-seulement acquit
csséd e c , j ' t mºnt par la France et la ter l'arriéré de 1789, l'extraordinaire de 179o,
l§a , t , il · t ch rnent du régiment de la la dépense de cette année, mais qu'il trou
C uad loup , : i y « to t en garnison , a com veroit encore 1 1 millions de reste dans le
amis d vers ci es de viol n : ; l autre détache trésor public ? et aujourd'hui à peine avec ces
mcnt d ce régiment , accus d'être auteur ressources pourra-t-il acquitter la dépense
des mall1 urs de 'ſ'abºgo , a ve ,! t arracher à jusqu'en septembre prochain ! vous allez donc
l'assemblée c lorria te des cert ſ, ats de satis décréter un nouvel emprunt pour parvenir à
faction : c'est ce qti on apprend p , c º ux lettres payer l'ordinaire § , novembre et dé
de M. de la ! nz r:ne , qtti sont r 1, oy es aux cembre ? Je conclus à ce que le projet du
comités de la ºar ne « t des colon s réunis. comilé soit examiné c t connu de tous les mem
M. Garat l aimé a proposé de ſoriner une bres de l'Assemblée avant de rien statuer ».
composition nouvelle des comités : mais cette Il ne s'agit point encore , - répond M. le
motion a été arrêtée par M. de Beaumetz, qui Couteulx , de l'emploi des 95 millions ; il n'est
a observé « que dans la rèsolution où étoit question ici que d'accélérer l' mission des assi
l'Assemblée nationale, de terminer ses travaux gnats, afin de calmer l'inquiétude des créan
dans quatre mois, une telle subversion alloit ciers chargés des billets de la caisse d'escompte.
entraîner la consommation d'un grand espace L'Assemblée prononcera ensuite sur le rapport |
de temps qui seroit nécessaire aux nouveaux de son comité , pour l' emploi de ces fonds
membres de chaque comité , pour s'instruire publics.
d'une matière que le travail de plusieurs mois Ml, Camus, sur l'apperçu du compte rendu
auroit déja rendu familiére à leurs prédé ces par le premier ministre , j'y ai vu une antici
seurs ». Cette réflexion a fait prévaloir l ordre pation de 22o millions sur l'année 179o ; des
du jour. Il appartenoit au comité des finances. sommes payées aux créanciers de M. le comte !
M. le Couteulx a proposé de décréter trois d'Artois , une somme de 12o,ooo liv. payé°
articles concernant § déterminé des en janvier dernier à madame de la Mark, pou#
billets de la caisse en assignats , dont il fixe indemnité d'un logement par elle cédé au rº
l'émission au 1o août prochain ; 1°. pour ac dans le château des Tuileries. ... .. De quel
quitter 3o5 millions dus à la caisse d'escompte ; droit M. Necker anticipe-t-il sur l'amnée pro
2°. pour faire remettre au trésorier de l'ex chaine ? comment a-t-il pu payer, par préfé
traordinaire les 95 millions restant des 4oo mil rence, des créances particulières ? Reconnoº
lions , dont la somme a été décrétée pour ac sez, MM. , ces anticipations continuelles, cº*.
quitter les créanciers de l'état. « Le comité, déprédations du trésor public, que vous ave#
continue-t-il , s'est déterminé à faire faire des juré de suspendre et d'arrêter ; forcez le m -
billets de 1 ooo liv. , de 3oo liv, et de 2oo liv,, mistre des finances à reverser dans le trésº
et il en sera échangé aux particuliers 1o ooo les sommes qu'il a payées par antici†
liv. par jour de ces trois sortes, à dater de et celles sur-tout de M. d'Artois : et pourqº
cette époque ». -
votre comité des finances me vous a-t-il pas
M, le Couteulx expose la pénurie du trésor encore montré le compte de mai dernier, et |

public. Il insinue que le premier ministre des celui qu'il vous a envoyé il y a plusieurs jour#
finances est obligé de recourir encore à former † ne les a-t-il point fait imprime
emande que tous ces comptes soien
nOllS
!
une nouvelle demande de fonds ; que ces 95
millions pourroient difficilement acquitter les communiqués et rendus publics , et enshi l
dépenses jusqu'à la ſin de septembre prochain ; nous décréterons de donner 2o millions ' *"
que plusieurs municipalités n'avoient point en le faut, au mois d'août prochain ».
core satisfait à l'acquit des impositions qu'elles M. de Beaumetz, en reconnoissant , cº†
sont chargées de recevoir, et qu'ainsi l'As le préopinant, la nécessité d'amener le gº§
semblée voulut bien prendre ces motifs en jour sur toute opération de finance, † |
considération , pour ne point lâisser vuide le les plaintes ne sont pas exemptes d'exagº# !
trésor public. puisque, loin que les fonds soient † |
« Eh ! où est donc, s'est écrié M. Camus, où en juillet, lail première
reste 95 millions ºº #
est donc l'effet de la promesse de M. Necker, assignats, année dedesla 4oo
† •
|
.

qui, dans son mémoire de la fin de mai der patriotique, et le remplacement de la gººº !
( 189 )
M. Fréteau a demandé qué l'état des dè à payer en argent toutes les sommes qu'ils re
es, celui des recettes. du déficit, et celui çoivent en a1g nt : que l'on paie ou que l'on
recouvremens soit imprimé, et qu'ensuite récompense les personnes chargées de recevoir
º président soit chargé d'écrire à tous les les impositions, et qu on s'occupe d'établir au
ºtoires des municipalités, pour faire payer · plutôt les impôts pour l'année prochaine.
us les contribuables imposés sur les rôles MM. Dupont et Fréteau se sont plaint de
ºposition avant de rien statuer, et qu'au ce que les décrets qui avoient pour objet d'ac
réalable, le projet de M. le Couteulx, soit im célerer la perception des impôts , m'étoient
ºé et ajourné à trois jours pour être dis point en vigueur, particuliérement dans la ci
llllé, devant province de Bourgogne , où la com
M..... a proposé de déterminer l'époque mission intermédiaire n'avoit point encore ex
laquelle l'émission des assign ts seroit finie. pédié les rôles d'impositions de 1789.
#ºéteau reprend la parole pour demander « Il y a , dit M. Frétcau , une influence
†ºit décrété que le ministre des finances maligne qui tend à faire avorter les effets bien
ºcera à l'Assemblée quels sont les dépar heureux de la constitution : cette influence
mens en retard de paiement, et qu'il four s'étend dans plusieurs parties du royaume.
ita un état des anticipations acquittées, et de Pressez , messieurs , par vos décrets , la per
elles qui auroient dû l'être. ception de ces impôts que les peuples de ces
M. Anson explique le projet de décret, et ce cantons offrent de payer, tandis que les enne
luon doit entendre par anticipation : « ce n'est mis du bien public empêchent d'y satisfaire.
utre chose, dit-il , qu'un effet à terme, et si Je demande que samedi prochain ce travail
ººnticipations n'ont pas été acquittées, c'est vous soit présenté ». — Il est tout prêt, répond
lu'elles n'étoient pas échues ». M. Vernier ; votre comité n'attend que les
.M. de Lameth demande, 1°. que la discus rôles des impositions qui doivent lui être remis.
ººt le rapport soient ajournés ; 2°. qu'en L'impression et l'ajournement à samedi ont
ºublant, s'il le faut, le travail des employés, été dcmandés et décrétés unanimement. G...
ººomité se mette en état dans un mois de
lendre son compte sur pièces ; 3°.. que toute
ºiitre de finance soit imprimée et distribuée A la séance du soir du 2o juillet 179o, il a
ºjours avant la discussion. été fait lecture d'une adresse de la ville de
º crains, reprend M. Vernier, que l'As Saint-Marcellin , contenant hommage à l'As
ºlée ne se soit fortement écartée du point semblée mationale de la fédération effectuée le
ºh discussion. — Il n'est question, dit-il, 14 juillet 179o, de toutes les gardes nationales,
º dº lèmission des billets assignats à échan citoyens non-armés et citoyennes de son ter
ºntre les billets de promesse d'assignats, ritoire , et de leur union à la confédération de
# public est porteur M. Maury ( l'abbé) Paris.
º observer que le compte étoit signé Du A V I S.
#º, et vu Necker. Je demande qu'il le cer MM. les Abonnés , dont la jouissance date du 3
*ºitable, afin de nous assurer de sa res
février pour 6 mois, et du 1 mai pour 3 mnois, sont
†ié M. le Couteuhx a proposé que l'As avertis que leur Abonncment ſinit au 31 du courant ;
ºe décrétât au § l'émission les assi et priés de renouveller avant le 25 pour plus de célérité
: 9n a été aux voix, et on a décrété que dans le service. MM. sont aussi prévenus de répéter
| '# Présenté seroit ajourné. laur adresse , et d'y ajouter ces mots : à commencer
par le premier de tel mois , aſin d'éviter les doubles
M. N #nauld a lu un nouveau mémoire de
| 1°. † divisé en quatre sections : . emplois.
titions; e retard du payement des impo
# Sur le remplaeement de la suppression PA R I S, le 24 juillet.
# gabelle, des impôts sur les cuirs, fers La section des Cordeliers a donné hier une
º,et savons , ' - ) »
fête à ceux de nos frères d'armes des quatre
†ºl 3oooe liv. à fournir aux dépar vingt-trois départemens qu'elle loge dans son
| 4°. †Our
§ a mendicité ;i•: *A .
étendue. C'est à ce banquet, où étoient assis
pes, etc. *ºgmentation de la solde des trou Danton, Camille Desmoulins, et tant d'autres

ºaande que Fon oblige les collecteurs : braves citoyens, qu'ont été réparées les fautes
commises dans quelques orgies de la capitale.
( 19o )
fa table étoit de 2oo couverts : on n'entendoit liers et séculiers, se sont rendus en corps
qu » vive la nation , vive / /ssemblée nº/io cette cérémonie, civique; plus de cent jeune
nale. C étoit un spectacle v ain ºnt digne 1illes, vêtues de blanc, avec des rubans au
d'hommes libres. J'si appris , pºr iiazºrd , que couleurs de la nation, suivies d'un nombre ég
le rnaire y étoit allé se faire vo.r ; mais qu il de jeunes garçons , l' espoir de la patrie , mar.
s est sauvé sans qu'on s'en appºrçi t. ( )il n'éioit choient en ordre au milieu des rangs : ils étoiem
as d'humeur à brûler de l'enc ns pour les suivis d' un très-grand nombre de mères de fa
idoles Cette fête seule honore les Parisiens : mille , vêtues d'étoffes nationales, parmi les
plût à Dieu qne tous les fédérés en eussent été quelles on distinguoient plusieurs nourrices
les tétnoins ..... ( # rtrait de / O'vervateur ) portant leurs enfans aux bres. Cette marche
Hier le procureur du roi du cliàtelet a étoit terminée par les vieillards..... Arrivés au
dénoncé formellement à ce tribunal Ju las cours de Dele) , la municipalité, les corps ecclé
Guigº nrd , surnommé Saint-Pºies . Ainsi les siastiques , les vieillards , les mères de famille ,
bons citoyen 3 espèrent qu enfin Justice sera les jeunes ſillcs et les jeunes garçons sont entrés
faite, et que la su1tede cette affaire prendra la
dans l'enceinte formée par les troupes. Plu
tournure qu'elle doit prendre. C'est M. Quatre sieurs personnes ont prononcé des discouri
mère , et non Bouclier-d'Argis , qui en est le pleins de chaleur et de patriotisme.
rapporteur.
J'crs peints sur le drapeau fédératif
Le jeudi 22 juillet à 1 1 heures du matin , les d } vetot.
7Tainyueurs (le la 1Bastil/e, accompagn s des
veuves et orphelins de ceux qui sont morts le On sait que dans le ciel la Trinité n'est qu'une ;
1789 pour la conquête de la liberté ,
14 juillettransportés C'est pour tout catholique un article de foi :
se sont sur Bastille
les ruines de la La merveille, ô Louis ! tu nous la rends commune ;
pour y rendre les honneurs funèbres à la mé Pour nous , trois ne font qu'un, la loi, la France et toi,
moire de leurs frères d armes. Le spectacle Par M. Beudot, ancien aids-major
déchirant de 3o veuves et d un grand nombre
de la garde nationale d I vetot.
d'orphelims , des blessés et estropiés placés sur
le catafalque , ont arraché des larines à tous
les assistans. Ml M. Resinont , aumônier de la Code politique de la France, ou eollection
des décrets de l'Assemblée natioh al .
députation du département de la Creuse , et
Bernard , vicaire de S inte - Marguerite , ont Je viens après mille ans changer ces loix grossières.
entonné les prières propres à la circonstance. VoLTAIRE, Mahomct. 1
Cette cérémonie a été terminée par un éloge
Paris, chez Nyon l'aîné, rue du Jardinet,
funèbre , prononcé par M. Pstienne . l'un des et chez Ballard , imprimeur, rue des Ma:
vainqueurs de la Bastille , et par la prestation thurins , 2 vol. 179o. - •

solemnelle du serment civique.


Lorsque les génies tntélaires de la patrie
Romans. ont rendu à l homme sa dignité première ,
qui ne s'empressera à connoitre ces décrets
Le serment civique, prescrit par le décret de qui , après tant de siècles d'avilissement et
l' Assemblée nationale du 7 janvier , a été prêté §n , constatent les droits de l'homme
claras cette ville , avec une pompe i1nposd ntº , et du citoyen, et 1uous promettent cette féli.
par les gardes nationales , les troupes de ligne cité † qu'on ne peut devoir qu'à l,
prodigieux de citoyens de tout
et ll ll COn CO llrS libertè , civile ? - - -

âge et de toute condition. — l es chasseurs Nous annonçons cette collection comme


royaux de Dauphiné , en garnison en cºtte complette , et nous osons dire , non seuleinen
ville , se sont empressés de se joindre (l llX gardes qu'elle l'est, qu elle l'est absolument, mai
mation les ; tous les corps eccléslastiques, régu encore qu'elle est la seule.
On s'abonne à Paris, chez Buisson, Libraire, rue Hautefeuille , à qui l'on adressera, franc de port, le pri
de l'abounement et la lettre d'ävis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
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Chez madame DELAPLANcHR , rue du Roule; et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaum
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· · II paroit tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv. pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv. peu
5 mois, franc de port, par la poste, pour tout le ltoyaume, L'abonnement negomucºce que du prem. d'an moi
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J O U R NA L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes ,


eZ dirigé par M. MERcIER.

Rien ne soulage plus les magistrats que l'autorité paternelle. MoNTEsQUIEU.

INo. C C X c V I I I. Du Mardi 27 Juillet 179o.


ASSE MB L É E NAT I O N A L E. pourront être réduits d'un quart lorsque le
temps de sa durée sera expiré ».
Séance du 26 juillet. On a renvoyé au comité de constitution une
adresse de cent vingt commissaires que la com
Sº• la demande du comité des rapports, la mune de Paris avoit préposés à l'ordonnance
ville d'Annonay est autorisée à emprunter 4ooo de la fête du 14 juillet : cette adresse tend à
livres, et celle de Vignan 6ooo livres , pour faire décréter que le champs de Mars , appellé
remboursement de sommes employées en oeu désormais le champ de la Fédération , sera le
vres utiles. lieu où nos rois seront investis de la puissance
Un projet de décret concernant la marine , publique qui leur est déléguée.
a été proposé par M. Malouet, et malgré quel M. d'Allarde annonce une offre, de la part
ques réclamations particulières de M. de Biou de la république de Gênes , de prêter à la
zat, il a été adopté ainsi qu'il suit : municipalité de Paris 7o millions , pour être
« L'Assemblée mationale , oui le rapport de employés en acquisition de domaines nationaux.
son comité de marine , sur la demande du Sans entendre les conditions du prêt, l'Assem
2 ministre, d'un supplément à la somme dé blée a passé à l'ordre du jour.
, " crétée pour l'armement extraordinaire , a dé C'étoit un rapport des trois comités réunis
crété qu'il seroit mis à la disposition du mi des pensions , de la guerre et de la marine.
M. Camus , rapporteur , a proposé de créer
· mistre de la marine, pour la dépense extraor les nouvelles pensions sur trois bases princi
* dinaire dudit armement, pour le mois d'août
prochain, la somme d'un million ; et qu'à pales , pensions de rigueur , pensions d'équité,
compter du 1er août, il sera accordé, par jour, et secours de pures graces.
généraux et autres officiers de la
· aux officiers M. Martineau vouloit qu'avant de décréter
mºrine, le traitement suivant : savoir, au vice ce projet, M. le rapporteur indiquât quel
amiral commandant, 12 liv. ; au lieutenant-gé seroit le montant total de toutes les pensions
néral commandant, 88 liv. ; au lieutenant, chef ou du moins un apperçu fidèle. M. le rappor
division, 75 liv. ; au chef d'escadre, com teur a dit qu'il ne pouvoit pas donner une
ºandant en chef.75 liv. ; au chefd'escadre, com réponse exacte, mais qu'il croyoit que la somme
nécessaire pour toutes les pensions, y compris
ºandant une division, 54 liv. ; au capitaine les articles d'exceptions à décréter, ne se mon
| Vaisseau, commandant une division de troisi
#isseaux de guerre, 4o livres ; au capitaine teroit pas à plus de 18 millions.
Vaisseau commandant une division de six Après qu'on a eu entendu M. Foucault, qui
#isseaux, 48 liv. ; au capitaine de vaisseau demandoit l'ajournement, le premier article a
de † , 36 liv. ; au capitaine commandant été mis aux voix et décrété :
de égate, avec major, 24 liv. ; s'il n'a point
Art. I°". « Les personnes qui, ayant servi
de major , 28 liv. ; au major , 24 liv. ; au l'état , se trouveront dans les cas déja déter
"tenant ,. 24 liv. ; au sous-lieutenant, 2o minés par les décrets de l'Assemblée, des 1o
et 16 du nrésent mois , ou dans les cas c,º,s
( 192 )
ticuliers, relatifs à chaque nature de service , soient : mais pourra lui être inférieure, ainsi
obtiendront une pension de la valeur réglée qu'il sera dit en l'article 7.
par lesdits décrcts. S'ils avoi, nt déja une pen IV. Les personnes qui, n'étant ni dans l'un ;
sion , mais de moindre valeur que celle que ni dans l'autre des cas prévus par les deux
lesdits décrets leur assurent, la pension dont articles précédens , auront obtenu , avant le
ils jouissent demeurera supprim e, et elle sera 1°" janvier 1-9o, une pension pour services
† par la pension plus considérable rendus à l'état, dans quelque département que
qu'ils obtiendront ». ce soit, en conformité des ordonnances et régle
L'article II a essuyé une longue et épineuse mens faits pour lesdits départemens, jouiront
discussion de la part de MM. Delbeck, Tous d'une nouvelle pension rétablie en leur faveur,
tain, Neuville, Custines, Lautrec et Dambly , laquelle ne sera jamais au-dessus de celles dont
qui trouvoient excessivement rigoureux le sort elles jouissoient précédemment ; mais pourra
de ceux des officiers généraux que le rappor être au-dessous dans les cas prévus par l'ar
teur proposoit de tenir pour retirés lorsque, par ticle 7 ». G.
le fait de la mouvelle organisation, ils ne se ( La suite demain. )
roient pas conservés en activité. Ces débats ont
amené des amendemens qui ont été , les uns
écartés par la question préalable , les autres P A R I S.
fondus dans l'article, décrété ainsi qu'il suit : Nous lisons ici une pièce publiée par le mi
Art. II. « Il sera rétabli une pension en faveur nistère espagnol sur le différent qui a fait ar
des officiers généraux qui, ayant fait deux cam mner dans les ports de l'Espagne et de la
pagnes de guerre , en quelque grade et en Grande-Bretagne. Il ne faut que jetter les yeux
quelque lieu que ce soit , avoient précédem sur cette pièce, pour être convaincu du faux
ment obtenu une pension. prétexte de la cour de Madrid, et que tous
La pension rétablie ne sera jamais plus forte ses armemens avoient un tout autre but que
que celle dont on jouissoit. Si la pension dont de guerroyer pour quelques peaux de lou
on jouissoit étoit de 2ooo liv. ou plus, la nou tre marine. Mais le roi dfe Suède a henreu
velle pension sera de 2ooo. liv. pour l officier sement déconcerté le projet en retenant les
général qui aura ſait deux campagnes de guerre; ſorces maritimes de la Russie dans la Baltique
mais cette pension cessera d'être payée à ceux On peut à peine s'empêcher de rire lorsqu'ºn
qui rentreront en activité : en sorte qu'il ne soit lit l'exposé de la cour de Madrid. Pitt touche
jamais payé à-la-fois de pensions et de traite au moment de faire prendre au roi son maitre
mens , conformément aux décress de l'Assem le ton qu'il voudra , il auroit lieu de se re"
blée, des 1 o et 16 du présent mois : elle croîtra pentir de m'avoir pas profité du moment. C'est
de 5oo liv. à raison de chaque Campagne de dans la Baltique qu'il faut aller faire désarmer
guerre au-delà des deux premières ; mais cºt l'Espagne, au lieu de s'arrêter à de vaines con
accroissement ne pourra porter le total au-delà férences dont le but est de la part de l'Es
de 6ooo livres, qui est le maximum fixé pour pagne d'attendre, pour s'expliquer plus ouver
les pensions mentionnées au présent article ». temont, la défaite des Suédois par les Russes »
Les articles 3 et 4 ont été décrétés sans dis si cela devenoit possible.
cussion. Mais il est inconcevable qu'un député dº
III. « Les officiers des troupes de ligne et notre Assemblée
assez peu instruitnationale, M.l'Espagne
des vues de L)upont,etsolº
du
les officiers des troupes de mer , qui avoient
servi pendant vingt années dans les troupes de ministère de France , pour vouloir nous engº
ligne ou dans les troupes de mer, qui avoient
fait deux campagnes de guerre , ou deux ex #erPétersbourg
dans une guerre
et de concertée entre
Madrid, etc. les coº
contre celle
péditions de mer , dans quelque grade que ce de Londres, de Stockholm et de Hollande, doº
soit, et auxquels leur retraite avoit été accordée l'ambition de la Russie
ner le commerce, avoit projetté
en comptant de rº
sur l'appui de
avec une pension , soit par suite de réformes
faites dans la guerre ou dans la marine , soit la maison d'Autriche et notre pacte de famille.
à une époque antérieure aux réglemens qui Si nous avions été assez mal-adroits P9º
seront mentionnés en l'article suivant, jouiront, écouter les sollicitations de l'Espagne , et qº
d'une nouvelle pension créée en leur faveur, la Russie n'eût pas trouvé dans † Suédois
laquelle ne pourra excéder celle dont ils jouis la résistance qu'elle n'en attendoit pas, la guº

\.
( 193 )
roit déja été déclarée par la cour de Madrid, principes et d'idées, qu'on a tant de peine à
inapas encore perdu tout espoir.Dégageons opérer dans les vieux cerveaux modifiés par
msdes griffes de la perfide maison d'Autriche. l'esclavage et la démence de l'ancien régime.
#enons à nos vrais alliés, la Prusse, la Suède, A Tulles, lors de la fédération du départe
Turc, en dépit des manœuvres impolitiques ment de la Correze , les élèves du collége de
| notre ministère, et bientôt nous verrons Tulles et de Brives ont envoyé à l'Assemblée
reste de l'Europe trembler devant nous. nationale une adresse , dans laquelle on trouve
Autriche ne nous servira que jusqu'au mo ces paroles remarquables : « Nous les plaignons ;
ºnt de pouvoir nous trahir. V. ( les ennemis de la patrie et de la liberté ) qu'ils
•-'
-

$ seroient heureux s'ils pensoient comme nous !


ils sauroient que le vrai bonheur consiste dans
Réaction de l'esprit public. la vertu , et /a vertu dans le sacriſice de ses
intéréts pour le bien général ». Courage braves
Une chose singulièrement remarquable en ce enfans de la patrie ! vous en êtes la plus douce
ment, et bien consolante assurément pour et la plus certaine espérance. L'espérance de
plriote philosophe, c'est la réaction de l'es la patrie ! c'est la devise de vos drapeaux ;
itpublic sur les efforts de nos ennemis et sur c'est la consolation de ceux qui se dévouent en
lprojets perfides des noirs, des impai'tiaux et ce moment pour vous ; vous ne la tromperez
5 ministériels de l'Assemblée mationale, en point cette espérance : vos ames sont pures
ºur de la poupée monarchique. Non-seule comme les rayons du soleil ; elles ne se laisse
mton a vu dans toutes les contrées de cet ront point infecter des miasmes de la servitude
#iº, et depuis le commencement de ce et de la flagornerie. On ne vous verra point
º, les fédérations des gardes nationales se porter sur vos épaules des bustes de marbre ,
ºuveller entr'elles et avec les troupes de pour le faire adorar par force à des hommes
º mais on a vu aussi dans un très-grand libres ; vous sentirez dans toute sa plénitude
ºe devilles, sur-tout à Dôle, département la dignité de l'homme et l'égalité des droits ;
º, à Beaune, à Tonneins et à Auch , vous perfectionnerez la raison humaine, en la
ºines, les prêtres, les ci-devant nobles , purgeant de ces vils préjugés dont on ne trouve
#mmes, les filles, les jeunes garçons et les encore que trop de traces parmi nous. Aimable
res des colléges et des pensions , se réunir et brillante jeunesse françoise ! l'espérance de
º auguste cérémonie avec une ardenr et la patrie ! je vous salue au nom de la providence
lpatriotisme inexprimables. A Auch , la fête et de tout le genre humain. C....
lié cºuronnée par la tragédie de Charles JX,
ºt la représentation de laquelle les specta
#º faisant illusion, et se persuadant voir Lettre à M. V...., l'un des auteurs des Annales
ºnt le cardinal de Guise et l'infâme patriotiques.
ºs elle-même, n'ont pu s'empêcher de
# ºintes fois : A la lanterne ! à la lan Je viens de lire avec plaisir, monsieur, la ré
ponse tranchante que vous avez faite au sieur
† les élèves de M. Jouan le jeune,
ltpas § gne des plus grands éloges, ne se
Linguet; cependant j'oserai vous rappcller une
de ses assertions , et vous donncr en même
lle le ºtentés d'avoir montré le zèle patrio temps ma réponse. Cet homme, toujours vendu
§ § pºr et le plus touchant dans la à celui qui le paie le plus, avance que les Fran
tfait im u 14 Ces chers et aimables
enfans çois, qui ont résolu d'être libres, avoient moins
§† et envoyé une invitation à de motifs bien fondés que les Brabançons dans
# ératif, faite à tous les jeunes leur insurrection , en ce que les despotes fran
† Cours d'éducation dans tous
éges et çois n'avoient pas violé un pacte formel fait
d§ †s du département du Lot avec la nation. Cet écrivain ignore-t-il donc que
ºssaire§ xemple admirable ! et qui sera les droits naturels de l'homme sont le plus sacré
mens ; † dans tous les autres dépar de tous les pactes, et que, si tout particulier a
leurs et § on de savoir que les insti droit de repousser la force par la force lorsqu'il
ls de † des colléges et pension s'agit de défendre sa vie ou sa liberté, ce droit
lriotes. c† • sont en général d'excellens devient encore bien plus sacré lorsqu'il est celui
( 194 )
Les publicistes les plus attachés à la législation introduits en France depuis les Médicis ; ur
mixte , politico-theologique, ont senti la forcº cour où l'on avoit appris de celle de Rome
de ce droit primitif, qaoiqu'ils ne l aient pas distiller et préparer les poisons les plus actif
toujours assez respecté : tels sont Grotius Ct une cour dont les vils adulateurs faisoiei
Puffendorf. Mais il suffit de jetter les yeux sur sans cesse agir l'espionage et les infâmes suj
le précieux ouvrage, devenu rare, Politique pôts du Crime , mais qui ont aussi servi à
naiurelle, imprimé en 1773, pour confondre dévol-r ; où la nécessité de fournir à ces ab(
le faux politique Linguet, qui reviendra , si on minables str,t gêmes, à l'excès de la prodig
le paie bien , aux principes ultramontains du lité, à tous les débordemens, à la rapacité d
cardinal Sfondrati. -
ministres , à l'avidité des princes , au lux
Nous n'ignorons pas que les cours despo scandaleux des grisettes, à la splendeur d ur
tiques trouveront toujours des écrivains ass z fenmme qui vouloit en vain dérober sa misère
bas pour défendre leur cause : c est ainsi quº faisoit imaginer de jour en jour ces édits fi
celle de France tient aujourd'hui à sa solde un caux,qui, en quinze années ont plus grevé
vil républicain, pour faire lapologie de ses pré peuple d'impôts qu'il ne l'avoit été sous l
varications dans le Mercure , et présenter sous deux règnes précédens, malgré le faste et l
le jour le plus faux les débats et les délibéra uerres continuelles du premier, et les d, bo
tions de l' Assemblée nationale. † du second ? Non, Linguet ne noi
Mais venons au fait. Linguet ignore-t-il donc présentera aucune cour an ienne, pas mêm
qne , depuis que la m ison de i orruine ( au celle de Tibère, où la dignité de l'homme !
jourd'hui d' Autriche ) a mis le pied en France, été aussi avilie qu'elle l'étoit à la cour de Fran
ſes habitans et leurs propriétés ont été le jouet au moment de la révolution.
de leurs despotes , princes ou souverains : que Sardanapale , au rapport d'Athénée, mont
ces despotes , tous ennemis de la nation , n en au moins de la grandeur d'ame en mouran
ont confié les plus grands emplois qu'à des mais les suppôts de la cour de France ne su
étrangers perſides , ou à des roucs l'rançois vivent à leur chûte que pour se montrer lâch
largement r'compensés ; que le peuple#n'a plºts et perſides. Avons-nous donc eu tort de no
été gouverné , depuis trente ans, que par les armer pour le salut public, et mettre fin
Gonseils de la cour de Vienne , uniquement tant de désordres ? Est-on coupable quand c
attentive à le faire gémir sous le joug de l'es reprend des droits légitimes ï Oui ! monsieu
si les souverains se croient tous autorisés
clavage, à épuiser notre trésor pour assouvir
la vo,acité d'une horde d'étrangers insatiables ; publier des manifestes pour appuyer des d
que, d'un autre côté , la cour de France dis marches , souvent les plus injustes, nous
sipoit cn une soirée , sur les toits ou dans les sommes aussi à rappeller aux yeux de tou
bosquets de Versailles, les impôts de trois cents l'Europe les causes des maux que la Fran
aroisses ; que tout ce qui approchoit fami souffroit depuis si long-temps ; causes que n'o
§ dé cette cour, livrée au libertinagº le pu ignorer aucun des inimistres des cours étra
plus scandaleux, n'en faisoit qu'un sale cloaque, gères. Il faut donc que Linguet soit un homi
où l'on craignoit à peine la vengºance qui pou § vil pour nous trouver moins fondés da
voit tôt ou tard résulter de liſée de la vertu notre insurrection que les Brabançons dans
si indignement outragée, où l'athéisme, devenu leur. Par un Abonné.
systême - pratique par la licence des tonsurés
Beaune.
épiscopisans, ouvroit la porte aux plus hor
ribles forfaits ; une cour d'où émanoient sans Cette ville a toujours fourni son conting
cesse ces ordres atroces et arbitraires , contre d'heureuses saillies : celle que nous allons ci
tout citoyen qui en prenoit le moindre om justifie cette réputation. - Un ouvrier t
brage : une cour devenue l'arsenal ou l'on for vailloit en Cctte ville, à l'autel où l'on dev
geoit les chaînes qui s'appesantissoient de plus † le serment civique : un ecclésiastic
en plus sur la m !tion opprimée, où l'on aiguisoit ui demanda ce qu'il faisoit là : un tombeu
les poignards , les stilets, que les Italiens ont répond l'ouvrier, pour l'aristocratie.
On s'abonne à Paris , chez BUIssoN, Libraire , rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port , le
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, ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
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· DE L A F R ANC E , -

· · E T A F FA I R E s P o L I T I Q U E s p E L E U R o P E ;
/

Jo U RN A L L 1 B R E , par uvue Société a" Écrivains Patriotes ,


· · · · et dirigé par Il /. MZERcI E R.
- -
T-TT
• - : . I─-— - +7-7 - - _ -

. . Rien ne spülage plus les magistrats,que l'autorité paternelle. MoNTEsQuIEU.

· ' No. C C X C I X. 7Dzz Mercredi 28 Juillet 179o.

ASSEMBLÉE N AT I O N A L E. testoit seul le narrateur , chacun en a cru ce


•. Séance du 26 Juillet au soir. qu il en a voulu croire. M. Barnave, qui a parlé
ensuite, a traité avec beaucoup de commiséra
tion les terreurs du préopinant, et a insisté sur
CerTE séance extraordinaire avoit été indi le décret proposé.
quée pour l'affaire de Montauban, qui l'a en : M1M. Destourm l, Madier, Dufraisse , ont
tièrement occupée, et prolongée fort au-delà dèmandé , l'un, « que la procédure du présidial
des mesures de la durée ordinaire. ſût envoyée au tribunal qui doit juger l'affaire»;
" Le maire de Montauban , un officier muni l autre, « que la garde nationale de Montauban
cipal, et le procureur de la commune, ont fùt conservée dans l'état de m lange où elle se
comparu à la barre ; et l'un d'eux, dans un . trouve aujourd'hui »; le troisième, « que le ré
discours de deux heures, a entrepris de dis gilnent de Languedoc fût conservé à Mlont lu
culper la conduite de ses collègues, en rejet- ' ban ». Sur tous ces avis , l'Assemblée ay nt
tant sur la garde nationale la cause de tous déterminé qu'il n'y avoit lieu à délibérer , les
les maux qui ont affligé cette malheureuse ville. Proposans et leurs adhérans ont pris quelque
, Les soldats citoyens se sont fait entendre à llumeur, ol n'ont pu la m nifester qu'en aban
leur tour, mais avec moins de longueur : ils donnant la partie : la forte majorité, qni étoit
ont passé en revue tous les faits; ils sollicitent demeurée , a rendu à 1 unanimité le décret
l'information qui doit les constater ; ils offrent que voici : -

de se constituer en prison pour ôtages de la « L'Assemblée nationale décrete, 1°. qu'il


vérité. 1 - ' - - -- · · sera informé devant les officiers municipaux,
· M. Malouet a demandé que la municipalité par les juges ordinaires en matière criminelle
fût interrogée sur les § nouvelles , à l'oulouse , à la diligence de la partie pu
mais cette pétition a été dévouée à l'épreuve blique, de tous les événemens arrivés à Mon
de la question préalable par M. , Charles La tauban le 1o mai , ainsi que de tous ceux qui y
meth, qui, reprenant l'opinion du comité , a . sont relatifs , tant antérieurs que postérieurs à
demandé l'annullation de la procédure , faite ladite époque, les circonstances et dépendan
u présidial de Montauban, où l on n'a en ces ; à l'effet de quoi les pièces deposées au
tendu d'autres témoins que les assassins et comité des rappQrts seront incessamment adres
es ennemis de la chose publique. . sées à ladite partie publique. - -

Dans un discours brillant de formes oratoires, 2°. Que jusqu à ce qu'il soit statué sur ladite
M. Cazalès a voté pour l'ajournement de l'af information , les membres du corps municipal
faire jusqu'à ce que l'opinion publique fût cal de Mlontauban demeureront suspendus de leurs
mée. Il a invoqué le témoignage †. Faydel, · ser fonctions à l'époque
, ſaite du présent de la notification
décrºt. . '
qui
-
leur
lequel est monté à la tribune pour raconter une -r

Vision qui lui est arrivée samedi soir, A l'issue . 3°. Que les, administrateurs'du département
: de la séance, il a yu'(ou cru yoir) huit hommes du Lot, ou de son directoir 1 u1Lomim tt ont,
pelotonnés, proiettant de fui enlever les pièces sur l'avis du directore du district de Mon-s
( 196 )
eipales , dont une sera par eux indiquée pour d'Allemagne suscitent par-tout des ennemis à
faire les fonctions de maire, et une autre pour la France , pour faire valoir leurs prétentions
remplir celles de procureur de la commune. en Alsace.
Et voilà l'instant où le ministre, sans même
de4º.
la Que la notification
commission qui seradu présent sera
nommée, décret et
faite prévenir l'Assemblée nationale, introduit des
au même instant aux officiers qui composent troupes étrangères ! Voilà le cas que les mi
la municipalité de Montauban , par les admi nistres font de la loi de responsabilité » !
mistrateurs du département ou de son direc M. Chabroud et plusieurs autres deman
toire. doient que M. de la Tour-du-Pin fût à l'ins
L'Assemblée nationale charge son président tant mandé à la barre, mais sur la motion de
d'écrire à la troupe de maréchaussée à Mon M. Fréteau, appuyée par M. d'André, l'As
tauban , pour lui témoigner sa satisfaction de semblée §io† décrète :
la conduite qu'elle a tenue le 1o mai. « Que six commissaires nommés par M. le
Décrète que son président se retirera , au président seront chargés de se rendre à l'ins
près du roi , pour le prier de substituer deux tant aux secrétariats de la guerre et des af
régimens quelconques à celui qui est à présent faires étrangères , à l'effet † prendre con
en garnison dans cette ville ». -
noissance des ordres donnés aux commandans
La séance a été levée à une heure du matin. pour le roi de laisser passer sur les terres et
villes du royaume des troupes étrangères ,
Séance du 27 Juillet. comme aussi de s'instruire des raisons qui
avoient déterminé à faire avancer les troupes
Plusieurs procès-verbaux adressés à l'Assem de ligne par différentes villes fortiſiées , et
blée par les directoires des districts de Metz notamment du côté de la Champagne et des
et de Mézières, y ont répandu un mouve Pays-Bas : les mêmes commissaires prendront
ment d'horreur et de consternation. On y ap connoissance des forces militaires qui existent
rend que le ministre de la guerre a écrit à sur toutes nos frontières, de l'état politique
§ Bouillé, commandant des Trois-Evêchés, des puissances étrangères vis - à - vis de la
résidant à Metz, et Colson , commandant à France ».
Mézières, « que conformément à la demande Les commissaires nommés sont MM. Fré
du comte de Mercy, ambassadeur en France teau, Dubois de Crancé, de Menou, Rhewbel,
du roi de Hongrie, ils eussent à laisser pas Emery et d'André , lesquels, munis des pou
ser sur le territoire de France les troupes au voirs qui leur ont été délivrés à cet effet par
trichiennes destimées à entrer dans les pro le président , et scellés du sceau de l'Assem
vinces belgiques, et qu'ils veillassent à ce qu'au blée , sont sortis à l'instant pour remplir leur
cun trouble ne pût avoir lieu ; et ce, en vertu mission ; il a été décrété de plus, qu'il seroit
du traité fait avec la maison d'Autriche ». nommé un comité , sous la dénomination de
M. Dubois ( de Crancé ) qui étoit porteur des comité des affaires étrangères, chargé d'exa
procès-verbaux, en dénonçant le ministre cou miner tous les traités faits avec les puissances
pable, a présenté un tableau effrayant de la qui sont en relation avec la France.
position de la France en regard avec les puis L'Assemblée, plus calme , est enfin passée à
sances étrangères. l'organisation du pouvoir judiciaire , qu'ap
« Le roi de Sardaigne arme ; 13 ooo hommes pelloit l'ordre du jour.
sont sur les frontières ; 6ooo Piémontois doi « Le dernier décret qui établit les tribunaux
vent les joindre, et nos troupes de ligne n'y de districts, comme cours d'appel les uns à
sont pas ; la Flandre et les Pays-Bas sont l'égard des autres, nécessite, a dit M. Thouret,
en guerre ; les troupes autrichiennes entrent rapporteur , l'augmentation du nombre des
dans le Brabant, et nos frontières sont dégar juges : originairement le comité comptoit en
mies ; la Champagne est ouverte de toutes proposer trois par district, maintenant la com
arts, et il n'y a point de troupes pour la dé position ne semble pas pouvoir être moindre
#§. M. d'Esterhazy, commandant de la pro de † juges ».
vince, a fait retirer son régiment de Rocroy ; M. Martineau pense que les cas d'appel de
Le 15 juillet, les hussards de Berchiny sont vant être désormais très-rares , il seroit pos
artis de Charleville ; le commerce de la sible de m'employer que le ministère des sup
§ est interrompu ; les lignes de dé pléans, au lieu de créer et de payer deux
marcation me sont point fixées ; les primees juges de plus ; mais sur la réponse de MM.
( 197 )
Mougin et Chabroud, le décret est rendu ainsi remède est indiqué par M. Prieur, et adopté
il suit : par le décret qui suit :
Art. 1er. « Il sera établi en chaque district VII. « Dans tous les cas, lorsque le tribunal
un tribunal. composé de cinq juges, auprès de district connoîtra , soit en première ins
duquel il y aura un officier chargé des fonc tance, soit de l'appel du jugement des juges de
tions du ministère public; les suppléans y seront paix, il pourra être prononcé par quatre juges,
au nombre de quatre , dont deux , au moins, sans qu'il soit interdit au cinquième de parti
seront pris dans la ville de l'établissement ». ciper au Jugement ».
Une addition est proposée par M. Thouret, Au titre des juges de paix, art. 2, l'Assem
comme conséquente à un précédent vœu du blée a décidé que leurs jugemens seroient sou
tomité de constitution ; et elle est décrétée en mis à l'appel. Il falloit un complément, que
CCS termeS : M. Thouret a présenté, et fait décréter ainsi :
« Dans les districts où il se trouvera une « L'appel des juges de paix, lorsqu'ils seront
rille dont la population excédera 5o,ooo ames, sujets à l'appel, sera porté devant les juges de
le nombre des juges pourra être porté à six, dittrict de leur arrondissement, et jugé en der
qui pourront se diviser en deux chambres, mier ressort, et sommairement à l'audience sur
† les matières de première instance, lorsque le simple exploit d'appel ».
corps législatif aura reconnu la nécessité de On a ajourné la discussion sur les rapports
tette augmentation, d'après les instructions qui doivent être déterminés entre les districts
de département ». our l'appel respectif des jugemens de leurs tri
Après une légère discussion, l'Assemblée a §, décrété à la séance du 23.
tonsacré les quatre articles qui suivent : Suite des décrets pour les pensions.
Art. II. « Celui des juges qui aura été élu le L'article 5, concernant les veuves et enfans
premier sera le président.
III. Les juges de district connoîtront, en d'officiers, a été amendé d'après les observa
tions de MM. Destourmel et de Murinais.
première instance , de toutes les causes per Art. V. « Les veuves et enfans d'officiers qui
lonnelles, réelles et rnixtes, en toutes matières,
excepté seulement celles qui ont été déclarées ont obtenu des pensions en conformité des
ordonnances et réglemens faits pour les dépar
ti-dessus être de la compétence des juges de temens, d.ns lesquels leurs maris ou leurs pères
paix, et les affaires de commerce dans les étoient attachés à un service public, jouiront
listricts où ily aura des tribunaux de commerce
#tablis. des nouvelles pensions rétablies en leur faveur,
et pour la même somme à laquelle elles étoient
IV. Les juges de district connoîtront, en portées, et notamment les veuves et enfans des
† et dernier ressort, jusqu'à la valeur officiers tués au service de l'état, sous la com
1ooo liv. en principal de toutes affaires dition néanmoins que lesdites pensions accor.
Mersonnelles et des affaires réelles, dont l'ob dées aux veuves et enfans n'excéderont pas la
et sera de 5o liv. de revenu déterminé, soit somme de 3ooo livres, · qui sera le maximum
n rente, soit par prix de bail. des pensions rétablies en faveur des veuves et
V. En toutes matières personnelles , réelles des enfans.
u mixtes, à quelque somme ou valeur que Les veuves et enfans de maréchaux de France
objet de la contestation puisse monter, les qui avoient obtenu des pensions, jouiront d'une
arties seront tenues de déclarer, au commen ension de 6ooo liv. qui sera rétablie en leur
emént de la procédure, si elles consentent aVGllI »».
lêtre jugées sans appel; et elles auront encore, Les articles suivans ont été décrétés après
)endant tout le cours de l'instruction, la fa
une légére discussion, et quelques changemens
ulté d'en convenir, auquel cas les juges de adoptés par le comité.
listrict prononceront en premier et dernier
VI. « Les anciens réglemens portés sur les
eSS0rt. -

pensions à des réductions, converties en rentes


VI. Jls prononceront en dernier ressort sur viagères des arrérages échus et non payés, sus
"#ourdesl'émission
juges de paix ». -

d'un jugement en
-

dernier
pendus jusqu'à la mort des pensionnaires d'au
tres arrérages échus et non payés, il est déclaré
essort, le comité exigeoit la présence de quatre 1°. que la disposition des articles précédens,
lºges; mais ce nombre paroissoit rendre trop |
( 158 )
supprimées, s'entend du montant desdites pen pension lui auroit été accordé originairement
sions , déduction faite de toutes les retenues en plusieurs articles. · ·
qui ont eu ou dù avoir lieu pendant le cours IX. Ceux qui, ayant fait quelqu'action d éclat,
de l année 1 89 , toute exception aux régle ou ayant rendu des services distingués dignes
mens qui établissoient lesdites réductions ( tant d'une gratific tion , d'après les dispositions des
anéantie. articles 4 et 6 des décrets du 1 o de ce mois )
2°. Que les rentes viagères, créées pour arrº n'en auroient pas été récompensés, ou ne l'au"
rages ( chus et non payés , continueront à étre rGent été que par une pension qui se trºu"
servies aux personnes mêmes dont les pensions veroit supprimée , sans espérance de rétablis
se trouveroient supprimées sans espérance de sement , seront récompensés sur le fonds dº
»établissement; et hors la nouvelle pension , aux 2 millions dest mé aux gratifications. -

personnes en faveur desquelles une nouvelle X. Les personnes qui , ayant droit à une
pension seroit rétablie. pension ou à une gratification , préféreroienl
3°. Que les arrérages échus , non payés et aux récompenses pécuniaires les récompense
portés-en décompte sur les brevets, seront com énoncées dans l'article 5 du décret du 10 dt
pris dans les dettes de l état , et payés comme ce mois, en feront la déclaration et l'addres
tels , tant à ceux dont les pensions sont sup seront au comité des pensions, qui en rendrº
primées , qu'à ceux qui obtiendront une nou compte au corps législatif.
velle pension. XI. L'Assemblée nationale se r'serve de
VII. « Les pensions rétablies en vertu des prendre en considération ce qui regarde le
articles précédens , et dont le maximum n'a secours accordés aux patriotes hollandois : e
pas été fixé , ne pourront excéder la somme jusqu'à ce qu'elle ait prononcé sur cet objet
de 1 o, ooo livres , si le pensionnaire est actuel les | secours continueront d'être distribué
lement âgé de moins de soixante-dix ans : la comme par le passé.
somme de 15 ooo liv. , s'il est àgé de soixanto XII. Pour subvenir aux besoins pressans de
dix à quatre-vingts ans : et la somme de 2o,ooo personnes qui, se trouvant privées des pension
livres , s'il est àgé de plus de quatre-vingts ans. qu'elles avoient précédemment obtennes, n'au
Tout ce qui excéderoit lesdites sommes de roient pas de titre suffisant pour en obtenir d
meurera retranché. Les pensionnaires actuels , nouvelles, et ne seroient pas dans le cas d'êtr
âgés de plus de soixante et quinze ans , dont renvoyées, soit à la liste civile, à cause de !
les pensions s'élèvent au-dessus de 5ooo liv. , nature de leurs services, soit au comité de l
ne pourront être réduits au-dessous de cette quidation , à cause des indemnités dont
SOIllIIl (2.
prétendroient que leur pension est le rembour
Ceux qui, ayant servi dans la marine et les sement, il sera fait un fonds de deux millionſ
colonies , auront atteint leur soixante-dixième réparti et distribué d'après les règles suivantes
année , jouiront de la même faveur que les cinq cents portions de 1, ooo livres; millibpol
octogénaires. tions de 5oo livres; quatre mille cent une p?
Les veuves des maréchaux de France qui tions de 2oo livres ; inille trois cent †
ont atteint l'âge de soixante-dix ou de quatre de 15o liv. Les secours de la première cla
vingts ans, jouiront de la faveur accordée à cet me seront donnés qu'à des personnes marié
•âge. - ou ayant des enfans : ceux de la seconde cla
VIII. Il ne sera jamais rétabli qu'une seul pourront être donnés à des personnes mariée
pension en faveur d'une seule personne, quand ou ayant des enfans, ou sexagºnaires ; les s
même elle auroit servi dans plusieurs dépar cours de la troisième classe seront à rib#
temens, et quand même ce dont elle jouit en toutes personnes qui y auront droit. 1

Nous alonnerons la suite de ce décret dans les prochains numéros.


, On s'abonne à Paris , chez BUIssoN , Libraire , rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le f
-del'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Autours des Annales Patriotiques.
-,t Chez madame l}ELAPLANcHE, rue du Boule , et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royau
# de llEtranger . .. : || . '
: 1 : . | -

« Il parott tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv. pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 #
-ºinois,frano
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de port, par la poste , pourtout le ſtoyaume. L'abonnement
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ne commence que du prem. li'un m
, ) • < • !' - . º- • - - - - - A • -
r
· ANNA LES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E ,
ET A F F A I R E s P o L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ; /

JO U R NA L L I B R E, ar une Société d"Ecrivains Patriotes,


et dirigé par M. MERcI En.

L'indifférence du peuple, même pour ses bienfaiteurs, lorsqu'ils sont


en place , est une vertu publique.

No. C C C. Du Jeudi 29 Juillet 179o.


AssEMBLÉE NATIO N A L E. pièces nécessaires pour la connoissance de cette
affaire ».
' Séance du 27 Juillet au soir. L'isle de la Guadeloupe avoit originairement
député à l'Assemblée mationale MM. de Curt
Lzs alarmes venues de Metz et de Mezières, et de Galbert, qui ont été admis à charge de
au milieu de l'Assemblée nationale, se sont ratification.
ndues dans Paris d'une manière non moins Au lieu de ratifier, la colonie envoye trois
effrayante que rapide. Une foule redoutable nouveaux députés, avec des pouvoirs en règle.
s'étoit portée aux Tuileries, sous les fenêtres L'Assemblée n'a pas cru devoir oublier les
du temple national, et là, des cris multipliés services et l'assiduité des députés précédens ;
réclamoient l'intervention des législateurs pour et sans prononcer sur la mesure de la repré
sobtenir du roi, « qu'il chassât d'auprès de lui sentation coloniale, elle décrète « qu'elle con
des ministres infracteurs des décrets, eumemis serve, comme représentans de la Guadeloupe,
' de la constitution, fomentateurs d'une contre MM. de Curt et de Galbert, admis par son
révolution qu'ils veulent arroser du sang de décret du 22 décembre 1789, et cependant
la patrie ». Telle étoit la fermentation popu , admet MM. Chabeul de la Chamière , Nadal de
laire, telles étoient les clameurs qu'elle avoit Sinteau , représentans de ladite colonie ; M.
élevées dès le premier moment. Robert Coquille pour l'isle de Marie-Galante,
L'auguste séance en a été obsédée, mais non _sans que cette mesure de représentation puisse
-

tirer à conséquence pour les prochaines légis


pas troublée ; le président a rétabli l'ordre latures ».
avec une parole, en observant que la nation . Séance du 28 Juillet.
| assemblée ne pouvoit pas connoître des pétitions
tumultueuses. La garde nationale s'est mise en Le premier objet qui a fixé l'attention de
activité au dehors pour dissiper cet orage, qui l'Assemblée, est une lettre adressée par M.
#
-
eu aucune espèce de suites
L'affire de Tabago a été rapportée par M.
de Montmorin, qui, en assurant de la droiture
de ses intentions, annonce que le passage des
* Pillon. Il est impossible de douter que le régi troupes autrichiennes, démandé par le comte
de V§ n'a été accordé par le roi que
de la Guadeloupe ne soit très-coupable ; '
| mais les choses n'etant pas suffisamment éclair comme une suite naturelle des traités et pro
• sies, l'Assemblée a rendu le décret qui suit : cédés observés avec la puissance autrichienne,
| . * L'Assemblée nationale renvoie l'examen des sur les terres de laquelle la France elle-même est
its qui lui ont été dénoncés concernant le obligée quelquefois de faire passer des troupes ,
· détachement du régiment de la Guadeloupe, ajoutant qu'un refus eût été impolitique.; et
qu'au surplus cette demande du comte de Mer
y† arrivé de Tabago , aux comités cy est une simple prévoyance ; qu'il n'est encore
militaire et des colonies réunis, pour en faire
· raPport à l'Assemblée. - - -
passé sur nos terres aucunes troupes, et que
l " » Dºcrète en conséquénce que le ministre de
| s'il en passe ce sera en très-petit nombre.
| Cette lettre a été renvoyée aux six comr
# #ºne sera tenu de donrier à ces comités attendoit
( 2oo )
Un incident de courte durée a occupé l'As passage libre par le comté de Beaumont, le
· semblée. Il s'agissoit de fixer définitivement le Pont de-l'Arche , près le Hainaut, à condition
chef-lieu du département du Pas - de - Calais, méanmoins que les troupes ne pourront séjour
disputé entre les villes d'Aire ; d'Arras et de
ner ni loger sur les terres de sa majesté aposto
Saint-Omer; sur la demande de M. de Beau lique ; qu'ils n'y feront aucuns dégâts, et que
metz, il est décrété que ce chef-lieu sera la les vivres demandés seront payés comptant de
ville d'Arras. gré à gré. -

M. Freteau a paru à la tribune , rapporteur Vous voyez, a dit M. Fréteau, que la clause
de la mission des six commissaires. l a fait de réciprocité ne s'y trouve pas ; nous en avons
lecture de plusieurs lettres, qui contiennent fºit l'observation au ministre ; nous lui avons
tous les faits dont on cherche la ccrtitude. rappellé le décret du 28 février de l'Assemblée
La première, écrite le 3 juin 1-9o par le nationale , sanctionné par le roi , qui porte
gº ! Bender, commandant autricliien , au
comte de Mercy, porte « que les habitans de
que le passage des troupes étrangères dans le
royaume ne pourra être permis sans l'autorisa,
Givet ont insulté les troupes autrichiennes ; tion du corps législatif : il nous a répondu qu'il
'invite M. de Mercy à en donner commoissance avoit toujours oublié l'article du traité, et m
au roi de France et à l'Assemblée nationale , entendu le décret de l'Assemblée.
et l'engage en outre à obtenir du roi , et de · Sur le fait « que les frontières ont été dégar
I'Assemblée nationale, le passage des troupes mies de troupes », le ministre a écrit à M. Fre
autrichiennes sur les terres de §, pour teau que les frontières étoient dans un état de
se rendre dans les provinces belgiques. défense respectable. Il a joint à sa lettre un état
La seconde , écrite le 12 juin par M. de des déplacemens ordonnés; et, d'après cet état,
Mercy à M. de Montinorin, demande, « d après ii est constant que Rocroy est réduit en ce mo
les principes , dit-il , d'une juste réciprocité, ment à 15o hommes de garnison, et Charleville
que les troupes du roi son maître puissent passer à un simple escadron du régiment d'Esterhazy.
· sur les terrcs de France ». « Sur la situation politique actuelle de la
27 juin. Lettre de M. de Montmorin à M. de France avec les puissances voisines , le ministre
la Tour-du-Pin, contenant envoi de la lettre des affaires étrangères a dit à MM. les com
récédente , et instances pour en faire adopter missaires que les armemens de l'Angleterre
a demande par le roi. étoient imnenses ; que ses troupes de terre
17 juillet. M. de la Tour-du-Pin répond , sont augmentées des milices : que quatre vais
· « que le roi n'ayant trouvé aucune raison qui seanx hollandois se sont joints à l'escadre an
pût légitimer un refus , il l'avoit autorisé à gloise , et que deux autres s'y joindront inces
' donner des ordres pour que les troupes autri samment ; que ses négociations avec l'Espagni
chiennes eussent liberté de passage ». sont constamment suivies ; que l'Espagne fail
Méme jour 17 juillet. M. de la i'our-du-Pin des propositions très-raisonnables, qui serôa
envoye à M. #ouillé les ordres du roi « pour † acceptées : et qu il est im
qu'il ait , lorsqu'il en sera requis oflicielle possible que les préparations de guerre de l'An
ment, à les faire passer aux lieutenans de roi
gleterre n'aient pas un autre objet que cett
des villes frontières qui seront tenues de lais négoc'ation : que les dépenses de préparatifs d
ser passer lés troupes autrichiennes, en prenant guerre de l'Angleterre peuvent être évaluée
les précautions d'usage , pour que les troupes, trente-six millions ». -.

dans leur passage, ne causent aucun trouble ». Le ministre a terminé par me dire, a ajout
« Ces ordres , reprend M. Fréteau , ont été M. Freteau, que sans la féte de la fédéra
| envoyés par M. de Bouillé aux lieutenans de tion, il auroit instruit l Assemblée nationale d
roi de Thionville et de Mézières , mais nous ne tous cès faits, et qu'il se disposoit à lui en dor
sommes pas officiellement sûrs qu'il les ait mer connoissance incessamment. Qu'à l'égar
des dispositions de l'Espagne, elles m'avoie1
adressés à cclui de Verdun , quoiqu'il soit
difficile d'en douter, Au surplus, ces ordres pour objet que d'empêchèr la communicatic
, ont-ils pu être donnés par les ministres ? Voici des François avec les Espagnols. -

, à cet égard les termes de l'article 34 du traité « Quant à l'Allemagne , le roi de Hongr
passé en 1769 entre la puissance authichienne paroit disposé à la paix ; m is quelques princ
· et la cour de France, - -

allemands, notamment l'évêque de Spire, m


j Il porte que les troupes de sa majesté très noeuvrent fortement contre l'exécntion des,d
chrétienne , ainsi que son artillerie , auront crets de l'Assemblée nationale de France, rel
( 2OaI )
• tifs aux droits féodaux. Le cardinal de Rohan du royaume l'exigera. Le niinistre donnera un
est maintenant au-delà du Rhin, occupé à sol état des armes et des munitions qui auront été
liciter des mouvemens hostiles, et partie de la délivrées, et dont la distribution sera ſaite sur
ci-devant noblesse d'Alsace se dispose à faire la demande des directoires de département et
cause commune avec les princes d'Allemagne , de district ».
et a déja envoyé ses protestations contre les dé M. Lucas a demandé † cardinal de Ro
crets de l'Assemblée mat onale à la diète de luan fût mandé à la barre pôur rendre compte
l'empire ». de sa conduite.
: « Dans le Brabant, on insulte publiquement M. Dillon a entrepris la défense des ini
le pavillon françois et les commerçans p irticu nistres, et a soutenu qu'on ne pouvoit refu
· liers » « La Savoie allègue que les gardes na ser le pâssage aux troupes autrichiennes.
tionales de Marseille ont fait des menaces d'in M. d'Aiguillon a appuyé l'avis du comité, en
vasion, et, sous ce prétexte, il a été envoyé à demandant que la conduite du ministre des
Nice un renfort de troupes ». affaires étrangères fùt iinprouvée, et qu'il fût
« Relativement aux bruits qui ont couru des déclaré personnellement responsable des m2l
dispositions hostiles faites à Chambéri et à heurs que les ordres qu'il avoit donnés pour
· Barcelonette, le ministre a assuré n'en avoir I'OlºI) t OCCQ SlOIlIlG l'.

| aucune connoissance et a dit n'y pas croire ». M. de Mirabeau l'aîné est monté à la tribune
· M. Fréteau a enfin proposé un projet de pour dénoncer un projet de contre-révolu
décret qui a été adopté à la forte majorité. tion, dont le manifeste se répand avec pro
: « L'Assemblée nationale déclare qu'en con fusion dans tout l'empire , et paroît revêtu de
, formité dn décret du 28 février dernier , ac la signature de Louis-Joseph de Bourbon, ci
1 cepté et sanctionné par le roi , le passage d'au devant prince de Condé.
cunes troupes étrangères sur le territoire de Il a proposé de décréter que M. de Condé
1 France, ne peut être accordé qu'en vertu d'un seroit tenu de faire dans trois semaines le dé
| - décret du corps législatif sanctionné par le roi ; saveu authentique de cet écrit, sinon que son
i en conséquence les ordres émanés du ministre, silence seroit tenu pour aveu , et qu'il seroit,
relativement au passage des troupes autrichien lui, déclaré traitre à la patrie, et ses biens livrés
• nes sur le territoire de la domination françoise, à l'administration des départemens, pour être
seront réputés comme mon-avenus : et cepen satisfait au paiement de ses créanciers, † surplus
dant l'Assemblée nationale se réserve de statuer tenu à ses enfans, ou destiné à des établisse
sur le passage demandé par l ambassadeur du mens publics.
roi de Hongrie, lorsqu'elle aura connoissance Cette motion a élevé une grande fermen
du nombre des troupes , de leurs différentes tation dans l'Assemblée , et même au dehors ,
armés, de l'ordre de leur marche et de leur où une foule immense en attendoit l'événement.
destination. -
La flactuation des opinions s'est soutenue long
: ' L'Assemblée nationale, instruite des plaintes temps, sans qu'il ſût possible, en quelque sorte,
portées par l'ambassadeur du roi de Hongrie, de pressentir celle qui dºvoit l'emporter. Des
et voulant maintenir la paix par tous les moyens citoyens non susp cts embrassoient l'un et
| de justice qui sont en elle, charge son président l'auire parti , MM. de Lamºth , Robertspierre,
de se retirer pardevers le roi , à l'effet de prier Saint-Fargeau , s armoient fortement contre le
S. M. de donner des ordres précis pour que la projet de décret de M. Riquetti. D'autre part,
| " police soit strictement observée , et prévenir les détails trop certains du projet de contre
toute infraction aux droits des gens ; décrète révolution faisoient frémir l' Assemblée et les
| que S. M. sera suppliée de prendre vis-à-vis tribunes , lorsque M. de l ameth s'est écrié :
les puissancos étrangères le précautions néces « Sous le despote Louis XIV la France étoit
# saires pour que la liberté du commerce , et no esclave , et elle triomp a de toutes les puis
# tamment sur la Meuse, ne soit point troublée. sances de l'Éurope , confédérées contre elle :
=5 : Et attendu les réclamations de plusieurs mu
que sera-ce donc aujourd'hui qu'elle est libre ?
les François ont-ls moins de valeur aujourd'hui
, mcipalités qui demandent d être armées pour
* ºutenir la constitution qu'elles ont juré de en combattant pour leurs foy rs , qu ils n'en
= ºintenir, que le ministre de la guerre sera ont eu en combattant pour la gloire d'un roi ,
ºu de se concerter avec le comité militaire ou plutôt pour ses fantaisies ? Armez-vous, les
- † ºire délivrer des armes et des munitions | ennemis trembleront. Que peuvent - ils faire
- • 11 • i) 1 - -
( 2o2 )
ont juré entr'eux de défendre leur hberté jus XV. Lorsque le décret porté par le corps lé
· qu'à la mort ? » Et il a conclu de passer à l'ordre gislatif aura été sanctionné par le roi , les pen
du jour. sions comprises dans la première liste seront
On a enfin passé à l'ordre du jour, c'est-à payées sur le fonds qui y est destin par l art.
dire que l heure étant très-avancée ( il étoit X, V du décret du 16 de ce mois. A l' gºrd des
près de 5 heures du soir ) l'Assemblée s'est pensions et secours compris dans les seconde
séparée. et troisième listes, il sera fait fonds par addi
tion , entre les mains des personnes chargées
Suite des décrets sur les pensions. du paiement des pensions, du montant desdites
listes. Chacune des années suivantes, le fonds
XiII. Les mémoires présentés dans les diffé de ces deux listes ne sera fourni que déduction
rens départemens par les personnes qui ont ob faite des portions dont jouissoient les personnes
teau des pensions , les décisions originales in qui seront décédées dans le cours de l annºe
tervennes sur lesdits mémoires, les registres précédente ; de manière que lesdits fonds di
et notes qui constatent les services rendus à minuent graduellement , sans que , sous aucun
l'état, ensemble les mémoires que toutes per prétexte , il y ait lieu au remplacement d'au
sonnes qui prétendent avoir droit aux récom cune des personnes qui auront été employées
penses pécuniaires, jugeront à propos de pré dans les seconde et troisième l,stes. -

senter , seront remis au comité des pensions , XVI. Les quatre listes seront rendues publi
qui les examinera et vérifiera, ainsi que les ques par la voie de l'impression , avec l'exposé
mémoires qui lui ont été déja remis. Il sera sommaire des motifs pour lesquels chacun de
adjoint au comité six membres pris dans l As ceux qui s'y trouveront dénommés y aura été
semblée , et choisis au scrutin en la forme compris.
ordinaire, de manière que le comité sera à
l'avenir composé de dix-huit membres. XVIIe et dernier. Les pensions accordées
XlV. Après l'examen et la vérification des commenceront à courir du 1°r janvier 1790:
nais sur les arrérages qui reviendront à chacun
états et pièces énoncés en l'article précédent,
le comité dressera quatre listes. La première pour l'année 179o, il sera fait imputation de
ce qu'on auroit reçu pour ladite année en exé
comprendra les pensions à payer sur le fonds cution du décret du 16 de ce mois. G.
de dix millions, ordonné par l article XIV du
décret du 16 du présent mois ; la seconde com
prendra les pensions rétablies par les articles 2,
# 4 et 5 du présent décret : la troisième liste Anecdote très-patriotique.
comprendra les secours établis par l'article 9 :
la quatrième liste comprendra les personnes Les élèves de M. Dubusc, de Vincennes»
dignes des récompenses établies par l'article 5 travailloient à l'autel du champ de Mars : on
du décret du 1o de c · mois, et qni les auront demanda à l'un d'eux , habillé en grenadier :
référées aux récompenses pécuniaires. Ces et âgº d'environ huit ans, si ce métier lui
§ seront prés ntées au corps législatif, à plaiso t. « Je suis malheureusement trop jeune»
l'effet d être approuvées ou réformées, et le répondit l enfant , pour offrir mon sang à la
décret qui interviendra sera présenté à la sanc patrie; je ne puis lui donner que ma sueur ;
tion du roi. je la répands de bien bon coeur ».
Faute à corriger dans le Nº. CCXCVIII.
Page première, première colonne, lgne 21 , amiral commandant, 12 livres, lisez 12o livres,
On s'abonne à Paris, chez BUIssoN , Libraire , rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le priº
de l'abonnement et la lettre d'avis , et toutes les letti es pour les Autcurs des Annales Patriotiques.
Chez madame DELAPLANcHE, rue du l{oule ; et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royauºº
et de l'Etranger.
'Il paroft tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv, pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv. Paº
mois , franc de port, par la poste, pour tout le tèoyaume. L'abonnement ne commence que du press. d'uº mºº
S U P P L É M E N T A U No. C C C.

P A R I S, le 26 juillet. à M. Mitouflet ni à ses amis. M. Riolle répond


On a lu hier à la société des amis de la cons que l : la triotisme est entretenu par les jour
n ax : et il cite principal ment le Journal de
titution une lettre de Cherbourg , dans laquelle J'a ^ , le Patriote François et /es Annales Pa
' on dénonce le maire de cette ville pour avoir */ i , ques. ( L'Obse1vateur, No. 7 ).
· fait défense d'illuminer le 14 juillet Nous avons Nous observerons, de notre côté , que nous
' reçu, de notre côté , une autre lettre qui nous avons beaucoup connu M. Riolle, et qu'au com
| instruit du même fait , et dans laquelle on mencement de la révolution il a colporté plu
' nous"envoie le quatrain suivant, relatif à la sieurs ouvrages anti-ministériels et anti-autri
défense d'une illumination proposée par les amis chiens , entr'autres notre brochure intitulée
de la constitution, et qui devoit représenter un l'Orateur des Etats-Généraux, qui parut en avril
: soleil :
I - 89. Mais, depuis le mois d'octobre dernier,
Pourquoi fais-tu défendre, aristocrate maire, M. Riolle s'étoit attaché au cliâteau des T'uile
Qu'un soleil patriote et t'échauffe et t'éclaire ? ries, et ne quittoit plus les anti-chambres des
ministres. Il a fui nos conseiis et notre fréquen
| Crains-tu du plus beau jour le charme impéi ieux ,
" Et des plus doux transports l'emblème ingéuieux ? tation , et mous avons vu clairement qu'il tra
hissoit la cause de la nation. Le malheureux !
· Il paroît cn effet que ce M. le maire n'aime il étoit obéré de dettes ; il croyoit que le pou
* pas † lumières patriotiques : et cependant voir exécutif les paie roit, et lui fe oit un sort
pour être maire dans la nouvelle organisation brillant. Il ne savoit pas que les agens de ce pou
# des municipalités, il faut avoir un patriotisme voir ne cherchent des traitres que pour les mettre
éclairé, et ne point s'exposer à être ainsi tra en avant moyennant quelques louis, et que si ces
duit devant l'opinion publique de 25 1nillons traitres ne réussissent pas, ils les désavoucnt et
d'hommes qui vous montrent au doigt , et qui les abandonnent. ' rai,ir une nation pour des
, disent : Voilà un maire aristocrate ! All ! si louis ! quelle bassesse ! Au reste , ie connoissois
j'étois maire, j'aimerois mieux être englouti tout l liomme, et je savois bien qu ii échoucroit comme
vivant dans la terre , comme Corée , L)atllan les autres, queis que fussent ses proj ts. Ma sé
et Abiron , que de m'entendre appeller mcrire curité à l'égard de tous ces lâches co, plots et de
aristocrate! Mais M. le 1caire de Cherbour leurs vils instrumens, sécurité qui ne m'a jam is
, passe pour un honnête honimº : si cela est, # abandonné, s'est fondée sur ti ois choses ; 1°. la
, n'a qu'un pas à faire pour être bon patriote : un l'rovidence, qui s'est décidée bien ouvcrtement
# lioinme de probité a bientôt pris son parti en ponr notre revolution : 2°. los progrès conti
· faveur de la révolution. C..... nuels d'une raison universelle , et 3°, la vigi
lance , le zèle et le patriotisme des bons ci
Il paroît certain que M. Riolle (Trouard de), toyens, et sur-tout des gardes nationales et de
arrêté à Bourgoin, est un émissaire du ministère. la plus grande partie des nouvcli s municipali
Il alloit à la cour de Turin. On a trouvé sur tés. 1/u van um laborabun t iaimici noslri. C....
lui un écrit contenant une suite de questions AFFAIRES POLITIQUES ÉTRANGERES.
| auxquelles il étoit chargé de répondre. Ces
questions sont à-peu-près ainsi conçues : « Quels
sont les royalistes marquans qui sont placés
P E s T, en Hongrie , le 1er juillct.
dans le nouvel ordre de choses » ? « quels sont Tout prend dans ce royaume un air mena
les démocrates qui sont placés dans le nouvel çant. Les paysans viennent de faire remettre à
ordre de choses » ?« quels sont les royalstes sans la diète un mémoire plein d énergie et qui a
Place?- « quels sont les démocrates sans pla grandemºnt étonné. On y a reiuarqué S ll l'- lOut
º»?« quel efïet produiroit dans les provinces le p.ssdge suivant : « N ous n avions pas cou
un voyage du roi .. ? ronné Joseph , et néanmoins nous l'avons re
| · « Quelles peuvent être les causes locales ou connu pour roi de Hongrie. Une vaine céré
| accidentelles qui entretiennent le patriotisine monie avoit donc été jugée inutile pour lui
donncr un titre et des droits. Nous reconnois
( 2o4 5
das bcsoin de sa faire co Ironner potr que assurer un2 prompte pacification en Allemagne,
nous obéissions ». Cette insurrection a paru qnoique toi.t y soit dans l'appareil de guerre le
mériter qu'on y répondît avec vigueur, ( c'est plus formidable. les ambassadeurs des électeurs
à-dire à l'autrichi nne ). On les a donc mcna se ren{ nt sans délai à 1'rancfort , et ils y seront
cés d'employer la ſorce pour l s faire rentrer b ºnt t tons réunis. On pense même que Léo
dans le devoir. ( V ,ls atòni s, il vous convient poid s'y rendra, persuadè d'obtenir les suffrage
bien de raison n r devant les dieux de la tnaison généraux D'autres croyºnt le choix et le cou
d'Autriche q 1 descend : nt en lign droite d'A ronnement d un empereur encore ſort éloigné,
dam par un p gneur de chanvre de la Souabe ! ) et que cet événement dépendra particulière
Mais comme les p ysans de Hongrie descendent ment de l influence de l' Angleterre. V.
aussi d' Adam , ils ont ré, qué ainsi : « Q)ui l) E H A M n o U R G , le 15 jui//et.
sont vos soldats º ne sont-ils plus nos frères , Selon les dernières lettres de Suède , le roj
nos amis, nos pères ou nos parensº vons vous conserve toujours son avantage contre la flotte
ſlattez en vain d'en faire des bourreaux de leurs
russe, et n'attt ndoit que la réunion totale de sa
familles et de leurs concitoyens ». Cette réponse flotille pour prendre l' ennemi entre deux feux,
annonce clairement que par-tout les ho1nines au cas qu'il ose gardºr sa position. Mais la ten
commencent à s'appercevoir qu'ils sont Licm
tative que sa majesté a faite près de V\ ibourg,
sots de se faire é gorger pour un autre homme en débarquant une partie de sºs troupes de te; re,
qui fait les mêmes 1onctions anim les qu'eux ; me lui a pas réussi commº il l' ºspéroit. il a ce
qui souvent a beaucoup moins de cervelle ,
et une cerveile plus mal organisée que la leur. pendant pr s plusieurs magasins russ s. détruit
Mais comment le voile n'est-l pas tombé l'lutôt ! une f brique de poudre à canon , qu, lijnes cd
sernes et ſait un asscz grand but : i. : a Russie
la comparaison est si facile à laire ! C.... ne voit pas. sans le plus grand étonn m nt, u'il
L) E L o N D # r s , le 22 juillet. ose se montr r les arines à la main jusques §
Quelques-uns de nos polit ques envoycnt ces les environs de Petersbourg Le général Meyer
jours - ci une ºottº dans la Ba'tique , ( il y a feld avancº toujours dans le pays enneini depuis
six semaines qu ell devroit y étre. ) Notre al qu'il a quitté Pyttis. La Pologne s'occupe de
liance avec l t Prº1sse nous ouvre en Pologne sa régénération. Un parti considérable penche
un nouveau canal , dont on espère ici tirer un pour rendre la couronne liéréditaire. .. mais
grand parti pour le commerce, M. Hayles , l'Autriche n'auroit fait la loi aux Polomois s'ils
notre ministré en Pologne a dû faire part des avoient pris ce parti depuis que Sobieski sauva
intcntions de notre gouvernement à cet égard, Vienne des mains du Turc. Il est très - vrai
et demander un traité de commerce qui lie que les habitans du Holstein refusent de payer
étroitement nos intérêts à ceux des Polonois. aucun impôt. : e primce m'a pas eu de succès
La Suède s'y est aussi expliquée par son mi dans son voyag°. J".
mistre, sur le desir qu'elle a de faire de son côté DE VA L E N C I r N N E s, le 2o juillet.
un traité d'alliance avec la Pologne. Ces in
térêts respectifs seront liés sous peu de temps. L'acte du directoire n'a pas répandu la cons
ternation parmi les Liégeois ; les troupes des
On ne paroît pas ici décidé à renoncer à la
pêche de la baleine sur les côtes de l'Amérique. cercles semblent au contraire avoir perdu toute
activité dans ce moment. Un même état de
On s'attend à la guerre, si l Espagne s'obstine
sur cet objet. /^. langueur se fait remarquer dans les armées
autrichiennes et brabançonnes , si l'on excepte
DE R A T I s n o N N r , le 1 o juillet 1-0o. quelques légères esc rmouches entre des pelo
On étoit déja ſort inquiet à Vienne de l'ar tons qui se répandent au hazard dans les cam
mée du l'rince de Coi,ourg , dont on tâchoit pagnes. Il est entré quelques trains de grosse
en vain de diminuer le revers qu il venoit d'es artillerie dans Luxembourg, et différens déta
suyer devant Giurgevo , lorsqu'on reçut la mou chemens : il en arrive d autres successivement.
velle d un petit avantage remporté sur les Turcs Les Prussiens sont aussi tranquilles au Bas
par le général Clairrait, qui cependant a manqué Rhin. Ce calme, loin de rassurer les partis, leur
d'être fait prisonnier. La perte qu'ont fait les donne lieu au eontrairo de § bientôt
T'urcs n'est pas si considérable qu'on l'avoit dit ; une explosion des plus vives. Le duc d Urse
et les autrichiens ne les ont pas repoussé sans est libre, et a même obtenu de poursuivre ses
laisser un assez grand nombre de morts sur le dénonciateurs : ce qui fait présumer un chan°
champ de bataille. Le bruit général semble nous | gement dans les manoeuvres du congrès. V.


1 | ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
-

· · D E L A F R A N C E ,
ET A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
J0 U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes ,
" . . ' - et dirigé par M. MERci E R.
| • La noblesse n'étoit qu'un préjugé, mais un préjugé bien insolent.

- No. C C C I. Du Vendredi 3o Juillet 179o.


: ASSE M B L É E N AT I O N.A L E. phiné ; il demande qu'il soit nommé un comité
de douze personnes, chargé de prendre con
Séance du 29 juillet. noissance des affaires extérieures du royaume,
*'.
d'en rendre compte sous huit jours à l'Assem
L, ministre
de la marine a envoyé à l'As blée nationale , et de lui proposer ses vues sur
, semblée nationale l'état de la dépense ordi les moyens de pourvoir à la sûreté de l'état.
naire et extraordinaire de son département ; Cette motion est appuyée par M. de Noailles
· il fait monter la première à 4o millions 5oo le jeune, qui a présenté un tableau consolant
· mille livres; la seconde, à 7 millions 167 mille de l'union des gardes nationales et des troupes
, lines, et demande que cette dépense soit dé réglées : force imposante, dit - il , qu'aucuno .
: crétée comme indispensable. Sa lettre est ren pºussance europé nne ne pent atteindre, et
,º "# au somité de la marine. n'osera attaqner. Mais M. Regmanlt le jenne
· Un mémoire adressé à M. de Montmorin , observe « que le décret qui a donné au roi l'ini
: par M. le bailli de Virieu , chargé des af tiative seroit détruit , si on charg oit des com
4#ires de Malte, est envové à l'Assèmblée par missaires du corps lég slatif de présenter des
[M. le garde des sceaux. C'est une réclamation projets de plans de défense. Vos ennemis ne
, contre le décret du 3 juillet présent mois, « qui demanderoient pas mieux que vous vous arro
: Pºrte que le produit du rachat des droits fºo geassiez tous lºs pouvoirs : ils se serviroient de
: ºux, appartenans à cet ordre , sera versé ce prétexte pour rejetter sur vous les fautes des'
# dans la caisse de l'extraordinaire , jusqu'à ce ministres, et leur responsabilité seroit anéantie».
'9ue l'Assemblée nationale ait pris un parti « Empress z-vous donc , a repris M. Emmeri,
définitif à son égard », disposition qui est re d'organiser l'armée, et ensuite les gardes natio
, #ºdée comme une expropriation provisoire. nales ; c'est alors que le corps législatif connoî
ºtte réclamation a provoqué M. Camus à tra au vrai l'état de notre force niilitaire ».
ºerver qu'il seroit utile que l on s'occupât Et sur son avis ce décret intervient , qui
# la question de savoir si les diff'rens or nomme six commissaires seulement, chargés de
dres de Malte, de Saint-Lazare, du Saint prendre connoiss nce des traités passés entre la
Esprit, et autres, subsisteront. Il en a fait la France et les différ ntes puissances étrangères,
ºtion expresse , et par un décret rendu en ainsi que des obligations r spectives qui en ré
ºnséquence. la question est renvoyée à l'exa sultent, pour en rendre compte à l'Assemblée
ºn du comité de constitution, auquel seront nationale au premier jour.
adjoints deux membres du comité ecclésias L'ordre du jour , qui n'a pas pu s'introduire
"que,. deux du comité militaire, ct deux de dans la séance d lier, a amené aujourd'hui la
ºui des pensions. . - matière des assignats ; et M. le Coutculx, au'
M. Freteau, parlant au nom des six commis nom du comité des finances . a fait un rapport
†res dernièrement nommés , a exposé que dont le résutné étoit de proposer la fabrication
ºt du placement des troupes, donné par le de nouveaux biilets portant promesse d'assi
ºistre, est en grande contradiction avec les † pour 95 millions, à l'effet de completter
( 2o6 )
trop grande facilité pour la contrefaçon et pour L'assemblée coloniale de Saint-Domingue,
l'agiotage; il demande que les billets de la caisse dans un arrêté pris contre le vœu des paroisses,
soient brûlés publiquement à mesure u'ils se a déclaré que « toutes les délibérations qui
ront échangés : et sur son amendement l'Assem sortiroient de son sein seroient soumises im
médiatement à la sanction du roi ».
blée a décrété ce qui suit :
1°. « A compter du 1o août procllain, les assi - C'est une espèce de schisme formé contre
nats créés par les décrets des 19 et 21 décem l'unité de l'Assemblée nationale, ainsi que l'a
re 1789 , 16 et 17 avril et premier juin 179o , observé M. Barnave, en demandant le renvoi
seront échangés, par le trésorier de l'extraordi de cet arrêté au comité colonial, ce qui a été
maire, contre les § de la caisse d'escompte décrété malgré les efforts de M. Cocherel,
ou promesses d'assignats qui seront présentés à député de Saint-Domingue, qui entreprenoit
cet effet par le pnblic , jusqu'à concurrence de disculper ses commettans.
des sommes qui lui seront dues par la nation Ce soir le comité des recherches présentera
pour le montant des billets ou promesses d'assi un rapport sur l'insurrection de Lyon. G.
† qu'elle aura remis au trésor public, en vertu
de l'Assemblée nationale.
es décrets
2°. Il ne sera délivré et échangé que 1o mille Observations philosophiques , très-essentielles
assignats par jour, de 1ooo liv., 3oo et 2oo liv. sur quelques circonstances de la fédération
indistinctement : il sera pris les dispositions né générale des François dans la capitale de
cessaires pour éviter la confusion et le désordre leur empire, le 14 juillet 179o.
que pourroit occasionner l'empressement de
ceux qui pourront demander successivement L'heureux événement de cette journée mé
l'échange de leurs billets, et ces billets seront morable , et la paix universelle qui a régné
dans Paris, ont fait voir combien étoient ab
brûl s à mesure qu'ils seront échangés.
3°. Pour la facilité de ces échanges , déter surdes et vains les bruits de projets factieux et
terminer et fixer les fonctions de la caisse de turbulens que les ennemis publics ou secrets de
notre liberté ne cessent de semer contre ceux
l'extraordinaire , et être assuré qºe le service
du public sera rempli sans interruption , les qui n'ont jamais abandonné la bonne cause ;
sommes qui devroient être ſournies au trésor mais les détails de ce grand événement n'ont
ublic , continueront à iui être délivrèes en pas laissé sans inquiétude les patriotes attenti
§ de caisse servant de promesses d'assi à les observer. L'enthousiasme qui a tenu plu
gnats , sur l'autorisation qui en sera donnée sieurs fédérés sans cesse prosternés aux pieds
succesivement par l'Assemblée mationale , jus du pouvoir exécutif et de quelques autres per
qu'à la concurrence de la somme de 95 mil sonnes en place, a répandu l'alarme parmi des
Iions , laquelle, avec la somme de 7o millions citoyens vraiment sages et éclairés. Quelques
précédemment versée par la caisse d'escompte, uns même de ces vrais patriotes ont été jusqu'à
conformément aux décrets des 19 et 21 dé dire qu'une nation dont l'élite ne pouvoit résister
cembre, et celle de 135 millions qui a été suc un moment, soit à l éclat du trône, soit aux
cessivement fournie par ladite caisse, en confor séductions et aux artifices dont il est envi
mité des décrets des 17 avril , 12 mai , premier ronné, ne méritoit pas que des citoyens gé
et 19 juin, et 14 juillet , complétera celle de néreux se dévouassent entièrement et s'expo
4oo millions , montant total des assignats qui sassent à toute sorte de danger pour lui acqué
ont été destinés au service des années 1789 et rir une liberté qu'elle étoit incapable de con
x79o , et qui, par les échanges qui en sont server. Nous sommes très-éloignés de penser
ordonnés à la caissse de l'extraordinaire contre comme eux ; nous avons, comme eux, tout vu
et tout observé ; comme eux nous avons éprouvé
les billets de caisse ou promesses d'assignats ,
fournis en exécution des décrets de l'Assem des mouvemens d'indignation ; mais ce n'est pas
blée nationale , éteindront en totalité les dettes contre cette multitude de citoyens braves et
de la nation envers la caisse d'escompte ». purs qui n'ont été égarés un moment que pa
Un rapport très-étendu de M. Alexandre de un effet de leur loyauté même. Les fédérés ont
Lameth , sur l organisation de l'armée , a rem paru se prosterner comme sous l ancien régime
li les momens de la séance. Son plan est fort ils ont paru oublier qu'ils m'étoient venu cett
différent de celui proposé par le ministre. On fois que pour la nation et pour affermir si
en verra les détails dans la discussion qui est liberté et sa constitution , ils ont prononcé i
ajournée à demain. l'Assemblée nationale un discours qui ne ré
r ( 2o7 ) .
pondoit pas aux élans de patriotisme dont ils nationales. C'est avec inquiétude que nous ap
sont capables ; mais toutes ces apparences m'é prenons que dans quelques départemens plu
toient pas leur ouvrage. sieurs des ci - devant nobles , comtes , mar
En les examinant de près, en suivant leurs quis , etc. dont le Caractère tient toujours à
démarches, toutes les fois qu'ils étoient livrés l ancien régime , font des efforts incroyables
à eux-mêmes, nous avons reconnu en eux des auprès des habitans de la campagne pour se
eitoyens vraiment dignes d'être libres. Jettés, faire nommer, en affectant un patriotisme qu'on
en arrivant de leurs provinces, dans un tour m'acquiert point en vingt-quatre heures , et
billon inconnu ; livrés aux conseils des intri dont ils n'ont donné que des preuves très
gans ; exposés à tous les artifices du charla équivoques, très-nouvelles et très-suspectes.
tanisme ministériel , ils ont dû être déviés à Pourquoi voit-on , par exemple, dans le dépar
plusieurs égards ; mais le grand nombre s'est tement de la Charente, un maréchal de camp ,
: tenu à l'écart et a resté ferme dans les princi connu pour avoir empêché la circulation des
A

J § et dans le sentimºnt de la dignité d'homme écrits patriotiques, devenir maire et comman


ibre vraiment éclairé. L)'autres ont fini par ap dant de la garde mationale de sa paroisse ? Peut
percevoir l'erreur et se sont repentis. Pourquoi il occuper ces deux emplois en même temps ?
n'ont-ils pu rester plus long-temps avec nous ? N'est-il pas très-présumable que c'est la séduc
les bons patriotes, qui ont appris, à leurs dé tion qui l'a fait nommer à ces deux places très
† à ne plus se laisser tromper, leur auroient incompatibles entr'elles ? Cet exemple malheu
ait toucher au doigt les hommes et les choses. reusement n'est pas le seul : il est très-fréquent
Mais plusieurs partent avec les yeux très-ou dans plusieurs autres départemens, sur - tout
verts, et ils les ouvriront à leurs compatriotes. dans ceux du Gers , de la Corrèze et de la
Que les ministres et les ministériels ne comptent Dordogne. Bons citoyens des villes, et vous
donc pas trop sur les applaudissemens excités vertueux habitans des campagnes , défiez-vous
par leurs jongleries. Tout ce qui les montre de de ces patriotes d'un jour : consultez la voix
près avance le terme de leur triomphe ; et déjà publique ; me hazardez point vos suffrages, et
une chûte éclatante, que nous avions prédite, songez que les liommes les plus dignes d'occu
leur annonce le sort qui les attend. Nulle in per les places sont ceux qui ne les cherchent
quiétude; au reste, le fond de la nation est point, et qui évitent toute espèce d'intrigue
sain , il veut impérieusement la liberté et la et de séduction. C.... -

constitution , tout en faisant flotter les cha


peaux sous les fenêtres des Tuileries ; il ne Politique nationale.
s'agit que d'avertir ce brave peuple , et de le
tenir au courant des affaires et des évènemens. Depuis un an, nous ne cessons de crier, et
Or, les bons parisiens , experts aujourd'hui en jusqu'à satiété, que les funestes traités de la
affaires publiques, et aguéris contre les ma cour de Versailles avec l'odieuse maison d'Au
nœuvres des ennemis publics , et les journa triche, après nous avoir causé des maux incal.
listes qui sont à l'épreuve de la corruption , culables, finiront par faire égorger des millions
se chargent de l'instruire. CARRA. de françois, et par renverser peut-être notre
constitution et notre liberté naissantes ; eli
bien ! voilà dans le compte rendu avant-hier
Avis très-important sur les nouvelles nomi par M. Dubois de Crancé, sur le passage des
- nations.
troupes autrichiennes à Rocroi, une suite bien
Vainement l'Assemblée nationale aura établi marquée de ces alliances désastreuses, et des
une constitution digne de la majesté d'un grand infâmes projets du comité autrichien des Tui
peuple ; vainement les écrivains patriotes au leries. C'est l'autrichien Esterhazy qui com
ront maintenu jusqu'ici l'esprit de liberté et mande à Rocroi, et qui en fait retirer les
le courage du civisme , la régénération des loix, troupes françoises : ce sont les satellites de
des mœurs et des idées, est manquée, si les Léopold qui souillent par leur passage les
citoyens des quatre-vingt-treis départemens terres d'une mation libre pour aller massacrer
m examinent avec le plus grand scrupule et avec dans les provinces belgiques, au nom de leur
la plus grande probité, les choix qu'ils vont faire, † des milliers d'hommes, de femmes et
sºit dans la nomination des administrateurs 'enfans, afin de les forcer à se prosterner
de départemens , soit dans celle des juges de devant le descendant d'un peigneur de chan--
ºuict, soit dans celle des officiers de gardes vre de la Souabe. O douleur J les tolpaches
( 2o8 )
du lieutenant de police de la Toscane égor sances peuvent-elles espérer une telle alliance ?
geront sous nos yeux, et par un consentennent peuvent-elles compter sur une politique sage et
criminel de notre part, de pauvres femmes et raisonnée de notre part , tant que la nation et
ele pauvres petits enfans, dont les maris et les l'Assemblée nationale seront le jouet et la vic
pères veulent être libres comme notis. Que time du comité autrichien des Tuileries ? On
fais-tu donc la Fayette , toi qui crois être v nn fait courir le bruit que le roi de Prusse a fait
sur la terre pour opérer la liberté universelle ? un traité avec Léopold : c'est une fausseté qu on.
Eh quoi ! tu souffres que le ministre françois a insinuée ici à diffé entes rcprises, pour éloi
favorise les assassins d'Autriche, pour rermettre gner la nation d'une alliance avec la i'russe, et
les belges sous le joug le plus exécrable et le la laisser toujours sous la griffe de la cour de
plus humiliant ? Et qiiand ces hord s i bar Vienne. Peuples françois : n'aurez-vous jamais
bares auront plongé dans le sang les vºllºs et l'esprit de politique qui convient à vos vrais
l s viilages incentiés de la belgique , q i nous intérêts ' Ne voyez vous pas qu'il est mathéma
répondra que ces mêmes hordes ne devi n l ont tiquement impossible que votre constitution et
pas le noyau d'une armée formidable, destinée votre révolution arrivent à bien, tant que vous
a ravager nos provinces à l ur tour ' Qui nous serez enchaînés à cette perfide maison d'Au
répondra que Bouiilé , d'lsterhazy et les agens triche , l'ennemie née du gºnre hum uin et de
ministériels du bon M. Capet, qu'on induit si toute liberté? L'expérience ne vous ouvrira-t-elle
facilement en erreur à chaque instant , ne li pas les yeux ? Attendrez-vous qu'abandonnés de
v reront pes aux autrichiens nos places fron tout le reste de l' Europe, la ligue autrichtienne
tières , comme ils l'avoient déja médité en 17S9, vienne se baigner dans votre sang, et qu'après
au mois de juillet, août et septembre ? Qui nous vous avoir ravi vos in eurs, vos trésors et votre
répondra qu'on m'entasse pas des sommes énor liberté , elle avele à longs traits le plaisir de
mes en ce moment, et qu'on ne fait pas des vous voir humiliés, emmuselés , abrutis , tels
approvisionnernºns secrets de grains et de muni enfin qu'étoient vos misérables ancêtres sous le
tions de guerre sur les frontières des provinces règne des Brunehaut, des Frédegonde et des
belgiques et du ii iin, pour ºpprovisionner, ptyer M dicis ? CARRA.
et augmenter, avec nos propres trésors et itos
propres subsistances, les armees qui viendront Mes adieu c aux auteurs de la Gazette de
massacrer nos ſºmmes et nos enfans , après avoir
massacré les femmes et les en ſans d s Belges. France; par M. l'abbé L. B. D L.
J'tro, le politique de nos héros parisiens ! qn ne Risum tcneatis amici. HoR A. Art, poët.
voit pas que l indépendance des proviii s bºl Oui, sept lustres de vos sottises
giques unies , sous quelque foi nie qu'elle soit , M'y font renoncer aujourd'hui !
est un reinpart de notre propre lib 1 té et un Vos coupables fadeurs excitent mes surprises,
soution nécessaire de notre révolutio1l ? Et quand Après m'avoir causé le dégoût et l'ennui.
Gazette ministérielle !
les hotnin s sensibles et é clairés implorent la
Providence et le courage des vrais patriotes de Quand le royaume prend une forme nouvelle,
C'est un crime à mes y° ux de n'en pas dire un mot.
l'Assembl'e nationale, pour d, ciirer à belles En payant plus long-temps, d'un écrit visigot
dents les funestes traités avec la maison d'Au
L'aristocratie éternelle ,
triche , quels sont leurs motifs polit ques ? N'est 'l'out abonné sel oit un sot. - -

ce pas alin d'être cn mesure pour former de Je ne souscrirai plus , sinon pour papillotcs
mouvelles alliances qui conviennent réellement Que tout iec ieur devinera....
à nos intérêts , et qui puissent compter sur A moins que renonçant ( en nouveaux patriotes )
nous pour réprimer l'ambition de l'Autriche et Au vil péché qui vous tacha ,
de la Russie ? La Prusse, la Hollande, la Suède, V ous n'ol'friez des anecdotes
la Pologne, l'Angleterre même , accueilleroient Dignes de celles de C...a.
avec transport l'alliance des François , oui, je Facit indignatio versum. HoRA.
le jure, aujourd'hui que les François sont libres Par un a honné à la G,zzette de Francs
et qlue leur bravoure a doublé. Mais ces puis- depuis trente-cinq ans. }

On s'aboine à Paris, chez BuissoN, Libraire , rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port , le prix ;
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Autcurs des Annales Patriotiques.
Qhez madanie DELAPLANcHE, rue du Roule; et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaumè
et de l' Etranger.
Ihparoît tous les jours un N'uméro de ce Journal. Prix 36 liv. pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv. peur
3 moit, franc de port, par la poste , pour tout le Royaume, L'abonnement ne commcnce que du prem. d'un mois.
-

| ANNALES PATRIOTIQUES . I n .* · -, , ": ET LITTERAIRES


- • ' !" · DE L A F R A NC E ,
" • · ET A F FA I R E s P o L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
J o U R N A L L I B R E , par
tr une Société d"Ecrivains Patriotes ,
- º -
, et dirigé par Mi /iZxRcz E R.
, Dieu n'a jamais rien créé de si bon que les François,
François I, roi de France.

- N°. C C C I I. Du Samedi 3 Juillet 179o.


. A ss EMBLÉE NATION A L E. sera supplié de surseoir à la nomination de
tous , les emplois militaires jusqu'au moment
, ..., i, Séance du 29 Juillet au soir .' très-prochain où l'Assemblée aura arrêté les
- 1. 1 11: ' ! . · t: ° . • • •• ' . dispositions relatives à lavancement militaire.
I Am # a admis aux honneurs de la . » Décrète en outre , que le président se re
séanpe , et dans l'intérieur de son enceinte, tirera dans le jour pardevers le roi pour por
François Aude, soldat septuagénaire, fameux ter à la sanction le présent décret ». -

par le surnom, de Général Ligonnier, qui lui L'affaire de Lyon , qui devoit remplir la
a été donné, par acclamation de ses camarades séance , a cédé ſa place à un incident plus
à la journée de Laufeldt (1), pour avoir pris ressé et aussi important. C'est la lecture d'une
† général anglois de ce nom, Ce † de M. l'abbé de Barmont, membre de
arave homme prie ( on pourroit dire somme) , l' Assemblée nationale, qui a été arrêté à Châ
aujourd'hui la nation de nourrir sa vieillesse. _lons-sur-Marne , le 28 de ce mois, avec le sieur
| Cette toucllante adresse est envoyée au comité Bonne - Savardin , cet accusé fameux échappé
des pensions. , des prisons de l'Abbaye, et dont il favorisoit
1 * -

| La partie des officiers militaires de Saint-Do la fuite. L'honorable membre assure « qu'il n'a
mingue, que les supérieurs ont l'insolence d'ap-. , été dirigé dans cette démarche que par sa seule
| -peller oſl #
de fortune, supplie l'Assemblée : - sensibilité. Il atteste l'honneur, qu'il croit avoir
,nationale d'ordonner l'exécution du décret qui prouvé lui étre cher : il supplie l'Assemblée de
,ordanne l'admission aux emplois sans distinc le mander auprès d'elle : iI viendra avec le
| tion de naissance. M. Moreau ( de S. Merry) courage de l'innocence ».
· a demandé le renvoi de , l'adresse au comité A la lecture de cette lettre a succédé celle
militaire M. de Lameth le jeune (Alexandre ) du procès-verbal d'arrestation , envoyé par la
.fait observer. que les décrets constitutionnels, municipalité de Cliâlons. M. Julien , aide-de
trouvent bien peu de docilité dans les agens , camp de M. de la Fayette , ayant eu connois
du mjnistère, et il cite pour exemple M, de | ssance de la fuite du sieur Bonne, a reçu des
- † , cmajor · en second du régiment de ordres du général , et est allé à la poursuite
, Frangre, qui vient d'en être, nommé Gqlonel avec M. de Mestre, capitaine de la garde na
à l'âge de 26 ans. Cette obseryation a fait rendre . tionale de Paris. 1ls ont atteint le fugitif avant
· le décret qui suit : la porte de Châlons , et ont été parfaitement
. . : !

« L'Assemblée nationale décrète que le roi secondés par la municipalité de cettte ville ,
pour arrêter et les personnes et les papiers.;
· Avec MM. de Barmont et Bonne , étoit un
(1) A. Laufeldt, le 2 juillèt 1747,º Ligonnier, gé sieur Eggs , député à la fédération , par un
* néral anglois, investi par § açhement de.nos , district du bas Rhin.Les sieurs Bonne et Eggs
1 carabiniers, eut 1'a'udace de se mettre à leur tête, ont été conduits en prison , et M. de Barmont
.. et l'adnesse de les tromper un instânt par son'ha
• bit et son accent. ( Il étoit né françois). Aude soûp dans une maison où il est gardé à vue, avec
tous les égards dus à son caraetère.
( 21o )
l'abbé d'Evrar, dont le nom avoit été pro nous bornions à le rapporter en substance.
noncé dans les détails de l'affaire , est monté Le voici dans sa rédaction littérale.
à la tribune pour se disculper sur ses liaisons « L'Assemblée nationale a décrété que la
avec le sieur Eggs, qu'il a dit lui avoir été note adressée par le bailli de Virieu , pour
spécialement recommandé par le cardinal de l'ordre de Malte, au ministre des affaires étran
Rohan. M. l'abbé de Montesquiou a voté pour
que M. de Barmont fût simplement mandé à
† sera renvoyée au comité de constitution,
equel, après avoir appellé deux membres du
la barre, à l'effet de rendre compte de sa con comité ecclésiastique , deux membres du co
duite. mité militaire, deux membres du comité de la
M. de Dellay a demandé que les trois dé marine, deux membres du comité des pensions,
tcnus fussent conduits, par les seules gardes sera chargé d'examiner tout ce qui regarde
mationales de Cliâlons et de Paris, dans des les différens ordres de Malte, de Saint-Louis,
voitures séparées. du Mont-Carmel, de Saint-Lazare , de Saint
M. Barnave a observé qu'il falloit également Michel, et du Saint-Esprit; de faire inces
ordonner le transport du sieur Riolle, arrêté samment son rapport à l'Assemblée de l'état
à Lyon, et qu'on sembloit y avoir perdu de desdits ordres, et de lui présenter les décrets
vue depuis quelque temps. C'est d'après tous qu'ils jugeront convenables ». .
ces débats que le décret suivant a été rendu : Aujourd'hui , sur la lecture de ce décret !
« L'Assemblée nationale décrète que son pré et sur une observation de M. Regnault , l'Ar
sidcnt se retirera pardevers le roi, pour le sup scmblée décrète additionnellement « qu'il sera
lier de donner des ordres afin que le sieur encore adjoint deux membres du comité des
abbé de Barmont, député à l'Assemblée natio affaires étrangères ». -

nale, et les sieurs Eggs et Bonne-Savardin soient - Depuis la formation du département du Nord,
conduits séparément à Paris par les gardes na les gens ci-devant tenant les états du Cambrésis
tionales , pour être les sieurs lºggs et Bonne ont conservé la prétention de continuer leur
Savardin déposés séparément dans les prisons administration ; †
ont même l'ingénuité d'en
de Paris, et le sieur de Barmont gardé à vue faire l'objet d'une adresse formelle à l'Assem*
dans sa maison, jusqu'à ce qu'après l'avoir en blée nationale. Sur la motion de M. Merlin',
tendu, il ait été statué à son égard par l'Assem il est décrété que le président se retirera par
- blée nationale. L)écrète que les papiers saisis devers le roi, pour prier sa majesté d'ordonner
· sur lesdits détenus par la municipalité de Châ aux ci-devant états de Cambrésis de cesser dès
lons-sur-Marme , seront délivrés dans l état ce moment leurs fonctions. -

énoncé par le procès-verbal desdits officiers mu Par un autre décret, rendu sur la propo
· nicipaux , aux chefs desdites gardes mationales sition de M. Guillotin , la municipalité de Paris
* chargés de les conduire, † être par eux re a été autorisée à faire évacuer § maison dcs
mis au comité des recherches. Décrète en outre capucins Saint-Honoré pour les bâtimens en
que le sieur de Riolle, détenu à Lyon, sera éga être employés au service de l'Assemblée nº
· lement conduit dans les prisons de Paris par les tionale.
- † nationales, et que les pièces saisies sur L'ordre expédié pour livrer passage aux
ui par les municipalités de Bourgoin et de Lyon, troupes autrichiennes sur les terres de Francº
· seront pareillement apportées au comité des re a été révoqué, et le courrier, porteur de la
cherches par les chefs desdites gardes natio révocation , est parti hier. On en a la nouvellº
· males. L'Assemblée nationale charge son prési de la bouche de M. de Menou. « N'v a t-i
dent d'écrire aux officiers municipaux et gardes donc pas d'inconvéniens, a dit M. d'H. ramº
· mationales de Châlons-sur-Marne, † et bure , à révoquer ainsi une perruission qui étoº
· Lyon, au commandant-général de la garde pari dem mdée sans conséquence et comme dº
sienne, et anx sieurs Julien et de Mestre, offi droit ». On a passé à l'ordre du jour, à la mº
ciers de ladite garde nationale, pour leur té , tière de l'organisation de l'armée.
moigner la satisfaction de l'Assemblée sur les M. de Liancourt auroit voulu qu'avant li
preuves de zèle et de patriotisme qu'ils ont res discussion l'Assemblée connût les réponses di
pectivement données ». ministre aux objections du comité militaire
Séance du 3o Juillet. Ce préliminaire lui paroissoit être une suit
- de l'initiative donnée au roi. La majorité !
Le décret rendu hier concernant l'existence
jugé différemment. - - •-- :
des ordres, est trop important pour que nous M. de Bouthillier , ouvrant la discussion

$
( 211 )
ttaque deux dispositions communes aux di de Schonenberg et autres corps militaires pour
ers plans, les réformes et les incorporations : les remercier de.leur conduite et de lcur zèle.
l craint que les prétentions respectives et Un rapport détaillé a été fait par M. Chasset,
lincompatibilité des caractères ne fassent bien côncernant l'apposition de scellés et l inventaire
du mal dans ces premiers momens déjà si dif des meubles et effets tant du grand chapitre de
ficiles... Strasbourg que du prince évêque, qui , absent
« L'armée, telle qu'elle est , dit M. Rous de l'Assemblée depuis le 14 avril sous prétexte
lillon, est en état de bien servir , une autre de santé, est allé, plein de santé, chercher à
organisation n'augmentera ni ses moyens ni ses soulever contre la France la diète de l'empire,
forces. Quoiqu'il en soit, c'est au roi seul qu'en et prétend avoir droit de transporter au-delà
doit être renvoyé la formation définitive , et du Rhin toutes ses propriétés mobilières. Le
le plan du comité ne peut jamais servir qu'à comité ecclésiastique propose de déeréter la
titre d'observation ». confection de l'inventaire, et de rappeller in
M. de Broglie adopte le plan du comité ; cessamment le cardinal à son poste de député.
M. Maury s'est élevé violemment contre cette
il rejette les troupes légères , et demande que proposition , qu'il taxe, non pas seulement de
les régimens de cavalerie soient formés de six rigueur, mais de malveillance, de violation des
bataillons au lieu de quatre. concordats de 1681 , de vexation inouie fondée
, De nouveaux plans ont été présentés par sur de vains bruits populaires ; « sans doute ,
MM. de Beauharnois le jeune , Duchâtelet et a-t-il dit avec amertume , le cardinal a fait une
d'Ambly, qui ont attaqué le plan du comité , faute grave en ignorant le terme de sa conva
dont #. de Noailles a repris la défense. M. lescence ». - -

d'Estourmel s'est borné à demander qu'on dé · L'opinant, répond M. Rewbel, n'a pas fait
crétât 1°. quel seroit le nombre des liommes ; attention à la lecture du procès-verbal ; il a
4º que la discussion s'établit sur l'un des plans. oublié le rapport; sûrement il n étoit point aux
» Cette discussion a été interrompue par un séances dernières ; il auroit su que c'est M. de
incident très - affligeant. Le lundi 26 juillet, . Montmorin qui a dénoncé l'évêque de Stras
avant que les décrets de l'Assemblée sur la per bourg comme intrigant en Allemagne avec celui
ception des octrois fussent parvenus à lyon , de Spire ; et s'il vouloit se pénétrer des décrets
† enssent pu y être publié s, une foule de l Assemblée , il sauroit qu'un membre ne
prodigieuse d'ouvriers s'est attroupée vers le peut s'absenter plus d'un mois pour cause de
soir sur les places de Bellecour et des Terreaux, inaladie, et il songeroit que le mois est plus
ſtºns motif, et même sans prétexte, criant qu'ils qu'cxpiré. Je demande la question préalable.
† que M. Dervieux reprêt la place de MIM. Cazalès et d'Eymar ont improv,sé tour à
.colonel général de la garde nationale. Ils en tour en faveur de M. Louis de Rohan ; mais la
#reprennent de forcer l'hôtel municipal, pour question préalable a prevalu, et le décret a été
-ensaisir les papiers,
armes et la poudre.
§ , pour enlever les rendu :
arde nationale, les ma « L'Assemblée nationale, oui le rapport du
.réchaussées, les arquebusiers, le régiment suisse comité ecclésiastique , sur les lettres écrites le
# $chonenberg, ne peuvent contenir les sé 26 de ce mois par le directoire du district de
ditieu§ pendant quelques momens : un Strasbourg, tant à l'Assemblée nationale qu'à
# arde est forcé, les armes enlevées. son comité , décrète qu'il sera incess Imment
·!'a fallu donner ordre de braquer les canons. rocédé, par le directoire du district de Stras
Cet acte de force , qui a coûté la vie à un des †
ou par la municipalité qu'il a commise,
conformément à l'article XiI † décret des 14
ºlles et qui en a blessé d'autres, a dissipé la
§ rouge a été déployé, la loi
"rtiale publiée à fentrée de la nuit, et les
et 2o avril dernier , à l'inventaire des meubles,
effets, titres et papiers de l évêché de Stras
, ºuilles nombreuses et combinées des troupes bourg et du grand chapitre , et qu'avant la
mationales et de ligne ont arrêté les principaux confection dudit inventaire, il me pourra être
ºurs du trouble. ls sont en prison, le pro distrait aucuns des meubles et effets, tant dudit
ºur du roi s'apprête à les poursuivre, et la évêché que du grand chapitre de Strasbourg ;
#é demande l'approbation de l'Assem
- -*--*-* - - 17 - - - * .. - 1 _ décrète en outre que M. l évêque de Strasbourg
-
( 212 )
PA R I S, le 29 juillet. autres, nous ne citerons que celui de l'arrivée
des députés de Champagne , infanterie , à An.
On assure que le comité des recherches de oulême. La garde nationale de cette ville étoit
l'Assemblée nationale a donné ordre à la mºnui allée à leur rencontre à une den1i - lieue ; là on
cipalité de Bourgoin de relâcher le sieur Gou avoit fait préparer des rafraîchissemens de toute
velot, un des émissaires des conspirateurs , et espèce. On les conduisit ensuite en triomphe
que cet ordre a été sollicité par M. de Crussol, dans l'assemblée électorale, aux cris répétés de
sous prétexte que ledit sieur Gouvelot n'étoit vive Champagne ! Placés à la comédie sur le
pas si coupable. On prétend cependant que ce premier rang de l'amphithéâtre, ces braves mi
sieur Gouvelot auroit pu donner un grand litaires, qui étoient tous des vieillards, ne puren
nombre de renseignemens , et qu'il étoit por soutenir les acclamations de tendresse dont ils
teur d'une lettre en chiffres d'une certaine étoient accueiliis par leurs frères d' Angoulême ,
dame †! en étoit encore temps , sans verser à chaque instant des larines de joie
l'Assemblée nationale pourroit donner ordre ils furent couronnés et complimentés par le
qu'on amenât à Paris ce sieur Gouvelot et le capitaine des grenadiers de la garde nationale
sieur Riolle, qui est à Pierre-en-Cise, pour les et par un électeur de la campagne. A la lin de
faire interroger. La négligence et l'impunité la comédie , une table de cent couverts les at
sont deux grands moyens pour décourager la tendoit , et là grand nombre de rasades furenl
nation et perdre la constitution ; il est bien bues en l'honneur du régiment de Champagne
temps de fixer son attention sur ce point. et de tous les régimens de France qui avoient
Il y eut liier au Palais-Royal et aux Tuileries donné des preuves de patriotisme. º,
des grouppes très-nombreux qui s'étoient ras Le zèle , le civisme et le caractère loyal él
semblés sur la nouvelle de † conduite des vraiment sensible des habitans du département
ministres. On disoit que ces ministres étoient de la haute Charente, ne se sont pas montré
entièrement dévoués à l'infâme maison d'Au seulement dans cette occasion , comme d
triche, et qu'ils obéissoient comme des enfans beaucoup d'autres occasions précédentes : o
aux ordres de l'ambassadeur de Léopold. La a vu leurs députés à la fédération de Paris sº
fermentation étoit prodigieuse : on vouloit, on distinguer
été en corpsd'une
rendremanière
visite à particulière
M. Bailly et :à ils
M.ont
de
demandoit à grands cris le renvoi de ces per
fides et ineptes ministres , et sur-tout de Judas la Fayette M. de Bcllegarde, cominandant de
Guignard : — vo.c populi, vox dei. C.... la g rde nationale d'Angoulême, ayant apperçu
quelques mouvemens de fermentation au Pa
lais-Royal, assembla plusieurs de ses camarades,
Accueil fait aux fédérés sur leur route. fit venir des instrumens, et pour faire diversion
commença une danse qui se continua le long
Le mouvement des fédérations, soit partielles, des rues jusques sur la terrasse des Tnileries ?!
soit générales, qui viennent de se fé,riner de sur celle des Fcuillans, où plus de deux 6èmts
toutes parts dans cet empire, em présentant un musiciens et de vingt § personnes se joignº
. événement absolument nouveau dans l'histoire rent aux fédérés de la hdute Charente ; et là on
des nations, offre en même temps le spectacle le continua les danses en criant à différentes ré
plus touchant et le plus heureux dont jamais le prises, vive la nation ! vive l'auguste Assemblée
· cœur humain ait pu jouir; je veux parler de l'ac nationale !vivé le roi'! vivent les parisſèns'! Cºtº
cueil fraternel et vraiment cordial que les dépn
tés à la fédération de Paris ont reçu de tous côtés
circonstance fait d'autant plus d'honneur
de Bcllegarde, qu'elle avoit pour but de chan
#
, sur leur passago, en venant dans cette capitale la disposition des esprits dans un moment
et à leur retour. Sur dix mille exemples de ce les observations sur la prestation du serment du
, genre, tous aussi attendrissans los uns que les roi pouvoient occasionner des troubles. ' Cº
Qn s'abonne à Paris , chez BUIssoN, Libraire , rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port ! le pri
' de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
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.)
du
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Roya
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ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIREs
: DE LA F R A N C E,
: ET A FFA I R E s P o L I T I Q U E S D E L E U R o p E ; y

: J0 U R N A L L I B R E , par une Socic'té d"Ecrivains l'atriotes,


eZ a'irigé par ALZ. l}ZERcI E R.

- ºs - - Deux choses doivent nous tenir en haleine, la sollicitude de notro


propre conservation et l'horreur de l'esclavage.

# N°. C C C I I I. Lu Dimanche 1er Aotit 179o.


"AssEMBLÉE NAT I O N A L E. garnison liors de l'Europe, seront évaluées d'a
près les proportions suivantes :
: l#
Séance du 31 Juillet. Chaque campagne de guerre et chaque année
de service ou de garnison hors de l'Europe ,
# nationale a renvoyé • au comité
constitution une supplique des invalides
e de
sera compté pour deux ans.
Chaque année d'enibarquement , en temps
#aris, qui se plaignent du refus qui a été fait de paix, sera comptée pour dix-huit mois.
le les reconnoître pour citoyens actifs ; « le Ce calcul aura lieu dans quelque grade que
lécret qui n'accorde pas ce droit aux soldats les campagnes , les années de service , ou les
† ne doit pas, dit M. André , être embarquemens aient été faits , dans le grade
de soldat comme dans tout autre.
ippliqué aux invalides qui sont domiciliés » .
M. de Lautrec, à qui sa mauvaise santé com Ii. Tous officiers, soit étrangers , soit fran
mande de prendre les eaux, ne veut pas aller çois, employés dans les troupes de ligne au
service de ſ'état , dans quelque arrnºe et de
à Bourbonne jusqu'à ce que la municipalité de quelqne gradc qu'ils soient , seront traités pour
Toulouse ait fait l'instruction de ce procès , les pensions sur le pied de l'infanterie fran
ſuivant le décret qui la commet ; mais il se çoise. Tous les officiers d'un même grade .
plaint amèrement des lenteurs de la justice , uoique de classe différente , mais en activité,
" qui retardent la manifestation de son inno seront pensionnés également sur le pied de
ſence aux yeux de l'Assemblée mationale et ceux dé la première classe ». ( Nous donnerons
li,monde entier ». Une acclamation unanime la suitc de ce décret dans un des prochains
# accorde la liberté de partir sur sa parole , /lum1érds ). -

ella première voix qui a, élevé cet avis est On a passé à la discussion sur l'organisation
Eºle de M, Fréteau.
de l'armée , qui suivant l'observation de M. de
· Un article additionnel au décret sur les pen Montmorency, avoit été jusqu'à présent suivie
siºns, a été présenté par MM. Camus et Le avec peu de méthode; nul choix n'ayant encore
Paud, et adopté sans objection. été fait entre les divers plans, l'honorable mem
« Les pensionnaires actuellement âgés de plus bre a demandé qu'on s'en tînt à discuter celui
e75 ans, ayant rendu des services à l'état, du ministère avec les opinions du comité.
#qui avoient une pension de 3ooo liv., con ' M. de Noailles a présenté, en résumé, le tra
inueront de jouir de la dite pension ». vail du comité, et après avoir tres-avantageuse
M. Camus a proposé ensuite les articles ré ment débattu les objections, sur-tout le mé
ligés par les trois comités réunis, militaire , de lange des gardes nationales avec les troupes de
ºrne et suit
des :"pensions ; ils ont été décrétés ligne, il a terminé par † le premier ar
insi qu'il s }
ticle du projet de décret du comité militaire,
| Art I". « Le nombre d'années de service qui , réuni au second, a été, après quelques
ºeessaire dans les troupes de°ligne, pour obte changemens, adopté en ces termes :
ºne pension, sera de trente années de - cé l, Assemblée nationale , délibérant sur le
plan d'organisation de l'armée qui lui a été pré
- z-º

( 214 )
guerre, et après avoir entendu son comité mi Les tambours-majors auront 655 livres, les
Iitaire , à décrété et décrète ce qui suit : prévôts, 7-5 liv. , les fourriers, sergens, ca
Art. Ier. L'armée sera composée en officiers, poraux, appointés, tambours et grenadiers, au
sous-officiers et soldats ; savoir, de 1 1 o à 1 13 ront 5o7 livres, les fourriers, sergens, capo
mille hommes d'infanterie ; de 31 à 32 milie de raux , appointés, tambours et fusiliers, auront
cavalerie ; de 1o à 1 1 mille d'artillerie et du 295 livres.
énie. V I. } n conséquence, la dépense d'un régiment
Ensuite M. de Noailles a proposé de décréter d' infanterie suisse sera, toute masse comprise, de
le neuvième article du projet de décret sur la 515,799 liv. , et pour les onze régimens suisses,
composition de l infantcrie suisse ; et quoique de 5,6 3,-89 liv. ; et en comprenant 2o.ooo liv.
M. Bureau ( de Pusy ) prétendit qu'une telle accordées en supplément aux régimens d'Ernest
matière appartenoit plutôt au pouvoir exécutif et de Steiner, la dépense sera , en total, de
qu'à la législation , l'article proposé a reçu la 5,695.789 livres ».
force de décret. la discussion s'est ensuite ouverte sur les ar
lI. L'infanterie suisse restant sur le même ticles du comité relatifs à la division de la masse
pied , les régimens suisses seront , en consé de l'arnée en régimens , bataillons, com,a
quence, de 773 liommes, formant deux batail gnies, et au nombre d'individus de chaque grade
lons. Chaque régiment sera commandé par un qui doivent les former.
colonel , un lieutenant-colonel et un major. M. Bureau a renouvellé ses objections, sou
II'. Les deux bataillons seront cliacun de 9 tenu par plusieurs autres membres, nommé:
compagnies , une de grenadiers , huit de fu ment par M. de Cazalès, qui vouloit qu'on passi
siliers : chaque compagnie de grenadiers scra à la question du doublement des régimens ;
composée de 4o grenadiers , 4 appointés , 1 mais l'Assemblée a continué de décréter ainsi
tambour , 4 caporaux , 2 sergºns , 1 ſourrier; qu'il suit :
en total 52 hommes , commandés par un ca « Le colonel aura 6ooo liv. d'appointement
pitaine , 1 lieutenant. un sous-lieutenant. Cha par année. — Les quartiers-maîtres, 14oo liv.
que compagnie de fusiliers sera de 3, fasiliers , — Les adjudans-majors , 12oo liv. — Les capº
6 appointés , I tambour, 6 caporaux , 3 ser taines de la première classe auront 27oo livres ;
gens , I fourrier ; au total 54 homnes , com
— ceux de la seconde ; 24oo livres ; — ceux de
mandés par un capitaine, I lieuten ,nt, 1 sous la troisième, 22oo livres ; — ceux de la quâ"
lieutenan l. trième, 1 oo liv. ; — et ceux de la cinquième !
IV. Le nombre des officiers et sold ts sera 15oo livres. — Les lieutenans auront 1ooo liv !
ainsi ; pour les 1 1 régimens suisses , 1 I colo — les sous-lieutenans, 8oo liv. — Les adjudanº
ncls , i 1 lieutenans-colonels , 1 1 Inajors , 22
auront 668 liv. : — les tambours-majors, 44º l,
aides-majors , 22 sous-aides-majors , 44 porte — les caporaux-tambours, 555 livres : - lº
drapeaux , I I quartiers - maitres , 1 o8 capi
musiciens , 355 livres ; les sergens-majors ds
taines , 198 lieutenans , 198 sous-lieutenans , renadiers , 48o liv. ».
On a renvoyé à demain la proposition fate
1 1 tambours - majors , 44 prévôts , 198 four
riers , 5: 2 sergens, l, 144 caporaux , 1 14 l ap par M. du Ciiâtelet, de d terminer, dans l*
ointés, 7,216 grenadiers ou fusiliers, 374 tam paie dn soldat et de l appointé, une propº
§ tion combinée sur l'ancienneté du service Cº
Appointemens.
V. Le colonel aura 12,ooo livres d'appointe
ment par année , le lieutenant - colonel 5,ooo P A R I S, le 3o juillet.
livres , le major 6.6oo livres , les aides-majors Société des amis de la liberté de la presº
1,8oo livres, les sous-aides-majors, 1,2oo liv.,
les porte-drapeaux . 6oo livres , les quartiers Cette société a tenu hier sa première sèan°
maîtres , 1,2oo livres ; les capitaines de gre dans la salle du musée des Cordeliers. Ellº
nadiers auront 6,ºo2 livres , les capitaines arrêté pour base de ses principes et de ses r #º
de fusiliers de la première classe , 8,4oo liv. , mens , de soutenir la liberté de la presse in
ceux de la deuxième classe , 7.8oo livres, les finiment , et en faveur des écrivains les pº
lieutenans de grenadiers auront 1 56o livres, aristocrates et les plus bêtes, comme en faveu
les lieutenans de fusiliers, 1,4 o liv. , les sous de ceux qui défendent les droits de l'hommºº
lieutenans de † 1,2oo liv. , les sous des nations, et la logique du bon sens. 0º
lieutenans de fdsiliers, 1, 152 liv. de plus arrêté d'adresser à l'Assemblée naº
N.

-
( 2 15 j
si male une pétition , dans laquelle on démontre département. Ces deux propositions sont d'une
: roit mathématiquement que la liberté de penser, telle importance qu'elles frapperont nécessaire
y d'écrire et d'imprimer, est de droit naturel ment l'attention de tous les conseils de dépar
2 absolu pour l'homme , comme celle de voir , tement, et que nous ne doutons pas qu'elles
de marcher, de boire, de manger et de travail ne soient admises sur le champ comme articles
ler, etc. et que l'auguste Assemblée, lorsqu'elle très-essentiels dans le plan d'administration de
a déclaré ce droit , n'a fait que reconnoître chacun de ces départemens. Nous nous con
s et déclarer le principe étermel de l'existence tenterons seulement de faire observer que ces
: morale de l'homme, et le type souverain de son deux articles donnent les senls et vrais moyens
intelligence. Cette pétition renferinera d'ailleurs de lier la cause et l intérêt particuliers à la
a différentes questions relatives aux persécutions cause et à l'intérêt publics Or c'est d'une pa
: qu'éprouvent les écrivains p ttriotes. et à l'igno reille liaison qnº résultera l i armonie de tontes
rance des imprimeurs de provimce , qui de les parties du motiveau gouveruen nt franço's.
mandent encore des permissions au garde des Je dis plus ; sans ces deux articles, l s conseils
sceaux pour avoir des presses chez eux. C.... de département ſiniront par devenir des corps
aristocratiques très-dangereux, ou par rentrer
sous l'arbitraire du chef du pouvoir exécutif.
Le club des Jacobins a nommé six commis Ainsi, pour éviter l'un ou l'autre de ces incon
saires pour examiner le compte du ſameux véniens , on doit admettre sans délai les d ux
Génevois. L'un de ces commissaires a très propositions que je viens de citer, et qui ca
judicieusement observé que ce compte ne ractérisent la sagesse et le bon esprit des : dn1i
menoit à rien ; qu il étoit nécessaire que M. nistrateurs du département des Vosges. C....
Necker commençât son compte au moment
où il étoit entré dans le ministère , et le con
· duisît jusqu'au jour de la reddition du compte. Emblémes patriotiques.
Sans cette condition, le ministre a deux portes
our s'échapper, et deux vides pour y placer On propose aux municipalités patriotiques de
es articles qui l'embarrassent. Cette observation mettre uri bonnet au - dessus des coqs qui se
# etl'examen sévère que les commissaires du club trouvent au haut des clochers. Le coq est l'em
des Jacobins feront de ce compte, prouvent blême de la vigilance, et le bonnet celui de la
qu à la fin les ruses et les subte1 f g s du ministre liberté. On invite de même tous les artistes ,
charlatan ne nous échapperont point. C.... ouvriers et manufactur:ers , au lieu d'imiter le
goût chinois , au lieu de dénaturer la nature,
de poin lre ou graver sur leurs ouvrages des
Exemple à suivre dans l organisation des cmblêmes de civisme , de p triotisme , de li
83 départemens. berté de force de paix, d'union , de vigilance ,
d'industrie , etc. l es peintr s sur-tout pour
| On remarque dans le plan provisoire de l'or roient s'attacher à rendre dans leurs tableaux
ganisation et des travaux du departement des les grands évé nºmens de notre révolution ,
Vosges, deux propositions tres-importantes : comme , par exemple , la conspiration de la
1°. celle de rendre publ ques les s ances gé cour de Versailles contre une nution géné
nérales du conseil du département. et 2°. celle reusº qni lui prodiguot, depuis si long tomps,
de prendre fait et cause dans ce conseil, des ses sueurs et son or , sans savoir pourquoi ;
communes ou des citoyens attaqués, lorsque l'irruption du sal,reur , ambcsc dans les Tuile
ces communes ou ces citoy« ns, domiciliés dans ries ; la prise de la Bastille ; la fuite des fières
le département, préftndront être mal et in et cousins du roi ; la prise du fort Saint-Jean à
duement provoqués en justice et exposés à Marseille : les pactes fédératifs des troupes de
dºs exactons véxatoires, soit de la part des ligne avec les gardes mationales : les fcdérations
compagnies fiscales, soit de la part des pro des principales villes de l'empire ; celle du 14
. pris taires de droits ci-devant scigneuriaux, juillet dans la capitale, et cent inille traits de*
- ^
soit par toute autre voie oppressive. Le con patriotisme d'une part , et de démence aristo
ºe\ du département ou son directo re v rifiera cratique de l'autre , cons gnés dans les diffé
\ºs faits, et sur la délibération qui sera prise, 1 ens journaux. Ce nouve u travail des pein
•# Procureur-général-syndic sera obligé d'in tres , graveurs et autres artistes , leur vaudroit
( 216 )
plus d'honneur que ces éternelles et conti détachement reste. Le colonel demande aux
nuelles portraitures ou bustes de rois, de reines, citoyens la permission de monter lui-même dans
de princes, dont ils n'ont cessé jusqu'à présent la voiture, pour éviter des suites plus facheuses ;
d'encombrer les galeries de tableaux et les atte il monte, et on part , non pas pour se rendre à ;
liers de sculpteurs. Le triomphe des nations est l'habitation de Rasque , inais pour gagner le
arrivé : occupons-nous donc seulement des na large. Arrivés à la porte Saint-François , llIl6º
tions. C. .. -

grèle de coups de pierre tombe sur la voiture ,


ſ fracasse : le colonel descend, et implore la
modération des assaillan°. Les chevaux coure nt
Draguignan , le 14 juillet. plus vîte qu'eux : et . laissant aller au diable Cet
La garde nationale de cette ville, et le régi enragé de Rasque , ies citoyens reconduisent
le colonel en criant , vice Bourgogne ! vire le
ment de Bourgogne , qui y est en garnison ,
étoient assemblés pour la prestation du serment colone/ ! au diab.e l aristocrate ! G E R M o N.
civique ; après la messe, célébrée sur la place N. B. Une circonstance que je suis bien aise
d armes, le bruit de toutes les cloches a annoncé de ne pas vous laisser ignorer , et qui vient d'a
voir lieu après ma lettre faite , c'est qu'après le
l'heure solemnelle où tous les patriotes de l'em Te Deum qui vient d'être chanté à l'issue de
pire , réunis de cœur et d'esprit, jurent la dé vêpres, une nombreuse mauresque vient de se
fense de la constitution, et où tous les ennemis
de la con titution sont prêts à crevcr, à force former et de se rendre
tenant-colonel, et aprèschez
leurle avoir
colonel et le lieu
exprimé la
de contenir leurs rugisseniºns. — La ſormule
sacré e se prononce , on lève la main ; le seul reconnoissance publique, les citoyens ont orné
anaire ( aristocrate jusqu'aux denis , que son leurs têtes d une couronne ctvique.
argent avoit mailleureusement élevé à cette
place ) reste concentré dans son liydrophobie , D E V 1 E N N E , le 18 juillet.
sans remuer ia main. On le requiert de prêter
serment , il répond qu'il n'en a point à prêter ; Les troubles augmentent dans la Hongrie où
on insiste , il s'obstine , et subit en1ent il est en tous les paysans sont armés au nombre de plus
touré d'un nombreux peloton de gardes natio de quatre cent mille hommes. Léopold a fait
naux , on n'entend que des cris, des huées et revenir de Bude tout l'attirail destiné à son
des menaces. Le rég ment de Bourgogne me couronnement , ce qui prouve que l'orage
lbouge pas ; mais le colonel et le lientèn ºnt co gronde épouvantablement sur sa tête de ce
lonel, à force d instances et de supplications, côté-là. l)ans la Carniole, la Styrie, le Tyrol
viennent à l oil de modérer les citoyens, et le et la Boliême , les mêmes mouvernens coinmen
maire , appcllé Rasjue , s'esquive derrière la cent à produire les mêmes effets; par-tout dans
colonne du régiºnent. On le chercl1e , ct on le ces contrées on prend les armes et on se dis
ramène au c ntre de la place , où il lève hon ose à la résistanee contre Léopold. Un de ses
tensement sa main impure , il se r'fugie dans plus habilles satellites, le général appellé Lau
l'hôtel-de-ville , qui est sur la place : le peuple don , vient de mourir. Cette mort, dont les amis
l'y suit , et demande la démission du maire. Le de l'humanité doivent se réjouir, puisqu'il s'agit
colonel s'interpose entre le peuple et Rasque ; d'un homme qui ne combattoit que pour asser
celui-ci signe s t démission, qu'on vient publier vir les matious et les soumettre au joug du des
à son de trompe sur la place, couverte de ci potisme autrichien , déconcerte prodigieuse
soyens qui applaudissent. ment la cour de Vienne : et cette cour doit voir
Le ci-devant maire ne savoit comment s'y que par-tout la vengeance divine la poursuiº
prendre pour se retirer , on lui fournit un déta Nous espérons même qite de plus grands dé
chement de Bourgogne , qui va entourer sa sastres l'attendent encore, et que l'Europe
voiture ; mais le peuple ne veut pas que lo jouira bientôt de l'entier anéantissement de lº
détachement conduise un aristocrate , et le puissance autrichienne. C.... -

On s'abonne à I'aris , chez BUIssoN , Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis , et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques. -

Chez madaine DELAPLANcHs, rue du Roule; et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaumº
et de l'Etranger. l

- ll paroit tous les jours itn Vuméro de ce Journal. Prix 36 liv. pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv. poº
3mois , franc de port, par la Poste , pour tout le Royaume, L'abonnement me commence que du prom. d'us
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes ,
eZ dirigé par M. MERcz E R.

Vivans d'abus ! qu'elles étoicnt vos fonctions passées ? Voyons quclles


seront vos fonctions présentes.

No. C C C I V. Du lundi 2 Aoi/t 17co. -^

ASSEMBLÉE N AT I O N A L E. voie de M. de la Luzerne , une adresse datée


du 4 juin 179o , et revêtue de quatre-vingt-une
Séance du 31 Juillet au soir. signatures. Cette adresse est remplie de ſélici
tations sur les succès de la révolution françoise.
Au commencement de la séance , M. Malouet « Nous remarquons y est-il dit , ponr l'honneur
est monté à la tribune pour porter une dé du siècle et de votre nation , que votre révo
nonciation véhémente contre les sieurs Marrat lution s'est faite sans guerre civile , et que ni
et Desmoulins, auteurs de feuilles périodiques, les domaines inutiles du prince , ni les biens du
où l'honorable membre a trouvé des maximes clergé n'ont été distribués à des mains avides,
incendiaires , et contraires au respect dû à mais qu'ils ont été employés pour l'utilité de
tous les pouvoirs. Il dit avoir déja provoqué l'état dont ils sont la propriété. ^ions prévoyons
le zèle des magistrats chargés du ministère pu av ec joie que cettº ſlainme , que vous avcz
blic, et § à ce que l'Assemblée leur ailumée , consumera dans toute l'Europe les
fasse une loi expresse de poursuivre ces d crits r stes du despotisme et de la s perstition ».
avec rigueur. On a entendu ensuite avec le plus grand
il s'est élevé une voix pour demander que intérêt la lecture faite par M. de Vimes , de
la rigueur des poursuites soit étendue sur la l'instruction que l'Asscmblée nationale doit
Gazette de Paris, et les Actes des Apôtres. adresser à tous les corps administratifs, et dont
« Eh ! pourquoi donc s'est écrié M. Goupil, les princip s doivent diriger tontes opérations
nous occuperions-nous de cette espèce de po vers le bien commun , et ne répandre dans les
lice ? Nous sommes injuriés dans ces papiers quatre-vingt-trois départemcns qu'un seul es
méprisables : est-ce à nous à poursuivre notre prit et une seule volonté. Cette rédaction a
vengeance, ou à la prescrire ? Je pense qu'il n'y obtenu l'applaudissement à-peu-près unanime.
a lieu à d libérer ». M. le procureur du roi du cliâtelet a com
Après une courte discussion, est intervenu pat n à la barre , conduit par un huissier de
le décret qui suit : - i'Assº inblée ; M. le président lui a lu le décret,
« L'Assemblée nationale, sur la dénonciation et lni a donné l'o1 dre de l'exécuter.
ui lui a été faite, par un de ses membres, d'une M. d'André a été proclamé président, et
euille intulée : C en est fait de nous, et du MM. Kiposter, Cernon et Alquier, secrétaires.
dernier numéro des Révolutions de France et
Séance du 1°r Août.
de Brahant, a décrétê que , séance tenante ,
le procureur du roi au châtelet de Paris sera Les deux journalistes que M. Malouet a dé
mandé, et qu'il lui sera donné ordre de pour voués hier à la poursuite des tribunaux , ne
suivre, comme criminels de lèze-natïon , tous sont assurément ni les seuls convaincus , ni
auteurs, imprimeurs et colporteurs d'écrits ex les plus coupables. La chose publique a des
citant le peuple à l'insurrection contre l s loix , enn mis bien plus dangereux et bien plus achar
à l'effusion du sang, et au renversement de la nés dans ce reste d'écrivains obscurs que sti
constitution ». pendioit le feu despotisme, et dans ces esprits
Un club de la ville de Dundée, en IEcosse ,
( 218 )
ur renversor, ou du moins pour reculer M. Necker a écrit à l'Assemblée pour se dé
'ineffable révolution. fendre de deux inculpations de M. Camus, rela
M. Rabaud a demandé qu'au décret rendu tivement aux fonds donnés pour l'acquit des
hier contre les écrits inculpés , il fût ajouté dettes de M. d'Artois , et de la somme de
ces mots : et contre tous écrits qui porteroient 3o,ooo l vres, payée à m daine de la Marck. Ce
les princes étranger s à /ai/ e des invasions dernier article a été rempli par la vente de
dans le royaume. L'Assemblée nationale l'a quelqu, s effets réformés du garde-meuble. Le
décrété ainsi. Mais une autre addition proposée premier objet n'est pas encore effectué : le roi a
par cet hoz orable membre, a paru susceptible de seulement daigné promettre de payer 1,6oo,oool.
plusieurs objections; il demandoit , que « pour pour son frère , et cet engagement est à la con
éviter les inconvéniens de l arbitraire de la part noissance des comités de liquidation , des fi
des juges, il fût nommé un juré pour sur nances et des pensions. Le ministre finit par
veiller la procédure qui seroit faite contre les annoncer qu'après que ses comptes auront subi
écrivains accusés de crime de lèze - nation ». l'examen le plus rigoureux , qu'il attend avec
M. Garat l'aîné a observé que les jurés seroient sécurité, il est déterminé à quitter l'adminis
employés de droit dans toute procédure cri tration. La lettre est renvoyée au comité des
minelle ; et que , jusqu'à leur établissement , ſinances.
les motables-adjoints en remplissoient les fonc Graces à la vigilance de la garde nationale de
tions. MM. Chabroud et Dubois ( de Crancé) lyon, des villes voisines, , t des troupes de
se sont réunis pour faire sentir l'extrême la ligne , le calme est parfaitement rétabli dans
titude du décret porté , et ce dernier a de cette ville ; et le peuple , égaré par les brigands
mandé jour pour dénoncer expressément tous piémontois, n'a plus que des regrets de tous les
les écrits punissables dont il connoîtroit les désordres auxquels il s étoit porté. C'est ce
all tCll I'S. qu'on apprend par deux lettres de la munici
L'Assemblée a ind'qné la s* nce de mardi palité, qui ont ete lues par M. Périsse.
soir, et a passé à des matières ultérieures sur La suite de l'organisation de l'armée a & té
le voeu de M. Brillac Savarin. reprise, et M. Alexandre Lameth a proposé à la
Une lettre des vainqueurs de la Pastille sup délibération le surplus de l'article des appoin
plie l'Assemblée d'honorer d'une le ses dépu temens ; il y étoit dit que c'étoit toate rnasse
tations la solemnité d'un service funèbre qui comprise. À], Em ry a observé qu'il t toit
sera cél bré , lundi prochain , dans l'église essentiel de distingu r ce qui r vi ndroit à
métropolitaine , pour les victinºs qui ont péri chaque individu , d ce qui seroit réservé pour
le 14 juillet 1789 sons les murs de la forteresse la lingerie , la boulangerie , les lits, etc. Cette
abhorrée. La même invitation ayant été faite observation ayant été appuyée par MM. de
à tous les journalistes patriotes, quelques mem Noailles et le rapporteur , l'Asseinblée a ren
bres de l'Assemblée ont témoigné la crainte voyé l'article au comité militaire, pour le re
u'il ne se trouvât parmi ces invités quelqu'nn pr se nter avec la distinction dem indée.
e ceux dont let ouvrages auroient encouru M. l ameth est passé aux appointemens de
la condamnation déja prononcée ; et cette la cavalerie. L'article du comité portoit 1oao
réflexion a fait passer l'Assemblée à l'ordre livres pour les lieutenans, et 8oo livres pour
du jour. les sous-lieutenans. MM. Foucault, Folleville,
M. de Vimes a terminé la lecture de l'ins lBiron et Virieu ont trouvé ce traitement trop
truction aux départcmens. On a ordonné modique : M. d'Ambly, au contraire, le trou
l'impression et la révision à une séance par voit trop cons'dérable , en observant qu'un
§ cavalier avoit bien noins de dépense à faire
On apprend par un bulletin adressé par M. qu'un fantassin. il ajoutoit que les jeunes gens
d'Aumont, premier gentilhomme de la cham voudroient tous entrer dans la cavalerie , et
bre , au maire de Paris , et par celui - ci à que l'on n'auro't personne pour l'infanterie.
l'Assemblée, que depuis quelques jours le roi Quelques membres ayant observé qu'il falloit
a eu quelques mouvemens de ſièvre , causés prendre en considération la dépense des che
par une douleur de dents et une Iluxion à la vaux, l'Assemblée a ajourné l'article jusqu'au
mâchoire supérieure. Il est décrété , sur la moment où le comité militaire présentera ses
motion de M. Lucas, qu'une députation sera vues sur cet objet. -

envoyée ce jour à Saint-( loud , pour s'assurer Sur la motion de M. Duport, il est décrété
de la santé de sa majesté. qu'il sera célébré un service solemnel pour
( 219 )
tous les François morts pour la liberté, et primer dans le brevet de 1ooo liv. , qui sera
qu'il sera sursis à l'objet de la demande des délivré à chacun desdits enfans , que cette
vainqueurs de la bastille. exception a été décrétée par l'Assemblée na
| : Les députés nommés pour porter au roi tionale , comme une preuve de sa vénération
l'hommage de la sensibilité de l'Assemblée pour la mémoire d'um officier aussi distingué
nationale, sont MM. Démeunier, Lucas , Re par ses talens et son humanité, que par sa bra
ault (de Saint-Jean-d'Angely ) , et Rew voure et ses services éclatans.
el, etc. VIII. Les pensions accordées aux familles
d'Assas , de Chambord, de Montcalm , et au
Suite du décret sur les pensions. général Luckner, seront conservées en leur
Art. IlI. « On n'obtiendra la pension atta entier, nonobstant les dispositions des articles
chée à un grade qu'autant qu'on l'aura occupé précédens , qui pourroient y être contraints.
pendant deux ans entiers, excepté si l'on a A l'égard des autres exceptions qui ont été
été blessé dans le cours de deux ans, de ma ou seront proposées , elles seront renvoyées
nière à être obligé de se retirer. au comité des pensions , qui en fera le rap
lV. Le nombre d'années de service , néces port à l'Assemblée.
saire dans la marine pour obtenir une pension, Décret concernant les savans , les artistes,
sera de 25 années de service effectif, et pour les gens de lettres , les élèves , etc.
fixer le montant de la pension , il sera ajouté
à ces années de service, les années résultantes L'Assemblée nationale a décrété ce qui suit :
des campagnes de guerre , embarquemens, Art. 1°". Les artistes, les savans , les gens de
service en garnison hors de l'Europe , dans lettres, ceux qui auront ſait une grande dé
les mêmes proportions qui ont été fixées par couverte propre à soulager l'humanité, à éclairer
l'articlepremier pour les troupes de terre ; ce les hommes , ou à perfectionner les arts utiles,
calculaura lieu, quelles qu'aient été la classe et le auront part aux récompenses nationales, d'après
grade dans lesquels on ait commencé à servir. les règles g nérales adoptées par les décrets des
Mais l'on n'aura la pension attachée au grade, 1o et 16 du présent mois , et les règles parti
qu'après l'avoir occupé pendant 2 ans entiers, culières qui seront énoncées ci-après.
ainsi qu'il est dit dans l'article 3. - II. Celui qui aura sacriſié son temps , ou sa
V. Le taux de la pension qu'on obtiendra fortune, ou sa santé, à des voyages longs ou
après avoir servi l'état dans les emplois civils périlleux , pour des recherches utiles à †
endant 3o années effectives , sera réglé sur momie publique ou au progrès des sciences et
e traitement qu'on avoit dans le dernier em des arts, pourra obtenir une gratification pro
ploi, pourvu qu'on l'ait occupé pendant 3 an portionnée à l'importance de ses découvertes
nées entières. Les années de service qu'on et à l'étendue de ses travaux ; et s'il périssoit
auroit remplies dans des emplois civils hors dans le cours de son entreprise , sa femme et
de l'Europe, seront comptées pour 2 années, ses enfans seroient traités de la même manière
lorsque les 3o années de service effectif seront que la veuve et les enfans des hommes morts
d'ailleurs complettes. au service de l'état.
VI. Les pensions qui étoient établies sur la III. Les encouragemens qni pourroient être
caisse de l'ancienne administration du clergé, accordés aux personnes qui s'appliquent à des
seront payées sur cette même caisse pour les recherches et des découvertes , à des travaux
six premiers mois de la présente année , sur utiles , ne seront point donnés à raison d'une
le pied néanmoins de 6oo livres au plus pour somme annuelle , mais seulement à raison des
lannée entière, conformément au décret du progrès effectifs de ces travaux, et la récom
16 de ce mois. pense qu ils pourroient mériter , ne leur sera
NVII. Nonosbtant l'article 5 du décret re délivrée que lorsque leur travail sera entière
latif aux enfans des officiers tués à la guerre, ment achevé , ou lorsqu ils auront atteint un
les enfans du général Montcalm, tué à la ba âge qui ne leur permettra plus de les continuer.
taille de Québec, au lieu de la somme de 3ooo IV. Jl pourra néanmoins être accordé des
livres seulement qu'ils devroient se partager gratifications annuelles, soit aux jeunes élèves
entre eux aux termes dudit article , touche qu'on enverra chez l'étranger pour se perfec
ront 1ooo livres chacun. L'Assemblée nationale tionner dans les arts et les sciences , soit à ceux
-

( 22o )

V. Les pensions destinées à récompenser les réponse aux deux circonstances qui les con
pt rsonnes ci-dessus désignées, seront divisées cernent, « que tous les actes relatifs à la nomina
en trois classes : tion des députés à la confédération, établissent
La première, colle des pensions dont le que loin d'avoir refusé de députer, cette com
maccimum sera de 3ooo livres ; pagnie a éprouvé, ainsi que celle des chasseurs,
La seconde, celle des pensions qui excé différentes altercations tendântes à la priver
deront 3ooo livres, et dont le ma cimum ne même du droit de nommer des électeurs , et
pourra s'élever au-dessus de 6ooo livres ; qu'elle n'a opposé que la soumission la plus res
La troisième classe comprendra les pensions pectueuse aux ordres de l'état-major ».
au-dessus de 6ooo livres , jusqu'au ma rimum Nous avons bien vu dans une délibération
de 1o,ooo livrcs , lixé par les précéd ns décrets. imprimée de la garde nationale de Troyes , du
VI. Le genre de travail, les occupations labi 18 juillet dernier, que la phrase qui inculpe
tuclles de celui qui mérit ra d'être ré compensé, cette garde nationale dans la délibération des
déterminera celui où il convient de le placer ; grenadiers du 16 du même mois, sera rayée
et la qualité de ses services fixera le montant de ladite de libération : mais nous ne voyons
de sa pension, de manière néanmoins qu'il ne pas dans la réponse que nous fait cette même
puisse atteindre le maximum de la classe où il compagnie de grenadiers par son assignation,
aura été placé , que conformément aux règles qu'elle ait en effet député à la 1édération. Et
d'accroissement déterminées par les articles 19 pourquoi n a-t-elle pas député ? n'étoit-ce point
et 2o des décrcts du 16 du présent mois ». parce qu'elle vouloit députer en corps séparé ?
M. Martineau a prétendn , sur la totalité du n'est-ce pas ici la vraie cause des altercations?
décret , q't'il ne falloit pas établir les pensions s'ils avoient consulte les bataillons de Paris, ils
dues aux gens de lettres, aux artistes , aux hom auroient su que tous les membres de ces ba
mes célèbres, sur des bases générales, qu'il étoit taillons, grenadiers, fusiliers et chasseurs, n'ont
plus sage de les juger sur leurs mémoires. La point eu d'électeurs. particuliers, et que les
mation , disoit-il, doit être généreuse , mais son élections des fédérés se sont faites de bonne
premier devoir est d'être just . : or elle n'est amitié et sans distinction de titres, de grades,
pas dans une situation où elle ouisse se livrer ni de compagnies. Mais la compagnie dº M M.
à sa munificence. Attendez que l 's gens de les grenadiers de Troyes n'a opposé que la sou
lcttres et tous ces homnes distingués vous ex mission la plus respectueuse aux ordres de
posent leurs services, et les lass 11t constater , l'état-major. Cotte soumission , sans doute, n'a
avant que de leur impartir des récompenses. G. eu lieu qu'après les altercations avec les seize
JEncore une explication. autres compagnies : eh bien, c'est avant cette
soumission et pendant les altercations , qu'on
Nous avons annoncé , dans notre n°. 281 , nous a envoyé l'article que nous avons inséré
non-seulement d après grand nombre de lettres dans notre n°. 281. Aujourd'hui que cette sou
ct avis signé s, mais d'après des sollicitations ver mission a eu lieu , et que la paix est rétablie
bales cxpresses , que /at compagnie des grºma dans les seize compagnies de la garde nationale
diers mationaux de T'ro) es vot, ſoit /aiy e un de Troyes, que peuvent nous § MM.
corps à part des seize autres compagnies de la les grenadiers , sinon d'annoncer leur soumis
garde n , tonale de cette ville, et que cette sion à l'état-major , et le rétablissement de la
compagnie n'a pas député à la fºdération gé concorde et de la fraternité dans le corps
nérale de Paris. Certes , une pareille circoms entier de la garde nationale de cette ville ?
tance méritoit bien la censure publique ; il s'agit Croyez-moi, mes amis, sacrifiez un peu de cºt
de savoir si l'accusation est hasardée ou nom. amour-propre trop irritable, vous qui avcz offert
Messieurs les grenadiers s'en plaignent, et ils si généreusement le sacrifice de votre vie et
répondent dans une assignation qu ils nous ont de votre fortune à la patrie : aimez-vous comme
crivoyée , et dans laquelle ils parlent de 5o,ooo l. des frères et des hommes libres ; embrassez
de dépens, dommages et intérêts, sans compter vous de bon coeur : je voudrois être en ce mo
les inculpations de calomnie qu'ils nous prodi ment au milieu de vos seize compagnies , je
guent ( car l'abus des assignations au criminel sauterois d'abord au col des grenadiers , et le
contre les écrivains est inconcevable, et ſiniroit suis sûr que tous ensemble , et grenadiers, et
par être cent ſois plus dangereux pour la cons chasseurs, et fusiliers se serreroient la main ,
titution et la liberté nationalcs, que la licence s'embrasseroient , pleureroient de joie, et tous
même de la presse ) ; ils disent donc, pour toute les procès ſimiroient ainsi. CARRA.
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
I) E L A H R A N C E ,

E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
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J O U R NAL L I B R E , ar une Société d"Ecrivains Patriotes ,


eZ dirigé par J1Z. /i/ERcI E R.

Vivans d'abus ! quelles étoient vos fonctions passées ? Voyons quelles


seront vos ſonctions présentès.

No. C C C V. Du Mardi 3 Août 179o.


A S SEMB L É E N AT I O N A L E. décrets, procédé au troisième scrutin , à peine
d' être poursuivies comme perturbateurs du
Séance du 2 août. repos public, et que les décrets sur les muni
cipalités seront exécutés selon leur forme et
tCIlCll r ».
L'Assevnir nationale a envoyé au comité de Le mémoire adressé par M. Necker à l'As
constitution une pétition présentée par la sec semblée, le 25 juillet, et par elle renvoyé au
tion de la Croix-Rouge de Paris, qui vou comité des ſinances, a été rapporté par M.
droit qu'en explication des décrets qui fixent Vernier. l)ans un préambule très-précis , il a
les conditions nécessaires pour la qualité de présenté l'état auquel s'élevoit la somme de
citoyen actif, ceux de nos frères qui , enrôlés l'impôt avant la convocation des états géné -
depuis un an dans la garde mationale , ont fait raux : 585 millions qui devoient entrer au tré
la dépense de l'habillement. et ont porté le sor 1 oyal , 2oo miilions de frais de perception .
poids de la première campagne de la liberté, ct le déficit annuel étoit de 5o 1millions. On
fussent tenus pour actifs, et admis aux as peut compter à présent sur une diminution
semblées primaires , sans rapporter d'autre de 2oo millions, malgré le traitement du clergé
preuve d'imposition payée. Déja une décision et de la justice, et la suppression de la gabelle,
du comité de constitution leur a fait espérer de la ſéodalité , etc. etc. etc. Ensuite il a fait
cette faveur ou plutôt cette justice , mais ils cet extrait du mémoire du 1ninistre, auquel il
demandent à la tenir d'un décret formel.
a donné de grands éloges.
L'évêque de Saint-Claude écrit à l'Assemblée « 1°. Le ministre comptoit recevoir quatre
que la municipalité de Lons-le-Saunier a dé millions des receveurs généraux : mais il leur
noncé un de ses mandemens , qu'il assure ne a été impossible de faire ce payement, parce
rien avoir de contraire aux loix nouvelles. Le que les receveurs particuliers sont en arrière
comité des rapports, à qui cette lcttre est ren de 15, 17o,591 liv.
voyée, éclaircira la question. 2°. Les aides et le tabac en mai et juin ont
Un décret particulier a été rendu sur le rap éprouvé une diminution beaucoup plus consi
port de M. Chabroud, concernant un citoyen rable dans les trois premiers mois de l'année.
de Loudun , irrégulièrement élu maire sans 3°. Les 4o millions pour le remplacement
scrutin et par § des droits de gabelle , ceux sur les cuirs, n'é
« L'Assemblée nationale décrète, 1°. que le tant point répartis, ne peuvent être perçus.
sieur Lemaître n'a pu être proclamé maire de 4°. La contribution patriotique n'est point
la ville de Loudun, après un premier scrutin encore rentrée.
qui n'a point donné un majorité absolue ; 2°. 5°. Le paiement des anticipations a absorbé
† est défendu audit sieur Lemaître de pren
re le titre de maire et d'en faire les fonctions,
des sommes considérables.
6°. Le décret qui accorde 8 millions pour
confermément aux décrets des 16, 17 , 18 et la mendicité , nécessite une nouvelle émission
19 de l'organisation des municipalités ; 5°. que de fonds ».
défenses sont faites à toutes personnes d'em Le rapporteur a dit un mot sur la dénoncia
ENMm=

( 222 )
rouver un deſîcit de 6oo millions , et qui , le systême du doublement. Le dernier a parti
· interpellé d'apporter ses preuves , a répondu culièrement sontenu que ni la situation actueIIe
qu'il ne vouloit avoir aifaire qu'à une com de la France à l' gard des nations voisines , ni
mission externe. la fermºntation du royaume , ne devoient être
M. Camus a demandé que l'impression de ce un obstacle à c · que l' Assemblée décrétât cette
rapport fût diſférée jusqu'au momcnt de l'ex - disposition : il a pensé que, dans le cas d' une
men des comptes. gu rre . il étoit important d'avoir de gran cles
M. d' Ambly a rendu un compte très-satis m sses à opposer à l'ennemi, et que l'Asserm
faisant de la santé du roi , qui l'a chargé de blée. après avoir triomphé par-tout, me dev oit
reporter à l'Assemblée nationale les témoignages pas craindre de résistance de la part des soldats
de sa sensibilté. ſrançois.
Ensuite on a passé à l'ordre du jour, sur l'or La discussion a été fermée, et la question
ganisation de l'armée. le point de la question , posée, l'incorporation aura-t-elle lieu , oui ou
étoit, 1°. l'incorporation ou doublement des non ? M. 1 , émeulaier a den , m,l ' si la question
régimens : aura-t-elle lieu , oui ou non ? 2°. Y embrassoit tout à la fois la cavalerie et l'in fan
aura-t-il par régimºnt quatre, trois ou deux terie , ou s'il ftudroit la diviser. il est décré t é
bataillons; savoir, quatre par le moyen du dou que la question est commune à tous les régi
blement ou incorporation : trois, dont deux en mens ; et à une grande majorité, le systêm e cle
activité, et un en garnison ou sédentaire ? ou l'incorporation est rejetté.
un régiment n'en aura-t-il que deux , c'est-à Une lettre écrite le 16 juin par l'ambassacleur
dire, n'y aura-t-il pas d incorporat on, et les d'Espagne, à M. de M#ontmorin, est envoyée
régimens resteront-ils tels qu'ils sont ?M. Sinetti aujourſ hui à l' Assemblée nationale par le mi
s'est fortement déclaré contre l'incorporation , nistre ; et ce retard a frappé M. de iamet l1 ,
s'étayant de l'opinion connue du feu maréchal qui en témoigne son étonnement. L'ambassa
de Muy ; il a fait craindre un mi contentement deur, après avoir 1 appellé les causes du d i l i é
universel qne produiroit le long retard de tout rent qui s'est élevé entre l' Espagne et l'Aug'e
espoir d'avancement ; il s'est également déclaré terre , au sujet des deux vaisseaux saisis sur la
contre la création de quatre lieutenans-colonels côte de Californie , demande, au nom du roi
et la suppression des majors. son maitre , quels secours la France pourra
Ml. de Jessé, qui pense comme M. Sinetti, fournir dans cette circonstance , en vertu de
invoque un : autorité vraiment imposante, celle pacte de famille de 1761 .
de Fréd, ric second, contre les in orporations On a lu ensuite une lettre et un mémoire de
et les innovat'ons de toute espèce. il a été sou M. de la Vauguyon , ci-devant ambassadeur en
tenu par M M. l'oustaing , du Chātelet et Re i'spagne, qui veut se justifier des calomnies ré
gnault de Saint-L)omingue. pandues , dit-il , contre lui , et rend compte cle
M. de N oailles a ſait face à tous ces adver la conduite qu'il a tenue à raison des démêlés
saires. « Le comité , a-t-il dit , en adoptant le survenus entre les cours de Londres et de
doublement proposé par le ministre , n'a voulu Madrid.
envisager que l'utilité générale et le bien pu La séance a été termin'e par un ordre donré
blic ; il a considéré que l France étoit dans au ministre de la guerre , de présenter un plan
une situation tout à fait diſi rente de la Prusse, d organisation de l'armée, conſorme aux bases
de l'Allemagne et de l'Angleterre : qu'elle avoit qui viennent d'être décrétées.
besoin de disposer son armée de manière à dé Ce soir, séance extraordinaire. G..
fendre les frontières et les colonies : nécessités
par la réduction des 15o mille hommes qui
composoient l'ancienne armée à 15o ou 154 , Observations sur la liberté de la presse.
de réformer 3o mille individus, le ministre et le
comité ont senti qu'il falloit ſaire une opération Le premier droit de l'homme est celui d'étre ;
énérale , et ils ont cru que le doublement don son second droit est celui de penser : ces deux
neroit la meilleure organisation possible ». droits sont inhérens à la nature même de
Une autorité qui en pent b lancer d'autres , l'homme : ils sont inattaquables , invincibles ,
c'est celle du prince Henri : « Je vois bien, imprescriptibles, éternels comme l'existence du
disoit ce grand capit ine, qne vous avez une monde : et cependant , par une fatalité incon
armée, mais vous n'avez pas de masses fortes ». cevable , tous les désordres de la raison hn
MM. d Harambure et de Broglio ont défendu maine tendcnt à lutter contre ces deux droits ,
( 225 )
comme si la nature pouvoit s'anéantir par la vrais amis de la constitution et ceux de ses
mature , et la pensée par la pensée même, Une ennemis, et voyons de quel côté se trouvent
preuve de cette fatalité se trouve dans le dé les plus grandes infractions aux loix et le plus
cret du premier de ce mois , qui ordonne au grand nombre de ces infractions. Voyons en
procureur du roi du châtelet de poursuivre, core à quels écrivains on doit la révolution :
comme criminels de lèze-nation , tous auteurs, n'est-ce pas à ceux-là même qui la soutiennent
imprimeurs, colporteurs d'écrits tendans à por aujourd'hui de toutes leurs forces ? Vous
ter le peuple à l'insurrection contre les loix , trouvez parmi eux le Patriote François , l'au
à l'effusion de sang et au renversement de la teur de la France libre , celui des Révolutions
constitution. Sans doute l'intention de ce dé de Paris , celui des Révolutions de l Europe,
cret est sage et louable ; mais l'intention d'une celui de l Orateur des états - généraux , qui
loi ne suffit pas, quand les élémens de cette loi parut en avril 1789 ; eh bien ! ce sont ceux-là,
sont d'un vague incommensurable , et quand et non les auteurs des Actes des Apôtres , de
l'application én est pour ainsi dire mathémati la Gazette de Paris , et tant d'autres stupides
quement impossible, suivant les règles de la écrivains aristocratico-royalistes, que Malouet
justice et de la raison, et sur-tout quand aucun et ses amis voudroient perdre , parce que
tribunal digne de la confiance publique n'est l'auteur du pamphlet C'en est fait de nous s'est
encore formé pour l'application de cette loi. égaré de la loi. Eh bien ! si l'Assemblée natio
L'auteur de l'écrit intitulé C'en n'est fait de male abandonne les écrivains qui ont respecté
nous, a eu très-certainement tort de vouloir et fait valoir ses décrets , qui ont soutenu le
exciter une partie du peuple à réclamer par la courage des bons citoyens , qui ont répandu
force un droit que la loi n'a pas cru devoir ac la lumière par-tout ; si elle souffre qu'on les
corder à cette même portion du peuple; mais ce livre pieds et poings liés à Flandres-Brunville ,
tort n'a été suivi d'aucun effet, d'aucune insur procureur du roi du châtelet , quel parti
rection, d'aucune effusion de sang , tandis que prendrons - nous , mes amis ? Nous cesserons
la protestation ou déclaration des noirs de l'As d'écrire ; nons irons nous refugier auprès des
semblée nationale, contre plusieurs décrets de Anglois ; mous dirons adieu à ces vertueux mu
cette Assemblée, a causé réellement des trou nicipaux des provinces , à ces courageuses
bles dans tout le royaume, et fait répandre réel gardes nationales , à ces bons curés des cam
lement beaucoup de sang; tandis que les Actes pagnes , et à ces braves soldats des troupes de
des Apôtres. la Gazette de Paris, et mille autres ligne , qui lisoient , avec intérêt , nos écrits
amphlets aristocratiques, insultent à chaque périodiques : et nous abandonnerons à Malouet,
# e, non-seulement la personne des repré à l'abbé Maury, à Riquetti cadet, et à tous les
sentans-législateurs les plus estimés par la pureté signataires de la protestation contre les décrets
de leur patriotisme, mais les décrets, mais les loix de l'Assemblée nationale , le soin de ſaire valoir
constitutionnelles, mais la raison et l'équité. Eh ! ces décrets et de mener la révolution à bien ,
qu'on sévisse donc aussi contre les auteurs de c'est-à-dire , de remettre le joug et le bâillon
ces écrits sans nombre, qui ordonnent en pro de M. Capet et de M. Léopold à nos infortunés
pres termes d'assassiner les braves Lamet/ , et compatriotes. CAR RA.
ceux qui, comme eux, se sont dévoués sans
clrarlatanerie et sans prétention au salut du
peuple et à la! depuis
gloire deunlaanconstitution. AFFAIRES POLITIQUES ETRANGERES.
Mais quoi des milliers
d'écri
vains aristocratico-royalistes insultent formel | T A B A G o, 3 juin. ( Colonies françoises ). .
lement et publiquement toutes les loix décrétées
ar l'auguste sénat, et depuis deux jours seu L'assemblée coloniale , après avoir entendu
ement un seul écrivain , regardé comme pa la lecture du décret du 8 mars, adopta unani
triote , s'est égaré d'une seule de ces loix , et mement la motion de M. Curies , un de ses
aussi-tôt les noirs , les impartiaux et les minis membres. En voici la ſin : « L'assemblée ayant
tériels s'agitent et se co-alisent pour confondre ris en considération le despotisme exercé sur
dans la proscription d'un seul écrivain égaré , † colons, a tracé la formation d'une assem
tous les écrivains qui ont propagé et maintenu blée coloniale , comme base d'une mouvelle
le patriotisme en France , sans jamais blesser constitution , sur les principes plus d'accord
( 224 )
Je suis persuadé qu'il n'y a plus un habitant de et qu'il n'a d'autre origine que la nôtre. Ces
Tabago qui ne voie avec plaisir disparoitre ce états ont demandé 1°. qu · le roi sera tenu de
régime despotique sous lequel ils ont long-tcms rendre compte des deniers du trésor public ;
gémi , et qui , m'ayant eu pour base que les 2°. qu il ne prononcera jamais sur la paix ni
ordres arbitraires du ministre de la marine et sur la guerre : 3°. qu il lui sera accordé trois
des administrateurs, ne leur a jamais procuré ans, ainsi qu à son ministère, pour apprendre
mi la protection de leurs personnes, ni de leurs la langue hongroise ; 4°. que les états enver-.
propriétés. Ainsi l'assemblée actuelle n'étant ront, en leur nom , des ambassadeurs dans les
pas convoquée selon les instructions reçues de cours étrangères : 5°. que l'armée ne prêtera
†§ nationale, je propose qu'il soit sur point le serment au roi, mais aux états ; 6°. que
sis à tous les pouvoirs, qui doivent immédiate le roi sera pour jamais dépossédé du pouvoir de
ment cesser dès ce moment, et qu'il soit convo faire des loix ; 7°. que le royaume cessera d'être
qué une mouvelle assemblée , d après les prin liéréditaire pour devenir librement électif; 8°.
cipes décrétés par l'Assemblée nationale #. C tte que le liberum veto existera tel qu'on l'a connu
motion a été unanimement adoptée, et l'assºm en Pologne ; et 9°, que tous les couvens suppri
bl'e coloniale s'est dissoute, pour procéder en més seront rétablis. Ces demandes sont ap
suite à une assemblée légale . sans avoir ée ,rd puyées du brandissement de cinq ou six cent
aux agºns du pouvoir exécutif. V. mille sabres. Les transylvains, de leur côté ,
D E V 1 E N N E, le 19 juillet. s'appuyent également sur leurs sabres ou da
ma s, et çomptent sur la protection de la Prusse.
Le systêmº du haut clergé catholiqne hongrois, Courage braves hongrois et transylvains ! expul
ui, à son ordination, a juré jusqu'ici an ape sez de vos contrées les tyrans, et après avoir
† pcrsécuter les protestans, l'esprit de lib rté établi les droits de l'homme et des nations chez
évangélique qui anime ceux-ci , font pnilier vous, venez faire un bon pacte fédératif au 14
dans les circonstances actuelles nombre d é rits juillet 1791 avec vos amis les françois; ils vous
qui auront pent-être les plus funestes consé fêteront et vous embrasseront de tout leur coeur.
quences pour la religion et pour l'état, si Lécpºld Vivent les peuples qui tendcnt sérieusement à
n(> trOllY (º pas [l I] moyen lCTln (> ponr 1l t'l , t• r les la liberté ! C....
aggresseurs et les défenseurs. Les évê lues grecs DE B R È M E , le 21 juillct.
appellés à la diète par l éopold , y deman lent
voix et s'ance : ce que le clergé catholiqu eur Les deux flottes russes sont complettement
refuse : mais les grecs sont trop nombreux dans battues. Les Suédois ont pris 4 vaissºaux de
les états de Léopold pour ne pas avoir raison ligne, 4 frégates , 4o galères , 152 officiers,
par la force , en conséquence de l'avou du 3 mille soldats et matelots , ont tué 5 à 6ooo
souvcrain. D'un antre côté, les conditions pres hommes : et l'on croit que le roi de Suède est
qne humiliantes que les hongrois proposent à à présent à Pétersbourg. J^.
leur roi futur, le forceront probablement de
conquérir son royaume , et de ſaire tous les A V I S.
sacriſices que demande le roi de Prusse pour Nous renouvellons pour la centième fois à
parvenir à une pacification si mécessaire à la MM. nos abonnés , que toutes lettres non aſ
cour d'Autriche. J^. franchies restent à la poste sans étre ouvertes.
H o N G R I E.
Dans le n°. 3o4 de cc Journal, il s'est glissé
La séance des états du 1o juillet dernier a fait une erreur que nous nous empressons de répa
éclore des demandes qui prouvent bien que rer. Page 1 , seconde colonne , ligne 35, ni
les peuples commencent par-tout à ouvrir sé les seuls convaincus , ni les plus coupables ;
rieusement les yeux , et à concevoir qu'un roi lisez ni les seuls accusés , ni les# qu'on
n'est qu'un bomme à deux pieds comme mous, croye coupables.
Qn s'abonne à Paris : chez BUissoN, libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
Chez madame DELAPLANcHE, rue du Roule ; et chez tous lesl Lbraires et Directeurs des Postes du Royaume
et de l'Etranger.
Ilparoit tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv. pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv. pour
5 mois , franc de port, par la poste, paur tout le Royaume L'abonnement ne commence que du prem. d'un moi .
1 :: -

# #. · S U P P L É M E N T A U N°. C C C V.

# #: P.A R I S, le 28 octobre. salue très-ſraterncllcmcnt ct suis votre aſfectionné


º . •. -
•'- - - -

concitoyen ,
r · · · Les Savoisiens, dans la ſête qu'ils ont donnée Signé, CItARLEa, ſédéré , juge au tribunal du
#.. aux citoyens Hérault , Lequinio , Anacharsis district d'Avignoii.
: Cloots, Mercier et Thuriot, membres de la Con Aux mômes. 1
# vention nationale , et aux citoyens Michaud et
: Hugueuin , membres du conseil-général de la Marsal, le 22 cctobre, l'an 1er de
#. commune, qui ont planté l'arbre de la liberté à la républi lue ſrançoi,e.
-

# Chambéri, ont porté les toasts suivans :


1°. Aux amis de la concorde ſraternelle , de Les citoyens de la ville de Marsal, sensibles
l'unité, de la souveraineté indivisible du genre mentreproches
aux d'incivisme que leur ſont publique
leurs ſrères de Moyenvic, dans votre ſeuiile
". : humain. · du 8 du présent , me chargent d'y r'pondre , et
-

2°. Honte et conſnsion aux émissaires des sé vous prient par mon organe de vouloir bien éga
' mats helvétiques , et à quiconque votera contre lement rendre publique leur justification. -

. l'admission du quatre-vingt-quatrième départe Ils n'ont point dévasté les propriétés des émi
ment. . -

grés , parce qu'elles appartiennent à la nation ;


# · 3°. Au bon exemple des Corses, des Avignon mais , sans user de violence envers les traîtres,
ils lcs ont surveillés sans cesse. D'un geste its
: §uis, des Niçards et des Savoisiens , qui les prc
r "miers ont adopté la division départementale, dont ont expulsé de leur sein des prêtres ſanatiques et
· les casesvont se multiplier dans tous les domaines pcrturbateurs , après les avoir inutilement dé
r de la raison universelle. noncés à leur muuicipalité aristocrate , malheu
encore en activité.
· · · 4°. Que l'autel de la patrie sur le Mont-Blanc, --reusement
Malgré leur nmince population (car 1oo hommes
la plus haute montague de l'Europe , serve de en état de porter les armes composent toute leur
l fanal aux départemens des Bouches du Rhône,
et du Danube, et du Tage, et de la Newa , et ſorce nationale), ils ont ſourni cinquante-un dé
", du Tibre, et de la Tamise. fenseurs à la patrie depuis la guerre qu'elle ſait
·Cette fête vraimentpatriotique s'est passée avec aux tyrans. .
| toute la tranquillité et la joie que pouvoit inspirer ) - A l'exception des nommés Gueury, maire ,
| | le vœu des Savoisiens à former le quatre-vingt d'Hoëville, les Laprade, Melbeck, juge de paix,
| ' quatrième département de la république ſrançoise. aristocrates comme le ci-devant roi , presque tous
Rien n'étoit oublié pour rendre cette fête intéres en correspondance avec les esclaves de Brunswick ;
sante : quatre petits ramonneurs , citoyennes sa à l'exception, dis-je, de cette lâche et crapuleuse
voisiennes aimables , musique guerrière, et ce valetaille des despotes , les citoyens de la ville de
qui surpasse tout , l'esprit de concorde , de fra Marsal ont fait le serinent de s'ensevelir sous les
ternité et de contentement qui a régné durant ruines de cette forteresse, plutôt que de la voir -
l toute la fête. possédée par les ennemis de notre liberté.
Nous déclarons bien sincèrement , avec nos
| Aux auteurs des Annales. 'ſrères de Moyenvic, que vos feuilles ont produit
ici l'effet que l'on en peut attendre. Votre plume
| | -- , Paris, lundi 29 octobre, l'an 1er de la
| république françoise. · éloquente ct mâle, en ypropageant le patriotisme,
- • •

l'a victorreusement soutenu contre les insidieuses


· Je vous prie
- rie, citoyens, d'annoncer dâns votre péroraisons des infernaux réfractaires, dont,
# première feuille que'le bataillon des ſédérés des grace à l'accueil de nos ci-devant ! notre ville
t , : quätre-vingt-trois départemens part demain matin étoit le réceptacle.
*. Pºur se reiidre à Nanci , où il restera en garni
son. La république peut se reposer sur le courage
Je suis avec la plus constante estime votre
et la bravoure de ces hommes du 1o. Rien ne ré frère en patriotisme , au nom des citoyens répu--
'. blicains de la ville de Marsal , -

'de # qui veut lâ liberté, source inépuisable Signé, MoRRL , électeur au départcment de
--*i ºnces inconnues aux esclaves. Je vous
RoIsIÈME ANNÉE,
la Meurthe,
- No. 3o5 bis
( 1362 )
Au citoyen CA R R A. dépôts sacrés ? Politiques d'un jour [ dites-moi,
• Tonneins, le 22 octobre , l'an 1er de la que sont les loix sans les armes ?'est-ce ici la Con
république françoise. vention de Paris, ou la Convention nationale ?
La société des amis de l'égalité et de la liberté Laisserons-nous quelques intrigan , vouloir domi
de cette ville arrêta , dans sa séance de dimanche ner la révolution , s'en appliquer les avantages et
21 , sur la motion d'un de ses membres , de préparer de loin la puissance dictatoriale ? Ainsi
vouer , à l'instar de la société de Moulins , au l'on a vu jadis des pigmées escaiader le colosse de
mépris et l'exécration publique , les noms de Rhodes , et se croire plus grands parce qu'ils
Lavigne , Lafont, Lacuée , Dépère , Male s'étoient placés sur sa tête. Que devient l'unité ,
prade, Moysset et Pouget, sept législateurs du de la république si les Parisiens repoussent leurs !
département de Lot et Garonne, qui ont voté cons frères , s'ils veulent des préférences, des privi
tamment contre les intérêts du peuple ; la société léges sur toutes les cités de l'empire, s'ils pré
vous prie, citoyen Carra , de rendre son arrêté tendent qu'on n'a rien à voir aux déprédatipns
horribles qui ont été commises, qu'on a rien à
public , aſin que toutes les sociétés de l'empire dire aux administratcurs qui se sont enfuis avec
suivent l'exemple que viennent de donner les pa
triotes de Moulins. - les deniers publics ? N'cst-ce point prononcer en
Signés, Dubois, président; Durande, Bourry, d'autres termes que les richesses nationales n'ap
Jouan le jeune , secrétaires. partiennent qu'à l'aris , et que l'indépendance des
premiers mandatai1es de la république ne sera l
Extrait d'une lettre d'un voyageur. reconnue qu'autant qu'il plaira aux Parisiens ?
J'étois à Lisbonne lorsqu'on y apprit les évènc Les faux patriot s, les charlalins appeilent les
mens du 1o août : la cour en a élé consternée. convulsions de l'anarchie pour déme:ubrer les ri
Chalons , l'ambassadeur de Louis XVI et des ·hesses publiques; ils nommentgarde prétorienne !
émigrés , a sur le champ déclaré qu'il ne feroit la mesure la plus sage et la plus nécessaire pour
| plus aucunes fouctions d'arºbas adeur , et · la réprimer les vexations et les obscures tyrannies
· cour, pour le dédommager, lui fait 8o,ooo liv. de quelques petits chefs de partis : c'est que les
de renfe ; il a un secrétaire assez démocrate , perturbateurs et les jongleurs sentent bien qu'ils
mais qui est obligé de cacher ses sentimens. Le ne doivent et ne devront leur triomphe qu'à l'im
jacobin Chépy y a paru un instant, et bien lui punité du crime. M. ..... -

en a pris de disparoître : la Sainte-lHermandad


Economie rurale et civile, ou Moyens les plus
' !'auroit cxpédié. économiques d'administrer et faire valoir les :
Sur la force armée. bièns de campagne et de ville, de conduire
Je connois Paris : son génie est bon , mais on des aſſaires litigieuses, de régler sa maison,
égare facilement le peuple ; ceux qui aiment sa depense, ses achats et ventes, d'exécuter
ou faire exécuter les ouvrages des arts et
† les loix, ne doivent pas craindre la force
, armée. Les gouvernemens ne connoissent que la métiers de l'usage le plus ordinaire, de con
server et rétablir sa santé, et celle des ani
ſorce publique : si ja1:1ais elle a été nécessaire ,. maux domestiques, ctc. avec des avis sur les
· c'est à Paris, parce que Paris est le réceptacle de Préjugés , erreurs, fraudes, artifices , fatsi
- l'univers ; là sont les agitateurs , les intrigans , ſîcations des ouvriers ou marchands. Tome
les ètres ſéroces qui ont commandé les exécrables quatrième de la troisième partie , qui com
journées des 2 et 3 septembre : je ne sais ce que prend l'exploitation des terres et l'économie
ſParis veut, mais je sais ce qu'il peut. Paris , dira
t-on , nous garde aujourd'hui , c'est dire qu'il ne des champs. Ce volume forme le sixième de
la collection. Par M. de la Lauze, l'un des
tiendroit qu'à lui de ne plus nous garder demain ; coopérateurs du Cours complet d'agriculture
Paris renſerine des dépôts qui appartiennent à la
républiqua , la trésorerie nationale, l'hôtel des de M. Rozier. Le prix de chaque volume ,
, monnoies, les archives , le garde-meuble , la tête avec figure, est de # liv. 1o sous broché, et
du ci-devant roi, etc. et quelques factieux pour 6 liv. franc de port par la poste. A. Faris , .
roient détruire ccs dépôts , tout désorganiser en chez BurssoN, imprimeur-libraire, rue Haute
mn seul jour , renverser énſin le point central. feuille, n°. 2o. 4

Les départemens n'ont-ils aucun droit à la garde Nous ne dirons rien de la grande utilité de
de la chose publique ? sont-ils étrangers aux pro cet ouvrage , trop connu pour nous étendre 'à
SOIl sujet, 1
priétés nationales ? peuvent ils abandonner des ,
-
·
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
r

JO U R NAL L I B R E, ZZ/° une Société d'Ecrivains Patriotes,


6'l dirig par M. MERcI E R.
"

Vivans d'abus ! qu'elles étoient vos fonctions passées ? Voyons quelles


seront vos fonctions présentes.

No. C C C V I. L)u Mercredi 4 Août 179o.


| AS S E M B L É E N AT I O N A L E.
arrestation a paru à quelques membres de l'As
semblée être susceptible de discussion.
M. Robertspierre, en reconnoissant la sa
Séance du 2 Août au soir.
gesse de l'ordre donné, a tenté de disculper le
fait qui avoit provoqué l'ordre : il n'y a vu
D,r, les premiers jours de juin il y a eu au qu'un mouvement naturel, cette répulsion pre
fort Saint-Pierre de la Martinique un mouve mière de l'homme qui se croit innocent.
ment de sédition, quelques gens de couleur, Pendant ce court dºbat la personne qu'on
libres, ont été tués, le calme est maintenant cherchoit est parvenue à s'évader, et alors l'As
rétabli. Les détails de cette émeute sont con semblée a passé à l'ordre du jour.
tenus dans une lettre de M. de la Luzerne , M. Dubois ( de Crancé ) a parlé de plusieurs
que l'Assemblée a envoyé à son comité des co ouvrages infectés de principes anti-constitu
lonies. tionels ; ct au moment où l'on s'attendoit à lui
Un ouvrage du sieur Marat est répandu de en voir faire une dénonciation expresse, il a
puis quelque temps dans le public, sous le titre présenté une attaque toute nouvelle. « l court,
de Plan de la législation criminelle. Ce soir il a-t-il dit, un imprimé ayant pour titre : Rapport
du comité des recherches de la commune de
en a adressé l'hommage à l'Assemblée nationale
qui n'a rien statué sur ce genre de présent. Paris, dans l'affaire de MM. Bonne-Savardin
et Maillebois, et M. Guignard de Saint-Priest.
Elle a fait plus d'attention à une adresse de Cette pièce est réelle ou factice; ct, pour vous
Camille Desmoulins. Il expose que M. Malouet, en assurer, il faut mander le comité à la barre ;
son ennemi personnel, ( en procès avec lui au s'il avoue le rapport, il sera nécessaire, 1°. d'en
Châtelet) n'a écouté en le dénonçant avant-hier joindre au procureur du roi du châtolet de suivre
qu'une vengeance personnelle, et n'a pas même la dénonciation ; 2°. d'instruire le roi de cette
eu l'attention de poser un corps de délit, ni de procédure, pour que l'Assemblée nationale n'ait
représenter la feuille qu'il inculpoit. ll de plus à correspondre avec l'accusé ».
mande que son numéro soit envoyé au comité La question préalable a été demandée avec
des recherches, et récuse le tribunal du châ
telet comme évidemment prévenu. rumeur, et malgré l'opposition de M. Démeu
nier, qui faisoit sentir toute l'importance d'une
· M. Malouet a protesté de la pureté de ses telle affaire, on a passé à d'autres matières.
| motifs tous entiers à la chose publique, et non Un autre ouvrage séditieux a été dénoncé
à la sienne. il ainsisté sur l'accusation et a juré par M. Gaultier ( de Biouzat) ; il est intitulé :
dela suivre contre Desmoulins, et même con T'ableau de l'Assemblée prétendue nationale,
tre ses défenseurs ; « qu'il se justifie, disoit-il, et l'impression en avoit été commencée par le
† se justifie, s'ill'ose ».-« Oui je l'ose, s'est sieur Delcros, imprimeur à Clermont, et arrêtée
| du haut de# tribunes écrié une voix, qu'on a par la municipalité de cette ville. « Mais le châ
| "† #? de l'accusé ». . - -

telet, moins vigilânt , et sur-tout moins zélé,


| : Ge cri a porté dans l'Assemblée une commo est resté dans l'inaction sur une dénonciation
AI2 la cn »----- • • I•
( 226 )
incessamxnent un décret pour l'établissement veuves des ministres morts en activité de ser
d'un tribunal destiné à juger les crimes de lèze rice , seroiºnt traitées comme celles des ma
mation. réchaux de France : l' Assemblée a décidé de
Cette proposition a éprouvé de grandes con passer à l'ordre du jour.
tradictions de la part des habitués du côté Un écrit incendaire répandu dans les cam
droit. Au milieu du tumulte, M. Péthion est pagnes du département du Loiret, et qui invite
enfin parvenu à se faire entendre. Il a proposé les peuples à refuser le payement des droits
un projet de d cret , tendant à mettre l'As de § , a occasionné d'affreux désordres.
§ à portée d'assurer l exécution de son On a osé élever une potence à Jouy , avec
décret du 3 juillet , en observant que cette menaces d'y attacher quiconque percevroit
loi réservoit la même punition aux imprimeurs " † payeroit.
et colporteurs du libelle qu'à son auteur même , . Dupont a saisi cette occasion de démon
ce qui étoit souverainement injuste ; et que , trer l'horrible influence des libel1es , il a de
dans un sens vague et indéterminé , le décret mandé que le comité de constitution donnât
pourroit être détourné par dcs hommes mal samedi prochain un projet de décret sur cette
intentionnés, contre les auteurs qui avoient matière ; et un décret l'a ordonné ainsi. Enfin,
le plus contribué à la révolution. sur la proposition de M. Regnault ( de Saint
M. Mallouet a proposé , à son tour , des ar Jean d'Angºly) intervient le décret suivant :
ticles additionels , dont le but étoit d'assurer « L'Assemblée nationale, après avoir entendu
la liberté des écrits et des opinions , et de son comité des recherches , décrète que son
régler l'ordre de la poursuite des délits en président se retirera dans le jour pardevers le
cette matière. Ces articles ont été rejettés , et roi , pour supplier sa majesté de donner les
après les plus longs d bats , le décret suivant ordres les plus précis pour que , dans toute
a été rendu sur la motion de Ml. Péthion , l'étendue du royaume, et en particulier dans le
amendée par M. le Camus. - département du Loiret, les tribunaux poursui
« L'Assemblée nationale décrète qu'il ne vent et punissent, avec toute la sévérité des loix, .
pourra être intenté aucune action, ni dirigé tous ceux qui, au mépris des droits sacrés de la
aucune poursuite pour les écrits qui ont été propriété et des décrets de l'Assemblée mat.o
publiés jusqu'à ce jour sur les affaires publi nale , s'opposeront, soit par menaces, soit par
ques, à l'exception néanmoins d'un écrit inti violence, au paiement des droits de champarts
tulé : C'en est fait de nous, à l'égard duquel et autres droits ci-devant seigneuriaux, non
la dénonciation précedemment faite sera suivie. supprimés sans indemnité ».
Et cependant l' Assemblée nationale , juste On a passé à l'organisation judiciaire qui
ment indignée de la licence des écrivains dans , étoit à l'ordre du jour. il s'agissoit de régler les
ces derniers temps , charge son comité de formes à suivre dans le choix que les parties
constitution et de jurisprudence criminelle, auront droit de faire des tribunaux d'appel. On
réunis , de lui proposer sous huitaine un mode proposoit un article additionel , relatif aux in -
d'exécution du décret du 31 juillet dernier ». tervenans, à qui on donnoit la faculté de dé
cliner le tribunal.
Séance du 5 Août.
M. Chabroud a combattu vigoureusement
La lecture du procès-verbal a fait reparoître , ' l'article proposé. Il a fait une distinction entre
avec trop d'exactitude , les expressions peu | l intervenant et l'appellé en garantie, Le pre
mesurées dont M. Malouet s'étoit servi dans sa mier me mérite , dit-il , aucune considération,
dénonciation ; et sur la motion de M. Goupil, parce qu'il a été libre d'intervenir en première
il est décrété que les locutions de l'empor instance , et que d'ailleurs ses droits §
tement ne doivent pas trouver place sur le sont toujours réservés ; le second a dû être ap
rocès-verbal. L'honorable dénonciateur vou pellé en première instance, autrement il seroit
oit défendre son dire ; mais l'Assemblée n'a privé des deux degrés de jurisdiction ; sans
pas laissé remaître une question si peu digne doute il sera défendu de susciter un garant en
d'occuper ses momens. Y.
cause d'appel. M. Goupil a observé que cette
M. Camus, a fait lecture de tous les article sage disposition existoit déja dans nos loix an
décrétés sur la nouvelle création des pensions, ciennes, dans l'ordonnance de 1567, qui n'est
dans l'ordre où ils doivent être placés.A la suite plus observée qu'en Normandie, mais qu'il faut
de cette lecture , M. Dupont a demandé que faire revivre par-tout.
par article additionel il fût décrété que les M. Brillat demandoit que, ſaute par les par
( 225 )
ties de s'accorder entr'elles sur le choix du tri
dont le domicile sera à la distance de plus de
bunal d'appel dans quinzaine , cet appcl fût vingt lieues, le délai sera augmenté d'un jour
porté d'un district à un autre du même dépar pour dix lieues.
tement, suivant le tableau qui en seroit dressé.
XI. Aucunes exclusions ne seront reçues de
MM. Rewbell et Lanjuinais ont voté pour la part de l'appellant après l'acte d'appel, ni
que l'option fût laissée aux parties, l'un de trois de la part des autres parties après le délai pres
ou de cinq districts, l'autre de neuf; M. Re crit dans l'article prescrit.
gnault en donnoit deux à choisir à l'appellant : XIí. Si lorsque les parties auront fait leurs
enfin la discussion fermée, les amendemens
écartés, les articles III et IV de M. Chabroud exclusions des sept tribunaux du tableau , il
n'en reste qu'un qui n'ait pas été recusé , la
ont été décrétés en ces termes :
connoissance de l'appel lui sera dévolue.
III. « Si les parties me peuvent s'accorder
pour le choix du tribunal, il sera déterminé XIII. Si les parties négligent d'user de leur
faculté d'exclure en tout ou en partie , ou si
suivant les formes ci-dessous prescrites.
eu égard au nombre des parties, les exclusions
IV. il sera dressé par le directoire de chaque n'atteignent pas six des sept tribunaux du ta
district un tableau des sept tribunaux les plus bleau, il sera pcrmis à l'appellant qui relèvera
voisins du district, lequel tableau sera rapporté son appel, ou à l'intimé qui anticipera, de
à l'Assemblée nationale , arrêté par elle, ensuite choisir celui des tribunaux qu'ils aviseront ».
déposé au greffe, et affiché dans l'auditoire ». Une lettre de M. de Montmorin annonce
Les articles suivans ont été ensuite décrétés
sans discussion :
des propositions pacifiques entre l'Espagne et
l'Angteterre. Charles IV se montre isposé à
Art. V. « L'un des sept tribunaux, au moins, donner satisfaction des voies de fait commises
sera choisi hors du département. dans la baie de Nootka. Le cabinet de Londres
VII. Lorsqu'il n'y aura que deux parties, accepte la satisftction offerte , et néanmoins
l'appellant pourra exclure péremptoirement, et les deux pnissances réservent respectivement
sans en donner aucun motif, trois des sept tri leurs droits sur les parages contentieux.
bunaux composant le tableau. M. Bailly a fait hommage à l'Assemblée de
VI. Il sera libre à l'intimé de proposer une la nomination qui vient de le porter à la mairie
semblable exclusion de trois tribunaux compo de cette capitale , par une pluralité, on pour
sant le tableau.
roit presque dire une unanimité absolue, puis
VIII. S'il y a plusieurs appellans ou plusieurs que sur 14.ooo suffrages, il en a réuni près de
intimés, ou qui aient eu en première instance 13 ooo. Les législateurs ont couronné § leurs
les mêmes défenseurs, ils seront respectivement acclamations , la justice qui est rendue à ce
tenus de se réunir et de s'accorder, ainsi qu'ils grand et vertueux citoyen.
aviseront, pour proposer leurs cxclusions ». Le bulletin de la santé du roi contient des
La discussion de l'article IX a été minutieuse,
technique et longue , mais peu intéresante. détails satisfaisans , et l'Assemblée en témoigne
Les articles qui le suivent ont été décrétés sans sa joie très-unanime. G.
opposition. - -

IX. « Lorsqu'il y aura eu en première ins


tance trois parties ayant des intérêts divers, et Décret particulier rendu sur l'avis du comité
défendues séparé nent, chacune d'elles pourra de constitution, concernant une portion du
exclure seulement deux des sept tribunaux du
tableau ; et s'il y a plus de trois parties divi fauxbourg Saint-Denis de Paris.
sées d'intérêts et de défense, chacune d'elles
excluera seulement l'un desdits sept tribu « L'Assemblée nationale décrète que la par
IlaLlX. tie du fauxbourg Saint-Denis, connue sous le
X. L'appellant proposera dans son acte nom de fauxbourg de Gloire, avec ses dépen
d'appel l'exclusion qui lui est attribuée , et les dances, et qui se trouve hors des murs de Paris,
autres parties seront tenues de proposer les est réunie à la municipalité de la Chapelle.
leurs par acte au greffe, signées d'elles ou de Que les habitans de cette partie du fauxbourg
leurs procureurs spécialement fondés, dan |· dépendance r
( 228 )
D A R I S. de la révolution et de la constitution francoise ;
Comme il est de notre devoir d'avertir le et 5°. que le mal auroit été fait avant que l'As
semblée netio1:,ale cn eût été instruite. Il est
bon peuple françois des stratagêmes et des donc démontré , par le rapport exact des faits
ruses de ses emn mis intérieurs, nous les pré
venons d'une idée insidieuse de nos ministres. et le calcul du temps , que la conduite du mi
mistre de la guerre et de celui des affaires étran
Chagrins de se voir déjoués dans presque toutes geres, est un crime de lèze-nation au premier
lours 1nano uvres, et que leurs agens soient
rrrêtés tôt ou tard par † surveillance de notre chef, et que ce crime, si l'ordre du roi n'eût
commandant, ou de nos braves frères des pro pas été repoussé par les habitans des frontières,
anroit mis la France et la constitution dans le
vinces , ils ont insinué à l'liomne qu'ils sou
doient pour faire la gazette nauséabon de de plus grand danger où jamais elles se soient trou
l'rance, d'insérer dans le Moniteur quelques vées. C'est donc à la providence divine et à Ia
sagacité, ainsi qu'au courage des habitans de
réflexions anti-patriotiques sur les passepºrts.
D'après ces réflexions , que nors oniºttons ici , nos frontières , que nous devons l'obstacle que
on doit laisser circnlcr libremert par toute la nos satellites autrichiens et les perfides agens de
I'rance les traitres ct les ennenis de la révo la cour des Tuileries, ont trouvé à leurs projets
dans cette circonstance. Par cet obstacle, non
lution. Lcs passeports devenus nécessaires , seulement la cºmpagne des autrichiens est man
génent, dit il, la /iberté publique. Sans doute
quée dans les Pays-Bas ; mais le 27 du mois de
cela gêne les perſides : mais un citoyen atten juiller dernier , leurs troupes du Luxembourg
tif à n être pas conſondu avec nos ennemis, ont reçu un échec considérable : dix-liuit cent
se fera un devoir de prendre un passeport,
qui ne peut que lui être honorable , en même de leurs tolpaches sont restés sur le champ de
temps qu'il fait sa sûreté. Jamais il n'a été plus bataille , et sans les dragons ardennois de la
nécessaire qu'à présent de s'en munir , quoi Tour , les braves volontaires Brabançons se
roient aujourd'hui dans Luxembourg Ainsi de
qu'en puisse dire M. le gazetier. / . toutes parts et à chaque instant, la providence
se déclare pour les peuples qui veulent secouer
Nouvelles des frontières le Flandres. le joug des tyrans. Par-tout ces tyrans et leurs
Si les gardes nationales des frontières de vils agens, seront battus, d, voilés, niéprisés ,
France du côté du IBrabant , rénnies à plusieurs conspués, et par-tout les peuples reprendront
rég mens françois, et à plus de quarante mille leurs droits et le timon de leurs propres ai
paysans arinés , ne s'étoient pas opposés sur le faires. C....
champ à l'ordre donné furtivement par les D E D I E P P r, le 27 juillet.
ministres , de laisscr passer les troupes autri Les mouvemens qui ont suivi la momination
chiennes sur notre territoire , il en résultoit , du lord-maire en lrlande, me sont pas encore
1°. que les satellites de Léopold auroicnt pris appaisés. On se rallie de tous côtés contre l'in
les Érabançons par les derrières , les auroient fluence ministérielle ; et la fin du mois olTrira
culbuté, et seroient entrés dans Bruxelles sur probablement quelque scène fort sérieuse.'Tous
des monceaux de morts, pour y remettre le joug les volontaires ont été invités à se présenter en
et le bâillon aux malheureux Belgºs : 2°. que corps avec la cocarde , signe ordinaire de leur
cette horde victorieuse, conmposée alors de plus ralliement, pour appuyer les défenseurs des
de soixante mille barbares, ( car les troupes qui loix du pays, et la délibération de la commune
devoient passer sur le territoire de France , de l)ublin, contre l'atteinte portée dans cette
montoient à près de trente m lle hommes , et élection aux priviléges de cette ville capitale.
celles qui sont déja dans les Pays-Bas à pareil La presse continue en Angleterre ; on enlève
nombre à-peu-près ) auroit été le noyau d'ar même nombre de personnes qui ne sont pas
mée, le centre du ralliement de tous les enncmis des marins. / .

On s'abonne à Paris , chez BUIssoN , Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques. prix
Chez madame DELAPLANcHE, rue du Roule; et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume
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Il paroît tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv. pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv. pour
3 mois ſranc de port, par la poste, pour tout le Royaume. L'abonnement ne commence que du prem. d'un nºoit.
r
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
HD E L A F R A N C E ,
ET A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
/ -

JO U R N A L L I B R E, ar une Socjété d' Écrivains Patriotes ,


eZ dirigé par AZ. A4 Enca E R.

Si la liberté de la presse n'avoit poiºt ses abus, ce seroit donc la seule


bonne chose dans l'univers qui en seroit exempte.

No. C C C V I I. Du Jeudi 5 Août 17go.


· A s S E M B L É E N AT I O N A L E. d'exécuter son décret du 31 juillet dernier ,
concernant les déits qui peuvent être commis
Séance du 2 Août an soir. par la voie de l'impression ». - -

M. Voidel a demandé , 1°. que le comité des


Usº émeute arrivée le 16 juillet dernier aux recherches fût autorisé à se concerter avec le
environs de Carcassonne, a été le sujet d' un ministre, pour la conduite du sieur de Riolles.
rapport fait par M. Voidel, et sur lequel est On a rejetté cette motion, comme tendante à
intervenu le décret qui suit : -
rendre le comité responsable des fausses mesures
« L'Assemblée nationale, après avoir enten qui pourroient être prises.
dn son comité des recherches , décrète que le 2°. Que le comité fût autorisé à recevoir
présidial de Carcassonne suivra , sur les der les d ' clarations de M. l'abbé Perrotin ( de Bar
niers erremens, la procédure instruite par le mont ) afin de les joindre au rapport qui seroit
fait de son affaire. On est revenu à l'ordre du
prévôt de ladite ville, contre les auteurs, fan
teurs et complices de l'émeute arrivée au vil jour.
lage de Pennautier, le 16 juillet dernier, contre 3°. Que le comité de constitution fût tenu
# bre circulation des grains, et sera le jege de présenter, sans délai , le projet de l'établisse
ment d'une haute-cour nationale. Cette dernière
ment rendu en dernier ressort par le présidial.
motion a encore été rejettée sur l'observation
» L'Assemblée charge son président de té de M Rawbell, qui a dit que l'étabiissement
moigner sa satisfaction à la municipalité de
Carcassonne ». -
prociiain des jurés devoit suffir , q'tant à pré
sent : qu'au surplus, au lieu d'une cour portant
, la municipalité de Besançon a dénoncé un le mom imposant de Cour mationa/e , il seroit
libelle atroce , et rempli d'injures contre M. plus convenable de cr er un juré pour la con
de Lameth ( Alexandre ). C> digne citoyen ne noissance des crimes de lèze-nation.
demandoit aucune autre vengeance que celle M. Chassey a présenté , sur le traitement du
du mépris,. mais l'Assemblée a crn se devoir clergé actuel , une suite de décrets addition
à elle-même de renvoyer la chose au comité nels , qui ont été admis ainsi qu'il suit :
des recherches.
« L'Assemblée nationale expliqu nt différens
Par une suite de discussion sur le mode articles de son décret du 2 , juillet dernier, sur
d'exécution du décret du 31 juillet dernier, le traitement du clergé actuel , décrète ce qui
et la définition exacte du crime de lèze-na suit : -

tion, M. Regnault a proposé le décret suivant, Art. Ier. « Le traitement des vicaires des villes,
qui a été adopté. pour la présente année , sera , outre leur ca
« L'Assemblée nationale décrète que ses suel , de la même somme qu'ils sont en usage
comités réunis de constitution et de jurispru de recº voir : et dans le cas où cette somrne ,
dence criminelle lui feront , à la séanco de réunie à leur casuel, ne leur produiroit pas
samedi soir , et conformément à son décret celle de 7oo livres, ce qui s'en manquera
d'hier, leur rapport sur les moyens d'exécuter
( 25o )
II. La diminution des revenus attachés aux n'est pas encore assez répandue. « Le premier
bénéfices , qui proviendra de l'augmentation hommage que tout citoyen françois doit à la
rappellée dans l'article 24 dudit décret des por constitution , c'est la fidélité à payer l'impôt
tions congrues faites en faveur des curés, jus légal ». Puisque les ennemis du bien public ons
u'à concurrence de 5oo livres , et en faveur osé espérer que la révolution seroit arrêtée par
es vicaires jusqu'à concurrence de 55o livres, l'engorgement de la finance . apparemment ils
ainsi que la diminution qui résultera des droits ont calculé les entraves de la perception, et
supprimés sans indemnité, seront l'un et l au sur-tout la lenteur et même la résistance dés
tre supportés, tant par les pensionnaires d'un contribuables. Ce seroit donc devenir leurs
bénéfice non tombé aux économats , qne par compl ces, ce seroit comme ttre le crime de
le titulaire , proportionnellement à la quotité lèze-mation au second chef, que de se soustraire,
de ce que chacun retireroit dudit bénéfice. soit pºr fraude, soit par violence, à aucune des
III. La réduction qui sera faitc par le re subventions que demande la patrie. Hélas ! il
tranchement des droits supprimés sans indem se trouve en ce moment un grand nombre de
nité, ne pourra, de même que celle rés ltante coupables de ce genre de crime dans la ville
de l'augmentation ci dessus des portions con de Noyon, qui pourtant est si riche en bons
grues, opérer la diminution des traitemens des citoyens : plusieurs bourgeois , les bouchers,
titulaires actuels , ni des pensions au-dessous les marchands de vin , refusent de payer les
du minimum fixé pour chaque espèce de octrois : et le comité des finances a été obligé
bénéfice. d'en faire , ce matin, le sujet d'un rapport qui
IV. Les évèques et les curés qui auroient a été présenté par M. Vernier il demandoit
été pourvus, à coumpter du 1" janvier 179o , nn décret qui prononçât formellement la con
jour de la publ,cation du décret du 12 juillet trainte ; mais M. Gouttes , et quelques autreS
dernier, sur l'organisation nouvelle du clergé, membres ont observé que , par des décrets
n'auront d'autre traitement que celui attribué précédens , le pouvoit e§ été armé
à chaque espèce d office par le même décret. de toute la force coëi citive en pareille ma-,
V. A l égard des titulaires des autres espèces tière : et sur cet avis , la chose est renvoyée
de bén fice de collation laïcale, † auroient au pouvoir exécutif.
été pourvus dans le même intervalle de temps Un autre genre de conspiration a été dénoncé
autrement que par voie de permutation de bé par Ml. Martine u : c'est celle de plusieurs rece
néfice qu'ils possédoient avant le premier jan yeurs , tant généraux que particuliers , qui
vier 179o, ils n'auront d'autre traitement que . loin de diligenter leurs pereeptions , renvoient
celui accordé par l'article X dudit décret du même les payeurs de bonne volonté, en leur
24 juillet dernier, sans que le maximum puisse disant que rien ne presse.
s'élever au-delà de 2ooo liv. Qnant à ceux qui M. Martineau a demandé que le comité de
auroient été pourvus pendant ledit temps par constitution fût chargé de présenter un projet
voie de permutation des bénéfices du genre ci
dessus qu'ils possédoient avant le premier jan
de décret, en vertu §l les districts fussent
vier 179o , le maximum de leur traitement autorisés à nommer un trésorier qui seroit
pourra s'élever , suivant l'article X dudit dé chargé de la perception de toutes les impo
SltlOllS,
cret, à la somme de 6ooo liv.
VI. Les bé n'fices dont les revenus anciens au ll a été observé que ces mesures étoient déja
roient pu augmenter en conséquence d'unions prises ou du moins indiquées dans les instruc
légitimes et consommées, mais dont l'effet est tions qui seront incessamment envoyées aux
suspendu en tout ou en partie par la jouissance corps administratifs. Sur quoi on a passé à
viagère des titulaires dont les bénéfices ont été l'ordre du jour.
supprimés et unis, recevront, an décès desdits C'étoit un rapport sur la monnoie, un rap
titulaires , une augmentation de traitement port sur les forêts, et la suite de l'organisation
proportionel à ladite jouissance, sans que cette judiciaire.
ugmentation § porter le maximum au M. le Chapelier a fait sentir en peu de mots
† du taux déterminé pour chaque espèce de combien cette dernière matière devenoit ins-.
tante ; l'Assemblée a décidé qu'elle s'en occu
; Séance du 4 Août. eroit uniquement et sans distraction. Al. rs.
· Thouret, rapporteur du comité de cons
Il est une grande et importante vérité qui l titution, a proposé l'article VIll du titre des
^.
( 231 )
juges d'appel, ayant pour objet la fixation du L'électeur, devenu administrateur, aura-t-il
délai de cet appel. part à l'élection du juge ?
D'après le sentiment de M. l'abbé Syeyes , il Pour admettre tous les électeurs du dépar
croyoit devoir restreindre la faculté d ap peller tement, M. Thouret faisoit observer qu'ainsi
dans le délai d'un mois, à compter du jour de les juges d'appel seroient nommés en quelque
la signification ; ce délai a paru excessivement sorte par tous les justiciables ; mais M. Regnault,
resserré, comparaison faite avec celui de trois dans une excellente discussion, a démontré
ans † assigné l'ordonnance de 1667 , et que dans les districts respectifs chacun con
que la jurisprudence des cours awoit étendu à noîtroit l'homme qu'il voudroit avoir pour
trente ans. Après quelques amendeinens pré juge ; mais qu'il ne pourroit , que sur la foi
sentés par M M. Goupil et Brillac, l'article a d autrui, donner sa voix au juge du district
été ainsi dccr été : VOlSlIl . -

Art. VIII. « Aucun appel de jugement con La seconde question ayant été frappée de la
tradictoire ne pourra être signifié, ni avant question préalable , et la troisième passant à
le délai de huitaine, à dater du jour du juge l affirmative sans objection aucune, le titre V.
ment, ni après l'expiration de trois mois, à est ainsi décrété : -

dater du jour de la signification du jugement, Art. I°r. « Pour procéder à la nomination des
à personne ou domicile ; ces deux termes sont juges de district, les élects ttrs du district, con
de rigueur, et leur inobservation emportera voqués par le procureur - syndic, nommeront
la déchéance de l'appel , en cons'quence, l'exé ensemble les juges du tribunal du district au
cution des jugemens qui ne sont pas exécutoires scrutin individuel et à la pluralité absolue des
par p1ovision, demeurera suspendue pendant suffrages : ils se réuniront à cet effet dans la
le délai de huitaine ». ville qui sera désignée pour l'élection , et au
L'article IX embrassoit un point qui, depuis jour qui aura été désigné et publié par le pro
long-temps, excitot la réclamat on des hoinines cureur - syndic du district, quinze jours d'a
instruits, je veux dire l'oblgation pour le juge Vtt I) CC,

d'énoncer les motifs de son jugement. Le II. Lorsqu'il s'agira de renouveller les juges
voici, d'après la rédaction combinée avec l'avis après'le terine des six ans , les électeurs seront
de M1 M. Ciiabroud et .. anjuin is : convoqués quatre nois avant l'expiration de la
Art. IX. « La rédaction des jugemens, tant sixieme annee , de manière que toutes les élec
sur l'appel qu'en première instance, contiendra tions puissent être faites et les procès-verbaux
quatre parties distinctes ». présentés au roi deux mois avant la fin de cette
sixième année.
Dans la première, les noms et les qualités
des parties seront énoncées ; Ill. Si, par quelque événement que ce puisse
Dans la seconde, les questions de fait et de être, le renouvellement des juges d'un tribunal
droit qui constituent le procès, seront posées se trouvoit retardé au-delà des six ans, les juges
en exercice seront tenus de continuer leurs
avec précision ;
Dans la troisième, le résultat des faits re fonctions jusqu'à ce que leurs successeurs puis
Se nt 6 Il trer GIl a Ct lV l tt : >>.
connus ou constatés par l instruction, et les
motifs qui auront déterminé le jugement, seront TITRE VI. De l'installalion des juges.
exprimés ;
La quatrième enfin, contiendra le dispositif Les six articles de ce titre ont été décrétés
du jugement. -
sans discussion, ainsi qu il suit :
On est passé au titre V du rapport-sur la
forme des élections des juges. Art. I°". « Lorsque les juges élus auront reçu
les lettres-pºtentes du roi, ils seront installés en
M. Thouret a posé trois questions impor la forme suivante : )
taI1teS :
Dans chaque district, les juges seront-ils II. Les membres du conseil g'néral de la com
nommés par les électeurs du district, ou par mune du lieu où le tribunal sera établi, se ren
ceux de tous les districts du département dront en la salle d'audience, et y occuperont
réunis ? le siége. -

Les électeurs s'adjoin#ºnt ils six adminis Ii 1. Les juges introduits dans l'intérieur du
-- A - ------ A !
( 252 )
les membres du conseil général de la commune, tin et à la majorité absolue des suffrages, par
pour ce délégués par la constitution, et en pré les juges, qui leur délivreront leur commission
sence de la commune assistante , le serment de et recevront leurs sermens. ils ne pourront être
maintenir de tout leur pouvoir la consti^ºi tio7r parens, ni alliés au troisième degré, des juges
du royaume, d'étre ſîdèles à la va êion , à la Foi qui les nommeront ». G.
et au roi, et de remplir avec e rac/itat de ct
impartialité les fonctions de leurs o//tces.
IV. Après ce scrment prêté, les membres du Bilan de /a matio7 , ou Situationt des ſºrtances
conseil général de la commune , descendus dans
de la France acec des observaiioºs impor
le parquet, installeront, et. au nom du penple , tantes , se vant de réfutation de l'extrait
prononceront pour lui l'engagement de poºter rai'so , né des / apports du comité des frances.
27tz tribuna/ e, à ses jugemens le respºct ºé Par M. P. J. M. P. A. C. , citoyen actiº, avec
/'obéissance que tout citoj'en doit à la loi et à cette épigraphe :
ses organ es.
V. Les oſ"iciers du ministère public seront Aux grands maux les grands remèdes.
reçus ct prêteront serment devant les juges , A Paris, 28 juillet 179o. in-4°. de 58 pages.
av nt d'être admis à l'exercice de leurs fonc
tions. - Si jamais il a paru sur l'état critique de nos
V I. : os jnges de paix seront tenus , av nt de finances un mémoire important, c'est celui que
comm ncer l exerc ce de lettrs fonctions , de nous annonçons. Le ministre - banquier qui a
préter , devant le conseil général de la com rendu la France victime de la cupidité des capi
mu.ae, le même serm tt quº les autres jug°s ». talistes dans les différentes époques de sa régie,
Le titre VII concerne les officiers cl1argés du y est conſondu de la manière la plus évideiite.
ministère publ c. M. '!'i otrºt propo oit de leur Il f,lloit un homme versé dans toutes les par
donner le ioun de coºn missaires du ' oi , de leur
ies des friponneries financières , po'ur nous"
donner pour fonctions au civil , la sni veillance faire enſin connoitr, les maux que le Genevois
a fait plºuvoir sur la France , sans pouvoir
à l observation des loix dans les jngº mºns à trouver les remèdes , qu on ne cesse de lui
r« ndre , et l'exécution des jugem ns 1 endus. | |
p1 opo oit d'ériger , en matier " criminelle, l of deman,ler. Nous invitons tous les bons citoyens
fic , d un accusateur pºblic dans chaqne tribu à méditer ces détails importans. V.
nal , et d'entendre les con mºssaires du roi
conne accusateurs intermédiaires.
Dans le décret rendu hier à l'occasion des
Ces questions ont paru assez import intºs pour troubles du département du Loiret, après soit
en faire prononcer l'ajourn ment à lundi pro - par violence, lisez voies de ſait et autremenc,
chain , sur la réclamation de M. Mlaury , ap
au paiement des dfmes de cette année. Après
puy e par le rapporteur. les mots sans indemnité , lisc z, ainsi qwe dss
, l,e titre V1 I, , des greffiers , a été discuté par ren tes ou censiees eri nature ou en argerz t ,
MM. Lanjuinais et Chabroud. Ils voulo:ent que jº# 'au rachat.
les greffiers fussent nomm s par le corps élec Que sa majesté sera également priée de
toral. Après deux épreuves d'opinions, le pro donner des ordres pour que les municipalités
jet du comité l a emporté , et a été décrété en / assent détruire toutes les mar,ues d'insurrec
CCS terIll (ºS :
tioa et de sedition, de quelque nature qu'elles
SOl C/1 / .
« Les greffiers seront nomm's à vie, au scru
On s'aboune à Paris , che : Bruss N , libraire, rue Hautefeuille , à qui l'on adressera , franc de port, le prix
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JO U R N A L L I B R E , ar tzrte Société d' Ecrivains Patriotes ,


eZ dirigé par M. MEncr E R.
Craignons de fermer les bouches sur nos plus chers intérêts , et tandis
que nous avons tant à travailler pour rester libres, n'usons point
notre ame sur des objets indifférens. SERvAN.

No. C C C V 1 I I. Du Vendredi 6 Aotlt 179o.


A S S EMB L É E NAT I O N A L E. douleur d'avoir été inculpé au milieu de l'As
semblée. Il proteste de son attachement à la
_Séance du 5 août. constitution .. de son zèle pour l'exécution de
tous les décrets ; « il s'est empressé, dit-il , de
Us des devoirs que nos augustes législateurs rendre plainte de l'évasion du sieur Bonne
ont semblé se prescrire, et qu'ils remplissent Savardin , s-tôt qu'il en a été instrnit par la
avec une fidélité qui tient du prodige, c'est dénonciation du comité de la ville » ; il de -
l'économie du temps. Certes, l on peut dire mande que sa lettre soit insérée au procès
que jamais les hommes rassemblés n'ont fait, verbal , et cette faveur lui est accordée.
en un si court espace , tant et de si grandes On renvoie au comité des domaines l'ex a m en
choses. Cependant aujourd'hui, deux hono des faits d un- insurrection élevée dans le Cler
#rables membres, amianés d'un zèle sans bornes, montois, contre la perception de certains droits
M. Goupil et Gérard , ont formé plainte , demandés par les agens d, M. de Condé, prince
ce que tous leurs collègues n'étoient pas du sang. Les gardes qui se sont montrés en li
réunis à l'instant précis de neuf heures ; celui vrée, ont couru quelque danger.
ci a demandé qu'il fut pris des mesures pour La grande matière de l'organisation judiciaire
stimuler l'exactitude des derniers arrivans ; est venue à son tour : et au titre des greſſîers .
celui-là vote pour que la lecture des adresses, on a fait à l'article premier, décrété hier, cette
qui occupe une notable partie des séances du addition, « que les greffiers ne pourront être
soir, soit bornée aux seules adresses des dé destitués que pour cause de prévarication jugée ».
| partemens, le surplus renvoyé au comité des
L'article Il a passé ainsi, après quelques légers
| rapports. On répond à l'un, qu'il est plusieurs amendemens :
| députés dont les travaux consomment une por
| tion de la nuit, et qui consacrent encore les II. « Les greffiers seront tenus de présenter
lieures de la matinée à la correspondance de aux juges, et de faire admettre au serment, un
leurs commettans. On répond à l'autre , que ou plusieurs commis, pour les remplacer en cas
pour le succès de la constitution , il importe d'empêchement légitime, et ils en seront res
infiniment que l'Assemblée nationale soit ins ponsables ».
truite des dispositions de la France entière , Dans l'article III, le comité demandoit pour
et ces raisons satisfaisantes font disparoître les les greffiers nn cautionnement de 1o,ooo livres;
deux motions qu'avoit inspirées une sorte il a été porté à 12, ooo.
d'cxcès de l'amour du bien. III. « Les greſſiers seront tenus de fournir un
Par un décret que sollicite le comité de cautionnement de 12,ooo liv. en immeubles ,
constitution, la municipalité de deux hameaux qui sera reçu par les jugés ». *

dépendans de la paroisse de Monléon, dépar L'article IV a été décrété sans discussion ; .


.ement des Pyrénées , est réunie à la munici IV. « Le secrétaire-greffier, que le juge de
palité de cette ville. aix pourra commettre, prêtera serment devant
†- et sera disnensé de tout cantionnement : il
( 234 ) -

La discussion s'est portée sur le titre IX des à cette profession. L'article est adopté en ces*
bureaux de paix et du tribunal de famille. tG l lIlCS :
Atténuer la passion de plaider , par l' établis IV. « A chaque ville oû il y aura des juges
sement d'un bureau conc liateur : offrir aux de district, le conseil général de la commune
pauvres, dans ce bureau ; le secours d une juris formera un bureau de paix , composé de six
prudence de charité et d'une défense gratuite ; mºmbres choisis , pour deux ans , parmi les
éteindre les contestations de famille dans leur citoyens recommandables par leur patriotisme
berceau même , assurer une sagº coerc tion et leur probité , dont trois au moins seront
contre les désordres de l'adolescence : telles hommes de loi ».
sont les vues du comité de constitution , ex Une lettre de M. Guignard ( Saint-Priest )
posées par la raison cloquente, c'est-à-dire par interrompt un instant la discussion. A cette
M. Tliouret. lette éto t joint un mémoire qu'il assure con
L'article premier, ainsi conçu, Art. !°r. « L)ans tenir sa pleine justificai,en.
toutes les matières qui excéderont la compé Les articles suivans sont consacrés sans dis
tence du juge de paix, ce juge et ses assesseurs cussion.
formeront un bureau de paix et de concilia V. « Aucune action au civil ne sera reçue
tion » , a été critiqué par MM. . Brillat , et entre parties domiciliées dans les ressorts de
Prugnon ; l'un trouvoit le bureau de paix in différens juges de paix, si le demandeur n'a
constitutionel ou inntile , l'autre y voyoit une pas donné copie du certificat du bureau de
sorte de faveur pour les plaideurs de mauvaise paix du district, ainsi qu'il est dit dans l'article
foi, MM. Chabroud ct'Thouret ont fait évanouir Il ci-dessus : et si les parties comparoissemt , il
les objcctions, et l'article est décrété. sera de même dressé procès-verbal sommaire
Le second n'a éprouvé qu'une discussion très par le bureau, de leurs dires, aveux ou déné
légère. gations sur les points de fait, et le procès-verbal
[I. Aucune contestation principale ne sera sera signé des parties. - -

rccue au civil devant les juges de district entre VI. L'appel des jugemens des juges de dis
parties qni seront toutes (1O:1n1 U 1l16es du 11s ie trict n o sera pas reçu, si l'appellant n'a pas
ressort du nmême juge de paix, soit à la ville , signifié copie du certificat du bureau de paix
soit à la campagne, si le demandcur n'a pas du district , constatant que sa partie adverse a
donné, en tête de son exploit, copie du cer été inutilement appellée devant ce bureau ,
tificat du bureau de paix , constatant que la pour être conciliée sur l'appel , ou qu'il a em
partie a été inutilement † à ce bureau , ployé sans fruit sa médiation ». G.
ou qu'il a employé sans fruit sa médiation ; ( La suite demain. )
et pàr addition àl est décrété: l'avertissement
de se trouver devant le juge de paix aura l'effet
d'interrompre la prescription , et autorisera les Pacte fédératifjuré à Perpignan le 14 juillet
poursuites conservatoires , lorsqu'elles seront 179o , par /es sous - o//iciers et soldats du
d'ailleurs légitimes. régiment de Touraine.
Plusieurs amendemens se sont présentés com
tre l'article III; mais la question préalable les a C'est maintenant que nous avons une patrie !
écartés presque tous. c'est maintenant que nous sommes véritable
ment françois ! nous le sentons au noble en
| III. Dans le cas où les deux parties compa thousiasme qui élève mos ames. C'est en ce jour
roîtront dcvant le bureau, il dressera procès que fut reconquise la liberté, que furent re
verbal sommaire de leurs dires, aveux ou dé tablis les droits inaliénables et sacrés que la
négations sur les points de fait, lequel procès mature donne à tous les hommes , et dont le
verbal sera signé des parties , ou , à leur re despotisme nous avoit privés : ses remparts af
uête, il sera fait mention de leur refus de
freux , ses tours formidables sont écl culés, et
§. c'est au milieu de leurs débris qu'ont été posés
· Dans la rédaction de l'art. IV, quelques per les fondemens inébranlables du plus majestueux
sonnes voyoient avec inquiétude l'inſluence con édifice,. celui de la constitution qui régénère
servée aux hommes de loi. Il leur a été répondu cet empire.
ue le burean de paix devant offrir à l'indigent C'est aujourd'hui la fête de la patrie : célé
es conseils et des défenseurs , il seroit difficile
brons-là dignement, parce que mous lui devons
de se passer de ceux qui se seroient consacrés motre culte, et que § premier des devoirs est
- - ( 235 )
•énvers elle ; c'est pour elle seule, pour la loi, ºer les mains au ciel sur la montagne pen
pour le roi que nous portons les armes qui sont dant tout le temps que vous combattrez dans
en nos mains. Soldats-citoyens, allons prêter la plaine.
sur l'autel de la patrie le serment solemnel.de Nous sommes, etc. ( Suivent plus de d'eux
ne les employer jamais que contre les ennemis cents signatures. )
de l'état et pour la défense de la constitution... La même assemblée a de plus délibéré de
Jurons enfin de vivre libres ou de mourir ! parce déposer l'original de la présente adresse dans
que des françois ne peuvent plus souffrir d'es les archives de l'hôtel-de-ville . pour être con
clavage. - sultée au besoin , et de prier messieurs les
Citoyens-soldats, soldats - citoyens, réunis maire et officiers municipaux de l'enriehir de
sons-nous ! Que nos coeurs ainsi que nos ser leurs signatures ; à quoi messieurs les maire et
mens soient les mêmes : de plus grands intérêts officiers municipaux ont répondu par la décla
' ne sauroient nous inviter à cette réunion. S il ratiOn suiv,: nte :
est encore des ennemis du bien public, pour Nous, maire et officiers municipaux de cette
qui la liberté, la constitution puissent n être ville d'Arles, déclarons recevoir ce dépôt avec
que des objets de haine ou d'indifférence, qu'ils reconnoissance , approuver de coeur et d'ame
sortent du rang des citoyens, qu'ils demeurent la présente , ct y adhérer dans tout son con
esclaves et qu'ils vivent sans patrie. Pour nous, tenu , et nous nous sommes soussign 's.
p† à témoin l'Etre suprême de notre al Nous observerons , à l'occasion de l'adresse
iance et de l'inviolabilité de notre serment. , que nous venons de citer, que cette bonne
Et toi, soleil, qui es maintenant au milieu ville d'Arles est une de celles où l'on remarque
de. ta course, arrête-toi, repose un instant, le patriotisme le plus pur, le plus z'lé, le §
contemple l'empire des François, et vois ce éclairé, et le plus général. Elle en a donné des
peuple immense de frères qu'une sainte coali preuves les plus constantes et les plus marquées
tion tient rassemblés sous les rayons ; unis ton dans toutes les occasions possibles, depuis et
feu céleste au feu sacré qui les anime, et ré avant même la révolution ; et c'est un reproche
ands chaque jour cette double flamme depuis · que nous avons à nous faire de l'avoir oubhče
es lieux où commence ton cours jusqu'aux si long-temps dans nos feuilles ; mais les vertus
lieux où va s'engloutir ta lumière. et le conrage de ses habitans, et sur-tout de ses
1
dignes et respectables municipâux, sont gravées
dans notre coeur ct dans notre mémoire , et
Adresse de l'assemblée patriotique des prétres l'histoire ne les oubliera certainement pas.Gloire
séculiers et réguliers de la ville d'Arles, au et salut à nos bons frères et amis les citoyens
département des bouches du Rhône, à l'As de la ville d'Arles. C.....
semblée nationale.
M E s s I E U R s,
Surveillance, activité, courage.
Les prêtres séculiers et réguliers de la ville
d'Arles, jaloux de manifester leurs sentimens On nous avertit de toutes parts que les stu
atriotiques, en même temps que les autres pides ennemis de la raison humaine et de la
§ ont choisi le 14 juillet pour l'époque liberté des nations, c'est-à-dire les sots , les
de leur hommage public, et de leur adhésion fripons, les roués, les esclaves, connus sous le
solemnelle à tous vos décrets. Uniquement oc nom d'aristocrates ou d'aristocratico-royalistes ?

cupés des fonctions importantes du ministère, ont établi entr'eux dans l'intérieur de la France,
ils ont mis au rang de leurs premiers devoirs et au dehors, une ligue et une correspondance
celui de prêcher au peuple la soumission la très-suivies, pour concerter sans cesse de nou -
plus entière, et l'obéissance la plus prompte veaux plans de contre-révolution, et troubler
aux loix qui émanent de votre sagesse. Ils sans cesse le repos de notre chère patrie, et la
peuvent vous assurer, avec confiance, qu'il n'en · marche de notre divine constitution. En invi
est point de plus fidèle à la mation, à la loi et tant les bons citoyens des quatre-vingt-trois
au roi. Quand on aime, quand on sent le prix départemens à veiller de près cette correspon
de la liberté, on ne peut qu'applaudir à vos ef dance, et à suivre les mouvemens de ceux dont
forts et à votre † . Trop heureux de pou la figure et l'haleine respirent la bêtise ou la
"

( z36 )
s'emparer par des commune d'un grand peuple qui vient de re=
mots de patrie et dehors affectueux
de liberté, et deetgrands
de l'esprit de la couvrer ses droits et de donncr au monde le
confiance des gardes nationales et des habitans spectacle de sa liberté ! Quatre de nos p1inci
de la campagne ; 2°. de lier la partie avec les paux concitoyens ont présidé au banquet ci
aristocrates allemands, italiens, espagnols , et vique à Harvestade , petit village près de Ham1
5°. de s'armer dans toutes les villes de l'empire bourg; on y a porté plusieurs toasts analogues
françois à la même heure et au même instant à l'événement que l'on célébroit; 1°. au bonheur
pour tomber sur les patriotes, les désarmer , de la France ; 2°. à l'heureuse journée du 14
les égorger, et s'emparer des magasins d'armes juillet; 3°. à l'Assemblée nationale ; 4°. à la li
et de poudre, et ensuite venir tomber aux pieds berté universelle : 5°. au pacte fédératif de
du pouvoir exécutif pour le prier de vouloir toutes les mations de l'Europe ; et 6°. à la malé
bien dissoudre l'Assemblée nationale , faire dcs diction et à la destruction de tous les tyrans
loix sous son bon plaisir et sous le vaste génie du globe, couronnés ou non couronnés. Il y
de ses ministres, et mettre la muselière et le a eu bal et concert. Les hommes avoient tous
collier à tous les François qui ne seroicnt pas arboré la cocarde nationale de France ; les
massacrés, et qui dès-lors ne seroient plus que dames, toutes vêtues de blanc, portoient une
des bêtes de somme dont la cour s'amuseroit ceinture aux trois couleurs, et un chapeau de
et se divertiroit , au grand contentement des paille orné d'une cocarde patriotique. C....
courtisans , des noirs et des impartiaux. Sans
doute on peut sourire de pitié , en voyant des D E L 1 E G E, le 29 juillet.
projets aussi extravagans : mais ces projets ne
sont point difficiles à croire de la part d'hom Nous sommes ici assez tranquilles, malgré les
mes dont le coeur et le cerveau , absolument proclamations du directoire, qui n'ont encore
pourris, sont nécessairement désorganisés : et été suivies d'aucun effet. L'élection de nos
c'est en raison de cette désorganisation totale bourguemestres, et des membres de la muni
des cervelles aristocratiques , que les bons ci cipalité , s'est faite à la satisfaction générale.
toyens qui ont conservé leur tête et leur coeur Aix-la-Chapelle est devenu le rendez-vous d'un
intacts , doivent se tenir sur leurs gardes et grand nombre d'anti-patriotes françois, sur-tout
jetter sans cesse les yeux de tous côtés, jusqu'à de Lieutenans - généraux qui se concertent
ce que la constitution soit achevée, et qu'une avec Broglio et les officiers autrichiens qui s'y
législature nouvelle , plus fraîche et moins arrêtent , pour tenter cette, contre-révolution
mêlée, ait remplacé celle-ci. C..... qui fait leur seul espoir, dussent-ils s'ensevel r
sous les ruines de la patrie. Presque toutes
les frontières de France, du côté de la Meuse ,
AFFAIRES POLITIQUES ETRANGERES. | sont dégarnies de troupes. Notre armée passe
4o mille hommes, qui s'exercent tour à tour
D E H A M B o U R G, le 19 juillet. aux évolutions militaires.

Au milieu des inquiétudes politiques que la


nation françoise paroit concevoir de la con Errata.
duite des princes , soi-disant propriétaires de
nations , il doit lui sembler doux d'apprendre Ce n'est point le 14 juillet ( ainsi que nous
de toutes parts quelles sont les dispositions des l'avons dit dans notre Supplément au n°. 3oo,
peuples en favour de sa révolution. Ce n'est pas article de Cherbourg ) jour où le mauvais temps
seulement à Londres et à Amsterdam que l'on a empêché l'effet de l'illumination , que †
a donné des fêtes pour célébrer la journée du municipalité a fait défendre au club des amis
14 juillet , un grand nombre de citoyens de de la constitution d'illuminer leur salle , mais
motre ville ont voulu mêler leur joie à la joie le 15 et le 16.

On s'abonne à Paris, chez BuissoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
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Il paroft tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv. pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv. pour
3 mois ſranc de port, par la poste, pour tont le Royaume. L'abonnement ue sommence que du prem, d'un mois.
A

ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES


D E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
/

JO U R N A L L IB R E, ar une Société dº Ecrivains Patriotes ,


- €Z dirigé par M. MERcI E R.

L'homme qui pense s'honore d'obéir, parce que dans celui qui com
mande , il voit toujours la loi qui prononce. Abbé Grégoire.

No. C C C I X. Du Samcdi 7 Aoūt 179o.


As s E M B L É E N AT I O N A L E. M. Alexandrc de Lameth a soutenu que les
décrets de l'Assemblée jugeoient textuellement
Séance du 5 Août au soir. la question, ct s'en est référé à l'avis du comité.
M. Maury 11e voit , dans le déplacement du
L, contestation élevée depuis plusieurs mois colonel , que la révocation d'une commission
entre les villes de Dax, de Mont-de-Marsan, amovible à volonté ; ct il croit que l'Assemblée
et de Tartas, pour le chef-lieu du département ne peut ni ne doit juger une telle question, qui
des Landes, est terminée par un décret rendu appartient , dit - il , entièrement au pouvoir
exécutif : « ordonner le rétablissement de M. de
sur le rapport de M. de Broglie, en faveur de
la ville de Mont-de-Marsan. Moreton, ce seroit lui donner un régiment ».
Un décret de grace a été sollicité et obtenu M. Bouchotte n'a pas été frappé de la jus
par M. le Chapelier. Il ordonne que toutes tesse des raisons du préopinant , il croit que
personnes qui , trompées par des insinuations l ordonnance de 1788 s'étend à tous les grades
perfides, ont été détenues pour fait d insur indistinctement ; que nulle destitution ne peut
rection, seront relâchées et la procédure bif être prononcéesans motifs, et que M. de Moreton
fée des registres du greffe, demandant des juges, on ne peut lui en refuser.
L'affaire de M. de Moreton, rapportée par M. Vous accorderez donc , se sont écriés MM.
de Menou, a occupé le reste de la séance. Par Foucault et Cazalès , le même droit à tout
une ordonnance du 17 mars 17, 8 , le roi ayoit officier déplacé depuis un temps donné , et
déclaré qu'aucune suspension de rang , dans vous renverserez l'état militaire.
l'ordre militaire, aucune exclusion de service Il ne s'agit, répond M. de Mirabeau, que de
ne pourroit avoir lieu sans un examen réflé consacrer le principe, c'cst-à-dire, de déclarer
chi, et une information officiellement prise illégale une destitution arbitraire.
par un conseil de guerre. Au mois de sep Àprès quelques débats, où la question prin
tembre suivant, une lettre du ministre d'alors cipale sembloit se perdre dans les accessoires,
annonce à M. de Moreton qu'il est destitué Mi. de Biouzat a obtenu la priorité pour son avis,
de sa place de colonel du régiment de la Fèrº. qui a été consacré par ce décret : -

Une réclamation universclle s'est montrée « L'Assemblée nationale décrète que son
contre cet acte du pouvoir arbitraire. M. de président se retircra devers le roi , pour le
Menou propose de déclarer la destitution il supplier de faire prononcer par un conseil de
légale; guerre , composé suivant les ordonnances, sur
chargé en
de conséquence
supplier le roiM.delerendre
président seroit
à M. de la réclamation du sieur de Moreton , contre
Moreton son régiment, sauf à le faire juger sa destitution du 24 juin 1788 ».
suivant les ordonnances, s'il y a matière à ac Séance du 6 Août.
cusation.
M. Martineau a demandé que l'Assemblée se On a rcnvoyé au comité du mcndicité une
bornât à recommander M. de Moreton à la
justice du roi, en réclamant l'observation des adresse de la municipalité de Versailles : qui
( 258 )
diquer prochainement les moyens de pourvoir Art. I°r. « Les grandes masses de bois et forêts,
à la subsistance d'un grand nombre d'ouvriers ci-devant domaniales et ecclésiastiques, SOnt et

inoccupés. demeurent exceptées de la vente et aliénation


Une lettre de M. de la Luzerne cxpose plu des biens nationaux, ordonnées par les décrets
sieurs faits d'insurrection commis dans les dif des 1 4 mai dernier, 15 juin , 26 et 29 juillet.
férens ports du royaume, et demande que le ll. Toutes les parties de bois nationaux épar
comité de marine présente incessamment un ses , absolument isolées et éloignées de mille
rojet de discipline. Renvoyé à ce comité avec toises des autres bo s qui ne seront pas néces
es pièces justificatives. saires pour garantir les bords des fleuves et des
Le même ministre demande, pour lui et pour rivières des torrens et des débordemens , qui
son avocat , ( M. de Bonnière ) communication n'excéderont pas la contenance de ccnt arpens,
et même copie des pièces qui composent la mesure d ordonnance, seront vendus et aliénés
dénonciation contre lui faite par la députation suivant les formes et conditions prescrites par
de Saint-l omingue ; la députation résiste à lesdits décrets ; et s'il s'agit d'ali ner des bois
cette communication , le comité des rapports propres aux constructions de la marine , ces
en reconnoît la justice , et le décret intervient, bois ne pourront être aliénés que sur l'avis des
ui ordonne « que conformément aux principes départemens et des districts.
e justice , communication entière de toutes 1II. L'Assemblée charge son comité des do
les pièces du rapport sera donnée au ministre maines, réuni à ceux de marine, d'agriculture
de la marine. et de commerce , de lui présenter de nouveaux
L'ordre du jour appartenoit au comité des moyens de pourvoir à l'administration des fo
domaines : et M. Barrère , après un rapport rêts, et une nouvelle législation sur cette par
précis et lumineux, a présenté et fait adopter tie, dont elle reconnoît l'urgente nécessité ».
1e décret qui suit, et qui n'a éprouvé qu'une Le comité d'aliénation des domaines natio
foible contradiction de la part de M. Andrieu. manx. par l'organe de M. de la Rochefoucaull,a
L'Assemblée nationale, après avoir entendu présenté le résultat du travail des expºrts noni
son comité des domaines, a décrété ce qui suit : més pour l'estimation de ces biens dans l'e
1o. « Le droit d'aubaine et d'extraction est tendue du département de Paris. M. Folle
aboli. ville en a demandé les détails , et le rapporteur
»o. Toutes procédures, poursuites et recher me s'y refusoit pas , mais l ( conomie du temps
ches qui auroient ce droit pour objet , sont a fait abandonner cette lecture. Un partisan
'éteintes ». d'claré du pouvoir exécutif vouloit que les
I.e même M. Barrère, au nom des comités des opérations de la vente fussent renvoyées à ce
domaines, du commerce et d'agriculture, ecclé pouvoir. M. Goupil a observé qu'il ne falloit
siastique , de la marine et de l' mation des do pas s'é carter de la maxime , « que ce qui peut
main s mationaux réunis, a proposé à l'Assemblée être fait par les administrations populaires, ne
de décréter que les forêts ne fussent point com doit jamais être envoyé aux administrations
prises dans l'aliºnation ordonnée des domaines ministérielles », et le décret proposé a été adopté
nationaux ; il a fait sentir combien il étoit im sans changement.
portant, pour la marine marcliande et militaire, « L'Assemblée nationale , sur le rapport qui
pour l'intérêt du peuple mêne, qui paie aujour lui a été fait par son comité d'aliénation des
d'hui le bois extrêmenent cher, que cette posses domaines nationaux, de la soumission faite par
sion précieuse ne sortît pas des mºins de la nation; les commissaires de la commune de Paris , le
il a rappellé cette prédiction de Colbert, qui di 26 juin dernier, pour, en conséquence de son
soit que la France périroit par la destruction de décret du 17 mars précédent , faire l'acqui
ses bois : enſin il a exposé que , pour empêcher sition des domaines nationaux, dont l'état est
ue cette fatale prédiction me s'accomplit, il ci-dessus annexé ; ensemble les estimations
alloit conserver les bois en grandes masses; ce desdits biens , en conformité des instructions
qui ne pouvoit s'effectuer par les particuliers , du 17 du même mois , a déclaré et déclare
toujours pressés de jouir, nuais seulement par la vendre à la commune de Paris les biens ci
nation , dont la possession est éternelle. dessus mentionnés, aux charges , clauses et
Quoique MM. Martineau et Regnault ( de conditions portées dans les décrets , et pour la
Saint-Jean-d'Angely ) demandassent l'ajourne somme de 1,842,3o3 liv. 17 sous ».
ment, le décret a été rendu tel qu'il étoit pro Un second projet, présenté par M. de la
posé, Rochefoucault, a passé sans contradiction.
( 239 )
« L'Assemblée nationale ayant, par ses dé
crets des 8 juin et 3 juillet dern ier, attr ibué le temps en sera compté pour l'éligibilité aux
rovisoirement à la municipalité de Paris , re places de juge.
† à l'administration des biens natio IX, Tout appellant dont l'appel sera jugé mal
naux, les fonctions du directoire de dépar fondé, sera condamné en une amende de 9 liv.
tement et de district, pour un appel du jugement des juges de paix,
Décrète que jusqu'à ce que l'administration et de 6o liv. pour un appel des juges de district,
du département et du district soit en activité, sans que cette amende puisse être rcmise ni
ladite municipalité sera chargée de la vente et modérée, sous aucun prétexte.
revente des domaines nationaux situés dans Elle aura également lieu contre les intimés
l'étendue du département de Paris , en con qui auront refusé de paroître devant le bureat
formité du décret du 14 mai et des instructions de paix, lorsque le jugement sera réformé ; et
du 31 du même mois , et conformément aux elle sera double contre ceux qui, ayant appellé
décrets des 25, 26 et 29 juillet dernier. sans s'être présentés au bureau de paix, et avoir
Au moment où le travail se portoit sur les obtenu le certificat, seront, par cette raison ,
parties de la dépense publique , M. de la Tour jugés non-recevables.
du-Pin , à qui l heure avoit été indiquée , a été Le produit des ces amendes , versé dans la
introduit.Il a dénoncé l'indiscipline des régimens caisse de l'administration de département, sera
de Poitou et de Royal-Champagne , dont les employé au service des bureaux de jurispru
soldats se sont arrogé le pouvoir de tenir des dence cliar,t ble.
comités , d'y faire ce qu'ils appellent des ré L article X est ainsi conçu :
glemens de politique , d administration , de | Aucune femme ne pourra se pourvoir en jus
police. de constitution , et de faire la loi à leurs tice contre son mari , aucun mari contre sa
officiers. Il réclame un prompt remède, que femme , aucttn ſils ou petit-fils contre son père
l'Assemblée seulement a droit de former et ou son aïeul , aucun frère contre son frère,
d'appliquer. Le ministre a été applaudi , et aucun neveu contre son oncle, aucun pupille
lui retiré, les mêmes faits ont été exposés par contre son tuteur pendant trois ans, depuis la
M. Einery , au non du comité militaire. Le tutelle finie, et réciproquetnont qu'après avoir
rojet de décret qui suit a été consacré sur nommé des parens pour arbitres , devant lesa
a demande du comité. quels ils éclairciront leurs différens , et qui,
Art. l°r. « Les loix et les ordonnances mili après les avoir cntendus et avoir pris les con
taires actuellement existantes , seront stricte noissances mécessaires, rcndront une décision
ment observées et suivies jusqu'à promulga motivée.
tion de celles qui doivent être le résultat des Un grand nombre d'amendemens ont été
travaux de l'Assemblée nationale sur cette
proposés : M. le rapporteur en a adopté quel
partie. ques-uns : 1°. celui tendant à rendre la nomi
" II. Excepté les conseils d'administration , nation des parens forcée de part et d'autre; 2o.
toute autre association délibérante , établie celui de fixer à trois le nombre de parens de
dans les régimens, sous quelque forme et déno clacunº des parties , et, en cas de partage,
mination que ce soit , cesseront immédiatement d'appeller un ami commun ; 5°. celui d appeller,
après la publication du présent décret. en cas de défaut de parens, les voisins ou amis
. ( La suite demain. ) des parties. L'Assemblée ayant aussi adopté ces
amendºnl ns, ils ont été décrétés avec l'article,
Suite des décrets sur l'ordre judiciaire. sauf rédaction.

Art. VII. « Le bureau de paix du district sera XI. Si un père, ou une mère, ou un tuteuront
en même-temps bureau de jurisprudence cha des sujets de mécontentemens et d'alarmes
très-graves sur la conduite d'un enfant ou d'un
ritable , chargé d'examiner les affaires des pau
vres qui s'y présenteront, de leur donner des pupille, dont il ne puisse plus réprimer les
conseils, et de défendre ou faire défendre leurs écarts, il pourra cn porter plainte au tribunal
CallS6S.
domestique de la famille assemblée au nombre de
VIII. Le service qui sera fait par les hommes . huit parens les plus proches ou de six au moins,
possible d'en réunir un plus grand
de loi dans les bure aux de paix et de juri spru nombre ,pas
s'il n'est
ou à leur défaut, on rassemblera un
dence charitable. leur vaudra d'exercice nnblic
F. par nombr d voi -
-
( 24o ) -

un jeune homme cesseroit d'être soumis aux ils subiroient notre joug ». D'autres nous sup
délibération du Consoil de ſainille. posent assez ingrats pour envahir les isles de #
Plusicurs personnes ont demandé vivemuent France, qui vient d'agir avec tant de loyauté
que cette pupilla1ité fût prorog e jusii a t 23 à notre égard : Pitt sent trop tard que son in
4lIlS.
fluence a été au-delà du but dans l'élection
du maire de 1)ublin. Il faut qu'il recule : il
Vous n'avez, dit M. le Chapelier, exigé que reculera peut-être encore davantage sous peu
21 ans pour l'inscription au tableau civique ; de temps. V.
comment accorder avec ce décret la proroga
tion qu'on vous propose ? •

M. Barnave , l'honneur du jeune âge . a in Projet de contre-révolution par le somnambu


sisté plus fortement encore : la question a été
mise aux voix , et après deux épreuves dou livmre, ou rapport dans l'affaire de MM.
teuses, il a fallu recourir à l'appel nomimal ; I)/osier et Pctit - Jean , lu au comité des
et, à la pluralité de 355 voix contre 327, l'article rec/ erc/1cs de l'- /ssemblée nationa /e , ctc.
est d crété ainsi qu'il suit : par J. P. Brissot , l un des membres du
« Le tribunal de famille, après avoir vérifié les comité des recherch,ºs de la municipalité.
sujets de plainte , pourra arrêter que le jeune
homm ' , s'il « st âgé de moins de vingt-un ans , A P. ris , c/ ez Baisson, rue Hautefeuille,
sera r nſ rmé pendant un temps qui me pourra n°. 2o. Prix 12 sois , et franc par la poste
excéder celui d'une année , dans les cas les 1S sol s.
plus graves ». G.
-

On ne se seroit jamais douté que les ennemis


D E I. o N D R E s, le 5o juillet. dº la révolution, assez peu rélléchis pour oppo
ser la rus, à trois millions d'hommes armés et
Les nouvelles de l'Inde ne spnt pas agréables confédér s, eussent recours aux écarts du som
à beaucoup près. l cs troupes de l'ipo semblent maisbulisme et du ſanatisme de l'espèce la plus
renaitre de leurs dé faites. On soudroit s'y dé absurde pour espérer de donner avec succès
cider sérieusement à la guerre contre cet in quelques avis à notre bon roi sur les moyens
trépide ennemi ; mais l'argent y nianque , et d'opérer une contre-révolution. Quelque pré
l'on y a épuis é jusqu'ici tous l s moy ns de s'en venu qu'on soit d'abord contre cette maladroite
procurer , ce qui met le lor l Corn valis dans manœuvre, on ne peut lire sans intérêt les dé
le plus grand embarras. l , i'spagne paroit dé tails de ce rapport. Il faut en vérité que madame
cidée à nous donner une indemnité pour l'aſ Thomassin , ſèmme d'un officier qui est actuel
faire de N otka-Sund ; mais nous ne sommes lement à St-lJomingue, et madame de Jumilliac
pas d'accor,l sur le droit qiie nous prétendons aient cru la honne cierge bien désoeuvrée pour
avoir, comme tous les peuples , de former des s'imaginer qu'elle leur parloit en songe. On
établissemens sur les côtes dont l Espagne pardonne cependant à des femmes de prophé
prétend avoir la propriété exclusive. Néan tiser : c'est lenr vrai métier; mais que M. Ar
moins quelques politiques voient déja nos gence, ofiicier de marque dans le régiment du
flottes partir avec celles de Cadix , pour aller roi , s'occupe de copier la révélation que la
asservir les Etats-Unis, et faire ainsi rentrer sainte vierge ſait à des femmes , c'est se faire
toute l'Amérique sous le joug. l'ranklin riroit conspuer de toute l'Europe. Il faut avouer que
de cette idée. « Les européens , disoit-il, peu l'esprit humain est quclqueſois bien bizarre !
vent, pour un instant, nous reſouler dans les ce rapport en pr'sente une preuve aussi cu
terres, avec de grandes forces, mais bientôt rieuse que rare / .

On s'abonne à Paris , chez BrissoN , libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera , franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
Chez madame DELAPLANcHE , ruo du Roule ; et chez tous lesl l.b1aires ot i)irecteurs des Postes du Royaume
et de l'Etranger.

Il paroit tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 56 liv. pour un an, 18 liv. pour 6 mois , et de o liv. pour
5 mois, franc de port, par la poste , pour tout le Royaume L'abonnement ne commence que du prem. d'un moir.
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIREs
D E L A F R A N C E ,
ET A F FA I R ES P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
- 4 . . -

JOU R NA L L IB R E , ar une Socic'té d'Ecrivains Patriotes ,


eZ dirigé par MZ. MERcI E R.

Le bien public est un trésor commun, dans lequel chaque citoyen doit
déposer ses services et s s talens. Raynal.

N°. C C C X. Du Dimanche 8 Aozºt 179o.


A S S E M B L É E NAT I O N A L E. les personnes qui ieur sont attacliés, et qui
sont autorisés par l'article 13 du décret du 24
Séance du 6 Août au soir iuillet dernier, à présenter des mémoires pour
obtenir des traitemens, pensions, ou gratifi
Crrr- séance avoit été extraordinairement cations, s'adresseront au directoire du district
ndiquée pour consommer la discussion et l'a desdits établissemens, dans 'quelqucs endroits
loption légale des articles additionels concer que soient leurs revenus.
lant le traitement du clergé. Ces articles étoient IV. les titulaires qui n'avoient qu'un béné
lu nombre de 43, et la discussion n'en a été ni fice , s'adresseront au directoire du district du
ongue ni orageuse. -
chef-lieu de ce bénéfice.
V. Ceux qui en avoient plusieurs s'adresse
Décret pour accélérer la liquidation et le paie ront au directoire du district dans lequel se
ment du traitement du clergé actuel. trouvera le chef-lieu du bénéfice du plus grand
, produit.
L'Assemblée nationale, oui le rapport de son VI. Les ecclésiastiques qui n'ont que des
omité ecclésiastique, voulant accélérer la fixa pensions, et qui n'en ont que sur un bénéfice,
ſion des traitemens accordés aux ecclésiasti s'adresseront, pour les faire régler , au direc
ues par ses précédens décrets, desirant aussi toire du district auquel le titulaire doit présen
ºn faciliter l'acquittement pour la présente an . · ter l'état de ses revenus ecclésiastiques.
lée, et celles à venir, et conuoître la dépense VIi. Quant à ceux qui en ont sur plusieurs
le l'année 1791 , tant pour ces traitemens que bénéſices , ils s'adresseront au directoire du
ºur les pensions des ordres religieux, décrète district dans lequel se trouvera le chef-lieu
e qui suit : du bénéfice , sur lequel sera assignée la plus
, Art. I**. « Dans le mois, à compter de la pu forte pension, à la charge de rappeller la Ul r6

# du présent décret, tous ceux à qui et la quotité des autres.


a été accordé des traitemens ou pensions V, II. Par rapport à ceux qui en ont sur des
ç 3nt tenus, pour satisfaire à l'article 22 du bénéfices tombés aux économats, encore qu'ils
ſécret du 24 juillet dernier, de se conformer en eussent sur d'autres bénéfices , ils s'adres
| -- qui est réglé ci-après ; à défaut de quoi seront à la municipalité de Paris.
ls ne seront point compris dans les états dont IX. Les directoires de districts auxquels on
era parlé dans les articles suivans. se sera adressé, prendront avant de donner
II. Les évêques et les curés conservés dans leur avis , des directoires des districts de la si
eurs fonctions, adresseront l'état prescrit par tuation des biens , les éclaircissemens qu'ils
edit article 22 au directoire du district de jugeront nécessaires, et ces directoires seront
eur résidence pour tous les revenus dont ils tenus de les leur donner sans délai à la première
#ºient, dont le secrétaire donnera un ré réquisition.
:épissé. X. Au moyen des dispositions contenues en
-
( 242 )
sont dispensés de communiquer eux-mêmes reçus en espèces ; ou , suivant un amendemer
leur état aux municipalités. . de M. Vernier, qu'ils seroient tenus de ls
XI. Les directoires de district, chargés de remettre en espèces, pour l'acquittement de
donner leur avis , y procéderont sans délai ; dépenses respectives de chaque département »
ils l'inscriront sur un registre qu'ils tiendront à Un accident grave , arrivé à M. Démeunier
cet effet , et ils feront mention du nom , dn a déterminé l' Assemblée , sur la motion d
titre et du domicile du réclamant, ainsi que M. Tronchet, a le remplacer par la nominatio
du montant des traitemens, pensions ou gra de quatre commissaires dans le comité form
tifications, tant de ce qui aura été dem : ndé, pour l'affaire d'Avignon.
que de ce qu'ils estimeront devoir être réglé. On a ajourné la discussion d'un projet d
XII. Néanmoins s'il se trouvoit des traite décret présenté par M. le Brun, qui tendoit
mens, pensions ou gratifications , sur lesquels ftire ordonner que toutes les charges annuelles
ils ne pourroient donner promptement leur sans exception , dues par le tresor public , se
avis définitif, ils le donneront provisoirement roient payé es par les payeurs des rentes d
sur ce qui sera sans difficulté ; et , dans six l'hôtel-de-ville de Paris : et cependant. sur l
mois, à compter de ce jour, ils s'expliqueront proposition de M. Regnaud , de Saint-Jean
définitivement. d Angely , l'Assemblée a ordonné à son comit
XIIl. Lans trois semaines après l'expiration des ſinances de lui faire incessamment so
du d lai d'un mois accordé aux titulaires par rapport sur les moyens de faire acquitter le
l'article premier du présent décret, les direc rentes constituées sur le clergé et sur les ci
toires de district onverront aux directoires de devant pays d'état.
département un extrait des avis qu'ils auront Le rapport sur la dépense publique a ét
donnés, avec un e» posé succinct de leurs mo repris, et l Assemblée a décrété , sans discus
tifs , et dont ils délivreront copie aux titulaires sion , le projet de réduction provisoire, vot
sur leurs demandes. par le comité.
XiV. Ils joindront audit extrait t'n tableau Art. °'. « La dépense des bureanx et de l
conforme au modèle qui leur sera envoyé de chancellerie est fixée provisoirement à 48 mill
la dépense , tant de # présente année , que livres.
de l'année 1791 , pour les trait mens , pensions II. La dépense du secrét riat et des bureau
ou gratifications sur lesquels ils auront donné du ministre de l'intérieur, c'est-à-d. re ,. de celu
leur avis ». qui avoit autrefois le département de la maiso
( La suite demain. ) du roi et le département de Paris, est fixée pro
viso rement, pour la p rtie à la charge du tréso
Séance du 7 août. public, à 9o mille livres.
lII. La dépense des bureaux d'administratio
Le service des finances , pour le mois d'août, générale des finances , et ce , mon compris
exige, d't on, un versement de 4o millions ; dépense du trésor public, fixée provisoiremen
M. Vernier, au nom du comté, expose cette à 53o mille livres. -

mouvelle pétition , mais sans l appuyer. Elle a IV. Les ministres respectifs feront dans leu
excité , comme on peut croire , plus d'une bureau la distribution des sommes qui leur son
réclamation. L'Assemblée n'a encore rien pro ' allouées, et en remettront l état motivé au ct
noncé. mité des finances, qui en fera son rapport
1 a négligence, ou l'infidélité des receveurs l Assemblée ».
particuliers a été dénoncée par M. Gouttes : Un article additionel , concernant le trait
« Ces hommes , a-t-il dit, ne payent ni ne font ment dù aux commis réformés, est ajourné jus
payer ; et par cette coupable affectation, ils u'à l'instant où l'Assemblée aura sous les yeu
aspèrent mettre l'anarchie dans le royaume, l'état circonstancié de la dépense et du nombr
et renverser l' comstitution ». des commis.
M. Martimeau , en dénonçant un monopole Le décret suivant est consacré sans dis
presqu'universel, la vente de l'argent, en citant cussion : -

des faits dont il a acquis la preuve, a proposé « Le dépôt des minutes et expéditions extra
qu il fût décrété , conformément à une de ordinaires des finances, le dépôt au Louvre
mande de M. Necker, « que les receveurs par sous la garde de M. Farcy, le dépôt rue de l
, ticuliers seroient tenus de verser en espèces, Bretonnerie , sous celle de M. Lemaire, le dé
dans le trésor public, les fonds qu'ils avoient pôt des minutes du conseil de Lorraine, aprè
( 243 )
la mort du roi Stanislas, sous la garde de M. Co une infraction de la loi commune ; il demande
chin, seront réunis à un seul dépôt, sous une pour l'honneur des deux collègues, que le
garde aux appointemens de 3ooo livres , avec châtelet continue ses poursuites, et que le
un premier commis aux appointemens de 12oo paquet déposé lui soit renvoyé à cet effet ,
livres, un second commis aux appointemens de avec des félicitations à ce tribunal pour la
1ooo liv. : les frais de bureau seront de 8oo l. ». pureté de sa conduite. Opinion sur laquelle
Sur la motion de M. L)uport , il est décrété a renchéri \l. de Cazalès.
que la municipalité de Paris nominera deux MM. Péthion et l ? Chapelier ont expliqué
ou quatre personnes pour la cons rvat on des le décret d'inviolabilité dont M. de Lautrec a
chartriers et dépôts de pièces importantes. déja éprouvé le bienfait. En le rendant, dit
· En ce moment a été introduite une députa M. le Chapelier , nous avons décidé que nous
tion du châtelet, M. Boucher d Arg s à la tête. sºrions le grand juré à l'égard de nos côllègues ;
Cet orateur, après avoir fait un grand élogº du nous n'avons ſait que devancer cette heurense
patriotisme, du courage, du dévouement de sa institution , que nous devons donner à tous les
compagnie, déclare qu'il vient rem ttre a l'As citoyens de l e1npire.
semblée un p quet cacheté , dans lequel sont La discussºon a été fermée ; et la priorité
renfermées toutes les pièces de la procédure 1ns balancée entre les motions de MM. Gouttes
· truite à l occasion des évén mens des 5 et 6 et Mirabeau , est demeurée à ce dernier sur
octobre, et les décrets qui ont été lancés en l instance de M. Fréteau. -

conséquence de cette procédure. Divers amendemens ont été présentés par


. Il ajoute que c'est avec douleur que sa com Mi M. Miaionet , Macrines et Foucault ; l'un
pagnie a vu de nombreuses dépositions com vouloit que les charges fussent lucs dans une
pliquer deux membres de l'Assemblée dans cette séance du soir, à liuis clos ; l'autre, que l'af
import inte procédure. ll demande que le co faire fût envoyée à un nouveau connité ; la
m,té des recherches de la ville so.t tenu de question préalable a été invoquée et obtenue
communiquer au procureur du roi les pièces sur tous ces avis : mais d'autres amendemens
et instructions relatives à cctte affaire , qui de M M. Regnault et de Virieu, ont été adop- .
, sont en son pouvoir; il se plaint du rcſus obstiné tés en ces termes : I°. l'Assemblée nationale
qui en a été fait, et termine en annonçant le n'entend arrêter le cours de la procédure à
desir des membres du châtelet de rent r r dans l'égard des autres accusés ; 2°. il est enjoint
la classe commune des citoyens pour former au comité des recherches de la ville de Paris,
leurs enfans au patriotisme, au respect pour les de donner au procureur du roi du châtelet
loix décrétées par l'Assemblée nat onaie. toutes les :::;trüctions et tous les documens
· M. Gouttes demande qu'il soit établi un co nécessaires à la poursuite de l'affaire , et de
mité pour examiner cette affaire, et qu'elle soit lui reunettre toutes les pièces y relatives.
ursuivie et jugée pour que des membres de
: Assemblée nationale me restent pus sous une Suite des décrets su" l'organisation de
si odieuse inculpation. -
l armée.
- « L'Assemblée mationale, a dit M. de Mira
beau, ne peut être ni accusateur ni juge : elle · Art. III. « Le roi sera supplié de nommer des
n'a d'autre intérêt, d'autre droit que de con inspecteurs extraordinaires choisis parmi les
neître les charges qui ont conduit à incriminer ofliciers généraux , pour, en pr'sence du com
deux de ses membres », et il s'est résumé en mandant de chaque corps, du capitaine , du
proposant ce projet de décret : premier lieutenant, du premier sous-lieutenant
. « L'Assemblée mationale décrète que son co du premier et du dernier sergent, du maréclai
mité des recherches lui fera le rapport des desbrigadier
du logis, duetpremier et soldats
de quatre du dernier caporal
du régiment J>

charges qui concernent les représentans de la


mation , s'il en existe dans la procédure suivie nommés ainsi qu'il va être dit, proced§ §
par le châtelet, sur les événemens des 5 et 6 vérification des comptes de chaque régiment
octobre, à l'effet qu'il soit décrété sur ledit depuis six ans, et faire droit sur toutes plaintes
rapport s'il y a lieu à accusation , conformé qui pourront être portées relativement à l'ad
ment au décret du 26 juin dernier ». ministration des derniers : à l'effet de quoi il
, Un honorable membre, dont les principes sera nommé au sort un soldat par compagnie,
( 244 )
gnés ; il en sera ensuite nommé quatre pour ter à la sanction le présent décret, lequel sera
assister à cette vérification , de laquelle il sera envoyé à tous les régimens, et dont sera fait
dressé procès-verbal, dont copie sera envoyée lecture à la tête de tous les corps , et adressé
au ministre de la guerre. à toutes les municipalités, afin qu'elles aient à
IV. ll ne pourra désormais être délivré de s'y conformer ». G.
cartouches jaunes ou infamantes à un soldat,
qu'après une procédure instruite et un jugement DE VA LE N c : ENNEs , le 1er aoi4t.
prononcé suivant les formes usitées dans l'ar
in ºe, pour la procédure criminelle et la punition
des délits militaires. Nous avions vu nos aristocrates reprendre un
air de gaité le 14 juillet , jour qui devoit ce
V. Les cartouches jaunes expédiées jusqu'à pendant les déconcerter : mais nous ignorions
préscnt, à compter du premier mai 1789 , S « l llS
l observation de ces formes rigoureuses, n'en
† man ºuvres que Bouillé, un des plus grands
ennemis de la revolution , concertoit avec le
portent aucune nore ni Hétrissure, au préjudice comite autrichien des l'uileries , et les officiers
de ceux qui ont été congédiés avec de sembla françois qui se rallient depuis quelque-temps
bles cartouches.
V[. Les officiers , ioivent traiter les soldats
à Spa et à Aix-la-Chapelle. On présume que
Bouillé, persuadé que la paix alloit être bientôt
avec justice , et av oir pour eux les égards qui décidée entre Frédéric-Guillaume et Léopold ,
ieur sont expressém nt recommand s par les
prenoit à l'avance les moyens de réunir les
ordonnances , à peine de punition : les soldats brigands , les d 'serteurs , les mécontens , ct
de leur côté doive11t respect et ob issance abso- . quelques hordes de ces sauvages de Westphalie,
lue à leurs ol'ficiers et sous-oficiers , et ceux
qui s'en écarteront seront punis suivant la ri pour les introduire dans le Brabant par les
terres de France : que dès qu'il se fut assuré
gueur des ordonnances. de cette réun on , il fit demander par le mi
VjI. A compter de la publication du présent nistre de Vienne à Paris , un libre passage pour
décret, il sera informé de toute mouvºlle sédi des , troupes autrichiennes, qui n'étoient que
tion, de tout niouvement conc rté dans les gtr- -
ces bandits ralliés.
nisons ou dans les coriºs contre l ordre et au Le con'té des Tuileries se prêta sur-le-champ
préjudice de la discipl:re militaire. Le procès à la demande , croyant pouvoir alléguer un
s ra ſait etparfait aux instigat t nrs , auteurs . traité absolument nul pour la France, puisque
pºrticipes de ces séditions et mou
faute tirs et tout y est à sa charge, et les avantages n'y sont
vemens : ct par le jugem. nt à intervenir , ils que pour la maison d'Autriche. Mais le comité,
seront déclarés d, chus pour jamais du titre de jaloux de saisir l'occasion , s'inquiéta peu s'il
citoyen actif, traitres à la-patrie , inlàmes , in trahissoit la patrie , et encore moins du décret
dignes de porter les arme s, et chassés de leur qui interdisoit aux ministres de laisser entrer
corps. Ils po rront même être condamnés à aucumes troupes sur notre territoire, sans l'avis
des peines affl ctives, ou inſamantes , ou cor du pouvoir législatif. Heureusement toutes ces
porelles, conformément aux ri glºs qui seront manoeuvres ont eté déjouées , et les Belges ras
incessamment établies. surés par la fermeté de leurs voisins, plus portés
V]!J. ll est libre à tout oſſicier . sous officier pour leurs intérêts qu'ils ne le présument.
et soldat , de faire parvenir directement ses Quelques avis d'Allemagne mons apprennent
plaintes aux supérieurs, au ministre, à l' Assem que Léopold , accédant aux préliminaires dictés
blée nationale , sans avoir besoin de l'attache par le roi de Prusse , détache 25,ooo hommes
ou permission d'aucune autorité intermédiaire ; de ses troupes de Bohême. Nous souhaitons
mais il n'est permis sous aucun prétexte , dans que ces troupes ne viennent dans le Brabant
les affaires qui n'intéressent que la police in que par lettres , comme toutes celles que nos
térieure des corps , la discipline militaire et gazettes ministérielles † ont introduites jus
l'ordre du service, d appellér l'intervention , qu'ici , chariant sur les brouillards du Rliin de.
soit des municipalitós , soit des autres corps ad gros trains d artillerie, qu'on n'a pas encore vus
ministratifs , lesquels n'ont d'action sur les à Luxembourg. l es soldats autrichiens y seroient
troupes de ligne, que par les réquisitions qu'ils sans culottes , sans la commisération des habi
peuvent faire à leurs eliefs ou Conmandans. tans qui viennent de prendre la cocarde. Les
L'Assemblée charge son président de se reti Autrichiens viennent d'être bien frottés à Pol- '
rer dans le jour pardevers le roi, pour présen vache. Tout va bien à Liége. V.
AANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
DE L A F R A N C E, edite
ET A F F A I R E s P o L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
. Pº, •- - •

J 0 ly R N A L L I B R E , par une Société d'Ecrivains Patriotes ,


eZ dirigé par M. MERcr Ea.
Tout homme, à l'exception d'un insensé ou d'iin malfaite ur, doit être
citoyen, quand il vit avec des hommes qui ont des loix. MABLY,

N°. C C C X I. Du Lundi 9 Août 179o.


Ass E M È L É E NAT I O N A L E. guerres, qui constatera que les comptes ont été
rendus ».
Séance du 8 Août. Une réclamation multipliée a demandé l'or
dre du jour, et l a obtenu.
L, lecture du procès-verbal nous a mis à por Les troubles élevés dans le département de
tée l'exacte rédaction du décret rendu hier Seine et de Marne par la fausse interprétation
sur l'apport des charges fait par le châtelet, des décrets sur le droit de chanpart , ont
rédaction que les grands mouvemens de la été beaucoup moins effrayans qu'on ne l'avoit
séance n'ont pas permis de saisir. dit. M. de Noailles, qui s'y est tran porté , a
, L.Assemblée nationale décrète , conformé trouvé la paix rétablie par le zèle de la garde
ment à son décret du 26 juin dernier , que nationale parisienne et des rég mens de Bour
son comité dès rapports lui rendra compte des gogne et de Lorraine , pour lesqn ls il a votè
charges qui concernent les représentans de la des témoignages de satisfaction, et l Assemblée
nation, s il en existe dans la procédure faite ne les a pas refusés.
par le châtelet , sur les évènemens du 6 octobre , Le comité des finances a fait exposer par
§à l'effet qu'il soit déclaré, sur ledit M. Vernier, que par l'effet des lenteurs de là
rapport, s'il y a lieu à l'accusation. Décrète perception, le trésor public éprouvoit , pour le
en outre, que deux commissaires du châtelet mois d'août, un vide de 29 millions, et qu'on
seroIrt appellés à assister à l ouverture du pa en demande onze de plus , pour que la caisse
quet déposé par les magistrats de ce tribunal, ne soit pas entièrement dépourvue dans les pre
et à l inventaire des pièces qui y sont conte miers jours de septembre. Alors il a proposé cé
miues. . décret, qui a passé sans discussion :
De plus, que le comité des recherches de la « L'Assemblée nationale, sur le rapport qui
ville de Paris sera tenu de remettre sans d lai 9
lui a été fait par son cômité des , m nces , a dé
entre les mains du procureur du roi du châte crété que sur les 95 miliions de billets de la
let, pour servir en tant que de besoin à la caisse d'escompte , servant de promesses d'assi
poursuite de la procédure tous les documens gnats, il en sera délivré au trésor public pour
et pièces qui peuvent y être relatifs. 4o millions, lesquels seront échangés contre des
Enfin, l Assemblée nationale déclare qu'elle assignats , après qu'il aura été pourvu aux
, n'entend point arrêter le cours de la procédure , échangés avec les particuliers ».
vis-à-vis des autres accusés et décrétés. Lé décret dont l Assemblée nationale a le 18
M. de Morinais a demandé un article addi juillet demandé le projet à son comité de fi
tionel au décret qui a ordonné la reddition des nances, pour accºlºrer les déclarations exactes
comptes de tous les régmens dépuis les six dér et le paiement de la contribution patriotique,
nieres anºré s. « Les ór,ionnances , a-t-il dit, a été présenté par M. Nourissart ; il est ainsi
autorisen , ies côrnºt bles à brûler tous les deux conçu :
ans les compt s vérifiés et appuré s; l'ópération Art. i°º.'« Les officiers municipaux vérifieront
ordonnée est donc impraticâble, et iLfiudr'a shº torites les déclaratioñs qui auront été faites pour
m-m=
( 246 )
ver celles qui leur paroîtront conformes à la vé tribution patriotique, elle sera payée par suite
rité , et de rcctifier celles qui leur paroîtront et avec même privilége que les autres impo
motoir mc nt infidelles : dans le cas où les con sitions ».
, tribuables auront négligé de faire leur déclara Malgré les réclamations de MM. I.oys et de
re"stejn , les officiers municipaux seront chargés M} urinais , qui trouvoient dans ces mesures
d y suppléer par une taxe d'office, qu'ils ſeront qu lque chose d'inquisitorial ; et sans égard
en leur ame et conscience. à une demande de M. de Folleville, qui vouloit
iI. Le corps municipal fera avertir , dans le une exception en faveur des membres de l'As
plus court délai possible, les parties intéressº es semblée nationale , le projet a été décrété ,
de la nouvelle taxation à laquelle elles auront sauf quelques amendems ns , savoir :
été assujéties. le pr iner , qui substitue à ces mots qui
: II. Tout citoyen qui, dans quinzaine du jour leur paro#tron t notoiretnent infidèles , ceux-ci
de la signification faite par le corps municip l, qui seront notoirement infidèies.
ne se sera pas présenté à la municipalité pour Le se cond , qui porte que les vérifications
y opposer ses moyens de défense , sera cens é seront faites par les municipaux et le conseil
avoir accepté , sans réclamation , la nouvelle général assemblé.
cotisation faite par les ofticiers municipaux , et Le troisième , que les directoires de district
cette cotisation sera mise en recouvrement sur seront tenus de vérifier et rectifier, s'il y a
le rôle de la contribution patriotique. lieu, les déclarations de la communauté entière.
lV. l')ans le cas de réclaination, le directoire Le quatriène , que les cotes des officiers
du district pr ndra connoissance de l'affaire , municipaux s ront verifiées et rectifiées par les
et la renverra , ians liu'ta :ne, avec son i vis , ciire,.toires de district.
au d,re ctoire du dé;artement, qui statuera dé Le cinquieme , que les municipaux et le
' finitiv ment. conseil g néral seront tenus de motiver les
V. Les officiers municipaux autorisés , par aug18entations qu'ils auront promoncées.
le décr t du 2 mars, à imposer cet,x qu 1 .
domic, liés on absens du royaume , et jouissant Suite des décrets pour accélérer la liquidation
dº pliis de 4oo liv. de revenu , n auront pas ſait et le paiement du traitement du clergé ac
la d, clarat,on prescrite par le décret du 6 oc tuel.
tobre , concern nt la contribution patriot que ,
serc nt tenus de procéder de suite à ladite im XV. ils placeront sur le même tableau le
position, de rectifier les déclarations qui seront nombre des religieux , des religieuses et des
évidemment infidelles, et de termimer l'une et chanoinesses de leur ressort , en distinguant
l'autre opération dans le délai d'un mois , et dans trois colonnes les religieux mendians et
de deux pour les villes dont la population ex non mendians âgés de moins de 5o ans et plus,
cède 2o.ooo aines, à compter de la pnblication et ceux de To ans ct a 1-delà.
du présent decr t , faute de quoi les officiers XV .. Dans trois semaines après l'expiration
municipaux dc meureront responsables du retard du délai ſixé pour les directoires du district ,
qui résulteroit dans le recouv rement d · ladite les directo res de département arrêteront et
contribution , d'après les rôles qui en seront fixeront définitivement les traitemens ou pen
faits d'ol'fice par les directoires de district ; et sions dont le tableau leur aura été adressé : et
à cet eſfet , les départemens veilleront à ce dans le même délai ils enverront à l' Assemblée
que dans chaque district il soit nommé deux nationale un tableau gºméral formé de ceux
commissaires pour achever ladite imposition des districts.
d ns les municipalités. XVJI. A l égard des traitem ns ou pensions
VI. Les héritiers de ceux décºdés après avoir qu'ils ne pour1cient régler définitivement , ils
fait l ur dé, laration, seront tenus de p yer aux les arrêteront provisoirement jusqu à concur
échéances l : montant desdites déclarations , rence du minimum de chaque espèce de béné
sauf à obtenir décharge ou modération sur la fices, ou jusqu'à concurre ce de ce qui ne fera
contribution qui étoit due sur le montant des point de difficulté; et , dans neuf mois, à comp
emplois, places ou pcnsions dont jouissoient les ter de ce jour, ils 1 égl ront définitivement ce
dé clarant, com ſormément à l'article II du décret qui se tronvera en arrière.
du 27 mars. XVIII. lls inscriront leurs décisions dans la
VII. En cas de concurrence entre les créan forme prescrite pour les directoires de district,
ciers d'un déliteur, et le receveur de la con sur un registre qu'ils tiendront à cet effet ; et
, ( 247 )
ils auront soin de ne donner, de même que . année , des mains des receveurs des districts
les directoires de district, qu'un simple avis sur aux directoires desquels ils auront adressé leurs
les demandes qui seront faites par les personfiés états ou mémoires, pour les faire liquider.
mentionnées dans l'article 13 du décret du 24 XXVI. Il en sera de même pendant ladite
juillet dernier, dont ils renverront la décision annee 179o , pour tous les pensionnaires sur
au corps législatif, avec les motifs de leur avis. bénéfices mon tombés aux économats : quant à
XIX. Sur la plus prompte expédition , tant ceux qui ont des pensions sur des bénéfices aux
des travaux ci-devant expliqués , que de ceux économats, ils les recevront, pour la présente
dont ils sont ou seront charg, s, les directoires année, des mains du receveur de cette admi
de district et ceux de département pourront nistration, ou des mains du trésorier de la mu
s'adjoindre pendant six mois ; savoir, les pre nicipalité de Paris.
miers deux membres , et les seconds quatre XXVII. Les receveurs de districts sont .'et
membres de ces administrations , lesqnels au demeurent chargés , à peine de responsabilité ,
ront voix délibérative : les directoires de district de faire toutes diligences pour faire rentrer
pourront en outre déléguer aux municipalités tous les fermagcs, loyers, arrérages, et toutes
qu'ils di signeront, telle partie de leurs travaux autres dettes actives, de quelque mature qu'elles
qu'ils jugeront à propos. soient, provenans des bénéfices, biens et éta
" XX. 'i'ous les ecclésiastiques , séculiers et blissemens ecclésiastiques , séculiers et régu
réguliers, rendront compte, dans le mois de liers, autres que ceux de l'ordre de Malte,. des
janvier 1791, des fruits des biens dont ils au fabriques, hôpitaux et maisons de charité et
ront dû continuer la gestion. - d éducation , exceptés provisoirement par l'ar
XXI. Les comptes seront présentés aux di ticle Vi il des 14 et 2o avril , lesquels fermages
rectoires de district, qui , ponr les débattre , et arrérages se trouveront échus lors de l éta
prendront des municipalités les éclaircissemens blissement de la caisse du district , même ceux
nécessaires, et ils seront arrêtés par les diree échus avant le premier janvier 179o , et qui
toires de département. écherront par la suite ; et néanmoins les titu
XXII. Les directoires de district et de dépar laires particuliers, dont les revenus forment ume
tement où seront portés ces comptes , seront mense individuelle, pourront toucher directe
les mêmes que ceux déterminés par les art. 1I . ment des fermiers et débiteurs les fermages et
III. IV , V, VI et VII du présent décret con arrérages échus avant le premier janvier 179o,
cernant les opérations relatives à l · fixation des même ceux représentatifs des fruits crûs en
traitemens, pensions ou gratifications. - l'année 1789 et les précédentes, à quelqu'é
YXIII. Les comptables pourront porter dans poque qu'ils soient dns, en justifiant qu'ils ont
la dépense de leur compte le montant de leurs acquitté le premier tiers de leur contribution
traitemens, pcnsions ou gratifications de la pré patriotique, ensemble toutes les charges béné
sente année , même les curés, ce qu'ils auront ficiales autres que les réparations à faire, pour
payé à leurs vicaires. l'acquit desquelles ils n'ont reçu aucunes sommes
XXIV. Si par la recette que les comptables de leurs prédécesseurs , pour quoi ils seront te
auront faite ils ne sont pas remplis de leurs nus de déclºrer dans quinza{ne, à compter du
avances, ou de leurs traitemens. pensions ou présent décret aux dircctor s de district, qu'ils
gratifications, ce qui s'en manqnera leur sera entendent user de la faculté qui leur est pré
payé incessamment, sans cependant avancer le sentement accordée de requ rir dans le mois,
paiement des augmentations accordées aux cu et d'obt mir ensuite unc ordonnance do véri
rés et aux vicaires , qui ne doivent leur être
ſication de l'acquit des obligations ci - dessus,
tomptées que dans les six premiers mois de du directoire du département dans le ressort
1791 ; comptables
et si les sont reliquataires . ils duquel se trouve le chef-lieu du bénéſice. la
pourront retenir sur leur reliquat le preinicr uelle ordonnance sera rendue sur l'avis du
quartier de leurs traitemens ou pensions de § de district ». G.
l année 1,91 : quant au restant, ils seront tºnus
de le verser dans la caisse du district au direc
toire duquel ils auront rendu compte. Paris, 6 août 179o. .
XXV. A l'égard de ceux dont les revenus Aux bons citoyens du département de la
étoient affermés. ils rccevront, sur les premiers Meurthe.
deniers qui entreront en caisse., leurs traite
- -
E-m=
( 248 )
tres nous annoncent et déjà l'on débite à Paris patriotes; et plût à Dieu quſe la France entière
que des ci-devant Lorrains partent en nombre pût vomir de son sein tous les ennemis qu'elle
pour aller servir dans l'arinèe impériale , des y recèle ! ils desirent, ils espèrent même tour
tinée à subjuguer les Brabançons. Le premier ner un jour leurs armes contre nous : mais
sentiment que nous avons éprouvé comme vous quelles attaques pent redouter un peuple im
'èst celui d'une affliction profonde à laquelle mense qui a du canon , du courage et la li
ont succédé des réflexions plus douces. Quoi ! berté ? D'ailleurs j'aime à croire que bientôt les
disions-nous , des hommes qui viennent de re potentats seront assez embarrassés de leurs
conquérir leur liberté iroient combattre un propres affaires pour ne pas s'occuper des nô
peuple qui veut tenter la même conquête ! A tres. Le tocsin de la liberté retentit dans lcs
peine échappés au tléau du despotisme , ils en deux mondes, les peuples commencent à se
devicndroient ailleurs les méprisables suppôts ! douter qu'ils ne sont pas de vils troupeaux
Que dira la France entière si, au moment où créés poir des despotes qui les frappent, à leur
«lans une ſé deration générale nous avons juré gré, d'une verge de fer, ou les conduisent au
de nous enterrer sous les débris fumans de la carnage ; que leurs chefs ne sont qne des man
patrie plutôt quo de rentrer dans l esclavage , dataires : que la souveraineté comme la liberté
«les citoyens parjures à cet acte solemnel , qui est un domaine inaliénable , et que quiconque
viennent de voir tomber leurs chaînes , tra attente à ces droits, est coupable du crime de
vaillent à river celles d'un autre peuple ? lèze-nation , etc..... Ceux qui par ignorance,
La déclaration des droits assure à chacun préjugé ou mauvaise foi, sont en arrière de la
celui d'émigrer : mais quand la patrie ( n péril révolution , ne peuvent pas ou ne veulent pas
réclaine notre dévouement , il n'y a que les admettre ces vérités simples, je rirai de leurs
làches ou les traîtres qui l'abandonnent. l n injures, j'attendrai leur réfutation.
France tout est perdu , nous disent-ils. Sans Je supprime le refrain servile qui termine or
doute tout est perdu, parce que les abus seront dinairement les lettres, pour me dire cordiale-.
extirpés, parce que le foible et le pauvre , ne ment, messieurs , votre bon et loyal compa
trouvant plus que des égaux , seront plus rare triote , GRÉGo RE, curé d'Embermenil, député
ment victimes, parce qu il ſaudra du mérite et à l'Assemblee nationale.
mon desparchernºns pour arriver aux places, etc.
Quoique je sois loin d'approuver tout dans
une révolution à laquelle je crois n'avoir pas
été inutile, à laquelle je sacrifie de bon c eur AFFAIRES POLITIQUES ETRANGERES.
ma fortune et ma santé , je dirai toujours que
quiconque regrette l' état de dégradation où D R VA R s ov 1 F , le 22 juillet.
nous avoit plong la tyrannie , n est fait que
pour traîner les chaînes honteuses de la ser Plusieurs régimens sont en marche pour se
vittide. rendre au corps d'arm e du prince Ponia
I)'ailleurs il faut voir la révolution dans l'é towski ; les Russes se rassemblent en ſorces du
tendue des siècles et non dans les maux insé côté de l Ukraine polonoise. On croit ici que
parables de la crise actuelle ; mais malheureu la guerre ne tardera pas à éclater entre le
sement il est peu de gens dignes de sentir comme roi de Prusse et l'impératrice. Les Prussiens
vous, messieurs, que le civisme commande à la forment une armée respectable sur les fron
génération contemporaine de s'immoler dans tières de la Courlande. Si la campagne s'ouvre,
certaines circonstances au bonheur des races elle sera sanglante, quoique de peu de durée.
futures. La diète s'occupe sérieusement de l'augmenta
L'horreur que nous inspire la conduite des tion des différens corps de nos troupes et de
l'état des finances. l.es conférences de Reiclien
émigrans (1) nous absous de les avoir pour com
bach ne paroissent pas avoir encore fait même
(1) On parle de plusieurs officiers du régiment du entrevoir la possibilité d'aucun arrangement
Roi, conme partis pour servir dans l'armée autri entre les cours de Vienne et de Berlin ; celle-ci
chienne contre les Brabançous. Nous pouvons à peine au contraire tient avec plus de fermeté à ses
le présumer , et nous souhaitons que cela soit faux. propositions, La Hongrie se trouble de plus
(Note d'un des auteurs des Annales ). V. en plus. V.
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E ,
E T A F FA I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes ,
e ! dirigé par M. ZiZERcz En.

Un des plus grands dangers pour la liberté, c'est la flagornerie des peuples
et des écrivains envers les rois et les hommes en place pendant leur vie. C...

No. C C C X I I. Du Mardi 1o Aoiît 17go.


As s E M B L É E N AT I O N A L E. Il a fait sentir que ce droit terrible , s'il
étoit délégué aux agens du pouvoir exécutif,
Séance du 9 ao4t. finiroit par anéantir la liberté ; que tous les
complots dirigés contre la constitution seroient
Les ennemis de la chose publique ne se las favorisés par leur silence ; que toute action
sent pas d'employer tous les petits moyens pour tendante à la conservation des droits de l'homme
semer le trouble et l'erreur de proche en seroit poursuivie comme un crime irrémissible.
proche , espérant de ces étincelles éparses Il n'a pas dissimulé que depuis la naissance des
former un grand incendie : à Stenay , un of loix , on pourroit citer plus d'un exemple de
ficier du régiment de Bourbon-Condé a fait cette dangereuse coalition des pouvoirs exécu
rassembler près de 3o,ooo gardes nationales tif et judiciaire , et il a conclu à ce que la
sur le faux bruit que des troupes autrichiennes fonction d'accusateur public fût déléguée à un
étoient aux portes du royaume. Un autre of · magistrat choisi parmi ceux composant le tri
ficier du régiment de Flandres a été arrêté por bunal devant lequel l'accusation seroit portéc .
tant sur lui 23 exemplaires d'un écrit séditieux, M. Du fraisse ( i)uché ) a jugé la proposition
qui invitoit les soldats à l'insurrection ; déja ce insidieuse et contraire aux principes de la
même écrit avoit pènétré dans la garnison de monarchie ; il cn a demandé l'ajournemont.
With, et y avoit causé une horrible fermenta M. Chabroud , chose étonnante ! a été plus
tion. Tous ces faits, dénoncés ce matin par loin ; il a requis la question préalable , en
MM. Chrétien et Rewbel, ont été renvoyés disant que le comité étoit en insurrection con
au comité des recherches. tre le décret du 8 mai, qui porte que la nomi
nation des officiers du ministère public appar
Au comité colonial est renvoyée une adresse tleIlt all rOl.
de plusieurs habitans de l'isle de Bourbon ,
-contenant les plaintes les plus graves contre les « Par ce décret, répond M.Thouret, l'Assem
administrateurs de l'isle, qui affectent d'exercer blée a entendu créer des fonctions publiques et
au milieu des assemblées délibérantes le pou en déléguer la nomination au roi, mais non pas
voir de l'ancien despotisme. en déterminer la nature et l'étendue. Est-il pos
La matière la plus intéressante étoit à l'ordre sible de prétendre qu'il n'y a lieu à délibérer
du jour, la question de savoir si les accusations sur l'examcn proposé de l'accusation publique » ?
seront intentées par des officiers du ministère La question préalable a été redemandée par
public, au nom du roi ou au nom de la nation. M. Maury et rejettée par l'Assemblée, et l'ajour
nement est décrété.
M. Thouret, rapporteur, dans un discours
très-concis, où il a examiné la nature et l'éten La discussion s'est engagée aujourd'hui sur
· due des fonctions qui étoient ci-devant attri la manière de poser la question. M. de Beau
buées à cette magistrature. que nous appellions metz vouloit qu'elle le fût ainsi : Comment se
le ministère public, et qu'exerçoient les gens ront exercées les accusations publiques ? D'au
du roi, a établi que « dans l'organisation nou tres demandoient qu'on adoptât la manière
•rall2 l'arc•sa*ia» » 12 hlirvna as*
ra•n - ca r1 a 1 1T 1*rx
( 25o ) I

M. Dufr:,isse a encore réclamé contrc cette accusant trop peu , puisque chaque citoyen
forme de délibércr : il a prétendu que c'étoit pourroit suppléer à sa négligence.
en s'y prenant de cette manière insidieuse que On a entcndu ensuite M M. le Pelletier,
M. de Beauun tz avo't déja fait rendre le décret Brillat et B rrère, dis, it r l'importante question
qui laisse aux peuples l'élection (t s juges , ( ! et y jetter cette al cºndance de lumières qui
q'u'ainsi la monarchie se tro, vº t r nv 1 sé : il n'apparti nt qu'au tal nt combiné , v ec la vertu.
demanJoit que la discussion fût oºvº tº sºl la La discussion est ajonrnée à demain. -

question posée d' une manière gén, rale. L)eux l, ttrcs ont ( t. luº5 ; l'une de M. de
M. Goupil a embrassé la q te tion toute c" Montmorin, qui se plant à l'Assemblée que la
tière ; il rejette le nom d ' com nissai es d':1 r à m inicij alté de Saint-Aubin s'est permise d'in
donné aux officiers de ce nini : l ° ; ;l r vendi i • : , t r nn † im ortant qui étoit en
-
que lett c ancienne dénoui tion, ct con !t:t à cº voyé par l' un 2,,ssa leur de : 1 ,ance à Vienne ,
que le | rocureur du roi l' issº, conearremment et dans lequel , toient contenues des dépêches
avec tous les citov ns, exercºt ie droit d intºn à , I. l - : , mtº i lori ! ;-!!!.;1 : , Iniin stre d' l's
ter les accusations puLliq : s ; nais qu ' seul il p #n ; d'autr s à M. d ' Fernand- $ ugucz ,
puisse rcquérir et poursuivre l',nstru ' om. an,bassa leur !• la a mie , our : et en fin , une
M. Mongin ( de Roqueſ , t ) , bon l : d 11s le lettre au rotraiºs d s ai'iaires étrang res. La
sons du comité , e t ' n1at1tie la coin ºn l l ºtlce , nnnn c pal'té , vo,t envoyé ce paquet au comité
dans le ninistère pullic , de l'homme dt. pºuple de , recl.erclues, qui l & remis à M. de Mont
lIl () l , l l.
ct de l'li >1nine du roi.
IDans un discours savant et ſºeuri , M. llrevºn Le niinistre croit devoir rendre compte de
( de Beaujour ) expose qu · la lib 1 te l'acc ttse r ce ſ t avant d'. voir r : t les l laintes qui
doiv nt en être la su:tº.
lui semble incompatible , non avec l'ét t 1119 L autre lettre , du prem.er officier du châte
marcliique ( comme l' a dit , ont esq t t ) mais let , annonc : « q'1e sa com , gnie n'a aucnne
avec nos 1n eurs d gr td es. « Je p1 o; o º donc,
a-t-il dit , de ch i rg , dans ci a tjuº ci si rict le part à la publicité donné'e dans l, journal de
juge qui sera nonnié le sccon ! , dº la lonct:on Paris , ſeuilie du 8 août, à l'arrêté de c ° siége
sur les évènemens d.ºs 5 et 6 ect bre ». Ciiacun
d' cciisateur public : c'est le nioy n le plus sait à quoi s'en tenir sur cette démarcite récur
simple de c on rv r les droits du peuple : tout soire. 1.e Inal qu on a voulu faire est fait : et
autre est att ntdto re à la lib, rtt individuelle
et à la liberté publique ». il seroit irrépar ible , si dès long-temps l'opinion
publique n avoit fait justi· · de toutes ces me
M. de Bcanmetz a demandé, au nom de la
mées et de ceux qui en sont les auteurs. G.
liberté, que le droit de l'accus tion publique
fût laissé à tout citoyen. « ( e droit , diso.t-l, Af I^ I S.
vous l'av z con'iacré | par votre déclaration des A l/. les Abonnés , dont la jouissance date du 5
droits ; la liberté périra bientôt si lº peuple ne mars pour º mois , ct du 1 juin pour 3 mois, sont
demeure p.is depositaire de ce droit; le citoyen a vertis que leur / bonncmcnt finit . a 5 1 du courant :
s'isolora toujours de l intº | êt comtnun , lorsqu il et pr,'ºs de renoit.'eller a an, le 2 5 ; comm ° aussi
d'in s,'rer dans /cur lettre une des adres res so:ts les
m'aura pas le droit de dénoncer à la loi l'in frac
teur de la loi ». Miais en p.roposant de donner quelles ils reçoivent les - fnnales ; c tte précaution est
absolument nécessaire pour éviter les doubles emplois
à chaque citoyen le droit de l'accusation pu
blique, M. d , Beanmetz a demandé que , pour
prévenir les el'fets de la calo1 :: vie , le dénonci,: P A R I S , le 8 aoi/t.
teur lïit soumis à la plus rigoureuse respot.sabi Procédure du chaire'er snr les évènemzens des
lité. M. de Beautil tz a en outre pensé que 5 ct 6 octobre dernier.
l'accusation publique devoit êt, e spécialement
c.onfiée à un contnissaire du roi , choisi n'im Le chât, let , d'un air triompliant , annonça
norte par qui ; Inais il vouloit que ce magistrat hiér à l'Assemblée nationale que la procédure
fût perp tt el, pour pr venir le dangereux eſſet | sur les événemnens des 5 et 6 octobre dernier
de la crainte d'une substitution : il a fait remar | étoit instruite, et qu'entr'autres personnes deux
qucr que ce magistrat me seroit jauiais dange |
membres de l'Assemblée nationale y étoient
reux en accusan t trop , puisqu'à côté de lui nommément impliqués.
seroit sans cesse l incureuse institution des jurés, Cette procédure n'est point encore publique ;
et qu'il nc seroit pas dangereux mon plus en elle le sera certainemcnt, puisque l'Assemblée
( 251 )
mationale a ordonné que les pièces seroient l'événement du 5 octobre deruior. Or, je de
remises au comité des rapports : mais en atten mande si dans cet événement , la nation qui
dant, l'opinion publique ne peut - elle pas se s'est transportée à Versailles , soit pour punir
fixer sur les véritables causes des événemens des les véritables crimes de lèze-mation commis par
5 et 6 octobre, et sur le degré de confiance les gardes-du-corps , soit pour demander du
qu'on doit au châtelet et à sa procédure , pain , soit pour en pêcher le roi de partir, est
ainsi que sur la compétence ou incompétence coupable elle-même. et dans aucun de ses indi
de ce tribunal dans cette affaire ? vidus qui ont formé l'armée parisienne, du
Trois causes, irrévocables en doute, et mani - crimc # lèze-nation ? S1 elle ne peut-être cou
festées aux yeux de l'Europe entière , ont impé pable sous ce rapport , ni sous aucun rapport
rieusement forcé l'événement du 5 octobre. dont même , d'un crime de lèze-nation , de quoi
la suite malheureuse et criminelle dans la nla s'agit - il donc ? Il ne peut y avoir , d'autre
tinée du 6, ( suite que tous les gens de bien question maintenant que de savoir si les par
blâment ouvertcment ) ne paroît être cepen ticuliers accusés d'attentat cliez la reine , le 6
dant que la conséquence de l émotion po octobre dans la matinée, sont coupables d'un
pulaire du 5 et de l'indignation publique , crime de lcze-nation , ou d'un crime de lèze
provoqnées à l'extrême depuis long-temps , et majesté , ou seulement d' un crime de lèz°
déterminées enſin par les trois causes concur Jiumanité et société. La reine n'est point la
rentes qui suivent : 1°. l'orgie du château de nation , ni la loi ; il n'y a qu'une seule majesté
Versailles, du jeudi 1°" octobre 1789 , orgie q1ti est celle du roi : ainsi l'attentat dont il
méditée par un génie infernal , et consommée s agit ne peut point être un crime de lèze-na
dans toute l'audace et la dénºnce du scan tion, ni même de lèze-majesté royale immédiate,
dale le plus innoui, par un douzième tout au mais un dciit public.
plus des gardes-du-corps, ( car les onze autres L)'après cette distinction si juste et si cons
douzièmes n'y étoient pas, et ne méritent au titutionelle , je demande pourquoi le châtelet
cun reproche ) ; orgie dans laquelle on a vu a instruit la procédure de l événement du 6
la reine portant son fils au milieu d'une tourbe octobre au m tim , sous une forme criminelle
d'iiommcs ivres et égarés ; orgie dans laquelle mationale , tandis qu'il ne s'agissoit que d'une
on a profané avec insoience, et sous les yeux forme criminelle ordinaire ? Non-seulement la
mêm, de la cour , qui applaudissoit le signe procédure du châtelet est nulle parce qu'il
sacré de notre rédemption, la cocarde natio l a conç11e et instruite sous une forme contraire
nale : orgie enfin dans laquelle , aux oreilles aux principes , inais parce que ce tribunal n'est
même de ceux à qui nous prodiguons si lé pas compétent pour connoître d'un crime par
-r-ment nos sueurs et notre sang , on a vQtn ! ticnlier coinmis à Versailics, où la pr vôté de
f . imprécations les plus horribles contre l'As l'hôtel seule a ce droit. Je dirai plus : dès long
semblée nationale, et par conséquent contre temps ce tribunal , en sa qualité de tribunal
le véritable et unique souverain , qui est la
n ttional,, est récisé par l'opinion publique ,
nation , et dont les Inembres de l Assemblée na connie n'étant qu'un reste impur de l'ancien
tionale sont les représentans augustes et légi régime et coinmº ennº mi né de la révolution.
timºs. La com nune de Paris même en a demandé la
2°. La crise la plus violente d'une famine suppression , en demandant avec instance la
factice , au milieu d'une abondance réelle ; ſormation d'une haute cour nationale. La for
abondance détournée avec une perfidie jus mation de cette cour est donc de la plus grande
qu'alors inconnue. importance en ce moinent, soit pour juger l'af
| Et 3°. l alarme générale, et non sans fonde faire du 6 octobre, soil pour exauniner # COIl
ment , du projet d'enlever le roi et de le con duite d,t cliàtelet lui-même dans cette affaire ,
duire à M. tz pour occasionner une guerre ci soit pour finir le procès de Lambesc, soit enfin
vile. et faire nager dans leur sang des millions pour instruire celui ce Bonne-Savardin , Mail
de François, de ces François si nobles, si gé lebois et Guignard, qui espèrent bien échapper
néreux , si industrieux , si patiens, ct qui ont au travers du prétendu triomphe du cliâtelet,
fourni si long-temps, aux † de leur n'ces et se moquer continuellement de la bonhomie
saire et de leur vie, des milliards d'extraordi et de l · l yauté françoise. Dans cette circons
naire pour amuser et divertir extraordinaire tance, tous les bons citoyens doivent se serrer
| fortement les uns contre les autres, et tendre
( 252 )
pour déjouer, une bonne fois pour toutes, les noît ni municipalité, ni égalité entre les hommes;
Inanceuvres infernales qu'on ne cesse d inventer, ni déclaration des droits de l'homme, et qu'il ne
de combiner, de multiplier contre le repos , croit qu'cn Dieu et au roi ». — « Que me seroit
l'honneur et la vie des plus ardens défenseurs il donc arrivé, monsieur , si j'eusse paru à Fri
de la liberté. François ! n'oublions jamais les bourg avec mon uniforme national ?» — « Rien,
services signalés que Mirabeau l'aîné et les pa monsieur, que d être dépouillé de cet uniforme
triotes éclairés de l'Assemblée mationale nous en place publique ». M. Miquille , citoyen de
ont rendus ; il est impossible qu'aucun de ces · Fribourg , prend le parti de M. Mizard et veut
héros de la patrie et de la révolution soit cou expliquer à l'avoyé en quoi consistent l'égalité
pable du crime dont on semble les accuser; tout des droits et la liberté des peuples; mais l avoyé,
s'éclaircira, croyez-moi, avec une haute cour pour toute réponse , fait mettre en prison
nationale , et vous verrez la vérité triompher de M. Miquille. Ce brave Fribourgeois ayant été
l'astnce et de la séduction de mos ennennis. élargi quelque temps après, est venu en France
Au reste, il seroit facile de démontrer mathé avec M. Mizard qui est occupé en ce moment à
matiquement que si les ci-devant princes de la faire un rapport circonstancié de cette affaire,
maison royale , la ci - devant noblesse, le ci pour demander justice de la violence qu'il a
devant haut-clergé, les ci-devant parlemens, essuyée.
et le châtelet lui-même, ont tant à se plaindre On écrit en date du 12 juillet, des frontières
de la révolution , et que si le peuple s'est porté de la Suisse, que trois ou quatre villes du pays
à des cxcès , dans le plus saint de ses devoirs, de Vaud se sont réunies et ont formé un camp
C'est-à-dii e dans ses insurrections contre la près d'Aubonne , à l'insçu du souverain de
tyrannie et l'oppression, tous cºs effets ont pour Berne. ll s'agit dans ce camp de plusieurs pé
causes premieres et immédiates , 1°. les dila titions, dont on attend le résultat. C.....
pidations monstrueuses des finances par la cour
et par les ministres ; 2°. le scandale inoui des
moeurs de cette cour, et le gaspillage des sommes FRoNTIÈREs DE LA BAssE-NAvARRE.
énormes accordées aux favoris et favorites ,
tels que les millions donnés aux Polignac, etc. La cour d'Espagne vient de rendre une or
3°. le luxe des étoffes et marchandises étran donnance pour défendre à la paroisse de Var
ères dont la cour ( excepté le roi ) a conti calos, située à un quart de lieue des frontières
nuellement affecté de se servir, comme si l'on de France , de célébrer la fête locale que cette
vouloit ruiner entièrement nos manufactures , paroisse a coutume de célébrer tous les ans au
et sur-tout celles de I.yon ; et 4°. l'influence 25 juillet, et à laquelle les François de la fron
désastreuse de la cour de Vienne sur celle de tière assistoient en grand nombre, pour se di
Versailles, et la funeste alliance de cette cour vertir avec leurs frères et voisins les Espagnols.
avec la nôtre. CARRA. Cette défense a été faite sous peine de 2o livres
d'amende pour chaque maison. Les habitan
de Varcalos ont demandé pourquoi ; on leui
Insulte faite à la cocarde nationale dans la a répondu que c'étoit pour les garantir de la
ville de Fribourg , en Suisse. fréquentation de ces François, qui ne vouloien
-
plus adorer les prêtres , et qui s'avisoient de
M. Mizard , citoyen et officier de la garde faire leurs loix eux-mêmes. Ho ! nous savon
nationale de Tou'ous , se promenoit à Fribourg bien ce qui en est, a répliqué un vieillard
un jour de foire, il y a environ un mois, avec mais si nous ne faisons pas cette fête , nou
la cocarde françoise à son chapeau. Un soldat en ferons bientôt une autre où toute l'Espagn
de la garnison vient lui ordonner d'ôter cette dansera , et où la cour de Madrid paiera le
cocarde et de la lui remettre. « Pourquoi, mon violons. On assure en effet que la fermentatio
sieur ? me suis-je pas dans un § »? — augmente chaque jour sur les frontières espa
« Non , monsir , vous être pas libre ici à Fri gnoles , dans la Biscaye, la Catalogne et l'Al
bourg: sti «ocarde faire omprage à son excel ragon. L'Espagnol, fier de son maturel , con
lence M. l'avoyé ». M. Mizard remet sa cocarde mence à sentir plus que jamais sa dignit
au soldat, et se présente avec un ami devant d'homme , à secouer violemment le joug d
l'avoyé ( ou maire ) qui , prenant un ton de sé ses tyrans : et chaque effort que font ses tyrar
mateur, lui dit avéc insolence : « Apprenez, pour l'en empêcher, est un moyen de plus pot
monsieur, que l'état dont je suis chef ne recon en a coélérer le moment. G.
| ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
, D. E L A F R A N C E ,
ET A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U n o p E ;
/

J 0 l/ R N A L L IB R E , ar une Société d'Ecrivains Patriotes ,


eZ dirigé par M. MERcI ER.
Un des plus grands dangers pour la liberté, c'est la flagornerie des peuples
et des écrivains envers les rois et les hommes en place pendanr leur vie, O.

INo. C C C X I I I. Du Mercredi ! ! Aouſt 179o.


ASSE M B L É E NAT I O N A L E. troubles fût fait incessamment ; il est ajourné
à la séance de jeudi soir.
séance du 1o Août. Les villes de Cayat, département des hautes
Pyrénées, de Mamers, département de la Sarte,
Un adresse de l'assemblée générale des co de Pont-de-l'Arche , département de l'Eure ,
lons françois de l'isle Saint-Doiningue, apporte et de Villefranche, département de Saône et
Loire, sont autorisées à faire divers emprunts
à l'Assemblée nationale les assurances les plus
multipliées de l'attachement de ces colons à la et contributions pour achat de bled et autres
SG COlll'S,
mère patrie, et de leur reconnoissance pour
les décrets bienfaisans qu'ils ont reçu officiel Un nouveau décret ordonne la perception
lement le 31 mai. L'adresse est du 8 juin. des droits d'aides et octrois, qui étoient refusés
C'est particulièrement dans les départemens par les bouchers et autres particuliers des villes
dn haut et bas Rhin, que l'incivisme a dressé de Noyon, de Soissons et d'Amiens; et les mu
ses batteries; c'est là que le sieur Bonne alloit nicipalités sont autorisées à prendre à cet effet
toutes les mesures indiquées par la loi.
sé réunir avec ses complices , lorsque le gé Le comité de marine, par l'organe de M. Ma
nie tutélaire de la France a restitué à la loi
sa victime. Les villes de Schelestat, de Ha louet, a présenté et fait adopter , pour les
troupes de la marine , un décret conforme à
| guenau, de Saverne, sont en proie aux hor celui qui a eté rendu pour les troupes de terre.
reurs de l'insurrection populaire. A Schelestat M. le rapporteur n'étoit pas d'avis qu'il y fût
les municipaux destitués ont formé un parti
fait mention des cartouches jaunes et de la
† se perpétuer en place, et l'ont armé des
usils de l'arsenal ; les gardes nationales ont nullité qui en a été prononcée ; mais l'Assem
blée en a décidé la 1nention expresse. M. de
été repoussées. La publication de la loi mar Sillery a présenté, au nom du comité des re
tiale n'a pas suffi pour intimider les rebelles, cherches, le décret suivant, qui a été consacré
# a fallu que le commissaire du roi pour la sans autre discussion que celle de M. Malouet,
formation du département appellât les troupes qui vouloit des dispositions plus rigoureuses.
de ligne et la garde nationale de Strasbourg ; « L'Assemblée nationale improuve la conduite
es municipaux sont décrétés de prise de corps. de la municipalité de Saint-Aubin, pour avoir
A Saverne un citoyen avoit été chargé d'ap ouvert un paquet à l'adresse du ministre des
porter à l'Assemblée nationale un don patrio affaires étrangères, dans lequel sc trouvoient
tique de 15.ooo liv. ; arrivé à Paris, il a trouvé des lettres à l'ambassadeur de la cour de Madrid
des corrupteurs'qui l'ont détourné de remplir et au ministre de cette cour; ordonne que son
º mission : il est revenu à Saverne avec ses président se retirera pardevers le roi, pour le
| 15.ooo liv. · supplier de donner des ordres à l'effet que le
: L'ancienne municipalité de Haguenau, con- . courier porteur dudit paquet, arrêté par la mu
vaincue d'avoir endetté cette ville de 2oo,ooo ! nicipalité de Saint-Aubin , soit mis en liberté,
ivres, refuse ses comptes à main armée , et . et que son ministre témoigne à l'ambassadeur
#oulève une faction nombreuse. MM. Rewbel d'Espagne le regret de l'Assemblée sur ce qui
Javie ont demandé que le rapport de ces s'est passé », 515
( 254 )
sur la proposition de M. Martineau,, les se messieurs , la fatale suggestion de ceux qui
crétaires ont été chargés d insérer , dans la vous suggèrent que c'est au pouvoir exécutif
rédaction dn décret, les principes que l'As qu'il faut confier l'accusation publique ; songez
, semblée professe sur le respect dû à toutes à la distinction imporuante que vous avez éta
lettres closes, de quelque part qu'elles soient blie entre le pouvoir exécutif et le pouvoir
émanées. judiciaire.... Est-ce que l'accusation publique
, M. Bouchotte a ouvert la discussion sur l'im n'est pas nationale ? est-ce qu'elle n'intéresse
ortante question qui étoit à l'ordre du jour. pas la liberté des citoyens ? est-ce que la con
# pense « que ce seroit un bien funeste emploi fier à un commissaire du roi, ce ne seroit pas
la rendre vraiment 1n nistérielle ? me seroit-ce
à donner au pouvoir exécutif, que celui d'ac
cusateur public » ; et il conclut à ce que les pas ume véritable tyrannie judiciaire ? Songez,
crimes soient poursuivis concurremment à la messieurs, que vous allez ajouter un nouveau
requête d'un accusateur royal et d'un accu chapitre à la constitution, et que vous devez
sateur national. la faire en liommes d'état qui constituent le
, M. Prugnon demande que l'homme du roi plus bel empire du monde.
ait exclusivement la poursuite des accusations Puis combinant son propre voeu avec celui
particulières , rnais que l'accusation publique de M. Duport , il a conclu à ce qu'il fût décrété
appartienne à tout citoyen concurremment. « que l'accusation publique ne seroit pas délé
M. Loys me veut accorder cette concurrence guée au commissaire du roi , mais à un officier
à l'homme privé qu'en cas de n'gligence évi choisi par le peuple , et que les comités de
dente de l' homme public : autant valoit dire constitution et de jurisprudence c»im.nelle fus
qu'il n'y auroit jamais lieu. sent chargés de présenter les formes de l'accu
Dans cette fonction confiée à un juge, sui sation publique ».
vant le sens du cornité, M. Chabroud apperçoit C'est alors qu'on a vu un de ces triomphes
la cumulation de deux caracteres incompati qui appartiennent à la raison , mais qu'elle ne
bles, de juge et de partie : il insiste fortement remporte que sur l'homme de bien , sur le
· sur le ministère exclusif des commissaires du sincère amant de la v rité.
IO!. M. Goupil s'est levé : « J'obéis, messieurs, au
· « Décréter comme principe constitutionel mouvement de ma conscience : ce que je viens
que l'accusation publique ne sera pas déléguée d'entendre ne me permet de conserver inon
à l'homme du roi » : tel est le sentiment précis avis, et je le retire ». Bientôt la priorité a été
de M. Duport. - demandée par M. Dubois ( de Cranc ) pour le
Avec plus d'étendue , d'élégance et d'éru projet du comité , amendé par M. Duport, et
dition , M. Maury a tâché d'établir , sur des le décret a été porté. G.
exemples pris dans l'histoire de la Grèce , de
JRome et de la Hollande , « que la faculté Décrets rendus dans le cours de la séance du
d'accus r étoit un pognard dans les mains samedi 7 aoil &. -

du peuple ; que les agens du pouvoir exécutif


seroient toujours les l1ommes les plus purs ; Premier décret. « L'Assemblºe nationale dé
qu'avec des tribunaux populaires et des jurés, crète que durant le cours des assºmblées de
ils ne seroient jamais redoutables : qu'au reste, citoyens qui procèdent à l élection des membres
la décision de cette grande question devoit être d'un corps administratif ou municipal , il me
subordonnée à celle de savoir s'il y auroit des sera donné aucun effet au dé cret qui établit des
grands jurés » : et il a conclu , i°. à ce que conditions nouvelles pour l'exercice des droits
'on retrancliât absolument du projet du comité de citoyen actif; et qu'en conséquence , jus
tout ce qui est rel tif à l' iccusation publique, qu'à l' i,tière formation de la municipalité et
2°. que le titre du ministère public ce minençât du département de la ville de Paris , il sera
ainsi : « L'une des fonctions du procureur du sursis, à son égard , à l ex cution du d écret
roi , sera d'int nt ºr et de diriger la poursuite du 12 juin dernier , relatif à l'inscription pour
des délits, suivant la concurrence et d'après les le service de la garde n tionale , sans que le
t erines qui seront établis en matière crimi présent décret puisse avoir aucune influence
nelle ». sur les élections déja ſaites ».
Fnfin, M.Thouret a résumé, avec cette clarté Seeond décvet. « l 'Assemblée nationale, aprè
qui lui est proprº , les avis de tous les pr, opi avoir entendu le rapport de son comité mili
· nans : « Craigncz , a-t-il dit ensuite, craignez, ! taire, concernant l'aflaire du régiment de Royal
'e-ºr- , improuve la conduité de ceux des( 255 )
sous-officiers et cavaliers du régiment étant à
· VIII. Cette formalité remplie , les dix mille
billets seront renais chaque jour, en présence des
Hesdin, qui, depuis long-temps, et notamnent cormniissaires de l'Assernblée nationale et de la
le 2 de ce mois, se sont permis les actes d'insu caisse d'escompte, dans un coffre séparé , fer
bordination les plus repréhensibles. rn int à trois clefs. ll en sera dressé procès-ver
» Décrète que le roi sera supplié , dans le bal, qui sera signé des coinmissaires présens.
cas où ils ne rentreroient pas immédiatement Un e des clefs restera cntre les Inains de l'un des
dans le devoir , d'employer les moyens les plus conmtnissaires de l' Assemblée nationale , une
efficaces pour arrêter le désordre , et en faire autre entre celles du trésorier de la caisse de
punir sévèrement les instigateurs, auteurs, l'extraordinaire , et la troisième à l'un des com
fauteurs et participes ». missaires de la caisse d'escompte.
- T'roisième décret. Art. Ier. « L'Assemblée na JX. Le procès-verbal sera continué tous les
tioaale décrète qu'elle nommera huit commis jours de la seun,iine, ct il sºra clos le lundi de
saires pour surveiller l'émission des assignats et chaque semaine, en brûlant , en présence des
l'extinction des billets de la caisse d'escompte , contunissaires et du trésor,er de l'extraordi
ou promesses d'assignats. naire , les billets de caisse d escompte ou pro
II. Les commissaires constateront , par un messes d'assignats échangés dans la semaine pré
procès-verbal, le nombre d'assignats non signés, cédente. Les uns et les autres commissaires ,
successivement retirés de l'imprimerie royale. ainsi que le trésorier de l'extraordinaire , signe
III. Les assignats non signés seront d posés ront ledit procès-verbal, qui sera rein's à fur et
dans une caisse fermant à trois clefs , dont deux à u1esure au comité des finances de l'Assemblée
seront gardées par les coumissaires dº l Assºm nationale , et imprimé tous les mois. Tous les
blée nationale , et la troisième par le trésorier procès-vcrbaux seront, à la ſin de l'opération ,
de la caisse de l'extraordinaire. déposés aux archives de l Assemblée nationale ».
IV. Il sera tous les jours délivré audit tréso - A / ^ / S.
rier autant de billets non signés qu'il en pourra
faire signer , jusqu'à concurrence de douze MM. les Abonnés, dont la jouissance date du 3
mille assignats | es conimissaires de l'Asscmblée mars pour 6 mois , et du 1 juin pour 3 mois, sont
avertis que leur Abonnement finit au 31 du courant,
nationale vérifieront la quant té des billets et priés d · renouveller avanr le 27 ; comme aussi
signés jonr par jour, les recevront des nains d'insérer dans leur / ttre une des adresses sous les
du trésorier de la caisse de l extraordinaire , et quel/es i s re, oivent les - fnnales ; cctte précaution est
des déposeront dans la mn mie caisse jusqu'au absolument nécessaire pour éviter les doubles emplois.
moment de leur émission.
V. A compter dn 1o août, les commissaires
de l' Assemblée nationale rem-ttront at1 tréso P A It I S , le 1o aoát.
rier de l extraordinaire les dix m'lle assignats, Autant l · joie s'est manifestée à Grenoble
signés et timbrés, qu il doit ( changer , confor lorsque M. Barnave a ét, élu maire de cette
mément au décret du 24 juillet deri11er, contre
des billets de la caisse d'escompte. Les assignats ville , à une très grande majorité de snf rages ,
autant les vrais patriotes ont senti à Paris la
seront échangés dans la proportion de leur
· crration : savoir : 125o de 1 ooo livres, 3554 de pertº irréparable q : alloit faire la patrie, lorsque
ce zélé défenseur des droits de l'homme et de
3oo livres, 5416 de 2oo liv.
la l be té au oit quitté l'Assemblée mationale.'
VI. Les administrateurs de la caisse d'es Quoi ! M. Barnave abandonneroit les interêts
com pte nommeront trois commissaires au tnoins,
gº néraux de la France , pour céder aux voeux
pour être présens à l'échange journalier et à d'une seule cité ! il oublieroit qn'il appartient
| toutes les opérations relatives à l'extinction des à toute la France , et qu'ainsi le tout doit lui
billets de la caisse d'escompte ou promesses d'as être plus chcr que la partie , quelle que soit la
signats, et pour constater la vérité desdits billets reconnoissance qn'il doit à l'estime de MM. les
et desdites promesses. Grenoblois.Mais ne sera-t-il pas toujours temps
· V, I. Aussi-tôt qu'un billet de la caisse d'es pour lui de jouir du doux sentiment de l'amitié
compte sera échangé contre un assigna*, il sera dans le sein de sa famille et de ses concitoyens,
- sur le champ, ct en présence de celui qui l º , lorsqu'il aura acquitté la dctte dont ses talens
changera, estampé dans le milieu du billet d un le rendent responsable envers la patrie ? Oui,
- timbre portant lés mots, échangé et nul. nous osons le dire, le moment où M. Barnave
V awv-w J

renonceroit, pour cette fois-ci, à la place de trict, c'est-à-dire à 554 districts de l'empire ;
maire de Grenoble, seroit son triomphe et celui 11o8 personnes pendues pour les menus
de M. Touard et de ses chefs de file Maillebois

de cette illustre cité, à laquelle la France a dû
les premiers élans du vrai patriotisme. et Guignard. C....
L. de Villebrune.
AFFAIRES POLITIQUES ÉTRANGERES.
Une des colonnes de la mauvaise cause des D E C o B L E NT z, le 3o juillet.
rois vient de se briser, comme ci-devant plu Le peu d'accord qu'il y a entre les chefs des
sieurs autres contre le colosse de la liberté , troupes qui se rassemblent à Maseik font
qui étend déja les bras sur quelques peuples murmurer les soldats, dont une grande partie
voisins de notre empire. M. Riquetti le jeune, auroit déja déserté si on ne les gardoit avec le
«léjoué dans toutes ses manoeuvres perſides , plus grand soin. Plusieurs officiers , lionteux
chargé de dettes et de projets inutiles, a dis d être employés pour une cause aussi injuste
paru. Ses domestiques , laissés sans être payés, que celle de l'évêque de Liége, se sont expli
ont pillé ses balles de brochures aristocrati qués ouvertement , et le soldat n'a rien perdu
ques : le carrossier a repris pour son compte de ce qu'ils ont dit. Quelques détachemens de
la voiture, les harnois des chevaux qui n'ont cavalerie ont même refusé de marcher en avant
été vendus que 2 15 livres les deux. ll est dit si le corps de l'armée ne les suivoit pas. Les der
on à Mons, et doit aller sans doute se noyer nières nouvelles de Reichembach sont des plus
dans la cabale des lieutenans-généraux , qui désavantageuses pour Léopold , à qui le roi de
attendent à Aix-la-Chapelle les brouillards de Prusse a notifié il y a dix à douze jours sa der
l'automne , aſin de rentrer furtivement en niere volonté en pointant pour ainsi dire le
France.
canon , ce qui embarrasse beaucoup la cour de
On nous écrit de Bourgoin , qne la munici
Vienne. On assure même que les députés au
palité de cette ville a relaché le 31 juillet, sur congrès de Reichembach sont près de se re
tirer. V.
un ordre du cotnité des recherches de l' As
semblée nationale, signé Voidel et Cochon , DE L I E G R , le 2 août.
le sieur Gouvelot , se disant garde d'Artois. Il s'est élevé quelques difficultés sur la créa
C'est le même qui avoit été surpris portant dans tion d'un conseil de régence que l'état-tiers
la coëffe de son chapeau des missives suspectes demande, et auquel se refusent les deux autres
à Turin. ordres , mais sans opérer aucune désunion des
On ajoute dans la même lettre , que les pa esprits. Le † au contraire voit avec plai
sir notre ville divisée en soixante sections à
piers publics de la capitale ont rendu un compte
assez exact de l'arrestation faite à Bourgoin du l instar de i'aris , et deux notables pris dans
sieur Touard, dit de Riolles , mais qu ils ont chaque section, pour assister aux délibérations
omis , dans le détail des papiers surpris sur du magistrat , qui vient d être renouvellé à la
lcdit sieur, de ſaire mention d'une note qn'il satisfaction générale.'l'out citoyen, de quelque
portoit à Turin , où il est dit : Il faut cntrer état qu'il soit, peut donner sa voix dans les dé
en France à force ouverte ; l'armée se grossira libérations publiques , ce qui a ranimé la con
de la foule des mécontens, et on contiendra ſiance, quoique l'état noble demande l'é lection
les autres en pendant dans chaque district un d'un màn bourg , contre le voeu général. Les
municipal et un gar de national, choisis parmi Prussiens de la Gueldre se glissent par pelo
les plus mutins. tons dans l'armée des Belges, et les Brabançons
Ce M. 'i'ouard n'avoit sûrement pns calcul º fournissent , transportent même à Maestricht
dans son projet que ce seroit lui qui seroit tous les vivres nécessaires à la garnison prus
pendu ; ce qui est bien plus juste ct plus lin sienne qui va l'occuper en assez grand nom
main que de pendre deux personnes par dis bre. J^.

On s'abonne à Paris , chez BUIssoN , Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port , le prix
de l'abounement et la lettre d'avis, et toutes les letti es pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
Chez madame DELAPLANcHE, rue du Roule; et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume
et de l'Eti anger.
Il paroit tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv, pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv. pour
5 wrois ſranc de port, par la poste, pour tout le {oyauine. L'abonnement ne commence quc du prem. d'un mois.
,- -—- A 2-A

-2: —--

| S U P P L É M E N T A U No. C C C X I I I.
Tableau d'une féte patriotique champêtre pris lieu de la table. La première libation fut portée,
au hasard dans cent mille tableaux du par madame Pierreveau , à l'éga/ité, la con
méme genre. corde, l'union et la liberté. Comme ces liba
tions étoient délicieuses ! Il falloit voir tous les
Deux municipalités des Cévennes, district convives serrer la main de leurs voisins, s'em
d'Alais, Robiac et Castillon, séparées par une brasser avec transport , et dire des yeux , du
rivière , et avant la révolution par une antipa c eur et de la bouche , à ceux qui étoient éloi
tie décidée , fruit ordinaire des gouvernemens gnés : Oui , vous êtes mon frere ; oui , vous
despotiques et du fanatisme § religions , serez toujours mon frère et mon ami. On se
viennent de se réunir, tant au civil qu'au mi passoit les morceaux d assiette en assiette , en
litaire, pour célébrer l'auguste cérémonie du signe d amitié ; on se levoit de t inps en t mps
14 juillet 179o. Cette réunion a été l ouvrage pour se former en peloton , ct ne boire que
d-s bons citoyens de ces deux municipalités, dans un même verre , º lin de mieux signifier
et sur-tout du digne et respectabie M. Picrre qu'on m'avoit plus qu'un même sentiment. Char
veau, . administrateur du district d' Alais , ci mantes scènes ! mais pourquoi m avisai-je de
devant noble et privilégié, suivant l'ancien ré vous pein lre ? je n'y étois pas : je ne puis vous
gime, aujourd'hui bicn plus noble par son rendre que par la commotion du sentiment
ardent patriotisme et par l amour de ses com qu'on m'a transmis. Sans doute mon cºeur par
citoyens. Figurez-vous un terre-plein de la plus tageoit la joie et la félicité de nos frères de Robiac
belle verdure, ombragé par de superbes châ et de Castillon : si j'avois été présent ! ..... C....
taigniers, c'est-là que les deux familles de Ro
biac et de Castillon s'étoient rassemblées pour
contracter entr'elles, et avec la grande famille L'Asie et le divan de Coastantinople devenus
de l'empire, une alliance indissoluble et éter cautiou de /udas Guignard.
nelle. Là étoit un autel entouré de buis, et
couvert d'un gazon émaillé de fleurs cluam · S'il étoit décent de pouffer de rire au milieu
pêtres, Les femmes, au nombre de 389 , for des r'flexions graves et aſſº geantes qui occu
moient un bataillon au milieu des deux légions pent en ce moment les bons citoyens , on en
d'liommes, et an-devant d elles étoit l'inno trouveroit sans donte une belle occasion dans
cente, l'aimable troupe de leurs enfans des deux l'apologie que la gazette de P ris du 5 de ce
sexes, l'espérance de la patrie, ( espérance mois vient de faire de Judas Guignard. « Qui
qui nons console au moins de l indigne lâcheté ne connoît pas, dit cet auteur , les travaux , le
et de la stupide servilité des noirs et des minis émie politique , les services, les négociations
tériels de l'Assemblée nationale actuelle ). A 1eureuses qui distinguent M. le comte de Saint
eine l'ombre du cadran est-elle effacée , que Priest entre tous les membres du corps diplo
#s
† paroles sacrées du serment civique et fédératif matique. Le divan, s'il étoit interrogé, pour
roit seul répondre dignement & l l l X (l CCUlSatG Llrs
s'élèvent dans les airs, et vibrent dans lts rayons
colorés du soleil.Ah ! qu'ils étoient brûlans ces du ministre françois. L'Asie lui prodigue le
: coeurs patriotes qui juroient de rester à jainais
unis, et de vivre libres ou de mourir ! Ah ! qu'il
tribut de vénération que lui refuse son ingrate
patrie ». Le génie politique de M. Guignard ,
étoit fier et glorieux l'astre de la lumière, en # divan, l'Asie, tous ces grands mots présentés
contemplant du haut de son trône azuré, et du comme pièces justificatives d l'innocence, du
même coup-d'œil, ces élans sublimes de la ten patriotisme et de la probité du ministre, ne sont
dresse fraternelle et de l'amour de la liberté ils pas bien imposans, bien dignes et de l'apo
dans l'ame de 25 millions de François. Mlais logiste et de l'apologie ? Vraiment ce verbiage
abandonnons un moment l'ensemble de ce seroit très-gai si le rapport du comité des ré
grand tableau pour assister au banquet patrio cherches de la ville contre ce même Guignard,
tique de nos frères de Robiac et de Castillon. si les preuves de ses perfidies multipliées par
4Un jeune olivier, couronné de pampres, de tout et principalement à Marseille , dans les
bluets et de toute sorte de fleurs des champs, forts qu'il avoit fait approvisionner en secret,
représentant l'arbre de la liberté, étoit au mi m'étoient extrêmement sérieux. -

313 bis, "


( 258 5
Mais tandis que le gazetier de Paris nous ren révolution en France, pour s'être permis une
voie en Asie et au divan de Constantinople pour pareille démarche. Il a fait plus, il a forcé des
nous assurer des vertus de M. Guignard , ce passagers , arrivant de Bordeaux , de se dé
même Guignard fait annoncer à l'Assemblée na pouiller honteusement de leurs habits d'uni
tionale un mémoire à consulter et consnltation † nutional , et de venir en veste au gou
de trois jurisconsultes , comme si l'accusation vernenent pour obtenir un passeport pour la
portée contre lui en crime de lèze-nat.on avoit Point -à-Pitre : ce fait est vrai , et nous le te
besoin d'autre consultation que son dévoue unent nons des personnes à qui ceia est arrivé. La
connu aux perfides projets de la maison d'Au viile de Saint-Pierre est perdue ; le commerce
triche , que la déclaration de Bonne-Savardin , est anéanti, et de long-temps il ne se relevera
et l'inventaire fait dans les forts de Marseille dans cette ville malheureuse.
des immenses provisions de guerre que Gui Les infortunés habitans de la ville de Saint
gnard avoit feint d ignorer, et qu'il y avoit fait Pierre sont forcés de fonrnir des vivres aux
· ou laissé mettre. Ce mémoire à consulter n'est mulâtres , qui sont campés sur les mornes , et
donc qu'une pitoyable ruse de forme, pour de nourrir les troupes qui sont chez eux. Les
gagner du temps, soporiſier l'Assemblée et rester habitans de la campagne ont agi en brigands ,
dans le ministère, malgré la vindicte et l'opinion et méritent punition pour les attentats qu'ils
publiques. Augustes représentans de la nation ! ont commis , d'accord avec les soldats.
serez-vous plus long-temps dupes de la scélé Plusieurs navires ont fait voile pour la France,
ratesse , des ruses, des itnpostures et des niai comme fugitifs, entr'autres un provençal et un
series affectées du ministère actuel ? L'atmos bordelois.
hère de cette engeance corrompue , dans On prétend que c'est un sieur Dubuc, fils de
§le plusieurs de vous malheureusement se celui qui est dans les bureaux à Paris , qui est la
cause de la dém arche de M. Damas. C'est pour
sont comme engourdis , pour n'en avoir pas
soigneusement évité les approches , iniluera se venger, assure-t-on , des humiliations qu'il
t-elle long-temps encore sur les destinées de a éprouvées dans cette ville , et qu'il méritoit
l'empire et sur la pureté de vos décrets ? Prenez y par sa mauvaise foi envers le commerce.
garde , le propre des corps pourris est de pu A la Guadeloupe on est plus tranquille. La
tréfier tout ce qui les touche et les frotte. Le sagesse et les luinières de M. Clugny nous ont
corps de la nation, lors de la révolution, m'étoit préservé de malheurs : nous lui devons cette
pas très-sain : le moyen de se purifier n'est pas justice, qu'il s'est conduit en vrai patriote.
de s'accoupler à de vils ministres surpris jour Le blocus de Saint-Pierre est levé ; on a
nellement dans le mensonge, la mauvaise foi transféré plusieurs citoyens au Fort-Royal , les
et la trahison. Croyez-moi, ce cadavre de l'an fers aux pieds. La municipalité est détruite, et
cien régime étouffera votre génie et vos vertus, il reste 4oo hommes de troupes pour maintenir
si vous ne vous hâtez de le dissoudre , pour l'ordre. Saint Pierre est absolument sous l'an
mettre à sa place des hommes selon le génie de cien régime.
la constitution et le coeur de la patrie. CARRA.
Avis important.
Copie d'une lettre écrite de la Guadeloupe ,
le 21 juin 179o. M. Guilhon , député du district de Cahors
à la f dération du 14 juillet, nous a écrit que
M. Damas et M. Ponterre , commandant la la malle attachée derrière sa voiture avoit été
station , ont investi Saint-Pierre, par terre et volée sur le chemin de Longjumeau à Arpajon ,
par mer, de 17 à 18oo mºulâtres et de plusieurs et que les recherches que ses camarades et lui
colons, le tout formant 5 à 6ooo hommes. Il avoient faites avec la maréchaussée pour attra
s'est commis des horreurs; il y a eu du pillage ; per les voleurs, avoient été inutiles. Le même
des citoyens, arrachés la nuit de leur lit et de accident est arrivé à plusieurs autres voyageurs
leurs maisons, ont été traînés à bord des vais dans le même endroit. Nous prévenons nos
seaux , sur la rade , les femmes , les enfans , frères les fédérés qui sont encore à Paris de
fuyant à travers les ténèbres , et s'embarquant cet accident, afin qu'ils se tionnent sur leurs
· sur les mavires marchands. M. Damas croyoit gardes, sur-tout
Longjumeau dans l'espace
à Arpajon. C. ... de . chemin de k

apparemment, dans ce moment, à une contre


|
| ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
: D E L A F R A N C E,
ET A F FA 1 R E s P o L I T I Q U E s D E L E U R o p E ,
vo u R N A L L I B R e, par une sociée a écrirais patriotes,
et dirigé par M. MZERcI En.
C'est un moindre mal que tout le monde dise ce qui lui plaît, que si un seul
homme fait tout ce qu'il veut. GoRDoN.

No. C C C X I V. Du Jeudi 22 Aoilt 17go.


AssEMBLÉE NATIoN A L E. cherches de la ville, qui a désavoué formelle
ment la dernière démarche du châtelet, et son
Séance du 1o Août au soir. langage faux , et sa procédure clandestine, et
ses vues anti-constitutionelles : « Il a osé vous
D. toutes les écoles publiques, l'université induire en erreur, messieurs; les faits sur les
d'Angers est la première qui, dirigeant vers la quels il prétend nous demander des renseigne
· nouvelle constitution françoise les travaux de mens, sont étrangers à la poursuite provoquée
ses élèves, ait fait soutenir une thèse sur les par le procureur-syndic de la commune. Cette
avantages temporels et spirituels du décret qui Poursuite ne doit avoir pour objet que les délits
a ramené les biens ci-devant crus ecclésiasti commis dans l'intérieur du château dc Ver
ues à la propriété nationale , et les ministres sailles dans la matinée du 6 octobre. Nous nous
e l'autel à la pureté apostolique. L'hommage croirioms grandement coupables si nous y fai
de cette thèse a été présenté aujourd'hui à sions entrer les faits de la journée du 5; ils nous
l'Assemblée mationale. † plus dignes de la recommoissance pu
: On a envoyé au comité des finances une lique que d'une procédure criminelle. Quant
lettre de M. Lambert, contrôleur général , qui à l'événement du 6, nous affirmons n'avoir
annonce que la perception des impôts indirects aucunes pièces , aucuns documens nouveaux
est presque anéantie par des insurrections dans qui y soient relatifs ».
les départemens du nord, et que celle des im Un applaudissemcnt très-marqué accueilloit
† même directes, a été empêchée par l'orateur de la ville , lorsque M. Maury a parut
e maire d'Argenteuil et la municipalité de à la tribune : « La sainteté de mon ministère,
iPoissy. disoit-il...... ». — A ces mots, l'auguste Assem
#- ue a reçu une députation de la blée toute entière n'a pas été maîtresse de com
société royale d'agriculture, et a envoyé à son server sa gravité, et le saint ministre étoit le
comité d'agºioulture un mémoire de cette utile ! seul que ce mouvement n'eût pas gagné. Il est
compagnie, sur l'amélioration des laizies et la ! descendu avec humeur ; il comptoit rompre
- régénération des troupeaux. l'Assemblée en entraînant ses amis. Bientôt il
- : Le régiment de Languedoc, qu'un décret est rentré ; encouragé par quelques voix, il a
formel a déplacé de Montauban, est venu ré essayé de renouer sa pensée , il a gémi sur l'es
clamer contre eet ordre, et a trouvé des pro pèce de désordre dont il étoit le témoin et la
teeteurs dans le côté droit de la salle. Ils ont cause : mais l'impulsion étoit donnée, et n'a pu
•espéré vaincre la résistance de la pluralité par |
s'arrêter que long-temps après que M. Maury a
abandonné son oraison.
*un tumulte qui a été porté jusqu'au scandale ; |

, mais ces petites ressources sont maintenant sans | Cette séance étoit destinée aux événemens
-effet, et la saine majorité n'est jamais plus ! extraordinaires. Une députation annoncée de
dinébranlable que lorsqu'elle voit qu'on tente la part de la commune de Paris, mais à qui l'on
de la mettre hors de mésure. contestoit son caractère, attendu qu'elle n'étoit
A cette scène il en a succédé une seconde, |
-
- _ - -
pas présidée par M. le maire , est venue de
( 26o )
a - t - elle dit, sur cette capitale déja trop et décrète que son prèsident se retirera parde !
souffrante. M. Camus a trouvé les allé gations vers le roi , pour le prier de donner des ordres
inexactes et la pétition indiscrète. « Jamais : u'à la requête de son procureur au bail
dit M. Camus, là capitale n'avoit joui jusqu'ici · †
liage # Sedan, il soit informé des faits conte
de l'avantage de posséder dans son sein l As nus dans les procès-verbaux de la municipalité
semblée nationale, de réunir la confédéra de Stenay, à l effet de quoi le sieur Melé sera
tion universelle de l'empire, de profiter de la conduit, sous bomme et sûre garde , ès prisons
suppression de la gabelle..... ». L'Assemblée a de cette ville, pour copie des charges et infor
ordonné l'impression de son discours, et la mations être adressées à l'Assemblée nationale,
séance a été levée. et être par elle pris tel parti qu'elle avisera en
ce qui concerne le sieur Blanc, chasseur ,
Séance du I 1 Ao4&. comme il n'a été trouvé muni d'aucun papier ;
le roi sera également prié de faire donner des
Le duché de Bouillon , d'où la France tire ordres pour qu'il soit mis en liberté et renvoyé
de nombreux troupeaux, et à qui le départe à son régiment ».
ment des Ardennes fournissoit des subsistances, M. Martineau a dénoncé un mouvel écrit de
est réduit aux extrémités de la famine par le Marat « qui invite, dir-il, les soldats à égorger
décret qui a défendu l'exportation du bled. leurs officiers ». On a passé à l ordre du jour,
Le comité des recherches a proposé un décret à l'organisation judiciaire, titre VII du minis
de bienfaisance que § a adopté sans tère public. ••

discussion. Les sept articles de ce titre, suffisamment


« L'Assemblée mationale, après avoir entendu discutés dans les précédentes séances, ont passé
son comité des recherches , décrète que les sans difficultés mouvelles. - . -

décrets prohibitifs de l' exportation des grains ne Art. 1°r. « Les officiers du ministère public
seront point applicables au duché de Bouil sont agens du pouvoir exécutif auprès des ju
lom ; en conséquence , autorise ses habitans à ges : leurs fonctions consistent à faire observer,
extraire en nature et à importer chez eux le dans les jugemens à rendre , les loix qui inté
produit de leurs fcrmes , conme aussi à con ressent l'ordre général, et à faire exécuter les
tinuer de s'approvisionner, ainsi et comme par jugemens rendus : ils porteront le nom de com
le passé , sur les marchés de la ville de Sédan, . · missaires du roi.
où ils se pourvoiront de toute sorte de grains II. Au civil, les actions précédemment con
nécessaires à leurs besoins, ainsi qu'elles seront fiées aux procureurs du roi, ou n'existant plus,
fixées par chacune amnée par le directoire du ou étant attribuées aux corps administratifs ou
département des Ardennes , s'il y échet, en municipaux, lés commissaires du roi exerceront
temps de non-exportation , et dans le cas d'in leur ministère , non par voie d'action, mais .
suffisance reconnue sur les marchés de ladite seulement par celle de réquisition , dans les
v.lle de Sedam par la municipalité , pour sub procès dont les juges auront été saisis : ils ne
venir à l'approvisionnement desdits habitans, pourront agir d'office, que pour faire nommer
l'Assemblèe nationale autorise le directoire du des tuteurs aux mineurs, et des curateurs aux
de partement, sur la réquisition de la munici furieux et insensés. *

palité , à fixer pour les achats du duché de III. Ils seront entendus dans toutes les causes ,
Bouillon tels cantons de son territoire qu'il des pupilles, des mineurs, des interdits, des
jugera convenir, et encore à prescrire les for- | femmes mariées, et dans celles où les propriétés
malités de l'exportation, d'après l'avis du direc et droits, soit de la nation , soit d'une com
toire du district de Sedan , , lui dommant tout mune, seront intéressés; ils sont chargés de
ouvo'r à cet effet. Au surplus, ordonne que veiller en outre pour les absens indéfendus. »
e président se ret'rera pardevers le roi, à § IV. Les commissaires du roi ne seront point
de supplier sa majºsté de donner tous ordres accusateurs publics ; mais ils seront entendus
nécessaires pour l'exécution du présent décret ». sur toutes les accusations intentées et poursui-,
Un autre décret a été proposé et adopté , vies, suivant le mode que l'Assemblée mationale
concernant l'affaire du sieur Melé, cet ofſicier jugera nécessaire d'établir; ils requerront,pen- .
arrêté à Stenay pour avoir distribué des papiers dant le cours de l'instruction, pour la régularité.
séditieux. . -

des formes, et avant le jugement pour l'appli


« L'Assemblée mationale, après avoir entendu cation de la loi. - *.

le rapport du comité des recherches, a décrété , V. Les commissaires chargés de tenir la mais .
r

( 261 )
à l'exécution des jugemens, poursuivront d'of tière de commeree : M. Thonret ayant fait re .
fice cette exécution dans toutes les dispositions mnarquer que le tribunal de cassation , qu'em
qui intéresseront l'ordre public : et en ce qui brasse le titre X, pouvoit n'être envisagé que
concernera les particuliers, ils pourront , sur la cornrne la dernière partie de l'organisation.
demande qui leur sera faite, soit enjoindre aux
huissiers # prêter leur ministère, soit ordon Les articles suivans sont décrétés :
ner lès ouvertures de portes, soit requérir main Art. I. « Il sera établi un tribunal de com
forte lorsqu'elle sera nécessaire. merce dans tontes les villes où l'administra
| VI. Le commissaire du roi, en chaque tri tion de département jugeant cet établissement
nécessaire , en formera la demande.
bunal, veillera au maintien de la discipline et à
la régularité du service du tribunal , suivant le II. Ce tribumal connoitra de toutes les af
mode qui sera déterminé par l'Assemblée na faires de coinmerce, tant de terre que de mer,
tionale. - - sans distinction , et des lettres et billets de
VII. Ancun des commissaires du roi ne change.
pourra ê re membre des corps administratifs, La disposition de l'article portant ces mots :
ni des directoires, ni des corps municipaux ». « seulement lorsque les banquiers , négocians
ou marcilands en devront la valeur , ou seront
On a ajourné la question élevée sur l'art. III,
savoir si les commissaires du roi ne pourront #º
Il CG.
comme endosseurs » , a été ajour
agir d'oflice que pour faire nommer des tuteurs
aux mineurs et des curateurs aux insensés. III. Il sera fait un réglement particulier pour .
déterminer d'une maniére précise l étendue des
M. Lanjuinais demandoit que , par un article limites de la compétence des juges de com
additionel, il fût décrété que muls parens ni merce. G.
alliés, au troisième degré , ne pourroient être - -

juges ni commissaires du roi dans le même tri ( La suite demain. )


bunal. - · · -

A V I S.
Il a été observé par MM. Prieur, Chabroud
et Thouret, qu'une telle disposition. d'ailleurs MM les Abonnés, dont la jouissance date du 3
peu nécessaire, interdiroit au penple la faculté mars pour 6 mois , et du 1 juin pour 3 nois, sont
d'élire pour juge le parent de l'homme nommé avertis que leur Abonnement finit au 51 du courart t ;
et priés de renouveller avant le 25 ; comme a #
par le roi : ce qui gêneroit d'antant plus les d'insérer dans leur lettre une des adresses sou, les
élections des juges temporains, que l homme quclles ils reçoivent les Annales; cette précaution est
du roiseroit inamovible. La proposition n'a pas absolument nécessaire pour éviter les doubles emplois,
été plus loin. - 1 .
1

· Dans le titre IX, des bureaux de paix et du


tribunal de famille, les treize premiers articles Patriotisme.
ayant été précédemment consacrés, M. Thou
ret a.présenté les articles XIV et XV, qui ont Nous omettons les éloges qu'on nous donne
été reçus sans changement. sur le Patriotisme qui caractérise nos Ann§
" XEV. « Le tribunal de famille, après avoir ºur venir au fait dont on nous parle dans la
suiyan
ettre te :
rérifié les snjets de plainte, pourra arrêter que
'enfant, s'il est âgé de moins de vingt-un ans, Messieurs , plusieurs bourgs des districts de
era renférmé pendant un temps qui ne pourra Clermont, Verdun, Bar-le-15uc se croyant me
xcéder celui d'un année, dans les cas les plus maces sur de faux bruits par des Autrichien§t
raves. . ' ' ' ' , des brigands qu'on disoit entrer sur § fron
-

tières , répandirent une alarme générale , et


XV. L'ârrêté de famille ne pourva être exé bientôt il se trouva plus de 6o § hommes
pté qu'après avoir été présenté au président réunis, armés de † de haches. de faulx
u tribunal de district, qui en ordonnera ou prêts à marcher à l'ennemi, et à mour§ §.
#fusera l'exécution , ou en tempérera les dis qu'au dernier plutôt que de céder Aujourd'hui
ositions, après avoir entendu l'officier du mi même, 5 du courant, il arrive de Bar une mul
istère public chargé de vérifier, sans formes titude incroyable de nos vigoureux fr§s
ê procès, les motifs qui auront déterminé la Campagnes qui demândent où il faut aller pour
mille». , · ·
trouver l'ennemi. Heureusement ces br§
On a passé au titre XII des juges en ma sont trouvés sans fondement : car le sa -
( 262 )
triote auroit été versé avec une fureur dont D UR L I N , le 3 août.
vous n'avez pas d'idée. D'où vient donc cette
unétamorphose de gens qui n'aguère trembloient Le lord-maire , élu par l'influence du minis
lorsqu'ils étoient menacés d être enrôlés dans la tère , a été forcé de renoncer à sa place , et
milice * c'est qu'ils ont déja senti ce que vaut Gelui que le peuple a choisi , conformément à
- la liberté. Je suis, etc. ses droits, est entré en fonction. Le gouver
De S. , professeur du collége de Bar. nement, qui a été assez prudent pour ne pas
· A Bar, 5 août 179o. V. soutenir sa créature, ne pourra même plus faire
une pareille tentative à l'avenir, car les patrio
tes veulent que les droits du peuple soient re
connus et sanctionnés de la manière la moins
AFFAIRES POLITIQUES ÉTRANGERES. équivoque.
D E R o M E , le 8 juillet. Un imprimeur arrêté, et emprisonné par les
suppôts du ministère , a donné lieu ici à quel
Les artistes pensionnaires françois qui sont ques troubles, qui ont manqué d'être très-sé
ici , portoient, depuis quelque temps, la co rieux. Cet artiste ayant été promptenent relâ
carde mationale. Avant-hier, ils avoient été se clié , une partie du peuple fit des illuinimations,
promener aux environs de Rome, et se virent et parcourut toutes les rues. Ayant apperçu
arracher ce signe de leur liberté ; ils se défen nombre de maisons où il n'y en avoit pas ,
dirent, la foule bientôt grossit les deux partis ; il prit des pierres , brisa fenêtres et portes.
un combat s'engagea, dans lequel quantité de Une troupe de cavalerie dissipa ce tumulte ;
mais on ne sait encore si les suites de l'arres
ersonnes furent tuées ou blessées, Cependant,
e combat alloit finir , lorsqu'une jeune femme tation de cet imprimeur en resteront là. V.
se présenta, versant des larmes, les cheveux
épars, désolée; elle se jetta sur le corps d'un
de ces jeunes françois qui venoit d'être tué ; Articles de paix entre le roi de Prusse, celui
elle remplit l'air de ses cris, demande ven de Hongrie et les Turcs.
geance pour la mort de son amant : désespérée,
élle parcourt les rues de Rome, clle crie au Les préliminaires de ces articles ont été si
meurtre, à l'assassin , aux armes, aux armes. gnés le 27 juillet. Le roi de Hongrie accorde
Ce dernier cri est bientôt répété de bouche en sur le champ aux Turs un armistice, qui sera
bouche. On court , on s'arme en effet, on se suivi immédiatement de la paix définitive entre
rassemble ; on veut porter la cocarde françoise, ces deux puissances. Léopold rend aux Otto
on demande la liberté à grand cris, Le S. Père mans toutes les conquétes que son frère et lui
étoit à Frescati. On propose d'y aller; on s'y ont faites sur eux, dans la présente guerre,
porte en foule, on ramène le S. Père au capi sans aucune exception.
tole ; et là on l'engage , comme successeur de Il s'engage en même temps à ne plus donnel
8aint Pierre, à se contenter de la principauté aucun secours, sous quelque prétexte que c1
du paradis : il promet de ne plus exercer de soit, à la Russie, et à travailler avec la Prusse
souveraineté dans ce monde, de nous rendre l'Angleterre et la Hollande , à ramener la paii
la liberté que déja nous avions reprise, de né entre la Russie , la Porte et la †
rélever aucune imposition sans notre avis, et également convenu que Léopold verra aye
lorsqu'il a eu promis tout ce qu'on demandoit plaisir tte la Prusse , conjointement avec se
et donné sa bénédiction, on est alté se réjouir , alliés , l'Angleterre et la Hollande , s'ocçup
et toute la ville a été illuminée. ( L Observateur d'un arrangement à l'amiable, relativement a,
Marseillois ). i
provinces Belgiques. C.,.. - |

Qn s'abonne à Paris , chez BuissoN , Kibraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le pi
de l'abonnement et la lettre d'axis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques. º
Chez madame
dame l)RLAEEAMcRs, rug,du Boulº; et chez tous les Libraires et Dirocteurs des Postes du Roya
et de l'Etranger.
ll paroít tous les jours un IVuméro de ce Journal. Prix 56 liv, pour un qn, 18 liv. pour 6 moir, et de 9 liv..
3 mais franç dº post, par la poste, poºr sout le Royaume. L'abonnement ne commence que du prem. d' sa
- - --*
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E ,
ET A F F A I R E S P O L 1 T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
/

J 0 l/ R N A L L I B R E, ar une Société d' Ecrivains Patriotes,


et dirigé par M. AAERc1 E R.
Les loix sont pour les princes mêmes les meilleurs guides et la meilleure
garde qu'ils puissent avoir. GoRDoN.

N°. C C C X V. Du Vendredi 13 Août 179o.


AssE M B L É E N AT I o N A L E. par le sieur Mary, titul tire du prieuré de S int
Laurent. des deux tiers de la dîme de Saint
Séance du 11 Août au soir. Maclou au sujet de l'adjudication de la même
Y dime, faite sur enchères par ladite municipalité
Crrr
séance étoit indiquée ponr le rapport le premier de ce mois ; -

| de l'affaire de M. de Lautrec : l'accusation Considérant que l' article 6o du décret dr r4


| portée contre lui est si vivement marquée novembre dernier, sur l'organisation des muoi
| des caractères de l'imposture et de la corrup cipalités , porte que si un citoyen est lèzé par
| tion, qu il n'y a eu qu'une voix dans toute un acte du corps municipal, il pourra s'adresser .
l'Assemblée pour rendre le décret qui suit : à l'ad Ininistration ou au directoire de départe
Inent qui y fer , droit , sur l'avis de l'administra
« L'Assemblée nationale, après avoir entendu tion du district, qui sera chargée de vérifier les
son comité des rapports, vu ce qui r'snlte de faits ,
l'état de la procédure instruite par la munici
palité de Toulouse, en conséquence du r' Que l'article 61 dudit décret veut qu'avant
quisitoire du procnreur du roi de la sénéchaus que de dénoncer aux juges les officiers munici
séº de la mêmc ville, en date du 17 juin 1-9o, paux pour délits d'administration, la dénoncia
| R déclaré qu'il n'y avoir lieu à accusation contre tion soit soumise à l'administration du départe
ment ou à son directoire :
M. de Toulouse-lautrec ».
M. de Beaumetz a fait l'observation impor Qu - l'article 7 de la section 5 du décret d t
tºnte, que la justification d' un membre de 22 janvier aussi dernier , ordonne que les ad
lAssemblée législative ne pouvoit acquérir ministrations de département et de district m >
trop d évidence : et l'impression du rapport pourront être troublées dans leurs fonctions
de M. Varrin a été ordonnée. administratives par aucun acte du pouvoir ju
ne entreprise faite par le bailliage de Mon diciaire ; -

Qne le décret des 14 et 2o avril de cette an


tivilliers, sur la municipalité de Saint-Maclou, née , qui a confié aux administrations de dé
# fºt la matière d'un rapport de M. Cſiasset :
partement et de district la régie des dimes et
décret qui a été rendu en conséqence ne
ºoit pas être envisagé comme un simple dé qu'à biens
des nationaux, n'en a laissé la gestion
ºt local, puisqu'il embrasse les principes gé · les ceux des titulaires qui étoient en usage de
exploiter ;
éraux qui démarquent la matière de l'admi
#ation municipale et celle de l'ordre judi Enfin que l'article 7 du décret du 18juin sui
ciaire. -
vant a chargé les municipalités de surveiller les
* L'Assemblée nationale, oui le rapport qui dits biens et dîmes , avec injonction de les
lui a été fait par son comité des dîmes, de la donner à bail pour cette année, dans le cas où
ure civile commencée au bailliage de · les titulaires ne les exploiteroient pas ;
, à Montivilliers, contre la municipalité · Déclare que la municipalité de Saint-Maclou
| Saint-Maclou-la-Bruyère, à la requête des n'a pu être troublée dans ses fonctions adminis
nommés Pierre Chicot et Pierre B§ , 8ll tratives par les juges du bailliage de Caux, au
ººt d'un bail à eux passé le 29 juin dernier sujet des deux tiers de la dîme #il s'agit.

------
( 264 5
En conséquence, elle décrète que son pré M. Gossin attaque le projet du comité comme
sident se retirera, sans délai, pardevers le roi, ramenant cette ambulance de tribunaux que la
pour supplier sa majesté de faire exécuter les constitution a écartée. « Parsemer des cham
décrets de l'Assemblée ci - devant rappellés , bres de cassation, ce sera multiplier ce genre
acceptés et sanctionnés par le roi , et que les de procès toujours dispendieux et défavora
pièces adressées au comité des dîmes seront bles ». M. Gossin a conclu à ce que le tribunal
remises au garde des sceaux ». de cassation fût fixé à Paris, et que les requêtes
Séance du 12 août. civiles fussent portées dans les tribunaux de
districts, lesquels ne pourroieut juger que le
Le département des Ardennes est troublé rescindant.
ar les alarmes fausses, mais multipliées, qu'y Le systême du comité a été relevé par M.
répandent des scélérats gagés pour annoncer l'ap Regnier qui voit dans l'unité d'un tribunal l'em
proche d'une armée autrichienne qui n'existe pire oppressif du riche sur le pauvre, et sur
pas ; les villages se dépeuplent , les habitans tout le despotisme des juges, près duquel ( ce
viennent par troupes dans les villes , et refou sont les expressions de l'opinant ) le despotisme
lent jusqu'aux départemens voisins. Dans cette des ministres n'a semblé que des roses. •

angoisse générale , la municipalité de Ballan, M M. Prugnon et l>uport se réunissent pour


ès Sedan, a cru devoir arrêter un messager conclure à ce que le tribunal de cassation fût
chargé de quatre lettres, et s'est même per unique et placé près du corps législatif. lls ne
mis de les ouvrir. Ce fait, dénoncé par le di voyent dans les chambres proposées que des
recteur des postes de Stenay , a excité le zèle corporations de jurisconsultes examinant s'il y
de M. Malouet, qui reclamoit contre les mu a lieu ou non à la cassation , le procès venant
nicipal,x toute la rigueur de la loi; sur l'obser toujours à Paris en dernière analyse.
vation de MM. Georges et Prieur , les lettres M. Fermond étend plus loin sa vue : il ap
ont été envoyées au comité des recherches. perçoit dans les tribunaux de cassation des
On a repris avec empressement la suite de officiers surveillant tout s les prévarications ,
l'organisation judiciaire, et l on en etoit au titre et prononçant sur les prises à partie. S'il n'y a
X If .. des juges pour le contentieux de l'admi qn'un tribunal. le juge prévaricateur échappera
mistration et de / impôt, M. Thouret a fait ob aussi aisément à la correction que sous l'ancien
server combien il seroit utile , avant la discus régimê , où le succès d'une prise à partie
sion de ce titre, d'avoir des bases ſixes et légales étoit impossible. S il n'y a qu'un tribunal , les
sur la matiere elle-même , et d entendre le rap juges de district seront les grands bailliages
port du comité d'imposit.on. On en est revenu de Lamoignon , et le tribunal sera sa cour
au titre X du tribunal de cassation. Ce titre a pleinière. M. Fermond rentre dans le sens
deux points essentiels ; 1°. la nature et la COlll du comité. -

pétence du tribunal ; 2°. la nomination des M. Thouret a résumé toutes les opinions,
juges. - - - • • et a ſortifié la sienne de mouveaux argumens,
tirés de la nécessité d'assurer une surveillance
la Le
loi,premier de tous
exige qu'il les principes, l'unité de
n'y ait qu un tribunal de cas universelle pour les demandes en prise à par
sation : l'intérêt des parties et l'immensité du tie ,, en récusation, en requête civile , que
royaume semblent faire une miécessité de rap l impéritie et sur-tout la morgue repoussera
procher les juges des plaideurs # lo comité »e toujours. .
propose de tout concilier par l' tablissement Mais sur l'observation faite par M. Merlin,
de six chambres également réparties dans le qu'il ne s'agissoit pas de décider à quel tribu
royaume, et faisant partie du tribunal séant à ; mal seroit portée la connoissance des prises à
Paris. Ces chambres recevroient les requêtes en partie, des requêtes civiles et des récusations,
cassation , et les enverroient, avec leur avis et 'on a demandé à aller aux voix ; et la priorité
les pièces du procès, au tribunal de cassation, ayant été réclamée et adoptée pour la rédac- .
qui prononceront. • , . *f i! «' , , tion de, Ml. Prugnon, l'article a été décrété
· Les chambres, en se renouvellant tous les . ainsi : « Le tribunal de cassation sera unique
deux ans, ne laisseront pas craindre le danger : et sédentaire auprès du corps législatif ». G,
de la coalition.547 tribunaux de district forme Suite des décrets snr l'organisation de l'ordre
ront une expédition d'affaires, une multiplicité . judiciaire. -

de jugemens toute autre que n'en fournissoient


eu conseil les 13 parlemens et les autres cours. Art. IV., « Ces juges prononceront en dernier
T

( 265 )
1 ressort sur toutes les demandes dont l'objet juges de commerce : leurs jugemens seront de
i n'excédera pas la valeur de 1 ooo livres, tous même sans appel jusqu'à la somme de 1ooo iiv.,
, leurs jugemens seront exécutoires par provision et produisant dans tous les cas la contrainte par
, et en donnant caution , monobstant l'appel, à corps ».
, quelque somme ou valeur que les condamnations T'ous ces articles ont été adoptés sans pres
qu'aucune discussion; la seule addition , ten
| puissent monter. dante à autoriser les juges de canton à promon
| | V. La contrainte par corps continuera d'avoir
, lieu pour l'exécution de tous leurs jugemens. cer provisoirement , en cas d'avaries ou de
| S'il survient des contestations sur la validité des naufrage sur les ports de mer, a été ajournée.
emprisonnemens, elles seront portées devant On a ajourné pareillement le mode de l'appel
| eux, et les jugemens qu'ils rendront sur cet pour les causes de la compétence des juges de
district.
, objet seront de même exécutés par provision, On est revenu ensuite sur le titre XI des
, en donnant caution et nonobstant l'appel. juges en matière de police, et les six articles
- Vi. Les juges de commerce , établis dans
une des villes d'un district, connoîtront des qui le composent ont été, sauf de légers chan
affaires de commerce dans toute l'étendue du gemens, revêtus du caractère de la loi.
Art. I°r. « Les corps municipaux veilleront et
district. tiendront la main , dans l'étendue de chaque
VlI. Chaque tribunal de commerce sera com
posé de cinq juges. Ils ne pourront rendre municipalité, à l'exécution des loix et des régle
aucun jugement , s'ils ne sont au nombre de mens de police, et connoîtront du contentieux
trois au moins.
auquel cette exécution pourra donner lieu.
VII. Les juges de commerce seront élus II. Le procureur de la commune poursuivra
d'office les contraventions aux loix et aux ré
dans l'assemblée des négocians, banquiers, mar glemens de police ; et cependant chaque ci
chands, manufacturiers , armateurs et capi
taines de navire de la ville où le tribumal sera toyen qui en ressentira un tort ou un danger
personnel, pourra intenter l'action en son nom.
établi.
IX. Cette assemblée sera convoquée huit III. Les objets de police confiés à la vigilanca
jours en avant, par affiches et à cri public, la et à l'autorité des corps municipaux, sont :
première fois par les juges-consuls actuellement 1°. Tout ce qui intéresse la sûreté et la com
en exercice dans les lieux où il y en a d'établis, modité du passage dans les rues, places et voies
et † les officiers municipaux dans ceux où il † ce qui comprend le nettoiement,
'illumination , l'enlèvement des encombre
se fera un établissement nouveau.
X. Nul ne pourra être élu juge d'un tribunal mens, la démolition ou la réparation des bâti
de commerce, s'il n'a résidé et fait le com mens menaçant ruine ; l'interdiction de rien
merce au moins depuis 5 ans , dans la ville où exposer aux fenêtres, ou autre partie des bâti
le tribunal sera établi, et s'il n'a # ans , et mens qui puissent nuire par sa chûte, et celle
après avoir fait le commerce depuis 1ofins, pour de rien jetter qui puisse blesser ou endomma
être président. ger les passans , ou causer des exhalaisons
: Xl. L'élection sera faite au scrutin individuel nuisibles. -

et à la pluralité absolue des suffrages , et lors 2°. Le soin de réprimer et de punir les dé
qu'il s'agira d'élire le président, l'objet spécial lits contre la tranquillité publique, tels que les
de cette élection sera annoncé avant d'aller au rixes et disputes accompagnées d'ameutement .
scrutin. -
dans les rues , le tumulte excité dans les lieux ,
' XII. Les juges du tribunal du commerce se d'assemblées publiques, les brnits et attrou-,
ront deux ans en exercice ; le président sera pemens nocturnes qui troublent le repos des
renouvellé par une élection particulière tous citoyens. • - · ·
· les deux ans; les autres juges le seront tous les
ans par moitié. La première fois, les deux juges droits 3°. Le maintien du bon ordre dans les eh-º
· qui auront eu le moins de voix, sortiront de d'hommes, où il se fait de grands rassemblemens
fonction à l'expiration de la première année ; tels que les foires, marchés, #"
les autres sortiro nt ensuit e, à tour d'anci enneté . jouiss ances et cérémonies publiques, églises,
, XlII. Dans les districts où il n'y aura pas de spectacles, jeux, cafés et autres lieux publie s
juges de commerce, les juges du district con ection
4°. L'insp é
sur la ſidélit du débit des
moîtront de toutes les matières de commerce, denrées de première nécessité qui se vendent
· et les jugeront dans la même forme que les au poids, à l'aume ou à la mesure, et sur la
Em=-E,
salabrité des comestibles exposés en vente pu P A R I S , le 12 aoitt.
blique. Linsolence-des noirs est portée à son com
5°. Le soin de prévenir par les précautions ble. M M. Maury, l'oucault , C 1zalès et autres,
convonables , et celui de § cesser par la
ne cessent d'insulter les patriotes ; ils regardent
distribution des secours nécessaires les acci l' Assemblée nationale comme une arêne de
dens et fléaux calamiteux, tels que les incen ladiateurs, prennent un courage inconsidéré
dies, les épidémies, les épizooties, en provo et féroce pour du caractère, et semblent croire
quant dans ces deux derniers cas l' autorité des que des b lles sont des argumens, et que · des
administrations de département et de district. coups d'épéc sont des raisons.
6°. Le soin d'obvier ou de remédier aux Mardi § au soir, M. Barnave étoit près
événemens fâcheux qui pourroient être occa des bureaux. M. Cazalès se permit de dire que
sionnés par les insensés ou les furieux laissés tous les membres du côté gauche étoient des
en liberté, et par la divagation des animaux brigands. — Parlez-vous collectivement , dit
m ilfaisans ou féroces. - M. Barnave , c'est une sottise à laquelle je ne
dois pas prendre garde ? Voulez-vous m'insulter
| IV. Les spectacles publics ne pourront être
permis et autorisés que par le pouvoir muni personnellement , c'est ce que je ne souffrirai
cipal. Ceux des entrepreneurs et directeurs pas. — Ce que j'ai dit est pour vous , répond
actuels qui ont obtenu des autorisations , soit M. Cazalès. — A ces mots la querelle s'échauffe,
des gouverneurs des ancicnnes provinces, soit et des mots plus offensans sont lâchés récipro
de toute autre manière , se pourvoiront devant quement. C pendant les voisins interviennent,
| devant les officiers municipaux, qui confir on s'explique, et tout paroît terminé.
meront leur jouissance pour le temps qui en Hier m tin M, Cazalès, que ses commettans
reste à courir, à cluarge d'une redevance en ont envoyé pour faire une constitution , et mon
ſaveur des pauvres. pour chercher à tuer un citoyen éloquent ,
V. Les contraventions au ſait de la police me est mable et utile , après l'avoir insulté , sort
pourront être punies § de l'une de ces tleux accompagné de M. S. Simon. 1l va chez M. Bar
pcines, ou de la condamnation à une amende mave, qui sur le champ le suit avec M. Alexandre
La meth , son second.
pécuniaire, ou de l'emprisonnement, par forme
de correction , pour un temps qui ne pourra 1ls arrivent au bois de Boulogne. Là , la vie
excéder un mois, dans les cas les plus graves. d'un noir ou d'un patriote dépend du hasard
d'une lettre ou d'un numéro. M. Barnave tire ,
VI. Les officiers municipaux sont spéciale et manque : M. Cazalés tire à son tour, la
ment chargés de dissiper les attroupemens et coiiſfure de son adversaire est dérangée. Le
émeutes populaires, conformémemt aux dis sort est encore pris pour arbitre : M. Barnave a
positions de la loi martiale , et responsables l'avantage : je serois désolé de vous tuer, dit-il;
de leur négligence dans cette partie de leur le coup part : M. Cazalès , frappé au front,
service.
tombe en disant : C'en est fait ! et son coup de
A /^ I S. pistolet suit cette parole. On accourt ; heureu
sement la corne de son chapeau avoit amorti
MM. lcs Abonnés , dont la jouissance date du 3 le coup. La blessure est grave : mais on espère
mars pour 6 mois , et du 1 juin pour 3 mois, sont que M. Cazalès en reviendra. Le ciel s'est dé
avertis que leur Abonnement ſinit au 31 du courant ;
et priés de renouveller avant le 25 ; comme aussi claré «ontre l'agresseur, et cela feroit croire
d'insérer dans leur lettre une des adres ses sous les que c'est avec raison que le duel avoit été
quelles ils reçoivent les Annales; cette précaution est regardé comme le jugement de Dieu. ( Chro
absolument nécessaire pour éviter les doubles emploi » niyue. )
|

On s'abonne à Paris , chez BUIssoN , Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les letu es pour les Auteurs des Annales Patriotiques. -

Chez madame DELAPLANcHE, rue du Roule; et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume
et de l'Etranger.
· Il paroft tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv. pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de o liv pour
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ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIREs
: D E L A F R A N C E ,
ET A F F A I R E s P o L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ,
f O VR N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes .9

-- ' et dirigé par M. MERcr E R.


Autoritate suadendi magis qrt à m jubendi potestat. - 'l'Acr.

N°. C C C X V I. Du Samedi 14 Aotſt 179o. .


AssEMBLÉE NAT I o N A L E. masse générale de l'imposition de 179o, au
prorata du nombre des communautés de la
- Séance du 12 Août au soir. même province, comprises dans chacun de leurs
dénartemens.
C'esr maintenant à la nation à se charger de I. Pour fixer le montant de l'impôt, à charge
la dette de reconnoissance que le gouverne de chaque dép rtement , les commiss aires se
ment payoit si mal quand nous m'avions point borneront à additionner dans chaque commu
de patrie. Un canonnier-matelot, nommé Luc nauté le montant des cotes des anciens con
kau, couvert de dix-sept blessures en une seule tribuables , et le montant de la cote doublée
journée, est venu présenter à l'Assemblée na- , des ci-devant privilégiés. pour les six derniers
tionale la juste demande des secours dus à sa !| mois de 1789 , et répartiront ensuite le montant
.. vieillesse. La bienveillance universelle a ac- | ·de l'imposition de 179o, dans la proportion
cueilli ce brave soldat, et les honneurs de la qui sera † pour ladite opération.
séance lui ont été accordés. IlI. Immédiatement après que le contingent
On a renvoyé au comité des recherches l'exa de chaque département aura été ainsi fixé , les
men d'une lettre écrite de Perpignan, par le commissaires seront tenus de le faire connoître
procureur-syndic du département du Canigou : auxdits départemens, et d'envoyer à chacun
il annonce que l'Espagne fait un armement for , extrait en forme du procès-verbal de leurs
midable à Mahon, et menace le Roussillon, le opérations.
Languedoc et la Provence : mouvelles effrayan - IV. Les directoires de chaque département
tes, auxquelles il est difficile d'ajouter foi. procédront sans délai à la subdivision de leur
Au nom du comité des finances, M. Vernier contingent entre leurs paroisses et communau
a fait rendre le décret suivant, sur les imposi tés . et enverront à chacune le mandement de
tions de Bourgogne. - ce qu'elle doit supporter, en leur enjoignant de
« L'Assemblée nationale, instruite des obsta rocéder incessamment à la confection des rô
cles qui ont empêché jusqu'à ce jour la répar † Ce mandement sera accompagné d'une ins
tition de l'impôt dans les divers départemens truction qui indiquera aux municipalités de
qui composoient ci-devant la province de Bour quelle manière et dans quelle proportion les
gogne , et voulant faciliter ét accélérer une anciens contribuables doivent être moins im
opération qui ne sauroit être plus long-temps osés. à raison de la contribution des ci-devant
retardée sans inconvénient pour la chose pu privilégiés, pour les six derniers mois de 1789.
blique , oui le rapport de son comité des finan V. Attendu qu'il n'existe dans la ci-devant
ces, a décrété et décrète ce qui suit : province de Bourgogne, aucuns renseignemens
Art. I°r. Les commissaires nommés par cha sur les facultés immobiliaires des anciens con
cune des administrations, faisant partie de l'an tribuables, le-quels ont toujours été imposés au
cienne province de Bourgogne , à l'effet de seul lieu de leur domicile, pour raison de leurs
recevoir lés comptes de la commission connue facultés, l'Assemblée nationale autorise les di
sous le nom d'élus généraux, demeurent au rectoires des départemens à suivre, par rapport
#orisés à procéder incessamment et sans délai à à eux l'ancien usage, dérogeant quant à ce au
la division entre les divers départemens, de la * décret du. ... décembre #º pour l'annéa
( 268 ) -
# .
º

179o seulement : et sera le présent décret pré aides; de 12oo livres au sieur Genet, pour trg
senté d uns le jour à la sanction du roi. duction de papiers étrangers pour les finances ;
On a achevé la lecture du projet général de 7oo liv. à la veuve Hérissant, pour fourni
d'instruction pour les corps administratifs, et ture de calendriers dans les départemens du
cette instruction a été définitivement adoptée, ministère ; de 1o72 liv. à un suisse du dépar
sauf quelques légers amendemens. tement de la maison du roi ( dépense renvoyée
La séance a fini par la lecture d'une lettre de à la liste civile); de 54oo liv. distribuées à un
M. Bailly, et d'un arrêté du conseil de ville du aumônier , un chirurgien , un concierge , et
a 2 de ce mois , conçu en ces termes : deux suisses des hôtels du contrôle-général à
« Le conseil de ville instruit qu'il a été porté Paris ct à Versailles.
à l'Assemblée nationale, par l'assemblée géné Par un autre décret ont été supprimées les
rale des représentans provisoires de la com places d'inspecteurs-généraux des monnoies ,
mune, une adresse tendante à obtenir la dimi au traitement de 9ooo livres, et celle de con
nution des impôts indirects ; trôleur-général des monnoies , aux appointe
Considérant que cette adresse présentée au mens de 12 ooo livres. On renvoie au comité
nom de la commune peut faire naître une er des pensions la proposition de conserver, à
reur et des reproches qui rejailliroient sur des titre de pension , les appointemens de M. For
citoyens qui n'en ont aucune connoissance ; bonnais, recommandable par de longs et utiles
qu'elle a été présentée sans mission légale ; tI'dV (t llX.

qu'elle n'a été précédée d'aucune des précau Le comité a retiré de l'état des dépenses de la
tions que la loi demande; qu'clle n'étoit appuyée monnoie , et a porté au chapitre des mines les
sur la délibération , ni sur le voeu de tous ceux appointemens du professeur de miméralogie.
qui composent la commune ; 1 es dépenses d administration et de compta
Que le conseil de ville lui-même, occupé des bilité dans la partie des bâtimens sont suppri
fonctions municipales, et particuliérement de mées, le tr itement du contrôleur-général est
celles qui lui imposent la loi pour le recense réduit à 5ooo liv., on assigne 12oo liv. à un suis
ment des scrutins , et les dét ils qu'entraînent se , 8oo liv. à deux portiers, 4oo liv. à un ba
l' élection des Inembres de la municip lité, n'a · layeur. -

| été appelé ni consulté sur cette p tition; M. Bailly est venu annoncer que trois sec
' Qu'on n'a pu par conséquent présenter au tions avoient déja adhéré au désaveu arrêté au
nom de la ville de Paris, une demande qui n'a conseil de ville ; il a ensuite exposé que les dé
été soumise à aucune délbération générale ; penses énormes, mais indispensables, avoient ,
Considérant que cette démarche porte tous , depuis le 14 juillet 1789 épuisé le trésor de
les caractères de l'irrégularité, déclare qu'on ne la ville , et la forceroient de faire un emprun
peut la regarder comme le vœu général des ci † la vérification de ses comptes , et il a
toyens de la ville de Paris, et qu'elle n'a pris obtenu un décret qui ordonne qu'il sera payé
directement ni indirectement, aucune part à à la ville , par le trésor public , la somme de
cette pétition, mi à la démarche qui l'a suivie ; 353, 812 livres, par elle avancée lors de l'em
Ordonne que le présent arrêté sera imprimé ; prunt fait sous son nom par le roi pour l'a
que M. le maire sera chargé d'en faire passer chat des maisons situées sur les ponts. .
· un exemplaire à M. le président de l'Assemblée Au nom des comités réunis des impositions,
nationale, et qu'il sera incessamment envoyé des domaines et des finances, M. Enjubault
aux 48 sections. " . a fait un rapport sur les apanages : il a exa
| Signé Bailly, maire. De Joly, secrétaire. miné deux questions, 1°. si sous le nouveau
• · Séance du 13 Août. régime il seroit encore concédé des apanages
réels ; 2°. si on laisseroit subsister les ancien
' , Sans autre préliminaire que la lecture des nes concessions. · · -
rocès-verbaux des deux précédentes séances , La nation, propriétaire de l'universalité des
†§ s'est portée à l'ordre du jour, au domaimes ci - † attribués à la couronne
rapport du comité des finances sur les dépenses doit, sans doute, un noble traitement atii
liques, M. le Brun portant la parole. fils puînés de ses rois, mais ce trait iiièn
" Un décret, rendu sans objection, a suprimé doit être combiné avec l'intérêt public et
nombre d'objets partiels de dépense : un traite tout concourt
niaire. à déterminer
Un apanage réel , qu'il
trop seroit
di péc L-":
nt de 4oo livres, qui étoit donné au bailli de
Yersailles pour frais de bureaux concernant les pour le peuple qui le donne, trop ºpeù pro
• -4-•
( 2 9 ) ( )

êuctif peur. le donataire, assureroit à celui-ci bonnement ou de concession gratuite sur quel
une puissance au moins inutile , peut-être dan ques objets ou territoires qu'ils les exercent.
† et d'ailleurs discordante avec l'attri IV. Les droits utiles mentionnés dans l'arti
ution faite au monarque , dont la liste civile . cle précédent, seront, à l'instant même, rét
est acquittée en numéraire. mis aux finances nationales, et dès-lors ils seront
D'autre part la propriété nationale n'ayant administrés , régis et perçus selon leur nature ,
jamais pu être aliénée , les concessions précé par les commis , agens et préposés de cetnpa
demment faites n'ont pu être que provisoires, gnies établies par l'administration actuelle, dans
et le droit est imprescriptible qui les rappelle à la mème forme, et à la charge de la même
leur source. comptabilité, par ceux dont la perception ,
Enſin, après avoir établi que le produit des régie et administration leur est respectivcmn nt
confiée.
apanages, fixé à 2oo, ooo liv. par les édits pri
mitifs , a été audacieusement et frauduleuse V. Les apanagistes continueront de jouir des
ment porté au-delà de 6 millions de reventi, domaines et droits fonciers conpris dans leurs
-M. le rapporteur a proposé un projet de dé apanages, jusqu'au premier de janvier 1-9 r ;
cret en 14 articles, dont le premier a été adopté ils pourront même ſaire couper et exploiter
sans discussion en ces termes : à leur profit, dans les délais ordinaires , les
Art. Ier. « Il ne sera concédé à l'avenir au portions de bois et futaies duement aménagées,
et dont les coupes étoient affectées à l'année
cuns apanages réels ; les fils aînés de France présente par leurs lettres de concession , et
seront élevés et entretenus aux dépens de la
liste civile, jusqu'à ce qu'ils se maricnt ou qu'ils par les évaluations faites en conséquence , en
aient atteint l'âge de 25 ans accomplis : alors se conformant par eux aux procès-verbaux
il leur sera assigné, sur le trésor national, des d'aménagement et aux ordonnances et régle
mens intervenus sur le fait des eaux et forêts ».
rentes apanàgées dont la quotité sera déter L'article VI avoit pour objet de fixer à un
minée à chaque époque par la législature en million l'indemnité qui seroit accordée aux
activité. - - "
princes apanagistes. Il a été ajourné sur la ré
M. Bengy (ci-devant de Puy-Vallée, P. ) s'est clamation de M. de la Touche, qui a représenté
élevé contre l'article lI, prétendant que toute les engagemens contractés par M. d'Orléans
concession, toute loi, tous actes antérieure pour l'acquittement des dettes de son père,
ment émanés des rois, avoient la plénitude du formant un objet de 12 à 13 millions, y com
caractère législatif.Cette opinion a trouvé deux pris la part héréditaire de madame de Bourbon.
redoutables dans MM. de Custimes et Fermont, MM. Maury et Richier ont contredit le
et après les avoir entendus, l'Assemblée a dé préopinant, en soutenant qu'il déguisoit la for
crété l'article II. -

tume de M. d'Orléans, puisqu'il ne parloit pas


· II. Toutes concessions d'apanage antérieu de l'opulente succession de Inademoiselle de
res à ce jour, sont et demeurent révoquées Montpensier.
par le présent décret. Défenses sont faites aux
-

On a également ajourné une proposition de


princes apanagistes, à leurs officiers, agens ou M. Camus , leqnel requéroit que l'Assemblée .
régisseurs , de se maintenir ou continuer de décrétât sur-le-champ la somme qu'elle enten
s'immiscer dans la jouissance des biens et droits doit fixer pour le traitement des princes ; il
compris auxdites concessions au-delà des termes s'est recrié contre l'abus qui a toujours eu lieu
qui vont être fixés par les articles suivans : dans la distribution des bien faits qui leur ont
| Les articles lII, IV et V ont été adoptés sans ' été assignés. Il a trouvé, contre tous principes
discussion ainsi qu'il suit : de justice et d'économie, qu'on eût donné en
- III. - La présénte révocation aura son effet à pur don 1o millions à Monsieur, 2o millions à
l'instant même de la publication du présent dé M. d'Artois ; que ce dernicr eût des écuriés
cret , pour tous les droits ci-devant dits réga ordinaires , des écuries extraordinaires , des
liens, ou qui participent dé la mature de l'impôt, écuries angloises , etc. ; qu'outre les forids qui
comme droits d'aides, sceaux et autres y joint, sont destinés pour leur maison , les princessés
contrôle, insinuation, centieme denier, droits eussent des bons sur l'état , ponr leur tenir
de nomination et de casualité des offices, amen lieu de présens de la foire Sainc Gerrnain. J*
#† greffes, sceaux et tous autres a conclu à ce que les princes , simples citoyé ,
( 27o )
Après l'adoption de quelques autres articles occupent : le sentiment, quand il est profond,
que nous rapporterons demain , l'Assemblée a ne se peint que par le silence, et ce silence
entendu le rapport fait par M. de Broglie, de nous le devons à la patrie, pour qui la mesure
la pétition du régiment de Languedoc , qui, de votre temps est celle de la gloire et du
dans le décret du 26 juillet , craint de voir son bonlieur D),
honneur entaché aux yeux de la nation, et qui Celui du district de Montpellier a dit :
† dit le rapporteur , n'a donné dans » Jamais un organe plus foible ne se fit en
'affaire de Montauban que des preuves de tendre dans une plus auguste assenblée ; mais
patriotisme. Le projet de décret présenté par les plus belles paroles seront toujours trop au
Ml. de Broglie , a été adopté, avec une légere
dessous des grandes choses que vons exécutez.
addition, malgré l'opposition de MM. Dufraisse, On flatte les rois, on a loué jusqu à des tyrans :
Madier , Malouet, Faydel , dont le nom seul les représentans d'un peuple libre, les lég sla
amnonce l'opinion. Voici ce décret :
teurs de la France trouvent leur éloge dans
« L'Assemblée nationale, après avoir entendu leur propre ouvrage. »
son comité des rapports relativement à la péti
tion présentée par une députation du régiment AFFAIRES POLITIQUES ÉTRANGEREs.
de Languedoc : considérant que des motifs de L) E L o N D R E s, le 7 aoiit.
prudence ont uniquement déterminé la dispo
sition du décret du 26 juillet dernier , qui Nos armemens continuent toujours avec la
charge le président de se retirer pardevers le même célérité Une partie de la flotte, précédée
roi, à l'effet de le supplier de faire remplacer de † frégates, met à la voile. Cepen
par deux autres régimens celui en garnison à damt les fonds se soutiennent toujours. Le nou
Montauban , veau parlement , prorogé jusqu'en octobre, est
Déclare que l'honneur du régiment de Lan bien décidé à faire rendre compte au ministre
guedoc ( dont la conduite a toujours été irré Pitt de l'état de la marine, et de l'emploi des
prochable ) n'a été ni pu être compromis par fonds qu'il a obtenus. On assuroit ces jours
cette disposition du décret du 26 juillet, et derniers , quoiqu'à bas bruit, que le roi étoit
qu'au surplus il n'y a lieu à délibérer sur la retombé dans un état de démence.
pétition du réginent de Languedoc ». G. L'Irlande paroît avoir des projets qui inquiè
tent le gouvernement, dans un moment aussi
A V I S.
critique que celui-ci. La cour de Russie , aban
MM. les Abomnés , dont la jouissance date du 3 donnée de son allié, selon les préliminaires
»mars pour 6 mois, et du 1 juin pour 3 mois, sont qui viennent, dit-on, d'être signés à Reichem
avertis que leur A/bonnement finit au 51 du courant : bach , ne se relevera de long-tems des pertes
o prjés de renoueeller avant le 25 : comme aussi immenses qu'elle aura faites en attaquant le
d'insérer dans leur lettre une des adres ses sous les
Turc , si forcé de faire la paix , elle cède ses
quelles ils reçoivent les Annales ; cette précaution cvt conquêtes , comme elle y sera probablèment
absolument nécessaire pour éviter les doubles cmploi »
obligée. V. -

D E CA D 1x, le 24 juillet.
Discours des députés du départemené de l' Hé
Ls flotte a mise enfin à la voile, sous les or
rault , et du district de Montpellier à l'.1s Ldres
semnblée nationale. de D. Solane, qui monte le Sauveur du
monde. Elle est de 25 vaisseaux de ligne, quel
Après avoir offert l'hommage du respect de ques frégates. Mais où tend cette belle flotte,
leurs commettans et de leur adhésion à tous c est ce qu on ignore. ll reste encore quelques
les décrets de l'Assemblée mationale , rendus et vaisseaux dans notre port, et † régates.º
à rendre, l'orateur du département de l'Hérault On arme et l'on fortifie Mahon avec la plus
a ajouté t ' grande célérité, -

« Vous exprimer l'objet de notre commis N. Ce nom , devenu chrétien , et celui de


sion, c'est déjà l'avoir remplie. L'éloquence ce beau vaisseau , étoit celui que toute l'anti
n'appartient qu'aux grauds intérêts qui vous quité donnoit à Priape armé de son phall. P.
-- On s'abonne à Paris, chez BuissoN, libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
-;'abonriement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
§ez madame Dr LAPLANcHE, rue du Roule ; et chez tous lesl Lbraires et Directeurs des Postes du Royaume
Lc de l'Etranger.
- , • i! - • - -- º
" - - -
-
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: J 0 U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
eZ dirigé par MZ. MERcz E R.
-

Un homme de génie n'est jamais un simple citoyen, nais un vrai magistrat.


CIcÉRoNº

N°. C C C XV I I. Du Dimanche 1 ; Aoiit 179o.


: AS S E M B L É E N AT I O N A L E. sera remis dans les archives de l'Assemblée na
tionale. -

Séance du 14 août. Les articles qui suivent, relatifs à l'ancienne


compagnie des Indes, ont été décrétés sans dis
LA première opération de l'Assemblée a été CllSSlO Il ,

Art. Ier. « L'administration de l'ancienne


un décret rendu sur la proposition portée par
M. Bouche, au nom du comité des recher compagnie des Indes sera supprimée , et ses
ches ; - bureaux réunis à ceux de l'administration gé
nérale.
1°. Le réglement, en ce qui concerne les
, procès-verbaux, sera exécuté selon sa forme . II. Les intérêts des actions, les pensions viagè
et. 52Ileur. - res seront provisoirement payées par les payeurs
de rentes de l'hôtel-de-ville.
. 2°. Le procès-verbal sera distribué à chaque
metnbre de l'Assemblée , dans la matinée du III. Les débets, décomptes des gens de mer,
quatrième jour après la lecture. seront payés par le trésor public.
| , 32. Pour l'exécution de l'article précédent, IV. La dépense du loyer de l'hôtel de la nou
l'Assemblée décrète que dans les douze heures velle compagnie des Indes, celle des gratifica
qui#suivront la lecture, la copie du procès tions sans brevet, des appointemens aux por
verbal sera remise à l'imprimerie, sans qu'il sonnes étrangères à l'administration , seront
puisse y être différé. supprimées.
C'est sur-tout dans les colonies que les agens V. Les archives de la compagnie seront dé
du ministère exerçoient un despotisme sans posées dans un lieu sûr, sous la garde d'un ar
mesure. Le commandant de l'isle Bourbon chiviste qui sera chargé de délivrer les expédi
tions.
avoit. de son autorité, destitué le major de -

la milice qui, depuis le retour de la liberté, VI. Le ministre des finances présentera in
, s'est pourvu en dommages-intérêts au châ cessainment un projet pour accélérer la liqui
telet contre l'injure du satrape. Le châtelet a dation de l'ancienne compagnie des Indes ».
2renvoyé los parties devant l Assemblée natio Sur la proposition de M. le Couteulx , l'As
nale, et un décret rendu ce matin, sur l'avis semblée a rendu le décret suivant, relativernent
du comité des rapports, a autorisé la partie à l'émission des assigmats.
lésée à se pourvoir par les voies de droit. Art. Ier. « Le timbre portant les mots, échangé
On a renvoyé au comité des finances un mé et nul, qui sera appliqué sur les promesses
moire qui propose l'établissement de nouveaux d'assignats , comme sur les billets de la caisse
moulins à poudre sur la Loire. d'escompte, sera assez large pour qu'il tombe
-* A l'ordre du jour, M. le Brun ayant repris en entier et soit frappé sur les trois signa
tll TGS,
son rapport sur la dépense publique , il a été - -

d'abord décrété, qu'il sera dressé un inven II. Les administrateurs de la caisse d'escompte
taire par MM: de Vimes et Dantes de tous pourront, dans chaque bureau d'échange, se
les caractères et effets déposés dans l'impri faire suppléer par des préposés, pour la véri
merie royale, lequel inventaire, signé d'eux, fication § billets et promeº# d'assignats »
- - - - - I#/
-

4
( 272 ) 9

lesquels signeront tous les jours les procès non de po3tes , mais d'agriculteurs. - Ce ne
verbaux d échange. Lesdits administrateurs se sont pas les poëtes nominativement , répond
ront seulement tenus de donner personnelle M. Camus, mais tous les litérateurs utiles qu'il
ment, tous les samedis, une reconnoissance du s'agit de récompenser et d'encourager. -

nombre et de l'espèce des billets de caisse On a décrété les articles suivans, faisant par
échangés pendant la semaine , lesquels leurs tie du projet de M. Lebrun.
seront alors remis, pour qu'ils puissent en cons Le chef de la justice rendra compte, chaque
tater successivement l annihilation sur leurs année, des progrès de ces travaux.
registres de contrôle. -

Le dépôt de l gislation sera réuni à la biblio


1 I. Chaque mois les billets de caisse , dont thèque du roi. -

les livres de création à la caisse d'escompte au Les 55,5oo liv. d'effets royaux qui appartien
ront été déchargés, seront reportés à la caisse nent à un dépôt, • • •

de l'extraordinaire , pour , en présence de Le travail pour rendre la jurisprudence uni


MM. les conmmissaires de l'Assemblée nationale, ſorme dans tout le royaume, sera supprimé.
étre détruits et brûlés ; et à cet effet cette for ( Ce travail avoit été conféré à deux membres .
, malité, qui, aux termes de l'article IX du décret de l'Assemblée nationale, qui l'ont jugé inutile
du 7 août, devoit être remplie le lundi de dans le nouvel ordre de choses ). -

chaque semaine, aura seulement lieu le premier Parmi les hommes dont les lettres ont fait
lundi de chaque mois, en se conformant d'ail ou occasionné l opulence, on a malheureuse
leurs aux autres dispositions dudit décret du ment nommé un sieur Moreau, qui, sous le
-7 du mois courant. nom d historiographe a , dans d'énormes ve
IV. Les registres de création des biliets de lunes , déposé les plus viles maximes de la
la caisse d escompte , portant promesses d'as servitude. Son nom seul a soulevé l'indignation
signats , ayant été remis précédemment aux des bons citoyens , et a pensé porter malheur
· archives de l'Assemblée nationale, seront remis, à toute la littérature : cependant on a ajourné
par l'arclaiviste , aux commissaires de l'As la partie du décret concernant le traitement
semblée mºtionale chargés de veiller aux opé des académies. - - · · l :
·rations et à la caisse de l'extraordinaire ; et les M. Lebrun a demandé pour les jurés-priseurs
· opérations de contrôle , de reconnoissance et la facnlté de continuer la vente des meubles ,
d'extinction sur les registres , auront lieu dans concurremment avec les notaires , huissiers ,
les bureaux de ladite caisse. - -

sergens, etc. Sur l'avis de Ml M. le Chapelier et


V. Dans l'échange des dix mille assignats Prieur , cette proposition a été frappee de la
distribués par jour, le trésorier de la caisse de question § ' - . - .
l'extraordinaire sera autorisé à délivrer pen On a adopté la disposition provisoire des deux
dant les deux premiers mois, des assignats de premiers articles d'un décret qui en a 29 , et
2oo et de 3oo livres contre des billets de caisse # est relatif au paiement des rentes ci-devant
ou promesses d'assignats de 1ooo livres , et ues sur le clergé.
· l'échange sera fait indistinctement Contre ceux Art. ier. « A compter des arrérages échus du
revenant des provinces , avec l'endossement premier juillet 179o, les payeurs de rentes à
du trésorier , et ceux qui n'auroient pas été ' l'hôtel-de-viile acquitteront les rentes dues par
revêtus de ces endossemens ». - le ci-devant clergé, et les rentes connues sous
M. Lebrun est revenu sur la portion des la dénomination d'ancien clergé. -

dépenses qu'occasionnent les travaux littéraires. II. A compter du premier juillet 179o, ils ac
Il proposoit que le chef de la justice fût † - quitteront aussi les rentes dues pour le compte * #
de mettre sous les yeux du corps législatif G du roi, par les ci-devant pays d'états. - ,

blan des travaux qu'il sembleroit nécessaire Un rapport détaillé , par M. Dupont, de
'encourager; mais, sur une observation de Nemours, a présenté la comparaison § l'impôt
M. Camus , il est décrété, sauf rédaction, supprimé des gabelles, marques des cuirs, etc.
que les différens départemens feront remettre avec l'impôt de remplacement : il en résulte ,
au pouvoir exécutif un état des travaux litté au profit du peuple , une diminution de près
raires qu'ils jugeront nécessaire d encourager, de moitié ; le remplacement étant de 4o mil
lequel en rendra compte à chaque session du lions, et les droits supprimés de 76,576,ooo liv,
corps législatif, qui déterminera les sommes qui Le même rapporteur a proposé de reculer aux
• ·, La nation,
devront être s'est
allouées
écriépour cet objet. a..besoin,
M. Martineau, || frontières du royaume les barrières de l'inté !
rieur du royaume : « Malgré la résistance, di
- - ( 275 )
· soit-il, des habitans des provinces Belgiqnes et M. Necker a répondu qu'il n'aveit payé à
- d'Alsace , et même de leurs députés ». Cette M. d Artois que le traitement de trois millions
expression a inquièté M. Rewbell, qui ne veut 'au-delà des revenus de son appanage , les
pas souffrir le moindre nuage sur la pureté de son 9oo.ooo liv, de rentes viagères à ses créanciers ;
patriotisme. Le débat se seroit peut-être an mé, - mais il soutient qu'il n'a point fait encore le
si M. Regnault n'eût interposé son éloquence paiement § de 1,6oo, ooo livres à d'au
conciliative entre deux bons citoyens , tous tres créanciers. -

deux faits pour s'entendre et s'estimer. L'As M. Camus réplique : l'article IV des décrets
semblée a ordonné l'impression du rapport et des 4 et 5 janvier , défend de payer, même
du projet de décret. provisoirement, aucune pension , don, grati
n bruit couroit dernièrement, semé par les fication, appointement et traitement aux Fran
mal-intentionnés, « que la Corse offroit de se çois habituellement domiciliés dans le royaume,
donner à l'Angleterre, et que Paoli étoit à la et actuellement absens. — C}r, les trois millions
tête de l'insurrection » M. Salicetti est monté payés à M. d Artois sont dans la classe des
à la tribune pour démentir ce d re injurieux ; pensions ou des traitemens. Le frère du roi n'est
il a protesté de la fidélité de ses concitoyens, qu'un simple citoyen ; il est hors du royaume :
qui, de tous les enfans de cet empire, sont — donc M. Necker a violé le décret. ( IZ l a
ceux qui sentent le mieux tout le prix de la 2ºiolé avec d'autant plus de plaisir, que par
régénération « Ah ! si l'on ne croit pas à notre là il a eu une occasion sur cent maille , de
loyauté, a-t-il dit, qu'on croie à notre intérêt ! faire sortir beaucoup de numeraire hors du
Il y a peut-être encore dans la Corse des aris royaume , pour nous punir de ne vouloir plus
-tocrates, comme par-tont, mais ils y sont en l adorer comme un dieu , mais , IN oMNIBUs
plus petit nombre ». M. de Butta Fuoco , in RESPICE FINEM ). -

sistant sur la protestation de son collègue, a , Relativement aux 9oo,ooo liv. de rentes via
cru devoir en corriger la dernière expression. gères payées aux créanciers de M. d'Artois, M.
· « Il falloit dire : Nous avons bien quelques Gamus demande à M. Necker par quelle auto
nobles, mais ils sont pauvres, et sur-tout ils" rité il a rangé cette dette dans la classe des
sont amis de la liberté ». G. - · dettes de l état ? où est le décret qui l'y auto
rise ?
A /^ I S.
Necker répond ( vous allez voir ici le fourbe
- MM. les Abonnés, dont la jouissance date du 3 en chausses et en pourpoint) qu'il a porté cette
inars pour 6 mois , et du 1 juin pour 3 mois, sont
avertis que leur Abonnement finit au 31 du courant,
somme et les trois millions dans son apperçu de
et priés de renouveller avant le 25; comme aussi
dépense, communiqué par lui à l'Assemblée ;
d'insérer dans leur lettre une des adresses sous les que tout y a été approuvé ; car, dit-il , nulle
quelles ils reçoivent les Annales ; cette précaution est objection , nulle critique , nulle observation
absolument nécessaire pour éviter les doubles emplois. n'a été /aite de la part de personne.
Cette réponse prouve ce que les hommes
honnêtes et vraiment éclairés , qui ne sont pas
Réponse de M. Camus au mémoire adressé piqués de la tarentule neckrienne, ont rem ir
, par M. Necker à l'Assemblée nationale, le qué plusieurs fois , c'est-à-dire que le ministre
" 1er. août 179o. Paris, chez Baudouin. . ou n'entend pas, ou ne veut pas entendre , ou
me veut pas exécuter la constitution ni les dé
· · Les patriotes attendoient cette réponse avec crets législatifs : car s'il les entendoit il sauroit
une véritable impatience : elle a comblé leurs qu'il me peut disposer d'un seul écu du trésor
desirs , et la victoire reste à M. Camus, comme public , sans un décret positif; or le silence
elle restera toujours aux véritables gens de d'une assemblée n'est point un décret.
bien sur les fourbes et les charlatans. On se M. Camus observe fort bien que l'Assemblée
rappelle que M. Camus avoit reproché GIl
n'a regardé cet apperçu que comme un mé
pleine Assemblée- mationale au ministre-ban moire de renseignemens dont elle profitera
lorsqu'elle examinera le compte général. — fille
àquier, d'avoir fait
M. d'Artois et à des
ses paiemens
créanciers,considérables
d'avoir ac m'a entendu qu'on payât que ce qu'elle avoit
cordé à :madame la Mark 12o,ooo livres pour nominativement décrété de payer. -

sa dédommager des frais par elle prétendus ' Qrant au 1,6oo ooo livres, M. Camus explique
-'aits dans l'appartement qu'elle occupoit aux . comment, d'après l apperçu même de M. Nec
.I uileries, et qu'elle a cédé au roi. ker, il avoit été amené à en croire le paie
( 274 )
ment, et cela parce que M. Necker s'étoit pré les conditions que le digne successeur du grand
paré à faire le paiement à la première occasion , Frédéric lui a imposées , il a donc rendu'toupes
par la même fourberie qu'il avoit employée les conquêtes qu'il avoit faites sur les Turcs,
pour les sommes précédentes , et dont il se se et qui lui coûtent plus de deux cents millions
roit excusé avec la même impudence et la même de livres et près de 3oo,ooo homrnes. Frédéric
tartufferie. -
Guillaume , cet honnête homme roi ( dont je
L'affairc de madame la Mark est encore un · me félicite d'avoir si bien connu et démontré
autre exemple de l'insouciance du ministre sur la sagesse et la politique dans mes écrits, et
l'exécution des décrets de l Assemblée nationale. que les gazetiers rurziversels ont si lâchement
Il dit que la prentière somme de 3o,ooo livres et si longuement insulté ) , « content , dit la
a été payée des deniers du garde-meuble , et gazette universelle elle-même , d'avoir ainsi
qu'il n'en a point eu connoissance. Mais qu'est protégé son allié ( le Turc ), d'avoir mis une
ce qu'une administration où le chef n a pas barriere à l'ambition de la maison d'Autriche ,
connoissance d'un don de 12o, ooo livres ? 1l ne demande rien pour prix de si grands bien
est démontré d'ailleurs, par les registres même faits , pour l'indemnité de ses arinemens coû
du garde-meuble, que cette somme devoit être teux , et il démontre à l'Europe que le titre
rendue par le trésor public. Enfin, à cette épo de paciſ cateur suffit à sa gloire et à son am
que, il n'y avoit point de liste civile, Le garde bition ».
meuble et ses deniers appartenoient à la mation, Eh bien, peuples François ! c'est ce roi paci
et mulle personne n'avoit le droit d'en disposer ſîcateur que je vous propose depuis long-temps
sans l'aveu de l'Assemblée nationale. —Viennent pour allié ; c'est lui qui, par la magnanimité de
ensuite des remarques sur les manoeuvres collu ses principes, plus encore que par ses intérêts
soires entre les ministres et les particuliers pour politiques , est sûrement l'ami de votre révo
ces indemnités qui souvent n'avoient aucune lution : car, par cette révolution, le systême po
base. . - litique de l'Europe tourne nécessairement en
Au surplus, M. Camus est tellement convaincu sens contraire , et nous ramène à l'alliance ma
de la justice des reproches qu'il fait au faineux turelle de la Prusse. On vous dira peut-être
génevois , qu'il a pris l'engagement solemnel de
le poursuivre en responsabilité pour tous les
qu'il va se réunir actuellement avec
pour vous attaquer ; n'en croyez rien : ces insi
#
faits qu'il a dénoncés , aussi-tôt que l'Assemblée nuations perſides du ministère françois seront
nationale aura déterminé où , par qui et com dictées par le cabinet de Vienne, qui , après
ment la responsabilité des Ininistres pourra être nous avoir causé tant de maux,-voudroit en
poursuivie. En attendant, les sommes d'argent ºore nous entraîner dans sa chûte , en nous
sont toujours parties pour Turin et ailleurs, fascinant coutinuellement les yeux sur mos vrais
accompagnées de plusieurs autres. intérêts, Ne croyez pas non plus que le pacifi
Quant à nous, en renvoyant oeux qui sont cateur de l'Europe souille sa gloire , en'se joi
· encore piqués de la tarentule neckriemne à la gnant à Léopold contre les Belges. N'avez-vous
réponse toute entière de M. Camus, au livre pas vu quelle a été sa conduite franclue et loyale
rouge, et à mille autres preuves de la stupide dans l'affaire de Liége ? Soyez sûr qu'étant sur
méchamceté et de la criminelle impudence du la voie de la sagesse et de la modération, ui
ministre banquier, nous nous écrierons : grand lui a si bien rénssi, Prédéric-Guillaume ne dé
lDieu ! laisseras-tu donc achever la ruine de nos mentira jamais ses démarches, quoi qu en puis
finances, et perdre notre constitution par les sent dire dés iguorans qui rabâchent sans cesse
mains de ce fourbe étranger ? C,...° , l'affaire de la Hollande, dont ils ne connoissent
--- -! " -

pas les vrais noteurs. O l'rédéric-Guillaume !


Politique étrangère. je te pardonne bien à toi d'être roi ; et je
ºourrºis satisfait , si je te voyois l'allié des
L'Autriche a donc fléchi sous le génie de la Fººçºis libres quelle puissance alors oseroit
Prusse; Léopold a été forcé d'accepter toutes nous attaquer ? CARRA. - « i ** - : • -
· • :»
- - - - -
-

- .
-
- |

_ Qn s'abonne à Paris chez Buisson, Libraire, rue Hautefeuiile, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
dé l'abonnement et la le rtre d'avis , et tou1ºs,les leſ uros pour les tutcurs des Annales Patriotiqnés.
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5 mois franc de port, par la poste, poior rout le lioyaume. L'abonnemont ne commence que du prem. d'un mois.
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
•º - D E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
/ -

Jo U R NAL L I B R E, ar une Société d' Ecrivains Patriotes ,


et dirigé par M. MERcI ER.

I e flambeau du génie
S'allume de soi-même où meurt la tyrannie

No. C C C X V I I I. Du Lundi 16 Août 179o.


AS S E M B L É E N AT I O N A L E. seront incessamment renvoyées au procureur
-» ! du roi de ce tribunal. »

Séance du 14 Août au soir. Il a été ajouté par amendement, que « le ju


genent que rendra le présidial d'Angers sera
définitif et en dernier ressort ».
L'rsrnr publique une fois perdue , ne se Les coupables municipaux de Montauban s'a
recouvre jamais : les gens tenant le cliâtelet | gitent dans tous les sens pour échapper au châ
de Paris feignent d'ignorer cette maxime : dans timent infligé par l'Assemblée. En voici quatre
une adresse lue ce soir à l'Assemblée natio qui allèguent que , n'étant que notables au mo
male, ils se prétendent injustement accusés nnent des lorreurs du 1o mai , ils ne sont, pas
d'incivisme , et semblent courir après l'opi compris dans le décret qui a suspendu tout le
ion : il est bien tard. Si parmi eux il se trou corps municipal. Sur le rapport de M. Vieil
k§ : des hommes qui, dès 1772 , se fussent li lard de Coutance , il est décrété qu'il n'y a lieu
à délib'rer.
vrés corps et ame aux manœuvres de l'odieux
otisme , des hommes qui, en 1788 , se M. de Crillon a rapporté l'affaire du régiment
fussent enrôlés sans rougir dans la composi de Poitou : un procès-verbal rédigé par les offi
tion des grands bailliages ou de la cour plé ciers , et dont les soldats n'ont pu nier l'exac
nière, des hommes qui, en 179o , eussent af titude , ne l isse point de doute sur les faits de
|
fecté de tourner au détriment de la régénéra violence et d'indiscipline. MM. d'Estourmel et
tion le ministère qni leur avoit été conféré de Mortemar ont proposé quelques voies d'in
pour en être le soutien, qu'auroient-ils de dulgence , MM. de Murinais et du Châtelet
mieux à faire, que de rentrer dans cet élé celle de la rigueur, et l'Assemblée a décrété
ment d'obscurité pour lequel ils disent sou ainsi qu'il suit :
pirer, et dont, certes, la voix de leurs con » L'Assemblée nationale, après avoir entendu
citoyens ne les tirera plus ? L'Assemblée a ren le rapport de son comité militaire , improuve
voyé au comité des rapports l'adresse du chà la conduite insubordonnée des soldats du ré
§, et les pièces y jointes. giment de Poitou , infanterie , ainsi que les
Une insurrection arrivée à Ingrande, dé
rtement de Mlavenne et Loire , a nécessité
violences dont ils se sont rendus coupables
es précautions rises par le décret qui suit, contre le sieur de Besvy , leur lieutenant-co
lonel , décrete que si ledit sieur de Besvy
et qui a été rendu sur la proposition du comité n'est pas déjà en pleine liberté, il y sera re
des rapports. . -

mis immédiatement : que les huit billets qu'il


& L'Assemblée nationale décrète que son pré a été forcé de signer jusqu'à la concurrence
sident se retirera pardevers le roi , afin de le du total de 4o ooo livres , sont nuls , incapa
supplier de donner des ordres pour qu'il soit bles de l'obliger de produire aucune action
informé des faits contenus dans le procès-verbal contre lui; que ceux qui les ont reçus de lui ,
· des officiers municipaux d'ingrande , par le seront tenus de les rendre , ou de déclarer les
présidial d'Angers ; décrète en conséquence dispositions qu'ils en ont faites : et dans ce
· que les pièces remises au comité des rapports, cas, d'en représenter la vale ;
- 1
s"
tout dans
- ( 276 )
24 heures, sons peine de prison , sauf les ré ville, d'y exercer aucune fonction publique
clamations légitimes qui pourront être légale jusqu'au jugement des contestations ; autorise
ment faites , soit au lieutenant-colonel , soit en conséquence les commissaires déja nommés
aux autres officiers du régiment , en exécution à continuer leurs fonctions aux termes de son
de l'article III du décret du 6 de ce mois. décret du 8 juin, et à gérer et administrer par
Le président de l'Assemblée nationale se re interim les biens communs, comme aussi à faire
tirera dans le jour pardevers le roi , pour procéder à la reddition des comptes de toùs'les
prier S. M. de sanctionner le présent décret, administrateurs desdits biens qui sont en retard
et de donner des ordres pour qu'il soit exé de les rendre, pour être § comptes dis
cuté et envoyé à tous les régimens de l'armée ». cutés , clos ct arrêtés, s'il y a lieu, en la manière
Mais de tous les coupables , jusqu'à pr sent accoutumée ; .
dénoncés à la mation , il n'en est peut-être L'Assemblée ordonne que son président se
pas un qui ait plus complètement encouru , retirera pardevers le roi, pour le prier de sanc
et plus audacieusement affronté l'indignation tionner le présent décret, et d'en ordonner la
universelle que le sieur Herrenberghen, maire pleine et entière exécution ».
de Schelestat. Convaincu d'avoir dissipé des L'Assemblée a ordonné l'impression du rap
sommes immenses du trésor de la ville, il a , port du décret. -

par de mouvelles déprédations , essayé de cou- .


vrir les anciennes , tandis que d'une part il Séance du 15 août.
achetoit, avec les deniers publics, un parti nom
breux qui le portoit à la municipalité, de l'au Le ministre de la marine avoit ordonné ,
tre il forçoit les citoyens par l'appareil des pour le service de ce département le trans
gibets , à signer ses comptes et la décharge de port de 159 milliers de poudre emmagasinés
sa gestion. Voici le décret rendu au rapport à l'Orient : la municipalité de cette ville et
de M. Henry ( des Longuève ). le directoire du Morbiham se sont permis d'ar
« L'Assemblée nationale, après avoir entendu rêter le transport ordonné. Un décret rendu
son comité des rapports, a approuvé le zèle du sur le rapport de M. Buzot , et sur l'avis
directoire du département du bas Rhin et du particulier de MM. Goupil et Rewbel , a
district de Benfeld, et les efforts qu'ils ont faits ordonné qu'il seroit écrit par M. le président
pour le rétablissement de l'ordre dans la ville au directoire, pour qu'il ne soit apporté au
de Schelestat , cun obstacle à la circulation des poudres , ni
Elle décrète que le roi sera supplié de faire - à l'exécution des ordres du pouvoir exécutif,
passer incessamment dans ladite ville, s'il n'y qui sont garantis par la loi de responsabilité
a déja été pourvu, des troupes de ligne en ministérielle.
mombre suffisant pour y maintenir la police et . Un autre décret, sollicité par M. Malouet ,
l'exécution des mesures qui seront ci-après or- . a fait défense aux corps administratifs, et au
données ; - • | • | - corps électoral de Toulon, nominativement,
Que pardevant la municipalité de Strasbourg, de demander des armes du mombre de celles
il sera informé des troubles , émeutes et vio qui sont nécessaires à l'armement des vais
lences générales et particulières qui ont eu lieu SeauX.
à Schefestat depuis son décret du 8 juin der M. de Glandevèse , commandant de Toulon,
* miier, et notamment le 31 juillet et jours suivans, se plaignoit vivement d'une entreprise de cette
· pour être les auteurs, fauteurs et complices des nature , dont l'effet auroit été de dégarnir
dits troubles et violences , poursuivis et jugés le port et les vaisseaux.
" conformément aux ordonnances ; La municipalité de Valaurie , département
L'Assemblée renvoie au directoire du dépar du Var " demande des armes pour s'opposer
tément du bas Rhin la connoissance de la vali à une incursion que l'on craint du côté
dité ou nullité des dernières élections de la mu de Nice ; la garde mationale de Montpellier
nicipalité de Schelestat, pour, par lui, sur le - offre de se porter sur les frontieres au Te

vu des informations qu'il aura faites, et d'après mier bruit d'un mouvement hostile ; M. le
l'avis du district de Benfeld, être statué ainsi · président est chargé de témoigner à ces bra
" qu'il appartiendra ; ves citoyens la satisfaction de la patrie.
Et cependant l'Assemblée fait provisoirement . On a entendu, avec édification, M. Malouet
'défenses au sieur Herrenberghen et autres, se demander l'intervention de l'Assemblée natio
prétendant élus officiers municipaux de ladite male auprès du roi, pour faire déclarer non
A

( 277 )
| avênu le décret de prise de corps lancé con norine ct inutile †
il proposoit 1°. de
tre l'illustre abbé Raymal, en vertu de l'arrêt ! réduire les sommes destinées à cet établissement
du 25 mai 1787 , qui a proscrit son ouvra à 12,ooo liv. ; 2°. de décréter qu'il seroit fixé
ge. L'opinant a demandé que M. Raynal , à Paris , où la municipalité seroit tenue de lui
n'ayant jamais cessé de bien mériter de la pa procurer un établissement convenable ; 5°. que
trie , fût rétabli dans tous les droits de ci les places de professeurs de cette école ne fus
toyen actif. - - sent données qu'au concours. L'Assemblée a
-« Présenté par l'administration françoise , adopté l'avis du comité , tendant à ſixer les frais
mais admis à l'intimité de Frédéric , et empor- . cle 1'école vétérinaire d'Alfort à 28.7oo livres ;
tant l'estime déclarée de Louis XVI , Raynal, savoir , 1 I,ooo liv, pour un directeur ; 5ooo l.
toujours françois, toujours bon citoyen, attend poiir un directeur adjoint ; pour trois profes
le bienfait de la déclaration des droits de l liom seurs, 2ooo liv. : un porteur , 3ooo iiv. , pour
me, et je n'ai pas besoin de répéter ici qne le un professeur d'anatomie , 12oo liv. : pour le
sacrifice des opinions politiques et religieuses . cabinet 6oo l. ; pour la forge, r2oo l.; frais d'im
n'est dû qu'à la divinité, et mon aux volontés pression des observations et autres ouvrages,
humaines ». · 4oo liv. ; réparations , 3ooo liv.
Cette motion a été accueillie avec un ap M. le Brum e proposé ensuite de réduire à
plaudissement qu'on peut dire universel. Deux 1 2,ooo liv. la dépense de la société d'agricul
lionmes seuls ont élevé la voix pour la com ture , ce qui a été décrété.
battre ; M. l'évêque de Clermont qui, dans son MM. Camus et Delley demandoient l'insti
excessive timoration, ne voulant pa coucourir ! tution d'un comité pour examiner l'utilité véri
au tribut de l'admiration publique envers un table de toutes les institutions littéraires, aca
† l'un des prédicateurs de la sainte . démies, sociétés , etc. M. Populus a pen é que
iberté , a demandé la question préalable, la c'étoit un soin à laisser aux subséquentes légis
quelle a été rejettée; et M. Dufraisse ( P. ) qui latures , celle-ci se devant toute entière à des
a porté le zèle jusqu'à prétendre qu'il falloit que travaux de toute autre importance. Décrété
1'autéur de l'histoire philosophique des ſndes qu'il n'y a lieu à délibérer, quant à présent.
fte une abjuration de ses erreurs. Il a été décrété , en outre , un très-grand
Après quelques débats sur la rédaction, M. nombre d'articles sur le payement des arrérages
Voidel a proposé quelques changemens à celle · des pensions ; et par un dernier décret, que
de M. Mallouet ; ils ont été adoptés par l'As ·provoque le comité des domaines, M. le pré
semblée nationale , sauf rédaction. . sident a été chargé de se retirer pardevers le
Ils consistent, 1°. à rappeller les principes roi , pour supplier sa majesté de vouloir bien
'consacrés dans la déclaration des droits de indiquer quels sont les parcs et châteaux dont
l'homine, d'après lesquels la liberté d'opinion · elle ontend se réserver la jouissance. G.
·en pelitique ét en religion est un droit impres- . Suite des articles additionnels concernant le
criptible et inaliénable. traitement du clergé, décrétés le mercredi
-

. 2°. A retrancher ces mots, qui m'a cessé de 1 I aoit t.


bien mériter de la patrie.
On a repris le rapport de M. le Brun sur la « XXVIII. L'Assemblée ayant déclaré natio
'dépense publique. Le département des mines ·nales toutes les dettes'passives légalement con
coûtoit goooo liv. ; le comité a demandé et a . tractées par le clergé, et entendant y com
fait décreter une réduction de 6,4oo liv. : les prendre celles qui seront reconnues, suivant
autres objets de ce département sont renvoyés · les règles qui seront incessamment déterminées,
, aux comités d'agriculture et de commerce ; légitimement contractées par les corps, maisons
sur la proposition de MM. Biouzat et Fréteau , et communautés séculiers et réguliers, dont
- qui ont représenté que la négligence de l'ad l'administration a été reprise en vertu du dé
ministration en cette partie coûtoit 2o mil cret des 14 et 2o avril dernier; déclare pareil
_lions par an, par l'importation qui se fait des · lement nationales toutes les dettes actives des
· cuivres de l'étranger, tandis que la France en mêmes corps, maisons et communautés ; en
- possède des mines fécondes. conséquence il ne pourra être ordonné par
Le comité étoit d'avis de conserver l'établis aucun administrateur, ni être fait par les rece
sement et le grand bâtiment de l'école vétéri veurs des districts anxdits corps, aucun paie
| maire d'Alfort. Cette opinion a été puissamment . ment des sommes provenant des causes énon
- cômbattue par M. Delley, qui en a discuté l'é cées en l'article ci-dessus. -
( 2-8 )
XX#X. Toutes les sommes qui doivent être du mois dern'er. On ignore le nombre des fré
versées dans les caisscs des receveurs de dis gatºs qui ont t té ou désemparées, ou prises,
trict, seront payés par les débiteurs, nonobs ou brisées sur les ressifs : mais l'avantage est
tant toutes saisies, arrêts ou oppositions exis décidé ment resté aux Suédois, si l'on évalue en
tant entre leurs mains , † tiendront général les pertes que les deux partis ont faites.
entre c lles desdits receveurs. Le duc de Sudermanie est grièvement blessé,
NXX. Les fermiers. dont le prix de bail sera mais non en danger. Plusieurs bâtimcns russes
en denrées , ainsi que les redevables de rentes sont tombés entre les mains des Suédois par
de même nature , seront tenus de payer en les suites de la victoire du roi, outre ceux qu'il
argent d'après l'évaluation des denrées portée avoit pris dans le combat. Le nombre des pri
dans le t bleau déposé au greffe de la justice sonniers russes monte à 6ooo environ. Cette
royale du lieu , au moment de l' échéance des défaite a répandu la tristesse à la cour de Dane
terunes , et il leur sera donné pour faire leur marck , au moment où l'on ne songeoit qu'à la
paiement, un délai de trois mois après l'échéance joie , au sujet du mariage du prince. Le roi de
des termes. Prusse est enfin arrivé à son but, et déconcerte
( La suite demain. ) tous les projets ambitieux de la Russie et de
l' Espagne , qui devoit se joindre à elle. Cathe
A/ V I S. rine il ſinira peut-être aussi mal qu'elle a débuté
pour envahir le trône. V.
MM. les Abonnés , dont la jouis «ance dare du 3
mars pour 6 mois , et du 1 juin pour 3 mois, sont E cºrait d'une lettre de Liége, du 9 aoat.
avertis que lcur Abonncment finit au 5 1 du courant ;
et priés de renouveller avant le 25 : comme aussi « La victoire est à nous : les Palatins sont en
d'in sérer dans leur lettre une des adresses sous les
fuite. Ils s'étoient retranchés près de Hasselt,
quelles ils reçoivent les Annales; cette précaution est au nombre de 2ooo hommes d infanterie et de
absolument nécessaire pour éviter les doubles emplois.
5oo de cavalerie. On a pris leurs caissons, leurs
canons. - Nous attendons des nonvelles ulté
AFFA RES POLITIQUES ÉTRANGERES. rieures à chaque instant La poste part : à de
main ». Vive le brave peuple liégeois ! vive la
P o L o G N E , le 25 juillet. liberté ! C.
Tout est en mouvement ici pour mettre nos
trois corps d armée sur le pied le plus respecta Adresse de Jean-Baptiste Cloos à Edmond
ble. L'un campe près de Cracovie, l'autre entre Burke , suivie d'une adresse de l'anteur à
Oubnok et Bradsiwillow , le troisième près de ses commettans, et d'une missive à Charles
Tulozin en Ukraine. L'arm e russe , qui doit Stanhope , président du club de la révolu
agir contre les Turcs , est enfin sortie de ses
quartiers. Le corps russe de la Valachie doit tion d'Angleterre , in-8°. de 52 pages. Chez
Desenne , lºbraire , au Palais-Royal.
joindre l'armée autrichienne pour agir ensem
ble. On dit que Catherine Il veut que los forte Cette adresse et les pièces qui suivent sont du
resses d'Oczakow et d'Akierman soient rasées. meilleur ton patriotique , et présentent dans un
Le traité d'alliance avec la Porte ne paroît que | style vif et piquant, non-seulement des idées
plus facile depuis le dernier conrier arrivé de très-philosophiques et très-politiques, mais des
Berlin. Le bruit d'une pacification prochaine apperçus très-satisfaisans pour les amis de la
commence à s'accréditer. liberté universelle et de la constitution fran
DE H A M B o U R G , le 5 août. çoise. J. B. Cloos est connu par sa célèbre am
bassade à l'Assemblée mationale, où il s'est pré
Il passe pour constant que les Russes ont senté à la tête des étrangers de différentes na
tions. C....
perdu sept vaisseaux de ligne dans les combats -

On s'abonne à Paris, chez BUIssoN , libraire, rue Hautefeuille , à qui l'on adressera , franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiqhes.
Chez madame DELAPLANcHE , rue du Roule ; et chez tous lesl Lbraires et Lirecteurs des Postes du Royaume
et de l'Etranger.
Ilparott tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv, ponr un an, 18 liv. pour 6 mois, et de o lio. pour
5 mois, franc de port, par la poste, pour tout le Royaume L'abonnement ne commence que du prem. d'un rnois
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E s D E L' E U R O P E ;
/

JO U R N A L L I B R E , par zume Société d'Ecrivains Patriotes ;


et dirigé par -5 Z. /ZERcI ER.

C'est à la censure à éprouver les réputations.

No. C C C X I X. Du Mardi 27 Août 179o.


ASS E M B L ÉE N AT I O N A L E. tenees arbitrales, à moins que les parties ne se
soient réservé par le compromis la faculté de
- Séance du 16 aot4t. l'appel.
V. Les parties qui conviendront de se réser
LA lecture du décret rendu avant-hier sur ver l'appel, seront tenues de convenir égale
la pétition de la coupable municipalité de ment par le compromis d'un tribunal entre tous
Schelestat, a fourni à M. Feydel l'occasion ceux du royaume auquel l'appel sera d féré.,
de revenir sur cette affaire : il vouloit une f tte de qºoi ſ'appel ne sera pas reçu.
autre décision que celle qui a prononcé qu'il VI. Les sentences arbitrales dont l n'y aura
n'y avoit lieu à délibérer. L'Assemblée a per pas d'appº l, seront rendues cxécutoires par une
sisté dans son décret, en regrettant vivement simple ordonnance dr juge , qui sera tenu de la
dº :: r au bas ou en marge de l'expédition qui
le temps précieux qu'on lui faisoit perdre.
A l'ordre du jour , sur l'organisation ju lui era présentée ». -

diciaire, M. Thouret, après avoir démontré l,e rapporteur a lu ensuite tous les articles
la nécessité d'établir promptement les nou précédemment consacrés. Une addition a été
veaux tribunaux , et pour cet effet d'en ia,te au décret qui concerne les juges de p ix.
tendre le rapport de M. Gossin , qui a pour « i)ans le cas du décès d un juge de paix , il
objet de déterminer le lieu de chaque siége , sera procédé sºns délai à une nouvelle élec
a présenté quelques articles additionels snr la tion , et que dans le cas d'empêchement I1lO

matière de l'arbitrage. Ils ont été décrétés sans mentané ou de récusation d'un juge de paix,
aucun amendement, tout ce qui s'est élevé il si ra remplacé par le premier assesseur ».
Sur l'article X du titre IX concernant les
| ayant été rejetté successivement.
!
Art. Iº". « L'arbitrage étant le moyen le plus
tribunaux de famille ( voyez la séance du G
convenable de terminer les différens entre août, n°s. 3o8 et 3o9 ) , et qui n'avoit été
les citoyens, les législatures ne pourront faire décrété que sat.f rédaction, il s'est élevé de
nouvcaux amºndomens , par rapport à l'appel
aucune disposition qui tendroit à diminuer , des décisions de ces tribunaux. La rédaction
"soit la faveur, soit la faculté des compromis. de M. Tliouret étoit, « que cet appel seroit
II. Toutes personnes ayant le libre exercice
porté de suite aux tribunaux du district ». M. le
de leurs droits et de leurs actions , pourront Pelletier a demandé que les parens dans les
nommer un ou plusieurs arbitres pour pronon affaires importantes , euss nt , comme tous
cer sur leurs intérêts dans tous les cas et pour autres, le droit de suivre deux degrés de ju
toutes les matières sans exception. . ridiction. M. Chapelier, considérant le tribunal
lII. Les compromis qui ne fixeront aucun de fainille comme un siége de première ins
délai dans lequçlles arbitres devront prononcer, tance, vouloit que l'appel n en fût interjetté que
et ceux dont les délais seront expirés, seront comme des tribunaux de district La majorité
néanmoins valables et auront leur exécution , s'est déclarée pour la rédaction du rapporteur.
jusqu'à ce qu'une partie ait fait signifier à l'au Cette discussion est interrompue par un in
| tre qu'elle ne veut pas s'en tenir au compromis. cidéht qui a jetté quelques alarmrs. Un courier
lV. Il ne sera pas permis d'appeller des sen extraordinairement envoyé par l municipalité
- o 19
-= • •• -
( 28o )
de Namci, apporte la nouvelle « que les soldats en sont trop intéressans pour ne pas les donner
du réginent du Roi infanterie , de celui de demain. G.
Châteauvieux suisse , et du Mestre-de-Camp
cavalerie , en garnison dans cette ville, se sont Suite des articles additionels concernant le
soulevés contre leurs officiers; qu'ils ont enlevé traitement du clergé, décrétés le mercredi
une caisse de 15o,ooo livres, et que toute la 1 I aoiit.
ville en effroi demande à l'Assemblée nationale -

les plus prompts secours » Ordre aux comités XXXI. Les fermiers et locataires principaux
militaire, des rapports et des recherches, de se paieront au receveur du district, dans lequel
réunir , et de rendre compte de l'affaire à se trouvera le chef-lieu du bénéfice, ou de l'é
2 heures.
tablissement des corps dont ils tiendront les
Un article additionel, sur les tribunaux de biens , quelque part qu'ils soient situés, sous
commerce, est proposé et adopté. l'exception énoncée en l'article XXVII, la
« Dans les affaires qui se porteront aux tri quelle aura également lieu pour les articles sui
VaIlS :
bunaux de commerce, les parties auront la fa
culté d'être jugées sans appel : auquel cas les XXXII. Cependant s'ils tiennent leurs baux
tribunaux de commerce prononceront en der d'un même bénéficier ou d'un même corps, à
nier ressort ».
des prix distincts et séparés pour des biens dé
Sur la proposition de M. Thouret, il a été pendans du même bénéfice ou du même corps,
encore statué que tous les articles décrétés sur et situés dans différens districts ou dépendans
l'organisation judiciaire seroient incessamment de plusieurs bénéfices et situés également dans
présentés à l'acceptation et à la sanction du des districts différens , ils paieront au reCeVeuT
roi, et que sa majesté fût suppliée de donner du district de la situation des biens.
des ordres pour que l'envoi en soit fait sans XXXIII. S'ils tiennent d'un seul bénéficier
délai aux corps administratifs, à l'effet qu'il soit des biens dépendans de plusieurs bénéfices si
procédé sans retard pour l'élection des juges, tués dans différens districts, et si les baux ne
et de manière qu'il n'y ait que huit jours francs contiennent pas des prix distincts et séparés »
entre la convocation et l'assemblée des élec
ils paieront au receveur du district où se trou
tG urS.
vera le bénéfice du plus grand produit.
M. Lebrun a repris le rapport de la dé
pense publique ; et sur celle de l'administra XXXIV. Les sous-fermiers qui n'auront pas
tion des domaines, il a fait adopter ce qui été par le bail délégués à payer au bailleur lui
suit : même , paieront au fermier principal, à la
Art. Ier. « La dépense générale des bureaux charge de donner préalablement au receveur
de l'administration des domaines est réduite de district connoissance du sous-bail; et celui
à 6o,ooo liv. ci, de l'avis du directoire, pourra faire entre
les mains des sous-fermiers telles saisies, arrêts
II. Les trois contrôleurs généraux des do
maines sont supprimés; les directoires de dis ou oppositions qu'il jugera convenables pour
la sûreté des deniers.
tricts feront les visites et vérifications dont ils
étoient chargés.... ». XXXV. Tous les autres débiteurs des corps
Il proposoit un traitement de 25,ooo livres, et bénéficiers paieront au receveur du district
et quelques articles de réglement pour l'acadé de l'établissement du corps ou du chef-lieu du
mis françoise, dont il a fait le plus grand éloge. bénéfice, de la même manière qu'ils étoient
Sur la motion de M M. Camus et Bouthiboud, obligés de payer ci-devant.
cette matière a été ajournée. XXXVI. Lesdits débiteurs seront tenus de
M. Emery a rendu compte de l'insurrection déclarer, dans la quinzaine, à compter de la
de Nanci , et a obtenu l'unanimité sur un publication du présent décret , aux secrétariats
rojet de décret qu'il a présenté, et qui tend des districts, indiqué par l'art. XXXIl ci-des
# donner au bailliage de Nansi toute la force sus , ce qu'ils devront , à peine d'une amende
légale pour procéder criminellement contre de la valeur de la somme due, à l'exception
les auteurs et complices de la rebellion , si cependant des redevables des cens et rentes
sous vingt-quatre heures ils ne rentrent dans ci-devant seigneuriales et foncières. -

le devoir. Ce décret est trop étendu pour que XXXVII. Seront pareillement tenus les fer
nous puissions le rapporter ici, et les détails miers , locataires , et tous autres concession
( 281 )
naires, ou prétendans droit de jouir des biens A JV I S.
nationaux à quel titre que ce soit, de déclarer
dans le même délai ; savoir , les fermiers et MM. les Abonnés, dont la jouissance date du 3
locataires au secrétariat des districts où ils doi mars pour 6 mois , et du 1 juin pour 3 mois, sont
avertis que leur Abonnement finit au 31 du courant,
vent payer suivant les articles 31 , 32 et 33 ; et priés de renouveller avant le 25 ; comme aussi
et les autres au secrétariat des districts où se d'insérer dans leur lettre une des adresses sous les
trouveront les chefs-lieux d'établissement des
quelles ils reçoivent les Annales ; cette précaution est
corps ou des bénéfices dont lesdits biens dé absolument nécessaire pour éviter les doubles emplois.
pendront, comment, en vertu de quoi ils pré
tendront jouir, de représenter et faire parapher
leurs titres. .
Ils déclareront en outre s'ils ont payé ou Projet des ministres et des ennemis publics
promis payer quelques sommes à titre de pot sur les frontières de la Flandre, de la Lor
de-vin, signé quelques promesses ou billets en raine et de l'Alsace.
augmentation
C8SSIOn.
du prix de leur bail ou con
Enfin nous commençons à voir clairement,
XXXVIII. Ceux qui refuseront de faire leur dans les milliers de projets de toute espè«e
déclaration, et ceux qui seront convaincus d'en que les ministres et les ennemis publics in
avoir fait une fausse, ou d'avoir recélé le paie ventent et combinent sans cesse contre notre
ment ou la promesse de quelques pots-de-vin, repos et notre liberté, quelie est la nature
seront et demeureront déchus de plein droit de celui qu'ils ont médité et calculé sur les
de toute jouissance, et seront condamnés en frontières de la Flandre , de la Lorraine et de
une amende de la valeur des sommes qu'ils l'Alsace. On nous écrit de Longuion qu'une
auroient recélées. armée de 15 mille brigands est postée entre
XXXIX. Les sommes dues pour pots-de-vin Luxembourg et Trèves, et que pour fatiguer
qui resteront à payer, seront divisées en autant les habitans des frontières de France , et les
d'années que celles pour lesquelles les baux tromper sur le moment où ces brigands feront
auroierit été faits , et ce qui sera déterminé une invasion, ou fait donner de temps en temps
pour les années antérieures à l'année 179o, ou de fausses alarmes sur ces mêmes frontières.
pour être représentatif des fruits de 1789, sera D'un autre côté , on nous mande que dans
ayé auxdits bénéficiers, ainsi qu'il est dit dans plusieurs villes de garnison , on désarme les
† 27.
XL. Les receveurs de district seront tenus
cinq sixièmes des régimens sous différens pré
textes , et sur-tout sous le prétexte bannal
de payer à fur et mesure qu'ils recevront , et d'insubordination. D'une autre part, on se
ar numéros des ordonnances qui seront dé plaint vivcmcnt du défaut d'armes pour les
# par les directoires de département, les
sommes qui y seront portées : et, s'il ne se
gardes nationales des frontières et les habitans
des campagnes. On redemande les armes enle
trouvoit pas de demiers dans leur caisse , il vées en 177o , dans les ci-devant provinces de
sera pourvu par le directoire du département l orraine et de Barrois, en vertu d'une ordon
à ce qu'il soit fait des versemens d une caisse nance qui disoit , que tous les citoyens non
de district dans une autre de son ressort , et nobles seroient désarmés. Ces armes ont dû
par l'Assemblée nationale , lorsqu il s'agira du être déposées quelque part, et le district de
ressort d un autre département. Bournmont a écrit avec instance à M. la Fayette,
XLi. Le paiement des traitemens , pensions pour faire rendre aux propriétaires ces mêmes
ou gratifications sera fait pour l'année 1 9 ; armes, dont la plupart ont été transportées dans
et les suivantes, conformément à l'article 38 des magasins particuliers et forains.
- du décret du 24 juillet dernier ; et ceux qui D'un ºutre côté nous savons encore que le mi
changeront de domicile seront tenus d'en faire nistère françois cherche à effrayer les bons pa
leur déclaration au secrétariat, tant du district triotes mêmes, sur ce que les régimens en gar
qu'ils quitteront, que du district où ils iront | nison à Metz se sont fait rendre compte des
† lls seront tenus en outre , quand anciennes masses, et qu'ils se sont divertis avec
ils ne recevront pas eux-mêmes, de faire pré le produit ; ils infèrent de là qu'il n'y a plus
senter par leur fondé de procuration un cer aucune subordination dans l'armée, et que cette
tificat de vie qui leur sera delivré , sans frais, armée va bientôt égorger leurs concitoyens et
- par les officiers de leur municipalité ». renverser l'état. Ces clameurs ministérielles,
-
( 2º2 )
semées adroitement par-tout, et sontenues le chiens, viennent de venger cet affront : ils sont
l'exagération , souvent même de la catºº ºº aliés en force reprendre cette province : mais
contre les braves soldats et sous - officiers le ils ont souillé l ur victoire par les cruautés
toutes les troupes de ligne, tendent, comme en qu'ils ont exercées sur les † qu'ils soup
le voit clairetnent à faire dissoudre et licencier çonnoient avoir été d'intelligence avec les Au
les r gimens patriotes , non - seulement pºur tl ichiens ». -

notts öter notre meilleur appui, et livrer les frcn ll et bien évident que la Providence s'est
tières aux brigands, mais pour confisquer au pro déclar e m t pour nos chers frères les Liégeois ;
fit des conspirateurs la solde q 'on ne paiera | l is et certes il, l'ont bien mérité , et pºr } i r c >tt
aux soldats licenciés. i ) un autre côté en lin , º ts rage , :: p c l "r patience, , t par leur inoclé
savons que les ofiiciers aristocrates de i -- ration. Il faºt , ºpérer q t ils s'errangeront 1nain
rentes garnisons des irontières , tiennent · es t mant pour faire leurs propres affaires , et
conciliabuies d'où ils sortent extrêmement g s, pour n'avoir plus qu'un simple évêque d'église ,
parce que, disent-ils, ils seront au moins ven, és et non un évêque-prince, qui, de concert avec
par les calamirés pi / li yues et par (a guerre , ici m ssieurs les tréfonciers , opprimoit et dévo -
se prépare. Ces inênies officiers , qui ne s t roit ce bon p ple, et croyoit en conscience
point désarin s, se joindront sans doute aux !, i en avoir r çu ie droit de Dieu.
gends de l'rêves et de Luxembourg : ils fer .1t Quant aux Drabançons , nous espérons aussi
très-bien , c'est-là leur pl ce. que leur indépendance se consommera selon
Ainsi , Ines amis , en réfléchissant sur le t'é les gr 1ids prncipes : mais , sans vouloir leur
sarmement de plusieurs régimens , sur le re us reprocnºr ce famatisme qui peut-être n'a pas
d'armes aux gardes mationales, sur le dénuem nt été inutile à leur preinière insurrection, et dont
de ces mêm s armes parmi les habitans des ci n ils se pnrgeront peu à peu, avec l'aide de la
pagnes, sur ies clameurs pei lidºs des ministr s, prov : ience et de la raison , nous les blâmerons
sur la jovialité des ol'liciºus aristocrates en g ir - seulement des cru utés qu'ils viennent de coni
nison aux fronti res , sur les fºus s alat 1 les mettre dans le Limbourg après leur victoire.
données de temp , en temps v ls ces nlê 1es Aunis Belges ' de la 1no tération : vous verrez
frontières , sur les quinze mille | | ig nds de qu'on vous tirera tout doucement des griffes de
' rêves et les vingt inille brigands autrichiens la maison d'Autriche , pour être entièrement à
de Luxembourg, sur le départ précipité et l'ar vous-mêmes : mais il faut vous rendre dignes
rivée de M.rabeau-'!'ommeau à Alons, et enfin de ce bienfait. C.....
sur le dédale des comptes de ſinance de très
liaut et très-puissant baron de Copet, ctc. etc.
que di ez vous des calculs de nos cnnemis ? Ne Noueelle I.iste alphabétique des noms de
penserez-vous pas comme moi, qu ils veulent M.l/. les députés à l'Assemblée nationale,
encore une crise ? Lh bien, encore une crise ! in-1 2 ; pr i c , 1 livre 4 sous --{ Paris, chez
clle 1 éveillera motre patriotisine, eile doublera Beuvin, libraire, au Palais-Royal, n°. 266.
notre courage , et nous triompherons pour la Dans laquelle on trouve, à la suite de chaque
troisièmc ſos ; car il n'est pas plus possible que
notre révolution rétrograde, qu'il est possible nom, celui des bailliages, sénéchaussées, etc.
dont ils sont députés : ceux de M M. les dé
que le soleil retourne sur ses pas. CARRA, † qui ont remplacé les morts ou retirés,
eur demeure actuelle ,avec un étoile indica
tive de cenx d'entr'eux qui ont protesté aux
Extrait d'une lettre de Liége, du 1o août.
capucins contre le décret du 13 avril 179o :
« Les Brabançons, furieux de l'invasion faite Suivie d'un état des diff rens conités et bu
dans le Limbourg par un petit corps d'Autri reaux de l'Assemblée , etc.

On s'abonne à Paris, chez BUIssoN , Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
-

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Chez madame DELAPLANcHE, rue du Roule; et chez tous les Libraires et Dirocteurs des Postes du Royaume !
et de l'Etrangcr.
- *» " • - - - - - - g,

Il paroît tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv. pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv, pour
3 mois ſranc de port, par la poste, pour tout le loyaume. L'abonnement ne commence que du prem. d'un moir,
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r N C E , I) E L A F R A

ET A F FA I R E s P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
J0 U R N A L L I B etR dirigé
" -
E , par
• par une Société
M. MEncI ER. d' Écrivains Patriotes,

Par-tout le pouvoir exécutif tend fortement et corstamment à subjuguer


et anéantir la puissance législative. J. J. RoUssEAU.

Nº. c c c xx. Du Mercredi 8 Aoºt 79o.


AssE M B L É E N AT I O N A L E. et au mépris du décret du 8 de ce mois,
quoiqu'il ronfermât les dispositions propres à
Séance du 16 Août au soir. leur assurer la justice qu'ils pourroient récla
mer par des voies lég times : convaincue que
Crie séance extraordinaire avoit été demar le respect pour la loi, et la soumission qu'i lle
commande aux ordres du chef suprême de
dée par le comité de marine, qui se propºsoit l armée ainsi que des oficiers , et aux règles
d'y apporter un code pénal, pour être substi
tué aux anciennes ordonnances. de la discipline militaire, sont des caractères
essentiels , comme les premiers devoirs de sol
Pour premier article du décret, il a été pro · dats citoyens ; et que ceux qui s'écartent de
d'établir un juré dans les conseils de
5 ce vºeu a rencont é de grandes _QP ces devoirs , an pré,u lice de leurs sermens ,
itions.sur-tout de l 1 part de M. de Mu sont ûes ennemis publics, dont la licence me
n ace ouvertement la véritable liberté et la
rints, qui a soutenu qu'une telle institutiºn constitution ; -

porteroit un comp mortel à la discipline mili Considérant combien il importe de réprimer


laire. La discussion s'est engagée : et la ques avec sºvérité de semblables excès, et de §
tion. agitée long-temps sous tous les aspects , promptement un exemple tel qu'il puisse tran
a été resolue par un décret qui, a une forte
mjorité, ordonne, dans les conseils de gnerre quiIliser les bons citoyens, satisfaire à la juste
maritîmes, l'institntion des jurés. indignation des braves militaires qui ont vu
*Qn avoit assé à l'examen de plusieurs autres avec horreur la conduite de leurs indignes ca
marades : enfin, éclairer et retenir , par une
icles, lorsque M. Maury, qui probablement terreur salutaire , ceux que l'erreur ou la foi
doit absent pendant les premiers instans de la
ce, s'est élancé à la tribune pour réclamer bless2 a fait condescendre aux suggest ors
intre le décret porté : « c'est, disoit-il, une d'hommes criminels, les premiers et principaux
auteurs de ce désordre ,
urprise faite à la sagesse de l'Assemblée natio A décrété et décrète , d'une voix unanime ,
ºle; c'est une chose absurde et impossible ».
le ,èle de l opinant l'emportoit trop loin , il que la violation à main armée, par les troupes,
des décrets de l'Assemblée nationale , s nc
ºt devenu difficile de l'entendre, et la loi est
meurée dans son irr'vocabilité. tionnés par le roi, étant un crime de lèze-nation
· Le décret concernant les troubles de Nanci au premier chef, ceux qui ont excité l , rebcl
* de Schelestat a été sanctionné aussi-tôt que lion de la garnison de Nanci doivent être pour
Présenté au roi ; le voici : suivis et punis comme coupables de ce crime,
à la requête du ministère public, devant les
L'Assemblée nationale, après avoir entendu tribunaux chargés par les décrets de la pour
* rapport qui lui a été fait, au nom de ses suite , instruction et punition de semblables
"0is comités militaire, des recherches et des crimes et délits.
ºPPorts réunis, indignée de l'insubordination Que ceux qui, ayant pris part à la rebellion
ºntinue dans la gai nison de Nanci, par les
quelque manière que soit, n'auron pas,
( 284 )
pectifs, même par écrit, si les chefs l'exigent, plus à l'intérêt public d'assurer l'exécution de
qu ls reconnoissent leur erreur et s'en repen ses décrets, et en rappellant ceux déja ren
tent , s ront également , après ce délai écoulé, dus sur la liberté du commerce des grains,
poursuivis et punts comme fauteurs et parti elle charge son président de se retirer par
cipes d'un crime de lèze-nation. devers le roi, pour prier sa majesté de donner
Que le président de l'Assembl'e nationale se les ordres nécessaires pour la libre circulation ».
retirera immédiatement vers le roi , pour le H'ar amendement , # est ordonné que le
supplier de prendre les mesures les plus effi négociant sera mis en liberté, et qu'à la re
caces pour l'entièrc et parfaite exécution du quête du procureur du roi de Carcassonne, il
présent décret ; en conséqucnce d'ordonner : sera informé contre les auteurs et complices
1°. A son procureur au bailliage de Nanci de de l'insurrection. .
rendre plainte contre tonte personne, de quel Le rapport de M. Gossin , sur le placement
que rang , grade ct condition qu'elles soient, des nouveaux tribunaux, dans la plupart des
soupçonnées d'avoir été instigateurs ou parti chefs-lieux de district, a été entendu pour la
cipes de la rebellion qui a eu lieu dans la garni majeure partie ; le reste est renvoyé à la séance
son de Nanci depuis la proclamation des dé du soir.
crets des 6 et 7 de ce mois. Ml. Perrotin ( ci-devant de Barmont ) arrivé à
2°. Aux juges du bailliage de Nanci de pro Paris dans la matinée, a écrit la lettre suivante :
céder sur ladite plainte , conformément aux M. le président, j'arrive dans ce moment à
d'crets précédemmcnt rendus concernant l'ins Paris : je desirerois pouvoir me rendre , sur
truction et le jngement des crimes de lèze le champ, à l'Assemblée nationale, mais je suis
1uat on : d ordonner pareillement à la munici trop fatigué ; d'ailleurs , le comité des recher
palité et a « gardes n8tionales de Nanci , ainsi ches vient d'envoyer chez moi deux commis
qu'au commandant mil taire de cette de † saires pour faire l ouverture des paquets qui se
ſaire, cl cun en ce qºi les concerne, les dispo sont trouvés dans ma voiture, et il desire en
sitions nécessaires et qni seront en leur pou rendre compte à l'Assemblée mationale avant
voir pour s'assurer des coupables at les livrer à que je paroisse devant elle ; je le desire aussi,
la justice , même d'ordonner le rassemblement et je demande qu'il me soit permis de m'y pré
et l'intervention d'une force militaire tirée des senter demain , et j'espère lui prouver que je
garnisons et des gardes nationales du département ne me suis pas écarté du respect que je lui
de la Meurhte et de tous les départemens voi dois , et que je ne suis pas indigne de son
sins, pour agir aux ordres de tel officier général estime, que je desire toujours conserver. Je
qu'il plaira à sa majesté de commettre, à l' ffet vous prie , M. le président, de prendre les
d'appuyer l'exécution du présent décret, de ordres de l'Assemblée pour qu'elle m'indique
f, ire ensorte que force reste à justice , et que la place que je dois y occuper.
la liberté et la sûreté des citoyens soient effica Il a été mis en question, si M. Perrotin seroit
ce ment protégées contre quiconque cherche emtendu à la barre ou à la tribune ; MM. Fron
I'OIL (l y porter a t t é ] I1t8. deville et Folleville (PP.) ont pensé qu'il n'étoit
À l'éffet de quoi cet officier général sera spé pas légalement accusé, mi conséquemment dé
cialement autorisé à casser et licencier les régi ponillé de son caractère de représentant : ils
| mens de la garnison de Nanci, dans le cas où l'ont assimilé à MM. Lautrec et Riquetti le
ils ne rentreroient pas immédiatement dans l'or jeune , et ont demandé pour lui le même trai
dre, ou s'ils tentoient d'opposer la nioindre ré tenent et les mêmes égards. L'Assemblée n'a
sistance au châtiment des principaux coupables. pas été frappée de cette similitude ; M. de Mi.
rabeau l'a rejettée comme injurieuse à sor
Séance du 17 aoiit. frère. « M. Perrotin, ont dit MM. Regnault
Voidel et Goupil, est dans l'état d'arrestatior
Dans le département de l'Aude , le peuple a d après les ordres de l'Assemblée : il est impos
fait quelques mouvemens pour s'opposer à une sible d'entendre à la tribune celui qui est déj:
circulation de grains qu'il accusoit d être une atteint par un décret ; il doit être gardé au
expo t tion déguisée , on a été jusqu'à empri secret, amené par la garde, et entendu à l
sonncr un mégociant #º l'on disoit suspcct. barre ».
Après le rapport de M. Ramel , il a été ob Il est décrété que M. Perrotin comparoîtr
sorvé l ar M. d'André « que l'Assemblée se de à la barre demain à deux heures. |

yoit à elle-même, et qu'elle devoit encore


• · · · - -
Sur un rapport fait par M. de Noailles, a
( 285 )
nom du comitè militaire, concernant la com , pure et simple , et toute observation peut venir
· position de l'armée, et dans lequel il a fait le avant la loi , jamais après ».
· rapprochement du plan de ce comité avec celui Ainsi prévaloit la demande de l'ordre du jour.
, que M. de la Tour-du-Pin avoit présenté au M. le président , en insistant sur le renvoi au
: nom du roi, il a été, après une courte dis comité, a eu le chagrin d'entendre réclamer le
cussion, prononcé un ajournement sur la fixa réglement qui interdit toute observation à son
tion du nombre des aides-de-camp et des com éminente dignité. Sur une explication de M. de
missaires des guerres, et ensuite décrété un Bonnay , la priorité a été mise aux voix ; elle
premier article ainsi qu'il suit : est deneurée à l'avis qui revendiquoit l'ordre
| Art. Ier. « L'armée sera composée, à com du jour ; l'ordre du jour a été prononcé , et la
mencer du 1er janvier 1791, de 15o,848 hom séance levée. G.
mes, tant officiers que soldats , dont 1 1o,485
d'infanterie, 3o o4o de troupes à cheval , 1o,137 Décrets rendus dans la séance du 15 sur le
d'artillerie et du génie ; le nombre d'officiers paiement des arrérages de pensions.
· généraux employés ne pourra excéder celui de
g4 , et celui des adjudans-généraux le nombre AnT. I. A compter des arrérages échus au
de 28 ». -

premier juillet 179o , les payeurs des rentes de


Un mémoire adressé par M. Necker, a inter Thôtel-de-ville acquitteront les rentes dues ci
rompu la délibération. Ce mémoire, qui n'est devant par le clergé, les rentes connues sous le
pas signé, porte « que le roi , informé de la si nom d'ancien clergé, et les charges assignées
tuation malheureuse de plusieurs pensionnaires sur la ferme générale.
de l'état, s'est déterminé à sanctionner le dé II. A compter des arrérages échus au pre
· cret sur les pensions ; mais que cependant sa mier juillet 1791 , ils acquitteront pareille
majesté croit ce décret susceptible de plusieurs ment les rentes dues par les ci-devant pays d'(
modifications ; qu'clle est sensiblement affectée tats pour le compte du roi.
des réductions que plusieurs personnes vont IIl. Les trésoriers et payeurs des objets ci
-- éprouver : que la règle de trente ans de service dessus énoncés seront tenus de rc mettre 111
lui paroît bien sévère. Il demande que les deux cessamment auxdits payeurs des rentes un état
millions réservés pour les pensions militaires, certifié d'eux , de toutes les parties dont ils
· et la somme pareille, affectée sur les récom étoient chargés, contenant des immatricules et
· penses des services signalés, soient laissés à la l'énoneiation des saisies et oppositions faites en
disposition du roi , comme plus à portée de leurs mains, lesquelles tiendront ès mains des
- juger du mérite de ces services, qu'une assem payeurs pour les parties qui leur seront respe
- blée nombreuse ». tivement distribuées.
La lecture de ce mémoire n'a pu être faite lV. Les trésoriers et payeurs des rentes de
, sans de fréquentes marques d'improbation ; plu l'ancien et nouveau clergé, les trésoriers des
- sieurs voix se sont élevées pour demander, les pays d'états, les payeurs les charges assignées sur
: - unes, qu'il fût passé à l'ordre du jour, les autres la ferme, joindront à ces états celui des débets
· pour que le mémoire fût envoyé au comité des et parties non réclamées, et en verseront le
pensions. M. Dupont, nouveau président, a montant au trésor public, monobstant toutes
eru appercevoir la pluralité se porter sur ce saisies et oppositions.
dernier avis : il le prononçoit, lorsqu'une forte V. Les parties non réclamées seront rem
. . réclamation l'a averti de sa méprise, et la dis placées à mesure qu'elles seront demandées,
:
· cussion s'est rengagée. et il en sera fait fonds aux payeurs des rentes ,
| • • M. Madier ( P ) trouvoit que la transition à de la même manière que pour les arrérages or
l'ordre du jour avoit qnelque chose de déso dinaires. -

· bligeant pour la main auguste dont le mémoire VI. Les finances des trésoriers et payeurs
, sembloit émané : M. de Virieu ( P ) pense des rentes , et charges qui, en vertu des arti
- que l'objet du mémoire n'est que de demander cles précédens, seront désormais acquittées par
#0I.
articles additionels et mon de modifier la
- -
les payeurs des rentes, ainsi que celles de leurs
contrôleurs , seront liquidées et remboursées
-, « Renvoyer le mémoire au comité, observe après l'appurement de ſeur compte.
M. Barnave, c'est remettre en question un dé VlI. Les propriétaires de rentes consti
sret porté et sanctionné ». - tuées sur le clergé ou sur les pays d'états,
« La sanction, ajoute M. Duport, a dû être pour le compte du roi, lesquels étoient ci-de
( 286 )
vant payés de leurs arrérages dans les provin XVII. L'état de cette distribution sera remis,
ces, pourront s'ils le pré ferent, être encore par le directoire de département, au ministre
payés dams les districts où ils sont domiciliés, et des finances, qui , après avoir fait vérifier les
s'ils sont nouveaux propriétaires, donner un états particuliers sur l état général des rentes
acte par lequel ils déclareront dans quel district dues aux divers établissemens, et l'avoir fait arrê
ils demandent à être payés. ter an conseil , le fera déposer au trésor public. .
VIII. Pour cet eſfct , ils seront tenus 1 °. de XVIIſ. Ces formalités une fois remplies, les
remettre au payeur des rentes, auquel leurs quittances des fondés de pouvoirs desdits éta
).rties seront distribuées , une expédit on en blissemens, visées par le directoire de district,
#§ de leurs contrats , et une d claration du seront reçues pour comptant au trésor public,
district dans lequel ils demanderont à être payés. en déduction des impositions. -

-°. De faire passer tous les six mois , ou tous XIX. Les registres tenus jusqu'ici à l'hôtel
les ans , à leur choix , auxdits payeurs, les de-ville , pour l'enregistrement des contrats a
quittances des six unois ou de l'année d'arréra seront réunis au dépôt du bureau du contrôle
gºs échns, pour être par eux vérifiées. des rentes. -

IX. 1 ( s ) tes quittances vérifiées resteront XX. Ils continueront d'y être tenus, et nulle
aux m ins des payeu rs , lesquels remettront en partie de rente ne sera distribuée à un payeur,
échange un certificat des quittances fournies , qu'elle n'y ait été enregistrée.
« t au bºs une rescription du montant de la XXI. Dans l'enregistrement il sera fait men
s e inme sur le trésCrier du district. tion si c'est une rente nouvelle ou une recons
X. Ladite rescription, visée au trésor public, titution. :

sera délivrée aux parties prenantes , ou à leurs Si c'est une reconstitution , il sera fait men-.
r présentans , payée par le trésorier sur lequel tion de la rente ancienne, qui aura été éteinte
elle sera tirée , sur la représentation du contrat, ot remplacée par la nouvelle. -

reçue ensuite pour comptant au trésor public, XXll. Il sera nommé à chaque législature
et là éclangée contre un réccpissé du payeur trois commissaires pour constater l'état de ces
d s rentes qui l'aura tirée. registres, et en faire leur rapport à l'Assemblée.
XI. Les saisies et oppositions sur lesdites XX | 14. Dans le délai de deux mois il sera
rentes seront faites entre les mains du payeur dressé et arrêté au conseil un état général de
auquel elles seront distribuées. tous les remplacemens demandés et restant en
XII. Les rentes ducs à des archcvêchés, évê core à faire pour les années antérieures à 1771,
chés , abbayes , chapitres, communautés reli des rentes sur les tailles et intérêts d'offices
gieuses . curcs et bén( ſices , soit sur le clergé, supprimés, qui étoient payés jusques et compris
soit snr les pºys d'états , pour le compte du 1772 par les receveurs généraux. - •

roi , soit sur la caisse publique , seront éteinles XXlV. Cet état sera communiqué au comité
à compter du 1 ° r janvier 1-9o, et rejett'es de de llquidation : et après le compte par lui rendu
tous les paiemens, autres que celles qui sont à l'Assemblée nationale, il sera remis au bureau
affectées à des fondations , ou qui appartien du contrôle des rentes, pour en suivre et faire
'nent à des cornmrtnautés religieuses. exécuter le paiement en la forme qui a eu lieu
XIII. Il sera dressé un état des rentes dues jusqu'à présent. - -

sur les divcrses caisses ci-dessus, à des fabriqucs, XXV. Pareil état sera dressé, dans le même
à des hôpitanx , aux pauvres des paroisses , à délai de deux mois, pour les remplacemens de
des écoles et colléges, autres que ceux qui sont mandés et non encore consommés, des gages ,
situés dans le département de Paris. augmentations de gages, taxations héréditaires,
XIV. l edit état sera vérifié sur la représen payés avant 1773 par les receveurs-généraux,
tation des titres qui ont été fournis aux mains our les années antérieures à ladite époque.
des trésoriers et payeurs. - r . XXVI. Ledit état sera pareillement commu
XV. Après ladite vérification, il sera dressé niqué au comité de liquidation, et, après le
un état particulier , pour chaque département , rapport par lui fait à l'Assemblée nationale, re
des rentes dues à des établissemcns qui y sont mis au trésor public, pour être le paiement con
situés. · tinué à la forme et dans le délai accoutumés.
XVI. Les directoires de département assigne XXVII. Les boîtes des payeurs de rentes,
ront à chacun de ces établissemens le paiement destinées à recevoir les quittances, seront tou
des arrérages qui leur sont dus sur le trésorier tes réunies dans le lieu même destiné aux
du district auquel ils appartienncnt. pa1emens », . - · .
\
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
: · D E L A F R A N C E ,
ET A F FA 1R Es P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
- et dirigé par M. MERcIER.
La liberté et le goût de la vie agricole ne vont pas l'un sans l'autre.
Péthion de Villeneuve.

No. C C C X X I. Du Jeudi 19 Aoüt 179o.


A S S E M B L É E NAT I O N A L E. choix de ceux qui doivent remplir les fonctions
publiques, on ne doit avoir égard qu'aux vertus
et aux talens,
Séance du 17 Août au soir.
Décréte que les protestans des deux con
L• département du Finistère n'a pu voir sans fessions d'Ausbourg et Helvétique , habitans
d'Alsace , continueront à jouir des mêmes
inquiétude le colonel du régiment de Rouer droits , liberté, et avantages dont ils ont joui
gue, en garnison à Quimper, licencier en et en droit de jouir, et que les atteintes qui
deux jours 75 soldats. Une députation de cette peuvent y avoir été portées seront considérées
assemblée administrative est venue dénoncer
comme nulles et mon-avenues ; -

aux législateurs ce fait vraiment extraordinaire ; Décrète, sur la pétition des villes de Colmar,
mais l'article 8 du décret rendu le 6 de ce Wissembourg et Landau , relativement aux
mois, a déterminé « que les corps administratifs élections pour les places municipales , adnai
''euroient point d'action sur les troupes de nistratives et judiciaires, qu'il n'y a lieu à dé
, e ». M. Folleville ( P. ) a invoqué la lettre libérer ».
tie cette loi, et on a passé à l'ordre du jour. Depuis vingt-deux ans, un sieur Guyon de
On a entendu un rapport fait par M. Cha Fremont, grand-maître des eaux et forêts de
pelier, au nom du comité de constitution , sur Caën , avoit été inculpé de délits très-graves
une pétition des villes rnixtes d'Alsace. M. l'abbé dans son administration. Une procédure cri
: u Eymar s'est ingéré de présenter un projet de minelle étoit instruite au parlement de Rouen ,
décret , où il avoit glisé très-ingénieusement , lorsque l'accusé est parvenu à la faire évoquer
« que l'Assemblée n§onale confºrmant le traité au conseil, et à faire ériger une commission,
de Westphalie, déclaroit nulles toutes atteintes composée de trois juges à sa volonté , dont .
qui auroient pu y être portées » On a tenu l'un avoit même avec lui des liaisons de famille.
compte à M. l'abbé de tout ce que méritoient Ces hommes arbitraires ont prononcé contre
son zèle, sa naïveté , sa franchise , et on a les accusateurs du sieur Guyon des condam
nations rigoureuses et d'énormes amendes. l ,es
suivi la rédaction du comité , ainsi qu'il suit :
parties condamnées demandent aujourd'hui à
« L'Assemblée nationale, après avoir entendu
être jugées légalement, et le décret Slll VaIat al
le rapport de son comité de constitution ,
Considérant que les protestans des deux été rendu sur le rapport de M. Vieillard ( de
confessions d'Ausbourg et Helvétique ont tou Coutances ) : : -

jours joui en Alsace de I'exercice du culte public « L'Assemblée nationale, après avoir entendu.
avec église, consistoire , université, collége , son comité des rapports sur la pétition des
fondations, fabriques, paiemens de ministres, officiers des maîtrises des eaux et forêts des
et des maîtres d' écoles, et que ces droits et départemens du Calvados et de la Manche ,
autres leur ont été confirmés à l'époque de éclare que la commission établie par l' arrêt .
leur réunion à la France ; du conseil du 13 août 1786, l'ayant été illéga
Considérant en outre que la différence des lement, les commissaires nommés n'ont Pu,
opinions religieuses me doit point, dans les élec recevoir, par cet arrêt, le pouvºº de juger #
tions, influer sur les suffrages, et que, dans le l que les actes gualifiés d° jºse"# , s --,:- , -
: $ . " -
( 288 )
ou arrêts, n'en ont pas le caractère : qu'ils ne de ses fonctions demeurera séquestré entre
sanroient obliger les parties condamnées , et les mains du directoire de district.
1 -

qu'ils doivent être regardés comme mon-avenus.


N'entend au surplus l'Assemblée nationale Séance du 18 aoi4&.
rien préjuger relativement aux malversations , L.

délits ou dégradations qui peuvent avoir été L'exécution d'un décret rendu le 12 décem
commis dans l'administration des forêts et bois bre dernier, concernant la perception des droits
des départemens dont il s'agit, pour raison des sur les eaux-de-vie , a essuyé quelques difficul
quels délits la partie publique ou autres parties tés dans les départemens d'Ille et Vilaine, de
intéressé s pourront se pourvoir devant les juges Loire inférieure , de Finistère et du Morbihan.
compctens ». Sur le rapport de M. le Chapelier, l'Assemblée
M. de Castellane Mazangue, évêque de Tou porte un décret où elle déclare « que lorsqu'elle
lon, a mis à profit le peu de momens qui res a fixé les droits sur les eaux-de-vie à 5o sous le
tent à l'.xistence de son siége pour publier pot, et qu'elle a autorisé les municipalités à
une lettre prétendue pastorale, et réellement percevoir les octrois, elle n'a point entendu
incendiaire, dans laquelle alléguant , que la re qu'ils fussent perçus sur les 5o sous qui seroient
ligion est mise en péril, et le trône renversé , régisseurs , mais en sus de
en entier laiss, s aux
ar le décret qui dispose des bi ns ci-devant cette somme ». Une seconde disposition du dé
d'église, il invite les peuples à l'insurrection cret supprime les droits de bouteillage, de
contre l'Assemblée législative. Avant de ré banc et d étanche, sauf les indemnités de ceux :
pandre ce pamphlet s'ditieux , le prélat a eu qui auroieut droit d'en prétendre.
soin de se retirer à Nice , et de 3 écarter ainsi Le rapport de M. Gos in sur la fixation du
des effets de la guerre civile dont il veut bien lieu d établissement des tribunaux est terrniné ;
être le prédicateur, mais non pas le témoin : nous en donnerons le décret en son entier.
il a été fait lecture de cet écrit à l'Assemblée , ( )n renvoie aux comités m litaire , des rap
qui a vu sans surprise , mais mon sans un autre ports et des recherches une lettre de M. de la
semtiment, M. Gros, curé de Saint-Nicolas 'l'our-du-Pin, qui annonce que d'après le dé
du Chardonnet de Paris, se lever pour dire , cret concernant la rebellion des régimens de .
« qu'il avoit entendu le mandement avec beau Nanci, il a cru pouvoir faire arrêter liuit sol- .
coup de plaisir, qu'il avoit eu le bonheur de dats les plus coupables.
signer la protestation du 2o avril , que des Un décret local permet à la municipalité
raisons de crainte lui avoient fait rétracter sa d'Orléans d'acquérir sur le champ , parmi les
signature, et qu'aujourd hui il rétractoit sa domaines nationaux, un moulin situé sur le :
rétractation ». Loiret.
Sans faire attention aux paroles de l'hono Sur une adresse envoyée par plusieurs bons
rable relaps , et après une courte discussion , citoyens de Montauban , qui excusent leurs
dans laquelle M. Dufraisse s est distingué , en municipaux , et font un grand éloge des régt- '
demandant le renvoi de l'affaire au châtelet , . mens de Languedoc et de Royal Pologne , il '
l'Assemblée nationale a rendu le decret sui est décrété, de l'avis de M. Vieillard, rappor
Vſl Flt : . teur , qu il n'y a lieu à délibérer. -

L'Assemblée mationale, considérant que le Une lettre de M. Guignard annonce que le :


premier devoir des ministres de la religion est roi , d'après l'invitation qui lui en a été faite
d'éclairer les peuples , sur l'obéissance qu'ils par le président de l'Assemblée nationale, s'est
doivent aux loik ; que ceux qui les égarent d terminé à désigner les châteaux et parcs :
sous le prétexte de la religion, doivent être dont il desire se réserver la jouissance. A cette
sévèrement réprimés , après avoir entendu ! lettre étoient joints un m moire et des cartes ,
le rapport de son comité des recherches , et · indicatives de ces objets...Ces pièces , ont été
la lectrire de la lettre prétendue pastorale at | renvoyées aux comités des domain s et de féo-.
tribuée à M. l'évêque de Toulon, décrete « que : dalité , qui en feront le rapport dans le plus
la lct frè, § les juges possible. Dans la même lettre , le,
º cours délai
érdinaires de Toulon, pour informer contre ministre prévient l' Assemblée qu'une multitude
hesi auteûrs , et suivre la procédure jusqu atide braconniers rav gent les chasses cle S. M. ,
jugenient définitif cxclusivemcnt; et attendu et qu il est important que l'Assemblée décrète
qué !'Al. - l'évêque de Toulon , est absent du une nouvelle loi qui puisse arrêter ces dé
royaumé, le traiteinent attaché à.l exercice | sordres. , º ,
( 289 )
La suite des décrets sur l'organisation de en allant aux eaux, commandées pour sa santé,
larmée est présentée par M. de Noailles, et altérée par les événémens du 6 octobre.
adoptée au nombre de 15 articles. M. Perrotin s'est plaint vivement , et de l'ac
Le rapport sur les impositions , depuis long tivité de M. Julien , qui l'a arrêté à Châlons, et
temps attendu , est présenté par M. de la des recherches inquisitoriales, dit-il, du Co
Rochefoucault, et répond à l'idée que peut - mité de cette ville. Il a trouvé dans l'histoire
inspirer le nom du vertueux rapporteur. d'jrlande un trait de compassion fort semblable
ll part du principe établi par l'Assemblée à l œuvre qu'il a exercée ; et en se louant beau
le 17 juin 1785, que nulle imposition ne pcut coup des procédés de la garde nationale , il
avoir lieu que par la volonté solemnelle de la a fini par demander que la cause du sieur
nation, c'est-à-dire , en vertu d'un décret du Eggs ne fût pas séparée de la sienne.
corps législatif. •
« Passez, monsienr, lui a dit le président de
Trois sortes d'impôts, 1°. sur la propriété l'Assemblée , dans la salle prochaine , l'As
foncière ; 2°. sur les facultés ; 3°. sur les actes semblée va délibérer sur ce qui vous con
CG I"Il(2 >>.
et mutations de propriété. -

Dans les octrois que les besoins de l'état M. Maury, parlant le premier, cor.clut à ce
nécessitent, l'impôt doit peser sur les matièras que M. Perrotin reste en état d'a,restation
de luxe, et s'atténuer sur les alimens , sur les jusqu'à l'éclaircissement de l'affaire ; mais il
choses de nécessité première. Plus de barrière demande que le dénonciateur soit tenu de mc
dans l'intérieûr du royaume. tiver sa dénonciation, et poursuivi comme câ
La culture, la fabrication, le débit du tabac lomniateur , si les faits ne se trouvent pas con
leviendront libres dans toute l'étendue de formés à l'énoncé.
| empire. M. Duport, en disant du bien des sentimens
La surveillance et l'économie accroîtront les qu'il a connus dans son ancien confrère en
'evenus de l'état dans quclques partics impor imagistrature, demande qu'il soit élargi sur sa
antes, postes,"messageries, etc. etc. -
call Lion Juratoire. -

. L'henre est arrivée où M. Perrotin devoit Cet avis étoit aussi celui de M. de Fronde
ºoraparoître, et l'Assem'iiée décide, , °. que la ville ( P. ) ; mais il s'est laissé emporter par
gardé nationale chargée de con du re M. P, r l amour de sa cause , jusqu'à lâcher ces termes
roti-1 à l'Assemblée, l'accompaguºr , jusqu aux ( tranges : « Tamdis qu'on opprime l'innocence,
sortes de la barre , et que les hinssiers l : gºr les meurtriers de vos princes parcourent libre
deront dans l'intérieur ; 2°. qu'aucun menibre m1ºnt la capitale , et sont peut-être assis parmi
le l'Assemblée ne pourra lui parler ; 3°. qu'a VOIiS ,>.

près son discours, M. Perrotin sera conduit U r1 censure à-peu-près universelle a forcé
par les mêmès huissiers, concurremnent avec l opirtant de se contenir.
la garde mationale, dans la salle d'attente, pen i n n t i lès une discussion véhemente et
dant que l'Assemblée délibérera ; 4°. que tons qui a prolongé la séance jusqu'à cinq lieures
#trangers seront écartés avec soin des cor trois qu rts, on a adopté ce décret, proposé par
ridors de la salle. - Ml. l },ir nave :
| Après avoir rendu compte d'un incident qui « L'A ,semblée nationale charge son comité
à retardé un inssant son arrivée par l'aflluence des recherches de l'examen de toutes les pièces
du peuple qui s'est répandu autour de sa voi qui lui ont été remises relativement à l' iffaire
:nre, mais sans aucun dessein de malveillance, du sieur Perrotin, dit de Barmond, pour lui
M. Perrotin a entrepris de se défendre sur le en remdre compte lnndi procliain. à midi , et
ſond de son affaire. « Un premier jugement le cepºndant d 'cr te que le sieur Perrotin , dit
rassure, celui de sa conscience , Si l'on peut de Barinoti 1 , rest , a en état d'arrestation,
tai reprocher quelques imprudences, elles oi:: con o m llient a t ié crºt } ce cédemment rendu,
té le fruit d'une extrême sensibilité. Il n'avo ! : t qn * c qu 1 · n ait été autrement ordon
amais connu le sieur Bonne Savardin avant l' 1 é ». G.
endredi 16 juillet : cet homme, en se non1
nant , implore mes secours, se dit faussémcnt Extrait d'une lettre de Vtllefranche,
le 1o aoſ/t.
ccusé, et je lui tends les bras ». Il confesse -

voir d'abord aidé le sieur Bonne à sortir de D'infâmes crouliers d'aristocrates chargés de
( 29o )
battu, et de l'exporter sur les frontières pour concertent à l'aise, au milieu des exultations
le faire passer en Savoie, ou de l'emmagasiner bachiques ; il est vrai que les vapeurs du vin
à Lyon, et, par des chargemens déguisés, de étant dissipées, la physionomie de ces pauvres
le faire passer chez nos ennemis, ou d'en faire conspirateurs n'est plus si rayonnante : ce n'est
un monopole désastreux. D'ailleurs , Lyon qu'après diner que tout va à merveille dans
est menacée d'être le foyer de la guerre civile, ,leur imagination Ce qui les désole sur-tout,
et pourroit se rendre à l'ancien régime, et dire ce sont les précautions qu'on prend de toutes
aux villes d'alentour : vous aurez du pain mais † sur les frontières , et ils maudissent de
reprenez vos fers. Un nommé Bothy vient d'être ien bon cœur les journaux patriotes qui les
arrêté comme accapareur, accusé d'avoir fait suivent à la piste , et dénoncent à chaque ins
descendre nuitamment un bateau chargé de tant leur retraite. C....
bled , et alloit être pendu par le peuple : mais
on s'est contenté qu'il fût constitué en prison. A V I S.
Son affaire s'instruit. Frappez, courageux écri MM. les Abonnés, dont la jouissance date du 3
vains, frappez de vos traits émergiques et pa mars pour 6 mois , et du 1 juin pour 3 mois, sont
triotes cette tourbe aristocratique ; dénoncez avertis que leur Abonnement finit au 31 du courant,
à la mation entière les accaparemens et le et Priés de renouveller avant le 25 ; comme aussi
monopole comrae crimes de lèze-humanité, d'insérer dans leur lettre une des adresses sous le -
seule ressource qui reste aux anti-révolution quelles ils reçoivent les Annales ; cette précaution est
xnaires. V. absolument nécessaire pour éviter les doubles emplois.
Ab FAIRES POLITIQUES ETRANGERES. Le sieur Jabin, éditeur de la collection en
D E L 1 v o U R N E , le 7 août. gravure des portraits de messieurs les députés
à l'Assemblée nationale, prévient les amateurs
On écrit de Naples, qu'un ordre sévère du de premièrcs épreuves, qu'il mettra au jour
ouvernement vient d'enjoindre à un gramd mardi prochain, 24 du courant, la ºravure
nombre de François de sortir de cette ville. du portrait de FRANKLIN, dessiné d'.
Ce sont sans doute ceux qui s'y sont rendus ture en 17S9, ct gravé depuis sa m
depuis l'année dernière : car avant la révolu 6 liv. avant la lettre, et 3 liv. ave
tion de France il y avoit plus de 3o,ooo Fran On s'adresse à son bureau, place du
çois à Naples; et c'est même en grande partie n°. 4.
à leurs talens et à leur industrie que l'on y est
redevable de nombre de commodités dont jouit Un sieur de Belle-Ville, seigneus
la société. V. $ainte-l'Eurine en Saintonge, décédé sans en
Extrait d'une lettre d'Aix-la-Chapelle, fans légitimes il y a environ sept ans, a laissé
entre les mains de M. Duchilleau, ci-devant
le 14 août.
gouverneur de Saint-Domingué, tant en billets
Les aristocrates de cette ville jouissent du qu'autrement , une succession d'environ 3o à
plaisir ineffable de contempler face à face Ri 4o.ooo livres. Les héritiers dudit sieur de Belle
quetti le jeune, connu sous le nom de Mirabeau Ville n'ayant encore pu être découverts, mai
#onneau. Il est dans le même quartier, grand gré qu'il en existe réellement dans quelques
hôtel où madame Cassini et le conspirateur contrées du royaume , sont priés de vouloir
Maillebois étoient logés quelques jours aupara bien se faire connoître , et de justifier de la
vant. L'acceuil que ces aristocrates fugitifs se légitimité de leurs droits à cette succession. Le
font les uns aux autres est vraiment une chose défunt ne laissa en mourant qu'une fille bâ
curieuse : à peine , en arrive-t-il un mouveau tºrde , décédée peu d'années après lui : et
que sur le champ les projets de double et de M. Duchilleau donnera à cet effet tous les
triple contre-révolution se renouvellent et se renseignemens nécessaires.
On s'abonne à Paris , chez BUIssoN , libraire, rue Hautefeuille , à
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Au qui l'on adressera, franc de port, le prii
Chez madame DELAPLANcHE, rue du Roule ; et chez tous lesl Lbraires teurs des Annales Patriotiques.
et de l'Etranger.
et Directeurs des Postes du Royaum
Il paroft toºs les jours un Numéro de ce Journal. Prix 56 liv. pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv. pou
-
5 mois, franc de port, par la poste, pour tout le Royaume. L'abonnement ne commence que du Prem. d'un mois
gee=r-e -A 1

' s U P P L É M E N T A U N. C C C x x I.
P A R I S. et sacrée, parce qu'elle représente en son indi
Les Guignards. vidu une portion déléguée d : la soaveraineté
et de la majesté du p ap!º, so'uverai11eté et ma
Il semble que le nom de Guignard soit voué à jesle inviolables e ll s rn n s et sacrées sous tous
l'anatliême pour toutes les générations. Ce les rapports : mais les a tson3 , les discours, les
nom, devenu trop fameux de nos jours, a été ºn eurs , le déport tnent d'un roi, 1 e peuvent
en 1595 celui de l'opprobre et le juste sujet de et ne doivent point être pour cel t hors des
l'exécration de tous les françois, lorsque le atteintes de la Censure publique : c est au con
monstre Châtel se rendit coupable d'un ré traire une raison pour que ces mêmes actions,
gicide autorisé à ce forfait par l'opinion du ces discours, ces m ºurs ce d portement soient
jésuite Guignard, qui approuva en outre le analysés de plus pres , connu : pias publique
crime de Jacques Clément , et avança que si In :nt et censur é» plus ºver ni nt ; ct cela ,
on ne pouvoit vaincre le Béarnois ( Henri IV ) parce que les autres citoyens 11 : ant rien à
il f iloit le tuer. Seroit-ce donc aujourd hui
un individu de cette famille qui, conjuré avec opposer à l'in yiolabil.té piy si jºue dc c premier
ci Lºy en , il faut au 1noin , • [t ! " l'o | nton pu
perdre
nos ennemis , met tout en ( : uv re pour
blique sº ve ie frein à ses actions iior :cs. Ce
la nat#on, après qu'un des fières de ses an se ro, t se fit 1 re u:1 : é: ra nge idée , un idée vrai
cêtres auroit voulu perdre trois de nos rois ? meiit theocratiq le de la qual,té d un roi , que
On verroit alors pourq oi Guignard , dit de de vouloir établir en loi l in! iliibilté de ses dis
Saint-Priest, vouloit dernièrement se nommer
cours, de sºs m · urs et de sºs idées : ce seroit
Cuignard , non Guignard , crºignant sans mettre la morale du véritable souverain, qui
doute qu'on ne rappellât au public nm nom est la nation , d ins la dépendauce intin diate
détesté depuis deux siècles. Nous n'avons pas et absolue de c li : de son d légué, et revenir
cru devoir nous taire sur cette circonstance , par un chemin tr ès-court , non - seulement au
au moment où un Guignard est auprès du despotism»e monarº !,ique , 1nais au des potisme
trône le protecteur, ou piutot le chef de tous théocratique et autoc tique , l : plus absurde
nos , ennemis. V. .
et le plus lumili nt de tous pour la nature
Plusieurs imprimeurs de province , gênés lrrmain . N'a-t on pas dit dès long-temps , et
tout ne prouve-t-il pas que la pnblicité est la
par des officiers munit ipaux: l.2dév otés à nos en - sºuve-garde du peuple ? Or, si l s actions, les
nenis , neu3 d 1mandent présenter leur
1 : t :
discours et les m ºuts de celni en qºi le peuple
a lresse à l'Assembl e nationale , et d · la su p
a consacré la partie la plas délicºte et la j lus
I:'ier d''tablir par-tout la loi qu on suit à Paris ; dangereuse de sa souver inºté. étoicnt regar
savoir, que tout lionime puisse lºver antant dés par une loi conn.me des mystères impéné
de presses qu'il voudra, en faisant simpl m nt trabl s, et hors des cas de publicité , où seroit
sa déclaration à la municipalité de son en droit, la sauve-garde de ce peupl ? où seroit cette
sauf à lui à répondre de ce qu'il imprime , en sau , e gar,ie , si un roi, par un dérangement
y mettant son nom , ou celui de l'auteur qui pliysique de ses org nes, ou par le projet mé
fait imprimer. Ces plaintes prouvent bien évi «iit . d agir seul dans une conspira t on contre
demment avec quelle légºreté on a choisi, et la liberté publiq'1e , insultoit le nature, l'hu
l'on choisit encore les of ici rs qui doivent man tº , la loi , la constit1 t on , sans qu'il ſût
maintenir notre libe, t'. f, on , sur dix , il n'v
en a pas six qui soient vrain1ºnt patriotes ; c'est permis de révéler de pareill s circon tance ?
Où seroi la sup én tie le la loi , si cette loi
l'intrigue qui les a fait élre , et qui ne tardera étoit au dossots d un : n i : v. da ' t j,n 1r1 objectera
pas à causer des regrets, peut-être plus iim rs la responsabilité des min sti es ; mais comment
qu'on ne le pense. V. et pourquoi appliquer icux In,nistres les ac
tions , les discours et les un eurs particuliers
Réflexions très-importantes sur une loi relative d'un roi ? Ce n'est que pour les effets, et non
à la liherté de la presse proposée en faveur pour les causes , que la responsabilité doit por
du roi dans les comités de constitution et
ter sur les mºnistres : et dans ce cas, poul qtoi
de judicature criminelle de l'Assemblee na craindre de dévoiler les e.auses . puisque le type
tionale.
de ces causes est inviolable dans son individu
La personne physique du roi est inviolable pliysique, et que les agens de l'efiet ( les mi
32 1 bis.
( 292 )
nistres ) sont seuls punis en leur porsonne ? 'l rale universelles Souvenez-vous encore que
y a plus : comment un roi m il né et mal org - l inviolabilité de la pe*onne du roi n'emporte
misé ( car encore in , ou , ce n ° sont ;as d s point : v. c ell · i nfa llibi! !é de ses actions ni
dieux ), ainsi ; 'o : en a tant v11 l ns ;'h.so re, º! : ses ep nions , conina l'égºlité de droits parmi
retiendroit-il s s .' ºnven 1 , · lº co'ºr .. !'or l, s c toy n, n'. mporte pas l égalité d'intelligence
gueil, de cru ,té , ses rº | i | s s ; » : u,!, s , pal'nt l eux. CAR.A.
ses projets perfid s contr l s dro ts (te 1'iiotn
me, s'il étoit sûr ( je ne dis pas de l impunité
corporelle , puisque sa personne physique est Traits de morgue et d'inhºspitalité aristo
inviolable et impuu ss biº ) mais de l'impunité cratiques.
morale , de cette itnpitnité q'ti , p r le silence
de l'opinion pu'ºlique , g ngrene entièrºnrºnt Une dame ci-devant noble , de Saint-Saulge
la conscience des mécilans et en i ;t nécessai en N vernois , se trouvant au mil.ºu d'une f§e
rement des monstr s ? N e seroit-il pas bien in quº lºs t ons habitans de cette ville doniioient
concevable que le sºul moyen dont l l provi à leurs frères d'armes, au retour de la ſédera
dence ait fait usage depuis l origine dtt monde 7 tion de Paris , et voyant sa s • ur danser avec
pour punir en lºur conscience ou corriger les d'autres iarties qui n'avoient pont de parc,ie
rois , lorsqu'ils ont eu des vices bas et des in m ns dans les archives de leurs mars , lui
clinations perverses, je veux dire la publicité reprocla hautement de déshonorer s , famille,
de leurs actions et de leurs discours, fût anéanti
en sº prodig tant pat ini le peuple : ce qui n'enu
en 179o par une loi de l'Assemblée nationale de pêcha point la soeur de continuer à dansºr, et
France ? Vous ne voulez donc pas, ô François ! Ce qui attira des huées à la dame ar.stocrate.
que vos rois puissent jamais posséder cette no Nous ne notam rons point cette daune . parce
ralité philosophique et ces vertus de l'ame qu'on Tº, nons espérons que lorsqu'elle aura bien
n'acquiert jamais qu'en éprouvant la censure vonlu comparer son nez et son visage au nez et
de ses opinions, de ses actions, et la contradic au visage des dames sans parchemin, elle verra
tion de ses idées : Incons quºns jusques dans combien le préjugé dont elle étoit imbue est
votre tendresse et votre lov a ttt é , vous ne son
gez point aux jouis ºncºs intellectuelles et à la sot et ridicule : et pour neu que son esprit soit
sºsceptib e de ra son et de réflexion, elle dan
perfection morale dont vous priveriºz ces ros, se rn elle- même à la pretnière occasion avec
en voulant les garantir de la critique à laquelle toutes ses concitoyennes sans distinction . à
tous les hommes publics et même privés sont mºins que son mari , qu'on dit plus entiché
sujets. Vous les insulteriez même d'avance par encore qu'elle de ses inutiles paperasses , ne
la loi du silence absolu en leur faveur , parce veuille pas entendre raison à cet égard.
que vous les supposeriez par-là toujours suscep Mais ce qui tous choque bien davantage ,
tibles par essence des mºeurs et des actions les c'est l'inhospir lité de qu ºtre ou cinq personnes
plus méprisables et les plus détestables ; et vous riches de Moulins, département de l'Allier ,
insulteriez cn même temps l'espèce humaine qui ont refusé de log r nos frères de l yon à
entière, en les supposant seuls infaillibles. Non, leur retour de la fédération de Paris , et les
l'ame de l'homme , quelque soit son rang, ne ont renvoyé av c niépris, qºoiqnº porteurs de
peut se purifier autrement que dans le creuset bille1s de logem ºnt donn s par la municipalité.
de l'opinion publique. Non , la marche de cette Notts : 1e nominerons point encore ces cinq
opinion et des vrais principes ne s'arrête point pºr on nºs dont les noms ont été cºpcn ctaut
au gré d'une précaution que des habitudes et imprimés et affichés,en vertu d une d libération
des reminiscences servil s ont pu seules inspirer des distrºcts de Moulins : nous nous contente
sous le voile de la sagesse et de la prndence. rons d observer que tous ceux qui ont été
Songez-y bien, et souvenez-vous qu'à ſorce de coupables , soit à Moulins , soit alleurs , d'un
vouloir rafiner sur les prérogativos de la royauté, procédé aussi malhonnête et anti-fraternel , Ont
vous finiriez par détruire cette même royauté. commis en même temps une grande impru
Le seul moyen de la conserver , c'est que l'in dence , , puisqu'on les regardera dorénavant
telligence et les vertus des rois marchent de comme des ennemis de la patrie et de la cons
front avec les progrès de la raison et de la mo titution. C...- -
| ANNALEs PATRIOTIQUES ET LITTERAIREs
- D E L A F R A N C E ,
ET A FFA I R E s P O L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
J O V R N A L L I B R E , par une Société d"Écrivains Patriotes ,
et dirigé par M. MERcz E R.
Peuples et rois de toutes les zones, vous ne pouvez avoir dans vos états
d'autres ennemis que vos ministres ; mais opposez-leur la liberté de
la presse. DE CAsEAUx.

No. C C C X X I I. Du Vendredi 2o Aozºt 179o.


lui sont personnelles, il s'est avancé au milievc
A S S E MB L É E NAT I O N A L E. de la salle, en s'écriant « que l'Assemblée se
Séance du 19 août. laissoit entraîner par des décemvirs qui tyran-.
nisoient les opinions ». La haute estime dont
I. se fait journellement, dans l'arsenal de la jouit cet honorable membre, l'a sauvé du trai
tement que pouvoit m riter une sortie si ex
marine de Toulon, des travaux très-importans, traordinaire ; mais aujourd'hui, à la lecture
et qui ne peuvent être interrompus ; mais les du procès-verbal, M. Malouet vouloit qu'il y
fonds ont manqué pour le paiement des ou fût inséré, qu'on avoit empêché M. de Mon
vriers, et le deſicit est aujourd'hui de 214,ooo l. tesquiou d'émettre son opinion. L'allégation
qui sont demandées avec instance. Pour être n'étoit pas exacte , puisque l'opinant s'étoit
en état de statuer sur cette matière double
interrompu lui même, et qu'invité à reprendre
ment importante , l'Assemblée, sur la motion son avis, il s'y étoit refusé déterminément :
de M. d'André, a ordonné que le comité de c'est ce qu'ont observé MM. Rewbel et Prieur.
· la marine presseroit son travail et son rapport Le reste des détails de cette scène étant plus
sur les dépenses de ce départcment. chagrinant que d gne d'être conservé au pro
Le comité des recherches a fait proposer cès-verbal , la majorité de l'Ass ºmblée a ré
que le roi fût supplié de donner des ordres clamé et fait prononcer le rappel de l'ordre
pour l'élargissement des nommés Isambert et du jour. G.
Gauchi , soidats du régiment de Lorraine ,
qui, accusés d'avoir été les auteurs de l'insur Décret sur les loix pénales de la marine ,
rection arrivée à Tarascon , et détenus dans les rendu à la séance extraordinaire du lundi
prisons du châtelet, n'ont contre eux aucunes 16 août.
charges dans la procédure, à ce que mande
M. Flandre, procureur du roi. L'Assemblée nationale s'étant fait rendre
Il a été observé que c'étoit aux juges à re compte , par son comité de la marine , des loix
laxer les accusés, si la procédure ne # char · pénales suivies jusqu'à ce jour dans les escadres
geoit pas, et l'avis du comité a été écarté par et sur les vaisseaux de guerre , et les ayant
a question préalable. jugées incompatibles avec les principes d'une
· Dans la longue et épineuse discussion qu'a constitution libre, décrète, pour être exécutés,
occasionnée hier limbroille de M. Perrotin , les articles suivans :
un incident, que nous n'avons pas rapporté, TITRE PREMIER. Des jugemens.
a été élevé par M. l'abbé Montesquiou. Comme
il avoit annoncé qu'il alloit reprendre toute Art. Ier. Les peines à infliger pour les fautes
l'affaire dans son principe, l'impatience et et délits commis par les officiers , matelots et
l'heure, tardive ont fait naître quçlques mur soldats qui servent dans l'armée navale, seront
mures ; et l'orateur en a été troublé au point, . distinguées en peine de discipline ou simple
que descendant de la tribune, et oubliant un correction, et peines afflictives. -

peu cette dignité de maintien, cette modéra I. Le commandant du bâtiment, et même


tion d'esprit,, cette justesse d'expression qui l'officier commandant le quº# ou la garde 22
( 294 )
pourront prononcer les peines de discipline due d'un soit fait ainsi qu'il est requis, sera
contre les délinquans, et à l ' cli rgº pºr l oſſi rºmise à l officier chargé du d, tail : et le com
cier du quart ou de garde d'en rs ndre compte mandant du vaisseau procédera à la formation
au capitaine immédiatement après le quart 9u du juré , en indiquant sur le rôle de quart,
la garde. Le commandant de l, g trnison d un dont ne sera pas l'accusé , un nombre double
vaisseau pourra également prononcer des peines de chaque grade , dont il sera loisible à l'accusé
de discipline contre ceux qui la composent, à de récuser la moitié. L'accusé pourra, s'il veut,
la charge également d'en rendre compte au cliiosir un défenseur.
commandant de vaisseau. VIII. La récusation ayant été exercée par
, IIſ. Les peines aflictives ne pourront être l'accusé, ou dans le cas où il y renonceroit,
prononcées qu° par un conseil de justice , ( t le juré s'étant réduit au nombre de sept par la
d'après le rapport d'un juré milit tire , qui , sºir voie du sort, s assemblera sur le champ ; et le
les charges et informations , aurº constaté le lieutenant chargº du détail procéder a en sa
délit , et déclaré l'accusé coupable ou non présence à l'audition des témoins , confrontd
coupable. - - tion et interrogatoire de l'accusé.
IV. S'il y avoit rebellion, ou s'il étoit commis IX. La procédure ainsi faite en présence du
une lâcheté ou une désobéissance en présence juré, sera rédigée par écrit et annexée au rôle
de l'ennemi, ou dans quelqu'autre danger qui d équipag°.
compromettroit imminimemment l sûreté du M. Champagny a repris son rapport sur le
vaisseau , le capitaine , après avoir pris l avis de projet de loi pénale, présenté par le comité
ses officiers, pourroit faire punir les coupables, de marine ; les articles suivans ont été décrétés,
conformément aux dispo itions du titre II. après une courte discussion :
V. Le juré militaire sera composé, pour les Art. X. « Le juré indiqué par le capitaine sur
officiers mariniers et sous-officiers , de deux le rôle du quart dont ne sera pas l'accusé, sera
officiers de l'état major ou deux officiers de présenté à celui-ci en nombre double de chaque
troupe, et de cinq ofiiciers mariniers ou sous grade , dont il lui sera loisible de récuser la
officiers. moitié. La récusation exercée ou renoncée par
Pour les matelots ou autres gºns de l'équi ' l'accusé , le juré sera réduit au nombre de sept,
page , d'un officier de l'état major, trois ofii et assemblé sur le champ pour prendre con
cièrs mariniers, trois matelots. moissance de l'état du procès, en entendre ie
" Pour les soldats embarqués, d'un officier de rapport, la lecture des inſormations et de l'in
troupe, ou à son d faut, d'un oſſicier de l'état terrogatoire de l'accusé , qui scra répété en
major , trois sous-officiers , et à leur défaut, présence du juré , s'il est jugé utile.
trois officiers mari aiers et trois soldats. XI. Aussi-tôt que le juré aura arrêté son avis
Pour les onvriers et autres employés des ports à la pluralité de cinq sur sept, il fera avertir
et arsenaux, le uré sera composé d'un officier sur le champ le conseil de justice , qui s'assem
militaire ou d'administration , de trois chefs blera sur le pont, en présence de l'équipage.
d'attelicr, ct de trois ouvriers du rang de l'ac XII. ie conseil de justice étant formé , les
cusé. membres qui le composeront, assis et couverts ,
VI. Le conseil de justice sera composé des le juré se présentera , les membres qui le com
officiers de l état major , s'ils sont au nombre posent, debout et découverts, et le plus ancien
de cinq ; et s'ils sont en nombre moindre , les d'âge prononcera que l'accusé est coupable ou
premiers maitres de vaisseau y seront appellés, mon coupable du délit exposé dans la plainte.
en commençant par le maître d'équipage, le XlII. Si le juré a déclaré l'accnsé non cou
premier pilote, et lq maître canonnier. l e con pable, le président du conseil prononcera, san
seil sera présidé par l'officier le premier en alllre § que l'accusé est déchargé de
grade après le commundant du vaisseau. Le l'accusation.
lieutenant en pied ſera les fonctions de rappor X1 V. Si l'accusé est déclaré coupable , l
teur, et le commis aux revues celles de greffier conseil examinera quelle est la peine que la lo
du conseil, S'il y a un commissaire d'escadre à applique au délit; et, après avoir §
bord du vaisseau où se tiendra le conseil de le président prononcera le jugement de la plu
justice , il pourra y assister. -
ralité. . - -

Trois autres articles ont été décrétés , sauf XV. Le jugement du conseil de justice ser
édaction. porté au capitaine du vaisseau pour en orclor
" VII. La requête en plainte ayant été répon ner l'exécution ; il pourra, suivant les circons
( 295 ) ·
, tances, adoucir la peine prononcée par le con Les fers seulement avec un petit anneau au
seil de justice, et la commuer en une peine pied ; -

plus légère d'un degré seulement. Les fers avec un anneau et une petite chaîne
XVI Le conseil de justice d'un vaisseau, ne traînante ; -

pourra prononcer la peine de mort ni celle des · Les fers sur le pont au plus pendant deux .
Jours et une nuit ;
galères.
XVII. Dans tous les cas où le délit dont le La peine d'être à cheval sur une barre de
juré auroit déclaré l'accusé coupable, donne cabestan, au plus pendant deux heures chaque
roit lieu à l'une ou l'autre de ces peines, le JOur.
conseil déclareroit alors que l'objet passe sa ( La suite demain. )
compétence, et se borneroit à ordonner que
l'accusé seroit retenu en prison ou aux fers L4 /^ I S.
sur le pont.
Si le vaisseau étoit en escadre ou faisoit par MM. les Abonnés, dont la jouissance date du 3
tie d'une division composée au moins de trois mars pour 6 mois , et du 1 juin pour 3 mois, sont
vaisseaux , le capitaine rendroit compte au avertis que leur Abonnement finit au 3 1 du courant,
commandant de ce jugement du conseil de et priés de renouveller avant le 25 ; comme aussi
d'insérer dans leur lettre une des adresses sous les
justice , et le commandant ordonneroit, à la quelles i's reçoivent les Annales ; cette précaution est
première relâche , la tenue à son bord d'un
absolumcnt nécessaire pour éviter les doubles emplois.
conseil martial, composé de onze officiers de
l'escadre, qui ne pourront condamner souve
rainement aux galères qu'à la pluralité de sept P A R I S , le 18 aot4t.
contre quatre , et à la mort à la pluralité de
huit contre trois.
Dans tout autre cas, l'accusé seroit déposé On est d'autant plus surpris de l'arrestation
avec la procédure au premier port où il y et de l'emprisonnement des huit soldats du ré
auroit un nombre suffisant d'officiers pour giment du roi , qui sont arrivés hier à Paris,
ue ces soldats sont munis de congés en bonne
composer un pareil conseil martial, qui seroit forme, et que loin d'être en contravention ,
nommé par le commandant du port. ils m'ont accepté leur mission que par le con
, XVIII. Si un officier embarqué est prévenu seil de leurs officiers qui leur ont donné l'ar
d'un crime , le conseil de justice composé,
comme il est dit à l'article VI , sera converti gent nécessaire à leur voyage ; que ce voyage
en juré militaire. Le juré prononcera si l'accusé ne tendoit pas à détourner l'Assemblée de ses
est coupable ou mon coupable. Dans le cas où importans travaux, mais qu'il n'avoit d'autre
l'accusé sera reconnu coupable, il sera sus objet que de traiter avec leur colonel , du
pendu de ses fonctions et retenu comme pri temps et des moyens de recevoir les comptes.
sonnier à bord, jusqu'à ce qu'il puisse être Au reste , leur arrestation illégale, et leur in
traduit devant un conseil martial à bord du juste détention est un des cent mille atten
général, si le vaisseau fait partie d'une escadre, tats aux droits de l'homme que se permettent
saus cesse les ministres ; et il paroît évident
ou dans le premier port où se trouveroit un
nombre suffisant pour composer un conseil que dans cette occasion le ministre de la guerre

martial a eu deux objets en vue, celui d'empêcher que


le public et l'Assemblée mationale connussent
* XIX. Il sera tenu par l'écrivain du vaisseau la mission de ces soldats, et celui de laisser
un registre particulier , dans lequel il inscrira
chaque jour le nom des hommes qui auront augmenter le désordre des troupes qui sont à
Nanci. Nous attendons incessamment des ren
subi ùné peine afflictive prononcée par le con seignemens sur cette affaire, et nous les com
seil de justice, et ce registre sera au désarme muniqucrons sur le champ au public. C...
ment, joint au rôle d'équipage ».
. , T1TR E I I. Des peines et délits.
.Art. I°r. « On ne pourra infliger aux matelots Dans le grand nombre des lettres que nous
et officiers mariniers . comme peines de disci avons reçues au sujet des mouvemens qu'ont
pline, que celles ci-dessous dénommées : . causé les bruits de troupes étrangères entrées
Le retranchement du vin , qui ne pourra sur le territoire de Frence, nous remarquerons
avoir lieu pendant plus de trois jours ; seulement ce qui suit. Une lettre des frontières
( 296 5
du Luxembourg mous apprend que l'officier poration est rejettée, a causé la plus grande
arrêté et conduit à Stenay, offrit aux paysans joie dans le régiment Royal-Guienne. Les sous
qui s'assurèrent de sa personne et de ses pa officiers, précédés de la musique du corps, se
quets 4o,ooo francs, et le double en billets s'ils sont rendus chez M. Hauboutet , leur lieute
vouloient le lâcher. En outre que les maré nant-colonel , à qui ils ont témoigné leur dé
chaussées vexent, arrêtent , emprisonnent les vouement à la patrie et au roi, et leur entière
patriotes qui osent se montrer tels ouvertement : soumission à leurs officiers, qui leur ont aussi
ces violences ne déposent-elles pas ouvertement assuré combien ils étoient sensibles à cette
contre la tyrannie de nos ministres ? Faire em loyauté. On but à la santé du roi avec trans
risonner des gens qui, sans même excepter port , puis on alla, précédé de la musique,
† femmes, ont pris les armes pour défendre chercher M. de Clermont-Tonnerre, le colonel,
la patrie ! Oui, si l'on n'étoit persuadé du pa qui dînoit à la campagne. Flatté de cette
triotisme du plus grand nombre de nos députés, franche amitié , il leur fit un discours qui fût
on seroit porté à croire que l'Assemblée natio applaudi par des cris réitérés de vive le roi ;
nale s'accorde avec le comité autrichien des on but encore à la santé du roi , et des hono
Tuileries pour perdre la patrie. rables députés de l'Assemblée nationale qui s'op
Mais voici une autre preuve de la perversité posèrent à l'incorporation , à celle des citoyens
des ninistres. Selon la lettre de Longwi, dès de Moulins, avec qui le régiment vit en par
que le bruit de troupes étrangères entrées sur faite intelligence. Ces santés furent portées
le territoire de France se fut répandu de pro dans le repas que MM. les officiers donnèrent
che en proche , on crut le pays exposé à tous dimanche dernier aux premier brigadier , ap
les ravages, les femmes, les fiiles près de de pointé, premier cavalier de chaque compagnie.
venir le jouet d'une soldatesque d'autant plus La musique a joué, pendant le dîner, le qua
à craindre , qu'on la disoit composée de † *uor de Lucile , où peut-on étre mieux qu'an
gands. Chacun court aux armes qu'il a, ceux sein de sa famille ? Il est facile de juger par-là
qui n'en ont pas en cherchent; on se rassemble, combien l'incorporation auroit produit de mal,
et l'on va en demander dans les villes. La crainte si elle avoit eu lieu ». V.
d'être égorgé sans défense fait parler sur un ton
qui déplut aux commandans de ces villes ; ils S U I s s r.
se crurent même insultés, parce qu'on les for
çoit de procurer des moyens de défense qu'ils On nous parle ici de lier nos intérêts avec
refusoient. Cependant ils accordèrent quelques ceux de la France d'une manière plus directe,
armes. Aussi tôt on se met en marche pour et , à titre d'hommes libres, d'offrir aux Fran
aller chercher l'ennemi , mais les bruits se trou çois les forces nécessaires pour assurer leur li
vèrent mal ſondés. La troupe qui montoit à berté. Si cette idée n'étoit encore qu'une sup
près de 6o ooo hommes revient : chacun se re position , elle seroit au moins digne de nous
tire sans désordre. Croiroit-on que ces com occuper sérieusement, En effet quels avantages
mamdans eurent l'audace de faire emprisonner nc tirerions-nous pas de ce riche royaume , si les
entraVGS † nous gênent dans les rapports des
lusieurs de ces braves défenseurs de la patrie ?
Iais ces défenseurs m'ont pas fait de résistance ; plus grands intérêts disparoissoient. IO'ailleurs
ils s'y sont rendus eux-mêmes : entr'autres on combien de fois des voisins ambitieux et puis
compte quatre de nos braves frères qui ont sans n'ont-ils pas été fâchés de nous voir libres ?
assisté à ſa fédération de la France. L'Assem Quel appui pour notre liberté , si les François
blée laissera-t-elle ce fait impuni ? V. en devenoient nécessairement les défenseurs >

comme nous le serions de la leur. Qui pourroit


Moulins. s'exposer à nous attaquer, si cette union étoit
bien concertée ?non , jamais un Suisse m'auroit
« Le décret du 3 août, par lequel l'incor fait un si beau rêve. V.
On s'abonne à Paris , chez BUIssoN , libraire, rue Hautefeuille , à qui l'on adressera, franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
- r - - • • - - -

: Chez madame DELAPLANcHE , rue du Boule ; et chez tous lesl Lbraires et Directeurs des pos§ du Royaum
4")
•t de l'Étranger. - -

ellparott tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 56 liv. pour un an, 18 lio. pour 6 mois , et de 9 liv. pour
5gnois , franc de port, par la Porte , pour tout le Royaume. L'abonnement ne commence que du prem. d'un, maèa,
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRE3
D E L A F R A N C E ,
E T A F FA I R ES P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
J O 47 R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes ,
eZ dirigé par M. ÁZERcz E R.

Il y a dans chaque nation un esprit général sur lequel la puissance même


est fondée; quand elle choque cet esprit, elle se choque elle-même.
MoNTEsQUIEU.

No. C C C X X I I I. IO u Samedi 2t Août 179o.


ASS E M B L É E N AT I O N A L E. L'affaire de Metz est envoyée aux comités
réunis des rapports , des recherches et militaire,
et celle de Toulon aux conités réunis des
Séance du 19 Août au soir.
rapports , des recherches et de la marine.
Larrer,rios qu'avoit mise la chambre des On a vaqué ensuite à la continuation des
vacations du parlement de Dijon, à laisser ac décrets qui ſix crit le code pénal de la marine.,
cumuler dans l'indécision les causes et procès Nous les rapporterons très-ſidèlement , lorsque
des justiciables du ressort; cette affectation qui lcs articles qui sont ajournés auront été con
sacrés déſinitivement.
a obligé l'Assemblée nationale d'ériger deux
chambres d'une cour provisoire, à la place des Séance du 2o août.
juges inactifs et malveuillans; cette aſfectation
avoit produit un tel excès d'engorgement , , Encore une ruse des ennemis de la révolu
qu'il a été jusqu'à prèsent impossible aux nou tion dans l'étendue des départeunens du haut
veaux officiers, malgré tout leur zèle , de satis et bas Rhin ! Ils publient que la religion est
faire l'impatience publique, et d'établir dans en péril , et pour le persuader au peuple, ils
leur travail une sorte de courant Par un dé
cret rendu ce soir, les officiers de sa seconde ont su parvenir à arrêter le paiement de l'hono
chambre, spécialement dévonés au service des
raire d' une centaine de cur s dont ils espèrent
faire autant de prédicateurs de l'incivisme. Un,
affaires criminelles, sont autorisés à juger les décret est proposé , qui a pour objct d'accé
procès par écrit en matière civile. lérer l'acquittement de cette dettc importante.
A la suite d'une nouvelle dénonciation portée
ar M. Régnault contre les abus de la presse, Renvoyé au comité ecclésiastique. -

Dès le 21 juillet, le roi a accepté le décret


† décrète que les comités de cons sur la constitution civile du clergé , et le pre
titution et de jurisprudence criminelle se réu mier août, sa majesté a sanctionné celui qui
niront pour présenter dimanche prochain un ordonne une ſabrication d'armes pour être
rapport et un projet de loi sur la liberté de distribuées aux gardes nationales des frontières.
la presse. Cependant ni † ni l'autre de ces décrets
Les représentans de la nation ont été affligés n'est encore parvenu en expédition à l'As
par de nouveaux récits d'insurrections arrivées semblée , soit en papicr, soit en parchemin.
à Metz et à Toulon ; à Metz, où la garnison , jl est décrété que M. Douche, dont le zèle
le 17 de ce mois , a méconnu ses chers, et où
les jours de M. de Bouillé ont été mis en dan est connu , veillera particulièrement à l'expé
er. A Toulon, où , le 1 1 août, M. de Castelet, dition et publication de cette double loi.
chef d'escadre, neveu de M. de Suffren, a été Le chef-lieu du département du Finistère,
insulté par une multitude furieuse, et après disputé entre les électeurs, est fixé définiti
avoir reçu plusieurs blessures peut-être mor vement à Quimper.
telles , n'a pu être arraché des mains de ses On renvoie au comité des recherches une
bourreaux que par la bravoure extraordinaire adresse du sieur Eggs , arrêté à Châlons avec
de deux grenadiers du régiment de Barrois, MM. Perrotin et Bonne, lequel .. protestant
{ 298 )
de son entière innocence, demande son élar cours très-profond, mais inégalement accueilli,
gissement provisoire Le comité est chargé d'en a développé les causes de cette insubordination
rendre compt lundi inatin. qui, dans tous les points de l'empire , semble
A l'ordre de jour, M. Lebrun, reprenant son avoir dissout l'esprit de l'armée et anéanti les
rapport sur la dépense publique , a proposé de principes militaires : il a apperçu deux causes
mouveau un projet de décret sur les académies. principales , l impulsion des chefs dirigée par
j'lusieurs voix se sont élevées pour contester leur întérêt privé , et l'impulsion des circons
1'utilité de ces corps littéraires. Dans la propo tances, qui a fait réagir les corps contre la
sition de les laisser sous la protection immédiate volonté des chefs. Il apporte , pour exemple
du roi, et de leur assigner un traitement sur le sensible , le mouvement arrivé à Hesdin , et
trésor public, on a vu un moyen facile d'en très-diversement présenté par le procès-verbal
chaîner la littérature et d'altér, r un des instru de la garde nationale , et par celui qu'ont dressé
mens de l'opinion publique : cette discussion a les municipaux et les officiers de Royal-Cham
produit le décret suivant, qui n'est que provi pagne. M. Riquetti propose un remède vigou
SOlITG : reux , on pourroit dire extrême , tel qu'il con
« L'Assemblée nationale décrète que, provi vient à un tempéramment robuste, qui tranche
soirement , la somme de 25,217 livres , fixée la maladie avant qu'elle ait miné ses ressorts :
ar le comité des finances pour les dépenses de c'est le projet de décret que voici :
f§ des sciences, ainsi que celles qu'il a « L'Assemblée nationale , instruite par les
fixées pour les différens corps littéraires et aca différens rapports qui lui ont été faits des mé
démies , seront payées cette année ; et seront contentemens et de l'insubordination des sol
tenus , les différens corps littéraires et acadé dats »

mies de présenter, dans le délai d'un mois, à Considérant que la paix publique ne peut
l'Assemblée mationale, les réglemens par lesquels subsister avec une armée insubordonnée ,
ils veulent ſixer leur nouvelle constitution ». qu'une armée ne peut subsister sans discipline ,
On a ajourné la partie du rapport qui con que son relâchement actuel, proYenant de ce
cerne les dépenses du jardin des plantes. que l'organisation de la liberté n'est pas com
Au nom des comités réunis de la marine ct plette, et que ses bases ne sont pas connues ,
des recherches, M Malouet, après avoir rendu Décrète que son président se retirera parde
compte du malheureux événement de Toulon, vers le roi, pour prier sa majesté d'envoyer, le
a proposé ce projet de décret : 1 o du mois prochain, des commissaires, à l'effet
« L'Assemblée nationale , sur la dénonciation de licencier l'armée et de la recomposer sur-le
ui lui a été faite par le ministre de la guerre, champ, d'après la nouvelle organisation, on ne
e l'attentat commis à Toulon sur la pcrsonne recevant , soit pour soldats, soit pour chefs ,
de M. de Castelet , après avoir entendu le que les citoyens qui auront prêté le serment de
rapport fait au nom de ses comités réunis de maintenir la constitution, d obéir aux loix dé
marine et de recherches, décrète que son pré crétées par l'Assemblée nationale et acceptées
sident se retirera dans le jour pardevers le ou sanctionnées par le roi , comme aussi de
roi , à l'effet de supplier sa majesté de donner remplir les devoirs dont la déclaration sera
des ordres pour qu'à la requête de son pro contenue dans un décret spécial, afin de faire
cureur au bailliage de Toulon , il soit informé concourir la loi et le devoir».
contre les auteurs , fauteurs , complices et M. d'André a d'abord ramené l'Assemblée
adhérens de cet attentat. à adopter le décret présenté par M. Malouet,
L'Assemblée nationale charge, en outre, son avec cet amendement, « que le président se
résident d'écrire au maire et aux officiers retirera devers le roi , à l'effet de prier sa ma
municipaux de Toulon, pour les remercicr du jesté de donner des ordres pour qu'il soit
zèle qu'ils ont mis à porter du secours à M. de inſormé, par l'ordre de qui les quatre assassins
ð , et de faire connoître aux gardes na de M. Castelet , pris en flagrant délit, et mis
tionales de Toulon , ct notamment aux grena dans les prisons de Toulon, ont été ensuite
diers de Barrois , la satisfaction de l'Assemblée élargis ».
pour la conduite qu'ils ont tenue dans cette Ensuite, après quelque discussion, on a ren
affaire ». vové au comité militaire l'examen de l'affaire
Avant † le projet présenté , l'As § et la motion de M. Riquetti ; et
semblée nationale a entendu M. Honoré-Gabriel sur l'avis de MM. Alexandre de Lameth et de
Riquetti ( Mirabeap, l'aîné ) , qui, dans un dis Noailles, il est décrété que l'Assemblée matiq
( 299 )
nale écrira préalablement à tous les corps de bouline ou à la calle, sera, par feffet mêtrie
l'armée françoise une adresse circulaire , pour de cette condamnation , cassé de son grade
leur rappeller les principes de la discipline. d'officier marinier, et réduit à la basse paye
La rédaction de cette adresse est renvoyée au de matelot. Tout matelot qui aura subi une
comité militaire , et M. Riquetti est prié d'y pareille condamnation, sera pareillement réduit
orter le concours de son talent et de ses à la basse paye.
§ G. ( La suite demain. )

Suite du décret sur les loix pénales de A V I S.


la marine.
MM. les Abonnés , dont la jouissance date du 3
mars pour 6 mois , et du 1 juin pour 3 mois, sont
Art.II. « Seront regardés comme délits contre avertis que leur Abonnement finit au 31 du courant ,
la discipline, et ne pourront être punis que par et priés de renouveller avant le 25 ; comme aussi
les peines énoncées dans l'article premier, les d'insérer dans leur lcttre une des adresses sous les
délits suivans : quelles ils reçoivcnt les Annales ; cette précaution est
Tout défaut d'obéissance d'un matelot à un absolument nécessaire pour éviter les doubles cmplois.
officier marinier, lorsqu'il n'est point accom
pagné d'un refus formellement énoncé d'obéir : P A R I S.
L'ivresse , lorsqu'elle n'est point accompa
gnée de désordres; · Anx auteurs des Annales,
" Les querelles entre les gens de l'équipage ,
lorsqu'il u'en résulte aucune plaie,, et qu'on Permettez-moi de revenir sur le discours
n'y ait point fait usage d'armes ou de bâtons ; prononcé la semaine dernière à l'Assemblée ma
Toute absence du vaisseau, sans permission tionale par M. Boucher ci-devant d'Argis, au
de celui qui doit la donner ; nom du châtelet; je n'ai trouvé mulle part la
Les feux allumés à bord ou portés de terre conséquence irrésistible que je veux en tirer.
bord du vaisseau, dans le temps et aux postes L'article 6 du titre 4 de l'ordonnance de
où ils sont défendus, en temps de paix seule 1667 prononce la récusation du juge qui a
ment, dans les cas mon prévus par les articles ouvert son avis hors la visitation et jugcment
suivans ; d'un procès.
Toute infraction de police, tout manque à Cette loi si sage n'est point révoquée et ne
l'appel, au quart , et en général toutes les pcut l'être, elle a fait et fera toujours partie
fautes contre la discipline, le service et la po de tous les codes.
lice du vaisseau, provenant de négligence ou Or quand M. Boucher, se transformant en
de paresse. héros de tragédie, s'est écrié :
, III. Les délits ci-dessus énoncés seront tou Les voilà donc connus ces secrets pleins
jours regardés comme plus graves , lorsqu'ils d'horreur ! quant il a osé ajouter :
auront lieu la nuit, et le temps de la punition « Nous avons distingué ceux qui se sont armés
sera double. par le patriotisme le plus pur de ces hommes
IV. Les peines de discipline, pour les offi coupables qui ont séduit la multitnde, et l'ont
ciers, seront les arrêts, la prison, la privation rendue complice de leurs ſorfaits , etc. »
de quelques mois de solde, la suspension de M. Boucher m'a pas seulement ouvert l'avis
leurs fonctions pendant le même temps. du châtelet sur l'affaire du 6 octobre, il l'a
V. Seront censées peines afflictives, et ne prononcé , il l'a développé, il s'est rendu cou
pourront être prononcées que par un conseil pable avec le tribunal dont il est chef d'une
de justice, ou un conseil martial, toutes les prévarication publique et sans exemple. Le
peines énoncées ci-dessous : les coups de corde châtelet, qui n'a point désavoué son orateur,
au cabestan, la prison pendant plus de trois devoit savoir qu'une information et les décrets
† , les dégradations et diminution de solde, qui suivent ne † que des accusations ;
a calle, la bouline, les galères, la mort.
VII. Tout homme condamné aux galères
# yeux de la loi, il n'y a de secrets pleins
'horreur connus, de forfaits , d'hommes cou
pour un temps quelconque , ne pourra être pables et de complices , qu'après une instruc
employé sur les vaisseaux de l'état, en quelque tion complette et détaillée, que lorsque les
• 11 * • • 4% .
( 3oo )
lustificatifs admis ou rejcttés, démontrent jus la corruption de la cour a le moins pénétré, ou
qu'à l'évidence la vérité ou la fausseté des accu plutôt celle que cette corruption n'a jamais
sations : qu'enfin un juge ne peut manifester atteint. Pauvre et accoutumé au travail de la
son epin on que dans le jugement définitif. terre , sobre par habitude plus que par néces
Les personnes impliquées dans l'affaire du sité, séparé pour ainsi dire de la société, avant
6 octobre ont donc le droit de récuser le châ la révolution , par les préjugés de l'orgueil
telet; mais on assure qu'elles n'en useront pas , et de la vanité plus que par ses défauts , le
et qu'elles veulent aisser aux //éros de Thémis soldat m'a contracté aucun de ces vices, aucune
la gloire d'achever ce qu'ils ont si bien com de ces passions funestes et immorales qui carac
1mcncé. J'ai l'lionneur d'être , etc. térisent publiquement la plupart des princes,
des ministrcs et des riches liabitans des villes.
Réſle cions sur le caractère des soldats des Enfin le temps est venu où il a réfléchi sérieu
troupes de ligne, et sur les persécutions qu'ils sement sur sa destimée : il a vu , dans sa mélan
éprouvent en ce moment. colie , qu'étant regardé comme l'instrument de
la tyrannie et des caprices insensés d'une cour
Non. jamais l'histoire me pourra tracer avec perverse et déprédatrice, il n'avoit, pour se
assez d'énergie et de vérité, au milieu de tant dédomm g°r de sa misère et de son opprobre,
d'événemens mémorables , le dépit et la rage qu une suite de nouveaux opprobres et de nou
des ministres et des officiers aristocrat es contre velles misères à craindre. Pauvres amis ! braves
les soldats de nos troupes de ligne. Persuadés camarades ! des monstres souillés de toutes les
par une trop longue et trop funeste expérience, débauches. ct gorgés des sueurs du peuple ,
que les soldats n étoient et ne devoient être, vouloie nt vous forcer de tourner vos armes
jusqu'à la fin du monde , que des automates, contre ce mêne peuple dont vous faites partie,
tournant, sabrant, fusillant, faisant feu au gré et pour la défense duquel vous êtes armés ! ils
des tvrans couronnés et de leurs agens , ces l " vouloient pour rétablir, disoient-ils , l'auto.
mêmés agens sont aujourd'liui bien ſurieux de rité monarchique ! comme si une autorité légi
voir dans l'ame de ces mêmes soldats , et en time pouvoit être fondée sur des flots de sans
général nom-seulement le sentiment prononcé et des monceaux de morts. Vous avez ref§
de la dignité d'homme libre , mais la pa d'exercer ce ministère atroce et anti - social ;
tience , l esprit et la fermeté d'un patriote c'est la Providence qui vous a inspiré ; ce son
philosophe. Ces vertus paroissent si étranges et vos vertus qui vous ont maintenu ensuite dan
si inconcevables aux sots et aux pervers qui les principes de patriotisme et de fraternité qu
forment le cortége du pouvoir exécutif, qu ils vons avez par-tout développés avec tant de zel
ne les considèrent que Comme des accès de et de tendresse. Eh bien, voilà vos torts auprè
brigandage et des actes d'insubordination. — du pouvoir exécutif! voilà les motifs qui §
Ils ne savent pas, ces ineptes et insolens mi font inventer et combiner sans cesse les piége
nistres , qu'il étoit écrit dès long-temps dans qu'ils vous tendent et les calomnies dont ils vou
le grand livre dc la providence, que les mêmes accablent ! Au nom de la patrie, au nom de l
hommes qui avoient servi , par une activité révolution que votre patriotisme a commencée
aveugle et cruelle , à élever de toutes parts des et que votre patriotisme ſinira , braves cama
trônès au despotisme et à l'nristocratie , fini rades ! prenez patience ; calmez votre indigna
roient. dès que le soleil de la raison auroit lui tion : obéissez sans murmurer aux décrets d
sur eux , par laisser tomber ces mêmes trônes l'auguste Assemblée nationale : souffrez encor
dans une éternelle poussière , et par relever quelque temps pour l'amour de la constitution
pour jamais les droits ct la souveraineté des pour l'amour de vos frères; et soycz sûrs qu
nations qn ils avoient autrefois méconnus et nos enncmis communs, les ministres et leu1
avilis. Ils ne voient pas que la classe des soldats adhérens, seront bientôt punis de leurs lâche
est de toutes les classes de citoyens celle où manœuvres et de leurs odieux attentats. CARR
On s'abonne à Paris , chez BuissoN , libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera , franc de port, le pr
de l'abonnement et la lettre d'avis , et toutes les lettres pour les Auteurs îles Annales Patriotiques.
Cliez madame DELAPLANcHE , rue du Boulo ; et chez tous lesl Lbraires et Directeurs des Postes du Boya un
et de l'Et1angel .
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5 mois, frano de port, par la poste, pour tout le ſtoyaume. L'abonnement ne commence que du prem. d'un rna
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eZ dirigé par M. MERcz ER.
Il y a dans chaque nation un esprit général sur lequel la puissance même
est fondée; quand elle choque cet esprit, elle se choque elle-même.
MoNTEsQUIEU.

No. C C C X X I V. Du Dimanche 22 Août 179o.


Plusieurs voix , toutes venant du même côté ;
A SSEMB LÉ E N AT I O N A L E.
ont demandé, l'une l'ordre du jour, l'autre la
question préalable ; ces demandes ont été re
- Séance du 21 août. jettées par la pluralité, et la première motion
étant adoptée , M. le président a interpellé M.
C'esr donc en vain que l'Assemblée nationale, Lambert, ci-devant de Frondeville, de déclarer
saintement avare du temps qu'elle consacre à cathégoriquement s'il avoit eu part ou non à
l'oeuvre de la constitution, et jalouse d'ac l'impression, à la composition et à la distribu
célérer la félicité publique , a trouvé le secret tion de la brochure dénoncée.
de doubler en quelque sorte la durée des heures M. Lambert, en repoussant la qualification
en doublant ses travaux inappréciables. Voici de pamphlet, a reconnu avoir composé , fait
une journée entière que les ennemis du bien iInprimer et même fait distribuer la brochure ,
'sont parvenus à dérober aux législateurs, en
accumulant les chicanes, et les sophismes sur
† dans l'Assemblée seulement.
Malgré une interruption de M. de Murinais
une question réglementaire, qui auroit pu être ui a été rappellé à l'ordre pour s'être livré à
décrétée aussi-tôt que présentée. # personalités, M. Goupil, exposant toute la
, On avoit décrété quelques articles additionels dignité qui appartient à la représentation natio
à la loi pénale, sur les délits des gens de mer, nale, a conclu à ce que l'homme qui osoit se
on avoit envoyé pour un prochain rapport, aux dire honoré de la censure de l'Assemblée fût
comités diplomatique, de la marine et du com déclaré coupable de manque de respect envers
merce, une lettre de M. de la Luzerne, con l'Assemblée nationale, et que par forme de
-cernant un délit commis envers le pavillon correction il fût tenu de garder prison pendant
d'Alger, lorsque M. Goupil est monté à la tri huit jours.
bune pour dénoncer un fait difficile à définir ;
· la vente et distribution d'un pamphlet intitulé : M. de Bonnay a reconnu que la faute étoit
Discours de M. de Frondeville dans l'affaire très-grave ; mais il s'est opposé au châtiment,
de M. de Barmont. comme n'étant pas déterminé par un réglement
antérieur.
L'espace de cette feuille ne nous permet pas « En Angleterre , a dit M. Alexandre de
de rapporter l'avant-propos qui commence cet
écrit, nous n'y prendrons que ces mots : Mon Lameth , un membre du parlement qui lui
discours a été honoré de la censure de l'As manque de respect , est envoyé à la tour,
temblée nationale, c'est en effet le seul mérite Qu'auroit-on fait à l'homme qui, blâmé par le
# je lut connoisse..... Je demande, a dit M. corps national, se fût dit honoré de ce blâme ?
Goupil, que M. Lambert, dit de Frondeville, Le projet s'est élevé de dégrader l'Assemblée
spit tenu de reconnoître ou méconnoître ca mationale dans l'opinion § et quoique
thégoriquement s'il a eu part ou s'il n'a pas eu de tels efforts soient impuissans, il importe en
bart à l'impression, à la composition et à la dis faire un exemple ».
( 5o2 )
M. Lambert ; « c'est un délit verbal, très-peu que leur personne ne fût pas insultée. Je crois
coupable , comm s hors de l'Assemblée ; un dire assez, en nommant mon accusateur, es
mauvais raisonnement qu'il faut laisser punir Cll ITl G IlOIn In (t Ilt.

par l opinion ». Cet homme indulgent s'appelle M. Faucigny s'est levé, en confessant qu'il
M. Maury. n y étoit pas, lorsque les expressions repro
MM. de Foucault et de Bouville ont ſorte ciiées lui avoient échappé : il les a désavouées
ment insisté sur le même sentiment d indul sans réserve, et a protesté de son profond
gence : « Vous pouvez, disoit ce dernier, pro repentir. ' -

noncer le décret qui vous plaira; il est déja dé Enfin le calme a été rétabli par le décret
claré souveraincment injuste ». proposé par M. Dubois ( de Crancé) , et adopté
Sur une motion nouvelle , M. Lambert , in par la majorité.
terrogé s il entendoit rétracter les expressions, « L'Assemblée, ayant égard aux témoignages
a répondu « qu'il n'avoit point eu intention de respect et de regret que lui a donné M. Fau
d'offenser l'Assemblée ». cigny, lui remet la peine qu'il avoit encou
1 Ll C )). G.
Sur quoi M. Malouet , proposant de décréter
la peine de prison pour l'avenir seulement , et Snite du décret sur les loix pénales de
M. Barnave réclamant le droit actuel de police, la marine.
et citant l'usage Inême de l'Assemblée, on a
entendu ces inots de la bouche de M. Fau
Art. IX. Tout homme coupable d'avoir tenu
cigny : « Ceci a l air d'une guerre ouverte entre des propos séditieux, ou tendant à affoiblir le
la majorité et la minorité. Je ne connois plus respect dû à tout genre d'autorité qui s'exerce
qu'un moyen, c'est de tomber à coups de sabre à bord du vaisseau ou de l'escadre, sera mis
sur ces gaillards-là ». en prison ou aux fers sur le pont pendant six
Une horreur vraiment universelle a suivi Jours.
cette exclamation ; et ce mouvement étoit tel , X. Tout homme capable d'avoir concerté au
que M. Lambert lui-même s'est empressé de cun projet, pour changer ou arrêter l'ordre
monter à la tribune pour s'avouer coupable , du service, s'opposer à l'exécution d'un ordre
et requérir le décret qui devoit le condainner donné ou d'une mesure prise, sera mis à la
à la prison, mais en conjurant l'Assemblée de queue de l'équipage, et s'il est officier, sera
me pas étendre la peine sur un collègue qui renvoyé du service.
m'avoit pu être emporté que par la vivacité la XI. Tout matelot ou officier marinier, cou
plus irrélléchie, dans des expressions auxquelles pable d'un complot contre la sûreté ou la li
il étoit impossible de supposer un sens ct de berté d'un officier de l'état major, sera com
la suite.
damné en trois ans de galères.
Alors, et quoique M. Goupil, amendant son XII. Tout matelot, officier marinier, ou of
avis, changeât le mot de prison au mot d'arrét, ſicier de l'état-major, coupable d'un complot
le décret est intervenu, par lequel l'Assemblée contre la sûreté, la liberté ou l'autorité du
a déclaré que le sieur Lambert, dit de Fron commandant du vaisseau , ou de tout autre
deville, a gravement manqué de respect envers officier occupant un poste supérieur, sera con
l'Assemblée, et a décrété que , par forme de
punition correctionnelle , il tiendra la prison damné aux galères perpétuelles.
pendant huit jours. -
XIII. Tout homme coupable de trahison ou
Le fait de M. Faucigny étoit bien autrement d'une intelligence perfide avec l'ennemi, sera
grave, et l'Assemblée alloit s'en occuper, lors condamné à mort; et si quelque malheur pu
qu'il a plu à M. Maury d'inculper M. Riquetti, blic avoit été la suite de ses mesures, il sera
qui avoit la parole , et de prétendre qu'on lui exécuté sur-le-champ à bord du vaisseau.
avoit entendu proférer ces mots : « allez avertir XlV. Tout matelot ou officier marinier, cou
le peuple ». pable d'une désobéissance envers un officier de
Je ne m'abaisserai point, a dit M. Riquetti, service, sera frappé de douze coups de corde
/
à repousser cette inculpation, jusqu'au moment au cabestan.
où l'Assemblée l'aura élevée jusqu'à moi , en XV. Si la désobéissance est , accompagnée
m'ordonnant de répondre ; et si je me suis d'injures et de menaces, le matelot ou officier
rangé de l'avis de ceux qui opinoient pour l'ar- . marinier qui s'en sera rendu coupable , sera
restation, c'est par intérêt pour eux, c'est pour condamné à la calle.
( 3o3 )
- XVI. Tout matelot ou officier marinier cou XXIV. Tout homme coupable d'avoir amené
pable d'avoir levé la main contre un officier le pavillon pendant le combat, sans l'ordre ex
pour le frapper, sera condamné à trois ans de près du commandant du vaisseau , sera con
galères. . damné à la mort. -

XVII. Tout matelot ou officier marinier , IVous donnerons la suite dans un des pro
coupable d'avoir frappé un officier, scra con chains numéros.
damné à la mort. -

XVIII. Tout officier coupable d'avoir déso A V I S.


béi à son chef, et d'avoir accompagné sa dé
sobéissance d'un refus formellement énoncé MM. les Abonnés , dont la jouissance date du 3
d'obéir , sera mis au grade immédiatement mars pour 6 mois , et du 1 juin pour 3 mois, sont
inférieur à celui qu'il remplit. avertis que leur Abonnement finit au 31 du courant ,
et Priés de renouºeller avant le 25 ; comme aussi
Si sa désobéissance est accompagnée d'injures d'insérer dans leur lettre une des adresses sous les
et de menaces , il sera cassé ; quelles ils reçoivent les Annales ; cette précaution est
Et sera, dans tous les cas, responsable sur absolument nécessaire pour éviter les doubles emplois.
sa tête des suites de sa désobéissance.
XlX. Tout commandant d'un bâtiment de
guerre, coupable d'avoir désobéi aux ordres Apperçu sur la situation politique actuelle de
ou aux signaux du comman lant de l'armée, es la France; par J. Péthion, député à l'As
cadre ou division, sera privé de son comman Sembi'ée nationale.
dement ; et si la désobéissance occasionne une
séparation, soit de son vaisseau, soit d'un autre . Après avoir examiné avec la plus grande saga
vaisseau de l'escadre, il sera cassé et déclaré politique † respº -
cité notre situation
indigne de servir ; vement aux autres peuples de l'Europe, et les
Si elle a lieu en présence de l'ennemi, il sera mouvemens qni agitent toutes les cours, l'auteur
condamné à la mort. nous démontre « qu'aucune des puissances main
XX. Tout matelot ou officier marinier cou tenant en guerre, qu'aucune de celles qui sont
pable d'avoir quitté dans le cours ordinaire du sur le point d y entrer n'a intérêt de nous in
service, soit un poste particulier du vaisseau , niéter : qu'elles ont toutes au contraire un
soit le canot ou la chaloupe, à la garde desquels intérêt sensible de nous ménager; que nous
il auroit été préposé ; devons rester calmes au milieu de ces orages »

Si c'est pendant le jour, il sera attaché au nôtre


garder la plus exacte neutralité, offrir
grand mât pendant une heure, et réduit à la médiation , quand le moment propice sera
paie immédiatement inférieure à la sienne ; plus imposant
arrivé ; nous mettre dans l'état le
Si c'est pendant la nuit, il sera attaché au de défense, pour prévenir tous projets hostiles ;
grand mât pendant deux jours, trois heures et enfin achever promptement l'ouvrage que
chaque jour, et sa paie éprouvera une réduc nous avons entrepris et suivi avec autant de
tion double de celle ci-dessus énoncée. courage que de succès , et qui doit faire notre
bonheur et celui de nos neveux ».
XXI. Tout officier commandant le quart , Pour arriver à ce grand but, ajoute M. Pé
coupable de l'avoir quitté pour s'aller coucher, thion , « gardons - nous bien de nous laisser
sera mis immédiatement à un grade inférieur entrainer à des mesures fausses et précipitées,
au sien, et sera responsable sur sa tête de tous garantissons-nous des piéges qu'on nous tendra.
les accidens que le vaisseau éprouveroit par son Le ministère ( cet ennemi crnel et imperturba
absence du quart. ble de la nation ) nous environnera sans CGSS6
XXII. Tout matelot ou officier marinier, cou de craintes et répandra les bruits les plus alar
pable d'avoir dans un combat ou dans un dan mans : il citera des faits qui paroîtront exiger
ger quelconque, abandonné son poste pour se la plus † délibération : tout sera perdu,
cacher, sera condamné à courir la bouline. dira-t-il , si à l instant l'Assemblée nationale ne
XXIII. Tout officier coupable d'avoir, pen se déclare pas : on exaltera les têtes, on échauf
dant le combat , abandonné son poste pour fera les coeurs par l'aiguillon de l'honneur na
s'aller cacher, sera, s'il est à sa première cam tional, qu'on représentera comme flétri , OIl
pagne de guerre, renvoyé du service, incapable invoquera les pactes, les traités de l'anoien
- - • 1--- • • • * a r• rra cas cassé er déclaré
( 3o4 )
notre commnerce ; la maison d'Autriche , habi Chasseurs de Flandres, qui se trouve à Sargue
tu,'e à conduire notre cabinet suivant ses c.l mincs, est également à portée de Saarbruck ;
prices , à gouverner la France comn1e une de et ce voisinage est d'autant plus agréable pour
ses provinces , à nous faire jouer le rôle le plus Lambesc et ses confrères en conspiration, que
secondaire, le plus humiliant, à nous détacher ce régiment affiche hautement sa façon de penser
de nos vrais alliés, nous tendra mille piéges · à la Cazalès, et que sur les premières nouvelles
pour nous attirer à elle , et nous retenir dans de guerre il a donné une fête à tous ceux du
ses funestes liens ; mais les raisons qui nous parti contre-révolutionnaire. Mais ce qui nous
forcent à garder en ce moment la neutralité , donne beaucoup plus d'inquiétude encore, c'est
sont d'une si haute importance , sont si déci de voir passer continuellement par Sarguemines
sives, qu'il est impossible de les combattre de une grande quantité de voitures et de chaises
bonne foi , et qu'aucune puissance ne peut de poste chargées d'argent, qui prennent la
s'en offenser ». route de Saarbruck. O Necker ! ô banquier-mi
Tels sont les principes de sagesse et de bonne nistre : ô ministre-banquier !
politique développés dans l'ouvrage de M. l°é Tontes ces nouvelles s'accordent parfaite
thion , telle sera la manière de voir de ceux ment avec celles que nous avons données
qui auront secoué les sots préjugés de l'ancien dans notre n°. CCCXlX, et de plus , avec la
régime ou systême politique de l'Europe ; sys négligence très-coupable du fondeur de cire
tême qui tourne depuis notre révolution dans Champion , garde des sceaux, qui, sans égard
un autre sens, malgré les diplomates Russes et aux lettres réitérées du comité de l'Assemblée
Autrichiens , et leurs gazetiers universels. Puis nationale, pour le presser de publier le décret
sent les Dupont, les Malouet, et autres partisans sur la ſabrication des armes destinées aux gardes
du vieux systême politique des rois d Europe, nationales, n'a pas encore, depuis plus de 15
revenir de leurs pitoyables erreurs , et avoir jours que ce décret est sanctionné , donné
sur cet objet la vue aussi nette et le coeur aussi unêine l'ordre de le faire imprimer. ( Voyez la
droit que notre digne et respectable ami M. séance extraordinaire du lundi soir 16 aont. )
Pétluion ! C. ... Certes, si l'on nous dépouille ainsi tout dou
cement du reste de notre numéraire, et si le
pouvoir exécutif baguenaude sans cesse sur les
Nouvelles des frontières de la Lorraine alle décrets de l'Assemblée nationale et sur l'appro
mande. visionnement d'armes pour nos gardes matio
males ; il ne seroit pas étonnant de voir sortir
Cette frontière est entièrement abandonnée ; des forêts de Saarbruck 15 à 2o,ooo brigands
le ministre , qui n'en ignore pas l'importance, bien armés , tandis que 12 à 15,ooo autres sor
la laisse sans doute ainsi exposée pour le succès tiroient des bruyères de Trèves; et le tout pour
des projets médités par les aristocrates. Déja surprendre à l'improviste nos forteresses des
plusieurs troupes de brigands ont paru sur les frontières, dans lesquelles ils trouveroient un
terres de France de ce côté-là , et ont ravagé libre accès par la protection des Bouillé , des
le pays. Le prince de Nassau-Saarbruck reçoit Estérhazy , et de tant d'autres officiers aristo
à bras ouverts tous les fugitifs qui se présentent crates. A qui faudroit-il s'en prendre alors ?
chez luî. Le sabreur Lambesc est à-demeure à Champion ne seroit-il pas responsable ? les
Saarbruck , d'où il va souvent rendre visite à voituriers d'argent me seroient-ils pas respon
son régiment Royal-Allemand , qui n'en est sables ? Je le demande aux bons citoyens, et
éloigné que de quelques lieues, Ces courses lui sur-tout aux gardes mationales qui n'auroient
sont d'autant plus faciles, qu'il a au moins 4o que des fourches et des bâtons pour toute
chevaux du roi avec lui. Le régiment des arme ? C....

On s'abonne à Paris, chez BUIssoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Autcurs des Annales Patriotiques. .
Chez madame DELAPLANcHE, rue du Roule; et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume
et de l'Etranger.
Il paroît tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv, pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv. pour
5 mois ſranc de port, par la poste, pour tout le Royaume. L'abonnement ne sommence que du prem. d'un mois,
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E ,
ET A FFA I R E s P o L I T I Q U E s D E L E U R o P E ;
JO & R NA L L I B R E, ar une Société d'Écrivains Patriotes ,
eZ dirig par M. AZERcI E R.
Il y a dans chaque nation un esprit général sur lequel la puissance même
est fondée; quand elle choque cel esprit, elle se clioque elle-même.
MoNTesQUIEU.

No.
C C C X X V. Du Lundi 23 Aozât 17go.
As sE MB L É E NAT I o N A L E. tue l'envoi d'une somme de 214 mille livres,
nécessaire en ce moment pour payer les ou
Séance du 21 Août au soir. vriers employés à l'arsenal de Toulon, et l'os
a ajourné la seconde partie dont les dispositions
Dans plusieurs contrées du département de embrassoient la dépense de tous les ports du
Seine et Oise, les propriétés sont violées; on royaume. - .

garotte, on jette les hommes dans des cachots ; Une lettre du régiment de Metz, artillerie,
ön tire à balle sur les habitans des municipalités lue par M. de Noailles, et remplie de tous les
siluées dans l'enceinte du soi-disant grand parc sentimens du respcct et de la soumission pour
de Versailles. Des garde-chasses, des soldats les loix, a été entendue avec satisfaction.
même armés pour la défense de la liberté , trai M. Gossin a continué son rapport sur la fixa
tent les hommes comme des bêtes fauves; et si tion du siége des tribunaux de district : ce tra
vöüs nè venëz au secours des malheureux cul vail est maintenant avancé ; et quand il sera
terIniné , nous nous résèrvons d'en donner le
tivateurs voisins du soi - disant grand parc de décret dans son entier. º
Versailles, on verra bientôt se renouveller le
despotisme des capitaineries. Connoissant com Séance du 22 août.
bien le roi respecte les propriétés combien il
est loin de vouloir sacrifier son peuple à ses
plaisirs, nous vous supplions, messieurs , de - La lecture du procès-verbal nous a mis à §
déclarer que les loix sur la chasse, comme tée de rétablir la rédaction littérale des deux
celles sur les impositions, seront égales et uni décrets rendus hier dans la première séance.
formes dans tout le royaume. Premier décret. « L'Assemblée nationale, après
Telle est la supplique présentée par une dé avoir entendu la lecture du paragraphe d'un
putation du département de Seine et Oise , imprimé ayant pour titre : Discours prononcé
que l'Assemblée a reçue à l'ouverture de cette par M. le président Frondeville, à l'Assem
séance. Renvoyé aux comités réunis de la féo blée nationale, dans l'affaire de M. l'abbé
dalité et des domaines. -
de Barmond, et pour laquelle ila été censuré ;
On a entendu ensuite avec le plus grand in et après que ledit sieur lambert, dit de Fron
térêt M. l'abbé Sans . inventeur d'un traitement deville, a fait l'aveu qu'il étoit l'auteur dudit
curatif pour les convulsions des enfans et la ouvrage , ainsi que de l'avant-propos , et qu'il
paralysie des vieillards. 1l fait hommage à la Pavoit fait imprimer, que même il l'avoit dis
nation de sa d'couverte, fruit de 22 ans de tribué dans la salle sans avoir fuit aucune autre
méditation. Il a été demandé que cet utile ci distribution . déclare que ledit sieur Lambert
toyen , septuagénaire, fut classé parmi ceux a manqué gravement de respect envers l'As
qui ont des droits sur la reconnoissance pu semblée mationale ; en conséquence décrète
blique, et son mémoire est envoyé au comité . que, par forme de punition correctionnelle,
des pensions. . led't sieur Lambert se rendra aux arrrêts , et'
( 5o6 )
' ayant ègard aux excuses et au repentir de M. On renvoye au comité colonial une lettre
# Faucigny, lui remct la peine grave qu'il a de l'assemblée du mord de Saint-Domingue ,
©JlCO tl Tt l é> »>.
qui annonce à ses commettaiis qu'elle est sur
Un projet de décret présenté pas M. Jou le point de s'organiser en conformité des dé
bert , au non du comité des recherches , et crets et de l'instruction de l'Assemblée natio
relatif à la circulation des grains dans le pays nale. -

de Gex, n'a éprouvé mulle objection. Un nouvel ajournement est démandé par
« L'Asscmblée mationale, après avoir entendu M. de Biouzat , et prononcé par l' Assemblée ,
le r pport fait au nom de son eomité des re sur un rapport et un projet de M. le Couteulx,
cherches, sur les obstacles que les Génevois ont qui proposoit, au nom du comité des finances,
éprouvé dans la transition de leurs grains de de décr'ter que les collecteurs et premiers
la part du ci-devant pays de Gex , déclare que percepteurs des impositions seroient tenus de
par son décret sur la constitution des grains , verser dans les différentes caisses publiques ,
elle n'a rien entendu innover à ce qui se pra les espèces en nature , telles qu'ils les auroient
tique à cet égard avec les Génevois , pour les reçues des contribuables.
propriétés qu'ils ont dans le ci devant pays de Au comité des domaines est renvoyée une
Gex : et qu ºn conséquence les directo rés des lettre de M. Guignard , minisre, à la quelle
districts sont autorises à délivrer des transit ,
est jointe une adresse portée au roi par des
sauf à prendre les précautions les plus conve députés de la ci-devant province de Béarn ,
nables pour éviter les abus ». -
qui demandent « qu'on ne mette pas en vente
Le rapport de M. Gossin , sur la localité des le château de Pau le berceau d'Henri IV ». Il
tribunaux, repris encore aujourd hui, sera ter y a dans cette adresse quelques expressions bien
miné à la prochaine séance. serviies, bien dignes de l'ancien état d'abjection
, On attendoit le rapport des con'tés réunis qui ont soulevé l'indignation des ames citoyen
de constitution et de judicature sur la liberté nes, mais qui ont ſini par être abandonnées au
de la presse. M. Chapelier a paru, et a exposé mépris. -

qu'un préliminaire indispensable étoit une loi La séance est terminée par un rapport fait
sur les jurés, que le comité s'en occupoit sans par M. de la Blache, au nom des comités d'a
distraction , ct scroit prochainement en état de griculture, de commerce, des finances et des
soumettre à l'Assemblée son double travaul.
M. d'André , accusant de lenteur le comité , impositions, sur les postes et messageries. Les
a fait sentir vivement les fâcheux effets de articles suivans ont été décrétés après une lé
la licence typographique, en dénonçant une gère discussion :
feuille où il est proposé au peuple d'ériger dans Art. Ier. « Les postes aux lettres , les postes
les Tuileries huit cents potences , pour l'As aux chevaux et les messageries continueront'à
semblée nationale, M. Riqnetti à la tête. M. être séparées, quant à l'exploitation : mais pour
d'André vouloit, qu'en cas de retard , un nou que ces établissemens puissent s'entr'aider , et
veau comité fût nommé. M. Itegnaud, insistant ne pas se nuire, ils seront réunis, dès-à-pré
sur l'avis du préopinant , a demandé que le sent , sous les soins du commissaire des postes
maire de Paris reçut ordre de faire arrêter nommé par le roi, en vertu du décret du 19
l'anteur et les colporteurs de cette feuille ; juillet dernier, pour remplir les fonctions des
c'étoit aussi le sentiment de M. Malouet : mais ci-devant intendans des postes et messageries.
I)ans les cas d'absence ou de maladie du com
l'homme de génie que cette feuille attaquoit
nominativement, M. Riquetti, semblable à cet missaire des postes , il sera suppléé dans ses
empereur philosophe qui, apprenant qne des fonctions par † plus ancien des administrateurs
séditieux avoient mutilé ses statues , disoit présens. -

agréablement : « Je ne sens pas qu'ils m'aient II. Avant le premier septembre prochain, le
blessé » : M. Riquetti a soutenu qu'il seroit commissaire d s postes et les administrateurs
† digne de l'Assemblée nationale d'exercer prêteront serment entre les mains du roi , de
a vengeance particulière de l'un de ses mem garder et observer fidèlement la foi due au
bres : « Eh ! à qui renverriez-vous donc la secret des lettres de toute la correspondance
dénonciation du lihellus famosus de M. Flan du royaume , et de dénoncer aux tribunaux
dres ? » Il a demandé l'ordre du jour ; et l'As qui seront indiqués, toutes les contraventions
semblée admirant et partageant sa générosité, a qui pourroient avoir lieu, et qui parviendroient
appellé l'ordre du jour. . .. | . . à sa connoissance. Les directeurs des posteº
-
( 5o7 ) -

prêteront le même serment devant les juges | patriotes, ceux qui ne le sont que par l'esprit,
ordinaires des lieux ». G. seulement, et ceux qui le sont par le coeur et
# par l'esprit. Ces derniers sont très-rares. -

D'un autre côté , on observe avec douleur


LA V I S. que l'intrigue dcs ministres et des Ininistériels
a tellement trav »illé en sous ordre le ccrnr et
MM. les Abonnés, dont la jouissance date du 3
mars pour 6 mois, et du 1 juin pour 5 mois, sont l'esprit de plusieurs de nos représentans, inême
avertis que leur Abonnement finit au 31 du courant , de ceux qu'on reg irde quelquefois comme des
et priés de renouveller avant le 25 ; comme aussi patriotes éclairés qu'ils en ont fait à la ſin des
d'insérer dans leur lettre une des adresses sous les instrumens combinés de persécution contre les
quelles ils reçoivent les Annales : cette précaution est premiers auteurs de la révolution, les écrivains
absolument nécessaire pour éviter les doubles enplois. et les soldats : car il ne s'agit de rien moins au
jourd'hui que de faire casser les uns par des
censeurs, et les autres par des commissaires du
Lettre de M. Loyseau à M. Condorcet sur le roi. Or vous verrez comme tous ces gens du roi
projet de loi présenté à l'Assemblée natio nº eneront les soldats et les écrivains patriotes.
rzale, au nom du comité de constitution ,
contre la liberté de la presse. Paris , chez Mais revenons à l'abbé Syeyes.
les marchands de nouveautés. « Autant le préliminaire de son projet fatal,
dit M. Waudin , de ce projet destructeur de la
Défense de la liberté de la presse contre le ſa culté de penser et d'écrire , semble dicté par
méme projet de loi, par M. Waudin. Paris, le patriotisme et la liberté, autant les articles
· Girouard, libraire , rue de Grenelle-Saint qui le suivent paroissent inspirés par le despo
JHonoré. tis me le plus aveugle , le plus barbare , le plus
contraire aux droits de l'homme et du citoyen ».
Ces deux brochures, dont les auteurs n'ont , ( Cette inconséquence s'eaplique par la diffé
entr'eux aucune relation, présentent une telle rence que jc viens d établir entre les patriotes
unité de principes sur la liberté indéfinie de la d'esprit seulem en c, et les patriotes d esprit et
presse et sur l'impolitique d'une loi quelconque de caeur en méme temps ).
· contre cette liberté , que j'ai cru devoir les Sans doute la liberté de la presse peut occa
réunir dans la même analyse. Toutes deux, en sionner des délits qu'il est nécessaire de pré
remontant à l'origine des droits et des facultés venir ; sans doute il doit être défendu sous des
de l'homme , et en considérant l'état actuel de peines très-sévères de calomnier les citoyens ,
nos idées et de nos mouvemens , démontrent et d'amuser la cour des histoires obscènes et
avec la plus grande sagacité et avec une théorie scandalenses des familles, comme cela se pra
invincible, non-seulement l'impéritie de ceux tiquoit sous Louis XV et sous l'ancien régime
# proposent des loix contre la liberté indé de la police de Paris : sans doute il faut pros
nie de la presse, mais le danger, mais le non crire les brochures et les gravures licencieuscs
sense de ces loix. De quoi s'agit-il en effet ? qui corromproient nos moeurs, si elles n'étoient
Quels sont les motifs qui provoquent ces loix ? pas portées au dernier degré de corruption ;
quelques écrits peu mesurés dans lesquels une sans doute il faut se défier des écrits anonymes ;
imagination exaltée ou un défant de logique , sans doute il faut punir les contrefacteurs,
et souvent d'expression seulement , offre des comme on pnnit les voleurs ; mais à l'aurore
traits de folie, d'ignorance ou de déraison ; mais de la régénération , au premier jour de la li
les traits de folie, d'ignorance ou de déraison berté , dans ce moment où la vraie morale et
qui jaillissent d'un cerveau foible on organisé la vraie politique des sociétés se développent
en fausse équerre , doivcnt-ils exciter la pros à travers les passions basses, les préjugés et les
cription universelle des têtes réfléchies et for habitudes serviles dont nous sommes encore
tement organisées ? Voir l'abbé Syeyes et quel très-infectés, imposer à la presse des entraves
ues autres de nos législateurs proposer des aussi cruelles que barbarement réfléchies : pu
#rojets de loi contre la liberté indéfinie,de la nir les gens de lettre par l'amende, par l'exil
»resse : c'est voir des enfans menacer de battre ou par la prison dans des maisons de correction ;
enr mère , parce que cette mere s'oppose quel pour des opinions , rappeller sur eux les verges
quefois à leurs idées et à lºur petit amour-pro des lazaristes , ou les traîner au gibet comme
( 3o8 )
du despotisme : en un mot c'est l'idée naturelle la presse ; tout est perdu si la † est entra
d'un aristocrate, ou l'idée indigente d'un demi vée. Nous tomberons bientôt dans la stupidité
patriote. des esclaves. CARRA.
« Toute loi, dit M. Loyseau , qui met des AFFAIRES PoLITIQUEs ÉTRANGERES.
bornes à ce qui m'en est pas susceptible , est
une institution nuisible , dangereuse et anti D E V A R s o v I E, le 3 août.
sociale ».
« Un écrit, quelque dangereux qu'il soit, ne Parmi les différens objets dont la diète s'est
peut être que I'occasion et jatnais la cause di occupée dcrnièrement, elle a décrété la sup
rccte d' un délit ».
Les aristocrates trouvent , sans raison, dans
pression des abbayes dont les revenus. montant
à 5oo,ooo florins , seront affectés aux inva
les vrais principes du droit de l homme et des lides et aux hôpitaux. Pour attacher les Grecs
nations, des foyers d'incendie , comme les pa unis de la Volliinie et de l'Ukraine à la répu
triotes en reprochent , avec toute raison , aux blique, elle a décidé le donner entrée dans le
écrits des aristocrates , qui choquent tous les sénat à leur archevêque. Quant aux Grecs dé
droits et tous les principes. Ceux - là sont de sunis, elle se réserve de prendre les moyens
vrais libelles diffamatoires , qui choquent la les plus convenables pour les contenir. On a
vérité , la raison , les loix constitutionelles , et nommé une commission qui doit présenter un
le droit naturel d'écrire, de penser et d'im plan pour l'accroissement des m nufactures.
primcr. Pnfin il paroît que malgré l'abus inliumain de
La liberté indéfinie de la presse porte en la féodalité , le peuple va recouvrer des droits
elle-méme l'antidote de la licen ce de la presse. que la tyrannie des nobles lui a ravis, et qu'il
Si M. Syeyes étoit plus philosophe et moins va être compté pour quelque chose , d'après le
† s'il avoit ajouté quelque mo nouveau plan de gouvernement qui va être
destie à ses grands talens , et s'il avoit évité présenté et appuyé de tout le crédit du roi,
soigneusement le frottement des ministériels il prince qui ne respire que l'hunanité. V.
auroit trouvé dans cette maxime, quo qne très
nouvelle pour le vulgaire , le grand principe D E B E R L I N , le 8 aoftt.
de la perfectibilité de la raison humaine et la
source de toutes les vérités morales , physiques Depuis la signature des articles préliminaires
et politiques, qui ne peuvent résulter que du de pacification , les corps d'armée des généraux
choc des opinions contraires et de la publicité Usedon et Henkel ont reçu ordre de se réunir
universelle de ces opinions, pour former une armée de Go ooo hommes,
Nous observerons en ontre qne les liommcs sous les ordres du duc de Brunswick. Cet habile
publics qui craignent la liberté ind ſimie de la capitaine doit marcher droit en Russie, pour peu
presse , sont en général des êtres sans carac que l'impératrice se refuse aux propositions de
tère. La conscience de leur médiocrité les porte paix qui lui seront faites relativement à la Suède
à desirer des loix contre cette liberté , parce et à la Porte. | e roi , jaloux de prouver qu'en
qu'ils espèrent arrêter par-là l'opinion publique mettant cinq armées sur pied , il n'a eu en vue
et jouir plus long - temps des places que l in que la paix et le bien de l'humanité, renonce
trigue ou le hazard leur a procurées. à l'espoir qu'il av oit pu concevoir d obtenir les
Nous invitons nos lecteurs à se procurer au villes de l antzick et de l'horm. ll paroît que
plutôt les deux brochures que nons annon c'est à Bucharest où les plénipotentiaires s'as
çons ; le moment de s'instruire sur les objets senibleront pour régler tous les articles défi
qu'elles renferment est venu , ce moment est nitifs d une pacification général .. M Beglin va
pressant. Déja le comité de constitutiom pré partir pour Constantinople, en qualité d'am
pare son travail sur des loix contre la liberté de bassadeur de Prusse. V.

On s'abonne à Paris , chez BUissoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Autcurs des Annales Patriotiques.
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et de l'Etranger.

Il paroft tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv, pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 li» pour
5 mois franc de port, par la poste, poar tout le ltoyaume. L'abonnement ne commence que du prem. d'un mois,
F

, ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES


H) E L A F R A N C E ,
ET A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
, J0UR N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
º - -

- et dirigé par M. MERcI E R.


#

# - Il y a dans chaque nation un esprit général sur lequel la puissance même


: - est fondée; quand elle choque cet esprit, elle se choque elle-même.
# MoNTEsQUIEU.
#• : -

º1 N°. C C C X X V I. Du Mardi 24 Aotft 179o.


| -

# ASSEM B L É E N AT I O N A L E. On a eu connoisssance , dans les plus grands


5 détails , de ce qui concerne le sieur Bonne
|) Séance du 23 Août. Savardin , depuis son évasion des prisons de
# l'Abbaye, jusqu'à son arrestation. On a eu ces
# * oUT ce qui , aujourd'hui dans toutes les | détails de la bouche même du sieur Bonne, et
# † du monde , porte le noble nom de
: #ois, veut concourir en quelque manière
| de la déposition uniforme de plusieurs témoins.
ll nous seroit impossible de les rapporter en
#. * l'édifice de la constitution nouvelle. Nos | entier : nous n'en tirerons qu'un ftit, qui a
| ºncitoyens, établis dans les Echelles du Levant, | été remarqué universellement : c'est que le
ºtpasser à l'Assemblée nationale, par les mains | sieur Bonne, échappé de prison, a été recueilli
#ºonsul de France à Tripoli , une somme de | par M. de Foucault, qui le confesse , qui s'en
- #. livres pour offrande et contribution pa- | g rifie, qui est sûr d'avoir fait un acte de
*- triotiques.
1
religion et d'humanité , un acte irrépréhensible
-

$ ºAssemblée a entendu la suite du rapport


) - -
devant toute espèce de tribunal. A ,

, " létablissement desfaite


tribunaux , et a con- Le rapporteur, discutant le fait personnel à
la fixation déja
· lirmé
| vil -
d'un tribunal dans
• - - - • M.. Perrotin
re d§, y
-

§ #
a vu le tflagrant délitbl
, la| P
( †e
preuvr 1• -

Ville de l'Orient , nonobstant les réclama- | acquise dº rººººººº "† # ; et l | a


* ti
| º de la ville d'Hennebon. cru que , sous ce rapport . la liberté ne pou
† des secrétaires a fait lecture d'une lettre voit être rendue au recéleur convaincu.
· M. Bouchotte , premier opinant , a mis en
/ joi Guignard , ministre , à laquelle étoit uestion , si M. Perrotin avoit commis un délit
|i dont
†º la liste imprimée de tous les domaines -
§, ou simplement une erreur, en favo
|§" prétend que le roi demandera la risant la fuite du sieur Bonne qui n'éteit pas
1 °
r M. de la Blache a repris son rapport sur les décrété par lapublic,
« L'intérêt puissance
dit légale et judiciaire. est
M. Robertspierre,
|| p0stes e
† proposé diverses | la loi suprême : dérober un accusé aux atteintes
et a
- n§† † de la loi , c'est participer à ses torts. Le sieur
qui , apres
* autres ussion ont été, les unes décrétées, Bonne avOlt été interrogé par un commissaire
décrets †es Nous rapporterons les du châtelet : il étoit donc entre les mains d'un
|*a parven que la rédaction littérale nous en | taibunal , et non du pouvoir arbitraire. Au
ue. surplus, on ne peut conférer la suite de l'af
} § # objet attiroit l'attention de l'As- | faire au pouvoir exécutif , puisqu'un de ses
pitale § on peut dire l'attention de la ca- | agens, M. Guignard, est formellement engagé
" #ous les # º, amoncelée dans les tribunes. | dans l'accusation : et il est peut-être encore
]ja§
din du'sºnêtres
Tuileri
de la salle, dans l'immense | moins sûr de l'envoyer
e l'opini p bliq
au déclaré
tribunal sidu châtelet,
dig
àd
'-* •
Jleries • dans les aVcºnL1eS ſºt Tl163 U1G l'opinion Ulb11C[ll6 {l C18 ITG Sl Dell Cll cxI16
( 51o )
que l'Assemblée ait prononcé qu'il y a
inculpation , et que le comité de constitution
lieu à criminel de lèze-nation ». M. Camus, saisissane
cette ouverture, a ramené la question à son
ait proposé les mesures d informer des crimes véritable point, au point de décider si , dans
de lèze-nation ». la conduite tenue par M. Perrotin, il y avoit
Après avoir établi que M. Perrotin n'avoit ou s'il n'y avoit pas lieu à inculpation. « Or je
fait qu'un acte de droit naturel, en soustrayant dis qu'il y a lieu , puisque vous avez d'une part
une victime à l'arbitraire , après avoir soutenu l'évidence du flagrant délit, et d'autre part la
que le comité des recherches n'étoit autre confession même de l'accusé ».
chose qu'un tribunal arbitraire , M. Maury a Alors le parti qui s'étoit cru triomphant a
roposé un projet de décret qui ordonnoit éprouvé cette sorte de stupeur que produit la
F§ § provisoire de M. Perrotin, à honte de l'astuce découverte. « # y a un corps
charge de se représenter quand il en seroit requis, de délit, a dit M. Barnave, c'est donc ici †
sinon qu'il fût envoyé au châtelet , où il SG
cas d'établir un grand juré pour décider s'il y
promettoit, lui Maury, de porter la défense a lieu ou non à inculpation.Je conclus à ce qu'il
de son collègue; qu'au surplus le sieur Eggs soit décrété qu'il n'y a lieu à délibérer sur la
fût mis dès-à-présent en liberté , et que le pro motion de M. Maury ».
cès criminel du sieur Bonne fût continué jus Cet avis, fortement appuyé par M. Riquêtti
qu'à sentence définitive. qui y a ajouté de nouveaux développemens, a
M. Pétlion de Villeneuve a dit : Je serai le été infructueusement attaqué par M. Maury,
premier à demander la division du décret. lequel n'a pu faire revivre sa finesse trop dé
voilée. Vainement MM. Montlauzier et Virieu
Le vrai point de la question est de savoir si
vous accorder z à M. Barmond , comme il le ont tenté de soutenir une cause perdue par
de mande, son élargissem nt provisoire. - Votre l'auteur même. Après un débat orageux qui a
comité des recherches ne s'est pas encore dé prolongé la séance jusqu'à six heures et demºe
terminé s'il y a lieu ou non à inculpation : mais du soir, le décret proposé par Mi M. Barnave
l'arrestat'on a été faite en flagrant délit : je pro et Riquetti a été adopté en ces termes : -

pose que l'Assemblée décrète qu'il sera in « L'Assemblée mationale, aprés avoir entendu
formé contre les autcurs, fauteurs et adhérens le rapport de son comité des recherches , déclare .
de l évasion de M. Bonne - Savardin , et que
cependant M. Perrotin demeurera en état d'ar
† y a lieu à accusation contre le sieur abbé
errotin, dit de Barmond , relativement à l'éva
restation jusqu'à ce que l'Assemblée ait pro sion et à la fuite du sieur Bonne-Savardin ». G. .
noncé s'il y aura lieu ou mon à information.
« La discussion ayant été fermée sur M. de Décret sur l'organisation militaire, rendu.
Bonnay, qui adoptoit la motion de M. Maury, dans le cours des seances des 16 et 17 ao4t.
un nouveau projet a été proposé par M. Du
uesnoy. Il consistoit à décréter que l'inform - Art. I°". « L'armée sera composée, à compter
tion faite au sujet de l'invasion de M. Bonne du premier janvier 1-91, de 15o,848 hommes,
Savardin seroit continuée, et qu'au préalable tant officiers que soldats, dont 1o, 137 d'artille
l'élargissement provisoire de M. Perrotin seroit rie et du génie. Le nombre des officiers-géné
accordé, à charge par lui de se représenter raux employés ne pourra pas excéder 94. L'As
quand il en seroit reqttis ». semblée nationale se réserve de statuer sur le
nos bre des adjudans, sur celui des aides de
La priorité a été demandée pour l'avis de M. camp, et sur le nombre des commissaires des
Maury, et on a remarqué que cette demande † qui doivent être en activité pendant
venot de M. Charles de Lameth.
année 1791. -

La priorité, adjugée à l'avis de M. Maury ,


alloit opérer l'émission du décret , lorsque M. II. I es troupes étrangères qui feront partie
Tronchet a demandé la division des trois par du nombre ci-dessus, et qui seront à la solde
ties, dont la motion étoit composée. Cette de de la nation, ne pourront pas, sans un décret
mande a fait survenir da nouveaux amende du corps lºgislatif, sanctionné par le roi, excé
m ns qui ont éclairé l'Assemblée sur l'espèce der le nombre de 26 mille hommes. - :
de piége qui lui avoit été tendu. « Je ne con III. Le nombre d'individus de chaque grade et
çois pas, s'est écrié M. Dumetz, qu'on puisse dans chaque armée, sera déterminé , ainsi qu'i
vous proposer de souffrir {lll milieu de VOllS ll Il
est expliqué en l'état n°, premier, du ministre
homune convaincu d'avoir favorisé la fuite d'un de la guerre, sans y comprendre l'artillerie et
( 31 r )
le génie, sur lequel il sera fait un rapport par XIII. Pour subvenir aux dépenses du recrv
ticulier, et sauf les changemens que les cir
- -
". tement, rengagement, remonte , habillement,
constances pourroient exiger dans le corps de équipement , armement , frais de bureau et
l'armée' autres d administration , il sera payé à chaque
, IV. Le ministre proposera les changemens . régiment une somme pour homme complét,
qui pourroient avoir lieu dans l'armée, dans pour former la 1nasse générale , suivant ce qui
des notes particulières qu'il adressera au corps sera fait dans un travail particulier.
législatif. XIV. Il sera également formé des masses
V. Les appointemens et soldes seront fixés pour subvenir aux dépenses des vivres , four
pour chaque grade, à compter ainsi qu'il est rages, hôpitaux. frais et campemens, dont les
dit en l'état nº. 2 du ministre de la guerre. fonds seront faits au département dº la guerre,
. VI. Les régimens suisses et grisons sonser sur le pied du compte de l'armée. Toutes les
veront, jusqu'au renouvellement de leur capi masses, non compris celles du linge et chaus
tulation , les appointemens et soldes dont ils sures , seront destinées aux besoins collectifs
jouissoient en vertu d'icelles, de tous les corps, et appartiennent à la nation.
VII. Les officiers , sous-officiers et soldats En conséquence , nul individu n'aura le droit
qui, par l'effet de la nouvelle formation, éprou d'en demander compte , ainsi qu'il a été réglé
veroient une réduction sur leur traitement ac par le décret du . . . . Les corps compteront
tuel, le conserveront jusqn'à ce qu'ils en ob avec le ministre de la guerre , celui-ci avec la
tiennent un équivalent; en attendant, ils seront personne chargée par le corps législatif d'en
payés du supplément sur des états particuliers, prendre connoissance.
dans la forme prescrite par les ordonnances. XV. Les fonds affectés , tant aux travaux
- VIII. Les carabiniers seront rendus à leur de l'artillerie qu'à ceux du génie, pour l'année
destination primitive de grenadiers de la cava .
179I , seront provisoirement fixés à 5,4oo,ooo
lerie ; en conséquence, ils se remonteront dans livres, dont la répartition sera faite par le mi
les troupes à cheval, ou de sujets ayant fait au nistre de la guerre.
moins un congé dans lesdites troupes , et ils XVI. ll sera pareillement affecté, pour les
jouiront d'un sol de haute-paie , comme les
grenadiers en jouissent dans l'infanterie. premiers mois de ladite année et provisoire
ment , un fonds de 1,5oo.ooo livres pour les
IX. Les appointemens et soldes réglés par frais de bureaux du ministre, les frais d'impres
l'article IV, seront payés par le trésor public sion , les ordonnances de convoi et d'escorte
sur des revues, en raison du nombre et des · des fonds de la guerre et autres frais de toute
jours dont chaque mois est composé. espèce ; mais cette somme ne sera définitive
, X. Indépendamment de la solde réglée par ment réglée qu'après avoir pris une connois
l'article IV , il sera fourni à chaque soldat pré sance exacte des sommes affectées à chaque
sent aux drapeaux ou détaché pour le service , objet distrait, et les tableaux y relatifs seront
conformément au décret du 24 juin, une ration rendus publics sur-le-champ ».
du pain de munition, du poids de, 24 onces ,
laquelleration fera † de la solde de l'homme
présent, sans que l' #º absent des drapeaux A V I S.
puisse y rien rétendre. · -

.. XH. " † fourni des rations de fourrages MM. les Abonnés , dont la jouissance date du 3
aux chevaux des officiers suivant le détail ci mars pour 6 mois , et du 1 juin pour 3 mois, sont
après ; savoir : infanterie , à chaque colonel avertis que leur Abonnement ſinit au 31 du courant,
et priés de renouveller avant le 25 ; comme aussi
deux rations, à chaque lieutenant-colonel une d'insérer dans leur lettre une des adresses sous les
ration : troupes
trois , rations. à cheval , à chaque, colonel
à chaque lieutenant-colonel O L1 quelles ils reçoivent les Annales; cette précaution est
· absolument nécessaire pour éviter les doubles emplois
capitaine deux rations : troupes légères; à chaque
lieutenant-colonel deux rations. '
II. Les paiemens faits en vertu des articles Suite de la conduite des greffiers du pouvoir
précédens ne devant
il sera constaté tous avoir lieu mois
les trois qu'à ,l'éffectif,
par des -- exécutif
revues de commissaires des guerres , dans la En attendant que le roi ait sanctionné le dé
/
( 512 )
van seul et les met sous la main de la munici l'ambassadeur de Sardaigne, et aristocrate en-'
palité, Judas Guignard s'occupe secrètement à ragé , non-seulement n'a pas fait son serment
faire soustraire, au plus vîte , les volumes ma civique, mais on assure qu'il a déclaré haute
nuscrits des arrêts du conseil, soit en matière ment devant ses officiers, qu'il se croiroit dés
de finance, soit de toute autre espèce, dispersés honoré s'il avoit été de la fédération du 14
dans ces différens dépôts pour cacher la source juillet , et qu'il seroit au désespoir d'être fran
et la preuve des injustices, des infamies et des çois. C'en est assez pour que M. la Tour-du
déprédations inombrables, dont la cour et le Pin , bourrelé dans sa conscience par les pro
ministère se sont rendus coupables depuis long jets médités sur les frontières, et par la crainte
temps. Comme ce fait est très-certain, nous en que ces projets ne soient découverts, en perde
avons prévenu nous-mêmes, le 2o de ce mois , entièrement la raison : et voilà pourquoi il agite
M. Bailly, maire de Paris, et M. Camus : ainsi sans cesse sa robe de chambre et son bonnet
nous avons fait notre devoir, c'est à la muni de nuit.
cipalité à faire le sien. - Mais si le pouvoir exécutif, qui doit savoir
D'un autre côté nous informons le public que ou apprendre que le salut du peuple est la su
quelques municipalités maritimes et plusieurs préme loi, ne se débarrasse pas au plutôt de ses
commandans de port, autorisés nécessairement ministres actuels, le salut du peuple est en
par le sieur la Luzerne, empêchent les gens de grand danger. Nous le disons avec douleur,
couleur de passer dans les colonies. On ne con si cette engeance maudite n'est pas bientôt,
çoit pas l'impudence d'un pareil arbitraire, et expulsée, on verra les brigands rassemblés près
I'on supplie l'Assemblée nationale d'y mettre de Trèves et près de Saa † , d'accord avec
Il. cinq ou six régimens traîtres qui sont sur les
D'un autre côté nous apprenons aux bons frontières, commencer une guerre civile pen
citoyens et aux écrivains patriotes que Cham dant cet automne. Les François, en général,.
pion, garde des sceaux, passe pour tenir regis ne croient jamais rien qu'après l'expérience :
tre des noms et demeures de totis ceux qni ont eh bien ! nous n'avertirons qu'après qne ces
écrit ou agi d'une manière distinguée en faveur brigands seront entrés en France ; alors il fau
de la révolution et de la constitution. Cette dra bien le croire, et alors peut-être les traitres
liste de proscriptions est déja très-considºrable, auront pris la fuite , ou ils affecteront d'un air
et elle s'augmente journellement par les dénon niais de n'avoir point su ce qui se passoit sur
ciations que font les auteurs des Actes des † les frontières. CARRA.
tres, de la gazette de Paris et autres journa is
tes soudoyés, qui sont continuellement dans les
Extrait d une lettre de Nice.
antichambres et dans les offices de Champion.
Nous prions les journalistes patriotes de vou L'Assemblée nationale a décrété qu'on ne
loir bien répéter cet article dans leurs feuilles, paieroit aucnne pension , aucun traitement
afin aux absens du royaume; et malgré ce décret, .
Onque personne
que M.nde enlaignore. -

assure Tour-du-Pin devient les réfugiés qui sont ici envoient chercher leur
physiquement fou : pendant plusieurs jours il argent à Antibes, et sont payés comme à l'or
n'a pas quitté sa robe de chambre et son bon dinaire. ( O ministre-banquier ! ô banquier-mi
net de nuit , ayant toujours l'air d'être fort nistre ! ) - -

affairé , et ne §t rien du tout, tourmen L'évêque de Noyon et celui de Toulon ont


tant sa robe de chambre , ôtant et mettant son passé l'hiver dans cette ville; mais ils ont été
bonnet à chaque instant. Il doit sans doute à Grasse faire chez un notaire leur déclara
avoir quelques inquiétudes sur l'indiscrétion tion comme quoi ils habitoient la France, et
du comte de la T'our son favori, colonel-lieu en conséquence ils ont touché leurs revenus
tenant propriétaire du régiment Royal-Liégeois, sans difficulté , comme si le décret de l'Assem
en garnison à Sarre-Louis.Ce la Tour, frère de blée nationale étoit une plaisanterie !... C..., !
On s'abonne à Paris, chez BUIssoN , libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix -

de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques. sº,

' Chez madame DELAPLANcHE, rue du Roule ; et chez tous lesl Lbraires et Directeurs des Postes du Royaume
· et de l'Etranger.
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Ilparoft tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv, pour un an, 18 liv, pour 6 mois, et de 9 liv. pour
5 mois, frane de port, par la poste, pour tout le Royaune.L'abonnement ne commence que du prem. d'un mois.
- I
sEa>==

, s U P P L É M E N T A U Nº. C C C x x v I.
- Domaines demandés par le roi. velle ? Pourquoi les biens ecclésiatiques réunis
à Saint-Gerinain et à Rambouillet ? ces biens
| Dans son discours du 4 février dernier à n'appartiennent-ils pas aux créanciers de l'état ?
l'Assemblée mationale, le roi ditqu'il ne s'ar Pourquoi tant de terres et de châteaux pour
réte point à des calculs personnels, mais qu'il les menus plaisirs d'un seul liomme , tandis
trouve une compensation suffisante, une com que des millions de laboureurs et de pères de
pensation pleine et entière dans l'accroisse famille ont à peine une cltaumière et un petit
ment du bonheur de la nation ; — qu'il ne jardin ? Quelle impudence ! demander en do
coinpte point ce qui lui est personnel près des
maines nationaux une valeur aunuelle à-peu
loix et institutions qui doivent régler le destin près égale à celle des 25 millions de la liste
de l'empire ; — et qu'il habituera son ſils dès civile , et cela après avoir dissipé ou laissé
ses premiers ans à étre heureux du bonheur dissiper en quatorze ans plus de deux milliards .
des François. — La reine a dit de son côté dans outre les revenus de ſ'état ? car la clette im
le même temps : « Le roi ne se refusera point mense qui nous écrase aujourd'hui a été faite
aux sacriſices qui pourront assurer le bonheur par les rois ou pour les rois, ou leurs ministres.
public; nos enfans penseront de même s'ils sont Leurs domaines doivent donc servir à l'acquit
sages : et s'ils ne l', toient pas, le roi auroit ter, ou ce seroit violer l'esprit des décrets pré
rempli un devoir en leur imposant quelques cédens. On doit plus qu'on ne peut payer, et
é;éaes XX.
l'Assemblée nationale n'a pas le droit de donner
, Ces protestations de sacrifices de la part du ces biens au roi.
roi, ccs assurances de bonheur pour la nation, Mais les Tuileries, Versailles, Fontainebleau
ces gênes dont parle la reine poitr ses enfans , et Rambonillct, ne suffisent-ils pas pour loger
en cas qu'ils ne soient pas sages , tout cela n'en et divertir le pouvoir exécutif et ses valets ?
pêche - pas qu'aujourd'hui le roi ne fasse de Versailles a co t,: plus de dix-nuit cent millions
mander à l'Assemblée nationale, après en avoir pour les embellissemens successifs du château,
reçu la somme émorme de 25 millions d'appoin-- · des jardins et du parc. Fontaineble tu a d'im
temens annuels, 1°. le Lonvre, 2°. les Tuileries
menses forêts qui peuvent contenir des milliers
et les Champs-' lisées, 3°. Vincennes , 4°. la de cerfs. On a dépensé pour Rambouillet, dans
Muette, 5°. Clioisy-le-Roi, 6°. Versailles , 7°. un temps où le peuple mouroit de faim en tra
Miarly, 8°. Saint-Cloud, 9°. Meudon, 1o°. S. vaillant continuellement, plus de 4o millions.
Germain , maisons et terres en dépendantes, Certes, si ces quatre cnâteaux et leurs dépen
et la réunion des biens ecclésiastiques qui s'y
dances ne peuvent loger un roi auquel on a
trouvent situés, 11°. Fontainebleau, 12°. Com donné le nom de restaurateur de la liberté
piègne, 13. Rambouillet, avec les biens ecclé ·ſ)ançoise, et satisfaire à tous ses plaisirs, ce roi
siastiques qui s'y trouvent situés, et les bois de ne sera donc jamais content de rien ! Pauvres
l'abbaye de Barbeaux, quoique séparés par la lhabitans des campagnes, vous qui suez sans
rivière, 14°. Chambord , 15°. la terre de Pains Cesse pour nourrir et divertir vos rois et ses
en Normandie, et 16°. la terre de Pompadour courtisans , vous dont les mœurs n'ont point
en Limosin.
( té infectées du poison sardanapalique des
Tous ces domaines, dont la valeur peut égaler cours , vous qui méritez véritablement des cou
celle de deux ou trois départemens , ont été ronnes civiques, deux ou trois arpens de terre
demandés par Judas Guignard , au nom du roi, Vous suffisent pour la subsistance et l'entretien
avec cette impudence froide et délibérée qui ca de votre innocente fimille : apprenez donc et
· ractérise les ministres actuels, et qui ne montre dites à tous vos voisins la demande que les
que trop, hélas ! l'idée que la cour s'est faite, greffiers du pouvoir exécutif viennent # faire
et de la funeste condescendance du corps legis à l Assemblée nationale, des domaines cités ci
latif pour le corps exécutif, et de la miaiserie dessus , observez ensuite la manière dont C8S
du peuple françois. Pourquoi les Champs greffiers cherchent à restaurer les affaires de
Elysées ? est-ce pour en faire un parc volup lº nation : ils ne se contentent pas de la trahir
tueux , comme celui du Petit-Trianon , qui a sans cesse et d'exciter des troubles de tous
( 714 )
restent pour payer se s dettes. Que de r'iiexions long-tſ nips cette haine et cette animosité? La
à faire ! quc d : llusſons à détruire ! CA R RA. pliip irt de nos ministres dans les cours étran
gères sont si vains , si bornés , si inutiles , que
nous devons nous féliciter d'en trouver un ou
Questions relatives à l ambassadenr de France deux qui soient bons à quelque chose. Certes ,
en Espagnc. je ne suis pas un donneur d'éloges, sur-tout
envers la gent ministérielle, mais aussi je ne
Pourquoi M. de Montmorin a-t-il gardé pen dois pas être injuste ; et comme il me paroît
dant six semaines la lettre que M. de la Vau démontré que le rappel de la Vauguyon est
guyon adressoit au président de l'Assemblée l' effet de la haine et de l'intrigue de M. Ncc
nationale ? Pourquoi le courier qui a apporté ker , etc. j'en conclus que l'ambassadeur en a
cette lettre, et qui coûte 12 livres par jour eaucoup plus de mérite , et que l'Assemblée
nationale , en cas de besoin , trouveroit en lui
depuis deux mois, n'a-t-il pas encore été rºn
voyé ? Par quelle intrigue ministérielle l' As beaucoup plus de ressources et de soumission
semblée nationale n'a-t-elle pas encore chargé aux décrets que dans son adversaire le ministre
son président de répondre à M. de la Vau banquier. Ce qu'il y a de vrai , c'est que M. de
la Vauguyon n'est pas genevois , qu il est fran
guyon ? Si cet ambassadeur , loin d avoir fo
menté la guerre entre l Espagne et l'Angleterre, çois; qu'il passe pour avoir un bon esprit ; que
comme le ministère actuel cherchoit à nous le l'expérience du mois de juillet 1789 a dû l'éclai
persuader, a prouvé au contraire qu'il a fait rer sur la providence de notre révolution, et
tous ses efforts pour empêcher une rupture sur la destruction irrétrograde de l'ancien ré
entre ces deux cours , s'il a demandé l'impres gime , et que toutes réflexions faites de sa part,
sion de sa correspondance avec M. de Mont il finiroit par être le premier ministre patriote
morin sur cet objet; s'il a maintenu par son es
prit de conciliation le peu de commerce qui
†uelalerévolution.
roi auroit eu depuis le commencement
CARRA.
existe encore aujourd'hui entre l'Espagne et la •e--e-«

France ; s'il a procuré au commerce et aux Propagation des principes de la liberté en


monnoies de France un envoi de dix millions
Allemagne.
de piastres depuis un an : s'il a excité les négo
cians françois de Cadix à faire un don patrio L'Allemagne, ce siége éternel des grands abus
tique de 3oo,ooo livres; nous demandons pour de la féodalité , a été inondée d'écrits françois
quoi ce même ambassadeur a été rappellé ? qui lui présentoient sous le jour le plus odieux
pourquoi on a nommé M. de Pons à sa place ? celles de nos nouvelles loixqui rappellent les
Toutes ces questions seroient clairement réso hommes et leurs possessions territoriales à l'é
lues dans l'esprit du public, si l'on savoit que galité des droits et des impositions. Les petits
le grand crime de M. de la Vauguyon est d'a princes de ces coat é s craignent sur-tout la
voir sans cesse douté du génie du fameux gº contagion de l'°x mple : mais enfin qu lques
nevois, et de s'être souvent expliqué nettement voix se sont élevées en ſavenr d.es p-uples , et
sur son compte. - - on a recheroiié sur-tout avºc ººm :) r ss ' m nt
Or, tout le monde sait que l'orgueil du mi notre déc a rat on des droits d• ] liºnn , Un
mistre est mon-seulement inexorable , mais très artiste ingéni nx a iInagimé de faire :mprimer
astucieux dans ses vengeances. Il a prQſité de sur des monchoirs, em langue all mande , ce
l imprudence de M. la Vauguyon , , lorsque grand diplôme de l'humanté : il le, a exposés
celui-ci accepta le ninistère au mois de juillet en vènte à la dernière foire de Francfort.' son
1789, pour le perdre au besoin à la cour, après zèle a été récompensé par la distribution de
av oir aidé à le perdre dans l'opinion publique. toute sa marcliandise, tant il s est présenté d'ac
Mais si les services de M. de la Vauguyon dans qnéreurs : et vingt-cinq mille exemplaires de
son ambassade en Espagne sont réels , comme la déclaration des droits, circulent en Alle
tout paroît le prouver, pourquoi ne trouve magne dans ce moment, par le moyen des mou
roit-il pas grace auprès de la nation ? Mais si choirs de poche et des inouchoirs de cols.
la haine et l'animosité du ministre-banquier La fermentation de la Hongrie s'est commu
sont les seules causes du rappel de cet ambas niquée au Bannat de Témeswar, où les paysans
sadeur , pourquoi la cour serviroit - elle plus se sont ligués et armés contre les nobles. č..,.
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
| DE L A F R A N C E ,
ET A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L'E U R O P E ;
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
et dirigé par M. MERcIER.
On n'est homme qu'avec la liberté de penser et d'écrire. VoLTAIRE. s

No. C C C X X V I I. Du Mercredi 24 Août 179o.


AssE M B L É E N AT I O N A L E. cer l'élargissement de M. Eggs, a demandé que
la liberté fût rendue à ce prisonnier. On est
Séance du 24 Août. passé à l'ordre du jour.
M. la Blache, au nom des comités réunis de
Dès le mois d'août 1789, un des Ineilleurs ci finance, de commerce, d'agriculture et d'im
toyens de la capitale et de la France entière, positions, a repris le rapport sur la dépense
l'ami et le confident du vertueux Turgot , le des postes ; et après une légère discusssion il a
premier qui ait attaqué le monstre de la féo fait décréter les articles qui suivent :
dalité , illustre par la proscription même ( Les deux premiers avoient été rendus dans
que dans le temps la féodalité tout - puissante la séance du 22, sauf rédaction ).
exerça contre lui, M. Boncerf, de la société d'a- . Art. III. « Le bail des postes passé à J. B. Poin
-

riculture, alors trésorier du district de Saint


signon,
·tienne-du-Mont, fit parvenir à l'Assemblée , 1786, pour pºr le résultat du conseil du 2 avril
nationale un mémoire précis et lumineux sur ſinir au 31 décembre 1 79 1, ensemble
la nécessité et les moyens d'occuper avanta les soumissions des fermiers, postérieures au
bail, notamment celle du 29 septembre 1789
geusement tous les gros ouvriers par le travail
des desséchemens et défrichemens : l'Assemblée portant abandon, à titre de don patriotique -

nationale, frappée de l'importance et de la sim de la totalité des trois quarts du bail des postes ·
auront leur pleine et entière exécution. -
· plicité du projet, en avoit, par l'organe de M. IV. Le tarif de 1759, et tous les réglemens
de Clermont-Tonnerre, président, témoigné à
l'auteur toute satisfaction ; ce projet a encore d'après lesquels sont actuellement administrées
été remis sous les yeux de l'Assemblée, au les postes aux lettres et les postes aux chevaux ,
mois d'Avril dernier, par son comité de men continueront à avoir leur pleine et entière exé
dicité, et l'ajournement en avoit été pronon cution jusqu'au premier janvier 1-92 ; avant
cé indéſiniment. Aujourd'hui M. de Liancourt, cette époque il sera procédé par le corps légis
au nom de ce comité, a reveillé l'attention latif, d'après les instructions que le pouvoir
des législateurs sur un objet aussi intéressant exécutif est chargé de donner, à la rectification
pour ſ'occupation et la subsistance de tant du tarif, celle des réglemens et usages des pos
de mille bras, utiles et chers à la patrie, mais tes, des traités avec les offices des postes étran
que la misère, l'inaction, le désespoir, la cor gères, celle de l'organisation actuelle des postes
ruption enfin , † tourner contre elle ; aux lettres et des Postes aux chevaux, les nou
il a représenté la proximité de l'hiver, le prix veaux établissemens relatifs à la division actuelle
du temps, l'urgence des besoins, et il a ob du royaume , ceux que sollicite le commerce 7
tenu que l'importante matière demeureroit · enfin les améliorations et les économies dont
ajournée à l'une des séances les plus pro ces différens services sont encore susceptibles..
chaines. . . - - - - - -

Art. I". º A dater du premier septembre pro


M. Regnaud de Saint-Jean-d'Angely, obser ºhain , la dépense annuelle pour le paiem§t
vant que , dans le décret porté hier sur l'affaire des frais de bureaux et des commis actn ii
( 516 )
dance des pcstes , qui s'élevoît à la somme de particulier pourra voyager, conduire ou faire
69,ooo livres , sera réduite à 3o,ooo livres, qui conduire librement les voyageurs, ballots, pa
continueront à être payées par la caisse des †i marchandises, ainsi et de la manière
postes. ont les voyageurs, expéditionnaires et voitu
II. - Les fonctions des ci-devant inspecteurs , riers conviendront entr'eux. à la charge par
visiteurs et officiers du conseil des postes , seront les voituriers de se conformer à la disposition
remplies par deux contrôleurs - généraux des contenue en l'article suivant, et sans qu'il soit
postes, dont le traitement sera de 6ooo livres permis à aucun particulier ou compagnie ,
ponr chacun. autres que ceux exceptés ci-après, d'annoncer
des départs à jour et heure ſixes , ni d établir
III. Les maîtres des postes aux chevaux con
tinueront d'être pourvus de brevets du roi pour des relais , non plus que de se charger de
faire le service qui leur a été attribué jusqu'à ce reprendre et conduire des voyageurs qui arri
jour, aux charges et conditions décrétées. veroient en voitures suspendues , si ce n'est
après un intervalle du soir au lendemain entre
IV. Les municipalltés des lieux où sont établis l'époque de l'arrivée desdits voyageurs et celle
des relais de postes, constateront chaque quar de leur départ ».
tier , le nombre de chevaux entretenus dans le
relai, et en délivreront sans frais un certificat ( La suite demain. )
aux maîtres de postes.
V. Sur le vu des certificats des municipalités,
visés par le président du directoire des postes , Décret rendu le 19 août, concernan & les acadé--
et d'après l état arrêté par le corps législatif, il mies, et qui n'a été rapporté qu'en substance.
• - t-

sera payé chaque quartier, sur la caisse des


postes, ce qui reviendra au maître de chaque « L'Assemblée mationale décrète provisoi- :
relai. rement, ct pour cette année seulement , l'état '
VI. Les contrôleurs - généraux et contrô des dépenses proposées par son comité des
leurs provinciaux seront les seuls auxqucls il ·ſinances , pour les différentes accadémies et
pourra être fourni des chevaux gratis, et ce sociétés littéraires, ainsi qu'il suit :
nombre ne pourra excéder trois chevaux ».
M. Jacqueminière a continué le rapport sur Académie françoise. • A

la partie des messageries ; après avoir développé


tous les abus qui avoient lieu dans cette admi- * Art. I°º. « Il lui sera payé annuellement du 3
nistration, il a proposé les articles suivans : trésor public, la somme de 25,217 liv. Savoir : .
Art. Ier. « Le droit connu sous le nom de Au secrétaire perpétuel . . . . . . 5,ooo liv.
droit de permis et celui du transport exclusif lEcritures . .. · . . . : . . . . . . .. ooo
des voyageurs , matières ou espèces d'or et Pour messe du jour de Saint-Louis Goo
d'argent, des balles , ballots , marchandises , Pour jetons . . . . . . . . . . . . .2o,717
paquets de qnelque poids qu'ils soient , sont Pour entretien et réparation du coin 3oo
abolis ; ensemble les procès et actions qui au Il. Il sera en outre assigné, chaque année,
roient été intentés pour contraventions aux dits ' 12oo livres, qui seront données , au nom de
droits , lesquels ne pourront être jugés que la nation, pour prix à l'auteur du meilleur ou-,
pour les frais des procédures antérieures à la vrage † aura paru, soit sur la morale , soit
publication du présent décret. 1 sur le droit public, soit enfin sur quelque sujet
utilo X), l
II. Chaque particulier qui aura l'intention -

de louer des chevaux ou d'entreprendre le Académie de belles-lettres. -

transport de voyageurs ou marchandises, sera


tenu , à peine , en cas de contravention, d'une · Art, Jº". « Il sera payé annuellement et sans
amende de 5o livres, applicables aux établis retenue la somme de 45,9oo liv. Savoir :
semcns de charité , de fïire préalablemènt sa
déclaration au greffe de la municipalité du lieu 1 o pensions de 2ooo liv. .. . . . . . . 2o,ooo
où il sera domicilié , et de la renouveller dans 5 de Soo liv. . . . . . . . . , . . , . . 4ooo
les huit premiers jours de chaque année, s'il Au secrétaire perpétuel. . . . . . . .. 1,ooo
est dans l'intention de faire ce commerce. Pour la bibliothèque , les dessins , travaux
IlI. A compter de la même époque , tout particuliers , frais de bureau, bois, lumières,
f,' , ' ** . ' : , : ' . ·· · · · · '. - ( 57 )
-
--

huissiers, supplément de prix . . . , , 8,6oo


| Jetons . . . , . . . . . . . . . . . . .. 12,ooo ·· · ·· P A R I s, le 24 ao4t.
'Entretien et réparation du coin. . , . ÓOO
On a donné avis hier au soir à la société
II. Chaque année il sera assigné sur le trésor des amis de la constitution , aux jacobins ,
public une somme de 12oo livres, pour former que des commissaires-observateurs alloienl pni -
un prix qui sera accordé à l'auteur de l'ouvrage tir incessamment et secrètement pour tous les -
le plus profond et le mieux fait sur l histoire départemens, afin de prendre des renseigne
de France ». mcns et faire des recherches , non-seule1nent
sur l organisation de cés départemens et des
Académie des sciences.
municipalités, mais sur le caractère et les dis
-
Art. Ier. « Il lui sera pay
pavé annuellement la positions des personnes qui sont à la tête de
ces départemens et de ces municipalités. Comme
somme de 93,458 liv. 1o sols sans retenue. Sa-. les membres patriotes de l'Assemblée nationale
ſ'Olr : -

· Pour 8 pensions de 3,ooo liv. 24,ooo liv. . n'ont jusqu'à présent aucune connoissance de
8 de 1 8oo 14,4oo !
la départition de ces commissaires-observateurs,
- 8 . de 1,2oo 9 6oo on présume que ce sont tout bonnement, des»
, espions du pouvoir exécutif, patentés pour
. 16 , de 5oo , 8, ooo aller reconnoître les lieux , se concerter pro
Au secrétaire perpétuel, , , 3 ooo bablement avec les aristocrates qui sont en
Au trésorier, 3 ooo
, Frais d'expériences , I O, OOO
place , faire des listes, et se tenir prêts à li
Ecritures , • * 5oo cencier l'armée, si le décret proposé à cette
. Motet du jour de Saint-Louis, 4oo ºccasion, et appuyé par les ministériels, venoit
à passer. Quiconque connoit à fond l'esprit
Dépenses courantes, 1 438 infernal des ministres , et suit de près leurs
Jetons, 1 2 82o 1 o s
- Entretien et réparation du coin, 3oo manoeuvres et leur activité, ne doutera pas un
instant qu'ils ne soient très-capables de cctte
ToTAL . . . . . 93.458 l. 1o s. démarciie : et que pour éviter à leurs com
missaires-observateurs le sort de Trouard, ils
II. Chaque année il sera assigné la somme de , n'aient eu l'idée de les patenter , sous prétexte
12,ooo liv. pour former un prix, qui sera ac que le pouvoir exécutif a le droit, sans cen
cordé à l'auteur de l'ouvrage ou de la décou sulter l'Assemblée, de prendre des informations
verte la plus utile aux progrès des sciences et sur les départemens ct les municipalités. Nous
des arts, soit qu'il soit françois, soit qu'il soit savons d'ailleurs que les projets actuels de la
étranger. cour, beaucoup mieux combinés que jamais,
-

sont en ce moment de faire tous les cfïorts


La société royale de médecine. possibles, soit avec de l'argent, soit avec dea
promesses, soit par des intrigues bien liées,.
Il lui sera payé par le trésor public la même pour corrompre des municipalités et des dé
somme qui lui étoit ci-devant affectée sans rien partemens, et en même temps pour dissoudre
innover à l'emploi qu'elle en a fait jusqu'ici. l'armée, afin qu'au milieu de l'automne , ou
Et seront tenues lesdites académies et sociétés au commencement de l'hiver, les brigands qui
sont dans les forêts de Saarbruk et dans les
de présenter à l'Assemblée nationale, dans le
délai d'un
doivent mois,
fixer leur les projets de
constitution. réglemems qui
*•
bruyères de Trèves , puissent entrer facilement
en France, et y commencer une guerre civile.
La société des amis de la constitution, alarmée
des suites que peuvent avoir l'avis qu'on lui
- " A V I S.
. -

' a donné, a résolu d'envoyer une adresse à ce


sujet à toutes les sociétés de l'empire qui lui
' MM. les Abonnés, dont la jouissance date du 3 sont affiliées. Nous prévenons sur - tout les
mars pour 6 mois, et du 1 juin pour 3 mois, sont
avertir que leur Abonnement ſinit au 31 du courant, gardes mationales et les soldats patriotes des
et priés de renouveller avant le 25 ; comme aussi troupes de ligne, de se tenir plus serrés que
-

( 318 )
ainsi que les membres patriotes des départe , dérés, où se trouvoit un règiment d'aimable?:
mens et des municipalités, de flairer de près enfans, les deux paragraphes suivans : « Qui
les commissaires-observateurs envoyés par la pourra, sans être
fastes de la nation
† lire un jour dans les
qu'on a vu, sous les mêmes
cour, et de les dénoncer sur le champ à tous
les échos d'alentour, à tous les journaux, etc. drapeaux, les pères et les enfans prendre tous
afin de déjouer encore cette nouvelle et infer le ciel à témoin qu'ils ne desiroient vivre que
male manoeuvre. CARRA. pour voir régner la justice et ia paix ». — « Qu'il
est beau ce jour si ardemment desiré , ce jour
qui n'a
de réunion de coeur et de sentiment ,
Extrait du procès-verbal de la fédération de our principe et pour fin que de procurer le
la ville de Commerci, du 14 juillet 179o. § de la patrie et d'humilier ses enne
mis » ! -

L'impassibilité de notre ministère public et la Nous citerons de même le paragraphe sui


sévé1ité de nos principes nous ont déterminé à vant du discours de M. Vissenot, lieutenant
faire imprimer, dans le n°. 295 de nos Annales, colonel de la # citoyenne : « Distingués
une lettre de Commerci, dans laquelle M. le maire dorénavant par les vertus seules, il n'existe plus
de cette ville , le commandant de la garde na d'inégalités ni de distinctions chimériques : tous
tionale et le coloncl du régiment Royal-Dragons les hommes sont e gaux ; le mérite , voilà le vrai
étoinnt inculpés d'avoir fait paroître qnelqucs . , titre de noblesse : nous devons donc , réunis
nuances d'incivisme à la fédération du 14 juillet ' tous par un intérêt commun , bannir de nos
dernier. La même impassibilité , ou plutôt l'é coeurs tout sontiment de rivalité et de haine
uitº, nous oblige, en citant quelques extraits contre nos concitoyens, nous lier de la plus
u procès-verbal de la fédération de Commerc* étroite amitié pour voler avec ardeur , fran
du 14 juillet dernier, de faire connoître l'erreur chise et loyauté par-tout où le besoin l'exige
de ces inculpations ; et nous réparons de nous roit, pour repousser les ennemis du bien pu
mêmes cette erreur avec d'autant plus d'assu blic »X,

rance et de satisfaction , que le proeès-verbal Le colonel de Royal-Dragons, M. de Choi


imprimé atteste à toute la nation et à la posté seul, a fait le serment suivant : « Je jure d'être
rité la conduite vraiment patriotique de M. le fidèle à la mation , à li loi ct au roi , et de ne
maire de Commerci, de M. le commandant de jam is emnployer ceux qui seront sous mes ordres
la garde nationale et du colonel de Royal-Dra contre les citoyens, si ce n'est sur la réquisition
ons, non-seulement dans la circonstance de des officiers civils et municipaux, laquelle ré
a fédération du 14 juillet, mais depuis le com quisition sera toujours lue aux troupes assem
mencement de la révolution. -
blées ». 1

« Le bonheur de cette réunion (la fédération Ces preuves de patriotisme, consignées dans,
du 14 ) a été célébré par des santés qui témoi le procès-verbal de Coinmerci, suffiront sans
noicnt les plus vifs desirs pour la prospérité de doute pour rassurer le public sur : a conduite
a nation , de ses augustes représentans , du ultérieure du maire de Commerci , du com
roi, etc. etc., et par des chansons analogues à mandant de la garde mationale de cette ville et
la fête ». de M. de Choiseul. Quant à nous, qui ne de
· La formule du serment prêté par les muni mandons jamais que des occasions de louer et
cipaux et M. le maire, par les gardes mationales non de blâmer nos concitoyens, nous nous féli
et leur commandant , par le régiment Royal citons que l'erreur d'un correspondant nous ait
Dragons et son colonel, est parfaitement dans fourni une occasion d'éloge particulier pour la
les ptiricipes constitutioncls , ils ont tous juré ville de Commerci. C'est par des éclaircisse
d'être ſidèles 1°. à la mation , 2°. à la loi, et 5°. mens donnés de bonne foi et sans humeur, que
au roi. -- C)n remarque dans le discours que M. la réputation des bons citoyens s'épure, et
Cellier, maire, a prononcé au milieu des fé | qu'elle prend toute sa consistance. C....
. ! • l - -

On s'abonné à Paris , chez BUIssoN , libraire, rue Haute feuille , à qui l'on adresserà , franc de port, le prix
de l'abonuement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
Chez madame DELAr»ANcHE , rue du Roule ; et chez tous lesl Lbraires et Directeurs des Postes du Royaume
et de l'Etranger.
Il paroft tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv. pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv. pou"
5 mois , frane de port, par la poste, pour tout le Royaume. L'abonnement ne commence que du prem. d'•n moir
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
D E L A F R A N C E ,
ET A FFA I R E s P o L i T I Q U E s D E L E U R o P E ,
J o u R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes ,
eZ dirigé par / Z. MErci E R.
Ce n'est pas par des ordonnances affichées aux coins des rues que se
gouverne un état, mais par des loix constantes. IsocRATE.

Nº. c c cxxv I I I. Du Jeudi 26 mon zoo.


A ss E M B L É E N AT I o N A L E. de sa fête, l'hommage national , qui n'est pas
un vain compliment. Le discours de M. le
Séance du 24 Août au soir. président : communiqué d'avance à l'Assemblée,
a obtenu l'approbation g'nérale.
L'Assemnlée nationale a reçu une députation Le rapport sur les défrichemens et desséche
de la classe du genre humain la plus malheu mens dc marais a été entamé par M. Lamerville,
reuse, et par conséquent la plus intéressante ; et deux premiers articles d'un projet de décret
de la classe des sourds et muets, qui , pros sont admis sauf rédaction. -

crits par la nature , ont été ramenés au milieu -

de la société par le célèbre abbé de l'Epée. Ce | Séance du 25 aot4t.


vertueux prêtre, que nous avons perdu en
1789, a trouvé un digne successeur dans M. -, Une adresse des ouvriers de l'arsenal de Toi1
l'abbé Sicard , qui continue sa bonne œuvre lon a été lue par M. Malouet; elle contient les
avec les mêmes talens et le même zèle , mais protestations de la fidélité civique, et du zèle
non pas avec les mêmes ressources pécuniaires. le plus ardent pour le maintien de la discipline.
Le mémoire de ces infortunés a été renvoyé au L'Assemblée en a témo gné sa satisfaction , en
comité dejour.
premier mendicité
, _ , pour
. en rendre compte au | ordonnant que cette a dresse seroit insérée au
- - • • • • •

, procès-verbal.
M. de la Harpe, à la tête d'une nombreuse , On a rcnvoyé au comité de marine une mio
députation d'hommes de lettres , est venu ren ' tion du même M. Malouet , par laquelle il de
dre hommage : à la révolution, qu'il regarde mandoit l'abolition du régime des entreprises
comme l'ouvrage de la littérature, et de la pour les constructions sur les ports de mer.
philosophie : « l'ignorance, a-t-il dit, étoit le
Au décret rendu sur l'ordre judiciaire , M.
premier anneau des chaînes morales, civiques , Thouret
et religieuses qui pesoient sur le peuple ». Il propose cet article additionnel :
« Les ecclésiastiques ne pourront être nom
reclame Ia libérté du théâtre , si long-temps · més aux places de juges , dont les fonctions
gênée par les Inesures du despotisme † - -

et par le prétendu privilége des comédiens. sont incompatibles avec leur ministère ».
L'adresse est renvoyée au comité de consti Un amendement s'est élevé « pour que les
tution., • " •
' ecclésiastiques qui ne rempliroient pas une
- . '

On a reçu de Nancy et de Lyon les nouvelles | pi ce dans le ministère, fussent déclarés éli
les plns satisfaisantos : le calme est entièrement : gibles : quelqu'un même a sommé M. Thouret
- rétabli dans ces deux villes. A Nanci, le régi , de déclarer ses motifs : M. Buzot a pris la
| ment du roi est rentré, de lui-même, dans les , pârole , et a démontré l'incompatibilité résul
* devoirs de la discipline ;à Lyon, les barrières , tante de la nature , absolument diverse, des
ont été rétablies, et tous les impôts se perçoi fonctions de l'un et de l'autre état , incom
-
© -
- -
-
- - -

— A — -
( 52o )
juger au criminel, si sur cinq juges il s'y des Bouches du Rhône.
trouvoit un prêtre, il y en auroit un de moins Aix, Arles , Marseille , Saint-Remy. Taras
pour décider de l'honneur, et souvent de la con est chef-lieu du district, et l'alternat pour
vie d t 1 accusé. Saint-Remy n'aura pas lieu ; Apt, Salon.
Après quelques autres réflexions présentées du Calvados.
ar M. 1 1 Cteau , et combattues par Ml.
Gouttes,
'article a été décrété conformément à la ré Caen , Bayeux , Falaise , Lisieux , Pont-l'E
daction du comité. G. vêque , Vire.
du Cantal.
( La suite demain. )
Saint-Flour, Auriliac , Salers, Murat.
Décret sur la localité des tribunaux de dis de la Charente.
tricts , rendu dans le cours des séances des
19 , 2o aoû &, et jours suivans. Angoulême , la Rochefoucault, Confolens,
Ruffec , Cognac , Barbesieux.
« L'Assemblée nationale, après avoir entendu de la Charente inférieure.
les rapports de son comité de constitution , a
Saintes Rochelle, Saint-Jean-d'Angely,
décrété que les tribunaux sont placés dans les Rochefort, la Marennes
|
villes ainsi qu'il suit : | , , Pont , Montguyon.
| Montlieu est chef-lieu du district.
Département de l'Ain. du Cher.
Bourg , Trévoux , Montluel , Saint-Triviers ,
Pont-de-Vesle , Belley, Amberieux , Nantua, Bourges, Vierzon, Sancerre, Saint-Amand,
Gex. Lignières , Dun-le-Roi, Henrichemond.
-

- de l' Aisne. de la Corrèze.


Soissons, Laon , Saint - Quentin , Château Tulle , Brive , Uzerche , Ussel.
Thierry, Guise , Coucy. de Corse.
L' Allier.
Bastia, Oletta, l'Isle Rousse , l'Aporto d'Am
Moulins, le Donjon, Cutset, Gannat, Mont pugnagny , Corté , Cervionne, Ajaccio, Vico, .
maraut , Mont - Luçon , Bourbon - l'Archam Calanno. -

bault. de la C6te d'or.


des hautes A/lpes. Dijon, Saint-Jean-de-Losne , Châtillon-sur
Gap , Embrun, Briançon , Serres. Seine, Semur-en-Auxois, Is-sur-Til, Armay-le
- des basses Alpes. | Duc , Beaune. -

| Digne, Manosque , Sisteron, Castellane, i : des Côtes du Nord.


Barcelonette. , ' ..
l'Ardèche.
Saint-Brieux, Dinan, Lamballe, Guingamp,
-

- de . • | Lannion , Loudéac , Broon , Pontrieu , Ros-,


Annonay, Villeneuve-de-Berg, l'Argentière. . terIlCIl.

des Ardennes. -
de la Creuse.
Charleville, Sedan, Rhetel , Rocroy, Atti Gueret, Aubusson
Souterraine , Felletin
Bourganeuf, , Boussac , la
Chambon.
, • .

gni, Buzanci. -

de l'Arriège. · de la Dordogne.
Poix , Saint-Lisier , Parniers. ' , , Périgueux , Sarlât , Bergerac , Nontron,
de l'Aube. . " | Exideuil , Terrasson , Riberac , Montpasier,
Montpont. Mucidant est le chef-lieu du dis
Troyes, Nogent-sur-Seine, Arcis-sur-Aube, | || trict.
Bar-sur-Aube, Bar-sur-Seine , Évry.
- de l'Aude. - i du Doux. - |

Carcassonne, Castelnaudary, la Grasse, Li Besançon, Quingey , Ormans , Pontarlier,:


moux, Narbonne , Quillan, º i ! Saint-Hypoli te, Baume. . , '
| - N,
' -

' de l'Aveiron. | . - i , de la Drome. -

Rhodez , Villefranche, Aubin , Murre-de | .. Romans, Valence, le Crest, Die, Monte


Barrès, Sévérac-le-Château, Milhau, Saint | limart, le Buis. Nyons est le chef-lieu du dis
Affrique, Espalion, Sauveterre. -
* trict.
( 321 )
de l' Eurº. du Loir et du Cher.
* Évreux, Bernay, Pont-Audemer, Louviers, Blois , Vendôme, Romorantin, Mont-Dou
º Gisors , Verneuil. · bleau , Mers, Mont-Trichard.
d'Eure et Loire.
de la haute Loire.
Chartres , Dreux , Châteauneuf-en-Thime Le Puy, Brioude, Yssengeaux; Monistrol est
# rais, Nogent - le - Rotrou, Châteaudun , Jan chef-lieu du district.
ville,
du Finistère. de la Loire inférieure.
Brest, Landernau, Lesneven , Morlaix, Ca r-Y Nantes , Ancenis , Château - Briant , Blain,
$avenay, Clisson , Guérande, Paimbœuf, Ma
rhaix, Châteaulin, Quimper, Quimperlé, Pont checoul,
: Croix. du Loiret.
du Gard.
Beaucaire, Uzès, Nîmes, Sommières, Sainte
Orléans , Beaugenci, Neuville , Péthiviers »

Montargis , Gien , Bois-Commun.


· Hyppolite, Alais, le Viguamp, le Pont-Saint du Lot.
* Esprit.
% de la haute Garonne. Cahors Montauban, Moissac, Gaudon,Martel,
Saint-Géré est chef-lieu du district. Figeac.
Toulouse, Rieux, Villefranche-de-Lauragais,
Castel-Sarasin, Muret, Saint-Gaudens, Revel, du Lot et Garonne.
, Beaumont. Agen, Nérac, Castel-Jaloux, Tonneins, Mar
du Gers. · mande , Villeneuve , Valence, Montflanquin,
Auch, Lectour, Condom, Plaisance, Lom Lauzun.
bès. Mirande. de la Lozère.
de la Gironde. Mende, Marvejols, Flérac, Langogne, Vit
Bordeaux , Libourne, la Réole , Bazas , Ca , tefort, Meirveys, Saint-Chely.
* dillac, Blaye; Bourg est le chef-lieu du district. de Maine et Loire. .
4 Lespare. Angers , Saumur , Beaugé , Châteauneuf,
- de l'Hérault.
, Ségré , Beaupreau, Cholet, Vihiers.
Montpellier, Béziers, Lodève, Saint-Pons. de la Manche. -

- de l'Ille et Vilaine.
| Avranche, Coutances, Cherbourg, Valognes,
- Y - -

Rennes, Saint-Malo, Dol, Fougères, Vitré, | Perriers , Saint-Lô , Mortain.


la Guerche, Bain, Redon, Montfort. de la Marne.
|

- de l'Indre. 1

Châlons, Reims , Sainte-Menehould, Vitri


| Issoudun, Châteauroux, la Châtre, Argenton, le-François, Epernai , Sezanne.
le Blanc, Châtillon-sur-Indre. de la haute Marne.
d'Indre et Loire. , _ Chaumont, Langres, Bourbonne, Bourmont,
Tours, Amboise, Château-Renaud, Loches, | Joinville, Vassi.
Chinon, Preuilly, Bourgeuil. de la Mayenne.
de l' Isère. : Ernée, Mayenne, Villaine , Saint-Susanne ;
Grenoble, Vienne, Saint-Marcellin, Bour Evron est chef-lieu du distrsct. Laval , Craon ,
goin. · Château-Gontier.
du Jura. de la Meurte.
Dôle, Salins ; Arbois est chef-lieu du district. Nancy , Lunéville , Blamont, Saarbourg ,
Poligny , Lons - le - Saunier, Orgelet, Saint Dieuze , Vic ; Château-Salins est chef-lieu du
Claude. . · · · · · · · · -
| district Pont-à-Mousson, Toul, Vézelise.
L'assemblée électorale de ce département al # de la Meuse.
ternera dans les villes désignées pour l'alternat Bar-le-Duc, Gondrecourt, Commerci, Saint
de l'assemblée de département. -
- Mihel, Verdun, Varennes, Etain, Stenay.
º des Landes. * º de Morbihan. -
-
- t
-

Mont-de-Marsant, Saint-Sever, Tartas, Dax. · Vannes, Auray, l'Orient, le Faouet, Pon ;


( 522 )
de la Saône et Loire.
tivy , Josselin, Ploermel, Rochefort, la Roche- |
Bernard. Mâcon, Châlons, Louhans, Autun, Bourbon
de la Mozelle. Lancy, Charolles, Semur-en-Brionnois.
Metz, Longuyon, Briey , Thionville .. Bou de la Sarthe.
zonville , Boulay , Sarreguemines , Bitche , Le Mans , Saint-Calais , Château-du-Loir ,
Fauquemont. la Flêche , Sablé , Sille-le-Guillaume , Frenal
de la Nièvre. le-Vicomte, Mamers, la Ferté-Bernard.
Nevers, Saint - Pierre - le - Montier, Décise , - de la Seine et l'Oise.
Moulins-en-Gilbert , Château-Chinon, l'Orme ,
Versailles , Saint-Germain . Mantes , Pon
Clameci, Cosnc, la Charité.
, toise, Rambouillet, Montfort, Etampes, Cor
du IVord.
beil, Montmorcnci.
Valenciennes , le Quesnoi, Avesnes, Cam de la Seine inférieure.
brai, Douai , Lille , Bailleul , L)unkcrque.
de Loise.
Rouen, Caudcbec, le Havre, Cany, Dieppe,
Neufchâtel , Gournai.
Bcauvais, Chaumont-Grandvilliers, Breteuil, de Seine et Marne.
Clermont, Senlis, Noyon, CQmpiègne, Crépy.
de l'Orne. Melun , Meaux , Provins , Nemours , Cou
lommiers.
Alençon, Domfront, Argentan, l'Aigle, Bel des deux Sèvres.
lesme, Mortagne. Niort , Saint-Maixant, Parthenai, Thouars,
de Paris.
Melle , Bressuire.
Les tribumaux seront établis par un décret de la Somme.
particulier. Amiens, Abbeville, Péronne, Doulens, Mon
du Pas-de-Calais.
didier.
Arras, Calais, Saint - Omer , Béthune, Ba du 7'arrr.
paume, Saint-Pol, Boulogne, Hesdin.
du Puy-de-Dôme.
Castres, Lavaur, Alby, Gaillac, la Caune.
Clermont, Riom, Ambert , Thiers, Issoire, du / ar.
Besse, Billom , Montaigu. Toulon, Grasse, Hyères, Draguignan, Saint
· des hautes Pyrénées. -
Maximin , Brignolles, Frejus, Saint-Paul-lès
· Vence, Barjols.
Tarbes, Vic, Bagnières, Lourdes. de la 7 endée.
des basses Pyrénées.
Pau , Orthez , Oléron , Mauléon , Saint Fontenay-le-Comte, la Châtaigneraye, Mon
taigu , Chailans, les Sables d'Olonne, la Roche
Palais, Bayonne. sur-Y on.
des Pyrénées orientales. ' de la / Fenne.
Perpignan, Ceret, Prades.
· Poitiers, Châtellerault, Loudun, Montmoril
elu /haul Rhin.
lon, Lusignan, Civray.
· Colmar, Altkirck, Belfort.
, de la haute-J^ienne.
du bas R/im.
Limoges, le L'oret, Bellac, Rochechouart,
Strasbourg , Saverne , Wissembourg , Sché Saint-Yriex, Saint-Léonard.
lestat.
- de Rhóne et Loire. des Vosges.
La ville de Lyon , la campagne de Lyon , Epinal, Mirecourt, Saint - Dié , Rambervil
séant dans la ville, Saint-Etienne, Montbrison, · lers , Remiremont, Bruyères, Darney, Neuf
Roanne, Villefranche. .. , ., château, la Marche.
- de la haute Saône. . , de l Vonne.
Vésoul, Grai, Lure, Luxeuil, Jussel, Cham Auxerre , Sens , 3oigny , Saint - Fargeau ,
plitte. | Avallon, Tonnerre, Saint-Florentin.
T" . • ' '
4
-|

ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTER


• * - #- # A N C E ,
D E L A

E T A F F A I R E S P O I. I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
r -

J O U R N A L L I B R ſ , par z /7 a
# 1 - Socic'zé d' Écrivaizs Patriotes ,
é'Z cè#rgé pc4/" - f i. 44 ERci E R.

Ce n'est pas par des ordonnances affichées aux coins des rues que se
#ouverne u :1 él t , n1 ,is par des loix coustantes. lsocRATE.

No. C C C X X l X. Du l ez2g/rea'? 27 Aoilt 179o.


AssE MB L E E NATIoN A L E. percevoir le germe d'un parlement ou d'une
cour plénière dans des temps difficiles qui
- - Suite de la séance du 25 août. pourroient renaître. il propose six tribunaux,
auxquels sera assigné u11 arrondissement.
A L'oRDRE du jour venoit l'organisation de Il n'y aura plus, dit M. Martineau , aucune
l'ordre judiciciaire dans la ville de Paris. Dans raison de craindre les corporations judiciaires,
le premier article d'un projet de décret, M. puisque les jºges seront élus tous les six ans.
Thouret , au nom du comité de constitution , Avec six triiºu : 1an x , nul homme de loi ne
proposoit d établir dans chaque section un juge poarra déf ndre son client que dans le tribu
de paix et des prud'homm s assesseurs. 11al de son ai rºndiss n ºnt,
M. Martineau a demandé la question préa M. Dém in r pro;ros , un nouveau plan ,
lable sur cet article, en disant que les jºgºs de con:; osé de dcttx trib nº 11x seulement , en
district se trouvant à Paris sºtilisamment rap r, s.er. a nt l'appel de l nn à i'autre.
prochés des justiciables, les juges de paix y Ain i donc, reprenti M. Barnave, Paris aura
devenoient inutiles, et que c'étoit une grande un écono:nie : a Liculière , et sera toujours au
dépense à épargner aux peuples. milieu de l'empire un corps hétérogène. Ainsi
· Une opinion toute contraire est celle de M. ious l s abus d truits par la constitution dans
Canus, qui , estimant les juges de paix aussi { 2 dépariennºns seront consacrés dans Paris
nécessaires aux quartiers de Faris qu'aux cam par la constitution.
Sur cettc réflexion , l'article Il a été mis aux
pagnes, propose de réunir ce ministère à celui voix ct a passé , ainsi que les suivans, sans autre
tles commissaires de police qu'un décret déja débat.
rendu fait établir dans les 48 sections.
D'après ce dernier avis, et sur l'observation Art. II. « Il sera établi pour la ville de Paris
faite par M. Thouret, qu'il est important que et le département , six tribunaux, dont les
arrondisscniens seront détermºnés.
la ville de Paris soit organisée suivant les prin
cipes généraux et communs à tout l'empire , l i I. Chaque tribunal sera composé de cin
l'article premier est ainsi décrété. juges , auprès desquels il y aura un commissaire
du roi.
Art. Ier. « Il y aura dans chacune des 48 sec
tions de la ville de Paris, un juge de paix et IV. Il sera nommé pour chaque tribunal six
des prud'hommes assesseurs des juges de paix. suppléans, dont cinq all moins seront pris dans
Il sera sursis à l'élection des commissaires de la ville de Paris et tenus d'y demeurer.
police des 48 sections de la ville de Paris, jus V. Le tableau qui servira pour déterminer le
qu'à ce qu'il en ait été autrement ordonné choix des juges d'appel , sera composé des
par l'Assemblée mationale », cinq autres tribunaux , et des deux tribunaux
On n'a pas oublié qu'une députation de la les plus voisins pris hors du département de
commune de Paris vint, au mois de juin, de Paris.
mander à l'Assemblée mationale l'érection d'un VI. L'Assemblée nationale délègue provisoi
tribunal unique pour cette capitale. Le comité rement au procureur de la commune de Paris
est bien éloigné de cette idée, et croit y ap les#fonctions de procureur-syndic, à l'effet de
329
( 594 )
convoquer les assemblées primaires , tant dans | plainte sur les moindres mouvemens, n'est pas
les cantons de Saºut-iJenis et du i'ourg-la-teine, | fort empresé de faire part à l'Assemblée des
que dans la v.ile et fanxbourgs de Paris. adresses patriotiques de plusieurs régimens, tels
VII. Ces asscmbl'es se !ormeront et procº que ceux de Foix et de Bassigni nominative
deront confor1nément aux décrets relatifs à la ment , qui , constamment soumis à la disci
tenue des asscmblées prirnaircs. pline, prêchent de leçon et d'exemple à tous
VIII. Elles éliront les juges de paix et les lºs corps militaires. « Il est utile, dit le ver
prudhommes assesseurs, et ce conformément tuenx orateur, que ces sortes de lettres soient
aux articles 17, 18 et 19 de la section pre aussi communiquées à l'Assemblée nationale ».
mière dn décret du 16 de ce mois. Cette motion est renvoyée au comité militaire,
IX. Elles éliront un électeur à raison de cent avec la lettre du ministre de la guerre.
citoyens actifs, pr'sers ou non présens. Séance du 26 Août.
X. Aussi tôt qºc l s élect urs seront nommés,
le procureur de 'a corninune , fºis iit fonction M. du Châtelet, vivoment offens4 de l' incul
de procureur-syndic, convoquera les électeurs pation contre lui portée par le régiment du
du département , ponr procéder à l'élect on l toi , pour raison des deniers de la caisse, de
des juges au scrºtin individuel et à l t pluralité mande que ses comptes soient examinés , non
absolue des suffrages. depns s x ans, mais depuis 17-6, époque de
XI. Toutes les dispositions contenues dans son administration , et non seulement par les
les articles du décret du 16 de ce mois , sur commissaires que nommera l'Assemblée , et
l'organisation judiciaire , auxqu lles il n'est par les oſ liciers et soldats du régiment , mais
pas dérogé par le présent décret , seront com par le directoire et la garde nationale de Nanci :
munes à la ville de J'aris ». cette pétition est bien celle de l'homme d'hon
Un rapport fait par M. Riquetti
comité diplomatique , sur
, au nom du
l, trait é d'alliance
neur outragé, mais tranquille : m is il existe
un décret qui défend aux municipalités de
entre la France et l'Angleterre , a été ajourné à s'immiscer en rien dans le régime militaire.
demain. M. de Sérent a invoqué ce décret, et la ques
Le régiment du roi , on garnison à Nanci, tion préalable a emporté l' estimable pétition
ramen ' à son devoir par les remontrances fra de Mi. du Châtelet.
ternelles de la garde nationale, a prié cette Un décret dé quelqu'importance est proporé
même garde nationale d'intercéder pour lui en ces termes : « l'onte prestation de serment ,
auprès de l'Assemblée , et de solliciter l' élar dans quelque cas et pour quelque raison qu'elle
gissement des huit députés qui sont détenus aux ait été ordonnée , aura toujours lieu sans frais,
lnvalides. mème entre les mains du roi ».
N 7
Sur ce récit, fait par de Bloglie, qui en Il est adopté sans discussion, sauf les derniers
a lu le procès-verbal, M. de Murinais ( P. ) s'est mots qni en ont été retranchés.
permis d'alléguer que les députations des régi V|.l§ ( Dieu soit toué ! il n'y en a plus
mens, mal rèçues pºr le ministre et répriman qu'un), a repris, au nom du comité diploma
dées par lui, étoient ensuite accueillies par le tique, son rapport sur le pacte de famille passé
comité militaire, qui louoit leur conduite. entre la l'rance et l'Espagne : nous nous borne
Il y avoit dans ce propos plus que de la légè rons à en donner l'ultimaturn. Le comité a
reté , et il s'est même trony é atteint de faux , # que le traité conclu avec l'Espagne, d'ail
uisque le transport des soldats en question à eurs indispensable en politique, étoit respec
a prison des invalides s'est fait par mandement table et sacré , d'après tous les principes de
de MM. la Fayette et Bailly, et non par ordre
la loyauté et de la reconnoissance.
des ministres. M. Ricard , premier opinant , a pensé que
Plusieurs voix ont demandé que l'observateur dans cette affaire importante, la moindre im
malévole et mal informé fût rappellé à l'ordre : prudence pouvoit compromettre la constitu
l'Assemblée lui a fait grace en passant à l'ordre tion, et avec elle la liberté publique : et passant
du jour. en revue l'état actuel de toutes les puissances
Une lettre de M. de la Tour du Pin, dénonce de l'Europe, démontrant le danger où se trouve
une insurrection arrivée dans le régiment de la la marine françoise , régie par des mains plus
Reine, à raison d'un déficit de 3o,ooo liv. hors que suspectes, la nécessité de bien choisir les
de la caisse ; mais M. Barnave fait remarquer commandans et les chefs, il a conclu pour l'ad
que l'honnête minitre, très-ponctuel à porter mission du plan du comité, avec ce seul amen
4

( 325 )
dement, qu'au lieu de 5o vaisseaux, il en fût pectif». M. Barnave demande l'addition de ces
armé 45, dont 14 seroient dans les ports de mots, resserrer et perpétuer les liens qui unis
la Méditerranée. Au nom de la patrie, a-t-il sent les deua peuples.
dit en terminant , je conjure ceux qui sont Alors la discussion a été fermée, et le décret
sans capacité, d'abandonner leur poste, dans n'a pas tardé d'être rendu.
ces momens difficiles, à des mains plus habiles. « L'Assemblée mationale , délibérant sur la
M. Péthion a présenté, sous une face nou proposition formelle du roi , contenue dans la
velle , la disposition des états européens ; il a lettre de son ministre , du premier août, dé
orté toutes ses défiances sur l'armement de crète que le roi sera prié de faire connoître
'Espagne, et rejettant les vues du comité , il à S. M. C, que la mation françoise, en prenant
a proposé un projet de décret , tendant à dé toutes les mesures propres à maintenir la paix,
clarer que la mation françoise, jalouse de main observera les engagemens défensifs et com
tenir la bonne intelligence qui règne cntre merciaux que son gouvernement a précédem
l'Espagne et la France , se réserve cependant mºnt contractés avec l Espagne.
de prononcer sur le pacte de famille , après Décrète , en outre , que le roi sera priê de
en avoir pris de plus amples instructions ; que charger immºdiatement son ambassadeur en
l'Assemblée invite le roi de France à interpo Espagne de négocier avec les ministres de S.
ser sa médiation pour concilier l'Angleterre et M. C. , à l'effet de resserrer et de perpétuer ,
l'Espagne. M. Péthion n'a adopté, dans l'avis par un traité national . des liens ntiles aux
des préopinans, que I'armement de trente vais deux peuples , et de fixer avec précision et
seaux de ligne, propre, a-t-il dit, à tenir l'An clarté toute stipulation qui ne seroit pas en -
gleterre dans l'état de perplexité, et l'Espagne tièrement conforme aux vues de paix générale
dans l'état d'espérance. et aux principes de justice qui seront à iamais
Dans un discours étendu , M. Bouthidou a la politique des François.
proposé pour amendement au projet de décret | Au surplus , l'Assemblée nationale prenant
du comité , que les divers agens du roi dans les en considération les armemens des différentes
ports de l' # veillassent à ce que les arti nations de l'Europe , leur accroissement pro
cles 23 et 24 du pacte de famille fussent exº gressif, la sûreté des colonies et du conmerce ;
cutés selon leur forme et teneur : il a demandé Décrète que le roi sera prié de donner des
en outre, comme M. Ricard, que la flotte cn ordres ponr que l'escadre françoise en corn
commission fût portée à 45 vaisse ºux. mission soit portée à quarante-cinq vaisseaux
Le plan du comité a été défendu par M. Ri de ligne , dont au moins douze seront armés
quctti , qui a sur-tout appuyé sur la nécessité dans les ports de la Méditerranée , avec un
de déclarer que la nation françoise me main nornbrº proportionné de frégates et de vais
tiendra jamais de traités qne ceux qui auront seaux légers ».
ponr unique but des stipulations défensives et
commerciales. P A R l S , le 26 ao4t.
M. Cliarles de Lameth demande que l'initia Réſlº ci »ns sur le projet de décret proposé le a5
tive soit laissée au pouvoir exécutif par nn acte de ce mois par M. de Mirabeau /'atné, au
formel, afin qne la responsabilité des ministrcs nom du comité diplomatique de l'Assemblée
puisse être rigoureusement constatée. vu a tion a /e.
Le projet du comité est fortement improuvé
par M. Maury : « c'est, dit-il, faire à l Espagne La saison est avancée : dans trois sem nines lºs
une décler tion de guerre que de lui annoncer vents d · l éqninoxe vont forcer les escadres de
l'exécution seulement provisoire de ses traités Sºuèd e , d e R ussie , d'Espagne et d'Angleterre
avee la France, sur-tout quand par l'article sni de rentrer dans leurs ports ; et cependant le co
vant on fit présumer l'intention de faire d2 mité diplomatique nous propose, à l'improviste,
nouveaux traités. Ne doutez pas qu'elle n'en dans le cinquième article de son projet de dé
† prétexte pour s'unir contre vous avec cret, de porter en ce moment jusqu'à trente
Angleterre ». vaisseaux de ligne nos flottes en commission.Je
« Cette terreur. répond M. Parnave, est peu n'examinerai point l'é'tat actuel de nos finances ;
digne de la majesté du peuple françois : l'inten je dirai seulement : De quoi s'agit - il donc ?
tion des représentans de la nation est clairement Sommes-nous attaqués ? nos colonies sont-elles
exprimée, de ne passer de nouveaux traités en danger ? Non, c'est toujours de l'affaire du
| que pour le bonheur et l'utilité des deux peu Nootka-Sund dont il s'agit; c'est toujours sous le
Ples, et pour faire ſleurir leur commerce res pre texte frivole et insidieux de quelques peaux,
( 326 )
de loutre achetées par les Anglois sur les côtes | de crcmnitz et mille roubles chaque lettre des
e , à , i , tre oºt ciit i | 3 | dºs uticles que nous venons de citer , ces,
, 1 • ... » , ' T ' c-
:2 - : • • i.5
, i t || | *. ).' : t!i . . . - i * " L , ;
lºt sd nces n'auroient pas mieux rémissi pour
' ' • · · , · i I , . .. | | | | > « , º 1 : U , l', : ( 45 , 1. . } i • ous ait : clier à leur dest née et nous laire servir
de moi s ' i.iº ert é, ( } | , | t : ti , ti : 1 i t ct . d instr m ns à jºur ambition.
:s , ; , , [ o'ir ' t ; ) :) ) , · · · · N

- 1:0i l' ºs :;,: iiv , cº 1.il et t , comment se persuader que l'Au
- { • - -

ſ3 , '' C | i -- , g)e , ! !" ) , 3 i.s : oi : 1 ll :: :: t tric.ie et il itussie, liées pir des traités s crets
l', Y

notrº cotºn rc g , rº aill urs, c lºi du Lev : 1.t _ { t :'


- º is avec l'E pague , ne proiteroient
sur-to: t ;os c e . :: ». le r · : e d , !: nau : s pºs : | | dii.ance prét : due d # nsive seulement,
noire sa : # | t | | | | | | :: | | | | t,oit. j : là , , ! :' : ' ( . , le s c : ive en ect t, d : l.t : rence avec cette
- : A 1
t l .' 1 . l
bien que : -t sº s | | | r A
5 : l : 12 C ( Ci \i. :- , · · e, po r iorcºr cette inèine France, l.ar.
q le c · t · proi . ·· · · · l i t t . et (j : C e t i ' l · : · s rºis s et cies negocia ous instantes, à pren
l , trois èin f , q , c. i iite. .. ! : s cº :: st dre un , ti ti ;, stérºl en »-urope, non-s ul ment
pas tºt : º î t e lo s-ci le p égº ( st cont, l t , il contre i '.ng, et rre , mais co:1tre la Hollande ,
11oºs e:uv , loi | e d 1 , tous les , 1 » : lisoi2 » i s la Suèd : , et , roi de i'russe sur-tottt. qui vient
deux pr 21 e s art.c les du pr oj t proposé : d : un tier si con , ietternent i, opo d à Rei
« L' Assem! l'e nationale décrète : i °. qºº cl : aci , et tiºi in : , n ce mon ºnt Catlie
tcus les traités précédemment conclºs , / s /r, i riii ' : i dan , la sécessité d'accepter toittºs les
tés a vcc la inaison , l --Autrie,%e cè a ce l' : con itions q t'il v t l lai imposer ? Comment
Rºssie ) continueront à è re re pcctés , ar la n · pas v , 1 ive les v ritabl , Inotifs des efforts
liation l' ariçº e, jasju'au moºn a t ºù • li aura il, c º ti s dit com : é autrichien de Saiiit
revu ct modifié ces d.vers actes , d après l l 'a Cio , l. , us c tte .irconstalace, sont de relever
va l e t les instructions que le 1 oi sera prié de · · : ricliº , t la , il se de leur humiliation , en
donner à ses agºns auprès d , d , érent s pºis eg gºatºt dans une guerre qui détruira
sances de l' u, ope », ( c es#-à-aiºre jus, & º :/ e : .1 1 -1 mm ;ºs notre counmerce, notre consti
moi7.c.7 l où l'!t,ope e/z4zère yº / e , º.2 , « # tution, liºtre iiberté, ( t dévorera les ressources
où le mini , lère / , « çois a v.t ... , o , , / - ºoºiii qu 1 ous | rotnet la vente des biens ecclé
blée /za ,o . / eſ rez ,'e/sé avr. e cº, » i , o.2 ). s asiiiue» ? , oilà les deux lºts combinés de la
2°. « Que,v, ºli.ninairºnicº4 à ce tr. vail ( t à C( ) : l : .

l'ex m n appronfondi des traités q te la nation J le prédis d'avance, et le consigne dans cette
cro ºt d vo r censn rer ou cilalig r , le roi sera lopte le plan
fºuillº : si l'Asse1nb.ée mationale à
pi ié de faire connoître à toutes les puissances du comité diplotn t ;ue en tout , ou même en
avec lesquelles la lºrance a des engagºnl ius, qtte partie , mous to nºnes vntièrement perdus , ou
la justicº et ſ'amonr de l paix étant la base de bien une g i ºrº gºnérale en Europe produira
la constitution françoise , la mation me petit, en un º révolutioºn gén'rale dans ce continent :
aucun cas , recommo.tre dans les traités que les il n'y a pas de ruiiieu : tont ce que nous pour
stipu! tions puremenl défensives et commer rons faire en faveur de cette dernière chance,
cia lºs ». sera de cliarger nos troupes de m r et de terre
Remarquez bien que la première phrase du d'un grand nombre d' ex mplaires de quelques
premier article, tous les trai*és précédemment bonnes brochures traduites en différentes lan
eonclus continueront à étre respectés , rend gues , sur la déclaration des droits de l'homme
offensives dans le fait, les spéculations déclarées et des nations , pour les semer dans les pays
à la fin du second article, purement défensives étrangers, et d'inviter ces inêmes troupes à cher.
et commerciales, C'est dans cette équivoque, clier l'occasion de boire avec les Anglois , les
que le ministère françois saura bien interprêtcr Prussiens, les Hollandois et les Suétois , et de
à sa fantaisie lorsqu'il aura les armes à la main , s'embrasser bien fraternellenent , au lieu de
qte nous voyons avec une profonde douleur s'égorger comme des bêtes féroces pour le bon
l'inllnºnce absolue de ce même ministère sur plaisir et la l mtaisie de Lºopold , de Catherine,
la bonltoniie du comité diplomatique , et le de Charles iV, et de ' udas Guignard. Si l'As
mystère de toutes les combinaisons du comité semblée nationale y réſié chit bien , ( qnoiqu'on
· autrichien de S3int-Cloud. A dieu ne plaise ne lui ait donné que vingt-quatre heùres pour
que nous soupçonnions la puretè d'ame de M. réfléchir à la plus grande question qu'on puisse
Niirabeau l'aîmé , mi d'aucun des membres du proposer ), elle se contentera de se porter pu
comité diplomatique ; inais nous pourrions dire rement et simplement pour médi , trice entre
ue quand même l'Espagne , l'Autriche et la l'Espagne ct l' Angleterré : c'•st le parti le plus
Jtussie auroient payé niillº piastres, mille ducats . sage et le plus prudent. CARRA,
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIREs
: ,

· · . ' D E L A F R A N C E ,
ET A F FA IR Es P o LITI Q U Es D E L' E U } o P E ; .
» I%
Jo u R NA L L 1 B R E , ar une Société d" Ecrivains Patriotes ,
e'l dirigé par M. MZERcre R.
On éterniseroit la liberté s'il n'y avoit pas uae distance iminense entre faire
dès loix et les observer. DELoLMi. -

N°. C c C xx X. Du Samedi 28 Aott t7oo.


A S S E M B L É E N AT I O N A L E. de la maréchaussée de Tulle , contre les offi -
ciers de son siége , à l'occasion des procédures
séance du 26 Août au soir. instruites ou jugées par eux , relativement aux
troubles du département de la Corrèze, est de
UsE lettre du maire de Paris, et une adresse la compétence du conseil du roi , seul tribunal
· de la municipalité, concernant les travaux pu actuel de cassation, et la renvoie à ce tribunal.
blics et les atteliers de charité, sont renvoyées Renvoie devant les officiers municipaux ,
· au comité de mendicité.
juges ordinaires en matières crim nelles, à Bor
Après un court rapport de M. Seurrat sur deaux , tous les procès commencés par le tri
les droits de gruérie ou grairie, paisson et bunal prévôtal de Fulle, relativement aux trou
glandée auxquels sont assujettis les bois de la ·bles du département de la Corrèze, antérieurs
forêt d'Orléans, lequel rapport a été énvoyé à au prernier mai dernier , pour en continuer
·la commission des forêts , l'Assemblée nationale ' l'instruction jnsqu'au jugement déſinitif : à
-a entendu M. Boullé, qui, an nom du comité l'effet de quoi les prisonniers détenus actuelle
des rapports, a fait celui de l'affaire de Tulle, ment dans les prisons de Tulle, pour causes de
- et des troubles qui ont désolé le département ces troubles, seront transférés dans les prisons
de la Corrèze. Le projet de décret présenté par de Bordeaux, et les minutes de toutes les pro
-le comité,
: sion. - !a' été soumis
··
à une· longue discus-
· , · · ,•:. !
. cédures faites contre eux , transportées au
greffe de la municipalité de la même ville.
MM. Melon et Ludières y vouloient sub " Au surplus, l'Assemblée nationale approu
·stituèr un autre projet, dans lequel'ils avoient | vant de nouveau le zèle des gardes nationales
inséré des éloges pour quelqûes municipalités , du département de la Corrèze , et satisfaite dù
qui ne se sont pas mises en mesure de les mé patriotisme de l'ancien comité municipal, de la
· riter. . municipalité actuelle , de la commune et de la
MM. de Clermont-Tonnerre, , et Charles arde nationale de Brive, et des soins qu'ils se
-de Lameth, ont demandé et obtenu la priorité . sont donnés pour ramener la trânquillité pu
' pour le projet du comité qui a été décrété bliquè, invite toutes les municipalités, com
*en ces termes : : - · · · munes et gardes nâtionālès dù département de
-

J « L'Assemblée nationalé, après avoir en la Corrèze , aux sentirtiens de fraternité et d'ii


tendu son comité des rapports, décrète que, nion qùi doivent animér tous les françois pour
- sur les pétitions formées par les députés ex le maintièn de l'ordre et de la constitution ».
traordinaires des municipalités de Tulle et
-d' Uzerches, en main-levée de sursis à l'exé · Séancé du
- • -: 1 | 27 Août.
- •: l
cution des jugemens prévôtaux , prononcé par
1le diºcret du 6 mars dernier, sanctionné par On a entehdd, dans la lecture du procès
le roi le 7 du même mois, il n'y a liçu à dé v§ †
libérèr. - - | mission dè M.
mission dè M. Grégoire Riquetti ( Mirabeai
- L)éclare que la dénonciation qtii lûi a été ! #j# # été prºposé # ne pºint ai#
•faite lé 31 mai dernier par le procureur du roi le procès-verbal ºraº # 'ińsortioù
- 9 -
( 328 )
de la lettre incivique. Une observation de M. les frais de contrainte et toutes les autres vexa--
Goupil a empêché cette motion d'être mise tions fiscales. Malgré l'acquittement de cette
aux voix : « ce seroit, a-t-il dit, beaucoup trop énorme masse, il faut encore 56 millions de
honorer l'auteur de la lettre, que de prendre plus pour remplir la totalité des besoins publics
à cet égard une délibération expresse ». Et la annuels ; et cependant la somme des besoins
radiation est ordonnée sans autre , formalité. extraordinaires a augrnenté.
L'école de chirurgie, et la société de méde Il a divisé ensuite la dette publique en dette
cine , sont autorisées, sur leur pétition même, ancienne et dette nouvelle, en dette exigible
à présenter un réglement pour leur organisa et dette mon exigible. La nom-exigible se com
tion respective. pose des capitaux de rentes constituées ou via
Les comités réunis de commerce et d'agri gères : à l'exigible appartiennent la dette du
culture ont fait présenter un rapport lumi clergé, dont la nation s'est chargée , le rem
meux sur la suppression des traites dans l'in boursement des offices de magistrature et de
térieur du royaume , et le reculemnent des bar finances , les cautions en argent des divers re
rières aux frontières. Ce rapport ofire le tableau ceveurs des fonds publics , les charges de la
de la progression historique de l'impôt d s maison du roi et de la reine , les emprunts à
traites depuis le treizième siècle , qu'il naquit . terme , les fonds d'avance , l'emprunt de sep
sous le moin de haut passage , jusqu'à cette tembre 1789 non encore completté, l'emprunt
hauteur effrayante où l a fait arriver , de nos de Hollamde et de Gênes : tous ces objets for
jours, le génie dévorant de la banalité, ment un capital de 19 cent millions. -, -

Le rapporteur a posé ce principe incontes · · « Pour acquitter annuellement toutes les


t ble, qu une grande nation ne peut être flo dettes de l'état , ou les revenus de ces dettes ,
rissante que par son cotnmerce : il a demontré non compris les frais du culte, il faudroit , dit
que dans ce royaume le commerce étoit s ns le rapporteur, élever la contribution publique
vigueur, par la seule raison qu il étoit gêné dans à 52 1 millions ; mais pour parer à cette dé
l intérieur par des barrières innombrables , et pense, il reste de disponible pour 2 milliards
qu'à l'extérieur l'importation étoit trop favo de biens nationaux , indépendamment de ceux
risée par le mauvais régime des douanes des représentés par les 4oo millions d'assignats en
!frontières. Il a fait sentir la liaison intiine de · émission. Le comité pense qu'il est de la der
la révolution avec les mœurs , des mœurs avec mière importance d'accélérer la vente des.do
les loix somptuaires; il a annoncé comme très maines nationaux ; mais de quelle manière cette
prochain le moment où tout citoyen , aVeC un dette doit-elle être acquittée ? Voici les di
coeur françois, ne voudra porter d'habit, em verses propositions faites au comité : -
ployer de matière que ce qui sera sorti des ma , La première, de payer cette dette en quit
nufactures françoises. Il a lini par proposer un tances de finances , portant intérêt de 5 ou de
projet tendant à décréter, à compter du premier
novembre 179o, la suppression des barrières de
4 pour 1oo. - | | , ".
La seconde , de rembourser en assignats ,
l'intérieur du royaume et léur réculement aux mais sans aucun intérêt. ' , ,,
-

frontières. Le projet de décret contient plusieurs La troisième , de faire ce remboursement ,


dispositions qui sont une conséquence de cette partie en quittances de finances, et partie en
remière base. ' • • •• • ' ' • asslgnats. , . . . . " • -

L'Assemblée a ordonné l'impression de ce En conséquence , le comité propose de dé


rapport, qui a obtenu le plus grand succès. créter, 1°, que les seuls titres des créanc
e rapport sur l'affaire d'Avignon alloit être exigibles sur l état soient admis à †
repris par M. Tronchet, lorsque l'ordre du jour l'acquisition des domaines nationaux ; 2°, qu'il
a été réclamé pour une question tout autre soit créé des titres uniformes pour cette con
ment importante , pour le rapport de M. de currence ». Le rapporteur propose ensuite les
Montesquiou sur l'acquittement de la dette questions suivantes : - :

publique., L'Assemblée s'est décidée pour ce Les effets donnés en remboursement seront
dernier objet, et a indiqué à ce soir une séance ils en quittances de finances ou en assignats ?,
extraordinaire pour † d'Avignon. Enſim , ces effets porteront-ils intèrêt, et
· M. de Montesquiou présente d'abord le ta- , quel sera cet intérêt ? . · !
bleau dés contributions publiques ordinaires ; etti, le premier, a pris la parole ;
et suivant son calcul, elles se pôrtent à 497 mil et dans un discours où il s'est surpassé lui
lions et tant de mille livres, sans y comprendre
-- • même, il a rappellé l'effet avantageux qu'avoit
-

C --
( 329 )
produit sur la confiance publique la première ciers du grade de l'accnsé, et de trois officiers
| émission d'assignats pour 4oo millions ; il en a du grade immédiatement inférieur. Les mem
déduit la nécessité de rembourser, par une bres qui devront le composer, seront indiqués
suffisante émission, la totalité de la dette exi en nombre double de chaque grade , par le
gible, d'étendre jusqu'à la classe la moins aisée commandant de l'escadre s'il est jugé à bord
# circulation du paper territorial, en le subdi d'une escadre, par le commandant du po t s'il
, visant jusqu'à la valeur de 24 livres : enſin , est jugé dans un port. Il ne sera pas fait de dis
d'intéresser au succès de cette circulation et à tinction entre les différens grades d'officiers
la vente des biens mationaux , tous les créan généraux.
ciers de l'état , et mominativement les proprié Aa méme titre, art. XXIV, aussi additionel.
taires d'offices de judicature. En se résumant,
M Riquetti demande que l'on décrète : L'accusé , après avoir subi le jugement du
1°. La vente prompte des biens nationaux. juré, sera traduit devant un conseil martial
2°. L'énission d'assignats pour deux mil composé de onze officiers pris à tour de rôle
liards, depnis un louis jusqu'à la plus forte parmi les ofliciers-généraux ou capitaines de
somme ordinaire. vaisseau présens, dont trois au moins et cinq
3°. Que les paiemens des achats des biens au plus dans le premier de ces deux grades ;
domaniaux se feront en assignats et non en dans le cas où l'on ne pourroit former un tel
argent, ni en autres papiers. conseil martial , l'accusé , s'il a été déclaré cou
4°. Qu'à mesure qu'il en entrera au trésor pable par le juré , sera suspendu de ses fonc
public, ils seront brûlés. , tions et retenu prisonnier jusqu'au moment où
| 5°. Que le comité des finances proposera l'on pourra former un conseil martial, qui pro
un décret pour la vente prochaine de tous cédera conformément aux articles précédens.
les biens domaniaux.
Une lettre dn roi annonce à l'Assemblée Au titre II, art. XXIV , additionel.
nationale quelles sont les possesions dont sa Tout homme qui , sans l'ordre du capitaine,
majesté, mieux conseillée , forme la demande aura crié de se rendre ou d'amener le pavillon,
définitive : le Louvre, où sa majesté fera do- . sera condamné à trois ans de galères, et celui
rénavant sa résidence , Versailles , Fontaine qui, par sa conduite lâche et ses discours sédi
bleau,.Saint-Cloud , Saint-Germain-en-i aye , tieux et répétés, produira dans l'équipage un
Compiègne, Rambouillet, et la maison d'Hen découragement marqué , sera condamné à la
ri lV. G. mort , et jugé conformément à la disposition
Articles additiomels au décret rendu sur les de l'article lV du titre premier.
loix pénales de la marine, titre premier,
'après l'article xix - - -
P A R I S , le 26 août.
Tout capitaine d'un bâtiment de commerce Monsieur , vous voudrez bien prévenir les
en convoi ou à la suite d une escadre, prévenu citoyens de la ville de Paris, que † membres
d'un délit, sera soumis au jugement d'un juré, expulsés du régiment Itoyal-Champagne par
composé de deux officiers de la marine et de leurs officiers, sont arrivés en cette ville pour
cinq capitaines de bâtiment du commerce, ou, réclamer justice auprès de l'Assemblée natio
à leur défaut, d'officiers reçus capitaines , qui nale ; et que comme ils savent que certaines per
seront indiqués en nombre double de chaque sonnes vont travailler à les rendre suspects , ils
grade, par le commandant de l'escadre s'il est, déclarent qu'ils sont logés dans le district Saint
jugé à bord d'une escadre, ou par le comman- . Jacques-l Hôpital, dont le comité dudit dis
dant du port s'il est jugé dans un port. Il sera trict a connoissance, et qu'ils seront toujours
ensuite traduit devant le conseil martial, qui, prêts à se mettre en état d'arrestation pour
composé commé ci-dessus, procédera confor prouver le desir de confondre leurs accusateurs,
| mément aux articles précédens, ' ... ! - et que leurs têtes répondent des crimes dont
on pourroit les convaincre.
| Au même titre a été ajouté un article XXII. Nous osons espérer que vous ne refuserez
| « *( •
• r

_
r •
t
- ' .
ainsi conçu.
: 1
-

*º * , - .• • • - -

point à des hommes malheureux et innocens


| # Lejuré pour les officiers-généraux. † cette demande. - • . . . , 2
| de vaisseau et autres officiers commandans des Nous sommes, etc. Point, Argod, adjudans,
bâtimens de l'état, sera composé de quatre ofſi | pour et au nom de leurs camarades.
( 55o )
Caisss4-es-e

ports respectifs, et laisser le temps aux mé


Réflexions et observations sur le décret du 26 gociations qui auroient tout arrangé ; c est au
de ce mois, relatif à l'Espagne. moment où Catherine , pressée par les Turcs ,
les Polonois, les Suédois et les Prussiens , est
Il seroit facile de démontror, Inalgré tout le sur le point de subir la loi imposée à Léopold,
brillant du discours prononcé le 25 de ce mois , pour la tranquillité de l'Europe.
au nom du comité diplomatique , par M. Mii Pourquoi étoit-il dit, dans les deux premiers
rabeau l'aîné, que le projet de décret proposé articles du projet de décret, que tous les erai
· cc même jour , à l'improviste , étoit un chef tés précédemmen & conclus continueront à étre
d'oeuvre d'impolitique sous qnelque point de respectés ? N'étoit - ce pas pour comprendre
vue qu'on le considérât : mais je me conten dans une alliance défensive générale l'Autriche
terai d'observer que les deux premiers articles et la Russie ? C'étoit bien là sans doute une vraie
de ce projct ayant été heureusement retranchés, déclaration de guerre aux Anglois et à leurs
ce qui a été décrété le 26 par l'Assemblée n'au alliés en même temps. Croyez-vous aujourd'hui
roit aucune conséquence dangereuse, si le trésor que , quoique les deux premiers articles du
public étoit sous la main de la nation , si le projet de décret soient retranchés, M. Gui
ministère actuel étoit totalement changé, si la gnard et ses confrères me sauront pas tirer parti
responsabilité des ministres étoit établie , et si du reste pour arriver à leur but ? Je vous le
le mode de cette responsabilité étoit conforme prédis, si vous n'y prenez fortement garde ,
et aux circonstances et aux vrais moyens d'as les ministres actuels votas conduiront de piéges
surer le salut du peuple. Il fandroit bien peu en piéges et de guerres en guerres jusqu'à ce
connoître les agens actuels du pouvoir cxécutif, que , ruinés totalement dans vos dernières res
pour ne pas sentir qu'en leur laissant la facilité sources , épuisés dans vos efforts et votre cou
de dissiper, en préparatifs de guerre, une partie rºge , vous retombiez sous le joug du despo
des ressources offertes par la vente des biens tisme le plus affreux et le plus vindicatif. Tel
ecclésiastiques, ils ne manqueront pas l'oc égards et des ménagemens que
sera l' effet des
casion de nous attirer dans une guerre géné plusieurs membres de l'Assemblée nationale ont
rale , en faveur de l'Autriche et de la Russie. pour les opinions et les volontés des agens du
N'est-il pas évident que le vrai motif des pouvoir exécutif, - - - º

sollicitations répétées de la cour de Madrid , Mais le roi de Prusse, dont la politique a


auprès de l'Assemblée nationale, ne pent porter si bien servi notre cause jusqu'à présent, peut
sérieusement sur l' affaire du Nootka - Sund ? déconcerter d'un seul coup les projets du co
Eh bien ! ce motif tient donc essentiellement mité antrichien de Saint-Cloud ; il a soixante
aux engagemens de l' Espagne avec la Russie et ,mille hommes sur les frontières de la Russie :
l'Autriche : la position actuelle de ces deux qu'il marche sur-le-champ à Pétersbourg. qu'il
uissances , l'humiliation qu'elles éprouvent , en chasse Catherine, et que cette nouvelle Sé
† soutenu que le comité autrichien de miramis aille subir à Moscou le sort auquel 'elle
Saint-Cloud prend à cette position , toutes ces ne peut échapper : car les dieux sont justes dans
· circonstances prouvent clairement mon asser tous les temps et dans tous les pays. Alors la
·tion. Fn voulez-vous de nouvelles preuves ?
Considérez la circonstance où les ministres ont
paix rétablie dans le nord, forcera #§ à
un arrangement avec les Anglois , et alors il
insisté sur le projet de décret : c'est pendant n'existera plus aucun motif de . guerre géné
la présidence de l'ami Dupont , c'est au mo- . rale en Europe : les peuples de ée coriffnent
ment où les vents de l'équinoxe vont forcer auront cette obligation de plus au digné sue .
les escadres belligérantes † rentrer dans leurs cesseur du grand Frédéric. , CARRA. 1 : .
l , !

On s'abonne à Paris , chez BUIssoN , Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
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ANNALES PATRIOTIQUES ET LITT ERAIRES
· D E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
/

JO U R NA L L IB R E , ar une Société d*Ecrivains Patriotes ,


et dirigé par M. MERcr E R.
L'opinion est par-tout, la force n'est qu'en quelques points. JEFFERsoN.

No. C C C X X X I. Du Dimanche 29 Août 179o.


ASSEMBLÉE N AT I O N A L E. M. Bouche attaque vigoureusement la pro
priété de Rome sur Avignon : il la croit vicieuse
Séance du 27 Août au soir. et nulle dans son principe ; il en croit le vice
imprescriptible par la possession ; il voit dans
M. Tronchet reprenant son rapport sur l'af le Comtat une enclave ennemie , une retraite
faire d'Avignon et du Comtat, a présenté avec de fraudeurs et de contrebandiers , le foyer de
beaucoup de précision les faits historiques de la malveillance , qui de tout temps a vomi sur
la possession des papes sur le Comtat depuis la France des poignées de factieux et d'intri
1273, sur la ville d'Avignon depuis 1348, pos gans, tels que l'empoisonneur Zametto, fils
session il est vrai interrompue deux fois par de cordonnier, effronté discoureur, fameux à
Louis XIV en 1663 et 1688, et par Louis XV la fin du 16° siècle par sa fortune insolente ,
en 1769 ; mais réintégrée en 1664, 1689 et ni l'avoit rendu, disoit-il , seigneur de deux
1774. Le rapporteur expose ensuite les détails † huit cent. ... .. . mille écus. M. Bouche
de I'insurreciion du 1o juin, les rues inondées conclut à ce qu'il soit délibéré sur la demande
de sang , le sang arrêté par une capitulation , en réunion du Comtat à la France, demande
la capitulation violée dans la nuit même , les où le vœu général ne lui paroît pas équivoque.
citoyens arrêtés dans leurs lits, et le lendemain Le projet du comité a été défendu par M. de
égorgés sur l'échafaud : enfin , du sein de ces Chermont-Tonnerre, qui insiste fortement sur
atrocités , Avignon déclarant son indépen la disposition des décrets par lesquels l'Assem
dance et demandant sa réunion à la monar blée a déclaré que l'empire françois ne vouloit
· chie " françoise ; mais cette malheureuse ville pas s'aggrandir par des conquêtes.
'toujours déchirée, en ce moment même , par L'ajournement est demandé par M. Charlº s
'des dissensions intestines, poursuivant déja sa de Lameth et par M. Barnave ; celui-ci ré
municipalité nouvelle , est en proie à plusieurs clame même une séance du matin, regardant
"partis qui, tour-à-tour dominans et écrasés, la matière comme constitutionelle.
"ne laissent point de place à l'émission de la J'appuie la motion, s'écrie M. d'Ambly, à
volonté génerale. , condition que les décrets du samedi soir , 19
M. Tronchet présente aussi la pétition des juin , seront déclarés nuls ( ce sont ceux qui
23 prisonniers détenus à Orange depuis le 12 ont anéanti les titres, livrées, armoiries et sur
juin, et réclamant'leur liberté , et il propose nOmS ).
· sur le tout un projet de décret, dont la fin est Enfin, sur l'avis de M. de Montmorenci , et
· 1°. de communiquer au roi les pièces et ins sur un amendement de M. Malouet , il est dé
tructions de l'affaire, pour avoir de sa majesté crété ce qui suit :
une proposition initiative ; 2°. d'ordonner l'é « Les prisonniers avignonnois détenus à
· largissement provisoire des détenus, à la charge Orange , seront élargis provisoirement, à la
· par eux de tenir la ville d'Orange pour prison, charge par eux de garder la ville d'Orange
sous la sanve-garde de la nation françoise. pour prison, et ils y seront sous la protec
: Cet avis est adopté par M. Malouet, qui m'y tion et la sauve-garde de la nation françoise.
|· liberté
fait d'autre amendement que de voter pour la Il sera aussi pourvu à leur nourriture ». Le
absolue des détemus. • -*

reste du projet de décret a


l
º#urº
I.
( 354 )
Séance du 28 aot4t. Bégouen la meilleure voie pour obtenir con
moissance de l'opinion de toutes les places de
Cette étrange pétition qui, le mardi soir 1o commerce sur cette immense operation, dont
août, ſût si vigoureusement repoussée par M. il ne dissimule pas qu'il est vivement effrayé.
Camus ; cette demande en diminution des Un m moire envoyé hier par M. Necker,
charges de la capitale, présentée , sinon par sur la question d l émission d'assignats , a
l'incivisme , au moins par l'erreur , a été de formé la n t è re d'une discussion détaillée de
nouveau désavouée llautement par la section la part d vl Beaumetz. « !,e ministre a dit
dite d'u Roi de Sicile, dans une a tresse lue à qu i cr gºo.t à la fois, et qu'une grande émis
l'ouverture de la séance. scn d' assignats n'engorgcèt la circulation , et
On envoie au comité des rapports une adresse que ce p r dant leur valeur ne fût considérable
d'un sieur Riolles, qui sollicite l élargissement ment augmentée Je le vois , ajoute l'orateur,
de son père , détenu dans les prisons de l'Ab prédire la disette de l'argent, et en comparer les
baye Saint-Germain, comme prévenu de crime suite sà celles de la disette des grains. Cela ne se
de lèze-nation. ressemble que trop , et l'on pourroit dire que
Sur le rapport de M. de la Rochefoucault , pronostiquer cette disette c'est la créer. .
il est décrété qu'il sera fait à la municipalité M. Beaumetz a conclu, 1°. à ce que la déci
de Paris une nouvelle vente de domaines ma sion de la question fût ajournée au 1o septem
tionaux, pour une somme de 3,541,745 liv. bre , et que cependant, jusqu'à cette époque ,
Il s'est élevé quelques débats sur l ordre du la discussion fût continuée les jours destinés
jour , et le champ † bataille est demeuré à aux matières de finances ; 2°. que le comité
la question sur la liquidation de la dette pu des finances fût chargé d'inviter le premier
blique. ministre des finances à proposer, d'ici à l'épo
† de Gouy, premier parlant, a présenté
la dette exigible comme formant une masse de
que de l'ajournement , ses vues sur les moyens
de liquider la dette publique.
2 milliads 4oo millions ; il a opiné pour une L ajournement au 1o septembre, appuyé par
émission d'assignats en égale \§ mais re M. Barnave , est décrété à une très-forte ma
connoissant l'importance de la question , il a jorité , malgré la résistance de MM. Virieu ,
demandé qu'elle fût ajournée à quinzaine, afin Montlosier et consorts , qui auroient voulu re
que l'Assemblée mationrle fût à portée de re pousser à un terme plus éloigné une matière
cueillir la pensée de ses membres , et les dont l'expédition importe si essentiellement au
lumières de l'opinion publique, crédit mational et à § tranquillité publique. Il
M. Brillat, s'est élevé de tout son pouvoir est bien clair que le ci-devant clergé, jusqu'à
contre cette immense émission : il craint d'y la pleine aliénation des domaines nationaux ,
trouver une faveur pour le monstre de l'agio s'obstine à conserver l'espoir d'y rentrer. .
tage ; il voit em dernière analyse le porteur Une lettre de M. de la Tour-du-Pin , est
d'argent faisant toujours la loi , le créancier de renvoyée au comité militaire ; elle annonce de
l'état gagnant peut être au premier moment , nouveaux mouvemens de fermentation dans le
mais une perte énorme et inévitable pour celui régiment de Châteauvieux, en garnison à Nan
qui n'est pas créancier. ci, à raison de la reddition des comptes ; mais
, M. Gouttes a rétabli le systême de M. Ri ces mouvemens ont été heureusement contenus
· quetti , en y ajoutant cet amendement , que par le régiment du roi. G.
§ le cas où l'Assemblée ne feroit pas fa
· briquer des assignats de 24 livres, les petits PA R I S, le 27 août.
particuliers qui voudroient acheter une sé
· térée de terre de 15o livres, pussent, avec de La société des amis de la constitution, établie
-l'argent, concourir à l'enchère avec ceux qui aux Jacobins. fait tous les jours des recrues con
auroient des assignats. sidérables d'excellens patriotes; elle en compte
· Le même sentiment est suivi par M. Rewbell, déja près de 12oo dans son sein, et environ i4o
· qui demande en outre la création d'une mon sociétés qui lui sont affiliées. Hier, elle a donné
· noie de billon, pour établir le niveau entre l'affiliation à celle de Lisieux et à celle de Lu
-1'argent et les assignats ; « que le comité des geac , près Brioude, département de haute
, finances soit, † chargé d'en faire l'objet Loire. Nous remarquerons à cette occasion que
d'un rapport ». les présidens de ces deux sociétés affiliées sont
L'ajournement à la quinzaine paroît à M. . des hommes rares par leur génie et leur patrio
( 535 )
tisme. Le premier, qui est maire de Lisieux , qu'il forme en divers cantons , nous promez
est connu pour avoir fait des espèces de mira sous peu d'années un état des plus florissans. Il
cles dans sa ville, en la purgeant de l'aristocra vient en conséquence de nommer des consuls ,
tie qui y régnoit, et en y faisant croître , comme revêtus de tous les pouvoirs nécessaires , dans
en serre chaude , la belle plante de la liberté presque toutes les parties du globe , continens ,
et le cèdre de la constitution. Le second , M. îles où il se fait du commerce. Notre établis
Vidal, maire et curé de Lugeac, ne se contente sement du Scioto nous attire beaucoup d'étran
pas de penser et d'écrire en vrai philosophe et gers et d'ouvriers pour les choses de premières
de prêcher continuellement à ses concitoyens nécessités. Il y a déja plus de sept cent mille
la paix, la concorde et les décrets sacrés de arpens de terre de vendus , et dont la plus
l'auguste Assemblée nationale, il exige encore grande partie est en valeur. V.
que ses pénitens signent la constitution natio
nale, comme on fait signer à ceux qui veulent S A I N T - D o M 1 N G U E, le 6 juillet.
prendre les ordres sacrés, le formulaire de Jan On vient d'imprimer au Cap une adresse de
sénius. « Je ne m'appuie point , dit-il, sur l'au M. de la Corée , dans laquelle ce zélé patriote
torité de S. Paul, fortement aristocrate, qui rouve, de la manière la plus évidente, com
dit en cent endroits que toute puissance vient † les colonies sont intéressées à demeurer
de Dieu ; que les princes, les rois sont les mi attachées à la mère-patrie , et quelles funestes
nistres de Dieu sur la terre ; que par conséquent conséquences entraîneroit la liberté illimitée
qui résiste aux puissances résiste à Dieu : je dis du commerce. Jamais une cause juste n'a été
tout bonnement que qui résiste aux puissances plaidée avec plus de lumière et de vérité. V.
résiste aux puissances, et conséquemment qui
conque résiste à la constitution pèche griève SAINT-PIERRE-MARTINIQUE, le 14 juin.
ment, lequel péché anti-civique mérite puni Le ci-devant comte de Damas montra le 3,
tion sur la terre et dans le ciel ». Ce digne et le 9 et le 13 du courant, à quelles horreurs se
respectable maire-curé s'occupe en ce moment portent les agens du pouvoir exécutif lorsqu'ils
d'un plan d'éducation nationale que j'ai lu , et se croient soutenus. Tandis que Dubuc père
qui me paroît devoir être un chef-d'oeuvre. Il crioit à Paris contre ceux qu'il accusoit d'armer
a adressé à ce sujet une pétition à l'Assemblée les esclaves contre leurs maîtres, son fils, à la
mationale , dont nous regrettons depuis long Martinique, d accord avec Damas, armoit les
temps de n'avoir pas pu donner un extrait. C... nègres et les mulâtres pour les dispenser de
payer leurs dettes. ou les autoriser à les acquitter
Etain , le 22 août. à coups de fusil. Damas n'a pas voulu qu aucun
L'insurrection des régimens en garnison à des jeunes gens qui l'approchoient eussent l'u
Metz commence à s'appaiser. Le régiment niforme national , il souffrit plutôt qu'on lui
d'Auxerrois étoit avant-hier en fermentation ; parlât en veste: Cinquante millions de mar
mais le langage de l'honneur, si puissant sur le chandises alloient être la proie des brigands
François, y a apporté le calme : le régiment de arm s sous ses ordres , ou des flammes , si le
maire m avoit eu assez de crèdit pour obtenir
Salm-Salm n'a pu être rasséréné ; il fuyoit avec
ses drapeaux : M. de Bouillé est allé courageu qu'on ne fît aucune résistance à cet atroce gé
sement au-devant, lui a parlé d'un ton ferme néral, qui sous prétexte de chercher ceux qu'il
et noble ; et comme il montroit sa poitrine , vouloit faire périr, envoya forcer de nnit les
pour dire aux soldats que c'étoit par là qu'ils maisons des citoyens par des émissaires effrénés.
devoient s'ouvrir un passage , des officiers et la On arracha sans aucun respect les couvertures
garde mationale sont accourus , et ont fait des lits des femmes et des filles , qui furent ainsi
cesser l'orage. exposées nues aux regards de ces brigands. Leur
Nous sommes charmés d'avoir à publier ce prétexte étoit de s'assurer s'il n'y avoit pas
· trait de patriotisme de M. de Bouillé. d'liommes dont on dût faire une Saint-Barthe
AFFAIRES POLITIQUES ETRAN GERES. lemi.Il a cassé la municipalité et s'est fait don
ner , la bayonnette au bout du fusſl, une ap
ETArs-UNIs. De New-Yorck, le 27 juin. probation en forme de sa conduite. ( Journal
, de Bordeaux ).
* L'activité avec laquelle le congrès s'occupe
- de la † du commerce intérieur et ex D E V I E N N E, le 12 août.
térieur; de celle des nouveaux établissemens | Les troubles de la Hongrie et de la Transyl
( 355 )
vanie nous causent ici les plus vives inquié peuple gouverné par ces petits tyrans, une ex
tudes, et l'on craint que notre souverain ne pédition de mouchoirs où soit la déclaration
soit forcé de faire agir ses troupes contre les des droits de l'homme.
différens partis qui , sans s'accorder entr'eux, D E F RA N C F o R T, le 18 août.
s'opposent cependant tous aux vues de la paix.
C'est décidément à Bucharest, capitale de la Tous les ministres des électeurs étant actuel
Valachie, que se tiendra le congrès qui doit lement rassemblés ici, la diète va s'ouvrir sous
travailler à une pacification générale. M. de peu de jours , pour procéder à l'élection d'un
Lusi , ci-devant ministre de Prusse à Londres , empereur. Il y aura trois conférences par se
s'y rend actuellement : il a séjourné ici , et est maine, savoir, le lundi, le mercredi et le ven
· parti le 5. Le comte de Romanzoff, qui vient dredi. V.
d'être présenté à notre souverain , paroît être D E BAR c E L o N E , le 8 août.
celui que l'impératrice de Russie envoie à ce
congrès pour y stipuler ses intérêts. Sans doute La flotte de Cadix a pris la haute mer au
qu'elle rabattra beaucoup de ses prétentions. V. nombre de 51 vaisseaux, armés en tout de
D E L 1 v o U R N E , le 16 août. 5984 canons. Il s'en trouve 3 de 112 pièces de
canons ; elle doit être renforcée de 9 autres
Malgré la prudence avec laquelle on a cédé vaisseaux de ligne. Le gouvernement craint
aux réclamations de certaine partie du peuple beaucoup pour ses possessions américaines, où
de plusieurs contrées de la Toscane, il y a en le mécontentement est presque général , vu la
core une fermentation secrète d'autant plus à tyrannie qu'y exercent tous les officiers de la
craindre, qu'eile a pour cause le famatisme et couronne. Les mouvemens qu'il y eut ces der
l'ignorance. On mande de Rome que Cagliostro nières années, les mettent encore plus dans
est dangereusement malade. On craint bien le cas de secouer le joug , vu la diminution
qu'on ne lui ait fait prendre un bouillon papal : qu'on a cru devoir y faire dans les garnisons,
car on sait à présent qu'il n'a été arrêté que de crainte de les voir se révolter avec les habi
parce qu'on a su qu'il s'occupoit d'une vie de tans, qu'on a même dispersés en différentes
certaine reine, cum notis variorum , et qu'ainsi peuplades lorsqu'ils se sont trouvés trop nom:
c'en est fait pour jamais de sa liberté , s'il me breux dans le même endroit. Un ennemi qui
perd pas la vie. C'est aux Polignac qu'il doit ce viendroit en force ne rencontreroit presque
petit service. V. pas de résistance. V.
N A P L E s. D F L I E G E , le 14 août.
Le gouvernement de cette ville vient de Les troupes des cercles n'ont pas jugé à
commettre un crime atroco envers les fran propos de reparoître , après l'échec qu'elles ont
çois domiciliés dans les états Napolitains, en les essuyé de la part de nos braves défenseurs ;
renvoyant au-delà des frontières. Ce gouverne nous sommes toujours à les attendre. Le mou
ment leur a donc fait signifier l'ordre de sortir vement qu'elles avoient fait n'étoit qu'une cou
du pays sans délai ; et comme il est assez ordi séquence des murmures des troupes qui étoient
naire au despote de presser l'exécution de ses pràs de se débander, et de nous marquer ainsi
ordonnances, le jour même les françois ont leur véritabie intention. Il y a en ce moment
été arrêtés dans leurs maisons , et conduits de grands troubles à Bruxelles ; on y desire
hors du royaume avec beaucoup de célérité. M. Van-der-Mersch : ainsi Van-der-Noot n'au
Ou pourroit se scandaliser d'un procédé si roit d'autre parti à prendre que la fuite. Unº
brusque, si inoui. M. l'ambassadeur de France nouvelle supplique des ci-devant gouverneurs
s'en est même plaint hautement ; mais on lui des Pays-3as promet un pardon général à ceux
a répondu gravement que le ministère avoit ses qui se rangeront sous les ordres de leurs an
raisons pour se conduire ainsi à l'égard de ces ciens maîtres. Pourquoi n'y pas joindre des
étrangers. — Il faudra que nous envoyions au indulgences ? V. -

A VIS à suivre indispensablement pour /'exactitude du service.


Nous réitérons avec la plus vive instance à MM. les Abonnés la rière que
nous leur avons déja faite, d'envoyer une de leurs adresses lorsqu'ils forment
"une demande quelconque, et sur-tout en renouvellant leurs souscriptions. -
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
D E L A F R A N C E ,
|

ET A F F A I R E s P o L I T I Q U E s D E L' E U R O P É ;
/ -
#
J0 U R N A L L I B R E , ar tune Société dº Ecrivains Patriotes ,
et dirigé par M. MERcI E R.
-

Oui , que César soit grand, mais que Rome soit libre ! VoLT.
|!
- No. C C C X X X I I. Du Lundi 3o Août 179o.
É,
# · ASSE M B L É E N AT I O N A L E. justifié pa r un procès-verbal en forme , les mar
:! chandises du chargement seront déposées dans
| ! " , Séance du 28 Aoi4t au soir. un nagasin sous # garde des préposés de la
régie des traites , d'où elles seront transportées
#! Lr, négocians françois établis en Syrie, en à leur destination avec acquis à caution ».
voient en don patriotique un lingot d'or, et Le mot provisoirement a étonné les oreilles
45 lingots d'argent. L'Assemblée ordonne qu * de quelques personnes , qui croyoient que le
les noms des donateurs seront honorablement décret du : 9 juillet étoit définitif. On a vériſié
inscrits au procès-verbal, et autorise la muni les minutes du procès verbal de la séance , et
cipalité de Marseille à disposer de ces dons les doit es ont été résolus. .
pour en faire passer le prix à la caisse des con On est revenu à l' rticle premier , et il a
tributions patriotiques.-. - été consacré ainsi qu'il suit :
Sur l'affaire des cravates enlevées au régi · Les armemens pour le commerce au - delà
ment de Touraine par M. Riquetti le jeu11e . dn Cap de Bonne-Espérance pourront se faire
il a été fait un rapport par M. Régnier, qui , dans tous les ports ouverts au commerce des
envisageant le fait avoué comme un délit grave, colonies françoises de l'Amérique , ils jouiront
un outrage très-répréhensible , a proposé de des mêmes fmmnnités , et ils seront assujeLtîs
décréter qu'il y a lieu à accusation , et de aux mêmes charges.
renvoyer ſ'instruction et le jugement devant | L'article Ii et tous les articles suivans sont
un conseil de guerre. -
ajournés.
Cette seconde partie de la proposition est Séance du 20 Août.
adoptée par M. Destourmel , qui rejette for
tement la première. -
La disette du num'raire, qui depuis plusieurs
Sur l'avis de M. Riquetti l'aîné, l'affaire est mois se fait sentir dans la capitale, a fait naître
ajournée au jeudi soir 2 septembre. . üne d fiance universelle, et cette d'fiance s'est
M. Prugnon a repris son rapport sur le com propagée jusqu'aux extrêmités du royaume ; par
merce des ſndes Orientales, et a présenté la tout où l'on apperçoit une forte soinine d'argent
rédaction du décret rendu le lundi soir 1 monnºyé , on se porte à soupçonner le mono
juillet, qni, pour les désarmemens et les retours · poié, Une voiture, passant à # lr , département
de l'Inde, avoit déterminé les ports de l'Orient de la Mense, a été arrêtée par la Inunicipalité
et de Toulon. Le rapporteur a soumis à l'As de cette ville. L'argent dont cette voiture étoit
semblée une suite d'articles, dont le quatrième chargée, étoit destiné à la solde des régimens
a d'abord été décrété en ces termes : répandus sur les frontières. M. de la !§izerne
« Les retours ne pourront avoir lieu provi porte ses plaintes à l'Assemblée nationale , et
soirement que dans les ports de l'Orient et de sur la motion de M M. d'André et Daily, il
Toulon. En cas d'une relâche forcée dans un est décrété que M. le président , écrira au di
autre port , il sera établi une garde d'employés rectoire du district , pour qu'il ait à mainte
à bord jusqu'au départ du bâtiment pour sa nir l'exécution des décrets nationaux, notam
destination; et dans le cas de décharge forcée ment ceux qui sont relatifs au transport d'ar
par avaries ou autres motifs, ce dont il sera gent. On envoie au comité des rapports un
332

".
( 538 )
mémoire présenté par M. Dambly , et qui con janvier dernier : avant la lecture de ce rap
tient la défense des officiers-municipaux d'Hes port , quelques débats se sont élevés; M. Mar
din contre les inculpations portées par la garde tineau a dit être instruit que la matière des
nationale dans l'affaire du régiment Royal cloches devenue inutile par la suppression du
Champagne. -
nombre de maisons religieuses et de paroisses,
Par le décret qui a statué qu'à l'avenir les offriroit une ressource de 2oo millions de li
pensionmaires ne seroient employés sur l'état vres pesant ; et qu'un citoyen de Paris, le
des pensions que sous le titre de traitement, sieur Pasquier, se faisoit fort de rendre cette
plusieurs officiers invalides, commandant les matière malléable, et d'en trouver une valeur
compagnies détachées, tous chargés d'années de vingt sous la livre , ce que M. Nourrissart
et de blessures , et quelques-uns en outre char ne croit pas possible. Ce rapporteur a présenté
gés de famille , se trouvent réduits à l'extrême un projet de décret tendant à une fabrication
besoin. M. Camus a plaidé la cause de ces ci de monnoie de billon pour la quantité de deux
toyens intéressºns , et sur son rapport il est millions de 1narcs. Ce projet a été attaqué
décrété que le trésor public sera chargé de payer par un honorable membre, qui a prétendu y
aux officiers invalides, pour la présente année voir le danger de l'affoiblissement des valeurs
179o , les sommes qu'ils recevoient à titre de de monnoie , et les procédés semblables à ceux
gratifications, jusqu à concurrence de la somme dc ce coupable ministre , qui, en 1786, dés
de 6oo liv., et ce monobstant leur traitement en honora le monéage de France.
activité. -
L'Assemblée a ordonné l'impression, et du
Le même rapporteur , fidèle aux loix de rapport, et de l'avis contraire.
l'économie publique , comme à celle de l'hu On alloit entendre un rapport du comité de
manité , parce que l'une et l'autre est JUsTICE, judicature sur la liquidation des offices, lors
a fait décréter « que les personnes qui rece que l'attention de l'Assemblée a été révendi
voient des sommes à titre de gratification sur quée pour entendre la lecture d'une lettre du
la loterie royale de France, ne seront payées ministre de la guerre, l-quel annonce des faits
que pour l'année 1789 seulement ». importans qui viennent d arriver à Metz et à
Il a ensuite informé l'Assemblée , que sous Nancy M. de Bouillé, après avoir épuisé tous
le précédent régime il existoit un fonds de les moyens de douceur et de représentation
1,3oo,oco livres, sur lequel on payoit certaines pour ramener dans le clevoir le régiment suisse
personnes employées dans la finance ; et cela de Château - Vieux , a pris le parti de faire
sans brevet, sur un simple état que le ministre mettre à exécution le décret de l'Assemblée,
faisoit "† par le roi. et d user de force pour faire punir les cou
Une dame Maret réclame 12oo livres pour ables. En conséquence , le premier septem
l'année 17S8, ct sa demande ne paroît pas sans † prochain , les gardes mationales du dépar
fondement, quoiqu'elle soit sans titre régulier. tement, et les troupes répandues dans le voi
Sur l'avis de M. d'André, l'Assemblée ajourne sinage, doivent marcher vers Nancy pour cet
la discussion de cette affaire, et ordonne l'im objet, et se cantonner par pelotons. G.
pression du rapport.
Si l'on en croit une lettre de M. de la Tour Suite du décret sur les loix pénales de
du-Pin , nombre de troupes autrichiennes se da Marine,
répandent autour de nos frontières. Le mi
nistre écrit que le roi a jugé qu'il étoit de la Art. XXV. « Tout homme •. d'avoir
prudence de faire marcher un nombre de † ou permis d'embarquer sans ordres
troupes suffisantes pour tranquilliser l'opinion. des effets commerçables étrangers au service
Il demanda que l'Assemblée nationale aver du vaisseau , sera , s'il commande le vaisseau
sisse les municipalités de n'apporter aucun ou bâtiment national, déchu pendant deux ans
· obstacle au mouvement des troupes ». de tout commandement; et en cas de récidive,
M. d'André invoque l'ordre du jour ; mais renvoyé du service.
d'après l'observation de MM. Rewbelet Serant, S'il est officier de l'état-major ou officier ma
la † ministérielle est envoyée aux comités rinier, il perdra deux ans de service effectif sur
1militaire et des rapports. mer, pendant lesquels il sera privé de tous les
M. Nourrissart, au mom du comité des finan avancemens auxquels il pouvoit prétendre.
ces, a repris le rapport sur la monnoie de S'il n'est ni officier, ni officier marinier ou
billon , qui avoit été commencé an mois de
l
sous-officier , ni matelot ou soldat, il paiera
( 359 )
par forme d'amende deux fois la valeur de la res, sera cassé, et déclaré incapable de servir.
marchandise, au profit de la caisse des inva XXXIV. Ainsi sera traité tout commandant
lides. d'escadre ou de vaisseaux , coupable d'avoir
Dans tous les cas , la marchandise sera con refusé des secours à un ou plusieurs bâtimens
fisquée au profit de la caisse des invalides. amis ou ennemis, dans la détresse , et implo
XXVI. Tout homme coupable d'avoir trans rant son assistance, ou refusé protection à des
porté à bord aucune uatière inflammable, telle bâtimens de commerce qui l'auroient réclamée.
que poudre, eau-de-vie, sans en avoir obtenu XXXV. Tout commandant d'un bâtiment
la permission, s'il est officier , sera renvoyé du de guerre , coupable d'avoir abandonné dans
service; s'il est matelot ou officier marinier, quelque circonstance critique que ce soit , le
sera frappé de douze coups de corde au cabes commandement de son vaisseau pour se ca
tan, et en cas de récidive, aura la calle. cher, ou d'avoir fiit amener son pavillon lors
XXVII. Tout homme coupable d'avoir , en qu'il étoit encore en état de se défendre , sera
temps de guerre, allumé ou tenu allumé des condamné à la mort : et sous la même peine ,
feux défendus, sans précaution, et de manière le commaudant ne pourra quitter son bâtiment
à compromettre la sûreté du vaisseau, sera cassé, que le dernier.
s'il est officier ou officier marinier , recevra XXXV !. Tout officier chargé de la conduite
la calle s'il est niatelot; et dans le cas où il en d'un convoi , coupable de l'avoir abandonné
auroit été fait défense expresse par une pro volontairement, sera condamné à la mort.
clamation faite dans les formes ordinaires, ou XXXVII. Tout capitaine de navire du com
si son action avoit donné lieu à quelqu'accident, merce faisant partie d'un convoi, coupable d'a
de ce reconnu coupable, il sera condamné à voir volontairement abandonné le convoi , sera
trois ans de galères. condamné à trois ans de galères.
XXVllI. Tout matelot ou officier marinier XXXVIII. Tout officier commandant une
préposé à la garde d'un feu, et qu n'y auroit armée ou escadre , ou un bâtiment de guerre
pas apporté l'attention prescrite , sera puni quelconque , coupable de n'avoir pas rempli
comme si lui-même avoit allumé ou tenu al la mission dont il étoit chargé , et cela par
lumé le feu , conformément à la disposition · impéritie ou négligence , sera déclaré incapa
de l'article précédent. - ble de commander. Tout officier d'un grade
· XXIX. Tout matelot ou officier marinier · inférieur sera déchu , pendant trois ans, de
coupable d'avoir, dans une circonstance quel tout commandement.
conque , frappé avec armes ou bâton un autre S c est par expresse volonté de sa part, il
homine de l'équipage , sera frappé de douze sera condamné à la mort ».
coups de corde au cabestan. -

XXX. Tout matelot ou officier marinier Avis aux soldats patriotesdes troupes
coupable d'avoir fait une blessure dangereuse, de ligne.
aura la calle, sans préjudice à la réparation ci
vile réservée aux tribunaux ordinaires. . Nous prévenons ces bons amis , que nous
- XXXI. Tout officier coupable d'avoir mal voudrions bien consoler de leurs peines au
traité et blessé un homme de l'équipage , sera trement que par la simple expression de nos
interdit de ses fonctions et mis en prison pen sentimens , 1°. que tous les officiers généraux
dant le temps déterminé par le conseil de justi · nommés pour ailer visiter les masses , sont les
ce, suivant la nature du délit, sans préjudice, aristocrates les plus ſiers et les plus décidés
dans le cas de blessure, de la réparation civile qu'on connoisse : on remarque sur-tout par
par-devant les tribunaux ordinaires. mi eux , MM. du Chillau, Martignac , Plan
XXXI. Tout officier coupable d'avoir fa ità · tade , de Lorges , etc. ; te 2°. que ces officiers
un homme de l'équipage une blessure grave , , généraux ne manqueront pas d'employer toutes
sera puni suivant les loix générales du royaume. les ruses , les menaces et les séductions pos
XXXIII. Tout officier commandant une por sibles , pour dégoûter , corrompre ou perver
tion quelconque des forces navales de la na ' tir les soldats, comme si l'ame d'un vrai pa
tion , coupable d'avoir suspendu la poursuite, triote pouvoit tourner, ainsi qu'une girouette ,
soit de vaisseaux de uerre , ou d'une flotte et devenir en un clin d'oeil l'ame d'un traître
marchande fuyant devant lui, soit d'un enne et d'un aristocrate. Non , les misères et l'op
mi battu par lui , lorsqu'il n'y aura pas été | pression , et les humiliations que les soldats
obligé par des forces ou des raisons supérieu , ont éprouvées sans cesse, et depuis nombre de
( 34o )
siècles, leur sont trop communes avec le bon aurions couru le plus grand danger, car c'est .
euple des villes et des campagnes , dont leurs le commun avis qu'ils n'en vouloient point
p† font pºrtie , pour qu'ils deviennent aux patriotes belgiques , mais bien à la mation.
les enneinis de ce mºine peuple , et servent Il leur eût été facile de réussir , car nous n'a
d instru1n ns aux projets des aristocrates et des vions ni canons braqués , ni fusils , ni poudre ,
tyraus. S , ns donte on pourra vexer , calom ni b ,lles, ll a failu parler laut. On a fait ouvrir
n er , emprisonner , faire mourir de chagrin les arsenaux , où l'on a trouvé quantité de nu
des soldats pati ns et généreux , mais jamais nitions de guerre. Les soldats se sont attelés aux
ils me suceront le poison de l'airstocratie : ja avant-trains des affuts.....
mais ils n abandonneront leurs v éritables frères ,
jamais ils ne trahi ont la patrie et la constitu D'--/vignon.
tion , je connois trop bien le cºeur des oppri
més , lorsque leurs y iix sont ouverts, poul dou Un citoyen très-patriote et digne de foi de
ter un seul instant de leur v ( rtu N ous pre la ville de Nîmºs , vient d'anuioncer que le
sieur i'..., chel des troubles de cette ville , re
venons aussi le public. que le ministre donne
les invalides ou leurs d p pointeInens en r trºt : te fugié à 'i'urin , vit dans la plus grande inti
aux soldats aristocrates et mauvais sujets que mité avec un grand seigneur françois , et que
leurs c marades ont chassés ; tandis que les ce même l'.... a une correspondance secrète
bons soldats auxquels les officiers ont eu l'a avec plusieurs personnes de Car pentras , et
trocilé de donner des cartouches jaunes ou particulièrement avec le sieur F.... fugitif de
vertes , ou blanches - jaunes, pour cause de Nîmes, proche parent du réfugé à 'i'urim. On
patriot sine et de pacte fédératif. sont rebutés ajoute que le projet est de faire entrer les
et insultés )ar les agens du pouvoir cxécutif, ti oupes p r le Lauphiné , et de marcher droit
qui leur refusent non-seulenient tout a2yle et au Comtat, le point de ralliement des aristo
crates , où ils doivent être accueillis à bras ou
toute espèce de secours, mais les empêchent
de rentr r dans leurs régimens, malgré le dé verts. La ville d'Avignon est la première qu'ou
cret contre , les cartouches prétendues infa veut réduire pour s'emparer de l'arsenal. On
mantes. Les braves et honnêtes soldats du ré se propose de mettre à la tête de leur arm e
gitncnt de Ch mpagne cavalerie, qui sont ac les femmes et les enfans des patriotes qu'on
tuellement à Paris , n'ont point été en arrivant fera prisonniers , pour nous empêcher de faire
feu sur eux. Braves Dauphinois ne vous en
demander un azyle aux agens du pouvoir exé
cutif , mais ils en ont trouvé un chez leurs dormez pas, nos ennemis veillent sans cesse ;
frères les citoyens de Paris. Nous parlerons en il couve quelque volcan dans le comtat , dont
détail des horreurs et des persécutions qu'ont l'explosion n'est pas éloignée. ( Extrait du cou
éprouvé ces soldats. CARRA. rier du pont du Gard ).
D E B E R L 1 N, le 14 août.
Extrait dl'une lettre de Givet, du 22 aot{t. Sa majesté est à présent à Breslaw , où elle
s'arrêtera encore quelque temps. Plusieurs régi
L'opinion publique est que si la demande mens, les gemdarmes , les gardes-du-corps, etc.
du passage à Givet, faite par les Impériaux, qui ont ordre de s'y rendre. L'armée du duc de
ne sont que quatre ou cinq cents, eût été ac Brunswick doit garder sa position entre Schmil
cordée, ils se seroient joints à vingt ou vingt deberg et Herschemberg , si les premières pro
cinq mille bandits répandus dans les Ardennes, positions de la cour de Russie s'accordent avec
sous le commandement de Broglie et de Lam les vues de sa majesté. Le marquis de Lucche
besc. Alors ils auroient contraint les régimens simi se rend à Bucharest, comme ministre plé
Dauphin et de Chartres de se rendre, et nous nipotentiaire. V.
On s'abonne à Paris , chez BUIssoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Aunales Patriotiques. -

Ghez madame l)ELAPLANcHE, rue du Roule; et chez tous les Libraires et Direoteurs des Postes du Royaume
et de l' Etranger. : , ! l - i *

- Il paroit tous les jours un Numéro dc ce Journal. Prix 36 liv. pour un an , 18 liv. pour 6 mois, et de 9 lit pour
3 mois ſrane de port, par la poste, pour tout le ltoyanne. L'abonnement ne commence que du prem. d'un mois.
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F ·R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
/ - . e

JO U R NAL L I B R E, ar une Société d'Ecrivains Patriotes ,


eZ. dirigé par M. AZERcz E R.
Qu'aux tyrans désorinais rien ne reste en ces lieux ,
Que la haine de Rome et le courroux des dieux. VoLT.
V

No. C C C X X X I I I. JDu Mardi 31 Août 179o.


ASSE MBL ÉE N AT I O N A L E. ames , pour le juge de paix , de 12oo livres
et pour le greffier , de 5oo livres.
Séance du 3o Août. A Paris, pour le juge de paix , de 24oo
liv. , et pour le greffler 8oo liv.
L'Assruntée nationale a accordé les honneurs Quelques personnes ont voulu restreindre
de l'insertion, dans son procès-verbal, à une l'honoraire des juges de paix à 5oo liv. , d'au
· double adresse du régiment Commissaire-Gé tres à 4oo liv. , d'autres même à 3oo livres :
néral, cavalerie, en garnison à Falaise , qui mais l'Assemblée se déterminant par des prin
proteste de sa soumission à tous les décrets , cipes d'intérêt † et non par des con
· singulièrement à ceux qui rétablissent la disci sidérations locales, a décrété la première par
pline militaire. Ces adresses, signées des pre tie de l'article.
miers officiers, sous - officiers et appointés , Le salaire des greffiers est contesté par M.
étoient présentées par M. Destourmel. Martineau , qui ne veut leur accorder qu'une
Aunom du comité de constitution, M. Thou taxe pour leur travail , M. Thouret observe
ret a fait le rapport sur le traitement des of- . que les affaires a porter devant le juge de paix
:ficiers de justice et des administrateurs. Après exigeroient peu d'expéditions , et que pour
avoir fait sentir l'inconvénient de tomber dans réduire ces expéditions à un tarif modéré , il
des idées de parcimonie qui, en avilissant l'état falloit appointer le greffier : l'article a été adop
de judicature , feroit perdre tout le bienfait té en entier , sauf la disposition concernant la
de l'organisation nouvelle , il a établi une gra ville de Paris, laquelle est renvoyée à l'époque
- dation pour l'honoraire , des juges selon la où il sera prononcé sur les fonctions des com
population des lieux de leur domicile , et a missaires † police.
ainsi formé quatre classes. 1°. pour les villes L'article 2, concernant l'honoraire des juges
et cantons au-dessous de 2o,ooo ames; 2°. de de district, a subi une longue discussion. Le
2o à 6o, ooo ; 3°. au-dessus de 6o,ooo ; 4°. enfin comité demande 18oo liv. pour chaque juge
la classe particulière de la ville de Paris. C'est et pour l'homme du roi dans † villes au-dessous
dans cet esprit que le rapporteur a présenté un de 2o,ooo ames, 24oo liv. dans la seconde ca
projet de décret en dix articles , dont le pre tégorie , 5ooo liv. dans la troisième, 4ooo liv.
mier embrasse le traitement des juges de paix, à Paris. -

et est ainsi conçu : -


M. Brostaret, premier opinant, a comparé ce
Justice de paix. traitement à celui des anciens juges, il l'a trouvé
trop exorbitant et a demandé la réduction de
Art. I. « Le traitement sera dans les cantons 18oo liv. à 12oo liv.
et dans les villes au - dessous de vingt mille M. de Biouzat est du même avis. M. de Foile
ames : savoir , pour les juges, de 6oo livres , ville ( P.) ne veut donner que 8oo francs. Maiº
et pour le greffier, de 2oo livres.
r§ les villes, depuis vingt mille ames jus · l'avis du comité a été relevé par MM, Buzot ,
Chabroud,, Regnault, qui ont fait envisager la
qu'à soixante mille, pour le † de paix, de, nécessité d'assurer l'important ministère dans
I•

·9oo liv. , et pour le greffier de 3oo livres. · des mains pures, et pour cet effet de le mettre
- Dans les villes au-dessus de soixante mille dans un état de décence. « Vos # , a dit M,
º

( 543 )
Chabroud ; reçoivent 12oo livres, ils ont une par la question préalable, et la priorité adjugée
maison , un jardin et sont célibataires : au moins au projet du comité , l'article II a été décrété
en ce prenier moment le juge , ministre non ainsi qu'il suit :
moins important , a une famille à so tenir, des Justice des tribunaux de district.
fonctions plus laborieuses, un long et dispen
dieux noviciat ». II. « Le traitement sera , dans les villes au
M. Démeunier a observé que la fixation dessous de 2o miile ames : s voir, pour chaque
adoptée par le comité, n'étoit que réglemen juge et pour le commissaire du roi, de 1Soo l.
taire , et que les frais en pourroient être di Lans les villes depuis 2o In lle ames jusqu à
minués par la restriction des distticts et des 6o mille, ce trait ment sera , pour chaque juge
tribunaux , laquelle seroit prob.bl ment de - et pour le coinmissaire du roi de 24oo liv.
mandée par les justiciabl s eux-mêmes. i)ans les v ,lies au-dessus de Go mille annes,
M. Thouret a repris la parole pour démon pour chaque juge et le commissaire du roi ,
trer la conexité de l article proposé , avec les 5ooo livres.
maximes constitutionelles qui assurent à chaque A Paris , pour chaque juge et le conimissaire
citoyen un dro,t à la gestion d s fonctions du roi , 4ooo l,v.
publiques , sans autre distinction , sans autre Le traitenent du greffier sera du t'ers de
secours que c lui des telens. celui des jitges , ind pendanment du produit
Iusistant sur cette pensée , M. de Menou a des cxpéditions, d'après le tarif modéré qui
dit : « Voulez-vous avoir de bons jnges , laites en sera fa.t ». - -

lcur un sort honorable : compar z d'ailleurs L'article HI a été adopté en ces termes :
ce que va coûter leur traitem nt, avec l'( norme « le corps législatil f ra imposer chaque
pillage de l ancienue chicane, le poids d s épi annºe , sur cltaque district, les frais de justice
ces et vacations , la corruption des secrétaires , et d'administration ».
etc. et voy , z s l est possible de 1n rcbander...... M. Barnave auroit'voulu que l'im, o tion se
Cette comparaison offerte a suscité un apo ſit par dépat tement plutôt que par district ;
logiste de l'ancien ordre judiciaire , dans la mais l'avis du comité a prévalu. G.
personne de M. Duval. ci-devant d' Eprémes Suite des dócrets sur les messageries et
mil , qui , dans le cours de sa mag strature , les postes.
étoit, il faut le dire, le plus inexorable en
nemi de la déprédation. Je vais encore, a-t-il IV. Il sera établi une ferme génér le des
dit, défendre la cause des parlemens à leur messageries, coches et voitures d'eau, aux con
dernier soupir. Au milieu des fréquentes in ditions et charges suivantes :
terruptions qu'il a intrépidement essuyées , il 1°. Les fermiers auront seuls le droit des dé
a soutenu que le parlement de Paris ne tiroit parts à jour et heure lixes, et de l'annonce
pas des épices et vacations, pour chaque con desdits départs , ainsi que celui de l'établisse
seiller, l un portant l'autre , une somme an ment de relais à des ponts fixes et déterminés.
nuelle de 15,ooo livres : mais il a oublié , ou 2°. ils jouiront comme par le passé , dans les
omis de dire, qu'il étoit tel homme qui fai villes où cet usage avoit lieu, de la facilité que
soit 3o et 4o.ooo livres de ses rapports , et leurs voitures et † ne soient visitées
dont le secrétaire prenoit autant et davantage. qn'au lieu de leur bureau ; mais ils seront char
· Il a fait une comparaison nouvelle de son cal gés d'acquitter la dépense des établissemens
cul avec celui des honoraires à payer aux juges que cette facilité nécessite.
, nouveaux, et du remboursement à faire aux 3°. Les voitures , chevaux , harnois servant
juges anciens, d'où il a fait sortir un énorme à l'exploitation du service public des messa
surcroît de charge et d'imposition sur le justi . --
geries , ne pourront être saisis dans aucun cas
ciable. et sous quelque prétexte que ce soit.
Je vous dénonce, a repris M. Barnrve , le 4°. Les leriniers seront tenus de rcmplir
piége qu'on veut vous tendre : en proposant exactement les conditions de leurs départs et
un traitement médiocre et presque vil pour relais aux heures et points fixes et déterminés.
vos juges , on n'a d'autre intention que de Ils seront également tenus de pourvoir à ce
, jeteert de la défaveur sur le nouvel ordre ju que non-seulem ºnt les § routes du
4 diciaire , pour faire ( s'il étoit possible ) regret-" royaume , mais encore les communications par
· tér l'ancien. : · tisulières, suivant l'état qui sera joint au bail,
· Enſin tous les amendemens ayant été dévorès' soient exactement desservies. . -
|
| ( 345 )
5°. D'après les déclarations, évaluations et mens des postes et des messageries, aux inten
prix de transport convenus de gré à gré, mais dans des provinces , seront ſºites à l» réquisi
qui dans aucun cas ne pourront excéder les tion des clicfs d'administration des postes, par
taux fixés ou Inaintenus par l'arrêt du conseil les soins des dir ctoires de département.
et les tariſs y joints de l'année 1776, les fer lH. Les contestations dont les jugemens sont
| miers demeureront jusqu'à décharge respon aussi renvoyés par les réglenens dés postes et
sables de tous les paquets, balles, ballots, mar des messageries , a tix ci-devant intendans des
chandises et espèces qui leur seront confiés ; provinces et au lieu tenarit de police de Paris ,
mais mi lesdits fermiers , ni tous autres entre ainsi que celles qui s'éleveront à l'occasion de
| preneurs de voitures ou papier , autres que l'exécution des d'creis , des te rifs de percep
ceux relatifs à leur service personnel et parti tion , et des recouvremens desdites parties ,
·culier; et ceux des procédtres en sacs. † portées devant les juges ordinaires des
Le surplus des articles relatiis aux message lC LlX.

ries a été décrété avec quelques changemens.


V. L'après les instruct ons que fournira le Aux auteurs des Annales.
pouvoir exécutif , il sera procédé incessam
ºment à un réglement particulier sur l'exploi M M. les officiers municipaux de Laon nous
tation de la fermes des messageries , et sur ont adressé l'attestation suivante, qui leur fait
tout sur la diminction du tarif des coches et a tant d'lionneur qu'au brave réginent de la
7

voitures d'eau. itºine dragons qui en est l'objet , car dans les
VI. Le pouvoir exécutif recevra, aux condi - lu nicipalités patriotes , on sait rendre justice
tions ci-dessus énoncées, les offres qui pour aiix soldats patriotes , et la paix y règne mal
roient lui être faites pour l'entreprise et ex gºé la rage et les man euvres des officiers aris
ploitation des messageries, afin qne, sur le t O Cl'et LeS.

compte qui lui sera rendu , l'Assemblée puisse -« Dans un moment où plusieurs villes pa
décréter ce qu'il appartiendra. roissent avoir à se plaindre de leurs garnisons,
VII. Le bail actuel des messageries passé sous la ville de Laon se croit obligée de rendre pu
le nom de Durdan, ainsi que les sous-bº ux , en bliquement justice à la sienne , en manifestant
semble le traité des fermes avec les administri ses senlimens d'attachement et de reconnois
teurs des pc stes pour le transport des malles, sance pour le r'giment de la Reine dragons,
ainsi quc les sous-traités pour l,- mêtne service , lequel a toujours donné des preuves du patrio
demeureront résiliés, à compter du premier tisme le plus pur et du plus inviolable amour
janvier prochain, et jusques-là lesdits baux , de ses devoirs , tant dans cette ville de Laon,
sous-baux et traités continueront d'avoir leur que par-tott où il a fourni des détachemens
exécution en tout ce à quoi il n'est pas expres sur nos réquisitoires : nous rendrons également
sément dérogé par le présent décret. lomniage à l généros#ié de ce régiment, qui
lci il y a à intercaller un article adopté, sauf a constamment refusé les offres qui lui ont
rédaction, d'après la proposition de M. Fré été 1.ites , en reconnoissance de ses bons ser
teau , qui ordonne la liquidation des créances vices , ou ne les a acceptées que pour les
des fermiers des messageries. reverser aux pauvres ».
M. le rapporteur a proposé ensuite les articles DUFLoT, secrétaire-greſſier.
suivans, sur l'attribution des vérifications, con
testations et plaintes sur les services des postes Ordonnance des municipaux de Lyon , du 6
aux lettres, des postes aux chevaux ee des mes de ce mois, contre la liberté de la presse.
sageries. Ces articles ont été décrétés sans dis
cussion , ainsi qu'il suit : Les plus grands ennemis que les écrivains
Art. 1°*. « Les assemblées et directo res de dé patriotes et philosophes aient à combattre en
artement et de district , les municipalités ni ce moment pour propager les vrais principes
es tribunaux ne pourront ordonner aucun et rég nérer les moeurs et les idées , sont l'a
changement dans le travail, la 1 arche et l or mour-propre, l'ignorance, l égoïsme et la mau
† des services des postes aux lettres, vaise foi. i a preuve de. cette vérité : fatale se
es postes aux chevaux et des messageries. Les marque singulièrement dans la conduite des
demandes et les plaintes relatives à ces services municipaux de Lyon : ces municipaux, en in
adressées aù pouvoir exécutif. fraction de la déclaration des droits de l'homme
Il Les vérifications renvoyées par les régle et des décrets sacrés de l auguste Assemblée na
( 544 j
tionale, ont de leur propre mouvement rendu, que ce délit soit caractérisé par la loi et cons
le 6 de ce mois, une ordonnance dont suit la taté par une instruction ) est absolument indé
tenellr : pendant de la liberté générale et indéfinie de
1°. « Très-expresses inhibitions et défenses la presse ; et que s'opposer à cette liberté gé
sont faites à toutes personnes de publier, dis nerale et indéfinie, pour un cas particulier,
tribuer, ni offrir dans les rues , places et car c'est attaquer à faux et outrageusement l'hon
refours de cette ville , aucuns écrits ou impri neur, la pensée et le repos de vingt-cinq mil
més , journaux, feuilles pério,i'ïques , délibé lions d'hommes l# res et innocens. Sans doute
rations, ou autres ouvrages imprimés , sous quand MM. Savy et consorts auront réfléchi
quelque titre que ce soit, sans avoir obtenu à ces principes ct à ces distinctions , qui
ſa permission de MM. les officiers de police, ne sont pas je pense au-dessus de leur portée,
pour chacun desdits ouvrages, journaux, écrits ils rougiront de leur ordonnance despotique
ou 1mprimes. et inconsidérée ; et ils chercheront à faire ou
2°. « Tous contrevenans seront réputés sé blier à toute la France qu'on a trouvé dans
ditieux et perturbateurs du repos public, et la culotte de Trouard une liste d'aristocrates ,
comme tels arrêtés à l'instant, pour leur pro dans laquelle sont compris trente-cinq mem
cès étre fait et parfait, et punis suivant l exi bres de la municipalité de Lyon. Allons, MM.
gence des cas. les municipaux , vous qui fûtes élus par vos
5°. » Invitons tous citoyens , notamment concitoyens pour uu nouvel ordre de choses,
MM. les surveillans choisis dans chaque canton; corrigez-vous de ces idées serviles et arbitraires
enjoignons aux commissaires et huissiers de po qui tiennent de l'ancien régime; lisez les ou
lice , de faire 'arrêter et arrêter les contreve vrages patriotiques et constitutionels : faites
mans ; requerrons MM. les officiers de la garde vous une règle de conduite digne de la régéné
mationale et des troupes de ligne, et M M. les ration de l'empire , et vous verrez qu'au lieu
eommandans des postes et patrouilles de prêter d'être attaqués dans des pamphlets, vous serez
main forte pour l'exécution de la présente or au contraire chéris, respectés et loués de tou
donnance, qui sera imprimée et affichée dans tes parts. C....
tous les endroits accoutumés de cette ville ».
Fait à Iyon, le 6 août 179o. Signés Palerne Avis importaut.
Savy , Maisonneuve, Nolhac, Dupont, l egier,
Felissent, Fulchiron, Candy, Faure, Vauberet Pour éviter les immenses et pénibles travaux
Jacquier, Vachon, Vidalin , Bruyzet, Gou qu'exige la recherche de tous les biens ecclé-.
dard, Courbon , Granier, Charmeton, Servan , siastiques répandus dans ce vaste empire , nous
Berthelot et Andrillat. -

annonçons au public et aux commissaires char


Ainsi en dirigeant les pouvoirs civil et mili gés de ces recherches, que M. le cardinal de
taire ( qui n'ont été créés par le peuple que i,oménie possède dans sa bibliothèque plus de
pour le maintien de la liberté ) contre le pre 5o volumes in-folio manuscrits , contenant le
mier principe de toute liberté, celle de penser, détail et le recensement de tous ces biens.
d'écrire, d'imprimer et de publier, les muni M. de Loménie, ci-devant ministre, me refu
cipaux de Lyon se sont rendus coupables sous sera certainement pas de communiquer cette
tous les rapports, de l'infaction la plus for collection aux commissaires de l'Assemblée na
melle à la déclaration des droits de l'liomme tionale et de la municipalité de Paris ; il auroit
et au repos de la société. S'ils avoient étudié déja dû l'offrir de lui-même, s'il est vrai qu'il
la mesure de leur pouvoir, et celle des droits veuille passer sérieusement pour patriote. Cette
maturels d'un peuple libre , comme la plupart collection, ainsi que 4 volumes in-folio du même
• d'entr'eux ont étudié l'aunage d'une pièce de genre, qui sont à la bibliothèque du roi, abré
- toile ou de drap, ils auroient vu que la pu † prodigieusement le travail , et serviront
* blication d'un imprimé est la conséquence e point de comparaison aux déclarations des
· naturelle de l'impression , comme l'impres ecclésiastiques. J'avois déja donné cet avis à
- sion est une suite également naturelle de M. Bailly , maire de Paris ; mais dans la crainte
· la faculté d'écrire , et la faculté d'écrire u'il l'ait oublié, je le rends public, pour suivre
•une suite de la faculté de penser. lls auroient l'axiôme qu'il a fait valoir lui-même dans un
considéré en outre , qu'un délit commis par • temps..... avant d'être maire, la publicité est
º un partiçulier dans un imprimé ( en supposant la sauvc-garde du peuple. C..., # "

•• " - - - - - -
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E ,
ET A F FA I R E s P o L I T I Q U E s D E L' E U R o P E ;
/ - - -

JO U RNA L L IB R E, ar une Société d'Ecrivains Patriotes,


et dirigé par M. MERcI ER.
Magnis telis magna portenta feriuntur. PLIN.

No. C C C X X X I V. Du Mercredi 1er Septembre 179o.


ASSEM BL É E N AT I O N A L E. villes au-dessous de vingt mille ames iI fût
assigné à chaque membre du directoire 9oo
Séance du 31 Août. livres , au procureur syndic 16oo livres, au
secrétaire 12oo livres ; dans les villes de vingt à
L'Aºrºntés nationale a reçn aujourd'hui, soixante mille ames , 12oo livres anx membres
avec une juste sensibilité. un présent le plus du directoire. 2ooo livres au procureur-svn
digne d'elle, le plus beau qui puisse être offert dic, 15oo livres au secrétaire ; dans les villes,
à des législateurs, la pensée originale d'un phi au-dessus de soixante mille ames, 15oo livres,
losophe qui , sous le règne du despotisme , 24oo livres , 18oo livres ».
plantoit les racines de la liberté ; l'autographe Ce traitement a paru à M. d'André excéder
des droits et devoirs du citoyen , et celui de la les bornes d'une juste économie : il a proposé
suite des observations sur l'histoire de France, de le restreindre d'un tiers sur chaque point ;
par l'a',bé de Mably. A
et M. Goupilleau a renchéri sur cette modé
Au nom du comité des domaines et de la
ration, en observant que la plupart des membres
fécdalité, M. Barrère présente un décret pro de directoire ne demandoient rien.
visionnel sur les chasses, qui est adopté sans « Il ne faut pas , dit M. Biouz t, bâtir une
difficulté. ,---'

« L'Assemblée ma,enale charge ses comités constitution éternelle d'après le désintéresse


des domaines et de féodalité, de lui présenter, ment passager des premiers momens d'une ré
- d'ici au 18 septembre prochain, un projet de loi volution : il n'appartient qu'aux riches de don
sur les chasses, et jusqu'à ce, suspend le droit ner leur temps pour rien , et si c'est aux riches
de chasse à l'égard des particuliers dont les seuls que sont réservées les places administra
tives, quittons la législation : ce n'étoit pas la
propriétés se trouvent enclavées dans les parcs
et domaines réservés aux plaisirs de sa majesté ; peine d'en changer ». L'honorable opinant ap
puie de toutes ses forces l'avis du comité.
enjoint aux gardes chasses et autres agens em
ployés au maintien de la police et de l'ordre M. Mougin vote au contraire pour qu'il ne
sur le fait des chasses, de n'employer que les soit rien alloué aux membres de directoire , et
moyens indiqués dans les décrets de l'Assem demande la question préalable sur cet article.
blée § 2>. Après que M. Prieur a eu rétabli le vceu du
Pour la quatrième fois l'Assemblée a passé comité, auquel tient. dit-il, le salut de la cons
à l'ordre du jour, sur une demande de M. titution, M. d'André est remonté à la tribune
Nourrissart , tendante à ce que les collecteurs pour insister sur ses idées d'économie , même
d'impositions soient tenus de verser en espèces sur la réduction à 5oo liv. , et dans le conflit
dans la caisse publique , le résultat de leur des motions la priorité lui a demeuré.
TeCette,
Alors M. Démeunier a élevé une seconde
L'ordre du jour concernoit le traitement à question, bien faite pour éclairer la précédente :
faire aux membres des directoires de départe . « Les membres de directoire seront-ils tenus de
ment ét de district, aux procureurs-syndics et résider dans le chef-lieu » ? L'affirmative n'a pas
aux secrétaires de ces administrations. M. Thou
pºru long-temps douteuse : ce qui a donné à
Kgt, rapporteur, demandoit que « dans les M. Chabroud l'occasion doº# qu'un trais
( 546 ) .
*ement modique rendroit-impossible le dépla-. fendre , quelques-uns ont été massacrés ; M.
cement des citoyens , et concentreroit la di Denoux a été enfermé dans un cachot.M. Bouillé
rection dans la main des habitans des villes.' annoncé qu'il va se mettre à la tête de quatre
MM. Guillaume , Lanjuinais et Menou ont bataillons , de huit escadrons, et des gardes
démontré, chacun à leur manière , que la mes nationales voisines de Nanci , pour, marcher
quinerie du traitement feroit désertcr l'admi ainsi et avec du canon vers cette ville pour ré
nistration, et que la constitution serot perdue. duire les rébelles. Le général peint sa position
Tant mieux , s'est écrié une voix qui sans doute comme très-embarrâss nte , et expose au mi
partoit d'un organe infernal, car il n'est pas nistre qu'il seroit convcnabie , pour accréditer
permis de croire qu'un tel cri sorte d'une voix ses dispositions , de le faire accompºgner par
Humaine, encore moins d'un François, encore deux députés à l'Assemblée nationale. Il ter
moins d'un représentant de la nation. mine par annoncer # pa1 t pour Toul , à
« L'avis dn comité , a repris M. Thouret, l'effet de se mettre à la tête de sa troupe.
opère une dépense de 1,9oo,ooo liv. : celui de M. Prugnon, député de Nanci, a fait lec
M. d'André ira à 1 3oo,ooo francs : ainsi c est ture d'une lettre qu'il a reçue de la munici
une économie de 6oo,ooo liv. qui se trouve en palité , et dont les faits présentent quelque
balance avec l'intérêt de la constitution ». dil'férence avec ceux énoncés dans la lettre de
A ces mots M. d'André , trop citoyen pour M. de Bouillé; il demande que le comité mil'
abonder dans son sens au préjudice du bien pu taire s'instruise , à l'instant même , du fonds
blic, a retiré sa motion ; et le projet du comité de l'affaire , et en apporte son avis. -

a été, à une forte majorité , consacré en ces Mi, de Custine a voté pour que tout pouvoir
terln GS : fût donné à M. de Bouiilé, qu'il assure être
Directoires de district. bon citoyen.
M. Robertspierre rejette vivement tout parti
Art. III. « I ans les villes au-dessous de vingt de rigueur , et demande que l'Assemblée en
mille ames, chaque membre du directoire aura tende deux députés de la garde mationale de
9oo liv. , le procureur-syndic 16oo livres, et le Nanci. -

secrétaire 1 2oo liv. M. Emery , après avoir fait un nouveau récit


Dans les villes depuis vingt jusqu'à, soixante T des faits, et un nouvel éloge de M. de Bouillé,
mille ames, chaque membre du directoire aura propose d'approuver d'avance tout ce que ce
12oo liv. , le procureur-syndic 2ooo liv. , le général a fait et fera.
secrétaire 15oo liv. Ensuite MM. Salles , Regnier , Duquesnoy
Dans les villes au-dessus de soixante mille et Prugnon s'étant débattus sur le plus ou le
ames, chaque membre de district aura 15oo moins de patriotisme qui anime la municipalité
liv., le procurear-syndic 24oo liv. , le secrétaire de Nanci , Ml. lºiquetti a fait cesser cette dis
18oo liv. » cussion en deumandant et en obtenant audience
Une lettre de M. de Bouillé, envoyée par pour les deux députés. Ils ont été admis, et
M. de la Tour-du-Pin , a interrompu la † ont rendu un compte précis de tous les faits.
cussion. }l annonce que la ville de Nanci se Par-tout on remarque les chefs attentifs à éga
voit sur le point d'être en proie aux horreurs rer l'csprit du soldat sur les principes de notre
de la guerre. constitution ; on distribue des cartouches jaunes
Le régiment suisse de Château - Vieux per aux soldats ; les plus patriotes ont maltraité les
siste dans son insurrection ; les régimens du autres : on cherche à semer la division entre
Roi, Mestre-de-Camp cavalerie , et une partie les régimens et la garde nationale; on introduit
du peuple de Nanci , se sont rangés de son des spadassins pour se défaire des soldats qui
parti ; de manière qu'une partie des citoyens professent hautement les bons principes.
, est exposée à être attaquée par l'autre. Toutes ces trames découvertes , et tous les
M. de Bouillé ajoute que M. de Marseigne , moyens épuisés , les chefs ont eu recours aux
allant à Lunéville, a été poursuivi par cent prétextes; ils se rendent exigeans; ils puniss nt
cavaliers, qui ont engagé une action avec les avec sévérité les plus légères fautes : enfin ,
carabiniers , qui venoient au-devant de M. de quand les soldats ont connoissance du décret
Marseigne, ct que plusieurs hommes ont été du 6 août, qui leur permet de demander des
tués. M. Denoux a été également poursuivi par comptes, deux soldats sont députés ; ils se pré
les soldats de la garnison de Nanci , les offi sentent aux officiers, sans armes, présentent
ciers ont fait cercle autour de lui pour le dé leur réclamation avec douceur; et pour ré
-

•-t347 ) . -

·ponse, le lendemain on les fait passer aux mée sarde , qui doit entrer sur nos frontièros ,
courroies. que pour occasionner des émeutes par-tout,
Le peuple s'indigne, et prend parti pour le et faire passer ensuite ce peuple, mourant de
soldat..... faim, pour un peuple d'antropophages qu'il est
Ce récit, fait avec beaucoup de mesure , a bon de remettre sous la verge d'un despote.
valu à l'oratenr les applaudissemens de la saine L)'un autre côté, on sème adroitement le
, majorité, et les honneurs de la séance. bruit dans les provinces , et même à Paris, sur- .
Parmi les opinions qui ont été successivement tout à la table des ministériels, que les états
émises, on a remarqué celle de M. l'abbé Cos unis d'Amérique manquent totalement de grains
ter, disant qu'il ne s'agissoit pas d'examiner si cette annee , et qu'en reconnoissance de celui
les faits avancés par les députés de Nanci , qu'il qu'ils nous ont fourni l'amnée dernière, il est
croyoit, quant à lui, parfaitement faux, étoient juste que le gouvernement leur en fasse passer
vrais ou non, mais qu'il s'agissoit de faire exé un approvisionnement. Sous ce prétexte , qui
cuter un décret de l'Assemblée contre des re est de toute fausseté , le ministère fera embar
belles : qu'au surplus il étoit des circonstances quer uiie énorme quantité de grains, dont une
où on ne devoit pas faire attention à une petite partie se prom ne ra , comme l'année dernière,
injustice qui pouvoit être nécessaire. sur les mers voisines , pour attendre que le
Ce langage , singulier dans la bouche d'un peuple soit au comble du besoin , et dont l'autre
prêtre, a été relevé par un vertueux prêtre , sera livrée aux armées autrichiennes que Léo
M. de la Salcette, lequel a demandé que son pold se propose d'envoyer dans le Brabant, et
collègue fût mis à l'ordre. auxquelles les brigands de Trèves et de Saar
Après plusieurs autres débats , il est décrété, bruck se réuniront. Gardes nationales des fron
sur l'avis de M. Barmave, qu'il sera fait une tières, souvenez vous que la patrie compte sur
proclamation au nom de l'Assemblée natio votre zèle et votre vigilance , qu'il s'agit ici de
nale, laquelle sera remise à deux commissaires la subsistance de vos femmes et de vos enfans,
connus par leur patriotisme et par des senti de leur vie peut - être , et sur-tout de notre
mens non équivoques, qui seront chargés de liberté ! Ne vous laissez donc pas endormir dans
la porter à la garnison de Namci. ,une fausse sécurité ; voyez comme la rage des
M. Barnave a été prié par le comité mili ministres et des aristocrates s'exerce sur nos
taire de venir coopérer à la rédaction de cette bons frères et camarades les soldats de troupes
proclamation , qui sera présentée à la séance de ligne, pour les perdre ou nous ravir leur
de ce soir. G. amitié. L'liiver approche ; les manoeuvres de
nos enrrinis redoublent : tenons - nous très
sérieusement sur nos gardes. C....
P A R I S, le 29 aoiît.
Projet d'un nouveau pacte de famine Encore un piége tendu à l'Assemblée nationale
générale. par le comité autrichien de Saint-Cloud.
On nous écrit de toutes parts, et sur-tout Avant-hier, 29 août, le ministre de la guerre
de Châlons-sur-Saône, de Tournus. de Mâ a informé l'Assemblée que les troupes autri
con et de Bourg, département de l'Ain, que chiennes s'avançoient vers le Brabant, et qu'il
les accaparemens de grains se font en ce mo étoit prudent , et même indispensable, de tirer
ment avec une ardeur qui n'a point eu encore les régimens de l'intérieur et de les porter sur
d'exemple, pas même | l'année dernière. La les frontières. (Quelle tendre sollicitude !) Mais
mesure de bled, qui est de 4oo livres pesant, que le roi craignant que les Inunicipalités ne
monte déja à Tournus à 5o , 51 , 52 livres. A mettent obstacle au départ des troupes qui sont
Saint-t aurens-les-Mâcon , il a été porté au en garnison chez elles, il invitoit l'Assemblée à
prix de 51 livres par une femme qu'on a con prévenir ces municipalités de la nécessité de
duit devant des municipaux regardés eux-mêmes cette marche. ( Quelle adresse ! c'est pour
comme des accapereurs, et qui ont fait peu rendre l'Asscmblée nationale seule responsabla
d'attention à la plainte. Le peuple murmure de des évènemens. )
tous côtés, et plusieurs personnes disent tout Cette demande suppose , comme on le voit,
haut que le ministère favorise ces accapare avec une adresse presqu'imperceptible , que
§ grains, tant pour approvisionner l'ar mous aurions quelque chose à craindre du roi #
( 548 )
Me Hongrie ; mais la véritable énigme de cette AFFAIRES POLITIQUEs ETRANGERES.
supposition et de la tendre sollicitude des mi
nistres dans cette occasion , doit se résoudre D E L o N D R E s , le 25 août.
ainsi : 1°. on veut séparer les régimens patriotes
des gardes nationales, auxquelles ils sont atta Le bruit d'une rupture prochaine avec la
chés ; 2°. on veut former une armée considé
rable sur les frontières, sous le commandement France . fait revenir ici beaucoup d'Anglois
d'un chef aristocrate , non pour se défendre voyageurs. On se demande dans tous les clubs
contre les attaques imprévues dcs troupes au pourquoi cette rupture : on croit y appercevoir
des vues combinées entre les cabinets de Ma
trichiennes, ( cette supposition est un véritable
leurre ) mais pour leur faire passer des officiers drid , de France et le nôtre, pour agir contre
aristocrates et des soldats déserteurs , et peut la révolution par laquelle les François ont re
couvré la libertº , et que les prétendus différens
être des sommes d'argent et des approvision de notre cour avec l'Espagne ne sont que simu
nemens de grains, avec plus d'abondance et lés. Cette opinion se fortifie de plus en plus : on
de facilité : et 5°. on veut en imposer , par attend , dit-on pour agir, qu'on ait fait abso
cette grande force armée , aux troupes prus lument disparoître le numéraire de France, et
siennes et hollandoises, en cas que ces troupes ! que
donnent des secours aux Belges pour établir tendelelapeuple , pressé par la faim et l'hiver,
main au premier qui lui offrira de l'ar
leur indépendance. Voîlà le mot de l'énigme , gent. Si ces conjectures sont fausses, elles de
et ceux qui n'ont pas la brelue le voyent trés viennent cependant très-vraisemblables par les
bien.
Rapprochons d'ailleurs l'armement des 45 autres circonstances qui pèsent sur les François,
graces aux manœuvres de leurs ministres , et
vaisseaux , décrété par l'Assemblée nationale , pºut-être des nôtres. On nous mande que de
du rassemblement considérable de troupes qu'on
veut faire sur les frontières de la Belgique : etl'on puis quelques jours le comité autrichien des
verra de ses deux yeux que le projet de la cour Tuileries a repris beaucoup de gaîté : d'Esprº
est bien réellement d'entamer une guerre de menil y a contribué par son retour à Paris. On
terre et de mer en même temps contre tous assure qu'il étoit à Londres il y a quelques jours
les ennemis de l'Autriche et de la Russie , en
faveur de ces deux puissances : on verra, j'ose DE VA L E N c I E N N E s, le 26 août.
le dire, que mes calculs politiques et mes pré
dictions sont parfaitemet justes, Apprenez, mes Malgré les bruits qui se répandent sur l'état
amis, que pour bien juger de la conduite des désespéré dit-on, des provinces belgiques, il
ministres il faut toujours prendre le contraire paroît que le congrès tient ferme à ses prin
de ce qu'ils disent, et vous ne vous tromperez cipes , et n'est pas disposé à se rendre aux
jamais. lci, comme dans toutes les occasions pré vœux de la maison d'Autriche. L'opinion com
cédentes, les ministres n'ont eu en vue que deux mune de ces provinces est même l'espérance
objets , dont ils ne se sont jamais écartes , celui certaine de la liberté : ce qui fait présumer
de faire trébucher notre Constitution et notre une conmivence entre deux puissances voisines
liberté , et celui de soutenir l'Autriche et de la On répand à Bruxelles un plan de législation
relever de ses humiliations. Examinez bien leurs analogue à la constitution angloise. Ce plaº
démarches ultérieures et vous verrez qu'elles présente deux chambres dont seroit compo*
tendent toutes et invariablement à ces deux le corps législatif : la première seroit celle des
buts. Vous avez le mot de l'énigme; qu'il vous mobles, ce qui concilieroit assez les différens
serve de régulateur : et vous soldats de troupes intérêts de tous les partis. On parle avec plus
de ligne et gardes nationales, souvenez-vous que d'assurance que jamais d'une armée de 4o oo0
nos véritables ennemis du deliors sont les sa hommes environ , que Léopold doit envoyer
tellites de Léopold et ses partisans. CARRA. dans les Pays-Bas. V. -

On s'abonne à Paris , chez BuissoN , libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le pri1
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
Et chez tous lesl Lbraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
Ilparott tous les jours nn Numéro de ce Journal. Prix 56 liv. pour un an, 18 liv.pour 6 mois, et de 9 liv.poº
5 mois, franc de port, par la poste, pour tout le Royaunne. L'abonnement ne commence que du prem. d'un m9ll
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIREs
D E L A F {{ A N C E ,
ET A F F A. I R E S P O L I T iI Q U E S D E L' E U R O P E ;
J O U R N A L L I B R AE , par une Société d' Écri, ains Patriotes ,
el dirigé par 11/. ſu encz en .

Chaque petºle demande u 1 souverai : qui pense ;


Un prince philosophe est u 1 être diviii.

No. ( C (D X X X V. /)t/ Jezzc# 2 Septembre 179o.


ASSE MBLÉE N A T I O N A L E. de manière que dès ce moment le service public
soit invariablemºnt assnré, »
Séance du 31 Aoû t au soir. Le comité de mendicit , par l'org nc de M.
de lLian court et de M. l • curé de Sergy , a fait
I. y a encore, dans la ci-devant province de présenter un travail sur les atteliers de charité , .
Bretagne, un reste de l'ancienne administra ct l' Assennblée a dº crété ce qui suit :
tion, une commission intermédiaire qui est de - L'Assemblée nationale , considérant com
meurée chargée de la confection des rôles et bien il importe que les atteliers publics ne soient
de la perception de l'impôt : M. le Chapclier a qu'un secours accordé à ceux qui manquent
fait un rapport pour assurer la communica véritablement de travail, que les fonds natio
tion qui doit avoir lieu, des anciens officiers, Tmanx qu'on y destine soient répartis sur le plus
aux nouveaux commissaires élus par les cinq grand nombre possible d'indigens , qu'ils ne
départemens : le décret présenté a été adoptº soient préjudiciables ni à l'agriculture , ni aux
sans discussion. - manufacture s, et ne deviennent une sorte d'en- .
« L'Assemblée nationale , considérant que les couragement à l'imprévoyance et à la paresse,
commissaires intermédiaires nommés par les an ' a décrété ce qui suit :
ciens états de la ci-devant province de Bret gne, Art. I**. « Les atteliers de seconrs actuelle
s'occupent, depuis le commencement de l an ment existans dans la ville de Paris , seront
née 179o , de la confection des rôles, de leur supprimés , et il en sera sur-le-champ formé
envoi , et du recouvrement des impôts, et qne de nouveaux, soit dans la ville de Paris et sa
pour que ce recouvrement ait lieu le plus banlieue , soit dans les différens départemens
promptement possible, il est utile que lesdits où !ºs travaux auront été jugés nécessaires par
les directoires.
coIn rnissaires intermédiaires achèvent le travail -

des iInpositions de la présente année ; II. Ces atteliers seront de deux espèces. Dans
· Décrète 1°. que les commissaires intermédiai la première . les administrateurs n'admettront
res. nomm 's par les anciens états de la ci-devant qu e des ouvriers qui travailleront à la tâche. .
ovince de Bretagne, dont les pouvoirs ont l)ans la seconde, ils occuperont les hommes
été prorogés par décret du 12 décembre 178o, foibles ou moins accoutumés aux travaux de
continueront le travail relatif aux impositions terrasse , et seront payés à la journée.
de I'année 179o; et qu'au 31 décembre pro IIL La fixation du prix des travaux , à la
cl1ain , ils cesseront toutes fonctions. tâche ou à la journée , sera toujours inférieure
2o. Ils donneront aux commissaires qui, en au prix courant du pays pour les travaux du
exécn tion de l'article X de la troisième section même genre , et sera déterminée par les corps
du décret du 21 décembre 1789. ont été non administrºtifs des lieux où les atteliers seront
més par chacun des cinq départemens dans les ouverts. Les réglemens pour la police desdits
quels est divisée la ci-devant province de Bre atteliers seront également faits par ces mêmes
tagne , tous les renseignemens relatifs à l'an corps administratifs.
ciennne administration ; ils leur remettront les IV. Ceux des ouvriers qui contreviendront
pièces au soutien, et se Goncerteront aVec eux , aux réglemens qui seront "#ssoit
pour ls
( 55o )
police des atteliers , soit pour la fixation du a ensuite décrété que les membres entendus
prix des ouvrages , seront jugés comme pour dans l' information , s'abstiendroient de voter
faits de police, par les oi!ciers municipaux des lors du rapport et du jugement de cette affair .
lieux , et punis ainsi qu'il appa1 tiendra ; et en Puis la motion originaire ayant été mise aux
cas d'attroupemens séditieux , d'insubordina voix , le décret suivant est interveuu.
tion ou autres faits g aves, ils seront arrêtés . « L'Asse1nblée nationale autorise son comité
poursuivis dans les t r,bunaux ordinaires, counm •
des rapports a fa1re itnprim r l'expº dition de
perturbateurs d' 1 epos public. et punis col,iºlº foutr la p1océdure crimine,le que le cliateiet
tels, suivant l' , g 1 e des cas. a ( ép ,é sur le bureau , le 7 août présent
V. A compter du jour de la publication d mois , sans né anmoins que le rapport de l'af
présent décret , toute personne non actuel - | aire puisse en être retardé. Ordonne que son
mcnt domicil ée à Paris , ou qui n'y seroit lºs imprimeur pr ndra dans son iInpression les
née , et qui se présenteroit pour av r d | ou | re aut ons couv« nables lour éviter la con
vrage , ne sera pas admise aux att l.e. s d · s - t I u l « l C ll () Il ».
cours qui seront ouverts conformém nt à l'ar Mi. Barnave a lu le projet de pro lamation
ticle premier; et pour le surplus , l' Assemblée qu'il av oit r'digé sur l'ai la re de N.anci. Cette
national • renvoie aux dispositions du décret du r, daction ayant épi ouv, q 1 lques obj ct ons ,
3o : 1.3i d , ni r, concernant la mendicité ». n'a pas , té adopt e délinitveuu nt. Al. R , derer
On a fait le t,ur , l' ne l, t t r. d M. de lRo! n, en a présente une autre : et sur l'avis de MI.
cardinal , év èj: e de Str,s! ourg , qui , en ºn l m, ry , on a ajout n à demain la lecture et
voyant sa dém ss n de , | t | é , donne dºs rai la discussion de ces div et s projets.
sons de santé pour me s'être pºs r n lu , u venia ^
de l'Assembi 11 t onial-, c, s r isºns de loli Séance du 1" Septembre.
tique pour s'être p, urv n à la diet d, lt ti -
bonne contre les nouv , il s loix de la I rance , Au mépris du d, cret national qu a ordonné
des raisons de délicat sse pour s'èt 1 e jo,nt aux de surs oir à teutºs poursuites et pl océdures
»rincipes de son chapitre , d s raisºn , de pro relatives eux biens ci-devant dénotnm s eccº
† pour se dispenser dº pat oitre de v a11t ses siastiques la chambre des vacat ons dº Rot en
créancicrs , dont il invite l' Assemblée nation le s est permis de rendre un ar êt qui antorise à
à ordonnc r le pai Int nt , ( 1l ... sstl l tt :lt que ses poursuivre la vonte d une portion d'!,éritages
dettes ne le ſont point 1 ougir , ct ne sont de cette nature. M. Cliasset, au nom du co
point le fruit de la dissipatºon. mité ecclésiastique , en d, nonçant cet a rèt , a
proposé de d § par un décret , que la
, Plusieurs avis se sont produits , les uns ponr
demander le renvoi de cette lettre au ( omité disposition en est une infraction aux loix de
des recherches ou à celui de mºndicité , les l'état , et que le roi seroit suppli d'assurer
autres pour faire prononcer su1 le caractère l'exécution de ces loix. A cette dénonc tation ,
d'un représentant qui déclare sa banque route ; M. Thouret a ajouté que plusieurs - corps de
mais l'Assemblée nationale , sans « ccepter la l', gonisante judicature avoient osé manii est cr
démission , envoie la lettre au comité des leur haine pour les décrets de l Assemblé » na
rapports. tion , le , au point de censurer ceux qt i se ſai
soient un devoir de les citcr.
Ce comité a demandé, par une lettre, d'être
autorisé à faire imprimer la procédure crimi Quoique M. Regnault observât que le décret
nelle du châtelet , ur l'affaire du 6 octobre. proposé sembleroit faire de l'Assemblºe natio
M. Riquetti a fortement insisté pour que cette male un ti ibunal de cassation , l'avis du comité
impression n'éprouvât aucun retard. M. de a été adopté par la majorité. -

Montlozier a prétendu que l'impression ne de La ville de Saint-Denis et le Bourg-la-Reine,


voit avoir lieu qu'après le rapport, pour ne pas simples dist1 icts administratifs du département
faciliter, disoit-l, l'évasion des accusés. « C est de Paris , demandent chacun run triibun , l par
à l'évasion des témoins qu'il faudroit pourvoir, ticulier , et leur pétition est appuyée par M. !to
a repris M. Riquetti ».. Un applaudissement bertspierre. Sur l'avis de M. ( amus, il est dé
† a accueilli ces paroles, et a mor crété que le territoire des tribunaux de Paris
tifiè le préopinant, qui s'est défendu d'avoir restera déterminé quant à présent suivant lss
été appellé comme témoin, cantons , sauf au département à faire une nou
Sur la motion de M. Alquier, l'Assemblée velle division des cantons, s'il y a lieu.
( 351 )
Après un brief rapport, fait par M. de Curt, proclamation rédigée par M. Barnave , et efle
au nom des comités des finances et de la ma a été adoptée avec une sorte d'unanimité.
rine, à raison de difficultés survenues entre L ordre du jour est en lin venu, et M. Thou
la marine et les finances , sur les fonds à faire ret , ayant repris son r.ipport sur le traitement
pour ce département ; et après une légère dis à faire aux membres de directoire , a proposé
cussion, l'Assemblée a décrété, conformément de donner aux procureurs-syndics , dans la
àl'avis du comité, 1°. qu'à compter du premier gradation précédemment établie , 4 , 5 et G,ooo
septembre courant, le ministre de la marine livres , aux secrétaires dans les mêmes propor
sera tenu de rendre compte, mois par mois , tions 2ooo , 25oo , 3ooo liv. M M. Antoine et
la ( haize ont réclamé les maximes de l écono
des dépenses faites dans les ports et arsenanx
de la marine, en sorte qu'il n'y ait qu'un mois mie, et le décret a été rendu en ces termes :
d'arriéré :
Directoires de département.
2°. Qu'à compter du premier janvier pro vingt
chain , l'état des dépenses sera pr'senté avec Art. IV. « Dans les villes au-dessous de
autant d'exactitude que les évènemºns de la mille ames, chaque membre des directoires de
mer pourront le permettre , et qu'il sera m's département aura : 6oo liv. ; dans les villes au
à la §n du ministre de la marine une dessus de vingt mille ames 2ooo liv. ; et dans les
somme de 47 millions 667,8oo livres, sauf res villes au-dessus de soixante mille ames 24oo liv.
ponsabilité , dont 37 tant pour les dépenses Les procureurs-syndics auront , en suivant le
ordinaires que pour les dépenses extraordi n ème degré de population, 3, 4 et 5 mille liv.,
naires du département de la marine, et 1 o mil ct ses secrétaires 15oo , 2ooo et 25oo liv.
lions pour celles des colonies. - - -
Lans les villes au-dessous de vingt mille ames,
Il y a encore quelques autres dispositions, le procureur-syndic aura 16oo liv., et le secré
dont nous rapporterons la rédaction définitive. taire 12oo liv.
Une question a été élevée , savoir, si les Dans les villes depuis 2o mille ames jnsqu'à
députés suppléans sont compris dans le décret soixante, le procureur-syndic aura 2oco livres,
constitutionel qui porte que les députés ne et le se crt taire 15oo liv.
pourront accepter aucune place du gouver Lans les villes ºu-dessns de soixante Inille
I13Iment. ames, et à Paris, le procureur - syndic aura
Les réſlexions de M. Chapelier ont fait dé 2 ;oo livres, et le secrétaire 18oo livres ».
cider la négative. On appr nd, par uuiº lettre de Ml. de Mont
On a fait lecture d'une lettre et d'une pro morin , quº lº ro a sanctionné le décret rendu
clamation de M. de Bouillé, envoyées par le sur le traité av ( c l !:3pagne , et que sa majesté
ministre de la guerre. Ensuite on a entendu , a fait donner connoissance à la cour de Saint
à la barre, M. Pecheloche, aide-de-camp de Jannes de l'armenient ordonné et des disposi
M. de la Fayctte, lequel arrive de Nanci. ll t.ons pacifiques de la l rance. Le mouveau traité
a rendu compte, dans le plus grand détail , avec la cour de Miadrid va être négocié ; aux
de la conduite qu'il a tenue dans l'aſfai1 e ; il qnatorze vaisseaux de ligne déja armés il en est
résulte de son récit « que la garnison ,, ct par joint seize autres, et la [lotte cntière ne tardera
ticulièrement le régiment du Roi , lui ont pas d être mnise dans un état respectable. G.
montré une entière confiance ; qu'fl a mis en
usage tous les moyens de conciliation et de
fermeté, pour persuader aux soldats que les Lettre des religieuses de Paris aux auteurs
comptes qu'ils demandoient leur seroient fidè des Annales, du 24 ao4t.
lement rendus, et qu'ils obtiendroient la plus
entière justice. Mais que les soldats du régi « L'aristocratie, le despotisme , les injures,
ment suisse Château-Vieux disoient : nous ne les menaces, les imprécations et les calomnies
sommes pas François , nous sommes Suisses ; règnent plus que jamais dans nos cloîtres. Nos
il nous fant de l'argent ». Au reste , les Cara supérieures sont continuellement en fureur ;
biniers ont capitulé , et ramènent à Nanci on n'ose pas ouvrir la bouche sur les sages
Marseigne. après ce narré, a obtenu
M.M.de Pecheloche, décrets de l'Assemblée mationale, qu'on ne
reçoive aussi-tôt des rébufades de toutes es
de grands applaudissemens et les honneurs de pèces. Employez donc, messsieurs , toute la
la séance. sévérité de votre éloquence patriotique, pour
Ensuite on a entendu avec satisfaction la nous procurer un instant de paix et de tran
( 352 )
quillité. Faites connoître à ces marâtres embé mens les plus nobles et les plus généreux. Six
guinées, que leurs pouvoirs sont ( xpirés depuis paroisses , coinposant la commune de Grata
la suppression des ordres inon istiques. Sur loup , district de Tonneins , renfermoient des
tout ne ménagez point no ; orgueill ux , nos curés et des ministres également éclairés sur
ambitieux, nos insolens docte , rs de So, bonne , les droits d » l'hotemIne et sur la tolérance des
qui veulent encore, dans ce moment-ci , tyr n - opinions religieuses : ils n'attendoient qu'une
miser nos opinions et mo; act,ons : prouvez occasion pour faire éclat r leurs principes : la
leur que lear bonnºt doctoral n'est que l'é fête du 14 juillet a comblé leurs v, eux : ils en
teignoir du bon s ns ct de la raison. Que Ont profité pour passer entr'eux et avec tous
l'Assemblée nationale détermine donc au plutôt leurs paroissiens et leurs Inunicipaux , un acte
l'heureuse époque de nos pensions , afin de de fédération fraternelle. A cette époque, et
nous délivrer de ces loups enragés , de ces im au milieu de la joie la plus pure , les pasteurs
pitoyables tyrans ». des deux communions se sont embrassés pour la
Les plaintes que renferme cette lettre ne première lois : ils ont chanté ensemble l'hymne
doivent nullement étonner ; il est bien évident sucré : ils ont juré au non de la patrie et de la
que la mauvaise l unteur des abbesses et supé divinité de se cliérºr comme de tendres amis ;
rieures aristocrates s'exerce avec plus de rage et de vivre à j,i tnais en véritables frères. Res
que jamais , depuis l° décret qui suppriune les pectables patriot s . heureux habitans de ces
ordres monastiques , sur les pauvres victines belles campagnes ! vous avez tenu parole : votre
qui sout encore entre leurs mains. Quel remède union cha que jour prend de nouvelles ſorces ;
en ce moment à de pareill s calamités ? | e n'en chaque jour l'amour de la patrie augmente ce
connois qu'un seul , c'est que les religieuses lui de la fraternité : continuez ; Inais souffrez
qui sont ainsi maltraitées , den : cent en toute que je vous observe en ce moment l'importance
lettre, aux journialistes patriotes , le nom des des choix qne vous allez faire , soit pour vcs
supérieures et docteurs aristocrates qui ont commandans de régimens mationaux , soit pour
l'audace et l'infamie d'en agir ainsi avec clles. l s lug s de paix et des tribunaux judiciaires ;
Par ces dénonciations , les retigieuses n ltrai- . pren Z garde à ces hommes infectés des prin
tées seront sous la sauvegarde publique, et leurs cipes et de la pratique de l'ancien régime , à
tyrans , mâles ou ſemelles , n'oseront plus se ces hommes qui afiecteront de beaux dehors
porter à des excès sans enconrir l'indignation de patriotismº t t de probité, dans la seule vue
et les liuées du peuple. C.... de capter vos sui' gºs , et qui ensuite étant
arrivés à leur but , ci,erchº ront à rappeller, par
fontes sortes d artiſices et de vexations, l'ancien
Progrès de la tolérance religieuse et de la ordre de clioses. Scrntez soigneusement la con
fra^ernité patriotique entre les catholiqucs duite et les principes antérièurs de ceux qui se
ct les protcst.urzs. présenteront pour être nommés ; jugez-l s, non
Pour nous consolar et nous distraire un peu par les belles paroles qu ils vous diront , mais
des inquiétudes que nous donnent les enne par les belles actions qu'ils auront faites avant
mis de la patrie et les anteurs des insurrections et depuis la révolution. Peuples de tous les dé
militaires , transportons-nous un moment en partemens , eet avis est également pour vous ;
esprit dans les campagnes du Lot et Garonne , c'est de la sagesse et de la sagacité des choix
et là nous trouverons de nombreuses ſamilles que vous allez faire que dépèndront la pros
de catholiques et de protest ins , autrefois di périté générale et particulière , le repos de vos
visées par l intérêt personnel et le fanarisme des familles, le triomphe de la liberté, et l'affer
sectes, aujourd'hui réunies par tous les senti missement de la constitution. C.....

On s'abonne à Paris, chez BUissoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Autcurs des Annales Patriotiques.
Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
Il paroft tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv. pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 lit pour
3 vmois ſrane de port, par la poste, pour tout le Royauine. L'abonnement ne conmcnce que du prem. d'un mois.

S U P P L É M E N, T A U No. C C C X X X V.
LA B oUCHE D E F E R. maine (*) : on ne peut fixer le jour. Chaque nu
méro sera de 16 pages chacun , in-S°. Le prix.
Linguœ centum sunt, oculi centum, oraque de l'abonnement est de 0 liv. pour trois mois,
centum ſerrea vox. AEneid. 4. 18 liv. pour six mois , 36 liv. par an. On don
nera au besoin quelques supplémens gratis.
la Bouche defer est le portefeuille du CERCLE
On souscrit en Province chez les Libraires.
sociAL établi à Paris et dans quelques Dé et Directeurs des Postes ;
partemens , et de la confédération de tous
les Citoyens et Ecrivains patriotes, natio
Et à Paris, chez B Ur r s s o N , Libraire , rue
naux et étrangers , Observateurs et Corres Haute-Feuille, à qui l'on adressera , franc de
pondans visibles et invisibles. port, l'argent et la lettre d'avis.
UNE partie de cet ouvrage , d'un genre ab
ºlument neuf en France , ressemblera pour la
orme, et s'il est possible pour l'intérêt, aux Pauvres. C'est aux rºches à nourrir les pau
Feuilles périodiques des Spectateurs anglois. vres. Cette vérité ne reçoit ni exception ni mo
Une autre partie, entièrement composée d'ob dification. Mais n'est-ce pas sur le riche princi
ſervations et de correspondances secrètes et palement, qui use d s objets de luxe. que doit
oujours actives dans tout l'Empire , formera, tomber l'impôt nécessaire pour soulager le mal
2e qu'on n'y a point encore vu , ce qu'on n'y heureux ? C'est d'après ce principe qu'on nous
pourra jamais voir sans une cntière liberté , invite de proposer l'imposition suivante , qui
ion histoiregénérale et quotidienne par le dé seroit destinée à nourrir nos pauvres l'hiver :
1°. Une taxe sur les carrosses , cabriolets et
reloppement le plus vrai des mœurs et du ca
ractère des Hommes publics et privés, épars çà autres voitures. 2°. Sur les chevaux, autrcs que
ºt là dans les quatre-vingt-trois Départemens. ceux de charrette. 3°. Sur les chiens. 4°. Sur le
troisième domestique. — L'opulence qui seroit
Etles bons Citoyens qu'on opprime, qui sont mise à contribution pour une cause aussi hono
,alomniés, ou qu'on voudroit égarer , trouve
ſont dans le Cercle social , ami de la liberté rable, loin de chercher à s'y soustraire, iroit au
le la presse, et dans la confédération de tous devant d'une taxe qui auroit pour objet le sou
lagement de l'humanité. Il en résulteroit encore
º Citoyenset Ecrivains patriotes, nationaux et que les classes laborieuses de la société ne se
#trangers -
roient pas tenues d'acquitter une dette de
-

lent languos, cent Argus, et cent bouches de fer l'homme riche, et qu'elles pourroient supporter
avec moins de fatigue les autres impôts destinés
)our la sûreté personnelle de tous les Citoyens aux besoins de la patrie. — La proposition sui
ersécutés, et pour le succès de tous les des vante est une vérité sans réplique : c'est à celui
ºins utiles, et pour découvrir toutes les perfi qui a du superflu à venir au secours de l'indi
lies dont ils seroient les victimes. gence , et non à celui qui n'a que le méces
Nous recevrons toutes lettres , dénonciations, saire. ( Courier de Lyon ).
Vis , réflexions, observations, motions , etc.
ignèes et non signées : et la livraison qui suivra
envoi des correspondans portera toujours (") Une administration typographique , nouvelle ,
ne réponse ou le résultat de leurs travaux. active et sùre , convaincra les bons citoyens du véri7
ºdresser pour la correspondance mationale table zèle qui nous anime.
# étrangère , dans toutes les langues, à la Les six premiers mois de la Bouche de fer contien
lºuche de fer, ouverte jour et nuit, rue du neut, entr'autres choses importantes pour l'histoire
'héâtre françois. . - -
secrète de la révolution, les détails les plus circons
tanciés des affaires du cINQ ET DU sIx ocToBRE, aujour
A commencer du premier octobre prochain, d'hui confirmés par les écrits mêmes du comité des
* Bouche de fer paroîtra trois fois par se » recherches. 4 vol. brochés. Prix 13 l. 1o s. port frana
335 bis.
( 554 )
-
propositions qui, découlant l'une de l'autre ;
Avis trè ·-imp rt int. forment une preuve, telle que Montesquieu la
Ce n'étoit point dss z pour M. Poncorf de laisse entrevoir dans de plus grands détails , et
nous avoir démontr é la 1:é s , , ! ' d ss ch r l on peut dire, après la lecture de cet ouvrage
ci , qu on « onnoit presque mieux l'amiteur dans
nos marais , et les a 1 l g s : , , , il s qui la copºe snccinto que dans l'orlg mal : au mons
en remplaceront i s ºu , , ais s ' ' : c s , il cet ext r t t , ſait par une habile main . met-il
vient encore , da iºs un n 1.;oire , par
l'académie de Cliâlons , d aj pr 1 • r , à .. \ l ,n le l ctºur à portée de tirer de Montcsquieu un
part , in in:m nt plus avantageux , en ce qu'il
pagne les moyens de ren h e l' r ' t ! ! s i nt lie nombre dº matières que peu de personne
cent mille arpens des tºrres ar d s , t st r:l s pouvo nt saisir. Montesquieu a souvent été
de cette province. Les noyen , q , l indi jºe obligé de se c ouvrir de c rtaine obscurite , vi
sont puisés dans la plivs ;u gé mé le : gr 1 s vant sous un règne despot que , qui , jusqu'au
COIIllIle l Ilatul'e , l , issºns ( ( ) lll lll Cº les ( i 1: l 1 lS

qu'il s'agit de réunir et de mettre en , ion ,


, t juiilet , -8) , à fait l o, probre de la cour.la
l,onte de la nation , et la ru ne de l état , et
ces moyens sont d un usage facile et null. n nt nous voyons avec con.bien de vérité il a dit :
dispendicux. Après l'indi ation de t nt de J) s que ies ſºn.anciers et / s /vaiºat, s parvien
tr v aux utiles , veri ons nous en ore des l, u
/ oº / eu/s, /O'/ / t'X / per du.
/l ('/, / « / ',', !
tenans de lnaire clierci1er à quoi ils ou cuperont ( e volume est completté par une courte ana
les ouvriers ? G.
lyse des loix de : laton . ent reprise ( gºl Int'Ill
-

ép neuse , « t q i exigeoit tin espr t des plus


Bibliothèque de l'//omme public, on --/nalyse just s pour tir r de c grand ouvrage le petit
raison nce des prºn . ip :/ : on ºva #ºs / / ançois nombre de vérités poi tico nioi ales dont notº
autºur a lormé son an lys .. il y en a de la
et etrangers sur /a p, / / j /n ° ºvº gºne a / la
plus g ande im ortane,e , ,t •Ini paroissent avor
/egislation , les /iwan ºs , / , po, j e l agri
cu/ture , le com m ºrcc 'a pa ' / cu 'i,ºr ct sur frappé nos égislateurs, car on les retrouve daº
1e droit nature/ er pu hºc , par l / ie ( on leurs décrets. / .
dorcet , secret.ui e perpe'ivºº t/e / cca l ir'e
françoise : M. le ' h pelli ' , d / t : à t . /s
semi 4 /ee ma lioua / º , c'/ au ' ºs g ºs d' fe'/res Le JTrai Patriote, par M. Alitèphe, citoyen
zome / T. - / /'a ris, c'/ ºs Bti sso 11 /i/rt. i7 e ,
f)ançois : 1 vol. in-8°. prix , 5 liv broché,
rue II.1ut , euille , hdtel de Coéé/os/iict ,
et 5 iiv. , o sous par la poste. A Paris, ches
n°. 2o, 79o. Del lain le jeune, rué Saint-Jacques , º
Lila isol , à / ersailles.
Nomm r l. célèbre Montesquieu , c'est fºire
l''log d'un des vrais am s de l' omme : car Nous regrettons infiniment que les bornes
c'est à l homme qu'il a toujours rº po1 te ses d'une ieuille c,rconscr,te ne nous permettent Pº
travaux et ses veill s : mais pr sºnt r dans un de pouvoir p rler de cet ouvrage, vraimº
extrait bien raisonné l ouvr g · de l Espr't : l s philoso,pliique et politique , cominº nous le ue
Loix , qui n'est lui-même que l'extrºit d'une strerons , c'est-à-dire, u'en faire un détailº
lecture immense , c ( : o t assuré m 11t une tâcile sonné, auquel l'auteur ne pourroit que gagner
des plus d fficiles qu'un homme éclairé pût en 'aloux de lui rendre justice , nous nº
treprendre : c r l'auteur de ce cinqui me vo sommes d'abord empressés de le ublier dès
que nous en avons en pris lecture ; et après CIl
lume a eu bien raison de dire qne l'ouvrage
de Montesquieu est plus long à la l cture qu'il avoir mcdit les principes et les vues , ººº
ne l'auroit été avec tous ses développemens , pensons qu'il seroit à desirer que tout º
tant il est laconique , et paroit souvºnt si in 1'rançois # connût et le lût , dans ces mºº
cohérent dans ses différentes parties , ceux qui sur tout où noas avons plus que jamºis lesoir
me l'ont pas profondément mºdit . La route que de connoître la v rité , de prºtiquer la jº
l'on a pris dans cet extrait , étot la seule pra et de suivre les bénigmes et précieuses influence
ticable pour bien présenter cet ouvrage immor de la raison , dont cette productiom , « crite et
style sublime , pleine d imagination et de rdl'
tel : c'étoit de bien rapprocher les principes, et
d'élaguer tout ce qui ne sembloit qu'accessoire. sonnement , est le produit et le tableau intº
pour réduire chaque sujet à certain nombre de ressant. ( Extrate communiqué parun abonné )
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
- D E L A F R A N C E,
ET A F FAIR E s POL ITIQU ES D E L' E U R O P E ;
J 0 U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes.

L'esprit public frappe des coups de génie, l'esprit ministériel des coups
d'autorité.
--

No. C C C X X X V I. Du Vendredi 3 Septembre 179o.


ASSE M B L É E N AT I O N A L E. gagemens les plus saints, et d'avilir, par un
sordide intérêt, la profession des armes, sî
Séance du 2 Septembre. les ennemis de la patrie n'étoient parvenus à
les abuser par de perfides suggestions. _>
L, lecture du procès-verbal a remis sous les Toujours lente à condamner ceux qué la
yeux de l'Assemblée la proclamation qu'elle a nation a comptés parmi ses défenseurs , elle a
adoptée, et de nouveaux applaudissemens ont : voulu que torites leurs plaintes fussent enten
assuré le rédacteur de la reconnoissance nºt dues; que toutes les dem indes des soldats fus
tionale. Nous nous empressons d'enrichir nos sent examinées : que la vérité fût mise dans le
feuilles de cette pièce importante. plus grand jour. Elle a voulu remonter aux prè
mières causes des troubles , en connoître les
Proclamation décrétée par l'Assemblée
vrais auteurs , et les faire punir sans distinction
- nationale.
de personnes , de rangs , de grades, de digné:
« L'Assemblée nationale s'étoit occupée avec tºs. Tels sont les principes qºi l'ont dirigée ;
affection du sort des soldats. L'assurance des tel étoit l objet des décrets qu'elle a rendus lés
droits de citoyen, l'affranchissement des juge 6 et 16 du mois d'août ; telle est son invariable
mens arbitraires, l'augmentation de la paie , volonté. -

avoient été décrétés ; il restoit à leur ouvrir Pourquoi faut-il que dans le moment où le
la carrière des grades et des honneurs mili calme sembloit rétabli. de nouveaux désordres
taires, et l'Assemblée , qui en avoit fait la pro lui soient dº noncés. et que , par une #
messe, étoit prête à l'effectuer. Avec quelle erreur , ces mêmes soldats qui avoient juré d
surprise n'a-t-elle pas dû entendre le récit répandre leur sang pour la constitution , del
des événemens qui se sont passés dans la gar viennent aujourd'hui l'inquiétude des bons
nison de Nan'ci ! citoyens et l'espoir des ennemis de la nation'?"
Si les régimens de cette garnison avoient L' Assemblée mationale veut croire encbro
des réclamations à présenter, les voies régu que les alarmes sont exagérées ; mais clle l'an
,lières leur étoient ouvertes , et la confiance en monce formellement , aucun examen , au cuné
l'Assemblée nationale étoit pour eux un devoir justice. ancune grace n'est possiblé avant que
l'ordre ne soit rétabli. - - l l
d'autant plus sacré, qu'ils n'avoient pas cessé -

d'en éprouver la justice et la bienveillance. Le premier acte des régimiens doit donc être
'Comment des guerriers peuvent-ils oublier de rentrer dans l'ordre. Soldats , obéissèz à
ue si la valeur § des titres à la gloire, la loi, l'Assemblée nationale le veut et l'or.
obéissance aux loix est le prºmier de tous ; donne. )

qu'elle est le véritable signe du patriotisme, le Ceux à qui leurs devoirs sont chers, et qui
seul auquel on puisse reconnoitre le soldat n'ont pas oublié leurs sermens , n'e balancèrón
citoyen ? pas. Dès-lors aucune peine arbitraire n'est'à
' L'Assemblée natîonale , à la première nou redoitter pour eux ; èt jusqu'au moment où
vélle des désordres, a voulu les attribuer à la justice la'plus impartiale pourra prononcer ,
#erreur ; elle n'a pu croire que des soldats ils resteront en sûreté sous la sauve-garde de
ançois fussent capables de manquer aux en la nation, -

336
( 556 )
Mais si , rebelles à la voix de l'honneur et cette brave garde nationale , qui a # la
de la patrie, il en étoit qui pussent résister en liberté et qui sait la défendre. Le récit de ces
core à ces paternelles invitations , le salut actes d'héroïsme a jetté la plus grande cons
ublic exige et l'Assemblée nationale veut que ternation dans le parti anti-civique, qui s'étoit
toutes les forces protectrices des loix soient em † licencié jusqu'à dire qu'il atten
doit la milice nationale à l'occasion. Eh bien !
ployées pour les réduire.
En conséquence , pour assurer la justice à la voilà cette occasion , malheureuse à la vérité,
tous, pour faire arriver jusqu'à elle la vérité, et voilà comme nos frères s'y montrent !
pour rétablir enfin la discipline dans la gar ll a été lu des procès-verbaux de la muni
nison de Nanci ; cipalité de Lunéville , sur l'affaire de M. de
)r
L'Assemblée nationale a décrété que des Marseigne : mais comme ces procès-verbaux
commissaires , nommés par le roi , seroient n'étoient pas venus par une voie officielle , on
chargés d'y porter ses paroles , et que toutes a passé à l'ordre du jour. G.
les forces publiques, commandées par le général
à qui le roi a confié l exécution du décret du *P A R I S , le 2 septembre.
16 , seroient uniquement soumises à leur ré Chers concitoyens, je vous dénonce l'écri
quisition. vain an tropophage qui, en nous rendant compte
| L'Assemblée mationale donne sa confiance à des horribles malheurs arrivés à Nanci, dans sa
ces commissaires ; elle veut qu'obéissance et feuille d'aujourd'hui, emploie ces mots, nou
respect leur soient portés : elle entend que velles rassurantes , et qui termine froidement
toutes les mesures qu'ils adopteront pour le son article par ceux-ci : il y a, dit-on, en
rétablissement de l ordre et le maintien de la
viron quatre cents hommes de tués.
tranquillité, soient fidèlement observées : elle C'est le journaliste de Paris, à qui je de
ordonne aux troupes de la garnison de Nanci mande , les larmes aux yeux. s'il est pos
de s'y confo mer immédiatement : elle ordonne sible d'insulter d une manière plus atroce à la
également à toutes les troupes de ligne et gardes pauvre humanité ?
nationales d'agir à leur réquisition, sous le com Mlon frère, n'es-tu pas du nombre des victimes ?
mandement du général nommé par le roi ; Votre concitoyen P***.
enfin , elle tléclare qu'elle reconnoîtra le pa
triotisme et la fidélité de tous , au zèle qu'ils Canses et suites des troubles de Narzcz.
témoigneront en secondant ses vues pour le
prompt et entier rétablissement de la paix et Les députés de la garde nationale de Nanci
de l'ordre public ». -
ont expliqué et démontré le 3o août au soir,
A l'ordre du jour étoit la matière du traite dans la séance de la société des amis de la cons
ment des membres d'administration et des of titution aux Jacobins , par des circonstances
ficiers de justice ; cet important travail est en et des faits très-détaillés, quelles sont les véri
fin terminé, et l'Assemblée a décrété , sans tables causes de l'insurrection de la garnison
débats, plusieurs articles que nous donnerons de Nanci. Ces causes sont à-peu-près les mêmes
dans le numér o prochain. que celles qui ont eu lieu dans presque toutes
Une lettre du roi annonce le rétablissement les autres garnisons : c'est la rage , l insolence
de l'ordre dans la ville de Nanci ; et une et la dureté des officiers en général contre les
lettre de M. de Gouver net, fils du ministre soldats , par rapport au patriotisme généreux
de la guerre , contient le détail de tous les · de ces soldats et à leurs pactes fédératifs avec
faits. M. de Bouillé , à la tête des gardes natio les gardes mationales. Ces soldats se trouvant
nales, ayant sommé les trois régimens de se autorisés , par un décret de l'Assemblée natio
rendre , l s régiuiº ns du Roi et Mestre-de nale, à demander la reddition des comptes des
Gamp ont reconnu la voix de la patrie : mais états-majors, ont mis à cette § toute
Château-Vieux , suisse , est demeuré rebelle , la décence et la modération possibles ; mais ce
a fait feu d'abord sur la garde nationale , qui, n'étoit point ce que les olliciers vouloient : leur
forcée de riposter , s'est couverte de gloire par but étoit de pousser à bout les soldats, afin de
son intrépidité . à laqnelle, rien n d résisté. pouvoir leur attribuer des torts auprès de l'As
Château-Vieux est mo,ti - tu. .. moit é prison semblée nationale , et surprendre à la religion
mier : on ne sait pas encore ld nombre des de cette Assemblée des décrets qui produisissent
JmOr1S. • à la fin le désordre et l'anarchie dans l'armée
La lettre du roi est remplie des éloges dus à entière.
( 357 )
Le décret du 16 août, rendu un peu à la il dehande à faire le siége de cette ville,
hâte etsur les simples sollicitations des ministres, comme s'il pouvoit espérer que des citoyens
qui se sont rendus juges et parties dans cette soldats et des soldats citoyens iront égorger leurs
affaire, n'ayant pas produit l'effet que les frères, et que le bandeau de l illusion ne tom
ennemis du bien public en attendoient, la cour bera pas enſin des yeux de l'Assemblée natio
s'est décidée alors à envoyer dans toutes les nale , pour voir clairement et les torts des offi
garnisons des officiers généraux, les plus aris ciers qui sont les premiers agresseurs et les fau
tocrates de tous, pour visiter et régler les teurs enragés de tous ces troubles, et les crimes
IIlâSS6S. des ministres qui en sont les véritables auteurs.
M. de Marseigne est arrivé à Nanci ; et là, CARRA.
prenant le ton insolent d'un dictateur , il a me P. S. Nous apprenons dans l'instant que les
nacé le régiment de Château-Vieux, sans aucun carabiniers ont ramené le sieur Marseigne à
motif que la demande de ce régiment , de le Nanci, et qu'après une conférence avec leurs
casser, quoiqu'il n'en eût pas les pouvoirs. Déjà camarades des régimens de la garnison de cette
le commandant de ce même régiment suisse ville, ils ont pris leur parti, parce qu'ils OIlt re

avoit fait passer par les verges deux soldats que connu que la cause de ces soldats étoit juste,
le régiment lui avoit députés pour demander et qu'il falloit nécessairement que la conduite
la reddition des comptes. Tant d'horreurs , des officiers , aggresseurs et aristocrates, fût
d'injustices et de barbaries dont les détails examinée , et punie si elle étoit coupable. L'af
exigeroient un gros volume , auroient révolté faire de Nanci devient l'aſfaire de toute l'ar
des anges : mais les soldats, qu'un sot préjugé mée , et il est temps enſin de rendre justice à
fait regarder comme des automates , et qui ceux à qui elle est due.
sont au contraire d'autant plus éclairés qu ils 2 septemhre. Le charme est rompu ; Bouillé,
ne sont point corrompus , et qu'ils ont saisi ce perfide Bouillé, si prôné par MM. la Fayetae
avec énergie et sagacité les principes et l'im et Emery, a fait couler le sang françois. Sans
· portance de la révolution (1), loin de céder au attendre l ordre de l'Assemblée nationale, sans
comble de l'indignation, se sont contentés de requérir la municipalité de Nanci, sans vouloir
prendre encore patience. C'est alors que M. de accepter la capitulation que les trois régimens
Marseigne a lancé la dernière bordée de son en gurnison dans cette ville, lui ont offert par
Venin aristocratique ; il a menacé, injurié , leurs députés , il a fait battre des soldats ci
frappé; le régiment du roi et celui de Mestre toyens et des citoyens soldats contre leurs frères
de-Camp, cavalerie, ont pris le parti du régi et leurs compatriotes. Lui-même annonce cette
ment de Château-Vieux ; les officiers ont atta bataille, et le refus qu'il a fait d'accepter la ca
qué les soldats : ceux-ci se sont défendus : le pitulation proposée ; il annonce qu il y a eu
sang à coulé. M. de Marseigne a été arrêté ; trois cents hommes tués : qu'il s'est rendu mat
bientôt il a trouvé l'occasion de s'enfuir; cin tre de Nanci ; et qu'il a dispersé les trois régi
quante cavaliers l'ont poursuivi du côté de Lu mens en trois endroits différens. Que résulte
t-il d'un événement aussi désastreux ? L'armée
néville; les carabiniers ont attaqué ces dragons,
en ont tué une partie et fait les autres prison de Bouillé ne va-t-elle pas devenir le point de
niers. Bouillé, l'astucieux Bouillé m'attendoit ralliement des aristocrates ? La guerre civile
que cet événement pour commencer la guerre n'est-elle pas sur le point d'éclore ? Telles sont
civile et pour faire égorger nos braves soldats les demandes qu'on se fait dans la capitale, où
es uns par les autres ; il marche vers Nanci l'indignation contre les ministrss, premiers au
teurs de tous ces maux , est à son comble.
avec d'autres troupes et des gardes nationales ;
-
.
Gardes nationales de l'empire, et vous, braves
soldats de troupes de ligne , que l'on calomnie
(i) J'ai plus de deux cents lettres et près de cent et que l'on attaque impunément chaque jour,
mémoires écrits par de simples soldats, qui prouvent tenez-vous prêts au premier signal ; la patrie
ºon-seulement le patriotisme et les lumières des sol et la liberté sont en péril : nous sommes perdus
dats en général, mais les plus grands talens et la † si mons sommes désunis. C.... -

grande éloquence, et ce qu'il y a de très-remarquable, P. S. Nous donnerons incessamment la suite


ºest que cette éloquence est celle du cœur. Je connois
Peu d'orateurs et d'écrivains qu'on pût comparer à de ces nouvelles, sur-tout lorsque mous aurons
, Plusieurs de ces soldats; et ce sont ces mêmes soldats des détails de la part des patriotes opprimés et
que des faquins d'oificiers s'avisent de regarder et de victimes, qu'on n'a point encore entendus.
traiter comme des automates. — Le comité autrichien de Saint-Cloud est
( 358 )
d'une gaieté charmante. On assure que la reine ne prendra-t il pas le parti des soldats, comme
donne ce soir un superbe concert, où madame les soldats ont pris le sien dans la révolution et
Simiane chantera un air de bravoure à l'hon depuis ? mais l'Assemblée nationale, représen- .
neur de ses deux héros favoris, M. la Fayette tant du seul et véritable souverain , n'ordon
et sur-tout M. de Bouillé, qu'elle n'a pas peu nera t-elle pas au chef du pouvoir exécutif de
contribué à faire passer pour un patriote de chasser honteusement , et sur le champ, cette
bon aloi au club de 1789. engeance mimist, rieile qui le compromet à
chaque minute et tend à le rendre odieux ?
Est-ce nne révolution nationale que celle où,
Insigne fourberie du ministre de la guerre. douze mois après la prise de la Bastille, les
Les greffiers du pouvoir exécutif ne se gê ministres osent violer tous les décrets , et sous
nent plus : jamais l esprit d'injustice et de pré leur bon plaisir donuer des lettres de cachet ;
varication , même sous l'ancien régime, ne ré car les c rtouches blanches données à nos pau
gna parmi eux avec tant d'audace et d'impu vres anis de Royal-Champagne sont de véri
dence. L'impunité seule explique le comble de tables lettres de cachet et d'exil ? Oui , ces
ce délire anti civique et anti-constitutionnel. lettres sont une insulte très-grave faite à la
Sous prétexte de rétablir la paix dans le régi mation , à la loi et à l'Assemblée nationale ;
ment de Royal - Champagne cavalerie , M. la oui , le ministre qui les a expédiées doit être
T our-du-Pin prévient le comité diplomatique mandé à la barre ; il a forfait tous les droits
qu'il va expédier trente congés pour les trente de l homme et du citoyen : il mérite une pu
cavaliers aristocrates qui avoient déposé contre nition très-sévère , une punition exemplaire ;
leurs camarades, et qui pouvoient craindre il la mºrite par un procès légil qui prouve la
quelque ressentiment de la part de ces mêmes justice du peuple ct de ses représentans, et
camarades , le comité diplomatique consent à qui effraye à jamais ses p reils. Victimes de
cette proposition. Que fait la Tour du-Pin ? Au vos vertus et de votre patriotisme , braves sol
lieu d envoyer les trente congés annoncés pour dats de Royal-Champagne , vous avez treuvé
les trente soldats désignés, il envoie soixante un asyle au milieu de la capitale ; vous y trou
cartouches blanches, dans lesquelles, sans re verez par-tout des défenseurs de votre caus°.
later , en aucun sens, les services militaires L Assemblée nationale est juste ; elle écoutera
des soldats cong diés , il leur enjoint expres vos réclamations ; elle s'occupera enfin à ven
sément de se retirer chez eux : et ces soixante ger le peuple et les soldats des machinations
cartouches blanches, qui sont de vraies car atroces des ministres ; machinations restées
touches jaunes, au mépris des décrets de l'As trop long-temps impunies , et qni finiront, si
semnblée nationale, au mépris de la justice, de vous n'y prenez garde , à nous autirer tous les
l humanité et de la vérité, sont données aux ſléaux ensemble. CARRA.
meilleurs patriotes de ce regiment , à ceux P. S. Dans une réplique imprimée de M. Du
dont les lumières , la raison et la vertu ont bois de Crancé à M. de Fourmès, colonel du
encouragé leurs camarades à faire nm pacte regiment
taille tousitoyal-Champagne
les faits que nous , venons
M. de Crancé
de citer.dºI
fédératif avec les gardes nationales d Hesdin.
Vous entendez, peuples françois !vons le voyez, démontre clairement que toutes les imputa
gardes nationales ! c'est pour avoir fait des tions faites par ce colonel , par le ministre Pt
actes fédératifs avec vous; c'est pour avoir par les officiers de Royal - Champagne , au*
ormé des liens indissolubles avec leurs frères sous-officiers et soldats de ce régiment, ne sont
et leurs an1is, que les soldats des troupes de fondées que sur des hypothèses tandis que les
ligne sont persécutés , calomniés , congédiés manºeuvres infernales de ce colonel et de sº*
avec tant d'injustice, de barbarie et d'inso officiers , contre les mêmes sous - officiers º!
lence, soldats , et la violation des décrets par le mi
Le comité autricluien de Saint-Cloud veut mistre dans cette occasion, sont des faits proº
dissoudre une armée qui ne renferme que des vés mathématiquement. Hélas ! si les braves sol
héros de la patrie et de la constitution ; il veut dats de nos troupes de ligne n'avoient d'antrº
s'en former une autre qui ne renfermera au défenseurs que les Emery et les la Fayette, que
contraire que des brigands, que des assassins deviendroit notre armée ? Mais heureusemen*
du peuple François : voilà le projet, n'en dou ils en ont d'autres qui voient un peu plus cla#
toz pas ! Mais la providence ne viendra-t-elle et M. de Crancé mérite l'hommage èternel dº
pas à motre secours ; mais , le peuple indigné tous les bons citoyens. -
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
I) E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes.
Les forces pertui batrices, en astronomie , nuisent foiblement à la force
qui entraîne les planètes.BAILLY.

º Ne. C C C X X X V I I. Du Samedi 4 Septembre 179o.

A S S E M B L É E N AT I O N A L E. 6oQ liv. sur un traitement de 24oo liv. et de


3ooo liv. , de 9oo liv. sur un traitement de
Séance du 2 Septembre au soir. 4ooo liv. , et de 12oo liv. sur un traitement de
5ooo liv.
L'Arranr de M. Grégoire Riquetti, ajournée Ces sommes distraites seront mises en masse,
à cette séance, l'a occupée toute entière. M. et distribuées en droits d'assistance entre les
son frère a établi que l'Assemblée n'étoit plus juges et le conmissaire du roi présent, et entre
compétente pour le juger depuis sa démission ; les membres de ce directoire et les procureurs
proposition qui a été combattue par MM. généraux - syndics et les procureurs-syndics
Alexandre de Lameth et le Chapelier, et sou présens , d'après le registre de pointe qui SG r3l
tenue par MM. Destourmel et Maury; le der tenu par le greffier ou secrétaire , et signé à
nier a dit que la pré tention contraire étoit chaque séance , tant par le président que par
un droit de suite, ou plutôt un droit d'oppres le greffier ou secrétaire. - -

sion inſiniment odieux , parce qu il sembloit ' J. Le directoire de district délivrera tous
prº juger la condamnation d'un prévenu. les trois mois , à chacun des juges ou commis
L'Assemblée est revenue à l'avis de son co saires du roi , ct an greffier du tribunal , un
mité, en décrétant « qu'il y a lieu à accusation, mandat sur la caisse du district, du quart de la
et en renvoyant l'instruction et le jugement de portion fixe de leur traitement. et un mandat
vant un conseil de guerre ». particulier de la portion qui laur reviendrà dans
La discussion a été interrompue un instant le produit des feuilles d'assistance, dont le ré
par I1I1ſ2 députation des régimens suisses , qui, sultat pour chaque officier, signé du président
désavouant hautenent la conduite de celui de será envoyé au directoire. - ·
Château-Vieux, demandent qu'il soit puni, li VI . Les membres des directoires, les procu
cencié, et renvoyé. reurs g'néranx-syndics et les procureurs-syndics
toucheront tons les trois mois à la caisse du
Articles décrétés dans le cours de la séance district , sur leurs quittances, le quart de la:
du 2 septembre. portion ſixe de leur traitement, et il sera délivré
à chacun d'eux , par le directoire , un mandat,
Art. V. « Il sera distrait des traitemens ci de sa portion dans le produit des feuilles d'assis
dessus attribués aux juges, aux commissaires tance , dont le résultat , pour chacun , sera
du roi , et aux membres des directoires , une constaté par le directoire assemblé. . -

somme de 5oo livres sur un traitement de 9oo Pour cette année 179o seulement, les direc
Iiv. , de 45o livrés sur un traitement de 12oo toires de dº pºrtement pourront délivrer, tant
l v. , de 6oo liv. sur les traitemens de 15oo liv. , pour eux-mêmes , que pour les directoires de
de 16oo liv.. et de 18oo liv. ; de 12oo liv. sur district, les mandats du montant de leurs trai
mn traitement de 24oo liv. tcmens sur les receveurs particuliers des finan
1l sera egalement distrait des divers traitemens Ces, au trésorier des anciennes provinces.
des Procureurs généraux-syndics, une somme -V1lI. Les directoires de district formeront un
d . 3oo liv. sur un.traitement de 16oo liv., de état, Par apperçn , des sommes auxquelles ils es
45o liv- sur un traitement de 2ooo liv. , de timeront que léurs frais annuels de service doi,
r

537
( 56o )
vent être économiquement réduits, et ils s'a ont exercé cette fonction dans les sièges de
dresseront aux directoires de département ; ces justice royale on , seigneuriale , en plaidant ,
derniers feront pareillement l état estimatif de écrivant ou consultant. L'Assemblée nationa'e
leurs frais de service , et l'enverront dans le se réserve de statuer ultérieurement sur cette
délai de deux mois à l'Assemblée mationale, condition d'éligibilité, lorsqu'elle s'occupera de
avec leurs observations sur ceux des directoires l'enseignement public.
de district ». V. Les non-catholiques, ci-devant membres
Provisoirement les directoires de département des municipalités, les docteurs et licenciés ès
pourront disposer d'une somme de 1 o,ooo liv. loix de la religion protestante , pourront être
pour leurs frais de loyers, salaires de commis élus aux places de juges, quoiqu'ils n'aient pas
et menues dépenses de l'année ; et les direc rempli pendant cinq ans, soit les fonctions de
toires de district , de la somme de 3ooo livres · jºgºs , soit celles d hommes de loi auprès des
pour les mêmes employés. tribunaux, et ce, pour la prochaine élection
IX. Les prochains conseils d'administration , seulement , pourvu qu'ils réunissent d'ailleurs
tant de département que de districts, délibé les autres conditionsd'éligibilité.
reront dé finitivemeat sur le choix du lieu de L'Assemblée nationale n'entend encore rien
leurs séances, de celles du directoire , du pla Préjuger par rapport aux juifs, sur l'état des
cement de leurs bureaux et de leurs archives, uels elle s'est reservée de prononcer.
sur l'évaluation des premières dépenses de cet VI. Les administrateurs qui ont accepté d'être
établissement, qui ne pourront plus se renou membres des tiirectoires, procureurs-généraux
veller. Les états en seront éga'ement envoyés à syndics, et les procureurs-syndics, ne poul 1 ont
l'.' ssemblée nationale , coniine il est dit en l'ar point, à la prochaine élection, être nommés aux
ticle précédent ; et provisoirement il ne pourra places d juges même en donnant leur dénis
être employé à ces dépenses que la sonne de sion : ils ne pourront pas de mème être employés
3oo liv. au plus, par chaque administration de dans la Première nomination des commiss,ires
départenºcmt, et celle de 12oo liv. au plus par du roi.
chaque administration de district. » - VIi. Les procureurs et avocats du roi, ct leurs
Il a été cnsuite , sur la proposition de M, substituts gradués, les juges seigneuriaux , et les
Thouret, décrété plusieurs articles additionels Procureurs fi aux qui étoient gradués avant le
sur l'ordre judiciaire , les qualités pour l'éligi 4 août 1789 , sout él gilles aux places de juge,
bilité aux places de juges, et dans les assemblées s'ils ont txercé peniant cinq ans, soit les foiic
administratives pour les menmbres de l'Assemblée tions de leurs offices, soit antérieurement celles
mationale, les administrateurs actuels et le cos d lionne de loi, et s'ils réunissent d'ailleurs les
tume de tous les officiers de justice. autres conditions d'éligibilité ;il en est de même
Art. Ier. « Il n'est pas nécessaire , pour être des docteurs aggrégés et professeurs en droit
éligible aux places de juges de paix et à cclles qui auront exercé leurs fonctions pendant cinq
de juge du tribunal de district, d'être actuel ans : mais ils seront tenusd'optcr.
lement domicilié, soit dans le canton, soit dans Vl i I. Les parens et alliés , quoiqu'au degré
le district. de cousin issu de germain inclusivement , ne
II. Les sujets élus qui auront accepté leur pourront être élus ni rester juges ensemble dans
momination , seront tcnus de résider assidue le même tribunal. Si deux parens ou alliés aux
ment ; savoir, les juges de paix dans le canton degrés ci-dessus prohibés se trouvent élus, celui
et les juges de district dans le lieu où le tribunt qui l'aura été le dernier sera remplacé par le
est établi. -

premier suppléant. -

. III. Les membres de l'Assemblée nationale


IX. l es juges, étant en fonctions, porteront,
et ceux des législatures suivantes, pourront être l'habit noir , et auront la tête couverte d'un
élus aux corps administratifs et aux places de chapeau rond relevé pardevant, et surmonté
juges, lorsqu'ils ne seront pas absens de l'As d'un panache de plumes noires.
semblée , et présens dans l'étendue des dépar Les coinmissaires du roi , étant en ſonctions, .
temens où se feront les élections. auront le même habit et le même chapeau , à la .
. IV. La qualité d'hommes de loi, ayant exercé différence qu'il sera relevé en avant par un bou
publiquement pendant cinq ans auprès des tri ton et une ganse d'or.
Lunaux, nc s'entend provisoirement, et pour la Le greffier, étant en fonctions, sera vêtu de
prochaine élection, que des gradués cn droit noir, et portera le même chapeau que le juge,--
qui ont été admis au serment d'avocat, et qui et sans panache. - -
( 561 )
" Les huissiers, faisant le service de l'audience, des offices spécifiés article 3, ne pourroit pro
seront vêtus de moir , porteront au cou une duire un contrat authentique d'acquisition , la
chaîne dorée, descendant sur la poitrine, et liquidation sera faite sur le pied du prix moyen
auront à la main une canne noire à pomme des offices de même nature et de la même
d'ivoire. compagnie , qui auront été vendus dix ans
Les hommes de loi, ci-devant appellés avo avant et dix ans après l'époque des provisions
cats, ne devant former ni ordre ni corporation, du titulaire.
n'auront aucun costume particulier d§ leurs V. Les offices de chancellerie, qui n'étoient
fonctions ». assujettis ni à l'évaluation , ni à fixation ci
Sur la motion d'admettre parmi les hommes dessus énoncées, seront liquidés sur le pied
de loi éligibles pour la judicature les procureurs de leur finance.
postulant depuis cinq ans devant les cours et VI. ajourné. Les premiers pourvus d'un of
résidiaux, il a été décrété qu'il n'y avoit lieu fice , et ceux qui en ont levé aux parties ca
délibérer. suelles depuis 1771 , seront remboursés sur le
Sur la proposition faite par M. Martineau, « de pied de la finance eflectivement vcrsée dans
comprendre parmi les sujets éligibles aux places le trésor public ».
de commissaires du roi, près des tribunaux , les
Séance du 2 Septembre.
membres de l'Assemblée actuellement pourvus
d'offices de procureur du roi dans les anciens Il faut bien s'attendre que les premiers îns-.
tribunaux », il s'est élevé une grande réclama tans du passage de la servitude féodale à la
tion; on a observé que ce seroit revenir sur un liberté civique, seront marqués par quelques
décret que l'Assemblée a rendu dans sa sagesse , autes de licence et d illégalité.
pour se prémunir contre la corruption minis Un sieur Billau , n'aguères seigneur de Char
térielle : et, malgré les efforts de quelques par moz, au département du Doux, n'avoit pas pris
ties intéressées, l'Assemblée a pissé à l'ordre la peine de se faire aimer; et les agens, lidèle
du jour. - copie de leur maître , avoient mis de la vanité .
Au nom de comités de judicature et de cons à se laire llaïr. Aujonrd'hui la rnunicipalité de
titution, M. Gossin a fait un rapport sur la Chat no4 a Cru que le jour des vengeances étoit
liquidation des offices de judicature, et a pré drrivé , et, sous prétexte des anciennes vexa
senté le projet de décret, dºnt les cinq pre tiouts , elle a vexé à son tour le maître et les
miers articles ont été admis. serviteurs d'un décret de prise de corps , dont
elle a cependant reconnu promptcmeut l'in
Décret sur les offices de judicature. justice. M. Vieillard , en exposant cette affaire
T I T }R E iº r. au 1,om du comité des raports , a sollicité
l'ineprobation positiv e de l' Assemblée nationale ;
Finances des oſſices et provisions. mais, sur l'avis de MM. Merlin et Démeunier,
Art. 1°r. « Tous les offices de judicature et l'Assemblée a déclaré qu'ayant tracé la con
des municipalités, évalués en exécution de · duite à tenir par ceux qui auroient des plaintes
†édit de 1771, seront liquidés sur le pied de à faire Contre les municipalités , elle n'enten
l'évaluation. doit pas délibérer à l avenir sur celles qui lui
*II. Les offices soumis à l'évaluation , et non seroicnt adressées : et qne , quant à celle dont
évalués, seront l quidés, autant qu'il se pourra, il s'agissoit , l'Assemblée nationale chargeoit le
sur le pied de jeur ſinance prinitive et supplé procureur du roi de Salins d'examiner l'infor
ment; et. à de faut de ſin ince, connue sur le mation faite contre les détenus, et de requé
pied des offices de même nature et de la même rir leur élargissement s'il n'y avoit pas de décret
"compagnie dont la finance sera certaine. lancé contre eux.
III. Les offices non soumis à l' valuation Sur l'affaire de M. de Roussi, ancien colonel
prescrite par l'édit de 1771 , ct qui ont été du rdgiment de la lteine, cavalerie , en garni
simplement fixés en verta des éd,is de 1756 et son à † qne les soldats ont forcé de sous
de 1774, ensemble les ôffiees de Flandres et crire pour 3o,ooo liv. de billets endossés par
de Hainaut et Artois, formrlle ment ºxceptés tons les officiers et par un riche particulier de
del'exécution de l'édit de 177 , seront liquidés cette ville , M. Vieillard proposoit de faire
ºur le pied du dernier contrat authentique acquitter provisoirement sur le trésor public
d'acquisition. ces billets négociés, sauf à les faire rembourser
lV. Dans le cas où le titulaire actuel de l'un par le régiment, mais MM, Goupil, Merlin,.
( 362 ) -

le Chapelier ont requis et ont obtenu l'ordre coupons de 24 à 3o livres, pour la facilité du
du jour. commerce. L'opinant ajoute que l'extinction
Sur le rapport fait par M. Démeunier , au de la dette publique étant attachée à cette opé
nom du comité de constitution , l'Assemblée , ration , il ne s'étonne pas qu'elle soit anathé
1°. décrète que les patrons pêcheurs de ces matisée par les gens de la fiscalité, qui vivent de
deux villes, qui, de temps irnmémorial , ont des l'embarras national , et dont le plus honnête
juges de paix , des jurés et des prud'hommes veut au moins être nécessaire. Cette opinion
qui terminent, et avec la plus grande justice , éblouissante est vigoureusement combattue par
les contestations qu'ils ont entr'eux pour la M. de Landine, qui paroît s'être pénétré de sa
pêche , conserveront provisoirement cette ju matière. Il rappelle avec effroi les désastres du
ridiction ; systême de pipier : il voit, dans le commerce
2°. Renvoie au comité de marine la pétition extérieur et dans l'importation, tout le numé
de ces citoyens, qui demandent de nouveaux raire de l'empire s'écouler dans les mains de
réglemens. l'étranger , qui ne voudra point d'assignats ; il
· A l'ordre du jour , M. le Brun , du comité , voit les denrees hausser de prix avec ié numé
a repris la suite de son rapport sur toutes les raire fictif , la main-d'oeuvre renchérie, les ma
parties de la dépense publique, et a fait dé nufactures écrasées, et l'agriculture ſrappée du
créter diverses réductions. -
contre coup.
Art. ie , « La dépense de la bibliothèque du La discussion est interrompue par la lecture
roi est réduite provisoirement à 1 1o,ooo liv. de deux lettres, l'une de M. de Bouillé au mi
II. La dépense de l'observatoire restera pro nistre de la guerre. l'autre du directoire du
visoirement fixée à 87oo liv. , dont 27oo liv. au département de la Meurte à la députation de
directeur, et le surplus pour l instruction des Nanci. Le général annonce les faits déja con
elèves ; nus : le nombre des morts patriotes est de 3oo.
2°. Il sera fait un invcntaire général des Les Suisses vont tenir un conseil de guerre , et
instrumens dépendans de l'observatoire , et il faut, dit M. de Bouillé, un grand exemple.
copie en sera déposée aux archives de la nation ; la lettre du directoire donne de grands élo
3°. J.cs machincs seront déposées dans la salle ges an général , à la garde nationale et aux
de l'académie des sciences , au Louvre. troupes de ligne. Nanci est maintenant dans le
III. Dépenses relatives aux scienoes. Les plus grand calme.
18oo liv. accordées à M. Damson , les 15oo liv. Après une discussion plus animée qu'impor-.
à M. de Villoison, pour leurs loyers, et le trai tante , le plus grand nombre des avis s'est fondu
tcment de 3ooo liv. à Ml. l'abbé Bossut , sont dans la rédaction du décret suivant, présenté
renvoyés aux pensions ». par M. Riquetti.
· Sur l'avis de M M. de Liancourt et I'reteau , « L'Assemblée nationale décrète que le di
on a ajourné jusqu'au rapport du comité de rectoire di département de la Meurte, et les
mendicité la proposition que ſaisoit M. Lcbi un . municipalités de Nanci et Lunéviile seront re
de retrancher, à compter du premier janvier merc.ées de leur zele ; que les gardes nationa
1791 , de la dépense du trésor public , les dé les seront remerciées de leur zele ; que les
penses relatives à la destruction des vagabonds gardes nationales qui ont marché sous les or-.
et de la mendicité, montant à 1 14 4 i5 livres , drºs de M. de Bonilié serontontremerciées
et de les mettre à la charge des départemens ; la bravourecivique qu'elles montrées pour
pour
mais la matière étant infiniment instante, Ml. de le rétablissement de I'ordre à Nanci ; que M.
Foucault a fait prononcer que le r pport du de Silly sera remercié pour son devouement
comité auroit lieu dimanche prochain, héroïque ; que la nation se charge de pour
· La discussion s'est portée ensuite sur l'impor voir au sort des femmes et des enfans des
tante question de l'émission d'assignats pour gardes nationales qui ont péri ; que le général
(> t les troupes de ligne seront applaudis pour
deux milliards. M. Pétiion , pre inier opinant,
vote , 1°. pour qu'ils soient forcés : autrement, avoir généreusement rempli leur devoir ; que
dit-il, ils expireroient dans la Inain dn créan les , coinmissaires , dont l'Assemblée nationale
cier de l'état, qui les auro t reçus forcénent ; a décrété l'énvoi, se rendront sans délai à
2°. pour qu'ils soient sans intérêt , de pcur Nanci , ponr y prendre les mesures nécessaires
u'ils ne deviennent la proie et l'alim nt de à la conservation de la tranquillité, et l'infor
l'egiotage : 3° pour qu'ils soient reçus exclusi mation exace des faits qui doit amener la pu-,
vement dans l acquis tion des domaines natio tion des coupables, de quelque grade qu'ils
maux ; 4°. enfin, pour qu'ils soient divisés en puissent être ». G.
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIREs
- D E L A F R A N C E
ET A F F A I R E s P o L I T I Q U E S D E L' IC U R O P E ;
J0 U R N A L L I B R AE , pº une Société d'/crivains Patriotes,
f• •
G'Z aurge
- Or par M. A2 E R c I E n.

Qu'est-ce que la vertu ? c'est le s criſice du bien particulier au bien


-, général. MAURY , éloge de Fénélon.

N°. C C C X X X V I I I. Du Dimanche 5 Septembre 175


, AS S E M B L É E N A T I O N A L E. par M. Gossin , et malgré les longues et vives
-
réclamations f ites par M. Mlongin pour la ville .
- " Séance du 4 Septembre. de 1)raguignan , le cheſ-lieu du département .
du Var a éte ſixé définitivement à Toulon.
Tºr ce qu'on sait de la rebcllion arrivée à Une lettre de M. Necker annonce « qne .
Nanci, est infiniment afligeant , mais ce qu on s'é tant promis de n'abandonner sa place qu'en
n'en sait pas est peut être horrible. l est im cessant d'être ut le , cette résolution cède for
possible de douter que ces monvemens, qui cément à de puissantes raisons de santé , et
pouvoient si facilement se convertir en guerre aux inqui tudes d'une vertueuse épouse : mais
civile, ne soient partis de quelques mains en que pour garantie de sa comptabilité , il l isse .
nemies de la constitution, on † ces esclav : 4 une créance de 2,4oo,oo liv. qu'il a avancée à
#
tisme
qui s'immoleroient pour le despo | J'état au commencement de l " dernière guerre »..
comme le vrai citoyen se dévoue pour Snr la proposition de M. Bionzat , l'Assem-»
la lib°rté, ou plutôt de ces anciens agens de blé e nationale charge ses comités des financesº
lipuissance arbitraire, qui, pour consºrver ou , et de constitution , de lui présenter inces
pour recouvrer la part qu'ils avoient au pillage s mnent un projet de décret pour l'organi
et à la vexation, sacrifieroient nne génération sation et la direction du trésor mational.
entière de ces vassaux qui leur échappcnt. Ce Arrivant enfin l'ordre du jour, M. Lebrun
† soupçon a frappé M. Douche , lorsqu'à a repris son rapport sur toutes les parties da"
a lecture du décret d'hier, il a pesé la dis | la dépense publique : et sur sa proposition ,º
l'Asseuublée a rendu les décrets suivans :
pºsition qui porte, que les auteurs des trou - • -

bles seront punis , quel que soit leur grade ;,


" Ajoutºz, s'est-il écrié comme par inspiration, , Enseignement public.
ajoutez et quelque soit leur rang » ! L'impor
tante addition a été ordonnée. ,
1°. La somm° de 15,6oo l'v. accordée art.
· MM. de Liancourt et Massieu ont annoncé · collége de Louis le-Grand, à titre d indemnité,
que le comité de mendicité préparoit un grand · de droits d'entrée et autres, sera suppriméq,
travail et un rapport général, à l'effet de faire des comptes du trésor public. ,, 1 - ;
ºffecter aux secours dus à l'indigence les fonds 2°. Il sera assigné provisoirement la somme
les hôpitaux, et même, s'il le faut , des por ' de 15.6oo liv. à l'écolº gratuite de dcssin,i, . .
tions des biens ci-devant d'église : et jusqu'à ce, 3 °. Les rentes dues aux colléges des ci-,
il ont demandé un ajournement indéſin qui a | devant provinces sur les caisses du domainè de,
été prononcé. -
11 ferine générale , seront à compter du 1ºr.
-

, Le sieur Eggs, malade dans la prison , insiste janvier 1 91 , assign'es sur les caisses dº ſlis-i
jour obtenir sa liberté provisoire Décrété sur trict; à teſ effet, il sera dressé, dans, le, déliii
avis de M. d'André, qu'il doit s'adresser au | d'un mois, un étºt de ces établissemens .. qui.
uvoir indiciaire , c'es-à-dire au châtel t, et sera remis an comité des finances pq5r.. après,
#cis de déni'de justice seulement, à l Assem , son rapport ftit à l'Assemblée , être renvoyéſ
blée nationale anx départ mºns, qui fºront la répartition des
i "rº - - -

Sur favis'du comité de constitution, porté sommes aux établissemens de leur ressort.
( 5^4 )
4°. Il ne sera accordé aucun fonds mational adresse des créanciers étrangers, porteurs d'ef
pour les académies d'é quitation. fets, dont le remboursement a été suspendu
Entretiens, réparations . constructions des par l arrêt du conseil du uiois de mai 1783,
lesquels demandent d'être rangés dans la classe
buitimens employes à la chose publique. des autres créanciers actuels de l'état.
Art. Ier. « Les palais de justice et prisons Une autre a Iresse des députés du commºrce
seront désormais entretenus , réparés ou re et des manufactures , expose « qu'ils ne peuv nt
construits aux dépens des justiciables. seuls calculer l'effet d'une grande émission d'as
Par une seconde disposition , le rapporteur signats, qui peut d'cider du sort de l'empire :
proposoit de charger les municipalités de la en conséqcence ils supplient l' Assemblée na
réparation des murailles des viiles , autres que t.on : le de suspendre sa décision jusqu'à ce
celles de guerre. Cette partie de l'article a été qu'ils aient reçu le vœu des difierentes places
renvoyée au comité des domaines. de connnnerÇe ».
II. Les manufactures ne recevront du trésor On a repris , un instant, la discussion sur la
public que des encouragemens , si elles sont liqaidation de la d tte publique, et cette im
utiles, si les encouragemens sont nécessaires ». portante matère des assignats.
· L'article II portoit que les intendances se M ... .. , qui semble adopter , au moins en
roient affectées à des établissemnens publics, ou partie , les vues de MM. Riquetti et Péthion,
vendues, suivant qu'il seroit réglé sur les infor trouve cependant tres-impolitiqite, 1°. de faire
mations des assemblées de dé partement ; que descendre les assign ,ts à des petites sonmesi
si elles étoient vendues , le prix en seroit versé 2°. de les rendre papier - m nnoie. il propºse
dans la caisse de l' extraordinaire , pour être em de décréter comme articles constitutionels ,
ployé à l'extinction de la dette publique : si elles 1 o. que tout emprunt au rembo :rsement du
sont employécs à des établissemens, elles seront quel il ne seroit pas ponrvu, sera défendu en
à la charge des municipalités ou des départe France ; 2°. que l'impôt est la seule mesure et
mens, auxquels ces établissemens appartiennent. la plus juste pour les besoins ordinaires de l' état .
, Après quelques réclamations , cet article a A l'égard des circonstances actuelles, l'qpi
été ajourné, et les trois comités des domaines, nant a proposé, 1°. de payer en entier la dette .
de liquidation et des ſinances, ont été chargés exigible, et de rembourser les créanciers des
de faire un rapport sur cet objet. seules constituées sur le pied du denier 2º ,
IV. « Les directeurs des monnoiesseront tenus . s'ils le demandoient : 2°. et à cet effet , de
d'entretenir les laboratoires , les fourneaux et mettre pour 3 milliards 7oo millions d'assignats
les ustensiles servant à la fabrication ». immeubles, qui seroient remis aux cré inciers
.Conformément à l'avis du comité, que M. Ca de l'état, à mesure de la liquidation de la dette :
mus a appuyé, on a renvoyé au comité des pen 3°. de ne les faire circuler que comme signº
sions l'examen du traitement de 55oo liv. fait de propriété ; 4". de ne pas leur faire portº
à la dame de Condray, qui s'est consacrée à intérêt, mais de leur accorder une prime dé-.
l'instruction des sages - femmes pour la pro croissante de mois en mois , jusqu'à une épº
vince, et on a décrété qu'il seroit conservé que fixée à laquelle ils cesseroient de produire,
un traitement à la dame Coutanceau sa nièce, aucun intérêt; 5°. que les assignats fussent seuls
à la charge par elle de continuer ses instruc reçus dans l'acquisition des domaines matiº
tions; décrété aussi que le comité de consti maux ; 6°. que ces domaines, autres que cºº,
tution présentera pour l'avenir un plan d'ins ui seroient réservés, fussent mis en vente ºº
truction sur cette partie de la depense publique. à î'enchère dans chaque district. G.
Une adresse de l'assemblée provinciale du
nord de Saint-Domingue, a été lue par M. de Saint-Amour, département du Jurº
Gouy, et, de l'avis de M. Barnave, renvoyée
au comité colonial. Cette adresse contient des A la fédération des citoyennes de cette ville,
laintes amères contre le ministre de la marine. le 19 juillet dernier , madame Chatelard prº
§ s'introduit dans l'isle , et en altère nonça le discours suivant. « L'être suprême créa.
le repos et le commerce. L'Assemblée générale l'homme libre : la tyrannie avoit dénaturé ce
de la colonie paroît mal disposée à se mettre précieux don du ciel, et depuis long - tº
en harmonie avec l'Assemblée nationale de nous n'étions plus que mères , épouses et ſiſſes
France. d'esclaves. Aujourd'hui, nos législateurs,éº
C)m renvoie au comité des finances une rent les nations, en rétablissant nos drººº
( 565 )
admirons la providence qui les protège ; lais 2°. Il sera déclaré citoyen actif, et sera fe
| sez leur le soin d assurer le bonheur des peuples
maitre d'exercer sa profession , s'il en a une,
par des loix sages; mais c'est à nous † ou, s'il n'en a pas, d'entrer dans les gardes ma
tient de former des hommes, et de continuer à . nalrs ou dans les troupes de ligne. . : --

leur inspirer ce courage et ces vertus si né 3º. Il iai sera permis de choisir le corps dans
cessaires pour maintenir leur liberté. - Jurons, lequel ii voudra servir, ou de fixer le lieu de sa
et faisons jurer à nos filles de ne jamais accorder résidence.
notre tendresse qu'à des hoinmes libres , et 4°. On lui payera, argent comptant, le prix
vouons à l'infamie, à la stérilité, à la laidcur de son cheval et ce lui de ses armès ».
toutes celles de cet empire qui refuseroient ou ( Éxtraº de la gacctée du départemene
enfreindro#ºnt ce serment. etc. ». du Word. ) - ;

Cette Inalédiction avoit été déja suſſisamment


justifiée sur les femmes de la cour. C.
Douai , le · 27 aome.
Strasbourg, 23 août. Enfin le duc d'Ursal , échappé à ses en
On ne cesse de répandre de faux bruits sur nºmis ,,jouit ici de la tranquilité que mérite,
le peu de subordination de nos braves frères sa candeur. 9n ne peut lire sans émotion la .
des troupes de ligne , pour les irriter et les lºttre qu'il adressa aux élats de l'landres les
porter à la révolte, seul espoir du ministère 18 du courant. On a peine à croire les mau
et des aùtres ennemis de la révolution : ce Vºis traitemens dont il donne le détail , en,
pendant voici un exemple qui prouve combien d fiant , hautement ses ennemis : de produire
le soldat françois est susceptible d'obéissance contre lui la moindre preuve de délit. Cette
lorsqu'on le prend par le point d'honneur. Plu lettre ne fait pas honneur aux membres du con
grès de Bruxelles. V. -

sieurs régimens de notre garnison n'ont pas eu


besoin du décret du 6 aoùt , rendu par l'As
semblée nationale, concernant le bon ordre et , Extraie du Mercure national, du, 16 août de'
: la subordination ; car ils s'étoient auparavant l'an II. .. · · · · · : # 1 " : .. º :
imposé la loi de me pas sortir de la ville sans la
permission expresse de leurs officiers, et se « Ma position géographique me facilite des
rangent à leur devoir sans attendre de comman correspondances non équivoques avec le dé
| dement que le bon ordre. V. pºrtemºnt des Ardennes. Je sais que dans ce.
moment il y a à Charleville soixante-douze mille .
ſusils , dont la manufacture est embarrassée.
" l · Lille. . -
En vain on demande ati ministre de les faire
• •

. On nous annonce que la France peut : s'at transporter dans le centre de la J'rance, il veut
tendre. à une invasion de troupes allemandes . les garder sur les frontières, Citoyens, ouvrez
dans la Lorraine et dans l'Alsace, suscitéo pari les yeux, et ac#ordez aux trôupes autrichiennes,
les painces qui se sont ligués à Ratisbonne, et , i'entrée dans votre territoire , bientôt vos 72
dont les prétentions seront, dit-on, soutenues mille fusils seront à leur disposition. Je me
fais un devoir de dénoncer ce fait, · que ie re -
par le roi de Prusse.Quoique nous ne croyons +

ni l'une ni l'autre de ces nouvelles, il est bon garde comme de la dernière importance ».
-

d'indiqner le remède qui a été recommnandx à


§ des frgntières. AFFAIRES POLITIQUEs ETRANGEREs.
· « Dès le moment qu'il se , présentera des : D E CoN sT A N T 1 N o P L E , le 3o juillet. .
troupes étrangères ponr envahir le proyaume ,
il est du devoir de tous les citoyens de con Le sultan a reçu avec beaucoup de satisfac
tribuer de tous les moyens en leur pouvoir à tion le précieux diamant que S. M. Suédoise
raºyersº# les projets de leurs ennemis; et celui ' lui a fait présenter par son ambassadéur. Ce
qui'est le Rlus simple,s le plus assuré et le ministre a remis dans une audience publique
moins dispondieux , esti de neutraliser leurs : les réponses du roi son maître"aux lettres de
forces. notification du sultan. M. Heidenstam a reçu
- rº Tout soldat étranger qui se présentera en présent un cheval richement harnaché, et
aux rºnruriicipalités des frófrtièrés , recevra une * "le lendemain une bourse de 36 ooô piastres en
prime en arrivant. or. M. Brentano en a reçu ,o,ooo. " V.
( 566 )
· D E VAR s o v 1 E, le 15 août. à maintenir, dans son intégrité, la constitution
de l'empire ? En supposaiit qu'elle parvienne
La forme que va prendre notre gouverne à lier à ses intérêts # Pologne, encore incer
ment montre à quel point le roi , cimet de notre taine de ses rapports constitutionels et pol
république , a mérité la confiance de la Po · tiques, car c est ce dont la cour de Russie
logne. Le comité des treize. chargé de présen s'occupe ) le poids des ennem,s réunis ne lac
ter un nouveau plan de légslation , a présenté cableroit-il pas ? V.
ces jours derniers son travail. l a lecture de ce
plan a occupé plusieurs séances , et a singuliè
rement frappé tous les bons esprits , qui gémis OE U V R F S D E LAW ,
Sºll L depuis long-t m ps de notre anarc luie ,

seule cause des démerubremens que nous avons Contrôleur-général des finances sous le régent ;
soufferts.
Selon cette nouvelle constitution la couronne Contenant les principes du credir, du com
sera héréditaire , et dév oiue au fils ainé du roi rr7erce , des banques, 6/C. al ſ'('C les Jn 1°I77OiTCf
précédent. Ce fils aura le t,tre de prince élu : présentés au régent pour / établissement
mais si celui qui succède avoit au paravant de la hanque de Frauce en 1 - 16 : ouvrage
en frein les pacta convevtta , ou les stat ,ts recueilli sur des mazzuscrits de l'auteur :
auxquels il devoit nne entière soumission , 1 vol. in-8°. d environ 55o pages.
alors il sera exclu du trône , lui et tous ses
descendans, pour être remplacé par un pr nce A VTI S. Comm 2 l'un des mémoires qui
d'une autre famille. On accordera à chaque forment les ouvrages de cet honme célèbre ,
et si profondément instruit dans les matières de
ville les priviléges nécessaires pour y fair : revi
vre le commerce, l'industrie , et accroitre la finance, est particulièrement consacré à dévº
† Les serfs auront les moyens de
evenir libre, et de se soustraire ainsi à la
lopper les principes du pa ier - monnoie , ºº
contient sp cinlºnuent la théorie des assigiiºº
tyrannie des propriétaires fonciers. C'est ce . | actuels , on a cru qu'il sero t agréable au public,
qu'on sait d'essentiel de ce plan. V. · pour le faire jour plus promptºment, de pubier
ces œuvres
l,vraisous par composées
seront cahiers , dont les premièrº
du mémoire sur le
D E R A T I s B o N N E , le 25 août.
numéraire et le commerce , et paroîtront totIS
Malgré les troubles qui se répandent dans
presque toutes les possessions de Léopold , il les jours, à compter du 8 de ce mois. ,
paroit réunir la pluralité des suffrages pour le Cet ouvrage sera précédé d'un discours prº
liminaire, où l'on essayera de rapprocher les
trône de l'empire ; et l'on croit que son cou circonstances actuelles de celles qui ont pré
ronnement aura lieu le 4 octobre prochain. ( n
a peine à croire le nombre des médailles qu'on cédé
pagnés: et les divers'mémoires
de notes, pour étendre seront accoº
ou éclaircir le
frappe à Vienne, tant en or qu'en argent , à tGºX l.ſº.
ce sujet, † être distribuées à Francfort. Les
à

préparatifs qu'on y fait pour cette cérémonic On sera libre de recevoir, à commencer dº
surpassent tout ce qu'on a jamais vu en pareilles 8 du courant, une feuille de seize pages inºº
circonstanc°s. · chaque jour, franche de port, ou bien l'ouvrºg°
L'ambassadeur de Russie, résidant à Vienne, en entier le 12 octobre prochain. - "

a protesté ,. au nom de l'impératrice , con · Le prix de ce volume est de 5 liv. brochº


tre les articles préliminaires, arrêtés et signés pour Paris, et 6 liv. franc de port par la postº
au congrès de Reichembaçh. Mais quel espoir On adressera l'argent et la lettre d'avis au sieur
peu lie avoir contre les vues comb nées du Buisson , libraire, rue Hautefeuille, n°. 20 !
roi de Prusse et de Léopold , qui s'engagent à Paris.

on s'abonne à Paris, chez Buisson, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le Prº
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Autours les Annale» Pasriotiques.
Et chez tous les Libraires et Dirccteurs des Postes du Royaume et de l'Etranger. : *
ſ 1 * f,

Il paroti tous lesjours un Numéro de ce Journal. Prix 56 lie.ponr un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9li Pº!
3 mois frane de port, par la poste, pour tout le lioxauine. L'abonnement ne commence que du prem d'uºº
-
- - - -
* - - -
- ".
T | T-TI

| SU P P L É M E N T A U No. C C C X X X V I I I.

A V I S T R È S - E S S E N T I E L.
Nous arons déjà prévenu MM. /as Abonnés que foutes Iettres qui concerncnt
ce Journal, soit pour prix cſes Abonnemeas , soit pour des ÂZatdrjai r qz'ozz
voudroit y faire insérer , doivent étre adressées au sieur Buisson , seul : cette
précaution avoit pour objet principa/ement de rendre /c service simp/e, p/ºs stér,
plus prompt, et d'éviter des p/aintes de retart. Nous prévenons donc encore
M/M/ les Abonnés que toutes les Lettres qui concerneront ce Journal , et qtii ne
viendront pas à /'adresse du sieur Buisson, resteront sans réponse et sans effet,
de quelque part qu'elles viennent. Nous sommes fichés d occuper, pour des
Avis qu'on nous force de répéter, une place qui scroit bien mieux remplie par
quelque article de nouve/les.
, M M. les Abonnés, dont /a jouissance date du 3 octobre pour tºn ar, du 1er
avril pour 6 mois , et aſté premierjui//et poter 3 mois , sont avertis que /eitr Abon
nement finit au 3o du courant, ét priés ºc rºnonv,-//er avazz /e 2o; corºme aussi
d'insérer dans leur /eutre une des adresses soits lesqae//es ils rcçoivent les An
·nales ; cette précaution est absolument nécessairepotir éviter les doubles emplois.
despotisme de la cour et du ministère, comme
Exposé de la conduite de M. le dwc d'Orléans les autres citoyens : choqué conime eux de la
dans la - réco(ution de France, rédigé par • déprédation des finances , et des suites fu -
'lui-méme, à Londres, -
mes/es , pomr la ration et la fami//e royale,
du traité de 1756 avec la maison d'Aitfrfche,
« Les démocrates outrés, dit M. d'Orléans, il a du desirer un meilleur ordre de choses dun's
ont pensé que je voulois f.ire de la France le gouvernement et dans la politique de ce t
une république. — Les méchans m'ont prêté empire : non-seulement il l'a dû, mais pour y
·les projets les plus criminels, et n'ont pas même parvenir il a employé un des grands moyens qui
été arrêtés par l'absurdité de leur svstême ca etoient en sa puissance, et dont la génération
lomnieux : les patriotes les plus zélés ont eu présente et les générations futures, en dépit de
anssi lenr erreur; ils m'ont vu, ils m'ont pré tous ses ennemis , lui devront une reconnois
senté comme m'immolant uniquement à la chose sance éternelle : je veux dire les instructions
·publique; ce que je cédois sans peine leur a · envoyées dazs ses bailliages; instructions qui,
paru d'i menses sacrifices : ils ont tout calculé en servant de modèles aux cahiers des autres
d'après le prince, et rien d'après l'homme. En bailliages, ont servi de véhicule aux idées cons
'observant mieux. ils auroient bientôt reconnu titutionelles qui font aujourd'liui la base des
qne mon.caractère, mes opinions, mes goûts, opérations de l'Assemblée nationale. Certes, si
oient tels, qne mon bonheur personnel et une pareille conduite de la † d'un prince
· particulier se trouvoit nécessairement lié au avoit de quoi étonner le peuple au premier ap
'bonheurpublic. en ce qu'il ne ponvoit venir perçu , elle étoit bien plus faite encore pour
que de la même source, je veux dire de la irriter à l'excès les partisans du despotisnie ,
liberté ». la cabale autricliienne et les fripons du livre
-- Qu'on examine en effet. et avec † rouge : de-là ces infâmes productions des Pelle
• •

-la conduite de M. d'Orléans depuis la révolu tier des Sabatier, et de tant d'autres misé
tiºn, et on sera forcé de convenir, malgré la rables écrivains soudoyés , qui accusoient M.
· nuée de libelles atroces et calomnieux fºncés d'Orléans des crimes et des complots les plus
_ºontre lui avec une indécence inouie, que sa . atrocos, avec toute l'impudence de la calomnie.
•conduite n'a pu avoir d'autres motifs que ceux On croyoit étouffer par-là , non-seulement la
† expose lui-même avec la plus grande mo reconnoissance qui lui étoit due, mais la vérité ,
*tie et la plus grande simplicité. Victime du : mais toute espèce de sentiment et d'intérét en sa
bin

• - • --* ."
( 368 )
faveur. On le traitoit de monstre, parce qu'il de ligne, que la lettre imprimée et datée de
avoit levé le voile qui couvroit les véritables Hesdin du 26 aoàt , commençant par ces mots :
monstres. Et tandis que le projet médité de « Nos chers camarades, peut-étre avez-vous
conduire le roi à M tz, l'orgie des gardes-du jugé» , et finissant par ceux-ci : « sur lesquels
corps et la famine étoient
les sºules et véritables vous devez nous juger», laquelle est souscrite
causes de l'événement du 5 octobre et de ses par qu lques sous-officiers et cavaliers du ré
suites, les infatigables ennemis de AI. d'Orléans gimcnt Royal-Champagne , est l'oeuvre pure et
ne trouvoient rien de plus simple et de plus simple des officiers aristocrates de ce corps ;
naturcl que de lui attribuer l'invention , la que la plupart des signataires dont on a im
combinaison et la conduite de ces mèm s év é primé le relevé des noms à la suite de cette
nemens. Il ftut le dire , si c est par des traits lettre , ont désavoué leur signature, non-seu
d'ingratitude et de persécution contr'eux qu'on lement par ll Ile lettre manuscrite que IlOllS
doit reconnoître aujourd hui les véritables et avons entre les mains, sgnée par quatre-vingts
premiers auteurs de la révolution , certaine sous-ofliciers et cavaliers, c t qui de sapprouvent
ment M. d'Orléans est le premier de tous : car la première , mais par une adresse expresse en
nul n'a éprouvé plus d'ingratitude, et n'a été voyée à l'Assemblée nationale; enfin, que la pres
persécuté avec plus d'acharnen nt que lui. que totalité des autres noms relevés dans l l liste
Mais j'ai dit le mot de l'énigme dans le cours imprimée, appartenant à des cavaliers qui ne
de cet extrait , et quoique je connusse très savent pas signer, ladite lettre imprimée , da
bien ce mot depuis plus d'un an , je n'ai pas tée de Hesdin , 26 août , et envoyée à teute
voulu le dire, parce que j'étois sûr qu'on fini l'armée , ne mérite aucune confiance ; ce que
roit par connoître de soi-même la vérité, et par les soldats clairvoyans appercevront bien , en
rendre justice à M. d'Orléans. CARRA. y remarquant le petit bout d'oreille des aristo
crates qni l'ont inventée et qui la font circu
ler. CARRA.
Nouvelles / orreurs.

Depuis six mois, des plaintes continuelles .


s'élèvent contre les assassinats que les gardes Questions intéressantes pour Orange et
chasses du roi commcttent à § instant , Avignon.
dans ce qu'on appelle les plaisirs du roi, et
sur-tout dans le parc de Vcrsailles , dans celui On demande à M. Aymard, maire d'Orange,
de Meudon, et dans la ſorêt de Fontainebleau. 1°. pourquoi l'escadron de dragons de Lorraine,
Le premier septembre, des déput 's du dépar ui a été envoyé à Orange, d'après un décret de
tement de Seine et Oise , consternés de dou l'Assemblée nation.le , pour secourir Avignon ,
leur et les larmes aux yeux, ont lu aux Ja n'est point encore passé dans cette ville, et
cobins plusieurs procèsverbaux , qui constatent pourquoi, au lieu de l'y faire passer, on offre
légalement ces faits horribles d'une manière si ce mên1e escadron à la ville de Carpentras ,
précise et si détaillée, qu'il est impossible d'en qui recèle dans son sein une assemblée aristo
douter et de ne pas courir au remède. Ces cratique, dont on connoît les mauvais principes
plaintes et ces procès-verbaux seront présentés et les projets ? -

au premier jour à l' Assemblée mationale. Un 2°. Pourquoi , sur vingt et un particuliers
enfant de treize ans , entr'autres , a été tué il déposés dans les prisons d'Orange , il refuse
a huit jours dans le parc de Meudon , pour d'em élargir cinq, dont la municipalité d'Avignon
àvoir ramassé un lapin qu'il a trouvé mort. Les a reconnu l'innocence, et dont elle demande
habitans des villages enclavés dans les parcs elle-même l'élargissement : et cela sous le pré
royaux , implorent la providence divine et texte singulier qu'il faudroit élargir les vingt et
l'Assemblée nationale, pour être délivrés des un à la fois ?
bêtes féroces qui les désolent, et dont plusieurs Et 3°. pourquoi il tient à Avignon fles émis
sont à figure humaine. Jamais, non jamais les saires qui y foinentent des troubles, et pour
satellites et les esclaves des plus fiers tyrans de quoi, sur le rapport que lui font ces émissaires,
l'Asie n'ont commis tant d'horreurs ! " C..... il écrit à l'Assemblée nationale que cette ville
est menacée du pillage ?
Avis important. Ces demandes sont faites par de bons citoyens
d'Orange en particulier, et par tous les bons
Nous prévenons tous nos frères des troupes citoyens de l'empire en général. C. .. º
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E,
E T A F F A I R E S P o L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
| J O U R N A L L I B R E , par une Société d' Écrivains Patriotes,
et dirigé par M. JA ERcz E R.
Qu'est-ce que la vertn ? c'est le sacrifice du bien particulier au bien
général. MAURY , éloge de Fénélon.

No. C C C X X X I X. Du Lzzn d'# 6 Septembre 179o.

A S S E M B L É E N A T I O N-A L E.
tement de Lot et de Garonne , et d'après l'avis
Séance du 4 Septembre au soir.
du directoire de ce département et de celui du
district , ces deux municipalités seront réunies
M. DUBois , de Crancé ) a pronosé un nou on une seule, qui portera le nom de Tonneins ;
qu'en cons'quence , les dénomin tions de
veau décret, que l'Assemblée a adopté. i 'objet Tonneins dessus et Tonne ns dessoirs, sont et
en est de prévenir les troubles qui pourroient demen rent supprimées.
s'élever à Hesdin, relativement au régiment de
toyal.Ciiampagne. L'Assemblée décrète en outre qu'afin qua la
ville de I'onneins renouvelle son mair» et le
« L'Assemblée nationale décrète , que la procurenr de la commun , à la même époque
décret qu'elle a rendn le p1 du mois d'août que les autres communes , le maire et le proct1- '
dernier aura son exécntion enti re pour l'exa reur de cclfe de l'onneins ne resteront cri place
meri des moyens qui ont été employés pour qne jusqu à la S. Martin 1791 : mais le substitut
l'exécution de son décret concernant le ré
dt procureur de ia comtnunº , si la population
giment de Royal-Champagne , en garnison à le compot tº, remplira ses fonciicais pendant
Hesdin : en conséquence , l'Assenblée natio deux ans : et à la même époque de la S Martin
nale décrète que son président se retirera sur
1-9 , la moitié des officiers innnicipaux et des
le champ pardevers le roi , pour le prier d'en notables sºra renonveliée p r le sort.
voyer deux commissaires civils à Hesdin , à
l'effet d'informer sur tons les faits qni ont suivi Et ponr l'exécution du prés nt décret , à
l'exécution de son décrºt, en date du......, et laquelle il sera proc dé sans ,ié !ºi, l'Assemblée
n t : onale renvoie au directoire du départe
en rendre compte à l'Assemblée dans le plus Im (* n t ».
court délai ».
On commencc à sentir, dans les départemenº M. de Cucy, député de Caen , a présenté à
l' Assemblée un homn · qui s'est acquis dºs droits
dn royaume, l'inconvénient des municipalités à la reconnoiss : n ce nationale par nne action
trop multipliées ; et le conité de constitution
reçoit journellement des connois ances qui dé pr ºq le 8 rºtº ur !º : un sergent des milices
termineront l'Assemblee législative à resserrer gºdes-cºle du v llage d' )snel m. au departe
ce genre d'organisation dispendieuse et embar rn ºnt de l Orne, VI1 - EL CAniEU , qll on pour
rassant°. En voici le premie rexemple, qu elle a roit appellºr | Hºoratius Cocſes de la j rance. Le
consacré par un décret, dont M. Gossin avot 12 jrrºllºt | 62 , un détachement de 5o soldats
présenté le projet. anglo s s étant ernparé d'une batterie françoise,
« L'Assemblée nationale, après avoir entendu ºn avº t tué ou dispersé la garde : Cabieu , saul,
à l ' fºveur de la nuit. se multipliant avec une
le rapport de son coinité de constitution, dé lég retº et une v g leur inconcevables , tir.nt
crète - -
d dix endroits différ ms jix couos l, ſ'asil par
- Que conformément au vœu des deux muni minutº ! gºisant sa voix cornm . lºo r donner
cipalités dont étoit composée la ville de i'om ºi s ordres de défense à ºne trouo , armée ,
neins , chef-lieu d'un des districts du dépar battent de la caissé, et imitant ar le trépi
( 57o )
nement de ses pieds, sur un pont de bois , le ou d'autres empêchemens, auquel cas ils signe
† d'une troupe en mouvement, vint à bout ront l'expédition des actes.
d'en imposer aux ennemis, de les effrayer, de V. L'archiviste sera tenu d'habiter dans le
les déterminer à la retraite. lieu mêtne où les archives sont établies ; il ne
Ce fait, récité avec beaucoup plus de détails, pourra s'en absenter que pour cause importante,
a été accueilli par l'applaudissement unanime et après avoir donné avis aux commissaires. Il
de l'Assemblée et des tribunes ; et M. le prési sera obligé aux réparations locatives de son lo
dent a dit au brave Cabieu : « Monsieur, les gement personnel. Il ne pourra accepter aucun
applaudissemcns que vous vencz d' entendre autre emploi ni place, la députation à l'Assem
vous prouvent assez que le courage et la vertu blée nationale exceptée.
ne sont jamais mienx honorés que par une na V I. Le nombre des commis aux archives
tion libre..... Jouissez de ce pr inier avantage, sera provisoirement de quatre personnes IlOITl -
en attendant les récompenses d une autre ma mées par l archiviste , sauf aux législatures
ture qui vous sont dues ». suivantes à en réduire le nombre. lls aurout
M. Gossin a présenté un décret concernant le titre de secrétaire-commis : l'un des quatre
les archives nationales, et il a été adopté mal sera employé à travail er avec l'archiviste à
gré les débats d'un parti qui auroit voulu donner l'enregistrement, aux classemens et à la com
quelques marques de haine à l'un de nos purs munication des actes déposés dans les archives ;
citoyens , à M. Camus, archiviste de l'Assem les trois autres travailleront au répertoire, et
blée. Ces efforts malveuillans n'ont abouti qu'à feront les expéditions des actes qui seront
faire décréter, par la saine majorité , des re démandés par l'Assemblée ou par ses comités.
mercîmens solemmels au digne dépositaire, à Dans le cas d'un travail extraordinaire , l'ar
l'intrépide ennemi des abus. chiviste pourra , de concert avec les commis
saires, prendre le nombre de copistes qui seront
Décret sur les archives nationales.
nécessaires , et qui se retireront aussi-tôt qu'un
Art. I. « Les archives nationales sont le dépôt travail forcé n'exigera plus leur présence ».
de tous les actes qui établissent la constitution On a ordonné l'insertion au procès-verbal ,
du royaume, son droit public, ses loix, sa dis ' et l'impression d'une lettre de l'abbé Raynal •
tribution en départemens. remplie d'actions de graces pour les insignes
faveurs dont l'Assemblée mationale a honoré sa
II. Tous les actes mentionn 's dans l'article
précédent, seront réunis dans un dépôt unique, vieillesse. Il désavoue noblement les erreurs qui
peuvent lui être échappées, et proteste de la
sous la garde de l'archiviste national , qui sera pureté de ses motifs, toujours dictés par l'amour
responsable des pièces confiées à ses soins. du genre humain.
III. L'archiviste nommé par l'Assemblée, et
ses successeurs, seront perpétuels ; en cas de Séance du 5 Septembre.
vacance de cette place, il y sera pourvu, soit
par l'Assemblée nºtionale, soit par les législatu A l'occasion d'une demande de M. de Bous
res suivantes , la nomination sera faite au scrn
mard , que ses affaires nécessitent à faire une
tin, et il faudra , pour être nommé, réunir la absence d'un mois, il a été dit que le décret
majorité absolue § voix. En cas de plaintes
qui retient l'honoraire des absens étoit mal
raves, l'archiviste pourra être destitué par une exécuté : on a demandé que les notes de
élibération prise pareillement au scrutin et à la congé fusscnt exactement remises au comité
majorité des voix. des finances : on a demandé même que la
IV. Indépendamment de l'archiviste, l'Assem liste de tous les absens fût placée dans un lieu
blée nationale nommera , pour le temps de ses ostensible de la salle : mais toutes ces motions
séances, et chaque législature nommera égale ont dispparu devant l'orde du jour.
ment pour le temps de sa durée, deux commis Une adresse du départemeut de la Meurte
saires pris dans son scan, lesquels prendront et de la commune de Namci, appelle la ven
connoissance de l état des ar hives , rendront geance mationale sur quelques scélérats qui ,
compte à l Assemblée de l état dans lequel elles dans l'aſfreuse journée du 31 , ont osé , au
seront, et s'instruiront de l'ordre qu il y sera milieu des rues, du haut des fenêtres, du
gardé , de manière qu'ils puissent remplacer fond des caves, tirer sur les gardes mationales de
momentanément l archiviste en cas de maladie Metz et de l'ont-à-Mousson, venues au secours
- ( 371 )
de la ville. L'Assemblée est suppliée d'attribuer payés seulement au moment de l'acquisition
au bailliage de Nanci le jugement de ces cri d une partie de domaine mational.
mes. M. Prugnon unit ces déprécations à celles M. Boutidoux voit au contraire, dans la
de ses commettans ; M. L)uport demande que prompte émission des assignats , la diminution
l'Assemblée attende le rapport des commissaires de cent millions d'intérêt sur la dette mationale ;
envoyés à Nanci; M. Démeunier vote pour de-là les impôts modérés, le commerce encou
l'ajoupnement et la continuation de l'infor ragé , les créanciers de l'état et les porteurs
mati6n. L'Assemblée passe à l'ordre du jour. d'effets attachés par leur intérêt à la révolution.
Sur la représentation de M. le Couteulx, Il insiste sur une subdivision d'assignats de
on ajourne à dimanche prochain un rapport 1oo livres , de 5o , de 25 livres , et sur la
du comité des finances sur l'ancienne per création d'une monnoie de billon, dans le sens
ception. proposé par M. Rewbell.
Le comité militaire a fait présenter, par M. de Boislandry , renonvellant tout ce qui
M. de Rostaing, le projet de décret suivant, a été dit contre le systême des assignats , con
qui a été adopte. clut à ce que l'Assemblée nationale, rejettant
« L'Assemblée nationale décrète, 1°. que le cette opération qu'il appelle funeste , fasse
bouton uniforme des gardes nationales sera concourir les titres des créanciers de l'état, dé
conforme à l'empreinte annexée au présent quelque nature qu'ils soient, à l'acquisition des
décret, portant une couronne civique, et pour biens mationaux , et à ce que ces titres puissent
légende ces mots : la loi, le roi, avec le nom être échangés à la volonté des propriétaires en
du district autour du bouton. délégations territoriales, produisant cinq pour
2°. Que les districts où il y aura plusieurs cent , et à ce qu'il soit libre aux porteurs de
conserver leurs anciens titres , lesquels seroient
sections, elles seront distinguées par un n°. remboursables en annuités divisibles, depuis
5°. Que tout citoyen sera le maître de faire 1 o, ooo liv. jusqu'à 4ooo liv.
monter son bouton sur bois , sur os ou sur
métail, de le porter doré ou non doré ». La séance s'est terminée par le renvoi, fait
au comité de la marin -, d'une lettre de M. de
On a ajonrné un projet de décret proposé par la Luzerne , qui demande un supplément de
le comité des finances , qui avoit pour objet 271 391 liv. par mois, pour la dépense des arse
d'assujettir la ci-devant province de Lorraine à naux de la marine. G.
payer les anciens subsides jusqu'au nouveau
mode d'imposition.
L'assemblée de Saint-Domingue ayant retiré P A R I S , le 4 septembre.
ses pouvoirs à M. Cocherel, il écrit qu'il croit
devoir se retirer, et demande un congé illimité, Messieurs , ou je ne comprends pas le sens
jusqu'à l'admission de son suppléant L'Assem de la responsabilité décrétée contre les mi
blée a repris l'ordre du jour, qui étoit la discus nistres , ou j'ai droit de trouver plaisant le
sion sur † liquidation de la dette publique.
cautionnement proposé par M. Necker à la
MM. de la Blache, Boutidoux et Boislandry nation , pour tenir lieu de cette responsabilité.
ont occupé la tribune. Le premier, regardant Permettez-moi à ce sujet une réflexion générale.
l'immense émission d'assignats comme désas S'il arrivoit qu'un ministre , dans les circons
treuse à l'état, et comme favorable au seul agio tances présentes, eût prévariqué ; que ses pré
tage, a voté en se résumant, 1°. pour que la varications , plus dangereuses que des frippon
dette exigible, énoncée dans le rapport du co neries d'argent , fussent dévoilées ou sur le
mité des finances, fût seule appellée à l'acquisi oint de l'être , en sera-t-il quitte pour offrir
ion des domaines nationaux : 2°. que tous les à la nation une partie de sa bourse ou de ses
itres de cette dette fussent convertis en un seul immeubles ? la responsabilité d'un agent du
t même titre; 3°. que ce titre circulât sous la pouvoir exécutif ne va-t-elle pas au-delà de
ualifica Eion de quittances de finances : 4°. que ses propriétés ? lui suffit-il de déclarer qu'il
es quittances de finance fussent acceptées par juge à propos de transporter sa personne en
es bailleurs de fonds pour l'acquisition des do pays étranger, pour en être le maître ? enfin
nainés nationaux : 5°. qu'il fût attribué à ces peut-il, à volonté, quitter la France en lais «
uittances un intérêt de trois pour cent : 6°. que sant son adresse ? Je le passe à M. Necker,
es intérêts fussent réunis au capital, pour être sous le bon plaisir de l'Assemblée nationale ;
( 572 )
mais que ce soit sans tirer à conséquence. Un chions de la saison où l'on doit, au moins, ren
pareil exemple, avec la possibilité de le suivre, trer pour quelque temps au port. Le gouverne
seroit gai pour ses confrères, mais triste pour ment fait augmenter par - tout le noinbre des
nO 11 S. ouvriers , constructeurs ot autres : s'asst, re de
,'.,i l'!: onneur d'être , etc. P.... [ antités incrºyables de vivres , hâte , presse
toit av, c autant d act.vité que sº nou , av, cns
l'ena ni près de nos côtes. La gr : nete flotte du
Courbevoie près Paris. lord Hoºve a pris la haute mer, quinze autres
vaisseaux , v com ris ceux dºs hoilandois , vont
Un particulier s'appercoit qu'on avoit tiré entrer d ns la M incl Nous api.r-mons aussi
au blanc contre la po te cie son jardin, et q'le q : ma'gré certains bruits de pax , le roi de
difr rens coups de fusils avoi nt endomtn gé 8 , le coin: pl tte son arm e p r de no:iv ell 's
plusieurs de ses arbres. !P}... nte à la munit . : l tº ; r · r · es , el se tienr prêt à reto,: r:uºr c » !t r.e le
ia iormations prises , le compabie se tro v - être pr º de sa ;sau , tandis q le d gros co ps prus
le liis de lacques Colombier, eigneron et maire 3iens se rend nt en i ,ouriande. Sont ce la des
de Courbevo e. l s'oſſr , à indemniser | c : ºn lueurs de pacification ? /.
l zé , et projº et de corriger soii iiºs : m is iº n
t)t no 1 eil s piaintes iu pi opr éiaire du yºr l) r \1 U N I C ii , le 22 aou4#.
du1 ; C t : e lois jes bailes avoient brisé les car -
r aux «t, v i re d'unº cianº},rº l eureuse int nt | éopold a trouvé dans plusieurs des dépntés
point li, i t é : nouvelie inrºrmation : 1m t s , hong ois plus de l'ºrineté qu il ne l'avoit pré
cette fo s, c ° n est point le iils du mºire qu est snn . : n l gn s des proc ,és humilians que
conva : tº cu , lu d, lit. t e maire , vign ero't , voit Jos p'i ii t ſait essuyer à leur nobiesse , et de
que la sc , ér té est nécessaire pour arrêter la la v ola on de presque toutes les lo x consti
récidive. Son fils n'av oit eu qu'une correction tutionelles de leur roy tume , iis se sont ex;ºl qués
paternelle l l in nde à l instant : mon ſi/s. lui sans cra nte dans plusieurs entretiens qu ils ont
dit-il , a o'rº inºpiºn iré a cn hardi à ma / /izire ; eus av , c sa niajesté , protestant que 12 mais il
voas devez #// , y'a ni pour / e cen n',: c'/ /e rºčat n y auroti que des traitres qui se relàciiussent
l,/iv sem,ºnt du bon or d' e. l ordonne aussi-tôt à d,s prétentions légtimes dont la mat on lui
quatre fº, ,iſiers de les condt re en prison. l.e avoit fait part. C st ce qui paroît avoir ci, ci ,ié
fils prie son pè re de lui épargner l · houte de Léopol l à recºvoir la couronne impériale avant
1 l'{!V , ' ;'sºr lo villºgº ainsi escorté : non , inon lils, celle de Hongrie. / .
r .
ſ)# ) ( /,V.C - .. On dernan le grace no ºr , i, le juste
J.;c ju s olombier est in xorale. l', ndant qu'on L) E l I A M E o U R G , le 25 aoºt.
condu i oºt son ſils en prison , il dit an nouveau
coupable : vo" 1s ne l'auriez oo nt été , si morz L'impératrice de Russie, accoutumée à faire
ſl/s ne vous eût domme mºamºais º vºzuyº / : vous chanter dºs 7'e Deum après des défaites. se
serez puni a ccc rnojº s /c ry :/ em / , / , / /º5 ºons dispose à une de ces nouvciles actions de graces
en prisov , sans escorte. Salomon auroit-ti mieux familières aux souverains pour lesquels on a
jugº ! égorgé beaucoup de monde. Son escadre vient,
dit-elle , de remporter une victoire plus que
A8FAIRES POLITIQUES FTRANCERES. complette sur celle des Turcs, dans le golfe de
l) E I. o N D n r s , le 25 aot/'. Jenicale. Cela se terminera probablement par .
la prise de quelques chaoupes, comme la der
L'incertitude du public est toujours ici la nière victoire navale , par laquelle les Russcs
même sur le but de nos armemens . qui se ont repris environ 6o prisonniers que les Turcs
prcssent plus que jaunais, quoique nous appro avoient mis sur dcux pareils bâtimens. Z".
On s'abonne à Paris, chez BrissoN , Libraire , rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, fr tnc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et tout2s les lettres pour les - futcurs sies Annales Patriotiques.
Et chez tous les Libraires et lDirecteurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.

, Il paroit tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv, pour un an, 18 hiv, pour 6 mois, et de 9 lie ponr
3 »nois frauc du port , par la poste, pour tout le Royaume. L'abonnernºt ne commcnce que du prom. d'un mois.
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES -

D E L A E R A N C E .
• E T A F F A I R E S P O I, I T I Q U E S D E L' i'. UR OP E,
J O U R N A L L I B R I , par une Société d"Ecrivains Patriotes,
et dirige par , A. Au i ncz I R.
Qu'est-ce qu° l , vertu ? c'es le sacrifice du bien particulier du bien
géuéral. MAURY , éloge le 1'erzé/ort.

N°. C C C X L. Du Mardi 7 Septembre 179o.


A ss E M B L É E N AT I o N A L E. particulier, et dans le recensement général des
voix et le calcul de la plurilité relative du quart
Séance du 6 Septembre. des suffrages , à ne point compter les sections
qui se trouveroient en retard .
D,ss trois sections de Paris il s'est elevé , snr On s'est occupé de l'organisation judiciaire,
l'élection des notables , plusieurs difiicult s, dont la matière étoit appellé ,.par l'ordre du
qui, portées au comité de constitution, n'ont jour : et, après une légère discussion , les ar- .
pas paru avoir de ſondement, et qui sont r - t cles suivans , proposés par M. Démºunier au
nom du comité de constitution , ont été dé
solues par le décret suivant, qu'a adopté l'As crétés :
semLl.ºe.
T" I T R E X I V.
» L'Assembl'e nationale, après avoir cnten - l • - • •»' -

du le rapport de son comité de constitntion , -

décli,re valables les élections des trois nota Suppression des anciens oſſices et tribunaux.
bles de la section du fauxbourg Saint-Denis .
Art. I°r. « Les contribuables qui, en matière
ceile du troisièmº notable nommé par la sec de contribution directe , se plaindront du taux
tion d, Mauconseil , et enfin celle de troisièmo
de leur cotisation , s'adresseront d'abord au
notable , nommé par la section du Ponceau. directoire de district. lequel prononcera après
L'Assemblée considérant ensuite que les élec avoir entendu la municipalité qui aura fait la
tions, relatives à la municipalité de l capitale . répartition. La partie qui se trouvera lésée
sont peu avancéºs : qu'il est cependant néces pourra se plaindre au directoire de département,
saire de les terminer promptement , afin de qni décidera ensuite en dernier rcssort , sur
procéder immédiatement après à l'élection des simples mémoires , sans forme de procédure
juges et des membres de l'administration du et sans frais , après avoir entendu l'avis du
département de Paris , directoire de district. -

« L)écrète que dans le délai de huit jours , à II. Les actions civiles, relatives à la percep
† de celui de l envoi , les 48 sections tion des impositions indirectes, seront jugées
admettront ou rejetteront, conformément aux en premier et dernier ressort , également sur
articles 15, 16, 17 et 18 du titre II du décret simple mémoire et sans frais par les juges de
sur les municipalités de Paris. les personnes qui districts, lesquels une ou deux fois la semaine ,
se trouveront sur la liste imprimée, et qu'on ne jugeront selon le besoin du service, et se for
comptera point l admission ou la rejection d'un " meront en bureau composé au moins de trois
on plusieurs des 144 notables, délibérée après juges , qui prononceront après avoir entendu
cette époque. le commissaire du roi.
19. 2o, 2 r, 22,
Pour l'exécution des articles III. Les entrepreneurs des travaux †
23, 24 , 25, 26, 27 et 28 du titre li du même seront tenus de se pourvoir sur les difficultés
décret, l'Assembl e nationale autorise la muni ui pourroient s'élever en interprétation , ou
cipalité provisoire à fixer le jour où chaque sec §. l exécution des clausés de leurs marchés,
ºon sera tenue de faire dépouiller son scrutin d'abord par voie de conciliation , devant le
34o
( 374 )
directoire de district ; et dans le cas où l'af d'officiers nommés par le roi, tant à la surveil
faire ne pourroit être conciliée, elle sera portée lance de la fabrication des espèces dans les
au directoire de département, qui jugera en hôtels des monnoies, qu'à la décharge délini
dernicr ressort , après avoir vu l'avis du di tive des directeurs des monnoies.
rectoire de district. X. Au moyen des dispositions contenues dans
IV. Les contestations sur le réglement des les articics ci-dessus , † élections , greniers à
indemnités dues aux particuliers, à raison des sel, jurisdictions des traites , grueries , maî
terreins pris ou fouillés pour la confection des trises des eaux et ſorêts. bureaux des finances,
chemins , canaux ou autres ouvrages pnblics, jurisdictions et cours des monnoies et cours
seront port es de même par voie de conci des a des demeureront supprimées.
liation devant le directoire de district , et si Xi. Les tribunaux de l'ainirauté et les pré
la conciliation n'a pas de succès , elles pour vôtés de la marine subsisteront jusqu'à ce qu'en
ront l'être ensuite au directoire de départe exécntion de l'article Vi l l ci-dessus on ait
ment, lequel les déterminera en d rn1er res lourvu à la police de la navigation des ports,
sort, conformément à l'estimation qui cn s ºra et ils ne pourront connotre que de cet objet.
faite par les juges de paix, XII. Au moy m de l'abolition du régime ſéo
V. | es particuliers qui se pla'ndront des torts dal , les chambres des coniptcs denieureront
et dominages, procédant du fait personnel des supprimées aussi-tôt qu'il aura été pourvu à un
entr preneurs, et non du fait de l'administra nouveau régime de comptabilité.
tion , se pourvoiront contre les entrepreneurs, XH{. Au moyen de la disposition contcnue
d'abord devant la mnrtnicipalité du lieu où les « n i'article N V J du titre l i ci - dessus , les corrz
dommages auront été conunis, et ensuite de mittimus au grand t au petit sceau, les lettres
vant le dire ctoire de district, qui statuera d fi de g rde-gardienne , les priviléges de clérica
nitivement , lorsque la municipalité n'aura pu ture , de scholarité , du scel des châtelets de
concilier l all tire. Paris, t)rléans et Montpellier, des bourgeois de
la ville de Paris et de toute autre ville du
VI. L'administration, en matière de grande
voierie , appa ti ndi a aux corps administratif , royaume , et en général tous les priviléges et
et la pol ce de conservation, t nt pour les gran attributions en matière de jurisdiction; ensemble
des routes que pour les chemins vicinaux, aux tous les tribunaux de privilégºs ou d'attribution,
tels que les requêtes du palais, les consºrva
juges de district. tions des priviléges des universités , les officia
VII. Les actions pour la punition et répara lités , le grand comseil , la prévôté de l'hôtel, la
tion des délits en matière d' eaux et forêts, se jurisdiction prévôtale, les siéges de la conné
ront portées devant les juges de district , qui tablie , le § des maréchaux de l'rance ,
auront aussi l'exécution des réglemens concer et généralement tous les tribunaux autres que
nant les bois des particuliers et la police de la ceux établis par la présente constitution, sont
pêche, et qui, dans tous les cas, entendront le supprimés et abolis.
commissaire du roi. L'Assemblée nationale se
réserve de statuer par la suite sur la conserva XIV. Au moyen de la nouvelle institution et
tion et l'administration des bois et forêts. organisation des tribunaux pour le service de la
VIIl. Tout le contentieux relatiſ aux tran jurisdiction ordinaire , tous ceux actuellement
sactions du commerce maritime, dont les ami existans sous les titres de vigueries , châtelle
rautés connoissent actuellement, étant attribué mies, prévôtés, vicomtés, sénéchaussées, bail
aux tribunaux de commerce, il sera pourvu, au liages , châtelets, présidiaux, conseil provincial !
surplus, à ce que la police de la navigation ct d'Àrtois, conseils supérieurs, parlemens, et gé
néralement tous les tribu naux de l'aneienne :
des ports soit utilement administrée; et les co
mités de la marine et du commerce présente création, et sous quelque titre et dénomination
ront incessamment leurs vnes sur cet objet. que ce soit, demeureront supprimés ». G.
( La suite demain. ) 1

lX. La compétcnce des jurisdictions et de la


cour des monnoies, soit pour la police des com
munautés qui travaillent les matières d'or et Sur les assignats-monnoie et sur la nouvelle
d'argent, soit pour les contestations entre les émission de ces assignats.
particuliers et les orfèvres, relatives au com -
merce de l'orfévrerie, appartiendra aux juges Je souris de mépris et d'indignation quand
de district, et il sera pourvu par une commission je vois le ministre-banquier et la tourbe de ses
- ( 375 )
esclaves gobe-mouches, s'élever avec une colère commerce, d'une grande industrie , et d'une
et de vrais raisonnemens d'enfans, contre la agriculture très-florissante. La France offrira
nouvelle ( mission des assignats-monnoie. Je ne le troisième exemple ; et ses assignats-monnoie
répéterai point ce que MM. Mirabeau l'aîné, ou territoriaux, outre l'avantage de suppléer
Péthion , Claviere , Brissot , et plusieurs autres au numéraire métallique déficiant, comme en
excellens penseurs ont dit ou écrit à ce sujet : Russie , et d'établir , plus solidement encore
je ne dirai point que par cette nouvelle émis qu'en Angleterre, un grand crédit industriel,
sion, l'agiotage à coup sûr s'anéantira pour auront celui de se replier sur eux-mêmes et de
jamais, et que nous serons enfin soulagés du disparoître graduellement ( ce qui n'arrivera
cochemar sous lequel le banquier - ministre point si-tôt en Russie ni en Angleterre), tandis
nous tient -dès long-temps endormis et aux que son numéraire métallique , son crédit in- '
trois quarts étouffés ; j'ajouterai seulement aux dustriel, et son commerce extérieur et intérieur
argumens déja donnés par les meilleurs esprits, augmenteront et que son agriculture se per
des observations nouvelles qui compléteront, ſectionnera. T'els seront le véhicule , l'effet et
j'espère , la dé monstration des principes et le produit d'une émission d'assignats-monnoie, -

des preuves en faveur du projet de M. Mira proportionnée à la dette exigible et aux besoins
beau l'ainé. actuels de l'empire : on peut dire même que
Je demande si la nature, pour se prêter à cette nouvelle é inission est d'inspiration divine,
l'avarice matérielle des riches, des capitalistes et qu'elle marque b en plus les progrès de la
et des financiers, ainsi qu'aux folles dépréda raison universelle en France, que les connois
tions des rois et de leurs courtisans, a dù pro sances acquises sur le nouveau systême poli
duire et fournir aux nations des matières d'or tique de l Europe. -

et d'argent à monnoyer en raison progressive Considérons encor que tandis que les assi
de cette avarice, de ces déprédations et des gndts-monnoie circuleront dans l'intérieur de
besoins politiques et commerciaux d'une po l'empire pour éteindre la dette publique, fa-.
pulation continuellement croissante de toutes voriser l' achat des biens ecclésiastiques , et pro
· parts et continuellement excitée aux jouissances voquer l industrie des arts et la perfection de
de la vie et à l'industrie de ces jouissances ? Si l'agriculture, notre numéraire métallique tra
la nature n'a pas dû opérer ce phénomène , vaillera avec plus d'abondance et de facilité '
et si en effet elle ne l'a pas opéré, la raison a dans les opérations de commerce avec les na
donc dû et doit donc nécessairement y suppléer ; tions ( trangères; car les espèces monnoyécs,
car une nation ne doit pas se jetter à la nuer dont la quantité n'égalera jamais l'universalité
sous le prétexte du défaut d'or et d'argent pour des autres signes représentatifs d'échanges, doi
payer ses dettes. Or, comment la raison peut vent être naturellement destinées et appliquées -

ellé suppléer, par exemple, à une dette réelle aux rapports commorciaux d'une nation avec
de cinq milliards, quand la nation , que son une autre nation , comme les papiers ou assi- .
gouvernement a obéré de cette dette, n'a qu'un gnats-monnoie , de quelque nºtûre qu'ils soient,
numéraire monnoyé qui monte à peine aujour le sont spécialement et forcément aux rapports
d'hui à deux milliards dispersés en plusieurs commerciaux intérieurs d'individris à individus
millions de mains , si ce n'est en créant des dans la même nation. La balance du commerce
signes représentatifs, soit du numéraire métal respectif des différens peuples commerçans,
lique déficiant ou insuffisant, soit du crédit in-, décide ensuite de quel côté le numéraire mon
dustriel, soit des propriétés territoriales dont noyé se porte en plus grande abondance, et ce
une nation peut disposer ? côté est toujours celui où l'industrie et l'agri
. La Russie offre le premier exemple : ses culture ont plus de moyens secondaires et sont
assignaties ou assignats sont des signes repré élevés à un plus haut point de perfection.Ainsi '
sentatifs du numéraire métallique , qui lui la nouvelle émission d assignats-monnoie, four
manque naturellement; et ces signes sont forcés nissant des moyens secondaires en plus grandº
pour elIe, parce qu'elle a moins d'espèces mon nombre, indépendamment de l'acquittement -

noyées qu'aueun peuple du globe. †


§ le second exemple : ses billets de banque
des dettes exigibles de l'état,. et de tous les
autres avantages connus, il n'est pas un boni,
sont des , signes représentatifs forcés de son citoyen , pas un homme éclairé et de bonne
crédit industriel, crédit qui va bien au-delà de foi, qui ne doive la desirer, et favoriser de
ses moyens d'échange en numéraire métallique, toutes ses forces l'opimion de MM. Mirabeau :
et qui lui fournit toutes les occasions d'un graud l'aîné et Péthion. CARRA. :
D E MA N H E I M , /e 28 aor4&.
Embrur , 24 aoi/t.
Léopold , obsédé jusqu'ici par les prêtres
Nos braves camarades du régiment d'Enghien catholiques , n'a encore considéré que leurs
vionnent de montrer leur vra, patriotismº en intérêts. On croit cependani qu'il sera aussi
braquant eux-mêmes les canons ponr notre dé favorable aux protestans hongrois, gens infini
fense , sur les remparts , à la no , velle des dé ment plus éclairés en matiere de reiigion que
nonciations ſait 's à l'Assemblée n t on lº par les c tholiques, et qu'il ne ponrra pas se refuser
le département des Ardennºs. ,ls n'ont même à ratifier les articles que la diète de Dude vient
pas voula que leurs frères de la garde nationale d'arrêter à ce sujet. En effet. peut-on refuser à
y missent la main. Annoncez donc qu'aidés de l'liomme d'adorer publiquement son L)ieu ,
CGS dignes militaires , nous attendons avec co - selon sa propre conscience , lorsqne le culte se
rage et avec de bons fusils , que nous nous lie avec tous les intérêts de l'état. Si Léopold
sommes procurés le 16 mai dernier au magasin pense comme tous les souverains devroicnt
du Mont-Dauphin , les esclaves des despotes : penser, les Hongrois auront donc leurs églises,
et qu'aussi-tôt que les traîtres se seront dé lºurs écoles , leurs ministres , sans être vexés
clarés , nous saurons leur décerner la récon d'avantage par les suppôts du culte intolérant
pense qu'ils méritent. de la cour de Rome . sans être sonmis pour
cet eſſ t à aucune taxe, à aucune contribution ,
en respectant les différentes religions ou sectes
AFFAIRES POLITIQUES ETRANGERES. de leurs contrées. M .

D E L r I P s I C K , le 26 août. D E B R U x E L L E s , le 1°r septembre.


Il paroît que Léopold aura bicn de la peine Une partie de l ' province de Limbourg vient
à se concilier avec les Hongrois. Il veut se ré de rentrer pour la troisièn1e fois au pouvoir des
server toute autorité sur l armée , ne recon Beiges. l a victoire que ceux-ci ont remportée
noître de loix dans leur royaume que célies sur les sateilites de i éopold , a été complète ;
qu'il aura ſait promulguer , ou qui seront mu et les vrais amis des Bclges et de la liberté es
mies de sa sanction royale , et comme émanées i èrent que ce succès sera suivi de l'entière ex
de son plein pouvoir. Ces vues ne s'accordent pulsion des Autrichiens hors du Limbourg Ct
nullement avec le diplôme inaugural qu'on doit du Luxembourg.
lui présenter à Bude lorsqu'il s'y sera rendu. Les volontaires se rassemblent de tontes pnrts ;
Cependant on doute très fort qu'il fasse ce leur nombre monte déja à 5o,ooo hommes. Ils
voyage avant qu ces articles aient ét,º souscrits ont porté avec eux des vivres pour pîusieurs
de la part de la di te. l)'un autre côté Léopold , jours, de crainte que le congrès n'eût pas pu .
ui va bientôt se trouver sans généraux en état former des magasins pour nne armée aussi nom
# commander ses troupes , puisque le pr:uce breuse. Ces braves patriotes attendent avec la
de Cobourg le quitte, osera-t-il lutt r de ſ'ront plus vive impatience le moment d'aller à l'en
contre un peuple brave , qui peut lui dire : nemi : ils s'exercent sans cesse au maniement
« Nous mc voulons ni de toi , ni dºs tiens pour des armes , et sont commandés par de bons
roi ». Le pas est bien glissant. V. officiers.

Lf ſ / S

Le grand nombre de souscriptions qui finissent le premier octobre , noms mer dans Va né
ressité de prier MM. les abonnés de renou rº//er avant /e 2o du conrame , afin que Vorz aie
Ie temps e régler l'ordre du service et de /aire imprimer leurs adresses. MM. les abonnés
qui n auront pas renouvellé à cette époque , eprouver out nécessairement une interruptionz,
4aquelle ne pourra nous étre imputéc.
-Ou s'abonnc à Paris , chez lºrissoN , libraire , rue IIauteſeuille, à qui l'on adressera , franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
Et. chez tous lesl Lbraires et Lirecteurs des Postes du Royaume et de l'ilt ranger.
Il paroft tous les jours nn IVuméro de ce Journal. Prix 55 /iv. pour un an, 18 liv. pour 6 rnois , et de o liv. ponr |

5 mois , franc de port , par la poste, pour tout le Royaurºr , V.'a honnement me conncnce que du prem. d'un mois.
Ona s'abonne aussi , à la mémc adresse , pour la BOUCHE DE FER.
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A - R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' IC U R O P E ;
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
et ciir #ſº
cré /par l}/. -
5. EA c I E R.
-

La corruption d'un homme public vient presque toujours de ses igeus.


i) AcoN.

No. C C C X L I. Du Mercredi 8 Septembre 17co.


A S S E M B L É E N A T I O N A L E. XVI J. Les titulaires des offices supprimés
remettront au comité des jud catares les actes
Suite de la séance du 6 Septembre. nécessair | s à la liquidation et au rembourse .
ment de leurs offices.
L'Asszºnie a cru devoir payer le tribut d'é l, Assemblée nationale charge son pr ºsident
loges qui est dû au zèle et au désintéressement de porter , dans le jour, à l acceptation et à la
sanction de sa Inajesté les articles contenus
des magistrats composant la chambre des va
cations de Paris, et elle a ordonné que cet dans le titre quatorze et autres décrets rendus
le 2 de ce mois.
hommage solemnel seroit consigné dans son M. de i3ionzat a ſait décréter ensuite que
roces-verbal. º

M. Rewbel a dit qu'il existoit dans quelques tous les rapports du comité d', m ositions se
corps de judicature un préjugé d'inamovibi roient imprim 's avant d être lus à l' Assemblée.
lité qui les porteroit peut - être, les uns de Ml. Gossin a repris le projet de décret sur la
bonne foi, les autres en haine de la consti liquidation des oſlices de judicature , l'article
7 sur les brevets de retenue à être ajourné, et
tntion, à prendre de vaines mesures. à faire
des réserves, à déposer des protestations pour les articles 8, 0 et 1o ont été décrétés.
leur perpétuité. Celte observation, recueillie A. rt. V ! !J. « Seront compris d ns la disposi
. et discutée, a produit les articles qui suivent : tion des articles précédens les greffiers et huis
Art. XV. « Les officiers des cours de parle siers audienciers attachés à chaque tribunal
ment, tenant les chambres des vacations éta sºi p: riiné , l' Assemblée se r'servant de statuer
sur le sort des autres officiers ministériels ,
blies par le décret du 5 novembre dernier,
· cesseront leurs fonctions, savoir; à Pariº le 15 après qu'elie aura terminé l'organisation du
nouvel ordre judiciaire.
octobre prochain , et dans les autres villes du
royaume le 3o du présent mois. 1X. Les huissiers-priseurs, supprimés par le
XVI. Les mêmes jours 5o septembre et 15 d é cret du 19 juillet dernier, secout rembours's,
conformément à Ce décret et à ceux rendus
- octobre, les officiers municipaux des lieux où
les parlemcns sont établis se rendront en corps depuis , relativeunent à leurs offices. L'Assem
au palais à l'henre de midi, et après avoir fait blée nationale s'occupera d'opérer le rembour
fermer les portes des chambres d'audience, sement dans un seul paiement, s'il est possible.
des greffes et autres cluambres, ils y feront ap X. Les droits de mutation , connus sous les
poser en leur présence les scellés par le secré noms de quart de liuitième, douzième, vingt
taire-greffier , pour la sûreté des dépôts ; ils quatrii me demier , survivances et autres de
reql1erront en outre le commandant des gardes même mature qui seront justifiés avoir été versés
nationales, et ceux des trompes de ligne, pour dans le trésor national , ensemble les frais du
- fo11rr1ir les détachemens nécessaires à la garde sceau de tous les offices ci - dessus énoncés,
des postes extérieurs. seront remboursés à chaque titulaire , mais
XVII. Les officiers des autres tribunaux con aucun d'eux ne pourra prétendre au rembour
tinueront leurs fonctions, jnsqu'à ce que les sement des autres dépenses et de sa réception ;
-nouveaux puissent entrer en activité. - e; il sera cependant retenu sur ledit rembourse
341
( 378 )
ment , à l'égard des titulaires qui n'ont pas payé l'Assemblée nationale, et qui ont distribué de
le c nt ènnè denier, excepté dans les apanages , l'argent à cet effet.
le montant du droit de centième demier pour 2º. Que la municipalité de Paris prendra
les années pendant lesquelles ils ne l'ont pas toutes les précautions nécessaires pour † main
acquitté DX. tien de l'ordre et de la tranqu,llile publique.
Une lettre de M. Dufresne annonce une 5°. Que le présent décret sera porté dans le
pénurie extrême dans le trésor national ; et en jour à la sanction royale. -

attendant le rapport du comité, M. de la Borde Contre l'avis de M. Biouzat, qui seul deman
a fait rendre le décret qui suit : doit un ajournem 1.t, M, M. cl André et Fréteau
« I A semblée nationale décrète que la caisse ont, à l'envi , déinontré combien il étoit ins
d' escºrnpte sc la autorisée à remettre au trésor tant de prévenir les mouvemens séditieux ,
d assurer la libel té de l'Assemblée nationale , la
pui,lic la scinne de l o miliions en promesses
d'assigni,ts , pc : ir faire partie du service du tranquillité de Paris , et i lionneur même des
xnois de septembre ». bons citoy-ns. Le décret a été mis aux voix,
et a passé à l'unani inité absolu e.
Articles additionels. « le salut de la patrie , a continué M. Fré
teau , dépend de la prompte organisation sur
Art. Ier. « L'Assemblée mationale décrète qne l'armée , sur laq, t lle le travail du comité mili
les électeurs nommés par les assº1nblées pri taire est maihe 1 eusement en retard ».
maires qui se ti n 'ront tous les d, ux ans , lors
du rºnôuv ll 1nent des lég,s! ;tures, restt l ont « L' Assemblée mationale décrète que jeudi
prociram sºil com i é 1m l,taire comineucera son
électºurs nendant le coº!ts dºs deux anllé s ,
mon-seul m :,t pour la for Irat om des « orps pi ( mi r ' ºppo"t sur l organisation de l ariné e,
et 11e la c se ssien ºn sºra continu ( e tous les
administr,it ts , iiiais encore pour la norii n -
tion aux places de juges et aux offices ecel - jouis , exc, j'té cenx destinés aux finances ;
siastiques. d crète en outre qne , pendant qne l'organi
Jf. Et sur le doute qui s'est élevé à l'og ,asien sation de l' armée sera di cºtée de ns les séances
de la procha ne [orna t : o : des tritºun :: x , (!é - dº matin, l organisation des gardes mationales
crète en outre , conto 1 n1 ment aux c clºs l sera discuté e (tans les st ances du soir ».
{ l : (! ,
et 1l du titre l v dº l'organisation jn ſºci U n autre genre de crime est dénoncé par
que les élccteurs déja no1 min s potir le !or ttne lettre du miliistre de la marine , c'est celui
mation des corps a diministr tifs , seronl é lºc de de x ſe rçats qu 1 ont tenté d' itcendier les
teurs pour la procliaine formatioil des tribu mag sins du port de Brest, l)éia le roi a donné
- Iltl llX >). des ordres pour que les coup, loles fussent , unis
Séance du 7/ Septembre. suivant toute la sévérité des lois , t quº la dis
cipline la plus exacte et la plns f rine ! )t obser
A mesure que le glorieux ouvrage de la cons vce à l'égard des forçars de tot , lºs ports.
titution marche vèrs son terme , la rºge des j 'Assemblée a charg , ses comités de consti
méchans monte à son comble , et d ns leur d' tution et de 1narine de s'adjoindre d ux prév ôts
sespoir il n'est point de moyens qu'ils n'em de la marine , actuellement à .'aris , pour tra
brassent : ils se sont promis de sonlever l' ris , vailler ce soir av ec ces , fiiciers à la rédi ction
et déja on en a vu les horribles essais. Une ſoule d'une loi sur les crimes d, ce genre, pour la lui
de brigands , répandus dans Paris et dans les présenter de suite.
départemens correspondans entr'eux , avec ce Le rapport sur la liquidation d s offices ayant
mot du guet, homme stºr, reçoivent et répan été repris par M. Cossin , les décrets suivans
dent de l'argcnt, font des motions d'assassinats, ont été rendus sans débats.
entraînent un peuple aveugle : et le 1 o de ce T I T R E I I.
1mois est , dit-on , un jour indiqué pour le ral
liement et pour les forfaits. T'els sont les faits
dont M. I)upont a rendu compte ce matin, en Dettes des compagnies.
proposant le projet de décret qui suit : Art. l°r. « Toutes les d ttes passives des com
« L'Assemblée mationale décrète qu'il sera pagnies, contractées par elles en nom collectif,
ordonné aux tribunaux d'informer contre les avant l'époque de l'édit de 1:7 , seront su P
quidatus qui , jeudi dernier, ont fait des mo porté'es par la nation.
tions d'assassinats sous les fenêtres de la salle de II. Les arrérages des rcntes, dus par les com
- V. -, .

| - -
- - ( 379 )
pagnies, éclus avant le présent décret, seront II. Dans le mois, à compter de la publica
acquittés par elles, ainsi que par le passé. tion du présent décret , fous les créancicrs
III.Toutes les dettes actives des compagnies, des compagnies seront tenus d'envoyer au
constitutées par elles en nom collectif sur le roi comité de judicature exp'dition em forme de
ou sur des particuliers avant la même époque leurs titres, certifiée par le président ct un
de 1771 , appartiendront à la mation, à l'excep commissaire monumé dans ciiaque compagnie
à cet effet.
tion des arrérages échus.
lV. Les dettes passives, contractées en nom III. Dans le même délai, lesdites compagnies
enverront audit comité nn tableau des dettes
collectif par les compagnies , depuis 1771 ,
seront sujettes à la vérification , et la nation actives et passis , 5 , cart lié et signé par tous
n'en sera chargée qu'autant qu'il sera justi les membres présens , et une expédition en
forme de tous leurs titres de cr.'ar1ce. Lesdites
lié de leur nécessité, ou que le montant en
a été versé dans le trésor public. Toutes celles expéditions, délibérations de corps et autres
qui, d'après les règies ci-dessus , ne seront p s actes y relatifs , sercnt pour cette fois admis
reconnues légitimes, seront rejettées sur les ti sur la signature et collation du greffier de
tulaires, et réduites sur le remboursement ac chaque conmpagnie.
cordé à chacun d'eux. IV. Il sera délivré provisoiremene à chaque
V. Si le même corps avoit, depnis 17-1 , titulaire un brevet de liquidation , et le comité
constitué à son profit quelques dettes actives , dº judicature se concertera avec celui des
elles se compenseront jusqu'à due concurrence, linances , pour proposer les moyens et les
avec les dettes passives cr ées depuis la même époqucs dudit remboursement.
époque, et dont, en exécution dº l'article pré V. Le montant des provisions ci-dessus fixé ,
cédent, la nation n'eût pas été tenue. ensemble les gages et les autres émolumens
VI. Si les dettes actives con titué s avant l'é arriéré dus par l'état , à l'exception de ceux
poque de 1771 , excédoicnt l s dettes passives qui doivevt se payer dans le cours de la pré
contractées avant la même époque, cct excé sºnt e c : née , sc ront ré, ſuis dans le brevet au
dent sera , jusqu'à concurrence, admis en com capital , ie l'ofl ce. sauf la dist nction des sommes
† dºs dettes nodernes , dont les titu nécessaircs pour a qiitt er les années arriérées
aires auroient été sans cela ci irgés. de correspondance a :: x dits giges.
Vi. L'intérêt desdits brevets commenccra à
VII. I. es emprunts faits depuis 1771 , pour
éteindre des dettes ant'rieures à ladite époque, courir du jour où l' Assemblée aura completté
seront réputés dettes anciennes, en justiliant l'organisation de l'ordre j dici tire, et à compter
de cet emploi. -
d : cette époque jnsqn à leur rempla sement
' VIIſ. S'il étoit néanmoins constaté que la effect f, les m gistrats supprimés continu ront
masse totale des dettes anciennes et mod rnes d exercer sans gages ni autres émolumens quel
n'excède pas la masse totale de celles qui conques. Ajourné. G.
existoient en 1771 , elles seront réputées an ( La suite demain. )
CleIlIleS ».

T I T R E I I I.
Exemple à imiter par leutes les sociétés des
amis de la constitution établies dans l'em
Moyens d'opération.
pire François.
Art. Ier. « Pour faciliter et simplifier le tra
vail de la liquidation , la nation se chargera La société des amis de la constitution établie
de toutes les dettes anciennes et modernes des à Cherbourg , vient d'adresser à celle des amis
compagnies , à l''gard des créanciers seule de la révolution à : ondres, une lettre pour lui
ment , lesquels deviendront , et sont dès - à manifester les sentimens d'union et de frater
présent déclarés créanciers de l'etat ; mais il nité dans lesquels les bons citoyens François
sera ſait cnsuite déduction à chaque titulaire , desirent vivre désormais avec toutes les nations,
sur le remboursenent à lui accordé , de sa et sur tout avec la n tioIi Angloise , et pour
portion des dettes modernes laissées à la charge resserrer d'une nanière authentique et indis
des titulaires, ainsi qu'il est expliqué dans les so}able les liens d'estime et d'antitié qui doivent
articles IV, V, VI, VI1 et Vill du titre pré unir aujourd'hui deux peuples également libres
cédent.
et éclairés. Dans la réponse que M. Stanhope
( 38o )
a faite à la société de Cherbourg , il trace avec d'un général autrichien, le sieur Baillet de la
énergie le sentiment délicieux que les amis de Tour, dans laquelle on remarque , entr'autres
la revolution à Londres ont épronvé en célé instructions de Cannibale et de brigand, celles
brant la fête du 14 juillet dernier. « Nous avons ci : « Il faat changer de route à chaque instant;
éprouvé , dit-il, en cette occasion un plaisir ne vous arrêtez que dans les villages de la fidé
vif et inexpriniable qu'il n'est pas donne aux lité desquels vous êtes bien sûr; MAssAcREz IM
esclaves de sentir , ni aux tv ra ns de connoître. PITOYAB1 EMFNT T oUs I Es P ATRIoTEs , car ce zz'est
Maintenez, dignes et resp, ctabies i'rançois , pas le moment de faire des prisonniers, mais
cette liberté qu il é'toit honteux pour vous de celui d'animer le peuple contre ces séducteurs.
ne pas posséder , ct qui fait maintenant votre - Allez toujours votre train, et faites toutes les
gloire ». v)ni, dignes et r sp ctables Anglois , bonnes al faires possibles avec votre petite ar
nous maintiendrons cette liberté au péril de mée , qu il faut annoncer étre l'aeant-garde
notre fortune et de notre vie ; et ce sera vaine d ºn est utre qui arrive ici, et d une autre de
ment que les greffiers de votre pouvoir exécn l'Allemagne ». -

tif et ceux du nôtre essayeront de nous faire L'original de cette lettre est déposé au con
entr'égorger ponr leurs caprices et leurs spé grès , de même que tous les ordres sanglans
culations ; nous dirons à nos troupes de terre émanés du cabinet de Vienne depuis un an. Gn
et de mer, si par malheur on les envoyoit observe à cette occasion , que tandis que les
contre vous , qne les Anglois sont aussi nos dépéches secrètes portent l ordre de H , CHER ,
ſrères , et qu'au lieu de se battre contr'eux , il de massacrer impitºyablerrren & tous les pa
faut boire cnsemble le pnuch et le vin clairet, triotes , de ne pa s /ezire de prisonniers , toutes
puis se prendre la main b, en fort et s'enbrasser les pièces pub/ijues ne parlent , comme la
bicn fraternellement. De cette manière la paix Gazette universelle , que de la modération de
sera bientôt faite, et la navigation ainsi que le l éopold. Il a donn * l'ordre /e plus precis à ses
connmerce sur les côtes de l · Caii ornie devien géneraux de ménager le sang, de traiter les
dront communes à tout os !ºs n t ions maritimes i3rabançons comme de malheureux égarés.....
et commerçantes, malg é la cour de Madrid Hélas ! tous les rois de race autrici enne se
et le brevet du pape. Je sais bien que cette ressembient : c est toujours la même perfidie et
manière pacifique de faire la guerre , stupé la même cruauté Pauvres Belges ! que je vous
fiera un peu les pouvoirs exécuti1s d ' l'turope ; plain trois , si vous retombiez sous leur auto
mais nous autres patriotes, 11ous nous en rejou - rité : Non , il vaut mieux mourir tous et vous
rons de tout notre coeur , ct nous proposerons enterrer sous les débris de vos villes incendiées,
alors dans le pas de Calais , et sur un autel que de voir jamais dans vos provinces de
porté par un vaisseau de 12o canons , un pac'e pareils tyrans. Mlais calculez donc mieux vos
fédératif général , ntre les François et les Am intérêts Politiques , sur - tout dans le moment
glois, en attendant que les autres peuples dº ce actuel : songez donc qu'il me s'agit pour le Dra
continent puissent s'y reunir pour la plus bant que d'adopter la représentation élective
grande gloire de Dieu , de l'humanité et de la dans ses états , et de se conformer entièrement
raison. C.... à cºuN de l landres. C'est là , je vous le dis, le
véritable n eud de votre indépendance : faites
AWouvelles preuves de la perſ./ie et de la ce sacrifice, si c'en est un ; que Van-der-Noot
cruauté autrichiennes. et Van-F.upen ouvrent les yeux , sur ce point,
ºt je vous reponds du succès de votre r, vo
On a trouvé dans le bagage d'un officier fl - lution. Soyez sûrs que l'Orateur des Etats
mand nommé d'- /sºer, au service de l éopold Générau.v , votre meilleur ami, ne parle point
contre les Etats-Umis de la Belgique, la lettre au llazard sur cet objet. CARRA.
L/ / / S.

Le grand
#
'éCeSSZlC
nombre de souscriptions qui finissent le premier octobre, nous met dans la né.
MM. les abonnés de renou eclier avant le 2o du courant , afin 7ue l'on ail
le temps e régler l'ordre du service et de /aire imprimer leurs adresses. MM. les abonnés
qui n'auront pas renouvellé à cette époque , éprouverout nécessairement une interruption ,
laquelle ne pourra nous étre imputée.
· ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRI.S.
|) E L A | R A N C E ,
ET A F F A I R E s P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ,
JO URNAL LIBR E, ar une Société d'Ecrivains Patriotcs ,
eZ dirigé par 1 i. llZERc1 E R.

Il est impossible qu'un homme de mauvais naturel aime le bien public.


l'orE.

No. C C C X L I I. Du Jeudi 9 Septembre 179o.


A SSEMBLÉE N AT I O N A L E. 2o,ooo gardes nationales , conduite par mm
prêtre fanatique , nommé la Bastide, qui , l'é
Suite de la séance du 7 Septembre. pée à la m,tin, la croix au clapeau , leiir a fait
jurer une espèce de croisade, ct prendre un
-Art. VII. A L'ÉGARD des officiers de police, arrêté contre lequel le directoire de départe
· leurs intérêts courront de la même époque ; ment de l'Ardêche s'est vu obligé de fai1'e une
mais il leur sera fait raison , pour une ſois scu proclamation , et qae plusieurs compagnies de
lement, de l'intérêt couru depuis le décret de gardes nationales ont déja désavoué.
I'Assemblée nationale du 2o avril , qui a trans On demande dans cet arrêté, 1 °. que les ci
" porté leurs fonctions aux municipalités , jus toyen5 détenus à Nîmes soient renvoyés hors du
" " qu'à l'échéance cornmune à tous les autres département du Gard, pour y être légalement
: brevets. condainnés ou absous suivant l exigence des
- XI. Les brevets énoncés en l'article VII ci CdS. -

' dessus, resteront d'ailleurs aſſectés aux créances 2°. Que les dommages causés à Nîmes soient
' , et hypothèqucs ordinaires prºcédemment éta entièrement réparés.
* ' blies sur les offices qu'ils représenteront, et en 3°. Que l'Assemblée nationale et le roi soient
| conséquence les créanciers pourront former suppliés d'éloigner de Nîmes le régiment de
Guionne.
opposition au remboursement desdits brevets ,
de la même manière qu'il en est usé pour les 4°. Que les catholiques de Nîmes et du dé
º ` autres créances sur l'état. partement soient réintégrés dans tous leurs
º XV. Néanmoins les difficultés relatives aux droits ; que leurs armes leur soient rendues.
:: objets contestés , n : pourront arrêter la liqui 5°. Que les canons soient remis dans le lieu
* dation des objets non contestés. où ils avoient coutume d'être placés. º

XVI. Le comité présentera incessamment à 6°. Il est décidé, par cet arrêté , que le
, l'Assemblée nationale le résultat des liquida comité de l'armée Jalès demeurera toujours en
activité.
tions, et l'état des difficultés qui n'auront pu
être terminées. 7°. Qu'il sera formé une députation conci
" , On a renvoyé au comité de constitution l'exa liatrice, pour être envoyée à la garde natio
| men d'une motion importante de M. Riquetti, male de Montpellier relativement aux troubles
tentlante à faire décréter, pour prévenir le de Nîmes.
Héau des cabales dans les élections, « qu'à 8°. Que si les moyens de conciliation sont
insuffisans , l'Assemblée nationale et le roi se
compter des prochaines élections, les fonctions
: d'électeurs fussent, pendant deux années, in ront suppliés d'intcrposer leur autorité pour
| | | compatibles avec toute autre fonction pu rappeller le bon ordre.
blique ». -
M. de Sillery , applaudissant à la conduite
Au nom du comité des recherches, M. de du directoire , a proposé ce projet de décret :
Sillery a fait le rapport d'un fait infiniment « L'#, ssemblée mationale décrète, 1°. qu'elle
grave. Il s'est rassemblé dans les plaines de approuve la disposition de la proclamation du
Jalès , au pied des Cévennes , une armée de directoire du département de l'Ardêche, qui
342

--
( 582 )
s'oppose à l'exécution de l'arrêté pris dans le XXII. I orsque dans le ressort d'un tribunal
château de Jalès , par le général et l'ét ... major de district il ne se trouvera qu'une desdites
de l armée fédérée. chancelleries, elle sera transférée près ce tri
2°. L éclare que l'arrêté pris par le général bunal.
et l'état-m.jor, après le départ des gardes na S'il s'en trouve plusieurs, le plus ancien dss
tionales, est inconstitutionel , séditieux , attem conservateurs des hypothèques et le plus an
tatoire aux loix , et nul. cien des greſ1 rs expt ditiona res, sero1: t de
3°. Que le président se retirera devers le roi, pr f rence a dtn s à l'exercice de la chance ilerie
pour le supplier d'ordonner aux tribunat x qui sera établ.e près le tribun : l de district.
d'informer contre les auteurs, fauteurs et insti l-ans l'un et l antre cas, l'office de ga rde des
gateurs de cet arrêté. sceaux sera , en vertu du présent décr, t, et sans
4°. !l sera défendu aux commissaires mon qu l soit beso:n de provisions ni de commissions
més de se rendre à Montpellier pour y prendre particulières, exercé à tour de rôle et suivant
aucunes délibérations , relativement à l'affaire l ordre du tableau par les juges du tribunal de
de Numes. - -

district, le tout sauf à statuer ce qu'il appar


5°. Déclare que le comité des gardes natio tiendra pour le département de Paris et a,.cien
nales de Jalès est inconstitutionel et incon - ressort des cours sup rieures , qui n'ont l)as en
regstré l' dit du mois de juin i77-1 .
• j°. Qu'il sera déf ndu aux gardes nationales
-

- X X Il. Les contrats assajettis à i'insinu , tion,


des départemens du royaume de se réunir pour au sceau ou à la publication , seront anssi pro
form r ancun camp fédératif, sans la permis yisoirement insinués , sc liés, et pnbl és près
sion du directoire du département ». le tribunal de district, dans l'arrond ssement
Ce décret a été adopté : seal ment M. Fré duquel les imm ubles qu'ils auront pour objet
teau a obtenu que l'épithète de séditieu.c se sans avoir égard aux anciens
seront situés ,
roit retirée. ' TeSSO r t S.
A une lettre de M de la Tour-du-Pin est M. Gossin a présenté de suite d'antres articles
jointe une adresse du régiment de l oitou , additionels relatifs à la liquidation des officčs
qui témoigne son repentir des délits dont il de judicature, qui ont été successivemeut dé
s'est rendu coupable. -
ci étés en ces ternmes :
« L'Assemblée a décrété que son président se Art. X !V du titre III. « Il ne sera procédé à
retireroit pardevers le roi, pour recommander la liquidation d'aucun office , qne collective
le régiment de Poitou aux bontés et à la clé ment avec tous ceux de la même compºgnie.
mence de sa majesté ». Néanmoins les titulaires d'offices , ` d 11s les
Articles additionels sur l'ordre judiciaire pré compagn1es qui refuseroient de se faire liqui
sentés par M. Merlin , et décretes dans le der, pourront, après le délai d'un mois , fixé
cours de /a séance du 7 septembre. par l'article II ci-dessus , se présenter seuls à la
liquidation : et alors ils seront liquidés sans dé
Art. XIX. « Les chancelleries établies près les duction des dettes, sauf le recours contre eux
cours supérieures et les présidiaux , ensemble de la part de leurs compagnies, pour leur faire
l'usage des lettres royaux qui s'y expédient, de supporter leur portion † les dettes com
meureront supprime s aux époques respectives munes , en principaux et arrérages ».
fixées par les articles 15 et 1- ci-dessus. Articles additioneis du titre premier sur , le
XX. En conséquence, et à compter des mêmes
époques, il suffira , dans tous les cas où lesdites remboursement des oſfices.
lettres étoient ci-devant nécessaires, de se pour Art. I°". « Les officiers de chancellerie , con
voir pardevant les juges compétens pour la con nus sous le nom de grands audienciers , coii
noissance immédiate du fonds ; et l'on se con trôleurs , gardes des rôles , conservateurs des
formera pour le bénéfice d'inventaire aux loix hypothèques, trésoriers, chauffe cire, cireurs,
de chaque lieu, autres que celles qui requiè scelleurs , et autres spécialement attach ks au
rent à cet eſf t des lettres royaux. service du sceau , dont la finance priInitive ne
XXI. Quant aux chancelleries créées par l'édit † être reconnue, seront liqnidés d'après
du mois de juin 1771 , près les siéges royaux, il es règles établies dans l'article III ci-dessus. . ;
en sera provisoirement établi une près chacun Il. Le comité de judicature présentera inces
des tribunaux de district, à l'effet de sceller les samment le mode de remboursement des siéges
ettres de ratification pour tout son ressort. des amirautés.
'( 383 )
Décret relatif à l'entreprise sur le port Séance du 7 Septembre au soir.
de Brest.
Deux affaires ont particulièrement occupé
. L'Assemblée nationale , ouile rapport de son cette séance. La première est un fait annoncé
comité de marine, sur l attentat projetté contre par une adresse de la garde nationale de Nines.
le port de Brest, par les forçats détenus dans Le coupable état major qui a présidé à la pré
l'arsenal , décrète : prétendue confédération de Jalès , après avoir
· Art. Ier. « La police des arsenaux , et l'exer tenté de semer la division entre la rnilice ma
tionale de Nimes et le régiment de Guyenne ,
cice de la justice dans leur cnceinte , ayant été a voulu ôter à la garde nationale les canons
maintenue par l'article Go du titre 2 dtl code
par l'article 1 , du tl tl'C
pénº l de la marine , et dont elle é toit en possession. Sur le rapport
de M. Voulans est intervenu ce décret :
14 de l'organisation de l ordre judiciaire , le « L'Assemblée nationale décrète que le roi
procès des accusés , complices et adhérens ,
doit être fait et parfait par le tribunal de la sera prié de donner des ordres pour que les
prévôté de la marine, conformément aux ordon pièces de canon qui sont en ce moment à la
nances actuellement subsistantes, pour la pu disposition des gardes nationales de Nîmes ,
leur restent provisoirement , et leur seront
nitron des délits commis par les forçats, l' As
semblée mationale déclarant que la forme de rendues, dans le cas où elles leur auroient été
procédure énoncée dans la nouvelle loi pé cnlevées. Sa majesté sera également priée de
donner tous les ordres n, cessaires pour le
nale, n'est point applicable aux forçats. tranquillité dans cette ville ».
maintien de la
II. S'il résulte des informºtions, la complicité A Saint-Etienne en Forez, il s'est fait le 4
d'aucun particulier françois et étranger, non du mois dernier une insurrection populaire,
détenu parmi les forçats, et jouissant des droits sous prétexte de la cherté des grains. Un sieur
de citoyen , il sera ſormé un juré pour le ju Berthéas, négociant , a été aceusé de moi lopo
gement dudit accusé, et le juré sera composé le, et le peuple s'étant porté jusqu'à demander
en nombre double de citoyens nommés par le sa tête , les officiers municipaux se sont déter
procureur de la commune , si l'accusé n'est minés à le faire conduire en prison , pour le
pas au service de la marine : et par l'officier sauver des atteintes de la première furie. Vaine
supérieur dont il dépend, s'il est au service précaution ! Le petiple, acharné, s'est précipité
militaire ou civil de la marine. Le prononcé dans les prisons , en a arraché l'infortuné Ber
de juré sera rapporté à la prévôté de la ma
rine , qui appliquera la peine et prononcera le théas , et l a massacré impitoyablement. Le
lendemain cette populace cffré née a élu une
jugement. nouvelle municipalité, et l'a contrainte de
III. Le roi sera prié d'enjoindre aux com baisser le prix des grains. Cependant la garde
mandans et intendans de la marine de veiller nationale de Saint-Etienne et celle d'un vil
sévèrement à la sûreté des arsenaux et bâti lage voisin se sont réunies à la maréchaussée ,
mens de guerre, de n'en permettre l'entrée et le bon ordre a été rétabli. Vingt-deux
qu'aux personnes connues et avec les précau malfaiteurs sont arrêtés et détenus dans les
tions convenables ; de faire arrêter tous les prisons.
hommes suspects , qui, sans mission , ni per « L Assemblée na t onale, après avoir oui le
mission, se seroient introduits dans l'enceinte compte qui lui a été rendu par son comité des
des arsenaux, des magasins, et sur les bâ rapports , des évènemens arrivés en la ville de
timens de guerre , et tous ceux qui tenteroient Saint Etienne en Forez , le 4 du mois d'août
d'y pratiquer les ouvriers ou gens de mer. dernier et jours suivans , approuve le zèle que
Le roi sera également prié d'enjoindre aux la municipalité , la garde nºtionale et la m ré
officiers municipaux des places maritimes de chaussée de cette ville, ainsi que la garde
veiller sur tous les étrangers et hommes in na tonale de Valbeunotte ont montré dans cette
connus qui y aborderoient, et d'en donner le occasion ,
signalement aux commandans et intendans des L)écrete que la connoissance , l'instruction
ports. - -
ct le jugement en dernier ressort des attroupe
IV. , L'Assemblée nationale charge son pré - mens , des crimes et des attentats commis dans
sident de se retirer devers le roi, et de remercier ladite ville de Saint-Etienne et ses environs,
sa majesté des mesures prises par elle pour la les 4 , 5 et 6 août dernier, spécialement de
sûreté du port de Brest ». l assassinat commis en la personne du sieur Ber
-
• •
( 384 ) . - · ··· ,. -

Brabant, et qui doivent devenir un centre de


s,
théa de l'élection faite par les séditieux de raliicment pour vos ennemis fugitifs et vos aris
que! ;ites cite is, sous le titre d ofticiers muni tocrates , auxquels se joindront encore les
cip ux, et des contraventions aux loix su , la 2'3,ooo brigºnds qui sont à Starbruk et aux
lib rte du commerce et G e la circulation inté
Deux-!'onts. C'est alors que le grand Frédéric
rieure des sºlºsstances, dont ils ont dù aussi- òt
Guillaume jouira du plaisir généreux de vous
après se rendre coupables , demeureront attri Secourir, quoique vous ne le méritiez guères à
bués au siége de J yon, et qu'il lui sera enjoint son égard , et quoique le comité autrichien de
de poursuivre ct punir, suivant toute la rigueur
Saint-Cloud et les gazetiers universels ne cessent
des loix . tant ceux d'entre les particuliers arrè de vous induire en erreur sur ses intentions.
tés et détenus qui se trouveront coupables , · [ue C'est alors que vous rcconnoîtrcz en lui le
tou3 autres fauteurs et instig teurs de tous ces véritable ami des François, et leur plus digne
cxcès. allié. — Patience. CARRA.
L'Assemblée charge son président de prier le
roi de donner les ordres lesplus prompts pour
Extrait d'une lettre de la HAYE, du premier
l'exécution du présent décret ».
septembre. -

« Les frères Ezéchiel de Rotterdam , qui


| Nouvelle victoire du roi de Prusse et de ses
a /'iés , sans verser une goritée de sang. achetoient depuis quelque temps les louis d'or
pot, r le compte des A ut richiens , viennent de
C'en est fait : l'orgueil de la cour de Péters rec voir tout nouvellement une commission
bottrg a lléchi, ainsi que co lui de la conr de illimitée peur en acheter à quelque prix que
Vienne, sous la sage poiit qne du roi de f'russe ce soit. Cette commission leur a été donnée
et do sos alliés. La Russie a fait sa paix avec la par M. Osy , pour le paiement des troupes au
Suède, le 5 du mois dernier. Les principales trichiennes qui descendent vers les Pays-Bas »
conditions de cette paix sont , I". que l'impé Nous croyons que ces achats de louis d'or
ratrice fera la paix avec la Porte-Ottomane , m'ont d'autre but que de donner le change sur
et qu'elle restituera toa 'es ses conquêtes : et ceux qu'on se prépare vraisemblablement à leur
2°. qu'elle renoncera , pour jamais, à tonte in ſaire passer de Paris , où l'on sait que lcs Autri
fluence sur les affair s du gouv rnement de chiens ont de très-bons amis qui ne manquent
Suède. — Cette paix a dû être ratifiée le 19 du pas de muméraire monmové. Par ce moyen , les
mois dernier, et garantie par la Prusse et par louis de Paris et ceux d'Ezéchiel seront con
l'Angleterre. La nouvelle vient de Hannlbourg , ſondus. |
en date du 3o aoùt dernier ; clle est très-sùre. Autres nouvelles très-siîres.
Eh bien , mes amis ! quand je vous disois 1°. Le conspirateur Maillebois s'approche
affirmativement, il y a tout au plus 15 jours, tout doucement de nos frontières ; il a loué une
que le brav e ric
l rédé laume
- Guil mettroit maison à Miastreicht. — 2°. Le nombre des bri
bientôt à la raison Catherine 1ſ , avois-je toi t ? † augmente aux Deux-Ponts et à Saar
C'est là nn homme que celui qui, au lieu de »ruck , et l'argent de France aussi. — 3". L'ar
faire égorger des milliers d'hoiumºs , pacifie mée sarde se foi me insensiblement à Nicº
l'Europe entière , en montrant seul Inent ses — 4°. 36 mille Autrichiens arrivent dans le Bra
, bataillons et ses ct nons ! Ce g néral-roi ne refuse bant, — 5°. La petite armée âristocratique dº
pas, comme Bouillé, de capituler avec les peu Carpentras prend des forces : ainsi voilà lº
ples voisins , quoique les chcfs de ces peuples quatre noyaux d'armée ( deux au dedans !
voisins aient été rébelles à la voix de la raison deux au dehors) que Maillcbois et Judas Gui
et de l'humanité. Mais ce n'est pas tout : l'En gnard desiroient tant voir sur pied ;- et si l
rope et la France principalem nt auront bien camp fédératif de Jalès en Vivarais avoit durº
encore d'autres obligations au graud Frédéric au lien de quatre moyaux , messieurs les !
Guillaumc, le vérit ble restaurateur de la paix nistres, les noirs , les impartiaux, auroient º
générale dans ce continent , vous verrez ces la satisfaction d'en voir cinq Ne dormº
jjraves Prussiens, loin de marcher jamais contro point , car nos enmemis veillent sans cessº !
les François, vous défendre peut-être contre
ces troupes autrichiennes qu'on traine dans le par-tout. C.... · ·|1 :1 » 11 I l
- -

On s'abonne à Paris , chez IBiiissoN , libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le pr
de l'abonnemcnt et la lettre d'avis, ct toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotique•.
Et chez tous losl Lbraires et l>irectcurs des Postes du ltoyaume et de l'Etranger.
r
S U P P L É M E N T A U No. C C C X L I I.
| 1 L. CARRA, P. GUxoT et J. B. VrrrrrReNE , Auteurs des Annales patriotiques,
à leurs Lecteurs (1).
4yant été tous les trois, jusqu'à présent, les seuls Auteurs et Rédacteurs dºs
Annales patriotiques , nozzs voyons avec surprise gme (ſes Jozºrºa/istes î/i/is
tériels, qäe de bas comp/aisans, sous /e titre c'e #/oaſºrés et Modºrateurs, ct
ºus le voile d'un patriotisme dont /a pusil/animité, ou p/utôt /a nu//ité, est
ºnnue, cherchent à insinzer dans /e pub/ic qtze /a sévérité de nos principes ,
lardeur de notre courage , la pureté de notre patriotisme, et /e respcct ido/dtre
# lºiés avons totºiours eu pour /a Nation, Za Loi, /'Assemblée nationale et
#ltoi, vont souff)ir désormais que/que atteinte et que/que a/tération. Non ,
ºlessieurs, et vous avez du voºs en appercevoir ; aous sommes les mémes,
**oujours les mé'mes qui avons eu /a satisfºnction de mériter que/que/bjs vos
º#ºrds et vos encourºgamens : rien n'est changé, ni d'ans nos iwe4ran/ab/es
llltllcipes, ni dans la·fè,meté de notre marc4e, ni dans /'esprit cſe ,otre Joie/va/.
Mous continuerons totºjours , avec le méma zèle et avcc la mente p/umle , à
#noncer les ennemis du bien pub/ic et à déconcerter totzs /eurs projets, sans
Jºais nous effrayer de /ezzr /'aime présexte , ni de /ezzrs persécritions futures ;
º continuerons à louer /es bel/es actions et à b/?meſ les mauvajses sans
ºPtion des personnes et sans considérations particit/ières ; nous ne cesserons
º mêmes de coopérer, autant qu'il est donné à notre inte//igence , mon
· seulement à Z'affºraissement de notre sainte constitution , mais aux progrès
ºes ae la raison et de la liberté aniverselles. -

º année d'eapérience dans /a /ecture de ces Anna/es, vous a prouvé,


essieurs, que jamais nous ne nous sommes écartés, d'un scul instant mdme ,
(I
* ſa voie sacrée qui conduit à l'autel de /a patrie ; c'est aux pieds de cet
* 7ue nous vivróns libres avec nos bons concitoyens, olé que nous périrons
ºvec eux Pour la cause commune. Dès long-temps , cl d {'(l'll mième la re volutiou,
ll0
llS en avions fait le serment.
- -
C... G... V...
il
âll
† Mercier n'est point, comme on auroit pu le penser, un des anteurs de ces Annales :
p§# et sans rien changer, les articles que Auteurs † remettent
les
râlemeIlt ºuille, soit
établie, soitd'après leur correspondance
enfin d'après particulière,
les avis ou lettres soit d'après
des deputés celle qu'ils
à l'Assemblée ont géné
nationale, ou
es étr - * _ * r -

angers qui prennent intérêt à leurs travaux.


- -Aux Auteurs des Annales. de sbirres frapper à ma porte , et demandant à
-

Lunel , lo 27 août. entrer de la part, disoient-ils, de la cour.


J'annr J'ouvre précipitamment; un commissaire, deux
r† le 1 1 juillet dernier que, dans la nuit | témoins et douze sbirres se présentent, et me
- e§ dix François domicil,és , parmi
t
| demandent à visiter tous mes papiers, mes ar
ayant qua º un vieillard de soixante-seize ans, | moires , mes malles, ctc. ; je remets tout : on,
r
| ºvoi§ ºe cinq ans de domicile à
Naples, | lut pendant trois lieures , et l'on ne trouva rien
§#tés et bannis de cette ville. N'en de suspect , puisque Je n'a jama# †
, ºerois §ſº un seul, je ne crus pas que je | lettre qui n ait apporté des nouvelles de France
que je † dans une liste générale, parce Après cette visite, qui dura trois heures, on
#ul# qu'on avoit quelques raisons | me dit que le roi m'exiloit de ses états, SOU1S !
i6 au 17 #ºº les traiter ainsi. Dans la nuit | peine de dix ans de galère, et on m'ordonna
* même mois, j'cntends une foule | de marcher en prison , il fallut obéir, et laisses
( 386 )
chez moi une femme éplorée, enceinte de six dans trois jours des états ecclésiastiques, sous
1uois. On me conduisit d abord chez mon frère, peine de mort. M. le cardinal de Bernis étoit à
logé à pcu de distance de chez moi ; on ſit la son évêclié d'Albanum; d'ailleurs il ne m'auroit
même visite , et après la signification d exil, point protégé du tout, puisque je n'oublierai
nons fûmes tous les deux conduits en prison , Jamais q,e 1 sieur Jean Berchoud , lecteur de
où l on nous mit dans un cachot , avec deux ce cardmal , que je vis souvent à Rome , me dit
hommes condamnés aux galères. Notre argent que ce ministre avoit ordre de celui de France
donné au geolier nous valut la grace de passer ( sans (toute Guignard ) de ne protéger aucun
dans une chambre occup'e par des pr.sonn rs françois , s i4 : etoit porteur d une lettre par
pour dettes. Quelques heures a | ri s notre e m ticu (iere du roi , v eilà pourquoi aucun ambassa
prisonnement, des banquiers franço s , de nos deur ne l ;t son d v oir. Nous partîmes de lRome.
ainis, coururent clie z l ambassadeur de l rance , A Livourne , in nºs pe1 s( cutions : nos signale
M. Taleyrand , pour nous , éclainer, et le prier Inens venoient d être envoyés par le gouver
d agir at pres du ministre des pote A/cton , afin meur à V4..., que je fus voir : celui-ci est le seul
de savoir de quoi l'on nous accusoit , mais cet qui veuille du bien à sa nation, et qui ne souffre
ambassadeur , aprè les av o r ccoatés froide pas qu on insuite un françois quand il en est
ment , leur ré:)ondit : * V. s, et , s , vous avez prév .11u (1). l'ar ses soins nous restâmes trois
ſait votre missiºn , je ſera : / t mienne ; il ies Jours à j vourne ; nous fûmes de-là à Gênes.
quitta , ct rien de satis laisant n s'en est suivi. Aucun irançois n'y pouvoit rester plus de trois
A dix heures du matin un notaire vint nous jotti s , inals par une laveur spéciale et avec une
apporter un écrit insultant et dérisoire, qu'il caution de qucl iu'un de connu , ct un sequin
falloit signer. Le texte italien portoit « que c11 argent , on obtenoit attant de trois jours
de notre bon gré , de notre pur mouvement , qu'on vouloit : observez pourtant qu'il falloit
et sans y être engagés par personne , nous cnaque trois jours renouveller le sequin. Enfin,
consentions à dix ans de galère , en cas de pour éviter toutes ces persécutions , et fatigués
retour à Napl s ». Nous refusâmes d abord de d être l unilies par-tcut, nous nous rendimes
signer cet é crit révoltant, demandant à con à Niarseill , où nous i lmes notre d position à la
moître nos torts , nos crimes : mais on persista municipalité, qui nous rcçut avec toute la bonté
à ne nous dire autre chose, sinon que c'étout possible , et qu. 11t partir notre déposition pour
l'ordre du roi. Nous demandâmes à être gardés l'Assemb,ée 11auonale , qui sûrement voudra
à vue cinq à six jours par douze sbirres , payés bien pr 1ure en consideiation le sort de tant
et nourris par nous , pour nous donner le temps de françº,s m tlneu1 c ux, et rendre responsa
d'arr«ng r nos affaires, mais on nous rel'us . bles de · ates ces lio, reu1 s M. 'l'alºyrand, l'am
Nous deni tndâmes ensuite la perinssion de bassau " , qui a sou 1 r rt qu on enlevât des
louer un carrosse à nos frais pour courir la tran,ºs cºnciliés qu'il connoit très bien, lui
Poste jusques à Rome , aſin «le passer plus qui nº do l Pas ignorer qu on n'a pu le faire
rapidement l'air infect et mortel des marais saus son consenteIn nt : et quand il ne l'auroit
l'ontins , et sauver des incommodités de ce lits su l n d iait aucune dén ,rche quand il
voyage ma ſ mine , enceinte de six mois ; nous en a été reluis, ainsi que le consul de France.
fûrn s refus s, et nous part 1m1es à 1 1 1 eures de vous plie , monsieur, de rendre ceci pu
du soir dans une voiture publique , conduits blic , ct de faire c nnoitre à nos coinpatriotes
de brig de en brigade par quatre sbirres jus Conninº11 l on tra le dans i'étranger des françois
qu'aux frontières, c'est-à-dii e , à liut postes !onnèt s, et devenus maineureux par la faute
distantes de Naples, pendant lesquell s il nous des ami,assadeus et par les Intrigues du mi
fallut donner à ces sbirres environ 2oo livres "stère trançois, au denors coinme au dedans ».
de notre monnoie , pour n être pont garrotés, J ai l llonneur, etc.
ainsi qu'on avoit fait à un François du nombre J. PRRs rREAU DURAND.
de ceux partis huit jours auparavant, âgé de
soixante-seize ans, qui n'avoit pas eu le temps
de se procurer assez d'argent pour se soustraire de
( ºº!°
1 ) Nousque
ne nommons pas cet n'imagine
notre ministère honnête françois,
quelque
à cette ignominie.
· Arrivés à Rome. le lieutenant criminel m'en lºcution ét quelqu 1mjustice à son é§. L'expé
voya chercher seul, et me signilia l' ºxil d - mon ºeace nous ap, * les jours à ne pas louer hºu
frère et de moi ( après avoir pris mon signale tement les patriotes qui ont d§ Places à la disposition
de laministres
de cour. C.pour ne Pas lcS CXpOSer
P aux Venge:
8eance8
ment ) dans vingt-quatre heures de Rome, et
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E ,
ET A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
J0 U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcz ER , et par M. Can RA , un des Auteurs.
Si le temps vouloit s'arrêter pour donner le loisir de remédier aux plus grands
abus, la législation alors seroit chose facile. LAcoN.

No. C C C X L I I I. Du Vendredi 1o Septembre 179o.


AS S E M B L É E N A T I O N A L E. dans la caisse des directoires de districts, il fau
droit donc qu'elles vécussent d'aumônes jus
Séance du 8 Septembre. qu'au 1°" janvier.
Le fait est, répond M. Treilhard , que les
L• distinctions de la vanité sont proscrites directoires n'ont encore rien reçu de la plupart
des maisons religieuses ; que ce ne sont pas
par un décret constitutionel duement accepté ; les revenus de l'année courante , mais ceux de
mais elles subsistent encore dans l'ame de l'or
l'année précédente, qui alimentent les maisons
† qui se croit au-dessus des autres religieuses ; que par l'article 54 du décret, les
lommes, et aux yeux du lâche qui se croit municipalités sont chargées de fournir les ser
moins qu'un autre homme. On assure même vices nécessaires aux maisons indigentes , et
qu'il est encore des siéges de justice dont les qu'enfin il est notoire que dans la plupart des
membres collectifs exigent impérieusement le
titre de nosseigneurs, et dont les membres 1 1onastères, il s'est fait nne incroyable dilapi
Particuliers se qualifient toujours de chevaliers : cation du mobilier, de l'argenterie, de l'ar
gºnt comptant ; ce qui sera pour la chose
º dit plus; on prétend qué, fidèles à leur pré publique une perte de plus de ccnt millions.
l#º; ils adjugent journellement aux parties
Pºidantes, des droits distincts , des taxes nuan Cet exposé, dont la conviction est dans toutes
ºes d'après ces qualifications qui ne sont plus. les ames, a été combattu par MM. Duval et
Cet abus a été déféré ce matin à l'Assemblée Destourmel , auxquels s'est bientôt joint M.
nationale , qui , me voyant sans doute dans Maury. ll a commencé par lancer les foudres
toutes ses petitesses qu'une vieille erreur cxpi de son éloquence sur la popu'ation des tribunes,
rante, n'apas daigné la réprimer pour uno qu'il croit animée contre lui, mais qu'il assure
†º de quelques heures, et a passé simple dédaigner, et « dont les violences, ajoute-t-il,
ºt à l'ordre du jour. ont quelqueſois arraché des décrets à l'Assem
blée nationale ». Ces dernières expressions ont
L'ordre du jour étoit la suite des réglemens
proposés ecclésiastique sur les forcé Ml. le président de rappeller à l'ordre le
Ord reS 1
par le etcomité
religieux
-
les chanoinesses -
séculières,
- - A
chaleureux orateur : mais soit que celui-ci ne
« le ºPPorteur étoit M. I reilhard. ſût plus maître de contenir son impétuosité ,
soit que la scène eût été combinée d'avance,
cr§ # par un premier article, de dé
9ue le trai » e r,»li c,i
il s'est permis de rétorquer l'avis à M. le pré
Par le décr traitement fixé pour les religieux, sident , et de l'accuser d'une complaisance
et du 13 février dernier, commen indigne de sa place. Un mécontentement uni
. " *** à
ºeroit c
r1 Co - - - - -

Vier 179u. urir, à compter du premier jan versela arrêté sur ses lèvres la parole outrageuse.
M. Foucault, son intime , l'a engagé lui
dé †ºrier, curé de Salives ( P ) a doman même à garder le silence ; M. Rºgnault, en
ºc, e #que du paiement fût ſixée au " requérant que le silence fût imposé aux tribu
près #ººhain, attendu disoit-il, que , d a nºs , vouloit que M. l'abbé fùt censuré : mais
#euses †ºt rendu , les communautés reli le calme s'est rétabli, et l'oratenr reprenant son
t tenues de verser leurs revenus
discours saus emportement, a conclu à ce que
343
( 383 )
les fermiers des cornmunautés ne fussent tenus M. le rapporteur a présenté la questien sous
de verser dans le trésor public les fonds de leurs ses divers aspects, et a fini par proposer un
fermages que jusqu'à concurrence, et à l'ex décret, qui détermine la distraction et sépa
ception du traitement qui a été alloué aux reli ration des deux corps du génie et de l'artillerie.
ieux, lequel traitement ils seroient obligés de M. de Boussemard a parlé en faveur du projet
† TG tm G ttl'e. -

proposé , mais la discussion a été interrompue


Cet avis, appuyé par M. l'évêque de Clermont, par la lecture d'une lettre de M. de la Tour
a occasionné de nouveaux débats, mais ils ont du-Pin , qui annonce que les ordres envoyés
été terminés par une rédaction de M. Camus, au régiment de Languedoc, cavalerie , pour
qui a été adoptée en ces termes : sortir de Montauban , ont été exécutés dans
« Le traitement fixé pour les religieux par le le plus grand ordre, et qu'il a été remplacé dans
décret de 13 février dernier, commiencera à la même ville par le rég,ment de Touraine.
être payé au premier janvier 1-91 pour l année Le régim ºnt de Noailles , en garnison à Car
179o, et à cette époque il sera fºit compte avec cassonne , avoit reçu les mêmes ordres pour
les religieux , qui se présenteront pour recevoir se transporter à Monta uian : mais le direc
leur traitement, de tout ce qu'ils auront reçu , toire dtt district a écrit au ministre et a fait
à compter du premier janvier 179o, et il ne leur ' dºnnº nder la révocat on des ordres de trans
sera rem's que la somme qui se trouvera né lation , attendu que la présence du régiment
cessaire pour compléter leur trait ment , et dcvenoit très-nécessaire en ce moment à Car
feront d'ailleurs par lesdits religieux les déclº c tssonne , pour assurer le bon ordre et la
rations qui seront prescrites ci-après A l'égard navigation du canal de l anguedoc. Ces éclair
des religieux vivant habituellement de quits et cissein ºns donnés par MI. Ramel , comtestés
aumômes, et qui sont demeurés dans leurs cou par M. dA'mbly, ont satisfait l'Assemblée , qui
vens, il sera pourvu ci-après. a repris l'ordre du jour.
Une lettre de M. Perrotin ( de IBarmont ) ex M. Fréteau a vivement réclamé un prompt
pose que, d, tenu depuis six semaines il ne voit travail du comité militaire sur l'organisation
avanc r en rien l'accusation port ( e contre lui. de l'armée , et M. Lucas y est venu joindre
« C'est au procureur du roi du châtelet , observe s s instances : et sur celles de M. Regnault, de
M. le Chapelier, que l' ccusé doit s'adresser ». Saint-Jean-d'Angely , il a été décreté à l'una
« C'est à M. le garde des sceaux , observe un nitnité que le rapport sur l'armée seroit mis à
autre, à accélérer l'exécution du décret de l'ordre du jour mardi 14 septembre au plus
l'Assemblée nationale ». \l. de Viiieu fait lec tard , et continué les trois jours suivans.
ture d'une lettre de ce ministre , qui annonce M. Thiboudat , officicr d'artillerie, a repris la
qu'il attend des pièces du comité des reclier
question commencée : il l'a agitée amplement,
ches. Un ineumbré de ce comité déclare que les et a ſini par deniander un mouvel examen du
pièces viennent d être envoyées au procureur eomité sur la jonction des deux corps.
du roi.
M. Bureau ( de Puzy ) demande expressémcnt
Séance du 9 septembre. que la troupe des mineurs soit réunie au corps
La commune de Bordcaux a ſait un don
du génie, ainsi que le corps de l'artillerie et la
compagnie des géographes militaires. Il me crairit
patriotique du montant des impositions dues point qu'un esprit de rivalité vienne altérer
par les ci-devant privilégiés. Les fabricans de cette réunion entre les officiers qui me dispu
outons de la même ville ont fait une offrande
teront jaunais que de patriotisme. Ce discours .
.proportionnée à leurs facultés. plein de vues saines et de riches détails , a été
On a accordé les honneurs de l'insertion au universellement applaudi : ensuite il l'a été par
"procès-verbal à une adresse très-patriotique des ticulièrement par M. Alexandre de Lameth ,
électeurs de la ville de Grasse. qui pourtant n'a pas embrassé le sentiment du
L'ordre du jour appartenoit au comité mi préopinant, mais l'avis du comité, lequel est
·litaire, au nom duquel Ml. le Bouthiilier a ſait décrété ainsi : º

un rapport sur la question de savoir , 1°. s'il « L'Assemblée mationale , délibérant sur l
· étoit utile de réunir les corps de l'artillerie et proposition du roi , décrète 1°. que les deux
du génie ; 2°. s'il étoit convenable d'unir le corps de l'artillerie et du génie continueront
corps des sapeut s au génie , ou de les laisser aussi, comme par le passé , de faire partie de
attachés à l'artillerie. celui de l'artillerie ; 2°. qu'il lui sera fait inces
( 589 )
"samment un rapport sur le plan du ministre sur · pourroit sortir de Paris qu'après sa déposition,
·la formation intérieure de ces deux corps , afin à la charge de se représenter lors de l'informa
qu'elle puisse prononcer sur le nombre d'indi tion contre le sieur Henry. G.
vidus de chaque grade, dont chaque corps de
vra être composé ».
On a renvoyé à la séance du soir la lecture A JV I S.
d'une lettre de la société des amis de la consti
M/M. les Abonnés , dont la jouissance date dn 3
tution et de la chambre générale du commerce octobre pour un an , du premier avril pour 6 mois ,
de Bordeaux, à laquelle étoit jointe une adresse et du premier juillet pour 3 mois, sont avertis que
contenant un voeu en faveur de l'émission des lcur Abonnement ſnit au 31 du courant , et priés de
assignats. renouveller avant le 2o ; comme aussi d'insérer dans
leur lettre une des adrcsses sous lesquclles ils reçoi
Le comité des recherches a ſait présenter par vent les /n males : · ctte précaution est absolument
M. Voyd-l le rapport d'un fait très-étrange : néccssa 1re pour ººj cr les doubles emplois.
c'est une lettre écrite par un comte Henry à une
dame marquise de Persan , et dans ces termes :
« La mine se charge ; elle sera bientôt com P A R I S.
blée : on est prêt à y mettre le feu ; on ne peut
calculer ses écarts; tâchez de vous garantir de Malgré les troubles affreux dont nos colonies
l'éclaboussure ; je vous donne cet avis comme ont été agitées, on voit avec une véritable com
ami; je laisse à votre papa à vous parler de lui ; solation qu'il s'y trouve encore de bons Fran
pour mol, Je vous assure que personne ne vous çois. Les volontaires du Port-au-Prince ont
aime davantage que — le comte Henry ». fait , le 12 juillet , le serment suivant :
« Nous François de la paroisse du Port-au
Cette lettre, trouvée par un nommé Pusse, Prince, rassemblés ici en corps de Volontaires,
blanchisseur, et par lui déposée au comité de jurons et promettons par les loix de l'honneur
la section de la Fontaine de Grenelle, existe en de nons sº courir et soutenir dans toutes les
original dans les mains du comité des recher occasions, de mous réunir d'esprit , de cœur et
ches. Ce comité a cru devoir remonter aux
sources; il a mandé la dame de Persan, qui, d'actions à tous les bons citoyens qui , n'ab
après quelques tergiversations, a déclaré « que jurant pas la mère - patrie , adoptent cömme
loi sacrée et fondamentale les décrets de l'As
la lettre venoit du sieurHenry Cordon, comte
semblée nationale , en date des 8 et 28 mars ,
de Z,yon, et qu'clle croyoit qu'il s'agissoit d'un et les instructions adoptées par ladite assem -
armement en Sardaigne , pour protéger une blée : promettons en outre de protéger et dè
contre-révolution en France ».
fcndrc l'assemblée coloniale de Saint-l)omingue,
Le rapporteur a proposé de charger le châ qui sera reconnue par le vœu général de la
telet d'informer contre le sieur Henry, et de colonie , en tant qu'e/le ne s'écartera jamais,
permettre à la dame de Persan d'aller où bon lui sons aucun prétexte, des décrets de l'As
sembleroit. semblee //alionale ».
M. Duval (d'Espremenil ) n'a vu dans cette Les volontaires de Saint-Marc ont aussi tous
lettre que les épanchemens de la confiance : il *juré le 14, qu'ils aimoient mieux mourir que
a tonné contre l'inquisition du comité des re · de prêter d autre serment que celui décrété
cherclles, et plus encore contre l'indiscrétion par l'Assemblée nationale. En conséquence ,
des tribunes, qui se sont permis plus d'une fois ils ont juré d'étre fidèles à la nation , à la
de manifester une improbation à laquelle M. Du loi et au roi. Quelques instances qu'on leur
val n'étoit pas encore accoutumé. ait faites , ils ont évité le piége qu'on leur ten- .
MM. Brillat et Populus regardent comme doit par l'addition et à la partie françoise de
un vain bruit cet avis de l'armement de Sar Saint-Domingue. M. Renaud, capitaine, leur
daigne ; M. Martineau croit qu'il est de la . donna l exemple, qu'ils suivirent de concert. V.
"prudence de tout sonder, en de retenir à Paris
a dame de Persan au moins jusqu'à interroga
toire subi : et l'Assemblée, après quelques dé Strasbcurg, 1°r septembre.
bats, a décrété, sauf rédaction, que le pro
cnreur du roi informeroit dans le jour , en On assure ici que les troupes des cercles, armées
ce qui regarde la dame de Persan, et qu'elle ne pour soutenir la cause de quelques tyrans et
( 39o )
eombattre les Liégeois, ont mis bas les armes de l'amiral Howe sera obligée d'y rentrer bientôt*
vant les étendards de la liberté ; que les Liégeois, ainsi cette campagne ne se passera qu'en frais
invités par les ennemis, s'en sont approché s, énormes , occasionnés par les manoeuvres du
et se sont mêlés parmi eux ; que l'on s'est em ministère de France, qui a fait tous ses efforts
brassé de part et d'autre , et que les femmes pour susciter la guerre la plus injuste entre
étant survenues à ce nouveau traité de paix, les deux puissances amies, et y prendre part. C'est
Munstériens, les Palatins et les Liégeois ont ainsi que les peuples sont foulés, écrasés d'im
fini par danser en rond au lieu de s'égorger. pôts, et sacrifiés aux caprices de trois ou quatre
Cette nouvelle n'auroit rien d' étonnant , car enne1nis jurés du genre humain. J^.
toutes les querelles de nation à nation doivent
D E L I E G E , le 3 l aoiî t.
finir ainsi, en dépit des rois ct des amis des
rois : et si l'événement qu'on nous annonce dans Le conseil général de notre cité vient de
cette nouvelle n'est pas vrai aujourd'hui, il sera faire passer à S. M. Prussienne le plan provi
vrai demain , sur-tout si nos frères les braves soire de sa nouvelle municipalité , et lui en
Liégeois ont le soin de répandre en langue alle voue l'hommage , en réclamant sa puissante
| mande , dans un grand nombre d'écrits impri protection contre les atrocités presque conti
més, la décl. ration des droits de l'homme et nuelles des troupes des cercles. Battues dans
les principes sacrés de la souveraineté absolue toutes leurs tent itives , et forcées de se retirer
des nations. C.... avec plus ou moins de pertes , elles n'en com
AFFAIRES POLITIQUES ÉTRANGERES. mettent pas de moindres horreurs dans tous
les cantons où elles se portent.
D E V I E N N E , le 22 aoû t. En conséquence , les Liégeois, toutes les
villes et bourgades de leur ressort, supplient
Le marquis de Noailles , ambassadeur de sa majesté d interposer sa médiation pour
| France en motre cour , a pris congé, et retourne mettre ſin au despotisme cruel de la chambre
à Paris avec l'abbé Desnoyers , son secrétaire de VV etzlar.
d'ambassade. Comme il ne doit plus revenir , il Nota. Nous regrettons de ne pouvoir pré
a ordonné qu'on vendit ses chevaux de main
senter cette longue adresse à nos lecteurs.
et les meubles de son hôtel. ll paroît assez sin C'est la cause même des François que les Lié
gulier que cet ambassadeur quitte Vienne au geois y plaident ; et l'exemple § intré
moment même que leurs majestés siciliennes y idité doit nous apprendre à braver toutes les
arrivent , et presqu'à l'époque du couronne l§ dans lesquelles notre aristocratie veut
ment de Léopold. Seroit-ce un signe de rupture nous plonger , soit par la force, soit par la ruse
avec la France ? La plupart des François sem en corrompant nos troupes de ligne, soit en
blent au moins le desirer, et voudroient voir la
Prusse réunie à leurs intérêts : le temps seul en nous divisant , comme elle le tente déjà, en
semant de l urgent. V . -

feroit voir les avantages : les pº triotes françois


s'e 1 promettent beaucoup. . / . \

D'A M s T E R DA M , le 29 ao4t. A V I S.

L'amiral Kingsbergºn est rentré depuis quel La personne qui nous a donné l'avis du
ues jours au I'exel avéC la plus grande partie dépôt de la succession d'un sieur de Belle
de sa ſlotte, laissant seulement quelques vais ville, entre les mains de Ml. Duchillau, ci-de
seaux de moyenne force aux Anglois, pour être vant gouverneur de Saint-Domingue, est priée
réunis à ceux qu'ils arment, Cette dernière de nous faire connoître l'adresse de ce M.
flotte croisera , dit-on, dans la Manche : mais Duchillau , ou de nous indiquer les moyens
ce ne sera pas pour long-temps, ou plutôt elle de la trouver. Plusieurs particuliers nous de
aura à peine le temps d y paroitre. Celle de mandent cette adresse. C...

On s'abonne à Paris, chez BuissoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le priº
de l'abonnement et la lettre d'avis , et toutes les lettres pour les Auteurs eles Annales Patriotiques. .
Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger. - -

ll paroft toits les jours un TVnméro de ce Journal. Prix 36 liv, pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 lit .ponr
% moisyſranc de port, par la poste, pour tout le Royaume. L'abonnement ne commcnce qne du prem. d'un moll,
On s'abonne aussi , à la méme adresse , pour la BO UCHE DE FER.
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
IO E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ,
J o U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcret , et par M. CARRA , un des Auteurs.
# loix ne sont vivantes que par l'activité et la continuité de leur
exécution. BAcoN.

No. C C C X L I V. Du Samedi 1 2 Septembre 179o.


As sE M B L É E N AT I O N A L E. généreux citoyens : ils vivront éternellement
pour la gloire, car ils sont morts pour la li
Séance du 9 Septembre au soir. § ils sont morts pour l'assurer à nous es
à nos descendans : leur sang fécond ſera re
Le comité de constitution a fait rendre deux naître une race d'hommes anis des loix , ter
décrets particuliers, l'un pour fixer à Privas ribles à leurs infracteurs, redoutables aux en
le chef-lieu du département de l'Ardêche ; nemis du dehors. !

l'autre pour établir à Montivilliers , départe Que ces ennemis, s'il en est, voient avec
ment de Seine inférieure, le chef-lieu d'un sollicitude quels hommes sont ces François,
district dont le tribunal sera au Havre. qui, passant de leurs tranquilles foyers dans
La garde nationale de Versailles a fait une les cliamps de la guerre, armés par la loi, pour
députation, pour demander l'érection d'un la défense de la loi, ont vaincu et étonné de
monument à l'étermelle mémoire des soldats leur courage ces vieilles bandes, pour qui les
citoyens de Metz, qui, dans la journée du 3 1 dangers ont le charme du devoir et de l'ha
août, ont perdu la vie pour le salut des loix, bitude.
Sur une pyramide érigée aux portes de Nanci, Vous demandez un monument. L'éternel
seroit gravée cette inscription simple et tou monument est la constitution françoise qu'ils
chante : ont défendue , qu'ils ont peut-être sauvée. Le
Ici sont morts pour la patrio ooo soldats marbre et l'airain seront dispersés ; mais le
citoyens, le deuxième mois de l'an deuxième souvenir de ces grandes actions sera durable ,
de la liberté. -comme le sentiment et la vertu même.
· La réponse de M. de Jessé, président, est L'Assemblée voit avec approbation l'enthou
trop § pour que nous ne nous fassions pas siasme rapide qui vous porte à honorer des
un devoir de la rapporter en entier. frères que vous imiteriez ; elle prendra en con
« Le vœu que vous venez de manifester de sidération l'objet de votre demande ».
vant les représentans de la nation , est à la fois L'Assemblée a entendu la lecture et ordonne
l'accent du courage et celui du civisme ; vous l'impression d'une adresse de l'assemblée géné
déposez des guirlandes funéraires sur la pierre rale du commerce de Bordeaux. Ces négocians
qui couvre † héros qui sont morts pour la demandent 1°. que les assignats, au moyen
atrie ; ils ont eu le bonheur de sceller de desquels la dette exigible doit être remboursée,
eur sang, et presque sans délai, le serment aient un cours force et ne portent pas intérêt ;
qu'ils avoient fait de mourir fidèles à la cons 2". que leur émission ne s'effectue qu'au 15
titution. février prochain ; 3°. qu'à compter du jour de
Vos regrets sont aussi mâles que touchans : la publication du décret, la dette exigible com
citoyens-soldats, vous savez que la vie du brave mence à être acquittée en billets ou promesses
· est courte, mais qu'elle est pleine , et que sa d'assignats : 4°. qu'il soit créé et mis en circu
perte est compensée par la louange de ceux lation de petits assignats depuis 12 jusqu'à 1oo
ui sont dignes de lui ressembler , vous con livres. « Les heureux effets de cette opération,
solez dans leurs tombeaux les mânes de ces disent les négocians de Bordeaux, demeureront
344
( 592 )
autant que la constitution , et l' ºsscmblée na IV. Les indemnités accordées à quelques
tionale aura sauvé encore une ſuis la patrie ». curés de Paris et autres, pour réduction de
M. le Chapelier a fait rendre un décret, par rentes , seront supprimé es.
lequel le libre exercice de culte a été accordé V. ' es indemnités , soit de franc-salé , soit
aux protestans qui liabitent les quatre terres de ... r ts et c 1i t r e soit de droits de pareille
de la ci-devant province de Franche-Counté , n t tre , soit de vi 1 ° ts de péage , accordées à
conquises par Louis XIV sur le duc de VVir qu l [ttes commun , ut s ou , tablissemens muni
temberg , et qui dépendent aujourd hui des cipaux , cesseront d avoir lieu, à compter du
départemens du Doux et de la haute-Saône. 1" j nvier 1791.
Le reste de la séance a été occupé par la V1. il sera stat ,ur l'indemnité ou supplé
suite du rapport de M. Treilliard sur le traite ment qui pourroit"être n cessaire à l'hôtel
ment des religieux. Nous rapporterons demain royal des invalides . après le rapport qui sera
les articles de crétés. fait incesse mm nt sur cet établissement.
V Ii. Les secours accordés à des paroisses
Séance du 1 o septembre. part.cui èr s , lié:)itaux, il spices, hôtels-dieu,
liôpit.iux d'en 1 1 , - trouvés , ne seront plus
C'est un droit pour le bon citoyen de con ſoul mis par le tr - r public , à compter du 1 ° F
courir à l'édifice du bien public : c'est un de j,:: iv ;. , 1 o 1 ; il s rt pourvu à leurs besoins
voir pour le représentant de la nation d'ap j'.. r l s ni un cipalités et les départemens res
porter la contribution de sa pensée dans l,t
p tiſs,
masse des pensées qui forment la matière pre
mière de la loi : en vertu de ce droit, en exé V 'i. A compter de la même époque , 1er
cution de ce devoir , M. Boucle a proposé janvier 1-) .. les s cours accordés à quelques
au coin.té d'impositions un plan d subvention maisons et com numat,tés religieuses , ne seront
qui ne port roit ni sur l'il du trie 11i sur les plus pare ileinent pavés par le trésor public ,
biens ſond .. x |. Malou , t ob er , , ingénit use au moy n dºs dispositions arrêtées par l A -
mcnt , que l' mpôt p1 oposé ne portera domc sºml lé 11 tonale , pour assurer à tous les
sur rien ». i , Assemblée nationale ordonne m mbr s desdites ( ommunautés et maisons une
honnête subsistance.
l'impression du projet
IN. Il sera statué sur le traitement accordé
M, le Brun a continué son rapport sur toutes
les , art. s de la dépense ;ºubliqu · : et l'Assem aux anci : s j suites , et à quelques veuves et
blée sur sa proposition a dé crété les articles sui en 1ans de personnes attachées à l'administra
VanS : tion , si r l ra;ºport du comité des pensions ct
du comit ecciés stique.
Communautés , maisons religi ºu : cºs , secours , X. Les traitemens accordés à l'inspecteur
subsistances , c'c. général des hº taux , à quelques médecins
att, chés à des l, ôpitaux et maisons de charité
Art. Ier. « Les rentes et in l ºmnit. s de torres par culi res , cesseront d'avoir lieu à dater du
et droits réels ci-devant payés à dive1 sºs ab pi m r octobre de la présente année.
bayes, communautés religieuses, seront sup Il ne sera plus accordé sur le trésor public
prim es. d · fonds pour l' entretien , réparations , cons
Les rentes aſſectées aux missions du Vent . tructions d'églises , presbytères, liôpitaux ap
celles qui appartiennent à des l1ôtels-L)ieu , l ò p ºrt, mans à des mºunicipalités.
pitaux d enfans-trouvés et autres hôpitaux , à Et cependant l'Assemblée nationale se réserve
titre d'indemnité de terrein ou de droits réels , de statuer sur les églises et autres édifices sacrés
seront portés à la dette publique et lºy és par c tnmencés, après le rapport qui lui en scra
les payeurs des rentes de l'hôtei-de-ville. lait par le comité ecclésiastique.
Il. Néanmoins il sera sursis à statuer sur la XI. L s fiefs et aumônes , donations , cens,
rente de 25o,ooo liv. qui se passoit aux quinze redevances aſſectées à quelques bénéfices ,
vingts, jusqu'à ce que le coniité ecclésiastique chapelles, etc. , seront payées ainsi , et à qui
ait rendu compte de la situation de cet hôpital. il sera décrété par l'Assemblée nationale , sur
III. les rentes représentatives de dîmes réelles le rapport du comité ecclésiastique.
ou prétendues, seront supprimées, XllI. La commission établie pour le soula
( 395 )
gament des maisons religieuses, sera supprimée témoigné à l'Assemblée le même empressemcnt
du jour de la publicâtion du présent décret. à ce sujet. Ce1at cinquante négocians de Rouen ,
XIV. Il ne sera plus distribué de remèdes dans malgré la présence de M. le Couteulx de Can
les provinces aux frais du trésor public , ni de teleu , qui est parti pour Rouen sans congé,
drogues du jardin du roi pour les pauvres des afin de soutenir, dit-on , l'opinion du Gene
paroisses de Paris ». vois, son intime ami , ont également montré
leurs bonnes dispositions à recevoir ces assi
Dépenses diverses. gnats : enfin tous les véritables gens de bien ,
tous les bons patriotes, tous ceux qui préfèrent
Art. Ier. « Les secours aux Acadiens leur se le bien public à leur intérêt personnel , sont du
ront continués sur le pied actuel, et il sera pris même avis, et ccla, d'après les discussions les
les moyens les plus prompts et les plus efficaces † sages, les mieux développées, et l'examen
pour leur subsistance et travail. e plus mûr, qui ont eu lieu soit dans plusieurs
II. A compter du 1er janvier 1791 , le trésor écrits, soit dans plusieurs séances aux Jacobins.
public ne sera plus chargé de la dépense des La nouvelle émission des assignats donnera le
approvisionnemens de farines pour la halle de coup de mort à l'agiotage ; ce qui excite natu
Paris, ni du loyer des moulins de Corbeil ». rellement les agioteurs, les banquiers, les finan
Madame de Persan , dans une lettre ſort tou ciers et les gros capitalistes contre ce plan :
elle affermira la paix et la constitution par la
chante, se plaint d'avoir été privée de sa liber vente des biens ecclésiastiques ; elle attirera
té, en se lonant cependant des procédés de la dans le bon parti les petits créanciers de l'état
garde nationale.
et les propriétaires d'offices supprimés ; ce qui
M. de Beaumetz a observé que le décret désole les contre-révolutionaires , et porte la
rendu n'ordonnoit point l arrestation de ma rage dans le cœur des noirs, des impartiaux et
dame de Persan , mais seulement qu'elle ne des ministériels : d'où l'on doit conclure que le
pourro.t s'éloigner de Paris sans avoir fait sa projet est excellent. C....
déposition. L'Assemblée a fait lire le décret,
et en a ordonné l'exécution littérale.
(La suite demain. ) T'ravail continuel de l'aristocratie.

On congédie journellement, dans toutes les


^ A J^ I S. garnisons, beaucoup de soldats dont le temps
est expiré, et qui desireroient continuer leur
MM. les Abonnés, dont la jouissance date du 3 service. Le Inotif du ministre , dans cette abo
octobre pour un an , du premier avril pour 6 mois, minabl,: manoeuvre, est facile à comprendre ;
es du premier juillet pour 3 mois, sont avertis que
leur Abonnement finit au 3o du courant , et priés de il présente trois points de vue favorables aux
renouveller avant le 2o ; cornmc aussi d'insérer dans projets des ennemis publics ; 1°. de priver les
leur lettre une des adresses sous lesquelles ils reçoi régimens de soldats dont le patriosisme est for
vent les Annales : cette précaution est absolument mé ; 2°. de dissoudre ainsi l armée peu à peu ;
nécessaire pour éviter les doubles emplois. et 3°. de forcer les soldats congédiés, qui sont
sans ressources, à s'en aller servir chez l'étran
ger, ou à périr de misère. M. la Luzerne, pour
P A R I S, le 9 septembre. se conformer à la marclie du ministre de la
guerre, fait aussi porter dans les troupes de la
Quatre cents négocians de la ville de Nantes marine , entre les mains des états-majors , les
ont écrit à l'Assemblée natiodale qu'ils accepte masses des sous-officiers à 36 livres, et celles
roient avec reconnoissance la mouvelle émis des soldats à 24 livres : le tout pour exciter dans
sion des assignats-monnoie, parce qu ils en sen ces troupes , comme dans les troupes de terre ,
toient la nécessité et l'avantage réel pour la des mécontentemens qu on caractérisera ensuite
nation, quoique ce ne fût pas leur avantage caloinnieusement d'insubordination et de ré
particulier. La ville de Bordeaux a fait parvenir volte.
le même vœu. Les directoires des départemens Tandis que les ministres.de la guerre et de
Je l'Indre, de Loire, de la Nièvre et du Cher, la marine travaillent ainsi l'armée † ministres
et le directeur des forges de la Chaussade, ainsi du sacerdoce travaillent les colléges. Le ci
que la compagnie des houilles à Douai, ont devant monseigneur d'Auch a fait menacer du
( 594 )
fouet les réthoriciens de cette ville , s'ils s'avi Frontières de la Lorraine allemande.
soient de représenter la sublime tragédie de
Charles IX, Monseigneur a une frayeur ex Ne cessons point, mes amis, de porter nos
trême que la jeunesse n'apprenne à connoître regards vers les frontières et sur-tout vers celles
et à exécrer les prêtres scélérats et les reines sans de la Lorraine allemande. On nous écrit sans
pudeur; ce qu elle apprendra cependant mal cesse et de toutes parts qu'à chaque instant on
gré lui, en lisant bien l'histoire de la cour de voit passer et repasser pour Trèves, Saarbruck
France , et en récitant par coeur les scènes de et Luxembourg des ofiiciers courant à franc
Médicis et du cardinal de Guise. étriers, des équipages et des voitures de rou
D'un autre côté , l'auteur du journal intitulé, liers bien couvertes et très-pésamment chargées.
Correspondance générale de l' Europe, a été Lambesc paroit tantôt au milieu de son régi
condamné à une amende de 5o liv. par la muni ment, tantôt à Sarguemines où se tiennent fré
cipalité de Reims , pour avoir parlé, dans son quemment des assemblées secrètes dans les
numéro 5 I , du sardanapale Louis XV , et quelles, après avoir insulté par des ricannemens
# avoir observé que la prime accordée par et des discours les plus insolens, à la sagesse de
e conseil du roi aux fournisseurs de bestiaux nos législateurs et aux décrets qu'ils ont rendus
dans les marchés de Sceaux et de Poissy, n'a au nom du véritable et unique souverain, qui
voit point été décrétée par l'Assemblée natio est la mation , on avise aux moyens de tromper
nale, et que conséquemment elle étoit illégale le peuple par de magnifiques promesses. De mi
et nulle. Nous ne concevons pas comment la sérables curés , pétris de fanatisme et d'igno
municipalité de Reims, composée en général rance , entriennent des correspondances avec
d'assez bons patriotes , a pu se laisser égarer à d'autres prêtres allemands aussi fanatiques et
ce point : ne sait-elle pas que la vie scandaleuse aussi ignorans qu'eux : et les uns et les autres
des. despotes appartient toute entière à l his s'en voit criant dans les villages circonvoisins,
toire , et que c'est en exposant cette vie toute au sacrilége et à l'impiété. Mais les habitans des
nue aux yeux de la postérité, qu'on peut arrê villages apperçoivent heureusement le piége et
ter ceux qui tenteroient de les finiter ? Ne sait l'imposture ; ils savent bien que c'est pour con
elle pas aussi que c'est le devoir de tout écrivaiu server leurs gros bénéfices et leur ancienne do
vrainuent patriote, d'avertir le public toutes les mination sur les peuples, que ces prêtres crient
fois que le pouvoir exécutif en piète sur les aussi fort, Ces prêtres ne voudroient pas que les
droits du pouvoir législatif et sur la sonverai habitans des campagnes fussent éclairés et qu'ils
neté de la nation. A quoi serviroient donc la eussent la faculté d'être éligibles dans toutes les
révolution et la constitution , si les nouvelles laces du clergé actuel; mais ces prêtres auront
municipalités ignoroient les vrais principes, et § faire , les habitans des campagnes voient
si au lieu de soutenir lcs droits souverains du bien clairement que , par la déclaration des
peuple ct les satyres lancées contre les tyrans, droits de l'homme et la nouvelle constitution ,
elles favorisoient lés écarts du pouvoir exécutif ils seront nécessairement habiles et éligibles à
et étoufſoient la voix des censeurs publics ? toutes les places du clergé actuel, comme à
Helas ! je ne le vois que trop , si la révolution toutes les fonctions civiles. Voilà le véritable
est faite de ns les choses , eile n'est pas bien motif de la rage des prêtres fanatiques. Cette
avancée encore dans les esprits. Etudions donc rage , ainsi que les menées de Lambesc et de
avec soin la philosophie de notre constitution , ses aristocrates , auroient déja produit bien des
et guérissons-nous au plutôt de ces habitudes et calamités sur les frontières de la Lorraine alle
de ces réminiscences serviles qui, depuis mille mande , sans les braves gardes nationales de
ans, avoient fait du peuple françois le peuple le ces frontières , dont le zèle et le patriotisme
plus vil et le plus méprisable de la terre. C..... méritent les plus grands éloges. C....
On s'abonne à Paris , chez BuissoN , libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera , franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Anhales Patriotiques,
Et chez tous lesl Lbraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
Ilparoft tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 56 liv. pour un an, 18 lio. pour 6 mois , et de 9 liv. pour
5 mois, franc de port, par la poste, pour tout le Royaume. L'abonnement ne commence que du Prem. d'un mois.
..

On s'abonne aussi, à la méme adresse , pour la BOUCHE DE FER.


r
ANNALES PATRIOTIQUES ET LIT !'Eſ AIliES
I) E L A E R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ,

| J O U R N A L L I B R E , par tºne Société dº/crivaias Patriotes,


dirigé par M. l4 e Rcz LR , et par A.Z. CARRA , ºn aées Aa éeters.
L'harmonie cst le produit du combat des élémeiis contraires. BAcoN.

No. C C C X L V. Du Dimaaz/lc/ e t2. Septembre i79o.

ASSEMB LÉE N A T I O N A L E. Cette forine, réplique M. Riquetti , est une


subversion de tous lesprincipes du gouvcrne
Suite de la séance du 1o Septembre. ment représentatif, elle tendroit à anéantir
la délégation des représentans du souverain ,
Os a entendu un rapport fait par M. de la à établir une ſausse représentation on contra
JRochefoucault, au nºm du comité de liqui- | dietion avec la seule représentation légale.
dation, et on a ordonné l'impression du pro- | L'Assemblée a décrété que la question des as
jet de d,'cret où il propose d'admettre, dans | Signats ne seroit pas décidée avant le 17 d2
les acquisitions de domaines nationaux, tous | ºº ººis . - •

les titres de la dette exigible. -On a repris la discussioa sur cette mati,re ;
Deux lettres des députés extraordinaires du | M. Condrin a parlé en faveur de l'émission ;
des m...nti ſuctures, deinandent ,
COlI1II1ſ2I'Cc C t M. Perlicr l'a combattue. Mi. Malouet , eIl
« qu'attendu le trop grand éloignement de | * ºººoºçºnt aussi pour l'adversaire des assi
plusieurs places de coiiimerce , pour que leur | gnºts , a éclaté contre les écrivains émission
voeu sur l'émission des assignats puisse parvc - | iºai/ºs qui appellent , dit-il, la réprobation pu
nir avant le 1o de ce nos, époque jnsqu'à | blique sur cºux qui ne sont pas de leur avis.
laquelle l'Assemblée a décrété de prolonger Alors M. Barnave a dénoncé un pamplilet
la discussion, elle soit prolongée de nouveau | ayant pour titre : Jºſluence des assignats sur
jusqu'au 17 ». - à prix du pain ct du vin. 1

Ljeux adresses venant des départemens de M. Dupont de Nemours s'en est déclaré
Saône et Loire, et de Seine et Loire , expri- | l'office
ment un vceu pour l'émission des assignats ,
l atteurd'ami
, et adusoutcntl
peuple ,qu'il avoit cru
en publiant son faire
opi
comme le seul moyen préférable dans les Gir- | nion avant que la loi eût prononcè,
constances actuelles. M. Duval a promis aussi de déployer tout
· La chambre de commerce , et les manufac- | son zèle contre les assignats , et tandis qu'on
tures de Lyon, dans un mémoire lu par M. | demandoit d'un côté que le painphlet fût en
Périsse,expriment la plus grande répugnance voyé au châtelet , de l'autre côté on votoit
pour l'émission des assignats. des remercîmens à l'auteur.
M. Riquetti s'est levé, et argumentant de C'est dans cet état de contrariété que la
cette fluctuation de l'opinion publique , il a séance a été levée.
demandé que la décision de cette impor
tante matière ne fût pas prononcée avant le Séance du 11 septembre.
17 du mois, ni retardée au-delà du 24. - -

M. de Landine, en adoptant l'avis de la L'hiver approche, et avec lui la détresse et


prorogation, s'est plaint de ce que son opi- | la faim viennent menacer cette multitude im
nion négative m'étoit pas encore imprimée , | mense à qui il faut donner le pain de tous
tandis que l'affirmative circule avec profusion, | les jours, qui ne connoit que le besoin du
et il a demandé que l'on consultât lcs direc- | pain, à qui tous les moyens sont égaux pour
toires de département, avoir du pain, et qui le • #•
( 396 )
ment des mains du despotisme on des mains cimonie ne vinssent pas favoriser l'impunité des
de la liberté. Ce sont des ennemis commencés, malfaiteurs.
dont il est nécessaire et facile de faire des amis. Ensuite ont été adoptés les deux articles qui
'I'elle cst l'idée qui agite en ce moment tous suivent :
les vrais patriotes. M. Boncerf, dans un nou « A compter du premier janvier 179i , toutes
veau méinoire, couronné par l'académie de les dépenses porté es dans l état imprimé des re
Chàlons , a démontré la facilité d'ouvrir dans venus et des dépenses variables, seront rappor
les plaines ci-devant champenoises des atteliers tées sur les départenens ».
de défrichemens , de desséchemens , de plan La réduction est de 4 5oo,ooo liv.
tations qui, en occupant l'oisiveté , appelleront « Toutes les dépenses qui concernent les co
la salubrité et l'abondance. M. Bailly annonce médiens , les frais de la garde militaire, la dé
aujourd'hui ce mémoire à l'auguste Assemblée, pense des pompes, ne seront plus à la charge
en la conjurant de daigner accélérer la légis du trésor public ».
lation sur ces importans objets dès long-temps M. Lebrun a proposé de faire un fonds de
préparés par le comité d'agriculture. 2 millions 5oo.ooo liv pour les dépenses impré
L'Assemblée a ordonné que son comité d'a vues. Cette d.sposition a été renvoyée aux co
griculture et de commerce continueroit , à la 1nité des inpositions.
séance de mardi soir, son rapport sur le dessè Trois matières importantes se présentoient à
chenent des marais ct les délriciiemens. l'attention de l' Assemblée nationale : la conti
nuation du rapport sur la dépense publique ,
I'Assemblée a aussi chargé son comité d'im le commencement du rapport sur les imposi
positions de lui ſaire , dans le plus court délai , tions , la discuss on sur les assignits : la préfé
un rapport sur les droits d'aides. rence a été donnée au travail sur les imposi
Sur la proposition de M. de Cussy , amendée tions , présenté par M. de la Rochefoucault.
par MM. d' André et Martimeau, « l'Assemblée Le rapport a été retardé un instant par la
nationale décrète qu'il sera formé un comité lecture d'une lettre de M. Necker , arrêté à
· de sept de ses membres pour faire l'exam n et Arcy-sur-Aube, par la municipalité et les gardes
le rapport des réglemens sur le fait des mon nationales, qui considèrent, est-il dit dans leur
noies ; ce comité sera autorisé à faire procédér procès-verbal, « que l'Assemblée mationale ayant
devant lui , par les gens de l'art, à toutes expé décrété la responsabilité des ministres de l'état,
riences nécessaires , soit sur la monnoie de bil cette responsabilité devient nullé s'ils peuvent
lon, soit sur la basse monnoie ». se retirer de France avant d'avoir rendu leurs
Adoptant aussi un projet présenté par le co comptes; et qui, fondés sur ce motif, se croient
mité de marine , l'Assemblée mationale décrète autorisés à retenir M. Necker jusqu'au moment
« 1°. que les sous-lieutenans de vaisseaux auront où ils connoîtront les dispositions de l'Assem
blée nationale ».
leur logement sur les vaisseaux , immédiate -

ment après les officiers d'un grade supérieur. Après un mouvement assez vif, dans lequel
2°. Que les officiers militaires qui ne seront ni M. Mlalouet, ni M. Charles de Lameth n'ont
point occupés dans les ports, pourront s embar pu se faire entendre , il est décrété que M. le
quer sur les vaisseaux de guerre ». président écrira une lettre à M. Necker et une
Le comité de constitution a fait décréter dé à la municipalité d'Arcy, pour lui mander de
finitivement que la ville de Coutances seroit le laisser partir ce ministre et les personnes qui
chef - lieu du département de la Manche , et l'accompagnent.
celle de Rliodès le chef-lieu du département Sur une observation de M. de Foucault ,
de l'Aveyrou. M. le président a donné lecture de la lettre
M. le Brun a repris son rapport sur toutes les qu'il écrit à M. Necker, et dans l quelle , en
parties de la dépense publique , et, sur sa propo lui envoyant le décret , il lui fait part des
sition, il a été décrété que les bureaux de l'in intentions de l' Assemblée. -

tendance du trésor royal seront réunis à ceux Après avoir entendu et applaudi une lettre
du trésor royal , dans le bâtiment qu'il occupo, de M. de Bouillé, contenant des protestations
On a ajourné la proposition de faire porter de patriotisine, et une lettre du régiment de
sur les départemens † dépense relative aux pro Metz , remplie des éloges de ce général, l'As
cédures criminelles. MM. Prieur et Fréteau semblée a porté toute son attention sur le rap
nt judicieusement observé que la sûreté pu port de M. de la Rochefoucault , concernant la
§ étoit intéressée à ce que des vues de par contribution foncière. Ce rapport est suivi d'un
|
( 397 )
rojet de décret composé de cinq titres , dont ont laissº cinq naute des leºrs snr la place. Te
a discussion a été ajournée. baron de Dleciiem a été tué d un coup de 1en à
Le comité chargé de · la vérific tion des la tête. Le comm andant de N au, ur, ville où il
comptes de M. Necker, a fait pr'senter , par a été transportº , l'a fait inl1tu, er av ec les
M. de Cernon. un tableau rapide des dépenses lionneuts dus à son rang. On ne sait pas encore
et des recettes depuis le 1ºº mai 1T9o jnsqu'à qaelle est la parte totale des Autricltiens. Le
ce jour. Il résulte de ce compte que les impo général Schoenfeld se loue beauconp de la bra
sitions n'ont point été acquittées, ou qu eiles voure qu'ont montrée les troupes brabançonnes
ne l'ont été que dans une proportion très - quelconques. /^.
foible relativement'aux dépenses. -
---

Le rapporteur a demandé, pour le service


du trésor pubiic , unprem
secours de 45 millions Ouvrons enfin les yeux sur l'affaire de Nanci.
pour ce mois et les ers jours d octobre.
Il s'est élevé des plaintes m ultipliées contre Les ennemis de la révolution se ſ'attent bien
la négligence, ou plutôt la malveillance des que le conseil de guerre de Bouillé , et les re
percepteurs, qui, par ordre des financiers su cherches de la municipalité de Nanci, en dé
périeurs , refusent de recevoir les assignats en peuplant cette ville de tous les patriotes qu'elle
payement des contributions. M. de Nlontes renfermoit, parviendront à tenir sur nos yeux
uiou a même dénoncé un arrêt de la cour le nuage dont on les a couvert, et à perpétuer
† aides, qui a défendu d'adin ttre lºs papiers
nation ux. La motion a été faite de manlºr à
l'erreur dans laquelle les parasytes des ministres
ont plongé une partie de l'Assemblée nationale
la barre le procureur gºnéral : m is l'Assemblée sur cette affaire. Pour arriver à ce but, on a
a renvoyé les diverses motions à son comité déja fait pendre un grand nombre de soldats ;
des finances , qui lui apportera denain un près de six cents citoyens de Nanci ont été mis
projet de décret. dans les prisons; la garde nationale de cette
Enfin, sur l'avis de M. Fréteau , il est dé ville est dissoute et desarmée, et la société des
crété que la caisse d'escompte versera dans le amis de la constitution , après l'enlèvement de
·trésor public une somme de 2o millions seu ses papiers et de sa correspondance par la mu
lement, au lien des 45 millions demandés. G. micipalité, a été totalement dispersée. Ainsi tous
les moyens sont employés 1°. pour soustraire
A V I S.
les témoins et empêcher la vérité de se faire
jour au travers de cette horrible complication
MM. les Abonnés, dont la jouissance date du 3 de massacres et de complots ; 2°. pour exercer
octobre pour un an , du premier avril pour 6 mois , des vengeances particulières et générales contre
et du premier juillet pour 3 mois, sont avertis que les amis de la patrie et de la constitution ; 3°.
leur Abonnement finit au 3o du courant, et priés de pour effrayer les patriotes des autres villes et
renouveller avant le 2o ; comme aussi d'insérer dans contrées de cet empire, et 4°. pour former
leur lettre une des adresses sous lesquelles i's reçoi enfin dans Nanci ce foyer tant desiré de pure
rent les Annales ; cette précaution est absolument aristocratie, qui sera le centre de tous les enne
nécessaire pour éviter les doubles emplois. mis de la révolution et d'où sortiront les chaînes
qu'on prépare à tous les bons citoyens, et la
P A R I S. foudre qui menace leur vie. Voilà quels sont
les effets du dictatoriat de Bouillé, de la cor
Nous annonçâmes il y a quelques jours la ruption et de la pusillanimité de quelques men
victoire que les Brabançons venoient de rem bres de l'Assemblée nationale, et de l'inconsidé
porter sur les Autrichiens , le bulletin officiel ration françoise en général.
de l'armée, daté d' Andoy le 3 septembre, donne On a parlé sans cesse d'insurrection , d'insu
quelques détails de cette affaire. Les Autri bordination , dans les troupes et dans le peuple ;
chiens se replièrent sur quatre de leurs canps, mais c'est à la cour, c'est dans le ministère ,
mais ils y furent forcés, et les Brabançons brù c'est dans les états-majors de 1'armée , c'est
lèrent tous leurs ouvrages , leur prirent trois dans les municipalités et les directoires aristo
pièces de canon , dont deux de 6 livres et un crates, que je vois une insurrection continuelle,
de 3. Deux cents hussards ont eu le courage la plus formelle, la plus coupable et la plus in
de se sacrifier pour arrêter les progrès des vait- solente contre le véritable souverain , qui est le
queurs : la plupart se sont retirés Èlessés, et ils peuple, contre la loi qui émane de la volonté
-

( 398 )
générale du peuple, contre les droits sacrés , bat étoit forcé, par la présence des deux corps,
#e l'homme , et contre la raison , la justice et : et c'éto't-là précisément ce qu'on vouloit; car
l'humanité. Voiià les véritables rebelles : voilà , in lab iº g ii rd sºit très-b, n que l approche
ceux qu'il faut poursuivre par des voies légales
, o ; ' sºle d une vile , aj'rès un refus de capitula
- -

voilà ceux contre lesquels l Assemblée nationalo, , ton , st iin v : t«bie attique, quand même
comme représentamt du seul et véritable sou- . ll arim é° tss ég a:it : ne tireroit pas un coup de
verain , comme garant de la justice et de la | ſiis.l : c'est tire ºu x assiégés : ti cz les pre
majesté suprêmes de ce souverain , doit sévir | mtiers : et les ais gés n y manquent pas, et les
sans miséricorde , quoique les ministres de ce dssiég s paroiss nt etre les agrºsseurs. Ce n'est
souverain ne donnent point à dî: r à Malou t, donc pas to: t d , connoitre la ta u tiqtie d'assis
à Dupont et a l.mery. O postérité | pourras tu , et , vé dans l ' .sº mbi , s , il faut encore con
jamais croire que dans ce siècle de lumières , | noître la td ct !tie de nos enn« mis.
qu'au milieu d'une révolution , forcée par les Je vous l, d s ºt vous le répète , c'est dans l'ap
plus odieuses tyrannies et par les abus les plus | proche de l'arm e de Boullé à trente pas des
scandaleux , on n'ait pas voulu voir que les mºrs d · N anci , et vis-à-vis C}:âteau - Vieux ,
véritables rebelles, les véritables insubordon- | que rés de tout i · mystcre du conbat , du
més étoient précisément les auteurs et fauteurs | massacr · et de la victoire de ce clief. ( 'étoit
incorrigibles de ces tyrannies et de ces abus pré- le s ng !ºs patrºt s , c'étoit celui des sol ,ats
cédens. Mais ces rebelles sont sous vos v : x : , q'ii i, o,ºnt les d ct ts sacrés de l'augu te sénat,
contemplez-les donc : tous les jours et sous vos q t'il ſa'ioit l ºe verser p ir d'autres soldats et
yeux ils violent les décrets de l'auguste sénat ; . « i oyºns patriot s, Refusez de capituler, avan
vous n'en pouvez douter : et cependant , bou- , cez-vo , ºnsuºtº à trente pas des murs , et le
che béante et la paupière humble , vous l s , massacre est cert tin , et l'Assemblée nation.tle
écoutez comme des oracles : et lorsqu'ils vous | me dev :1era point c tte lactique, mous ſerons
dénoncent d'un air faussement consterné des | ensuite le procès aux patriotes qui auront
patriotes et des déſenseurs de la liberté , vous sauvé l nr vie , le, patriotes des autres provinces
vous hâtez de les croire , et vous hâtez ainsi , | et des autres régimens seront const rués ; et
malgré vous , le succès de leurs manoeuvres. | par une suite bien combinée de pareilles ma
|
Funeste condescendance, où nous uº nºras-tu ? ' n ºuvres , nous parviendrons à remettre le joug
Mais revenons à l'affaire de \ anci. (.'est unet le l à llon à ces in » , iles François , qui s'a
fait connu aujourd'hui , [u : ! ' prºmº et coºp dº , vºs ºnt
de vouloir être l.bres ct de parler des
canon, qui a occasionué le combat , a été tiré . dro ts de l'iionºme. Tel a été le plan de nos
par un soldat qui étoit l' ri x , après le refus : º nn mis dans cette ai re : je n'en doute nul
de la capitulation par Bouillé, après la déli- | lement , et jº mouri ti dans cette intime per
VT:1 IlC(2 § sieurs Marseiguº et ! 'e,ºoux , et suasion. ( A r RA.
après la livraison des ôtages , de voir i ar1née d, P. S. Un autre fait que j'oubliois, c'est que
ce Bouillé s'avancer à trºnt,: pas des murs , l | le peuple de Nanci n'a couru aux armes et à
a vu, comme tout autre auroit pu le voir , t'ºns | l ºrsºnal , que parce qu'.l regardoit l'approche
cette marche avancée, l'intention décidée d'une i de Bouillé comme une contre-révolution qtie
attt que; et en effet, pourquoi avancer à trente | ce dernier alloit faire. Certes , l'instinct du
pas dcs murs avant que les troupes de l' inté- peuple et sa crainte n'étoient pas si mâl fondés ;
rieur eussent vuidé la place ?... C'est ici le se- | ct si les bons citoyºns des villes, des campagnes
cret des onmemis de la révolution : ils me l'a- | et de l'ai inée ne se liâtent de se serrer lorte
voueront pas, mais il est aisé de le comprendre | iii ºnt les uns contre les autres , d'invoquer
Un autre fait connº1 , c'est que le r g in ºnt d,, fºrmellemºnt l' Assemblée nationale contré les
Château-Vieux alloit soi tir par la port · qui lui ! :orreurs arb traires qui se coinmettent aujour
étoit assignée , lors qu'il a vu l'armée de i3ouillº , d hui à Nanci, la contre-révolution bien dé
à trente pas de cette porte. le pren, r coup : cidée dans cette ville , aura bientôt lieu à Paris
de canon ayant été tiré en ce n1oinent , l · coin- , et dans tout le reste de ce malheureux empire. "
On s'abonne à Paris , chez luissoN , libraire, rue l! !,: º"euille , à qui l'on adressera , franc de port, le prix
de l'abonnement et la letti e d',ivis, et terºs les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
Et chez tous lesl } brai es et , ii e, teurs des Postes du Roy : umc et de l'!,t1anger.
Ilparoit tous les jours un N'uméro de ce Journal. Pri r 5º lie, pour , r an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv. pour
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ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A IN C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
J0 U R N A L L I B R E , par une Société d' Écrivains Patriotes,
dirigé par Al. L ERc1 ER , et par M. CaR / A , un des - /uteurs.
Entre deux factions, la moins nombreuse est constamment la plus
opiniâtre. BAcoN.

No. C C C X IL V I. Dz Lundi t3 Septembre 175o.


AS S E M B L É E N AT I O N A L E. contre le vœu de M. de Marguerittes , que le
sieur Reyrenglande se pourvoira dans les formes
établies.
Séance du 1 1 Septembre au soir.
Le comité des recherches a fait rapporter
L, cherté du pain a amené le prétexte d'une par M. l'!ou°selet l'affaire du sieur Trouard,
insurrection dans les carrières d'ardoises qui dit de Riollcs , dont on a trop parlé , espèce
sont aux cnvirons d'Angers. La vigilance de d'insensé arrêté à Bourgoin le 8 juillet dernier,
la municipalité, le courage de la garde natio trouvé saisi d'un porte-feuille où étoit une let
nale, ont arrêté le mal dans son origine. l es tre attribuée à Van-der-Noot, un plan de con
deux chefs de la rebellion ont été condamnés tre-révolution , une liste de noms en chiffres
à mort par le présidial. La lettre du directoire qui devoient y concourir, des notes sur la si
de département, qui contient ces détails, est tuation des provinces limitrophes du nord et
renvovée au comité des recherches. du levant, une lettre prétendue de M. Riquetti
l'ainé, etc.
L'Assemblée a reçu une députation de l'é
cole gratuite de dessin , qui vient remercier · Le rapport fait, M. Riquetti, avec cette hau
les législateurs des secours qu'ils lui ont assurés. teur méprisante qui atteste si bien la sécurité
M. le président a fait une réponse pleine de de la conscience, a foudroyé toutes les alléga
dignité, et dont l'impression est ordonnée. tions de la calomnie, et le décret suivant a été
† députation du département de Seine rendu, conformément à l'avis du rapporteur.
et de Marne, vient apporter la certitude « que « L'Assemblée nationale, oui le rapport de
les équipages de la grande Vénerie ont chassé son comité des recherches, a décrété que son
deux fois , depuis la maturité de la saison , à pr'sident se retirera devers le roi, pour le prier
travers les vignes et les terres cliargées de de donner les ordres nécessaires au châtelct de
fruits », et a mis aux pieds de l'Assemblée Paris, à l'effet de faire informer , tant contre
nationale les doléances de l'indignation. Un le sicur Trouard, ci-devant de Riolles, actuel
de ces sages qui doutent de tout , M. de lement détenu ès prisons de l'abbaye Saint
Montlauzièr, a prétendu que les faits n'étoient Germain - des - Prés, que contre les auteurs,
as constatés. Cependant , sur l'avis de M M. complices et adhérens d'un plan de conspira
ubois et Riquetti , l'Assemblée ordonne que tion contre l'état : à l'effet de quoi les pièces,
son président se retirera dans le jour parde dont est saisi son comité des recherches, seront
vers le roi, pour lui faire part de ces faits envoyées au greffe du châtelet de Paris ».
coupables, et en solliciter la prompte et sévère
punition. Séance du 12 Septembre.
De tous les signataires de la délibération de
Nlmes qu'un décret du 17 juin a m indés à la M. Bureau ( de Puzy ) porté hier à la pré
arre, un seul, le sieur de la Reyrenglande, sidence dès le premier scrutin, a pris possession
s'est présenté aujourd'hui, sans même avoir fait de l'éminente dignité par un discours plein de .
demander par M. le garde des sceaux le mo justes éloges pour son prédécesseur, et dlex
ment de son admission L'Assemblée ordonne, pressions modestes pour lui-même. Des remer ;
346
( 4oo )
cimens sont décernés à M. de Jessé, l'un de assignats qu'elle a décrétés les 16 et 17 avril
ceux qui, depuis la naissance de l'Assemblée dernier, avec une hypothèque spéciale sur les
mation.le , a le mieux sti réunir cette satis domaines de l état, sont véritablement la mon
faction universelle qu'on pourroit croire incon noie de l'état, ainsi que toute autre monnoie ;
cliable. et que c'est par un abus repréhensible, et par
M. Guillotin a proposé à l'Assemblée d' établir opposition à ses décrets , que les assignats ont "
dans son sein un comité de santé, composé des éte , soit refusés , soit distingués de la monnoie
médecins qu'elle compte parmi ses membres , courante , par le percepteur des impositions ,
et d'autres personnes instruites , à l' effet de a décrété et décrète ce qni suit :
poser les bases d'une institution qui fît dispa Art. I°*. Aucun receveur ou collecteur de
roître le brigandage et l'impéritie qui désolent deniers publics me pourra, sous aucun pré
les campagnes. Cette proposition, long-temps texte , refuser les assignats - monnoie dans le
débattrie , a été décrétée avec l'amendement payement des impositions directes. Ils seront
de M. Malouet, que le comité sera composé reçus de même au pair dans les débets et paie
d'um nombre de personnes instruites, égal au mens des droits des impositions indirectes.
mombre des médecins. 11. il sera hbre aux contribuables de se réunir
Le régiment de Guienne , en garnison à entr'eux , pour acquitter plusieurs cotes d'in
Nîmes, expose que les circonstances n'existent positions en un seul ou plusieurs assignats,
plus qui avoient fait décréter le 1 1 mai der Inontant à la valeur de leur cote réunie. »
nier, qu'il resteroit dans cette ville ; il de:uande Ces deux premiers articles ont été décrétés
d'être assiniilé à tous les autres corps miiitaires saus une opposition bien échauffée ; quelques
qu'un ordre du roi déplace. Sur le rappo t du amendemerts présent 's ont été ou retirés par
comité militaire, cette pétition est accordée les auteurs mêmes , ou écartés par la question
par un décrct. préalable : mais le parti ennemi avoit réuni
Le comité des finances a acquis de nouvelles toutes ses forces contre les articles III et lV,
preuves de cette af,ectation avec liquelle les ainsi conçus :
percepteurs d' impositions directes et indirectes, « ij I. 'l'outes les fois qu'un paiement pourra
animés par des ordres secrets, négligent de être facilité par l échange d assiguats de sommes
demander lcs subventions, et refusent même différentes , les percepteurs et collecteurs se
de les recevoir. Le directoire du district de ront tenus de se prêter à cet échange, et de
Vierzon, dénonce un receveur qui ne veut ne faire aucunes différences entre les assignats
oint toucher l impôt en assignats. Un sem et le numéraire effectif.
blable refus a été ſait à Valogne , où le per lV. Toutes sommes stipulées par acte , paya
cepteur a osé ajouter que rien ne pressoit, bles en espèces , pourront être payées en assi
M. Gouttes demande que les financiers supé gnats , nonobstant toutes clauses et dispositions
rieurs , ces intraitables enne mis du penple et à ce contraires ».
de la constitution , soient rendus g trans de la M M. Foucault et Richier ont occasionné
négligence et de la malveillance de leurs pré une grande rumeur , l'un en réclamant l'exé
posés. Voici le décret rendu : cution des stipulations port es aux contrats
« Les percepteurs et collecteurs de deniers qui exigent paiement en especes sonnantes,
publics, qui seront convaincus d'en avoir re l'autre en demandant que les membres de
tardé la perception , soit par leur refus , soit l'Assemblée nationale ne fussent pas admis à
par leur négligence , seront poursnivis parde faire usage des assignats : « c'est dire, s'écrie
vant les tribunaux ; l'Assemblée nation le charge M. Charles de Lameth , que les représentans
les procureurs-généraux-syndics des départe de la mation font du papier pour payer leurs
mens et les procureurs-syndics des districts, dettes personnelles ». — Et pourquoi ne le di
invite tous les bons citoyens à rechercher et roit-on pas. répond M. L)uval ? — Eh bien,
à dénoncer tous ceux desdits percepteurs et reprend le préopinant, je vous dénonce à mon
collecteurs coupables de ces délits ». tour, a-t-il dit, qu'on ne met des entraves à
M. de Montesquiou , au mom du comité des l opération des assignats que par espoir de
finances, a fait un rapport sur le crédit des faire tomber la constitution, qui ne peut être
assignats , que le gouvernement lui - même . a assurée que par la vente des biens nation à ux.
affoibli par ses défiances, soit malévoles, soit Sur ces paroles , arrive à la tribune l'honbme
irréfléchies. ll a proposé ce projet de décret : en qui repose tout l'espoir du côté droit, M.
- « L'Assemblée nationale, considérant que les Maury : une forte majorité demande que la
# ( 4o1 )
•--
discussion soit fermée : M. de Folleville réclame
lajournement de l'article IV. La motion de Contribution patrio'ique.
· fermer la discussion est mise aux voix ; ct ,
après deux épreuves, dont la première même Nous trouvons dans le Mercure national
f n'étoit pas équivoque , il est décrété qu il n'y une provocation bien juste , faite au pouvoir
, aura pas plus ample discussion. M. Maury exécutif, de payer sa portion de la contribution
restoit à la tribune , la bouche ouverte ; à lui † † seroit scandaleux que le roi vit
, s'est joint M. Duval : « J'avoue que M. l'abbé es citoyens de Goo liv. de revenus , qu'ils ne
Maury est un adversaire bien redoutable ; ad doivcnt bien souvent qu'à des travaux exces
: mirateur de son talent et de ses vertus , je sifs , en verser le quart dans la caisse patrio
· n'ai pas la prétention de le remplacer, mais tique , et qu'il n'y fît rien entrer de ses 25
je dois dire que nous, qui disputons pied-à millions. Que de motifs lui font un devoir de ce
pied le terrein de la liberté et de la fortune léger sacrifice ! N'est-ce pas aux déprédations
publique, nous nous estimerons heureux de de sa cour que sont dus le délabrement de nos
retarder d'un moment la rnine qu'on a mé finunces , la nécossité de cet impôt, et l état
ditée ».' — La discussion est fermée, disoit la d'anxiété où nous nous trouvons. « Va ,
majorité. — La discussion est fermée, répe Louis XVI, crois-moi , n'écoute mi t 1 femme,
toit M. le président. ni tes 1ninistres ; donne l exemple de ta sou
Alors on a vu avec édification M. Maury mission à la loi ; apporte , gros rentier , ton
donner un e leçon de modestie : « Messieurs de qttart pºtriotique, et bientôt tous les citoyens
la minorité, a-t-il dit de la voix la plus tou s'empresseront de t'imiter : tu auras la satis
chante qu'il lui a été possible , soyons mo ſaction d'avoir, pour la première fois, effecti
, destes, voilà nos maîtres, ils nous font la loi ». vement coopéré à la restauration publique. »
Il est descendu, M. Duval l'a suivi , et une par ( Extrait du Courier de Lyon. )
t e da côté droit s'étant écoulée modestcment, Observ. Je vous dis que le gros rentier n'en
le décret a été rendu, et le reste de la séance fera rien, p rce que Guiguard et d' Angivillie s
s'est passé dans la tranquillité. Seulement M. lui persuaderont qu'il est au-dessus de la loi ,
: Malouet, demandant une exception pour les et que le sang et les sueurs du peuple , dont
, dépôts, a obtenu qu'il seroit porté au procès on lui a composé si lestement un revenu de
, verbal « qu'il n'y ayoit lieu à délibérer sur l'ex 25 n llºons , sont des tributs tout naturels. II
# ception §
dépôts, vu que le dépôt est une n'y a que les citoyens dont les revenus sont le
| chose sacrée, qui doit toujours être restituée fruit de leurs pein s et de leurs travaux , qui
âIlS Sa nature », ont bien payé leur quart de contribution. Ceux
· M. de Montesquiou, en son nom personnel, à qui l'argent vient en dormant le payent mal,
: º proposé de déclarer le commerce d'argent ou m'en payent point du tout. C......
bre comme celui de toute autre denrée, et de
' l'interdire aux seuls collecteurs et percepteurs.
9ette motion, combattue un instant par M. Extrait d une lettre de l'assemblée générale de
: llewbell, qui a cru y voir une défaveur pour la partie françoise de Saint-Domingue, à
les assignats, a été, sur le voeu de M. Fréteau , l Assemblée nationale.
#Jºurnée et renvoyée au comité des ſinances. A Saint-Marc, le 24 juillet 179o.
L'Assemblée a accordé avec facilité le congé
: d mandé par M. Dufraisse, pour raison de Nous avons l'honneur de vous donner en
Sauté. G. cotnmunic | tion le décret d'adhésion ( 1 ) de
l assemblée générale de la partie françoise de
A V I S. Saint - i,omingue , à la dénonciation qui vous
a été faite par M. de Gouy d'Arcy contre M. de
MM. les Abonnés, dont la jouissance date du 3 la Luzerne, ci-devant gouverneur-général de la
ºctobre pour un an, du premier avril pour 6 mois,
#t du premier juillet pour 3 mois, sont avertis que
leur Abonnemcnt finit au 3o du courant, et priés de () Les bornes de ce journal ne nous ont pas permis
ºnouveller avant le 2o ; commne aussi d'insérer dans de † ici ce décret énergique, qui avoue de cœur
ºurlettre une des adresses sous lcsquclles ils recoi et d'ame la dénonciation de Judas la Luzerne , faite
ºnt les Annales : cette précaution est absolument à l'Assemblée nationale par M. Gouy d'Arcy. Note
*ºcessaire pour éviter les doubles emplois. des auteurs de çe journal. .
( 4o2 )
partie françoise de Saint-Domingue, actuelle nous entr'égorger avec ces braves François pour
ment ministre de la marine ; ensemble quel les spéculations de Pitt, de Florida-Blanca et
ques pièces au soutien de cette dénonciation , du flibustier la Luzerne. Plusieurs discours ana
en attendant qu'on puisse s'en procurer d'au logues ont été prononcés à l'occasion de cette
tres , que les paroisses doivent nous envoyer fête, et du pacte fédératif à proposer entre les
jncessanlment. deux nations. On a déployé au milieu du ban
Ah ! messieurs , délivrez-nous du plus cruel quet un drapeau décoré de tous les emblêmes
de nos ennemis personnels , et peut-être du de cette réunion. Le président du club des
plus dangereux pour les intérêts de la nation amis de la constitution et un de MiM. les offi
entière. Depuis que sa m jesté, que nous ne oiers manicipaux ont été chargés d aller offrir
cossons de bénir et de chérir, nous a fait un ce drapeau à la société des amis de la liberté à
si funeste présent, en le mommant gouverneur Londres, présidée par M. Stanhope , et de
général, nous n'avons éprouvé que vexations, présenter les voeux de leurs frères et amis de
abus d'autorité en tous genres , et cruautés la Bretagne françoise. On inagime bien que
inouies : enfin la colonie a tonjours été en dé les toasts les plus constitutionels ont été portées
clinant. N os frères jouissent déja de l'heureuse dans cette fête, et que nulle acclamation ser
régénération que vous leur avez procurée , et vile ne s'est fait entendre. Vive la nation an
mous , nous gémissons encore sous le joug du
plus affreux despotisme. Le désespoir est à son †loisenations
! vive la nation françoise ! vivent toutes
qui auront le courage et le bon
comble, mºssieurs , ct no 1s ne pouvons plus esprit de secouer leurs fers et de se former
répondre du parti violent que peuvent prcndre une bonne constitution. C.,..
mos concitoyens contre nos tyrans et nos enne
1 ll 'S CO1l l lll ll Il S. .. .. .
Signés, Bérault, présidcm * : Valentin de Cul Frontières du Luxembourg , le 7 septcmbre.
lion , vice - président : le Grand, Trébucien, « Malgré les bruits qu'un ministre a répandu
d Eaubonneau et i )erix , sec claires. au sujet de soldats autrichiens qu'il disoit se
répandre sur nos frontières , soyez tranquilles ;
Les gardes nationales de la ville de Melun, c r depuis Thionville jusqu'à Sedan, je suis
département de Seine et Marne , ont célébré, assiiré qu'il n'y a que quelques recruteurs au
le 9 de ce mois, un service solemnel pour le trichiens. dont un a été arrêté avec quatre re
repos de l'ame des patriot, s des villes de crues , et mis en prison à Sedan. D'ailleurs les
Autrichic ns viennent d'essuyer une trop grande
Metz, Toul, etc, qui ont péri à Nanci : l'abbé
1)auplin , curé de Saint-Aspais. aumônier du défaite entre Givet et Dinant, pour vous in
bataillon de Melun , a prononcé au milieu de quiéter. Le régiment de Wirtembergest presquº
la messe une oraison funèbre. totalement dissipé. Les Brabançons les ont obli
gé de repasser la Meuse avec précipitation, et
en laissant
outre près beaucoup de bagages et de blessès,
de 8oo tués,
Suite des progrès de l'union fraternelle en:re - • l

les Aaglois et les 1 /ançois.


Toutes nos troupes sont encore pour nous
Le 23 août dernier, cinq cents patriotes de dans nos cantons, et chaque soldat porte le
Nantos se sont rénnis dans un bois voisin de ruban de la mation : ceux du régiment de Salm
cette ville, dit des Capucius , où ils ont donné Salm font de même , quoique leurs officiers
une fête magnifique à tous les Ang'ois qui habi le voient de mauvais œil. ll est incroyable come
tent dans le département de la Loire inférieure. bien les officiers de tous les corps pratiquent
Il falloit voir comme ces bons Anglois étoient de manoeuvres pour mettre le soldat dans lº
sensibles à la conſiance ct à la tendre amitié . cas de désobéissance , afin de le forcer à dé
de leurs frères Nantois. Ils disoient dans le serter , et à se retirer par conséquent chez
fond de leur coeur : mon, jamais , goti dam2, nous l'étranger, où il va joindre les princes fugitifs,
ne serons assez aveugles et asscz insensés de pour eviter la punition ». V.
On s'abonne à Paris , cliez BUissoN , libraire, rue IIautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le pri
de l'abonncment et la lcttre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
Et chez tous lesl Lbraires et Directeurs des Postes du Royaun1e et de l'Etranger.
Ilparoft tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv. pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv.pon
5 mois , franc de port , par la poste, pour tout le Roya º rte L'albonnement me commence que du prem. d'un moi
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T
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J O U R N A L L I B R E , par zne Société d' Écrivains Patriotes,
: dirigé par M. MERcz ER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
, l '
De nos vieilles erreurs l'amas s'évanouit. VoLT.

No. C C C X L V I I. Du Mardi 14 Septembre 179o.


AssEMBLÉE NAT I O N A L E. et parcs réservés au roi. En rétablissant les
grands † de la déclaration des droits,
Séance du 13 Septembre. en rendant hommage à l'humanité, à la jus
tice, à la générosité du roi, le rapporteur, a
JL n'y aura pas un moyen que l'incivisme n'ait proposé le projet de décret qui suit :
tenté pour arrêter la constitution ; maintenant L'Assemblée nationale, en conformité de
c'est par le monopole des grains que les mé son décret du 7 du mois d'août 1789, voulant
chans se proposent d'alarmer le peuple, et de pourvoir à la conservation des chasses du roi
le soulever. Dans le département du Loiret, il par des moyens compatibles avec le respect
se fait d'immenses enlèvemens de blé, et toutes dû aux propriétés ct à la liberté, a décrété ce
les campagnes sont en fermentation. La muni qui suit : - 1

eipalité d'Orléans, avant de publier une pro ART. I°". « Il sera formé dans les domaines
clamation , demande un décret approbatif. et biens nationaux qui seront réservés au roi
Les mêmes terreurs se répandent vers le dé pº, un décret particulier, des parcs destinés
partement des bouches du Rhône ; et sur l'a à la chasse de sa majesté. Ces parcs seront
, vis de MM. d'André et Voidel , l'Assemblée clos ». -

, ordonne que les comités d'agriculture et de Ce premier article a fait élever quelques dé
, commerce se réuniront à celui des recherches bats sur la question de savoir aux frais de qui
# pour prendre un parti à cet égard , et pré doit être faite la clôture des parcs ; il est entin
· senter, mercredi prochain, un projet de décret décrété que ce sera une charge de la liste ci
, général ; et cependant que M. le président vile. -

#crira au procureur général du département Les articles II, III et IV sontadoptés avec
du Loiret que l'Assemblée va rendre un dé de très-légers changemens.
Cret sur l'objet de sa lettre. -

Le comité de constitution a fait décrétcr Il. « Le roi pourra , pour la formation ou


† l'élection municipalité, voisine de
d'une arrondissement de l'intérieur desdits parcs, y
ººroy, étoit nulle et inconstitutionnel , et réunir p r voie d'échanges faits de gré à gré ,
qº'il seroit procédé à une élection nouvelle. les propriétés particulières qui y sont enclat
effet dde
duA l' effet
sui
pourvoir à laa suite des
-

*es criminelles maintenant pendantes devant


4
† vées .. en cédant des fonds faisant partie des
domaines qui lui seront réservés.
eS cours de judicature qui vont cesser d être,
III. Les échanges seront irrévocables après
M, d'André a demandé, et l'Assemblée a dé qu'ils auront été décrétés par l'Assémbléc na
crété que le comité de constitution présen tionale , et sanctionnés par le roi. 1 .

teroit lundi prochain à l'Assemblée ses vues IV. Il est libre à tous propriétaires ou pos
sur l'accusation publique et sur les différentes sesseurs de fonds enclavés dans lesdits parcs ,
procédures criminelles dont les cours de par autres que ceux qui en ticnnent du roi , à
—lement sont saisies. •i a , .
titre de ferme, de détruire. ou faire détruire
•#. Gºupil, et après lui M. Barrère, ont
*"PP9rt sur la chasse dans les domaines
le gibier sur leurs propriétés seulemeut et
de la même manière qui a été réglée pQur
- 347
- ( 4o4 )
les propriétaires ou possesseurs de fonds dans libre le débit et la fabrication ;3°. d'y établir une
les autres l† du royaume , par le décret administration nationale, qui auroit seule le
du 21 avril dernier. droit de fabrication et de § du tabac im
Et néanmoins, en attendant que les échan porté de l étranger ; 4°. de réserver à la pro
es soient consommés , ou les clôtures faites , chaine législature le soin de déterminer les dif
e droit de détruire ou faire détruire le gibier férentes qualités du tabac venant de l'étranger,
avec des armes à feu , sera suspendu pendant et d'en ſixer le prix. -

le cours de deux années pour tous proprié M. Rostaing , au nom du comité militaire,
taires ou possesseurs de fonds enclavés , les a annoncé que demain, et les deux jours sui
jours seulement où le roi prendra en per vans , il seroit fait successivement trois rap
sonne l'exercice de la chasse , et ce sous les ports sur le mode d'avancement, la promotion
peines portées par le même décret du 21 avril aux grades, et la disciplin2 de l'armée. G.
dernier ».
Dans les articles suivans il étoit proposé de Décret sur les dépenses des assemblées pri
défendre la chasse dans les terreins réservés au
maires , rendu dans le cours de la séance
roi , sous des peines beaucoup plus graves que du jeudi matin 9 septembre.
celles qui sont décrétées contre ce genre de
délit dans les propriétés particulières. MM.
Charles de l ameth et Lanjuinais ont réclamé L Assemblºe nationale considérant que le ré
le principe constitutionel de l égalité des peines ; glement à faire pour le payement des diffé
ils ont démontré que la meilleure garde de la rentes dépenses qui ont eu lieu en exécution
personne , de la propriété et des plaisirs du roi des lettres de convocation, du 24 janvier 1789,
ce seroit l'amour des peuples : et malgré la ré et à l'occasion des assemblées primaires , ne
sistance d'un parti que sa minorité ne rend pas peut être soumis à une loi générale et uni
plus traitable , ils ont fait ajourner les articles. forme , qu'il doit être subordonné aux circons
Une lettre de M. Guignard ( Saint - Priest) tances de , tait et de localité : qu'il est indis
annonce que les commissaires du roi, pour la P°nsable de pourvoir incessamment au paie
formation du département du Gard , ont donné ment des réparations , avances, fournitures .
leur démission , et le comité de constitution est frais d'impression , de service et autres , pour
chargé de présenter incessamment un projet de lesquels les ouvriers , marchands , entrepre
remplacement de ces conmissaires, en atten neurs sont en souffrance , décrète , sur le rap
dant la formation d'une nouvelle municipalité port de son comité des finances ,
à Nîmes. « Que les dépenses faites en exécution des
On renvoie au comité de la marine une lettre lettres de convocation, du 24 janvier 1789 , ou
de M. de la Luzerne, qui fait part du fait de à l'occasion d'icelles pour la tenue des §sem
deux insurrections arrivées à Brest le 1°r de ce blées prinaires, seront fixées par les directoires
mois, dont la première a été promptement cal des départemens, qui examineront si ces dé
mée par la sagesse de la municipalité : et la se Penses étoient utiles , convenables ou néces
conde par la promesse que M. d'Albert a faite saires , à la charge de qui elles doivent être
remboursées.
aux matelots de présenter à l'Assemblée matio
nale leurs réclamations snr quelques points du Les ordonnances de paiement, rendues par
code pénal qui vient d'être décrété. les directoires de département, seront exécu
On renvoie au comité colonial une autre toires , tant par provision que définitivement,
lettre du même ministre, qui contient des dé si elles n'excèdent pas la somme de 3oo livres,
tails affligeans sur l'état actuel de Saint-Do et par provision seulement , si elles sont au
mingue, et sur les mouvemens du régiment dessus de cette somme ; auquel cas il en sera
de la Guadeloupe. -
référé à l'Assemblée législative, par les direc
, Au nom du comité des impositions , M. toires et d après l'avis des districts.
Rxderer a ſait un rapport très-étendu, con Les ordonnances des directoires auront ( au
cernant l'impôt du tabac : il a mis au jour tant qu'il sera possible ) pour base principale,
toutes les horreurs du régime bursal et des les principes énoncés dans l'instruction qui
chambres ardentes , et il a proposé, 1°. de dé leur sera envoyée avec le présent décret , sauf
créter que la culture du tabac sera libre dans les exceptions que l' quité ou le bien public
tente l'étendue du royaume ; 2°. d'en rendre pourroient exiger d'eux ».
F-
( 4o5 )
. . Instructions. dire, toutes les facultés de l'Assemblée natio
nale et toutes les espérances de la nation , rela
« Les réparations pour la tenue des assernblées, tivement aux fin inces de l'état, vient enfin de
seront à la charge des villes où eles ont été se briser : le fameux Genevois est pa1ti dans la
faites, si elles sont à perpétuelle demeure, soit nuit du 8 au 9 de ce mois, pour sa baronnie de
que lesdites villes fussent tenues ou non de Copet ; et c'est en vain que Dupont, son ami,
l'entretien et réparation des maisons et bâti après avoir annoncé une sédition pour le 1 o,
mens où les ouvrages ont été faits ; si au con a cru opérer, en effet, cette sédition par son
traire ces réprations n'ont eu qu'un objet et pamphlet, intitulé : Effet des assignats sur le
un effet momentané , elles seront considérées pain , qu'il a fait circuler le 9, avec profusion.
comme dépenses communes à tous ceux qui, Non , le Genevois n'a point eu les honneurs
suivant la convocation, doivent en profiter, d'une sédition à son départ , comme au 12
Si ces réparations sont jugées utiles, conve juillet 1789 : mais il emporte , au contraire, la
nables, ou nécessaires, on ne doit plus alors lonte de n'avoir pu donner un plan de liqui
s'attacher à considérèr si elles ont été ordonn 'es dation des dettes de l'état, et le mépris de tous
ou non par celui qui avoit vraiment pouvoir et ceux qui n'ont point été ses gobes-mouches.
qualité à cet effet. Réjouis-toi , ô ma patrie ! les nuages qui s'é
toient élevés sur l horison de ta liberté vont
Le montant des sommes ordonnées par les se dissiper entièrement aujourd'hui : la canaille
directoires, sera réparti au marc la livre de mºnistérielle , accollée à l'ex-ministre-banquier,
l'imposition ordinaire de chaque commuuauté, va bientôt se disperser et fuir à son tour dans
sans distinction ni privilége. les pays étrangers ; le ciment qui lioit cette in
Quant aux bailliages principaux et secon fâme coalition est détruit par le départ du chef.
daires qui font aujourd'liui partie des divers
Que les patriotes clairvoyans prennent date de
départemens, les directoires de ces différens ce départ, et ils verront que désormais la cons
départemens nommeront des commissaires pour titution marchera plus librement ; que les sub
régler, tant les dépenses relatives auxdites as sistances ne nous manqueront plus ; que le
semblées de bailliages, que de celles de dépu
numéraire, (excepté celui que le Genevois a
tations pour Paris, Versailles, et autres lieux , fait passer hors de France ) reparoîtra insen
et généralement toutes les dépenses extraor siblement , et que chaque jour les ennemis de
dinaires qui auroient rapport à cet objet. Lesdits la nation perdront du terrein à mesure que les
commissaires régleront aussi dans quelle pro patriotes en gagneront.
portion les dépenses allouées devront être sup Mais on assure que l'ex-ministre-banquier
portées par chaque département. a fait passer. pour son compte , des sommes
Au surplus , les directoires se conformeront considerables en or et en argent, tant en Suisse
à tout ce que l'équité exigera d'eux, d'après les qu'en Angleterre : on assure encore qu'un cer
Clrconstances et les localités ». tain Candole ou Candale est son prête-nom
pour deux millions cent mille liv. de rentes
viagères sur l'hôtel-de-ville de Paris; si ces faits
A V I S. sont vérifiés , alors on pourroit voir clairement
ce que nous avons toujours soupçonné , c'est
MM. les Abonnés, dont la jouissance date du 3 à-dure, que la probité de Necker n'étoit pas
ºctobre pour un an, du premier avril pour 6 mois, plus sûre que son génie. Nous avions de même
et du premier juillet pour 3 mois, sont avertis que
leur Abonnement ſinit au 3o du courant , et priés de préjugé dans le petit mot de réponse à Ca
donne , et dans le Calonne tout entier, que ce
renouveller avant le 2o ; comme aussi d'insérer dans
leur lettre une des adresses sous lesquelles i/s reçoi Calonne, malgré ses énormes dissipations, avoit
*ent les Annales ; cette précaution est absolument escamoté d'énormes sommes qu'il avoit mises
' nécessaire pour éviter les doubles emplois. cn réserve ; on nous rioit au nez, et cependant
le fait ne s'est trouvé que trop certain. Voilà
le françois ! l'habitude de l'esclavage , de la
olitesse , de la crédulité et de la flagornerie .
Départ subit du Genevois : alégresse des bons f§ d'ouvrir les yeux sur les charla
citoyens. tans et les fripons ; et ce n'est qu'après le dé
part de ces
reconnoît la fripons
vérité. et de ces
CARRA. § atans qu'il
-
'' • • - • ••

Le talisman fatal qui suspendoit, pour ainsi ' : 'l


( 4o6 )
les trois mots suivans, après avoir obéi; ce qui
Suite des manœuvres infernales et des persé supposeroit dans le sens des aristocrates que si
les officiers donnoient ordre à un scldat d'é
cutions odieuses contre les soldats des trou
gorger ses concitoyens, il devroit toujours obéir
pes de ligne. avant de porter ses plaintes contre cet ordre.
Voilà un échantillon des cent mille fourberies
Le ministre ct les états-majors , en général, avec lesquelles on vexe et désole les soldats dans
me se sont pas contentés de renvoyer presque toute l'armée ! voilà l'origine des calºmités de
tous les soldats patriotes avec des cartouct,es N, anci; voilà les moyens dont on continuera de
jaunes, blanches , vertes , et de réduire un se servir si l'Assemblée nationale n'y apporte,
rand nombre dé régimens , tels que Vivarois, un prompt remède. C....
† Xaintonge , Beaujolois, etc. au tiers
»

u au quart de leur complet; ils ont aujourd'hui


l'impudence de défendre aux soldats non seu
lemènt la lecture des papiers publics , m is de Département du Bas-Rhin.
communiquer avec les citoyens. Nous dénon -
cons à tous les amis de la constitution et à toute Ia ville de Haguenau étoit en concurrence
l'armée le sieur Lostande , major du régiment avec celle de Saverne, pour l établissemeut
de Royal-Champagne , cavalerie , comme cou d'un siége de justice : les motifs puissans que
pable de ce despotisme sans exemple. Quoi ! ce la municipalité de cette dernière ville a fait
major pense-t-il donc que la discipline militaire valoir dans ses représentations à l'Assemblée
s'étend jusques sur la pensée du soldat et sur nationale, ont détermir é la préférence qui lui
ses facultés sociales ? Oui, l'Assemblée nationale a été accordée ; sa position locale , sa popu
réprimera une prétention aussi insolente, une lation et tous les autres avantages qu'elle tient
telle violation de tous les droits de l'homme. de la mature ct des circonstances. sollicitoient ,
C'est ainsi, c'est par une tyrannie aussi odieuse, en sa faveur, cette préférence qui a rempli
multipliée sous toutes les formcs , qu'on veut le voeu de tous les justiciables. -

détruire absolument l'armée et polisser à bout


la patience et la générosité des s oldats. Mais ce
n'est pas tout : le sieur Lostande a ſalsiſié les Un cri général s'élève contre le rédactcur
ârticl s V Il et VI!t du décret du 6 août relatif de la partie politique du Mercure : de quel
aux troupes , j'en ai "† en 1nain , cons droit , dit - on , un étranger ose-t-il régenter
tatée par sa signature. l)ans l'article V : I de ce nos législateurs ? Qu'a - t - il à démêler avec
décret il est dit ( et tous les papiers publics l'ont notre constitution qu'il n'entend pas, nos fêtes
répété ainsi ) : « à compter § la publication du patriotiques qu'il travestit, notre Assemblée
présent décret , il sera in ſormé de toute nou mationale qu'il persifſle ? En attendant ce qu'on
pelle insurrcction ». El, bien le sieur Lostande, pourroit aujourd'hui répondre à ces questions,
dans sa proclamation manuscrite qu'il a lue aux voici ce que d'avance il a répondu lui-même :
soldats, a mis de toutes sédièions : il a retranché « Le rédacteur de ce journal étant étranger -

mouvelles, et au lieu d'in surrection il a mis sé il seroit souverainement indécent de sa part


dition : ce qui est très-différent L'ans l article de se mêler de discuter , dans les circonstances
VI1 l , il est dit : « il est libre à tout officier , présentes , les opinions, les intérèts, les démar,
sous-officier et soldat de faire parvenir direc ches de qui que ce soit ». -

tement ses plaintes , etc. » Ell bien , le sieur ( Mercure de France, 2 , février 1789, n°.8,
lostande a intercalé à la suite du mot soldat, p. 137, de la par tie politique. )
'A VIS à suivre indispensablement pour l'exactitude du service. |

| Nou , réitérons avec la plus vive instance à MM. les Abonnés la prière que
_nons leur avons déja faite, d'envoyer une de leurs8 adresses lorsqu'ils ſornment
une demande quelconque , et sur-tout en renouvellant leurs souscriptions.
· · 1)
- " - · l . -

# elabonna à Paris , chez lºvissoN , Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le Prix
de fabonnoment et la, lettre d avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques. -

Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.


| ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
# - D E L A F R A N C E ,
ET A F F A I R E S P o L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
/

J 0 U R N A L L I B R E , par zne Société d"Ecrivains Patriotes,


dirigé par M. ALiERcI e R , ct par M. Ca Rit.t , un des Auteurs.
Un roi qui aime son peuple ne se trompe pas dans une cause qui au ſond
de vient la sienne.

No. C C C X L V I I I. JDz 5.'e/credi 14 Septembre 17go.


AS S E M B L É E N A T I O N A L E. sition dans la caisse de l'extraordinaire. Eh bien !
il s'est élevé des réclamations pour que cette
Séance du 14 Septembre. somme fût r'partie sur les membres du clergé :
nous n'au 1 ions pas besoin de dire que cette
L'assºnniér nationale. cn expliquant le décret · singulière prétention est partie du côté droit.
u'elle a rendu avant hier pour l établissement Mais Ml. Camus étoit là , l'intrépide ennemi
'un comité, a décrété aujourd'hui, sur la rno de toutcs déprédations ; il a d, montré que le
tion de M. d'André, « qu'elle n'avoit entendu fruit d'une imposition ne pouvoit appartenir
4: retirer à son coinité de mend cité aucune des qu à la nation seule : que l'extinction de la dette
fonctions qu'elle lui avoit précédemment attri nationale tournoit au proit de l'ecclésiastique
buées ». comine de tout autre citoy n : puis il a dénoncé
Un décret du 28 juin dernier avoit indiqué l'abus commis par quelques évêqºes, qui , pour
1] au premier octobre de chaque année le ras idire quelques embellissemens d' diſices, se sont
;: semblement du conscil général de chaque d# licenciés de puiser arbitrairement dans la caisse
partement. le comité de constitution ft t ob des décimes.
server que les décrets-sur l'imposition n é tant À l. l évêque de Clermont, prélat à l'ame sainte
pas encore rendus, il seroit nécessaire de re « t aux lnttius pu res, a oublié un initarit sa mo
culer au 3 novémbre l'époque de ce rass n1 dére tien , en accusant Mi. Cºnn : 15 de calomnier
blement pour la présente année, sans rien l épiscopat, et il l a int rp lié de nommer à
# changer à l'indication des séances du conscil l'instant les évêques qu'il osoit incnlper.
# de district , déterminé au 15 septembre. Sur !
Je parle , répond M. Ciimns s ns s'émouvoir ;
- l'avis de M. Démeunier, « l'Asseniblée a dé de feu M. de Grasse, évêque d'Angers , et je
º crété, qt1e les conseils de district se rassen tiens le fait de son successeur, ici présent.
º bleront à l'époque fixée par le décret du 28 « A l · calomnie ! s'écrient deux voix du côté
juin dernicr, et que les conseils de départe dro l , à !t calomnie ! qu'il soit inscrit au procès
Inent se tiendront au 3 novembre prochain ». v t bal ». À .. l'évèque d'Angers se lève du même
Dans la foible contribution que les gens d'é cºtº , et se déclare obligé de confesser que son
glise payoient ci-devant à l'état, et qu'ils ap pré,léc sseur a cru pouvoir ſaire faire des répa
Ielloient du nom de don gratuit , plusieurs r tions à la cathédrale sur la caisse des décimes.
d'entr'eux étoient sérieusement parvenus à se M. i'évêque de Clermont s'cst rabattu à accu
Persuader qu'ils exerçoient une libéralité et non sºr \l, Cumus d ingratitude envers le clergé,
Pas qu'ils acquittoient une dette ; et ce préjugé Cont il avoit jadis sollicité la cli ntelle. « Ôu
(,' ºrange ernpire des mots ! ) s'est encore pro vrcz , réplique celui-ci, le procès-verbal de
duit aujourd'Iiui. l'assemblée de 1775, vous y verrez qu'elle est
Le ce mité ecclésiastique, en cxaminant le venue vers Inoi , mon moi vers , lle ».
| † des # dus par les receveurs des La discussion principale 5 e t reng gée, divers
§ § § ca culé ue la somme en pourroit amentiºmens ont été proposés, t ls que d'em
un décr§ trºis millions et plus, ct il a proposé pioyer les deniers des décimes au traitement le
ººFet Pour faire verser ce résidu d'impo lºlus pressé des religieux et autres gens d'eglise ;
348 -
( 4o8 )
Une lettre de M. la Tour-du-Pin annonce
la question préalable les a dévorés, et il a été
décrété « que dans huitaine, à compter de la que les troupes étrangères s'avançant sur nos
publication du présent décret, les receveurs des frontières , le roi a donné ordre à MM. de
décimes seroient tenus de verser ou de faire Bouillé et Rochambeau d'approvisionner ces
verser dans la caisse de l'extraordinaire les de frontières de munitions et de soldats. G.
niers actuellement entre leurs mains.... , et que Suite du décret sur les archives nationales,
trois curés assisteront aux comptes qui seront rendu dans le cours de la séance du mardi
rendus devant les directoires de district par les soir 7 septembre.
receveurs des décimes ». Cette addition est de
M. Gouttes. Art. IX. « Les expéditions qui seront délivrées
Le projet présenté par le même comité, re des actes déposés aux archives seront signées
lativement à la démission des commissaires du par l'archivi te, scellées d'un sceau qui y sera
Roi au dépa1 te1nent du Gard, a été adopté ainsi appliqué et qui portera pour type ces mots : la
nation , la loi et le roi, pour légende , archives
qu'il suit : na tionales de France. Les expéditions délivrées
L'Assemblée mationale, après avoir entendu
son comité de constitution, confirmant provi en cette forme seront authentiques, et feront
soirement les dispositions de son décret du pleine ſoi en jugement ct ailleurs.
21 juin dernier , relatif à la municipalité de X. Le traitement de l'archiviste sera de 6ooo
Nîmes et lieux circonvoisins, ct vu la démis livres par année, hors le temps où il sera mem
sion des commissaires nommés pour le main bre de l'Assemblée nationale. -

tien de l'ordre dans la ville de Nîmes et le Le traitement de l'ingénieur sera de 4,ooo l.


département du Gard , déclare que le direc Celui du secrétaire-commis attaché particu
toire du département du Gard, et sous lui le lièrement à l'intérieur du travail sera de 2.400
directoire du district de la ville de Nîumes , liv., celui de chacun des trois autres secrétaires
rentreront dans le droit de requérir la force sera de 1,Soo liv. \
armée des gardes nationales et des troupes Xl. Lcs salles des archives , les bureaux et
de ligne pour le maintien de l'ordre et de la cabinets se1 ont meublés et fournis aux dépens
tranquillité publique , sans préjudice du droit du trésor public; mais il me sera rien fourni aux
qui appartient à chaque département de re dépens du trésor public , soit en meubles, soit
quérir, dans son territoire , la force publique en objets de consommation dans le logement
pour le maintien de la paix. de l'archiviste : il ne pourra même y être rien
Le reste des articles du décret sur les chasses, transporté des objets destinés au service des
ajourné hier, a été décrété aujourd'liui avec archives.
de légers changemens. N II. Lorsque les archives seront établies dans
A l'ordre du jour , fº. Bouthillicr a com le local qui leur sera destiné, il y sera attachº
mencé le rapport sur la discipline militaire ; un garçon de bureau aux gages de 6oo liv., uº
et il a proposé un projet de décret en vingt frotteur chargé du métoyage des salles et bu
articles. L'espace de cette feuille ne nous per reaux , du port du bois et autres ouvrages de
mct pas de détailler tous les principes exposés
par le rapporteur , ni même la discussion in
l† aux gages de 5oo liv. ; et, si le local
'exige , un portier aux mêmes gages de 5oo liv.
téressante à laquelle ce rapport a donné lieu. X II. Les archives seront ouvertes, pourrº
Nous nous bornerons à dire que , regardant pondre aux demandes du public , trois jours
comme inconstitutionnels et indignes du ca de la sentaine , depuis neuf heures du matº
ractère françois , sur-tout pour des fautes de jusqu'à deux heures , et depuis cinq heures
simple discipline , les coups de plat de sabre, après midi jusqu'à meuf heures. Miais on !º
les cartouches infamantes, et la cassation des pourra entrer § les salles et cabinets de dé
grades, M. le rapporteur avoit d'abord pensé pôt que pendant le jour; jamais il n'y sera port
qu'il pouvoit se trouver des délits contre les ni ſeu ni lumière.
quels la punition des coups de sabre pourroit XIV. Il sera tenu aux archives des registres
être employée : mais que sur la vive réclama et des répertoires de toutes les pièces qui yº
tion de MM. Dubois et Alquier, et malgré ront déposées. l es registres cotés et paraphés
les instances de M. Rewbel, il a consenti à par chaque feuillet seront destinés à enregis
retirer son article. trer , jour par jour, les pièces qui cntreront
Une lettre mouvelle de M. de Bouillé con aux archives ; ils serviront d'inventaire, et Cº
#ient de nouvelles protestations de patriotisme. sera d'après ces registres que l'archiviste rendrº
º | ( 4o9 )
» tompte des pièces qui lui seront confiées. Les
ri commissaires auront soin de les inspecter tous P A R I S, le 14 septembre.
à| les mois pour s'assurer s'ils sont tenus en règle.
a Ils pourront d'ailleurs se faire ouvrir les archi Le thermomètre de M. Guillaume.
-
: , ves, pour les visiter à tel jour et heure que bon
lt leur semblera. Les répertoires destinés à la re M. Guillaume , ancien juré de sa commu
* cherche des pièces seront au nombre de trois , nauté, occupe un rez-de-chaussée dans un coin
º servant, l'un de table chronologique, l'autre du marais, et y mange, comme il plaît à sa gou
de table nominale, le troisième de table des vernante, les 18oo liv. de rente qu'il a su gagner
# matières. dans la fripperie. M. Guillaume aime la révolu
. XV. L'archiviste veillera à ce que les pièces tion , quoiqu'il n'ait lu ni Jean -Jacques , ni
, qui concernent les travaux des différens bu Rayna /; il l'aime à cause de ses bons effets ,
, reaux et comités, soient remises aux archives qtu le 1 rappent.
à mesure que les travaux desdits bureaux et ll sent très-bien, par exemple , qu'au lieu
· comités cesseront, ou que lesdites pièces n'y d'égaler comme autrefois la recette à la dépense,
seront plus mécessaires. il est plus prudent d'égaler, comn1e on se le
XVI. Les actes et pièces déposés aux ar propose, la dépense à la recette.
:, chives ne pourront être emportés hors des ar Il sent que les ci-devant privilégiés, payant
# chives qu'en vertu d'un décret exprès de l'As les impôts ainsi que tous les autres citoyens, les
" semblée nationale. impôts diminueront nécessairement pour ceux
XVII. Les paiemens pour les traitemens or qui les payoient seuls.
.. dinaires seront faits sur le simple mandat de Il sait que depuis le décret sur la chasse, la
" l'archiviste ; les paiemens pour les fournitures récolte s'est augmentée d'un tiers, et qu'entre
, et dépenses extraordinaires , seront faits sur manger le gibier, ou souffrir que le gibier nous
* des états arrêtés par l'archiviste et les commis mange, nous n'avons pas à balancer.
.. saires , mais tous les paiemens s'acquitteront Il sait que son cousin l'ancien marchand de
* directement au trésor public entre les mains et draps , qui avoit acheté une charge de secré
· sur la quittance des personnes auxquelles ils taire du roi, et qui le méprisoit, n en étoit pas
" seront dus : de manière qu'en aucun cas , et moins son cousin ; que les ci-devant nobles,
| sous aucun prétexte , l'archiviste et les per sujets à toutes les maladies bourgeoises, n'a
* sonnes attachées aux archives ne puissent ton voient pas le sang plus pur que les bourgeois :
# cher d'autres deniers que ceux de leur traite qu'ainsi la noblesse , héréditaire ou vénale, étoit
* ment personnel. -
une odieu e chimère.
. , XVIII. Tout les ans , à l'ouverture de la Il sait enfin que les voitures désarmoriées
# séance de la législature, l'archiviste fera im ne roulent plus si rapidement à travcrs la foule,
^ primer et distribuer , à chacun des membres de . que les cochers sont moins insolens, les maîtres
| la législature, l'état des dépenses faites pour plus polis, que pour écraser un homme comme
les archives pendant le cours de l'année , en une mouche on y regarde à deux fois, et tout
semble une feuille indicative des pièces déposées cela le rend patriote très-chaud.
, aux archives et de leur distribution générale , Quand M. Guillaume est debout sur sa porte,
afin de faciliter les demandes de ceux qui au affublé de sa robe de chambre et de son bommet
#ont besoin de les consulter, et aſin aussi que de nuit, la tête penchée , une gazette à la
l'on Puisse s'assurer du maintien et du progrès main , ses voisins viennent lui demander des
de l ordre dans la distribution et la conserva nouvelles et politiquer avec lui.Autrefois, lors
tion de ce dépôt. qu'en politiquant ainsi les discussions deve
noient trop longues 62t trop SaVanteS , il ne
A /2^ I S. savoit se tirer d'affaire qu'avec deux phrases
qu'il bégayoit d'une maniere vraiment origi
*4M. les A4orznés, dont la jouissance date du 3 nale : Il y a beaucoup de choses à dire là
# #. rerº an , du premier avril pour 6 mois, dessus : Il n'y a pas d'endroit où il arrive
*IIr# juillet pour 3 mois, sont avertis que des révolutions plus étonnantes que dans le
§o# *ſ# au 3o du courant; et priés de
monde. Mais il a fini par s'appercevoir que
*ur lettre # e ºº ; comme aussi d'insérer dans
ºnt les # i. es adresses sous lesquelles ils reçoi ces deux phrases ne satisfaisoient pas toujours
écessai º# cette précaution est absolument ses auditeurs ; il les eût même perdu l'un
ºſº Pour éviter les loubles emplois. après l'autre s'il n'avoit pas découvert un ther
( 41o ) -

momètre qui les lui a regagnés, s'il n'avoit comme il y a lieu de le présumer, à faire un
pas pris un ton plus décisif et plus tranchant. traité de commerce avec la Porte, le nom
Depuis sa découverte il annonce les décrets françois ne sera plus en I urquie qu'un sujet
toujours avant qu'ils me soient rendus, et nc de mépris.
se tron pe jan, , . L' Assemblée nationale sentira bientôt qu'il
il se rend à l'Assºm! !ée national , lºs jours f lloit dans le levant un homme assez instruit
de grandes questions : il s'y place toujours le des intérêts nationaux pour parer ce coup, et
plus près qu'il peut du côté drºit. Là, au lieu non un ac démicien uniquement attentif ou
d'écouter , il regarde ct tire de ses yeux le à trahir sa patrie , ou à faire lever les plans
niême parti qu'un autre de sa raison. des ruines de l' lgypte , travail pour lequel il
S'il voit les noirs s'égayer , se carrsser le a soutiré de sa cour une somme considérable.
! l', l'
menton , applaudir , ou seulemen : se n -
l 'affaire du 1 o juillet entre l s Russes et
calmes , il en conclut qu'e l oi n on pi - ſ ) i : º ,) les Turcs dans la mºr noire , a ét toute à l'a
ne les rassure que parce q elle iii , ºteroit vantage de cetix-ci. Les Anglois qui en diri
les patriotes, si elle , toit r ci : don , « le gèrent les opérations, ne pouvoient craindre
me le s ra pas , se dit - il : s'il voit , au con les Russes avec une Ilotte supérieure : ceux-ci
traire, leurs figures s'allonger , ou se peindre , ont eu plusiettrs vaisseaux désemparés, une
to r à tour , de toutes les couleurs de l'arc | régate coulée à fond. La victoire des Turcs
en-ciel ; s'il les cntend jurer , s'il voit leurs améliera sans doute la paix. / .
muscles se gonfler , leurs membres s'agiter et
se tordre comme ceux des épileptiques on des D E L o N D R E s, Ve 9 septembre.
convulsionnaires , cet avis là , dit-il, les fâcl1e ,
donc il est bon ; il les rend furieux, donc il est Enfin les esprits sont un peu calmés ici,
excelient , il passera , et il pºsse en effet. et l on voit sous un tout autre aspect le dé
cret de l'Ass nnblée nationale de France au
C'est ainsi qu'il a prédit les décrets sur le veto sujet de l'armement de 45 vaisseaux ; on a senti
absolu les biens dn clergé etc. et c'est ainsi qu'en que ce d cret alloit déjouer les manœuvres de
rentrant saine li soir , 1t a anno:rcé à sa gouver
vos ministres, en obligeant l'Angletcrre ou ses
nante , et le lendemain à toit son quartier, ministres d en venir à des arrangemens avec
qu'il vcnoit de lire , sur les ſig'ires des sieurs l'Espagne , ce qui ne plaira pas aux vôtres
i)uval , À la loti et ct con iorts, q lºs a vsi-crºars Cette idée s'est confirmée par le appel su
passeroient , qit'un ren de qui do uno t la co bit du lord Howe, à qui le roi a fait expédier
1 que à ces messieurs, devoit iious guérir radi quatre avisos de différens ports, pour lui dire de
caient 11 f.
J'indique le thermomètre de M. Guillaume à
revenir à Spithead , où Guillaune l'attend
pour une revue. La grande ſlotte de Cadix
ceux qui aiment les discussions toutes faites, et est aussi rentrée au Ferrol. Ainsi l'on espère
qui préfèrent la pratique à la théorie , il est bon, avec juste raison que les ennemis de la paix
il est sûr, il est infaillible, Quand nous ººrrons auront mal calculé. V.
rire les aristocrates , pleuroms : qitºn d nous
lcs verrons pleurer, nous pouvons rire. P. AIx-LA-CHAPELLE , le 3 septembre.
AFFARES POLITIQUES ETRANGERES. Les anti-révolutionnaires Maillebois, Cassini,
" I) E RA G U s F , le GC aoif t. Mirabeau le jeune , se fatiguent beaucoup id
à diriger les man ºuvres sourdes de la horde
C'en est fait du commerce des François dans dont ils se sont déclarés les chefs. Mirabea"
les différentes contrées de la Turquie, graces demande par-tout ce que l'Assemblée nation
à Choiseul , plus agent de la mºison d'Autriche a fait de bien. On lni a répondu , dans uº
qu'ambassadeur de France à ( onstantinople. maison très-ennemie du bruit : « Elle a purgé
J a Porte est justement indignée de ses odieuses la France d'un poison lent qui la dévoroit
manoeuvres ; et si les Anglois réussissent , depuis long-temps ». V.
: On s'abonne à Paris, clioz BuissoN , libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera , franc de port, le Pº
de l'abonnement et la lottre d'avis , ot toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
Et cliez tous lesl Lbrairos et l)irecteurs des Postes du Royaume et de l'lEtranger. |
Il paroît tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv, pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de
-
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-
%7 mois ſ : nc de port , par la pr stc , pour tout le Royaume. L'abonnement ne cornmcnce que du prem, d'un
ſ)n s'abonne aussi, à la méme adresse , pour la BOUCHE DE FLlt.
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· ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
,

| I) E L A F R A N C E ,
" E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ,
- J O U R N A L L I B R E , par une Société d' Écrivains Patriotes »
dirigé par M. MEncIER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
T'out ce q
qu'il y
y a de précieux et de desirable |pour le bien dc la société
résulte d'un état e liberté.

N°. C C C X L I X. Du Jeudi 16 Septembre 179o.


Mo. Ie r.
: As S E M B L É E N A T I O N A L E.
1, Des Tuileries. 2. Des Champs - Elysées.
|- Séance du 14 Septembre au soir. 3. Du Roule. 4. De la place Vendôme. 5 Du
Palais-Royal. 6. De la Bibliotèque, 7. De la
: M. Voydel, au nom du comité des recher Grange-Batelière.
. ches, a fait le rapport de l'insurrection d'An Des cantons de 1°. Nanterre. 2°. Passy.
· gers, dont nous avons déja rendu compte, et No. I I.
- f§e a rendu le décret qui suit :
« L'Assemblée mationale , après avoir enten 8. Fauxbourg Montmartre. R. De la rue
Poissonniere. 1 o. De la fontaine Montmorenci.
| du le rapport de son comité des recherches,
- approuve la conduite prudente et ferme du di 1 1. L)e la place de Louis XIV. 12. Des Postes.
| rectoire du département de Maine et Loire, 15. De la Halle au bled. 14. De l'Oratoire. 15.
ſ du directoire de district et de la municipalité · De
ºu Louvre. 16. Du marché des Innocens. 17,
Mauconseil. 18. De Bonne-Nouvelle.
. d'Angers. -

: , Charge son président de se retirer dans le Des cantons de 1°. Colombe. 2°. Clichy.
3°, Saint-Denis.
- † devers le roi, pour le pricr de donner
^ les ordres les plus prompts, afin que la pro No. I I I.
*-cédure commencée soit continuée contre les
, auteurs,, ſauteurs et instigateurs des attentats 19 Du fauxbourg Saint-Denis. 2o. De Bondy.
commis à Angers le 6 de ce mois, circons 2 I. 1)u Temple. 22. Dn Ponceau. 25. Des Gra
' tances et dépendances ; velliers. 24. Des Lombards. 25. De la rue
Décrète que copie des pièces de la procé Beaubourg. 26 Des Arcis. 27. Des Enfans
ure sera envoyée à son comité des recherches, Rouges.
#ins néanmoins que cet envoi puisse retarder Des cantons de 1°. Pierrefitte. 2°. Pantin.
3°. Belleville.
l'exécution des jugemens ;
. Charge en fin son président d'écrire au bail No. I V.
# d'Angers, à la garde nationale de la même
ville, au régiment Royal-Picardie, au détache 28. De la place Royale. 29. Du roi de Sicile.
3o. De l'Hôtel-de-Ville. 31. L)e l'Arsenal. 32.
#ºt du régiment Royal-Conti, cn la personne De Popincourt. 33. De la rue de Montreuil.
de lºurs chefs respectifs, pour leur exprimer la 34. Des Quinze-Vingts. 35. De l'Isle.
ºaction de l'Assemblée, du zèle et de l'ar
§ aV62C lesquels ils ont concouru au rétablis Des cantons de 1°. Montreuil. 2°. Vincen
mes. 3°. Charenton.
ºnt de la paix et de l'ordre public ». No. V.
† de constitution a fait présenter,
§ ºve : Gossin, la désignation du territoire et 36. De Notre-Dame. 44 Des Thermes de
des tribunaux des districts de Paris, · Julien. 45. De Sainte-Geneviève, 46. Du Jar
º, l'Assemblée
:----- :
ºécret suivant na§
tionale l'a consacrée p
»
par le
- -
din des Plantes.47. De l'Observatoire. 48. Dos :
-

Gobelins. -

349
( 412 5
Des cantons de 1°. Villejuif 2°. Choisy-le conséquence, chaque religieux sera libre de se
Roi. vêtir comme bon lui semblera ».
No. V I.

37. De Henri IV. 38. Des Invalides. 39. De Décret sur la discipline militaire, rendu dans
le cours de la séance du 14 au matin.
la fontaine de Grenelle. 4o. Des quatre Na
tions. 41. Du Théâtre françois. 42. De la Croix L'Assemblée nationale , convaincue que la
rouge. 43 Du Luxembourg. principale force des armées consiste dans la
Des cantons de 1°. Issy. 2°. Châtillon. discipline, qu'il est de son devoir de la main
Ensuite M. Treilhard a repris la suite de son tenir , en même-temps qu'il est de sa justice
rapport sur le traitement des ordres religieux, d'en déterminer les bases, de manière qu'au
et il a fait décréter sans difficulté les deux ar
ticles suivans :
cune punition ne puisse être infligée arbitrai
rement lors de l'esprit de la loi, se réservant
Art. XXI. « Aussi-tôt que les religieux seront en outre de prononcer sur les crimes et d lits
arrivés dans les maisons à eux indiquées , ils militaires, ainsi que sur les formes légales à
choisiront entr'eux, au scrutin et à la pluralité
des suffrages, dans une assemblée qui sera pré employer pour les juges, décrète sur la partie
de la discipline intérieure seulement :
sidée par un officier de la municipalité , un su Art. I°*. « Les punitions a infliger pour les
périeur et un procureur ou économe , lesquels fautes commises contre la discipline par les
seront renouvellés tous les deux ans de la même
manière ; pourront néanmoins les mêmes per officiers de tous grades, sons-officiers et soldats
sonnes être réélues autant de fois qu'il plaira de toutes les armes, pourront être prononcées
aux autres membres de la maison. contre les délinquans d'un grade inférieur, par
tous ceux qui seront revêtus d un grade su
XXII. Immédiatement après lesdites élec- . périeur au leur, selon ce qui sera prescrit ci
tions, les religieux feront dans chaque maison, après, à la charge par eux d'en rendre compte
à la pluralité des voix, un réglement pour fixer dans les vingt-quatre heures , en observant la
les heures des offices , des repas, de la clôture hiérarchie des grades militaires, conformément !
des portes, et généralement de tous les autres aux dispositions des détails que sa majesté pres
objets de leur police intérieure ; une expédition crira par ses réglemens militaires, - -

dudit réglement sera déposée dans le jour au II. Le commandant du corps, sur le compte
greffe du district, et à celui de la#municipalité, qui lui en sera rendu tous les jours , pourra
qui sera tenue de veiller à son exécution ». restreindre, infirmer ou augmenter les puni
| Mais il est difficile de se peindre l'état d'ébul tions qui auront été prononcées par ceux sous
lition où est entré l'un des côtés de la salle , ses ordres; mais il ne pourra pas en cela s'écarter
lorsque le rapporteur a proposé d'anéantir le des règles qui seront prescrites ci-après pour
costume particulier des divers ordres monas la nature ou la durée des punitions.
tiques. La pieuse simplicité de M. l'évêque de lIl. Tout subordonné , de quelque grade
Clermont en a été effrayée. Il a vu ou cru voir qu'il soit , et quelque fondé qu'il puisse se
la religion , abolie , les autels renversés , les trouver à se plaindre, sera tenu de se soumettre
moeurs perdues dans la suppression du froc et aussi-tôt à l'ordre qu'il recevra , ainsi qu'à la
du scapulaire. La terreur du respectable prélat punition de discipline prononcée contre lui,
s'est communiquée autour de lui , et s'est ina par celui ayant droit de la lui ordonner : mais
nifestée par des cris et même par des injures. il lui sera permis, après avoir obéi, de réclamer
Cependant M. de Beauharnois a renchéri sur auprès du conseil de discipline dont il sera
l'article proposé, en demandant la suppression parlé ci-après, et dans les § qui seront
de touse espèce de costume pour les ccclésias prescrites , la justice qu'il croira lui être due,
tiques en général hors de l'exercice de leurs IV. Les punitions à prononcer pour faip de
fonctions. les divers amendemcns pour et con discipline , seront déterminées, tant par Iºur
tre ont été écartés ; l'Assemblée nationale, en mature que par le maximum de leur durée,
reconnoissant la nécessité d'exterminer la livrée ainsi qu'il suit pour les soldats de toutes les !
monacale avec les ordres qui en étoient cha {l TIT] GºS. -

marrés, s'est reportée à l'avis du comité, conçu Les corvées de la chambre, celles du quar
en ces terITleS : tier, celles de la place, la consigne aux portes
- Art. XXIII. « Les costumes particuliers de de la ville, lorsqu'elles seront libres, la con
pous les ordres religieux demeurent abolis : en signe au quartier pour deux mois , la chambre
( 415 )
de police pendant un mois, la boisson d'eau vis de son supérieur, quelque raison qu'ii puisse
pour les ivrognes, jusqu'à la concurrence d'une se croire de s'en plaindre ;
chopine par jour, et pendant trois jours seule Les violations des punitions ordonnées ;
| ment, à l'heure de la garde montante , soit que - L'ivresse, pour peu qu'elle trouble l ordre
lhomme soit détenu ou non pour plus long public ou miltaire, et pourvu qu'elle ne soit
temps à la prison , cachot ou chambre de po pas accompagnée de désordres ;
| lice; la prison pendant quinze jours : elle pourra Tout dérangement de conduite ou toutes
être aggravée par la réduction au pain et à l'eau dettes, pourvu qu'elles ne soit pas accompa
pendant trois jours de chaque semaine seule gnées de circonstances crapuleuses ou désho
ment; le cachot pendant quatre jours, au pain nOranteS ;
et à l'eau ; le piquet pendant trois jours , et Les querelles, soit entre militaires, soit avec
une heure chaque jour, mais sans charge de les citoyens ou habitans des villes et campagnes,
fusil, mousqueton, cuirasse ou manteau : cette lorsque ces dernières ne sont pas de nature à
punition pourra être en outre de celle de la être portées devant les juges civils , et pourvu
prison ou du cachot , où l'homme puni ainsi qu'il n'en résulte aucune plaie, et qu'on n'y ait
sera toujours détenu au moins pendant le temps pas fait usage d'armes ou de bâtons ;
qu'il devra la subir. Les manques aux différens appels, exercices,
Pour les caporaux ou brigadiers , ainsi que revues ou inspections ;
pour les autres sous-officiers, la consigne aux Les contraventions aux règles de police ou
| portes de la ville. ordres donnés ; enfin toutes les fautes contre
, " La consigne au quartier pour deux mois. la discipline, le service ou la tenue provenante
, Les arrêts § dans leur ehambre pour de § de paresse ou de mauvaise vo
IlIl InOlS. lonté ».
| La chambre de police pour le même temps. Séance du 15 Septembre.
: , La prison pendant quinze jours, avec possi
: bilité de réduction au pain et à l'eau pendant La matière de l'émission des assignats oc
: trois jours de chaque semaine seulement. cupe en ce moment toutes les têtes pensantes ,
, Le cachot, au pain et à l'eau pendant quatre et jusqu'à ce que la loi nationale ait prononcé
jours. , sur cette portion imposante de la fortune pu
· Pour les officiers de tous grades, les arrêts "blique, tout citoyen éclairé peut et doit même
ſimples dans leur chambre, et pendant deux produire tout ce qu'il a de lumières. 1 h ! qui
mois, recevant ou ne recevant personne, sui sait si l'avis , encore renfermé , de quelque
vànt les cas, et suivant l'ordre donné à cet lhomme de génie , ne contient pas le destin
effet; les arrêts forcés dans la chambre, c'est de l'empire ? L'Assemblée mationale ne refuse
#dire, avec sentinelle ou autre moyen correc aucune espèce de documens ; elle sait que dans
tif pendant un mois ; la prison militaire pen plusieurs sections de Paris , les citoyens ras
: dant quinze jours. semblés ont entrepris d'approfondir la grande
uestion ; elle décrète, sur la motion de M.
,V. Toutes les punitions dénoncées ci-dessus, 'André, que les députations partielles, pour
seront les seules qui pourront être infligées économiser le temps précieux des séances, re
† fait de discipline , et elles ne pourront mettront leurs adresses au président pour être
}re prolongées au-delà du terme fixé pour cha examinées et rapportées par le comité des
Cun, que par une démission précise du conseil finances.
de discipline, dont il sera parlé ci-après. L'affaire de M. Riston a reparu sous les yeux
, VI. Seront réputées fautes contre la disci de l'Assemblée : il se plaint de ce que les re
, pline, et mériteront d'être punies en consé quêtes de l'hôtel ont violé à son égard les
. quence, et suivant les cas, toutes voies de fait, nouvelles ſormes établies pour la procédure
l † ou mauvais propos d'un supérieur, de criminelle, et MM. du comité des rapports
quelque grade qu'il puisse être, vis-à-vis de son attestent avoir vérifié le fait de cette violation
| subordonné, ainsi que toute punition injuste sur deux points essentiels. Le comité a demandé
qu'il auroit pu prononcer contre lui ; un sursis à M. le garde des sceaux, qui a ré
Tout murmure, mauvais propos, ou défaut pondu que le tribunal ayant pris jour pour
jbéissance, pourvu qu'il ne soit pas accom prononcer sur l'affaire , il n'estime pas pou
# d'un refus formellement énoncé d'obéir, voir intervertir le cours de la justice. MM.
* la part d'un subordonné quelconque vis-à Camus et Moreau ont pensé que la question
( 414 )
appartenoit à l'ordre judiciaire exclusivement ; sous-officiers, les suspendront seuls des fonc4
ils ont réclamé l'ordre du jour, et l ont ob tions et du service de leurs grades , et les
tGIlll. mettront seuls dans le cas de remettre leurs
Sur le rapport de M. Bouche , M. l'abbé armes à ceux qui leur auront porté l ordre de
de Lacombe est admis à remplacer M. de la s'y rendre.
Queuille , député de la ci-devant noblesse d'Au X!. Les chambres de police où seront dé
vergne. tenus les sous-officiers, seront toujours séparées
On a ajourné un projet de décret présenté de celles destinées aux soldats.
par M. Henry, au nom du comité de judica XII. Les salles de discipline destinées aux
ture , et qui tendoit à faire déclarer nuls deux sous - officiers, ainsi que celles des soldats,
arrêts de la chambre des vacations de Paris , seront toujours garnies de fournitures comme
contenant défenses de procéder à l'adjudica les chambres des casernes, et ceux qui y seront
tion des droits bursaux , connus sous je nom détenus, vivront comme dans les chambrées par
de devoirs dans la ci-devant province de Bre les soins de leurs compagnies.
tagne. XII. Les liommes dé tenus dans Ies prisons
- Au nom du comité de marine, M. Fermont on cachots recevront de même l'ordinaire de
a présenté, et l' Assemblée a adopté un projet leurs compagnies , et lorsqu'ils devront être
· de décret tendant à classer , entre les matelots au pain et à l'eau , il leur sera fourni ces
et autres gens de mer, l'augmentation de solde jours-là une double ration de pain ; le surplus
décrétée en leur faveur par l'Assemblée natio de la portion de leur prêt destinée à l'ordi
male, le 15 juin dernier. maire seulement après l'acquittement de la
M. Bouthilier a repris la suite des articles sur double raison de pain , appartiendra à leur
la discipline militaire et sur les peines à établir compagnie en bonification d'ordinaire, comme .
pour les fautes contre cette discipline. Le reste indeunnité de toute espèce de service fait par
6 ll X.
du projet a été décrété après une légère dis
C llSSlOIl . XIV. Lorsque la plainte d'un subordonné
Art. VII. « Les fautes ci-dessus énoncées se portera contre un des officiers supérieurs du
ront toujours regardées comme plus graves, régiment , la plainte sera rem'se au comman
lorsqu'elles auront lieu pendant le temps du dant de place, s'il y en a , ou sinon adressée
service ou sous les armes. au commandant de la division , lequel sera
VilI. Le commandant, de quelque grade tenu de convoquer aussi-tôt un conseil de
qu'il soit, qui sera reconnu avoir puni injuste discipline , composé de sept officiers du grade !
ment un de ses subordonnés , le sera lui-même le plus élevé, et les plus anciens de la division ,
en raison de la punition qu'il auroit ordonnée , et étrangers au corps autant qu'il sera possible.
ou du degré de son injustice. XV. Le conseil de discipline , chargé con
, IX. Tout subordonné qui auroit accnsé son formément à l'article IV ci-dessus , de pro
supérieur de l avoir puni injustement , si la moncer sur la prolongation des punitions au
plainte m'est pas fondée , sera condamné , s'il delà du terme déterminé pour chacune d'elles,
y a lieu, à une punition qui sera fixée par le ou de recevoir les plaintes que des subordonnés
conseil de discipline , suivant l'exigence des pourroient avoir à porter contre leurs chefs, sera '
Cº S. composé des trois oſſiciers supérieurs, dcs trois
X. Les punitions de la consigne au quar premiers capitaines et du premier lieutenant :
tier, des chambres de police des soldats , des du régiment ; ceux qui manqueroient seront :
arrêts simples dans la chambre , n'empêcheront remplacés par pareil nombre du grade infé
pas les officiers, sous officiers et aiitres
seront condamnés , de faire le service de la
† y rieur , ou de ceux qui les suivroient dans leurs
colonnes. Ce conseil s'assemblera par ordre .
place, et d'assister à tous les exercices du ré du commandant , toutes les fois qu'il sera .
giment , à charge par eux de reprendre leurs nécessaire : et celui-ci ne pourra en refuser Va .
punitions ou d'y être reconduits après la ſin convocation dans les vingt - quatre heures ,
de leur service ou des exercices, ila prison et lorsqu'il en sera requis en raison d'une plainte
le cachot , ainsi que les arrêts forcés pour les qui pourroit lui être adressée ». G. , •
officiers , et les chambres de police pour les ( La suite demain. ) -

On s'abonne à Paris , choz BUissoN, libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
lit chez tous lesl Lbraires et L)irecteurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
:| ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
: I) E L A tº
R A N C E
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E I, l' U R O P E ,
J O U R N A L L / B R E , par une Société dº Ecrivains J'a/rictes ,
dirigé par ÁZ. AAERcz E R , eé par M. CAR n x , un des Aatcurs.
Un prince raisonnable voit sans peii.e les b r ières que la raison
oppose à ses passions. Politique naturelle.

No. C C C L. jOu /enc/re # 17 Septembre : 79o.


AS S E M B L É E N A T I O N A L E. loi , elle leur remet les pºines qu'ils ont en
courues , décrète qu'il n'y a lieu à délibérer
Suite de la séance du 15 Septembre. snr les représentations , approuve la conduite
qu'ont tenue M. Albert de Rioms et la muni
l ?
cipalité de Brest, et charge son président de
, Art. XVI. Torr subordonné qui voudra por leur en témoigner sa satisfaction ».
,t:ter plainte au conseil de discipline contre un M. Voidel , au nom des comités de recher
- de ses clicſs, sera tenu de l · donner par écrit, ches , de commerce et d'agriculture , ayant
motiv e dans ses diff rentes circonstances , de
rend n compte des inquiétudes dºnoncées sur
: la signer s'il sa't écrire, et de la remettre ainsi les accaparetnºns des grains et les cntreprises
an commandant du régiment. contre ienr libre circulation . l' Assenblée a
- XV , I. Celui qui portera plainte , ainsi que chargé son président de se retirer pardevers
-icel.1i contre lequel elle sera dirigée , seront le roi , pour le pricr d'enjoindre à toutes les
•entendus au cons il de disciplne , ct pourront municipalités et corps administratifs de veiller
- l'un et l'aulre , à leur volonté , choisir un dé à l'exécution des décrets sur la libre circulation .
:fenseur pour exposer leurs raisons, lequel sera des grains , et à ce qu'il ne se fasse p s d'ex
pris dans le régimcnt. portation à l'étranger : comme aussi de faire
XVIII. Si le droit de l'ancienneté appclloit pourºuivre et punir, suivant toute la rigueur
an conseil de discipline un des officiers contre des loix, les auteurs, fauteurs et adhérens des
lequel la plainte auroit lieu , il sera tenu de troubles qui ont eu lieu à ce sujet. -

s'en retirer, et il sera remplacé par celui qui


le suivra dans la colonne. Séance du 16 septembre.
X1X. Pour donner aux décisions de ce con
leil de discipline toute la publicité nécessaire , Dans la rédaction du décret rendu hier sur
l sera toujours tenu publiquement, et portes le traitement des religieux , un honorable
º!vertes. Ceux qui y assisteront seront debout, membre a cru appercevoir une d'rogation au
découverts , en silence et sans armcs. décret qui a établi une difference de traitement
| L *nsurrection des matelots de Brest a formé entre le religieux mendiant et le non-mendiant ;
* matière d'un rapport fait par M. Fermont, ll a demandé une rédaction nouvelle. Cette
* " º9m du comité de la marine. Leur récla réclamation étoit le fruit d'une méprise que
ºn sur le code pénal tient à l'erreur des M. Lanjuinais a relevée , et l'Assemblée a
**us jeunes. qui, dans la punition de l'anneau passé à l'ordre du jour. -

# ºe la petite chatne aux pieds, Ont CI'll SG Sur la proposition de M. Vcrnier. l'Assem
S"r confondus dans l infamie du forçat. Sur blée a décrété ensuite que les droits d'octrois
$ $ du rapporteur , l'Assemblée décrète et perçus au profit de l'hôpital de Lille conti
éclare #º , persuadée que l'erreur seule
nueront d'avoir lieu, jusqu'à ce que, sur l'avis
Fº les véritables intentions de l'Assemblée, du département, il ait été autremcnt pourvu
ans les peines qu'elle a décrétées, a pu pro à la subsistance de cet hôpital.
"quº ſinstirrection des matelots contre la Le tribunal établi à Longuion demande d'être
35o
( 4,6 )
transféré à Longwy, et M. Roederer vote subdivisant celles-ci en terres cultivées, terres
pour que cette pétition soit envoyée au comité non cultivées et maisons, il distribue la subven
de constitution. On passe à l'ordre du jour sur tion publique sur toutes ces parties. L'Assem
l'observation de M. Treilhard, « que de sem blée a ordonné l'impression du plan de M. Del
blables réclamations, en se multipliant, inter lay , ainsi que d'un projet de tarif qu'il a an
vertiroient les décrets de l'Assemblée mationale, noncé avoir préparé sur les droits domaniaux.
et consumeroient ses momens ». M. Leleu ( de la Ville-au-Bois ) parlant en
Les députés du commerce ont écrit une lettre suite, a posé les bases sur lesquelles doit porter,
aux administrateurs de la caisse d'escompte, et à son avis, la contribution publique. Il propose,
ceux-ci une autre lettre au comité des ſimances. 1°. Qu'il soit t tabli une contribntion person
Les députés du commerce rappellent une nelle et uniforme, à payer par tous les sujets de
pétition faite à l'Assemblée, d'autoriser la caisse l'empire, sans aucun privilége, ni distinction.
2°. Une contribution sous la dénomination
d'escompte à faire une émission de 3o inil de foncière , sur tontes les propriétés imm0
lions de ses billets , qui vont être an'antis par
biiiaires, à raison de leur superficie et abstruc
les assignats , pour aider leur négoce , qui va
demeurer cngorgé faute de moy ns d'échange tion de leurs produits.
3°. Une contribution sous la dénomination
à titre d'escompte : ils prient les administra de territoriale, à raison des produits des fonds
teurs, dent ils ont toujours reconnu les in tC rI': lOrlauX.
t ntions patriotiques, d'appuyer leur demande 4°. Une contribution sous la dénomination
auprès de l'Assemblé e nationale par l'interlué
diaire de son coinité des ſinºn ccs. d'industric''e, à payer p r les locataires de ma -
Dans leur lettre au comité, les administrateurs
sons , propo1 tionnellement aux facultés indus
trielles de chaque citoyem.
exposent leur bonne volonté d'être utiles au
coinnierce ; mais observent qu'ils ne peuvcnt Une lettre de M. Guignard contient de vives
doléances sur des mou , c mens arrivés dans le
l'effectucr étant arrêtés par le décret de l'As
semblée , qui défend qu'aucune émission de departement de la Gironde, où le peuple a,
ces billets ne soit faite sans son expresse au dit-on, plºnté des potences pour y attacher
torisation.
qtticonque exigeroit ou même payeroit le droit
de champart, ou autres redevances féod ls
L'Assemblée a ajourné la pétition des députés Le ministre demande que l'Assemblée nationale
du conunerce de Paris après la décision de décrète une augmentation de maréchaussée
l'importante question des assignats. « Au département de l'Oise, a dit M. de
· Le clergé payoit ci-devant à l'hôtel des in Crillon , les gardes nationales , en se monº
valides une rétribution sous le nom de droit
trant, ont assuré le paiement des droits lég
d'oblats : c'étoit le rachat d'une pension qui times ; les mêmes moyens sont dans tous les
étoit anciennement imposée sur les bénélices, départemens ».
en faveur des vieux soldats.
Que le pouvoir exécutif connoisse ses fonc
M. le Brun, au nom du comité dos ſinances,
tions, ajoute M. Merlin , qu'il les remplisse et
a proposé d'ordonner aux receveurs de district qu'il ne vienne pas interrompre la législatiºn
de payer les oblats sur les premiers deniers sous de vains prétextes ; sur cette opinion lº
u'ils recevront des receveurs des décimes. décret est rendu.
lL'Assemblée a ordonné que ces oblats seroient « L'Assemblée nationale, délibérant sur !
payés par le trésor public. lettre du ministre du roi, renvoie les objets
A l'ordre du jour est arrivée la discussion mentionnés dans cette lettre au pouvoir exº
† sur le plan d'imposition foncière. M. cutif ».
rillat desiroit que cette discussion fût remise ll a été fait ensuite un rapport du comitède
à l'époque où l'on connoîtroit, par la voie de finances sur le compte rendu de clerc à mdtrt
l'impression , tout le systême du coinité d'im † la caisse d'escompte au premier ministre de
position ; mais un décret a ordonné que la inances , en execution d'un décret dù 4 julº
matière seroit entamée dès aujonrd'hui , et c'est dernier; il en résulte que tant pour les frais qu"
M. Dellay-d'Agier qui a ouvert la discussion. les administrateurs de cette caisse ont fait poº
Il part du point de fait que 5oo millions suf l'achat des matières d'or et d'argent nécessairº
fisent à la charge publique ; et, divisant les à l'échange des billets qu'elle a versés dans !
propriétés en mobiliaires et immobiliaires, et trésor public et qu'ils §, que pour lº
( 417 )
# frais d'administration et l'intérêt des7o millions rompre cette assemblée aristocratique qui, par
· qu'elle a prêtés à l'état, il lui est dû , en aban le double fléau du fanatisme religieux et du
§ par elle le bénéfice des changes , ce despotisme civil, appelle sur leur tète tous les
, qu'elle offre de faire; il lui reste dû 4 millions autres fléaux ensemble. Quoi! les habitans du
· 354 mille et quelques cents livres, que le rap , comtat resteroient immobiles et passifs sous le
· porteur a proposé d'autoriser le niinistre des joug honteux d'un prêtre et de quelques sbirres
nances à lui remettre. -
d' italie, tandis que les contrées circonvoisines
L'Assemblée a ordonné l'impression du rap jouiront du bienfait imappréciable d'une consti
tution vraiment libre et vraiment mationale ?
port et du projet de décret. G...
/ A V I S.
tandis que l'état d'Avignon, ne soupire qu'a
près sa réunion à la grande famille de ces Fran
MM. les Abonnés , dont la jouissance date du 3 çois dont les ancêtres furent aussi ceux des Avi
octobrc pour un an, du premier avril pour 6 mois , gnonois et des liabitans du comtat ? Quels sont
et du premier juillet pour 3 mois, sont avertis que donc les liommes assez aveugles, assez en nemis
leur Abonnement ſinit au 3o du courant, et priés de de leur dignité d homme et de leurs droits ma
renouveller avant le 2o ; conune aussi d'insérer dans turels, pour laisser échapper une occasion aussi
leur lettre une des adresses sous lesquelles ils reçoi
*ent les Annales ; cette précaution est absolument
favorable ! L'ét tt d'Avignon forme un état par
nécessaire pour éviter les doubles emplois. ticulier : le peuple de cette état est compétant
par lui-même et par lui seul pour exprimer sa
volonté : il veut se réunir à la France, la France
Camp de Jalès, patriotisme des gardes natio doit l'adopter ; et l Assemblée nationale peut
nales de l'Ardéche et des dºpartemens voi décréter cette adoption, sans attendre la pro
*ins Réunion nécessairc de l état d Avignon position initiative du roi , qui n'auroit jamais
et du Comtat Vénaissin à la France. lieu, mais en ordonnant au pouvo r exécutif
d'effectuer cette adoption par une signifi
Gloire et salut aux braves patriotes du Saint cation directe au pºpe. Le roi dira au saint
Esprit, de Bagnols , de Barjac , d Alais , de père : Tout peuple est libre de se réunir à un
Viers, d'Aubenas et des départemens voisins, autre peuple ; car les peuples sont souverains
" " ſº ont apperçu le piége tendu par le fanati d'eux-mêmes et de leur volonté. Le peuple de
#º abbé la Bastide , et ont quitté avec indigna l'état d'Avignon a nianifesté clairement le voeu
ºn le camp de Jalès ! C'étoit donc pour verser de sa réunion à l'empire dont je suis chef.
6 # de nos frères, que des scél, rats , sous le Ma nation, dont je dois exécuter les volontés,
VOIle du patriotisme et de a religion avoient
m'ordonne , par l'organe de ses représentans,
PºPosé une fédération nouvelle ſ c étoit pour de vous dire qu'elle accepte la réunion pro
lnViter au
Veau ser †e qu'ils demandoient un nou posée par le peuple de l'état d'Avignon : ainsi,
conformez - vous vous - mêine à la volonté et
naires ! † ! projet perfide ! hommes sangui
§ prºyidence à rompu vos mesures. cri au droit naturel des peuples. Le roi tiendroit
Ardèch et l'œil vigilant des bons citoyens de le même langage pour la réunion du comtat
C ºe et des départemens voisins vous em
-
Venaiss n, si les habitans de ce comtat avoient
#ºhera, n'en do§ pas, de les tenter de
Ilouveau. le bon esprit de ceux d'Avignon : et l'on éta
d Mais ce n'est bliroit par-là les vrais principes de politique
oint assez de briser les efforts nationale , dont peu d'hommes, hélas ! ont
ºfanatisme § e l'aristocratie dans les dépar une idée nette aujourd'hui. CARRA.
ºens méridionaux de cet empire, et de sur
Veiller les déma P. S. On demande au maire d'Orange, pour
ſaut enCore rches des mal-intentionnés, il quoi il vouloit faire remettre dernièrement aux
ºns cesse et que les vrais patriotes prêchent aristocrates du comtat 8oo fusils, que la garde
#crits et leur ºa r- tout par leurs discours, leurs
- - - -

nationale d'Orange venoit de recevoir de


ºion et de la xemple » l'amour de l'ordre , de Saint - Etienne en Forez Ah ! M. le maire ,
" Pºix , l' esprit de charité et d'hu M. le maire , voilà bien des questions qu'on
†ºº aux décrets sacrés de
vous fait depuis quelque temps !
- : # nationale et le payement
ºins de no f† patriotes, AFFAIRES POLITIQUES ÉTRANGÈRES.
eres # ces mêmes
dtn † Vć naissin , leur
9mbien il est important D E MA D R I D , le 1er septembre.
**°ouer le jou# de § Nos grands armemens ne nous persuadent
( 418 ) %

pas encore que nous aurons la guerre avec cratique les villes du pays de Vaud. Déja les
l'Angleterre. M. Fitzleibert, qui n avoit en ju - plaintes se ſont entenºre avec peu de ménage
qu'ici de iogement que dans un hôtel g rni . ment. l e n gºs rar de la ville d'Aubonne a été
a loué depuis qu lques jours la meison de lºf. mandé à Bern • I'ar le conseil des deux cents,
Rafaldini , dans !'intention d en faire son sé pour être admon esté , ct voir biffer sa délibé
jour. l)'ailleurs , il n'y a encore aucun ordre de ration : mººs d autres villes sont disposées à l'ap
complettº r les régimens.Ainsi les négociations . puyer. : e régiment bºrnois d'Ernst paroît être
qui se suivent sans inte ruption, aboutiront à ºne dans leurs int rêts , ct a pris le prétexte de ré
paix solide. C'est au moins l espoir g néral. ) . clarn r l éga!té entre l 's officiers pour les avan
cemens aux grades militaires. ( ette demande,
D E R o M R , le 28 aoiî *. inste en « ile-nième, n'est pas le vrai but de la
démarche. / .
La fête de S. Louis , patron du roi patriote
des François , a été célébrée ici avec le plus D E M A N u E 1 M, le 8 septembre.
grand , ppareil. Le saint père a ordonné des
prières ºubliques pour le raois prochain, et ne T éopold , embarrºssé du choix d'nn homme
veut pas se rendre aux avis les cardinaux , qni proºre à faire égorgºr des sujets rebelles, c'est
' lui consºillent d' ex communier tonte la France. à-l ' e des hommes qui ont , lécidé d'être libres,
Cep ndºnt on cro t qu'à lenrs instancos il pu a vo t iº tté les v i : 1x s t r \ l. dº ! 'o! niohº , un de
bliera un j: i) !é universel. Y'a l' c I1 r usein ont c ºs ses premiors o!'fieiers g'n'ranx : cet honnête
jubilés ne sont pas bien méritoires en Fr nce : m'/ taire, pers iadé qu on ne pent massacrer
1mais Pasquin a dit qu'il en fa{!oit un. / . des lornm s parce qu'ils ont le dro,t de défen
dre l ur l,berté , a refusé ce commandement
D E F I o R E N c E , le 4 septembre. sous : rétexte de dérangement de santé. Le
fº!,i-m r,4 ( hº! !Provvno paroit ne pas sa prêter
Enſin i.éopold a senti qu'en vcrtn du traité non rlcs trop volont ,irement à ce ministèr». En
relatif à l'écii nge de la ':'oscane , il ne poºvoit ;ttendant , on dit qne les bourreaux marchent
en conserver la posse sion , s'il parvenoit à la en avant avec tous les instrnmcns des supplices,
conronne de Bohêne et de Hongrie. Fn con et prêts à mºttre tont à fen et à sang dans la
séquence, mous espérons bientôt , voir ici n o 1 re Bºlgiqu° , ( onformément aux ordres secrets de
jeune maître , Ferdinand , à qui la Toscane est leur m aître. J .
donnée en appanage : l'acte qui lui en assure
l'investiture est signé d • Léooold et de son D E B R U x E I. L r s , le 4 septembre.
fils François, héritier présomºtif des états dé
pendans de la maison d'Autricite. / . Le congrès est plus ferme que jamais dans la
résolution de maintenir . à quelqne prix que ce
D r F R 1 r o U R G , le 7 septerºbrc. soit , la libert des Pºlges contre les atiaques
de la maison d'Antriche. Il vient de publier le
Le magistrat de Berne vient de faire une dé résumé des rapports de ses députés, et fait voir
marche qui pourroit amener des troubles fort que, bien loin de désespérer de la chose pu
sérieux. i a Grainte de voir l'esprit de liberté se blique , on pent ºvoir tous les motifs les plus
propager et porter atteinte à l'aristocratie , lui plausibles de confiance ; le principal est que
a fait ordonner de tirer un cordon de troupes , Léopoll , en vertu des loix de l'empire, ne
sous prétexte d'empêcher les suisses désertºnrs peut avoir tout au plus quc 5o mille hommes
de France de rentrer dans le nays. Mais on a en Flandres : ce qui ne suffit assurément pas
facilement deviné l'énigme, et l on a scnti que pour réduire des provinces si peuplées et ani
c'étoit pour maintenir sous-le régime aristo Inées par l'amour de la liberté. V.
On s'abonne à Paris, chez BuissoN, Libraire , rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
Et chez tous les Libraires et l)irecteurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
Il parott tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv, pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 lit pour,
3 mois franc de port , par la poste. porr tout le Rova tºc I'ahºrnement ne commence que du prem. d'un mose.
On s'abonnc aussi , à la méma adresss , pour la BOUCHE DE FER.
r
| ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES.
D E L A F R A N C E ,
| ET A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P L ;
4 . . -

J O U R N A L L I B R E , par une Société * Ecrivains Patriotes,


dirigé par M. MERcIER , et par M. Ca RRA , un des Auteurs.

Tout va bien lorsque l'argent représente si parfaitement les choses, qu'on


peut avoir les choses dès qu'on a l'argent , et lorsque les choses repré
sentent si bien l'argent, qu'on peut avoir l'argent dès qu'on a les
choses. MoNTEsQUIEU.

No. C C C L I. Du Samedi 18 Septembre 179o.


AS S E M B L É E N A T I O N A L E. ment , que le comité de constitution proposc
de consacrer.
Séance du 16 Septembre au soir. La question de déterminer le chef-lieu du
département des deux Sèvres, a occupé beau
L, fauxbourg Saint - Antoine de Paris est coup d'instans de la séance par une discussion
Pºuplé d'une multitude immense d'ouvriers , longue et quelquefois orageuse. Le comité
qui précédemment cmployés à la fabrication propose la ville de Niort , comme plus peuplée ,
de ºes matières de luxe dont la révolution
a diminué le commerce, manquent sonvent
plus cominerçante , plus abordable. Il s'est élevé
de vives réclamations pour Saint-Vincent et
âujourd'hui d'ouvrage, et à qui le besoin peut Parthcnay , comme plus centrales , comme
ºcher des murm§res, hélas ! bien pardon préférables par leur pauvreté même. Le débat
nºbles. Aussi les ennemis du repos public ne s'est animé beaucoup plus que la question ne
pas, une ſois par semaine tout sembloit le nécessiter, et enfin l'Assemblée
ºquent-ils
ûll moins, d'annoncer l'insurrection du faux
s'est décidée pour l'avis du comité, c'est-à-dire
ºg Saint-Antoine : et cependant ce peuple , en faveur de Niort.
† que ceux qui le calomnient, sait La garde nationale parisienne est venue in
viter l'Assemblée nationale à honorer de sa
à § espérer, Aujourd'hui il envoye
pr0tester † nationale une députation pour présence la cérémonie funèbre qui, lundi pro
ºVec ame e son patriotisme, pour repousser chain , dans le champ de la Fédération , sera
jurer † les atroces accusations , pour consacrée à la mémoire des soldats-citoyens qui
e # ni la faim ni la corruption , rien ne se sont immolés pour la loi aux portes de Nanci.
tituti ºnera à se tourner contre une cons
- -
L'Assemblée décrète qu'elle y assistera par
† il C a Or
la félicité publique.
attend' ]'; Y.
députation. M. Lanjuinais , ardent patriote ,
avoit voté pour que l'Assemblée y assistât en
adresse. donné l'impression de cette
-

corps. On ordonne l'impression du discours de


* Dans les
ment du † primaires du départe la députation, et de la réponse de M. le pré .
sident.
é§
s'en §† †itactifsde faction étoit pa†enº
, au point qu il ne On renvoie au comité de constitution une
qui a élu les pas † cents dans l'assemblée adresse de la municipalité de Paris, qui supplie
ºpport du † de département. Sur le l'Assemblée d'ordonner que les cent quarante
{ mationale d§ º constitution, l'Assemblée quatre notables entrent aussi-tôt en fonctions,
* ºmmencées. ° 9ue ces élections seront re - afin que les administrateurs puissent procéder
, Le chef-li sans delai à la reddition de leurs comptes.
lIl † † †ment de la Charente
*Près le vœu § #finitivement à Saintes, Séance du 17 Septembre.
* ºs électeurs de ce départe · Les comités ecclésiastique et des finances
7 -

351,

m
( 42o )
réunis ont demandé, et l'Assemblée nationale visoirement à fournir les deniers nécessaires e
«lé crète que les curés , appellés royaux dans auxdites poursuites , sur les taxes faites aux té
les dépa1 teinens des haut et bas Rhin , seront moins par les juges, et sur les exécutoires Par
payés de leur traitenent par les receveurs de eux décernés.
district sur les ordonnances des directoires de II. Dans les pays et les lieux où les biens allo
district. -
diaux sont régis , soit en succession , soit en
La ville de Limoges vient d'éprouver un disposition , soit en toute autre matière, par
incendie qui a réduit au dernier degré de la des loix ou statuts particuli rs , ces loix ou
misère plus de 8oo familles. Le reste de cette statuts régissent pareillement les biens ci-devant
malheureuse ville doit son salut au courage et ſéodaux ou censuels , savoir : pour les succes
à l'activité de la gar de nationale et du régi sions , à compter de la publication des lettr«-s
ment Royal - Navarre. Une foible so,nnie de patentes du 28 mai dernier, intervenues sur le
5ooo liv. a eté tirée de la recette des domaines décret du 15 du même mois ; et pour tonte at 1 tre
pour sot lºger les plus nécessiteux. Tel est le m tière, à coinptºr de la publication des M et
sujet d'un rapport fait par M. Nourrissart, qui . tres-patentes du 5 novembre 1789
au non1 du comité des finances, a proposé et I'I A compter du jour où les tribunaux de
a vu de créter unanimement , district seront installés d · ns les pays de r= : 11
1°. Que le ministre des finances fera tenir tissement, les formalités de saisine , désaisi sne,
à Limoges une somme de 6o,ooo liv. pour le déshéritance , adhéritance , vest , dévest, re -
soulagement des funilles qui ont été victimes connoissance ( chevinale, mise de fait, m g,a
de l'inccndie. assise , plainte à loi , et g ºn ralement \ o t,tes
2°. Que sur cctte soir inº de Co, ooo livres celles qui tie11nent au nantissement ſéo la ſ ou
il sera prélevé celle de 5ooo livres pour être censuel , seront , t denneureront aboli e s ; et
rétabiie dans la caisse des demaines. jusqu'à ce qu'il en ait été autrement orch c> ººº !
5°. Que le directoire du département en la transcription des grosses des contrats cl a\º
vcrra incessammcnt un état détaillé des pcrtes nation ou
suffira en d'livpotlièque en tiendra
conséquence pour consommli<=a *er
- • les
ºº
souſſertes par les citoyens de Limoges , au tni
nistre du roi , lequel le fera passer au comité aliémations ct les constitutions d'hypot# # ºquº 3
des ſinances , pour qu'il en lasse son rapport sans préjudice , quant à la manière dM Tliypº
à l'Assemblée mationale. théquer les biens, de l'exécution de I article
XXXV de l'édit du mois de juin 1- 71 • et
4°. Que le président écrira à la garde natio
male ct au régiment de Royal-Navarre , pour de la déclaration du 23 juin 1772, dar-s ceº
leur témoigner la satisfaction de l'Assemblée . des pays de mantissement où ces loix =ont (té
pour le courage et le patriotisme qu'ils ont publives.
montré dans cette occasion. IV. Lesdites transcriptions seront f,NTtes par
M. Merlin , au nom du comité fºodal, a pro les greffiers des tribunaux de district , selon
posé un projet de décret, dont les articles sui l'ordre dans lequel les grosses des con t rats leur
vans ont été décrétés après une une légère dis auront été présentées , et qui sera cox-» staté par
cussion. un registre particulier , § co L •s , et pº
L'Assemblée nationale, voulant faire cesser raphé
plusieurs difficultés qui se sont élevées sur l'in bunaux.parLes
le président
registres de chacunà dsc=
destinés - =dits !
•es trans
terprétation et l'exécution de l'article IV de ses criptions
phés seront
, et les pareillement
greffiers cotés
seront tenus de= etle pº
com
.
décrets des 4, G, 7, 8 et 1 1 août 1789 , des ar
ticles I et XIII du titre premier, XXlll, XXX muniquer, sans frais , à tous requéra-#y ê\ves
et XXXI du titre second de son décret du 15
V. Il sera payé aux greffiers, pou - § des Y

mars dernier , ensemble des articles III et LlV transcriptions, 5 sols par rôle des OSSB
S0lls |
de celui du 6 mai suivant, a décrété et décrète contrats , sur lesquelles ils certifië E -ºº ';
ce qui suit : leur signature et le scel du tribune R h , º#
Art. I°º. « Les frais des poursuites criminelles où elles auront
Faites à la requête des procureurs du roi ou transcrittes avec été présentées
indication du régla •--
Ta --n1eI)tet du
•OI) X).
d'office depuis la publication des lettres-pa folio où s'en trouvera la transcripE- E
-

•été reprisº
tentes dn 5 novembre 1789, intervenues sur les La discussion sur les assignats a il'émissioº
décrets des 4, 6, 7 , 8 et 11 août 1789, sont par Ml, Malouet. ll en voit avec effr-" de l'impº
à la charge du trésor public ; en conséquence immense ; c'est dans la perceptiorE -bératioº de
lcs receveurs des domaines continueront pra qu'il place le salut de l'état, et la lim

-
-
( 421 )
}k dette publique dans une caisse d'amortisse dette exig ble sera remboursée en assignats ou
: ment, où il verse 2o millions par an ; et il obligations nationales circulantes de gré à gré ;
, divise les titres de créances exigibles , savoir , 2°. que les assignats ne porteront point d'in
pour trois quarts en quittances de finance à térêt ; 3°. que l'intérêt de 4oo millions déja
, trois pour cent, et pour l'autre quart seulement décrété , cessera au premier avril prochain ;
en assignats. - 4°. que le trésorier de la caisse de l'extraordi
Une lettre de M. Necker a attiré l'attention maire remboursera à cette époque les intérêts
| de l'Assemblée nationale ; elle étoit accompa qui seront dus, en retranchant les coupons
| gnée d'un mémoire sur la liquidation de la dette qui y sont annexés.
: publique : on en a entendu la lecture , et or 5°. Qu'il sera accordé aux obligations natio
| donné l'impression. Nous n'en extrairons rien , nales une prime de 3 et demi pour cent, qui
| sinon que l ex - ministre se déclare contre les ne sera payée qu'au moment où les porteurs
assignats, et semble attendre du temps la libé de ces obligations se pr senteront pour l'ac
ration des finances, parce que toute la dette quisition des biens nationaux : les obligations
n est pas exigible tout-à-l'heure. nationales seront adinises à cette acquisition,
M. de B aumetz a demandé que l'Assemblée concurremment avec les assignats et les espèces
#tionale déclarât qu'elle continueroit aujour SO n lld l) t t2S. -

dhui et demain la discussion importante sur 8°. ll sera libre aux porteurs d'obligations na
lº assignats-monnoie, pour la reprendre ven tionales de les échanger contre des assignats.
dredi prochain, en prenant l'engagement so 9°. S'il arrivoit qu'après la vente des domaines
ºmnel de la terminer samedi 25 M. Regnault nationaux il restât des assignats, ils seront reçus
º parlé dans le même esprit, mais en concluant dans un emprunt à 4 pour 1oo ouvert à cette
ººº que la discussion reprise vendredi pro
chain fût rolongée sans interruption jusqu'à
† et ces billets scront brûlés à fur et
la décision de la question. mesûre en présence du trésorier de la caisse
extraordinaire, et des commissaires mo1n1nés à
C'est dans la création des asignats, a repris cet effet.
· Ch. de Lameth, que repose le salut de la Le comité des finances sera chargé de pré
ºtitution ; je demande que la discussion soit senter un projet de décret , portant fixation du
º , et la matière décrétée sans inter prix de la vente de l'argent.
ruption -

d'espèce nouvelle a été porté par


Un déſi L'Assemblée a ordonné l'impression du dis
cours de M. Anson. G.
plus † regardant M. Riquetti comme le
SOnt † défenseur des assignats, il lui a ( ce
A V I S.
fl * ºrmes ) jetté le gand du combat, et
emandé de lutter contre lui corps à corps. MM. les Abonnés , dont la jouissance date du 3
me † n'a point refusé le défi : « Je ne
talent, c Pas , a-t-11 dit très - agréablement , le
octobre pour un an , du premier avril pour 6 mois,
et du premier juillet pour 3 mois, sont avertis que
tir et † certain préopimant, de pressen leur Abonnement finit au 3o du courant , et priés de
#ures ; ce
je
† d'avance les objections fu
le #º a Il t pOur répondre, autant que
renouveller avant le 2o ; comme aussi d'insérer dans
leur lettre une des adresses sous lesquelles ils reçoi
emande à § déli de M. l'abbé Mlaury, je vcnt les Annales ; cette précaution est absolument
nécessaire pour éviter les doubles emplois.
Versaire Pºrler l'avant-dernier, et mon ad
L'Ass ºe répondra ».
† en, décrétant la motion de M. P A R I S.
nson , dansà[l l'ordre du jour.
# Pºsé
".

Présenté tous les an discours très-profond, a Le serment que des colons de Saint-Do
sulter d Vºntages qui doivent ré
- mingue, attachés à la mère-patrie , avoient fait,
n'on § † et il les a de§ par ceux comme nous l'avons rapporté ces jours der
º que no lº receuillis. « C'est à eux, a-t-il niers, donnoient lieu d'espérer que cette con
#ouran t "º devons cett§ sorte d'aisance et de duite seroit enfin généralement suivie ; mais un
lieu d§ ue le trésor public -i
- Obstacles ºnc a atteinte au mi complot, formé pour rendre la colonie indé
ºaissant° , et mal ººººº s à une constitution
1• - - pendante , s'est enfin ouvertement manifesté.
": en§ du † ºfatigable malveillance Le trouble est à son comble à Saint-Marc; les
º º proposé de dècréter, 1°. que la détails en ont été envoyés à l'assemblée géné
rale, V.

i
( 422 )
point de manquer à ce serment ? Briserez-vous,
La ville de Donzy et celle de Cosne , avec les liabitans des villes voisines , ces liens
- · département de la Nièvre. fraternels qui constituent la véritable force de
|! " . - , p l'empire et la gloire immortelle des François ré
Qu'entends-je ? on assure que la presque générés ! Et dans quel moment encore ! dans un
totalité des habitans de Donzy vient de prendre moment où d'atroces projets qui ne sont que
un arrêté , par lequel elle déclare tra?tres et trop certains, couvent dans l'arne inferna le des
rnfatines ceux d'entr'eux qui continueroient aristocrates et des ministres ! dans un rn oment
aucune relation de commerce avec les habitans où toute la France est en deuil et pleure amè
de Cosne : et pourquoi ? parce qu'un décret de rement sur l'horrible et incompréhensible mas
l'Assemblée nationale vient de fixer les établis sacre de Nanci, dans un moment où v os vé
semens publics du district à Cosne. Mais l'As risables déſenseurs , où les écrivains patriotes
semblée nationale n'a-t-elle pas pesé ce décret contemplent , d'un air consterné, les funestes
dans sa sagesse ? mais me devons-nous pas res effets de la désobéissance aux loix de la part
pecter inviolablement et sous tous les rapports de quelques soldats infortunés et poussºs à bout,
l§ décisions de l'auguste sénat, quels que soient et la violation continuelle et inº punie de ces
les désavantages particuliers qui pourroient en loix de la part des agens du pouvoir exécutif(1) !
résulter pour une commune ou pour des indi Non, mes amis , votre c eur sensible et géné
vidus ? peut-on satisfaire également toutes les reux ne supportera point le poids accablant de
communes et tous les individus ? Hélas ! que ces réflexions ; si vous avez fait l'arrêté dont
reste-t-il aux bons citoyens pour le soutien de on vous accuse, vous reviendrez sur vos pas ;
l'empire et pour l'aclièvement et le maintien vous anéantirez cet arrêté par une délibération
de notre sainte constitution , si ce n'est une qui vous couvrira de #lºi . Qu'importe direz
soumission profonde aux décrets et aux loix vous un avantage politique particulier pour
prononcés par nos représentans ? Vous le voyez, Cosne , si cet avantage particulier n'empêche
mes amis : les agens du pouvoir exécutif, loin pas les habitans de Donzy d'être libres et heu
de remplir leurs devoirs et de marcher de front reux , de cultiver leurs terres, de faire valoir
avec la nation , travaillent sâns cesse et avec leur industrie et leur commerce, et si la résis2
une activité incalculable à détruire les opé tance au décret qui a ecorde cet avantage poli
rations du corps législatif ou à les rendre nulles ; tique à Cosne trouble l'ordre public et corn pro
joindrez - vous , en aveugles, vos efforts aux net le patriotisme et le serment des citoyens de
ſ§ pour les aider dans cette entreprise odieuse L)onzy. Telles seront vos réflexions, mes bons
et criminelle ? Ce corps l gisl tiſ , seul espoir amis , je n'en donte pas, et vous augmenterez
des bons patriotes , n'est-il pas assez désolé de par-là la satisſaction inexprimable que nous
voir dans sa composition des mnembres tota ressentons, en défendant sans relâche les droits
lement infectés du vertige de la déraison et de du peuple, et en prêchant le respect pour l'att
la rage de la servitude ! Faut - il encore qu'il guste sénat. CARRA. -

gémisse des écarts du bon peuple qu'il repré


sente , et pour la prospérité duquel il travaille —

avec tant de zèle et de lumières. O mes frères (1) L'auteur des Révolutions de Paris (M. Loustalot)
de Donzy ! ô vous tous qui formez la grande a été tellement affecté de l'affaire de Nanci, et des
émotions populaires qui ont eu lieu en différens en
famille des François ! vous tous , qui avez pro droits , qu'il est à toute extrémité. La plupart de ses
moncé à la face du ciel et de la terre le ser
ment sublime et sacré d'être fidèles à la nation , confrères en sont également malades de chagrin; et
s'ils ne s'abandonnent pas entièrement à la douleur,
ensuite à la loi, et ensuite au roi , votre intérêt c'est pour fuire face aux enncmis enragés du bien
personnel pourra-t-il jamais vous aveugler (l ll public.

On s'abonne à Paris , chez IBUIssaN , libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, ot toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
Et chez tous lesl Lbraires et IDirecteurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.

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8 mois, franc de port , par la poste , pour tout le Royaumne l'abonnement rte commence que du premi. d'un mois.
Qn s'abonne aussi, à la méme adresse , pour la DOUCHE DE FER. 4
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E ,

E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
JO U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
- dirigé par M. MERcz ER , et par M. Ca RRA , un des Auteurs.
La liberté politique ne peut se maniſester que par la législation.

No. C C C L I I. Du Dimanche 19 Septembre 179o.


un sieur Becdel , locataire d'une maison dé
A S S E M B L É E N AT I O N A L E.
pendante du monastère des Blancs-Manteaux,
Séance du 18 Septembre. à payer dans les mains des religieux les loyers
qu'il a versés dans celles de la municipalité.
Diss la ville de Mauriac, au département du Ce trouble , apporté par les corps judiciaires
dans l'exercice des fonctions du corps admi
Cantal, les assemblées de la commune pour nistratif, a paru à M. Chassey une contra
l'élection de la municipalité , ont été troublées vention formelle aux décrets mationaux : il a
ar des factions, et les élections qui ont été † de décréter, que sur cette infraction
† résultat des manoeuvres, sont déja attaquées. e roi seroit prié de tenir la main à l'exécution
L'Assemblée nationale décrète , sur le rapport de ces décrets ; ce qui a été ordonné, sauf ré
de M. Gossin , 1°. que l'élection de la mftani daction, ainsi que l'amendement de M. Merlin,
cipalité de Mauriac n'est confirmée † prô
visoirement par le décret du 2 février dernier ; qui, contre l'avis de M. Martineau, a proposé de
rendre un décret général , portant que tous
2°. qu'aussi-tôt que l'administration du dépar jugemens et arrêts rendus en contravention
tement du Cantal sera en acivité , elle pren aux décrets doivent être cassés. . . ' .
dra connoissance des contestations et réclama Le comité des rapports a été chargé d'ap
tions relatives à l'élection de ladite municipa porter à l'ordre de deux heures un projet
lité, et enverra ses instructions à l'Assemblée de décret relatif aux faits d'une insurrection
nationale, qui prononcera. -

arrivée à Versailles , de la part de 3ooo bra


ll y a eu sur ce décret un amendement ren conniers , contre lesquels la municipalité de
voyé au comité des rapports , on y proposoit cette ville est venue demander secours et
u'il fut sursis à la procédure criminelle com renfort à l'Assemblée nationale , au ministre du
mencée par le présidial, et ce jusqu'à ce que roi, au maire de Paris, à M. de la Fayette.
l'Assemblée nationale cût statué sur les récla La municipalité de Brest s'est permis , sur
mations. des inquiétudes qu'elle a conçues , d'ârrêter le
desEnsuite,
financessurpar
unM.
rapport fait ,auetnom
Laborde du comité
d après l'avis
départ du vaisseau le Ferme, chargé de porter
les ordres du roi à Saint-Domingue. M. de la
du directoire de département de la Seine et Luzerne en porte à l'Assemblée mationale des
de l'Oise
faire , que la nécessaires
les dépenses ville de Versailles pourra
à ses établisse plaintes , sur lesquelles MM. Destourmel et
de Castine ont fait les motions les plus sévèrés
mens publics ; qu'en , conséquence elle sºra contre les municipaux de Brest. Sur l'avis de
autorisée à percevoir
autres villes les octrois
, à la charge comme
d'en verser les
les dix
M. Démeunier, il est décrété que l'Assemblée
nationale, délibérant sur la lettre 'qui lui a
sous pour livre au trésor public. été envoyée pour le ministre de la part du roi,
La ecclésiastique
municipalité de déclare qu'aucune municipalité , qu'auduns
mité unParis
arrêtade
, dénoncé au des
la chambre co
corps administratifs ne peuvent arrêter le dé
vacations de Paris, qui, sans avoir égard au part d'aucun bâtiment, et le roi sera prié d
décret qui autorise la commune à administrer faire parvenir ce décret dans tous les ports
les biens ci-devant ecclésiastiques, a condamné du royaume. -

35z
-
( 424 )
Ensuite M. de Gouy a demandé et a obtenu de la dette du clergé; 5°. de décréter que tous
qu'un paquet adressé au roi par l'assemblée
les biens nationaux seront estimés et adjugés
énérale de Saint-Domingue, par l'entremise aux acquéreurs dans le cours de deux années.
# M. le président, ſût remis par celui-ci di L'affaire de Versailles a été rapportée par
rectement à sa majesté. M. Barrère. Le directoire du département a
M. l'évêque d'Autun a repris la discussion sur pris le 19 août une délibération par laquelle,
les assignats dont il croit l'émission contraire interprétant le décret qui a supprimé les capi
au commerce françois. « Londres, dit-il, payera taineries , il fait défenses expresses aux gardes
avec du papier-monétaire, Paris payera avec chasses du roi d'empêcher les propriétaires de
de la monnoie métal ; il est certain que ces deux terrains mon dépendans des plaisirs du roi, de
valeurs ne seront pas au pair. Paris payera donc chasser sur leurs propriétés, et aux municipa
plus cher, et Londres payera moins : et ne doit lités, gardes nationales et troupes de ligne, de
on pas craindre de la politique des puissances s'immiscer dans la poursuite de ces particuliers.
étrangères qu'ils n'achètent de l'argent fort cher Le comité des domaines et de féodalité im
pour mous le revendre ( ncore plus clièrement ». prouve la conduite du directoire , et M. Mu
M. d'Arambure, dans un mouveau systême , guet de Nanthou soutient qu'elle a été très
propose de payer la dette exigible avec des assi régulière.
gnats dont la circulation ne seroit pas forcée et L'Assemblée, sur le voeu de MM. Charles de
produisant trois pour cent , mais qui en pro Lameth et Fréteau , renvoie à son comité de
duiroient cinq lorsque ces assignats seroient constitution la dénonciation de la municipalité
présentés pour l'acquisition des domaines na de Versailles : décrète que le roi sera prié de
tionaux. prendre des mesures pour faire strictement
Le systême des assignats a repris vigueur dans exécuter les décrets sur les chasses ; enjoint
la bouche de Ml. Vernier. Cet orateur pense, aux municipalités de Versailles et des environs,
1°. qn'il ne nous est pas possible de nous passer de prendre toutes les mesures nécessaires pour
d'un papier-rnonnoie ; 2°. que ce papier ne doit arrêter les désordres ; enjoint également au
point porter intérêt, d'abord parce que la pé maire de Paris et au commandant de la garde
nurie de nos finances ne nous permet de lui en nationale parisienne , dans le cas où ils en
donner : et , en second lieu , parce que cet in seroient requis, de prêter main-forte à la
térêt, étant un ſardeau pour l'état, seroit en municipalité de Versaiiles , décrète en outre
core un aliment de l'agiotage ; 3°. que le papier que le président, à la tête de douze mem
doit avoir une circulation forcée, et que les bres , témoignera au roi l'empressement de
quittances de finances me peuvent être admises ; l'Assemblée pour tout ce qui peut contribuer
4°. que l'émission des assignats doit être pro aux goûts personnels de sa majesté,jet le re
ressiye. Il voudroit que la prochaine émission gret qu'elle auroit que sa majesté en fit le
ût de quatre cents millions , et la seconde pro sacrifice. -

portionnée à la valeur des objets aliénés à cette Cette dernière disposition a été rendue sur
époque, et ainsi de suite : 1l voudront en outre ce qu'il avoit été dit que le roi, instruit de
qu'il y eût une prime en faveur des acquéreurs, tous ces mouvemens populaires , avoit mani
et qu'il fût ouvert un emprunt pour les per festé la volonté de vendre ses équipages de
sonnes qui me voudroient pas recevoir les assi chasse , et de se priver ainsi du § qu'on
gnats. sait lui être le plus cher, et qui est même
^ M. Démeunier, au contraire, se déclare en mécessaire à sa santé. G.
nemi, de la grande émission : il peint sous les Articles du décret concernant le traitement
couleurs les plus effrayantes les malheurs qu'il des religieux, décrétés dans la séance du
croit devoir être la suite d'une émission de deux
jeudi soir 9 septembre.
milliards d'assignats avec circulation forcée : il
propose de décréter, 1°. qu'il ne soit créé que Art. II. « En conséquence, chaque supérieur
pour 8oo millions d'assignats; 2°. que toutes les local fournira, avant le premier octobre pro
créances exigibles soient déterminées et liqui chain, à sa municipalité, un état signé de lui et
dées , 3°. que ces créances soient remboursées certifié par le supérieur-provincial ou son vi
en quittânces de finances portant intérét à caire général, contenant le nom, l'âge et lº
fixer ;4°, de classer le remboursement des créan date de la profession de tous les religieux quº
ciers de l'état, et renfernucr dans trois années habitoient sa maison à l'époque de la publica
le temps qui doit s'écouler pour l'acquittement tion du décret du 29 octobre dernier.
ſ , III. Cha
- • • 9
( 425 )
º dèlai, à † religieux fournira, dans le même son , et les faire enlever, sur la permission de
la résidé º9ipalité de la maison dans laquelle la municipalité.
de ses § ernier lieu , un extrait en forme XI. Seront , tous les religieux qui n'auront
ººe àbaptême
claration ptem et de p
profession , avec
----- , pas préféré la vie commune, tenus d'indiquer ,
ºontinuer la ; Le lui signée, s'il desire ou non dans la quittance du paiement qui leur sera
Vie commune. fait au mois de janvier prochain , le lieu où ils
de §† donneront un tableau se proposent de ſixer leur résidence ; et seront
ave§ #!gieux de leur arrondissement , les termes subséquens de leurs pensions acquittés
indicatio§
la date l de leur nom , de leur âge
* - # , de
» v-*-v-- 3
par les receveurs du district où ils résideront ,
tion § G ur profession et de la déclara sur leur quittance ou sur celle de leurs fondés
ºnvoyé pa auront faite, et sera ledit tableau de pouvoirs , ainsi qu'il est expliqué par l'ar
6 CO par elles au directoire du district dans ticle VII ci-dessus.

tau †ºt du mois d'octobre prochain.


§ directoires de districl formeront de CCS
XII. Il sera indiqué, dans le cours du mois
de janvier prochain, aux religieux qui auront
adressé particuliers un tableau général qui sera préféré une vie commune, des maisons dans
ºu directoire du département dans le lesquelles ils seront tenus de se retirer avant
º# du mois de novembre. le premier avril suivant , et pourront lesdits
forme # directoire de chaque département religieux emporter avec eux le mobilier à leur
§ e tableau de tous les religieux de son usage , conformément à l'article VIII du pré
- ssement de la manière prescrite par l'ar sent décret.
ticle lV ci-dessus, et il enverra ledit tableau à XIII. Le premier paiement des religieux ,
lAssemblée nationale dans le cours du mois de mentionné en l'article précédent , sera payé
ºembre avec un état des maisons religieuses dans les premiers jours du mois de janvier pro
du département, qui seroient susceptibles de
chain, par les receveurs de leur district , sur
*ºCevoir au moins vingt personnes, sans y com la quittance des procureurs ou économnes actuels
prendre les domestiques. des maisons qu'ils habitent , à laquelle sera an
VlL Les paiemens qui devront être faits au nexé l'état des religieux restans, signé de tous,
mois de janvier prochain aux religieux qui et visé par la municipalité du lieu.
n'auront pas préféré de vivre en commun, se XIV. l es termes suivans desdites pensions
ront effectués par le trésorier du district de la seront aussi acquittés par les receveurs du
Inaison où ils ont résidé en dernier lieu , sur district dans l'arrondissement desquels seront
eurs quittances ou sur celles de leur fondé de situées les maisons, sur la quittance du pro
pouvoir spécial, et seront tenus, quand ils ne cureur ou économe qui aura été choisi, ainsi
l'enverront pas par eux-mêmes, de joindre à qu'il sera dit ci-après , laquelle quittance con
ladite quittance un certificat de vie, qui leur tiendra les noms de tous les religieux, et sera
sera délivré sans frais par les officiers de leur visée par la municipalité.
municipalité. XV. Les paiemens mentionnés dans les deux
VIII. Pourront lesdits religieux, en quittant articles précédens et dans les articles VII et X
leurs maisons, disposer du mobilier de leurs ci-dessus, s effectueront dans l'ordre et de la
chambres et é§seulement , et des effets manière prescrite par les articles XL et XLI du
qu'ils prouveront avoir été à leur usage excln décret du 1 I août.
sif et personnel, sans toutefois qu'ils puissent XVI. Dans l'indication des maisons pour les
enlever lesdits effets qu'après avoir prévonu la religicnx qui préfèrent la vie commune , on
municipalité du lieu, et sur la permission qu'elle choisira de préférence les plus vastes, les plus
en aura donnée. commodes. celles qui sont situées sur les ter
lX. Dans les maisons religieuses où se trou reins les moins précieux et dont les bâtimens
vent d.ºs curés conventuels, les directoires de se trouvent dans le meilleur état, sans distinction
district préleveront sur le mobilier commun les des différens ordres auxquels ces maisons ont
meubles et effets de première nécessité pour le pu appartenir.
nouvel établissement desdits curés. XVII. Chaque maison contiendra au moins
X. Les religieux qui sont sortis de leurs vingt religieux.
maisons depuis la publication du décret du 29 XVIlI. Les religieux qui étoient du même
octobre dernier, sans avoir disposé des effets ordre seront placés ensemble, autant que faire
mentionnés en l'article précédent, pourront les se pourra : pourront néanmoins des religieux
réclamer, s'ils existent encore dans leur mai de différens ordres être réunis, quand cela
( 426 )
sera nécessaire , pour completter le nombre de leurs supérieurs, n'auront aucun droit aux
prescrit par l'article précédent , en observant pensions décrétées le 13 février dernier ».
toutefois de ne conſondre que des ordres dont A V I S.
les traitcmens sont uniformes ». MM. les Abonnés , dont la jouissance date du 3
Suite des articles sur le traitement des reli octobre pour un an, du premier avril pour 6 mois,
et du premier juillet pour 3 mois, sont avertis que
gieux , dècrétés dans la séance du mercredi leur Abonnement finit au 5o du courant , ct priés de
15 septembre. renouvcller avant le 2o ; comme aussi d'insérer dans
Art. XIX. « Les frères lais, donnés ou con leur lettre une des adresses sous lesquelles ils reçoi
vent les Annales ; cette précaution est absolument
vers, qui préféreroient une vie commune , nécessaire pour éviter les doubles emplois.
seront répartis dans les différentes maisons
assignées aux religieux ; pourront néanmoins, Commencement de persécution contre les
deux qui desireroient vivre entr'eux seulement, sociétés des amis de la constitution.
être placés dans des maisons particulières qui
leur seront indiquées ; et à cct effet , lesdits Plusieurs sociétés des amis de la constitution
frères lais , donnés ou convers expliqueront, sont dans ce moment en souffrance par le fait
dans la déclaration mentionnée en l'article V des municipalités des villes où elles sont éta
du présent décret, s'ils entendent ou non être blies. Je me parle point de la société de Nanci ;
placés avec tous les religieux ; et faute par eux la contre-révolution qui a eu lieu dans cette
de faire ladite déclaration , il leur sera assigné ville , devoit comprendre nécessaire ment cette
des maisons particulières. - société dans la proscription ; mais à Soissons,
XX. Tous les religieux qui, par les statuts mais à Dax, mais à Poitiers, où l'on trouve
et règles de leur ordre, ou en vertu de bulles quelques municipaux assez honnêtes gens et
par eux obtenues , avoient le privilége de assez instruits, comment se fait-il qu'on y per
mendier , jouiront du traitement fixe pour les sécute des citoyens occupés sans relâche et sans
religieux mendians, encore que de fait ils ne intérêt personnel à propager les lumières de la
fussent plus dans l'usage de mendier à l'époque raison et de la liberté universelles, et les prin
du 29 octobre dernier. cipes de la constitution ? N'est-ce pas une honte
IVotez. Les articles XXI , XXII et XXIII ont pour ces municipaux ? A Poitiers , ils défendent
dté décrétés dans la séance de mardi soir , et à la société d'envoyer des adresses patriotiques
sont rapportés dans le Nº. 349 de ces Annales. aux curés pour les publier; ils prétendent qu'il
XXIV. Le procureur ou § de la n'appartient qu'au corps législatif, aux corps
maison recevra les pensions, ainsi qu'il a été administratifs , aux corps municipaux ou judi
expliqué ci-dessus; il en fera l'emploi confor ciaires, ou ecclésiastiques, d'envoyer ces adres
mément au réglement qui aura été arrêté par ses. Mais lisez donc la déclaration des droits de
les religieux , et rendra , tous les ans à la mai l'homme ! étudiez donc votre constitution ! Le
son , le compte de son administration. peuple ne vous a nommé que pour soutenir ses
XXV. Les maisons qui se trouveront réduites droits, et non pour les violer et les détruire. Si
à douze religieux par la retraite ou le décès vous craignez que le peupfe soit éclairé, vous
des autres , seront supprimées et réunies à avez donc de mauvaises intentions ? Croye**
d'autres maisons. moi, laissez en paix les sociétés d'amis de lº
XXVI. Les religieux qui ayant été séculari constitution ; 152 villes de l'empire s'honorent
sés, et ceux qui, ayant quitté la vie monastique d'en avoir dans leur sein. Tous les écrivainº
en vertu du bref du pape, me seroient pas ren patriotes prendront leur défense ; le peu le et
trés dans leur ordre avant la publication du les soldats seront pour elles, et vous n'anº
décret du 29 octobre dcrnier , ensemble ceux aura
pour vous quejetté
bientôt le bonnet aristocratique,
par terre, quºà
pour faire voir
qui avoient abandonné volontairement leurs
maisons sans le consentement et la permission . nu toute votre turpitude. C. -

On s'abonne à Paris, chez BUIssoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le Pº
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Autours des Annale« Patriotiques.
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ºNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIREs
· · · DE LA FRANCE,
l ** A r rA R E s P o L I T I Q U E s D E L E U R o P E,
JO vaN A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes ,
dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
La loi et la liberté sont deux corelatifs, et dépendent l'une de l'autre. .

N°. C C C L I I I. Du Lundi 2o Septembre 179o. · · ·


*SSEMBLÉE NAT I o N A L E. M. Burget ( P. ) a élevé des doutes sur la mission
et le caractère des députés; il a réclamé la vé
rification de leurs pouvoirs Comme ils étoient
( ºéance du 18 Septembre au soir. admis , et qu'ils avoient déja parlé , M. Riquetti
'a fait observer que l'Assemblée se devoit à elle
†" point cn France où l'espri t de la de conserver l'ordre établi par son pré
- § utiön n'ait pas encore pénétré, c'est sans même sident, et de ne pas faire injure aux envoyés
CeS ºu fond des retraites monastiques, et de
§ºtraites les plus inaccessibles sont encore d'une nation alliée , qui venoient faire une
ºlles des chartreux, où l'institut plus fort que deman de importante. L'inconciliable minorité
#ºmps, a conservé à travers huit siècles toute insiste à grands cris sur la lecture des pouvoirs,
interr ompt les députés, insulte M. de Jessé ,
son âpreté originelle. Lors donc que ces anacho président , pour avoir rappellé à l'ordre le plus
| ºtes ont entendu la nation revendiquer ses obstiné des réclamans : on crie au despotisnie
9º# antiques et son imprescriptible propriété, présidentiel., à l'abus de la force majeure.
| i lsofit dû être effrayés'd'une demandé à laquelle
: # ne les préparoit, et ils ont pu opposer la - Ne craignez-vous donc pas , leur dit enfin
M. Al. de Lameth , de lasser la patience du
| résistance du préjugé. Au département des peuple françois ? — « Vous yoyez, messieùrs ,
Ardénnes, les chartreux du Mont-Dieu vien répond M. de Murinais, on nous menace des
merit de montrer une incroyable attachement bourreaux » ! — « Je fais la motion, reprend le
aux biens de la térre. Un seul d'entr'eux , plus préopinant , que le premier qui interrompra soit
éclairé , plus véritablement religieux, et sur
-
rappellé à l'ordre, et s'il persiste, conduit à
out plus citoyen, a reconnu la voix de la patrie, . l' bbaye :
XX . , : . ! • 1 -

#º à ses cpnfrères l'obéissance et †


gä iôn , et a été en butte à des persécutions . Cette motion réglementaire n'a pas.ramené
doiit il est obligé de demander justice à l'As la paix : c'étoit résérvé à M. Riquetti. Il a de
semblée nationale. Tous les autres , semblables ! 'mandé que les députés continuassent leur dis
c2urs , 9u que l'on mît aux voix la motion de
'à l'insecte qii, aux approches de l'hiver, dé M. de #ºmeth, La minorité s'est enfin déter
truit,lui-même son asyle, se sont livrés à des ºimée à laisser prévaloir l'ordre du jour, et
dégradations inouies et en pure perte pour eux lés députés ont parlé, : • 1
..
comme pour l'état. Un décret a ordonné que . -

le †oiré du département , vérifieroit ces , i# Ils réqlament d'une part l'appui de la nátidn
françoise pour défendre leur liberté contre fès
-

faits, et en rendroit compte à l'Assemblée dans


le mois.. • : ! - - -

entreprises sanguinaires de l'évêque de Liégè;


- #a renvoyé au comité des monnoies le d'autre côté la justice de l'Assemblée'natio#le
mèmoire d'un artiste qui a,présenté trois mé pour lq paiement d'une sornme de 2,6boôoo .
§ ma # # cloches fondues. . -qui leur est due , et dont ils ii'oiit t uché que
5oo,ooo liv. ·· · : · · · · · ·· · · · · ,
† députation du peuple liégois s'est pré-. · i, Ou a décrété le renvoi de cette dernière pe
-

sentée , et a été,intrºduit#,à, la harrº.,M. Mer- :


1 #u'il# # §lé# honneurs de -!jtjon au comité de liquidation,
du discours des députés et de la réponse du

1*!HtëHe{ '#! # d'Áºignon."Cette pé é- '
tition a donné naissance à de violen s débats. président. r

$53
( 428 )
Pour indemniser la chose publique de la perte fiance et de bonté . en sanctionnant ce décret,
du temps consumé dans de déplorables dissen dépositaire et garant de leur empressennent à
sions, l'Assemblée a prolongé sa séance jusqu'àvous plaire : sur-tout, sire, gardez-vous de ju
onze heures du soir. Dans cet espaGe (ille a-, † l'expression mesurée qui caractérise
sur l'avis du comité de constitution , décrété la es loix, du degré d'intérêt que met l'Assemblée
réunion de quatre districts du département de nationale à vous voir açcueillir un voeu dicté
l'Ardèche; et le domité ecclésiastique a fait par le sentiment pur de son respect, de son
ensuite adopter qnelques articles du décret dévouement et de son amour pour la personne
concernant le traitement des religieux. de votre majesté. -

c - - -

La réponse du roi ( qui n'a pas été écrite) est


. Séance du 19 Septembre. ' · que « n'ayant pas chassé depuis un an, et ne se
souciant pas de chasser de si-tôt , il s étoit dé
On se rappelle # portées à l'Assem cidé à cette réforme sans c pºndant aban donner
blée nationale par les soldats du régiment de totalement sa vénerie : mais qu'il ne se liv 1eroit
Soissons , contre le compte arrêté par M. Du aux plaisirs qu'elle lui pre curoit, quc quand
chillau , commissaire du roi. Cette affaire , rem son cœur seroit plus content ».
voyée au comité militaire, a été rapportée ce Au nom du comité de féodalité , M. Merlin
, matin par M. de Crillon, qui atteste l'exacti a repris le rapport sur les droits seigneuriaux ;
- tude du compte arrêté, et propose à l'Assem et l'Assemblée a décrété les articles qui suivent.
blée d'en ordonner l'exécution définitive. ( Voyez les articles précédens, n°. 351 ).
« Si les cent soixante régimens du royaume, Article V J. Ajourné. - -

observé M. d'André, apportent ainsi leurs ré Art. VII. « Les droits domaniaux annuels qui
clamations, justes ou non , à l'Assemblée natio se perçoivent sur les poëles à sel , dans les ci
, nale , ils lui prendront de précieux momens ; devant provinces belgiques, seront et demeure
je demande que le comité militaire présente un ront supprimés, sans préjudice des arrérages
† de décret pour l établissement (.'un tri qui pourroient en être dus avant la publication
unal, où seront portées toutes les pétitions des lettres-patentes du 3 novembre 1789 , et
de cette nature ». sans qu'il puisse être répété aucune des sommes
. , Un membre du comité militaire répond lle ſournies, soit en paiement d'échéances posté
· · les cours martiales seront incessanment établies; rieures à cette époque, soit pour rachat de ces
· M. d'André retire sa motion , et l'Assemblée droits. · · ·
, décrète purement et simplement l'avis du VIII. Seront pareillement supprimés les droits
comité. .. -

établis en plusieurs lieux desdites provinces et


On a entendu avec une vive satisfaction le dans tout le royaume, les droits établis sur les
discours que M. le président a fait au roi en moulins à bras et à cheval , en conséquence
luiportant le dernier décret sur les chasses. des édits de Charles-Quint et de Philippe IV ,
L'impression en est ordonnée ; mais nous : rois d'Espagne et comtes de Flandres , des 21
croyons bien mériter du lecteur en rapportant février 1545 et 21 juillet 1628; et il est sursis à
ici ce discours tout entier. -
prononcer snr les droits dont les moulins à eau
Sire, instruits des excès auxquels se sont por ont été grévés par les mêmes édits , jusqu'au
tés des liommes, je n'ose pas dire des François, moment très-prochain où il sera statué, par une
. qu'on a trompés, sans doute , l'Assemblée na
loi générale, snr la propriété des rivières et des
, tionale nous a chargés d'exprimer à votre a- . cours d'eau. · · · |
- jesté son indignation et ses #
à la nou- . lX. Il n'est nullcment préjudicié, par l'abo
- velle de ces coupables désordres; affligée de lition du triage. aux actions en cantonnement,
la détermination qu'a prise votre'majesté dé se de la part des propriétaires, contre les usagers
river d'une partie des objets qui contribuent ! de, Bois, prés et terrains vains ou vagues , es
à son délassement et à sos plaisirs , elle ose quels continueront d'être exercés, comme ci
. espérer, sire, que vous ne consommerez point devant , dans les cas de droit, sauf à se con
, un sacrifice digne de vos vertus, ' mais qui coù fornier, pour les ci-devant provinces de Lor
teroit trop à la sensibilité d'un bon peuple , raine, des Trois-Evêchés et des lermontois , à
-dont le bonheur est ſimiséparable de la satis l'article XXXI du titre II du décret d#5
faction pcrsonnelle de son roi. . ' (! mars dernieri , " '! - | | ºº
| Laignez, sire , donner aux représentans de : X. Pourront néanmoins être revisés et rér
la nation un témoignage bien précieux de con formés, s'il y a lieu, par les tribunaux de,dis
-
)

\
( 429 )
trict, et à la charge de l'appel , ainsi que de f Ruelle et de Courbevoie , et des soins que les
droit, les cantónriemens prononcés depuis 3o municipalités de ces deux bourgs ont pris pour
ans par arrêts du conseil, sans qu'au préalable s'opposer aux inconvéniens qui pouvoient en
le fonds'des droits de propriété ou d'usage eût résulter, décrète ce qui suit : :

été convenu, avoué ou jugé par les tribunaux 1°. Le président sera chargé d'écrire aux
ordinaires, ensemble tous 'les'arrêts du conseil municipalités de Ruelle et de Courbevoie, que
qui , sans prononcer de cantonnemens, ont l'Assemblée nationale approuve la conduite
statué en première instance, depuis la même sage et prudente qu'elles ont tenues pour ar
époque , sur les questions de propriété ou de rêter l'effet des démarches qui ont été faites
droits fonciers, entre des seigneurs et des com vers le corps des Gardes-Suisses, approuve
munautés d'habit .,ºs ; a quel cſfet les parties également le respect que les Suisses ont montré
intéressées se po rv oiront dans l'espace de à la loi ct à ses agons,
temps et de la manière indiqué e par l'article 2°. ll est défendu , à l'avenir , à toutes asso
XXXl du titre I! du décret ci-dessus , sans ciations et corporatious d'entretenir, sous au
CUl Il prétexte , «l Ul C ll Il (? correspondance aVeC les
pouvoir prétendre aucun compte des fruits per
çus , l1ors de ceux déterminés par le même rég mens lrançois , suisses et étrangers qui com
article. posent l'armée : il est également défendu d'ou
XI. On ne pourra racheter les droits casuels vrir et de continuer de nouvelles correspon
dus par un héritage , sans racheter en même dances, à peine, par les premiers, d'être pour
temps les droits fixes auxquels il est sujet ». suivis par les magistrats, comme chargés de
On a renvoyé au comité d'impositions l'ar maintenir les loix , comme perturbateurs du
ticle XIl, concernant le contrôle des quittances repos public : et par les seconds, d'être punis
de rachat. - -
suivant la rigueur des ordonnances. G.
Sur le rapport de M. Grégoire, l'Assemblée
a admis dans son sein un député des colons de
Pondicheri , et un député suppléant ; et elle A V I Sº
à décidé d'entendre à la barre une adresse des
dénutés de la côte de Malabar. MM. les Abonnés , dont la jouissance date du 3
. Prugnon alloit parler sur la matière des octobre pour un an , du premier avril pour 6 mois ,
assignats, qui étoit à § du jour , lorsqu'il et du premier juillet pour 3 mois, sont avertis que
leur Abonnemnent finit au 3o du courant, et priés de
a été élevé une question fort instante, pré-. renouveller avant le 2o ; comme aussi d'insérer dans
sentée par plusieurs départemens : savoir. si les leur lettre une des adresses sous lesquelles ils reçoi
administrateurs de département seroient éli vent les Annales : cette.précaution est absolument
gibles aux places de juges. / -
nécessaire pour éviter les doubles emplois.
Le comité de constitution étant partagé d'avis
sur cette question, M. Démeunier en deman- .
doit l'ajournement : M. Regnault s'y est op Société des amis de la constitution aux
osé, vu l'urgence du moment ; et il a proposé - Jacobins.
e projet de décret suivant, auquel M. Dé
meunier a accédé ; ce qui a été accepté, sauf ! Cette société, sans cesse occupée du bien
rédaction. public, et recevant dans son sein , avec la plus
Les présidens des départemens et de dis tendre sollicitude , toutes les plaintes et les
·tricts, qui ne sont pas membres des direc 'alarmes des bons citoyens, vient d'envoyer aux
toires, seront éligibles aux places de juges, à autres sociétés qui lui sont affiliées, une adresse
la charge par eux , s'ils sont nommés, de faire relative aux troubles de l'armée. Cette adresse,
leur option. - pleine d'énergie et de sagesse , a été rédigée
L'ordre de deux heures étant arrivé avant par M. Alexandre Lameth : elle a pour but
que l'on pût reprendre la discussion des assi d'inviter de nouveau, par les motifs les plus
gnats , M. de No tilles a rendu compte des ma- . sacrés , nos bons frères d'armes les soldats des
noeuvres employées pour séduire le régiment troupes de ligne , à la paix et à la subordi
des Gardes-Suisses ; il a présenté un décret , et nation. - r

·V. "
l'Assemblee l'a adopté sans débats. -
' L)ans sa séance d'hier, cette société n'a pa
« L'Assemblée nationale, sur le compte qui entendu , sans un frémissement d'indignation,
lui a été rendu par son comité militaire , des le récit de ce'qui vient de se passer à Haguenau.
· démarches qui ont eu lieu aux casernes de où la nouvelle municipalité a été mise aux fers
-

· -4
( 452 ) • ·• - -

et au secret par un arrêt du conseil souverain intéressant, puisqu'il s'agit de la cause de tous
de Colmar. La conduite de l'ancienne munici les peuples. " .

palité de cette ville et du sieur Depons, com Les annuités à 99 ans, créées sous le règne
mandant de Guillaume et de Marie , vont enfin expirer
dessus dede la place
tout danspeut
ce qu'on cetteimaginer
affaire, sont au
d'atroce et dégager l'Angleterre d'une charge annuelle
et d'inconstitutionel. Le sieur Depons a poussé de 54, SSo liv. sterl. V. ,}

la rage aristocratique
tambour qui proclamoitjusqu'à faire dearrêter
les décrets un
l' Assem D E F R AN c F o R T , le 8 septembre.
blée nationale. La députation d'Alsace s'occupe Certain nombre de paysans de Misnie, qui
en ce moment de l'examen de cette affaire. et ont lu les droits de l'iiomme sur le 1nouchoir,
le rapport en sera bientôt fait à l'Assemblée ont jugé à propos , mais sans trop réfléchir sur
mationale. leur foiblesse, de revendiquer ces droits les
· On a rendu compte, dans cette même séan armes à la main. L'alarme est devenue presque
ce, de la persécution qu'éprouvoit la société générale dans cette contrée-là. L'électeur y a
des amis de la constitution de Tulles , de la envoyé des satellites qui les ont, en partie,
part des sénéchaussées , prévôtés et autres dissipés, mais sans trop rassurer les esprits.
robinocraties de cette ville.Il semble que l'igno C'est la seconde fois que la fermentation fait
rance, la stupidité et l'orgueil des partisans de
explosion dans ses domaines , et les députés
l'ancien régime aient rassemblé en ce moment qui sont ici pour l'élection d'un empereur,
tous leurs efforts contre les sociétés patrio ne peuvent dissimuler leurs inquiétudes. V.
tiques ; mais la raison , la justice et la philo
sophie triompheront de ces efforts , comme D E C L È v E s, le 9 septembre.
elles ont triomphé du despotisme monarchique
et ministériel. N'oublions jamais que la provi Depuis la défaite d'un gros corps des troupes
dence a pris décidément notre parti , et qu'en des Cercles, elles n'ont plus rien tenté contre
persévérant dans nos principes et dans notre les Liégeois, qui les attendent de pied fermé.
courage, nous détruirons à la fin tous les ob Si quelques pelottons des deux partis se ren
stacles qui s'opposent à la constitution et à la contrent, c'est pour s'éloigner aussi-tôt les uns
régénération de cet empire. C..... des autres sans s'attaquer. On dit même que
l'armée des Cercles va se retirer sors peu de
AFFAIRES POLITIQUES ÉI RANGÈRES. temps. La désertion y est considérable , et l'of
ficier peu disposé à devcnir le boucher des
DE L o N D R E s, le 15 septembre. évêques. V.
Si nombre de bons esprits se sont égarés en DE L1 E o E, le 9 septembre.
France sur la nature et le but de la révolution
ui va régénérer ce grand empire, on ne doit Le tiers-état a pris un parti définitif sur là
† être surpris qu'un de nos plus grands io régeRce : c'est M. Ferdinand de Rohan qu'il
itiques, M. Burke, déja prêt de § a nommé à cette place, en lui assignant 120
sous le poids des années, ait mal vu et mal ama mille florins liégeois de revenu. Cette affaire à
lysé les inouvemens de cette grande leçon qu'un été décidée le 7 , après quatre séances de cinq
peuple brave et instruit donne à tous les rois heures chacune. On attend actuellemént ce'que
de la terre. L'ouvrage qu'il a promis contre les deux autres ordres vont prononcer à c
ce qui se passe en France, va donc paroître ; sujet. - - , !

mais le judicieux auteur du common-sense, N]. , Des lettres d'Allemagne nous assurent qub
Payne, ce zélé défenseur de la liberté de l'ambassadeur d'Espagne à la cour de Vienne a
l'homme , se propose de réfuter les rêveries du . aussi quitté cette cour. On attribue cette re
vieillard , à qui son âge permet de radoter sans traite aux procédés insolens du vieux fourbb
conséquence. Ce débat sera sans doute très Kaumitz. ) .
-ii
ôn s'abonne à Paris, chez BuissoN, libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
de l'abonnement et, la lettre d'avis,. et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Phtriotiques. . 4

* Et chez tous lesl Lbraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger. : . M


, l: -' ,- ' i - -

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s U P P L É M E N T A U N. C C C L I I I.
- P A R I S, le 13 septembre. ladium de notre liberté. Patientez , souffrez ;
il est impossible que vos maux durent long
· « Le roi n'est point venu hier à Paris. Sa temps. Vous, peuples, payez religieusement les
majesté a refusé de recevoir la démission que impôts : vous, soldats, obéissez sans murmuter
les officiers des carabiniers lui avoient offerte ; à vos officiers ; mais la nation entière doit vou
elle n'a pas voulu non plus acquiescer à la de loir avec énergie que le cours de la iustice ne
mande des officiers de ce corps, que tous ceux soit interrompu en faveur de personne, et que
qui pouvoient étre coupables, de quelque rang les décrets sacrés de l'auguste Assemblée natio
qu'ils fussent, fussent jugés et punis suivant nale soient exécutés dans tous leurs points ,
la rigueur des loix. Sa majesté a déclaré qu'elle non-seulement par tous les individus de cet
étoit contente de la conduite des officiers du empire , mais par le roi lui-même et par ses
corps ; qu'elle vouloit qu'ils continuassent leur agens. · CARRA. - -

service, et qu'elle se bornoit à faire juger les • ' - - - -

vingt-deux carabiniers que ce corps a livrés à


M. de Bouillé ». ( Extrait de la Gazette Uni Lyon.
verselle du 13 septembre). -

Observ. Si le roi avoit bien voulu lire la dé Enfin le drapeau de paix a pris la place de ce
claration des droits de l homme , et sur-tout crêpe funèbre qui dévouoit le citoyen à la mort.
la proclamation décrétée le premier de ce mois Voulez-vous savoir le vrai moyen de la conser
par les représentans du véritable et unique ver cette paix ? Les anciens nous l'ont dit :
souverain , de ce souverain qui lui donne 25 donnez au peuple panem et circenses. |
millions par an, il auroit vu que l'auguste As Que le peuple mange du bon pain et à un
semblée a voulu remonter aux premières causes prix modéré ; qu'il ait la viande de doucherie ,
des troubles et connoftre les vrais auteurs , le vin et les autres alimens qui forment sa pre
et les /'aire punir sans distinction de personne, mière subsistance, à bas prix , c'est-à-dire dé
d2 » a 2g , de grade , de dignité. Certes , les gagés de vos droits d'entrée, et biontôt vous
| officiers des carabiniers ont fait au roi une de le verrez paisible rentrer dans ses atteliers. On
mande très-louable, et le roi ne peut pas vou me l'en fait sortir que quand son travail ne
loir que la justice ne soit pas rendue indistinc suffit plus pour le faire vivre. Il sera par fois
tcment à tous ; la loi, qui est au-dessus de lui , · gai, fougueux , mais jamais insurgent. . 1,
l'ordonne impériensement ; et cette loi , à Ne le faites participer aux octrois, dont le
l'obéissance de laquelle le roi devroit donner rétablissement vous est nécessaire pour payer
le premier exemple , doit être exécutée sans vos dettes , qu'autant que le luxe ou le caprice
différer. Que signifie encore cette phrase : le porteront hors de la sphère de son état. Sa
« Qu'elle (sa majesté ) se bornoit à faire juger dépense alors sera le thermomètre de sa situa
Zes vingt-deux carabiniers que ce corps a livrés tion ; il ne dépensera qu'autant qu'il aura du
à M. de Bouillé ». Se borner à faire juger les superflu : et s'il a du superflu , il me doit plus
soldats , en décidant, sous son bon plaisir, quo se plaindre ; il doit faire mieux , bénir l'admi
les officiers ne seront pas jugés ! Où sommes nistration qui veillera ainsi à son bonheur. .
nous donc ? la contre-révolution est-elle faite ?
est-ce pour sauver les coupables et punir les Quand le peuple verra une taxe , un droit
nocens, que la mation a délégué le pouvoir d'octroi imposé sur les chiens, autres que ceux
exécutif au roi, et qu'elle lui donne le plus pur des bouchers et chaircuitiers, il dira : le pain,
de son sang et de ses sueurs ? Pauvres soldats ! les morceaux friands donnés à des animaux
pauvre peuple ! vous voyez qu'on vous regarde inutiles , si j'en suis privé, madame telle paie
toujours comme des atômes, nés pour être les cher le plaisir de préférer son chien à son voisin
malhoureux. - - " !
victimes de l'arbitraire et de l'injustice des
chefs. Et puis, l'on veut que je vous prêche la ' Sur les chevaux, autres que ceux des char
>atience ! eh bien , oui , je vous la prêche au rettes , il dira : voilà une voiture brillante.....
1om de la patrie, au nom de la constitution , superbement attelée. Eh ! que m'importe à
,u nom de l'auguste Assemblée de vos repré moi d'aller à pied ? Monsieur tel paie bien cher
en tans, seule ressource de la France, seul pal le plaisir de me la faire voir..... pourvu qu'il
( 432 )
ne m'écrase pas ; car autrement j'appelle à mon coup-d'œil sur la négociation politique, rela
aide l'égalité des droits. tive aux provinces Belgiques-unies.
Sur les domestiques : voilà un grand inutile ;
mais son maître a payé pour lui , et ça me fait Un congrès s'assemble à la Haie pour négo
boire du vin à 4 sous.... A la santé de ton maî cier à l'amiable la manière dont on pourroit
tre : entends-tu, Frontin ? remettre les Belges sous le joug d une famille
* Sur les eaux-de-vie et liqueurs : qu'ai-je à de tyrans ; Léopold demande aux provinces
faire de ces huiles, de ces ratafiats ? pourvu que unies leur médiation pour le retour de la tran
j'aie ma roquille tous les lundis, cela me suffit. quillité dans les provinces belgiques, et cepen
Je ne mourrai pas comme ces messieurs, para
§ il envoie trente-six mille hommes dans ces
lysé, hydropique ou goutteux, Vive le vin à 4 mêmes provinces. Que signifie une pacification
sous ! ça m'égaie et me suffit. appuyée de trente-six mille bourreaux ? Ne
prouve-t-elle p s que, plus cruel encore que
| Sur le café : oh parbleu ! en prenne qui vou Joseph II , Léopoll veut porter le fer et le feu.
dra ; mon grand-père et le sien ont bien vécu chez les Belges, tandis que son envoyé au con
sans cette misère. Que celui à qui il est bon
pour reme de , en paie le droit d'entré . grès amusera la n tion françoise , l Angleterre
Sur le sucre : ma foi ! ma femme ne fait et la Hollande ? Ne prouve-t-elle pas emcore
· qu'il y a des combinaisons secrètes dans ce plan
plus d'enfans. J'aime mieux avoir un bou gigot avec le comité autrichien de Saint-Cloud ? Mais
à 5 sous la livre, que de me gâter les dents. l'Angleterre et la Hollande ont garanti la cons
p Sur le gibier, ça ne vaut pas une bonne livre titution belgique qui délie et a délié très-léga
de boeuf à la mode ; le fumet m'en donne mal
au cœur. Lais.ons-le aux riches, ils n'aiment lement les Belges du serment qu'ils avoient fait
que ce qui est cher. aux monarques autrichiens, dès que l'un de ces
monarques a violé cette constitution. Mais la
Sur les cartes : qu'on les fasse payer un écu ; nation françoise et l'Assemblée mationale me
c'est l'amusement des désoeuvrés, des sots, des
conçoivent-elles pas enfin qu'il est de leur plus
dupes, la ressource des fripons. N'avons-nous grand intérêt que les provinces belgiques soient
pas nos boules et mos Broteaux ? c'est ça un
jeu ! il ne nous coûte rien et nous fortiſie.
absolument § , et qu'aucune armº e
autrichienne me paroisse sur nos frontières et
Sur les épiceries : mous n'en avons que faire. dans notre voisinage, à cause des aristocrates
A bon appétit, point de sauce. qui se joindroient à elle, et lui porteroient de
Sur la poudre-amidon : il y a un gros impôt, l'argent, des armes et des approvisionnemens
tant mieux, les riches le pateront. Avant cette immenses ? Si la Belgique, au mépris des droits
mode farinière, voyoit - on autant de morts de l'homme et des nations, est remise sous la
subites dans les villes ? Le paysan ne se poudre verge d'un tyran qu'elle ne veut pas reconnoi
jamais , sa tête se purge. Les sueurs arrêtées tre, que n'avons-nous pas à craindre de la coa
par l'emplâtre féculeux des poudres et pom lition de nos ennemis avec ce tyran, et du voi
mades, ne réagissent plus sur les yeux , les sinage de ses troupes. François ! ouvrez les yeux
oreilles, les dents qu'elles oblitèrent. Imitons je vous l'ai dit cent fois, la perfidie de la maisor
ces paysans robustes et sains ; comme eux nous d'Autriche est inépuisable : notre alliance ave(
vivrons long-temps, frais et gaillards : et vive elle est le plus épouvantable Iléau dont nou,
la vie quand on se porte bien !,... puissions être alligés. lElle veut reconquérir li
C'est ainsi qu'en percevant des droits sur les Belgique, parce qu'elle prétend insolemmen
seuls objets de luxe et de superſluités inutiles que ses habitans lui appartiennent malgré enx
au peuple, les riches s'empresseront de payer Cette violence monstrueuse mérite que tous le
les octrois pour se les procurer, parce qu'ils peuples de l' Furope s'unissent pour l'en puni
se croiroient déshonorés de me les point payer ; Son orgueil a été humilié par le traité de Rei
vos manufactures se rétabliront, parce que chembac : mais elle n'auroit rien perdu de s
l'ouvrier n'aura point de raison légitime pour fumeste influence mi de son odieuse puissance
quitter son attelier ; vos dettes se liquideront ; si les provinces belgiques retournoient sous !
le bonheur de votre ville renaîtra du milieu domination. lmplorons donc le secours de
du désordre et de l'effervescence qui ont failli Providence, et réunissons-mous avec les Angloi
à la renverser de fond en comble. ( Courier de les Hollandois et les Prussiens pour en emp
Lyon ) -
cher. CARRA.
· ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIREs
/
D E L A F R A N C E ;
| | E T A F FA I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ; , -
*a . • 1 , 1 , " i " . - - -

| J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Ecrivains Patriotas,


!: 1
| | dirigé pàr M. MERci Ei , et par M. Caauia , un des Auteurs.
Notre Europe renferme encore moins de peuples libres que de nations
soumises au gouverment arbitraire.

· Nº. C C C L I V. Du Mardi 21 Septembre 179o.


, As s E M B L É E N A T I oN A L E. . paroître : les dettes de M. d'Artois, a-t-il dir,
sont devenues celles du roi , qui a promis de
Séance du 2o Septembre. les acquitter, et la dette du roi est celle de
la mation , puisque le roi a demandé que la
· I. n'est pas, en ce moment, une seule portion liste civile ne fût pas cliargée de l'arriéré des
de la propriété françoise, qui ne soit représentée dettes de sa maison. Pour conamencer le paie
: dans le sein de l'Assemblée nationale ; elle a ment de la dette de M. d'Artois, un de ses
-admis aujourd'hui à l'auguste rang de repré faiseurs de service , M. Chalandrey , réclame
sentans deux députés , l'un de Pondichéri , en ce moment, pour lui et ses associés , une
l'autre des isles de France et de Bourbon. somme de 1,6oo,ooo liv.
Sur l'honorable témoignage rendu par MM. M. Camus, révoquant en doute la légitimité
d'André et Bouche , en faveur d'un régiment , de la répétition des faiseurs de service , a de
en garnison à Aix, du régiment de Lyonnois , n1andé, et l' Assemblée a décrété : 1°. l'impres
qui s'est constamment signalé par son attache sion du rapport ; 2°. que M. Chalandrey soit
ment à la discipline , il est décrété que M. tenu de nommer les personnes qui, concur
* le président donnera à ce régiment dés assu remment avec lui , ont fait les avances dont il
' rance de la satisfaction de la patrie. réclame le paiement ; 5°. que l'on joigne les
: On a ajourné une motion présentée, ct pour preuves que ces avances ont été faites; 4°. qu'iI
que le comité féodal apportât un projet de · soit dressé un état de l'actif et du passif des
· de cret sur la subsistance des enfans-trouvés , aſfaires de M. d'Artois ; 5°. qu'il y ait huit
jours d'intervalle , depuis l'époque de l'im
dont les ci-devant seigneurs me veulent plus
· supporter la oharge ». ' . ' - pression et de la distribution du rapport, jus
-

· La ville de Nîmes est'autorisée, sur l'avis du ques à la discussion à l'Assemblée. :


· comité des ſinances, à faire pour dix ans un · · · Avant que ce décret fût rendu , M. Loys
· emprunt de 12,ooo livres , à i'effet d'être em · avoit établi que la partie des dettes de M. d'Ar
ployé en atteliers de filature ;et la municipalité tois, que le roie n'avoit pas avouée , ne pou
de Chassay un emprunt de 8ooo. livres pour · voit être à la charge de la mation ; et M. Ma
subsistance d'ouvriers indigens. ' - louet avoit annoncé qu'en ce cas M. d'Artois
1 .
| · L'attention de l'Assemblée mationale a été avoit des répétitions à exercer sur les succes
-

' invoquée pour un rapport du comité des finan ºsions mobiliaires du feu roi , de la feue reine,
" ces, dont l'objet est vraiment piquant; il ne , et de M. le dauphin. · · · · · · ·. , ºu
s'agit pas de moins que du paîement des dettes A l'ordre du jour est venu le rapport du
| 1:de M. d'Artois. La portion exigible de ces comité miliaire sur le mode d'avancement
- dettes est de 11,6oo, ooo livres, les rentes cons aux , grades dans l'armée. M. Alexandre de
· tituées montent à un million , et les rentes · Lameth , rapporteur, a posé les principes de
| viagères à 8oo,ooo liv. M.2 Vernier, rapporteur, , la mâtière , la nécessité d'animcr l'esprit pa
a pensé que la, nation consentiroit à payer º triotique- dans le rnilitaire, ci-devant servile
cette somme, quelqu'effrºyante qu'elle puisse instrument du despotisme , et cependant de
394
( 455 )
la souveraineté à Avignon pouvoit être validé . de ce qu'il ne pouvoit aller à Versailles comme
par la longue possession , lorsqu'il existe pro-- il l'auroit desiré , lui dit : « Vous êtes bien
testations de la venderesse devenue majeure , bon de vous en inquiéter ; savez-vous ce qui
et protestations de tous les rois de France ; vous seroit arrivé ? Je vais vous l'apprendre.
comme si ce titre, fût-il pur dans son origine, Le roi , avec son affabilité ordinaire , vous
pouvoit être autre qu'un engagement ; comme auroit ri au nez et parlé de votre chasse de
s'il étoit possible qu'il existât un souverain ac Fermey ; la reine, de votre théâtre ; Monsieur
quéreur des peuples pour les enchaîner au vous auroit demandé compte de vos revenus ;
despotisme, sans qu'il fût permis aux peuples Madame vous auroit cité quelques-uns de yos
de se rendre à eux-mêmes et de se donner vers ; la comtesse d'Artois ne vous auroit rien
une constitution. Une dernière considération dit, et le comte vous auroit entretenu de la
nous détermine : nous avons l'honneur d'être pucelle ».
confédérés avec les gardes nationales et les
troupes de ligne de France ; nous avons été
Autre anecdote vraie.
admis , par nos députés , à la fédération natio
nale du 14 juillet , cérémonie sainte qui nous
impose des devoirs bien chers à nos Coeurs ! On a fait dans la ville de S.... en B... une
Nous ne voulons pas devenir parjures. Les collecte pour secourir promptement les veuves et
, françois nous ont reconnus pour leurs frères, les enfans des patriotes qui ont péri à Nanci pour
nous en avons au milieu de nous qui nous la patrie. Un aristocrate outré s'élevoit indé
cemment contre cet acte de fraterno-patrio
tiennent sous leur égide depuis le Io juin :
serions - nous capables de méconnoitre leurs tisme , disant que c'étoit un impôt ; qu'il ar
généreux services ? Ah ! plutôt mille morts ! riveroit encore de pareils échecs , qu'il fau
Nous les prenons à témoin de la sincérité de droit toujours avoir la main à la poche, qu'on
nos vœux, pour être membres de la grande perdoit assez de tous les côtés...... Quelqu'un
famille des François, pour être comme elle indigné lui riposta : donnez , monsieur , et
libres par la loi ; nous en , renouvellons ici donnez une grosse somme : il ne vous reste
l'émission avec toute la ferveur qu'inspire une que ce moyen de racheter le vilain péché
d'aristocratie.
aussi flatteuse perspective. -

Fait à Avignon, sur la roche de Dom , le 5


septembre 179o.
L) on.

Avis très-important et très-sûr. Les opérations du directoire de district de


cette ville sont très-optines, et on ne peut que
Les bons citoyens qui sont à portée de con donner de grands éloges aux membres qui
noître ceux que le garde-des-sceaux veut nom le composent, et les inviter à continuer avec
mer aux places de commissaires du roi dans le même courage. Ils se sont occupés , ces
chacun des nouveaux taibunaux, sont indignés jours derniers , de la passation des baux de
de ne, voir presqu'aucun patriote dans ce nom divers objets ci-devant ecclésiastiques. Le châ -
bre considérable ; et sur-tout de ce que le garde teau de li, Motte a été loué à la chaleur des
des sceaux regarde même les sentimens patrio enchères , à 2ooo livres , et il ne produisoit
tiques et constitutionnaires comme un motif ci-devant que 9oo livres. Il est étonnant de voir
d'exclusion pour ceux qui se présentent. la prodigieuse quantité d'enchérisseurs qui se
Quand je vous crie à tue-tête, que les agens présentent : ce qui me laisse aucun doute sur
du pouvoir exécutif font tous les efforts pos I'aflluence des acquéreurs , lorsque ces biens
sibles pour renverser motre constitution , n'ai nationaux seront mis en vente. Les baux
je pas raison ! La nation ne prendra-t-elle donc passés par le district ne le sont que pour
un parti sur cette engeance infernale ? C... trois années , avec facilité de dédite à la fin de
chacu11e. ·:· '.

Lº directoire mérite aussi des éloges sur son


Anecdote qui n'est pas indifférente. extrême attention à surveiller sa caisse : tous
les jours le trésorier donne un bordereau d
Lors du voyage da Voltaire à i'aris, en 1785, situation , et tous les dix jours, il subit la véri°
un des philosophes de sa cour le voyant affligé fication d'un des membres qui fait le récoleT
F

- - ( 434 )
conserver dans , cet état la subordination
qui en est l'ame ; le projet de décret qu'il a Nouvelle énission de vœu et serment de la
présenté, a paru concilier très-heureusement
ces deux intérêts qu'on pourroit croire op garde mationale d' 4ºignon , toutes les comz
posés, et le rapporteur a eu la satisfaction de pagnies assemblées, en présence des maires
voir adopter, après une légère discussion, les
et officiers municipaux de Bagnols, Chateau
articles qui composent ce projet. Renard el Avignon , et des membres du co
On a renvoyé aux comités de la marine, co mité militaire des détachemens étrangers enz
lonial et des recherches, une lettre de M. de
la Luzerne, concernant un mouvement d'in garnison à Avignon depuis le 1o juin (1).
surrection arrivé à Brest , et l'Assemblée a
indiqué à ce soir une séance extraordinaire Nous, citoyens d'Avignon, formant la garde
† entendre le rapport des comités coms mationale de cette ville, réunis en armes sur
inés. G. la roche de Dom, pour reconnoître les offi
ciers que nous avons élus, renouvellons ici
Suite du décret concernant le traitement le serment d'être ſidèles à la mation , à la loi et
des religieux. au roi Louis XVI, restaurateur de la liberté ,
et jurons , pour nous et pour nos enfans, de
Articles décrétés dans le cours de la séance ne renoncer jamais à la réunion du comté d'A
du jeudi soir 16 septembre. vignon à la France , réunion sans laquelle il n'y
auroit ni bonheur ni sûreté pour nous , puis
Art. XXVII. « Les religieux nés hors du que le pape, devenu notre souverain en 1348,
royaume, qui n'ont pas fait leur profession en par une vente frappée de tous les vices, non
France, ou qui, ayant fait leur profession dans seulement nous a toujours refusé le bienfait
une maison françoise , n'y étoient pas fixés de la constitution françoise, mais n'a témoi
pour toujours avant l'époque du 29 octobre gné aucune horreur, pas même aucun regret
dernier, n'auront pareillement aucun droit aux des assassinats que les ennemis de la constitu
pensions. -
tion commircnt sur nos personnes le 1o juin
dernier. Le pape fait plus, il nous décrie aux
XXVIII. Les religieux actuellement pourvus yeux de l'Europe, en sous peignant, dans une
d'une cure, nepourront prétendre à aucune
pension en leur qualité de religienx , même lettre adressée le 17 juillet dernier par son
ministre, à tous les ministres des cours étran
en donnant la démission de la cure dont ils
gères, sous les couleurs les plus odieuses. On
sont pourvus. y lit avec scandale : « que les maximes d'indé
pendance et d'une liberté effrénée, i spiré s
P A R I S, le 18 septembre. et propagées avec fureur par les ennemis de
la religion , de la souveraineté et du repos
La majorité des sections de la Capitale est public, ont porté les habitans de la ville d'Avi
entièrement déterminée pour l'émission nou gnon aux attentats les plus énormes et à la
velle d'assignats, et sur-tout de petits assignats. perfidie la plus exécrable ». Le pape peut-il
La section de la Bibliothèque , qui renferme ignorer que ces accusations retomhent sur les
la fameuse rue Vivienne , a voté hier, d'une augustes législateurs de la France dont nous
voix unanime , pour cette opération ; ce qui adinirons et dont nous avons adopté les dé
† ou la conversion , ou l'impuissance des crets ? Le pape pº† plus loin encore ses actes
anquiers à répondre aux argumens invinci impaternels , il veut armer contre nous les
bles des partisans des assignats. potentats de l Europe , et , par une politique
astucieuse , il fait circuler par son ministre,
Cette section ( de la Biblioihèque), que M. que notre réunion à un empire, dont nous
Clairere n'a pas peu contribué à convaincre ,
déclare entr'autres . « que c est être coupable
avons fait partie , est une cause commune à
tous les souverains , comme si le vice radical
d'élever des doutes sur la solidité des assi
gnats - monnoie , puisque ce seroit en élever du titre en vertu duquel le saint-siége a exercé
sur le succès de la révolution , sur le patrio
tisme de la nation, sur son adhésion invaria (1) Ces détachemens sont d'Orange, Bagnols, Saint
ble aux décrets de l'Assemblée nationale ». C... Esprit, Château-Renard et Piolen.
( 436 )
ment des registres et de la caisse. On ne sauroit avoir épuisé tous les moyens de conviction et
trop exhorter le directoire *† CalIT
de sensibilité, sa majesté finira par faire en
c'est de l'ordre qu'il établira dans sa compta tendre que si les peuples persistent dans leur
bilité que § les bons effets de son aveuglement , son devoir l'oblige d'cmployer
administration : s'il se laissoit ergou fi'rer dans toutes ses forces pour /es rend e heure...c ».
les ténébreuses cavernes des comptabilités am Observ. Jamais le délire des tyrans 11e fut
ciennes, tout est perdu, p rce qu'aiors il torn porté si loin. Léopold croit qu'il est de son
beroit dans cette fatale dépend nce financière devoir d'en1ployer toutes ses foi ces pour
qui a traîné la France au précipice. Qu'on rendre les Belges heureu.x. Quoi ! les Belges
juge de l'avantage d'une administration où , ne peuvent pas être heureux sans av ir un #
à chaque jou r , à chaque heure, et sans le pocrite tyran à leur tête ? Ne sont-ils pas des
secours des manieurs d'agent, elle peut se hoinrnes comrne Léopold qui veut les conqué -
rendre compte de sa situat ln ' rir ' Ne sont-ils pas souverains d'eux-mêmes ?
Patience : les Hongrois , les Bohêmes , les Mlo
raves , les Galliciens et les i'ransylvains, feront
Noure/'es liverses des fr n ières du nord. bientôt voir, de leur, côté, à Léopod , que les
Observations.
peuples sont souverains , et que les rois ne sont
| Des prêtres ardennois et Luxembourgeois , ri m sans la volont des peuples. L'impulsion
mordus de la hyène du fanatisine, parcourent est donnée en Hongrie et d ns les contrées
nos frontières en accusant, avec insolence , nos voisines : la fermentation ne cessera point que
gardes nationales d'irréligion , et en s'efforçant la cause de ces nations n'ait triomphé ; et
de semer la discorde parini les citoyens. i a ;ºour accélérer ce triomphe j'invite ſortement
piété p triotique des chasseurs de la garde | s B lges à faire traduire en Hongrois et en
nationale de Longuion vient de leur donner Bollétnien les ouvrages les plus patriotes , et à
un démenti formel , en faisant célébrer , av ec les répanci re par-tout dans les provinces op
une pompe vraîment religieuse , un service fu Pr. mées par la maison d'Autriche. G...
nèbre pour les vrais patriotes qui ont p ri dans
le massacre de Nanci. — L arnée belgique DE PA s s A w , le 5 scptembre.
marche en force sur Luxembourg , elle étoit
le 14 de ce mois à Habais , à liuit lieues de · L'emprisonnement de M. de Laskowitz, ca
Longuion. — Les généraux autricliens ſont pitaine de º valºrie , cause les plus grandes ru
promener des pièces de canon sur le , frontières meurs en Hougrie : cet officier , long-temps
du Luxembourg , pour faire croire aux Fran malade , donne emlin sa démission sans vouloir
çois et aux Luxembourgeois que ces canons rejoindre , son commandant s'y refuse et le fait
ont été pris sur les patriotes belges. Misérables arrêter Ses compagnous d'armes vont en de
ruses ! mander la raison : il leur est répondu qu'ils ne
Il paroît que les nouvelles troupes de l éo peuvent l ignorer : aussi lcs esprits des officiers
pold , annoncées dans le pays avec tant d en s'échauffent , et ils demandent le renvoi de ce
phase par le général Bender, et à l'Assemblée commandant, sans même ménagºr leurs expres
nationale par le comité autrichien de Saint sions à l'égard de l éopold , qu ils traitent avec
Cloud , se sont perdues cn chemin , et qu'ºlles un souverain mépris. On inculpe en outre ce
n'arriveront qu'après le manifeste de Léopold. commandant au sujet d'autres faits arbitraires,
« Ce manifeste, dit la Gazette univer se ''o, familiers à tous les agens des pouvoirs exécutifs.
n°. 289 , aura pour but d'attendrir aussi bien Enfin , la feriuentation est devenue presque gé
que de persuader. ( Un tigre qui cherc%e à nérale en Hongrie, et l'on y craint une ex
attendrir des moutons , pour que ces moutons plosion dangereuse , sur - tout au moment où
se laissent égorger paisiblement " n'est ce pas d'autres griels contre la cour de Vienne met
là une singularité bien plaisante ?) Mais après tcnt tout en nouvement, V.

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E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ,
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcr E R , et par M. Can EA , un des Autetºrs.
Plus on a de pouvoir, et plus on est mécbant. l'AvERNIE R. Le Voyageur.

No. : C C C L V. ZOu Mercredi 22 Septembre 179o.


| AS S E M B L É E N AT I O N A L E. r'ginsnt du'
sortir de Brest les individus dudécrété
Port-au-Prince :.....qu'il soit que }es
Séance du 2o Septembre au soir. ci-devant tnembres de l'assemblée g nérale de
Saint-1.. o mingne , ceux du comité de la colo
I, est trop clair que les agens du ministère se mie , et M. Santo - Loningo , commandant /e
font un jeu de tromper | Assemblée nationale Léopar d, se rendront de suite à la barre de
par des dénonciations souvent fausses , et tou l' Assemblée , pour y rendre compte de leur
jours exagérées. Quel est leur dessein ? est-ce conduite : en fin, que le roi soit prîé d e norn m er
de morceler le temps précieux des séances ? des commissaires civils qui seront charg 's de
est-ce d'induire l'Assentbl'e en erreur , et de rétablir , de concert avec la mnnicipalité de
surprendre ses déçisions ? Dernièrement ils ont Brest , la discipline dans l' escadre , à ſ'eff t de
accusé la municipalité de Bar-le-Luc d'avo.r , quoi tous les ageus de la force publique seront.
disoient-ils, arrêté l'argent du prêt des troupes tenus d' obéir à leurs ordres ».
réglées. Dans une adresse lue ce matin, les Il s'est ftit une dénonciation contre M. de
officiers municipaux ont démontré que l'incul · Gouy d'Arcy , pour raison d'une lettre par lui
pation étoit une calomnie. L'Assemblée natio · écrite à Saint-Domingue , et dont le contenu,
male, dans sa juste indignation , a décrété disoit-on , a servi de prétexte aux troubles de
« que dorénavant il me sera rien statué sur le cette isſe. M. de Gony s'est levé , pour dire
shnple dénoncé des ministres ». - « qu'il avoit écrit beaucoup de lettres à Saint
A l'ouverture de l , séance du soir, a été lue , Domingue , qu'il étoit bien sûr de ses prin
une réclamation que font les colonies des islos cipes : mais qu'il ne pouvoit répondre sur une
du Vent, d'une somme à elle due depuis 29 accusation particulière , qu'en se convainqu ;nt
mois ; et dont le ministre de la marine s'obs par ses yeux de l'existence de la lettre en ques
tine à ne tenir aucun compte. Renvoyé au co ' tion, et de l'identité de son écriture ». -

mité de liquidation. La chose est renvoyée au comité colonial. '


, Au nom des comités réunis des recherches , V, -

es colonies et de la marine , a été fait le Décret sur l'organisation militaire , rendu


† sur la fermentation qu'a oçcasionnée dans le cours de la séance du 2o au matin.
à Brest l'arrivée du vaisseau le Léopard, ayant
à bord les membres qui composoient l'assem , ment L'Assembléo nationale décrète que l'avence
blée générale de Saint-Domingue. aux différens grades militaires aura lieu,
L'avis du rapporteur est , et l'Assemblée, dans la-forme qui va être prescrite. -

mationale l'a décrété ainsi : « Que le roi soit Nomination àux places de sous-officiers.
prié de donner des ordres pour rétablir la dis
cipline dans l'escadre , de faire juger les au c.Art. I°º. « L'on comprendra à l'avenir, dans
teurs de l'insurrection et de l'insulte faite à la dénomination de sous-officiers , dans l'infan
M. de Mari ny : d'ordonner le désarmement terie,. les caporaux, les sergens, les sergens
u vaisseau # Léopard, de congédier l'équi fouriers et les sergens-majors , dans la cavalerie,
page, d'enjoindre aux officiers de demeurer les maréchaux-de logis en chef, les maréchaux
dans leurs départemens respeºtifs, et de faire , de logis et les brigadiers.. .
355
"
( 438 )
Nomination des caporaux et des brigadiers. dant, les officiers supérieurs réunis nomme
romt, à la pluralité des voix , parmi les sergens
II. Les caporaux dans l'infanterie et les bri ou maréchaux-de-logis du régiment, celui qui
gadiers dans la cavalerie, présenteront au ca devra la remplir ; en cas d'absence du colonel
pitaine ceux des soldats de leur compagnie et des lieutenans-colonels, ils enverront leurs
qu'ils jugeront les plus capables d'être élevés au suffrages.
grade de caporal. XV1II. Les sergens ou maréchaux-de-logis
III. Le capitaine choisira un sujet parmi ceux nomm 's aux places d'adjndans , concourront
qui lui auront éte présentés par les caporaux. du moment de leur nomination avec les sous
lV. Il sera formé une liste de tous les sujets lieuten ins, sans cependant être brévetés, pour
choisis par le capitaine. arriver à la lieutenance , et ils seront adjudans
V. Lorsqu'il vaquera une place de caporal ou jusqu'à ce qne leur ancienneté les y porte.
de brigadier dans une compagnie , le capitaine XIX. Lorsqu'un sergent ou tnaréchal-de-logis
cloisira trois sujets dans la liste. moins ancien que les adjudans, sera fait sous
VI. Parmi les trois sujets , le colonc l choisira lieutenant , les adjudans jouiront en gratification
celui qui devra occuper la place vacante. | et par snpplément d'appointement, des appo n
VII. Lorsque la liste sera réduite au-dessous temens du grade de sous-lieutenant ». .
de moitié, clle sera supprimée; il en sera formé
une nouvelle, en suivant les mêmes procédés. T I T R E I I.
VIII, Lorsqu'il vaquera une place de caporal ,- _ • - -

Nomination aux places d'o/ſiciers.


- -

ou de brigadier-fourrier dans une compagnie ,


le capitaine de cette compagnie choisira, parmi Art. I°". « il sera pourvu de deux manières
tous les caporaux ou brigadiers, et parmi tous aux emplois de sous-lieutenant , lesquels seront
les soldats ou cavaliers du régiment, ayant au partag s entre les sujets qui auront pnssé par les
moins deux ans de service , le sujet qui devra grades de soldats, caval.ºrs et sous-officiers : et
la remplir. ceux qui arriveront aux places d officiers . après
IX. Les sergens-majors et les sergens dans avoir subi les examens dont il sera parlé ci
l'infanterie , les maréchaux-de-logis en chef, apres.
et les maréchaux-de-logis dans la cavalerie, pré lI. Sur quatre places de sous - lieutenans va
senteront chacun à leur capitaine celui des ca cantes par régiment, il en sera donné deux aux
poraux ou brigadiers qu'ils jugeront le plus com sous-officiers. - -

venable d être élevé aux grades de sergent ou Il .. Les places de sous-lieutenans destinées
, de maréchal-de-logis. aux sous-officiers , seront données alternative
X. Le capitaine choisira un sujet parmi ceux ment à l ancienneté et aux clioix.
qui lui auront été présentés. Le choix aura lieu parmi tous les sergens ou
XI. Il sera formé une liste de tous les sujets maréchaux-de-logis, et il sera fait par tous les
choisis par les capitaines. officiers et officiers supérieurs , à la majorité
, XII. Lorsqu'il vaquera nne place de sergent -
absolue des suffrages : mais l'officier n'aura voix
ou de maréchal-de-logis dans une compagnie, délibérative que lorsqu'il anra 25 ans d'âge.
le capitaine de cette compagnie choisira trois Vl. Quant aux autres places de sous-lieute
sujets dans la liste. · nant, il y sera pourvu par le concours, d'après
X II. Parmi ces trois sujets, le colonel choi des examens publics , dont le mode sera dé
sira celui qui devra occuper la place vacante. terminé par un décret particulier. -

L'article XIV , portant que, dans le cas de VI!. Les sous-lieutenans de toutes les armes.
vacance d'ume place de sergent-major, les ser , sans aucune exception , parviendront à leur
gens - majors présenteront un sujet , a été tolar d'ancienneté dans leur régiment, aux em
ajourné. -
lois de sous-lieutenant.
XV. Le capitaine de la cQmpagnie où, la Vill. l es lieutenans de toutes les armes, sans
place de sergent-major, ou de maréchal-de aucune exception, parviendront à leur tour,
logis en chef, sera vacante, choisira trois sujets d'ancienneté aux emplois de capitaines, -

sur la liste de ceux qui auront été présentés par PX. Les quartiers-maîtres seront choisis par
les sergens-majors ou maréchaux-de-logis. les conseils d'administration à la pluralité des
XVI. Parini ces trois sujets, le colonel choi suffrages. .
sira ceiui qui deyra remplir la place vacante. X. Les quartiers-maîtres pris parmi les sous
XVII. Lorsqu'il yaquera une place d'adju, officiers auront le rang de sous-lieutenant, et
A.
F
ils conterveront leur rang , s'ils sont pris parmi missaires par cliaque départemcnt à ceux déja
les officiers. nommés pour l'appurement des ancienncs ad
. XI. Les quartiers-maîtres suivront leur avan lIl ] n ]St I'a llOIlS ».

cement dans les différens grades , pour le grade M. Alexandre de Lameth a repris le rapport
seulement ; me pouvant jamais être titulaire , ni et la suite des articles sur la nomination et l'a
avoir le commandement, mais jouissant en gra vancement aux grades militaires, et avec le
tification, et par supplément d'appointement , même succès qu hier, c'est-à-dire au milieu
de ceux attribués aux différens grades où les des applaudissemens qui n'ont été interrompus
portera leur ancienneté. que par une bouffonnerie partie du déplorable
côté dextre , le rapporteur a vu consacrer sa
Nomination aux emplois de lieutenans-colone's. rédaction ainsi qu'il suit :
XII. On parviendra du grade de capitaine à
celui de lieutenant-colonel par ancienneté, ct Nomination au grade de colone/.
par le choix du roi, ainsi qu'il va être expliqué.
Art. I°". « On parviendra du grade de lieu
, XIII. L'avancement au grade de lieutenant tenant-colonel à celui de § par ancien
colonel , soit par ancienneté, soit par le choix neté et au Ghoix du roi , ainsi qu'il va être dit.
du roi, sera pendant la paix sur toute l'armée,
et à laguerre le tour d'ancienneté sera sur le 1 I. Sur trois places vacantes de colonel dans
régiment. une arme , deux seront données aux plus an
ciens lieutenans-colonels en activité, l'autre ,
XiV. L'infanterie françoise formera une au choix du roi , aux lieutenans-colonels en
arme.
L'infanterie étrangère et l'infanterie suisse activité depuis deux ans au moins ». -

formeront chacune uue arme. Nomination au grade de maréchal-de-camp.


Les troupes à cheval indistinctement ne for
meront qu'une seule arme. Art. I°º. « On parviendra du grade de coloneI
L'artillerie et le génie formeront deux armes à celui de maréchal-de-camp, par ancienneté ,
fférentes. -
et par le clioix du roi, ainsi qu'il va être dit.
.XV. Sur trois places de lieutenans-colonels 1 I. Sur quatre places vacantes dams le grade
Vºcantes dans une arme, deux seront données de miiiréclial-de-camp en activité dans une .
ºux plus anciens capitaines en activité dans arme, deux seront données à l'ancienneté , les .
ºº!te arme, et la troisième, par le choix du roi, deux autres, au choix du roi , aux colonels
º un capitaine en activité dans cette arme , en activité depuis dcux ans au nioins.
, ºepuis deux ans au moins. Ill. Si un colonel élevé au grade de maréchal
de-camp vonloit se retirer, il en auroit la fa
Séance du 21 Septembre. culté , et recevroit sa retraite de colonel, sans '
avoir égard à la place de mar. chal-de-camp.
º,députation de l'Assemblée nationale, qui avec IV. Le colonel qui préféroit de se retirer
º allée hier dans le champ de la fédération, être employé, le grade de maréchal-de-camp , sans y .
norer de sa présence les obsèques des mar ne pourroit néanmoins faire
#yrs de la loi, a aujourd'liui , par l' organe de · perdre le tour d'ancienneté à celui qui le
llIl de *es membres, fait de cette cérémonie suivroit ».

† simple · et énergique7 qui a produit Nomination au grade de lieutenant-général


†Pºssion la plus profonde. Ii est décrété
9º ce récit sera inséré au procès-verbal. . Art. I°". « On parviendra au grade de lieu
| à, †
$ur leilvœu
"#!des que
comités
M. de finance est
Dufresne et de liqui
autorisé tenant-général par l'ancienneté, et par le choix
' du roi , comme il va être dit.
CS In § · M. Simon, secrétaire du tribunal II. Sur quatre places vacantes de lieutenant
† ººººx de France, la somme de 2ooo général en activité dans une arme, deux seront
º qui lui est due. données aux plus anciens maréchaux-de-camp,
nier † # des finances, M. Ver les deux autres, au choix du roi, aux deux ,
| saires # ºº que le nombre des commis maréchaux-de-camp en activité depuis deux ans
-
ancie º Pºur l'exemen des comptes des
- T - - - _ - au moins. -

fi ºnes provinces et généralités étoit insuf ' I I. Le grade de maréchal de France sera 3
tant, et
après
*emblée décrète ºe courte discussion, l'As conféré par le choix libre du roi, et le nombre
# " qu'il sera adjoint deux com en sera fixé ».
( 44o ) - -

1)n remplacement des offfcfers réſormés par Avartisscmeet trés-sérieux au peºple François.
· la nouvelle organisation.
-
Citoyens, il n'est plus temps de le dissimuler :
-
- -

T I T R E Ie r . des événemens terribles se préparent ; dc s , or


rens d - sang sont près d'inonder la Francº.
Les ministres poursuivent dans les t: nebres
Les oſſiciers réformés par la mouvelle organi leurs complots contre la patrie et la constitu
satio'm seront rcmplacés suivant les règles tion. Il n est aucun crime dont le creur ne
ci-après. soit prêt à se souiller, aucnn forfait dont leur
Art. Ier. « Les sous-licut c nans cn activitº , tête n'a t calciité tous les produits. L'assassinat,
réformés par la nouvelle organisation , seront le pillage , l'incendie , la famine , voilà las
remplacés dans leur rég ment aux premières moyens qu'ils ont rassemblés d ns leurs mains
pour les employer tous à la fois , au moment
places vacantes , sans concurrence avec les of qu'ils jugeront le plus favorable. Citoyens, ce"
ficiers de ce grade , qui n y auroient pas été
employés en activité. moment n'est p s éloigné : la patrie est en '
péril, Ne laissez pas abattre votre courag* ;
Ii. l.es porte - drapeau, porte - étendard et raliiez vous auton r dº la constitution ; surveillez !
porte-guidon , réforinés par la nouvelle orga tout ce q i vous environne. - º

nisation , seront remplacés dans le grade de Oui , la nation françoise est à l , veille de
sotis-lieuten nt , parmi lesqnels ils prendront perdre le fruit de ses tr , vanx , ou. au moins
rang de la d te de leur brevet on lettres de de se voir déchirée par d s arn1ées de factieux
porte-drapean , porte-étendard et porte -gui aux ordres de cinq in nistr •s. L'ENI,Ève ME rr !
don, conformément à ce qui a été prescrit. 1,u Roi rsT MÉD: r .... ( 8 rt. de / Observatees r).
#l J. Les porte-drapeau, porte-étendard porte Cet avertissement n'est qn : trop bien fondé ; .
guidon , prendront rang , p , rini les sous-lieu tous les patriotes sont aujourd'hui dans le plus
tenans , de la date de leur brºv et ou lettres grand mouvement : on croit que l'enlèvement
de porte - drapeau , porte - étandard et porte inédité du roi est pour les premiers jours d'oc
guidon, et d'après cette disposition , ils sui tobre. l e pen ple a un pressentiment de quel-'
vront leur avancement aux grades de lieute que grande trahison . car hier 2o de ce mois,
mant; il en sera de même des sous-licutcnans ri , emant de la tristº ci rémonie faite au champ"
ci devant de fortune. de Mars pour nos frères massacrés à Namrei,
# V. Les porto-drapeau, porte-étendard, porte j entendis un ouvrier qui disoit à un de ses
guidon , et sous-lieuten ins, ci-devant dits de catmarades : T'a es donc hien content de ce sér
fortune , pronus aux gr des de lieutenant , cice des morts : peut - étre qu'on en fera un ,
prendront rang parmi lºs lieutenans , suivant COJ///// (? Ga pour /7 ()//J Q. Il premier your.
celui qu'ils devoient occuper, s'ils avoient été Quelques personnes croient peut-être que
promus à ce grade à leur tonr de sous-li-u nons doniions ces avertissemens pour rendre
tenant , et d'après cette disposition , ils sui nos feuilles plus importantes, on par un effet
· vront leur avancement au grade de capitaine , de notre peur et de notre crédulité ; mais elles"
dans lequel ils prendront rang de la date de seroient dans nme grande erreur , car, d'une
leur brevet dans ce grade. part , nous ne hasardons jamais des alarmes
V. Les ci-devant cadets gentilshommes et sans être bien instruits , et de l'autre , mous .
les sons-lieutenans de remplacement seront avons bien pris notre parti sur le sacrifice de
notre vie en faveur de † patrie et de la liberté.
remplacés daus leur arme et pour toute l'arme Nos avertissemens peuvent déconcerter les
aux premières places vacantes de sous-lieute
nant sans nuire néanmoins aux droits des sous atroces projets des ennemis du peuple , et les
ofliciers , d'obtenir une place sur quatre. empêcher de se réaliser : voilà ce que nous
- - : -
†; mais nos avis m'en sont pas moins
, ( La suite demain. ) . : .. SllI'S. -- • • - -

- • * - . . : '' , , , , ,-' *', . - ! • - - . - • * - - -

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dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA, un des Auteurs.
».

. ?.. " .
Souvenez-vous, François, qu'on apprenoit d'abord aux Spartiates à obéir.
-

º | N°. C C C L V I. Du Jeudi 23 Septembre 179o.


AS S E M B L É E N A T I O N A L E. remplacés aux premières places vacantes d
leur grade dans leur arme. . -

- Suite de la séance du 21 Sept. an matin. Xi. Le grade de major étant supprimé dans
la nouvelle organisation, les majors prendront
Art. VI. Lrs ci-devant cadets gentilshommes, le grade de lieutenans-colonels, et ceux réfor
ayant eu le brevet d'officier, comme sous-lieu més seront remplacés dans le grade aux pre
tenans de remplacement, prendront rang parmi mières places vacantes dans leur arme, lôrsque
s sous-lieutenans , et rentreront en activité les lieutenans-colonels réformés seront rentrés
de la date de leur brevet de sous-lieutenant. en activité. -

, ViI. Les lieutenans en activité, réformés ou Après l'adoption de tous ces articles, il est
remis en activité comme sous-lieutenans par encore resté à l'Assemblée nationale le temps
la nouvelle organisation, seront remplacés aux de se livrer à la discussion du plan du comité .
-Premières places vacantes dans leur régiment, - d'imposition sur la contribution publique. .
ºns concurrence avec les officiers qui auroient " M. de Montcalm a attaqué vigoureusement
"oit par leur ancienneté à leur avancement le systême du comité. Il trouve la masse d'im
ºns le grade, mais qui n'y auroient pas été positions que le comité propose d'établir sur
employés en activité. •"
' les possessions territoriales, destructive de l'a
-

VIII. Les capitaines ayant troupe dans la ca griculture et du commerce : il présente une
valerie, et les capitaines en nom dans l'in · toute autre idée dont nous ne pouvons rap
porter ici que la substance. . . -

ºterie, réformés par la nouvelle organisa ' C'est un mode d'imposition en quatorze arti
º" , seront remplacés aux premières places cles, dont il entend élever la somme à 595 mil
Vºcantes dans leur régiment. -

lions : savoir 198 millions seulement sur la con


: ºX. Les lieutenans pourvus de brevet de tribution territoriale, 5o sur la propriété des
†Pºine, ne pourront prétendre à ce grade, maisons, 2o sur les diverses corporations, 2 de la
† lºrsque leur tour d'ancienneté dans le grade
º ils sont les y portera.
contribution volontaire des citoyens actifs, 2o
millions sur les domestiqués, 3o sur les chevaux,
,!ºs officiers néanmoins prendront rang dans 2 sur les voitures, 3 sur les spectacles , 15 en
§º ºnne des capitaines de leur arme de la retenue de 1o° sur les créances de l'état, 15
§ º leur brevet dans ce grade, pour con sur les postes , poudres et salpêtres, 7o résul
§º º leur avancement, par ancienneté , tant du contrôle, 2o sur l'importation des mar
†ºplois supérieurs, sans pouvoir cepen | chandises étrangères, 3o sur les boissons, 4o
il -
- -
- #• 3 - -• - -

-† #re
rºººs Ies
ran pour le commandément
régimens r les dfficiers du même
sur les étoffes avec le revenu des biens natio
naux qu'il porte à 8o millions. L'impression de
Érade
de,, qui y §
cri,; # #: .3 §, ,èn autorité
, , , avant :
º eux, et
ce projet a été ordonnée. | | | | | |
#§oi#pºursº
# Parvenir aux emplois supérieurs avant
Ca ſoir té en activité pendant deux ans, commè · · · · Séance du 21 Septembre au soir.
ºpitaines
º- I :
T":: #· -- · T- " " "
- " . - -

for§ ºs colonels et liéutenans-colonels , ré - : Cn a lu une adresse d • la ville de Saint


* Par* la nouvelle organisation ;ºseront Etienne en Forez, laquelle ºr# quelques
, - - - · • | ( 442 ) . | .

alarmés sur Témission des assignats, qu'elle croit finances a pensé qu'il étoit utile de rappeller
nuisibles à son commerce particulier. Cette à tous les citoyens le devoir si essentiel d'ac
lecture a donné à M. de Murinais occasion quitter les impositions, jusqu'à ce que des
d'alléguer que les partisans de l'assignat étoient temps plus heureux en amène la cessation ou
allés former un club à Lyon , y rédiger une le soulagement. L'Assemblée a unanimement
adresse, et la couvrir de fausses siguatures. adopté un projet de décret présenté, dans cet
M. Maury a assuré qu'il se connoissot à toutes esprit, par Mi. Vernier.
ces manoeuvres dressées pour 1romper le peu L'Assemblée, sur le rapport de M. le Brun,
ple, et qu'il se faisoit fort de les dévoiler. Le m mbre du comité des finances, a rendu le dé
mouvement auquel tous ges propos ont donné cret suivant : - - -

lien , a fait enfin place à l'ordre du jour. Art. I°". « L'Assemblée nationale statuera sur
C'étoit le rapport du comité ecclésiastique, la somme de 6oo,ooo liv. , payée pour la cession
concernant le traitement des religieuses. M. du droit du Clermontois , sur celle de 15, ooo l.
Treilhard a présenté l'apperçu du nombre des ayée pour la principauté d'Henrichemont, sur
moniales qui sont en France, et qu'il présume † 2o,ooo liv. de rentes perpétuelles, et 996,5oo
aller à près de soixante mille. Quelques monas liv. de rentes viagères, payées pour l'acquisi
tères sont dans une opulence inutile , un grand tion de l Orient et des terres de Châtel et de
nombre sont dans le besoin. Le rapporteur ' l al'mau, - - ,

propose de fixer pour les religieuses une somme Sur les 12, ooo liv. de rente perpétuelle, pour
non pas égale pour toutes, mais combinée sur rétrocession de domaines faite par M. de Courcy,
le revenu des naaisons et les besoins de loca sur les 2ooo livres de rente perpétuelle , et les
lité, et il lit un projet de décret en six articles 72oo livres de rente viagère, relatives à l'acqui
çonçus dans cet esprit. - sition des maison et terreins occupés par l'école
M. Regnault a proposé de fixer à 1ooo liv. vétérinaire d'Alford et de la ferme de Maison
le maximum du traitement ; M. de Montes ville, après le rapport qui lui sera fait inces
quiou a intéressé l'humanité de l' Assemblée samment sur les divers objets par son comité
mationale à laisser les religieuses dans leurs des domuines.
maisons ; M. de Beaumetz croit au contraire. lI. Elle statuera sur les 15oo livres de rente
que l'humanité commande d'ouvrir ces sépul- . payées à l'école militaire par l'hôtel de la Force,
cres vivans, et il demande que le ma cimum et sur les 6o6,ooo liv. constituées à l'ordre tlu
des filles de cluoeur soit porté à 9oo livres, et Saint-F sprit, quand elle aura statué sur l'édu
celui des oonverses à 45o livres. cation publique et les ordres de chevalerie ». .
Un honorable membre, qui plaide toujours M. Emery , au nom du comité militaire, a
avec son coeur la cause de bienfaisance , M. fait son rapport sur la compétence des tribu
l'évêque de Clermont, réclame la répartition naux militaires, leur organisation et la manière
du revenu des maisons riches sur les maisons de Procéder devant eux : les articles suivans
indigentes, et dénonce la dureté d'un régis ont été adoptés sans aucune discussion. '
seur qui a laissé dans les horreurs du besoim le L'Assemblée nationale , empressée de faire
couvent des bernardines de Clermont.
jouir l'armée des loix qui vont établir dans tont
L'Assemblée a ajourné le projet du comité le royaume la procédure criminelle par jurés
en décrétant seulement que le maximum des et voulant assurer de plus en plus , par ce
religieuses de choeur seroit de 7oo livres , et moyen, l'exacte et scrupuleuse observation des
çelui des converses de 35o liv. règles protectrices de la subordination et de la
Séance du 22 Septembre. discipline , après avoir entendu le rapport dé
son comité militaire, a décrété ce qui suit :
Parmi les adresses qui ont été lues à l'our Art. 1°r. « Aucun homme ne pourra être
verture de la séance , on en a distingué une condamné à une peine afflictive ou infamante,
de l'université d'Angers, qui demande que la . que par jugement d'un tribunal civil ou mili
taire , suivant la nature du délit dont il se sera
langue françoise, devenue l'idiome de la li- . rendu
berté, étende ses conquêtes sur la barbarie coupable, · "
des écoles , et en chasse le latin corrompu : II. Les délits civils sont ceux commis en
qu'au moins la thèse de droit public soit sou «ontravention aux loix générales du royaume,
tenue en françois, ·
•" 1
ui obligent indistinctement tous les habitans
A l'apptoche des vendapges, le comité des e l'empire, Les délits sont du ressort de la
( 443 )
ice srdinaire, quand même ils auroient de capitaine, et domiciliés dans l'étendue du
un officier ou par un soldat.
été commis par département ou du district pour lequel i s se
.. lII. Cependant, en temps de guerre, l'arinée ront établis. Ces suppléans seront inamovibles,
étant hors du royaume , les personnes qui la et rempliront les fonctions d'assesseurs à la cour
composent , cellés qui sont attachées à son martiale, lorsqu'ils seront plus près que les com
service ou qui la suivent, et qui seront préve missaires-auditeurs du lieu où elle devra siéger :
nues de semblables délits, pourront être jugées ils n'auront point de traitement , mais leurs
Par la justice militaire, et condamnées par elle frais de voyage et de séjour leur seront rem -
ºu peines prononcées par les loix civiles. . boursés. - -

1V. Les délits militaires sont ceux commis XI. L'écrivain de la place, dans les villes où
ºn contravention à la loi militaire, par laquelle il y en a d'établis, fera les fonctions de greffier
ils sont définis : ceux-ci sont du ressort de la de la cour martiale : dans les autres villes et
Justice militaire. lieux , ce sera le greffier de la commune. Ni les
· V. Toute contravention à la loi militaire est uns, ni les autres, n'auront pour cet objet de
ºe faute punissable, mais toute faute de ce traitement ſixe ; mais ils seront payés de leurs
#ºnre n'est pas un délit ; elle ne le devient que vacations à proportion des affaires et du travail.
ººqn'elle ést accompagnée de circonstances Lorsque l'armée sortira du royaume , le roi
8ºVºs énoncées dans la loi. Les fautes sont nommera le nombre d écrivains nécessaires pour
lºes par des peines de disciplines ; les délits remplir les fonctions de greffier des cours
ymartialès.
ºls peuvent ſ'être par des peines afflictives -

ºº infamantes. - -
Xl I. Tout commandant en chef dans ung
Vl. Il sera établi des cours martiales chargées garnison ou dans un quartier, sera tenu de
° Prononcer sur les crimes et délits militaires, former un tableau de jurés pour sa garnison ou
#Ppliquant la loi pénale , après qu'un juré | pour son quartier. -

- lrº aura prononcé sur le fait. XIII. Ce tableau sera divisé en sept colonnes ;
| " VII.dl y aura dans le royaume et à l'armée savoir; I°. celle des officiers généraux et des
ºnt de cours martiales que de grands arron officiers supérieurs ; 2°. celle des capitaines ;
†as militaires , confiés à la surveillance 3°: celle des lieutenans ; 4# celle des sous
ººommissaire-ordonnateur. Chacun d'eux Heutenans et des adjudans ; 5o. celle des sergens
#ºdra désormais le titre de grand juge mili ou maréchaux-de-logis : 6°. celle des ca oraux
# vsaire-ordonnateur
§ * es cOmmissaires

desdes
ordinaires guerres.
guerres ou brigadiers : 7°. enfin celle des § sol
dats, de quelqu'arme qu'ils soient. Les officiers
e ºont le titre de oommissaires-auditeurs et sous-oiliciers employés sans troupe, tels que
cia #ºres. Chacun d'eux sera chargé spé ceux du Génie et de l'Artillerie, seront placés
§
§ ºns
de . la poursuite des délits militaires
I. étendue de son arrondissement
à léur rang, dans la colonne de leur grade.
XIV. , Les officiers-généraux et supérienrs
†§ indépendamment de cette fonction en activité , ayant autorité et commandement
Dans † seront les assesseurs du grand juge sur plusieurs garnisons ou quartiers , seront
ployés ; †ºi#ement duquel ils seront em, compris dans la première colonne du tableau
# d'entr'eux
iiendra
§. l assisteront lorsqu'il
martiale : ce seront ceux dont
de toutes ces garnisons ou quartiers, avec les
officiers supérieurs employés dans chacune
' IX. Da ºra plus voisine du lieu. .. . d'elles. - - ,

leroit §#
#º où le # juge
Pemplacé par l le remplir ses fonctions, il sera
# XV. Dans la seconde colonne seront compris
tous les capitaines de la garnison ou du quar
ºur de § e Plus ancien commissaire-audi tier, quelque soit leur nombre ; il en sera de
#arg§:#dissement, autre que celui mêm e dans la troisième colonne , par rapport
du # ***icle précédent, de la poursuite aux lieutenans ; et dans la quatrième , par
" K: Afin d.. rapport aux sous-lieutenans et adjudans. .
†d º--ans
- •

sûr,
où les troupe
le service
t
plus prompt et plus
Fintérieur du royaume , · XVI. Il ne sera pas nécessaire de comprendra
|'dans la cinquième colonne tous les sergens ou
ºne d♂º,
2• Tes
• • •
grandes distances les" maréchaux-de-logis ; il suffira d'en prendre
à de nºmmé
- -

Ombre Sll : ſeil sera par le roi un


déterminé de juges mili jusqu'à concurrence du nombre le plus appro- .
- - " _-

†'ef 5 suffisant
-

Wice ºPpléarzs -
| chant de cent, soit en plus, soit en moins .
Parrni les officiers retirés du · en observant de les tirer également de toutes
*oixis dix ans de commission les compagnies,
( 444 )
XVII. On observera la même règle à l'égard ici que le droit que l'un ou l'autre des enfans
des caporaux ou brigadiers, et cncore par rap du feu roi ac qnerra par le choix de la nation,
post aux simples sol lats de toute arme, à cela pour succéder au trône.
près qu'autant qu'il sera possible , le nombre i a république se règle à cet égard sur l'usage
de ces derniers devra être porté au moins constant des François, qui pouvoient élire ,
jusqu'à deux cents. dans les enfans du feu roi, celui qu'ils croyoient
XVÎII. Ce sera le commandant de chaque mieux leur convenir. C'est ainsi que Charle
compagnie qui remettra au commandant en magne reconnoît dans son testament que son
chef ia liste des sous-officiers et soldats de successeur ne dépend pas du droit d herédité,
chaque compagnie qu'il jugera les plus dignes mais du choix libre de la nation, à qui il s'en
d'être placés sur le tableau des jurés. rapporte pour appeller au trône celui de ses
XlX. Néanmoins , aucun militaire de quel enfans qu'elle voudra. Cet usage est même rap
que grade ou état qu'il soit , ne pourra être pellé au sacre de tous les rois de France, lors
porté sur le tableau des jurés s'il n'est âgé de qu'on y présente le roi futur : « Seigneur, voici
23 ans accomplis , s'il ne sait lire ou écrire , celui que nous avons élu », dit le prêtre à Dieu.
et s'il n'a pas plus dé deux ans de service ». L'élection suppose donc la liberté de rejetter
- ( La suite demain. ) celui que la nation ne veut pas. C'est ainsi que
nous entendons en Pologne la succession de
M. Chabroud a annoncé qu'il étoit tout prêt mâle en mâle : le décret de l'Assemblée natio
à faire le rapport de la fameuse procédure du nale ne peut même être entendu autrement en
châtelet sutr l'affaire des 5 et 6 octobre , et France. V.
il a demandé jour à l'Assemblée : les uns vou
loient l'entendre dès ce soir même , les autres D r L I E G E , le 15 septembre.
dans la journée de dimanche ou de lundi.
Sur l'observation faire par M. de Crillon que, Nous commençons enfin à entrevoir le calme,
d'après un décret formel, l'importante matière après un si terrible orage. Nous espérons que
des assignats devoit être reprise vendredi et la diète de lºrancfort arrêtera les vexations de
décidée sans interruption , il a été décrété que la chambre despotique de Wetzlar, et que le
la séance qui suivroit immédiatement le pro roi de Prusse ne nous oubliera pas après avoir
noncé sur les assignats, seroit consacrée au pris un si vif intérêt à notre liberté. L'évêque
rapport dont il s'agit, et commenceroit à neuf de Mayence , qui paroissoit le plus décidé à
heures précises. G. notre perte après notre prince fugitif, s'est déja
expliqué favorablement à notre §
Tout prend consistance chez nous. Les deux
· AFFAIRI S POLITIQUES ÉTRANGÈRES. ordres , d'accord avec l'état-tiers, ont avoué et
reconnu le régent qui vient d'être mommé. ll
D E V AR s o v 1 E, le 5 septembre. a été conduit à la salle de la grande-jointe,
où il a été solemnellement revêtu du pouvoir
Le nouveau plan de constitution souffre ici attribué à sa dignité , et il y a prêté le serment
de grandes difficultés sur plusieurs articles es d'usage : savoir : d'être fidele à la nation, aux
sentiels ; on s'y accorde cependant sur deux loix , et de sanctionner les résolutions des états
points capitaux, 1°. la permanence de la diète, . et de maintenir les principes de la révolution
· ou corps législatif, un des grands moyens de du 18 août 1789. On assure que notre évêque
garantir de l'anarchie : 2°. l'hérédité de la cou fugitif se décide à demander sa retraite, avec
ronne dans la famille que la république adop une pension de 25,ooo florins. Graces à la pro
tera au dehors pour régner après celle qui est vidence et à l'influence du roi de Prusse , nos
sur le trône. Mais par hérédité, l'on n'entend affaires s'arrangeront. V. .
On s'abonne à Paris , chez BUIssoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de pert, le priſ
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annale» Patriotiques., .
Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
Il paroft tous les jours ren Numéro de ce Journal. Prix 36 liv. pour un an, 18 liv. ponr 6 mois, et de 9 lit, pon
3 m o t franr d• port , par la poste , ponr tour le ºovanne /'abonnement mr commence que du prem d'un moà
. , On s'abonne aussi, à la méme adresse , pour la BOUCHE DE FER.
: ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
· · · , D E L A F R A N C E,
ET A F FA I R ES P O L I T I QU ES D E L' E U R O P E ,
' . . -

: Jo v R N A L L I B R E , par une Société d"Ecrivains Patriotes ,


-: - dirigé par M. AZERcI ER , et par M. Caa n A , un des Azteurs.
Il n'y a qu'un contrat valide dans l'Etat, c'est celui de l'association.
J. J. RoUssEAU.

N°. C C C L V I I. Du Vendredi 24 Septembre 179o.


· AssE M B LÉE NAT I oN A L E. des villes, dont l'Assemblée va s'occuper in
CGSSâ IIl NIl G I) t >).
- *.
| | | Séance du 25 Septembre.
Dans les proclamations faites au nom du roi
LA rédaction du décret rendu hier, sur la les 29 août et 11 septembre présent mois, on
ne sait pourquoi il n'a été fait nulle mention du
† de M. Vernier, à raison de la percep décret rendu par l'Assemblée nationale le 28
- #º des droits d'aides, a été attaquée par mai dernier, et qui porte que les membres de
| : †ºnt , de Nemours , et défendue par l'Assemblée nationale ne pourroient être noma
§ † , ( de la Jacqueminière ) qui, dans cet més aux places de commissaires du roi ; savoir,
, « -- § tourmenter les décrets, apperçoit deux les membres de l'Assemblée actuelle, que quatre
#
| .1 i † # , la consommation du temps et ans après la présente législature, et ceux des
§ ilité de la volonté législative; cependant, législatures suivantes, deux ans après.
# qºelque discussion , le décret a été de " M. Bouche, frappé de cette omission, l'a dé
† -

| p,**- Assem 51é


rédigé ainsi :
ional i rl ^ ra n férée à l'Assemblée ; il demande et l'Assemblée
| l'épo mblée nationale , considérant que décrète qu'elle charge son président de se reti
7

$l|! # que
ºrations des vendanges donne lieu•
à'
des
-

| rer pardevers le roi, pour le prier, 1°. de faire
-" -

§ .d'un et à des inventaires qui sont la base proclamer incessamment ce décret ; 2°. de ré
† Pºrtion importante des droits d'aides, voquer toutes nominations qui pourroient avoir
, et autres droits perçus sur les - été faites aux places de commissaires du roi,
ur d Yendanges , et voulant prévenir au préjudice de cette disposition.
- Ceux ºns laquelle pourroient être entraînés
- "

º t#
-
Tui refuse#c,;
déclar§ seroient de se soumettre auxdites L'article X du titre premier de l'organisation
-

•- 6n * !ºventaires et paiemens des droits, militaire, et l'article XV du titre II ayant été


† les précédens décrets, et notam , ajournés,
# lesq§l, §u, 7 juin 1789 et 24 janvier 179o, rédaction
M. de Lameth en a présenté une
nouvelle, qui est adoptée.
f#nueroie . e a ordonné que tous les droits T I T R E Ier.
†º et sous ! 'être perçus dans la même
'établi, jus § º même régime précédemment
- D# | ºº qu'il ait été autrement statué, Du remplacement.
9Iºe cette disposition est sur-tout
Art. X. « Le grade de major étant supprimé
clarations et inventaires à
dans la nouvelle organisation, les majors pren
ºdanges, et aux paiemens des
† imposés S *oits réservés , et tous autres dront le grade de lieutenant-colonel ; ne pour
Y

ººntinue , º les boissons et vendanges , ront cependant les majors titulaires et ceux par
| # # mêm provisoirement d'être levés . brevet, prendre rang qu'après les lieutenans
# l'ont é§ ºrne et de la même manière -colonels titulaires , pour le commandement
# été défi§#écédemment , jusqu'à ce qu'il dans les régimens , mais ils prendront rang dans
OIlS Yººnent statué sur le mode des la colonne des lieutenans-colonels, en compº
Publi
ques, ainsi que sur celles tant deux années de major pour # ».
- -
,
( 446 )
T l T R E I I. ces du soir, lesquelles seront multipliées lors
que des circonstances importantes l'exigeront.
Art. XV. « Les capitaines de remplacement M. Camus, sur le second projet de M. le Cha
pourront en outre concourir, avec les lieute pelier, observoit qu'il étoit peut-être utile de
nans, dans les régimens où ils sont attachés , changer le comité de constitution, pour que
pour le remplacement aux premières places de cette portion si importante du travail légis
capitaine en activité, qui viendront à vaquer latif ne demeurât pas concentrée dans un trop
à la date de leur brevet de lieutenant , dans
petit nombre de mains. M. Foucault a fait l'a
quelque arme qu'ils aient eu ce grade. mendement d'adjoindre à ce comité sept mou
Les officiers de tout grade de toutes les armes veaux membres, et avec ce léger changement,
actuellement en activité , réformés par la nou M. le Chapelier en avoit demandé quatre. Le
velle organisation, conserveront, jusqu'à leur décret a été rendu.
remplacement dans leur grade , la moitié des « L'Assemblée nationale a déterminé d'ad
appointemens dont ils jouissent en ce moment. joindre sept nouveaux membres au comité de
Si la réforme porte sur des officiers parvenus
par le grade de soldat et de sous-officier , ils constitution, et de le charger 1°. de séparer
les décrets constitutionnels de ceux purement
conserveront jusqu'à leur remplacement les ap réglementaires : 2°. de reviser la rédaction de
pointemens dont ils jouissent en ce moment. tous les articles décrétés, afin de réformer les
Décret st r les appointemens et solde des oſſi erreurs qui pourroient s'y être glissées : 3°. de
ciers et ca valiers de maréchaussée.
présenter ce travail à l'Assemblée nationale,
qui consacrera deux jours par semaine à en
suivre l'examen jusqu'à ce qu'il soit achevé ».
« L'Assemblée nationale décrète que provisoi A l'ordre du jour est venue la discussion sur
rement , et pour l'année 179o seulement , les
appointemens et solde des officiers et cavaliers le mode d'imposition , Ml. Aubry ( du Bochet)
de maréchaussée ne seront assujettis à aucune portant la parole. Il se déclare ouvertement
imposition ». contre le p ojet du comité, qu'il accuse de
ranimer l'armée bursale , et tontes ses exac
Au milieu des acclamations de la joie uni · tions. 1l présente un projet de cadastre , propre
verselle, M. le Chopelier a annoncé qu'on pou- . à faire connoitre la consistance territoriale de
voit dès ce moment appercevoir à une dis l'empire et le nombre de ses habitans, et dé
tance peu éloignée , l'instant de la consomma mande l'établissement d'un comité de cadastre.
tion des travaux de l'auguste Assemblée; et, L'impression de l'opinion de M. Aubry est
pour en accélérer encore le terme, il a pro ordonnée.
posé deux projets de décret, dont le premier
de M.
M. Ramel
Dellay,( Nogaret ) reprenant
aveclecelui
a obtenu l'unanimité absolue. ll consiste à dire systême
qu'il combiné du
que l'Assemblée nationale décrète l'établisse comité, établit un impôt direct de 3oo mil
ment d'un comité central , qui sera chargé , lions sur les propriétés foncières , et un impôt
1°. de faire un tableau de tous les objets dont
l'Assemblée doit encore s'occuper pour arri indirect de 2oo millions sur les propriétés
mobiliaires , droit de timbre et contrôle, droit
ver à la ſin de ses travaux 2°. De classer chaque sur les portes et croisées, etc.
matière dans l'ordre où elle devroit être traitée.
3°. Que ce tableau , ainsi dressé et envoyé à Après un incident élevé par deux membres
chaque membre de l'Assemblée, l'on ne pourra, du comité d'impositions , # vouloient quº
sous aucun prétexte, interrompre la discussionl'Assemblée, pour décréter le mode de la ré"
d'une matière pour passer à une autre ; que · partition de l'impôt, mit à la discussion lº
l'ordre du jour sera invariablement suivi, et que titre premier de leur projet de décret , la quº#
les rapports des comités seront toujours imprimés tion générale a été agitée de nouveau par Mº
et distribués trois jours avant d'être faits à l'As Rey , qui n'a pu , attendu l'heure tardive ;
· semblée ; que le travail de la semaine sera di produire son opinion toute entière ;. mais quº
visé en deux parties, constitution et ſinances, a traité avec une égale rigueur , et le projº
de manière que cette dernière sera, comme 'du comité , et celui de M. de Montcalm. ,
| ci-devant, traitée dans les séances des ven L'Assemblée a ordonné aussi que le vœu de
dredis, samedis et dimanches ; que toutes les . l'honorable membre seroit rendu public Pº
, affaires particulières seront renvoyées aux séan la voie de l'impression. G.
( 447 )
8uite du décret sur la procédure criminelle et le commandant militaire en clief du lieu où sé
la discipline militaire. fera l'instruction du procès et où se tiendra la
cour martiale , désignera le nombre de jurés
Art. XX. « Tous les ans, au mois de novem nécessaires dans chaque colonne, en suivant
bre , et dans le cours de l'année , toutes les fois l'ordre de l'inscription sur chacune, et sans
u'il y aura lieu de changer la moitié du tableau pouvoir l'intervertir. En cas d'absence, de nia
es jurés, il sera renouvellé en entier par les ladie ou d'autre légitime empêchement de quel
soins du commandant en chef, qui en remettra qu'une des personnes désignées pour former le
une copie, certifiée et signée de lui , au gref juré , son tour sera passé, mais censé rempli.
fier de la cour martiale , pour être conservée XXVIII. Il sera suppléé au défaut d'une co
dans son dépôt. lonne, d'abord par la colonne immédiatement
XXI. On prendra sur le tableau des jurés les inférieure, et ensuite par la colonne inmédia
personnes nécessaires ponr former le juré de la tement supérieure, sans qu'on puisse descen
plainte et le juré du jugement, suivant les rè dre plus bas ni monter plus haut. Si ce moyen
les qui vont être prescrites. est insuffisant , on aura recours à la garnison
XXII. Le juré de la plainte est celui qui doit ou au quartier voisin, pour avoit un suppléant
déterminer s'il y a lieu à accusation : il sera ou des suppléans du g ade ou de l'ét t de ceux
composé d'une personne prise sur chacune des qu'ils seront appellés à remplacer.
colonnes du tableau , et de deux personnes XXIX. Chaque commissaire - auditeur des
de plus prises sur la colonne du grade ou de guerres rccevra les dénonciations qui lui seront
l'état de l'accusé, ce qui fera en tout neuf per faites par les chefs ou par toutes autres per
SOnneS. sonnes , de tout délit prétendu commis par des
XXIII. Le juré du jugement est celui qui militaires en activité ; il aura soin d'exiger du
doit déterminer la comdamnation ou la décharge dénonciateur la déclaration circonstanciée des
de l'accusé ; il sera formé de quatre personnes faits, la remise des pièces servant a conviction,
† sur chacune des sept colonnes , et de s'il y en a, et l'indication des témoins qui peu
- huit de plus prises sur la colonne du grade ou · vent servir à la preuve.
· de l'état de l'accusé, ce qui fera en tout trente XXX. La dénonciation sera toujours signée
six personnes , qui seront ensuite réduites à du dé nonciateur, s'il sait signer; et s'il ne le
· neuf, au moyen des récusations que l accusé sºit pas , elle sera faite en présence de deux
sera tenu de faire, sans pouvoir alléguer aucun témoins, qui signeront pour lui. Le commis
motif, et qui s'opèreront par la voie du sort, saire-auditeur des guerres sera tenti de rendre
· si l'accusé refuse de les proposer. plainte dans les vingt-quatre heures , de tous
XXIV. Chaque colonne doit être réduite au délits militaires prétendus commis dans l'éten
·9uart. Les récusations s'opèreront successive due de son arrondissenent, et qui seront par
ºent sur chacune d'elle, en commençant par venus à sa connoissance par voie de dénoncia
· lâ première. tion , par la clameur publique ou autrement.
XV. Lorsqu'il yaura plusieurs accusés , il 1l sera tenu également d'avertir aussi-tôt le juge
$era ajouté au premier nombre de trente-six de paix ou l'accusateur public, comme aussi
· Jºrés, autant de huit personnes qu'il y aura de de constater immédiatemcnt par procès-verbal,
#º ºccusés, et ces huit personnes seront tou le corps et les circonstances du délit, s'il a
#ºs prises sur la colonne du grade ou de l'état laissé des traces perinamentes.
º Co-accusé. -
XXXI. Le commissaire - auditeur qui aura
. XXVI. En pareil cas claque accusé, à com connoissance a'un délit militaire cominis hors
mencer par le plus jeune, récusera d'abord huit de son arron dissement , sera tenu d'en avertir,
#onnes sur toute la colonne de son grade ou
e Son état, ce qui réduira le nombre des jurés
sans aucun délai , celui de ses confrères dans
l'arrondissement duquel ce délit passera pour
†: alors les récusations se propo avoir été commis, et de lui envoyer tous les
à i§ chaque colonne, et d'une colonne renseignemens qu'il aura pu se procurer , mo
Vement Qar Chacun des co-accusés alternati tammènt copie de la dénomciation, s'il en a
ainsi de su commencer par le plus jeune, et reçu une. -

soit §, jusqu'à ce que chaque colonne XXXII. Sera pareillement tenu, le commis
saire-auditeur qui aura connoissance d'un délit
juréxx♂
de l' c ºrsqu'il s'agira de former, soit le
-
civil, commis par des militaires en activité dans
ºººusation, soit le juré du jugement, son arrondissement, d'en avertir immédiate ?
( 448 )
ment le juge qu'il appartiendra , et de lui en - supposant prouvé , constitue réellement un
crime ou délit.
voyer tous les renseignemens qu'il aura pu se
procurer, notamment copie de la dénonciation, La seconde, si ce crime ou délit est un crime
s'il en a reçu une. ou délit militaire. -

XXXlIi. Le commissaire-auditeur qui sera La troisième , si les indices sont assez consi
dans le cas de porter une plainte , la rédigera dérables pour faire soupçonner que le prévenu
par écrit , faisant mention du dénonciateur , soit coupable , et qu'il y ait lieu à suivre la
s'il y en a un : il la présentera au commandant lainte. -

militaire en chef de la garnison ou du quartier XXXIX. Supposé que la première de ces


dans lequel le délit aura été commis , et re questions soit décidée négativement , on ne
querra de lui la convocttion du juré de la passera pas aux deux autres ; supposé que la se
plainte, que le commandant sera tenu de con conde de ces questions soit décidée négative
voquer sansLedélai. ment, on ne passera pas à la troisième : dans l'un
| XXXIV. juré de l'accusation s'assemblera et l'autre cas, les jurés rapporteront, ou que le
dans la maison du commandant, mais hors de fait dont est plainte n'est pas un délit, ou que
sa présence. Il se rangera autour d'une table la plainte ne porte pas sur un délit militaire,
disposée à cet effet, à l'une des extrémités de et le commissaire-auditeur ne pourra pas lui
laquelle se placera le commissaire - auditeur, donner de suite ; seulement dans le dernier cas,
ayant en face le greffier. -
il sera obligé de l'envoyer au juge de paix et
XXXV. Cela lait , le commissaire-auditeur l'accusateur public , avec tous les renseigne
fera entrer les témoins qu'il voudra produire mens qu'il aura pu se procurer.
à l'appui de sa plainte ; i fera connoître leurs X L. Les jurés entr'eux seront sous la prési
noms, leur âge, leur état et leur qualité, ainsi dence du premier de la première colonne : ils
que leur domicile , et requerra d'eux le ser opineront à voix haute, en commençant par le
1ncnt de dire la vérité , toute la vérité , rien dernier de la dernière colonne , et ainsi de
que la vérité ; ce qu'ils seront tenus de faire suite , en remontant ; ils seront les maitres de
à l'instant , en levant la main et prononçant : motiver leur avis dans le premier tour d'opi
Je le juro. - -
nions qui aura lieu sur chaque question : en
| XXXVl. L'accusation sera lue par le com suite il sera fait un sccond tour d' opinions, lors
missaire-auditeur , ainsi que les écrits à l'appui , duquel les voix seront énoncées simplement par
s'il y en a ; s'il existe des pièces prétendues de oui, ou par non. La majorité absolue entre les
conviction , elles seront mises en évidence ; neuf jurés, ſixera leur détermination. -

les témoins seront ensuite entc11dus , sans que XLI. Aussi-tôt qu'elle aura été prise, les juré
personne puisse les interrompre , tant qu'ils inviteront le commissaire - auditeur à rentrer
parleront : mais après qu'ils auront tous parlé , avec le greftier, et leur feront part du résultat.
1'ai leurà Le †
en fera mention sur le procès-verbal
fairediteur et chacunqu'ils
des jurés pourront
les questions croiront propres † aura tenu de toutes les opérations précé
l éclaircissement des faits, et auxquelles les entes ; le procès-verbal sera écrit au bas de
témoins seront obligés de répondre. la plainte, et signé tant par les jurés que par
XXXVII. ils se retireront ensuite , et lors l'auditeur et le greffier, qui restera dépositaire
qu'ils seront sortis , le commissaire - auditeur de toutes les pièces.
fera le résumé des oppositions, présentera ses XLII. Dès que la délibération des jurés aura
observations sur le tout, ct sortira lui - même . été ouverte, ils ne pourront se séparer sans
avec le greffier, pour laisser les jurés former l'avoir ariêtée et rapportée ; mais s'il est néces
entr'eux leur détermination. saire de tenir plusieurs séances pour la lecture
XXXVIH. Le juré de l'accusation sera averti des pièces, l'audition et l'examen des témoins,
ar le commissaire-auditeur, qui, à cet effet, l'assemblée pourra se réajourner à la plus pro
† donnera lecture du présent article, qu'il a cltaine matinée. Le procès-verbal des opéra
trois questions distinctes à résoudre.
La première, si le fait dont est plainte, en lo
tions de cliaque séance sera clos et signé à
º .chaque séance ( La suite demain. )
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de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques. > * ! -

Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger. .


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· ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
| D E L A F R A N C E ,
| ET A F FA 1 R E s P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
J O U R N A L L I B R E , par une | Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERc1ER, et par M. Ca RRA , un des Auteurs.
· Ce qui fait vraiment prospérer l'espèce humaine, est moins la paix que la
liberté. J. J. RoUssEAU.

No. C C C L V I I I. Du Samedi 24 Septembre 179o. +

AssEMBLÉE N A T I O N A L E. lard , « que le procureur-syndic de la commune


seroit mandé à la barre » ; sur la motion de
Séance du 23 Septembre au soir. M. de Boissy, « que le rapport seroit imprimé,'
et envoyé à tous les départemens » ; enfin, par
CEs petites rivalité qui , lors de la formation une disposition générale , il est décrété que
des districts et de la collocation des tribunaux , tous les officiers municipaux, et les officiers
so sont montrées avec tant de prétention entre | de district et de département seront respon
plusieurs municipalités voisines, sembleroient sables des retards que pourroient éprouver les
avoir dû s'évanouir en présence du décret na décrets de I'Assen1bl e nationale .. par le fait
tional, qui a assigné à chaque localité son rang de réclamations illégales, et que, dans ce cas,
et sa consistance. Mais il est encore, et sur-tout le procureur-général-syndic des départemens
dans les petites villes, nombre d'ames étroites ,
sera mandé à la barre. . -

qui, bien loin de se mettre à la hauteur de : Uâè autre dénonciation a été faite contre
l esprit patriotique, ne peuvent être mues que la mdnici é de Soissons , qui a, sinon au
par leur intérêt personnel, et ne trouvent bien | totisé par son aveu, du moins favorisé par sa
que ce † peut servir leur ambition, leur cu foiblesse , un mouvement tumultuaire contre
piditè, leur suffisance. Dans la bourgade de · la circulation des grains, Une multitude aveu
Corbigny, au département de la Nièvre, il s'est gle , peut-être conduite par ces méchans qui
trouvé quelques gens de cette sorte qui, mé ne le sont pas, s'est opposée de vive force au
contens de ce que le tribunal a été établi a convoi de 576 sacs de bled , achetés à Soissons
Lorme, ont eu j'audace de protester contre le ar le sieur Saint-Jacques, pour la snbsistance
décret de l'Assemblée législative, et même d'a de la ville de Metz. Après quelques débats, dans
meuter quelques municipalités dans leur cri lesquels M. Robertspierre a présenté les muni
minelle insurrection. Ils ont trouvé des fauteurs cipaux de Soissons comme excusables, peut-être,
jusques dans le directoire du district. Nous de n'avoir pas déployé une force qui eût pu se
dénonçons tous ces mauvais citoyens à l'impro refuser à leur voix, l'Assemblée , sur les ins
bation universelle, comme M. § les a dé
tances de M. Badour, a décrété qu'elle im
noncés ce soir à l'animadversion de l'Assemblée prouve la conduite de la municipalité de Sois
mationale. Il a demandé que la conduite de la sons, et qu'elle charge son président de se reti
municipalité de Corbigny et celle du directoire rer pardevers le roi , pour le prier de faire in
fussent improuvées et déclarées attentatoires au former contre les auteurs et instigateurs des
respect dû aux décrets de l'Assemblée matio désordres de Soissons, et de décréter qu'elle
nale, sanctionnés par le roi, et que le directoire réserve au sieur Saint-Jacques de faire valoir
du département de la Nièvre fût autorisé à sus ses droits contre qui il appartiendra. . -

pendre les officiers municipaux en cas de dé Jn congé de six semaines, demandé pour
sobéissance- - - - -

M. Taillardat ( P. ), a été accordé sans récla


L'Assemblée, en adoptant ce décret, n'en a ITlatlOIl. - - -

s trouvé la peine suffisamment adaptée au M. Treilhard a lu quelques articles du projet


délit; elle a fait ajouter, sur l'avis de M. Vieil de décret concernant le, º#
35
des reli»
|
-
( 45o )
gieuses. Les articles suivans ont été décrétés danger la fortune de l'étât ; c'est un grand
«tlIlS l : malheur qu'on ne puisse, en ce moment de
Art. II. Dans les maisons dont les revenus crise, distinguer ces deux classes d'opinans, et
excèdent la somme de 6oo livres à raison de que le motif bien visible des uns jette sur les
chaque religieuse de chœur, et celle de 5oo autres une défaveur inévitable. -

livres à raison de chaque sœur converse, il M. Delbeck a dit modestement qu'il ne se


ne sera tenu compte desdits revenus que jus permettoit pas d'avoir une opinion sur cette
qu'à concurrence desdites sommes. question , pour lui trop nouvelle ; mais qu'il
III. Demeurent provisoirement exceptées des apportoit l'opinion de la ville de Lille , qui
dispositions de l'article précédent, les maisons demande les quittances de fimances, et juge
destinées par leur institut à l'éducation publi les assignats contraires au commerce et aux
manufactures. j
que et au soulagement des malades, et il leur
sera tenu compte de la totalité de leur reve Sur quoi M. de Foucault a ouvert l'avis, que
nu, jusqu'à ce qu'il en soit autrement or l'Assemblée nationale se décidât, non d'après
donné. ses propres lumières, mais d'après le sentiment
IV. Dans les maisons dont le revenu est in de la majorité des chambres de commerce. Cette
férieur à 6oo liv. pour chaque religieuse de , motion , soutenue avec persévérance par l'au
choeur , et à 3oo liv. pour chaque soeur con teur, a pourtant cédé à l'ordre du jour.
verse, les traitemens des religieuses qui décè M. de la Galissonnière , dans un avis très
deront les premières, accroîtront aux traite-. étendu, a rejetté également les assignats-mon
mens des suivantes, jusqu'à concurrence des noie et les quittances de finances; il proposé
dites sommes. la création d'une caisse nationale, et une émis
Sur l'article V, il étoit proposé que l'Assem sion de billets pour 8oo millions , qui paieront
blée fixât le minimum des religieuses à 3oo graduellement les créanciers de l'état. -

livres, et cela avec d'autant plus de raison On a vu reparoître le systême de M. Démeu°


qu'elles portent chacune au moins 3ooo l. à leur nier dans la bouche de M. Morin, avec cette
monastère, et qu'il y en a qui n'ont pu seule différence , qu'au lieu de 8oo millions .
faire leurs vœux sans payer 6 ou 8ooo liv. ! " d'assignats, il n'en veut que 4oo millions. #
Après bien des débats et plusieurs amende M. de Montesquiou a commencé par déº
mens, il est décrété « que les directoires don montrer la supériorité des assignats sur les
meront des secours aux religieuses, toutes lés quittances de finances; puis il a admis la possi
fois que leurs moyens et leurs ressources n'iront bilité de créer l'un et l'autre papier concurremº
pas à 3oo livres , terme qu'ils me pourront ment, en en facilitant l'échange ;-mais sur-tout
outrepasser ». -
il a insisté sur la mécessité de faire ouvrir, à
jour ſixe et très-prochain , l'adjudication des
Séance du 24 Septembre, biens nationaux dans tous les districts du
royaume.
L'ordre du jour , universellement connu , Le comité du commerce a fait présenter †
appelloit la discussion sur l'importante matière un de ses membres le vœu de plusieurs villes
des assignats ; l'Assemblée mationale s'y est mégociantes, dont les unes, Bordeaux, Lou*
portée sans autre préliminaire que la leoture viers, Sâint-Malo, l'Orient, Rennes , Tours et
des procès-verbaux. Auxerre, appellent à grands oris l'émission des
Comme c'est de cette opération que dépend assignats : les autres en plùs grand nombre la re*
1'aliénation des domaimes nationaux , il faut jettent. M. Riquetti, en observant que c'ètoit
placer à la tête des adversaires de l'émission à la force de la raison, et non à la congestion
Je ci-devant clergé, qui y envisage l'extinction des opinions étrangères qu'il falloit se confor*
de toutes ses espérances, et les ennemis de mer, a posé en fait que parmi les villes qu'on
ln constitution , qui craignent que la libération disoit réfusantes, la pluralité des citoyens ré
de la dette nationale ne fasse trop tôt renaître clamoient l'assignat comme un bienfait, -

la paix , l'ordre, le crédit, les moeurs, et la A quoi M. de l'Epaud a ajouté que lévéeu néº
félicité. Mais il pourroit se faire pourtant qu'il † d'Angers étoit revêtu de quinze signatures
se trouvât quelques anti - émissionnaires de 'individus non négocians, et qu'il y avoit un
bonne foi, qui, dépouillés de tout intérêt per autre vœu affirmatif envoyé par là municipalité,
somel , vraiment citoyens, vraiment zélateurs et porté
qui par les dix-neufvimgtièmes
désavouent le précédent, de la ville ,
. • •

du bion public, vissent ou crussent voir en


( 451 )
Le rapporteur du comité de commerce a sent pas cette seconde fois, ils seront, en vertu
rempli le reste de la séance par le compte qu'il de l'ordonmance du grand-juge militaire, ap
a rendu des motifs opposés des diverses villes. G. préhendés au corps, amenés et condamnés aux
frais de leur arrestation et comduite, ainsi qu'à
Suite du décret sur la procédure criminelle une amende qui ne pourra pas être moindre
° et la discipline militaire. de la valeur d'une demi-once, ni plus forte que
la valeur d'un marc d'argent.
· 43. S'il y a lieu de donner suite à la plainte, 49. Au jour et à l'heure indiqués par l'or
le commissaire-auditeur fera arrêter et consti donnance du grand-juge militaire, lui et ses
tuer prisonnier l'accusé, s'il ne l'est pas déja, deux assesseurs, le commissaire-auditeur, le
en vertu des ordres de ses chefs, et des règles greffier et toutes les personnes désignées pour
de la discipline militaire ; s'il l'est, il le † le juré du jugement, se rendront dans ume
écrouer sur le registre de la prison ; en même des salles de la maison commune du lieu où
temps il lui fera donner copie certifiée par le se tiendra la cour martiale, les portes ouvertes,
greffier., de la plainte et du procès-verbal ou en présence de tous ceux qui voudront y
des procès-verbaux qui auront été dressés en aSS1Ster.

exécution des articles 41 et 42, l'accusé saura 5o. Le grand-juge prendra sa place à l'ex
† qu'il lui est libre de prendre ou de trémité de la table disposée à cet effet; ses as
emander un conseil. sesseurs seront à ses côtés : près d'eux, sur la
: 44 La prison est une punition militaire pour gauche, le commissaire-auditeur, ayant à côté
les fautes de discipline ; mais par rapport à de lui le greffier. Les personnes désignées pour
l'homme prévenu ou accusé d'un délit, elle le juré se rangeront à droite.
n'est plus qu'un lieu de sûreté ; aussi les chefs 51. Le grand-juge annoncera l'objet de la
qui feront emprisonner quelqu'un comme pré tenue de cette cour martiale, pour juger l'ac
venu d'un délit, me pourront sous aucun pré cusation portée contre tels ou tels, soupçonnés
texte aggraver sa détention, en y ajoutant \de tel délit militaire. Il ordonnera de suite
aueune espèce de peine ou de privation qui ne que l'auditeur produise ses témoins ; ils seront
ºeroit pas indispensable pour la conservation de , appellés, et se rangeront sur la gauche, à la
sa personner - 'suite du greffier : après quoi le juge ordonnera
-

· 45 En envoyant au grand juré militaire d'amener l'accusé ou les accusés, qui se place
copié de la plainte avec I'extrait du procès ront, avec leurs conseils, à l'extrémité de la
*erbal qui constate qu'ele doit être suivie en table , faisant face au grand-juge et à ses asses
vertu de la détermination du juré, le commis seurs ; tous pourront s'asseoir lorsqu'ils ne par
#ire-anditeur requerra du grand juge l'ordon leront pas.
#ncé nécessaire pour achever et completter 52. Le grand-juge nommera les personnes
l'instruction .* désignées pour le juré du jugement, et avertira
_46.Le lieu, le jour et l'heure auxquels le les accusés du droit qu'ils ont d'en récuser un
gºnd-juge et ses assesseurs, ou leurs sup certain nombre , sans être obligés, sans pouvoir
ºns, devront tenir la cour martiale, seront même motiver leurs récusations ; de l'ordre à
#s par cette ordonnance; elle portera réqui tenir en les proposant, et qu'il y sera suppléé
sitio au commandant militaire d'y faire trou par la voie du sort, dans le cas où les accusés
#es jurés du jugement, et à l'auditeur d'y refuseroient de le faire eux-mêmes , les accusés
produire ses témoins et d'y faire amener l'ac pourront s'expliquer à cet égard par leur pro
ºsé ou les áccusés.La cour martiale se tien pre bouche ou par l'organe de leurs conseils ;
º toujours le matin, et, en temps de paix, mais ils devront du moins exprimer qu'ils adep
ºns le lieu , où la première instruction aura tent ce qui sera proposé, en leur nom, par
été faite " " " | leurs conseils. -

# Lºrdonnance du grand-juge sera com ºverbal, 53.Le greffier fera mention,]sur son procès
des récusations. Le juré étant réduit au
uniquée au commandant militaire par le com • • - - 4 -

ºire auditeur, et notifiée à sa diligence, nombre compétent, le grand-juge requerra de


º à l'accusé qu'aux témoins. -
ceux qui le composent de préter serment, de
# Les ténaoins qui ne comparoîtront pas · donner leur avis en leur ame et conscience; ce
† indiqué, et qui ne feront pas pro , qu'ils seront tenus de faire en levant la main et
Conde § # seront cités
ººº leurs frais; et s'ils ne comparois
une se prononçant, je le jure.
54 Le commissaire-auditeur donnera lec
-
( 452 )
turre de la plainte et de toute la procédure an . tendant à leur justification ou à leur décharge,
térieure, ainsi que des écrits venant à l'appui on ne pourra pas leur refuser d'entendre à .
de la plainte, # en existe. Les pièces préten l'instant ces témoins ; et quand même l'accusé.
dues de conviction seront mises en évidence ; ou les accusés ne produiroient aucun témoin
enfin les témoins seront nommés et désignés pour établir des faits justificatifs qui paroîtroient
I'un après l'autre , par leurs nom , âge , état , concluans, et dont ils offriroient la preuve,
qualité et domicile. cette preuve sera toujours admissible à la plu
55. Le grand juge ordonnera aux témoins ralité des voix du grand-juge et de ses assesseurs,
de prêter serment de dire la vérité , toute la qui fixeront le délai dans lequel elle devra être
vérité, rien que la vérité, ce qu'ils seront tenus faite. - -

de faire en levant la main, et prononçant : je le 6o. Les mêmes formalités seront observées,
jure : ils me pourront être interrompu tant tant pour l'audition et l'examen des témoins
u'ils auront la parole.
56. ll sera libre aux accusés ou à leurs con
† par les accusés, que pour l'audition et
'examen des témoins produits par le plaignant.
seils, après que chaque témoin aura fini sa dé 61. Le greffier de # cour martiale rédigera
position, non-seulement de proposer les motifs le procès-verbal de chaque séance, de manière
de suspicion qu'ils peuvent avoir contre le té qu'il puisse servir à constater l'accomplissement
moin , mais encore de faire telles observations ou l'inobservation de chacune des formalités
qu'ils jugeront à propos sur son témoignage , qui doivent avoir lieu dans le cours de l'ins
même de lui proposer , pour l éclaircissement truction, pour assurer la régularité du jugement.
des faits , telles questions qu'ils voudront , et 62. Il ne sera fait aucune mention détaillée
auxquelles le temoin sera tenu de répondre ; dans le procès-verbal des dépositions des té
l'auditeur , les jurés et les juges pourront en moins , ni des dires et déclarations des accusés,
suite successivement demander au témoin les à moins qu'il n'en résulte quelque question in
explications dont ils croiront sa déposition sus cidente à l'instruction ; auquel cas l'objet de
ceptible. - cette question incidente sera précisément ex
#7. Les témoins ayant tous été entendus et primé dans le procès-verhal, où il sera dit,
examinés, l'un aprè s l'autre, dans une ou plu par exemple, que tel fait allégué par un témoin,
sieurs séances , suivant l'exigence du cas , a été maintenu faux par l'accusé, qui a posé tel
l'auditeur établira le mérite de sa plainte, par autre fait contraire, avec offre de le pronver ;
les divers témoignages qu'il résumera ; il con ue l'accusé a offert la preuve de la fausseté
clura à ce que l'accusé soit déclaré coupable, # tel ou tel écrit produit à sa charge, ou bien
et condamné à la peine que la loi prononce qu'il a posé tel fait justificatifs, qu'il a demandé
pour son délit, d'être admis à † -

58. L'accusé ou les accusés pourront, soit 63 Toutes les formalités ci-dessus prescri
par eux-mêmes, soit par l'organe de leurs con tes étant remplies , toutes les questions inci
s ils, proposer leurs moyens de justification , dentes à l'instruction du procès étant décidées,
de défense , ou d'atténuation ; il sera libre au le grand-juge prendra la parole, et avertira les
commissaire-auditeur de reprendre la parole jurés qu'ils ont à prononcer sur deux questions
après les accusés , et ceux-ci seront les maîtres † oivent traiter séparement ; la première,
de lui répondre à leur tour ; mais les plaidoi de savoir s'ils sont convaincus que le délit mi
ries ne s'étendront pas plus loin, et il ne sera litaire énoncé dans la plainte , est constant ?
jamais accordé de duplique. La seconde , s'ils sont convaincus que ce soit
59 Lorsque l'accusé ou les accusés produi par l'accusé que ce même délit ait été commis?
ront des témoins, soit à l'appui des moyens de En conséquence, le grand-juge sera tenu de
suspicions qu'ils auront proposés contre les té donner leoture du présent article aux jurés. ,
moins du plaignant, soit pour établir des faits (La suite dans le Suppélment.)
On s'abonne à Paris, chez BUissoN , libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres # les Auteurs des Annales Patriotiques.
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Aa

x -

s U P P L É M E N T A U Nº. C C C L v 1 I I.
· LXlV. ll présentera, sur l'une et sur l'autre rés, qui sont les juges du fait, de modifier leur
de ces deux questions, les tém »ignages à charge rapport suivant les circonstances, en pronon
et à décharge, et le degré de croyance plus ou çant ainsi : coupable, mais excusable ; ou bien
· moins grand dont ils lui paroîtront susceptibles. ainsi : convaincii du fait, mais mon criminel.
Il résumera les moyens pour et contre , faisant Ces mod Iications pourront être ajoutées au
#valoir ceux en faveur de l accusé quand même rapport, à la pluralité des deux tiers des voix
ils n'auroient été employés ni par lui, ni par son des jurés.
conseil; il s'attachera. sur-tout dans les cas où LXIX. Le juré du jugemnnt ayant formé son
le délit pa1 o troit constant, aux termes de la résultat, en préviendra le grand-juge, et ren
loi, mais excusable par les circonstances dont trera immédiatement après dans la salle d'au
ilseroit environné, à fixer, sur ces circonstan dience , où , étant à leurs premières places ,
ºes, toute l attention des jur, s : il les exhortera debout ct découverts, tous les juges leveront
* donner leur avis dans leur ame et conscience ; la main, et ! : premier de la première colonne
ºnfin il les invitera à passer dans une pièce voi dra : nous jurons , sur notre conscience et notre
· ºne, où ils seront tenus de se retirer, et de honneur, qu'après avoir observé scrupuleuso
ºster sans ancune communication au dehors, ment, dans notre délibération , les règles qui
Jºqu'à ce qu'ils aient foriné leur résultat. En nous étoient prescrites par la loi , nous avons
même temps le commissaire-auditeur se reti trouvé qu un tel , accusé de tel fait, n'en étoit
ºde son côté. et le grand juge ordonnera pas coupable : ou bien qu'un tel , accusé de tel
ºl'accusé ou les accusés soient reconduits en fait , en éto t coupable : ou bien qu'un tel, ac
pr son. -

cusé de tel fait , en étoit coupable , mais excu


ºXV. Les jurés, sous la présidence du pre s ble; ou bicn enſin qu'un tel . accusé de tel
ºrde la première colonne opineront à haute fait , étoit convaincu du fait , mais non cri
| º* et séparément sur chacune des dºux ques un nel.
# sºumises à leur détermination , le dernier LXX. Le greſficr dressera sur-le- champ
†ite
colonne parlant le premier et
en remontant. : ls seront les
procès verbal du rapport des jurés, qu'ils seront
-
tenus de signer , après quoi ils se retireront.
† dº motiver leur avis dans le premier · LXX , La délibération entre le grand juge et
tion : † qui se fera sur chaque ques ses assesseurs , commencera immédiatement
duquei † ensuite un second tour, lors àprès la retraite des jurés. Si ceux-ci ont rap
ºui ou par § seront énoncés simplement par porté que l accusé n'étoit pas coupable, la
sentence portera que l'accusé est déchargé de
# I. L'avis contraire à l'accusé ne peut
- - r -

l'accusation , sans ajouter rien de plus. Si les


ººmé dans le juré du jugement que par
la réuni jurés ont rapporté coupable, il sera dit que la
urés. ºn. des sept neuvièmes des voix des
Jurés. -
loi condamne l'accusé à telle peine , et l'article
' LXV de la loi sera cité avec les motifs de son appli
miè II. s'il passe à la négative sur la pre cation. Il en sera toujours de même, lorsque
• : •• - *e question qu'ils ont à décider, la seconde les jurés auront rapporté coupable, mais ex
cºséº résolue
n'§ , e t les jurés † que l'ac , cusable : ou bien convaincu du fait, mais non
tive sur † # coupable , s'i passe à l affirma-' criminel, et il y aura lieu à prononcer dé
† † †e question ; mais à la né charge de l'accusation. -

LXXlI. Il faut l'unanimité des voix des trois


º#alement #conde, les jurés rapporteront
*il passe † n est pas coupable ; mais , juges pour oondamner à la mort ; la loi ne la
questions †ative sur chacune des deux prononce que dans cette présupposition, et en
|

jurés rapporteront que l'accusé général son intention est toujours qu'on se
"# réduise à la moindre peine , lorsque les cir
† possible que l'accusé soit con
ºng des d§ que la lettre de la loi place au
constances font naître des doutes sur l'appli
· cation de la peine la plus rigoureuse.
nCes en§ militaires, mais que les circons LXXIII. Pour condamner toute autre peine
Pable, et ºnantes servent d'excuse au cou que la mort, il suffit de la pluralité des voix ;
Pas été †ºt même que son intention n'a mais si les juges diffèrent absolument d'opinions
- ºinelle ; il sera donc permis aux ju
".
sur le genre de peine à prononcer, il en sera
| . | . 358 bis,
( 454 ) •.

fait mention dans la sentence, et l'avis le plus saire - auditeur requerra du commandant mi
doux prévaudra. - litaire qu'il nomine un curateur à : l'accusé
LXXIV. Quand même les jurés n'auroient absent , parmi les militaires de son grade ou
e son état ; ce que le commandant sera tenu
mis aucune modification au rapport par lequel
ils auroient déclaré l'accusé coupable, les juges de faire. Le curateur, ainsi nommé, sera tenu
euvent et doivent, s'ils pensent qu'en effet de prendre ton conseil.
#§. quoique coupable, selon la lettre de LXXXI. La procédure s'instruira avec le cu
la loi , soit néanmoins excusable ou non cri rateur, comme elle se fût instruite avec l'ac
minel , le recommander à la clémence ou à cusé en personne ; mais dans ce cas, les dires
la grace du roi, si cette rcconmandation passe et dſ clarat oms des tétnoins seront insèrés ,
entr'eux à la pluralilé des voix , à plus forte tout an long, dans le procès-verbal. Les juges
raison si elle est unanime. et les jurés redoubleront d'attention , lorsqu'ils
LXXV. Lorsqu'une semblable recoinmanda auront à prononcer snr le sort d'un hoinule
tion, soit de la part des jurés , soit de la part qui ne se défend pas lui-même.
des juges, se trouvera dans la sentence , il sera LXXX : I. Si l'accusé absent est arrêté , ou
nécessairement sursis à son exécution , jusqu'à s'il se constitue volontairemcnt prisonnier dans
ce que la détermination du roi soit connue. le cours de l'instruction , elle sera recom
Copie de la procédure et de la sentence sera mencée avec lui , et tout ce qui aura été fait
envoyée au ministre par les juges eux-mêmes, avec son curateur sera réputé non-avenu.
avant de se séparer , pour être mis sous les LXXXIl , Si l'accusé fugitif est condamné à
yeux de sa majesté, qui, dans le cas de recours des peines afflictives ou infamantes, la sentence
à sa clémence , pourra comunuer la peine , et sera exécutée en effigie : néanmoins l'accusé
la remettre absolument dans le cas de recours
sera toujours admis à faure valoir ses moyens de
à sa grace. défense et sa justification , au cas qu'il soit
LXXVI. Les jugemens de la cour martiale se arrêté ou qu'il se représente volontairement,
ront prononcés par le grand-juge, en présence dans quelque temps que ce soit.
de tout.l'auditoire, avant la levée de l'audience. LXXXtV. Les fauteurs et complices d'un dé
Ils seront signés tant par le grand j uge, que par lit militaire, encore qu'ils ne soient pas gens de
ses deux assesseurs et par le greffier. guerre , pourront être poursuivis pardevant la
LXXVII. Le greffier se transportera immédia cour martiale, conjointement avec l'homme de
ment après à la prison, où il donnera lecture de guerre accusé d'être le principal auteur du dé
la sentence aux accusés , qui l'entendront de lit : mais dans tout autre cas ils ne pourront
bout et découverts. Le procès-verbal de lecture être traduits et jugés que dans les tribunaux
sera écrit au bas de la sentence , et signé seu ordinaires. -

lement du greffier. LXXXV. Lorsque la plainte contre un parti


LXXVIII. Dans tous les cas où l'effet d'un ju culier non militaire sera liée à celle portée con
gement de la cour martiale n'est pas suspendu tre un militaire, l'instruction aura lieu suivant
par une disposition précise de la loi, son exécu les règles ci-dessus prescrites, sauf les excep
tion ne pourra être empêchée ni retardée sous tions qui vont être déterminées, -

aucun prétexte, et aura lieu le jour même, s'il LXXXVI. Le juré de l'accusation sera com
y a peine de mort. posé de dix-huit personnes , dont neuf seront
LXXIX. Le greffier ou autres officiers publics prises † les jurés civils, et à leur defaut
assistera et veillera aux exécutions , dont il parmi les notables habitans du lieu, à la dési
dressera procès-verbal au bas de la sentence : il gnation du magistrat civil.
sera très-attentif à ce que la peine ne soit aggra LXXXVII. Les dix-huit jurés voteront con
vée par aucun accessoire , et que la † curremment sur le mérite de l'accusation por°
arbitraire de qui que ce soit me puisse rien tée, tant contre le militaire accusé que contre
ajouter à la sévérité du jugement. son co-accusé non militaire, et pour qu'il J
LXXX. † accusé n'aura pu être ar ait lieu à accusation, il faudra la réunion d°
rêté et constitué prisonnier en conséquence du douze voix contre six.
rapport du juré de l'accusation, le commis ( La suite demain. )
r
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E,
ET A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
J0 U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
Les loix qu'on nous propose , il y a long-temps qu'on les a senties, et c'est
parce qu'elles n'étoient pas possibles alors, que nous les trouvons heu
reuses aujourd'hui.

No. C C C L I X. Du Dimanche 26 Septembre 179o.


AS S E M B L É E N A T I O N A L E. mennoie pour les sommes reconnues indispen
sables pour le service public, les armemens et
Séance du 25 Septembre. -
autres objets instans. -

2°. De rembourser la dette exigible en obli


A, sujet des comptes que doivent rendre les gations nationales , portant trois pour cent
*nciens administrateurs de la ci-devant pro d'intérêt, lesquelles ne seront pas au-dessous
des diffi de 2oo liv.
ºce de Bourgogne, il s'est élevé
cultés de plus d'un genre ; pour y porter la lu 3°. De les admettre concurremment avec les
ºière, l'Assemblée ordonne que son comité assignats , à l'acquisition des biens nationaux.
° finances en fera le rapport très incessam- | 4°. D'accorder aux créanciers de l'état seu
ment. lement, de payer les leurs en obligations matio
. les
. 9n s'est empressé d'appeller la discussion sur nales, et d'autoriser ceux - ci à former des
ºsignats. Un riche fabricant de Louviers, : oppositions. - - -

e Crétoi, est le premier monté à la tri º 5°. Enfin, d'autoriser les créanciers, por
º pour les décrier , en alléguant ingénue teurs de créances non-exigibles, à les faire
†º que l'intérêt particulier jouoit un grand liquider pour en toucher le prix également en
| rôle dans cette classe. Il prétend que ce sys obligations nationales.
ºme est une banqueroute, et qu'il faut avoir
°yºuté de le dire. Il se résume enfin, en
# de M. Dupont, produite peut-être
avec äne personnalité peu mesurée, peut-être
†º#nt, 1°. de décréter pour 3 à 4oo mil
† d'assi #nats pour fournir aux besoins du
aussi un peu trop visiblement rapprochée d'un
certain mémoire frappé de discrédit, n'a obtenu
ºr pub ic, jusqu'à l'organisation de l'im de faveur que dans le peloton ecclésiastique :
état *°. que tous les titres des créanciers de
-

6S † examinés , vérifiés par le comité


† pas que M. Dupont ne réponde sur
sa téte du succès de son systême ; ce n'est pas
§♂ et que la dette exigible soit ac qu'il ne traite d'agioteurs les partisans de l'as
§ délégations sur les domaines natio signat, et qu'il me revendique toute la con
§†
†unà un
intérêt
e S t de donné.
terme 4 pour cent, dé fiance publique pour les grands hommes qui
ont blanchi sur les calculs économiques.... La
L6nu # des assignats a été vivement sou confiance publique n'a pas eu l'air de suivre
, M. # Ci · de Custines , vivement attaqué par sa voix, et plus de murmures que d'applau
offert #º ! mais ni l'un ni l'autre n'ont dissemens ont accueilli sa longue période et ses
º9yens évidemment nouveaux. bonnes intentions.

r†. ( de Nemours ) dont l'opinion


†ºnue,
Cours l'a délayée dans un dis
M. Prugnon , qui lui a succédé, présente
quelques idées nouvelles. Il a fait dabord le
le danger † et plus : pour démontrer procès au plan de M. Necker, qu'il juge inad
º fastes § † , il a été chercher dans missible parce qu'il n'est appuyé que sur ces
* contes mérique un exemple dont on fausses espérances qui ont creusé l'abîme de la
, ºuantité ºé l'exactitude. Il propose 1°. une,. dette nationale. Il propose de payer la dette
• la plus § possible , d'assignats seulemcnt cxigible moitié en assignats sans in
- 359
( 456 )
térêt, vançoient en silence vers le lieu sacré, tandis
térêt àet4 en obligations
cent : il nationales portant in
pour voudroit que l'intérêt que cent vingt musiciens, d'un pas mesuré, ré
légal de l'argent fût réduit au même taux. trogradoient vers la galerie, en faisant retentir
M. Prugnon propose d'admettre ces deux ef lugubres de leurs instrumens, et
l'air des sons
fets à l'acquisition des domaines mationaux con du son plus lugubre encore d'une cloche fu
curremment avec l'argent; mais il voudroit que nèbre qui les accompagnoit. A cette marche
ceux qui paye1oient en obligations nationales , combinée des soldats, des prêtres et des musi
payassent moitié comptant du prix de la vente ciens , succèdent un silence et un repos uni
lors de l'acquisition, et le surplus 3 ans après ; versels. Bientôt le prêtre va offrir à la Divinité
et que ceux qui payeroient en argent et en assi nos regrets et nos pleurs sur la perte de nos
gnats , m'en payassent que le tiers lors de l'ac frères morts à Nanci. Quelles sensations déchi
quisition, et qu'il leur fût accordé six ans pour rantes le cœur des vrais amis de la patrie et de
acquitter le surplus, -
l' humanité n'éprouvoit-il pas en ce moment !
M. Prugnon propose en outre d'accorder , On pouvoit épargner cette scène de massacre
par la voie d'une loterie qu'il appelle patrioti et de sang ... Mais voy z , oiiime la nature
que, une prime d'un et demi pour cent aux entière s'intéresse à notre destinée : le ciel en
acquéreurs des premiers cinq cens millions de ce moment étoit sombre, et le soleil lançoit à
biens nationaux. peine quelques rayons à travers d'épais nuages.
· Son projet de décret est divisé en 12 articles. O douleur !....
Le gros lot de la loterie qu'il propose d'établir Parmi les inscriptions de l'autel, on distin
est de 2oo,ooo liv. , et le moindre de 3ooo liv. guoit les suivantes : - - -

Le numéraire, continue-t-il, que verseroient · La première : Aux mânes des braves guer
les acquéreurs des domaines, serviroit à échan riers morés à Nan ci le 31 août , pour la
ger, tous les trois mois , les obligations natio défense de la liberté : -

riales et les assignats, et l'état en seroit présenté La seconde : Ennemis de la liberté, trem
chaque mois au comité de liquidation. blez , ils ont laissé leur exemple :
La séance a fini à quatre heures, et la dis La troisième : Le marbre et / airain périronts
cussion a été continuée à demain. mais leur gloi, e sera éternelle :
M. Cazalès a demandé un congé de quinze La quatrième : C'est ici qu'ils avoient juré
jours. · · • de nourir fidèles A LA NA rioN, A LA LoI, ET
Il a été annoncé que le roi avoit donné la AU RoI. C.....
sanction à trente-trois décrets, dont le plus im
portant est celui qui concerne les apanages. G.
----
Le même jour de la cérémonie funèbre du
champ de Mars, est mort à la fleur de son âge
P A R I S , le 21 septembre. un patriote qui avoit écrit avec une énergie
peu commune sur la catastrophe de Nanci ;
Ce fut hier que les : remières pleurs des bons M. Loustalot. Il est mort avec le nom de
citoyens de la capitale coulèrent sur l'autel de Douillé sur les lèvres. On doit le mettre au
la patrie, sur ce même autel qui venoit à peine rang des plus chauds défenseurs de la liberté,
de recevoir le serment civique de tous les Fram et du petit mombre de ces journalistes que les
çois. La pompe de cette fête funèbre avoit toute considérations personnelles n'arrêtent point
la majesté d'une douleur mationale. Des dra dans la publication des vérités, Le peuple le
eries moires et blanches couvroient l'amphi · perd dans un moment où ceux qui avoient
théâtre de l'antel, dont le tabernacle étoit sur de l énergie s'attiédissent, où ceux qui étoient
monté d'une forteresse également drapée. Qua tièdes deviennent ses ennemis les plus ardens.
1re peupliers figurant des cyprès, étoient plantés Flehilis occidit.
aux quatre angles de cet autel , et la l§
rougeâtre des quatre torches funéraires étin
celoit au milieu d'une épaisse fumée. Déja l'ar · Le comité des recherches de la commune
mée parisienne, les armes bas et dañs le plus vient de publier une réponse péremptoire au
gram ordre, portant des étendards à la ro mémoire apologétique de M. le ministre Gui
maine, défiloit en six divisions par les six en - gnard. On y trouve , pages 47 et suivantes ,
trées principales du champ de Mars ; soixante ' l'importante déposition annoncée dans un de
prêtres, en aubes et en ceintures noires, s'a , mes précédens numéros.
• - | ( 457 )
------
« M. Pio, connu de tout Paris par son atta
· chement à notre constitution.... , a dû déposer De Saint-Cloud, le 24.
(a déposé en effet) qu'étant logé avec l'am
bassadeur de Naples, en sa qualité de chargé « Le roi ne partira pas, M. l'Observateur ,
d'affaires de la même cour, il a eu occasion de au moins quant à présent. La ..... l'a dit posi
connoître plusieurs fois les sentimens de plu tivement à madame d'Oss..... Ce n'est pas qu'il
sieurs personnes en place.... ; que ce Guignard ait les yeux ouverts sur l'abîme qui se creuse
est celui qui l'a le plus scandalisé, parcc qu'il devant la constitution , dont il est partie inté
se permettoit toutes sortes de quoiibets et de grante. On parle de confier les sceaux à M. de
sarcasmes contre les députés de l Assemblée na Saint-Priest. M. de Bordeaux fait le plongeon,
pour se soumettre à la forme constitutionnelle.
tionale qui sont les meilleurs patriotes, et disoit Faites circuler mon avis. Je ne vous lis guères :
que la révolution n'auroit pas subsisté ( ne sub
sisteroit pas.... ) ; que ce Guignard a osé dire le 32 me plaît. Il y a quelques honnêtes gens
un jour, en pleine tablc, qu'il avoit apporté de ici. Brûlez-moi sur-le-champ : je compte sur
Constantinople un sabre de Lamas, avec lequel votre loyauté. ***. ( L'Observateur. )
il espéroit de pouvoir s'amuser à couper quel
ques têtes dans Paris..... Aux auteurs des Annales.
, Que dans les derniers jours de septembre,
l'ambassadrice de Naples ( dont le mari , est Saint-Lô, le 2o septembre.
intimément lié avec M. Guignard ) a dit : Redoublez encore votre surveillance et vos
u'elle quittoit à regret son bel hôtel et tous réflexions contre les ennemis de notre sainte
ses meubles frais, puisqu'ils étoient obligés, révolution, notre pays en fourmille. Au mépris
eux ambassadeurs de famille, de suivre le roi des décrets de l'Assemblée nationale, le rece
de France. Qu'après l'époque du 6 octobre, veur des deniers publics refuse de recevoir l'im
ui déposant, se trouvant un soir à souper cliez
position des privilégiés, pour les six derniers
M. et mad. de Bellemare , à la porte Saint mois de 1789 , sous prétexte qu'ils ne paient
tionoré, il a rencontré, comme il lui étoit pas leur contribution entière. Eux prétendent
#rrivé bien des fois, un nommé Bourgeois, qu'ayant des réclamations à faire devant les
º du concierge du château de Rambouillet , , administrateurs du district, ils ne paieront la
qui leur a dit très-positivement, qu'étant le 4 totalité de leur imposition que lorsqu'ils auront
º le 5 octobre à ſtambouillet, il y a vu.ma obtenu justice. A ce moyen point de recouvre
ºme de Saint-Priest, qui s'y étoit rendue pour ment d'imposition. Je suis actuellement déposi
†º les lits du roi, de la reine , et de la taire d'une somme de 75o livres, qu'on a refusé
ººille royale, etc. » de recevoir sous ce prétexte. Voilà l'abus. Il est
· M. Roux ( ci-devant Roux-de-Brière ) a dé notoire par-là qu'on fomente la contre-révolu
osé : Que le 5 octobre , étant dans l'œil de tion : redoublez de zèle pour nous en préserver :
œuf ( première antichambre du roi à Ver c'est le vœu le plus sincère que forme un vrai
ºiles ) entre À et 5 heures du soir, neuf à dix patriote, qui sera toute sa vie, avec considéra
†ººs environ s'y présentèrent ; que le dé tion, votre, etc. Signé, CAUCHARD, vicaire de
clarant entendit M. Guignard demander à ces Notre-Dame de Saint-L6, département de la
†,º# qu'elles vouloient ; qu'une d'elles Manchc.
# dre pain ; que sur cette réponse M.
"gnard leur dit : Quand vous u'aviez qu'un Strasbourg, le 16 septembre.
# n'en manquiez pas ; à présent
#ºozes<ºez douze cents , vous voyez ou
6/Z Il y a eu une nouvelle insurrection à Mayence 9

trou * ººes. eut voulu des


5'z la ville zle Paris plus décidée que la première. Le peuple a
# Pºur escorter vos
TOle/2
convois, ils n'au chassé tous les magistrats. Les voyageurs qui
* Pºº »z<zzzamé. viennent de l'Allemagne disent que l'esprit de
## d répondra-t-i
#erciſes
8On d es.
l cette fois au co
avec sa plume , ou avec
| liberté fermente par-tout, et ne tardera pas à
occuper chez eux tous les rois. C....
quer † a , question ne , peut pas man
gronde † décidée sous peu de jours. L'orage Colmar, le 18 septembre.
§- S
va éclater sur les têtes
ºcPran
C» La
erre - - - • -

ltoyens sur les têtes ministérielles. Il se forme du côté de la Suisse un nuage


' ººrns les rangs. ( Observateur.) auquel on fait peu d'attention dans les provinces
·

( 458 )
françoises qui avoisinent le canton de Berne. de 12 vaisseaux de ligne pour la Havanne. C>rz
Le pays de Vaud, Genève et ses environs four remarque entre ces vaisseaux le Saint-Ermé
millent d'aristocrates , qui , n'ayant apporté mégilde de 1 18 pièces de canon. Deux frégates
avec eux que les vices et la dépravation de sont prêtes à faire voile pour Buenos-Aires .
la cour de France, machinent sans cesse avec Tout est en activité dans nos ports pour mettre
la cour de Turin pour tenter quelque coup notre marine en état d'en imposer aux ennemis
important avant l'hiver , et anéantir enfin les de la paix. Nous apprenons avec satifaction qu e
vertus patriotiques, qu'ils redoutent tant dans la flotte de Toulon , composée de 12 vaisseaux
leur patrie. de ligne, est en état de faire voile. V.
Il passe en ce moment des trains d'artillerie
et des troupes sur le mont Cénis. Le magistrat DE L I E G E , le 2o septembre.
de Berne ordonne une levée de 1 2,ooo hommes,
offrant même jusqu'à vingt - quatre sous par Le discours que notre régent, M. Ferdinand
jour aux paysans qui viendront s'enrôler ; mais de Rohan , a fait à son installation , a réuni tous
Ce L appât ne les tente guères. Les magistrats les suffrages, tant par la pureté du patriotisme
du bas-Valais viennent d'être chassés par les
habitans, qu'ils condamnoient arbitrairement
† y montre, que par les sages avis
onne ; en voici un extrait :
qu'il y
aux peines pécuniaires les plus accablantes. « Messieurs, le patriotisme le plus pur, l'en
Ces habitans sont assemblés à Saint-Mlaurice , thousiasme le plus vrai pour la gloire et la féli -
pour délibérer sur les mesures ultérieures qu'ils cité de ce pays, est un sentiment dont, depuis
ont à prendre. Cette affaire peut avoir des bien des années, mon ame est pénétrée pour
suites très-fâcheuses, si les divers cantons ne la patrie. Hélas ! combien j'ai gémi de voir une
cherchent pas à concilier les esprits, et à contrée libre languir sous le despotisme !.... Les
prévenir de semblables vexations, si ordinaires yeux se sont enfin dessillés; l'amour patriotique .
dans les administrations aristocratiques. V. ce feu divin qui vivifie et ennoblit tout, a
éclairé notre raison et embrâsé nos ames. Graces
immortelles soient rendues aux citoyens ver
AFFAIRES POLITIQUES ÉTRANGÈRES. tueux , qui ont fait briller les premiers sur cet
horizon le fanal précieux de la liberté. Leurs
D E V 1 E N N E, le 15 septembre, noms devroient être gravés sur des tables d'ai
Un courier arrivé de Bruk sur la Muhr, nous rain...., liberté auguste, le plus beau présent -
apprend que la princesse Marie-Thérèse, future que l'Etre supréme ait fait à son ouvrage !....
Mais il en est d'elle comme de ces métaux utiles
épouse de l'archiduc François , y est tombée
malade , et que la cour y restera jusqu'à son à la richesse et à la prospérité d'un empire. Sou
rétablissement. vent l'homme furieux et le despote en abusent ,
Le cardinal Bathiami , primat de Hongrie , et s'en servent pour la désolation : la liberté
s'est rendu ici de Bude, avec plusieurs députés doit étre im séparable de l'ordre et de la sou -
chargés de remettre au roi le diplôme inaugu mission aux loix : sans ce principe nul bonheur
n'est durable. Malheur au vil courtisan de
ral, rédigé selon le projet de la chancellerie
de Hongrie. l'homme en place dont il excuse les travers et
Les habitans de l'Illyrie veulent se séparer préconise les vices ! Mais mille fois plus cou
pable est celui qui , lâchement § du
absolument de la nation Hongroise, et procla
mer Léopold roi des Illyriens. V. peuple , divinise jusqu'à ses caprices et ses fu
reurs !.... ll trahit la patrie , rompt le contrat
D E CA D 1 x, le 3 septembre. social, et cause des maux d'autant plus funestes,
que par leur universalité ils sont presque irre
Il doit partir sous peu du Ferrol une escadre médiables , etc. » V.
Qn s'abonne à Paris , ohez Buisson , libraire, rue Hautefeuille , à qui l'on adressera , franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
Et chez tous lesl Lbraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
Il paroît tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 56 lit . pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv. pour
5 mois , franc de port, par la poste, pour tout le Royaune L'abonnemenr n• commence que du prem. cl'tsrz mois.
On s'abonne aussi , à la méme adresse, pour la BOUCHE DE FER.
--
_i,
#

· s UP P L É M E N T A U Nº. C C C L IX.
jurés de l'article XXXIX; enfin du résultat de
, Suite du décret sur la procédure criminelle leur délibération et de la durée de la séance ».
et la discipline militaire.
, Art. LXXXVIII. Le juré du jugement sera Décret sur l'augmentation de la solde des
pareillement composé de dix-huit personnes; en gens de mer.
conséquence, au tableau des jurés-militaires il
sera joint une huitième colonne, composée de « L'Assemblée mationale, après avoir oui le
trente - six jurés civils , ou , à leur défaut , · rapport de son comité de marine, considérant
· d'autant de notables habitans du lieu non que l'augmentation de solde, accordée aux gens
' militaires, à la désignation du magistrat civil. de mer par son décret du 15 juin 179o, n'a pu
' Cette dernière colonne sera réduite , comme jusqu'à présent avoir son exécution , parce qu'il
les autres, à neuf personnes, par les récusa exige un réglement préalable de répartition , a
tions ou par la voix du sort. -
décrété et décrète le réglement suivant, pour
LXXXIX. Les délits militaires qui n'auront être exécuté jusqu'à l'organisation générale de
pas été dénoncés et poursuivis dans l'espace de la marine.
Adix ans, à compter du jour qu'ils auront été Solde par mois.
commis, ou dont la poursuite, après avoir été Novices, à I5 liv.
commencée, aura été suspendue pendant le Matelots.
même espace de temps, seront prescrits, et ne Troisième classe, 18 liv. , deuxième 21 , pre
pourront plus être l'objet ni d'aucune plainte, mière 24. - - -

ni d'aucun jugement. Quartiers - mattres.


, XC. En attendant le décret par lequel l'As Deuxième classe, 36 liv. , première 5r.
sèmblée nationale se propose de définir les Contre - mat'tres.
délits militaires, et de déterminer la nature des Deuxième classe, 45 liv. , première 51.
peines dont ils pourront être punis, les ordon Seconds mattres,
nances actuellement existantes sur cette matière Deuxième classe, 54 liv., première 63.
seront provisoirement suivies et observées en Premiers maftres. -

lout ce qui n'est pas contraire aux dispositions Troisième classe, 66 liv. deuxième 72 , pre
du présent décret. -
mière 8o. - -

Les articles suivans, qui se trouvoient cotés Pilotage-timoniers. -

35-et43, sont ajournés. Cinquième classe, 27 liv., quatrième 38, troi


Le commissaire-auditeur annoncera que l'ob sième 36, deuxième 39, première 45. -

jet de cette asssemblée est de déterminer si ou Aides-pilotes.


non il y a lieu à accusation contre un tel, soup Deuxième classe, 36 liv. , première 42,
çonné de tel crime ou délit militaire , qu'il Seconds pilotes. -

énoncera dans les termes les plus précis et les plus Deuxième classe, 45 liv., première 57.
clairs; ensuite il requerra des jurés le serment - Premiers pilotes. -

de donner leur avis en honneur et conscience, Troisième classe, 63 liv. , deuxième 72, pre*
ce que tous les jurés seront tenus de faire à mière 8o.
J'instant, en levant la main et prononçant : je Canonage, chefs de pièces ou aides-canoniers,
le jure., Troisième classe, 27 liv., deuxième 3o, pre
, Il ne sera fait aucune mention détaillée dans
le procès-verbal des dires et dépositions des mière 35. -

Seconds matéres canoniers.


témoins, mais seulement des jour, lieu et heure Troisième classe, 48 liv. , deuxième 51, pre
de l'assemblée, des noms et qualité des jurés
ui y assistoient, du serment par eux prêté , mière 57. - Premiers matêres canonier$. , * , -

s noms, âges, états, qualités et domiciles des Troisieme classe, 63 liv., deuxieme 72', pre
témoins produits, du senment par eux prêté, miere 8o.
de la lecture de la plainte et des écrits pouvant . : ' ' . .
-

Charpentage , calfacage et voilerie.


servir à la preuve, de la représentati des on
pièces prétendues de conviction, de l'audition | Aides. . ' -

et examen des témoins, de la lecture faite aux Deuxieme classe, 56 liv. , # 4*


- -
-
s ( 46o )
, Second's mai'tres. qui l'auront quittée, et sera ledit état rendu
T c uxième classe, 48 liv. , première 57. public par la voie de l'impression.
- · Premiers mat'tres. XXX I. Les municipalités seront tenues de
Troisième classe, 63 liv. , deuxième 66, pre donner avis au directoire du district, du dé -
mière 72. cès de chaque religieux , soit qu'il ait quitté,
« Les supplémens ci-devant attribués par les soit qu'il ait continué la vie commune , et ce ,
réglemens à des fonctions remplies sur les vais dans quinzaine dudit décès. Le district ins
seaux par les premiers maîtres comptables et truira tous les trois mois le directoire du dé
autres persommes de l'équipage, qui ne s'élèvent partement , du nom des religieux qui pour
pas à plus de 1o liv. par mois, et qui ne sont roient être décédés dans son arrondissement ;
accordés que pendant la durée desdites fonc le directoire de département enverra tôus les
tions , continueront d'avoir lieu comme par ans au corps législatif les noms desdits reli
le passé. gieux, pour être dressé une liste qui sera ren
† moyen des dispositions du présent décret, due publique.
qui auront leur effet à compter du premier mai XXXIll. Tous les religieux sans distinction ,
179o , les demi-rations et les indemnités qui en avant de toucher leurs pensions, seront tenus
tenoient lieu , demeureront supprimées , ainsi de déclarer s'ils ont pris ou reçu quelques som
qu'il est dit par le décret du 15 juin dernier. mes, ou partagé quelques effets appartenant à
leur maison ou à leur ordre, autres que ceux
Suite du décret concerman t le traitement mentionnés en l'article ci-dessus, et d'en im,
puter le montant sur le quartier ou sur les
des religieux.
quartiers à échoir de leurs pensions ; 'ne pour
Articles décrétés dans le cours de la séance
ront les receveurs des districts payer aucune
du samedi soir 18 septembre. ( Voyez les pension que sur le vu de ladite éclaration ,
n°*. 352 et 354 de ces Annales. ) laquelle sera et demeurera annexée à la quit
Art. XXVIII bis. « Ne sont compris dans les tance de chaque religieux : et seront , ceux qui
dispositions des décrets concernant les reli auront fait une fausse déclaration, privés pour
gieux , ceux qui étoient dans les ordres sup toujours de leurs pensions.
primés en vertu de lettres patentes enregis XXXIV. Les religieux sortis de leurs maisons
trées avant l'époque du 13 février dermier , depuis le 19 octobre dernier, ou qui desire
et sera leur sort réglé par les décrets concer roient en sortir avant le premier janvier 1791 ,
nant le clergé séculier, sans néanmoins au recevront provisoirement , jusqu'à cette épo
cume dérogation à l'article Il du décret des ue, une somme qui sera fixée par le directoire
19 et 2o février, en ce qui concerne les jé † département, sur l'avis du directoire des
Slll LCS. districts, et d'après la demande des municipa
XXIX. Les religieux pourront être employés lités, sans néanmoins que ledit secours puisse ,
comme vicaires, et même devenir éligibles dans aucun cas, excéder la proportion des trai
comme curés, dans le cas où ils occuperoient temens fixés par le décret des 19 et 2o février
un emploi dont le traitement seroit inférieur dernier, et sauf à compter, ainsi qu'il a été
à leurs pensions , ils jouiront pour tout trai réglé par l'article premier du présent titre.
tement du montant de ladite pension : dans XXXV. Ne pourront néanmoins les reli
le cas où le traitement de leur emploi seroit gieux actuellement occupés à l'éducation pu
supérieur, ils ne jouiront que dudit traitement. blique et au soulagement des malades, quitter
XXX. Les successions des curés réguliers, leurs maisons sans au préalable avoir préventt
et celles des religieux sortis de leurs maisons, les municipalités six mois d' vance, ou sans un
ui sont décédés depuis le 13 février dernier, consentement par écrit desdites municipalités.
seront réglées conformément à l'article III du XXXVI. l sera pareillement accordé, pour
décret des 19 et 2o mars dernier , et seront la fin de la présente ann e, par les directoires
en conséquence recueillies par leurs parens de département, suivant l'avis des directoires de
les plus proches, conformément auxdits articles. district , et d'après la de nande des municipa
XXl. Il sera dressé, sur les tableaux des lités, des secours aux maisons qui me jouissent
religieux qui seront.envoyés par les directoires d'aucuns revenus, ou dont les revenus sont no
de département , un état général de tous les toirement insuffisans pour l'entretien des mem
religieux, dans lequel seront distingués ceux bres qui les composent, et sauf à compter ,.
qui auront préféré la vie commune, et ceux conformément à l'article 1°* ci-dessus.
]
r
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES.
D -E L A l-
- \ -

R A N C E, 1
-

. .
· ET A F FA I R E s P o L i T i Q U # s D E L E U R o P E ,
- - - • \ •° • " , . "
1 * · - - , z: : / • - •

· J O U R N A L L / B R E , par ne Société dº Ecrivains Patriotes,


airgé par M. MERcI e R , et par M. CaRkA , un des Auteurs.
Sous un sceptre de fer, tout ce peuple abattu,
A force de malheurs| a repris sa vertu. . VoLT. - -
-
"

·Y:

Nº. c c c L X. Du Lundi 27 Septembre i79o. '


" \ | .
AS S E M B L É E N AT I O N A L E. . |
· Cette prétention d'é#lairer la législation jus
!
ques dans son sanctuaire , a paru naitre d'une
Séance du 25 Septembre au soir. confiance qui ne connoît point de mesures :
cependant la pétition a été mise aux voix, mais
L. société royale de médecine est venue rejettée par une majorité non incertaine.
aire aux législateurs l'hommage du plan de Avant de passer à l'importante question, on
l'organisation qu'elle croit lui être propre ; a entendu le comité des finances, qui , par
cet établissement moderne étoit de toutes les l'organe de M. Pinteville ( de Cernon ) a de
corporations académiques, celle qui se res mandé que la caisse d'escompte fût autorisée
- sentoit le moins de cet esprit de servitude à faire un versement au trésor public de 25
| dans lequel sembloient avoir été fondues tou millions en billets promesses d'assignats, pour
tes celles que le dernier siècle a vu naître. le service du reste du présent mois, et celui
- Il a été ouvert une souscription pour secou du mois d'octobre prochain.
| rir les familles des martyrs de la loi immolés MM. Fréteau et d'André ont observé que
| à Nanci; les gardes mationales de la Rochelle, ces demandes , si fréquemment renouvellées
qui ont conçu cette généreuse idée, appellent par les ordonnateurs du trésor public, n'étoient
par leur exemple et leurs instances la contribu , jamais justifiées par les états de recette et de
tion de toute la milice patriote. · dépense, dont un décret formel avoit ordonné
M. Treilhard a repris #suite du décret con l'impression et la distribution : et ils ont de
-

cernant le traitement des religieuses, et plu mandé que l'exécution de ce décret fût or
tieurs articles ont été décrétés. donnée de nouveau.
: Cette séance, commencée fort tard, à cause M. Riquetti, en formant le même vœu , a
de la prolongation de celle du matin, n'a dénoncé les abus du régime des monnoies, qui
été § ni par l'espace de sa durée, sont une des causes sensibles de la disparition
mi par l'importance des objets qui l'ont rem du numéraire.
plie. Ce qu'on y a appris de plus intéressant , M. Camus a rappellé que le 1 r de ce mois, en
pour les bons citoyens, c'est que M. Emery · même temps qu'il avoit été décrété qu'il seroit
a réuni la majorité absolue des suffrages pour versé 2o millions au trésor public, l'Assemblée
arriver à l'éminente dignité de président de la avoit renvoyé au comité des finances trois
| Nation assemblée. . " º 1 , *
motions , ayant pour objet , l'une de faire
imprimer les états de recette et de dépense ;
"Séance du 26 Septembre. | l'autre de contraindre les receveurs des impo
M. Emery, après avoir pris possession de la : sitions à justifier de leur recette ; la troisième,
présidence, a annoncé qu'une députation ex | de ne plus accorder des sommes que sur une
traordinaire du commerce et des manufactures | ordonnance du roi , contre-signée d'un mai
demandoit d'être admise à la barre et d'y porter nistre. L'opinant a montré son étonnement de
#une opinion sur la question qui , en ce mo ce que le comité des finances n'en avoit pas
ment, occupe l'Assemblée mationale sur l'émis rendu compte, ainsi qu'il en avoit été chargé;
sion des assignats. M. Camus a d§ qu'il º#º. Io
#--(
Q) ---
( 462 )
que la caisse d'escompte remettroit en ce mo L'Assemblée a tenu compte à l'orateur de cet
ment 1o millions au trésor public ; 2°. que les aveu également vrai et modeste G.
trois motions déja renvoyées au comité des
finances, ainsi que celle faite aujourd'hui ,
relativement aux borderaux de la fabrication A V I S.
des monnoies , y fussent rcnvoyées de mou MM. les Abonnés, dont la jouissance date du 5
veau , avec ordre de faire son rapport sous octobre pour un an , du premier avril pour 6 mois ,
• - - - - º -

trois jours, et de présenter un projet de décret et du premier juillet pour 3 mois, sont avertis que
à cet égard ; 3°. que les 1o millions accordés , leur Abonnement finit au 5o du courant, et priés de
rehouveller avant le 28 ; comme aussi d'insércr dans
par le présent décret , ne fussent délivrés leur lettre une des adresses sous lesquelles i's rcçoi
au trésor public , que sur la signature d'un vent les Annales ; cette précaution est absolument
ministre qui en seroit responsable , et cette nécessaire pour éviter les doubles emplois.
motion , après une discussion légère , a été
convertie en décret, avec ce seul cltang-ment-,
qu'au lieu du mot de ministre , on a employé · Suite des manœuvres aristocratiques sur
celui d'ordonnateur , comme convenari t att 4 armée.
sieur Dufrêne , que le roi a chargé par interim i
de la direction du trésor public. | . Notre armée se montoit à près de 15o m'lle
M. le Couteulx a repris la discussion sur les hommes au commencement de la révolution ;
assignats. Il pense qu'une émission multipliée ' mais les soldats ayant eu horreur du sang de
nuiroit infiniment au commerce intérieur, et, , leurs concitoyens que le despote et ses agens
même au comtnerce é'traigºr, doi,t elle ré vouloieiit faire égorger pour leur bon plaisir,
hausseroit cxccssivement les denrécs, Ii pro et s'étant enifamiiiés du divin amour de la pa
pose un projet de décret portant fabricºtien trie, l'atroce m nistère françois a fait distribuer
d'assignats pour 4oo millions seulement , avec trente à quarante mille cartouches jaunes ou
intérêt jusqu'au 15 avril : et il demande qu'aussi vertes parmi ces soldats patriotes. D'autres ont
tôt qu'il y aura pour dix millions de biens été enfermés par des ordres arbitraires, d'autres
nationaux aliénés, il cn soit dressé procès massacrés à Nanci , d'autres ont déserté ; ct
verbal , afin qu'il soit mis en circulation une cette armée , réduite aujourd'hui à moins de
quantité d'assignats égale à cette somme, cent mille hommes, n'a cessé et ne cesse en
On a ensuite renvoyé au comité des finances core en ce moment de supporter tout le poids
nne lettre du contrôleur-g néral, lequel de des vengeances et des vexations les plus odieuses
mande que les tamnt urs qui avoient en charge de la part du pouvoir exécutif et de ses satellites
des marchandises sujettes aux droits avant l'é infernaux. * ! -

poque du décret sur les cuirs , soient forcés , Coiroit-on que les officiers aristocrates-, en
par un décret , au paiement des droits aux hardis par leurs succès et sur-tout par une im
quels iis se refusent. punité nouie , portent l'audace maintenant
M. Perrotin ( de Barmont ) écrit qne l'ins jusqu'à défendre aux soldats , dans presque
truction de son procès devant le châtelet est toutes les garnisons, la lecture des papiers pu
retardée par le comité des recherches , qui blics ? Nous avons cité dernièrement le sieur
n'envoie pas de nouveaux renseignemens qa'il Lostande, major de Royal-Cltampagné, comme
avoit annoncés. Un membre de ce comité s'est coupable de cet étrange despotisnie , et comme
levé pour dire que les pièces étoient aujour falsificateur des décrets sacrésde l'auguste Assem
d'hui dans les mains du procureur du roi. blèe nationale, nous citons aujourd'hui le sieur
M. Duval ( d'Èprémesnil) s'est plaint de ce que Pellan , major-commandant du régiment de la
M. Perrotin étoit escorté jour et nuit dans Reime dragons, comme coupable des mêmes
sa chambre par trois officiers de la garde ma · crimes et de l · même stupidité. Ces man éuvres
tionale : on a passé à l'ordre du jour. ont lien presque par-tout et de la même ma
M. de M}ontlauzier a aussi voulu exprimer nière : de sorte qu'on voit clairement que c'est
sa pensée sur les † , en protestant contre un des projets concertés par le ministère, pour !
le principe sur lequel ils sont assis, l'aliénation détruire entièrement norre armée , ou pbur la
des biens ecclésiastiques ; il assure que ce n'est replonger dans l'automatie et la rendre absolu
qu'en rétablissant l'autorité et la dignité royale ment passive aux ordres sanglans qu'on se
qu'on pourra restaurer la fortune publique, propose de lui donner au premier jour , afin *
et il avoue ne pas connoître d'autre calcul. d'opérer une contreexévoluiion. .
4 •

|
*
( 463 ) c,
m•r ,
| Ce soupçon est d'autant mieux fondé, qu'en
défendant aux soldats de lire les journaux pa Fatalité des préjugés et de l'esprit de servitude.
triotes, les officiers répandent parmi eux des
pamphlets où ils sont invités à courir au secours On pourroit croire, en voyant l'imperturba
de leur roi ( comme si les premiers secours d'un ble stupidité de quelques écrivains aristocrates, .
bon François , qui a fait son sermcnt civique , u'il est des honimes nés pour l'esclavage et la
n'étoient pas d' bord pour la nation et pour la éraison , comme il est des bêtes de somme
loi) et à ne point laisser achever , ce détes nées pour porter le bât et le panier ; non , la
table projet de destruction , ( ils veulent dire l l nature n'a point ainsi déshonoré l'espèce hu
constitution.) Telles sont quelques - unes des maine dans son germe : ce sont les préjugés de
expressions contenues dans un écrit signé de l'enfance , qui s'étant invétérés dans des cer
Faure, capitaine au régiment de Barrois , cn veaux foibles et mal tournés , y Conservent les
voyé de Grenoble dans toutes les garnisons, images de roi, de clergé et de noblesse sous les
et dénoncé à la municipalité de Landrecy, mêmes rapports dont ces pativres cerveaux en
comme ayant été distribué par nn officier des ont été frappés.Accoutuniés dans les anticham
chasseurs de Gévaudan aux soldats de ce corps. bres des grands et des ministres à entendre dire
'Que de réflexions à faire sur la combinaison que le roi étoit tout et la nation rien , à voir
de tant de manoeuvres attroces et malheureti briller sur la personne de ces rois et de leurs
. sement impunies jusqu'à ce jour ! Quoi : on courtisans les signes divers d'un pouvoir usurpé,
invite les soldats à courir au secours du loi , ces pauvres hères ont tellement familiarisé leur
et pour mieux les y déterminer, on leur dé bassesse réelle avec la fausse grandeur des rois,
fend de lire les décrets de l'Assemblée natio des ci-devant nobles et du ci-devant haut clergº,
nale et on les traite avec le dernier mépris ! qu'ils ont été pénétrés, par tous les pores , de
Mais le roi est-il en danger ? Non. Que veut-il la ſatalité de ces préjugés et de l'opiniâtre esprit
dé plus qu'une constitution qui lui assure , par de servitude. - #

la volonfé générale, une autorité légitime


- -$ et -

p
En vain la déclaration des droits de l'homme
· inébranlable ? une couronne gardée par l'amour
des peuples , et 25 millions de rente ne doi
et la comparaison matérielle des objets se sont
présentés, par mille traits de lumière , à leurs
vent-ils pas suffire à l'hoinme le plus ambitieux yeux depuis la révolution ; ces principes éter
our lui rendre le cœur content ? Non , disent nels et ces vérité s si bien démontrées , n'ont
es partisans de l'ancien régime, il faut remettre fait qu'augmenter leur aveuglement et leur sur
au roi tout le pouvoir et toutes les finances dité. Une idole toute d'or , des appartemens
qu'il avoit avant la prise de la Bastille ; car sans magnifiques, des plaques de diamans, des croix,
cela il n'aura jamais le cœur content. C est des cordons , des parchemins enluminés, tout
ainsi que les ennemis de la patrie et de la cela est bien plus merveilleux pour eux qu'un
liberté aigrissent le cœur du roi , et qu'ils sont décrct de l'Assemblée nationale transcrit sèche
parvenus à lui persuader, peut - être d'aban ment dans un procès-verbal. Laissons donc ces
donner Paris et l'Assemblée mationale , pour se infortunés avec leurs joujoux et leurs petites
retirer au camp de Bouillé à Frouard. L'invi malices : consolons-nous dans l'espérance que,
tation que l'on fait aux soldats d'aller au se la génération suivante ne verra † aucun de
cours de leur roi, n'annonce que trop ce projet; ces êtres foibles frappés de préjugés aussi ridi#
et l'on ne voit que trop l'esprit de vertige et cules et aussi funestes. C... -

| - d'erreur qui continue d'agiter les ministres et


la cour. Mais c'en est fait, la providence a
pris décidément le parti des nations contre les Le peuple liégeois : progrès de la polit#ue
tyrans, et tous les projets du comité autrichien l ' . . - - nationale. · · ·· ·- : * :

de Saint-Cloud échoueront au mois d'octobre


prochain , comme ils ont échoué jusqu'à pré-. , MM. Regnier , Heukart et Bassenge , dé
sent. Peut-être que dcs flots de sang couleront : · putés du peuple liégeois, ont été admis dans
" mais les amis de la nation et de la loi , mais l'enceinte de l'assemblée nationale, où l'un
les patriotes de l'armée , ceux des gardes na d'eux a prononcé un discours très - remar
tionales, ceux des villes et des campagnes sau quable, dignè en mêm 2-temps et de nos au
ront bien se réunir et se concerter pour vaincre · gustes législateurs, et du noble caractère de la
· aussi
et punir les fort.
le plus traîtres. Le parti le plus juste est
CARRA. . . r . .
nation liégeoise. Cºtte nation étoit oprimée par
· un prêtre , ce prêtre , loin d écoutcr la voix de
( 464 )
la justice et de la raison, loin de reconnoître le rine , on ne pezt que te féficiter d'avoir re
droit sacré de l homme et des peuples, s'est noncé à l'alliance de cette cour perfide. Sa
abandonné aux conseils perfides et sangui politique attroce a occasionné tous les maux
naires de la maison d' Autriche , cette ennemie de la France depuis 1756.
. jurée de tout le genre-humain ; il a violé son Oui , l'Assemblée nationale de France a reçu
serment ; il a provoqué les décrets d'nn tri avec joie dans son sein les cnvoyés d'un peuple
bunal gothique appellé chambre de Wetzlar; libre , de ce peuple persécuté par les satellites
il a vu sans horreur, lui ministre d'un dieu du frère de Léopold. « La France libre, a dit
de paix, des millions de bras armés pour asser le président, semble aggrandir ses destinées ,
vir ou annéantir un peuple qui l'a tiré d'une en devenant l'asyle des peuples malheureux ;
vie obscure et privée pour le mettre à la tête elle a été souvent l'alliée du peuple Liégeois ,
de son gouvernement. et toujours elle s'est intéressée à ses prospérités
« Malgré l'énergie et le courage qu'il a dé ou à ses infortunes : elle n'ignore pas qu'ayant
ployés , dit l'orateur , c'en étoit fait peut-être déployé sans cesse des efforts supérieurs à ses
ciu peuple liégeois : notre pays n'offriroit au moyens , et un courage digne d'ume haute for
jourd'hui que le spectacle de la dévastation, tune, ce peuple a , dans ces derniers temps ,
ou le spectacle plus affligeant encore d'une ser reçu le premier l'impression qu'elle donne à
vitude déshonorante , si un roi magnaniIne, si tous les habitans du globe. Vous avez vu ,
i'rédéric Guillaume n'eût soutenu la cause messieurs , resplendir sur la France le soleiI
de la justice et de l'humanité ; si Frédéric de la liberté; et vous, ses antiques sectateurs ,
Guillaurne n'eût refusé d être l'instrument vous êtes levés avec elle pour l'adorer. Vous
avengle d'un tribunal égaré par des préjugés avez organisé une partie de votre représenta
barbares, d un tribunal entrainé par une pré tion nationale sur le modèle qu'a tracé cette
cipitation sans exemple dans des dénuarches assemblée ; cette conformité d'opinions et de
violentes, que condamne cette même consti sentimens, cette ambition génér use d'enchaî
tution germanique dont il se dit le vengeur ». ner toutes les tyrannies, et d'affranchir l'hu
En effet , c'est à la sagesse et à l'humanité manité , resserrent les liens qui vous unissent
du roi de Prusse , si pleinement démontrées à elle , et l'associent à votre sort par le plus
aujourd'hui à l' Europe entière et à l' Assem tendre intérêt, etc. ». CARRA. -

blée nationale de France , malgré la rage


des partisans de l'Autriche, que sont dus les
succès de la révolution de Liége. Ce prince kſonneurs funèbres.
a fait par esprit de justice et de bonne poli
tique pour les braves Liégeois , et fera , nous De toutes parts les municipalités et gardes
l'espérons, pour les courageux belges , ce que nationales ont assisté à des services solemnels
l'animosité de feu visir Gravier, dit Vergemnes, pour les bons citoyens qui ont péri dans l'affaire
a fait contre l'Angleterre pour l'indépendance de Nanci. I.es sociétés des amis de la constitu
des Etats-Unis d'Amérique. Le temps n'est pas tion ont également signalé leur zèle dans cette
loin , peut-être , où la France et l'Espagne occasion. A Strasbourg, les trois cultes établis
formant une aliiance défensive avec la Prusse, ont rempli avec une soiemnité auguste ce triste
la Hollande , les provinces belgiques et les et saint devoir envérs ces honorables victimes
Liégeois, la reine d Espngne secondera les de l'amour de la patrie, Le 1 7 de ce mois, des
vues de la Providence pour faire réussir cette détachemens de la garde nationale de Lyon et
réunion. Nous romprons enſin avec la cour des troupes de ligne, rºunis à la municipalité ,
de Vieune, dont tous les peuples de l'Europe, allèrent dans l'église de Saint-George offrir leur
la Russie même, ont tant à se plaindre. Cathe tribut de regrets à ces illustres morts. C....
- On s'abonne à Paris, chez BuissoN, libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
de l'abonnement et la leltre d'avis, et toutes les lettres pour les Autcurs des Annales Patriotiques, -

Et ohez tous lesl Lbraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.


ll paroît tous les jours uz Numéro de ceJournal. Prix 56 liv. pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv. porer
5 mois, franc de port, par la poste, pour tout le Royaume L'abonnement ne cominence que duprem. d'un moise
· On s'abonne aussi, à la méme adreste, nour la BOUCHE DE FER.
ANNAL ES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
J O U R N A L L I B R E , par zne Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
Oui , j'ai toujours connu qu'en chaque événement,
Le destin des états dépendoit d'un moment. VoLT. - -

N°. C C C L X I. Du Mardi 28 Septembre 179o.


AS S E M B L É E N AT I O N A L E. jections , séant au bureau. Cette méthode de
discuter a paru peu praticable : il est décrété
Séance du 27 Septembre. que M. Maury parlera à son tour, et du haut
de la tribune.
M. BoUcHr, en se plaignant du retard qu'é M. de Balz a repris la discussion en compa
prouvent dans leur exécution , et jusques dans rant l'émission des assignats au désastreux sys
leur envoi , les décrets même sanctionnés , tême de Law ; il accuse les émissionaires de
demandoit que les ministres fussent tenus , n'avoir d'autre objet que d'établir leur fortune
jour par jour, de faire parvenir au comité de
particulière sur la ruine publique. Il se résume
surveillance l'accusé de réception des départe enſin en n'admettant d'assignats en circu
mens, districts ou municipalités. -
lation qu · jusqu'à concurrencé de la valeur des
| Sur l'avis de M. Biouzat, l'Assemblée a chargé . portions de · domaines nationaux mis à l'en
son comité de constitution de rédiger un pro clière.
jet de décret, qui tendît à procurer cette cer- . Er,ſin a paru M. Riquetti, dont on attendoit
titude de la manière la plus positive. avec impa lience l'opinion motivée ; il l'a ex
Par une lettre de l'agent de Saint-Domingue primée avéć étendue, mais sans longueurs; il
à Marseille, on apprend que le service de . a démontré le sort de la constitution françoise
25,ooo piastres d'Espagne n'a pu être fait , attaché à l'ahénation prochaine et certaine des
parce que M. Necker en avoit pris pour un biens nationaux ; la foiblesse des petits et faux
inillion , l'Assemblée a décrété qu'il seroit écrit moyens qu'on a voulu substituer à cette res
aux colonies qu'elle avoit reçu cette plainte , source immense ; il n'a pas hésité de compter
et qu'elle la prendroit en considération. our ennemis de l'état ceux qui osent énerver
M. de Couliniers, abbé d'Abbecourt, a pris a confiance due aux assignats : il en a fait sur
la parole sur la matière des assignats. Inquiet tout de vifs reproches à ce ministre que l'or
sur les effets de la grande émission , il est gueil de maîtriser les finances a égaré , et qui
d'avis qu'il n'en soit créé que pour 3oo mil par son dernier écrit,, qu'on pourroit appeller
lions, mais qu'il leur soit assuré tout le crédit sa pensée posthume, démentant le témoignage
, dû à la monnoie de l'état. qu'il avoit rendu lui-même aux succès des pre
Après lui M. de Broglie a parlé pour de miers assignats , vient de mettre au jour et
presque d'avouer son infuffisance.
mander, 1°. qu'il soit émis deux milliards en
assignats ; 2°. qu'il fût décrèté que la question Le projet que présente M. Riquetti, est de
seroit jugée aujourd'hui sans désemparer. créer des assignats-monnoie sans intérêt, pour
la valeur d'un milliard, et d'en rembourser la
Cette motion, vivement accueillie d'un côté,
n'est pas demeurée sans opposition; MM. d'An dette exigible ; de fabriquer de petits assignats
dré et Mirabeau faisoient l'amendement que la au-dessous de 2oo livres, pour valeur de 15o
discussion fût seulement fermée aujourd'hui ; millions; d'ouvrir incessamment, dans tous les
'districts, la vente de tous les domaines natio
M. Maury a demandé qu'il lui fût permis, M. .
Riquetti parlant à la tribune, de faire ses ob | naux, et d'admettre en paiement l'argent et
- -- * - -

36r
( 466 )
l'assignat par concurrence : opération qui doit cée ; c'est-à-dire qu'on défasse d'une main ce
étre préparée par une instruction et un projet qu'on fera de l'autre. A cela je réponds,
de décret , dont sera chargé le comité des 1°. que tout intérêt porté par un assignat ou
finances. † quelconque, est un impôt sur
Deux lettres , l'une de M. de Penew , com e peuple ; 2°. que la nation, en payant les
mandant de Saint-L)omingue , l'autre de M. de capitaux de sa dette exigible , ne doit pas plus
Damas , commandant de la Martinique , sont l'intérêt de ces capitaux remboursés qu'un
renvoyées au comité colonial : il est décrété débiteur ordinaire ne doit ce même intérêt ,
en outre , sur la motion de M. Barnave , que lorsqu'il a pleinement satisfait et soldé son
créancier. Donner aux assignats monnoie un
les députés du Port-au-Prince récemment intérêt quelconque, c'est donner plus qu'on
arrivés en France, seront entendus à la séance
de jeudi soir ; et que jusques-là il ne sera pris ne doit, c'est donner au-delà de ce qu'on doit,
sur l'affaire de Saint-Domingue aucune dé c'est introduire, si je puis me servir de ce
termination. G. terme, une usure posthume dont jamais on
n a vu d'exemple.
•-- Vous voulez vous libérer d'une dette de
A V I S.
deux milliards , pour vous libérer en même
temps d'un impôt de cent millions, qui est
MM. les Abonnés, dont la jouissance date du 3 l'intérêt de ces deux milliards ; et vous souf
octobre pour un art , du premier avril pour 6 mois, fririez qu'en vous libérant de ce capital de
sont , avertis deux milliards, on vous laissât surchargés de
et premier juillet
leurduAbonnement finitpoiir 3 mois,
au 3o du courant et Priés 7 de° l'impôt, quoique l'intérêt qui occasionnoit l'im
renouveller avant le 28 ; comme aussi d'insérer dans pôt fût anéanti de fait et de droit ! Mais dans
leur lettre une des adresses sous lesquelles ils reçoi quel pays sommes-nous donc pour entendre
vent les Annales ; cette précaution est absolument
nécessaire pour éviter les doubles emploi*. de sang froid une pareille prétention ? Quoi !
je propose en solde de tout compte à mon
créancier une terre de dix mille livres pour
dix mille livres que je lui dois , et ce créan
observations sur la question des assignats cier exige que je continue de lui payer l'in
monnoie, ou quittances de ſiuances aºec térêt de dix mille livres que je viens de lui
intérét. rembourser en terre ! — Mais je suis accoutu
mé, me dit mon créancier, à faire valoir con
Quels sont les adversaires de la mouvelle tinuellement mon argent. — Eh bien, la terra
émission des assignats-monnoie ? Ce sont les que je veux vous transmettre, vous rapportera
ennemis de la révolution , les noirs , les mi un intérêt - Je me veux point de terre, ni de
mistériels, les gobe-mouches de l'ex - ministre l'intérêt de cette terre ; je veux faire valoir
banquier, les gros fimanciers, les banquiers , mon argent à 1o , 15, 2o pour cent. — -Eh
les agens de change et l'essaim dévorant des bien , vous vendrez cette terre pour en faire
ngioteurs. Pourquoi s'opposcnt-ils avec tant de l argent. — Mais le muméraire métallique
d acharnement à l'émission de ce papier-terre ? est si rare ! - h h bien, s'il est si rare, com
Les uns, parce qu'ils prévoient que c'est , le ment voulez-vous que je vous paie autrement
seul et vrai moyen de payer la dette exigible, qu'avec ma terre ? — Dans ce cas là , répond
de vendre les biens ecclésiastiques, de con mon créancier, donnez-moi , outre le revenu
solider la révolution, et d'amener la paix et la † produira la terre, un intêrêt posthume de
tranquillité; les autres, parce qu'ils prévoient 3 pour cent, et qui me fera 8 pour cent. Voilà
la cliûte de l'agiotage, et le retour du com précisément ce que demandent ceux qui insis
merce et de l'industrie pour le peuple en gé tent pour les quittances de finances ; ils veulent
néral, et mon pour eux seuls en particulier. un double intérêt qui, en achevant de ruiner
Mais l'opinion du peuple et des vrais patriotes le pauvre peuple , les mettra eux dans le cas
s'est manifestée de toutes parts pour cette de renouveller l'agiotage, ct de faire d'im
· opération. Comment les adversaires de cette menses fortunes. O Dupont ! ô Malouet ! ô si
: opération espèrent-ils , la faire échouer ? Ils nistres banquiers et agioteurs ! combien vous
· l'espèrent, en demandant qu'une partie des seriez maudits par ce pauvre peuple , si les
assignats - monnoie, sous le titre de quittance † ou quittances de fimance avec inté
de finance porte intérêt, et ne soit point for rêt étoient décrétés ! gARRA.
( 467 )
Obs. Cette raison peut être bonne; d'ailleurs,
Ze sous-instituteur Davau. M. le maire d'Orange ne forme pas à lui §i
toute la municipalité. -

On nous assure qu'un certain abbé Davau, 3°. M. le maire d'Orange nie formellement
sous - instituteur de M. le Dauphin , infecte d'avoir jamais tenu des émissaires à Avignon
l'ame innocente de cet enfant, par la lecture
régulière qu'il lui fait chaque jour de la ga pour aucune affaire, et encore moins pour y
fomenter des troubles.
zette de Paris et d'autres journaux anti-cons
titutionaires et anti-mationaux. Si ce fait est Comme nous ne cherchons jamais qu'à être
exact, le sieur Davau prépare bien des cha juste, et que nous savons que c'est à sa piété
grins à son élève ; car la nation continuant et à ses bonnes moeurs que M. le maire d'O
d'année en année à s'éclairer sur ses droits et range doit sa place, nous devons regarder sa
sur les grands principes des gouverncmens, il négative, sur la dernière question, comme une
preuve suffisante de son innocence et de sa
se trouve Ia que l'héritier de la couronne aura
été instruit précisément en sens contraire : et bonne conduite, à noins qu'on ne nous envoie
alors l'éducation nationale étant tout-à-fait des preuves bien circonstanciées et signées du
contraire. Nous observerons seulement à M. le
opposée à l'éducation royale, il faudra voir niaire, pour ce qui nous regarde, que notre
laquelle des deux triomphera. Le sieur Davau devoir est de ne rien négliger, et que nous
seroit donc très-coupable de tromper ainsi la
jeunesse du Dauphin, sur-tout d'après les pro ne sommes nullement coupables de chercher
messes que sa mère a ſaites à la nation sur à éclaircir des faits aussi importans que ceux
l'éducation de son fils. C..... dont il s'agissoit dans nos questions. C. .. .

Réponses de M. le maire d'Orange aux ques Extrait d'une lettre particulière d'A llemagne,
4ions faites dans le n°. 338 de nos Annales. copiée sans y rien changer.
1°. Si l'escadron de dragons de Lorraine, Cinquante villages de la Saxe sont en pleine
envoyé à Orange, n'est point passé à Avignon, insurrection, excités par leurs propres magis
l'ordre du roi, la lettre du ministre et le refus trats, qui leur représentent vivement que depuis
du commandant de cet escadron en sont les
cinquante ans les malheureux paysans ne cessent
véritables causes. Voilà les obstacles que les de porter à la cour, contre leurs seigneurs,
desirs du maire et du corps municipal n'ont des plaintes qui sont dédaignées, et que les
pu franchir pour faire passer cet escadron à
vexations qu'ils éprouvent de la part de ces
Avignon. seigneurs , sont contraires aux droits impres
| Obs. On voit, par cette réponse, qu'en gé criptibles de l'homme et du citoyen. En consé
néral les réticences de quelques municipalités, † , tous les paysans de ces villages refusent
sur les décrets de l'Assemblée nationale et sur de ramper plus long-temps sous le joug féodal.
la marche de la constitution, viennent moins L electeur a envoyé des troupes pour les con
de la mauvaise volonté et de l'ignorance de vaincre de la justice de la féodalité ; mais les
ces municipalités, que des ordres ministériels, soldats qui ne veulent plus être des bourreaux,
ui contrarient, en tout point, et le bien pu ont tiré en l'air, au lieu de tirer sur leurs
blic, et l'exécution des décrets, et le voeu du concitoyens, et ont mis bas les armes en leur
véritable et unique souverain, la nation. Les présence. L'électeur effrayé sollicite des secours
bons citoyens doivent savoir gré à M. le maire à la cour de Prusse. On doute que Frédéric
d'Orange de l'explication qu'il nous donne. Guillaume veuille exposer , sans nécessité, ses
2°. La municipalité d'Orange n'a pas cru de soldats à une telle épreuve. Si oette opinion
voir adhérer à la demande de celle d'Avignon continue à se répaudre , les tyrans seront bien
pour la délivrance partielle des cinq prison tôt seuls, et la vérité leur arrachera le bandeau
·niers, dont cette dernière municipalité a re qui couvre depuis si long-temps leurs yeux. .
connu l'innocence, parce qu'elle doit attendre, Les comtes et les barons qui passent par le
à cet égard, la décision de l'Assemblée natio canton de ces paysans , risquent leur vie.Plu
nale , qui a compris les 21 prisonniers dans un sieurs personnes qui avoient le malheur de
même décret. ressembler à des barons, ont été arrêtées, et
( 468 )
n'ont pu sauver leur vie qu'en protestant qu'ils à orottningholm, oti il a tenu dimanche sa
étoient excellens roturiers. première cour. On y attend le duc de Suder
mamie. /.

L'armée belgique, sous les ordres du géné D E V A B s o v 1 E, le 9 septembre


ral Kochler , a arrêté à Monia, sur la route
qui conduit à Givet, un charriot chargé de Catherine II, moins occupée depuis sa paix,'
5oo carabines. Le voiturier n'avoit aucun pas faite si subitement avec le roi de Suède, em
seport , et a dit qu'il transportoit ces carabines ploie toutes les Inenées sourdès dont sa poli
§ Givet à Luxembourg. La municipalité de tique est capable pour mettre des entraves à
Givet réclame ces carabines, mais un Patriote l'exécution du plan de notre nouvelle consti
de cette ville soutient que c'est à l'Assemblée tution. L'éja elle s'est formé un parti puissant
mationale à en disposer , parce que c'est trº$ parmi ces lâches toujours prêts à trahir leur pa
certainement à son insu que le ministre fait trie : mais les vrais patriotes , appuyés par la
asser ces carabines à l'armée autrichienne. cour de Berlin , ne se relâcheront pas dans un
Si l'on vouloit bien y prendre garde , on ouvrage de cette importance. V.
trouveroit que le ministère de saint-Cloud
fait passer non-seulement beaucoup d'armes, D E B E R L I N, le 12 septembre.
mais beaucoup d'espèces monnoyées aux au
trichiens. N'est-il pas temps enfin d'arrêter Quoique les diff'rens corps d'armées russes
semblent faire des Inouvemens contre les Turcs,
leurs sinistres projets ? C. .. -

le roi a reçu de f étersbourg des dépêches qui


font espérer un accommodement entre cette
AFFAIREs POLITIQUES ETRANGERES. cour et celle de Constantinople. Cependant
Catherine y paroît toujours sur la réserve, dans
DE S T o c k H o L M , le 7 septembre. les vues qu'elle a de conserver Oczakow et
Akierman , et de rendre la Valachie et la Mol
· · Quelles qu'aient été les raisons qui aient dé davie ind'pendantes : ce qui seroit, à la rigueur,
· terminé le roi à faire une paix si prolupte avec une prise de possession anticipée, mais qu'elle
la Russie, cette circonstance a causé ici la joie réaliseroit à la première occasion favorable.
la plus grande, et a ranimé tout le crédit public La cour de Vienne, qui voit si clair dans
et le commerce. Le roi a été reçu avec l'accueil les affaires des autres cours , me s'apperce
le plus affectueux de la part de tous les ordres. vra-t-clle pas de la ruse et de l'intérêt essen
La bourgeoisie de cette capitale va faire élever tiel qu'elle a d'éloigner les Russes de Constan
un arc de triomphe pour perpétuer la nu'moire tinople le plus loin qu'elle pourra ? Au reste,
des exploits d'un monarque qui a exposé sa vie Frédéric-Guillaume me dort pas. Il prend les
à tant de hasards pour affranchir enfin la Suède mesures les plus convenables pour arrêter les
de toute l'influence que la cour de Pétersbourg projets ambitieux de Catherine, et la forcer à
s'étoit réservée par les traités précédens : et l'on la paix. /. '
eut dire que notre roi a vraiment conquis sa
' COu rOIlI1e. D E L I s r o N N R, le 9 septembre.
Cette paix a déconcerté les agioteurs, gens La grande ſlotte espagnole , forte de 35
qui n'ont de patrie que par tout où ils peuvent vaisscaux de ligne et d'un grand nombre de
pressurer le peuple et s'engraisser au milieu de frégates, a passé le 26 août devant l'embou
ses malheurs. Les denrées sont diminuées de
chure du Tage , forçant de toutes voiles vers
prix, de même que les marchandises. On doit
le sud : ce qui fait présumer qu'elle se rend au
·exécuter le 8 les cinq prisonniers de Frédé Mexique, où il est survenu de grands troubles,
ricshaff. Le roi passera le reste de la belle saison si l'on en croit quelques navigateurs. V. -

On s'abonne à Paris , chez BuissoN, libraire, rue Hautefe uille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
Et chez tous lesl Lbraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
Ilparott tous les jours un Numéro de ce Journal.Prix 56 liv. pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv. pour
Royaume L'abonnement ne commence que du prem, d'un mois
mois, franc de port, par la poste, pour tout le
Qn s'abanne aussi, à la méme adresse, pour la BOUCHE DE FER.
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
D E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E,
/

JO U R NA L L I B R E , par une Société d'Ecrivains Patriotes ,


dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA, un des Auteurs.
Tout étant relatif dans la nature, le pouvoir absolu est un égarement de
lu raisou. Politiq. natur

No. C C C L X I I. Du Mercredi 29 Septembre 179o.


AS S E M B L É E N A T I O N A L E. si importante. M. le Chapelier s'est reporté au
projet de M. de Beaumetz, avec cet amende
Séance du 28 Septembre. ment : « 1°. qu'il ne sera accordé aucun intérêt
aux quittances de finance ; 2°. qu'il sera ac
PAR une lettre de la municipalité de Ver cordé une prime de 3 pour 1oo à ces quit
sailles, l'Assemblée nationale est informée que tances, ainsi qu'aux assignats, qui seroient
les prétendus pelotons de brigands qu'on avoit employés à acquérir des domaines nationaux ;
accusé de dévaster les plaisirs du roi, ne sont 3°. que pour recevoir les assignats , non - em
autres que des citoyens qui usoient de la fa ployés aux acquisitions, il sera ouvert, au bout
culté que le roi a donnée de détruire le gibier de deux ans , un emprunt à intérêt de 4
dans son parc. ll est décrété que cette lettre pour 1oo ».
sera imprimée et mise sous les yeux du roi M. Cazalès, en ce moment , a demandé la
par le président de l'Assemblée. parole ; une nombreuse réclamation s'est élevée
Une autre lettre de M. Duval (d'Eprémesnil) pour qu'elle fût à M. Maury, et qu'elle passât
annonce qu'il est possesseur d'une recette qui, ensuite à M. Barnave : ce qui a été mis aux
voix et décrété.
sans assignats, sans quittances de finance, est
seule capable de guérir toutes les plaies de On attendoit de M. Maury des choses neuves
l'état, et d'assurer la félicité publique. Le et dignes de son talent. Il a dit que le vœu du
possesseur s'est levé pour obtenir la liberté de commerce, que l'Assemblée mationale s'étoit
publier son secret; quelques oppositions étant promis de consulter, n'étoit pas équivoque ;
survenues, il a demandé qu'il lui fût expressé que celui de Paris, quelque imposant qu'il fût,
ment défendu de débiter sa pensée. En passant n'étoit pas évident ; que l'agiotage seul s'étoit
à l'ordre du jour, l'Assemblée lui a laissé tous fait entendre ; que le commerce étranger alloit
les moyens de publicité que la déclaration des absorber le reste de notre numéraire; puis pré
droits assure à tout être pensant, parlant et sentant inopinément un billet de la banque de
écrivant. 172o, qu'il a voulu arroser de larmes : le voilà
La discussion sur les assignats a été rouverte s'est-il écrié d'une voix presque attendrie, le
par M. Bergasse - Laziroule ; il regarde cette voilà ce fatal papier qui a ruiné nos pères et
opération comme désastreuse sous tous les as qu'on veut ressusciter pour ruiner d'autres gé
pects, et se réfère au plan du comité d'alié nérations. Enfin M. Maury, attestant le noble
Ina t1OI1 désintéressement du clergé, qui s'est laissé, dit
Après lui M. le Chapelier a repris le systême il, dépouiller en silence , s'est borné à deman
de l'émission , en faisant sentir la nécessité de der l'établissement d'un comité pour l'examen
vendre promptement les domaines nationaux ; · de plusieurs plans de liquidation qu'il connoît,
ce qui ne pourra se faire qu'avec des assignats et si cette proposition n'est pas canonisée, il se
circulant dans les mains de tout le monde , réfère, en désespoir de cause, au projet de M.
tandis que les quittances de finances stagnantes Dupont.
dans les mains des seuls créanciers de l'état , M. Barnave, s'élevant avec vigv.eur contre
retarderoient nécessairement cette aliénation la comparaison qui avoit été #" papier
302
( 47o ) -

de Law avec les assignats, a démontré qu'au et le cultivateur pourra contribuer à faire dou
tant l'un étoit illusoire par l'hypothèque ridi bler, tripler, décupler même les richesses de
cule des terres du Mississipi , autant les au l'empire. Je demande si tout cultivateur qui
tres étoient d'une solidité supérieure à celle peut faire venir deux épis de bled au lieu
des métaux par l'assiette évidente et rapide d'un, ne doit pas avoir la préférence sur tous
des propriétés nationales. Il a nié le fait du les banquiers du monde ?
prétendu discrédit des premiers assignats, et
repoussé avec une sorte de dédain l'objection
u'on a tant répétée , celle de la possibilité club de 1789, ou du Palais-Royal.
-

§ contrefactions, comme si dans toute l'Eu


rope, et en Angleterre sur-tout, où le papier On a vu, dès l'origine de ce club, le dessein
mène tout le commerce intérieur, on n'avoit formé d'opérer une scission entre les patriotes
pas pourvu à la coercition de ce genre de de l'Assemblée nationale : ce dessein n'a que
crime, comme à celui de la fausse monnoie. trop réussi ; et certes, quoi qu'en puissent dire
En dernière analyse, M. Barnave a proposé les coryphées de ce club, et quels que soient
de décréter, 1°. que la totalité de la dette leurs principes sur la constitution et leurs talens
échue et à terme fût acquittée en billets-as politiques ou oratoires, il n'en est pas moins
signats, ayant hypothèque sur les domaines vrai que leur séparation de celui des Jacobins
mationaux , lesquels assignats circuleroient est une véritable trahison faite à l'opinion pu
comme monnoie sans intérêt. blique et à la marche de la révolution. On n'a
2°. Que le remboursement fût fait par ordre jamais douté que la formation du club de 1789
de liquidation et d'échéances, et qu'il ne fût ne fût l'oeuvre du ministère , domt l'influence
émis de ces billets qu'une quantité qui ne pour corrosive agit de loin comme de près sur les
roit excéder un milliard , y compris les 4oo esprits, en raison des foiblesses et des affections
millions déja décrétés. dont ces esprits sont susceptibles ; mais on n'a
3°. Que le comité des finances et d'aliénation peut-être pas assez remarqué que la jalousie,
réunis , auxquels seroient remis les différens l'orgueil, l'ambition et toutes les passions ac
projets de décrets proposés , fût chargé de cessoires ont été en général les causes qui ont
proposer un décret pour faciliter l'opération. attiré et maintenu dans ce club plusieurs mem
Après avoir entendu cet orateur, l'Assemblée bres de l'Assemblée nationale. Ceux qui avoient
nationale a décrété que la discussion sur le profité des premiers succès de la révolution, et
fonds demeureroit fermée. G. † se trouvoient en place , étoient bien aises
de s'y maintenir; d'antres qui couvoient le desir
d'arriver à la fertume et aux honneurs, étoient
P A R I S.
bien aises d'y arriver, et tous, ou presque tous,
se sont réunis et coalisés dans ce doux espoir.
On pourroit juger la fameuse question des « Nous avons parmi nous (ont-ils dit chacun à
assignats sur la simple physionomie des re part) des ministériels, des modérés, des pa
mueurs d'argent ; ils sont tous alarmés ; no triotes à réputation ; nous présenterons par con
taires, banquiers, courtiers : agens de chan séquent au peuple, à l'Assemblée mationale et
e, et tous les ennemis de l'agriculture et de au ministère , un prisme mobile et scintillant ,
f§a§ peuvent être rangés parmi dont l'oeil me pourra jamais saisir le nuances, et
ceux qui atténuent et avilissent les puissans dont les plus habiles de la société ( c'est-à-dire
moyens de régénération que , possèdent les les plus charlatans ) sauront bien fixer le reflet
François. Les profits incalculables de ces mar sur eux ». Voilà le mystère de cette société ;
chands d'argent qui, depuis long-temps , mous voilà le secret des maux qu'elle nous a causés et
travaillent si vigoureusement, vont cesser : ces des nouveaux dangers qu'elle nous prépare.
vampires voudroient des quittances de finances, Le club des Jacobins , au contraire, me pré
parce # accapareroient alors la, majeure sente qu'un seul visage , et ce visage , tourné
partie des domaines nationaux , qu'ils prosti sans cesse vers le peuple, rayonne sans cesse de
tueroient et qu'ils trouveroient moyen de se la lumière pure du patriotisme et de la vérité :
faire adjuger à vil prix ; mais la monnoie aussi les membres de ce club sont-il regardés,
nationale, ou plutôt territoriale, triomphera et ar les modérés et par la cour, comme des
vivifiera l'agriculture : par ce moyen l'industrie ſ§. très-dangereux, par la raison qu'il n'y
humaine va se porter directement sur le sol, a rien de si dangereux en effet pour les fourbes
( 471 )
# et les fripons, que des hommes francs et sin mais il n'y aura plus que deux partis très -
# cères, qui dévoilent hautement toutes les turpi distincts dans l' Assemblée mationale , les vrais
tudes du gouvernement , toutes les sinuosités amis du peuple, et ses vrais ennemis ; il sera
des partisans du ministère , et qui, sans s'arrêter facile de reconnoître les uns et les autres, et
à des considérations pusillaninies, développent très-difficile de se couvrir du manteau du pa -
les grands principes d'une liberté mationale ; et triotisme quand on ne sera pas. digne de le
considérant la révolution actuelle , mon comme orter; l'opinion publique enfin ne sera plus
une intrigue de catins et de courtisans, mais incertaine. C...
coumme le choc d'un grand peuple opprimé
contre ses oppresseurs et ses tyrans. Que la
nation juge donc maintenant entre le club de La ville de Bayonne. Nouvelle prévarication
1789 et célui des Jacobins, et qu'elle voie de de Judas Guignard.
quel côté sont les véritables amis, les véritables
défenseurs de ses droits et de sa liberté. CARRA. Il est nécessaire , il est juste de remarquer
les villes où le vrai patriotisme a fait des progrès
continuels , et où la paix et la concorde
Voyons un peu où nous en sommes quant à règnent entre tous les citoyens. Bayonne est
l'intérieur de l'Assemblee nationale. une de ces villes où l'on peut dire que la con
duite do ses habitans ne s'est jamais démentie
Deux membres de cette Assemblée seule depuis le moment de la révolution jusqu'à pré
ment ont concouru cette fois ci pour la prési sent. Quoique très-éloignée de la capitale, elle
dence, M. Merlin et M. Emery. Ce dernier a a toujours été des premières à témoigner son
eu l'avantage sur M. Merlin , qui étoit porté respect , son zèle et son ardent amour pour
par le parti populaire, qu'il n'a jamais aban notre sainte constitution. Esclaves , nous por
donné. L'aristocratie devoit ce témoignage de tions dans l'ancien régime le deuil des despotes
reconnoissance à M. Emery, pour ses grandes et des tyrans ; libres, nous venons aujourd'hui
motions militaires, elle a voulu s'acquitter en de prendre un deuil vraiment national pour
vers lui. nos frères morts à Nanci. Les citoyens de
Sept membres ont été adjoints au comité de Bayonne n'ont point été les derniers à suivre
constitution pour séparer les décrets constitu et à donner ce mémorable exemple ; comme si
tionels de ceux qui ne sont que législatifs et l'expression publique de leurs sentimens ne suf
réglementaires Les patriotes ont eu le bonheur fisoit pas à leur douleur, la société des amis
d'y placer M M. Barnave, Duport, Alexandre de la constitution de cette ville vient d'adresser
La meth , Péthion et Buzot. Cette adjonction aux gardes nationales de Metz et de Lorraine,
doit rassurer les amis des vrais principes, et une elégie touchante, remplie de ces grands
va donner au comité de constitution l'énergie mouvemens de l'ame qui attisent le feu sacré
et le patriotisme qui lui manquent. Mais de la liberté et la haine contre l'aristocratie ,
comme il falloit à l'aristocratie une sentinelle en augmentant l'amertume des regrets. « Ah !
dans ce comité, MM. du Club de 1789 et les
noirs se sont réunis pour y post-poser le cham
p† le fer des assassins a-t-il frappé nos
rères ! pourquoi devons-nous pleurer de nom
pion des illuminés, le compère de Necker, breuses victimes ! Sans doute leur perte nous
ÎM. de Clermont-Tonnerre. -
affecte profondément ; mais#quel est celui de
La réunion du club de 89 et des noirs, que nous qui n'envie pas leur sort ? Nouveaux
mous avions soupçonnée depuis long-temps , Décius , ils sont morts pour la patrie !..... etc. »
n'est plus douteuse aujourd'hui. Leurs choix Après avoir rendu justice à nos bons amis
combinés, leurs relations intimes , l'uniformité de Bayonne , sur leur patriotisme et leur sensi
de-leurs opinions, tout nous prouve cette as bilité , nous avons un autre devoir à remplir.
sociation anti-mationale. Mais une telle asso On nous écrit de cette viile , que Judas
ciation , loin d'alarmer les amis de la patrie , Guignard vient d'y envoyer tout récemment
doit les rassurer : la conjonction des noirs aux un arrêt de son propre mouvement et signé
bruns foncés et aux bruns clairs du club de de lui , qui § une procédure criminelle
1789 , va faire fuir de cette société tous les faite d'une manière légale et pour un motif
patriotes qu'on y avoit entraînés : ceux-ci se bien louable, puisque c'étoit pour sévir contre
réuniront incessamment an parti populaire, des malveillans qui avoient cherché à mettre le
qui est le seul qui leur convienne; et désor désordre dans cette cité. Ici, ce n'est point
( 472 )
la douleur qui conduira notre plume , c'est à force de menaces, la représentation de leurs
l'indignation , c'est le comble de l'indignation. p piers pour être signés par lui, et que les
Quoi ! ce Guignar l ! cet ennemi juré de la gardes nationales se prêtoient, par ignorance
n tion et de la constitution , cet infàme , dé des vrais principes constitutionels, à l'exécution
noncé à toute l'Europe par le comité des recher de ses o1 dres.
c!tes, par la municipalité de Marseille , par les Ce n'est pas tout : le 17 de ce mois de sep
cris de tout un peuple indigné, continue paisi tembre, un nommé Bressant, espion de ce M.
blement à insulter les loix , la justice et la Berthelet, sans être porteur d'aucun ordre ,
raison ! ]l est auprès du trône , et le trône le entra dans la boutique d'un libraire, quartier
souffre encore au près de lui ! La providence Saint-Nizier, suivi dl'un détachement de garde
n'a-t-eile donc pas encore mis un te rn1e à nationale ; plusieurs jeunes gens qui se trou
l'insolence et attx criines de cet odieux vºs r ?.... voient dans cette boutique furent blessés ; le
Mais l'orage gronde , l'explosion va se faire ; libraire et un autre particulier furent traînés
levons les nains au ciel , et la ſoudre va tomber par le collet à l'hôtel-de-ville et de là dans un
sur les têtes criminelles. cachot infect ; mais le brave et vertueux M.
Déja ce Gaignard vient d'essuyer une marque l'lachon , aide-major de la garde nationale ,
sanglante de mépris de la part de M M. les étant survcnu dans ces entrefaites, fit mettre
électeurs de Paris réunis au , 4 juillet dernier. fin à toutes ccs horreurs par des représentations
On avoit osé demander pour lui , dans une sages et énergiques.
assemblée du 25 de ce mois , le don d une mé - Nous observerons au sujet de cet évènement
daille d' électeur : l'assemblée a rougi de cette et de la fatale et inconstitutionelle ordonnance
demande : le refus a été unanime , et l'on s'est du 6 août contre la liberté de la presse, que
contenté de lui envoyer un procès-verbal des la nunicipalité de Lyon , loin de calmer par là
électeurs , pour qu'il y apprenne bien l histoire l'el'fervesccnce du peuple, ne fera que l'aug
de la révolution. CARRA. n1entºr : cdr l homme s'irrite à l'excès contre
les voies de fuit injustes et sur-tout contre la
violation de ses dro,ts. Si donc cette municipa
7^iolation continuelle des droits de l'homme lité ne se hàte de retirer cette ordonnance et
dans la vil/e de Lyo/z. de faire épeler au sieur Berthelet la déclaration
des droits de l'liomme .. elle se rendra véritable
C'est avcc la plus profonde douleur que nous ment coupable elle seuie de tous les mailieurs
sommes obligés de traduire de nouveau devant qui peuvent arriver à lyon. Citoyens de cette
le tribunal de l'opinion pnl !'qn , la condu.te de ville, vous ne connoissiez donc pas le sieur
quelques municipaux de la seconde cité de Berthelet lorsque vous l'avez choisi pour un de
l'empire. On se rappelle que par une o ,lonn ince vos municipaux ? réfléchissez donc mieux aux
du 5 août dernier, c tte municipalité, 1:1 iiieu choix que vous ferez désormais. C....
reusement imbue des pr 1 cipes ci l'an ci a ré
gime, attenta sans pudeur à la libert é « le la A1 / 1 S.
presse et à la liberté individ lei e des citoyens ,
sans autre examen qne celie de son boa plaisir MM. les Abonnés , dont la jouissance date du 3
et de sºs tristes préjugés i lle avoit été répri octobrc pour un an , du premier avril pour 6 mois,
mandée par les patriotes les plus zélés et les plus ct du premier juillet pour 3 mois, sont avertis que
leur Abonnement finit au 5o du courant, et priés de
instruits de la philosophie de notre sainte cons renouveller avant le 5o ; comme aussi d'insérer dans
titution ; mais sans doute le calns est formé , leur lettre une des adresses sous lesquelles ils reçoi
puisque dernièrement un M. Berthelet, du co vent les - /n na les : cette précaution est absolument
mité de police, exigeoit encore des colporteurs, nécessaire pour éviter les doubles cmplois.
A{ / / S.

On fait courir dans le Royaume des Avis ou Prospectus où l'on y dit que
M. MERcIER quitte /a dircciion des Annales patriotiques. Ces Avis ou Pros
pectºis sont dénués de toutte vérité : attaché aux Annales par son patriotisme ,
M2 Mercier y continuera ses mêmes fonctions. BUIssoN , Libraire.
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E LA F R A N C E;
- E T A F FA I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcI ER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
Il est des temps enfin où les hommes composent leurs loix et deviennent les
maîtres de leurs destins. SHAKssPEARE.

No. C C C L XI I I. Du Jeudi 3o Septembre 179o.


ASSEMB L ÉE N AT I O N A L E. à leur première destination , celle de billets
de cette caisse ; qu'il en sera émis au 15 octo
Séance du 28 Septembre. bre prochain pour 6oo millions, sous la même
forme et sans intérêt ; qu'au premier janvier
S, la conservation des êtres est un acte de prochain la caisse d'escompse payera à bureau
puissance égal à celui de leur création même, ouvert ; qu'à cette époque la circulation sera
quelle journée que celle où la fortune d'un libre, et que les fonds qui seront versés dans
immense empire a été mise dans la balance ladite caisse seront composés des valeurs sui
VaI1teS.
de l'opinion ! Où est-il le citoyen qui ne fré
mira pas en pensant que le salut ou la ruine 2°., La nation accepte, par l'organe de l'As
de la France ont dépendu aujourd'hui de la semblée nationale, l'offre de 4oo millions qui
pluralité d'une centaine de voix ? Graces soient lui a été faite au nom du clergé : les commu
rendues au génie tutélaire qui a déterminé la nautés religieuses donneront sur leurs revenus,
prépondérance des lumières et des vertus ! . pendant dix ans, un secours extraordinaire,
On s'étoit hâté de renvoyer au comité colonial suivant qu'il sera réglé entre elles et le roi.
une lettre de M. de Peynier, qui se plaint amè M. Duval a été interrompu par le président
rement de ce que ses dépêches ont été arrêtées lui-même , qui lui a fait observer que la pa
par l'assemblée générale de Saint-Domingue. role ne lui avoit pas été accordée pour faire la
On avoit décrété, sur un rapport du comité des critique des décrets. Je n'entends point faire
recherches, que le roi seroit prié de donner une critique , répond l'orateur, je pose en prin
des ordres pour faire informer judiciairement cipes, que l'Assemblée nationale se couvrira de
contre un curé de Nord-Pez, † Saint-Omer, gloire , en rétractant ce qu'elle a décrété; et,
qui s'est oublié jusqu'à déclamer en chaire sur les instances de M. Rewbel, il a continué.
contre les décrets nationaux , lorsqu'arrivant Le clergé sera rétabli dans la possession de
l'ordre du jour, il a été annoncé que M. Duval, tous ses biens ; le clergé séculier, le régulier
et quelques autres, qui n'avoient pu parler et les communautés seront autorisées, par let
hier, à cause de la clôture de la discussion, tres-patentes du roi, à faire un emprunt né
demandoient à lire des projets de décret. cessaire pour fournir au s2cours qui leur sera
L'Assemblée a consenti à les entendre, et demandé.
M. Duval a commencé ainsi : 3°. Les officiers civils et militaires payeront
« L'Assemblée mationale, persistant dans ses un supplément de finance : les officiers de
principes, mais convaincue par l'expérience . finance payeront également un supplément de
que la tranquillité publique et la restauration , finance et de cautionnement ; les corporations
des finances me peuvent s'effectuer tant que . et communautés un supplément de droits ; la
la défiance tiendra la plupart des citoyens éloi- . justice civile reprendra son cours .. et il sera
gnés du royaume, a décrété : pris dans chaque tribunal les mesures néces
1°. Que la caisse d'escompte reprendra ses saires pour le jugement des procès qui y sont
opérations originaires, et que les quatre cents ; pendans.
millions d'assignats déja décrétés seront rendus 4°. A l'exception des servitudes # #-,
( 474 ) -

tous les citoyens et propriétaires fonciers ren ennemis de la patrie et le rassemblement des
treront dans leurs propriétés. troupes aux frontières, et la rentrée des par
- 5°. Les impôts, tant directs qu'indirects, se lemens et le projet bien découvert de conduire
ront rétablis. le roi à Rouen.
6°. L'arriéré des contributions , le produit M. Duval reparoît à la tribune : à la barre,
des contributions patriotiques , et les fonds lui crie-t-on de toutes parts , à la barre ! en
mentionnés aux précédens articles , seront prison..... Le tumulte étoit extrême. Enfin , M.
versés dans la caisse d'escompte. Riquetti parvenant à se faire entendre, a ap
7°. Les priviléges pécuniaires demeureront puyé la motion de M. de Lameth, et a remercié
abolis. -

M. Duval d'avoir dévoilé lui-même si parfaite


8°. La dette arriérée sera acquittée, le sur ment l'intention des ennemis de l'assignat.
plus sera constitué. r• . M. Maury vouloit parler ; la discussion a été
9°. 8i les impositions actuelles ne suffisoient fermée, et le projet de M. de Lameth adopté.
pas, elles seroient augmentées d'un sou pour Plusieurs nouveaux projets de décret ont
livre.
été lus par M. Périsse et par les secrétaires ;
1 o°. Le décret pour l'aliénation des domaines M. Cazalès a fait de vains cfforts pour se res
du roi sera regardé comme mon-avenu. saisir de la parole, qui lui a été constamment
1 1°. Les justices prévôtales seront rétablies. refusée.
12°. Le roi sera rétabli dans la plénitude de M. Malouet a proposé un nouveau mode pour
· son autorité. la question ; mais la priorité a été demandée
13°. Les princes du sang et les autres citoyens par M. Beaumetz pour la motion de M. Bar
éloignés du royaume, seront invités à y rentrer. mave, avec l'amendement, que celui-ci a adopté
Les comités de recherches de l'Assemblée matio sur-le-champ, de borner l'émission à Soo mil
male, de la ville de Paris et de toutes autres lions, au lieu d'un milliard proposé.
villes, seront abolis. M. Riquetti ayant adhéré à la motion amen
14°. L'Assemblée mationale, voulant que les dée , a été apostrophé par M. Malouet du
causes de tous les troubles soient oubliées , reproche d'avoir changé d'avis ; reproche qu'il
priera le roi de donner une amnistie générale. a victorieusement repoussé.
15°. Le présent décret sera porté par l'Assem Y aura-t-il des assignats, oui ou non ? Telle
blée nationale, en corps , aux pieds du trône ;
étoit la position que M. Foucault s'efforçoit,
le roi sera prié d'y donner promptement sa à grands cris , de faire adopter , et que la
sanction.
16°. Au sortir de chez le roi , l'Assemblée désespérée minorité soutenoit avec une sorte
de fureur.
mationale ira porter ses respects à la reine ».
17°. Il sera chanté le 3o octobre prochain Un autre mode proposé par M. Camus, ayant
été mis aux voix, et obtenant une majorité
un Te Deum dans toutes les églises du royaume, sensible , le côté vaincu a perdu toute modé
en actions de graces de la réunion des esprits ; ration. M. Cazalès et consors se sont élancés
le roi sera prié d'assister, avec son auguste fa vers le président, et lui ont arraché, l'un la
mille, à celui qui sera chanté dans l'église ca sonnette, l'autre ses habits : M. le président ,
thédrale de Paris.
L'Assemblée étoit partagée entre la surprise obligé de donner le signal de détresse , s'est
couvert : et après un long temps, consumé dans
et l'indignation. Plusieurs motions se sont éle le tumulte , la saine majorité a rendu ce décret,
vées pour que l'auteur du projet fût envoyé à sur la rédaction de M. Camus.
Charenton , d'autres vouloient qu'il fût puni « La dette mon constituée de l'état et celle
de quinze jours de prison. M. de Lameth a
roposé de décréter que l'Assemblée, regardant ci-devant du clergé seront remboursées, suivant
† projet de M. Duval comme l'ouvrage du dé l'ordre qui sera indiqué, en assignats-monnoie
lire, passoit à l ordre du jour. sans intérêt. Il n'y en aura pas en circulation
Grand cris de la part de M. Cazalès qui de au-delà de douze cents millions , y compris les
mande que le préopinant soit rappellé à l ordre. quatre cents millions déja décrétés. -

« Il n'est pas équivoque, reprend M. de La Les assignats qui rentreront dans la caisse de
meth , que c'est un plan de contre-révolution l'extraordinaire : seront brûlés , et il me pourra
en être fait une nouvelle fabrication et émis
qu'on ose vous proposer, et c'est ainsi qu'on
ne prend plus même la pcine de déguiser les sion sans un décret du corps législatif, et sous
somplots ». Alors il a dénoncé la coalition des la condition qu'ils ne puissent excéder la valeur

( 475 )
des biens nationaux , mi se trouver en circula tantes prières de ne pas entrer dans la ville
tiQn au-delà de douze cents millions ». avec ses troupes , en l'assurant que cette dé
our dernière ressource, les désespérés ont marche pourroit produire un très - mamvais
demandé opiniâtrément l'appel nominal , qui effet. On lui certifia que la ville étoit dans
a démontré la majorité de 513 voix contre 427 ; la plus grande effervescence : qu'une partie
et la séance, ouverte à neuf heures du matin, des citoyens croyoit que c'étoit l'ennemi qui
a été fermée à huit heures du soir. G. # de ses murs ; qu'il étoit prudent
e donner le temps de les détromper M. de
C H A T E L E T D E P A R I s. Noue lui - même se jette à genoux , lui de
mande grace pour le régiment du Roi, lui
La volumineuse procédure du châtelet , re déclarant qu'il répond de la ville , s'il veut
lativement à l'affaire du 5 et 6 octobre , offre suspendre son entrée et celle de son armée. .
dans son ensemble de quoi composer soixante M. Regnault lui-même , en sa qualité de no
contes de fées et deux ccnts romans ; jamais table , lui montre sa lettre, lui dit : Mon gé
l'imaginatien qui s'égare n'a rassemblé des évè néral , l'obéissance la plus entière à vos ordres
nemens aussi bizarres, aussi accumulés , aussi les a suivis. Que demandez-vous donc de plus ?
imprévus. On veut qu'il y ait eu un complot — Il y a lieu de croire que la réponse de M. de
contre une tête auguste; il n'y a qu'une réponse Bouillé ne fut pas satisfaisante , puisqu'à l'ins
à cela, c'est qu'il n'est pas tombé un seul che tant, M. de Noue lui dit : vous me trompez ;
veu de cette auguste tête, et le peuple étoit en je vous donne ma démission de commandant
force, et il étoit le maître. Qui donc a poussé de la ville de Nanci, et je n'y rentre plus.
le peuple parisien ? M. Dubois de Crancé vous Aussi-tôt et sur l'ordre de marcher, donné
l'a dit ;-les privations perpétuelles qu'il éprou par le général , MM. de Noue, Regnault ,
voit, la disette extrême et combinée dont de Mayet et autres sont partis et se sont sauvés à
puis six mois il étoit la victime ; ce peuple si fier Macheville, chez M. Vigneron de Lauzanne ,
: encore de la conquête de la Bastille savoit bien conseiller au parlement de Namci. Voilà un fait
qu'il auroit du pain dès que le roi seroit à Paris, qui nous a été transmis par des témoins pré
et tout est renfermé dans ces paroles énergiques sans et dignes de foi. Il est vrai que l'on a
des femmes de la halle : Messieurs , nous vous · tiré un coup de canon devant la porte Stain
: annonçons le boulanger, la boulangère et le ville à l'approche de l'armée de Bouillé (qui
petit mitron ;. en effet le † qui mouroit n'étoit qu'à trente pas des murs ; souvenons
de faim eut du pain dès le lendemain. Que l'on nous bien de ces trente pas. )
entasse dix mille dépositions, elles diront aux IV. B. Les deux commissaires envoyés ici
gens sensés que la multitude ne voulut pas qu'on de la part de l'Assemblée nationale sont fort
# enlevât son roi pour l'affamer plus sûre occupés à recevoir les dépositions. Ils enten
ment et commencer la guerre civile : la mul dent tout le monde indistinctement. Plût à
titude qui a une politique innée , sentoit vive Dieu qu'ils fussent arrivés le 3o août à Nan
ment que la présence du roi seroit le gage in ci ! nous n'aurions pas à gémir sur la fatale
faillible de sa subsistance. journée du 31 ( Extrait de l'Abeille patriote,
du 26 septembre 179o. )
' Extrait d'une lettre de Nanci. Observ. Non ! graces à la providence et à
A.
la justice divine, la vérité ne sera point ca
Le 31 août matin , lorsque M. de Bouillé chée sur l'épouvantable affaire de Nanci , et
demanda par sa lettre à la municipalité la sou- . sur les véritables auteurs de ce massacre. De
mission des troupes, et que MM. de Marseigne notre côté nous avons déja rassemblé un grand
et de Noue, qui étoient en prison, lui fcsscnt nombre de pièces qui justifieront mathémati
r2ndus , sa demande fut exécutée. Ce fut M. quement et pleinement le jugement que nous
Regnault, frère du député à l'Assemblée natio en avons porté d'abord, et dont nous ne nous
male, qui conduisit, avec d'autres municipaux, sommes jamais départis. C...
ces deux officiers au camp de M. de Bouillé,
•auquel ils furent remis. A cet instant, il donna
ordre aux trois régimens de sortir de la ville. Action et réaction des vrais patriotes sur les
ennemis de la raison et de la liberté.
M.. de Noue, ainsi que ceux qui étoient pré
sens, lui dirent : Les voilà près de vous ; voilà Ce que la philosophie de l'histoire admirera
vos ordres exécutés. On lui fit les plus ins le plus sans doute dans la marche de notre ré
( 476 ) -
volution, c'est l'action et la réaction des vrais
atriotes sur les ennemis de la raison et de la Tandis que nous avertissions le public d'un
iberté : elle pourra dire hardiment que ces rojet d'enlever le roi, le comité des recherchſés
derniers auront employé tomt ce que la perver de l'Assemblée nationale recevoit de Rouen et
sité du coeur humain et le délire de l'esprit , de quelques lieux voisins des avis semblables.
depuis l'origine du monde, pouvoient inventer M. d'Angevilliers, ( surnommé l' Eléphant de
de ruses, de bassesses et d'atrocités. Ajoutons la ménagerie du roi * ) est dénoncé dans ces
à cela l'impunité continuelle des crimes que les avis comme le principal moteur du projet. On
ministres et leurs adhérens commettent contre cite aussi madame de Villeroi et M. Fronde
les droits de l'homme et des nations : joignons y ville. Les bons citoyens peuvent se rassurer : ce
la coalition d'une foule d'écrivains stupides , projet sinistre a été dévoilé au roi par M. la
nés pour l'esclavage et la lâcheté. l{ernarquons Fayette ; c'est-à-dire , qu'il est impossible de
en outre que depuis la révolution , l'exécution le mettre à exécution. On suivra d'ailleurs de
des loix et des décrets de l'auguste Assemblée très-près le sieur d'Angevilliers, qui , depuis
nationale a toujours été confiée aux plus grands son retour des Pyrénées, s'avise de vouloir faire
ennemis de la chose publique. Citons l'exemple parler de lui et de nous rappeller les énormes
d'un libelle infâme attribué faussement à Ma déprédations qui ont été commises dans les
rat, dans lequel on disoit qu'il falloit élever 8oo bâtimens pendant son directorat. Nous aurons
otences dans les Tuileries, pour y pendre les soin de faire connoître au public ces dépré
† à l' Assemblée nationale : c'étoit d'après dations , dans des détails très-lumineux. C.....
ce libelle, ouvrage des aristocrates , qu'on es
péroit obtenir un décret contre la liberté de la
† juge, d'après toutes ces circonstances ,
presse.
-
D E B R U x E L L E s, le 23 septembre.
quels ont dù être le courage, la sagacité , le
zèle et les lumières des vrais patriotes , Pour
Les nouvelles de Namur annoncent que tout
triompher de tant de manœuvres coupables ,
fuit devant nos volontaires villageois ; les d ux
camps sont levés ; nos troupes ont passé la ri
pour déconcerter tant de projets odieux re : vière , et sont aux mains avec les autrichiens ;
nouvellé s chaque jour , et toujours impunis ! on entend romHer le canon de tous côtés.
N'est-il pas bien évident que la Providence di Les nouvelles de la colonne d'Assesse an*
vine a dècidément pris le parti du peuple contre noncent que le camp des Autrichiens est en
les tyrans, et que la raison universelle doit enfin feu, et que ces malheureuses troupes sont to
changer le systême des gouvernemens ? En vain talement défaites; on est à leur poursuite. C…
les noirs , les § et les impartiaux s'ef
foroeront d'arrêter ou de fixer les progrès de
l'esprit public là où se trouvent leur intérêt Per - Vers sur les assignats.
sonnel et les bornes de leur esprit, l'action et
la réaction des vrais patriotes déjoueront tou Ci gît l'agiotage et l'aristocratie,
jours leurs efforts, jusqu'à ce qu'enfin la rai Ci gissent le clergé, la robinocratie,
son, la justice et les droits naturels de l'homme Ci gissent les vempires , les noirs et le traitant ;
et des mations soient satisfaits. Nous dirons
Un décret desiré les met tous au néant.
plus, tous les efforts que des hommes préºomP
tueux osent faire pour fixer à moitié chemin Par M. RousssL, section du louvr*.
les progrès de la politique nationale et de la -

morale universelle , me serviront qu'à mûrir et


* On sait que l'Eléphant la nl rosse bêº
à accélérer ces progrès : l'expérience le prou du monde. q phant est la plus gros
vera. GARRA.

A V I S.

,, On fait courir dans le Royaume des Avis ou Prospectus où l'on y dit que
M. MERCIER quitte la direction des Annales patriotigues. Ces Avis ou Pros
pectus sont dénués de toute vérité : attaché aux Annales par son patriotisme »
M. Meroiery continuera ses mêmes fonctions. BUIssoN, Libraire. \
---─ -

ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES


D E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ,
F

JO U R NA L L IB R E , ar une Société d"Ecrivains Patriotes ,


dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
Toutes les sortes de gouvernement réussissent , lorsque d'ailleurs les loix
l de police sont universellement et solidement établies.
|
|
|
N°. C C C L X I V. Du Vendredi 1er Octobre 179o.
| ASS EM B L ÉE N AT I O N A L E. a amendé lui-même sa motion , en demandant
j
|
la prorogation jusqu'au 15 octobre seulement,
Séance du 3o Septembre. et le décret a été rendu.
|
« L'Assemblée nationale déclare que la cour
LA lecture du procès-verbal de la mémorable provisoire établie à Rennes n'est point comprise
séance du 29 septembre, a ramené de nou dans les dispositions du décret du 7 de ce mois ;
velles idées sur la matière des assigmats. M]. décrète en conséquence que ladite cour conti
d'André a demandé que tous les projets de nuera ses fonctions jusqu'au 15 octobre pro
décret sur le mode d exécution , fussent con chain ». -

fiés à la rédaction du comité des ſinances. M. M. Rewbel a repris sa mot'on concernant


|
|
Rewbell a observé que toutes les bases de l'o les assignats ; il a dénoncé les manœuvres em
pération n'étoient pas établies ; l'Assemblée a ployées pour les décréditer : et .. rarn # cº° --
décrété qu'elle s'en occuperoit dans cette n seuvres, 1i a rangé le mémoire Necker , que
séance, e t quand elle seroit devenue plus nom Paris a eu bientôt mis à sa valeur , mais qui
breuse. a encore conservé quelque chose d'imposant
Une lettre de l'Assemblée coloniale de Saint au ſond des départemens † lesquels
Domingue, supplie le corps législatif de ne ont été jusqu'à en copier servilement les ex
point prononcer sur l'affaire de la colonie , pressions dans quelques adresses. -

avant d'er1 avoir entendu les députés. On passe M. de Liancourt a demandé que le comité
à l'ordre. des finances, réuni à celui d'aliénation des do
M. le Chapelier a demandé que la cour pro maines mationaux, fût chargé de rédiger une
visoire établie à Rennes fut exceptée du dé instruction et une adresse à tous les citoyens,. .
cret du 7 septembre, qui fixe au 3o de ce sur les motifs du décret et sur la confiance due
mois la cessation des fonctions des chambres au papier national ; ce que l'Assemblée a dé
crété , en renvoyant à ce même comité tout ce
de vacations : M. Fermond a joint son témoi qui seroit relatif à la rédaction du décret du
# en faveur de ce tribunal , dont il a loué
activité et le patriotisme ; mais on a cru voir 29 septembre.
dans l'exception demandée un privilége qui dc A j'ordre du jour, M. Chabroud, chargé
Yiendroit particulier à la ci-devant province de d'une énorme liasse de procédures, a fait ſe
Bretagne : déja il s'élevoit du côté droit quel rapport de la fameuse journée du 6 octobre
# motions pour que toutes les charnbros I 7.^O).

º Vacations fussent continuées , jusqu'à la ' Ii a représenté le peuple de Paris agité par
ººmination et installation des nouveaux juges, la cherté du pain et la crainte de la famine,
§ ſº, anéantissoit les décrets du 7 septembre. se transportant à Versailles vers l'Assemblée
r ºntôt M. Muguet a fait sentir que cette pro nationale et vers le roi ; une troupe de femmes
#ºon , même pour la cour provisoire de au milieu de laquelle se glissent quelques mal
† : Pourroit apporter quelques empêclie faiteurs ; la garde mationale les suivant à la
form º au moins quelques longueurs dans la piste, et les prévenant en quelque sorte pour
*ºion de l'ordre judiciaire.Ni. le Cliapelier arrêter le désordre ; le tumult° de la nuit
364
'!
( 478 ) -

échauffant quelques têtes , et favorisant les Mais lorsque M. Chabroud, reprenant l'his
crimes obscures , et le lendemain matin la de toire de l'orgie des gardes-du-corps', de la
meure du roi entourée de gardes massacrés, distribution des cocardes blanches, et les in
et l'aveugle furie se portant jusqu'au seuil de dices du projet d'emmener le roi à Metz, a
l'appartemcnt de la reine. fait observer que le châtelet avoit affecté de
Le châtelet chargé d'inſormer de ces faits, ne faire entendre dans l'information , ni les
a Cru dans deux membres de l' Assemblée na sieurs le Cointre et Mateaux , ni M. d'Estaing,
tionale appercevoir deux coupables , il est venu que l on s voit avoir des connoissances très
les dénoncer avec cette assurance qui n'appar détaill es de tous ces faits; quand il a vu qu'il
tient qu'à la conviction judiciaire. Voyons les n'y avo,t pas de preuves judiciaires du fait
preuves. -
tant publié , d'indignités commises dans l'ap
Le rapporteur a lu les dépositions les plus partement de la re,ne , alors MM. Faucigny,
frappantes ; il en est une de M. Lufraisse , té Montlauzier et autres de même suffrage, se sont
mognant contre M. Coroller du Moustoir, d'un écriés que c'étoit là une apologie, et non pas
propos tenu dans une partie de déjeûner chez un rapport, et ont demandé un autre rap
M. M louet. M. Chabroud n'a pu dissimuler sa porteur. -

surprise sur nn témoign ge de cette nature. Le Uès qu'il a été possible de se faire enten
déposant s'est levé, moins pour justifier ses mo dre , M. Cbabroud a fait lecture de la lettre
tifs que pour se plaindre de la censure du rap de M. d'Estaing , de laquelle il résulte clai
porteur , qu'il prétendoit faire rappeller à l'or rement qu'il y avoit un plan de contre-révo
dre ; mais du côté droit même se sont élevées lution ; que M. d'Estaing en a eu connois
des voix qui ont forcé Ml. Dufraisse de se sance , et qu'il en a voulu détourner la reine.
rasseoir dans le silence de la pudeur. Une déclaration de M. le Cointre , aujour
Une autre motion a été formée par M. Gou d'hui chef du département de Seine et Oise,
pilleau , pour qu'en interprétation d'un décret offre aussi des renseignemens très-instructif,
déja rendu , les membres de l' Assemblée matio et après cette lecture , la séance a été levée. G.
male qui ont ( té témoins dans la procédure du
châtelet,. † d'être présens au rap
port et a la lSCllSSlOn , Ina IS Celte motion n'a L'adresse-qui a mis sous les yeux de l'Assem
pas eu de suite. blée nationale (1) la vérité des faits concernant,
Une autre déposition est celle d'une ouvrière les prétendues dévastations du parc de Ver
en linge, Marguerite Andelle, qui, dans des sailles , est venue de la part du directoire du
détails très-longs ct étonnamment raisonnés, département de Seine et Oise, et non de la
donne ses conjectures sur un papier mystérieux part de la municipalité de Versailles , dont A

qu'elle a trouvé sous le cachet d'une lettre. cette adresse avoit au contraire pour objet de
M. de Montmorin , témoin fort notable, a redresser l'allégation inexacte.
vu une femme porter une grosse somme d'ar
gent dans un panier couvert d'un linge ; d'au Manifeste du département de la haute Chs
tres ont vu le linge, le panier et non l'argent. rente à tous les peuples de l'Europe.
Deux témoins se renvoyent l'un à l'autre
Dans la séance du 2o août, M. l'abbé Joubert,
§ourfenêtres
avoir oui-dire qu'on jettoit de l'argent par
du Palais-Royal : aucun des deux député d'Angoulême, a fait lecture d'une adresse
n'a vu jetter l'argent. du département de la haute Gharente, qui a
Un homme qui suivant les preuves de l'im ſixé l'attention d'une partie de l'Assemblée, et
formation étoit ivre , dépose qu'on lui a offert · a excité les murmures de l'autre par la chaleur
de l'argent pour aller à Versailles et y commettre du patriotisme qui y règne. A cette adresse étoit
des forfaits. Un autre, dans l'obscurité de la joint un manifeste proposé par le commandant
nuit, a entendu des projets d'assassinat et d'in de la garde mationale d'Angoulême, et auquel
surrection , et il donne même le signalement tous les citoyens du département, administra
des personnes qu'il n'a pu voir. . , -
teurs, municipaux, juges, gardes nationales et
tous autres individus assemblés le 8 de ce mois
La déposition de M. de Virieu est composée
des conjectures qu'il tire de la façon de penser dans le chef-lieu du département, ont adhéré
de telle ou telle personne. Tous ces faits dis avec transport.
- cutés ont paru très-incohérens, et même insi
gnifians pour la plus grande partie. · (1) Séance du 27 septembre, n°. 362 des Annalen

•-" --
( 4-9 )
Par le manifeste adressé à tous les peuples de de journal intitulé : l'Ami du clergé et de la
l'Europe, les citoyens du département, après noblesse, coinunençant par ces mots , « le titre
avoir considéré que les bases de l'association de ce journal indique assez dans quels principes
politique et des fédérations militaires, qui vien il sera rédigé, etc. , et finissant par ceux-ci ;
ment d'être formées entre tous les départemens, et qu'il n'enverra le premier n°. qu'aux per
sont le maintien des loix constitutionelles au sonnes qu auront souscrit ».
dedans et celui de la paix au dehors , après Lecture faite du susdit prospectus, il a été
avoir rappellé les sentimens de fraternité qui délibéré d'une voix unanime que l'auteur de
doivent fier entr'eux tous les peuples de la terre, cet écrit incendiaire ne pouvoit être qu'un
et auxquels l'Assemblée les a invités par un des anti-patriote forcémé, digne d'exécration et de
articles de son décret sur le droit de paix et pitié : que copie du présent délibéré seroit
de guerre, déclarent et publient, en face du envoyé à divers journalistes, avec prières de
ciel et de la terre, à tous les peuples du conti l'insérer dans leurs feuilles, et que le secré
ment, que jamais les citoyens du département taire seroit chargé d'écrire au sieur Dangest,
de la # ne prendront les armes pour rue de Bourbon-Villeneuve, n°. 67, pour lui
les attaquer, ni pour envahir leurs territoires ; signifier de ne plus à l'avenir avoir l'impudence
mais que dans le cas où les peuples, instrumens de faire de pareils envois à un corps adminis
de l'ambition et de la démence de leurs des tratif, qui, par zèle autant que par devoir ,
otes, viendroient se présenter en armes sur les est l'ami et le protecteur de la constitution.
rontières de la France, ils peuvent être assurés Signé au registre , Turpin , président , et
d'y trouver les citoyens du département de la Serreau , secrétaire.
haute Charente, qui jurent sur l'honneur et Obs. Le prospectus dénoncé par le district
la vie de la génération actuelle , et des géné de Mer a été distribué en profusion dans Paris ;
rations futurés, de défendre la patrie jusqu'à le nouveau journal annoncé par ce prospectus,
la dernière goutte de leur sang : que les six est une violation manifeste des décrets de l'As
districts de ce département enverront sur le semblêe nationale, et une espèce de déclaration
champ contre eux, et successivement à fur et de guerre que fait le sieur Dangest à la constitu
mesure du besoin , chacun mille et plus de tion, aux gardes nationales , aux municipalités ,
leurs citoyens , qu'ils défrayeront pendant tout aux quatre-vingt-trois départemens , et cela
le temps de la guerre. Les citoyens invitent au nom d'un ordre du clergé et d'un ordre de
leurs frères des quatre-vingt-deux au t I'eS dé la noblesse qui ne subsistent plus. Un pareil
partenens, à adhérer à ce manifeste , et à le ouvrage auroit dû être dénoncé à l'Assemblée
faire parvenir, traduit en différentes langues nationale ; mais Dupont et Malouet s'en gar
étrangères, aux différens peuples qui envi dent bien , et les patriotes espèrent que le
ronnent l'empire françois. - Ce manifeste a mépris du peuple fera suffisamiuent justice de
été fort applaudi, et l'Assemblée a décrété l'auteur , qui s'est déclaré son ennemi. C.....
qu'il en seroit fait mention honorable ainsi
que de l'adresse dans le procès-verbal de la AFFAIRES POLITIQUES ÉTRANGÈRES.
séance.
D E L o N D R E s , le 23 septembre.
Il est d'autant plus important que les quatre
vingt-deux autresau départemens adhèrent le Il n'est point de stratagêmes que nos minis
† possible manifeste de celui de la tres , et sur tout Pitt , n'emploient pour dé
aute Charente, que c'est un puissant moyen rober leurs fausses démarches à des yeux déja
d'empêcher que les ministres n'abusent du dé trop clair-voyans. Si l'on en croit les avis qu'ils
cret du 26 de ce mois, relatif à l'Espagne . font répandre dans les papiers publics qui sont
pour nous entraîner dans une guerre géné à leurs ordres , la guerre avec l'Espagne est
rale. C... toujours inévitable , la Jamaïque ex ge Instam
ment de puissans secours , une ſlotte nom
Extraie da registre des délibérations du direc breuse. Notre grande flotte est près de repren
*oire du district de Mer, départemeut de dre la mer, vu le délai de la décision de l'Es
Loir et Cher, séance du 17 septembre. pagne , qui , en attendant, se met en état de
Aujourd'hui 17 septembre 179o , le conseil ne rien craindre de nos grands efforts. Mais,
u district de Mer assemblé, M. le président tranchons le mot : Pitt joue une tragi-comé
º.fait l'ouverture d'un paquet à l'adresse du die , dont la catastrophe pourroit n'être pas
ºirectoire de Mer, contenant un prospectus · à son avantage. Il a beau reculer la paix entre
( 48o )
la Russie et le Turc, il faudra enfin que nos D'ailleurs, le chapitre, et en général les prê
armemens aient un but, et qu'on le connoisse. tres, s'étant toujours montrés ennemis du bien
Mais nous sommes sûrs que ce but est man public, ce seroit aussi retomber tôt ou tard
qué. La France remplira ses obligations en dans les anciens abus , que de conserver le
vers l' Espagne ; la Russie se vengera de nos moindre droit d'opposition à un chef ecclé
stratagêmes, par une coalition que Pitt ne re siastique. V.
doute que trop : et que devenons nous si la
Prusse , la Hollande et l'Espagne agissent de De l influence des marais sur la santé, et de
concert , comme nous le verrons peut - être Aa nécessité des dessèchemenzs. A Paris , de
bieutôt ? V.
l'imprimerie de P. F. Didot, le jeune.
D E L I E G E , le 2o septembre. Ce nouvel écrit est le rapport de la société
Nous éprouvons plus que jamais ici les avan royale de médecine sur le projet de M. Boncerf,
tages de la liberté de la presse, en conséquence relatif au dessèchement des marais. Jusqu'ici
de l'écrit intitulé : Avis aua soixante section s. les écrits de M. Boncerf nous avoient présenté,
Si le peuple n'est pas toujours en état de dis le danger de laisser tant d'ouvriers inoccupés,
cuter lui-même ses droits, il est au moins très et dont l'oisiveté est soldée à l'égal du travail,
capable de les sentir et d'en connoître les tandis qu'il y a des travaux immenses et utiles
limites , lorsqu'on l'éclaire par des réflexions à leur offrir, des millions d'arpens de terre à
aussi sºges que celles qu'on lit dans cet avis. , leur livrer pour former des familles agricoles, de
On lui montre donc 1 °. les droits imprescrip ce grand nombre de familles sans propriété, qui
tibles qu'il tient de la nature , et dont il a n'appartiennent point aux arts et métiers.Au
joui jusqu'en 1684 , époque où il en fut dé - jourd'hui la société royale de médecine nous,
pouillé à Liége par le pouvoir arbitraire, mais présente le tableau effrayant des maladies cau
qu'il vient de recouvrer de l'aveu même de son sées par les exhalaisons des marais. Tous les
évêque fugitif; 2°. l'égalité de tous les citoyens pays et cantons marécageux sont assujettis à
devant la loi ; 3°. l'abus de tout privilége ex des ſièvres endémiques et épidémiques qui font
clusif pour tous les ordres ; 4°. le pouvoir dégénérer l'espèce humaine, lui causent une
législatif résidant uniquement dans la nation , caducité prématurée et la mort. Les faits vien
qui seule peut décider des conditions auxquelles ment à l'appui des principes ; la société présente
elle veut exister en corps politique , et ainsi le tableau topographique du royaume , les ma
changer ses loix toutes les ſois que les rapports ladies s'y trouvent toujous en raison de la
internes et externes l'exigeront : 5". le droit quantité des marais, de leur qualité et princi
inhérent dans le peuple Liégeois de députer palement sous le vent qui porte leurs exhalai
au dehors pour prendre aux al'faires politiques sons. La conclusion , coinme on le prévoit, est
la part qui l'intéresse dans tous les rapports ; l'urgente nécessité de dessécher les foyers pes
6°. que le retour de son évêque est impossible, tilentiels. Voilà quatorze mois que M. Boncerf
puisque ce prince a violé tous les principes les insiste par ses écrits et ses démarches pour faire
plus sacrés de la constitution : 7°. que la réu achever le décret commencé, qui doit ordonner
nion des trois ordres en un seul seroit la base ces travaux Un bon esprit a dirigé l'Assemblée
la plus solide du bonheur de l'état : qu'ainsi nationale dans toutes ses opérations malgré les
tout veto doit être supprimé , puisque ce me obstacles ; il y en a sans doute ici comme dans
seroient plus les vœux de chaque ordre, mais toutes les choses qui peuvent procurer la sûreté
du peuple Liégeois qui feroient la loi ou la et la tranquillité publiques ; on veut nous laisser
rejetteroient ; 8°. le chef d'un peuple libre sur les bras, pendant l'hiver, une foule dange
n'étant que le ministre des volontés de ce même reuse autant qu'onéreuse. Pères de la patrie ,
pouple , ce seroit paralyser tous les ressorts du songez y, les moyens de l'écarter vous sont of
ouvernement que d'accorder un veto à ce ferts : bons citoyens, rappellez-les leur tous les
chef, qui me doit avoir que le droit d'exécuter. Jours. - . - -

On s'abonne à Paris , chez BUIssoN, libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
lEt chez tous lesl Lbraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger. -

Il paroit tous les jours un Numéro de ce Journal.Prix 56 liv. pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv. pour
- mois , franc de port, p
par la poste, pour
p tout le Royaume. L'akonnement ne commence que du pre*. un mois.
on s'abonne aussi, à la méme adresse, pour la BOUCHE DE FLR, moyennant 9 liº. pour 3 mois .» .
-
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIREs
I) E L A F R A N C E , : . *,

ET A F F A I R E s P o L I T I Q U E S D E L E U R o P E,
Jo U R NA L L I B R E , ar , une Société d' Écrivains | Patriotes,
, dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA , un des Auteurs.

C'est aux jours de lumières qu'il convient de corriger les jours de ténèbres,
car le temps passé n'a aucun droit réel sur le présent. BAcoN.
A * 1- ',
• "
-
—! •• ;
-- -

Nº. c c c Lx v. Du Samedi 2 octobre i79o -


- - -
# !
AS S E M B L É E N A T I O N A L E.
Nous nous faisons un devoir de rétablir ici .
un fait que les longs détails de la séance d'hier
Séance du 3o Septembre au soir. ne nous avoient pas permis de sapporter. Lors-i
|
A errrr séance étoit ajournée l'affaire de que le décret a été rendu, qui renvoyoit au
comité des finances tout le travail ultérieur sur :
Saint - Domingue , mais avant d'entendre la la rédaction du décret sur l'assignat, un mem-,
députation de cette colonie , l'Assembléé na re de l'Assemblée s'est écrié : « Oui, les plus,
tionale a consacré par un décret la proposi ardens ennemis de l'émission des assignats doi-.
tion faite par le comité des pensions, et por vent être à présent les plns ardens apôtres de,
tée par M. Camus, d'assurer à un excellent · la propagation , les plus ardens solliciteurs de :
citoyen, professeur du collége de Sainte-Barbe, : la conſiance publique ». ll faut le dire ; ce mot,
une pension de 3ooo livres pour la mettre en i est d'une ame bien pure ; il a provoqué l'ap-,
#tat de continuer un cours d'éducation pu plaudissement de tous les bons citoyens : eh
blique. .. , ... · . -
§ ! il est parti du côté droit; il est sorti de la
L'orateur des députés de Saint-Domingue, , bouche de M. de Foucault, et nous le livrons, ,
dans, un très-long discours, a grièvement im , de bien bon coeur, à l'admiration universelle.
culpé l'assemblée générale de Saint-Marc ; il
a exposé nombre de faits, d'où il semble ré Séance du 1er Octobre 179o, premier jour de
sulter que cette assemblée a affecté de mé la seconde année de la publication des An
connoître la puissance du corps législatif de · nales patriotiques et littéraires.
la mère-patrie , et par des articles séditieux , 1
1 : -- • . -
-

-
- *

a occasionné l'effusion du sang , et tous les" |,. La confiance signalée avec laquelle le pu
désordres arrivés au Port-au-Prince. . " ;blic patriote a daigné accueillir ces Annales,
aiM. le président a fait à la députation une de : est sans doute pour les rédacteurs un puissant
ces réponses pleines de mesures qui siéent si l | encouragement., Mais si leur ame est encore
bien à l'auguste organe de la loi; il a promis, | plus touchée que leur orgueil n'est flatté d'un .
au nom de la nation, intérêt, attention et ' tel snccès, ah ! qu'il leur soit permis de le dire,
justice, sans'engager sa· · croyance avant la pleine
, c'est qu'animés, tous à l'envi, du plus ardent
vérification. i - · · · · ,t , . .. · T · '
amour de la patrie, ils ont osé croire que leurs
s§ §oposition de M. Barnwº,rAssem | foibles travaux n'avoient pas été inutiles à
blée ºlécrète, 1°. que l'adresse des députés de | la.propagation de l'esprit public. O patrie !
Saint-Domingue sera rendue publique par la t ô † ô humanité ! seules divinités à qui
voie de l'iinpression : 2º. qu'à la séance de ' appartient l'empire de la terre ! recevez nos
samedi soir les députés de l'assemblée générale nouveaux sermens : nous y mourrons fidèles,
de Saint-Marc seront entendus à la barre ; , et nous ne vivrons que pour vous conquérir
3°, quei lundi prochain 4 octobre, le comité de nouveaux adorateurs. • • !

colonial présenterº à la séance dn matin son l Aujourd'hui la première °pº# de rA :


rapport'iur l'affairei " '" "" !
( 482 )
semblée nationale a été l'adoption d'un projet Le rapporteur, après avoir protesté de ses
de décret , présenté par M. de Noailles , principes d'impartialité, auxquels tous les gens
au 1.c1n du coniité militaire, en faveur des de bien non-prévenus rendent justiee, a en
régimens suisses qui sont au service de France, tamé la seconde partie de son travail , relative
et conçu en ces termes : , -- 1 Y à MM. d'Orléans et Riquetti.
Art. I°r. « L'Assemblée nationale, après le - Un sieur Pelletier, dcvenu fameux par des
rapport de son comité militaire, décrète que écrits encore plus mauvais qu'inciviques, joue
les soldats et les soùs-officiers Suisses rece un grand personnage dans l'information contre
vront la même solde que les soldats et sous ces deux députés : il n'épargne pas les récits,
oſficiers François ou étrangers; en conséquence il a ouï-dire beaucoup de choses , plus fortes
la solde des régimens suisses sera augmentée de l'une que l'autre : mais l'honnête déposant n'a
dix-huit deniers, dont dix demiers donnés à rien vu.
Un sieur la Morgue, dans la journée du 5
l'ordinaire , six deniers en poche, et deux de | octobre , a vu un liomme le sabre à la main.
niers à la masse d'entretien. . -

— Vous avez l'air d'un Charles XII , lui a-t-il


II. Les officicrs, sous - officiers et soldats
dit. — On ne sait ce qui peut arriver , a ré
Suisses continueront à l'avenir, ainsi qu'il avoit pondu cet homme ; lequel étoit M. de Mira
été décrété provisoirement le 15 avril , de jouir † ou peut-être M. de Gamache qui lui
des pensions, traitemens et émolumens qui ressemble , ou peut-être ce n'étoit ni l'un , mi
leur ont été accordés jusqu'à l'époque du pre l'autre.
mier mai 1789 ». !1 « . ' ' ( ' . ' , ,
• 7 i

Un autre déposant a vu dans les rangs un


-

· Un autre décret a été proposé par M. Vcr ' liomme en redingote, taille de 5 pieds 7 à 8
nier, pour régler la § des anciens . pouces. Cette taille n'est pas celle de M. Ri
administrateurs de la ci - devant province de , quetti. " - - * - - -

Bourgogne : les dispositions en ont paru si · Un nommé Miomande de Sainte-Marie dé-'


sage, que l'Asscmblée les a adoptées pour tout pose avoir vu , le 5 octobre, M. de Mirabeau
le royaume, et a décrété en conséquence que dans ou derrière les rangs du régiment de Flan
les recevenrs et trésoriers des anciennes ad , dre, le sabre à la main. -

ministrations, dont les comptes n'auroient pas, , M. de Frondeville a vu deux jours M. d'Or
été présentés et opérés par des çours souve iléans porter dans son frac un sac d'argent atta
raines, rendroient ces cpmptes,. conformément | ché à la ceinture de sa culotte, et M. de Fron- .
aux nouvelles loix, à peine d'être poursuivis ldº# le seul qui l'ait vu. . , 'tº -4
comme reliquathires. · · · · · · | - L)ans une séance tumuftueuse de l'Assemblée
· Une adresse dès officiers municipaux de i nationale, un M. de Raigecourt a entendn le
Niort, informe l'Assemblée que par leur fer- . | jeune M. de Chartres dire ces paroles : « Il faut
meté, leur vigilance , et avec le secours des l encore quelques lanternes »; et M. de · Raige
fidelles gardes nationales, ils sont parvenus , à | court est affligé d'une extrême surdité.
arrêter une insurrection naissante , à ràisôn de , Un certain nombre de témoins déposent avoir
la circulation des grains. M. Goupilleau a voté vu : M. d'Orléans aller et venir en cabriolet, à
pour que la lettre fût envoyée au comité des, cheval, en chapean rond dit celui-ci, en cha
recherches, à l'effet de constater là vérité des 'poau à trois cornes dit celui-là, en frac gris
faits, avant que l'Assemblée ptibliât les témoi , uml , en habit vcrd rayé, et presque tous aux
gnages de la reconnoissance nationale. Il a été , mêmes instans à la fois.
ainsi décrété. . '' - » • .. , - 1 ° º ' : Une légère discussion s'est élevée, lorsque.
. Le comité d'aliénation des domaines natio | le rapporteur a rendu compte que M. de Fron
maux a été augmenté de bruit noûv'egux mem i deville avoit déposé que la reine lui avoit dit,le
bres, sur la réquisition de Mº de # oche jour du tumulte : « Parlez bas, voilà un valet de
foucault. , , , , , 1 º º X" 1J , , i | | - C " ! M. le duc d'Orléans qui s'est introduit ici je ne
-

: M. Chabroud a repris son rapport. Conver , sais commént » M. de Frondeville a désavoué


sation de M. le Cointre et de M. de Gouvernet , ' avoir fait eette déposition ; elle a été vérifiée
sur les préparatifs hostiles qui se faisoient à être de M. Digoine son ami. . '
Versailles dans les premiers jours d'octobre M. de la Chatre et quelques autres assurent
1789. , • -• * • I - - ' . -

avoir vu M. d'Orléans à la tête du peuple mu


M, le Cointre nomme et signale quatre per tiné dans la matinée du 6 † mais les dé-,
sonnes en état de certifier les mêmes faits, , posans ne s'accordent nullement sur l'heure.i
( 4º5 )
" Enfin, après avoir discnté plusieurs déposi été présentées au roi par M. de Viſſequier ;
tions chargées, telles que celles de la fille An c'est lui qui est l'agent général de la fédé
delle et du sieur Pelletier, M. Chabroud , en ration des trois 1nillé gentilshommes qui ont
concluant qu'il me lui restoit que des indices juré de former entr'eux un camp volant, de
contre les témoins et des présomptions en fa s'équiper à leurs frais , et de ne point laisser
veur des accusés , † de décréter qu'il échapper de leurs mains le roi qu'avec la
n'y avoit lieu à inculpation ni contre M. Ri dernière goutte de leur sang Il existe une fé
quetti, ni contre M. d'Orléans. dération entr'eux et les principaux chefs de la
· M. d'André. ayant lu une lettre de M. de garde nationale de Rouem. Les volontaires (tels
la Fayette, qui indique un billet par lui écrit » que M. d'Oyssel ) et les principaux chefs du
dans les circonstances, à M. de Saint-Priest, régimens de Salis, entr'eux et MM. Mauduit et
M. de Bonnay, qui a été sous-lieutenant des Micaut, capitaines , commandant chacun un
jardes - du - corps, est monté à tribune pour escadron de Dauphin, dragons, qui sont sûrs
faire 1'apologie de ceux qu'il appelle ses braves de leurs troupes. Ces trois corps réunis forme
frères d'armes. On a été fâché do voir M. de ront la garde du roi pendant les trois fois vingt
Bonnay s'écarter de cette modération qui lui quatre lleures que les troupes de ligne , postées
est personnelle, lorsqu'il a hasardé de dire « que à la portée de la ville , mettront à se rendre
le rapport de M. Chabroud ( toit un modèle auprès du roi.Aussi-tôt que le roi sera au milieu,
de plaidoyer pour les grands criminels ». de ses troupes, le parlement de Rouen doit re
, M. Riquetti a demandé l'ajournement le plus Inonter sur son siége ; il doit mettre le pain à
prochain possible, en invitant M. de Bonnay 1 sou, il fera pendre sur le champ tous les ré
fractaires à ses arrêts : on doit ensuite engager.
à lui répondre contradictoirement.
le roi à tenir un lit de justice, où il cassera tous
· La discussion est continuée à demain, et la les décrets de l'Assemblée nationale. Il paroîtra
parole est demeurée à M. Riquetti. G. aussi-tôt un édit en forme de manifeste , qai
ordonnera aux provinces d'envoyer de nou
· veaux députés qui n'auront qu'à accepter la,
On ne peut assez multiplier les copies de déclaration du 23 juin. La duchesse, soit par,
la lettre ci-dessous , dont l'original, dûment elle-même , soit par les promenades qu'elle a,
certifié, est entré'les mains du comité des re faites à Dieppe, dans la terre de madame de,
cherches de l'Assemblée nationale. Un complot Pardieu ; à la Meillerai, chez madane de Na-,
découvert est un complot manqué. Il est bon gus, ou au Hâvre, ou à Orchai, soit par l'acti
que la France entière sache à quelle destinée vité de M. Portier et du médecin le Pecq , est
la dévoueroit une poignée de coupables intri parvenue à assurer les fonds de dix millions,
gans, si cette poignée n'étoit encore plus in pour subvenir à la dépense du roi; elle a encore
sensée que coupable. fait accaparer les bleds nécessaires pour pouvoir
tenir pendant six mois le pain à 1 sou : c'est
#strait à'une lettre écrite de Rouen , reçue elle qui est l'ame de ce plan ; elle entretient
4.1.ii i par la poste, le 2o septembre. une correspondance par lettres chiffrées avec,
M. le duc de Villequier ; c'est elie qui envoie
Le roi est décidé à aller habiter Rouen ; il MM. Portier et le Pecq pour tâcher d'enrégi
y a été décidé par les vives instances de la menter les mécontens ; c'cst par eux que j'ai
reine , dont l'esprit a été rempli de frayeur été fourré dans. ce tripot , après y avoir été
† le, duc de Villequier ; il a persuadé à S. disposé par la perte d'une charge et la perte
I. que le roi étoit détrôné s'il ne fuyoit de de quelques petites prérogatives sur une terre.
Paris ; il lui a persuadé que les* Rouennois, Mais ma conscience ayant horreur d'une contre
gagnés par la duchesse de Villeroi, qui a tra révolution qui me pourroit s'opérer que pâr tant
† dix mois à se faire un parti consi
érab e, Pêp$ñdoient , sur leurs têtes, du succès
-
de sang, je sacrifie ma haine contre toutes les
opérations de l'Assemblée , et la perte d'une
1

d'une contre-révôlution , si l'on pouvoit décider partie de ma fortune, et ce qui m'est plus cher
le roi à venir à Rouen, ou à se laisser enlever encore, la perte de mon état, à la crainte de
pour y être conduit. Les agens principaux de plus grands maux qui pourroient m'atteindre
cette femme incroyable sont, à Rouen , M. dans un mouveau bouleversement. C'est potir le
Pô , directeur des fermes ; c'est lui qui prévenir. si je le peux, que j'ai pris la plume
a accaparé les six cents signatures qui ont pour dire ce que je sais.
( 484 )
Tous les envois de lettres, d'imprimés contre roi vienne à Rouen ; s'il y va, leur plan est sûr »
l'Assemblée , sont venus à l'adresse de M. Por et le parlement m'attendra pas la Saint-Martin
tier , qui les a fait distribuer ; il en a fait pour chanter la messe rouge ; si le roi n'y va
imprimer plusieurs , et a fait des envois de Pas, ils se promettent de dire que le roi est en
papiers aux puissances étrangères , pour les #ison , ºt au diable toutes les opérations de
exciter à venir défendre la noblesse. 'Assemblée.
Quoiqu'à présent les conjurés écrivent peu, Adieu , mon cher Bailly, ect.
il seroitpossible de trouver chcz M. Portier P. S. Depuis cette lettre écrite, il s'est fait
uelqu'instruction relative à leur complot. M. de nouvelles découvertes : le chevalier de B§
† l'ainé doit être chargé de quclques
apiers : en faisant observer M. Portier, M. le
beuf est parti ce matin pour Paris, chargé de
plusieurs paquets adressés à M. l'archevêque de
† , M. Mauduit, capitaine du régiment de Toulouse , à l'abbé Maury, à Bergasse et à
Dauphin, dragons, M. de la Husse , frère du Cazalès, ces trois sont la cheville ouvrière de
président de la Londe, M. Ferret du Havre , la conspiration : il est porteur de l'adresse atl
madame Martenville et Loumard , madame roi, par laquelle la section de l'Oratoire (1) de
Fouquet , et sur-tout les lettres et paquets qui mande au roi de venir à Rouen jouir de l'amðr .
viennent à Rouen à l hôtel de Frondeville , on de la France. Cette adresse, uoique signée de
ne tardera pas long-temps à se procurer des
éclaircissemens ; M. Mauduit se charge des dé
toute la section , ne sera pub ique quel§q§
l'archevêque de Tonlouse aura jugé qu'il en est
êcl es pour Paris , elles partcnt de Darnetal, temps. Ce chevalier est chargé de dire de bou-'
M. de Blossac qui se promène , va et vient che quels sont les régimens sur lesquels on peut
sous le nom de la Bourdonnaye, est un des pre compter , ct les moyens d'argent. Il repartira
miers conspirateurs. de Paris aussi-tôt que l'archevêque l'aura ex
C'est à vous, mon cher Bailly , mon ancien Pédié Il emporte le paquet dans le ca§n §
camarade de jeunesse, que j'adresse cette ins ses pistolets et dans la doublure de son habi, i
truction ; si le desir de sauver la France ne C'est un jeune homme de vinet ans , haut
vous touche pas assez, apprenez que la duchesse d'environ cinq pieds, maigre et aÈfilé il porte
de Villeroi vous destine la deuxième des cages ordinairement la croix de Malte. : 7 : .
de fer à la Balue, sur les deux mille qu'on fera Monsieur , vous pouvez faire de cet avis
ººnstruire pour les principaux enragés et les l usage que vons croirez utile au salut : de la
démagogues qui se seront le plus distingués : FraliCe. * ** - º * - - |

on doit les placer au champ de Mars ; toi et - -

-* ,

M. de la Fayette serez voisins : au reste , la


duchesse est si cruelle ( ou modeste ) qu'elle 9ºº Vºle 27 septembre dernier, sur le terri
toire de Thieu, du côté du collége de Jully, à
disoit au souper chez madame de Belmont , sept ou huit lieues de Paris, un garde - chasse
dame de Roiiams, qu'elle se contenteroit d'un Vêtu d'un habit de livrée tout neuf. Il seroit
millier de victimes §. , à égorger sur l'écus
bon que les ººnicipalités voisines fissent av§
son de chaque noble qui aura été insulté : oui ,
disoit-elle, mille vilains égorgés sur ceux de #ºtre de ce garde qu'un décre§
chacun de nos confrères, seroit un holocauste ; blée nationale a supprimé les li§ Cet habis
quelques , centaines de mille hommes, tant est jaune, et les galons rouge-cramoisi.
hommes de loi qu'avocats, qui ont voulu nous
avilir. - - (1) Cette section n'est composée en génèral que d'ou
On travaille avec toute la diligence possible Vriers et d'artisans dont on a surpris # signature sous
à se procurer un nombre † de signa † de répondre en ce moment au vœu du roi, .

fures qui souscriront pour demander que le †


lll # dans les prºc . Note
dcSlre Voyager un jourr
alºteurs - -

|. , - !" *
: On s'abonne à Paris, chez BUrssoN , Libraire, rue Hautefeuille, à
«)e l'abonnement et la lettre d'avis , et toutes les lettres pour les qui l'on # de port,le pris
: Et ohez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royau Auteurs des Annales p, - • * • !
,"
- , a - »
me et de l'Etranger. ., -' " *.^ - v1:4 : » : 1 : iv
: It paroft tolts lesJours un JVuméro de ce Journal. Prix 56 liv.
Pºrº an, 18 liv. pour 6 mois, et de s h . pour
5 mois franc de Port , par la poste, pour tout le l{oyaume. L'a
éonnement ne commence que du prem: ºuh moi.i
On s'abonne aussi, à la méme adresse » pour la DOUCHE DE FER , moyennanr o B. .. :- z -i3-'
º.ºremaº5 lie pºurs à
t - º - s,: à-, ºavº *
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
DE L A F R ANC E,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ,
/ -

· J o U R NA L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes ,


dirigé par M. MERcI ER , et par M. Canna, un des Auteurs.
Un ennemi de la révolution ne peut être un honnête homme, car il est
l'ami du despotisme.

No. C C C L X V I.
Du Dimanche 3 Octobre 179o.
AS S E M B L É E N AT I O N A L E. rendant compte de ce fait, observe que ces
| édifices appartiennent, non aux communes,
Séance du 2 Octobre. - -
mais à la nation, et propose de décréter que
ces bâtimens seront vendus comme tous les
Lonsº, la lecture du procès-verbal , il a été autres domaines nationaux : on ordonne l'im
pression de son rapport.
question de la lettre écrite le 5 octobre par Une lettre de M. de la Luzerne sollicite avec
M. de la Fayette, M. Cliabrond a demandé
que cette lettre fût jointe au rapport de la pro instance le complément de la somme néces
cédure du châtelet, et imprimée ; ce qui a saire pour l'armement de la flotte.
été ordonné. -
La première pièce qui a été lue par M. Cha
· « Avec cette procédure anéantie, a dit M. de broud, arrivant l'ordre du jour, est une lettre
arsanne, toutes les ruses des ennemis de la de M. la Reynie, ci devant aide-major de la
révolution vont tomber en ruine ; et alors de gai de nationale parisienne, qui se plaint vive
viendront inutiles les deux comités des re ment de l'affectation que le châtelet a montrée,
cherches de l'Assemblée nationale , et de la en négligeant d'entendre dans la procédure
cemmune de Paris ». On a passé à l'ordre du , nombre de témoins oculaires qui avoient été
Jour. - i : •
-
indiqués, tels que lui la Reynie, le brave Hullin
· L'exception décrétée en faveur de la cour. et autres qu'il dénomune. : : . -

provisoire de Rennes, a été réclamée en fa | | Quelques personnes ont demandé que cette
veur de celle de Dijon. « Est-elle en état de i lettre , ainsi qu'un extrait des registres de la
rouver les mêmes titres de patriotisme et · section du Gros-Caillou, qui porte en faveur,
†, a demandé M. Muguet ? Comme la de M. d'Orléans une preuve d'alibi , fût ren
réponse n'a pas paru assez affirmative, l'ordre , voyée au châtelet : « Je m'y oppose, s'est écrié.
du jour a été revendiqué, et a prévalu. .. , M. Riquetti, et je me réserve de prendre ce
- Sur la proposition de M. de la Rochefou tribunal à partie ». On a passé à l'ordre du jour.
cault, l'Assemblée nationale décrète : « que M. Dufraisse, témoin, s'étant permis d'atta
les receveurs des impositions indirectes seront · quer le rapport de M. Chabroud , un austère
tenus de fournir aux administrateurs de leur , observateur de l'ordre, M. Goupil, a rappellé
arrondissement un état du produit de ces im fortement l'opinant eu devoir du silence , et
positions », et elle renvoie au comité des finan a demandé que tous les membres de l'Assem
ces un projet de décret qui avoit pour objet blée, entendus comme témo'ns , fussent tenus
d'autoriser les directoires de district à fixer, ou de s'absenter de la séance, ou se réunir †
sur le.vu des départemens, les cautionnemens · en rgrouppe dans un point de la salle sous les
à fournir par les receveurs de ces directoires, † §, ( de Crancé ) a fait
ainsi que le traitement qui doit leur être ac-i l'amendement que les personnes assignées, †
cordé. .. ; · · · " , " ii. ;ir . : 11-1. , t i ont déposé me rien savoir, fussent exceptées
Plusieurs corps administratifs se sont mis en, du décret , attendu , ainsi que l'ont ajouté
† des édifices ci-devant habités par MM. Rœderer et Guillaume, que ce n'est pas
es communautés religieuses. M. Prugnon, en l l'assignation, mais la nature de ',s#portion
( 486 5
qui constitue un témoin. Le décret a été rendu le cours d'une discussion très-étendue , mais
conforme à la motion et à l'amendement. exempte de longueurs, l'Assemblée a rendu le
3L'appel des députés , devenus témoins, a été décret suivant , en conformité des conclusions
ſait par un secrétaire ; les uns sont sortis, les du comité : -

autres se sont réunis à la droite du fauteuil. « L'Assemblée nationale, après avoir ouï le
M. le curé Dillon , en reprenant la discus compte qui lui a été rendu par son comité
sion , a parlé de sa propre justification sur des des rapports, de l'information faite par le pro
délations portées contre lui par des espions du cureur du roi au châtelet de Paris le 1 1 dé
séminaire Saint-Sulpice. Comme cette matière cembre et jours suivans, contre MM. Mirabeau
n'étoit point celle du jour, on a prié le ver et d'Orléans , déclare qu'il n'y a pas lieu à
tueux curé de s'abstenir d'une disculpation accusation ». G.
inutile. V -

M. Maury lui a succédé. Attaquant la subs Suite du décret sur le traitement des religieuses.
tance du compte rendu par M. Chabroud , il Articles décrétés dans le cours de la séance
a prétendu que ce rapporteur s'étoit écarté des du samedi soir 25 septembre.
principes du jury , tels qu'il sont suivis en
Angleterre ; il a soutenu ensuite que la pro Art. VI. « Dans le cas où les religieuses re
cédure n'étant pas complette , me pouvoit être monceroient au bénéfice de la disposition du
anéantie ; qu'il y alloit mon-seulement de la décret qui leur permet de rester dans leurs
sûreté de deux membres prévenus , mais en maisons , les emplacemens en seront aliénés ,
core de leur honneur de suivre ce grand pro les intérêts du prix employés à l'augmentation
cès jusqu'à jugement définitif : puis se laissant des traitemens, jusqu'à concurrence des sommes
entraîner à son élequence , il a établi qu'il y portées en l'article premier. - º

avoit eu le 6 octobre 1789 une horrible cons VII. Les religieuses qui, ayant quitté la vie
iration contre la personne de l'épouse du roi. monastique en vertu d'un bref du pape, ne
# se livroit aux expressions d'une juste exécra seront pas rentrées dans leurs maisons avant
tion, lorsque M. Alexandre de Lameth lui a la publication du décret du 29 octobre dernier;
rappellé qu'il étoit un peu loin de la ques celles qui avoient , avant la même époque ,
tion du jour, puisqu'il s'agissoit seulement abandonné volontairement leurs maisons sans
d'examiner s'il y avoit deux coupables parmi la permission et le consentement de leurs su
les membres de l'Assemblée nationale. périeures , ne seront comprises dans l'état de
Sur cette observation , appuyée par M. Rœ celles qui ont droit aux pensions.
derer , M. Maury a consenti à reprendre VIII. Celles qui m'étoient sorties d'une mai
haleine , et à revenir au véritable point de son religieuse que pour entrer dans une autre,
discussion : puis se jettant dans un nouveau seront portées dans l'état de la maison où elles
torrent de faconde, il a déclaré qu'il n'apper font profession , pour jouir d'un traitement
cevoit rien de prouvé contre Mirabeau : mais proportionné aux revenus de ladite maison.
qu'il se permettoit de préjuger M. d'Orléans IX. Les religieuses nées en pays étranger,
coupable. ll annonçoit avoir encore un résumé et qui se trouvent dans une maison de France
à mettre sous les yeux de l'Assemblée ; mais sans y avoir fait profession , ne seront comprises
comme il est un terme où l'éloquence même · dans l'état de ladite maison , et néanmoins elles
doit savoir s'arrêter, il est devenu difficile d'en continueront provisoirement d'y rester , l'As
tendre la péroraison du prédicateur. - -
semblée nationale se réservant de statuer inces
samment sur leur sort.
, Quand † silence et l'ordre ont pu se réta
- - •

blir, M. Perrot a dit qu'il étoit facile de recon ·X.- La masse des revenus de chaque maison
noître les causes de l'insurrection du 5 octobre, sera formée d'après les principes , et de la
et que tous ou presque tous les députés pou manière prescrite par les articles 22, 23 et 24
voient se rappeller que ce jour-là à une heure du décret du 25 juillet , concernant le traite
du matin , au milieu de la délibération de ment du clergé actuel. - - ,

l'Assemblée, qui s'occupoit de la jurisprudence XI. Seront portés dans ladite masse les se
criminelle , une voix inconnue s'écria : « Il cours annuels que les maisons étoient dans
s'agit bien de cela ; il nous faut du pain ». ' l'usage de. recevoir , soit sur la caisse des éco
, M. Riquetti a demandé et obtenu la parole ; nomats, soit sur celle du clergé . soit sur toute
et après l'avoir entendu avec une satisfaction ' autre caisse publique. .
qui s'est fréquemment manifestée pendant XII. A compter du 1er janvier 179m , le trai
« 4 -• • • • • i
: t • ; " >4 :
( 487 )
tement des religieuses sera acquitté par les sera ſixé que sur ce qui restera, déduction faite
receveurs de leur district, sur une quitance de toutes les charges et frais des malades et de
· de l'économe, donnée au pied d'un état con l'éducation, sans néanmoins que ledit traite
tenant le nom de toutes les religieuses qui ment puisse être infériour à celui décrété per
· auront déclaré rester , et qui seront en effet l'article ci-dessus. - -

dans la maison ; ledit état sera signé des reli XX. Les articles I, II et III du décret des 19
gieuses, et visé par la municipalité. et 2o mars , concernant les religieux, seront
| XIlI. Il sera dressé en conséquence , par les exécutés à l égard des religieuses. En consé
municipalités de chaque lieu, un état de toutes quence celles qui sortiront de leurs maisons ,
les religieures de leur arrondisement, lequel demeureront incapables de succession , excepté
sera adressé au directoire du district dans le toutefois le cas où elles ne se trouveroient en
courant du mois d'octobre prochain. concours qu'avec le ſisc. Elles ne pourront re
XlV. En formant cet état, les municipalités cevoir par donation entre-vifs et testamentaire
recevront la déclaration des religieuses si elles que des pensions et rentes viagères , elles se
entendent sortir de leurs maisons, ou si elles ront capables de disposer de leurs meubles et
préfèrent de continuer la vie commune ; et, immeubles acquis depuis leur sortie du cloître,
† parvenir; elles se transporteront dans et à défaut de disposition de leur part , lesdits
es maisons, à l'effet de prendre lesdites décla biens passeront à leurs lhéritiers de droit.
rations de chaque religieuse en particulier : fe XXI. Les abbesses perpétuelles et immo
ront lesdites municipalités mention de ladite biles jouiront, savoir , celles dont la maison
déclaration dans l'état qu'elles enverront au di n avoit pas un revenu excédant 1o,ooo liv. ,
rectoire du district. d'une somme de 1 ooo liv. , celles dont la maison
XV. Les directoires de district formeront au avoit un revenu au-delà de 1 o,ooo liv. , mais
· plutôt un état des religieuses de leur arrondisse moins de 24,ooo liv. , d'une somme de 15oo liv. ;
ment, et ils adresserönt cet état au directoire et celles dont la maison avoit un revenu ex
de département dans le cours du mois de no cédant 24,ooo liv. , d'une somme de 2ooo liv. ;
vembre. . -
et dans le cas toutefois où le revenu des mai-,
XVI. Le,directoire de chaque département sons ne suffiroit pas pour fournir avec les trai
formera le tableau de toutes les religieuses qui temens ci - dessus, ceux des religieuses cho
y existent, et enverra ce tableau à l'Assemblée ristes , à raison de 7oo liv. , et des soeurs
nationale dans le cours du mois de décembre. converses, à raison de 35o liv. , les traitemens
XVII. Les religieuses qui sont sorties de leurs des abbesses éprouveront une réduction pro
maisons depuis la publication du décret du 29 portionnelle à celles des autres religieuses, sauf
octobre, ainsi que celles qui sortiront, jouiront dans la suite leur complément par la reversi
de leur traitement comme celles qui resteront, bilité des pensions qui s'éteindront les premières.
et sans aucune différence ; elles seront payées Demeure exceptée du présent article l'ab
par le receveur du district dans lequel elles au besse de Fontevreaux , qui , en sa qualité de
ront fixé leur domicile, sur leur quittance , ou chef-d'ordre, jouira du traitement décrété par
sur celle de leurs fondés de procuration spé l'article XIV du décret du 24 juillet.
ciale, à laquelle sera annexé , lorsqu'elles ne XXII. Les religieuses sorties de leurs maisons
toucheront pas elles-mêmes , un certificat de depuis la publication du décret du 29 octo
vie : lequel sera délivré sans frais par les officiers bre, et celles qui sortiront avant le premier jan
e la municipalité. vier 1791 , pourront recevoir provisoirement
XVIII. Ne pourront néanmoins les religieuses jusqu'à cette époque un secours qui sera fixé
qui sont par leur institut actuellement em par le directoire du département sur l'avis du
ployées à l éducation publique ou au soulage directoire du district , après la demande de la
ment des malades, quitter leurs maisons sans municipalité , sans que ledit secours puisse ,,
en avoir prévenu les municipalités trois mois dans aucun cas, excéder les proportions fixées
d'avance, ou sans un consentement par écrit par les articles 1er ct II du présent décret.
desdites municipalités. - XXIIl. Pourront les † qui sortiront
# XIX. Dans les maisons mentionnées en l'arti de leurs maisons , disposer du mobilier de leurs
cle précédent dont les revenus affectés au sou cellules et des effets. qui auroient été à leur
lagement des malades ou aux frais de l'éduca-. usage personnel, ainsi qu'il a été réglé pour.
tion, ne sont pas distingués des autres revenus, les religieux. -

le traitement»-des: ** religieuses
-4 s ° *
qni sortiront ne XXIV. Il sera accordé pour la fin de la pré:
( 488 )
sente année , par les directoires de départe maisons. autres que ceux dent la libre disposi
m ent, sur l'avis des directoires de district, d'a tion leur est laissée, et d'en imputer le mon
près la demande des municipalités, tous les tant sur le quartier ou les quartiers à écheoir
secours nécessaires aux maisons qui ne jouissent de leurs pensions ; ne pourront les receveurs
d'aucun revenu , ou dont les revenus sont in de district payer aucun traitement que sur le
suffisans pour l'entretien des membres qui les vu desdites déclarations, laquelle sera et de
composent. meurera annexée à la quittance de chaq le reli
XXV. Les religieuses qui ont préféré la vie gieuse : et seront, celles qui auront fait une
commune, nommeront entr'elles , au scrntin fausse déclaration, privées pour toujours de
et à la pluralité absolue des suffrages, dans nne leurs pensions ». -

assemblée qui sera présidée par un officier Inu


nicipal, et qui se tiendra dans les huit premiers
jours du mois de janvier 1791 , une supérieure Extrait d'une lettre des frontières du
et une économe , dont les fonctions ne dure Luxembourg.
ront que deux années , mais qui pourront y
être continuées tant qu'il plaira à la commu « Le 22 septembre les patriotes Belges ont
nauté. passé la Meuse et attaqué les Autrichiens dans
XXVI. Il sera dressé sur les états de reli leurs camps , dont ils s'étoient emparés en
gieuses, qui seront envoyés par les directoires partie. Le feu, qui prit à deux caissons de car
de département à l'Assemblée nationale, un touches, obligea les Belges de se retirer. De
tableau général de toutes les religieuses, dans part et d'autre on s'est battu avec le meilleur
lequel seront distinguées celles qui seront res ordre et la plus grande opiniâtreté. Malgré
tées dans leurs maisons et celles qui en seront le peu d'expérience des patriotes , ils ont †
sorties, et sera ledit état rendu public par la un feu si terrible , qu'on l'a entendu de 24
lieues.
voie de l'impression. ,· · · · ·
-

XXVII. A chaque décès de religieuse, soit Ces jours-ci ils sont retournés sur les Autri
qu'elle ait quitté, soit qu'elle ait continué la chiens, depuis le commencement de la ligne
vie commune , la municipalité du lieu de sa jusqu'à Givet. Le nombre des morts, de part
résidence sera tenue d'en donner avis dans et d'autre , monte à plus de 3ooo, mais la ma
quinzaine au directoire du district, lequel ins jorité du côté des Brabançons, qui sont obligés
truira tous les trois mois le directoire du dépar d'attaquer un ennemi retranché dans #
tement du nombre et du nom des religieuses chers et des montagnes. La désertion a été
qui pourroient être décédées dans son arron si considérable che l§ Autrichiens le jour et
dissement : le directoire du département en le lendemain du combat, qu'il en est passé
verra tous les ans au corps législatif les moms 4oo à Givet , sur - tout du régiment ††
desdites religieuses , pour en être dressé une berg. Ces soldats disent me vouloir pas tuer
liste qui sera rendue publique. des gens qu'ils ne connoissent pas ; que d'ail
leurs ils n'étoient venus que pour garder
Articles additione/s. Luxembourg , où il n'y a pas 2oo hommes.º
Les Autrichiens perdent un monde considé
Art. Ier. « Les costumes particuliers des ordres rable , tant par les maladies que par la dé- .
et maisons de religieuses demeurent abolis, ainsi sertion, et disent hautement que s'ils ne re
qu'il a été décrété pour les costumes des ordres · çoivent pas de renforts, ils seront obligés d'a
de religieux. b Indonner le service. Enfin les Autrichiens
II. - Le traitement des soeurs converses et ont été repoussés, les uns au-delà d'Assesse,
données, dans les cas réglés par les articles IV battus à Gêvres et à Sars-Mattel t : on lèur a
et V ci-dessus, sera moitié de celui des reli pris plusieurs pièces d'artillerie , et quelques
gieuses de choeur. -
drapeaux ; mais le général Koehler fut obligé
IV, T'outes religieuses sans distinction, avant de se retirer, avec son corps de patriotes, #
de recevoir le premier paiement fixé au mois la hauteur de Bouvignes, par le feu d'un
de janvier prochain, seront tenues de déclarer batterie masquée, après avoir enfoncé l#
si éſles ont pris ou reçu quelques SOmmes , premières
chasseurs ».lignes,
V. ce. qui lui a· coûté
• • · quelques
,---
Oll partagé quelques effets appartenans à leurs

- on s'abonne à Paris, chez Bºisson, Libraire, rue Hautefeuill°, à qui l'on adresse franc dans leurie
d † et la ie§ d'avis, et tOUtes les lettres pour les #. # Annale» # " . •i -

- Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.


ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
La prudence veille aux destinées de cet empire.
MAURY , séance du 2 octobre.
--

Nº. C c C L X V I I. Du Lundi 4 Octobre 179o.


# AS S E M B L É E N A T I O N A L E. et même de le dénoncer à 18oo lieues du foyer
de l'autorité ; et dans Ies premiers jours de la
Séance du 2 Octobre au soir. liberté, toutes les haines se sont donné car
rière. On ne passe pas en un jour du joug
Lassrºnrºe nationale avoit destiné cette #oi ! l'oppression
sous le doux empire de la
séance à entendre l'apologie des députés de
l'assemblée générale de Saint-Marc; mais avant L'affaire a été ajournée à une prochaine
séance.
que cette députation fût admise à la barre, il a
été lu une adresse du peuple Avignonnois, Séance du 5 Octobre.
lequel se hâte de prévenir nos législateurs ,
qu'il se fait un rassemblement de troupes dans | | .. Ce qu'on n'avoit pu*obtenir du ministre
le comtat d'Avignon, que le lieu de réunion ui vient d'abandonner les finances, l'Assem
est la ville de Carpentras, où sont déja 4o blée mationale l'a reçu ce matin de l'ordon

mille sabres, 12 pièces de canons de 4 , de · nateur qui l'a remplacé : je veux dire, l'état
12 et de 24 livres : qu'encore en ce moment de la recette et de la dépense. M. Dufrêne
on fabrique six pièces du plus fort calibre jus demande aussi pour le trésor public un ver
qu'à 48 ſivres. La même adresse fait craindre sement d'assignats pour 15 millions ; ce qui a
été décrété. " »
qu'aux troupes qui se rassemblent à Carpen
tras, ne se réunissent les nouveaux prétendus D'après un rapport entendu sur le recule
fédérés du camp de Jalais, qui ont manifesté ment des barrières aux frontières, l'Assemblée
des intentions anti-patriotiques. a décrété « que ses comités d'impositions et
· On a aussi arrêté , dans le comtat d'Avi des ſinances réunis seront chargés de lui pré
†º
e boulets. .
voitures chargées de balles et senter un projet de décret pour l'établisse
- - -

ment d'une compagnie de finances qui rem


L'Assemblée n'a pris sur l'instant aucune placeroit la ferme générale ». ' · .

détermination sur cet avis, que sans doute elle La navigation et la circulation des grains
n'entend pas négliger. , , , 1 '. ont éprouvé des empêchemens autour du ca
L'orateur des députés de Saint-Marc, dans nal de Languedoc ; il a été commis des dé
un discours fort long, mais qui n'étoit pas vastations, des incendies, des excès que n'a .
sans art. a tâché de disculper ses commettans, pu entièrement arrêter le régiment de Mé
, et de rejetter sur l'assemblée partielle tous les doc , envoyé pour assurer l'ordre, et qui a été
insulté.
torts qu'elle lui a imputés. Tout ce qu'on peut -

· indtiire deºl'un et de l'autre discours, c'est .. L'Assemblée, d'après la proposition de M.


'il y a dans l'isle Saint-Domingue une grande , de Broglio , a décrété, « que les citoyens
ferment ion, dont les causes ne sont pas ré coupables qui se sont portés aux excès dont
· centes : les ,§au gouvernement n'ont pas ! nous venons de parler, doivent être punis
cherché les 8yens de s'y faire aimer : ils y suivant toute la rigueur des loix. L'Assemblée
out déployé un despotisme d'autant plus hardi, † la conduite du département du Loth.
'qu'il étoit commfé impossible de le réprimer, · des gardes nationales, et des comnagnies de
7
A
-
-

- ( 49o )
Médoc, et charge son président de se reti à la régénération de la France : il est temps
rer pardevcrs le roi, pour prier sa majesté de de prouver que ceux-là ont été dirigés par le
j† les mesures les plus promptes pour
a punition des coupables, et le rétablissement
sentiment de la justice, et non par les motifs
odieux et vils de l'ambition et de la vengeance.
de l'c rdre ». -
Ce peu de mots que j'ai mis par écrit , je vais
M. d'Orléans, qui, depuis plusieurs jours, les deposer sur le bureau, pour y donner toute
s'étoit abstenu des séances de l'Assemblée na l'autorité qui dépend de moi,
tionale, a demandé et obtenu la parole. Son On a deinandé que l'ordre du jour fût porté
discours a été vivement applaudi , et nous sur la discussion de l'impôt général. Le comité
croyons faire chose agréable aux lecteurs en des finances avoit un travail prêt sur le rempla
le rapportant tout entier. cement de la gabelle : il a obtenu la préférence!,
et M. Dupont, rapporteur , a lu un projet de
M EssIEU Rs, décret en plusieurs articles, dont le premier
Compromis dans la procédure criminelle seulement est adopté :
instrnite au châtelet de Paris, sur la dénon Art. I°". « Les diverses impositions établies
ciation des faits arrivés à Versailles dans la par les décrets des 14, 15, 18 , 2o, 21 et 22 mars
dernier, pour indemnité de la suppression des
journée du 6 octobre ; désigné par ce tribunal gabelles, pour l'abonne ment de la marque des
comme étant dans le cas d'être décrété : sou
fers et des droits de la marque des cuirs , et
mis au jugement que vous avicz à porter pour pour le remplacement des droits de fabrication
savoir s'il y avoit ou s'il n'y avoit pas lieu à sur les amidons et sur les huiles, et des droits
accusation contre moi, j'ai cru devoir m'abs de circulation sur les huiles et sur les savons ,
tenir de paroître au milieu de vous dans les
différentes séances où vous vous êtes occupés seront réparties conformément auxdits décrets,
de cette affaire. Plein de conſiance dans votre entre les départemens et les districts qui for-,
justice , j'ai cru , et mon attente n'a pas été moient autrefois les provinces soumises à ces
droits, - . -

trompée, que mon


vous prouver la procédure seule sufiiroit, Tpour
innocence. ) : La répartition de l'indemnité pour chaque
espèce de gabelle, pour chaque nature de droit
M. de Biron a pris hier , en mon nom ,. sera faite entre toutes les provinces qui étoient
l'engagement que je ne vous laisserois aucun soumises au même prix d'icelles et à la même
doute , que je porterois la lumière jusques nature , en raison de leur proportion ».•
dans les moindres détails de cette ténébreuse l 'Assemblée a ajourné à demain l'article se
affaire. Je n'ai demandé la parole aujoud'hui cond, qui portoit que la répartition seroit faite
que pour ratifier cette obligation. il me reste , par tête, en raison de la population des dépar
en effet, de grands devoirs à remplir : vous temens. Cette proposition a paru, susceptible
avez déclaré , messieurs , qué je n'étois pas d'une ample discussion. : G. -,.
dans le cas d'être accusé. Il me reste à prouver
que je n'étois pas même dans le cas d'être -

: ,. , * ,. - * :.:
soupçonné. Il me reste à détruire ces indices Lettre de la société des amis de la constitutionz
menteurs, ces présomptions incertaines répan de Béthune aux auteurs des Annales.
dues avec tant de complaisances par la †
mie , et recueillies avec tant d'avidité par la - , | Ce 45 septemb, l'an'm de la liberté.
malveillance. Mais, messieurs , ces éclaircisse
mens nécessaires doivent être domnés'en pré M E s s , E u R s,, , i r . .. !
' º ... . ' - ^ , b :: . » ... º "
: ..
sence de tous ceux qui auront intérêt de les Nous sommes cliargés devous co muni uer
contredire , et devant ceux qui auront droit les résolutions de la société, prises dans sa der
d'en connoître. -

mière séance du 23 courant, et de vous †


Telles sont , rnessieurs , lés obligations que vouloir bien leur aocorder l§ible
je viens de contracter en ce moment. Je me une place dans yos Annales yraiment patriq>
dois de les remplir : je les dois, à cette Assem † voiei ; ºr tc - rº ºſei'l eurº r v >
blée, dont j'ai l'honneur d'ètre membre , je . . .*º W9ºº!#. ». .. » , 31.c. , zc vº:c rn ...
les dois à la nation entière.
• Il est temps de † que ceux qui ont †#:
indécente du mouveau rédacteur du Cºurier
ier :
Madon, contre les sociétés § § is # a cº
soutenu la cause du peuple et de lâ ſiberté ;
que ceux qui ont concouru de tout leur pouvoir titution, dont Tunique but est d propager l'es
\
( '491 )
prit public et de conceurir de tout leur pouvoir à raison de 8 sols 6 den. par jour pour chaque
à l'affermissement de la constisution , a résolu clien - - - - - - - - 4o,ooo liv.
unamimement de renoncer à l'abonnement de Pour la remonte desdits chicns , -

ladite feuille périodique , et de communiquer par all . .. , . . . . . 1 o,ooo liv.


cette résolution à M. Carra , en le priant de Or. la paie des soldats montoit tout au plus
l'insérer au plutôt dans ses Annales. à 6 sols par jour : donc les chiens de sa ma
La même société, douloureusement affectée jesté étoient mieux traités que les soldats ;
de la perte sensible qne tous les vrais amis de donc les soldats doivent se réjouir de n'appar
la constitution viennent de faire par la mort tenir plus qu'à la nation, dont ils sont mem
de LoUsTALoT, de cet auteur rare , de ce jeune bres ; donc il est de leur honneur et de leur
philosophe, aussi sage que profond, et voulant intérêt de défendre la nation et la constitution
témoigner l'estime qu'elle a vouée aux géné au péril de leur vie, contre tous les partisans
reux écrivains qui défendent courageusement me l'ancien régime et tous les fripons du llvre
les intérêts du peuple, a arrêté d'une voix uma rouge. C. ...
mime de prendre le deuil pour huit jours.
Nous sommes de coeur et d'ame, vos amis,
frères et concitoyens , C. A. de Raet, prési AFFAIRES POLITIQUES ÉTRANGÈRES.
dent; Dujardin, prétre, secrétaire ».
D E V I E N N E , le 21 septembre.
Les trois mariages qui doivent allier la fa
Probléme à résoudre. mille de Léopold à celle de Naples, se célé
breront ces jours-ci. L'armistice a été publié
Trouver une forme d'imposition qui , sans par-tout : ainsi nous sommes tranquilles du côté
altérer la liberté des citoyens et celle du com des Turcs ; mais la Hongrie , qui avoit paru se
merce, sans vexations et sans troubles, âssure calmer, présente un aspect bien différent. La
à l'état des fonds suffisans pour tous les tems fermentation fut considérable à Bude le 3o août,
et tons les besoins, et à laquelle chacun con et l'on assure qne sur la fin de septembre il
tribue dans la juste proportion de ses facultés doit se faire une explosion générale en Hongrie.
particulières et des avantages dont il jouit en Malgré les précautions que le roi prend , les
société. - -

procédés qu'il a fait tenir à plusieurs de ses


La solution dé ce problême étant certaine officiers supérieurs , ont si fort choqué les Hon
ment dans l'ordre des choses très-possibles et , grois, qu'il sc forme de puissans partis en divers
dans les données de l'intelligence humaine , · endroits contre ses vues. Il aura besoin de
nous invitons les bons citoyens qui sont instruits ! toutes les troupes qui sont devant les Turcs ,
sur cette matière, de s'en occuper : nous ne pour ramener ce royaume à une entière subor
doutons pas que ce problême ne soit parfaite dinatiqn. Il a déja ordonné de poursuivre ceux
ment résolu. C.... qui ont des liaisons avec l'étranger, et prétend
que la diète ne peut tenir que deux mois, selon
· les loix du pays ; ce qui ne calmera pas les
· Petite note sur les chiens du roi. | troubles. La Bohême n'est guère plus calme ,
,et se tient prête à éclater par-tout contre les
· Il n'est pas indifférent d'apprendre à nos coups d'autorité : de sorte que la paix pourroit
braves camarades les soldats des troupes de | bien être l'occasion de guerres encore plus
_sanglantes. V., - • -

igne, pour bien marquer les heureux effets de


la révolution et les miracles qu'elle a produits ,
•que sous l'ancien régime on les traitoit avec D E VAR s o v 1E, le 12 septembre.
J - -

beaucoup moins d'humanité que les chiens , Entre les différens articles discutés à la diète
Cette assertion sans doute feroit jetter les hauts
» cris aux aristocrates, si nous n'en avions pas'la -|
dans les séances du 2 et jours suivans jus
preuve. La voici : · · · , · · · · · · . qu'au 4, il a été arrêté que la religion catho
Prenez le compte rendu en 1788, sous le *lique seroit regardée comme celle de l'état :
nistère du calotin Brienne, et lisez qu'outre . · mais sans exclure les autres cultes, qui jusqu'ici
•†
les, articles de dépenses de la maison du roi,
- - ont joui de la liberté. On a confirmé l'union
. il est porté en ligne de compte :, , ... , • | de la couronne et du duché ; on a divisé le
our la nourriture des chiens de sa majesté, pays en trois provinces, avec un nombre égal
( 492 )
de palatinats dans chacune, et de districts dans téger contre l'ennemi toutes les propriétés qu'iI
renferme.
chaque palatinat. Le pacte de sujétion des
duchés de Courlande et de Sémigalie a été Mais l'égalité de la répartition , voilà le côté
confirmé. - - -
difficile : comment saisir le moyen de la plus
Les domaines de la couronne ont été dé juste proportion ? Il faut se rapprocher le plus
clarés par-tout inaliénables : c'est-à-dire , qu'il de l'unité, c'est elle qui sauve les contribuables
ne pourra en être rien cédé, échangé, aliéné à de cette m ultiplicité d'impositions qui leur a
titre quelconque à une puissance étrangère, ni été jusqu'ici plus funeste que l impôt même.
à aucun individu, de quelque rang qu'il soit , , L'impôt territorial est indiqué comme le seul
dans l'intérieur des terres de la couronne. Cet qui à cet † en réunisse une infinité ,
article met un obstacle absolu à la cession de d'autres. Il sert, selon M. Chalumeau, à épurer
Dantzick et de Thorn, dont il devoit cependant les moeurs, en ce qu'il attache l'homme aux
être parlé au congrès de Bucharest. V. fécondes mamelles de la mère commune, et
qu'il nécessite en lui intelligence, travait, in
D E H A M B o U R G, le 22 septembre. dustrie ; de ces vertus champêtres découlent
La cour de Russie a tenté inutilement , par population, richesse, puissance. On conçoit en
un émissaire secret , de faire sa paix avec le effet que chaque propriété étant taxée , il est
Turc sans aucune médiation. Le grand-visir a de l'intérêt du propriétaire de la soigner et de
la cultiver au plus grand avantage pour que
répondu, que sa hautesse ne se prêteroit à l'impôt devienne insensible : l'impôt est n6n
rien sans l'intervention du roi de Prusse, dont seulement une dette envers l'état , mais encore
on fait monter les troupes à 7o,ooo hommes , un aiguillon aux vertus. -

sur les frontières de la Sémogitie et de Cour Après ce catéchisme suivent des idées qui
lande , et prêts à entrer dans la Livonie russe annoncent un penseur, mais trop au-dessus de
au premier ordre. V. la conception des habitans des campagnes; elles
· auroient dû en être détachées, car elles ne
Catéchisme de l impôt pour les campagnes , peuvent être saisies que par des hommes versés
ar M. Chalumeau, administrateur du dis dans les matières politiques. L'auteur, qui parie
trict de Melun. Prix 1 liv. 1 o sous. si bien d'unité, n'en a pas su mettre dans sa bro
º>
chure.
L'auteur auroit dû choisir un autre titre ; le
mot catéchisme réveille des idées sévères et Affaires des 5 et 6 octobre. - :
souvent inintelligibles : il falloit amener les ha
bitans des campagnes à l'instruction sur l'impót M. Chabroud, dans son rapport sublime, et
par des formes agréables, par un dialogue plai le comité des recherches de la commune de
sant, par une continuité de fables ou d'apolo Paris, ont confirmé tout ce que la Bouche de
gues, qui dans tous les temps ont été la pre fer a publié dans cette affaire si importante à
mière leçon des peuples. Nous reprocherons l'histoire de la révolution. On s'est efforcé
donc à cet ouvrage une forme trop austère pour d'étouffer sa voix ; mais la voix de la vérité est
la multitude, qu'il auroit peut-être fallu égayer immortelle. - . • , --

tout en l'instruisant ; mais ce secret est rare. On trouve les six premiers mois de la Bouche
Quant au fond l'auteur définit parfaitement de fer chez Buisson, prix 13 liv. 4 sous port
' l'impôt ; c'est se payer à soi-même, c'est don , franc. On souscrit à la même adresse nour le
· mer pour la garde de ses biens et de sa personne, journal de la Bouche de fer. Prix 9 liv. pour
c'est avancer pour recueillir, c'est transformer trois mois, 18 liv. pour six mois, 36 liv. pour
une légère redevance en une jouissance durable , l'année. Il en paroît par semaine trois numéros
· et universelle, c'est en protégeant l'état pro de 16 pages in-8° chacun. . ' , "-
on s'abonne à Paris , chez BUIssoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera trane d l - .
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. de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les 2#. des Annales 'p de port, le Rrix - _ -

atriotiques.. . - -
Et chez tous les Libraires et Diracteurs des Postes du Royaume et de l'Etranger. -

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Il parott tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 56 liv, pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 lit. pour
· 5 mois franc de port, par la poste, pour tout le tovanme. L'abonnement ne commence que du prem. d'un mois
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--
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
D E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ,
J o v R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes ,
: dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
Quand le despotisme est trompé dans ses fureurs, il accuse ceux qu'il
n'a pu détruire.

No. C C C L X V I I I. Du Mardi 5 Octobre 179o.


ASS EMB L ÉE N AT I O N A L E. le parti le plus foible s'est même permis de
faire des protestations contre les élections qu'il
Séance du 4 Octobre. a dit n'être pas libres. Sur l'avis du comité
de constitution , et contre le vœu d'un député
Pour mettre de l'unité dans le travail que les qui demandoit l'alternative entre Pau et Na
varreins , il est décrété :
comités d'impositions et de finances doivent
· apporter sur l'organisation des nouvelles com 1°. Que la ville de Pau est le chef-lieu de
pagnies financières , l'Assemblée nationale , l'administration du département des basses
sur les observations de M. Dupont, a décrété Pyrénées ; - -

que le comité des impositions se concerteroit 2°. Que les administrateurs nommés par les
avec celui d'agriculture et de commerce , pour électeurs se réuniront à l'époque déterminée
-
résenter un projet de décret sur l'assiette et par la loi ;
e reculement des barrières. § 3°. Qu'il ne sera donné aucune suite aux
L'Assemblée a indiqué à ce soir une séance protestations faites contre cette élection.
extraordinaire , à l'effet de pourvoir à la sub A l'ordre du jour , M. Dupont a repris le
sistance des communautés religieuses , dont rapport sur le remplacement de la gabèlle.
il est plusieurs qui, privées de la gestion de Hier il avoit pris pour base de l'impôt,"la me
leurs anciens revenus , ne peuvent obtenir des sure de la population, et ce systême avoit essuyé
receveurs de districts le gage même de leurs de vives objections , aujourd'hui ce rapporteur
alimens. -

a remis sous les yeux de l'Assemblée les articles


La ville de Brest est en ce moment très de son projet de décret, en partant toujours
agitée par le parti des membres de l'assemblée de la même opinion.MM. de Biouzat, Prugnon,
coloniale de Saint-Marc, dernièrement arrivés. Chassey , Dumetz , et quelques autres , ont
On licencie l'équipage , on donne des paten relevé avec reproche ce genre de tenacité ; ils
tes, on distribue des médailles, et tous ces ont observé que non-seulement la base donnée
& toit vicieuse , mais que M. Dupont produisoit
mouvemens allument les têtes de part et d'au
tre. On apprend ces faits par une lettre de un prºjet contraire aux précédens décrets ;
M. la Luzerne, que l'Assemblée a renvoyée au puisqu'il est établi constitutionnellement, « que
comité de la marine , comme elle a renvoyé les élémens de l'impôt à établir en rempla§
au comité colonial ce qui regarde l'assemblée ment de celui de la gabelle, doivent être la
de Saint-Marc. L'Assemblée , en outre , a consommation et le prix. » -

décrété qu'il seroit ordonné à la municipalité . Sur cette réclamation très - multi pliée , ' lâ
de Brest d'arrêter la distribution des médailles. matière est ajournée à vendredi.
- Des dissensions d'une autre nature se sont Qn a porté l'ordre du jour sur le rapport du
élevées dans le département des basses Pyré traitement des religieuses : titre IIi des chanoi
nées. La rivalité entre la ville de Navarreins nesses M. Treilliard, rapporteur, a présenté
et celle de Pau, pour devenir chef-lieu , a les articles suivans, · qui ont été adoptés après
troublé les opérations de l'assemblée électorale : une légère discussion,
368
( 494 )
T ] T R E I I I. n'éprouveront aucune réduction, celles dont
le revenu excède ladite somme jouiront, 1°. de
_De5 chanoinesses. . 1 ooo livres, 2°. de la moitié du surplus, pour
Art. Ier. « Les chanoinesses dont les revenus
vu que le tout n'excède pas 2ooo, et alors
aprés le décès des titulaires les coadjutrices en
n'excèdent pas la somme de 75o liv. n éprouve treront en Joussance.
ront aucune réduction ; celles dont le revenu
excède ladite somme, auront 1°. 75o liv. : 2°. la VIII. Les chanoinesses dont les revenus an
moitié du surplus, pourvu que le tout n'excède ciens avoient pu augmenter par des unions
pâs la somme de 15oo liv.
légitimes et consommées , mais dont l'effet est
Il. La masse des revenus sera formée , déduc
suspendu par la jouissance réservée aux titu
laires des bénéfices unis, recevront au décès
tion faite des charges , d'après les principes et des titulaires une augmentation de traitement
de la manière prescrite par les articles 22 , 23
proportionnée à la dite jouissance , sans que
et 24 du décret du 24 juillet , sur le traitement cette augmentation puisse porter les traite
du clergé actuel. mens au-delà du maximum décrété.
III. Les chamoinesses qui justifieront avoir IX. Les abbesses et chanoinesses seront payées
ſait construire à leurs frais leur maison d'ha
de leur traitement, à compter du premier
bitation, continueront d'en jouir pendant leur janvier prochain, par les receveurs des districts
vie, sous la charge de toutes les réparations. dans lesquels elles résideront , ainsi et dans
IV. L'article 27 du décret du 24 juillet, con la ſorme qui a été réglée par les articles 4o et
cernant le traitement du clergé actuel , sera 41 du décret du mois d'août sur le traitement
exécuté à l'égard des chanoinesses : en consé du clergé.
quence, dans les chapitres dans lesquels des ti Il y a eu un incident à l'occasion des dispo
tres de fondation ou donation, des statuts ho sitions de l'article ViI, qui embrasse le trai
mologués par arrêt, ou revêtus de lettres-pa tement des abbesses. M. Prugnon a voulu pro
tentes duement emregistrées, ou un usage im poser , par amendement, d'augmenter le trai
mémorial donnoient à l'acquéreur d'une maison tement d'une abbesse en raison du revenu de
canoniale, à ses héritiers ou ayans-cause nn l'abbaye : et en établissaut son opinion, dans
droit à la totalité ou partie du prix de la revente la rapidité du discours , il lui est é chappé de
de cette maison , ces titres et statuts seront dire que l'Assemblée avoit semblé adopter un
exécutés selon leur forme et teneur , et l'usage calcul semblable à l'égard des moines, pour
immémorial sera suivi comme par le passé, con - la plupart ſºls de paysans..... Ces derniers mots
formément aux conditions et de la manière ont offensé l'oreille des zélateurs de la dignité
prescrite par ledit article 27 du décret du mois de l'HoMME : à leur réquisition, M. le président
de juillet dernier. a rappellé à l'ordre l'orateur estimé, qui s'est
| V. Dans les chapitres où les revenus sont bien gardé de chicaner sa condamnation , et
inégalement répartis, de manière que les pré qui a loyalement reconnu la faute de son ex
bemdes augmentent à raison de l'ancienneté , pression.
le sort de chaque chanoinesse sera déterminé Au reste l'amendement proposé, et appuyé
sur le pied de ce dont elle jouit actuellement ; par M. Prieur, a été emporté par la question
mais en cas de décès d'une ancienne, son trai préalable. -

temcnt passera à la plus ancienne de celles dont Une réclamation a été faite pour quelques
le trait ment se trouvera inférieur , et ainsi religieux mendians, qui, disoit-on, n'ont plus
successivement, de sorte que le moindre trai la quête , et m'ont pas encore la pension.
tement sera le seul qui cessera. On a adopté . sauf rédactien , un décret pro
VI. Les sceurs clianoinesses appellées com posé par M. Merlin, pour servir de complément
munément les niéces aggrégées, qui ne de à tous les reglemens ecclésiastiques, et conçu
voient avoir de traitement qu'après le décès en ce s termes : « Les traitemens décrétés en
d'une ancienne tante , ent reront en jouissance ſaveur de tous les ecclésiastiques réguliers et
de traitement , à l'époque dudt décès ; si elles seculiers des deux sexes , cesseront pour les
se marient elles seront déchues de cette expec causes qui auroient fait cesser les titres et pré
tative. bendes ,.. -

VII. Les albc : ses int movilles dont le re Une lettre des membres de l'assemblée géné
venu n'excède pas la somme de 1 ooo livres rale de Saint-Domingue, maintenant à la suite
( 495 )
du corps législatif, a été lue par M. Goupilleau. semblée nationale qu'elle interrompe toute
Ils se disent les vrais représentans de la colo communication et · correspondance avec les
nie, se plaignent avec amertume du décret qui ministres actuels ; d'autres , que Champion
les a mandés, de l'accueil peu favorable qu'ils soit mandé à la barre : mais ce dernier moyen ,
ont reçu samedi, et de la préférence marquée qui a déja été employé, n'ayant point corrigé le
envers ceux qu'ils appellent leurs oppresseurs, sieur Champion , on invoque des moyens plus
et s'efforcent de disculper leur décret du 2S expédiens et plus sûrs , comme par exemple ,
mai , et d'en repousser la dénomination de de déclarer le sieur Champion criminel de
crimes, qu'en a donnée M. Barnave. lèze-nation et de lèze-constitution , et comme
Sur l'avis de M. Alexandre de Lameth, qui tel poursuivi par la mation et la loi. Prenons-y
d'ailleurs a trouvé la lettre très-inconvenante , garde , l audace de cette engeance est parvenue
l'Assemblée a décrété que le rapport général de à son comble : l'Assemblée nationale a eu trop
l'aſfaire seroit fait jeudi prochain. G. d'indulgence pour eux ; elle finiroit par en
être la victime , et nous aussi. Ne balançons
L'insolence des ministres parvenue à son donc pas un seul instant à réprimer ces vio
lations continuelles. CARRA. .
. comble.

Le respect des loix nationales est si grand , Aristocratie maritime.


si imposant par lui-même , que nos augustes
législateurs ont cru jusqu'à présent devoir en La stupide aristocratie des ministres est comme
laisser la promulgation et l'exécution aux enne la lèpre, elle est incurable ; on nous écrit de
mis même les plus déclarés de ces loix et de plusieurs ports de mer, que l'escadre qu'on
notre sainte constitution , je veux dire aux arme à Brest n'a pas un seul officier de la ma
ministres actuels. Cette déférence pour les agens rine marchande. Les comités de Bordeaux,
du pouvoir exécutif, quelque certaines que Dunkerque, Saint-Malo, Marseille , Bayonne,
fussent l'ineptie et la mauvaise foi de ces agens, etc. viennent de prévenir celui du Havre, qu'ils
a paru à l'Assemblée nationale un principe vont envoyer chacun un député auprès de l'As
constitutionel ; mais si cette déférence tend
semblée nationale pour se plaindre de cet ou
aujourd'hui à la destruction même de la cons bli. Des braves patriotes comme nos officiers
titution, je demande s'il est permis aux repré marchands, seroient désolés de ne pouvoir ser
sentans de la nation de la continuer, et s'ils
vir la patrie ; et il est d'autant plus important
me doivent pas prendre un parti à cet égard : de les admettre en ce moment dans les vais
salus populi suprema lex. - seaux de la nation , que leur présence à bord
Le décret du dimanche 12 septembre 179o, servira de contre-poids à la malveillance et aux
portant que les assignats seront reçus dans les projets des oſſiciers aristocrates. Si on ne se
caisses des impositions, a été sanctionné le 18 hâte pas de les y admettre, on fera d'abord un
du même mois ; eh bien ! il m'a pas encore été injustice , et en second lieu on occasionnera do
envoyé par le garde des sceaux. Le décret qui nouveaux troubles parmi les gens de mer et les
met l'affaire de Montauban entre les mains de
matelots ; et cnsuite on accusera ces gens de
la municipalité de Toulouse, a été de même mer d'insubordination et d'insurrection ; car
sanctionné il y a près de deux mois , eh bien ! l origine de tous les mécontentemens vient ab
on a assuré le 1er octobre, à la séance des solument de la violation ou de l'oubli des droits
| Jacobins , que ce décret n'avoit point été de l homme , et du mépris que les ministres et
envoyé mon plus. mauvais citoyens, font des décrets sacrés de
Que penser de cette conduite des ministres, l'auguste Assemblée mationale. C. -

si ce n'est qu'ils espèrent par là semer de toutes •.

parts les obstacles et le trouble ; et qu'en réu


nissant ainsi dans un temps donné une foule Extrait du registre des délibérations de la
d'in cidens désastreux, ils parviendront à occa société de l'Ecole du patriotisme d'Aigue
sionner une secousse générale dans l'empire, vives, article 4 I. -

Du 25 septembre.
dont ils profiteront pour anéantir, s'ils peu
vent, la constitution et la hberté ! Ces consi La société n'a pu retenir son indignation à
dérations méritent plus que jamais l'attention la lecture d'un écrit intitulé : Lettre d'un mon
et la sévérité des législateurs. Quelques-uns sieur de Ntmes à son ami , à Montauban.
d'entr'eux se proposent de demander à l'As Pénétrée d'horreur à la vue de ce libelle diffa
-
( 496 ) •

matoire Histoire de la révolution de 1789 et de l'éta4


brigands, ,qui
et fait de tous les patriotes autant de
dont l'auteur se permet les C8l blissement d'une constitution erz France ,
lomnies les plus atroces envers des citoyens précédée de l'exposé rapide des administra
tions successives qui ont déterminé cette ré
dont les vertus et les lumières ne peuvent être
mises endedoute : considérant volution mémorable, par deux amis de la
rempli mensonges les plus que cet , oºvrage
avérés ,
d' invec liberté. 2 volumes in-8° de 4oo pages , avec
tives les plus grossières et des réflexions les plus une estampe. A Paris , chez Clavelin , li
incendiaires, ne tend qu'à mettre le peuple en 'braire, rue Serpente. Prix 7 liv. 4 sous pour
division avec lui-même, et à armer les François Paris, et 8 liv. 4 sous, rendus franc par la
contre des François, sous le prétexte de la re poste.
ligion , l'assemblée a unaninaement délibéré de
le vouer à l'exécration publique et de le dénon Jusqu'à cette époque on a dit que les an
males du monde étoient l'école des rois : il n'est
cer à tous les bons patriotes , afin que , loin de
s'occuper de la lecture de cet ouvrage de l'aris pas éloigné le moment où l'on dira avec bien
1ocratie, de l'ignorance et de la inauvaise foi , plus de vérité que l'histoire de l'empire fran
ils le foulent aux pieds, et lui assignent ainsi la çois est l'école des peuples. Le temps n'est plus
seule place dont il est digne. Braquier, prési où, satisfaite de donner des modes aux malheu
dent : P. Doumergue, secrétaire ; Salabert , reux habitans de la plus belle partie du globe,
commissaire. la France asservie à la maison d'Autriche et aux .
- caprices d'une horde de brigands titrés , ne
comptoit pour rien dans le systême politique
Inscriptions mises sur /c monument qu'ont des mations ; ce ne sont plus les hochets de la
élevé à la Liberté les habitans de Champdeuil servitude, mais des loix qu'elle va désormais
en Brie , sur la motion de M. Lecoin tre leur offrir. Déja plusieurs contrées ont, à son
l atué. exemple, arraché le sceptre des mains de leurs
Première façade. oppresseurs : déja ces accens terribles mort ou
Le premier d'août 179o , deuxième année liberté ont retenti jusqu'aux extrémités de l'Eu
rope, et l'histoire de nos jours est devenue
de la Liberté , et le dix - septième jour de la l'effroi des tyrans. Telle est celle que nous
fédération, des mains patriotiques ont élevé ce croyons devoir rappeller à tous les vrais amis
monument à la gloire de l'Assemblée natio de la liberté. Après un tableau frappant de nos
male , sur la motion de Jean-Pierre l,ecointre ,
calamités passées, dans lequel on voit à trav,ºrs
qui en a fourni tous les matériaux. combien d'opprobres et de vexations nous avons
Deuxième façade. échappé au fléau de la puissance arbitraire , les
Passant, ce bonnet est celui de la Liberté ; auteurs parcourent les administrations qui ont
le même jour de chaque année les habitans précédé notre révolution, et dans l'exposé ra
jureront , dans ume lêle civique, de mourir pide qu'ils en font, donnent la meilleure ré
plutôt que de l'abandonner. ponse aux froides et serviles ironies des lâches
Troisième façade. partisans de l ancien régime
Il nous suffira de dire, pour nous résumer ,
Qui que tu sois , apprends par ces trois mots que dans l'espace renfermé dans ces deux vo
quels sont les droits et les devoirs des François : lumes , aucun fait arrivé soit à Paris , soit à
LA NATi oN , L A L o I, ET LE 1R o I.
Versailles et dans le reste du royaume, pour
Quatrième façade. peu # offre d'importance , n'y est oublié :
Des fléaux avoient fait quitter son nom à ue la sagesse dans la discussion, la vigueur
la paroisse de Champdor, pour prendre celui ans les principes , la rapidité et l'énergie du
de Champdeuil. Heureuse aujourd'hui , elle style , ont mérité à cet ouvrage le succès qu'il
prend celui de Champ-Libre. -
a obtenu.

On s'abonne à Paris , chez BUIssoN , libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres ſ§ les Auteurs des Annales Patriotiques.
Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du oyaume et de l'Etranger.
Il paroît tous les jours un Vuméro de ce Journal. Prix 56 liv. pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv. pour
3 mois , /ranc de port, par la poste, pour tout le Royaume. L'abonnement ne comnmence que du prem. d'rurz rnoir.
On s'abonne aussi, à la méme adresse , pour la BOUCHE DE FER, moyennant 9 liv. pour 3 mois.
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
DE L A F RANCE,
E T A F F A I R E s P o L I T I Q U E s D E L E U R o P E,
»J O U R N A L L I B R E , ar une Patriotes ,
Société dº Ecrivains
dirigé par M. MERcIER , et par M. Can RA , un des Auteurs.
Tout citoyen travaille à la gloire commune.

N°. C C C L X I X. Du Mercredi 6 Octobre 179o.


Ass E MB LÉE NAT I oN A L E. tionaux, soient distraits les mausolées , ins
criptions et monumens qui peuvent accroître
Séance du 4 Octobre au soir. nos richesses historiques et littéraires. t

La lettre écrite ce matin par les députés de


- PAR la voie de M. de Montmorin, l'Assemblée Saint-Domingue, a été rappellée par M. Bar
' nationale a reçu une lettre de M. de Virieu , nave, qui en a relevé les expressions insolentes.
· bailli, chargé des affaires de Malthe, lequel Le mot a paru exhorbitant à M. de Foucault ;
' demande qu'il soit déclaré si les biens possé et il vouloit ramener l'orateur à l'ordre. Cette
' dés par l'ordre , dépendent ou non de la pro réclamation, plus que sévère, n'a pas été ac
· priété mationale ; il assure que la justice de cueillie, mais bien la motion de M. Barnave,
' l'Assemblée, et la dignité de la nation, sont d'après laquelle il est décrété que les membres
intéressés à reconnoître des droits avoués de de la ci-devant assemblée coloniale seront tenus
· tous les peuples catholiques. de remettre, sous 48 heures, toutes les pièces
-

# Le décret rendu ajourne au vendredi , 15 l,à leur justification, et que , ce terme expiré ,
octobre , séance du matin, la discussion de :! de
rien ne pourra retarder le rapport sur l'affaire
Saint-Domingue. r,-

toutés les questions relatives aux ordres de " On a agité la matière des biens nationaux,
· · chevalerie. .
pour laquelle la séance avoit été indiquée.
, La commune de Paris, qui, pour le salut M. Chassey, au nom du comité ecclésiastique ,
· de la liberté publique, a fait démolir le dé · a présenté un projet de décret : | - *,
| testé château de la Bastille, a dépensé en frais * Sur la désignation des biens nationaux à
'''de démolition 56o mille livres, et m'a pas re : vendre dès-à-présent ; • •• . '
" tiré 42 mille livres de la vente des matériaux. Sur leur administration jusqu'à la vente ;
· M. Barrère a fortement insisté pour que le Sur les créanciers particuliers des différentes
'" trésör public remboursât à la ville de Paris cette · maisons ; - -

dette, qui est solidaire entre tous les françois. , Sur l'indemnité de la dîme inféodée ;
M. de Foucault n'a pas paru frappé de cette Et l'Assemblée mationale décrète l'ajourne
' solidarité, il a craint un surcroît de dépense ment des articles concernant les hôpitaux, les
· 1 pour l'état déja trop surchargé ; mais sur la fabriques et les colléges, et adopte l'avis, du
· réclamation de M. Riquetti, l'Assemblée a dé comité sur les articles des apanages , des biens
| * crété qu'il seroit payé à la municipalité de
" Paris , sur les revenus nâtionaux, situés dans du clergé, et des séminaires diocésains. .
· 'le district de Paris, la somme de 56o mille Séance du 5 Octobre.
' livres, déduction faite néanmoins de celle de
41943 livres, provenant de la vente des ma Les villes de Lyon et de Bordeaux, à raison
· tériaux de la Bastille. : .. , - . de l'im" ense population répandue dans leur
· On a renvoyé au comité d'aliénation la sup enceinte et dans les campagnes adjacentes ,
#! . lique faîte à la barre par M.... antiquaire, , ont demandé que, dans la composition des
, " qui demande que de la vonte des biens na · tribunaux de leurs districts, il fût établi un
, 359

: ix
( 497 )
sixième juge, ce qui a été décrété, de l'avis sur cette dernière classe qu'il pense que I'imº
du comité de constitution. pôt doit peser plus fortement , en observanº
Nombre de pétitions semblables, qui ont été que la précieuse partie des forêts, aujourd'hui
formées par les députés des localités respec si délabrée en France, ne devoit être imposée
tives, sont renvoyées au même comité pour qu'à l'époque des coupes.
les examiner et en rendre compte. Ce sentiment a été combattu avec détail par
L'ajournement indiqué à jeudi sur l'affaire M. de la Rochefoucault , et l'Assembée a or-.
des colonies, est reporté à lundi prochain , donné l'impression de l'un et de I'autre
d'après la demande du comité colonial. discours.
Le comité militaire a fait , présent par M. M..... pense que si l'on veut sauver l'impor
Bouthillier, le rapport de la question ci-de tante ressource de l'agriculture, il ne faut pas
vant ajournée sur la création de l'état-major ue l'imposition territoriale s'élève au-dessus
de l'armée , des aides-de-camp ou adjudans † 2oo millions : mais il veut une imposition
énéraux, et du traitement qui doit leur être personnelle , à laquelle le rentier même ne
ait. puisse se soustraire. Il rejette comme vexatoire
Le projet de décret, divisé en plusieurs ar le projet d'impôt sur les domestiques, chevaux
ticles, a été vivement débattu par MM. Mel et voitures, et il y substitue l'établissement d'un
lien et Stutt (de Tracy ) qui ont observé com droit de timbre sur les lettres-de-change, sur
Tbien l'état-major, jadis composé uniquement les journaux , sur les objets d'agrément. Dé
de courtisans et d'intrigans , jadis fermé aux crété que ce discours sera donné à l'impression.
officiers du corps du génie, étoit misérable M. Brillat ( Savarin ) a fait revivre l'idée
ment vendu à la ſaveur et à la servitude : et de percevoir l'impôt en nature : cette percep
qu'une organisation aussi vicieuse, n'alloit pas tion lui paroît plus prompte, et même plus
à moins, si elle étoit perpétuée, qu'à éteindre sûre ; mais d'autres l'ont trouvée peu prati
tout esprit d'émulation dans l'armée. cable et trop favorable à l'infidélité. M. Dubois
M. Alexandre de Lameth, s'appuyant sur ( de Crancé ) doit apporter demain un travail
l'autorité de Frédéric Il , qui regardoit les ad sur cette matière , et on l'attend avec cette
judans-généraux comme l'ame de l'armée , a impatience qui est le premier hommage dû à
soutenu l'avis du comité , lequel a été adopté. la pensée d'un bon citoyen.
Après quelques autres débats, il a été décrété Une adresse de la municipalité de Rouen a
en outre, que le traitement des aides-de été lue par M. Thouret , et vigoureusement
camp seroit de dix-huit cents livres, contre l'a applaudie , ainsi qu'une proclamation que ce
vis individuel de M. de Noailles , l'un des corps a publiée. - - , -

membres du comité militaire, qui vouloit que


le traitement fût réduit à 12oo livres. Les officiers municipaux protestent « que le
projet affreux d'enlever le roi et de le conduire
La discussion s'étant portée, suivant l'ordre à Rouen est de nature à ne pouvoir jamais être
du jour , sur le meilleur mode d'imposition exécuté. Quand bien même il auroit été conçu,
générale, M. d'André a présenté une méthode quel intérêt, ajoutent-ils, une cité industrieuse
pour rendre cette discussion plus claire et plus pourroit-elle trouver dans une contre-révolu
rapide , et a demandé que chaque opinant fût tion ? - -
tenu de discuter, 1°. la répartition de l'impôt ;
2°. le mode d'imposition , soit directe , soit Pourroit-elle jamais regretter les abus avilis
indirecte, soit personelle; 5°. quelle doit être sans pour une mation éclairée , que vous avez
la quotité de chaque imposition. - "
détruits , malgré les efforts des préjugés, de
M. Delley-d'Agier , premier opinant , dans l'orgueil et du fanatisme ? Ce n'est pas cepen
dant que l'orgueil humilié de quelques indivi
un discours parfaitement ordonné , a présenté
trois classes de propriétés imposables ; celles dus n'ait tenté d'inspirer leur malveillance à
des gens foibles ; mais nous osons vous assurer
qui, travaillées par la main de l'homme, sont qu'ils ne troubleroient pas impunément l'ordre
plus sujettes aux inégalités des saisons, , les public et la tranquillité générale.
vignes et guerets; celles qui , moins élaborées, - -

sont aussi plus indépendantes de l'influence Heureux, disent en finissant les officiers mu
des saisons , les prés et bois ; enfin, celles qui nicipaux , si , par notre vigilance constante et
Ont un reVC10 11 #
ixe et une consistance à l'abri infatigable, nous pouvons empêcher ce bon
de l'intempérie, les maisons des villes; et c'est peuple d'être témoin de ces scènes malheu
( 499 )
reuses, qui ont attristé le réveil de la liberté » ! Le roi, parcourant dernièrement les bois de
Voici quelques expressions de la proclama Ville-d'Avray, rencontra dans une route de la
tion. « Si des scélérats avoient pu exécuter leur forêt une charrette chargée de plusieurs sacs,
projet d'enlever le roi , notre , garde citoyenne qui paroissoient contenir quelque chose d'ex
se réuniroit pour l'arracher à ses ravisseurs , traordinaire. On ſit visiter ces sacs, et on les
pour le rendre à lui-même et à l'Assemblée na trouva remplis de jeunes baliveaux de la plus
tionale. -
belle espèce. Voilà comme on détruit vos bois,
Il existe à Rouen des individus très-suspects ; sire , dirent les courtisans. Le roi fut indigné,
mais le corps municipal a toujours les yeux et avec raison ; mais s'il avoit su que cette char
levés sur eux pour éclairer leurs moindres dé rette et ces sacs avoient été apostés exprès sur
marches ». son chemin pour l'irriter contre le peuple et
Il est décrété unanimement , sur le voeu de lui faire croire faussemement que ces baliveaux
M. Thouret, que l'adresse et la proclamation avoient été coupés sur le champ par les habitans
obtiendront, dans le procès - verbal , les lion des environs, il auroit été indigné contre ses
meurs d'une mention ; et M. le président est courtisans , et les auroit chassés ! Cette anec
chargé d'écrire à la municipalité de Rouen , dote, qui est très-vraie, est une des cent mille
que 'ſ Assemblée, pleine de confiance en son impostures et fourberies qu'on emploie tous les
atriotisme, l'invite à redoubler ses efforts pour jours pour tromper le roi.
# maintien de l'ordre et de la tranquillité Un représentant de la commune de Paris,
publique. G. passant le 2 de ce mois devant une boutique
rue St.-Honoré , entendit des valets de pied de
la cour qui déclamoient tout haut, et avec la plus
Adieux du sieur Wecker à la France. grande insolence, contre l'Assemblée nationale ;
il entra dans cette boutique, et ſit des repro
Ce n'étoit pas assez d'avoir usurpé pendant ches au marcliand, qui pria ces messieurs de
plusieurs années la réputation d'un génie et se taire. Il faut pourtant que les valets de la
d'un homme de probité : ce n'étoit pas assez cour, soit ministres, soit valets de pied, ap
d'avoir insulté plusieurs fois la nation et l'As prennent quel est le respect qu'ils doivent aux
semblée mationale par sa morgue , sa pédago représentans du véritable souverain. C.
guerie , et les indigestions de sa morale finan
cière ; ce n'étoit pas assez d'avoir fait parmi
mous, on ne sait comment , une fortune de Lettre à M. le maire de Paris, par M. Deroz,
plus de cinquante millions , dont une partie citoyen.
est bien réalisée aujourd'hui en espèces mon
noyées, l'ex-ministre-banquier vient encore de Il s'agit d'un Bureau de Sûreté, pour l'ex
nous prouver l'atrocité de son caractère et tirpation des bandits, des vagabonds, des gens
l'insolence de ses prétentions, en envoyant aux sans aveux, et autres malfaiteurs ; car prévenir
quatre-vingt-trois départemens et aux cinq le crime, est plus sage que de le punir. Il faut
cent cinquante-quatre districts , son mémoire interdire d'abord tous ces noms de guerre ,

contre les assignats-monnoie : c'est ainsi qu'en pris par des hommes à l'instar des filles pu
| partant il nous fait ses adieux. bliques ; tous ces noms d'emprunt , qui ne
Qu'on juge maintenant cet homme , dont le servent qu'à favoriser les désordres. C'est donc
| peuple Frençois s'étoit tant engoué. C... le masque Picard, Cochois , Bourguignon ,
Comtois , Champenois , Lorrain , Liégeois ,
Flamand, etc. qui cause la confusion des per
Anecdotes dignes d attention. sonnes, donne l'espèce de certitude de m'être
pas connu , et appelle ainsi l'impunité. S'il n'y
, , Tant qu'il n'y a eu que des hommes tués ou a plus de princes, de ducs , de marquis, de
blessés dans les parcs royaux de Versailles, de comtes, de barons , de vicomtes et de cheva
Fontainebleau et de Meudon, on n'a pas en liers, comment seroit-il permis à de simples
tendu la moindre plainte à la cour; mais aussi particuliers de porter des noms de province ?
tôt qu'on a appris qu'il y avoit eu des lapins de ce qui ne fait que donner le change lors des
tués ou d'estropiés, on a crié au meurtre , à recherches de police, et dépayser incessam
l'assassinat, à la violation des droits de l'homme ment la vérité ; ce masque imposteur, pris par
| º des propriétés. Cela s'entend. cette foule innombrable de domestiques et de
-
--
( 5oo )
gagne-deniers, est devenu le passeport journa liégeois, la chambre de Wetzlar, sollicitée par
lier du vice et du libertinage , etc. etc. l'évêque fugitif, insiste à la diète de Francfort
L'auteur donne les moyens les plus infaillibles pour son rétablissement ; la démission des
pour se procurer des renseignemens certains magistrats, et la nullité de la régence qui vient
sur tonte espèce d'individus arrivant dans la d'être établie ; que le régime despotique pré-.
capitale , et cela est d'autant plus important cédent soit absolument celui que Liége adopte;
nujourd'hui, que la tranquillité de Paris est liée qu'au préalable 12oo hommes des troupes des
à la constitution, parce que le parisien est de cercles occuperont la citadelle de la ville , en
venu en quelque sorte le gardien et le dépo présence de trois commissaires des cours direc
sitaire de la liberté nationale, et peut-être de toriales, mommés pour faire droit aux parties
celle de l'Europe entière. intéressées, en vertu du décret de la chambre
impériale. Mais les liégeois sont décidés à
Louviers.
s'enterrer plutôt sous les ruines de leur patrie
que de céder ; et il est à présumer que la fer
La garde nationale de cette ville, à la suite mentation qui se manifeste chez plusieurs petits
du service qu'elle a fait célébrer pour nos despotes allemands , donnera lieu de réfléchir
- frères d'armes , morts à Nanci par l'impru mûrement avant de pousser les Liégeois à la
dence de Bouillé , a fait distribuer deux mille dernière extrémité. Mayence s'est déja expli
quatre cents livres de pain aux pauvres. Toute | quée ouvertement, malgré le sabre des hussards.
la ville a montré en cette occasion le plus zélé La Misnie et la Saxe sont dans les plus vives
†º Le clergé même, et les frères de alarmes. On a tiré un cordon de 15,ooo hommes
a charité, se sont distingués à l'envi. On n'a dans le voisinage de Francfort, pour prévenir
· rien voulu recevoir à l'église pour les frais tout trouble pendant le couronnement de l'em
funéraires. V. pereur ; et , selon les nouvelles, la suite nous
amenera de grands évènemens : ils doivent sur
tout intéresser la France. V.
AFFAIRES POLITIQUES ÉTRANGÈRES.
D E FRA N c F o R T, le 26 septembre.
D E S T o c k H o L M, le 18 septembre. -

Ces jours-ci la diète s'est occupée de l'affaire


Il s'élève ici quelques nuages qui donnent de Liége : on n'y paroît guères disposé à favo
lieu de craindre que le roi n'ait trop précipité riser les prétentions des Liégeois ; car voici les
sa paix avec la Russie. Les paysans dévoués conditions qu'on voudroit leur prescrire.
à la personne du roi, sont puissamment solli 1°. Que 12oo hommes des troupes d'exécu
cités à seconder les vues des autres ordres de tion occuperont la citadelle de la ville. 2°. Que
l'état, pour rétablir le systême de gouvernement la démission des magistrats actuels, le rétablis
mixte qui avoit lieu à vant la dernière révo sement du régime de l'évêque, et en général la
lution. Si la Russie a renoncé à l'influence restitution complette de toutes choses sur le
directe qu'elle avoit de droit sur notre gouver pied autérieur à la révolution du 18 août 1789,
mement , elle n'a pas renoncé aux manœuvres auront lieu avant tout. 3°, Que des commis
secrètes par lesquelles elle espère abattre l'au saires des trois cours directoriales de Clèves, de
torité de la puissance royale , et déja on s'en Juliers et de Munster, se transporteront sur le
apperçoit ici, comme en Pologne. V. lieux pour être témoin de l'exécution fidelle de
D E W E s E L, le 23 septembre. ces conditions, et donner, d'après des connois
sances locales, leur avis sur la manière la plus
· Malgré les arrangemens qui ont été pris à facile de procéder à un arrangement définitif et
· Liége pour parvenir à une constitution qui as au redressement des griefs dont on s'occupera
surât les droits du prince-évêque et du peuple | ensuite. C...

On s'abonne à Paris , chez BUissoN, libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le pru
ſ§ les Auteurs des Annales Patriotiques. :
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres
Et chez tous les Libraires et IDirecteurs des Postes du oyaume et de l'Etranger.
Ilparoît tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv. pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv. po»
· · 5 mois, franc de port, par la poste, pour tont le Royaume L'abonnement ne commence que du prem, d'un noir
' : On s'abonne aussi, & la méme adresse, pour la BOUCHE DE FER, noyonnant 9 liv, pour 5 mois.
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
DE L A F R AN C E,
ET A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ,
- p - - e

| J O U R N A L L I B R E , par une Société d"Ecrivains Patriotes,


dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA, un des Auteurs.
' Ce sont des eufans et non des mercenaires qu'il faut à la patrie.

N°. C C C L X X. Du Jeudi 7 Octobre 179o.


AS S E M B L É E N AT I O N A L E. trepassé les voeux de tous les bailliages , et
notamment celui de ladite ville de Toulouse
Séance du 5 Octobre au soir. et de diverses villes de la provinGe, qui deman
doient la conservation de ce parlement.
Conne l'éternelle sagesse, en laissant arriver Le premier mouvement d'indignation qu'une
jasqu'à elle les voeux des mortels insensés , n'in telle déclamation devoit exciter, a été mitigé
terrompt point la marche des loix qu'elle a par ce froid sentiment de mépris qu'inspire
bientôt l'excès de la démence. M. Roberts
imposées à la nature, de même l'auguste As
semblée a entendu la pétition de quelques ci pierre, seul , a daigné relever quelques mots
tadins de Versailles , qui, sous prétexte de de l'arrêté blasphématoire ; et † son zèle
l'absence de la cour, demandent la résiliation patriotique , il a improuvé le ministre d'y avoir
, de leurs baux, et a passé à l'ordre du jour. . donné # suite en l'adressant au corps
, Un hommage intéressant a été présenté par législatif : l'Assemblée a renvoyé l'affaire au
M. Trouville. ingénieur françois. Il assure avoir comité des rapports.
fait la découverte d'une machine au moyen de On a ensuite décrété quelques articles du
laquelle, par le jeu réciproque de l'air et l'eau, projet de décret concernant les domaines na
tionaux. Nous les donnerons très-incessamment.
il promet soulever des lacs et des marais, et les
·transporter à des distances considérables , et
Séance du 6 Octobre.
·établir ainsi des canaux de navigation et di
rigation.
T,'Assemblée a accordé à M. Trouville les Sur la proposition de M. d'André, l'Assem
%
honneurs de la séance, et a renvoyé son tra blée a ordonné l'impression d'une adresse de
vail au comité de commerce et d'agriculture. la garde nationale de Metz, qui, en rendant
Au moment où l'on se livroit à la discus graces aux législateurs des témoignages de leur
estime, la plus douce de toutes f# récompen
sion des articles du projet de décret , présenté
lhier au soir par M. Chassey, au nom du co ses, s'engage de nouveau à sceller de son san
mité ecclésiastique, il est parvenu à M. le cette
la constitution
France qui va faire
et l'admiration de la leterre.
bonheur dé
• :
président une lettre du garde des sceaux , qui
a pour objet de communiquer à l'Assemblée , H est un club qui, en se parant du titre de
par ordre du roi, entr'autres renseignemens philantropique, ne s'épargne pas en intrigues
relatifs à la suppression de toutes les chambres pour tromper et soulever les peuples. Quelle
dés vacations, une adresse en forme d'arrêté philantropie ! M. d'André a mis sur le bureau
de la chambre des vacations du parlement de les pièces qui établissent sa dénonciation contre
:Toulouse, laquelle protestant contre tous les cette société ennemie. Il a ensuite fait part à
décrets de l Assemblée, attentatoires, y est-il . l'Assemblée des mouvemens qui, en cet ins
dit,riaux droits »acrés de la monarchie , et ' tant, agitent la ville de Marseille. Les sec
destructifs. des corps de magistrature , accuse tions et la commune, au mépris des décrets
-hautement l'Assemblée mationale, qu'elle s'obs- . rendus, ont destitué le général de la gardé
tiue à qualifier d états-généraux, d'avoir ou ·nationale. Le général est soutenr par quatre
37o
- - - - -
( 5o2 )
miflé personnes qui demandent sa réintégra de lA répartition, et que la disertssisrr g'nérale
tion. L'Assemblée a dé crété que, sur les trou auroit lien dès aujourd iiui.
bies de Marseille, le comite des rapports lui M. l'abbé..... et Vernier ont parlé en faveur
présenteroit incessamment un travail et ûn de l'impôt en nature : ils le representent comme
rojet de décret. -
plus favorable au pauvre, qui ne s'y refuse pas ;
On a renvoyé an comité d'aliénation uhe plus jnste à l'égard du riche , qºi parvient à
adresse de l'académie de peinture . qui repré i'éluder : plus sûr et plus indépendant de la
sentoit « que parmi les effets mobiliers des tyrannie fiscal . -

églises ; il se tronve une infinité de chef M. Dellay-d'Agier, au contraire, juge Tim


d'oeuvres qui seront perdus pout les arts , si pôt en natiire impraticable, assujetti au succès
on les laisse disperser dans le commerce par éventuel des récoltes, tandis qu'il faut à l'état
la voie de la vente », et qui demandoit qu'il un revenu fixe , inaccessib'e à une quantité de
fût nommé des commissaires pour faire la re productions , susceptible de toutes les sortes
cherche de ces morceaux précieux , y apposer d'inquisition , nuisible enfin et immoral , par
le sceau de l'Assemblée nationale, et les faire la multitude de procès dont il deviendroit la
transporter dans le Musaeum. SOll rCo.

Un pétition nouvelle de la caisse d'escompte Après le discours de M. Deſlay, ofi â demandé


a élevè de grands débats. Les administrateurs qu ia discussion fût f rm e : elle l'a été, et l c n
prierrt l'Assemblée nationale de leur permettre a ajourné à demain un aniendément dé M. d'An.
de mettre en émission trente millions en billets dré , lequel a demandé qu'il fût permis aux
cle deux et de trois cents livres, sans être forcés municipalités de percevoir leurs impositions efi
de payer à bureau ouvert. « La caisse d'escompte nature , à la charge de payer le trésor public
se proposant, disent-ils, de ne payer ainsi que en argent. G.
lorsque les sommes qui lui sont dues par le
oavernement lui auront été remboursées ».
· MM. Goupil, Regnault, M oreau ont trouvé Testament civique. Modéle d'in tableau
patriotique.
la pétition étrange au fonds et dans la forme,
mais enfin la qnestion a été ajournée. Heureux l'enfant qui vient de naître, et qui,
Le discours de M. Dubois, annoncé dès hier en ouvrant les yeux à la lumère, prononcé,
sur la matière de l'impôt, est venu à l'ordre du par l'organe de ses parrain ct marraine, le ser
jour. ll attaque de front le pian du comité , ment sacré de vivre et de mourir pour la patrie
dont il trouve les répartitions inexactes. Il de et la liberté ! Heureux les jeunes époux qui,
mande, au nom de ses comunettans , l'établis on formant les liens les plus tendres , renon
sement d'une caisse nationale. Je vous déclare, vellent ceux qu'ils ont contractés avec la grande
au nom de ma province , continuoit l'orateur , famille nationele ! Béni soit le citoyen respec
qu'clle ne payer pas ſ'impôt, si vous ne prenez table qui, dans l'instant même où la môrt va
pas les précautious nécessaires..... Ces mots, trancher le lil de ses jours , jette ses derniers
écha ppés d'une boucle aussi pure que celle de regards sur le livre de notre sainte constitution !
M. # Drancé, ont étonné et afiligé ses amis , Tel fût M. Reverdin, négociant à Rhodès , et
et l'ont fait rappeller à l'ordre et à la question membre de la commune de cette ville , mort
du moment. ſl s'est repris en harmonie , et, au mois de juillet dernier. Ce zélé patriote a
dans son résumé, il a voté pour ſ'impôt en na légué , par son testament, aux patrvres qui
ture payable au cinquième du produit net, sauf devoient accompagner son convoi, une somme
aux communautés à s'abonner en argent , et considérable , sous la condition qu'ils prête
avec la'faculté aux départémens d'affermer pour roient le serment civique sur son tombeau. Ce
fr6is ahs l'impôt en nature de chaque commu serment a été prêté entre les mains des amis de
nauté M. Dubois a été invité à publier sa pen la constitution de Rhodès. Quel spectacle ! il
sée par la voie de l'impression. étoit moins pompeux que celui des hommeurs
, · MM. Démeunier et Rœderer ont successive funèbres rendus à nos frères massaèrés à Narrci ;
mênt démontré la nécessité de donner très mais il étoit plus doux pour le cœur, plus coh
incessamment ume décision sur l'impôt public ; solant pour l'humanité. Ah ! si dans le même
et sur la proposition de M. d'André, il a été instant et dans le même temple on eût vu réunis
décidé que le comité présenteroit une série de un baptême et un mariage civiques, quel ta
questions sur la nature de l'impôt et les formes bleau pour des ames brûlantes de patriotisme ! '
( 5o5 )
ntais ce hasard n'ést point impossible ; on pèut et dit cîtoyºn , afin dé s'accoù rumer à ées
même le tracer sur la toile , en attendant la vérités éternelles , 1 o. ' que tous les homºzrites
réalité : et c'est toi, mon digne ami Bonniett, soht égaux en droits; 2° que les peuples sont
peintre de la nature et du sentiment , énnemi Aºs a'eritabiºs et mniques son ve, ains d'eat
des tyrans et des flatteurs, que j'invite à cet fºiémes , de lei rs opinions, de leurs propriètés,
ouvrage civique. Quitte un instant la paisible de lººr goūvéritéinent; 3°. qae l'insurréetion
ehaumière où ta vertu t'a relégné , ou plutôt confré lés tyran s est lé plus saint des deeoirs ;
ne la quitte pas ; et là , broyant les couleurs et 4°. 7hé lu publicité est la sauve-gardé de
, de ton pinceau dans celle du patriotisme phi peuplé êt l'ef)%oi éles aristocrates. C...
losophique, dont tu es pénétré dès ta nais
sahce, représente-nous les fonds de baptême,
l'autel et le tombeau, comme les trois monu Extrait d'une lettre a'e Châlons-sur-Mazrhé.
mens du serment sacré des François, comme
les trois époques de notre gloire et de notre , La municipalité de Châlons - sur - Marne ,
régénération futurs. N'oublie pas la pompe d'après une lettre écrite de Limoges, qui l'ins
funèbre des infortunés patriotes qui ont péri trnisoit du malheureux évènem nt arrivé dans
à Nanci; mais qu'eHe soit tracée dans l'éloigne cette villé, s'est ernpressé de recourir à la géné
ment , et couverte d'un nuage enflamrmé, pour rosité des citoyens et de faire une quête gé ,
signifier la foudre qui gronde sur la tête des nérale. Puisse un tel exemple d'hurnanité être
vrais coupables. CARRA. suivi par tontes les munipalités de l'empire, et
prouver à l' Europe entière que notre consti
Extrait d' une lettre de Lisieux.
tution nous ayant rendu tous frères, nous
voulons professer efhcacement les devoirs de la
fraternité ! -

Anecdote véritable.
E. S. P. fusiller dé la garde natiohale
Les paroissiens d'Asnières , village situé à · châlonoise. ' - |

trois lieues nord de Lisieux, firent refondre ,


· le mois de septembre dernier, une de leurs
cloches, et la firent bénir avec les cérémo Angers.
nies d'usage. Un des officiers municipaux , et
madarné Féret, épouse du rnaire , lui donnè L'université de cette ville a fait remettre un
'rent les norns de Marie-Judith-Esther : Marie , mémoire à l'Assemblée nationale , par lequel
pour qu'elle fût sous la protection de la Sainte elle demande que la langue françoise soit subs
Vierge ;Judith, parce que cette fémmé coupa tuée à la latine dans les colléges, et que l'on
la tête à Holopherne, 1'exécuteur des ordres sorte enfin de la poussière et du fatras où
d'un tyrân ; Ésther, parce que cette princesse l'instruction publique est plongée depuis tant
·fit pendré Aman, qui étoit un impudent aris de siècles. Le pédantisme ne verra pas de bon
tocraté. -
oeil cette pétition ; mais l'université d'Angers
croit qu'il est bien temps de revenir au bon
sens et à la raison ; elle demande sur-tout que
Aristocratie Suisse. les thèses de droit soient soutenues en langré
'Ofi nöus dénonce un certain M. Réif, mem françoise. - Il y a plus de patriotisme dans
bre du conseil de Fribourg ; commé tenant cette université que dans celle de Paris, q
lés propos les plus indécens contré la France, fait encore soutenir des thèses sur les fiefs, sur
et menaçant du cachot quiconque ne pense le droit canon , etc , comme si ces fiefs et ce
· pas comme lui. Nous observerons à M. Réif droit étoient encore de ce monde et pouvoient
ue cette conduite est d'autant plus imprtr y ressusciter. C....
ente , que par là il se déclare l'ennemi des
1droits de l'Hommé et des natiohs ;t et que dans
la révolution qui comrmence ( graces à la pro Réponse au Nº. 29 de l'Observateur.
vidence ) à prendre couleur dans les Treize
Cantons,. il pourroit bien s en repentir. Nous Les questions faites par M. l'Observateur
Iûi conseillons donc très amicafèment de con dans son Nº. 29, sur l'intérêt politique du cabi
· cèntrer davantage son aristocratie, et de lire met de Berlin, sont plutôt d'un bon patriote
matin etsoir la déclaration des droîts de l'homme que d'un bon politique.Je ne me permettrai
( 5o4 )
qu'un mot sur un roi avide de la gloire, d'être présent la conduite du roi de Prusse est une
non le conquérant , mais le pacificateur de preuve manifeste qu'il voit bien ses intérêts ;
l'Europe , et qui , loin de vouloir envahir les car aucune cour de l'Europe ne s'est conduite
possessions des autres , dépense ses trésors pour avec plus de sagesse et de magnanimité que la
soutenir les opprimés et leur faire restituer cc cour de Berlin , dans la s tuation présente.
qu'on leur a usurpé : car il me semble que la Mais une preuve bien réclle que Frédéric
conduite de Frédéric-Guillaume est mesurée Guillaume voit avec plaisir s'élever l'édifice ma
avec le compas de la justice. Joseph II a déclaré jestueux de la mouvelle constitution françoise,
sans aucune raison la guerre à la Porte ; la c'est que son ministre ne l'a troublée encore
Prusse a fait rendre à Léopold des conquêtes par aucune réclamation , ni en faveur de son
injustes; les Turcs avoient déclaré la guerre à la beau-père le landgrave de Hesse-d'Armstadt,
Russie pour des raisons plausibles, si non légi de tous les princes de l'Empire le plus lézé par
times. Il semble que Frédéric-Guillaume pese l'abolition des droits féodaux , ni comme chef
les raisons des deux puissances dans la balance de la ligue germanique. . Que de prétexte ,
de l'équité et de la justice, ea leur prescrivant néanmoins, si ce roi étoit l'ennemi de la révo
les conditions de la paix, lution ! Je suis même persuadé que si le comité
Le roi de Prusse a protégé les Liégeois contre diplomatique de l'Assemblée nationale deman
, évêque , sans
I'oppression de leur imbécille blesser doit la médiation du roi de Prusse pour un
abuser de son pouvoir , et sans les loix
accommodement amiable avec les pr'nces du
de l'empire; mais peut-il soutenir senl les Bel cercle, ce monarque s'y prêteroit facilement :
ges, lorsque les puissances garantes de la cons mais ce u'est pas là ce que veulent les noirs , les
titution belgique , par †† d Utrecht ( la bruns, le comité autrichien, ni le club de 1789,
France , l'Angleterre et la ollande ) paroissent parce que cela mettroit un obstacle invincible
les abandonner au hasard des évènemens ? et aux intrigues des contre-révolutionaires.
ne diroit-on pas qu'il seroit le despote de la - P. d'A.
liberté, si seul il défendoit celle des provinces
belgiques ? Car, pour craindre ume révolution
dans ses états , il faudroit pour cela que son Tableau constitutionel, chronologique et ana
peuple fût mécontent ou malheureux : on peut litique des séances les plus importanres de
consulter tous ceux qui ont voyagé en Prusse , l'Assemblée nationale , depuis le 5 mai
tous diront qu'ils ont trouvé le contraire. ' octobre suivant. Premier
1789 jusqu'au 15
semestre. Se vend à Paris chez Desenne,
Quels sont les véritables intérêts du roi de
Prusse , dites - vous ? les voici : conserver les au Palais - Royal , ou chez l'auteur , rtve
conquêtes faites par son prédécesseur : affoiblir Sainte - Marguerite, fauxbourg Saine-Ger
les † cours impériales : s'opposer à leurs
main , nº. 57. Prix , 1 liv. 1o sols.
vues ambitieuses ; fortifier la ligue germanique Ce tableau , dont la carte peut avoir deux
dont il est le cluef, et avoir des alliances par pieds et demi de long sur deux pieds de large,
lesquelles il puisse maintenir la balance de nous a paru très - bien exécuté. On peut le
l'Europe. Il doit donc voir avec satisfaction placer dans des corps - de - garde , des anti
s'établir le nouvel ordre de choses en France ; chambres, des bibliothèques, des salles de col
persuadé sans doute que ce puissant empire, léges, des bureaux de municipalités, et des
autrefois un antre d intrigues et d intrigans écoles de campagne, pour avoir sans cesse sous
que la maison d'Autriche faisoit pirouºtter à
les yeux et dans la mémoire ces fameuses
son. gré, deviendra sinon un allié utile , au séances , qui ont posé les premiers fondemens
moins un voisin tranquille ; et certes , sans la de notre sainte constitution, et les bases du
France, la maison d'Autriche , mi la ltussie ne droit souverain des nations et de la liberté uni
seroient plus à craindre pour lui ; et jusqu'à verselle. C.....

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· D E L A F R A N C E,
ET A F FA I R £ S Po L IT I QU E s D E L' E U R O P E ;
J o L R NA L I B R E , par une Société d' Écrivains Patriotes,
L
- dirigé par M. MERcI ER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
Le patriotisme est une passion élevée et sublime et qui a sa fièvre ;
Caton en mourut. YoUNG.

t -

- ·No. C C C L X X I. Du Vendredi 8 Octobre 179o.


, Ass E M B L É E NAT I O N A L E. distraire de la masse des biens nationaux ceux
possédés en France par les puissances étran
Séance du 6 Octobre au soir. gères. • . · . - -

, M. Destourmal demandoit l'ajournement de


Lss soldats du régiment d'Artois ont fait don l'article, ces étrangers ne pouvant, disoit-il,
d'un jour de leur paie pour les veuves et en être envisagés que comme souverains ou comme
fans des martyrs de la loi, immolés à Nanci. Jſeudataires. Cette position, qui n'est pas très
L'assemblée nationale, qui est informée de intelligible , a été combattue par M. Merlin,
ce fait par une lettre de M. de Bouillé , ap qui a démontré que tout étranger possédant
jlaudit vivement à cette noble et touchante biens en France ne pouvoit être considéré que
ibéralité. - -
-
- comme particulier.
· : Le comité des recherches a rendu compte . Le second article-propose de confier aux
de nouveaux délits commis pour arrêter la # #rectoires des assemblées administratives la
circulation sur le canal de Languedoc : on régie des forêts nationales ; et le principe en
craint que les efforts réunis de la garde na est sensible , c'est que les biens de la nation
tionale et du régiment de Noailles , appellé doivent être administrés par des hommes que
ar l'administration, ne puissent suffire contre la nation aura choisis. M. de Vismes demandoit
† efforts des malfaiteurs. L'Assemblée a adopté #° cette régie fût continuée dans les mains
le décret proposé par son comité. - - -
e l'administration des domaines , déja toute
L'Assemblée nationale, après avoir entendu instruite et en état de surveiller à moins de
le rapport de son comité des recherches , ajou frais, principe
par luiLel'avis constitutionnel a prévalu, et
du comité. • .

tant aux dispositions de ses précédens décrets


, sur la libre circulation des grains, décrète , | Séance du 7 Octobre.
r°. « que les tribunaux de Béziers, Carcas
sonne, Narbonne et Castelnaudary, sont pro · Les faits dénoncés hier sur l'effervescerce
visoirement autorisés à poursuivre et à juger qui règne à Marseille ont été révoqués en doute
én dernier ressort les coupables des excès com par M. Castelanette , mais affirmés de nouveau
mis sur le canal de Languedoc ; 2°. que l'in par M. d'André. L'Assemblée, qui attend le
demnité due pour raison de ces dégâts , sera compte à rendre par son comité des rapports,
prise sur les biens des coupables, et subsi a passé à l'ordre du jour. . - .

diairement sur ceux des communes, qui, aux · Tout étant terminé par rapport aux élections
termes des décrets de l'Assemblée nationale, · de la nouvelle municipalité de Paris, M. Dé
étoient tenus de s'y opposer ». ' · · meunier, au nom du comité de constitution ,
* On a relu et décrété nombre d'articles du a proposé un projet d'ordre pour la prestation -
décret sur la désignation des biens nationaux · de serment qui doit avoir lieu le samedi
à mettre en vente ' , ' , ' * , töbre. En cônséquence, l'Assemblée §
-

* Il est deux'de ces articles"qui ont éprouvé qüe, pour cette fois seulement, la nouvelts.nu
üne longue et épineuse discussion. : º nicipalité prêteroit , sur le péron de l'hôtèl de
· Le premier, concernant la proposition de | viHe, en présence des motables et # présidens
71
( 5o6 )
des 48 sections, le serment ordonné par l'arti t-elle répartie par égalité proportionnelle entre
cle III du titre IV du décret sur l'organisation | toutes les propriétés, en raison de leur revenu .
de la municipalité de Paris , entre les mains de met ou valeur locative ?
la municipalité provisoire, qui en dressera pro ll a déja été présenté , a dit M. Delley , et
cès-verba !. l' Assemblée n'a pas paru éloignée d'adopter un
Ii a été cnsuite rendu deux décrets sur la projet de décret , portant que la contribution
voierie ou alignement des rues et chemins pu foncière doit être établie sur le revenu net du
blics. capital foncier , déduction faite des frais de
L'ordre du jour s'est replacé sur la grande culture, et de tous moyens industriels extraor
question du mode de la contribution foncière : dinaires.
Sera-t-elle en nature ou argent ? Imposer l'industrie des cultivateurs ce seroit
M. Bouche, et après lui M. Sinetti, réclament les décourager, leur dire d'abandonner un
le mode de l'imposition en nature , qu ils disent champ que le travail de leurs mains auroit pu
·être plus à l abri des menées de l'1iitrigue qui rendre fertile. -

favorise le riche et opprime le pauvre. M. Delley a ajouté à cette réſlexion beauco


« C'est précisément pour le pauvre que je sti d'autres observations qui annoncent de grandes
pule, a dit M. Goupil , en me déclarant pour connoissances dans l'agriculture. •
T'impôt en argent. Je vois l impôt en nature M. Rœderer parlant ensuite , a adpoté l'opi
frapper les campagnes de stérilité, je vois re nion de M. Delley , en ce qu'il n'assied l'impôt
paroître sous son nom ces vexations meurtrie que sur le produit net et après la déduction des
res, la dime ecclésiastique et la dîme inféodée, frais de culture ; mais il trouve que l'exemption
dont vos décrets avoient délivré l agriculture ». réclamée en faveur de l'industrie , déroberoit
Les frais de fermage emporteroient le tiers peut être pour plusieurs vingtaines d'années ,
ou le quart de la subsistance du pauvre , au nombre d'héritages à l'obligation commune des
delà de sa contribution personnelle. Les com contributions.
munautés, ajoutoit M. Goupil de Préfeln, se Le décret suivant a été rendu sur la rédac
roient obligées de supporter les bénéfices du tion de M. Roederer.
fermier, qui ne se chargeroit jamais de sem 1 La contribution sera répartie sur toutes les
blables entreprises sans l'assurance d'un profit propriétés foncières sans exceptions, autres .
considérable. que celles qui seront déterminées pour l'in
Enfin , que devient cette uniformité indis térêt de l'agriculture. -

pensable dans un grand état, pour que la per Elle sera répartie par égalité proportionnelle
ception n'y éprouve aucun retard ? entre les propriétés, en raison de leur revenu
Et M. Goupil a conclu qu'il n'y avoit lieu à net, comme il sera dit ci-après. G.
délibérer sur l'amendement de M. de Crancé ;
ce qui a été prononcé par une majorité très Décrets sur la vente des biens nationaux.
déclarée, et la question principale , mise aux
voix, il a été décrété avec la même pluralité Art. I°r. « L'Assemblée nationale décrète
« que l'impôt sera perçu en argent, et non en qu'elle entend par biens nationaux , 1°. tous
Ilature ». - les biens des domaines de la couronne ; 2°.
La contribution sera-t-elle d'une somme fixe tous les biens des apanages : 3°. tous les biens
et déterminée ? Telle est la seconde question du clergé et des séminaires diocésains. Les.
u'a présenté M. de la Rochefoucault au mom 4° , 5° , 6° et 7° dispositions relatives aux biens
† comité d'imposition. des fabriques, des fondations religieuses, hô
M. Duport a soutenu l'affirmative ; et après ' pitaux , maisons d'éducations et ordres mili
avoir entendu quelques débats qui s'écartoient taires , ont été ajournées.
du vrai point de la discussion, l'Assemblée a II. L'Assemblée déclare qu'elle a entendu.
décrété « que la quotité de l'impôt seroit d'une que tous lesdits biens seroient vendus dès à
somme fixe et déterminée ». présent; et, en attendant, qu'ils seroient ad
Troisième question. La contribution sera ministrés par les corps administratifs, sous les
t-elle répartie sur toutes les propriétés fon exceptions et les § ci-après.
cières sans exception ?Cette question est ajour III. Ne seront † vendus les biens servant
mée , d'â près les observations de MM. Delley, de dotation aux chapelles desservies dans l'en-'
Destòürmel et Foucault. ceinte des maisons particulières, par un cha t

Qãatrième question. La contribution sera pelain ou desservant à la seule disposition du º

-
- ( 5o7 )
propriétaire, ni les biens servant de dotation , IX, Seront réservés, pour céux des établissé.
aux fondations faites pour subvenir à l'éduca : mens mentionnés dans le précédent article, les
tion des parens des fondateurs , qui ont été bâtimens, jardin et enclos qui sont à leur usage.
conservés par les articles 23 et 26 du décret X: Les biens des séminaires diocésains seront
du 12 juillet dernier,, sur la constitution civile . vendus dès-à-présent ; en cas qu'ils ne le soient
du clergé. Ces biens retourneront aux héritiers pas au premier février I79I , à celte époque
ou représentans des fondateurs,, quand les l'administration en sera conférée aux adminis
fondations cesseront d'avoir lieu , et ils seront , trateurs de département et de district, et dès
administrés comme par le passé. . -
lors commenceront à avoir lieu les traitemens
IV. Sont et demeurent exceptés de la vente en argent des vicaires supérieurs et des vicaires
les châteaux, maisons, domaines et bois qui directeurs des séminaires, sur le pied qui sera
seront réservés au roi par, les décrets de l'As incessamment fixé.
semblée nationale et les assemblées administra XI. Les ecclésiastiques, les religieux men
tives, ni les municipalités ne pourront, à cet ' tionnés dans les articles VI, VII, VIII et lx
égard , exercer aucun acte d'administration. ci-dessus, rendront leurs comptes de régie de
V. Sont et demeurent , quant à présent , la présente année le premier janvier 1791, au
exceptés de la vente les bois et forêts , dont directoire de district de leur établissement,
la conservation a été arrêtée par le décret du : pour , sur son avis , être appurés par le direc
2 août dernier. Les assemblées administratives · toire de département. -
" !)'

et les municipalités s'abstiendront de tous actes XII. Les fondations établies dans les églises
d'administration , à l'égard des bois et forêts paroissiales, conservées provisoirement par l'ar
qui doivent être conservés , et de ceux qui ticle XXV du décret du 14 juillet dernier, sur
doivent être vendus , ainsi qu'à l'égard des les constitutions civiles du clergé , et de tous
biens confiés à la régie des domaines et bois établissemens d'étude ou de retraits destinés à
actuellement subsistante, jusqu'à ce qu'il ait , l'enseignement public, ensemble les biens des
été statué par l'Assemblée sur le régime de hôpitaux , maisons de charité et de tous autres
tous ces objets , d'après le rapport qui doit lui établissemens destinés au soulagement des pau
être fait par son comité des domaines. Vres ,, continueront d'être administrés, commre
VI.Au moyen des dispositions de l'article III · ils le sont en ce moment, lors même qu'ils le
du titre II du décret sur les ordres religieux, seroient par les municipalités, qni auroient cru
qui ordonne qu'il sera tenu compte aux reli devoir se charger de ces régies, en vertu de
gieuses, vouées par leur institut, et actuelle l'article L du décret du 14 décembre dernier,
ment employées à l'enseignement public et au , concernant les municipalités, jusqu'à ce qu'il
soulagement dés pauvres, de la totalité de leurs en ait été autrement ordonné. » . , , ,
revenus, jusqu'à ce qu'il en soit autrement or ( La suite demain. )
donné ; les biens par elles possédés seront ad
ministrés, à compter dn premier janvier 1791 ,
par les administrateurs de département, et dès P A R I S.
cette époque, il leur sera tenu compte en ar
gent de leur revenu. Une lettre de Stenai nous apprenoit, il y a
VII. Les biens des religieuses, vouées à l'en quelques jours, que les Brabançons étoient
retournés contre les Autrichiens. Voici le bul
seignement public, pourront même être ,vendus
dès-à-présent. Quant à ceux des religieuses, letin que le congrès a publié sur cette seconde
destinées au soulagement des pauvres , ils sont affaire, qui a eu lieu le 28 septembre, selon
compris dans l'ajournement ci-devant prononcé. le détail envoyé par le général de Koehler :
VIII. Sont aussi compris dans ledit ajourne « Résolu d'attaquer et de détruire les bat
ment les biens possédés par les religieux voués teries autrichiennes de la cense d'Ordenne, le
à l'enseignement public et au soulagement des poste le plus fortifié le long de la Meuse , et
pauvres, ainsi que ceux des congrégations sé auquel on travailloit depuis trois mois, je fis ce
culières. Néanmoins, au moyen des pensions matin 28 septembre passer l'eau à un déta
accordées auxdits religieux , ils cesseront de les chement de l'armée , composé du régiment de
administrer au premier janvier 1791 , et dès Namur, n°. 1 ; de celui de Westflandres, n°. 4 ;
lors les administrateurs de département et de avec les Canaries, les chasseurs de Lorangeois,
district en prendront l'administration, et dès les dragons de Flandres.Ces troupes ont franchi,
lors lesdites pensions continueront à courir. avec une intrépidité sans exemple, cinq rangées
( 5o8 )
de chevaux de frize, et sont montées repoussant en présence de la bourgeoisie assemblée.Après
l'ennemi de poste en poste , sous le feu de cinq avoir remercié la nation suédoise du zèle et du
batteries qui croisoient sur le terrein où mos courage qu'elle a montrés dans la guerre qui
gens devoient monter à l'attaque. Ils ont : em vient de finir par une victoire des plus glo
orté d'emblée les différens postes, pris 3 cort rieuses , le roi annonce qu'il va faire élever,
§ 2 canons de 12 et un obtisier , que sur la part qui lui revient des prises faites sur
les ennemis n'ont pas eu le temps d'emmener l'ennemi, un obélisque où sera consacré l'hom
dans leur fuite précipitée. Ne pouvant faire mage de sa vive reconnoissance et de son dé
passer ces pièces sur des roches escarpées , on vouement sans réserve au bonheur de la na tion. V.
les a les unes enclouées , les autres'brisées, et - l" ,
- - -

l'on s'est retiré dans le meilleur ordre ». V .


D E V 1 E N N E, le 22 septembre.
- -

·· · · · · ·
Le roi et la reine doivent partir demain pour
AFFAIRES PoLITIQUES ETRANGERES. se rendre à Francfort. Le 24 ils seront suivis
D E L o N D R E s, le 2 octobre. de leurs majestés siciliennes , des archiducs
, ,! !! " François, Ferdinand , et de leurs épouses. M.
- On commence à revenir ici de l'animosité de Lesbach doit se rendre de la part du roi à
que le rapport du capitaine Macdouald avoit Nordlingen, pour concerter avec des députés
produit in effet, qu'avoit-il besoin de se jet du cercle de Souabe le passage des troupes qui
ter dans une flotte espagnole , au lieu de suivre vont passer dans les Pays-Bas. V.
sa route et d'arriver en Angleterre avec les
autres vaisseaux qui l'accompagnoient. Nos D E R o M E , le 18 septembre.
ministres, un peu trop prompts à croire le
traitement atroce qu'il dit avoir reçu de la La conduite que le cardinal de Bernis a tenue
part des espagnols , avoient cependant profité ici envers la plupart des émigrans françois, a
étrangement surpris , quoiqu'on 'ait gardé le
de son récit pour porter le peuple à la guerre :
nnais 34 mille livres sterlings qu'il cn coûte silence à cet ègard; mais on n'en a pas moins
tous les jours à la nation pour faire allér et éte indigné, On l'est encore plus de la bassesse
avec laquelle il semble faire sa cour aux favoris
venir d'un port à l'autre des ſlottes redouta
bles, , ont donné lieu de réfléchir sur cette de l'ancien régime , et qui ont été si bien ac
charge énorme qui se fait déja semtir. Si les cueillis ici , quoiqu'on n'ignore pas la conduite
ministres veulent envahir le Pérou , 'dit le plus que scandaleuse que ces personnes ont
ténue en l'rance.
peuple, que n'y va-t-on sur le champ : s'ils - -

sont engagés ( dans un complot avec les mi Nous m'avons pas appris avec moins de sur
nistres de France , pourquoi ne pas découvrir prise les traitemens iniiumains qu'ont éprouvés
enfin le but de leurs énormes préparatifs ? Pour plusieurs François , obligés de se retirer lors
quoi attendre que l'Assemblée nationale de qu'ils ont cru trouver au moins une protectiou
France ait consommé son ouvrage , et avoir à momentanée chez quelques consuls de leur na
à lutter contre des forces capables de nous tion. Ces agens de France , dévoués aux mi
écraser ? V. · · , · nistres, se sont comportés dans leurs différens
- - - - - - - - • - - . " | |
départemens d'italie comme de vrais Canni
, ,t D E ST o C k H o L M , le 2o soptembre.
1 :" . | ;
ba'es envers des compatriotes qui pouvoient au
- • • • • - • - - - • -
moins réclamer les devoirs de l'humanité. Mais
Le 3o août dernier , le roi a prononcé à l'înfluence pestilentielle de leur , cour a taré
l'hôtel-de-ville un discours des plus aſfectueux, tous les coeurs qui y sont attachés. V.
, On s'abonne à Paris , chez BUIssoN , libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques. l

Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaurne et de l'Etranger.- , 1 - . .. ºi !


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5 mois, franc de port, par la poste, pour tout le Royaune L'abonnement ne commence que du prem. d'un meik
. On s'abonne aussi, à la méme adresse, pour la BOUCHE DE FER, moyennant 9 liv. pour 3 neit.
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
I) E L A F R A N C E ,

· ET A F FA I R ES P O L I T I QU E S DE L' E U R o P E,
/° , , '

J O U R N A L L I B R E , par une Société dº Ecrivains Patriotes ,


, dirigé par M. MERcI ER , et par M. CARRA , un des Auteurs. | T
»

C'e3t en respectant le citoyen qu'on l'engagera à se respectcr lui-même ,


et qu'on le rendra capable de grandes choses. BURLAMAQUI.

No. C C C L X X I I. Du Samedi 9 Octobre 179o.


A S S E M B L É E N AT I O N A L E. sant de mille juges , ont troublé le ton de sa
voix et la suite de son discours. ll se croit et
Séance du 7 octobre au soir. se dit innoceut, et M. le président lui a promis
C,r une douce consolation pour l'homme justice , mais avec ce langage qui n'annonce
pas faveur. -

qui souffre, d'appercevoir une puissance su D'après un rapport fait par M. Malouet, au
périeure à celle qui le fait souffrir. En ce mo non du comité de marine, l'Assemblée natios
ment tous ceux qui ont à se plaindre de l'an nale décrète , 1°. « que tous ouvrages de répa
cien régime, et ils ne sont pas en petit nombre, rations et entretiens exécutés dans les arse
tournent les yeux vers la nation assemblée, et maux de marine , seront désormais faits à la
en lui montrant leurs plaies, ils se croient pres jonrmée. - - , , I . \ -

que guéris, Un M. de Noé, maréchal-de-camp, - Sbcondement, la main-d'oeuvre des ouvrages


ans une adresse lue à l'ouverture de la séance, neufs continuera d'être adjugée à prix faits et
º*pose une série de vexations ministérielles sera donnée de préférence à condition aux
dont il demande justice. . ouvriers divisés par section. »

n projet de décret, présenté par M. Chas Voici un autre décret rendu sur l'avis du
ºy , a été adopté sans objection. - - comité de commerce et d'agriculture.
- ºToutes les ventes qui auront pu être faites - « L'Assemblée nationale, après avoir entendu
$º justice ou autrement, des biens du clergé , le rapport qui a été fait au nom de son comité
des fabriques, des établissemens d'enseigne
d'agriculture et de commerce , de la propo :
"ºt , de charité ou de tous autres établis sition du sieur Poupart, artiste, demeurant à
Semens publics, depuis la publication du dé Paris, de donner à la nation le moyen d'avoir

§
2 novembre 1789, sont déclarées nulles
non-avenues , sauf aux acquéreurs
des poinçoins qu'on ne peut contrefaire , pour
la marque des matières d'or et d'argent ( les
et § ºur recours contre les administrateurs quels sont applicables au papier-monnoie, aux
som§ res , vendeurs pour la restitution des effets de commerce , et autres monnoies ),
à † † eux payées. Défenses sont faites moyennant une récompénse de 2oojooo livres,
p§ ministrateurs de vendre , et à toutes qui ne sera payée que lorsque la vérité sera
justice † quelconques, de faire vendre en reconnue , et la découverte constatée par des
Omma llCun desdits biens, à peine de dépens, commissaires de chaque comité , et par quatre
qu'il gesetx intérêts, ou telle autre punition commissaires de l'académie des sciences, nom
- "PPartiendra D)« - -

més à cet effet par lo roi , lesquels manifes


Seau †oºingº y commandant · du vais teront leurs opinions sur l'objet dont il s'agit ;
liſié des O72ard, a paru a la barre, et a jus et s'il résulte de leur manifestation que la dé
m§ºes qui lui ont conféré le com couverte du sieur Poupart est bonne, il sera
l ºt de ce vaisseau , au lieu de M. de pris les moyens nécessaires pour lui assurer,
- aººusation à
ère. Le - sentiment pénible , d'une en donnant son projet et toutes les preuves ,
ltude de la repousscr, peut-être le peu d'ha une récompense convenable ». #

parole, peut-être . l'aspect impos , : Les articles suivans, proposés par le comité
372
( 51o j -

d'aliénation, M. Merlin, rapporteur, ont été unit son vœu à cette pétition , et l'Assemblée
décrétés : nationale l'a décrété ainsi.
Art. iV. « L'Assemblée nationale déclare au Au nom du comité de constitution, M. Thou
surplus que , dans la disposition de l'art. IX ret a proposé, et il a été décrété , qu'eu égard
du titre premier du décret du 14 mai dernier, à la grande population de la ville de Rouen, le
qui défend aux acquéreurs d'expulser les fer tribunal qui y sera établi, seroit composé de
miers ou locataires, ne sont compris que les six juges ; qu'il y auroit en outre , 1°. huit
baux dont les premiers font valoir par eux juges de paix, dont quatre pour l'intérieur de
mêmes ou par des colons partiaires les biens la ville .. et 4 pour les fauxbourgs, y compris
qui en sont l objet ; en conséquence , sont et l'isle d'Amour.
demeurent résiliés , sauf les indemnités ci-après. 2°. Qu'il y aura deux juges de paix dan;
Toutes les formes ou admodiations des biens chncune des villes de Dieppe et du Havre.
mationanx qui , m'étant pas exploités ni occu 5°. Qu'il sera établi un tribunal de com
pés par leurs preneurs ou leurs colons par merce à Rouen , à Dieppe et au Havre.
tiaires , n'ont pas été par eux sous-loués par On se rappellera que la caisse d'escompte
baux passés par forme authentique antérieu a déja présenté une pétition à l'effet d'être
arement au 2 novembre 1789 , ou suivis de autorisée à faire une émission de nouveaux
prises de possessions avant ces époques. billets pour valeur de 3o millions, sans être
V. Il sera néanmoins payé aux preneurs des tenue de payer à bureau ouvert ; cette pétition
dites fermes ou admodiations générales, pnr les a reparu aujourd'hui, étayée par le comité des
receveurs des districts et chers-lieux du bémé , finances; et la caisse d'escompte assure qu'elle
fice ou établissemens publics dont dépendoient | fait cette demande à la sollicitation des négo
ci-devant les biens à eux affermés, une indem ' cians de Paris, et particulièrement de ceux de
nité consistant dans les huitièmes des fermages la rue Saint-Denis.
restant à courir. Le paiement ne pourra être Ce dernier fait a été dénié par M. Germain,
fait que sur les mandats des directoires de dis membre de l'Assemblée nationale, et négociant
tricts, visés par les directoires de département; de la-rue Saint-Denis. ll a pensé que les ac
et il sera divisé, pour ne pas grever la nation tionnaires n'étoient animés à la demande que
à la fois , en autant de termes d'une année par leur intérêt individuel : l'intérêt du com
chacun, que lesdits preneurs auroient d'années merce de Paris , a-t-il ajouté, n'est pas d'avoir
à jouir si leurs baux subsistoient, et cela sans des billets de caisse, inais d'obtenir prompte
autres indemnités. rnent de petits assignats, au moyen desquels
| V]. Sera au surplus ladite indemnité affectée, on peut se procurer de grosses sommes, tandis
par privilége, au remboursement des ots-de qu'avec de gros assignats on ne peut en avoir de
vin qu'ils justifieront avoir payés aux fermiers petites, et je demande la question préalable sur
ou admodiateurs généraux, les preneurs de ces la pétition.
baux postérieurs an 2 novembre 1789, lesquels La caisse d'escompte , a ajouté M. Camus,
pourront former à cet effet toutes oppositions est parfaitement la maitresse de faire des billets
enlre les mains des receveurs de districts ». pour ses affaires, comme toutes les compagnies
commerçantes, comme tous les citoyens; mais
Séance du 8 Octobre, je pense que l' Assemblée ne doit pas s'en méler,
et encore moins autoriser la caisse d'escompte
On avoit calomnié la ville d'Aix, en répan à reculer ses paiemens à bureau ouvert.
dant que, superstitieusement attachée à son Quelques opinans se sont encore fait enten
anciemme judicature, elle apporteroit de la ré dre, après quoi le décret suivant a été rendu :
sistance à l'organisation du mouvel ordre judi « L'Assemblée nationale lève les défenses
ciaire. Une lettre des municipaux de cette faites à la caisse d'escompte de rnettre de nou
ville annonce, que le 3o septembre dernier , veaux billets en circulntion, mais sous la con
l'apposition des scellés a été faite sur les greffes dition qu'ils seront d'ume autre forme que ceux
du parlement avec toute la tranquillité desi qui somt actuellement en émission ; déclare au
rable. - -

surplus qu'il n'y a lieu à délibérer sur la pétition


A cette lettne étoit jointe une supplique des de la caisse d'escompte ».
huissiers, qui demandent qu'il leur soit per Une lettre de la municipalité provisoire de
mis d'exercer leur ministère en exécution des Paris porte des représentations sur une dispo-'
arrêts puéeédemment rendus. La municipalité | sition du décret rendu hier, relativement à la
( 51 I )
solemnité de la prestation de serment. M. Dé «ret est rendu conºme le proposoit le comité :
meunier, qui avoit fait rendre le décret, a ex - Art. 1er. « L'Assemblée nationale décrète ce
osé les motifs du comité de constitution , et qu1 suit :
#§ en les approuvant, a passé à l'ordre 1°. I.es nouveaux assignats , créés par le
du jour. -
décret du 29 septembre dernier , seront de
C'étoit le rapport sur le remplacement de la 2ooo livres, de 1ooo , 5oo, 1oo, 9o , 8o, 7o ,
· gabelle. M. Riquetti a réclamé comme plus 6o et 5o livres , et non au-dessous, -

instante la question des assignats. Le comité | - 2°. La division en sera faite , savoir : 2oo
des finances la tenoit prête , M. de Montes millions de 2ooo liv., 44o, ooo de 5o liv. ,
juiou a paru à la tribune, et a proposé le 4oo.ooo de Ioo liv., 4oo,ooo de 9o liv,, 4oo, ooo
§ suivant, qui n'a point essuyé d'objections. de So liv. , et ainsi de suite jusqu'à 5oo liv. ,
Art. Ier. « L intérêt des 4oo millions d'assi formant un tout de 3oo.ooo, 4oo.ooo billets
gnats-monnoie, créé par le décret des 16 et qui forment une série de 8oo millions.
17 avril dernier, cessera le 16 du présent mois, 3°. Les assignats de 2ooo liv. seront sur
et n'accroîtra plus le capital , à compter de Papier blanc en couleur rouge, sans ceupons
cette époque. et sans intérêt.
- II. Les trois coupons d'intérêt attachés à 4°. Ceux de 5oo liv. seront sur papier blanc
chaque assignat pourront en être séparés , et et caractère noir, de la même grandeur et de
sur la remise qui en sera faite, les six mois la même forme que ceux de 2ooo liv.
d'intérêt seront payés à bureau ouvert, à par 5º. Ceux depuis 1oo liv. jusqu'à 5o liv. seront
tir du 1er janvier 1791 , dans les caisses qui également sur papier blanc ; ils ne porteront
seront désignées par l'Assemblée nationale , point l'effigie du roi , ils porteront seulement
tant à Paris que dans les departemens. l'empreinte des armes de la France, avec cette
Seront reçus pour comptant, à partir du 16 inscription : La loi et le roi.
de ce mois , dans toutes les caisses d'imposi 6°. Ces assignats porteront un tinbre sec aux
tions, savoir les billets de 1ooo liv. pour 1o15 armes de la France.
liv. ; ceux de 3oo liv.pour 3o4 liv. Io. sous ; l-Cous les ustensiles qui auront servi à l'im
ceux de 2oo liv. pour 2o3 liv. - - · pression , à la fabrication ou à la gravure des
| III. La valeur des billets de la caisse qui nouveaux assignats-monnoie , seront, immé
n'ont pas de coupons sera, savoir : les billets diatement après la fabrication des assignats ,
de 1ooo liv. à 1o1o liv. ; ceux de 3oo liv. à déposés dans les archives de l'Assemblée natio
3o4 liv. 1o sous , et ceux de 2oo liv. à 2o3 liv. male , dans un coffre sous trois clefs.
lV. La valeur fixe demeurera auxdits billets La question de savoir à qui seroient confiées
jusqu'à leur échange contre des assignats , et ces trois clefs , a été ajournée. G.
à cette époque ceux qui seront donnés à Suite des décrets sur la vente des biens
nationaux. A
échange ne vaudront plus que 3oo liv. et 2oo
liv., et les coupons d'intérêt seront payés con
formément à l'article 2 ». Art. XIII. « Les administrateurs des biens
On a ensuite agité la question des diverses mentionnés en l'article 2 seront tenus de rendre
valeurs qui pourroient être données aux assi leurs comptes tous les ans, à compter du 1°r.
# et que le comité estime pouvoir être janvier 1791, jusqu'à ce qu'il y ait été autrement
baissée jusqu'à des billets de 5o liv. La fabri pourvu, en présence du conseil général de la
cation du papier, la forme des billets , ont été commune , ou de ceux de ces membres qu'il
discutées ; M. Riquetti , en annonçant les voudra déléguer, pour être vérifiés par le di
rands avantages qu'on pourroit tirer de la rectoire de district, et arrêtés par colui de
fonte des cloches pour une grande émission département. - -

de monnoie billon , a félicité la patrie sur la XIV. Et quant aux établissemens d'enseigne
facilité de l'échange des assignats, qui en assure : ment ou de charité qui étoient administrés par
la fortune ; quelques voix ont demandé l'im des chapitres ou autres corps ecclésiastiques ,
pression du rapport, ce qui retardoit le décret ; ils seront administrés par les directoires de dis
d'autres ont demandé des papiers de 25 liv. trict des lieux où ils sont établis.
M. Rœderer, appuyé sur l'imposante auto XVI. Ne sont point compris dans les biens
xité de Smith , ne vouloit pas que l'assignat nationaux ceux possédés en France par les
descendît au-dessous de 1 oo hiv. La question puissances étrangères, soit qu'elles les aient
• préalable a dévoré toutes ces variantes, et le dé- l affermés, soit qu'elles les fassent régir, soit
( 5 12 )
aient
qu'ils compte
rendu été àmisla en sequestre. Il leur sera tratives de département et de discrict ou de
première requisition des leurs directoires.
produits de ces derniers ; et les assemblées XXflf. Celles qui auroient, en vertu du
administratives. ni les municipalités, n'exerce décret du 18 juin dernier, régi des biens na
ront aucun acte d'administration sur lesdits tionaux , dont la surveillance leur avoit été
biens. confiée pour la présente année , continueront
X viII. Fn attendant qu'il ait été fait un d être régis jusqu'à ce qu'ils aient 'té donnés
réglement entre les puissances étrangères et la à bail ; en conséquence , elles feront donner
nation françoise , sur les objets dont il va être aux terres les fuçons nécessaires, et faire les
parlé dans le présent article, et dans les articles semences, dont lés frais leur seront remboursés
n5, 16 et 22 ci-après , les maisons , corps , par les fermiers entrant, sur le pied de l'esti
communautés, bénéfices et établissemens fran mation qui en sera faite par le directoire de
çois , auxquels l'administration de leurs biens département , sur l'avis de celui du district.
a été laissée provisoirement, continueront de XXlV. Lesdites municipalités rendront leur
jouir de ceux situés sur le territoire de ces compte de ladite régie dans le courant du mois
mêmes puissances. -
de janvier 1791, au directoire du district, pour,
XIX. A l'égard des biens situés sur le terri sur son avis, être arrêté par celui du départe
toire de ces puissances que possédoient les mai Inent , et pour éviter des circuits , aussi-tôt l
sons, corps, communautés , bénéficiers et éta publication du présent décret, elles remettront
blissemens françois qui ont été supprirn s , ou att directoire du district les baux ou adjudi
des mains desquels l'administration en a été re cations qu'elles auront passés , pour le prix en
tirée , ils seront administrés par les assemblées être versé directement dans la caisse dù rece
administratives de département et de district veur du district. -

dans l'arrondissement desquels se trouveront XXV. Les ecclésiastiques qui ont été auto
les manoirs des b'né ſi ces , ou les cliefs-lieux risés à .. J ministrer † la présente année
d'établissemens, et par leurs directoires ou par les biens qu'ils ftisoient valoir , et dont ils au
tels préposés que ces derniers pourront com ront continué l'exploitation , seront tenus, à
mettre où ils jugeront à propos. peine de §. de faire donner aux
XX. Pourront au siirplus les évêques et les terres les façons d'usage, et de faire faire les
curés françois , quoique l'adininistration des semailles , et les dépenses qu'ils auront faites
leur seront remboursées , ainsi qu'il est expli
b ens dont ils jonissent en Framce ait ét é re - qué à l'article XIX ci-dessus.
t,rée de leurs ni ains , continuer de jouir pro -

visoirement de ceux qu'ils possèdent dans l'é XXV. les baux qui auroient été passés par
tranger , sans diminution du traitement à eux des particuliers à aucnns des bénéficiers, corps,
assigné par les décrets de l'Assemblée , sauf
nnaisons et communautés supprimés , et dont
à
l'administration de leurs biens a été retirée de
rendre compte desdits biens s'il y a lieu.
leurs mains , seront et demeureront résiliés , à
XX '. l.es maisons , communautés , corps , compter du premier janvier 1791, sauf aux pro
bénéficicrs et établisseInens étrangers , conti priétaires leur indemnité , s'il y a lieu.
nueront de jouir des biens qu'ils possè lent en XXVIi. Les assemblées administratives , ou
France , aussi long-temps que les puissances leurs directoires , n'cutrcront en exercice de
dont ils dépendent , permettront sur leur ter leur adninistration qu'à compter du premier
ritoire l'exécution des articles 14 , 15 et 16 ci janvier 1791 , pour les biens régis par l'éco
dessus. En conséquence les assemblées admi nome g'néral du clergé, et par tous les autres
nistratives , ainsi que les municipalités, n'exer régisseurs , séquestres ou administrateurs parti
ceront ancun acte d'administration sur ces
mènes biens.
culiers , tant des biens ecclésiastiques que des
-

autres biens nationaux , même de ceux des jé


XX I. Les municipalités ne pourront, à peine suites, de la régie desquels lesdites administra
do dommages et intérêts envers qui il appar tions ne seroient pas en possession, tous les
tiendra , s'immiscer dans l'administration ou quels continueront de les régir jusqu'à cette
· gestion , d'aucuns des biens mationaux , sans époque seulement, -

§ de la part des asseunblées adminis ( La suite dans un des prochains numéros.)'


On s'abonne à Paris , chez BuissoN , Libraire, rue Hautcfeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis , et toutes les lettres pour lcs -- /uteurs des Annales Patriotiques.
- Et chºz tous les Libraires et Directeurs des Postcs du Royaume et de l'l tranger,
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
JD E L A F R A N C E ,

E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E s D E L E U R O P E,
©. P © - º

JO U R NA L L I B R E , par une
Société d'Ecrivains Patriotes ;
dirigé par M. MERcz ER , et par M. CARRA, un des Auteurs.
Bientôt chacun de nous pourra dire : Enfin j'ai une patrie qui m'aime,
et des loix qui me protègent.

No. C C C L X X I I I. Du Dimanche 1o Octobre 179o.


AS S E M B L É E N A T I O N A L E. à la confection de 36o planches; d'où il résulte
que chacune d'elle revient à peu près à 13o liv. ,
Suite de la séance du 8 Octobre. au lieu de 12oo livres qu'avoit dit M. Mirabeau,
et que le prix de chaque assignat est de 18 à
L, longueur de cette séance, et l'espace cir 2o demiers.
conscrit de la feuille des Annales, nous ont M. Dupont a repris son rapport sur le rem
contraint d'en reporter une partie sur la feuille placement de la gabelle; les deux articles sui
subséquente. vans ont été décrétés.
Sur le rapport de M. Anson, au nom du Art. I°". Les diverses impositions établies par
comité des finances, l'Assemblée a rendu les les décrets des 14, 15, 18, 2o, 21 et 22 mars,
décrets suivans : -

pour indemnité de la suppression des gabelles,


« L'Assemblée nationale décrète que l'em pour l'abonnement du droit de la marque des
prunt national de 8o mille livres, ouvert en fers et du droit de la marque des cuirs ; et pour
vertu des décrets du 27 août 1789 , sera fer le remplacement du droit de fabrication sur les
mé à compter du jour de la proclamation du amidons et sur les huiles ; et des droits de cir
résent décret; seront également fermés, et à culation sur les huiles et savons, seront répar-..
a même époque, les emprunts ouverts au mom ties, conformément auxdits décrets, entre les
des ci-devant états de Languedoc, Provence , départemens et les districts qui formoient au
Bretagne, Artois et Flandre maritime, ainsi trefois les provinces soumises à ces droits. La
ue celui ouvert à Gênes en 1784 pour M. le proportion de consommation sera évaluée en
uc des Deux-Ponts ». masse à raison de la population, saufl'indem
« L'Assemblée nationale renvoie au comité mité qui pourra être accordée aux réclamations
des monnoies de lui présenter incessamment fondées, conformément à l'article V, sans que
un projet de décret, 1°. sur la fabrication d'une les réclamations qui auroient lieu puissent ar
monnoie de billon, 2°. sur la facilité à accor rêter l'exécution des rôles.
der désormais à ceux qui apporteront aux hô II. D'après cette première répartition, la
tels des monnoies l'argent et l'or monnoyés, population des villes indiquant en chaque dé
3°. sur le cours à donner en France aux mon partement la somme de la contribution à la
noies étrangères, avec le tarif de la valeur ». quelle elles devront être soumises, cette somme
M. Montesquiou a dit qu'il venoit de rece sera distraite de la contribution générale , pour
voir les comptes arrêtés entre M. Saint-Aubin être imposée en † ville, ainsi qu'il sera
et les commissaires nommés pour la fabrica décrété par l'Assemblée nationale, sur le vu
tion des assignats, relativement à cette même de l'avis du directoire de département, qui
fabrication. Le traité général étoit de 96 mille sera tenu de demander l'opinion du directoire
livres, sur quoi M. Saint-Aubin a donné 5o de district, et par celui-ci le vœu de la muni
- mille livres au graveur. Il lui a resté 46 mille cipalité , conformément au décret du 22 mars.
livres pour les frais de planches et d'établis Le surplus sera imposé dans les campagnes,
ment. Il çompte 6 mille livres de faux-frais, u marc la livre des impositions ordinaires et
reste 4o mille liv. qui ont dû être employées §. rôles des vingtièmes dans les lieux où ils
v»,
( 514 ) -

sont levés , ou du premier desdits vingtièmes Nombre d'articles du décret sur la désigna
dans les autres ». tion des domaines nationaux à vendre , ont
Une lettre de M. le garde des sceaux am été adoptés sur la présentation de M. Chassey.
nonce la sanction de plusieurs décrets. Le comité des rapports, M. de Broglie por
Sur l'avis de M. Fréteau, on a renvoyé au tant la p,role , a fait une dénonciation contre
comité de marine uue lettre de M. d'Albert de la ci-devant chambre des vacations du parle
Rioms Ce général paroît profondémºnt affecté ment de Toulouse, laquelle , , 1°. au mépris du
dº r t national du 5 novembre 1789 , a osé
des doutes qui ont été portés jusqu'à l'Assem « mc o, trir la forfaiture , en refusant, d'après
blée nationale sur la loyauté de ses principes ; un : eqn sitoire notivé du procureur-général,
il offre sa démission et ses voeux pour que le la traiiscription pure et simple des loix à elle
commandement de la flotte soit remis à uº a lressées par le roi ; 2°. par une audace encore
chef plus /abjls , et si r-tout plus /cureuæ. plus cendaºinable , a fait et publié une pro
Le sentinent de douleur, répandu dans cette testation dans ! queli2 , dit le rapporteur -
lettre , a gagné tous ceux qui l ont entendue ; « on cherche à soulever les peuples par le fana
les bons citoyens ont souhaité, avec M. Fré tisme qu'on présente comme une religion sainte ;
teau, que la retraite d'un si grand capitaine ne on cherche à obscurcir la gloire du roi , em lui
fût pas effectuée , et ne devint pas un sujet proposant de rétablir l'ancien ordre des choses
de joie pour les ennemis de la patrie. qu'il a détruit lui-même ». M. de Broglie , en
rappellant à l'Assemblée nationale qu'elle au
Séance extraordinaire du vendredi soir roit incessamment le travail commandé à son
S Octobre. comité de constitution sur l'organisation d'une
haute cour nationale, a demandé la punition
sous le régime de l'arbitraire, étoient nées éclatante du crime commis par les officiers
les subtilités , les chicanes, les prescriptions , de Toulouse, et a proposé le projet de décret
SUllVaIlt :
les ſins de non-recevoir , ce qu'on appelloit
juste, ne l'étoit que pour un temps , c'est-à « L'Assemblée nationale, après avoir entendu
dire selon la durée de la volonté ordonnatrice : ses comités de constitution et des rapports ,
sous l'empire de la loi, ce qui est juste l'est décrète que les membres de la ci-devant
pour toujours
sacrée, : le droit,
se reporte le droit,
aux racines cette chose
de l'ordre so
chambre des vacations du parlement de Tou
louse, qui ont pris les arrêtés des 26 et 27 sep
cial, et ne se mesure plus, mi sur les parsonnes tembre, et le procureur général de cette cour,
ni sur les comvenances. seront traduits pardevant le tribunal qui sera
L'Assemblée législative en a donné aujour incessamment formé pour juger les crimes de
d'hui un mémorable exemple. La république lèze-nation , pour y être procédé, sur l'accu
de Nuremberg, par l'orgamo de M. l'évêque sation de rebellion et de forfaiture, ainsi qu'il .
de Lydda, réclamant sur le gouvernement appartiendra.
françois, pour avances et fournitures , une Décrète, en outre, qu'attendu la nature du
ancienne créance que les agens du ministèr° délit, le roi sera supplié de donner sans délai
avoient chicanée et presque éconduite , il a des ordres pour s'assurer de leurs personnes ,
été soutenu par quelques honorablcs membres ainsi que tous les ordres nécessaires pour l'exé
qu'il n'y avoit lieu à délibérer : mais MM. Du cution du présent décret ». -

ort et Lameth le jeune ont démontré que M. Maury, jaloux, à ce qu'il assure , de l'é
'examen de cette créance étoit de justice conomie des précieux momens de l'Assemblée
étroite ; et sur leur avis, la demande est ren a demandé que la discussion fût fermée à I'ins- -

voyée au comité de liquidation. tant même.


On a reçu une députation de la garde ma « Le coupable arrêté, a dit M. Roger , dé
tionale de Rouen. L'orateur, en s'indignant puté de Comminges, a été pris en secret ; le
des bruits qui avoient calomnié cette milice directoire de département et la municipalité
atriote, a protesté de son ſidèle attachement de Toulouse en arrêteront les funestes effets -
la constitution. je conclus à ce que l'Assemblée mationale dé
Après un applaudissement universel, l'As voue au mépris la protestation, et en aban
donne les auteurs à leurs remords ».
semblée a ordonné l'impression du discours de
ces députés et de la réponse du président. Cet excès d'indulgence n'est pas entré dans
( 515 )
la pensée de M. Alexandre de Lameth, qui au rues , dès villés, bourgs et villages qui servent
contraire a vivement insisté sur l'adoption du de grandes routes.
projet du comité, regardant ce parti comme 2°. Conformément à l'article 6 de la section
indispensable pour assurer l'exécution des loix. 3 du décret sur la constitution des assemblées
Un constant partisan des protestations , Mi. administratives , et à l'article 13 du titre 2 sur
Madier, s'est permis de prendre la défense de l'organisation judiciaire, aucun administrateur
celle de Toulouse, et a été rappellé à l'ordre me pcut être traduit dans les tribunaux pour
par M. Riquetti : et lorsqu'il a ajouté qu'une raison de ses fonctions publiques , à moins
autre législature pourroit changer la face du qu'il n'y ait été renvoyé par l'autorité supé
royaume, il a été une seconde fois rappellé à rieure, conformément aux loix. -

l'ordre par M. Duval, pour avoir dévoilé le se 3°. Les réclamations d'imcompétence , à l'é
cret de la Providence.
gard des corps administratifs, ne seront en
Enſin, contre le vœu très-mitigé de M. Loïs, aticnn cas du ressort des tribunaux : clles seront
et malgré les efforts de la minorité désespérée , portées au roi , chef de l'adininistration géné
M. de Menou, dernier opinant, a fait adopter rale : dans le cas où l'on prétendroit que les
le projet du comité débarrassé de tout amen ministrés de sa ntajesté auroient fait rendre une
dement par la question préalable. G. décision contraire aux loix , les plaintes seront
adressées au corps législatif.
Le roi sera prié de donner les ordres néces
Décrets rendus dans le cours de la séance du saires pour l'exécution des différentes parties
- jeudi matin 7 octobre. du décret, et l'apport de la procédure com
mencée au bailliage de Gray, à l'occasion de
« L'Assemblée nationale déclare lever la sus l'une des traverses de cette ville , pour être ,
pension du 25 août dernier , et décrète en sur ladite procédure, statué ainsi qu'il appar
tiendra ».
conséquence qu'il sera procédé sans délai à
l'élection d'un commissaire de police dans cha
que section de la ville de Paris, conformément P A R I S.
à l'article 3 du titre 4 du décret sur l'organi
sation de la municipalité de cette ville ». M oNs I E U R ,
Sur le rapport de la contestation entre le
directoire du département de Seine et Marne Je crois devoir vous avertir, et par votre
et la municipalité de Maniey, et autres pro feuille le pubiic, que deux témoins dignes de
priétaires, -
ſoi déposent avoir vu , il y a trois jours, des
gens porteurs de la cocarde sanguinaire et fa
« L'Assemblee mationale décrète que le roi matique des liypocrites contre-révolutionnaires
sera prié de faire suspendre l'exécution de la de Nimes. Cette cocarde est traversée dans ses
route conduisant de Melun à Nangis, dans la deux diamètres par une croix de couleur rouge.
† qui s'étend de Melun à Nangis , dans Ces émissaires de l'état - major de Jalès, ou
a partie qui s'étend de Melun à la Croix-Ber du camp de Carpentras, ont été vus dans la rue
mard, et de ne faire lever cette suspension Copeau et dans la rue de l'Echelle. Veuillez
u'après la vérification et l'examen des plaintes avertir , monsieur , ces nouveaux ligueurs que
# la municipalité de Maniey, et autres pro s'ils ne se hâtent de mettre en poche leur co
priétaires ». carde crucifère, ils pourroient bien s'en trouver
" Sur les contestations survenues en plusieurs mal; dites-leur que l'année dernière les con
lieux , et notamment entre les directoires du jurés qui se proposoient d'enlever le roi le 5
département de la haute Saône et la munici
palité de Gray, - , • •
octobre et de le conduire à Metz, ayant paru
dans Paris le 4 du même mois avec une cocarde
« L'Assemblée mationale, après avoir entendu noire qu'ils espéroient propager et faire arborer
le rapport de son comité de constitution , dé à tous les aristocrates pour diviser Paris en deux
crète ce qui suit : 1°. l'administration en matière partis, et faire leur coup de main à la faveur
de grades-voyeries, attribuée aux corps admi du désordre et de la division ; dites-leur que
nistratifs par l'article 6 du titre 14 du décret ces conjurés furent éconduits à coups de bâton
sur l'organisation judiciaire, comprend dans dans les divers quartiers de Paris où ils s'étoient
toute l'étendue du royaume l'alignement des répandus pour inoculer leur cocarde noire.
( 516 j
Cette salutaire bastonade sauva Paris des hor retiré dans sa patrie, il a cru devoir prendre
reurs du pillage et du meurtre, que la cocarde parti dans l'état-major de Jalès, et consacrer
à croix rouge a depuis répandu dans Nîmes. ses talens ecclésisatico-militaires au service de
Puisqu'en suis à vous parler de la cocarde l'aristocratie et au service d'une guerre civile
crucifère de l'état-major de Jalès, il faut aussi et religieuse.
que je vous dise un mot du grand pontife de On ne sauroit trop le répéter, ce sont tous
cet état-major, de cet abbé de Bastide, qu'on ces batteurs de pavé, ces chevaliers d'industrie,
a vu au camp de Jalès parcourir le sabre nud ces sacrépans, ces abbés sacrogorgons, de l'es
à la main les rangs de l'armée fédérée, et exci pèce que je viens de décrire , qui sont dan
tant les Vivarois au massacre des protestans , le gereux pour la tranquillité publique; ces gens-là
le tout au nom du Dieu de paix, et pour la plus sont tantôt révolutionnaires , tantôt contre
grande gloire de la religion. Cet abbé de Bastide révolutionnaires : il faut à leurs passions libi
mérite bien d'être connu ; son début dans le dineuses beaucoup d'argent, et à leur carac
monde a été de servir pendant quelque temps tère immoral et inquiet, des troubles et des
dans un corps de cavalerie : je ne saurois vous factions.
dire positivement s'il a été gendarme ou garde
du roi ; mais ce que je sais † certainement , N. B. Aux Auteurs des Annales.
c'est qu'ayant consommé en peu de temps sa
etite légitime de Gascogne, et rejetté par sa Paris, 4 octobre.
§ il prit parti dans la milice céleste de
Saint-Benoît. Appellé à Paris pour y étudier « Piusieurs feuilles périodiques, messieurs ;
la théologie dans la maison principale de son égarées par de fausses instructions, se sont em
ordre de Clugny, il y passoit les journées à pressées de publier que le décret de l'Assemblée
table, et les nuits chez quelques jolies femmes, nationale relatif au camp de Jalès, avoit causé,
qui le trouvoient avec raison beau garçon. Il dans le département de l'Ardèche , une vive
fit connoissance avec une femme galante, l'une fermentation :
des trente-six maîtresses du sieur de Maille Il est de notre devoir de démentir de faux
bois.Cette femme négocia pour son gros coquin bruits, qui pourroient affliger les bons citoyens
de moine auprès du général, et le cher béné et donner des espérances aux mauvais.
dictin Bastide fut placé dans la légion de Mail Le département de l'Ardèche est dans la
lebois , en Hollande. A la réforme de cette
légion , l'abbé de Bastide imagina de rentrer plus parfaite tranquillité : toutes les lettres que
en France , et de se réintégrer dans l'ordre nous recevons annoncent que, malgré quelques
de Clugny. Cette réintégration lui présentoit efforts des ennemis du bien public pour les
l'appât d'une pension de 14oo livres , qui de égarer, les habitans de ce pays ne le cèdent à
voit échoir à chaque religieux de Clugny , par personne en patriotisme, en courage, et en
soumission aux loix. Les projets manifestés au
la suppression de cet † Il parvint en effet
à s'y réintégrer , au moyen de quelqu'intelli camp de Jalès avoient excité une improbation
ence qu'il avoit conservée dans le cloître dont universelle , et le décret a rempli le voeu de
tOuS ».
il étoit déserteur. Peu de temps après l'ordre
de Clugny fut supprimé, ct le sieur de Bastide, Signés, Boissy, Madier, de France, Espic,
ci-devant gendarme, puis moine cluniste, puis Saint-Martin , Chouvet , Curé, Pam
officier de la légion de Maillebois, puis encore pellonne , Dubois , Maurin , députés
cluniste, devint pensionnaire de l'état, et abbé du département de l'Ardèche à l'As
de Bastide. C'est dans cet état des choses que, semblée nationale.

On s'abonne à Paris, chez BuissoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
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Ilparoit tous les jours un Numéro de ce Journal.Prix 36 liv. pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv. pour
5 mois , franc de port, par la poste, pour tout le Royaume. L'akonnement ne commence que du prem. d'un rrrois.
On s'abonne aussi, à la méme adressc, pour la BOUCHE DE FER, moyennant 9 liv. pour 3 mora.
ANNALES PATRIOTIQUES
DE L A F R A NETC ELITTERAIREs
, A

E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ,
- 4 . . -

JO U R NA L L I B R E , par une Société d°Ecrivains Patriotes ,


dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
De leurs volontés ils faisoient des loix, et ces loix étoient ou basses ou
cruelles : ce temps n'est plus.

N°. C C C L X X I V. Du Lundi 11 Octobre 179o.


As sE M B L É E N AT I O N A L E. bureau des fermes, pour servir de comparaison
ainsi que le nom des commissaires. -

Séance du 9 Octobre. 4°. Il sera fait de nouveaux cachets qui


contiendront un point secret qui ne sera connu
L caisse d'escompte a fait présenter une nou que du bureau de l'Assemblée nationale et de
#. pétition à l'effet d'être autorisée à faire la ferme des postes. -

ses paiemens en assignats ou en argent, l'As 5°. Nul paquet ne pourra être envoyé par
semblée a passé à l'ordre du jour. un autre bureau que celui marqué par l'Assem
Sur l'observation d'un membre du comité bléo nationale. /

des finances, il est statué que le décret ren 6°. Les députés seront tenus de faire contre
du hier sur la forme et la division des assi signer leurs paquets des mots Ass. N. par les,
ats me sera point livré à l'impression , que commis-écrivains nommés à cet effet, et l'on
f§ qui doit le précéder n'ait été ré ne contre-signera d'autres lettres et paquets
digé. que ceux qui auront été présentés par MM. les
On a renvoyé au comité d'aliénation les ar députés en personne. -

ticles VI et XVIII de la désignation des do 7°. Les paquets qui seront portés au contre
maines nationaux à vendre , pour en rappor seing de l'Assemblée nationale ne pourront
ter une nouvelle rédaction. contenir que des lettres ou imprimés relatifs à
, Sur l'avis donné par M. Fréteau , au nom la correspondance des députés : mais aucuns
du comité diplomatique, que la presse se con livres reliés. - -

tinue en Angleterre avec la plus grande ac 8°. La franchise de lettres pour l'arrivée à
tivité, il a été arrêté que les deux comités l'Assemblée nationale , sera bornée à celles
diplomatique et de marine , se réuniroient ce qui seront adressées à son président, aux six
soir ponr se concerter sur le parti le plus con secrétaires, au président de chaque comité ou
§ à prendre dans les circonstances ac section, et à l'archiviste.
tuelles. | 0°. Le réglement en forme de lettre, adressé
L'administration des postes a porté ses do par le ministre aux administrations de départe
léances au comité des finances, sur la perte ment, en date du 16 juillet 179o, relative
notable qui résulte des abus du contre-seing ment au contre-seing, sera exécuté suivant sa
de l'Assemblee nationale. forme et teneur jusqu'au premier janvier,
· M. de Batz, rapporteur, a présènté ce pro époque de l'expiration des baux des fermiers.
jet de décret que l'Assemblée a adopté. J e pouvoir exécutifsera chargé de faire inces
1 o. Il sera établi un seul bureau de contre - samment le choix des administrateurs des postes,
seing et d'expédition pour l'Assemblée natio conformément aux décrets de l'Assemblée na
nale. -
tionale. - - - -

2°. Ce bureau sera composé du nombre d'é M. Anson a présenté le décret suivant, qui
crivains, cacheteurs et garçons de bureau , a été adopté.
- chargés de porter les paquets à la poste, que I,'Assemblée nationale décrète ce qui suit :
les inspecteurs† nécessaires. Art. 1°". « Chaque directoire de département
: 3°. L'écriture des écrivains sera donnée au se fera remettre , dans le courant t u présent
374
( 518 )
mois, par les anciens receveurs des décimes son de neuf mois seulement, à compter du 1**
et dcns gratuits , domiciliés dans l'étendue du avril 179o.
département, des états certifiés d'eux , conte Pour ceux de la direction de Laval, à raison
nant les noms des ecclésiastiques compris dans de dix-sept mois, à compter du 1°* août 1789.
les 1 ôles de l année 1789 , qui n'ont point Et enfin dans les pays des gabelles locales, le
acquitté leurs décimes de ladite année et années remplacement sera † à raison de seize mois, à
antérieures, et les sommes dont ils sont re compter du premier septembre 1789, pour les
devables. communautés qui s'approvisionnoient aux gre
II. Le directoire en fera passer une copie niers de Lunéville, Mirecourt, Nanci, Neuf
collationnée par le procureur-géné , al-syndic , château et Saint-Diez.
et signée de lui, au receveur du district dans A raison de quatorze mois, à compter du pre
l'arrondissement du quel se trouvoit l'ancion mier novembre 1789, pour celles de l'arrondis
receveur des décim( s, pour en snivre le re sement d'Arnay.
couvrement , et le verser dans la caise du A raison de treize mois , à compter du pre
trésorier de l'extraordinaire. mier décembre 1-89, pour celles de l'arrondis
IlI. Un autre double , également collationné sement de Bar-le-L)uc. -

et signé du † - g néral - syndic, sera A raison de neuf mois seulement, à compter


adressé, par le directoire de chaque départe du premier avril 179o, pour celles de l'arrondis
ment , au trésorier de la caisse de l'extraordi sement de Dieuze.
naire , pour qu'il puisse faire rentrer dans la A raison de dix-sept mois, à compter du pre
caisse les sommes provenant de ce recouvre mier août 1789 , pour les autres communautés
ment , et en rendre compte à l'Assemblée des anciennes provinces de Lorraine, des Trois
mationale ». Evêchés et du Clermontois. -

M. Dupont a repris son rapport sur le rem A raison de neuf mois seulement, à compter
placement de la gabelle ; les articles suivans ont du premier avril 179o, pour celles d'Alsace et
été décrétés : de Franche-Comté.
Art. I.I. « L'indemnité pour la suppression Sauf, pour chaque communauté , en tout
des gabelles courra, savoir : pays de gabelle, les sommes qu'elle justifieroit
Dans les pays de grandes gabelles et quart avoir payées depnis l'époque indiquée au gre
bouillon , nier de son arrondissement , lesquelles lui se
Pour les greniers dépendans de la direction ront passées en moins imposé et atribué dans
d'Alençon , à raison de seize mois de remplace chaque communauté aux contribuables qui jus
ment, à compter du 1er septembre 1789. tifieront avoir pris le sel au grenier.
Pour ceux de la direction d' Amiens, à raison
de dix-sept mois, à compter du 1°r août 1789.
De tous lesquels contingens ainsi réglés, le
total devra être versé net au trésor royal.
Pour ceux de la direction d'Angers, à raison Pour ceux de la direction du Mans , à raison
de dix-sept mois, à compter du 1º août 1,89.
Pour ceux de la direction de Caen , à raison de dix-sept mois, à compter du premie août
de quinze mois, à compter dn 1°* octobre 1789. 1789.
Pour ceux de la direction de Château-Roux , Pour ceux de la direction de Moulins , à rai
à raison de quatorze mois, à compter du 1°* son de onze mois, à compter du premier février
novembre † 1789.
Pour ceux de la direction d'Orléans, à raison
Pour ceux de la direction de Châlons-sur
Marne, à raison de onze mois, à compter du de treize mois, à compter du premier octobre
1er février 179o. 179o.
Pour ceux de la direction de Charleville , à Pour le grenier de la ville de Paris, à raison
raison de neuf mois seulement, à compter du de douze mois, à compter du premier janvier
1er avril 179o. 17Oo.
Pour ceux de la direction de Châlons-sur Pour les greniers dépendans du contrôle de
Saône , à raison de neuf mois seulement, à Beauvais, direction de Paris, à raison de quinze
compter du 1 °' avril 179o. mois, à compser du premier octobre 1789.
Pour ceux de la direction de Dijon, à raison Pour ceux du contrôle de Meaux , direction
de meuf mois seulement , à compter du 1°" de Paris , à raison de qninze mois, à compter
avril 179o. - du premier octobre 1789.
Pour ceux de la direction de Langres, à rai Pour ceux du contrôle de Sens, direction de
t 519 )
Paris, à raison de douze mois, à compter du le rapport de son comité des recherches, dé
premier janvier 179o. crète que le tribunal de Fontenay-le-Comte sera
Pour ceux de la direction de Rouen, à raison autorisé à juger en dernier ressort, au nombre
de treize mois, à compter du premier octobre de sept juges, sur les derniers erremens de la
1789. procédure commencée devant le lieutenant
Pour ceux de la direction de Saint-Quentin, criminel de la ville de Niort, les auteurs , insti
à raison de dix-sept mois, à compter du pre gateurs et complices de l'insurrection qui a eu
mier août 1789. lieu dans ladite ville de Niort les 2 et 5 sep
Pour ceux de la direction de Soissons, à rai tembre dernier ; charge en conséquence son
son de seize mois, à compter du premier sep † de se retirer pardevers le roi , pour
tembre 1789. - e prier de donner les ordres nécessaires pour
Et enfin , pour la direction de Tours, à rai l'exécution du présent décret ».
son de seize mois , à compter du premier oc « L'Assemblée nationale, après avoir entendu
tobre 1789. le rapport de son comité des finances , sur le
Dans les provinces de petites gabelles, le rem compte de clerc à-maître, présenté par la caisse
placement ne sera fait, sur l'arrondissement de d'escompte, conformément au décret du 4 juin
directions de Lyon , Montbrison , Grenoble , dernier , considérant que le crédit ou répétition
Valence , Marseille , Toulon , Montpellier , de la caisse, montant à 5,283,971 liv. 1 1 sous 9
Villefranche de Rouergue et Narbonne, pour deniers, est composé des trois articles ci-après ;
la partie dépendante de l'ancienne province de savoir : 1°. de 2 877,8o7 liv. 1 o sous 4 deniers
Languedoc, qu'à rai on de neufmois , à compter pour frais et pertes qu'elle justifie avoir faits
du premier avril 179o ; et pour la partie de la dans l'achat, importation et conversion en écus
direction de Narbonme, qui comprenoit l'an de 33,o97,4oo livres de matières et d'espèces ;
cienne province de Roussillon, à raison de dix 2°. de 3o5, 164 liv. 2 sous 5 den. pour ses frais
sept mois, à compter du premier août 1789. d'administration, depuis le 1er janvier 179o jus
Séance du 9 Octobre au soir. qu'au premier juillet suivant; 3°. de 2, 1oo.ooo
liv. pour intérêt à six pour cent par an, et pen
Malgré la solemnité du jour , malgré la dant six mois du capital de 7o millions qu'elle
séance extraordinairement tenue hier au soir, a employés au service public : considérant d'un
nos augustes représentans , oubliant pour la autre côté que ce débet de ladite caisse s'élè
chose publiqne le soin de leur santé même , vant à 949 563 liv. 19 sous 2 den. , embrasse les
ont voulu s'assembler deux fois aujourd'hui. compensations et réductions suivantes : 1°. celle
Heureusement la matière qui les a occupés de 592,741 liv. 8 sous 9 deniers pour escompte
ne s'est pas trouvée susceptible de ces dis obtenu par la caisse pendant le semestre der
cussions ardentes qui consument et le temps nier ; 2°. 6822 liv. 1o sous 5 den. pour erreurs
de la patrie, et les forces physiques de ses relevées sur son compte de frais d'administra
législateurs. tion pendant la durée dudit semestre ; 3°. enfin
Les trois décrets qui suivent en ont été le de 35o,ooo liv. pour réduction à cinq pour cent
résultat. par an, pendant six mois, de l'intérêt porté par
L'Assemblée nationale décrète qu'il sera nom elle à six pour cent sur son capital de 7o mil
mé par les membres du directoire de départe lions ; 4°. de 625,ooo liv. pour reste de cet arti
mens , dans le sein même du directoire, trois cle porté en dépense dans le compte des profits
commissaires pour former un comité conten et pertes produits par la caisse d'escompte et
tieux provisoire, lequel, jusqu'au moment où énoncé pour retenue sur les bénéfices du semes
les juges de district seront en activité , con- . tre au profit das porteurs de reconnoissance du
noîtra sur la réquisition du fermier ou rede prét de 25 millions, comme entièrement étran
vable , après avoir ouï le procureur-g'néral du ger au compte actuel ;
contentieux de celles des impositions indirectes, Considérant enfin que de la soustraction de
et autres parties de service ou d'administration, ces quatre derniers articles, il résulte en faveur
dont la connoissance avoit été attribuée aux de la caisse d'escompte une solde de 1,7o9,4o7.
commissaires départis, et seront au surplus les liv. 12 sous 7 den. , a décrété et décrète ce
procès criminels , relatifs aux droits , dont la qui suit : -

connoissance appartenoit aux commissaires dé Art. 1er. « L'Assemblée nationale autorise le


partis portés pardevant les juges ordinaires. ministre des finances à payer à la caisse d'es
« L'Assemblée nationale, après avoir entendu compte la somme de 3,7o7,4o7 liv. 12 sous 7 d.
( 52o.)
pour solde de son compte, de clerc à maître, livres, à compte des dépenses qu'occasionnera
avec le trésor public, depuis le 1er janvier 179o l'armement de 45 vaisseaux de ligne, décrété
jusqu'au 1er juin suivant, conformément au par l'Assemblée nationale ».
détail ci - dessus. L'Assemblée nation : le ayant décrété les fonds
II. 1 a caisse d'escompte versera dans le trésor nécessaires pour l'armement de 45 vaisseaux
public 2 561,9oo liv. qui lui restent en écus, de ligne, et voulant être instruite de l'état exact
pour solde des matières qu'elle a fait acheter des forces navales en état d'agir, décrète que
pour le compte de la nation , tant pour cette le ministre de la marine sera tenu de lui rendre
somme que pour celle énoncée en l'art. I°" , compte de la quantité des vaisseaux de guerre
il lui sera mis des assignats , auxquels sera dont l'armeument est terminé dans les différens
seulement ajouté j'intérêt acquis auxdits assi ports du royaume, et de l'instruire successive
gnats le 1°" juillet dernier , jour auquel est ment à mesure que l'armement d'autres vais
échue la solde revenante à ladite caisse d'es Seau X sera term : né. -

compte. La suite du projet de décret du comité de la


lll. A l'égard de la partie des billets natio marine a été adopté ainsi qu'il suit :
maux que la caisse d'escompte peut avoir né Art. II. « Les comptes de la régie des vivres,
gociés d'après la remise qui lui en a été faite rélativement aux armemens , seront rendus de
en vertu du décret du 10 décembre dernier, mois en mois, à compter de la première épo
elle sera tenue d'en présenter incessamment que des achats , et comprendront les sommcs
l'( tnt , sera fait déduction du montant dudit
état sur les 17o millions de ses billets qui doi
payées, la nature des achats, le prix et le terme
vent lui être remis , moyennant §§ rem
des paiemens , ainsi que l'état des traites four
nies ou acceptées.
bonrsement desdits billets nationaux par elle
négociés deneurera à sa charge ». III. D'ici au premier janvier prochain , la
On a ajourné à mardi soir le compte à rendre régie des vivres sera tenue de donner son
par le comité des rapports, d'une insurrection compte arrêté , et certifié des sommes qu'elle
arrivée à la Martinique, et d'une lettre apportée a reçues depuis son administration , et qui ont
à l'Assemblée nationale par deux députés ex été enmployées en achats, approvisionnemens et
traordinaires de la ville de Saint-Pierre , dont frais de régie : et à compter du premier janvier
M. Moreau de Saint-Merry conteste la mission. 1T01 , il sera ouvert une adjudication de four
niture des vivres pour la marine.
Séance du 1 o Octobre. On a renvoyé au comité de la marine une
autre lettre du même ministre , concernant les
M. Merlin , nouveau pr'sident , dans un troubles de Brest et la démission offerte par M.
discours universellement goûtº , a invité tous Albert de Rioms. -

les membres du corps législatiſ à la réunion et Une adresse très - patriotique de la ville de
à la paix , qui seules peuvent rendre à la pa Lyon a répandu dans l'Assemblée la plus vive
trie sa gloire et sa prospérité. satisfaction. l ,es Lyonnois, qui avoient annoncé
Ume lettre de M. de la Luzerne , lue par de l'éloignement pour l'émissiou des assignats ,
M. Malouet au nom du comité de Inarine , de promettent de concourir de tous leurs §fforts
mande pour le département de la marino une an succès des mesures prises par l'Assemblée
somme de 4,958,2o8 liv. pour la suite des dé nationale. L'impression de cette adresse est or
penses de l armement décrété. Il a été observé donnéc.
par M. Fréteau , que le ministre paroissoit M. lDumetz , au nom du comité d'aliénation,
avoir eu l'intention de réduire à 5o vaisseaux
l'arinement que l'Assemblée avoit porté à 45, a présenté et fait adopter le décret suivant. qui
et qu'il seroit peut-être nécessaire de porter jus règle la conduite à suivre par les municipalités
qu'à 6o. Pour dissiper toute incertitude , M. pour parvenir à procurer la vente de ces biens
Destourmel a proposé ce décret , qui a été la plus prompte , et à leur plus exacte valeur.
adopté avec une addition votée par M. Bru Art. I°". « Conſormément au décret du 16
lart ( de Sillery ). juillet dernier , toutes soumisions qui ne ren
« L'Assemblée nationale, oui le rapport qui ferneront pas de désignation spéciale , et ne
lui a ét ſait par son comité de marine , dé seront pas arrivées au counité avant le 15 s9p
crèto qu'il sera mis à la disposition du dépar tembre, demeureront sans effet ». G.
tement de la marine une somme de 4,958,2o8 ( La suite danai'4 )
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIREs
D E L A F R A N C E ;
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcI ER , et par Ml. CARRA , un des Auteurs.
J'aimerois cent fois mieux avoir une hypothèque sur un jardin que sur
un royaume. MIRABEAU.

No. C C C L X X V. Du Mardi 12 Octobre 179o.


ASSEMB LÉE N AT I O N A L E. a enfin quitté la tribune , et a fait place à
l'ordre du jour.
Séance du 1 1 Octobre. L'Assemblée a adopté , sauf rédaction , la
proposition faite par M. le Normand , au nom
Les commissaires civils envoyés par le roi à du comité de féodalité , « d'ajouter à l'art. 7
Hesdin, pour remonter à la source des trou de son décret sur les apanages , une disposi
bles qui ont agité le régiment Royal-Cham tion tendante à laisser aux apanagistes les
pagne, rendent compte de leur mission dans facultés d'exploiter et de couper les bois dé -
une adresse à l'Assemblée nationale, qui , en pendans de leurs apanages, jusqu'au 1er jan
renvoyant cette lettre à son comité militaire , vier 1791 , en se conformant toutefois aux
autorise ce comité à demander au ministre de ordonnances des eaux et forêts ».
la guerre les pièces justificatives à lui remises On a passé à la discussion sur la contribution
par les commissaires, et ordonne que le rap ſoncière qu'appelloit l'ordre du jour, et M. de
port en sera fait incessamment. l° Rocliefoucault établissant la définition du
Une observation de M. Bouche a fait sus produit net , « ce qui reste au propriétaire ,
pendre jusqu'à demain la publication du dé déduction faite des frais de culture , de se
cret rendu hier sur les dépenses de la poste maille et de récolte , a démontré la nécessité
et du contre-seing, auquel il sera ajouté de d'encourager l'agriculture , les défrichemens
mouvelles économies sur les frais de bureaux. et les plantations, en ne laissant porter qu'avec
On admiroit que dès le commencement de ménagement le poids de l imposition sur la
la séance , ccrtain côté de la salle s'étoit promp ropriété foncière ».
tement rempli, et on cherchoit les raisons de M. Delley a renchéri sur la définition du
cette population extraordinaire , lorsqu'on a roduit net imposable , il en soustrait encore
vu M. l'évêque de Clermont paroître à la tri la déduction des moyens industriels , tels que
bune, et présenter inopinément de nouvelles les troupeaux , les arbres, etc. qui ne sont pas
idées sur la constitution du clergé. Cette ma un présent de la terre , mais un art du cul
tière n'étant pas à l'ordre du jour, M. le pré tivateur , et il pose en principes, que pour
sident a rappellé l'exécution du décret qui assurer la véritable liberté, pour obvier aux
porte qu'aucun rapport, aucune motion ne caprices de l'arbitraire, et aux manèges de
pourront être présentés à l'Assemblée , sans l'intérêt particulier , il faut que la contribution
avoir été annoncés dans la précédente séance , foncière ait une base stable, et une quotité
et affichés, soit à la tribune, soit à l'entrée absolument déterminée.
de la salle. Ces principes ont été plus amplement déve
Le pieux prélat ne s'est pas rendu dès le loppés par M. de la Borde, à cette différence
premier mot, il sembloit compter sur l'appui près, qu'il comprend les arbres dans la masse
d'nn parti visiblement renforcé ; mais cette du produit net, comme faisant essentiellement
petite rusen a pu prévaloir contre les réglemens, partie de la terre.
et M. de Bonal revenant à ce caractère de Le rapport sur l'affaire des colonies a été
pudeur et de loyauté qui est plus digno de lui, commencé par M. Barnave ; il a présenté l'his
•7 r
7o
( 522 )
torique des faits depuis les premières nouvelles sera en faveur de la municipalité qui aura la
de la convocation de la nation françoise , la première, et avant le 15 septembre dernier, fait
colonie se composant de trois assemblées, l'une parvenir la désignation des objets de sa de
au nord, l'autre au sud, et la troisième prenant mande : dans le cas enſin où les trois dates con
le nom d'assemblée générale , se dé cl trant per courroient , le sort décidera entre elles de la
manente, se saisissant de tous les pouvoirs de priorité.
l'autorité souveraine, mandant à la barre M de V. Dans le cas où des particuliers demande
Pevnier alors commandant pour le roi , écou roient à acquérir des objets compris dans la
tant à peine ses représentations et le rendant soumission d'une municipalité, le directoire de
responsable de tout évènement en cas de résis district de la situation des biens sera tenn d'en
tance , méconnoissant ensuite l s d crets de poursuivre dès-à-présent la vente , sauf à tenir
l'Assemblée nationale qne les deux assen,blées compte du bénéfice accordé par le décret du
du nord et du sul accep'oient ave reconnois 14 mai aux municipalités qui se trouveront avoir
sance , rendant enfin un d crct prétendu où satisfait à toutes les dispositions des précédens
elle déclare qu'à elle seule appartient de donner articles, dans les délais qui y sont prescrits ».
des loix à la colonie, et que le corps législatif
de France ne peut porter atteinte à ce droit Suite des décrets sur la vente des biens
nation aux .
qu'elle appelle imprescriptible. • r v

Le rapport de Ml. Barnave est continué à


demain. G. Art. XXVIII. « A la même époque, l'économe
général, ainsi que les susdits régisseurs, seques
Suite des décrets de la séance d'hier. tres ou administrateurs particuliers, même ceux
des biens des jésuites , excepté la régie des
Art. II. « Toutes les municipalités qui ont fait domaines et bois , rendront leurs comptes,
des soumissions avec désignation spéciale, pour savoir :
suivront l'estimation par experts des biens L'économe général , au corps législatif.
qu'elles veulent acquérir , ou leur évaluation Les autres régisseurs , sequestres ou adminis
sur la représentation ou l'examen des baux, de trateurs , dont la gestion s'étendoit sur des
manière que les opérations soient faites et en établissemens situés dans l'arrondissement de
voyées au comité avant le premier décembre différens d. partemens , également au corps
prochain , après ce terme, qui sera de rigueur, législatif.
toutes les soumissions qui n'auront pas été sui IEt ceux de ces derniers , dont la gestion ne
vies de la désignation des objets demandés, et s'étendoit que sur des établissemens situés dans
de l'envoi dans le délai ci-dessus prescrit des un seul département, au directoire de ce dé
dites estimations et évaluations , demeureront partement , qui les arrêtera sur l'avis de ceux
comme non-avenues et sans effet. des districts.
III.Aussi-tôt que les domaines nationaux seront Tous seront tenus , dans la huitaine , après
estimés et évalués d'après les baux, et que les l'arrêté de leurs comptes , d'en payer le reli
estimations par experts, ou que lesdites évalua quat, si aucun il y a au receveur de la caisse
tions seront faites et envoyées au comité de de l'extraordinaire , à peine d'y être contraints,
l'Assemblée nationale , il sera successivement même par corps, à la requête de ce dernier,
rcndu en faveur de chaque municipalité sou sauf à leur être fait raison de ce dont ils se
missionnaire des décrets d'aliénation. La date ll'Oll V ( l'OIlt (º Il dV # Il C(º.

de l'envoi et de l'arrivée desdites opérations au XX l X. Les assemblées administratives et


comité, formera leur premier titre de priorité, leurs directoires , exerceront leur administra
et déterminera entre elles le sort et l'effet de tion sur tous les biens nationaux non exceptés
leur soumission. par les articles précédens , suivant les règles
IV. Dans le cas où les procès-verbaux d'esti particulières ci-après ». -

mation des biens compris dans les soumissions


des différentes municipalités arriveroient au co Décrets rendus dans la séance du 6 Octobre
mité le mèine jour, la priorité appartiendra à au matin.
celle dont la première soumission aura une date
'antérieure. Si l'envoi desdites estimations ou M. le Chapelier a observé qu'il s'est glissé des
évaluations, ainsi que les soumissions desdites erreurs dans quelque, articles des décrets des
municipalité ont une même date , la priorité 2 et 6 septembre dernicr, concernant la liqui
( 523 ) .
dation des offices et les dettes des compagnies celui qui aura été supporté par les proprié
de judicature. Il a proposé, pour les rectifier, taires compris dans les premiers cahiers des
le projet de décret suivant, qui a été adopté. rôles des vingtièmes ; de laquelle somme addi
L'Assemblée mationale déclare, que par les tionnelle le produit sera employé :
dispositions de l'article du titre III de ses dé I". A acquitter les taxations des collecteurs,
crets, des 2 et 6 septembre dernier, concer receveurs particuliers et receveurs ou tréso
mant la liquidation des offices et les dettes des riers-généraux des finances , sur le pied de six
compagnies de judicature, elle n'a point en deniers pour livre au total , lesquels seront
tendu obliger les compagnies qui se sont sé partagés ainsi qu'il suit : quatre deniers aux
parées ou qui ont dû se séparer le 3o sep collecteurs , un denier au receveur particu
tembre, à se rassembler pour former le tableau lier , et un denier au receveur ou trésorier
de leurs dettes actives et passives. général.
Lécrète qu'aucune compagnie des anciens 2 °. A faire ſace aux décharges et réductions
juges, aucun tribunal qui se trouve séparé sans qui auront lieu nécessairement sur les quotes
avoir formé le tableau de ses dettes actives et des contribuables dans les différentesimposi
passives, ne pourra se rassembler sous pré tions de remplacement, à raison des décharges
texte de ſaire ledit tableau , ni sous aucun et réductions que ces contribuables auroiènt
prétexte, à peine de forfaiture ; enjoint aux obtenues ou pourroient obtenir pour cause de
greffiers des tribunaux qui, avant leur sépa calamité sur les impositions ordinaires qui au-.
ration, n'auroient pas satisfait à l'article III ront servi de base à ladite contribution.
du titre lII des décrets des 2 et 6 septembre, 3°. Pour subvenir au moins imposé , que
de former seuls le tableau ordonné par ledit quelques départemens ou districts pourroient
article, et de l'adresser sous leurs certifications être bien fondés à reclamer , relativement aux
et signatures au comité de judicature de l'As circonstances locales où ils se trouvoient quant
semblée nationale, ainsi qu'il est prescrit par à l'impot des gabelles.
l'article lI du titre III des mêmes décrets des 4°. Enfin , à être employé en moins imposé .
2 et 6 septembre. général sur les impositions de tout le royaume ,
Les créanciers desdites compagnies qui se pour l'année 1 -91 , pour le surplus dudit pro
trouvent séparées, pourront ſaire certifier l'ex duit additionnel au second † des ving
pédition de leurs titres par le greffier de l'an tièmcs , s il en reste après qu'il aura rempli
cien tribunal ou par le procurenr-syndic du les trois destinations ci-dessus indiquées ».
district, et cette expédition sera valable comme
si elle étoit dans la forme prescrite par l'ar Let/rc de 3/. Goupillºau, membre de l'Assemz
ticle Ii du titre II1 des décrets des 2 et 6 sep bloe mationale , aux auteurs des Annales
tembre dernier. patriotiques. i

Suite du décret sur le remplacement de la Dans votre 334°. numéro, du mercredi 1er
gabelle. septembre , après avoir rapporté un amende
ment de M. d'André, sur le traitement à accor
Art. IV. « Les villes du département du haut der aux administrateurs, vous ajoutez : « M.
Rhin et du bas Rhin ne seront point comprises Goupilleau a renchéri sur cette modération,
dans la répartition de l'impôt de remplacement en observant que la plupart des membres de
pour celui qui avoit lieu à la fabrication des ami directoire ne demandoient rien ».
dons ; elles continueront d'acquitter leur abon Il cst à croire, messieurs, que celui qui vous
nement comme par le passé : et le montant fournit des notes pour votre journal , ne me
dudit abonnement sera soustrait des sept cent oonnoît pas de vue. La vérité est que je ne me
cinquante mille livres à imposer , pour neuf , suis permis aucune observation sur la ſixation
mois, sur toutes les villes du royaume, à raison du salaire des administrateurs et des juges.....
de la suppression des droits sur les amidons. J'ai toujours pensé que le seul moyen d'avoir
V. A mesure que les seconds cahiers, com de bons fonctionnaires publics, et de les atta
tenant les nouveaux articles des vingtièmes , cher à leurs fonctions et à la constitution, étoit
seront rédigés et vérifiés par les commumau de leur faire un sort qui les mît au-dessus des
tés , les propriétaires compris auxdits seconds premiers besoins ; et rien ne me paroissoit plus
cahiers, seront tenus de supporter une somme dangereux que de n'appeller aux places que
'additionnelle , dont le taux sera le même que | gens riches.....
( 524 )
Notes des auteurs. la flotte russe vient de remporter une victoire
complète sur les Turcs, dans la mer noire. Le
Le nom de M. Goupilleau est si bien obombré vaisseau amiral turc a sauté en l'air , et les
de l'estime publique , que, tel que fût avant Russes en ont pris deux autres. Le reste des
l'émission de la loi son voeu sur une matière où vaisseaux turcs ont été dispersés. V.
le pour et le contre ont eu de vertueux com
battans, on auroit toujours cru que sa pensée D E S A x E , le 29 septembre.
tenoit à des principes purs et civiques. Si c'est
Les paysans nombreux que les vexations féo
une méprise que lui a attribué une opinion dales avoient portés à une insurrection , se sont
connexe avec celle de M. d'André, certes , ce calmés par les promesses qu'on leur a faites de
n'est pas une injure. Mais nous devons à M. Cou redresser les torts dont ils se plaignoient : et
pilleau de publier, comme il le desire, son véri l'on espère qu'en leur rendant justice, ces trou
table sentiment , et nous nous devons d'avouer bles n'auront aucune suite fâcheuse. V.
motre erreur. G.
D E F R A N C F o R T , le 3o septembre.
A J ^ J S.
Léopold vient d'être proclamé empereur d'une
MM. les Abonnés , dont la jouissance date du voix unanime , pour être couronné le 11 oc
premier mai pour 6 mois, et du premier aoiit pour tobre prochain. La magnificence de cette cé
3 mois, sont avertis que leur Abonnement finit (Z I4 rémonie doit un peu indemniser la ville de
3 1 dit courant , et priés de renouveller avant le 2e ; Lyon de la stagnation de son commerce ; car
comme aussi d'insérer dans lcur lettre une des
il y a été, dit-on, ſait des demandes consi
adresses imprimées sous lesquelles ils reçoivent les dérables. V.
2 /nna les ; cette précaution est absolument nécessaire
pour éviter les doubles emplois. D E B R E M r , le 1er octobre.
AFFAIRES POLITIQUES ÉTRANGERES. On croit ici , avec assez de probabilité, qu'il
vient d'être ſait un traité de commerce entre
É T A T s - U N 1 s.
l'Espagne et la Russie, et que la Suède va com
Le congrès n'ayant pas encore de siège fixe, biner ses intérêts mercantiles avec ceux de ces
va faire sa résidence à Philadelphie, en date deux puissances. Les dernicrs avis de Londres
du premier lundi de décembre prochain , jus nous annoncent la guerre coinme inévitable
qu'au premier lundi de l'an 18oo. En atten entre l'Angleterre et l'Espagne. On est per
dant , les Etats-Unis vont s'occuper de se pré suadé ici que les émissaires de la maison d'Au
parer le lieu de la résidence du congrès sur triche, actuellement à Londres, n'omettent rien
es bords du Potowmack. J^. pour y envelopper la France et tout le Nord.
Plusieurs princes allemands secondent ces vues
D E L 1 v o U R N E , le 28 septembre. hostiles, d accord avec le ministère de France,
L'officier supérieur qui commande les Turcs qui paroît se jouer des intérêts de la nation,
du côté de la Dalmatie , est, dit-on , tombé pourvu qu'il parvienne à interrompre le cours
sur les Autrichiens, malgré la publication de des opérations de l'Assemblée nationale. L'im
i'armistice , et les a taillés en pièces. Ce bruit posture du capitaine Macdouald n'a pas peu
mérite comfirmation ; car les Turcs sont plus contribué à soutenir les vues astucieuses de
religieux observateurs des conventions qu'ils Pitt, qui ne sait trop comment couvrir l'hor
ont arrêtées que les chrétiens. V. rible projet de mettre toute l'Europe en feu,
DE H A M B o U R G, le 2 octobre, s'il lui est possible. Ce qui se passe à Brest,
à Toulon et dans les isles françoises , prouve
Si l'on en croit les nouvelles de Pétersbourg, jusqu'où se porte sa scélératesse. V.
On s'abonne à Paris , chez BUIssoN , libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes los lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
Et chez tous les Libraires et IDiracteurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.

Il paroft tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv, pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 lit, pour
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Qn s'abonne aussi, à la mémc adresse , pour la BOUCHE DE FER , moyennant 9 liv. pour 5 mois.
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
I) E L A P R A N C -[E

ET A F FA I R ES P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ,
7, ,4 . . •

J O U R N A I, L / J3 R E , ar une Société dº Ecrivains Patriotes ,


dirigé par M. MERcz ER , et par M. CAR RA , un des 4ateurs.

Deux grands tableaux de la Divinité, ce sont le soleil dans le ciel, une belle
législation sur la terre. PLUTARQUE.

No. C C C L X X V I. Du Mercredi 13 Octobre 179o.


ASSEM B L ÉE N AT I O N A L E. districts , chacun dans leur arrondissenn »nt ,
ainsi qu'il est prescrit par le décret des 6 et
Séance du 1 1 Octobre au soir. 1 1 aout dernier.

Use députation du corps des orfèvres de Paris , II. Les baux à ferme passés publiquement à
l'enchère avant le prernier de ce mois , la pu
est venue apporter aux législateurs ses plaintes blication du présent décret par les corps ad
contre une organisation vicieuse , destructive ministratifs ou par les municipalités , seront
de l émulation et des talens, et contre un impôt exécutés suivant leur forme et teneur.
vexatoire, le droit de marque des ouvrages III. Toutes les ventes qui auroient pu être
d'or et d'argent en fabrication, impôt peu pro faites tant en justice oti attirernent qu'en vertu
ductif pour le trésor public, parce qu'il est dé des décrets de l'Assemblée , depuis la publi
tourné et corrodé par la déprédation , impôt cation du 2 novembre 1789, des biens du clergé,
auquel les orfèvres attribuent la cliûte totale des fabriques des établissemens d'enseignement
de leur commerce. lls demandent à l'Assemblée ou de charité , ou de tous autres établissemens
nationale la permission de lui présenter le plan publics , sont déclarés nuls et comine non
d'un nouveau régime. Cette pétition est ren avenus , sauf aux acquéreurs leurs recours
voyée aux comités ré unis de commerce et de contre les administrateurs et autres vendeurs
finances, sans s'arrêter à l'avis de M. de Muri pour la restitution des sonnes par eux payées ;
mais. qui demandoit qu'on appellât à la rédaction défenses sont faites à tous administrateurs de
des nouverux statuts, les syndics de la commu vendre, et à toutes personnes quelconques de
nauté, ces tnêmes officiers contre lesquels est faire vendre aucuns desdits biens, à peine de
dir gée la plainte universclle du corps. tous dommages et intérêts , et telle autre
· M. Chassey a repris le rapport sur la dé somme qu'il appartiendra.
signation des biens nationaux à vendre, et les lV. L'Assemblée nationale déclare , au sur
artioles suivans ont été adoptés :
plus , que dans la disposition de l'article IX
T I T R IE I I. du titre premier du décret du 14 mai dernier,
qui défend aux acquéreurs d'expulser les fer
De l'administration des biens nationaux miers ou locataires, ne sont compris que les
67Z particulier. baux dont les premiers font valoir par eux
mêmes ou par des colons partiaires les biens
Art. Ier. « Les assemblées administratives et qni en sont l'objet : en conséquence, sont et
demeureront résiliés, sauf les indemnités ci
leurs directoires ne pourront régir par eux
mêmes ou par des préposés quelconques, aucuns apres.
des biens nationaux ; ils seront tenus de les Toutes les fermes ou admodiations des biens
affermer tous, même les droits incorporels , nationaux , qui , n'étant pas exploités ni oc
excepté les rentes constituées et celles fon cupés par leurs preneurs ou leurs oolons par
cières créées en argent, de 2o liv. et au-dessus , tiaires , n'ont pas été par eux sous-loués par
lesquelles seront perçues par les receveurs des baux passés par forme authentique, antérieu
- 576
( 526 )
remeut au 2 novembre 1780, ou suivis de prise en matière criminelle, en commettant un gra
de possessions avant ces époques. dué pour faire les fonctions de commissaire
V. Il sera néanmoins payé aux preneurs des du roi, en cas que le commissaire ne se soit
dites fermes ou a drnodiations générales par les pas prése nté.
receveurs des districts et chefs-lieux du béné M. Thouret proposoit de décréter que les
fice ou établis ement publics dont dépendoient procès civils, pendans par appel aux anciens
ci-devant les biens à eux affermés, une indem tribunaux supprimés, continuero ent d'être ins
nité consistant dans le huitième des fernages t uits dans les tribunaux , à moins que les par
restant à courir, Le paiement ne pourra ètre ties, d'un commun accord, ne retirassent leurs
fait que sur le mandat des directoires de dis pièces pour être jugées dans les lieux de domi
tricts , visé par les directoir s de départe ciie respectif.
ment ; et il sera divisé , pour ne pas grever Une ſorte réclamation s'est élevée contre ce
la nation à la fois , en antant de termes d'nne projet, que à 1. Goupilleau accuse de préparer
année chacun que lesdits preneurs auroient la ruine des parties contentieuses. il en a pro
d'années à jouir si leurs baux subsistoient , et posé un autre , qu'on a accusé de consommer
cela sans autre indemnité ». la ruine des défenseurs, mais qui a obtenu la
( La suite demain. ) priorité : et il est décrété , sauf rédaction , que
tous les procès pendans par appel, par droit
Séance du 12 Octobre. d'attribution , évocation, committimus ou au
trcment, dans les présidiaux, bailliages, siéges
Les colonies françoises de l'Asie demandent royaux, cours supérieures et autres tribunaux ,
un jour pour faire entendre diverses représen seront renvoyés dans les districts pour y être
tations, et l'Assemblée nationale leur indique jugés suivant le choix des parties par les nou
la séance de samedi soir. veaux tribunaux, conformément au décret.
C'est à la seconde séance d'aujourd'hui , qu'a Nous rapporterons le décret entier quand la
voit été ajourné le rapport sur l'affaire le la rédaction en sera définitive. -

Martinique. M. Barnave a repris le rapport de l'affaire de


M. Nérac s'est levé pour demander une
séance plus éloignée, l'affaire n'étant pas suf Saint-Domingue.
fisamment instruite : M. Moreau ( de S. Méry ) Les délits de l'assemblée générale de Saint
s'est vivement opposé à tout délai : « ce sont, Marc, que le rapporteur avoit exposés hier,
dit-il, les accusateurs qui veulent tirer en lon n'étoient que le prélude des horreurs qu'il a
gueur, tandis que les accusés sont pressés d'ob dévoilées aujourd'hui,
tenIr Just1ce ». Jamais , dans aucun état , aucun consul ty
Il est décrété que le rapport aura lieu ce soir rannique ne porta plus loin l'andace et la
si le rapporteur est prêt. bassesse ; on voit ces archontes en corps re
Le comité de constitution a fait présenter fuser non-seulement soumission, mais commu
par M. Thouret un projet de décret en plusieurs nication à l'Assemblée mationale de la mère
articles , relatiſs aux mesures à prendre pour patrie : je les vois en particulier se répandre
l'apposition des scellés sur les greffes des an clandestinement dans les parosses pour men
ciens tribunaux , pour l'installation des nou dier la continuation de leurs pouvoirs préten
veaux juges pour la suite des procès main dus , et distribuer contre le corps législatif des
tenant indécis devant les siéges qui vont cesser libelles atroces , dont le plus atroce est une
d'être. lettre de M. Gouy d'Arcy , membre de l'As
La plupart de ces articles ont été adoptés, semblée nationale. Bientôt ils se rassemblent
sauf rédaction ; et il est ordonné 1°. que les pour rédiger une nouvelle formurle de serment,
nouveaux juges commenceront leurs fonctions cassent, par un décret Ilétrissant, les volon
aussi-tôt qu'ils auront reçu leurs patentes du taires du Port-au-Prince , qui m'avoient voulu
roi ; 2°. que si le commissaire du roi ne se prêter que le serment civique décrété en France,
présente pas, il sera nommé un gradué qui en se confirment eux mêmes dans leurs fonctions
remplira provisoirement les fonctions ; 3°. qu'en sans recensement de scrutin , et en comptant
attendant l'organisation de la procédure crimi pour suffrage affirmatif le silence des citoyens
nelle et des jurés, les tribumaux de district indignés ; enſin, arborant leur indépendance
pourront, nonobstant toutes coutumes et loix et leur séparation de la métropole , voulant
à ce contraires, instruire, poursuivre et juger s'emparer des arsenaux et de la force publique,.
( 527 )
licencient les troupes de ligne, prétendent les Suite du décret sur le remplacement de la
métamorphoser en garde mationale à leur ordre, gabelle.
ouvrent les ports de la colonie aux puissances
étrangères, recrutent des déserteurs, cherchent Art. VI. « Les directoires de département et
à corrompre par des présens les officiers, et de district, et les municipalités des villes, se
les soldats par une augmentation de paie , dis ront tenus de vaquer sans délai à l'exécution
posent des fonds publics , et parviennent à du décret du 22 mars concernant la contribu
tromper et à mettre dans leurs intérêts le vais tion des villes aux diverses impositions de rem
seau le Léopard. placement ordonnées par ledit décret du 22
C'est alors que M. de Peynier, stimulé par In,trs et par le présent décret.
l'indignation universelle, manifesté par le voeu Seront pareillement tenus les directoires de
de la ville de la Croix-du-Bouquet et par celui district de faire former, sans délai , d'après les
de l'assemblée coloniale du nord, qui lui dénon minutes des rôles des impositions ordinaires,
çoient les gens de St.-Marc comme traîtres à la et du premier cahier des vingtièmes, en vertu
mation , à la loi et au roi , ſit publier et afficlier des mandemens qui seront expédiés pour chaque
une proclamation par laquelle il annonçoit qu'il municipalité, par le directoire de département ,
alloit employer toutes les forces qui étoient en un rôle particulier pour ledit remplacement,
son pouvoir pour dissoudre ce conventicule. en tête duquel seront marquées les sommes
M. Mauduit, à la tête de 128 hommes , se pour lesquelles la communauté sera imposée ,
transporte au milieu de l'assemblée, qui s'étoit à raison de chaque desdites impositions de
remplacement ; et le total de ces différentes
fait protéger par 4oo hommes armés. Il notifie impositions formera la somme unique partagée
à ses satellites l'ordre dont il est chargé, et les
invite à se retirer ; ils refusent : le major dans le rôle entre les différentes quotes : d »
insiste, et on lui répond par une fusillade qui sorte que lesdites impositions ordinaires étant
tue deux hommes à ses côtés. Forcé de déployer réparties par chaque municipalité , la répar
titton desdits remplacemens , quoique faite ,
l'appareil de la puissance, il ordonne aux siens
de faire feu , et la troupe rebelle , mais lâche, pour plus de célérité , par le directoire du dis
rend la fuite ou demande grace : l'assemblée trict, sera pareillement et essentiellement l'ou
éclate par des décrets remplis d'imprécations ; vrage de chaque municipalité qui en aura réglé .
mais le commandant lui oudonne de se dissou la distribution, en déterminant celles de l'iiu
dre dans dix-huit heures, et elle se détermine position ordinaire ».
e<nfin à céder , et s'embarque sur le vaisseau Secend décret.
le Léopard. L'Assemblée nationale , pour favoriser le
Tel est le sommaire d'un rapport qui a duré comm erce des cuirs et autres peaux, des fers,
six heures entières. M. Barnave , en se résu des huiles et savons fabriqués dans les dépar
mant , a pensé que l'Assemblée constituante temens des frontières on autres, qui sont en
de France n'ayant encore établi aucun tribu core séparés par des barrières du reste du
nal compétent pour juger une affaire de cette royaume , a décrété et décrète que, sur l'or
importance, elle pouvoit exercer par elle-même donnance des directoires de départemens, les
un pouvoir qu'elle n'avoit pas délégué, et pro directoires de district constateront la quantité
noncer sur cette grande cause. des cuirs et peaux , de fers et d'huiles ou sa
En conséquence, dans un projet de décret vons fabriqués dans les atteliers, moulins et
très-étendu, et que nous ne pouvons rappor usines du département : et que , sur l'avis des
ter que demain , il propose de déclarer les dé dits directoires de districts , il pourra être ex
crets de l'assemblée générale attentatoire à l'au pédié par les directoires de département , des
torité de la nation, de les déclarer muls et passe-ports à chaque entrepreneur ou fabri
comrne non-avenus ; enſin , de dépouiller les cant pour faire entrer dans les départenens
mernbres de cette assemblée des pouvoirs dont de l'intérieur du royaume, en exemption des
ils sont revêtus, et de leur ordonner de rester droits, lesdites marchandises fabriquées dans
à la suite de l'assemblée générale jusqu'à ce lesdits départcmens et dist1 icts.
u'il en ait été autrement ordonné. T'roisième décret.
L'Assemblée a adopté ce décret sans vouloir
entendre de discussion, quoique M. Riquetti Sur ce qui a été représenté à l'Assemblée
eût demandé la parole. G. mationale , qu'il s'étoit élevé des difficultés au
( 528 )
A 7^ I S. **

sujet du paiement des droits qui étoient dûs


pour les cuirs et peaux fabriqués, et pour ceux MM. les Abonnés, dont la jouissance date du -
qui étoient en charge avant le 1°" avril , date premier mai pour 6 mois , et du premier aoút pour
3 mois, sont avertis que leur Abonnement ſfrzit au
de la suppression du droit de marque des cuirs , 51 du courant , et priés de renouveller avant le 2e ;
l'Assemblée nationale , oui le rapport de S O Il contine aussi d'insérer dans leur lettre une des
comité des finances , a déclaré et déclare que adresses imprimées sous lesquelles i's reçoivent les
le délai pour le paiement des droits dus par Annalcs ; cette précaution cst absolument nécessaire
les cuirs et peaux qni avoient reçu la narque pour éviter les doubles emplois.
de pcrception avant le 1° avril , est expiré le Avis aux départemens de la ci-deparzt pro
1er juillet , et que ce qui étoit dû pour ces piuce de Bretagne.
droits doit être acquitté sans délai.
Et quant aux cuirs et peaux qui n'avoient Dès long-temps les ci-devant nobles de la
été que pris en charge, ct pour lesquels l'As ci-devant province de Bretagne , en cajolant
semblée a ordonné par son décret du 22 mars, les contrôleurs et les directeurs royaux, ont su
so soustraire , en grande partie , au paiement
qu'il seroit payé en douze mois une contri
bution réglée sur un taux moyen et inodéré , des lods et ventes : de sorte qu'il est connu que
l'Assemblée mationale en a lixé le tarif sur le nombre de ces messieurs doivent sur cet objet
pied de : des 15 , 2o et 5o mille livres à la nation. La ren
Cinq livres huit sous par cuir de bºeuf ; trée de ces sommes , ordonnée par l'adminis
t)eux livres quatorze sous par cuir de vache ; tration des départemens, produiroit plusieurs
Deux livres dix sous par cuir de cheval ou millions, et pourroit ralentir l'ardeur des aris
de m 1let ; tocrates ci-devant bretons , à se cottiser pour
Seize sous par cuir d'âne ; opérer une contre-révolution.
Cinq livres huit sous par douzaine de peaux On nous écrit du département du Morbihan,
de veau , sur le pied de nenf sous par peau ; que tous les fugitifs de ce pays font transporter
Six livres par douzaime de peaux de chèvre , ieurs revenus en argent de Brest à Miian, et
snr le pied de dix sous par peau, et deux livres que le ci-devant duc de Rohan , sur-tout, qui
cinq sous par douziine de peaux de moutons est en italie, a donné ordre à ses receveurs de
ou de brebis , sur le pied de trois sous neuf Pontivi de ne lui envoyer aucunes lettres-de
deniers par peau ; clange, ni aucuns papiers, mais des espèces
Dix huit sous par douzaine de peau d'agneau, monmoyées , quels que soient les frais de trans
à ra son d'un sous dix d niers par peau ; port. Voilà comme notre or s'écoule dans les
l)esquels droits qui devront être acquittés pays étrangers; mais la terre et notre industrie
n () llS rtºStC l} t. -

par douzièmes , de 1nois er unois , conformé


ment audit décret du 22 mars, le premier teurne Un sieur de la Rue, l'un de ceux qui a joué
cst échu à con1pter du premier du présent mois, un rôle dans la journée meurtrière dit 27 jan
et les autres devront être payés successivement vier 1 -89 , à Rennes, a fait un arsenal de son
de mois en mois, en telle sorte que la totalité ci-devant château du Parclos, près Malétroit,
district do Ploermel ; et là il attend l'occasion.
soit soldée le 1ºº août 179 I.
de gucrroyer contre les patriotes , quand le
Quatrième décret. signal lui en sera donné,
L'Assemblée nationale a décrété et décrète , Un ci-devant marquis de Bavalan, qui n'étoit
que les droits sur le minéral et sur les ſers en réellement que quifistre, en obéissant à sa ma
nière au décret de suppression des imbécillités
gueuses venant de l'étranger , seront modérés armoriales, s'est fait graver un cachet qui porte
à moitié , et que ceux sur les fers en barre , pour légeude, noblesse dort et ne meurt pas.
en lame, en tôle, et sur les ouvrages de fer et Oui , elle me meurt pas, quand cette moblesse
d'acier, continueront d'être perçus, confor est dans le cœur et les sentimens, mais non dans
mément à son décrct du 22 Inars.
des parchemins et de vieilles paperasses. C.
On s'abonne à Paris , chez BUIssoN , Libraire , rue Haute feuille, à qui l'on adressera, franc de Port , le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Autcurs des Annales Patriotiqnes. |
Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger. -

»
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5 mois , franc de port, par la poste, pour tout ie Rovar ºne L'akonreenent ne comnmence que du prem. d'un rrroit.
- -

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" --

SUP P L É M E N T A U No. C C C L X X V I.
Observations sur la lettre de M. de Mercy
à M. de Montmorin, du 19 septembre dernier. liberté ne feroient-ils pas tous leurs efforts en
faveur des Belges ? Pourquoi l'Assemblée natio
M. de Mercy en parlant dans cette lettre des nale ne reconnoîtroit pas leur indépendance,
provinces belgiques , les appelle Provinces en rompant le funeste traité de 1756, et en
Bºlgf7ues-Autrichiennes , comme si le roi de form nt une alliance défensive avec la Prusse
Hongrie, son maître, avoit hérité ab intestat et la Hollande ? Qu'avons-nous donc à craindre
ou par testament du peuple belge, et CO In nn e de Léopold et des menaces de sa cour ? Fera
si ce peuple n'avoit pas déclaré à la face de t il une invasion chez nous avec ses Illyriens,
toute l'Europe , Joseph : I, son frère, déchu du ses Hongrois et ses Croates ? Il n'oseroit ! il au
gouvern ment général de ces provinces : car il roit à craindre et notre déclaration des droits
faut savoir q le jamais les monarques autrichiens de l'homme , traduite en hong ois , et nos
n'ont été que gouverneurs - généraux et non bayonnettes patriotiques. Lui-inême il tremble
rois , et encore Inoins souverains de ces mêmes que nous ne rompions le traité de 1756 : il s'at
provinces. C'est donc un nouveau trait de tache à nous comme un honme expirant s'at
norgue ajouté à tant d'autres, de la part de la tache à un homme plein de vie et de santé. ll
coºr de Vienne , que de parler des provinces espère raccommoder ses affaires en gâtant con
belgiques devenues libres par la volonté géné tinuellement les nôtres : mais le bandeau est
rale du peuple, comme d'une propriété appar tombé des yeux de tous les François ; toutes les
tenante à la famille de Marie-Thérèse. Mais ruses de Léopold et les lettres insi dieuses de ses
nous n'en sommes nullement surpris : l'esprit ministres ne nous en imposeront plus : déja tous
de vertige et d'erreur a tellement frappé cette les cœurs françois ont rompu avec la maison
famille , qu'elle n'ouvrira les yeux qu'au bord d'Autriche ; il n y manque plus qu'un mot de
du précipice. -
l'Assemblée nationale pour détruire à jamais
cette funeste accointance. CARRA.
Nous remarquons en outre dans cette lettre
l'adresse avec laquelle le ministre de Léopold
La vente des domaines nationaux est actuel
fait entendre que , comme sa cour ne s'est ja
mais mêlée de nos affaires intérieures, et qu'elle lement en pleine activité dans le district de
a toujours eu pour maxime d'éviter avec scru Douai : graces en soient rendues aux membres
pule tout ce qui pourroit donner des soupçons vertueux et patriotes du directoire de ce dis
du contraire, ( il faut étre bien autrichien trict. Leur conduite est bien faite pour rassurer
our braver ainsi la vérité et l'opinion pu les bons citoyens contre les menées aristocra
blique . si justement établies ), elle espère que tiques de la municipalité de Douai, qui a eu
la France ne se mêlera pas non plus des trou l'audace, ces jours derniers, de présenter au
bles actuels des Pays-Bas, et qu'elle ne doute directoire du département du Nord , dont la
pas que s'il se formoit ici ( à Paris et dans nos ville de Douai même est le clref-lieu, une péti
provinces) quelques projets particuliers et con tion tendante à empêcher qu'on me vendit dans
traires aux règles d'une juste réciprocité dans ce département plus du quatre-vingt-troisième
les procédés, de pareilles entreprises, si oppo de tous les domaines nationaux de l'empire.
sées A TA LoYAUTÉ FRANçoisE ( remarquez dans Heureusemcnt le directoire du département,
ces derniers mots la cajolerie autrichienme) ne aussi patriote et plus imposant par son autorité
fussent sévèrement interdites et réprimées par que celui du district, a tancé vigoureusement
son gouvernement. (Remarquez ensuite, après cette insolente municipalité ; et sans les pré
la cajo/erie, la menace). Ainsi snivant M. de cautions qu'il a eu la sagesse de prendre pour
Mercy et sa cour, il ne doit pas être permis à calmer le peuple irrité de la sotte démarche de
1ne nation libre, aux François, de s'intéresser au ses officiers municipaux , ceux-ci l'auroient
ort d' une antre nation qu'un tyran se propose vraisemblablement payée fort cher. Qu'on dise
l'enchaîner de nouveau , après en avoir fait maintenant que les domaines nationaux ne se
gorger lbon nombre d'individus. Mais s'il con vendront pas dans les ci-devant provinces bel
ient à la politique nationale des François, à giques ! qu'on dise encore que les assignats ne
eur rcpos et à leur sûreté que jamais la race de prendront pas dans tout le royaume ! ils pren
oseph I1 ne domine dans les provinces belgi nent même en Suisse, où ils sont au pair et où
ues, pourquoi les amis de la justice et de la l'on en demande de tous côtés, malgré le mé
moire du fameux génevois ! Qu'on dise encore
376 bis.
( 53o ) - - El
que la Frznce est p er 'ue ! Ennemis de la patrie ! tes les données de l'expérience, fût prèsenté m
vos efforts sont vans. 4.a l rance est sauvée , public avec la clarté , la précision et la véri
c est moi qui vous le dis , et je ne suis que de l original. Le traducteur a jusqu'ici rempi
l'écho de la France entière. C.... cette tāche pénible de manière à mériter toui
les slt fi'rag s, sur tout dans ce voiume si im
JManœuvre des ministres contre les recruten exs portant pour les intérêts du commerce intº
de l'armée. rieur et exté rie,ir. , n v verra combien il est
esse tiel de laisser an commerce tout le cours
Comme rien n'échappe aux argns patriotes ,
on a observé qne les re c uteurs de q ;ai ºe la que l'industrie peut lui faire prendre : combien
Féraille ayoi« nt enti ren :nt abaiuioii né l urs sont inal ſondées les raisons de ceux qui ont
voulu le borner, et que d'un autre côté les
stations ordinaires , et qu'ils ne faisoient pi ;
aucun e rccru º da : s c 1 tº ca pitºle. ( )n assure gratifications, les encouragemens pécuniaires
mêne qu ils ont et oi ! r · du ninistre de cesser me tendent que rareInent au vrai but de l'inté
rêt national. -

leurs recrt [ n ns , r l arInºe françoise , 1 °


pº rce qt on c ut à la cour ql1e ces recrues
jº risi nues ne so nt gâtées par l'esprit de pa Liste des noms des ci-devant nobles, nobles de
races, robins , ſinanciers, in trigans, et de
trotstne qu f t tant de progrès, sur-tout dans
la cl sse du peu le des villes et des campagnes ; tous les aspirans à la noblesse, ou escrocº
| 2". parce q, on est bien aise de laisser détruire d icelle, avec des notes sur leurs famillet !
Première partje. Paris, chez Ga rnery, 1 liv,
une arinºe qn m'a pas voulu égot ger la nation
non r la plus grande gioire des ministres et de 1 o sous franc de port par la poste,
la cour : t 5°. parce qu'on veut ôter par là Si notre père Adam eût acheté une charge de secrè- l,
une ressou c lonnête à ceux qui n'ayant taire du roi , nous serions tous nobles. Arlequin.
d'autre pºrti à premire en ce moinent pour
subs ster que celui d 's a ines , v ou droient ser
v r la patrie dans ies régimens françois. — M. Si la nature sonlevoit son grand rideau et
Agobert , de m urant r ue Saint-Avoie , en rò ioit dévoiloit aux yeux de tous la vér table filiation
autre fois pour les colonies. ( )n a de fort s rai et paternité des individus hum uns , y auroit i
sons de croire qu'il a également des ordres pour une comédie | ius grotesque , plus destructive
ne plus enrôler aujourd hui, Il paroît donc que de l'orgueil et de la vanité qu'affectent certains
les seuls enrôl mens permis, et vraisenblable êtres, ie philosophe se donne quelquefois cº
plaisir en imagination , et il lui est facile alors
m nt autorisés par les m nistres , sont ceux
qu'on fait continuelle1nent sur les frontières de réduire à leur juste valeur toutes ces misère
, pour les arinées des brig , nds a utrichiens qui qu'une pette partie des hommes a inventées
sºnt à l uxenbourg , à l'rèves et à Saarbruk. pour humilier l'autre : mais tous ces petits ruiº
Voilà encore une inan euvre du comité autri
seaux en Hés par la fortune et devenus des fleu
ves écumeux, on les fait remonter ici vers leut
chien de Saint-Cloud découverte. C.
source petite , basse, mesquine et le plussomveº
T'ome troisième des Re cherches sur la nature amère , empoisonnée. L'auteur décounpose
et l s causes d · la Richesse des Nations, traz bouffissure artificielle des ci-devant nobles, º
du je éfe / --/ng/ois de : mith , sur la q il al - montre leurs ancêt es, lâches , perſides, rapº
trième et c/.'rnière édition , par M. | ioucler ; ces, L'élévation de leurs ſils est presque toujonº
et suivi d'un voſume de notes, par M. de fondée sur d'anciens forfaits impunis; il n'yapº
Condorcet , de l académie françoise, eto : à se glorifier de tels ascendans En g métº
prix 4 liv. 1 o sous le vol broché , et 5 /jv. grandes fortunes sont rarement intactes .. !
/ranc de port par la poste, A Parzs, chez comme c'est l'opulence des peres qui a créél
Buisson libraire rue Hautefeui/le. Le tomne prétendue noblesse des fils, ceux-ci auroientuº
quatrième paro'èra le 2o novombre pro orgueil plus noble et plus légitime s'ils vouloient
chain. Ce tome troisième cont2 cat 6o2 pa$. commencer leur illustration à l'époque ûe\eº
'• • -- - existence, en l'appuyant sur des vertus person
Nous ne ferons pas l'éloge d'un ouvrage dont nelles et sur des travaux utiles à l'humanité °
l'approbation universelle, tant des anglois que à la patrie. º
des étrangers, a consacré le vrai mérite. Il Ce petit recueil satisfait pleinement, et toº
étoit à desirer qu'un systême d'économie sociale à-la-fois, la malice, la saine politique et la plï
et politique, si sagement combiné d'après tou losophue. v . - • " ,

-
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
J O U R N A L L I B R E , par zne Société d' Écrivains Patriotes,
dirigé par M. ſ2 ERcI ER , et par M. Ca Ruix , un des Auteurs.
Quand l'impôt est réduit à la moitié, cette moitié est plus grande (c'est
à-dire plus avantageuse) que l'entier dans sa totalité. HÉsIoDE.

- No. C C C L X X V I I. Du Jeudi 14 Octobre 179o.


ASS EM B LÉE N AT I O N A L E. numérotée, laquelle contiendra un poinz secrée,
connu seulement de l'administration des postes,
Séance du 12 Octobre au soir. qui fera faire et fournira les griffes. -

IV. Ces griffes ne seront jamais portées hors


Lr mémorable décret sur les assignats
a porté du bureau ; elles Contiendront ces mots : As
dans les départemens du royaume l'espérance semblée nationale.
et la § Eh ! quel est l'aveugle qui, V. Les membres de l'Assemblée nationale
dans la masse immense des domaines natio présenteront , en personne , au bureau , leurs
naux, ne trouve pas la plus solide des hypo lettres et paquets, faits, cachetés et avoc leurs
thèques ? Quel est le mauvais citoyen qui n'at adresses, pour recevoir l'empreinte d'une des
tend pas, de la libération des dettes de l'état, griffes. Les lettres et paquets qui ne seront
la félicité universelle ? A l'ouverture de la pas présentés par les députés en personnes ,
séance, on a fait lecture d'une adresse de la seront refusés par les commis , sous peine de
ville de. .. .. .. qni applandit avec transport à destitution. -

l'émission de ces assignats qui vont consom VI. Les lettres et paquets relatifs aux affaires
mer l'oeuvre de la régénération. de chaque comité ou section de comité, ne
On a adopté sans discussion le décret sui seront reçus au bureau qu'avec un bon , écrit
vant, proposé par M. Gossin, au mom du co de la propre umain du président, du vice-pré
mité de constitution. sident ou du secrétaire de ces comités, datés,
« L'Assemblée mationale, après avoir entendu signés, et contenant en toutes lettres le nombre
le rapport de son comité de constitution , ayant des lettres ou paquets qu'ils enverront au oontre
égard'aux pétitions du district d'Orange et de la seing.
commune de Montdragon , décrète que le VII. Les lettres ou paquets ne seront jamais
district d'Orange demeurera définitivement uni bortés au bureau de contre - seing , que par
au département des Bouches du Rhône, et es garçons attachés au service des comités ou
que le bourg de Montdragon fera partie de sections de comités.
ce district ». , VIII. Le bon sera déchiré par le plus ancien
M. Bouche a ensuite lu le projet de décret des commis du bureau , desquels les paquets
qu'il avoit promis sur le contre-seing. auront reçu l'empreinte d'une griffe, et cette
Art. 1er. « Il sera établi près l'Assemblée na empreinte ne sera appliquée qu'après vérifi
tionale un seul bureau pour le contre-seing des cation faite du nombre des paquets présentés.
lettres et paquets, et leur envoi à la poste. Il IX. En conséquence, soutes lettres et pa
n'y aura , sous le contre-seing de l'Assemblée † ceux mêmes qui porteroient l'empreinte
nationale , de franchise que pour les lettres et e la griffe et qui seront jettés dans les boîtes
paquets qui sortiront de ce bureau unique. particulières, ou qui seront envoyés à l'hôte
II. Ce bureau sera surveillé par les quatre des postes, autrement qu'il a été prescrit ci
inspecteurs des secrétariat-bureaux. « ' ; dessus , seront taxés. - --

IiI. Il y aura dans ce bureau deux ou trcis " X. Il en sera de même jusqu'à ce qu'on puisse
commis au plus, qui auront chacun une griffe | contre-signer avec des griffes des paquets conn
377
( 552 )
•re-signès avec le cachet de l'Assemblée natio gés sur un vaisseau faisant voile pour la France.
male , et pour lesquels on ne se seroit pas M. Antoine , qui en fait un court rapport ,
conformé aux articles ci-dessus. proposoit §§ roi fût prié de donner des
XI. Les paquets ne contiendront que des ordres pour le renvoi de ces officiers ; cet avis,
apiers écrits ou imprimés relatifs aux affaires appuyé par M. de l'oucault, a été traversé par
de l'Assemblée nationale , ou aux correspon l'ajournement qu'ont demandé M M. Dumetz,
dances directes et instructions des députés : Bouclie , Nérac, de Noailles , etc.
mais ils ne contiendront point de livres ni M. de Marguerites a demandé que le rap
aucuns objets étrangers. port sur les troubles de Nimes fût incessam
XII. La franchise des lettres et paquets d'ar ment présenté à l'Assemblée , ce qui a été
rivée, sera restreinte à ceux qui seront adressés ordonné.
au président , aux six secrétaires, à l'archiviste L'espace de temps qui restoit à la séance a
de l'Assemblée nationale , aux présidens des été rempli par M. Chassey, qui a fait adopter
comités ou scctions des comités , ainsi qu'à plusieurs articles du décret sur la désignation
chaque députation en nom collectif. des biens nationaux à mettre en vente.
XIII. Le réglement en forme de lettre, adres
sée par le premier ministre des finances , de la Séance du 13 Ocbobre. ".

part du roi, aux administrations de départe


ment, en date du 16 juillet 179o , qui fixe le Le parti, trop nombreux encore, des mau
mode de franchise dans leur arrondisement ; vais citoyens , cherche à se propager , ou du
et celui de leur contre-seing respectif sera moins à conserver ses sectaires ; et , dans ce
exécuté provisoirement , en ce que ladite lettre dessein , il multiplie ses missionnaires et ses
n'est pas contraire au présent décret , [usqu'au prédicateurs. C'est sur-tout par la v oie des
1°* janvier 1792, terme de la ſin du bail actuel feuilles périodiques qu'il espère se soutenir ;
des postes. -
et quand le vice de la matière fait journel
XIV, M. le président de l'Assemblée natio lement tomber, l'un sur l'autre , tous ces pa
nale se retirera devers le roi , pour prier S. M. piers inciviques, on a la ressource de croire
de vouloir bien , conformément à § 6, que cette chûte est due au dégoût du style "
dn décret sur les postes et messageries du 22 et au nom des auteurs. Un nouveau journal
août dermier , sanctionné le 29 du même mois, va éclorre, dont le prospectus se répand avec
faire incessaminent le choix d'un président et une profusion merveilleuse ; et l'on promet
de quatre administrateurs qui doivent compo de le rendre piquant par la satyre la plus caus
† directoire des postes à l époque du 1°* tique des décrets de l'Assemblée nationale.
janvier 1792 ». A l'ouverture de la séance, un ami des loix
Dans ce moment où Paris procède à la no a dénoncé l'embryon folliculaire , et, le pros
mination de ses électeurs, une des 48 sections, pectus qui en annonce le coupable caractère ;
celle du Roi de Sicile , jalouse d'une compo mais les dépositaires de la volonté générale
sition pure et inaccessible au soupçon même, a n'ont pas cru que de si frêles manœuvres pus
arrêté « que tous ceux de ses membres qui ont sent détourner d'un seul instant la marche de
appartenu à l'ancien ordre judiciaire , seroient leurs travaux , ni même attirer un seul.de leurs
tenus, sous peine d'être exclus de l'assemblée regards, et d'une voie unanime l'Assemblée
primaire , de déclarer qu'ils n'ont pris aucune a passé à l'ordre du jour. -

part à aucun de ces complots que l'on dit avoir On a envoyé au comité des impositions deux
été formés contre la nouvelle organisation». Cet projéts relatifs à l'impôt, et remis à M. le pré
arrêté, qui a été envoyé aux 47 autres sections, sident par un excellent citoyen , M. Charle
a été lu ce soir à l'Assemblée nationale, qui ap magne. -

plaudit aux motifs qui l'ont dicté. L'Assemblée a adopté, sans discussion, deux
, On a renvoyé au comité colonial pour être projets présentés par M. Gossin : le premier a
jointe au rapport général sur la Martinique , pour objet de ſixer le nombre des juges dans
'affaire particulière des sieurs Duboulay et plusieurs villes du royaume, Falaise, Vire, etc.
Malherbe , jeunes officiers de la garnison de La deuxième décrète que l'installation des
cette île , qui s'étant imprudemment obstinés juges du district particulier de la campagne de
à ne pas vouloir , au spectacle, porter la co Lyon, sera faite par le département.
çarde nationale , se sont fait maltraiter par le De l'avis du même rapporteur, l'Assemblée
parterre,, et ont été expulsés de l'ile, et shar nationale a supprimé les quatre municipalités
( 528 )
de la ville de Duretal, au départemcnt de la III. Il sera donné, avec les présens décrets,
Sarthe , et les a réunies em unc seule. une instruction sur la manière d'évaluer le taux
Le comité des finances a fait présenter par moyen du revenu net, suivant les différentes
M. le Brun l'état de situation de la caisse de espèces de culture ». - - -

l'extraordinaire : et l'Assemblée a adopté un Ensuite M. de la Rochefoucault a Ju quatre


projet de décret tendant à assurer les sommes articles d'un projet sur le mode futur de l'im
nécessaires pour le service public. position. M. Rey les a combattus, en soutenant
Il est aussi décrété , « que toutes les dé qu'il étoit impossible de ne pas suivre encore,
penses du département de la maison du roi , pour l'année prochaine, le mode de répartition
étoient à la charge de la liste civile, depuis le usité par l'ancien régime , c'est-à-dire , l'as
décret qui l'a ainsi ordonné ». siette de la taille et des vingtièmes. M. de Mont
En annonçant comme très-prochain le tra calm a présenté un mode nouveau absolument
vail du comité de constitution sur l'éducation étranger à celui que proposoit le comité; mais
publique, M. l'évêque d'Autun a proposé le sur la motion de M. Roederer , l'Assemblée a
décret suivant, qui contient des mesures pré repris graduellement le projet du comité, et en
liminaires que l'Assemblée a approuvées : a décrété les deux premiers articles. -

Art. Ier. « L'Assemblée nationale, après avoir Art. I°º. Aussi-tôt que les municipalités au
entendu le rapport de son comité de consti ront reçu le présent décret, et sans attendre
tution, déclare qu'elle me s'occupera , quant , le mandement du directoire de district, elles
à présent, d'aucune partie de l'instruction formeront un tableau indicatif du nombre des
publique. différentes divisions de leur territoire, s'il y en
II. Elle décrète qu'afin que le cours de l'ins a déja d'existantes, ou de celles qu'elles déter
truction ne soit pas arrêté , le roi sera prié mineront, s'il n'en existe pas déja ; et ces divi
d'ordonner que les rentrées dans les écoles sions s'appelleront sections, soit dans les villes,
publiques , à l'exception des séninaires , se soit dans les campagnes.
feront cette année-ci comme à l'ordinaire. II. lElles choisiront ensuite dans le corps mu
III. Elle charge les directoires des dépar nicipal des commissaires qui, assistés d'un cer
temens, de faire dresser des états des titres , tain nombre de propriétaires ou d'anciens cul
chartes, bibliothèques, et autres objets † tivateurs appèllés par eux, se transporteront
cieux qui se trouvent dans leur ressort, et leur sur les différentes sections, et y formeront un
en recommande la conservation. état indicatif du monde, propriétaires de chaque
IV. Elle charge la municipalité de Paris de pièce de terre située dans la section , confor
donner les mêmes soins aux nombreux établis mément au modèle tracé dans l'instruction ; et
semens, aux dépôts de chartres,. titres , pa les états ainsi formés, seront arrêtés et signés
piers, bibliothèques qu'elle renferme dans son par les officiers municipaux , puis affichés à
sein , · et de se joindre pour cet objet aux la porte du lieu des séances de la municipa
membres du comité d'aliénation ». lité, à celles de l'église paroissiale et autres
· La discussion a été reprise sur la définition du lieux publics ». - -

roduit net, d'après les instances de M. de la A ce second article a été fait un amende
AE et M. Rey, en combattant sur ment qu'avoit présenté M. Lucas, et qui porte
ce point le systême de M. Delley, a demandé que les commissaires adjoints seront choisis
qu'on s'occupât incessamment du mode d'im dans une assemblée indiquée huit jours à l'a
position pour 1791 M. Roederer s'est levé pour vance , dans laquelle les propriétaires forains
demander que la discussion fût fermée ; ce qu'il auront droit d'assister comme électeurs et
a obtenu. Alors l'Assemblée nationale , faisant comme éligibles.
asser en revue tous les projets † Il a été indiqué pour ce soir une séance ex
offerts, a donné la priorité à celui du comité, traordinaire, qui doit être occupée par la dis
et en a consacré les articles en ces termes : cussion des règlemens relatifs à la dîme inféo
Art. Ier. « Le produit net d'une propriété fon dée , qui est supprimée. M. de Folleville a
cière est ce qui reste au propriétaire, défalca prétendu « que cette discussion, touchant ( ce
tion faite sur le produit brut des frais de se sont ses termes ) à la propriété, devoit être
mence, culture, récolte et entretien. livrée à la sévérité des délibérations d'une
II. Le revenu imposable d'nne terre est son séance du matin ». Cette observation n'a pas
· produit net moyen , calculé sur un nombre suffisamment frappé tous les esprits ; il a été
#'années déterminé. - ·· · ·· : xléterminé que la séance auroit toujours lieu
( 534 )
ce soir, et pour la matière qui y est ajournée, la Croix-des-Bouquets, et toutes certes qui sont
et qui, sauf les égards dus à la ponctualité de restées invariablement attachées aux décrets de
l'honorable membre, ne paroît pas devoir être l'Assemblée nationale, les volontaires du Port
regardée comme constitutionelle. G. au-Prince , ceux de Saint-Marc , les troupes
patriotiques du Ca p, et tous les autres citoyens
Décret rendu dans le conrs de la séance du 12, actifs qui ont agi d ns les mêmes principes,
concernant les colonies. ont rempli glorieusement tous les † at
tachés au titre de françois, et sont remerciés,
« L'Assemblée nationale, après avoir entendu au nom de la nation , par l'Assemblée natio
son comité des colonies , sur la situation de l'ile nale.
de Saint-Domingue, et les évènemens qui ont Déclare que le gouverneur-général de Saint
eu lieu : Domingue , les militaires de tout grade qui ont
Considérant que les principes constitutionels servi sous ses ordres , et notamment MM. Vin
ont été violés, que l'exécution de ses décrets a cent et Mauduit, ont rempli glorieusemeñt les
été suspendue, et que la tranquillité publique devoirs de leurs fonctions.
a été troublée par les actes de l'Assemblée gé Décrète que le roi sera prié de donner des
nérale séante à Saint-Marc, et que cette assem ordres pour que les décrets et instructions des
blée a provoqué et justement encouru sa disso 8 et 28 mars dernier reçoivent leur exécution
lution ; dans la colonie de Saint-Domingue ; qu'en
Considérant que l'Assemblée nationale a pro conséquence il sera incessamment procédé, si
mis aux colonies l'établissement prochain des fait n'a été, à la formation d'une nouvelle as
loix les plus proprcs à assurer leurs propriétés ; règles prescrites
semblée coloniale, suivant les
qu'elle a, pour calmer les alarmes, annoncé d'a par les décrets et instructions, tenùe de s'y
vance l'intention d'entendre leur voeu sur tous conformer ponctuellement. - •

les changemens qui pourroient être † L)écrète que toutes les loix établies continue
aux loix prohibitives du commerce et la ferme ront d'être exécutées dans la colonie de Saint
volonté d'établir comme articles constitutionels l)omingue jusqu'à ce qu'il en ait été substitué
dans leur organisation, qu'aucunes loix sur l'état · de mouvelles , en observant la marche prescrite
des personnes ne seront décrétées pour lcs co par lesdits décrets. -

lonies que sur la demande formelle et précise Décrète néanmoins que, provisoirement et
de leurs assemblée coloniales ; jusqu'à ce qu'il ait été statué sur l'organisa*
Qu'il est pressant de réaliser ces dispositions tion des tribunaux dans ladite colonie , le con
pour les colonies de Saint-Domingue , en y as seil supérieur du Cap sera maintenu dans la
surant l'exécution des décrets des 8 et 28 mars, forme en laquelle il a été rétabli, ot que les
et en prenant toutes les mesures nécessaires jugemens rendus par lui depuis le 1o janvier
pour y établir l'ordre public ct la tranquillité ; dernier, ne pourront être attaqués, à raison
Déclare les prétendus décrets et actes émanés de l'illégalité de ce tribunal, . f
de l'assemblée constituée à Saint-Marc , sous Décrète que le roi sera prié, pour assurer la
le titre d'assemblée générale de la partie fran tranquillité de la colonie , d'y envoyor d§
çoise de Saint - Domingue, attcntatoires à la vaisseaux de ligne et des frégates en nombre
souveraineté mationale et à la puissance légis proportionné, et de porter au complet les ré
lative, décrète qu'ils sont nuls et incapables de gimens du Cap et du Port-au-Prince.
recevoir aucune exécution, -
Décrète en outre que les membres de la
Déclare ladite assemblée déchue de tous ses · ci-devant assemblee générale de Saint-Domin
pouvoirs , et tous ses membres dépouillés du gue , et les autres personnes envoyées à la suite
caractère de députés à l'assemblée coloniale de de l'Assemblée mationale, par le décret du 2o
Saint-Domingue. - septembre , demeureront dans le même état
Déclare que l'assemblée provinciale du nord, jusqu'à ce † ait été ultérieurement statué
les citoyens de la ville du Cap, la paroisse de à leur égard ».
On s'abonne à Paris , chez BuissoN , libraire, rue Haute feuille , à qui l'on adressera , franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettresſ§ les Auteurs des Annales Patriotiques.
Et chez tous les Libraires et L)irecteurs des Postes du \oyaume et de l'Etranger.

Il paroît sous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 56 liv, pour un an , 18 liv. pour 6 mois, et de 9 Ht. pour
5 mois franc de port, par la poste, pour tout le Rovaurne. L'ahonnement ne commence que du prem. d'rurz moir.
Qn s'abonne aussi, à la méme adresse , pour la BOUCHE DE FER , moyennant 9 liv. pour 5 mois.
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIREs
· D E L A F R A N C E, -
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
JO U R N A L L I B R E,
- ar une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA, un des Auteurs.

Il est digne d'un esprit sensé de n'apprécier les gouvernemens que d'après
leur influence sur le bonheur des ommes. HELvETIUs.

N°. C C C L X X V I I I. Du Vendredi 15 Octobre 179o.


AS S E M B L É E N AT I O N A L E. de constitution, établi quatre juges de paix
dans la ville de Besançon.
Séance du 13 Octobre au soir. Ensuite M. Thouret, au nom du même
comité, a présenté un projet sur le réglement
Lorsion publique est maintenant fixée sur , de la procédure qui doit être suivie devant les
la cause de la soi - disant assemblée générale juges de paix. Il croit devoir en exclure abso
de Saint-Marc, par le rapport lumineux qu'en lument les hommes de pratique, et tous repré
a fait M. Barnave, et par le décret de l'As sentans des parties ; il assure aux citoyens le
semblée législative; mais s'il pouvoit rester en bienfait de la plus prompte expédition, en don
core quelque mouvement d'incertitude dans nant au juge de paix le droit d'entendre et de
J'esprit de ces hommes qui se plaisent à douter, prononcer tous les jours de l'année , à toute
heure et en tout lieu quelconque, en renfer
il faudroit les renvoyer à l'adresse qui a été · mant dans un brief espace de temps l'instruc
lue ce soir, envoyée par l'assemblée coloniale
tion des affaires de ce tribunal, en ramenant
du nord de Saint-Domingue. au dernier point de simplicité possible les for
· Cette assemblée, qui n'a jamais varié dans
son attachement à la mère patrie, a conçu malités jadis si longues et si coûteuses, d'au
es inquiétudes sur l'impression que pourroit dition de témoins, de visite, de transport, etc.
faire en France la venue des 85 membres de enfin il apporte toutes les précautions de la
Saint-Marc; elle se hâte de venir au-devant de †rudence pour constater et assurer l'état et
conservation des minutes et jugemens. A
leurs démarches, et des inculpations qu'ils mesure que le rapporteur lisoit chaque article
Pourroient essayer de rejetter sur elle, et rend
compte, avec pièces justificatives, de tout ce du projet de décret, il se répandoit dans toute
l'Assemblée législative, ce mouvement de satis
qu'elle a fait pour arrêter, dans leur principe , faction inexprimable que l'on éprouve à la vue
tºutes les manoeuvres et tous les écarts de ces d'un grand bien qu'on va faire. Cette séance,
ºdacieux, qui ne tendoient pas à moins qu'à l'une des plus occupées qu'ait eues le corps
ºer les liens qui unissent la métropole et la législatif, a été en même temps l'une des plus
colonie. '
º.lecture de cette adresse et d'une lettre paisibles. Toute impression de cet esprit de
3º.l'Assemblée coloniale du nord avoit écrite parti qui a quelquefois divisé les représentans
à celle de Saint-Marc, a été suivie de nombreux de la nation, disparoissoit devant la majesté
"Pplaudissemens. visible de l'intérêt général. )

•ui † de la séance a été occupé par la Les articles proposés ont été adoptés gra
duellement et presque sans discussion, ainsi
u rapport sur la désignation des biens
nationºux à mettre en vente. qu'il suit : - -

Art. 1°*. « Toute citation devant les juges de


• " Séance du 14 Octobre. paix sera faite en vertu d'une cédule de juge,
qui énoncera sommairement l'objet de la de
Le
"A§e Pºmier décret rendu aujourd'hui par · mande , et désignera le jour et l'heure de la
mblée nationale a , sur l'avis du comité | comparution.
378
( 536 )
II. Le juge de paix délivrera cette cédule à la cause, le juge de paix lui délivrera une, cédule
requisition du demandeur ou de son porteur de citation, dans laquelle il fixera le délai de
de pouvoir, après avoir entendu l'exposition. comparoître, relativement à la distance du do
de la demande. - - -
micile du garant.
III. En matières purement personnelles ou IX. Il n aura plus lieu à la mise en cause du
mobiliaires, la cédule de citation sera deman garant, si la demande n'en a pas été formée au
dée au juge du domicile du défendeur. jour de la première comparution du défendeur :
IV. Elle sera demandée au juge de la situa et celle qui auroit été accordée , demeurera
tion de l'objet litigieux, lorsqu'il s'agira, 1°. des comme non-avenue , si elle ri'a pas été motifiée
actions pour dommages faits, soit par les hom au garant à temps utile pour l'obliger de com
mes, soit par les animaux, aux champs, fruits paroître au jour indiqué, sauf au défendeur à
et récoltes ; . - -

poursuivre l'effet de la garantie , s'il y a lieu,


2°. Des déplacemens de bornes, des usurpa séparément de la cause principale.
tions de terres, arbres, haies, fossés et autres X. Les parties pourront toujours se présenter
clôtures , commises dans l'année, des entre volontairement et sans citations devant le juge
prises sur les cours d'eau servant à l'arrosement de paix , en déclarant qu'elles lui demandent
des prés, commises pareillement dans l'année, jugement ; auquel cas il pourra juger leur dif
et de toutes autres actions possessoires ; férent , soit sans appel dans les matières oû sa
3°. Des réparations locatives des maisons et compétence est en. dernier ressort , soit à la
fermes ; ' -
charge d'appel dans celles qui excèdent sa
· 4°. Des indemnités prétendues par le fermier compétence en dernier ressort ; et cela, encore
ou locataire pour mon-jouissance , lorsque le qu'il ne fût le juge naturel des parties, ni à
droit de l'indemnité ne sera pas contesté, et des raison du domicile du défendeur , ni à raison
dégradations alléguées par le propriétaire. de la situation de l'objet litigieux ».
, V. La motification de la cédule de citation
sera faite à la partie poursuivie par le greffier T l T R E I I.
de la municipalité de son domicile, qui lui en
remettra copie, ou la laissera à ceux qu'il aura De la comparution devant le juge de paix. .
trouvés en sa maison, ou l'affichera à la porte
de la maison, s'il n'y a trouvé personne. Le Art. I°*. « Au jour fixé par la citation , ou
reffier fera mention du tout, signé de lui, au convenu entre les parties, au cas qu'elles ayent
† de l'original de la cédule; et dans le cas où consenti de se passer de citation , elles compa
le greffier me pourroit remplir ses fonctions à roîtront en personne , ou par leur fondé de
raison de maladie ou d'absence , il sera rem pouvoirs devant le juge de paix, sans qu'elles
placé par un commis-greffier, nommé à cet puissent fournir aucunes écritures , ni se faire
effet par le corps municipal. représenter par aucunes personnes attachées
VI. Les cédules de citation et leurs motiſica par état aux fonctions judiciaires.
tions seront écrites sur papier timbré dans les II. Si, après une citation motifiée, l'une des
départemens où le timbre est établi, jusqu'à ce parties ne comparoissoit pas au jour indiqué,'
u'il en ait été autrement ordonné. la cause sera jugée par défaut, à moins qu'il'
VlI. Il y aura un jour franc, au moins, entre n'y ait lieu à la réassignation du défendeur, au
celui de la motification de la cédule de citation cas de l'article VI du titre précédent.
et le jour indiqué pour la comparution , si la IIl. La partie condamnée par défaut, pourra
partie citée est domicilée dans le canton , ou former opposition au jugement dans les trois
dans la distance de quatre lieues. jours francs de sa signification, en vertu d'une
Il y aura au moins trois jours francs , si la cédule qu'clle obtiendra du juge de paix, et
partie est domiciliée dans la distance depuis qu'elle fera motifier à l'autre partie, ainsi qu'il
quatre lieues jusqu'à dix ; au-delà il sera ajouté est dit au titre précédent pour les cédules de
CltablOIl.
un jour pour dix lieues. 1
-

:: Dans le cas où les délais ci-dessus n'auront lV. La partie opposante qui se laisseroit juger
pas été observés, si le défendeur ne comparoît une seconde fois par défaut sur son opposition,'
pâs au jour pour léquel il aura été cité, le juge me sera plus reçue à former une oppositiou
de paix ordonnera qu'il soit réassigné. nouvelle.
VIII. Si au jour de la première comparution V.Lorsque les deux parties ou leurs fondés de
le défendeur demande de mcttre un garant en pouvoirs comparoîtront, elles seront entendues
( 538 )
contradictoirement par elles- mêmes ou par toire de district, à la chaleur des enchères, sauE
leurs fondés de pouvoirs ; la cause pourra être à la remettre à un autre jour, s'il y a lieu.
jugée sur le champ , si le juge de paix et ses , XI. Le ministère des notaires ne sera nulle
assesseurs se trouvent suffisamment instruits. ment nécessaire pour la passation desdits baux,
· VI. Il y aura lieu à juger sur le champ toutes ni pour tous les autres actes d'administration
les fois qu'il ne sera pas nécessaire pour l'entier qui seront exécutoires sans cette formalité. Ces
éclaircissement de la cause, soit d'accorder à actes, ainsi que les baux, seront sujets au con
une des parties un délai pour présenter des trôle , et ils porteront hypothèque. La minute
pièces dont elle ne se trouveroit pas saisie , sera signée par les parties qui sauront le faire ,
soit d'ordonner une enquête ou la visite-du et par les membres présens du directoire , et
lieu contentieux ».
4 *
G. l'expédition le sera par le secrétaire.
( La suite demain. ) Les baux des biens incorporés seront passés
- toutes les années, ceux des autres biens seront
passés pour six ou neuf années. -

Suite du décrét sur l'aliénation des domaines


- mationaux. · Lors de la vente, l'acquéreur pourra expul
ser le fermier; mais il ne pourra le faire, même
· Art. VI. « Sera au surplus ladite indemnité en offrant de l'indemniser , qu'après l'expira
affectée, par privilégè, au remboursement des tion de la troisième année, ou de la sixième ,
ots-de-vin , que justifieront avoir payés aux si la quatrième étoit commencée, ou de la neu
#§ ou Yadmodiateurs généraux, les pre vième, si la septième avoit commencé son cours.
neurs de ces baux postérieurs au 2 novembre XII. Les conditions de l'adjudication seront
i789 , lesquels pourront former à cet effet réglées par le directoire du district, et dépo
toutes oppositions entre les mains des receveurs sées au secrétariat, ainsi qu'à celui de la muni
de districts. ' -
cipalité du chef-lieu de la situation des biens,
VII. Les baux à ferme ou à loyer, échus ou dès le jour de la première publication, pour en
échéans la présente année, qui n'auroient pas être pris communication, sans frais, par tous
été prorogés, ou que l'on n'auroit pas eu le , ceux qui le desireront. - --

temps de renouveller dans la forme ci-après, XIII. Outre les conditions légales et d'usage
pourront être continués pour l'année pro en chaque lieu , et outre celles que les direc
chaine; et dans le cas où ils ne le seroient pas, : toires de district croiront devoir imposer pour
les directoires de département et de district :: pressément
le bien de rappellées.
la ohose , les suivantes seront ex
- - r

eront , par la meilleure administration des


biens compris auxdits baux, ce qu'ils jugeront | XIV. A l'entrée de la jouissance , il sera
convemables. · · · -- | procédé par expert à la visite des objets af
VIII. Les baux subsistans seront renouvellés , fermés , ensemble à l'estimation du bétail , et
dans les campagnes un an, et dans les villes six à l'inventaire du mobilier. Le tout sera fait
mois avant leur expiration. -
contradictoirement avec le nouveau fermier et
. IX. Ne seront compris dans les baux à ferme l'ancien, ou s'il n'y en avoit point, avec un
ou à loyer les objets dont la jouissance a été commissaire pris dans le directoire du district,
réservée aux évêques et aux curés, ainsi qu'aux , ou par lui délégué.Les frals de ces opérations
religieux qui voudront vivre en commun ; tous seront à la charge du nouveau fermier , sauf
ceux non réservés, même ceux dépendans des son recours contre l'ancien, si celui-ci y étoit
bénéfices - cures , seront affermés , sauf aux assujetti. --

curés à s'en rendre adjudicataires.


. X. Les baux seront annoncés un mois d'a )- A V I S.
vance par des publications, de dimanche en
dimanche, à l'issue de la messe paroissiale des · MM. les Abonnés, dont la jouissance date du
églises de la situation, et de celles des princi ·· premier mai pour 6 mois, et du premier août pour
pales églises les plus voisines, et par des affiches ' 331 mois, sont avertis que leur Abonnement finit au
du courant, et priés de renouveller avant le 2e ;
de quinzaine en quinzaine aux lieux accoutu comme aussi d'insérer dans leur lettre ane des
més. L'adjudication sera indiquée à un jour de adresses imprimées sous lesquelles ils reçoivent les
marché , avec le lieu et l'heure où elle se fera. | Annales ; cette précaution est absolument nécessaire
Il y sera procédé publiquement devant le direc pour éviter les doubles emplois.
-

( 538 )
Observation sur l'arrestation du sieur Gusman DE L IE o E, le 6 octobre. --

et complices. Des mesures aussi sages que celles que nous


avions prises pour concerter un plan solide d'ad
Les trois personnes, arrêtées à Valenciennes ministration politique, nous donnoient lieu de
pour avoir § préparer des cocardes blanches
croire que la diète de Francfort sentiroit toute
et vertes , étoient chargées par un certain la justice de notre conduite envers un prince
comte de Gusman, d'enrôler des François au qui a violé tous nos droits les plus sacrés, et
service de la maison d'Autriche. Ce Gusman
ayant été arrêté lui-même à Donai avec un avo même les pacta conventa de l'empire germa
nique. Mais les princes allemands , rampant
cat de Paris, est convenu qu'il étoit en corres aujourd'hui aux pieds de la maison d'Autriche,
pondance avec le général Bender Il a cru par sans vouloir se rappeller qu'elle les auroit tous
îà éviter l'inculpation qu'on étoit en droit de engloutis sans la fermeté du grand Frédéric,
lui faire d'avoir tenté une contre-révolution
partielle en France; mais c'est justement par-là ne voient cette violation de nos droits que pour
qu'il est coupable, et ses liaisons avec les Au aggraver nos malheurs. .
C'est donc tout à l'avantage de notre tyran
trichiens sont des preuves suffisantes de ses que le sénat autrichien de Francfort propose
mauvaises intentions pour nous': car tout par des conditions de paix aux députés de l'état
tisan de l'Autriche est un ennemi juré de la de Liége. A la lecture qui vient d'en être faite
nation et de la constitution françoises. Ainsi , à notre assemblée des 6o sections , tous les
sous ce rapport, on ne sauroit trop resserrer le esprits se sont indignés ; on a frémi de rage ,
sieur Gusman pour le livrer , non au châtelet et l'on n'a plus entrevu que les ressources ter
autrichien de Paris, ce tribunal si déshonoré
ribles du désespoir. Quel autre parti prendre
aujourd'hui et appellé communément buande en effet que de se coaliser avec les Brabançons,
rie de la reine, mais à la haute cour nationale
si la France veut reconnoître son indépen
qui sera composée, j'espère, de vrais françois, dance ? F t quelle raison auroit-elle de ne le
et qui doit être bientôt formée par l'Assemblée pas faire ? Tant que la maison d'Autriche aura
mationale. C....
ou prétendra avoir des droits sur la Belgique,
ce sera un foyer de dissensions et de guerres,
AFFAIREs PoLITIQUES ÉTRANGERES. que l'Europe entière auroit intérêt d'anéantir.
D E F R A N c F o R T , le 3 octobre. bien loin de songer à l'entretenir. La paix de
l'Allemagne ne tient encore qu'à un fil, et Léo
Cette ville est dans ce moment- ci la plus pold craint plus cette déclaration de la France
brillante de toute l'Europe. Les électeurs, leur que tout autre événement. V.
suite, les princes et seigneurs étrangers y étalent Lettre de M. Louis d'Antraigues à M. Des....
un luxe vraiment oriental. Le 3o septembre , Paris, 179o.
les électeurs sont entrés au conclave après une
grand'messe, pour procéder à l'élection d'un C'est le compagnon de MM. Mounier, Lally
empereur. L'élection faite , ils ont paru dans et Malouet, qui parle ; c'est un déserteur qui
une superbe tribune , où ils ont lu la procla se lamente longuement et douloureusement de
mation de l'élection. L'empereur l,éopold a tous les maux qu'il n'a pas pu nous faire. Jadis
aussi-tôt été averti par un courier ; il s'est Lamothe voulant faire tomber tous les pam
rendu à Francfort , le 2 octobre , incognito , phlets qu'on avoit écrits contre lui, s'avisa d'en
et doit faire son entrée le jeudi 7. Sa suite est faire un extrait, et les feuilles satyriques n'eu
de 15oo personnes. - rent plus cours ; ici M. Louis d'Antraigues 81
Mais le luxe oriental qu'étalent tous les voulu rassembler dans un court espace tous les
† crie vengeance contre leurs vexations, déraisonnemens , tous les mensonges , toutes
orsqu'on sait que l'électeur de Mayence, de les inepties que profèrent les ennemis de la
Palatin , ont levé chacun une taxe de 5oo, ooo constitution, afin que cela fût dit une fois pour
florins d'Allemagne sur leurs pauvres sujets ; toutes. Or, il faut brûler désormais tous les ou
tous les autres seigneurs allemands en propor vrages des aristocrates, et s'en tenir à ce petit
tion en ont fait autant. Quand donc cesseront chef-d'œuvre ; car tout y est renfermé , et
ces calamités qui dévorent le travail du malheu l'esprit le plus cruellement anti-civique ne pour
reux ! Peuples, voilà vos princes. V. roit y rien ajouter.

--
.- - ** -
_ --- --- ------ ------- — " •--* -
#c - - :-r#

| S U P P L É M E N T A U No. C C C L X X V I I I.
|.

A V I S.

| · Le sieur Buisson apprend que les auteurs d'un Jou"nal a stocrate ,


intitulé Spectateur national, ont fait répandre un Prospectus dans lequel
on lit , que #Z. Mercier va diriger ce Spectateur, et cesser la direction
· des Annales patriotiques. C'est une calomnie évidemment dirigée contre
' M. Mercier, que de répandre qu'il va coopérer à un Journal voué à
- l'aristocratie et à des principes qu'il a combattus par trente ans de travaux.
Non , M. Mercier ne coopérera point à ce Spectateur; il continue toujours
la direction des Annales patriotiques et littéraires, qui ont acquis une
"si juste célébrité par leur patriotisme; et même, dégagé d'autres occupations
- littéraires, il versera dans les Annales, comme il l'a déja fait dans les quinze
· premiers numéros d'octobre, fréquemment de ses propres articles. -

· Voici la lettre que M. Mercier vient d'écrire aux papiers publics, pour
Tº détromper les Abonnés qui auroient été induits en erreur. .. Voyez la
: Chronique , numéro 279, supplément , et le Moniteur du 13 octobre.
-
-

Paris, 3o septembre 179o.


J'ai déclaré aux Auteurs du Spectateur national, que je n'aurai aucune

· part directe ni indirecte à la composition de leur journal ; j'ai annulé


· 4'avis de leur prospectus ; il seroit donc ridiculs et inutile à eux de placer
· mon nom en tête du Spectateur national ; il est permis de retirer sa plume
- quand on voit l'encrier. Je continuerai la direction des Annales patriotiques
" et littéraires, et serai constamment étranger à tout autre Journal. MERCIER.
- -
-

* " . ) - -

• - • A VI.3 à suivre indispensablement pour l'exactitude du service.

-
Nous réitérons avec la plus vive instance à MM. les Abonnés la prière
- -
- :, -
-

- -
- -

· que nous leur avons déja faite, d'envoyer une des adresses imprimées scus
· lèsquelles ils reçoivent les Annales lorsqu'ils forment une demande quel
· conque, et sur-tout en renouvellant leurs souscriptions.
On souscrit chez BºissoN, libraixe, rue Hautefeuille, à Paris.
378 bis,
( 54o ) :

P A R I S.
les auteurs des Annales à insérer l'avis qui m'a
Le peu d'attention que la plupart des muni procuré la lettre que vous m'avez fait l'honneur
cipalités ont à surveiller les effets mobiliers des de m'écrire le 6 de ce mois ; mais il est très
maisons religieuses, donne lieu à des dépréda certain q ue M. de Celleville , mort il y a cinq
tions qu'on ne peut apprécier. Nous avons déjà ans, âgé d'environ soixante-quinze ans, ne m'a
eu plusieurs avis à cet égard ; mais en voici un laissé quoi que ce soit entre les mains. Il n'avoit
exemple qui rendra peut-être plus soigneux ceux vendu un fief dans la parois e de Sa nte-Leu
qui ont la confiance du peuple. rine, qui faisoit la plus grande partie de sa for
« La semaine dernière , en date du 3o sep tune , et ses héritie s n'ont eu de lui qu'une
tembre, on a arrêté au village de Velonne , métaire, dans une paroisse voisine de Sainte
près Montmédi, une charrette chargée d orne Leurine. Je ne sais point qaelles étoient ses
mens d'église, de galons et autres listensiles de armes : mais A1 \L. de Bºli ville sont établis
prix, servant au culte divin. On I'a conduite à depuis ſort long-temps en Saintonge . et il en
Sténay. Ce vol éto,t fait par le nominé Martin , exist encore. je regrette de me pouvoir vous
prieur de Saint - Paul - de - Verdun , ordre des donner ºucun autre éclaircissement. Signé,
j>rémontrés ; il s'est, dit-on , sauvé.C est un de du Chill nn.
ces Luxembourgeois grossiers et ignorans, qui Je certiiis la lettre ci-dessus conforme à l'ori
viennent posséder des cures ou des bénéfices , n ginal que j'ai cntre les mains , Belleville.
France, au préjudice des enfans de la patrie,
et sont les ennemis jurés de la révolution. Il L)e Douai, le 5 octobre.
n'est pas d'injures que ces lâches prêtres ne vo La soci'té patriotique de Douai a fait célébrer
missent contre l'Assemblée nationale , et de hier une messe funèbre , pour honor.ºr la mé
ruses qu'ils ne mettent en usage pour soulever moire des citoyens morts sons les murs de Nanci.
le peuple. les prêtres des Ardennes ne valent l)es offrandes offertes par la sensibilité, recueil
pas mieux , en jouissant , au moyen de l'intri lies par les grâces, sont venues ajouter au tribut
gue, des meilleurs bénéfices de nos cantons ».
que la France entière doit aux veuves et enfans
Il seroit à souhaiter que l'Assemblée décrétât de ces martyrs de la loi. Un membre de cette
que désormais nul liomme en France ne pour société a prononcé un discours ſier et sombre.
roit être pourvu d'une place dans l'église que On a vu des soldats pleurer. Ces larmes-là sont
dans le district où il est né. Ceux qui auroicnt les plus sûrs garans du maintien de notre sainte
espérance d'y arrivcr seroient plus astreints à constitution, Forºille.
tune conduite régulière pour s'en rendre di
gnes. / . DE LA U s A N N E , le 7 octobre.
Aux rédacteurs des Annales patriotiques. Nos sénats aristocrates ont bien senti que
Isle d'Oléron, le 22 septembre. des démarches un peu trop actives de leur part,
J'ai lu , monsieur, dans le n°. 52 1 de vos alloient plutôt irriter les esprits que de ramener
Annales, sous la date du 19 août, qu'un sieur le calme lls ont donc pris le parti de flatter,
de Belleville, seigneur de Sainte-Leurine, en persuadés qu'ils feroient ainsi plus facilement
Saintonge , decédé sans enfans légitimes , a rentrer le peuple dans ce qu'ils appellent de
laissé entre les mains de M. du Chilleau , ci ºoir , mais vraiment dans la servitude. Nos
devant gouverneur de Saint-Domingue , tant paysans suisses forment des masses ' terribles ;
en billets qu'autrement , une somme de 5o à mais pour sentir toute l'étendue du mot liberté
4o,ooo livres, et que les héritiers dudit sieur il faut des ames fortes, et c'est ce que l§
m'avoient cncore pu être découverts. Vous Circonstances ne font pas encore connoître
ajoutez dans cet avis que l'on pcut s'adresser à dans nos campagnes : ou s'il y en a, elles n'ont
M. du Chilleau, qui donnera tous les éclaircisse pas encore été assez stimulées. . - -

unens nécessaires ; portant le nom de Belleville, Le sénat de Berne a donc promis d'exa
ct peut-être parent du défunt , cet avis m'a miner scrupuleusement les griefs, et de faire
intéressé ; je me suis adressé à M. du Chilleau, raison , c'est-à-dire à sa manière, et le euple
et voici littéralement la réponse qu'il m'a faite : est demeuré dans l'expectative. Cependant il
,Saint-Simon de Borde, prés Mirambeau en attend justice, décidé à se la faire. ui-mêmè,
Saiatonge, le 17 septembre 179o. s'il ne voit pas son état amélioré par une admi.
« Je ne sais, monsieur, cequi a pu engager miºratiºn moins pondérante , sur - tout dans
le bas Valais, P. - , -- --Y
ANNALES PATRIOTIQ U ii > ET LITTÉRAIR E- ,

D E L A F R A N C E,
E T A F FA IR e s P o L I T I Q U E s D E L' E U R O P E ;
, J O U R N A L I. I B R E , ar zne Société d* Ecrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
Etendre le génie des citoyens , c'est tripler les forces d'un état.
HUME.

N°. C C C L X X I X. Du Samedi 16 Octobre 179o.


ASSE M B L ÉE N AT I O N A L E. le prier d'ordonner la formation d'une cour
martiale, chargée de juger les sieurs d'Onières .
- Séance du 14 Octobre au soir. de Bollard frères , et de Roubens, selon les
nouvelles formes établies ». -

C'EsT dans l'ordre vénérable des curés que la Le surplus de la séance a été occupé par les
patrie a mis sa confiance ; c'est eux qu'elle a articles décrétés sur la désignation des biens
nationaux à vendre.
cliargé de faire germer au fond des campagnes -

les grands principes de la liberté et de l'amour Séance du 15 Octobre.


des loix : comment se trouve-t-il des curés qui
se refusent à cette mission sublime ? L'Assem A- -

blée nationale a eu la douleur de recevoir au Entre tous les départemens du royaume, celui
jourd'hui une dénonciation contre le curé d'Au du nord, composé de localités jadis espagnoles,
teuil sous Monfort-l'Amaury, qui s'obstine à voyoit , dit-on , les trois cinquièmes de son
ne pas vouloir publier au prône les décrets sanc territoire possédés par les gens d'église , et
tionnés. L'affaire est envoyée au comité des re conséquemment exemptés de la contribution
cherches publique, qui pesoit effroyablement sur la plus
foible moitié : l'aliénation de ces domaines, en
L'auteur ingénieux d'une machine au moyen rétablissant l'équifibre des propriétés et de
de laquelle on fait remonter les batteaux char l'imposition, est devenue pour ces oontrées un
gés dans les courans les plus rapides, M. l'abbé § bienfait, quc les habitans ont vivement
Mandré, a fait hommage de ses travaux à l'As senti, malgré les cris, les anathêmes, les ma
semblée nationale : le comité des pensions a eu nœuvres de la partie évincée. Une adresse lue
mandement de le faire placer, s'il y a lieu, sur
la liste des pensions, et on lui a décerné une ce matin à l'Assemblée nationale, annonce que
provision de 5ooo liv.
la vente des biens ci-devant d'église s'opère
-

promptement et avantageusement : il y a des


Il a été fait par M. de Menou, au nom du soumissions pour 15oo arpens de ces biens
comité militaire, un rapport sur la réclamation dans la seule châtellenie de Lille. -

des sieurs d'Onières, de Roubens et de Bollard, Le département de l'Aisne a demandé une


officiers du régiment de Bretagne, qui, tombés réduction des meuf districts dont il est com
dans la disgrace de M. de Coëlosquet, leur posé ; et M. Gossin , au nom du -comité de
colonel, à raison d'une chanson injurieuse dont constitution , annonce qu'il s'est élevé des ré
l'un deux étoit l'auteur, disent avoir essuyé clamations très-multipliées contre la surabon
les plus mauvais traitemens, et avoir été con dance du nombre des districts, comme surchar
traints de donner leur démission pour acheter geant la chose publique de dépenses énormes
leur liberté. Le comité a proposé , et l'Assem et non nécessaires. Déja l'Assemblée montroit
blée a, sans discus ion, décrété ce qui suit : la disposition de procéder à cette réduction
1 « L'Assemblée nationale. après avoir entendu · desirée , lorsque MM. d'André et Bouche ont
le rapport de son çomité militaire, décrète que observé qu'il seroit dangereux de rien précipi
son-président se retirera par-devers le roi, pour | ter, de peur de jetter de la confusion dans les
379

_ - ---
!

( 542 )l - - - - v .« ?

èlections et autres opérations primaires com - amendemens, ont été enfin décrétés sauf ré
binées sur la formation décrétée. Pour ne rien daction, ainsi qu'il suit :
préjuger sur une question si importante , qui Art. IV. « Dans le délai de quinze jours
sera réprise un jour , sur la pétition des dépºr après la formation et la publication des susdits
temens, l'Assemblée a décidé de passer à l'ordre états, tous les propriétaires feront, 'au secré
du jour. tariat de la municipalité, par eux ou par leurs
Ensuite , sur la motion portée par M. Lebrun fermiers, ou régisseurs, ou fondés de pouvoirs,
au nom du comité des ſinances, pour accélérer et dans la forme qui sera prescrite , 'une décla
la confection des mouveaux assignats , il est ration de ce qu'ils possèdent dans le territoire
la
décrété, 1 °. « que le roi sera suppiié de nom - de la communauté de la contenance et de
mer des commissairés pour la coafection des . nature, desdits biens,. sans entendre déroger
formes de ce papièr-monnoie. aux conventions particulières sur lesquelles il
2°. Que l'Assemblée nationale nommera in - sera fait un réglement ; ce délai passé, les of
cessamment six cornmisssaires pris dans son sein, ficiers municipaux et les commissaires adjoints
lesquels , de concert avec les commissaires du procéderont à l'examen des déclarations, et
roi, surveilleront cette confection. -
suppléeront à celles qui n'auront pas été fai
tes , ou auront été mal faites, d'après : lèurs
· 3°. Que les commissaires seront tenus de connoissances locales, et celles des commis
s'occuper de tous les détails de la confection , saires dont ils se feront assister. " »

à commencer par les opérations préliminaires, V. Aussi-tôt que ces opérations préliminaires
jusqu'à ce que cette confection soit parfite , seront terminées, les officiers municipaux et
et jusqu'à leur reiiiise dans la caisse de l'ex les commissaires adjoints feront en leur ame
traordinaire ».
et conscience l'évaluation de toutes les pro
Un autre projet de décret , composé de priétés foncières de la communauté, section
mombre d'articles , a été présenté par le même par section, et il sera loisible aux particuliers
rapporteur. ll avoit pour objet principal de de prendre connoissance de toutes les évalua
faire acquitter par les payeurs des rentºs de tions qui auront été faites ». . : - -

l'hôtel-de-ville, les rentes sur le clergé deve


nues dettes mationales, d'ordonner la suppres Nous ne voulons pas passer sous silence un
sion des divers bureaux ci-devant chargés par mode d'évaluation proposé par M. de Murinais
le clergé de la distribution des paiemens et des et que le comité est chargé de prendre en
oonsidération. L honorable membre propose .
recettes de cette partie de ses finances.
· L'impression et l'ajournement du rapport et « qu'il soit décrété , que chaque municipalité
du décret étoient demandés, mais M. d'André nommera deux estimateurs, que chaque canton
en nommera aussi deux , lesquels parcourant
ayant observé que plusieurs créanciers des successivement toutes , les municipalités du
rcntes sur le clergé étoicnt dans un besoin canton, procéderont à l'estimation des terreins
pressant , l'Assemblee a ordonné qu on passe imposables, en présence des officiers munici
roit à la discussion , qui m'a été ni longue ni paux du lieu de la situation de ces biens,
épineuse , et qui a ſini par l'adoption dû pro lesquels auront seulement voix consultative,
jet offert par le comité , avec de très - légers relativement à cette estimation ». - '--

çhangem ns insérés par le rapporteur lui-même..


e rapport continué sur la contribution fon Il s'est agi d'établir l'évaluation des maisons
cière étoit à l'ordre du jour; en conséquence et étangs, pour en avoir la quotité imposable ;
on a ajourné un rapport sur les ponts et chaus : le rapporteur proposoit de déduire un quart
sées, que M. Lebrun tenoit tout prêt, et on pour raison des frais de réparations et d'entre
a été fort agitée , les uns
a renvoyé au comité des impositions une mo - tien. La discussioa
tion de M. d'Arambure , qui tendoit à faire de trouvant là cotisation trop favorable à cessories
biens , les autres l'accusant'd'être trop oné
fèntrer dans , le trésor public l'arriéré de
I'impºt ' ! " . , · · · · reuse. Pour obtenir plus de lumières sur cette
-'. 1L , J'! .
matière, est ajournê, et le comité est
M. de la Rochefoucault , en. reprenant le chargé del'article
- -

rapporter une rédaction détaillée qui


rapport de la contribution foncière , a établi embrasse les diverses espèces de cés propriétés,
#s # sur lesquelles devoit porter l'évalua et les circonstances qui peuvent donner lieu à
iion des propriétés, et a proposé deux articles, C1) varier l'imposition. *• •

qul , long-temps débattus et croisés par divers


ll a été fait lecture d'une lettre du maire da
( 545 ) | | |
-
-
-

Strasbourg, portant dénonciation d'un avis que lement existantes, tamt qu'il n'en sera pas ati
le chapitre # cette ville a fait répandre et col trement ordonné. · · · ·
orter jusques dans les églises, pour détourner IV. Les procès civils et criminels pendans
s citoyèns de faire acquisition des •biens ci
devant capitulaires, « par la raison, est-il dit , en première instance , dans les tribunaux snp
qué ni la haute Assemblée nationale , ni le roi, primés dont le ressort se trouve divisé en plu
sieurs districts, continueront d'être instruits
n'ont entendu dépouiller l'insigne chapitre de
ses propriétés ». Cette manoeuvre, ajoute M. devant le tribunal de district où étoit le chef
Diétric, maire, a jetté beaucoup de défaveur lieu du tribunal supprimé, et y seront jugés. .
sur les assignats en Alsace. -
V. Les procès civils pendans aux parlemens,
conseils supérieurs » présidiaux et autres tri
• Le comité d'aliénation , à qni la lettre est
renvoyée, est chargé d'en rendre compte de bunaux de district, suppriinés, seront renvoyés
main.. G.
aux tribunaux de district qui remplaceront les
anciens tribunaux qui ont jugé ces procès en
A V M S.
Première instance , et les parties y procéde
ront , conformément aux dispositions du titre
** MM. les Abonnés , dont la jouissance date du V du dégret du 16 août dernier, au choix d'un
premier mai pour 6 mois , et du premier août pour tribunal d'appel sur les sept qui composeront le
3 mois , sont avertis que lcur Abonnement ſinit au tableau sur le tribunal substitué à celui qui a
51 du courant, et priés de renouve/ler avant le 2o ; rendu le jugement; ce qui n'aura lieu tôute
comme aussi d'insérer dans leur let : re une des fois que dans le cas où toutes les parties ne
adresses imprimées sous lesquelles ils reçoivent les consentiroient pas à être jugées par les tribu
Annales; cette précaution est absolumcnt nécessaire naux de district établis dans les villes où étoient
pour éviter les doubles emplois. les présidiaux, conseils supérieurs , parlemens
et autres tribunaux saisis de ces procès. 1

VI. Les procès pendans en première instance


Articles décrétés dans le cours de la séance ou par appe l, dans quolques tribunaux ou de
du 12 octobre, sur l installation des nou vant quelques commissions extraordinaires que
. veaux juges. . . ce soit , en vertu de committimus ou autres
priviléges , ou en vertu d'évocation ou attribu
, Art. J°r. « Les juges élus pour composer les tion quelconques, seront renvoyés aux tribu
tribunaux de district seront installés sans dé naux de district qui remplaceront ceux qui au
lai, et commenceront leur service aussi-tôt roient dù naturellement connoître de ces pro
qu'ils auront reçu les lettres-patentes du roi ; cès, soit pour y être instruits et jugés èn pre
et si le commissaire du roi près d'un tribunal mière instance , soit pour y être procédés au
m'étoit pas nommé, ou ne se présentoit pas choix
en d'un précédent.
l'article tribunal d'appel, ainsi qu'il cst dit
• • -

pour prêter son serment de réception , les


jugès de ce tribunal commettront un gradué VII. Seront comprises dans le précédent ar
ui en remplira provisoirement les fonctions. ticle , les affaires dont la connoissance a été
.II. En attendant le prochain établissement attribuée , par des décrets de l'Assemblée na
de la procédure criminelle par jurés, les an tionale, à quelques-uns des anciens tribunaux
ciens tribunaux, tant qu'ils resferont en acti dont les fonctions vont cesser, à l'exception
vité, ensuite les tribunaux de district lorsqu'ils seulement des accusations pour crimes de lèze
seront installés, pourront, dans toute l'étendue mation, attribuées au châtelet de Paris, sur les
du royaume, et nonobstant toutes loix et cou quelles l'Assemblée nationale se réserve de pro
moncer ultérieurement.
tumes locales contraires, informer , décréter,
instruire et juger en matière criminelle ; à. cet VIII. Les procès criminels pendans aux an
effet les tribunaux de district commettront un ciens siéges prévôtaux et présidiaux, et ceux
adué qui fera provisoirement les fonctions pendans par appel aux anciens parlemens, com
§ § de la même manière que
- seils supérieurs et autres tribunaux d'appel, se
Ies anciens procureurs du roi. ront incessamment jugés par les tribunaux de
.. III. Les tribunaux de district suivront aussi district établis dans les villes où étoient les juges
provisoirement, en-toutes matières civiles et prévôtaux et présidiaux d'appel saisis de ces
criminelles, les formes de la procédure actuel procès.

--- ------ -
( 544 )
IX. L'appel des procès criminels qui seront autres liqux de dépôt qui contiendront les pa
jugés en première instance après la publication piers et minutes ; il sera ensuite dressé in
du présent décret, même de ceux qui auront ventaire de ces papiers et minutes Contradic
été jugés antérieurement, lorsque les accusés toirement avec l ancien greffier, et ils seront
m'auront pas été transférés aux prisons près les remis au greffe du tribunal de district.
tribunaux d'appel, sera porté et jugé en dernier XV. Sont exceptées de la disposition de l'ar
ressort dans l'un des ss pt tribunaux de district ticle XIII ci-dessus , les amirautés et les mal
dont le tableau sera incessamment proposé et trises des caux et forêts , dont l'activité ne
arrêté par le tribunal de district qui aura rendu va cesser que pour l'exercice de la jurisdiction
le jugement, ou qui se trouvera substitué à contentieuse seulemcnt : mais il sera procédé
l'ancien tribunal qui aura jugé. incessamment au triage des papiers et minutes
X. Le choix d'un tribunal entre les sept qui de leurs greffes, en distinguant ceux qui con
composent le tableau appartiendra aux acousés, cernent I exercice de la jurisdiction † CeUlX
et dans le cas où ils n'auront pas usé de leur qui ne sont relatifs qu'aux parties d'adminis
droit, ce choix sera dévolu au gradué faisant tration conſiées à ces tribunaux ; les premiers
les fonctions d'accusateur public près le tribu seront remis au greffe du tribunal de district,
nal de district qui aura rendu le jugement, ou et les autres laissés à la disposition des officiers
qui se trouvera substitué à l'ancien tribunal qui des amirautés et des maîtrises.
aura jugé.
XI. Les tribunaux de district qui jugeront
les appels en matière criminelle , ne pourro"t IIERCULE, fable traduite de l'alleznand.
rononcer qu'au nombre de dix juges , lorsque
# titre de l'accusation pourra mériter peine Lorsqu'Hercule fit son entrée dans le ciel,
afflictive , et au nombre de sept , lorsque le il salua tous les dieux , en commençant par
titre de l'accusation pourra mériter peine infa Junon. Tout le ciel et Junon s'en étonnèrent.
mante , à l'effet de quoi ils appelleroient les C'est ton ennemie, lui dit-on, ton implacable
suppléans et autant de gradués qu'il en scra ennem1e que tu trantes avec cette considé
bcsoir1. ration ! Oui , répondit Hercule , c'est mon
XII. Les dispositions du présent décret rela ennemie ; nais je ne suis redevable qu'à ses
tives à l'instruction et au jugement des proces longues et cruelles persécut ons des travaux
criminels n'auront lieu que provisoirement, et glorieux et fortunés qui m'ont placé au rang
jusqu'à ce que la forme du jugement par jurés des immortels (1) -

soit mise en activité.


XIII. Dans les villes où les tribunaux de
I3 R R - / T'--/.
district vont être installés, le conseil général de
la conmune notiſiera, au moins quatrc jours Nº. 377.
d'avance , aux oſſiciers municipaux des autres Page 535, seconde colonne, ligne 2o, nom
villes et lieux du district dans lesquels il y a bre, lisez nom.
des tribunaux supprimés, et dont les fonctions Même page, ligne 31, monde, lisez, nom det.
doivcnt cesser le jour qu'il aura fixé pour l'ins Même page , ligne 36, après le mot séanceº,
tallation ; et, la veille de ce jour, les officiers mettez une virgu.1e.
municipaux se rendront en corps aux audi
toires § tribunaux supprimés , dont ils feront No. 5-8.
fermer les portes, ainsi que celles des greffes , Page 538 , première colonne, ligne 44, de
après avoir fait mettre par leur secrétairo Palatin , lisez le Palatin. . -

greffier le scellé sur les armoires et antres Dans quelques numéros, à la même page,
dépôts de papiers ou minutes en leur présénce , seconde colonne, lgne 24, son indépen ancº,
et en celle de l'ancien greffier de § tri isez leur indépendance.
—:
bunal , qui sera tenu de s'y trouver.
XIV. Dans les lieux où les apiors et mi (1 ) Outre ses douze travaux, il extermina les Cen
nutes des greffes se trouveront éposés dans la taures , il tua Busiris, Antée , Hippocoon, Eurytur,
maison du greffier, le scellé sera mis provisoi Peryclimene, l.rix, licus, Cacus, Laomèdon, tous !
rement en cette maison , sur les armoires et tyrans ou aristocrates de leur métier.
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
I) E L A F R A N C E ,
| ET A F F A I R E s P o L 1 T I Q U E s D E L E U R o P E, /
-

| Jo U R NA L L I B R E , ar zune Société d'Ecrivains Patriotes ,


|
dirigé par M. MZERcrea , et par M. · Canna , un des Auteurs.
| - –— — -

| Nous ne vantions naguère la liberté angloise que pour faire contraster


*
la servitude eù nous gémissions.

N°. C C C L X X X. Du Dimanche 17 Octobre 179o.


| AS S E M B L É E N AT I O N A L E. tement retenues, disent-ils, sur leurs salaires,
Renvoyé au comité des rapports.
séance du 15 Octobre au soir. Un mémoire de M. Monneron, député de
| nos colonies asiatiques, a fixé l'attention de
| I. est un moyen infaillible d'assurer le succès l'Assemblée. Il pulvérise tous les prétextes dont
! de l'administration publique et la pureté des l'ancien ministère a essayé de couvrir l'évacua
* administrateurs ; c'est de porter toutes leurs tion de Pondichéri. Il démontre l'importance
* opérations au grand jour de la publicité. La dont ce poste doit être pour ranimer le com
: vertu aime et cherche la lumière ; il n'y a que merce françois , éteint en Asie ; la dépense ba
! le.vice et la sottise qui se plaisent dans les lancée par la recette ; l'inclination des indi
ènes pour le nom françois; enfin l'intérêt de
f ténèbres. Voyez , sous le régime du despo # marine, la gloire et la prospérité de l'empire,
tisme, combien d'inepties, combien de crimes attachés en partie à la conservation de cet éta
se cachèrent dans le mystère des cabinets, blissement. . , !
dans le secret des cours. L)emandez à nos au L'Assemblée, en ordonnant l'impression du
-

· gustes législateurs combien la chose publique rapport et du projet de décret, a renvoyé le


a gagné , dès qu'elle a été placée devant l'oeil tout à ses comités réunis du commerce , de la
de l'opinion ! Combien de pensées coupables, marine et des colonies.
combien de pulsations de l'intérêt particulier Lc rapport sur la désignation des domaines
, ont été contenues, et, si l'on peut parler ainsi,
renfoncées par la présence imposante de ce nationaux a été terminé ce soir par M. Chassey,
et le reste des articles du comité d'aliénation
public, arbitre de l'intérêt général ! a été décrété.
La municipalité de Cahors sollicite aujour
d'hui un décret qui ordonne que les séances Séance du 16 Octobre.
des corps administratifs seront ouvertes au
public. Cette pétition importante est envoyée La propriété du local où l'Assemblée natio
au comité de constitution. nale tient aujourd'hui ses séances , est reven
- Les commissaires civils envoyés pour l'éclair diquée par un M. de Vilemotte , dont le
cissement de l'affaire de Nanci , ont remis mémoire a été envoyé au comité de liqui
leurs mémoires à M. le garde des sceaux; et dation. -

le comité. des recherches , par l'organe de L'Assemblée a ordonné l'impression d'une


M. Brulart, demande que ce ministre soit tenu ·lettre écrite par les officiers du régiment de
de communiquer les renseignemens qu'il a Château-Vieux. Les soldats de ce régiment,
| reçus. M. Rewbel observe que ce mandement : dont la rebellion a eu des suites si déplorables,
, est fait par un décret formel à tous agens du sont allés volontairement reporter à leurs offi
pouvoir exécutif.L'Assemblée a passé à l'ordre ciers les sommes d'argent qu'ils leur avoient
du jour. .. , -
injustement arrachées. Les officiers, touchés du
Eile a reçu la réclamation de 6oo porteurs de repentir , ont voulu faire remise de la resti
s charbon, répandus sur les ports de Paris, qui . ·tution ; mais le soldat, protestant avec douleur
revendiquent des sommes considérables injus- | qu'il ne pouvoit supporter le #" de ses
O
( 546 )
torts , il a été convenu que la retenue se feroit faits sous la condition de la non-retenue de*
graduellement sur sa paye. Cette lettre conso impositions royales ».
jante sera envoyée à tous les régimens du , Dans l'article VII, M. de la Rochefoucault
1 oyaume. -
avoit proposé de décréter que les débiteurs
1le sieur Didot, imprimeur célèbre , avoit d'intérêts ou de rentes constituées avant le
précédemment reçu de l'assemblée du ci-devant décret , feroient à leurs créanciers la retenue
clergé, une avance de 52,ooo liv. pour con de l'imposition ; mais qu'à l'avenir , les stipu
courir aux frais d'une superbe édition des lations entre les contractans seroient entière
oeuvres de Fénélon , en 1o vol. in-4°. : mais ment libres sur ce point, et qu'il ne peurroit
cette somme se trouvant encore insuffisante , être fait de retenue , à raison de la contribution
M. Gouttes, au nom du comité des finances . foncière , qu'autant que le contrat en porteroit
a fait décréter qu'il seroit prêté au sieur Didot , la condition expresse.
par le trésor pu lic, une somme de 2o ooo liv. , Mais cette seconde partie a donné lieu à
à la charge par lui de remettre 52 ooo livres de vives discussions ; M. de Folleville y apper
après la vente, d'après les conventions passées cevoit la mal.1eureuse fac .:: d'écraser le dé
-avec le clergé. - \
biteur et de ressusciter les priviléges ; on de
Sur la proposition de M. Gossin , au nom mandoit l'ajournement, le renvoi au comité ;
du comité de constitution , il est décrété , °. M. Chapeliier s'est levé pour réclamer la di
que le bureau de paix , qui doit être établi vision de l'article et l'adoption de la première
pour le district de la campagne de Lyon , sera | partie : ce qu il a fait décréter.
formé par les administrateurs de ce district ; · Art. VII. « Les débiteurs d'intérêts et de
2°. que d'après la demande du département rentes perpétuelles, constituées avant la publi
du Loubs , il sera érigé un tribunal de com cité du présent décret, et qui étoient autorisés
merce dans la ville de Besançon. - à faire la retenue des impositions royales, fe
La discussion s'est rétablie sur le rapport ront à leurs créanciers une retenue propor
concernant la contribution foncière. Voici la tionnt lle à tenr contribut on foncière ».
lettre déſinitive de l'article IV , décrété hier M. de Crusso , bailli de Malte , Inembre
| sauf rédaction : de l Assemblee n tionale , demande par lettre
Art. iV. « Dans le délai de quinze jours , un cong , our aller à Lausanne consulter sur
après la formation et la publication des susdits sa santé M. Tissot , et delà à Turin , visiter
états , tous les propriétaires feront , au secré M. d Artois. La demande du congé est accor
taire de la municipalité , par eux ou par leurs dée , mais sans mention du motif, quoique
fermiers , régisseurs ou fondés de pouvoirs , M. Rewbell en fit la motion expresse. On re
dans la forme qui sera prescrite , une décla vient à l'article VllI du projet du comité, et
ration de la mature et de la contenance de il est adopté sans grande discussion :
leurs différentes propriétés. Ce délai passé , les Art. V 11l. « l es débiteurs de rentes viagères
officiers municipaux et les commissaires adjoints constituées avant la même époque , et sujettes
procéderont à l examen des déclarations , et aux mêmes conditions, m'en feront la réduction
suppléeront , d'après leurs connoissances lo que dans la proportion que le capital auroit
cales, à celles qui n'auront pas été faites ou produit en rente perpétuelle, lorsque le capital
qui se trouveront inexactes.
sera connu , et lorsqu'il n'y aura point de ca
Il sera libre à tous les contribuables de pital connu , la retonue ne sera faite que de
prendre communication de ces déclarations au la moitié de la contribution ».
secrétariat de la municipalité ». Sur le neuvième article se sont présentées
L'article V ayant été décrété dans la séance deux rédactions, l'une de M. de la Rochefou
d'hier, on a passé au sixième , qui a été adopté cault, l'autre de M: de Saint-Martin : cette der
après une foible discussion : nière a obtenu la priorité, et a été décrétée
Art. VI. « Les propriétaires , dont les fonds comme il suit : * -- -

sont grevés de rentes ci devant seigneuriales , Art. lX. « A l'avenir les stipulations entre les
· ou foncières d'agrives , de champarts ou d'au contractans seront entièrement libres sur la re
tres prestations , soit en argent , soit en den tenue ; mais la retenue , à raison de la contri
rées , soit en quotité de fruits , feront , en bution foncière, aura toujours lieu , à môins
acquittant ces rentes ou prestations , une re que les contractans ne portent la condition ex
tenue proportionnelle à la contribution, sans presse de non retenue ».
préjudice de l'exécution des baux à rente, l Alors a reparu la question présentée hier
( 547 )
sur la portion imposable du revenu des , mai présence des deux parties, à moins que l'une
sons. Gardez-vous, disoit M. de la Galisson d'elles ne soit défaillante au jour indiqué pour
nière , el'imposer les maisons de campagne si leur audition , et elles pourront fournir leurs
vous ne voulez ruiner l'agriculture, à qui elles reproches, soit avant , soit après les dépo
sont si favorables. S! tlOIlS. -

Pour établir la contribution des maisons , Il s'est élevé une discussion assez vive sur
M. de Nogaret propose deux listes, l'une pour l'article lV , ayant pour objet de faire décréter
les villes , l'autre pour les campagnes , et dans ue la déposition des témoins, devant les tri
cette seconde classe, il ne soumet à l'imposi bunaux de paix, ne seroit point écrite ; dans
tion que les maisons qui ne seroient pas don les causes non sujettes à l'appel , on opposoit
nées à bail ; ces deux av,s ont eté , mportés au comité † si les dépositions n'étoient point
· par la question préalable, et l'article X est écrites, l'arbitraire deviendroit la règle de toutes
ainsi décrété : les sentences des juges de paix, et que sans
Art. X. « Pour déterminer la cote des Inai Cette précaution on ne pourroit les convaincre
sons il sera déduit un quart de leurs revenus de prévarication : mais il répondoit que si on fai- .
en considération du dépérissement et des frais · soit écrire dans ces causes de peu d'importance,
•d'entretien et de réparation ». . -
on en feroit coûter souvent au-delà de la valeur
Sur l'article XI , il étoit proposé de décré de l'objet en litige ; que le juge prononçant
ter que les bâtimens servant aux exploitations à l'instant même, en présence de ses assesseurs
§ et le logement du cultivateur ne se et du public, à qui il sera permis d'assister au
roient soumis à aucune contribution foncière ; jugement , toute crainte d, prévarication et
mais que le terrein qu'ils occupent seroit éva d ai bitraire devoit disparoître. Enfin la prio
lué au taux des meilleures terres labourables , rité , réclamée pour l'article du comité, a été
et payeroit sur le même pied. adoptée en ces termes : -

M. de la Galissonnière, M. Foucault et 1 V. Il sera procédé au jugement définitif


même M. Delley, ont demandé pour les mai aussi-tôt après l'audition des t moins, sans qu'il
sons de campagne cette exception que la ques soit n cessaire de faire écrire la prestation de
- tion préalable venoit d'éconduire. M. de Tracy serment des témoins, les reproches ni les dépo
s'est écrié: « au lieu de favoriser l'agriculture, sitions dans les causes où le juge de paix pro
messieurs , vous allez l'anéantir; tous les châ nonce en dernier ressort : mais les uns et les
teaux, tous les parcs vont reprendre cette pré autres seront écrits par le greffier dans les
rogative odieuse qui les mettoit à l'abri de causes sujettes à l'appel.
l'impôt » : cette réflexion a retenu le décret Dans les premières causes, les assesseurs se
prêt à se lancer , et la question a été ajour ront toujours tenus d'assister à l'audition des
née. G. témoins, et dans les secondes, ils pourront y
assister ou s'en abstenir. -

Suite des articles décrétés concernant les V. Dans tous les cas où la vue du lieu est
juges de paix. · [ utile , pour que les dépositions des témoins
12 ! ! soient faites et entendues avec plus de sûreté,
- - . T I T R E I I I. et spécialement dans les actions pour déplace
: iq
ment de bornes , pour usurpation de terres ,
Art. Ier. « Si les parties sont contraires en arbres, haies , fossés ou autres clôtures, et
faits qui soient de nature à être constatés par pour entreprises sur les cours d'eau, le juge de
témoins, et dont le juge de paix et ses asses paix sera tenu de se transporter sur le lieu , et
seurs trouvent la verification utile et admissible, , d'ordonner que les témoins y seront entendus.
le juge de paix avertira les parties qu'il y a lieu
de proc der par enquêtes , et les interpellera T I T R E I v.
de déclarer si elles veulent faire preuve de
leurs faits par t'moins. Des visites de lieu et des appréciations.
II. Lorsque sur cet avertissement les parties
ou l'une d'elles requ rront d'être admises à Art. Ier. « Lorsqu'il s'agira, soit de constater
faire preuve par témoins , le juge de paix, de l'état des lieux dans les cas d'entreprises , de
l'avis de ses assesseurs, ordonnt ra la preuve , dommages, de dégradations, et autres de cette
et en fixera précisément l'objet. nature , soit d'apprécier la valeur des indem
III. Les témoins seront toujours entendus en nités et dédommagemens demandés, le juge de
\
( 548 )
paix et ses assesseurs ordonneront que le lieu mer cette protestation dans une botte de
contentieux sera visité par eux , en présence plomb, et de la déposer sous le maître autel
des parties. - -
de Notre-Dame ; clle servira dans quelques
lI. Si le juge de paix et ses assesseurs trou mºiliers d'années à donner une idée à nos des
vent que l'objet de la visite ou de l'apprécia cendans de la démence et de l'orgueil des si
tion exige des connoissances qui leurs soient gnataires , qui croient que la raison humaine
étrangères , ils ordonneront que des gens de doit rétrograder , et que le temps viendra où
l'art , qu'ils nomrneront par le même jugement , les parlemens seront rétablis tels qu'ils étoient.
feront la visite avec eux et leur donneront leur Pauvre espèce parlementaire ! tu ne vois donc
<t V l S. pas que la révolution actuelle est irrétrograde
III. Dans le cas où les assesseurs qui auront per omnia saecula saeculorum !
concouru au jugement qui ordonne la visite , Un courier de Rome apporte un bref du
où l'un d'eux ne se trouveroient pas sur le lieu pape contenant une § de toutes les
contentieux au jour et à l'heure indiqués , le réformes que l'Assemblée nationale a faites dans
juge de paix appelleroit un ou deux assesseurs
pris parmi les prud'hommes nommés dans la
la discipline ecclésiastique : c'est une petite ga
l nterie de sa Sainteté, qui n'est pas sans objet ;
municipalité du lieu où se fera la visite. elle voudroit par là toucher le cœur de l'As
IV. Il ne sera pas nécessaire de faire écrire semblée nationale , afin que cette Assemblée
le procès-verlal de visite, la prestation de ser n'acceptât pas la réunion de l'état d'Avignon ;
ment, ni l'avis des gens de l'art dans les causes mais nous voyons la petite ruse italienne. C...
où le juge de paix peut prononcer en dernier
ressort ; ils seront écrits par le greffier , seule
ment dans les causes sujettes à l'appel ». Confédération nationale, ou Récie exace e !
( La suite demain. ) circonstancié de tout ce 7ui s'est passé à
Paris le 14 juillet 179o à la fédératión , avec
le recueil de toutes les pièces officielles et
A pr I S. authentiques qui y sont relatives , des prin
cipales pièces littéraires auxquelles elle a
MM. les Abonnés , dont la jouissance date du donné lieu, et le détail de toutes les circons
premier mai pour 6 mois , et du premier août pour tances qui ont précédé, accompagné et suivi
3 mois , sont avertis que leur Abonncment finit au cette arlguste cérémonie , avec 5 & rarrures ,
31 du courant, et priés de renouveller avant le 2o ;
comme aussi d'insérer dans leur lettre une dcs in-8°. de 238 pages. A Paris, chez Garnery,
adressés imprimées sous lesquelles ils reçoivent les
libraire, V'I/ 62 Serpente, Pº°. 17. Prix , 2 #v.
Annales ; cctte précaution est absolument nécessaire 8 sous, et 2 liv. 14 sous franc de port par
pour éviter les doubles emplois. la poste. -

Ce livre est un recueil de tout ce qui s'est


Nouvelles diverses et très-certaines. passé de relatif à la fédération depuis le 5 jum
jusqu'ºº !" août. Discours, proclamations
La municipalité de Carcassonne , entourée pièces littéraires, telles que l'hymne de M, C§.
de conspirateurs , vient d'établir un comité nier, l'ode de M. Fontanes, l'hiérodrame de
des recherches. Si celle de Rouen est aussi M. Desaugiers, etc. : analyse des diverses pièces
atriote qu'elle le dit dans sa lettre à l'Assem de théâtre qui ont eu pour objet la fédération,
lée nationale , elle ne manquera pas d'en éta rien n'a été oublié dans ce procès-verbal , aussi
blir un. Celle de Lyon en auroit également exact que curieux. L'ouvrage est enrichi de
très-grand besoin : car les comités des recher cinq gravures, ui représentent le plan du
ches sont les sauveurs des peuples dans les champ fédéral, l'autel de la patrie , l'arc de
révolutions mationales; ils ont la vertu de la triºmphe , l'oriflâme , la bannière et la mé
tête de Méduse; ils pétriſient les satellites des daille.
tyrans et les ennemis du bien public. Cet ouvrage ne peut être que très-agréable
Les membres aristocrates du ci-devant par
et très utile , sur-tout à ceux qui ont eu l'hon
lement de Paris viennent de signer dans le neur d'être députés à la fédération, puisqu'il
plus grand secret une protestation contre la leur retracera le souvenir de tous les faits ilUlX r
constitution. Je leur çonseille de faire renfer quels cux-mêmes ils ont eu part,
> E-a- - T | - º .

· · s U P P L É M E N'T A U N°. C C C L x x X.
PA R I S , le 16 octobre. Stanislas Clermont de pouvoir répliquer, sans
continuer à nous donner des preuves de son
La chambre des vacations du parlement de triste délire , on trouve l'observation suivante,
Paris a enregistré hier matin les , lettres-pa qui répond : à toutes les calomnies qu'on m'a
tentes portant nouvelle organisation du pou · cessé de publier depuis la révolution contre lcs
voir judiciaire, et elle a enregistré, à la charge journalistes patriotes. - -

cle réitérer ledit enregistrement à la rentrée de A entendre le prôneur de Necker ( Stanislas


Za cour. Cette réserve seroit considérée comme Clermont) si l'anarchie dure, c'est aux follicu
une insulte à ſa mation et à la providence de laires qu'il faut l'attribuer , et sur-tout aux folli
notre sainte constitution, si on ne daignoit pas culaires patriotes. — Ainsi , ce sont les gazettes
la regarder comme une preuve du délire le patriotiques qui ont produit l'anarchie et ses
plus marqué. immédiatement après la trans excès, le rassemblement des troupes au champ
cription, la chambre s'est retirée. de Mars , les orgies du 1e" et du 3 octobre, les
Le bruit court que Champion , le garde des projets d'enlèvement du roi, les capucinades de
sccaux, va nommér parmi les commissaires du l'ouiouse , le massacre des protestans à Montau
rôi pour Paris , les sieurs Flandre de Brun ban, la contre-révolation de Nimes, le camp de
ville, Boucher d'Argis et le Blanc de Verneuil. Jalès, la Saint-Barthelemi de Nanci, les émeu
Si ce choix a lieu , on ne douté ra plus, j'es tes d'Angers, d'Orléans, et tant d'aulres cons
père, des perverses intentions de la cour, dans pirations au dedans et au deliors , où il est si fa
toutes les circonstances, et sur-tout de son cile de découvrir la main perſide et incendiaire
application opiniâtre à semer dans la nouvelle des ci-devant nobles, des prêtres et du comité
constitution tous les germes possibles de cor autrichien de la cour. -

ruption , et à mettre en place les partisans les Mais quand on a deux yeux et deux oreilles
plus vils de l'ancien régime. Pauvre peuple ! d' une proportion humaine , peut-on nier au
quelles doivent être ta douleur et ton indigna contraire que les journaux n aient eu la plus
tion , en voyant qu'on abandonne ainsi à des grande influence sur la révolution ? Peut-on
ministres ineptes, et ennemis de la révolution, mier que ces prédications journalières n'aient
l'exécution et la confection de tes nouvelles dessillé les yeux de tous les hommes abrutis par
loix. Mais il faut pourtant que l'Assemblée ma l'ignorance ? Peut-on nier qu'ils n'aient détruit
tionale prenne un parti pour nous tirer au les préjugés, électrisé les ames, produit cette
plutôt des pattes de ces loups dévorans. Se fermentation universelle, ce concert de volon
ra-t-il temps quand le mal sera fait, et que tés, cette fédération des esprits ct des cœurs, à
los complots de nos ennemis du dedans et du laquelle on doit le succès de la révolution ? Peut
| deliors, seront mûrs ou consommés ? Repré on nier que ces journaux n'aient contrebalancé
sentans du peuple ! le peuple ne vous a point la malveillance du ministère et de ses agens,'
nommés pour employer des ménagemens en n'aient prévenu mille projets qui, dans des temps
vers ses ennemis connus. — Croyez-moi, éle antérieurs à l'imprimerie , eussent été infailli
vez-vous à la hauteur de la majesté nationale , blenent funestes ? Qui peut nier qu ils n'aient
et demandez hautement, et avec le ton : du été utiles pour répandre la connoissance de ces
'véritable souverain que vous représentez, le décrets que le 1ninistère retenoit dans ses bu
renvoi de l'infâme ministère actuel. Si vous ! reaux , que les prêtres ne vouloient pas lire
-balancez, la . France et la constitütion sont : dans leurs chaires, que les agens du pouvoir
perdus. CARRA. . -
exécutif altéroient dans les provinces ? Ah ! le
bien que les journaux ont fait à la France, à la
libertè, à la révolution, est incalculable. C....
Observation sur les journaux patriotiques, ex
· traite de J. P. Brissot à Stanislas Clermont,
* •
du 8 octobre 179o.
1, • •
• • •
-
· !
- -
. ' ,
,Suite des projets du ministère et de ses agons.
Dans cette réplique, qui mérite d'être connue ' Je ne cesserai de le dire ; tant que l'Assemblée
, de tous les vrais amis de la liberté et de la révo nationale n'aura pas rompu ce monstrueux
*lution, et à laquelle nous défions nous-mêmes -
traité de 1756 avec la maison d'Autriche, non
, 38o bis. .
- ( 55o ) · · · · · --

seulement nous ne jouirons d'aucune tranquil dans vos Annales : publicité d'autant plus né
lité , mais notre constitution ne s'achevera cessaire dans ce moment, où nos ahachorettes
point ; car n'en déplaise à nos plus habiles diplo se disposent à quitter leurs cloîtres, pour jouir
mates de l'Assemblée , l'achèvernent de cette dans le sein de leurs familles de la liberté que
constitution tient essentiellement à des prin leur ont restituée nos augustes représentans :
cipes de politique extérieure, qu'il faut néces que la plupart de ces hypocrites frocqués, dont
sairement déterminer pour bien fixer ceux de regorgent tant d'autres communautés, pour
la politique intérieure de cet empire. En atten roient être tentés de commettre de pareils
dant que ces vérités soient conçues et dévelop larcins, s'ils n'étoient retenus par un exemple
pées par nos représentans, le ministre de la de vigilance de nos gardes nationaux, qui ont
guerre dégarnit nos places frontières du nord sauvé des mains inſidelles les effets précieux
de régimens françois , pour n'y substituer que dont les indignes disciples de saint Brumo se
des régimens allemands, qni n'auront que la croyoient déja en possession. Ces effets, chargés
main à donnc r aux nouvelles troupes autri sttr une voiture arrêtée à Mamers , et recon
chienncs qu'on attend dans le Luxembourg. duite au district de Mortagne, sous l'arrondis
Bouillé, ( quel nom lui donnerai-je ? je n'en sement duquel est située la chartreuse du Val
trouve point pour exprimer ma pensée ) Bouillé, Dieu, consistent en couverts d'argent et cuillers
dis-je, vient de retirer de Thionville le régi à café , avec plusieurs sacs § de café ; en
ment de Bourbonnois, le seul régiment françois vases sacrés, galons d'or et d'argent décousus,
qui s'y trous oit en garnison, pour n'y laisser des ornemens, aubes garnies de dentelle, toiles
que deux régimens allemands, et ainsi de suite en pièces , plusieurs coupons de toile de Hol
1out le long des frontières , afin qu'à l'approche lande , et toiles peintes de Jouy pour meuble,
des autrichiens la manoeuvre perfide soit bien en pièces entières. Une autre voiture arrêtée
préparée ; mais si l'Assemblée nationale n'or au Pin , et reconduite pareillement à Mortagne
donne pas très-instamment au pouvoir exécutif par les gardes mationales de Saint-Marc, de
de mettre dans toutes les garnisons des fron Resno , de Mortagne et de Bellesme, n'a pas
tières le double au moins de régimens françois, encore été inventoriée ; mais il est présumable
vous verrez, mes amis , que le ministre de la qu'elle ne renferme pas d'effets moins précieux
guerre et son cher ami Bouillé , nons feront que la première.
tomber dans un piége beaucoup plus dangereux Le directoire du département de l'Orne, sur
et plus général que celui de Nanci; car , je le l'avis du directoire du district de Mortagne ,
répéterai sans cesse, c'est sur les frontières des a arrêté que tous les effets précieux restant
provinces belgiques et de la ci-devant lorraine en ladite chartreuse seroient à la diligence du
allemande , et à l'approche des nouvelles trou procureur-syndic du district de Mortagne, mis
pes de Léopold, que le grand coup de guerre sous le scellé, et que la garde en seroit confiée
civile et de contre-révolution se médite et se à quatre fusiliers de la garde nationale, com
prépare. On voit sur ces frontières chaque jour mandés par un caporal, attendu que des maîns
et à chaque instant estaffettes sur estaffettes reconnues infidelles ne peuvent être plus long
envoyés par Bouillé. Cet avis est si important , temps dépositaires des biens de la nation, dont
il doit tellement ouvrir les yeux de tous nos · les représentans leur avoient confié la garde.
camarades de troupes de ligne françoises et Je vous observc encore que ces messieurs,
des gardes mationales, que j'en prends date qui me sont que meuf ou dix dans leur maison,
d'aujourd'hui 15 octobre 179o , pour prouver jouissent de 1oo,ooo liv. de rente.
que ce n'est pas ma faute si on se laisse berner Nous avons l'lionneur d'être très-parfaite-.
par les ministres et leurs agens, GARRA.
ment, messieurs, vos très-humbles et très
obéissans serviteurs ****, membres du
Aux auteurs des Annales. directoire du département de l'Orne,
signés dans la lettre. - ,
D'Alençon , le 1 1 octobre 179o.
On ne peut que louer la vigilance des gardes
, C'est à votre plume, messieurs, que nous nationales et § des † de #
dénonçons un vol fait à la nation le 5 de ce de Mortagne, et leur prudence de faire eT
mois, par les religieux de la chartreuse du Val désormais des biens que ces pieux fripons.
Dieu ( au Perche), pour lui donner toute la municipalités,
escamotoient à la nation
: - . Avis à toufe,-les l - "l

publicité qu'il pourra acquérir par son insertion


· ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
- D E LA F R A N C E, ·
ET A FFA I R E s P o L 1 T 1 QU E s IO E L EURoPE,
· J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains rºm ,
dirigé par M. AiiERc1 En , et par M. CARRA , un des Auteurs.
A

Donnez du temps au temps , car les plus excellentes loix ne s'établissent


/
qu'ainsi. CALDERoN.

Nº. c c c Lxxx I. Du Lundi 8 octobre 79o.


ASSEMB L ÉE N AT I O N A L E. senté le décret suivant, qui, après une discus
sion assez animée par les intérêts particuliers
Séanee du 16 Octobre au soir. de quelques localités , a été adopté par une
très-notable majorité. ,

I. s'est répandu dans le public , et jusques Art. I°*. « Les édifices qui servoient à loger
-dans le sein de l'Assemblée nationale , des · les commissaires départis, les gouverneurs,
· bruits peu honorables pour l'ancien parlement commandans et autres fonctionnaires publics,
'de Rouen , que l'on accusoit d'avoir dressé et que les villes justifieront avoir bâtis sur leur
-des batteries pour préparer son retour et pour terrein et à leurs frais seuls, ou avoir acquis
faire manquer dans leurs fondemens les premiè sans contribution de provinces, continueront
res opérations du nouvel ordre judiciaire; mais à appartenir aux viiies qui pourront en dispo
· de si coupables absurdités ne seront pas com ser; et dans le cas où ils auroient été cons
mises par-tout. Pour disculper les ex-magis · truits sur un terrein national, il sera procédé
- trats de Rouen, un membre de la députation à une ventilation , d'après les règles reçues : à
de cette ville a présenté à l'Assemblée natio l'égard des autres, ils seront vendus comme
nale le procès-verbal de l'apposition de scellés biens nationaux, et en conséquence la nation
'faite sur les greffes, le 3o septembre dernier, se charge des dettes encore existantes qui ont
sans aucune sorte d'opposition. -
été contractées par les provinces pour la cons
-La ville du Pont-de-l'Arche se plaint d'être truction desdits édifices.
'exposée aux horreurs du besoin par les intri II. Les hôtels-de-ville continueront à appar
gues du monopole des blés; elle demande d'être tenir eux villes où ils sont situés ; et lorsqu'ils
autorisée à vérifier les passeports des voitures seront assez considérables pour recevoir le di
· chargées du blé qu'on enlève journellement. . rectoire de distriet ou celui de département,
Mais de telles mesures ne pouvant entrer dans . ou tous les deux à la fois, lesdits directoires
le régime de la liberté, cette demande a paru s'y établiront, et seront tenus de réparations
· au moins indiscrète, et on a passé à l'ordre du pour la portion de l'édifice qui sera par eux
our. - - -
occupée.
On a entendu à la barre une députation des Iſ. Les palais de justice continueront à
* administrateurs des îles du Vent. Ils réclament servir à l'usage auquel ils étoient destinés, et \
'1'autorité et les secours de l'Assemblée matio seront, ainsi que les prisons , à la charge des
nale contre une assemblée coloniale de la Mar-\ justiciables. -

tinique qui s'est, disent-ils, emparée de tous IV. Lesdits palais de justice recevront aussi
· les pouvoirs, et les a dépouillés de celui qu'ils ! les corps administratifs, si l'emplacement est
· tenoient du législateur provisoire. assez vaste pour les contenir et les hôtels-de
La réponse de M. le président leur a offert , ville insuffisans ; lesdits corps administratifs en
* quelques consolations, et ils ont été admis aux · supporteront les réparations dans la proportion
honneurs de la séance. | qui vient d'être déterminée ; et s'il s'élève des
Au nom du comité †† difficultés à raison de ces arrangemens et ooa
- des nouveaux'tribunaux, M. Prugnon a pre venances relatives, les º
dépars °
-:-•ITErr

( 552 ) 1 • - .

mement y statueront provisoirement et sans dermièrement présentée sous le nbm du dé -


délai, à la charge d'en rendre compte au corps partement de l'Ain, étoit l'ouvrage d'un ancien
législatif, pour y prononcer définitivement. subdélégué d'intendance, qui n'avoit pas con
# Tous les autres édifices et bâtimens quel sulté le voeu public : malgré ces objectionsim
conques, ci-devant ecclésiastiques et doma posantes, le projet du comité a été adopté.
niaux , aujourd'hui nationaux , non compris L'Assemblée nationale , après avoir entendu
dans les articles précédens, seront vendus sans son comité de constitution , décrète que les J

exception, sauf aux directoires de districts et pétitions des différentes municipalités du dé


de départemens, lorsque les hôtels de-ville et partement de la Sarthe sur la réduction à
alais de justice ne seront pas assez vastes pour quatre des neuf districts qui le composent,
† contcnir , à acheter ou louer , et chacun seront renvoyées à l'assemblée administrative -|
aux frais de leurs administrés respectifs , ce dudit département, pour, sur son avis motivé,'º
qui pourra leur être nécessºire pour leurs étº être déterminé par l'Assemblée nationale ce *
blissemens, sans qu'aucun membre desdits corps qu'il appartiendra. . ·. :
administratifs puisse y être logé. Ne comprend A l'ordre du jour, le comité d'imposition a
le présent décret les éd, ſices réservés par le fait présent r, par M. d'Auchy, une rédac
décret sur l'aliénation des domaines natio»aux, tion nouvelle de l'article XI , ajourné sur '
non plus que les casermes. l'immunité demandée par les propriétaires des
V1. Chaque directoire enverra au comité châteaux et maisons de campagne.
chargé de l'emplacement des tribunaux et corps Le cºmité n'estime pas que cette immunité
administratifs , un mémoire expositif de ses Puisse être accordee, il craint qu'elle ne fasie
vues, et y joindra un devis ou plan estimatif, remaître l'odieuse prépondérance des richesses.
, contenant l'étendue de l'édifice † jugera lui Bientôt, disoit le rapporteur, les fauxbourgs
seront traités d'habitans de Campagne ; l'homme
, convenir, et ce, dans le délai e deux mois ;
l'Assemblée excepte cependant du présent ar riche viendra s'y parer du nom d'agricole, et
, eicle les édifices appart nans aux établissemens le vrai cultivateur, écrasé par l'impôt, n'aura
réservés par l'article VII du décret des 14 et rien gagné à la révolution.
M.
ao avril». 1Pelley a défendu vigoureusement son
systême d'immuni te s ; il a prétendu que le
Séance du 17 Octobre. comité s'éloignoit des grands principes en ma
tière d'mpôt , et que le décret proposé feroit
Après avoir, au nom du comité de consti fuir des campagnes tous les riches proprié- :
tution , fait décréter l'établissement d'un tri taires L'avis du comité a été d, fendu , non .
bunal dans les villes d'Aix et d'Honfleur , M. · moins fortement par M.Vl. Roederer et Rew
Gossin a fait le rapport ajourné à cette séance bel, et même par le vénérable laboureur M.
dans celle d'hier matin, le rapport de la pé Gérard . qui, dans son langage naïf. a dit qu'il
tition de quelques municipalités du départe y avoit assez long temps qu une partie de la
1 ment de la Sarthe, qui voûdroient que les neuf nation étoit soustraite à §, tandis que
districts de ce département fussent réduits à l'autre payoit tout, qu'il falloit aujourd'hui que !
quatre ; et le rapporteur a proposé de prendre tout le Inonde payât sans aucune exception · #
l'avis de l'assemblée administrative du dépar · La discussion ayant éte fermée, les amendº :
tement, pour sttituer sur cette demande. Cette . mens sont venus en foule. On en a distingué
, opinion a été combattue d'abord par M. Gout un de M. Dupont de Nemours, qui deman
tes, qui est d'avis de laisser à la seconde le doit que les maisons du propriétaire dans les *
, gislature le soin de faire dans la composition "ºmpagnes ne fussent imposées que sur le pied
des départemens, les changemens qui seront dn double de la valeur du meilleur terrein du
jugés convenables ; ensuite par M. le Pelle même. canton. - - - . :
tier, qui a observé que la réduction demandée Attaqué par la question préalable, cet amen
, dans plusieurs départemens, mais plutôt parides dement en a triomphé ; mais, après de nou
, particuliers intéressés, que par le vœu univer veaux débats , il a cédé lui-mêmè à celui pro
| sel, m'opéreroit pas une économie de quatre . posé hier † Anson , qui a obtenu la prio
- millions en totalité, laquelle ne pouvoit être ; *rité, et a rmé définitivement le décret rendu !
-

« mise en balance avec les avantages qui résul-i eu ces termes : : , -1 ° ' , ;
, tent de la composition décrétée; à l'appui de i Art. Xl. « Les bâtimens
· sette observation , il a été dit que la demande !
# -

'rusales me seront point soumis à la contribution


( 5.5 )
oncière , mais le terrein qu'ils occupent sera tacle à leur exécution, à peine d'être punis ainsi
valué au taux des meilleures terres labourables u'il appartiendra.
le la communauté ». ! 'Assemblée déclare qu'elle est satisfaite de
Les mouvemens qui agitent le contat Ve la conduite des directoires du district et de la
aissin se font sentir jusque dans le départe 1nunicipalité de Strasbourg ; charge son prési
nent du Rliône, M. L)urand ( de Maillane ),a dent de se retirer pardevers le roi, pour le prier
énoncé diverses man euvres qui ne tendent de donner des ordres nécessaires pour l'exécu
as à moins qu'à préparer une guerre civile , et tion dn présent décret ».
| a demandé que le rapport sur l'affaire d'Avi Le directoire du département de la Gironde
non fût incessamment fait par le coinité qui vient de donner de nouveaux témoignages de
n est cliargé. -
sa vigilance patriotique. L'armement de Toulon
M. Chass ) a fait ensuite le rapport de l'af étoit sur le point de manquer, parce qu'on ne
aire d'Alsace, et des menées sourdement pra fournissoit pas aux matelots de quoi faire leur
iquées par le chapitre de Strasbourg pour dé voyage et qu'on les arrêtoit en route. Sur la
réditer les assignats et empêcher l'aliénation demºnde de M. Provost , commissaire-ordon
les domaines nationaux ; et il a conclu à faire nateur , à qui le ministre ne faisoit point passer
léclarer criminelles toutes les personnes qui, de fonds , le directoire a pris un arrêté par le
lu mépris du décret du 2 novembre dernier , quel il a chargé le receveur du district de four
»nt voulu abuser de la bonne foi du peuple , nir pour le voyage de ces matelots une somm
»nt falsifié les décrets de l'Assemblée nationale de 6o mille 5 cents livres. -

l'une manière coupable , et que le roi ſût prié L'Assemblée nationale , en ordonnant l'im
le donner les ordres pour poursuivre les au pression de l'arrêté , a chargé son président
eurs, fauteurs et instigateurs de ces délits. d'exprimer au directoire toute la satisfaction de
Les chanoines de Strasbourg ont trouvé dans la patrie. G.
e sein de l'Assemblée nation le un intrépide
léfenseur, qui, bravant le murmure universel, Suite des articles décrétés concernant les
raitant le comité ecclésiastique d'anti ecclé juges de paix.
liastique , se laissant rappeller vingt fois à
l'ordre, mais ne s'y mettant po nt , a sout nu T I T R E V.
d'une part, que la conduite du chapitre étoit
rréprochable, puisqu'elle étoit appuyée sur un Des jugemens préparatoires.
lécret du 22 septembre , d'autre part, que le
#omité n'avoit point de pièces probantes sur Art. I°". « Aucun jugement préparatoire ou
'accusation qu'il portoit : et enfin, descendant d'instruction , rendu contradictoirement entre
de la tribune sans conclore, a conclu, de sa les parties , et promoncé en leur présence, ne
place, qu'il n'y avoit lieu à délibérer sur le sera délivré à aucune d'elles , mais sa pronon
projet du comité. ciation vaudra de signification : elle vaudra
M. Alexandre de Lameth a relevé la bonne aussi d'intimation dans le cas où le jugement
foi de M. Maury, en rappellant à l Assemblée ordonnera une opération à laquelle les parties
que le décret invoqué par cet honorable prèò devront être présentes , et elles en seront
† étoit du 22 septembre 1789, et qu'il étoit averties par le juge de paix. -

fficile de l'opposer au décret du 2 novembre II. Lorsque le jugement préparatoire aura


ºVant. Enfin le décret a été rendu avec un été rendu par défaut contre une des parties,
*mendement qu'avoit proposé M. Rewbel. ou lorsqu'après s être défendue contradictoi
* L'Assemblée nationale considérant etc., que rement , elle n'aura pas été présente à la pro
les corps administratifs des départemens du haut nonciation du jugement , la partie qui l'aura
# ººs Rhin continueront de faire exécuter les obtenu se le fera délivrer par extrait , et sera
ºts de l'Assemblée nationale, acceptés ou tenue de le faile notifier à l'autre partie , avec
*ºnctionnés par le roi , tant sur la constitution ;
sommation d être présente à,l'opération or
#''que
dù clergé et le traitement du clergé ac
ceux'sur les or
donnée.. . , · · · · · · -

ºnation§x'sur
biensles
- ordres religieùx
nationaux. # * ------
et sur
• .. ' IIi. Si le jugement préparatoire ordonne
une enquête, il iixera le jour, le lieu et l'heure
ce n ºsºs sont faites , au surplus, à qui que : de la comparution des témoins. Le juge de
# être de contrevenir aux décrets de paix délivrera aussi-tôt aux parties qui auront
eml lée nationale, et d'apporter aucun obs requis la preuve , une cédule de citation pour
( 554 ) •º

faire venir leurs témoins , dans laquelle la foyers et projets de contre-révolution : ils se
mention du jour, du lieu et de l' heure de la font des habits bleu de roi tout unis. M. Condé
comparution , sera réitérée. a lait ſabriquer quantité d'armes blanches et
iV. Si le jugement préparatoire ordonne la à feu : on achète des chevaux en Suisse ; mais
visite du lieu contentieux , il indiquera de la cour de Turin ne prend aucune part à ces
même le jour et l'heure où le juge de paix et machinations. Je pnis vous l'assurer , l'affaire
les assesseurs s'y transporteront , et où les de Nanci, la dernière émission d'assignats, la
parties devront s'y trouver présentes. procédure du chàteiet contre MM. J'Orléans
V. Lorsque le juge de paix et ses assesseurs et Mirabeau tombée au néant, et en dernier
auront nommé des gens de l'art pour faire la lieu la conjuration Viliºquier et Villeroi dé
visite avec eux, aux termes de l'article II du couverte, ont rabaiss * le ton des aristocrates,
titre précédent, le juge de paix délivrera à la qui se vantoient l ante1nent que ſe roi seroit
partie poursuivante, ou à toutes les deux , si à Rouen le 3 octobi e : mais ils disent encore
elles le requèrent également , une cédule de que si tous leurs projets ont échoués , ils eu
citation pour faire venir les experts nommés , ont un en réserve qui ne manquera pas.
dans laquelle le jour, le lieu et l'heure de la C'est la facilité de tirer leurs revenus de
visite seront indiqués. France, 'qai rend ces fugitifs si entreprenans;
VI. Toutes les fois que le juge de paix se et il est singulier qne , lorsqu'ils sont sortis du
transportera sur le lieu contentieux , soit pour royaume tous noirs de complots, et pour nuirt
en faire la visite , soit pour y entendre les té à la constitution , on n'ordonne point la saisis
moins , il sera accompagné du greffier , qui de leurs biens, comme un sûr moyen de l
apportera la minute du jugement par lequel arrêter dans leurs trames perfidcs. Depuis l'a
la visite ou l'enquête a été ordonnée. lition de leurs titres, ils cherchent a ach
VI . Dans les causes où les juges de paix ne d s terres à la proximité de Chambéry
prononcent point en dernier ressort , il n'y ailleurs. Un décret de proscription, lancé con
aura lieu à l'appel des jugemens préparatoires ces ennemis de la patrie, mettroit un terme
qa'après le † définitif, et conjointement
avec l'appel de ce jugement ; mais l'exécution
leurs attentats : les patriotes usent envers e
de trop de clémence , etc.
des jugemens préparatoires ne portera aucun
préjudice aux droits des parties sur l'appel ;
sans qu'elles soient obligées de faire à cet égard DE L A u s A N N E, le 1o occobre.
aucunes protestations ni réserves ».
- - ( La suite demain. ) Tandis que la constitution françoise marche
grands pas vers sa fin, et s'appuie sur la base d
lox, les esprits fermentent à Genève : et, qui
A /^ I S. croiroit ! un peuple qui passe pour libre deman
aujourdhui la liberté, et se plaint de m'être
MM. les Abonnés , dont la jouissance date du légitimement représenté. Il m'a pas encore ou
premier mai pour 6 mois , et du premier aoiît pour
3 mois, sont avertis que leur Abonnement finit au l'atteinte que le despote Vergºnnes a porté au
31 du courant, et priés de renouveller avant le 2o ; droits sacrés qui doivent faire la base du gou
somnme aussi d'insérer dans leur lettre une des vernement de Genève, et veut en conséqu
adresses imprimées sous lesquelles ils reçoivent le s faire disparoître jusqu'aux moindres traces
Annales; cette précaution est absolument nécessaire la révolution qui bouleversa cctte ville en 1782
pour éviter les doubles emplois. Il veut aussi que , comme cn France , tous
habitans ne fassent qu'un peuple, sans distinc
tion d'étrangers, de matifs de bourgeois, etqui
[ Extrait d'une lettre de Grenoble, le 12 tout homme qui aura les talens et la probité re
octobre. quise puisse parvenir aux charges municipales
et à tous les autres emplois du gouvernement
Les aristocrates , dont le nombre a depuis Enfin il demande une égalité poſitique prop
quelque temps augmenté à Chambéry , où je tionnée à la capacité de chacun , puisque cha
viens de faire un assez long séjour , ne font cun contribue proportionnément au bien et
que voyager en Suisse et à T'urin , où sont les salut de la patrie. V.
On s'abonne à Paris , chez BUIssoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on'adressera, franc de port le pii
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour los Auteurs des Annales Patriotiques. »
Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.

--- --
· ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
#. '
#i- ·DE L A F R AN C E,
h#

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#
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ,
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la
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes ,
l#. dirigé par M. MERcrER , et par M. Can RA , un des Auteurs.
l'.

Paris est aujourd'hui un théâtre, dont tout le genre liumain est le


| - spectacle.

# N°. C C C LXXXI I. Du Mardi 19 Octobre 179o.


AS S E M B L É E N AT I O N A L E. positions pût établir la quotité à laquelle il est .
convenable de fixer la contribution foncière.,
Séance du 18 Octobre. Cette connoissance est le véritable moyen d'ac
· célérer la vente des biens nationaux, dont les
Arais la lecture d'une adresse très-patriotiquo acheteurs ne s'approcheront qu'après avoir cal
#! régiment de Lorraine , l'Assemblée natio culé le poids de l'imposition qu'ils auront à
ale a entendu la rédaction nouvelle qu'ap supporter. Cette proposition a été décrétée
' ortoit M. Thouret de quelques articles ajour sans difficulté.
# , et de quelques articles additionnels con L'article XII du projet de décrct embras
#rnant le tribunal des juges de paix ; cette sant l'évaluation des atteliers de fabriques, ma
#daction n'a éprouvé aucune objection, non nufactures , moulins, usines, etc. ; et le co
#us qu'un titre nouveau en six articles, con mité , considérant le revenu de ces établisse
ºrnant les cas de récusation contre ces juges. mens comine purement industriel , proposoit
'aûtres articles additionnels sont présentés de n'imposer la superſicie du terrein qu'ils oc
ar M. Chassey, au nom du comité ecclésias cupent, qué sur le taux des meilleures terres
que, sur la constitution civile du clergé . labourables du canton.
* particulièrement sur la question de donner Cette évaluation paroît à M. Rewbell con
a jardin à ceux des curés dont les presbytères tenir le privilége le plus injuste ; M. Populus,
· en avoient eu jusqu'à présent. Le comité M. Armand, se sont joints à M. Rewbeſl pour
#nse qued'un
, ces demi-arpent
jardins doivent êtreetportés à demander que les bâtimens servant aux manu
#tendue royal, fournis factures et moulins, fussent taxés à raison de
# les terreins dépendans des biens nationaux. leur revenu met imposable ; mais , sur un ob
t avis a été fortement combattu, nommément jection de M. Prieur , les préopinans se sont
# Treilhard, mais appuyé par M. le curé | réduits à demander que la contribution ne fût
assise que sur les deux tiers du revenu de ces
# Noyon, qui a réclamé l'intérêt que l'Assem
, a toujours témoigné en faveur des curés ; bâtimens , l'autre tiers déduit pour les frais
leurs personnes observant que cette ques d'entretien , et cet amendement a formé le
ºn avoit déja été agitée dans le cours de la décret :
ºnce du 18 juin : on a ordonné que le pro Art. XII. « Les atteliers de fabriques et ma
ºverbal de cette séance seroit représenté, nufactures, les forges, moulins et autres usines,
ººº a passé à l'ordre du jour, au rapport seront imposés à raison des deux tiers de leur
#.la contribution foncière. -
valeur locative ». -

"otre travail avance , a dit M. de la Roche Dans l'article XIII, le comité proposoit de
ºcault, et il seroit à propos que le comité. décréter que les mines et carrières ne seroient
·s finances fût chargé de remettre au comité évaluées qu'à raison de la quantité de terrein
s ºPºsitions un état des dépenses publiques que leur exploitation cnlève à la culture , et
†ées par l'Assemblée mationale, et de que les maisons employées à leur service se
§*onºejngement,
comité doit successivement roient seules soumises à la contribution fon
F . afin que celui dessou
im C l t2 I 6º.
382
-
( 556 )

Et tandis que M. de Murinais'prétendoit que IV. Dans le cas d'une insulte ou irrévérente
ces sortes de propriétés ne devoient être sou graye commise envers le juge de paix peº
mises à aucune imposition , M. Regnault , de nellement , ou envers les asscss urs en font
Saint-Jean d'Angely, démontroit qu'il y avoit tions , il en sera dressé procès-verbal; le coº
telle carrière qui produisoit 1oo ooo livres de
pable sera envoyé , par le juge de paix, à h
· rente, et demandoit un mode d'imposition pour inaison d'arrêt du district, et sera jugé parlº
de si énormes revenus. M. de Tracy rangeoit tribunal dt iisir.ct , qui pourra le condamn
ce revenu dans la classe de la contribution in à la pri, on jusqu'à huit jours, suivant lagº
dustrielle : l'Assemblée a ajourné l article jus vité du délit, et par ſorme de corfection seº
qu'à l'instant où le comité des mines fera son lement.
rapport sur cette partie de l'industrie nationale, V. Le jnge de paix ct ses assesseurs poº
et sur l'imposition dont elle paroît u suscep ront ordonner que les pièces et actes, dontlº
tible ; rapport qui est annoncé n être pas † se Sºl'C) llt respectivcment servies pour
éloigné. eur d fenses , leur soient r mises, pour º
Sur la demande de M. Antoine , l'Assemblée cxaminer en présence des parties , à ch#
a ordonné que le comité de constitution feroit, de procéder incontinent à cette délibératiº
mercredi soir, son rapport sur la formation de et au jugement ».
la haute cour nationale.
La séance a été terminée par la lecture d'une
lettre de M. la Luzerne, qui se disculpe de son A V I S.
mieux sur les faits dénoncés par l'arrêté du MM. les Abonnés , dont la jouissance date
département de la Gironde. Le ministère , dit premier mai pour 6 mois , ct du premier aoit
M. la Luzerne, a fait tout ce qu'il pouvoit ſaire , 351 mois, sont avertis que de
leur Abonnement
il a envoyé du papier sur les caisses, parce qu'il du courant , et priés renouveller avant e 20
n'avoit que du papier , et le mal dont on se comnnc aussi d'insérer clans leur lettre unº
plaint a été occasionné par le déficit du numé adresses imprimées sous lesquelles ils reçoivent !
raire, dont le ministre ne peut être compta Annales ; cette précaution est absolument nécesſº
ble. G. pour éviter les doubles cmplois. -

Suite des articles décrétés concernant les


juges de paiœ. Aux auteurs des Annales

T I T R E V I. I)e Marseille le 16 août 179o, l'an secoul


de la liberté.
Des jugemens tant préparatoires que dé
finitifs. M E ss 1 E U R s ,

Art. I. « Les juges de paix n'auront point de L'assemblée patriotique, toujours plus !
costume particulier ; ils pourront juger tous les pressée de lire vos Annales patriotiques ; !
jours , même à ceux de dimanche et de fête, de ressentir la plus vive satisfaction à lalº
hors les heures du service divin, le matin et de votre n°. 312 : - à
l'après-midi. Justement indignée de la conduite du d
I. Ils pourront donner audience chez eux , telet contre un prince ami du peuple , º†
le jour, et portes ouvertes : et lorsqu'ils iront rabeau l'aîné son plus zélé défenseur º
visiter le lieu contentieux , ils pourront juger été charmée de voir avec quelle chaleur V0
sur le licu même, sans désemparer. défendez la cause des bons patriotes, †
III. Les parties seront tenues de s'expliquer repoussez l'injustice et l'audace de ce !
avec modération devant le juge de paix et ses suspect, justement récusé et vendu àº#
assesseurs, et de garder en tout le respect qui versité des ministres. Les applaudisseº#
est dû à la justice. Si elles y manquent, le juge térés de tous les membres # l'assemblée nº
de paix les y † d'abord par un aver pas suffi lipour
faction. a étévous témoigner délibéré
unanimement toute lº†
q" il
tissement, après lequel , si elles récidivent ,
elles pourront être condamnées à une amende, seroit fait mention dans le verbal de la sº
ui m'excédera pas la somme de 6 livres, avec et que les témoignages d'estime et d'attachº
l'affiche du jugement. de toute l'assemblée seroient exprimº
ume lettre qui vous seroit adressée. Elle a de lité de maire de la commune , pour la sûreté
plus délibéré unanimement de vous prier , mes des citoyens. J'ai mis la garde mationale après
sieurs , d'insérer cette lettre dans un de vos lui, mais il est passé dans d'autres pays faire
prochains numéros. la même chose. Ne perdez pas un instant pour
faire mention de cela dans vos Annales , car il
Vos frères les Amis la constitution et
membres de l'assemblée patriotique de ourroit occasionner du trouble dans le pays.
Marseille.
'abbaye de Formie, Tenaille, Lavaleroi, sont
ses galeries. Il reçoit de l'argent dans ce cou
Collationné par nous secrétaire. vent. Je suis, etc. Demaret , maire.
- J. Estienmze, secrét. 28 septembre 179o.
Cette lettre étant signée , nous avons cru
S ur l'ordre de Malte, que nous ne pouvions nous dispenser en au
cune manière de l'iinprimer, vu les circons
Tandis que nous avons renversé les exemp tances gravcs dont elle fait mention, et aux
tions de l'ancien régime , ces exemptions tout quelles malheureusement on n'a que trop de
à-la-fois odieuses et humiliantes, il seroit bien raisons pour ajouter foi. Nous ne disons pas ,
étonnant que mous eussions une toute autre relativement à la personne inculpée , que nous
balance pour un ordre qui n'est plus qu'un reste ne connoissons pas, mais relativement à la rage
monstrueux de tout ce que nous avons détruit , et au délire des moines et prêtres aristocrates.
qui, à tous les vices d'une opulence excessive,
joint l'orgueil démesuré et la morgue qui ou
tragent la raison publique. Cet ordre est celui Extrait remarquable de la réplique de J. P.
de Malte ; il contredit toutes les idées saines Brissot à Stanislas Clermont, du 8 octobre
dont nous nous glorifions : il étale du haut de 179o.
son rocher tous les préjugés barbares des siècles
passés; il est temps de purger tout-à-la-fois le Stanislas Clermont fait des questions sur le
commerce et la politique d'un ordro ridicule long parlement d'Angleterre, qu'il appelle mons
ment doté : un systême de brigandage, un char ire exécrable. Il demande quand il donna des
latanisme de généalogie, une avidité de pirate, preuves de patriotisme.
voilà ce qui ſe distingue au dehors; il veut pa J. P. Brissot répond avec la noble frenchise
roître religieux , et il n'est que barbare. Ses que doit avoir l'historien, et avec l'énergie d'un
courses sont un jeu ; et si l'on y joint le célibat, véritable plulosophe : vous demandez quand ce
la superstition, la débauche qui le caractérisent parlement fut patriote ; il le fut.... quand il se
au dedans, on ne verra plus en lui qu'une révolta ; il le fut quand il voulut mettre fin à
image hideuse du régime #ai aVeC SGS aC
la tyrannie d'un Strafford , d'un prêtre sacri
cessoires inséparables, c'est-à-dire, un esprit lége, de Law , d'une chambre inquisitoriale,
anti-civique, des idées de despotisme et de ser érigée sous le nom de chambre étoilée, d'un
vitude ; l'assemblage enfin de tout ce qui peut Charles Ier, qui ne convoquoit des parlemens
† à la saine philosophie, et insulter à la que pour en obtenir des moyens de dissipation
politique d'une nation régénérée. et de débauche; qui les cassoit lorsqu'ils se re
fusoient à ses desirs criminels ; qui mettoit des
impôts sans le consentement du peuple , em
· D'Aubenton en Thiérache, département prisonnoit ceux qui s'y refusoient, etc.
de l'Aisne. Il fut patriote quand il se prolongea jusqu'à
ce que tous les abus, sous lesquels l'Angleterre
M E s s 1 E U R s, gémissoit depuis des siècles, fussent réformés.
Le sieur Lemor, garde des eaux et forêts Il fut patriote quand il ordonna de poursuivre
de la maîtrise de Laon, vient de promettre criminellement les ministres qui avoient donné
de l'argent à tous les ouvriers des bois des des conseils pernicieux au roi ; quand, mettant
moines pour se soulever contre les personnes lui-même la plus grande chaleur dans cette
qui sont dans le cas d'acquérir ces biens : on poursuite, il obtint la condamnation des cou
en compte déja un grand nombre payés à cet pables qui expièrent sur l'échafaud leurs crimes
effet. Je vous dénonce cet homme, en ma qua contre la mation.
--

il fut patriote, quand il décréta l'éloignement puni ou doit-il être exempt de la peine; par
des évêques de la chambre haute , et que le cela même que son crime est plus grand ? Si
comm n lerncnt des troupes de terre et de mer cette dernière opinion est celle de l ignorance,
ne seroit confié qu'à des personnes choisies par de l'esclavage, de l'abnégation du bon sens et
V z chamhre des com1777 un e s ; quand il prit des de la dignité de l'homme : si vous étes forcé
précautions pour que les ministres et les ambas de convenir que nul criminel sur la terre ne
sadeurs fussent choisis dans le sens de la peut être exempt de peine, que sa peine doit
révolution : pour que i'éducation de l'héritier être en raison de la grandeur de son crime ; si
p1ésomptif de la couronne ne fût confiée qu'à vous êtes forcé de convenir que le plus grand
des mains pures , c'est-à-dire populaires. des crimes est de plonger une nation dans la
Il fut patriote , quand il , fit licencier les servitude, de substituer les fantaisies aux loix
troupes étrangères : - quand des conspirateurs, constitutionelles , d'écraser son peuple d'impôts
cherchant à s'assurer, pour le roi , d'une place non consentis , d'en dissiper le produit dans des
fo te , de Hull , pour commencer la guerre ; débauches, de se jouer de la justice et de la
quand, dis-je , il ordonna au gouverneur de morale ; enfin si le plus grand des crimes est
fermer la porte au roi inême. d'ouvrir une guerre civile , de verser le sang
des hommes pour les assujeitir; si, dis-je, vous
Il fut patriote quand, voulant éviter la guerre l
confessez toutes ccs vérités, vous avez vous
c vile , il fit des propositions de paix au roi , même jugé Charles I°" ; car il n'est pas un de
qui , le premier , avoit levé l'étendard de la
révolte et de la guerre contre la nation. ces forfaits dont il n'ait été coupable : je puis
citer cent faits qui l'attestent.
il fut patriote quand il arma la nation pour Vous prouvez donc , ou votre penchant à
résister à cette vioience du roi ; quand il arma † ignorance , quand vous
1 l'esclavage , ou
les gardes nationales de Londres ( trained ! accusez ici le parlement d'Angleterre d'un assas
banà ) : quand il ne désespéra pas de la chose sinat ; vous prouvez cette ignorance double
publique, †
trois défaites de ses troupes ;
quand , ma gré ses défaites , il ordonna de
ment, car ce ne fut pas le parlement qui le ju
gea ; il fut condamné par une soumission de
poursuivre , comme criminelle de hante trahi 1S5 membres, pris parmi les officiers de l'ar
son, la roine , qui entraînoit le roi dans une mée, les citoyens de Londres, et dans la cliam
guerre aussi coupable. -
bre des communes.
Il fut patriote quand , au milieu de cette
guerre civile, il prit les mesures les plus vigou
reuses pour établir le républicanisme : quand il Confédération universelle des Amis de la
2" • _ • • r

abolit la chambre haute, et n'établit plus qu'une éFZ l&.

seule classe parmi les législateurs.


Enſin , il fut patriote quand il abolit la mo La scconde séance de l'asscmblée fédérative
marchic. aura lieu la semaine prochaine , vendredi 22
— Vous allez crier au scandale , à l'anatliême, octobre , à trois heures précises.
et me demander sans doute s'ii fut aussi patriote Les Amis de la Vérité qui voudront s'unir,
quand il condamna son roi à mort ? — Fnten s'adresseront choz Buisson, libraire, rue Haute
drez-vous ma réponse , vous , né d'hier à la feuille, ou au Bureau central de la Bouche
liberté ? Mais je serai sans doute entendu de ceux de ſer, au Cirque national ; ils y recevront
qui , convaincus du principe , ne capitulent des billets d'entrée , et les trois premiers nu
point lâcl1ement avec les conséqnences , de ceux méros du Journal de la Bouche de fer, où se
qui ne s'agenouillent point devant les idoles trouve le Disconrs d'inauguration prononc
u'ils ont brisées, Répondez-moi ; un homme par M. l'abbé Fauohet, qui ouvrira la seconde
compable du plus grand des crimes doit-il être assemblée par un nouveau discours.
ºn s'abonne à Paris, chez BUissoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
d' l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Autcurs des Annales Patriotiques.
Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
Ilparoit tous les jours un Numéro de ceJournal.Prix 56 liv. pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv. pour
5 mois , franc de port, par la porte , pour tout ir Rovaume L'akonnement ne commence que du prem. d'un moi*
On s'abonne aussi, à la mcme a resse , pour la BOUCHE DE FER, mqycnnant 9 liv. pour 3 moiº

" •s
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAI
1 -
DE LA F R A N C E,
| A F FA I R E s P o L i T I Q U E s D E L E U R o p e ,
ET
, J O U R N A L L I B R E , par zne Société d' Écrivaizs Patriotes,
) • | dirigé par M. MERcz ER, et par M. CAaux, un des A l4ZeZé/S.
l. - - " ,

Quand le prince vend la magistrature, les magistrats vendent la justice.


No. C C C L xx X I I I. Dzz Mercredi 2o octobre t79o.

| AS S E M B L É E N A T I O N A L E. décréter , 1°. que toutes les protestations faites


jusqu'à ce jour sont nulles et incapables de
Séance du 19 Octobre. Produire aucun effet : 2°. que défenses sont
faites à tout sujet de l'empire d'en faire à l'a
Fortie au serment qu'elle a fait à la loi , la venir de semblables, à peine d'être poursui
vis suivant la rigueur des loix , comme cou
garde nationale d'Abbeville vient de donner
un exomple qui, nous l'espérons, ne restera pas pables de crime de lèze-mation ; 3o. qu'il soit
sans fruit. Un bricq chargé de tabac, arrivoit fait défenses à tous officiers publics, et sous
en fraude dans le port, et le peuple , par une les mêmes peines, de recevoir et de donner
suite de ce mouvement qui naguères, en haine aucune suite à ces protestations : 4°. qu'il soit
ordonné au fonctionnaire chargé auprès des
des vexntions ſiscales, - † faisoit protéger la
tribunaux de l'accusation publique, de dénon
contrebânde, lé peuple se disposoit à défendre cer à ces tribunaux tous ceux qui se rendroient
le navire coupable. Malgré la résistance du coupables de semblables délits, et : qu'invita
euple, malgré la contrariété même de la ma tion soit faite à tous les honnêtes citoyens de
ée , la garde nationale est parvenue à s'em faire la dénonciation des faits de cette espèce
parer des contrebandiers et de la marchandise dont ils auroient connoissance. -

prohibée, et sans malheur, sans effusion de Un décret rendu sur la proposition de M.


sang, force est demeurée à justice. L'Assem- . Démeunier , détermine provisoirement les li
blée nationale a #
son président d'expri mites de la municipalité
mer aux dignes solda i citoyens la satisfaction "cipalités de Paris et des muni
voisines , et attribue au département
que leur conduite a obtenue. . . ' de police de cette capitale la connoissance des
. Elle a accueilli avec sensibilité l'hommage contestations concernant la marée , qui OCCUl -
jue lui a fait un docteur régent de la † poient précédemment un tribunal particulier.
- # de Paris, d'un ouvrage contenant
yues nouvelles sur la conservation des en
• La ** .. Un rapport court,, mais vigoureux, a été
# et des inères en couche. Jadis une telle fait par M. Lanjuinais , des dévastations inouies
ffrande eût peut-être été reçue avec froideur ; qui se sont commises sur les biens ci-devant
le despotisme ne regarde pas de si près au possédés par l'abbaye de Clugny, où l'on a
compte de ses esclaves, mais la patrie ne veut 'arraché jusqu'aux ferremens dès murs. Le rap- .
pas perdre un seul de ses enfans. porteur propose , et l'Assemblée décrète , ro.
. On a renvoyé au comité de constitution une « que les religieux de l'abbaye de Cluny sont
adresse du-département du Lot et Garonne, .déclarés déclius de l'administration de leurs
où est dénoncé un sieur Baudon, membre biens ; 2°. que néanmoins ils conserveront les
, du district de-Villeneuve d'Agen, qui n'a pas | ustensiles qui leur seront nécessaires; 3°. que
|graint de répandre des libelles contre l'ādmi dans un mois, à dater de la publication du
nistration , et des protestations contre lés dé † décret , les religieux dé Clugny seront
Grets nationaux , C t qui , par ces cou pables mé tenus de présenter à la municipalité de Clugny
,nées , a, jet é, le trouble dans,son district. Le ' ' le compte détaillé de l'administration qui leur a
| département supplie l'Assémblée mationale de . l été confiée ſpour être examiné pºr § , être
- x - -

f 333

« •:
( 56o )
vºriRé par le directoire de Mâcon , et arrêté la Rochefoucault, donne l'apperçn de ce qu'on
par le départenent de Saône et Loire , et « droit d'espérer de la totalité de cette res- .
SO Ul TCG lITl UT} G IlS'e.
qn'il sera fait déduction sur le traitement dé
crété en faveur de ces religieux des sommes Le comité d'imposition, par l'organe de M.
dont ils seroient reliquataires : 4°. que le direc Fermont, a donné le rapport sur la répartition
toire du district de Mâcon demeure chargé de de la contribution personnelie. . .
l'administration des biens de la ci-devant abbaye La contribution commune à tous les citoyens
de Clugny » : et, sur la motion de M. Renaud , aura pour base la qualité de citoyen actif, la
de Saint-Jean-d'Angely, il est ajouté « que le valeur annuelle de l'habitation, fixée suivant le
procureur-syndic du département de Saône et prix du bail, les domestiques mâles, les che
Loire sera chargé de poursuivre pardevant le vaux de selle et de carrosses ou cabriolets dans
tribunal du district du lieu , les auteurs des les villes. · -

dégâts commis sur les biens de l'abbaye de Pour un seul domestique on payera 2 livres;
Clugny , pour être jugés suivant la rigueur des pour deux 3 liv. ; pour un troisième 6 livres, et
loix ». 6 liv. pour chacun des autres au dessus de ce
Toutes ces dispositions ont été étendues aux nombre ; on ne comptera point dans cette classe
autres communautés religieuses qui auroient les apprentifs et compagnons d'arts et métiers,
pu se rendre coupables des mêmes délits. les domestiques de charrue et autres, destinés
On a repris ensuite la discussion sur la con uniquement à la culture des champs.
tribution foncière. Voici les décrets qui ont La contribution qui sera établie sur les reve
été adoptés. nus d'industrie et de richesses mobiliaires, sera
Art. XI I. « Les terreins enclos seront évalués de douze d'après
deniers les
pour livre de leur montant,
présumé loyers. - • t
d'après les mêmes règles et la même proportion
que les terreins non enclos. Les terreins enlevés à le père de famille chargé de plus de trois
la culture pour le pur agrément, seront évalués enfans , obtiendra la remise de 2 den. pour
au même taux que les meilleures terres labou livre dans l'évaluation de son revenu imposable;
rables de la communauté. - -

le célibataire, âgé de trente-six ans, sera chargè


X V. L'évaluation des bois en coupe réglée de 2 dem. en sus dans cette évaluation. -
sera faite d'après le prix moyen de leurs coupes L'impression de ce rapport a été ordonnée.
annuelles. Le rapport sur l'affaire de Brest a été fait par
XV. L'évaluation des bois taillis qui ne sont M. de Menou , au nom des comités militaire,
pas en coupe réglée, sera faite d'après leur diplomatique , de marine , et des colonies :
comparaison avec les autres bois de la commu il a fortement inculpé les agens du pouvoir
nauté ou du canton. -

exécutif, et nommément le ministre de la


XVI. D'après ces évaluations, les officiers mu marine , d'avoir mis dans l'exercice de leurs
nicipaux procéderont, aussi-tôt que le mande fonctions plus que de la négligence. On peut
ment du § du district leur sera parve croire, d'après lés faits prouvés , que le dé:
nu , à la confection du projet de rôle , confor sordre arrivé sur l'escadre est leur secret ou
mément aux instructions du directoire de dé vrage, que les hommes insubordonnés qui ont
partement qui seront jointes au mandement , bravé les commissaires envoyés par le roi, étoient
et scront tenus de faire parvenir un projet de sourdement appuyés. Le rapporteur a pro osé,
: ô , arrêté et signé par eux au directoire de en dernière analyse, 1°. de donner la couleu
district, dans le délai de quinze jours, à comp nationale au pavillon françois, mais seulement
ter de la date dudit mandement. - • •
lorsque les équipages des différens vaisseaui
La forme des rôles, de leur envoi, de leur seroient rentrés dans le devoir et la subor
dépôt, et la manière dont ils seront exécutoires, · dination : 2°. d'improuver la conduite de la
, seront réglées par l'instruction de l'Assemblée . , municipalité de Brest, pour , s'être arrogé les -

nationale. • fonctions du pouvoir exécutif, avoir empêché


XVII. Les administrations de département et 'le départ du vaisseau le Fernelpour la station
| de district surveilleront et presseront avec la de Saint-Domingué, et de mander à la barre
plus grande activité toutes les opérations ci- . · le procureur-syndic de la communé de Brest,
lessus prescrites aux municipalités ». · pour y rendre compte de sa conduite ; 5°. de
"Une maison située à Paris, quai des Augus charger le président de se retirer pardevers le
' tins, et qui fait partie des domaines nationaux, roi , pour représenter à S. M. que les mi
estimée 26,ooo liv., a été vendue hier 43,ooo liv. | nistres actuels ont perdu la confiance de la
· au feu des enchères. Ce fait, annoncé par M. de mation. -

#
V.
%

# •-n
\.

( 56 )
| Un l1onorable membre, qui s'étoit condamné Lxtrait du journal de Saint-Béat , article
, nn long silence , a repris la parole, non pour variétés , du 28 septembre 17go. -

§ M. la Luzerue , mais pour inculper


mère rnent M. Necker et M. la Tour-du-Pin. · Le sieur Vialettes-Mortarricu, de Montauban,
l accuse le premier d'avoir, dans des vues d'in est arrivé ce matin dans cette ville, vers midi ,
érêt personnel, provoqué l'Assemblée natio avec deux dames. La garde nationale, instruite
lale et la révolution ; il accuse le second d'a de son arrivée , après avoir été convoquée, a
voir laissé détendre les ressorts de la disci unnnimement déiibéré de lui envoyer, par le
»line milit , ire par des congés inconsidérément trompette des dragons de la dite garde, l'avis
lonnés à J'officier; il accuse tous le ministère Sll ] Va !] t : -

l'avoir donné au roi des conseils perfides , Monsieur, la garde nationale de cette ville ,
et de l'avoir abandonné ; et il conclut qu'il instruite de l'influence que vous avez eue dans
seroit inconstitutionel et attentatoire à la pré les troubles arrivés à Montauban à la journée
rogative royale de demander à sa majesté le du l o mai, et craignant que votre présence
renvoi d' un ministre. Dans ce discours , qui ne produise de mauvais effets , vous prie d'aller
n'a pas été sans véhémence, M. Caz lès s'est chercher une retraite ailleurs. -

cru permis de désigner plus d'une fois , sous L'adresse étoit à M. Vialettes , major de
des rapports injurieux, quelques membres de l'ancienne garde municipale de Montauban ,
l' Assemblée qui lui ont donné des leçons de actuellement à Saint-Béat.
sagesse et de modération. Le courageux Vialettes reprit sur le champ
Celui qui lui a succédé à la tribune, M. Ri le cltemin de Banières, d'où il étoît venu, et
| card , a dit, en faveur de l'ancien ministre des avec tant de précipitation que , suivant une
finances , qu'on lui devoit l'égalité de ia repré de ses proches parentes qui étoit à Banières ,
sentation nationale ; il a dit que la municipa un de ses chevaux étoit fort malade de la course,
lité de Brest n'avoit péché que par excès de
zèle patriotique ; et il a proposé qu'une dépu
' tation de douze membres de l'Assemblée , le Lettre écrite par la société des amis de Vaz
président à la tête, allât instruire le roi du fait constitution , établie à Alais , département
ue le ministre de la marine est totalement
· du Gard, à M. Soustelle, député à l'As
échu de la confiance publique. semblée nationale , le 12 octobre 179o.
La discussion est continuée à demain. G.
M oNsI E U R ,

| A V I S. Appellé par notre amour et notre confiance


à remplir la plus glorieuse, comme la plus pé
MM. les Abonnés, dont la jouissance date du nible des missions, vous avez surpassé notr
premier mai pour 6 mois, et du premier ao4t pour attente; et votre zèle éclairé et infatigable n'a
3 mois, sont avertis que leur Abonnement finit au pas peu contribué à l'établissement du nou
31 du courant, et priés de renouveller avant le 2o ;
vel ordre de choses.
eomme aussi d'insérer dans leur lettre une des
adressesimprimées sous lesquelles ils reçoivent les | Nous nous rappellerons toujours avec recon
Annales ; cette précaution est absolument nécessaire moissance que vous fûtes le premier de notre
pour éviter les doubles emplois. -
cité à nous éclairer sur nos véritables intérêts ,
•. que vos promesses nous firent sourire à l'es
poir de la liberté dont nous jouissons aujour
Aux Auteurs des Annales. d'liui, et que vous avez couru tous les dangers
Bordeaux, 12 octobre. et partagé tous les travaux qui nous l'assurent
pour jamais.
.. Tandis que la plus inconcevable lenteur éloi La voix publique vous désignoit depuis long
gne le moment où les officiers municipaux de temps pour président du tribunal de justice
ºlontauban , et leurs adhérens,: recevront le établi dans le district d'Alais ; ces espérances
uste salaire de leurs crimes, l'indignation pu flatteuses, auxquelles vos concitoyens s'étoicnt
hque, dont les ministres ne peuvent point livrés avec la plus vive joie, viennent d'être
·ºrrêter le cours, se manifeste contr'eux de la réalisées , et votre notnination à cette place a
mºnière la plus éclatante. En voici une preuve été pour eux une source de félicitation , et
, qui mérite d'être connue. leur est un garant infaillible de l'avantage qu'ils
( 562 )
retireront de la nouvelle organisation judi · mènent dans leurs expéditions. Les pauvres co
ciaire. médiens effrayés, et peu jaloux de voir renou-º
Estimable citoyen ! vos vertus et vos bien veller sur eux la scène sanglante que les prêtrer
faits forcent l'envie au silence ; tous des cœurs espagnols donnèrent en Amérique , en lâchant
se confondent pour vous chérir, toutes les voix leurs chiens sur les sauvages, se crurent trop°
se réunissent pour célébrer vos louanges ; et heureux d'obtenir la permission de se sauver. V.
lorsque vous aurez rempli votre tâche salu r

taire, que vous serez au sein de vos commet DE H A M D o U R G, le 1o octobre.


tans, que vous aurez reçu de leurs mains la
couronne civique que vous avez si bien méri L'Europe apprend sans doute avec un plaisir
tée , comblé de leurs bénédictions , regardé mêlé de surprise que, dans un empire où parler
comme leur ange tutélaire, heureux de leur d'affaires d'état est un crime capitaI, puisqu'il
félicité, vous éprouvercz que la plus belle des n'y a d'être libre que le souverain, la religion
destinées est celle qu'on consacre au service jouisse de tout l'avantage de la liberté : c'est ce
de la patrie. ue vient de prouver le comte d'Anhalt, chef
Nous sommes avcc respect, † corps des cadets de Pétersbourg. M. Hen
ning, qui depuis 5o ans fait les fonctions d'au
M oNsIEU R , mônier de ce corps , voulant célébrer son ju-|
bilé , le comte a réuni l'archevêque de Péters
Vos très-humbles et très-obéissans
serviteurs les membres de la so bourg, des pasteurs du rit grec , arménien, ro
ciété des amis de la constitution main, de Genève , d'Angleterre et autres, tous
établie à Alais, département du se sont rendus à l'église dans le plus parfait ac
cord. M. Henning y a prononcé un très-beau
Gard. Reynier, président; Caylet discours : on y a chanté le Te Derzmz, et la
ct M1a/hieu, secrétaires ; H. Salles,
trésorier. Signés pour tous les respectable assemblée a été reçue à un splen
dide repas. V, - -

sociétaires. -
f

DE LA HAY E, le r4 octobre,
- AFFAIRES POLITIQUES. ETRANGERES. M. de Maillebois a reçu lundi dernier an
soir un cºurier de madame Cassini, qui se
DT M o D à N E , le 13 septembre. trouve à Mastreicht, et il a réexpédié ce cou
rier sans délai : ce qui donne à soupçonner,
Parmi les françois aristocrates ou autres, † avec assez de fondement, qu'il est pour quelque
ont éprouvé de si cruelles vexations en Italio chose dans la trame des sieurs Gusman et Fal
COIlet. , . ·· · x - • ••<r
depuis plusieurs mois, on peut citer une troupe
de comédiens coureurs de cette nation, et qui On assure dans ce moment que le duc d'Ursel
assurément ne prenoit aucune part à la révolu fait des recrues de soldats à Lille ; et l'on a
tion de France. Après avoir été expulsés de tout lieu de croire que ce n'est pas dans dé
plusieurs villes par ordre du pape, ils se ren - bonnes intentions ni pour les Provinces-Bel
dirent enſin à imola , où l'évêque leur permit giques-Unies, ni pour la France. C, '... ** -

de jouer les jours de fête. Mais le cardinal Co • * • .* • *. ; '


Jonna , chargé de garantir les états du pape de
l'influence de la liberté , y arrive subitement à Faute à corriger dans quelques exemplaires
la tête d'une troupe ; ct , le croiroit-on ? d'une du numéro 382. ° ° -

troupe de dogues nourris habituellement de


chaire humaine , pour être plus féroces. Ils Page 558, seconde colonne, ligne 26, par
étoient suivis des sbirres qui les soignent et les -
une soumission , lisez y-par
.
une commission.
i• - * • -

· · ·· : !
On s'abonne à Paris, cliez BuissoN , libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera , franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres # les Auteurs des Annalcs-Patriotiques. .. !
Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger. , · · · ,'. . .. , ! - - •

' . - : s : -8 .. - - - - . -

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5 mois franc de port, par la poste, pour tout le ºovº me l 'abºnement ne commence que du prem. ài'un möir.
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,ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
--
, ,
· · · · . D E L A F R A N C E , -

ET A F F A I R E s P o L I T I Q U E S D E L' E U R o P E,
Jo vR NAL L IB R E, - par une Société d'Écrivains Patriotes p

-
· dirigé par M. MERcrrn , et par M. Canna, un des Auteurs. •

-
-

Les maux de la société deviennent les maux du citoyen.

N°. C C C L X X X I V. Dz Jeudi 21 Octobre 179o.


| Ass E M B L É E NAT I o N A L E. l'Ourcq, de-là passant par Meaux, Claye et la
-Villette , descendroit dans un point de partage
•" · Séance du 19 Octobre au soir. où il se diviseroit en deux branohes, dont l'une
se rendroit , par les fauxbourgs Saint - Martin
| I. faut placer à la tête des créanciers privi et du Temple , les fossés de la Bastille et de
| légiés de l'état, les familles des soldats citoyens l'Arsenal, dans la Seine ; et l'autre passeroit par
-qui se sont sacrifiés à Nanci pour le salut des Saint-Denis, la Vallée de Montmorenci, Pierre
loix ; mais il est particulièrement touchant de laye, se rendroit d'un côté à Conflans-Sainte
voir la milice nationale se disputer l'honneur Honorine, et de l'autre côté dans l'Oise, près
zd'acquitter, la première, cette dette sacrée et Pontoise, et qui enfin se continueroit de Pon
universelle, comme si l'habit et la profession toise à Dieppe par Gournay et autres lieux. :
+ormoient pour elle une consanguinité plus pro- | , Après avoir également entendu le rapport de
·chaine; l'Assemblée nationale a vu avec atten l'avis du 24 mai 1786 , donné par les sieurs
drissement une députation de la garde natio Borda , Lavoisier , Condorcet , Perronet et
ànale de l'Orient, déposer. sur la barre une Bossu, commissaires nommés pour l'examen du
somme de 2ooo livres destinée à ce pieux em projet alors présenté par ledit sieur Brullée, et
loi. • .. ' . " . -
approuvé par l'académie des sciences ; de celui
Un projet d'utilité évidente pour la naviga du 26 mai 179o, donné par lesdits sieurs Borda,
#tion , pour le commerce de Paris et des dé Lavoisier, Condorcet et Bossu; de la pétition
rtemens voisins, pour l'entretien de plusieurs des représentans de la commune de Paris , du
-milliers de bras ; un projet appuyé par l'âppro 6 juin dernier, qui demandent l'exécution de
bation du comité de mendicité, et par le té ce projet et des dires des directoires des dépar
amoignage de l'académie des scienccs , a été ·temens de la Seine et Marne , et de la Seine
présenté ce soir par M. Poncet, au nom du et l Oise , a décrété et déorète ce qui suit : !
$comité d'agriculture et de commerce ; et il ne Art. I°º. 14 Le sieur Brullée est autorisé d'ou
-siest trouvé qu'un seul réclamant qui bientôt vrir ., à ses frais, un canal de navigation , qui
aocédé à la démonstration de tous les , avan commencera à la Beuvronne, près du pont de
stages qui en doivent résulter. : Souilly , arrivera entre la Villette et la Cha
: º Le décret rendu à l'unanimité, en explique ·pelle, dans un canal dc partage qui formera
suffisamment la matière. -
-deux branches. . - · · , ··
: « L'Assemblée nationale, après avoir entendu L'une passera par les fauxbourgs de Saint
le rapport qui lui a été fait au nom de son co-i jMartin et du Temple, les fossés de la Bastille
mité d'agriculture et de commerce, de la de et de l'Arsenal, pour se rendre dans la Seine.3
mande du sieur Jean-Pierre Brullée , citoyen . º L'autre branche passera par Saint-Denis, la
ſvançois , demeurant à Paris, de construire à .vallée de Montmorenci , arrivera au - dessous
ses frºis, et aux conditions-consignées dans sa -de Pierrelaye , où elle : se divisera eneore en
sbumission du 12 septembre # un canal de
-deux branches , dont l'une se rendra dans la
navigation qui prendroit sa naissance dans la · Seine à Conflans-Sainte-Honorine, et la seconde
Marae, sous Liay, auprès de l'embouchure de adans l'Oise près de PontQise ; il º# , autant
- 384
( 564 )
qu'il sera possible, la direction du plan joint des départemens ordonneront, sera cousidérée
à son acte de soumission ci - dessus rappellé. comme paiement, après qu'elle aura été noti
L'ancienne navigation de la Seine, de la Marne , ſiée : alors toutes oppositions ou autres empê
et l'Oise restera libre comme ci-devant. chemens à la prise de possession seront sans
II. Ce canal, les berges, chemins d'hallage, effet. - - • ri •
fossés , francs bords et contre - fossés , seront VII. Quinzaine après le paiement ou la con
exécutés sur une largeur de terre de cinquante signation duement notifiée, le sieur Brullée est
toises ; elle sera augmentée dans les endroits où . autorisé à se mettre en possession des bois, pâ
il sera jugé nécessaire d'établir des réservoirs, tis, prairies et terres à champ emblavées ou non,
Jbassins, garres, ports, abreuvoirs , et des anses qui se trouveront dans l'emplacement dudit
pour le passage des bateaux, où les francs bords canal et de ses dépendances ; à l'égard des bâ
ne donneroient point assez d'espace pour les timens, clos et marais légumiers, ce délai sera
dépôts des terres provenantes des fouilles, et de trois mois. -

aussi dams les endroits où les terres des exca VIII. Les hypothèques dont les biens qu'il
vations n'en fourniroient point suffisamment, . acquerra pour la construction de ce canal et
pour former les digues dudit canal. de ses dépendances pourroient être chargées,
| IlI. Le canak aura, à la superficie de l'eau , seront purgées en la forme ordinaire , mais il
, dans l'intérieur de Paris, douze toises de lar ne lui sera expédié chaque mois qu'une seule
· geur entre les murs de quais, et huit toises lettre de ratification par tribunal, pour tous les
·par-tout ailleurs ; sa profondeur sera de six biens dont les hypothèques auront été purgées
- pieds d'eau : il sera garni d'écluses par-tout où pendant ce mois. - " ----* .. !
elles seront nécessaires, et dans la campagne , : IX. Ce canal sera traité, à l'égard des impo
- d'anses, de quatre cents toises en quatre cents sitions, comme le seront les autres établisse
- toises. mens de ce genre. - • : • ..
: IV. Le sieur Brullée construira des ponts X. Les fossés de la Bastille et de l'Arsenal,
· sur toutes les grandes routes coupées par ledit ainsi que leurs murs, sont abandonnés au sieur
canal, conformes à ceux existans sur lesdites Brullée, pour faire partie dudit canal et de ses
troutes et sur les chemins de traverse, éloignés dépendances ; il démolira, à ses frais, les cons-'
: l'un de l'autre au moins de mille toises ; ils tructions qui se trouvent dans lesdits fossés, et
#seront plus rapprochés , si l'utilité publique profitera des matériaux qui en proviendront ».
l'exige ; ils seront remplacés par des bacs, si Il reste encore quelques articles qui ont été
uelque localité y nécessite. Il construira dans ajournés. - - 1*

, Paris des ponts à la rencontre des principales Séance du 2o Octobre. -

, rues, et des quais de six toises de largeur , #a -


- -- T º

sous lesquels il pourra établir des magasins à L'Assemblée nationale a renvoyé au comité
.son proht. ' - - de constitution une adresse.des citoyens de la
V. Il acquerra les propriétés nécessaires à section de l'Hôtel-de-ville de Paris, qui repi :
- l'exécution de son canal et de ses dépendances, sente aux législateurs les inconvéniens qu'elle
, dans la forme énoncée dans le décret du. . . . croit appercevoir dans la compatibilité des
si les juges de paix sont établis, sinon à dire fonctions d'administrateur et d'électeur. .. , ..
- d'experts ; et les difficultés, s'il en survient à En contravention au décret qui a statué
· cette occasion, seront terminées par le direc que le sel seroit denrée marchande;. et n'au
, toire des départemens. : , , , ' roit d'autre prix que celui que lui donneroit
· Le propriétaire d'un héritage divisé par le la concurrence, le département de la Mayen
· canal, pourra, lors du contrat, obliger le sieur s'est permis d'en fixer le prix à un †
Brullée d'acquérir les parties restantes ou por un décret rendu sur la proposition du comité
_tion d'icelles , pourvu qu'elles m'excèdent pas d'agriculture et de commerce a déclaré toute
,en valeur , celles acquises pour ledit canal et fixation du prix du sel nulle et de nul effet.
ses dépendances. . · · , · · · · ' , i . ' La discussion s'est établie sur le projetide
, , VI. ll ne pourra se mettre en possession décret proposé hier par M; de Menou , et pour
: -d'augume propriété qu'après le, paiement réel ! la rendre plus claire et plus méthodique , M
,et effectif de ce qu'il devra acquitter; si on re- . d'André proposoit d'en diviser la matière :
fuse de recevoir ce paiement, ou en cas de dif examen de l affaire de Brest, et des torts-du
•fiqultéa la consignation de la somme à payer, ministère : cette division m'a pas convenu à
faite dans tel dépôt public que les directoires ' MM. de Virieu et Malouet, qui ont prétendu
-
( 565 )
que c'étoit gêner la liberté des opinions que danger de renverser la constitution, de pré
de les disjoindre : M. Alexandre de Lameth a senter au roi le vœu du peuple sur le choix
dit que l'impéritie et l'insouciance des mi de ses agens , il a rappellé , à cet égard ,
nistres étant la source du mal, c'étoit la pre la conduite desi anciens états généraux , qui
mière question à examiner. M. d'André a ont constamment usé de ce droit : il a cité
adopté cet avis, qui est ensuite devenu celui les parlemens mêmes, qui, sous l'empire du
de la majorité. despotismé le plus absolu , exerçoient ce droit
M. Malouet a pris la parole, et s'est élevé de si naturel , lequel n'est autre chose que l'ex
toutes ses forces contre le décret proposé, qu'il pression de la liberté.
regarde comme inconstitutionel Il ne pénse Il a relevé ensuite les erreurs, sans doute
pas que la puissance législative s'étende jusqu'à involontaires, de M. Cazalès, qui a cité inexac
surveiller le pouvoir exécutif et ses agens : il tement l'histoire d'Angleterre : on y voit en
trouve que les ministres n'ont été que malheu effet que le parlement d'Angleterre a présenté
reux de déplaire à la nation. - fréquemment des pétitions semblables à celle
M. de Beauharnois estime, au contraire, que qui alarme M. Cazalès.
ce seroit abandonner l'édifice de la constitu Enfin M. Barnave s'est résumé par cette
tion, que de le laisser miner sourdement par
des hommes sans talens ou sans vertus. « Au
# , qui auroit dû satisfaire les plus diffici
es : l'Assemblée nationale doit avoir la liberté
pouvoir constituant et législatif appartient d'as de présenter au roi son voeu sur les agens ,
surer l'exécution des loix ; qu'est-ce en effet comme
dre. '
le roi doit avoir celle de ne pas s'y ren
que la loi , si elle est inexécutée ? De toutes -

parts l'opinion publique dénonce les coupables, On a encore entendu un ecclésiastique pren
et ils se jouent de l'opinion publique et de la dre de son mieux la défense des ministres, après
responsabilité ! » M. de Beauharnois a conclu † il a été
ermée.
décrété que la discussion étoit
à l'adoption du décret. · -- | - -

· On parle d'opinion publique, a repris M. de | Parmi les amendemens présentés il en est un


Clermont-Tonnerre : où trouve-t-on son voeu qui a fait une grande sensation , celui par le
manifesté ? les départemens ont-ils parlé ? En quel M. de Beaumetz a demandé une exception
1789, la France entière dénonçoit un ministère ſhonorable en faveur de M. de Montmorin, qu'il
· odieux , j'ai entendu la voix universelle, et j'y atitution,
appellé un ministre vertueux, ami de la cons
investi de la confiance et de l'estime
ai joint la mienne. Aujourd'hui j'entends crier 'universelle. . · · · · · >
plusieurs partis , et je n'en embrasse aucun ;
" A cette attestation s'est jointe
mais je demande la question préalable contre Chapellier, qui a déclaré qu'il ne faisoitdeen'cela
celle M. le
un projet qui me paroît une altération de la
constitution , et qui, s'il obtenoit l'adoption qu'exprimer le vœu de ses commettans, et a
# l'§blée nationale, mettroit le roi hors 'fortement appuyé l'amendement , º :
d'état de trouver un seul homme de bien qui | La question préalable a été demandée par M.
Çazalès, mais n'a été appuyée que par ses amis,
voulºt accepter des fonctions dangereuses et . † cette fois se
avuies.. ,
sont trouvés en nombre infé
• • •• • • •• • • • • • |• - • : lt1eur. . : '• .. ! - · · · · -- .
,# • •ºTT
Il Tºn'y a qu'une surdité volontaire qui puisse
•! - '» ' • ! • • : - • • "- T - 1 •- •

Alors M. de Cazalès a tenté de rengager la


se refuser à reconnoître} !, le, cri de l'opinion
- - - l | 1 ! · · · l "; . ! . . ! .. ; - -
discussion, et il y est parvenu, en soutenant
ue , à dit à son tour M. Brevet ; et quant
† de dénoncer des § que l'Assemblée devoit motiver sa demande
- -#d n ér leur renvoi, il n'ést pas un par contré chiique ministre, ou ne faire exception
emént qui ne l'ait exercé, comment se per ºde personne : ce n'est qu'après des débats très
tumultueux, que l'on a pu entendre M. d'An
met:6
- # le contester au corps législatif ?
· L'impression de ce discours est'ordonnée. dré déclarer , au nom du comité diplomati
· M. de'Virieu, répétant la pensée de MM. |# que l intention des quatre comités avoit
toujours été d'excepter M. de Montmorin du
Malouet et Clermont-Tonnerre , | appris à
· l'. ssemblée . u'il avoit été jadis un des plus | décret qu'ils proposoient à l'Assemblée, et qu'i
zélés † de la liberté " n'étoit point compris dans le nombre des mi
, M. Bºrnâve qui lui a succédé n'a pas ét || nistres dénoncés au roi comme ayant perdu la
bèsoin de développer toutes les forces de sà confiance du peuple : en conséquence, M.
logique pour démontrer que les représentans d'André a proposé de fondre l'amendement
de la mation avoient le droit, sans s'exposer au *dans le décret principal. .
( 566 )
M. de Menou en a présenté la rédaetion | six des leurs vers M. de Damas, pour demander
nouvelle , et elle a été mise aux voix ; les | l'élargissement des prisonniers.
épreuves, plusieurs fois répétées, me produisant Il s'y refusa, et leur ordonna même de se
pas la certitude de majorité, il a fallu en venir | rendre à leur devoir, s'ils ne vouloient pas être
à l'appel nominal, duquel il est résulté que le punis. De retour dans le fort , ils rendirent
projet de décret admis par 327 votans, est | compte du peu de succès de leurs démarches.
rejetté par une pluralité de 4o3. G. Alors l'indignation s'empara de tous les esprits;
- on arbora le pavillon national sur le fort , en
tirant deux coups de canon. -

A V I S. # général s'alarme et monte au fort : mais


- - quelle fut sa surprise de trouver le pont-levis
p.# # levé ! º u réitéra de mettre nos p§
3 mois , sont avertis que leur Abonnement finit au º# sans quo on feroit feu sur la ville. »

31 du courant, et priés de renouveller avant le 2o. GS canots arrives hier soir, rapporto1ens que
le fort avoit tiré plusieurs coups de canon.
A une heure du matin toute la troupe est
Aux Auteurs des Annales. - partie d'ici ; nous croyons qu'elle se rangera du
| | côté de ceux du fort, ayant crié en partant,
Nîmes, le 1o octobre 179o. | | vive la nation. Le colonel de ce régiinent est
- malade.
- • | | | " . - '- -

I a société du café national de la ville de Un autre canot arrive, et rapporte que 4oo
Nîmes , justement révoltée de l'audacieuse im patriotes sont entrés cette nuit dans le Fort
† du nouveau rédacteur du courier de
Bourbon, et sedéja.
sontLes
rangés avec les 3oo soldats
Madon , et partageant la juste indignation de qui
" - -

y étoient - - -

aristocrates perdent-

la
tous les bons citoyens, a unanimement dºlibéré | tète et se sauvent dans les hauteurs.
après avoir juré de renoncer, à l'abonnement P. S. Il y a dans le Fort-Bourbon des vivres
†ºc†ºdia† - - , -- | ------- »
pour dix mois et pour dix mille hommes.
-
V.
contenant des principes dangereux, ct tendant
à détourner la confiance due envers les sociétés DE T o R G A w , le 1o octobre.
des amis de la constitntion
est de propager , dont
l'esprit public l'unique but
pour l'ai fermis- On
' • •
pense ici que les troupes de notre élec
sement de nqtre constitution, regardant, en | torat vont être réparties différemment , en con
outre que cette feuille ne peut être que l'ou- séquence des mouvemens † se font depuis
vrage de la séduçtion , a arrêté ! surplus de | quelques jours dans celles du roi de Prusse,
communiquer cette résolutiQn à Ml Carra , en † probab ement va déclarer la guerre à la
le priant de l'insérer dans les Annales patrio- Russie. En effet, il se rassemble dans la Prusse
tiques , et ont signé les délibérans.. occidentale une ºrmée prussienne qui, dit-on,-

· Nota.
"(Suivent
Tous les signatures, au nombre
les signataires sont membres de la doit
de 55 ) | † être portée à cent mille hommes de troupes
Russes , de leur côté, se rassemblent

garde mationale. I ' · · · || †º dans détaché


lº Livoniede, etleurs
Léopold n'est pas
- - emçgre aussi • _ . intérêts
" u'fl
)

. , ' , , , | ºvdit paru l'être, Notre prince, qui ne désire


. '

, Extrait d une lettre écrite la la Martiniqrte , i † † # § † t . être sous peu


le 2 septembre, à M. Gaubewé, négociant à § l e P eng #e ºn pºrt sl les troubles qui
Bordeaux. ont éclaté en Misnie ne sont pas le prélude de
-

· • · plus grands qu'on croit avoir lieu de craindré. º

· La présente est pour vous faire part d'un . On en croit les auteurs liés avec ceux qui-fo
événement
n$ur à unearrivé
partieau du
Fort-Royal,
régiment de qui lafûitMarti-
lioº- | †º
çlié tl #ildesheim D un !ºsautre
#vemjnscôt lesde Turcs
l'évê »

§e
#us à lasoi
geole duetFort-Royal,
quatº priºni †la || †ººd
gèmissant † l'armistice qu'elle leur ºlpropºsé : voilàVienne
pour
verge aux
ſtérét du despotisme,
troupes à quiinspirèrent si vit in- | qº les Bosniaques viennent d' attaquèr un
la garde duunFort-B9ur : | #ºrps d' Autrichiens qui n'a eu que le temps de
· bon étoit † qu'ils députèrent hier à midi,l s'enfonçer dans, un bois. V. " ..... . • -
v

#
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIREs
D E L A F R A N C E. ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ,
-
/
- -

J O U R N A L L I B R E , par une Société d"Ecrivains Patriotes,


dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
Il n'est pas vrai que le despotisme d'un seul détruise le despotisme de
plusieurs ; au contraire , il l'établit.

No. C C C L X X X V. Du Vendredi 22 Octobre 179o.


A S S E M B L É E N AT I O N A L E. les décrets réglementaires , et qu'en consé
Séance dn 21 Octobre. quence le roi seroit prié de faire revoir par
ses commissaires le décret qui embrasse le
code pénal de la marine.
L•s ministres actuels ne méritant plus aucune « C'est proposer le renversement de la cons
confiance, a dit M. de Saint-Martin, il est titution et la dissolution de l'empire, s'est écrié
instant que vous pourvoyez à l'organisation LlIlGvoix qui n'a pas été reconnue , mais qui
d'une caisse mationale ; et l'Assemblée a or partoit d'une ame pure, et du côté où abonde
donné que les comités de finance et de cons le patriotisme. -

titution feroient leur rapport sur cet objet di M. de Menou, rapporteur, a dit que le dé
manche prochain. cret rendu changeoit la situation des choses. La
L'appel nominal, qui a été fait hier, démontre première cause du mal est la prévarication des
que l'Assemblée n'étoit composée que de 73o ministres ; mais s'ils sont triomphans, ferez
votans, et par conséquent, que plusieurs des vous tomber le poids du châtiment sur de bors
représentans, absens par un congé, se Per citoyens qui n'ont péché que par excès de zèle *
mettent d'en prolonger la durée : pour coº Il suffira de les avertir que la patrie est en dan
tenir cet abus par le regard public, il est dé ger , et vous les verrez tous rentrer dans le
crété que l'époque du retour sera consignée devoir ».
dans le procès-verbal comme celle du départ , Cette motion, croisée par quelques incidens,
et comme le terme demandé pour absence. et par une interruption de M. Moreau, qui ne
" Lundi, le comité militaire est chargé d'ap s'est rendu qu'avec peine à l'ordre du jour, a
, porter des détails sur le fait dénoncé par M. été ensuite combattue par M. de Vaudreuil,
' Biouzat, et que dans , nombre de régimens qui vouloit rétablir le projet de décret origi
on affecte de donner des congés absolus aux naire, et par M. de Virieu, qui vouloit y ajou
| soldats qui ont reçu quelque éducation. ter une proclamation de la loi nartiale, et qui
' Le comité des finances doit incessamment · sur-tout s'opposoit fortement à la proposition
" rendre compte des mesures qu'il a prises pour de donner au pavillon françois les couleurs na
impression des assignats, que M. d'André ·. tionales; mais la discussion ayant été fermée,
, fait la motion de conserver à l'imprimerie · et plusieurs projets ayant été lus , la priorité
royale. -
est demeurée à celui de M. de Menou, dont
· · L'ordre du jour a ramené la discussion sur la première partie est décrétée en ces termes :
le projet de décret concernant la municipa · « L'Assemblée nationale , oui le rapport de
lité de Brest. M. d'Harambure, premier opi ses comités de la marine, militaire, diploma
nant, en improuvant la conduite de cette mu | tique et des colonies, - -

: nicipalité, et en limitant la peine du procur écrète que le roi sera prié de nommer deux
reur-syndic à une simple suspension de fonc | nouveaux commissaires civils, lesquels se réuni
· tions , a proposé de décréter que l'Assemblée uront à Brest, avec ceux que sa majesté a précé
mationale, constante dans ses décrets consti idemment nommés, et seront revêtus de pou
tionnels, seroit toujours prête à revenir sur · voirs suffisans pour, en se concertant avec le
385
( 568 )
commandant qu'il plaira au roi de mettre à la lières, inconstitutionnelles, et qui pourroient
tête de l'armée navale et le commandant du entraîner les plus dangereux effets,
port , employer tous les moyens et prendre L)écrète que son président sera chargé de
leur écrire, pour les rappeller aux principes de
toutes les mesures nécessaires au rétablissement
de l'ordre dans le port et la rade de Brest ». la constitution, et pour les inviter à concourir,
Sur la seconde disposition , M. Malouet , , avec les commissaires du roi et le chef de la
digne zélateur d'une puissance dont il a été marine, au rétablissement de l'ordre et de la
l'instrument, demandoit la question préalable, discipline dans l'escadre, et de la tranquillité
ui a été vigourensement repoussée par M. dans la ville de Brest.
harles de l ameth : « Le pouvoir exécutif, L'Assemblée nationale décrète que les cou
a-til dit, fait le mort, et n'a point de forces leurs nationales seront désormais celles du pa°
pour soutenir la loi : et quand le corps législatif villon françois, renvoie au comité de la marine
vient au secours de la loi, on l'accuse de con pour l'exécution du présent décret ». G.
fondre et de retenir tous les pouvoirs » !
La seconde disposition est § A1 V I S.
· « Décrète qu'attendu qu'il a été embarqué
sur l'escadre , en remplacement de quelques MM. les Abonnés, dont la jouissance date du
gens de mer, des hommes qui ne sont ni ma premier mai pour 6 mois, et du premier août pour
rins ni classés, le commandant de l'escadre sera 3 mois, sont avertis que leur Abonnement ſînit º
autorisé à congédier ceux qui ne lui paroîtroient 31 du courant, et priés de renouveller avant le 25.
pas propres au service de mer ».
, La proposition de changer les couleurs du Admirable conduite des Marseillois. Enegu
pavillon a occasionné de violens débats. M, de et pureté de leur patrio4isme.
Foucault trouve ce changement inutile et même
dangereux ; M. de l'Epaud est étonné que la O Phocée ! béni soit le destin qui conduisit
couleur patriotique adoptée et ordonnée par tes enfans sur les rives de l'antique Provence
· le roi lui-même éprouve encore des refus. † pour y porter dans leurs coeurs magnanimes le
Riquetti a fait valoir cet argument dans un dis feu sacré de la liberté et le germe de ces grandes
cours digne de son talent, et que nous regret vertus humaines, qui se développent aujour
· tons bien de me pouvoir rapporter; et il a fini d'hui avec un éclat rapide et supérieur dans
par demander que le cri matutinal des matelots murs de Masrseille ! Déja les habitans de cette
ville avoient été les dignes émules de nos bra
#
fût désormais vive la nation , la loi et le roi.
Croiroit-on que cette motion a valu à l'opi ves parisiens dans tous les évènemens de l'heu
nant, de la part de M. Guilhermy, les épithètes reuse et mémorable révolution de 1789; bientôt
d'assassin et de scélérat ? Un désordre extrême la tourbe scélérate des agens du pouvoir exé
· a succédé à cette indécence indéfinissable , et cutif, et sur-tout le perfide Guignard, avoit
† l'offensé demandât généreusement l'or porté les plus grands efforts de leur vengeancº
re du jour, M. de Menou, pour l'honneur de et de leur méchanceté contre ces mêmes habi
la discipline intérieure, a réclamé des ordres du tans; mais bientôt aussi le puissant génie des
président à l'effet de faire arrêter et conduire Marseillois avoit triomphé de tant de manœu
en prison le coupable, pris en flagrant délit. vres et de perfidie ; et aujourd'hui, tandi quº
M. Cazalès, dans sa modération, n'a vu qu'un la capitale et les provinces se contentent dº
propos inconsidéré, dont l'auteur devoit être paroître étonnées de l'imperturbable audace
mis à l'ordre. On a été aux voix sur la motion des ministres et de leur séjour auprès dutr #
de M. de Menou , qui, après des épreuves Marseille seule, oui Marseille prend l'attitº
douteuses, s'est résolue dans un amendement et la voix qni conviennent aux descendans dº
proposé par M. Regnault, et d'après lequel il Grecs et des Romains, à,des François libres.
est ordonné « que M. Guilhermy gardera les « Quoi , messieurs, dit-elle ( dans une adresse
arrêts pendant trois jours ».. 1 du conseil général de la commune à l'Assemblº
La proposition principale a reparue, et, non nationale) tandis que l'orage de la contré #
$aIlS cbats, a été décrétée ainsi : . -
- *,
volution tonne de toutes§rts et annonce !
« Au surplus, l'Assemblée nationale, per uerre civile ; que le massacre de Nancipºº
suadée que l'excès du patriotisme a pu seul le bruit de ses horreurs dans les deux hémº
, entraîner la municipalité et le procureur de la · phères; que la nation fait les plus grands sacri
commune de Brest dans des démarches irrégu lices et s'empresse de soutenir un pacte q"
• º
( 569 )
le seul amour pour son chef lui rend cher ; de la constitution ; et enſin, après avoir menacé
tandis que Marseille , fidelle à son serment , la municipalité du rassemblement de l'armée au
redouble de vigilance , de patriotisme et d'ef Hambeau, et avoir eu l'impudence d'interpeller,
forts, un lâche ministre persiste impunément par un acte d'appel, cette même municipalité
dans son audace ordinaire, de nous dénoncer de révoquer sa délibération du 28 septembre
sans témoins et sans preuves ! nous l'avouons à dernier, son parti s'étoit assemblé en secret le
regret, messieurs, ce ne sont point là les succès 29 du même mois, pour méditer et combiner .
que les défenseurs des droits dc l'homme avoient l'horrible projet de faire à Marseille ce qui étoit
permis aux François d'en attendre ». arrivé à Nimes, à Montauban et à Nanci. Les
« Faudra-t-il donc que désormais, rendus à malheureux ! Mais heureusement la surveillance
eux-mêmes et n'espérant qu'en leurs propres continuelle des patriotes marseillois , le zèle
forces , les Marseillois attendent et combattent éclairé des amis de la constitution , et la fer
seuls l'ennemi ? cette confédération, qu'ils ont meté admirable des municipaux , ont déjoué
jurée sous vos auspices, est-elle anéantie ? Mar toutes ces manceuvres ; la nouvelle élection des
seille sera-t-elle réduite à se souvenir que l'an officiers de l'armée s'est faite rondement ; le
cienne Rome , sa soeur, ne fut jamais plus invin brave M. Cabrol, président de l'assemblée pa
cible, malgré ses dissensions intestines, malgré la triotique, a été nommé colonel de cette armée :
défection de ses alliés, que lorsqu'elle eut l'aristocratie en a frémi de rage, et la bonne
besoin de toute son énergie ? Non , messieurs, cause triomphe encore aujourd'hui chez les
ce sont là des extrémités que la réalité seule peut Grecs, les Romains et les vrais François de Mar
faire bien sentir , mais que notre juste espé seille. Paris, lève-toi devant la patrie de Liber
rance nous interdit de prévoir. C'est elle qui tat , et serre-la tendrement sur ton sein ; tu
nous soutient, qui nous porte à demander, avec n'as pas de meilleur appui dans la cause com
confiance, à nos sages législateurs, justice et mune des François; le globe même ne contient
protection contre tous les ministres. Ils se sont pas, sur sa surface entière , une race d'hommes
montrés ouvertement les ennemis de l'état : plus belle , plus noble , plus sensible et plus
ils ne cessent de complotter sa perte ; la mation . vaillante que celle de nos frères de Marseille :
entière les accuse ; le moment presse ; il est oui , je le répète, j'aime à me rappeller en eux
indispensable de prononcer entr'eux et la na ces Phocéens dont le sort m'a fait verser des
tion, entre le despotisme et la liberté que vous larmes de douleur en lisant leur histoire dans
avez promise sous l'empire des loix ». celle de l'ancienne Grèce, et dont les descen
C'est par une suite § cette énergie sublime dans actuels me font verser des larmes de joie,
et de cette pureté de principes, que les vingt en songeant qu'ils sont François aujourd'hui,
huit sections de Marseille viennent de changer et en voyant leur courage, leur constance, leur
l'état-major de leur armée patriotique, et d'en † et le génie patriotique, qui, remplissant
eur ame toute entière , fait l'essence de leur
· expulser le sieur Jean-François Lieutaud, ci
· devant commandant-général. Cet ex-comman morale , de leur politique et de leur raison.
dant, qui sans doute avoit aussi un cheval - CARRA.
-blanc, qui sans doute étoit devenu aussi roya
liste , qui sans doute avoit aussi beaucoup de Chatne de # anti - nationaler,
complaisances pour le comité autrichien de Moyens sûrs de rompre tous les anneaux
· Saint-Cloud, ne vouloit plus reconnoître l'au de cette chatne.
- torité municipale ; il ne faisoit plus les pro
, clamations qu'en son nom ; il donnoit ordre Cette chaîne , forgée sans cesse et depuis
saux curés des campagnes de ne lire aux prônes long-temps dans l'infernal attelier du comité
ue les écrits † et incemdiaires , qu'il . autrichien de Saint-Cloud, et par Guignard,
aisoit répandre lui-même par-tout. Ses parti Champion, la Luzerne, d'Angevilliers, la Tour
sans, par des menées sourdes et des insinuations du-Pin et consorts, s'étend, comme on le voit,
erfides, cherchoient à égarer le peuple et à. du dedans au dehors et du dehors au-dedans.
lui inspirer du mépris pour le plus respectable Les principaux anneaux du dedans sont, en ce
et le § vertueux des patriotes, le maire de moment, Nanci et Lyon : ceux du dehors sont
Marseille, l'Aristide de cette nouvelle Athène. Naples, Turin, Vienne, Luxembourg, Trèves,
Il avoit excité, le 17 août dernier, une troupe Saarbruk et Carpentras. L'anneau de Nanci n'a
- effrénée de brigands à faire une irruption dans u se briser que par l'effusion du sang de nos
la salle où se tenoit l'assemblée des vrais amis #§ ; celui qui existoit à Rouen , sous les
( 57o )
auspices de la Villeroi , s'est rompu par l'heu beau jeu en ce moment, car les vrais patrio
reuse découverte de ce complot ; celui de Lyon tes du club de 1789 viennent en ſir «ie se réu
se rom pra sans doute par la fermeté de quel nir à celui des Jacobins, au grant d 'sespoir
ques bons citoyens , et par la coafition du peu . d' une certaine femme c t de cei 1 a 11s in : 11 ist res,
pie de cette v lle , et de celui des environs, ct à la grande satisſaction du Lon I»e t1 ;ºle de
Paris. l
malgré l insolence du sieur Lachapelle , com
mandant des troupes de ligne , et de ses deux 1 °. Pour dissiper les manoeuvres et le camp
fils , qui se promènent dans Lyon sans porter la des aristocrates et contre-révolutionnaires Ve
cocarde nationale. Nous aurons soin de donner
naissins, l'Assemblée n'a d'autre parti à prendre
l'éveil à temps sur les projets funestes qui cou que d'accepter sur le champ la rd union de
vent dans le coeur des aristocrates de cette
ville , lesquels sont en liaison intime avec ceux
l état d'Avignon proposée par le peuple de
cet état , sauf au roi à traiter avec le pape
du comtat Y enaissin , et sont dirigés par Im pour une indemnité ( n argent. l.es Avignon
bert et ses adhérens. Hâtons-nous de jetter les nois alors mettr ont bien à la raison les conspi
yeux au dehors. rateurs du comtat ; et tout sera tranquille de
Le comité militaire des détacluemens fran ce côté-là.
çois du Saint-Esprit, Bagnols, Orange et Châ 2°. Pour déjouer Léopold et protéger l'in
teau-Renard , en garnison à Avignon, vient de dépendance des Belges , indépendance abso
donner avis à l'Assemblée nationale qu'il se for lument nécessaire à notre repos et à notre
moit un camp de 5o,ooo hommes dans le comtat politique actuelle , l'Assemblée n'a également
Venaissin ; qu'on faisoit dans ce comtat d'é d autre parti à prendre qu'à reconnoitre Ce"tl8
normes accaparemens de bled et d'immenses indépendance , et qu'à marquer en Inême
approvisionnemens de sabres , de fusils , de telnps son voeu pour une alliance définitive
canons et de poudre : près de 6ooo savoyards avec la Prusse , la Hollande , la J'ologne et
et piémontois sont déja arrivés dans ce camp. la Turquie : alors toutes ces grandes armées
Ces faits sont très-certains ; les journaux anti que le comité autrichien espère voir sur nos
metionaux les annoncent eux-mêmes avec un frontières, pour commencer une gti erre civile
air de triomphe. et détruire notre constitution . se dissiperont
D'un autre côté , nous avons compté à com comme un nuage aux premiers rayons lu so
bien se monteroit l armée autricliienne dans leil François ! souvenez-vous sans cesse d s
la Luxembourg , lors de l arrivée des nouvelles calamités innombrables que le traité de 1756
troupes de †º† et nous avons vu qu'en avec la maison d'Autriche vous a causés # t*l
saisissez cette occasion pour rompre en fin avec
comprenant les brigands de Trèves et de
Saarbruk : et les déserteurs françois que B—é , cette maison perſide.
d'Esterhazy, et d'autres commandans, y ſont 3°. Pour imposer silence aux ennemis des
passer continuellement , sans parler des envois braves Liégeois, l'Assemblée n'a également
considérables de louis et d'écus cn France ,
d'autre parti à prendre qu'à déclarer l§ France
ainsi que de grains , cette armée sera de 78 l'alliée de ce peuple, et sa protectrice ; et pour
à So,ooo hommes.
aPpaiser les réclamations des princes aliemands,
D'un autre côté encore , on considérant les faire traiter sérieusement avec eux , au mom
dispositions malveillantes de la diète de l'Em de lit nation et du roi , pour des indemnités
ire en faveur des Liégeois, et les réclamations convenables. Que tous les citoyens et nos lé
impatientes de quelques princes Allemands , gislateurs méditent toutes ces propositions
pour l'indemnité de leiirs possessions féodales en ºlles tendent à la paix et à la gloire de la
Alsace , nous reconnoîtrons dans tout cela une France : et tous ceux qui les combattront se
suite opiniâtre de trames odieuses de la maison ront à coup sûr des e:nnemis déclarés de la ma,
d'Autriche, qui nous poursuit par-tout, et qui tion. J'ai fait mon devoir, en donnant les
veut absolument que les fleuves de notre em moyens de rompre tous les anneaux de la
pire se changent en fleuves de sang. chaîne des conspirations anti-nationales . je
Mais l' Assemblée nationale peut déjouer tous n'aurai qu'à gémir si ces moyens sont nég .
ces projets , et certes la providence lui fait gés. CARRA.
On s'abonne à Paris, chez BUIssoN , Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port , le prix
d : l'abonncment et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Autcurs des Annales Patriotiques.
" Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E ,
· E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ,
/

J O U R N A L L I B R E , ar une Société d'Ecrivains Patriotes,


dirigé par M. MERcrER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
L'aristocratie touche de plus près au despotisme que la monarohie
mêmo.

No. C C C L X X X V I. Du Samedi 23 Octobre 179o.


ASS EM B L É E N AT I O N A L E. tis ayant à leur tête, l'un le syndic, l'autre le
curé , se disputent les élections , et veulent
Séance du 21 Octobre au soir. composer l'assemblée primaire à leur fantaisie.
Le rapporteur propose de décréter que toutes
DAss cette multitude d'individus qui compo les élections seront recommencées. L'Assemblée
soient l'ancienne magistrature , , on trouve ne s'est pas jugée assez nombreuse pour pro -
encore quelques citoyens , dont les uns ont noncer sur cette matière, qui n'est pas sans
1mportance.
assez de vertu pour sacrifier à l'intérêt de la
patrie, et au meilleur ordre des choses, celui
de tous les intérêts qui est le plus fortement Nous nous hâtons de rétablir , dans le dé
enraciné dans le coeur humain , l'intérêt de la
cret rendu sur l'affaire de Brest, les disposi
prépondérance , dont les autres ont assez de t1ons suivantes :
sens pour voir qu'une résistance inutile ne « L'Assemblée nationale, considérant que le
feroit qu'ajouter le ridicule au crime. Le pre salut public et le maintien de la constitution
mier président et le doyen du ci-devant con exigent que les corps administratifs et les mu
seil supérieur de Colmar font offiir aujour nicipalités soient strictement renfermés dans
d'hui , à l'Assemblée nationale , l'hommage de les bornes de leurs fonctions, déclare que les
leur dévouement , de leur adhésion formelle dits corps administratifs et municipalités ne
anx décrets nationaux , et la déclaration qu'ils peuvent exercer d'autres pouvoirs que ceux
n'ont pris aucune part aux misérables protes qui leur sont formellement et explicitement
tations de leur Compagnie égarée. attribués par les décrets de l'Assemblée natio
Sur la proposition du comité de constitution, nale, et que les forces militaires en sont es
on a décrété l'établissement de deux districts
dans la ville de Bar-sur-Aube.
sentiellement indépendantes, sauf le droit de
les requérir dans les cas prescrits et détermi
- L'Assemblée nationale a renvoyé aux comités nés par les loix ».
de commerce et de marine , réunis avec des
commissaires de l'académaie des sciences, l'exa
Il a été décrété en outre « que le cri de vive
la nation , la loi et le roi, sera substitué à
men des divers secrets présentés par un artiste, celui de vive le roi ».
qui assure avoir inventé un mastic indissoluble,
un enduit élastiquepour calfater les vaisseaux, Séance du 22 Octobre.
des leviers d'une puissance et d'une facilité
merveilleuse , etc. Les trois couleurs de la liberté devant déco
Le projet de M. Brullée, relatif au nouveau rer désormais le pavillon de la marine fran
canal , est venu à l'ordre du jour , et les arti çoise , il est juste que les troupes de terre se
cles du décret, après avoir été long-temps parent de cette enseigne glorieuse ; M. de
débattus, ont été ajournés. Clioiseul-Praslin en a, † la motion , et l'As
Cm a ajourné à samedi prochain un rapport semblée nationale, en décrétant que les colo
fait par M. Leluc, sur les troubles qui divisent mels seroient tenus de donner les couleurs na
en ce moment la ville d'Huningue. Deux par l tionales aux cravates de leurs régimens, a ren
386
*

( 572 )
voyé l'exécution de ce décret à son comité il sera exercé par des hommes déja revétus de
militaire. -
la conſiance publique ; chaque contribuable
Elle a renvoyé au comité de constitution aura droit de se faire entendre, de faire juger .
l'adresse de plusieurs professeurs qui présentent sa réclan1ation..... ,

l'hommage d'un plan d'éducation nationale. Pour combattre ce nouveau mode , - M. Fer
On a annoncé que le comité des monnoies mont a présenté l'exemple de la répartition
donneroit incessamment son rapport sur la qui se faisoit ainsi dans l'ancienne province
fabrication d'une monnoie de billon , qui est Bretagne , et où le contribuable n'obtenoit
impatiemment attendu , comme devant com presque jamais justice , parce qu'il avoit pour
sommer le rétablissement du crédit public et le juge l'homme qui avoit assis l'impôt, et dont
succès des assignats. l'intérêt ou l'orgueil n'avouoit jamais s'être
A la séance de samedi soir est renvoyée la trompé.
lecture de nonbreux art clºs d ºcrétés sur la Quant à la fraude dans les baux dont on fait
désignation des biens nationaux à vendre. une objection, il sera toujours facile d'en an
Enfin est arrivé l'ordre du jour ; c'étoit la nuler l'effet. On aura le droit de faire procé
discussion sur la contribution personnelle : M. der à l'estimation, conformément au tarif qui
Fermont rapporteur. Les deux premiers articles sera joint au code que le comité propose
du décret proposé sont adoptés à l'unanimité. « Au surplus, ajoute le rapporteur , sans une
Art. I°r. « Il sera établi, à compter du pre base constante et uniforme pour tout le royau
mier janvier 1791 , une contribution person me, on ne pourrâ jamais parvenir à répartir,
nelle , dont la somme sera déterminée chaque à imposer la contribution dont - il s'agit par
année. égalité proportionnelle entre les départemens
II. Une partie de cette contribution sera respectifs ». -

commune à tous les habitans du royaume, de les deux systêmes ont encore été agités par
quelque mature que soient leurs revenus ; mais MM. Biouzat et Roederer; mais la dissussion
la plus forte partie sera levée à raison des ayant été fermée, la priorité, balancée un ins
salaires publics et privés , et des revenus d'in tant, s'est déclarée pour le projet du comité.
dustrie et des fonds mobiliers ». - Dans les amendemens, M. Revv bel proposoit
Il s'est élevé une réclamation multipliée d'imposer également les domestiques des deux
contre l'article III, qui proposoit de prendre sexes ; il vouloit un impôt sur l'équipage de
pour base de la § commune la valeur chasse, particulièrement sur les chiens, sur
annuelle de l'habitation. M. Malouet y voit les armes. Voici la réponse de M. Rœderer
renaître le systême odieux de la capitation, et au premier amendement.
tous les vicés de l'arbitraire dont il étoit en « Les femmes : a-t-il dit, sont plus néces
taché , l'artiste et l'artisan écrasés par l'impôt saires dans l'intérieur des maisons ; ce sont
qui porteroit sur l'emplacement dont ils ne elles qui prennent soin des malades de nos
peuvent se passer, tandis que le riche citadin famillés , et qui sont chargées du soin de nos
éludera la contribution en resserrant sa lo enfans ; peu faites pour les travaux de la terre,
cation. il étoit inutile de les y appeller : une considéra
M. Rœderer a défendu le projet du comité, tion différente nous a guidés pour les hommes ;
en disant que le luxe ne cesseroit pas de se d'ailleurs , messieurs, vous avez rétabli l'éga
montrer dans de vastes appartemens, dans des lité entre tous les citoyens, et ce moyen nous
maisons spacieuses , et il a annoncé que le a paru propre à fiire disparoître insensible
comité , dans des articles additionnels , avoit ment la domesticité ». | .4 .
prévu la distinction à faire des atteliers et Tous les amendemens ont été écartés, et
manufactures. l'article est décrété ainsi : +

M. Biouzat n'adopte pas mon plus la base des Art. IIl. « La partie de cette contribution,
locations ; il propose qu'on laisse aux muni commune à tous les habitans , aura pour base
cipalités le droit d'imposer annuellement, pour de répartition la qualité de citoyen actif, la
raison de leurs facultés mobiliaires, les citoyens valeur annuelle ৠfixée suivant le
de leur arrondissement. Ce systême, adopté prix du bail ou l estimation qui sera faite , les
par MM. Buzot, Brillat, Armand d'Aurillac, domestiques mâles, les chevaux de selle dans
n'est pas, ils en conviennent, exempt d'arbi les villes, et de carrosses ou cabriolets. tant
traire, mais il y en a moins que dans le sys dans les villes que dans les campagnes ». -

tême du comité : l'arbitraire y sera plus éclairé; Le brave et vertueux Desilles est mort de
( 573 )
ses blessures, et l'Assemblée nationale , par étoit fameuse par la rue Vivienne , et par l'a
un décret unanime , autorise son président à ristocratie financière , la pire de toutes les
donner aux parens de ce héros des témoignages aristocraties : eh bien, sur quatorze électeurs,
de la douleur universelle. que cette section avoit à fournir au départe
- M. d'André, au commencement de la séance, ment de Paris, elle a nommé treize jacobites ,
avoit exprimé sa plainte , de ce qu'à une heure qui sont M M. Brissot , Clavière , Kersaint ,
déja avancée l'Assemblée étoit loin de se trou Duclos , Bonnomet, Kéralio , de Bry, Carra,
ver complette. A l'ordre de deux heures M. le André , Magol, Bacon , Milly et le Fevre.
président a rappellé cette remarque , et la Cette circonstance nous a engagé, le 2o de
motion qu'avoit fait M. d'André pour que ce mois, à une députation au club des Jago
chaque jour, à neuf heures et demie , on fit bins , pour lui porter l hommage de notre no
l'appel nominal , ou qu'il fût décrété que l' As mination , et lui présenter le quatorzième de
semblée n ouvriroit qu'à midi ses séances. « }| nos collégues , M1. Couty , qui n étoit point
me faut point de décret , a dit M. Lépaud ; encore membre de cette société , quoique très
il suffira qu'à l'heure préſixe , M. le président digne de l être , et qui a été adopté par elle,
annonce que la patrie souffre , et nul des sur le champ , de la manière la plus hono
rable.
représentans ne pourra supporter un tel re -

proche ». Encouragée par ses électeurs, notre section


Une lettre du maire de Paris annonce la ne sera pas désormais la dernière à donner des
vente de deux maisons dépendantes des do preuves de son patriotisme et de sa fermeté. Et
maines nationaux, l'une au prix de 15,ooo liv. , comme la voix du peuple est la voix de Dieu,
qui étoit celui de l'estimation ; l'autre , estimée et que la voix de Dieu est à cent piques au
42, ooo liv. , a été vendue 61, ooo liv. G. dessus de celle des rois , elle va s'assembler
pour demander hautement à l'Assemblée na
tionale le renvoi des Ininistres audacieux qui
- - A V I S.
mettent à chaque instant en danger le salut
MM. les Abonnés , dont la jouissance date du du peuple et la sainteté de notre constitution.
premiier mai pour 6 mois , et du premier ao4t pour Elle fera comprendre, dans son adresse, que
3 mois , sont avertis que lcur Abonnenent ſinit au comme le salut du peuple est la supréme loi,
31 du courant, et priés de renouveller avant le 23. nul, quel qu'il soit , ne peut, sans déclarer for
mellement la guerre à la mation, laisser en place
Extrait d'une lettre de Mâcon, le 18 octobre. des hommes qui se sont montrés ouvertement
les ennemis de cette mation et les ennemis de
Hier dimanche 17, la garde nationale a été, toute justice et de toute vérité. Cet exemple ,
la nuit du samedi au dimanche , au château sans doute appuyé de celui du conseil général
de Villiers, à quatre lieues de cette ville, arrê de la commune de Marseille, ne manquera pas
ter M. de Bnssy, maître du château , avec un d'être imité dans toutes les sections de Paris ,
chevalier de Saint-Louis et six recruteurs, qui les départemens et les municipalités de l'em
ramassoient des hommes à force pour un nou pire ; et nous verrons alors si le véritable et
veau projet de contre - révolution. jl y avoit unique souverain , qui est la nation , celui de
une correspondance suivie avec les émigrans qui émane tous les pouvoirs et toutes les pré
françois à Chambéri : sa bonne femme est dans rogatives, celui qui paie au chef délégué du
ce pays - là depuis quinze mois. On a trouvé pouvoir exécutif vingt - cinq millions par an
chez lui beaucoup d'uniformes inconnus, quan : pour faire le bonheur et non le malheur des
tité de munitions. 'i'out ce cortège est arrivé peuples, n'aura pas le crédit de chasser d'au
hier , lié sur des voitures : les deux maîtres près de lui une tourbe d'hommes ineptes et in
étoient dans un cabriolet. sensés, pétris de tous les vices et coupables de
- Signé, . . . . . abonné. tous les crimes. Mes amis ! redoublons de cou
rage et d'activité ; rappellons-nous sans cesse la
dignité de l'homme, la force et la majesté su
Circonstance remarquable dans la nomina prême de la nation. CARRA.
zion des électeurs du département de Paris :
progrès de l'esprit public.
-
JVouvelles diverses.
On sait que la section de la Bibliothèque,
autrefois le district des Filles-Saint-Thomas, · Il a été arrêté à Vilone, près Montmédy,
( 574 )
nne voiture chargée d'argent, qui passoit dans gué de l'intendant) contre les gardes nationales,
le pays étranger. et sème la division entre elles et le régiment de
Bouillé s'arrange si bien, que la garnison de Languedoc qui s'y trouve en garnisoii. Au nom
Metz est presqu'entièrement composée au de l , patrie, mes chers compatriotes , clioisissez
jourd'hui de r gimens allemands. 1l est très donc mieux vos municipaux ! Vous faites au
essentiel de surveiller en tout et par-tout ce jourd'hui une expérience bien dure ; j'espère
Bouillé, qui va et vient continuellement, ainsi qu'elle vous servira de leçon pour les nouvelles
que le sieur Demottes , aide-de-camp de la éiections. CARRA.
Fayette, qui tâtonne, dit-on, toutes les gardes
nationales dn département de la Mozelle,
Dans les montagnes de Soissons , on brûle AFFAIRES POLITIQUES ETRANGERES. .
les fermes , et sur-tout celles des moines, afin
que la nation ne puisse pas profiter de ces DE L o N D R E s, le 15 octobre.
bâtimens ; ce qui est une des cent mille inven
tions infernales des ennemis de cette nation. Malgré tous les stratagêmes que Pitt et ses con
A Lyon , l'uniforme national est presque sots mettent en usage pour porter le peuple à la
nul ; et l'on voit, à regret, que cette seconde guerre , il paroît plus manifestement que jamais
ville de l'empire donne un si funeste exemple que le peuple ne la veut pas. Le prince de Gal
aux étrangers qui s'y trouvent en grand nombre les, M. Fox et autres personnages éminens, ne
dans ce moment. négligent rien pour montrer à la mation l'abîme
-1 Cam:brai, la société des amis de la consti que le ministère lui ouvre , et que tous - les
tution ne cesse d'être persécutée par la muni rapports cxtérieurs des puissances voisines me
cipalité de cette ville, sur l'insertion d'une ca nacent la patrie d'une ruine irréparable si elle.
loinnie dans le Nº. 161 des Actes des Apôtres ; vient à succomber dans une guerre qui n'a été
insertion désavouée hautement par cette so sollicitée que par le ministère de France et les
ciété, qui, toujours amie de la paix et de la con anti-révoiutionnaires, sur-tout le clergé. On a
corde , ne s'est jamais permis de dire ni de faire vu avec indignation le scélérat Calonne lié avec
aucune chose qui pût jetter le moindre déshon nos ninistres, leur ouvrir les moyens qu'il croit
neur sur ses frères de la garde mationale. Ils ne les plus sûrs pour perdre la France , et con
voient pas ou ne veulent pas voir, ces munici sommer le voeu des aristocrates de ce royaum4:
paux, que l'auteur des Actes des Apôtres , ce Le point le plus essentiel est d'empêcher la .
reptile enragé, après avoir calomnié tous les jonction des flottes de Brest et d'Espagne : c'est
membres de l'Assemblée nationale , cherche à pour cet effet que Howe va mettre à la voile. Pº,
lancer par-tout sa morve venimeuse et à semer
la division entre les bons citoyens des provinces. DE H A M B o U R G, le 14 octobre.
Que diroient-ils ces mêmes municipaux , si
on les dénonçoit à l'Europe entière pour avoir La victoire signalée que les Russes disent
donné à la municipalité de Douai l'ex mple de avoir remportée sur les Turcs dans la mer
ces principes aristocratiques et inconstitutionels Noire , se réduit enlin à sa juste valeur ; et
consignés dans le mémoire présenté au direc l'on est assuré que sans le coup de vent qui
toire † département ? N'ont-ils pas fait impri sépara les deux Ilottes, il me restoit peut-être
1ner ce mémoire chez le sieur Berloud ? Ne pas un seul vaisseau russe à flot. Dix de ces
l'ont-ils pas distribué avec profusion dans l'as vaisseaux eurent la bravoure de se jetter sur
semblée électorale ? Il faut se couvrir le visage le contre-amiral turc , qni , après un combat
quand on voit de pareilles horreurs et quand des plus opiniâtres, sauta en l'air, et fit aussi
sauter un vaisseau ennemi. Trois frégates
on apperçoit dans la nouvelle formation des russes ont été brisées sur la côte , une coulée
municipalités tant de ceryelles organisées en bas, une brûlée; et les flottes se sont retirées
fausse équerre, et tant de cºeurs corrompus celle de Russie , en fuyant, à l'embouchure du
par l'intérêt personnel ct l'habitudo de l'escla
Boristhène , celle des Turcs , forcée par le
vage. -

A Auch, La municipalité de cette villo exerce vents , à Helezé. Encore quelques rencontres
l'aristocratie de son maire ( ci-devant subdélé et les tùlcs seront marins. }^. -

ſ§ les Auteurs desadressera,


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V. - / - - - - -

JO UR NAL LIBR E, ar zne , Société dº Ecrivains Patriotes,


dirigé par M. MERcz ER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
L'habitude et l'imitatation sont deux grands principes des actions
humaines.

No. C C C L X X X V I I. Du Dimanche 24 Octobre 179o.

ASSEMBLÉE N AT I O N A L E. ticles du titre premier, présentée par M. Fer


mont, a été adoptée sans opposition.
Séance du 23 Octobre.
Art. IV. « La partie qui portera uniquement
sur les salaires publics et privés , les revenus
L, proposition faite hier, d'établir une impo d'industrie et de fonds mobiliers , aura pour
sition sur les rentes viagères et constituées, a base ces revenus , évalués d'après la cote des
jetté l'alarme parmi les créanciers de l'état, loyers d'habitation. - :

tant étrangers que régnicoles, qui se reposoient V. La législature déterminera, chaque an


sur la loi, où l'exemption leur est assurée ; née, la somme de la contribution personnelle,
M. Riquetti s'est élevé fortement contre la d'après les besoins de l'état, et en la décrétant
motion portée au procès-verbal, comme in en arrêtera le tarif.
conséquente et préjudiciable à la gloire de VI. Il sera établi un fonds pour remplacer
l'Assemblée nationale ; et par une correction les non-valeurs résultantes, soit des décharges
adoptée, il a été inséré que le comité des im et réductions qui auront été prononcées, soit
ositions présenteroit sous huitaine à l'Assem des remises ou modérations que les accidens'
§ ses vues sur les rentes viagères et cons fortuits mettront dans le cas d'accorder. .
tituées. . VII. Ce fonds, qui ne pourra être détourné
Les honneurs de l'insertion ont été décer de la destination, sera formé par un excédent
nés à deux adresses remplies de patriotisme, sur la contribution personnelle, et partagé en
ue les lieutenans de vaisseaux , et les amis deux portions ; l'une , qui sera la moitié de
e la constitution , à Brest, ont écrites aux cette retenue , sera confiée à l'administration
marins de l'escadre. de chaque département, et l'autre restera à la
disposition de la législature.
· Le rapport sur l'organisation du trésor pu
blic étoit annoncé pouvoir être présenté mardi ' et VIII. Les administrations de département
de district, ainsi que les municipalités , me,
matin par M. Anson; sur la proposition de M. pourront, sous aucun prétexte , et ce, sous
Louis de Noailles, il est décrété que ce rapport , peine de forfaiture et de responsabilité per
sera imprimé et distribué deux jours d'avance , sonnelle , se dispenser de répartir la portion
afin que ceux des députés qui ont le moins de contributoire , qui leur aura été assignée dans
familiarité avec la matière de finance, aient
le temps de s'éclaircir, et de consulter même la contribution personnelle ; savoir, aux dépar
temens, par un décret de l'Assemblée nationale
l'opinion publique. -
ou des législatures ; aux districts , par la com
· Lé comité des finances annonce aussi une mission # l'administration de département ; .
rochaine émission des nouveaux assignats, et aux municipalités , par les mandemens de
sur-tout des petits , qui sont attendus avec . l'administration de district..
irnpatience, et pour lesquels on épargnera Ies . · IX. Aucun département , aucun district,
frais de la gravure en taille douce. · aucune mumicipalité, ni aucuns contribuables, .
· A l'ordre du jour est venue la discussion sur . : ne pourront , sous quelque prétexte que ce
la contribution personnelle. La suite des ar l soit, même de réclamation contre la réparti
387
( 576 )
t'on, se dispenser de payer la portion contri ont été présentés par MM. Péthion ct Regnault4
biitoii e qui leur aura été assignée, sauf à faire de Saint-Jean d'Angely; ils ont fait disparoître
valoir leurs réclamations, selon les règles qui la rédaction du coinité , ou plutôt la fusion de
sel ont prescrites ». tous les avis a produit le décret suivant : -

Le titre second concerne la contribution per Art. VI. « La partie de contribution à raison
sonnelle pour l'année 179 I. Sur l'avis du rap des domestiques mâles, sera payée par chaque
porteur, on a ajourné le premier article où contribuable, par addition à son article, savoir :
devoit en être ſixée la quotitée ; et on a adopté Pour un seul domestique, 3 livres; pour un
sans discussion l'article II.
second, 6 livres ; pour un troisième , 12 livres ;
Art. II. « La somme qui sera décrétée sera et 12 liv. pour chacun des autres dqmestiques
incessamment répartie entre les départemens , au-dessus de ce nombre : et à l'égard de la con
par un décret particulier ». tribution des domestiques femelles , elle sera
L'article IIl a donné lieu à une discussion fixée à la moitié de la contribution pour les
assez vive sur la proposition que faisoit le domestiques mâles : et ne seront comptés les
comité, d'autoriser un homme qui me seroit apprentifs et compagnons d'arts et métiers, les
pas sous la loi de la contribution , à se faire domestiques de charrue et a tres destinés uni
admettre au rang de citoyen actif , en s'obli quement à la culture ou à la gºrde des trèu
geant à payer une contribution civique. On a peaux, ni les domestiques au-dessus de l'âge de
6o ans ». -

craint qu'une telle disposition n'ouvrît une


porte à la corruption , et que l'homme riche On a renvoyé à la prochaine séance l'article
m'achetât des suffrages dans les assenblées relatif à la contribution qui sera imposée sur
priinaires. La question préalable a dévoré cette les chevaux de selle, de carrosse , de cabrio-*
portion de l'article Il I ; et voici celle qui, di let, etc. G. - - -

s : 7
visée en deux articles, a été adoptée.
Art. III. « La partie de la contribution qui A{ V I S.
sera établie à raison des facultés qui donnent
le titre de citoyen actif, ne pourra être élevée MM. les Abonnés , dont la jouissance date du
au-dessus de la valeur de trois journées de premier mai pour 6 mois, et du premier août pour
travail, dont le taux sera proposé par chaque 3 mois, sont avertis que leur Abonnement ſinie au '
district pour les municipalités de son terri 31 du courant , et priés de renouveller avara : le 25 :
toire , et arrêté par chaque département. -
-
-

IV. La contribution foncière ou mobiliaire


sera payée par tous ceux qui auront quelques Coup - d'œil sur l'état actuel de l' Europe, et
richesses foncières ou mobiliaires , ou qui , sur notre commerce du Levanz. .
-r
réduits à leur travail journalier , feront quel
que profession qui leur procurera un salaire Si mous considérions plus attentivement !
plus fort que celui des ouvriers et manoeuvres quelle est depuis dix-huit mois l'influence de
de la dernière classe , en suivant les fixations notre révolution sur les affaires de l' Europe , !
locales qui auront été faites ». nous serions bien autrement frappés des chan
· L'article V, après une courte discussion, a gemens et des mouvemens politiques qu'elle y !
a causés, et nous ne négligerions pas si ouver
été adopté, mais sauf rédaction : -

: tement nos propres intérêts et les avantages qui


· Art. V. « La partie de la contribution , qui nous sont offerts chaque jour par les circons-»
sera établie à raison de l'habitation, aura pour , tânces., Les deux cours impériales étoient surs,
bise le véritable prix du loyer ou de l'estimation le point d'envahir , ou au moins de démembrer
de ce loyer vis-à-vis des locataires, et son esti en grande partie l empire Ottoman : la Bastille .
mation vis-à-vis des propriétaires occupant leurs de Paris est prise, et Frédéric-Guillaume,.par.
maisons, et sera, dans les proportions détermi · cet évènement , se trouve en mesure non-seu
mées par le tarif fixe, qui sera joint au présent "lement pour arrêter l'ambition des deux cours.
décret ». - - • } impériales, mais pour forcer celle de Vienne à;
.

Sur l'article VI, la discussion a été vive et 'regorger toutes ses , conquêtés. L'Angieterre .
multipliée, mais ce sont de ces débats qui.pro auroit pu, en secondant le roi de Prusse, et. -
duisent la lumière sans fracas et sans échire-.. · en donnaut à propos des secours maritimes aux • *º
mens. Les amendemens les plus remarquables Suédois, forcer également les Russes à lâcher. 4

-
( 577 )
- -
rise sur la mer Noire et sur le Danube ; mais - - - t
- -.

# politique du cabinet de Saint-James , trop . Lettre du R. P. Sermet, ex-provincial des


incertaine parce qu'elle est trop astucieuse et carmtes-déchaussés, prédicateur ordinaire
trop avide, a voulu ménager Catherine II, tout du roi , etc. au club des amis de la cons-,
ayant l'air de protéger les Turcs ;. c'est-à-dire, tituéion, séant dans une des salles de la
que Pitt veut conserver tout le commerce du maison Comnin une à Z'oulouse. , : . - -

Nord, après avoir cajolé le divan pour apca ' ) .. 1 •


- - - - - - -

parer tout celui du Levant Le roi de Prusse » Voici un prédicateur ordinaire du roi, qui
S eS t distingué dans les cliaires de la capitale
a été plus loyal : il a sacrifié toutes ses pré
tentions en Pologne, et tous les avantages par et qui se montre un ami éclairé de la révolu§;
ticuliers qu'auroit pu lui procurer le traité de Parce qu'elle se rapproche évidemment de l'es
Reichembach pour favoriser uniquement les prit de l'évangile, tandis que l'ancien régime
Ottomans ;, et dans ce moment même, 8o,ooo avec la monstrueuse opulence de son clergé
Prussiens menacent la Livonie, pour sauver à s'en écartoit scandaleusement, L'orateur déiie
ces mêmes Ottomans la perte de trois grandes u'on lui cite un,seul article du Credo, que
provinces , dont les Russes se sont mis en l'Assemblée nationale aie attaqué directement
possession , entre le Danube et le Niester. ou indirectement ; et, en matière de foi , qui
Je demande quel est le but de Frédéric-Guil conserve le Credo, conserve tout. En effet ,
laume, si ce n'est, d'une part, d'empêcher l'ex voit-on une seule réforme, un changement
tention de la puissance russe, comme il a empê quelconque , qui ne porte sur des abus pros
ché l'extension de la puissance autrichienne, et crits par l'évangile, les pères et les conciles ?,
de l'autre, de tenir fidèlement ses engagemens l orateur chrétien, qui a vu de près la cour,
et ses promessés envers la Pôrte ? Mais quel s'écrie : les nobles, les membres du parlement
devroit être le plus chaud protecteur des Turcs ? et ceux du haut clergé, voudroient faire de,
n'est ce pas la France ? Depuis François iº, les tout ceci une affaire de religion; mais ce n'est
Turcs ont été nos amis les plus ſidèles; ils ont pour eux qu'une affaire de finance ; les cures
favorisé presqu'exclusivement, depuis 15o ans, et les évéchés soustraits à la nomination de
notre commerce dans le levant : ell bien, la ceux qui étoient intéressés à ne consulter que
cour de France, dévouée lâchement et servile le grand armorial de France, le mobiliaire des
ment, depuis 1756, à la cour de Vienne, loin provinces ou le crédit des. protecteurs , don
de secourir ses bons amis les Turcs, les a livrés nés désormais par les suffrages du peuple , et
pour-ainsi dire pieds et poings liés à la maison , devenus la récompense des talens , des ver
d'Autriche ; et aujourd'hui , c'est le roi de tus et des services rendus à l'église ; voilà ,
Prusse qui s'est chargé de notre reconnoissance voilà la cause véritable et unique des cris fré -
envers èux. Mais si les Turcs, trahis par notre métiques que la plupart font retentir autour
ministèrè depuis si long-temps, ouvroient les ' de nous. .
eux, n'aurions-nous pas à craindre qu'ils ne Eh ! comment blâmer d'ailleurs l'Assemblée
finissent par nous interdire leurs ports et ce mationale d'avoir marché sur les traces de nos
commerce si lucratif qui fait fleurir Marseille évêques ? est-elle donc repréhensible d'avoir
et nos provinces maritimes du midi ? Qu'au fait contre les | ordres religieux en gros et dans
roient-ils à redouter de nous ? enverrions-nous un seul jour, ce que les princes de l'église fai
des flottes à Constantinople ? Pensons-y bien : soient en détail depuis près de vingt ans ? Tout
c'est-là où le cabinet de Saint-James nous at , bien pesé, bien analysé, on ne voit d'un côté
tend : Je demande donc si ce ne sont pas là des ! que préjugés, vaines prétentions, cupidités, .
cousidézations politiques qui méritent d'être ! oubli'des'premiers principes et des anciennes
présentées à l'Assemblée nationale par les né règles, et de l'autre que science, force, éner
gocians de la Provence et du Langnedoc , et gie ,'amour du bien et zèle pour le rétablis
méditées par cette auguste Assemblee ? Le roi sement du bon ordre.
de Prusse soutient les , urcs, et nous les aban L'orateur tonne contre les mauvais citoyens
donnerions ! non; la France doit 3e réunir à la ' ainsi qu'il l'a fait toute sa vie contre les mau
Prijsset pour l'aider dan sa noble entreprise#. vais clirétiens, les uns ressemblent beaucoup
sans
• " :: - ºquoi nous avons à craindre la perte de,
• - - - -- • • • • • • .. - aux autres; car l'évangile nous apprend à res
TiO LIT8 dommerce dans le L vant. et de voir ce | pecter, les puissances ; . et d'où émaneroient

commerce passer tout entior dans la main des les loix, si ce n'étoit de l'Assemblée natio
Angloisr CARRA. | - i | | | . . male ?, - - - - -
( 578 j
On voit que le prédicateur ordinaire du roi et de patriotisme : j'espère que vous voudrez
bien annoncer ce trait dans vos Annales, afin
m'est pas dans le cas de pouvoi r dire comme
· le Procureur arbitre, c'est ma robe qui gâte , que tous les juges, s'il est possib le, se disposent
ma logique, et qui dénature ma conscience ; , au même sacrifice ; heureux seront les districts
les vertus civiques qu'il a dans l'ame s'épan où l'on élira des juges comme les nôtres !ils
chent sans effort, et s'accordent avec l'esprit ;réunissent talens et probité. ·
de religion, qui recommande la paix, l'égalité, | Je suis, etc. M o R N A x, procureur-Syndic
la bienfaisance et le patriotisme. Il paroît qu° - - du district d'Orgelet.
les fanatiques ont calomnié l'orateur, mais sa
défense est dans ses actions et dans ses écrits '
également dignes d'éloges. Du 22 Octobre 1789. -

•----•
Paiement des Rentes de l'Hôtel-de-ville de Parit:
Extrait du procès-verbal de l'élection des juges | Année 179o. Lettre J.
du tribunal du district d'Orgelet, du 12
octobre 179o. 1 ! .
CovAs DEs CHANcEs ETRANoERs, à 6o jours de date
Amsterdam, 5o# à #. Madrid, 16 l. 5.
MM. Poupon, Champion , Cordier, Clerc Hambourg, 2o8# à #. Gênes, 1o3.
et Gindre, juges élus , se sont présentés à Londres, 25#. Livourne, 1 1o# à 11n
l'assemblée, et, M. Poupon portant la parole, Cadix, 16 l. 4. Lyon, Saints, #p°.
ont dit : -

Qu'ils n'avoient consulté, en se dévouant C o U R s D E s E F F E r s R o r A u x.


aux fonctions honorables dont on ſes avoit Actions des Indes de 25oo l............. 2o32kao35.
chargés, que l'utilité publique ; qué le traite Portion de 16oo l….......................…...…
ment de 18oo liv. attaché à leur place, entraî Portion
Portio n de
de 312 l. ........
1ool.... .... ..................... 26o.
1o s........ - r. *

noit pour le district une dépense dont ils au • • • • • • • • -- r• • • • • • • • • • • vvº


roient voulu le décharger entièrement par un Emprunt d'Octobre de 5oo l................. --

service gratuit, s'ils n'avoient craint d'en écar Loterie d'Octobre 178o, à 12oe l.............….
ter par la suite des citoyens distiugués par leurs Primes 1788, 2 bén. ......…. 1789.............4p°.
talens et par leurs vertus, à qui leur fortune Loter. d'Avr. 1783, à6ool.76o.56 Sorties.3# pº,º
n'eût pas permis les mêmes sacrifices, qu'au Loterie d'Oct. à 4oo l.585.Sorties.. 26.64.p".
moins ils ne pouvoient se refuser la satisfaction Empr. de Déc. 1782, Quitt. de finance......67p°.
de le réduire, et qu'ils demandoient què le roi ·Empr. de 125 millions, Déc. 1784............ là.i#bº
fût supplié de fixer à 12oo liv. seulement leur | Empr. de 8o millions. Quitt. avec # b.
traitement; savoir 6oo liv. de fixe, et 6oo liv. Quittances de finance sans Bull...43.4.3.4 pº
en distribution d'assistance, et ont signé. Pou et,
Idem. sorties, ...............................Juill 4b,
pon, Gindre, Clerc, Champion et Cordier. Bulletins.............….......7o. Sortis......it.…
M. le président a répondu : messieurs, la con Reconnoissances de Bulletins........ Sorties...…'
fiance universelle venoit de vous décerner le Lots viagers ….…...............….…'
prix du mérite ; vous jouissiez de notre estime Lots des Hôpitaux § 2# 3bén. !
et de nos respects, il vous faut donc ençore, lEmprunt de Novembre 1787 à 4 p* #....… s ::"
notre reconnoissance et notre amour : l'assem Idem à 5 p" #….......…......................., 85o.55"
blée , fière de son choix, est moins Hattée de † de 8o milli, d'Août 1789... 6.63.6# 6pº
vos sacrifices généreux que du nouvel noüvel éclat, Reconnoissance d'Effets sortis.......... 5.43#pº
qu'elle donne à vos vertus : c'est dans la félicité - i
publique que vous cherchez le prix de vos tra Nouvelles Indes,.................915.15.15 16.17.16
vaux ; § des peuples en seront la ..... 5546 45.4
Caisse d'Escompte..................
récompense. - - - ..) lDemi-Actions.................................... 17
#éch. des act de É §#
Orgelet, département du Jura, le 15 octobre 179o. lmcendies................................ #5i6.15.
,
.Voici messie urs, un modèl e de généro sité ..
*Viagers...... • • • • • • • • • • • • 1•,... » ,. .
'- * -
*

: On
de
s'abonne à Paris, chez Bººoº, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera.franc de #
l'abonnement et la lettre d'avis,-et toutes les lettres ponr les 2# § † # # #, le
Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Rºyaume et de l'Etrangºr, , '- ' - !

-
vT
(_579 )
C - (.
S U P P L É M E N T A U Nº. C C L X X X V I I.
( Nous allons dorrer dans trois Supplémens doubles tous les Décrets arriérés. )
& D r T E du Décret concernant l'aliénation des » XVIII. Les Directoires deDiſtrict donneront
lPoniaines Netionaux.
tous leurs ſoins pour que la culture des fonds
-
ſoit répandue dans le plus de mains poſſible ;
en conſéquence , il ſeront particulièrenent aſ
ART. XV du Titre I , qui avoit été ajourné. ſujettis aux règles ſuivantes. · · .

( Voyez le Nº. 372 des Annales, pag. 5II. » XIX. Il ſera paſſé des baux des bâtimens, mai
T I T R E I. ſons & fonds de terre, ſéparément de ceux des
droits fonciers, tels que les Champarts & les
« XV. Il en ſera de même deſdits é:abliſſe droits ci-devant Féodaux, Seigneuriaux , Cen
mens qui étoient adminiſtrés par des Bénéfi ſuels & autres de même nature. S'il étoit plus
ciers ou des officiers ſupprimés, ſans le con avantageux de comprendre ces deux genres de
cours des Officiers Municipaux , ou d'autres biens dans un même bail, le prix de chaque bail
Citoyens , élus ou appelés à cet Adminiſtra ſera diſtinct & ſéparé.
tion. A l'égard de ceux dans l'Adminiſtration » XX. Les baux des droits fonciers com
deſquels les Municipalités oû d'autres Citoyens prendront les droits ordinaires & les droits ca
concourroient, elle ſera continuée par les Muni ſuels , tant ceux échus qui n'auroient pas été
cipalités & autres Citoyens qui ſeront élus ou arrêtés avec les débiteurs, ou dont la liquida
appelés par le Conſeil Général de la Commu tion ſeroit incertaine & ſuſceptible d'eſtimation
-

ne , ſous la ſurveillance des Adminiſtrations de ou ventilation , que ceux à2 échoir. En cas de


Diſtrict & de Département, & à la charge de rachat, le prix des uns & des autres ſera verſé
#endre compte, ainſi qu'il eſt ci-devant preſcrit ; directement dans la caiſſe du Diſtrict , ſans que
le tout pareiUement juſqu'à ce qu'il en ait été le Fermier puiſſe prétendre d'autre indemnité
al!trement crdonné », qu'une diminution du prix de ſon bail,proportion- .
* XV. L'adjudicataire ne pourra prétendre née ſeulement au produit des droits ordinaires,
aucune indemnité ou diminution du prix de ſon . d'après la fixation qui en ſera faite pour le rachat.
bail , en aucun cas, même pour ſtérilité, inon , XXI. Il ſera pareitlement paffé des baux
dation , grêle, gelée, ou tous autres cas fortuits. diſtincts & ſéparés des biens dépendans ci-devant
º XVI. Le Fermier ou Locataire ſera tenu,.. de chaque bénéfice, de chaque Corps, Maiſons,
ºutre le prix de ſon bail , d'acquitter toutes Communautés, ou établiſſemens pour les par
le*. charges annuelles , dont il ſera joint un ties ſituées dans l'arrondiſſement de différens
tableau à celui des conditions ; il ſera tenu en Diſtricts , ainſi que pour les Corps de Domai
ººe de toutes les réparations locatives, & de nes,Métairies, ou pour les maſſes particulières &
Pºyer les frais de location. diſtinctes des autres Domaines nationaux ſitués
•-vºsgy dans l'arrondiſſement de pluſieurs Diſtricts -

Série d' Articles du Titre II de l'Adminiſtration res, à xxII. S'il arrive que les bâtimens néceſſai
l'exploitation d'une Ferme ou d'un Corps
es Biens Nationaux en particulier. de Domaine ſoient ſitués dans un diſtriét,
les fonds en dépendans dans un ou plufieurs
( Voyez les numéros
-- & 378des - #
»Annales 376 , pag. 52 5
, pag. C.
-

autres Diſtricts , l'Adminiſtration appartiendra


au Diſtrict dans l'arrondiſſement duquelles bâti
•ne † L'Ajudicataire ſera tenu de fournir mens ſeront ſitués.
due § ſolvable & domiciliée dans l'éten
miſſion ºPartement, dont il † la ſou
Articles décrétés le Lundi ſoir, II Oâobre
aite, # ºcte authentique, ſi elle n'eſt pas
§#ºrétariat, dans la huitaine après # i » XXIII. L'Adjudication des bois taillis qui
#ºtion ৠquoi ſera procédé à2
ll il ombètont en coupe»; º # n'auront pas,été
" nouveau ba§a foi§ compris dans les baux, ſe fera dans la mêm°
387 bis»

-N
M.
( 58o )
noies, dont les Directeurs donneront leurs ré
forme que ceux ci-devant, quand le cas le requerra.
» XXIV. Les diſpoſitions des Articles II , cépiſſés au Procureur-Syndic , lequel les fera
III , IV du préſent titre , concernant les baux paſſer au Procureur-Général-Syndic , pour les
à Ferme , auront liei à l'égard des baux à moi envoyer aux Officiers qui ſeront chargés de la
tié ou à tiers fruits. Mais pendant lear durée , direction générale des Monnoies. . '.

les Directoires de Diſtricts mettront en adju » II. Il ſera fait , de l'ordre des Directoites
dication la portion des fruits & tous les autres des Départemens , par les Directoires de Diſ
produits revenant aux propriétaires. Après leur tricts, ou par tels prépoſés que ceux-ci commet
expiration , ils mettront en ferme, la totalité de tront , un catalogue des livres , manuſcrits ,
la même manière que les autres biens. médailles, machines & autres objets de ce genre
» XXV. Les Directoires de Diſtrict ſe feront qui ſe trouveront dans les Bibliothèques ou
repréſenter , ſoit par les Fermiers , ſoit par les Cabinets des Corps , Maiſons & Communau
preneurs à moitié ou à tiers-fruits, ies baux tés ſupprimées & conſervées proviſoirement, ou
& les actes de Chetel , pour vérifier I°. ſi à un récollement ſur les catalogues ou inventaires
leur entrée les terres étoient enſemencées , & ſi qui auroient déjà été faits. -

elles devoient l'être à leur ſortie ; 2°. ſi les beſ » III. Il ſera fait enſuite une diſtinction des
tiaux ſent dans le même nombre & la même livres & autres objets à conſerver , d'avec ceux
valeur , pour enſuite faire remplir aux preneurs qui ſeront dans le cas de ne pas l'être. Pour
leurs obligations ſur ces deux objets. y parvenir , les Municipalités ſeront entendues
» XXVI. Lors de la vente des Corps de Do dans leurs obſervations ; les Directoires de Diſ
maines ou Métaries , ſi elle ſe fait en gros , les tricts les vérifieront , & ceux de Départemens
beſtiaux , ainſi quc les harnois & inſtrumens donneront leur avis , & enverront le tout au
aratoircs , ſeront vendus avec les Domaines & Corps Légiſlatif, pour être ſtatué ce qu'il ap
Métairies ; mais ſi eile ſe fait en détail , les der partiendra.
niers objets ſeront vendus ſéparément. ||
» IV. Ceux des objets dont la conſervation
» XXVII. Les diſpoſitions des articles XXXVI ne ſera pas arrêtée , ſeront vendus.
& XXXVII du Décrét du 24 Juillet dernier ,
eoncernant le traitement du Clergé actuel , au » V. Les meubles , effets & uſtenſiles ſeront
ront lieu à l'égard des réparations & des four vendus dans un encan par tel Officier qui ſera
nitures auxquelles étoient obligés les décima-* choiſi par le Directoire du Diſtrict, en préſence
teurs eccléſiaſtiques. Néanmoinstant ces derniers d'un de ſes Membres. & d'un Officier Muni
que les Bénéficiers compris aux deux articles cipal. Quant aux ornemens , il ſera inceſſamº -
ſuſdits , ſeront tenus d'acquitter les réparations ment ſtatué ſur leur deſtination. : . 2 -

& les fournitures pour leſquelles il y auroit » VI. La vente ſera annoncée un mois d'a
contre eux des condamnations prononcées par vance par des affiches , de huitaine en hui°
des jugemens en dernier reſſort. - taine, dans les lieux voiſins & accoutumés :
» XXVIII. Les héritiers des Bénéficiers & des » VII. Quand aux livres, manuſcrits , mé°
décimateurs eccléſiaſtiques, qui ſeroient décé dailles, machines, tableaux & autres objets de
dés depuis le premier Janvier 179o, jouiront des ce genre , & qui ſe trouveront d'un grand prix ,
avantages dont ceux-ci auroient profité s'il euſ il ſera inceſſamment ſtatué ſur leur deſtination .
ſent vécu ». » VIII. Les Procès-Verbaux de vente ſeront
T I T R E I I I.
-

exempts de tous droits , excepté de quinº


Du mobilier , des titres & papiers , & des procès. ſols pour le contrôle , le prix en ſera verſ
dans la caiſſe du Receveur du Diſtrict.
» ART. I. Auſſitôt après l'évacuation des mai » IX. Les dépoſitaires des objets ci-devant)
ſons & bâtimens qui ne ſeront plus occupés, énoncés , ſeront tenus de les repréſenter à lº
& des égliſes dans leſquelles il ne ſe fera plus première
même parréquiſition
corps. , à peine d'y être contraintº,
. . . v -

de ſervice , les Directoires de Diſtrict feront


vendre tous les meubles, effets , uſtenſiles & » X. En cas de ſouſtraction ou de recélé deſ*
ornemens, dont aucune deſtination particulière dits objets, ſi les ſouſtracteurs ou receleursnº .
n'auroit pas été effectuée en vertu des Décrets les repréſentent pas dans la quinzaine de la pº .
de l'Aſſemblée. L'argenterie qui n'auroit pas blication du préſent Décret , ou ne ſe ſoumeº .
été réſervée, ſera raportée aux Hôtels des Mon tent pas d'en rapporter la valeur , ils ſeront. .
• * • *• º - • - - •• • •- .
( 581 )
|! ourſuivis & punis ſuivant la rigueur des nullité & de reſponſabilité , excepté pour les ob
| oix. jets de ſimple recouvrement.
: » XI. Sont & demeurent exceptées, quant » XVII. Il ne pourra en être exercé aucune
: à-préſent, des diſpcſitions des articles précédens contre ledit Procureur général ſyndic, par qui
relatifs à la vente, les choches des égliſes, nio que ce ſoit , ſans qu'au préalable on ne ſe ſQit
# naſtères & ccuvens , ſur la deſtination ou em pourvu par ſimple mémoire, d'abord au §
: ploi deſquelles il ſera ſtatué ſéparément. toire du Diſtrict , pour donner ſon avis ; enſuite
t » XII. Les regiſtres , les papiers , les ter au Directoire du Département , pour donner une
# déciſion, auſſi à peine de nullité. Les Directoires
riers, les chartres & tbus autres titres quel
de Diſtrict & de Département ſtatueront ſur le
conques des Bénéficiers , Corps, Maiſons &
& Communautés , des biens deſquels l'Admniſtra mémoire dans le mois, à compter du jour qu'il
& tion eft confiée aux Adminiſtrations de Dépar aura été remis , avec les pièces juſtificatives , au
[: tement & de Diſtrict , ſeront dépoſés aux ar ſécrétariat du Diſtrict , dont le Secrétaire donnera
# chives du Diſtrict de la ſituation deſdits béné ſon récépiſſé , & dont il fera mention ſur le
fices ou établiſſemens avec l'inventaire d'i rsgiſtre qu'il ticndra à cet effet.
# C6l1X, P -
» XVIII. Les frais qui ſeront légitimement
ſ# » XIII. A cet effet, tous dépoſitaires ſeront faits par les Directoires de Département & de
*: tenus dans le délai fixé par l'article X ci-deſſus, Diſtrict, dans la pourſuite des procès, paſſeront
e de les remettre auxdites archives , à peine d'y dans la dépenſe de leurs comptes. Il ſera poutvu
#t ètre contraints même par corps, & en cas de inceſſamment à la forme de la comptabilité.
# ſouſtraction ou de recélé, ſi les ſouſtracteurs T I T R E I I.
:% ou receleurs ne rapportent pas dans le même
# délai ce qu'ils ont enlevé, ou s'ils ne ſe ſou Des créanciers particuliers des Maiſons, Corps &
, mettent pas de le rapporter, ils ſeront pour Communautés ſupprimés.
A.

# ſuivis & punis ſuivant la rigueur des loix.


-uESE55E-mm
» Art. I. Les frais faits ſous le nom des mai
ſons , corps & communautés auxquels l'adminiſ
-
tration de leurs biens a été laiſſee proviſoire
Articles décrétés le Mardi ſoir, I2 Očtobre.
ment , ſeront par eux acquittés. A l'égard des bé
# » XIV. Tout procès pendant entre des bénéfi néficiers , corps, maiſons & communautés , des
} ciers , des maiſons, corps & communautés , des mains deſquels l'adminiſtration de leurs biens a
# ains deſquels l'adminiſtration de leurs biens a été retirée , les dépens par eux faits, & qu'ils au
été retirée ſont & demeurent éteints. Quant à ront payés , ne leur feront pas rembourſés :
# ceux dans leſquels ſe trouveroient faire partie des mais ceux légitimement faits & non-payés, le
: - laïcs, ou quelques-uns des corps, maiſons & com ſeront des deniers du Tréſor public. Ne ſeront
| munautés , auxquels l'adminiſtration de leurs au ſurplus acquittés des deniers du Tréſor public
| biens a été laiſſée proviſoirement, la pourſuite parmi les dépens faits par les bénéficiers, que
pourra en être repriſe après l'expiration du délai ceux faits , à raiſon de leurs bénéfices & pour
preſcrit par le Décret du 27 Mai dernier, ſanc leur utilité. -

tionné le 28, ſoit par eux, ſoit par les corps ad º II. Ceux qui prétendront être créanciers pour
miniſtratifs, de la manière ci-après réglée. cauſe deſdits frais , ſeront tenus de remettre dans
'» XV. Toutes actiona en juſtice , principales trois mois, à compter de la publication du pre
incidentes , ou en repriſe, qui ſeront intentées ſent décret, au ſecrétariat du Diſtrict de leur do
Par 1es corps adminiſtratifs, le ſeront au nom du micile, ſous le récépiſſé du Secrétaire , leurs mé
Procureur général ſyndic du Département, pour moires & les pièces & procédures. Dans trois au
ſuite & diligence du Procureur-ſy dic du Diſ tres mois le Directoire du Diſtrict donnera ſon
trict ; & ceux qui voudront en intenter contre avis, & le Directoire du Département arrêtera leſ
ººs corps , ſeront tenus de les diriger contre le dits frais. -

dit Procureur général ſyndic. . | ' º III. Pendant les trofs premiers mois, les poſ
, º XVI. Il ne pourra être intenté aucune ac , ſeſſeurs des pièces & procédures pourront les re
#ºº Par le Procureur général ſyndic, qu'enſuite , tenir : mais paſſé ledit temps, ils ſeront tenus
| †º.arrêté du Di§tºire du Département, pris d'en faire la remiſe quand ils en ſeront requis,ſi
ºr l'avis du Dir§ du Diſt# , § § §
• . - º. --'
non ils y ſont contraints même par corps. -
( 58 .
» IV. Pour juſtifier leurs créances , outre le #aº , pour des cauſes reconnues néceſſai
rapport des pièces & procédures, ils ſeront te res ou utiles à leurs Bénéfices, & ceux qu'au
nus de repréſenter les regiſtres des Probureurs roient pu ſaire de bonne-foi les Corps, Maiſons
qui auront fait leſdits frais. ils en ſeront diſpenſés & Communautés pour des cauſes ſemblables,
lorſqu'ils auront des arrêtés de compte & une dé & qui ſeront conſtetés par actes authentiques,
charge de pièces. Les directoires de Département d'une dxte antérieure au 2 Novembre dernier ,
pourront ſur llavis de ceux de Diſtrict, exiger ſeront déclarés légitimes. -

quand ils le croiront convenable, leur affirinº » X. Il cn ſera de même des Emprunts qui,
tion , que ce qu'ils réclament leur eſt bien & lé our les mêmes cauſes , auroient été faits par
gitimement dû ; laqueile affirmation , ils ſeront eſdits Corps & Communautés, ne ſeroient éta
tenus de prêter ſans frais en juſtice & publique blis que par actes ſous ſeing-privé, pourvu que
ment , en préſence du Procureur général ſyn ces Actes aient une date certaine , antérieure
dic , ou lui duement appellé. au 2 Novembre dernier , ou qu'ils ſoient
» V. Les fins de non-recevoir établies par les rappellés à une date antérieure au dit jour ,
ordonnances, coutumes & réglemens ſur cette ſur les Regiſtres des Maifons , Corps &
matière ; auront lieu dans les cas qui y ſont dé Co mmunautés , tenus cn bonne forme,
terminés. Néanmoins leur effet ſera ſuſpendu , inventoriés eu vertu des Décrets de l'Aſſemblée
à compter du 2 Novembre dernier , juſqu'à la » XI. Si pour des Emprunts contractés pour
publication du préſent Décret, & pendant trois les cauſes.portées aux Articles IX & X ci-deſſus,
mois apres. il a été conſtitué des Rentes perpétuelles ou
» VI. Les créanciers, pour d'autres cauſes , Rentes viagères par des actes , dans l'une des .
des corps maiſons & communautés auxquels l'ad formes ci-devant expliquées, elles continueront .
miniſtration de leurs biens a été laiſſée proviſoi d'être acquittées aux termes portés auxdits actes.
rement , ſeront auſſi par eux payés. » XII. S'il exiſte des conventions ou prix .
» VII. Pour ſaciliter l'acquittcment de leurs faits, paſſés avec des entrepeneurs , des artiſtes,
dettes , leſdits corps , maiſons & communautés ouvriers ou archiviſtes , ` pour des fournitures
pourront recevoir les capitaux des ſommes à eux ou des ouvrages , les Directoires de Départe°
dues , & le rachat de leurs rentes , à la charge ment, ſur l'avis de ceux de Diſtrict, pourront
d'obtenir préalablement une autoriſation du Di les faire exécuter ou les réſilier, ſuivant qu'ils
rectoire du Département ; à l'effet de quoi i's le jugeront convenable , en cas d'exécution , ,
adreſſeront leur demande avec les pièces juſtifi les entrepreneurs ou ouvriers ſeront payés
catives au Directoire du Diſtrict pour vérifier les conformement aux conventions & prix faits
motifs & donner ſon avis. Juſqu'à ladite auto S'ils ſont réſiliés , ils ſeront payés des ouyra*
riſation , les débiteurs ne pourront ſe libérer ges & des fournitures qui auront été faite
ou ſe racheter, qu'en payant aux receveurs des ſuivant l'eſtimation. .
Diſtricts ; & dans le cas où il y auroit péril dans » XIII. A l'égard des marchands , fourniſ
la demeure , ces derniers, d'après un arrêté du ſeurs & ouvriers qui auroient fait des déli
Directoire du Département , pris ſur l'avis de vrances, fournitures eu ouvrages , ſeront de
celui du Diſtričt , ſeront le recouvrement des même payés de ce qui leur ſera légitimement .
ſommes dues, ſaufà les employer à l'acquittement dû. On ne pourra leur oppoſer de fins de
des dettes deſdits corps, maiſons & communau non-recevoir, que conformément à l'Article V
tés, s'il y a lieu. ci-deſſus.
» VIII. Les créanciers, pour autre cauſe que »» XIV, Elles ſeront même ſenſées couvertes
des frais de procédures, à raiſon des bénéfices ; toutes les fois que le Directoire de Départe
ainſi que ceux des maiſons, corps & communau ment, ſur l'avis de celui du Diſtrict, trouvera .
tés , des mains deſquels l'adminiftration de leurs dans les livres des marchands , fourniſſeurs .
biens a été retirée, y commis ceux des Jéſuites, ou ouvriers , tenus de bonne foi , que les
ſeront payés de ce qui ſera reconnu leur être lé délivrances , fournitures ou ouvrages ſons
gitimement dû des deniers du Tréſor public. Pour encore dûs, ou dans les regiſtres des maiſons,
parvenir à la liquidation de leurs créances, tout Corp#Co#unautés , qu'ils n'ont pas été payés.
1qui † par l'article II ci-deſſus , ſera iv, ci-deſſus , pourra ètr#
XV L'affirmation Pres#te pa
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eur égard. , 3 , … ºº : º ! :: s
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» IX Les Emprunts qu'auroient pu faire les qu'il yaura lieu,
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ANNALES PATRIOTIQUES ET I.ITTÉRAIRES
D E L A i R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
J O U R N A I, L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. AAERcI E R , et par Jl. CAR RA , un des Auteurs.
C'est honorer les hommes quc d'aimer inicux parler à leur raison
qu'à leurs passions.

· No. C C C L X X X V I I I. Du Lundi 25 Octobre 179o.


ASS EM B L ÉE N AT I O N A L E. Le reste des momens de la séance a été oc
cupé par la discussion de l'affaire d'Huningue ;
Séance du 23 Octobre au soir. et sur l'avis du comité des rapports , il est dé
crété « qu'il sera procédé, à Huningue, à la
CE n'est pas manquer au respect dû à l'auguste formation d'une nouvelle municipalité, et que
constitution, que de remettre au trésor natio l'assemblée générale de la commune sera con
: mal une partie du traitement que les décrets voquée à cet cflet par le département du haut
ont assuré aux fonctionnaires publics. Dans Rhin. Les citoyens d'Huningue , qui ont été
le département de l'Aude , les juges nouvelle ménacés dans leurs personnes ou leurs pro
, ment élus pour le tribunal de la ville de Castel
naudary, ont volontairement restreint à 12 oO
#º ,
Ol »Y.
sont mis sous la sauve - garde de la
livres l s honoraires assignés à leur place. Cet Séance du 24 Octobre.
acte de désintéressement ne fait loi pour per
sonne , mais il a mérité et obtenu les applau L'organisation , des nouveaux tribunaux a
dissemens de l'Assemblée législative. donné lieu à une infinité de questions et de
Le ministre de la guerre avoit accusé la difficultés, dont le comité de constitution est
commune de Marseille de s'être opposée au comme accablé , sans que ses occupations luî
départ du régiment de Vexin ; dans une adresse perinettent d'y répondre. il est décrété que le
lue ce soir , le conseil général de cette com comité nommera-dans son sein un certain
mune repousse vivement l'inculpation , et de nombre de personnes qui seront spécialement
mande permission de prendre le ministre à chargées de résoudre ces diverses questions.
partie. L' Assemblée nationale n'a pas cru devoir
Deux adresses, dictées par le patriotisme le s'occuper d'une question que présentoit un ec
plus ardent, l'une du département des basses clé siastique , savoir si un chanoine, simple ton
Pyrenées, l'autre des professeurs de l'université suré , pouvoit être élu aux places administra
de Strasbourg, ont été lues, applaudies , men tlVCS.
tionnées au procès-verbal. Le comité de marine a fait présenter, par
L'Assemblée a ajourné à demain le rapport M. de Champagny, un projet de décret régle
du comité de la marine , sur les nouvelles cou mentaire pour i'exécution de celui qui a atta
leurs du pavillon mational. ché les couleurs nationales au pavillon françois.
Un sieur Ratelot, receveur de la capitation Ce décret est adopté sauf la rédaction , que
de la ci-devant noblesse de Bourgogne, a refusé nous rapporterons quand elle sera définitive.
de dbnner aux départemens de l Yonne , de Le décret suivant, qui a pour objet la fixation
Saône et Loire et de la Côte d'Or, des éclair | des appointçmens des officiers du génie, et
cissemens surl'état de sa caisse. « L'Assemblée , " autrés dépenses relatives à ce corps, a été con
jugeant ce refus attentatoire à son décrêt du •
|.
sacré sans objection, sur la proposition faite
13 juillet; a ordonné que le sieur Ratelot scroit |
ar M. Bureau , au nom du comité militaire.
tenu de présenter sur le champ ses registres à LAssemblée mationale,u délibérant sur la pro
la vérification de ces corps administratifs ». position du roi, après avoir entendu son comité
388
•. •ra-• --- --

( 58o )
militaire, décrète, qu'à compter du premier décret concernant la contribution personnelle,
janvier 1791 , le corps royal du génie sera com et sur la quotité de la taxe qui doit être payée
posé ainsi qu'il suit : pour les chevaux de selle et de voiture ; il a
Art. 1er. .. De quatre inspecteurs généraux été demandé par amendement qu'on y comprit
des fortifications, dont deux lieutenans-géné les mulets , objet de luxe dans †
raux et deux maréchaux-de-camp , tirés des offi trées. Un député de la ci-devant provinde de
ciers supérieurs du corps royal du génie , feront Normandie, craignant que l'impôt sur les che
partie de la ligne et qui y seront payés ; deux vaux ne portât préiudice au commerce de
des vingt colonels directeurs des fortifications, son pays , tandis que d'un autre côté l'on
lesquels seront, quant à leurs appointernens, observoit que la baisse du prix des chevaux de
partagés en trois classes. luxe devoit tourner au profit de l'agriculteur;
Six colonels de la première classe aux appoin enſin , après que la question a été long-temps
temens de 7ooo liv. , ensemble 42,ooo liv. agitée , elle s'est résolue par l'émamation du
Six colonels de la seconde classe aux appoin décret qui suit : -

temens de 6ooo liv., ensemble 36,ooo liv. Art. VI. « l a partie de contribution à raison
Huit colonels de la troisième aux appointe des chevaux et mulets de selle , de carrosses !
mens de 8ooo livres, ensemble 64 ooo liv. de cabriolets et de litières, sera payée pº
· Il sera de plus attribué à chacnn des vingt chaque contribuable par addition à son article :
colonels directeurs ci-dessus désignés , un tra savoir : par chaque cheval et mulet de selle ô
tement de 2ooo liv. Plus par an , pour frais de livres, et par chaque cheval et mulet de selle,
tourné e, de bureaux de dessinateur et de se de carrosse et de litière 12 livres ; et ne serºº
crétaires, 4ooo livres : total 158,ooo liv. comptés que les chevaux et mulets servº
De 48 lieutenans-colonels partagés en deux habituellement à ces usages ». -

classes, et dont les appointemens seront, savoir : L)ans la rédaction de l'article VII et suivanº ·
pour chacun des vingt lieutenans-colonels for le comité relative
tribution proposoitaux
d'établir
revenusla partie delaº
d'industrie º! à
mant la première classe , de 4ooo liv. par an ,
8Q, ooo livres ; et pour chacun des vingt lieu la fortune mobiliaire, sur le taux de 12 denº |
tenans, formant la seconde classe, 721,ooo liv. pour livre du montant, estimé d'après les loyers,
4°. De 12o capitaines, partagés des cinq clas et de faire déduction du vingtième des revenus
ses , quant aux appc 1ntemens : savoir , 2o capi fonciers en faveur des contribuables quijº
taines de la première classe , à chacun 28oo fieroient de leur imposition sur les rôles dº*
livres ; 2o de la seconde classe, à chacun 26oo contribution territoriale. " -- ' --

livres ; 3o de la troisième classe , chacun à Cette disposition a été longuement déº


24oo livres , 5o de la quatrième , à chacun entre M. Pison, qui l'accusoit d'injustiº .
2ooo liv. ; et Go de la cinquième , à chacun M. Roederer, qui démontroit et justifioit le #
16oo liv. du comité; mais comme la question eº! -

5°. De 66 lieutenans, partagés en deux clas plusieurs questions subsidiaires , M. Camu#


ses, quant aux appointemens : savoir, 3o lieu demandé qu'elle fût ajournée, et cet avi***
tenans de la première classe , chacun à 12oo celui de la majorité. G. . , ' - . -
liv. ; 3 lieutenans de la seconde classe, chacun
à 11oo liv. - -

6°. Dix élèves sous-lieutenans, chacun aux chute des ministres. Avertissement sur *
appointemens de 8oo livres par an. qui vont les remplacer. ·'..

7°. Il sera attribué aux officiers supérieurs Ils tomberont, n'en doutons pas, º#
du corps-royal du génie, un traitement pareil nistres pervers, ces ennemis, du peuple º .
à celui que recevront les officiers du même , la constitution , ces auteurs de, #
grade dans l'infanterie. - · dies ; mais hélas ! le comité autrichiºnº ,)
8°. Il sera affecté à l'école du génie, pour . le traité de 1756 subsiste encore i lº # #
frais de ladite école, appbintemens de rºtes des bureaux me sont point renvoyés : º
seurs et autres employés, entretiens de † , neval, digne élève du visir Vergennº#
toires, maintien et autres dépenses nébessaires encore une des clefs des affaires étrº
qu'entraîne cet établissement , 'annuellement , son camarade Hemmin, si bien coº#
2
une somme de 2o,ooo livres Total"de la d - nève , tient l'autre clef; tous deu*,º#
pense du corps-royal du génie, 783,ooo liv, voués à nos ennemis du d§ans dº# :.
• dºººººº S ©St portee sur article VI dº, li mêm§ §ris§rati et dº
*
( 581 )
g ime respire dans les bureaux de la guerre , On lit aussi dans cette liste le mom de M. Lé
- de la marine , de la maison du roi et dans paud : c'est sans doute M. Laipaud, ci-devant
ceux de la chancellerie. Non , ce n'est rien comte de... et non M. la Reveillore dit Lépaux,
faire que de renvoyer les ministres audienciers, député du Maine et Loire, qui a voté pour la
il faut faire chasser égaiement les sous-minis motion. M. Milscent, député du mêune dépar
tres, les écrituriers de dépêches conspiratri tement, est aussi compris dans cette liste; il
ces, les premiers commis : c'est-là , c'est dans avöit donné sa démission pour cause de mala
le cœur de ces subalternes que réside ce poison die, et son suppléans n'a pu être reçu que le
actif qui corrode nos saintes loix et notre sainte lendomain de la délibération.
révolution ; c'est-là que domine l'habitude de M. Lavie, député d'Alsace, a été aussi ins
l'esclavage et du despotisme ; c'est-là que dans crit sans raison sur cette liste, ainsi que M.
ce tripot concentré l on se venge , sous le Gauthier ( ci-devant Desorcieres , qui étoit
secret des postes et du cabinet , du noble or parti depuis quelques jours pour des affaires
gueil d'une aation qui reprend ses droits et importantes dans le département de l'Ain.
sa liberté.
Ce n'est pas tout : on nous avertit que le
nouveau ministère , choisi par l'épouse du roi , Pétition adressée à la société des Amis de la
se propose de montrer les dents à la nation , constitution , séante aux Jacobins.
bien plus fort encore que l'ancien, et de lui Pontoise, 2o octobre 179o.
faire voir cette fois que le roi est tout , et
que le peuple n'est qu'un vil amas d'atômes. M E s s I E U R s,
Ils tenteront, dit-on, avec beaucoup plus d'au Un membre de la société des Amis de la cons
dace que leurs prédécesseurs ( là on reconnoit titution de cette ville, au nom de tous les ci
la jactance des gens qui veulent être minis toyens de l'empire des Francs, demande l'ex
tres), un grand coup d'autorité royale, pour tinction de toutes les loteries ; et nommément
voir comment cela prendra ; et si la première de la loterie de France.
tentative réussit, ils en feront une seconde , Il prie et invite tous les membres des sociétés
puis une troisième, jusqu'à ce que la consti des Amis de la constitution à présenser le même
VCell .
tution, s'il est possihle, soit en poudre. Les
complices et adhérens de ce grand projet du Si dans chacune des villes de la France on ne
nouveau ministère , formeront un corps de peut prouver au moins la ruine d'un citoyen,
chevaliers, qui porteront au doigt un anneau, sans y comprendre le malheur des habitans des
sur lequel il y aura un petit dauphin d'or, avec campagnes qui se sont livrés au jeu perfide et
des cheveux du dauphin : ce qui suppose que scélérat de cette loterie, je retire cette demande,
le dauphin a autant de cheveux que Clodion que je soumets à votre sagesse et à votre pa
tIlOtlSITle.
le chevelu. Mais nous verrons tout cela , et
-
nous avertirons nos frères, dans les 83 dépar J'ai l'honneur d'être fraternellement et res
temens, des complots du nouveau ministère, pectueusement, M. le président et messieurs,
comme de l'ancien ; on peut compter sur notre Votre frère et concitoyen, Louis-Elisabeth
parole et sur notre zèle. CARRA. - PA s Q U E T ci-devant de Salaigna, mestre
de-camp de cavalerie.

Le nom de Noailles se trouve, dans une liste Annecy , le 14 octobre 179o,


imprimée, parmi ceux des membres de l'Assem M E s s I E U R s,
blée nationale qui n'ont pas voté, dans l'appel
nominal , sur la motion relative aux ministres ; Je voyage depuis deux mois eu Suisse et en
il est placé au rang du baillage d'Amiens. M. Piémont pour les affaires de mon commerce, et
Philippe Noailles, ci-devant prince de Poix, a je crois que vos lecteurs ne seront pas fâchés
donné sa démission il y a quatre mois; il ne de connoître les observations que j'ai faites.
doit pas être compris dans cette liste. Les François mécontens de la révolution ont
M. Perès, député du département du Gard, été très-nombreux dans ces provinces; mais de- .
| est incommodé depuis plusieurs jours, et me puis quelque temps on y en voit beaucoup
doit pas non plus être inscrit dans la liste desº moins, et ceux qui y sont restés m'ont témoigné
fuyards. l le plus vif desir de rentrer dans leur patrie ;
)

M. Moenicr même, avec lequel j'ai sººpº ! 6coo savoyards et piémontois ; nous ne dontons
l'Ecn-de-Genève, commence à ne plus croire à point de la méclianceté des ennemis de la
la résurrcction de l'ancien régim^: révolution ct de leurs dispositions gºnticides ;
Les treize cantons suisses sont disposºs à cn mais les savoisiens ne sont pas les piémontois :
voyer 5o m lle hommcs au secours des i ra - soyez biens sûrs que l'intérêt et le devoir des
çois, si la contre-révolution avoit !ºn . savoisicns , je dirai plus, leur penchant naturel
A Genève il y a quatre partis : m uis le plus est de rester les plus inviolables amis de la
nombreux de tous est celui qui demande q ! ii France , d'. depter et de seutenir ses loix , de
n'y ait plus qu'une seule espèce de citoyens rendre eniin à cette mère patrie tous les ser
comme'dans la France , dont il voudroit qº la, vices que leur position pourra leur perm1ettre.
rºpnblique fût une province, Au reste , les assi J)éja la liberté des voisins qui les entourent
gnats y sont bien recus, ainsi que dans toute lº
et qu'ils fréquentent, leur rappelle , sans c§e
leur état d esclave ; car les savoisiens sont
Suisse.
Les Savoyards voudroient tous être François, opprimés et très-opprimés par les piémontois :
ils ont pris l'esprit de liberté et d'indépendance ; mais un jour viendra , et ce jour n'est pas
cc qui inquiète fort le roi de Sardaigne , à ce éloigné , où ils secoueront ce joug ultramon
qu'il paroît du moins par les exercices et les tain , et lui opposeront la résistance de ces
petites guerres multiplices qu'il fait ſaire à ses montagnes que l'auteûr des choses semble avoir
troupes.
-semées sur le globe, pour servir d'asyle à la
Au reste , les patriotes françois sont très bien liberté et de rampart contre la tyrannie.
accueillis à Genève , en Suisse et en Savoie , Par plusieurs patriotes savoisiens.
excepté , dans ce dernier pays , par ceux qui
tiennent à la cour. Un officier françois et pa
triote, dont malheureusement j'ai oublié le On a établi, pour payer les ouvriers de la
nom, se promenant ces jours derniers au bord † de † un bureau où les assignats
du lac, rencontra quatre officiers piémontois de 2oo et 5oo liv. sont échangés -

qui lui crièrent , à bas la cocarde nationale.


Le jeune homme les pria d'avoir la complai
petits billets de 3 liv. revêtus de #
nues. Ils sont reçus chez le boulanger, chez le
sanée de le suivre; ce qu'ils refusèrent pru boucher, qui les rapportent nu bureau lorsqu'ils
demment, malgré ses offres réitérées. Cette en ont pour la valeur d'un assignat qu'ils pren
§ure fait grand bruit ici , et beaucoºP ment en échange ; et l'on s'affranchit de cette
d'honneur à notre nation. manière de la tyrannie des vendeurs d'argent.
j soupé hier avec doux officiers françois
venant de Turin, qui m'ont assuré que quan
tité de fugitifs avoient épuisé leurs ressources DE M U N 1 c H , le 1 o octobre.
dans cette ville, et qu'ils ne se soutenoient quc
par les libéralités de M. d'Artois , qui n'a pas Les troupes autrichiennes marchenten grande
perdu l'espérance de rentrer en France le hâte vers les Pays-Bas : et l'on dit ici que l'em
printemps prochain. - pereur est décidé , même en cas d'accomode
Larchevêque de Paris fait toujours pºuvº ment avec les Belges , d'entretenir un gros
figure
les à Chambéri
bois, ; il court
à pied, avec les campagnes
un jeune ºº
abbé , et m'a corps de troupes dans ces provimoes. .
lus qu'un domestique pour le servir. DE L1E G E, le 18 octobre.
J'ai l'honneur d'être , etc. DUPRÉ , comman*
Le peuple de cette ville, ayant a
d§ de la garde nationale de Liººº , près Léopold -

avoit proposé à la a§ de # §
Lyon. de se charger seul de l'exécution des différens
vous annoncez dans le n°. 585 de vos An décrets de Wetzlar, a empêché les illumina
males, messieurs , la formation d'un camp dans tions qui devoient avoir lieu , à l'occasion d
le : comtat Venaissin , composé entr'autres de couronnement de ce roi bourreau. " , - *

, On s'abonne à Paris , chez BuissoN, Libraire, ru° Hautefeuille, à qui l'on •d•rº,frane de port , le pº•
de l'abonnement et la lettre d'aviº * toutes les lettres pour les Auteurs des Annale» P•irieiirºes • •
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Et chº, tous les Libraires et Directeurs des Fºº ºº Royaume et de l'Etranger. * .* º .


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( 583 )
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S U P P L É M E N T A U N°. C C L X X X V I I I.

SvrTE du TITRE II. Des Créanciers particuliers veurs de Diſtrict auront en caiſſe, d'après les
· des Maiſons, Corps & Communautés ſuppoſées. arrêtés qu'ils auront faits, ſoit enſuite du pré
ſent Décret, ſoit auparavant, tels paiemens à
compte ou pour ſolde en faveur des marchands,
» XVI. Ceux qui auront fait des fournitu fourniſſeurs, ouvriers, ou autres créanciers qui
res ou délivrances dans le courant de l'année ne pourroient pas attendre. Chaque partie pre
179o , aux Religieux dont le traitement doit nante ne pourra recevoir capital, intérêts ou ar
être payé pour 179o au premier Janvier 1791 , rérages, que par ordre de numéro des ordon
ſuivant l'Article I du Décret du 8 Septembre, nances qui ſeront délivrées. Mais chaque partie
ſe pourvoiront pour ces objets contre leſdits prenante pourra compenſer ce qu'elle devra
aVCC Ce # ſera reconnu lui être dû. -
Religieux ; & ils ſont autoriſés à faire ſaiſir
leurdit traitement de I79o. » XXII. Au moyen des règles qui viennent
» XVII. Dans le compte qui doit être fait d'être établies pour le paiement des créanciers
avec leſdits Religieux , ſuivant ledit Article , ' dont il s'agit, lesd'eux
unions & directions formées
de ce qu'ils auroient touché , à compter du paréesquelques-uns , notamment celles for
premier Janvier 179o, ſeront compris les Fer pour les biens des Jéſuites , ſont & de
mages & Loyers échus & perçus à Noël 1789. meurent , dès-à-préſent , diſſoutes & comme
non-avenues. Les Procureurs-généraux-ſyndics
» XVIlI. Tous les Créanciérs, de la nature de Département, ſur l'avis & à la pourſuite &
de ceux ci-devant expliqués, ſeront aſſuiettis à
diligence des Procureurs-ſyndics de Diſtrict, ſe
tout ce qui a été preſcrit par les Articles pré ·feront remettre en vertu d'ordonnance des Di
cédens, encore qu'ils euſſent obtenu des Sen
tences, Arrêts ou Jugemens en dernier reſſort, rectoires de Département, par les Syndics &
dans l'intervalle de la Publication du Décret des Directeurs deſdites unions & directions, & par les
'I4 & 2o Avril dernier , juſqu'à l'expiration Procureurs, Notaires & autres Officiers publics,
du délai preſcrit par le Décret du 27 Mai, employés par leſdits Syndics & Directeurs, les
ſanctionné le 28 , & les frais de toutes les titres, pièces & procédures dont ils pourroient
Procédures faites pendanr cet intervalle ne leur . être dépoſitaires. Les Procureurs-généraux-ſyn
dics feront en outre rendre, de la même ma
ſeront point rembourſés.
» XIX. Les Rentes perpétuelles & viagères .nière, à tous les ſuſnommés, compte de leur
geſtion & des ſommes qu'ils auront touchées,
mentionnées dans l'Article XI ci-deſſus, ſeront
ſauf à leur allouer ce qui leur ſera légitimement
payées cette année par les Receveurs de Diſtricts dû. »
où ſeront établis les Bénéfices , Corps , Maiſons
& Communautés qui les doivent. Pour l'avenir, T I T R E V.
il y ſera pourvu ainſi qu'il appartiendra.
De l'indemnité de la dfme inféodée.
- -•utuſ 2XTExº

· « ART. I. L'indemnité due aux Propriétaires


Articles décrétés le Mercredi ſoir, 13 oâobre.laïcs de dîmes inféodées, françois ou étrangers,
« XX. Les intérêts qui ſeront dus des capi ſera réglée ſur le pied du denier vingt-cinq de
taux exigibles, échus dans le courant de I79o, leur produit, pour celles en denrées ou autres
ſeront payés comme les arrérages des rentes de eſpèces, & ſur le pied du denier 2o, pour celles
cette même année. Quant au paiement des capi réduites en argent. -

taux, il y ſera pourvu de la même manière que ! » II. Ceux qui prétendroient avoir droit de
pour les autres dettes nationales exigibles., , , dîmes ſur leurs propres fonds , ou en être
» XXI. Cependant les Directoires de Dépar exempts d'une manière quelconque , n'auront
tement, ſur l'avis de ceux de Diſtriét, ſont ail droit à aucune indemnité. -

toriſés à ordonner, ſur les deniers provenans » III. Ceux auxquels il appartient, ſur des
des revenue des biens nationaux , que les Rece: dîmes eccléſiaſtiques, des rentes , ſoit en argent,
388 bis.
^( 584 ) r

ſoit cn denrées cu autres eſpèces, créées pour la » IX. Dans le cas où il n'y auroit aucuns
concefïion faite à l'égliſe deſdites dirnes aupara- | baux teis que ceux ci-devant mentionnés, il ſera
vant inf,olées , ſeront indemniſés en la même | procédé à une eſtimation par experts, conformé
manière que les propriétaires taxés de dîmes in- | ment aux articles XIII, XIV , XV, XVI &
féodées : cette indemnité ſera réglée dans la | XVII du Décret du 3 Mai concernant les droits
forme marquée ci-après, ſur le pied du denier | féodaux ; pour cette eſtimation un des Experts
2o pour celles en argent, & ſur le pied du denier | ſera choiſi par le Procureur-Syndic du Diſtrict,
2 5 pour celles en denrées ou autres eſpèces. & l'autre par le propriétaire : s'il eſt beſoin d'un
» IV. Le produit deſdites dîmes, quand elles | tiers-Expert, il ſera choiſi par le Directoire du
ſe trouveront abonnées , ſera déterminé ſur le | Département; l'eſtimation faite, le Directoiredu
prix de l'abonnement ; lorſqu'elles ſeront affer- | Diſtrict prendra les obſervations des Municipa
mées, il le ſera ſur le pied des baux qui auront | lités, donnera ſon avis, & le Directoire du Dé
une date certaine antérieurement au 4 Août | partement ſtatuera ce qu'il appartiendra.
1789,paſſés
ceux actuellement ſubſiſtans†
précédemment, , ainſi laque†
ſur » X. Lors du règlement de ladite indemnité,
déduction ſera faite ſur la valeur de la dîme, de

†† †
tte année ; ſavoir , juſqu'à concurrence de
v v - - -

eſpèce; & dans le cas où ceux qui exiſteroient I,2oo liv. pour les Curés & de 7oº liv. pour les
comprendroient , avec les dimes, d'au# #eºs | Vicaires actuellement exiſtans.'il ſera pareille
ou droits, dont le prix ne ſeroit pas diſtinét & | ment fait déduction de § les autres charges
ſéparé , le produit ſera évalué de la manière ci- | actuelles relatives au culte divin , même des ré
après réglée. parations ; mais cette déduction n'aura lieu que
dans le cas où les dîmes inféodées étoient tenues
de ces charges ſubſidiairement & par inſuffiſance
Articles décrétés dans la Séance du Jeudi foir , | de celles eccléſiaſtiques & des biens qui y étoient
I 4 Septembre. ſujets, ou lorſqu'elles les ſupportoient concur
» V. Ceux à qui il appartiendra des dîmes reminent , ſoit avec celles-ci, ſoit avec leſdits
eccléſiaſtiques , qu'eux ou leurs auteurs auroient juſqu'à biens ; cette même déduction n'aura lieu que
léga'ement acquiſes
r» , - : ,! & dont le prix auroit tourné | dées
- * _
concurrence
| . auroient
\
de ce dont les dîmes inféo
pu être tenues , & après avoir
| )* - -

'| 5 auront droit à l' - | qees auroient p : -- : --- » pres *


# Pº de l'Egliſe, auront droit à l'indem-| § §
-

eccléſiaſtiques & leſdits biens.


, VI.à compter
mois, Les propriétaires remettront
de la publication du dans le dons
préſent , º XdeI. biens-fonds,
Ceux auxquels il a été fait
à condition des abaºla
d'acquitter
| Décrét, tous les récépiſſés du Secrétaire au Se- | Portion congrue, ou d'autres charges relativesº
crétait du Diſtrict où ſe percevoit la niajeure | ſervice divin , en tout ou en partie, ou de payº
partie de leur dîme, leurs baux & leurs titres de † redevances ou refuſions, †
propriétés ; néanmoins les diſpoſitions des ar- | ººº ºrºº ººº ! dans la caiſſe du Diſtrict,!
§ § V r V & Viii du ri§ r § D#- capital de ce dont ils étoient tenus, ſur le piº
cret ſur les droits féodaux , auront leur exécu- † † yingt ſuivant † qui ſeta
- •A • ,• • r - - r
tion pour lcs dirnes inféodées. aite des objets qui n'etoient † es en#
», VII. S'il n'exiſte aucun bail aux termes de | $CD$ , Ou de renºncer aux biens onds ; ce qu #
l'article V , ils remertront, avec leurs titres de # † § d º† † † » d †
propriété, un état des pièces de terre, produi- d C la p.[Y ll leſdits
• r / - 0 l1C3 t1OI] Cl l !
>
bi †§ § - - --- -

lant des fruits décimables,


tenans & aboutiſſans.
en les indiquant par | de quoi le#its ºiens ſeront dès - lors décº
nationaux & mis en vente ſans délai. -

, VIII. Lorſqu'il y aura des baux ſemblables | » XII. A l'égard de ceux auxquels il a été fait
à ceux ci-devant mentionnés; le Directoire de | des abandons de dîmes , aux conditions mention
Diſtrict prendra les obſervations des Municipa- | nées dans l'article XI ci-deſſus ; ils ſeront tenus
lités, & donnera ſon avis ; enſuite le Directoire | de déduire ſur leur indemnité le capital au denier
du Département ſtatuera ce qu'il appartiendra. | vingt des charges qui leur auront été impoſées,
· Le tout ſe fera dans deux mois après l'expiration » XIII. Il ne ſera accordé aucune indemnité
du délai ci-devant fixé. pour les dîmes inſolites, dont les propriétaire*

r - - - - --*— —
( 58 ; )
ne juſtifieroient pas d'une pofſeſſion de quaran:e en préſence des deux Pcr:ies , à moins que i'nne
311S.
d'elle ne ſoit defaillante au jour indique par leur
» XIV. Dans les dîmes inféodées, dont l'in audition ; & el'es pourront fournir leurs repro
demnité doit être acquittée des deniers du tréſor ches, ſoit avant , ſoit apres les dépoſitions.
public, ne ſont point compriſes celles qui, quoi » IV. Il ſera procedé au jugement définitif
que tenues en foi & hommage, ſeroient juſtifiées auſſi-tôt après l'audition des témoins, ſans qu'il
par titres être dues , comme le prix de la conceſ ſoit néceſſaire de faire écrire la preſtation des té
ſion du fonds. En ce cas, les redevables ſeront moins, les reproches ni les dépoſitions dans les
tenus de les racheter eux-mêmes ſuivant le mode cauſes où le Juge de Paix proncnce en dernier
& le taux réglés pour le charnpart , par le Dé reſſort ; mais les uns & les autres ſeront écrits
cret du 3 Mai dernier , concernant les droits par le Greffier dans les cauſes ſujettes à l'appel.
féodaux ; & juſqu'au rachat, ils ſeront tenus de Dans les premières cauſes , les Aſſeſſeurs ſeront
les payer. toujours préſens. Dans les ſecondes, ils pour ront
a XV. Les propriétaires des dîmes inféodées aſſiſter ou s'abſtenir. .
qui prétendroient être autoriſés à percevoir des » V. Dans tous les cas où la vue du lieu eſt
droits caſuels lors des mutations des héritages utile pour que les dépoſitions des temoins ſoient
ſujets à la dîme, pourront les faire entrer dans faites & entendues avec plus de sûreté, & ſpécia
leur indemnité, mais ils continueront de les per lement dans les actions pour déplacement dé
cevoir ; le cas échéant contre les redevables de la bornes , pour uſurpations de terres , arbres ,
dîme, ſauf à ces derniers leurs exemptions & dé haies , foſſes, ou autres clôtures, & pour entre
fenſes au contraire, & ſauf à eux à racheter leſ priſes ſur le3 cours d'eau , le Juge de Paix ſera
dits droits en cas qu'ils y fuſſent aſſujettis. tenu de ſe tranſporter ſur le lieu, & d'ordonner
» XVI. Les ci-devant propriétaires de fief qui que les témoins y ſeront entendus ».
étoient autoriſés par la Loi ou par titre , à perce
voir des droits caſuls en cas de mutation de la T I T R E I V.
dîme inféodée , ſeront indemniſés de ces droits
Des viſites de lieu, & des appréciations.
par les propriétaires de la dîme, ſuivant le taux
& le mode réglé , & en ſe ſoumettant à tout ce » ART. I. Lorſqu'il s'agira , ſoit de conſtater
qui eſt preſcrit par le Décret du 3 Mai dernier, l'état des lieux dans les cas d'entrepriſes , de
concernant les droits féodaux. dommages, de dégradations, & autres de cette
nature , ſoit d'apprécier la valeur des indemnités
& dédommagemens demandés, le Juge de Paix
Suite du Décret rendu le Jeudi matin, 14 O7obre , & ſes Aſſeſſeurs ordonneront que le lieu con
tentieux ſera viſité par eux , en préſence des
concernant le Tribunal de Juge de Paix. (Voy. Parties.
le N°. 378 des Annales.) -

» II. Si le Juge de Paix & ſes Aſſeſſeurs trou


T I T R E I I I.
vent que l'objet de la viſite ou de l'appréciation
· Des Enquêtes. exige des connoiſſances qui leur ſoient étran
gères, ils ordonneront que des gens de l'art ,
- » ART. I. Si les Parties ſont contraires en faits qu'ils nommeront par le même jugement, fe
qui ſoient de nature à être conſtatés par témoins, ront la viſite avec eux , & leur donneront leur
&. dont le Juge de Paix & ſes Aſſeſſeurs trouvent avis. V.

la verification utile & admiſſible , le Juge de » III. Dans le cas où les Aſſeſſeurs qui auront
Paix. avertira les Parties qu'il y a lieu de pro concouru au jugement qui ordonne la viſite ,
- céder par enquête , & les interpellera de décla où l'un d'eux ne ſe trouveroit pas ſur le lieu.
rer ſi elles veulent faire preuve de leurs faits par contentieux au jour & à l'heure indiqués, le Juge
témoins. de Paix appelleroit un ou deux Aſſeſſeurs du
» II. Lorſque, ſur cet avertiſſement, les Par nombre des Prudhommes nommés dans la Mu
ties , ou l'une d'elles, requerront d'être admiſes nicipalité du lieu où ſe fera la viſite. -

à faire preuve par témoins, le Juge de Paix, de » IV. Il ne ſera pas néceſſaire de faire éçrire
1'avis de ſes Aſſeſſeurs, ordonnera la preuve, & le procès-verbal de viſite, ni l'avis des gens de -
exn fixera préciſément l'objet. 1'art dans les cauſes où le Juge de Paix peut pro
º III. Les témoins ſeront toujours entendus noncer en dernier reſſort ; ils ſeront écrits par
( 5 86 )
le Greffier, ſeulement dans les cauſes ſujettes d
ne prononcent point en dernier reſſort, il n'y
l'appel JM •
aura lieu à l'appel des jugemens préparatoires
T I T R E V. qu'après le jugement définitif, & conjointement
avec l'appel de ce jugement; mais l'exécution des
Des Jugemcns préparatoires. jugemens préparatoires ne portera aucun préju
dice aux droits des Parties ſur l'appel, ſans qu'elles
» ART. I. Aucun jugement préparatoire ou ſoient obligées de faire à cet égard aucune pro
d'inſtruction , rendu coutradictoirement entre teſtations ni réſerves ».
les Partics , & prononcé en leur préſence, ne T I T R E V I.
ſera délivré à aucune d'elles , mais ſa pronon
ciation vaudra de ſignification : elle vaudra auſſi Des Jugemens tant préparatoires que définitifs.
d'eſtimation dans le cas où le jugement ordon
nera une opération à laquelle les Parties devront » ART. I. Les Juges de Paix n'auront point de
être préſentes, & elles en ſeront averties par le coſtume particulier; ils pourront juger tous les
Juge de Paix. -
jours, même ceux de dimanche & de fête, hors
, II. Lorſque le jugement préparatoire aura les heures du Service Divin, le matin & l'après
midi.
été rendu par défaut contre une des Parties , ou
lorſqu'après s'être défendue contradictoirement, » II. Ils donneront audience chez eux les portes
elle n'aura pas été préſenté à la prononciation du ouvertes ; & lorſqu'ils iront viſiter le lieu con
jugement, la Partie qui l'aura obtenu ſe la fera tentieux, ils pourront juger ſur le lieu même
délivrer par extrait, & ſera tenue de le faire no ſans déſemparer.
tiſier à l'autre Partie de la même manière que la | » III. Les Parties ſeront tenues de s'expliquer
citation , avec ſommation d'être préſente à l'opé avec modération devant le Juge de Paix & ſes
ration ordonnée. Aſſeſſeurs, & de garder en tout le reſpect qui
» III. Si le jugement préparatoire ordonne une eſt dû à la Juſtice. Si elles y manquent, le Juge
enquête, il fixera le jour, le lieu & l'heure de la de Paix les y rappellera d'abord par un avertiſſe
comparution des témoins. Le Juge de Paix déli ment, après lequel, ſi elles récidivent, elles pour
vrera auſſi-tôt aux Parties qui auront requis la ront être condamnées à une amende qui n'excé
reuve, une cédule de citation pour faire venir dera pas la ſomme de ſix livres, avec l'affiche du
eurs témoins, dans laquelle la mention du jour , Jugement. - , -

du lieu & de l'heure de la comparution , ſera » IV. Dans le cas d'une inſulte ou irrévérence
réitérée. -

grave commiſe envers le Juge de Paix perſon


» IV. Si le jugement préparatoire ordonne la nellement ou envers les Aſſefieurs en fenctions,
viſite du lieux contentieux , il indiquera de même il en ſera dreſſé procès-verbal ; le coupable ſera
1e jour & l'heure où le Juge de Paix & les Aſſeſ envoyé par le Juge de Paix à la maiſon d'Arrêt
1eurs s'y tranſporteront, & où les Parties de - du Diſtriét, & ſera jugé par le Tribunal de Diſ -
vront s'y trouver préſentes. trict , qui pourra le condamner à la priſon juſqu'à
» V. Lorſque le Juge de Paix & ſes Aſſeſſeurs huit jours, ſuivant la gravité du délit, & par
auront nommé des gens de l'Art , pour faire la forme de correction ſeulement. ? -

viſite avec eux, aux termes de l'article II du titre » V. Le Juge de Paix & ſes Affeſſeurs pour
précédent, le Juge de Paix délivrera à la Partie ront ordonner que les pièces & actes dont les
pourſuivante, ou à toutes les deux, ſi elles le Parties ſe ſeront reſpectivement ſervies pour leur
requièrent également , une cédule de citation défenſe, leur ſoient remiſes, ſoit pour les exa
pour faire venir les Experts nommés , dans la miner en préſence des Parties, ſoit pour en dé
quelle le jour, le lieu & l'heure de la viſite ſeront libérer hors de la préſence des Parties, à charge
indiqués. de procéder incontinent à cette délibération & au
» VI. Toutes les fois que le Juge de Paix ſe Jugement. + • .

rranfportera ſur le lieu contentieux, ſoit pour en « VI. Ils auront la même faculté de délibérer
faire la viſitc, ſoit pour y et tendre les témoins, en l'abſence des Parties, dans tous les autres
il fera accompagné du Greffier , qui apportera la cas où ils jugeront néceſſaire de ſe recueillir en
minute du jugement par lequel la viſite ou l'en ſemble avant de former leur opinion.
qnête a été ordonnée. » VII. Les Parties ſeront tenues de mettre
-

, VII, Dans les cauſes où les Juges de Paix leurs cauſes en état d'être jugées définitivemenr,
2).

AU|.
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E ,

E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ,
r l,
-

J O UT R NA L L / b R E , par zne Société d'Ecrivains Patriotes,


- - -

dirigé par llI. 44 ERcz ER , et par 5Z. C A R l A , lait des Auteurs.

• -

Qu'un seul gouverne ou plusieurs , c'est la même chose pour le peuple ;


car lorsqu'un seul gouverne , il gouverne par plusieurs.

No. C C C L X X X I X. Du Mardi 26 Octobre 17go.


ASSEM B L ÉE N AT I O N A L E. nouveaux membres. Il en a été nommé trois
seulement, d'après une observation de M. Saint
Séance du 25 octobre. Martin. -

Le comité de constitution a fait présenter, .


Lorsque les vertus et les talens réunis se par M. le Chapelier, un nouveau projet d'orga
manifestent éminemment dans un jeune ci nisation d'une haute cour et d'un tribunal"de .
toyen, c'est un triomphant spectacle pour la révision. La haute cour , composée d'un haut
† qui voit ainsi s'ouvrir pour elle de
juré, de 24 membres et de 5 grands-juges, pris .
ongues espérances d'une grande utilité. « Hon dans le tribunal de révision, chargés de recevoir
- meur à la jeunesse , à l'éloquence , au patrio et d instruire les accusations qui seroient portées
tisme , couronnés aujourd'hui dans la personne par le corps législatif, pour crimes de lèze
de M. Barnave, président de l'Assemblée na nation , et tenant leurs séances à quinze lieues
tionale » ! Telle est l'acclamation qui a retenti du corps législatif.
aujourd'hui dans tous les points de la capitale Le tribunal de révision, composé de 3o juges
où il s'est trouvé de bons citoyens. -

choisis par le roi, sur 4o qui seroient présentés .


Par un décret rendu sur la motion de M. par l'Assemblée nationale; lesquels 4o seroient .
Bouche, le tribunal nouvellement érigé pour pris au scrutin dans 83 qui auroient été élus
le district de Marseille, est chargé de termi par les 83 départemens : réélection de, moitié .
ner l'instruction et le jugement de l'affaire
de ces juges tous les six ans, la législature en
- fameuse qqu'il a fallu tirer des mains du pprévôt présentant 2o , dont le roi choisiroit 15. L'of
général de Provence. fice de chancelier supprimé ; mais le ministre
. Il restoit à faire quelques dispositions sur la du roi au département de la justive seroit pré
contribution patriotique des membres du ci sident né du tribunal de révision et des trois .
devant sections dans lesquelles ce tribunal seroit dis- .
par le clergé, l'Assemblée
décret suivant, nationale
rendu aprèsy aune
pourvu
dis tribué. ,
cussion légère, et sur la proposition du comité M. Robertspierre, premier opinant, a jugé .
des finances, portée par M. Nourrissart. ( Wous inconstitutionel et pernicie ax, pour les intérêts
le rapporterons demain ). du peuple, le choix donné au roi, et l'intro
- M. Dubois, du comité militaire, a annoncé duction d'un commissaire du roi , et l'éloigne
que le travail attendu à l'ordre du jour n'étoit ment prescrit à la haute cour à quinze lieues .
† , sur la dénonciation faite par du corps législatif, et la faculté donnée aux juges
, Biquzat , de congés donnés par affectation , . d'être réélus. Il apperçoit des passages ouverts
dans plusieurs régimens,, à de jeunes soldats ·à la corruption , aux faveurs de la cour, dans
|
éclairês et zélateurs de la constitution Il a l'influence d'un ministre qui seroit président
|
|
ajoûté que la démission de M. Alexandre de né ; et comme la cour nationale et celle de ré
* léäineth , l'absemée actuelle de M. Emery, par : vision forment, pour ainsi dire, la clef de la
congé ;ºet les occupations de"M. Riquetti , ,ne voûte , ilcrouler
craint tout-l'édifice.
que la composition préparés -
| ar - déorétât l'adjonction de six !
ſasse
389
x! : i •
( 584 )
M. Legrand n'a proposé que des amenie tionnaires qui font des fonds avec des assi
mens, tels que cºlai de nommer deux neinbres gnats de 2oo et 3oo livres : 2°. de fournisseurs,
du corps iégisl : i , sous le titre de procur teurs qui s'engagent à recevoir les mandats de la
mationaux , pour l it e l s fonctions d accusa C , l 1SS6º. -

tours de vant l.t haute cour.


Les assignats sont divisés en mandats de 6
Avant de créer un tribunal pour juger les livres , qm , duement revêtus des signatures mé
crinies de leze-nation , il ftudroit. dit Ml. 5 lauvy, cessaires pour en rendre la contre façon im
détinir cºs crimes, ct la punitioN qui leur est possible , sont délivrés aux actionnaires , qui
propre. Il veut que l'homme éligible pour la s'en serviront. sous cette forine plus §
ſh lu le cour ait une fortune snpét iºure à celle pour payer leurs onvriers, et les ouvriers pour
de dé pt,té pour l'Assetnbl e nation : le. ll veut payer leurs fournisseurs.
que le roi , par son procurºn c - g'né cal, ait ,
Quand ces derniers en auront reçu fuffi
cotºme le corps législatif, droit d accuser de samment pour les échanger contre des assi
vant la haute cour : anlreinent le roi nº lui sem
gnats , ils viendront les échanger à la caisse.
bleroit être qu'un grand pension ua. -
Un projet tout nouveau pour la formation de On sent que rien n'est plus propre que ce
moyen pour remédier à tous les inconvéniens
la cour n,tionale est présenté par M. Antoine, des assignats , pour déjouer les manoeuvres des
et 1'Assemnblée en ordonne l'impression. agioteurs, pour subvenir au défaut des espèces
Après quelques discussions sur le mode de monnoyées , pour rendre aux manufactures
traiter cette douile question si importante , il l'activité dont ce défaut les prive , pour assu
est décrété q tº l on coinrn ncera par la for rer aux marchands les moyens de remplir les
mation du Ti,bun 1l de révision. commissions , procurer aux ouvriers le travail,
Alors M. l' obertspierre a proposé de suppri et aux fournisseurs la vente des denrées.
mer le Châtelet, comme un tribunal visiblement Cet établissement vraiment patriotique , et
ennemi de la constitution, et déjà proscrit par qui mérite d'être imité par toutes les villes de
1'opinion publique ; mais pour ne pas enlever commerce, est en plein exercice ; depuis lundi
brusquement à la capitale le seul siége qu'elle dernier le bureau est ouvert tous les jours à
ait aujourd'hui en activité , il a été décrété , l'hôtel-de-ville. -

sur un amendement élévé par MM. Chabroud


et le Chapelier, adopté par M. Robertspierre,
applaudi outre mesure par le public, et contre A M. le président de l'Assemblée nationale. '
dit par le seul M. Maury , « que la connois
2o octobre 179o.
sance des crimes de lezc-nation étoit retirée
du Châtelet de Paris. « M. le président,
M. Maury s'est rejetté sur le comité de re Je suis soldat du régiment du Roi. Je suis
§ il redemandoit ſa suppression.
cherches , décrété de prise-de-corps , et je me suis sous
Pour répondre , M. Voydel a cité le fait de trait aux poursuites qu'on veut faire contre .
trois particuliers arrêtés au pont do Beauvoisin moi. Aucune autorité sur la terre n'étouffera
avec des projets d'une nouvelle conspiration le cri de ma conscience , qui me dit que je
contre l'état. Il est ordonné que le comité fera, suis innocent Aucune puissance ne pourra ,
dans la seance de mardi soir, le rapport de cette m'abuser sur la cause des désordres de Namci.
nouvelle affaire. Demain matin on reprend la Je jouis de la plénitude de ma raison. Je suis
discussion sur l'impôt. G. -
honnête homme. Les faits se sont passés sous
mes yeux , et je dirai et je répéterai, sur l'é-,
chafaud , que le patriotisme des soldats et l'a
LYoN. Caisse patriotique pour faciliter, par ristocratie des officiers sont le principe des
la division des assignats en mandats de 6 malleurs arrivés dans cette ville. Je connois
· livres , le paiement des mains-d'œuvres et les devoirs du soldat , je les ai remplis; je con
J'achat des comestibles. -
mois ceux de l'officier , et j'ai vu ceux du ré
giment du Roi les enfreindre. Il est facile à
Simplicité, facilité, sûreté. celui qui commande de trouver des torts à
celui qui obéit.Ce n'est pas assez que de trou
Jamais établissement ne remplit plus parfai ver des torts , il faut les prouver, et on n'en
tcment son titre. Celui-ci est composé, 1°. d'ac prouvera aucun. La prévention sera contre
( 585 )
moi , parce que je suis soldat : et c'est cette in | les mécontens qui sont au camp de Jalés on #
juste prévention qui aigrit le coeur de l homtne Carpea tras, et qu'il s'emparera, avec une ar
honnête qui sait se juger lui-même. Le crime mée de 4o,ooo liommes, des perts de Cette, et
est dans l'intention ; les miennes ont toujours d'autres villes, pour faciliter une descente aux
été pures. Si je pouvois avoir confiance dans Espagnols , ... , total des trois armées contre
les juges qui m'ont décrété : si je pouvºis les révolutionnaires dans les provinces du midi,
croire affranchis de la séduction des officiers ci .. .. I Io,ooo ltornmes.
du régiment du Roi, mes ennemis, j'irois su Des lettres de Besançon nous apprennent qne
bir mon jugement ; mais peut-être serois-je les aristocrates de cette vilie sont parvenus de
homicide de moi-même , si j'exposois volon puis un mois à dissoudre la société des amis de
tairement ma tête à des hommes sanguºnaires , la constitution , afin de n'avoir ricn sans donte
qui déja ont abusé du glaive de la loi pour qui les gêne dans l'occasion. Ces mêmes lettres
égorger des malheureux qui n'ont commis d a Ll° nous informent que M. Narbonne vient de faire
tre crime que de penser comme moi : c est un petit vovage à Copet pour y accompagner
à-dire, de prendre , par l'opinion, la défense madame de Staal qui va jouir des embrassemens
de la liberté et de la constitution , qu outra célestes do son pere et de sa vertueuse mere.
geoient de mauvais citoyens revêtus de l'au On pense que le patriotisme du galant colonel
torité. Ma vie est sous la sauve-garde de la ne sera pas assez sévère pour fuir ia société des
loi ; je suis prêt à me soumettre à sOn Gm aristocrates qui habitent le château de M. le
pire ; mais je veux pour qu elle prononce sur baron, et qu'il daignera écouter leurs plaintes.
mon sort, qu'elle passe par des bouches pures Ce voyage, au reste , ne peut que confirmer de
et exemptes de prévention. Mla désobéissance plus en plus l'idée qu'on s'est faite depuis long
apparente me pèse sur le cœur , permettez que temps de l'anti-royalisme de M. de Narbonne.
je l'épanche dans le sein des legislateurs , je Jettons les yeux plus loin , et nous verrons ,
demande de fixer un instant leur attention : d'un côté , les nouvelles troupes autrichiennes
je suis homme, je suis malheureux; voilà mes qui se hâtent d'arriver dans le Luxembourg
titres. pour établir au plutôt, dans les provinces bel
Lorsque les nouveaux tribunaux seront orga giques , les principes philosophiques de M. Se -
nisés, j'irai me présenter aux nouveaux Juges. monville et du petit Washington françois, et
Je serai déchargé de toute accusation , parce de l'autre, l'adresse collégiale au nouvel em
que je suis innocent; et alors je reprendrai non pereur, pour lui demander l'entier redresse
premier état, et je jure, par tout ce qu il y a de ment des atteintes portées aux droits des prin
lus sacré au monde , qne la nation , la loi et ces possessionnés en Alsace, et pour qu'en cas
e roi n'auront pas de sujet plus fidèle que de refus l'empereur et l'empire employent tous
celui qui ose se dire, avec respect et véné les moyens de force possibles contre la France.
ration , etc. Les troupes autrichiennes qui doivent se réunir
Pommier, soldat-député du régiment dans le Luxembourg monteront, comme je l'ai
du Roi , infanterie. -
déjà dit , à 78 mille hommes ; celles du cercle
»
à 4o.ooo : total des armées destinées sur nos
frontières du mord à une contre-révolution en
Rapprochement des complots qui se perpétuenº France, Gi. .. 1 18, ooo hommes.
éant au detlans qu'au dehors, contre notre Si le rapprochement de toutes ces circons
repos, notre constitution et notre liberté. t inces, liées au-dedans par les aristocrates fran
Par une délibération du 12 de ce mois , les çois , et au-dehors par le beau-frère de Louis
districts de la ville de Valence ont dénoncé à XVI, ce tendre allié, ne suffit pas pour effrayer
25 millions d'hommes libres, il suffit au moins
toutes les villes de l'empire, une chaîne de com pour ouvrir enfin les yeux à l'Assemblée na
lots où il ne s'agit de rien moins que du rassem tionale sur l'importance des affaires étrangères
† , à Besançon , d'une armée de 4o,ooo
lhomme qui, sous les ordres sieur d'Aut
actuelles et l'urgence d'un parti à prendre. M.
s du i Montmorin nous enehaîne en ce moment tant
champ, doit venir à.Paris enlever le roi et dis
soudre l'Assemblée nationale, tandis que M. qu'il peut avec l'Autriche, la Russie, l'Espagne
et la Suède.Mais que feront toutes ces alliances
d'Artois entrera par le pont de Beauvoisin, avec en faveur de notre révolutior1 ? Des alliances
3o,ooo liommes, et que M. Coudé pénétrera avec des despotes et des tyrans ! N'est-il donc
par le pont § s § , où il sera joint par pas évident aux yeux de tous les bommes que
-
( #85 )
c'est précisément ponr détruire cette b lla ré à l'Asscriblée nationale aient eu pour miss'on
voitition et londre toutes nos ressources , nos p1 :ncipale de donner à 24 millions d'hommes
assignats et notre énergie dans une guerre gé n11º constitution, c'est-à-dire, des loix établies
nérale en lui ope, qu'on nous atta311e tout vi d après la volonté g nérale : que c'est insulter
vans à l éopold et à Catherine ' Qui peut dou à lit raison et à la vérité, d'oser dire que la
ter, qui ose oit dire que ces allies me sont pas réforme du clergé, depuis si long-temps de
les ennemis les plus cruels et les plus opiniâtres surée , puisse porter atteinte à la religion et à la
de notre constitution et de notre liberté ? Eh dignité de ses ministres; qu'il est révoltant de
bien , M. Miontinorin reste en place pour con voir des hommes qui osoient prendre le titre de
sommer le crime le plus odieux de lèze-politique pères de la patrie, se montrer aujourd'hui re
nationale ?'il nous livre pieds et poings liés à ce belles à ses décrets, et dévoiler contre elle des
Léopold qui compte bien , depuis qu'il est em - projets coupables, en affectant de méconnoître
pereur , faire égorger deux ou trois millions de es droits de la nation, établis par scs organes
l'rançois, en mémoire des événemens du 14 légitimes; que c'est un acte de rebellion bien
juillet et du 6 octobre 178o. F t c'est pour les dérisoire et bien punissable, de chercher à réta
faire égorger plus facilement qu'il vent rester l,lir maintenant un ordre de clioses que tout
l'allié de son beau-frère ; car il dira , lorsqu'il l'rançois abhorre , un régime où le plus grand
aura mis les provinces belgiques à feu et à sang, nombre étoit sans cesse immolé par le plus petit;
et qu'il aura surpris, par la trahison de certains que rappelier enfin comme principes constitutio
cllels, les villes de Lille, Cambrai, et Douai qui nels des opinions nées au milieu de l ignorance,
n'a que 5oo hommes de garnison et d'immenses de la barbarie, et perpétuées par le dèspotisme,
magasins d'armes, qu'il vient, comme ailié du roi c'est professer d'inexplicables absurdités; que
et non de la nation , rétablir son beau-frère sur toute corporat on privilégiée, toute association
le trône et consoler sa sœur. Non, françois! vous aristocratique étant, par leur nature , contraires
ne connoissez pas tous les noirs projets , toute aux droits imprescriptibles de l'homme, c'est
la pertidie de la maison d'Autriche. Hâtez-vous ; en être l'irréconciliable ennemi et mériter toute
demandez à grands cris la rupture du traité de l'animadversion des bons citoyens, que de mâ
1-56 : unissez-vons sans délai à la Prusse , à la nifester des scntimens tendans à les détruire et
Hollande et à l'Angleterre ; le systême politi à ramener le règne affreux de l'oppression :
que tournera dans son véritable sens, et la paix Considérant en ontre qu'un autre imprimé
générale règnera en lEurope , malgré vos enne avant pour titre : Aclieux aux parlemens de
mis et malgré A, ontmorin. CARRA. France, a été composé dans le même esprit,
et cache les mêmes projets , le club du café
mational a arrété :
JDélibération patriotique du club du café na Que ces écrits séditieux seront dénoncés au
tional de Bordeaux , au sujet des arr étés du tribunal instittté pour informer des crimes de
parlement de T'oulouse, des 25 et 27 sep lèze-nation , ct que néanmoins il sera dressé
tembre dernier, etc., devant la principale porte du club un poteau ,
auquel seront attachés lesdits arrêtés du parle
Ce club , dont le génie et l'activité patrio ment et l'imprimé susmentionné; qu'un bûcher
tiques n'ont cessé, depuis son établissement , dressé à cet effet sera allumé pour consumer
de maintenir et propager par-tout le feu sacré Ces écrits attentatoires aux droits de la nation,
de la liberté et les grands principes de la raison et dignes de la vengeance des amis de la cons
universelle, n'a pu voir sans indignation l'all titution , etc. - Aussi-tôt la délib ration prise,
dace de ces corps judiciaires, qui ont osé se les libelles ci-dessus mentionnés ont été brûlés
persuader , dans le délire de leur orgueil. qu'ils aux acclamations d'un nombre infini de ci
étoient parties intégrantes de la monarchie. toyens, le 6 octobre 179o, à six heures après
Considérant que c'est une imposture insoute inidi. Vivent les membres du club du café
mable de leur part, d'oser nier que les député s national de Bordeaux ! . G. . º "!
+•.
1 ! -

On s'abonne à Paris , chez BUissoN, I.ibraire , rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annale», Patºietiques.
Et chez tous los Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger. " . · -: " ---
· Il parott tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv. pour ºn an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 lit pº#
3 mois franc da port, par la poste, pour tout le Rovanne. I.'abonnement ne commence que du prem. d'un mdiº
6)n s'abonne aussi, à la méme adresse , pour la BOUCHE DE FER , moyennant 9 liv. pour 3 moit,
- ( 587 ) -

S U P P L E M E N T A U N°. C C L X X X I X.
S v r r E du T 1 T R E V I, des Jugemens tant dont les minutes auront été raſſemblées dans
préparatoires que définitifs. le regiſtre dépoſé à la fin de l'année, au Greffe du
Tribunal du Diſtrict, & celles dont les minutes
au plus tard dans le délai de quatre mois, à ſeront reſtées entre ſes mains. Il continuera d'être
compter du jour de la citation , après lequel reſponſable de ces dernières, juſqu'à ce que les
l'inſtance ſera périmée de droit ; & le jugement affaires qu'elles concernent ayant été jugées défi
que le Juge de Paix rendroit ſur le fond ſeroit n1t1vement, ou autrement terminées, elles ſoient
ſujet à l'appel, même dans les matières où il a entrées dans un regiſtre dépoſé au Greffe du
droit de proncncer en dernier reſſort, & an Tribunal du Diſtrict.
nullé par le Tribunal du Diſtrict. » VI. Lorſqu'il n'y aura pas d'appel d'un ju
T I T R E V I I. gement définitif, il ſuffira de délivrer ce juge
ment ſeul pour le faire mettre à exécution ; mais
Des Minutes & de l'Expédition des Jugemens. lorſqu'il y aura appel, le Greffier délivrera une
expédition de la minute entière, contenant la ſérie
« ART. I. Chaque affaire portée devant ſe des jugemens préparatoires, enquêtes, procès
-Juge de Paix, à la ſuite d'une citation , ſera en verbaux de viſite, & autres actes qui ont formé
regiſtrée & numérotée par l e Greffier, dans un l'inftruction de l'affaire..
regiſtre tenu à cet effet, coté & paraphé par le » VII. Ces délivrances ſeront faites ſur pa
Juge de Paix à toutes les pages ; & Inention ſera pier timbré , ſignées du Juge de Paix & du
faite de la date de chaque engiſtrement.
» II. Il en ſera uſé de même pour toutes les | Greffier, ſcellées gratuitement du ſceau du Juge
affaires ſur leſquelles les Parties ſe préſenteront de Paix, & ne ſeront ſujettes ni à la formalité,
ni à aucun droit de contrôle. -

volontairement devant le Juge de Paix, ſans ci


tation.
T I T R E V I I I.
» III. Le Greffier fera pour chaque affaire une
·minute détachée & particulière, portant le même Des dépens.
numéro que celui de l'enregiſtrement ci-deſſus ,
ſur laquelle minute ſeront inſcrits ſucceſſivement « ART. I. Les dépens qui ſeront adjugés à la
& à l'ordre de leur date, tous les jugemens pré Partie qui aura gagné ſa cauſe, ſeront réduits à
aratoires, tous les autres actes § ceux qui ſeront ci-après réglés, lorſque cette
† Hes affaires ſujettes à l'appel, & enſuite le Partie ſera domiciliée dans le canton, ou aura
jugement définitif; de manière que cette minute été repréſentée par un fondé de pouvoirs, do
préſente avec le jugement, le tableau de l'inſ micilié dans le canton.
truction qui l'aura précédé. » II. Il ne pourra être exigé des Parties, ni
» IV. Toutes ces minutes ſeront miſes en taxé en dépens, que les ſommes ci-après, non
liaſſe par le Greffier, à meſure qu'elles ſeront compris le papier, ſavoir :
commencées, & à la fin de chaque année, » Pour chaque notification de citation , ou
toutes celles dont les affaires ſeront défini ſignification de jugement, 1 liv.
tivement jugées , ou autrement terminées , • Pour la délivrance d'un jugement définitif,
ſeront raſſemblées en forme de regiſtre. Ce re I liv.
iſtre ſera dépoſé au Greffe du Tribunal du » Pour chacun des jugemens préparatoires,
#a & il en ſera donné au Greffier du enquêtes ou procès-verbaux de viſite délivrés
Juge de Paix pour ſa décharge une reconnoiſſance avec le jugement définitif en casd'appel, 1o ſ.
exacte ſur papier non-timbré, non-ſujette , au » Pour la délivrance ſéparée d'un jugement
contrôle. préparatoire rendue contre une Partie défaillante,
» V. Le Greffier du Juge de Paix déſignera ſur au cas de l'art. II du titre V ci-deſſus, 15 ſ.
ſon regiſtre, dont il eſt parlé dans l'article pre » Pour la vacation du Greffier aſſiſtant le Juge
mier ci-deſſus, par une note en marge , de cha # Paix, lorſqu'il ſe tranſportera
1 llV, -- · • · ſur le lieu,

cune des affaires qui y ſeront inſcrites, celles


389 bis,
-.
, 588 )
» Pour ia vacation des gens de l'art, lorſqu'ils — » VI. L'Huiſſier rapportera à chaque audience
ſeront appellés par le Juge de Paix , s'ils ont em les originaux des citations qu'il aura faites, ſur
ployés l 1 journée entière, y compris l'aller & le leſquels il appellera les cauſes par ordre de prio
retour , à chacun 3 liv. . rité, ſuivant les dates des citations ; & s'il y a
» Et s'ils n'ont empioyé qu'un demi-jour, à quelques affaires qui n'ayent , pas été en tour
cihacun I liv. Io ſ. d'être appellées à 'a première audience, elles
» Le Juge de Paix pourra augmenter cette ſeront remiſes à la prochaine , & appellées les
dernière taxe , reiativement aux gens de l'art premières. - - - -

d'une capacité plus diſtinguée.


» III. La Partie à laquelle les dépens auront
été adjugés, ſera tenue , lorſqu'elle requerra la Décret rendu dans le cours de la Séance du r,
délivrance d'un jugement, de remettre au Gref Octobre , concernant la réduction des Diſtride
fer les originaux de notification des différentes du Département de l'Ain. s

citations qu'elle aura fait faire , tant à ſa Partie


qu'aux Témoins ou aux gens de l'art ; & l'expé » L'Aſſemblée Nationale , après avoir en
dition du jugement exprimera le réſultat de la tendu le rapport du Comité de Conſtitution ,
taxe des dépens qui ſera faite par le Juge dans le ajourne la Pétition de la réduction des Diſtricts
jugement même , qui lui ſeront dus, y compris du Département de l'Ain au 12 Novembre ;
le coût de la délivrance & de la ſignification du & ordonne à l'Aſſemblée adminiflrative de ce
iugement. Département , de lui préſenter, pour cet épd
T I T R E I X. que , ſon vœu à cet égard. -

Diſpoſitions parti ulieres pour les Juges de Pair


· des Villes. écret ſar la fabricction des Aſſignats.
• _ -, r , • . } •:
-

«t ART: I. Tout ce qui eſt contenu aux Titres » L'Aſſemblée Nationale , ouï le ra Pp ort de
précédens aura également lieu pour les Juges de ſon Comité des Finances décrète :
Paix des campagnes; les diſpoſitions ſuivantes ne » ART. I. Le Roi ſera ſupplié de nommer
concernent que lc3 Villes. - -
| des Commiſſaires pour ſurvei ller la fabrication
- - Ct10Il$
» l J. Les juges de Paix des Villes déſigneront des formes, du papier & des 8oo miilions d'Af -
trois jours au moins par ſemaine, auxquels ils ſignats monnoie décrétés le 29 Septembre der
vaqueront à l'expédition & au jugement des af nier. - •• ,

faires contentieuſes ; & cependant ils ſeront te " II ! Aſſemblée Nationale nommera inceſ
nus d'entendre tous les autres jours celles qui ſament dans ſon ſein , ſix Commiſſaires , pour
exigeront une plus grande celérité, & celles pour s'occuper de la † ſurveillance, conjointe
leſquelles les Parties ſe préſenteroient volontai- . ment avec les Commiſſaires nommé
IIlCS .
rement fans citation. Roi. -
par le -
-

· III. Ils pourront commettre un des Huiſſiers , » III. Les Commiſſaires ſeront tenus de ſur
ordinaires domiciliés dans leur arrondiſſement, veiller la fabrication des ºſſignats , à commen
ou au moins dans la ville, pour être attaché au ccr par les Operations p1 éliminaires , & ſuéi
ſervice de leur Juriſdiction. t .
ceſſivement juſqu à leur parfaite confection,
IV. Le nombre des Prudhommes pourra être & leur remiſe dans la Caiſi
iorté juſqu'à ſix dans l'arrondiſſement de chaque naire. - -•e de l'Extraordi
-
2 | -

† de Paix : deux ſeront de ſervice alternative


ment tous les-deux mois, & pendant ce temps,
aucun des deux ne pourra s'abſenter ſans s'être Décret du même jours concernant les: Rentes ſr
aſſuré d'un de ſes Collègues pour le remplacer. le di-devant Clergé. . : •
» Les citations ſeront faites devant les Juges ' • * " }
de Paix par le miniſtère de leur Huiſſier, dans la : L'Aſſemblée Nationale décrete ce
qui ſuit 2.,
forme ordinaire des exploits, ſans qu'il ſoit né-, - ". ARI I. Les rentes dues à des Particuliers
ceſſaire d'obtenir une cédule du Juge de Paix ; & ! ſur le Clergé, ſeront rembourſée ſi
mieux n'ai
elles indiqueront le jour & l'heure de l'audience ment les Propriétaires, les conſerver dans l'état -

à laquelle les parties devront comparoître.. . des rentes conſtituées. . • s • • • •º


89 )
º » Dans i'un ou "nautre eas, les arrérages ! *tenans à des Corps Eccléſiaſtiques ou Religieux,
·échus & à -écheoir ſeront payés par les payeurs ſeront éteins & ſupprimés à compter du premier
de rentes ; à compter de ceux qui ſont dus de Janvier i79o ». |
puis le premier Juillet 179o. On a ordonné l'impreſſion du reſte des ar
· . » II. Leſdites rentes ſeront diſtribuées à un ticles. . ' - ' . !

ſeul payeur , lequel ſera tenu de faire inceſ


·ſamment le relevé ſur le regiſtre du ci-devant Re Suite & fin des Articles du Décret ſur l'Adminiſ
seveur Général du Clergé, & de les payer en tration & la vente des Domaines Nationaux.
·la forme preſcrite par le Décret du I 5 Août,
·à meſure que les quittances auront été par lui Articles décrétés le Vendredi ſoir 15 Oâobre.
vérifiées. -

» III. Les arrérages des rentes dues par le » XVII. Si la dîme a été cumulée avec le
Clergé , dont le rembourſement auroit été or champa1t, le terrage , l'agrier ou autres rede
donné & non conſommé, ſeront payées, ſi fait vances de cette nature , ces droits fonciers ne
n'a été , à compte des derniers arrérages acquit ſeront dorénavant payés qu'à la quotité qu'ils
tés juſqu'au jour du rembourtement. . - étoient düs anciennement ; en cas qu'on ne
: » IV. Ledit Receveur Général du Clergé ſera pui2ſe découvrir l'ancienne quotité , elle ſera
- tenu de verſer inceſſamment dans le Tréſor pu réduite à la quantité réglée par les Coutumes &
blic , les fönds qui doivent exiſter dans ſa caitie , uſages des lieux. · ·
& leſdits fonds ſeront appliqués juſqu'à due XVIII. Les propriétaires qui, ayant la dîme
concurrence, à'l'acquittement immédiat deſdites ſur leurs héritages , les auront concédés par
rentes. ' '" · · · · · : . bail emphytéotique pour un temp s'Hmité , à
- » V. Il ſera nommé inceſſamment des Com · condition par les preneurs de la leur payer avec
miſſaires pour ſaire le rejét des rentes Conſti ' d'autres redevances ou ſans autres redevances ,
ruées ſur le Clergé , qui doivent être éteintes · ne pourront prétendre à 'aucune indemnité,
& ſupprimées , aux termes dudit Décret du mais ils continueront de la percevoir juſqu'à l'ex
:15 Août , & dreſſer l'état de celles qui , aux piration deſdits baux , ſans que les preneurs
termes du même Décret , doiyent être payées ·puiſlént forcer les propriétaires d'en ſouffrir le
dans les divers Diſtricts. ' ' ' " -rachat. , " º " , , · · · · · · · · · · · · **
» VI. Les rentes & redevances connues ſous 4. » XIX.-Les Corps, Maiſons , Cemmunautés
Je nom de fieſs & acceſſions de droits d'uſage , & Bénéficiers étrangers recevront annuellement
chauffages & autres rentes affectées juſqu'ici ſur 1'équivalent en argent du produit de leurs dî
les Domaines , au profit des Archevêchés , Cha mes en France , ſuivant l'eſtimation, auſſi long
† , Diocèſes , Abbayes , Cures, Chapelles , temps que les puiſſances dont ils dépendent per
Bénéfices , Communautés Religieuſes , aurres mettront ſur leur territoire l'exécution des ar
toutes fois que les Commanderies & Bénéfices . ticles XIV , XV & XVI du titre premier dû:
de l'Ordre de Malthe , les Maiſons Religieuſes préſent Décret , tant pour les biens-fonds &
•de femmes , & cénſervés fans traitemeht, fe autres, que pour les dîmes , ou pour l'équiva
roht rejettées de l'état de Domaine & ſuppri · lant de celles-ci en argent, auſſi ſuivant l'eſti
més à compter du premier Janvièr 179o * | mation. ' ' ' - -

: .,y !VII. Les rentes affectées ſür les Domaines , - ' , XX. Les Fermiers des dîmes Eccléſiaſtiqu
& autrcs-revenant à des Hôpitaux , Hôtels-Dieu, ·& inféodées qui auront quelques demandes en
Pauvres de Paroiſſes, Ecoles , Colléges, Fabri indemnités à former , en -vertu de l'article XI
ques ;- autres que ceux qui ſont ſitués dans fè du- Décret des 14 & 2o Avril detnier , les adreſ
Département de Paris, ſeront payées dans les ſeront au Directoire du Diſtfiét de lèur- domi
viivers Diſtricts auxquels cès § âp cile , ſur 1'avis duquer elles ſeront réglées par
partiendront , en la ſorrne & aux conditions cèlliſdu Département ici : ? :'i : º : ;
preſcrites par les articles XIII ; XIV , XV , - :: s, XXI. - L)Aſſemblée déclare nuts & de nul
XVI , XVII , & XVIII dudit Décret du 15
7Août.
effet tout jugemens, ainſi que les procédures
qui les ont précédés & ſuivis, rendues & faites
» VIII. Les gages des Officiers, des Gref au ſujet des dîmes Eccléſiaſtiques & autres biens
fiers des Inſinuations, des Greffiers des Domai Natipnaux, en contravention au ſurſis prononcé
·nes, des Gens de mainmorte, & autres appar · par le Décret du 27 Mai dernier, ſanctionné le
59o )
28, ou ſans avoir appellé le Procureur-Générat ſeigneuriaux & féodaux, ne pourront, en caude
Syndic. rachat des uns & des autres, prétendre à d'autre
XXII. Toutes actions , ſoit contre les Muni indemnité que ceile réglée dans l'article XVIII
cipalités ou des Communes, ſoit contre les par du titre II du préſent Décret, pour les baux à
ticuliers, en payement de la dîme Eccléſiaſtique venir, ſauf à eux à demander la réſiliation de
des années 1789 & 179o, ou pour indemnité à leur bail , laquelle ne pourra leur être refuſée.
raiſon des empêchemens apportés à la percep » II. Si des vignes avoient été données à moitié
tion , même les actions autres que celles dont la ou à tiers-fruits , les Directoires de Diſtriâs
procédure & les jugemens ont été cumulés par pourront, en les affermant , impoſer au Fer
l'article précédent, qui ſeroient pendantes de mier la condition de continuer de les faire cul- .
vant les Tribunaux , & qui n'auront pas été iu tiver par des Colons partiaires, ſuivant l'uſage,
# en dernier reſſort , ſeront reglées ſans en rendant le Fermier & les Colons reſponſables
rais , ſur un ſimple mémoire, par les Direc des dégradations qu'ils pourroient y commettre.
toires de Département, ſur l'avis de ceux de » III. Les conventions faites par les Bénéfi
Diſtrict. ciers, Corps, Maiſons & Communautés , des
» Cependant, en cas que la quantité de fruits mains deſquels l'adminiſtration de leurs biens !
décimables, le mode & la quotité, ou le fonds été retirée , avec des Commiſſaires à Terrier ou
du droit fuſſent conteſtés, les Corps adminiſtra Feudiſtes , pour la rénovation des Terriers ou
tifs ſe borneront à donner un avis, ſauf enſuite la recette des rentes & autres droits dépendans
aux Parties intéreſſées à ſe pourvoir pardevant des biens deſdits Bénéficiers, Corps, Maiſons
les Tribunaux ſi elles le jugent à propos. ou Communautés, ſont & demeurent réſiliées
» XXIII. Les indémnités annuelles accordées ſans indemnité; néanmoins les travaux qui au*
ar les articles XIX du préſent titre ſeront payés, roient été par eux faits, leur ſeront payés d'*
à compter du premier Janvier 1791 , par les près leſdites conventions, ſuivant l'eſtimation i
Receveurs dcs Diſtricts dans l'arrondiſſemeut deſ & les Corps Adminiſtratifs prendront telles me
quels les dîmes ſe percevoient. - ſures que leur prudence leur ſuggérera, pºur
» XXIV. Quant aux autres indemnités, il ſera faire paſſer aux redevables des reconnoiſſances
pourvu à leur acquittement de la méme ma deſdits droits, conformément à ce qui eſt preſº
niere que pour celui des dèttes Nationales exi crit par le titre I du Décret du 15 Mars dernier ,
gibles, & les intérêts en courront à compter du ſur les Droits Féodaux. •

premier Janvier 179 I. » IV. En ce qui concerne les Religieuſes qui ,


» XXV. Les Directoires de Départemens fe par leur inſtitut, ne ſont pas employées à l'eº
ront faire par les Directoires de Diſtrict un état ſeignement public deſquelles
vres, & ès-mains & au ſoulagement des Paº
l'adminiſtration de
des indemnités qui ſeront accordées & des
créances qui ſeront reconnues légitimes en exé leurs biens a dû être retirée de cette année, ain
cution du préſent Décret, que les Directoires qu'à l'égard des Chanoineſſes , leurs penſions ou
de Département enverront ſans délai au Corps traitemens ne devant commencer qu'à compter
Légiſlatif. du premier Janvier 1791 , les Marchands, Four°
, XXVI. Le Roi ſera prié de donner aux niſſeurs & Ouvriers qui auront fait pour elles
Puiſſances Etrangeres communication du préſent des delivrances, fournitures ou ouvrages,
Décret en ce qui les concerne, & de ſe con † ſeront reconnus légitimes, ainſi que leurs
certer avec elles au plutôt poſſible, ſur le régle omeſtiques pour leurs gages, en ſeront paYº
ment à faire entr'elles & la Nation Françoiſe, des deniers du Tréſor Public ; à cet effet ils
ſur les objets mentionnés dans les articles obſerveront ce qui eſt preſcrit par l'article II du
, XIV , XV , XVI , XVII du titre I & préſent titre. -

XVIII du préſent titre, ainſi que pour procurer, , » V. Pour faciliter la reconnoiſſance de la lé
dès-à-préſent l'exécution des articles XV , XVI, gitimité des dettes qu'elles auroient pu contrºc
XVII du premier titre, & XVIII du préſent ter.pour ces objets pendant la préſente année !
f18ſ'e, leſdites Religieuſes & Chanoineſſes ſeront te*
nues de rendre compte , au premier Janvier
Articles Additionnels. 1791 , de leur recette & de leur dépenſe, º
ortant dans la recette ce qui étoit échu à !
» ART. I. Les Fermiers actuels des droits | laint-Martin & à Noel 1789 , & par elles †
- - - 4
ANN.
: t , «i LES PATRIOTIQUES ET I.ITTÉRAIREs,
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D E L A F R A N C E,
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· E T A F FA IR E s P o L I T I Q U E s D E L E U R o P E ;
J o u R N4 L t. I B R E, par une.Société d'Écrirains Patriotes,
- º º dirigé par M. MERcrER, et par M.' ARRA , un des Auteurs., '
ſ- ,,! - - -
Cr ( 1 - - - - - ſ ,

": . : . i,
- i ' ;
Conquérir un royaume est moins que le sauver : ' " ' l
- . - - - Des citoyens armés sont des dieux aux combats.

| Nº. c c c x C. Du Mercredi 27 Octobre 179o.


AssE MB L É E NATIoN A L E. , Le mode proposé a essuyé de vives contrº
dictions , d'abord de la part de M. Dionis, dé
· · · · i Séance du 26 Octobre. puté de Paris , qui a dit que présumer ainsi les
: 1i . :
· revenus étoit un étrange arbitraire et seroit
·

L'rxerxorx arrivé à Limoges au mois d'août souvent une grande injustice; que l'ostentation » - - - " • 1

dernier, qui a dévoré 186 maisons, et dont les d'un loyer considérable étoit souvent nécessaire
ravages ont entratné nne perte évaluée à † à la profession, au commerce d'un homme sans
fortune
millions ;'a fait la matière d'un rapport présenté ; que
habitation le locataire
; que alloit restraindre
le propriétaire son
alloit être rui
r

par M. Nourrissart, au nom du comité des


finances. Sur l'avis du comité, l'Assemblée na · né : qu'il*'-----
en résulteroit sur-tout
: ---1---1-l-i- ---1-contre la na - - - - -

tionale a décrété, sans hésitation , « d'autoriser


les départemens de la haute Vienne à'imposer b† iens nationaux. En finiss nt par demander
sur les contribuables qui paient au-dessus de l'ajournement, M. Dionis voudroit qu'on aban
ro livres d'imposition, une somme de 6o mille donnât le mode d'imposition proposé par le
livres, pour secourir les personnes ruinées par , comité pour imposer sur la cote des contri,
l'incendie; et en outre, que le trésor public ver buables des villes , à raison des avantages : ui
sera dans l'espace de cinq années, dans la caisse · leur ont'été accordés par § §
de la miiunicipalité chargée de distribuer les se gabelles, et par la modération des droits d'en .
cours,' une somme de 246,ooo livres ». trée qui pourra être décrétée à leur profit. :
* Au momènt où l'Assemblée mationale a cru Le second opimant, M. Destourmél, pense .
devoir augmenter le traitement du soldat fran comme le premier , que le calcul de ſ'impôt
çois , oelui qui étoit en garnison sur les vais feroit sensiblement baisser la vente des domai.
seaux jouissoit d'une augmentation de paie de mes de la nation, que les villes se dépeupleront,
6 deniers par jours; et l'omission qui en a été que le cominerce s'affaissera.... ; et il demande
faite dans le décret n'a peut-être pas peu con aussi l'ajournement. " • " .

tribué aux mécontentemens de l'escadre de Il y a , dit M. Camus, quatre classes dans la


Brest. Sur l'avis du comité militaire , porté par société , les cultivateurs . les capitalistes, les
M. de Crillon , il a été décrété unanimement
que cette augmentation de paie seroit rétablie. gens d'industrie et les riches propriétaires.5 Les
" A l'ordre du jour, M. Fermond, reprenant cultivateurs seront imposés sur le revènu net ;
la matière de l'imposition personnelle, a pré les capitalistes ont pris leurs précautions ; les
hommes d'industrie doivent être traités avec le
senté les articles qui avoient pour objet d'im plus grand ménagement. Ce sont eux qui vivi
poser les revenus d'industrie et de richesses fient le commerce et qui font fleurir l'empire.
- mobiliaires, à raison de r2 deniers pour livre
e leur montant présuulé d'après les lbyers.Au « Il faut, ajoute M. Camus, réparer avec soin
urd'hui le-comité à proposé un article addi lé revènu mobilier et le revenu d'industrie; le
tienel, par lequel il exceptoit les boutiques# mobilier est un bien acquis et réellement éxis
magasins, cftaiitiers, les bibliothèques et cabi rant; le revenu d'industrie est une casualité qui
† d8seºvkhºà'l'tisage des'contribuables. n'a rien de permanent : un revenu d'industrie
3oo
r

• r -r I : *
vesldº #llaz
· -- ;-- - -) 2(#^ - ºn l" - ſa#lr #e d i lºir---qºestion
• • -- v r , - T ( I rl ^ P (*-- !
cette aetites des qu i Jniºl et
l'homme industriel sont suspendues. préalable sur l'exception des bibliothèques et
L'artiste, l'artisan, l'hommeſde sabºrſet , fore!l qabin s , Et le . eQMoi du surplus au comité,
ment à Paris une classe noûmbfeusé dé citoyens pour présênter une modération concernant
sans fortune , qui se soutiennent eux et leurs les magasins et boutiques, L,'un et l'autre vœu
familles pâr le sénl trágali, nombre J'entit eux | de l'opinant sont décliétès# # *. l - t 4

ont besoin d'un grand local dans un quartier Un décret rendu sur l'avis du comité d'a
cher. º† mettra5t-on d'estimer , t liénttion ,' e spatué qu'il seroit vendü à la mu
§
Statll€ I'
e tel fQr
leurº$ðèo# $ ? " * « º
§ §†
niçipi litè d'Orléans , RoRf #°.liv.
ànàines ñätiönau x . C#
de do

M. Troncllet soutient que-le-mode proposé .... Deux lettres,- une - des commissaires civils
présente une impositiop,luaite fois plus ſorte quer enyoyés à lèFest , l'autre des amis de la cons j

cette capitation qui a tantfide, fois , attlré sur : :titution , , réunis dans la même ville, appren
l'ancien - régime-les-malédictions du peuple nent que l'ordre et la discipline sont parfai
foulé. -Y - , , -

" , •"Y-- Q\ , ) ,º(\ " • -

•• *
• • *
tement rétablis dans l'escadre , et le calme
En rejettant le », "A. »
plan u comité, mais sans en
Y - - Y. Y.
' dans la ville : mais que ce tains articles du code
† l# l

† † ssant pour la liberté civique et pour l'hon


purs #t º#r à - ºl, r$ §, es
| neur du soldat L'Assemblée,-nationale a dº lq erçf que
cette càpil le[ ºlºettt
5 f ii e l*. :
f§ #bo#lºi
, , , ! ' ... ! !; † $ ,. .
M. de crété , 1 °. que le président seroit chargé de
l 'opinion dit conïité a été réiablie par MM. de témoignerr.li r $ºtis factiºn de l'Assemblée aux
la Rocliºfoticºſt (?t lt derer ; le prgny ?r.$ é
º . ** 1 * 1 : (» ' • • , •, " " 1 1 - •

;. - '. . / t , ... - n • J ) , • .* º' - * ' * ! "


· AT. i I. ' :
cgmpn#faires à lq sogiété des amis, la consº · v · · -, • : • .. · .

lève snr'tout contré l'arbitraire que lés préopi titution , et à fous les citoyens de #te#
#ns
cºnitº#;. #l#.# S bºi§l,, #ºl'l
aº # # plan d ! , qu'il serpit.s ºf#is à, liés # nquYeaux189#
\ilnt $u, l'autorité missaire #ns#e#ºyilſa : 3º, qnº le ººº
#
de'"Smith
astºld )miokºſi,º$olitight
'de'co #|ſſii'ii tié! s#narfoi\
fifi :: |
prºposé§ de la m #nº,4tºit âutorisé à † un pr9i
Gstºld #ºy § tie cºn # # j,t d º ºEet , pêriºnt révocation , eqpelq#
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• 1 ; $r, , , i 34 ,' - . Dèc#èt ,Sli º la contribution patriotique dº
«' Non , 'éoiitiñüe"st R# la désºr · mémbres du ci-devant clergé, rendi6 dans la
tioii dés maisons ne #. pas leſ ;t de l'impo #agſ du,23-ºctalge , , , : º;
sition qùé mºiis v# cla§ Pºui •º . :: 1 l • 11i lº ... 1" : .11i" s.ss : •'. : 1: · : ", ?
nombr# c#t s§a sºule imp95# i, # #outes l§ † pour lt
lés arristés , lº$ :å }.]#
» _ 11 #.'10 , l* n$# $pay#giit
_ : 11 #
I [! :) pas , et •° coñtribûtion patriotique.,
Hºr,!gs,ui lirrs faites, en
des établissemens commº
réguliers 6l
n'auront pâs'Hè r#öñs pour quitt,r leºr i bi
tation 4 , iº · ;T IIc , , { i l l 1 , * ,o !ºr cº . "
s#culiers dont les † échus avant le !º
· Le premier attribut (fè la"fortüne est de se i nvier 1:9Q, §t ceux qui éçlièront par la su#º
mamifºster par le luxe et le capitaliste"qui ! dºiyent êire pºrçiis par les
sera seul imposé, accoutumé aux douceurs dº
#
ldbvie, ndiféra point le sacrifice de semblablés tyjç , cºnformément à l'art. XXVII d#
habitudes pour me pas supportèr un impôt ! †
† le prºi
quirs , quoi , qu'on en dise , hei serà pas aussi |! " es lits »igniii en ºonséquence , # mºit
pſſsqnt, qu'an voudnoit le faire llmendire »lººe † fairtt
» : les Qpposilions ont parui s'affoibhn},: éb l'ar
ticle arété déctété ainsi : ! ' . '! ! ! ! . . » †
, sonnelle †
, à raison du. traitement qui leur a º · ·1 J ; 1

, Art. VlI. « La partie de la contribution qui QGgpr & , à compter du 1er janvier dernier ; et
sera établle sur les revenus d'industrie et de dé payer leur contribution patriotique,rºº
ricbesses mobiliaires » sera, déterminée par, ,iº yºigºt à, Ge fraiiemen § deux tieº
deniers jpour livre défileur montant présumé $e#éi#n savoir qne d'ici au † avril #
#
|
,lºloyºr ».. 4
cle suivant
§ f)ans ſºrticle
- r
sui
» *

ötoit proposé l'excep


- « 1 : 1º
º v,
·. , , , , 111.º ',»,. † # iº a ril I79i ºu ºvril #
#iï#d§t diº
tigq#s bºutiques, imagºsins, tºbinets et biblio, oçtobre derni " • · · · · ·.-l.ºu.
thº † de telles restrictions, s'est écrié
qllps., - - ) " II. Les offres faites par les communaº
M. § , de Saint-Jean-d'Angely., yous collectiyement, soit par délibération ouºº
( 589 )
ment, pöur tenir lieu 2 de la contributſón pa · VIR Dé ces
l , , ! différeñs
, en sera
' ! .. rº . états
,-» -

formé ün général, qui'sera inis,'cſſ


• • -- 1
† * • * -- 4
Ul8.
-

triotique des habitans desdites communautés,


et les déclarations faites , paº plusieurs : parti mois, sôus les yeux de l'Assemblée
à il'effet de lui faire connoître le montant des
† »

euliers réunis seront regardées comime non


avenues ; ' chaque habitant ayant au-dessus de déclarations par déparnement , celui des faits
4oo livres de revenu net, sera tenu lde faire dans chacun d'eux, le retard ou le progrès
sa : déclaration ,; conformément aux , articles I. du récouvrement , et le résultat des mesures
et,ill du décret du 6 octobre 1789 , et faute de prises pour maintenir , l'ordre et l'exactitude
ce faire , dans la quinzaine de la publication | dans la rentrée de ce secours extraordinaire
du présent décrét , ils seront'taxés d'office , · et patriotique ». . .. * ·· · · · · · »
conformément à l'article : VI du décret du 27 ' · t : - º º r - :

mars dernier. Pourront néanmoins les lrabitans


qui n'ont pas au-dessus de 4oo liv. de rente , · · · · Nouve'les de Lyon.
et les ouvriers et journaliers sans propriétés ,
exccptés par l'articie X 1V du décret du 6 oc · Dans, la recherche qu'on a faite au château
tobre 1789, faire des offres libres et volontaires, de Bussy, près Macon, on a trouvé quantité
et se faire inscrire sur le rôle des contribu de fusils, chargés de beaucoup de gartouches ;
tions , pour telle somme qu'il leur plaira de deux, çaves , dit on, pleines de boulets de ca
désigner , conformément audit article. i . ' mon, et, quatre mille uniformes, ainsi que des
, IkI. Toutes les. déclarations contenant offre sommes très-considérables d'argent. On n'a pas
de capitaux de rentes , ou autres objets, qui eu le temps de lire tous les papiers sur lesquels
ne font point partie des valeurs déclarées ad on a mis le scellé , mais il paroît par l l lecture
missibles dans le pnyement de la contribution rapide qu'on en a pu faire, que les conspirateurs
patriotique , seront aussi régnrdées comme non avoient des intelligences à Lyon, et qu'on y
avenues , et ces contribuables tenus d'en faire a recruté quantité de volontaires pour la contrez
de nouvelles , ou taxés d'office, ainsi qu'il est révolution. Plus de six cents Ly9nnçis , paruti
prescrit par l'article précédent. . : · · · · lésquels ſigurent MM. du clergé et l'évêque
IV. Les corps municipaux et les directoire de Sarept , ont été actionnaires de cètte en
de district se conformeront, au surplus, à ce treprise. - - - -

qiii est prescrit par les cinq premiers articles Nous apprenons que, les citoyens de Besan
du décret du 8 août 179o. . çon ayant eu aussi connoissance de ce complot
- V. . H,es directoires de département statue de contre-révolution, se sont emparés de la
ront sûr toutes les demandes en réduction, et citadelle, ont pris M. d'Autichampſ et renfer .
autres relatives aux déclarations des contribua mé les soldats de la garnison dans lès casernesº
bles , après avoir pris l'avis des directoires de · On apprend aussi que les Avignonnoîs fon't
district, et les réductions qui seront pronon en ce moment le siége de Carpentras avec les
cées , seront imputées sur les deux derniers braves gardes nationales des environs, et qu'ils
termes, conformément à l'article 1I du décret veulent détruire absolument ce nid de l'aris
du 27 maildernier. tocratie ; ils veulent faire la vérification des
. . VI. , Les directoires de, département seront magasins relativement aux immenses munitions
tenus d'énoncer, dans leurs ordonnances , les de guerre que l'on assure y être déposées. C. :
motifs •qui auront éterminé les réductions - - - , · · · · · · : ,: ,rt
u'ils auront prononcées ;, et dans le cas où —+- , 1, ·. • · | ,i

ils.scroient arrêtés par quelques difficultés , ils · AFFAIRE s POLITIQUES ETRANGERES.'


en réfèreront au commissaire du roi ,
du département de la caisse de l'extraordi
# , . .. . / * » 1 » • • • • 12 - •" .

D E V A R s o v 1 E, le 2 octobre. . "º
.. :. , 1 ·· ·· ·t i . )'»
maire , auquel ils enverront chaque mois un
·état exatc et certifié d'eux , tant des réduc L'électeur de Saxe vient d être nomméipour
tions qui auront été prononcées,- que du II] O Il - succéder au trône après le roi actuel. Les suf
tant des payemens faits . pendant ledit mois, frages se sont presque,généralement réunis en
et des sommes qui restent dues.Ils auront soin ' sa ....- faveur. Dans la même séance, la Pologne - -
-
- - --

• , • , • • • " " * **
inties des puis
'd'énoncer, dans cet état, le nom des districts | ' s'èst affranchie de toutes les garanties - - -

et des municipalités dont dépendent lés con forces, sances voisines , afin de jouir par ses proprés
lribuables qui auront obtenu des modérations , et paisiblement, de la nouvelle constitu
et les motifs qui y auront donné lieu. · · · , · tion dont elle s'occupe. Par ce moyen, elle n'a
• * • 1
• % * a - » - . • ! 4 ·• v ··
- - · t l, 1 • . !
( 59o )
plus à craindre l'influence des souverains, qui D E BRU x E L L E s , le 18 octobre.
paralysoit tous les ressorts de l'état.
Pendant que les états approuvoient le projet Les provinces Belgiques-Unies viennent de
de commerce avec la Prusse , on a vu avec la décider d'une voix unanime, qu'elles n'accep
plus grande surprise des troupes prussiennes in toient point l'armustice qui leur avoit été pro
vestir pour ainsi dire Dantzick, et se cantonner posé par le congrès de la Haie. Elles connoissent
dans les fauxbourgs de cette ville : mais ce ne trop bien le cabinet de Vienne pour ne pas voir
fut qu'une précaution que M. Brunning, offi que c'étoit une ruse , afin de gagner du temps
cier prussien , crut devoir prendre à la vue et de faire filer des troupes à son aise dans le
d'une frégate russe : dès qu'elle eut disparu, les Luxembourg Tout étoit perdu pour les Belges
troupes se retirèrent. V. s'ils avoient accepté cet armistice ; mais ils ont
parfaitement senti , à l'exemple des braves Lié
D E L o N D R E s, le 18 octobre. geois , que les nations qui avoient recouvré une
fois leur liberté et secoué le joug , devoient
vivre libres ou mourir. C'est une chose véri
La rentrée du parlement est enfin annoncée
pour le 25 novembre par une proclamation du tablement inconcevable que les prétentions de
roi, en vertu de laquelle les lords spirituels et Léopold , qui veut absolument dominer les
temporels, les chevaliers, citoyens bourgeois, peuples malgré eux. Mais les Hongrois , les Bo
hêmes , les Galliciens , n'ouvriront-ils donc pas
les commissaires des provinces et des bourgs de
la chambre des communes sont † de se les yeux. et sur la dignité de leur nation, et les
rendre pour cet effet à Westminster ledit jour. droits de l'homme ? Peuples françois! réunissez
On est toujours ici dans la même incertitude vous aux Belges et aux Liégeois : portez-leur :
sur la paix ou la guerre, malgré la baisse des le secours de vos bras eu l'ardeur de votre pa
triotisme. Songez qu'il est de la dernière im
fonds et les préparatifs immenses qu'on pour portance pour votre repos et votre sûreté que
suit sans relâche. On croit même qu'il y a déja vos frontières soient bordées de nations libres
eu quelques actes d'hostilité du côté des An
tilles. /^. comme vous. N'écoutez pas ces vils apologistes
des cours, ces gazetiers universels, soudoyés par
les Champion et les Guignard pour déshonorer
D E W E s E L , le 18 octobre. la langue, la nation et la constitution françoises.
Oh ! qu'il est méprisable l'écrivain françois qui
| Quoique la cour de Prusse ne se ſiât qu'à dit (voyez les N°° 159 et 161 de la Gazette uni
demi à la parole de Léopold, on y présumoit verselle) : « Que puisque le peuple helgique ne .
cependant que ce § empereur sentiroit ºeut pas se soumettre au roi de Hongrie, la
de quelle importance il étoit pour lui de ne dévastation lui est permise, pour faire un exem
pas souffrir que la Russie poussât plus loin ses ple terrible de ce que peuvent la justice et la
conquêtes, et de réunir ainsi ses efforts pour colère des rois, et pour effrayer les peuples qui
accélérer la paix. Mais on a reçu, avec le plus seroient tentés de suivre lenr exemple ». Et la
grand étonnement, à la cour de Berlin , la justice et la colère des peuples, tu les comptes
déclaration par laquelle Léopold signifie qu'il donc pour rien ? tu ne vois donc pas que le
ne souffrira pas que le roi de Prusse entre temps est venu où les peuples vont avoir leur
renne de forcer Catherine à s'arranger avec tour ? Et ce roi à qui tu recommandes la dé
# Turc. Cette fourberie do la maison d'Au vastation des provinces Belgiques-Unies, tu
triche n'est pas insolite. Léopold n'a plus be oses le présenter sans cesse comme le seul avec
soin de voix ponr être empereur, d'ailleurs qui la France ait intérêt de s'allier ! Monstrueuse
on assure qn'il a reçu de l'argent de la cour alliance ! monstrueuse politique ! voilà les prô
de France , et en asscz grande quantité pour neurs que la corruption t'a dévonés : mais cou
continuer la guerre s'il v est obligé. François vrons-nous le visage, et dédaignons de jetter
on veut vous égorger : prenez y bien garde ; les yeux sur des inepties et des absurdités aussi
votre ennemi juré est le frère de votre reine. V. révoltantes. CARRA.
' On s'abonne à Paris, chez BnissoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
d : l'abonnement et la lettre d'avis , et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger. -

Il parott tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 56 liv. pour en an , 18 liv. pour 6 mois, et de 9 lis. pour
5 mois.franc de port , par la poste, pour tont le ºovaume, L'abonnement ne commence que du prem. d'un mois.
s
©n s'abonne aussi, à la meme adresse , pour la BOU'CHE DE FliR , moyennant 9 liv. pour 3 mois-.
P
( 591 )
-- ====z-.
( C.
S U P P L É M E N T A U N°. C. C X C.
Svrre DRs ARTrczEs AD D1zrow NEzs. » V. Lorſque le Juge de Paix aura déclaré
acquieſcer à la récuſation , ou n'aura paſſé #ucºº
alors ou depuis; en cas qu'elles euſſent au mo déclaration , il ne pourra reſter Juge , & ſera
ment où elles doivent rendre compte, des de remplacé par l'un des Aſſeſſeurs qui connoit#
niers entre les mains, elles les imputeront ſur de ſ'affaire avec l'aſſiſtance de deux autres Aſ*.
le premier quartier de leurs penſions & traite ſeſſeurs. -

mens de I79I , ou juſqu'à concurrence ; quant » VI. Si le Juge de Paix conteſte l'acte de
au ſurplus, elles le verſeront dans la caiſſe du récuſation , & déclare qu'il entend reſter Juge ,
Receveur du Diſtrict. le jugement de la récuſation ſera déféré au Tri
» VI. A l'égard des Religieux chargés de l'en bunaï de Diſtrict qui y fera droit ſur les ſimples
† public , des mains deſquels l'admi Mémoires des deux Parties plaidantes , . ſans
niſtration de leurs biens a due être retirée , en forme de procédure & ſans frais. ** -

vertu du Décret des 14 & 2o Avril, & dont les


penſions commencent à courir à compter du Articles additionels ſur la conſtitution du clergé,
premier Janvier 179o, pour être payées en 1791, décrétés à la même Séance.
ils rendront compte de ce qu'ils auront reçu » ART. I. Les diſpoſitions de l'article XXIIL
comme les autres Religieux , & dans le cas où du titre II du Décret du 12 Juillet dernier ,
ils ceſſeroient où négligeroient de remplir leurs concernant les Curés actuelleurent établis en
fonctions, il pourra y être pourvu par les Di aucunes Egliſes cathédrales, ainſi que ceux des
rectoires de Département, fur l'avis de ceux de qui ſeront ſupprimées pour être réu
Diſtrict, après avoir entendu les Municipalités ». Paroiſſes
nies à l'Egliſe cathédrale & en former le terri
º · Articles additionnels décrétés dans le cours de la toire, auront lieu pour les Curés établis dans
Séance du Lundi I 8 Octobre. les autres Egliſes paroiſſiales des Villes, ſoit
Sar la récuſation des Juges de Paix. dans celles des Campagnes. En conſéquence ,
tant les Curés des Villes , dont les Paroiſſes
,» ART. I. Les Juges de Paix ne pourront être ſeront réunies à d'autres que celle de la Ca
récuſés que quand ils auront un intérêt perſon thédrale, que les Curés des Campagnes , dont
nel à l'objet de la conteſtation, ou quand ils ſe les Paroiſſes ſont auſſi réunies à d'autres Pa
ront parens ou alliés d'une des Parties, juſqu'au roiſſes, ſeront de plein droit , s'ils le deman
degré de couſin iſſu de germain incluſivement. dent, les premiers Vicaires des Paroiſſes aux
» II. La Partie qui voudra récuſer un Juge de quelles les leurs ſeront unies , chacun ſuivant
Paix , ſera tenue de former la récuſation, & d'en l'ordre de leur ancienneté dans les fonctions
expoſer les motifs par un acte qu'elle dépoſera paſtorales.
au Greffe du Juge de Paix, dont il lui ſera donné | , II. Tous les Curés qui voudront uſer de
· par le Greffier une reconnoiſſance faiſant mention de la faculté ci-deſſus, & de celle accordée
de la date du dépôt. |
par l'article XXIII du titre II dudit Décret ,
» III. Le Juge de Paix ſera tenu de donner au ſeront tenus d'en faire leur déclaration dans
bas de cet acte, dans le délai de deux jours, ſa la forme & dans le temps ci-après fixés , finon ,
déclaration par écrit, portant, ou acquieſcement & ledit temps paſſé, il ſera pourvu auxdites
à la récuſation , ou ſon refus de s'abſtenir, avec
places de Vicaires par qui de droit. -

ſes réponſes aux moyens de récuſation allégués , III. Ceux qui ſont établis en aucunes Ca
contre lui. thédrales , & ceux dont les Paroiſſes doivent
» IV. Les deux jours étant expirés, l'acte de être unies aux Cathédrales actuellement ſormées ,
récuſation ſera remis par le Greffier à la Partie feront leur déclaration à l'Evêque dans la quin
récuſante, ſoit que le Juge de Paix ait paſſé ſa zaine ; à compter de la publication du préſent
déclaration au bas de cet acte ou non ; il en Décret, par le miniſtère d'un Notaire.
ſera donné décharge au Greffier par la Partie, » IV. Ceux dont les Paroiſſes doivent être
ſi elle ſait ſigner ; & ſi elle ne ſe ſait pas , le unies à des Cathédrales non-formées ; & dont
Greffier fera la remiſe, & en dreſſera procès l'Evêque n'eſt pas nommé ,, feront leur décla
verbal en préſence de deux témoins qui ſigneront ration de la même manière à l'Evêque qui ſera
ce procès-vexbal avec lui. nommé quinzaine après la conſécration.
59o bis.
3q Ù
( 392 créer
) d'idéales, les exiger comme un droit indépendant de :
« V. Ceux dont les Paroiſſes doivent être
unies à des Paroiiſes de Villes ou de Campa , tout merite perſonnel, ravaler même le mérite, parce qu'il
n'etoit pas accompagné des diſtinctions, créées par le ha
gnes, dont la ſuppreſſion & la réunicn ne ſont ſard, & pofledees par l'ineptie.
pas encore déterminées, feront leur déclaration Mais aujoui i'iiuî que la France, régénérée par les im
auſſi de la même manière au Curé de la Paroiſſe perturbables ſoins de l'Aſiemblce Nationale, préſente à
l'Univers un ſpcctacle ſans exemple dans les Annales du
à la quelle les leurs ſeront unies, dans la quin Nſondc ; lerſque le génie de la libcrte a détruit par les
zaine après que l'unien aura été conſommée. mains des Repréſent s du Peuple François tous les genres
» V i. Les Curés des Ville5 & des Campa d'oppreſiion , rendu aux hommes leur dignité & leur éner
gnes dont les Par9iſles ſeront ſupprimées & gte , lorſque les abº3 corroſifs, qui paralyſoient la plus
bcllc régicn de l'univers , tombcnt 2u milieu des vaincs &
réunies , ſoit à des Cathédrales , ſoit à d'autres impuiſſantes réclantations des corps qui cn ptoſitoient ; il
Paroiſſes , tant ccux actuellement pourvus , que faut que le Citoyen ſache que le droit d'elire ſes Fonction
ceux qui le ſeront d'ici à ce que la ſuppreſſion naires publics , i s'il eſt ſon plus bezu droit ) eſt en même
temps celui qui exige le plus d'attention & de hauteur dans .
de leurs Paroiſſes ſoit effectuée , qui ne vou les idees. -

dront pas uſer de la faculté ci-devant expliquée, C'eſt ici que doit ceſſer tout nouvement d'intérêt perſon
jouiront d'une penſion de retraite des deux nel ou d'affection particuliere , c'eſt ici que, pour propager
tiers du traitement qu'ils auroient conſervé, l'csprit public, il faut écouter l'opinicn publique. -

s'ils n'euſſent pas été ſupprimés , mais ladite r l'opinion publique ne réſide pas uniquement dans un
penſion ne pourra excéder la ſomme de 24oo Diſtiict, dans un Canton , dans un Pays ; aujourd'hui toute .
livres. la France eſt à portée de connoître la vertu, lcs lumieres
& le patriotiſme d'une multitude de Citoyens qui loin de
» VII. Ceux qui voudront uſer de ladite ſa la demarche obſcure des intriguansſubalternes ont annoncé
culté , jouiront de la totalité de leur traitement , leur amour pour le bien public , leur déſintéreſſement, leur
ainſi que des logemens & jardins dont ils au fei meté ; le choix ne doit donc pas être circonſcrit dans
d'étroites limites ; mais il conſiſlc à chercher au-delà d'une
voient conſcrvé la jouiſſance, s'ils n'euſſent pas petite enceintc, les hommes ( & il y en a par tout) qui
été ſupprimés. joignent les lumières à la probité, & qui en la propageaut,
» VIII. Dans les logemens conſervés aux notre ſainte Conſtitution, l'ont ſait aimer. -

Curés , ſont compris tous les bâtimcns dont ils Les François ayant poſé ( les premiers ) les bornes qui
jouiſſoient ſix mois avant le Décret du 2 No diviſent tous les pouvoirs dans un Gouvernemcnt eſlen--
ticllement libre , doivent ſe regarder comme ne compoſant
vembre dernier, & qui étoient deſtinés , ſoit plus qu'une ſeule & même famille ; s'.l n'y a plus de Pri
à leur habitation , ſoit au ſervice d'un cheval , viléges , il n'y a plus de Barricres ; c'eſt dans toute l'éten
ainſi que tous les objets d'aiſance qui en dédue de l'Empire qu'il faut appeller, nommer le mérite ti
pendoient , mais non ceux qui , deſtinés à mide, il réſolu, qui ſe cache , plus il ſera éloigné & plus ſes
ennemis du bien public pâliront à l'aſpect de ce choix, qui
l'exploitation des dixmes & autres récoltes, rallumeroit le feu ſacré dans toute ame, quand même il
étoient ſéparés des bâtimens d'habitation & hors tendroit à s'y éteindre.
des clôtures du presbyter. Si ce n'eſt plus le temps où des Corps entiers de Citoyens
» IX. Par jardins , l'Aſſemblée entend les privilégiées avoient eu l'art de ſe ſouſtraire ( par le fait) au
joug des Loix & au fardeau des Impôts, ſi ceux qui
fonds qui dépendoient du presbytère , & dont jugeront déſormais, qui ne feront point Corps, qui ne pour
le ſol étoit en nature de jardins ſix mois avant ront interprêter la Loi & ſeront § leur tour ; ſi.
de Décret du 2 Novembre dernier , en quel ceux qui impoſeront les taxes , lcs paieront ; ſi les Mem
bres eux-mêmes du Corps Légiſlatif, & ceax des conditions
qu'endroit de la Paroiſſe qu'ils ſoient ſitués , les plus relevées de l'Etat, ſont ſujets aux mênues pourſuites
: de quelqu'étendue qu'ils ſoient, pourvu quelle & aux mêmes châtimcns que le plus humblc des Citoyens,
n'excède pas celle qu'ils avoient avant ladite la Juſtice, tant Civile que Crimincllc , prendra, à-coup
époque. sûr, un caractere d'équité, & toutes les in piétés politi
» X. Si le ſol n'étoit pas en nature de jar ques ceſſeront ; mais la premiere baſe d'un Gouvernement
etabli pour le bonheur du Peuple , eſt dans un choix
dins avant ladite époque , & qu'il n'y en eût abſolument libre , quel que ſoit le rang, la FoRTuNE , la
point , ou s'il y en avoit, qui ne fuſſent pas djlance ; autrement, il ſe formeroit dans chaque Canton
de l'étendue d'un demi arpent, il ſera pris ſur une nouvelle Ariſlocratie, cette forme affreuſc d'Adminiſ
tration qui a ſi long temps dégradé l'homme, & à laquelle
ledit ſol une quantité de terrein ſuſſiſante pour les malheuis de la France doivent être attribués.La Mo
former un jardin d'un demi-arpent d'étendue narchie Françoiſe n'étoit - depuis cent ans , qu'une Ariſſo
meſure de Roi. cratie aulique , G'étoit la Cour qui donnoit toutes les
places, Pour en détruire les derniers veſtiges, il faut que
--erEaGEre•
tous les Citoyens puiſſent nommer leurs For:čtionnaires pu
blics , avec cette liberté illimitée, qui ſeule maintiendra
De l'Eleâion des Fonctionnaires Publics. ' l'Ordre Conſtitutionnel, & écartera les ennemis du bien
ublic des places qu'ils n'ambitionnent que pour y portes
Ce qui nous bleſſoit à juſte titre ſous l'ancien Régime, 'exemple du mepris des Loix , & y travailler plus sûremens
c'étoit , e voir l'inutilité, l'oiſiveté, l'incapacité, l'inſolence, au renverſement de notre Conſtitution.
l'intriguc & l'argent , envahir toutes lcs dittinctions , cs
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIREs
- D E L A F R A N C E ,
É T A F F A I R E S P o L I T I Q U E s D E L E U R o P E,
P

Jo U R N A L L I B R E , ar une Société dº Ecrivains Patriotes ,


dirigé par M. AZERcIER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
Aimez assez vos rois pour oser leur déplaire.

z No. C C C X C I.
Du Jeudi 28 Octobre 179o.
AS S E M B L É E N A T I O N A L E. malgré la résistance de quelques ennemis du
serment civique, il est décrété que tous ministres
Séance du 26 Octobre au soir. françois, répandus dans les cours étrangères,
seront tenus de le prêter, et la rédaction des
Tasnis qu'une partie de l'Assemblée applau formes est envoyée au comité diplomatique.
dissoit à la lecture des adresses de deux séctions M. Vieillard, de Coutances, a fait le rapport
de Paris dites de l'Oratoire et de la Croix-rouge, d'un arrêt de la chambre des vacations de fou
qui ins st nt vivement sur le renvoi des agens louse, contenant plusieurs condammations con
actuels du pouvoir exécutif, il s'est élevé dans tre la municipalité de Castres, laquelle avoit
une autre partie de la salle, une motion qui pris des mesures pour arrêter la manœuvre de
Votoit des rem rcîmens à ces ministres pour deux mauvais citoyens qui vouloient, comme à
leur fermeté : M. de la Chaise a soutenu que Montauban, préparer une guerre civile, et re
a pétition des sactions étoit une sorte d at cruter, avec une cocarde blanche , les ennemis
tentat aux décrets portés : on lui a répondu de la révolution. :

que l'absolution de la veille n'emportoit pas Le décret proposé par le rapporteur a été
l'absolution du lendemain ; et sur tous ces dé | rendu :
ats, plus amers que graves, l'Assemblée na « L'Assemblée nationale, après avoir entenda
*ionale a fait arriver l'ordre du jour. son comité des rapports , charge son président
Par une lettre de la municipalité de Mar d écrire à la municipalité de Castres , pour lui
on apprend ont
#ºile , Naples, que plusieurs françois, éta
essuyé des outrages et
témoigner la satisfaction de l'Assemblée de la
blis à y conduite sage et patriotique qu'elle a montrée
des vexations télles que craignant pour leurs endant les troubles qui ont eu lieu dans cette
39urs, ils ont abandônné leurs propriétés , et ville : déclare l'arrêt rendu par la ci - devant
ºnt venus se réfugier à Marseille. M. Bouche, chambre des vacations du parlement de Tou
º,faisant observer combien étoit repréhen louse contre les officiers municipaux de Cas
ºle l'Ambassadeur de France à Naples pour tres, nul et comme non-avenu ».
ººVoir pas soutenu et défendu des françois Une autre affaire est rapportée par M. Voy
ººtre l'injustice et l'insolence, a pris droit # Bussy, chez qui la
del ; c'est celle du sieur
º # fait pour demander que tout ministre municipalité de Mâcon , duement avertie, a
º ºrance, près d'une cour étrangère , fût trouvé un grand amas d'armes blanches, d'armes
º, de prêter le serment civique, et il a pré à feu, une ample provision de poudre et d'ha
senté un long projet de décret qui en expo
*ºit la formuſe. bits d'uniforme, qu'il avoit fait faire à Valence.
-

Ln lettre d'un sieur Bory à ce sieur de Bussy,


le § ºclésiastique, que nous épargnons en ne saisie et jointe aux pièces, l'invite à se rendre
pour ºnt pas, s'est fait remettre à l ordre en Sardaigne, et lui promet secret inviolable. Il
§ plaisanterie peu digne
†e, par une
aussi grave et du lieu où elle se
paroît que ces insensés se promettoient de venir
à Paris enlever la personne du roi. Le rappor
de :,Proposé de mander à la barre le duc teur propose et l'Assemblée décrète que le sieur
ºples. S la de§nde de M. d'André , et
, de Bussy et quelques autres personnes arrêtées
391
( 592 )
avec lui da) s son ch teau, ainsi que le sieur #, feront , dans la séance de sarmedi soir,
bory et son compagnon de voyage seront con eur rapport de cette affaire, qui de jour en
duits sous bonne et sûre garde à Paris , Pour jour s'aggsave et s'envenime. Tout est en dé
être déposés dans les pr sons de l Abbaye. sordre dans le Comtat, dit M. Rabaud : il y
M. de Sérent s'est élevé contre un vºn de a des combats journaliers entre la garde na
M. Biouzat, qun demandoit que le président tionale de Cavaillon et celle d'Avignon ; le sang
fût cliargé de remercier les municipalités de coule, et la lenteur qu'on a mise à prononcer
Valence de Mâcon et du I'ont-de-Beauvoi sur le sort d'Avignon. peut entraîner des maux
sin , ainsi que leurs gardes nationales , des soins incalculables. -

u'elles se donnent pour ar, êter les manoeuvres Les bruits qui ont couru sur le camp de
es ennemis de la cliose publique. Ce vceu a Jalès et sur les tumultes du Vivarais , sont for
pourtant été décrété, et l'opposant s'en est mellement démentis par M. Saint-Martin , dé
consolé, en promettant de démontrer au grand putés de ces contrées.
jour l'innocence du sieur de Bussy. L'ordre du jour a ramené la discussion sur .
Enfin , sur un rapport très concis de M. le décret concern nt l'impôt personnel ; et M.
Prieur, l'Assemblée mationale a envoyé devant Fermond , rapporteur , a soumis à l' Assemblée
le tribunal du district d Arles , la connoissance nationale plusieurs articles qui, éclairés par de
d'une procédure iniquement commencée par sages débats, se sont convertis en décrets na
le prévôt général de Provence , contre une llOIl d llX. . - -

assemblée des citoyens du village de Baux , Art. iX. « A l'égard de tous les contribuables,
qui s'étoient rc umis d'après une permission du qui,justifieront être imposés au , rôles des con
comm ssaire du roi. i es décrets , les empri tribuables forciers , il leur sera fait , dans le
sonnemens ont été mis en œuvre , et le moin réglement de leur cote , une déduction pro
dre vice de cette vexation prévôtale est l'in portionnelle de l ur revenu foncief. LºÀs
compétence. semblée se réservant de statuer sur les remises
) à faire aux étrangers , habitant en France, et
Séance du 27 Octobre. aux François, propriétaires de biens, soit dans
j les colonies , soit dansl'étranger.
Un mouvement d'indiscipline a troublé, pen X. La cote d'habitation indiquée par le tarif,f
dant quelques heures, le régiment de Lor ne sera déiinitivement fixée qu'après les autrcs ;
raine , en garn son à Sarguemines; mais ce elle sera susceptible d'augmentation ou de di
délit a été effacé par un proumpt repentir. minution dans cliaque communauté , et la
Les soldats s'étoient permis d'exiger la distri municipalité sera toujours obligée d'établir sur
bution des fonds qu'ils disoient leur être dus ; cette cote ce qui , après les autres parties de la
examen fait de leur réckamation , ihs en ont
contribution personnelle, lui restera à répartir
publiquement reconnu l'injustice , ils confes
impulsions mal en plus ou en moins de la cotisation générale
sent avoir été mus par des
veillantes , offrent de rétablir , par une rete de la contribution pcrsonnelle.
nue sur leur paie, les sommes qu'ils avoient Dans tous les cas où la diminution à faire
cxigées sans d oit, et crient merci à l'Assem seroit plus forte que la cote cntière de l'habi
blée mationale et au roi. tation, le surplus de la diminution se fera sur
la cot c des facultés mobiliaires.
L'Assemblée, sur un court rapport de M. de
Wemphen , et d'après son avis, a déclaré que ( Nous donnerons demain l'article XI, dont
les comptes rendus étoient justes, et les sol l'exacte rédaction ne nous est pas parvenue, )
dats coupables; mais en conséquence de leur XII. Tous ceux qui jouiront d'un sclaire,
repentir, elle a arrêté que le roi seroit sup pension ou traitement public , à qnelque titre
plié de ne pas suivre à leur égard la rigueur que ce soit , si leur loyer d' habitanon ne pré
des loix : sente pas nne évaluation de facultés mobiliaires
l)écrète qu'il sera fait une retenue d'un sou aussi considérables qne ce traitement, seront
pour livre sur la paie de chaque soldat. et cotisés sur leur traitement public , , dans la
qne le ministre de la guerre fera remettre à proportion déterminée, - - -

M. de Bussy les 5o mille livres qui lui ont été XIII. Toute personne dont le salaire, pen
injustement extorquées. sion ou traitement public excédera 4oo livres ,
Il est ordonné que le comité diplomatique, ne pourra en toucher aucune portion ponr
et lcs commissaires chargés de l'affaire d'Avi 1792, qu'il ne représente la quittance de sa
( 593 )
contribution personnelle de 1791 , et ainsi de Art. XVI « Les célibataires seront placés
suite chaque année ». dans une classe supérieure à celle où leur loyer
L)ans les articles XIII et XſV le conmité les placeroit ». G. - -

présentoit une modération d'impôt en faveur


du père de famille chargé de plis de trois en
· fans, et une autre pour celui qui en auroit Rédaction déſinitive du décret concernant les
plus de six. · couleurs du pavillon national.
| " Cette disposition de bienfaisance paroît à
M. Frerot pouvoir être étendue sur les citoycns L'Assemblée nationale ayant statué, par son .
| qui nourrissent des orphelins; mais M. L)ionis , décret du 22 octobre , que le pavillon françois
en louant cette charité , ne veut pas qu'elle seroit changé contre toutes les couleurs natio
retombe à la charge de la nation : ct sur son nales , et voulant en conséquence fixer les
observation, à laquelle se joint M. Gillet, l'a dispositions de c s couleurs † les différens
mendement est livré à la question préalable. genres de pavillon ou autres mitrques distinc
- On propose encore de n accorder I'exception t,ves usitées sur les vaisseaux et sur les bâtimens
u'aux pères de famille dont le ioyer seroit au de commerce , décrète : -

§ de 1ooo liv. On propose d admettre Art. le , « Le pavillon de beaupré sera com


dans la seconde cathégorie le père chargé de posé de trois bandes égales et posées vertica
cinq enfans. Après avoir pesé ces amendemens, lement : celle de ces bandes la plus près du
l'Assemblée a donné la priorité aux articles du bâton du pavillon, sera rouge ; celle du milieu,
comité, et les a consacrés ainsi : blanche ; la troisième , bleue. -

, Art. XiV. « Chaque chef de fam'lle qui aura ll. Le pavillon de poupe portera dans son
chez lui, ou à sa charge, plus de trois enfans, quartier supérieur le pavillon de beaupré ci
sera placé dans. une classe du tarif qui sera dessus décrété. Cette partie du pavillon sera
annexé au présent décret, inférieure à celle où exactement le quart de sa totalité et environnée
son loyer le feroit placer. d'une bande étroite , dont une moitié de la
XV. Celui qui aura chez lui, ou à sa charge, largeur sera rouge et l'autre blanche. Le reste
plus de six enfans, sera placé dans une classe du pavillon sera de couſeur blanche. Ce pavillon
inférieure à la classe ci-dassus ». sera également celui des vaisseaux de guerre et
La discussion a été un mom ºnt intervertie des bâtimens de commerce. -

par M. de Champigny, qui, au nom du comité III. La flamme des vaisseaux de guerre et
de narine, a apporté et fait adopter, sans nulle autres bâtimens de l'état, portera dans sa partie
réclamation, la rédaction mouvelle des articles la plus large les trois bandes verticales , rouge ,
du code pénal, d'où sont retirées les peines de blanche et bleue ; le reste de la flamrne sera,
discipline qui avoient effrayé les troupes de mer. de couleur blanche. Le guidon portera d'une
En reprenant l'article XVI de son projet , manière semblable les couleurs nationales.
M. Fermont proposoit de décréter que tout lV. Les pavillons de commandement porte
contribuable , occupant seul son logement, se ront dans leur quartier supérieur les trois ban
roit placé dans une classe supérieure à celle où des verticales rouges , blanches et bleues. Le
il devroit se trouver par son loyer. reste du pavillon pourra être comme par le
M. Bouclie a demandé le rétablissement d'une passé , rouge , blanc et bleu ; l'Assemblée natio
rédaction précédente, dont la sévérité frappoit male n'entendant rien changer aux dispositions
particulièrement le célibat ; pnis donnant car qui ont pour objet de distinguer dans une armée
rièré à son zèle patriotique contre le céliba navale les trois escadres qui la composent.
taire , qu'il appelle une plante parasite , un V. Le pavillon mational ne pourra être fait
fardeau iniutile. et qui est, dit-il, condainné à qu'avec des étoffes nationales.
vivre corrupteur ou corrompu ; il a jetté l'alarme VI. Les pavillons et la flamme aux couleurs
dans une classe encore noinbreuse qui s est cru de la nation seront arborés le plutôt possible
apostrophée, et ui a voulu le faire rcmêttre . sur les vaisseaux de guerre , d'après les ordres
# /'ordre. Mais sans se troubler, M. Bouche a donnés par le roi. :

entraîné une grandè partie de l' Assemblée dans VII. Le roi sera supplié de sanctionner le
le sentiment dont il est animé contre le célibat présent décret, comme aussi de faire prendre , .
de l'nn et'de l'âutre sexe ; et quoique M. de soit dans les ports de France , soit auprès des
Foucault sollicitât faveur pour les femmes, l'ar puissances étrangères '. les mesures nécessaires -

ticle a été rédigé sans distinction. pour sa prompte et sûre exécution, et d'indi
( 594 )
qser l'époque où les bâtimens de commerce « que la servitude n'eut lieu en France que par
pourront , s ns inconvénient , arborer le nou la tyrannie des ducs, des comtes , des mi
veau lpavillon ». nistres , des grands en général ; que les rois
eux-mémes dévastoient leurs propres états,
et réduisoient erz servitude une partàe de leurs
Rédaction du décret concernant l attribution sujets, etc. ». Ces ignorans nous disent qu'il
précédemment faite au châtelet. n y eut d'hommes libres en France que par le
bienfait de Phi ippe-le-Bel , ect. Ignorent - ils
« L'Assemblée nationale décrète que l'attri donc que plusieurs capitulaires de Charlemagne
bution donnée au châtelet de juger les crimes parlent d'hommes libres qu'il est défendu de
de leze-nation , est révoquée dès ce moment, vexer : que Louis-le-Débonnaire, la reine Ba
et toutes procédures faites à cet égard par ce thilde, plusieurs évêques, firent rendre la liberté
tribunal sont suspendues ». à un nombre infini de citoyens à qui les grands
l'avoient ravie ? Oui , tout Franc, selon ſe sens
de ce mot, étoit libre, et l · cause de la ser#
vitude fut la violence des rois , de leurs mi
P A R I S. nistres , etc.
• Il paroît depuis hier un manifeste, daté du Nous abandonnons les maniaques, soi-disant
camp de Jalès , au nom de 5o,ooo citoyens citoyens du Vivarais , à leur délire ; et nous
du Vivarais, sous la signature d'un nommé Le osons prononcer que leur libelle n'a déja et
fevre, président, et autres membres du comité n'aura d'autre effet, que de les couvrir encore
fanatique , qui a rédigé cet écrit. Si jamais de honte., D'ailleurs , il n'existe plus de camp
l'on a vu jusqu'à quel point l'esprit humain peut à Jalès : c'est un camp imaginaire : nous en
s'égarer , on peut assurer que c'est dans cette avons donné la preuve par une lettre , signée
insensée diatribe , écrite contre l'Assemblée de dix députés du département de l'Ardêche,
nationale : mais nous sommes instruits que ce qu'on peut relire dans notre numéro 573 , du
1o octobre. V.
sont deux moines et un gentilhomme qui l'ont
composée. Comme il est permis à ces gens
d'extravaguer, nous ne donnerons qu'un seul
échantillon de leur folie. Selon ces fanatiques , Renvoi des ministres.
l'.fssemblée des états-généraux, séante à Ver
sailles, devoit se dissoudre au seul ordre du La section de la Bibliothèque du roi a arrêté
roi, parce que des esclaves doivent obéir aveu le 24 octobre de demander le renvoi de tous
glément à leur mal'tre. les ministres, sans en excepter un seul (I); le
Croiroit - on trouver en Europe un seul renvoi de tous leurs subalternes, y compris le
homme capable d'avancer qu'il ne doit y avoir sieur Dufresne, ordonnateur du trésor public ;
on France qu'un maître et des esclaves ; et que, le rappel de tous les ambassadeurs et le rem
par une conséquence digne , de l'insensé qui placement de tous ces gens-là par des patriotes
parle ainsi , la nation , assemblée à Versailles , connus et éprouvés. Elle a également arrêté
devoit obéir sans réserve ? Telle est cependant la d'envoyer des copies imprimées de sa délibé
frénésie des auteurs de ce libelle, sur lequel on ration aux 83 départemens, à toutes les sociétés
peut prononcer d'après cet échantillon. patriotiques do France et aux représentans du
peuple belgique, du peuple liégeois et du peu
Nous les renverrons à l'exccllent ouvrage de ple avignonnois. C... -

l'abbé de Gourcy, sur l'état des personnes en


France , sous les deux premières races. Cet
ouvrage , dédié à Louis XVI étant dauphin , (1) Le sieur la Luzerne est remplacé par M. de Fleu
rieu.
ne peut être suspect. Ils y verront, pages 78-84,
On s'abonne à Paris, chez BuissoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaumne et de l'Etranger.
Il paroft tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 56 liv, pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 lit. pour
5 mois franc de port, par la poste, pour tout le Royaune, l'abonnement ne commence que du prem. d'un mois.
On s'abonne aussi, à la méme adresse , pour la BOUCHE DE FER, moyennant 9 liv. pour 3 mois,
n -

ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES


D E L A F R A N C E ,
E T A F FA I R E s P o L I T I Q U E s D E L E U R o P E ;
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcI ER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
Si le ciel t'a fait roi, c'est pour me protéger. VoLT.

No. C C C X C I I.
Du Vendredi 29 Octobre 179o.
, ASS EMB L ÉE N AT I O N A L E. sion avec celui de la location ; mais sur l'expli
cation donnée par le rapporteur, l'article a été
Séance du 28 Octobre. décrét é :

LE patriotisme a jetté quelques racines dans Art. XVII. « La cote des gens en pension et
des personnes n'ayant d'autre domicile que dans
la ville de Nîmes ; mais le terrein est bien re des maisons communes, sera faite à raison du
belle à la fructification. Une société d'amis de loyer de l'appartement que chacun occupera ,
la constitution y est journellement harcelée par et elle sera exigiblo vers le locateur, sauf son
la municipalité , qui a eu l'assurance de porter remboursement contr'eux ».
ses attaques jusqu'au milieu de l'Assemblée Les comités diplom et ecclésiastique
nationale. M. de Marguerittes s'est hasardé réunis, ont faitprésenatique
ter par M. Chassey UlIl
aujourd'hui à produire un prétendu procès projet de décret concernant les établissemens
verbal d'une séance du club , dans laquelle , étrangers qui subsistent en France, et la dis
dit-on , il a mis en question si on ne devoit tinction à faire de leurs biens patrimoniaux
pas livrer arbitrairement au supplice les offi acquis de leurs deniers , et qui doivent leur
c1ers municipaux. être laissés, et de ceux qui leur ont été donnés
Eh ! par qui est rédigé ce procès-verbal , a par des François, et qui doivent être livrés aux
demandé M. Gouttes ? — Par les municipaux , administrations, à charge d'en faire des pen
répond le produisant. -
sions. Nous rapporterons demain les cinq ar
- L'Assemblée , indignée, a passé à l'ordre du ticles ; ils ont été adoptés sans discussion
- jour. En reprenant le décret sur la contribution •

La ville de † demande un tribunal de M. Fermont a proposé, par l'article 18 , de


commerce ; et sur l'avis du comité de constitu faire asseoir par les départemens sur chaque
tion, il est décrété qu'il y sera établi. district la portion contributoire, qui seroit en
suite subdivisée sur les municipalités, et par
On a aussi décrété l'établissement de quatre celles - ci sur les citoyens individuels.
· juges de paix dans la ville de Rennes , et d'un . ques Quel
objections sont élevées par M. le Grand
' autre pour les paroisses adjacentes. sur la versatilité des revenus mobiliers qui ,
j>

L'article 17 du titre II du décret sur la d'une année à l'autre, peuvent ne pas être les
contribution personnelle, est venu à l'ordre du mêmes.
jour. , -

, Le rapporteur a promis de donner satisfac


Il s'agissoit de l'imposition à supporter par tion par un chapitre très-détaillé des non
les personnes vivant en maison commune ; M. valeurs , il a dit que l'assiette de l'imposition ne
Fermont propose d'en évaluer le montant sur seroit pas plus difficile que ne l'étoit colle de la
- le prix du loyer de l'appartement Cette ap #ºn, et l'article 18 est adopté comme
préciation paroît rigoureuse à M. Dionis, qui ll Sllit :
craint que l'on ne confonde le prix de la pen- i Art. XVIII. « La portion contributoire, assi

$ 92
( 596 )
sera répartie par
gnée à chaqte département, différens M. Buttafuoco ( P. ) a paru à la tribune : « Je
son administration entre les distriots demande d'avance , s'est écrié M. Salicetti, que
qui lui sont subordonnés ; le contingent , assi tout ce que va dire l'honorable membre soit
gné à chaque district, sera pareillement réparti envoyé au comité des recherches, comme allé
par son administration entre les municipalités gation injurieuse et fausse ». M. Buttafuoco
de son arrondissement ; et la cote-part , assi s'est lamenté amèrement de ce que dans la
à chaque mtnicipalité , sera répartie par Corse on répand des doutes sur ses principes et
†néeofficiers municipaux cntre tous les habitans. sur cenx de M. Peretti ( P. ) son collègue. Jus
ayant domicile dans le territoire de la munici † on plaignoit M. Buttafuoco; mais quand
palité, parmi lesquels il sera nommé six ad il a dit que le général Paoli étoit l'auteur de ces
joints par le conseil général de la commune , calomnies, l'Assemblée lui a retiré son intérêt,
pour procéder à ladite répartition , conjointe et on a cessé de l'entendre : il a pourtant lu un
ment avec les officiers municipaux ». † de décret , par lequel il demandoit que
Un amendement proposé par M. Brostaret , e roi fût supplié d'envoyer des commissaires en
a été combattu par MM. Roederer et d'André , Corse, pour y faire recommencer les élections,
Gºt des troupes dans les différentes villes de
c'étoit d'adjoindre aux officiers municipaux cette isle.
chargés de la répartition, un nombre égal de
collègues ou contrôleurs : néanmoins il a été Il ne sied pas à l'opinant, a dit M. Voydel,
décrété « qu'il seroit établi des adjoints , les de porter des accusations et de faire chercher
quels seroiént pris dans le conseil général de les auteurs des troubles de la Corse : le comité
la commune ». des recherches a des pièces originales dont l'o
Une lettre du roi instruit l'Assemblée de la pinant m'est pas conseillé de provoquer l'exhi
bition.
retraite de M. la Luzerne , et du choix que sa
majesté a fait de M. de Fleurieu pour le mi Le décret proposé, ajoute M. le Pelletier,
nistère de la marine. n'est propre qu'à incendier l'isle de Corse : et
La répartition de l'année 1791 faisoit la ma ce seroit un malheur que l'Assemblée natio
tière de l'article 19 , mais M. l4amel-Nogaret a nale eût paru même un seul instant vouloir y
observé, et M. Fermont est convenu qu'il falloit donner la moindre suite Quelques voix de
encore tirer des municipalités , des § (ºt mandoient pourtant que le projet de décret fût
des départemens, nombre d'éclaircissemens pré envoyé à un comité : mais cette motion, plus
liminaires; voici la rédaction qui a été adoptée. que suspecte, a été repoussée par une majorité
Art. XlX. « il sera retenu pour 1791 , dans la qui n'étoit pas équivoque. G.
totalité du royaume, sur le montant de la con
tribution personnelle, une somme de.... deniers
pour livres , formant une somme de... et de Projct perfide du club de 1789.
cette somme , moitié sera versée au trésor pu
blic, et l'autre restera à l'administration de Les membres de ce club ont arrêté d'inviter
chaque département ». et de recevoir gratis parmi eux MM. les repré
sentans de la commune, qui sont au mombre
Le rapporteur est passé ensuite au titre III de cent quarante-quatre, et MM. les électeurs
de son projet de décret, ayant pour objet l'as du département de Paris , qui sont au nombre
siette de la contribution personnelle. de sept cent soixante-seize. Ce renfort , si
( Le peu d'espace de cette feuille nous con aucuns des invités ne rougissoient pas d'accep
traint de les renvoyer à demain.) ter une pareille réception , qui a l'air d'une
Les députés du comtat Venaissin supplient aumône , conviendroit merveilleusement au
- l'Assemblée mationale de les entendre avant de ministère , au maire de Paris et au commandant
se déterminer sur l'affaire d'Avignon. Leur pé général. Mais les vues du club de 1789 , dans
tition, présentée par M. Durand ( de Mlaillane ) cette démarche , sont trop matériellement dé
est critiquée par M. Bouche, qui doute même montrées et trop grossières pour en imposer
de leur mission ; mais comme il n'y a jamais § Un membre de la commune, à qui
d'inconvénient à écouter toutes les parties, ainsi a réception gratuite et aumônière dans ce clu
que l'observent MM. Regnault et Fréteau, il a été proposé, a répondu sagement : « Vous
est décrété que les députés du comtat seront voulez donc nous dépopulariser » ? Quelle opi
entendus cc soir, nion en effet pourroit-on avoir des membres
( 597 ) -

de la commune et des électeurs du départe ciennes, où il continue à faire préparer des


ment qui entreroient, sans payer, dans un club cacardes vertes et à se mettre à la tête d mn
où la cotisation de chaeque membre est de 12o parti de mécontens. C'est de la † in
livres par an * Cette condescendance seroit dans fernale de ce tendre ami du général Bender
le genre de ceux qui vont piquer l'assiette des et du sieur d'Estherazy que sort une immensité
ministres et du maire de Paris ; et l on seroit d'écrits incendiaires et contre-révolutionaires ,
en droit de croire que la cour donneroit sous répandus en profusion dans les campagnes et
main , pour cet effet, un supplément de coti les cliâteaux autour de Lille, Valenciennes et
sation au club de 1789. Non , messieurs , n'hu Cambrai. Son projet , en faisant imprimer et
miliez point ainsi MM. les représentans de la publier en son nom sur nos frontières, dans un
commune et les électeurs du département ; ils style très-insidieux , une proclamation de las
sont et seront toujours, j'espère , les vrais amis confédération pour l'établissement de la liberté
du peuple , et non les auxiliaires des ministres belgique, est non-seulement de nous donner
et des ministériels. CARRA. le change , ainsi qu'anx Belges, sur le motif de
ses op rations , mais de faire servir ses recru
temeus de soldats, d'une part à piller l'abbaye
Réforme essentielle à faire dans l'uniforme de Saint-Guillim et les villes et villages du Bra
bant ; et de l'autre à renforcer dans l'occasion
des hussards.
les ennemis de la Framce et les aristocrates fu
Nous avons six régimens de hussards, presque gitifs à Trèves , à Aix-la-Chapelle et à Saarbruck.
tous composés de braves lorrains et alsaciens, On soupçonne violemment le comité autrichien
qui ont juré sur leur sabre de verser la dernière de Saint-Cloud de protéger le sieur Gusman ,
goutte de leur sang pour la nation et la consti et de lui fournir des fonds. Braves citoyens des
tution, et l'on souffre que ces vaillans militaires frontières du nord, et vous nos frères d'armes
de Lille, Valenciennes et Cambrai, défiez-vous
portent la livrée du tyran de Hongrie et soient du sieur Gusman et serrez le de près ; car à
couverts d'un habit d'arlequin, dans un mo
ment sur-tout où chaque François s'empresse coup sûr c'est un ennemi enragé de la liberté
de n'adopter que l'uniforme et les usages natio des François, ainsi que de celle des Belges. C.
naux. Vainement les officiers et les cavaliers de
ces six régimens ont demandé, depuis quinze
mois , au sieur la Tour-du-Pin la réforme de Suite de la réponse aux questions du n°. XXIX
de l Observateur.
leur mascarade ; ce ministre a fait la sourde
oreille, espérant sans doute que sous cet habit Vous demandez « ce que veut faire le roi de
de Croate, nos bons frères les hussards se chan
geroient en satellites autrichiens contre les Prusse des Liégeois et des Brabançons ; pré
tend-il les enchaîner au sceptre de son beau
citoyens françois. Mais l'Assemblée nationale, frère , qu'il créa despote de Hollande » ? Je
à qui l'on démontrera mon-seulement le ridicule demande à mon tour : Connoissez-vous la cons
de cet habillement, mais l'économie qui résul titution des Provinces-Unies ? quel est donc le
teroit d'un costume vraiment françois pour ces despotisme qu'exerce le stadhouder ? Quel pri
six régimens, comme pour les autres corps , vilége, quel titre, quel pouvoir la dernière révo
prendra sérieusement cette réforme en consi lution lui a-t-elle donné ? aucun. Dispose-t-il
dération; et nous ne doutons pas que le comité des trésors de la nation ? non. A-t-il un livre
militaire , à qui nous communiquerons cette rouge, un livre de pensions ? non. Peut-il faire
observation , n'en fasse un article spécial des guerre ou des traités ? non. Peut-il disposer à
décrets sur l'organisation de l'armée. C.... sa volonté des troupes de l'état ? mon, encore ;
car elles font serment aux états-généraux des
provinces qui les paient et aux municipalités des
Impudence et projets désastreux d'un certain villes où elles sont en garnison. Le stadhouder
Gusman, soi-disant comte. peut-il faire mettre en prison un citoyen qui
lui déplaît ? mon. Le dernier comme le pre
Ce partisan déclaré des Autrichieus, arrêté mier des habitans de la république est sous la
dernièrement à Douai avec tant de raison, et · sauve-garde des loix : et il ne faut pas des par
relâché ensuite si légèrement pâr ordre du co chemins, mais des talens et de la conduite pour
mité des recherches, est actuellement à Valen | parvenir à toutes les places militaires ou civiles :
( 598 )
tous les citoyens, sans distinction de naissance, vues sur la Bavière, voît ses projets anéantit
y ont les mêmes droits. En quoi donc les Ba de ce côté-là : et les moyens de dominer sur
taves sont - ils esclaves ? Le peuple , le vrai tout le cours du Danube, de faire un jour la
peuple a mis en 1747 unanimement, dans les loi à la plus grande partie de l'Allemagne, à
mains du stadlhouder , une bride à l'aristocratie l'italie et au roi de Sardaigne, lui échappent. V.
sénatoriale. C'est encore ce même peuple , et
non les troupes du roi de Prusse , qui en 1787 D E F R A N c F o R T, le 19 octobre.
chassa quelqnes intrigans, chefs d'une cabale
dévouée au ministère françois, à ce ministère L'ouverture du conseil aulique de l'empire,
qui semoit l'or extrait du sang du peuple fran fut faite le 14 de ce mois par l'archevêque de
çois pour bouleverser la constitution qui rend Mayence , en sa qualité d'archi-chancelier de
la république heureuse et florissante, et pour l'empire, avec les autres membres de ce tri
rétablir un gouvernement aristocratique sous
bunal suprême : mais c'est à Ratisbonne que
lequel le peuple avoit tant gémi, et dont il re doit se traiter l'affaire des princes allemands
doutoit si fort le retour. Au surplus, ceux qui qui ont des biens en Alsace, et dont les droits se
connoissent la machine compliquée de la cons trouvent lésés par la révolution de la France V.
titution des Provinces-Unies, savent bien qu'il
seroit impossible d'y ajouter des rouages , et que DE D R U x E L L E s, le 21 occobre.
ce seroit insulter aux Liégeois et aux Belges,
qui combattent avec tant de bravoure pour leur Le bulletin de l'armée de la république nous
liberté, de croire qu'ils laisseroient disposer
d'eux comme un troupeau de moutons , et donne avis de , quelques avantages signalés,
remportés sur les autrichiens. Ceux - ci avant
qu'un roi qui protégea leur liberté lorsqu'il pass la Meuse , avoient établi un poste à Hers
pouvoit avoir un prétexte † pour la dé tal. M. Duchâtel, colonel du régiment dragons
traire, agiroit en despote lorsque son honneur
et ses intérêts l'engagent à soutenir sa première nº. 4 , se rendit vers ce poste , avec le major
conduite. Van-der-Noot, trois compagnies, un piquet de
trente hommes de son régiment , et une-pièce
J'invite M. l'Observateur à juger mieux les de six. ll attaqua : l'action dura près de huit
alliés naturels de la France. Le gouvernement heures. Les autrichiens furent dispersés, leur
hollar1dois n'a laissé échapper aucune occasion corps-de-garde détruit. -- »
de donner des preuves qu'il distingue la nation
françoise du ministère françois, et qu'il desire Le général Koeler ſit passer la rivière le 2G !
conserver l'alliance qui existe entre les deux près de Bouvigne, à 6oo hommes d'infanterie,
nations. P. d'A..... et à deux escadrons de cavalerie. Ces troupes
se formèrent en ligne sur la montagne, atta
quèrent l'ennemi , dont les hussards fondirent
$ur nos troupes : mais malgré la vivacité de
AFFAIRES POLITIQUES ETRANGERES. leur choc, ils furent obligés de se rètirer après
avoir perdu beaucoup de monde. Vers la nuit,
D E M A Y E N G E, le 17 octobre. le colonel Duchâtel ordonna la retraite qui se
ſit en bon ordre. Le même jour, une garde
L'ambition excessive de la maison d'autriche de † déserta avec ses bas-officiers,
a souffert avec peine un article ajouté à la ca et vint se rendre à nous. Tous les déserteurs
· pitulation impériale que Léopold a été obligé disent unanimement que les officiers autri
de signer : cet article porte qu'il me sera per chiens n'ont plus d'autres moyens pour rete
mis d'aliéner, échanger aucun ſief de l'empire
sans le consentement du corps germanique.
nir les soldats, que de leur permettre le §
des abbayes : du plat pays, et des villes de §
Ainsi cette maison, qui portoit sans cesse ses Belgique. V. -

On s'abonne à Paris , chez BUissoN , libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera , franc de port, leprix
ſ§ les Auteurs des A'nnales Patriotiques.
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ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIREs
D E L A F R A N C E , . )

ET A F FAI R E s P o L I T I Q U E S DE L' E U R o PE,


- J O U R N A L L / B R E , . par une Société d'Écrivains Patriotes ,
dirigé par M. Mencien , et par M. Canna, un des Autours.
. ! 1

· Si la ciel t'a fait roi, c'est pour me protéger. VoLT.

No. C C C X C I I I. Du samedi 3o Octobre 179o. - :

ASSEMB L ÉE N AT I O N A L E. Fleurieu, fait hommage de sa promotion aux


Séance du 28 Octobre au soir.
législateurs, promet zèle et fidélité aux loix .
et annonce que M. de Bougainville va rem
placer M. Albert, dans le commandement de
L. depot me, qui a été chassé de France , l'escadre. · - · · · · :
et qui tôt ou tard sera chassé de l'univers , Au nom du comité de féodalité, M. Marlin
s'arme de toute sa rage, dans les pays où il a fait le rapport des prétentions élevées par
règne encore , contre tout ce qui porte le nom les princes d'Allemagne, à raison de leurs pos
françois. Un sieur Chalier, négociant de Lyon, sessions dans notre ci-devant province d'Af
ayant à faire à Palerme un recouvrement de sace. Il a démontré que les peuples de cette
6o,ooo livres , a reçu , avec mille avanies , contrée , suffisamment représentés dans l'As
l'ordre de sortir de Sicile par le premier navire. semblée législative, avoient concouru à la cons
3Vainement il a réclamé du consul de France titution , et qu'il étoit impossible d'y laisser
rotection et justice. Sur ce fait dénoncé à introduire une bigarrure discordante avec l'u
# 'Assemblée nationale , et sur la motion réitérée . nité de l'empire françois : néanmoins, il a çru
# de M. Bouche, il a été donné ordre au comité que , par amour de la paix, et pour prouv9r
l# diplomatique d'apporter incessamment le décret à toutes les nations de l'europe , que la na
# où doit être prescrite la formule du serment à tion Françoise veut entretenir avec elle amitié
prêter par tous ſes agens que le roi tient auprès et fraternité , le président devoit être chargé
des cours étrangères. de supplier le roi de demander aux princes
:
#
" Une députation des patrons pêcheurs répan allemands des états détaillés des,droits qu'ils
dus sur les côtes de Provence , a fixé l'atten- . réclament, pour être statué sur l'indemnité qu'iI
# tion de l'Assemblée. Depuis plusieurs siècles sera : convenable de leur accorder pour raison
ces citoyens vivent paisiblement sous une juris de ces droits. Ce qui a été décrété , d'après nn
diction volontaire et paternelle , que le des projet rédigé par M. Riquetti. . | | |
potisme lui-même a respectée; ils en demandent Un incident a prolongé cette discussion ;
a*conservation dans leur langage provençal et dans le cours de son rapport, M. Merlin avoit
plein d'une énergie presque sauvage. MM. Bou dit « aujourd'hui que les rois ne sont plus que
ché et Riquetti ont demandé et obtenu l'im les délégués et lès méndataires des natio s,
pression littérale § leur discours, 'et 'de la elles parleront d'une autre mamière ». Unjho
réponse du président. - * :. norable menbre, qui n'a pas encore pu dé
• Ces matelots ont soumis à l'Assemblée na- . saprendre le vieux langage, M, de Juigné, çi
tionale une délibération par eux prise , par devant baron, a demandé que le rapporteur
laquelle ils ont détérminé, entre eux, une con fût: . : mis
1* à l'ordre. La saine majorité s'est leyée
† annuelle de 6ooo livres , pour être · d'un seul mouvement simultané, pour imposer
- - -

distribuée'à'cinquanteibons ouvriers nécessi silence ºu réclamant, qui couvert de rou


teux.'L'accueil le plus honorable a récompens · ʺ#, s'est promis ,, sºñs, doute
i s . . s• } '1 : , 'rd'apprendre
1 ; ... - ': ! ..' * 1 ·
J - 1 a ` • _, ſ".'. s - us - · · ·
º-

cette fondation patriotique, mfelix , lè,#


# "Ori catéehisme des droits jnºtignaux. .i;
yij I , -,;1-, i7 yr7-7-7
- Le nouveau ministre de la marine , M. dé ri a rècu à la barre les députés du comtat.
( 6oo )
Ils sa plaignent amèrement de la ville Avi m'a pas même voulu accorder au rapport les
gnon , qui veut se soustraire à la cour de Rome, honneurs de l'impression.
et ne leur pardonne pas d'y demeurer attachés. ., On a ajourné à 1demain la discussion d'un
Admis ensuite aux honneurs de la séancº , ces · projet du même rapporteur sur le reculement
députés ont montré une hésitation singulière, des barrières. , • - - -

et sont pourtant enfin allés s'asseoir à la gauche -

Ensuite l'Assemblée , incertaine , pendant


du président. quelques instans, sur la matière qui devoit l'oc.
« La ville de Montauban, cn proie à de nou cuper, a décidé , d'après l'avis de M. le Chape
veaux troubles, a vu pendant quatre jours , les lier, que les départemens étant sur le point de
17, 18, 1o et 2o de ce mois , l'appareil d'une s'assembler , il étoit nécessaire de terminer
guerre civile. L'incivisme qui y domine a cher l'importante matière de l'impôt, dont l'assiette
ché à animer l'un comtre l'autre , les régimens devoit être leur premier ouvrage.
de Touraine et Royal-Pologne , des attroupe Pour la fabrication des assignats, M. Anisson,
mens coupables ont faitCependant
la chasse au petit nom chef de l'imprimerie royale , a demandé 1 oo,ooo
bre de bons citoyens. les commis livres, et M. Didot oflre de s'en charger pour
saires du roi , faisant fonctions de municipaux , 22 686 liv. Sur la préférence demandée par M.
sont parvenus à rétablir la paix. Mais un crime de Montesquiou en faveur de ce dernier, MM.
qui n'a point de nom , c'est que le garde des de Lameth et Riquetti ont demandé et obtenu
sceaux a osé nommer à la place de commissaire l'ajournement; et il a été nommé des commis
du roi près le tribunal du district de Moissac, saires pour examiner les offres diverses et en
le procureur de la commune de Montauban , rendre compte. -

suspendu de ses fonctions et mandé à la barre Une orgie , aussi coupable que celle du 3 oc
de l'Assemblée nationale , c'est que le ministre tobre 1789 , a pensé occasionner dans la ville de
de la guerre s'est constamment refusé à l'exé Béfort l'effusion d'un ruisseau de sang. Plu
cution du décret qui lui prescrivoit d'envoyer sieurs oſficiers et soldats , et le colonel même
un renfort de troupes à Montauban , ce qui du régiment Royal-liégeois , donnant un re
vous prouve plus que jamais la nécessité de pas au régiment de Lauzun , sont tombés dans
purger, dès aujourd'hui, le ministère de tous un tel excès d'ivresse , et le vin a tellement
ces énnemis déclarés de la patrie et des loix . décélé leurs sentimens intimes, qu'ils sont allés
Tel est le sommaire d'un rapport fait par Ml. insulter la municipalité en fonctions, qu'ils ont
Antoine, foiblement et vainementduquel
combattu foulé aux pieds le symbole de la liberté, qu'ils
par M. Feydel, et en conséquence l'As se sont répandus en imprécations C t en actes
semblée a décrété. conformément à la demande de violence dans toute la ville, annonçant qu'ils
de son comité, « que le roi seroit supplié d'a porteroient par-tout le fer et la flamme. La
jouter un régiment complet à celui qui est ac garde nationale, appellée contre ces furieux,
tuellement à Montauban ». n'a pu parvenir à les contenir.. Le retour de
M. de Bouillé a ramené un peu de calme. Une
Séance du 29 Octobre. lettre de ce g néral à M. de la Tour-du-Pin ,
une lettre de ce 1ninistre à l'Assemblée natio
Le premier décret rendu aujourd'hui par nale ont été lues et renvoyées à un comité
l'Assemblée mationale , a , sur l'avis du comité nommé spécialement pour l'examen de cette
d'aliénation , déclaré que les estimations par affaire. Déja le roi a ordonné que les régimens
experts , ou l'évaluation des baux que les di seroient changés de garnison ; et a condamné
vcrses municipalités doivent envoyer à ce co les officiers à huit mois de prison. .. ,
mité, n'y seront plus reçues passé le 2o mo
On a entendu un rapport de M. de Montes
vembre. -

quiou sur la liquidation de la dette publique ; il


· Un long rappbrt et un projet de décret , la divise en dcux classes ; la dette exigible, et
présentés par M. Dupont, ont été ajournés à les rentes viagères ou constituées. L'exigible,
ſhuitaine ; l'objet en étoit d'établir sur la con qui se compose de l'arriéré des départemens,
sommation des vins , cidres , poirés , bières et de la dette sur le clergé, des charges, offices et
hydromels, dans toute l'étendue du royaume, émplois , et des dimes inféodées , se monte à
un droit du vingt-cinquième de la valeur. . 761 millions. Par un projet de décret en 21
Trop de ressemblance entrè les procédés dé articles , le rapporteur propose d'affecter au
oette imposition , et ceux de l'āgonisante fisca# paiement de cette dette 6oo millions, à prendre
lité, a attiré la défaveur de l'Àssemblée, qui sur les 8oo millions d'âssignats décrétés, en ré
( 6or )
ervant les 2oo autres millions pour les dépenses · 3°. Ils ajouteront à l'article de chaque con
mprévues du trésor public et l'acquittement tribuable une taxe relative au nombre de ses
es rentes en 1791. - :- - domestiques, de ses chevaux et mulets de selle,
L'Assemblée a ordonné l'impression du rap carrosses, cabriolets et litières. | |
ort et du projet de décret, et en a ajourné la 4°. Ils taxeront les revenus d'industrie et de
iscussion à huitaine. G. ricllesse , mobiliaire de chaque contribuable,
sauf la déduction des revenus fonciers. . -

5°. Si après avoir établi ces différentes cotes


'uite du décret sur la contribution personnelle. dans l'ordre qui vient d'être prescrit , il restoit
un excédent ou un moins imposé à répartir,
T I T R E I I I ladite répartition sera faite au marc la livre de
la cote de l'imaposition mobiliaire. . -

Assiette de la contribution personnelle V. Les officiers municipaux et les commis


de 179 I. saires-adjoints procéderont , aussi-tôt que le
m indement du directoire de district leur s ra
L'article premier a passé sans opposition. parvenu , à la confection du projet de rôle ,
Art. l°". « Aussi-tôt que les municipalités au conformément aux instructions du directoire
·ont reçu le présent décret , et sans attendre de départenent, qui seront jointes au mande
e mandement du district , elles formeront un ment , et lorsque ce rôle sera terminé, il sera
état de tous les habitans domiciliés dans leur
déposé pendant huit jours au secrétariat de la
territoire , elles le feront publier, et le dépo municipalité, où chaque contribuable pourra
seront au greffe de la municipalité, où cha en prendre connoissance. Après ce délai, les
cun en pourra prendre connoissance ». officiers municipaux arrêteront définitivement
L'article II, après une légère discussion, a le projet, le signeront et l'enverront au direc
passé en ces termes : toire de district. - -

Art. II. « Dans la quinzaine qui suivra la La forme des rôles , le nombre de leurs ex
publication , tous les habitans feront ou feront péditions, de leur envoi, leur dépôt , et la
faire au secrétariat de la municipalité et dans manière dont ils seront rendus exécutoires ,
les formes qui seront prescrites, une déclara seront réglés par l'instruction de l'Assemblée
tion qui indiquera , 1°. s'ils auront les facultés mationale. - - - -

qui donnent ſes qualités de citoyens actifs ; 2°. VI. Les administrations de départememt et
la situation et la valeur de leur habitation ; 3°. de district surveilleront et presseront, avec la
le nombre de leurs domestiques destinés au
service de leur maison , et des chevaux et mu
† grande activité , toutes les opérations ci
essus prescrites aux municipalités ». . " .

lets de selle , de carrosses et cabriolets et de


litière ; 4°. enfin, pour ceux qui sont proprié T I T R E I V. * • . .

taires des sommes auxquelles ils auront été Des demandes en décharge ou réduction. .
taxés dans les divers départemens en 179o ».
Les articles suivans ont été adoptés après une Les articles Ier et II, relatifs aux réclamations
légère discussion. des redevables, ont été ajournés. , -

, Art. III. « Ce délai passé, les officiers muni Art. IIl. « Toute cote réduite par la décision
† les commissaires adjoints procéderont de directoire de département sera imputée sur
à l'examen des déclarations, suppléeront à celles le fonds des non-valeurs, établi par l'article VI
qui n'auront pas été faites ou qui seroient in du titre 1er du présent décret. - -

complettes, d'après leurs connoissances locales IV. Si c'est une communauté entière qui se
et les preuves qu'ils pourroient se procurer. croit ſondée à réclamer, elle s'adressera au di
· IV. Aussi-tôt que ces opérations seront ter rectoire de département ; la réclamation en
minées, les officiers municipaux et les com voyée par lui à l'administration du district
missaires adjoints établiront dans le rôle, en sera communiquée aux communautés dont le
leur
actif;ame et
, .conscience, 1°. la taxe de citoyen
• • °• - - -
territoire touchera celui. de la communauté
réclamante, et il y sera de même statué con
" 2°. La taxe d'habitation pour tous les domi tradictoirement et déſinitivement par l'admi
ciliés-de leur territoire, d'après le prix de lo nistration du département , sur l'avis de l'ad
cation ou son estimation , et conformément ministration du district. -

ºu tarif qui sera joint au présent décret ; Si la réduction de la cotisation est prononcée,
) 6o2 )
la somme excédente sera de même imputée sur seront tenus de verser chaque mois dans li
le fonds des non-valeurs.
caisse du district la totalité de leur recette.
V. La réclamation d'une administration de VI. Dans la dernière huitaine de chaque
district qui se croiroit lésée , sera de même trimestre, c'est-à-dire , dans la dernière hui
adressée au directoire du département, et com
muniquée par lui aux autres districts du même taine des mois de mars, juin , septembre et
département , pour y être ensuite statué con décembre, il sera fourni, par les receveurs des
communautés , un état de tous les contribua
tradictoirement et définitivement par l'admi
nistration du département , sur le rapport et bles en retard, lequel, après avoir été visé par
l'avis de son directoire. les officiers municipaux, sera publié et affiché,
Les administrations de département adresse ct frute de paiement dans les huit premien
jours du mois suivant , le contribuable pourra
ront chaque année , à la législature , leurs déci
sions sur les réclamations des administrations être contraint par saisie de meubles et effets
mobiliers.
de district, avec les motifs de ces décisions.
VII. La forme des états des contribuables
Quant aux réductions accordées aux districts, en retard , celle des saisies , et la nature des
elles seront aussi imputées sur le fonds des non
valeurs laissées à la disposition des départemens. contraintes, seront déterminées par une ins
VI. Enſin , si c'est une administration de dé truction particulière ».
partement qui se croit fondée à réclamer, elle --v

s'adressera par une pétition à la législature ; la Décret rendu sur le code pénal de la marine,
† sera communiquée aux administrations dans le cours de la séance du mercredi 27
octobre.
de départeument dc nt le territoire touchera ce - -

lui de l'administration réclamante , et il sera L'Assemblée nationale , satisfaite des témoi,


ensuite statué contradictoirement par la légis † d'obéissance et d'une soumission sans
lature.
ornes qu'elle vient de recevoir des marins de
, L'imputation de la réduction accordée sera l'escadre i ouï le rapport de son comité de ma
de même, sur le fonds des non-valeurs, à la rine, sur les représentations faites par les com"
disposition des législatures ». missaires du roi envoyés à Brest, au sujet de
T l T R E V.
quelques dispositions du code pénal de la maº
rine, relatives aux peines de discipline, décrète
ce qui suit :
· De la perception et du recouvrement.
Article Iº. « L'article II du titre premier du
Art. Ier. « Il ne sera alloué, pour la percep code pénal sera rédigé de la manière suivante :
tion de la contribution personnelle , que trois Le commandant de bâtiment , l'officiet
demiers pour livre du montant du rôle , et le commandant le quart ou la garde, pourront
recouvrement en sera toujours ſait par celui prononcer les peines de discipline contre les
qui sera chargé de la perception du rôle de délinquans : le coulmandant de la garnison
contribution foncière. pourra aussi prononcer la peine de discipline
II. Chaque année, aussi-tôt que le rôle pour contre ceux qui la composent, à la charge, par
le recouvrement de la contribulion personnelle les officiers, d'en rendre compte au commanº
aura été rendu exécutoire et renvoyé à la mu dant du vaisseau après le quart ou la garde.
nicipalité , il sera rcmis au percepteur du rôle lI. L'article premier du titre II sera ains
de contribution foncière. conçu : - . . -, f " , y * i

Il f. Les trois deniers pour livre attribués au . Seront infligées aux matelots et officiers
collecteur scront pris par retenue sur le recou comme peines de discipline , oelles ci-apri
vremer1t effectif. dénommées ; le retranchement,de vin, qui n
· IV. La cotisation de chaque contribuable † avoir lieu pendant plus de trois jours
sera divisée en douze portions égales, payables es fers sous le gaillard, au plus pendant quatr
le dermier de chaque mois. - -
jours : la prison, au plus pendant le mêm
temps. *- , · · · ,
· V. , Les officiers municipaux , les adminis . • • -

' La rédaction de cés'deux articles sera inces


tritteurs de district et de département pourront,
en tout temps, vériſier sur le rôlo l'état des re samment présentée à la sanction du .roi, qu
couvremens, et les receveurs des communautés sera prié de la faire proclamer et insérer dan
le code de la marine ». ' " , .
r •
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
- D E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R o P E,
J o U R N A L L / B R E , par une Société d"Écrivains Patriotes j>

dirigé par M. MERcIER , et par M. CaRRA, un des Auteurs.


Si le ciel t'a fait roi, c'est pour me protéger. VoLT.

N°. C C C X C I V. Du Dimarche 31 Octobre 179o.


ASS EM B L ÉE N AT I O N A L E.
Au nom du comité de liquidation des offices,
Séance du 3o Octobre. M. Gossin a présenté plusieurs articles d'un
projet de décret, lesquels ont été adoptés, mais
que l'espace de cette feuille ne nous permet
Art. Ier. « L A ville de Saint-Quentin aura un pas de rapporter aujourd'hui,
, tribunal de commerce. Le rapport ajourné sur le reculement des
II. Le tribunal actuellement existant dans barrières , a été présenté par M. Godard , et
cette ville , continuera ses fonetions jusqu'à on a discuté article par article le projet de dé
l organisation des nouveaux tribunaux. cret qui y étoit joint. C'est avec regret que l'on
IlI. Les nouveaux tribunaux seront installés a vu M. Prugnon, citoyen éprouvé, se laisser
conformément aux règles décrétées par l'As emporter par le zèle d'un intérêt particulier à
semblée sur l'ordre judiciaire ». ses commettans, en demandant que les bar
*Tel est le décret rendu , à l'ouverture de la rières fussent conservées en-deçà de la ci-devant
séance , sur la proposition du comité de cons province de Lorraine. Cette pétition a été dé
, titution. savouée par MM. Duquesnoy et Roederer, dé-.
· M. Gossin , rapporteur, a fait adopter un putés de ces mêmes contrées, qui ont attesté
autre décret, qui ordonne que le tribunal de leur renoncement à tout privilège exorbitant à
district du département du Puy-de-Dôme sera l'ordre universel. La discussion fermée , voici
· définitivement fixé à Clermont. le décret qui a été rendu : -

- Un sieur Lafarge a fait présenter le projet L'Assemblée nationale , considérant que le


d'une création d'actions de 9o liv. chacune , commerce est le moyen de donner à l'agricul
ture et à l'industrie manufacturière tous les dé
qui, demeurant sans intérêt pendant dix ans ,
se convertiront en rente, par forme de ton veloppemens et toute l'énergie dont elles sont
tine , au profit des actionnaires, et présente susceptibles , et qu'il ne peut produire cet im
roient à l'état une masse considérable d'argent, portant effet qu autant qu'il jouit d'une sage
dont l'intérêt ne seroit pas onéreux. M. Gouttes, liberté ; considérant qu'il est maintenant gêné
qui ne se paye pas d'illusions, a vu dans ce par des entraves sans nombre : que les droits
de traite existans sous diverses dénominations,
projet un grand bienfait pour la classe peu et établis sur les limites qui séparoient les an- .
riche qui pourroit ainsi , par une économie ciennes provinces du royaume , sans aucune
presque insensible , se ménager pour ses vieux
jours une ressource avantageuse. M. de Lian proportion avec leurs facultés, sans égards à
court, frappé des mêmes motifs , demandoit leurs besoins, fatiguent, par les modes de leur
e l'établissement fût national, sauf indem perception autant que par leur rigueur même ,
nité due à l'inventeur. Sur la motion de M. mon-seulement les spéculations commerciales,
Dionis , le projet est renvoyé aux comités mais encore la liberté individuelle ; qu'ils ren
réunis des finances et d'agriculture , lesquels dent différentes parties de l'état étrangères les
se concerteront avec des commissaires de l'aca unes aux autres ; qu'ils resserrent les consom
| démie des sciences. . , mations, et nuisent par-là à la reproduction et
394
( 6o4 )
à l'accroissement des richesses nationales, a ceux d'acquits et d'attributions attachés aux
décrété et décrète : offices des maitrises des ports et autres juris
Art. Ier. « A compter du premier décembre dictions. Ces tarifs et droits seront remplacés
prochain, tous les bureaux placés dans l'inté par un tarif unique et uniforme qui sera an
rieur du royaume où se perçoivent des droits nexé au présent décret, et dont les droits se
de traite, même ceux § en Bretagne pour ront perceptibles , à compter dudit jour pre
la perception du droit de traite domaniale, et mier décembre , à toutes les entrées et sorties
dans le Poitou, l'Anjou et le Maine, pour les dn royaume, sauf les exceptions, entrepôts et
droits de traite par terre et de trépas de Loire, transits réconnus nécessaires , et qui seront
seront abolis, et lesdits droits supprimés. incessamment jugés sur les rapports qui en se
II. La suppression prononcée par l'article pré ront faits à l'Assemblée nationale ».
cédent, comprendra également les droits par L'affaire de Béfort a été rapportée par M.
ticuliers d'abord et de consommation , perçus
indépendamment de ceux de traite sur le pois Muguet de Nanthou , et la lecture du procès
verbal d'audition de t'moins a dévoilé des
soa de mer, frais, sec ou salé , ainsi que les horreurs commises par les sieurs Latour , co
droits de subvention par doublement , et de lonel de Royal-Liégeois, Ristel son major ,, et
jauge et courtage, perçus sur les vins et autres Châlons aide-major de place. M. de la Tour
boissons exportés à l'étranger, sans qu'il soit du-Pin a été dénoncé à l'indignation natio
rien innové , quant à présent, à ceux desdits
droits dus sur les boissons venant de l'étranger, male , comme ayant gardé un long silence sur
ces atrocités, lui qui est si empressé à accuser
ou passant du pays d'aides dans ceux qui en
sont exempts et reversiblement, lesquels con et à aggraver les moindres faits d'indiscipline
tinueront d'être perçus jusqu'au moment de de la part du soldat. M. Voydel a voté pour
remplacement, ou de la modification des droits que ce ministre fût mandé à la barre.
d'aides. M. de Biron a invoqué la miséricorde de
III. A compter du même jour premier dé l' Assemblée nationale , pour le , régiment de
cembre prochain, les tarifs particuliers de 1664, Lauzun , qui a été induit dans les forfaits de
1667 et 1671 , de douane de Lyon, de douane Royal-Liégeois , et qui jusqu'à présent s'étoit
de v§ de 4 pour cent sur les drogue conservé pur dans des circonstances difficiles.
ries et épiceries, de foraine de table de mer, ll s'est rendu garant du patriotisme de quelques
de deux pour cent d'Arles, du denier Saint officiers , qui malheureusement étoient en
semestre à l instant du désordre.
André et liard du baron, ceux de la patente
du Languedoc, foraine et traite d'Alsace, de la M. Riquetti s'est joint aux préopinans pour
gabelle et foraine du Béarn, ceux de la comp demander qu'il fût fait un grand exemple de
tablie , du droit de convoi , de la traite de tous ces crimes trop multipliés , et dont le
Charente , de la prévôté de la Rochelle, de germe est visiblement animé par les agens du
courtage à Bordeaux, de la prévôté de Nantes, pouvoir exécutif; il a réclamé la loi de res
de Brieux et des ports et havres en Bretagne ,
d'issue foraine, traverse et haut conduit, droits
† , à laquelle ees agens insultent tous
es jours , il a demandé que dans le projet du
sur les vins dans la Lorraine, le Barrois et les comité , le mot de crimes fût substitué à celui
Evêchés, le tarif des péages d'Alsace, qui tien de délits : et le surplus du projet de décret a été
nent lieu des droits de traites dans cette pro adopté ainsi qu'il suit : - - • •

vince , les péages du Rhône, celui du Paty , « L'Assemblée nationale décrète, 1o. que le
celui de Péronne, et généralement tous #
#consommati
royaux ; ceux pour les droits d'abord roi sera supplié de donner des ordres pour que
les sieurs de Latour, Ristel et Châlons soient
et de on , et tous autres tarifs ser conduits sous bonne et sûre garde dans les
vant à la perception des droits sur les relations prisons de l'abbaye ; - - - -

des diverses parties du royaume , entre elles 2°. Que l'information des crimes, dont ils
et avec l'étranger, cesseront d'avoir leur exé se sont rendus coupables, sera faite pardevant
cution , et demeureront annullés, ainsi que les juges du district de Béfort, jusqu'au décret
les droits de courtage et mesurage à la Ro inclusivement, pour le procès être fait et par
chelle , de premier tonneau de frêt, de bran fait par les juges qui seront nommés pour con
ches de cyprès , de quillage , de tiers retran moître des crimes de lèze-nation ;. -

ché , de parisis, de coutumes des ci - devant


seigneurs, de traite domamiale à la sortie , et #: Que le roi sera supplié de faire remplacer
à Béfort les régimens de Royal-Liégeois et de
( 6o5 ) -
Lauzun , et de reporter ceux-ci dans l'intérieur a été confié, et que vous ne pouvez plus le
du royaume ; laisser en danger sans perdre sa confiance ;
4°. Que les informations de cette affaire hâtez-vous de faire juger tous les rébellion
seront remises à l'Assemblée nationale , pour, naires a vos décrets sacrés ; l'impunité , nous
après son examen, statuer sur le sort des ré le répétons, est la cause seule du retour con
gimens de Royal-Liégeois et de Lauzun ». G. tinuel des mêmes crimes de lèze-nation de la
part des ministres , officiers militaires et pu
P A R I S, le 29 octobre. blics, ecclésiastiques, ci-devant nobles, et de
tous ceux qui s'en rendent coupables. C....
Nouvelles circonstances des projets et de la
conduite des ministres.
Le régiment de Lauzun, hussards, a envoyé
à l' Assemblée nationale un officier du même
Les ministres ne veulent point déguerpir ;
Antoinette d'Autriche disoit il y a peu de jours, régiment , porteur d'une lettre qui accuse les
à M. de R—o , « M. le président, nous comp bourgeois de Béfort d'avoir provoqué les soldats
tons siir les parlemens ; ce sera sous peu »; et de la garnison dès leur arrivée en cette ville ,
M. le président de se prosterner. 1 e 22 de ce parce qu'ils s'étoient trouvés à l'affaire de
mois , deux cents hussards de Lauzun , et le Namci. Les citoyens de Béfort ont pu gémir de
régiment Royal-Liégeois , ayant leurs princi cette malheureuse affaire , dont les causes pré
paux chefs à leur tête , ont parcouru , le sabre sumées ne sont point encore bien connues ;
nu à la main , la ville de Béfort , sur les fron mais ce sentiment ne devoit pas les exposer à
tières de la ci-devant province d'Alsace. Les être égorgés par des troupes qu'ils paient pour
officiers et les soldats également ivres , se te les garder. L)'ailleurs, cette inculpation est dé
moient par dessous le bras, ayant des cocardes mentie par la lettre même de Bouillé, qui,
blanches à leur chapeau, en criant vive le roi, malgré le soin qu'il a de mitiger des torts trop
vive la reine , au diable l'Assemblée natio réels, ne trouve cependant de coupables que
male, merde à la nation. Ils distribuoient dans dans les deux régimens de Royal-Liégeois ct
Lauzun, hussards.
les rues des coups de plat de sabre à tous les
bourgeois qu'ils rencontroient, pour les forcer Bouillé , en arrivant à Béfort , a reçu d'un
aux mêmes acclamations. Un jeune lionmme a inconnu une lettre anonyme, qui l'accuse de
eu le bras tailladé. Le sieur J.atour, frère de tous les maux de Nanci. Lorsque les officiers
l'ambassadeur de Sardaigne
8 , et commandant - de la garde nationale et la municipalité lui
du régiment Royal-Liégeois, le même qui ne ont fait visite, il a représenté avec aigreur cette
cesse de dire qu'il croiroit étre déshonoré s'il lettre , et s'est plaint des sentimens qu'on a
étoit François , est entré de force , avec plu pour lui à Béſort. S'il est innocent, il doit mé
sieurs de ses officiers , dans la maison com priser l'amoryme ; s'il est coupable, qu'il tremble
mune, où il a insulté les municipaux, en les de trouver des yeux qui ne se laissent point
menaçant de son sabre. Les bourgeois se sont fasciner. Que signifie d'ailleurs son arrivée à
Béfort le lendernain des troubles ? sans doute
armés , et les paysans des villagcs voisins ac
couroient à leurs secours , lorsque les deux pour se mettre à la tête des gardes nationales
régimens anti - nationaux ont quitté la ville. pour les faire égorger. Il s'est arrêté, le jour des
troubles, à Allkirck , à six lieues de Béfort,
Bouillé rodoit aux environs. On a reçu au co où il n'avoit rien à faire.
mité des recherches de l'Assemblée nationale
le procès - verbal de cette orgie insolente et
sanguinaire , qui paroît être une répétition de Camp de Lyon.
celle de Versailles. Les patriotes éclairés pré
voyent que cette même orgie sera renouvellée On appelle ainsi une échelle de troupes de ligne
dans plusieurs parties de la France , d'ici à la que le ministre de la guerre a postées autour de
Saint-Martin. Ils combinent ces orgies avec Lyon , et depuis cette ville jusqu'à Mâcon : sa
les projets de Léopold contre la nation fran voir, à Villefranche, Trévoux, Montluel, Neu
çoise, et ceux des aristocrates françois à Tu ville, etc. Ces troupes sont sous le commande
rin. L'impunité est la grande cause de tant de ment du sieur la Chapelle, aristocrate fieffé et
crimes de lèze-mation. Peuples françois ! ré très-rusé, qui vient d'annoncer que d'autres
veillez-vous, il en est temps ! Et vous auguste régimens alloient encore arriver incessamment.
Assemblée, songez que le salut du peuple vous On se doute bien de ce qu'il veut faire d'une
( 6o6 )
armée aussi considérable; et l'on sait que les offi sous l'ancien régime. Davejean s'irrite, tombe
ciers do tous les régimens de ce camp de Lyon se à coups de canne sur le vicaire patriote et le
hâtent de corrompre leurs soldats , en leur frappe horriblement. Le peuple s'attroupe et
donnant beaucoup d'argent pour boire et se investit la maison , faisant crier déja la poulie
divertir ils espèrent par là déterminer enfin de la lanterne ; mais il s'étoit évadé par le trou
nos bons frères d'armes à égorger leurs cama d un évier, et sur le champ il se mit en route
rades et leurs concitoyens pour la plus grande avec son épouse, pour se réfugier dans sa terre
gloire du comité autrichien de Saint-Cloud. voisine. Le troubſe , la crainte et une fuite à
L'évêque de Mâcon fait aussi tout son petit cheval causèrent à cette jeune femme un accou
possible à cet effet , en donnant de grands chement prématuré, qui la mit le surlendemain
diners aux officiers des chasseurs d'Alsace , en au tombeau. Davejean, qui l'adoroit, ne donna
garnison dans cette ville. Ces officiers , pendant pas le moindre signe de douleur; mais elle étoit
qu'ils s'enivrent chez l'évêque, donnent de l'ar concentrée : il sent qu'il est la cause d'un tel
gent à leurs soldats pour s'enivrer au cabaret ; maliieur. Sur le champ il écrit son testament,
de sorte que plusieurs de ces braves soldats , et deux minutes après il se poignarda sur le
qui ont apparemment oublié que les officiers cadavre de sa femme.
aristocrates sont leurs ennemis-nés et les ennemis l)ieu vengeur ! ... sous l'ancien régime, le
jurés de la nºtion , insultent de temps en temps vicaire outragé , mutilé de coups , n'auroit pas
les citoyens de Mâcon. Mais la Providence mème osé se plaindre, son prélat l'auroit encore
veille sur nous dans le coeur de nos frères des mis au seminaire , ou l'intendant à bicêtre , ou
troupes de ligne , et quand il s'agira de faire le la catin du ministre lui auroit envoyé une lettre
coup de ſeu, les ofliciers aristocrates espèrent de cachet pour Charenton. G. — D. -

donc avoir beau jeu. ... ! C'est là où l'on con


noîtra en ſin la vertu de la déclaration des droits
de l'hon1ue et de l'égalité des droits. Non , ja-. Extraié d une lettre de Turin , du 17 octobre,
1mais les soldats , maltraités , calomniés , avilis
On ne parle ici que de la contre-révolution
et méprisés comme ils l'ont été jusqu'à présent de france, qui , dit-on , est très-prochaine. .
par la cour, les ministres et les officiers aristo
Nos aristocrates d'Italie s'en flattent publiquc -
crates , ne prendront le parti des enne mis du nment , et à les entendre , il semble que nous
peuple contre ce bon peuple lui-même , dont touchions à notre ſin, — Les espions et les
ils ſont partie , et au milieu duquel sont leurs
arens, leurs lrères , leurs ſe nºmes et leurs en couriers ne discontinuent point d'aller et ve
#. CARRA. mir. Le roi de Sardaigne , depuis quelques
semaines , fait faire la petite guerre à ses
A//2ecdote ſ'éritablº.
troupes. On attaque des forts avec le canon ;
il y a eu lier un exercice de cette espèce qui '
Un fait, entre mille, prouve que la Frovi a duré deux heures. La fermentation est très
dence punit enfin les mi écitans aristocrates. Le grande ; le change baisse journellement, parce
ci devant comte de Davejcan , officier du régi que les fuyards françois font des traités à tel
ment de Guienne, cavalerie, s toit assez lait dé taux que Ce so1t.
tester en l)auphiné pour mérit r qu'une ville où
il commandoit un détachement de cent lotumes Le ci-devant comte de la Mark et le duc
de sa troupe , demandât qu'il en fût éloigné. d'Ursel vienncnt de traiter avec l'empereur,
On l'envoya à Lyon, qu'il quitta qºelques ll1O1S ct sont rentrés formellement dans son parti
après. Il y a quelques semaines qu'il étoit Gn Lan contre les pro"incºs Belgiques. La plupart des .
guedoc, sa patrie, dans un bourg où il décla vonkistes, auxquels cet arrangement a été com
#noit violcmiuent contre l'Assemblée mationale. muniqué , ont refusé d'y adhérer. Il est donc
Le vicaire s'avisa au contraire de vanter l'éga bien clair aujourd hui que le ci-devant comte
lité des droits, et de préconiser les décrets qui de la Mark est un ennemi juré de la nation
abolissent les distinctions abusives qui existoient françoise et de la nation belgique. C.
MM. les Abonnés sont préveuus qu'ils recevront la semaine prochaine quatre
- - - • -

supplcniens de quatre pages chacun : ils contiendront tous les décrets sur les
biens mationanx , sur les juges de paix , et quelques auttres qui ont été rendus
dans la semaine dernière. ll 1u'a pas été possible d'imprimer plutôt ce nombre
çonsidérable de décrets,
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIREs
D E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ,
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes y

dirigé par M. MERcrER , et par M. CARRA , un des Auteurs.


Renverser un mauvais gouvernement, c'est par là même en édifier un bon.
SYDNEI.

No. C C C X C V. Du Lundi 1er Novembre 179o.


ASSEMBL ÉE N AT I O N A L E. a persuadé aux habitans de cette ville qu'ils
pouvoieut nommer un receveur des imposi
Séance du 3o Octobre au soir. tions, et déplacer celui qui a été nommé par
les administrateurs du district, en vertu des
De tous les corps où le préjugé de la noblesse décrets constitutionnels. Un membre de l'As
avoit porté ses absurdes prétentions , celui qui semblée s'est oublié jusqu'à appuyer cette pré
avoit été jetté le plus loin des bornes de la rai tention ; mais l'Assemblée nationale, inébran
son : c'étoit le corps de la marine royale. Il n'est lables dans ses principes, a déclaré qu'elle
pas imaginable l'excès où se portoit l'arrogance regardoit la pétition comme coupable ; l'a for
du gentilhomme de mer; on en a vu qui affec mellement improuvée, et a fait défenses d'en
toient de mépriser, qui traitoient d'homme de présenter de semblables à l'avenir.
rien l'homme de leur nom, officier de terre. La connoissance des crimes commis à Ha
Ils avoient sur-tout voué leur haine et leur dé-. guenau, le 24 juillea dernier, par la plus par
pression à une corporation aussi riche qu'eux verse des municipalités, avoit été attribuée au
pour le moins de talens et de courage , au corps tribunal de la municipalité de Strasbourg ;
de la marine marchande. Aujourd'hui que les qui, après information, a décrété de prise de
talens et la vertu font la seule distinction des corps un sieur Westerman, greffier des officiers
humains , aujourd'hui que l'illustre Bougain d'Haguenau, Ceux-ci sont parvenus à surpren
ville est arrivé sans aïeux à la tête de cette ma dre une délibération de la commune de cette
rine aux parchemins , la marine commerçante ville, qui réclame contre le décret d'attribu
revendique ses droits et son rang Une députa tion. Westerman lui - même a eu l'assurance
tion des capitaines de ses vaisseaux, admise ce d'apporter cette pétition à l'Assemblée natio
soir à la barre de l'Assemblée mationale , de nale ; et cependant le tribunal de Strasbourg
mande que dorénavant les états-majors de la s'est pourvu pardevers le maire de Paris,
marine militaire soient formés concurremment our faire exécuter l'ordonnance de capture.
de sujets pris dans la marine commercante , # Bailly en a référé au comité des rapports,
lesquels alors ne recevroient d'appointemens qui a déclaré n'avoir aucun moyen d'arrêter
que pendant le temps qu'ils seroient employés l'exécution de la loi, ni l'activité de l'ordre
sur les vaisseaux de guerre ; ils ont demandé en judiciaire : en conséquence de quoi, le sieur
outre d'être employés sur nos escadres, dans le Westerman a été arrêté et conduit à l'hôtel
cas où la guerre, § nous sommes menacés, de la Force. -

viendroit à avoir lieu. En rapportant cette affaire, M. Chacin pen


Les grands principes de notre constitution soit que le grand nombre des réclamans d'Ha
n'entreront que graduellement dans les têtes guenau pouvoit mériter considération, et que
de la multitude. Ce peuple, esclave hier, sou l'information et les jugemens pouvoient être
verain aujourd'hui, ne connoît ni la mesure renvoyés au district de Saverne.
ni l'exercice de ses droits, et veut faire, par L'Assemblée nationale , considérant que la
lui-même, ce qu'il ne peut faire que par repré municipalité de Strasbourg avoit, dans tous les
sentation. Une cabale, échauffée † Noyon, | temps, montré autant de patriotisme que de
395
( 6o8 ) • -

fermeté pour l'exécution des loix , que ni la maisons et emplacemens nécessaires et conve
municipalité d'Haguenau, ni ses adhérans n'ar nables, et en attendant qu'il puisse y être autre
ticuloient rien de positif contre celle de Stras ment pourvu , en payant le loyer sur le pied
bourg , qui pût la faire juger repréhensible . des derniers baux ou à dires d'experts.
a décrété qu'il n'y avoit lieu à délibérer ni sur L'article V porte que jusqu'au 1er janvier
l'une, ni sur l'autre proposition. 1791 , les bureaux placés sur les limites inté
rieures des provinces énoncées dant l'article
Séance du 31 Octobre. ci-dessus, seront conservés, et que jusqu'à la
dite époque les dispositions du nouveau tarif
Un décret rendu sur l'avis du comité des pour l'entrée auront lieu dans lesdits bureaux,
finances, a autorisé l'établissement de trois nou sur les épiceries et sur toutes marchandises ma
velles foires franches dans la ville de Nantes, nufacturées qui ne seront point accompagnées
et a confirmé la suppression faite par la muni de certificat des municipalités du lieu de l'en
cipalité de cette ville des droits qui se perçoi lèvement justificatif de leur fabrication desdits
vent dans les foires sur les bestiaux , sauf à lieux.
reporter ces droits sur les denrées qui se ven Vl. Il sera pourvu à l'indemnité des aliéna
dent dans les marchés de cette ville , ou même taires ou concessionnaires de ceux des droits
dans le cas d'insuffisance à les répartir sur les engagés ou concédés qui sont supprimés par le
impositions ordinaires. présent décret.
On a ajourné à mardi soir l'examen d'une VII. : l sera statué, par un décret particulier,
· demande que fait la municipalité de Saint sur l état des différens ports et lieux du royaume
Germain-en-Laye , à l'eftet d'être autorisée à qui sont ou pourroient être exceptés du régime
faire une imposition de 6ooo livres, pour éta énéral des traites.
blissement et entretien de reverbères. M. Gou Vlll. Les assemblées de département, les
pil a voulu écarter cette pétition par la ques chambres de commerce, et tous les négocianº
tion préalable ; ce sont les riches , disoit - il , du royaume pourront adresser, tant à l Assem
qui veulent des reverbères pour leur commo blée mationale qu'à l'administration du com
ité , il est inoui qu'on en fasse supporter la merce, les mémoires et observations que pourrº
contribution aux pauvres qui n'en ont que leur dicter l'intérêt de l'agriculture, des manº
faire. factures et du commerce sur les effets du nou
Le comité de constitution étant en mesure veau tarif, et sur les changemens dont illeur
de faire prochainement son rapport sur l'or paroîtra susceptible, sans préjudicier néanmoº
ganisation des gardes nationales, on a ajourné à l'exécution provisoire de la loi. -

une demande de M. Dubois ( de Crancé), re lX. Pour concilier les principes d'humanilº
lative à ce travail, et cependant on a décrété, avec ceux de justice et d'économie, les commº
que le ministre de la guerre seroit tenu de des bureaux intérieu1s des traites, dont l'exº
rendre compte des causes qui ont, jusqu'à pré cice a commencé avant le premier janvier 1786
sent, retardé la fabrication d'armes ordonnée seront pourvus des emplois qui seront créés 0u
ar le décret du 28 juillet dernier. qui vaqueront dans les bureaux frontières Pº
L'Assembléé nationale ne tiendra pas demain la suppression qui aura lieu, de tous les préposés
ses séances, attendu la solemnité du jour. de ces bureaux, dont la première commisº
M. Godard a repris la suite de son rapport sur dans les fermes ou régies n'aura pas une date
le reculement des barrières aux frontières du anlérieure à celle dudit jour, premier janvier
royaume , et les articles suivans ont été dé 1786. Ceux qui auront acquis la vétérence par
crétés : trente années de service, et qui préfèreroº
Art. IV. « Pour assurer l'cxécution de l'article de
duenouveaux emplois
d'aprèslalesretraite qui leur #
III, il sera incessamment établi des bureaux et , en jouiront proportions établies
brigades d'employés, qui porteront le titre d'em par l'administration.
ployés ou préposés au commerce des grains et X. Les commis des bureaux intérieurs º
autres marchandises , tant sur les limites des ceux des frontières, dont les fonctions seº
jugées inutiles, auxquels la disposition mOIl°
provinces de lorraine, Trois-Evêchés, Alsace
et pays de Gex , du côté de l'étranger, que cée dans l'article ci-dessus n'aura pas prºº
dans tous les autres lieux où ces établissemens d'emploi, seront attachés aux principaux ou
seront jugés nécessaires ; les municipalités se reaux de la frontière, sous la dénominº
ront tenues d'y faire fournir à ces préposés les de supplémentaires , avec des appointe"
( 6o9 )
proportionnés à la nature et à la durée de leurs tocsin , fondent sur la troupe à coups de
services. Les commis congédiés, faute d'avoir pierre et à coups de fusil, se saisissent du maire
le temps de service indiqué , et dont l'exercice de Varèche , enfoncent les prisons ; et après
a été antérieur au premier janvier 1789 , seront en avoir fait sortir Laplanche , tournent toute
remplacés suivent leur rang d'ancienneté après leur furie sur le malheureux maire , lui font
les supplémentaires , et ils conserveront leur souffrir des tourmens inouis, et finissent par
traitement jusqu'au premier janvier 1792, sans
cependant que ce traitement puisse, dans au "#
'est M. Regnault, de Saint-Jean-d'Angely,
cun cas, excéder la somme de 12oo liv. par qui a fait le récit de toutes ces horreurs. Le
an. Les commis installés depuis, , ne touche comité des rapports est occupé à recueillir les
ront leurs appointemens que jusqu'au 31 dé preuves judiciaires , et promet de les mettre
cembre de la présente année. incessamment sous les yeux de l'Assemblée. G.
XI. Le roi sera supplié d'accorder sa sanc
tion au présent décret, et de donner les ordres
nécessaires pour son exécution, et pour toutes La guerre arrive, et le salut du peuple et la
les dispositions que demanderont la prompte constitution sont dans le péril le plus immi
translation des douanes aux frontières, leur 72672 l .
composition et l'établissement du tarif uni
forme ; et, pour assurer sa prompte exécution, L'antrichienne et la bande des noirs et des
de la commettre à sept administrateurs, et d'y ministériels triomphent. Un courier d'Espagne
adjoindre les quatre membres de la ferme, qui arrive et nous apporte la guerre contre l'Angle
ont concouru avec le comité à la confection terre. Telle est la volonté souveraine du tyran
du plan sur le reculement des barrières ». espagnol : telle est le succès des complots de la
Un rapport sur l'organisation des ponts et cour de Madrid avec celles de Vienne et de
chaussées a été présenté par M. Lebrun, au nom Saint-Cloud. Peuple françois ! on vous a donc
du comité des finances, et d'abord M. Prieur fait tomber cette § dans le piége, pour une
en a demandé l'ajournement , fondé sur ce querelle de peau de loutre qui ne vous regardoit
qu'une telle question ne pouvoit appartenir, pas. Un ordre subit du ministre Fleurieu va faire
disoit-il, qu'au comité de constitution : cepen sortir la flotte de Brest pour aller à la rencontre
dant on a entendu le plan de M. Lebrun, qui des Anglois et les provoquer à une aggression ; et
propose de laisser subsister , sous ſes ordres quand une fois le premier coup de canon sera
du roi , une direction et une école des ponts tiré, vous aurez beau vous plaindre de la ruse
et chaussées, fixe les appointemens d'un direc et de la trahison , la cour vous dira qu'il est de
teur général, d'un premier inspecteur, de huit votre honneur de continuer la guerre à outran
inspecteurs généraux ; charge les départemens ce. Puis l'ordonnateur Dufresne vous demande
respectifs du soin de payer leur ingénieur et ra cinquante millions d'assignats : puis cinquante
sous-ingénieur, avec pouvoir de les choisir et autres millions dans huit jours , à la façon de
de les destituer, en en communiquant les mo Necker ; puis dans six mois vos 8oo millions de
tifs à la direction générale. mouveaux assignats seront dévorés par le pou
: Ce plan a été attaqué par plusieurs, comme voir exécutif et ses agens; car vous connoissez
ºnconstitutionel et comme atteint d'une odeur l'inconcevable condescendance des ministériels
du vieux régime : M. Lucas en a offert an de l'Assemblée nationale , pour accorder, sans
ºutre qui a paru plus favorable aux talens, examen , au pouvoir exécutif tout l'argent qu'il
plus éloigné de l'arbitraire ; cependant sur le demande : comme si cet argent n'étoit pas l'ex
Voeu de MM. Thouret et § de Lameth, trait du plus pur sang des peuples, dont l'As
iscussion s'est ouverte sur le plan du comité. semblée nationale devroit être très-avare; comme
Un crime horrible a été commis dans le dé si ces 8oo millions de nouveaux assignats n'é
Pºrtement de la Charente inférieure. Les habi toient pas destinés au paiement d'une dette sa
tans du village de Varèche , égarés par un crée , celle des créanciers de l'état. Pauvres
mauvais ·citoyen, nommé Laplanche, se sont amis ! comme Léopold et le comité autrichien
refusés à l'exécution du décret concernant les de Saint - Cloud vont ricaner à nos dépens.
# de champart. Laplanche, condamné par Comme le sang françois va ruisseler , à leur
† †nicipalité, a été conduit en prison par grande joie, dans les rivières des 83 départe
†hement de troupes de ligne. Les adhé
ºu condamné s'assemblent au son du
mens; car vous voyez que leurs filets sont tendus
par-tout, en Alsace, en Lorraine, en Flandres,
( 61o )
à Lyon. à Montauban et dans le comtat Venais nale et des chasseurs de Franche-Comté, en
sin. Et vous balanceriez à jetter des cris de fureur quartier dans cette ville, ont assisté à la solein
contre l'exécrable traité de 1756 ! Et vous nisation d'une messe célébrée pour le repos des
souffririez qu'une guerre funeste commençât ames des généreux défenseurs de la patrie qui
et se suivit au gré de vos plus cruels ennemis ? ont péri à Nanci.
Et vous ne sentirez pas enfin , dans le for L'on mande aussi que ces mêmes corps vien
intérieur de votre intelligence et de votre raison, nent de faire les perquisitions les plus exactes
que le seul et vrai moyen d'empêcher toute pour concourir à la découverte du complot de
espèce de guerre en Europe , est de faire sur contre-révolution dénoncé par les districts de
le champ une alliance défensive avec la Prusse , Valence ; et nous nous empressons de présen
la Hollande , et cette même nation angloise ter à l'hommage du public et à la vénération
contre laquelle d'infâmes scélérats cherchent des bons citoyens les traits d'un patriotisme
à vous irriter ! Quoi ! vous ne voyez pas que aussi recommaradable.
le peuple anglois vous tend les bras , et qu'il
me demande pas mieux que de s'allier aujour
d'hui de bonne foi avec un peuple libre, dont Du 22 Octobre 1789.
il admire le courage et la révolution (1)? Quoi !
vous ne voyez pas que le roi de Prusse , qui Paiement des Rentes de l'Hôtel-de-Ville de Paris.
fut votre allié naturel dans tous les temps , est Année 179o. Lettre J.
le seul qui convienne réellement aujourd'hui
aux intérêts de votre révolution , parce que CoURs DEs CHANGEs ÉTRANGERs , à 6o jours de date
ces intérêts sont ceux de sa politique, et qu'il Amsterdam, 5o# à #. Madrid, 16 l. 11.
en a donné des preuves en faveur des braves Hambourg , 2o9#. Gênes, 1o4.
Liégeois. O mes concitoyens !vous qui avez ren Londres, 25# à #. Livourne, 1 12.
versé la Bastille, comprendrez vous enfin ces Cadix, 16 l. 1 o. . Lyon, Saints, # à #p°
principes d'une politique vraiment nationale :
Tout n'a-t-il pas changé dans l'intérieur de CoU Rs D E s E F F E T s R o Y A U x.
notre empire, par la révolution de 1789? Tout
me doit-il pas changer de même au dehors , Actions des Indes de 25oo l......... 2o22:25.27#.
pour rendre cette révolution complette et so Portion de 16oo l................................. 1242#.
lide ? Ne vous ai-je pas tracé mille fois , en ca Portion de 512 l. 1o s.............
ractères de sang, tous les maux que nous a faits Portion de 1 oo l..... • • -- • --- • • • • • • -

la race autrichienne ? Ai-je rien dit qui ne Emprunt d'Octobre de 5oo l............
soit démontré aux yeux de ceux qui veulent Loterie d'Octobre 178o, à 12oo l.
voir clair ? Songez que le nouveau § de Primes 1788 , ..................... 1789...
Vienne n'a pas oublié le 6 octobre 1789. Armez Loter. d'Avr. 17S3, à 6oo l......... Sorties.3.2.b.
vous donc de fureur et d'indignation contre Loterie d'Oct. à 4oo l.. 617.18. Sorties.. 5#.6. p°.
les lâches et les traîtres qui veulent faire con Empr. de Déc. 1782, Quitt de fin...... 9.7#S.7 pº.
sommer la perte de cette belle nation, par les Empr. de 125 millions, Déc. 1784...2-2.2.2#b.
mêmes mains qui ont travaillé à sa ruine et à Empr. de 8o millions. Quitt. avec Bull........ •
la dissipation de ses finances , depuis quinze Quittances de finance sans Bull...... 4#.5#.5# p°.
ans. Braves troupes de lignes, si la guerre a Idem. sorties, ........ ...…Juillet »
lieu dans ce moment-ci, vous redevenez es Bulletins.........................74.74#.75. Sortis…
claves. CARRA. Reconnoissances de Bulletins........ Sorties..….
Lots viagers …..…..............….…
L'on nous mande de Thoissey, près Trévoux, Lots des Hôpitaux............................ 2#.3.2#b.
au département de l'Ain, que le 2 1 de ce mois Emprunt de Novombre 1787 à 5 pr #........…
les corps de la municipalité, de la garde natio
Idem à 5 † #......... • - • • - • • • • • • • • • -- • - - • -

Emprunt de 8o milli d'Août 1789.73.63.7.6#p°.


Reconnoissance d'Effets sortis............. 4.3# p°.
(1) La société de la révolution de Londres envoie
deux députés au club des Jacobins de Paris, pour
faire un pacte d'alliance nationale et de fraternité Caisse d'Escompte.................359c.85.8o5o65.
entre les deux nations.
Demi-Action........................... 1795.85.75.8o.
ANNALES PATRIOTIQUES ET IITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E s P o L I T I Q U E s D E L' E U R o P E ; .
J O U R N A L L / B R E , par une Société d' Écrivains Patriotes,
dirigépar M. MERcz ER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
Le pouvoir qui vend les emplois, vend encore la dispense d'en remplir
les fonctions. TAcITE.

No. C C C X C V I. Du Mardi 2 Novembre 17go.


:, *. )
AS S E M B L É E N A T I O N A L E. paiement des domaines nationaux, ainsi qu'il
en sera ci-après expliqué. - -

Articles décrétés dans la séance du 3o octo V. Jl sera en cons'quence fait mention dans
bre, sur la liquidation des oſſîces supprimés. lesdites reconnoissances de la date de la remise
complette qui aura été faite des titres néces
Art. Ier. « LE remboursement de la dette exi saires à la liquidation.
VI. Lesdites reconnoissances seront repré
gible et des offices supprimés ayant été ordonné
en assignats-monnoie , par le décret du 29 sep sentées au bureau spécial et unique formé par
tembre dernier, l'Assemblée nationale décrète l'Assemblée nationale , sur le plan qu'elle au
que les gages et autres émolumens arriérés dºs roit adopté , pour y être timbrées, numérotées
offices supprimés dus par l'état, seront inces et registrées avant de pouvoir être présentées
samment acquittés en la forme ordinaire , jus à la caisse de l'extraordinaire, pour y être con
ques et compris le 31 décembre 179o : at moyen verties en assignats, ou données en paiement
de domaines nationaux. -

de quoi il me s ra plus réuni au capital de cha VIſ. Le retnboursement de cel,es desdites


que office, lors de sa liquidation , que le mon
tant des droits de réception énoncés en l'art. X reconnoissances qui n'anront pu être acquittées
du titre premier du décret du 12 septembre. avec les premiers fonds affectés par l'Assemblée
II. En conséquence de la précédente dispo nationale à cette destination , ne pourra s'ef
sition, tous émolumens, gages et attributions fectuer sur les assignats qui seront de nouveau
émis que par ordre de leurs numéros en vertu
cesseront au 1er janvier 179i. Les compagnies
supprimées seront exclusivement tenues d'ac d'un décret de l'Assemblée nationale, qui in
quitter tous les arrérages de leurs dettes pas diquera la série des numéros remboursables.
sives, jusqu'au 31 décembre de la présente Les intérêts cesseront pour les numéros indi
· année , et l'état en sera chargé, à compter du qués , à compter du jour lixé pour ledit rem
boursement. : .
, 1ºr janvier 17o I.
.. IlI. Conformément à ce qui a été prescrit , VIII. En attendant le remboursement des
article... du titre... du décret du 12 septembre, reconnoissances en assignats , les porteurs
il sera délivré à chaque titulaire liquidé nn d'icelles pourront les donner en paiement des
·brevet ou reconnoissance de liquidation payt - domaines nationaux par eux acquis, et elles
ble en assignats, et acceptable pour l'acquisi seront reçues comme comptant Leurs intérêts
, tion des domaines nationaux. qui auront couru du premier janvier 1791.,
: IV. Ces reconnoissances seront converties cesseront en ce cas du jour de ladite.adjudi
cation. - -

: en assignats à présentation à la caisse de l'ex


-traordinaire : et à compter du 1er janvier 1-91 , , IX. Pour faciliter l'exécution de la précé
· elles porteront intérêt à cinq pour cent , à dente disposition , et diminuer l'émission des
-compter de la remise complette des titres né assignats , leurs titulaires liquidés auront la fa
-cºssaires à la liquidation jusqu'à leur paiement culté de faire diviser leur brevet en plusieurs
-effactif en assignats, ou leur délivrance en . portions, à la charge qu'il sera fait mention de
- 396
( 612 )
eette division dans chacun des coupons dé- | craindre que le doute, et qu'avec tine confiance
livrés. - prudente , votre révolution tiendra, malgré les
X. Pour assurer à tous les officiers supprimés flatteries et l'argent qu'on répand dans vos
et non liquidés, les avantages de la concur assemblées mêmes, pour vous perdre par vos
rence , l'Assemblée les autorise à enchérir en propres efforts. be#§ sur-tout des in
vertu du titre authentique de leurs offices , et trigans , qui sont parvenus aux places dans
à faire admettre provisoirement ledit titre en lesquelles ils ne siégent que pour vous tendre
aiement jusqu'à concurrence de la moitié de des piéges. Et si un de vos chefs vous parolt
# valeur résultante du décret du 12 septembre, balancer, qu'il soit immolé. C'est le seul moyen
d'après les bases respectivement fixées audit dé de vous sauver aujourd'hui. V.
cret pour les diverses espèces d offices.
XI. Les reconnoissances énoncées ci-dessus
resteront, jusqu'à leur remboursement, affectées Réponse du roi à ses ministres.
et hypothéquées aux créances établies et hypo
théquées sur les offices qu'elles représenteront, Quatre de ces greffiers ont écrit au roi qu'ils
et ne pourront , les créanciers , jusqu'audit sont les plus honnêtes gens du monde et les
remboursement, exiger autre chose de leurs meilleurs citoyens de l'empire; ils se sont plaints
débiteurs ni de leurs cautions, que le paiement d'être calomniés, et ont demandé.que le roi
des intérêts de leurs créances. veuille bien choisir d'autres ministres. lls ont
cherché dans leur lettre à imiter le style des
XI1. La même chose aura lieu à l'égard des gens de bien et des patriotes; mais le petit bout
titres d'office ou reconnoissance de liquidation, d'oreille y perce n'anmoins à chaque phrase,
qui serviront à payer la totalité d'un domaine
malgré l'astuce et l'impudence de leur langage.
national ; l'hypothèque audit cas passera sur le Le roi, attendri jusqu'aux larmes, de l'injustice
domaine acquis sans aucune novation ». de l'opinion publique de 25 millions d'hommes
envers des ministres si vertueux, leur a rér .
P A R I S. . • /
pondu dans les termes suivans : « Personne nº
sait mieux que moi combien sont peu fondées
les inquiétudes que l'on a conçues à votre sujet#
François !vous avez secoué vos fers, recouvré je vous ai toujours vu amis du peuple, .
votre liberté ; mais êtes-vons tous prêts à mourir l ordre, de la justiee et des loix ». etc. Ainsi la
pour la défendre ? Vous sentez-vous le noble nation , qui est le seul et véritable souverain,
courage qui vient de dicter aux Liégeois la qui intérêts,
a des millions
réponse qu'ils ont faite à la délibération de la ses n'a pasd'yeux toujours
vu clair ouverts
en voyant quesur
les .
diète tyrannique de Francfort. Que cette ré agens royaux étoient au contraire les ennemº
ponse est moble ! qu'elle est digne d'un peuple les plus cruels du peuple, de l'ordre, de la
qui veut mourir libre , plutôt que de voir la justice et de la constitution. Le roi donne !
patrie retomber dans les fers ! Non, disent ces † un démenti formel sur c2 point; et le
nobles Liégeois, on ne veut chez nous que des public voit mal, suivant les expressions de cette
•esclaves toujours prêts à se laisser pressurer i éponse , d'avoir conçu des inquiétudes #
pour verser de l'or dans ies mains d'un des Guignard, Champion , la Luzerne et la Tºº
ote ! Eh bien ! nous n'avons que du fer, et du-Pin. Ce public devoit au contraire s'endoº
c'est avec du ter qne nous répandrons, en mou mir sur les conspirations tramées journellem#
rant , le sang de nos ennemis ; et qu'ils se di par Guignard au dedans et au dehors; sur lés
sent, à l'aspect horrible de nos cadavres : Oui, 4o,ooo cartouches de renvoi données aux sº"
les Liégeois étoient dignes de vivre ! Tlats patriotes par la Tour-du-Pin ; sur le retº
François ! vos ennemis, trop impuissans pour et
surl'oubli des décrets
les ordres de donnés
arbitraires la part de
parChampiº
la Luzernº
vous faire rentrer dans'les fers, vous flattent ,
vous amusent, vous font mille promesses, vous dans les colonies; sur les négociations per # -

divisent, vous soulèvent les uns contre les de Montmorin avec les puissances †
autres. Il n'y a plus pour eux que ces/moyens sur la nullité du sieur Lambert, contr# §
de vous vaincre. Plongez donc, sans balancer, général,surqui
papier les met pardedérision
armes uneetfeuil#
sa voiture; sur l'es
le fer dans le coeur de celui qui vous propose
même de douter du succès de vos efforts. prit très-aristocratique et très-funeste dº#
Apprenez-lui que des hommes libres n'ont à ministres et premiers commis. Mais il **
« 613 ) . - - - - - r

# cheux que le roi tout seul voie blanc quand la il nous a débarrassé à l'instant du régiment de
# nation , qui a cinquante millions d'yeux, voit . Royal-Liégeois : Lauzun part le 3o. -

|;noir. C.... -

Les Bisuntins, nos bons frères d'armes, ap


;
prenant le danger qui nous menaçoit , ont en
Au x auteurs des Annales. voyé à l'instant un courier, pour nous offrir
tous les secours possibles. -

|! Béfort, le 25 octobre. C'est à vous, messieurs, à publier la conduite -"

infermale de ces deux régimens allemands.


# C'est à vous, c'est aux amis de la révolution Par uzz abonné.
que je dénonce l'évènement effrayant qui s'est
passé à Béfort le 21 du courant.
Le régiment de Royal-Liégeois et les hussards Anccdote qui n'est pas insignifiante pour les
• de Lauzun forment notre garnison. A la suite | 7 olitiques observateurs.
d'un diner, que les officièrs de ce régiment l ors dt1 couronmement du nouveau roi des
: qualifient de repas de corps, ces messieurs se
# sont transportés sur la place d'arme, ayant les romains d'Autriche , qui s'est fait le 9 d'oc
tambours et la musique à leur tête. Ils se sont tobre dernier , on avoit demandé à Léopold à
| ensuite portés dans différentes rues de la ville , quel jour il desiroit ſixer la cérémonie de ce
: en criant vive le roi, au foutre la nation , au couronnement ; on assure qu'il a répondu :
diable l'Assemblée nationale. Le colonel et le Tous les jours me sont égaux, pourvu que ce ne
major de Liégeois conduisoient ceux des offi solt pas le 6 octobre. On voit que ce 6 octobre
Ciers des deux régimens qui ne rougissoient pas tient bien au cœur de Léopold, et qu'il médite
de les accompagner. Une partie des soldats des de grandes vengeances contre la nation fran
deux corps suivaient les officiers, en répétant çoise. C'est pour parvenir à ce but qu'il cherche
leurs propos scandaleux. Des mouchoirs blancs tous les moyens d'endormir le cabinet de Ber
leur servoient d'étendards, et insultoient aux lin , afin de pouvoir rentrer dans les provinces
: couleurs de la nation. Cette horde asservie au Belgiques : et lorsqu'il sera maître de ces pro
, despotisme de leurs chefs marchoit sous leurs vinces, il profitera, par le moyen de sa sœur ,
# ordres , en insultant tous les citoyens sans dis de l'abominable traité de 1756 pour commencer
, ºnction. On a vu des officiers, le sabre à la par écraser la Prusse, et finir par une invasion
1 ºººn , se jetter dans les maisons , et forcer des en France , sous prétexte , comme je l'ai déja
, François à insulter la nation. Notre munici dit, qu'il n'est que l'allié du roi et non de la
Pº#é, qui vouloit dresser procès-verbal, a été nation françoise, et qu'il vient pour le remettre
· ºlºraitée dans la salle de ses assemblées. Un sur le trône ; ce qui voudra dire , pour en faire
| # du roi, un de ceux qui s'étoient trouvés à un despote comme lui. Mais nous espérons que
la Providence ouvrira les yeux des ministres
| ºrgie de Versailles, et qui suit par inclination
, le régiment de Lauzun , a partagé toutes les prussiens sur les cajoleries et les condescen
horreurs de cette journée. Quantité de citoyens dances actuelles de Léopold,
p et q
et que d'un autre
, º été blessés. l l est bon de vous assurer qu'au côté tous les bons François jureront une haine
| º.de nos habitans n'a fait résistance, et n'a éternelle à Léopold , comme ils l'ont jurée à
, ºféré un seul mo . Quatre cents hommes de tous les despotes. C.... -

, #ºrdes nationales , auxquelles on ne donne


1 † de munition , pourroientils résister à mille Bordeaux.
#,
#
† Vendus à des chefs qui ne cherchoient
† de la résistarice pour nous égorger ? La Publicité, sauve-garde du peuple.
% † fait entendre cinquante témoins.
# † part ce soir pour I'Assemblée na Un ancien vouloit que sa maison fût ouverte
4 § # France entière va connoître la con de toutes parts , afin , disoit-il , que ses con
# u si *nfâme de ces deux régimens , sur-tout citoyens pussent être témoins de toutes les
# sont *ºur Latour, c het de Royal-Liégeois. Ce actions de sa vie. Une administration populaire
, messe: - - -

†urs,
', $l vantés atu
deux de ces régimens patrio , doit être comme cette maison ; il faut que tous
Yºulu nous é "carnage de Nanci, qui ont les regards puissent y pénétrer , qu'elle se,
- -

l'Assemb§
d Boui
† ;-Parce que nous respectons . développe ouvertement dans tous les détails de
ale.
-

- - -

, ses travaux et de ses projets.


•'. - • " •

"º est arrivélelendemainà Béfort ; Tel est le véritable esprit de la constitution ;


-
( 614 ) -

les administrate urs d'un peuple libre doivent Véritable origine des biens ecclésiastiques; frag
compte non - seulement de l'emploi de ses mens historiques et curieux , contenant les
fonds , mais encore de tout ce qu'ils ont fait différentes voies par lesquelles le clergé sé
pour son bonheur. Pénétré de ces vérités , le ulier et régulier de France s'est enrichi;
«iirectoire du département de la Gironde vient accompagnés de notes historiques et criti
de délibérer à l unanimité que , sous le bon ques , rédigés par M. Rozet. A Paris, chez
plaisir de l'assemblée générale du département , l auteur , ancien libraire, rue Saint Sau
† séances du conseil général seront tenues veur, n°. 55: et chez L)esenne, aux arcades
publiquement. du Palais-Royal, n°º. 1 et 2. 179o. .
Nous ne doutons pas que cet exemple ne Les voies illicites par lesquelles le clergé avoit
soit imité incessaininent dans tous les dépar accumulé des richesses iminenses; l'usage qu'il
LC 1Il e llS.
en ſaisoit , presque toujours contraire à leur
destination primitive ; le peu, ou plutôt la nul.
Châtillon-sur-Seine , le 24 octobre. lité des secours dont elles étoient pour l'état ;
Un particulier de cette ville chantoit, dans le danger enſin de laisser subsister le régime
sa boutique , la chanson ça ira, ça ira, lors d'un prétendu corps, toujours à portée de dii
poser , sous un prétexte religieux, de la sub
u'un , utre particulier , ci-devant noble, passe
§ sa porte , et se croit insulté ; en con s stance des penples : tels ont été, en partie,
séquence , il porte ses plaintes à la municipa les motifs tres-fondés qui ont déterminé les dé
crets de l'Assemblée nationale sur les biens ecclé
lité , présidée par un ci - devant subdélegué,
qui , après avoir mandé à la maison commune siastiques.
le chanteur , et lui avoir reproché son manque L'ouvrage que nous annonçons contient, en
de respect envers le ci-devant noble , prônonce très-peu d'espace , tout ce qui peut justifier les
gravement , « qu'il sera fait défense d'insulter motifs de l'auguste Assemblée. Le rapproche
à aucun citoyen , en discours , chansons ou ment des faits qui y sont insérés, est d'autant
plus utile , qu'il forme une suite piquante de
autrement »; et cette défense, aussi plaisante preuves autiientiques , contre la vérité drº
que la chanson, a été publiée le 19 de ce mois ,
par le tambour de la ville. Qu'est-il arrivé ? quelles on n'a rien à alléguer, et dont la pluſ
grande partie étoit inconnue ou oubliée. ,
que le peuple , toute la soirée de ce jour-là , Ces fragmens peuvent donc être considérº
s est porté en ſoule aux maisons du maire et sous plusieurs points de vue très-intéressans.ll
du ci-devant noble , en chantant la chanson
proscrite , plus fort que jamais. C'est ainsi que peuples,onaux
auxlesquels
dévoilentpar princes mêmes, le
moyens étoit parvenu à donii
par le mauvais choix des municipaux , l on ner leurs ancêtres, à les tromper et à envahi
cherche à provoquer la multitude par des bé aux premiers leur subsistance. Ils ºp#
vnes réflé chies ; et puis les aristocrates font à se tenir en garde contre l'avenir , car,
ehorus , pour crier à la licence , à l'insurrec l'auteur, il esê encore dessimples, des séduc
tion , à l'anarchie , etc. etc.
. Un de vos Abonnés. teurs , des fanatiques ; les préjugés ne soº
pas tous détruits , et les abus sont encore nonº
breux : vérités dont on n'est malheureusemeº!
- On écrit de Bordeaux que les assignats y que trop convaincu. Enfin, ils font connoltrº
sont au pair de l'argent monnoyé. A l.ille, à toute la mation la justice des décrets rendº
Rouen, à Rheims, à Lyon , ils ne perdoient par cºux qu'elle a légalement délégués pº
que deux pour cent il y a huit jours travailler à sa régénération et à son bonheur
Ce livre n'offre pas seulemént des recherchº
utiles et des motes curieuses, il est encore écri
Il vient d'arriver une révolution dans le mi avec simplicité et décence, et se fait lire avº
nistère espagnol , et nous apprenons que M. plaisir. Nous osons dire que, dans les circoni
· Florida Blanca , premier ministre , n'est plus tances actuelles, il me sauroit être•- trop rº
pandu. C,... - .
en place.
On s'abonne à Paris , che7 BUIssoN , libraire, rue Haute feuille , à qui l'on adressera, franc de port, lepº
de l'abonnement et la lettre d'uvis, et toutes les lettres pour les Auteurs dees -/nnales.Patriotiques. .. ,
Et chez tous les Libraires et I)irecteurs des Postes du oyaume et de l'Etranger. ' " • -- · --'
-

Iv. p0ºl
Il paroît tous les jours un Numéro de ceJournal. Prix 56 liv. pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et des liv,
mois, franc de porr, par la poste, pour tout le Royaume L'akonnement ne commence que du prem. ##
On s'abonne aussi, à la ntºine adresse, pour la BOUCHE DE FER, moyennant 9 liv, pour 5 moiut

Ai
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
D E L A F R A N C E ,
ET A F F A I R E s P o L I T I Q U E s D E L E U R o P E,
J O U R N A L L / B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcIER , et par MZ. CARRA , un des Auteurs.
Quand une réforme quelconque est chose utile au peuple , elle devient
soudain cosnme un torrent. BoDIN

N°. C C C X C V I I. Du Mercredi 3 Novembre 179°.


ASS EM B L É E N AT I O N A L E. formnle par laquelle le consentement royal a
été manifesté jusqu'à ce jour.
-

Séance du 2 Novembre. 2°. Que tous les décrets de l'Assemblée natio


male, auxquels le roi aura opposé le veto sus
pensif qui lui est accordé par la constitution ;
| UN principe que la souveraine raison a établi seront transcrits sur deux feuilles de parche
| Pºr toute la terre, c'est que la prescription ne min qui formeront chacune une minute, dont
| ºut courir contre l'homme qui ne peut agir. l'une sera déposée aux archives de la législature ,
| Pénétrée de cette maxime, l'Assemblée natio et l'autre au dépôt de la chancellerie. Le vetô
|. tionale a aujourd'hui, par un décret formel, ex suspensif du roi sera , exprimé par ces mots :
cepté la ville de Nanci du délai de rigueur qui le roi examinera.
ºvoit été prescrit pour la soumission d'acquérir Ces deux minutes seront l'une et l'autre signée
des domaines mationaux, les troubles qui ont du roi et du ministre chef de la justice.
#ésolé cette malheureuse ville ne lui ayant pas 3°. Qu'il sera envoyé à chaque administration
laissé le libre exercice de sa volonté.
de département un exemplaire authentique de
Par un autre décret, il a été surcis, jusqu'à chaque décret, et autant de copies qu'il y aura
# quinzaine qui doit suivre la Saint-Martin, de districts dans son arrondissement. ·
º faire procéder à la nomination d'une nou
velle municipalité dans la ville de Nîmes, sur 4°. Qu'afin qu'il y ait plus d'activité dans les
ºonsidération que les coupables officiers, qui envois, le chef de la justice fera passer la loi
º Prêts à sortir de place , ont échauffé une aux directoires de département, ceux-ci aux
ºn nombreuse, qui menace de porter dans districts, et les derniers aux municipalités, pour
º.ºouvelles élections ce levain de corruption qu'elle y soit successivement transcrite.
º º déja fait tant de maux, et dont l'effet Ces dispositions n'ont éprouvé aucune diffi
ººste n'est pas calculable. culté; mais l'opposition s'est manifestée lorsque
# † du comité de constitution, M. Thou le rapporteur a demandé, par un 5° article,
§ † un rapport dont l'objet est de faire « que ſe commissaire du roi, établi près le tri
† tre aux nouveaux juges, maintenant élus bunal du district où se trouveroit le chef-lieu du
de † Presque tous les départemens, l'étendue
département, fût chargé d'envoyer aux autres
§ ºº!gations, et la nature des loix qu'ils commissaires du roi de l'arrondissement les loix
§# de faire exécuter Plusieurs dé qui lui seront adsessées par le chef de la justice,
# anciens
, tri ont été nromulgués
ºººonnés et envovés
gues e p ye
lesquels les présenteroient aux tribunaux qui se.
branaux, sous la dénominatio . roient tenus de les transcrire sur leurs registres
n
Pºtes , de, proclamation royale, dans la huitaine de la présentation ». " '
ſie le - -
- † -

º d'arrêt du co§ et pour lever toute


-

On a cru voir naître une hiérarchie judiciaire


espèce de doute » 1M e C
† prO semblable à celle que les législateurs ont eu
- "- _ " _ -
de décréter
- t1t
omité de constitution
Assem : 1°. que tous les décrets de | tant de peine à arracher du milieu de
-
# na
a san †i -

e, auxquels le roi a accordé ,tion. Vainement le rapporteur avançoit-i


- - -

'*ºix de l'état, quelle que soit la cette disposition avoit été combinée pour ac
- - que

307
( 616 )
gélérer l'envoi et l'exécution des loix ; il a été de constitution se joindra au comité d'aliéna
tion. G.
démontré, par la discussion dans laquelle ont
parlé MM. Brunet, Prieur. Latude et l'olle
ville, que souvent inême il résulteroit un retard Suite des articles décrétés sur la liquidation
de cette combinaison d'ailleurs si dangerºuse , des offices supprimés.
si contraire au principe de la responsabilité. Art. XIII. « Les créanciers sur offices d'une
Elle a donc été réjettée ; et il a été décrété que
l'envoi seroit lait directement au commissaire rente originairement constituée au denier qua
du roi de chaque district. rante ou cinqnante , ne pourront exi †
Sur l'avis du même rapporteur, il est ensuite remboursement qu'autant que leur débiteur
décrété, sauf rédaction : « 1 °. que les décrets aura été lui-même remboursé , et ils ne-pour
dont l'envoi n'a pas été fait aux anciennes ront l'exiger audit cas qu'au denier vingt-cinq
du pro !uit et le montant de la rente à eux
cours souvera nes, ou qui ont été rendus depuis
leur suppression , seront envoy 's sans délai aux due : en conséquence , et faute par eux de
corps administratiſs, pour être publiés dans les consentir au remboursement sur ce pied, le dé
formes prescrites , et qn il en sera usé de même biteur aura droit de colloquer à intérêt en leur
à l'égard des décrets qui seront rendus jusqu'à présence, ou eux duement appellés , la somme
l'installation des nouveaux tribunaux. totale du capital originaire , pour, sur l'in
térêt d'icelui , être la rente servie et acquittée
2°. Que les nouveaux tribunaux seront char comme par le passé.
gés de vérifier, sur les registres des anciennes X !V. Tous créanciers hypothéquaires sur
cours, la transcription qui a dù être ſaite par les offices supprimés , pourront former, si fait
elles des décrets de l'Assemblée nationale ; et m'a été , dans les six semaines , à compter de
dans le cas où il s'y trouveroit quelqn'omission, la proclamation du présent décret, leur oppo
qu'ils seront tenus d'en rendre compte au chef sition en la manière ordinaire , ès mains du
de la justice et à l'Assemblée nationale ». garde des rôles ; et il ne pourra être procédé
On a entendu un rapport de M. de la Roche au remboursement par la caisse de l'extraor
foucault sur l'aliènation des domaines natio dinaire , qu'en représentant par le porteur de
maux. Pour accélérer cette opération , le rap la reconnoissance de liquidation, le certificat
porteur propose de n'accorder la facilité de du grde des rôles, qui constatera qu'il n'a
ayer en douze annuités qu'à ceux qui auront été formé aucune opposition, ou qu'il n'en
† leur soumission d'acquérir avant le 15 mai reste aucune subsistance en ses mains ».
1791 , et d'astreindre les autres acquéreurs à
payer les deux dixièmes du prix dans le mois
Arrétés de la section de la Bibliothèque,
de l'adjudication, un autre dans l'année, et le concernant la question du renvoi des mi
reste de six mois en six mois, de manière que le
nistres , pris en assemblée générale le 24
paiement total soit effectué en quatre ans et octobre 179o.
demi.
M. Grégoire a dit qu'un puissant moyen de La section de la Bibliothèque, délibérant sur
facilitcr l'aliénation de ces biens , ce seroit l'ex
la question du renvoi du ministère actuel, a
tinction du droit barbare de la primogéniture : arrêté les résolutions suivantes : -

cette pensée a été fortemeat appuyée d'un côté Il est du droit inaliénable de la souveraineté
de l'Assemblée , mais a trouvé trois opposans du peuple d'exercer sa censure contre les agens
dans la personne de MM. Cazalès, Montlozier du pouvoir exécutif, desquels il est mécontent;
et Foucault, probablement aînés de famille. censure sans laquelle ils seroient indépendans
« J'ai été assez hcureux , a crié ce dernier, pour de lui, lorsqu'aucun officier public ne doit
faire renvoyer cette question à la seconde légis l'être. -

lature ». -
Il est du devoir du peuple de soutenir ses re
(Quel bonheur d'avoir pu rctarder de quelques présentans dans leur † avec le ministère ;
jours le triomplie de la justice et de la raison ! ) il le doit à sa propre dignité, à celle dont il a
ſNéanmoins il a été décrété que mardi prochain revêtu ses mandataires , et à la nécessité de
M. Merlin , au nom du comité d'aliénation , maintenir le respect qui doit couvrir les légis
feroit son rapport sur cette importante matière ; lateurs et la loi. -

et, sur la motion dè M. d'Estourmel , il est dit Il est du devoir du peuple de manifester son
que, pour former le projet de loi, le comité voeu dans cette circonstance, lorsque les agens
_4:
( 617 )
du pouvoir exécutif refusent d'adhérer au vœu ministres , dénonce particulièrement le sieur la
de ses représentans. Ce refus est un appel au Tour-du-Pin, comme coupable des plus grands
pcuple, et c'est à lui seul à décider. Sa décision, crimes , ainsi que le sieur Champion. C....
, déclarée par l'opinion générale, doit faire la loi
aux ministres. Il est contre l'esprit d'une cons
titution libre, dont la conſiance est le principal Aux Auteurs des Annales.
| ressort, qu'un ministre veuille gouverner quand Marseille , le 2o octobre.
| il a perdu la confiance des peuples.
# Tout se réunit, tout dépose contre les mem On lit dans le numéro 37o de vos Annales ,
: bres du ministère actuel ; tout atteste, on leur du 7 octobre 179o , à l'article renfermant la
# impéritie, ou leur négligence, ou leur malveil
dénonciation faite à l'Assemblée nationale par
lance pour le succès de la révolution. M. d'André, d'un club de Marseille, les phrases
# Le renvoi doit frapper tous les ministres , suivantes :
# sans en excepter un seul, mi celui des affaires · « Il est un club qui, en se parant du titre
# étrangères , ni celui des ſinances. de Philantropique , ne s'épargne pas en in
Tout dépose également contre l'esprit qui trigues pour tromper et soulever les peuples.
dirige leurs subalternes : le renvoi doit en être Quelle philantropie ! M. d'André a mis sur le
également général, si l'on veut déraciner en bureau les pièces qui établissent sa dénonciation
contre cette société ennemie. Il a ensuite fait
tièrement le m l.
part à l'Assemblée des mouvemens qui, en cet
- La mation a trop de confiance dans la droi instant, agitent la ville de Marseille, etc. etc. »
# · ture des intentions du roi , et dans son attache
La société philantropique de Marseille , la
a ment, bien manifesté, à la constisution , pour seule qui soit établie dans cette ville sous cette
" me pas espérer qu'il remplacera le ministère
dénomination, profondément affligée de se voir
actuel par des hommes intègres, éclairés , d'un inculpée d'une manière aussi grave, persuadée
- patriotisme éprouvé, et honorés de l'estime
d'ailleurs que ce n'est pas d'elle que M.
à publique. d'André a parlé, ou voulu parler, vous prie,
lf Les mêmes causes doivent entraîner le rappel messieurs, de relever dans votre plus prochain
# des ambassadeurs dans les cours étrangères , et numéro, une erreur qui pourroit avoir † suites
le même esprit doit présider à leur remplace les plus fâcheuses pour les pauvres. Elle attend
# ment. • | _ • º même de votre lionnêteté que vous voudrez
º C'est l'unique moyen d'éteindre et de pre
bien publier sa lettre, afin que la nation en
venir les troubles au-dedans , et de faire res | tière sache que cette société, à l'exemple de
pecter la révolution au-dehors. celle de la capitale , avec qui elle a l'honneur
I Tel est le voeu de la section de la Bibliothè de correspondre, ne s'occupe que du soulage
, que ; son président est chargé de s'adresser à ment des infortunés, et ne se mêle en aucune
l'Assemblée nationale, au roi ; de le communi manière des affaires publiques.
quer aux quarante-sept autres sections, de le Blachière , secrét.
, répandre par la voie de l'impression, et d'en
% adresser des exemplaires aux quatre-vingt-trois
départemens, aux différens clubs des amis de Extrait d'un papier Anglois.
g la constitution, aux représentans des peuples Quoique tout le monde sache que nos esca
# d'Avignon, du Brabant et de Liége. dres sont à la veille de se mettre en mer, et
Arrêté que M. le président est chargé de que mos armées s'attendent à se battre contre
# présenter ces résolutions à l'Assemblée natio quelque ennemi , peu de monde sait quelle
# nale, avec une députation qui sera nommée à est la destination de ces escadres , de ces
cet effet. armées. Cette feuille a , plus d'une fois , an
% •. L. MILLY, président.
noncé ce que l'on croyoit souvent impossible ;
) - JoIGNY , secrétaire. mais l'avenir a toujours justifié nos prédic
Cette section , en outre, a adhéré dans tous tions : nous prédisons donc à présent que la
·les points à l'arrêté de la section de Maucon flotte angloise ayant ses troupes à bord , et
seil, qui a ris si généreusement, et aVeC tant * ue les escadres espagnoles , que l'on dit si
, de justice , la défénse du régiment de Royal ormidable , se rencontreront , mon pour se
· ºpagne, et qui en demandant le renvoi des livrer combat, mais bien pour s'unir contre la
( 618 )
nouvelle cohstitution de nos voisins ! L'Es de tranquillité. Un parjure, en montant sur le
pagne , comme monarchie , desireroit veir la trône impérial , montre aussi ce qu'on peut
Fr nce soumise à l'ancien régiine , et ne peut attendre de la bonne-foi autrichirnne. A peine
pas regardcr avec indifférence les effets de la a-t-il signé la convention de Reiehembach,
révolution : l'Angleterre ( par une politique qu'il apprend qu'elle ne tiendra que selon ses
infermale ) ne ci oit pas qu'il soit de son in intérêts particuliers ; ce qui n'inquiéte pas peu
1érêt que la France jouissent du beau spec le corps germanique ; et l'on se dit déja en
tacle que la liberté lui apprête. Nous répétons Allemagne qu'il ne faut pas trop s'éloigner des
que les Anglois et les Espagnols s'entendent vues du grand Frédéric, vu cette formidable
parfaitement : nous assurons que l'affaire de coalition de l'Autriche et de la Russie, deux
la baie de Nootka n'est qu'un prétexte dont puissances dont l'ambition ne sait pas s'arrêter.
ces puissances veulent couvrir leur complot. On espère cependant que les princes allemands
sentiront assez leurs véritables intérêts pour ne
Les bateaux plats , que l'on apprête à Porst pas se laisser abuser à l'extérieur modeste et
mouth avec une diligence extraordinaire, auront paisible du nouveau soi-disant successeur des
chacun à leur proue un canon de 24 liv. de empereurs romains, et qu'ils sentiront qu'ils ont
balle. L'on y travaille tous les jours , même le plus d'intérêt à voir la Belgique libre , qu'es
dimanche et à la chandelle. Ce qui fait croire clave sous les ordres d'un tyran qui lâche
que notre armée vcut faire une descente déja le mot de prisonniers d'état. P.
quelque part, c'est qu'il y a un régiment de DE VA L E N C I E N N E s, le 28 octobre.
chevaux-légcrs qui s'embarque avec les autres
troupes.
« Nos aristocrates, devenus plus insolens que
La société des amis de la constitution de Va janiais, ne cachent même plus leur mnmière de
logne, déclare qu'elle regarde coinme parjures, penser. C'est enfin sous peu de temps, disent
infâmes , traitres à la mation, tous ceux qui se ils , que l'on dessillera les yeux de notre 1oi :
SO Il t pcrmis, se perinettent, ou se permettront sur ses véritables intérêts, et il connoîtra ses
par la suite de donner en échange pour des assi vrais amis : or, nous nous [lattons de l'être »
gnats, une somme au-dessous de leur juste va Tel est le propos que tenoit ces jours derniers
leur. Elle a décidé que le présent arrêté sera un de ces vils adulateurs du trône, insecte plus
remis , par une députation , au district , à la rampant # vermisseau , lorsqu'il se trouve
1nunicipalité, au tribunal , adressé au dépar vis-à-vis de gens qui osent lui en imposer ;
tement , et aux différens clubs avec lesquels malgré la place qu'il occupe avec tant d'igno*
elle est en correspondance : cnſin , que l'on rance. Nous savons qu'ils ont une corresponº
prendra toutes les voies possibles, même celle dance très-suivie avec les fugitifs
qui sont veº
de l'impression , pour le rendre plus authen le bas Rhin , et qu'ils espèrentbeaucou de
tiqnc. -
l'arrivée des troupes de Léopold en Brabant
. Signé Rrv EL , président. Nous soupçonnons des enrôlemens secrets : º
Vr RBEUF et GroFFRoY , secrétaires. nous marque qu'on en fait aussi à Paris. Voilà
donc pourquoi les ministres ont défendu aº
AFFAIRES POLITIQUES ETRANGERES. recruteurs des troupes d'engager. Mais si la
DE MAN H E I M, le 24 octobre. bombe crêve , ces ennemis en sentiront les
éclats. Il faut nécessairement qtte les ministre#
Les mesures que prend Léopold poura s'assu fournissent de l'argent : en effet, ils se moºº
rer de la Hongrie, pourroient bien ne laisser trent vis à vis du soldat avec une libéralité qu'oº :
qu'un feu caclié sous une cendre trompeuse. ne leur a jamais connue. Cependant c'est av#
ll vient de faire enlever plusieurs nobles Hom certaine réserve ; car le soldat sent bien qu !
grois , qu'il a ordonné de conduire aux prisons ne se vendroit que pour redevenir aussi maº
de Graz et de Speilberg : tel est le commence- : heureux qu'il étoit ; mais tous ne réfléchissent
· ment d'un règne qui ne promet pas beaucoup ; pas aussi sainement. V. -

#
#

Qn s'abonne à Paris, chez BUIssoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, fra nc de port, le Pº
de l'abonnoment et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Aunales Patriotiques. ' !
Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes d u Royaume et de l'Etranger. -

| Il parott'tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv. pour in an, 18 liv, pour 6 mois, et de 9lit Fºº!
·3 mois franc de Pºrº , par la poste, pour tout le Royaume. L'ahonnement me commence que du prem. àl'unº
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Qn s'abonne aussi, à la méme adresse , pour la BOUCIIE DE FER, moyennant 9 liv, pour 3 º
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
D E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E,
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes ,
, dirigé par M. MERcIER , et par M. CaRRA, un des Auteurs.
Enfin l'individu obtient en France autant d'égards et de justice que
l'espèce entière qu'il représente.

No. C C C X C V I I I. · Du Jeudi 4 Novembre 79°.


· AssE MB LÉE NATIoN A L E. été pillé : et voilà un procès-verbal qui constate
que les pièces ont été retrouvées dans une
Séance du 2 Novembre au soir. abbaye où Westerman les avoit portées. Les mu
nicipaux se sont opposés à la réunion des gardes
D, N s la ville de Chinon, la perception des mationales, et les ont empêchées de venir à la
droits d'aides, des droits sur les boucheries, fédération du 14 juillet. Westerman, avec le
les impositions indirectes, se trouvant presque maire et le procureur de la commune, ont
inéantie, la municipalité a formé un nouveau ameuté une troupe de paysans contre le régi
rôle de contribution pour y suppléer ; mais, ment Royal-Picardie, arrivant à Haguenau ; et
ºntraînée par un zèle mieux intentionné qu'é ce sont ces trois misérables qui ont occasionné
#lairé, elle a fait porter tout le poids du deſicit sur le massacre du 24 juillet. . - · · · :
es ci-davant privilégiés qui ont été obligés de Sur la motion du rapporteur, il a été dé -
le pourvoir contre ce nouveau genre d'injus crété que la municipalité seroit improuvée ;.il a
tice; etl'administration du département d'Indre été voté des remercîmens à la garde nationale ,
#t Loire, par une délibération du..... octobre et il est ordonné que la municipalité de Stras
dernier , a cassé et annullé le rôle des impo bourg continuera l information des crimes com
ſitions de Chinon, fait par la municipalité de mis dans la ville d'Haguenau. Ces crimes sont
#ette ville , et l'a déclarée,, aux termes de la le prétendu pillage du greffe et les événemens
oi, responsable du deficit que son incurie qui en ont été la suite, et le massacre du 24
peut occasionner dans le trésor public. juillet; enfin l'Assemblée nationale décrète qu'ii
: Sur le compte rendu de cette affaire par sera incessamment procédé à l'élection d'une
M. Vernier, au nom du comité des finances, nouvelle municipalité. . N - r - ! ·# 1
#Assemblée nationale, en confirmant la décision : Sur la proposition de M. le Chapellier, au
# département, a accordé deux mois à la nom du comité de constitutibn, il a été décrété
†un de,Cluinon pour procéder à la confection
nouveau rôle. - -1 · · · · ·· -
« que les directoires de département et de dis
trict continuerontl'exercice des fonctions d'exé
La demande forméé par la municipalité de cution qui leur ont été attribuées par les décrets
Saint-Germain-en-Laye , déja présentée à la de l'Assemblée nationale , lorsque les consuls
# de samedi : soir, m'a reparu que pour d'administration de département et de district
#re éconduite, et l'Assemblée a passé à l'ordre seront assemblés, sans que néanmoins, sous
lu jour. .• 1 ! 1 - 1 : º : prétexte de l'exercice de ces fonctions, ils
, C'étoitl'affaire d'Haguenau, dont le rapport a ·puissent être dispensés du devoir d'assister et
té repris par M. Reignier. Il est difficile d'ima de voter aux séances des assemblées générales ».
finer une conduite plus coupable que celle qui
st † avoir été . ténue par les,officiers | ' , , , ... Séance du 3 Novembre. . ' ,
Ill1 cipaux, et notamment par le trop fameux ;
Nesterman, secrétaire-greffier. ll a enlevé lui - Une petite communauté du département de
même des pièces de son †
il a eu l'audace ' l'Aisne , la communauté d'Aubanton , s'étoit
le pºrter plainte, et de dire que le greffe avoit permis de violer la loi qui assure la ºe - ©9
( 62o )
ains. Avertie par une lettre du président de a été fortement combattu par MM. de Lavie et
I'Assemblée mationale , elle n'a pas voulu re Tronchet, qui en accusoient la disposition d'être
mettre les bleds qu'elle avoit interceptés. M. contraire à la lettre et à l'esprit des précédens
Bouche dénonce aujourd'hui cette communauté décrets qui ont voulu assurer au peupie la plus
rebelle; mais l'Assemblée nationale n'a pas cru rande facilité d'acquérir. Enfin , après les dé
devoir faire usage de la plénitude de ses pou † , le décret a été rédigé ainsi qu'il suit :
voirs : elle a renvoyé cette affaire au pouvoir Art. I°r. « Toutes les ventes de domaines à des
exécutif, et a passé à l'ordre du jour. particuliers, commencées en vertu des décrets
Au nom du comité de constitution, M. Dé des 14 mai , 25, 26 et 29 juin , s'effectueront
meunier a présenté et a vu adopter, si ns récla suivant les formes et aux conditions prescrites
mation, un décret qui a pour objet d'accélérer par lesdits décrets.
l'organisation des nouveaux tribunaux dans la Seront réputées commencées toutes les ventes
ville de Paris , et celle de l'assemblée adminis sur lesquelles il y aura eu une sé ince d'enchères
trative de ce département. lors de la publication du présent décret.
L'Assemblée mationale, après avoir entendu Les articles suivans ont été adoptés après une
le rapport du comité de constitution, a décrété légère discussion.
et décrète : -

1 I. Les acquéreurs des biens désignés dans la


1°. Que le corps électoral se réunira le 6 de classe premiere, article III du titre 1er du dé
ce mois, pour l'élection des juges qui doivent cret du 14 mai, continueront à jouir des fa
composer les six tribunaux de la capitale et cultés accordées par l'article V du titre III du
1'assemblée administrative du département de susdit décret, pourvu néanmoins que la pre
Paris ; ·' -
mière encluère en soit faite avant le 15 mai de
· 2°. Qu'il sera procédé aux élections, nonobs l'année prochaine.
tant l'absence des sections qui pourroient me III. Après ce terme, le prix des biens de la
pas se présenter pour y concourir. première classe sera partagé en dix dixièmes ;
T 3o. † après l'élection des les adjudicº taires seront tenus d'en payer deux
juges, il sera procédé à celle des membres de dans le mois de l'adjudication , et ne pourront
l'Assemblée administrative. . : crr entrer en possession qu'après avoir effectué ce
• 4°. Qu'il ne sera point établi d'administration premier paiement. -

de district dans le département de Paris , mais Les huit autres dixièmes seront payés; savoir,
qu'il sera pris cinq commissaires parmi les mem un dans l'année de l'adjudication , un autre
bres de l'assemblée administrative de départe dans les six premiers mois de la seconde année,
ment, qui exerceront les fonctions d'adminis et ainsi de six mois en six mois ; de manière
•trateurs de district. · · · - : que la ans
totalité du paiement soit complette en
quatre et demi. # '4- . :
••
Cependant ces commissaires ne seront point
un intermédiaire indispensable pour arriver à IV. Pour les autres espèces de biens, les paie
l'administration de departement , à laquelle les mens seront faits ainsi qu'il suit : deux dixiè,
administrés pourront s'adresser directement, mes dans le mois de l'adjudication , et avant
· si bon leur semble , ces commissaires n étant d'entrer en possession : un dixième dans le se.
•établis que pour la plus prompte expédition : cond rhois,'et un dixième dans chacun des déui
des affaires. suivans , et les oinq autres dixièmes de six ei
5°. Qu'il sera fait aux juges de paix un trai six mois ; de manière que la totalité dti paie
aement de 24oo livres, et qu'en outre ils joui ment soit effectuée dans le cours de deux ans
ront d'un droit modéré, suivant le tarif qui sera et de dix mois.
déterminé , pour l'apposition et reconnoissance V. Les intérêts des sommes dues s'acquitte
des scellés. . - -
ront à chaque terme, et seront au taux de cini
6°. Que les greffiers des juges de paix auront pour cent , sans retenue. -

munitraitement de 8oo livres, et un droit modéré Pourront néanmoins les acquéreurs accélére
pour l'apposition et reconnoissance des scellés. leur libération par des paiemens plus consi
7°. Qu'il seroit distrait en droit d'assistance , dérables et plus rapprochés, ou même se libº
la moitié du traitement des juges ou commis- . soit. rer entièrement, à quelques échéances que. d!
- T . * :•
saires, lorsque ce traitement excédera 24oo liv.
· Le rapport sur l'aliénation des domaines ma Vl. Ils seront soumis à la folle enchère, sui
tionaux a été repris pur M. de la Rochefou vant les formalités prescrites par les article
cault, et le premier article du projet de décret l VIII et IX du titre III du décret du i4 mai,t
« 6a )
1'égard des ventes dont la première enchère qui ne seront point consommées , lors de la
aura été faite avant le 15 mai prochain ; et publication du présent décret, seront conti
quant à celles postérieures à cette époque, la nuées dans la forme ci-après.
I$remière enchère qui sera faite faute de paye IX. Les biens affermés, à l'exception des
ment, aura lieu quinzaine après l'expiration bois , maisons ou usines, lorsque ces objets
de l'un des termes de paiement, sans autre for feront la partie notablement la plus considé
malité que la signification de l'enchère au pre rable du bail, seront évalués sur le prix de
mier acquéreur. ce bail, conformément à l'article IiI du titre IV
Ils seront aussi soumis à la surveillance des du décret du 14 mai, sans autre estimation ni
corps administratifs, pour leurs jouissances, jus Ventilation ; à l'égard de ceux non affermés,
qu'à parfait paiement, ainsi qu'il est prescrit il sera procédé à leur visite et estimation par
par l'instruction du 31 mai, et par l'article IX un seul expert nommé par le directoire de
du décret des 25, 26 et 29 juin. district. G. -

VII. Les paiemens seront faits aux caisses de ( La suite demain. )


districts ou à la caisse de l'extraordinaire ; mais
dans ce dernier cas, l'adjudicataire fera passer Grosse ſinesse de Judas Guignard.
sur le champ, au trésorier du district, la quit
tance par duplicata du receveur de l'extraor Ce sinistre personnage, l'opprobre de la cour
naire , pour que ce premier justiſie au direc et la honte du siècle , a conçu le projet de
toire du paiement effectué. former une maison militaire au roi, composée
Les intérêts cesseront au prorata des paie de six mille hommes qui seroient payés par le
mens faits dans l'une ou dans l'autre caisse ». roi lui-même. Ces six mille hommes sont tout
Sur l'article 8, la discussion a été vive, épi † : il ne s'agit plus que de savoir si l'Assem
neuse et longue. Le comité y proposoit d'ex lée nationale , le commandant général de la
cepter de la réserve provisoirement prononcée garde nationale parisienne, et le peuple de
par le décret du 6 août dernier, Paris, trouveront leur compte dans cette petite
1°. Tous les bois actuellement emménagés invention de Guignard ; car il n'est que trop
en taillis de 25 ans et au-dessous ; évident que cette invention , combinée avec
2°. Tous les boquetaux, même futaie dont les autres inventions des contre - révolution
l'étendue seroit moindre que 3oo arpens, me maires au-dedans et au-dehors de l'empire, m'a
sure d'ordonnance. -
pour but que d'assurer les moyens d'emmener
« Il est malheureusement trop certain , a le roi au premier jour. Ce seroit alors que Gui
dit M. Malouet, que la marine manque pres- . gnard lni-même partiroit, mais en bonne com
qu'absolument en France de bois de construc pagnie ; et c'est précisément pour cette belle
tion , et que les abus du luxe , et sur-tout les opération , qu'on le garde dans son poste, mal
déprédations d'une administration vicieuse, ont gré l'opinion publique et la volonté souveraine
diminué d'une manière inquiétante la ressource de la nation. Ah ! M. Guignard , comme vous
des bois usuels ; la proposition du comité ten êtes rusé ! mais heureusement les bons parisiens
droit à augmenter cette double perte , et la et le général la Fayette ont aussi leur dose de
rendroit irréparable ; je demande la question prévoyance et de défiance contre vous et vos
préalable sur l'article proposé, ou qu'au moins digmes confrères, les ministres. Convenez que
il soit renvoyé aux quatre comités qui ont ce Latour, commandant de Royal-Liégeois, a
fait adopter le décret du 6 août dernier ». bien gâté vos affaires, en avançant, de quelques
Et moi, a ajouté M. Pison, je demande que jours, l'exécution du grand complot concerté
le comité d'aliénation soit remis à l'ordre, pour entre tous les aristocrates de France et vous ;
avoir proposé une disposition contraure aux aussi Douillé l'a-t-il vivement gourmandé. S'il
précédens décrets. eût attendu que votre maison militaire de six
| M. Delley , membre du comité, s'est levé mille hommes eût été formée, et que le signal
pour défendre l'article, et sur-tout les inten lui eût été donné de Metz, de Valenciennes,
- tions des rédacteurs; mais après l'avoir entendu, de Cambrai et de Luxembourg, alors au moins
- l'Assemblée mationale a rejetté l'article par la vous auriez pu faire couler des flots de sang ,
question préalable. et donner une grande secousse à notre cons
, , , Les articles subséquens n'ont éprouvé qu'une ' titution et à notre liberté.
légère discussion. Mais il paroît, mon cher M. Guignard, que
Art. VIII. « Les évaluations ou estimations ! vous n'avez affaire qu'à des étourdis, et que
( 622 )
d'ailleurs la Providence n'est pas de votre côté. par mal-adresse, le tourneur de manivelle la
Que ferez-vous actuellement ? Croyez-noi, il tourne en sens contraire , non - seulement il
ſaut vous rabattre sur la guerre de l'Espagne dérange , mais il brise et fracasse les rouages
contre l'Angleterre , et sur les troupes autri
chiennes qui arrivent dans le Luxem ourg, et et les léviers qui font la base de votre ouvrage,
Tel est le cas où se trouve le mécanisme dè
qui pourront aisément s'emparer de Douai, où notre mouvelle constitution , dont les législa
il n'y a que 5oo hommes de garnison et 2ooo teurs , nommés par le peuple , sont les cons
pièces de canon qui sont bonnes à prendre. Je tructeurs. A peine ont-ils commencé la méca
sais bien que vous n'êtes pas en peine de faire nique politique , qu'ils ont laissé , ou plutôt
réussir tous ces moyens ; mais vous voudriez
mettre le roi de la partie, et votre plus grand donné au pouvoir exécutif la pleine liberté d'en
tourner la manivelle à son gré. Accoutumés
embarras est de savoir comment vous vous y depuis douze siècles à tourner la manivelle du
prendrez pour cet effet, car le général la Fayette gouvernement tout de travers , les agens de ce
et le club de 17S9, tout ministériel qu'il soit, pouvoir , non-seulement n'ont pas changé de
ne sont pas tout-à-fait de cet avis. Le club des
Jacobins, qui veut bien de son côté que le roi main, ni de direction , mais ils ont proſité de
s'accoutume à faire exécuter de bonne grace l'incomplément de la nouvelle machine pour y
les décrets de l'auguste Assemblée, ne veut pas entasser des rouages de l'ancien régime. Eh !
mon plus que le roi parte, ni avec vous, M. que répondre à cette comparaison matérielle
Guignard, ni avec personne. Chacun est d'ac qui embrasse tous les points de rapports pos
oord sur cet article, savoir que l'on vous chasse sibles, si ce n'est que l'ignorance des vrais prin
cipes philosophiques d'une constitution natio
au plus vîte du royaume , comme une peste, et nale , et l'habitude aveugle des condescendances
que le roi reste tranquillement sous la garde pour la cour, ont amené toutes ces inconsé
des bons Parisiens, soit à Saint-Cloud puisque quences | La saine raison ne disoit-elle pas
le local lui plaît, soit à Paris, où est sa rési clairement que dans une révolution comme la
dence habituelle , comme il l'a dit lui-même. . nôtre
, dans une réforme générale des abus,
Ainsi, M. Guigna rd , vous partire z sans le roi ; dans une régénération universelle de principes
vous pouvez emmener tout le reste ; personne et d'idées , dans une création absolument I0Oll
n'ira vous courir après, jusqu'à ce que la haute yelle de choses, au milieu du plus affaeux chaos,
cour nationale ne l'ait ordonné. CARRA.
le pouvoir exécutif devoit rèsider dans les co
mités de l'Assemblée nationale jusqu'à la par
faite organisation des loix et de la constitution ?
Obervations mécaniques sur la formation
actuelle de notre constitution. Le chef de ce pouvoir n'en auroit pas moins
été celui que la révolution a trouvé et laissé sur
Pourquoi le machine politique de la mou le trône, et dont l'Assemblée nationale a dis
velle constitution françoise , fondée sur les tingué les prérogatives, et confirmé l'hérédité
droits naturels et imprescriptibles de l'homme Pºur ses enfans Voyez où nous a mené l'oubli
d une précaution aussi sage et d'une politique
et sur la souveraineté absolue des nations, est
elle néanmoins si difficile à organiser, si en aussi constitutionelle ? L'Assemblée nationale se
combrée dans ses rouages et si lente à se mou tourmente sans cesse pour ajuster ses décrets, et
voir ? Telle est la question que je me propose à la déclaration précise des droits de l'homme,
de résoudre ici en peu de mots. et aux prétentions du pouvoir exécutif; ce qui
Vous présentez une mécanique à peine est incompatible et occasionne très-souvent
commencée à celui qui doit en tourmer la ma des contradictions palpables dans les loix dé
mivelle , et vous lui dites : Que la constitution crétées avec les principes éternels de la justice,
de la mature et de la raison. D'un autre côté ,
de cette mécanique exige qu'il en tourne sur le peuple s'agite violemment en voyant sans
le-champ la manivelle, quoique la mécanique
ne soit pas à moitié faite Qu'arrive-t-il ? qu'il cesse l'impudence et la malveillance des mi
la tourne ( cette manivelle ) , et qu'alors il ne nistres mettre des obstacles à l'achèvement et
manque pas de déranger et a§ les pre à la perfection de la constitution. Toutes ces
contradictions et ces obstacles n'auroient point
miers rouages , et que vous êtes obligés de eu lieu , si l'on avoit attendu l'organisation
les raccommoder de pièces et de morceaux à parfaite de la nouvelle mécanique politique ,
chaque instant, sans pouvoir y mettre la der pour en donner la manivelle à tourner au chef
' mière main. Si d'un autre côté , par malice ou du pouvoir exécutif CARRA. - --
ANNALES PATRIOTIQUES ET I ITTÉRAIRES
DE LA F R A N C E,
ET A F FA I R E s P o L I T I Q U E s D E L E U R o P E ;
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcz ER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
grandes
Lesqui toutesions
rares révolut
jette #uet dehors de l'univer
les mauvais s politiq
es loix. ue sont
HARINo un ferment
ToN. A

No. .. C C C X C I X. Dzz rendredi 4 Novembre 179o.


AS S E M B L É E N A T I O N A L E. portions prescrites pour les diverses classes de
biens, par l'article IV du titre Ier du décret
| Suite de la séance du 3 Novembre. du 14 mai.
S'il se trouve dans le lot demandé des biens
de diverses classes , l'offre du denier vingt
Art. X. « Lorsqu'il sera fait une demande, le suffira pour les maisons ou usines, lorsqu'elles
directoire du district sera tenu dans la huitaine feront la notable partie du bail , auquel cas
du jour de la réception de la demande , soit l'offre pourra n'être que de quinze fois , le
directement , soit par renvoi , de fixer l'éva reVenll. , " ,

luation de l'objet demandé d'après le prix du . Toute autre personne qui feroit des offres
bail, ou d'en faire l'estimation dans le même semblables , forcera pareillement l'ouverture
délai. |. des enchères , quoique la première demande
XI. Si dans la huitaine l'évaluation ou l'esti n'ait pas été formée par elles.
mation n'étoient point achevées, les personnes XIV. On comprendra dans un seul lot d'éva
qui voudront acquérir se feront délivrer, le luation ou d'estimation, la totalité des objets
|neuvième jour, par le secrétaire de l'adminis compris dans un même corps de ferme ou de
tration du district , qui ne pourra le leur refu métairie, ou exploités par un seul particulier 9
ser, un † uplicata constatant le sans employer la ventilation pour les objets
retard, au moyen duquel elles pourront s'a- . compris dans un même bail ».
dresser au directoire du département , qui , ll a été ajouté ici un article que nous donne
sur le champ, fera l'évaluation ou fera procé rons demain. -

der à l'estimation, et commettre un expert s'il . XVI. « Les dispositions du décret du 14 mai,
y a lieu. de l'instruction du 31 du, même mois, et du,
: ;.XII.Enfin, si l'opération éprouvoit un retard ; décret des 25, 26 et 29 juin, seront suivies pour
de plus de quinze jours au directoire de dépar les affiches et publications, et pour la forme
· tement, les personnes qui voudront acquérir des enchèrés; mais les bougies seront propor
. se pourvoiront d'un certificat par duplicata du tionnécs de manière que chaque feu dure envi
#secrétaire de ce directoire, ainsi qu'il est dit ci ron de quatre à six minutes , et quant aux en
dessus pour le secrétaire du district, et s'adres- . chères , il n'en sera admis que de 5 livres, lors
seront au comité d'aliénation de l'Assemblée que l'objet sera de plus de roo livres : de 25 liv,
· mationale, qui y fera procéder sans aucun re au-dessus de 1ooo livres : et enfin de 1ooo liv.
tard, et commettra , s'il le, faut,'un expert. , lorsque l'objet dépassera 1o,ooo liv. , º
XIII. Aussi-tôt que l'évaluation Gt l'estima XVII. Les trésoriers de district feront, sur les
- tion seront faites , les person nes
qui auront fonds provenans des revenus des domaines na
- formé leur demande devront, si elles persistent ; ·tionau x, et d'après l'ordre des directoires, les
· dans l'intention d'acquérir , faire : par elles avance s nécessaires pour les opérations ci-des
seront remplacées
: mêmes ou par un fondé de pouvoirs , leur *sus prescrites,rset ces avances ans
soumission pour l'objet demandé , au prix de adjudicataircs ne seront tenus àdes
*stir les premie fonds proven ventes; les
ancuns frais :
' l'évaluation on de l'espimation, dans les pro-;
399
( 624 )
le présent article n'a point rapport aux munici Séance du 4 Novembre.
palités. - . "
XVIII. Les secrétaires de district délivreront La municipalité du Mans a été autorisée , de
sans frais, aux adjudicataires , la première ex l'avis du comité des finances , à faire un em
pédition des adjudications , et seront autorisés prunt de 16 ooo liv. pour l'entretien d'un bu
à exiger par expédition , lorsqu'on en deman reau de charité.
dera une seconde, le salaire qui sera déterminé A l'ordre du jour est venue la suite du rap
par le tarif qui sera fait. -
port du comité d'imposition sur la contribution
Il en sera adressé une par le directoire au co foncière. M. d'Auchy , rapporteur, a présenté
mité de l'Assemblée nationale la nécessité d'imposer , pour l'avantage de
XIX. Les articles ci-annexés du décret du 14 l'agriculture , toutes les terres même en non
mai, de l'instruction du 31 du même mois , et valeur. Le propriétaire imposé se hâtera , dit
du décret des 25, 26 et 29 juin , et de celui du il , de mettre son fonds en culture .. ou s'il ne
15 août, avec le changement des seules expres peut en tirer utilité , il l abandonnera à la
sions nécessaires pour les adapter aux disposi commune , aux frais de l quelle se feront alors
tions ci-dessus, seront censés faire partie du les défricliennens et dessèchemens.
présent décret ». · ! Ce systême a éprouvé une opposition assez
Tous les décrets antérieurement portés sur vive de la part de MM. Gouttes , Villasse ,
les biens mationaux étant , pour la plupart, Nerac et Brillat, qui soutiennent qu'iI est con
additionnels ou explicatifs les uns des autres , traire à la justice , et décourageant pour l'agri
il a été décrété, sur la demande de M. Brillat, culture , d'imposer d'une manière quelconque
qu'ils seroient envoyés comité d'aliénation, um terrein que la nature a comdamné à une
pour les mettre dans unauordre facile et † invincible inutilité , tels que les rochers et les
à lever tous les doutes et les embarras des ad landes. -

ministrateurs. Toute propriété, répond M. Martineau , par


Le comité des ſimances se disposoit à pré cela seul qu'elle est propriété, et qu'elle est
senter son rapport sur les ponts et chaussées , garantie par la force publique, doit une part à
la contribution commune ». . -

qui étoit à l'ordre du jour. Il y a , s'est écrié


M. Bouche, des matières importantes et cons MM. Roederer et de Tracy ont développé
titutionnelles sur l'organisatiort du royaume , ce principe avec plus d'étendue. « Les rochers,
sur l'administration des finances , et l'on vient disoit le premier, ne sont pas une propriété
dissiper vos momens sur les détails d'un établis particulière, ils appartiennent à la nature, qui
sement qui n'est pas dignº de vous occuper: les a refusés à l'industrie humaine ; prétendez
M. Gérard s'est joint au préopinant. « Si on ne vous les comprendre parmi vos propriétés ?
veut pas, a-t-il dit,'avaficer sur la constitution, payez la loi qui vous les assure ». -

je demande que, passé cette année , on ne soit La discussion ayant été fermée , les amen
plus payé ». demens sont arrivés en foule , et la question
Un applaudissement trop marqué , et qui préalable les écartoit successivement, lorsque
partoit du côté droit, a averti l'honorable mem M. Malouet a invoqué cette même question
préalable comtre l'article lui-même , en disant
bre qu'il pouvoit y avoir à sa motion quelque qu'il étoit contraire aux précédens décrets, qui
suite dangereuse , qu'il m'avoit pas pressentie ont statué « que tout capital foncier doit payér
dans sa droiture. · | une contribution à raison de son produit ».
Ce seroit bien le compte de l'aristocratie , Enfin , après de nôuveaux débats, l'article a été
« que tous les bons citoyens, à qui le traitement consacré ainsi qu'il suit : -

est nécessaire , se retiràssant pour laisser le Art. l°*. « Les marais , les terres vaines et
champ libre aux riches ennemis de la révolu vagues seront assujettis à la contribution fon
tion ». M. Gérard , effrayé de cette pensée, a !
retiré sa motion. M. le Chapelier a demandé
† , quelque
ult ». 1 · · , , |.
modique que soit leur pro
, ' , . " - ! " - . .

que la matière des ponts et chaussées fût portée , L'objet de l'article 2 étoit de fixer le mini
aux séances du soir, l'Assemblée l'a décrété,: · mum de l'imposition sur les terreins en non
et réservant ainsi les précieux momens des valeur ; la discussion en a ésé longue, mais peu
grandes séances aux objets constitutionnels, elle importante, et s'est terminée par cette rédaction
a passé à l'ordre du jour ; c'est-à-dire , qu'elle adoptée :
s'est séparée, attendu l'heure très-avancée. Art. II. « La taxe qui 'sera établie, pourra
( 625 ) . •.

n'être que de 3 den. par arpent , mesure d'or premier chef. M. Reignier s'est élevé pour voter
donnance ». simplement la peine de mort.
1 L'article II a été retiré par le rapporteur Par le décret intervenu , il est statué « que
: lui-même. Il étoit proposé de décréter que le les commissaires de l'Assemblée mationale , con
| paiement de cette partie de contribution seroit jointement avec ceux nommés par le roi, sont
contraint par la saisie des autres héritages du autorisés à traiter de toutes les conventions né
: † disposition dont M. Reignier a cessaires à la fabrication des assignats.
: fait sentir en peu de mots la superfluité. Que les petits assignats porteront l'effigie du
| Sur l'article IV , devenu le Il1e , la rédac roi seulement.
: tion du comité est adoptée. -
Que les fabricateurs de faux assignats et leurs
| | Art. III. « Les particuliers ne pourront s'af complices seront punis de mort ».
: franchir de la contribution à laquelle leurs ma Les offres très - économiques de M. Didot
rais, terres vaines et vagues devront être sou- . pour l'impression des assignats , ont obtenu la
: mises , çu'en renonçant à ces propriétés au préférence sur les propositions de M. Anisson,
| profit de la commune , dans le territoire du quoique celles-ci fussent vivement appuyées.
quel ces tcrreins seront situés. C est dans les magasins du sieur Réveillon que
La déclaration détaillée de cet abandon per seront pris les papiers de fabrication, lesquels
étuel sera faite , par écrit , au secrétariat de seront exempts de tous droits d'entrée. G.
a municipalité , par le propriétaire ou son
| fondé de pouvoir. P A R I S , le 1er novembre.
Les cotisations des objets ainsi abandonnés
dans les rôles antérieurement à la cession, res M. de Chartres a été reçu, lundi premier no
teront à la charge de l'ancien propriétaire ». vembre, membre de la société des amis de la
, MM. Biouzat et Villasse vouloient que la re son constitution. Il est inutile de dire que , pour
admission , on n'a dérogé à aucunes des
i nonciation énoncée pût n'être pas perpétuelle : formalités d'usages; seulement il a été très-ap
, « mais compose-t-on, leur a-t-il été répliqué , plaudi en entrant.
' avec la propriété publique » ? Voici le discours qu'il a pro
noncé :
| Les articles suivans ont été décrétés sans
| aucune réclamation , ou avec de très-légères ! M E s s I E U R s,
| observations qui n'ont pas été soutenues. Il y a long-temps que je désirois ardemment
| Art. IV. La taxe des marais , terres vaines d'être admis au milieu de vous ; l'accueil favo
' et vagues, situées dans l'étendue du territoire rable que vous daignez me faire me touche
| d'une communauté, qui n'ont ou n'auront au infiniment ; j'ose me ſlatter que ma conduite
cun propriétaire particulier , sera supportée justifiera vos bontés ; et je puis encore vous
| par la communauté , et acquittée ainsi qu'il assurer que toute ma vie, je serai bon patriote
| sera réglé pour les autres cotisations. et bon citoyen.
* V. A jl'avenir la cotisation des marais qui se
ront desséchés ne pourra être augmentée pen A M. Carra.
| dant les vingt-cinq premières années après leur Ami et frère ,
dessèchement. -

| VI. La cotisation des terres vaines et vagues La société des amis de la constitution, établie
depuis vingt-cinq ans, et qui seront mises en à Beaune , me charge de vous prier d'avertir,
| culture, ne pourra de même être augmentée s'il vous plaît, par votre feuille, le rédacteur
pendant les quinze premières années après leur du journal anti-patriotique de Genève, qu'il
défrichement. ait à cesser l'envoi de son journal à la société.
· VII. La cotisation des terres en friche, qui Ce rédacteur s'obstine à cet envoi, malgré l'a
seront plantées ou semées en bois, ne pourra vertissement qu'il a déja reçu par M. Robert.
non plus être augmentée pendant les trente pre Dites-lui, une fois pour toutes, que la société
'mières années du semis ou plantation ». me cessera de brûler sur la place son infâme
M. Périsse a présenté ensuite un rapport sur journal , autant de ſois qu'il lui parviendra, et
la fabrication des assignats. Il proposoit de dé sans en faire l'ouverture. - - -

'créter que la fabrication de faux assignats se Vous pouvez, monsieur, hardiment nommer
roit poursuivie comme crime de lèze-nation au la société qui se fait un devoir de publier son
".
( 626 ) .
opinion sur les ouvrages, tels que le journal de parmi vous des êtres assez lâches et assez vils
†, l'Ami du Roi, la gazette de Paris, pour adorer des idoles, quand le véritable culte
les Actes des Apôtres , etc, etc, etc. est celui de la justice, de la loi , de l'égalité et
de la liberté ? C...
Je suis avec la plus cordiale fraternité,
Votre frère et ami N o E L, secrétaire.

Explication très-exacte sur les dernières nou


Orgie des aristocrates à Perpignan. velles d'Espagne.
Nous avons dit dans notre N° du 31 octobre | Le courier de Londres , qui portoit l'ulti
dernier, à l'article Paris, 29 octobre : « que les matum de cette cour à celle de Madrid, avoit
patriotes éclairés prévoyent que l'ergie des ré ordre de repartir de Madrid le dixième jour
gimens de Lauzun et Royal-Liégeois à Béfort de son arrivée dans cette ville, soit qu'il eût
sera renouvellée dans plusieurs parties de la reçu une réponse ou non , la négative d'une
France d'ici à la Saint-Martin, et que ces orgies réponse
anglois,
devaat être regardée, par le ministère
sont combinécs avec les projets du comité au comme une déclaration de guerre de
trichien ». la part de l'Espagne. Dans la soirée du neu
Eh bien ! notre prévoyance n'est pas en dé vième au dixième jour du temps donné, le
faut, car nous apprenons, par une lettre du 22 ministère espagnol ne s'étant pas encore expli
de ce mois, que la même orgie a eu lieu le 2o qué, le ministre anglois, à la cour de Madrid,
octobre dernier à Perpignan , quoique heureu a fait partir un courier , pour annoncer cette
sement sans aucune violence ni effusion de indécision comme un refus, et par conséquent
sang Une troupe d'aristocrates ivres s'est amu connume une déclaration de guerre, C'est donc
sée à courir pendant la nuit dans cette ville ce même courier qui, passant à Paris dans li
frontière, au mépris des défenses de la muni soirée du 3o octobre dernier, a donné l'alarme
cipalité, en chantant dans les rues : Ah ça ira, de la guerre. Mais au dixième jour précis dº
les démocrates à la lanterne; et puis de grands temps donné au courier de l'utimatum de lAnº
cris de vive le roi ! vive /a reine ! ( les vils es gleterre, le minstère espagnol a promis de ooº
claves ! ) merde à la nation et à l'Assemblée sentir à reconnoître pour les Anglois un drº
mationale. On voit que ces acclamations inso dont les Russes jouissoient déja au nord dº
lentes et grosières contre la mation, répétées Nootka Sund, c'est-a-dire, la liberté de formº
d'une frontière à l'autre dans le même temps , des établissemens et de trafiquer sur les côº
me peuvent être tirées que du dictionnaire de aui gissent entre le Nootka Sund et le pôl
Saint-Cloud , et combinées que sur l'orgie de boréal, à † de 12oo lieues des côtes du Pérol
Versailles du mois d'octobre 1789. et du Chili. C'est par le courier chargé de cett
On nous écrit de la même ville de Perpignan seconde dépêche , et qui est † premiº
que ces insolences sont restées impunies , et novembre à Paris, qu'on a reçu cette secoº
que sans les membres du département qui sont nouvelle d'une conciliation qui doit être riti
de bons patriotes, l'ancien régiine seroit déjà iée par l'Angleterre. : .. ! - |

rétabli dans cette ville. Telle est l'explication très-exacte des no


On nous écrit de Beauvais que le régiment velles de la paix, qui ont succédé si rapidi
Dauphin, dragons, passant le 2 ; octobre der ment aux mouvelles de la guerre. On atteº
, mier dans cette ville , on a entendu plusieurs un troisième courier, qui doit apporter uº
dragons chanter : Ah ça n'ira pass : les démo réponse plus positive; et c'est d'après cette de
crates à la lantorne. Jusqu'à quand, peuples mière reponse , que nous annoncerons alor
françois ! souffrirez-vous qu'on insulte le véri en toute sûreté , ou la paix ou la guerre : #
table et #gº souverain dont chaque individu il me sera pas possible de nous tr§r pi
fait partie ? et jusqu'à quand se trouvera-t-il long-temps sur ce objet. C.... .. | |
- .3
On s'abonne à Paris , chez BuissoN , libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port,leri
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres ſ§ les Auteurs
Aoyaume des Annales Patriotiques.
et de l'Etranger. - • - "

Et chez tous les Libraires et JDirecteurs dos Postes du


Ilparoît tous les jours un Numéro de ce Journgl. Prix 56 liv, pour un an, 18 liv, pour 6 mois,etde9liºrº
5 mois, franc de port, par la poste, pour tout le Royaunte L'abonnenent ne coinnience que du prem.'d'unº
On s'abonne aussi, à la méme adresse, ponr la BOUCHE DE FER, moyennant 9 liv. pourº mois |
|

ANNALES PATRIOTIQUES ET IITTÉRAIRES


· D E L A F R A N C E,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
J o U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
C'est la liberté qui, mettant l'impôt dans un juste équilibre, en adoucit
- le poids.

3 No. C C C C. Du Samedi 6 Novembre 179o.


ASS EM B L ÉE N AT I O N A L E. La discussion s'est portée sur l'administration
des ponts et chaussées. M. .. a accusé le plan
Séance du 4 Novembre au soir. du comité d'être inconstitutionel et de faire
revivre toutes les erreurs du vieux régime. li
IL est un tribunal de l'ancien régime, qui , a présenté un nouveau projet d'organisation ,
dans lequel il établit un oentre commun , et
dans ce moment même où, il ressent les convul propose de diviser le royaume en 27 contrées
sions de l'agonie , a bien de la peine à se déta où seroient établis les ingénieurs et autres gens
cher de cette portion d'autorité qu'il exerçoit si de l'art, qui dépendroient de l'administration
arbitrairement ; c'est le conseil d'état, qui, mal centrale ; à † M. Pérault ajoute l'institution
gré l'organisation constitutionelle des départe d'ûne école d'architecture et de dessin à Paris ,
mens de l'empire, prend encore la licence de qui serviroit en même temps de dépôt pour
rendre des arrêts et de s'interposer dans les dé tous les plans et dessins des ponts et chaussées.
tails de l'administration municipale. Ce n'est pas
Vous allez, s'est écrié M. Goupil, rétablir
sans une grande surprise que l'on a entendu , à l'influence du visiriat si vous ne donnez pas à
l'ouverture de la séance, le comité des rapports
réclamer contre l'exécution d'un arrêt du con chaque département son administration parti
seil récemment rendu, par rapport à une forêt culière et son école de ponts et chaussées.
domaniale, située près de Castrées , au dépar MM. le Chapelier et d'André pensent au
tement du Tarn. M. Bouche a dénoncé un des contraire que ce n'est qu'avec une administra
mille abus qui s'étoient établis dans l'ancienne tion centrale qu'il sera possible d'établir cet
administration , la facilité avec laquelle des esprit d'unité, si nécessaire dans une partie aussi
commis, en l'absence même du ministre, fa importante.
briquoient des arrêts du conseil qui avoient ils n'ont pas convaincu M. Biouzat qui, dans .
force de loi comme les autres. Il a dit qu'on un discours très-étendu , a passé en revue tous
rouveroit, aux Augustins, le dépôt de cette les vices de l'administration acttielle, et a con
ſorte de contre-façons. Comme il est plus que clu qu'on ne pouvoit y porter d'autre remède
probable que ces pièces ont été enlevées , et que celui de l'anéantir.
:omme ce mal n'arrivera certainement plus, « Il n'est pas question de l'administration
'Assemblée a passé à l'ordre du jour. actuelle, a dit M. de Mirabeau ; ce qui doit
Une grande satisfaction s'est répandue géné vous occuper, c'est de prononcer s'il y aura
ralement d'après l'assurance « que les troubles un centre commun , et je ne conçois pas que
le Brest sont entièrement appaisés , et que sur une étendue de 27,ooo lieues carrées , on
es équipages de l'escadre montrent une pºr puisse engrener toutes les opérations des ponts
aite ,oumission à la discipline ». Les trºº les ct chaussées , et les rapporter à l'utilité géné
rrivés étoient la suite de inotions incendiaires rale, sans un centre où tout vienne aboutir ».
#aites un matelot novice , très - mauvais La question mise aux voix, il a été décrété
§et,"dont la punition a contenu tous · les qu'il y auroit une administration centrale des
llllreS. ponts et chaussées. -

4oo
( 628 ) -

Séance du 5 Novembre. cipalités le traitement qu'il leur revient , et se


plaignont hautement qu'on les laisse dans le
La constitution n'a pas d'ennemis plus achar besoin. En attendant que le besoin les amène à
més que la gent l,nancière çt ses suppôts innom l ur devo r, l'Assemblée nationale a passé à
brables : tantôt l un , par § lenteurs affectées, l'ordre du jour. -

retarde ou anéantit la perception de l'impôt ; C'étoit le décret sur la contribution foncière ;


tantôt l'autre , par des poursuites vexatoires , les articles qui suivent ont été adoptés sans que
excite l'indignation populaire , et expose la la discussion en ait été orageuse. -

tranquillté publique. A Saint - Lô , un sieur Art. V i I'. « Les terreins maintenant en va


Lamon, rcceveur des tailles , a refusé d'un leur, et qui seront plantés ou semés en bois,
collecteur un à-compte de 5oo livres sur une ne seront, pendant les trente premières années,
somme de 1 1 oo liv. qui étoit due , il a décerné évalués qu'au même taux des terres d'égale va
une contrainte pour la totalité contre le mal leur et non plantées.
heureux collecteur , et les plaintºs qui se sont IX. La cotisation des terreins en friche, et
élevées ont causé une sorte d'émeute. Le sieur qui seront plantés en vignes , muriers ou au
Lamon accuse le vicaire du lieu d'avoir animé tres arbres fruitiers , ne pourra être augmentée
le peuple contre lui , mais sur le rapport fait pendant les vingt premières années.
par le comité des finances, la conduite du sieur X. Les terreins déja en valeur, et qui seront
Lanon a été universellement blâmée : et sur plantés en vignes ou arbres fruitiers, ne se
l'accusation que le sieur Lanon a portée, on a ront , pendant les quinze premières années ,
passé à l'ordre du jour. évalués qu'au même taux des terres d'égale va
Les ligues grises avoient demandé que l'As leur et mon plantées.
semblée voulùt décréter , en faveur de leurs XI. Pour jouir de ces divers avantages, le
troupes au service de France , le mode d'avan propriétaire sera tenu de faire, au secrétariat de
cement adopté pour la généralité de l'armée la municipalité, et à celui de district dans l'é
françoise. tendue desquels les biens sont situés, et dans
Sur l'avis du comité militaire , présenté par l'année même du dessèchement, défrichement
M. de Menou , ri a été décrété que le roi ou autre amélioration, une déclaration détaillée
seroit supplié de surseoir à la nomination de des terreins qu'il aura ainsi améliorés. -

toutes places vacantes dans le régiment de Salis XII. Lorsque les dessèchemens , défriche
Grisons, jusqu'à ce qu'il ait été ultérieurement mens et améliorations auront été constatés par
statué sur le mode d'avancement de ces troupes. la municipalité, et qu'elle aura fait inscrire sur
Il est en outre décrété qu il sera accordé à cha ses registres la déclaration qui lui aura été
que ca oral de grenadiers Suisses un supplé faite et son procès-verbal de visite des terreins,
ment de paye de dix-huit demiers ; à chaque elle adressera une expédition de ce procès
caporal de fusiliers, même supplément de dix verbal au directoire de son district, qui en
huit deniers; à chaque tambour de grenadiers, tiendra registre. Le secrétaire du district sera
vingt-quatre deniers : à chaque tambour de tenu de donner au déclarant une copie sans
fusilier , dix-huit deniers. frais , visée des membres du directoire. Cet
Les soldats , officiers et commandans Suisses, article a été admis , sauf rédaction.
tant ceux qui sont encore en activité de ser X}II. Les terreins précédemment dosséchés
vice, que ceux qui sont retirés, continueront ou défrichés, et qui, conformément à l'édit de
de jouir , comme par le passé , des émolumens 1764 et autres sur les défrichemens et dessé
et pensions qui leur ont été accordés jusqu'au chemens, jouissoient de l'exemption d'impôt,
moment où l'Assemblée aura ultérieurement ne seront taxés qu'à raison d'un sou par ar
statué sur le sort des pensionnaires de l'état. pent , mesure de roi , jusqu'au temps où l'ex
Le comité de constitution a demandé et ob ception d'impôt devoit cesser. -

tenu l'établissement de trois juges de paix dans XIV. Sur chaque rôle de la contribution
laville d'Arles, de quatre dans celle de Troyes, foncière, à l'article de chacune des propriétés
et un tribnmal de commerce pour Alençon. qui jouissent ou jouiront,de ces divers avan
Les membres du ci-devant clergé n'obéissent tages donnés pour l'encouragement de I'agri
qu'avec la plus mauvaise grace aux décrets ren pulture, il sera fait mention de l'année où ces
dus sur leur constitution civile : plusieurs d'en biens doivent cesser d'en jouir ». ,· ·
tr'eux, et nommément des chanoines de l'église Plusieurs articles ont été ensuite décrétés sur
de Paris, ne veulent pas demander aux muni la matière des demandes en décharge, rappor
( 629 )
tée par M. de la Rochefoucault. Nous les don servateur philosophe, que de voir l'inquiétude
rons incessamment. d'esprit et le peu d'à plonid de certaines têtes dans
Au nom du comité des finances, M. Lebrun les circonstances où nous sommes. L'exemple
a présenté le tableau de l'état où se trouve le que nous allons citer, s'il ne prouve pas formel
recouvrement des impositions dans les divers lement des intentions anti-patriotiques, prouve
départemens. Il en résulte que les receveurs gé au moins une grande inconsidération de carac
néraux des finances sont en retard de leurs sou tère , et une grande ignorance des vrais prin
missions d'une somme de 22,68o,ooo liv. pour cipes d'ordre social et de politique nationale. ll
179o, et que les peuples doivent 17,998, ooo liv. s'est formé dans le sein de cette capitale une
pour 1789. M. Lebrun a fait counoître quel société , sous le nom de gardes nationales des
ques-unes des anciennes généralités qui sont départemens de France, qui tient ses séances
en retard : on y voit une énorme différence aux Petits-Pères. Le but de cette association
dans les sommes qu'elles doivent au trésor fut, dans son origine, d'avoir un point central
public. de réunion, et de présenter ses idées particu
Sur une interpellation de M. Charles de La lières sur l'organisation des gardes nationales,
meth, M. Anson , ancien receveur général , au moment où l'Assemblée nationale viendroit
s'est levé pour donner les connoissances qu'il à s en occuper. Tels furent les motifs que la so
avoit de cette matière, et on ne voit pas si ce ciété a consignés dans une circulaire envoyée
sont les receveurs ou les peuples qui sont rede aux gardes nationales de tous les départemens.
vables envers le trésor public. Alors M. de La lºt comme nulle société ne peut exister sans ré
meth, se livrant à son indignation patriotique glement, celle-ci en fit un, dans lequel il fut
contre les sangsues inconstitutionelles, a fait arrêté expressément qu'elle ne feroit et n'im
la motion que le contrô'eur général fût mandé primeroit aucun journal. .
pour rendre compte de sa conduite. Aujourd'hui cette même société , déviée de
« Oui , il y viendra , a dit M. Maury, mais son premier but , vient d'arrêter, sur la motion
pour lever le voile des calamités publiques, d'un M. d'Agieux, ci-devant baron, non - seu
mais pour vous apprendre que les municipalités lement de faire et imprimer un journal , pour
ont fait serment de ne pas payer l'impôt ». influencer toutes les gardes nationales de l'em
Cette assertion a fait frémir l'Assemblée ; on pire , mais de demander à partager avec les
a sommé l'opinant de déclarer à l'instant le nom Parisiens la garde de l'Assemblée nationale et
de ces municipalités coupables. Après quelque celle du roi. Ces arrêtés, décidés par une majo
hésitation, il a dit que 17 communes de la ci rité, dans laquelle se trouvent un aide-de-camp
devant Saintonge avoient fait serment de ne du sieur Miotier , et deux membres frères de
plus payer l'imposition directe.
M. § a couru à la tribune : « Je me
deux aides de camp du même personnage , ont
paru avec beaucoup de fondement, à la mino
donne pour ôtage de la soumission de mes com rité, l'effet d'une intrigue de cour, et une nou
mettans aux loix de l'empire : il y a eu , à la velle pomme de discorde que les ministres et
vérité, un mouvement d'insurrection, mais elle les ennemis du repos et du bien public veulent
ºvoit pour objet les droits féodaux, et non l'im jetter parmi nous. Plusieurs membres de cette
Position ; et on en connoîtra bientôt les cou minorité ont quitté la société, et ils auroient
Pables auteurs ». -
cru trahir la confiance de la nation et de leurs
Ce mot a donné occasion de dénoncer un départemens respectifs, s'ils ne donnoient avis
ºré des environs de Péronne, qui a osé prê sur le cliamp , à tous les journalistes patriotes ,
ºber au prône l'insurrection contre l'impôt. de ce qui vient de se passer à cet égard. N'a
Cette dénonciation est envoyée au comité des vons nous pas assez d'inquiétudes à appaiser et
recherches. d'obstacles à combattre pour arriver à l'achè
Enfin, après un rapport détaillé de M. Le vement de la constitution, sans avoir encore à
º, sur les dépenses et les besoins du trésor redouter les idées incohérentes et les motiona
† l'Assemblée a décrété que la caisse de inconsidérées de trente à quarante gardes ma
ºraordinaire fourniroit à ce trésor une somme tionales que leurs départemens ont envoyées à
de 48 millions § assignats, pour le service du Paris , non pour troublér le repos de leurs
ºois de novembre. #. -
- frères, et la marche de l'Assemblée nationale ;
P A R I S, le 1er novembre. . mais pour faire une confédération générale ,
» - un serment civique, et sur-tout pour prêcher
9 est une chose bien affligeante pour un ob la paix, la concorde et l'union. Je me le vois
( 63o ) 1

que trop : ces arrières-pensées, ces motions même rente viagère et médaille d'argent à ceux
perturbatrices tiennent, d'une part, aux hab - qui s'engageront pour le même terme de quatre
tudes de l ancien régime, et de l'autre, à des ans , à compter du jour qu'ils sont entrés au
ressorts secrets que la cour fait mouvoir pour SG IVlCe,

attirer dans le piège ceux-là même qui pour-- Résolu d'agréer ce projet pour la recrue,
roient n'avoir que de bonnes intentions. C.... et de l'envoyer promptement aux états des dif-.
Points arrétés dans le congrès
&> de Bruxelles, férentes provinces, par une circulaire, pour
pour la recrue des troupes belgiques, tant
-
les engager à y mettre la main avec toute la
vigueur possible.
pour les nationaux que pour les étrangers. l'ait au congrès, le 27 octobre 179o.
1°. Racollage, un louis d'or : Signés, H. C. N. Van-der-Noot, loco Van
2°. Répartition des recrucs à fournir par Eupen.
chaque province, de la manière suivante : L)'après cet arrêté du congrès de Bruxelles,
Flandre. - - - - - - - - - Sooo il est évident que les provinces belgiques unies
Brabant. - - - - - - - - - 6ooo auront bientôt une force publique très-redou
. Westflandre. - - - - - - - - 2ooo table, et capable d'anéantir à la fois tous les
Hainaut. - - - - - - - - - 2 1oo efforts de Léopold. Nous invitons par consé
Namur. - - - - - - - - - 7oo
quent tous les soldats françois qu'on a si indi
Tournai. - - - - - - - - - 5oo gnement exclus de nos troupes de ligne, à
Tournesis. - - - - - - - - - 3oo canse de leur patriotisme, par des cartouches
Gueldre. - - - - - - - - - 2OO jaumes , vertes ou blanches , etc. d'aller servir
Malines. - - - - - - - - - 2OO
la cause de la liberté chez les Belges; nous les y
Total - - - - - 2O,OOO
engageons avec d autant plus d'assurance, quela
cause pour laquelle ils combattront est, sous les
5°. Ces recrues à fournir avant le mois d'avril : principaux rapports, la même que celle de la
4°. Chaque province fera parvenir au dépar révolution françoise, et que le plus cruel enne
tement général de la guerre, dans la huitaine mi des Belges, le frère de Joseph II, est préci
de chaque mois, une † nominale du progrès sément le nôtre. Nous ajoutons à cet avis que
de la recrne : -

la paie du simple soldat, dans les troupes bel


5°. L'engagement à faire pour le terme de
llatrC a n3 :
giques, est de 15 sous de France par jour, outre
les fournimens de toute espèce, et qu'en arri
6°. Ceux qui ſiniront leur terme et se seront vant dans ces provinces, on est vêtu de pied
engagés avant le premier de février prochain , en cap, et sûr d y trouver l'accueil le plus fra
jouiront leur vie durante, dans les terres de la ternel. Tous les officiers ou sous-officiers fran
république, d'une rente viagère de 2o florins çois, allemands ou anglois qui se présenteront
par an : dans cette armée patriotique avec l'amour de la
7°. Ils auront en outre une médaille d'argent liberté et la haine de Léopold , auront aussi-tôt
de la valeur de 3o sous , avec l'inscription de un grade de plus, et même deux, suivant leur
défenseur de la patrie d'un côté , et leur nom intelligence et leur ardeur pour la cause du
sera gravé sur le revers ; pourvu qu'ils soient peuple On desire avoir jusqu'à douze et quinze
munis de bons témoignages des officiers supé mille François ; et les cartouchès jaunes, vertes
rieurs sous lesquels ils serviront : -
ou blanches données par la Tour-du-Pin et les
8°. Si la paix se fait avant la fin de leur officiers aristocrates depuis la révolution, seront
terme, il leur sera libre de prendre leur congé ; regardées comme des brevets de patriotisme ,
mais en ce cas, ils ne jouiront que de 1o florins d'intelligence et de bonne conduite. Nous gt
par an leur vie durante , outre une médaille rantissons toutes les circonstances de l'avis que
comme ci-dessus : nous venons de donner, et nous sommes asset
9°. Pour ne pas donner du mécontentement connus comme les véritables amis des soldats
aux troupes déja engagées, il sera accordé la
- - !
patriotes, pour mériter leur confiance. CARRA,
- - • -

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ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIREs
- D E L A F R A N C E; ·
E T A F FA I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
- dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
Otez aux gouvernemens leurs trompeuses dénominations , et vous
reconnoîtrez alors celui qui exiete réellement.

No. C C C C I. Du Dimanche 7 Novembre 17go.


AS S E M B L É E N A T I O N A L E. 3°. Que la connoissance de toutes les con
testations relatives , tant à la nomination des
Séance du 6 Novembre. syndics que doivent composer les nouveaux !
tribunaux, que des juges de paix et de com
L'onoasisxrios de l'ordre judiciaire est une merce, est attribuée aux directoires de dépar
chose si nouvelle, que le comité de constitution tement , qui prononceront sur l'avis des di
rectoires de district.
est obsédé de questions qui s'élèvent de toutes -

parts sur la forme et la validité des élections, La discussion de ce projet a été plus vive
sur la compatibilité des places, sur la possibilité qu'importante. M. Dumetz craignoit d'en voir
d'opter entre deux genres de fonctions publi résulter une variété de principes entre les di
ques, etc. D'un autre côté , le pouvoir exécu vers directoires. M. Rewbel vouloit que les
difficultés fussent renvoyées au comité de cons
tif tâche de conserver, le plus qu'il est possible ,
son ancienne force, et d'influer au moins sur titution , lequel , au contraire , demande que
les nominations qu'il ne lui appartient plus de sºs momens soient réservés pour des travaux
faire. plus essentiel ; enfin , le projet de décrets est
M M. Vieillard et Saint - Martin ont accusé adopté avec ce seul amendement, qne l'attri
de contravention aux décrets une lettre circu bution aux directoires de dº partemens ne sera
laire que le garde des sceaux a écrite à chaqne quc provisoire. -

† pour se faire adresser des Une espèce de rebellion, suscitée à Cambrai


lcertificats de vie et de mœurs des sujets élus par le chapitre de la Inétropole, lors de l'ap
aux places de judicature, tandis que son mi position des scellés sur ses effets mobiliers , a
nistère doit se borner à expédier des lettres ; fait la matière d'un rapport de M. Merlin. fi
, M. Martinau a soutenu , au contraire , que paroît que la sagesse des commissaires du di
cette inspection devoit être conservée pour la rectoire de département a empêché l'effusion
plus parfaite exécution des loix. : du sang. :

· Le comité de constitution, par l'organe de Le rapport lu , on a vu monter à la tribune


· M. Démeunier, a proposé un projet de décret un homme d'église, qui a dit que les chanoines
ui tranche nombre de difficultés déja élevées. de Cambrai n'avoient fait que leur devoir en
I1 consiste à ordonner, 1°. que dans les lieux protestant , ct qu'ils étoient liés par le serment
où les assemblées électorales sont séparées , de conserver les propriétés du chapitre. .
les suppléans seront admis en remplacement « Je suis citoyen avant d'être chanoine, a
· de ceux qui n'auroient point accepté ou qui dit alors un digne ministre de l'autel, je dé
auroient'donné leur démission ; -

mande que le préopinant soit mis à l'ordre,


2°. Que si une élection est déclarée nulle, pour avoir pris la défense d'un délit commls
c»au si on a nommé un ou plusieurs sujets qui contre les loix ».
12"avoient pas les conditions requises, les élec La motion est appuyée par M. Couttes ; èt
te urs se rassembleront sur la convocation du M. Lavie y ajoute ce vœu, « que tout ecclé
I,rocureur-syndic du district, pour procéder siastique compable de protestation , soit privé
#u 1a remplacement ; de son traitcnuent ».
4o l
( 652 )
Votre comité des recherches, a dit M. Voy des rentes de 1791 dans les six premiers mois de
la dite année.
del, qui en est le président, reçoit journelle
ment des dénonciations contre des hommes Les 6oo millions restans seront employés au
d'église qui abusent de leurs fonctions les plus remboursement des effets suspendus par l'arrêt
imposantes poar soulever le peuple contre les du conseil du 16 août 1788 ; à faire un fonds de
loix , et vous ne pouvez prendre sur ce point 6o millions, affecté au paiement des dépenses
des mesures trop promptes ni trop sévères. arriérées les plus urgentes de chaque départe
Après ment : à un premier fonds de 2oo millions pour
chaleurquelque discussion
, l'Assemblée qui len'aprojet
a adopté pu être
desans
dé rembourser les premiers offices liquidés ; au
Cret présenté par M. Merlin , et par lequel il 'remboursement total de l'emprunt de 125 mil
est statué « que les commissaires nommés par lions , de décembre 1784, et de l'emprunt de
le département du Nord , pour l'apposition des 8o milions , de décembre 1785 : au premier
sc, ll 's sur les effets mobiliers des ch noines de terme de l'emprunt national d'août 1 : 89 : au
Cambrai , sont par l'effet des décrets chargés paiement du terme échéant en 1791 , de diffé
légt mement de cette opération ; qu ils S ( I O Il t rens emprunts à époque fixe , y compris la lote
remerciés , au nom de l Assemblée, de la con rie d'avril 1-85; et enfin à une son me de 5o à "
dnte sage et prudente qu ils ont tenue dans 6o millions , applicables à celui des articles pré
-cette circonstance difficile et d licate , et que cédens , auxquels il pourroit être nécessaire de
le roi sera , dans le jour , prié de donner des ſournir des supplémens ».
ordres pour assurer l'exécution des décrets de
M. de Batz a argué ce rapport d'erreur de
l'Asscmblée nationale , et de faire poursuivre calcul , et en a demand l'ajournement jusqu'a
ceux des chanoines qui se sont opposés à l'o pres le rapport du comité de liquidation sur
·pération desdits commissaires , et des particu - la dette de l'arriéré des départemens.
† qui se sont remdus coupables , et notam
ment trois gardes nation les et deux autres M. de Cazalès appuye l'ajournement , et ne
particuliers désignés dans les procès-verbaux , croit pas que la somme réservée pour les besoins
éventuels soit suffisante.
appuyant , par leur attroupement et leurs
- G Il

menaces , la résistance criminelle de s ecclésias MM. Regnault et Fréteau ont invoqué la


tiques attaclés à la cathédrale de C ambrai , question préalable contre le projet qu'ils accu
pour leur procès être fait et parfait , et être s nt de faire le triomphe de l agiotage , par
punis s'il y a lieu ». -
la disposition qui annonce le remboursement
des deux emprunts de Calonne de 1 25 et de
Un court rapport, fait par M. Gossin au nom 8o millions Ln effet cette disposition a été
du comité de judicature , a produit, après une rejettee à l'unanimité : mais on est revenu sur
foible discussion , le décret qui suit :
Art. 1er. « Les offices des amirautés , soumis
le surplus du projet , purgé de cette partie sur
laquelle l'époque seule des emprunts ( #lécem
à l évaluation prescrite par l'édit de 1T9o, se bre 1784 , et décembrº 1785 ) avoit attiré le re
ront liquidés conform ment à l'article er du
poussement universel : et un premier article a
titre 1e f du décret du 12 septembre, sur le rem é té d, cr té LoInme il suit :
boursement des officcs de judicature.
Art. l°". « Snr les 8oo millions d'assignats
II. Les offices qui n'ont pas été évalués, seront créés par le décret du 29 septembre , il"§a
remboursés sur 'e prix des contrats d acquisi prélevé une sornme de 2oo millions , qui sera
tion ou autrcs titres translatifs de propri té , mise en résº rye , ponr être employée , sur les
et à leur dé ſaut , d'après le montant des quit décrets de l Assemblée nationale , à subvenir
tances de finances , au supplément d icelles ». aux besoins que les évènemens publics pour
Au nom dos comités réunis d'aliénation et des roient faire naître , et à mettre au CO ut I'aIlt ,
finances, le rapport sur la liquidation de la dette à compter du premier j nvier 1791 , la Lotalité
publique est repris par M. Montesquiou ; en des rentes de 1-9o , dans les six premiers mois
· voici le résultat : de ladite année 179I. La partie de cette somme
« l es 8oo mllions d'assignats dont l'Assemblée qui seroit employée aux dépenses publiques,
'a ordonné la fabrication, il en sera distrait celle sera remplacée à la caisse de l'extrao,linaire
· de 2oo inillions, qui sera mise en réserve , pour par les produits arriérés des impos tions di
être employéº aux besoins que les événemens rectes , par les reprises sur les comptab'es , et
pour1 ont faire naître , et à Inettre au courant , par l'arriéré du remplacement ordonné de la
à compter du premier janvier 1791 , la totalité gabelle », G.
( 635 )
fédérés, les districts chargent la municipalité
PA R I S , le 5 novembre d'exprimer le vœu de cette union , tant à l'As
semblée nationale qu'au directoire du départe
Toutes les sections de la capitale se sont ment , et d'entretenir unecorrespondance di
assemblées aujourd'hui pour délibérer sur le recte avec ce département pour tous les objets
renvoi des ministres. Si le voeu de ces sections d'administration , et enfin de se conduire d'a
ne suffit pour nous délivrer de cette peste , il † son avis et autorisation. Délibéré que dès
faudra bien que les quatre-vingt-trois départe e moment que cette union aura été acceptée
mens s'en mêlent , et en fassent la demande par le direetoire de département, les habitans
à l'Assemblée nationale ; car il est impossible s'assembleront de nouveau à l'effet de nommer
de tenir plus long temps à l'impudence , à des électeurs qui se concerteront avec ceux
l'impéritie et à la malveillance des ministres déja monm s par le district d'Orange , qui n'en
actuels. C. ... -
forrnera qu'u11 seul avec celui d'Avignon, et le
chef-lien de ce district sera déterminé par le di.
Madarne la M otte est à Paris ; elle vient , rectoire du département des bouchés du Rhône :
dit-on , le miroir de vérité en poche , solliciter le tout subordonné à l'approbation de l'Assem
blée nationale ».
la révision de son procès ; c'est bien l'occasion
d'appliquer ce vers de Virgile : L'assemblée, renouvellant son voeu pour que
Infandum, regina, jubes, renovare dolorem. la ville et le territoire d'Avignon soient réunis
à l empire françois , déclare hautement , avec
transport et par des cris réitérés de vive la na
Ruse aristocratique. tion ! vive la loi ! vive le roi ! vive la Proverzce !
que ce vœu a été libre et volontaire , et arrête
Les anti-révolutionaires n'ayant pu prouver que la présente délibération sera imprimée , et
le complot contre le roi et sa famille , par le adressee à tous les directoires de départemens
procès verbal qui couvre à jamais de honte le et de districts de France , afin que son voeu soit
châtelet de Paris, imaginent à présent des porte connu de tous les François, que les Avignonois
feuilles trouvés sur les chemins par des pâtres, n'ont jamais cessé de reconnoître pour leurs
des bergers, etc. et desquels ils tirent d, let frères. ( Signés ) P. Lamy , Richard , J. Gerard,
tres fabriquées par différentes mains, adressées Duprat, Mainvielle , Raphel, Peylier, Aimé,
à des personnes connues , ou sans adresses ni officiers municipaux ; Vinay, substitut du pro
dates. Cette ruse grossière n'en imposera sans cureur de la commune, et Cade, pro-secrétaire
doute à personne ; mais il est nécessaire d'en greffier. -

prévenir. Le journal général est fécond en pa


reilles inventions. V.
Quels sont les vrais motifs qui ont déterminé
le cabinet de Madrid à une conciliation

- - Avignon , le 27 octobre. avec l'Angleterve ?


Les présidens des neuf districts de cette ville Quand même ces motifs me nons seroient
-s'étant présentés hier au conseil municipal , y pas connus, comme ils le sont par les avis que
ont apporté le vœu unanime de tous les habi nous venons de recevoir, il suffiroit de les ex
tans , exprimé dans les délibérations des dis poser pour convaincre les hommes tant soit
tricts, dont voici la substance : « Les assemblées, peu sensés de l'influence qu'ils ont dû avoir
2considérant que cette ville et son territoire ont sur la détermination du ministère espagnol. Ces
•toujours fait, partie de la ci-devant Provence, motifs sont 1 °. une fermentation sourde, mais
;et n'ont jamais pu en être détachés, en atten plus générale que jamais dans toutes les pro
dant qne l'Assemblée nationale ait prononcé vinces d Espagne , et sur-tout à Cadix, à Bar
-définitivement sur la position des Avignonois, celone et à adrid ; fermentation dont les
manifestent avec unanimité et transport leur approches d'une guerre , toujours funeste au
· v eu pour que la ville et le territoire soient unis commerce de ce royaume, sont en grande par
º dès-à-présent au département des bouches du tie la cause. 2°. La répugnance où l'on croit les
Rhône : considérant de plus que cette union soldats et matelots des escadres françoises à
,r sserra à jamais les liens qui unissent les Avi s'entr'égorger avec leurs frères les Anglois pour
gnonois aux Orangeois, leurs chers voisins et le caprice et les complots inhumains de deux
( 634 y
ou trois rois , et la disposition où les soldats et gitifs seront entièrement déconcertés ; la cons
matelots des deux escadres ennemies pourroient tiution s'achèvera de la meilleure grace du
fort bien être de terminer des querelles qui ne monde ; et les patriotes triompheront pleine
Ill eIlt,
les regardent nullement , en buvant le punch
ensemble , et en s'embrassant comme de bons Tels seront les avantages qui découleront na
amis. ( Quel triomplie pour notre siècle si nous turellement de la conciliation entre lEspagne
pouvions voir ce grand phénomène de sagesse et l'Angleterre. 'I'els sont les voeux que Rous
et d'humanité ! ) Et 3°. la sotise de dépenser n'avons cessé de former, et que la divine pro
plusieurs centaines de millions, et de risquer vidence a toujours secondés de la manière la
la perte ou l'indépendance des colonies fran plus signalée. Allons, nos amis, courage ! nous
çoises et espagnoles, pour laisser tout l'avan voilà bientôt au port, et je n'aurai dorénavant
tage de cette guerre à Catherine et à Léopold ; que des mouvelles consolantes à vous apprendre.
car tandis que l'Angleterre seroit occupée con CARRA.
tre la France et l'Espagne et qu'elle ne pourroit
porter aucun secours au roi de Prusse , Ca Assemblée de contre - révolutionaires à
1herine poursuivroit ses conquêtes dans l'em
Bagnères, en Bigorre.
pire ottoman , et Léopold porteroit le fer et
† feu , tout à son gré , dans les provinces bel Cette assemblée est composée de cordons
giques. Ce dernier motif, qu'on assure avoir bleus, de cordons rouges, lieutenans-généraux,
été présenté par la reine d'Espagne et inspiré maréchaux-de-camp , etc. d'un ex-prélat, de
par M. de la Vauguyon , est trop lumineux son grand vicaire , et d'un certain nombre de
pour n'avoir pas frappé tous les esprits. jeunes femmes, qui tantôt tiennent leurs séances
N'est-il pas en effet d'une évidence palpable chez le ci-devant marquis de Gontaut, et tantôt
que cette guerre maritime n'a été concertée
dans une riche abbaye de Bernardins, voisine
dans le comité autrichien de Saint-Cloud , que de Bagnères Là , ces aristocrates dansent ,
pour faciliter à l'Autriche et à la Russie la pour jouent et font de grands festins , pour couvrir
suite de leurs vengeances et de leurs projets ; les projets qu ils méditent , et pour avoir occa
car encore un coup, qu'en reviendroit-il aux sion de dire qu'il n'y a rien que de très
lEspagnols, si ce n'est de grosses dépenses et innocent dans leur conduite. Mais en s'attachant
de grosses pertes ? et aux l'rançois, si ce n'est à les observer de près , on a découvert le mys
la dissipation de leurs nouveaux assignats , et tère d'iniquité , et on a su qu'ils entretenoient
le risque de voir leur constitution s'ébranler et une correspondance très-grande et continuelle
se dissoudre à sa naissance ? Je défie les plus avec la capitale et les principales villes de l'em
rusés diplomates des cours de Mîadrid, de St pire , ainsi qu'avec les aristocrates fugitifs à
Cloud , de Vienne et de l'étersbourg , de ré Turin et à Aix-la-Chapelle : de sorte que nous
pondre à cette observation. recommandons à tous les bons patriotes de
Si l'Angleterre, au contraire , est dégagée Bagnères et des districts voisins de surveiller
de toute inquiétude , du côté de la i'rance et soigneusement cºs prétendus buveurs d'eau, et
de l'Espagne , elle portera toutes ses forces ma de nous en rendro bon compte.
ritimes contre la Russie , pour la forcer , con
jointement avec le roi de t'rnsse , à rabattre de P. S. Nous apprenons dans l'instant que le
prétentions extravagantes sur l'empire Otto
S (ºS
général de cette troupe aristocratique, le ci
devant marquis Gontaut , est parti pour Paris',
man ; co qui est de la plus baut e importance afin de solliciter auprès de Champion une
pour motre columerce du l evant et pour le charge de commissaire du roi en faveur d'un
repos général de l'Europe l) un autre côté , aristocrate du pays de Bºgnères , qui est dans
l'empereur ne ſ ra pas si fort le rodomont, et les grands principes de l'ancien régime. Nous
il sera plus facile de l arrêter dans le projet qu'il prions les bons citoyens de Paris "qui aurortt
a conçu d'exterminer les Belges et les Liégeois. connoissance de l'arrivée de ce Gontaut. de
Et la 1 rance jouissant de la paix au-deliors. veiller sévèrement sur sa condaite et ses de
ses enneinis de l'intérieur et ses aristocrates fu marches. C....

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J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
-
dirigé par M. MERcz ER, et par M. CARRA, un des Auteurs.
Le mauvais publiciste est conme le théologien; il veut que le mot crée
la chose.

•! N°. C c C C I I. Du Lundi 8 Novembre 179o.


AS S E M B L É E N A T I O N A L E. M. Necker, et l'ordre est donné de poursuivre
les crimes ; mais cet ordre , c'est le de Forges
Addition au numéro CCCC. qui est chargé de l'expédier , et vous jugez
comment il s'en acquitte. Cependant M. Ô#e
Séance du 4 Novembre au soir. neste saisit du procès la table de marbre de
Toulouse , qui commet pour l'instruction la
Souvnr I'abondance des matières et la limi maitrise de Castelnaudari : des lenteurs inter
tation du terrein nous forcent à resserrer dans minables , des prétextes sans nombre et sans
un extrait de quelques lignes , des faits intéres vraisemblance font tomber le procès dans une
sorte d'oubli.
sans dont l'Assemblée nationale estinstruite par
son comité des rapports. Il est cependant quel Mais voilà qu'inopinément arrive un arrêt du
ues-uns de ces faits qui ne doivent pas être li conseil qui, sans signature de secrétaire d'état,
vrés à demi à la connoissance publique. Tel est sºrts lettres-patentes, sans enregistrement dans
celui que nous allons rétablir On y apprendra aucun tribunal, nomme une commission pour
à quel excès étoient portés, il y a peu d'années, juger en dernier ressort l'accusation d'incen
l'oubli de toute pudeur, et les vexations du die ; et le chef de cette commission , c'est le
despotisme subalterne. grand-maître, qui étoit lui-même du nombre
En 1778, un sieur Boulade met le feu à la des accusés, et à qui la faculté est donnée de ..
forêt domaniale de l'Epine, près Castres, puis rendre tels assesseurs qu'il lui plaira. Soudain
en fait défricher le sol et s'en empare : il étoit # procédure criminelle se tourne contre M.
beau-frère du maître particulier des eaux et fo Geneste, accusateur ; il est décrété de prise de
rêts. Vainement M. Geneste , procureur du roi corps, ses biens sont saisis et annotés, et iI
de ce siége, voulut poursuivre le double crime n'est pas même sûr de sa vie. Il vient à Paris
d'incendie et d'usurpation. Les voies de justice se pourvoir contre l'effroyable commission ;
étant fermées, il s'adressa à l'administration, Ala mais il tombe dans les mains du lieutenant de
tête de cette partie venoit d'être placé un hom police le Noir, qui, d'intelligence avec le de
, me de qui rien ne surprend plus,. quand on a Forges, fait arrêter M. Geneste et le fait
entendu son nom , Bonnaire de Forges. , conduire à la Force. Cependant, sa requête
Les coupables avoient pris l'avance, et vingt d'opposition étoit au conseil, clle est renvoyée
lettres écrites au grand maître, au sieur de au département des finances, et de Forges s'en
Forges, à M. Necker, restèrent sans réponse. fait nommer rapporteur : rapporteur d'une op
Bien plus, le maître particulier meurt, 6 t Sa position à l'arrêt que lui-même avoit fabriqué !
place est donnée, à qui ?, au sieur Boulade. Le garde des sceaux est instruit; 7l instruit
M. Geneste s'oppose à la réception de l'incen le roi ; S. M. donne ordre de mettre en liberté
diaire; on passe outre. Nouvelles réclamations M. Geneste , et malgré l'ordre positif, le Noir
de M, Geneste auprès du ministère, · réclama laisse encore trois jours M. Geneste dans les
tions toujours inutiles, toujours non répon fers. Sorti de prison , ce magistrat demande
dues, Enfin , un administrateur des domaines un autre rapporteur : il veut faire luonte au
est informé des faits ; il fait ouvrir les yeux , l de Forges e son double rôle ; mais celui-ci
4o2
( 656 )
s'obstine à garder le rapport : bref, plusieurs déposée dans ses archives. Elle a envoyé au co
années s'écoulent , la révolution arrive , et les mité de la marine la demande des charpentiers
forfaits ministériels sont déférés à l'opinion pu calfats des ports de France , qui desirent n'être
blique et à l'Assemblée Nationale : tel est, fort employés sur les vaisseaux que pour l'exèrcice
en abrégé , le rapport fait par M. Meunier. de leur art.
Dans l' Assemblée , universellement indignée , On a entendu ensuite une députation des
il ne s'est pas élevé une seule réclamation con électeurs du département de la Corse , qui a
tre le projet de décret qu'il a proposé, et dont renouvellé le serment d'un attachement invio
voici la teneur : lable à la constitut on françoise , t t à la lbcrté
« L'Assemblée nationale, après avoir entendu qui en est le premier b, emia t. l 'oratº:r s'est
son comité des rapports, sur la pétition du sieur répandu dans de justes ( !oges pour deux ci
Geneste , procureur du roi en la maitrise de toyens de cette isle , incmbres de l'Asseuiblée
Castres , dé partement de Tarn , déclare que nationale ; mais lorsqu'emportº par la chaleur
la commission établie par l'arrêt du conseil du du moment il a révoqué en doute le patriaſisme
29 iuin 178o , l'ay nt été illégalement , le com des deux autres , un tuinulte effroyable s'est
missaire nommé , ni ceux par lui choisis et sub élevé dans la partie droite de la salle ; on n'én
délégués , n'ont pu recevoir par cet arrêt le tendoit que les mots de vengeance et de pu
pouvoir de juger; que les actes qualifiés de nition : M. la Chaize requéroit des ordres du
jugement , sentences ou arrêts rendus par les président pour faire emprisonner l'orateur.
dits commissaires , n'en ont pas le caractère ; M. Maury vouloit que l'Assemblée fît elle
qu'ils ne sauroient obliger ni entacher la partie même justice de la calomnie, ou qu'elle com
condamnée , et qu'ils doivent être regardés mit cette justice à un tribunal, ou qu'elle li
COnn m e Il On-aV e Il llS. vrât un libre cours à la vengeance personnelle
· N'entend au surplus l'Assemblée mationale , des outragés : « et c'est, ajoutoit-il ; le parti
rien préjuger, relativement à l'incendie de la que je choisirois. » — « Qui sont les outragés»?
forêt domaniale de l'Epine , ni autres délits, lui a-t-on dit. Le prédicateur est resté court pen
dégradations et malversations qui peuvent avoir dant un instant, puis s'est sauvé par les lieux .
été commises dans les forêts domamiales dudit communs du genre oratoire ; et changeant de
département , ni aux demandes en réparations, matière , il a dénoncé un mémoire apologé
dommages et intérêts que ledit sieur Geneste, tique , que M. d'Orléans a fait paroître contrº
procureur du roi , peut avoir à exercer, pour la procédure du châtelet, et dans lequel plu
raison desquelles , tant ledit procureur du roi sieurs membres de l'Assemblée nationale sont"
que la partie publique, pourront se pourvoir traités avec peu de ménagement. · · .
envers et contre qui il appartiendra , devant M. Salicetti, et bientôt après lui M. de Mira :
les juges compétens ». beau , ont apporté à la tribune deux lettres ori°.
ginales de M. Péretti, député corse i toutes deux
Séance du 6 Novembre au soir. remplies d' xpressions envenimées contre l'As !
semblée nationale, dont la majorité y est traitée
de tourbe anti-apostolique, anti-royale, et y '
La ci-devant compagnie des contrôleurs des
guerres , supprimée en 1782 par une de ces est accusèe de vouloir détruire la religion ; l'é- •
intrigues de bureau qui , dans ce temps, équi crivain invite les Corses à adhérer aux protes-º
valoient à la volonté législative , est venue ré tations du 19 avril , etc. -

clamer vengeance et justice, et offrir un don On sent que cette lecture n'a pu être faite :
patriotique de 13o,ooo liv. Leur orateur, M. sans trouble ; la triste minorité sembloit avoir .
Guyot Menisson, a obtenu de nombreux ap doublé ses forces par ses clameurs. M. Péretti
plaudissemens par la peinture qu'il a faite du n'a point désavoué avoir écrit ces lettres; il a
ministère aveuglément oppresseur. En invitant seulement dit que la traduction françoise alté
les députés aux honneurs de sa séance, l'As roit le sens de quelques expressions italiennes.
semblée a renvoyé leur demande au comité de On a demandé la continuation de l'adressº
liquidation. des électeurs Corses ; le côté droit l'a inter- '
Les , lecteurs élémentaires d'avril 1789 sont rompu par des huées. Enfin, M. le président !
venus faire hommage de la médaille qu'ils ont s'étant couvert, a dit, d'un ton plein † graces '
frappée, pour consacrer l'éternelle mémoire de et de courage : « Je déclare, sous ma respon" '
la plus miraculeuse des révolutlons. L'Assemblée sabilité, que je sévirai contre quiconque i* '
nationale a ordonné que cette médaille seroit terrompra l'orateur ».
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· Ces mots ont obtenu le silence. Le député Et par le second : « Que les tribunaux de
: décrets,
a protesté du respect le plus profond pour les
et a porté ses plaintes contre les li
district seront chargés de la vérification des
titres d'élection et dés provisions des commis
|. belles qu'on fait circuler dans l'isle, contre les · saires du roi auprès des tribunaux ». 1 4

principes de la souveraineté nationale. Cette , On envoie , au comité de constitution , une


adresse. à cause des faits qu'elle énonce , est dénonciation portée çontre la commune de
· envoyée au comité des rapports. Rochefort, qui, en contravention des 'décrets,
: I,º, amis de la constit,- tiori soumettent aux a choisi dans les diréctoires dé'dépºrtement et
législateurs l idée de consacrer , par un cuil e de district des administrateurs pour les appeller
ui a quelque chose de religieux , le berceau aux fonctions des jiigés . " ·
# la liberté françoise , le jeu de panlme de · les conſités diplotnatique et des rapports
, Versailles , où les représentans de la nation | sont chargés de prèndre des rénseignèmens sur
firent ce serment qui a sauvé la nation. Un · un fait d'exportations extraordinaires'(l avoines
rand tableau , dont l'exécution est confiée à et fourages qui se font dans les départemens
§ peintre , M. David doit représenter de la Meurthe et de la Meuse , et que M. de
cette scène mémorable. L'adresse éloquente Bouillé a dénoncés : aux diréetoi#s de ces
qui contient cet hommage , est envoyée au départemens. Les cômités réunis apporteront
, comité de constitution. · incessamment leurs vues sur la situation poli
g M. de Broglie a rendu compte des faits qui tique où se trouve maintèhant la France avec
# ont eu lieu à la suite du décret par lequel l'As l'Allemagne. · · : , .* ' , '
# semblée nationale avoit statué l'arrestation pro · Le rapport sur la liquidation de la dette
, visoire. des coupables membres composant la publique a été répris par M. de Montésquiou.
chambre des vacations de Toulouse. M. de la Entre les articlesiqu'il : a proposés , il'éni est
§ Tour-du-Pin a envoyé à la municipalité de cette deux qui ont arrêté longuement l'attention de
, ville le décret sanctionné, mais sans indiquer l'Assemblée. : Le, premier a été renvoyé au co
, ni fournir les noyens de le faire exécuter dans , mité , pour y donnér un : plus grand dévelop-'
u un pays où l'aristocratie de la robe est si nom pement ; il portoits que les propriétaires de
# reuse et si puissante. Les municipaux n'ont ! contrats provenans d'emprunts faits par le ci-'
# osé prendre sur eux de déployer la force légale, . deyant clergé , seroient autorisés à se présentérº
, qui eût pu se trouver inférieure ; ils ont sim pour les acquisitions des domaines mâtiónaux ,º
, plement - requis la parole d'honneur des 'ex- . et que ces contrats seroient reçus au dômptant.º
# conseillers : un seul a échappé par la fuite. . | le second a été écarté par la question préa-v
Après quelques débats où il s'est élevé des lable; il étoit dit que les porteurs d'éffets pu
#Y9x, pour mander le ministre à la barre , il a blics non constitués j provenant d'emprunts à
été décrété , sur l'avis de M. Muguet, adopté . terme ou d annuités, seroient admis à donner
par le rapporteur, « que le président se retirera lesdits effets au pair pour l'acquisition des do
ſdans le jour pardevers le roi, pour supplier sa , Ill ſl ] Il €S ll éltlOIla UlX.
ºlesté de donner des ordres pour la prompte On a vu dans ce projet le danger d'admettre
#ºntion du décret du 8 octobre, et pour'lui . es effets des deux emprunts Calonne , et quqi
clarer que c'est par la faute. de son ministre que des opimâns nu lement suspects soutins- .
º#. ce décret n'a pas été mis à exécution ». sent que ce serbit une heureuse facilité pour
º s'est terminé , peu avant minuit, une ! l'aliénation des domaines nationaux, ce motif,
º séances les plus pénibles et les plus longues tout favorable qu'il est, n'a pu vaincre la ré
lº#it tenues
es d
depuisis long- le corps légi
long-temps le, légis pugnance universelle.
atif.- - -

- • • • • * - sr 1 •
· Le comité d'aliénation a annoncé, par l'or
Séance du 7 Novembre. . *
gane de M. Camus, que dans les départemens
L - - · · ·· . . ' " • .: - -
du Gard et de la Côte d'Or, les enchères des
,º #º de constitution a fait présenter biens nationaux se portent journellement à un ,
éli †º 2ter deux articles-additionels sur . prix fort au-dessus de celui des baux et de
3In § ité des
juges. Par le premier , l'As l'estimation. . ' » " . 1

§Pº!#ale décrète : ««
de Paris est autorisé
Que
! le conseil |. '.. L'Assemblée a adjoint douze nouveaux mem
't
rovisoirement, : bres au comité de liquidation , et six au co
(

Il att - • • , , • "T " • • - º *

épart ºdant l'activité de l'administration de mité de judicature.


éligibilité :. "à exercer les fonctions en fait
#ement M. Charles de Lameth , en réclamant pour
- -

le salut de la liberté, le salut des finances, a


( 658 j
exposé quelques parties du travail du comité . de présider. Nous espérons ici que, malgré les
de liquidation , et a fixé les regards de l'As circonstances critiques où nous mous trouvons,
semblée sur un homme, qu'il n'est pas inutile les François distingueront l'esprit de notre
de surveiller, le sieur d'Angevilliers , qui, par ministère de celui de notre nation, et que les
venu du dernier dégré de la détresse au plus Anglois et les François se traiteront désormait
haut période de l'opulence, demande 2o mil en véritables frères , si notre différent avec
lions , pour réparations , dit-il, des maisons l'Espagne ne trouble pas la paix des mers. V.
royales, et réſorme, dans les dépenses de la
maison du roi, un attelier de charité, qui fai
soit vivre, à Versailles, nombre de familles in Du 6 Novembre 179o.
digentes. Paiement des Rentes de l'Hôtel-de-Ville de Paris.
· On a ordonné l'impression d'une adresse du
corps électoral du département de Finistère, Année 1789. Lettre L.
qui vient d'élever à l'épiscopat M. Expilly, rec CoURs Drs CIIANGes ÉTRANGERs, à Go jours de date
teur de Morlaix, l'un des plus illustres membres
de l'Assemblée législative et du comité ecclésias Amsterdan, 5o. Madrid, 16 l. 13.
tiqué, Il n'y a donc plus d'évêque de fortune ! Hambourg, 2 1 1 à 2 l 1#. Gênes, 1o4.
expression révoltante que la noblesse d'église Londres, 25#. Livourne. 1 12.
invent , lorsque l'éloquent et austère Beauvais Cadix, 16 l. 12. Lyon, Saints,# p°.
fût placé sur le siége de Sénez.
C o U R s D E s E F F E T s R o Y A U x,
· Un ordre signé de M. la Tour-du-Pin, et non
du roi, avoit commandé le transport d'un train Actions des Indes de 25oo l..... 2o82#.85.77#8o.
d'artillerie à Antibes et à Monaco, pour la dé Partion de 16oo l…........…..............…
fense de la frontière, en cas d'attaque en cette Portion de 312 l. 1o s................... ...250
partie de la France, et le ministre avoit prié Portion de 1ool.….............-...…..… º
la municipalité de Lyon de protéger ce convoi ; Emprunt d'Octobre de 5oo l...............…..400
mais le peu de oonfiance qu'on a dans l'ordon Loterie d'Octobre 178o, à 12oo l...........…
nateur a nui à l'exécution de l'ordre ; le dépar Primes 1788, 4#p.............. 1789.....… pair
tement de Rhône et I.oire s'est même permis Loter. d'Avr. 1783, à 6oo l............ Sorties..…
d'arrêter une partie du convoi, Sur le rapport Loterie d'Oct. # 4oo l....... 62o. Sorties. 44#pº
de cette, affaire , fait par M. Chabroud , l'As Empr. de Déc. 1782, Quitt. de fin...7.73.5# 5#pº
semblée nationale a déorété « que le convoi ne Empr. de 125 millions, Déc. 1784.... 5.5# 55#b.
pouvoit être arrêté » , mais elle n'a pu se dissi Empr. de 8o millions. Quitt. avec Bull.........5#b.
nnuler combien la défavènr universelle s'oppose Quittances de finance sans Bull.... 2#.2#.2.3#pº
an bien même que pourroient faire des ministres Idem. sorties..…...................Juillet 6#b
qui n'ont pas eu soin d'appeller l'estime sur Bulletins.............................78 Sortis.…
leur conduite et sur lenrs principes G. Reconnoissances de Bulletins........ Sorties.ºv»
l , , , , , · ·· ·
-

" .
Lots viagers …..…...… º
Lots des Hôpitaux…............… 4#
D e L o N D R· E· s,
1 · ' ! ...
le ,.1er , nobemhre,
,, !' Emprunt de Novembre 1787 à 4 pr #......…#
· Le comte Stanhope si odieux par son huma
2 Idenº à 5 P" # …...............................
mité à l'écriyain mercuriel de France, desire .
que la soci'té de la révolution angloise soit
étroitement liée avec tous les clubs de France,
amis de la révolution françoise. Pour cet effet Nouvelles Indes. - - - - - - - - 945.45.494#
il a prié les deux députés anglois qui se, sont Caisse d'Escompte. - - - - -- 356o.65.7 75
aboiichés avcc le club des Jacobins de Paris, Demi-Actions. - - - - - - - - - - 178o8590
de ne rien négliger pour faire çonnoître , dans Quitt en échange des actions des eaux de Pari*
les quatre-yingt-trois départemens de France, Incendies. - - --
---: --- -- - - 53o.25.so.º9.
quel est le vœu de la société qu'il a l'honneur. Viagers. -- - • - • - - 448.47
• • • -

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de l'abonnement et la letire d'avis, et toutes les lettres oàr.les Auteurs des Annales Patriotiques.
t chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Boyaume et de l'Etranger.
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' ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
#
·
- 11 j !
- I LA FRANCE, | DE
: ET A F F A 1 R Es P o L 1T 1 QU E s D E L E U R o P E,
- , J 0 U R N A L L 1 B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. Mehcrs R , et par M. CARRA , un des Auteurs.
- - " , . , , , ; , , ,., 7 .
Respectez le point central où se trouve placée la force publique; car il
'
-
-
1 - *! en fâut une pour l'intérêt e tous, et quel que soit son ncm.
I - , - - -

N°. C C C G I I I. Du Mardi 9 Novembre 179o. . - -

: AS S E M B L É E · NAT I O N A L E. dit, s'entend de toutes les propriétés foncières


- | | | et de tous les droits réels ou mixtes qui appar
Séance du 8 Novembre. , * -tiennent à la nation , soit qu'elle en ait la
ſ : • • • • " - - - - - possession et la jouissance actuelles, soit qu'elle
- Le département de liaute Garonne a pris des ait seulement le droit d'y rentrer par voie de
* mesures pour l'exécution du décret rendu le rachat, droit de réversion ou autrement. .
- 8 octºbre contre les rebelles parlementaires , f1. Les chemins publics, les rues et placés
, de Toulouse ; c'est ce qu'on apprcnd par une des villes , les fleuves et rivières navigables,
, lettre de M. , Guignard , qu'a lue M. Barnave les rivages , lais et relais de la mèr, les
avant de céder le fauteuil à M. Chassey , ports , les havres , les rades , et en général
nonvenu président. toutes les portions du territoire national , qiii
• Sur la notion de M. d'André , il a été dé · ne sont pas susceptibles d'une propriété privéé,
* crété que toutes les affaires particulières nesont considérées comme des dépendanges du
" seroient dorénavant présentées à l'Assemblée, domaine public. - .. . · : ·
· qu'à l'ordre de deux heures. · III. Tous les biens et effets , meubles ou imi ' .

: M. Anjubaud a fait un rapport et a présenté - meubles demeurés vacans ou sans maitre , èt


· ºn projet de décret sur la législation doma ceux des personnes qui décèdent sans héritiers
: niale. Ce projet est composé de six titres ou légitimes, ou dont les snccessions sont aban
- seçtions. ; " - - dqnnées , appartiennent à la nation. |

La première comprend la nature du domaine IV. Le conjoint survivant pourra néanmoiris -

L"ational et ses premières divisions. snccéder à défaut de purens, même dans les t

. La seconde règle comment et à quelles con lieux où la loi territoriale a une dispositidn
-ditions les domaines nationaux peuvent être · contraire. · 1 . -

: aliénés. -
· V. l 'es murs et fortiſiczº ' sns des villes on -

- º troisième contient les loix relatives aux - tretenues par l état et utiles à sa défense , forit
ºpanages. partie des domaines nationaux. Il est de même
º, #º qnatrième traite des échanges. | ' des anciens murs,. fossés et remparts de cellés
# La ºnquiènne des engagemens, des dons et · qui ne sont point places fortes ; mais les villès
ººcessions à titre gratuit ou rénumératoire · ét communnºtés , qui én ont la jouiss nce
ºt beux à rente ou à cens : et la sixième règle · actuelle , y seront maintennes , si elles sont
Tºelques dispositions générales.
· Le ºtre I"º , en donze articles, a été décrété
fondées en titres , on si leur pº, session remonte
·à plus de dix aus : et à l''gard de cºlles dont
# ººer , et ia discussion n'en a été ni longue la possession auroit été tro:;sſée et interrompue
ºi échauffée. deººis trºnte ans , elles y seront rétablies et
, , , T l T R E Ier.| -' réintégrº es , en justifiant leur droit par des
De la nature du domaine national et de ses - titres valables,
- - - - # , f
- :
' Les particuliers qui pourront justifer nn
,: Premières divisions. . -
- titre valide de quarante années de possession,
- -

: Art. I° r.: * Le domaine national, proprement ; · seront également maintenus dans lºurs droits
4o7
- - - r - -- -( 64o ) , -

VI. Les obligations que le roi pourroit avoir - , à la charge par l'acquéreur d'indemniser le pos
contractées pour raison desdits droits, seront sesseur. et de verser le surplus du prix à la caisse
annullées , comme ayant été consenties sans de l' èxtraordinaire !
Ca L1SG2,
X. Tous contrats d'échange des biens natio
VII. Aucun laps de temps , aucunes fins de maux non encore consommés , et ceux qui ne
non - recevoir ou exceptions , excépté celles l'ont été que depuis la convocation de l'Assem
résultantes de l'autorité de la chose jugée , ne blée nationale , seront ou pourront être annul
peuvent couvrir l'irrégularité connue et bien lés et révoqués toutes fois et quantes par un
prouvée des aliénations faites sans le consen décret formel des représentans de la nation.
tement de la mation ». XJ. Les échanges ne seront censés consom
On passoit à i'article VIII, lorsque la séance més qu'autant que toutes les formalités pres
a été interrompue par une vive doléance de crites par les loix et réglemens auront été ob
M. Maury, qui a dit avoir été insulté dans un servées et accomplies en entier, qu'il aura été
journal que crioient plusieurs colporteurs, et procédé aux évaluations ordonnées par l'édit
où on l'accusoit d'avoir mis le poing sous le nez d'octobre 1711 , et que l'échangiste aura obtenu
des députés Corses : j'ai arrêté moi même, a-t-il et fait enregistrer dans la † lettres de n0
dit, un colporteur; je l'ai conduit au district , tification nécessaires pour donner à l'acte son
j'en ai demandé vengeance, et en rentrant ici dernier complément. -

il m'a fallu essuyer les huées d'un public indis XII. Tous contrats d'échange pourront être
cret, qui assiége les portes de l'Assemblée na révoqués et annullés, malgré l'observation exacte
tionale.Je demande qu'une police sévère éloigne des formes prescrites, s'il s'y trouve fraude
de ses avenues les colporteurs insolens, et ap fiction ou simulation, ou si le domaine a souf
· prenne au peuple le respect dû aux réprésen fert une lésion du huitième, eu égard au temps
tans de la mation. - de l'aliénation. -

L'Asemblée a passé à l'ordre du jour, d'après On a envoyé au comité de la marine une


les instances de M. Riquetti, qui a démontré lettre de M. Fleurieu , qui demande une aug
, combion la chose publique souffriroit de ces mentation de fonds pour la dépense nécessaire
distractions particulières , s'il falloit faire droit de son département. -

' sur les injures et les bassesses de l'intrigue, sur Ensuite , sur l'avis du comité d'aliénation,
· les mouvemens alternatifs d'un peuple trompé: l'Assemblée nationale a décrété 1o. qu'il setoit
« J'ai été assailli par des outrages de toute na vendu à la municipalité de Saint-Aubin unº
ture , par d'infâmes libelles audacieusement col certaine qnantité des biens situés dans son arº
portés jusqu'à l'entrée de cette salle ; j'ai couru rondissement , et détaillés dans un état qu'elle a
risque de ma vie dans cette tribune , et je ne présenté au comité d'aliénation. -

détournerai pas d'un instant la législation par 2°. Qu'il seroit également vendu à la muniº
de vaines plaintes ». cipalité de Beauregard des biens situés danº
L'article VIlI, combattu par M. Bouledou , l'étendue de son arrondissement , estimés
a cependant été adopté sans changement : mille liv. - -

Art. VIlI. « L'Assemblée nationale exempte | 3°. quil seroit égàlement vendu à la munº
de toute recherche et conférence, en tant que cipalité de Massy les biens mentionnés en l'état
| de besoin, 1°. les contrats d'échange faits régu joint en sa pétition , estimés 52 mille soixantº
lièrement dans la forme , « t consommés sans deux livres. -

fraude, fiction ni lésion , avant la convocation Une lettre de M. de Bouillé apprend , qu'en
· de la présente cession ; 2°. les ventes et aliéna 'exécution du décret national et des ordres du
tions pures et simples, sans clause de rachat, roi, les coupables moteurs et complices de l'orº
même les inféodations, dons et concessions à · gie de Béfort, sont arrêtés et sont amenés
titre gratuit , sans clause de réversion , pourvu Paris par les maréchaussées.
que la date de ces aliénations , à titre onéreux Les régimens Royal - Liégeois et de Lauzºº
ou gratuit , soit antérieure à l'ordonnance de sont aussi transplantés dans ſ'intérieur du royaº
février 15ſ 6. IIlG. - -

IX. Tout domaine dont l'aliénation aura été La séance s'est terminée par un décret rég
révoquée ou annullée en vertu d'un décret spé mentaire rendu sur la motion de M. d'André,
, cial du corps législatif, pourra être sur-le *et qui statue que l'Assemblée nationale ne s'oº
champ mis en vente avec les formalités pres cupera , dans les séances du matin , que d'objº
crites pour l'aliénation des domaines nationaux, relatifs à la constitution. Le rapport mêm6
( 641 )
commencé sur les domaines nationaux est ,
malgré l'importance et l'urgence de la matière, La section de la Bibliothèque, persistant dans
renvoyé aux séances du soir. -
son précédent arrêté, a voté laconiquement : !
' Demain l'ordre du jour amènera l'organisa 1°. Pour l'expulsion de tous les ministres
tion du tribunal de cassation, que le public actuels ;
attendoit avec tant d'impatience. G. 2°. Des premiers commis ;
3°. Le remplacement par des patriotes ;
A V I S.
4°. Pour la prompte organisation du gouver
mement, en conservant au peuple son droit
MM. les Abonnés , dont la jouissance date du d'influence sur les élections des ministres.
premier juin pour 6 mois , et du premier septembre La très-grande majorité des sections de la
pour 3 mois, sont priés de renouveller leur A bonne capitale a déja émis son vœu pour le renvoi
ment avant le 2o; comme aussi d'insérer dans leur
lettre une des adresses imprimées sous lesquelles ils
des ministres. Plusieurs d'entr'elles sentant que
reçoivent les Annales; cctte précaution cst absolument cette maladie ministérielle qui travaille le corps
nécessaire pour éviter les doubles emplois. politique exige une cure radicale, ont demandé
le renvoi de tous ces petits aristo-bureaucrates ,
PA R I S , le 6 novembre. qui, sous le nom de premiers commis , gui
gnardent et championnent toutes les opé
Confédération des amis de la vérité. rations de l'Assemblée nationale , et veulent
faire croire à la nation que le pouvoir exécutif
Il me paroît surprenant qu'un journal patrio est réduit à l'inertie , quand c'est eux qui se
tique tel que vos Annales, ait négligé d'annon refusent à seconder la constitution et l'As
cer le nouvel établissement de la Confédération semblée nationale de toute la force publique.
des amis de la vérité : sans doute c'est par oubli; Il est très-instant de purger les entrailles de
et je réclame une place pour cette lettre. l'administration de cette vermine sous-minis
Toutes les institutions isoloient les hommes térielle. En effet, tous ces premiers commis,
au milieu de leurs semblables, en formoient des et leurs sous-commis , prétendent avoir dans
troupeaux et non des sociétés ; il étoit réservé leurs mains le secret et le ressort de chaque
à notre siècle, si fécond en grandes choses, de département ; ils me tarderoient pas à subjuguer
voir maître une réunion de tons les hommes, les nouveaux ministres, que la nation appelle
une confraternité qui les unit, resserre les liens au timon de l'état. A. G. -

des sociétés, et pose des bases d'union au-delà


· même des limites des empires. L)éja plusieurs
'séances , remplies par des discussions sur les Pétarade du sieur Calonne, ex-dilapidateur
· bases du contrat social, ont attiré un nombre général des ſinances de France.
' considérable d'associés, de frères, et tous cher
chent en commun la vérité, c'est-à-dire, les Les ennemis de la justice , de la raison et
· moyens d'assurer le bonheur de tous. Les mem de la liberté épuiseront donc dans ce siècle
· bres les plus célèbres de l'Assemblée nationale toutes les extravagances dont la perversité du
sont réunis à cette confédération, et même son cœur humain et une imagination délirante puis
- sent être susceptibles ! Calonne, ce misérable !
· président actuel, M. Goupil, est un de ceux s'avise de prophétiser sur le sort de la France à
· dont on révère le patriotisme et les vertus. L'o
venir; (1) et, pour conjurer les malheurs infinis,
*rateur de l'assemblée, M. Fauchet , est égale qu'il suppose devoir résulter de la conquête des
' ment connu par son amour pour la patrie et droits naturels et imprescriptibles de l'homme
* par son grand caractère. et des mations, et des bases de notre consti
* Cette lettre seroit inutile si votre journal tution, il invite les loyaux chevaliers des formes
· restoit dans Paris : la confédération des amis de
la vérité y fait la terreur des aristocrates et l'es et des usages antiques de la monarchie, à se
· poir des amis de la révolution ; mais vos Annales réunir sous l'étendard d'un chef digne de rendre
au trône, dont il approche , son ancien lustre
: vont dans tous les départemens, et c'est hors de et sa splendeur primitive. Il faut, suivant lui,
Paris qu il est essentiel de faire connoître cette
association si consolante pour les patriotes. Le que les familles les plus distinguées de l'empire
*journal de la Bora che de fer rapporte ce que les
séances offrent de plus intéressant. , (1). Tel est le titre d'un énorme volume qui pa
Je suis, etc. R. roit sous le nom de ce ministre fugitif.
( 642 )
courent sans délai aux armes, et volent se join a congédié les soldats patriotes de notre armée ;
dre aux deux cent miile citoyens que leur atta et Champion remplit nos tribunaux de tout ce
chement au roi a bannis de France ; il faut qu'il y a en gén ral de plus vil, de plus cor
que le roi se † † des troupes, pour rompu et de plus dévoué à l'ancien régime parmi
rétablir son autorité , et faire égorger quelques les commissaires du roi qu'il nomme. '•

millions de ces atômes qui se croyerit d une On me dénonce 1°. un sieur Tenaille comme
mature égale à celle des ci - devant nobles et une peste que Champion a placée dans le tri
des rois. Ce misérable passe ensuite à des dia bunal de la ville de Saint-Florentin ; 2?. Un sieur
tribes virulentes contre le corps législatif et Mangin , ci-devant avocat du roi à Etain, comme
constituant ; le petit serpent à téte /o/le mord une autre peste placée par le même Champion
la lime, dont ia treinpe lui ébrèche un peu dans le tribunal de cette ville d Etain : et 3".
les dents. « Qui ne rira pas ; dit le patriote un ancien conseiller au présidial de Castelnau
françois , de voir ce brig nd qui a dilaºi :é dari, comme une autre peste également placée
d' une manière si effroyable le trésor public , dans le tribunal de cette derniè1 e ville. Les
et qui , dans ses orgies , se jouoit de tout ce détails qu'on m'a donnés sur ces trois person
§ y avoit de plus sacré ? qui ne rira pas nages , prouvent d'une manière évidente leur
de le voir faire des jérémiades sur le sort de aristocratie et leur dévouement servile à l'an
la religion en France ? Il veut le rétablissement cien régime. C'est au peuple et aux bons ci
de la monarchie tempérée , c'est-à-dire , qu'ii
toyens de ces trois villes à veiller de près ces
veut ressusciter ce manteau royal , à l'ombre commissaires du roi , et à les dénoncer sans ré
duquel tous les scélérats suçoient tranquille mission à la haute cour nationale dès qu'ils pré
1nent le sang du peuple. Non, non , personne ; variqueront. C... · 1A
pas niême les aristocrates qui savent à quoi ,!
s'en tenir, ne sera dupe du masque d lyonnête
· homme que prend le sieur Calonne : au lieu Des frontières du Luxembourg.
de s'amuser à faire le prophête , il doit pré A( Quelqu s journaux nous présentent une
parer ses comptes pour la haute cour natio armée de Go,ooo autrichiens ; d'autres n'en
· males où il sera sans doute cité le
premier ». C,. comptent que 1 2 à l O,ooo. Soyez sûr que si le
N. B. L'abbé Maury a été dénoncé dans la général Bender avoit ces forcçs là , il auroit
, sèance du soir, à l'Assemblée nationale , le 6 déja tenté quclque coup plus hardi que ce
de ce mois , comme l'auteur d'une grande qu Il a ſait jusqu ici. Dimanche 24 octobren
partie du mémoire du sieur Calonne : ce qui j ai rencontré 6 déserteurs des 4oo soldats
explique suffisamment toutes les insolences et d'Anhalt-Zerlst. lls m'ont assuré qu'ils ayoient
· les absurdités qui sont dans ce mémoire. déserté au nombre de 5o de ce corps , et que
• J ! si leurs camarades et eux avoient pu présumer
qu'on les envoyât à une armée qui n'a pas
º Gèntillesse du garde des sccaux Champion. Culottes , et qni tire à sa ſin , pas un d'entr'eux
ne seroit arrivé à la boucherie à laquelle on
- -
e) , º

· Savez-vous pourquoi le fonrbe Champion ne les destinoit. Jeudi 28 octobre ont passé à
veut pas encore déguerpir ? c', st qu'il n'a pas Orlon 3ooo hommes , et 3ooo autres par #
· encore eu le teinps d'infecter tous les tribunaux route neuve : au moins devoient - ils faire le
' do la vermine aristocratique de ses commissaires nombre de 6ooo , qui se sont trouvés au cou
du roi , choisis par lui. Il se dépêche tant qu'il romn ment de Lºopold : et c'est à ce dernier
pert à cet eſſet , afin de laisser par-tont , dans nombre que se réduit ce corps formidable
son genre , des traces de sa méchanceté, à l'ins que l.éopold envoie dans les Pays-Bas. Mais
un lhomme du i#abay m'a assuré qu'il n'en
tar de ses dignes collègues. Necker, en partant ,
a laissé le désordre et l'obscurité dans nos fi étoit passé que 15oo , le reste étant déserté,
nances, et n'a réalisé de toutes ses belles pro ou périssant de fatigne , ou de ſièvres putridet.
messes que sa fortune particulière la Luzerne . i,es pauvres soldats que j'ai vus étoient dans
* en nons faisant ses adieux , a mis le trouble et un état pitoyable. Ainsi les Brabançons ne sont
· la discorde dans notre marine , la Tour-du-Pin pas encore soumis. V. -

On s'abonne à Paris , chez BUissoN , libraire, rue Haute"euille , à qui l'on adressera, franc de port, lepris
de l'abonneuçnt et la lettre d'avis , et tºutes les lettres pour les Auteurs des 2/nnales Patriotiqiics.
Et chez tous les Libraires et l>irecteurs des Postes du Royaume et de l'Etranger. .
ANNALES PATRIOTIQUES ETC ELITTÉRAIRES
D E L A F R A N , r- . "

ET A F F A I R ES PoLITIQUEs D E L' E U R O P E ,
· J O U R N A L L I B R E , par une Société d"Écrivains Patriotes,
. dirigé par M. MeRcrER , et par M. CaRnA, un des Auteurs.
i Respectez le point oentral où se trouve placée la force publique; car il
en faut une pour l'intérêt de tous, et quel que soit son nom.

Nº. c c c C I V. Du Mercredi io Novembre 179o.

AS S E M B L É E N A T I O N A L E. monceront seuls de la vie et de l'honneur de


tous les citoyens de l'empire ».
Séance du 9 Novembre. M. Prugnon présente un plan nouveau, dans
lequel il § le tribunal de 83 membres
A PnÈs avoir adopté sans discussion un projet pris individuellement dans les 83 départemens,
de décret présenté par le comité de constitu
et qui entr'eux nommeroient un bureau de 23
juges , à renouveller tous les six mois ; seroient
tion, relatif à la fixation de quelques cantons présidés par le ministre de la iustice ; tien
dans les départemens du Doubs et du Gard , droient publiquement leurs séances : apporte
· Assemblée nationale a donné toute son atten roient tous les ans à la barre de l'Assemblée ma
·ion à un rapport fait par M. Camus, sur l'ins tionale une notice motivée de tous leurs juge
: llation du nouveau ministre de la marine, re mens , ne pourroient être élus, ainsi que leur
ardée à cause d'un brevet de retenue de
chef, qu'après 2o ans de magistrature, etc.
1oo.ooo livres que réclame son prédécesseur.
On a ordonné l'impression de ce projet.
ºce une cause légale de suspension ? doit-il y l nsuite a parlé M. Robertspierre, notoire
"oir encore des brevets de retenue, et par qui ment opposé au vœu du comité. « Quelle con
ºvroient ils être payés ? La ſimance de secrétaire tradiction avec vos décrets ! Veut-on, pourra
"état doit-elle être remboursée ? Ce sont trois t-on rendre aux ministres cette confiance si
lºtions posées par le rapporteur ; questions généralement perdue ? Qu'apportera le ministre
ºP importantes pour pouvoir être décidées du roi, sinon l'esprit d'intrigues et de domi
º ºn long et mûr examen. L'Assemblée, sur nation ? Avilir les jugºs ou les corrompre,
* ºu de M. Camus, ordonne que le rapport voilà l'effet nécessaire que produiroit le plan
†imé et distribué , et elle en ajourne la du comité : je demande la question préalable ».
ººussion au vendredi 19 novembre. Un adversaire moins ardent, mais non moins

IlOn
#§†, d'organisation du tribunal de
de la haute nationale , M. Pru
redoutable , M. Goupil, a improuvé, dans le
COll T
projet du comité de constitution, l'article qui
§ † ºpnant, a vivoment attaqué le
* systême # de constitution ll a accusé
donne aux membres du nouveau tribunal douze
ans d'exercice, et celui qui en confère la prési
ºnel qui ass º renverser le principe constitu dence au ministre du roi Il demande que tous
Dur ju ºroit à la nation le droit de n'avoir
† Jºges que ceux qu'elle auroit choisis :
les deux ans ces juges soient réélus ».
leIl ne Peut, dit-i -
Un nouveau plan est apporté par M. Cha
* droit sacré ; lt-il, compenser la perte de
- -
broud ; il indique la dénomination de conseil
DI1t plus · imprescriptible ; les juges ne se national; il veut des juges de la main du peu
e ººs la surveillance immédiate des '
- -
les, sans aucune participation du corps légis
# # ºnquiétudes les mieux fondées
* décrets d # ºonfiance qu'ils doivent avoir

pouvoir exécutif. Les représentans
ni du
de la nation , dit-il, font la loi, le juge l'ap
dées § Assemblée. Par qui seront dé plique, le roi la fait exécuter ; voilà la consti
*ice ? par ºstiºns de la plus haute impor tution, voilà vos principes , vous ne pouvcz
* ºq hommes : cinq iommes pro 4 vous en écarter : il ne faut pas créer à côté de
4o4 .
(.644 )
votre onvrage une nouvelle machine qui cn dé directoire du département ; la réclamationen
rangeroit le mouvement, et finiroit peut-être voyée par lui à l'administration du district sem
ar l'anéantir. communiquée aux communautés dont le terri
L'idée de M. Chabroud est de former un ta toire touchera celui de la communauté réch
bleau de tous les tribunaux, pour prendre snc mante, et il y sera de même statué contradic
cessivement dans chacun d eux les membres toirement et définitivement par l'administration
qui devroient composer le tribunal de cassation ; du département, sur l'avis de l'administration
ces juges ne pourroient siéger que deux ans ; du district. -

après cette époque on inscriroit de nouveaux Si la réduction de la cotisation est pronoº


membres à la suite du tableau pour le même cée, la somme excédente sera de même portº
temps. Au surplus le ministre de la justice ne la première année sur le fonds des non-valeurº
rempliroit auprès du conseil national d'autres et répartie les années suivantes sur toutes lº
fonctions que celles de commissaire du roi. municipalités du district. . -

L'impression de ce plan a été ordonn 'e. II. La réclamation d'une administration dº


Après le discours de M. Cliabi on d, il a été district qui se croiroit lésée, serà de même a
proposé, par M. Rœderer , d'établir ce mode sée au directoire du département , et commº
de délibération : « Quel doit être l'objet et la niquée par lui aux autres districts de son rº
compétence du tribunal de cassation et de la sort, pour y être ensuite statué contradictoi
haute cour nationale , et quelle est l organisa rement et définitivement par l'administratio"
tion convenable à l'une et à l'autre » ? ce qui a du département, sur le rapport et l'avis desº
été décrété, non sans quelques oppositions. directoire. --

Une lettre de M. Daily annonce la vente de Les adininistrations de département adres


trois maisons nationales , que le feu des enchè seront chaque année à la législature leurs déd
res a portées à un prix d'un tiers en sus de l'es sions sur les réclamations des administratioº
tl IIlatlOIl. de districts, avec les motifs de ces décisions
Après un brief rapport fait par M. Fréteau , Quant aux sommes excédentes des contº
au mom des comités diplomatique et des rap gens réduits, elles seront aussi portées la pº
ports, et sur l'avis de ces comités, l'Assemblée mière année sur le fonds des sur
mon-valeurs,º
a confirmé les défenses faites par les adminis réparties les années suivantes tous les dis
trateurs des départemens de la Meurtlie et de tricts du même département. · :
lII. Enfin , si c'est une administration d
la Meuse, à l'effet d'arrêter les exportations de
fourrages en ce moment , où les préparatifs département qui se croit fondée à réclamº
hostiles de l'étranger inquiètent les peuples de elle s'adressera par une pétition à la législatº
nos frontières. la pétition sera communiquée aux adminiº
On apprend par une lettre d'un chef des bu tions de département § territoire touchº
reaux de la guerre que M. la Tour-du-Pin a celui de la réclamante ; et il y sera ensº
donné définitivement sa démission, et que deux statué contradictoirement par la législature ,
des moteurs de l'orſt'e de Béfort, les sieurs Le rejet de la somme excédente se fera
Latour et Grimstein, ont échappé aux recher même la première année sur le fonds désn
ches de la maréchaussée. - 1 valeurs, et les suivantes par reversement*
· L'Assemblée renvoie au comité de constitu tous les autres départemens ». : , . "
tion, pour en rendre compte demain ., une pé
tition du corps électoral de Paris, qui demande |T I T R E V., |
d'être autorisé à faire la nomination des juges,
non par arrondissement , mais par tous les De la perception et du recouvrement
électeurs réunis. G. Art. I°*. « Chaque année, aussi-tôt.que
mandement, pour la répartitîon de la coº!
Articles décrétés dans le cours de la séance bution foncière, sera parvenu à la muni
du vendredi 5 novembre, lité, les officiers municipaux de chaque º
mune feront afficher la recette pourll'anº
T I T R E I V. suivante. ll ne sera reçu de soumission poº
être chargé que de sujets reconnus so vabl
JDes demandes en décharge, etc. en donnant caution suffisante, etl'adjudicº
Art, I°r. « Si c'est une communauté qui se seraplus
au faitebasà prix.
celui ou ceux qui s'en charge
- • --,

croit en droit de réclamer, elle s'adressera au


-
( 645 )
, : II. Si plusieurs, ou même toutes les munici tances de cette contribution pour comptant ,
, palités d'un canton jugeoient utile de se réunir sur le prix des fermages ou loyers.
· X. La forme des états des contribuables en
| pour conſier en cominun cette perception à un
seul receveur, elles en conviendront par une retard , celle des saisies , et la mature des con
délibération du conseil général de chaque com traintes, seront déterminées par un réglement
mune ; et dans ce cas , l'adjudication se fera particulier ».
dans le chef-lieu du canton , ou dans tel autre
dont on conviendra , pardevant un certain A /^ I S.
mombre de commissaires nommés par chaque MM. les Abonnés , dont la jouissance date du
manicipalité. premier juin pour 6 mois , ct du premier septembre
III. La somme qui aura été attribuée pour pour 3 mois, sont priés de renouveller leur Abonne
la perception, sera répartie sur tous les contri ment avant le 2o, comme aussi d'insérer dans leur
buables, en sus de la cotisation à la contri lettre une des adresses imprimées sous lesquelles ils
bution foncière. reçoivent les Annales ; cette précaution est absolument
, lV. Les officiers municipaux pourront en nécessaire pour éviter les doubles emplois.
tout temps vérifier sur le rôle l'état des recou
vremens, et les receveurs des communes se
ront tenus de verser chaque mois, dans le caisse PA R I S, le 9 novembre.
du district, la totalité de leur recette , et d'en Depuis long-temps il se répand des bruits qui
représenter un bordereau certifié par les offi ne vont qu'en grossissant sur le compte de M.
ciers municipaux. de la Fayette , commandant de la garde pari
, V. La cotisation de chaque contribuable sienne, et jusqu'à quinze lieues à la ronde. S'il
sera divisée en douze portions égales , payables ne faut pas tout relever, il n'est pas non plus
le dernier de chaque mois. permis de tout mépriser. Ainsi M. de la Fayette
VI. Dans la dernière huitaine de chaque est aujourd'hui forcé de sauver son honneur,
trimestre , c'est-à-dire , dans la dernière hui † une explication qui satisfasse pleinement
taine des mois de mars , juin , septembre et 'opinion publique , ou de tomber dans le der
décembre , il sera formé, par les receveur des nier mépris à la face de toute l'Europe. En
communes , un état de tous les contribuables voici doric la raison : - * -

en retard , lequel , après avoir été visé par · Il a été dénoncé au club des Jacobins de Paris
les officiers municipaux, sera publié et affiché ; un projet contre la sûreté publique, sous l'ap
et, faute de paiement dans les huit premiers parence d'assurer la vie au roi , en lui don
jours du mois suivant, le contribuable payera , nant une garde nombreuse , dans laquelle le
à compter du 1er dudit mois , l'intéret de la roi rappelleroit les troupes de ligne incorporées
somme dont il se trouvera arriéré. avec la garde parisienne ; et c'est M. de la
VII. L'intérêt courra au taux de six pour Fayette qui est de connivence avec le roi et
cent l'an dans les quatre premiers mois, de cinq les ministres, pour détacher de nous ces braves
, pour cent dans les † mois suivans , et de soldats, ci-devant Gardes-Françoises.
quatre pour cent ans les quatre autres, au Lettre du roi à M. de la Fayette.
bout desquels il cessera ; et les intérêts seront
au profit des receveurs, caissiers ou trésoriers, « D'après ce que vous m'avez dit, monsieur,
qui seront toujours obligés de faire l'avance. je vous instruis que je prendrai, dans ma garde,
VIII. A défaut de paiement de la contribu les grenadiers et les hommes du centre ».
tion foncière , les fruits ou loyers pourront Signé LoUIs.
·être saisis, et il ne sera, en conséquence, dé Lettre circulaire écrite en conséquence par les
cerné de contrainte pour cette perception , que
sur ceux des contribuables dont l'espèce de grenadiers de l'Oratoire, aux autres com
propriété n'auroit pas un revenu saisissable , pagnies du centre. De Paris, le 7ºnorembre.
comme maisons non louées , bois non exploi Nos chers camarades , .
tés, prés à tourber, etc. - -

« Nous souhaitons que notre sort soit déci


- IX. Tous fermiers ou locataires seront tenus
de payer en l'acquit des propriétaires , la con dé : mais tandis que nous chérchions les moyens
tribution foncière pour les biens qu'ils auront de parvenir à l'objet de nos desirs ; tandis que,
pris à ferme ou à loyer, et les propriétaires suivant l'impulsion qui nous étoit donnée par
seront tenus de recevoir le montant des quit des hommes qui avoient su captiver motre con
( 646 )
fiance , nous nous laissions peut-être aller à
de fausses démarches, notre général travailloit comble , lorsqu'ils virent l'abbé Péretti et le
sieur Butafuoco, députés de Corse, convaincus
our ses enfans, qu'il nommé ses camarades. | Par l'exhibition de leurs lettres originales, d'a
§ nous avons appris du général lui-mêne, voir écrit des impostures dans leur pays, contre
qu'il avoit été notre interprète auprès du roi ; l'Assemblée nationale, et d'avoir cherc§ y
que sa majesté , touchée de nos demandes , a occasionner la gºerre civile. On assure avoir
daigné par une lettre de sa main , que nous vu dans le plus fort de l'orage. et au moment
avons lue et entendue hier , l'assurer qu'elle
étoit dans l'intention, pour con1poser sa garde
de détresse où le président mit son chapeau,
le sieur Abbate Péretti , ariné d'un stileto,
à sa solde , de choisir dans la garde soldée.
élever le bras vers le col de Mirabeau , qui
Quand même nous n'aurions pas déja tant de étoit à la tribune , et prêt à le frapper, lors
raison d'accorder notre confiance aveugle à
notre commandant, cette marque d'intérêt et que deux huissiers intervinrent fort à propos
d'amitié mous suſſiroit pour nous attacher à Pºº ºrrêter cet acte de la plus horrible dé
ITl G Il Ce.
lui, et pour éloigner de nous jusqu'à l'ombre Dans la même soirée, notre jupiter tonnans,
des soupçons. Ainsi , nos chers camarades •

reposons-nous entièrement sur ses sons, et ne l'éloquent Mirabeau, reçut cinq cartels, aux
pensons qu'à lui témoigner notre reconnois quels il répondit , en disant qu'il avoit des af
S(l ſl C G D). fºires plus sérieuses et plus utiles que celle d'aller
Nous sommes, avec fraternité , nos cama se battre ; qu'au reste, il écriroit à ses COTnIn6t
rades , - - º ' , Pºur savoir d'eux si sa mission étoit de
faire le coup d'épée et le coup de pistolet avec
Signés, Maré, sous-lieutenant ; Ramingue,
lieutenant ; Mounier , Gauthier , Bau ses confrères ; et que dans ce cas ils voudroient
bien nommer pour leur représentans à l'Assem
bilther, grenadiers ; Jacob, sergent; Ram
bour, caporal. • •
blée nationale, le fameux St-George et autres
Joignons à ces pièces ce que M. d'Estaing ecri. gens d'armes et d'escrime. C. -

voit à la reine au sujet de M. de la Fayette qu'il


assure être devenu vraiment royaliste; c'est-à
dire , dans le sens des contre-révolutionaires, ººai d'une nouvelle atrocité au trichienne ;
ennemi de la liberté conquise par la nation, explosion du magasin à poudre de Namur.
comme on le voit page 62 des pièces justifi
catives du rapport de M. Chabroud : ajoutons ºº Pº douteux d'après les recherches
les diverses tentatives qu'a fait M. de la Fayette qu on a faites sur les causes de l'explosion du
pour ôter à la garde de Paris la nombreuse magasin à poudre de Namur, que cette explo
sion ne soit le fruit d'une perfidie inventée et
artillerie qui est sa sûreté : mais sur-tout , ce consommée par la cour de Vienne, qui a voulu
que presque tout le monde 1gnore , la manière
essayer par-là comment on pourroit faire sauter
insidieuse dont M. de la Fayette fût introduit à Paris certain édifice qui gêne beaucoup plus
à l'hôtel-de-ville de Paris, pour commander la
arde nationale de la capitale , au préjudice encore les projets de Lº opold , et des ennemis
de notre sainte ºonstitution Cette crainte est
† M. de la Salle, qui fut presque victime de d'autant mieux fond e, qu'liier , 8 de ce mois,
la ruse, et on osera dire, avec confiance , que
la ville de Paris a plus de motifs qu'il n'en faut le bruit d'un complot aussi infernal a couru
pour surveiller ce commandant. . PT, Parmi les membres de l'Assemblée nationale ,
- dans la séance du matin. On m'a assuré même
4ºº !'éveil de ce complot avoit § §o§
Anecdotes sur la séance de l'Assemblée na plusieurs députés la veille , et qu'on y ajoutoit
tionale, du 6 novembre dernier au soir. d'autant plus de ſoi , que l'on regardoit les
ennemis de la nation et de la constitution
• Il est deux espèces d'individus, disoit Mont ººººº capables de tout. - C'est de§
lausier à la tribune, nous ( en parlant de ses jour de la Saint-Martin, jour où le parlement
amis les noirs ) et les ministres, qu'on ne cesse ºyoit coutume de chanter la messe TOuge , et
depuis long-temps de nourrir de couleuvres et d'entendre les longues et lourdes phrases d'An
de cailloux » — « C'est pour cela , s'écria un toine Séguier. Dieu veuille que nous passions le
député du côté gauche, que votre conduite est jour de la Saint-Martin en paix. MM . Bailly et
#i êortueuse, et votre éloquence si dure ». la Fayette, c'est un Peu votre affaire, prenez-y
La rage des noirs dans cette séance fut à son garde, C,
--ºr

=== == -

S U P P L É M E N T A U - N°. C C C C I V.

De Carpentras, le 3o octobre. quelqne pudenr : ce ministre , dis je, ce Ca


lonne ose reparoître snr la scène, et porter dans
e comtat Venaissin n'est pas loin de suivre sa patrie la torche de la guerre civile et du
emple d Avignon, et de se réunir enfin au fan itisme : cst effronté coquin, qui ne connut
ps de la nation françoise. L'inprudence avec jamais d'autre dieu que celui des voleurs ou do
uelle s'est coinporté ie cardinal Zelada , mi Messaiine , ose parler de sa religion, et accor
re du pape , y a aigri et inême révolté tous der à l'évêque de Rome un veto absolu sur les
2sprits. L assembl-e représentative du Com décrets de la nation françoise relatifs à l'état
a déclaré que le rescrit de ce prélat contient civil des prêtres. N'en doutons pas, le parti de
coupabl s principcs d'inte,l rance religieuse . Calonne cst cncore debout à l t cour; c'est tou
propres à allumer le feu de la guct re ci jonrs ce mangeur de milliards qui la dirige ; c'est
, etc. etc. : que ce cardinal est ennemi du lui qtti ottrdit les filets où l'on v eut enlacer les
ple venaissin , pertui bateur de son repos et ariiis de la liberté, et qui aiguise contr'eux le
celui des d'partemens de France qui l'avoi damas de Gisigºtard, ou la liache dont lui
ºnt; calomniateur de la sublime constitution mêtne voulut assassiner la Chalotais.
nçoise, que cet état a adoptée avec trans
t; coupable du crimie de lèze-nation tant
ls cet état qu'en France ; Erplication claire et positive sur certaines
: Arrête qu'elle cesse dès ce momcnt de com circonstances relatives aux officiers et aux
soldats de l'armée.
niquer avec ledit cardinal Zelada, ministre
dèle de sa sainteté ; qu'aucun rescrit de ce Le premier droit de l'homme est celui d'être :
nistre ne § être adressé à l'assemblée en son second droit est celui de penser. Ces deux
nièrc que conqu e, moins encore publié dans droits, sans doute , sont communs à tous les
| état. individus de l'espèce humaine indistinctement ;
Dévoue au mépris des nations et à l'indigna et cependant on nous apprend de toutes parts
n de la postérité cette ridicule production que les états-majors des régimens ne cessent de
despotisme expirant, adressée à un peuple défendre aux soldats de lire les journaux pa
i a juré d'être libre, entouré d'une nation triotiques, et de s'instruire des principes du
ssante qui le protège, et à qui de grands droit naturel de l'homme et de ceux de la cons
lples sont redevables de celle dont ils jouis titution, sous prétexte, disent-ils, qu'un sol
t ». V. º - · · · , · · · dat ne doit pas raisonner, et que les journaux
V. H. Ce Zelada est l'homme chez lequel patriotiques qui apprennent à penser sont des
journaux incendiaires. Des prétextes aussi ab
semble le conventicule des cardinaux qui surdes prouveroient que les états-majors sont
ibèrent en ce moment à Rome sur la nou
eux-mêmes les véritables automates de l'armée,
le constitution civile du clergé de France. Il si l'on n'avoit pas de fortes raisons de croire
de quoi s'étonner que les ministres aient osé
érer à la cour de Rome la sanction de cette que ces états-majors ne suivent en grande par
stitution ecclésiastique, qui, nous le répé tie, dans leur conduite actuelle, que les ordres
et les impulsions du ministre. Quoi qu'il en soit,
s, est purement civile, et ne devoit parvenir
connoissance de l'évêque de Rome que par le sieur Chalup, major du régiment de la Reine,
infanterie, en garnison à Clerbourg, interpré
roie des journaux, l'évêque de Rome ne tant les décrets de l'Assemblée nationale à sa
vant connoître et décider que du dogme. fantaisie, s'arroge le droit de défendre aux sous
s il suffit de lire le mémoire de l'hypocrite officiers de ce régiment qui sont admis à la so
onne , pour apprécier les motifs qui ont ciété des amis de la constitution de Cherbourg ,
té, les ministres actuels à faire remettre la
nce sous la jurisdiction temporelle du pape. d'yretourner davantage, sous la menace d'écrire
#s ce mémoire, le ministre déprédateur et au ministre que ces sous-officiers sont en insur
itif que tous les aristocrates de France, de rection; ce que le ministre ne demandera pas
mieux que de croire et d'annoncer vîte, vîte, à
ºs aujourd'hui ses amis, ont si justement
scrit à l'époque où il leur restoit encore l'Assemblée mationale. Mais si cet homme avoit
4o4 bis.
( 648 )
lu avec attention l'article II du décret du 6 août à ses consorts d'y obtempérer. Ce fanati
dernier, concernant l'armée, il y auroit vu qu'on ne méritoit que du mépris : cependant il
ne défendoit anx soldats que les associations manqué causer des troubles très-sérieux à
délibéran ces établies dans les régimens et non sons vers la fin du mois dernier. Un peu
au dehors. Or les clubs patriotiques des citoyens réflexion y a fait entrevoir plus d'intérêt !
hors des régimens ne sont point défendus aux porel que de zèle pour la défense de l'épi
soldats et sous - officiers que ces citoyens pat, qui , selon la déclaration signée en !
admettent. Les états-majors devroient aller eux par le clergé de France , appartient à
mêmes dans ces clubs patriotiques pour y ap royaume qui n'est pas de ce monde, et
prendre à interpréter sagement et dans la lo étre détaché de tout bien temporel.
gique du simple bons sens, les décrets de l'As Comme il est nécessaire de ne J† lai
semblée mationale ; car jamais cette auguste As tromper le peuple , on peut vous emande
semblée n'a entendu ni pu entendre quo les socié M M. les évêques, de qnoi vous avez à v0
tés extérieures et la lecture des journaux fussent plaindre ? 1°. L'Assemblée nationale ne n
interdites aux soldats. Nous reprocherons encore pelle-t-elle pas l'ordre des pouvoirs ecclési
à l'état-major de ce régiment de chercher à tiques au temps même des apôtres ? car
mettre la division entre les sous-officiers et les Ignace, évêque et martyr du premier siè
soldats , et d'avoir memacé de la prison un écri ne reconnoît que des évêques, des prêtrº
vain de bureau du régiment pour n'avoir pas des diacres dans l'église. ( Lisez ses lettres,
mis sur les registres les titres de comte , baron , Voss. ) 2°. L'Assemblée porte-t-elle at
chevalier, etc. et pour y avoir substitué celui aux dogmes et à l'autorité reconnue divine
de cadets, en désignant ceux du même nom et transmise par les apôtres à leurs successe
de la même famille. Non. 3°. L'autorité temporelle qui a pu et
' outcs ces incongruités aristocratiques nous encore établir des siéges épiscopaux où
prouvent plus que jamais que les états majors veut, est - elle blâmable quand elle use de
sont très dangereux , et que les officiers en gé plénitude de son droit ? et n'a-t-elle pas
néral ont grand besoin d'aller s'instruire dans celui d'en supprimer, lorsqu'elle le trouve
les clubs patriotiques. CARRA. venable ? qu importe donc qu'il y ait plus
moins de siéges , si le culte n'en souffre Pº
4°. § attaque-t-elle la puretº !
Deux mots aux évéques. culte ? Non. Convenez donc que saint Augus
Encore un écrit incendiaire de la part d'un avoit raison d'écrire dans ses lettres !
de vos confrères. L'évêque de Soissons, après l'eglise doit se soumettre, avec résignatiº
avoir consulté les saints pères, et entretenu l'ordre que tout corps politique veut é
· une conférence mentale avec la divinité pen pour lui, lorsque ces circonstunces ne toud
dant plusieurs jours , a cru devoir enfin nous ni le dogme , ni la ſoi catholique. (Epiº
en coinmuniquer le résultat , et prouver qu'il Sanmar. ) Pensez tous ainsi, et les choses
savoit mettre en usage cette réſlexion de Ciiry bien. - .
sostôme : l^ois combien la fourberie est avan Mais vous ne payerez pas vos dettes !º
tageuse. Car ce saint évêque grec , qui se fit ne vous laisse que 15 à 2o.ooo liv. de º
cxiler par Eudoxie, à qui il ne vouloit pas per Il falloit être moins voluptueux, moins fastu
mettre de porter une jolie paire de pantoufles, † pas dire pire. Eh bien ! le †
a employé presque tout le premier livre de a pénitence est venii : car, selon sain !
son Sacerdoce pour prouver combien le men- . gustin , point de salut pour un évêque , sil
songe étoit utile lorsqu'il s'agissoit de tromper paie ses dettes : Noh dimiittitur peccatum :
le 1 uple, ( l#dit de Cunnlrige, im-8°. 1712.) restitualur ablatum. Nous répéteroº
En conséquence , notre évêque dit qne i)ieu cesse que ces crimes de rcbcllion récidi
lui a directement défendu d'adhérer aux décrets tous les jours, si l'Assemblée nationale ne
de l'Assemblée mationale, et il défend de mêine indistinctement les coupables. V. .
On s'abonne à Paris , chez BUIssoN, Libraire, ruo Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port,lº
Jº l'abonnement et la lettre d'avis
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et lirecteurs deslesPostes
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dupour les Autcurs
Royaume des Annales Patriotiques '
et de l'Etranger. • * ;

M
Il paroit tous les jours un /Vuméro dc ce Journcl. Prix 56 liv. pour in an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9lii
5 mois ſranc de port, par la poste , pour :out le Royaume I'abonnemént ne commence que du prenº de;
On s'abonne cussi, à la méme'adresse , pour, la BOUCHE DE FER , moyennant 9 lip.Fº"
ANNALES PATRIOTIQUES ET I.ITTÉRAIRES
D E L A F
R A N C E,
E T A F FA I R E S
P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
J O U R N A L L I B R E , par zne Société d'Écrivains Patriotes,
d2rigé par l}I. MERcI E R , et par M. CARRA , un des Auteurs.

Il vaut mieux n'être pas que de vivre avili.

No. C C C C V. Du Jeudi t 1 Novembre 17go.


As S E M B L É E N A T I O N A L E.
Le comité des rapports a fait rendre com
Séance du 9 Novembre au soir. de l'affaire de M. Mellay, ce capitaine pteau
régiment de Flandres , qui , arrêté au mo#
Rres ne pourra calmer l'alarme universelle de d'août dernier sur la route de Stenai, a §
la capitale, jusqu'à ce que le roi , dans sa droi trouvé saisi de quarante-six exemplaires d'§
libelle très-coupable. Le lieutenant - crim§
ture , ait entièrement purgé l'administration de de Verdun, à qui le ingement de l'affaire avoit
tous ces conspirateurs qui arrêtent journelle été renvoyé par un décret, n'a pas trouvé ma -
ment, soit par leurs Inanceuvres , soit par lenr tière à , condamnation , et s'en est référé à
négligence, les progrès de la constitution , et l'Assemblée natio
nale. -

qui sé sont promis d'enfermer dans les fonda Le comite P oposoit de décri'ter qu'il n'
tons du nouv
el ordre de choses , le baril de
poudre qui en doit renverser , ou au moins
avot lieu à accusation ; mais M. d'André #
ébranler l'édi ſice. Deux sections sont encore ot ºrvé, avec justice, que cette forme de pro
non cºr n'appartenoit à l'Assemblée nationale
venues ce soir supplier les législateurs de prºn qae lorsqu'il s'agissoit de l'inculpation d'un
dre en considération la sollicitude universelle ,
en insistant sur le retranchement des mºmbres de ses membres. En conséquence, il a été sin -
plement décrété que le rôi seroit supplié de
gangrenés du ministère intérieur , ct sur le donner des ordres pour que le sieur Mellay f§t
rappel de tous ces gens dont l'ineptie ou lin mis en liberté. y
civisme compromet auprès des cours étrangères
l'auguste caractère d'ambassadeur de la nºtion l * suite du projet de décret concernant la
françoise. Cette seconde partie de la pétition con#ruction du canal entrepris par le sieur
Brullée, a été remise à la discussion. Il a été
#st envoyée au comité diplomatique. -
proposé, par M. Montlozier et par un curé de
Une lettre écrite à un député du départe la ci-devant Normandie, de consulter les pro
ment de l'Ardèche, annonce la tranquillité qui priétaires sur l'utilité du canal. Mais comme
règne dans ces contrées ; l'existence du camp c'est chose décrétée, la question préalable a été
de Jalès n'est plus qu'une fable ; le patriotisme récl amée par M. Barnave et a emporté tous les
prend racine , et les directoires courent sus amendemens.
aux libelles incendiaires qu'on avoit tâclié de
répandre. \
Sur l'assurance donnée par M. de Liancourt
On a entendu à la barre le maire de Car qºe le comité de mendicité et la mun§é
de Paris s'étoient concertés pour occu # les
cassonne, qui a assuré que tous les 1nouvemens indi
élevés autour, du canal des deux mers , par chaigens , de cette viffe pendant † ro
n ; qu'ils avoient fait choix de mesnres §
rapport à la circulation des grains , sont abso
#gºrº , qui , loin d'angmentèr, diminueroi§
lument calmés, graçe à l'activité et au courage les dépenses actuelles , et qu'ainsi, quand bien
de la garde nationale et du régiment de
mêm sieur Brallée ne mettroit pas son §
Noailles , il a supplié l'Assemblée de daigner trepreisele en
s'occuper des moyens de ranitner le commerce roie activité, les pauvres de Paris se
très-languissant dans la région méridionale. nt occupés et nourris , il a été simplement
décrété que le canal du sieur Brullée, qui doit
4o5
( 65o )
*tre entièrement achevé dans l'espace de huit la demande en cassation); les jugemens ci .
ans, seroit commencé trois mois après la sanc ordinaires ( on ne peut trop resserrer la facullé
1ion du décret qui vient d'en autoriser la con de les attaquer ) : je voudrois donc qu'un juge
fection. -

mºnt ne pût être cassé qne lorsque la loi cons


M. de la Tour-du-Pin , ex-ministre , écrit titutionelle seroit violée , ou lorsqu'il y auroit
que le régime des convois militaires , qu on a une contravention à la loi tellement caracté
accusé d' être beaucoup trop dispen dieux , n'est risée qu'elle pût ſonder un moyen de prise-à
pas son ouvrage , mais celui de M. de Brienne, partie contre le tribunal qui anroit prononcé
et qu'il ne lu a pas été possible d'y rien clan « La cassation, reprend M. le Chapelier avec
ger. C'est courir un peu tard après l'estiine cc t e précision qui lui est propre, ne peut être
publique. prononcée lorsqu'il y aura eu violation des
ſormes établies, sous peine de nullité, ou lors
Séance du I o Novembre. -

qu il y aura contravention du décret ou texte


de la loi ».
Une adresse du peuple | iégeois à l'Assemblée MlMl. Chabroud et Buzot ne veulent admettre
mationale de France , a fixé toutes les atten qu'un seul point qui donne ouverture à la cassi
tions par sa tournure libre et vigoureuse. Elle tion ; savoir, la violation des loix constitutio
exprime l'exécration et le mépris contre le cou nelles ; les loix positives, telles, par exemple,
pable régiment Royal-Liégeois , qui a osé se que celles du droit romann, sont trop vagues et
déshonorer par l'orgie du 2o octobre. « Ce ne trop variées pour pouvoir déterminer la de
euvent être des | iégeois, y est-il dit, et si mal mande en cassation : il n'y auroit pas un se
l§ il se trouv oit parmi eux quel jugement dans lequel la chicane ne trouvât
qu'un de nos compatriotes , qu'il n'ait jamais quelque contrariété à l'une de ces loix.
l'audace de reparoître parIni nous ». Cette opinion a été embrassée par M. Rœ
L'Assemblée a renvoyé au comité de liquida derer , qui y a donné plus d'étendue, en
tion une demande que contenoit cette adresse, faisant sentir la nécessité d'entourer de la con°
· à fin de paiement d'une somme de 1,5oo,ooo l. sidération publique les nouveaux juges choisis
due par le précédent ministère. par le peuple , et qui ne seront plus, comme
Le comité de constitution a demandé et ob jadis, fournis par le hasard et à prix d'argent
tenu un juge de paix pour Alais , deux pour M. Rœderer voudroit que les divers tribu
Alençon, deux pour Auxerre , un pour Beau maux fussent tenus d'envoyer tous les mois, au
caire , un pour Beauvais , tro s pour L)ijon , tribunal de cassation, un tableau des jugemens
et un pour les ca impagnes d'aler,tour. qu'ils auroient rendus sur les loix générales
· On a repris, suivani l'ordre du jour , la dis avec les motifs qui les auroient dèterminèsi
cussion sur le tribunal de cas ation : « Quels et alors, dit-il , le tribunal de cassation pourra
s ront les cas où il y aura lieu à former la de les casser, s'il les juge rendus en contravention
mande en cassation ? ». à la loi.
Ce sera, dit M. Goupil, toutes les ſois qu'il Un sentiment tout contraire à celui des
y aura contravention expresse à quelque dis préopinans est présenté par M. Reignier, qº
position de la loi. veut que toute espèce de transgression de a
Mais à qui sera conféré le pouvoir de pro loi puisse être réprimée , sinon , dit-il, il nJ
noncer le cas de contravention ? à un corps de a plus de loi ; et dans cette catégorie génº
judicature nécessairement soumis à la respon rale, il comprend même les loix locales et cou°
sabilité légale : et cette responsabilité, où sera tumières qui sont obligatoires jusqu'à ce quº
t-elle portée ? au pouvoir exécutif Vos juges ne la nation en ait autrement ordonné.
seront plus que dés instrumens de servitude et Enfin, la discussion ayant été fermée, l'As
de corruption. Ce ne peut donc être que de semblée s'est réunie dans le sentiment de Mº
vant le corps représentatif de la volonté uni Duport, et a adopté sa rédaction ainsi qui
SUI1t : · ': .
verselle , devant l'Assemblée nationale. . *: * • " " . .. s. .

Trois sortes de jugemens, dit M, Lanjuinais, « Le tribunal de cassation ne pourra jamaiº


peuvent donner ouverture à la cassation ; les connoître du fond dos affaires ; il sera ténº
jugemens criminels (vous en réglerez la forme, d'annuller tout jugement, dans lequel lº
et jusque-là je demande l'ajournement ) ; les formes auroient été violées, ou qui contien
sentences des tribunaux de paix (il est de l'in dront une contravention expresse à la loi; et
térêt public qu'ils ne puissent être attaqués par néanmoins jusqu'à la réformation des coulº * : «
•-
( 651 )
mes, des loix civiles et du code de la procé régisserise générale, tournent vers lui des re
dure, la violation des formes désignées, comme gards amoureux où brille l'espérance ; il n'est
emportant peine de nullité et contravention pas jusqu'à l'humble procureuse, qui ne croye
aux loix , donneront ouverture à cassation ». voir en lui le restaurateur de son oflice. Nous
La pétition des électeurs de Paris a été ensuite aimons à croire que le jeune élève de Was
prºsentée par M. le Cliapelier, et appuyée par lington saura se défendre des cajoleries et
MM. Roºderer, Mirabeau, Barnave , Camus et de la coupe ern poisonné de toutes ces Circé:
Duport, et sur la redaction de ce dernier , Qu'il se souvienne que la révolution, dont il
contre l avis du cºnnité de constitntion . il a été s'est déclaré l'an int, est une maitresse j louse ,
décrété que | s | onv : aux juges seroient notn dont les e nportemens seroient incalculabies ,
més ) ti tou5 les électº urs réunis, dont les pou si jamais elle pouvoit convaincre son clicvalier
voirs seroient vérifiés en comtnun , et que les d'inſidélité et de perſide. A. G.
juges élus ne pourront jamais se réunir pour
former un seul tribunal.
' La séance al'oit être levée lorsqu'une dépu AFFAIRES POLITIQUES ETRANGERES.
tation de la cominune de Paris, M. Bailly à la D E L O N D R E s.
tête, est venue, articulant de nouveaux délits - -

commis par les agens du pouvoir exécutif, Le bruit se répand ici que la ſlotte de l'a
demander que l'Assemblée nationale déclare au miral Howe, forte de 37 vaisseaux , vient de
roi que les ministres sont indignes de la con In ttre à la voile. Pitt fait tous ses efforts pour
fiance publique, et le prie de les renvoyer; et monter l esprit du peuple au ton de la guerre ;
qu'il soit décrété en outre que ces ministres ne ses partisans annoncent que le manifeste de
pourront quitter la capitale avant d'avoir été , notre cour, contre celle de madrid, va paroître
par un jugement en bonne forme, déchargés incessamment ; et pour calmer un peu les accès
de toute accusation.
de spléen , que donne à la nation angloise la
Les clameurs du côté droit ont fréquemment perte de 6o à 8o millions consommés en pré
interroinpu cette pétition , qui n'est pourtant paratifs de guerre , les ministres du roi George
autre chose que l'in erprétation du voeu, nous ont fait arriver ici une grande députation de
ne dirons pas de tout Paris, mais de tout l'em · la mation des Chéroquées, v oisine des posses
pire. G. sions américaines de l'Espagne. Ces sauvages,
LA V / S. auxquels la cour a distribué à leur débarque
ment des chemises et des culottes, ne parlont
MM. les Abonnés , dont la jouissance date du ici de rien moins que de la conquête du Méxi
premier juin pour 6 mois , ct du premier septembre
pour 3 mois, sont priés de renouveller leur Abonnc que ; ils ont paru en public, pour annoncer que
ment avant le 2o; comme aussi d'insérer dans leur bientôt cette riche province du nouveau monde
lettre une des adresses imprimées sous lesquelles ils doit passer sous la domination angloise. A. G.
reçoivent les Annales ; cette précaution est absolument D E B R U x E L L E s.
nécessaire pour éviter les doubles cmplois.
Les ministres au congrès de la Haye, des
P A R I S, le 9 novembre. trois cours de Londres, Berlin et la Haye, mé
diatrices entre l empereur et les états-unis bel
· On n'entend parler dans les maisons aristo giques , viennent de concerter avec le ministre
cratiques que d'enrôlemens secrets, de mis de Léopold une réponse au congrès belgique.
sions secrètes, de messagers em uniforme , Cette réponse est une invitation à la paix et au
dépêchés de la capitale dans les provinces pour retour sous la domination autrichienne. Les
certaines opérations secrètes, tendantes à cer cours médiatrices offrent aux Belges leur ga
tain but secret : les aristocrates vous disent rantie pour le rétablissement et le maintien de
que M. la Fayette tient les fils de tous ces leur antique constitution ; elles annoncent même
secrets, qu'il les fait jouer à merveille, et que qu'elles obtiendront de Léopold, en faveur de
ientôt. . . . .. En vérité , c'est un prodigo la nation belgique , telles concessions ulté- .
ue la révolution qui s'est opérée dans l'opinion rieures qui n'altéreroient pas essentiellemens '
# aristocrates sur le compte du général la l'ancienne constitution du pays ; mais elles met
Fayette : la duchesse, la marquise, la baronne, • tent à la continuation de leurs bons offices cette
la présidente, la fermière , la receveuse, la condition , que les Belges commenceront par
4
( 652 )
rentrer de bonne grace sous l'obéissance de sa que son ministre n'ait conservé, in petto, la
majesté impériale. sainte et bénigne intention d'offrir en holo
Le congrès, sans èisconstinuer ses préparatifs causte expiatoire , au dieu des rois outragés,
de défense contre l'armée de Léopold , a ce une hºcatombe de patriotes avignonois . qui, à
pendant témoigné aux ministres des cours mé cet effet et en signe de l'oubli pontiſical des
diatrices qu'il consentiroit à une armistice dont injures , seroient suspendns i)ar la tête ou par
les bases seroient posées d'une manière claire les pieds aux crénaux des rampa ts d' Avignon.
et positive : mais il insiste à demander que la 4°. Les Avignouois aimeront toujours mieux
France intervienne dans les négociations enta plaider devant des juges , choisis et institués
mées pour un accommodement définitif entre par eux dans ſe sein de leur ville, que de porter
les états belgiques et l'etnpereur. leurs procès devant une bande de fripons ita
Léopold fait circuler ici, et dans les diverses liens qui vuidoient les poches avignonoises en
provinces de l'union , un manifeste où il parle premiere instance, et envoyoient saintement
je même langage que les ministres des conrs les pauvres plaideurs en pélerinage à Rome,
médiatrices ; il promet une amnistie générale à pour s'y faire juger et ruiner en dernier res
tous ceux qui poseront les armes avant le 2 ! sort. A. G.
novembre , mais cette amnistie est accompa
gnée de certaines réticences qui pourroient la I,es Azznales du comtat Verzaissirz annoncent
rendre funeste à ceux qui ne craindroient pas que messieurs les commissaires des trois dépar
d'y accorder trop de conſi ance. A. G. temens, de la Drone , des bouches du Rliône
D E | V I E N N E. et du Gard , sont parvenus à retablir la con
corde entre le pays d'Avignon et le contat Vt
Le nouvel empereur est arrivé ici de Francfort maissin , ces deux états, dont le premier per
le 22 octobre. Son coutonnement à Presbourg, siste dans son dessein de réunion à la Francei
comme roi de Hongrie, est fixé au 15 novem et le second adopte la constitution françoise
bre. Lcs Hongrois se préparent à donner beau sans cesser de reconnoître l'évêque de Rome
coup d'éclat à cette cérén1onie. Les ministres comme prince : ces deux états ont arrêté des
de Prusse, d'Angleterre et de Hollan le restent préliminaires de conciliation , ot invoquent la
encore ici quelques jours pour conférer avec in'diation de l' Assemblée nationale pour affer
sa majesté impériale. ls pat tiront dans quelques Inir la paix sur des bases solides et durables.A.Gº
jours pour se rendre au congrès de Sistove sur
D E M A D R 1 D.
ia rive droite du IDanube , où doit se traiter
la grande affaire de la paix avec les'I'urcs. A. G. Les négociations entre notre cour et celle de
L) E R o M E. Londres se sont term'nées à l'amiable : mais les
puissances contractantes ont arrêté de ne pas
Le saint - père , attendri sur les malheurs ſaire connoître aux autres puiss nces les condi
de la bonne ville d' Avignon , vient d'exercer tions de leur traité , qu'au préalable il n'ait été
un grand acte de clémence. Il accordº et pro ratifié et échangé. A. G, -

met à ses sujets de ladite ville un anºple par P A It I S , le 1o novembre.


don : mais sous la condition expresse que les
Avignonois rentreront purement et simplement Un courier arrivé de Londres apporte la nou
sous l' ncien régime de la domination papale. vclle que le cabinet de Ssint-James. satisfait des
IV. 13. C'est un acte vraiment curicnx que déclarations de la couret d'Espagne, vient les
cet acte de clémence. Lcs Avignonois ont plus suspendre l'artnement d'arrêter toutes
de trente-six raisons pour s'y refnser. 1 °. ils dispositions de guerre. Le ministère a noti
sont de droit naturel libres et indépendans. 2°. ce désarmement au lord maire , en l'invitanº
Un garde national d'Avignon fera toujours fuir à rassurer le commerce de Londres. Cette #
trente ou quarante soldats du pape. 3°. L'ample vclle a opéré une hausse subite dans les effets
pardon promis par le saint-père m'empêche pas publics. A. G. *

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de l'Etranger. V ° :
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*A

ANNALES PATRIOTIQUES ET I.ITTÉRAIRES


D E L A F R A N C E,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
J o U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MEnc1 ER , et par M. CAaRA , un des Auteurs. -

47 ,
L'opinion qui présente le roi au milieu des François , comme ayant
besoin d'être militairement gardé contr'eux , est odieuse autant que
fausse, injurieuse à la nation et anti-constitutionelle.
( Chronique de Paris. )

No. C C C C V I. Du Vendredi 12 Novembre 17go.'


AS S E M B L É E N A T I O N A L E. les jugemens en dernier ressort, rendus par les
tribunaux de paix.
Séance du 11 Novembre. Seconde qaestion. Le tribunal de cassation .
connoîtra-t-il des contestations survenues sur
la compétence entre les tribunaux, et des de
Sºn la demande de MM. Martineau et Lan mandcs en renvoi , d'un tribunal à un autre ,
-

' juinais , l'Assemblée mationale a ajourné à pour cause de suspicion légitime ? -

quinzaine la question de savoir à quel degré Le pour et le contre ont été discutés avec .
| de parenté seront désormais accordées les dis
chaleur, entre M M. Chabroud et le Chapelier ,
| penses à fin de mariage , qui précédemment rapporteur : et l'Assemblée s'est déclarée pour
s'obtenoient en cour de Rome. Cette question le sentinent du dernier , par le décret sui
s'est élevée à raison d'un refus que vient de VaIlt :
faire M. l'évêque d'Autun à des parens du qua « Les fonctions du tribunal de cassation se
| trième degré. ront de prononcer sur toutes les demandes en .
| M. Destourmel auroit voulu faire renvoyer cassation contre les jugemens rendus en der
aux comités des rapports et de constitution nier ressort ; de juger les contestations de com- .
l'examen des dénonciations portées contre les pétence entre les tribunaux , les demandes de
ministres, pour les soumettre , disoit-il, à la renvoi d'un tribunal à un autre, pour cause de .
loi de responsabilité ; mais M. Merlin a observé suspicion légitime ».
que l'exclusion de ces agens étoit prononcée Troisième question.Le tribunal de cassation
par l'opinion publique, et l'Assemblée a passé · connoîtra-t-il des demandes de prises à partie, .
à l'ordre du jour, à la discussion des matières formées contre un tribunal entier, ou contre
| qui seront soumises au tribunal de cassation. un commissaire du roi ?
· Les jugemens rendus en dernier ressort par
les juges de paix seront-ils sujets à cassation ?
M. Fermond a pensé que la prise à partie
contre un commissaire du roi devoit être portée
, M. Goupil demande vivement qu'ils en soient sinplement aux tribunaux de district L'amen
º#eptés : « les y soumettre, dit-il, ce seroit dement a été mis aux voix , et l'épreuve s'est
| rallumer la fureur processive que vous avez trouvée deux fois douteuse. Vous allez , di
Vºulu éteindre ; et ces juges n'étant en fonc soient MM. Goupilleau et Fermond , rendre
ºns que pour deux ans , il n'est pas présu presque impossible la prise à partie contre les
mable qu'ils osent se permettre sciemment une commissaires du roi, et rendre arbitraire l'au
infraction de la loi , M. Moreau pense , au torité de ces officiors inamovibles. Cette réfle
ººtraire, que la demande en cassation est le xion a paru déterminante, et il est décrété que
º moyen de contenir les petites tyrannies les demandes de prise à partie contre un tri
Jºdiciaires; mais l' Assemblée a décrété que les bunal entier seront portées devant le tribunal
demandes en cassation n'auroient pas lieu poar de cassation ; mais les demandes de prise à
( 654 )
partie, formées contre un ou plusieurs juges, trois départemens , après avoir si long-tempº
et contre les commissaires du roi , seront por bravé l'opinion publique, vient en fin de donner
tées devant les tribunaux de district. sa démission, qui a été acceptée. La capitale,
M. Chabroud ayant fait écarter, par la ques dans sa pétition portée hier à l'Assemblée ma
tion préalable , um voeu du comité, qui propo tionale, demande que tous ces ministres, chas
soit d'attribuer au tribunal de cassation le droit sés du timon des affaires, gardent les arrêls
de juger la conduite et les fautes de quelques dans Paris , jusqu'à ce que leur administration
uns des juges qui composent un tribunal , on a ait été soumise à l'examen et au jugement d'un
ensuite ajourné la question de savoir quel tri tribunal national.
bunal connoîtra † contrariété des arrêts où s-•

la loi seroit lésée , ou la forme négligée.


Le mode d'élection, que le comité avoit pro Nous avons annoncé dans notre n°. 4o4, du
posé de faire passer par la triple ſiière des 83 1o de ce mois , les sentimens de défiance qu'a
d' partemens , de l'Assemblée nationale et du irspiré sur le compte de M. la Fayette , le projet
roi , a été rejetté avec une espèce d'unanimité , insidienx , formé par les ennemis de la liberté,
ainsi que le projet de faire présider le tribunal de s'emparer de la personne du roi , au moyen
et ses sections par le rninistre de la justice. d'une maison militaire de 6ooo hommes. M. la
L'idée de M. Chabroud , de donner à ce mi Fayette s'est rendu hier à l'hôtel-de-ville, et
nistre des fonctions semblables à celles des a répondu en ces termes aux alarmes publiques.
commissaires du roi, n'a pas paru non plus en Rappellez-vous le jour où jurant au peuplé,
trer dans les vues de la majorité ; et malgré les qui me nommoit son général, de vivre ou mou
instances de M. Malouet , lequel ne peut pas rir pour sa cause , je promis à cette foule de
oublier qu'il a été intendant, on a ajourné la soldats patriotes qui se pressoient autour de moi
question de savoir conment le roi agiroit sur la pour joindre leurs sermens aux miens , je leurº
cour de cassation, ainsi que le surplus du projet promis, aux acclamations de tous les citoyens,
de décret. Et on a décrété , sur la demande du que jamais nous ne perdrions de vue leurs inté
comité colonial, que le comité de constitution rêts et le soin de leur bonheur.
présenteroit ses vues sur la manière de faire Ces engagemens, combien de fois ne furent
concourir les colonies à la formation du tribu ils pas renouvellés , et dans les assemblées de
mal de cassation. -
districts et de bataillons, et lorsque je proposº
En réclamant la confiance universelle pour de diviser les troupes soldées , et particuliérº
le jeune héros à qui la liberté doit son établis ment dans la matinée du 6 octobre.
sement dans les deux mondes, et dont la com L'Assemblée nationale n'a décrété encore sur
duite passée est le plus sûr garant de l'avenir, la garde du roi aucun article constitutionnelmi
M. Biouzat a demandé que les comités militaire législatif Je n'imagine pas qu'il doive être, avaº
et de constitution fussent chargés de présenter l achèvement de la consistution, rien changé*
leurs vues sur la manière dont la personne du l'ordre actuel ; mais je me croirois † et

roi doit être gardée. « Cette garde, dit-il, ne ingrat, si ma prévoyance n'avoit appellé la vôtrº
doit être qu'une garde d'hommeur, et il ne doit sur deux objets. - !

point y avoir de garde particulière à la solde 1°. La conservation constitutionelle des gºº
du chef du pouvoir exécutif ». des mationales volontaires dans la garde du rºº
Cette motion, vigoureusement soutenue par 2°. l'admission des grenadiers soldés, et parties !
MM. Alexaudre Beauharnais et Alexandre La des troupes du centre dans toute création no"
meth, a été attaquée par M. Malouet, qui vou velle qui pourroit avoir lieu d'un régiment fra*.
droit que les comités ne s'occupassent qu'à dé çois de gardes à pied.
terminer la nombre d'hommes dont doit être Nous devons ici, Messieurs , nous rappeller
composée la maison militaire du roi, et qui avec reconnoissance , le desir que le roi * º
prétend que si on ne rétablit les gardes-du souvent manifesté que les gardes mationales º
corps, le peuple françois regrettera l'ancien ré soient jamais éloignées de sa personne, et dans
gime. L'Assemblée, se privant du plaisir d'en l'époque récente où l'on vient de répandre des
tendre de très-belles plurases de M. Maury, a inquiétudes sur la prétendue formation de lº,
décrété le renvoi demandé par M. Biouzat. G. : me sais quel corps de six mille hommes pourº
P A R I S , le 1o novembra. maison militaire du roi , sur l'admission dº
ce corps de tout ce qui des ci-devant garder |

Le sieur Guignard, ministre des quatre-ving françoises n'avoit pas joint nos drapeaux, º
-
( 655 )
J'aurois été , si j'en avoîs eu besoin, de plus de ces différens objets, nomrnément dans tout
en plus assuré des sentimens du roi , puisque ce que la reconnoissance et l'lionneur nous
dans un billet particulier, il s'exprimoit encore prescrivent. - - -

de nouveau en faveur de l'idée qUe les grena Quant à moi, pour qui la fin de la révolution
diers soldés, et une partie des compagnies du et l'établissement de la constitution sera le
centre fussent admis dans sa garde à pied, lors terme de toute autre existence en France, que
que cet objet seroit dans le cas d'être mis à celle de simple citoyen , je n'en serai pendant
exécution, et que le roi renouvelloit aussi l'ex cet intervalle que plus ardent, plus pressant,
pression de l'intention que les volontaires des plus imperturbable défenseur de tous ceux que
gardes mationales ne cessent jamais de faire le j'ai vu autour de moi bien mériter de la patrie.
service auprès de sa personne , dans les diffé L'heure qui s'avance ne permet pas que vous
rens endroits où il se trouveroit. Mais comme délibériez plus long-temps ; mais je vous supplie
les alarmes augmentoient , sur - tout dans les · de ne pas reculer l'ajournement, et je me re
casernes ; que tous les jours on cherchoit à tire, messieurs, avec tous les sentimens du res
persuader aux troupes que l'Assemblée natio pect et de l'obéissance qui m'attachent à vous,
nale , le roi , la municipalité, l'état-major les ainsi que de ma sensibifité pour la manière dont
repousseroient ou les oublieroient; et qu'enfin vous avez daigné me recevoir.
on étoit parvenu à les engager à une assemblée Le corps municipal, après avoir entendu avec
de § garde soldée, dans laquelle devoient intérét le discours fait par M. le commandan &
se discuter les craintes que je viens de vous général, a arrété « qu'il en prendroit les diffé
exposer; j'ai cru , pour dénier ce bruit de la rens objets en grande considération ; déclarant
levée d'un corps de six mille hommes , qu'on qu'il n'oubliera jamais les services rendus à la
répandoit avec tant de soin, et pour assurer patrie et à la liberté par l'armée parisienne, et
de plus en plus la confiance avec laquelle les la reconnoissance qu'il doit à ceux qui ont tout
troupes doivent attendre l époque où l'Assem sacrifié aux succès de la révolution ». -

blée nationale et le roi pourront fixer leur sort ; Signés BAILLY , RoYER , secrétaire-greffier
j'ai cru devoir, dis-je, faire évanouir , par la adjoint. - •--
-

communication d'un billet du roi, plusieurs de A V I S.


cès fausses idées dont on les tourmentoit , et
dont je m'applaudis d'avoir si complettement MM. les Abonnés du premier juin pour 6 mois ,
anéanti l'effet. et du preinier septembre pour 3 mois , sont priés de
renouveller leur Abonnement avant le 2o, et d'insérer
· L'organisation de la garde mationale est de- . dans leur lettre une des adresses imprimées sous les
puis long-temps l'objet de nos vœux. Vous sa
quclles ils reçoivent les Annales ; précaution absolu- .
vez, messieurs, que souvent , soit comme re mnent nécessaire pour évitcr les doubles emplois.
présentant de la mation, soit comme président
des gardes nationales fédérées, j'ai exprimé le
desir et le besoin qu'elles ont de trouver dans Délibération du directoire du département da,
les décrets leur place constitutionelle , et d'y Nord, sur la # du procureur-gé
lire lèur devoir. Je le dois à ceux de mes frères néral-syndic , du 26 octobre.
d'armes dontj'ai l'honneur d'être commandant;
je le dois aux autres gardes nationales , dont · Le procureur-général-syndic s'étant plaint
# confiance et l'amitié m'imposent des obliga que l'évêque d' Ypres venoit de mettre au con
tions chères à mon coeur. Aujourd'hui toutes cours la cure de la paroisse de Steenvorde et
les divisions de l'armée parisienne se joignent celle de la paroisse de Wemers-Cappel, toutes
à l'arrêté du bataillon des Jacobins-Saint-Ho deux du district d'Hazebrouck, et qu'il se pro
noré; et je vous soumets , messieurs, l'idée posoit de nommer auxdites cures #
adminis
d'une assemblée générale des députés de toutes trateurs dudit département, en rappellaut les
les compagnies à l'hôtel-de-ville, afin de pré différens articles des décrets concernant la
senter à l'assemblée la pétition que l'adhésion . constitution civile du clergé , déclarent le con
de tous les bataillons a consacrée. cours ouvert par l'évêque d'Ypres, pour ſès
Voilà, messieurs, les rapports et les deman cures ci-dessus nommées, et toute nomination
des que je devois vous soumettre. M. le maire, qui pourroit s'en suivre, mulle et attentatoire à
à qui j'ai journellement rendu compte dº ma la constitution civile du clergé, décrétée par
conduite et de mes motifs, s'unira sans doute l'Assemblée nationale et acceptée par le roi, et
à moi pour demander votre attention en faveur que les municipalités desdites paroisses me pour
*
( 656 )
ront adhérer auxdites nominations qui se feront grand confesseur de femmes, refuse l'absoluº
aux époques et en la forme prescrite par les tion à celles de ses pénitentes dont les maris
articles 1 , 16 et 26 du titre Il du décret sur la servent la patrie dans la garde nationale. Nous
constitution civile du clergé. invitons les Madeleines de ce Malagrida à lui
retrancher les bonbons , le café, le chocolat,
Avis important. les pains de sucre, dont on sait que les dévotes
ont soin de meubler les confessionaux, pour
On nous écrit de toutes parts, et sur-tout des donner à leurs péchés une teinte de rose.
frontières du nord, que non-seulement on re Le trait impie et incivique de ce cafard de
fuse plus opiniâtrement que jamais des armes et Nanci, nous rappelle qu'à Lyon, d'autres prêtre .
de la poudre aux gardes nationales qui n'en ont de la même trempe ont osé, dans le temps
point, mais que plusieurs municipalités, ven paschal de cette année, refuser l'absolution à
dues aux nministres et dévouées aux principes des citoyens actifs qui fréquentoient les assem
atroces de l'ancien régime, se hâtent de vouloir blées de district. † prétendoient que cette
désarmer les gardes nationales qui ont quelques fréquentation criminelle étoit un cas réservé,
fusils et quelques canon .. Citoyens soldats ! ré un péché archi-mortel, dont le pape seul pou
pondez à ces municipalités ce que les dix mille voit accorder la rémission. De tels directeurs
répondirent au tyran de la Perse, environné de de conscience auroient été bien dignes de tri
cinq cent mille hommes, et qui leur demandoit vailler au grand œuvre de la Saint-Barthelemiº
leurs armes : Viens les prendre. Quoi ! dans un quel dommage qu'ils n'ayent pas vécu sous le
moment où les ennemis de la patrie et de la beau règne de saint Charles IX ! A. G.
constitution font les plus grands efforts pour
bouleverser l'empire et nous remettre sous le La mouvelle de la pacification des cours de
joug, nous serions assez lâches, assez imbécilles
Madrid et de Londres , se confirme ; mais an
pour quitter des armes que la justice, la Provi n'en connoît point encore les conditions. Les
dence et le soin de notre propre sûreté nous ont papiers anglois ministériels semblent faire pres
mis dans les mains ! Certes, il seroit bien com sentir qu'il n'es question de rien moins quº
mode alors aux conspirateurs d'égorger, par d'une § offensive et défensive, et d'nn
millions d'individus , ce bon peuple des villes traité de commerce entre l'Espagne et l'Angle
et des campagnes, seul véritable soutien de nos terre, et que les armemens de ces deux puiº
droits et de notre liberté ; mais l'astuce d'un
sances seront bientôt dirigés contre la liberº
, pareil complot est trop grossier pour en imposer françoise et les états-unis de l'Amérique. Quºi
$ personne. Non, citoyens ! loin de quitter les qu'on ne doive jamais douter de l'atrocité des
epmes, demandez au contraire , d'une voix im
principes qui dirigent la politique des cours
périeuse et terrible , que toutes les gardes ma nous répugnons à croire que celle d'Espagº
tionales de cet empire, depuis le moindre village puisse
dance , compromettre à pieds
tel point son indépº
jusqu'à la ville la plus peuplée, soient fournes et se livrer ainsi et poings li s à la
abondamment de fusils, de sabres, de canons et domination angloise. Un pareil traité feroit de
de poudre. C'est en vous préparant à une dé l'Espagne une riche province de l'Angleterrºi
fense vigoureuse , que vous arrêterez les projets Charles , roi de toutes les Espagnes, et posseº
d'attaque médités contre vous. Amis, le temps seur dans le Nouveau Monde du riche et vº
presse ; les Autrichiens arrivent sur vos fron
empire de Montézuma et des Incas , deviºº
tières; ils vont essayer de verser le sang de nos droit tout-à-coup le vice-roi de Georges III, et
pauvres femmes et de nos pauvres enfans, en le très-humble serviteur du parlement britan
égorgeant les femmes et les enfans des Belges. nique. Jl est assez probable que ce prince aimº
Aux armes , citoyens ! aux armes ! contre les mieux vivre en paix avec § , SOl'l †
bourreaux de Léopold : vous connoissez la per r alliée, et demeurcr fidèle au pacte de familº
fidie de ce tyran et de toute sa rage. C..., consacré et maintenu dans ses points fondamº
taux par les représentans du peuple fran纺
,- . A. G
On mande de Nanci, qu'un prêtre ex-jésuite, -

On s'abonne à Paris , chez BUissoN , libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, lepris
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger. !
Il parott tous les jours un Numéro de ceJaurnal. Prix 36 liv. pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et deto lir.poº
#mois , franc de port, par la poste, pour tout le Royaune L'abonnenent ne commeuce que du prem. d'annº
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ANNALES PATRIOTIQUES ET IITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E,
, E T A F FA I R E s P o L I T I Q U E s D E L E U R o P E ;
J o U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA , un des Auteurs. --

Le roi commandant en personne son armée , pourroit entraîner la nation


dans des mesures désastreuses, sans que l'on pût s'en prendre à pcr
son ne , † est inviolable.
( Ré exion du patriote Beauharnois, séance du 1 1 novembre ).
- Nº. c c c c v I I. Du Samedi 13 Novembre 17go.
· As sE M B L É E N A T I O N A L E. nationale : et sur le rapport de M. de Broglie .
et l'avis du comité des rapports, l'Assemblée
Séance du 11 Novembre au soir. a ordonné que son président se retireroit par
devers le roi , pour avertir sa majesté que M.
M. de Sainte-Croix, ministre plénipotentiaire Quetine a été illégalement dépossédé de sa -
de France auprès de l'évêque de Liége, est le place , le prier de donner des ordres pour
premier, de tout le corps diplomatique qui qu'elle lui soit rendue , et de prendre en
se soit empressé de prêter le serment que la même temps en considération les services du
patrie impose à tous ses enfans, quelque région sieur Oueillºs , qui a été pourvu par M. de
qu'ils habitent. Dans une adresse lue à l'ouver Brienne de la place du sieur Quetine.
tture de la séance, il a prévenu le décret dont. · 1.e projet dº décret sur la législation doma
le comité n'a pas encore apporté la formule ; niale a été repris par M. Enjubaud , et les
ce qui a donné occasion à M. Bouche de sti divers articles en ont été adoptés ainsi qu'il
muler, sur ce point , la diligence du comité. Stl l l :
M. de Sainte-Croix fournit un exemple de plus Art. XIII. « L'échangiste dont le contrat sera
à l'observation déja faite , « que le patriotisme révoqué , sera au même instant remis en OS

est la vertu des hommes éclairés » : non que session réelle et actuelle de l'objet par lui cédé
parmi les mauvais citoyens il ne se trouve quel en contre - échange , sauf les indemnités res
ques gens de beaucoup d'esprit , mais chez pectives qui pourroient être dues, et s'il a été
§ lumière est éteinte par l'intérêt . payé des retours ou soultes de part ou d'autre ,
personnel. -
ils seront rendus à la même époque, ou com
-

'On a renvoyé au comité des affaires de l' Inde pensés, s'il y a lieu ; et si les soultes n'ont pas
nne réclamation élevée contre le fameux rap été payées , il sera fait raison des intérêts pour •
port de M. Monneron, par des particuliers de le temps de la jouissance.
nos isles de France et de Bourbon ; et au comité . XIV. Les échangistes qui auront rempli
toutes les conditions prescrites, et qui, par le
diplomatique une pétition du gouvernement
de Fribourg , qui demande l exécution de l'ar résultat des opérations, se sont trouvés débi
ticle 15 du concordat entre la France et la teurs d'une soulte dont ils ont dû payer les in-.
Suisse. térêts jusqu'à ce qu'ils eussent fourni des biens .
: Au comité d'agriculture et de commerce est #t domaines fonciers de la même nature, qu -
envoyé le mémoire d'un artiste , qui assure lité, et valeur, seront admis à payer lesdites
avoir inventé un instrument propre à faire le soultes ou retours, ensemble les intérêts d'icelles,
service du labourage sans bºeufs ni chevaux , en deniers ou assignats , sans aucune retenue;.
et par la main d'un seul homme. et l'administrateur général des domaines sera
-

Un sieur Quetine , major titulaire du régi


autorisé à donner toute quittance bonne et .
ment de W'als, irlandois, avoit été déplacé . valable , et sera tenu de verser dans la caisse
pâr M. de Brienne , ministre de la guerre. ll de l'extraordinaire le montant desdites soultes
a fait parvenir sa réclamation à l'} ssemblée . · ou retours, avec l'intérêt du jour qu'ils sont
- •- . - --- sx-s--------Ex==== --

( 658 )
| dus ; et à cet effet les chambres des comptes tenus des dégradations et malversations com
seront tenues de fournir tous les renseignemens mises par eux et par leurs auteurs.
nécessaires ». -

XXi. Les alié nations faites jusqu'à ce jour


Des engagemens , des dons et concessions à par contrats d'inféodation , baux à cens ou à
titre gratuit ou rénumératoire , et baux à rente des terres , vaines et vagues , landes ,
rente ou à cc/. s. breyères , palus, marais, tcrreins en friches,
et en général de tous les objets de peu de va
XV. « Tous contrats d'engagement des biens leur appeliés petirs domain es, autres que ceux
et droits domaniaux , postérieurs à l'ordon situés dans les forêts ou à cent perches d'icel
nance de 1566, sont jojets à rachat perpétuel ; les, sont confirmées et rendues irrévocables,
ceux d'une date antérieure n'y seront assu pourvu qu'elles aient été faites sans dol ni frau
jettis qu'autant qu'ils en contiendront la clause de, et dans les formes prescrites par les ré
expresse. - - -
glemens en usage au jour de leur date ».
XVI. Les ventes et aliénations des domaines
et droits nationaux , postérieures à l'ordon Dispositions générales.
mance de 1566 , seront réputées simples enga XXII. « Aucun concessionaire ou détenteur ,
gemens, et comme telles, perpétuellement su quel que soit son titre, ne peut disposer des bois
jettes à rachat , quoique la stipulation en ait de haute futaie, non plus que des taillis recrns
été omise au contrat , ou même qu'il contînt sur les ſutaies coupées ou §
mne disposition contraire. XXIII. ll en est de même des pieds corniers,
XVII. Aucuns détenteurs des biens sujets à arbres de lisière, baliveaux anciens et modernes
rachat , ne pourront en être dépossédés sans des bois taillis , dont d'ailleurs il est défendu .
avoir preslablement reçu ou été mis en demeure . d'avancer, retarder mi intervertir les coupes.
de recevoir leur finance principale avec les XXIV. Il est expressément enjoint, par le
accessoires. présent décret, à tous concessionnaires et dé
· XVIiI. En procédant à la liquidation de la tenteurs des biens domaniaux, à quelque titre,
finance due aux engagistes, en cas de rachat, qu'ils en jouissent, de se présenter en personne,
les sommes dont il aura été fait remise ou com ou par procureur spécial, au directoire du dé
pensation, lors du contrat d'engagem nt à titre partement, de la situatiQn du chef-lieu de ces,
de don , gratification , acquits patents ou au domaines, dans deux mois, à compter du jour.
trement , seront rejettées : on ne pourra faire de la publication du présent décret, et d'exhiber .
entrer en liquidation que les demiers comp les titres de leur acquisition, les procès-verbaux .
tans , ré e'lement versés en espèces au trésor qui ont dû précéder l'entrée en jouissance , les
public , en quelque temps ou pour quelques quittances de finance , , si aucunes ont été .
causes que les quittances soient conçues ; et payées, les baux qui en auront été consentis , .
la preuve du contraire pourra être faite par et en général tous les actes , titres et renseigne-.
extraits tirés des registres du trésor royal, états mens qui pourront en constater la consistance , ;
de menus et comptans , et autres papiers de la valeur et le produit, et faire comnoître le
même genre, registres et comptes des chambres montant des charges dont ils sont grevés, et dei
des comptes et tous autres actes. laisser des copies certiſiées de ceux de ces titres
XIX. Les dons, concessions et transports de , qui seront jugés utiles ;, et faute par eux d'y sa
biens et droits domaniaux fuits avec clause de tisfaire dans le delai prescrit, ils seront réputés
retour à la cout onime , à quelqu'époque qu'ils possesseurs de mauvaise foi , et condamnés à la
puissent remonter , et tous ceux d'une date restitution des fruits, du jour qu'ils seront en
demeure.
postérieure à l'ordonnance de ) 566 , quand
même la clause de retour y seroit omise, sont XXV. Les engagistes et concessionnaires à
et demeurent révocables à perpétuité , même vie, ou pour un temps déterminé, des biens
avant l'expiration du terme auquel la réversion . et droits domaniaux , leurs héritiers et ayant
à la couronne auroit été fixée par la , con cause , se renfermeront exactement dans les
cession. -

bornes de leurs titres , sans pouvoir se maintº


XX. Tous acquéreurs ou détenteurs des do nir dans la jouissance desdits biens après l'expi
maines mationaux les rendront, lors de la ces ration du terme prescrit, sous peine d'être con°
sation de leur jouissance , en aussi bon état damnés au paiement du double des fruits perçu*
qu'ils étoient lors de la concession, et ils seront depuis leur indue jouissance ». . - ' " 1
( 659 )
Séance clrz 12 Novembre. Un long projet de décret sur le traitement,
le cautionnement et les fonctions des trésoriers
ne seconde fois la ville d'Uzès est en proie de district, a été présenté par M. le {-outeulx.
horreurs du fa na tisme. Trois citoyens ont Il proposoit la question, s'il y auroit des tré
égorgés par un e troupe de scºl rats qui soriers de département, qui, recevant des tré
: parcourant la ville , déchirant les décrets soriers de district, verseroient à la caisse pu
pnaux, et annonçant la mort à quiconque blique ? -

oit en prendre la défense. Vainement la Cct intermédiaire, dispendieux et inutile,


icipalité a demandé secours au régiment a été rejetté à l'unanimité , et le rapporteur
l Reine , le sieur Pouzol, commandant, n'a lui-même a déclaré que la proposition n'étoit
raint de réponclre qu'il lui falloit des ordres pas son vœu personnel. -

oinmandant de la province. La dénoncia On a adopté, sans discussion, les deux pre


de cette atrocité est envoyée au comité miers articles de son projet.
ºpports , qui en rendra compte demain à Art. I° F. « Les offices de receveurs généraux
re de 2 heures.
et particuliers sont supprimés , à compter du
r le vœu du cornité des ſinances, la muni premier janvier 1-91 ; il sera pourvu à la liqui
té de Strasbourg est autorisée à imposer dation et au remboursement des ſinances de
repartir sur tous les citoyens de la com ces offices, lorsqu'ils seront libérés de la comp
', en remplacement des droits supprimés, tabilité dont ils étoient chargés, et néanmoins
nme de 15o.ooo livres, tant pour les der ils seront chargés du recouvrement des deniers
mois de 1789 , que pour la présente année arriérés pour les exercices de 179o et années
sauf à rendre compte de l'emploi de la
OmIne. - -
antérieures ; et pour cet cffet , les directoires
de département et de district seront tenus de
uite l'Assemblée nationale a décrété, sans viser les contraintes qu'ils pourroient décerner
sion , plusieurs articles additionels aux contre les contribuables.
ortées sur la féodalité.
a entenclu avec satisfaction la lecture
II. Le recouvrement des impositions directes
lettre du rnaire de Paris, qui annonce la et des dons patriotiques, sera fait par les re
ceveurs de district ». - · · · · · ·
la plus avantageuse des biens nationaux : Art. lIJ. « Dans l'élection des receyeurs de
aison évaluée igooo livres, a été portée
i 6o,ooo liv. . - district , en cas d'égalité de voix, la préférence
1om du cornité des finances, M. le Brun sera donnée au plus ancien d'âge ». -

ncé que pour donner l'état des dépenses Le rapporteur avoit demandé aussi,. en cas
sor public , ce comité attendoit des con - d'égalité , que l'honme marié fût préféré (l

ces au moins approximatives sur les dé célibataire. Mais il a été observé que cette pré
des dépºrternens de la guerre et de la férence , très - estimable en morale, pouvoit
| » les salaires des ministres du culte et n'être pas avantageuse en finance pour la sûreté
es iuges , et qu'il m'épargnoit rien pour des demiers publics. .
2 nur. " , . Contre l'avis du comité , qui proposoit que
la proposition du même M. le Brun , les places de receveurs de district fussent à
blée a décrété ensuite : :
vie , il a été décrété que les élections ne se
ue les directoires de département feront roient que pour six ans ; mais que les mêmes
nment procéler à la vente des étalons · receveurs pourroient être réélus.
nt entretenas aux . frais du gouverne Relativement au cautionncnent à fournir par
utres cePºndant que ceux qui pour ces receveurs , il a été décrété 1°. u'ils four
tre jugés absolument nécessaires , et que niront pour la sûreté des fonds dont ils seront
aes ProVenant de ces ventes seront ver dépositaires, un cantionnement en biens-fonds,
s, les caissºs. des receveurs de district. , de la valeur du sixième de l'imposition directe
2e les grains et farines achetés par le qui sera versée dans leur caisse. " .

e1nent » .ºº qui se trouvent actuellement 2°. Que dans le cas d'une diminution d'im
cole militaire, soit dans les autres dé pôts , la quotité du cautionnement me pourra
lis dans la capitale, seront vendus à la · être baissée que dans le cas où il serois nommé
iIité"de Paris; et que les frais de garde l1I1 IlOUlV Gall TG CCVG llI", - - -

raaaagasiºmens, seront désormais à la 3°. Que si l'impôt éprouve une augmenta


2 cette municipalité. tion , le receveur sera tenu d'augmenter son
( 66o ) |

cautionncmcnt, toujours dans la proportion du publique, et contre les faits particulièrement


sixième de sa recette. articulés par M. Lameth : « la dette arriérée
4°. Que les biens reçus en cautionnement des bâtimens n'est que de 16 milliqns et mon
de la recette du receveur , ne le seront que pas de 2o ». -

déduction faite de tontes les charges dont ils M. d'Estourmel alloit parler sur ces deux let
pourroient être grévés. tres , lorsque l'Assemblée a jugé à propos de
5°. Que dans le cas de fausse déclaration de lever la séance. G.
la part du receveur on de sa caution, l'un et
l'antre seront poursnivis comme stellionataires ,
A J^ I S.
et le receveur privé de sa place, même en pré
sentant une caution solvable et suffisante.
MM. les Abonnés du premier juin pour 6,moit,
6°. Que les biens affectés à un cautionne et du premier septembre pour 5 mois , sont priét de
ment seront purgés de toute hypothèque. renouveller leur Abonnement avant le 2o, et d'inºr
7°. Que les biens substitués me seront point dans leur lettre une des adresses imprimées sous leº
reçus en cautionnement. quelles ils reçoivent les Annales ; précaution absolu
8°. Que les immeubles acquis par le rece ment néccssaire pour éviter les doubles emplois.
veur seront également affectés à la garantie de
Sal TOC(' l [ G.
9°. Qu'en cas de faillite d'un receveur, le Département de la Vienne. Arrétés des la
dii ectoire de district sera tenu de faire les pour boureurs et ouvriers des paroisses de Peyron,
yuit s nécessaires pour assurer sa recette : et Saint-Martin-Lars, Assons, Geneay et eº
virons. ,

les membres dn directoire seront solidairement


responsables des pertes que la chose publique Nous, laboureurs et ouvriers des paroisses de
auroit souffertes par leur négligence. Peyron, Saint-Martin-Lars, Geneay, Asson et
1 o°. Que dans le même cas, il sera procédé environs. assemblés à la foure de Château-Gar
à l'apposition des scellés et à l'examen de l'étºit nier, considérant que l'égalité naturelle a été
de sa caisse, pour prendre ensuite les mesures décrétée par Dieu dès la création du monde;
qui seront jngées convenables. considérant que cette égalité chrétienne fºi
1 1°. Que les gages du receveur seront af g mir et pleurer continuellement nos prétendu
fectés à la garantie de sa caisse, exclusivement Inarquis sans marquusats, etc.. " • '"
à toute autre créance, excepté celles des four Avons arrêté unanimement que par charité
nisseurs et locataires pour six mois seulement. et pour consoler nos prétendus comtes, non
On a ajourné à deux jonrs la discussion dn allons prendre le nom de comtes, marquis
traitenent de ces receveurs , qui a paru avoir barons , espérant par là guérir les maux d
été porté à un taux beaucoup trop fort par le de tant de têtes chimériques, etc. -

plan du comité: Comme l'opinion est le plus grand gon


A l'ordre de deux heures a été lue une lettre
des états, nous supplions, conjurons avec
de M. le garde des sceaux. « Il croit , dit-il, tance notre auguste Assemblée de décrétèr
devoir à son honneur, et sur-tout à son inno
cence, de ne pas garder le silence lorsqu'il est
sera libre à tous François quelconques de
solemnellement dénoncé à la nation entière ( n
dre le nom de marquis, cointes et baronsi
pérant que cette source d'erreur . §
la personne de ses représentans par la première de chimère et de chagrin, étant dètruite #
commune de l'empire ; il doit à l'Assemblée une liberté générale, ces di-devant nobles :
mationale dont il est membre , et aux fonctions
croiront au moins avoir un peu de sens çon
dont il est honnoré , la preuve de son inno lIlllIl. - *s

cence ». ll demande que l'Assemblée lui com Fait à Château-Garnier, ce 31. septe
munique les griefs insérés dans la pétition. jour de foire. Signés, Rochebrune'. L.
Une autre lettre de M. d'Angevilliers contient P. Tairier, J. Loustel, et deux cents sou
quelques phrases, où il se défend de son mieux baptisant
comtes et leurs voisins
barons, de noms
etc. etc. . de m * º •

contre les inculpations générales de l'opinion


Nous prions de nouveau MM. les Abonnés d'affranchir leurs le
pour qu'elles ue soient point reſusées.
NNALES PATRIOTIQ UES ET I.ITTÉRAIRES
D E L A # R A N C E, -

ET A F FA I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
2 U R N 4 L L I B R E , par zne Société d'Ecrivains Patriotes,
dirigépar M. MERcz En , et par M. CARRA , un des Auteurs.

Si le salut du peuple est la suprême loi , toutes les loix qui ne vicnnont
point à l'appui de celles-là sont dangereuses.
-

N°. C C C C V I I I. Du Dimanche 14 Novembre 17go.


}E M B L É E N A T I O N A L E. Un homme que l'opinion publique a flétri ,
n'est pas digne de paroître à la barre, s'est écrié
ººarzce du 15 Novembre. M. Muguet; il doit être dénoncé au roi comme
réfractaire aux loix. .

ººº sur l'affaire d'Avignon est tout Cet avis sévère a été combattu par M. de
lit M. Bouche, et l'opinion des mem Clermont-Tonnerre , lequel a pensé qu'il étoit
double comité étant très-divisée, ils de la justice des législateurs de donner à tout
P98º nt de les entendre incessamment accusé la faculté de se justiſier.
séance du matin , puisqu'il sagit de
· L'Assemblée , adoptant un amendement de
ºs ,ºntre deux peuples. « — Il est, M. Martineau , a décrété « que l'arrêt du con
l Mlartineau, un objet plus instant
organisation du royaume ». L'Assem seil du 14 septembre dernier dont il s'agit, de
nale a ajourné à lundi soir l'affaire meure comme non avenu , que la conduite des
directoires du district de Saint-Quentin et du
département de l'Aisne sera approuvée ; et ce
I 'Asscrnblée nationale , par un décret pendant , que toutes sommes provenantes de
jeu li 15 octobre 1789 , eût statué revenus ecclésiastiques seront versées dans la
arréts du conseil. dits du propre oaisse de l'extraordinaire ».
', ne dcvoient plus avoir lieu », le , I.'ordre du jour a amené la suite du rapport
Cºaux ayant eu l'assurance de ne de M. Rœderer, sur la vente exclusive du tabac..
ºr cº décret à la sanction royale , Le résumé de ce rapport est de proposer qu'iI
que le conseil a fait la sourde oreille, soit décrété : 1°. que la culture du tabac sera
d une décision de ce genre est libre dans toute l'étendue du royaume; 2°. que
: divers ministres. On en a dénoncé la fabrication et le débit de cette denrée seront
dº 14 septembre dernier. signée également libres. :: -

ſº# orcſon ne le sequestre de quel , 3°. Que jusqu'au i°" janvier prochain, les
du cliapitre de Saint-Quentin. départemens # composoient ci-devant les
' º forrn & opposition et a offert provinces privilégiées, pourront seuls fabriquer
#Iº e le tiers du sequestre ; le et débiter leur tabac.
listrict y a aussi fait opposition,
: 4°. Que l'importation du tabac étranger
*r*ern en t a ordonné la délivrance
fabriqué, sera absolument prohibée dans toute
q Lle. IV1- Glaignard, à qui le CO -

Hºe en a écrit, a défendu son


: l'étendue
ſ, »
du royaume. . ,- ... --
, 17 -- _ - "
- - - -

- -
-

***textes inadmissibles. Tel est étranger


, 5". Que l'importation du tabac fa
# rº PPort fait ce matin par M. | briqué, sa fabrication , son débit, seront in
lIa n e , et sur lequel M. Goupil,. · terdits aux particuliers, et auront lieu au profit
du trésor public éxclusivement , sous la direc
*ernent sur l'incivisme évident tion d'une régie.
Lres , a voté -
-

té à la barre. pour que M. Gui · · 6°. Que l'introduction du tabac étranger en


feuilles continuera néanmoins à avoir lieu dans
4o8
( 662 )
tous les ports otiverts au commercc des colo LA P 1 S. . -
-

ºr»

nies françoises ; qu'il y scra mis en dépôt sous 6 #


et MM. les Abonnés
du premier du pour
septembre premier juin poº
3 mois, Jront #
la clef de la régie : et que dans le cas où il renouveller leur Abonnement avant le 2o.ºº lI r ler
ne pourroit leur être vendu , il sera exporté
à l' étranger. dans leur lettre une des adresses imprimºº # |-

quelles ils reçoivent les Annales; précautiº* -

7°. Que la législature déterminera , suivant ment nécessaire pour éviter les doubles cmplois
les circonstances , les différentes espèces de
tabac que la régie nationale fabriquera et dé
bitera , et qu'elle en fixera le prix. P A R I S, le 13 novembre
M. l'abbé d'Abbecourt, premier opinant, re Hier , le noir projet concerté par º
les spº
garde l'imposition indirecte du tabac comme
la plus coinmode et la moins onéreuse ; rem
dassins du côté d§ de l'Assemblée #
placer cet impôt par une subvention générale, et par leurs adhérens , d'assassimº § du
c'est faire supporter au royautne entier une assassiner en duel tous les députés p† la
charge que le huitième du royaume payoit vo côté gauche, a commencé à s'exº
lontairement ; autoriser la culture du tabac , personne de M. Charles Lametli. Pº"
c'est enlever des terres précieuses aux denrées du M. de Castries , en vain le bravº " ,
peuple a représenté que sa vie !
de première nécessité; et l'honorable membre
pense que cette culture doit continuer d'être tenoit qu'à ce même peuple ,
0
'f rcer • l'* !
-

, représentant ;. le ferrailleur, pour


exclusive pour tout le royaume , sauf, à une insulté à outrance ; et Charles Lamº 'il y ā pº §
a tre législature , a aviser un remplacement
d')mpôt. dans l'indignation du moment , # #
de courage et d'honneur à rº†§º
Un député des provinces du Nord qui culti jures d'un insensé et la sottise d'uº # a reçu i
vent le tabac, M. Destourmel, demande que la surde et barbare, qu'à exposer sa V1 uplºº
culture en soit permise dans tout le royaume ; une profonde blessure au bras- L# 8 #
mais que l'itnportation des tabacs étrangers soit Paris, alarmé de cet évènem en! "
défendue.
grande fermentation ; il ne s'ag#
M. Riquetti est d'avis que le comité diplo pour le calmer , que d'asse#r
matique doit être entendu sur cette question, sections de la capitaſe, et de porº in
à raison du grand intérêt de notre commerce mationale un voeu précis et déterrº
avec l étranger, qui échange beaucoup de tabac lition du duel. : C....
contre les denrées de France.
MM. de Broglie et Lavie, députés d'Alsace , P S. Les circonstances qº*
ont voté pour que la culture du tabac fût libre accompagné l'agression faite à
dans toute la France, ainsi que l'introduction allumé l'indignation publique ,
des feuilles étrangères jugées nécessaires à sa truit qu'une bande de spadassi*
à Paris, par ordre supérieré ^ :
composition , et pour que le comité fût chargé quer, insulter et poignarder 1111º
d'apporter le tarif d'un impôt sur l'importation députés patriotes, et une d'o**
de ces feuilles. |
s- *• * - - !
écrivains dévoués à la déEczºº
La discussion a été interrompue par de tion, le peuple vient de se p9
vives clameurs de MM. Duval ( d'Epremesnil ) maison de l'assassin de M.
et Maury, qui ont dit qu'à raison d'une rixe envahie en un instant ; les A.
élevée hier entre MM. de Castries et Lameth ,
ont été brisés, et les débris j& tºº
et dans laquelle ce dernier a été , disent-ils, La démolition du ci-dev# º § "!
légérement blessé, une foule immense de peuple çoit à s'opérer, quand la égº §º# | |

venoit de se porter dans la rue de Varennes ' accourue pour en arrêter l ** Ol


chez M. de Castries , et mettoit sa maison au, nement quoiqu'il existe brº# pa
pillage, malgré tous les efforts de la garde ' dans Paris, n'aura cepéndé *
mationale. M. Maury a requis la proclamation cheuses La garde nationa # #r# |
de la loi martiale ; mais sur l'avis venu à M.
le président que le désordre avoit cessé, le ·
sur pied, et empêchera que º
blé. Les hommes qui sort<2*
ºt
-

ministre du dieu de paix a bien voulu retirer vasté, vuidoient leurs pocH2º aou""
sa motion. G,
spectateurs, et disoient : 55 -*
( G65 )
pas venns ici pour piller, mais afin de prouver les aristocrates. Et tandis que ces deux Bouillé,
aux ennemis du peuple qu'ils ne sont pas si sous le voile d'une réputation civique que la
près de la contre-révolution qu'ils le pensent, cour et les ministériels cherchent à entretenir ,
et que s'ils osent la tenter, nous ne laisserons préparent les grands ſilets où ils veulent faire
pas pierre sur pierre de leurs maisons ». tomber la nation , madame Bouillé s'en va de
L'assassin de M. Lameth s'est évadé , heu garnison en garnison recevoir des honneurs
reusement pour lui. militaires et faire brûler aux troupes de ligne
une quantité de poudre , dont les gardes na
tionales auroient grand besoin ; , ce qui est
| On écrit de Lyon, qu'à peine y a-t-on vu arrivé nommément à Thionville, où la garnison
asser comme une ombre de lanterne magique a fait la petite guerre à poudre pour amuser
: sieur Marbœuf , archevêque de ce beau ladite dame Bouillé. Patience, patience, tout
ége, et successeur du janséniste Montazet. se découvrira. C.... · '- -

e palais archiépiscopal est vacant, et l'admi


stration du diocèse est entre les mains des -
" " ,

ands vicaires. Les lyonnois pensent que les Nouvelle manœuvre des ministres découverte.'
ands vicaires administrent tout aussi bien et
1oindre frais; on croit même que les élec Tandis que les ministres et leurs ames dam
rs se porteront à demander la suppression nées, répandues dans les 83 départemens ,
ce siége, ou du moins qu'il seroit juste d'y s'efforcent de semer la division par-tout , et de
nmer, et d'en attribuer les revenus à l'un faire désarmer tout doucement nos gardes na
vicaires qui supportent le fardeau de l'ad tionales les unes après les autres ; tandis que
stration du diocèse, des évêques absens , ces mêmes scélérats refusent des munitions aux
ui ne distribuent point à leurs ouailles la citoyens armés pour leur propre défense , et
riture spirituelle, ne devant pas recueillir qu'ils exposent les magasins de la ville de Douai
»urriture temporelle. Peut-être que cet renfermant 2ooo pièces de canon et plus de
ple pourroft étre imité dans le diocèse de 2oo,ooo fusils, à être la proie de nos ennemis
, d'où M. de Juigné , archevêque, est et des Autricl1iens ; pendant ce temps-là , dis
t depuis si long-temps , et est devenu je, ces mêmes ministres sacriſient des sommes
re de la cour de 1'urin. Cependant comme considérables en souscriptions pour les jour
Juigné, son frère, a merveilleusement naux et gazettes anti-patriotiques, tels que la
1 révolution dans le côté droit de l'As Gazette de Paris , l'Ami du Roi, le Journal
e nationale, ne seroit-il pas possible que général de la cour et de la ville, le Mercure
: de Paris , qui donne un revenu de de Malet Dupan, et autres productions aussi
livres , lui convînt ? et alors il n'auroit nombreuses dans leurs intentions perfides; et
endre la tonsure, la soutane et le petit incendiaires, que dégoûtantes par la platitude
et se présenter aux électeurs. A. G, et la lâcheté de leur style. Ces souscriptions
--" ministérielles, qu'on paie du plus pur sang du.
peuple , puisque le trésor public est encole
De Zille, le 9 zaoºembre. entre les mains du pouvoir exécutif, et qu'on
envoie ensuite gratis à un grand nombre do,
t d'établir dans cette ville une caisse prêtres et de ci-devant privilégiés aristocrates
eLyon
, formée d'après les principes de
, Nîmes , et autres villes du dans les 83 départemens, ont pour but, non- .
pour faciliter , Par la division des seulement de corrompre l'esprit des hommes
simples et ignorans, mais de faire paroître pour
# bons de caisse , le paiement des les journaux aristocratiques une supériorité de
vre et Z'ac/aa e des comestibles.Get débit qui annonceroit une majorité de suffra
t est d4 au zèle et au Patriotisme ges en faveur du retour de l'ancien régime ;.
s composant le c4** des fabricans, comme s'il étoit possible de persuader aux hom
2rs et artis tes- -

mes même les plus bornés qu'en retournant


-

crit de la mérne ville, que s'il est sous le despotisme d'une cour salie des plus
zs qtze jarnai* de surveiller le gé | scandaleuses débauches , et coupale d'avoir
il ^ ne I'est pas rnoºns d'observer · dévoré en 15 ans plus de 3 milliards outre les
»n fils, qui met eºººº plus d'ar revenus ordinaires, on trouveroit des ressour
§r à intriguer sourdement avec : ces pour rétablir les fortunes particulières de
( 664 )
ceux qui se pſaignent de la révolution. Non , tentionseffroi
aucun de celle
, et de Pétersbourgailiancº
la prétendue n'inspº# #
entre lâ
le retour à l'ancien régine , quand même il Russie, le Dannemarck et la Suède Y est COIl"
ne scroit pas aussi impossible que le retour du
soleil sur lui-même , ne sauveroit ni les biens sidérée commre un bruit dénué de fºn#
du clergé , ni les priviléges annéantis des ci L'armée est en partie remise sur l'état de pa! e
devant mobles , il ne serviroit qu'à établir un et les denx divisions seules de la Pruºº # de
Westphalie sont maintenues sur le pie
esclavage uniforme entre tous les citoyens
comme en Turquie , et à dévorer le peu de guerre.
ressources qui reste aux plus malheureux , et Le landgrave de Hesse-Cassel avoit obtenº
SOIl
que la constitution leur conservera. Citoyens ! le consentement de notre souverain Pºº ais
§ qnelque parti que vous soyez, méditez bien admission au collége électoral de l'empirº ; §
les électeurs ne paroissent pas touº auSSl
ces réflexions , et choisissez l ancien régime si
vous l'osez CARRA. -
disposés à se donner un nouveau collègue
-* D E R U s s I E.
- - - - • ivre la
Bulletin de M. Charles Zameth. L'impératrice , déterminée à poursuiv
M. Charles Lameth a moins souffert dans guerre contre la Porte , a ordonné de
levées de troupes dans toute l' é tendue §
†4
la journée, et les douleurs qu'il éprouve sont
la suite ordinaire de sa blessure.
pire. Les provinces sont ten I1es de † 62

Signé , Dufouart, Bertaut.


lhommes de miiice sur 5oo de pºp†e§
- -
commandement de l'armée qui doit se † est
Ce 13 novembre, six heures du soir.
bler dans la Russie blanche et la † rince
confié aux généraux comte de Solt koii ' P -

AF FAIRES POLITIQUES ETRANGERES. Dolgoraski et baron d'Igelstron- A. U.

JE T A T s - U N I s B E L G I Q U E s. D E Co x s r A N r 1 N o P *** l

Le manifeste de l éopold, et la déclaration Le divan , pour tempérer le écouragº#


cl
Suède , a §
concertée avec ce prince , des trois puissances qn'a inspiré la dº fection de la ºire le cº#
rmédiatrices, ont produit l'effet qu'on s'em étolt gné de transformer
a-peu-près égal qui en unelieu
a eu la flottº
victºº TGNoire !
promis. La division se manifeste entre les pro
vinces de l'union ; déja les états du Tournaisis russe et celle des I'urcs dans la mº# §éclaré
s'empressent d'accéder aux propositions de l'em conséquence , le capitan-pacllº § hauteº
pereur; les états de Flandres et du Hainant inchi gasi ou vainqueur , par le sultºº e mêm
nent à un accommoder 1 ent; les Brabançons sou l a combié de présens, et lui préP§le. A.º,
ticnnent mieux leur attitude ſière et républicaine. entrée triomphante dans cette ca pº
Puisqu'ils sont trahis aujourd'hui par les puis 1 3 octobrº
D E S r o C K n o t, M , le | avec !
sances maritimes qui les ont portés à l'insurrec | ||8
Le conseil des finances travº† qu'
-

tion , ils ont raison du Inoins de prétendre né


gocier et traiter les armes à la main. Ils récla coup d'activité
la dernière guerreà au
réparer les
commercº e2
ux hº !
:nistres
ment l'intervention de la France , dont la poli
tique , devenue généreuse depuis qu'elle est du royau mº, I'andis que l ces
libre, peut seule aujourd'hui les arracher à la cupent du trésor public , et à
griffe de l'aigle noir et du vautour impérial. de la fièvre révolutionelle qui trº" les a#
On assure que l'empereur cède au roi de Prusse les corps politiques à la s11 ! #onmº
Ruremonde et toute la Gueldre autrichienne. fâcheux pour les rois , qu'on
On ajoute qu'à cette condition le 'l'yppo-Saïb le roi se montre au peuple,
de Berlin permet au grand Mogol de Vienne gloire qu'il vient d'acquérir
l'envahissement de la nouvelle république des contre la Russie. Ce prince Jº§les gº mplº
noit toute l'influence des spe cztº des 1r10
Belges. A. G.
quand ils rappellent aux Suéd z>iº_ •nè# les
D 5 B E n L 1 N, le 27 octobre, ou des combats , ramène 1 *** §idº . |
La plus grande intelligence paroît régner pompe , dans le golfe de cette §ndº krº !
entre notre cour et celle de Vienne. Les pré cadre légère revenue de la I3 i de pº |
On s'abonne à Paris , chez BUIssoN , libraire, rue Jlautefeuille, à qui l'on adressera , fr-º#otiº"
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Pas*
Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
ANNALES PATRIOTIQUES ET IITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E,
E T A F FA I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E 3;
J 0 U R N A L L I B R E , par une Société d' Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcz ER , et par M. CARRA , un des Auteurs.

Il faut que le corps militairc soit un, et ce principe est de rigueur.

N°. C C C C I X. Du Lundi 1 5 Novembre 17go.


As s E M B L É E N AT I O N A L E. en déniant le fait trop certain de l'aggression
de M. Lacroix : mais la majorité a d, termi
séance du 13 Novembre au soir. nément fait prévaloir l'ordre du jour.
Alors M. Prieur, et après lui M. Barnave,
tumulte arrivé dans la maison de M. La ont rétabli la Inotion qui avoit été faite de sévir
t ( de Castries ), et arrêté par le courage contre M. Roy, pour raison du blasphême qu'il
nrdcs nationales avoit excité la sollicit nde venoit de profi'rer. Nous devons, a dit l'ex
us les bataillons. Celui de Bonne-Nouvelle · président, et nous devons avec fermeté coin
»vé à 1'Ass tiiblée nationale une députa luencer par nous - inêmes à donner l'exempla
jui a dénoncé la cause preinière de ce de l ordre et de l'harmonie.
ire, c'est-à-dire , l'aggression insultante Je demande que M. le président soit autorisé
Lacroix , et le combat auquel a été forcé à donner des ordres pour faire arrêter et con
meth , malgré sa courageuse et patrio-. duire en prison , pour trois jours, la personne
modération Nos frères, en versant des qui a pu manquer si scandaleusement à l'As
sur la blessure de l illustre victime , semblée.
oelid , sur la tête de l aggresseur , les M. de Virieu , en reconnoissant la nécessité
" de l'exécration universelle , et ont de mettre fin à tant de scènes scandaleuses et
Jes , législateurs de faire un exemple
affligeantes, a demandé grace pour M. Roy ,
de ces assassinats combinés qui sem · q
qui avoit avoué l'inconsidér tion de ses p
paroles.
enacer les amis déclarés de la consti « D'après la déclaration des droits de l'homme,
peut être puni
s'est écrié M. Foucault , nul ne
s eras
applaudissemens qui, de la part des
, accueilloient cette parole, QIl f. qu'en exécntion d'une loi positive : l'ordre solli
cité contro M. Roy cst un ordro arbitraire : et
#s oreilies de M. Roy . habitué de je jure qtie moi, à sa place , on ne n'arrêteroit
roj & , d e qui OIl : Il avoit encore rien
et qI1i a rompu.ºn. silence de dix N que mort ». Ces mots ont été réfutés par M. de
Mirabeau , avec cette supériorité qu on ne lui
, pour dire « qu il n'y ayoit que des dispute plus , ct qui se manifesle égalemont par
r, ſi pu ssera t applaudir de telles ex l'escr m1e de l'ironie ct par la puis,ance du rai
. A " ces rr1ots l'indignation a paru sonnement : plus d une fois interrompu par les
rv-ers el'ee .. et ne s'est suspendue que cris du côté droit. mais couvert dès applau
er 1e re - te de la pétition des dépu dissemens de la saine majorité et de toutes les
Z. /a- A>rési cient a offert les honneurs
tribºues , il , ſini par conclure à ce que le tort
| , en l,- La 1 promettant qne l'Assem de M. Roy fût gravement puni, et à ce que
c,i t cer, très-sérieuse considération l'Assemblée nationale prit en même temps les
ir c1 e rr1 : rº d°- -
mºsures mécrssaires pour empêcher les attrou
Tºe rzc, r1 1n&«-s, et M.
1>ondre à lad'Ambly entre
députation, pemrens séditieux des Tuileries et du Palais
v o L 1 Li Royal. -

4º9
cc66 ) -

fa discussion fermée, M. d'Estourmel a de Vernier , il est décrété provisoirement, et jus


mandé, par amendemcnt, que la punition fût qu'à ce qu'il soit pourvu à l'éducation natio--
de huit jours d'arrêt; mais, sur un autre amen nale , que la pension de 6ooo livres sera ac
dement de M. d Ambly, il a été décrété que quittée.
M. Roy se rendroit en prison sur sa parole On a ensuite adopté plusieurs articles que
d'honneur : ce qu'il a exécuté à l'instant même. présentoit M. Tronchet, additionels aux décrets .
Une députation de la commune de Paris , sur l'abolition du régime féodal; et on a ren
M. le maire à la tête , a demandé que « l'As voyé au comité f odal l'examen d'une propo
semblée voulût bien porter une loi sévère contre sition de M. le Pelletier, tendante à ce que
« les communautés soumises à une même re
le féroce préjugé citoyen
le citoyen par le qui ſait égorger pour un mot
, et peut priver la devance fussent autorisées à se réunir pour en .
patrie de ses plus généreux défenseurs ». pouvoir faire le rachat en commun et en assi
La section de la Croix-Rouge r st venue re gnats ». - - -

mouveller la pétition de Homme-Nouvelle , sol Une lettre de M. Roy, datée de l'abbaye,


liciter une loi contre le duel , et annoncer annonce sa soumission au décret qui ly a
u'elle plaçoit une garde d'honneur à la porte envoyé. . - " . -

§ M. Hameth.
Sur le traitement dû aux receveurs de dis- '
Une délibération de tous les officiers et trict, M. le Couteulx a rapporté une nouvelle
soldats de Royal-! iégeois, a été lue par M. de rédaction , et l'Assemblée , après un léger dé:
Noailles; ils désavoient, avec détestation , la bat, a décrété, 1°. que les collecteurs qui
conduite tenae par leurs chefs dans l'affreuse auroient eu l'adjudication du montant de la
contribution d'une ou plusieurs municipalités ! "
orgie de Défort. seroient responsables et garans envers les com
Enfin , sur le rapport de M. Salles, l'As munautés du montant de leur perceptioni
semblée nationale, rappellant le décret qui 2°. qu'en cas d'insolvabilité, ou de retard de
permet à tous les citoyens de s'assembler pai paiemens de la part desdits collecteurs, les
siblement, a déclaré « que la municipalité de
communautés et municipalités en seront resº
Dax devoit sa protection à la société , dite des , ponsables envers les receveurs de districts,ºtº
Amis de la Constitution , et a ordonné que
les papiers soustraits à cette société lui seroient tenus de faire les avances auxditr receveursi "
rendus ». 3°. que les receveurs de districts auront, pour
indeinnité , une remise sur le montant de lent
Séance du 14 Novembre. recette dans l'ordre qui suit : Pour les deux !
premiers 1oo ooo livres, 3 deniers pour livre#
Au commencement de la séance une dépu pour les deux seconds 1 oo,ooo livres, 2 den,
tation de la section Grange-Batelière, à la fin pour livre ; depuis 4 jusqu'à 6oo,ooo livres#
de la séance une députation de la section Mau 1 dem. pour livre ; et depuis Goo,ooo liv. jus .
conseil, sont vcnues invoquer la sagesse de qu'à 1,ooo,ooo liv. , 1 demi-denier pour livre
l'Assemblée nationale, et réclamer cette puis enfin, pour la contribution patriotique, 1 deº
sance qui à elle seule appartient sur les coeurs
pour livre. - '::
et les esprits, pour proscrire ce barbare usage La chalenr des enclières continue d'élevºf
du duel qui semble reprendre aujourd'hui toute le prix des biens nationaux. L'Assemblée à
sa fureur. Les sections supplient l'Assemblée de instruite , par une lettre du maire de Pari#
décréter que tout particulier qui osera provo qu'une maison estimée 7ooo liv. a été vend
quer ou accepter un duel sera déclaré infâme, 26,6oo liv. ; qu'une autre, estimée 62,ooo livº
incapable de renmplir aucune fonction publique a été portée à 15o.9oo liv. ; et une troisième}
et puni suivant la rigueur des ordonnances ; 19, ooo liv., dont l' évaluation étoit de 615o lift
'et que ceux qui, en connoissance de cause , Ce singulier accroissement a donné occasiº
refuseront de dénoncer ces provocations, se à quelqu un d alléguer quelque chose d'inj,
ront declarés coupables de forlaiture. rieux contre les experts estimateurs : « Ils "-" •

i Le collége de Saint-Omer, établi en 1514 été, répond M. de la Rochefoucault, nommé |

pour l'institution dc la jeunesse angloise , con le comité et la municipalité; ils ont une rem
filmé par nos rois depnis la réunion de l'Artois sur les valeurs d'estim tion : ils ont donc intérº
à la France, jouissoit d'une pcnsion de 6ooo d'en grossir le prix ». Sur ces observations frºP°
livres, que M. ( alonne et ses successeurs ont pantes, l'Assemblée a passé à l'ordre du jo#
cessé de payer. L)'après un court rapport de M. C'étoit un rapport du comité ecclésiastique,º |
( 66e )
artineau, portant la parole , concernant la est le sieur Chavesny, qui s'exerçoit depuis 6
mination des évêques dans les départemens mois dans le jardin de son beau-père à tirer le
diocèses nouvellement formés , et l'appel pistolet. Quand ce coupe-jarret s'est vu bien
mme d'abus en cas de refus de la confirmation sûr de loger sa balle dans un écu de 6 livres à
onique, trente pas , alors il s'est montré dans les lieux
l, Lanjuinais s'est levé pour demander l'a publics , disant à tout le monde : il me faut la
nement des différens articles ; mais la ma tête d'un Lameth ou de Mirabeau. M. Charles
| a paru trop instante, et l'Assemblée a dé La meth , provoqué par cet homme, a ajourné
º ce qui suit : sa motion à la fin de la présente législature.
t lº, « A la prochaine convocation qui se Alors s'est présenté le sieur Castries , collègue
des assemblées électorales , celles de dépar de M. L)uval , dit d'Eprémesnil dans le côté
1t dont le siége épiscop il se trouvera va droit de l' Assemblée nationale. M. Lameth ,
procéderont à l'élection d'un évêque. poussé à bout par cet homme, s'est vu forcé
S, le métropolitain , ou , à son défaut , de repousser la violence par la force.
s ancien évêque refuse la confirmation Le désintéressement le plus marqué , et le
que, l'élu se représentera à lui , assisté respect pour le prince , ont éclaté parmi le
x notaires; il requerra la confirmation peuple qui s'est porté hier à l'hôtel de M.
qne , et lui fera donner acte de sa ré Castries. Les sacs d'argent ont été jettés dans
ou de son refus de répondre. · les cours et foulés aux pieds ; le portefeuille
ſi le métropolitain, ou le plus ancien a été vuidé , mais les effets au porteur qu'il
de l'arrondissement persiste dans son contenoit ont été mis en pièces ; rien n'a été
refus, l'élu se présentera en personne, détourné. Les tableaux ont été déchirés à belles
on fondé de procuration, et successi dents ; mais le portrait du roi a été préservé
i tous les évêqnes de l'arrondissement, de toute injure, et déposé respectueusement
suivant l'ordre de son ancienneté , dans un lieu sûr. M. la Fayette et M. Bailly ont
assisté de deux notaires , leur exhi calmé par leur présence l'indignation du peu
rocès-verbal ou les procès-verbaux de ple. Ce peuple , dont l'aspect des bayonnettes
les suppliera de lui accorder l'insti me faisoit qu'animer la fureur, s'est calmé à la
monique. voix du magistrat décoré de son écharpe aux
2 IV a été adopté sans nulle oppo couleurs nàtionales et parlant au nom de la loi.
M. Castries, qui s'est caché pour ne pas par
l'évêque ou le métropolitain refuse tager le sort de ses meubles , étoit ci - devant
ºtion canonique , il y aura lieu à duc, son véritable nom est Lacroix. Son père,
ln1e d'abus ». M. Lacroic , aujourd'hui maréchal de France,
lieu de la rédaction de l'article V, est né en Languedoc , d'une famille honnête ;
it d'attribuer à la cour de cassation mais pauvre. Il entra de bonne heure à l'ar
ºn ce des appels comme d'abus, mée , en qualité de simple lieutenant ; des ser
a éte décrété : vices et la faveur le portèrent au grade d'of
ºpel comme d'abus sera porté au ficier-général ; il acheta la ci-devant baronnie
district dans l'arrondissement du de Castries, en languedoc. M. Necker, intime
°ra le siége vacant , et le jugement de M. Lacroix-Castries, parvint au ministère
u , sera en dernier ressort ». G. des finances ; il confia celui de la marine à son
ami ; et bientôt M. Castries - Lacroix devint
maréchal de l'rance , grand pensionnaire du
A Pr I S. trésor royal, et concessionnaire des riches mines
P2a Vscés c/rapremier juin pour 6 mois , de charbon de terre d'Alais en Languedoc. Les
3A24 °zrz bre pour % mois, sont priés de temps sont bien changés ; ô fortune en
* (4ºor-rz-mzent avant le 2o, et d'insérer nemie !°
'***e cºes adresses imprimées sous les Hier au soir des forcenés ont tenté de ra
*** Aes -- / rzrzales ; précaution absolu
'**** «*z> Fzer les doubles emplois. nimer la fermentation populaire , calmée par
les magistrats. Les noirs ont cru pouvoir braver
le peuple, ou l'entraîner dans leur parti. L'un
I S , 2e 14 novembre. d'eux s'est vanté aux Tuileries, que la cause
de M. Lacroix - Castries seroit soutenue par
ºssassin de M. Charles Lameth 3o,ooo bayonnettes. ll a été arrêté, et on at
( 668 )
rend de lui de grands renseignemens sur l'armée avec le secours d'une correspondance immense
de M. Lacroix. Le capitaine Cazalès a promis, et journalière. Nous apprendrons donc au pu
dit-on , que sous quinzaine on auroit de ses blic qu'à l'époque précise, le jour même de
nouvelles. l'orgie de Béfort , un projet semblable étoit
Un vieux militaire s'étoit chargé de la con sur le point d'éclater à Hagnenau, où des po
versio: du 1'alais-Royal. Ce missionnaire s'est lissons avec des cocardes de papier blanc,
présenté au peuple ; 1l lui a montré sa poitrine s'écrioient vive la reine , m. ... à la nation; à
traversée d'un large cordon rouge , puis gour Colmar et à Schelestat. Dans cette dernièreville,
In i ndant la Inultitude sur son ent! !onst,isine des spadassins gagés couroient l s rues pour
pour un l ametn : « i 'est nous, a-t-il dit , c'est provoquer de passibles citoyens. Un sieur Si
nous qu il faut déiendre , nots qui avons-versé monin, brigtdier du régiment des chasseurs de
notre sang pour la patrie , et plût au ciel que ( liampagne · rencontre un respectable labou
tout celui de La mieth fût versé » A ces nois , reur qui avoit conduit des vivres à Schelestat,
le ci-devant mignon de la Pompadour a été en sous l'uniforme de la garde nationale, et décoré
virouné , mal raté , et conduit au corps-de de la médaille de la fédération de Paris , il
arde , il y est resté pendant deux heures sous assaille ce brave fédéré , le poursuit jusques
# protection des volontaires nationaux , de dans un café, insulte à sa médaille et à son
cette g rde citoyenne dont les noirs , qu'elle habit, et finit par lui dire que puisqu'il vouloit
a sauvès , tant de fois , ont juré la perte. Cet porter l'habit inilitaire, il falloit qu il se battit
iio1nme à cordon rouge est, suivant les uns , ºffenstien ( c'est le nom du laboureur fédéré)
M. Adia inar, suivant les autres, M. Langeron. accepte le défi , et ses mains, qui venoient de
'l'outes ces scènes comi-tragiqucs n'ont été fà qºitter la charrue, saisissent fièrement le sabre.'
cheuses que pour ceux qui les ont provoqnées ; l'rois coups sur la tête lui sont portés, mais
la tranquiliité publique n'en a point souffert; le il a le bonjºur de les parer, et d'un coup de
calme le plus parfait règne dans Paris. Les spa pointe il ſait mordre la poussière au spadassin
dassins se sont cachés, et nos petits prophètes soudoyé. Le capitaine l' erragu, autre spadº
de contre-révolution n'osent plus la re retentir sin de la même trempe. arriv un instant après,
les promenades publiqucs de leurs oracles. . fºit des imprécations horribles sur le §
Le jour où M. Lameth fût p ovoqué, MM. de son digne camarade , et se met à poursuivre
JBarmave , Menou et Noailles ont été insultés 9ffenstien , qui lieureusement étoit déja bien
par des férailleurs apostés. loin. Braves soldats de Champagne infanterie,
Depuis son retour dans la capitale, le roi
et vous Royal-Champagne cavalérie ; vous que
le saint amour do la patrie et le respect'invio
passe peu de jours snns monter à cheval : le 12 lable pour la mation et sa constitution ont anime
de ce mois , sa majesté passant par le fauxbourg des sentimens les plus purs et lss plus sublimes,
Saint-Antoine , fut accoampagnée par une n1ºlti combien vons devez avoir en horreur la con,
tude de citoycns qui exprimoient , par leurs duite de ces deux spa dassins d'un régiment
acclamations , la joie que leur inspiroit la pré qui porte le nom célèbre de Champagne ! Mais
sence du restaurateur de la liberté françoise.
Le roi témoigna beaucoup de sensibiiité à ces le misérable Simonin est mort : §º
pace. C.,.
marques de la bienveillance populaire. A. G. - -

Bulºtin de M. Charles Laneth |

Nouveaux rapprochemens avec l'orgie de


Défort. la nuit s'est passée dans les alternatives din
goisses et de sommeil; les environs de la phie
C'cst dans le détail ct la suite bien observés cotnrnencent à s'échauffer et à rougir. Le
des événemens qu'on peut découvrir les projets poulx est bon.
- -
.. "
de nos enncmis , et c'est aussi là où notre - Signé , Duſouarc, Bertaut
sollicitude patriotique se porte continuellement Ce 14 novembre, 9 heures du matin.
On s'abon ue à Paris., chez BuissoN , libraire, rue Hautefeuillo , à qui l'on adressera , franc de port, le
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Atnnales Patriotiques.
Et chez tous les Libraires et J)irecteurs des Postes du Royautne et de l'Etranger
Il parolt tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 56 lit. pour un an , 18 ti, -
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ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
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ET A FFA I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ,
yo UR NA L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcIER , et par M. Canna, un des Auteurs.
Je ne sais quel est le plus vil, ou du valet qui porte la livrée , ou du
faquin qui la fait porter. J. J. RoUssEAU.

Nº. c c c C X. Du Mardi 6 Novembre 179o.

S S E M B L É E N A T I O N A L E. directoires de département et de district veil


leront à l'exécution du présent décret.
Séance du 15 Novembre. Décrète que le roi sera supplié de donner
des ordres pour que les troupes dc lignes Prº
oURD'HUr, pour la première fois , on a tent main-forte, à la première réquisition, pour
1du venir du côté droit une motion qui l'exécution du présent décret, même de faire
pit la confection du réglement nécessaire croiser des vaisseaux pour empêcher l'introduc
la discipline intérieure de l'Assemblée tion en fraude des marchandises dont il s'agit ».
male. Mais cette motion étoit une espèce Le rapport concernant la constitution civile
casme, par lequel l'honorable réclamant du clergé a été repris par M. Martineau , et les
doit un contrôle des gestes et une ba articles suivans ont été décrétés après une lé
des mots : l'Assemblée , qui n'a pas le gère discussion.
d'écouter des épigrammes , a passé à · · Art. VI. « L'élu sera tenu d'interjetter son
du jour. appel comme d'abus, au plus tard dans le délai
l'avis du comité des rapports, il a été d'un mois , à compter de la date du procès
que la procédure criminelle, ci-devant verbal qui constatera le refus des évêques de
e à la municipalité de Bordeaux pour la l'arrondissement, et de le faire juger dans le
1 des auteurs de tous les troubles qui mois ensuivant, à peine de déchéance.
é ſe département de la Corèze, seroit VII. Il ne sera intiné , sur l'appel comme
#e pardevant les officiers du tribunal d'abus, d'autre partie que le commissaire du
eaux, et en conséquence les accusés roi près du tribunal de cassation ; et cependant
traduits, dans les prisons établies près l'évêque métropolitain, dont le refus aura donné
al. - - - - -
lieu à l'appel comme d'abus, aura la faculté
port court et lumineux du comité de d'intervenir sur l'appel pour justifier son refus ;
#, sur les faits de fraude journalière mais sans que son intervention puisse , en au
mm ettent autour de nos frontières cun cas , retarder le jugement de l'appel, ni
les , malgré la vigilance des munici qu'il puisse former opposition au ju ement qui
fait rendre le décret qui suit : seroit intervenu, sous prétexte † auroit
nbIée nationale, après avoir entendu pas été partie.
de cornrnerce et d'agriculture sur | vIII. Si le tribunal de cassation déclare qu'il
ºui ont favorisé la contrebande sur n'y a pas d'abus dans le refus, il ordonnera que
es de Ja ci † de Rous son Jugement sera, à la requête du commissaire
ete que les douanésS nationales seront du roi , signifié au procureur-général syndic du
zrt rétabliès sur cette frontière, que département, pour,. par lui , convoquer in
1 Iités seront, tenues de favoriser le cessamment l'assemblée électorale , à l'effet de
rit des bureaux de douanes et la procéder à une nouvelle élection de l'évêque.
«ºp oss*s à ces bureaux, et que les IX. Si le tribunal de cassation déclaré qu'il
4 : u)
( 67o ) l

y a abus dans le refus, il enverra l'élu en pos neurs de la séance , les deux militaires ont pris
session du temporel, et nommera l'évêque au place du côté droit.
quel il sera tenu de se présenter , poar le sup Sur la proposition de M. Lebrun , il a été
plier de lui accorder la confirmation canoni décrété que les trois payeurs des rentes, connus
que X).
par le nom de payeurs des rentes de l'ancien
·.
clergé , sont supprimés, à la charge de rendre
( Nous donnerons la suite c'e ce décret dans compte de leur gestion : il y a vingt ans que
un des prochains numéros ). ces comptes n'ont été rendus. -

Le comité des finances a fait présenter par M. Maury , qui a repris la discussion sur le
M. le Porcin l'apperçu qui avoit été demandé tabac , a longuement mais éloquemment parlé
des sommes nécéssaires au trésor public pour le pour la conservation de l'impôt, comme le plus
service de l'année 791. On a applaudi à la pré-. juste , dit-il,. et le plus raisonnable; il demande
cision du tableau offert par le rapporteur , et même que le taux en so t augmenté, et que
la culture du tabac soit élolgnée des terres de
nous ne pouvons en donner qu'un autre ré
sumé. France si nécessaires au blcd , que le tabac fe
Maison du roi, 25 millions : maison des prin roit renchérir, en usurpant la cinquième partie
de nos guérets.
ces, 6 millions , dépense du culte, 14o millions ; La discussion est continuée à demain, la pa
département de la guerre , 82 millions ; dépar role demeurant à M. Rewbel. G.
tement de la marine 5o millions ; affaires étran
gères , 6 millions : bureaux d'administration ,
§ million 45 mille livres : comptabilité, 3oo A1 V I S.
mille livres ; ponts et chaussées, 2o6 mille livres ; - r | - - -

travaux des ponts et chaussées, 4 millions : in MM. les Abonnés du premier juin pour 6 mois,
valides et quinze-vingts, 816 mille livres ; primes · et du Premier septembre pour 3 mois, sont priés de
renouveller leur Abonnement avant le 2o. et d'insérer
- Y

et encouragemens , 4 millions ; université et dans leur lettre une des adresses imprimées sous les
académies, 1 million : imprimerie, 15o mille liv. ; 7uelles i's reçoivent les Annales ; précaution absolu
bibliothèque, 1 oo mille liv. : jardin des plantes, ment nécessaire pour éviter les doubles enplois.
1oo mille livres ; dépôts divers, 2o mille livres ; -

école de minéralogie , 7o mille livres , dépenses Nouvelles circonstances sur l'affaire de Nanci
de la législature, 5 millions : pensions , 16 mil
lions. La totalité des sommes nécessaires au ser
vice du trésor public pour l'année prochaine , L'orage gronde sur la tête du massacreur
est de 556 millions 223 mille 64o liv. Bouillé , les crimes de ce traître, dansl'affaire
de Namci , se déroulent enfin aux yeux dd
La discussion s'est reportée sur l'impôt du
tabac, et M. Péthiom, à qui la parole a été res
† de Paris : ils frapperont bientôt toutes
es nations de l'Europe d horreur et d'exécra
tituée, a opiné tout à la fois pour la liberté de tion contre lui ; plusieurs membres de la société
la culture en France, ct pour le maintien du des amis de la constitution se sont chargés d'ètre
commerce de cette plante entre nous et les ses ºccusateurs publies ;'ils ont déja démontré
états-unis d'Amérique. Celui qui n remplacé math matiquement dans la tribune des Jaco
dans la tribune M. Péthion , a fortement parlé bins, les preuves multipliées de sa perfidie et de
pour la liberté de culture , mais dans des vues
de moralité dent la plus sensible est la néces sa férocité. - Mânes des soldats-citoyens et des
sité de faire disparoître les atrocités bursales citoyens-soldats , immolés à la rage et à la dé,
qui ont si longtemps déshonoré le gouverne meuce aristooratiques des sieurs Denoue, Mal
seigne et Bouillé , calmez un instant vos la
ment françois. mentations douloureuses , vous serez bientôt
Une courte interruption est survenue. A rai vengées. Braves soldats des troupes de ligne,et
son de quelques désordres arrivés à Melun , par Vºus courageuses gardes mationales de cet ºr
le fait de trois soldats ivres , du régiment de pire , qui gémisst + en secret de Get horrible
Hainault, un journaliste de Paris'a comparé ººssººre , souvene4-vous que la providencent
cet écart momentané à l'orgie de Béfort ; § † e nOtre†Cllèreimpunis lesdeforfaits
patrie,et . des ennemis • .. • • • •
officiers , munis d'un certificat honorable de .
la municipalité , sont venus demander justice
à l'Assemblée nationale de la sortie du Courier
#
Voici
• •
des nouvelles circonstances qui
• • D8
François, On a remarqué, qu'invités aux hom: Sont Point encore comprises dans l'accusatiop
( 671 )
mblique contre Bouillé, et qui méritent d'être à l'insurrection , nous venons, MM., dénientir
onnues, moins par la nécessité de les réunir authentiquement ces propos. Nous ne connois
ux preuves déja démontrées de sa trahison, sons personne parini nous capable d'un pareil
ue pour faire voir jusqu'où ce général féroce oubli ; si nous en connoissions , nous aurions
ortoit les précautions, afin de ne pas manquer demandé qu'ils fussent punis suivant la rigueur
n coup. Il avoit fait un amas de charbon des loix. Nous venons vous assurer de tout
r le mont Sainte-Geneviève, près Nanci , notre dévouement à la tranquillité publique ,
ur faire rougir ses boulets à la manière de notre respect pour les loix et les décrets
trichienne; il donnoit 3o sous par jour aux de l' Assemblée nationale , sanctionnés ou ac
ssards de son armée, et leur avoit fait pro ceptés par le roi. Nous l'avons juré à la patrie ;
ttre le piſſage de Nanci , pour les décider à nous vous le jurons ici, MM. , foi de grena
rger aveuglément leurs frères et leurs con # Un grenadier ne manqua jamais à sa pa
yens. Le perfide craignoit qu'un sentiment I OlG ,

fraternité et un éclair de raison ne pro


issent sur l'esprit de ses soldats , ce qu'ils Carpentras, 5 novembre.
ent produit sur les anciens gardes-françoises
ir presque tous les régimens françois de Un sieur Pierraclui , recteur et ministre du
la révolution : il vouloit étonffer ce senti saint siége dans ce pays, ayant voulu éluder de
et cet éclair de raison par des promesses † le serment civique prescrit par l'assem
: l'argent. Dernièrement ( il y a quinze lée représentative du comté Vénaissin à tous
tout au plus ) il tint un conseil de guerre les fonctionnaires publics, cette assemblée a
Malseigne et Denoue, où il ne s'agissoit de décrété « qu'il seroit enjoint au sieur Pierrachi
moins que de faire vîte pendre la plupart de se présenter à la barre de l'asssemblée pour
»ldats du régiment du Roi , de Mestre prêter en personne le serment civique, et que
np et de Château-Vieux, qui remplissent faute par lui de se présenter il demeuroit sus
: les prisons de Nanci. Le traître sent pendu de toutes fonctions ».
ue si ces soldats échappent à sa fureur Obs. Quand verrons-nous M. Fleurieu et les
et barbare, de grandes vérités sortiront autres successeurs de feu MM. la Luzerne , la
' bouche ; mais un brave et digme pa Tour-du-Pin et Guignard , prêter le serment
le colonel en second du régiment de civique en présence de l'Assemblée nationale ?
ºran, hussards , actuellement en gar Le peuple et ses représentans en son mom doi
Nanci , qui fut appellé dans ce conseil vent exiger impérieusement ce serment de tous
#e , s'opposa vivement à ce projet exé les hommes à qui le prince confie l'exercice de
Ce méine colonel est arrivé à Paris , la portion de souveraineté qui lui a été déléguée
'ter des plaintes contre Bouillé: Il est par la nation. A. G. -

ps enſin d'arrêter ce tigre dans sa car


ſacrante. Citoyens, la Providence nous Cambrai, 8 novembre.
,CARRA., -

La garde nationale de cette ville , informée


ue les ennemis de la constitution osent dire
* des principes et des sentimens des qu'elle a soutenu la résistance criminelle et ri
'ſº e4 soldats du régiment de l dicule du chapitre de Cambrai aux décrets de
"e,z du e le 8 oczobre 179o, à
c2.e CZéróozz rg , le conseil général
r# l'Assemblée nationale, cette garde vient de faire
une adresse au département ; elle y repousse
*ºrze assernblé, par un appointé avec indignation cette odieuse imputation ,
*e r, à Zz zéze 4'une députation »roteste de son attachement sincère et iné
2ºz/vagzzz e, Ze capitaine et le lieu- .
ººººº4s » ee sorés les yeux du major .
§e à la constitution, et de son dévoue
º22c2A2A. , . - .

4 -
- !
_! - º - . . x:
ment à repousser par la force les atteintes qui
: -- 22 - - i . , .
' lui seroient portées. A.
3 * : -- - - -
G.
-

º'ilº s'est
r s,, ,répand
... , 1 : - , .
1 !
- -

•ra ! - du dans le public On écrit de Lyon que des soldats du régi


#s et soldats du régiment ment de la § allemand, se sont portés à
* !º Reine , lors de la fermenta des excès dans les cabarets voisins de cette ville
* ººº jouars derniers, poussoient Un détachement de la garde nationale s'y est
( 672 )
porté pour rétablir l'ordre; les soldats alle à tous les nobles , évêques , secrétaires du roi,
mands ont riposté par des violences , et ont procureurs et publicains de l'Europe , une
porté des coups de sabre. Sept d'entr'eux ont croisade contre la constitution françoise et la
été désarmés , saisis , et conduits à la maison déclaration des droits. Nous apprenons que
comnume de Lyon. La municipalité, cédant cet ex-dilapidateur général des finances, de
aux instances de la garde nationale du lieu où venu prodigue des trésors qu'il ravit à sa patrie,
s'est passé la scène, a rendu ces soldats sédi a retiré de la banque de Londres les 25 millions
tieux à leurs chefs, dont on attend prompte et qu'il y avoit placé , et qu'il les employe à fa
bonne justice. Ce n'est point à leurs chefs, mais briquer des habits bleus pour vêtir l'armée des
aux tribunaux , que ces soldats devoient être contre-révolutionaires, qu'il enrôle dans les pays
livrés ; leur délit est civil , et non point mili voisins de la France. Il donne à chaque recrue
'taire : et les décrets de l'Assemblée nationale , un habit bleu et une paire de culottes : les autres
sanctionnés, ont sagement tracé la ligne de dé fugitifs se sont cotisés pour donner les souliers
marcation qui établit en pareil cas la compé et la priine d'engagement. Laissons - les se
I lll Il G r.
tence des tribunaux civils. Que deviendroit en
effet l'ordre public, si les corps militaires con JEn attendant les triomphes du grand général
servoient, comme sous l'ancien régime, la pré Calonne , voici des vers à sa louange, par un
tention de soustraire aux tribunaux la connois grenadier de la garde nationale de Paris.
sance des crimes de leurs membres ? La tran Il nous prêche les mœurs cet impudent cynique !
quillité des citoyens seroit à chaque instant Ce fripon veut régler la fortune publique :
troublée par ceux qui sont armés pour la main Sans croire en Dieu, peut-être, il feint d'être chrétieni
tenir ; et les scènes exécrables de Béfort , dont Thémis qu'il voulut perdre, aujourd'hui l'intéresse
celle de Lyon tendoit peut-être à renouveller Noble depuis deux jours, il vante sa noblesse,
Et banni de la France, il s'en dit citoyen ; -

l'horreur, ces scènes, dis-je, se reproduiroient Mais son libelle affreux ne séduira personne.
chaque jour. Comment la municipalité de Lyon Pour † † redouter de si lâches complots,
a-t-elle pu méconnoître, dans cette occasion Songez, rançois, songez que l'auteur est Calonne,
délicate , la compétence des tribunaux civils, Mlaury son digne apôtre, et d'Artois son héros.
prononcée par la loi ? A. G. •r

On répand dans les provinces que le mémoire Aux Auteurs des Annales.
de Calonne n'est que le précurseur d'un ma Paris, le 13 novembre
nifeste des ci-devant princes , refugiés à Turin ,
et que M. Condé doit entrer dans le royaume
Messieurs, comme je suis soupçonné d'être
intéressé au journal ayant pour titre la Gazelle
à la tête de 3o,ooo étrangers. Les aristocrates, générale, je déclare d'honneur n'y avoiraucun
et sur-tout les évêques et les procureurs en la part directe ni indirecte, et que je désapprouvt
cour , sont haletans de joie. Les patriotes ai et ai toujours désapprouvé ses principes ,
guisent leurs sabres , nos braves frères des
troupes de ligne envisagent comme une fête
notamment les articles concernant §
léans, son procès et l'Assemblée nationale
cette invasion , qui doit purger la France de
tout le virus aristocratique qui la tourmente. MrIsº
— Quant à la capitale , les amis de la consti Le sieur d'Autichamp , dont on avoit ar
tution y attendent de pied ferme les grands noncé dans plusieurs journaux l'emprisonne
évènemens prédits, pour la quinzaine , par le ment à Besançon , est encore libre.
capitaine Nostradamus - Cazalès. Cependant, -

comme il court un bruit que l'aristocratie fait


imprimer, sous format de poche , une édition Bulletin de M. Charles Lameth.
du répertoire des bouillons blancs à l'italienne,
de Catherine de Médicis, nous invitons les pa Malgré la fréquence du poulx et la chleu
· triotes éminens à faire préguster leurs alimens de la peau survenue hier au soir, il y a
par des animaux , et à se garer des perretines . quelques heures de bon sommeil ; le gonº
ou stilets, ment dans tout le trajet de la blessure est !
qu'il doit être. . " , , & : , , , : 'r'1'
Calonne , ceint du cordon de Pierre l'JIer 1 - - Signés, Dufouart , Bertusº
- mite, va parcourant les cours, ct préchant Ce 15 novembre, neuf heures du matin..
-
- sºe-»: . " .

E- -ar -se# :

S U P P L É M E N T A U N°. C C C C X.

zicles sur la liquidation de la det/, puh'i , le 1nême orlrº et la même exactitude, en con
C ll 1'l't" Il C(2 (lV ( C @ t 1X. • • • l

nue, décrétés dans le cours cle la seance du


limanche 7 novembre. X. Les privilégcs et hypothèques qui exis
toient sur les titres d' oflices et dîmes inféodées ,
serol1t transportés sur les domaines acquis avec
rt. III. « Le produit des ventes des domai la ſinance desdits offices et le capital desdites
nationaux sera employé , de préférence, à dîmes, et ils subsisteront sur lesdits domaines
bourscr en assignats , sans interruption , sans novation. . ,
propriétaires d'oflices et dînes inf odéº s, XI. Les propriétaires de fonds d'avance ou
cet effet il sera rendu en 1701 , par le corps
latif, tous décrets nécessaires. cautionnemens non comptables, déclarés rem
boursables , pourront donner en paiement de
. Les propriétaires d offices non compta l'acquisition des domaines nationaux, les récé
supprimés seront admis, même avant la issés ou autres titres de leurs créances, avant
lation, suivant la forme qui sera inces †dont
liquidation, lorsqu'ils seront revêtus du visa,
ent prescrite, à faire recevoir provisoire la forme sera incessamment déterminée.
, ponr prix de l'acquisition des domain es
XII. Quant aux propriétaires de charges ou
laux, la moitié de leur finance déterminée cautionnemens comptables, supprimés ou dé
s les décrets de l'Assemblee nationale , clarés remboursables , ils jouiront du même
t la nature des offices. avantage. mais seulement lorsque leurs états au
Après la liquidation, la valeur entière de vrai auront été légalement arrêtés : les immeu
sera reçue pour comptant dans l'acqui bles acquis par eux resteront spécialement affec
les bicns nationaux, en représentant la tés aux répétitions du trésor public , jusqu'à
bissance de liquidation numérotée et l'entier appurement de leurs comptes.
des commissaires préposés à la liquida A l'égard des propriétaires de charges ou cau
lais sans qu'il soit nécessaire , dans ce tionnemens , qui n'auront pas présenté leurs
suivre aucun ordre de numéros. états au vrai , leurs finances ou cautionnemens
'ordre de num'ros sera également in ne seront reçus en payement de domaines ma
· pour recevoir le remboursement en tionaux que pour moitié, et à la charge que
, tant que la première somme de 2oo l'autre moitié du prix sera payée comptañt ;
et celle de 5o à 6o millions, réservées la totalité des immeubles acquis par eux res
et par l'article II du présent décret, tera spécialement affectée à la sûreté de leur
point épuisées. - manutention, jusqu'alºrès l'appurement de leurs
u-delà de ladite somme , la quotité comptes. - - - -

s rentrée par les ventes ne pouvant XIIl. Les créanciers priyilégiés sur les titres
en émission que par un décret dn d'officos , fonds d'avance., cautionnement et
sIatif : Ics remboursemens se feront autres objets rembqursables par l'état, seront
rclre « le numéros, suivant l'indication admis à, donner le montant de leur créance
tai en sera donnée à tous les porteurs en payement des domaines nationaux dont ils
,issara ces de liqnidation, lesquels GIl se rendront adjudicataires , en remplissant ,
pourront les donner en paiement pour constater l'existence et l'intégrité de leurs
• x2 ! €*S. droits, les conditions qui seront prescrites par
1ntérêt à cinq pour cent sera accordé les décrets de l'Assemblée. - | -
oissan Ces, et courra du pour ou la XIV. Les brevets de retenue sont exceptés des
,fé te des pièces aura été faite aUl précédentes dispositions jusqu'après examen.1 .
li I11idation : ce jou sº, indiqué , XV. , Il sera, nommé deux commissairès dé
,r rzz3jssance, mais l intérêt cºssera chacun. des, comités des constitution , de judi
2 n ta r11 é ro sera appellé en rembour cature , des finances et d'aliénation, pour pré
senter dans huitaine à l'Assemblée nationale
.1-a d e rmême pour les propriétairés les moyens d'exécution pour parvenir à toutes
é a dées , qui seront traités comme les liqnidations, avec promptitude. et tinifor
ixes cl'oflices, et remboursés avec mité.
41 o b s,
A

. ( 674 )
L'article XVI a été ajourné. ſiers des siéges dans les pays où l'édit du mois
, XVIl. Les différens titres de propriétés ci de juin 1-1 n'a pas d'execution. -

dessus énoncés : et tous autres efféts, ne pour · Les propriétaires des ci-devant ſiefs ou créan
ront être reçºi, sous aucun prétexte en Pºie cicrs qui auront fornié des oppositions qui ne
ment ,: ni dans les caisses de district , ni mêtne contiendroient point les déclarations ci-dessus,
dans celle du receveur de l'extraordinaire , sans seront tenus de les renouveller.
A - - - - -

être revêtus du visa des commissaires , qui sera · Lesdites oppositions seront enreg'strées gra
indiqué dans le décret de liquidation géné t º, en justii.ant de celles ſo. Inées précédem
rale. lllºll t. -

: XVIII. L'Assemblée nationale déterminera . L' Assembl'e nation ,le , voulant faire passer
par un ou plusieurs décrets particuliers : le dé - les doutes qui se sont élevés sur l'exécution dºs
veloppement de toutes les forinalités à observer articles 19 , 2o, 53 et 42 du décret du 3 mai
et pour lés liquidations, et pour toutes les opé dermier , décrète ce qui suit :
rations en dépendantes ».
-
" !" : -
-
-
} es offres qui seront faites en exécution des
!
Articles décrétés sur la proposition de M. articles 19, 2o et 53 du décret du 5 mai der
niºr seront valables , cncore que la somme y
Tronchez, au nom du comité de féodalité , portée se trouve par le résultat de l'estimation
dans le cours de la scance du jeudi soir 1 1 des experts inféiieure au moment de ladite |
mor'cive hrc. estination , pourvu que les offres aient été ſaites
avec la clause, sauf à pour suivre; et les ventes
« Lassemblée nationale, instruite que des par qui auront été faites après de pareilles offres
ticuliçrs , par une ſºusse interprétation des faites dans le conrs de deux années accomplies,
articles 47 et 48 de son décret du 3 mai 1T9o ; du jour de la publication du décret du 3 mai,
concernant les droits féodaux rachetables , qui jouiront du bénéfice de l'exemption portée º
autorise les propriétaires des ci-devant ſiefs à l'article 42 dudit décrct ; il en sera de même
former une seule opposition générale au rem l'égard des offres qui auront été précédemment
boursement des rachats offerts auxdits proprié faites , encore qu'elles n'aient point été faites
taires, se dispensent de déclarer, par lour op avec la clause , sauf à poursuivre ; ceux qui
aaront fait des offres jugées par l'évènement dé
†osition , les noms de famille , les qualités et
demeures desdits propriétaires de fiefs , dé l'estimation insuffisantes, ne jouiront du bénº
crète ce qui suit : - · . . 4 fice du présent décret qu'à la charge 1°. de
· Les propriétaires des ſiefs ayant sous leur supporter les frais de l'expertise : 2°. d'effectutt
»mouvance d'autres fiéfs, et l s créinciers des le paiement réel, tant de la totalité de la sommº
à laquelle le rachat aura été liquidé , que dei
propriétaires des ci-devant ſiefs qui seront au
tarisi s, par les articles 47 et 43 du décret du frais de l'expertise , dans le mois du jour dº
5 mai dernier, à former une seule opposition l'acte qui aura liquidé le montant du rachatº
générade au remboursemrent des rachats de la signification du jugement en dèrnierrº
aux propriétaires desdits ci-devant fiefs, offerts
seront sort , ou passé en force de chose jugée qui auº
tenus , savoir, les propriétnires des ci-devant fait ladite liquidation.
fiefs de déclarer, par leur opposition, lbs noms L'Assemblée nationale , voulant faire ceº
desdits ſiefs mouvant d'etix , ct les noms de les difficultés qui se sont élevées sur l'exécutº
famille, qualités et demeure des †
desdits ſiefs ; , et les créanciers, les nons de
de l'article 4 du décret du 26 juillet dernier,!
décrété et décrète que l'estimation des arbº
famille, qualités et demeure seulement des pro · fruitiers plantés sur les rues ou les chemiº
priétaires de fiefs sur lesquels ils formeront publics, † les propriétaires riverains vº
opposition , avec déclaration que l'opposition dront rachcter, sera faite au capital du deniº
est formée à tout remboursement qui pourroit dix du produit commun annuel.desdits arbºt
être fait à la personne dénomméé , des droits foriné sur les quatorze d§
seigneuriaux dépendans des fiefs à elle appar duction faite des deux plus fortes et d§ dent
tenams, situés dans l'arrondissement du greffe, moindres, sauf les déductions que les expº
le tout à peine de nullité desdites oppositions , pourront admettre sur ledit capital, d'après !
eb d'ètre déchus de tout recours contre les con ualité, l'âge et l'état des arbres qu'il ïº
servations des hypothèques et contre les gref estimer. -
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
j) E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E,
J O U R N A L L I B R E , par une Société d' Écrivains Patriotes »
dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
Unc nation entière ne s'est jamais soulevée sans les plus ſortes raisons ;
car les peuples sout tranquilles tant que leurs maux sont supportables.

N°. C C C C X I. Du Mercredi 17 Novembre 179o.


AS S E M B L É E N A T I O N A L E.
peuple passe par l'organe des apôtres de la
Séance du 16 Novembre.
ſinance , et prenant pour objet de cotn paraison
les pays où ia cuitnre du 1.1b c est permise , il
montre le travail ſtcile , et l'ais ince univer
L r s lenteurs inévitables qu'éprouve à Paris selle vivifiant les peuples , tandis que l'oisiveté
l'organisation du mouvel ordre judiciaire, sont et la mendicité dévorent les pays de prohibi
cause d'un fâcheux engorgement dans les pri tion. Il attache à la cultivation du tabac l'in .
sons du châtelet. les sºn tences rendues au cri tº rêl même de l'agricuiture , et celui des mœurs
minel par ce tribunal ne pouvant ni être exé à l'abolition de ia contrebande.
cutées, ni étre portées par l'appel devant un M. Malouet , après lui, a promis de défendre
siége supérieur. La municipalité a exposé cet le régime prohibitif, si personne ne se pré
inconvénient à l'Assemblée nationale , et M. sentoit pour ce systême. Alcrs s'est levé M.
Rºgnault ( de Saint-Jean - d'Angely ) opinoit Delley , qui a dit en faveur de la vente exclu
pour la création d'un tribunal proviso.re ; mais sive tout ce qu'on peut dire de plus spécieux .
sur une observation de M. Prieur, l'Assemblée « C'est , selon lui , la manº ere d'imposer la
a été frappée de l'inconvénient bien plus impo moins gênante et la plus pro luctive ; le systême
litique de créer une commission, et elle a passé proliibitif est constitutionellement libre quant
à l'ordre du jour. au mode de perception , la propriété n'y est
On a renvové au comité de constitntion une point lézée : on peut en b nnir les vexations
ètition de la ville de Sens, qui sollicite l'éta de l'armée fiscale ». il prétend que la culture
lissement d'un tribunal de commerce. du tabac énerveroit nos terres ; et qu'en outre
Un long projet de décret a été présenté par la b , lance seroit bientôt détruite , par la su
M. Vernier , relativement à l'indemnité que périorité reconnue du tabac de l'Amérique.
peuvent réclamer les régisseurs généraux de la M. de Beaumetz a dénié le fait, que le tabae
ci-devant province d'Artois. Ce décret pure
pût faire tort aux terres de France, et il donne
ment local a passé sans opposition. en exemple l'expérience du pays du nord, que
Sur le vºeu du comité de constitntion , la le tabac fertilise. Après l'avoir entendu , l' A -
ville de Bastia est déclarée chof-lieu du dépar scmblée a fermé la discussion, et la question a
tement de Corse ; et on a renvoyé au comité été ainsi posée : La culture du tabac sera-t-elle
des pensions la pétition des magistrats du con libre dans tout le royaume ? L'affirmative ne pa
seil supérieur de Corse , non citoyens de l'isle, roissoit pas équivoque : mais on a demandé, par
qui se trouvent sans existence par la nouvelle amendement, « qu'avant de porter le décret le
"# judiciaire. comité d'imposition fût chargé de présenter un
A l'ordre du jour. M. Rewbel a repris la mode de remplacement de cette contribution,
iscussion sur le commerce et la culture du
et cet amendement a été adopté. 9
tabac, Zélé partisan de la liberté , il a battu
en ruine le systême adverse ; il ne souflre pas Une lettre du roi annonce à l'Assemblée na
patiemment que le mot sacré de l'intérét du tionale que sa majesté a confié le ministère de
la gucrre à M. du Portail.
4l I
( 676 ) -

Aux départcmcns de la Nièvre et du I oiret, suppressions et unions à faire dans leur terri
une inondation subite a fait des ravages dont tOlre C t atlX Gº Il VlrOnS.
l'effet et le dommage sont incalculables. Trois XV. En procédant à la formation et circonº
arches du pont de Nevers , cent toises de la cription d'une paroisse, les municipalités ou di
levée de Loire , au-dessus d'Orléans , sont em rectoires de districts auront soin d'indiquerlº .
portées, et les deux départemens réclament la paroisses, quartiers , villages et hameaux qu'ils
commisération de l'Assemblée nation le : la croiront devoir y être réunis : ils feront con
quelle a décrété qu'il seroit provisoirement noitre la population de chaque endroit : ils ex
fourni, par le trésor public, une somme de 3o pliqueront les raisons qui les détermineront *
mille liv. à chacun des dép.irtcm ns de la Nièvre proposer de supprimer ou conserver, à unir 0u
et du Loiret, pour les besoin» les plus urgens ériger; et du tout ils dresseront leur procè*
des malheureuses victimes de ce désastre. verbal. -

Une lettre communiquée par M. de Tr tcy , XVI. A mesure que les directoires de districts
apprend que le même fléau a désolé le dépar auront achevé leur travail pour la formationº
tement de l'Allier, et que la partie basse de circonscription de la paroisse ou des paroissº
la ville de Moulins est inondée à douze pieds de d'une ville ou d'un bourg , ils en enverront le
lhauteur. C. procès-verbal au directoire de leur départe
inent, qui le fera passer avec son avis à l'
Suite du décret concernant la constitution semblée mationale pour y être décrété.
XVI .. Si l'évêque diocésain est en retard de
civile du clergé. nommer les vicaires de la paroisse cathédrale,
lcs curés des paroisses qui y auront été réuniº
Art. X. « Lorsque, sur le refus du métropoli en rempliront provisoirement les fonctions ,
tain et des aut1es évêques de l'arrondissement, chacun suivant l'ordre de leur ancienneté dans
l'élu aura été obligé de se retirer devers un les fonctions pastorales ».
évêque d'un autre arrondissement pour avoir
la confirmation canonique , la consé ration
pourra se faire par l'évêque qui la lui aura ac A J^ I S.
cordée.
MM. les Abonnés du premier juin ponr 6 moit,
XI. Pareillement lorsque le siège de l'évêque et du premier septembre pour 5 mois , sont priés de
consécrateur sera d'un autre arrondissement renouveller leur Abonnement avant le 2o, et d'inº
que celui de l'élu , la consécration pourra se dans leur lettre une des adresses imprimées sont ler
faire dans l'église cathédrale de l évêque-con qdelles ils reçoivent les Annales ; précaution abs
sécrateur, ou dans telle autre église qu'il ju ment nécessaire pour éviter les doubles emploir.
gera à propos.
XII. Les directoires de districts procédèront Observations sur l'événement du 13 de cº
sans retard à la nouvelle formation et circons
rnois.
cription des paroisses, conformément au titre
Ier du décret du 12 juillet dernier. Ils s'occu On a remarqné dans cet év2nement, 1°.lar
peront d'abord de la formation et circonscrip deur du peuple pour conserver sa liberté, aº
tion de la paroisse cathédrale, puis des parois deur que les aristocrates se plaîsoient à supposº
ses des villes et bourgs, et ensuite des paroisses éteinte et refroidie, et qui , au çontraire,º
de campagne. montre aujourd'hui avec tous les caractéresº
- XlII. L'évêque diocésain sera invité et même la fermeté , de l · ré flexion et du véritable coº
requis de concourir par lui-même ou par son rage : 2°. les visites et témoignages de sensibi
fondé de procuration , aux travaux prépara lité que M. de Lameth a reçus, et reçoit lº
toires des suppressions et unions ; mais son ab les jours de toutes les sections, de tous les bº"
sence ou son refus d y prendre part ne pourra, taillons, de tous les citoyens, et même de pl#
en aucun cas, retarder les opérations des di sieurs cafés de la capitale ; 3°. la conduite d
rectoires. , -.

, XIV. Pour accélérer leur travail , les direc


cuple , qui, en attaquant la maison du si
a Croix-Castries, s'est imposé la police la plus
toires de districts chargeront les municipalités sévère contre les vols, et a distingué parmilº
des villes et bourgs de chaque canton, de leur
envoyer toutes les instructions et tous les éclair
tableaux , le portrait du roi † respectés
tandis qu'il brisoit et déchiroit tous les autrº
cissemens nécessaires sur la convenance des Toutes ces remarques prouvent quels s0ml

-
( 677 )
les progrès de l'esprit public, et font présumer lesquels on compte bien faire tomber tout exº
quel sera le succès des tentatives de nos enne semble et le peuple ct les deux personnages, et
mis. CARR A.
tous ceux qui par bonhomie et par confiance
· P. S. L'expédition faite le 13 au ci-devant leur sont attachés. ie cousin Bouillé, qui est
hôtel de M. Lacroix-Castries, a donné lieu à dans le véritable secret de la cour, travaille de
une farce digne du bourgeois gentilhomme de son côté dans le sens précis de Guignard, c'est
Molière. La vieille maréclrale de Mirepoix, dont à-dire, qu'il opère tout le mal qu il veut, sans
la maison est située en fice de celle où siégeoit jamais paroître coupable de rien; il a même cer
le tribunal populaire de cassation , entendant avantage sur Guignard , que loin d'avoir été in
de son appartement un bruit sourd, sonne un culpé sur aucune circonstance de sa conduite,
vieux valet-de-chambre , et lui demande ce que depuis qu'il a fait son serment civique, si vanté
veut dire tout ce tapage dans la rue. Le vieux par les sots, il a été au contraire louangé , fla
serviteur ouvre la † observe ce qui se gorné , je dirai presque béni : et vous allez voir
où tout cela va nous mener.
passe, et vient dire à sa maitresse : « Bagatelle, Dans le rapport de l'affaire de Nanci, rap
madame la mi a réchale : M. de ( astries s'cst fait
une aſſaire avcc les chevaliers de l'ordre. Ces port où les deux commissaires conviennent
Mi'* sont ici en vertu d'une délibération de l'or n'avoir pu approfondir les véritables causes du
massacre , on s'attacle à soutenir hardiment
dre, et ils font jetter les meubles par les fenêtres : que Bouillé est blanc comme neige, quoique
j'ai vu même plusieurs de ces Mºs à l'œuvre ». dans les détails de ce même rapport on le voie ,
Le vieux bonhomme ne se trompoit qu'à demi. en gros caractères, tout couvert du sang qui
En effet, on a remarqué que quelques-uns des a été versé. Mais pourquoi cet aveuglement
acteurs de la scène, ayant pénétré dans la garde
robe du maréchal , y firent un quart-d heure opiniâtre en faveur de Bouillé ? pourquoi les
de toilette, et en sortirent habillés comme des nouveaux éloges qu'on lui prépare dans le rap
princes, décorés de la croix du Saint-Esprit, et port ? pourquoi ? je vais vous le dire , et c'est
pavoisés de tous les cordons bleus qu'ils avoient ici où la cour et Bouillé vont rire de bon cœur
trouvés dans les tiroirs. On assure même que sous cape de la bonhomie de ceux qui tendent
ces nouveaux chevaliers n'avoient point l air leurs ſilets. Il s'agit 1°. d'enterrer si avant dans
embarrassés sous leur costume , et qu'ils mon les entrailles de la terre la vérité sur l'affaire de
troient autant d'ardeur an branlebas, que les N anci , que jamais la Providence elle-même
lus preux chevaliers de l'ordre en un jour de ne puisse la découvrir ; et cela pour justifier,
§ dans la postérité la plus reculée, lcs éloges très
L'expédition ſinie , les membres du tribunal inconsidérés que le commandant-gºnéra la fait
e cassation dépouillèrent les habits de velours, prodiguer par les 6o bataillons à son cousin
les crachats de l'ordre et les cordons bleus Bouillé. Or vous ne doutez pas que la Fayette,
Bouillé , Guignarel , la Tour-du-Pin et le co
qu'ils avoient endossés cn guise de robes rouges mité antriciiien des Tuileries ne soient plus
Pour rehauss r l'éclat de leurs fonctions ; ils
rentrèrcnt paisiblement, et sur-tout les mains puissans qne la Providence. 29. De porter sur
la direction du département de la Meurthe ,
vuides, dans la classe de simples citoyens. A. G.
sur la municipalité de Nanci ( qui certainement
sont très-coupables de leur côté ) et sur les
Proſondeur du mystère d'iniquité concerté soldats , mon-seulement leurs erreurs et leurs
entre le cabinet de Saint Cloud et le général torts particuliers , mais encore les torts et les
Bouillé. Extrait du rapport de l'aſfaire de crimes très-authentiques des officiers généraux
· Nanci. et des autres officiers des trois régimens qui se
trouvent par ce 1nimac déchargés de toute
Un bon renard disoit naguères : Judas Gui accusation : car enſin semble dire le rapport :
mard rie tend jamais ses filets lui-même, mais ( sans considérer que les officiers généraux et
es fait toujours tcndre par d'autres. C'est en autres officiers des trois régimens sont les seuls
Vertu de cette tactique des fourbes consommés et véritables coupables, puisqu'ils ont toujours
que nous avons vu, depuis plus d'un an, deux été les premiers agresseurs ) le calme dépen
Personnages soi-disant populaires se mettre sans doit absolument, et du directoire du départe
ººsse en avant pour la cour contre les véritables ment, ct de la municipalité de Nanci, et de la
intérêts du peuple et de la révolution, et tendre vertu des soldats.
ºx bons citoyens les filets du ministère, dans Ce qui veut dire assez clairement que lors
( 678 ) -

qu'il y a une action dans la nature, il ne doit demment aux ennemis de la Iiberté et de li
point y avoir de réaction , sous peine à cette constitntion que la mature se crºimplait à nous
réaction d'être consiti( r e comrne la sº i le canse
prodiguer plus que jamais ses f.veurs, ne ser
du mal qui en résulte. Ainsi, lorsque le patrio vira peut-être, hélas ! qu'à combler leur déses
tisme et l'indignation des bons citoyens réa poir et à les faire grincer des dents : mais nous
gissent contre les perfidies et les complots des n'en bénirons pas moins la Providence, en h
agens du pouvoir exécutif, ce sont les réacteurs priant de vouloir bien prendre pitié de ces pau
seuls qui ont tort. Voilà pourtant la logique vres aristocrates, et de leur remettre un peule
que nos ennemis emploient continuellement cerveau, que les titres de noblesse, le livre
contre nous, et avec laquelle on veut faire pa rouge et les lambris dorés du pouvoir exécutif
roître blanc ce qui est noir, et noir ce qui est ont si fort désorganisés et félés depuis leur en
blanc. fance.
-

C....
3°. D'inspirer , par ce rapport, une telle
idée du patriotisme, de la bonne foi et des talens
D E L o N D R E s.
de Bouillé , que la nation , loin d'être ( tonnée
de le voir dans quinze jours à la tête d'une Le gouvernement vient de faire publier li
armée de 6o.ooo liommes, (c'est le projet , en convention entre notre cour et celle d'Espagne,
tendez-vous citoyens : j'en suis bien informé) signée à Madrid le 28 octobre ; elle contient
cn soit au contraire tres-enchantée. Et si l' on en substance : que les bâtimens et les districts
demande pourquoi cette armée de 6o,ooo de terrein , situés sur la côte nord-ouest de
hommes commandée par Bouillé , on répondra l' Amérique septentrionale , dont les anglois
que c'est pour faire face à M. de Condé , qui ont été dépossédés par un officier espagnol en
doit envoyer bientôt son manifeste et menacer avril 1 89 , leur seront restitués ; que les sujets
la France à la tête d mne armée formidable , de S. M. Britannique jouiront de la liberté, de
composée d'Ailemands , d'Autrichiens et de la navigation et de la pêche dans l'Océan paci
Piémontois. Or , croyez-vous qne dans ce cas fique èt les mers du S ud ; ils auront la faculté
l'aristocrate Bouillé combattroit l'aristocrate
de débarquer sur les côtes qui bordent c*
Condé ? et ne voyez-vous pas que le piege tendu mers , dans les endroits non déja occupés Pºr
dans cette circonstance , par les candides ins les Espagnols, et d'y trafiquer avec les naturels
trutnens de Bouillé et de Guignard , a pour du pays , ou d'y former des établissement.
but la réunion des deux arné es, afin d'opérer Néanmoins pour prévenir tout commerce inter
finalement cette contre-révolution qu'on a tant lope entre les anglois et les établissemens espa
de peine à commencer par d'autres moyens ? gnols , il est expressément stipulé que les sujet
Méditez bien, je vous prie, chers concitoyens, britanniques ne navigueront oint et n'exer
ce que je viens de vous dire ; et ajoutez y le ceront pas la pêche dans lesdites mers, à la
souvenir de ce qui vient de se passer à Béfort, distance de dix lieues, d'aucune partie des côtes
ct de l'évasion du sieur Latour. CARRA.
déja occupées par l'Espagne. A. G.
On nous écrit de Sainte-Foi-sur-Dordogne, Bulletin de M. Charles Lameth.
en date du 31 octobre, que dans toute ia plaine
de i ordogne, depuis Bordeaux jusqu'à la Linde, Les douleurs ont diminué de beaucoup hier
les bleds nouvellement semés y sont de toute dans la journée, et la nuit a été meilleure que
beauté , et promettent la plus abondante ré la précédente. Ce matin l'avant-bras est moin
colte. Déja cette superbe apparence a fait di gonflé, le poignet moins tendu, et le trajet de
minuer le prix des grains dans les marchés voi la blessure moins dur; tout annonce un éut
sins , et l'on espère avec raison que le pain ne favorable.
sera pas cher dans la saison rigoureuse où mous - Signés, Duſouert , Bertaut
allons entrer. Cette nouvelle, qui annonce évi Ce 16 novembre, neuf heures du matin.
On s'abonne à Paris , chez BUIssoN , libraire, rue Hautefeuille
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres ſ§ , à qui l'on adressera, franc de port, le rit
les Auteurs des Annales Patriotiques.
Et chez tous les Libraires et l)irecteurs des Postes du
oyaume et de l'Etranger. -

Il parott tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 56 liv, pour un an, 18 iiv.
pour 6 mois, et de 0 liv.pow
3 mois . franc de port , par la poste, pour tout ie Royaume L'akonnemenr ne co,nr»rnre
On s'abonne aussi, à la méme adresre , poxr la BOUCHE DE FER aue du prem, d'un moit
» moyennant 9 liv. pour 3 moit,
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAii #s
. . D E L A F. R A N C E ,

E T A F FA I R E s P o L I T I Q U E s D E L E U R o p E ,
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. AZERcz ER, et par M. CARRA , un des Auteurs.
- Le duel n'est qu'une valeur brutale et dégénérée, un vil préjugé qui
- blesse les loix, et tend à légitimer l'hom c.de et la ve1geance,

Nº. C C C C X I I. Du Jeudi 28 Novembre t7go.


A• - f -- * - _ - • • •

As s E M B L E E N AT I O N A L E. † † Pº opinion individuelle
Vant le voeu de M. Bouche , que l' , ,,
sui
, qt
que l Assemblé
décrété. - - blée a
ASéance du 16 Novembre au soir. MI . Péthion, premier parlant , après avoir
posé les principes éternels de la Propriété des
LE département de Paris n'est pas le seul où peuples :-- Si long-temps ºéconnus par les rois
la vente des biens nationaux s'élève à un prix qº * en croyoient investis par la volon# de
{ort au-dessus de l'estimation ; l'Assemblée a Dieu et par le droit de l épée , a examiné sé -
été instruite par MM. Camus et Merlin , que vèrement la donation d Avignon fuite au
• - au sa
sai -

dans les départemens de la côte d'Or et même


. dans celui du Nord , où l'incivisme avoit espéré
siége par Jeanne de Naples et n'y a v§
démenbrement illégal de l'antique patrimoin§
§
établir son foyer, les biens d'église sont portés de la France, non consenti Par la nation ni
,à des enchères très-avantageuses , et que la † sQn premier mandataire , un don forcé n1
presse y est pour les acquérir. e malheur du moment , et bientôt revendiqué
On a renvoyé au comité de féodalité des ré p† les regrets de la donatrice ; enfin §
clamations de plusieurs potentats de l'Allemagne, aspect
·gagement même le plusàfavorable,
rachetable perpétuité.un s§ le G
ºmpte en
"du landgrave de Hesse , des ducs des Deux
-Ponts et de V\ irtemberg , relatives à leurs , lºuis il a sondé les causes de l'insurrectio
possessions éparses dans la ci-devant province d'Avignon , les abus devenus intolérables #
· d' Alsace. - despotisme d'un vice-légat, la justice ubli
L'Assemblée a accueilli très-favorablement quement mise à l'enchère, l'espionage dé §
l'hommage d'un citoyen qui offre sur l'éduca les moeurs, et il a conclu que la cité † non
·tion publique de nouvelles idées, fruit de l'ob séparée d'ailleurs de l'état ecclésiastique †
-servation et de l'expérience d'une longue vie ; . elle n'a jamais fait partie, §
et l'hommage d'un artiste, qui propose d'établir † exercé la Suisse et la H§
une manufacture de plantes artificielles , très- . ande, de secouer le joug d'un maît§ ui ne
'intéressante pour les progrès de la botanique. lui convient plus , et de choisir la §
qui , lui convient le mieux. En conséquence
· Envoyé au comité de commerce.
A celui des finances est reporté l'établisse- . ,M. Péthion a proposé à l'Assemblée de déclarer
qu'Avignon fait partie de l'empire françois §t
-ment d'une caisse patriotique à Lyon , qui se de charger le de se retirer † §
charge de donner aux ouvriers des bons de le roi , pour le supplier de négocier avec le
détails pour aider l'activité du commerce, le
paiement du salaire des ouvriers, et le débit . sºnt siégº p9ºr raison des indemnités qni pour
roiçnt lui être dues , pour les articles § traité
, des assignats. . •- .

1 - " " 1» , ,
qui sera
- • *
en, conséquence de cette né
l'affaire d' Avignon, ajournée à une séance † #ºPPortºs à l'Assemblée et ê§
:. •. • . " · #,r*
#
: extraordinaire qui n'a pas eu lieu hier
• " .. | | s . * "** 1 • • • • f't
n u . sO! I',
:• ' : discutés, modifiés . admis ou rejettés §"
k -

º été portée à celle-cf par Fordre du jour, Ce discours»gue nous abrégeons avec bien
4Y2
"I
|

( 68o )
du regret , a été suivi d'applaudissemens pres Ceux qui ne se conformeront nas au prº
qu'universels. décret , seront rappellés, déchus de leur plut,
D'un ton mesuré et d'une voix tranquille , et jugés incapables de toutes fonctions juli
M. Malouet a attaqué l'insurrection d'Avignon. ques , jusqu'à ce qu'ils aient prêté leur ,emenl
{l accuse M. Bouche d'en être l'auteur, et civique ». · : r
celui-ci s'est levé pour dire qu'il avoit reçn de l)ans la chambre des comptes dAix ilº
ses cominettans l» mandat exprès de réclamer trouve des offices qui , par le droit dhli
la réunion d 1 comtat : cette rev on dicºtion , a tage, sont encore dans les familIes qui en ont
rcpris M. Malouet, étoit une violation du droit † la première finance : M. Gossin, dansu
des rois, une atteinte portée à la paix des na rief rapport , a demandé s'il n'étoit pasjº
tions qni seroient à la merci du prent r intri de ne rembourser , aux titulaires aciuek !
gant, si le souverain lºgitine étoit r :1 lu cornp ces offices , que le prix de l'acquisition #
table de la condº it , t !« ses agºns. cc ! e rºgarde »
naire , et cela a été ainsi décreté , malgºlº
a-t-il dit, l'intnrrr ctien l' Avignon ccniine un position de M. d'André. -

crime atroce que l Assemblée ne peut légitimer On a ordonné l'impression d'une instruº
ni just fier sans ane injustice cr nte : je pense lue par M. d'Auchy, sur le nouveau mode dinº
que si l'Assemblée adoptoit la pétition de la ville position. -

§ , elle violeroit les principes qu'elle a A l'ordre du jour, un nouveau travail tº


décrétés ; je pense que l'Assemblée ne pent , apporté , par M. le Chapelier , au nº #
sans s'exposer à l'animadversion de toutes les comité de constitution , § forganistioº!
puissances attentives à la couduite que la France tribunal de cassation.
va tenir après s'être régénérée , dépouiller de de M. Barnave, on a D'abord,
renvoyé ausurcomº
la º des
ses propriétés le seul monarque qui n'a ni ar colonies la partie du décret qui concerº
mées ni vaisseaux pour les protéger ».... 1 part que doivent avoir les colonies à reledia
Un bruit sourd , qui s'est élevé et qui s'est de ee tribunal.
Osef le tri
soutenu pendant le discours de l'honorable opi M. le Chapelier propose de comp
nant, a fini par jettcr du trouble dans ses idées ; bunal de 56 membres, à l'élection de†
il est descendu de la tribune sans pouvoir Gu courroient les 83 départemens et les tº#
sans vouloir conclure, et la séance a été le
vée.
en formant trois classes. La premièrº †
-

seroit faite par 3o départemens tirés º §


Séance du 17 Novembre. les autres à tour de rôle , suivant uº !
qui en seroit dressé : les juges, élus pºº§
Au nom du comité de constitution, M. Dé avec faculté d'être réélus seroient º
meunier a présenté le projet de décret relatif · voir 3o ans accomplis, d'avoir rempli pºsaſº
au sermert civique des agens du corps diplo 1 o ans les fonctions de magistrat dans
-

matique , et ce décret est adopté sans oppo ciens tribunaux ; et la cour de cassººº
sition. -
roit en activité le 1o janvier proc Hamº ntk l

« Tous les ambassadeurs, envoyés, résidens, Deux autres plans d'élection sont Pº
secrétaires et coinmis employés dans les cours l'un par M. Chabroud, qui, proposeº : .

étrangères, feront parvenir aux législatures un qne les membres du tribunal de


acte contenant leur serment civique, qui sera pris parmi les juges de district, et même n°
§†
contresigné de la chancellerie. par eux ; t.
Ceux qui sont en Europe, dans l'espace d'un L'autre par M. Prugnon, qui
mois; ceux qui sont dans les échelles du Levant, bunal de 83 membres, nommés indivi .
co#
dans l'espace de trois mois : ceux qui sont en ment par les 85 départemens. . \
Amériquo , dans l'espace de cinq mois : ceux
qui sont dans les indes orientales, dans l'espace
M. d'André a fait observer que M. c#
, dans son projet, donnoit à des juges
e qui :
de quatorze mois. - le droit de déléguer eux-mêmes , º
, La formule du serment sera ainsi conçue : Je inconstitutionel question . préa lablea"
glouti le plan de; et
M laChabroud. . .. s, :«s .
jure d'être fidèle à la nation , à la loi et au
roi, et de soutenir de tout mon pouvoir la , M. L)uport a dit que 83 personnº ninº
· constitution décrétée parl'Assemblée nationale par le choix de § orm# -

et sanctionnée par le roi, et de pr8téger auprès corps nombreux et redoutable , #


. de la cour de..... les françois qui y résident auroit la prétention de rivaliser avº°
( 6o1 ) .
latures : et à ces mots , le systême de M. le paragraphe suivant de la Gazette universelle
Prugnon a été abandonné. du même jour : ... .
La composition que propose M. Duport seroit « La nouvelie du combat entre MM Lametll
de 42 ou 45 membres, divisés en deux cham et Castries, apportée le même soir à l'assemblée
bres, l'une pour l'adinission des requêtes, l'autre des Jacobins, y causa une fermentation extrême,
pour le jugement de cassation. au point que les membres de l'Assemblée natio
: Un premier décret a prononcé « que le tri nale présens à la séance se retirèrent bien vîte,
bunal de cassation ne seroit pas composé d'un pour ne pas paroître , par leur présence , ap
membre de chaque département »; ensuite, sur prouver les résolutions désespérées auxquelles
la question de savoir si, pour l'élection du tri on s'abandonnoit. Il n'étoit question de rien
bunil, les départemens concourroient par tiers moins que d'aller dévaster et abattre l'hôtel de
ou par moitié , il est statué que la nomination . Castries, et de toinber sur tous les aristocrates
sera faite par mqitié. -
insolens qui inst. llent jour,uellement les défen
· Après qaelques débats entre v M. le Chape seurs de la cause du peuple. On s'étoit encore
ier et Prieur, il a été décrété « que pour la pre affermi dans cette résolution, après avoir en
mière élection des membres du tribunal de cas tendu les plaintes que venoient de porter MM.
sation, les départemens seroient tirés au sort ». Menou et Barnave, etc. »
Pour la prémière fois enfin , on a entendu les Ou voit que dans ce paragraphe les sieurs Boyer
expressions de la loyauté et du patriotisme dans et Cerizier, dès longtemps vendus au ministère,
une lettre ministérielle. M. du Portail , nouveau voudroient faire retomber adroitement sur la
ministre de la guerre, fait hommage à l'Assem société des amis de la constitution le projet que
blée nationale de sa nomination : Il avoit été, le peuple a formé lui-mêne et exécuté le len
dit-il, quelque tcmps indécis s'il accepteroit un demain d'aller démeubler l'hôtel de Castries; eh
emploi attssi difficile, mais il n'a pu résister au bien , les sieurs Boyer et Cerizier sont coupa
plaisir de prendre part à la plus belle révolution bles de la plus insigne calomnie envers cette
q# l histoire puisse apprendre au monde : puis société , 1°. on n'a pris ni publiquement ni en
| réfléchissant ensuite que si régir un grand em particulier. dans la séance dn 12 , aucune es
| Pºre etoit unc tâche tifficile , elle l étoit spr pèce de résolution, et cncore moins celle d'aller
| ºut pour les législareurs, et que les fonctions dévaster et abattre l'hôtel de Castries ; cette
' # un ninistre étoient bornées à faire exécuter idée là même n'est venue à personne , ce qui
' la loi. il croit pouvoir assurer l'Assemblée que peut êire attesté par plus de 8oo membres qui
o dl'agent
: !º patrie n'aura pas
* • .agent p que lui
plus dévoué q étoient présens ; 2°. MM. de Menou et Bar
, à ses véritables intérêts ». - nave n'ont point paru de ns cette séance; M.
': lls est décrété que cette lettre sera imprimée de Mirabeau seul a exprimé à la triburie , avec
lºt publiée ; elle servira de leçon aux ministres beaucoup de sagesse et de circonspection, la
º.ººs , et sur-tout aux ministres présens, qui douleur que § patriotes devoient éprou
# ºº ont grand besoin. ver de l accident arrivé à M. Cliarles Lameth.
# ºoaveau conseil général de la commune Cliacun s'est retiré ensuite , et aucun des dé
de Paris a demandé la pèrmission d'apporter SOIl , putés de l'Assemblée nationale , qui se trou
ººmage à l'Assemblée législative. ^ G. voient à cette séance , n ont. quitté avant la
* , * ' , fin de la séance. Mais la calemnie des auteurs
; | A V I S.
de la Gazette Universelle ne, surprendra, point
MM. les Abonnés
- -
ceux qui lisent habituellement leurs feuilles, et
: les Ab, • - - •
- -

ſ . du premier juin pour 6 mois, qui savent que ces auteurs ont toujours plaidé
;# lt premier septembre pour 3 mois , sont priés de la cause des ministres et des ennemis du peuple
ºnouveller leur Abonnement avant le 2o , et d'insérer
contre le peuple lui-même, tout en affectant
|| #
# lettre une des adresses imprimées sous les
es i/s reçoivent les Annales ; précaution absolu niaisement une impartialité politique et un cer
f ºnt, aécessaire pour éviter les doubles emplois. . tain : attachement à la constitution, Mais le
| *
•* ' , , , , , ,,t. .. \ ' . . , '. peuple, m'est jamais dupe de ces grimaces ,. et
% i'on sait trop bien que les deux auteurs cités
Calomnie d, . " Bo1
,
es Steurs " sont réellement pensionnés de la cour. 2CARRA.
" de la Gazet§
- _ - -
j er et Cerizier, auteurs -• - -
-- i : . ' . 2 ,: - ... * :
- -

, des ºazette universelle, contre la société -


*Coup-d'œil rapide Sl4/" l'état actuel de l'Europe.
ºmis de la constitution de Paris.
*° 14 novembre » on a dénoncé aux Jacobins Les motifs que j'ai développés dans le n°. 4on
( G°2 ) \
de ces Annales, ont déterminé le cabinet de dre le parti des peuples opprimès, comme !
#M drid à une conciliation avec celui de Saint l'avoit annoncé , il prend celui des rois contre
James ; mais le ministère anglois , tout aussi les nations mên1es. Ah ! qu'une telle politique,
aveugle et corrompu que le ministère françois, ceile de prendre loyalement le parti des B#
et des iiºgeois, scroit |
saura-t-il profiter de cette circonstance pour digne de Frédéric-ſw\
arrêter l'ambition de Catherine et de Léopold ? laume ! combien elle tourneroit à sa gloire et
Non , il paroit au contraire que Pitt regrette à son profit ! avec quelle ardeur tous les Franº
l'alliance de la Russie, et recherche celle de çois voleroient à son secours en cas de besoin !
l'Autriche , et que pour un rien il abandonne avec quel enthousiasme les quatre-vingt-trºis
roit lâchement celle de la Prusse et de la Hol départemens de cet empire demanderoient son
lande. Déja cette crainte semble avoir déter alli nce ! Braves prussiens, voilà le rôle que
miné les ministres de ces deux dernières puis doit jouer votre roi ; nous y comptions tout
sances au congrès de la Haye, à livrer les Belges CARRA.
·à la fureur de léopold, et à méconnoître le
· droit d'intervention de la France dans ce même Décret du peuple sourcrain de Brabant , suivi
-congrès, et cela pour plaire au ministère an sur le vœu des bons garçons, tendant à faiº
·glois , qui ne veut pas l'indépendance des pro /acé cº ct brûler certain imprimé portant
vinces belgiques.Ainsi l'aveuglement et l'ambi /jour titre : béclaration de l'empereur et rolº
»tion de Pitt tendent non-seulement à la perte ot ſºuissant par ces mots : le 31 octobrº
, des Turcs et des Belges , mais au déshonneur 179o, signé HoPrÉ.
· et à la perte même des alliés de l'Angleterre, la
· Prusse et la Hollande ; car enfin, cominent la Nous peuples souverains du Brabant, à loui
· Prusse et la Hollande sontiendront-elles désor ceux qui ces présentes verront ou lire ouiront,
· mais leur puissance et le choc des événemens salut : savoir faisons que rapport nous ayant été
ultérieurs, si Léopold rentre dans les provinces fait que le prédit imprimé, contenant un vain
belgiques, et si Catherine conserve et augmente étalage de mots et de promèsses circuloit dan
ses conquêtes dans l'empire ottoman. Il est donc les terres de notre domination ; avons résolu,
évident que si la nation angloise ne se hâte de après une n,ûre délibération et en vertu dº
· chasser Pitt du ministère , il va houleverser notre poavoir souverain , de condamner Cº3
*l' Europe , et finir par rendre l'Angleterre elle acte de despotisine , comme nous le condam;
même victime des turpitudes et de l'ambition nons par ces présentes à être lacéré et brûlé !
· inconsidérée du cabinet de Saint James.
D'un autre côté, cotnment concevoir que la
plus haut point dn jour sur le grand
de notre capitale , au pied du chapeau de #
#
· cour de Berlin et celle de la Haye soient ass z berté , permettant de faire imprimer ce n0lft
· dupes du ministère anglois, pour consentir à décret , et l'afli cher à la perche dudit chap
• voir Léopold dominer de nouveau dans les pro de liberté et où besoin sera : ainsi fait #
- vinces belgiques ? Que faut-il donc pour , m lib ré à l}ruxelles notre capitale , le 6 nover
· pêcher ce funeste événement ? Cinq ou six niiile bre 1T9o, de notre règne le second :
· Prussiens sur lesquels ces infortunés Belges ont
compté jusqu'à ce jour, et qui suffiroient pour Lºi sig#é : le peuple souvcrain de Brilºº |
Paraphè Vérité !^'t. Par ordonnance lºr
·relever leur courage et pour armer cent cin
- quante mille hommes contre les boureaux de tice, secrét. perpét. -

» la race autrichienne ? Que risqueroit le roi de


' Prusse-en fournissant ces six miiile heummes aux Bulletin de M. Charles Lameſh. ..
Belges et en soutenant, d'un autre côté, d'une
manière ouverte les braves liégeois ? Loin de Des douleurs au poignet ont interrompu}
courir aucun risque , il s'attireroit au contraire
la bénédiction de tous les peuples , malgré la
sommeil du matin. La blessure est #
total : il y a un peu nuoins de difficulté
haine de tous iles autres rois ; # éviteroit 'chez, mouvement · des doigts. - .A .. - #l
' lui une insurrection qui ne manqtrera pas d'ar - - Signés , Dufouart, Bertaut
· river, si ses peuples voient qu'au lieu'de pren Ce 17 novembre, 9 heures du matin.
On s'abonno à Paris , chez BuIssoN , Libraire, ruc Haateſauille, * qui ronadºººre frane 1 ** ..
,de| Et
l'ahonnement
chez tous lesetLibraires
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Postes dupour les Auteurs
Royaume des Annales
et de l'Etranger. #º
4è4kfºt. .. ,
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ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
D E L A F R A N C E ,

E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U n o p E ,
JO U R NA L L I B R E , par une Société d"Ecrivains Palriotes ,
dirigé par M. AZERcz ER , ct par AZ. Cat RA , un des Auteurs. -
Le duel n'est qu'une valeur brutale et dégénérée, un vil préjugé qui
blesse les loix, et tend à légitimer l'homicide et la vengeance.

N°. C C C C X I l I. Du Vendredi 19 Novembre 179o.


AS S E M B L É E N A T I O N A L E. fussent pris sur les fonds libres du département.
la question s'est élevée, s'il ne seroit pas bien
Séance du 18 Novembre. . plus à propos d'ordonner que les assemblées ad -
ministratives seroient tenues d'acquérir des do
LA clôture de Paris , ce mur long-temps maines nationaux, pour y bâtir les établissemens
léshonoré par le nom de mur Calonne , et nécessaires pour leurs sessions et les séances du
directoire.
»ar la rapacité fiscale qui en avoit jetté les -

»remières fondations , s'ennoblit aujourd'hui Après un rapport court et lumineux de M. Al.


n devenant un moyen légal d'assurer la per de Lameth , dont l'impression a été ordonné .
reption d'un impôt qui ne se perdra plus dans l'Assemblée nationale a décrété quatorze articles
relatifs à l'avancement des adjudans-généraux
es canaux immondes de la finance. -

- La construction en aura coûté près de 16 et aides-de-camp de l'armée de Francé.


aillions ; mais dans ces derniers temps elle · La discnssion s'est reportée sur l'organisation .
ura servi à occuper un nombre infini d'ou du tribunal de cassation, sur la durée des fonc
riers intéressans. -Sur un rapport qu'a fait tions de ceux qui doivent le composer, et sur le
4. le Couteulx , au nom du comité des ſiman mode de leur réélection. ·
es, il a été décrété qu'il seroit payé aux en Le premier opinant , M. Martineau, pense
repreneurs de la clôture de Paris , par le qne les lnembrcs de ce tribunal doivent être .
résor public, en effets du porte-feuille, une élus pour six ans, et que leur réélection doit se
pmme de 1.5oo, ooo livres , à-compte de celle faire partiers, de deux ans en deux ans, si l'on
ui leur étoit due avant la présente année 179o. veut, dit-il, éviter cette versalité de principes
Un nouveau récit, fait par M.
es ravages de la Loire débordée dans
# ». qui est le plus grand fléau de l'ordre judiciaire.
GºS
« Les fonctions du tribunal, répondent MM.
lmpagnes de l'ancien Forez, a excité l'attem Mougin, Robertspierre et Antoine, ne peuvent
issement de l'Assemblée nationale , laquelle devenir susceptibles de variation; ils n'ont autre .
décrété qu'il seroit pris sur le trésor public, chose qu'à juger si la loi a été appliquée par les
ºmis provisoirement tribunaux ordinaires ». Une durée de six ans
rtement de Rhône età Loire,
la disposition du dé
pour subvenir effraie les honorables opinans : ils craignent d'
Ix premiers besoins, une somme de 3o,ooo voir enraciner un esprit de corps funeste aux
"I'eS. peuples, et peut-être ennemi de la législature,.
Sur les très sages observations de M. d'André, et ne donnent aux juges du tribunal de cassa
1 a envové aux comités féodal et d'aliénation tion que deux ans d'existence. .
xamen d'une demande que présentoit M. Pru- . · A ce compte, répliquent MM. le Chapelier
non pour le département de la Vandée, ten et d'André , vous ne trouverez pas d'homme
nte à ce que ce département fût dispensé du vraiment instruit qui accepte une place à si
liement des droits ordinaires pour l'acquisition court terme , qui veuille quitter sa famille, ses
·ojetée d'un édifice destiné à ses séances, et affaires, pour deux ans.
le les fonds nécessaires à cette acquisition · · M. d'André se joint aux préopinans, il ob
1
( 684 ) a hº
serve que vraisemblablement les juges du tri entier, et le jugement sera promoº
bunal de cassation seroient choisis parmi les jorité des voix. ncerâ" tilº
sujets qui auroient si'gé dans les tribunaux de Le tribunal de cassation pronº partie conlrº
district; et pour donner aux électenrs la faci # fond des demandes de prise à
es premiers juge3 ? rt1
lité de fixer leur choix parmi les jug s de dis c# se roii , † MyI. Péthion et †
trict, il est d'avis que les élections n aient lieu
que tous les six ans.
attribuer à ce !,tibunal nne supériº†
M. Barnave présente un moyen terme , quatre retise , aviiissante pour los autre# † pour
ans de durée, la réélection tous les deux ans. dºux oi ,mans s'est joint M. Cl#
deinan,ler l'ajournem . .. t qui a té † condº
C'est aussi l'avis de M I. le Peil tier , qui et l'article est re :, , ,vé aux comitº 0 pou !
donne pour motif que les élections du tribunal
de cassation pourront ainsi avoir iieu en inêine tution et de it.risprudence §ini# plus
temps que celles d s législatures et des corps être disesté et développé d'une "
c!,; re.
administratifs ; ce qui économiseroit le temps -

des citoyens, considération de première im - On a décrété ensuite « qu'il serº


sur les demandes en cassation º
portance. simple ». 6
La discussion ayant été fermée après la ré Une lettre de M. du Portail, † lorgº
plique de M. le Chapelier, la question de prio le sieur Châlons, ce coupable moteº
rité s'est élevée entre le projet du comité et de Béfort, est évadé, malgré les mº Lal0ufr
l'avis de M. Barnave, et la préférence est de pour son arrestation. Son compliº 'enrojº
Ineurée à celui-ci, du moins pour la première évadé comme lui , a eu fa§ance ! dont
artie ; il est décrété « que l'élection des men à M. le président une défense imp† §re
† du tribunal de cassatlon se fera pour 4 l'Assemblée n'a pas voulu entendrº "§
ans ». Mais on a décrété ensuite, et à la presque Sur la proposition portée par la coºr
unanimité , contre la seconde partie de l'opi au nom des commissaires chargés §º
nion de M. Barti ve « que le renouvellement fection des assignats, il a été décret §
seroit fait tous les quatre ans, non par moitié, nouveaux assignats ne seront pas † 5 pº
mais en total té ». -

mais au porteur , et que les nomº


Sur la question de savoir si le tribunal se sonnes qui doivent les signer, serº
roit composé d'une double chambre , pour publics. G. • !

l'admission et pour le jugement ; ce qui, selon


M. le Chapeli r, augmenteroit i'activité du
service par l'économie du † on a été ar A Pr 1 s. . ) , , : º
on
rêté un instant par l'opini de M. Prugno n, . MM. les Abonné du premier juin ponſ
s #
qui proposoit que le tribunal nommât simple ct renouve ller leurseptemb
du premier Abonnerement 3 mois,
pouravant º#
le 2o, et diº
ment un bureau pour l'examen des requêtes
en cassation : mais on est revenu à l'avis du dans leur lettre une des adresses impiiméº º#
comité , ct les décrets qui suivent, ont été qitelles ils reçoivent les Annales ; précautiº
mrent nécessaire pour éviter les doubles ºp al! ,:
rendus. , , : "- 1 - •

« Avant que la demande de prise-à-partie OUl


en cassation soit mise en jugement, il sera
préalablement examiné si la requête en cas PAR1 s, le 18 novembre .
sation sera admise et la permission d'assigner Hier on a joué, au théâtre de la natioºº
accordée. - - tus, tragédie de Voltaire, Si ïðXVl #
· Une section du tribunal de cassation, com tant l'exemple de son aïeul Henri IV,sedº
posée de vingt juges, sera chargée de l'examen quelquefois à la cohorte des fourbes couº
des requêtes ; lqrsque les trois quarts des voix . qui environnent encore le trône : si, cat
auront prononcé pour l'admission de la re marques de la royauté, il se mêloit quel#
quête, elle sera, a mise º, et lorsque les trois aux simples citoyens ; si enfin il eût assiº
quarts des voix iiuront prononcé pour sa rejec à Brutus, il y auroit vu de ses prop§º#
tion, elle sera rejettéè. " - bien la royauté est toujours chère aux !
Lorsquc les trois quarts des voix n'auront pas çois; mais combien ils détestent le despoi
rononcé sur l'admission ou la rejection de la toutes les aristocraties qui avoient aviile
et dévoré la nation sous l'ancien rignºi#
-

requête, elle sera portée pardevant le tribunal


( 685 )
bit vu combien les amis du peuple et de la Saint-Honoré , plusieurs artisans et des mar
berté sont chers aux citoyens : et les honneurs chands de fruits et de légume du quartier,
iviques décernés à MM. Mirabeau et Menou avec leurs femmes et leurs enfans, pour leur
ar tous les spectateitrs , auroient d : Inontré au lire et interprêter les décrets de l'Assemblée
estaurateur cle Za /iherté / zagoi : e combien ce mationale. Il apporte à cet effet chaque fois un
itre esl glorieux pour lui , combien il est supé bout de chandelle dans sa poche, avec un bri
ieur à tons ceux décernés par la crainte ou la quet et de l'amadou ; et dernièrement la lu- .
latterie. Louis XVI pourroit dire à tous les mière étant sur le point de manquer, plusieurs
tristo-robirio et calotinocrates qui ne cessent de des assistans se cotisèrent pour faire l'emplette
'importuner : A liez voir Brutus. d'ume autre cliandelle qui fit durer la séance
-

jusqu'à dix heures du soir , à la grande satis


faction de toute l'assemblée. Graces te soient
- La cour envoyoit deux fois par jour chercher rendues, ô brave instituteur du pauvre peuple !
le butletin de M. Cazalès; mais elle lit celui de ton exemple sera bientôt imité par-tout. C....
M. Lametll dans la Gazette de Paris. Voici ce
bulletin de la façon de l'infâme Durosoy :
· « M. C. Lameth ne garde le lit, et n'a feint AFFAIRES POLITIQUES ETRANGERES.
d'avoir une blessure dangereuse, que pour ani
mer le public contre son adversaire, M. de E T A T s - U N I s B E L G I Q U E s.
Castries ».
". On assure que c'est un prélat qui corrige les Le manifeste de Léopold et la déclaration des
: épreuves de la Gazette de Paris , et que ce ministres à la Haie des trois puissances média
' mouveau prote de l'imprimerie de L)urosoy est trices , n'ont point abattu le courage des Bel
le béat évêque de Clermont. ges. Les Brabançons se montrent plus fiers que
[ .
jamais ; ils rient des menaces de l'empereur ;
*
son manifeste, lacéré dans les places pnbliques,
Formation d'assemblées populaires. est appellé un chef-d'œuvre de stupidité alle
· Il y a quelques jours, sept à huit cents ci- . mande. Les liens qui unissent les provinces de
g toyens, faisant grouppe aux Tuileries, sont con la république semblent se resserrer, et le congrès
de Bruxelles poursuit les mesures défensives.
, venus entr'eux de former une assemblée po Léopold, après avoir inondé du sang des Belges,
laire tous les jours de la semaine , à une et des Autrichiens ce beau pays, qu'il appelle
leure fixe de l'après - dîner , sur le marché encore ses provinces , finira peut-être par s'es
public appellé Cour des Miracles , section de timer heureux d'y conserver le titre de protec
Bonne-Nouvelle, et qui n'est couvert que d'un teur ou de stadhouder, en reconnoissant que
# hangard. Ils ont à cet effet député plusieurs la souveraineté appartient aux peuples de cette
ſ d entr'eux pour demander au comité de cette nouvelie république, représentés par le congrès.
, section son agrément relativement au local.Ces Voici la déclaration des états de Flandres . "
º braves citoyens se proposent, dans cette assem
º blée populaire, de se rendre compte les uns ,· certain
Les états respectifs de la province ont reçu
manifeste, sous le nom de S. M. le roi.
º aux autres de toutes les nouvellés du jour et
de toutes les prévarications et complots, des Léopold, lequel est maintenant rendu public
, #º du pouvoir exécutif Ils feront eux-mêmes par là voie de l'impression, et par lequel il se
la police de cette assemblée , à moins qu'on voit qu'après tant de sang versé pour notre
g aime mieux placer sur le marché deux ou trois religion et notre liberté , on propose au peuple
# sentinelles pendant la durée de la séance. Cette belgique le même pied de gouvernement qui a
été la source de nos malheurs.
% assemblée populaire de la cour des miracles
# sera vraisemblablement imitée dans les autres Toute la nation a déja donné des marques,
quartiers de la ville ; et c'est alors qu'on verra indubitables d'attachement à sa liberté, et

% blique dans Paris les beaux jours de la répu-': d'une bravoure sans exemple pour la maintenir.
$ d'Athènes. . -

A l'heureuse révolution, plusieurs volontaires


-

Nous informons encore le public , qu'un flamands se sont offerts successivement pour
maître de pension, dirigé par un sentiment de prendre part aux lauriers que tant de patriotes
) atriotisme vraiment admirable, rassemble tous : recueilleront tous les jours à l'armée sur notre
ennemi. Mais jusqu'à ce jour, la nécessité me
4 · les soirs, dans une des salles des Jacobins rue
--
( 686 )
s'est pas encore fait sentir de mettre leur con quoiqu'alors ils ne fussent guères pourvus d'ar
rage à l'épreuve : mais présentement que l'en mes, ni exercés dans le métier de la guerre.
nemi attend du renfort , et qu'il pourroit faire Et comme la prudence exige que l'on sache
une invasion dans l'une ou l aºtre de ces pro d'avance la quantité de volontaires qui s'offrent
vinces , le congrès a jugé que le temps étoit volontairement pour les cas o ù ils seroient de
venu de mettre le pays à couvert et d'armer en mandés, nous avons ( à la réquisition du congrès
même-temps toute la nation , et empêcher ainsi souverain et après l'exemple des autres pro
que nous ne soyons de nouveau jett's dans les vinces de l'union ) résolu de requérir, comme
fers , vu que ce souverain ne met d'autres nous requérons par cette, les magistrats resº
bornes à son pouvoir arbitraire , que celles pectifs des villes et cliâtellenies de cette pr0
qui devoient retenir le précédent comte de vince , qu'ils aient à députer d'abord vers les
lºlandre, qui nous a fait tomber dans tant de différens corps de volontaires de leur ressort,
piéges, et qui nous préparoit un joug oncore de les faire assembler, et après leur avoir ex
plus pesant, si nous avions été gens à courber posé la gloire immortelle que la nation s'assurera
§ pour nous le laisser imposer. par sa fermeté, sa sage et noble contenance,
Pour prévenir donc tout fâcheux évènement, et la tache ineffaçable de honte et d'opprobN
cette assemblée souveraine a résolu de tirer qui la couvrira en cas qu'elle se montre lâche
une ligne pour couvrir le Brabant et une autre et sans courage, ils les exhortent à inscrire
qui garantira le Hainaut. par où notre province par nom , surnom et grade, tous ceux quivoº
sera absolument à l'abri de tout danger. dront s'obliger à défendre les deux lignes pen
dant cet hiver en cas de mécessité, et de leut.
Les habitans de la campagne des deux dites faire connoître de plus, que du jour qu'ils mar
provinces s'offrent d'exécnter ce travail sans
aucune rétribntion , et tous les Volontaires font cheront ils jouiront des vivres et fourniturel
nécessaires , et seront en tout traités sur le
entondre les meilleures dispositions de bra
voure, pour, en cas de besoin , les défendre pied des volontaires des autres provinces
de toute invasion. Nous requérons les magistrats respectifs de
Plus la nation témoignera de courage et une villes et chefs-colléges de nous envoyer cellº
résolution ferme de défendre, les armes à la
liste de ces volontaires, tant à pied qu'à cheval,
main , et de maintenir la liberté et ses loix , et canonniers , avant le 1S de ce mois, pour
p us elle doit être persuadée qu'elle remplira que nous puissions prendre nos mesures en
son objet, et s'affranchira de tout ce qui pour conséquence. Cet nvertissement sera envoyé
roit nuire à la religion et à son bonheur. tous les corps , avec le nombre d'exemplaireſ |
qu'ils sont accoutumés de recevoir lorsqu'on |
Mais tandis que les Brabançons et les Hen leur envoie des placards, afin qu'ils en fassent |
nuyers iront occuper les lignes , au premier avis
la publication, et le fassent afficher par tout
du danger, il est naturel que toutes les pro dans leurs districts respectifs.
vinces devront les assister , soit pour les relever
Actum dans notre assemblée, ce 7 novembn
uelquefois , soit autrement , selon que le ser 179o. Etoit signé, J. F. ltoHAERT. |
vice l'exigera. La conſiance que le congrès sou -
verain a placée dans la bravoure héroïque des
Volontaires flamands ( dont nous avons osé Bulletin de M. Charles Lameth. l!

répondre en avoir reçu tant de preuves )


nous donne l'assurance , qu'à la honte du nom Les douleurs, le gonflement , la tension,
flamand, ils ne rendront pas vaine notre at primitifs disparoº
en un mot tous les accidens #
tente et la parole que nous avons donnée ; sent de jour en jour, et le bon état du bles
mais que dès que la nécessité y sera , ils vole nous fait cspérer qne ceux que nous avions à
ront au secours de la patrie, et écarteront du en craindre n'arriveront nas. - à
pays l'ennemi q« ils ont si courageusement Signés, Dufouart, Bertaul |
combattu l'année dernière, défait et expulsé , Ce 18 novembre, neuf heures du matin
On s'abonne à Paris ? chez BUIssoN ·) libraire , rue Haute feuille , à qui l'on adressera
, franc de port,lapi
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres † les zfuteurs des Annales Patriotiquet. #
Et chez tous les Libraires et I3irecteurs des Postes du Royaume et de l'lEtranger. 1
5 Il paroit
mots tous
franc deles jours
port, parunlaNuméro de cetout
poste, pour Journal. Prix 36L'ahonnement
le 'Royautne liv. pour un anne, 18 liv. pour 6 mois, et de 9lii pw
commence 4* * •

- º que du prem, dunnº | º,


-º -

Qn s'abonne aussi, à la méme adresse , pour la BOUCHE DE FER , ntoyennant 9 # pºur3nº


ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E ,
ET A F FA I R E S P O L I T I Q U E S DE L' E U R O P E ,

J0UR NA L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,


dirigé par M. MERcIER , et par M. Canna, un des Auteurs.
'l'oute nation a le souverain domaine de l'universalité du territoire
qu'elle occupe.

No. C C C C X I V. Du Samedi 2o Novembre 179o.


S S E M B L É E N A T I O N A L E. La discussion sur l'affaire d'Avignon a été
Séance du 18 Novembre au soir.
reprise par M. Durand ( de Mlaillane ) chargé,
comme M. Bouche , par ses commettans de
poursuivre la 1 éunion du comt tt. « L'aliénation,
x importantes députations de la ville de dit-il, n'a jamais pu en être faite qu'à titre
, composées, l'une du corps municipal , d'engagement ; c'est donc un véritable do
illy à la tête, l'autre des gardes nationales, maine mational , et je demande le renvoi au
ite par leur illustre commandant , ont comité des domaines, lequel sera chargé d'ap
| la barre de l'Assemblée nationale. La porter incessamment un projet de décret sur
re est venue , 1°. réclamer les loix d'une le mode de rachat de cette propriété impres
»articulière pour cette capitale immense, criptible ».
population exige une surveillance qu'il Ainsi ne pense pas M. Jacquemart, qui pré
uver le moyen de concilier avec la li
tend que la demande particulière de la ville
les bonnes mœurs ; 2°. exposer l'état d'Avignon est un acte de rebellion, minuté au
e 1'engorgement des prisons, opéré par milieu des horreurs du carnage ; que l'Assem
, des tribunaux , et capable d'amenor blée mationale ne peut, sans contrevenir à ses
gion , I'insurrection, tous les excès du décrets, sans manquer au serinent fait à l'uni
1que et du mal moral. -

vers de ne jamais accroître le domaine françois


de nationale sollicite , de son côté , | par des conquêtes , ne peut accéder à une
nisation législative qui la mette à
icquitter tous ses sermens, et d'assu
demande faite par l'intrigue ; que ce seroit se
déshonorer que d'envahir le domaine d'un
rté et la tranquillité publiques. prince qui n'a ni armées ni vaisseaux, et que
résident a répondu que le travail du c'est montrer le chemin aux princes voisins,
cette importante partie de la cons qui, avec d'aussi bonnes raisons, trouveroient
eroit prêt dimanche prcohain, et il nos provinces à leur convenance. -

au nom de l'Assemblée nationale , L'orateur conclut à ce que le roi soit prié


itions de la capitale seroient prises d'interposer ses bons offices pour faire rentrer
considération. Avignon sous l'obéissance du pape , et s'inté
devons pas omettre que la section resser auprès du saint père, pour qu'il veuille
»rs étoit venue en particulier solli bien faire jouir le peuple avignonois de la
sse et l'humanité des législateurs constitution françoise.
rbarie du duel. Par le droit inaliénable de toutes les mations,
>yé au comité de commerce une répond M. Robertspierre, le peuple avignonois
ortée par des députés de la ville est souverain de lui-inémie : François ou non ,
e cle NI u lh ausen, qui veut renou , il n'a pu être ni vendu , ni cédé ; il n'est plus
;agerneras du commerce qu'elle fait permis de dire qu'un peuple est la propriété
d'un homme : ce blasphême va disparoître de
Sa reeun ens du Rhin. -

4t !
-

( 688 )
dessus la terre. Un peuple souverain veut donc Un article additionel sur la constitution d
s'unir à un autre peuple souverain ; c'est un vile du clergé , a été décrété sur la molium
marché qui peut se conclure sans l'intervention de M. Lanjuinais : il porte que, lorqu'il y
des rois. Je propose ce décret : aura réunion d'une ou de plusieurs paroiuº
« L'Assemblée nationale déclare que la ville autrement qu'à la cathédrale , le curé de h
d'Avignon et son territoire , font partie de l'em paroisse à laquelle les autres seront réunies,
pire françois , et que tous ses décrets lui se conservera le droit d'exercer les fonctions
ront envoyé s, comme dans tous les autres dé Curiales , et que les curés supprimés parleſº
partemens ». des réunions , auront seulement le droit d'être
L'impression de cctte opinion est ordonnée. ses premiers vicaires. -

M. du Châtclct prend um moyen terme : il L'ordre du jour ayant ramené la discussion


me croit pas la volonté générale suffis nument
sur l'organisation du tribunal de cassation
manifestée dans la pétition d'Avignon , il pro l article suivant a été décrété sans débats :
pose qu'il soit déclaré : 1°. que les droits de la « Les demandes de renvoi d'un tribunal à
France sur Avignon sont imprescriptibles ;
2°. que le roi soit prié de négocier avec le pape, un autre pour cause de suspicion légitime,
les contestations de compétence §r les ttl°
pour raison de la cité d'Avignon ; 3°. qu'il soit
décrété qu'il n'y a lieu à d libérer sur la pé bunaux, seront portées devant le bureau com
tition du peuple avignonois ; 4°. que le roi posé de deux commissaires de chaque section
sera supplié d'envoyer à Avignon des troupes et jugées définitivement par lui, sans frais, sur
de ligne en nombre suffisant pour y maintenir simples mémoires, par forme d'administration
l'ordre et la tranquillité publiques. et à la pluralité des voix ». |

M. Charier, ciiré de Lyon, a parlé le der Le rapporteur a ensuite proposé que lº


mier; mais soit ſoiblesse d'organes, soit défaveur séances de tribunal fussent rendues publiquesi
d'opinion, il n'a pas été possible d'entendre de et M. d'André a fortement appuyé cette pensèe,
son discours autre chose sinon qu'il est d'avis regardant la publicité comme la sauve-garde #
de négocier avec la cour de Rome. - principes et comme l'effroi de la corruption M
Un billet du garde de ssceaux annonce, de Prugnon pense au contraire, on ne sent pastrºp
la part du roi , que sa majesté a nommé M. pourquoi , que l'oeil du public §
Jºgºs en erreur , et introduire des factions.
|

Amelot pour son commissaire près la caisse de


l'extraordinaire. raisonnement n'a pas persuadé l'Assemblée, º
elle a décrété ce qui suit :
Séance du 19 Novembre. Art. X1 X. « Les sections du tribunal de caº
sation , soit qu'elles jugent séparément, soit
Le sieur Perrault et compagnie, qui ont payé qu'elles se réunissent, tiendront leurs séantº
au gouvernement une somme de 5,6oo, ooo liv. publiquement ». -

pour le privilége exclusif des voitures des envi L'article suivant a passé sans opposition:
rons de Paris, demandent la résiliation de leur
bail devenu caduc par l'établissement de la XX. « Les parties pourront par elles-mêmes
ou par leurs défenseurs, plaider et faire les ob
liberté ; et sur le rapport de M. Gillet ( la Jac
queminière ) l'Assemblée a décrété que la rési servations qu'elles jugeront nécessaires à leur
CallSG >>.
ſiation demandée par le sieur Perrault, auroit
lieu au 1°" janvier prochain , sans entendre Une disposition a été proposée pour lire
rien préjuger sur les droits qui pourroient lui étendue à tous les tribunaux , et a été longue
être dus pour raison dudit bail ; qu'il sera ment débattue ; mais enfin adoptée avec u"
· procédé à la liquidation des indemnités qui amendement de Mi. Mirabeau.
seront accordées au sieur Perrault pour les Art. XXº. « Mais la discussion de l'affaie
pertes qu'il a essuyées dans la révolution, et sera toniours précédée du rapport, sans qº
† sera payé provisoirement , et par forme le rapporteur énonce son opinion ; les partº
'indemnité , une somme de 14o ooo liv. ou leurs défenseurs ne pourront être entendus
M. Gossin a demandé et obtenu un tribunal que quand ce rapport sera terminé. Il sera libre
de commerce pour les villes de Cnudebec , aux juges de se retirer en particulier, pour
Lisieux et Castres , six juges pour le tribunal recueillir leurs opinions ; cette forme sera cellº
- # †º, six juges de paix pour la ville de tous les tribunaux du royaume, dans les
affaires seulement susceptibles de rapport; et
( 689 ) m-r

·ès avoir recueilli les voix , les juges rº" A V I S.


ront pour prononcer publiquement le ju
nent ». MM. les Abonnés du premier juin pour 6 mois ,
et du premier septembre pour 3 mois, sont priés de
M. Lavie a lu une lettre du sieur Châlons , renouveller leur Abonnement avant le 25, et d'insérer
accusé fugitif de Bºfort, qui annºnce qº
voulant point se soustraire à la loi , mais
dans leur lettre une des adresses imprimées sous let
quelles ils reçoivent les Annales; précaution absolu
lement éviter l'éclat de la capture Pºº les inent nécessaire pour éviter les doubles cmplois.
réchaussées et les avanies de la route , il va
rendre volontairement aux Prisonº de
bbaye. P A R I S , le 18 novembre.
e terme de rigueur pour être admis à former
demande en cassation , a été discutº ººº M. Gerdret, commandant du bataillon de
l'Oratoire , qui avoit dénoncé aux Jacobins le
M. Prugnon , Martineau et Chabroud , et
>i l'article qui a déterminé. fameux projet de la maison militaire du roi , et
la lettre écrite à M. la Fayette par le roi à cette
lrt. XXI. « En matière civile, le délai Pour occasion, a lu avant-hier, dans cette assemblée,
pourvoir en cassation d'un jugement , ne une lettre circulaire adressée à tous les com
i que de trois mois du jour de la significa mandans de bataillon et aux officiers de l'armée,
1 du jugement à personne ou à domicile ,
r tous ceux qui ſiabitent en France. pour le dénoncer à un conseil de guerre, comme
,e délai de trois 1nois ne cOmmºnCºº à cou - calomniateur du général.
qu'à compter de l'installation du tribunal de Cette lettre a excité l'indignation de la so
ciété ; et après une discussion , dans laquelle
ation pour les jugemens rendus depuis l'ou M. Barnave a fait sentir combien cette conduite
ture de l' Assemblée nationale , et P°º les étoit méprisable, combien elle attentoit à la li
ls les délais pour se pourvoir suivºº! les an berté des opinions et à la liberté mationale, la
mes ordonnances ne seroient Pºº expirés. société a pris un arrêté, par lequel, renouvellant
es articles suivans ont été admis aPrès º° à M. Gerdret le temoignage de son estime, elle
-légère discussion déclare infâmes et indignes, dès à présent, de
paroître dans son sein ceux de ses membres et
Xjt. L'intitulé du jugement portera !ºº
s simplement le nom de baptême et de tous autres citoyens qui signeroient une dénon
ille et la profession de# Pº ; l'objet de ciation aussi déshonorante, ou qui prendroient
§mande'et le dispositif contiendra le texte part à une déinarche contre lui. C....
§ des loix sur lesquelles la décision •--

appuyée. - De Lyon , le 14 novembre.


XiII. Tout jugement du tribunal de cassa
Sera imprimé et inscrit sur les registres du
§al dont la décision sºrº cassée. On avoit fait courir ici le bruit qu'un mon
XIV. Chaque année une députation de seigneur in partibus ; monseigneur de Surept,
membres de la 99º de cassation sera ad avoit accepté une lieutenance dans l'armée
présumée du château de M. de Bussy : mais
, à la barre du C9FP* législatif, et lui pré c'est une pure calomnie. Il a été vérifié qu'aucun
e§a n état des jug°ºº rendus , à côté
des uniformes interlopes trouvés dans ce châ
hacun desquels º la notice abrégée de teau n'étoit assez ample pour envelopper la
ire , et le textº de la loi qui aura décidé vaste bcdaine , ni les grosses épaules de ce
lssation. r , | |* v •
† prélat ; aucun haut - de - chausses assez
XV. U n greffier sera établi aupres du tri arge pour enculotter le pontificale cergum.
l de cassation * il sera nommé au scrutin ; Ce qui a pu donner lieu à ce cri de haro sur
oisira des comº ! feront le service au . monseigneur , c'est l'humeur guerrière et bat
des sections ºº du bureau, et qui prêteront tante qu'il s'est permis de manifester dans un
ent : il ne serº révocable que pour préva diner , contre M. Champagneux , ci - devant
gée, et sera civilement responsable». rédacteur du Courier de Lyon, et patriote esti
ion ju
] # autres articles ont encore
-
été dé mable. Quant à monseigneur , bien qu'il en
1eIq # rédaction : nººº ºº rapporterons rage de la révolution , # se console à la table
in
S , SA U1
l'expressioº
-

littérale. G.
-

de ses ami, et ne songe non plus à faire la


( 69o )
guerre qu'à visiter ses diocésains in partibus roissent entièrement pacifiés. Les magnats d,
infidelium. B. C. Ce royaume, qui portoient si haut leurs pr tenº
tions contre notre cour, voyant les progres n
pides de l'insurrection de leurs paysans, armº
Si quelque chose pouvoit décourager notre pour revendiquer des droits légitimes, ont comº
zèle , ce seroit la surprise qu'on nous a faite pris que bientôt ils succomberoient sous la
par une lettre signée Desmarets , maire de la efforts réunis du peuple et du trône, dont lºl
ville d'Aubenton en Thiérache , qui inculpe liance est plus naturelle contre les grands, qº
M. Lemor fils , citoyen de Laon , d'avoir sou celle des grands et du peuple contre le prince
doyé des ouvriers pour s'opposer à la vente des Au reste Léopold , habile à flatter l'orgueildº
biens des moines , et que nous avous cru devoir nobles Hongrois, vient de nommer l'un d'enlº
insérer dans le Nº. 3S2 de nos Annales. I a si eux , le prince Estherazy-Golontha, pour air
gnature de cette lettre se trouve absolument ter, ru nom des états, au congrès de Sistore
# usse , nons en avons toutes les preuves possi Quoique notre cour paroisse disposée à fº
bles sous les yeux : et l'accusation qu'elle portoit riser la paix entre les Russes et la Porte, dhº
est une insigne lâcheté , non-seulement envers biles politiques ne pensent pas moins que l
M. Lemor lils , mais envers nous-mêmes qui perte de l'einpire ottoman est jurée entre motº
ne cherchons que la vérité et le bien public. cabinet et celui de Pétersbourg Les dispº
C'est donc avec justice que nous attestons , tions faites pour porter les armées de Bohéme,
d'après la municipalité d'Aubenton en Thiéra
de Moravie et de Gallicie jusqu'à 120 mº
che , dont le maire se nomme Sorlin et non lioinmes, viennent à l'appui de ces conjecturº
j )esmarets, et d'après toute la garde mationale On parle ici de l'accession de la Pologne auº
de Laon , ainsi que les officiers des eaux et têinº d'alliance qui unit la maison d'Nutridéº
forêts de l'ancien ressort de Vernandois , que la l tssie : et on ajoute que l'un des petilºſº
loin d'avoir fait aucune tentative contraire aux de la Czarine va se mettre sur les rangº, dans
principes et à la marcle de la constitution , ce mouuent où la grande question de la succº
M. Lemor fils s'est toujours conduit en brave sion à la couronne occupe toute l'attentiou dº
et honnête homme et en bon patriote. Cette Polonois ; il aura pour concurrent l'éleclºlll
àttestation , que les aristocrates et les esprits régnant de Saxe, déja recommandé parlºº
douches chercheront à faire regarder comme rfilschaux
du roidede
une rétractation lionteuse de notre part, quoi
la diète,
Prusse,etdont
peutleêtre
partiaussilº
se soutiel
que cette rétractation ne tombe que sur le encore dans la diète. A. G.
faux signataire , nous a paru au contraire d'au
tant plus juste et plus précieuse , qu'elle rend D E M A Y E N c E, le 8 novembre.
à l'estime publique un bon citoyen qui ne mé
ritoit pas d, perdre cette ettime. C'est un pa Nous voyonspasser
chaqueicijour nouvelles letroº
triote de plus que nous ajoute ons à nos âmis autrichiennes ; etdedescendre hl
et aux vrais défenseurs de la cause du peuple pour se rendre à l'armée destinée contreº
et de la constitution : car la vraie politique Belges. A. G.
des sociétés ne doit être fondée que sur la jus
tice, C. ..
Bulletin de M. Charles Lameth.
AFFAiR S POLITIQUES E TRANGERES. M. Charles I.ameth s'est levé hier danil

D E V 1 E N N E, le 4 noſ'embre,
journée. La piquure a donné quelques goº
de sang , et le poignet s'est un peu plus †
cependant nous pouvons dire que la guériº #
Depuis son ärrivée dans cette capitale, l'em
perelir travaille pendant sept à huit heures par me tardera pas. -

jour , enfermé dans son cabinet avec ses mi Signés, Dufouart , Bertauk |
mistres. 1Jéja les troubles do la Hongrie pa Ce 19 novembre, neuf heures du matin |
On s'abonue à Paris , chez BUissoN , libraire, rue Hautefouille, à qui l'on adressera, franc de port,lºr"
de l'abtruitement et la lettre d'avis , et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques
Et c nez tous les libraires et l2irecteur s des Postes du Royaume et de l*Etranger.
Il peroit tous les jours un ſWuméro de ce Journal.Prix 36 liv. pour un an , 18 liv. nour 6 mois, et deglii pov
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5 moés franc de port , par la poste , pour tout le ºo rauyte L'abonnement ne commcnce que du prem,
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'0 U R N A L L I B R E, ar une Société d"Ecrivains Patriotes,


dirigé par M. MERcI En , et par M. CARRA , un des Auteurs.
Les François aiment toujours la monarchie, mais c'est la monarchie popu
laire , la monarchie constitutionelle , la monarchie des FRANcs qu'ils
chérissent , ceux qui en veule lit une autrse cessent d'être François.

No. C C C C X V. Du Dimanche 22 Novembre 17go.


SSEMBLÉE N A T I O N A L E. noncée sur la formation de la garde nationale,.
aura son effet jusqu'à ce que l'Assemblée ait
Séance du 2o Novembre. décrété l'organisation générale des gardes na
tionales de France ».
sEMBLÉE nationale s'est vu aujourd'hui L'Assemblée a fait un accueil plein de bonté
e de sévir contre une municipalité cou à un sourd ét muet , élève de l' illustre abbé
d'avoir arrêté la vente des biens natio de l'Epée ; l'infortuné est parvenu à faire en
itués dans son territoire, d'en avoir même tendre une pétition que lui-même n'entendoit
:hé la location , et de s'être opposée aux pas , et dont il sera rendu demain un compte,
es prises par le district pour l'exécution sur lequel M. le président a promis qu'il seroit
statué.
#crets. Cette municipalité est celle de
, qui, avertie par des lettres du comité Le sieur Thouard de Riolles , depuis long
stitution et de celui des rapports . a eu temps détenu à l'Abbaye pour ac usation ſe
rité ou plutôt la folie de prendre, sur complots, a fuit parvenir une suppliqne , où il
nciation de son procureur-syndic , un demande d'être envoyé chez lui en état d'ar
non-seulement irrespectueux , mais gan restation , ou au moins d'être enfermé dans
e motifs inconstitutionels. une prison moins dure. Déja M. Fréte u , con
re part la garde nationale de cette même ,duit par son hºtnanité , concluoit à ce que
onipée par de perfides conseils, s'est le sieur de Riolles fût consigné dans un appar
'arrêter la circulation des grains , mal tement cn payant sa garde , mais la nature dn
,roclamation du directoire de départe crime dont il est prévenu , et dont les coupa
la municipalité a encore osé interposer · bles ne sont qiie trop multipliés, a ſait prévaloir
rité contre la liberté du commerce. l'avis de M. le Chapelier, qui est de nommer
le décret, certes bien indulgent , que des commissaires chargés de faire donner au
ateurs se sont contentés de rendre sieur de Riolles , dans les prisons, le local le
,s 1ra unjcipaux , aujourd'hui couverts plus sain qu'il sera possible.
nation universelle comme d'un vête l'our satisfaire à l importante pétition faite
raoun inie- -
hier par la mºnicipalité de Paris, sur l'engor
§ Li. e nationale, après avoir entendn gement des prisons , M. Barrère , au nom du
s de constitution , des rapports et comité des domaines, a proposé, et l'Asse:ublée
.14c ſa re qu'elle improuve la conduite a décrété que la municipalité de Paris seroit
ici palité de Troyes, comme présen autorisée à faire faire , au donjon de Vin
| 2,7e suivi de désobéissance à la loi ; cennes , les réparations qui seront jngées mé
ajte , rnunicipalité,
u Ile tous les arrêtés quides
ont; ºté ccssaires pour y transſérer les prisonniers qni
en date lui ne pourront être contenus dans les prisons de
, de récidiver , sous peine d'être Paris. -

suivant toute la rigueur des loix ; Le Comité d'aliénation a fait rendre un dé


, o u tre que la suspension , Pro cret, par lequel l'Assemblée a déclaré vendre
- 415
( 694 )
à trois municipalités des environs de Paris , les ménager le temps des électeurs , a demandé
biens nationaux situés dans l'étendue de lc u r qu'ils fussent autorisés à procéder en même
arrondisseni nt , pour la somme de 195,ooo tenºns à ' uomination des membres de la se
livres . con ! ieg-lature. Cette idée , fort applaudie
Au nom du cornité des impositions , M. de la au premier aspect , a été abandonnée d'après
Rochefoucault , après avoir fait une nouvelle les observations de M. d'André, qui a dit que
lecture de la rédaction définit r e des articles d'une part : l n'étoit pas possible de déterminer
décrétés sur la contril ;tion foncière, a proposé l'époque où do.t finir la session actuelle, et que
quelques articles additionels, que l'Assemblée d'ailleurs l'e lection du tribunal de cassation ne
a adopiés à la suite d'une courte discussion : devant être faite que par la moitié des dépar
Art. 1er. « Les mines ne seront évaluées qu'à sem ns , la motion de M, Broustaret tomboit
raison de la superficie du terrein qu'elles oc à faux. Alors on est revenu à l'avis du comité,
cupent pour leur exploitation ; il en sera de ainsi çonçu : |

mêrne des ca rrières. Art. III. « Huit jours après le publication du


! J. La cotisation des maisons situées hors des présent décret, les électeurs des départemens
villes, lorsqu'elles seront habitées par leur pro qui auront été désignés par le sort pour former
priétaire , et sans valeur locative , sera laite à le tribunal de cassation , se réuuiront pour
raison de la superficie de leur terrein , si elles nommer le sujet qu'ils croiront le plus propre
m'ont qu'un rez de chaussée; si elles ont deux à remplir une place dans le tribunal de cas
SdtlOll ».
étages , la contribution sera double, et triple si
elles en ont trois , et la cotisation sera faite sur L'article 4 a été décrété sans aucune discus
le taux dcs meilleures terres labourables de la sion. l l est conçu en ces termes ;
communauté. -
Art. IV. « L'élection ne pourroit être faite
1II. Quant aux maisons qui auront été inha † la majorité absolue des suffrages. Si les
bitées pendant tout le cours de l'année, elles deux premiers scrutins ne produisent pas cette
seront cotisées seulement à raison du terrein majorité , au troisième scrutin les électeurs v0
qu'elles occupent, évalué à raison du meilleur teront sur les deux sujets qui auront réuni le
terrein de la communauté. plus de voix au second , et en cas d'égalité de
lV. Les receveurs de communauté qui n'au sul rages, le plus ancien sera élu ».
roient fait aucune poursuite pendant trois ans , Dans l'article suivant, il s'est agi de fixer lºgº
à compter du jour où le rôle auroit été rendu l'éligibilité- Plusieurs
ct les autr s conditions de
exécutoire , seront déchus de leurs droits. personnes exigeoient l'âge de trente-six anº
V. L'Assemblée nationale décrète que les dé d autres s'en tenoient aux conditions requº
crets sur les contributions foncières et person pour tous les tribunaux. Un amendement sº
melles, seront incessamment envoyés à l'accep élevé pour demander qu'on n'admit quº des
tation du roi ». juges g adués , il a été adopté , et l'article º
En ſin est arrivé l'ordre du jour , c'est-à-dire , resté conforme, en tout le reste, à la rédactiº
la suite du rapport de M. le Chapelier sur le du rapporteur
tribunal de cassation. On a d'abord décrété, « Pour être éiig ble , lors de la première élec
sans débat, deux premiers articles. tion , il faudra avoir trente ans accomplis : *
« Il y aura auprès du tribunal de cassation un avoir exercé les fonctions de juge gradué dans
commissaire du roi, qui y remplira les mêmes une cour supérieure, un présidial . sénéchauº
fonctions que les autres commissaires du roi sée, ou bailliage , et pour la suite dans unº
auprès des tribunaux de district. bunal de district , ou avoir, pendant ce même
es deux sections composant le tribunal de
temps, rempli les fonctions d'homme dº loi
cassation, se chosiront un président tous les auprès de ces mêmcs qribunaux ; l'Assem
six mois , et lorsque les deux sections seront nºtionale. se réservant de déterminer, pou""
réunies elles seront présidées par le plus an suite , les autres qualités qui pourront rendre
cion d âge des deux présidens , les autres mem eligible ».
bres sº placeront sans aucune distinction ni Ce soir l'affaire d'Avignon et celle d'Uzès.6
prééminence ». •

Le rappº rteur proposoit ensuite de faire pro


Suite des articles décretes dans le couº
/a séance du 19 novembre. sur le tribunû
# :

céder lºt echain m« nt à l él ction des juges de


de cassation.
cassation piir les corps électoraux de departe Art. XXVI. « Lorsque la cassation aurº élº
ment , lorsque M. Broustaret , dans la vue de
( 693 )
rononcée, les parties se retireront au greffe | devant ( des parlementaires sur-tout ) s'y font
u tribunal dont le jugement aura été cassé , tirer l'oreille pour obeir au décret qui supprime
»ury déterminer, dans les mêmes formes qui , les armoiries , les livrées, et autres naiseries
t été prescrites à l'égard des appels, le nou féodales de ce genre. E-t-ce à titre de droit
au tribunal auquelelles devront comparoitre, d'aînesse qu'ils prétendent conserver ces vaines
procéderont, savoir , la partie qui aura ob distinctions ? mais qu'ils apprennent , ces ſiers
lu la cassation, comme il est prescrit à l'égard Cain , que la patience des fils d'Abel se lasse
l'appellant, et les autres, comme il est dis et touche à son terme ; ils ne se veng ront
é à l'égard des intimés, pas, mais ils frapperont du glaive de la loi. A. G.
[XVII. Dans les cas où la procédure aura
cassée, elle sera recommencée , à compter
premier acte où les formes n'auront pas été De Lyon, le 15 novembre.
rvées ; l'affaire sera plaidée de nouveau Les ci-devant chanoines et soi-disant comtes
son entier, et il pourra ensuite y avoir de 1 yon , viennent de lancer dans le public
à la demande en cassation contre le ju
ºnt. une protestation contre les décrets qui reglent
(VIIſ. Dans le cas où le jugement seul aura la constitution civile du clergé, et ordonnent
la vente de ses biens temporels. L'assemblée
assé, l'affaire sera portée sur le champ à du département , le district et la municipalité
ence sur les moyens de droit, sans aucune de notre ville se sont réunis pour réprimer ces
de procédure, et sans que les parties ou élans de l'orgueil et de l'avarice canoniale ; et
défenseurs puissent plaider sur le fait
par le premier jugement. Lorsqu'il y aura MM. les ci-devant chanoines à seize quartiers
1gemens de tribunal de district et deux seront, en cas de résistance ultérieure , pour
suivis et déclarés déchus de tout traitement.
unal de cassation, la législature sera alore En attendant la conversion de ces pécheurs
ée.
X. Provisoirement et jusqu'à ce †ait endurcis , les ventes de domaines nationaux
se multiplient chaque jour, et les assignats sont
ement statué, le réglement qui fixoit la en pleine circulation dans le commerce. A. G.
le procéder au conseil des parties , sera
au tribunal de cassation , à l'exception /
ts auxquels il pourroit être dérogé par Extrait d'une lettre de Cambrai, du 11
nt décret ». zzovembre.

Le décret du 6 de ce mois a attéré nos clia


A V I S.
noines, leur orgueil n'a pu y résister : les scellés
s Abonnés du premier juin pour 6 mois, ont été apposés avec une admirable tranquillité.
zierseptembre pour 5 mois, sont priés de Deux choses restent à faire, la première, de les
Zeur / bonnement avant le 25, et d'insérer chasser de leur repaire, et l'autre, de leur faire
ettre une des adresses imprimées sous les quitter leurs aumusses, leurs camails, etc. car
zecoAvent les Annales; précaution absolu ils font semblant de tenir bien fort à toutes ces
aire pour éviter les doubles cmplois.
bêtises , quoique certains d'entr'eux commen
--
cent à vendre leurs boules d'or. Quelques po
' A R I S , le 19 novembre. lissons ont fait, dit-on, la partie de se promener
sous ce costume ridicule ; et du moment que
en de la maison de Montmorenci nos chanoines verront la canaille chrétienne
rv é des armoiries sur sa voiture, ou troussée comme eux, il n'est poiut de doute
cfe so r1 l1ôtel , le département mu qu'ils vendront leurs aumusses au marchand
oIice vient de lui enjoindre de faire fourreur.
2e rj d i c ule écusson. M. Montmo On vous aura sans doute appris que les do
va n t d L c , d'autres disent ci-devant maines nationaux se vendent ici très-bien, et
obéi. Ses concitoyens rassemblés beaucoup au-delà de leur estimation. Une mai
rs a La paravant autour de son domi son évaluée 6ooo livres, a été vendue 95oo liv.
- n t sign , fié avec beaucoup d'éner Une vieille chapelle, avec sa cloche, a été de
er1c1roient la main à l'exécution 18oo à 36oo florins. Le département a ordonné
tectrice de la sainte égalité. aux districts de lui faire parvenir exactement
·ara de de Pau, que certains ci le détail de toutes les adjudications.
( 694 )

T,e bal commence , on est sur danse , les du royaume, qui sont travaillés de la fièvre de
violons jouent; de tous les côtés on ne voit plus contre-révolution , ne peuvent se dispenser de
qu'affiches , enchères, estinatiens et je crois les mettre à la diète jusqu'à parfuite #
qu'à la fin les jutés cri urs en perdront la voix.

Montréal , au département du Gers, distvict


Les membres du conseil général et autres
habitans de la commune du bourg de Longny
de Condom , le 6 novembre. au !ºercie, ayant vu dans la N°. 4o1 de nos
Annates, que M. Gontaut, général de la garde
Un sieur la Tour-du-Pin , ci-devant arche nationale de ce bourg , étoit régardé comme
vêque d Auch , et actuellement évêque du dé suspect, se sont empressés , par une délibéra
partement du Gers , vient d'écrire une lettre tion expresse , de détruire tout soupçon à son
à tous les ci-devant archi-prêtres de son diocèse, ég r , et de rendre justice à son civisme, à sa
pour être communiquée à tous les curés , il les ben faisance et aux excellentes qualités de son
invite à ne point faire au prône la lecture des c Yºur. Ce téno gnage , que nous nous empres
décrets de l Assemblée n tionale, et notainnent sons à notre tour de rendre public, parce que
de ceux sur la constitution civile du clergé. Ce mous voulons toujours être justes , est plus que
petit rebelle aux décrets de l'auguste Assemblée, suiis uit pour consoler VI. Gontaut, et l'encou
sanctionnés par le roi , a même osé faire une rager à continuer d e suivre les principes et la
incursion dans la ville de Sos, et y administrer marche de la révolution : ce qui est le seul et
la conli, n,tion , quoique par la division de la vrai moyen pour un homme sensé et vertueur
France en départemens , cette ville fasse partie de fa're l · bonheur de tous ceux qui l'enton
de l'évêché di département de Lot et Garonne. rent en la sant le sien propre.
Les aides-de-camp de ce conquérant mitré, sont
un sieur Couture , un sieur Perès , et le curé
On nous écrit d Étain que c'est le #
néral de la comin ne de cette ville qui a de*
de Saint-Pé , qui refusent obstinément de lire m m ié , par une délibération dont nous avoº!
aucun décret à leurs paroissiens Nous rendons l'extrait sous les yeux , la nomination de M.
justice aux autres pasteurs qui avoisinent Sos, Àiang m à la placé de commissaire du roi dans
ils sont dans les bons principes et se conforment ce district. Cet éclaircissement , en effaçant
avec empressement aux réglemens portés par le l'impression qu'on nous avoit donnée contº
directoire du département de Lot et Garonnº. M. Mlangin , et que nous avons cru de nouº
Ce corps administratif enioint aux c1: rés de devoir l insérer dans le N °. 4o5 de nos Annals
certifier aux municipal : 's qu'ils ont lu tel ou doit nous sufiire sans doute ; mais il doit º
tel décret au prône : la municipal.té es .. tºnue même temps confirmer M. Mangin lui-même
d'en certifier la lecture au district, et celui-ci dans la bonne volonté qu'il a de servir sintº
au département. : omm nt font donc quelques rement la patrie et la constitution, en écartº
indignes curés q i s'y refuser:t obstit énºnt ? de so mémoire toutes les idées de l'ancien *
on ne peut s,ns u : 1tº que supposºr unº grande gime dont il a pu être imbu en sa qualité d'
foiblesse de la part de leurs munit pºlites !'a cat du roi du ci-devant baillage d'Etain.
tience, braves et loyaux patriotes de ' lont1 é il ,
vous verrez bientôt le grand-prêtre la Tour
du-Pin , instruit et déconcerté par la cl ùte Bulletin de M. Charles Lameth.
honteuse de son cousin l'ex - ninistre de la
norre , faire acte de soumission aux décrets. Les environs de la blessure n'ont paséu#
§ si cnfin le diable, qui lutine ce monsei tigués hier par l'attitude de l'avant-brºº!
gneur, ne pouvoit être chassé par la prière , écharpe , les mouvemens de la main sont}"
alors il faudra bien qu'on l'exorcise par le jeûne. faciles et moins douloureux. |
Les départeInens ayant été constitués par la
nation médecins et gardes-malades de tous les Signés, Dufouart , pºnº
prélats, chanoines et abbés - commendataires Ce 2o novembre , neuf heures du matin.
On s'abonne à Paris, chez BuissoN , libraire, rue Hautefeui#le, à qui l'on adº essera , franc de port,k
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lett1es ſ§ les Auteurs des - 1nnales Patriotiques.
Ft chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Aoyaume et de l'Et , anger.
Il paroit tous les jours un Numero de ce Journal. Prix 3b liv. pour un an, 18 tiv. pour 6 mois, et de 9lit
5 mots ſran : de port, par la poste , pour tout le loyaume. L'abonnement ne commcnce que du prem. duº
On s'abonne aussi , à la néme adresse , pour la BOUCHE DL FLR , moyennant 9 liv. pour 3 mº
NNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
[) E L A F R A N C E ,
ET A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ,
| l R N A L L I B R E , par une Société d' Écrivains Patriotes ,
dirigé par M. MERcr ER , et par dA. CARnA, un des Auteurs.
-

La vente des biens nat1onaux cst un des ga 1 ans les plus certains da
maintien de la constitution ; et c'est cette grande opération qui nous
SiluVa tOuS.

No. C C C C X V I. Du Lundi 22 Novembre 179o.


: E M B L É E N AT I O N A L E. interrompue trois fois seulement pendant ce
long intervalle, et toujours finalement resti
ance du 2o Novembre au soir. tué.º , il a fait le tableau de l'insurrection du
muois de juin dcrnier, du milieu de laquelle s'est
oujours dans les départemens du midi élevée, comme d'nn Ileuve de sang, la demande
ivisme, à l'aide du fanatisme , exerce en réunion, detnande qui est encore désavouée
cruels ravages. Aux environs de Tou par un très-grand nombre de citoyens ; et il a
uelques prêtres sont parvenus à soule conclu qu'il n'y avoit lieu à délibérer sur cette
demande.
euples contre la révolution; un cha
Mirepoix, un vicaire de village, ont On a demandé ( c'est M. Malès ) l'avis du
2e de faire entendre jusques dans la comité diplomatique sur le fonds de la ques
tlOI).
angélique leurs coupables impréca -

dénonciation qui en a été faite est « Le comité diplomatique, a dit M. de Mi


au comité ecclésiastique. rabeau , n a pas cru devoir puiser le droit des
voyé au comité de mendicité la péti hommes dans des chartres, ni réfuter des chi,
| députation de Versailles, qui ré tres par la philosophie. , , • º •
ecours pour une foule de malheureux ll a cru que , quand il seroit démontré
, présent souffrent en silence, mais qu Avignon a le droit de se donner, neus
soin peut inspirer des crimes. On a avions le droit de le recevoir; mais il n'a pas
a barre le procureur-syndic du dis cru , eût-il été démontré qu'Avignon est libre,
rbigny et le procureur de la com qu'il fût de notre intérêt actuel de l'accepter.
dés par un décret. Ils n'ont présenté Mais nous avons le droit, et il est de notre
nse ; car ce n'en est pas une que de devoir de protéger la paix publique, qui est
»nt par erreur employé le mot de extrêmement précieuse pour notre constitu
pour celui de réclamation. tion. Ainsi, si votre comité eût donné son opi
ion sur la pétition du peuple avi nion, il vous auroit seulement proposé de faire
été reprise par M. de Clermont passer des troupes à Avignon pour y maintenir
l'ordre public, et d'ajourner le surplus de'la
indéfiniment.
question * • -
:tu de point en point le systême de
1 et Robertspierre : « Sans doute, M. Maury , qui avoit demandé à parler après
peuples ne peuvent être transmis M. Mirabeau , a applaudi à l'ajonrnement pro
e .. mais le droit public avoit jus posé : mais il auroit voulu qu'il ne fût envoyé
1 les princes pour les seuls repré de troupes que de l'aveu et sur la demande ds
eu ples , et le silence de ceux-ci la cour de Rome.
ésion a ux actes des princes , et « Ce ne seroit pas là un ajournement, a répli
rs traités ». Puis reprenant l'his
qué le préopinant, ce seroit juger la question et
»n depuis le quatorzième siècle, reconnoître la souveraineté pontiſicale, qui est
urs , la possession du saint siége encore un problême à résoudre. En protégeant
t6 . . -
( f96 ) ...ton du judº
la paix publique, toutes choses demeurent en XIII des décrets l'insti
sur †§ dujuii
état ». littéralement sxécuté; que le p†
Cet avis est devenu celui de l' Assemblée ma de Toulon est regardé comº
tionale, qui l'a décrété ainsi qu'il suit : u'il en sera nominé un no† de v0
« L'Assemblée mationale, après avoir entendu miner le délit d sieur..... prº
son comité diplomatique , ajourne la délibé Une lettre de M. l'archevêqºº u'il a rens
ration sur la pétition du peuple avignonois ; dé annonce à l'Assemblée nationº.º qu'ilº
crète que le roi sera prié d'envoyer des † les sceaux dans les mains du º !
à Avignon pour y protéger, sous ses ôrdres , félicite de pouvoir reprendre ! et
les établissemens françois, et y maintenir , de place au milieu des législatº†t
concert avec les officiers municipaux , la paix preuve des principes qui lº†nisati
Le rapport tant désiré sur l'org
on#
r M.
publique ».
Il est annoncé, à la grande acclamation des ardes nationales , a été présentº - † de C0nº
amis de la patrie , que M. Alexandre Lameth † , au nom des comités militº
est porté , dès le premier scrutin, à la prési titution. forti
dence de l'auguste Assemblée. Il examine, sous un double #
pnblique, composée extérieurº# matir
Séance du 21 Novembre. de ligne, intérieurement , des mi -

nales. -

Dans l' excellent et modeste discours du nou Celles


veau président, on a recueilli la phrase suivante, celles - ci- là imposant la
maintenant enneºº* la
auxliberté
qui est l'expression du voeu de toutes les ames tion. -
- 06
pures. Mais la force publique ne doit !8mais sºº
6lle ne
« Puissé-je, messsieurs, dans cette brillante voir d'elle - même ; toujours debout !
carrière où m'appellent vos bontés, concourir peut agir qu'à la voix de la loi.
à l'accélération de vos travaux, voir dispan oître out les
Une seule garde nationale pour ! eIlS 1 pm3
ces vaines et frivoles espérances qui gênent la pire, sera divisée non par départºº me51 for
rapidité de vos mouvemens , et les détournent par districts , en sections de 24 hºº 68
trop souvent de leur véritable direction ». mant des compagnies de 54 , y comprº
- illon , l0ll5
Le comité de constitution a fait d('crétcr , - -

ciers, dix compagnies pour un batº : 100


d'après une pétition de la commune de Beau les bataillons d'un district pour une l#†
vais, « que les officiers municipaux de cette les officiers seront élus par le peuplº pou
ville seroient rééligibies pour cette fois seule temps, mais pourront être réélus. . . der
ment ». La garde mationale, qui, au 14 juilletIncii
- - •

M. d'André a demandé que le comité des re nier, étoit composée de 2 98o.ooo º &
cherches fût chargé de faire incessamment le est portée aujourd'hui à 55ooooo #
rapport d'une dénonciation portt e contre lui ; Tous citoyens actifs et leurs enfans égº de !
et l Assemblve n'a pas inêine voulu croire qu'il ans , seront inscrits sur le registre des # fi
pût exister un soupçon contre M. d André. mationales : celui-là n'est pas digne des # |
, On a décrété les , cinq derniers articles du de la patrie, qui se soustrait à l'honnenf |
projet çoncernant le tribunal de cassation, avec la servir. I

un article additionel. l'un de ces articles pro • dimanches et fêtes seront consacrº!
Les
1monce la suppression de l'office de chancelier l'exercice des jeunes citoyens; lesquelsº l
de France ; mous, en donnerons demain la ré ainsi revivre les beaux jours et les vérº |
dactipn. littérale. l'antique liberté. -

Un vol a été commis dans les arsenaux de


On a ordonné l'impression de ce rapportº
Toulon : le juri assemblé, après avoir procédé est au-dessus de tous les éloges. " #
à l'examen dºs charges, a déclaré que l'accusé Personne n'a sans doute oublié la motº
étoit coupable , mais excusable. Cet avis, si M. Grégoire sur les successions ab intº
étrangement conçu , a déterminé les juges à renvoyée au comité d'aliénation. M. Merºº
suspeildre la pr6nonciation de leur sentence, et a fait aujourd hui le rapport. Il a pastº
à demander, par l'organe du garde des sceaux, revue les barbares diversités de nos coulºmº
la décision de l'Assemblée nationale. ouvrage de la barbare féodalité, effetqui dot
- L'Assemblée , d'après l'avis durapport du périr avec la cause. « Nous composomº
ne
comité de la marine , a décrété que l'article a-t-il dit , qu'une seule famille; entre desſiº
( 607 )
l n'est point d'autre loi que l'égalité : l'arbre grand nombre de militaires des troupes de
le la constitution ne peut être nourri que par ligne. A. G.
| sève bienfaisante de l égalité » : et il a pro
osé un projet de décret , qui porte que toutes Des compagnons imprirneurs nous assurent
s successions ab intestat seront partagées par que ceux de leurs camarades qui travaillent au
alité entre tous les enfans d un même père journal intitulé l'Ami du roi , ont reçu der
d'une même mère. uièrement la visite de madame Adélaide, et que
« Il ne suffit pas, s'est écrié M. Mirabeau , cette danie a laissé dans l'imprimerie de l'Aini
rracher quelques branches parasytes ; il faut du roi des traces de la bienfaisance et de la
ever en entier la plante vénéneuse. Je de
nde que les comités d'aliénation et de cons libéralité qui accompagnent toujours sa royale
personne. Nous ne garantissons pas la certi
tion soient chargés de présenter un projet tude de cette visite : rnats nous admirons les
lécret sur les substitutions, et dans le temps prodiges de popularité que notre bienheureuse
upplierai l'Assemblée de m'entendre ». révolution fait éclore chaque jour. Puisque la
n ne sait pas pourquoi M. Caz lès veut que religion commande à nos rois de laver annuel
questions très - constitutionelles , comme lement les pieds à douze pauvres , la charité
, nommées M. Péthion , soient ajournées constitutionelle a bien pu porter les pas de
ſiniment et renvoyées à la seconde légis madane Adélaïde jusques dans l'imprimerie de
e. Malgré la résistance opiniâtre de M. la veuve Fréron et du saint abbé Royou.
ès, malgré sa répugnance pour l épithète
avail constitutionel, l'Assemblée décrète ,
motion, et d'après la rédaction même de L'avis aux municipalités, inséré dans le n°.378
irabeau, que ses comités de l'aliénation de nos Annales, concernant les dilapidations
»maines nationaux et de constitution lui du mobilier des maisons religieuses, étoit un
teront incessamment un travail constitu avis général et de précaution. Quelques per
sur les inégalités résultantes de la volonté sonnes ont pu croire qu'il regardoit directement
s successions. G. la municipalité de Verdun ; mais nous déclarons
que nous avions d'autant moins en vue cette
municipalité, que c'est une de celles qui nous
A V I S.
a paru , depuis sa formation, montrer ie pa
les Abonnés premier
du pour juin pour 6 mois , triotisme le plus pur et la vigilance la mieux
septembre
rzrzzer 3 mois , sont priés de soutenue. Plût au ciel que toutes les munici
er leur 2 bonnement avant le 25 , et d'insérer palités de cet empire suivissent l'exemple non
, Jettre une des adresses imprimées sous le* seulement de la sagesse et des principes de
, recoivenc les Annales ; précaution absolu
ssaire pour éviter les doubles emplois. celle de Verdun , mais de son humanité et de
sa tendre sollicitude pour les malheureux et les
-
|| " opprimés ! C'est elle qui, la première, a montré
· A R I s, le 19 novembre · un intérêt si vif et si constânt pour l'infortuné
Muscar, victime de la calomnie des officiers
iote Ch. r ameth doit se féliciter de sa : du régiment de Vivarais et des ordres arbi
Tou, tes les sections de la capitale , et traires de l'infâme ex-ministre la Tour-du-Pin.
ns cle la garde mationale , lui ont en Cet infortuné militaire , doué des meilleures
éputations ; le peuple entiºr de Paris qualités, et auquel les officiers de son régiment
jour, avec intérêt, le bulletin de sa auroient dû voter des remercimens pour avoir
sociétés patriotiques, et une foule | rétabli l'ordre dans ce même régiment, est
de tous les départemens de la Fran : toujours détenu dans les prisons du château de
essent à lui exprimer, par lettres , , Rodemak, où il souffre le froid, la faim , et
º t chers à l'empire les jours de cet | toutes les horreurs que la vengeance des aristo
éfense iii- de la liberté. Madame | orates peut inventer contre les patriotes et les
age 1e triomphe de son époux : et |gens de bien. Le régiment de Vivarais vient
: e# oblig-s de garder le lit, c'est elle ' de lui envoyer à la vèrité un bon congé ; mais
, o11r lui i , avec beaucoup de graces à quoi sert ce congé , sans la liberté et sans
izé, I'ex pression de la bienveillance quelques secours ? Valets du pouvoir exécutif !
» rern a rque, dans la foule des vi tyrans subalternes ! vous ne voulez donc point
oit NM- Ch. Lameth, celles d'un abandonner votre proie , qu'elle ne soit en
( 698 ) OIl * - émt
question du retour de J. Law , tant son #
-tièrement dévorée par la douleur et la misère ?
Frémissez, la vengeance divine vous attend ; Il paya pour vendre, au lieu d ndre pour
en imposott.
et tôt ou tard vous payerez cher les horreurs (2 § temps º
que vous avez commises envers les soldats et payer , mais si le régent avoit eu sauvé. IJm6
les citoyens patriotes. CARRA. vendre ses actions, le systême étoit ne cir
hypothèque illusoire avoit étab! "
tion vivifiante : nous, plus heureº
les domaines nationaux qui valen agnie dº
Extrait d'une lettre de Cologne, du 2 nov.
Une partie des troupes autrichiennes est déjà mieux que les actions de la ºº† est
Indes ; ils sont vendus sans difficulté ! Consºl°
arrivée ici , et en est repartie pour sa destina tent le feu des enchères. Les assignaº
tion, Ces troupes forment en tout environ dix à veront donc toute leur valeur. lé par 585
douze mille hommes de pied et trois à quatre Le systême de J. Law s'est †r
1nille chevaux ; elles sont belles et très-animées
du desir de soumettre les pauvres Flamingans. monstrueuses dimensions et par º §lui avº
L'espoir du pillage y entre pour beaucoup. bitraire, qui lut fut aussi funeste † crédit
été d'abord favorable ; il n'y a point
Ces Autrichiens disent hautement qu'après
avoir soumis le Brabant , ils iront en France avec le pouvoir arbitraire.
pour remettre le roi sur le trône : ils se font J. Law , qui avoit disposé de G
liards, riche lui-même d'une fortº
d'avance une idée de cette expédition , dont le
succès leur paroit infaillibie. La bonne petite rable, après avoir erré dans plusie! et ll
race que cette race autrichienne ! -
mourut à Venise , dans une indigenº
abandon absolus.
Les principes de J. Law sur l
OEuvres de J. Latv , contróleur général des le commerce, le crédit et les banqº
tent d être connus.
finances de France , sous le régent, avec des
notes. A Paris, chez Buisson , libraire, rue
Hautefeuille, 1 vol. in-8°. de 4So pages. Prix A'ºis à la municipalité de Montpelliº
4 liv. 4 sous broché , pour Paris , et 5 /iv. Il est bien étonnant que le sieur Picºt lſſl
franc de port , par la poste, dans tout le
royaume. primeur à Montpellier , ose imprimer ,

son journal du 1o novembre, le prº†


J. Law fut le premier banquier qui apporta tier d'un journal infâme , intitulé le p#
parmi nous des notions sur la science et la force des opprimés , et dans lequel on lit des †
du crédit, sur la magie politique des banques : contre les plus illustres défenseurs dn Pº
le crédit travaille sur l'avenir, et double ainsi M M. Barnave et Lamctlu. Les bons cioſº
l'existence des nations. Les banques tiennent attendent de la municipalité de Moutpellier*
qu'un
lieu du numéraire ; et si la monnoie n'est
tice d'un pareil briganda ©, • 11-:
signe, ce signe peut être remplacé dans tous - La société des amis † constitutionº
ses usages : le crédit n'est que la confiance s empresse , par son arrêté unanime !
bien établie : il est donc dans les têtes et non novºmbre , de vouer à l'exécration pu liquº
dans les coffres. J. Law , enrichi d'idées abso l'infâme auteur de ce journal . ainsi quº
lument étrangères aux François, ſit goûter au ProsPectus, qui a été livré aux flammes
régent ses vastes spéculations.
Son systême prospéra d'abord ; il n'étoit vi
cieux que parce qu'il lui avoit donné une ex Bulletin de M. Charles Lameth.
tension démesurée et extravagante. L a machine Les forces commencent à revenir, et lº
auroit pu encore se soutenir : mais l'arrêt du des choses est si favorable au neuvième #
conseil du 21 mai 172o , qui prononçoit la di , de la blessure, que nous ne donnerons pº -

minution des billets, renversa l édifice; sans cet de bulletin. . - « -


#
arrêt du conseil peut-être la banque se seroit #

elle maintenue, - Vers 1723 il étoit encore C , Signés, Dufouart, Beruº'º


-

° * 1 novembre, neuf heures du matin


On s'abonne à Paris , chez BUIssoN , libraire, rue Hautefeuille , à
qui l'on adressera, franc de pºrt,bº
de I'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres ſ§ les Auteurs des A/n
Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du \oyaume et de l'#ºº Patriotiqut -
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E,
ET A F F A I R E S P o L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
| J 0 U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERc1 ER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
Une maison militaire destinée à l'exécution de la volonté d'un seul homme,
" ! rompt la balance nécessaire de tous les pouvoirs, sans aucun profit pour
la tranquillité publique. (Beauharnois le jeune.)

N°. C C C C XV I I. Du Mardi 23 Novembre 17ço.


AS S E M B L E E N A T I O N A L E. Il seroit difficile de peindre la surprise et
l'horreur unanimes qui se sont emparé de l'As
· Séance du 22 Novembre. semblée nationale , sur la lecture très-simple
d'un rapport que M. de Batz , membre du co
L manquoit une chose au succès de la cons mité de liquidation, a fait du gaspillage commis
1tion , Ie concours du pouvoir exécutif , par le ministre Calonne et consorts, en faveur
st-à-dire , un ministère aussi pur que le roi de la compagnie des eaux de Paris, à qui, sans
méme. Le voilà , ce 1ninistère, qui se com autre grantie que celle de son agiotage, il a été
e de vrais citoyens promus non par l'intrigue avance , en cinq fois , environ 31 millions sur
cours, mais par l'estime des peuples , ap le trésor public. M. Lavie a demandé pour les
ant un nom lionoré . mais qui leur appar coupables la dernière flétrissure , l'articulation
: encore plus qu'à leurs aïeux, Désormais de leurs noms. Que pensera le public en appre
écrets nationaux, qu'une négligence plus mant que le 22 septembre dernier, un arrêt a
suspectc a quelquefois laissés en oubli , été rendu en la chambre des vacations de Paris,
t présentés au roi aussi-tºt que rendus de concert entre le sieur Perricr et l'adminis
Assemblée législative : et déja i! a été fl Il - tration , par lequel le sieur Perrier est déclaré
aujourd'hui , à l'ouverture de la seance, créancier , envers le gouvernement , d'une
somme d'environ 2 millions ? |>
· qu'il avoit de décrets arriérés étoit
d, j'acéeptation ou de la sanction royale. Il a été proposé de décréter, 1°. que le pré
,mité de constitution , Pºr l'organe de sident de l'Assemblée nationale fût chargé de
§ , et sur les instances du départe dénoncer au roi l'arrêt rendu par la ci-devant
§ , a faità établir
A7eurt ,l1edeux quatre juges chambre des vacations d:1 parlemçnt de Paris :
à Nanci Lunéville et un à 2°. que sa majesté fût priée de donner les ordres
les plus précis pour que les sommes qui sont dues
»port sur l'organisation du corps d'ar à la caisse des eaux de Paris y soient rétablies,
pour ensuite être mis en sequestre au trésor
été présenté par M. de Broglie , au
2o111ité 1milita ire. Il propose de créer public ; 5°. que l'Assemblée nationale se résérve
d'artillerie » et de supprimer la place de faire rendre telle peine qu'il appartiendra
créée en 1776 pour M. contre ceux qui ont concerté ledit arrêt, ainsi
ir générº ! .de M. de Liancourt, on qne ceux qui ont été les fauteurs et complices
sur l'avis 12 et la distribution du de ces déprédations. - *

A'iaapressuº M. l'évêque d'Autun a fait, au nom du co


ArT2 cº comité, M. de Wimpfen mité des impositions, un rapport très-étendu
7zz IT7 ur le réglement du sort à faire
-

sur la réforme de plusieurs droits domaniaux ,


port s ! , , , certain nombre d'années et la suppression d'autres droits qui ne peuvent
# L1 S1
rs réflexions
-
très-sages de ·plas subsister dans le mouvel ordre, droits sur
oncer l'impression
l les épices des juges, émolumens de greffes, cen
, , on r f.H : L P rO Il
·l tième denier sur les successions collatérales, etc.
417
( 7oo )
Il propose d'établir un droit de contrôle sur II. L'installation du tribunal de cassationien
les actes des notaires, exploits d'huissiers , etc. faite à chaque renouvellement, par deux com
d'y assujettir les actes des notaires de Paris , missaires du corps législatif et deux commi -
en leur payant l'indemnité du rachat qu'ils en saires du roi , qui recevront le serment indi
ont fait, d'établir un taux de contrôle pour les viduel de tous les membres du tribunal, d'être
contrats de mariage, sur le pied de l'imposition fidèles à la nation , à la loi et au roi, et de
directe , en remplacement du tarif des qua remplir avec exactitude les fonctions qui leur
lités ; et il estime la valeur de ces nouveaux sont confiéés ; ce serment sera lu par l'un dº
droits à une somme de 34 millions. commissaires du corps législatif, et chacun des
Avant d'établir aucune imposition indirecte , membres du tribunal de cassation, debout dans
a dit M. Cazalès, il faudroit que l'Asselnblée se le parquet, prononcera : Je le jure.
fit rendre compte de la somme nécessaire pour III. Les électeurs de chacun des département
l'année prochaine à l'administration genérale qui nommeront les membres du tribunal de c*
du royaume , pour pouvoir balancer la contri sation, éliront en même temps, au scrutin età
bution directe et indirecte. · la majorité absolue, un suppléant qui rempli
Il a été observé à l'opinant que sa mémoire cera le sujet élu par le méme département quº
auroit pu lui rappeller l'état approximatif de lui, lorsque la place viendra à vaqueràl'é 6
dépense totale, dernièrement présenté par M. du renouvellement ; quelque peu de durée
le Brun. qu'ait l'exercice des suppléans, ils cesseront
On a donc ordonné la discussion du projet leurs fonctions comme l'eussent fait les jugº
de décret du comité , quoique M. Morin en qu'ils auront remplacés.
demandât l'ajournement. En réservant pour IV. Le conseil des parties est supprimé, º
une plus ample délibération l'article premier qui il cessera ses fonctions le jour que le trib
prononçoit l'abolition des droits de centième de cassation aura été installé.
denier et autres , on a adopté les articles Il et V. L'office de chancelier de France estº
III ; et monobstant l'observation de M. Moreau, primé.
qui disoit que la justice étant constitutionelle
VI. En matière civile , la demande en caº
ment gratuite on ne pouvoit établir de droits tion n'arrêtera pas l'exécution du jugemº
sur les sentences des juges , il a été décrété et , dans aucun cas et sous aucun §exte,!
qu'il seroit établi un droit d'enregistrement sur me pourra être accordé aucune surséance.
tous les actes de notaires et les exploits des VIl. Le président de l'Assemblée national
huissiers dans touse l étendue du royaume , et présentera incessamment le présent décret à
sur tous les jugemens et sentences , etc.
Pendant le cours de cette discussion, il avoit l acceptation du roi ». |
été lu une lettre du roi, par laquelle sa majeté
instruit l'Assemblée nationale qu'elle a confié les A1 AV I S.
sceaux de l'état à M. du Port-du-Tertre, ci-devant MM. les Abonnés du premier juin pour 6 mº
avocat estimé pour son talent , et administra et « lu premier septembre pour 3 mois , sont priº
teur illustré par son patriotisme. G. renouéeller leur #bonnem§ ava§ le 25,et dº
dans leur lettre une des adresses imprimées J0uf
Articles décrétés sur le tribunal de cas quelles ils reçoivent les Annales ; précaution º
sation. ment nécessaire pour éviter les doubles emploiº

Art. 1er. « Si le commissaire du roi auprès du P A R I S, le 2o novembre,


tribunal de cassation apprend qu'il ait été
rendu un jugement contraire aux loix et aux Pendant que les cafés de la capitale dépº
formes de procéder, et contre lequel cepen aux sieurs Mallet du Pan, politico-Merº
dant aucune des parties n'auroit réclamé dans du Rozoi , gazette de Paris ; Royou, le
le délai fixé, après ce délai expiré , il en don Ami du Roi. et autres prédicans de cº#
mera connoissance au tribunal de cassation ; et révolution, pour les prévenir que s'ils n
s'il est prouvé que les formes ou les loix ont gnent au plus vîte leurs feuilles toutes brûlanlº
été violées , le jugement sera cassé, sans que du feu de la guerre civile, ils seront promº
les parties puissent s'en prévaloir pour éluder l'âne ès rues et carrefours de la bonnºº
Sll I"

les dispositions de ce jugement, lequel vaudra de Paris, portant lesdites feuilles en guise ! -

translation pour elles. criteau devant et derrière.


( 7o1 )
Aes sociétés, et maintes municipalités patrio est très-facile à croire, puisqu'elle n'est com
ues, font brûler au pied du grand escalier posée que d'ex-gentilshommes, d'abbés, de
tes ces branches parasytes du bel arbre de régisseurs et de subdélégués, tous gens pétris
iberté de la presse. en général de la boue de l'ancien régime. On
lertains personnages de cour se sont asso nous ajoute que les citoyens de cette ville sont
i pour le grand œuvre de l'inoculation de aux abois sous la verge de leurs petits tyrans, et
»este anti-patriotique qui les dévore ; ils ont que toutes les réclamations sont inutiles auprès
une boîte à Perrette, d'où émanent tous d'eux. Nous demandons des motes sur les faits
abonnemens gratis et ces abonnemens for précis dont les citoyens de Selles ont à se
, ( beaucoup de gens se plaignent qu'on plaindre , et nous en ferons bon usage sur le
siste à leur expédier la Gazette de Paris , champ. ·
mi du Clergé et de la Noblesse , l'Ami de A Saint-Paul, frontière du ci-devant Rous
'utel, ect. malgré leurs réclamations et leur sillon, on s'avise de battre les prêtres patriotes,
1s de bourse délier.) C'est le grand ſinancier et l'on en a mutilé un de la manière la plus hor
onne qui a donné le plan mouveau de cette rible, parce qu'il vouloit que le décret sur la
se d'amortissement de l'esprit public : mais suppression des collégiales et autres fussent lus,
in, dira-t-on , où prend-on les fonds ? Dans publiés et affichés le plutôt possible. On ins
poches ; il n'y a rien là de nouveau. En truit à cette occasion une procédure, dans la
ndant que tous ces larrons soient pris la quelle le sieur Sarotte , ex - gentilhomme , et
n dans le sac , on assure que plus de mille un chanoine, ne joueront pas un très - beau
rôle.
yens ont projetté de promener le mannequin
Calonne sur l'âne, pour ensuite ledit man On nous dénonce un collecteur de paroisse
uin être livré aux flammes, et ses cendres des environs d'Avranches, qui , sans égard
ées au vent. A. G. pour les décrets sacrés de l'auguste Assemblée
mationale, continue à mettre sur son portatif
les titres des ci-devant comtes et marquis ; il
tonciation de plusieurs gentillesses aristo est vrai que la municipalité du lieu se seroit
cratiques. peut-être bien opposée à cette incongruité aris
tocratique , si le ci-devant marquis, nommé
a société des amis de la constitution de Vire dans le portatif, m'étoit pas lui-même le maire
s informe qu'un sieur Champion , vicaire de la municipalité de sa paroisse; et voilà comme
Saint-Germain-des-Bois, prêchant derniè plusieurs municipalités son encombrées d'aris
tocratie. C....
tt dans la paroisse de Bernière , départe
it du Calvados, a débité le discours le plus
udent et le plus insensé contre les décrets
l'Assemblée nationale et notre sainte cons Extrait d'une lettre de Montmélian, du 1o
tion. La tête de ce malheureux s'étoit dé novembre 179o.
uée au point que, dans un de ces beaux
vemens oratoires à la Maury , il apos « Serrez-vous , braves Parisiens , me ralen
ha un jeune prêtre qui disoit sa première tissez pas votre courage, vous surmonterez tous
;e dans la même église, en s'écriant : « Mon les obstacles , vous vaincrez les ennemis de la
: frère, vous habitez une terre maudite et révolution. Je vous promets qu'il ne m'échap
plie de malédictions ; fuyez, fuyez , etC. pera pas un seul article de ce qui pourra l'inté
Une grande partie des auditeurs n'y pou resser, et que je vous en enverrai de temps en
plus temir, ont fui eux-mêmes de l'église, temps ; prenez toujours ceci en passant, et qui
nurmurant tout haut ; et de ce pas on est est très-sûr : Vingt-cinq mille Savoisiens sont
dénoncer le prêtre maniaque au directoire sortis cette année de leurs montagnes, de plus
département , sauf à le remettre ensuite qu'à l'ordinaire , pour aller en France ap
e fes mains d'un médecin , pour le faire rendre à lire, et de suite étudier les droits de :
èr de la rage aristocratique, quoique l'on 'homme. C'est une merveille de voir comme les
e trop bien, par expérience, que ce mal décrets de l'auguste Assemblée font des prosé
incurable. lytes. Je pense que dans trois ans il n'y aura
n nous dénonce la municipalité de Selles, plus qu'un même credo dans la plus grande
ict de Romorantin, comme le foyer le plus partie de l'Europe. Les aristocrates émigrans .
>t d'aristocratie et de despotisme ; ce qui relégués dans ce pays, enragent toujours de
( 7o2 )
plus belle, de voir que la la besogne avance; ils D E B R U x E L L E s , le 16 novembrs
traitent les législateurs du côté gauche de vo La position des Belges n'est point ausi
leurs , de canaille à rouer. Mais les patriotes sespérée qu'on a pu l'imaginer, le sort den
savoisiens leur rient au nez, et leur répondent république est lié plus qu'on ne pense auxi
que puisqu'ils enragent si fort, les choses m'en térêts des puissances voisines ; nous complº
iront que mieux, etc. etc. Adieu , monsieur »... beaucoup sur nos propres forces et notre tm
rage. - On se flatte encore ici que la
pourra reconnoître notre indépendance, tl
AFFAIRES POLITIQUES ETRANGERES. congrès a envoyé auprès de la cour de Be
D E L o N D R E s.
de nouveaux députés qui passeront l'hiver
cette capitale. Les Autrichiens, campés sur lº
bords de la Meuse, font mine de vouloit
l,e roi doit se rendre incessamment à Ports
traverser, et déja les canonades ont commº
mouth, pour y passer la llotte cn revue. Lors entr'eux et nos troupes brabançonnes pº
u'elle sera terminée , 1 2 vaisseaux se rendront
en deça du fleuve. A. G.
à Pliinouth pour y être désarmés, Om présume
que les désarmemens ultérieurs n'auront lieu D E L 1 E G E , le 1 1 novembre.
qu'à mesure que ceux de la France et de l'Es
pagne s'effectueront. On ajoute même que nous Les troupes prussiennes cantonnées dansnº
conserverons une flotte cousidérable sur le pied voisinage se retirent, et tout annonce quº
de guerre, pour contraindre la Russe à la paix cour de Berlin nous abandonne aux entreprº
de nos ennemis, qui secondent sibien lsº
qui lui est imposée par la Prusse. Nos spécu
lateurs voient dans ce projet un moyen certain reurs du prince-évêque. Nous avons faitº
de nous unir à la cour ottomane par les liens les sacrifices que pouvoit exiger la dignité º
de la reconnoissance , de la détacher de la électeurs et du Saint-Empire, dont nousnº
France son antique alliée , qui a si peu fait pour jamais prétendu nous séparer : mais nº#
elle dans la crise où elle se trouve , et d'assurer souscrirons jamais à la servitude où l'oaº
la prépondérance à notre commerce dans les nous réduire : nous touchons au momentºº
vastes états du grand-seigneur. pousser la violence par la force, et déjº#
Depuis la † des conventions avec troupes électorales, dirigées contre no#
heureuse ville, marchent vers Sittard Mº
l'Espagne, plusieurs arin teurs commencent à
diriger leurs spéculations sur les pêcheries et Chestreet et Bassenge sont partis pour Bº
autres établissemens de commerce à ſormer et nous espérons encore quelque succèsdelº
dans les mers du Sud. A. G. voyage. A. G.
R o M E.
Aix-LA-CHAPELLE, le 16 novembrº ,
D E - - 1

Le ci-devant prince Lambesc, ainsi #


Le différent entre le saint siége et la cour de ſils du maréchal de Broglie, viennent d'eº
Naples,au sujet du tribut de la haquenée, estenſin au service militaire de Léopold Cet empº
terininé. Le roi de Naples s'est affranchi de cet ne peut répondre à toutes les demandes -

: hommage honteux, au moyen d'un tribut an plois dans ses armées, qui lui sont faites ,
nuél de 55o,ooo ducats, qu'il s'engage envers
une foule de soi-disant genttishommº ttº
le saint père, à titre de prestation élémosinaire. devant premières maisons de la Francº
1G'est ume haquenée bien payée ; mais enſin, le nouvelle est un sûr garant des d #
· plaisir de ſaire tendre la main et sa besace à ciſiques de Léopold à l'égard de la Françºi*.
l'évêque de ltome, est un plaisir de roi. M. Lambesc a donné trop de preuº 6 Mº
La Polignac et toute sa sequelle ont quitté amour pour les François, aux Tuilerie !
cette capitale , et ont porté leurs pas, leurs que l'on puisse imaginer qu'il veuille pºº
intriguès et leurs trésors à Venise. A. G. armes contre sa patrie. A. G. . - : #
On s'abonne à Paris, chez BoissoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de Pº
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour los Autours des Annale» Patrioliº ., ºui
, , Ft. ahez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
-

llpdroit tous lcs jours un Numéro de ce Journal. Prix 56 liv. pour un an ;18 liv. ponr 6 mois,etdº9 #
5mois, franc de port, par la poste, pour tout le Royaune L'abonnement : comménce que du prº #
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moyennant 9lir " •- º
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i ·D E L A F R A N C E , , · ·
E T A F FA IR Es P o LIT IQU Es D E L E U R o P E; F - -

" O U R N A L L I B R E , ar zzne Société d' Ecrivains Patriotes,


dirigé par M. MERc1ER, et par M. CARRA , un des Auteurs.
- * - - • • •r .
- "

· Une maison militaire destiuée à l'exécution de la volonté d'un seul homme , - 1 --

le,jeune. )saiis . aucun proſit pour


de tous les pouvoirs,
º rompt la balance nécessaire(Bºauharnois , • - "

la tranquillité publique. -
- —* -

T - -

N°. C C C C X V I I I. Du Mercredi 24 Novembre t7go.


opérations pour son assiette , permet à : tOuS
Ass E M B L É E NAT I o NA L E. , les contribuables de les surveiller. , , -

Séance du 22 Novembre au soir. .!


· La répartition doit se faire par égalité pro
1 :
portionnelle , c'est-à-dire,. que si deux arpens,
, donnent à leurs propriétaires un revenu égal,:
TTE séance extraordinaire avoit été indiquée . la cotisation des deux arpens doit être la même :
r entendre la lecture d'une instruction qtie mais si l'un, par exemple , donne un revenu.
omité d'impositions a fait rédiger sur la con de 24 livres, et l'autre de 12 livres, la cotisation
ution foncière. Cette lecture, faite par M. du premier doit être doubie de la cotisation
a Rochefoucault, a rempli la totalité de la , du second, et ainsi dans toutes les autres pro
1 --
|CC. -

'espace de cette fenille ne nous permettra ,


portions,, dè, manière que si une propriété
fournit à la contribution une cinquième partie
onner que par parties détachées cétte ins ' de son revenu , toutés , les autres propriétés
tion importante. »
-

-
devront y fournir aussi le cinquième. . ,.,
contribution foncière. , Elle doit être répartie sur toutes les propriétés
struction sur la foncières. On comprend sous cette dénomina
Assemblée nationale a décrété le 2o novem tion, outre les fonds torritoriaux, les maisons :
'établissement d'une contribution foncière, elles ont toujours participé aux impôts fonciers.
era dorénavant la seule dont les fonds de . Elle doit être répartie sur toutes les pro
seront chargés pour les dépenses générales · priétés foncières, à raison de leur net. L'art. 4
état. Le décret est composé de plusieurs explique ce que l'on doit entendre par le rc
, dont le premier intitulé : articles géné qui est ce qui reste au propriétaire,
· VGnu Ilet ,:
, donne les caractères de cette contribu déduction faite sur le produit brut, c'est-à-dire
Voici le premier article. , · · · · sur la totalité de ce qu'un champ a rendu ,
l sera établi , à compter du 1" janvier la quantité de gerbes suffisante pour payer les
frais de culture , de semences , de récolte et
, une contribution foncière , qui sera ré d'entretien , et l'article 5 définit le revenu im
· par égalité proportionelle sur toutes les
·iétés %oncières , à raison de leur revenu |
-
posable, qui est le produit net moyen, calculé
sans autres exceptions qºe celles déter sur un nombre d'années déterminé. On par
>s ci-après pour les intérêts de l'agricul vient à établir ce produit net moyen, en addi- .
X. 1 "
· tionnant le produit de 15 années par exemple,
alité dans la répartition est un principe . et partageant la somme totale en 15 parties
gaII l
égales : et l'on prend, pour cette opération,
mental en matière de contribution, .
-
et ce - _ -

G2 un nornbre d'années assez grand pour qu'il y en


peût recevoir une application exacte | ait
§ contribution foncière , parce que les de, bonnes, de mºuvaises et de médiocres,
§s sur lesquels elle porte sont susceP et pour que les évènemens ordinaires de la
H'une évaluation précise, ce sont culture y trouvent place, aſin d'en tenir comp
le fonds connus, et que puisque
la publicité des te. On donnera dans les explications # le titre
|
( ro4 )
suivant, le moyen de faire les évaluations et en argent : l'Assemblée nationale a préféré ce
de déterminer le revenu imposable des divers mode à celni de la contribution en mature, qui
fonds. : - a le double inconvénient d'une répartition
La contribution foncière doit être répartie moins exacte, et d'une perception plus embar
sur toutes les propriétés foncières , à raison de rassante, plus dispendieuse et plus onéreuse au
leur revenu net , sams autres exceptions que contribuable : la satisfaction avec laquelle les
celles qui seront déterminées pour les intérêts peuples ont reçu la suppression des dtmes, ne
laisse aucun doute sur la préférence qu'ils don
de l'agriculture.
Toutes les propriétés foncières , même celles neront à la perception en argent.
dont le produit paroît mul, doivent être taxées, La suite au prochain numéro,
parce que toutes sont protégées par la force pu
iblique , mais celles dont le produit est ou paroit - Séance du 23 Novembre.
nul, ne doivent contribuer que pour une somme
extrêmement modique, ainsi qu'il sera expliqué
plus au long dans la partie de l'instruction qui Il y a eu ces jours derniers, à la Salpétrière,
concerne le titre IIl du décret. une émeute occasionnée par la mésintelligence
Les terreins actuellement employés au service des prêtres qui desservent cet hôpital, et qui
public, comme les chemins, le cours des riviè divisés en deux partis, avoient respectivement |
res, les rues, les places publiques et églises , armé de pierres et de bâtons deux bataillons
doivent seuls être exempts de taxe, et il doit être de femmes. Un abbé de l'Etanges , privé de º
fait mention de leur contenance dans les états pouvoirs, étoit venu en porter plainte à l'A*
descriptifs du sol auxquels on procéderai mais semblée mationale. Deux illustres administº
tous les autres terreins appnrtenans soit aux, teurs, MM. Boncerf et Cousin, avoient lº
communautés d'habitans, soit au roi, soit même envoyés par la municipalité pour appºiº *
à la nation, doivent être cotisés, et acquitter la désordre , et y ont couru le risque de leur
contribution comme tous les autres fonds ; de vie ; mais leur sagesse et leur fermeté ontº |
· manière que la totalité de la surface du royaume osé à la mutinerie des femmes et à la malº
y participe , que les mutations de propriétaires ance des chapelains, qui ont été, au nº
soient des évènemens indifférens à la percep de quatorze, transférés dans d'autres maiº
tion, et me puissent pas apporter, dans l'assiette et remplacés sur le champ. Sur un briefº
de la contribution, des variations qui nuisent port fait aujourd'hui par M. de Liancourt !
toujours à son exactitude. Le temps des privi mom des comités § et de men#.
léges est passé, et aucune propriété ne doit être cité, l'Assemblée a approuvé la conduite duº
soustraite à la loi salutaire de l'égalité que pour municipalité de Paris, et a déclaré Au supº -

les intérêts de l'agriculture, et pour un espace † n'y avoit lieu à délibérer sur la péº
de temps qui permette au propriétaire qui a fait du sieur abbé de l'Etanges, sauf à se poº
des avances considérables de les retirer. En exa ainsi qu'il appartiendra. -
-

minant le titre IiI , l'on entrera sur ces modifi , La lecture de l'instruction sur l'impo#
cations dans les détails nécessnires. #ºre , a été achevée ce mntin par M. d'Ar
La contribution foncière sera toujours d'une ' Chy. - .
somme fixe et déterminée annuellement par la Un sieur Champagne, propriétaire d'unélº |
législature ; ainsi les peuples ne seront plus ex
posés à ces accroissemens de contributions 'or · blissement de fours
à grands frais, à plâtre
se plaint de qu'il a coº
ce que la muDº
donnés par un conseil despotique, enregistrés cipalité de Paris a ordonné le transport
par des tribunaux sans mission. Des représen deº
tans élus par eux régleront, chaque année ; fours hors les murs de la ville. . :,
d'après les besoins de l'état, la somme de là Les comités d'agriculture et de commº |!

contribution , qui , répartie par la législature ont fait rendre compte des faits par M. Lº
entre les départemens , sera ensuite répartie ville, et d'après leur avis, #
par l'administration du département entre les voyé la réclamation du sieur Champagneº
districts, par l'administration du district entre partement de Paris, pour être # du "
les municipalités, et par chaque municipalité 'administration de l'utilité de rétablissº
sieur Champagne, et, dans le cas où #
sur toutes les propriétés qui composent son ter
ritoire.
|

•. ,
sement seroit rejetté, être réglé par l# |
Enfin , la contribution foncière serR perçue demnité qui peut être due au propriéº ,
( 7o5 )
i , Au nom du comité des pensions, M. Camus Le nouveau garde des sceaux a fait parvenir
, a fait un rapport sur les brevets de retenue , aux législateurs un hommage plein de patrio
1 créance d'une espèce toute particulière, qui ne tisme et de modestie. « Il † la nomination
, monte pas à moins de 7o ou 8o millions. Le dont le roi l'honore, comme la sanction la plus
i rapporteur regarde , ces brevets comme une solemnelle de la déclaration des droits : il n'a
, pure libéralité, et propose de décréter « qu'il accepté le ministère des loix , que pour con
, n'en sera plus accordé à l'avenir ; que ceux qui sacrer l'intinuité du roi des François avec le
l s'en trouvent aujourd'hui possesseurs, sur quel peuple françois ». On a vivement applaudi à
que place ou office que ce soit, les rapporte Cette modeste expression des sentinuens dont la
ront au comité de liquidation , pour leur être preuve est déja faite. G. .. *' !
- -

délivré une reconnoissance à l'effet d'être rern - 4 -

boursés des sommes réellement versées au trésor


pablic, et de recevoir seulement une indemnité A V. 1 s,
de moitié du montant des sommes payées aux
prédécesseurs, et qui ne seroient pas entrées MM. les Abonnés du premier juin pour 6 rnois ,
dans les coffres de l'état ». et du premier septembre pour 3 mois , sont priés de
renouveller leur Abonnement avant le 25, et d'insérer
, Cette proposition a été fortement combattue dans leur lettre une des adresses imprimées sous les
#r MM. Regnault, d'André et Fréteau. Ils
arguée d'injustice et d'incohérence avec
quelles ils reçoivent les Annales ; précaution absolu
ment nécessaire pour éviter les doubles emplois.
les précédens décrets, qui ont décrété le rem
boursement des offices sur le pied de la dernière -

finance. La créance des prêteurs sur les brevets P A R I S, le 23 novembre.


de retenue n'est pas moins sacrée, ni moins
hypothéquée que celle sur les offices. « Il faut, M. Duport du Tertre, ci-devant avocat au
lit M. d'André, qu'elle soit remboursée par ci - devant parlement de Paris, vient d'être
e trésor national, ou que le porteur soit au nommé par le roi ministre de la justice et garde
orisé à exercer un recours sur les prédéces-, i du grand sceau de l'état. M. Duport a donné
elirs ». " * ' • !' -

| | des preuves de patriotisme pendant le cours de


« Vous avez , disoit M. Fréteau, consacré des : la révolution ; il a exercé avec distinction le
réances moins légitimes peut-être , des em | place de lieutenant de maire dans la commune
runts sur édits non enregistrés; vous n'avez provisoire de Paris ; il est l'ami de M. de la
avisagé que la bonne foi du prêteur ; le plus
spectable de tous les titres : donnez du moins Fayette : on a lieu de croire que, devenu pre
·
• temps , aux porteurs ; de faire entendre · mier magistrat de l'empire, il se montrera zélé
et sincère défenseur de la constitution.
urs réclamations », et il a demandé l'ajour
ment. de I'article- -
M. Pastoret, ci-devant maître des requêtes,
Une distinction a été faite par M. Chabroud, remplace le sieur Guignard dans le ministère
, brevets de retenue consommés et mon con des 83 départemens. Ce magistrat est avanta
eusement connu par plusieurs ouvrages sur la
amés ; il envoye ceux-ci au comité des pen
ns; il croit qu'on ne peut se dispenser d'or égislation, qui annoncent une ame élevée et,
ner le remboursement des autres. · un caractère philosophique et ami de l'hu-"
· manité. - , · · · · · · ·
# défendant l'avis du comité , M. Camus a
pé de défaveur un grand nombre de brevets La composition de ce nouveau ministère fait
§'o t dû leur existence, dit-il,, qu'à l'am jetter les hauts cris aux aristocrates ;. ils disent
» des concessionnaires, et il a demandé si que Louis XVI est devenu démocrate : non, ré
ation devoit prononcer sa propre ruine , en pondent les patriotes, c'est un roi citoyen. La
ronnant la capidité particulière plupart des papiers publics annoncent que les
§ssion s'est encore échauffée entre mouveaux ministres ont prêté entre les mains dur
| C§eilane , Bonnay,reparoître
Muguet, ,Tracy, roi le serment ordinaire; pas un de ces papiers
ga§ccessivement chacunquià · ne donne la formule de ce serment ordinaire :
§am§ère , les diverses opinions dont nous | ilneestdoit
cependant important de la connoître; elle
et ne peut être que celle du serment
,# déja rendu cºmpte #º! après la discussion
cette extrême diversité de sentimens civique, et les ministres se doivent à euxmêmes,
: adopter rajournement proposé par M. ils doivent à la nation de prêter ce serment en
Rtx- -
présence de ses représentans.
( 7o3 )
-

triotique, etc. etc. ne dédaigne pas de jouercº


Thionville, le 9 novembre. rôle miame ; c'est sur sa délation que plusieus
François, soupçonnés de patriotisme, ont ètè
Une aventure arrivée hier aux portes de indignement chassés , notamment un habile ar
notre ville à un officier deLuxembourg, ſait tiste qui étoit établi dans cette ville depui
ici beaucoup de sensation, et prête à bien des quinze ans. Le lendemain de son retour dºn
conjectures. Notre ville , comme vous le savez , long voyaga, il reçut ordre de sortir incessº:
est dans une contenance de guerre , tous les ment du duché, sans qu'on voulût seulementlui
bastions sont hérissés de canons , et l'on tra en expliquer les motifs. Ce citoyen, qui n'avoit
vaille à l'extérieur à une redoute vers la porte rien à se reprocher, s'adressa au sénat parde*
A - - v" --'»n |

de Luxembourg On a soupçonné un officier requêtes, pour qu'on lui fit son procès, quº |
de cette garnison d'être venu à Thionville , le punit s'il étoit coupable, qu'on le seconº
pour satisfaire sa curiosité sur les dispositions s'il
tuerétoit innocent;
prisonnier il offritjugement
jusqu'au même de:semais
conºles
de notre ville ; mais les ordres que le comman
dant de notre place avoit reçu de M. Bouill , juges , asservis aux volontés arbitraires du dº
étoient de ne permettre l'entrée de notre ville pote, eurent la foiblesse de rejetter sasuppliquº
à aucun autricliien. Cet orde fut exécuté hier , que dis-je ? ils eurent la lâcheté d'admonesterà
et l'oflicier arrêté à l'avancée a été forcé de ré
la barre l'avocat qui avoit signé les requètes Le
gouverneur lit ex cuter alors l'ordre qu'il avoit
trograder. Les uns disent que c'est en représail
les de ce qu'un officier de la garnison de Metz, lâclié, et ce malheureux citoyen fut obligé de -

qui avoit été voir Luxembourg , n'avoit pas eu fuir , et d'abandonner son attelier, ses mº
la liberté de sortir de son auberge sans une chandises et sa fortune. On croira peut-êuº
garde à ses talons et de rien voir dans la vilie ; d'après ce fait et une infinité d'autres, quº
les autres y voient des précautions qui ne font citoyens sont sans force, sans énergie, indignet
pas augurer une bonne intelligence entre M. de la liberté, incapables de la conquérir : º
de Bouillé et M. de Bender. Tout ce que je ils sont sensibles à ces traits de vexations, a
sa ttront imiter les François.
puis vous dire, c'est que de part et d'autre nous - -

sommes sur un qui vive qºi ne seroit pas plus Mi. de Bussy , le co§évolutionaire,ºº
sévère que si nous étions en état de guerre oil ari été , mais ses complices ne le sont pas lºi
verte avec l'Autriche. Rign ne passe plus de la conspirition subsiste encore; ce †
chez nous à Luxembourg , où l'on sera avant c'est que les tuniformes verds se multip ienº
peu dans une disette extrême de petits comes proriigeusement, chaque émigrant en fait
tibles, au moins trois. — Un abbé, autrefois vicº
Soissons, et en dernier lieu à Doncin, diº
D E C H A M D É R Y. de Bºlley , qui avoit la r, putation d'un ardº
patriote , fut invité à goûter, ii y a quelqº
Le despotisme s'appesantit chaque jour sur jours, par deux réfugiés françois : il est º
les citoyens de cette ville : les émigrans françois bientôt après , empoisonné : on dit que lesº
ont fait passer dans l'ame du gouverneur l in poisonneurs se sont servi de poudre de º*

quiétude et la rage qui les dévorent; les espions, mant , et qu'ils se sont depuis lors éloigº
les mouchards, dont on a augmenté le nombre, — L'argenterie des François vient en !
nous assiègent sans cesse, dans les caf s, sur les dance ; on ne surveille pas assez à Chapare lº,
places. Un émigramt françois , ci-devant con et sur-tout à Belley, du côté d'Hienne :ilº
seiller au parlement de Grenoble, M. Peyrin, trouve là un chemin de traverse par lequelº
connu piir sa déclaration sur la contribution pa exporte sans obstacle tout ce qu'on desire ,
On s'abonne à Paris, chez BuissoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adremera, franc de port, lapº
de l'abonnement et la lettre d'avis, ot toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiquet *:
Et chez tous les Libraires et Dirccteurs des Postes du Royaume et de l'Etranger. - - , :
Ilparoît tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 56 liv. pour un an, 18 liv. pour 6 mois,et de9lºº
3mois, franc de port, par la poste, pour tout le Royaume B'aºonncment ne commence que du prem, duº*
On s'abonne aussi, à la méne adresse , pour la BOUCHE DE FER, mqyennant 9 lie p°ur3 hoiº'. ·
ANNALES PATRIOTIQUES ET IITTÉRAIREs
- D E L A F R A N C E, -

ET A F FAIR E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
0 UR NA L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes, ,
dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
Le patriotisme françois l'emporte aujourd'hui sur tout autre, autant par
sa bonté dans les effets que par sa pureté dans les motifs.

N°. C C C C X I X. Du Jeudi 24 Novembre 179o.


sEMBLÉE NAT 1o N A L E. ajouté un fait particulier. Plusieurs des chefs et
moteurs ( voyez leurs noms ſlétris dans le dé
ſéance du 23 Novembre au soir. cret, Nº. 26o des Annales ) de l'assemblée fa
natique de Nîmes et d'Uzès, mandés à la barre
tendoit depuis plusieurs jours avec une de l'Assemblée nationale par décret du 17 juin
'impatience le rapport des massacres dernier, n'ont pas obéi au commandement de
la loi, ils osent s'en vanter, ils osent recevoir
à Uzès par les soi-disant catholiques, des félicitations sur leur coupable contumace.
rais ennemis de la patrie et de l'huma
Le décret suivant a été rendu, non sans de
rapport a été fait ce soir par M. Cha longs et vifs débats.
avec la clarté et la précision qui lui
iculières. Il a occupé toute la durée , « L'Assemblée nationale , après avoir ouï le
7C6º, compte que lui a fait rendre son comité des rap
broud a peint la ville d'Uzès recueillant ports , de l'adresse du département du Gard ,
lles du fanatisme de Nîmes, la muni du 5 de ce mois , relative à la ville d'Uzès ,
n moins coupable que celle de Nimes, décrète que le roi sera prié, - -

t la crédulité publique au nom de la 1°. De donner des ordres pour que la réqui
sition du directoire du département du Gard
t.danger , mettant le poignard dans ait incessamment son effet et que la tranquil
u peuple, et égorgeant trois citoyens lité de la ville d'Uzès soit efficacement protégée
recommandé l'obéissance aux décrets selon les loix. -

me plus criminel encore , c'est le 2°. De donner pareillement des ordres, afin
que le procès soit fait et parfait au sieur de
agu , commandant à Montpellier, Montagu devant le tribual du district
s, par le directoire du département pellier, pour sa désobéissance à la loi.de Mont à

l'erº voyer du secours à la ville dé 3º. De donner pareillement des ordres pour,
, répondre ( on a sa lettre origi qu'à défaut par les commissaires des assemblées
pense que le bataillon de Bresse , des soi-disant catholiques de Nîmes et dUzès,
zès, suffit pour la sûreté de cette , obtempérer dans le délai de huit jours après la
at lorsqu'on emploiera la loi mar notification du présent décret à celui du 13
moyens indiqués par les décrets juin dernier, qui les mande à la barre, ils y
Je & rois que le mélange de troupes . soient conduits par la force publique ». ! "
t d4ngereux.'En conséquence , je
nt Ies trente dragons de Lorraine. | Cette troisième disposition est due à M. Bar -
-byez iri'utiles à Nimes , je vous nave, qui a reproché au comité d'avoir perdé
det objet de vue. - , :
nander : j'en disposerai ponr un
trè" terreur est chimérique.Je me : M. d'Estourmel auroit voulu que le sieur
-rendrez justice».au desir que j'ai Montagu fût préalablement mandé à la barre ;
1x • bien général •. • •
« on ne peut, disoit-il, le juger sans l'entendre ».
le, Ma Chabroudly Mw Barnavé **- Eli ! mé'sera-t-il pas entendu par le tribu
419
- - ( 7o8 )
mal de Montpellier , s'est écrié M. l'Epaud ? la réduction des districts dont ils ont été com
Quelle est donc cette modération prétendue, posés; mais ce vx-n de réduction n'est pas géné
ce respect ridicule pour des places ou pour des ralement exprimé , mi sutfisamment manifesté
noms qui ne sont plus ? quelle est cette affec en conséquence M. Gossin, en faisant le rap
tation de rallcntir l'exécution des décrets quand port de ces pétitions, a conclu,, au nom !
on ne peut plus les empêcher ?-A-t-on mandé comité de constitution, à ce qu'il fût décº
à la barre les malheureux soldats du réginent qu'il n'y avoit lieu à délibérer quant à présent,
du Roi et de Château-Vieux, ajoute M. Crancé? et jusqu'à ce que l' assemblée nationale eºtrº
A moins qu'un décret , dit enlin M. Riquetti , plus expressement le vœu des assemblées *
n'appelle à la barre tóut homme prévenu de cri nistratives. M. Buzot a observé que ces diverº
mes , avant de le livrer aux tribunaux, on ne demandes ébranloient la constitution naisº
concevra pas la distinction demandée. Les tri en agitant ses décrets et en fomentant le mº
bunaux sont institués pour faire exécuter la loi, lités des villes, et les ambitions particuliº
et pour punir s ns distinction ceux qui y con et sur sa motion, très-disertement énonº
tre V I eI) Il e n t. -

est décrété que ces changemens et démartir


A ces mots, la question préalable a été debout tions seront faissés aux législatures subséque*
pour faire , disparoître l'amendement de M. tes , qui seront éclairées par le temps ar
d'Estourmel.
l expérience. - -

On a repris, suivant l'ordre du jour,la dit


Séance du 24 Novembre. cussion sur les brevets de retenue M !
Par un premier décret, rendu sur le rapport de
a posé de nouveau le principe reconnu pº
M. Vernier , l'Assemblée nationale a ordonné comité des pensions, « que la nation #
être reconnue débitrice de sommes qu ellemãº
qu'en considération des causes accidentelles, qui roit pas reçues »; et dans une nou #
ont retardé le paiement de 2ooo l. dues au cha tion il a proposé de décréter que l'As
pitre de Digne, le sieur Quinson , receveur du nationale n'ordonneroit le remboursemºº
clergé , sera tenu de payer ladite somme au des seuls brevets de retenue dont les fº
chapitre dc Digne , pour la dite somme , être été versés dans le trésor public, ou º
distribu e ainsi que de droit. aux besoins de l'état, saufaux porteûrsdº
Ces consid rations sont que le mandat de brevets de retenue, ou aux titulaires;àlº
la somme légitim ment due au chapitre, avoit senter au comité des pensions, pour º
été remis , par le contité des linances, à M.
l'évêque de Ligne , qui l'avoit g rdé dans son par lui l indemnité qu'il juge convenaº
accorder. -

porte feuille au-dekù du terme fatal , prescrit


par les de crets, à tous créanciers de l'ancien M. Toulongeon et M. de Jessé , sant º
clergé. tester le principe général, en §e#
cation souverainement injuste; c'est, disenlº
Les villes de Sens , d'Auxerre et de Stras
bourg ont obtenu un tribunal de commerce, punir la bonne foi du prêteur qui †
sur l avis du comité de constitution. une hypothèque légale dans l'engagemº
Une lettre du sieur Perrier demande la per vêtu de la signature du roi. d
mission de justifier la compagnie des eaux de Sur le vœu de M. Fermond, on a coº
Paris , sur les inculpations d agiotage et de par décréter la disposition pour lavemº !
déprédation ; l'Asscmblée ordonne qu'il sera me souffriroit aucune opposition. .. ;
passé à l'ordre du jour. Art. I°º. « Il ne sera plus à §venir #
Sur le rapport de M. Démeunier, au nom du aucun brevet de retenue sur les #
comité de constitution , il a été décrété que les ou charges nécessaires à l'entretien de lº
tribunaux de district enverroient aux de parte public ; et les brevets expédiés jusqu'ºº
mens le tableau des s°pt tribunaux d'appel, ne mettront aucun obstacle à l'expédiº
dont ils pré tendent relever, pour être par cette provisions desdites charges, sauf aº . le
administration remis à l'Assemblée nationale , . desdits titres à se pourvºir, ainsi qui""
et que provisoirement cependant , le tableau, dit ». - ' . .. -- º
tel qu'il aura été présenté au département, ser L'article II a été vivement débattuºnº
vira de règle pour les appels. -
d'André, Prieur et ltobertspierre ! 6i 4
Plusieurs départemens, nommément ceux du
Gard, de la Sarthe et de l' Ain, ona demandé .
tagé l'Assemblée au point de faire ! liº
rapportawi*
l'appel nominal; mais le
| ( 7og )
ºrsant sa proposition, en a fait d'abord décréter leurs prédécesseurs, ét s'il y a lieu, anx termes
lºuda première partie, ainsi qu'il suit : -

de l'article précédent.
tm Art. li. « Les sommes portées par les brevets ' V. Les créanciers dont les priviléges et hypo
(ude retenue, qui ont été expédiés jusqu'à ce thèques portoient sur des brevets de retenue ,
#isjour, ne seront remboursées qu'autant qu'il autorisés par des lettres-patentes enregistrées
1E sera constaté que les sommes auront été ver dans les formes qui avoient lieu précédem
Éisées au trésor public, soit par les porteurs ac ment , seront remboursés du montant de leurs
#ſtuels de brevets, soit par leurs prédécesseurs , créances ».
Eset que lesdites sommes auront tourné au profit Une lettre de M. Bailly annonce la vente
#de la nation ». toujours avantageuse des domaines nationaux.
# Il s'agissoit dans l'article III de soumettre cer M. Amelot, commissaire du roi près la caisse
ſitains brevets de retenue à l'examen du comité de l'extraordinaire , dans une lettre enrichie
t des pensions, pour déterminer la somme qui des expressions du patriotisme, présente des
ºpourroit être accordée à titre d'indemnité. M. vues sur la comptabilité de ses agens , sur le
•d'André a redemandé que les porteurs de ces prompt et fidèle versement, dans sa caisse, des
#sortes de brevets fussent remboursés à titre fonds provenans de la vente ou location des
fd'indemnité des sommes qu'ils auroient payées domaines nºtionaux, et sur l'organisation d'une
à leurs prédécesseurs. caisse nationale, G.
" Cet amendement a été long - temps agité ,
tantôt soutenu par M. Toulongeon, qui, pour P A R I S, le 24 novembre.
l'appuyer, demandoit si l'Assemblée ne seroit
pas obligée, en le rejettant, de revenir sur ses Messieurs, j'ai été chargé officiellement, par
décrets , et de n'ordonner le remboursement plusieurs municipalités de la campagne, d'aller,
des offices que sur le taux de la finance pri de leur part, témoigner au digne défenseur des
mitive. Enfin , après avoir entendu M. de Mi droits du peuple, Ml. de Lameth, l'inquiétude
tabeau , on a adopté une rédaction de M. qu'elles avoient éprouvée en apprenant que
Émery, qui l'a emporté sur celle du comité. ses jours avoient été menacés , et l'intérêt
Art. III. « Et néanmoins ceux qui auront été qu'elles prenoient à son prompt rétablissement.
ourvus d'offices civils, sous la double condi Je me suis donc rendu , mercredi dernier , chez
ion d'en payer le montant à leurs prédéces- . M. de Lameth , pour lui témoigner mes voeux
ºurs , et d'en être remboursés par ceux qui , personnels et ceux de mes commettans. Ce té
s remplaceront, percevront, par forme d'in moignage vrai et naïf des habitans de la cam
emnité, le montant de la somme qui étoit . † vaut bien ces politesses hypocrites, ces
entionnée , tant dans le brevet qui leur a été basses flagorneries qu'on décernoit jadis aux
:cordé, que dans celui de leur prédécesseur prétendus grands, et que leur sotte vanité leur
mmédiat ». fºisoit trouver sincères , parce qu'ils croyoient
Les deux articles qui suivent sont consacrés nous faire beaucoup de bien quand ils ne nous
ns opposition. - " -
faisoient pas de mal. CHEvALiER, membre de
Art. IV. « A l'égard des port ºurs de brevets, l'Assemblée nationale et cultivateur d'Argen
teuil.
i les ont obtenu sans avoir payé aucune -

mme à leurs prédécesseurs, et de ceux qui


it porteurs de brevets primitivement accor
, pour pur don à des personnes dont ils sont Adresse à l'Assemhlée nationale par les ci
itiers , légataires ou donataires, de ceux en-
toyens actifs de Vesoul en Franche-Comté,
31 octobre.
-

qui n'ont obtenu des brevets de retenue ,


à un intervalle de temps après leur entrée i La commune de Vesoul, après avoir exposé
possession , et sans rapport à leurs provi-' aux représentans de la mation toutes les ma
s, ils ne pourront pr tendre aucune in- . noeuvres criminelles de divers agens du pouvoir
Inité. - -
· exécutif et des ministres disgraciés aujourd'hui,
eux qui auront obtenu des brevets de rete manifeste son étonnement que la majorité du
- d'une somme plus forte que celle qu'ils corps législatif ait rejetté le decret sauveur qui
nt payée à leurs prédécesseurs , ne pour devoit arracher le timon de l'état aux mains per
rien prétendre pour cet excédant, mais fides de ces ministres ; elle manifeste l'liorreur
ment pour la somme réellement payée à l que lui inspire la conduite infâme tenue à Bé
( 71e )
fort par des officiers et quelques soldats de le 15 à Presbourg. Le roi et la reine de Naples
Royal-Liégeois et de Lauzun ; elle invite l'As ont suivi sa majesté impériale pour assister à la
cérémonie de son sacre. - -
semblée nationale à réprimer, par une juste sé
vérité , l'audace criminelle des ennemis de la On répand ici une lettre du prince Potem
liberté , et termine son adresse par les conclu kin à l'ambassadeur de Russie auprès de notre
sions ci-après : cour. Elle est datée de Bender, le 24 octobre,
1°. Que le roi soit informé que ses ministres et contient les détails ci-après :
ont perdu la confiance de la nation ; « Je vous annonce la nouvelle d'une victoire
2°. Que la garde des frontières soit principa complète que les troupes de sa majesté impé
lement confiée à des troupes françoises ; riale, cantonnée au Cuban, viennent de rem
3°. Que les noms de Royal-Liégeois et Lauzun porter sur les Turcs. Instruit que le séraskier
soient rayés de la liste de l'armée; que le procès Batal-Bey méditoit une invasion dans nos pro
des coupables de ces deux régimens soit fait, vinces méridionales, et qu'il étoit en effet parti
ainsi que celui du garde-du-corps du roi , et d'Anape, à la tête de 4o mille hommes, j'ai
que C6 LlX qui Il a u rOlent pris a UlCUl IlGº part à Ce
ordonné aux différens corps de nos troupes du
désordre, soient incorporés dans d'autres ré Cuban et du Caucase, de marcher à sa ren
gimens ; contre et de l'attaquer. Un de ces corps, com
4°. Qu'il soit ordonné aux émigrans françois mandé par le major général Hermann , a ren
de rentrer dans un délai de trois mois, à peine contré Batal-Bey près du Cuban, et lui a livré
de contiscation de leurs biens , applicables à combat le 3o septembre.Malgré la grande su
l'établissement des atteliers de charité , leurs
périorité des forces de nos ennemis , leur dé
revenus demeurant provisoirement sequestrés : faite a été complète. Le séraskier est prisonnier;
sous le serment le plus solemnel que réitèrent son camp , son bagage , et 5o pièces de ca
les citoyens de respecter leurs vies et leurs pro mons sont au pouvoir du major général.vain
priétés, et de leur témoigner dans toutes les queur X)- t
circonstances leur vive satisfaction de les voir
rentrer dans la classe des bons citoyens.
P. S. Cette nouvelle victoire des Russes, en
la supposant vraie, sembleroit devoir soutenir
5°. Enfin , que les gardes nationales soient les prétentions exagérées du cabinet de Péters
incontinent organisées, et que, sans attendre
cette organisation, les départemens soient au - bourg Cependant on assure que son ministre
au congrès de Sistove se borne à demander
torisés à prendre dans les arsenaux à leur proxi que la Porte , renonçant à toutes prétentions
mité les armes , munitions et artillerie néces
sur la Crimée , abandonne à l'impératrice la
saires à leur défense.
Vos très-humbles et très-obéissans serviteurs, possession d'Oczakow et d'Akiermann. A cette
les Citoyens actifs de la ville de Vesoul. condition , la Russie n'exigera plus l'indépen
dance de la Moldavie et de la Valachie ; néan
Délibéré et arrêté à l'assemblée générale de moins elle insistera pour que Choczim soit rasé,
la commune , le 31 octobre 179o. Par ordon et que les fortifications de Bender ne soient
nance, Boudot , secrétaire-greffier. pas relevées. A. G.
P. S. C'est le poids de l opinion publique, 1

manifestée par une foule d'adresses du même -


)
genre, qui a écrasé nos ex-ministres. -

Le bruit se répand que M. de Hertzberget


le duc de Brunswick, qui dirigeoient la poli
AFFAIRES POLITIQUES ETRANGERES. tique et les forces militaires de la Prusse, ºien
ment d'être disgraciés, et que le prince Henri
D E V r E N N E, le 1 1 novembre. les remplace. On est encore incertai si celle
révolution dans le cabinet de Berlin inHuen
sur ses rapports avec l'Angleterr , sur !
L'empereur est parti de cette résidence le 9,
pour se rendre en Hongrie, il sera couronné
sort des † A. G. geterre, et •:
On s'abonne à Paris , chez BUIssoN , Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port - lepris
de l'abonn ement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques , " - aº
Et chez 1ous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
Il paroît tous les jours un Numéro de ceJournal. Prix 36 liº pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv.piº '
3 otois . franc de port, par la poste, pour tout le Royaume L'a. . nnement ne commence qne du prem. d'un moiii
On s'abonne aussi, à la mºnuc adresse, ponr la BCU LBE DÈ FER, moyennant 9 lin. pqun3 moit,º -
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E , J

E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R o P E,
J O U R N A L L I B R E , par une Société d"Écrivains Patriotes »
a'irigé par M. MERcIER , et par M. CARRA, un des Auteurs.
Amis et ennemis de la révolution, nous ne pouvons plus retourner en
arrière; notre salut à tous nous dit d'avancer. MERciER.

N°. C C C C X X. Du Vendredi 26 Novembre 179o.


As s E M B L É E N A T I O N A L E. tion a été portée, et dont la preuve est peut
être acquise.
Séance du 25 Novembre. Sur l'avis du comité de constitution , porté
" par M. Démeunier, l'Assemblée nationale dé
2 E n'est pas seulement à Paris que le feu clare que les arrêtés du département de Seine
s enchères a porté dans la vente des biens et l'Oise n'ont pu être portés, et qu'ils seront
tionaux une plus value qui passe toutes les regardés comme non-avenus ; et elle décrète
pérances, et qui démontre l'immensité de que les membres du directoire de district de
tte ressource sur laquelle pose la fortune Corbeil seront suspendus de leurs fonctions et
blique. Le département de la Gironde avoit poursuivis , à la requête du procureur-syndic
s en vente une partie de ces biens jusqu'à du département de Seine et Oise, pardovant le
ncurrence d'un million d'évaluation. La tota tribunal dn district, et que le département pour
é des adjudications s'est montée à 1,672, ooo voira à faire remplir à ð les fonctions des
T62S. | membres suspendus.
Un nouvel état envoyé par M. Bailly , pré Une observation de M. d'André a fait ajouter
ite une liste de six maisons évaluées 14o, ooo , par amendement que le directoire de Corbeil
res, vendues 2o3,ooo liv. seroit remplacé par des commissaires pris dans
Un décret est rendu sur la proposition du le département de Seine et Oise.
nité de commerce, et statue que les baux Le rapport sur l'enregistrement des actes ci
ur raison des locations des maisons des vils et judiciaires a été repris par M. l'évêque
ployés à la perception des douanes dans d'Autun , et les articles suivans n'ont essuyé
térieur du royaume , et des autres empla nullé difficulté sérieuse.
mens nécessaires à ces établissemens, seront III. Il sera payé , pour l'enregistrement des
iliés, à compter du 1º janvier 1791 , sans actes et titres de propriété ou d'usufruit de la
unmoins que lesdits préposés puissent dépla première classe , un droit proportionnel à la
| leurs effets, sans avoir satisfait aux dettes valeur des objets qui y seront désignés.
ils pourroient avoir contractées . sauf à
e déterminé par l'Assemblée ,. sur l avis des Cette perception suivra la série de 1oo liv.
exclusivement et sans fraction.
§ctoires administratifs, sur l'indemnité qui
§ être due aux propriétaires desdites mai La quotité en sera graduée par plusieurs sec
s et emplacemens- -
tions, depuis 5 sols jusqu'à 3 liv. par 1oo liv.,
,'Assemblée nationale reconnoit de jour en conformément au tarif qui sera annexé au pré
sent décret.
§ §écessité d'arrêter le zèle des corps ad |!
is ratifs du département de Seine, qui vient Le droit d'enregistrement des actes de la
j62 permettre dºº endre de ses fonctions le seconde classe sera payé à raison du quinzième
§ctoire du district de Corbeil , et d ordonner , du revenu des contractans ou testateurs , et
, le procès lui seroit fait devant les tribu leur revenu sera évalué d'après leur quote d'ha
x pour faits de corruption dont l'inculpa - bitation dans la contribution personnelle, sans :
4zo
( 712 )
que le droit puisse être moindre de 1 livre , o ticle précédent, il sera payé deux fois la somnº
SO ll S. - - -
du droit sur la valeur des objets omis.
Mais dans le cas où un acte de la seconde VI. L'enregistrement prescrit par le présent
classe ne transmettroit que des propriétés im décret se fera , en rappellant sur le registre à ce
mobilières , il sera fait déduction de la somme destiné, par extrait et dans un même contexte,
†º pour l'enregistrement de cet acte , sur
celle que le propriétaire acquittera lors de la
toutes les dispositions que l'acte contiendrai la
somme du droit sera réglée suivant les diffé
déclaration qu'il sera tenu de faire pour raison rentes classes et sections du tarif auxquellesº
de ces immeubles. rapporteront les dispositions qui ne dériveront
Le droit d'enregistrement des actes de la troi pas mécessairement les unes des autres.
sième classe consistera dans une somme fixe ( Lcz suite demain ).
pour chaque espèce , depuis 5 sous jusqu'à 12 La nouvelle la plus consolante est apportée
liv. , suivant le degré d'utilité qui en résulte, et par une lettre de M. de Montmorin.
conformément aux différentes sections de la La paix est constamment assise entre les cºº
troisième partie du tarif. - -
de Londres et de Madrid. Sa majesté brita*
IV. Le droit d'enregistrement des actes de la nique a ordonné la cessation de l'armeme !
première classe sera perçu , savoir : et bientôt la marine angloise ne sera plusº
' lPour les ventes , sessions ou autres trans armes que sur le pied de l'état de paix ,
missions à titre onéreux , sur le prix exprimé Le roi, ajoute M. de Montmorin, vient d'or
sans fraude, y compris le capital des redevances donner qu on cessât l'armement de nos va,
et de toutes les charges dont l'acquéreur est seaux , et ils seront successivement remº *
"teIlll.
état de paix. -_ - _ *

A l'égard des actes portant transmission de Tel est le fruit de la sagesse des délibérations
propriétés ou d'usufruit à titre gratuit , des par de l'Assemblée nationale , qu'elle a ainsi donné
tages , échanges et autres titres qui ne com la paix non-seulement à la France, º*
portent pas de prix , le droit d'enregistrement l'Univcrs. G.
sera réglé, pour les propriétés mobilières et les
immeubles Iictifs , d'après la déclaration esti P A R I S, le 18 novembre.
mative des parties ; et pour les immeubles réels,
d'après la déclaration qne les parties seront M. Duportail , secrétaire d'état de la guer#
pareillement tenues de faire de ce que ces après avoir prêté serment entre les mains #
immeubles payent de contribution foncière, et roi pour cette place , s'est rendu chez Mº
dans le rapport du principal au denier 25 du Rochambeau , pour s'excuser auprès de lui #
revenu desdits biens. voir quitté , sans l'en prévenir, le départemº
Faute de déclaration de prix, ou de l'estima du Havre, où il étoit sous les ordres dºº
tion de tous les objets désignés , le di oit d'enre néral. « Les lettres - patentes de sa †
gistrement sera perçu suivant les différentes a-t-il dit, ont en quelque sorte justifié # t
sections de la première classe , auxquelles le s involontaire de la subordination militaiºº
actes et contrats seront applicables, sur une éva tout officier doit donner l'exemple enº #
luation provisoire de 15,ooo liv. supérieur ». Ce trait annonce un grand †
Les contractans auront pend int une année , tère et une sévérité de principes , dont il !
à compter du jour de l'enregistrement, la fa §ns dou§ bon de donne§oissance !"
culté de faire leur déclaration de la vraie valeur l arrnée. -

des objets qu'ils auront omis d'estimer; le droit


•era réduit dans la proportion de cette évalua Saint-Jean-le-Comptal, près d'Auch, º
tion , et l'excédant sera restitué, sans que les 16 novembre.
contractans puissent être dispensés de faire l'es
Dans le département du Gers ; les guº
timation des objets désign s, dont la valeur
ourroit donner lieu à un droit qui surpasseroit mationales de plusieurs municipalités re •!
fixation provisoire ci-dessus établie. pour une fédération partielle, à l'époque du
V. L)ans le cas où une déclaration ne com juillet 179o, sous le nom de Légion cºº!
prendroit pas tous les objets sur lesquels elle du Sousson ( la rivière qui les arrose)vieº
de se rassembler de nouveau, ayant leur #
doit s'étendre , ou la véritable valeur, ou la
quotité réelle de l'imposition territoriale sur cipalité à leur tête ; ils ont prié en com#
tous les objets désignés, conformément à l'ar Dieu des armée et de l liberté, d'ad"
- ( 713 ) - - - •-- * r - " " » - - - -

gloire, et au séjour des justes, leurs frères et jugé leur forfaiture. Les honoraires de ces
## d'armes patriotes morts sous les murs de Nanci. salariés crossés, réfractaires à la loi, pourroient
Sign é Monlaur , commandant. être employés à l'établissement d'atteliers de
charité, et la révolte tourneroit ainsi au soula
gement de l'humanité souffrante.
| Guingarnp, le 17 novembre.
La canonisation judiciaire du ci-devant êvêque De Béſort, le 15 novembre.
de Tréguier, par le Châtelet, a fait sortir ce
mitis prélat de sa modestie naturelle, et il pré M. Vaudemont , colonel, ci-devant proprié
pare une protestation contre l'organisation ci taire du régiment françois Lorraine dragons,
vile et constitutio nelle du clergé : pour la rendre vient de faire distribuer àux soidats de ce ré -
plus solemnelle , il s'est accouplé avec l'évêque giment , en garnison dans notre ville , 18 liv.
de Saint-Pol-de-Léon. Par suite de cette coa par chambrée , pour faire la Saint-Martin. M.
Vaudemont étoit ci-devant prince , et dans le
lition épiscopale , le saint homme le Mintier a temps de sa principauté il ne se piquoit guèrès
accouché d' une lettre circulaire à tous les curés
bretons ; il leur annonce que l'église est mena d'être si généreux. Quelques patriotes, qui ne
cée d'un schisme prochain, et les invite à se voient dans M. Vaudemont que le frère du
réunir pour de clarer unanimement « qu'ils re sieur Lambesc , grand sabreur des T'ui/eriés,
garderont comme intrus tous ecclésiastiques présument que ses largesses ont quelque but
promus à l épiscopat ou préposés au gouverne aristocratique ; d'autres prétendent qu'il est
ment d'une paroisse suivant les formes nou devenu démocrate enragé , et qu'il boit tout
velles, jusqu'à ce qu'elles soient adoptées par le jour, comme un Templier, à la santé de la
nation , au maintien de la constitution , et à la
l'église, et qu'ils ne communiqueront point avec
eux in divinis. Je vous propose, dit le prélat, prospérité de l'Assemblée nationale. -

de faire cette déclaration avec d'autant plus de Après cet hommage rendu à la démocratie
confiance, que je suis instruit que notre saint de M. Vaudemont, nous vous dirons'que les
ère le pape vient d'écrire à M. l'évêque de sieurs Latour et Grüenstein , l'un colonel et
§ pour le confirmer dans ses principes ». l'autre major de Royal - Liégeois , réfugiés à
Suivent les termes de la lettre catholique, apos · Deux-Ponts , font souvent des incursions noc
tolique et romaine , où le santissimo padre est , turnes en France et>viennent visiter leurs amis
iupposé dire à son cousin l'évêque de Saint de Royal-Liégeois, qui est encore en garnison
à Bitche.
2ol de - Léon , que l'Assemblée mationale n'a k

bu, sans sa permission, rogner les ongles tem


borels de l'église gallicane. Depuis que la commnne de Montélimart a
| Quelques-uns de nos curés et recteurs, sé demandé, par une adresse à l'Assemblée natio
luits par les manoeuvres de mons le Mintier ; male , que les biens des émigrans soient grevés
voiont déja signé son formulaire anodin , quand · d'une taxe extraordinaire, applicable aux atte
e directoire de notre district est intervenu liers de charité , plusieurs villes et districts du
our déjouer cette ligue calotine, offensive et royaume ont écrit le même voeu. \

éfensive. Ses soins Gt l'opinion publique OIlt Le 17 novembre, le district de Bergerac, dé


éja ramenée t plusieurs des signataires aux bons partement de la Dordogne , a considéré que
rincipés, ils ont déclaré au directoire du cette émigration prodigieuse et concertée de
istrict qu'ils se rétractoient d un acte surpris · tous les ennemis de la liberté et du peuple est
leur religion , et 9" ils approuvoient et adhé une véritable conspiration contre l'état , qu'ils
bient par #érative aux décrets de l'Assemblée frustrent la patrie de la consommation de leurs
ationale . niota m ment à ceux
-
qui concernent | richesses ; qu'ils opèrent continuellement une
- -

brganisation civile du clergé, qui en avoit un exportation criminelle du numéraire hors du


* "^ esoin.
s . *« - royaume , et qu'ils tachent, par des intrigues
- -

## administrateurs des départemens perfides , de soulever les puissances voisines


contre la France , et de les armer contre les
de-Léon et Tréguier sont invités à
† de celui de
uvre 1 e §ement de
Lyon , et à dé
leur treuitement ces
décrets des représentans de la nation , et parti
culièrement contre ceux concernant le clergé,.
1oir prov
- iolets
jusqu'à ce que la haute
» - • A
la déclaration des droits de l'homme , et l'abo
jstocrates V!
s ait fait comparoir à la barre, lition sacrée des priviléges et de tous ces vains
§ nationale !°
( 714 )
titres imaginés par l'orgueil et usurpés par la presque tous en matières agricoles, et nos ex
tyrannie du petit nombre , pour opérer la ser portations à 2o7 millions des mêmes natures.La
vitude de tous. D'après ces considérations, le balance ne s'est opérée qu'avec les denrées de
district de Bergerac demande que l'Assemblée nos colonies : l'agriculture françoise pouvoit
nationale fasse parvenir à tous les fugitifs un combler ce déficit , par le chanvre, le lin, les
dernier avertissement paternel et une invitation bestiaux , le beurre , le fromage, les chairs
de rentrer dans le royaume , où , après avoir salées, le suif, les cuirs , etc. qui font plus de
prêté le serment civique, ils jouiront des bien moitié de nos importations; la fabrication des
faits de la constitution et de la protection de la
matières , telles que le chanvre , le lin et lu
loi. Le district demande que § ne cèdent pas laines, auroit completté le surplus.
à cette invitation, l'Assemblée nationale décrète
la confiscation de tous leurs revenus , ou du Ainsi il faut à la France un ministre de l'agri.
culture , des arts et du commerce, et qui, par
quart de leurs biens , applicable la moitié au sa capacité et ses connoissances, puisse porter
soulagement de la partie souffrante de nos frères l'une et l'autre au plus haut dégré de perfec
des départemens, l'autre moitié au paiement tion; par ce moyen , les productions et les f
de la dette de l'état ; dette si sacrée pour tous brications que nous tirons de l'étranger seront
les coeurs françois, qui frémissent au seul mot à l'avenir le produit de notre sol et de nos fi
de banqueroute, mot affreux dont de coupables briques. On a fait imprimer plusieurs écrits, où
émigrans ont fait retentir toute l'Europe. l'on a développé nos pertes ; nos ressources J
Le district de Dijon a demandé , par une sont indiquées , ainsi que les moyens de s'en
adresse du 1 1 septembre dernier, « qu'il soit servir , de les faire valoir et de les étendre ;
décrété une taxe particulière sur les biens des mais le premier mot est d'avoir un ministre
émigrans, dont le produit partagé proportion d'agriculture et de commerce, capable de rem
nellement entre les départemens, sera appli plir cette tâche dont dépendra la prospérité du
cable au soulagement de la partie souffrante royaume : il est très-important de changer le
dé nos concitoyens ». A. G. nom du contrôleur général des finances; on
sait la puissance des mots , et la nécessité de
faire oublier les iniqu'tés commises sous ce non',
Avis important. et celle de faire sous le nouveau tout le bien
dont nous avons besoin. -

Les finances n'exigent plus un ministre. Dans


le nouvel ordre de choses il n'y aura qu'une
caisse ; les ordonnateurs ont actuellement une
somme déterminée pour chaque département Calonne est arrivé à Turin le 9 de ce mois
et des règles ſixes pour la distribusion ; il ne On sait que ce brigand se vante, avec audace,
ſaut donc plus qu'un contrôleur ou régistrateur dans son dernier libelle , d'être l'ami de
des ordonnances et paiemens : ainsi les mots de d'Artois. Mais le scélérat ne dit pas combien
ministre ou de contrôleur général doivent dis il a pris de millions dans nos poches pour º
paroître. Quant à la partie contentieuse , elle faire des amis. Si les nobles de certainbaillia
passe aux tribunaux et aux directoires. auxquels Calonne vint se présenter pendant la
Mais notre agriculture , nos arts et notre
élections aux états-généraux, et qui voulureº
commerce , si peu connus et si négligés, de
l'accrocher à la lanterne , n'eussent pas manº
mandent un MINISTRE qui en porte la dénomi qué leur coup , ce pendard ne visiteroit pu
maintenant les cours de l'Europe pour les sus
nation.
citer contre la France , et allumer dans a
Notre commerce est en perte en 1788 de 95 patrie le feu de la guerre civile. Au reste, º !
millions, presque tout en matières agricoles ; Calonne et ses amis n'ont jamais fait que
nos importations ont monté à 3o2 millions , la bouillie pour les chats. A. G.
On s'abonne à Paris , chez BUissoN , libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le pº
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres ſ§ les Auteurs des Annales Patriotiques.
Et chez tous les Libraires et IDirecteurs des Postes du
oyaume et de l'Etranger. 1*

·7
Il paroit tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 56 liv.pour un an , 18 liv. pour 6 mois, et de 9lit Fº
3 mois franc de port , par la poste, pour tout le Royanme. L' ºººººement
ne commence que prem. d'un
On s'abonne aussi , à la némte adresse, pour la BOUCHE DE FER , moyennant 9 liv.dupour 3 moiº
( 715 )
• •mmaammmemcmemammºra-m-v.

r S U P P L É M E N T A U No. C C C C X X,
r - -

Articles décrétés dans le cours de la séance du nent dans leur arrondissement des paroisses qui
samedi matin 13 novembre, sur les fonctions des faisoient ci-devant partie de l'ensemble desdites
receveurs de districts. recettes , seront tenus , conformément à l'art. III
du décret de l'assemblée nationale du 3 janvier 179o,
| ct L'assemblée nationale considérant qu'il im sanctionné par le roi le 3 février, de viser les con
porte à l'ordre à établir dans les finances , à traintes qui pourroient être nécessaires pour assurer
compter du premier janvier 1791 , de statuer d'une lesdits recouvremens, soit vis-à-vis des collecteurs,
maniere définitive , tant sur les fonctions des ci soit vis-à-vis des contribuables qui seroient en re
evant receveurs généraux & receveurs particuliers tard.
les finances, que sur la nomination et le ſervice Quant à la contribution patriotique, les rece
t faire par les receveurs de districts ; voulant en veurs cesseront d'en suivre le recouvrement au pre
»utre pourvoir à la sûreté de leur gestion et au mier janvier 1791 , et seront tenus d'en compter
ersement de deniers provenans des impositions de clerc à maître pardevant le directoire du dis
irectes , des revenus et des ventes des domaines trict, chef-lieu de la recette, dans les quinze pre
ationaux, a décrété et décrete ce qui suit : miers jours de février au plus tard.
ART. I. » Tous les offices de receveurs géné III. » Le recouvrement des impositions directes
lux, trésoriers généraux et de receveurs particu qui seront établies pour l'année 1791 , et du restant
ers des impositions, précédemment créés dans les à acquitter de la contribution patriotique pour l'an
rovinces ci-devant connues ſous la dénomination ée 179o, sera ſait par les receveurs qui ont été ou
: pays d'élection , pays conquis et pays d'état, doivent être incessamment nommés par les admi
ront éteints et supprimés, à compter du premier nistrations de districts. Lesdits receveurs seront pa
nvier prochain , ainsi que les commissions avec reillement chargés de percevoir les deux derniers
utionnemens qui avoient éte établies dans quel termes de la contribuion patriotique , les revenus
les villes ou provinces du royaume : il sera pour des biens nationaux et le produit des ventes desdits
incessamment à la l quidation et au rembourse biens.
:nt des finances et cautionnemens desdits offices IV. » La nomination des receveurs de districts
commissions, suivant le mode et la maniere dé sera faite par le conseil de l'administration de dis
tés pour la liqu dation des offices de judicature, trict, au scrutin et à la pluralité absolue des suf
ès que les titulaires auront justifié de l'arrêté frages, de maniere que l'élection soit toujours ter
leurs comptes et de leur entiere libération sur minée au troisieme tour. S'il y avoit au troisieme
s leurs exercices. tour partage de voix , il sera le v ( -

L'intérêt desdites finances et cautionnemens préférence, entre les deux concurrens, au plus âgé.
tinuera de leur être payé, à compter du pre Et néanmoins les receveurs de districts qui ont été
r janvier 1791 , jusqu'à l'époque de leur liqui nommés par l'administration de district seulement,
on et de celle qui sera désignée pour leur ou avec le concours du directoire ou de l'ad
boursement, déduction faite des intérêts dûs ministration de département, et qui sont en ac
es sommes dont ils se trouveroient redevables tivité , conserveront leurs places , sans néan
fin de leur exercice , parce que le rembour moins qu'il puisse y avoir plus d'un receveur par
ºnt ou la liquidation desdies finances et cau district.
lemens ne pourra etre différé au delà d'un
-

an V. » Les receveurs de districts ne pourront être


la fin de 1'exercice des titulaires, élus que pour six ans ; mais ils pourront être réélus
, seront tenus les titulaires des offices ou
1issions supprimºes , d achever l'exercice cou
après ce terme.
VI. » En cas de mort ou démission d'un rece
§ ceux antérieurs non soldés, et de rem veur, le directoire de district sera autorisé à com
eurs engagemens respectifs touchant leur mettre en son lieu et place , avec les précautions
abilité des imP9*! ions directes A cet effet, convenables pour la sûreté des deniers, à la con
§s directoires de districts qui compren tinuation des recouvremens,jusqu'à ce que le con
s§plément au Nº.4ºº
( 716 ) .
seil rassemblé ait pu procéder à une nouvelle nomi comme stellionnaires. Le receveur de dºit
nation. N
sera en outre déchu de sa place , si ce dºu !
Vl[. » Les receveurs de diſtricts seront tenus de été commis par lui personnellement , qui
fournir un cautionnement en biens fonds apparte bien même il offriroit d'ailleurs une solvibiº
nans soit à eux personnellement, soit à ceux qui se suffisante.
rendront leurs cautions , et ce cautionnement se XlII. » Les administrateurs re pourront rº.
ra de la valeur du sixie me du montant de la voir pour cautionnement les biens grevés # º
somme totale que chaque receveur sera chargé titution. Il sera fair en conséquence,à la diligº
de percevoir en impositions directes par an seu du proc treur-syndic, sur es registres de tribuº
lement. les vérific ticis née s:aires, à l'eſſet de contº
Vii I. » La propotion des cautionnemens déte si aucuns des immeubles offerts en cautionnemº
minés par l'article précédent se a établie , à l'e n2 se trouvert substitués.
gard des receveurs de districts déjà nommés cu XIV. » Les actes de cautionnement desdis *
qui doivent l être ir cessamment , sur le rnontent ceveurs seront reçus par le directoire de dº
de to tes les im ,ositions directes de la présents remporteront piivilege et préférence surlºº
année 179o. A l'avenir ladite proportion sera affectés auxdits cautionnemens, à datcr d *
établie sur le montant des impositions dit e:tes de la réception des actes y relatifs, nonobstantº
de l'année de la nomination du nouveau r-c-- usages et coutumes à ce contraires.
V Clll'. | XV. » En cas de décès cu de fuite d'autunº
lX. » Dans le cas où, par l' ſf t de la réparti dits receveurs , il sera procédé, à la requée !
tion génerale des impositions directes , la som ne procureur-syndie, par les officiers du tribº à
totale à recouvrer sur le district se trouveroit di district , à l'apposiion des scellés, comme º
minuée , le cautionncment antérieu ement fourni à la vérification de la situation de la caiº à
dans la proportion prescrite par l'article 3 ci receveur; et si, d'après le résultat de ladiº véii
dessus ne pourra être réduit que lors de la nouvclle cation, il existe un débet, les poursuites nécº
élection. » »our le recouviement des deniers diveriis seº
X. » Dans le cas contraire , et si le cautionne faires devant le tribunal de district,à la digº
ment primitivement fourni se trouvoit tombe 1u procureur syndic. -

au dessous de la proportion du septieme du men XVl. » Tous les effets mobiliers et demiº
tant eſſectif des impositions directes , le recev eu comptans appartenans à un recevcur de diqiaº
de districit sera tenu de fournir le sºpplémert né à ses cautions, seront affectés à la sûreté dºº
cessaire pour reporter la totalité de son caution niers perçns parle : eceveur et au paiementiº
nemcnt à la proportion du sixieme , prescrite par de ses d, bets, par privilege et préférence*º
l'article 3. s isie qui pourroit avoir été faite antérieuremº
, Xl. » Les ad ministrateurs de districts ne rece à tout créancier, même à la femme, en casdeº
vront en cautionnement les biens fonds qui se ration postérieure à l'acte de nomination duº
roient chargés de quelques hypotheques, soit pour veur ; seront dans
fournisseurs seulement
les cas exceptés le privilegº
où il est accordé pº l
des dettes contractées par le propriétaire, soit
pour des reprises et droits matrimoniaux , que coutumes , et celui du propriétaite de mai50l
pour la somme dont la valeur desdits biens se sur les meubles pour six mois de loyer teleº
trouvera excéder le montant desdites chºrges , Les immeubles acquis à quelque titre que ºº
d'après leº cs rtificats des bureaux des hypotheques par le receveur depuis sa nomination, serºn ?
ou les contrats de mariage , que lesd tes admi reillement affectés à la sûreté des débets pur !
nistrations se fe1 ont représcnter , et d'après les vilege et préférence à tous autes créantiusi
déclar tions a serins ntées des receveurs ou de leurs réserve seulement de la p.rticn du prix qui º
cautions des dive ses créances hypothécaires dont roit être dû ou au vendeur ou au créantier h
les biens fonds oſſerts en cau'iounement se trou leur de fonds, et même à tous autres créanº
veroient grevés. du vendeur, si les formalités nécessaires à lº
XII. » S'il étoit reconnu par la suite que les biºsement de leurs privileges et droits º*
déclarations et affirmations cx gées par les deux observées.
articles précédens n'eussent point été faites avec XVII. » L'hypotheque pour la sûreté des
vérité , le receveur ou la cantion qui se seroient sera acquise du joir de la réception du
rendus coupables de ce délit sel ont poursuivis tionnement sur tous les immeubles qui lui
( 71 7 ) .
tiennent et pareillement sur ceux de la cantion, º,°. - >

Que les trans:riptions et publications de


à compter du jour de l'acte de cautionnement , ces loix, faites par les corps administratifs, par les
m me sur ceux qui auroient été acquis par leurs tribunaux et par les municipalités, se sous quelque
femmes séparées , à moins qu'il ne soit prouvé titre et en quelque forme que l'adres leur en ait
légalement qu'elles ont fourni les deniers em été faite , sont toutes également de même valeur ;
4°. Que ces loix s ºnt olligatoires du moment
ployés à l'acquisition. s ,
où la publication en a été faite soit par les corps
• » Les administration de districts seront tenues de
tratifs , soit par le tributial de l'arrondisse--
faire valoir les droits , hypo heques et privileges adminis
ment , sans qu'il so,t nécessaire qu'elle ait été faite
énoncés dans les trois articles précédens, à peine
d'en demeurer responsables. par tous les deux. -

. XVIIl. » Dans le cas de faillite d'un receveur , A u surplus, l'assemblée nationale décrete ce
le directoire de l'administration du district sera qui suit :
tenu de justifier qu'il a fait exactement la vé ART. I. « A l'avenir il sera fait pour chaque
deux minutes en papier , sur chacune des
rification prescrite par l'article 2o du présent d, décret
quelles le consentement royal sera exprimé par
s
cret, faute de quoi les membre ccmpos ant ledit formule : le roi accepte et fera exéciiter, lors
jrectoire seront personnellement et solidairement cette
qu'il s'agira d'un décret constitutionnel ; ou par
responsables du déficit. Le procureur-syndic sera i, le toi consent et fera executer, lorsqºe le
tenu de faire tous les quinze jours , par écrit , celle-c ne sera que législatif; et si, en ce dernier
spr le registre des délibérations du directoire, son décret
cas , le roi refusoit : on consentement, son refus
réquisitoire pour que lesdites vérifications soieot if exprimé sur chaque minute par la
seroit
aites exactenient, faute de quoi il supporteroit suspens formule, le roi examinera.Une de ces minutes avec
le premier la peine de re ponsabi lité, dans le cas
la réponse du roi, signée par lui , et contresignée
où un receveur viendroit à manquer.
X lX. » Les receveurs de districts seront tenus par le ministre de la justice , sera remise aux ar
d'avoir des registres sur lesquels ils inscriront, date chives du corps législatif. - -

par date, de suite et sans rature ni intelligne , II. « Aucune autre formule ne sera employée
er soit l'acceptation, soit la sanction,
les paiemens de chacun des collecteurs , au mo: soit leexprim
pour
refus suspensif du roi.
ment mème cù chaque paiement se a effectué de chaque décret accepté ou
entre leurs mains. Le dit registr sera coté et pa sanctionné deuxfait
e III. « Il sera
expédit ions en parchemin, dans
raphé à chaque page par le président de l'adminis la forme établie, pour la promul gation des loix,
tration de district, ou par le vice-président du di par les décrets constitutionnels des 8 , Io et I2 .
reCIO1re ». octobre 1789 , qui sera la seule forme suivie dé
!
e---
sormais; ces deux expéditions signées du roi , con- .
tresignées par le ministre de la justice, scellées du .
Rédaction des décrets rendus dans le cours de la sceau de l'état, seront les origigaux authentiques
: séance du 31 octobre , sur le mode provisoire pour de chaque loi, dont un restera déposé à la chancel
, la promulgation des loix. . lerie , et l'autre sera rem s aux archives du corps
législatif.
: » L'assemblée naticnale , après avoir entendu le IV. Le ministre de la justice fera imprimer au
rapport fait par le c9nité de constit ution, déclare : tant d'exemplaires de chaque loi qu'il en sera
, Iº. Que tous les décrets rendus jusqu'à présent necessaire pour les envois à faire tant aux corps
e le, s administratiſs de départemens et de districts qu'aux
par l'a semblé nationa sur lesquel le consen
ement royal est intervenu , sont valablement dC t ibunaux de districs. -

V. « Il fera marquer d'un timbre sec du sceau de


:eptés ou sanctionnés , quelle que soit la formule de l'état les exemplaires qui seront envoyés aux
par laquelle le consentement du r a cte exprime ;
s
.2°. Que tous les décrets acceptes et sanctionnes quatre-vingt-trois administration de départemens ;
et aux tribuna ux de district
»ar ie roi, promulgués sous les divers titres de signature , sur chacun de css exempl s, et certifiera par sa
ettres-patentes » proclamation du roi, déclaration du aires, qu'il
oi, arrêt du conseil, ou tous autres , sont égale est conforme aux originaux authentiques de la loi.
ent loix du royaume, et que la différence dans | VI. « Les envois seront faits au nom du roi »

s de départemens, par
'intitulé des promulgations n'en produit aucune savoir, aux administrationpondan
le ministr e ayant la corres ce des dépare
,our la validité de ces loix 3
( 718 )
mens, et aux tribunaux de districts, par le ministre districts qui leur sont subordonnées.
de la justice. « Les administrations de districts certifierºnt
VII « Il sera envoyé à chaque administration celles de départemens, dans le même délai, tint
de département un exemplaire marqué du tinibre de la tianscription et publitation par elles faiiº
sec du sceau de l'etat , et certifié par la signature que de l'envoi aux municipalités de leur arrondiº
du ministre de la justice ; cet exemplaire restera S t lll € Ilt »
déposé aux archives du déparement, après avoir » Les municipal tés certifieront dans la huitaine
éte transcrit sur les registres de l'administration. les adrninistrations de d stricts, tant de la réceptiº
VIII. « Il sera en même-temps envoyé à chaque que de la mention faite sur leur registre, et de la'
adminis ration de département plusieurs exem pubiication. |

plaires de la loi non timbrés ni certifiés par le XIV. « Le ministre de la justice enverradiº
ministre de la justice, lesquels seront incessam tement
tr bunaux à chacun des un
de districts commissaires
exemplaire du
de roi prèsº
chaq# loi
ment adressés par l'administration de département
à celles de districts qui lui sont subordonnées , certifié par sa signature, et timbré du sceau delº
après que la premiere aura préalablement vérifié XV. « Chaque commissaire du roi présenº
et certifié sur chaque exemplaire qu'il est confor la loi au tribunal près duquel il fait ses fonctioº
me à celui qu'elle a reçu timbré et certifié par le dans les trois jours de la réception, et il en º
ministre. querra la transcription et la publication.
lX. « Les administrations de districts feront XVI. « Le tribunal sera tenu, sur la présent
transcrire sur leurs registres, et déposer dans leurs tion de la loi, d'en faire faire, dans la huitaine,!
archives, toutes les loix qui leur seront envoyées transcription et la publication, tant par la lecture
par les administrations de départemens, certifiées à l'audience quecommssaircs
XVII. « Les par placards du
affichés.
roi certifieroº! le J

par ces dernieres , ainsi qu'il est dit en l'article


précédent. ministre de la justice, dans le délai de quinaº.
X. « Les administrations de départemens feront tant de la réception de la loi et de la présentatiº
imprimer des exemplaires de chaque loi, tant en qu'ils en auront faite au tribunal, que de la º
placard qu'en in-4°. ; les enverront sous ce double cription et publication exécutées, ou du retaº
format aux administrations de districts , pour être orté par le tribunal. · --
adressées par celles-ci aux municipalités de leur XVIII. « Les décrets acceptés ou sanctionº
ressort, après qu'elles auront certifié sur chaque depuis la suppression des parlemens, conseils sº
exemplaire in-4". sa conformité avec celui qu'elles périeurs et autres cours de justice, et ceux º
ont reçu,certifié par l'administration de département. ayant été rendus antérieurement, n'auroie" #
XI. « Les administrations de districts feront dans été envoyés aux parlemens, conseils supériº#
le plus bref délai ces envois aux municipalités ; autres cours supprimées, seront adressés saºº
celles-ci dresseront procès verbal sur leur registre lai, si fait n'a été, aux corps administnºº
de la réception de çhaque loi, et rassemble ont en exécutés sur la publication qu'ils en auront#
forme de registres tous les six mois, ou au plus XIX. « Il en sera usé de même à l'égardº #
tard à la fin de chaque année, toutes les loix crets qui seront acceptés et sanctionnés, ſº"
qu'elles auront reçues. l'installation des nouveaux tribunaux.
Xll. « Les corps administratifs, tant de dépar XX « Les décrets menſion§ dans les º
temens que de districts, publieront dans la ville où articles précédens seront adressés aux nouº
ils sont établis, par placards imprimés et affichés , tribunaux après leur installation, transcritiº#
toutes les loix qu'ils auront transcrites ; et cette bliés par eux dans les formes établies par les"
publication sera faite en chaque municipalité par cles précédens. -

l'affiche des p'acards qui auront été envoyés aux XXI Les juges des tribunaux de disticºº
officiers mnnicipaux par l'administration de dis dans les villes où siégeoient les anciens parlemº
trict, et en outre, à l égard des municipalités de conseils supérieurs, et autres cours de justicºº
campagne, par la lecture publique à l issue de la primées, se feront représenter incessammentº
messe paroissiale. registres des transcriptions qui servoient à cesº
XIIl, « Les administrateurs de départemens cer ciens tribunaux, vérifieront les transcriptions ! |
tifieront le ministre , dans le délai de quinzaine, y ont été faites, et s'ils y remarquent que
tant de la transcription et publication qu'ils auront omissions, ils en donneront avis tant à l
fait faire, que de l'envoi aux administrati9ns de blée nationale qu'au ministre de la justice »
ANNALES PATRIOTIQUES ET I.ITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigépar M. MERcIER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
Que ſeroit une contre- révolution ? La victoire même anéantiroit
les vainqueurs.

No. C C C C X X I. Du Samedi 27 Novembre 17go.


AS S E M B L É E N A T I O N A L E. acquerra la fixité de la date et l'hypothèque «
à compter du jour de l'enregistrement ; et en
Suite de la séance du 25 Novembre. cas de retard du notaire à le faire enregistrer · ·
sur la demande qui lui en aura été faite, les
Art. VII. « Tour acte de notaire sera présenté parties pourront elles-mêmes requérir cet enre-'
*!'enregistrement dans les dix jours qui sui gistrement en acquittant une fois le droit, sauf .
leur recours contre le notaire à qui elles l'au
"ººt celui de la date , lorsque le notaire rési
dera dans le même lieu où § sera établi, roient déja payé, et sauf au préposé à pour- .
# dans les vingt jours, lorsqu'il résidera hors -suivre le motaire pour le second droit résultant
-i

e lieu de l'établissement du bureau, à l'excep de' Àsal'égard


contravention.
des actes d'huissiers, ils seront nuls
ºº des testamens qui seront présentés trois
à défaut de la formalité , les juges n'y auront
"ºº ºu plus tard après le décès des testateurs. aucun égnrd ; les huissiers seront responsables
ll sera fait mention de la formalité dans les
† par transcription littérale de la envers les parties des suites de cette nullité ; ils
sçront en outre contraints à payer de leurs de
ºººe du receveur ; si le notaire délivre un niers une somme de 1o liv. pour chaque exploit
º soit en brevet, soit par expédition, avant qu'ils auroient omis de faire enregistrer , et
† enregistré, § tenu de la resti )

soumis aux mêmes peines que les notaires en


l'articl es droits, ainsi qu elle est prescrite par cas de fausse mention d'enregistrement ».
et d º Suivant : il sera interdit s'il y a récidive;
* dans le cas de fausse mention d'enregistre , Le rapporteur proposoit d'exempter du droit
IIl - - d'enregistrement tous les jugemens du tribunal
º; il sera condamné aux peines prononcées de paix , même ceux qui porteroient trans
Pºur le faux matér§. mission de propriété ; mais il a été observé que
r# ºxploits et actes des huissiers seront en
# dans les quatre jours qui suivront celui la fraude viendroit bientôt se mettre sous l'égide
du juge de paix pour êviter l'imposition, -

soi º date, soit au bureau de leur résidence, · Il s'est aussi élevé des réclamations, sous le
†º bureau du lieu où les actes auront été rapport de l'intérêt du commerce , contre la
VIII. · A défaut d'enregistrement dans les
disposition qui tendoit à assujettir au droit d'em
délais fi registrement les billets à ordre, même de mar
evant † par l'article précédent, un acte passé , chand à marchand , quand ils se trcuveroient

aCte † ne pourra valoir que comme un dans l'ordre contentieux ; mais la question préa
ponsable Signature privée. Le notaire sera res lable a fait disparoître ces objections, et l'ar-,
§ les parties des dommages qui ticle IX a été rédigé ainsi : -

††
traint de l'omission ; il sera con " Art. IX. « Les sentences arbitrales entre les
f§ a demande
Jeux du préposé, à payer † les jugemens des juges de paix, et ceux
Sera à sa § montant des droits, dont l'une es juges ordinaires, seront enregistrés sur les
§# l'autre à celle des contractans. minutes dans le délai d'un mois, lorsqu'ils con
Pendant l acte ayant reçu la formalité omise, tiendront transmission de bions immeubles réels
421
|

( 716 ) -

ou fictifs, ou lorsque les juges auront prononcé de sa date. Passé ce délai, lorsqu'un acte de
d'après le consentement des parties , mani cette espèce sera employé en justice, ou énoncé
festé, soit par leurs offres mentionnées dans le dans un acte authentique, il sera assujetti au
paiement , soit par leur signature ou celle de payement du double droit.
leurs procureurs. Aucun notaire ou greffier ne pourra rece
Les greffiers qui n'auroient pas reçu des par voir le dépôt d'un acte privé, à l'exception des
ties les sommes nécessaires pour satisfaire aux testamens , ni en délivrer extrait , copie col
droits d'enregistrement, me seront point tenus lationnée, passer aucun acte ou contrat en con
d'en faire l'avance ; mais ils ne pourront déli séquence, sans que l'acte sous signature privée
vrer aucune expédition desdits actes avant qu'ils ait été préalablement enregistré ».
aient été enregistrés , sous peine d'être con
traints de payer de leurs deniers deux fois le Séance du 25 Novembre au soir.
montant des droits.
Lorsque les greffiers n'auront pas reçu des Une députation de l'assemblée provinciale du
parties ſa somme des droits, ils seront tenus de Nord , île Saint-Domingue , a paru à la barre
remettre aux préposés , dans le délai fixé pour de l'Assemblée nationale, et dans un discours
l'enregistrement des actes des notaires, un ex de quelqu'étendue, a exprimé la profession de
trait certifié des actes mentionnés en la pre foi patriotique de cette assemblée partielle, qui
mière section de cet article ; et sur cet extrait, se trouve malheureusement en opposition avec
après six mois du jour de la date de l'acte, les l'assemblée du Sud. On a été peu édifié d'en
parties seront contraintes à payer pareillement tendre un député de l'assemblée du Sud, ré
deux ſois le montant des droits. Dans tous les voquer en doute la légitimité des pouvoirs de
autres cas , les seules expéditions des actes ju la députation comparante : mais M. Renaud,
diciaires seront soumises à la formahté avant député du Nord à l'Assemblée nationale, a ob
qu'elles puissºnt être délivrées sous la même servé que les colons du Sud, fortement pré
peine du doublement des droits. ,. venus d'incivisme , avoient un intérêt trop vi
Lorsqu'un acte judiciaire aura été enregistré sible à décréditer le patriotisme du Nord , qui
sur la minute, il en sera fait mention sur les faisoit leur honte et leur condamnation.
expéditions, qui ne seront sujettes à aucuns ' Sur la motion de M. Barnave , on a décerné
ano u v ca ux droits.
les honneurs de l'impression , à l'adresse pré
A l'égard des actes dont l'enregistrement sentée et à la réponse de M. le président, le- .
m'est pas prescrit sur la minute , chaque expé quel est chargé de témoigner à l'assemblée du
dition recevra la formalité ; mais si l'acte est Nord , par une lettre officielle, la satisfaction
applicable à la première classe, le droit propor de la patrie. . "
' tionel ne sera perçu que sur la première expé Les comités réunis d'agriculture et de com
dition , et pour les autres, à raison de ce qui merce, dans un rapport très-concis, demandent
est fixé pour les actes de la quatrième section la suppression de la franchise du port de Bayon
de la troisième classe ».
ne, comme nuisible à nos manufactures du
Des débats plus longs qu'intéressans ont ar Midi. · ·· .
rêté la rédaction de l'article X, qui est déſi M. Maury, défenseur déclaré des priviléges
mitivement ainsi conçu : -

Art. X. « Les actes sous signatures privées, en


exclusifs , a prétendu qu'il étoit absolument mé:
cessaire de conserver la franchise des ports de
conséquence desquels il sera formé quelque de Marseille, de Dunkerque et de Bayonne, si
mande principale , incidente ou en conven l'on ne vouloit enrichir , à nos dépens, ceux de
tion , seront enregistrés avant d'être signifiés Livourne, d'Ostende et de la Corogrie. -

ou produits en justice. Toute poursuite et si


gniſication faite au préjudice de cette disposi MM. Garat , députés du Labour, se sont
tion sera nul : les juges n'auront aucun égard cru obligés de stipuler l'intérêt de lenrs com
à la représentation des écrits privés, et ne pour mettans, à qui touche de près la franchise de i
ront rendre aucun jugement qui en dérive , Bayonne. -

avant que ces actes aient été enregistrés. M, Dupont s'est joint à eux pour soutenir
Tout acte privé , qui contiendra mutation que le reculement des barrières au-delà de la
d'immeubles réels ou § sera sujet à la for franchise actuelle de Bayonne et du Labour
malité dans les six mois qui suivront le jour étoit une chose impraticable. ,

" " "º-s- * . l


-

( 717 )

· Afin d'attirer sur cette matière, plus impor On est donc revenu au projet de décret du
tante qu'elle ne semble au premier aspect, les comité d'impositions sur †§ des

lumières de l'opinion publique , MM. Barnave actes, M. Fermont , rapporteur. L'article X


et Mirabeau avoient demandé que l'affaire fût est ainsi continué nonobstant les représenta
renvoyée à la subséquente législature ; mais tions de MM. Laurendeau et Bouche, qui de
l'Assemblée nationale s'est bornée à prononcer mandoient exception en faveur des inventaires
un ajournement pur et simple. . sous signature-privée et des conventions ma
trimoniales.
Séance du 26 Novembre. « Les inventaires, les partages, les traités de
mariage et les actes portant transmission de
ropriété ou d'usufruit , de biens immeubles
M. de Castries, averti par la fermentation § auront été passés sous signature-pri
générale et par les excès auxquels elle s'est por vée , me pourront recevoir la formalité, après
tée, ne croit pas qu'il soit de sa prudence de se le délai de six mois expirés, qu'en payant deux
montrer pendant quelque temps à Paris, ni à
l' Assemblée nationale : par une lettre à M. de fois la somme des droits, quand même ils se
roient présentés volontairement ; et trois fois
Lameth, président, il demande un congé qu'il ladite somme si l'on en a fait usage par des
le prie d'adresser à Lauzanne. actes publics avant d'en avoir requis l'enregis
Depuis quelques mois l'argent qui se portoit treIm1GI1t.
la Monnoie y étoit payé en billets à six mois Les lettres de change tirées de place en place
de date, sur le pied de 56, 58, même 6o liv. le et leurs endossemens, les extraits de livres de
marc ; M. Vernier a demandé et obtenu un marchands concernant leur commerce , et les
décret qui statue que l'argemt me sera plus reçu mémoires des avances de frais par les officiers
à la Monnoie qu'à raison de 52 liv. # marc ,

passé le 15 septembre 1791. de justice lorsqu'ils ne contiendront pas d'obli


gation, les passeports délivrés par les officiers
Trois décrets sont rendus sur la proposition publics, et les extraits des registres des mais
portée par M. Dupont, au nom du comité des - sances, mariages et sépultures, ainsi que les
finances. Par le premier, l'Assemblée a déclaré
pièces sous signature-privée, qui seront pro
que les droits sur les huiles et savons, qui au duites à l'appui des comptes de tutelles, sont
ront été perçus dans l'intérieur du royaume de exceptés de cet article.
† l'époque du 15 avril, n'étoient pas exigi
les, et seront restitués. Par un dernier paragraphe de ce même ar
ticle, il étoit proposé de décréter que les actes
Par le second décret, l'Assemblée a autorisé assés en pays étrangers, et même dans nos co
les tanneurs qui se croiroient lésés par les dis onies, ne seroient considérés que comme actes
positions du décret sur les cuirs, à faire consta sous seing-privé, jusqu'à ce qu'ils eussent été
ter le poids de leurs peaux, et à ne payer qu'à soumis à l'enregistrement.
raison du poids réglé par l'ancien tarif. M. Moreau-Saint-Merry s'est vivement élevé
Enfin l'Assemblée a décrété que le ci-devant contre cette disposition , il a demandé qu'il ne
# d'Aunis ne paieroit en remplacement de fût jamais rien présenté concernant les colo
a gabelle que sur le pied où il étoit imposé nies , qui n'eût été concerté avec le comité
avant son abonnement avec l'administration. Ce colonial. Sans adopter cette partie de sa motion,
remplacement monte à 8ooo liv. ".
qui a paru un peu trop prétendante, on a ren
Le comité des monnoies a présenté un rap voyé le paragraphe
du comité à un plus ample examen
d'imposition. 't -
port qui avoit été placé à l'ordre du jour; mais
on s'attendoit à un travail sur la monnoie de Les articles XI et XII n'ont pas été com
billon, et on a entendu avec quelque surprise testés.
un rapport sur les espèces d'or. M. § f1 Art. XI. « Les déclarations des héritiers, lé
demandé « que la discussion fût rétablie sur gataires et donataires éventuels des biens im
l'enregistrement des actes civils et judiciaires ; meubles, réels ou fictifs , prescrites par la
que l'Assemblée n'abandonnât jamais une ques-º ' quatrième section de l'article 2 du présent dé
tion sans l'avoir terminée et décidée ; que le dret, seront faites, au plus tard, dans les six
comité des monnoies fût tenu d'apporter inces mois qui suivront le jour de l'évènement de la
samment un systême général sur les monnoies »: mutation par décès ou autrement, et dont ils
toutes propositions qui ont été consacrées. | auront reçu connoissance ; et ce délai passé »
( 718 )
les contribuables seront contraints à payer les Les huissiers tiendront pareillement des ré:
droits, plus la moitié de la somme en quoi ils pertoires de tous leurs actes et exploits , sous
CO11SIsteI1t. peine d'une somme de 1o livres pour chaque
Ces déclarations seront enregistrées , savoir : OlIllSSlOIl.
pour les immeubles réels , au bureau dans l'ar
rondissement où les biens-fonds seront situés ;
Au moyen de ces dispositions , les préposés
et pour les immeubles fictifs , au bureau établi
ne pourront faire aucune visite domiciliaire,
ou recherche générale dans les dépôts des offi
près le domicile du dernier possesseur. ciers publics, qui ne seront tenus que de leur
XII. Tous les procès-verbaux , délibérations exhiber leurs répertoires , et de leur commu
et autres actes faits et ordonnés par les corps niquer seulement les actes passés dans l'année
municipaux et administratifs, qui seront passés antérieure, à compter du jour où cette com
à leurs greffes et secrétariat , et qui tendront munication sera demandée.
directement et immédiatement à l'exercice de A l'égard des actes plus anciens , les préposés
I'administration intérieure et de police, seront ne pourront en requérir la lecture qu'en indi
exempts de la formalité et des droits d'enre quant leur date et les noms des parties con
gistrement. tractantes , et par ordonnance du juge , et s'ils
A l'égard de tous les actes ci-devant assu en demandent des expéditions , elles leur seront
jettis aux droits de contrôle, et qui pourront délivrées, en payant 2 sols 5 deniers par chaque
tre passés par lesdits corps municipaux et ad extrait ou rôle d'expédition , outre les frais
ministratifs , notamment les marchés d'entre du papier timbré.
prises , les baux de biens communaux et na
XIV. ll sera établi des bureaux pour l'enre
tionaux , et les adjudications , ils seront assu
jettis aux droits d'enregistrement , ainsi qu'il
† des actes et déclarations , et pour
a perception des droits qui en résulteront,
a été prononcé par le décret de l'Assemblée dans toutes les villes où il y a chef-lieu d'ad
mationale du 1o avril 179o , rendu en interpré ministration ou tribunal de district , et en outre,
tation de celui du 1 o janvier précédent ». dans les cantons où ils seront jugés nécessaires,
L'article XIII étoit divisée en plusieurs pa sans que l'arrondissement d'aucun de ces bu
ragraphes, le premier a été adopté ainsi qu'il reaux puisse s'étendre sur aucune paroisse qui
Slllt : ne seroit pas du même district.
Art. XIII. « Les notaires seront tenus , à
| Aucun notaire, procureur , greffier ou huis
peine d'une somme de 5o livres pour chaque sier ne pourra à l'avenir être préposé à l'exer
outission , d'insérer jour par jour , sur leurs cice de ces emplois.
répertoires , les actes et contrats qu'ils rece Les receveurs seront tenus de prêter serment
vront , même de ceux qui seront délivrés en au tribunal du district dans le ressort duquel
brevet ».
le bureau sera placé. Cette prestation §
Le paragraphe second portoit que « les tes sans autres frais que ceux du timbre de l'ex
tamens et actes de dépôts d'iceux seroient clas pédition qui en sera délivrée.
sés dans des cartons particuliers ».
Il a été ajourné. , XV. les notaires , les greffiers , les huis
Le reste de l'article, et les articles suivans , siers et les parties seront tenus de payer les
ont passé sans grande discussion, et ont em droits dans tous les cas , ainsi qu'ils sont ré
ployés le temps de la séance. # par le présent décret et le tarif annexé,
Les greffiers tiendront, sous les mêmes obli ls ne pourront en atténuer ni différer le paie
ment , sous le prétexte de contestation sur la
ations , des répertoires dans les lieux où ils quotité , ni pour quelque cause que ce soit
étoient en usage d'en recevoir, de tous les actes
volontaires qu'ils recevront, et ceux dont il sauf à se pourvoir en restitution , s'il y a lieu
résultera transmission de propriété ou de jouis pardevant les juges compétens ». G.
sance des biens immeubles. ( La suite demain ).
On s'abonne à Paris , chez BUIssoN , libraire , rue Hautefeuille , à qui l'on adressera , franc de port, le pris
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres # les Auteurs des Annales Patriotiques.
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ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES .
D E L A F R A N C E ;
' ' E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcz ER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
Des prêtres infâmes osent prêcher au bon peuple des campagnes, et aux
ignorans des villes, que les débordemens désastreux du Rhône et de la
Loire sont l'effet du courroux céleste, provoqué par les décrets sur le
clergé : quel autre nom que celui de cALoTINs, peut-on donner à ces
fourbes insignes que nous dénonçons à tous les ministres respectables
de la morale évangélique ? l

No. C C C C X X I I. Du Dimanche 28 Novembre 17go.


- |

AS S E M B L É E N A T I O N A L E. échus en propriété ou usufruit, par testamens,


dons éventuels ou autrement , sera périmée
Suite de la séance du 26 Novembre. après le laps de trois ans pour les premiers, et
de cinq pour les autres, à compter du jour de
Art, XVI. » Les préposés ne pourront, sous l'onverture des droits.

aucun prétexte, pas même en cas de contraven XVIII. Les préposés à la perception des droits
tion , différer l'emregistrement des actes
dont sur les actes feront , comme par le passé, la
les droits leur auront été payés conformément recette des amendes d'appel, ainsi que de celles
à l'article précédent : ils ne pourront suspendre qui ont lieu, ou qui pourront être réglées dans
ou arrêter le cours des procédures en rete les cas de cassation , déclinatoire , évocation,
nant aucuns actes ou exploits ; mais si un acte , inscription de faux , tierce opposition , récu
dont il n'y a pas de minute, ou un exploit con sation de juges et requête civile. llt seront éga
tenoit des renseignemens dont la trace pût être lement chargés du recouvrement des amendes,
utile, le préposé auroit la faculté d'en tirer une aumônes et de toutes autres peines pécuniaires
copie et de la faire certifier conforme à l'ori prononcées par forme de condamnation pour
ginal par l'officier qui l'auroit présenté , et sur crimes et délits, faits de police, contravention
le refas de l' officier, il s'en procurera la colla aux réglemens des manufactures et autres. '
tion en forme à ses frais, sauf répétition en cas XIX. Les collecteurs des contributions di
de droit, le tout dans les vingt-quatre lieures rectes personnelles ou foncières , et tous dépo
de la présentation de l'acte au bureau. sitaires des rôles desdites contributions seront
XVII. Toute demande et action tendant à tenus de donner communication de ces rôles
un supplément de droits sur un acte ºu cºn : aux préposés à la † des droits d'enre
trat, sera prescrite et périnée après le délai · gistremcnt, même de leur en délivrer des ex
d'une année , à compter du jour de l'enregis traits à toute réquisition
· ··
sur papier libre et sans
trement; les parties auroient le même délai pour frais. - -

se pourvoir en restitution. º . .. , - XX. L'introduction et l'instruction des ins


"Èoute contravention par omission ou insuf tances relatives à la perception des droits d'en
fisànos d'évaluation dans les déclarations des registrement, auront lieu par simples requêtes
héritiers, légataires et donataires éventuels ,' ou mémoires communiqués, sans aucuns frais
sera pareillement prescrite après le lºps de cinq autres que ceux du papier timbré , et des signi
4r1nées,! " * ' , " " - » fic tions des jugemens interlocutoires et défi
: Enfin toute demande de droits, résultans des nitifs, et sans qu'il soit nécessaire d'y employer
suecessions directes ou collatérales , pour raison le ministère d'aucuns avocats ou procureurs
de biens meubles ou immeubles réels ou fictifs , dont les écritures n'entreront point en taxe.
422
( 72o )
A l'égard des instances ci-devant engag'es, lontés de la patrie, et que c'est là qº *
relativement à la perception des droits de con attendent les méclians pour ébranler silºpºr
trôle des actes et autres droits y joints , elles vent, avec le lévier du fanatisme, les foi*
seront éteintes et comme non - avenues , à mens de la liberté. " - - - 1.

compter du jour de la publication du présent L'évêque de Beauvais s'est licencié jusqu'à


décret ; nais les parties pourront se pourvoir faire des nominations de cures : l'évêque !
de nouveau, tant à charge qu'à décharge, sous Lisieux refuse les actes épiscopaux danslaº
les formes et dans les délais prescrits par les velle distribution de son diocèse ; ceux !
articles 18, 21 et 22 du même décret ». Soissons, de Nantes, de Blois, de Tréguiº
Une correspondance amicale et patriotique etc. distribuent hardiment contre les décrº
entre les assemblées du Nord et du Sud de Saint nationaux leurs lettres soi-disant pastorale !
Domingue, annonce que l'esprit de paix et de ci-devant insigne chapitre de Lyon et quelqº
bien public commence à s'y établir universel autres se donnent des avis de résistance;ilº
lement, et que la dissolution de la ci-devant jusqu'à des curés qui se pelotonnent pourPº
assemblée générale de Saint-Marc , a éteint les tester , pour anaLliématiser le patriotisme,eº
haines et les tyrannies secondaires. M. Voydel a proposé, dans un projet encº
dicté par l'indulgence, d'ordonner aux évêque
Séance du 26 Novembre au soir. des diocèses conservés de se rendre à leur*
sidence diocésaine sous quinze jours, s'ils sont
Dans l'admirable édifice de la constitution il en France, dans six semaines s'ils sont en Pºſº
est une partie sur laquelle les ennemis du bien étranger; et là de prêter solemnellement lºº
s'unissent pour diriger toutes leurs attaques ; ment civique en présence des municipalitéº
c'est l'état civil des ministres de l'église. Aujour en dresseront procès-verbal ; et faute de prº
d'hui une dénonciation vigoureuse et motivée ce serment les évêques seront censés renºº
est portée par le département de l oire infé à leurs places, déclarés déchus de toutesfº
rieure , et par la commune de Nantes, contre tions publiques, privés de leur traitement,i
M. la Laurencie, évêque de Nantes , qui , de sera nommé à leurs siéges, suivant les formº
retour dans son diocèse après une très-longue prescrites, et leur
L'Assemblée procès
ayant sera fait
ordonné et parfidu
l'impression
absence , a essayé d'abord par une distribution
d'aumônes, de recruter des mécontens ; qui rapport, M. l'évêque de Clermont a paru lº
ensuite, invité par l'administration à prêter le tribune. « La faute de quelques membres !
serment civique, et à se soumettre à la cons l'ordre ecclésiastique...... ( A L'oRDRE 11 Lor
titution , † de répondre « qu'en ma DRE ) ! La faute de quelques ecclésiastiques *
tière de jurisdiction ecclésiastique il me con fidèles ne doit pas retomber sur ceux quekº
noissoit pas la puissance de l'Assemblée na conscience empêche de se soumettre à unº
tionale » ; qui pourtant , effayé du tumulte ganisation où ils croient voir la religion viºlº
qu'occasionnoit sa rebellion , s'est déterminé à je demande que le clergé soit autorisé à s'aº
prendre la fuite , mais a laissé derrière lui une bler en comité national, pour aviser aux moys I

, armée de mauvais citoyens, lesquels, par des de concilier les loix civiles avec l'obéissanceº ;
protestations incendiaires , par des manoeuvres saints canons, et je dépose ma motion *
clandestimes , par l'abus des choses les plus bureau ». , :
sacrées , tourmentent les consciences , renver L'ordre du jour a emporté cette motion* :
sent les principcs, et font tout le mal qu'ils dente. -

peuvent. -
On a entendu M. l'abbé de MontesquioºPº
La deputation sollicite un décret, par lequel poser, par forme de mezzo termine, que em ;
il soit ordonné que le procès sera fait à l'évê soit pric de demander au pape, pour la cond !
que de Nantes, comme criminel de lèze-nation. tution civile du clergé, une sanction quº" |
Cette dénonciation a été suivie d'un rapport saint père, dit-il, ne refusera pas. .,: #
fait par M. Voydel, au nom des quatre comités, Un discours très-éloquent, et dont lim#
ecclésiastique , d'aliénation , des rapports et sion est ordonnée , a établi la démarcatiº s !
des recherches. Les faits exposés prouvent trop deux puissances. L'orateur, M. de Mirabº !
clairement que la portion gangrenée du minis adhère aux conclusions des uatre comii麺 »
tère ecclésiastique, qui est malheureusement la demande en outre, qu'attendu le grand nomº . !
plus nombreuse, est résolue à laisser abîmer la de prêtres, il soit sursis aux ordinations, #
religion plutôt que de se soumettre aux vo nul prêtre me reçoive les pouvoirs de cº
( 721 )
#sans avoir préalablement prêté le serment ci l'accusation, lors du jugement ;. et les dépo
#vique. -
sitions ne seront point écrites.
a La discussion continuée à samedi soir. Tous citoyens éligibles seront tenus de se
faire inscrire sur le tableau des jurés.
sit Séance du 27 Novembre. On a ordonné l'impression de ce rapport,
ui contient de grandes beautés peu suscep
Il s'est élevé , dans plusieurs départemens , tibles de la hachure d'un extrait.
# des réclamations évidemment fondées, contre Le surplus de la séance a été occupé par la
a la momination qui y a été faite des receveurs suite du décret sur l'enregistrement des actes
z de district pris parmi les administrateurs. Sur civils et judiciaires : c'étoit la partie du tarif,
a l'avis de MM. Bouche, Martineau et d'André, qui a trouvé peu de difficultés. G.
# et d'après la rédaction de ce dernier, le dé ( La suite demain ).
# cret suivant a été rendu presqu'unanimement.
z Art. I°". « A l'avenir aucun receveur de dis
g trict ne pourra être élu parmi les membres de P A R I S, le 27 novembre.
# directoires. Les six présidens des mouveaux tribunaux de
# Ii. Ceux qui ont été élus jusqu'ici, ne seront la capitale sont déja nommés par les électeurs :
, point soumis à une nouvelle épreuve d'élec ce sont M M. Fréteau , Merlin , Thouret, Tar
§ tion; mais ils seront tenus d'opter entre la place get , Duport et Treilhard.
# de receveur et celle d'administrateur ». M. Charles Lameth est entièrement uéri de
, M. Lambert , contrôleur général , pour re sa blessure ; il a paru à la séance de Assem
# jetter l'inculpation d'avoir négligé la percep blée nationale d'hier soir.
# tion de l'impôt, écrit qu'à force de soins il est
, parvenu , dans le cours de ce mois , à faire
,*

, rentrer trois millions de plus que dans le mois D E B R U x E L L E s, le 22 novembre.


| précédent.
: L'ordre du jourappartenoit aux comités réunis Les troupes de Léopold qui bordent la Meuse
de constitution et de jurisprudence criminelle, ne s'élèvent pas à 2o,ooo hommes ; elles sont
au nom desquels M. Duport a fait un rapport en grande partie composées d'un ramassis de
sur la procédure par juris. recrues et de malheureux paysans arrachés à
En rendant hommage à la jurisprudence an leurs charrues.Nos braves volontaires accourent
gleise, qui , la première , a introduit l'huma de toutes les provinces de l'union, pour repous
nité dans la procédure criminelle, le rappor ser cette horde de satellites autrichiens. Nous
teur espère que le nouvel ordre judiciaire per offrirons à ces malheureux le choix des coups
fectionnera encore parmi nous les formes, en de fusil , ou l'incorporation dans les régimens
y ajoutant le bienfait de l'expédition. de la république : quelque parti qu'ils pren
Dans l'organisation, le comité propose d'é ment , nous ne les redoutons guère. Au reste,
tablir un premier tribunal, sous le nom de tri le congrès est assemblé depuis le 19, quoique
bunal de police, exercé par un seul homme , ses résolutions ne soient pas encore publiques.
qui demeurera ainsi plus facilement soumis à On commence à parler ici d'un traité de paix
la loi de responsabilité. entre notre république et l'empereur, suivant
, Il propose que le tribunal chargé de prononcer lequel Léopold reeonnoîtroit l'indépendance et
définitivement en matière criminelle, soit placé la souveraineté des état-unis belgiques ; le con
dans le chef lieu de département, et investi de †' de son côté, conféreroit à l'un des en
l'appareil le plus imposant. ans de Léopold , le titre et les prérogatives
. . Près de chaque tribunal sera un accusateur héréditaires de chef du pouvoir exécutif de
public, nommé par les électeurs de dépar la république des belges. Ce traité conclu entre
tement. . ' le congrès , à la tête de notre armée de ci
·Trois opérations en tout procès criminel. toyens, et le ministre de Léopold escorté des
IUn premier juri déclarera s'il y a lieu à accu esclaves enrégimentés de son maître , étonnera
sation , un second prononcera sill'accusé est l'Europe , et sera digne encore de figurer dans
† ou non, du troisième juri émanera l'histoire à côté de la glorieuse révoIution des
e jugement définitif. , -, ... ,!.. : ' ... .. , François. Vos folliculaires soudoyés par le parti
uant à l'instruction, les témoins seront en autrichien , seront confondus , et vos sages
tendus trois fois, lors de l'arrestation, lors de philosophes qui rougissent pour nous des vices
l - • " :* - - -

*--- .
( 722 )
qu'ils apperçoivent dans la forme du gouverne Le traité des Loix Pénales est divisé en 4.
ment de notre république, se consoleront en parties Dans la première, M. Pastoret établit
pensant que le grand principe de la souverai deux bases ; l'égalité de toutes les conditions
meté du peuple est reconnu dans notre cons sociales , et l'inipassibilité de la loi. ll veut que
titution. Ils attendront du temps et du progrès le droit d2 punir ne puisse être exercé ni par
des liiniières l'établissement en loix de toutes le Peuple ni par le prince : il refuse même à
les conséquences de ce principe fécond , et celui-ci, contre l'opinion de Montesquieu, le .
la chûte de nos préjugés religieux. droit de pardonner, qu'il appelle une violation .
de la loi « Ayez des loix douces, dit-il , et ne
Des Loic Pénales, par M. Pastoret, mattre des pardonnez jamais : il y a toujours , il y a né
requétes de, l académie des inscriptionrs et cessairement un vice de partialité dans l'exercice
ke//es-lettres , ect. A Paris , chez Buisson ,
libraire, rue Hautefeuille, 2 vol. in-8°. Prix
de ce droit qui donne la vie et qui laisse la,
honte ».
6 liv, broché, et 7 liv. 4 sous /'ranc de port Ensuite il embrasse et discute les formes éta
par la poste. blies pour la poursuite du crime, et, rendant,
Lorsque la patrie est en mouvement pour hommage aux sages décrets par lesquels l'As
arriver anx meilleures loix possibles, c'est un semblee mationale a déja allégé et humanisé
devoir sacré pour tous les citoyens instruits notre législation , M. Pastoret s'arme de toute.
d'apporter en liâte la contribution de leurs son éloquence en faveur de l'accusé , qui na-.
lunières, et de coopérer à cette refonte im guères etoit toujours présumé coupable, tandis
mense qui doit influer si puissainment sur les qu il devroit être toujours présumé innocent
moeurs et sur la destinée de tant de générations. jusqu'à la condamnation. Il réclame pour l'ac-,
Tel est le but de ce traité que présente aux cusé , et l'habeas corpus des Anglois, qui ont
législateurs de la France un citoyen distingné retenu de nos aïeux cette forme d'liumanité
dans la république des lettres , illustré par son abandonnée par nos pères , et la douceur des
courage dans les temps difficiles , et dont le | prisons civiles , et l'exercice des fonctions so- .
dévouement patriotique, les vues pures et nou ciales il s'élève vigoureusement contre cette,
velles font l'honneur et en quelque sorte la facilité qui prononce la détention du prévenu ,.
défense de la magistrature, aujourd'l1ui atta et contre cette présomption qui accuse et con
quée par des accusations d'égoïsnic et d'atta damne par avance l'absent ou le fugitif, et
chemens à la rouille des anciennes idées. contre cetto fausse sagacité qui admet à si bon .
Pour composer un code pénal , c'est-à-dire,. marché des preuves et des indices : « L'évidence,
cette redoutable partie des loix qui doit pro dit l'auteur dans sa sainte colère, l'évidence n'a
noncer sur la vie, i'honneur , la ldierté, les plus point de fractions ». -

précieuses propriétés , il faudroit , pour ainsi La seconde partie est consacrée à la nomen
dire , avoir consulté toutes les nations , avoir clature de toutos les peines que l'homme inventa
interrogé tous les siècles, et en pouvoir mettre contre l homme. Par-tout, et dans tous les âges,:
à proſit les lumières et même les orreurs, l,'ou on trouve la peine de mort; « mais , dit M. j'as
vrage de M. Pastoret, qui paroit être le fruit toret d'après Beccaria, il n'est point de pres-.
d'une longue étude et d'une érudition presque 9,iption contre la vérité, contre l'humanité ».
effrayante, offre précisément co résnmé de Viennent ensuite les peines afflictives et corpo
toutes les pensées et de toutes les pratiques relles , la mutilation, la réclusion , les galères,
anciennes et modernes sur la législation eri le bannissement il est aisé de voir comb§ f .
minelle ; et les réflexions que l'auteur y ajoute teur souffroit en parcourant cette matière afilia
de son propre fond sont imprégnées de ce #ººnte , son aine se repose en arrivant à la
saint amour de l'humanité qui , suivant l'ex discussion des peines d'opinion, dont il vou
pression d'un de ses dignes amis (1 ), est une droit mnltiplier les nuances. « La honte, dit-il. -
é;ranéle liº'1ière, , .. l - - est aussi puissante que la douleur et la captivité; :
la honte adoucit les, mceurs , et dans l'empiré .
(1) M. Du Paty , Lettres sur l'Italie , tome 1. .. . des moeurs douces, les crimes sont Ttà reS »p, : !
- 1 -- 4* ſ

On s'abonue à Paris , chez IBUIssoN 'libraire, rue Hautefeuillé, à qui t'on adrésséra, fràné de
de l'abonneinerir ét la lettr'e d'avis et toutes les léttres # les Auteurs des Annales # ,ºpº l .
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On s'abonne auss i , à la méme adresse , pour la BOUCHE DE FER , moyennant 9 liv. pour 3 mois.
( 723 )
· #º maesme

s U P P L É M EN T A U No. C C C C X X II.

Décret additionnel à celui du 3 mai, concernant le server la forme rigoureuse de l'estimatión pour le
rachat des droits féodaux. cas où il leur paroîtroit impossible de juger au
trement la régularité des liquidations, a décrété
« L'assemblée nationale considérant qu'en or ce qui suit :
lonnant, par l'article VII de son décret du 3 mai ,
[ue les administrateurs des biens appartenans aux ART. I. « Les tuteurs, curateurs et autres admi
nineurs, interdits, et autres propriétaires désignés nistrateurs des personnes dénommées dans l'article
ans ledit article, de ne liquider les rachats offerts 7 du décret du 3 mai dernier, pourront, même
ux personnes qui sont sous leur administration dans les cas prévus par les articles 17, 18 et 38
u'en la forme et aux termes prescrits par le même dudit décret , consommer à l'amiable la liquidation
écret, et qu'en assujettissant à la même regle les des rachats qui leur seront offerts, à la charge que
dministrateurs des biens nationaux désignés dans lesdites liquidations seront faites par chapitres sépa
#s articles lII , lV , V et Vl de son décret du rés des droits fixes et annuels et des droits casuels ;
juillet dernier, elle n'a point entendu assujettir et aussi sous chacun desdits chapitres par articles
ndisp. nsablement tous les administrateurs à la séparés pour chacune des diverſes natures de droits
écessité de ne pouvoir liquider les rachats offerts casuels, lesquels articles expliqueront par détail
ue d'après une estimation par experts, même dans la quotité et nature de chaque redevance , la quo
:s cas indiqués par les articles XVII, XVIII et tité et nature des divers objets composant le do
(XXVIII du décret du 3 mai ; que la nécessité de maine racheté, les bases de l'évaluation du rachat,
ette forme deviendroit très-onéreuse à la nation ou et en indiqueront la conformité avec les modes et
ux particuliers propriétaires , si les administrateurs taux prescrits par le décret du 3 mai ; pourront en
n question, dans la crainte de voir leurs opérations outre lesdits administrateurs qui voudrontse mettre
ttaquées, se croyoient toujours obligés de recou à l'abri de toutes recherches personnelles de la
ir à l'estimation par experts, ou si les directoires part de ceux soumis à leur administration, faire
e département obligeoient toujours les administa approuver les liquidations qu'ils auront ainsi faites
ºurs des biens nationaux à soutenir leur liquida par avis de parens.Sera au ſurplus l'article 2o du
on de cette estimation par experts, dont les frais décret du 3 mai exécuté quant aux frais de l'estima
#tomberoient souvent sur les propriétaires ou sur tion où elle sera devenu nécessaire, soit parce que
| nation; considérant qu'il suffit, pour assurer les la liquidation n'aura pu se consommer à l'amiable,
Itérêts des propriétaires soumis à une administra soit parce que l'avis de parens l'aura exigé. .
on, et ceux de la nation , que les administrateurs II. « Pourront pareillement les administrateurs
»ient obligés de faire leurs liquidations d'une ma des biens nationaux qui ont été autorisés par le dé
iere détaillée , et en expliquant sur chaque article cret du 3 juillet, ou qui pourroient-l'être par la
: mode et le taux de l'opération ; que les admi suite, à liquider le rachat des droits dépendans des
strateurs des biens particuliers, pour se mettre à biens nationaux, procéder auxdites liquidations à
bri de toutes recherches, peuvent faire autoriser l'amiable, à la charge de le faire en la forme er avec
urs liquidations par un avis de parens , moins les détails prescrits par l'article précédent, et de
»ûteux que les estimations par experts ; que les as les faire vérifier et approuver par les directoires
mblées de districts et de départemens, ou leurs di des assemblées administratives; de pouvoir, avant
ctoires, chargés de surveiller les opérations des d'accorder leur visa, exiger une estimation préa
lministrateurs nationaux , pourront facilement lable par experts de tout ou de partie des objets à
ger la régularité de ces opérations , tant d'après liquider, dans les cas seulement où elles jugeroient
ſorme qui leur a été et qui va leur être prescrite 2 ne pouvoir pas apprécier autrement la regularité
le d'aprês les renseignemens qu'ils pourront se desdites liquidations : auquel cas la disposition de
ocurer , soit de la part des districts , soit de l'article 2o du décret du 3 mai sera exécutée selon
part des municipalités ; et qu'ils doivent ré sa forme et teneur quant aux frais de l'estimation ».
Supplément au N° 422,
-

( 724 )
prétendre aucune indemnité envers la nation lots
-arasºRÉE -" qu'elle sera propriétaire du canal , soit pour raison
de la privation des eaux lorsqu'il faudra faire des
réparations au canal et à ses dépendances, soit
Articles décrétés pour la confection du Canal pour toute autre cause.
de Paris.
« 4°. Des francs-bords et contre-fossés dudit
canal et des établissemens qu'il y aura construits ,
Addition à l'article IV , rapporté. à la charge de souffrir , sans aucune indemnité, le
dépôt des vases provenantes des curemens du
» Les chemins de hallage dans les campagnes , canal, de ses fossés et de ses autres dépendances ,
seront de vingt pieds de largeur; le profil de ce ca et des matériaux nécessaires à leurs réparations,et
nal, signé par le sieur Brullée le 12 septembre sans qu'il puisse s'opposer à ce qu'il soit fait des
dernier , restera joint à sa soumission rappellée ci quais pour l'utilité des communautés riveraines.
dessus. -

XV. ce L'entrepreneur ne pourra faire les éta


XII. « Il pourra construire des moulins sur le blissemens qui exigent une prise d'eau dans le
côté du canal , à la chûte des écluses, sans que les canal , que dans les vingt-quatre premieres années
moulins et autres établissemens , de quelque nature de la jouissance, pendant laquelle il le tiendli
qu'il soient, préjudicient en aucune maniere à la toujours dans un parfait état de navigation.
navigation et à l'agriculture. XVI. « Il mettra dans l'année, à compter du
» Il sera établi à chaque pied d'eau, dans ce ca jour de la sanction du présent décret, ses travaut
nol , des repaires indicatifs de l'eau nécessaire à la en activité, après avoir justifié au départementdi
navigation , et l'entrepreneur ne pourra disposer Paris qu'il peut disposer de dix millions : il le
que de celles surabondantes. achevera dans le terme de huit ans ; s'il ne rempli
· XIII. « Il aura seul, pendant le temps de sa pas l'une et l'autre de ces conditions, il sera déchi
jouissance, le droit d'établir sur ce canal des de bénéfice du présent décret, sans pouvoir riei
coches, diligences, gaillotes et batelets pour le répéter à la charge de la nation.
transport des voyageurs et des personnes qui vou XVII. « L'assemblée nationale se réserve di
dront le traverser ; il en établira le nombre qui prononcer s'il y a lieu d'ouvrir une branche dt
sera jugé par l'assemblée nationale néccessaire au communication de ce canal à la Seine, au droit d
service public. Saint-Denis : si elle est jugée nécessaire, elle seſ
XIV. « Il jouira pendant cinquante ans (dans faite aux dépens du sieur Brullée, et fera partied
lesquels le terme fixé pour l'achevement du canal 'canal.
n'est point compris), du droit de péage qui sera XVIII. « Il est autorisé à faire vérifier, à st
décrété, et après ce temps ce canal et ses dépen frais, par les commissaires de l'académie de
dances appartiendront à la nation ; mais le sieur sciences, ci-dessus rappellés, le reste de son prjt
Brullée conservera la propriété absolue. de navigation , en indemnisant préalablementctu
1°. Des magasins qu'il aura construits dans Pa qui devroient éprouver quelques dommages de se
ris , sous les quais du canal, à la charge par lui de opérations ; defenses sont faites à toutes personne
tenir, dans tous les temps, ces magasins en bon de le troubler, ainsi que ceux employés à ce tnnl
état de réparations , de maniere que la sûreté pu soit en les molestant, soit en déplaçant leurs j
blique ne puisse en souffrir. lons , soit autrement, à peine d'être poursuivi
2°. Des vingt-six toises de terrein collatérales et punis selon la rigueur des loix.
aux lits qua s et des bâtimens qu'il y aura établis , à XIX. « Le roi sera prié de nommer deux com
la charge de souſfrir tout ce qui est nécessaire aux mis3aires, l'un de l'académie des sciences, et l'aun
réparations et à l'entretien de ce canal et de ses dé de celle d'architecture, pour arrêter, avec lesieu
pendances. Brullée , et d'après les observations des départe
« 3°. Des moulins et des autres établissemens mens, 1°. les opérations scientiſiques; 2°. feº
qui exigeront des prises d'eau qu'il aura construits placement le plus avantageux du canal ; 3°. a la
en conſormité du présent décret, sans que dans autres moyens d'exécution, -

aucun temps, et sous aucun prétexte, il puisse


ANNALES PATRIOTIQUES ET I ITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E , - -

| E T A F F A I R E s P O L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
. dirigé par M. MeRcIER, et par M. Caaxa, un des Auteurs. .
!

Dcs prêtres infâmes osent prêcher au bon peuple des campagnes, et aux
ignorans des villes, que les débordemens désastreux du Rhône et de la
Loire sont l'effet du courroux céleste, provoqué par les décrets sur le
clergé : quel autre nom que celui de cALoTINs, pcut-on donner à ces
fourbes insignes que nous dénonçons à tous les ministres respectables
de la morale évangélique ?
TT

N». C C C C X X I I I. Du Lundi 29 Novembre 175o.


As s E M B L É E N A T I O N A L E. pline ecclésiastique, il n'y avoit que deux voies ;
« la convocation d'un concile, vous l'avez re
Séance du 27 Novembre au soir. fusée ; le concours du saint siége, on assure que
le roi l'a demandé, et que la réponse n'est re
Avsr de se livrer aux travaux qui devoient tardée que par la vacance des congrégations ,
lesquelles ne se rassemblent qu'en novembre.
remplir cette longue et importante soirée, les Si vous n'attendez pas cette réponse, vos dé
législateurs ont universellement éprouvé cette ! crets seront nuls : les ministres de l'autel #
céleste sensation que donne le spectacle ou le , vous aurez déplacés , conserveront leur ine cl
récit d'une grande action de courage et de çable caractère , et vous exposez aux horreurs
bienfaisance. du schisme la première église du monde chré
Au milieu d'un orage épouvantable, deux tien DX • - -

hommes périssoient dans la rade de Brest. Jean Un homme dont les principes religieux ne
Baptiste Guimont, matelot à bord du vaisseau sont pas équivoques, et qui réunit à d'immenses
le |Majestueux, s'est jetté à travers des flots connoissances un sens droit, une ame pure, et
irrités , et a ramené à bord les deux naufra conséquemment patriotique, M. Camus, a dé
gés. La municipalité de Brest et M. Bougain mêlé en deux mots les dangers de l'ajournement
ville, commandant du port, se sont disputé demandé. « Il ne s'agit ici que de l'exécution des
l'honneur de récompenser le brave Guimont, décrets; le retard est un doute, et le doute est
et lui ont décerné la couronne de chêne. un mal. Vous voulez attendre la réponse de
Instruite par le district, l'Assemblée nationale l'évêque de Rome, et si elle est négative, c'est
a chargé son président de recommander ce alors que le schisme seroit déclaré. La commu
citoyen à la bienfaisance du roi, qui n'a pas nion de l'église catholique est conservée par
besôin de recommandation. l'unité du dogme, par l'hommage que tout
La discussion s'est établie sur les faits d'in évêque élu doit , suivant vos décrets, porter
surrection et de machination de quelques cou au chef visible : là se borne extérieurement sa
pables gens d'église. M. Péthion , premier puissance, qui est toute spirituelle. . : -

opinant, a oonsidéré les ecclésiastiques comme Si la France étoit dans les ténèbres d'une
citoyens, et en cette qualité, comme assujettis autre croyance, et, qu'heureusement éclairée
|

à la volonté générale , manifestée par les dé | tout à coup , elle appellât dans son sein la vraie
crets sanctionnés. En proposant indulgence ;| religion, n'est-ce pns la volonté nationale qui
pour le passé, mais justice sévère pour l'ave | seule prompnceroit la distribution des diocèses,
vnit , il a adhéré au projet des quatre comités. | le traitement des ministres, et tout ce qui tien
: Dans un discours étendu, mais ingénieux, droit à l'extérieur du culte » ? Le dernier argu
M. -
Maury a établi que, pour toucher à la disci- ' ment a paru si franchant, qu'un mouvement
- - • i
- 423
( 724 )
simultané a fait demander de toutes parts la et enfin qu'aucun des membres, dont les font
mise aux voix. tions avoient été suspendues, ne pourront ètn
Le projet de décret ayant été relu , il a été éligibles aux places de la nouvelle municipalité
d crété « que les évêques, les ci-devant arche , Le comité de judicature a présenté, pur
vêques et les curés prêteront le serment qui l'organe de M. Gossin, un rapport très intè
leur est prescrit par les décrets du 24 juillet ; ressant concernant les oppositions faites ou à
savoir, par ceux qui sont dans leur diocèse, faire entre les mains des gurdes des rôles et
huitaine après la publication du décret, dans conservateurs des hypotlièques. Les articles du
un tnois pour ceux qui sont absens , mais en projet de décret ont été adoptés , et nous les
l'rance, et dans deux mois pour ceux qui sont donnerons en entier lorsque la rôdaction en
hors du royaume : qu'il en sera ainsi des supé sera d *finitive.
rieurs des séminaires et des vicaires , tant des Au nom du comité des impositions, M. Fer
évêques que des curés : que ce serment sera mont a repris son rapport concernant les droits
prêté, dans les églises épiscopales et presbyté d'enregistrement, et le tarif en a été consatti
rales , un jour de dimanche , en présence du ainsi qu'il suit.
conseil de la commune et du peuple : que ceux
qui sont membres de l'Assemblée nationale le Tarif des droits d'enregistrement qui seront
prêteront à la tribune de l'Assemblée , et en perçus sur les actes cirils et judiciaires, d
enverront l'acte à la municipalité de leur rési sur les titres de propriété.
dence ; que ceux qui n'auront pas prêté ce
serment dans les délais prescrits , seront censés P R E M I È R E C L A s s E.
avoir renoncé à leur office , et il sera pourvu :
à leur remplacement , et cela sous la respon P R E M I È R E s E c T 1 o N.
· sabilité des municipalités , qui sont chargees de
les dé moncer , que ceux qui manqueront à leur Actes sujets au droit de cinq sous par centlir
serment , seront poursuivis dans les tribunaux
de districts , et déclarés déchus de leurs of 1°. Lcs cautionnemens faits et reçus enjus
lices et des qualités de citoyens actifs, con tice pour les sommes déterminées dans quel
· damnés même , à la poursuite de l'accusateur ques tribunaux que ce soit.
public. à toutes les peines qu'entraîne la félo 2°. Les cautionnemens des trésoriers, rece
nie : que ceux qui s'immisceront dans celles veurs et commis , pour sûreté des deniers qui
de leurs ſonctions qui ont été supprimé es, se leur sont conſiés, les quittances, les billeti à
ront aussi poursuivis comme perturbateurs du ordre. .
repos public , qn'il en sera ainsi de ceux qui 3°. Les marchés pour constructions, répº
se coaliseront pour s'opposer à l'exécution des rations , entretien , approvisionnemens etfour
décrets de l'Assemblée : et que l'Assemblée ma nitures dont le prix doit être payé des deniº
tionale charge son président de se retirer dans du trésor public, ou par les receveurs des *
le jour auprès du roi , pour le prier de sanc partemens, districts et municipalités
tionner le décret , et de donner les ordres pour 4°. l.es ventes et adjudications des coº
sa prompte exécution. - de bois mationaux, tailiis ou futaies, à iaº
de ce qui en forme le prix. · · ·
Séance du 28 Novembre. 5°. Les attermoiemens entre undébiteurº
créanciers, lorsqu'ils lui feront la remise dº
Depnis le mois d'août dernier, la ville de † aliquote du principal de leur créanº
Montauban m'a d'autres officiers municipaux † montant des sommes que leº
teur s'oblige de paver. -
· que les commissaires nommés en vertu du décret -

6o. § à la grosse aventureetpº ;


du 26 juillet , pour remplacer provisoirement
· les fanatiques moteurs des assassinats du 1o mai. restant de voyages. # dsk
Le département du Lot sollicite la permission 7°. Les contrats d'nssurances, à raisondº
· de procéder à une nouvelle élection : et sur prime , et les abandonnemens faits'eº coº
' l'avis du comité de constitution , l'Assemblée quence sur le pied des objets abandoº
a décrété qu'il seroit incessamment procédé à mais en temps de guerre le droit de prime
l'élection d'une nouvelle municipalité , qu'aussi réduit à moitié. held
tôt après l'installation des officiers municipaux, des8°.bestiaux,
Les reconnaissances et les bau* à chº
d'après l'estimation quº sera
les commissaires cesseroient leurs fonctions ; '
--

—º
( 725 )
du prix des bestiaux et les baux de pâturages, 3°. Les attermoiemens entre un débiteur et
à raison du prix qui sera stipulé. • les créanciers , sans remise sur les capitaux.
·9°. Les expéditions des jugemens des tribu 4°. Les donations, cessions et transmissions
· naux de commerce et de district dont il résul à titre d'usufruit de biens meubles ou immeu
tera condamnation, liquidation , collocation , bles qui auront lieu par des actes entre-vifs en
obligation, attribution ou transmission de som ligne directe , autrement que par contrats, et
mes déterminées et valeurs mobiliaires, tant en en faveur de mariage , à raison de la valeur
principaux qu'intérêts et dépens liquidés, sans entière des biens sujets à l'usufruit : à l'égard
que dans aucun cas le droit puisse être moindre des ventes et cessions faites légalement en ligne
que de vingt sous. directe, à titre onéreux des mêmes usufruits,
· A l'égard des jugemens de condamnation et les droits en seront payés sur le pied du prix
autres rendus par les tribunanx de districts en stipulé , suivant la quatrième section ci-après.
matière d'imposition, le droit d'enregistrement 5°. Les déclarations que seront tenus de faire
auquel ils seront assujettis ne pourra , dans les époux survivans des biens immobiliers dont
aucun cas, excéder dix sous. ils recueilleront l'usufruit à titre de donation,
droit de viduité et autres avantages usufruitiers
1 o°. Les déclarations que les héritiers, dona accordés , soit par les loix et coutumes , soit
taires éventuels et légataires en ligne directe, en vertu de clauses insérées dans leurs contrats
seront tenus de fournir de la valeur entière
de mariage , par don mutuel, par testament,
des biens immeubles réels ou fictifs qui leur et le droit résultant de ces déclarations sera
seront échus en propriété, il ne sera payé que payé sur la valeur entière des biens sujets à l'u
la moitié desdits droits pour les déclarations sulruit.
d'usufruit des mêmes biens , et il ne sera rien
6°. Les ventes sous faculté de rémérée, qui
dû pour la réunion de l'usufruit à la propriété, sera exercée dans le délai stipulé, lorsqu'elle
lorsque le droit d'enregistrement aura été ac n'excédera pas le terme de douze années , à
quitté sur la valeur entière du titre de pro compter du jour de la date du contrat d'alié
priété. - - IlatlOIl.
1 1°. Les legs des sommes mobiliaires entre des
héritiers en f§ directe. ', 7°. Les sociétés, marchés et traités composés
de sommes déterminées et d'objets mobiliers
'S E c o N D E s E c r 1 o N. - désignés, et (susceptibles
•.
d'évaluation.
La suite demain ).
Actes sujets au droit de dix par cent livres.
1°. Les contrats de mariage qui seront passés Niort, le 23 novembre. L'an II de la liberté.
devant notaires et avant la célébration , quel
ques conventions que ces actes puissent con Vainement les ennemis de la patrie desirent
tenir, les futurs époux et leurs pères et mères, une contre-révolution, le peuple s'éclaire, et le
à raison de toutes les sommes , biens et objets patriotisme fait tous les jours de nouveaux pro
qui y seront désignés comme appartenans aux rès. ll n'est point ici aux environs un seul vil
conjoints , ou leur étant donnés , cédés , ou
constitués en ligne directe ; à l'égard des ces
§ qui ne sache et ne prononce avec inté
rêt le nom des vertueux représentans auxquels
sions et donations qui leur seront-faites par nous avons tant d'obligations, et qui ne lise ou
des parens collatéraux, ou par des étrangers, ne se fasse lire avec empressement les journaux
les droits en seront perçus sur le pied de la · patriotes. - -

quatrième section ci-après , si les objets en " Ce fut un spectable bien attendrissant que de
| sont présens et désignés, et suivant la seconde voir la consternation de presque tous les ci
-classe, s'il s'agit de biens à venir. toyens de cette ville, à la nouvelle de l'accident
, I e droit d'enregistrement de ces contrats ne du brave Lameth ; il sembloit que chaque fa
· pourra être moindre au total de trente sous, mille vînt de perdre un père chéri : les habitans
et dans tous les cas il pourra être réglé sur des campagnes voisines vinrent en foule à Niort
le piéd, soit de la première, soit de la seconde pour savoir s'il étoit bien vrai qu'ils eussent
2 classe. :,i , • * . ' perdu leur ami.
- .
- • - -

2°. Les cautionnemens et indemnités de Notre société des amis de la constitution,


sommes et valeurs déterminées, non compris . pour déjouer les cabales de ses ennemis, qui
· dans la section précédexite. tentoient de la rendre suspecte au peuple, vient
( 726 )
d'arrêter que ses séances seront publiques. L'é Mon petit mot aux habitans de Douai, et en
loge funèbre de feu M. Loustalot, auteur des particulier à celui qui se reconnottra (1].
Révolutions de Paris, a été prononcé dans une
de ces séances. Ce discours a produit le plus Mais qui peut vous avoir ainsi gangréné le
grand effet sur tous les auditeurs , et depuis ce cœur ? d'où vous vient cette criminelle indif.
jour le nombre des membres de la société s'est férence pour le bien public ? Quoi ! un exemple,
accru de plus d'un tiers. G. J. et un exemple terrible, ne vous épouvante pat,
ne vous met pas en garde contre les malheurs
d'un second ?
Strasbourg, le 22 novembre.
Vous savez ce qu'avoit promis votre première
· M. le cardinal de Rohan, notre évêque, est municipalité ? vous savez ce qu'elle a tenu? Et
arrivé dans cette ville depuis quelques jours , quand il s'agit de choisir un nouveau maire,
il est reparti avant-hier pour son château de ou vous dormez, ou vous vous laissez séduire !
Saverne. Il a accepté les conditions prescrites quoi , nous en serions réduits à la triste alters
ar l'Assemblée nationale pour le traitement native de gémir enchaînés, ou de baiser nos
† évêques : cette nouvelle a fait une sensa fers ! quoi , nos ennemis désigneront euxr
tion très-agréable dans toute cette ville, où l'on mêmes ceux qui doivent nous tyranniser, et
verroit avec plaisir ce prélat au milieu de ses nous les ferons les arbitres de notre bonheur!
concitoyens jouir de l'attachement de ses dio quoi, rien ne peut vous faire sentir l'impor
césains et de son adhésion au nouvel ordre des tance de l'élection nouvelle de votre maire et
choses. Il circule même un imprimé qui paroît de vos officiers municipaux ! vous ne voulez
venir à l'appui de cette conjecture : on y fait as vous donner la peine d'assister aux assem
dire à ce prince d'empire, qu'il ne † lées ? qu'y rencontre-t-on dans ces assemblées,
pas d'être élu notable de la municipalité et de où le citoyen devroit presser le citoyen ? Des
se réunir au sein de ses concitoyens. hommes corrompus et vendus ; des hommesqui
ll paroît que M. l'évêque de Spire s'en remet portent, sans rougir, le signe de la réprobationſ
à M. le cardinal de Rohan des soins spirituels des hommes de tous temps les agens du despº
qu'exigera la partie de son diocèse située dans tisme, dont ils voudroient en vain ranimer le
ce département. squélette ; des esclaves vendus aux crimes du
§ riche ! Vous y souffrez qu'un de des êmes
vénimeux ose élever sa voix contre celui qpi
De Lille, la 24 novembre. plaide pour la patrie en danger ! vous y souffres
Le patriotisme fait des progrès dans les villes que le parti ennemi l'emporte, et †
de province, même dans celles qu'on soupçon ment ! vous y souffrez, et sans vous plaindre,
noit le plus de tenir à l'ancien régime : les as qu'on y encense celui qui peut, qui veut vous
semblées primaires pour la nomination des mu
perdre , qui vous a déja livrés § Sa -C0ſl3°
cience !
nicipaux et notables , nous en fournissent une
reuve non suspecte ; par-tont nous entemdons Sortez de votre léthargie, écoutezlavoixd'º
dire que le choix qu'on a fait est tombé sur ami du bien, de l'ordre, dont chaque p#
les personnes les mieux intentionnées, et amis chaque action a eu pour but la félicité putº
de † constitution. que , et qui vous dit fiérement : Hmitez mº
C'est ce qui vient d'arriver dans les élections dévouement : que tout s'humilie devant le Pº
qui ont eu lieu hier dans notre ville, les élus triotisme, et que lui seul il dispose des placº
sont tels que les patriotes pouvoient le desirer ; Cambray fils, de la société des amis de
et à cet égard ils ont triomphé complettement, constitution établie à Paris, de celle º
car deux d'entre les élus sont de la société des Douai, et de toutes les autres qui
amis de la constitution, et les autres, sans cn au bonheur public. • •.
—-*
être, n'en sont pas moins zélés pour le progrès
et le maintien § nouveau régime. (1) Le nouveau maire de Douai (M. Bonnie )
On s'abonne à Paris , chez BuissoN , libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera , franc de port,krº
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres ſ§ les Auteurs des Annales JPatriotiquer.
Et chez tous les Libraires et Directeurs des l'ostes du oyaume et de l'Etranger. 1

Il paroit tous les jours un Muméro de ce Jonrnal. Prix 56 liv, ponr un an, 18 liv. pour 6 mois.etde 9 lit.pº
s franc de port, par la potte, pour tout le loyaume. L'abonnement ne commence que du prem. d'º mºlli
| On s'abonne aussi , à la méme adreNe, pour la BOUCHE DE FER, moyennant 9 liv. pour 3 ººº
" ,

· ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES , 1


1 .»
" ,; i !

· · · DE LA F RANC E, • ,: 112 ſ ;
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E s D E L' E U R o P E,
J o U R N A L L 1 B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
| dirigé par M. MERcreR , et par M. Can RA, un des Auteurs.
- | -

- *• . . - - , )

-
, , La théologie est à la religion ce que la chicane est à la justice.

No. C C C C X X I V. Du Mardi 3o Novembre 179o.


- , , v» !

º As sE M B L É E N AT I O N A L E. L'isle de la Martinique est, dans ce moment ;


en proie à des dissensions intestincs, qui ont fait
Séance du 29 Novembre. la matière d'un long rapport présenté par M,
-* ', Ir - -• , )
Barnave , au nom du comité des Colonies Ces
Os SG rappelle les diverses demandes faites liaines remontent au temps de l'ancie régi#;
un privilége esclusif, attribué à la † dé 'Sil
† ci-devant seigneurs , qui , depuis
la suppression de tous leurs droits honorifiques,
Pierre , le droit d'entrepôt unique du dom -
et, de quelques droits utiles , ne croyent plus merce et d'approvisionner la Colonie , avoi
§ rêt aux habitans des paroisses qu'ils élevé un mécontentement général. Il se mariſ
appelloient leurs terres. L'Assemblée nationale fesfa par des actes de violence au premier"s
renvoya ces pétitions aux comités féodal et des gnal de la liberté ; un décret de l'Assemblée
na Res : et aujourd'hui , sur l'avis de, ces nationale avoit calmé ces mouvemens, mais ils
ont rèparu d'uné manière effrayante , les gé#
--

coinités, il a'été décrété, 1°. que les ci-devant §s


seigneurs haut-justiciers sont de chargés du soin de couleur se sont armés, plusieurs ont été i#
et de l'obligation de pourvoir à l'existence des sâcrés pâr le peuple : la municipalité a # ſ
enfans abandonnés
leur'charge. • ou trouvés qui étoient à ériger un tribunal prévôtal, que M. de DamiaOs,
commandant pour le roi, a refusé de sa #
, •

- : Iº , cº - 1
• . ' ' .- -
tionner Ce commandant, requis par l'assem -
" - - - - - -

, 2?, Que, ceux des ci-devant seigneurs , qui blée coloniale, a investi la ville, s'en est rendu
· ont maintenant des enfans trouvés ou aban- . maître ;. et la paix sembloit rétablie, lorsqü i la
donnés à leur charge, s'adresseront aux mai yille a tout-à-coup arboré une autre †
sons de charité, pour les y faire recevoir. | s'est emparée des forts , et a xpulsé le com
· ºº3°. Que llAssemblée nationale se réserve de m'a ï(fant. Celui-ci a † e
statuer sur le genre d'éducation qui devra de colons , de mulâtres, et même de : ègres,
être donnée par la suite à ces enfans. ' • el 'un coinbat a été livré , dans § a été
*"Lá'suite du rapport sur les droits d'enregis versé,beancoup de sang, sur-tout du
citadins de Saint-Pierre. . ºr
#-
trëineht des actes civils et judiciaires a été :
" Le rapporteur a trouvé la conduite du goin
reprisé par M. Fermont, et le tarif des droits 'mandant
est décrété 'en entier. Au moyen de ce nouvél singulièrement é uivoque : c'est †.
impôt,'il est décrété que tous les anciens droits tôt , a #l dit , la conduiteét d'un chef de part,
d'un sage #i
' dé con'frôle , d'insinuation, centième denièr, ' que cellé 'd'un citoyén êt -

eto. étoient supprimés , et que la nouvelle per qui connoit le prix du sang de ses ipt #
céption auroit lieu à compter du 1º février Tñême le prix du sang de ses ennemis. . º
prochain.º º i -- ... .. : .
M. l'ouçault seul a demandº Tajoumºment
| Une lettre de M. du Portail réclame une #'uiie affaire aùssi visiblement instante ; is

sommè de † réparations de . sur l'avis du comité, il est unanimemen t dé


#elques places érété qu'il sera envoyé † tructions, quatre
t'diplomati que; renvoyé
º aux comités militaire ; 'vaisseaux de ligne , six mi † et quatre • )

424
( 728 )
commisssaires civils à la Martinique, qui pren l'église épiscopale : et par les curés, leurs vi
dront telles mesures pour le rétablissement caires , et tous autres ecclésiastiques fofaction
de l'ordre , qne commanderont les circonstan naires publ. cs, dans l'« glise de leurs pa roisses ,
ces ; leur mission s'étendra aux autres isles du
et en présence dt conseil général de la com
V ent. G. mune et des fidèles : à cet eff-t ils feront par
•-----
" ºº!t , ºu moins deux jours d'avance .. leurs dé
clarations au greffe de la municipalité, de leur
Le décret rendu dans le cours de la séance
du samedi soir 27 novembre , concernant le intºnt on de prêter le serment, et se concerte
sérment civiqne des ecclésiastiques fonction ront avec le maire pour arrêter le jour. -

naires publics , est d'une telle unportance, il iV. Ceux desdits évêques , ci-devant arche
intéresse de si près tous les citoyens à qui la vêques , curés, et autres ecclésiastiques fonc
patrie semble conſier l' exécution de ce décret, tionnaires publics qui sont membres de l'As
semblée nationale , et qui y exercent actuelle
en les appellant comme témoins à la solemnité ment leurs fonctions de députés , prêteront le
du serment prescrit, que nous croyons dev Gir
en rétablir la rédaction entière et littérale , au #ºment , qui les concerne respectivement à
lieu du résumé que nous en avons donné. l'Assemblée nationale , dans la hnitaine du jour
auquel la sanction du présent décret aura été
L'Assemblée nationale , oui le rapport qui annoncée , et dans la liuitaire suivante, ils-en
lui a été fait au nom de ses comités ecclésias
tique, des rapports, d'ali nation et des recher Vº! ºn extrait de la prestation de leur ser
ment à leur municipalité.
ches , décrête ce qui suit : V. Ceux desdits évêques , ci-devant arche
| Art. 1°". « 1 es évêques , ci-devant archevê vêques et autres ecclésiastiques fonctionnaireà
ues , et les curés conservés en fonction , se publics qui n'auront pas prêt é , dans les délais
ront tenus , s'ils ne l ont pas fait , de prêter déterminés , le serment qui leur est respecti
le serment auquel ils sont assnjettis par l article Vº°ºº ººscrit , seront réputés avoir renoncé
XXXIX du décret du 24juillet dernier, et réglé à lenr officº , ct il sera pourvu à l§r rempla
par les articles XX l et XXX V i , I de celui du t2 Cºment comme en cas de vacance par démis
dû même mois , concernant la consttntion ci
sioº .. ºn la torne du titre second du §c§du
vile du clergé : en conséquence ils jureront , * lºt derniers concernant la co§
civile du clergé ; à l'effet de quoi le maire sera
en vertu de ce de nier d cret , de veiller avec
soin sur les fidèles du diocèse ou de la paroisse º" , huitaine après l'expiration desdits dé§,
qui leur est confiée, d'être fidèles à la mation , de dénoncer le défaut de prestation de ser
à la loi et au roi, et de maintenir de tout leur ment : savoir, de la part de l'évêque, ou ci
ouvoir la constitution décrétée par l'Assem devant archevêque , de ses vicaires , des sn
blée nationale et acceptée par le roi ; savoir , périeurs on directeurs de séminaires , au pro
ceux qui sont actuell ment dans leurs diocèses cureur-général-svndic du departement ; et de
ou leurs cures, dans la huitaine ; ceux qui sont celle du curé , de ses vicaires et des autres ecclé:
'absens, mais qui sont en France , dans un mois, siastiques fonctionnaires publics, au procureur
et ceux qui sont en pays étrangers dans deux syndic du district , l'Assemble e les rendant
mois , le tout à compter de la publication dn gºans et responsables les uns et les ·autres de
présent décret. 7 A 1 • leur négligence à Procurer l'exécution du pré
Iſ. Les vicaires des évêques, les supérieurs et sent décret. . M . " . • ,

directeurs des si minaires , les vicaires des cu V I. l)ans le.cas où lesdits évêques . ci-devant
' rés, les professeurs de s minaires et de colléges, archevêques , curés et , autres ecclésiastiques
ecclés asitiques fonc tonnaires pu
et tOllS a Ul l.re S
fonctionnaires publics, ºPrès avoir prêté leur
blics, feront, dans le même délai, le serment serinent respectif , viendroient à y manquer,
· de remplir leurs fonctions avec exactitude ") soit en refusant d'ob ir aux décrets de i'As
d'être fidèles à la nation, à la loi et au roi, et semblée nationale , ººººptés ou sanctionnés par
de maintenir de tout leur pouvoir la constitu le roi , soit en formant ou excitant des oppo
tion décrétée par l'Assemblée mationale et ac sitions à leur exécution , ils sero§ poursuivis
ceptée par le roi. *- -
dºns les tribunaux de district , éomme rebelle
II. Le serment sera prêté un jour de diman à la loi , et punis par la privation de leur traite
che à l'issue de la messe ; savoir, par les évê : ºººº , et en outre déclºrés déchus des dro§de
ques, les ci-devant archevêques leurs Vl Call'eS , ºyº ºeufs, incapables d'aucun §
les smpérieurs et directeurs de séminaires, dans Publique ; en conscquence, il § pourvu à
( 729 )
•--•
ur remplacement en la forme dudit décret
u 12 juillet dernier, sauf plus grandes peines , . , Un de nos abonnés nous témoigne son éton
il y échet, suivant l exigence et la gravité des, nement que les Feuillans , qui déservent la cha
dS. - -

pelle ,royale des Tuileries n'aient pas encore


VI. Ceux desdits évêques, ci-devant arche adopté la formule nationale : , , ` · ... .. ,
êques, curés et autres ecclésiastiques , fonc · · Domine, 'salvam fac gentem,
onnaires publics conservés en fonctions et · Donine, salvam fac legem , . .
>fusant de prêter leur serment respectif, ainsi L)onine , salvum fac regem ,
ue ceux qui ont été supprimés, les membres en remplacement de l'ancien Domine, salvum.
es corps ecclésiastiques séculiers également ll est certain que la nation souveraine qui sa
apprimés , qui s'immisceroient dans aucune de larie, et la loi qui protège, méritent bien une
urs fonctions publiques, ou dans celles qu'ils petite part dans les prières de nos chers pen
xerçoient encore , seront poursuivis comme sionnaires Feuillantins. Nous prions M. l'abbé
erturbateurs de l'ordre public, et punis des Lavau, zélé patriote , du château, d'appuyer
êmes peines que ci-dessus. notre motion auprès des révérends pères. A. G.
VIII. Seront de même poursuivis comme per
urbateurs de l'ordre public , et punis suivant
l rigueur des loix , toutes personnes ecclésias Un officier de Royal-Champagne, nommé
ques ou laïques qui se coaliseroient pour d'Aubignan, vient de faire imprimer le rapport
ombiner un refus d obéir aux décrets de l'As des commissaires qui ont été envoyés à Hesdin,
ºmblée nationale, acceptés ou sanctionnés par pour l'affaire du régiment Royal-Champagne.
: roi, ou pour former ou pour exciter des Nous prévenons le public que ce rapport est in
ppositions à leur exécution ». fidèle dans tous les points, et nous démontre
• --
rons mathématiquement que MM. Coppens,
président du département du Nord, et Ferdi
. P A RI S , le 28 novembre nand Dubois, président du Pas de Calais, com
missaires, se sont totalement écartés de leur
· · ! - i, - · · _ . :' : , f f* -

La Dubarri vient de mourir dans sa belle mission , en protégeant le ministre et tous ceux
qui ont provoqué l'ordre arbitraire contre les
maison de Lucienne ; cette fameuse impure : sous-officier s et cavaliers renvoyés de ce régi
buissoit encore , malgré la révolution , de ment. Un rapport qui couvre de honte ses au
5o,ooo liv. de rentes viagères, qui retournent · teurs, auroit dû rentrer dans les ténèbres, plutôt
la nation. Il n'est pas inutile de rapeller ici
ne cette fav9rite imagina un jour, à son lever, , que d'être mis au jour pour justiſier des hom mes déja trop reconnus coupables ; d'ailleurs
e demander son pot-de-chambre à feu l'arche nous touchons au moment où la loi va décider
iqne de Paris. ſ,'austère et pieux prélat se du sort des deux parils : nous aimons à croire
lissa dans la ruelle,rsaisit l urinal doré, et le que il impartialité connue de nos représentans
? tint même d'une main dév9te, pendant que dévoilera:la-vérité.
†e rendoit à la hature le trop bu de la " * •1 ,·· ··

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Extrait de la réclamation de la municipalité
· : · - .. . %
M. Bailly , au nom de la municipalité d - de Troyes. -

aris , ºài écrit à tous lesiici-devant princès, Le plus sage des Grécs fut condamné par
*ds 4 marquis, etc. •portant injonction d'exé l'aréopage : là plus patriote peut-être des muni
ater la loi prohibitive des armoiries , écus cipalités vient de l être par I'Assemblée natio- .
»ns.net autres) signes de l'orgueil féodal. Le nale. On nous àccuse de nous être opposés à la
"devant prince de Monaco a reçu la sienne, circulation des grains : non-seulement aucune
º Portoit son , véritable nom sur l'adresse ? plainte ne -s'est élevée à ce sujet, mais jamais
voir , M. Govon Martignon. A la lecture de même l'occasion ne s'en est présentée. On nous
*mots, ila léprouvé des mouvemens spasmo accuse de nous opposer à la vente des domaines
ººs qui ont alarmé toute sa maison:1 Les mationaux : dès le mois de mai dernier nous
édecins assurent que cet accident n'aura pas avons envoyé notre soumission pour une somme
*.*ºites fâcheusés : mais'onrcraiap que la vu'e ! · de six millions; nous l'avons renouvellée, avec
'II16S. # tricolore
º° écharpe , - renouvelle
colo .7ne '! tive 1 2 les symp:\ · désigi lesgºr 1J # objets, †
' et'le"ib de ce mois nous en avons adressé une
( 73o j -

définitive et dans toutes les formes, pour la | peller I'atterſtion et la générosité des François
somme de 2,834,o18 livres 14 sous ; soumission | et de l'Assemblée nationale vers ces belles
qui seroit déja complétée sans les difficultés provinces, théâtre sanglant des atrocités san
que nous suscitent tous les jours les mêmes corps | guinaires et du despotisme exécrable. de Jo
administratifs qui nous accusent aujourd'hui. | seph'II et de Léopold. Poussé en fin par une
On élève enfin des doutes sur notre civisme, et | tendre sollicitude, j'ai voulu aller moi-même
l'on feint d'ignorer que c'est ce même civisme | visiter ces Belges infortunés , et gémir aveG.
dont l'ardeur nous a attiré toutes les disgraces eux sur le làche abandon des peuplés voisins à
que nous avons éprouvées jusqu'à ce jour. Nous leur égard , et sur les calomnies qu'on ne cesse
avons voté pour l'émission des assignats, mal de répéter de toutes parts contre leur révolu
gré le vo u contraire de notre chambre du com tion. Je les ai vus, ces braves citoyens, partant
merce, Noùs avons sollicité en vain pendant de tous côtés , et allant combattre et nourir
long tem ps le renvoi des hussards Lauzun , qui pour la patrie. J'ai conféré avec ces membres
étoient en garnison dans notre ville , et aujoûr du congrès belgique, que les agens de l'Autriche
d'hui qu'on nous menace de leur retour, nous ont tant cherché à avilir dans les pays étran
venons, en adhérant au voeu des citoyens de gers , sous prétexte d'un fanatisme religieux,
Vesoul , d'écrire à l'Assemblée nationale pour et je n'ai apperçu dans leur ame d'autre fana
lui demander la radiation de cette troupe , ou tisme que celui de la liberté et de la haine pour
du moins son éloignement de notre ville, ainsi les tyrans d'Autriche. -

qlae des frontières d'Allema ne. A l'égard du J'etois à Bruxelles lorsque les états- généraux
systêmed'insubordination qu on nous suppose, · belgiques, assemblés extraordinairement, ont
nous ne pouvans rendre compte de ce grief que nommé par acclamation, I'argiliduc Charles,
dans le mémoire qui contiendra notre entière troisième fils de l'empereur, grand duc liéré
jttstification ; mémoire que nous publierons par d taire de la Belgique ( et non souverain hérº.
toute la l rarace , parce que notre Cause inté ditaire , comme l'om : dic plusieurs papiers pu
resse la l rance entière , et sur lequel nous de blics : car ils savent très-bien qu'il n'y a que
1u inderous même à être entendns contradic les idéioºs 7ieà so) & souºerainzs , et non un in
toirement à, la bitrre de lAssçmblée, nationale, ' dividu ), conformément à la résolution du même
conjurant au surplus tous,n9s , compatriotes de · jour , et sous"lº réserve expresse des anciennes
ne pas perdre de vue ce prinGipe sacré , qu'on constitutionsº"}oix fondârméntales , droits et
doit regarder comme innogent tout accusé qui usages de la mâtion , et de chaque province en
n'a pas été entendu. particulier : dº'quoi le peuple sera instruit par
-

- l'ait et arrêté en la maison commnme de un manifeste à publier iricessamment. :-

Troyes, le 22. ugveunbre 179o. Signés, Perrins · Il est dit dans la résºlution du même jour,
1pairs : , Lalouc # labbé Larºuet ; l, orgemont ; « que les provinces ne seront ten§ à rien, ed'
Herluisgn - ſaornet ºnCollet , l). MM. ;. Déan vertu de ce présent acte , au cas que le vœd'
ladnéi Bréola , 9 ligny - l)aubterre ,, Ventrillon, unanirne qu'elles oh? énoncé di-dessus éprouvſt
officiers municipaux ; Sissous , procureur de la de l'opposition ºué la pare dé sa majesté'l'emº
commune , Coquet , substitut. pereur ». *, · · · : . : ' . ' . '. ::: · . :

· Collatioané conforme à l'original par nous "expliquerºi dans un autre article les consé:
secrétiiire-greffîer soussigné , signé, Olivier. quences qui doivent résulter de cette résolu
tion . '11CARf\ A. : I1 -,l , 1:1 , f f° S -.: .*" r •

·:1 · · , º .'. r- .. , , , , , P, S, Lº.meºeredi 25 novembre ;. les A us


- .1'1: , , r Mom-iaoyage à Bruxelles. :, , · · · chiens 3Moient été repotassés deux ſois par l'ar
- U. li I : *- [ 1 •• -
i •
'1 °• fr ' . ',• !! . " -
, , 1 ,i , , ... º º

§Pénétré de,gette grande vérité politique, que : º Pºiſſºs Pºès de Namur l§ §i.
vant les lilbitans de Namaar ont rompu leurs
le-repos ou les troublos de, l'Europe , l'abaisse ponts pour soutenir uni siége qui sans doute
ment ou l'insalance de la maison d'Autriché, sera bientôt lowé ,t eau, l'arméc des.Ratriotes
l'alteration, ou l'affermissement de notre sainte #† à # ºl, à auesure que ceil de
constitution, dénºndºient en grande partie du A(bltciClllenS, dinair)ue * . - rl asks rr,

sort fatºrt de la Belgique , je n'ai cossé d'apt l exemple. :,.1 -- 1,


: 1ti ' s : » 1144 : U(1 . .. t11 ! : *. i i " . ". " 11 * : Y ',* • )
: c i. ' • 1, ! ·
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, ·, ,:' ,
#- .i !
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ºf #º^ ' si° 11 v. 1. : ' r -

ººººººººne à ºiºººººººººrliihteirºa ººººus ſouilleuh quil'on adresser f . tte port, le prix


da,!'abºrºwomºhi,ºHlſ lettrº dººyi#» 98.ºovºº,lfiºlettre Paº les Au :-(l #- 1 . !

† § es bites # # # º #
1 - _ -

, tºf .. .
· ANNALES PATRIOTIQUES ET IITTERAIREs
: DE LA F R A N C E,
ET A F F A I R E S P O L I T I Q U E s D E. L' E U R o P E ;
:
, J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA, un des Auteurs.
Les évêques croient-ils être l'é
- † , oui ou non ? S'ils croyent être l'église -

ils ne savent pas leur catéchisme, ils sont hérétiques et usurpateurs :


car l'église c'est l'assemblée des fidèles, c'est la nation.
( Chronique de Paris.)

- Nº. C C C C X X V. Du Mercredi 1er Décembre 179o.


As s E M B L E E N A T I ON A L E. prononcée. « Je dénonce , a-t-il dit, aunorn
du commerce de Marseille, M. Damas COmme
Séance du 3o Novembre. traître à la patrie : et j'ai remis à M. le ré
sident des lettres qui demandent for§
Couur c'est de la vente des biens nationaux la révocation du gouverneur actuel, pour qu'en
que dépend le succès de la régénération natio suite il soit jugé suivant la rigueur des # »»

nale, il n'est pas étonnant que l'Assemblée M. Martineau , dont le patriotisme ne peut
législative multiplie les décrets relatifs à cette . être suspect , s'est récrié contre ces dénoncia
vente : chaque jour découvre de nouvelles me tions vagues qui attaquent et les ministres et
· sures à prendre ; et tel est l'effet nécessaire de tous les officiers publics, dans l'intention peut
toutes les sagesses particulières mises en com être , d'entretenir les esprits dans une fer§
mun pour en former la sagesse publique. 1l a tation continuelle , tandis que le bon ordre e
donc été décrété, sur la proposition de M. Bou peut renaître que du retour de la paix. « Eh !
che , à qui on pourroit donner le surnom de n'avons nous pas décrété , a t-il ajouté , la resl
reviseur du procès-verbal, que les municipa ponsabilité de tous les agens du pouvoir exé
lités qui, pour l'acquisition des biens nationaux, ! cutif Reposons-nous donc sur cette respon§
" n'auroient pas fait leur soumission avant le 3o bilité , la sauve-garde de la constitution ; ou si
· septembre dernier, ne pourroient se subroger vous accueillez les dénonciateurs, qu'ils dé
| les unes aux autres. posentlesleurs
qu'ils dénonciations
revêtent sur le ».bureau
de leur signature J>
et

M. Dillon s'est levé ensuite ; et croyant voir,


dans la rédaction du décret rendu hier sur les · Après ce débat , oñ est passé à l'ordre du
· troubles de la Martinique, quelques expressions §" rien n'a été cllangé aux expressions d .
| qui sembloient peu ménager la délicatesse de,
M. Damas, il a demandé que ces expressions On sent par-tout l'importance des tribunau
fussent adoucies; ajoutant que si on les laissoit de commerce et des juges de paix : il n'est donc
"subsister , le gouverneur actuel de la colonie pas étonnant que toutes les villes un peu con
· pourroit demander d'être jugé légalement : sidérables s'empressent à demander qu'on leur
ºrnais M. Barnaye, rapporteur du eomité colo accorde les uns et qu'on multiplie pour elles §
: nial, au nom § proposé le décret autres. Par un décret de ce jóur, rendu §
* adopté, s'est élèvé contre la demande de M. la proposition de M. Gossin, l'Orient et A de
' Dillon; il's'est appuyé de là conduite du g auront un tribunal de commerce, et #
"verneur pour montrer én'lui un chef de § | Gorde trois juges de paix à Saint-Quentin et à
-

· plutôt qu un miédiàteur entre'des partis divisés. †º,


1Ort.
deux à Brest et à Abbeville, et un à
· M. Castellanette a"ajouté aux*ôbservations -

de "M. Barnave"une'ó inion plus forterºnt · Fnsuite le comité de constitution, par l'or
• « : [! .•-2 : > i -- : "º
( 732 )
gne de M. le Chapelier, a demandé à l'Assem tement contre le sytême prohibitif, qu'il croir
blée si elle ne jugeoit pas que 2o années d'exer diamétralement opposé aux principes que pro
cice dans les fonctions de jnge, à la grande sa fesse l'Assemblée nationale. « Vous vons expo
tisfaction des justiciables, pouvoient, dans un s riez à rompre vos relations les plus intimes ;
sujct que le roi vient de nommer son commis par de justes représailles, l'étranger rejetteroit
saire auprès d'un tribunal de district, tenir lieu . ou décréditeroit les productions de votre sol
du titre de gradué qui lui n:anque. et de vos inanufactures ; le syslême prohibitif
L'Assemblée nationale a pensé que les excep rit nimeroit cette odieuse arme e de commis et
tions les plus favorables ne pouvoiºnt lutter con de soldats , dont les barrières de Pa is vous
tre la lettre de la loi , sans ouvrir la porte à l'in offrent un foible échantillon : la liberté, ame
certitude et à l arbitraire , et la terrible question de l'industrie , vous a acquis une supériorité
réalable est venue frapper l avis du comité et sensible , même au milieu des désordres de
† raisons plus que spécieuses qui sembloient 1 89 : que ne fera-t-eºle pas. à t'aide des loix
venir à son appui. - et de le parx ? Attende z beaucoup de l'émula
Le comité d'agriculture et de commerce a tion , de la concurrence et du patriotisme. Les
demandé et obtenu un décret qui ordonne que femmes elles-mêmes en donneront l'exemple,
les barrières de Bayonne, renversées dans un en me se parant que des étoffes et des atours
mouvement d insurrection, seront rétablies dans que leur fourniront les manufactures fran
çoises X).
les lieux où elles étoient précédemment , sans
ue ces barrières puissent être un obstacle à la lºn se résumant, l'opinant propose de sou
ranchise dont jouit le port de Bayonne. mettre à un droit modéré de p# 8 pour ioo
Sur la proposition de M. Moreau Saint-Merry, les drogueries étrangères et autres objets de
il a été décrété, après quelques débats, que le première nécessité, et à un impôt de 12 pour 1oo
nouveau commandant qui seroit nommé par le au plus , les marchandises moins nécessaires.
roi, en remplacement de M. Damas, auroit les Cette opinion s'est fortifiée de celle de M.
mêmes droits que les commissaires civils qul Roederer , qui part des mêmes principes et pré
seront envoyés à la Martinique, et qu'il se con sente le même résult,st.
certeroit avec eax pour le rétablisse ment de Une lettre de M. l'abbé d'Eymard annonce
l'ordre. - - -
que ses commettans , M M. du ct-clevant clergé
A l'ordre du jour vcnoit le rapport de l'impo d'Alsace , lui ont permis d'abdiquer la dignité
sition à établir sur les marchandises venant de de représentant de la nation. G.
l'étranger. -
Le comité de commerce , M. Goudau, rap
porteur, se propose d allier la liberté de coin P A R l S, le 5o novembre.
merce avec quelques proliibitions lucratives
our le trésor public. Les denrées sur lesquelles Judas Guignard, au grand regret de Marie
il veut faire porter la prohibition, seroient les Antonette , quitte enfin le poste ministériei,
drogues médicinales , les # les eaux d'cù il ne cessoit d'insulter la nation et la cons
de-vie de rhum et de rak, les cartes à jouer, titution : mais comme il ne Veut pas qu'on puisse
les mousselines et les toiles peintes , les mar trop se réjour de sa défaite , il résigne sa place
chandises manufacturées chez l'étranger, ex à un certain Blondel, son cousin et sa créaiure,
cepté celles qui sont d'une ntilité reconnue. ºmi de Calonne, et intendant sous le régime
M. Malouet, et après lui M. Maury , vou desastrcux de cet ex-déprédateur général des
droient qu'avant de statuer sur la question gé finances D'un autre côté, pour qu# Guignard
nérale, l'Assemblée nationale eût sous les yeux puisse continuer par lui-même à nous fair§out
le tarif des droits que paient chez l'étranger les le mal possible, la cour va l'envoyer comme
marchandises exportées de France. « Cette con ambassadeur en Suède. Là il intrºguera avec º

noissance peut être très utile, a dit M. Gou son beau-fr re le ministre d'Autricie à cette
pilleau : mais le temps vous manque pour l'ac ºº lº il négociera ayec les pºissances in
quérir, et il faut que vos bariières soient éta nord pour tramer une ligue générale , contre -

blies avant le premier janvier ». Cette obser la constitutien françoise , de fºçon qu'il ne
vation a fait décider qu'il n'y avoit lieu à déli-' .sera pº mºins utile en Suède qu'à Saint-Cloud
bérer sur le voeu des préopinans. aux projets de l'autrichienne La société des
Alors M.† ouvert la discussion sur .ººº ººnstitution de Paris ayant pris § .r
l
la question principale ; il s'est déclaré ouver considération toutes ces circonstances, , invité P,
7
( 733 ) . .. - - - -

outes les sections de la capitale à demander luit sans nuage sur les causes primordiales et
mon-seulement que Judas Guignard ne fût successives dºs troubles et des massacres de
»oint envoyé en ambassade , mais que son pro Nismes. lci on voit l'aristocratie des munici
:ès hui fût fait sur les accusations de tout genre paux , puisant ses ressources criminelles dans la
»ortées de toutes parts contre lui. On espère , différence des opinions religieuses, se servir de
par ce moyen, que justice sera faite , et que ce paradoxe fanatique pour séduire des mal
e cousin de Guignard , le sieur Blondel, me heureux , les armer et les conduire aux excès
lera pas mis à sa place. C.... portés | à on voit plu
criminels où ils se sont
sieurs non-catholiques, membres de la garde
Mémoire de la garde ntaionale de Ntmes, en nationale, dans le moment où leur propre exis
tence étoit directement menacée par la trahison
réponse à l adresse présentée à l'Assemblée
nationale par les oſſiciers municipaux de des municipaux, sauver la vie à quatre de ces
ladite ville , et signée Boyer , substitut de municipaux , connus pour leurs ennemis les
la commune, chargé par eux de leur dé plus crnels , et parini lesquels se trouva le pro
fense. cureur de la commune , M. Vida '. Par-tout
enfin, dans ces différentes scènes d horreur et
Un des grands moyens employés sans cesse de carnage , on remarque d'un côté la généro
par les méchans contre les bons , est d'appli sité des vrais amis de la patrie et de la paix , et
quer à ceux-ci leur propre aveuglement, leurs de l'autre la rage et l'aveuglement des ennemis
passions funestes , leurs torts graves et leurs de la constitution, de l'ordre et de l'humanité.
fourberies, et de se hâter de leur faire un crime Braves soldats de Guienne, vous étiez à Nîmes
du crime même qu'ils ont commis, Telle a été du parti de la justice et de la raison. Jamais,
non-seulement la conduite mîlle fois coupable non, jamais, la postérité n'oubliera votre noble
des officiers municipaux de Nîmes, envers le dévouement à la cause publique. Dès longtemps
club des amis de la constitntion et la garde je vous porte dans mon coeur, en vous appel
nationale de cette ville dans les mois d'avril , lant du doux nom de frères. Je l'avoue, toutes
mai et juin derniers ; mais tels sont encore les les fois que j'ai vu un régiment françois prendre
argumens absurdes et démontrés mathénati le parti de la justice et défendre les droits du
quement faux , que ces municipaux ont consi peuple et de la constitusion, je n'ai pu m'em
gnés pour leur d fense dans une adresse pré Pècher de laisser couler quelques larmes de joie
ientée à l'Assemblée nationale et signée Boyer. et d'attendrissement. J'ai dit : les nations vont
Cette défense , loin de renfermer un aveu . donc devenir irrévocablement libres , car les
iincère et un noble repentir des torts bien con- . soldats que le despotisme et la tyrannie avoient
nus de la municipalité ( aveu et repentir qui armés pour égorger et asservir leurs frères, ont
enfin connu l'erreur et l'absurdité de leur pre
lors marqueroient plutôt des erreurs d'esprit mière destination : ils ont été frappés de l'éclair
que des projets médités ) cette défense, dis-je, sacré d'une justice et d'une raison universelle ;
ie contient que des nouvelles preuves des
ggravations multipliées de ces torts, par l'au ils sont devenus, graces à la providence, non
lacieuse opiniâtreté avec laquelle le sieur Boyer seulem ent des citoyens, mais des patriotes éclai
eut rejetter, contre l'évidence publique et la · rés, sensibl es et généreux. -

•onscience de plusieurs centaines de témoins, La plupart des soldats des troupes de ligne
#lorable
† torts sur ceux qui en ont été les dé , ont donné , outre l'exemple que je viens de
citer , celui de la concorde et de l'union en
s,victimes. - - -

tr'eux et avec les gardes nationales de l'empire.


Qu'on lise avec attention. et sans partialité, L'où viennent donc les causes des troubles et
2 mémoire de la garde nationale de Nismes ,
des divisions qui agitent la France , si ce n'est
n réponse à cette défense, on y verra que ces des municipalités aristocrates qui correspondent
raves et généreux citoyens n'ont besoin, pour · avec les ministres ? et ces municipalités sont
epousser la calomnie et rétablir dans leur inté
· composées, dit-on, d'hommes qui ont de la
rité les faits défigurés de cent manières par les religion et de l'éducation ! Quelle éducation,
rais coupab les, que de condui re pas à pas le grand Dieu que celle qui tend à étouffer les
icteur, avec les pièces justificatives à la main, '· principes de! la plus belle constit ution politique
t les dépositions des témoins des deux parties, qu'on puisse former ! quelle religio n qne celle
ur le lieu même des différe ntes scènes qui se qui arme des hommes contre des homme s pour
»nt passées ; et là, le grand jour de la vérité une différence d'opinions | O vous tous,
( 734 )
habitans de la ville de Nîmes, oubliez généreu licitat
ions au roi sur le rétablissement de l
sernent vos haines particulières ; pardonnez-vous paix.l.es ordres de désarmement ont été envoyé
réciproquement vos torts ; que les catholiques
et les non-catholiques se serrent affectueuse et s'exécutent déja dans tous les ports de ma
ment sur le sein des uns des autres , en con rine militaire ; mais on croit que notre cou
fondant , avec leurs larmes, toutes leurs idées conservera une flotte armée de 2o vaisseaux d
et ieur sentiment dans le saint amour de la ligne, comme nécessaire pour intervenir dan
atrie et de l'humanité. C'est là , oui c'est là la guerre des Russes contre les Turcs : d'ail
# seul et vrai moyen de vous consoler des leurs cette flotte présumée d'intervention four
maux que vous avez soufferts et des peines fu nira aux ministres un moyen plausible de di
tures de la vie. C'est là , le dirai-je, une action minuer aux yeux de la nation et du parlemen
sublime qui élevera la gloire de Nimes jusqu'à la l'eſfroyable dépense du grand armement relati
ostérité la plus reculée, et donnera à l'univers à la querelle d'Espagne. C'est en vertu de ci
e plus grand exemple de magnanimité dont la subterfuge que nos gazettes ministérielles nt
raison humaine soit susceptible. CARRA. font monter les frais de cet armement qu'à 3
millions sterling ou 72 millions tournois. La
· AFFAIRES POLITIQUES ETRANGERES. cour prépare déja les esprits à la demande qui
va suivre l'ouverture du parlement, d'une taxe
D E T U R 1 N , le 18 novembre. extraordinaire ou d'un emprunt d'un million
Les bruits que l'on avoit répandus en France, sterling , pour combler le déficit résultant de
il y a quelques mois, sur les préparatifs de guerre l'armement et autres préparatifs de guerre.
A. G.
de la cour de Turin, étoient presque tous faux
ou exagérés ; mais aujourd'hui ces préparatifs D r B R U x E L L E s, le 24 novembre.
s'effectuent réellement à la sourdine : le roi
de Sardaigne augmente ses troupes de 6ooo Proclamation de la confédération pour téti.
-hommes , et fait faire des recrues en Suisse blissement de la libercé belgique.
pour former deux régimens; les diverses troupes
qui sont dans le Piémont et dans la Savoie , Voilà ce qui a été répandu hier avec profil
s attendent à entrer incessamment en cam sion dans le public; malgré cela nous avons reçu
pagne : mais la décision des Anglois retient en ce matin à 9 heures la nouvelle que les Autri
core la cour de Turin , qui n'ignore pas qu'elle chiens depuis minuit attaquoient Namur. où
me peut rien contre vous , si ses armes ne sont toute l'armée et M. Schœnfeld s'étoient retirés.
pas soutenues par celles d'une puissante ligue. On a envoyé plusieurs députés d'ici aux géné
N'espérez pas que votre ambassadeur de France, Ta UlX autrichiens, qui n'ont pas voulu leur dou
M. de Choiseul , remplisse dans cette occasion ner audience, disant que le temps étoit écoulé,
les devoirs de sa place , en instruisant le roi et qu'ils avoient des ordres pour attaquer par
et l'Assemblée nationale des mesures hostiles tout où ils trouveroient résistance. Nonobstant
de la cour de Turin : on prétend qu'il solhcite cette nouvelle, Bruxelles est dans la dernière
lui-même ici , de concert avec vos aristocrates des tranquillités, et c'est exactement comme si
émigrans, notre monarque, pour entrer dans nous étions dans la plus parfaite sécurité .
cette ligue , qui , suivant eux , doit renver
ser
Au moindre désordre tout bourgeois vieiidfa
l'édifice de votre liberté. Sa majesté Sarde vient devant sa porte travailler à la tr§nquillité
de défendre toute assemblée maçonique , de nérale :, nous ne partons pas, nous my voyºns
peur que l on y professât les élémens du patrio aucun besoin , et ie ne prévois · pas que pei
tisme. sonne sera réduit à cette extrémité. ,"
L o N D R E s.
ID E Messieurs Van-der-Noot et Van-Eupen sont
.- : ..
La cité vient d'arrêter une adresse de fé toujours trauquilles au congrès. 3 ° .
|
J

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ET A F F A I R E S P o L I T I Q U E s D E L E U R o P E,
Jo v R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MErcrER , et par M. CARRA, un des Auteurs.

º . La noblesse héréditaire est le plus grand fléau que le ciel, dans sa colère,
- puisse envoyer aux nations. (D'ENTRAGUEs, qui depuis.... mais alors).

I N°. C C C C X X V I. Du Jeudi 2 Décembre 179o. A

| Ass E M B L É E NAT I o N A L E. L'assassin la Planche et ses complices sont arrê-,


Séance du 3o Novembre au soir.
tés. Le décret qui suit donnera une connois-.
sance plus étendue des faits.
L'uNE des bases essentielles de la felicité pu L'Assemblée nationale, après avoir entendu
son comité des rapports sur les événemens arri
blique c'est la hiérarchie des pouvoirs, et dans vés à Saint-Jean-d'Angely ct lieux circonvoisins,
ces premiers momens d'une existence toute décrète ce qui suit :
nouvelle, les principes de l'ordre et de la su
bordination n'ont encore poussé que de foibles * rt. I°*. « Le roi sera prié de donner les ordres
racines. Combien de citoyens privés méconnois nécessaires pour que l'information commencée
sent l'autorité municipale, dont la composition à Saint-Jean-d'Angely , tant contre le nommé
est pourtant leur ouvrage ! que de municipalités la Planche et consorts, que contre les prévenus
veulent se soustraire à la supériorité des dis de l'assassinat du maire de Varaise, et leurs
:ricts ! Les districts eux-mêmes , jaloux de leur complices , soit continuée avec célérité , et leur
prépondérance, ont peine à recevoir la loi des procès fait et parfait devant les juges du tribu
administrations de département. L'esprit public nal établi en la ville de la Rochelle , à la dili
est encore dans l'enfance, il faudra peut-être la ence de l'officier chargé de l'accusation pu
durée d'une génération pour que nous voyions § auprès dudit tribunal, et pour qu'à cet
effet les prisonniers y soient incessamment
disparoître la milliasse des prétentions et des transférés. N -

petitesses de l'intérêt particulier devant le sen


iment magnanime de l'unité patriotique. . II. Sa majesté sera également priée de donner
L)ans la vue d'accélérer l'établissement de cet des ordres pour que, devant les mêmes juges et
2rdre si durable, l'Assemblée nationale a résolu à la même diligence , il soit informé de la con
le ne recevoir, que par l órgame des admiuis duite des officiers municipaux et notables de la .
rations de département, les pétitions des dis ville de Saint-Jean-d'Angely dans les journées1
ricts et des villes. Le district de Mâcon, dontº des 2 1 et 22 octobre dernier, ainsi que de celle°
e vignoble a été ruiné en 1789 par les gelées , par eux tenue antérienrement et postérieure
ient de perdre le fruit de ses dernières récoltes ment aux dites époques, qui pourroit avoir trait
par une inondation de la Loire , et réclame auxdits événemens, ensemble des faits consi
lans sa misère les secours de la nation. Les lé gnºs tant dans les procès-verbaux des adminis :
islateurs, pour y faire droit attendront la trateurs du départqment de la Çlrarente inf4-,
iemande du département de Saône et Loire. ' rieuré et de son direcroire , que dans ceux des
· M. Vieillard, de Coutances, a fait un rapport administrateurs de directoire du district de
rès-détaillé sur l'assassinat du maire de Va Saint Jean , et dans cenx même desdits officiers,
aise. il paroît que la municipalité de Saint-Jean muniçipaux et notables de ladite ville, en cir
l'Angely a beaucoup à se reprocher dans cette § dépendances ; à l'effet de quoi,
lorrible affaire, qui est une suite d insurrec lesdits procès-verbaux et autres pièces déposées
ious contre la liberté du commerce des grains. à l'appui au comité des rapports, seront inces
º
- , 426
- -

--º -
* .
( 736 )
samment adressées à l'officier de la Rochelle , rcmpli les fonctions de juge ; et le sieur Isam
chargé de l'accusation publique. bard , curé de Ternant.
III. Ceux desdits officiers municipaux et no IX. L'Assemblée nationale décrète qu'elle
tables de Saint-Jean-d'Angely qui, à l'époque prend sous sa protection immédiate la femme
du 21 octocre de nier , faisoient partie du corps et les enfans du sieur Latierce, maire de Va
municipal ou du conseil de la commune, et se raise , qui a sacrifié sa vie à ses devoirs ; et sur
trouveroient encore officiers municipaux ou le compte qui sera rendu à l'Assemblée , ar le
motables, soit parce que le sort les auroit main département de la Charente inférieure, il sera
tenus, soit parce qu'ils auroient été de nouveau pourvu, s'il est nécessaire, à la susistance ét
élus pour remplir quelques fonctions dans le corps aux besoins de la famille de ce généreux ci
municipal ou dans le conseil général de la com toyen.
mune, demeureront provisoirement suspendus X. L'Assemblée nationale décrète, qu'en con
de ces mêmes fonctions au moment de la moti formité de son décret du 24 juin dernier, les
fication qui leur sera faite du présent décret, anciennes compagnies de milice bourgeoise de
par deux commissaires du directoire du dépar Saint-Jean-d'Angely seront incorporées, et fe
tement de la Charente inférieure. ront provisoirement le service avec la garde
IV. Les officiers municipaux qui ne faisoient nationale actuellement existante; et que, cette
point partie du corps municipal ou du conseil incorporation ſaite, les armes seront rendpes
énéral de la commune à l'époque désignée en aux citoyens auxquels elles ont été enlevées ».
l'article précédent, et ont été élus dans le pré La municipalité de Toulouse sollicite le bien
sent mois , exerceront provisoirement les fonc ſait de la liberté provisoire pour M. Perez, con
tions municipales. Le premier élu exercera seiller de la chambre des vacations de Toulouse,
celles de maire. lequel n'a point adhéré à la coupable protes
tation de cette chambre ; et pour M. Mani
V. Les motables élus à la même époque , en
tant que de ceux qui n'exerçoient avant la bant, ci-devant président, qui étoit absent lors
dernière nomination aucunes fonctions dans de la protestation.
le corps ou conseil municipal de la conmune , L'Assemblée nationale a adopté un projet de
formeront provisoirement le conseil de la com décret en 6 articles, présenté par M. Chassey,
au nom du comité ecclésiastique, et qui a pour
IH] ll Il G. -

VI. Si par l'évènement des dispositions du objet de faire payer au premier janvier pro
présent décret et des dernières nominations chain, par le receveur du district, les divers
ministres du culte.
faites à Saint-Jean-d'Angely , le nombre des
administrateurs se trouvoit tellement réduit la séance a fini par l'adoption de deux ar
ticles d'un décret concernant le rachat des
que le service public et l'intérêt de la commune
pussent en souffrir, le directoire du département rentes foncières non seigneuriales. Ces articles
de la Charente inférieure y pourvoira en mom étoient apportés par M. Tronchet.
mant un nombre de commissaires suffisant pour Arti, i". « Toutes les rentes foncières per
exercer les fonctions municipales , coniointe pétuelles , soit en nature , soit en argent de
ment avec les nouveaux officiers municipaux quelqne espèce qu'elles soient , quelque soit
ou notables dernièrement élus. leur origine , à quelques personnes qu'elles
soient dues , gens de main - morte , domaines'
VII. Ceux qui se trouveront composer le aPºnag'stes, ordre de Malte, mêmes les rentes
corps municipal et le conseil général de la com de dons et legs , pour cause pie ou de fonda-,
mune , se réuniront pour nommer au scrutin tion , seront rachetables : les champarts de
et à la pluralité absolue celui d'entr'eux qui tOtlte espece et SOus toute dénomination , le
remplira provisoirement les fonctions de pro seront pareillement aux taux qui sera ci-après
cureur de la commune. ſixé. ll est défendu de plus à l avenir créer au
VIlI. L'Assemblée mationale est satisfaite de cune redevance foncière non remboursable,
la conduite ferme et généreuse qu'ont tenue sans préjudices, baux à rentes ou emphytéose.
les membres du directoire du département de et mon perpétuels , qui seront exécntés i
la Charente inférieure ; les gardes mationales
de Saintes , Rochefort, Charente et Malte; les
toute leur durée , et pourront être faits à l, -
venir pour 99 ans.
détachemens des régimens des chasseurs Bre Il les rentes ou redevances foncières , éta
tons , d'Agénois et de Royal-Lorraine; la ma blies par les contrats connus, en cert ins pays,
séchaussée , le sieur de Saint-Blancard, qui a sous le titre de locateries perpétuelle, sontcom
( 737 )
Dunkerque ; deux à Douai , daux à Cambrai,
prise dans les dispositions et prohibitions de . deux
I'article précédent , sauf les modifications ci- . à Verdun, deux à Chartres , trois à Gre
après sur le taux de leur rachat ». noble , six à Toulouse, trois à Châlons et trois
à Reims. - - - - - - -

Séance du 1er Décembre. 1. · A l'ordre du jour, la discussion s'est reportée


sur le systême de prohibition des marchandises
La première, la plus sacrée de toutes les étrangères; et
zélé défenseur. M. Bégouen s'en est montré le
- •
dettes nationales , la dette de la justice , n'est ,
pas acquittée à Paris depuis plusieurs semaines, - Dans la liberté indéfinie que prêche M. de -
et la sollicitude des législateurs étoit tourmentée Boislandry , il ne voit que de vaines spécula
par le spectacle du rnal , et l'impossibilité d'y tions qui convertiroient, dit-il, nos manufac
porter remède. Elle a saisi aujourd'hui avec tures én atteliers de charité, et qui donneroient
avidité le moyen provisoire qui lui a été offert anx nations voisines la faculté d'anéantir notre
par M. Duport , et elle l'a unanimement con commerce par l'inondation de leurs denrées.
sacré dans le décret qui suit : "Cette opinion , fortifiée de celle de MM.
« L'Assemblée nationale, après avoir entendu Goudard et Démeunier, l'a emporté sur le
son coinité de jurisprudence criminelle, dé principe général de la liberté ; et, la discussion
crète que provisoirement et en attendant l'orga ayant été fermée , il a été décrété que la prohi
nisation des six tribunaux qui doivent être établis bition auroit lieu pour certaines marchandises
dans la ville de Paris, les juges qui y sont et vont venant de l'étranger, d'après les modifications
être nommés par les électeurs réunis, autres que qui seront déterminées par un tarif qui sera
ceux qui sont députés à l'Assemblée nationale, rédigé à cet effet.
formeront, lorsqu'ils seront au nombre de dix, Sur l'avis du comité de constitution , il est
un tribunal qui prononcera en dernier ressort décrété , I°. que dans les lieux où les juges de
sur les sentences d'appel en matière criminelle, paix sont nommés et les tribunaux non-ins- .
ou de plus amplement informé. En commen tallés , les juges de paix commenceront leurs
çant par les jugemens du plus amplement infor fonctions , à la charge de faire déposer le pro
mé, le tribunal provisoire nommera un gradué cès-verbal de leur élection au greffe du tribunal
our remplir les fonctions d'accusateur public. dès qu'il sera en activité ;, 2o. . que dans les lieux
L'Assemblée nationale décrète que le roi sera où les tribunaux sont installés et les juges de
supplié d'accorder incessamment des lettres paix non encore nommés , les tribunaux rem
patentes aux mouveaux juges dès qu'ils seront , pliront les fonctions des juges de paix, jus
au nombre complet. -
qu'à ce que ces derniers soient en activité.
Avant de commencer leurs fonctions, ils ' , L'Assemblée nationale ayant desiré connoître !
prêteront le serment civique pardevant la mu ' l'état des dépenses qu'exige la tenue de ses
nicipalité de Paris, qui est chargée de leur, , bureaux et l'activité de ses séances, le tableau
procurer un emplacement convenable ». i em a été présenté par M. Salomon. Deux cents
| Au nom du comité ecclésiastique, M. Chas quatre-vingt-dix-huit personnes sont employées
sey a fait adopter un projet de décret en plu au service des écritures et de la salle , leurs
sieurs articles, qui excepte les protestans d'Al appoimtemens forment une somme annuelle
sace des règles générales décrétées sur la vente : de 47o,ooo livres ; les frais de bougie , bois
des biens ci-devant ccclésiastiques. :
et papier , s'élèvent à environ 1oo,ooo livres.
.

· Un autre décret, rendu sur le voeu du même . L'Assemblée a cru qu'il seroit possible d'obtenir
rapporteur , ordonne que les redevables , de · une grande économie sur ces divers objets,
l'ancienne dîme ecclésiastique ou inféodée se-, en les éclairant et en retranchant quelques
ront tenus , à compter de la récolte de 1791 , comités de foible importance, et on a ajourné
de payer aux propriétaires de ces dîmes la va ' la décision de cette affaire sur l'avis de M.
leur de cette ancienne redevance , suivant, i Roederer. - - -

Par un dernier décret rendu sur la propo


l'appréciation à l'amiable qui en sera faite. . -; . sition
Sur la proposition de M. Gossin, l'Assem de M. Martineau , il est statué « que
blée nationale a décrété seroit établi un | les ci-devant intendans des provinces ne seront
qu'il
tribunal de commerce dans chacune des villès · payés de leur traitement que jusqu'au premier
, de Thiers, Châlons, Reims , Tours, Châtel-, | juifſet dernier, sauf , à ceux qui auront été
lerant et Rennes ;"cinq † de paix dans la obligés de continuer leurs travaux à présenter
ville dè Lille, deux à Valenciennes, deux à l leurs mémoires aux assemblées de département,
( 758 )
pour être † pat elles sur l'indemnité qu'il
sera convenable de leur accorder ». G. , "
avec de l'eau forte , tandis qn'il est constant
que c'est en goûtant avec deux réfugiés fran
| - - 1
#
çois qu'il a éte empoisonné. A propos de ce Mi
rabeau, il a reçu de la part de nos aristocrates
, On s'étonne du long silence q"e la cour et de vos émigrans l'accueil le pIr:s flatteur ;
d' i#spagne atfecte de gºrder sur le décret de il a été fêté et régalé par le gouverneur et l'ex
l'Assemblée nationale relatif au pacte de fa ambasstrdeur, Ml. latour-Cordon. Dans l'une
mille ; quand on rapproche de ce silence les des fêtes qu'on lui a donnée, une dame deman
quauvais traitemens exercés par le ninistre Pe doit s'il étoit le plus âgé des frères : l'amibassº
rens sur M. Coetbourg et quelques autres Fran , deur reprit vivement, ah ! madame, si c'étoit
·çois, et l'asyle donné sur les frontières d'Es , l'utné , nous l'aurions fait chasser du pays :
pagne aux inembres rebelles du ci - devantt voilà , en effet, le systême de nos tyrans qui
parlement de l'oulouse, on peut présumer que ' ne se dément jamais ; tandis qu'ils donnent des,
la politique du cabinet de Madrid n est pas fêtes à Mirabeau-Tonneau , ils font chasser in
}
encore familiarisée avec la révolution françoise. dignement le major de la garde nationale de
Cyn assure même que nos prélats révoltés et Trévoux, que ses affaires avoient appellé dans
quelques uns de nos ci-devant grands se coº cette ville : dat veniam corºis , censzrraque
bsent avec les grands, les crossés-mitrés, les coloiribas. Je viens de lire une lettre qui m'a
inquisiteurs et les moines mendians d Espagne, pénétré d'indignation ; elle est écrite à niadame
qui gouvernent ce beau royaume, pour.... Mais de Talmont , qui est en cette ville , par une
qu'importe, si l'intervention espagnole se borne d ime dc Tarente , dame d'honneur à la cour
à des protestations, on en rira. Si les soldats de France : elle y annonce que son amie n'a
de l'inquisition osent franciiir les Pyrénées , pas encore réussi à faire venir chez elle le gé
nos montagnards de cette contrée se préparent n ral la Fayette ; mais que tôt ou tard il y sera #

à leur faire fête ; mais ils entendent bien que grillé avec l instrumené en questiorz : ( ce sont
ces sbires, aussi chargés de piastres que de sca les termes de la lettre qne je vous donne à ex-'
pulaires , paieront leur écot. On leur distri pliquer ) : elle contient encore quelques détails
buera des expéditions de la déclaration dcs sur les divers moyens que l'on a tentés pour
droits ; et quoi qu'en dise l'hydrophobe Mallet corrompre le brave général. -

Mercure , qui me croit pas à la vertu de la dé


claration des droits , le grand jour de la régé DE To U R N A Y , le 28 novembre.
ration de l'Espagne n'est pas loin. ( ui ignore
que les finances et le commerce de cet état sont Le conseiller Bonn venture, qui avoit été
encombrés d'une masse prodigieuse de papier député du congrès de Bruxelles vers le général.
· monnoie sans hypothèque ? Ceux qui se mêlent Bemder , est arrivé hier le soir à Tournai; il a
de prédire , amnoitcent déja que le grand pro rapporté qu'il n'avoit pu continuer sa route jus
phète Calonne, à son départ de Turin, doit se qu'à Luxembourg , et qu'il avoit dû remettre
rendre à Madrid pour y proclatner le dºſieiº , ses dépêches pour , le général Bender , aux.
et mettre en vente les domaines cléricaux de avant-postes des Autrichiens ; que la ville de
toutes les lEspagnes. : Namur, dont il étoit sorti hier à sept heures du
· matin , étoit investie par l'armée autrichienne;.
AFFAIIR # S POLI ſIQUÈS ETRANGERES. qu'à l'approche de celle-ci les habitans de Na
que l'armée pa
' Iriur votiloiént se rendre , mais
D r C H A M D É R Y , le 22 novembre.
†º qui étoit entrée la veille dans Namur.
L'abbé empoisonné est mort le 19 du cou-' avec le généràl Schoenfel tenoit bon , et étoit.
r int; Mirabeau -'i'onneau , qui est ici depuis, , résolue de soutenir le siége.
je 14 , l'a beaucoup tourmenté pour avoir des Depuis huit jours les quatre consistoires ou
éclaircissetnens : on ſait courir le bruit aujour états de Tournai
presque , et ceuxassemblés,'
continuellement du Tournaisis, sont *" a a

d'hui que'crt abbé s'est empoisonné lui même - - - - ·• · ' W

Qn s'abonne à Paris, chez BuissoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, EraIic de'port , le prir '
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=re

S U P P L É M E N T A U N °. C C C C X X V I. *

f . P A R I S. déterminés à les redemander au roi , ponr les


faire périr sans doute sur l'écilafaud ».
| L'affluence des patriotes a été toujours très Ohs. Le despotisme aristocratique est senl
rande aux représentations de Brutus. M. Char capable d'une demande aussi bêtement cruelle,
f# Villette, neveu de Voltaire, qui a donné le aussi criminellement absurde. Jamais en effet
premier l'idée de la translation des cendres de le despoti me impérial de Joseph {i n'osa de
: ce grand homme dans la capitale , a adressé mander au roi de France de lui livrer les dé -
dernièrement le discours suivant aux specta putés brabançons, qui étoient venus auprès de
teurs qui remplissoient la salle des comédiens l'Assemblée nationale pour faire reconnoître
: François, l'indépendance des états - unis Belgiques, et
Messieurs, je demande, au nom de la patrie, cependant Joseph auroit pu allégu r le traité
ue le cercueil de Voltaire soit transporté à de 1755 et autres conventions secrètes. Nous
| ſºaris. Cette translation sera le dernier soupir rappellerons ici, pour l'instruction des aristo
du fanatisme. Le grand homme , qui a buriné crates fribourgeois, que plus d'une fois le peuple
le caractère de Brutus , seroit aujourd'hui le anglois, vengºur de l'hospitalité et des victinies
, premier défenseur du peuple. Les charlatans de la tyrannie, a maltraite et poursuivi à ou -
1d'église et de robe ne lui ont point pardonné trance , dans les rues de Londres , les mou
fde ſes avoir démasqués : aussi l'ont-ils persécuté chards et inspecteurs de la pol ce de Paris. qui
jusqu'à son dernier soupir. La veille de sa mort, osoient franchir le Pas de Calais pour capturer,
ia cour lui envoya une lettre-de-cachet : le par sur la terr» de la libcrté , les François ennemis
lement, un décret de prise-de-corps, et les du dzspotisme-ministériel et des factions aristo
prê tres le condamnèrent à la voierie. cratiques de la cour de Versailles. A. G. -

C'est à des Romains, à des François tels que


vous, qu'il appartient d'expier tant d'outrages ;
c'est à vous à demander que la cendre de Vol Département de la Niévre.
taire soit déposée dans la basylique de Sainte La municipalité de Saint-Pierre-le-Moutier.
Geneviève , en face de Descartes, que l'on alla est composée d'excellens citoyens , amis de
chercher de même seize ans après sa mort. l'ordre autant que de la révolution : elle met
, Si cette pétition souffre la moindre difficulté, beaucoup d'activité au recouvreunent des im
le pélérinage de l'abbaye de Sellières , et le
pôts et à prévenir la contrebande. Elle vient de
§on urnent de Voltaire , j'offre que tout soit dénoncer au département la plupart des juges
# mes frais. -
ui composoient le tribunal de l'ancien bailliage
* Ce discours a été vivement applaudi, et la † cette ville. Ces ex-citoyens n'ayant pas of -
motion de M. Charles Villette est devenue au tenu les suffrages du peuple, dans les élections
5iird'liui le voeu public. du nouveau tribunal constitutionel, ont imaginé
•--
|• . * r- r • • - de ne pas rendre la justice. Cette forfaiture ne
| R4 Koétº
Hy,blisecrétaire du club des patriotes restera pas impunie. . - - - .

tisses , dans la capitale instruit le pu


» L'évêque de Nevers se fait encore monsei
ic que le gouvernement de Fribourg vient gneuriser par ses grands vicaires, il a renvoyé
de France , et non des François,
écrire a La _T9! du séminaire seize jeunes ecclésiastiques , parce,
§oricikia bule ministériel, et mon a la nation, que leurs parens sont patriotes.Nous attendqns
n il n'a pas voulu sanctionner la souverai le moment où les électeurs appellés à régénérer
té. cc. Ce gouvernement fribourgeois supplie l'église gallicane , prendront º#
très-anºguste couronne de" France de ren les oeuvres de ce pastor inſtdo. Les amis de la
#er, à Fribourg , en vertu du traité de 1777 , constitution et de l'ordre surveillent içi les
, EPa Deio tº# frj »ourgeois réfugiés à Paris Ces mcnéas sourdes de certains prêtres, indignes de
i§ rs fribourgoois , que la révolution fran ce nom , qui cherchent à séduire , à égarer nos
#, désespèrº , tremblcnt sur leur siége d'ini mariniers, qu'ils croient trouver aigris par les
té , à la vºº. des prosélytes que les suisses pertes que leur a fait éprouver le débordement
de la Loire.
#otes ont fait cn Suisse, c'est ce qui les a - 26 bis. -
ê1

( 74o )
Certains ci-devant , dont la mort vient lieu uelques cas être déposés, et leurs sujets absous
reusement de purger la France, ont encore en † serment de ſidélité ». Peu de jours après, ce
expirant manifesté leur hydrophobie aristocra prélat, dans un autre discours aux mêmes états, '
tique; ils ont déshérité leurs héritiers légitimes , trancha la question. et attribua sans façon ce
parce qu'ils sont patriotes. Ces testamens ab pouvoir de déposition nu pape. « G'est vrai
iratâ aristocratiâ ne laisseront pas que de ment , disoit-il , un point de doctrine, et js | |
donner de I'occupation aux tribunaux : car nos sont ens qu'en ce point la puissance du pape |
aristocrates n'en ſont pas d'antres , en rendant cst pleine,auplºnissime
indirecte temporel ,».directe au spiritueH, et , •*
leurs vilaines ames à tous les diables. i
On lit dans le journ il de Henri'III, édit, de
De Nanci, le 22 rzoºcrnbre. t72o , pag. 66, le fait suivant :
« Le 25 novernbre 1585, avint au dîner du .
Une ligue aristo-robino-calotine s'étoit formée roi que M. du Perron ſit un excellent discours !
dans notre ci-devant palais épiscopal, on y contre les athéistes , et comme il y avoit un * •
préparoit de nouveaux malheurs † nOt rG l)ieu. Ce qu'il pronva par belles raisons, à quoi
pauvre ville ; mais les élections régénératives le roi prit grand plaisir, et l'en loua. Mais du
de la municipalité ont ceint de l'écharpe civi Perron dit au roi : Sire, j'ai prouvé aujourd'hui
que douze patriotes, dont la fermeté saura dé qu'il y a un Dieu , demain, s'il plaît à votre ma
jouer ces misérables cabales. Déja les conspi jesté me donner encore aedience, je vous pron |
ratcurs changent de langage. Cependant ils ont verai , par raisons aussi bonnes , qu'il n'y en
séduit quelques curés de campagne dans notre a point du tout. Sur qnoi le roi entrant en
voisinage, et ces sicophantes ont sondé le coeur colère, chassa ledit du Perron , l'appella mé
et les reins de leurs paroissiens et paroissien #, lui défendant de plus se trouver devant
Ull XX.
nes , pour y découvrir quelques dispositions
seçrètes à la sainte contre-révolution : n1ais ces
bons cultivateurs ont répondu qu'ils se pqsse IEn s55, les évêques assemblés à Compiègne "
roient de l'absolution b en plntôt que de la dé trônent Louis-le -Débonnaire : ils lui ,m
constitution : et ils demandent déja d'autres posent une pénitence publique , fui ſont ôter
pastenrs aux électeurs de district. son épée , le couvrent d'un cilice et le rem
ferment dans un cloître , le tout pour l'obser
JDiscours pienx, gentillesses et maximes d'un vation des saints canons et le salut de cet infor
«ardinal et soi-disant prince de l'église, aux tuné princ°. Les principaux acteurs de cette
scène politique furent les ºrchevêques de Lyon
seizième et dix-septième siècles. de Vienne et de Reims ; les evêques de art |

Le cardinal du Perron , dans son fameux bonne ,.de.Troyes , d'Auxerre ,t d'Amiens .


discours aux états-généraux, représente comme Aujourd'hui c'est la souveraineté de ſa §i
une entreprise criminelle contre l'autorité de que des évêques osent attaquer, c'ést la nation
l'église la proposition ſaite par l'assemblée des qu'ils veulent traduire devant le pa 5e et dev
états pour établir irrévocablement la sûreté de un concile , pour lui imposer la pénitence pn#
la personne du roi, et assurer l'indépendance blique et la revêtir du cilice. Il faudra voir si
de la couronne contre les tentatives de la cour la nation sera aussi débonnaire que son em
de Rome. « Qui ne voit, dit-il, que cela est perºur de 833 , et sur-tout si elle se laissera
rendre l'église semblable à cette femme dont ravir son épée. A. G. | -----
-;- # " #
parle S. Epiphane, qui mettoit son chaperon à : -.'» : ::
ses pieds et ses souliers à sa tête , c'est-à-dire, » - • · : · . u arrrº • •
que c'est mettre le commandement de l'église Ce n'est que chez madame veuve d'Ho
aux parties qui doivent obéir, et l'obéissance rue Hautefeuille , à Paris , , que l'on
aux parties qui doivent commander ». l'édition originale du mémoire et de l§
Ce cardinal du Perron, dans l'assemblée des tation Pour M. d'Orléans. Le briganda
états tenue à Paris le 2 janvier 1G15 (suivant la cºntrefaçons , q i tire à sa fin, en f#
forme de 1614), avoit traité de problématique plusieurs pleines de fautes, de contre-sess, etc.
la question de savoir, « si les rois peuvent en Nous en prévenons les lecteurs *e* a
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIREs
& s -v . )

- ·DE L A F R AN C E,
ET A F F A I R E S P o L I T I Q U E S D E L' E U R o P E,
vo vR N A L L I B R E , par une Société. d'Écrivains Patriotes ,
· · · dirigé par M. MERcrER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
La noblesse héréditaire est le plus grand fléau que le ciel, dans sa colère ,
- puisse envoyer aux nations. (D'ENTRAGUEs, qui depuis..... mais alors).

·. N°. C C C C X X V I I. Du Vendredi 3 Décembre 179o.


- ' :• . » . ) «, ; • • • . r , "

Ass E M B L E E NAT I o N A L E. tionale, dont la congrégation de l'Oratoire a


fait hoinmage à l'Assemblée, et qui a été en
V" . · Séance du 2 Décembre. . ' . voyé au comité de constitution. - -

· L'ordre du jour a amené un rapport du co


S, dans le nouveau régime de l'empire François mité militaire sur l'organisation de l'artillerie.
les corps inférieurs cherchent sans cesse à se présenté par M. de Broglie, qui propose la ré-'
soustraire aux loix de la puissance qui les pré formè de † officiers. Cette réforme est
vivement con battue par MM. Sinetty ot de
cède , il ne faut pas se dissimuler que, les admi
nistrations supérieures n'ont pas moins de ten-, Tracy : ils assurént qu'elle tomberoit sur d'ex -
dance à aggrandir leurs pouvoirs. Nul ne sait se cellens officiers ; que le défaut de fortune con
contenir dans les bornes presçrites par la consti traindroit de porter
que la France chez l'étranger
ne remplaceroit pas. des talens • .

tution. Le district de Löulens, conduit par un


sºeur Ringard , notable , s'est permis de publier · MM. de Noailles et Al. de Beauharnois ont
des mémoires injurieûx contre lé directoire du ,soutenu non.mdliis vigoureusement le plan du
département de la Somme, qui avoit demandé ·vât · comité qu'ils disent être celui de M. Gribau
la suppression dé ce district l e directoire,. pbséeM.étoit
Buréat a observé que la réforme pro
une conséquence des décrets rendus :
après ayoir consulté lé comité de constitution,
a haiidè à la barre le maire et †. par rapport au corps du génie , lequel seroit en
droit de réclamer pour lui-même, si l'Assem
de Doufèns » et à suspent u le siéur Ringard
de toüs drôits de ! citoyen ºſ#f, pour voir. blée nationale pouvoit varier dans ses décisions.
r#fusé 3béiss#nce ºu vehiá# # †
de · La discussion a été fermée , et l'article premier
'a été adopté. · ·
Coutances, dans le rapport de cette affaire ,
a* † '§ d'a † § , le direc-, ſ
· · L'Assemblée nationale , délibérant sur le plan
#irº né pôu# é#ércer la suprématie sans d'organisation du corps de l'artillerie , qui lui a
#adiiiée les déf# uans devant les trib naux ; ' été proposé de la part du roi par le ministre de
# cón #lu #et l' Assemblée natio iale a décrété,. · lâ"guerre, et après avoir entendu son comité
en déclarant riiils , et'les arrêtés dé la munici | militaire, a décrété et décrète : |
§lité de Douléns , et ceux du directoire de 1 . Art. Iº. « Le corps de l'artillerie aura neuf
département. · • º
• • '. i inspecteurs généraux,quatre du grade de lieu
- il est aussi quelques administrations de départ : tenant-général, cinq du grade de maréchal-de
tement qui ont autorisé plûsieurs commºnes à oºmp : ces officiers,feront partie des quatre
faire dès emprunts,
sen't n'àvoit puissance
été exercée qui jusqu'à pré#
que par le corps l, gis-.
vingt quatre officiers, généraux décrétés pour
l'#rmée et jouiront des mêmes appointémens ».
i§if M.'y#ier a † esp$gé # l'article Il a été également adopté, non sans
une forte † de M. Thiboudot, officier
§rise.'ëtl'Assembléé nationale a ajourné# général d'artillerie , qui s'est plaint de n'avoir
u6s ion. - 1 ſ• · . A : 1 -

c)n a accordé , dans le procès verbal. uno. été appellé à la rédaction par le comité mi
mention lionorable à un plan d'institution na itaire , dont il est membre, MM. de Noailles et
427
| | ( 742 ) - - " - - . -

Mirabenn ont 'tabli la nécessité de diminuer le | payoit à MM. dfArtois, d'orléans, de Pen
nombre des officiers supérieurs, ainsi que le | thièvre, etc. en remplacement des droits féo
portoit l'article : , - -- | | | daux ,.aux-ci-devant états de Languedoc et de
Art. Ii. « Le corps de l'artillerie, non com- Provence , aux fermlers généraux, etc. etc. ;
pris les neuf inspecteurs-généraux , sera com- | e'est une économia d'un milllon sur la dépense
posé , en offciers, sous officiers et soldats , | annuelle dû serviée. . - " -

pendañt l'année 1791 , de 9556 hommes, les- MM. Dupont et Camus ont fait ajourner à
- - • • - - - - r - ºt | dimanche prochain le rapport sur la fabricatiou
quels seront employés au service des places , de º - " - - - - | | -- ! . - - - - - · • - *. "-•
répartis en sept régimens, six compagnies l' du billon , si nécessaire au succès des assignats
mineurs et dix compagnies d'ouvriers , ainsi | et à la tranquillité populaire. .. · , A•)

qu'il suit : · Une lettre de M. Bailly annonce la vente de


Etat-major, - - - - - 1 5 - -| domaines estimés environ un million, et portés
Sept régimens, - - - 8442 à une valeur du double par la chaleur de l'en
Mineurs , - - - - - - 4o9 chère. G.
Ouvriers , - - - - - - 59o
Total , - - - - - 9556 , , , , | a Suite du tarif des droits d'ezzregistrement
L'organisation de ce corps est formée sur le des actes civils et judiciaires.
lan de l'organisation générale de l'armée, pour, "T R o 1 s r È M E s E c T r o N. '
é nombre respectif d'hommes qui , doivent ,
IIl Les chaque
composer grade.s annuels des officiers Actes sujets au droit de quiuze sous par cent
appointemen
" ,". • • • •4 ! livres. -

des ditférens grades et diverses classes, seront


, • l • | (" r
- - · aeres. , •. , t .
-
|

fixés ainsi qu'il suit. -

- |
1°. Les contrats , transactions , sentences
· lV. La solde journalière et annuelle de cha- | arbitrales,'promesses de payer, constitutions. |
[ue classe de sous-officiers et soldats-canon- | | de rentes perpétuelles et viagères , arrêtés de
miers, sera fixée ainsi qu'il suit. . | comptes et autres âctes qui contiendront obli-.
· Total pour les deux articles. . . 3.45o 27o l. | gation de sommes déterminées sans libéralité;!
Un amendement de M. Emery, appuyé par | et sans que l obligation soit le prix de la trans |

M. Mirabeau
faveur des officiers l'articl
inséré dansdits
, a été ci-devant de fortune, mission d'aucuns objets mobiliers ou immo
5, en || biliers.' • - • - -

dont le remplacement est prévu , , 2º Les baux à ferme ou à loyer d'une seule 1 ••

Art. V. « Le ' grâde de lieutenant en troi- | année , à raison dé ce qui en forme le prix.
sième est supprimé ; les officiers qui en seront '3°. Les donations mutuelles et conventions
pouryus conserveront les appointemens dont iréciproques de libéralité d'objets mobiliers dé- '
ils jouissent , et resteront attachés en qualité · terminés, à l'excé#tion de cellès èntre 3 •' i

de lieutenant surnuméraire à la suite de leurs , et femmes , 'én raison de toutes #


régimens respectifs : ces officiers ne seront pas | de la valeur des biens ſui y

† |

compris
auront droit nouvelle
dans àla leur remplacemen t , ,ainsi
formatiôn ils | drôits-
maisqu'il. · · · · t· il'ne
et lors de ºl'évènemen ·-.dà
· · sera auc !º,
u.iºucuns, -

sera réglé incessamment par, décret. qui sera | : A l'égàrd des dô º#ns mºtueff#s et #d# )
le
proposé dans •. de, éventuels
l'artillerie.sur l'avancemënt : , • 1 , l le corps immeubl ui ne c#né#pré#dPohr
dètér que ,les bi
, les dr its €"
, * a, * 1 : " - $y ( r •

VI. Les sept capitaines, en ºecond et les offi#, : pa$és s # † # q# se#ti§'#


ciers détachés dans les places, sops le titré, | a'cies. , sans préjudiée †
d'anciens garçons majors réformés en i776 , du paiemêntdonations et des droits †
pºo ortionels à payer,
§
ne se ont point remplacés , et ils conserveront : lorsque ces auront #
en retraite
en les appointemen
ce moment ». s dont ils jouissent |, tures , quideseront
Les traités
4°, privées mariage passés #
présentés
" , : à † i ma-" . :1 f 1:

Sur la motion de M. Murinais, on a ajourhé | gistremént dans le délai de'six § §r§


deux articles additionels concernant la compo# | † , et deux qui seront § §
sition d'un comité d'artillerie, à la placé, de | après la célébration , à raison dè§ # , "
l'inspecteur général qui est † " ... | biens et objets appartenâns §
Le comité des ſinances : par l'organe de M# | qûi fêtir seront constitués e§ l§ .
le Brun, a demandé et obtenu la suppression | sans préjudice des droits ré§ des §
de plusieurs indemnités que le trésor pûblic l dispositions. 4 -
-
(º743 )'
, ... Q U A r R 1 È M E ' s E c T 1 o N. informer que S. M. (l'empereur Josepli II ) a
Actes sujets au droit de 2o sous par Ioo livres. , et
été administrée le 16 du présent mois d'avril,.
vous enjoindre d'ordonner des prières pu
, 1°. Les actes et procès - verbaux contenant bliques dans tous les lieux de votre ressort , en
vente, cession et adjndicatioft des biens meu conséquence de quoi nous avons résolu , de
bles, coupes de bois taillis et futaies, autres que l'avis de notre conseil royal de gouvernement,i
oelles mentionnées en la première section , de vous ordonner, comme nous vous ordon
et de tous autres objets mobiliers, soit que ces nons, ainsi qu'à tous nos substituts fiscaux et
ventes soient faites à l'enchère , par autorité autres officiers institués par nous et à notre
de justice ou , autrement , à raison de tout ce dévotion, de suspendre toutes vexations, com
qui en formera le prix. - cussions et poursuites tyranuiques , tant pu
.2°. Les actes, contrats partagés et transac bliques que particulières; comme à tous espions
tions passés devant les officiers publics qui con et autres nos employés de suspendre toutes re
tiendront , entre co-propriétaires , cession et cherches injustes et délations ultérieures , le
transport de biens immeubles, réels ou fictifs, tont jusqu'au parfait rétablissement de sa ma
à raison du prix de ce qui sera traasporté aux jesté. A tant ð et féaux, Dieu vous ait en
cessionnaires. -
sa sainte garde ». . i

3°. Les ventes , cessions , donations , dé - Observ. Est-il rien qui caractérise davantage
missions et transmissions de propriété de biens le stupide orgueil et la mechanceté de la race,
immeubles, réels ou fictifs , et les donations de autrichienne que cette lettre circulaire ! Il sem
sommes et objets mobiliers qui auront lieu par ble à ces mangeurs de peuples qu'ils peuvent.
des actes entrevifs en ligne directe, autrement en imposer à l'être suprême , comme ils en
que par contrat de mariage. -
imposent aux hommes par leur fourberie et leur
- 4°. Les échanges de biens immeubles entre dissimulatron. Mais c'en est fait, la morale des
quelques personnes que ce soit , à raison de cours royales ou impériales est connue; on sait
la valeur des deux parts, sous la déduction des qu'elle est absolument l'inverse. de la morale
sommes stipulées pour retour ou plus value, humaine et divine. O nature humaine ! quand
dont le droit sèra acquitté comme én vente. · seras-tu donc purgée de ces fléaux, pires que,
5°.. Les engagemens et contrats pignoratifs la gnerre , la peste et la famine , puisque ce
stipulés jusqu'à douze années inclusivement, en sont eux qui enfantent tous les autres fléaux
proportion du montant des créances. 1
ensemble. Oui, ce sont les tyrans et leurs fa
- 6o. , Les contrats et jugemens portant délais milles qui ont causé les plus grandes calamités
sement, déguerpissement , envoi et rentrée en, dont la terre est affligée depuis plusieurs mil
possession de biens immobiliers, faute de paye liers d'années ; ce sont eux qui ont fait verser.
ment de la rentrée ou d'exécution des clauses des torreils de sang; qui ont imaginé des pactes,
du premier contrat ; et dans le cas où le con de famine générale ; qui ont dépouillé les peu
trat antérieur auroit été jugé radicalement nùl, ples de leurs droits et de leurs p1opriétés ;, qui
† il n'auroit pas été exé ont avili et corrompu les mations ; qui enfin
ont outragé dans tous les sens Diéu, lä nature
cuté, soit par 'l'entrée effective de l'acquéreur
en i&uissance, soit par le paièment de tout ou et la raison. O nature humaine ! quand seras-tu.
## les droits ne seront payésdesur - donc purgée de ces ſléaux. CARR A. *•, .

gt5Héd'de la quatriè e section des actes la»


8isième classé ', , , , } ,: . · ·· .
#ô# º , #a suite demain). · · · · ··: Extrait d'une lettre de Gand, le 28 novembre,'
i : - - - , - · · · · " »
119 & .
- .. . ·• — · · · : ·, : tt
| - Les états de Namur ont trahi la cause com
copie ' mune ; ils ont signifié à M. Schoenfeld, notre,
| avrild'une1789 dépéche circulaire. des
aux magistrats adressée
provincesen
· général, qu'ils avoient fait un accord avec l'em
- Bélgiques , par M.arie-Christine d' Autriche pereur. Léopold , et que l'armée du congrès,
1, viñces.
et A.lbert, ci-devant gouverneurs dé ces pro · · devoit se retirer En conséquence de ces or-i
dres, M. Schœnfeld quitta la ville le 24 courant,
- I *

: Extrait du livre noir, imprimé depuis le 15 .1avec une partie de son artillerie et s n armée.,
novembre ,dernier.,. sur pièces originales, par Pendant qu'il sortoit ainsi, les Autrichiens pas
sèrent la Meuse à Andoy : Namur leur fut livré.
ordre des états du Hainaült. -

Le général Bender y a mis 4oo hommes, et est ,


-

· « Nous vous faisons les présentes pour vous l resté campé hors des murs. *
( 744 )
Le congrès de Druxelles ne s'est point laissé également des Volontaires de tous les endroit
abattre par cette trahison , lui-même l'a notiſiée du Brabant.
aux provinces de l'union, et a pris des mesures Nous pouvons donc nous rassurer sur les dis
défensivcs. -

positions des autres provinces de l'Union Nous


Le général Schœnfeld est campé à Ander recevons en particulier des lettres de Mons, qui
licht, près de Bruxelles : le général Power est annoncent qu'à la réception de cette nouvelle
à peu près à quatre lieues de Namur , et le tout le peuple s'est porté de lui-même à rétablit
général Kºehler, qui étoit campé à Bouvignes , les mêmes défenses qu'il avoit faites en 1789 il
s'est retiré en diligence avec son artillerie et ses promettoit de se bien défendre en cas d'attaque
bagages; il a pris la route de Charleroy , et sur Il sera difficile aux Autrichiens , malgré leur
la réqnisition des états de Mons , il s'est rendu nombre, d'avancer beaucoup dans un pays où
dans cette ville, afin de la défendre. IEn Bra
bant, on a levé les écluses , afin de submerger ils trouveront autant d'ennemis qu'il y a de ci
toyens ».
le pays , on creuse des fossés dans les grandes Conſorme à l'original. Paris, ce 29 novemb
routes , pour empêcher le transport du canon A. C. L. BUCHWALD , commandant-major,
enneni , on fait des abattues d'arbres pour em
pêcher la marche des Autrichiens : on est dé
ternuine a vaincre ou mourir. E s P A G N E.
Aujourd'hui, et dans le moment où je vous | La Galicie est presque toute en insurrection
ecris , deux mille hommes sortent de notre ville à cause des gros droits établis dans cette pro
pour aller en Brabant : sans la trahison , nous vince , sur-tout à la Corogne et à Saint-Jacques
aurions déja dompté nos ennemis. de Compostelle. Une députation de Galiciens
est allée à Madrid , et y a parié très-haut. Sans
IExtrait d'une lettre d'un membre du congrès doute que le ministère , pour éviter la com
motion , retirera une partie de ces droits,
des états-unis belgiques, datée de Bruxelles, comme il l'a fait autrefois dans l'Andalousie
· le 26 novembre. |

· « Namur est au pouvoir des Autrichiens. Les Sedan , le 25 novembre.


états de cette province ayant fait une capitula
tion de leur chef avec le général Bender, nos M. Pluilbert , curé de cette ville, vient d'être
troupes sont sorties de cette ville , et se sont elu évêque de notre département. Ce vertueu*
repliées vers Beuxelles , tandis que le gén ral ecclésiastique jouit depuis long-temps de l'es
time de ses concitoyens : la bienfaisance, la tº°
Koehler avec sa colonne s'est replié sur Char
leroi. L'on ne peut taxer nos troupes d'avoir lérance ct le civisine forment son caractère
manqué de courage ni de bravoure, non plus
que le général Sclioenfeld leur chef. Mais on ne Errata pour le No. 424.
devoit pas s'attendre à se voir abandonné et
trahi si indignement par une province de , Ce n'est pas feu l'archevêque de Paris mºi
bien un empourpré romain , le cardinal la
l'Union , qui. par le voisinage de nos armées,
avoit recueilli seule tous les avantages de la ré - Roche-Aymon, qui se prêta au caprice de l,
volution, et qui avoit été témoin tant de fois de Dubarry , dont nous avons parlé. Quant à
M. Beaumont, il étoit trop fier pour être ausi
cette bravoure de ia nation. Ici l'on fait toutes
les dispositions convenables à la défense de la
complaisant : on sait que ce prélat n'admettot
ville et de la province. Nos généraux sont loin jamais à sa table un curé, qu'il n'eût fait ses
de désespérer de rien , et les Volontaires veu Preuves de noblesse. Le saint homme de Dieu
Hent , exigent et prétendent se mesurer avec º aimoit pas les courtisannes , mais bien h
l'ennemi. Ceux de Flandres arrivent. successi Bastille ; et sur les quarantè mille lettres dº
vement en corps nombreux. Plusieurs partent cººliºt enfantées par la bulle Unigenitus, etk
aujourd'hui pour Génap , et vont renforcer
cardimal-ministre Fleury , M. Beaumont poº
l'armée du général Schoenfeld. ll nous arrive voit se vanter d'en avoir lancé 5 à 6ooo pour
sa pârt. - - |

" On s'abonne à Paris , chez BUIssoN , Libraire, ruo Hautefeuille,


de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les A à Tuil'on adressera, franc de port, lepºt
Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume ute rs des Annales Patriotiques.
Il paroit tous les jours un IVuméro de ce Journal. Prix 56 liv, et de l'Etranger.
mois franc de port , par la poste, pour tout le 'tnvaurn -, J.'a : Pººr ºn an, 18 liv. pour 6 nois, et de 9lit.pº
Qn s'abonne auss i, à la méme adresse, pour la BOUCHºoºnerrvent nee commcn
- co ce qne du prem. d'un m0ll,
E DE FER, moyen§ pour 3 moit
· ANNALES PATRIOTIQUES
• D E L A F R A NETC ELITTERAIRES
• • , -

E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R o P E,
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes »
dirigé par M. MERcIER , et par M. CannA , un des Auteurs.
Si les évêques croyent être une puissanco, ils sont coupables du crime de
lèze-nation ; car il n'y a point d'autre puissance que la nation. Elle est
libre maintenant, et elle ne souffrira jamais qu'aucun corps se rallie
dans son sein pour y former un état dans l'état , une puissance en con
cours, et bientôt en opposition avec sa puissance. (Chroniq. de Paris).

N°. C C C C X X V I I I. Du Samedi 4 Décembre 179o.


A S S E M B L É E N AT I O N A L E. noncé par le décret du 13 février, ne compre
noit que les colléges , les communautés et mai
séance du 2 Décembre au soir. sons hospitalières, dans lesquelles l'éducation
et les actes de charité étoient publiquement
Losrvr curiosité cherche, dans le récit des exercés avant l'époque dudit décret.
séances législatives, un aliment que lui fournit M. Vernier a fait le rapport de la question
a singularité des faits, ou la guerre des con ajournée hier sur la puissance des assemblées
tradictions. Le sage patriotisme préfère ces administratives ; et d'après son avis , il est
séances paisibles et pleines , dont la durée décrété que les impositions ou emprunts ne
appartient entièrement à la loi et accélere la pourront être effectués que par un décret du
félicité publique. - corps législatif; mais que les districts pourront
Telle est la séance de ce soir. Elle a été s'imposer pour satisfaire aux dépenses relatives
totalement occupée par le rapport du comité à la fédération et autres mêmes objets, d'après
de féodalité sur le rachat des rentes foncières , l'autorisation des départemens. ·
par une discussion modérée du projet de dé Un décret particulier a été rendu sur la pro
Cret, et par l'adoption de plusieurs articles , position du même rapporteur , et ordonne ,
dont nous donnerons la série lorsqu'elle nous i°. que les baux du produit des droits résultàns
sera parvenue dans cet ordre imperturbable du régime féodal dans la ci-devant province
qui est le majestueux caractère de la loi. de Lorraine, demeureront résiliés à l'expiration
• Sº - '» :: .: '. : - , · : · ·· de la présente année, sans autre restitution que
· · · · Séance du 3 Décembre. les pots-de-vin , lorsqu'il sera constaté que le
- : -- , ) •) . * ; . °• :: • • • 1 , · · · 1. - , : paiement en a été fait. . - { • * -

-, En rendant les biens des communautés reli


4 - • - _ º - - - - » r 2°. Que les sous-fermiers qui ont pris ces
†à la propriété mationale, l'Assemblée droits à bail, dont la suppression a été décré
-gislative avoit, dans sa sagesse, prononcé une tée, ne pourront demander que des indem
exception provisoire en faveur des , maisons nités sur les pots-de-vin, qui seront réglées par
consacrées à l'utilité , telles que les hôpitaux, les directoires de département. · 1 :: : 1 ;
colléges et séminaires, Depuis ce déçret plu , 3°. Que les deux emprunts de 3 millions 6oo
ieurs communautés , jusques-là dévouées à | mille livres d'anticipation , seront incéssam
'oisiveté , se sont empressées de prendre des ment remboursés , sans qu'ils puissent être
# es et des élèves, 2 et , ont essayé par là , renouvellés, sous quelque prétexte que ce soit.
l'échapper à la suppression générale. Mais est lune importante question , que celle de · · ,

cette tardive récipiscence n'a pas trouvé grace ; : décider si, les frais de la procédure criminelle
et sur la motion du vigilant M. Camus , il a · seront acquittés par le trésor public, ou par les
été décrété aujourd'hui que l'ajournement pro départenens respectifs. Déja cette question a
V 428
( 746 )
été ajournée et renvoyée aux comitês réunis de aujourd'hni de la reconnoissance universelle,
constitution , de jurisprudence criminelle et sans doute il est venu plus d'une larme au bord
des finances. Aujourd'hui M. le Brun, membre de l'oeil des gens de bien. M. de Mirabeau, dans
de ce dernier comité , a fait le rapport , et a la même opinion, a toujours été MI. de Mira
dit que l'opinion des deux autres portoit cette beau. Nous ne citerons qu'un mot de son dis
dépense sur le trésor mational , mais que l'avis cou1 s : « On oppose à vos loix celle de la méces
du comité des ſinances et son avis individuel sité ! ... C'est le cri de ralliement des brigands».
étoit de la faire supporter aux départemens , et Cependant, après quelques débats, M. La
il a présenté le projet de décret rédigé en com venue a obtenu la parole. Dans un discours de
séquence. -
deux heures, il a invoqué la déclaration des
Ce mode de rapport n'a pas paru acceptable droits , qui assujettit tous les membres de la
à M. Prieur, qui , indépendamment des raisons société et toutes les propriétés à la contribution
de prépondérance qui pourroieirt militer en corn:nºune. ll distingue entre imposer et rete
faveur des deux comités, a fuit valoir l'intérêt nir, il ne voit dans l'affran cliissement des rentes
du repos public et l'exemple des ancienn s jus sur l'état , qu'un privilége pour le rentier, pri
tices seigneuriales, où la poursuite des crimes vilége odieux et impolitique ; il ne craint pas
étoit négligée par avarice. « Au surplus , a-t-il que l'étranger ne se détermine à retirer ses ca
ajouté, en ajournant cette question , l'Assem pitaux, plus avantageusement placés en France
blée n'avoit entendu s'en occuper que lors de que par-tout ailleurs.... -

l'organisation des juris , je conclus à ce qne L'orateur ne paroissoit pas près de finir,
l'ajournement soit continué jusqu'à cette orga lorsque la motion a été faite que cette question
nisation très-prochaine ». fût jugée sans désemparer.
Le décret rendu a prorogé l'ajournement. La motion mise aux voix , il est resté du doute
Une autre question non moins grave étoit après deux épreuves : et M. Barnave ayant fait
à l'ordre du jour, celle qu'avoit élevée M. La l'observation que le décret qu'on attendoit de
venue , et qui avoit été ajournée , la motion de vant assurer le crédit public , il étoit indispen
faire soumettre à l'imposition publique les sable de le soumettre à la discussion la plus
rentes viagères et constituées sur l état. approfondie, il a été prononcé que la discussion
V1. § en a fait le rapport, au nom du n'étoit pas fermée. G.
comité d'imposition : il a payé un éloge à l'in
tention des partisans de l'imposition , il a an
moncé qu'il en résulteroit une économie am Nouvelles de divers départemens.
nuelle de 1o à 12 millions , il a mis en évidence
tous les moyens qui peuvent appuyer ce sys Le débordement des rivières a retardé de
tême , puis il a pensé que l Assemblée natio plusieurs jours la circulation des couriers dans
male s'étoit expliquée par ce noble décret, qui quelques départemens : aussi-tôt les aristocrates
a statué qu'il ne pour roit être fait aucune nou-' de toute espèce , les calotins, les hobereaux,
velle réduction mi retenue sur les dettes de les parlementistes , etc. sont sortis de leurs re
l'état ; que mi les étrangers ni les c toyens fran paires , et sont venus annoncer au peuple que
çois n'ont dû s'attendre à voir changer leurs l'Assemblée mationale étoit dissoute , le roi
conventions ; que cette injustice seroit d'au mort , ou enlevé de Paris, la capitale désarmée,
tant plus odieuse qu'elle n'a pas même la hon et tous les patriotes-pendès ou massacrés. A
teuse excuse du besoin, puisque les jours sont Montauban a Coulougnac, à Limoges, à An
proches où la constitution sera achevée , où goulêmé, à Bordeaux, et dans les contréès adja
la perception sera rétablié , où le crédit , la centes, ces impostures sinistrés ont été prpcliº
paix , le bonheur public, seront sans nuages. mées, et deja les aristocrates croyoiéht rallier
M. Lavenue paroissoit à la tribune pour sou autour d'eux les gardes mationales et tous les
tenir la motion, lôrsque MM. Luport, Fréteau, citoyens : qu'est-il arrivé? les départemens, les
Mirabeau, ont à l'envi provoqué la question districts, les municipalités, les citoyens armés
préalable. On a entendu M. Jº réteau rappeller tous les hommes libres et dignés de l'être : ºnt
les représentations qu'il fit au roi en novembre juré de mourir pour la déferise'de la liberté et
1787 , contre : la déloyauté des ministres qui de la constitution; ils ont juré de'venger lº
vouloient se jouer égalementide la foi publique; attentats commis centre l'Assemblée mationale
et si l'on a comparé la récompense que reçut et le peuple de l'enlèvement de son roi; dan
alors son courage, et le témoignage qn'il reçoit | plusieurs cantons, une jeunesse bouillante dº
, º*## ! .
( 747 )
:ourage et du saint amour de la justice , s'estn'ayez réparé vos horreurs du Thor, de Ca
#branlée pour voler au secours des Parisiens ! vaillon , d'Avignon , etc. ; que vous n'ayew
>pprimés. Cette impulsion terrible, donnée par secoué le joug ultramontain ; que vous n'ayez
es aristocrates, et dont ils s'apprêtoient à re rendu à votre noblesse son état primitif, à
>ueillir les fruits, a pensé leur devenir funeste ; votre illustrissime et revérendissime clergé la
bn leur a signifié que leur tête répondoit des besace que Saint Pierre lui avoit déléguée ,
#vénemens ; les sabres ont été affilés en leur nous réservant, au surplus, le droit de nous
présence, et ils ont bien pu se convaincre qu'au méſier de vous.
moindre mouvement de conrre-révolution, ils | Nous vous exhortons cependant à respecter
seront les premières, et peut-être les seules vic vos voisins les dauphinois , les provençaux ,
times. Ces petites secousses ne font aucun tort
les languedociens et les avignonois, dans la
à la circulation des assignats, et ne diminuent crainte qu'ils n'aillent vous racourcir les oreilles.
point l'activité de la vente des domaines na- . Nous vous invitons à prendre la devise des
tionaux. A. G.
braves avignonois, et à faire expiatoire pour
-
les victimes que votre tyrannie a sacrifiées ».
Lyon, le 27 novembre.

L'assemblée populaire des amis de la consti IVoIt velles très-agréables pour les bons patriotes.
tution, du quartier de la Pêcherie , a notifié au
curé de cette paroisse que les fidèles desiroient Le 1er décembre, dans la séance aux Jaco
vivement qu'il imitât l'exemple du respectable hins , M. de Menou a annoncé que le sieur
curé de Saint-Just, et qu'il prêtât le serment Guignard n'iroit point en ambassade en Suède,
civique. - et qu'il n'auroit aucune retraite en sortant du
ministère.Ainsi l'opinion publique a donc triom
Avignon , le 22 novembre. phé de ce misérable , et la vengeance divine
commence à s'appésantir sur lui ! Tel sera le
Les gardes avignonoises viennent de recevoir Asort de tous les ennemis du peuple ét de notre
la copie d'une lettre adressée par les gardes sainte constitution : errans et proscrits comme
mationales du Puy à l'assemblée dite représen Caïn, pour avoir assassiné son frère, ils ne sau
tative, séante à Carpentras. Cette lettre est ront où reposer leur tête, et ils demanderont
conçue en ces termes : sans cesse au Ciel de les délivrer de la vie, pour
« Messieurs , nous avons vu votre insinuante les délivrer de leurs cuisans remords.
lettre adressée aux gardes nationales de cette Dans la même séance, nous avons appris avec
ville. Admirateurs de votre sablime éloquénce, une satisfaction indicible que l'excellènt pa
comme de vos sentimens généreux, mous voyons triote M. Mollevau avoit été nommé maire ds
avec plaisir que vos frères d'armes d'Orange Nanci s et que la municipalité de cette ville,
observent les loix de la fraternité qui leur don purgée enfin de son aristocratie sanguinaire ,
nent des droits sur vos approvisionnemens , s'occupoit avec la plus tendre sollicitude à faire
puisqu'ils ont retenu pour eux les armes et les maître le civisme autour d'elle, et à consoler
four/zizures qui leur ont paru vous étre super ses infortunés concitoyens des malheurs qua
flues.Vous avez cru faire par quelques périphra leur à causé l'humeur massacrante de l'aristqr
ses , ce que vos souverains † jadis avec crate Bouillé. . ' | | | || , . .. ; " :
4
.

des bulles et des indulgences.Ce temps m'est plus; : Dans la seconde cité de l'empire, à Lyon,
le merveilleux n'est plus de mode. Quand même une atmosphère plus pure et un ciel plus serein
votre vieux des sept montagnes viendroit visiter commencent à régner : la recomposition de la
les † possessions romaines , suivi de
municipalité présente de, véritables patriotes ,
#es satéllites rouges , violets, noirs, blancs , à
des hommes vraiment éclairés qui dissiperonp
arbe et sans barbe, tondus, en boudin , à bientôt tous les usages que l'aristocratie avoit
Voix claire, à voix rauque, accompagné d'un . élevés sur cette ville , et lui donneront tout
million de sbirres, nous les défions de voir le l'éclat dont elle est susceptible. Bénie soit la
dos de nos gardes nationales, tant le ruban . morale du patriotisme ! c'est à elle seule à faire
ºux trois couleurs les a rendus intrépides. des miracles pour le bonheur et la prospérité
: Croyez que tous les François me vous recon du genre humain. ' ' : ' ' ' ' ' • •• .

noîtront jamais pour frères, ni amis, que vous · D'autres nouvelles nous apprennent que le
( 748 )
civisme , la concorde et la douce union entre causes de ses déprédations et du déficit que
les catholiques et les non-catholiques de Ntmes, Necker et Calonne ont formé dans les finances
font de tels progrès dans cette ville, que nous pour certaine cour étrangère : voilà le mot de
me doutons pas que ses habitans ne soient bientôt l'énigme. N'est-il pas évident d'ailleurs que le
les dignes émules de ces braves Marseillois , de clioix d'un homme , qui n'a donné aucune
ces braves Bordelois et de ces braves Nantois, preuve de patriotisme, ne peut inspirer aucune
qui depuis la révolution ont été ceux des Pa confiance au peuple ?
risiens , si toutefois ils ne les ont pas même Mais qu'elle est donc l'insouciance de l'As
surpassés dans certaines circonstances. semblée nationale sur l'état et l'administration
D'un autre #, la société des amis de la des ſinances, pour ne pas se hâter de déclarer
constitution à Montauban prend le dessus , et que l'administration des revenus publics appar
mous fait espérer que bientôt cette ville ne le tient entièrement à la nation, et pour ne pu
cédéra en rien aux autres pour le patriotisme nommer elle - même un directeur général en
et l'amour de la paix. Graces soient rendues cette partie, qui ne rendroit compte qu'à l'A,
aux sociétés des amis de la révolution ! ce sont semblée nationale elle-mème et jamais au roi!
elles qui ont fait la révolution dans les esprits, Le chef du pouvoir exécutif n'a-t-il pas sa liste
comme la prise de la Bastille a fait cette révo civile ? Est-ce à lui maintenant à s'ingérer des
lution dans les choses. CARRA. -
finances du souverain ? N'est-ce pas dans si
cour même qu'on a dévoré depuis quinze ani
près de quatre milliards, outre les revenus or
Observation sur la nomination de M. de Les dinaires ? Que les districts et les départemens
s'élèvent donc avec force contre la nomination
sart au contróle général. au ministère des finances d'un homme dévoué
à la cour , et qu'ils demandent avec instance
Jusqu'à présent je n'ai cessé de croire et de à l'Assemblée nationale que les revenus publics
dire que la cour étoit incorrigible , et que ja soient mis immédiatement et exclusivementsous
mais elle n'entreroit dans le sens de la révolu la main de la mation. CARRA.
tion que lorsqu'elle y seroit décidément forcée
par la voix impérieuse et souveraine de la
nation, et par la fermeté inébranlable de l'As PRovINCEs BELGIQUEs-UNIEs, le 3o novembre
scmblée mationale. La nomination du brave M.
du Tertre , dont je connois particulièrement Le général Schoenfeld a été destitué de son
les principes et la probité, à la place de garde commandement, et M. de Koehler a été nommé
des sceaux, m'a étonné sans m'éblouir, parce généralissime des troupes des provinces belgi
que j'ai pensé que cette petite satisfaction don ques-unies. Ce nouveau Washington a répondu
née au peuple , loin d'arrêter les intrigues et sur sa tête du succès des armes patrioti ues des
les complots du comité autrichien, ne serviroit Belges contre les vils satellites de Léopold.Tout
peut-être qu'à les voiler davantage , en les ca se ranimc dans les dix provinces confédé: º
chant au nouveau garde des sceaux lui-même. depuis cette nomination , et les volontaires pº
La nomination de M. de Lessart, créature et tent de toutes parts pour aller combattre leº |
disciple de M. Necker, au contrôle général, serment, en quittant#
nemi. Ils font tous le
justilie plcinement mes conjectures. I'ourquoi foyers , de m'y rentrer qu'après avoir c assé les
confier à un tel homme, que plusieurs citoyens Autrichiens du pays. Nous espérons donc plus
assurent être inepte et paresseux , le trésor de
la nation, si ce n'est 1°. que la cour veut dis que jamais de voir dans la Belgique
nous avons vu dans l'A mérique
#ê,
septentriº
oser de ce trésor, comme elle a déja fait sous c'est-à-dire, l'amour de la patrie et de la liberté
† précédens contrôleurs généraux : et , 2°. triompher à la fin des tyrans et de leurs *
q u'elle veut cacher et couvrir les véritables
, claves enrégimentés. C... -

. • - - 1 : º. .. . ' " , --
On s'abonne à Paris, chez BUIssoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on ddressera, franc de port, lapº
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques,
Et chezſteus les, Libraires et Directeurs des Poates du Royaume et de l'Etranger. "
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· Il paroic tous les jours un IVuméro de ce Journal. Prix 36 liv. pour un an, 18 liv. pour 8 mois, et de 9 lº.pº
2 mois franc de port , par la poste, pour tout le '?oyaume. L'abonnement ne commèncé que du prem. d'un *
-*Oa s'a4ºntf aussi , à la méme adresse, pour la BOUCHE DE FÉR, moyennant 9 liv, pour 3 moi .
-

ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIREs


D E L A F R A N C E, -

E T A F FA I R E s P o L I T I Q U E s D E L' E U R o p E ,
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcz ER , et par M. Ca Rx /, un des Autezzrs.

Prélats orgueilleux , il vous en coûte de devenir citoyens comme nous ;


vous avez regret à votre antiquc domination ; vous voudriez la perpétuer
encore; vous voulez un concile pour opposer autel contre autel, et nous
diviser comme vous avez toujours fait. Vous demandez le consentement
du papº, afin de différer d'obéir à la loi : mais elle est portée ; la nation
a parlé : obéissez , ou nous vous regarderons comme des rebelles qui
n'attendent que le moment de nous asservir , de nous abrutir et de nous
soumettre au plus ridicule empire qui fut jamais, la tyrannie des prêtres. .
( Clironique de Paris.)

No. C C C C X X I X. Dzz Dimanche 4 Décembre 175o.


· As s E M B L É E N AT IO N A L E.
étoit une société vraiment françoise, Ia seule

Séance du 4 Décembre. dont la sagesse ait comme devancé les décre§


. nationaux, et dont la loyauté les ait exécutés
C)s sait que les membres des ci-devant cours | ,,$ur un briefrapport de M. Vernier, l'Assem
souveraines étoient dans l'usage de payer à
blée nationale a ordonné que la somme de 4ooo
Paris leur contribution, ce qui jettoit de l'obscu
livres · qui reste due à l'administration hos
pitalière de Bar-le-Duc, sur l'ordinaire de 1 89
rité sur la quotité d imposition dont ils pou
voient être tenus à raison de leurs véritables
et l'ordinaire entier de 179o, lui sera § -

ce pour l'entretien de cent enfans-trouvés : il


facultés. Il est encore quelques-uns de ces ex a été en outre enjoint au directoire du dépar- .
magistrats qui conservent la prétention de tement de pourvoir par la suite à l'entretien des ,
s'acquitter comme ci-devant , en représentant enfans-trouvés de son arrondissement sauf à
une quittance de capitation. Un décret rendu faire à l'Assemblée nationale des représ§
sur la motion de M. d'André, a statué que tions sur les difficultés qui pourroient s'él§r
ces anciens privilégiés payeroient, comme tous 8 Cett6 OCCaS1On, -"

les autres citoyens , au lieu même de leur Dans ces commencemens de la saison la plus
domicile.
dure, la ville de Versailles, peuplée d'ouvriers
Quelques mouvemens élevés dans la ville de nécessiteux, demande un secours provisoire de
Mayenne , ont effrayé la municipalité, qui a 125.ooo liv., et le comité des finances est d'avis
quitté ses fonctions, et se refuse à l'invitation de le lui accorder. Cette demande a fourni à M
de les reprendre. En vertu d'un décret particu Martineau l'occasion d'observer combien il §
lier, les juges du tribunal ct les juges de paix roit necessaire que l'Assemblée nationale, pour .
de cette ville seront installés par l'administra ménager ses instans, décrétât, par une disposi
tion de district.
tion générale, qu'il seroit accordé à to§
· Le collége de l'Oratoire à Salins étant très-' départemens du royaume les sommes néce -
modiquement doté, la ville, qui veut c »nserver sairés pour des établissemens d'atteliers de
cette utile maison , § e la permission charité et autres moyens de faire subsister les
d'imposer ou d'emprunter de quoi y subvenir. citoyens indigens. -
--
\
Renvové au comité des finances , sur la motion Le décret a été.
de M. Boucbe, Iequcl a observé que l'Oratoire : la rédaction de M. Pºrté sur le champ, d'après
Barnave, et ensuise, sur ua
( 7 5o )
amendement proposé pº r M. Prieur, il a été qu'il est très-possible que ces dettes s'élèvent
décrété que les comités réunis des finances, de au-dessus de la valeur de leurs rentes. Ainsi,
1nendicité, d'agriculture et de commerce, pré M M. , en décrétant cette déclaration , vous
senteroient un projet de décret dans lequel ils vous exposeriez à l'injustice criante de faire
exposeroient quelles sont les sommes qu'ils contribuer un citoyen pour une propriété qu'il
croiront mécessaires aux besoins des pauvres n'a pas.
dans les divers départemens , et que néanmoins M. l'Abbé Charrier a prétendu que c'étoit
il sera accordé provisoirement à § municipalité
«ie Versailles une somme de 125 mille livres , à ici la lutte de l'intérêt de la capitale contre
celui des départemens, et il a demandé l'appel
imputer sur celle qui doit lui être accordée pur nominal.
les dispositions du décret g néral. -

On a repris la discussion sur la question de Il n'est pas équivoque , s'est écrié M. Ch.
Lameth , que les auteurs de la motion n'ont
soumettre à l'ini position les rentes snr l état. d'autres vues que d'augmenter le nombre des
M. Lavenue a terminé son discours sans rien
mécontens et de perpétuer les troubles ; mais
énoncer de plus fort que ce qu'il avoit dit hier , il est bien étrange de voir à la tête de ce parti
et il a conclu à ce qu'il fût décrété qu'on impo un membre de ce même clergé qui a invoqué
seroit toutes les rentes perpétuelles et viagères, si hautement la justice de l'Àssemblée natio
même celles dues aux étrangers, proportionnel nale en faveur de ses rentiers.
lement aux propriétés foncières.
Enfin , après de nouveaux débats et plusieurs
M. Barmave a établi, avec beaucoup de clarté, amendemens enfantés par le sarcasme, et écar
la distinction à faire entre l'imposition foncière tés par la question préalable , la majorité a
et l'imposition personnelle ; celle-ci, due par adopté la rédaction de M. Barnave, ainsi qu'il
1ous les citoyens individuellement, pour la pro Sll l t :
tection que leur accorde la loi, l'autre, due par , l.'Assemblée nationale , se référant à ses dé
la propriété même, comme faisant partie de la
1masse de l'état. Sans doute le rentier est impo crets des.... , qui consacrent ses principes de
sable comme tout autre citoyen ; mais il ne
justice et de loyauté , et à l'intention qu'elle
a toujours manifestée de faire contribuer les
s'ensuit pas delà qu'une nation qui a emprunté créanciers de l'état comme citoyens dans l'impôt.
tous des conditions convenues , puisse user
de sa force pour rompre ces conditions : ne personnel, en proportion de toutes leurs facuk
payer qu'en partie ce qu'on doit , c'est faire tés, décrète qu'il n'y a pas lieu à délibérer sur
iine banqueroute partielle , retenir par ses
la motion qui lui a été faite , tendant à établir
mains une portion de sa dette , c'est exercer un une imposition particulière sur les rentes duesº
par l état. G. -

: cte de tyrannie : je demande qu'il soit déclaré


que l' Assemblée nationale ne peut ni ne doit
délibérer sur la motion, P A R I S.
La discussion ſermée, le décret alloit sortir,
Le dernier décret sur le clergé est sanctionné
lorsqu'un amendement nouveau. de M. Mlorel, malgré les tentatives que les . vêques protestans
a rengagé le combat. Il proposoit que tous les ont fait auprès du roi. On assure que plusieurs
propriétaires de rentes viagères ou constutituées
sur l'état, fussent tenus de faire à la municipa , curés de la capitale se sont concertés pour re
lité de leur résidence la déclaration de ces fuser le serment civique, et qu'en cela comme
rentes, afin qu'ils pusscnt être imposés comfor 'en mainte autre chose, ces messieurs veulent
mément à leurs revenus.. · singer les cvêques. Le temps n'est plus où cº
lignes sacerdotales pouvoient troubler la tranº
:Cet amendement a été vivement rejetté par quillité publique. Les prêtres rebelles seront dé
MM. lé Grand , l >émeunier, Mirabeau, comme Posés sans troubles. A de misérables calotinº
un moyen inquisitorial et funeste, tendant à succéderont de dignes ministres de l'évangile,'
dévoiler dcs fortunes qui subsistent par le cré choisis par le peuple , comme aux temps d*
dit. · • - t:
l'église primitive ; la morale de Jésus-Christ re
Si vous exigez, a dit M. Rœderer , si vous couvrera sa pureté , et la révolution françoiº
exigez des rentiers de l'état la déclaration de la régénéré notre religion autant que notº
# des rentes qui leur sont payées, vous . aura constitution politique et notre liberté civile.
evez, pour être juste , vous faire représenter Les prêtres du veau d'or épiscopal imaginº
un état de leurs dettes particulières , parce de ranimer la crédulité du peuple par des mº
( 75, y
racles; ils se sont avisés ces jours derniers de , ainsi cruellément occise au téton ». Il proteste,
faire pleurer la bonne vierge de plâtre de l'é " aujou d hui contre la ruine de ce qu'il appelle
glise des Récollettes rue du Bacq. Nous dé | sa religion ; il proteste qu'il mourra martyr du
nonçons cette nouvelle fourberie aux dignes pape, de la religion et de son roi, c'es-à-dire ..
ministres de l'évangile , aºx prêtres respecta ' de feu le despotisme (1). Oh ! monseigneur de
bles qui se réjouisscnt de la destruction du veau Limoges, accourez vite avec vos rcliques !
d'or. Comme il a été vérifié que la bonne A. G.
petite image de plâtre ne pleuroit que sur les .
8oo fermes de l'abbé Maury , la section de la . Post scriptum d'une lettre du sieur Ran
rüe du Bacq a tari ses pleurs, et le † :
- sonnet, officier-général de feu Joseph II,
Paris , qui n'aime pas qu'on outrage la religion
par des tours de gobelet, a applaudi au zèle · tyran d'odieuse mémoire, datée de Mons,
de la section consolatrice. - 26 octobre 1789, et adressée à M. 7'raut
, On remarque ici un assez grand nombre , mansdorſ%.
d'Anglois, et on présume que quelques - uns Extrait du livre noir , imprimé depuis le 15
d'entr'eux n'y sont pas venus sans des instruc par"
· novembre dernier, sur pièces originales,, par
C)
tious secrettes de Pit, de son ami Calonne, •

" ordre des états du Hainaut.


• .

et de toute la cour de Saint-James, qui nous


souhaite de bon coeur une guerre civile. Ces , Je reçois en ce monent, par une estafette,
émissaires sont surveillés, et ne sont pas plus une dépêche du conseil en date de ce jour,
dängereux qu'Edmond Burke, et sa pitoyable contenant ce qui suit :
brochure. . A. G,. -

· « Nous vous remettons ci-joint sous cachet


volant , deux ordres que nous adressons aux
· La nation réclame une châsse d'argent per- . ' officiers principaux de la caisse provinciale
' et au receveur des domaines de Mons , pour
due; cette châsse renfermoit les os de S. Etienne
Muré, fondateur de l'ordre des Grammontins, . · transport et sùreté des , caisses, quelconques,
supprimé il y a quelques années, et dont M. l'é · Vous vous ferez d'à bord donner les états de
vêque de Limoges, sans invoquer ni pape, ni situation des caisses du domaine civil de Mons,
concile , avoit su réunir la maison chef-lieu à ceux des caisses particulières du domainc de
sa mense ou table épiscopaie. On nous affirme religion et de l'administration provinciale du
que M. l'évêque de Limoges a très-dévotement ' Hainaut ; , et après vous être appaisé sur la "
apporté cette châsse d'argent à Paris , lors de | hautéür des sommes que les besoins les plus .
l ouverture des états-généraux. Nous invitons indispensables de chaque entremise obligeroient !
onc monseigneur, si cette châsse est encore , | de laisser dans chacune, vous ferez verser sur :
en ses mains , à la faire transférer à la caisse ! · le champ tout le, surplus de chacune dâns la .
de l'extraordinaire, distraction faite des reli caisse provinciale de Mons, pour en faire de
ques.Quant à ces dernières, monseigneur pour suite expédier l'envoi au trésor royal à Bruxe]--
roit en faire l'essai curatif sur M. de la Queuille.les; vous observant de ne pas retarder cet envoi .
Qe pauvre soi-disant marquis est devenu fou , , pour attendre les rentrées des caisses particu
par l'effet de la révolution. Membre aux états-, #§ éparpillées dans la provihce, Mais vous
généraux de l'ordre de la défunte noblesse 1/et f ferez à cet égard ce que votre prudence vous
citoyen très-actif du district ou comité secret ; : suggérera , pour mettre celles-ci eni ,lieu de sû
de Versailles, qui fit venir en juin 1789 une . . reté le plutôt possible ». , ..
:-• -
-

ºrmée, des pandours, et dés grilles à'rougir les


boulets , pour assurer les subsistances de la ca
pitale, M. de la Quéuille à depuis prôtèsté deux | (1)'Ce soi-disant marquis de la Queuille faisoit,
ou trois fois contre le trépas des ordres , dé maguère profession ouverte d'athéisme, et pendant
que le maréchalº Broglio ( surnommé Culan par Mail
$édés de mort très-naturelle ; il a protesté contre ,· lebois in et Farci) préparoit en juin
les décrets de l'Assemblée nationale qui sau-c · 789 les, l39nne-Savard
oubliettes, où devoient être ensevelis les re
†ºient la banqueroute publique par la vente des . º présentâns'dè la'natioñ , et les créanciers de l'état,
dºmaines mationaux ;"if a protèsté contre le, |' I,yla Queuille, qui fréquentoit beaucoup le général
décès de sa noblesse , «e attendu. , dit-il, que ma ' Culan, ne se piquoit guère de le suivre à l'église des
noblesse, jeune, fraîche , et parfumée comme Récollets de Versailles, où ce maréchal alloit chaque
ºe savonnette de Grasse, ne devoit point être jour entendre dévotement vêpres et la messe.
( 752 )
Ohserº. Vous voyez clairement, peuples voi céder comme garant du traité de Westphalle
sins de la Belg que de quelle manière feu Jo la conduite des princes allemands envers la
sºph ll l'autrichien , crôchetoit les casses de
religion et d'administration , et voloit l'argent France en est, dit-on, l'objet principal.
des ſ3elges ; et des traitres viennent nous dire Aarêurient montes . • • • • • •1 •

ºujourd'hui que c'est le fanatisme religieux qui D E L o N D R E s.


º occasionné et maintenu la révolution des
Pays-Bas ! non ; c'est l'indignation la plus na Le 25 de ce mois le roi a fait l'ouverture du
turelle , c'est la haine la plus forte et la plus parlement ; le 26 ce monarque a harangué la
juste contre l'infâme et l'exécrable maison d'Au chambre des pairs, et les députés des commu
ºriºlº, Vainement le tyran Léopold soumet ººº , ºéanºs debout à la barre des pairs. lla
troit-il par le fer ct le feu des peuples que son Présenté dans son discours 8t ll X pairs un tablcau

frère a si longuement et si cruellement oppri de l'état politique actuel de l'Europe : il les a


tnés : tôt ou tard , et bientôt sans doute , ils se entretenu de ses négociations pour établir une
$oueront de nouveau et pour toujours son joug paix définitive entre l'antriche et la porte, et
faneste. Tout François qui a un peu de sang pour terminer les troubles qui agitent les Pays
dans les veines, doit se préparer à les aider d§ bas autrichiens. Puis s'adressant aux députés
ce Projet, et je rougis pour ma nation de n'avoir des communes : qui tiennent § Angleterre la
Pas vu dans les circonstances actuelles cent mille clef du coffre-fort, Georges III leur § témoigné
#ºrºçois aller à leur secours, et chasser ces vils combien il étoit douloureux pour lui de roir
satellites autrichiens, qui s'exercent en ce mo s'accroître le fardeau des charges publiques,
ºnt à égorger les ſemmes et les enfans des en raison des dépenses nécess§ du dernier
Belges pour venir bientôt, s'ils le peuvent, por ºrmement : mais combien aussi il comptoit sur
ter leurs stupides fureurs dans nos propres leur générosité à pourvoir à toutes ces dépenses
foyers. CARRA. - et à maintenir le crédit de l'état. Ces harangues
royales ont été terminées Par une invitationaux.
deux chambres de Prendre en considération les
AFFAIRES POLITIQUEs ETRANGERES, dºngers qui menacent les Possessions angloises
dans l'Inde, et par l'expression du de# qu'é,.
D E R U s s I E. ºonve sa majesté d'assurer et de transmet
à la postérité le bonheur inappréciable de nous
Les Russes viennent d'essuyer un échec sous libre et excellente constitution. A. G.
les murs de la forteresse de Kilia A§ *--
d'une attaque, les T'urcs ont fait jouer diverses
mines qui défendoient les approches de c§ Pays-Bas, et une
Les dernières nouvelles des
place .. et 7oo Russes ont sauté en l'air § gé gºzette de Hollande , ºnnoncent que les habi
néral Muller y a perdu la vie. Cependant les tans de Namur ont recouvré leur liberté; ils
Russes ont persisté dans leur attaque, et Kilia º ºrºiné dans leur parti § partie de la
est en leur pouvoir ; ce poste important les #ºrnison impériale : et f§s de ce secours, et
rend maîtres des bouches du Danube, de leur courage, ils o§ égorgé le reste des
autrichiens , et sont redevenus les maîtres ches
P'A L L E M A G N E. eux. Cette nouvelle mérite confirmation,
On parle luautement d'une nouvelle ligue ger M. Van-der-Mersch a été remis en liberté
*manique , à laquelle le roi de Suède doit c par le congrès, º* °e général est attendu à
Paris sous peu de joùrs. A. G. -

On s'abonne à Paris , chez BUIssoN, Libraire, rue Ha utefeuille, à qui l'on adress
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres Pºur les Auteurs des Ann ºra, franc de pert, le pris
ales Patriotiques.
Et chez tous les Libraires et Diracteurs des Postes du Royaume et de -

Il Paroit tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv. l'Etranger.


Pººr ºn an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9lit.pout
2 mots franc de port , par la Poste, pour tout le Royaume. L'abonnente
V2f ne commence 7ne du prem. d'ux moit
Qn s'abonns ſcººt i , à la méme adresse, pour la BQUÇHE DE FE
R , "º)'ºrant 9 liv. pour 5 mais,
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIR ES
D E L A F R A N C E
E T A F F A I R E S P o L I T I Q U E S D E L' E U R O P E 5
r

J O U R N 4 L L I B R E , par une Société d'Ecrivains Patriotes,


dirigé par M. AZERcI ER , et par M. CAR2tx , un des Autczrs.

Prélats orgueilleux, il vous en coûte de devenir citoyens comme nous ;


vous avez regret à votre antique domination ; vous voudriez la perpétuer
encore ; vous voulez un concile pour opposer autel contre autel , et nous .
diviser comme vous avez toujours ſait. Vous deinandez le consentement
du pape, afin de différer d'obéir à la loi : mais elle est portée ; la nation
a parlé : obéissez, ou nous vous regarderons comme des rebelles qui
n'attendent que le moment de nous asservir , de nous abrutir et de nous
soumettre au plus ridicule empire qui fut jamais, la tyrannie des prêtres.
( Chronique de Paris. }

Nº. C C C C X X X. Du Lundi 6 Décembre 175o.


A s s E M B L É E N AT I O N A L E. sidérer avec effroi l'étendue des obligations qui
me sont imposées : mais appercevant déja dans
Séance du 4 Décembre au soir. la situation des ſinances les premiers fruits des
rºformes salutaires et des sages dispositions de
Les départemens du Rliin et des Ardennes l' Assemblée nationale ; pensant que mon desir
voyent avec inquiétude la lueur de l'incendie sincère , ma volonté constante de concourir
qui est sur le point de dévorer les pays qui les à l'achèvement de cette glorieuse révolution
avoisinent ; ils demandent des armes pour se pourroient être de quelqu'utilité, j'ai cru de
tenir prêts à repousser les ennemis étrangers, voir compte à la patrie de tous mes efforts ;
et sur - tout pour intimider les ennemis inté et l'honneur de contribuer à l'affermissement
nieurs qui machinent des complots de toute des, principes de la constitution est un assez
nature pour ensanglanter la plus belle révolu beau partage pour que le citoyen, que la con
ion qui ait jamais étonné la terre. -
fiance du roi y appelle, doive s'y dévouer tout
. Le comité militaire, à qui les divers adresses entier.Je suis avec un très-profond respect,
etc ». L)E LEssART.
»nt été renvoyées, est chargé en même temps
le rendre compte à l'Assemblée si le munistre Dans le département de Lot et Garonne ,
le la guerre a pris des mesures pour l'exécu où se trouvent encore en très-grand nombre
ion «l , décret de l'Assemblée pour le fabrica les ennemis de la loi, ils ont avisé un mouveau
ion des armes nécessaires aux gardes natio moyen d'enlever au peuple la connoissance des
lales du royan me. - -
décrets nationaux ,, c'est d'en faire arracher
| Le roi a instruit l'Assemblée nationale de la les
M.
affichesdéputé
, aussi -de
tôtcequ'elles sont placées
département, propose:
1on1ination par lui faite de M. de Lessart au qu'il soit élevé dans chaque district une pyra
ministère des finances, et le nouveau ministre mide triangulaire , qui sur l'une de ses §
| écrit une lettre dont l'Assemblée a ordonné
'impression et l'insertion au progès verbal. porteroit la légende constitutionelle ; sur les
deux autres la loi seroit affichée avec le plus
M. le président , pompeux appareil , au bruit des fanfares et de
la musique militaire. .
« Le roi a fait connoître à l' Assemblée na J,à une sentinelle nationale veilleroit éter
ionale le choix que sa majesté a daigné ſaire nellement, et garantiroit d'insulter la pyramide
le moi pour ministre des finances, J'ai dû con de la loi. · .

43o
( 754 ) -

Cette motion est envoyéc au cornité de cons dus, et qui sont démentis par toutes les reh
tl l UltlOIl. tions directes. Il a proposé ce décret :
Le rapport de M. Tronche t, sur le rachat « L'Assemblée nationale , délibérant sur la
des rentes foncières non seigneuriales, a occupé demande du roi, après avoir entendu ses comi
le reste de la séance. -
tés militaire et diplomatique, décrète qu'il sera
Il est indiqué à lundi soir une séance ex mis à la disposition du ministre de la guerre une
traordinaire , pour entendre le rapport de somme de quatre millions, pour être employée
l'affaire de Nanci. aux réparations à faire aux diverses places fortes
du royaume, et aux approvisionnemens néces
Séance du 5 E)écembre, saires à cet objet ». -

Et l'Assemblée l'a adopté avec deux amende


M. Péthion, nouveau président , dont l'élec mens ; le premier, que le ministre de la guerre
tion avoit été proclamée dès hier au soir , a présentera, mois par mois, un état des dépenses
pris possession de l'auguste ſauteuil par un à faire : le second , que le même ministre pré
discours plein d'énergie , dans lequel abam sentera dans un mois un état des dépenses de
donnant à l'opinion publique les éloges dus à 1 S9 et de 179o.
son prédécesseur , et négligeant les lieux com Le comité des monnoies a fait présenter, par
muns de la modestie, il a déclaré qu'il se sen M. de Cuzy, un rapport général sur cette ma
toit digne , au moins par son patriotisme et tière ; mais comme il a paru instant de ourvoir
la pureté de ses vues, de la place éminente où à la fabrication du biiloin . que M. d'An ré avoit
1'avoit appellé la voix de la nation. requise, l'Assemblée , qui ne veut pas s'exposer
On renvoie au comité militaire une adresse aux longueurs d'un ºjournement sur les ques
des colons de la Guadeloupe , qui, en se féli tions générales, a ordonné, après quelques dé
citant du bon ordre et de la paix qu'ils ont su bats, que jeudi prochain le comité seroit tenu
conserver, protestent de leur attachement à la d apporter, non les questions, mais des vues
patrie et de leur soumission à ses décrets, et lui sur la fabricatiôn impatienment attendue.
font hommage d'un projet de constitution co Une satisfaction générale a accueillile compte
loniale, entièrement combiné avec les prin de la situation du trésor public, rendu par M.
cipes de nos législateurs. Pinteville-C ernon. La s'établit très
parception
Après avoir, au nom du comité d'impositions, heureusement : le coffre public se remplit d'eº
fait une seconde lecture des articles décrétés pèces et de billets : le mois dernier, il n'avoit
sur l'enregistrement das actes civils et judi que trois millions devant lui , aujourd'hui il *
ciaires, M. Fermond a proposé deux articles en a vingt-six , et le prix du numéraire est
additionels qui ont été adoptés : sensiblement baissé.
Art. 1er. « 'i'outes les acquisitions de domaines A l'ordre du jour, M. Rabaud a mis à lr
nationaux faites par les municipalités , les adju discussion quelques articles constitutionels sur
dications, les actes d'emprunts de deniers pour l'organisation de la force publique. Quelques
l'acquisition desdits biens, en justifiant de l'em prétendus zélateurs de l'autorité royale, §
ploi de ces deniers pour cet usage, les ventes , Montlozier, Malouet, ctc. ont affecté de s'in
reventes qui en seront ſaites , ne seront sou digner de ce que le comité de constitution n'*
mises, pour frais d'enregistrement, qu'au droit voit pas établi pour premier article, « que le
de 15 sous penlant l'espace de quinze ans, con roi est le chef de la force publique ». §
formément au décret du.... mºnt on leur a représenté que l'ordre des chose
II. Les particuliers acquéreurs de biens ma veut qu'un corps ait une existe nce et une orgº .
tionaux jouiront pendant cinq ans seulement nisation avant d'avoir un chef, ces messieurs
des dispositions décrétées en ſaveur des muni paroissoient déterminés à consumer le tempº
cipalités >X. lorsqu'un grand éconon1e du temps, M. de la
Dans un rapport d'où la simplicité n'excluoit Fayette , a demandé qu'on allât aux voix. I1
pas l éloquence, M. Bureau, au nom des comi discussion d été fermée. M. Montlozier, inviº
tés militaire et diplomatique, a fait le rapport cible protestant, a juré de présenter son amº
de la demande ministérielle en versement de dement sur chaque article ; à chaque fois l'ordº
quatre millions pour la réparation des places du jour a fait justice de cette obstination, º
lrontières, dont l'état est moins alarmant qu'on tout a cédé à cette observation de M. Duquer
m'a cru. Le rapporteur a aussi rassuré l'Assem noy , « que le roi étant dans la constitutioni
blée sur les bruits d'liostilité qui se sont répan les législateurs ne pouvoient oublier ses intº
( 755 ) - - - -
- -

rèts, sans abandonner leur propre ouvrage ». institués , porteront le nom de gardes natio
Les articles suivans ont été consacrés , monobs nales. | · · ·
tant quelques autres oppositions peu dignes 13°. Comme il n'y a qu'une seule nation , il
'd'être rapportées. n'y a qu'une seule garde nationale pour tout le
'l' I 'T R E Ier. royaume, soumise au même régime, à la même
discipline et au même uniforme ». G.
De la force publique en général.
« L'Assemblée nationale déclare , comme Suite du
/
tarif des droits d'enregistrement
principes constitutionels, ce qui suit : des actes civiles et judiciaires. .
1°. La force publique, considérée d'une ma
nière générale, est la réunion des forces de 7°. Les déclarations que seront tcnus de four
tous les citoyens. nir , dans les délais prescrits par l'article XII
2°. L'armée est une force habituelle extraite du décret, les héritiers, légataires et donataires
de la force publique, et destinée essentielle éventuels , autres qu'en ligne directe , oncle
et neveu, mari et femme, 5o sols ; entre frères
ment à agir contre les ennemis du dehors.
Les articles suivans ont été adoptés après des et sœurs, jusqu'au quatrième dégré exclusive
mcnt , 4o sols pour tous les collatéraux et
débats très peu prolongés. étrangers, des biens immeubles, réels ou fic
3°. Les corps armés pour le service inférieur tifs , qui leur seront échus en usufruit , dont
sont une force habituelle extraite de la force
les droits seront payés à raison de la valeur
publique , et essentiellement destinée à agir entière de ces biens , et si par la suite ils réu -
contre les perturbateurs de l'ordre et de la missent la propriété à l'usnfruit, à quelque titre
paix. que ce soit, les droits ne seront piiyés, que sur
4°. Ceux-là seuls jouiront du droit de citoyens l'estimation ou le prix de la nue propriété.
actifs , qui, réunissant d'ailleurs les conditions A l'égard des ventes et cessions, à titre oné
rescrites , auront pris l'engagement de rétablir reux , des mêmes usufruits et des baux à vie,
'ordre au-dedans, quand ils en seront légale les droits en seront payés , savoir , pour les
ment requis, et de servir dans l'arme e pour la ventes et cessions, à raison du prix stipulé ;.
défense de la liberté de la patrie. et pour les baux à vie , sur le pied du capital
· 5°. Nulle force armée ne peut exercer le au denier dix de la redevance , et suivant la
droit de délibérer ; la force armée est essen
sixième section ci-après.
tiellement obéissante. -

8°. Les déclarations que seront tenus de four


. Gº. Les citoyens ne pourront exercer le droit mir les survivans des époux , de tous les biens
de suffrage dans aucune des assemblées politi immobiliers qui seront transmis en propriété ,
ues, s'ils sont armés ou seulement vêtus d'uni
§ par donation et libéralité à titre de reprises,:
-

de rétention ou autrement, et. des capitaux


, I7º.Les citoyens ne pourront refuser le service des rentes , pensions , sommes et objets mo
dont ils seront requis légalement biliers qui leur seront échus à titre gratuit,
8°. Les citoyens ne peuvent exercer aucun en vertu de leurs contrats de mariage , testa
acte de la force publique établie par la consti mens ou autres dispositions , sauf à déduire
tution, sans avoir été requis. " -
sur les droits ce qui aura été payé par le survi
-9°. Les citoyens ne pourront refuser le service
vant lors de l'enregistrement des contrats ou
dont ils seront requis légalement. tGStaIm eIlS. : .
. 1o°.. es citoyens actifs et leurs enfans mâles,
âgés de dix-liuit ans, déclareront solemnelle C 1 N Q U I È M E s E c T 1 o N.
nient la résolution de remplir au besoin ces de Actes sujets au droit de 3o sous par 1oo livres.
voirs, en s'insorivant sur les registres à ce des
tinés. -
1°. Les actes , soit entre-vifs ou à cause de
11°. L'organisation de la garde nationale n'est mort, contenant dons ou legs de sommes dé
ue le plan d après lequel les citoyens doivent terminées et de valeurs mobiliaires désignées et
se rassetniyler, se former et agir, lorsqu'ils se susceptibles d'estimation, san f à faire distraction
ront requis de faire leur service. . -
des sommes et objets compris dans des legs et
12°. Les citoyens requis de défendre la chose dispositions auxquels il aura été fait renoncia
ublique,\ et armés en vertu de cette réqui tion à temps utile et par acte de forme. ·
sition , en s'occupant des exercices qui seront k 2°. Les déclarations que seront tenus de faire
N.
( 756 v
les donataires et légataires éventuels des som - j'ignorois, en acceptant l'épiscopat, que nons
mes , ou autres objets mobiliers qu ils auront dussions disputer de la propriété et de la dé
rccueillies par le décès des donataires. ou par licatesse avcc les préfets et les consuls, que
I'évènement des autres condºtions prévues , en notre table dût être couverte coHime la leur,
vertu d'actes et contrats dont le droit d'enre que le bien des pauvres fût en nos mains pour
gistrement n'aura été payé que snr le pied des mener une vie molle et délicieuse, et que leur
,ctes simples , conformément à l article 4 du nécessaire dût être employé à nous donner le
décret. -

superºu. On ne m'avoit point appris qu'un évé


, Sont exceptées les donations mutuelles , les que dût avoir des chars et des chevaux, qu'il
dons et gains de survie entre maris et femmes , fût obligé de marcher avec fracas dans les
et les dispositions entre ligue directe , dont les ru CS , ( LC. • 4

droits sont réglés par les précédentes sections. L'Assemblée nationale dit-elle autre chose
5°. Les baux de nourriture des enfans mi ' que ce qu'ont écrit les pères de l'église, et ce
meurs , ceux à ferme ou à loyer au-dessus d'une pendant nos monseigneurs se coalisent, leurs
année , jusqu'à douze inclusivement , et les grands vicaires se coalisent , quelques curés
sous-baux , les subrogations, cessions et retro gros décinateurs se coalisent pour opposer aux
cessions desdits baux, à raison du prix de la décrets une résist. nce criminelle, qui n'est
location annuelle. | qu'un prélude de la guerre civile qu'ils vou
( La suite demain. ) , droient allumer pour conserver leurs beaux
habits , leurs chars et leurs chevaux, leurs ta
I, Y o N. Nouvelle caisse /patriotique. bles somptueuses, leurs courtisannes, et maintes
7 autres ſriandises dont saint Grégoire de Na
Nous avons parlé des avantages que les ou zianze ne parle pas, bien qu'il en sent quelquº
chose. A. G.
vriers de la fabrique de Lyon retiroient de la
caisse patriotique établie pour l'échange des Lettre à un journaliste aristocrate.
assignats contre des mandats de 6 liv. Nous
nous sommes aussi récriés contre les abus qui Sainte-Foy, le 28 novembre .
se glissent dans les plus sages institutions : nous l)es citoyens patriotes n'ont pu entendre sans
avons publié les justes plaintes des ouvriers à
qui plusieurs fournisseurs retenoient 6 s. pour indignation la lecture du prospectus d'unjour
nal ntitulé : le Défensemr des o primés, ou
leur changer un mandat , ou les ſorçoicnt de l'Ami du C/ergé et de la Noblesse. Ils ont
| prendre l , moitié ou même le tout en marcham arrêté de le brûler sur le champ dans la salle
dises : cas diff rentes récriminations ont été
même de leur assemblée , et d'écrire aurédac
prises en considération par M Al. les fabricaus
de chapeaux : ils viennent de créer une nou tºur de cet ºffreux libelle, pour lui témoignet
l'horreur et lc profond mépris qu'ils ont conçu
velle caisse patriotique , dont les actions seront pour son ignoble personnage. - • *

de 1ooo livres ; il sera libre à cliaque action - Ne soyez donc pas surpris, M. le libelliste, du
naire d'en prendre autant qu'il voudra : ct dès
qu'il y au a vingt souscripteurs, on procédera
petit not à l'oreille que nous allons vous dirº
au nom de cette société : - -

à la création des mandats , qui seront aux trois Vous êtes un scélérat vendu aux ennemis de
conleurs de la mation , et de trois valeurs dif
Hérentes ; des mandats de 2o sous seront bleus , la nation , qui, sous le masque de la justice !
de l'lºumt nité, n'avez d'autres vues que d'opé
cle %o sous rouges , et de 3 liv. blancs. Par cette rer en France une contre-révolution : mais cº
nouvclle subdivision , la classe nom !,reuse des
qui 11ons rassnre , c'est l'évidence de votre mall
ouvriers de la chapellerie trouvera toutes les vais dessein , la perſidie de vos principes. la pla
sûretés de la caisse patriotique déja installée , titude de vos idées et la grossièreté de v0tr6
et ne sera pas exposée aux vexations des agio style. -
teurs en sous-ordre.
Nous sommes , les Amis de la Constitutioni
et ont signés , Garreau , président ; Beylard,
J'ignorois, dit saint Grégoire de Nazianze , Jrenée Joncard , récollet, secrétaires. -

On s'abonne à Paris , chez BriissoN , libraire, rne Hautefeuille, à qui l'on ndressera, franc de port, le pris
da l'abonnement et la lettre d'avis ; et toutes les lett1ºº ººur les Autcurs des Annales Patriotiques.
Et chez tous les Librairer et Directet rs des Post•s ºn Rºvaume et de l'Etranger.
Il paroit tous let jours un Wuméro de ce Journal. J'ria 5fi iiv. pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 lit pº
mots franc de port , par la poste , pour tºut le ºoº a l 'abonnement ne commence que du prem. d'un moili
On s'abonne auss i, à la méme adresse , pour la BOUCHE DE FÉR, moyennant 9 liv. pour 5 mois
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIREs
· I) E L A F R A N C E ,

- ! E T A F F A I R E s P o L I T I Q U E s D E L E U R o P E,
| J o U R N A L L I B R E , par une Société d"Écrivains Patriotes 2

· dirigé par M. MeRcIER , e4 par M. CARRA , un des Auteurs.


/

Il n'est aucun droit public qui puisse soutenir le démenti de la justice


éternelle, ou le contrat tacite sur lequel reposent tous les gouver
nelne laS.

Nº. c c c C x x x I. Du Mardi 7 Décembre 179o.


AS S E M B L É E N A T I O N A L E. autres villes du royaume, on a formé le projet
de classer les enfans en gardes nationales ; un
Séance du 6 Décembre. membre a dénoncé ce projet comme tendant à
nuire à l'éducation morale de la jeunesse : et
I ns différentes villes du royaume continuent cette considération , qui m'a pas besoin d'un
à demander des tribunaux de commerce et des long développement pour être sentie , a fait
juges de paix ; et l'Assemblée législative s'em renvoyer la motion au comité de constitution,
resse à répondre à ce vœu, qui devient pour | qui la reproduira sans doute lorsqu'il en sera
es amis de la patrie un gage assuré du réta , temps. -

blissement de l ordre dans l'étendue de l'em Il ne suffisoit pas d'avoir créé une caisse de
pire. Par un décret de ce jour, proposé par l'extraordinaire, il falloit encore l'organiser; les
M. Gossin , au nom élu comité de constitution , commissaires cliargés du travail préparatoire ,
un tribunal de connmerce sera établi dans cha l'ont présenté aujourd'hui par le ministère de
cune des villes de Châlons , de Mâcon, de M. Camus. Nous devons remarquer que ce pro
Saint - Malo , de Châtellerault et de Sedan ; jet de décret a réuni tous les suffrages, pais-.
Verdun aura trois juges de paix, et il en est qu'il n'a excité qu'une discussion très- égère.
accordé deux à Châlons ainsi qu'à Mâcon.
L'organisation de la garde nationale a occupé T l T R E Ier.
encore aujourd'hui l'Assemblée pendant quel
De l'état de la caisse de l'extraordinaire.
que temps. M. Rabaud de Saint-Etienne a
proposé trois articles qui sont à ajouter à ceux Art. I°r. « La caisse de l'extraordinaire, des
qui furent décrétés dans la séance d hier. Les tinée à la recette des revenus et des capitaux,
deux premiers n'ont éprouvé aucune opposi ui ne feront pas partie des contributions or
tion ; le troisième n'a souffert qu'une légère § et à l'acquittement des dettes de l'état,
disc ussion. . - - sera un établissement entièrement distinct et
1 °. Les citoyens ne pourront exercer aucun séparé du trésor public , ou caisse de l'or
acte de force publique, réglé par la constitu dimaire.
tion , sans en être légalement requis. -

2°. Les citoyens armés ou prêts à être armés II. La caisse de l'extraordinaire ne fera au
pour la défense de la patrie ne forment point cune dépense particulière ; il n'en sortira au
corps d'armée. - V. cune somme que pour l'acquit de diverses
3°. Les citoyens qui font maintenant , les parties de la dette publique non-constituée,!
fonctions de gardes nationales , pourront être dont le remboursément a été ou sera décrété,
antorisés à les continuer pendant toute leur et pour fournir au trésor public les secours qui
vie , et il ne sera rien innové aux précédens législatif.
auront été pareillement décrétés par le corps . V.

d crets àdescetgardes
générale égardnationales.
, jusqu'à l'organisation
• • •

III. Il n'y aura qu'une seule caisse de l'ex


On sait que dans la capitale et dans quelques traordinaire ; mais le service de cette caisse
431
( 758 ) -

sera divisé en deux parties, administration et tion qu'on a entendu M. de la Rochefoucault


trésorerie. présenter l'état des iumpositions qu'exige le ser
lV. L'administration de la caisse sera pro vice de l'année 1791 , et faire remarquer que
visoirement entre les mains d'un commissaire les contributions antérieures excédoient de cent
nommé par le roi à cet effet. Aucune somme soixante millions celle que le soutien de la chose
ne sera délivrée que sur les ordonnances par publique dcm inde aujourd'hui , puisqu'il ne
lui données, en exécution des décrets du corps faut plus que cinq cent soixante millions pour
législatif, sanctionnés par le roi La date et la faire face aux dépenses de l' nnée prochaine.
teneur des décrets seront exprimées dans les En vain de longs murmures se sont-ils élevés
ordonnances ; il sera responsable desdites or quand le rapporteur a ajouté que les propriétés
donnances. -

foncières seroient obligées de fournir sur cette


V. Le commissaire du roi , ou l'adininistra somme celle de 3oo millions ; tous les bons es
teur de la caisse de l'extraordinaire , veillera à prits ont aisément apprécié l'immense soulage
ce que la recette de toutes les sommes qui ment qui résulte , en faveur du propriétaire
doivent être portées à la caisse y soient versées terri n', de toutes les suppressions de la dime,
exactement et à leur échéance : à cet effet , til de la gabeile, de l'impôt sur les boissons ( cette
fera dresser le déno1nbrement des biens na dernière suppression entre dans le plan du
tionaux par départemens, districts , cantons et comité) mais sur-tout de l'extension de la côn
municipalités. Les directoires de département tribution sur cette multitude d'héritages privi
seront tenus de lui donner tous les renseigne légiés , qui naguère en repoussoient tout le
mens nécessaires sur cet objet , et de lui en poids sur le peuple écrasé. 4. "

voyer, tous les mois , un état sommaire par eux La contribution personelle seroit portée à
certifié véritable des biens mationaux mobiliers 67 : millions : la contribution patriotique pro
et immobiliers qui auront été vendus dans le duira 35 millions ; les droits d'enregistrement
º# le district. -- des actes civils et judiciaires s'éléveront à 4°
I. L'administrateur prendra pareillement millions : le timbre et les hypothèques à dixº
les précautions qui lui paroîtront les plus con huit millions ; les droits de licence à établir sur
venables pour surveiller et opérer la rentrée les débitans de quelques marchandises forme
de la contribution patriotique , et celles, des ront un revenu de 12 millions ; les droits d'af
autres objets à verser dans la caisse de l'ex finage rapporteront 13 cent mille livres : les
traordinaire dans les termes prescrits. douanes aux frontières produiront 2o millions#
· VI}. Le trésorier de l'extraordinaire recevra les postes 12 millions, et la régie des poudres
la totalité des sommes qui doivent entrer dans et salpêtres , 7 cent mille livres -

la caisse de l'extraordinaire, selon le détail qui Les forêts nationales et les salines forment
en sera fait an titre Il. Il recevra aussi les ori un revenu de 2o millions.
ginaux des obligations et des annuités qui se Les Américains sont prêts à payer 3.millions
ront fournies par les municipalités et par les qu'ils nous doivent.
articuliers qui se rendront acquéreurs des L'impôt à établir sur le tabac se porte par
† mationaux , il en sera dressé un état qui apperçu à 2o millions. 4

sera imprimé, et laissé un duplicata au rece il existe encore du sel appartenant à la na°
veur de district ». lion , dans ses divers greniers, pour une somme
· ( Nous donnerons la suite de ces décrets de 17 millions.
dans un de nos prochains numéros, ) Au non du comité d'imposition, M. d'André
A M. Camus a succédé dans la tribune un
a proposé et a obtenu un décret qui a ordonné
membre du comité de la marine , qui a demandé que la vente exclusive de l'eau-de-vie au profit
que tant pour les frais de l'armement précédem de l'état , dans les cinq départemens formant .
ment décrété que pour certaines dépenses re la ci-devant province de ,Bretagne , cesseroit
latives aux colomies, il fût mis provisoirement à d'avoir lieu , à comptér du pramier janvier
la disposition du ministre de la marine la somme prOcba In. . • , . s1 '-

(le trois millions. sept oent soixante une livres Une députation du, département du Pas de
dix-sept sous. La remise de cette somme , dont Calais a été admise a, la barre. Hille a exposé
le rapporteur a fait sentir l'indispensable né que les peuples de ce département et de celui
cessité, a été ordonnée par un décret. du Nord , quoique fidèles à la constitution et
Enfin le tour du comité d'imposition est ar dévoués à la liberté, avoient fait quelques mon
rivé"; ct ce n'est pas sans la plus douce satisfae vemens pour arrêter.la, circulation des grains
e 755 )
et farines, dont ils craiguent pour leur sub simples , lorsqu'il s'agira seulement de réduire
sist ince l'excessive activité. Renvoyé au comité ou de modifier les conventions stipulées par
de commerce, à l'effet d'aviser aux moyens de qui auront été enregistrés.'
des actes antérieurs
concilier la liberté du commerce des grains et Et à raison du triple des droits fixés par le
la tranquillité publique. G. présent tarif, sur toutes les sommes et valeurs
que la contre-lettre ajoutera aux conventions
Suite du tarif des droits d'enregistrement antérieurement arrêtées par des actes en forme. .
des actes civiles et judiciaires. Pour tous les actes de la première classé dons .
les sommes et valeurs n'excéderont pas 5o liv.,
Actes sujets au droit de 4o sous par 1 oo livres. il ne sera perçu que la moitié du droit fixé
S 1 x I È M E s E c T 1 o N. pour 1oo livres dans chaque division.
' Les ventes, adjudications, cessions, rétro S E C O N D E C L A S S E.
cessions, les licitations portant adjudication à
d'autres que les co-propriétaires, les donations Actes dont le droit est réglé en raison du re
entre-vifs ou à cause de mort, de biens immeu venu est évalué d'après la quote d'habitatioz
bles réels ou fictifs, autres que ceux en faveur dans la coztribution personnelle des ! čon
4 /'(2 C4aZ/2S. • . , *
de frère et soeur , oncle et neveu , mari et
Femme, les déclarations de command, d'ami, 1°. Les testamens et actes de dernièré vo
ou autres de même nature , faites après les six lonté, lorsqu'ils contiendront institution d'hé
mois du jour des acquisitions, les engagemens ritier ,. legs universels de biens meubles ou
# contrats pignoratifs au dessus de 12 années, immeubles, ou partage de biens entre les héri
es baux à rentes et ceux au-dessus de 3e ans, tiers §# sans transmission ni accepta
ét toutes les mutations de biens immeubles opé tion , à raison d'un seul droit pour chaque
rées par succession, testament, don éventuel, testateur ou instituant , en quelque §
et à † titre que ce soit, sous la seule ex que soient les héritiers eu légataires.
ception des espèces prévues par les sections Dans le cas où le testateur auroit fait plu
précédentes, et dont les droits sont taxés dans sieurs testamens ou codiciles, les droits de la
des proportions inférieures. seconde classe ne seront perçus que sur l'un
· Lorsque le vendeur ou donateur se réservera de ces actes : ils seront réglés pour les autres
l'usufruit, # droit sera acquitté sur la valeur en raison de la quatrième section des,actes de
entière de I'immeuble ; mais il ne sera dû aucun la troisième classe. · · · · · ·
nouveau droit pour la réunion de l'usufruit à Seront réputés legs universels ceux qui s'é
la propriété. tendront sur la totalité des biens du testateur,
* Dans le cas où la vente comprendroit des meubles ou immeubles
biens propres, , ou
acquêts ou sur un . genre de
conquêts. :• •

biens meubles et immeubles, le droit sera perçu


sur le tout, ainsi qu'il est réglé par la présente Seront réputés legs particuliers et sujets aux
section, s'il n'est fait une description détaillée droits des actes de # première classe, sur les
des objets mobiliers, soit dans l'acte, soit par déclarations estimatives , ceux qui compren
un état annexé, et s'il n'en est stipulé un prix dront des objets désignés par leur èspèce ou leur
particulier. - , ,« - -
situation , quand même la consistance ou #
- S E P T I È M E s E c T I o N. quantité n'en seroient pas déterminées, tels
que les legs de la totalité des livres, linge et
Actes sujets au droit de 3 livres par 1oo livres. habits , armes, ustensiles du testateur . · des
Les baux à ferme ou à loyer au - dessus de meubles garnissant une chambre ou une mai
son, et autres semblables. ·
douze années, jusqu'à trente inclusivemºnt.
Les mêmes droits seront payés pour Ns sous 2°. Les donations éventuelles d'objets déter
aux , subrogatipns , cessions et rÉtrocessions minés : les rappels à succession , promesses
#
#54dits º,**. doivent
its b»aufix l' s'ils l9l durer encore ·,plus de
•7 z-T . - -- • -
de garder succession, les institutiôns'contracº
tföuzè années. tuelles et autres dispositions de biens à venir
-

A l' gard des contre-lettres qui seront . pas- -


contenues dans des
- 1 -
actes entre vif !
- - -
- -

sées, soit stir des baux, soit sur d'autres àctºs · Aux auteurs des Annales. .
et contrats. les droits en seront perçus à raison
des :ffets , qui en résulteront, savoir ; . .. , , , Abbeville, ce 29 novembre !
| Sur le pied de la quatrième section des actes La raison, triomphe des
· ·
prélugés jusque dans
,
•. -* • . -'A • • * • • . . , • • -_ ' : " -:
( 76e )
ie fond des provinces. On condamne à la roue, la magnanimité du bon citoyen avec la stupi
à Paris , le jeane assassin de madame Madoré, ' dité délirante de l'aristocrate, et prosterne -
et dans la p trie du coupable on console une vous devant la divine providence, pour la re
famille honnête et respectable, en élevant plu mercier de vous avoir donné. une tête bien
sieurs de ses plus proches parens aux places organisée et un coeur humain, tandis qu'ellea
uunicipales. Le nom du scélérat est porté de obstrué les organes et maudit l'existence de cri
section en section , et par-tout il rappeile une malheureux esclaves des rois et de l'ancien
justice à rendre , un préjugé in fame à effacer. régime. Je l'ai vu, ce sentiment sublime du pi
Applaudissez donc, messieurs ; vive la révolu triotisme , ennoblir toutes les idées et les actions
tion , qui en tout nous régénère ! D. V. de ceux qui en étoient pénétrés, et porter,
dans ceux-là même à qui la fortune n'avoit pu
Prodigieux développemens de l'intelligence et permis de recevoir aucune espèce d'instruction,
de la sagacité humaine par le feu sacré du l'intelligence et la logique à un degré supérieur
.. patriotisme. - -
Cet effet sur-tout m afrappé chez les Belgesnº
• Ce n'est pss seulement du sentiment le plus voisins , que leurs ennemis et les nôtres ont
tant accusés de fanatisme religieux, pour voilet
molle et le plus sublime, l'amour de la patrie ,
que l'ame des bons citoyens s'est trouvé rem les véritables motifs de leur insurrection, qui
plie à l origine de notre mémorable révolution , sons le fanatisme de la liberté et une haine pro
c'est encore de mille traits de lumière qui ont fonde pour la domination tyrannique de li
développé en tout sens , dans une progression
maison d'Autriche. Voilà les † du pu
triotisme ! voilà les germes précieux et fécondi
rapide et incalculable, leur intelligence et leur
raison , et c'est une chose singulièrement re qui produiront sur toute la surface de la temº
Trop long-temps abaisé,
le cèdre de la liberté !
marquable , et que j'ai observée peut-être plus l'homme s'élève enfin à la hauteur de luimêmt,
que personne , par l'étendue de mes corres et c'est à mesure que les peuples monterontsnt
pondance et de mes relations , que , depuis
cette révolution, des milliers d'hommes de génie le trSne de leur souveraineté, que les tyrani
couronnés et leur famille seront forcés d'en
ont paru , qui, sans cette même révolution , se
roient restés des hommes ordinaires, utiles sans descendre , pour être autant au-dessous de
doute à leur famille, par leurs vertus domesti nations qu'ils ont voulu être au-dessus Telles
ques, mais nuls pour la grande famille nationale sont les bases de la justice éternelle; tels seront
et pour les progrès de la raison et de la justice les effets des progrès de l'esprit humain prº
universelles. O qu'elle est puissanto la [morale pagés et accélérés par le patriotisme, Cinal
du patriotisme , puisqu'elle opère en dix-huit Mémoires secrets sur les règnes de Louis XIV
mois ce que douze siècles avoient à peine ébau et de Louis XP , par jou M. Duclos, de
ché, je veux dire l'évidence mathématique et la l académie J'rançoise , historiographe tié
conscience intime dans les ames biens nées des France , 2 vol. in 8°. formant 1o24 pagºs
droits de l'homme et de la souveraineté abso iinprimés avec les caractères de M, Didot
lue des mations ! Prix , 9 liv. brocké pour Paris, et ſº la
Mais tournons la médaille , et considérons franc de port par tout le royaume.A Parii,
avec chagrin la décadence accélérée d'esprit chez Buisson , libraire, rue Hautefeuille :
et de jugement dans ces hommes pervers , vils
esclaves de l'ancien régime , et infectés dans , Nous allons ſaire connoitre en détail ce prº
Cl C LlX IIlOIluIm en t. -

tous leurs pores du poison coagulant de l'anti


civisine : voyez comme ils deviennent de plus
en plus brutes, balourds, mal-adroits , ou en Fautes à corriger dans le numéro 43o
ragés à lier, à mesure que le vrai patriote épure Page -55 , colonne première, ligne 17, seryitº
ses concºptions , ses principes , ses vertus , et inſérieur, lisez intérieur. -

s'élève à toute la hauteur de la majesté hu Jbié , lignes 4o et 41. Ces deux lignes soºº !
Inaine. . double emploi , et se trouvent trois ligº ,
Comparez la perspicacité exquise d'esprit et plus haut. - ,?
On s abonne à Paris , chez liviºsoN , libraire , rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, IPº.
de l'abonnemenr et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annºi§ Patriotiquer. -

Et chez tous les libraires et I)irecteurs des Postes du Roya urne et de l'Etranger.
Il paroît tous les jours un IVuméro de ce Journal. Prix 36 lio pour un an, 18 iiv. pour 6 mois, et de9lirº
6mois , franc de port, par la poste, pºur routie Royau e l 'a. e nnement nc commence que du prem.ºus
on s'abonne aussi, à la méme adresse , pour la BC l CIiE DE FER, mºyonnant 9 liv. pour 5 mºis
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIREs
DE L A F R ANC E ,
E T A F F A I R E S P o L I T I Q U E s D E L' E U R o P E,
| J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains PatriotcS »
- dirigé par M. MERcrER , et Par M. CARRA , un des Auteurs.
| Dans toute magistrature, il faut compenser la grandeur de la puissance
par la briéveté de sa durée. (Montcsquieu.)

N°. CC C C X X X I I. Du Mercredi 8 Décembre 179o. •


-

:; ';
A s S E M B L É E N A T I O N A L E. lorsque les troubles intérieurs ont été augmentés
par deux autres causes étrangères, l'insur
Séance du 6 Décembre au soir rection du régiment de Château-Vieux sur la
reddition des comptes, et l'humeur de quel
LEs premiers momens de cette séance ont ques officiers du régiment du Roi contre quel
té distraits par la lecture d'une lettre du car ques soldats. - - - -

linal de Rohan au procureur-syndic du dépar MM. de Noue et Malseigne, commaridans,


ement du bas Rhin, qui l'avoit invité à se n'ont pu rétablir la discipline. On se rappellº
:on former aux décrets. L'évêque répond avec que M. de Bouillé , dûment autorisé, arrivant
lauteur qu'il connoît ses devoirs sans qu'on en force pour commander l'ordre et la paix ,
es lui rappelle ; qu'il a écrit au roi, en pro lorsque la municipalité, trompée on entrainée
estant contre ceux des décrets sanctionnés par une poignée de soldats rebelles , leur a
[ui concernent la constitution civile du clergé, donné du canon pour faire résistance , et s'est
t aux quels sa conscience l'empêelied'adhérer. ainsi rendue comptable de tous les évènemens
Quelques voix se sont élevées pour envoyer de la journée éternellement déplorable du 5,
ux comités des recherches ou des rapports août 179o. - , :-
Y. * .
" >

ette lettre dénoncée ; l'Assemblée nationale


Vainement le général avoit annoncé des dis
e référant aux mesures qu'elle a prises pour
exécution de ses décrets , a passé à l'ordre pºs#ons pacifiques : le canon chargé à §
lu jour.
traille,. qui , sous la porte de Stainville, §a
-

la moitié de son avant-garde , devint le sign§


M. de Menou, au nom du comité d'aliénation, d'un plu grand carnage. Il ne fut plus pos§bie
informé l'Assemblée que les domaines natio de contenir l'indignation, et le Sang rançois
a 11x vendus dans le département du Loiret 9 coula à flot des deux côtés. '. 1 . 4 ) " ,
voient été portés à un prix double de celui de · M. Brulart a rendu le plus honorable hom
estimation. -

- | |. mage à la mémoire du vertueux l)esilles, qui


La séance avoit pour objet le. rapport des a trouvé la mort en couyrant de son corps
omités réunis des recherches , des rapports et et de ses deux bras trois canons braqués contee
militaires sur l'affaire de Nanci. Ce rapport, la garde nationale : et à l'intrépidité d'une
lit par M. Brullart ( de Sillery ), a occupé cin femmne nommée madame Humbert , qui a jetté
eures de lecture. -
. de l eau sur la lumière , d'un canon prêt à
| La ville de Nanci, peuplée par les anciens - Bouthillier
s'enflammer ;. et à la bravoure du fils de M.
ucs de Lorraine de toute sorte de privilégiés, vement blessé , âgé de quinze ans , leqnel, griè
voit vu, d'un œil effrayé, la constitution abattre dans cette journée, demandoit
s inégalités de l'orgueil et de la déraison De , à mourir sous le drapeau. - -

t sont éclos différens partis, qui déchiroient Par des considérations d'humanité , et pour
ette malheureuse ville ; une municipalité peu - sauver Nanoi de malheurs peut-être plus grands
toyenne commandoit inal et étoit mal obéie, encore , M. Brulart a proposé de décrét§r que
402
( 762 )
la procédure cornmencée sur les évènemens de pose une création de bureaux par le prº
Nanci ne seroit pas suivie ; que les deux ré suivant, qui a été adopté après quelques dé
gimens de Mestre-de-Camp seroient licenciés, bats.
après avoir reçu trois mois de leur paye , et L'Assemblée mationale décrète que deuxcom.
que sa majesté seroit suppliée de négocier avec missaires pris dans chacun des comités des ſinº
les cantons Suisses la grace des soldats du régi ces, des pensions, de liquidation et de judº
ment'de Château-Vieux envoyés aux galères. cature, lui présenteront sous huitaine un prº
L'heure très-avancée n'a pas permis d'enta jet d'organisation de bureaux pour les |

mer la discussion , laquelle est remise à la tions résultantes des décrets de l'Assemblº
séance de mardi soir. †º
lique.
pour la liquidation de la dette pº
|

Séance du 7 Décembre. # l'ordre du jour est venue


la discussion sur
la contribution personnelle , reprise par M.
Ce n'étoit pas une médiocre entreprise que Fermont. -

d'oser donner un supplément au Contrat So La base adoptée par l'Assemblée nationale,


cial; et celui-là a dû avoir un grand sentiment le prix des loyers donné pour mesure de
de ses forces, qui a espéré pouvoir fondre sa contribution , cette base est vivement attaqult
pensée dans la pensée de J., J. Rousseau. Cet par les députés de Paris, et par le conseil di
homme là , c'est l'illustre abbé Raynal. Les lé la commune , qui la juge impraticable pour
islateurs ont reçu aujourd'hui l'hommage qu'il la capitale. Cependant # comité insiste sur
eur a fait de son nouveau travail , et lui ont cette mesure généralement utile et solide pout
décerné dans le procès-verbal une place ho le reste de l'empire. « Il faut, dit le rapporteur,
morable.
des loix générales, et Paris lui-même n'a pº
Le comité d'agriculture et de commerce a droit de demander d'exception ». Par le projet
résenté et l'Assemblée a rendu un décret par qu'il propose , il seroit décrété que les †
§ il est statué, 1°. qu'à compter du pre
mier du présent mois , les droits de consom de dix livres jusqu'à cent vingt seront présumés
être de la moitié de la fortune des contribua
mation sur les sucres et autres denrées des Co
lonies , perçus dans la ci-devant province de bles ;, ceux de cent vingt livres jusqu'à ſix
cent livres , du quart , et ainsi de suite dans
Bretagne , sont supprimés. -
une proportion décroissante.
2°. Que les marchandises des Isles, qui sont Le rapporteur ayant représenté combien la
maintenant arrivées dans les ports de la ci-devant matière étoit instante , il a été décrété que le
Bretagne , jouiront des mêmes avantages que projet de décret seroît imprimé séparément,
dans les entrepôts des autres provinces. et ensuite que les projets de décrets des divers
3o. Que les franchises sur les mêmes den comités ne seroient mis à la discussion que le
rées, dont jouissoient les provinces de Fran lendemain de leur distribution aux membres
che-Comté, Alsace , Lorraine et Trois-Evê - de l'Assemblée. -

chés, cesseront, à compter du premier de ce M. Regnault ( de Saint - Jean - d'Angely) 1


mois. -
renouvellé les plaintes de M. d'André, mri
4°. Qu'il sera perçu un droit sur celles de
l'inaction de quelques comités, et particuliè
ces denrées qui seront importées de l'étranger. rement du comité central , qui avoit été formi
Le comité de constitution a ſixé ses regards pour stimuler les autres : M# Prieur a fait h
sur l'un des plus crians abus de l'ancien ordre
motion que chaque comité fût tenu d'envoyer
judiciaire, l'énormité des frais de la procédure un état de son travail au comité central qui
par écrit ; M. Merlin présentoit ce matin un en rendroit compte ; M. d'André deman
projet de décret relatif aux tribunaux de l'an qu'il soit nommé six membres , dont la mission
cienne Flandre : mais sur la demande de M. sera de vérifier, dans les divers comités .
Prieur, il est décrété que le comité apportera sont les travaux qui leur restent à faire, et
incessamment , dans une séance du soir, ses
d'en faire un rapport à l'Assemblée.
vues sur la réforme provisoire de la procé La priorité est demeurée à ce dernier rvis
dure. Au nom du comité militaire , M. de Beauhr
« Il y a, dit M. d'André, une extrême len mois a fait un rapport, et a présenté, sur l'
teur dans les opérations de vos divers comités, nisation du genre militaire, un projet dont
et cependant les membres de l'Assemblée na articles n'ont essuyé aucune objection *
tionale sont enlevés à leurs fonctions ». Il pro telluC.
( y63 )
Avancement du corps du génie. des détails aussi déplorables qu'authentiques,
sur les frais d'administration de la Flandre sous
Art. I°r. « Nul ne pourra être reçu élève du l'ancien régime. Un sieur , Schoebecque , et
corps du génie , qu'il n'ait subi les premiers deux ou trois autres ci-devant agens de cette
examens prescrits pour l'admission au service, administration, ont touché en dix ans, outre
et ceux particuliers à l'école du génie. leurs appointemens, la somme de 123,387 liv.
II. Les élèves du corps du génie auront rang 6 sous i o den. à titre de gratifications, en
de sous-lieutenant. lirige, beurre, gibiers, fleurs, vins de liqueurs,
III. Les élèves du corps du génie, après avoir huîtres et cornichons. Il est clair que cet ancien
satisfait aux examens particuliers à ce corps , régime n'étoit pas celui de la diète, au moins
lesquels seront conservés ou modifiés, s'il y a pour les administrans.
lieu, seront nommés aux places de lieutenans.
IV. Les lieutenans du corps du génie parvien
dront, à leur tour d'ancienneté, aux emplois · Développement de la politique des tyrans
de capitaine. d' Europe et de leurs ministres dans les cir
V. On parviendra du grade de capitaine à constances actuelles, relativement aux pro
celui de lieutenant-colonel par ancienneté et vinces Belgiques.
par le choix du roi.
Sur trois places de lieutenans-colonels va Demandez, par exemple, aux ministres des
cantes, deux seront données aux plus anciens trois cours alliées, réunis en ce moment au con
capitaines; la troisième, par le choix du roi, grès de la Haye pour déc'der du sort des Belges
sera donnée à un capitaine en activité dans ce par le fer et le feu des Autrichiens, pourquoi,
grade depuis deux ans au moins. en garantissant à la cour de Vienne, dans le
VI. Les lieutenans-colonels parviendront au traité d'Utrecht , la possession des provinces
grade de colonel-directeur par ancienneté et Belgiques, l'Angleterre et la Hollande (qui sont
par le choix du roi. les seules garantes dans ce traité) n'ont pas ga
Sur trois places de colonels-directeurs vacan- . ranti en 1787 , 1788 et 1789 la non-violation
tes, deux seront données aux deux plus anciens · des loix et de la constitution des Belges, de la
lieutenans-colonels ; et l'autre, par le choix du part de Joseph If. Savez-vous ce qu'ils vous
ro-i, sera donnée à un lieutenant - colonel en . répondront ? Ils vous diront que les rois en
activité dans ce grade depuis deux ans au moins. tr'eux se garantissent bien les domaines et l'em.
pire qu'ils ont usurpé sur les nations, mais qu'ils
VII. Le corps du génie roulera sur lui-même ne garantissent jamais aux nations ni leurs loix
pour les grades d'officiers-généraux; en consé ni leurs constitutions antérieures et subséquen
quence, sur les quatre-vingt-quatorze officiers tes , Si vous leur dites que cette garantie de
généraux conservés en activité, quatre seront prédilection est d'autant plus injuste et absurde
particulièrement attachés au corps du génie, · par la non-réciprocité envers les peuples, que
sous le titre d'inspecteurs-généraux ; deux du ce sont les peuples eux-mêmes qui sont les seuls
grade de lieutenant-général, et deux du grade et véritables souverains , ils vous répondront
de maréchal-de-camp. que cette souveraineté des peuples n'est autre
VIII. On parviendra du grade de colonel di chose que de la métaphysique , dont les rois
recteur à celui de maréchal-de-camp par an feront connoître le vuide et l'illusion.
cienneté et par le choix du roi. Ainsi, peuples de l'Europe, n'oubliez pas que
Sur deux places de maréchal-de-camp vacan vos tyrans couronnés regardent les droits de
tes, une sera donnée au plus ancien colonel l'homme et des nations, et les progrès de la raison
- directeur ; et l'autre, par le choix du roi, sera universelle comme des chimères. Sachez qu'ils
donnée à un colonel-directeur en activité dans se coalisent en ce moment contre vous tous, et
ce grade depuis deux ans au moins ». G. qu'ils méditent sérieusement, après avoir subju
( La suite demain ). gué les infortunés Belges, de renverser la cons
titution françoise, pour vous ôter la fantaisie
d'en former une semblable, qui feroit votre
Département du Nord. bonheur et votre prospérité. Ils comptent beau
coup sur leurs esclaves enrégimentés ; ils ne
On trouve dans le journal de ce département savent pas qu'il me faut qu'un léger éclair d
( 764 )
raison pour faire tomber les armes des mains titution , nous les donnons au moins comme un
de ces soldats qui sont des hommes comme avertissement qu'il ne faut nullenent négliger,
nous. Occupez-vous donc , peuples de l'Eu et qui servira de point de comparaison, de rap
rope , à endoctriner tout doucement les sa Prochement et de surveill§ dans des cir
tellites de vos rois et princes ; communiquez ºººººnces relatives aux projets que ces articles
leur toutes les nouvelles et les causes de la ré annoncent.
volution françoise. Faites-leur observer qu'un ! 'Angleterre ( c'est-à-dire le ministère an
roi n'a pas la tête ni le corps autrement faits glois ), disent - ces articles , s'engage, en cas
que le dernier goujat d'une armée ; sur-tout ne qu'on tente une COntre-1-évolution en France,
négligez pas les grands moyens d'une nsurrec | de garder la neutraIité i a plus complète; elle
» TT , - -

tion nationale , qui sont les cocardes prises su n'accédera jamais aux demandes que l'Assem
bitement, et les petites assemblées préparatoi blée nationale pourroit § faire; elle promet de
res. Je vous donnerai bientôt une tliéorie com
Plus de ne point troub§ l'Espagne dans sa
plète de ces insurrections que la Providence neutralité, ou , ce qui seroit encore pis, de ne
• , |• A - - -

protège toujours , et qui sont regardées comme Point l'empêcher de se joindre aux anti-révolu
le plus saint des devoirs contre la tyrannie. . tionnaires. Si ces efforts ºornbinés ne produisent
CARRA. rien , les choses *ººººront , entre l' Angleterre
et l'Fspagne, absolument sur le même §ied où
les met là convention 9stensible. Si au contraire
AFFAIRES POLITIQUES ETRANGERES. la contre-révolution Fé ussit , alors on récom
P o L o G N E.
pensera
ticles a
l'Angleterre ºont
pocalyptiques de son révélés,
inactionmanifestés,
, et les ar

ºmmentés et accomplis à la plus grande gloire


Les nobles qui composent la diète ayant refusé du despotisme, du #natisme, d§ §.
d'admettre à la représentation nationale les † † †me • et à la grande édi
Ct

bourgeois de ce royaume , mais craignant leur ººº de tous les peupl ,


mécontentement, viennent de confèrer la no même de la nation l.†. # º --

blesse a plusieurs d'entr'eux. La diète a eu soin nant cette dernière au bonheur §t à la paix
de choisir les plus riches , et elle a mis à prix dont elle jouissoit il X.#, quelques années. sous
d'argent ses d§ d'ennoblissement. Les le régime de la Bastille , o§ préserveroit les
militaires promus à la noblesse seront exempts autres nations de cet ºSprit de vertige qui, les
de l'impôt du timbre : mais les avocats , ban aveuglant sur leurs Vrais intérêts ourroit ie r
quiers , marchands et fabricans ennoblis, y res donner la ſantaisie d être libres pº de payer
teront assujettis. Sur la liste dos bourgeois qui moins d'itnpôts , tandis Tºe de grands gênies
sollicitoient l'admission dans la noblesse étoient ont démontré que les P°ºples et les moutons
quelques cordonniers et des tailleurs ; leur de sont d'autant Plus heure§ qu'ils se laissent
mande a été rejettée par un sursis. A. G. manger plus facileme , Par les tigres et les
D E L o N D R E s.
loups , et qu'ils livrent à leurs m§je# dévora
trices plus d'argent , de laine et de chair.
Ces argumens ,
Tous les journaux , toutes les feuilles pério d º† l'on voit, seroient
dignes dee Pitt,: º
eliques s'accordent à supposer des articles se Judas Guignard , Calonne , de Necker, de
crets dans la convention entre les cours de l'insolent Potemkindu; vieux fouº §
Ka units, et de -

Londres et de Madrid ; et cornme ces articles ºis nous serons toujours


supposés pourroient bien ayoir quelque réalité, º, et pour repouss . Ces argumens, et
vu la perversité des cours de l Jºurope et la rage >our déjouer de pareil, °°ºPlots. Nos ressources
des tyrans couronnés contre notre sainte cons # cet égard sont immens§ * s t nous les déve
lopperons quand il faudra. C... 1

Qn s'abonne à Paris , chez BuissoN , libraire, rue Hautefeuille à qui l'on adressera, fr
9
· •
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annai§' #anc de port, eIprix
Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etr 8I'.
Patrioci
taqttes.
- 1 • - - -

Il paroit tous les jours iru N'uméro de ce Journal. Prix 36 li°. Pour ttvt ax, 18 liv,. Pour 6 nzoFr.
5 rtois. franc de port , par la poste, pour tout le Royaume L'a: º nnement n . ('Oy71r7I(. » ee de 9 liv. pour
On s'abonite ausvi , à la nºua adresse, pour la BCu & à # b# l' Élt, moy »rce que a're P*r°rrr. d"rrrr mois.
º 9 4iv. Peur 5 moi .
ANNALES PATRIOTIQUES ET IITTÉRAIREs
: D E L A F R A N C E,
ET A F FA I R E s P o L I T I Q U E s D E L E U R o P E ,
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
- . dirigé par M. MERcIER, et par M. CARRA , un des Auteurs.
Ces corps religieux qui se perpétuoient sans fin, jouoient încessamment -

contre le peuple, mais ils tenoient évidemment la banque contre lui. )


(Montesquieu. • • »

· No. C C C C X X X I I I. Du Jeudi 9 Décembre 17go.


· Ass E M E L É E N A T I oN A L E. nouvelle : a son avis la municipalité de Nanoi
n'a eu d'autre tort que d'être foible et craintive,
Séance du 7 Décembre au soir. le corps des officiers du régiment du Roi est
irréprochable, sauf les étourderies de quelques
C'esr M. du Châtelet qui a rouvert la discus jeunes gens ; màis il a fait'tomber tout le poids
sion sur l'affaire de Nanci, en s'eſforçant de .des horreurs de cette affaire sur l'insubordi
† son régiment , en demandant l'érec dation des soldats, qu'il a qualiſiée de brigan
,tion d'une cour martiale pour juger les mili ·dage. Bien loin d'adopter le parti d'indulgence
taires de tout grade qui ont eu part à la désas proposé par le comité, M. Cazalès soutîent que
treuse journée du 31 août , et en adliérant la cessation de procédure seroit un acte de
d'ailleurs aux conclusions du comité. . - · despotisme, une violation de la justice distri
· M. Grégoire a ensuite adopté les mêmes butive qui confondroit l'innocent et le coupa
conclusions pour la cessation de la procédure, ble , et il s'est donné le plaisir de rappeller les
mais il a demandé que l'Assemblée nationale · réclamations qu'éleva la Bretagne en 177o, lors
retirât et déclarât comme non-avenu le décret que Louis,XV., pnr un semblable acte d'auto
·qui a accordé à la municipalité de Nanci un rité , fit enlever des greffes le procès de M.
· témoignage d'approbation. . d'Aiguillon.
Une toute autre opinion s'est élevée , celle Il finit en demandant des henneurs particu
- de M. de Noailles le jeune , qui a traité sans liers pour la mémoire du vertueux Desilles,
-ménagement la conduite de la municipalité, et dont le dévouement doit, dit-il, honorer à ja
-même celle de M. de Bouillé , qu'il accuse de mais son siècle et son ordre. Sur ce derniér
précipitation. Il blâme la partie du décret qui - not, M. Barnave s'est levé : Je demande que
2 propose de licencier les troupes , et sur-tout de · le préopinant soit rappcllé A L'oRrºRE pour deax
-leur accorder un dédommagement. -fautes graves; la première, d'avoir gratuitement
' -

3.4 M. de Noailles accuse le rapport d'être non affligé un de ses collègues ; la seconde, d'avoir
. seulernent trop indulgent , mais inexact : il a · osé manquer aux décrºts , en parlant d'un ordre
1demandé qu'il en fût fait un autre , dont il * qui n'est plusi Cette motion n'a pas été enteR
• a en quelque sorte tracé la forme, en inculpant | due sans trouble : M. de Cazalès invoquant la
-les soldats et les officiers de divers régimens , : liberté individuelle d'exprimer son opinion j>il
- mais sur-tout la municipalité de Nanci , qui , a été défendu par M. de Clermont-Tonnerré,
a autorisé tout le mal par foiblesse tout-à-la - d'après le même principe ;ºet l'Assembléeiidi
: fois et par incivisme, et de M. de Bouillé , à - visant la motion , l'a faît rappeller à l'ordre
- qui ilſ a reproché un excès de précipitation qui seulement pour les derniers miots, relatifs>au
#a fait couler un ruisseau de sang françois. : | |- ci devant ordre de noblesse. * · · ·
: L'avis du comité a été éncore plus fortement 1 : • • Nous ne voulons pas omëttre que M. d'Ai
-

- attaqué par un homme qu'on n'accusera pas de : guillon a demandé grace pour l'autre tort du
s'être concerté avec le préopinant, clést M.!
Cazalès. ll présente l'affaire tous une face soute
# « Lé peu d'influehce dont il jouit
ans l'Assemblée et dans la mation, ne dispense
433
( 766 ) l

de faire attention à l'insulte qu'il fait à la mé tale, et le décret qui suit en a été le résulut
moire de mon père ». « L'Assemblée nationale, après avoir entendu
Enfin on a repris l'ordre du jour, et M. Pru l'avis de ses comités de constitution et dim
gnon ayant rétabli l'avis du comité, la discus position, considérant que l'assemblée adminiº
sion a été fermée, et le projet de décret a été trative du département de Paris n'est point eº
mis aux voix. Nonobstant l opposition de M. Ca core formée , et qu'il est instant de s'occupº
zalès, que la question préalable a écartée, il de l assiète des impositions pour l'aanée 179l
est décrété que la procédure extraordinaire a décrété, 1°. que les cinq officiers municipaut
du bailliage de Nanci sera discontinuée. nommés par la municipalité, pour préparerlº
Sur la seconde disposition , M. de Noailles travaux préliminaires relatifs à † sont
demandoit que le régiment du Roi et le régi commis à l'effet d'ordonner toutes les opération
ment de Mestre-de-Camp fussent refondus cha
cun en deux bataillons , et reportés à la queue
† à l'assiète de l'impôt, tant pºur
a ville de Paris , que pour les municipalith
de l'armée sous un autre nom. Ce moyen a qui dépendent de ce département : 2°. que |
paru peu praticable. En préférant l'avis du co ces commissaires rendront compte de leur
mité, c'est à dire le licenciement , l'Assemblée opération
établie ». à l'administration , lorsqu'elle sen
s '
a rejetté la proposition de donner trois mois
de solde aux stipendiés, et a seulement décrété La matière des poids et mesures, sur laquº
que le comité militaire présenteroit incessam tout l'empire attend impatiemment une loi mi
ment ses vues sur les moyens de remplacement forme, est arrivée ce matin à l'ordre du jour'
des militaires de tous les grades de ces deux M. Lamerville en a fait un rapport simple º
régimens. - précis, et a proposé des dispositions préparº
Sur la demande de M. de Menou, on a rem toires qui ont été adoptées sans nulle oppº
voyé au comité diplomatique la partie concer tlOn. |

mant le régiment de Château-Vieux. . Art. Ier. « Les directoires de département º


Enfin M. Barnave a fait décréter, après une feront apporter, par les districts, des étaloniº
longue et vive opposition, que l'Assemblée re tous les poids et mesures qui sont en usage dº
tiroit les témoignages de satisfaction donnés leur arrondissement respectif.
: précédemment , tant au directoire du dépar II. Aussi-tôt après, l'envoi en sera fait au #
tement de la Meurthe qu'à la municipalité do ' crétariat de l'académie des sciences, en évitº
Nanci, et l'approbation la plus solemnelle a été le double emploi lorsqu'il se trouvera pluſieun
décernée à # conduite généreuse des gardes
mesures au poids semblable.
nationales de Metz, et au civisme de la muni
- cipalité de la même ville. III. Le roi sera prié de sanctionner le prº
décret, et de l'envoyer incessamment à lonº
Séance du 8 Décembre. les administrations du royaume ». -

On n'a point perdu de vue la pétition pré


Depuis le décret qui avoit suspendu toute sentée au mois d'octobre dernier par les Pº
nomination de §, ecclésiastiques, plus trons pêcheurs de Marseille, pour la conº
d'un collateur s'est permis d'user de ses an vation de leurs anciens usages, qui sonº
ciennes facultés, et a espéré échapper aux re quelque sorte devenus des droits consacrésº
gards de la loi. Le comité ecclésiastique, ins le tempsdes
mation ; à cette pétition
pêcheurs s'est jointe
catalans, une rº
qui préten ºnt
truit de ces entreprises , en a fait faire aujour
, d'hui le rapport par M. Clrasset, et l'Assemblée au droît de franchises sur certains passagestº
nationale a décrété que les nominations et Malouet a fait aujourd'hui le rapport, auº !
collations de bénéfices , faites depuis l'époque des comités diplomatique et de marine lº !
du décret qui suspend toute nomination , sont décret qu'il a proposé et fait adopter estº
regardées comme nulles et comme non-avenues, posé de nombre d'articles que nous rappº !
encore que le décret ne fût point parvenu dans rons prochainement. - , "
les paroisses ou lieux où ces nominations pour Les départemens du Puy de Dôme et dek |
roient avoir été faites. Corèze ont obtenu, sur un rapport de M. # |
Au nom des comités d'imposition et de cons
titution , M. Démeunier a fait un court rapport
nier, un secours respectif de 45 ooo linº
répartir sur les malheureux habitans quº"
i
sur les mesures à prendre très - instamment inondations ont réduits aux dernières extº
ou» l'assièt e de l'impôt de 1791 dans la capi tés du besoin. G. -
( 757 )
P A R I S. Vienne, avec son grand vicaire Bertliolet : et
il s'en va , dit-on, fonder une église primatiale
On donne pour certain que le roi a écrit au Sciotto, où quarante à cinquante autres pré
au pape , pour lui demander le bref approbatif lats doivent bientôt le suivre. Le prélat de
|
' de la constitution civile du clergé , qu'un petit Clermont est désigné pour son premier suffra
nombre de consciences timorées ou séduites , gant, , il emmène avec lui son secrétaire du
et sur - tout nombre de prélats hypocrites et Rosoy ; et des rives de l'Ohio , il continuera ses
factieux , affectent de demander avant de se expéditions de la gazette de Paris. A. G.
soumettre à cette constitution. Le roi , dans
sa lettre, accorde , dit-on, vingt-quatre heures
au pape pour délibérer, lui signifiant que si Avis très - important.
sa sainteté refuse le bref demandé , sa sainteté
ne pourra accuser ni la nation françoise, ni, L'administration municipale de Paris, atten
ses représentans, ni son roi, de la scission qui tive à prémunir tous les citoyens contre les
sera la suite nécessaire de ce refus. Le courier pièges de la friponnerie, fait insérer dans les
porteur de cet ultimatum royal, est parti le papiers publics la lettre ci-dessous, duement
certifiée :
samedi 4 de ce mois pour se rendre à Roine ;
il sera de retour du 15 au 2o. Ainsi toutes ces Extrait d'une lettre de Philadelphie, du 9
. brouilleries cléricales, qui font rire les françois octobre 179o, de M. le Maigre à M. Duler,
- au milieu des grands intérêts qui les occupent le 29 novembre suivant. -

en ce moment, toutes ces pitoyables chicanes


suscitées par de misérables calotins indignes du - J'ai appris en son temps la grande émigration
sacerdoce, seront terminées avec l'an second de qui s'est faite pour le Sciotto, et c'est avec re
la liberté. A. G. gret que je vois que l'on trompe mes compa
triotes, qu'une aveugle crédulité sert à enrichir
une compagnie de spéculateurs.
Département de l'Isère. Il y a plus de 2oo milles d'Alexandrie au fort
Le ci-devant évêque de Vienne a fait ume
· Pitt, et delà environ 3oo milles au Sciotto , où
il faut arriver au milieu des bois, parmi les bêtes
complainte sur l'air : J'ai perdu mon évéché;. sauvages, abattre le premier arbre pour bâtir
l'assemblée administrative du département de" ºtine cabane, pour nonrriture du maïs qu'il
l'Isère lui a répondu par une chanson sur l'air : 'faut piler et faire bouillir dans l'eau, chasser
La bonne aventure, ô gué.
Après sa complainte, monseigneur Daviaud, jour avoir de la viande, et se faire escalper par
es Indiens.
le ci-devant évêque en question, s'étant avisé
Voilà, monsieur, la situation des malheureux
d'emboucher la trompette de la sédition et du qui s'émigrent pour cette partie du monde : un
fanatisme , et d'entamer, comme un Iroquois, rand nombre ont déserté à leur arrivée à
le chant du combat, § , plusieurs se sont rembarqués pour
L'assemblée administrative, délibérant sur un
écrit du ci-devant archevêque de Vienne, a la France, d'autres pour les colonies, et quel
ques-uns se sont établis dans les villes voisines
· arrêté : « Que M. Daviaud seroit poursuivi ex de la navigation. -

: traordinairement à la requête du procureur Un jour, sans doute, le Sciotto s'établira, les


général-syndic, ainsi que ses coopérateurs, fau
* teurs et adhérans, comme auteur d'un écrit rivières y seront abondantes, mais il faudra que
'incendiaire, contraire aux décrets, tendant à le cultivateur consomme ses productions, étant
soulev er le peuple et à susciter une guerre ci
trop éloigné
en tirer d'aucunavantage.
le moindre commerce pour pouvoir " • •

vile, pour être puni comme criminel de lèze Certifié conforme à l'original, BoNcERF, º
mation ».
La conduite de l'évêque de Grenoble a été
· dénoncée à l'Assemblée nationale. Ce prélat Extrait de l'histoire de la Sorbonne.
refuse de se rendre dans son diocèse , et de
donner des dispenses de bans aux citoyens du Le révérend père Moya, jésuite et eonfes
département. sous prétexte qu'ils ne sont pas ·seur de Marie-Anne d'Autriche, reine de France
de son diocèse. Cet évêque à remplacer s'ap 'en 1664, prétendoit qu'il est permis de donner
-pelle Dulau. -
un coup de couteau à celui qui nous dit des
Quant au sieur Daviaud, il s'est enfui de injures, et de le tuer en cachette si on ne le
c7c8 , - v
peut autrement ; qu'un juge peut en certaines du souverain pontife; manda à la barre les su !
circons : º ri ces vendre sa sº1ut ence , comme un périeurs des moines mendians , les priricipâux
ecclésiastiqne son béné lice. jésuites qui soutenoient la domination papale, *
Ce th, ologien conlesseur traitoit aussi fort et leur enjoignit de ne ries enseigner de toub '
au long, dans un gros livre de piété à l'usage | ce que la Sorbonne avoit censuré dans les li
des dévotes, des plaisirs des maris et de ceux vres de Vernant et du confesseur de la reine.v
des a inans; il examinoit avec scrupule quelles . r . *

sont les attitudes de la volupté qui sont péchés P A Y s - B A s redevenus autrichiens, ' * ;
A
mortels , et celles qui ne sont que fautes vé
nielles ; quels sont dans les plaisirs des sens les Il faut croire que le général Bender a enrôlé .
raffinemens qui peuvent être permis, et ceux dans sa musique les trompettes vétérans qui «
qui doivent être prohibés. firent de si grandes merveilles dans l'armée des
A la même époque un jésuite , sous le nom Hebreu xau siége de Jéricho. Josué Bender n'a |

de Vernant, publia un autre opuscule théolo eu qu à se présenter, et les portes de Namur,


gique , où l'infaillibilité du pape et sa supré - de Bruxelles, de Gand, de Tirlemont se sont
matie étoient posées en principes. Ce jésuite ouvertes. A l'aspect de ses bottes, tous les sol- .
enseignoit alors ce que disent aujourd'hui cer dats du congrès flamand ont posé les armes, !
tains évêques , certains abbés ci-devant com et gagné le large , après avoir pillé les magasins
mendataires , maints ci-devant gros prieurs et de guerre de Bruxelles. Les dernières lettres
gras chanoines. -
de l'ournai annoncent que les Autrichiens y
« Nous devons obéir à ce que commande le sont attendus avec impatience : par-tout ils ont
pape sans demander raison de ce qu'il fait et été reçus avec une sorte d'empressement et
de ce qu'il ordonne, croyant pour certain qu'il d'alégl esse. Par quelle fatalité les lions belgik
ne peut nous tromper n être trompé ». Cette ques, qui avoient dévoré Alton et tous ses satel
doctrine, soutenue par plusieurs théologiens dè lites , sont-ils devenus tout-à-coup un troupeau
1664 , ne tendoit alors, comme aujourd'hui, de moutons timides à l'aspect de Bender ? Il .
qu'à souméttre la nation et son chef à la do y a tout lieu de croire que le congrès lui même
mination de l'évêque de Rome. - a trahi.la patrie , et qu'aussi-tôt après la conr
| La Sorbonne lit en 1664 ce qu'elle ne fera vention de Reichembach , Van-der-Noot et
pas , et ce dont nous n'avons pas besoin au ses compères, se voyant joués par le suliande
ourd'hui ; elle condamna cette dóctrine bur Berlin , ont imaginé de traiter secrètement ayeç .
† ainsi que céile du confesseur de Marie Léopold , et de lui revendre à beaux deniers
Anne d'Autriche. .. , , , . ' comptant ses provinces flamandes On assure .
: Ces jugemens de la Sorbonne indisposèrent que le général Schoenfeld emporte pour sa.part •.
le pape Alexandre VII. il envoya un bref à soixante-dix mille louis en or : c'est assez mal ;
Louis XIV , pour lui en demander la suppres # er ; car outre sa belle reddition de toute la .
sion ; et voul§ [latter la haine que ce mo Belgique , ce général prussien avoit déja fait A
narque famatique avoit conçue contre les jan battre trois ou quatre fois ses Brabançons, et 5
sénistes , il le loua de son zèle à les persécuter , les avoit fait hacher comme chair à .pâté, par *
l'invitant à ne pas émousser la pointe du cou les léopoldistes. A a reste,.il.y avoit à la tête
' teau qu'il leur tenoit sur la gorge. - de cette révolution belgique tant d'évèques
| Le parlement s'assembla, et ſoudroya par un d'abbés , de moines et de ci-davane,
arrêté le bref du saint père. A cette nouvelle ,
#
faut pas s'étonner que Léopold,ait tout arrangé
le saint père fut saisi d'une sainte fureur , et -avec de l'or. Ce prince n'a pas brûlé one amore
lança une bulle d'excommunication majeure † rétablir ses armoiries impériales dans toute"
contre ceux qui oseroient se déclarer défen a Belgique. Nous aurons bientôt sans doute »|
seurs des deux censures de la Sorboune , rne ie dénombrement des potences et des éch - 4
naçant de la colère, de Dieu et de l'indignation · fauds dressés an pied de l'écusson.dAutrichai
de saint Pierre et de saint Paul tous ceux qui et l'aigle intpérial trouvera bien le moyen de *
.n'obéissent pas à la pléºtitude de sa pulissance. . faire un déjeuner de chair humaine -braban--2
· Le parlement se, moqua avec raison de l'ex »çºnne , sans entendre pour cela déroger à l'an-ti
· communication , pvascrivit par avrêt la bulle - nistie. . · A,. G, • º • ! . )
s * " e - "
· ls .. i
- i ! 2 - =

On : bénile à l'aris, chez Buisson, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de porr, fe pils
"de l'aboûnement'et'ta'lettre d'àvis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Arrnixler Patriotique#.. 2 L!
Et chez tous les Librairos et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIREs
D E L A F R A N C E , - -

ET A FFA I R Es P o L I T I Q U E S D E L' E U R o P E,
-

-
/
© - -

JO U R NA L L IB R E , ar une Société a"Ecrivains Patriotes ,


dirigé par M. MERcrER , et par M. CaRnA, un des Auteurs.
Ces corps religieux qui se perpétuoient sans fin, jouoient incessamment
contre le peuple, mais ils tenoient évidemment la banque contre lui.
(Montesquieu.)

N°. C C C C X X X I V. Du Vendredi to Décembre 179o. ,


· Ass E M B L E E NAT I O N A L E. laquelle seroit assis l'impôt sur le revenu ainsi
Séance du 9 Décembre. présumé, et le comité proposoit de fixer cette
cotisation au sou pour livre.
Cette opinion a souffert de grands débats :
L est temps de faire cesser l'abus de l'agio M. de Murinais la juge ruineuse pour le com
ge , qui engorge le commerce et paralyse la merce et l'industrie #. grandes villes.
n fiance publique. Les législateurs ont pensé M. d'André a demandé avec instance l'ajour-'
e le plus sûr moyen de sécher une des sour nement de la question. ll faudroit, dit-il, com
s de cet abus, le monopole du numéraire, mencer par décréter dans quelle raison respec--
toit de répandre une somme considérable de tive les propriétés foncières et les propriétés
tte monnoie inférieure qui, nécessaire au mobiliaires contribueront à la charge publique.
uple comme le pain, le mettroit à portée M. Camus appuyoit l'ajournement, mais par
ichnnger le papier de haute valeur, qui n'est d'autres motifs, lorsque M. L)uport a demandé '
ur lui presque d'aucun usage. On a donc au contraire qu'on allât aux voix. La difficulté,
essé le rapport du comité des monnoies sur disoit-il. est tranchée par le comité, puisqu'if '
fabrication du billon. Ce rapport a été pré propose une imposition qui n'est que le ving
lté ce matin par M. de Cucy. Il évalue à tième de la propriété mobiliaire. -

millions la menue monnoie qui circule au Ne seroit-il pas plus avantageux, dit M. Folle-'
rd'hui ; mais il observe que cette monnoie, ville, de décréter un minimum et un maxi-'
#rée par le temps et § , me peut mum, l'un de douze deniers, l'autre de vingt
e laissée au milieu de la société , et doit deniers pour livre ?
• remplacée par une émission de 4o millions L'avis de M. le Grand est de déterminer le :
monnoie nouvelle, qu'il propose de frapper maximum à deux sous pour livre, et le mini
même poids et au même titre. mum à douze deniers. -

)n a ordonné l'impression de ce rapport , · La discussion fermée , on a mis aux voix '


M. Rewbel a déja vivement attaqué , et l'ajournement requis par MM. d'André et Ca- .
en a ajourné la discussion à samedi. mus : cet amendement-a été attaqué par la
Le décret sur la contribution mobiliaire, question préalable : la question préalable a
trné mardi dernier, a été rapporté par M. échoué cette fois. -

mond , et l'article 1°r en a été décrété : Contre les amendemens du maximum et du


rt. Ier. « Tout loyer au-dessous de 1oo liv., minimum , on a demandé la priorité en faveur
résumé être de la moitié du revenu des de l'avis du comité ; mais deux épreuves de
tribuables ; - mise aux voix n'ont pas suffi pour connoîtres
e 1oo liv. à 5oo liv., du tiers. : . 4 l'opinion dominante. La demande de l'appel
e 5oo liv. à 1ooo liv., du quart. nominal s'est elevée ; mais la consommation
c 1ooo liv. à 15oo liv., du cinquièm. etdem. de temps qu'entraîne ce mode a inquiété l'As
e 15oo liv. à 2ooo liv., du sixième et demi». . semblée , et on a repris la discussion. MM. .
s'agissoit de déterminer la proportion dans Duport et Folleville ont donné à leurs motifs
434
( 77o )
un plus grand développement , et le rappor IV. Que le roi sera prié d'ordonner à sºn
1eur a soûtenu que l amendement de celui-ci ministre des affairesétrangères de négocierim
alloit amener la fraude dans la déclaration des médiatement avec les cantons suisses pour ob
loyers et dans la passation des baux, et qu'ainsi tenir la grâce des quarante-un soldats de Ch -
l'impôt sero t anéanti. teau-Vieux, condamnés aux galères pour trente
Nouvelle mise aºx voix , nouvelle incerti années ainsi que celle des soixante-onze rº
tude , et quoique M. le président crût apper voyés à la justice de leurs corps
cevoir la majorité abonder dans le sens du co V. L'Assemblée , instruite que les membres
§ité, le redoutable appel nominal étoit encore de la municipalité de Nanci sè sont détais de
invoqué. leurs fonctions , se restraint à retirer les rem
M. d'André. « Il est un moyen de concilia cimens qu'elle avoit votés pour la municipaltº
tion , c'est de décréter le sou pour livre, sauf de Nanci et le directoire du département
à rejetter sur les propriétés mobiliaires le dé V[. Il a été décrété que le procès-verba
ficit, s'il s'en trouve ». feroit mention du zèle d Honoré Nicolas Marie
M. Fermond. « Il existe un décret qui porte du Verrier , et Bon Claude Cahier, commis
qu'il me pourra être fait d'augmentation sur la saires du roi : et Victor Guillard et Charles
Pierre le Roy , citoyens de Paris, qui les ont
contribution mobiliaire ». ·

M. d'André retire sa dernière motion. volontairement accompagnés ».


| L'heure très avancée , l'extrêrne fermenta
tion de l'Assemblée, et une demande expresse
de M. de Croy, ont fait prononcer l'ajournement Suite du tarif des droics d'enregistremº
cées actes cz z Zs ez judiciaires
à demain. G.
3°. Les substitutions et les exhérédations
| L'affaire de Nanci, quoique locale et parti soit qu'elles soient faites par actes entre-vifs ou
à causo de mort.
culière, a occupé une telle place dans l'opinion | 4°. Les contrats de mariage dont le
|

publique, que plusieurs de nos lecteurs desi droit


#eront sans doute avoir la rédaction littérale du n'aura pas été réglé sur le , a des consº
décret rendu , et que nous avons donné en tutions dotales , conformément à l actes
servée par la seconde section des option rº
substance Le voici : |
de la
| Art Ier. « L'Assemblée nationale décrète , première classe. -

qu'il ne sera donné aucune suite à la procédure 5°. Les dons mutuels entre maris et femmes
commencée au bailliage de Nanci, en vertu du Dans tous les cas ci-dessus exprimés | sera
décret du 16 août, ni à toute autre relative fait déclaration du montant de la quote d hab
ment aux évènemens qui ont eu lieu dans cette tation dans la contribution personnelle des º
ville, laquelle elle d clare comme non avenue ; tractans , ou des personnes dont limpositº
qu en conséquence , tous les citoyens et soldats devra servir, et fixer les droits d'après les rôl !
détenus dans les prisons , en vertu des clé crets qui auront immédiatement précéde la date de
décernés par les juges de Nanci , pour raison actes entre-vifs , et la présentation au burº
desdits évènemens , seront remis en liberté des actes de dernière volonté , à l'effet d'établir
aussi-tôt la publication du présent décret. la perception conformément au présent !
| i. Ordonne à son président de se retirer par fante de cette déclaration , il sera perçu º
devers le roi, pour prier sa majesté de donner Vºsoirement une somme de · oo livres ; mais les
ordre à son ministre de la guerre pour opérer parties auront alors la faculté de justifierº
le licenciement des régimens du Roi et de
la somme de ladite contribution pendant une
Mestre-de-Camp et qu'il soit payé à chaque l enregistremº
année , à compter du jour de
soldat trois mois de solde , dont un mois à l é les droits seront réduits en conséquence .
poque du licenciement et deux mois lorsque | l'excédent sera restitué, sans que l'on pº
chaque soldat sera rendu dans son domicile , être dispensé de payer le supplément qui s .
et qui leur seront payé par le trésorier du demandé par le préposé en vertu desdits r .
district. dans le cas où il en résulteroit un droit !
|
| III. L'Assemblée nationale charge son comité surpasseroit la perception provisoire ci des
établie. |
militaire de lui présenter ses vues et de lui |

Les actes de cette seconde classe qui seſ !


rendre compte dans le plus court délai des
moyens de remplacer ceux desdits officiers et passés par des personnes non - imposées !
soldats qui vont se trouver sans emplois. contribution personnelle, à cause de la mº
-
-N------

( 771 )
cité de leurs facultés, me seront sujets qu'au Les jugemens préparatoires ou définitifs ren
droit de 3o sous. - -
dus en matière criminelle , sur la poursuite du
-

ministère public, sans partie civile, et les expé


T R o I s I E M E C L A s s E. , ditions qui en seront délivrées, seront exempts
P R,E M I È R E s E C T I o N. de la formalité et du droit d'enregistrement.
T R o I s I È M E s E o T 1 o N.
Actes sujets au droit fixe de 5 sous.
Actes sujets au droit ſîxe de 15 sous.
· 1°. Les lettres de voiture passées devant les,
officiers publics, à raison d'un droit par chaque 1°. Les quittances du rachat des droits féo
personn , à qui les envois seront adressés. daux, conſormément à l'article 54 du décret
· 2°. Les engagemens des matelots, gens de de l'Assemblée nationale du 3 mai 179o.
mer et d'équipage , et les quittances de leur sa 2°. Les premières ventes des domaines natio
laires qu'ifs donneront aux armateurs à leur maux, ainsi qu'il sera réglé par l'Assemblée na
retour de voyages , à raison d'un droit pour tionale, en conséquence de son décret du 29
Juin 179o. t,
aque engagement ou quittance, et sans égard
aux sommes qui sèront dèsignées dans ces actes.. '3°. I'es exploits et significations des huissiers
: 3°. Chaque exploit ou signification qui aura et autres ayant droit de faire des notifications
pour objet le recouvrement des côntributions, en forme, tant en matière civile que crimi
directes ou indirectes, même des contributions nelle , à l'exception des exploits désignés dans
locales, et toutes les contraventions aux règle la première section ci-dessus, et de ceux qui
mens généraux de police ou d'impôt, tant en contiennent dèclaration d appel, dont les droits
activité qu'en défense , suivant les principes seront réglés par les seçtions suivantes.
ui seront exposes ci-après à la troisième, sec-.
tions relativément au droit d'enregistrement Les exploits ne seront sujets qu'à un seul
enregistreinent ;, mAis le droit sera perçu par
des exploits. .. , , , , , , ) . . chaque personne requérante, ou à qui la signi
1,-'a S. E c o N D E s E. c. T I o N. ſication sera faite,-sans-qu'il puisse être perçu
plus de cinq droits sur un exploit ou procès
, .., Actes sujets au droit ſixe de 1o sous. verbal fait dans un seul jour et pour le même fait.
· 1°. Les procès - verbaux de délits et contra Les copropriétaires et cohéritiers, les parens
ventions aux règlemens g néraux de police Oll réunis pour donner leur avis , les débiteurs ou
d'imposition , † séront enregistrés, à; créanciers associés ou solidaires, les sequestres,
peine de nullité, dans les quatre jours qui les experts et les témoins ne seront comptés que
suivront celui de leur date , et avarit qu'aucun pour une seule personne , soit en demandant,
huissier pûisse en faire la significàtion. -- ? .
soit en défendant. -

Si la signification est faite pour le procès Les exploits et significations qui seront faites
verbal et dans le même contexte, il ne sera à la requête du ministère pnblic, sans jonction
perçu que le droit réglé par la présente section A
de partie civile, soit par les huissièrs, soit par
tant pour le procès-verbal qûe pour la signifi les brig# et cavaliers de maréchaussées et
cation à un seul délinquant ;-et, s'il y a plu autres" dépositaires de la force publique, pour
sieurs délinquans, les drois de$- significations la poursuite des crimes et délits, seront enre
faites au second et aux suivans seront perçus , gistrés gratis." . . -

outre celui du procès-verbal, ainsi.qii'ils sont - - ( La suite demain ). .


réglés par la précédente section.t ' : · · · · ·º •-r–
. 2°. Les connoissemens ou reconnoissances
de chargement par mer, à raison d'un droit , , , P A R I s, le 1o décembre
Pºr chaqué personne à qui les envois serontº , t; -1 . . . " 1 -

# , , : t ;l , M, Hérault Séchelles, ci-devant avocat-gé


º# §, .', ... , , , , -
. "" , .
' néral au feu parlement, est l'un des juges nou
- c †9nnés
3º Les'extFaits ou # à'aCteS . #t Tal SOIl · yellement élus pour les tribunaux de cette yille.
ºt contrats par les publics , 1 ,'.º ' :
# droit par chaque pièce. '!' , S. " " On assûré que çe magistrat citoyen, en se pla
4º Les expéditions des jugeméns qui seront ,çant au poste public qui lui est décerné par
*endus en matière de contributions, délits et . " ses concitoyens, encourt l'indignation d'une
contraventions. , mère axistocrate , qui l'a menacé d'exhéréda
•• • • -- ° ° %

*.
- . , « 3 "
' • *• t . ... , ' ' ' - 4 - --
T- |

( 772 ) _ , non pas pot


, royauté,
,hait la
tion H n'a pas balancé entre ses intérêts per Ua dém ocrate
sonnels et ceux de la patrie , il a accepté. des causes personnelles : non pas , comme Crom
vvel, pour y substituer la tyrannie sous un autre
nom , mais comna Caton ou connnne Hamden,
Alzzis , le 1er décembre.
ou coname Sarnuel A dans , par la conviction
Ici tous les sentimens se confondent dans le intime que les roissont des mangeurs d homme,
plus beau de tous, celui du patriotisme. Le fa et que la royauté est un fléau politique , un
natisme fit jadis couler des fiots de sang dans foyer autour duquel se rassemblent les détrac.
notre ville, aujourd'hui nos opinions religieuses | teurs de l'humanité.
sont paisibles , la religion de la liberté constitu Un patriote est inflexible dans ses principes,
tionelle est devenue la dominante. Les dames invariable dans sa conduite : cette homogé
de notre cité, dignes émules de leurs maris , néité de principes et de conduite , cette cons
ont formé un clubpatriotique , elles s'y occupent tante probité est le caractère distinctif du vrai
de la révolution, et y lisent les décrets de l'As démocrate.
semblée nationale en présence de lenrs enfans, Un patriote a son arme sur ses lèvres , dût
qui sont fiers d'y être introduits Salut et hon la vérité nuire à ses convenances , il la dit il
meur à ces nouvelles Cornélies ! puissent leur ne sait point capituler avec les préjugés, les
exemple trouver des imitatrices ! -
passions, les intérêts privés, il heurte # front
La plus parfaite tranquillité règne dans le et jamais par des voies obliques : jamais la faus
Vivarais; les protestations et les infâmes projets seté n'a souillé son ame ni ses lèvres.....
conçus par le comité militaire du camp de Jalès . Un patriote n'intrigue point , ne cherche
sont voués à l'opprobre ; les fiers habitans de point à dominer dans les sociétés; il ne manœu
nos montagnes respirent la liberté, et sont pé vre point pour arriver aux premières places; .
nétrés d'un saint respect pour los loix consti il se repose sur ses services , ses vertus et ses
tutionelles : les fourbes qui ont cru pouvoir dé talens. Réussit il , il n'en est que plus ardent
velopper en eux le germe du fanatisme se sont our le bien public , et ii ne s'en glorifie pas
trompés , il n'y existe plus. e réussit-il pas, il ne s'en plaint pas, ne s'en
| étonne pas, ne s'en décourage pas....
Portrait du démocrate ou vrai patriote. Un patriote respecte les talens utiles à la chose
Extrait de la lettre de M. Brissot à M. Barnave.
publique et à la cause de l' égalité : il les loue
hautement, et n'en est point jaloux. -

Qu'est-ce qu'un démocrate ou vrai patriote ? Un patriote aime, pratique et prêche la phi
— Un démocrate ou vrai patriote ( car ils sont losophie. -

confondus l'un dans l'autre) ne dit pas : j'aime En deux mots, amour sincère du genrº hu
le peuple, je suis l'ami du peuple , etc. Cette main , enthousiasme pour la liberté univer
élanterie est loin de son esprit comme de ses verselle , inflexibilité de principes , franchise
habitudes. Il est trop identifié avec le peuple dans le langage, aversion pour le luxe, l'in
pour se placer ainsi hors de lui : il le défend , trigue , la vanité, tels sont les principaux ca
il s'oppose à ceux quf veulent le tyranniser , ractères du démocrate. -

parce que cette tyrannie le révolte , comme


appartenant lui-mème à cette classe immense
que les despotes et les aristocrates , et certains Errata pour le Nº. 432.
liommes populaires placent insolemment au
dessous d'eux. - - -
Page 762, seconde co'onne , ligne 52 , genre
Un patriote veut la liberté pour tous les humain , lisez génie militaire.
homme s. ll la veut sans exception , sans mo
dification, Il veut que pnr-tout le principe soit Le sienr Buisson prévient le sieur parralier,
reconnu, quoiqu'il sache bien que par-tout on à Marseille , qu'il ne répondra jamais à ses
ne peut pas précipiter la destruction de l'oeuvre lettres , et qu'ainsi il est dispensé de lui écrire,
des tyrans. parce #. laissera à la poste.
On s'abonne à Paris , chez BUIssoN , libraire, rne Hautefeuille , à qui l'on adressera , franc de port, al prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres paar les Auteurs des Annales Parriotiques.
Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger. -

Il paroit tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 56 liv. pour un an, 18 liv. po•r 6 mais, et de 9 li,. ººº
iszois franc de port , par la poste , pour tout le ºov ne L'abonnerrent ne commence que du prem. d' un moi .
On s'abonne aussi, à la méme adrense , pour la BOUCHE DE FER, moyennant 9 liv, pour 3 moit
1

-7

: s U P P L É M E N T A U N°. C C c C x x x I v.
PA R I S , le 8 décembre. . seront punis ignominieusement et chassés de la
terre promise , dont ils avoient jusqu'à présent
'acrilégeeuvers la nation; profanation de l'au partagé l'empire avec le despotisme des rois. C. ...
tel de la patrie par des prétres Hibernois.
Avant-hier, 6 de ce mois , des séminaristes Projet des rois et princes de l'Europe contre
u collége des Irlandois, de ses prêtres étran la constitution françoise. -

ers . -

lui, quittant leur pays pour de saintes promesses, Je ne parle point à ces patriotes présomp
'iennent vivre à Paris d'argumens et de messes, tueux qui ne doutent de rien, qui ne méditent
sur rien, qui ne savent point calculer d'après
e sont attroupés au Champ de Mars, après une les vrais rapports des événemens , et qui, tout
rgie de guinguette ;. et là, convaincus que la imprégnés encore de la jactance et de l'incon
uissance et l'infaillibilité du pape étoient bien sidération françoises, rejettent avec dédaim les
u-dessus de la puissance et de la souveraineté de avis et les observations politiques des patriotes
l nation , ils ont monté sur l'autel de la patrie philosophes consommés dans l'expérience des
malgré la sentinelle , en ont brisé plusieurs choses et des personnes ; je parle à ceux chez
arties, et se sont permis des indécences sur qui la morale du patriotisme étoit en théorie et
: lieu même qui reçut le serment fédératif en pratique long-temps avant la révolution ,
le tous les François. et qui connoissant à fond l'esprit général des
' .

Quatre gardes nationaux qui se trouvoient en


e moment au Champ de Mars , sont accourus
# maîtres de la terre, ont suivi de près
· la politique de leurs cours et la marche tortueuse
our arrêter le sacrilége ; mais les Hibernois, et perfide de leur orgueil et de leur ambition.
rmés de ces bras nerveux qui portent si leste Tant què les différentes cours de l'Europe, que
ment les plus gros fardeaux sur le port de Lon traitent avec celle des Tuileries ont cru que
res, ont terrassé les gardes nationaux et en notre révolution ne seroit qu'un feu de paille,
nt Èle§ un assez dangereusement A la nou et qu'elle se détruiroit d'elle - même , soit
elle de cet évènement, le peuple des environs par la légèreté qu'on suppose naturelle aux
'est porté en foule sur les lieux., et deux de François , soit par les troubles et les obstacles
es prêtres hibernois auroient éprouvé la jus de l'irtérieur, soit par les intrigues et les com
ice du peuple , si un détachement de gardes plots des ministres du roi, ces cours n'ont point
lationales, qui est survenu à propos, ne les abandonné leurs haines respectives et leurs pré
ût tiré de là pour les conduire en prison avec · tentions les unes sur les autres; le roi de Prusse
[uatre autres séminaristes du même collége. a menacé l'Autriche et la Russie ; I'Angleterre
Voilà donç encore un des effets de la résis a menacé l'Espagne ; enfin, l'ancien systême
unce impie et sacrilége de plusieurs évêques et politique de puissances opposées, toujours
urés aux décrets # de l'Assemblée natio prêtes à s'entrechoquer, dans la proportion
ale, et du refus qu'ils font de prononcer le , de quatre contre quatre , ou de trois contre
»rment civique ! Mais enfin le temps n'est-il | contre quatre, a encore prévalu.
as arrivé où la souveraineté nationale doit dé Mais aujourd'hui que ces cours ennemies
er toute sa rigueur et sa fermeté contre des · voient clairement que la constitution françoise
nfans rebelles et insolens, qui osent se croire s'avance, malgré tous les obstacles de l'inté
u dessus d'elle et des loix ? Qu'espèrent-ils en rieur, au milieu des ruines du despotisme, de
herchant à se séparer de l'esprit général et 'la féodalité, de la théocratie et de la robino
es,devoirs réciproques de tous le citoyens ? . sratie, et qu'à mesure qu'elle touche à sa fin
roient-ils qu'une légion d'anges et § elle s'affermit de plus en plus, soit dans ses
iendra exterminer la nation pour leur bon |.
propres principes d'exécution, soit dans l'opi
laisir ? Non ; ces prêtres rebelles seront évincés nion du peuple françois, et dans l'opinion
e leurs cures et de leurs évêchés, et les sémi même des peuples voisins : aujourd'hui, dis-je,
aristes audacieux, qui oseront insulter la patrie ces cours ennemies cherchent, par un mouve
t la constitution dans ses moindres emblêmes, ment assez naturel, à se rapprocher, à se coa
454 bis. -
( 77e )
liser toutes pour étouffer, s'il est possible, le Dans des circonstances aussi terribles, vºut
grand exemple d'égalité , de justice et de raison ne douteriez pas que la Prusse et l'Angleterre
universelles que l'Assemblée nationale de France n'acceptassent votre alliance , si vous la leur
vient de donner au monde entier. Et quand offriez au nom de la nation et du roi, êhbien,
même les preuves de cette coalition secrète et vous vous tromperiez : les ministres angois et
soudaine ne seroient pas démontrées mathé prussiens ont promis de la refuser et de rester
matiquement par la mature même des circons neutres dans cette affaire ; ils ont donné une
tances, on les découvriroit bientôt, 1°. dans la libre carrière à Léopold, aux princes d'Alle
convention pacificatrice et si prompte entre les magne vos voisins , au roi d'Espagne, à celui
cours de Madrid et de Londres ; 2°. dans l'aban de Sardaigne et à celui de Naples, qui feront
don total que le roi de Prusse a fait subitement précéder leurs armées d'un superbe manifestº
des Liégeois et des Belges, après s'être servi de dans lequel ils demanderont l'anéantissement
leur insurrection et les avoir flattés de sa pro de la déclaration des droits de l'homme et de
tection pour forcer l'Autriche à la paix ; 39. dans plusieurs articles constitutionels décrétés par
l'inquiétude naturelle où se trouvent les nobles
l'Assemblée nationale ; comme, par exemplºi
d'Allemagne et d'Italie, de voir leurs titres de de celui qui supprime les titres de noblesse et
marquis, de comtes, de barons, etc. supprimés les droits féodaux , et de celui qui circonscrit
comme en France ; et 4°. dans les préparatifs le pouvoir du roi dans les limites du pouvoir
extraordinaires de guerre que font les princes exécutif On vous proprosera cet arrangement,
de Deux-Ponts, de Saarbruck, les évêques de comme si l'on pouvoit transiger avec la pro -
Cologne, de Maïence, de Trèves, le Palatin, dence et avec les décrets de 1a justice et de la .
le roi de Sardaigne, et les armemens maritimes raison universelles : mais vous n'en serez point
que l'Espagne conserve dans ses ports, malgré surpris , si toutefois vous concevez jusqu
sa convention avec l'Angleterre. vont la démence et la stupidité des tyranº dº
Mais, dira-t-on, toutes ces puissances réunies la terre. - - - !

à la maison d'Autriche se préparent donc à Vous frémissez, mes amis, d'un tel projet,
menacer la France d'une invasion générale ? Et parce que vous en voyez, par les détails quº
pourquoi non ? Ne voyez-vous pas que les auto
je viens de vous faire, la perfidie et la pôsi
mates de Léopold s'exercent en ce moment )v bilité ; mais rassurons-nous, ce projet annonce
sur les Belges, précisément pour vous prouver plûtôt une révolution générale en Europe quº .
que ces automates et ceux des autres puissances l'anéantissement de notre sainte constitution
ourront fort bien s'exercer de même sur vous ? Les rois coalisés contre mous courentmderºnt
# quand les Belges et les Liégeois seront sub de leur perte. Et nous aussi nous ferons des
jugués, malgré leur amour pour la liberté, que manifestes; mais nous les adresserons, danº
faudra-t-il de plus, diront nos ennemis , pour toutes les langues de l'Europe, à tousles †
subjuguer les François, sinon des armées plus ples de ce continent contre la tyramnie de lenº
fortes et proportionnées au nombre d'homines prétendus maîtres ! nous les porterons auxº,
à combattre ? Vous n'appercevez donc pas que tellites allemands, italiens et espagnols, au bout
l'on commence par les Belges et les Liégeois, de nos bayonnettes ; ceux-là verront sur nº !
non - seulement pour s'assurer que les soldats
étendards la déclaration des droits de l'homme .
des tyrans tueront sans façon les patriotes de
tous les pays ; mais pqur nous ôter la ressource et un trait de lumière les fera passer dans nº
d'une alliance avec ces deux peuples belli rangs pour y combattre à nos côtés contrelºº
queux , et encore pour faire de leur pays le propres tyrans. N'en doutons point : unè #
centre de ralliement de tous les contre-révolu
genérale en Europe, dont notre révolution#
tionnaires et de toutes les troupes ennemies ? été qu'une foible image, va mettre aux pti
toutes les nations de ce continent avec liº
Laissez-les faire ces rois d'Europe , et endor rois ; bientôt la scène, en s'étendant de toº
mez-vous sur la jactance ou le silence des faux ' parts, va présenter aux yeux de la post#
politiques, et vous verrez que l'on fera mar
cher contre VOl1S , OUltrG les autre combattans V) •
l'évènement le plus étonnant et le plus
ces mêmes Belges et ces mêmes † sub rable que jamais l'histoire du genre lin
puisse offrir dans ses fastes les plus reculº,
jugués. Ces traits de lumière sans doute sont l

effrayans, mais écoutez encore et appronez tout


- • -- • -- • -- • •»

ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIREs


DE L A F R ANC E,
- E T A F FA I R E s P o L I T I Q U E s D E L E U R o p E,
Jo VR NA L L 1 B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MsncrEa, et par M. CaRRa, un des Auteurs.
Quand le clergé s'abuse au point de se dire propriétaire, il faut le
· laisser parler du droit et lui ôter le fait.

N°. C C C C X X X V. Du Samedi 11 Décembre 179o.


· · A S S E M B L É E N A T I O N A L E. décret qu'il a présenté n'a éprouvé qu'une .
discussion très-légère, et un sentiment univer
Séance du 9 Décembre au soir. sel de bienfaisance et de justice a tenu tous les
législateurs debout comme un seul homme,
| CE qui établira le plus solidement la consti L'Assemblée nationale ayant reconnu, par
tution civile du clergé, malgré la résistance du son décret du 1o juillet dernier, qu'il étoit de
fanatisme audacieux et l'hésitation de la supers sa justice de restituer aux représentaus des re
titieuse ignorance , ce sera la pureté des élec ligionnaires fugitifs les biens dont ceux-ci ont
tions qui vont renouveller la face de l'église été privés dans des temps de troubles et d'in- .
gallicane. Pénétrés de cette vérité, les électeurs tolérance, et voulant pourvoir au mode de la
du département de Seine et d'Oise viennent restitution déja ordonnée, après avoir entendu
d'élever sur le nouveau siége de Versailles un · le rapport de son comité des domaines, décrète
vertueux curé , un excellent citoyen ; et ils ce qui suit : *.

sont venus faire hommage de ce choix à l'Assem Art. I°º. « Les religionnaires fugitifs et autres,
blée législative. dont les biens ont été confisqués pour cause de
Une députation de gens de lettres, ayant à religion , leurs héritiers , successeurs et ayant ,
sa tête M. Millin-Grandmaison, est venue sou droit, sont appellés à recueillir, selon les for-.
mettre à l'Assemblée le projet d'un grand ou-. mes indiquées ci-après, les biens qui se trou
, vrage historique dressé sur les anciens monu vent actuellement dans les mains des fermiers .
mens qui se trouvent-épars et ensevelis dans préposés à leur régie.
la poudre des cloîtres. Les rédacteurs deman Il. Ils seront tenus de se pourvoir par simple .
dent, pour le succès de l'entreprise, un libre requête en main-levée desdits biens dans le
accès dans les bibliothèques et édifices dépen délai de trois années, à compter du jour de la
dans des domaines nationaux. Cette députation publication du présent décret , pardevant le
a été reçue très-favorablement. tribunal de district dans l'étendue duquel les-,
, Cette séance a été entièrement consacrée à dits biens seront situés : lequel tribunal ne .
la bienfaisance. Un accueil tendre , nous pour pourra prononcer la main - levée , qu'après
ions dire paternel, a été fait à une députation communication au procureur-général-syndic du
§. de Paris, qui, pour le soulagement département, et sur les conclusions des com-.
missaires du roi. .
des plus indigens, pour la plus facile répar
| tition du travail et du salaire, sollicitent l'eta · III. Ils joindront à leur requête les titres et
blissement d'une caisse patriotique où les assi pièces propres à établir qu'ils sont aux droits de ,
| gnats puissent être échangés sous un escompte c lui qu'ils prétendent représenter, et que les ,
modéré. , bi ns par eux réolamés proviennent de son chef .
Au nom du comité des domaines, M. Bar 4 IV. Lorsque les titres du demandeur en main
-

rère a fait un rapport touchant et précis sur · levée ne seront pas suffisans pour prouver sa
les moyens à suivre pour opérer la restitution parenté et la propriété des biens par lui récla
, dn patrimoine des religionnaires fugitifs. Les més, il pourra être admis à "#" S)
cette ;
( 776 ) |
preuve par enquêtes, même de commune re se pourvoir devmt les mêmes juges, pouria
nommée. faire payer le surplus par l'adjudicataire
V. Tous les titres, baux et documens qui XI. Les baillistres et adjudicataires des biens
sont au pouvoir de la régie, concernant les biens appartenans aux religionnaires fugitifs, ouaulres
réclamés, seront communiqués, sans déplacer . dont les biens ont été confisqués pour cause dº
aux parties intéressées qui pourront s'en faire religion , seront tenus de restituer à ceux qui
délivrer copie ou extrait sans frais. obtiendront la main-levée de ces biens, le prit
VI. Ne peurront les demandeurs en main des bois et arbres de fûtaie qu'ils auroientºº
levée se mettre en possession des biens , en pés sur ces biens depuis le jour de la publication
vertu d'ordonnances qui les auront prononcées, du décret rendu le 1o juillet dernier, et ce à
ce - ès les avoir fait signifier , tant au régis dire d'experts accordés ou pris d'office
ses ou à ses préposés, qu'aux fermiers détemp XJI. Les héritiers ou ayant cause des reli
teurs desdits biens. | -
giomn ires fugitifs, et autres dont les biens ont
V | J. Les adjudicataires actuels des biens des été confisqués pour cause de religion, dont les
religionnaires fugitifs, à titre de bail à rente per biens auroient été vendus , ne pourront les rº
pétuelle , avec clause résolutoire, seront tenus vendiqtier; mais il leur sera donné main-lerèe
d'çn laisser la libre possession et jouissance à ceux et de livrance des rentes constituées par legºu
q, en auront obtenu main levée sur la première vernement, des deniers provenans de la vente
requisition , à la charge , par ces derniers , de desdits biens. - - - .
leur rembourser préalablement les frais de cul XIII. Tous prétendans droits à la propriété
ture, labour et de semences, ainsi que le mon des biens dont la main-levée sera accordéº
tant des sommes que les adjudicataires justifie seront tenus de se présenter dans le délai de
ront par des procès-verbaux de visite , devis cinq années, à compter du jour de la priseº
estimatif, adjudication au rabais, réception d'ou possession desdits biens, prescrite par l'art Wº
vrages et quittances d'ouvriers, avoir payé lors 9 du présent décret. :
de i'entrée en jouissance , aux adjudicataires Lequel délai courra même contrelesminem"
précédens pour le parfait rétablissement des sans aucune espérance de restitution. . .
dits biens, conformément aux classes de l'adju XIV. Ceux qui se présenteront dans le déni
cation. de cinq années ne pourront répéter les fuis
VIII. A l'égard des
-

biens des religionnaires de ceux qui auroient obtenu la main-levº ,


fugitifs et autres , dont les biens ont été confis qu'à compter du jour de la demande.. .. !
qués pour cause de religion, adjugés à titre de XV. Les portions de revenu des biens dº
location, ceux qui en obtiendront la main levée religionnaires fugitifs, ou autres dont lesbiº
seront obligés d'en entretenir les baux : et ils ont été confisqués pour cause de religion, cº
percevront les loyers, à compter du jour de leur devant accordés aux dénonciateurs, cesseroº
demande. de leur appartenir à compter du premierjº
Ils pourront en conséquence exercer contre vier r791 , et seront soumises à la même réº,
les fermiers toutes les actions résulsantes desdits et comptabilité qui sera établie pour le surpl I

baux, à la charge d'en remplir également toutes des autres biens. - | --


les clauses et comditions. . •
XVI. Les dons et les concessiöns, faitsà
, IX. Pourront méanmoins , ceux qui auront gratuit, des biens des religionnaires fu fier
obtenu la main-levée, faire procéder à la visite autres dont les biens ont té confisqués pº
des lieux par experts à l'amiable , ou a défaut, cause de religion , sont révoqués, sans #
nommés d'office, lesquels estimeront les réédi donataires et concessionnaires puissent se pº
fioaéions, plantations et améliorations qui se valoir d'aucune prescription : et néanmoin#
trouveront à faire auxdits biens , et ils sont au ne seront tenus à aucune restitution des #
torisés à compenser le montant de cette esti mais la prescription pourra être opposée #
mation jusqu'à due sonourrenoe avec les sommes leurs héritiers et successeurs à titre uniº#
qu'ils devront .rembourser aux adjudicataires 7
qui auroient possédé lesdits biens pendaº#
§ vortu dos dispositions de l'article précé pace de 3o années. . '' ' . ' * ' ^ i ,
dent. . ' - A l'égard des tiers-acquéreurs et.suº s

X. Dans le cas où le montant des sommes à à titre particulier, il ne pourront eire ingº #
répéter d'après l'estimation des experts, excé CIl &lllCllIl CaS. • . s-ºas en f*
deroit le remboursement à faire à l'adjudica Quant aux dons et concessions faºº# l)
§, celui qui a dbtons la main-levée pourra veur des parens des raligionnaires fegis, -
( 777 ) - -- -

uelque degré qu'ils le soient, lesdits parens soit d'un François ou d'une Françoise expatriés
emeureront en possession desdits biens, sans pour cause de religion, sont déclarées naturels
préjudice des droits des parens plus proches ou françois, et jouiront des droits attachés à cette
à égal degré , qui viendroient à se présenter qualité, s'ils reviennent en France , y fixent
dans le délai prescrit par l'article 14, et ce à leur domicile , et prêtent le serment civique.
compter pour eux du jour de la publication du Les fils de famille ne pourront user de ce
présent décret, à moins que la question de pa droit sans le consentement de leur père, mère,
renté n'eût été jugée entr'eux par arrêt contra aieul ou aïeule, qu'autant qu'ils seront majeurs,
dictoire ou jugement passé en force de chose ou jouissant de † droits. /

jugée. -

' XVII. Toutes les demandes en main-levée, | XXlI. L'Assemblée mationale charge son pré
et toutes les instances en restitution desdits sident de présenter dans le jour le présent dé
biens , qui sont actuellement pendantes an cret à la sanction du roi, avec prière à sa ma
jesté de donner des ordres à tous ses ambassa
conseil, seront, après la publication du pré deurs, ministres, envoyés, résidans, consuls,
sent décret , renvoyées au tribunal de district
de 1a situation de la majeure partie des biens, vice-consuls, ou gérans auprès des puissances
our y être jtig es les premières, par ordre de étrangères, afin qu'il soit incessamment connu
eur date. -
de toutes les familles françoises, ou descen
, XViII. Il sera dressé incessamment un ta dantes de François ».
bleau des biens saisis sur les religionnaires fu Séance du 1o E)écembre. 1

· gitifs, ou autres dont les biens ont été confis


qués pour cause de religion, et qui sont actuel
lement compris dans le bail général, avec l'énon La vente des domaines nationaux se fait rapi
ciation des lieux de leur situation et indication dement et avantageusement dans la plupart des
des noms des fugitifs ou propriétaires anciens, départemens, et iroit encore plus vîte s'il ne
lequel tableau sera imprimé et envoyé à chaque survenoit des oppositions suscitées par l'intrigue
tribunal de district, pour y être affiché et en des ci-devant usufruitiers, parmi lesquels on dis
registré. tingue nombre de chanoines , enfans de cette
KIX. Après l'expiration du délai de trois an classe inutile qui tenoit avec le plus d'acharne
ment à la terre , dont elle dévoroit les fruits
nées fixé pour se pourvoir en main-levée, les en pure perte. Ces manoeuvres ont été dénon
biens pour lesqnels il ne se sera présenté aucun cées par M. Camus , au nom du comité d'a
demandeur en main-levée, seront vendus dans
les mêmes formes que les biens nationaux, pour Iiénation : et sur son avis, il a été décrété qu'il
le prix en provenant être placé en capitaux ou seroit passé outre à ces oppositions , excepté
déposé dans la caisse de l'extraordinaire, et seulément lorsque les opposans se prétendroient
être restitué sans intérêt aux parens, héritiers propriétaires en leur propre et privé nom , et
Qu ayant cause dans quelque temps qu'ils se qu'il seroit donné ordre au procureur-syndic
du département de rendre plainte contre les
présentent, en justifiant par eux de leur des
† ou titres d'hérédité., · suivant les
auteurs de ces †ºi , comme pertuba
ormes déja décrétées. : - -
teurs du repos public. , . | -

, XX., Les baillistres et autres débiteurs des · Le comité des pensions a fait proposer par
biens mis en régie, ne pourront, sous quelque M. Champeaux des mesures à prendre pour le
réfexte que ce soit, se refuser au paiement payemeni des décomptes. Ce projet est adopté.
du prix de leurs baux ou du montant des rentes · L'Assemblée nationale, après avoir entendu
qu'ils doivent : et ils seront tenus de payer au le rapport de son comité des pensions, décrète,
† actuel les arrérages échus et en exécution de ses précédens décrets, relatifs
écheoir, des fermages et rentes jusqu'au jour aux arrérages des pensions , que les porteurs
de la signification de la main-levée qui pourra : de brevets des pensions sur lesquels sont portés
en être accordée, jusqu'à ce que l'Assemblée les décomptes des amqiens arrérages qui leur
mationale ait statué sur le nouveau régime sont das, remettront leurs brevets aux bureaux
Iu § se"propose d'établir dans cette partie,. de liquidation qui seront établis pour en rece
ºn attendant la vente desdits biens portée dans
-
- *, : !
voir la reconnoissance du montant des sommes
lartiple précédent . " qui seront portées sur les brevets comme dé
XXI. Toutes personnes †
nées en pays . comptes ; lesquelles reconnoissances seront ac
6
tranger, descendent en quelque degré que ce quittées à la caisse de l'extraordinaire , aux
( 778 )
époques qui seront à cet effet incessamment Contre cet amendement , la questiºn ph,
déterminées. lable est provoquée par M. Roederer, minut
M. Vernier, au nom du comité des finances, voix , prononcée par le président : mais réso
propose de mettre à la disposition du dépar uée en doute par plusieurs, qui demandoient
tement de la Nièvre une somme de 6o, ooo liv. l'appel nominal. M. Martineau alloit y pº,
pour être employée à reconstruire en bois le céder , lorsqu'on a demandé la divisioa del
pont de Nevers emporté par les eaux. mendement. On cherchoit un moyen temt.
Il seroit aussi-tôt reconstruit en pierre , ob M. Maury propose de décréter : « L'impoiiu
serve M. Murinais, et la dépense sera un double mobiliaire au sou pour livre, sauf à la portº
emploi. | en cas d'insuffisanoe, au dix-huitième, auquiº
ð discussion, répondent MM. d'André zième : et en cas de nouvelle insuffisante de
et Regnault, n'est pas du ressort de l'Assem faire supporter le surplus par la cote d'hibi
blée nationale ; et sur leur motion , il est dé tatiOn ». -

crété qu'il sera accordé à l'administration de La discussion se rétablit : l'amendement le


département, sauf la responsabilité, la somme présente d'imposer au dix-huitième; la ques
ui sera jugée nécessaire pour les ouvrages dont tion préalable vient l'ébranler, M. Bamavel1
il s'agit. repousse : en disant que l'opinion contraire
L'ordre du jour a ramené la discussion sur la n'a d'autre but que de charger l'industrie pour
uotité de l'imposition mobiliaire. ménager le riche propriétaire, et lui ouvrir
Voici dans son intégrité l'article I°r, décrété facilité de venir consomumer dans les villes un
dès hier : revenu que l'intérêt public doit retenir au
Art. 1er. « Les loyers au-dessous de 1oo livres milieu des campagnes qui l'ont produit
seront présumés être de la moitié du revenu Enfin, sur cette réflexion de # Barnave,lº
du contribuable : †.amendement est adopté, saufrédº
tlOIl. Gr. , | !
Ceux de 1oo à 3oo du tiers.
Ceux de 5oo à 1ooo du quart. |
Ceux de 1ooo à 15oo du cinquième. Z'onneins, le 3 décembre, |

Ceux de 15oo à 2ooo du cinq. et demi.


Ceux de 2ooo à 25oo du sixième. Notre cité est infectée d'aristocrates qui,
Ceux de 25oo à 3ooo du sixième et demi. ligués avec certain vicaire, inventent touteilº !
Ceux de 3ooo à 35oo du septième. perfidies imaginables
tes. Ceux-ci veulentpour inquiéter
former une les patriº
et
Ceux de 35oo à 4ooo du septième et demi.
Ceux de 4ooo à 5ooo du huitième. amis de la constitution sous la protectiondºlº
Ceux de 5ooo à 6ooe du huit. et demi. loi et de notre municipalité. A cette nouvellº
Ceux de 6ooo à 7ooo du neuvième. tous les furets de certains ci-devant et des º .
Ceux de 7ooo à 8ooo du neuv. et demi. lotins, ont répandu parmi le peuple lesprº |
Ceux de 8ooo à 9ooo du dixième. les plus indignes et les menaces les plus º
Ceux de 9ooo à 19ooo du dixième et demi. lentes. Notre municipalité et le district º
Ceux de 1oooo à 1 '5oo du onzième. composés de, bons patriotes, mais il y a º
Ceux de 1 1 ooo à 12ooo du onzième et demi. levain de l'ancien régime dans certain -

Ceux de 12ooo et au-dessus, du douz. et d. » Le colonel de notre garde nationale, ci dº


MM. Folleville et Camus ont repris, avec la chevalier de Bruet, me signe plus maintenu
même chaleur, l'un son opinion pour fixer la que Joseph Bruet tout court : fort bien ; mºi
contribution mobiliaire au vingtième , l'autre nous desirons qu'il donne l'exemple de !
pour faire prévaloir le proiet du comité. sance à la loi , en faisant abattre ses ci-derº
M. Ramel-Nogaret propose d'adopter cet armoiries qui sont encore sur sa portº º
avis ; mais de décréter par addition, qu'en cas faisant son devoir, il acquerra par là des dº
d'insuffisance , le rejet sera fait sur la contri aux suffrages des patriotes dans les roch#
bution mobiliaire jusqu'à concurrence du quin élections, et ils pourront voter po #
zième, et le résidu, s'il y en a, ainsi qu'il a été
décrété.
' tinuer dans sa place de colonel . Ǽ
r
beaucoup.
On s'abonne à Paris , chez BUIssoN , libraire , rue Hautefeuille, à qui l'on adressers, frane de port,ºt
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pE LA FRANCE,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ,
JO U R N A L L / B R E , par une Société · d'Écrivains Patriotas ,
dirigé par M. MERcr ER , et par M. Can RA, un des Auteurs.
Quand le clergé s'abuse au point de se dire propriétaire, il faut le
laisser parler du droit et lui ôter le fait.

No. C C C C X X X V I. Du Dimanche 12 Décembre 179o.


As s E M B L É E N A T I O N A L E. principale, celle dont le loyer sera le plus cher;
Séance du 11 Décembre.
en conséquence , tout citoyen qui aura plu
sieurs habitations, sera tenu de les déclarer à
(
chacune des municipalités où il doit être im
LEs villes d'Arles et de Granville ont demandé posé, ou d'en justiſier dans les six mois; si,
un tribunal de commerce, qui a été accordé à au surplus, il a des domestiques et des chevaux
chacunes d'elles sur l'avis du comité de consti dans différentes habitations, chaque municipa
tution. D'autres décrets particuliers ont donné lité taxera ceux qui séjournent habituellement
un juge de paix à Tulle, un à Saint-Quentin, dans son territoire ».
dix à Bordeaux, et trois aux campagnes envi L'article VI proposoit de prcndre pour base
1'OIlIlaIl teS.
de l'imposition foncière de 1791 celle de 179o,
Il alloit être lu un rapport et un projet de et dans les parties du royaume qui précédem
décret sur les dispenses de mariage; M. d'André ment n'étoient pas soumises à la contribution
a demandé que la discussion en fût renvoyée à foncière, la déclaration des propriétaires.
la séance de mardi soir.
L'ordonnateur du trésor public sollicite un Cette marche a paru favoriser l'arbitraire et
versement de 45 millions en assignats , en re l'infidélité ; on a proposé la confection d'un
connoissant qu'il a dans ce moment en caisse cadastre, comme devant offrir une assiète plus
13 millions de numéraire, mais qu'il croit devoir certaine ; mais cette idée n'a pu prévaioir à
cause du temps énorme qu'elle exige, et qui
les ménager pour faire tomber le monopole arrêteroit le recouvrement. Nombre d'autres
d'argent : sa demande a été décrétée. ll porte amendemens se sont présentés , et après une
la dépense du mois à 68,6oo,ooo liv. discussion très-détaillée on est revenu à l'avis
Al'ordre du jour, on est revenu sur la con du comité.
tribution foncière ; et nonobstant une oppo
sition soutenue de M. Lanjuinais, l'article 3 VI. « En 1791 la déduction en raison du re
du projet du comité a été décrété en ces termes : venu foncier, qui doit être accordée à la cote
| Art. IiI. « La partie de la contribution qui du revenu mobilier, sera évaluée d'après la
formera la cote d'habitation, sera du trois contribution foncière qui aura été payée en
du royaume qui
centième du revenu présumé, suivant les dis 1791 ; et quant aux partiescontribution
précédentes ». n'étoient pas assujetties aux s fon
positions - . -

Les changemens faits dans l'article Ier ayant cières, on recevra la déclaration des proprié
rendu caduque la rédaction de l'article 4, le taires, pourvu qu'ils l'aient communiquée à la
5° en a pris la place, et a été décrété après municipalité de la situation des biens , et fait
une légère objection de -M. Ramel , que la certifier par elle. -

quession préalable a entraînée. - _ -


VII. Le percepteur sera tenu de compter,ſ
A V. « Nul ne sera taxé de la contribution dans les délais prescrits, soit en argent, soit
ersonnelle qu'au lieu de sa principale habi en ordonnances de décharge et modération ,
† et sera considérée comme habitation soit enfin en justifiant de rinsolva # des con
-

|
, ( 78o )
tribuables dans la ſcrme qui sera prescrite pour, On a ordonné l'impression , et I'ajournement
l'année 1791 ». du rapport et du projet. G.
L'article qui su t, coté pour le quatrième, a Rédaction déſinitive de l'article II , décrét
été décrété le d rn er.
dans le cours de la séance du 1o décembre.
Art. IV. « Les manouvriers et artisans seront
cotisés dans la seconde classe , immédiatement Art. ]I. « La partie de la contribution q
iuférieure à celle où leur loyer les auroit placés. formera la cote des revenus mobiliaires, se
· Il en sera de même des marchands qui auront du sou pour livre de leur montant , présu
des boutiques ouvertes, et à l'égard des commis suivant l'article précédent : et dans le cas d'in
et employés à appointemens fixes dans dif suffisance du produit des diverses cotes fixe
férens bureaux , ou chez des banquiers , négo de la contribution personnelle pour former la
cians, etc. pourvu que leur loyer n'excède pas ; cotisation générale de la communauté , le sur
savoir, pour Paris, 12oo livres, 8oo livres dans plus sera réparti sur la cote des revenus mo
les villes de soixante mille ames , 5oo liv. dans biliaires, jusqu'à concurrence du dix-huitième
cel es de trente à soixante mille a mes , 4oo liv. et ensuite sur la cote d'habitation ». -

d ns celles de vingt à trente mille ames , 2oo


livres dans celles de dix à vingt mille ames , et Suite du tarif des droits d'enregistrement
1oo liv. pour les villes au-dessous de dix mille des actes civils et judiciaires. -
ºl IIl € S. -

Q U A T R 1 È M E s E G T 1 o N.
t Au moyen de ces réductions , les uns et les
autres ne pourront réclamer celles accordées Actes sujets au droit fixe de vingt sous :
par les articles décrétés pour les pères de la 1°. Les actes et contrats qui me contiendr
mille X2 . - -

Dans la détresse générale de 1789, le gouver que des dispositions préparatoires et de pu


nement , pour venir au secours de la ville de ormalité, tels que les procurations, les co
§romis
Paris , avoit fait approvisionner de toutes parts et nominations d'experts ou-arbitr
simples décharges, les procès-verbaux autr
des grains , des farines, du riz, etc. Sur l'avis que ceux désignés en la seconde section , l
du comité des finances, il est décrété que les
farines et grains seront vendus à la municipa déclarations et consentemens purs et simples
les actes de motoriété, affirmations, certificats
lité , et que le riz sera distribué, pendant les
jours rigoureux de l'hiver , aux familles indi attestatiens, oppositions, protestations, ratif
gentes des diverses sections. cations d'actes en forme, les abstestations etre#
nonciations à communauté, successiou ou legs# 4
Un rapport a été fait par M. le Brun, sur à raison d'un droit pour chaque succession oui .
l'organisation du trésor public, et un projet de legs, les délivrances de legs , les actes de ressº
décret en six titres a été lu.
pect ou sommations respectueuses, quel que soit :
Il propose un seul ordonnateur, nommé par l'officier public qui en fera notification , les -
| le roi , un cornité d'administration des finan
ces, composé de l'ordonnateur, du ministre de désistemens de demandes ou d'appel avant le
jugement, les résilimens de marchés et de toute
la justice , et du ministre de l'intérieur. espèce de conventions avant que leur exécution |
Une surveillance exercée par des commis ait été entamée , même celles des contrats ds
saires de l'Assemblée nationale.
vente d'immeubles avant que l'acquéreur soit
Un trésorier-général, dans la caisse duquel entré en jouissance ou en paiement du prix de
se verseroient les impositions directes et indi l'acquisition , et les déclarations de command
rectes, et les revenus des domaines nationaux. mois-qui suivront les
et d'ami faites dans les six
Suppressions de tous les titres actuels d'ad ventes et adjudications , en vertu de réserves
ministration du trésor public. expressément stipulées par les contrats et juge
Trois payeurs des dépenses , l'un pour la ººs et aux mêmes conditions que l'acqui
guerre , l'autre pour la marine et les colonies, sition. -

Je troisième pour les dépenses diverses , liste 2". Les quittances de sommes déterminées,
civile, affaires étrangères, intérêts, pensions,meme les quittances finales , motivées pour
et C. etC. -

acquit d'obligation, dont le droit aura été payé


Les offices de payeurs des rentes suppri · ºur le pied des actes de la première classe à
més ; mais leur travail conservé sous une autre dans le cas contraire, le droi
l'acte de libération sur leroit sera acquitté pour -
" - ••• v »
forme. taux de quitte pº,
la troisiède

- - º § •e
( 781 )
, section, des droits proportionels, les titres nou clergé de France. Il est utile de rappeller à
vels, les remboursemens de rentes, les actes ceux qui prétendent que la religion peut souf
de prise de possession, les dépôts et consigna frir quelque chose de la révolution, que cette
tions chez les officiers publics, et généralement religion n'a jamais eu de plus zélés défenseurs
tous les actes et contrats qui ne contiendront que MM. de l'Oratoire. lls l'ont soutenue dans
que l'exécution , le complément et la consom tout son éclat par la pureté de leurs moeurs et
mation de contrats antérieurs et immédiats de leur doctrine, par une heureuse influence
soumis à la formalité , sans qu'il intervienne sur l'éducation publique, et par les grands ta
aucunes personnes désintéressées dans les pre lens qui ont illustré et qui honorent encore
mières conventions : néanmoins les droits des cette congrégation religieuse, libre et savante.
actes ci-dessus énoncés ne pourront excéder Pendant que nos prélats, mos abbés commen
ceux qui auront été perçus sur les contrats dataires , nos abbés intrigans, nos prieurs, nos
précédens auxquels ils auront rapport. chanoines et nos moines ignorans et fanatiques
Les actes passés devant notaires, antérieu outrageoient la nation et discréditoient la reli
rement au 1er janvier 1791 , dans les lieux où gion par de sales et scandaleuses débauches .
le contrôle n'étoit pas établi, seront censés , par la simonie, par un luxe insolent , par leur
avoir reçu la formalité. -
orgueilleuse domination, leur avarice insatiable
3°. Les dons éventuels d'objets déterminés , et leur dévouement servile au despotisme , les
et les donatîons mutuelles qui me comprendront Oratoriens, simples et modestes, niais lettrés,
que des biens immeubles présens et désignés. savans et amis de la liberté, enseignoient au
4°. Les actes qui opéreront la réunion de peuple la morale évangélique, et vivoient dans
l'usufruit à une propriété dont le droit aura une médiocrité, fruit pénible de leurs travaux
été acquitté sur la valeur entière de l'objet. consacrés à l'éducation de la jeunesse. Dans ce
5°. Les actes refaits pour nullité ou autres moment où l'Assemblée mationale n'a rien fait
causes, sans aucuns changemens qui ajoutent encore pour eux, où même le sort de leurs
aux obiets des conventions ou à leur valeur. établissemens pourroit leur paroître douteux .
- 6°. L'enregistrement de formalités des dona leur patriotisme ne l'est pas : ils en font par
tions entré-vifs, lorsqu'il sera requis dans des - tout une profession authentique, ils se sont liés
bureaux différens de ceux où les contrats au volontairement par le serment civique à une
|-

ront été enregistrés pour la perception. constitution que certes ils sont bien en état de
7°. Les expéditions des jugemens et autres juger. Ils ne demandent rien ; mais la nation ne
actes judiciaires passés aux greffes ou à l'au doit pas oublier leurs services ; et les électeurs
dience, qui sont simplement préparatoires de des départemens sauront bien se souvenir que
formalité ou d'instruction , excepté ceux des le célèbre et vertueux Massillon honora l'épis
juges de paix qui sont déclarés exempts de tous copat autant que la congrégation de l'Oratoire.
droits d'enregistrement, et ceux des tribunaux
de district en matière de contributions qui sont D E L o N D R E s.
désignés dans la seconde section.
83. Les secondes expéditions des jugemens Nos établissemens de l'Inde sont menacés par
des tribunaux de district, lorsque les premières Typpc-3aïb ; mais lord Cornwallis fait les plus
auront acquité le droit proportionel. . vigoureux préparatifs pour le repousser. Les
9o. Enfin tous les actes civils et judiciaires Marattes fourniront à l'armée angloise un corps
qui ne pourront recevoir d'application positive
à a La cunes des autres classes ou sections du pré · de
3l
cavalerie dont le commandement sera confié
au colonel Cokeyell. Suivant les derniers avis,
sen t tarif. |

( La suite demain. ) Typpo Saïb étoit campé auprès de Dindigal avec


16 mille hommes de cavalerie, et prêt à com
mencer les hostilités.
Provins, le 7 décembre. Les désarmemens continuent, mais toujours
M7 M. de l'Oratoire viennent d'ouvrir dans de manière à laisser subsister une flotte de vingt
notr- e ville un cours public, consacré à l'ensei vaisseaux de ligne sur le pied de guerre.
gner- nent des droits de l homme et des décrets Nos ministres ne sont pas sans inquiétudes
1e 1 Asscmblée mationale. Il y a plus de lumières sur le parlemout d'Irlande, où l'opposition est
t d-e civisme dans le seul corps ecclésiastique présumée se trouver en majorité : il vient d'être
e l' Oratoire, que dans tout le ci-devant haut -

prorogé jusqu'au 2o janvier.


· - 1
•r
|
- ( 782 )
Les habitans de Cantorbéry et de plusieurs morale, aussi respectables que la monarchieiil
villages des environs, ont tenu une assemblée redoute des réformes que la justice et la raison
dans cette ville , pour trouver un remède aux exigent impérieusement; la voix de nos publi
dévastations que le gibier exerce dans leurs cistes éclairés, qui s'élève à l'unisson de cel
campagnes. Quoique la loi sur les cltasses soit de vos législateurs pour solliciter ces réfomº
très-sévère en Angleterre , cette assemblée de nécessaires et prochaines dans le gouvernement
cultivateurs a trouvé un moyen de mettre à britannique, l'effraie : il voudroit nous persu
l'abri ses propriétés sans enfreindre aucune des der qu'elle n'est qu'un cri de sédition, et rº
dispositions de la loi; elle a arrêté, 1°. que tous culer l'époque de la crise révolutionelle, qui
les fermiers seront invités, pour la sûreté de sera peut-être nécessaire à l'Angleterre commº
leurs récoltes, à détruire les couvées et tous les à la France, pour le recouvrement de tous sa
petits de perdrix, faisans et lièvres qu'ils ren droits et la réhabilitation de ses finances Au
contreront sur leurs biens ; 2°. qu'ils s'oppose reste , l accueil que nos courtisans et nos miniº
ront de tout leur pouvoir à la multiplication tériels font ici à vos aristocrates fugitifs, º
des remards. une pure affaire politique. Vos patriotes. #
On s'attend que tous les gentilshommes cam eussent succombé , auroient éprouvé la mº
pagnards ne manqueront pas de jetter les hauts réception. Les mécontens uc 1 rance sont reº
cris, et que nos deux chambres législatives, qui par notre cour comme autrefois Jacque !
sont pleines d'honorables membres grands chas chassé d'Angleterre, le fut par votre sullº
seurs de renards, lièvres , faisans et perdrix , Louis XIV. A. G.
n'hésiteront pas à protéger, par une loi addi
- tionelle, la tendre lignée de tous ces animaux D E CoN sT A N r 1 N o P LE , le 25 octobre
dévorans, que nos villageois osent attaquer dans
le berceau. . Le grand-seigneur est atteint d'une mulº
Les deux diatribes de votre fugitif Calonne assez grave ; mºis qui n'est pas la peste, comº
et de notre jésuite Burke , contre votre Assem on l'avoit cru d'abord. Il a témoigné ha
blée nationale, ont trouvé à Londres des lec son indignation de la paix conclue sans sap*
teurs, mais peu ou point de prosélytes. Calonne ticipation par le roi de Suède son allié, º
est ici méprisé de tous les honnêtes gens; quant la Russie son ennemie. Le ministre de Suèlº
à Burke , on n'a vu dans sa brochure que l'ex été privé de la garde d'honneur et du
pression de la haine que tous nos vieux Anglois ment qu'il recevoit de la cour ottomane, d
se piquent de porter à la France : haine féroce me communique plus avec elle. 4

dont ils se glorifient, et qu'ils affectent de ca Le sultan a fait proclamer ces jours demº
ractériser par le nom de patriotisme. Edmond la suspension des hostillités contre l'Autriº
Burke, pour sa part, seroit ravi d'avoir excité et la continuation de la guerre contre la Ruº
quelques troubles en France par son pamphlet des ordres ont été donnés dans l'empire Pº
sur votre révolution ; il croiroit avoir bien servi la levée de nouvelles troupes de terre, et
sa patrie en faisant quelque mal à la vôtre : son le rétablissement des forces navales. A. Ch
ouvrage a d'ailleurs un autre but ; Edmond
Burke chérit et adore , soit par habitude, soit D E V E N I s E, le 24 novembre.
par une suite de son famatisme et de ses préjùgés
religieux, jusqu'aux erreurs de notre antique Le sénat de cette républiqne vient d'a
constitution. Les prérogatives féc,dales et théo la cessation de la guerre avec les Tunisiens ;
cratiques qu'elle a établies dans les siècles d'i de décider qu'elle payeroit la paix avec cº
gnorance et de superstition où elle fut fondée, régemce barbaresque, par un sacrificede4ºº
sont aux yeux de Durke aussi sacrées que la sequins. A. G.
On s'abonne à Paris, chez BUissoN , libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, M
de l'abonnement et la lettre d'avis, ot toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
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ANNALES PATRIOTIQUES ET I.ITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E ,
E T A F FA I R E s P o L I T I Q U E s D E L E U R o P E ;
J O U R N A L L I B R E , par une Société d' Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcr ER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
Quand le clergé s'abuse au poiit de se dire propriétaire , il faut le
le laisser parler du droit et lui ôter le fait.

No. C C C C X X X V I I. Du Lundi 13 Décembre 17go.


A S S E M B L É E N AT I O N A L E. pression du discours, et de la réponse éloquente
qu'y a faite M. le président.
Séance du 1 1 Décembre au soir. L'ordre du jour a amené le rapport du ré
giment Royal-Champagne , en garnison à Has
D, tous les points de l'empire françois il est din. -

élevé une acclamation simultanée , pour cou A la suite d'un repas peut-être mal mesuré, "
ronner ce acte de loyauté par lequel le roi plusieurs soldats, très-fidèles au serment civi
des François, s'entourant de ministres patriotes que qu'ils avoient prêté naguère à la fédéra
comme lui , a pris l'engagement de s'identifier tion, se sont joints à une procession d'en fans
et ont chanté contre l'aristocratie des chansons
avec la constitution , d'en affermir les bases ,
d'en accélérer le succès, et d'avancer de plu où il y avoit plus de verve que de goût.
sieurs années la félicité commune. Courage, Plusieurs officiers se sont tenus pour insultés,
Louis , s'écrie la France entière, sois le pre et se sont promis vengeance. Ils ont demandé
mier de tous les rois-citoyens : Louis XII, et obtenu de M. la Tour-du-Pin, un ordre de
Henri IV n'étoient aue des despotes bienfai déplacement du régiment, et cet ordre arrive
teurs ; ils n'ont rendu le peuple heureux que au moment même où l'Assemblée nationale , par
Pendant leur règne , et leur règne ne fut pas l'organe de son président, félicitoit Royal-Cham
de vingt ans : toi, Louis, tu fonderas le bon- . pagne sur son patriotisme et sa confédération
heur pour vingt siècles ; tu ne laisseras pas à avec les citoyens armés.
tes successeurs le droit d'être foibles ou méchans, Les habitans d'Hesdin s'opposent au départ .
le droit terrible d'inquiéter la terre sur la du régiment; alors les officiers, d'intelligence
chance trop peu favorable des vices ou des avec la municipalité mal-intentionnée , font
vertus d'un seul homme. ériger l'appareil d'une procédure criminelle
Telle est la substance de plusieurs adresses contre trente-six, tant adjudans et brigadiers
$Iº ont,apporté aujourd'hui à l'Assemblée na
que soldats. On assemble le régiment sous la
bouche de plusieurs canons chargés à mitraille,
tionale l'!ommage de la joie et de l'espérance
universelles. et là un nommé Tiodor, officier, distribue 35
cartouches de congé, avec injonction aux sol
.*Pans une autre adresse, la municipalité d'A dats de se rendre chez eux et non ailleurs,
vignon rend graces aux législateurs françois du
décret qui assure provisoirement la tranquillité injonction appuyée par des escouades de ma
réclmaussée.
ºº!te ville ; mais elle insiste vivement sur A la suite de cet acte d'autorité, une lettre
la faveur d' être associée à notre sainte cons
titution. de cachet a relégué pour deux mois dans la ci
tadelle d'Arras M. d'Avout, qui aujourd'hui se
La brigade d'artillerie, en garnison à Saint propose de prendre à partie l'ex-ministre.
† , a fait une députation qui est venue · En blâmant M. la Tour-du-Pin d'avoir auto
civiqu ºr#vec beaucoup d'énergie les sentimens
ques du Corps entier. On a ordonné l'im
risé ces violences arbitraires, et la municipalité
d'Hesdin de s'être permis, coº# le vœu de la
437
( 784 j ·
constitution , de commander à des troupes de sis à ... : .. est et demeure résilié, à compter
ligne et de les juger , M. Salles, rapporteur, a du jour de la publication du présent décret.
présenté un projet de décret, par lequel il pro 2°. Que le sous-bail fait par la dame de
pose d'improuver, 1°. la conduite du ci-devant Coaslin aura son exécution , et le fermier sera
ininistre de la guerre : 2°. celle de la munici tenu de payer le montant du prix annuel dudit
palité ; 5°. de déclarer que les cartouches dis bail.
r ribuées aux trente-six individus du régiment 39. Que ladite dame de Coaslin remettra
Royal-Champagne, sont incapables de produire dans huitaine à l'administration des ſinances
aucun effet : 4". que , suivant l'ancienneté de les titres justificatifs des indemnités qu'elle
leur service , ils seront employés successive croira lui être dues. -

ment dans la maréchaussée, lorsqu'il y aura des Le rapport du comité des monnoies , sur la
places vacantes. ſabrication d'une monnoie de billon , étoit à
M. du Châtelet a attaqué , par la question l ordre du jour. M. Cussy, après avoir exposé
préalable , ce projet , qu'il dit être inconsti les principes et les motifs du comité, a présenté
tutiºnel, un projet tendant à faire décréter que le titre,
M M. Destourm l, Murimais et Noailles de le poids, la valeur actuclle des espèces d'ar
mandent la nomination d'une cour martiale , gent sont invariablement ſixés d'après le poids
pour juger les officiers et les soldats : ceux-ci, de marc déposé à la cour des Inonnoies : que
dit le dernier, me peuvent rentrer dans l'armée le marc d'espèces d'argent bas contiendra au
qu'après un jugement ; c'est pour leur honneur moins la moitié de son poids en ſin : que la
que je sollicite , et je serai, s'il le faut, leur quantité de grains d'argent sera exprimée sur
flVO Cd t. l'empreinte ; et il propose plusieurs autres me-.
Sur l'observation de M. Cli abroud , contre sures pour assurer la fol publique.
les cartouches infamantes , est intervenu ce Ce projet a été discuté par M. l'évêque d'Au
décret , rédigé par M. J)umetz. tun, qui demande que cette refonte des mon
« L'Assemblée mationale déclare nulles et noies soit lassée à la seconde l gislature , mais
non-avenu es les cartouches délivrées aux ca qui pense qu on pcut vivilier le commerce et
valiers, sous officiers de Royal-Champagne ; multiplier les signes d'échange sans acheter de
· Décrète qu'il leur en sera délivré de nou métaux étrangers, mais avec un trésor qui se
velles , sauf à faire le procès , suivant les loix , trouve dans les biens nationaux, la matière des
aux soldats et aux officiers devant une cour cloches. Ce qui n'en seroit pas employé pour
martiale, s'il y a contre eux quelqu'accusation, roit être vendu pour acheter du lingot propre
pour des faits postérieurs à la proclamation des à multiplier la petite monnoie d'argent.
décrets des 6 et 7 août : ordonne que provi Contre cet avis, M. l'abbé Julien soutientle |
soirement les cavaliers congédiés recevront systême du comité dont il est membre : il §
leur solde , depuis leur absence jusqu'à ce garde la matière des cloches comine réfractaire
qu'ils aient été jugés , ou , à défaut d'accusa et peu propre à la monnoie ; il insiste sur une
tîon , jnsqu'à ce qu'ils soient replacés ». relonte de notre monnoie d'argent inférieure,
Un e lett re de M. du Portail consulte l'As qui est étrangement détériorée par l'usage, les
semblée nationale sur les dispositions à prendre altérations et même les faux.
pour repousser une ſoule de soldats braban M. Mirabeau, qui a fait une étude profonde
cons , que la contre - révolution belgique a de cette partie, en a parlé avec l'élévation
refoulés dans les départemens françois , et qui ordinaire de son style, Il propose de décrict
y exercent des violences. au premier mars prochain les pièces de deux
Envoyé au comité militaire , lequel présen sous et de dix-huit deniers, dont il est impossi
tera demain , à l'ordre de deux heures , un ble de ne pas reconnoître les inconvéniens, et
projet de décret. d ordonner en même temps qu'au mois de jan
vier prochain ces pièces seront portées et
Séance du 12 Décembre. échangées aux diff rens hôtels des monnoies
Il voudroit qu'il fût créé une rnonnoie §r
Un premier décret, rendu d'après un rapport gent depuis 4o jusqu'à 5 sous, en suivant les
qne fait M. Baron , au nom des comités des proportions décimales; que les cloci§ §
domaines et d'aliénation, statue 1°. que le bail vendues à l'encan : il ne pense pas qu'il
à vie , fait à la daine de Coaslin, d'un domaine possible d'en tirer une monnoie quelconque
( 785 )
comme l'ont proposé quelques artistes , parce
qu'il seroit affreux de donner pour vingt sous Avis très - important à toutes les gardes
ce qui n'en vaudroit que seize. nationales de l'empire.
· Une espèce d'insurrection arrivée à Douai,
a fai t la matière d'un rapport de M. Dutnetz. Nous avons déja dénoncé, il y a environ trois
La m municipalité de cette ville s'est avisée de mois, un club de fédérés qui , étant restés à
»ren-dre une délibération contre la vente dºs Paris ou par désoeuvrement ou à dessein , s'é
tome-tines nationaux, prétextant que c'étoit le toient follement avisé de vouloir former une
bien •des pauvres. Les têtes populaires s'échauf assemblée rep1 ésentative et délibérante des
foient , quand le département du Nord a arrêté gardes nationales des 83 départemens, et d'en
les progrès du mal par une vigoureuse répri tretenir, à ce titre ridicule et très-inconstitu
mande. -
tionel , une correspondance suivie avec ces
Sur l'avis du rapporteur , et sans vQuloir en mêmes gardes nationales dans tout l'empire.
tendre le curé de Douai, M. Breuvard (P), L'avis fraternel que nous avions donné à ces
qui essayoit de colorer le crime des munici fédérés dans notre feuille, et celui que la so
paux, l'A»semblée a décrété que le département ciété des annis de la constitution vient de leur
seroit remercié , qu il seroit enjoint à la muni donner authentiquement , sur l'inconstitution
cipalité d'être plus circonspecte , et qu'elle ct le danger d'un club soi-disant représentatif
seroit rappellée à l obéissance exacte aux décrets et délibérant de la force mationale armée , au
de l'Assemblée nationale. roient dû produire sans doute un bon effet.
Loin de là , plusieurs de ces fédérés insistent
Les comités réunis, des rapports et militaire , à se réunir sous le nom de Société des gardés
5nt fait présenter par M. Merlin un projet de ma tionales des quatre-vingt trois départemens,
décret en plusieurs articles , relatifs aux me . et à envoyer des lettres circulaires à toutes
ſures à prendre dans le département du Nord les gardes nationales de ces 83 départemens.
contre les incursions des soldats ci-dovant pa Que penser de cctte conduite, si ce n'est que
riotes du Brabant. Le décret est adopté ; ces fédérés, dirigés par le génie malfaisant de
4ous le donnerons incessamment. G. la cour, et d'accord avec les contre-révolu
tionaires du dedans et du dehors, veulent ten
ter. sous le voile du patriotisme, une scission
. Département du Var. -
entre les gardes nationales de l'empire , pour
servir plus utilement les complots du comité .
: Les officiers municipaux d'Antibes ont pré autrichien , et opérer plus facilement, si elle
enu l'assemblée du département que cette ,étoit possible, le contre-révolution qu'on pré
lace de guerre est menacée d'une attaque du pare au printemps prochain. Deux de ces fé
5té de Nice, où sont refugiés en grand nombre dérés continuent à être de garde chaque jour
os émigrans françois du haut parage L'as cliez le roi, pour y prendre des ordres directs
,mblèe du département a averti, par une pro et secrets , qu'ils transmettent ensuite à leur
amation, les habitans et les gardes nationales club, et delà aux gardes nationales des dépar
* la frontière de se tenir en garde , et de temens : ce qui est absolument contraire aux
|* préparer à repousser avec courage les Pié principes de † constitution. Qui peut nous ré
ontois , s'ils se présentent en ennemis. pondre, d'ailleurs, que ces fédérés audacieux
# -
- -

ne sont pas du nombre.de ceux qui accompa


x8 -
gncroient le roi lorsqu'il partiroit de Compiègne
cº" strasbourg pour aller dans le comté de Namur ? Braves
# - • - -
gardes nationales de l'empire , repoussez avec
† A la réquisition du directoire du district de indign
- - -

#tte ville , le département du bas-Rhin a dé dieuseation et mépris la correspondance insi


§ndu que la protestation et l'instruction sédi- . et inconstitutionelle de cette société apo
"euse de M. le cardinal Rohan , autrement cryphe : demandez à l'Assemblée nationale
#pellé cardinal la Motlie , ne soient ni lues au qu'elle leur en impose une bonne fois pour
toutes, en leur rappellant les décrets rendus à
,ône, ni publiées, ni débitées dans les quatre cet égard. Et vous, braves Parisiens, surveillez
stricts d ce son ressort. Cet arrêté fut imprimé,
fiché et communiqué au district et à la mu plus jamais ces fédérés téméraires, qui, au lieu ;
cipalité, -" .
de maintenir la paix et la concorde que vous
• ' - - - -
avez jurées-avec eux , travaillent en secret à
( 786 )
ſaire naître parmi nous la guerre civile et tous par jour , et pour Ia gloire d'un despote .
les fléaux qui l' ccompagnent. C.... leur fait donner des coups de bâton en récs
pense de leur féroce obéissance. Rien n'e S m
indécent d'ailleurs, et si honteux pour des RS#
Sur les provinces Belgiques. çois, que la joie indécente que plusieurs de
nos gazetiers ont témoignée eux-rnêrnes en aa
La facilité avec laquelle ces provinces nonçant le triomphe des Autricliiens sur les
rentrent sous la domination des tyrans d'Au infortunés Belges. On ne peut voir dans cette
triche , annonce assez , d'une part , le soin joie que l'ame corrompue et la inâchoire «d'un
que la cour de Vienne a eu de se ménager aristocrate. C.... -

d'avance des traîtres dans toutes les vilies de


ces contrécs ; et de l'autre , l'imprévoyance des
états généraux et du congrès, soit pour former - ' l -- pº

l'opinion publique par la liberté de la presse , Frontières du Luxembourg, le 7 décem zre


soit pour établir une force publique, capable . Encore un des cent mille projets aristo- calo
d'en imposer à leurs ennemis. Mais ce qui est tins ! !l y a un convent ou conciliabule projettè
différé n'est pas perdu, et nous ne doutons pas et même ſixé pour ces jours-ci à Luxemboºr •

que ce ne soit une révolution à recommencer, nombre d'évêques françois doivent s'y †
par des moyens plus sûrs et par des principes l'archevêque de Reims y est déja rendu avec
plus analognes aux véritables révolutions natio
plusieurs autres : il apporée avec Zaz Za sainte
males. Ces moyens, nous les indiquerons dans ampoule. Le district de Longvvy faisoit partie
le temps aux Belges , et la cour de Vienne ne de l'évêché de Trèves, en conséquence LOI1S IlOS
manquera pas , dans sa stupidité et sa perfidie ºurés ont ordre , de par leur ancien métropo
ordinaires, d'en accélérer l'exécution par les hor litain , de se rendre à Luxembourg : quel †
reurs et les atrocités qu'elle va commettre dans uns veulent y aller. Là tous ces § Ca -
ces provinces. Déja le féroce Bender a fait fer lotins doivent protester contre la nouvelle cons
mer pendant trois jours la ville de Mons, pour titution civile et la vente des doma§ du
procéder, par les recherches les plus odieuses, ci-devant clergé. Ils doivent conjurer le pape
au désarmement de tous les habitans de cette
de faire éclater sur la France le, # #
ville ; déja il a excepté de l'amnistie les offi Vaticaº. On présume aussi , et ce § pas
ciers et les sergens des volontaires Belges; déja #ºs rºi#on , qu'ils invoqueront l'assis§e de
enfin le génie atroce et vindicatif de la race Léopold et de ses canons de bron§ Les petits
autrichienne commence à se montrer sans dis
princes de l' Empire seront adjurés de rôler
simulation par - tout où ses satellites ont pé dans cette sainte #oisade. Les armuriers de
nétré.
Rien n'est si faux que les nouvelles données
† travaillent déja pour ces prélats,
$ *ºs et les curés du parti tous
par les gazetiers universels, de la joie des habi ces hommes de Lieu formerons § i'armée
tans de Bruxelles, en voyant arriver les troupes des croisés un escadron Sacré : i § Sera
impériales dans leur ville. Quelques lâches gre º ' Pººº,ºº reverts violets, veste et cu
dins, soudoyés, comme il y en a tant, ont pu lotte rouge cardinal, le Casqne surm§é d'une
crier vive l'empereur, et se réjouir du malheur Pºº ººx , le Petit collet'rab§ §
de leurs compatriotes; mais il est très-sûr que ºss°; On ne sait pas enco§ l'évêque de
les honnêtes gens et les bons citoyens de Bru Strasbourg · ººcoré de son co#er # celui
xelles et des autres villes où la peste autri d'Arras , avec sa chandelle à la mai, COIIl
chienne s'est introduit e, ont gardé un morne manderont l'escadron : mais §n croit qu'ii en
silence , et ont témoigné par leurs regards le trera dans cette troupe uelques curés de l'Ar
plus profond mépris et la plus grande aversion dºnne, car plusieurs de ces messieurs prêchent
pour ces misérables esclaves enrégimentés, qui a # †qu'ils seront damnés, s'ils
vont asservir leurs se1nblables pour cinq sous ºººººººº des domaines mationaux,
º )9
On s'abonne à Paris , chez BUIssoN , Libraire, rue Hautefeuille, à
Tºi l'ou adressera, franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis , et toutes les lettrcs pour les Atitt, u rs
de 's Annales Patriotigues.
Et chez tous les Libraires et Uirecteurs des Posteº du loyaume et de l . tranger.
Il paroit tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 lie, pour , (l V7 -

3 mois franc de port , par la poste, pour tout le Rºvau.nc '.'ahonners c,, , 18 liº pour 6 mois, et de 9 li Ponr
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ANNALES PATRIOTIQUES ET IITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E,
E T A F FA I R E S P o L I T I Q U E S D E L E U R o P E ;
| J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcz ER , et par M. CARRA, un des Auteurs. -

Quand le clergé s'abuse au point de se dire propriétaire , il faut le


le laisser parler du droit et lui ôter le fait.

Nº. c c c cxxx V I I I. Du Mardi 4 Décembre 2go .


A s S E M B L É E N AT I O N A L E.
le comité des monnoies, par M. l'évêque d'Au
Séance du 13 Décembre. | tºn et par M. Mirabeau , sur la fabrication
d'une monnoie nouvelle , partageoient encore
Us écrit incendiaire, intitulé Exposition des aujourd'hui l'Assemblée nationale ; cependant
principes sur la constitution du clergé, fabri la priorité étoit demandée plus fortement §
faveur du systême de M. d'Âutun, lorsque M.
qué à Paris, et revêtu des noms de plusieurs Démeunier a fait une proposition qui a été dé
ecclésiasques membres de l'Assemblée natio crétée. Elle porte « qu'il sera pris dans le sein
nale , a été répandu avec profusion dans les des finances six commissaires , lesquels adjoints
départemens pour y § s'il est pos
-

au cºmité des monnoies , présenteront inces


sible , la vente des biens nationaux. Ce pam sºmment un nouveau projet de décret sur cette
phlet coupable est dénoncé par le conseil gé matière, celui présenté à la suite du rapport du
néral du département du Puy de Dôme, dans comité n'étant pas admissible. - i
une adresse pleine d'énergie qui a été lue par M. de Virieu, membre du comité des ITlOn -
M. Biauzat , et envoyée aux comités des re noies : a demandé que MM. Mirabaau et l'évê -
cherches et ecclésiastiques réunis. que d'Autun fussent invités par l'Assemblée na-°
Les comités diplomatique et de commerce . tionale à assister aux conférences du comité !
ont fait exposer la pétition des sieurs Bacq et 'avec les nouveaux commissaires ». -

Chaperon, négocians de Marseille , à qui deux


navires ont été enlevés par des corsaires algé An nom des comités réunis de constitution et
de judicature, M. Dinocheau a fait le rapport
riens, sans que l'envoyé de France ait jamais depuis long-temps attendu, sur le sort des offi
u , auprès de la régence d'Alger, en obtenir ces ministériels. Mettant à part les considé-vi.
a restitution, et sans que M. la Luzerne ait tions particulières d'intérêt et de commisere ^- .
fait faire justice aux plaignans, soit chez la tion, les comités ont pensé qu'il falloit supprimer
puissance étrangère, soit par l'administration
françoise , qui doit au commerce protection sºns exception tous les offices établis auprès d§ à
ou in deinnité. anciens tribunaux. Ils proposent d'établir près#
des tribunaux de districts de nouveaux officiers-,--^
· « L'envoyé de France a négocié un traité
de commerce avec Alger, a dit M. d'André , sous le titre d'hommes de loi, avec des fonc§ *
distinctes, comme l'étoient celles des avocats et "
et il n'est parvenu à le conclure , qu'en décla , procureurs, et en laissant à tout citoyen de
rant qu'il abandonnoit la demande en restitu défendre officieusement un autre citoyen, m | eS
:ion des deux navires enlevés. C'est donc l'état
sans salaire taxé. Ils admettent ces #o§ºº*
qui aujourd'hui est tenu de cette restitution , officie rs au concours , en exigeant d'eux §2n
5u de I'inde mnité relative ». Sur quoi il a été de 23 ans, celui de 2o ans pour les huissiers :"
lécrété que cette indemn ité seroit accord ée ;
ils suppriment les offices de notaires dans tous
t pour déterminer quelle en doit être la quo les lienx où la population seroit moindre§
ité, on a renvoyé au pouvoir exécutif.
ºooºmes, et laissent subsister par tout ailleu§ .
Les trois opinions diverses présentées hier par l'anci en état de ces offices.
438
( 788 )
Les vues des deux cemités n'ont pas paru réu que le sieur Linard prétend venger. Snr la mo -
mir les suffrages de i'Assemblée. [ e rapporteur a tion de M M. Lucas et Prieur, il a été décrété ,
offert à la discussion cette question première : 1°. qu'il seroit nommé des commissaires pour
« Les officiers ministériels seront-ils conservés vérifier les faits, et prévenir des malheurs qui
ou supprimés » ? « Ne faudroit-il pas avant tout, pourroient être aussi funestes que ceux de
dit M. Bourdon , curé , connoître à quelle Nanci.
somme s'élévera la totalité du remboursement 2°. Il a été décrété, conformément au voeu
de tous ces offices » ? du département, que le roi seroit prié d'en
M. Dumetz a ccuse le plan d'être inconstitu voyer des troupes en nombre suffsant pour
tionel , il demande s'il doit y avoir des hommes faire cesser ces désordres : et qu'en outre il
chargé s, à titre ex clusif, de la défense de lenrs seroit informé , pardevant les juges de Gour
concitoyers La question proposée sur l'état de don, contre ceux qui les ont fomentés ou
excités. G.
ceux qui sont aujourd'hui, doit précéder celle
qui intéresse l'état à venir : cette observation
de M. Fermond a réuni la majorité , et il a été JDécret sur l'incursion des soldats étrangers,
décrété que la discussion seroit engagée sur la rendu dans le cours de la séance du 12
question première, -
decembre.
Dans un discours étendu , et dont l'impres
sion est ordonnée, M. Guillaume a présenté la ART. I. « Le roi sera prié de donner ses ordres
propriété des titulaires comme un droit sacré , les plus prompts , tant aux commandans des
acquis par l'étude et les talens, déclaré par la troupes de ligne , qu'à ceux des maréchaussées
loi fondamentale comme un droit qui ne peut dans le d partement du Nord , du Pas-de
céder qu'au bien général, mais avec l'indemnité Calais, et dans tous les départemens limitrophes
proportionelle, laquelle doit être calculée non et voisins des Pays-Bas Autrichiens et du LuxeuI
seulement sur l'argent de l'acquisition , mais bourg , pour qu'ils prennent toutes les mesures
sur les dépenses de réception de provisions, et et fassent toutes les dispositions nécessaires,
sur-tont sur les dépenses et le temps de l'édu même en requérant , au besoin , l'assitance des
cation. Il rejette aussi l'idée du concours , et gardes nation les , d'arrêter les désordres ulté
demande la préférence exclusive pour ceux qui rieurs que pourroient commettre les ci-devant
ont déja le titre de la possession et de l'expé soldats des troupes belgiques qui se trouvent
rience. Enfin, au lieu de supprimer les procu actuellement ou pourroient s'introduire par la
reurs, M. Guillaume voudroit qu'on leur laissât suite dans lesdits départemens.
le choix, ou de recevoir leur remboursement , IL. Le roi sera prié également de donner des
ou de continuer leurs fonctions auprès des ordres pour que , sur la requisition des corps
nouveaux tribunaux , et de laisser éteindre suc administratifs desdits départemens , ou de leurs
cessivement les offices de ceux qui voudroient directoires , et d'après les états qui en seront
continuer leurs fonctions. par eux for rnis aux commandans ou directeurs
Le rapport d'une insurrection d'un genre des arsenaux , il soit délivré par ceux-ci aux
tout nouveau et tout effrayant, a attiré l'atten municipalités , sur leur récépissé , les armes
tion de l'Assemblée nationale. nécessaires pour mettre leurs gardes nationales
Au département du Lot, 45oo hommes de la en état de concourir efficacement , et selon les
campagne , conduits par un sieur de Linard, formes établies par la constitution , à la défense
commandant de gardes mationales , sont venus, des propriétés et au maintien de l'ordre.
armés de haches et de faulx , ſaire le blocus de Ill. T'ous les ci-devant soldats des troupes
la ville de Gourdon , s'en sont fait ouvrir les †, et autres troupes étrangeres étant
portes, y ont exercé un horrible pillage , et ont actuellement en France , seront tenus, dans les
mis en fuite les troupes de ligne et la maré vingt quatre heures de la publication du présent
chaussée. Le sieur Linard a dispose sa troupe décret , dans chacune des municipalités où ils
· corps d'armée ; il s'en entoure ; il menace se trouveront , de porter leurs armes au greffe
dut le pays : et la singulière confiance qu'il a des officiers municipaux de la ville la plus voi
spirée à ce parti le rend très-redoutable. sine , qui en feront Pestimation et leur en paie
† donne pour prétexte à C (2 mouvement, ront la valeur , de laquelle il leur sera tenu
que plusieurs arbres ou mºi , plantés en l'hon compte par les receveurs du district dans l'ar
neur de la liberté, ont été renversés par des rondissement duquel cette villesera placée, en
mroupes de ligne avec une affectation d insulte, raPportant Par eux lesdites armes au secrétariat
( 789 )
de ce district , si mieux ils n'aiment les retenir dans notre feuille du 13 de ce mois, vient de se
pour l'usage de leurs gardes nationales , ou les dissoudre lui-même, et d'annoncer cette dis
faire vendre au profit de leur commune à des solution à la société des amis de la constitution,
citovens actifs.
qui en a été très-satisfaite.
# Passé ce délai de vingt-quatre heures ,
tout soldat des troupes Belgiques ou autre étran
ger actuellement en France , qui sera trouvé Château des Tuileries.
avec des armes , sera arrêté et conduit devant
la municipalité de la ville la plus voisine , qui Le cardinal , l'évêque de Metz , le grand
déclarera les armes confisqnées, et pourra , s'il aumônier enfin, s'est rendu auprès du roi pour
y a lieu , les condamner à un ou plusieurs jours
de prison.
réclamer contre le dernier décret qui cl§
le clergé à prêter le serment. Il a tenu à sa
V. Les mêmes mesures seront prises et les majesté le langage ordinaire , le tróne esc rcn -
mêmes peines seront prononcées contre ceux versé , la religion est perdue, le peuple n'a
desdits soldats qui, parvenant à s'introduire en plus de frein , le pape ... Le roi ennuyé, lui
France postérieurement à la publication du a répondu avec vivacité : l'évêque, allez vous
-
† décret, ne porteront pas sur le champ promener, vous, le pape et tous les calotins ;
eurs armes au greffe municipal de la ville la vous voudriez soulever # royaume, mais vous
plus voisine du lieu de leur arrivée. n'y réussirez pas, je vous en donne ma parole :
VI. Si, parmi lesdits soldats, il s'en trouve qui que le pape prenne garde de ne pas perdre à
soient François, il leur sera fourni par la muni ce jeu sa tiare et sa principauté.
cipalité de la ville où ils déposeront leurs ar
mes, un mandat de 3 sols par lieue, lequel
étant visé par le directoire du district dont Lille, le 6 décembre.
cette ville dépend, sera acquitté de dix en dix
lieues jusqu'à leur arrivée dans leur domicile. Le nombre des patriotes Belges qui arrivent
VII. Aucun desdits soldats ne pourra dans la incroyable
en France de tous les côtes est ; ils
marche même depuis son désarmement, s'é viennent par troupes de vingt, trente et qua
carter des grandes routes conduisant à sa des rante dans notre ville, les uns à pied, d'autres :
tination : et ceux qui s'en écarteront seront à cheval, d'autres en chariots, avec armes et
arrêtés et conduits en prison. bagages; ils vendent tout en arrivant pour avoir
VIII. A l'égard de ceux desdits soldats qui ne du pain et de l'argent.
sont pas régnicoles, ils seront conduits sous
bonne et sûre garde hors du royaume , à la
plus prochaine frontière ; et il sera employé Bois-le-Duc, le 27 novembre.
tous les moyens nécessaires pour empêcher qu'ils
: m'y rentrent, ou que d'autres ne s'y introdui Aujourd'hui une grande partie de notre ,
sent à l'avenir. garnison est sortie de la place pour aller cou
vrir nos frontières.
XI. Quant à ceux desdits soldats François et
étrangers qui se seroient rendus ou se ren
droient par la suite coupables d'excès , vio Rouen, le 8 décembre,
lences ou voies de fait, le procès leur sera
fait en dernier ressort par le tribunal du dis Monsieur , partagez la joie des patriotes de
' trict du lieu où ils auront commis aucun
Rouen : l'aristocratie, dans notre vilie , net
' de ces délits , ou même par celui du lieu où tient plus qu'à un fil ; Brutus l'a tuée. La salle
| ils seront arrêtés.
de spectacle étoit pleine aux deux représenta
X. Il sera accordé aux gardes nationales, qui ' tions qui ont été données de cette tragédie :
| en étant requis se transporteront à plus de trois deux fois elle a retenti des applaudissemens Mes
' lieues de leur domicile pour l'exécution du plus patriotiques. Quelques enfans perdus ont
présent décret, une indemnité dont le mode voulu parodier les aristocrates de la capitale. On
sera incessamment présenté par les comités de les a conspués et condamnés à l'immobilité : ils
constitution et militaire ».... -

ont bien mal gagné leur argent.... La troisième


P A R I S , le 14 décembre. représentation aura lieu ces jours-oi. Presque .
Le club des fédérés dont nous avons parlé,
tous nos jeunes † savent par cœur les
endroits les plus beaux de ce chef-d'oeuvre du
( 79o ) v

prince des poétes et du père de la liberté : ça « Je suis persuadé que rien au monde ne
zra , ça ara. tendroit plus efficacement à rendre la paix de
A la première représentation , on donnoit l'Europe permanente, que l'alliance bien con
pour petite pièce la Famille Patriote. Comme certée que nous formcrions avec cette grande
j'ai joui ! Sur la scène , au parterre , dans les et libre contrée : or si cette paix est véritable
loges, toutes les ames sembloient se confondre : ment notre objet , nous devons ne rien négliger
tous les spectateurs offroient vraiment le tableau de ce qui peut l'assurer. Au reste, je me suis
d'une seule famille. levé pour solliciter la sérieuse attention de la
Croiriez-vous qu'un journaliste de la secte chambre sur un sujet très - extraordinaire. Il
des soi-disant impartiaux ait pu se permettre vient de paroître un libelle monstrueux contre
d'imprimer, à la suite de misérables réflexions le roi d'Angleterre : ne pensez pas que je fasse
sur la représentation de Brutus dans notre ville, allusion à certain poëme qui a vu le jour à peu
que la Mort de César n'est pas une pièce dont près en même temps ( l'ouvrage de M. Burke),
mn bon citoyen doive, en ce moment, desirer on ne répond pas à des déclamations poétiques ;
la représentation ? je parlo d'un ouvrage publié par un homme
connu , par un homme qui a été ministre dans
Au mois cl'août dernier , M. Pinot , vo
un royaume voisin. M. Calonne parle dans son
ouvrage de la guerre civile en France ; il dit
lontaire de la garde mationale d'Auxonne , qu'elle sera soutenue par toutes les têtes cou
fut accusé d'avoir eu part à quelques troubles ronnées de l'Europe : ce qui implique certaine
qui s'élevèrent dans le régiment de la Fère , ment le roi d'Angleterre. En cela consiste le
artillerie ; et sur cette accusation portée par libelle. Quoi! ce qu'aucun citoyen anglois n'ose
un seul homme , il fut transféré dans les pri roit imputer à sa majesté , un étranger témé
sons de l'abbaye Saint-Gerin in. Aujourd'hui le raire l'ose ! Il ose exposer la sûreté de nos con
comité des recherches , pleinement convaincu citoyens répandus en France ! J'ai reçu de ce
de l'innocence de ce brave patriote et de l'in pays des lettres qui m'informent que des An
signe fausseté de son dénonciateur , vient d'ar
glois, des Ecossois et des Irlandois ont été in
rêter unanimement que la liberté seroit rendue sultés à raison de ce scandaleux ouvrage. Fst
sur le champ à M. Pinot , et qu'il lui seroit il quelqu'un dans cette chambre, est-il quel
remis une somme de 24o livres pour les frais qu'un dans le royaume qui ait jamais pensé à
de son retour à Auxonne. En conséquence, fomenter en France le feu de la guerre civile ?
le vice-président de ce comité a écrit à M. Pi Qu'on les nomme, qu'ils soient connus ; qu'ils
mot une lettre que nous avons sous les yeux , nous disent pourquoi nous devons répandre
et qui constate entièrement les faits que nous notre sang et notre or dans une cause qui nous
avançons à cet égard. M. Pinot mérite donc est étrangère ? Si aucun sujet des trois royaumes
non - seulement de conserver l'estime de ses m'a osé attribuer de tels desseins au roi d'An
compatriotes , mais d'en recevoir un accueil gleterre, souffrirons-nous une telle injure de la
distingué , puisqu'il a souffert, pendant trois part d'un étranger » ?.... -

1nois pour la chose publique , sans avoir rien Lord Stanhope termina son discours en réité
à se reprocher. C.... rant le voeu qu'il formoit de voir bientôt une
- étroite alliance contractée entre l'Angleterre et
la l'rance.
D E I. o N D R E s.
Observ. C'est ce discours de lord Ssanhope
Après son discours pour l'ouverture du parlo qui a pu donner lieu au bruit qui se répand
ment, le roi s'étant retiré, l'adresse de remer dans l'aris d'une alliance prochaine entre l'Es
cîment fut délibérée suivant l'usage. Le lord pagne, la France et l'Angleterre. Il faut conve
Stanhope dit à cette occasion qu'il ne s'oppo nir qu'elle seroit le chef-d'œuvre de la poli
soit point à cette adresse de la chambre ; mais tique, et le gage certain de la paix, et peut-être
il observa que ce n'étoit point à sa sagesse que un jour de la liberté de tous les peuples de
la nation angloise étoit redevable de la conti l' Europe. Un pareil traité immortaliseroit l'As
nuation de la paix , mais plutôt à la révolution semblée mationale, le roi des François et son
de France, et il ajoutit ces inots : ministre.

On s'abonne à Paris, chez BºussoN , I ibraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prit
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des A/unales Patriotigues. -

Et chez tous les Libraires et I9irecteurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.


· ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
D E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E,
J o U R N A L L I B R E , par une Société d' Écrivains Patriotes ,
dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA, un des Auteurs.
Quand le clergé s'abuse au point de se dire propriétaire, il faut le
laisser parler du droit et lui ôter le fait.

No. C C C C X X X I X. Du Mercrea# 15 Décembre 179o.


ASS EM B LÉ E N A T I O N A L E. étranger , soit françois , employés dans les
troupes de ligne françoises ou étrangères, au
Séance du 14 Décembre. service de l'état , de quelqu'arme † soient ,
seront traités , pour leur pension , sur le pied
L» . six commissaires nommés pour faire le de l'infanterie françoise , chacun relativement
relevé du travail de tous les comités, ont déja à son grade.
terminé leur opération, et M. d'André , l'un lV. La moindre solde de l'infanterie fran
d'eux , a annoncé qu'il étoit prêt à rendre çoise étant de 1o sous par jour, ou de 182 liv.
compte , en observant seulement que ce seroit Io sous par an, c'est de cette somme de 182 liv.
la matière d'une très-longue lecture, qui ab 1 o sous qu'on partira pour régler les retraites
sorberoit de précieux momens. Sur une sage , de tous les grades,
réflexion de M. le Chapelier, l'Assemblée or V. Celui qui demandera sa retraite, d'après
donne que les commissaires classeront en deux ce qui est réglé ci-dessus , de quelqu'arme et
Parties les travaux des divers comités ; 1°. ceux de quelque grade qu'il soit , recevra , pour les
qui doivent être nécessairement présentés à trente premières années , 15o livres ; et , s'il
l'Assemblée nationale actuelle, discutés et dé jouissoit d'une haute-paie à raison d'ancienneté.
erétés par elle ; 2°. ceux dont elle peut encore ou d'un grade , ou à titre de rengagement, il
* ºccuPer , et qui cependant peuvent appar sera ajouté aux premières 15o liv. le quart de la
tenir aux prochaines législatures. - haute-paie dont il jouissoit.
, M. de V, impffen a fait, au nom du comité VI. Il sera , en outre, formé un total des dif
militaire, un rapport très-satisfaisant sur la férentes masses affectées à l'entretien du soldat;
retraite et le traitement des anciens soldats savoir , 15 liv. de la masse d'habillement, 15 liv.
de l'armée ; et l§ projet de décret qu'il a lu à de la masse de l'hôpital , 9 liv. de la masse de
* ººº º Paru satisfaire tous les voeux. Le voici : bois et lumières, et 6 liv. pour son lit, formant
A"T. I. « Tout militaire de l'armée de terre, , ensemble une somme de 45 livres, à laquelle
lepuis le soldat jusqu'à l'adjudant exclusive somme seront ajoutées les 32 liv. 1o sous qui font
º! , sera susceptible d'obtenir sa retraite le complément de la moindre solde, et les trois
"Pººs trente années effectives de service , et quarts restans de la solde de ceux qui jouissoient
#ºº années d'âge , suivant ce qui sera ' d'une liaute-paie à raison de leur ancienneté
# ci-après. -- .
qu de leur grade , ou à titre de rengagement,
#!: Chaque année d'embarquement ou cam ' pour le tout être divisé en vingt parties égales,
† † , en temps de paix, sera comptée dont le pensionnaire recevra autant de parties
ºu de #-nuit mois ; et chaque année de service, i qu'il aura servi d'années au-delà de trente ; de
§a§eº† hors · de l'Europe , ainsi que , manière qu'après cinquante ans de service, le
)aVS ºpagne de guerre , dans qnelque montant de la retraite sera de la solde entière
. "4 # º° soit , sera comptée pour deux ans. : du grade que le pensionnaire aura rempli , et
e sol ","9ºs
at i
militaires de l'armée de terre, depuis de la totalité des parties des différentes masses
M. T• - . - - - - -

dat jusqu'à ! adjudant exclusivement, soit · qui avoient été affectées à son entretien.
4ºi9
( 792 )
VH.Tout militaire que des infirmités contrac
tées dans ses fonctions obligeront de quitter le
ministériel, sur la finance qu'il a fournie et sur
les études qu'il a faites. .
service avant les trente ans expliqués ci-dessus, . M. Thouret s'est avancé avec sa redoutablelo
recevra une pension déterminée par la nature gique. « L'intérêt général et national est partie
et la durée de ses services ; et celui qui sera dans cette cause, et l'intérêt particulier est la -
blessé à la guerre , au point de ne pouvoir plus partie adverse ; on voit déja l'issue de ce combat .
continuer son service, recevra le maximum politique : si l'intérêt général exige encore un
de la retraite de son grade ». grand sacrifice , vous le ferez avec peine, avec
Un décret particulier à la, ville de Paris , a regret : mais vous le ferez. Il faut examiner ce
été rendu sur la proposition de M. Démeunier : qui est fondamental, ce qui doit être une con
« L'Assemblée nationale, après avoir entendu sºquence rigoureuse de vos principes.Vous aves
son comité de constitution, approuve la convo décrété que l'ordre judiciaire seroit non pas ré--
cation des citoyens de Paris par la municipalité formé , mais régénéré dans tous ses points; le.
de cette ville , déclare valables les scrutins faits sera-t-il si vous conservez les procurenrs, les
par les différentes sections qui ont voté pour la huissiers en titre d'office , si vous conservez
des corporations qui ont acquis par une finance
nomination d'un substitut du procureur-syndic
de la commune. payée le droit de défendre le peuple »?..
Descendant ensuite à l'examen de l'intétêt
Décrète que les sections qui sont en retard particulier, M. Thouret estime que les officiers -
dans l'envoi de leurs scrutins pour cette nomi ministériels, doivent eux-mêmes desirer leurs
mation, seront tenues de les envoyer dans trois
jours à la maison commune ».
suppression et le remboursement de leur fi,
On a repris, suivant l'ordre du jour, la dis nance , parce que la diminution sensible dei
cussion sur le sort des officiers ministériels.
matières litigieuses, qui est un bienfait de la :
M. Prugnon a appellé sur eux tout l'intérêt de constitution , les réduiroit.à l'affreuse alternºt
§ nationale ; il a représenté un nom
tive d'être désœuvrés ou malhonnêtes sion le :
conservoit tous. Il demande, et on a demand4:
bre considérable de pères de famille plongés après lui, la division de la question pout les
dans l'indigence, condamnés à vivre sans état.
· seuls officiers attachés aux tribunaux , c'estk -
- - 2• - - - - - -

Il pense que le sort même des plaideurs est dire qu'il n'est pas ici question des notaires .
attaché à la conservation des défenseurs hon
mêtes et instruits , et que le plan du comité M.Talon a établi que la conservation oulasnpº
pression des officiers ministériels n'intéressoit
ouvriroit la porte à cette horde avide des solli
citeurs, qui ont touiours été l'effroi de la en rien la constitution; il propose de conserver
Justice.
ceux - là seulement qui tiennent aux tribunaux
M. Landine, professant les mêmes principes, reconstitués , et de supprimer et rembourser .
tous les autres. - - :"
a demandé un contradicteur, et M. Roberts
pierre est monté à la tribune. « Chaque ci MM. Brillat et Chabroud ont plaidé la causé ;
toyen, a-t-il dit, a le droit incontestable de sur des officiers, en faisant valoir l'o »servation det
veiller ses intérêts , de les défendre par lui formes qui sont la sauve-garde de tous
l'expression matérielle de la loi, et qu'euxsºuliº
#
même, ou de les confier à qui bon lui semble :
voilà les immuables, les éternelles maximes de peuvent bien connoître. · · --
la liberté. Si la constitution établit une classe M. Thouret a reparlé un instant pour ,
d'hommes hors de laquelle il me soit pas permis qu'il falloit supprimer les officiers ministériels
à la confiance de se reposer, je me vois plus par un premier décret, et arrêter ensuite quº
de liberté , je me vois plus de garantie des les anciens officiers ministériels seront distribuiº
droits de l'homme ; et voilà, messieurs, l'insti dans les nouveaux tribunaux, en nombre mº
tution que vos comités vous proposent », cessaire pour leur service, et qu'ils y serontpºi
, L'opinant soutient qu'une mission exclusive cés exclusivement à tous autres. :
n'est † qu'à étouffer le talent ; il veut que Après quelques débats, au milieu desque
le droit de défense soit universel, que chacun Tronchet a pu difficilement faire entendre
puisse paroître en personne devant les tribu vœu de conservation en faveur de ceux desº
naux, ou confier ses intérêts à qui bon lui ciers qui se présenteront pour servir près !
semblern. -
nouveaux tribunaux, l'Assemblée a ajon
Alors M. Landine, parlant en réponse, a , la question à demain , pour y statuer d -

établi ce qu'il appelle les droits de l'officier tivement. G. . *


• 7.
." : s -
-
*
( 793 )
trouver sur la route. Nous avons dans ce canten
JDépartement du Var. des prêtres détestables et des moines factieux qui
ne s'épargnent pas à intriguer contre la révo
| Nous avons parlé des alarmes répandues dans lution , et qui semblent préparer la voie aux
ce département, sur les tentatives méditées par autrichiens : mais on les surveille, et plusieurs
les aristocrates réfugiés à Nice contre la ville sont déjà dénoncés à qui de droit. -

d'Antibes.4oo volontaires nationaux du départe


ment se sont jettés dans cette place pour la dèfen
dre ; un camp d'observation sera formé à St-Lau M. Desfontaines, de la section de la Place
rent, sur la rive françoise du Var; 2oo hommes Royale, nous a dénoncé un refus fait au comité
des régimens de Barrois et Dauphiné , dont le des domaines de l'Assemblée nationale, de rece
patriotisme est connu, sont partis pour Grasse.
† chanoines de cette ville, et ceux de Fréjus,. voir une soumission pour l'achat du château de
font tous leurs efforts pour exciter la discorde Ciioisi le-Roi , sous prétexte que le sieur Gui
dans leur voisinage ; mais bien qu'ils ayent mis gnard demandoit la suspension de cette vente.
eut-être quelques officiers municipaux dans Si le fait est exact , nous ne pouvons que gémir
§ intérêts, ces caffards rebelles ne sont nul sur une condescendance aussi anti-constitutio
ement à craindre, et les traîtres doivent tout nelle de la part du comité des domaines ; mais
craindre de la colère du peuple. Un sieur Audi il est de notre devoir de donner à la dénoncia
bert, qui entretenoit une correspondance cri tion de M. Desfontaines la plus grande publicité,
minelle avec un ci-devant, mommé Villeneuve Il est aussi de notre devoir d'apprendre à
Tourette, réfugié à Nice, a été arrêté, ses pa toute la France que Guignard continue tou
Jours , malgré les cris et la volonté souveraine
† ont été saisis; un vicaire de Cagnes, nommé de la nation , d'être le factotum du chef du
nard, étoit l'agent de ce Villeneuve-Tourette,. , pouvoi r exécutif et du comité autrichien. II
et infectoit tout le pays de ses épîtres incendiaires •l•

contre la révolution , adressées aux gardes ma attend sans doute l'invasion des troupes contre
tionales. Le tribunal de Grasse informe contre révolutionnaires en France pour prendre son
toute cette engeance. parti : et qu'on ose dire maintenant que la cour
me se joue pas tous les jours de la nation et de la
constitution ! Qu'on dise que c'est restaurer la
Lille, le 1o décembre. -
liberté , que de laisser le timon des affaires
publiques entre des mains aussi perfides et aussi
Le brave Van-der-Mersch vient d'arriver. en impures que celles du sieur Gui d et
:ette ville , entre dix à onze heures du matin. semblables ! C.... gnara e de ses,
Dette nouvelle n'a pas plutôt été sue, que tous
es bons patriotes ont volé au-devant de lui ; Découverte des vrais auteurs des troubles dans
,lusieurs mêmes l'ont accompagné jusqu'à
hôtel du Lion d'or , où il est descendu, en nos colonies,
ersant des larmes d'attendrissement et de joie
e le voir.' - | .. · On vient de nous envoyer de Bordeaux l'avis
Nous ignorons le temps qu'il séjournera dans suivant : « Le foyer de la révolution de nos co
DS LIIllI'S• lonies est à Paris, dans la maison d'un sieur
Dubuc, ancien commis du bureau de la ma
rine, qui donne ses avis, et pour bien dire ses
Landrecy, le 1o décembre. ordres dans tous les bureaux de ce départe
Il passe ici une quantité prodigieuse de sol ment, et qui continuera de les donner jusqu'à
ts venant de l'armée belgique : il se trouve ce que Paris, parfaitement instruit de ce qui
·ec eux des déserteurs autrichiens, qui mous a amené les désordres de Saint-Domingue et
de la Martinique, fasse fermer les portes de ce
pportent que leurs camarades se proposent bureau au sieur Dubuc et à ses adhérens.
, venir en France le printems prochain. Je
ens de voir une lettre de Bruxelles, datée du C'est de ce foyer que partit, au mois de jan
décembre, qui annonce qu'une armée de 5o · vier, l'avis que les amis des noirs envoyoient
lIe hommes doit entrer en France par Va des armes et des émissaires pour faire égorger
les habitans de nos colonies ; ce qui s'est trouvé
1ciennes ou Maubeuge , et se rendre à Paris, absolu ment faux. Mais ce qui est absolument ,
1f, sans doute, les obstacles qu'ils pourront vrai, c'est qu'à cette même époque du mois
( 794 )
de janvier, les accusateurs eux-mêmes, Dubuc sinon des inquiétudes, au moins des soupçons
père, par les ordres qu'il avoit su faire donner sur les vues ultérieures de Léopold ; et cet
au sieur Vioménil, et Dubuc fils, par la com abandon des Liégeois, par le roi de Prusse, ne
fiance que ces ordres lui avoient donné, fai prouve-s-il pas que l'amour de la liberté chet
soient vuider les arsenaux du Fort-Royal-Mar les rois n'est que pure hypocrisie ? Que le
tinique , pour armer les nègres et les mulâtres , François ne se fient donc sur aucune puissance,
et leur faire égorger les paisibles marchands et sur aucune alliance pour maintenir leur révolu.
négocians de Saint - Pierre , leurs créanciers. tion. ( Patriote François. )
C'èst avec ces mêmes armes que six mille nègres
et mulâtres armés, étoient à méme , le 4 oc P A Y s - B A s.
tobre dermier, de brûler et détruire la ville de
Saint-Pierre, entrepôt du commerce de France, On mande de Luxembourg que les hôtel
qui vaut au moins 15o millions. et auberges y suffisent à peine pour contenit
| C'est de ce foyer qu'est parti un sieur Derou les fugitifs françois de distinction et ceux qui
verai , gendre du sieur Dubuc , pour aller entraîncnt avec eux ; ils n'y font aucun mys
porter Saint-Domingue à l'indépendance. Les tère de leurs perfides intentions contre lent
députés de la province du Cap rendront compte, patrie. Les troupes impériales, cantonnées danſ
quand on leur demandera , du sieur Derou ce pays, ne respirent que sang et pillage : ellº
sont formées en partie de brigands chassés dt
verai , qu'ils ont rejetté de chez eux par ses
principes anti-constitutionels ». France , ou de gens sans aveu enrôlés à Paris
ou ailleurs , en ſi11 de déserteurs : tous ces gºnº
la n'attendent que le signal, et ils vendentdº
· On nous écrit de Saint - Raphaël , près de vance la peau de l'ours , c'est-à-dire la ptu
Fréjus , du 3o du mois dernier , qu on y a de leur patrie. - -

arrêté une malle remplie d'or , d'argent et de " Tandis que des gazettes, qu'on disoit º
diamans , que les aristocrates de Fréjus en doyées par l'Autriclte , nous vantent le lº
voyoient aux fugitifs à Nice , à l'adresse du sieur
de l'Etang, contrôleur général des fermes. On ordre, la discipline sévère que les impériº
nous dénonce en même temps un sieur Ma gardent au milieu des malheureux Brabanº
et la clémence de Léopold , on apprend qu !
thens, procureur à Fréjus , comme un des en Vaulsor , village du comté de Namur, les sol
nenis les plus forcenés de la révolution et des
bons patriotes. C'est le cas aujourd'l1ui de sur dats autrichiens ont pillé et brûlé un monº
tère , et après avoir tortué , blessé et outragº
veiller de très-près cet homme, ainsi que tous un vieux religieux , le seul qui fût resté du
seux qui lui ressemblent. C... ce couvent
citoyen, ils
d'un se sont jettés
respectable par sesdans la maº
vertus et 50l

D E L I E G E.
grand âge, M. Burlen. Cet infortuné vieillardi
été massacré et haché à coup de sabre sous lti
Les troupes autrichiennes y sont entrées en yeux de ses deux fils, qui ont reçu la mortº
force aujôurd'hui vers les huit heures du matin. prix de leurs efforts à défendre les jouº
Il semble qu'une partie y séjournera , ct quel leur père. Les femmes de cette maison ontº
outragées , et leur sein a été haché par le
ques corps se porteront sur Saint - Frond et
Tongres. On démolit les bâtimens ot casernes des satellites de Léopold. Ce prince pendantº
de la citadelle avec la plus grande célérité , règne en Toscane étaloit aux yeux de toº
malgré les protestations du soi - disant l'état l'Europe sa philosophie, son humanilº ;ile
primaire et de l'état noble. donnoit pour un législateur, ct aujourd'hui &!
Observ. Cette célérité à détruire par - tout tigres s'abreuvent en son nom du sang"
l'ouvrage de la liberté ne doit-elle pas donner Belges. -

On s'abonne à Paris , chez BuissoN , libraire, rue Haute ſeuille , à qui l'on adressera , franc de pert,lº
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des A'nnales Patriotiques.
Et chez tous les Libraires et l>irecteurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
Il paroit tous les jours un Numéro de ce Jonrnal. Prix 36 liº pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9h rº
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ANNALES PATRIOTIQUES ET I,ITTÉRAIRES •

-
D E L A F R A N C E, -

E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ,
-

*
J O U R N 4 L L I B R E , par une Société d' Éarivains
-
- -
Patriotes, -

dirigé par M. MeRcz Ea , et par M. CA R R-4 , tzn des Aucteurs. - -

Les auteurs de " l'Exposition des principes sur la constitution du clergé par
les évêques députés à l'Assemblée nationale, et souscrire par eux,, ; ces
auteurs sont crininels envers la nation
: les jours de clémence ne
font que des ingrats, et tant de fºis outragée , la patrie veut enfin une
vengeance éclatante. ( Adi esse du départenent du Puy de Dôme.)

Nº. c C C C x L. Du Jeudi 16 Décembre 17go. , >.


As s E M B L É E NAT I o N A L E. qu'il existoit par le passé. Une vive réclamation
s'est élevée contre cet avis ; MM. Goupil, Fer
Séance du 14 Décembre au soir. mont, Murlin ne voient dans ce dire " -

ministre inntile et chèrement ap cteur qu'un


L A constitution s'établit avec rapidité dans
ils demandent la suppression. Sur
|# dont
tous les départemens françois par la puissance observation
majestueuse de l'intérêt général ; mais l'intérêt
de M. Émery, appuyée par M. le Chapelier, il
est décrété & que la question sur la place de
particulier lni suscite encore quelques enne directeur général demeurera ajournée jusqu'à
mis qui , par des manoeuvres non moins viles l'instant où l'Asssemblée statuera sur l'or †
que leurs motifs, se promettent de perpétuer tion du ministère ». - - 5 -

ou de faire renaître les abus dont ils tenoient


L'Assemblée électorale de Paris, admise à la
leur existence. Le département de Seine infé ·parre , a annoncé qu'elle avoit donné des juges
rieure a dénoncé aujourd'hui ces coupables à cette capitale ; et dans une adresse pleine
intrigans , sur la tête desquels il appelle toutes d'éloquence et de Patriotisme a exposé ses prin
1ës vengeances mationales. . | | cipes et ses vues. Nous ne po uVons extraire
• Un prêtre à qui l'on peut pardonner de haïr cette adresse,, la plus belle peut-être qu'aient
notre liberté , puisqu'il n'est pas françois, encore , entendue les législateurs. Il suffir§
'l'électeur de Trèves , s'est avisé de faire une dire qu'elle a été rédigée par M. Cérutti , ce
proclamation contre le décret qui retire de sa vertueux citoyen de la république des lettres,
·jurisdiction spirituelle le territoire de nos dé qui, par d'excellens écrits, avoit préparé les
partemens du Rhin, qu'il appelloit ci-devant voies de la constitution, et à qui il sied bien
- son diocèse.
municipalité de Longwy a envoyé à l'As- !
de soutenir ainsi son ouvrage. ') ,- •
- la
· Après avoir fait à l'illustre députation l'accueil
semblée cette proclamation , qui tend visible qu'elle avoit droit d'attendre, l'Assemblé§
ment à porter lé trouble dans les consciences ; tionale a repris l'ordre du jour, et une cou§
et sur la motion de M. Coroller, l'adresse est discussion a fait décréter les articles qui sui
nnvoyée aux comités diplomatique et des re Ilb : , -

cherches. - - -

. , M. le Brun a , suivant l'ordre du jour., | Art,I" « Il y aura une administration cen,


trale des ponts et chaussées - . . -

ramené , la discustion sur l'organisation des II. Il y aura nn premier ingénieur garde des
ponts et chaussées. - 1 | | | | plans, projets et modèles : huit inspecteurs gé
On se rappelle qu'un premier décret a statué méraux : un Premier commis, et le nombre de
: « qu'il y auroit une administration centrale ». Gommis nécessaires. - - -
•, • " 1
" •: s
· 1-e rapporteur a proposé do mettre à la tête de III.L'assemblée des ponts et chaussées ·Sera
cette administration un directeur général, tèl formée du premier ingénieur, des huit inspec
449
-

( 796 )
teurs gºnéraux. des ingénieurs en chef des dé III. Tous les six mois les officiers municipaux
parteinens, et des sous-ingénieurs qui seront rendront au directoire du départementle compte
à Paris ; les sous-ingénieurs m'auront que voix de leur gestion, pour raison de leur perception ,
consultat ve. desdits droits et des sommes qu'ils auront '
IV. Cette assemblée sera chargée de l'examem payées aux trésoriers desdits hôpitaux.
de tons les projets généra x de routes dans les IV. Les administrateurs desdits hôpitaux ren
départemens, ainsi que de ceux d'ouvrages d'art dront également tous les six mois, aux officieri .
en dépendant , de ceux de canaux de naviga municipaux, un compte général de leur recette
tion, de construction, d'entretien et répara et dépense, et lesdits officiers municipaux sont
tion des ponts de commerce. autorisés, sous la surveillance des corps admi
V. Cette assemblée, durant les sessions du nistratifs , et en attendant la publication des
corps législatif, se tiendra sous les yeux du loix générales sur les hôpitaux du royaume,
comité de l'Assemblée mationale , chargé des de faire tels réglemens provisoires qui seront
ponts et chaussées , lorsqu'il le jugera conve jugés mécessaires pour la meilleure adminis
·nable ». tration de leurs hôpitaux, et particulièrement
pour que les individus valides qui y sont admis
Séance du 15 Décembre. y soient entretcnus dans un travail utile et pro
ductif ». - ' . .

Les hôpitaux de Rouen , pressés par l'af Le comité de constitution, par l'organe dt
fluence des malheureux qu'y amènent de toutes M. Gossin, a fait décréter « qu'il seroit établi
parts la maladie et la détresse , et par la dimi un tribunal de commerce dans chacune des
nution sensible des revenus qui faisoient leur villes de Dunkerque, Lille , Valence, Stras
dotation , demandent un surcroît de secours † Rouen , Fécamp , Saint-Valery, danº
qu'il est urgent de leur donner pour éviter les isles de Rhé et d'Oléron , lesquels siégeront
des maux de toute nature , pour sauver des dans la ville de Saint-Martin pour l'isle de Blº,
excès du désespoir, et la foule des indigens , et dans celle de Saint-Pierre pour l'isle 0l,
et la patrie peut-être. Au nom des comit s des TOIl , D) - . ?!
finances et de mendicité , M. le Couteulx a La discussion s'est renortée sur le sort de
peint très-énergiquement la situation de ces officiers ministériels : et le rapporteur, M. Bº!
précieux établissemens ; et , malgré quelques mocheau , a réduit l'avºs des comités à deſimº
oppositions , il a obtenu le décret qui suit : p1es questions. « Les fonctions de procureurº
L'Assemblée nationale , après avoir entendu huissiers, etc. continueront-elles d être exerº
le rapport fait au non des comités des ſimances, cées en titre d'offices vénaux et héréditaireii
de l'impôt et de mendicité, a décrété ce qui ou ces offiees seront-ils supprimés » ? * :
suit :
M. Regnault ( de Saint-} ean-d'Angely),
Art. Ier. « Les droits d'entrée qui se perçoi discuter la question proposée , présente u
vent à Rouen , sous la dénomination de droits nouveau mode d'organisation pour les homm,
réservés qui ont succédé au don gratuit, et de loi, sans nulle distinction d'avocats ou
qui ont été prorogés définitivement pour dix procureurs. . *.

ans par l'édit de février 178o , continueront, ll propose, 1°. de supprimer tous les offici
à compter du 1°r janvier prochain , à être payés ministériels ; . -

et perçus provisoirement au profit des deux 2°. De rembourser tous les officiers mi
hôpitaux de cette ville , en attendant la publi riels , établis près des anciennes cours
cation des loix générales qui seront décrétées raines, d'après l'évaluation de 1771 ; "
r- » , - #
sur la mendicité, les hôpitaux du royaume, 3°. D'ordonner que les officiers ministé
et sur les droits d'entrée dans les villes , et exerçant près des tribunaux ordinaires, seru
· l'organisation générale de l'impôt. - tenus de faire, dans un délai prescrit leur d
II. Les percepteurs actuels seront tenus de ration , qu'ils entendent ne plus exercer
verser les fonds de leur recette aux mains des fonctions d'liomme de loi , ou, qu'ils desi
officiers municipaux , qui, de leur part, les les continuer dans les tribunaux : -

: verseront dans la caisse des trésoriers des deux 4°. Qu il sera accordé moitié de l'ind
_hôpitaux de Rouen , dans la proportion des qui est due aux officiers ministériels,
, bésoins respectifs de chacun d'eux , laquelle raison de la suppression de leurs offices, à
proportion sera déterminée par lcs membres du .d'entr'eux qui desireront de continuer
ºrestoire du département. I fonctions ;
-
· · ·· " . .

1
( 797 5 -

5°. Qu'il leur sera libre d'exercer dans tel constant et invariable dans ses principes civiques
ribunal du royaume qu'ils voudront choisir ; et dans son amour pour notre sainte consti
6°. Que pour être homme de loi et en exercer tution , vient de se faire inscrire chez le mi
>s fonctions à l'avenir, il sera nécessaire d'a nistre de la guerre pour servir, en sa qualité de
oir fait les études nécessaires pour être éligible lieutenant-général . dans nos troupes de ligne 9

ux places de magistrature ; en cas d'une attaque de la part des ennemis


7°. Qu'il sera libre aux parties de choisir du dehors. Plusieurs autres officiers, animés du
elles personnes auxquelles elles auront plus de même esprit, s'empressent de suivre l'exemple
onfiance pour défendre leurs intérêts ; mais de M. d'Orléans ; et certes, nous avons grand
ue l instruction de la procédure sera exclusi besoin d'officiers patriotes pour surveiller les
ement réservée aux hommes de loi. officiers et généraux aristocrates qui se trou
| L'avis originaire des comités a été rétabli veroient dans nos armées au moment d'une
suite par M. le Grand, mais n'a pas été en guerre.
ºndu plus favorablement que la première fois. Nous apprenons , d'un autre côté, que M.
n avouant qu'il n'avoit pas porté son étude Bouillé, pour renforcer apparemment le parti
ur cette partie, M. Mirabeau s'est borné à lire aristocratique des officiers dans nos troupes de
n projet de décret en dix-sept articles , dont ligne, vient de recevoir au nombre de ses aides
* résultat seroit de supprimer et rembourser de-camp cinq personnes qui lui ont été re
# officiers actuels , exception faite des no commandées par Marie-Antoinette et par le
ires; d'établir près des tribunaux de district comité autrichien Prenons garde à ce général,
n certain nombre d'officiers sous le titre mes amis ; il voudroit bien nous conduire, en
'hommes de loi , exclusivement chargés de trahissant nos camarades des troupes de ligne,
ºnstruction, en admettant toutefois la défense à une contre-révolution soudaine , comme le
*ficieuse sans salaire taxé; d'admettre provi général Schœnfeld y a conduit les Belges. Ré
*irement les procureurs ci-devant occupant fléchissons bien sur la comparaison, et ne la
*ès les cours et jurisdictions ordinaires , à perdons pas de vue. C... -

ºmplir exclusivement les fonctions d hommes


2 loi; recevoir dans trois mois la déclaration
ſ, ces procureurs, s'ils vealent ou ne veulent Extrait d'nne lettre de Douai, du 1 r décembre,
ris occuper, et devant quel tribunal : ordonner . La société des amis de la constitution de cette
º remboursement actuel, en principal et in
ºmnité, de ceux qui ne voudront pas suivre Vºlle augmente de jour en jour ; nous y possé
dons presque tous les membres du district et
1s tribunaux, et laisser l'exercice aux autres,
bnt la finance seulement sera remboursée après du département : chaque jour tous les réci
ºur mort. piendaires y abondent. Hier , tous les sous
#Ce projet de décret a été attaqué par la ques officiers des quatre régimens qui sont ici en
garnison , au nombre de cent cinquante, sont
bn préalable. M. le Chapelier trouve incons venus jurer au milieu de mous, séance tenante,
#utionel le droit exclusif de défendre , tandis
un attachement inviolable à la nation , à la
ae M. Martineau soutient que la defense offi loi et au roi. Un sergent a porté la parole et
euse livreroit le plaideur en proie à l'intrigue, a fait un discours d'une énergie inimitable.
l'ignorance, à l'improbité. M. Chabroud ap
1ie vivement cette pensée, qui est encore
»mbattue par M. Fermond. Enfin, après de Concile de Constance, en l'an 1415. ,
ngs débats, il est décrété 1°. que la vénalité
, l hi rédité des offices ministériels , près des L'histoire de la Sorbonne , que nous nous
ibuna rix contentieux , sont supprimées; 2°. que -
plaisons à citer parce qu'elle offre un tableau
ſ ministère des officiers publics sera néces raccourci , mais aussi vrai que terrible, des
,ire pour les citations, significations et exé maux innombrables que des papes ambitieux,
ſitions. - » -
des prélats factieux et des théologiens fanati
, L'heure étoit avancée , M. d André a de ques ont cumulé sur l' Europe et sur la France
ſandé que la matière fût ajournée à demain ; pendant une longue suite de siècles, cette his
, qui a été décrété. G. toire s'exprime ainsi sur le concile de Cons
taI1C(º :
| | P A R 1 s, le 14 décembre « Les liistoriens se sont plu à dire le nombre
jLe brave patriote, M. d'Orléans, toujours des évêques qui s'y trouvèrent et des courti
( 798 ) -

sºnnes qui s'y rendirent : à parler du bal qu'on ºe relevée : que la présente délibération en
y donna , et des quºrelles qni agitèrent le con imprimée , et qu'il en sera adressé des exem,
cile. Le théologien François Gè, son y étot re Pºres à toutes les municipalités du r§
yºu du titre d'ambassadeur du roi de France. pour être publiés et affichés, à ce que prº
L'une des premières décisions des pères , ct sonne n en ignore.
qu'on peut regarder comme l'ouvrage de ce MMl. du directoire ont signé avec le procu.
théologien , fut d'établir qu'un concile est supé reur-syndic et le secrétaire.
rieur aux papes. Après ce décret , Jean XXIII, -i

9iii occupoi'é alors la chaire de Saint-Pierre , Les lettres de l-yon annoncent que trois ptr
et dont le premier métier a voit été d être cor
saire , fut déposé , et il s'évada déguisé en pal $ºnnages ont été arrêtés dans cette ville ; deut
frenier : arrêté à Gottelben , il signa sa dé d'entr'eux sont, un ci-devant mºrquis ou conu
mission. - - - -
d'Escars , et M. Guillin-Pougelon, avocat,i
Le comble de l'humiliation, pour ce pontife ont été interrogés à la maison commune, «
dégradé , ſut de se trouver dans la même prison de là renfermés au château ds lPierre-en-CR
où étoit /eam Hus,' qu il avoit fait arrêter Leur Depuis long-temps il existe dans lyon unfojº
sort fut très-diff rent , les pères du concile se dangereux d'aristocratie, et il paroit que nº
bornèrent à priver de la chaire pontificale fºgitifs au delà des monts n'épargnent rienpon
$/ºan À XIII accusé d'athéisme , de magie, de ºº ººnager des intelligences dans cette grandº
lasphêm s, de sacril'ge, d empoisonnement, cité , si importante Par ºs richesses, sa popº
de simonie, de sodomie, etc. § ils firent brûler lºtion et sa position. N'oubli§ pas que ni
Jean Hus, à qui on ne pouvoit reprocher d'au Plºimplacables ennems sont à Turin, et quel
tres fautes que d'avoir écrit contre les sirnonies coup de main qu'on a voulu tonter sur Antibº,
romaines, contre les scandales et les débauches l'une des clefs de le France, lious opprime,t
du clergé, dans un temps où l'Europe entière que nous devons cratidre. ' ,
m'avoit qû'un cri pour demander la réforme de L)es militaires ( on ºInmés et connus parkt
l'église dans son chef et dans tous ses membres. Patriotisme , pensent que la ville de Touki
Jean Hus et Jérôme-de Pragme, son disciple " doit se tenir sur ses gardes : cette place, fml
liomme vertueux , et au-dessus de son siècle par ºs plus importantes du royaume , paroitètd
ses lumières , périrent sur des bûchers, envi l'objet de la convoiti§ de nos ennemis B
ronnés d' un millier de bourreaux en soutane , Bresse doit veiller avec la même attention i
qui bénissoient le cial de leur supplice ». † garantir de toute : attaque et de oute ln
l 13 OIl. - * • • • • sº -- •

l - : - - -
"--

· Extrait du ºººººre des délibéravions du direc Code de la justice de paix, contenant toutli
• *oire du districe d'Autan, du 5 tlécembre. décrets /'e/uti
*_ _ ) • i/s & ceéze /vartie du nourelorlº
• •

Séance du mnatin. | -
Judiciaire , avec des notes explicatives
#º : ºui , d'une zxsernccio pratijie !
· Les administrateurs du district d'Autun , º /orme de procé§. dans les justicé
composant le directoire , considérant que les ºreºu e de pai.c, §c § modèles de li,
les ººº auæ 7uels touter le§ affaires de la
objets confiés a leur administrati§ intéressent
- tous les citoyens, et desiront de plus mériter la competence /ººº/ºe/24 donner lieu. ( Ladº
confiance dont ils ont été honorés, en faisant ºséruction ºue ce º/º/vroupée au coniilè à
connoltre les principes de justice dont ils sont ººººion). Brochure d§8pages, Piè,
anim 's , 13 ºo4s, et 24 sous eitºoyéé franc de port 1

le Pººººreur-synd'c oui , il a été unanime


ment arrêté que dorénavant, et à compter du Cet onvrage, dernièrement annoncé, prº
9, de ce mois, leurs délibérations seront pu actuellenent , et se trouve à Paris,iches lº
liques, et que leurs séances seront OllVC rt (>S
diteur , M. Guichard, place Dauphine; º
ºn la grande salle du palais épiscopal, les mardi, º * i ºt , en province , aux bureaux de poste à
.toutes les villes
jeudi et samedi de chaque sema§ , à 2 heures : ºhef#lieux de départemen,
** ºres principales villes du royaume.
On s'abonne à Paris , chez DUIssoN , libraire - • # « » * s

de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les, rue Hautefeuille, à qui l'on


lett , es Pour les 2/uteurr de ºdressera, franc de port,lºpº
lºt chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaumc et de l'Etranger.
* -1'nnales Patriotiques. | #

. @
, ( 8o3 )
-
* 4

· S U P P L É M E N T A U Nº. c c C C x L.
A V I S I M P O R T A N T.

Les Perſonnes qui voudront faire inſérer des morceaux dans ce Supplément, le pourront tou
jours, moyennant 3 6 liv. pour une colonne , z 8 liv. pour une demie colonne, g liv.
pour un quart de colonne ; & 3 liv. pour tout avis quelconque de 4 à 5 lignes.
Cependant, les Nouvelles qui intéreffènt la Patrie ſeront toujours reçues avec recon
noiſſance, & les Rédacteurs du Journal en feront sANs FRAIs l'uſage qu'ils croiront
néceſſaire.
Mémoires Secrets ſur les Règnes de Louis XIV et « J'ai connu perſonnellement la plupart de
Louis XV, par ſeu M. Duclos, de l'Académie » ceux dont j'ai à parler : j'ai vécu avec pluſieurs
Françoiſe, Hiſtoriographe de France. Deux , o'. » d'entre eux ; & n'ayant jamais joué de rôle , je
in-8o. formant Io27 pages, imprimées avrc les » puis juger les acteurs ».
| caraâères de M. Didot. Prix 9 l broché pour Pa « Les gens en place , ſavent que le plus auda
, ris, et 1 o l. franc de port par tout le Royaume. » cieux dans ſon deſpotiſme , eſt tôt ou tard for
| A Paris chez Buiſſon, Libraire rxe Haute-Feuille, » cé de ſubir la Loi d'un Peuple éclairé.L'eſprit
et à Lyon, chez Dourbay » de ſervitude qu'on veut inſpirer à une Nation ;
Libraire. » n'eſt pas la moindre cauſe de la dépravation des
| Quelque profonds que ſoient les repaires obſ » mœurs ; & les mœurs une fois corrompues ,
eurs où les Souverains & les Grands cherchent à » fortifient le deſpotiſine qui les a ſait naître
cacher leurs déſordres , & les reſſorts que fait » ou favoriſées. Tout amour de la gloire s'é
agir leur haîne contre le bonheur & la libcrté des » teint , & fait place au déſir des richeſſes qui
Peuples, il vient un tems où la vérité perce , & » procurent le ſeul bonheur dont on jouiſſe dans
l'on apprend enfin que ces Souverains n'ont pour » i'aviftfiennent ».
cauſe de leur grandeur que la cruauté , la four « On m'a ſouvent preſſé de donner quelques
be, l'inſolence , l'hypocriſie. Ne valoit-il pas » morceaux du Règne préſent : j'ai toujours ré
mieux pour eux n'avoir pas exiſté , que de laiſſer » pondu que je ne voulois pas me perdre par ſa
des noms qui demeurent à jamais en exécration » vérité, ni à m'avilir par l'adulation; mais je n'en
thez tous les Peuples ? Si les flatteurs bâtiſſent » remplis pas moins mon emploi ».
'édifice de la grandeur des Rois , la plume des Nous ne citerons pas d'autres morceaux de la
#crivains inſtruits l'a bientôt renverſée ; et l'on préface deM.Duclos.Ceux-ciſuffiſent pour entre
ne voit plus qu'un cadavre ſous cet appareilim voir ſa marche, & ſon grand fonds de réflexions.
sofant. Tant il eſt vrai, ſelon Duclos , que les L'Editeur y joint un avertiſſement néceſſaire
Princes, commeles laquais,ſont formés de la plus pour conſtater l'authenticité de ces Mémoires
vile boue de la terre. importans , dont le Manuſcrit , avec les renvois
Ce trait ſeul ſuffit pour annoncer avec quelle corrections & augmentations écrits de la main
ëvérité il les juge dans ces Mémoires , & avec même de M. Duclos, eſt entre les mains du Sieur
puelle impartialité il écrit. -
Buiſſon (1). - -

« Auſſi-tôt , dit-il, que le Roi (Louis XV ) « Quant au ſtyle, dit l'Editeur, nous croyons
2
m'eut nommé ſon Hiſtoriographe, mon pre » que dans ces Mémoires, il eſt inconteſtable
2
mier ſoin fut de ramaſſer les pièces qui m'é-. » ment très-ſupérieur à celui des autres ouvrages
, toient néceſſaires. J'ai eu la liberté d'entrer (1) Le ſieur Buiſſon ayant appris que le ſieur Abbé Soula
, dans ies différens dépôts du]Miniſtère .. J'ai vie publioit un premier cahier de prétendus Mémoires de Du
, converſé avec pluſieurs de ceux qui ont eupart clos , a pris le parti de dépoſer le 7 de ce mois , le Manuſ
crit original chez M. Doffant Notaire place du quai de l'E
, aux affaires. J'ai tiré de grands ſecours de la cote,
& ila ſommé le Sieur Soulavie d'y dépoſer anſſi le
2.
, dºmeſticité intime,
la plupart ont eu la compoſée de ſujets
même éducation quedont
les ſien. C'eſt ſur l'inſpection des deux manuſcrits, que le Pu
blic.jugera quel eſt le manuſcrit original.Au reſte, le Sieur
7

>
seigneurs, & ſont d'autant lus à portée de Buiſſon vient de publier des obſervations qui montrent
§ ce qui ſe paſſe, que témoins aſſidus & l'énormité des fautes d'ignorance qu'on trouve dans le pre
9 mier cahier de l'illuſtre Editeur § , ainſi que les al- .
9
en ſilence, ils n'en obſervent que mieux ceux térations, correſtions ridicules, mutilations, ſuppreſſions im*
,.
qui agiſſent *.
( 8o4 )
» hiſtoriques du même Autcur. Son récit eſt ſe Ce qui fait bien connoître la baſſeſſe de ca
» mé de traits dont quelques-uns rappèlent la courtiſans,
pai Duclos . c'eſt ce
. mot
. -de •M. • de
. . Villeroi, cii -

» profondeur & l'énergie de Tacite » ,. -

L'Éditeur a raiſon, & c'eſt une juſtice ren « Il faut, diſoit le Maréchal de Villeroi , tenir
due à l'Auteur avec la plus exacte vérité. Auſſi le pot-de-chambre aux Miniſtres quand ils ſonten
tôt après ſon début ſur la fin du Règne de Louis place, & le leur verſer ſur lá tête quand ils n
XIV, il nous préſente l'état déplorable de la ſºnt plus. Quelque Miniſtre des finances ,
France, avec les grands traits dont Tacite ſe #ºne en Place , t diſoit le même )., je déci§
ſeroit lui-même ſervi pour nous le peindre. On d'avance , que je ſuis ſon ſerviteur, ſon ami,
y voit ſur-tout ce Monarque ambitieux , réduit & même un peu ſon parent ».. , , , ... , "
à pleurer de déſeſpoir de ne plus pouvoir ni Laº eſt ici un des principaux acteurs , qui
donner la paix, ni la recevoir. Mais ces larmes n'a captivé le Régent par des idées #
étoient celles d'un tyran , qui n'avoit jamais con malrés que pour perdre le crédit & les mœurs #
nu d'Etat en France que dans ſà propre perſonnc. toute la France. En but au Parlement quia
Bientôt devenu bigot, ſa cour devient hypocri jours choiſi l'occaſion de le perdre , il ſt.
te , ſous l'autorité d'une Catin ambitieuſe qui le heureux pour fuir lé danger , & aller mo
ſubjugue, s'aſſied ſur ſon trône, & ne lui marque Veniſe. - · , :,, -

que du mépris, lorſqu'elle voit mourir ſon pré Les excès de la Ducheſſe de Berry , peinte
tendu mari dans un Roi ſouillé par deux adul les traits de la vérité ; Albéroni , élevé au ran
taires ſcandaleux , & arroſé du ſang de tant de
Pre#ier Miniſtre, par une plaiſanterie qui ti
ſujets qu'il avoit ſacrifiés à ſon ambition & au fa de l'infamie italienne , mais renverſé par
netiſine. •

#ºº , #Pent deux grandes places §


Quelques conſolations que l'ame atroce de le Mémoires. Dubois meurt , laiſſan, §
Teſſier voulût donner à ce Roi, la révocation de ºmmºnfe , & prouve qu'il ſuffit d'être con§
l'Edit de Nantes lui bouleverſoit toujours la conf toºº les crimes à la Cour , pour y parvenir !
cience.
ce dégré d'autorité qu'il y eut. Le Régenèmé
« Des moines ignorans, dit M. Duclos , des laiſſant le Royaume dans 1e plus tritte
» prêtres forcenés , des Evêques ambitieux , avoir eu de furieux aſſauts , ſou§
» croyoient qu'il ne falloit qu'un Dieu , des Parlemens. - • • •

» qu'un Roi , une Religion , & perſuadoient · M le Duc de Bourbon prend les rén
» à un Prince enivré de ſa gloire, que ce prodige Yººnºment , avec la Marquiſe de Prie 3 -

» lui étoit réſervé ».


#ºnºe , qui régit le Royaume en ma§
LouisXIV meurt, ſon teſtament devenu nul par dºº aºs Le Duc , homme §
les effets , laiſſe leDuc d'Orléans maître du Royau niátre , & méme féroce & inepte , (Tom,2,
me , malgré le conſeil de Régence. Le tablcau de 2 55 , 2.9 I ) , entièrement ſubjugué : -

ce Prince eſt un des plus beaux morceaux de ces maîtreſſe, eſt enfin exilé avec e§ & Éleurſ
Mémoires,Tome I,pag. 2o2.L'Auteur entre dans premier Miniſtre. - 2

les grandes révolutions de la Régence , on peint ºu nous inſpire de l'admiration-r


les acteurs avec les traits & les nuances qui leur homme deſintéreſſe , économe, & qui malgréſ
ſont propres. Preſque tous ſont des fourbes , des fautes, trouva les moyens , après de ſi# -

rººés , ou des hypocrites : mais les nuances les diſſipations , d'égaler les rev º!

diſtinguent ſi bién , que pas un ne reſſemble à La vertu fit ſon caractère »

J'autre ; & c'eſt en cela que Duclos eſt même ſu tre qui ſe ſoit conduit par Principe d'honn
périeur à Tacite § portraits ont trop, de
2
puis ſon époque. . · - .. --
rappoyt. - - -

º guerre de r756, termine ee p


Parmi ces Courtiſans, ſe montre avec honneur , Vºge , c'eit un de ces événenien§
le Duc de Saint-Simon, qui ſut conſerver le ref tcus ceux qui y réfléchiſſent ;- & ,
Pect dû aux mœurs ; mais il eſt étrangement con #ºus les Empires une révolutio p#
tºaſté par le Cardinal Dubois, ſcélerat en qui la ſi l'on confidère quels en ont éré
Nature ſembloit avoir réuni la baſſeſſe , l'or les inſtrumens , on vcrraixqu'à, h
gueil , la turpitude, l'avidité , la fourbe & ſ'inſo Comte de Bernis , il ne ſe trouv
lence du haut Clergé. -
aucun homme de ſon Confeil, & .
......... 7 : Ti. .. 7T-7-------
portautes ſans nombre , qu'il n'a pas craint de faire ·qui étoient près du timon de I'Etat , ne
nlt tcxtc
de M. Duclos.Ce qui prouve ſuſſi ſammeñt j'ignorance, la toient même pas des meſures qu'ilyav ai
bardieſſe de cct Editeur , & †ºit Poiur la copie ,
mêlce ſupportable, de ce monument. -
dans les circonſtances critiques oû la Fi
- •
A trouvoit alors. - -:,--,
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E ;
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L'E U R O P E ; .
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcz ER, et par M. CARRA , un des Auteurs. -

Voulez-vous rencontrer la bonne , l'heureuse politique ? qu'elle ne soit


point distinguée, sur aucun prétexte, de l'excellente morale.

1No. C C C C X L I. Du Vendredi 17 Décembre 179o.


A s s E M B L É E N AT I O N A L E. de retenue aux termes du décret du 25 novem
bre dernier ;
Séance du 16 Décembre. Les pensions dues pour service rendus à
l'état :
1 les législateurs, dans la plénitude de leur Les décomptes provenans de l'arriéré des an
esse, se sont déterminés à supprimer les ciennes pensions ;
ille fois mille abus qui engorgeoient l'admi La liquidation des droits ci-devant féodaux
stration de la chose publique , ils ne se dissi et fonciers, et autres charges qui se trouvent
ulent pas que de ces suppressions il est être dues sur les biens nationaux ;
sulté une infinité de créances légitimes , que Et tous autres objets dont l'Assemblée natio
justice ordonne de payer, et par conséquent nale auroit déja décrété la liquidation , ou la
, liquider. Pour parvenir à cet appurement décréteroit par la suite.
dispensable , le comité de liquidation a fait lII. Le commissaire qui sera nommé par le
ésenter par M. Camus des mesures qui ont roi pour être à la tête du directoire de liqui
tCIlLl l'approbation universelle , et qui sont dation, sera tenu de procéder à la vérification
nsacrées par le décret suivant : de tous les faits qui seront nécessaires pour
Art. Ie r. & Il sera établi une direction géné parvenir à ladite liquidation, et il sera respon
e sous les ordres d'un commissaire nommé sable de leur exactitude. -

r le roi. pour la liquidation de tous les objets IV. La surveillance des comités de l'Assem
i vont être spécifiés ; le travail général de blée, sur la direction de liquidation, consistera
tte direction sera surveillé par les comités de à se faire rendre compte, lorsqu'ils le jugeront
ssemblée , ainsi qu'il sera pareillement ex | à propos, des travaux relatifs à la liquidation
ué. -
des différentes parties à liquider, des bases sur
-

# L'objet de la direction générale de liqui lesquelles on opérera , des mesures qui auront
tion sera de reconnoître ou de déterminer été prises pour constater les faits , des motifs
rriéré des divers départemens, tant en masse qui retarderoient quelques parties de travail,
'individuellement ; des plaintes qui seroient formées de la part des
Les finances des offices de judicature et au personnes intéressées à la liquidation.
s , dont le remboursement a été ou sera V. Le comité de liquidation surveillera les
donné par l'Assemblée nationale ; travaux relatifs à la liquidation de l'arriéré des
Les fonds d'avance et cautionnemens des départemens ( autres que celui de la marine),
arges et commissions de finances ; des dimes inféodées, des indemnités prétendues
contre l'état ;
La valeur des dîmes inféodées , aujourd'hui
»primées : -
· Le comité des finances, la liquidation des
'† indemnités prétendues pour différentes fonds d'avance , cautionnemens et offices de
finances et des engagistes, lors du résiliement
ses non encore discutées et jugées ;
les sommes dues à des porteurs de brevets de leurs engagemens ;
44I
( 8oo )
Le comité militaire, la liquidation des finances paraphés et accompagnés d'un bref état, ainſi
des charges et emplois militaires ; qu'il est dit dans I'article précédent. »
Le comité de la marine , la liquidation de ( Nous domnorons la suite de ces décrets
l'arriéré de la marine des colonies ; dans un de nos prochains numéros. )
Le comité ecclésiastique , la dette des ci La question sur laquelle l'Assemblée s'est
devant corps ecclésiastiques , séculiers et ré ajournée hier, étoït celle-ci : « Y aura-t-il des
guliers ; avoués près des tribunaux pour l'instruction
Le comité d'aliénation , la liquidation des des procès » P et M. Dionis , par un discoun
droits ci - devant féodaux , fonciers et autres clair et concis , avoit fait sentir quelle seroit
charges existantes sur les biens nationaux ; l impossibilité de la confiance pour la commu
Le comité de judicature, la liquidation des nication des pièces , s'il n'y avoit Pas des dé
fenseurs expressement et exclusivement recon
offices de tout genre, autres que ceux ci-dessus nus par la loi.
désignés ; - - -

Aujourd'hui M. le Grand a développé cette


Le comité des pensions , le travail relatif à pensée : et desirant concilier , s'il étoit possi
la reconstitution des pensions , aux termes du ble , la liberté de défendre avec la sûreté pu
décret du 3 août dernier, au décompte des blique , il a proposé que chaque tribunal eût
dites pensions, et aux sommes dues pour des un tableau , où seroient inscrits de droit les
brevets de retenue. anciens hommes de loi, et où pourroient s'ini
VI. Le travail de la liquidation sera réparti crire à l'avenir tous ceux qui se destineroient
entre différens bureaux, selon les divers objets au ministère de la défense.
qu'il comprend : mais tout le travail se fera M. Prieur n'admet plus qu'une seule clas
sous les ordres du seul commissaire du roi, res d'hommes de loi, sous le nem d'avoués; illaise
ponsable comme il a été dit. une étendue illimitée à la défense officieuse,
VII. Aussi-tôt après sa nomination , le com mais il circonscrit le nombre des avoués.
missaire du roi présentera à l'Assemblée natio Cette limitation paroît à M. Fréteau dange
male un plan pour la distribution de ses bureaux, reuse et immorale : il compte pour rien l'ob
le nombre de ses commis, le lieu où ils pour jection établie sur la communication des pièces;
ront être placés. Ce plan sera remis aux com il prend droit de l'ancien ordre même, eù les
missaires chargés par l'Assemblée de lui pré matières sommaires n'exigeoient l'intervention
senter le projet de l'organisation de la direction d'aucun conseil, où les matières criminelles re
générale de liquidation : ils en rendront compte jettoient le ministère de l'avocat et du procu
rCllr.
à l'Assemblée, pour être décrété par elle ce
qu'elle estimera convenable. M. Tronchet a soutenu la nécessité d'établir
VII[. Les bureaux étant formés , et au 31 de des avoués, avec ce dilemme. « La communi
cation des pièces se fera sans déplacement
ce mois , au plus tard , chacun des comités de avec déplacement. Dans le premier cas,
liquidation , de judicature , des pensions, des greffes serout inondés d'une Foule d'inconn
finances , militaire, de la marine et de l'alié de gens souvent sans aveu auxquels le gre
nation, fera remettre au bureau correspondant ne pourra jamais répondre ; de là §
toutes les pièces , renseignemens et mémoires une multitude innombrable de faux , un pil
étant entre ses mains. Lesdites pièces seront continuel des pièces les plus intéressant ,
paraphées par un ou plusieurs des secrétaires l'officier public ne pourra empêcher.
commis attachés au comité, que le comité mom Si la communication se fait avec déplaceme
mera à cet effet ; il sera dressé un bref état ,
les pièces seront à la merci de de . friponi,
au pied duquel le commissaire du roi se char qui se seront concertés pour ruinèr un ho
era desdites pièces. Il sera fait deux doubles homrne ».
# cet état, l'un sera laissé au commissaire du
La discussion a été fermée. On a ajourné
roi , et l'autre sera remis au comité.
IX. Les mémoires tendans à obtenir le réta
amendement proposé par M. Frèt§r
matières semmaires , et le décret sui nt a
blissement de pensions supprimées ou la créa rendn d'après la rédaction de M. T§chet
tion de nouvelles, dans les cas prévus par le « Il y aura auprès des tribunaux de dis
titre III du décret du 3 août dernier, conti des officiers ministériels ou avoués, dont
mueront à être remis au oomité des pensions, fonction sera exclusivement de †
qui les fera passer au bureau correspondant, ,parties, d'être chargés et responsab es des pi
( 8o f )
des parties, de faire les actes de forme né · de se séparer, et de mettre fin à leurs inariceti
cessaire pour la régularité de la procédure , et vres et à leur association ; ils ont riposté par
de mettre les affaires en état ; ces avoués pour · des injures, d'autres lettres disent par des coups
ront même défendre les parties, soit verbale de fusil tirés des fenêtres. L'indignation du
ment , soit par écrit, pourvu qu'ils soient ex peuple s'est allumée ; la porte de la maison a
pressément autorisés par les parties, lesquelles | été enfoncée d'un coup de canon, et la multi
auront toujours le droit de se défendre , soit tude s'est précipitée dans ce coupe-gorge , où ,
verbalement, soit par écrit, ou d'en remettre aprés un combat violent, les faux amis ont été
le soin à des défenseurs officieux, qui pourront dispersés ou faits prisonniers. Ceux ci ont été
les défendre, soit verbalement, soit par écrit ». conduits et emprisonnés à la citadelle : parmi
Les comités réunis de finances, d'agricul ces prisonniers se sont trouvés deux membres
ture, de commerce et de mendicité, ont, par du côté droit de l'Assemblée nationale, qui c t
l'organe de M. de Liancourt, présenté † baloient à Perpignan, et travailloient, dit-on ,
de décret en plusieurs articles, qui a été adopté, de cœur et d'ame au grand œuvre, à la pierre
et qui assigne pour la subsistance des indigens philosophale de la contre-révolution. Le peuple
une somme de 15 millions, à répartir entre les a porté si loin le respect pour l'Assemblée na
83 départemens, pour former des atteliers de tionale, que sans coup férir, il a mis en liberté
travaux et des distributions de secours de toute ces deux membres émissaires du côté droit.
Ilature.
Un rapport de M. Montesquiou sur le rem
boursement des rentes du clergé, les fait mon Conspiration à Lſyon.
ter en capital à 85 millions ; et le décret rendu
ordonne le remboursement d'une partie de Les patriotes avoient donc raison de tenir les
cette dette. G. yeux sans cesse ſixés sur cette ville ; leurs soup
çons sont confirmés par la conspiration qui
vient d'y être découverte, grace à la vigilance
P A R I S. de tous les clubs des patriotes. — Dans un im
rimé que nous avons sous les yeux, et dont
, Conformément au dernier décret de l'Assem nous ne pouvons que donner un précis ; on
blée nationale pour le rétablissement de la paix accuse les princes réfugiés à Turin d'être les
dans les colonies, le roi vient d'ordonner le auteurs de ce complot. Quelques ci - devant
départ de six vaisseaux de ligne pour nos isles.. comtes de Lyon en étoient les instrumens, avec
M. Villages commandera cette escadre; MM. d'autres agens , tels que le sieur Guillin de
Béhague et Fremont, maréchaux-de-camp, au Pongelon, avocat, les sieurs Decar et Terrasse,
ront le commandement des troupes de ligne , dit T'essonet, tous deux officiers dans les trou
d'embarquement. Les bataillons embarqués sont , pes de ligne : et le nommera-t-on, ce général
fournis par les régimens de Rohan-Soubise , · si chatouilleux sur l'article des poufs noîrs ? le
Béarn , Aunis , Flandres, Champagne , Royal sieur la Chapelle , y trempoit. V.

Roussillon , la Reine , Perche , Angoulême , Le 13 décembre étoit le jour marqué pour


Turenne, Bassigny et Anjou. On ne sait pas la Saint-Barthélemi des patriotes. — Une †
encore quels seront les commissaires civils pré de brigands avoient été introduits dans la ville ;
posés à cette expédition pacificatrice. ils étoient munis de poignards fabriqués à Tu
| Les ambassadeurs de France à Vienne, en - rin, et destinés pour les patriotes. - On avoit
Russie, en Saxe, à Bruxelles, se sont rendus | répandu de l'argent pour gagner le peuple, le
| devant la municipalité de Paris , pour renou faire soulever, demander la diminution des
veller leur serment civique, suivant la nouvelle impôts. - Les princes devoient arriver de Cham
formule. -

béry. Les officiers de la Marck et une partie de


· ceux de Sonnenberg alloient au-devant d'eux
On apprend de Perpignan qu'un club d'en , avec le fidèle général. Lyon devoit devenir le
nemis de la constitution qui s'étoit formé dans centre de la contre-révolution, etc. etc. La
cette ville, sous le nom hypocrite des amis du Providence a déjoué les méchans. Des patriotes
peuple, a excité l'inquiétude et la défiance des · initiés dans ce plan, sous le masque de l'aris
en foule autour
citoyens. Ils se sont portés siégeoient
maison, où ces faux amis
de la tocratie, ont tout découvert. Les Pougelon,
au nombre
Terrasse et Decar ont été arrêtés. On a saisi
de quatre à oinq cent.Le peuple les a sommé | leurs papiers; on les a conduits à Pierre-Sise,
( 8o2 )
aux acclamations du peuple, qui crioit : 44 ! quelqu'entreprise contre votre liberté, comms
çà ira ..... Des patrouilles nombreuses oºº ºº celui de la nôtre; nous en portons le germe au
suite rassuré le public. ( Chronique de Paris ). fond du coeur, et vous trouverez en nous, au
besoin, des frères et des amis.
D E T U R I N. M I L A N.
On prétend qu'il existe trois partis dans la
etite cour que les émigrans François ont Des lettres datées de cette ville annoncent
for
§ée à MM. d'Artois et Condé. L'un de ces que les aristocrates françois, mâles et femelles,
artis veut à toute force tenter une contre y font une triste figure ; accueillis d'abord avec
#volution en France par la voie des armes ; beaucoup d'empressement par les premières
maisons du pays, ils sont parvenus à se faire
ll'emploi
seconddese larefuse à tout projet qui exigeroit haïr par leur impudence, leur ton frondeur et
force et une guerre civile ; le
1roisième parti conseille aux ci-devant princes railleur. Trois d'entr'eux, qui se donnoient à
de rentrer en France comme de francs patrio Milan pour princes, ducs et marquis, ont eu
tes, et de se soumettre de bonne grace à une dernièrement une petite aventure, qui a beau
coup fait rire toute la cité. lls se sont pris de
constitution impérieusement commandée par querelle avec un voiturier, et l'ont chargé de
l olonté générale , et soutenue par 4 millions coups ; le pauvre diable appelle à son secours
d'hommes armés autant que par l'opinion pu - des camarades ; ceux-ci arrivent en force, et
blique. On ajoute que M. d'Artois est du parti
étrillent à grands coups de fouets le prince,
moyen. - le marquis et le due. Ces charretiers brutaux
D E C H A M B É R x , le 1o décembre. ne se lassoient pas de discipliner, et si quelques
dames charitables ne fussent venues intercéder.
La colonie des émigrans françois cantonnés pour eux , ils seroient morts martyrs, et aº
à Turin, est dans la plus grande fermentation : roient cueilli dans le ciel la palme que M. la
à entendre tous ces enragés, ils sont prêts à ren Queuille et Faucigny, coups-de-sabre, deman
trer en France les armes à la main. 14 on é ſaiº dent à grands cris dans leurs protestations Dº
acheter à tout pricc éous les chevaux de la Lau puis cet incident tragi-comique, les Milanoº.
§eline, des armes et équipages de campagne. grands et petits, disent comme par forme dº
La colonie des mécontens françois , établie dans proverbe , que le sort des aristocrates fun
notre ville, fait la même chose : et il n'y a pas çois est d'étre battus par-tout. Qu'ils rentrent
jusqu'à leurs femmes ui ne fassent déja de en frères dans leur patrie, et tous leurs totº
beaux projets pour les fêtes aristocratiques qui seront oubliés : les patriotes voudroient ne voº
suivront la victoire dont ces messieurs se croient en eux que des amis et des concitoyens.
assurés. On assure que le cabinet de Londres
doit fournir des subsides au roi de Sardaigne,
qui fait lever en Suisse 1S mille hommes, desti Domaines nationaux.
§és à remplacer dans ses états les troupes qu'il On souscrit au bureau du tableau des imº
accorde aux émigrans françois pour protéger meubles , rue Saint-Magloire, près célle Salle
leur rentrée en France. Les couriers de Suisse
en Piémont, et vice versâ, so succèdent coup
au-Comte, quartier Saint-Denis , pour le t1
bleau de tous les biens particuliers et des do
sur coup. Riquetti Tonneau : qui étoit allé à
Turin , n'y a séjourné que six jours ; il a repâssé maines nationaux qui sont à vendre.
ici en allant en Suisse , et depuis lors est de re Ce tableau paroît deux fois par semaine : les
chef allé à 'I'urin. Les courses de cet l1omme renseignemens sur chaque objet qu'il indique
sont d'un sinistre présage ; il GSt llIl des person sont communiqués gratuitement aux souscr"P"
mages importans de la colonie de Turin. Quant tell TS. - - :
à nous, Savoisiens, mons détestons, en général, Le prix de la souscription est de 3o liv. poº
tous les infâmes et misérables projets de ces en l'année, 18 liv. pour 6 mois, 12 liv. pour 3 m0l4
ragés : nous profitons de l'argent qu'ils Vel'SCnt pour Paris : pour la province 42 liv. , 24 liv, et
ici , nous regardons . le jour ou ils tenteront · 15 liv., le tout franc de port par la poste,
. On s'abonne à Paris ; chez BuissoN, libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressora, franc de port, le pru
de ſ'abonnenent et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
| l cluez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger, ' -
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIHE s
DE LA F R ANC E,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E s D E L' E U R O P E ,
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Acrivains Patriotes ,
dirigé par M. MERcr ER , et par M. Canna, un des Auteurs. -

Est-ce donc un crime envers le ciel de départir aux prêtros le territoire


sur lequel chacun d'eux remplira ses fonctious ? Qu'y a-t-il de commun
entre l'évangile et la fixation plus ou moins resserrée des lirnites d'un
diocèse. ( Adresse du département du Puy-de-Lôme ). - #. "
---- •: " ' . "

N°. C C C C X L I I. Du Samedi 18 Décembre v9º · -

- • - . - * • •

ASS E M B LE E N A T I O N A L E. de commerce où la marine militaire est reçue,


ou de travaux de route, ou de navigâtion sur
Séance du 16 Décembre au soir. les frontières, les projets seront discutés et éxa
minés dans une assemblée myxte, composée de
I, est encore, parmi les ministres de l'autel, il commissaires
missaires des ponts et chaussées, et
du génie. • r,
de com
est nombre d'ames pures et citoyennes que le
fanatisme de l'avarice n'a ni aveuglées, ni per Le résultat de cet examen sera porté auxico
verties, et qui ne croient pas que la restitution mités militaire et des ponts et chaussées de
des biens de la terre , ou la distribution locale l'Assemblée nationale réunis, et il sera statué
du territoire des diocèses, endommagent la re ce qu'il appartiendra sur les rapports de ces
ligion, compromettent les vérités éternelles, ou deux comités, par le corps législatif. - -

altèrent l'unité du corps mystique de l'église. VII. Chacun des huit inspecteurs-généraux
A Clermont, département du Puy de Dôme , | sera attaché à un certain nombre de départe
si la patrie voit avec douleur un évêque de mens ; ils seront tenus de les visiter tous les
bonnes mœurs, et peut-être de bonne foi, s'ar ans, d'inspecter les travaux qui s'y feront, de
mer contre la volonté nationale, elle voit avec soumettre le résultat de leur examen aux di
soulagement une ancienne corporation ecclé rectoires de départemens, et d'en rendre un
siastique, le ci-devant chapitre de Saint-Pierre, compte général à l'Assemblée nationale. º,
rêcher de leçons et d'exemple la soumission, VIII. Les appointemens du directeur général
e désintéressement et la paix. Un de ces prê · seront de 12,ooo liv. N,

tres, M. Grimand, professeur de théologie, est IX. Les frais de bureau et appointemens des
venu déclarer hautement la foi de ses confrères,
employés , de 2o,ooo liv. - -

en assurant qu'ils improuvent et détestent toute


exposition, protestation, déclaration qui pour X. Les appointemens de chacun des inspec
roit être faite , au nom du clergé de France , teurs-généraux , de 8ooo liv. , . • •• • ?

contre les décrets de l'Assemblée nationale. Il XI. Il sera alloué chaque année la somme des
a lu une adresse conçue dans cet esprit, et dont 46,ooo liv. , pour les frais de voyage du direc
on a ordonné l'impression , ainsi que celle de teur-général et des inspecteurs-généraux. '
son discours. XII. Le premier ingénieur sera pris parmi les
L'ordre du jour a reporté la discussion sur · inspecteurs-généraux et nommé par le roj.
l'organisation des ponts et chaussées, et les XIII. Les † pris
articles suivans ont été adoptés : : | parmi les ingénieurs en chef de département,
-

Art. VI. « Quand il s'agira de projets qui in et nommés au scrutin par le premier ingénieur
téressent les fortifications et la défense des ports et les inspecteurs-généraux ».
- 442. . * )
( 8o4 )
"r I T R E I I. seroit fait par les directoires administratifs, ou
par des hommes de loi; si les premiers avoués
Art. Ier. « Les fonctions ci-devant commises ne seront pas les officiers ministériels, avocats
aux sous-ingénieurs, dont la dénomination est et procureurset ci-devant
supprimée, seront désormais exercées sous le supérieures ordinaires.exerçant près ·les--cours
" - a-

1itre d'ingénieurs ; il y en aura un au moins M. le Chapelier a pensé que cette multitude


sous les ordres de chaque département , qui de questions se trouvoit résolue.en-partie par
sera tenu de les payer. Le nombre pourra en les décrets précédemment rendus ; à lui s'e.t
être augmenté , si le département le demande joint M. Goupilleau, pour observer que le plan
et veut en faire les frais. général d'éducation que doit incessamment ap
II. Les fonctions ci-devant commises aux in porter le comité de constitution , embrasseroit
génieurs en chef, seront dans la suite exercées nécessairement l'instruction dss gens de loi : en
sous ce titre ou sous celui d'inspecteurs de conséquence, l'Assemblée a borné la discussion
ponts et chaussées , avec cette différence que à cette question particulière :
la surveillance de l'ingénieur en chef s'étendra § premier établissement des avoués,
sur trois ou quatre départemens, et celle d'ins admettra-t-on exclusivement tous les ci-davant
pecteurs sur deux départemens seulement, ou rocureurs des cours supérieures et autres tri
sur trois au plus. § royaux, tant ordinaires que d'excep
III. Le maximum des appointemens de l'in tion, même ceux des justices seigneuriales qui
génieur en chef sera de 5ooo liv. ressortissoient immédiatement aux eours, ou
" Le minimum sera de 3ooo liv. qui étoient établis dans les lioux où sont placés
IV. Les appointemens de l'ingénieur seront les tribunaux de district ? . • " - . -
de 3ooo liv. » M. Guillaume, premier opinant , demande
Séance du 17 Décembre. que la faculté de s'inscrire parmi les avoués
soit réservée aux seuls procureurs, et cela dans |
M. Camus s'est plaint d'un directoire de dé les arrondissement des districts où ils occupoient
partement qui arrête, dit-il, des deniers qui précédemment.Les juges, dit-il, retirent leur |
doivent être versés à la cai se de l'extraordi finance et ne perdent point de droit, lucratif;
naire , et le décret suivant est rendu : les avocats n'étoient que des défenseurs off
« L'Assemblée nationale , oui son comité des cieux , et peuvent l'être encore.. G. .. · . s .
finances sur les plaintes adressées par l'admi
| mistrateur de la caisse de l'extraordinaire , Suite du décret rendu dans la séanee de 6
, Improuve la conduite des administrateurs des décembre.
, côtes du nord : ordonne que la somme de sept - - - - • @ " :fi« « • * •

mille et..... livres, retenue par ces administra Art. X. « Chacun des bureaux chargés de dit
, teurs, sera sans délai versée dans la caisse de férentes parties de la liquidation,:suivra, dans
l'extraordinaire ; charge lesdits administrateurs, son travail, l'ordre établi par le comité cor
s bus leur responsabilité , de surveiller l'envoi respondant, et examinera les objets à liquider
· de ladite somme à la caisse de l'extraordinaire». dans le mème rang où ils,l'aureient été par le
. Par un décret subséquent , l'Assemblée a · comité. S'il me se trouvoit pas l'ordre encore
· réglé quelques dispositions sur les comptes à établi pour quelque partie, il en seroit établi
, rgndre par M. Quinson, receveur général du un par les comités, de concert avec le com
- ci-devant clergé, et a ordonné que ce trésorier missaire du roi. ' . .. : . ::, ... . , sx ,
· verseroit, soit dans le trésor public, soit dans XI. Chaque semaine le commissaire du roi
la caisse de l'extraordinaire, une somme exis remettra ou fera remettre aux comités respec
- tante en reliquat de 46o,ooo livres. tifs, aux jour et heure par eux indiqués pour
· Le bail des postes et messageries est prêt de leur séance, le travail relatif aux objets qu'ils
, ##À§blée on en a ajourné le report à dimanche. sont chargés par l'article V, de surveiller Lé
est revenue à l'organisation des · tat du travail sera,signé dP-commissaire du roi
- -

, officiérs ministériels. Le rapporteur, M. Bin Les pièces qui auront servi de base au travai
:
ºveheau, a présenté nombre de questions ten seront rePrésentées , et le, commissaire du roi
, 'dantes à détermimer si les nouveaux officiers ou celui qu'il aura ehargé de le remplacer
2 ou avoués seroient en nombre circoncrit ou rendront sommairement compte du résultat !
- # "- • # - * º ,
indéſini : quel genre d'études on exigeroit ; travail.
quelles formes pour leur admission ; si l'examen Xll Chacun des comités fera ensuite le r
( 8o3 )
port du même résultat à l'Assemblée ; le rap trés de l'Europe où ils s'étoient enfuis. Le sieur
porteur y joindra les observations du comité ; Lambesc, connu sous le nom du sabreur des
et sur ce rapport, l'Assemblée décrétera les dif- . Tuileries , est nommé par Léopold gouverneur
férentes parties de liquidation, soit en masse, de Mons. M. de Rochambeau vient de partir
soit individuellement , ou prononcera tel autre pour le département du Nord. Il paroît que les
décret que le cas exigera. -
nouvelles reçues de ce pays, sur les préparatifs
' XIiI. Le décret du corps législatif ayant été des ennemis de la France , ont hâté le départ
sanctionné par le roi , le comtnissaire du roi de ce général, qui sera , dit-on, bientôt à la
dressera les reconnoissances de liquidation à tête d'une armée défensive.
résenter à l'administrateur provisoire de la
caisse de l'exsraordinaire, à l'effet d'obtenir de
lui les ordonnances de paiement Le décret de Rapprochement des moyens de contre-révo
l'Assemblée et sa sanction seront datés dans la lution employés dans la Belgique de ceux
reconnoissance délivrée. Le commissaire du roi 'qu'on médite en France.
sera responsable des reconnoissances qu'il déli Je ne suis pas le seul publiciste qui, voye
yrera. I fera également expédier les brevets des clairement et qui se hâte de dénoncer à toutes
pensions qui seront décrétées par l'Assemblée et les nations le misérable projet des princes de
sanctionnées par le roi ; et il les enverra au mi l'Europe et du comité autrichien des Tuileries,
nistre du département, dans lequel les pen - contre la révolution et la constitution fran
sionnaires auront servi l'état, pour être signés çoises ; lisez le courier de M. Gorsas , du 8 de
du roi et du ministre du département : le dé ce mois , et le n°. 145 des annales de M. Lin
cret de l'Assemblée, ainsi que la sanction du guet , et vous y verrez non-seulement des
roi , y seront rapportés et datés. preuves bien marquées et bien développées de
· · XIV. Tous les décrets prononcés par l'Assem ce projet , mais une partie des moyens de son
.blée nationale, acceptés ou sanctionnés par le exécution. M. Gorsas cite un sieur Wandevelt,
roi, relativement aux différentes parties de li ancien chancelier de l'empereur en Flandres,
quidation ordonnées par l'Assemblée , conti comme étant venu concerter dernièrement avec
nueront à être exécutés, conformément à ce Guignard le moyen de faire évader le roi, au
qui est exprimé par le présent décret. -
printems , par la forêt de Compiegne, qui
* " XV. Les affaires qui ont été examinées par s'étend , jusqu'à Charlemont , petite ville du
·les comités désignés en l'article V ci-dessus et comté de Namur, où une armée autrichienne
, dont le rapport est ou sera en état d'être fait prendra la famille auguste et fugitive sous sa
" d'ici au 31 décembre présent mois, seront in sauve-garde, et la conduira à Bruxelles. .
: cessamment rapportées par lesdits comités aux M. linguet, de son côté, suit pas à pas la con
· jours qui leur seront indiqués par l'Assemblée ». duite du général Schoenfeld , et fait voir clai
rement comment ce Prussien , qui s'enfuit au
A V. 1 s. jourd'hui avec 7ooo louis d'or de France dans
MM. les Abonnés du premier janvier pour un an, , sa caisse, a trompé et trahi les Belges pendant
du premier juillet pour 6 mois, et du premier octobre , tout le temps qu'il a commandé leurs troupes
pour 3 mois, sont priés de renouvèller leur Abonne · patriotiques. La † de ce général , di
mzerzt avant le 26, et d'insérer dans leur lettre une des rigée d'abord par le cabinet de Berlin avant le
adresses imprimées sous lesquelles ils reçoivent les traité de Reichembach, et depuis par le cabinet
A nrza les , précaution absolument nécessaire pour évi · de Vienne d'accord avec celui de Berlin , a
A'er" les doubles emplois.
produit , en majeure partie, cet étrange phéno
mène de la contre-révolution soudaine qui
P A R I s. vient de s'opérer dans les provinces belgiques,
et qu'il étoit de prévoir # 1C6>
impossible
, Unmembre de l'Assemblée nationale a reçu, sens. Une autre manoeuvre co-incidente à la
du dèpartement du Nord une lettre de son perfidie du Prussien , a été celle de la séduc
frère, qui lui marque que M. Condé dºit tion et de la corruption employées parmi les
arriver bientôt dans le Brabant , pour prendre · officiers de son armée, et les membres des états
le commandement des troupes autrichiennes particuliers de plusieurs de ces malheureuses
combinées avec la tourbe des mécontens de provinces. . • .. | " . .
FranCe » qui depuis uelques jours, se rendent Ainsi vous voyez , peuples françois, que la
§ffiuence dans les Pays-Bas, des diverses con- | trahison bien méditée, bien filée d'un général
•!
( So6 y
de troupes patriotes, et la corruption préparée ront pas à l'instant même d'une explosion ?
de plusieurs commandans de place et de quel J'renons donc comme un avertissement salu
qués membres des corps administratifs pour taire que le ciel nous envoie à temps, la cor
roient suffire pour opérer une contre-révolu duite du traître Schoenfeld, et rapprochons sans
tion en France. C'est donc à nous de profiter cesse dans notre esprit les moyens combinés de
de cet exemple , et sur lequel la Providence nos ennemis , soit pour les déconcerter par la
nous ouvre les yeux , pour ne souffrir à la tête plus grande publicité, soit pour leur opposer
des troupes de ligne et des gardes nationales , des moyens contraires mieux combinés encore.
et dans le connandement des villes frontières, CARRA.
que des patriotes bien connus, et non des ci L) E T U R I N.
devant nobles suspects et douteux.
O, mes amis, tout mon sang se glace d'effroi L'ex-dilapidateur général Calonne passe les
quand je pense qu'un Bouillé et ses semblables , nuits enfermé avec MM. d'Artois et Condé,
Gt s'occupe, à ce qu'on présume, de la ré
ci-devant comtes , barons ou marquis, pour
rétablir leurs titres , leurs priviléges et les pen daction d'un nouveau pamphlet en forme de
sions du livre rouge, peuvent suivre à la lettre manifeste , On ajoute que le sénateur en pein
la conduite du prusssien Schœnfeld, et nous ture , Lally-T'olendal , est aux gages des ci
livrer pieds et poings liés au comité autrichien dºvant princes : et que, pressé par le besoin
des Tuileries; quand je pense que les ci-devant d'argent, il leur a vendu son dernier sermon
nobles et le ci-devant haut clergé osent peut sur la contre-révolution mitigée, à 5 sous la
être espérer que le pape les releveroit de leur ligne. Il n'y a pas de procureur plus habile
serment de fidélité à la nation et à la loi , par grossoyeur que ce fugitif il entre aussi dans les
un de ces actes d'autorité spirituelle arbitraire , vues des ci-devant princes, qu'il s'établisse
aussi sacrilége dans le fond qu'il paroîtroit sacré dans Paris des clubs de faux patriotes, qui
dans la forme ! sous le nom de Monarchistes , ou Amis #
De quoi nos ennemis ne sont-ils pas capables ? Monarchie , tâcheront de faire des prosélytes
et que peut le courage des soldats . quand le gé et de disposer peu à peu les esprits à recevoir
néral est un traitre, et qu'il se retire au lieu de une contre-révolution, dont la grande chant
combattre pour vaincre , ou qu'il conduit ces sera la fameuse déclaration du º3 juin 178#
mêmes soldats dans des embuscades à lui con Ccs † monarchistes sont d'aiileurs #
nues ? A quoi servira la bravoure patriotique des indifférens sur la banqueroute, et la classe dir
† nationales, si on les enferme dans des villes hant clergé est bien plus précieuse à leursyeºs
e guerre sous différens prétextes, ot si le com que les 7 à 8ooooo chefs de famille créanciers
mandant de la place les laisse surprendre par de l'état , qui, au moyen de l'intérêt de leuis
l'ennemi , après avoir laissé ravager et subju · créances, font vivre 5 à 4 millions dé Françoit,
guer les campagnes ? Hélas! je prévois tous ces Il est notoire à Turin que les ci-devant ont
malheurs et toutes ces perfidies , si la nation voulu faire un emprunt à Gênes : cette répu
ne prend pas un parti vigoureux avant le temps, blique s'y est refusée. On croit aussi que de
et si le comité autrichien nomme les généraux émissaires des ex-princes sont répandus dans
des troupes de ligne , et si l'intrigue continue la capitale et les départcmens de la France,
le commandement des gardes mationales à cer pour y semer le désordre et l'anarchie souslº
tains marquis, comtes et barons, suspects d'a masque,du patriotisme : leur but présumé º
ristocratie ou d'imcertitude dans leurs prin de conduire le peuple jusqu'à la licence, aſia
cipes. -
# fºtigº lu mºme,d'une orageuse liberº
il se reporte plus facilement vers les plans dº
Qui nous a dit, d'ailleurs, que nous pouvions
compter, dans une pareille occasion, sur les soi-disant monarchistes, qui leur offriront
officiers généraux nommés par le pouvoir exé despotisme légal, et le retonr à la domination
cutif, quand le chef de ce pouvoir est soup des grands comme un port à l'abri des tenº
çonné lui-même vouloir s'enfuir, et quand il † de l'anarchie, Le machiavélisme de Cr
me donne pas, dans le terme prescrit, sa sanc onne consiste à entraîner les François audiº
tion anx décrets sacrés de l'auguste Assemblée de la constitution, pour pouvoir ensuité
nationale ? Qui nous assure que des comman ramener aussi loin en deçà qu'il le jugera &
dans de garde nationale qui ont affecté jusqu'à venable à ses intérêts, § ceux des
présent un patriotisme mielleux, ne nous trahi qu'il dirige, - · · · .
ANNALES PATRIOTIQ 7# JrrL.2Q
A N C E , ET IITTÉRAIRES
F R
-"I

D E L A
-

E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
· J O U R N A L I. I B R E , par zne Société d' Écrivains Patriotes,
dérºgé par M. MERcz ER , et par M. CARRA , zen des Auteurs.

Il faut que le corps militaire soit un, et ce principe est de rigueur.

No. C C C C X L I I I. Du Dimanche 19 Décembre 17go.


· As s E M B L E E N A T I O N A L E. gneuriales, gradués avant le 4 août 1789 , les
Suite de la séance du 17 décembre. ci devant procureurs des parlemens, cours des
aides , conseils supérieurs, présidiaux , baillia
M. Legrand s'est fortement élevé contre cette ges, sénéchaussées , prévôtés et autres siéges
royaux supprimés, les ci-devant avocats inscrits
spèce de privilége exclusif demandé par M. sur les tableaux dans les lieux où ils étoient en
3uillaume , il a dévoué à la question préalable usage , ou exerçant publiquement près des sié
e projet de décret que celui-ci avoit présenté : # ci-dessus désignés , seront admis de droit
t après avoir observé que la confiance publi remplir près les trbunaux de district, où ils
[ue étoit particutièrement due , et iroit natu jugeront à propos de se fixer , les fonctions
ellement aux liommes qui avoient jusqu'ici d'AvoUÉs, en se faisant préalablement inscrire
ait-preuve de talens et de probité, il a conclu au greffe desdits tribunaux.
, ce que les anciens juges et les avocats fussent II. L'Assemblée nationale se réserve de dé
drais aux places d'avoués concurremment avec terminer les règles d'après lesquelles les citoyens
es procureurs. pourront être, par la suite , admis aux fonctions
Cet avis est aussi celui de M. Prieur, qui d'avoués ». - -

joute que la restriction demandée est une


tteinte à la liberté publique, et qui , dans la Séance du 18 Décembre.
ultiplicité des a voués, ne voit autre chose
ue cette émulation de talens et de vertus qui
bit fixer la confiance sur le plus digne. Un homme devenu fameux par sa détention :
L'opinion de M. Guillaume est rétablie par et par la nature des faits qui l'ont occasionnée ,
I. Chabroud : admettre une concurrence si le sieur Thouart , ci-devant de Riolles , dut
endue, c'est, dit-il, engorger les avenues de fond des prisons de l'Abbaye, réclame sa li
berté dont il a été privé , dit-il , sans cause
justice. -
réelle et sans formes judiciaires. Sur la motion
Après que M. Regnault a combattu encore de M. Regnier, le sieur Thouart est renvoyé
§e la limitation , on a fermé la discussion. à se pourvoir devant le tribunal provisoirement
a priorité a été accordée à un projet de décret formé à Paris.
digé par M. Prieur, et les amendemens S6>
nt présentés en foule. On a, sur l'avis de La même faculté a été demandée par M. Mu
rinais en faveur du sieur Bonne-Savardin, et
. Prugnon , ajourné la question sur la dis ce nom a rappellé aux législateurs la nécessité
c§"des avocats aux conseils , qui#éunis niser promptement la haute cour natio
§ double fonction d'avocats et dº,prº : d'orga
male, et l'établissement des jurés qui en est le
reurs ; et après quelques nouveaux débats, préliminaire indispensable. MM. d'André et
décret qui suit * été rendu. Pison ont sollicité , pour cette matière, un
Art. Ier. « Les ci-devant juges des cours su ajournement très-prochain ; mais MM. Marti
eieures et siégeº royaux, les avocats et pro neau et Loys ayant observé que l'objet le plus
§urs du roi , leº substituts, les juges et instant possible étoit l'assiette de l'impôt, on
bcureurs-ſiscau* des ci-devant justices sei a passé à l'ordre du jour.
443
( 8o8 y
On a entendu avec une vive satisfaction M. P A R I S , le 18 décembre.
Camus annoncer qu'il alloit être brûlé pour la Les voilà donc connus, ces projets pleins d'horreur!
valeur d'un million d'assignats déja rentrés par
la vente des biens nationaux. Hier le roi étoit triste, abattu ; des larmes
Sur un rapport de M. Al. Iametli , pour le couloient de ses yeux ; on avoit tenté la-veille
comité militaire, il a été décrété qu'il seroit de le faire partir. On veut à toute force l'em
distribué provisoirement aux administrations mener dans les Pays-Bas , sous prétexte que la
de département cinquante mille fusils pour cause est cclle de tous les rois de l'Europe , et
l'armement des gardes nationales, et que la dans l'espoir qu'une contre-révolution soudaine
répartition en sera faite d'après les vues con en France sera aussi facile que dans les pro
certées du comité militaire et du ministre de vinces belgiques. « Avane quinze jours ( disoit
la guerre , et sur les décrets de l'Assemblée hier B...... le Magnétiseur ) l'Assemblée natio
nale sera dissoute. » |

nationale.
Un article additionel aux décrets d'hier a Un grand nombre d'aristocrates de Paris,
été rendu sur la tnotion de M. Andrieux. compromis dans la correspondance et dans les
papiers qu'on a trouvés chez deux des conspi
« Les juges et procureurs fiscaux des ci rateurs arrêtés à Lyon, se hâtent de fuir dans
devant justices seigneuriales, ressortissant nue les pays étrangers. Qu'ils fuient, les misérablesl
ment aux cours supérieures, et les avocats mais ne souffrons pas que le chef du po
gradués et les procureurs en titre d'office ou
exécutif et personne de sa famille s'écha
pourvus par provisions , ayant exercé près des de la France. Le roi est attaché, par les liens et
dites justices, seront admis à remplir les fonc les sermens les plus solemnels et les plus sadiº.
tions d'avocats près les nouveaux tribunaux ». à l'Assemblée nationale et à la constitution'i
A l'ordre du jour, M. Dinocheau a proposé, ne peut, ni me doit nous abandonner. Le séjour
relativement aux officiers ministériels, plusieurs de son épouse et de sa famille auprès de lui ti
articles qui ont été adoptés sans grande dis également de la plus haute importance iº:
CuSSlOIl. Veillons donc nuit et jour , & braves Pº
Art. III. « Aucun avoué ne pourra exercer en siens ! pour qu'aucune trahison , aucune ruse
de Judas Guignard et du comité autrichier u
même temps ses sonctions dans plusieurs tribu
maux à-la-fois , et il sera tenu de résider dans nous enlève le roi et sa famille. Nous-averº
le lieu où sera le tribunal auprès duquel il aura tissons, au nom de la patrie, au nom de la nu
déclaré vouloir se fixer. tion et de la liberté, toutes les municipal i
IV. Il sera fait une exception à cet égard toutes les gardes nationales , toutes les villeiº
tous les villages de l'empire de se tenir sur leu
pour les avoués établis près les tribunaux de garde, et de ne pas manquer de faire sonner
district de la ville de Paris , lesquels pourront tocsin dans toutes leurs églises , de tirer su
exercer concurremment dans tous les tribunaux
établis dans cette ville; il en sera de même des non, et mettre des fanaux sur tous les clocher
avoués résidans dans les lieux où il y auroit plu dès que ce tocsin, partant de la capitale,
sieurs tribunaux. communiquera dans les cercles successifs de
V. Tous les officiers ministériels sont autori
circonférence, jusqu'à la grande circonférent
des frontières de l'empire. Certes, si riotrelot
- r - -- # 2
sés à poursuivre leurs recouvremens, en quel roi nous abandonnoit à l'improviste, oursi quel
que lieu que les pa1ties soient domiciliées, par que projet affreux venoit à s'exécuter daisl
§ tribunal de district , dans le ressort capitale, nous n'aurions d'autre ressourcs

duquel est établi le chef-lieu de l'ancien tribu , de sonner le tocsin, et d'en provoquer la
mal où ces officiers ministériels exerçoient leurs munication dans toutes les parties de la Fraiſ
fonctions ». par la propagation rapide du sen et de lark
On a ajourné et renvoyé aux deux comités mière : moyens sûrs d'avertir, en rnoins detr
un projet de décret offert par M. Regnault, heures et demie, Lille : Valenciemmès# et l
dont l'objet étoit d'attribuer aux greffièrs éta villes des frontières du nord .. et §oi,
blis près des nouveaux tribunaux, les fonctions huit heures , Marseille, Bordeaux , Nintes
des ci-devant receveurs des consignations et Brest et les villes de l'orient et dn §di, ob -

commissaires aux saisies-réelles, offices dont patriotes ! vous les défenseurs des droite
le lucre énorme et la manipulation usuraire peuple , vous les soutiens de notre aug
étoient la honte du palais. G. Assemblée nationale et de notre sainte
( 8o9 )
tution, rassemblez-vous au premier signal sous bien de mauvaise foi, pour vouloir persuader
vos drapeaux civiques , et soyez prêts à com aux peuples qu'augmenter ou diminuer dans
battre et à mourir, s'il le faut, pour la liberté ! une juridiction spirituelle la quantité de ter
Nous avertissons en outre les villes et villages rein ou le nombre d'hommes, c'est attaquer la
de toutes les frontières d'employer le même religion dans ses principes. L'évangile et les
moyen du tocsin, des canons et des fanaux sur apôtres ont-ils parlé d'une pareille prétention,
les clochers, si quelques ennemis audacieux ont-ils soutenu une pareille absurdité ? Et ces
s'avisoient de s'introduire dans les foyers sacrés prélats corrompus, qui n'ont cessé depuis plu
d'une nation libre, et qui a juré, à la face de sieurs siècles d'être l'opprobre des moeurs et
ciel et de la terre, de périr plutôt toute entière les instrumens de toute espèce de despotisme,
que de rentrer sous le joug des tyrans et des ne rougissent pas, dans ce moment de lumière
aristocrates. CARRA. et de raison universelles, de nous donner un
† aussi puérile et aussi niais pour déso
éir aux décrets véritableInent sacrés de l'As
Extrait d'une lettre circulaire du sieur évéque semblée nationale ! Et les citoyens de la ville
d'Auch aux archi-prétres de son diocèse. d'Auch ne sollicitent pas, comme ceux de Gre
noble et de Vienne , la poursuite d'une telle
Parmi les évêques les plus rebelles à la voix rebellion et d'un tel forfait dans leur évêque !
souveraine de la nation et aux décrets de la Que sont donc devenus dans cette ville , et les
Providence divine, on distingue principale municipaux et les gardes nationales, et les amis
ment le ci-devant archevêque, aujourd'hui évê de la constitution, qui se signaloient naguères
que d'Auch. Pour faire connoître jusqu'où vont parmi les meilleurs patriotes de l'empire ? Hélas !
· le non sense et l'insolence de ce prélat , nous le souffle empoisonné de l'aristocratie nobiliaire
allons donner un extrait de sa lettre aux archi et sacerdotale les auroit - ils tous infectés de
prêtres de son diocèse. « Vous comprendrez ai son poison coagulant ? Je le sais et j'en gémis,
sément, leur dit-il, que si on vous présente la un parti puissant persécute en ce monent , à
| constitution civile du clergé, pour être publiée Auch, tous les bons patriotes. Peuple de cette
au prône , il est de votre devoir de le refuser ville ! reprend ton énergie, et porte sans cesse
avec une modération pleine de charité. Je suis tes regards vers Bordeaux, pour suivre en tout
bien persuadé que le zèle de mes coopérateurs son exemple ; imite aussi une ville voisine, celle
n'a pas besoin que je défende de toute mon de Condom, dont le patriotisme se développe
autorité cette publication; néanmoins, desirant avec éclat , graces à la société des amis de la
assurer sur moi les risques de cette résistance, constitution qu'elle a dans son sein , et que
je vous prie de faire savoir à tous MM. les curés ses municipaux encouragent au lieu de la per
et vicaires de votre conférence que je leur dé sécuter. CARRA. - -

fends de publier au prône et dans tout le cours de


l office divin ( qui par sa nature est indépendant
de la puissance temporelle ) la constitution ci Des Loix Pénales, par M. Pastoret, mattre des
vile du clergé, par qui que ce soit qu'elle leur requétes, de l académie des inscriptions et
soit présentée, et nous quelque dénomination belles-lettres, etc. A Paris , chez Buisson ,
qu'elle le soit, même sous celle de proclamation libraire, rue Hautefeuille. Second extrait.
du roi ». -

: Ainsi le sieur évêque d'Auch prétend que la Troisième partie.


nation a violé la juridiction spirituelle du cler Ce n'étoit pas un travail facile que d'envisager
gé, en réglant sur la carte géographique cette les loix pénales sous tous leurs rapports, natu
même juridiction , et en l'adaptant aux con . rels, sociaux, politiques, fortuits, légaux, mé
venances mationales et sociales ; et dans cette taphysiques, physiques , moraux, locaux, pé
erreur grossière, il ne balance pas à se révolter cuniaires. Cette troisième partie a l'air d'un
ct à tâcher de faire révolter tous les curés de · tour de force : on pourroit dire qu'il n'est pas
son diocèse , comme si le simple bon sens ne un aspect sous lequel l'auteur n'ait tourné et
disoit pas à ces mêmes curés que l'empire des retourné sa matière. C'est là particulièrement
consciences et la spiritualité du culte divin n'ont qu'il a étudié les temps et les lieux, et les cir
et me peuvent avoir aucun rapport avec la dis , constances ; c'est là qu'il cherche au fond du
tribution et les divisions nouvelles des territoires · coeur humain , et qn'il démêle l'erreur et la
de diocèse. Certes, il faut être bien borné ou malice, les Ppassions et les besoins ; c'est là sur= -
( Sro )
tout qu'il réclame le secours d'une éducation publics , pour les corvées, les mines , les défri
mationale , et de la religion , et de la morale , clternens la population des colonies, ' l. Pasto
et de l'opinion , et qu'il prouve jusqu'à la dé ret leur épargne une partie de l'opprobre, il
monstration mathématique avec quelle facilité leur entr'ouvre la porte du retour au bien, il
les hommes peuvent être rendus meilleurs par leur ménage une ressource pécuniaire , il veille
les jouissances de la liberté et par le concours encore sur leurs moeurs , et en prévient la disso
des bonnes loix , ainsi qu'une eau endormie et lution totale.
malfaisante pourroit , par le seul mouvement Quant aux jugernens de condamnation , si
qui la laisseroit couler sur un sable pur, de une affreuse nécessi é conser la peine de
venir une source d'abondance et de salubrité,
ººº , que cette mort du moins soit douce,
Quatrième partie. PºPº º ººº ensangl ,ntée. Qu'on n'entende
plus parler de ces eo birais s . qui
| Mais la suprême équité consiste surtout dans prolongent les affres cit, trépas , et vont chercher
la º ; dans les dernières palpitations d'un
1'exacte application de la peine au crime , et
voilà où se manifestoit l'insuffisance de nos loix. corps déchiré. Si le ººn que de preuve oblige de
Pour avoir prononcé trop souvent la peine de Pºnºnçer un plus arnplernent info .
mort, elles semblent n'avoir plus de dimensions. # des anciens , qu'il ne so . pas indéfini,
Eh ! que pouvoient-elles ôter de plus que la ºl".* ºº ºº! Pº$ avec prison , car elle seroit une
vie º M. Pastoret cherche une mesure et une peine, et il ne doit y avoir de peine que pour le
proportion communes entre le crime et la coupable ººººººu et condamné. Si "erreur
, Il propose de punir l'oisiveté par le tra Pºº!, ºººore s'introduire dans les jugemens de
condammation , et attente , l'innocence qu'au
vail , le crime de la cupidité par des condam -
- -

nations pécuniaires , le calomniateur par la moins toutes les réparations qui sont au pouvoir
honte, par l'anathême civil l'administrateur in des hommes, la solernnit , es réhabilitations,
les hommages de l'or,i,n :
ºlnabilitat
fidèle. Qu'on aime à voir cette humanité qui - - ººººº , les indemnités péc.
#
| l'inspire , ingénieuse à diviser les peines de tra ººººº Vºnnent racheter , s'il est possible, le
vail et de captivité, et à les varier par la nature plus grand malheur des loi . Dour | .
du travail même , par la durée , par des adou rer l' administration de la justi
-
. -

cissemens combinés sur le genre du délit \1. † présente ºe forme particulière


† C # de ºes jurés dont § corps législa
Mais cette variation, il m'a garde de la laisser
º! vient, de décréter l'institu , sa a
entre les mains du juge. Il faut que la loi, l'im separe sévèremént les juges du fait des | dil
muable loi l'ait prononcée C'est à elle qu'il droit , et il astreint ceiui lºgºs - -

appartient d'être humaine , celui qui l'applique | º Iºi applique. la peine


légale à écrire spécifiquement
- -

Il
doit être impassible. damnation , qu'il a vz /.. ºque c° - -

Avec cet esprit de justice, il n'est pas besoin " .


claire 7ue la lumière ….º /7ozzz
^ ºe a'a crime plus
> zzzz.zz
-

de dire combien l'auteur insiste sur le principe


de l'individualité des peines ni avec quels º ºº ºbrºgé ſ'ouvrage .
transports il applaudit à cette loi de sagesse qui recommandera la lecture , l'étude aux iuges
que la nation Va charger du dépôt d | #
vient de concentrer dans la personne du con nouvelles, tandis que le fatras d | " -

damné la tache toute entière du crime et du et de


G. l eurs Commentateurs sroule
cies loix anciennes
dans l'océan
châtiment.
du mépris et de l'oubli. L)éja l 1 ººº
Un des plus malheureux effets de nos loix coise bnné | *-'º}º l acadéanie fran
criminelles, c'est que l'homme qu'elles avoient
5 º ººººº, le Traité (les , lPénales
-
| -
comme le plus utile présent que les , t .
une fois séparé de la société étoit perdu pour fait depuis
littérateur long-temps
l savant àdistingué
la so c é| té.
t é A u titre de -

toujours Enchaîné par l'infamie , et sur-tout i ºº ºe . - -


-

par les mauvaises moeurs auxquelles il ne pou les titres pl éci | '*'5ºº , 1 auteur un :
voit se soustraire , c'étoit dans l'état de déten # # Pº Pººººx , d'anii dés , .
d'excellent citoyen , et c'est l ; Lle |
tion un instrument presqu'inutile, c'étoit dans
l'état de liberté un ennemi terrible. En réser
pourra dire ce que disoit de s † |
moisseur
cès à mesenamis
hommes : « Je
et à mes le présente
enne . | av eC SL C -
vant cette classe d homn1es Pour des travaux
On s'abonne à Paris , chez BuissoN , Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adress
era , franc de Port , le pri .
de l'abonnement et la lettre d'avis , et toutes les lettres pour les Auteurs des . ales ºacriocigile•º - P
Et chez tous les Libraires et Directeurs des Pestes du Royaume et de | Etranger.
( 811 )

S U P P L É M E N T A U N°. C C C CXL I I I.
Frontières de France, du côté de la Savoie. dans lesquels l'aristocratie travaille sans relâche,
soit par des conciliabules secrets , soit par une
On nous écrit deVirieux le-Grand, près Belley, correspondance journalière avec les châteaux de
département de l'Ain , que la correspondance Lompue, de Champdor , celui du ci-devant
des maréchaussées y est très-suspecte : que les Marquis de Groslier en Bresse , où il y a 25
paquets aristocratiques arrivent de di férens en hommes de chasseurs à cheval , celui du ci-devant
droits de la Savoie , chez le Marquis de Jeune en Marquis d'Antraigue , où il y en a autant, celui
Savoie , frontières de France , et que de là , ils de M. de Murat à Vernos , celui de M. de la
sont adressés au Sieur Monnier prévôt de Belley, Blache , etc. etc. -

qui les fait passer par la maréchaussée dans tout Vous voyez, mes amis, que toutes ces disposi
-

le département. -
tions de châteaux armés de distance en distance ,
Ce qu'il y a de plus dangereux encore , c'est et en correspondance intime les uns avec les au
que les châteaux y sont remplis d'armes et de tres, ne sont pas indifférentes ; mais pour jetter
munitions. Il y en a même plusieurs qui ont des de la poudre aux yeux des bons patriotes, sur
détachemens de 25 et 3o hommes de troupes ré ces dispositions , M. Montmorin fait voir à M.
glées. Ces détachemens sont pris dans différens Jacques Menou, le brave défenseur du peuple ,
régimens, ce qui est très-suspect. La Nation tient des lettres faites exprès , dans lesquelles on an
elle des troupes de ligne pour servir des conspira nonce que les aristocrates fugitifs sont entière
teurs ? Il est donc très-instant, que des ordres sé ment divisés entre eux , et qu'on n'a rien à crain
vères fassent rentrer ces détachemens chacun dre du côté de la Savoie ; M. de Menou croit ces
dans leurs corps respectifs. Qui pourroit assurer, nouvelles, et les répand comme des vérités in
grand Dieu ! que ces détachemens si adroitement dubitables. Heureusement, que tous les bons pa
dispersés par les officiers aristocrates , dans les triotes ne sont pas aussi confians, et quequelques
châteaux et les abayes, sur les frontières de Savoie, uns d'eux y † de plus près. La défiance
comme sur les frontières de la Belgique, et des
est la mère de la sûreté, et nous avons trop d'ex
ci-devant provinces de Lorraine et d Alsace, ne périence de la perfidie et de la démence de nos
sont pas corrompus d'avance , et destinés chacun ennemis, pour croire aux almanachs qu'ils débi
dans une certaine enceinte, à renouveller tout-à tent ou qu'ils font débiter parMontmorin. CARRA,
coup, et à une heure indue , les vêpres sici
liennes ? Qui nous dira qu'une telle conspiration Copie d'une lettre de M. Duport , garde des
dans tout le royaume, n'est pas digne de la rage
et de l'atrocité de nos ennemis ? º§ s'en
sceaux , à la Société des amis de la Cons
titution de Sézanne , département de la
garantir, sila mation entière ne se hâte de donner Marrze.
#§ contre une pareille disposition, et si l'on Paris, 7 décembre 179o.
n'arme pas aü plutôt le peuple des campagnes ME ssIEURs,
que les agens du pouvoir exécutif laissent exprès
S6lI1S § et sans munitions, pour mieux le sur
« Je me reprocherois de dissimuler la joie que
prendre et † m'ont causé vos touchantes félicitations. Les hom
º Tellessont les obse vations etlesinquiétudesque mages que recevoit jadis tout nouveau dépositaire
nos correspondans des frontières de Savoie et de de l'autorité, n'étoient qu'un tribut d'usage, un
Flandres ne cessent de nous cpmmuniquer depuis vil trafic d'adulations ; et le despote d'un,jour me
quelques jours. Les premiers nous dénoncent en pouvoit que rougir de l'avilissement des esclaves
core le Sieur inculpé
Genin ,fortementdevant
prévôt général dela Bourgo rosternés devant lui. Mais sous le règne de la
ne, comme Munici
palité de Virieux-le-Grand, de manoeuvres aristo § quel citoyen ne se glorifieroit pas des em
plois honorables qui lui sont déférés, avec l'ap
cratiques et de correspondances continues avec
les Bourbon-Busset, d'Autichamp et compagnie ; probation de ses concitoyens, de ses égaux, de
et un certain M. Clermont-Mont-Saint-/ean, dé ses frères, appellés com e lni à servir la patrie,
serteur de l'Assemblée Nationale , qui a deux dans tous les postes qu'elle daignera confier à leur
châteaux,
- V. • ."
l'un en France , et l'autre en Savoie , vigilance et à leur courage ? Fidèles amis de la
, - --
Supplément au N°, 443.
( 812 ).
constitution , vous n'aurez point à regretter V9s tance, lni ont donné ordre de sortir de leur ville
témoignag°s d'ailégresse et vos protestations de dans six heures.
bienvèillance. Non, j'en fais le serment solem
nel ; nulle injustice n'approchera de mon cOeur ; lſistoire de la révolution de 1789 , et de l'établis
nulle fantaisie arbitraire ne souillera ma penséº. sement d'une Constitution en France , etc.
Malheur à moi, si j'oubliois un moment que Je par deux amis de la liberté. — ToME TRoi
me suis qu'un exécuteur de la volonté mationale, sIEME , in-8e de plus de 4oo pages. A Paris,
et le premier instrument de la loi !» -
chez Clavelin , Libraire , actuellement rue
Agréez,Messieurs, mes Sincères remerClCm1CI1S Haute-Feuille, No. 5. Prix,3 l. 12 sous pour
et l'§ssurance de mon dévouemeut éternel. Paris, et 4 l. 2 sous , ſranc par tout le
Royaume.
Signé , Duport ». Dans un temps où le despotisme inquisiteur
Obs. comparez ce style d'une noble simplicité, des surveillans de la pensée, tranformoit en sa
et cette probité de principes et de partiotisme si crilège ou en forfait politique, les vérités qui
bien marquée par la probité des expressions mê pouvoient échapper de la bouche ou de la plume
mes , au style tortueux , insignifiant et insolent des gitoyens, on a mis avec raison en problème
des ministres de l'ancien régime , et VousVerrez l'authenticité d'une histoire publiée par des con
dans cette seule comparaison la distance im temporains. On savoit qu'un valet de cour, une
mense qu'il y a d'un vrai patriote à un aristo vile courtisanne et cette troupe de tyrans à robes
crate; et combien sous ce seul rapport , les hon longues , avec leurs cris éternels de religion, de
nêtes gens ont gagné à la révolution. pourchas,
secret de l'état , d'insubordination ,
soient le malheureux écrivain qui avoit la ver
Prieur des tueuse audace de toucher à l'encensoir, ou de
IDéclarat.'on du frère David ,
Carmes de la ville et district de Josselin , dévoiler les turpitudes du gouvernement, et †
département du Morbihan. chez les peuples mêmes , qui.paroissoient lui
offrir un asyle inviolable, il m'étoit pas toujours
Dans la crainte que les vœux que j'ai formé à l'abri des arrêts de proscription, lancés par la
à l'âge de seize ans, ne m'obligent pour toujours, ligue terrible des cabinets des visirs européens
je déclare vouloir les observer jusqu'à la mort. Le laps d'un siècle avoit paru nécessaire pour
Persuadé que pour de bonnes raisons, relatives assoupir les vengeances, et écarter les nuages
au bien public, les † représentans de la
nation, ont changé l'ordre établi dans les cloî † obscurcissoient la vérité. Souvent même alors
ils receloient encore la foudre dans leur sein.
tres, et ont permis de les abandonner : je dé Mais un jour, une heure a suffi à l'impétuosité
clare vouloir m : retirer dans ma famille pour françoise, pour rapprocher les termes de cetimr
y goûter le bonheur que je chercherois inutile mense intervalle, et briser tous les obstacles que
ment dans le tombeau monacal. la tyrannie et les préjugés opposoient de concert
Convaincu par une cruelle expérience , que à la marche de l'esprit humain. Les deux prer
l'intérêt fanatique et le despote orgueilleux cher miers volumes de cette histoire en ont fourniune
cheront à § la paix que je me †
je réclame d'avance l'autorité de la oi, et la reuve assez frappante. Le troisième vient encore
a confirmer. On y remarquera cet ensemble si
protection de nos sages et humains législateurs nécessaire au milieu de tant d'événemens qui
contre toutes les persécutions qui me seroient s'ontraînent les uns les autres ; le développes
· suscitées. ment du jeu de toutes les passions rivales quise
A Josselin , le 1o novembre 179o. heurtèrent si violemment dans l'espace qu'il ren
· Signé, DA v 1 D, prieur des carimes, inviolable ferme ; et nombre de morceaux marqués au coin
ment attaché à la constitution , à la loi, au du génie de la liberté. Le chapitre, où se trouye
roi. -
tracé le fameux pacte de famille, nous paroi#
mériter sur - tout l'attentiou des personnes
seroient tentées de regretter l'ancien régime : º
Le projet des conspirateurs reſugiés à Nice , On trouve à la même adresse quelques exemr
· contre la ville d'Antibes, estentièrement déjoué, plaires des œuvres complettes de Voltaire, édi
et l'emprunt que l'abbé Calomne, (frère de l'ex tion originale de Beaumarchais, 7o vol. in 8°.1
déprédateur ) négocioit à Gênes , au nom de ces
conspiraleurs , a totalement échoué. Les Genois brochés , avec étiquette , au prix modique, de
-refléchissant d'ailleurs à l indigne rôle que le 12o liv. Il ne reste plus que 2§ de
cette édition, dont la vie de Voltaire, par Come
scélérat abbé Calonne jouoit dans cette circons-! dorcet, forme le complément et 7oº, vol.
le
•º
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIREs
D E L A
, F R A N C E , , ,
E T A F F A I R E s P o L I T I Q U E s D E L E U R o P E, • - 1«

J 0 U R NA L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,


dirigé par M. MERcrER , et par M. CARRA, un des Auteurs. ·
En 1718 on proposa à Philippe d'Orléans, régent, de supprimer une partie .
· des ministres du culte romain,
-
et •.
# !,•: d'abolir toute la race monacale. Il ré
- - - - J • •

Pondit.... Pour moi je suis prêt, mais mon siècle ne l'est pas.

N°. C C C C x L I V. Du Lundi 2o Décembre 179o.

• Ass E M B L E E NAT 1o N A L E. Enfin l'Assemblée, après avoir entendu un


projet de décret, lu par M. d'Allier, sur la li
suite de la séance du 18 Décembre.
quidation des offioes ministériels , a remis à
s'occuper de cette matière subsidiaire dans une
Arr, avoir ainsi pourvu au sort des avocats séance extraordinaire du soir, indiquée à lundi
prochain. - • * • 1

et procureurs, l'Assemblée nationale n'a pas


oublié qu'il étoit encore d'autres officiers, pères
de familles, souffrant les pertes du passé et les Séance du 18 Décembre au,soir.
inquiétudes de l'avenir.
. L'article suivant a été adopté sans difficulté, Une adresse du département des Bouches du
ainsi que l'addition proposée par M. Tron ftiône fait part à l'Assemblée nationale d'un
chet : - * - - -

évènement qui donne une grande affliction aux


Art. VI. « Les huissiers - priseurs de Paris vrais amis de la loi, mais qui doit imprimer
exerceront leur fonctions provisoirement , jus une terreur plus vive encore aux ennemis de
qu'à ce qu'il en ait été autrement ordonné ; la révolution , à qui il reste démontré jusqu'à
| néanmoins lesdits huissiers ne pourront exer quel excès le peuple est aveuglément jaloux
cer leurs fonctions que dans l'étendue du dé de sa liberté conquise, et inexorable envers
ºrtement, tous droits de suite demeurant dès ceux qui osent méditer d'y porter la moindre
Présent supprimés. - - âtteinte. ' , , , · ·· , · · · · ,
Ourront les huissiers attachés aux tribunaux La ville d'Aix, agitée par des factions, restè
de d
istrict de la ville de Paris, exercer leurs , de l'ancienne tyrannie de la robe, avoit pour
ºnctions dans toute l'étendue du départemént ! tant vu formér dans son sein deux sociétés
e Paris. . -

d'amis de la constitution, lorsque le parti anti


|

ºju
VII. Tous les huissiers et sergens royaux des civique s'est avisé de se réunir dans un troisième
,
*tices ; ressortissant aux cours supérieures ac- . club qui a pris le titre d'Amis du Roi et du
#uellement en service, pourront, en vertu de Clergé Dé-là se répandoient des missionnaires
ºr ancienne immatricule , et sans avoir † : qui prêchoient la contre- révolution , men
aux priviléges et attributions de leurs offi es , dioient dés partisans , et 'annonçoient déjà
ººi demeurent abolis, continuer d'exercer, con insolemment que le dimanche 15 dècembre ,
ººrremment entr'eux, leurs fonctions dans l'é ils seroient en force et arboreroieñt la cocardé
#ºdue du territoire du district où étoit placée , blanche. - · · · · --

ºcienne juridiction où ils'avoient le droit de Parmi ces recruteurs se distinguoient plu


#*ercer, ou dans les · parties qui en ont été sieurs officiers du régiment de Lyonnois, qui
- émembrées » .,, .,T , • :: !,rs ": ; : "i :
par tous les moyens † séduction et du dom
en† des observations très-sages de MM. Troni mandement, se sont efforcés de rendre parjurès
ºº et Buzot, a été ajournée indéfiniment la au serment civique leurs soldàts et leurs grena
#ºion de savoir si le nombre des avoués sera diers. Ceux-ci sont restés inflexibles; et l'admi
ºerminé ou indéfini -
'mistration avertie , après avoir fait arrêter quatre
A 444
( 812 ) # . #
-
· · · · · · |
coupables , a fait sortir d'Aix le régiment de individuelle. Ne peut-il être permis à un titºº |
Lyonnois , qu'elle a remplacé par une partie de de dire à son pays , qui change de régime
la garnison de Marseille. Mais bientôt le peuple, « Je ne veux point , de votre constitution, je
indigné contre les auteurs d'un mouvement dans reprends la propriété de mes biens et de mt
lequel il avoit été lâché quelques coups d'armes personne, et je m'expatrie : » et M. Cmalis de
à † , en a pendu trois, les sieurs Pascalis, Gui mandoit l'ajournement à là prochaine séance |
ramant et la Roquette, sans qu'il ait été possible Quoique les projets des ennemis de la révº |
aux administrateurs d'empêcher cette épouvan lution, a dit M. la Fayette, me paroissent Iui
table immolation. mal combinés que leur systême politique, qui
Sur l'avis de M. Mirabeau , il est décrété que que je sois intimement persuadé † ne s0nt |
les députés des trois départemens des Bouches nullement à craindre pour la liberté, et que
du Rhône , du Var et des Basses-Alpes, repré leurs efforts seront toujours vains contre troit
sentant l'ancienne Provence, sont autorisés à millions de soldats armés pour la défendre : |
résenter des mesures provisoires pour prévenir quoique je ne sois pas moins convaincu qu'il
† suites de ce funeste événement , en atteudant n'est pas un de nous qui osât survivrs à la honle
le rapport sur le fonds de cette affaire, qui sera de n'être pas mort pour elle ; cependant, pour
fait à l'Assemblée nationale par son comité des la tranquillité du peuple , pour le rétablis*
recherches. ment de l'ordre, et pour faire! dessérienfinca
Le rapport sur la conjuration de Lyon a été scènes sanglantes qui nous déshonorent, japº
fait par M. Voydel. On vouloit inspirer au puie la motion de M,.Barnave. .'. : ' , ,.. #
§ une pétition pour faire requérir par la Une nouvelle motion est faite par M. # -

municipalité le rappel de MM. d'Artois , de beau : « le chef de la monarohie a accepté


Condé et de Bourbon, pour attirer à Lyou la constitution , tous les membres de la is !
résidence du roi, et pour opérer la dissolution sont censés l'avoir acceptée par sa bouché j |
de l'Assemblée mationale. Trois citoyens de demande qu'ils soient tenus de. venir enj #|
Lyon, les sieurs Guillin, Descars et Terrasse , sonme prêter le serment civique»., . # : # |
étoient à la tête de cette misérable manœuvre, Quoique M. Charles Lameth, suricetº -

appuyée par le sieur la Chapelle, commandant ait soutenu qu'il n'y avoit nulle, dif# -

des troupes de ligne. Les trois conspirateurs ont entre les memibres de la famille régnanºº
été arrêtés et conduits à Pierre-Cise , sans que tous les autres citoyens, on a ajourné la mº
le peuple, sur lequel ils avoient osé compter, - tion ; et sur la question est inteº †
leur ait accordé un mouvement d'intérêt. venu , non sans débats, le décret qui suit#
Le rapporteur a conclu à ce que les conpables L'Assemblée mationale, après avoir enteº
fussent amenés à Paris , pour être jugés par la le rapport qui lui a été fait au nom de sonº
haute cour nationale, ou tel autre tribunal qui mité des recherches, a décrété ce qui suiºt
seroit nommé, et qué les traitemens et pensions Art. Ier. « Elle charge deº §
des François refugiés fussent suspendus retirer dans le jour pardevers le roi, poui!
· Une motion a été faite pour que les accusés † de donner les ordres nécessaires pour
restassent à Pierre-Cise jusqu'au jugement dé les sieurs Guillin de Poujelon, Desçars et lº
finitif ; M. Maury, voyant cet avis écarté par rasse, dit Teyssonnet, soient transférés ºº
la question préalable, s'est restreint à demander † sous bonne-et sûregarde du chº
que les témoins fussent arrêtés † de Pierre-Cise, où ils sont actuellements *
§vec les accusés : c'étoit,
olice, M. dit-il,
Cazalès l'usage
youloit de l'an les
seulement ºfprisQns de Paris. c,( • :. .
-
iis3º :: . 1 # --
- s!

qienne poli - , lia municipalité de Lyoni enverrºs #l


-

aris.fût
u'il
* • Surdonné
tous ordre
1 ºAe 'ces avis,
- aux iltémoins
* - •a été décrété
* • - qu'ilà | sa
de venir samment au comité
omte des des §rchesi de #
rechercnestº ,
semblée nationale, tous les renseignemens$ſº
n'y avoit lieu à délibérer, - - aura pu se procurer sur la conjuration
Aux conclusions du rapporteur, M. Barnave trouvent prévenus lesdits sieurs Guillin, Dessº
a ajouté la motion, « que si dans le délai d'un et Terrasse, ensembl§n#
mois, les expatriés volontaires n'étoient pas lII. Le procès sera fait à ces psit
rentrés en France, ils fussent déclarés déchus la haute cour nationale, #
de leurs places, et privés de leurs traitemens.sance descrimes de l§ºpºrºelº
C'est, dit M. Cazalès , une grandé question de tribunal provisoir§ l'A§jugerºº
droit † que celle de savoir jusqu'à quel venable. º - - - : ' i º : -- 2i r.iiºii
point 'intérêt politique peut § liberté
-

IV. Le roi sera prié de ses le "


V.
( 813 ) .
hapelle,-sommandant testations qui se sont élevées entre l'assemblée
yon , de donner tous les troupes de ligne à
les ordres nécessaires du département du Gard et quelques direc .
Sur le maintien de la liberté publique. toires de district , touchant la forme dans la
V. Décrète que tous François et fonction quelle ces derniers doivent donner leurs avis
aires publics, ou recevant des pensions ou trai sur les pétitions des citoyens, et voulant établir
mens quelconques du gouvernement, qui ne à cet égard un mode uniforme dans tout le
ront pas présens et résidens dans le royaume, royaume, décrète ce qui suit :
: qui n'auroient pas prêté le serment civique Les avis que les directoires de district don
ans le délai d'un mois après la publication du neront à leurs départemens sur les pétitions
résent décret, sans être retenus dans les pays des citoyens, seront mis au bas des requêtes 9

trangers par une mission du roi pour les affaires et l'ordonnance des départemens sera mise à la
e l'état, seront, par le seul fait, déchus de leurs suite. -

rades et emplois, et privés de leurs pensions, Les actes originaux seront conservés dans les
ppointemens ou traitemens ». bureaux des départemens. et le secrétaire sera
tenu, sur la réquisition des parties intéressées,
: Séance du 19 Décembre, de délivrer des extraits, tant de la requête som
/
maire que de l'avis motivé des directoires u. .
" Les ames sensibles ont entendu ce matin avec Sur un rapport du comité des pensions, pré
#ttendrissement M. d'André, loyal patriote, senté par M. Goupil, l'Assemblée nationale a
*ntreprendre l'apologie de M. Pascalis, son décerné une gratification de 4oo liv. à chacun
eau-père ; les larmes qu'il a versées sur une · des vainqueurs de la Bastille, et une pension
inort si déplorable, en ont fait couler d'autres. de 2oo liv. aux veuves et orphelins des prota
WMais à présent, la patrie jalouse attend de M. . martyrs de la liberté françoise.
ll'André un effort surnaturel; il faut qu'il aban Il a été lu , par M. Gillet, un long et lumi
,Monne la mémoire de son père, comme Brutus neux rapport , suivi d'un projet de § G Il
Abandonna la vie de ses enfans. Patriotisme ! plusieurs articles sur le nouveau bail des postes
| rertu nouvelle qui ne nous étoit pas permise et messageries. La discussion en est ajournée
nier, et que la moitié de la France ne comprend au mardi 21 décembre , séance du soir. G.
#pas encore, oh ! que tes loix sont austères :
mais que tes élans sont sublimes ! -

g Dans les papiers saisis après la mort du mal PAR I s , le 19 décembre.


,heureux Pascalis , s'est trouvé une lettre de
,M. d'André , qu'on a envoyée au comité des Depuis la rentrée des Autrichiens dans les
recherches : il en a été répandu des copies; plus Pays-Bas, le parti anti-constitutionel de la ville
,d'une expression a été interprétée avec sévérité. et du château des Tuileries ne déguisoit plus sa
#L'auteur en a donné l'explication , mais il est joie ni ses espérances, on parloit ouvertement
,ordonné que l'autographe restera dans les mains de la dissolution prochaine de l'Assemblée na
,du comité. - tionale. Il y a lieu de croire que l'enlèvement
décrets particuliers ont été rendus : du roi entroit dans les projets † conspirateurs,
Plusieurs
, « L'Assemblée nationale, interprétant en tant . · ou que desespérant de jamais entraîner ce prince
- - " A-

ue de besoin son décret du . . . .. , dans leurs intérêts, ils avoient jetté les yeux sur
# Décrète que les recevéurs des domaines et , l'héritier du trône, pour couvrir leur parti du
4 bois ne seront tenus dé verser, dans les caisses ,
- - - * - • : s ! • ! - I * s nom de cet enfant cher aux François, et lever
des trésoriers de districts, que les sommes ac- . | l'étendard du dauphin contre celui de la nation,
ftuellement existantes entre leurs mains; quant de ses représentans et du roi. C'est au nom du
, à celles qu'ils justifieront avoir remises à la caisse dauphin, s'ils pouvoient se rendre maîtres de
, générale de l'administration, et qui auront été sa personne et sé réunir aux ci-devant princes
, par cette caisse versées au trésor public, elles ne fugitifs , que les mécontens voudroient com
ourront être exigées que sur l'avis des direc-, - battre la constitution comme attentatoire à ce
ſ"toires de département , motivé pour des dé , qu'ils appellent les droits du trône, et le roir

, penses ou paiemèns jugés mécessaires par les . , comme ayant abandonné ces mêmes droits. Des
• administrateurs ; et sur les demandes des dépar- . tentatives ont été faites auprès des Suisses, en
3emens, les fonds en seront fourmis par le trésor garnison dans la capitale. Quoique les complots
| public 2). - - - · de Lyon, d'Antibes, d'Aix et de Metz aient été
« L'Assemblée nationale, instruite des con - déjoués, il paroît que les contre - révolution
|
( 814 )
naires comptent encore sur le succès des trames
qu'ils avoient ourdies à Paris, car ils se Hattent que Soyez à jamais heureux, généreux citoyen
encore que sous peu de jours elle deviendra le sons la paix et l'abondance habitent vos mai
grande favora , que l'amour de la patrie germe dans !
théâtre de quelque scène ble à coeur de vos enfans , que le malheureux injus
leur parti ; mais les patriotes veillent et leurs tement perséc uté puisse toujours, en se sép
armes sont prêtes. rant de vous, emporter comme nous le souve
M. Guignard, qui dans la procédure de Bonne nir de votre zèle hospitalier, et que cet exempl
Savardin joue le rôle de Farcy, n'est plus dans appren
le ministère, mais il est toujours à la cour, son ne à l'univers entier que l'école desvertu
patrio
hmfluence y est grande : on nous a assuré que , Mauconseil. et civiques siége dans la section d
tiques
comme secrétaire d'état , il signe encore des
brevets militaires et autres actes importans du M. Sergent, électeur de la section, qui a ét
pouvoir exécutif, Nous prions nos correspon notre plus intrépide défenseur malgré tout
dans de nous donner des renseignemens cer les intrigues des méchans , est enfin parvenu
tains là-dessus, nous en ferons un bon usage. par son énergie , à faire abattre ces colossesi
redoutables dans l'ancien régime.
Adieux des sous-officiers et cavaliers renvoyés
du régime
- S
nt Royal-Champagne
- C>
, à la sec
- -
· Circonstance remarquable.
tion Mauconseil, assemblée le 17 décembre
79o, en quittant la capitale. On a trouvé dans les papiers des conspiratem
arrêtés à Lyon , toutes les preuves du comph
Permettez-nous, Messieurs, de nous acquit qu'ils avoient formé avec les ci-devant princº
ter d'une dette bien chère à nos coeurs , en fugitifs , et avec le sieur la Chapelle, commu
vous remerciant de vos soins fraternels : nous dant des troupes de ligne dans le Lyonnºt
aimerons toujours à nous les rappeller , lorsque Ces misérables ont avoué , d'ailleurs, qui
nous pourrons nous arrêter sur l'accueil conso avoient dans presque toutes les villes de len
lant que vous avez fait à nos malheurs ; vous pire des correspondans : mais qu'ils n'avole
nous serez aussi chers, aussi présens à l'esprit jamais pu en trouver ni à Bordeaux, ni à Mat
que les auteurs de nos jours. Nos obligations seille , ni à Nantes. Vivent les Bordelois, la
envers vous ne sont nu moins importantes nl Marseillois et les Nantois !
moins sa crées, nous leur devons la vie, et nous
vous devons l'honneur , la véritable vie d'un
François. Nous ne voulons point vous entrete D E T U R 1 N.
mir long-temps de vos vertus civiques, votre pa
triotisme vous en fit un devoir, et votre modes
tie sévère redoute peut-être un pareil tableau. M. d'Artois est enfin décidé à envoyer º
serment civique. M. d'Autichamp est enu
Mais pardonnez à l'épanchement de la reconnois dans sa chambre avec des pistolets : Siwº
sance , qui sera toujours le premier tribut que nous abandonnez , lui †. pilok
nous vous offrirons. Sans la protection que vous vous brûlera la cervelle , et cet autre ,
mous accordâtes, sans votre opposition coura ensuite pour moi. Au même instant, une cºr
geuse au despotisme insultant du ministre, que de réfugiés et de contre-révolutionnaires e
serions-nous devenus ? Ah ! sans doute le terme
arrivée , et ils ont appuyé le discours de !
de nos persécutions étoit l'ignominie la plus af d'Autichamp , et proféré les mêmes menaca
freuse : courbés sous le poids de la honte, nous ainsi M. d'Artois est l'esclave de ces perfile
aurions traîné dans l'avilissement des jours que ui ont l'audace de dire que le roi est priº
nous avions consacrés aux vertus sociales et mi
nier. Ce d'Autichamp étoit employé dans la
mée de Broglio, le 14 juillet 1789.
litaires.
: º On s'abonne à Paris, chez BuissoN, libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port,kF
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres
Auteurs
our lèse et
Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaum de l'Etran xanales Patriotiques.
des ger.
Il paroit tous les jours un Numéro de ce Journa l.Prix 36 liº pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9k.º
3 mots franc de port, par la poste, pour tout le Royaume. L'abonnement ne commcnce que du prem. d'uuº
On s'abonne aussi , à la métne adresse , pour la BOUCHE DE FÉR , moyennant 9 liv. pour 3 mºis
ANNALES PATRIOTIQUES ET I.ITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E,
E T A F FA I R E s P o L I T I Q U E S D E L'E U R o P E ;
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
En 1718, on proposa à Philippe d'Orléans, régent , de supprimer une partie
des ministres du culte romain , et d'abolir toute la race monacale. Il ré
pondit.... Pour moi je suis prêt , mais mon siècle ne l'est pas.

No. C C C C X L V. Du Mardi 22 Décembre 179o.


AS S E M B L E E N A T I O N A L E. public ; il propose un ordonnateur général ,
Séance du 2o Décembre.
nommé par le roi , et chargé , sous les ordres
de sa majesté , de diriger le versement des
revenus , et l'administration du trésor, la dis
I. n'est point de moyens , point de prétextes tribution des fonds entre les départemens, et
que la partie incivique du clergé et ses aveugles de surveiller les comptes anciens et courans.
partisans n'inventent et n'employent pour em Le comité d'imposition s'est élevé contre cette
pêcher ou pour retarder la vente des biens organisation. M. Rœderer, au nom de ce co
nationaux : il semble que chaque immeuble muté, a représenté le danger qu'il pourroit y
vendu leur fasse éprouver le déchirement d'une avoir de remettre au pouvoir exécutif la dispo
ortion d'eux-mêmes. Le comité d'aliénation
a éventé encore une de leurs subtilités, et y a - siléon du trésor de l'état , qui a été usurpée par
François I°*, et que le vœu bien manifesté de
orté le remède spécifique par un décret que tout l'empire est de mettre hors des atteintes
'Assemblée nationale a adopté aujourd hui. d'un ministère qui en avoit si étrangement
Ce décret porte que « les municipalités seront abusé. -

:enues de fournir aux curés une demeure com


mode et honnête, lorsque la soustraction du , Dans un nouveau projet de décret, le comité
presbytère nuiroit à la vente des biens dans d'impositions propose de statuer que chaque
législature, a la fin de sa session, pourra seule
esquels il seroit enclavé, et que le presbytère VOter l'impôt, en régler le mode, la somme,
era alors confondu avec la partie du bien dont la répartition ; qu'une ou plusieurs régies seront
)n fera l'adjudication.
Ladite demeure presbytérale sera fournie préposées à la perception de l'impôt indirec ,
et que le trésorier et les administrateurs seront
ux frais du gouvernement ; mais si la soustrac responsables des sommes et du versement, sous
ion du presbytère n'est point contraire à la l'inspection seulement d'un commissaire nom§
oncurrence de l'enchère, les choses resteront par le roi.
lans leur ancien état »
Il a été ensuite, sur la proposition de M. le On a ordonné que le rapport seroit imprimé,
louteulx, décrété plusieurs articles concernant
et on en a ajourné à vendredi la discussio .
indemnité due aux percepteurs de la contri qui s'annonce déja devoir être épineuse et
longue.
ution patriotique. -

Au nom des comités de finances, d'im o


-

M. Bonnay , président élu, a , par une lettre sition et de domaines, M. Anjubault a fait n
crite à M. Péthion, remercié l'Assemblée na
onale de cette unique faveur qui lui est faite
rappor
décret,t ilsur
† les apanag es ; et dans un projet de
de donner en remplacement
our la troisième fois, mais que sa santé souf d'apanage, à Monsieur, M. d'Artois et M. d'Or
ante ne lui permettroit pas de remplir. léans, un million par an , décroissant succe§
Suivant l'ordre du jour, M. le Brun, au yement chaque année de 5o,ooo livres. M. e
om du comité des finances, a présenté un a Touche a fait de vives repré -

rojet de décret sur l'organisation du trésor -

#. intérets de M. d'Orléans,presen
- 1 tations po
sur qui §
-
- - 45
44
( 816 )
particulièrement la révolution à laquelle il a « L'Assemblée nationale, oui la lecture qui
fortement concouru. Après quºlques discus lui a été faite , au nom de la députation du
sions , les décrets suivans ont été rendus : département des Bouches du Rhône , d'une
Art. Ier. « Il sera payé tous les ans , à partir lettre du président de l'administration de cº
du premier janvier prochain , par le trésor na département , décrète que le roi sera prié de
tional, en deux termes de six mois en six mois , faire passer à Aix et dans le département un
à chacun des trois apanagistes dont les apanages nombre de troupes de ligne suffisant pour assu
réels sont supprimés à titre de remplacement , rer la tranquillité publique, et d'envoyer trois
une rente apanagère d'un million pour chacun commissaires dans ladite ville, pour, jusqu'à ce
d'eux. qu'autrement en soit ordonné, y être chargº
II. Après le décès des apanagistes, les rentes exclusivement de la réquisition de la force pu
apanagères , crées par le présent décret ou en blique ».
vertu d'icelui , seront divisées par portions M. Maury, reprenant le récit de l'affaire,
égales entre tous leurs enfans mâles ou leurs s'est vivement plaint de ce que l'administration
descendans par représentation en ligne mas d'Aix n'avoit pas fait publier la loi martiale, ni
culine , sans aucun droit de primogéniture , fait tirer un seul coup de fusil.Une lettrelue par
à l'exclusion des filles et de leur représenta M. de Mirabeau, a prouvé qu'il n'avoit été au
tion : ces rentes leur seront transmises, quittes pouvoir des corps administratifs de prévenir
de toutes charges, dettes et hypothèques au par la loi martiale, les actes de la vengeanº
tres que le douaire viager dû aux veuves de populaire. Au surplus, a-t-il dit, on a grand
leurs prédécesseurs, auquel ces rentes pourront soin d'exagérer les excès, sans doute crimineº
être affectées jusqu'à concurrence de la moitié du peuple , mais on n'a garde d'en approfondi
d'icelles , et la même division et sous-division les causes : je pourrois aisément en donnerº
aura lieu aux mêmes conditions , dans tous les généalogie , mais c'est un soin que je laisie*
degrés et dans toutes les branches de la ligne comité des recherches.
masculine, issue du premier concessionnaire, En adoptant le projet proposé, l'Assemº
jusqu'à son extinction. mationale, au lieu du mot exclusivement, q"
lII. En cas de défaillance d'une ou de plu sembloit emporter quelque chose de mortifº
sieurs branches masculines de la ligne apana pour des administrateurs qui sont sans repº
ée, la portion de la rente apanagère dévolue che, a décrété que les commissaires nommº
Cette § , passera à la branche ou aux
requerroient la force publique , concurreº
lbranches masculines les plus prochaines ou ment avec trois commissaires de chacun dº
en parité de degré, selon l'ordre des succes corps administratifs. G.
sions qui sera lors observé.
IV. A l'extinction de la postérité masculine
du premier concessionnaire, la rente apanagère PA R I s, le 19 décembre
sera éteinte au profit du trésor national, sans
autre affectation que de la moitié d'icelle au Le brave M. Rochambeau est parti aujº
douaire viager, tant qu'il aura cours, suivant d'hui de cette ville pour se rendre sur les
la disposition de l'article VII : et les filles et tières dans les départemens où il commun
leur représentation en seront exclues dans tous Les principes civiques et la probité connu,
les cas. ce général rassurent les patriotes , et leur
V. Il sera payé à chacun des apanagistes, espérer que l'aristocratie et la perfidie deqº
frères du roi, au-dessus de la rente apanagère, ques autres généraux qui commandent !
endant leur vie seulement, pour l'entretien de même ligne de ces frontières, ne réussiº
eurs maisons réunies à celles de leurs épouses , pas dans leurs sinistres projets.
conjointement et sans distinction, à partir du Les patriotes qui ont mis leur confianceº
premier janvier prochain, une pension ou trai M. Rochambeau l'invitent , au nom de la#
tement annuel d'un million ; et si leurs épouses tice et de l'humanité, à § avec bonº
leur survivent, elles toucheront chaque année soldats et volontaires Belges qui §s
5oo,ooo liv. pour la même cause , tant qu'elles cher un asyle sur nos frontières.
habiteront le royaume et qu'elles seront en C'est une atroce calomnie qu'on a répº
viduité ». dans les journaux aristocratiques, que d'an
A l'ordre de 2 lieures , M. de Mirabeau a dit que ces infortunés avoient commis des
apporté, sur l'affaire d'Aix, le décret qui suit : lences en entrant sur notre territoirei
( 817 )
ealomnie, à l'autrichienne, a pour but d'ir
riter contre nous les soldats et volontaires
Belges , et les forcer par-là à se reunir aux Bayonne.
brigands qui se rassemblent à Brisgau, à Trèves,
à Saarbruck et aux Deux-Ponts Mais il est de La plupart des étrangers qui étoient dans
cette ville , dans l'attente d'une contre-révo
notre humanité et même d'une très-bonne
politique de recevoir ces soldats et volontaires lution , sont partis depuis quelques jours pour
à notre propre service. Ces braves gens , trahis l'Espagne.
† Schoenfeld le prussien, qui fait parade d'un . Plusieurs lettres de Madrid annoncent qu'il
aux ordre du congrès , se batteront bien à y a une fermentation considérable dans les es
9oup sûr contre les Autrichiens, sous les ordres prits, et que l'exemple de la France commence
de Rochambeau. Ils nous seroient, d'ailleurs , à influer sur les têtes espagnoles.
infiniment utiles dans le cas où il deviendroit
fuste de chasser Léopold une bonne fois pour
·outes des provinces belgiques. C... Extrait de l'adresse du corps électoral de
Paris à l'Assemblée nationale.

Note fort importante. Nos principes sont les vôtres, messieurs :


Depuis quelques jours un très-grand nombre votre génie nous a inspirés dans nos premières
d'aristocrates quitte la capitale, et leur départ fonctions En élisant les trente juges que nous
annonce assez leurs projets et leurs intentions. venons de proclamer , nous avons consulté
Qn est instruit que MoNsIEUR, frère du roi , l'opinion publique , et la mémoire des services
doit incessamment partir avec MADAME. Le roi rendus à la patrie ; mous avons consulté l'intérét
de Sardaigne ne veut prendre aucun parti tant de la liberté, c'est-à-dire le mépris pour l'or
que sa fille sera en France; c'est un ôtage qu'il gueil des noms et la méfiance pour l'esprit fana
ne veut pas laisser. Tel est du moins le pré tique des corps ; nous avons consulté l'intérêt
texte qu'il donne à tous les délais qu'il a des tribunaux, etc. voilà les règles de notre
apportéa jusqu'à présent aux pressantes solli conscience. Pour prouver que nous les avons
Citations dont il est circonvenu. Peut - être fidèlement suivies, il suffit de montrer les juris
ONsIEUR, en conduisant Madame à Turin , consultes que nous avons choisis parmi vous.
de connoît-il pas tout le danger de ce voyage. Nous avons pris l'élite des juges dans l'élite des
Quoi qu'il en soit, on invite toutes les muni François.....
cipalités à surveiller tous ceux qui s'éloignent. Faits pour élire , pour inaugurer, au nom
( Cette note nous a été remise de bonne part ). du peuple, les pasteurs qui doivent lui donner
· le précepte et l'exemple des devoirs religieux,
nous chercherons la preuve, la caution de leurs
De Bordeaux. . vertus dans leur attachement aux loix suprêmes
de l'état, et nous regarderons tout pontife qui
La tragédie de Brutus, représentée jeudi et sera contraire ou infidèle au serment national,
vendredi sur notre scène, a confirmé ce que nous comme s'excluant lui-même du temple de la
avions dit de la réunion des sentimens de nos
concitoyens, à ſ'occasion de la Mort de César.
patrie , et comme trahissant le dieu qu'il an
Ni l'outre-cuidance d'Arons, ni le malouetisme monce et le peuple qu'il enseigne.
de Messala n'ont obtenu le plus léger signe Vous le savez, messieurs , des protestations
d'approbation ou d'improbation. Mais la fer scandaleuses errent dans tous les diocèses pour
meté de Brutus, les remords déchirans de son y soulever la piété crédule ; ressuscitant une
fils, le courage inébranlable des sénateurs ont doctrine morte depuis un siècle , on l'arme
contre vos décrets ; on essaie de relever cette
été accueillis avec des transports universels. Le
patriotisme de nos dames s'est déployé sans ré puissance sacerdotale qui lutta autrefois avec
serve ; elles ont vivement applaudi aux endroits tant de force contre la puissance des sou
verains. -

de cette pièce où la liberté établit son triomphe


sur l'aristocratie. - En adhérant, messieurs, à tous les décrete
La première représentation a été remarquable émanés de votre justice, nous adhérons solem
par la présence de MM. du directoire du dis nellement à cette constitution civile du clergé .
trict, qui y ont assisté en corps. si analogue, si ressemblante à celle de la mais
-
( 818 )
sante église , à cette constitution civile qui, de la raison, porte la démence jusqu'à outrgt
sans toucher aux maximes sacrées de l'église an les meilleurs patriotes de l'Assemblée nationl
glicane, ne change que sa géographie ; à cette et à exciter contre eux le poignard des ariº
constitution civile qui , conservant l'unité du crate ; l'assemblée , pénétrée de la plus juu
catholicisme et de la communion romaine, nous indignation pour une production aussi monº
affranchit de la domination d'une cour étran trueuse dans ses principes que dans sonsjk,
gère ; à cette constitution civile enfin que la a arrêté :
piété sincère applaudit, que la ferveur publique 1°. De vouer à l'exécration et au mépri
attend avec impatience , et dont l'erreur seule l'auteur , tel qu'il soit , qui se propose deui.
peut contester la sagesse ou retarder l'exé ter une matière qu'il ne connoît pas, et dont
ClltlOIl. la plume mercénaire est visiblement vendue
Mais nos principes les plus sévères, mais nos aux ennemis des loix et de la patrie.
attentions les plus rigoureuses se montreront, 2°. De déclarer infâmes tous ceux qui pour
messieurs, dans le choix des législateurs : ii sera roient s'abonner au journal proposé, comme
le plus important et le plus difficile ; car nous ne pouvant donner que des idées erronnées d
voulons que vos successeurs vous ressemblent ; contraires au sens commun , la plume de son
nous voulons qu'ils joignent l'étendue des lu auteur étant dirigée par un esprit infernal
mières à l énergie du courage : nous voulons 3º. De faire lacérer et brûler par la mit
qu'à ce courage indomptable ils associent une du bourreau du Bagne ledit prospectus, dº
retenue magnanime qui se borne à défendre la vant l'hôtel commun, en face du corps degrdt
constitution, et qui n'aspire point à l'ébranler. des citoyens-soldats , et d'inviter la munitipr
Dans l'impuissance d'opérer une contre-révo lité à cette exécution.
lution, quel est le dernier espoir des malveil 4°. D'envoyer copie du présent arrêté aup
lans ? c'est d'amener une révision prématurée triote Carra, avec prière de le publier din
et orageuse de la constitution, et de faire ainsi ses feuilles. ·
rétrograder la France vers l'abime dont elle est Pour extrait conforme à l'original, Jiº
à peine sortie. Gardons-nous d encourager cette A. Chasseloup, secrétaire. - '

espérance séditieuse. I'rançois ! le secret des Et le 5 décembre 179o , sur les trois httnt
loix est dans le temps. François ! attendez avec après midi, un détachement des gardes natiº
une tranquille constance que l'oracle des années nales à pied et à cheval , formant le r
vous révèle et les biens et les maux cachés dans face du corps-de-garde des citoyens-soldus,
nos mouvelles institutions. La félicité des em a été fait lecture à haute voix de l'arrêté
ires dépend de la bonté et de la stabilité de dessus. Ensuite il a été dénoncé par M. Dufoiii
† loix. Les nôtres sont dignes d'être discu major, deux ouvrages périodiques ayant
tées : elles ne sont point un systême de régle titres l'Ami du Roi et la Gazette de Pa
mens éventuels ou de principes variables, elles
sont l'assemblage hardi et la liaison savante des
dont les principes dangereux ne r†
fomenter des divisions et mettre le trouble,
l'remiers droits de la nature et des premiers ces auteurs annonçant à chaque page li
voeux de la société. Un état constitué de cette deur qui distingue les mauvais citoyens;en
sorte est doué de l'immortalité sociale. séquence il a proposé de leur faire subir h
même sort qu'au prétendu Défenseur des ºr
Extrait du procès-verbal de l'assemblée des primés, ce qui a été accueilli par des
dissemens reitérés d'une foule innombrable à
#
gardes nationales de la ville de Rochefort, spectateurs, et ces trois écrits ont été livrésº
du 2 décembre 179o. mains du bourreau du Bagne. qui les a laclrà
et brûlés. Pendant l'exécution il s'est fait tn
Un membre de cetto assemblée a dénoncé tendre de tous côtés des cris de vive la nation
un écrit intitulé : le défenseur des opprimés , la loi, le roi. - .
ou l'Ami du Clergé et de la Noblesse, dans le Clos et arrêté les jour et an susdits, signé
quel l'auteur, en cherchant avec une audace Julien A. Chasseloup, secrétaire. .. --
criminelle à renverser les idées sacrées et les Pour copie conforme à l'original, JulieuA
principes éternels de la justice, de l'égalité et Chasseloup, secrétaire. : ** : !

Ou s'abonne à Paris, chez BUIssoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, iºri
_de l'abonnement et l lettre d'avis , et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiquet.º ,
Et chez tous les Libraires et Directeers des Postes du Royaume et de l'Etranger. » Patriº - 32
• . :: *
A " : .°:
ANNALES PATRIOTIQUES ET IITTERAIRES
D E L A F R A N C E, -

, E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
' /

J O U R N A L L I B R E , par une Société * Ecrivains Patriotes,


dirigé par M. MEncIER , et par M. CARRA , un des Auteurs,

Quelques années avant sa mort, J. J. Rousseau écrivoit ces mots


à milord Maréchal .« Si la nation françoise est avilie, c'est par le
fait. Souvenez-vous, milord, qu'elle ne sera pas vile dans vingt ans ».

No. C C C C XL V I. Du Mercredi 22 Décembre 179o.


As s E M B LÉ E N A T I O N A L E. 3°. Que l'ancien b il des postes et messageries
sera prorogé de trois mois ». A

Le reste de la séance a été donné à la discus


Séance extraordinaire du 2o décembre au soir.
sion de diverses questions sur la liquidation des
offices ministérieis. Deux opinans seulement
L'Asseºir xATIoNALE a regretté les momens ont émis leurs pensées et leur vœu, MM. Mou
que lui a dérobés la lecture d'une protestation ins de Roquefort et Guillaume. Le premier,
faite contre la constitution civile du clergé, par réclamant tout l'intérêt de l'Assemblée sur une
M. la Queuille, ci-devant député de la ci-de- . · classe nombreuse de pères de famille privés de
rant noblesse de la sénéchaussée d'Auvergne. · leur état et de leurs fortunes, demande qu'on
Cette protestation, insérée dans une feuille · leur rembourse en entier la finance de leurs
anti-patriotique intitulée l'Ami du Roi, est charges et la valeur de leurs pratiques : M. Guil- .
dénoncée par la commune de Riom , dont M. laume, renchérissantsur cette pétition, prétend
Giraud a lu l'adresse ; et l'Assemblée nationale , « qu'il est même dû indemnité pour les profits
a ordonné que cette adresse seroit insérée dans que ces officiers auroient pu faire ».
ion procès-verbal, « afin qu'on sache, dit M. La discussion est continuée à demain soir.
Branche, que les commettans de M. la Queuille
iont loin de partager ses sentimens ennemis ». Séance du 21 Décembre.
On a repris la discussion sur les postes et
messageries, et le décret suivant, présenté par La première opération de l'Assemblée natio.
M. Cazalès, a été adopté unanimement, sauf nale a été † au comité des recherches
des pièces nouvellement recueillies par l'admi
rédaction : -

nistration des Bouches du Rhône, et qui portent


« L'Assemblée nationale décrète, 1°. que les sur les causes premières de l'affaire d'Aix §
comités réunis des finances, d'agriculture , de lnmière affreuse. - »
commerce et militaire procéderont à la con
Sur les observations faites par M•
ſection d'un tarif pour les postes et messa • • • • que

geries :
† officiers ministériels, qui •ont perdu
2°. Que le ministre des finances recevra les eur état , sont rigoureusement poursuivis par
• -

soumissions qui lui seront faites en conséquence leurs créanciers, ile a été décrété que les dis§o
de ce tarif, choisira celles qui lui paroîtront les sitions de l'articl II du décret du 3o octobre,
plus favorables au bien du service. plus avanta auront lieu pour les officiers ministériels ; en !
euses au trésor public, et dressera les conven conséquence , tout créancier des ci - devant
#ions du bail, pour être présentées à la ratifica officiers ministé riels ne pourra exiger les capi
taUIX dus Par cesofficiers, qui seront tenus d'en
tion du corps législat if. 447
( 82o )
payer l'intérêt,sauf aux créanciers à faire leurs Strasbourg , et au reculement des barrières,
oppositions sur les sommes qui seront rembour ordonné par le départernent du bas-Rhin.
19. « L'arrêté d n département du bas-Rhin,
sées incessamment. -

I e second scrutin passé pour l'élection à la du 13 de ce mois, aura son plein et entier effet;
présidence n'a point encore produit de pluralité en conséquence , la perception des péages
absolue : les voix se sont partagées entre Mi M. d'Alsace , tenant lieu des droits de traite dani
d'André et Barnave. - ce département , sera faite uniformément dans
Sur la proposition de M. Gossin , il a été tous les bureaux situés sur la ligne du Rhin,
décrété qu'il y auroit trois juges de paix à jusqu à la promulgation du nouveau tarif
Angers , quatre à Montpellier , deux à Angou -
2º. Pour indeIn miser la ville de Strasbourgde
• •\ - -

lême , cinq à Metz et pour son canton , deux la portion des droits de péages dont les mar
pour le canton de Caudebec , trois à Amiens , chandises , destinées à la consommation ou
et que les municipalités de Saint-Leu et de qu'elle exportoit , étoient affranchies , il sera
Saint-Samson seront réunies à Angers. fait restitution , après la promulgation dunoº
Un rapport a été fait par M. de la Rochefou veau tarif, de la partie du produit des droits de
\cauld , au nom du comité d'aliénation , Sur les péages qui ont été ou qui seront perçus, !
ocations en détail des biens nationaux situés compter du 14 du présent mois, à l'entrée età
à Paris; et le décret suivant en a été le résultat : la sortie de cette ville , par terre par le pont du
« L'Assemblée nationale , prenant en consi Rhin, ou par eau , à la destination de l' trangr
dération la multitude des locations à faire par O°. il ne sera rien innov é , quant à present,
la municipalité de Paris des appartemens et au trànsit qui a lieu , par la ci-devant province
maisons dépendans des biens nationaux , et la d'Alsace , et autres ci - devant provinces du
difficulté qu'il y auroit à observer , pour toutes royauine qui jouissoient de la même faveur .
ces locations indistinctement , chacune des 4°. Jusqu'à la promulgation du nouveautari,
formes qui sont exigées par les préc dens dé la v.lle de Strasbourg continuera de percevori
crets de l'Assemblée , décrète ce qui suit : son proſit, et de régir pour son compte, lº
· 1 o. « La municipalité de Paris et les cinq dro, ts de la douane particulière ».
commissaires chargés de faire les fonctions de A l'ordre du jour on a repris la discussionº
directoire de district, qui doivent lui suceé der les apanages des enfans de i'rance. Voici ladº
en cette partie , pourront consentir la location position qui , à cet égard , a été prise pº"
des chambres et logemens faisant seulement l avenir.
partie d'une maison sans a ffiches prealables ni Art. VI'. « l ne sera plus accordé à larent
enchères , pourvu que le prix du loyer des aux fils ou petits-fils de l rance aucunes ºº
chambres et logemens ne se porte pas au mes, rentes ou traiteme11s pécuniaires , distinº
dessus de 3oo liv. de la part des précédens lo gués de l apanage , pour i'entretien de leurs
cataires. , maisons et de celles de leurs épouses, ou º
2o. Les locataires d'objets partiels, ainsi qu'il quelqu'autre prétexte que ce soit, sans eº
est dit dans l'article précédent, et dont le prix , sion néanmoins des rétributions , gages ºuºº
de la part des précédens locataires , étoit au pointemºns attachés aux fonctions publiquº
dessus de 3oo livres , sans excéder celle du dont ils pourront être revêtus ».
Iooo livres , seront faites sans enchères, mais ( Lc suite denzain).
sur des annonces imprimées et affichées , et
après une indication insérée dans les petites
aſſi hes quinze jours au moins avant le jour où P A R I , S.
la location sera faite.
A l'égard des objets qui sont loués au-dessus Les papiers publics annoncent que dimandº
de 1ooo livres. ainsi qu'à l'égard des maisons la reme a trouvé sous son couvert ce biº
entières et des boutiques qui , toient louées au Au preinier coup de canon que votre frèrefem
dessus de 6oo livres , lesdits objets, maisons et tirer contre les patriotes françois, votre lº
boutiques , me pourront être loués que sur lui sera envoyée. -

affiches, publications et enchères , conformé


ment aux dispositions de l'article XllI du tit. II De Grenoble.
du décret du 23 octobre 179o ».
Le décret qui suit, rendu sur la proposition Un particulier a reçu une lettre de Ront
de M. Roussilion , est particulier à la ville de qui lui annonce que le pape a approuvélº
- - ( 82 1 )
Et crets de l'Assemblée nationale, conccrnant la Pourquoi, dans le même temps où le midi de
E constitution civile du clergé ; que le couriſ-r , France étoit à la veille d'une explosion contre
#" porteur de la nouvelle , à contre-passé celui révolutionelle , fuisoit-on des enrôlemens se
z que le roi avoit expédié au pape pour cet objet. crets à Lille en Flandres ? Pourquoi cette place
: Si le fait est vrai , les conscie 11 ces de nos prélats importante et celle de Metz , qui me l'est pas
2 vont être calmées, ainsi que celies de nos dé moins , étoient-elles menacées d'une crise su -
2 funts chanoines ; et sa saiiateté portera seule le bite, et de voir la cocarde blanche arborée dans
leurs murs.
: péché si la constitution est aussi liérétique que -

g l'ont voulu faire entendre leurs grandeurs. Ils Pourquoi, lorsque la mine creusée depuis Tu
# trenbloient que l' pprobation n arrivât après rin jusques sous -yon , son principal foyer, et
g l'expiration. du dél i fixé par le fatal déeret. et dont les rameaux souterreins s'étendoient dans
- qu'ils ne fussent alors obligés de sacrifier leur les diverses provinces du royaume, pourquoi,
: amour-propre à leur appétit. L'option eût été dis-je, lorsque cette mine étoit chargée et prête
a un peu délicate , et l évènement nous auroit à jouer , les trente prélats ligués du côté droit,
# appris si tous nos seigneurs autoient aussi bien les évêques des d( pari c mens , des grands-vi
: tenu leur paroie que le ci-devant archevêque de caires, des chanoines et des moines ont-ils pro
| Vienne actuelleinent en fuite , après une ter testé d'une vo x unanime dans tout l'empire
2 reur panique , malgré ses promesses imprimées contre les décrets de l'Assemblée nationale ?
2 de tenir bon même jusqu au bûcher. (Journal I ou rquoi leur bouche impure a-t-elle profané
patriotique de Grenoble ) la clioire de vºrité par des blasphêm s contre
la loi ? Pourquoi out - ils inondé tout - à - coup
les départenºns de leurs écrits et mari demens,
Questions importantes aux aristocrates , et aussi méprisables que séditi-tix ? Pourquoi enfin
ont ils levé tous à-la-fois ſ'étendard de la 1é
#. dont les paeriotes trouveront facilement la volte et de la guerre civile par leur appel ri
solution. dicule à l'évêque de Rome ? ·. 1


, I'ourquoi , à l'époque où les conjurés de la
* Pourquoi le 17 de ce mois , notre bon roi, capitale s'entendoient si bien avec ceux des
t fidèle à la cause du peuple , à ses sermens et départemens, sur l'exécution de ces horribles
•à la liberté, auroit-il été vu dans son apparte projets que la Providence , protectrice de la
jinn e nt agité , v (ºrsant quelques larmes , et en
liberté françoise , a fait échouer , pourquoi,
broie au plus violent chagrin ? dis-je, à cette époque, l'infâme du Rosoy in
# Pourquoi un projet auroit il été formé tout primoit-il dans sa prétendue Gazette de Paris ,
réccmnment pour enlever ce bon prince à l'As qu'on avoit trouvé au Palais-Royal plusieurs
semblée nationale, à la constitution, et le trans affiches portant ces mots exécrables : 25 mil
# rer dans la B°lgique autrichienne, par la forêt lions à gagner ?
des Ardennes ?,. - • •
Pourquoi ce gazetier des calotins imprimoit-il
| elle
Pourquoi, à l' époque où cette trame crimi
au 1 oit été ourdie , llIl complot étoit - il ce mensonge régicide , si ce n'est pour jetter
#ormé pour attirer dans Lyon les ci - devant la terreur dans l'ame du monarque et servir les
r nces et les fugitifs entassés à Turin, et dans projets de ceux qui lui conseilloient de fuir, ou
pour soulever les citoyens des départemens
ou les états du roi de Sardaigne ? contre ceux de la capitale , et les préparer à
Pourquoi les manœuvres des aristocrates de l'évènement désastreux du départ du roi, et à
aesBressé se combinent-elles si exactement l'entrée des ci devant princes dans Lyon ? **
conspirations heureusement découvertesavec
de Pourquoi, lorsque les scélérats qui prépa
yon, d' Antibes : d'Aix, de Perpignan, et peut roient le départ du roi, auroient reconnu que
tre de Bayonne ?, . " . Louis XVI ne pouvoit se résoudre à se séparer
Pourquoi Peu de jours avant que les nou de son peuple, à perdre son amour, et à trahir
eilda de ces conspirations ses sermens pour se livrer à une troupe de'fac
I'rance parvinssent tramées dans le midi
à la . capitale , une tieux des ci-devant premiers ordres, et à servir
,ule d'aristocrates a-t-elle fui à tire-d aîles de moyen et d'instrument à leurs sinistres com
§ les provinces Belgiques ºutrichiennes , plots , pourquoi , dis-je alors , ces scélérats
§ortant tous !º* louis d'or de la capitale , auroient-ils conçu l'idée attroce de séparer
§tés 35 sols la piéce au - delà de leur va M. le dauphin de son auguste père et d'enlever
ur ? cet héritier du trône à la nation françoise, et •.
( 822 5
de lever, au nom de cet enſuet que les vcrtus berge entre la ville de Lyon et Dôle. Oa crº
de son père rendent si clier au peuple , l'éten - que les deux quidams qui étoient dans cette
dard de la révolte contre la nation , la loi et vo ture sont MM. d'Auteuil et d'Autichamp.
le roi ? ( Extrait du Courier de Paris, dans lett3
Pourquoi la fidélité des Suisses auroit-elle départem ens.)
été mise à une épreuve dont nous aimons à
croire qu'elle seroit sortie victorieuse ? -

On nous mande des frontières de la Savoie


Pourquoi...... mille et plus d'aristocrates , ou que pendant quatre jours, après la découvertº
de chevaliers d'industrie à leurs ordres , se de la conspiration de Lyon , on a vu passer º
roient-ils sur le pavé de la capitale , attendant armée d'émigrans qui arrivoient de cette villt.
le moment de servir dans un couP de ruain , Qn a distingué parm 1 eux un M. Bourset, autrt
comme volontaires ? fois conseiller au feu parlement de Grenoble,
Pourquoi y au roit-il des uniformes d'une cer puis valet-de-chambre de M. le Dauphin.
taine couleur , tous prêts à couvrir la nudité de
ces vils aventuriers ?
Pourquoi , lorsqu'une partie des aristocrates Sérasbourg.
de Paris est abattue par la découverte des com JDans un institut protestant de cette ville, oM
plots de Lyon, de Provence, etc. pourquoi , récito deux fois par jour la prière suivaulº
dis-je, d'autres , parmi ces aristocrates , CO n -
servent ils encore un front audacieux , persis pour l'Assemblée nationale.
tent-ils à dire en conſidence , à ceux qu'ils Z'raduction littérale de l'allemand
§ient leurs complices, que sous huitaine le Grand Dieu anime de ta force les démº
gra nd coup sera porté ?
Pourquoi tous ces féroces imbécilles ne voient du peuple Franc ! Soutiens leur zèle infatº
ils pas que les desseins criminels qu'ils auroient dont ils ont besoin pour achever §|
Sois leur guide , sois leur chef, répanº pºt
formé sur M. le dauphin, étant connus, sont
dès-lors déjoués ? Guignard, impliqué dans le
leurs mains la mesure de bonhenr #
état dans ce monde est susceptible, ºt bèni
Pourquoi le sieur
projet d'enlèvement du roi, en octobre 1789 , de ta grace infinie leurs travaux pénibºº
impliqué depuis , sous le nom de Farcy , dans multiplés.
la conspiration Maillebois et Bonne-Savardin ,
pourquoi reste-t-il encore à la cour ? pourquoi P"oyage en Italie, ou Considération sur lllº
donne-t-il encore des signatures comme secré lie; par font M. Duclos , historiographº |
taire d'état ? pourquoi , s'il veut qu'on croie à France, de l'académie françoise, etc !º
son patriotisme , n'a-t-il pas déja dit , avec cºtte in-8°. Prix, 3 liv. 12 s. broché , pour Parii
noble ſierté qui convient à l'innocence : Je dois et 4 liv. 2 sols, franc de port par lºº
à ma patrie, je dois à mon honneur un grand pour le royaume. A Paris, chez Buisºº
exemple , je me constitue prisonnier , je de Libraire, rue Hamstefeuille, n° 2o.
mande des juges ? Nous allons faire connoitre ce nouvelouº

pijon, le 18 Décembre. Fautes à oorriger.


Supplément au nº. 443 , page 812, ligne 4
812 , l'É
Il vientde de
chemin passer ici
la Suisse. uneheures
Deux berlineaprès
prenant
, deuxle • -

acte de famille, lisez #.famine ,


couriers de M. la Fayette sont Nºus oourºnt 29, N°. 445, page 815, colonne première :
yentre à terre sur leurs traces - Nous appre cette unique faveur, lisez cette *
nons que la berline a été atteinte à une au faveur. -

On s'abonne à Paris , chez Buisson , Libraire , rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port,liº
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Autcurs des Annales Patriotique* -

pºt chez tous les Libraires et Directeºrº des Postes du Royaume et de l'Etranger.
Ilparott tous les jours un Numéro de ceJournal. Prix 56 lio pour un an , 18 liv. pour 6 mois, et de lirº
5 #a de port, par la poste, pour tout le Rºyaume L'a-*nnement ne commence que du prºmº
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
I) E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ,
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcz En , et par M. CAR RA, un des Auteurs.
Ministres patriotes de l'évangile, vous prêtres dignes du sacerdoce que nous
respectons, veillez sur les confessionaux, prenez garde que des Mathans,
des calotins ne s'y glissent, pour égarer dans ce tribunal les têtes foibles
et les consciences fanatiques.

No. C C C C X L V I I I. Du Jeudi 23 Décembre 179o.


AS S E M B LEE N A T I O N A L E. Il sera payé à M. d'Orléans, outre le million
de rente apanagère , la somme d'un million
Suite de la séance du 21 Décembre. chaque année pendant vingt ans, à titre d'in
demnité des améliorations faites par ses auteurs
MAis sur l'indemnité due pour les domaines et lui, dans le, fonds de son apanage, lequel
apanagers qui rentrent dans la masse des pro million sera conservé à ses créanciers, dans le
priétés nationales, M. Chasset, et après lui M. cas où M. d'Orléans viendroit à mourir avant
| Camus , ont vivement fait valoir les droits de l'expiration desdites vingt années. |
| M. d Orléans. pour sa bonne gestion qui tourne Vl'I. Au moyen des sommes respectivement
| au profit public , et l'engagement pris par le - accordées par l'article précédent, les apanagis
roi d'acquitter les dettes de M. d'Artois ; en , s renonceront à toutes demandes en répéti
gagement que l'attachement des François pour tion ou indemnité résultantes des améliorations,s
Louis XV1 rend , en quelque sorte , solidaire 1 éfections ou constructions nouvelles faites sur
avec la nation ; et sur la rédaction de M. Camus, leurs apanages , desquels il sera fait abandon au
le décret suivant a été rendu par l'amour et la proſit de la mation ; ils renonceront à demander
& nérosité unanimes. . aucunes coupes ou portion de coupes arriérées
Art. VII. « Il sera payé à Monsieur, indé dans les bois et forêts desdits apanages , sauf à
pendamment d'un million de rente apanagère eux à poursuivre le recouvrement des autres
et d'un million de traitement, 5oo, ooo livres genres de revenus échus à # du premier
par année, décroissant de 25,ooo livres par janvier 1791, et à continuer les coupes et ex
chaque année, laquelle somme sera affectée à loitations qu'ils ont été autorisés à faire par
ses créanciers. es précédens décrets, et sans que la présente
Il sera payé à M. d'Artois, outre la rente disposition puisse s'étendre aux domaines en
apanagère, le traitement d'un million ; et en gagés dont ils auroient exercé le retrait doma
outre la nation déclare se charger, sans tirer mial.
à conséquence, du paiement des rentes via IX. Le palais d'Orléans ou du Luxembourg
gères, dont le roi a bien voulu promettre l'ac et le Palais-Royal sont exceptés de la révoca -
quit, par la décision du mois de décembre 1783, tion d'apanage , prononcée par le présent dé
laquelle somme de 5oo, ooo livres »ccordée à cret et par celui du 13 août dernier : les deux
Monsieur, et le fonds annuel des rentes viagères apanagistes, auxquels la jouissance en a été ac
dues par M. d'Artois, au mois de décembre cordée en vertu de lettres - patentes duement
1783, seront remis tous les ans, de six mois enregistrées, et les aînés mâles, chefs de leurs
en six mois , entre les mains d'un sequestre, postérités respectives, continueront d'en jouir
duquel les créanciers toucheront le montant au même titre et aux mêmes conditions que
de leurs créances, · jusqu'à oe jour. *. "
N 448
-
-
( 824 j -

X. Il sera avisé aux moyens de fournir, quand Le comité des rapports a fait exposer par M.
les circonstances le permettront , une habita Muguet l'affaire de Perpignan. -

tion convenable à Charles-Philippe de France, Une société, qui avoit pris le titre d'amis de
second frère du roi, pour lui ct les aînés chefs la paix , professoit et répandoit des maxima
de sa branche , au même titre d'apanage , à la incendiaires. La municipalité, à qui ces crimes
charge de réversion au domaine mational, aux avoient été dénoncés, n'en avoit tenu compte
cas de droit. Le peuple s'étant assemblé autour de la maison
XI. Lcs acquisitions faites par les apanagistes, où se tenoit la société, plusieurs coups-de fu
dans l'étendue des domaines dont ils avoient la sil ont été tirés des fenêtres sur le peuple, et
jouissance à titre de retrait des domaines tenus nombre de personnes ont été blessées. La mul
en engagement , dans l'étcndue de leurs apa titude furieuse en fonce les portes, se saisit de
mages , ccnt nucront d'être réputées engage quelques-uns des assassins , les conduit en
mens, et seront à ce titre perpétuellement ra prison. Le maire arrive, et sans préliminaire,
chetables : les acquisitions par eux faites à tout sans publication de la loi § ordonne
autre titre, même de retrait féodal. confisca-. au régiment de Vermandois de faire feu : vous
tion, commise ou déshérence, leur demeure n'êtes pas dans les termes de la loi, s'écrient
ront en toute propriété ». les soldats !
Le rapporteur a proposé, Ct rAssemble â
Séance du 21 décembre au soir. rendu le décret qui suit :
L'Assemblée nationale , ouï son comité der
Lorsqu'en 1778, un grand poëte (1) s'écrioit : rapports , décrète : -

« Rousseau , du despotisme a sauvé les humains , » 1°. Qu'il sera procédé , pardevant les ju
du district, à l information et au jugement dis
l'envie éleva ses rugissemens, l'envie qui avoit auteurs, fauteurs et complices des dèlits commſ
persécuté le héros, s'acharna sur le panégyriste. à Perpignan, le 5 décembre , circonstances et
Mais les jours de la reconnoissance univer dépendances ; · · .
selle sont arrivés : Ml. Barrère , et après lui 2°. Que les personnes arrêtées et détenursà
M. d'Aymar ( de l' orcalquier ) ont réclamé des
· la citadelle , seront remises en liberté le len°
secours pour Marie-Thérèse l.evasseur , veuve demain du jour où arrivera dans cette
de J. J. Rousseau , que la calomºsie , voit ac régiment que le roi sera prié d'y envoyer , *
cusée d'avoir quitté ce nom , tandis qu'elle le, moins qu'il ne soit intervenu des décrets cºn°
porte avec fierté, et qu'elle le soutient par des tr'elle ;
vertus. Nous ne pouvons rapporter les expres , 3°. Qu'il sera informé contre les officiers mº
sions touchantes des deux orateurs. Voici le
cipaux de la même ville, pardevant les jugº
décret proposé par M. d'Aymar, et unanime du district , sur la conduite qu'ils ont tenº
ment adopté par l' Assemblée nationale au milieu
le 5 décembre, et sur les différens griefs qº
des acclamations et des larmes d'un public ont été articulés contr'eux par le directoirº
reconnoissant. le conseil du département des Pyrénées orien
L'Assemblée mationale , voulant rendre un tales ; qu'à cet effet, les pièces qui seront !
hommage solemnel à la mémoire de J. J. Rous comité des rapports, seront envoyées à celui
seau , et lui donner dans la personne de sa qui exerce à Perpignan les fonctions d'accu
veuve un témoignage de la reconnoissance de sateur public, et qu'en attendant le juge
la nation françoise, a décrété ce qui suit : qui sera prononcé , les fonctions des officiers
Art. 1°r. « Il sera élevé à l'auteur d'Emile et municipaux seront exercées par les commis- -

du Contrat social , une statue portant cette ' saires qui , à cet effet, seront nommés par l°..
inscription : La nation Françoise libre , à département. - -

J. J. Rousseau ; sur le piedestal sera gravé la Ordonne que le président se retirera verslº
devise : Vitam impendere vero. roi, pour le prier de faire exécuter le présent
II, Marie-Thérèse Levasseur, veuve de J. J. décret. - - | r.
Rousseau , sera nourrie aux dépens de l'état ; La discussion est revenue sur la liquidation
à cet effet, il lui sera payé annuellement, des des offices ministériels, et les articles suivqº
fonds du trésor public, une somme de 12oo l. » ont été adoptés sur la proposition de M *
Tellier, rapporteur. · · • -

Art. I**. « Les titres des offices deprocureur .


( ) M. Rousher, poème des mois, chant de janvier. dans tous les tribunaux du royaume, s
( 825 )
remboursés d'après des bases proportionelle sera , outre la nourriture et logement, de 1ooo I.
ment égales ; en conséquence , les évaluations pour le vicaire supérieur, et de 8oo liv. pour
qu'ils ont faites en exécution de l'édit de 1771 , les vicaires directeurs. -

seront rectifiées d'après la division suivante. lI. Le vicaire supérieur et les vicaires direc
II. Les tribunaux de même mature seront di teurs , choisiront au scrutin , parmi les trois
visés au moins en cinq classes. vicaires directeurs, un économe qui sera chargé
III. Chacune sera composée de tribunaux de la recette , sous la surveillance du vicaire
égaux, autant que faire se pourra, sous les rap superiour, et de la dépense du séminaire, et
ports combinés de l'étendue, de la population rendra compte de gestion à la fin de chaque
et du nombre d'officiers de leur jurisdiction. année.
IV. Cette division ainsi formée, l'évaluation llI. Les comptes de l'économe seront reçus
la plus forte des offices de chaque classe sera et approuvés par le vicaire supérieur et les deux
prise pour former une évaluation commune à autres vicaires directeurs, ensuite vérifiés par
tous les officiers de la même classe. le directoire du district , et définitivement
V. Les offices soumis à l'évaluation seront arrêtés par le directoire de département.
liquidés sur le pied de l'évaluation commune à IV. Le directoire de département fixera au
la classe dans laquelle ils auront été rangés. commencement de chaque amnée , le prix de
la pension que devront payer les élèves qui
Séance du 22 Décembre. seront admis au séminaire.
V. Il sera incessamment accordé , sur l'avis
Une sage observation de M. Goupil a fait du directoire de département , une somme
décréter une addition à l'article XIII du décret de...... à chaque séminaire pour les dépenses
rendu hier sur les apanages, c'est que « la somme COmlIIlllIlQS.

de 9oo,ooo liv., que la nation consent de payer VI. L'Assemblée nationale se réserve de
annuellement aux créanciers de rentes viagères statuer sur les bourses ou places gratuites qui
sur M. d'Artois, sera acquitée sous la déduc étoient éablies dans plusieurs séminaires, après
tion des extinctions. ue le vœu des départemens lui sera connu.
Une motion mon moins importante de M. la ·VIf. Se réserve aussi l'Assemblée nâtionale
Rochefoucault, a été accueillie avec empresse de prononcer incessamment sur la gratification
ment. En conséquence, « l'Assemblée nationale ou pension de retraite qui pourra être ac
a décrété, comme article constitutionel , que cordée à raison de l'âge , des infirmités et des
la mation me reconnoîtra à l'avenir aucune dette, services aux ci-devant supérieurs, professeurs
de quelque mature qu'elle soit ». - . et directeurs qui ne seroient pas employés dans
-

M. d'André, nouveau président , a été ins ·les séminaires conservés, et qui ne jouiront pas,
tallé, et a prononcé un discours concis, tou ' d'ailleurs, d'un traitement suffisant. »
chant et noble. Nous regrettons fort que le L'ordre du jour appelloit le rapport sur l'or
resserrement de cette feuille nous empêche de .ganisation des jurés, lorsque M. Dupont, rap
le rapporter et en prive nos lecteurs. porteur, a observé que ce travail devoit être
Sur l'avis du comité des finances il est décrété maturellement §par celui qui embrassoit
que toute présentation de comptes aux cham les moyens d'arrêter les malfaiteurs, c'est-à-dire,
bres des comptes du royaume cessera de ce par l'organisation de la maréchaussée. -

, jour ; qu'il ne sera consigné par les comptables Le comité militaire étoit prêt, le rapport dis
aucunes espèces , pour raison de compte de · tribué depuis long-temps ; MM. de Noailles et
l'année 1787, dont la présentation devoit être Rabaud en ont fait lecture, et après une courte
faite au 31 décembre de l'année 179o, et dans le ' discussion et de légers amendemens, le projet
cas où avant la publication du présent décret de décret a été adopté comme il suit :
il y en auroit eu de consignées, elles seront ,
par les receveurs des épices, restituées aux P A R A G R A P H E P R E M 1 E R.
comptables. -

' M. Gassendi , au nom du comité ecclésias Composition du corps.


tique, a présenté, sur la constitution civile du
clergé, plusieurs articles qui ont été adoptés. Art. I°*. « La maréchaussée portera désor
Art. Ier. « A compter du premier novembre mais le nom de gendarmerie nationale.
1791, le traitement des vicaires supérieurs et II. Elle fera son service partie à pied, partie
des vicaires directeurs des séminaires diocésains, à cheval, selon les localités, et comme il sera
( 826 ) •

réglé par les administrations et directoires de me, prompt et également réparti. Cette dispº
département, après avoir l'avis des colonels sition sera faite définitivement par le corpsl
qui seront établis, et néanmoins la gendarmerie gislatif, d'après l'avis des directoires de dépar
nationale fera son service, soit à pied , soit à tement, lequel sera provisoirement exécuté ».
cheval, quand elle en sera requise. P A R A G R A P H E I I.
IIl. Cette troupe sera portée jusqu'au nombre
de..... non compris l'augmentation qui va être Formzatiorz et avancement.
décrétée pour les trois départemens de Paris,
Seine et Oise, et Seine et Marne. Art. Ier. « Il ne sera reçu à l'avenir aucu
IV. Il y aura par trois départemens une divi
sion de gendarmerie mationale ; une seule de
gendarme qui n'ait vingt-cinq ans accompli,
qui ne sache lire et écrire, et qui n'ait fait au
ces divisions comprendra quatre départemens. moins un engagement sans reproche dans les
V. Le service de la Corse sera fait par une troupes de ligne, sans qu'il puisse y avoir plus
division particulière de vingt-quatre brigades. de trois ans d'intervalle depuis la date de son
VI. Le nombre moyen des brigides de gen congé , et les huit ans de service de son prº
darmerie nationale des départemens sera de mier congé, lui seront comptés pour les grades
quinze par chaque département. et récompenses militaires ».
VII. Ét néanmoins il y aura des départemens Une longue discussion s'est élevée sur li
réduits à douze brigades , et d'autres qui en question concernant l'inscription des sujets, et
auront dix-huit, selon les localités et les besoins le mode de leur nomination. Après que la con
du service. trariété des opinions a porté la lumière sur la
VIII. Il y aura deux compagnies par dépar points contestés, M. Al. Lameth a présenté
tement, et la distribution des brigades sera dé cette rédaction , qui a été consacrée : -

terminée par le corps législatif, sur la proposi Atr. II. « Ceux qui voudront devenir carº
tion des directoires de département, qui pren liers de la gendarmerie nationale se ferontinº
dront l'avis des colonels. crire sur un registre , qui sera ouvert dº
IX.Un secrétaire-greffiersera attaché à chaque chaque directoire de département. Le colonº,
département, et servira près du lieutenant-co lors de chaque vacance de place, présentera
lonel, sous l'autorité du colonel. au département cinq sujets pris dans la la
X. Chacun des lieutenans aura sons ses or d'inscription, sur lesquels le département eu
dres un maréchal-des-logis, et un ou deux bri choisira un pour remplir la place vacante*
adiers. - M. Mirabeau a fait demander et a obtenu !
XI. des
d'une Chaque maréchal-des-logis
brigades, sera
et sera en même à la chef
temps tête par un décret formel, un congé d'un mois º
d'une ou deux autres brigades, selon les distri PA R I S , le 22 décembre.
butions mentionnées dans les articles VI, VII
et VIII précédens. Nous pouvons assurer que l'émission de
XII. Les autres brigades, subordonnées à petits assignats se fera dans quelques jour#!
chaque maréchal-des-logis, auront chacune un y en a pour douze millions à la signature.Cº
chef particulier, lequel portera le nom de bri une nouvelle bien intéressante pour le cº
adier. merce de Paris, sur-tout à la fin de l'annº
où tant de petits payemens doivent se fairº,
XIII. Chaque brigade sera composée de cinq
hommes, y compris le maréchal-des-logis ou le où tant de comptes doivent se régler, où"
de besoins se manifestent. -

brigadier. -

Xiv. Chacun des trois lieutenans attachés à La Société des Amis de la Constitution !
chaque compagnie, pourra commander toutes appris, avec peine que M. Mirabeºu ſº
les brigades ; et en cas de concours, le com avoit demandé et obtenu un congé d'un º
mandement appartiendra au plus ancien des pour s'absenter, a nommé quatre commissaiiº
lieutenans. pour aller sur-le-champ l'inviter à ne pas paº
xv. Les résidenoes des lieutenans-colonels, dans un moment sur-tout où les lumières º
capitaines et lieutenans, seront disposées de défenseurs de la patrie sont si nécessairesPº
manière qu'ils soient à portée de chacun des déjouer ses ennemis. On espère que cette d*
districts, et que leur service puisse être unifor marche aura le suscès desiré. -
ANNALES PATRIOTIQUES ET I.ITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
J O UV R N A L L I B R E , par une Société d' Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcI E R , et par M. CARRA , un des Auteurs.

Ministres patriotes de l'évangile , vous prêtres dignes du sacerdoce que nous


respectons , veillez sur les confessionaux , prenez garde que des Mathans,
des calotins ne s'y glissent , pour égarer dans ce tribunal les tètes foibles
et les consciences fanatiques.

N°. C C C C X L I X. Du Vendredi 24 Décembre 17go.


ASSEM B LÉE N AT I O N A L E. Une lettre du directoire de département du
Séance du 23 Décembre.
Var a fixé l'attention de l'Assemblée. « Des
-
mouvemens hostiles se manifestent autour de
nos frontières ; il se rassemble à Nice des trou
- Es pensées des ennemis de la constitution se pes et de l'artillerie : des partis armés ont paru
ºllient autour de la vieille idole que l'Assem- ,
lée législative a brisée , et tant que les mem
à la vue d'Antibes ; mais comme cette ville est
garnie de canons et de gardes nationales, on
res n'en seront pas épars , tant que le clergé craint davantage pour Entrevaux , qui est moias
le sera pas, pour ainsi dire, fondu dans le en forces : c'est sur-tout à Lyon que l'on croit
ouvel - ordre des choses , il restera quelque 'appercevoir un foyer de conspiration inté
spérance au fond de l'ame des mauvais ci rieure ».
oyens. C'est au roi qu'il appartient d'arracher M. Voydel, qui a lu cette lettre , a rassuré
ette dernière racine , en accélérant l'exécution
lu décret rendu le 27 novembre sur la consti l'Assemblée sur les mouvemens de Lyon , que
l'arrestation des sieurs Terrasse et Guillin a
ution civile du clergé. Ce matin M. Camus, entièrement assoupis ; mais il a conclu, et l'As
près s'être assuré q
que ce décret n'avoit pas
ncore été revêtu de la sanction , a fait la semblée nationale a décrété que M. le président
notion expresse, que M. le président fût chargé seroit chargé d'écrire une lettre de satisfaction
le se retirer à l'instant même pardevers le roi , aux gardes nationales qui garnissent les bords
du Var, ou sont en garnison à Antibes, qui ont
"our counoître ses dispositions sur ce point uitté leurs foyers, leurs femmes et leurs en
m portant.
Il ne s'est élevé d'autre objection que celle
† pour maintenir la constitution et défendre
leur patrie, et que le roi seroit prié d'envoyer
le M. Folleville, qui croyoit que, pour con à Entrevaux une garnison suffisante pour la
acrer cette motion , l'Assemblée devoit être mettre à l'abri de toute atteinte.
plus nombreuse ; mais comme il ne s'agissoit
purement que d'un acte de discipline, l'hono M. le président a dit que le roi étoit pro
'able membre n'a pas cru pouvoir insister sur fondément indigné d'une calomnie répandue
une observation à laquelle tous les législateurs contre la reine et lui, et ramassée par un jour
»résens n'ont pas cru pouvoir s'arrêter. naliste qui a osé dire « que les instances de la
reine avoient enfin déterminé S. M. à se rendre
Deux décrets particuliers ont été rendus,
'un pour autoriser la municipalité de Long à Lyon ». Le roi, pour lui-même et pour sa
à placer l'administration de district dans l'hôtel compagne , a renouvellé « les assurances d'un
Vacant du commandant : l'autre pour autoriser patriotisme dont il a donné tant de preuves ».
a commune de Saint-Pons à procéder à la Ce langage pur et loyal ne laisse point de doutes
*omination d'un receveur, sur le succès de la dernière mission du prési
449
( 823 )
dent. Le plus sûr garant de la vertu pour l'a f † , les choix et nomination
venir , c est la vertu prouvée par le passé. se feront de la mème manière, à la seule diffé
La discussion s'étant rétablie sur l'organisa rence du nombre des cavaliers et sous-officien
tion de la gendarmerie nationale , les articles qui seront préscntés pour chaque place vacanlº
proposés par le comité militaire ont été adop X. Les lieutenans parviendront, à tour d'amº
tés sans opposition : cienneté , au grade de capitaine.
Art. i i. « Pour remplir une place vacante XI. iles capitaines parviendront, à tour dur
de brigadier, chacun des dix-huit maréchaux cienneté, aa g ade de lieutenant-colonel
des-logis de la division se réunira avec le bri XII. Le roi fera délivrer une commissioni
gadier , ou les brigadiers qui lui sont subor ceux qui, de la manière qui vient d'être expi
donnés , pour choisir de concert un cavalier. quée, auront été nommé $ aux places de brg
La liste des dix-huit cavaliers ainsi ciioisis sera
diers, mai echaux-des-logis, lieutenans, capi
adressée au capitaine dans la compagnie duquel ttt.nes et lieutenans-colonels.
l'emploi sera vacant. Le capitaine réduira la
liste à deux , dont les noms seront présentés XlJf. Quant aux colonels , ils seront àgºs m
au colonel qni en nommera nn. moins de trente ans accomplis, nommés et pour
IV. Pour remplir une place de maréchal-des vus par le roi, de manière cependant que la
logis, les trois maréchaux-des-logis de chacune places soient accordée s successivement à laº
cienneté et au mérite. #

des six compagnies de la division nonmeront


ensernble un brigadier. Les noms de ces six XIV. " es secrétaires-greffiers seront nomº
brigadiers seront présentés au colonel qui en par les directoires de département, et attidâ
Il O II) Ill G I"a ll ll . par eux à ciuique lieutenant-coionel. -

V. 1 a moitié des places vacantes de lieute X V. i out privilége de pi ésentation et non


mans sera remplie par les maréchaux-des-logis de nation aux piaces, dans la gendarmerie nalº
na'e , est aboli. •

la division , ayant au moins deux ans de service


NVI. Les cavaliers seront assimilés aux biº
en cette qualité. Cet article a été adopté, sauf g uiiers de la cave lerie , l.ºs brigadiers aux maré
rédaction.
VI. Les trois quarts des places vacantes de chaux-des-logis
des-logis ordinaires , et les maréchº
aux maréchaux-des-logis en chei de
lieutenans seront remplies par des sous-lieute cavalerie ». G.
nans des troupes de ligne , âgés de vi1 lgt-cinq
ans au moins, et n'ayant pas plus de quarante
cinq ans , qui auront servi sans reproche de P A R I S, le 25 décembre.
puis deux ans dans ce grade, et qui auront au
moins six années de service.
Des inconnus se sont présentés hier etatºº
VII. l orsqu il s'agira de donner une place de hier à différens corps-de-g rde pour y oiiº
- lieutenant en tour d'être remplie par un maré lenrs services , sur-tout pendant la nuit : cº
chal-des-logis de la division , les trois lieutenans ruse grossière n'a pas réussi , et l'un d'eux aélé
de chacune des six compagnies nommeront en arrêté dans la section des Quatre-Nations,!
semble un maréchal-des-logis ; le lieutenant conduit à la mairie. La veille de Noël ou lavrº
colonel du département où l'emploi sera va des Rois paroissent destinées à quelque C0Il°
cant, réduira ses six noms à deux, et le colonel plot; On craint
en clioisira un. soudoyés par le que des autrichien,
comité troupes de ne
scélºrº
se dé:
ViII. Les sous-lientenans des troupes de ligne, guisent en gardes nationales , et ne tentent
qui aspireront aux places de la gendarmerie na pendant la nuit, de s'emparer de quelquespº
tionale , s'inscriront sur le registre ouvert à cet d'où ils tireroient sur le peuple. pour lui dorº
effet par le directoire du département , et lors le change et lui faire croire que ce sont les vèiº
qu'il s'agira de donner une place de lieutenant tables gardes nationales qui ! attaquent,ctº
en tour d'être remplie par eux , le directoire du l nt faire une contre-révolution ; ce qui ocº
département où là place sera vacante , nommera sionneroit, par une méprise aussi fnneºte.º
deux sujets ay nt les qualités requises, et le désordre et un massacre affrenx, pendantº
coloncl en choisira un, quels Judas Guignard pourroit enlevcr le rºi !
IX. A l égard de la division de gendarmerie tout à sou aise. Cet avis mérite toute l'attenlº
nationale pour li, C>rse, où il n'y aura que douze du commandant g né, al, des commandansº
maréchaux des logis , et de celle qui, compre bataillon et de toute la garde mationale pº
nant quatre départemcns, aura vingt - quatre | sienne : nous prions nos lècteurs de le répº
( 829 )
1 de toutes parts, et au plutôt, dans leurs ba Calibistry. Cette épitaplie, sortie du cerveau
º†s et
l * ai leurs sections.
§o§ , d'un autre côté , les habi
- d'un moine , étoit ainsi conçue :
Cy gît Louison la couturière,
, tans des 83 départemems , que les couriers des Qui, par dévotion sîngulière,
aristocrates et du comité autrichien qºi partent Légua aux c ordeliers d'ici
, de Paris , ont ordre de répandre dans les villes
, et les villages où ils passent des faux bruits de Son joli petit calibistry.
, désordre et de contre-révolution , afin d ef rayer
# et de décom certer les bons citoyens. Cn a v u
Le district vient de mettre en vente le petit
calibistry. ( Chronique de Paris ).
* dernièrement un exemple frappant de cette
3 perfidie de couriers , dans la villº de Chauny f - v / •

º et aux environs , où la nouvelle fut sem'e par Suite des précautions à prendre pour déjouer
:* un
étoitdefaite
cés à couriers
Lyon et que la, contre
à Paris. C'étoitrévol#ion
le 13 de
les inſämes projets du comité autrichien et
du génie infernal qui dirige ce comité.
# ce mois : et l'on voit que le courier inºPosteur
: étoit dans le secret de la conspiration dº !yºn, Nous ajouterons aux précautions du tocsin,
a dont il regardoit le succès COnn lln (º infaillible. du canon et des fanaux , que nous avons indi
2 Nous prions donc nos frères des 83 départe quées dans notre feuille du 19 de ce mois, celles
mens de ne point ajouter fºi au# bruits que ces d'une surveillance très active et très-impérieuse
# couriers de cabinet répandent le long de leur sur les couriers et sur tous les bureaux des pos
: route; nous avertirons à temps toute la France, tes aux lettres , tant dans la capitale que dans
s'il arrivoit quelqu'événement extraordinaire {? toutes les villes, bourgs et villages de l'empire,
# Paris, par les moyens rapides que nous avons où il sera important de placer dans chacun ,
: annoncés, et qui consistent dans lº propº#ºtiºn soit des commissaires, soit des gardes nationales,
d'un tocsin universel et dans celle des fºnººx qui présideront scrupuleusement à l'arrivée et
ºz posés sur toutes les llauteurs et sur tous les au départ des conriers, Il s'agira, d'autre part ,
: clochers. C..... d'arrêter et visiter tous couriers et tous voya
-- geurs qui voudroient, dans un moment de crise
gºnérale , passer les frontières , et encore d'em
Lettre du roi au maire de Paris. pêcher qu'on retarde , intercepte ou décachète
-" - Ce 2o décembre.
dans aucuns bureaux de poste, et sur-tout à
Paris et aux environs ( où l'on soupçonne en
r

52
1

« Je desire. monsieur , que vous §


- - reniez ce coro des cabinets secrets ) les lettres adressées,
soir à sept heures cl1ez † 6> t † † § de soit aux députés de l'Assemblée nationale, soit
#r niez messieurs du bureau G2S SUl sistan es ! l'OIl aux journalistes , soit enfin aux citoyens quel
# celui des travaux publics. Comme #º en S conques, qui seront restés dans le sein de la
patrie.
# dans la saison
connoître dure pour
exactement l'étatledes
peuple
† je veux
6t Nous invitons enfin, avec la plus grande ins
sº les moyens qu'on peut prendre pour employer tance, toutes les municipalités et les gardes na
li, les pauvres pendant la mauvaise saison » . tionales à demander à l Assemblée n tionale la
#' Signé Louis. formation très-prompte d'un camp de 5o à 6o
mille gardes nation les sur les frontières des
º L'assemblée a eu lieu le soir à l heure indi provinces Belgiques. Ce camp , outre l'avan
# quée chez
mesures quileont
roi.étéNous rendrons compte des
prises pour adoucir le sort tage qu'il aura d'en imposer à nos ennemis,
sera un centre de ralliement pour les patriotes
# des malheureux , conformé ment aux voeux du François , Belges , liégeois , Avignonois , et
#f · bon Louis XVI , qui ressembleroit anx Marc même Allemands, comme celui des Autrichiens
ºf Aurèle et anx T'étus, s il se trouvoit toujours dans le Limbourg est un centre de ralliement
eu bonne compagnie. -
pour les aristocrates et les esclaves des mêmes
- ( Journal de la révolution ). nations. Un tel camp, qui communiqueroit de
--" | toutes parts avec nos braves frères et bons ca
marades des troupes de ligne , et dans lequel
f On voyoit autrefois dans l'église des corde on établiroit des imprimeries pour répandre
#º · liers de Reims, l'épitaphe d'une couturière qui continuellement au-delà des frontières la dé
, légua au couvent unc patite campagne appellée claration des droits de l'homme en toutes lan
( 85o )
gues, seroit l'effroi des tyrans et le grand moyen à la cour de France que l'épouse de LouisXVI
§1e faire naître sérieusement une révolution gé soit rendue à l'empereur son frère. Si cette nou
nérale en Europe , en déclarant aux patriotes velle est vraie, elle pourra donner lieu à une
Belges , Liégeois , Hollandois et Westphaliens, grande question. -

que les François libres les soutiendront dans L'épouse du roi des François et la mère de
leurs saintes insurrections contre l'oppression l'héritier du trône peut-elle quitter la France,
et la démence de leurs despotes et se retirer dans une cour qui peut devenir,
Insistons donc, ines amis , sur la formation d'un moment à l'autre, l'enmernie de la France
d'un tel camp , ce sera ie salut de la patrie et et sur-tout de la liberté ?
le triomphe de la liberté. CARR A. D E L o N D R E s.
--
M. Horn Tooke, membre de la société de la
Sur la conspiration éventée de Lyon. révolution, électeur de la cité de Westminster,
et concurrent de M. Fox dans les dernières élec
Il est à remarquer que parmi les pamphlets tions des communes, vient de présenter à cette
aristocratiques distribués au peuple , de Lyon chambre une pétition dans laquelle il se plaint
par les conspirateurs de cette ville , la Gazette des violences exercées dans les élections de 1784,
de Paris, le faux Ami du Roi, de Royou , l'Ami
S8 et 9o; violences dirigées contre les candidats
du Clergé et de la Noblesse, et autres journaux que leurs rivaux vouloient exclure, et qui n'ont
de cettè trempe, étoient les favoris et ceux sur
point été réprimées par la loi. L)ans sa pétition,
lesquels les contre-révolutionaires comptoient M. Horn Tooke expose avec une franchise sé
le plus pour corrompre l'opinion publique. vère le tableau hideux des vices des élections du
On apprend de Lyon qu'une horde de hobe parlement. « On voit, dit-il, par quelques-unes
reaux ou gentillâtres auvergnats se rendoit dans
cette ville pour y seconder la contre-révolution des dernières transactions en chancellerie, quel
et en profiter ; ces corbeaux qui arrivoient à est le prix d'une place à perpétruité dans les com
munes ; on sait que les siéges que doivent occu
la curée pour se rassasier des cadavres des pa per les législateurs se louent ou se vendent,
triotes qu'ils présumoient égorgés ou prêts à comme dans les foires les parcs qui servent à
l'être, ont été effarouchés à la nouvelle de enfermer les bestiaux.
l'arrestation de trois des conjurés , ils se sont - Dans la seule cité et liberté de Westminster,
enfuis à tire-d'aile, et ont purgé la France de
leur présence.
il y a 17,291 propriétaires ou principaux loca
taires de maisons , inscrits sur les registres de
A Chambéri en Savoie, les François émigrans
continuent toujours leurs préparatifs, et s'ap paroisse, sans représentation en parlement, et
provisionnent d'armes et de chevaux : leur uni sans moyen de parvenir à s'y faire représentor,
forme est bleu, sans paremens , veste blanche ; quoique par les impôts directs ou indirects qu'ils
paient, ils contribuent aux revenus de l'état
ils comptent, disent ils, sur le non-paiement dans une proportion beaucoup plus forte que
des impôts , et c'est à la faveur de cette résis
tance à l'acquittement des subsides nationaux ceux qui envoient 1oo membres au parlement».
Dans sa pétition , M. Horn Tooke dit ces
#
Vll6,
se flattent d'opérer leur chère guerre ci mots remarquables : « Une grande majorité des
membres de la chambre des comrnunés, car ils
D E V 1 E N N E. continuent de prendre ce mom, ne sont pas élus
comme ils devroient l'être, par les §
Plusieurs papiers annoncent que le 4 de ce ce royaume, dans aucun sens honnête de ce mot
mois il été délibéré par le conseil de l'empereur , commune, et en conséquence ils ont naturelle
présidé par lui , sur la position critique où l'on ment et nécessairement un intérêt contraire à
suppose à Vienne que se trouve la reine des une bonne représentation du peuple ».
François, sœur de Léopold. On annonce que Cette pétition a excité, comme on peut le
le résultat de ce conseil extraordinaire a été de penser , de grands débats dans la chambre des
rendre des mesures pour mettre cette prin communes : mais néanmoins elle a été admise
cesse du sang royal et impérial à l'abri de toute pour y être délibérée dans les premiers jours de
insulte de la part des François, et de demander février prochain. -

On s'abonne à Paris, chez BuissoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc d
de l'abonnement et la lettre d'avis , et tººtºº les lettres poar los Autcurs des Annales 'é§" le pris
#t hez tºus les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger, v»•
ANNALES PATRIOTIQUES ET IITTÉRAIREs
D E L A F R A N C E ,

E T A F FA I R E s P o L I T I Q U E s D E L' E U R o P E ,
J O U R N A L L I B R E , par une Société d' Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MZERcI ER , et par M. CARRA , un des Auteurs.

Ministres patriotes de l'évangile, vous prêtres dignes du sacerdoce que nous


respectons, veillez sur les confessionaux , prenez garde que des Mathans,
des calotins ne s'y glissent , pour égarer dans ce tribunal les têtes foibles
et les consciences anatiques.

No. C C C C X L I X. Dzz Samedi 24 Décembre 17go.


· ASS E M B LE E N A T I O N A L E. ' à l'Assembllée qu'elle prenne en moi toute la
confiance que je mérite ». -

Séance du 23 décembre au soir. L'ordre du jour étoit demandé ; M. Camus a


fait l'observation importante « que la constitu
UsE place honorable dans le procès-verbal a tion étoit en danger , qu'il étoit instant de co -
été accordée à une adresse de M..... , profes noître positivement si le décret du 27 novem
seur de théologie à Montpellier , qui fait hom bre, non encore sanctionné, étoit ou non une
mage à l' Assemblée nationale d'un traité com loi du royaume : que déja il s'exécutoit dans,
posé pour la réfutation des maximes répandues † départemens , à Saint - Quentin, à,
par le fanatisme et lignorance, contre la nou aris , ce qui sembleroit compromettre l'hon
velle constitution du clergé. meur du pouvoir exécutif » , et il a fait la motion
Sur la mission donnée hier à M. le président expresse pour la tranquillité de l'état, pour le
auprès du roi, il a rapporté la réponse qui suit : maintien de la religion, que le président fût
& En acceptant le décret sur la constitution cliargé de se retirer de nouveau pardevers le .
civile du clergé, j'ai fait annoncer à l'Assemblée roi , pour le prier de donner une réponse nette
riationale que je prendrois les mesures conve et définitive sur le décret du 27 novembre.
nables pour en assurer la pleine et entière exé Il n'est pas un bon esprit, a dit M. Toulon
cution. L)epuis cet instant je n'ai cessé de m'en geon , qui ne soit convaincu que le pontife de
occuper. Le décret du 27 novembre n'étant Rome n'a nulle autorité en France ;si do c §
u'une suite de celui du mois de juillet, il ne avoit la certitude que la sanction du pape a été
peut rester aucun doute sur mes dispositions : demandée et est attendue, il faudroit passer.
mais il m'a paru mériter la plus grande atten outre i mais comme il est dû des égards à §.
tion dans son exécution : mon respect pour la ques consciences timorées, je pense qu'il n' -

religion , et mon desir de voir s'établir la cons auroit point d'inconvénient


core quelques délais. à leur accorder #. IT -

titution sans agitation et sans trouble, m'ont


fait redoubler d'activité dans les mesures que Dans le même esprit, M. Duquesnoy pro ose
je prenois. J'en attends l'effet d'un moment un ajournement de trois jours. pose
à l'autre ; et j'espère que l'Assemblée nationale #e nouvelle motion s'est élevée de la part
s'en rapportera à moi avec d'autant plus de de M. Chasset , pour que la réponse du roi
confiance, que par les décrets je suis chargé de quelle qu'il la fit, fût donnée en forme §g§ "
l'exécution des loix, et qu'en prenant les moyens signée de lui, et contre-signée d'un §
les plus doux et les plus sûrs pour éviter tous 'd'état. re -

ce qui pourroit troubler la tranquillité publi- . · M. Maury a pris la paro pour dire que le !
ue , je pense contribuer à consolider les bases . clergé ne demandoit plus dè délai, mais que la
§ la constitution du royaume. Je répète encore réponse du roi lui Paroissoit en forme, ll s'est
449
( 8327)
ensuite écarté dans quelques digressions ora l'uniforme dont ils ont fait usage jusqu'à présent;
toires, qui ont forcé le président de le rappeller ils ajouteront néanmoins un passe-poil blanc
à la question , ce que l'orateur a entendu de au collet; aux revers et aux paremens, et por
bonne grace, en avouant qu'il ne s'étoit écarté teront à leurs chapeaux la cocarde nationale;
que parce qu'il craignoit de perdre la parole. autour du bouton seront gravés ces mots : Gen
M. Barnave ayant parlé pour appuyer l'avis darmerie nationale; et dans l'intérieur, ceux
de M. Chasset , il a été décrété, après quelques ci : Force
usage sontàsupprimées.
la loi. Les aiguillettes jusqu'ici en
- - •

débats, que le président se retireroit sans délai


pardevers le roi, pour le prier de donner une I1. La gendarmerie nationale continuera de
réponse légale. faire partie de l'armée , et parviendra aux'di -
Les boutons des gardes mationales seront en tinctions militaires, ainsi qu'il est prescrit La
cuivre, montés § ou sur os, et porteront gendarmerie nationale conservera le rangqu'elle
avoit dans l'armée.
doré mavant le nom du district, et ces mots :
III. Les commissions seront scellées sans frais
la Nation , la Loi et le Roi.
IV. Celles des colonels seront adressées tant
Séance du 24 JDécembre. au directoire du département dans lequel leur
résidence sera fixée, qu'à l'officier-général qui
Pour se mettre à portée de prononcer, en commandera dans le département.
connoissance de cause, sur des matières abstrai V. Les colonels prêteront serment devant le
tes et peu familières au plus grand nombre de directoire de s'employer, suivant la loi, en bons
ses membres, l'Assemblée mationale a ordonné citoyens et braves militaires, à tout ce qui peut
l'impression et la distribution d'un rapport et intéresser la sûreté et la tranquillité publiques
d'un projet de décret présenté par M. Merlin, VI. Ensuite l'officier-général, commandant
sur des difficultés élevées concernant le droit dans le département , les fera reconnoître à la
d'insinuation et de conservation des hypothè tête des compagnies.
ques.
VII. Les commissions des lieutenans-celoneli,
On a renvoyé au comité des rapports une capitaines et lieutenans. seront adressées audi
pétition des sieurs Perrier , qui gémissent de rectoire du département dans lequel ils réside
m'avoir pas été entendus quand ils ont été con ront , pour y prêter le serment prescrit, et pa-'
damnés à rendre au trésor public la somme reillement adressées aux colonels, qui feront
qu'on dit leur avoir été avancée. reconnoître ces officiers dans leurs corps et
Par un usage abusif qui bientôt s'érigeroit en compagnies respectives.
droit , et finiroit par nuire à l'unité constitu VIII. Les colonels , ou , en cas d'empêche
tionelle, nombre de départemens se sont ingé ment , les lieutenans - colonels, recevront le
rè's d'envoyer et d'entretenir des agens près même serment des maréchaux-des-logis, brigº
de l'Assemblée législative et du roi ; M. le diers et cavaliers. Leurs commissions seront
Chapelier a dénoncé à temps cet abus naissant. adressées aux colonels.
« Les véritables agens des départemens, dit-il , IX. Les commissions seront conçues danski
ce sont leurs députés à l'Assemblée nationale ». termes qui seront déterminés séparément
Sur sa proposition est rendu le décret que X. Les sermens seront prêtés sans aucuº
voici : frais.
· « L'Assemblée nationale, après avoir entendu XI. Toutes les commissions et actes de pre*
son comité de constitution , décrète que les tation de serment seront enregistrés aussisanº
administrations de départemens et de districts frais dans les directoires de département, ainſi
ne peuvent nommer ni entretenir des agens qu'au secrétariat de la gendarmerie du dépar
auprès du corps législatif et du roi ». tement auquel l'emploi sera attaché.
A l'ordre du jour on a repris la discussion sur
la gendarmerie , mationale , et décrété, sans XII. Les inspecteurs généraux et particº
débats, un grand nombre d'articles.
liers du service de la marêchaussée sont †
més , et les officiers qui occupoient ces plaº
P A R A G R A P H E I I I. seront remplacés.
Ordre intérieur. XIII. Le roi donnera tous les ans telles cº
missions qu'il jugera à propos à l'un des officiº
Art, Ier. « Les officiers, sous-officiers et cava généraux , commandans employés dans les
Mers de la gendarmeuie mationale, conserveront partemens, pour inspecter seulement la tenº
-

( 833.)
discipline et le service des divisions de la gen finances. « Le premier million d'assignats, rentré
1 rmerie nationale. - - par la vente des biens nationaux, a été brûlé
XIV. L'inspection entretien
des écuries et aujourd'hui. Au premier janvier, on payera à .
es chevaux est confiée spécialement aux diffé bureaux ouverts tous les effets suspendus. On
ns lieutenans , sous l'autorité du colonel et paie déja au trésor public avec les assignats de
es autres officiers à qui ils sont subordonnés. fabrication nouvelle.Avant dix jours, ceux de
XV. , Les directoires de département pour valeur inférieure seront dans le commerce ».
ont faire parvenir au corps législatif et au roi Sur la proposition du même rapporteur, il est
ºurs observations sur les besoins et la conve décrété que les papiers-assignats dont la fabri
lance d u service. cation a été manquée , et les papiers qui pour
XVI. Il y aura pour chaque division un con raison de nauvaise qualité n'ont pas été em
eil d'ad mi11istration, composé du colonel , du ployés , seront brûlés en présence de commis
plus ancien des lieutenans-colonels, du plus an sdires nommés,
>ien des capitaines , du plus ancien des lieute Un décret est rendu sur l'avis du comité de
nans , du plus ancien des maréchaux-de-logis 7 jurisprudence criminelle, porté par M. Duport.
lu plus ancien des brigadiers, et des deux plus , Art. lº. « L'Assemblée nationale décrète, qu'à
mciens gendarmes. ll sera chargé de régler les l'égard des accusés qui ont été jugés par juge
#etenu es à faire sur les sous-officiers et gendar mens prévôtaux, à l'exécution desquels il a été
mes ; l'emploi de la masse dont il sera parlé au
- 5•
sursis par décret du 6 mars dernier , sanctionné
paragraphe IV, et tout ce qui concerne l'intérêt par le roi , l'appel de ces jugemens sera porté,
· commun de la division. . de droit, à un des sept tribunaux de district,
* XVII. Aucune destitution ne pourra être pro chargés de juger les appels du tribunal dans le
*noncée que selon la forme et de la manière éta territoire duquel le jugement a été rendu au
lie pour l'armée.Les règles de la discipline se choix des condamnés, s'ils l'ont été à des peines
ºront les mêmes. afflictives. Dans tous les autres cas, ils seront
XVIII. Les officiers, sous-officiers et cava autorisés à interjetter appel du jugement rendu
#liers de la gendarmerie nationale ,jouiront, tant contr'eux , s'il le jugent à propos.
#qu'ils feront ce service, de tous les droits de ci Décrète en outre, que les accusés qui ont
#spourront
ioyens actifs dans le lieu de leur résidence , et été jugés par quelque tribunal que ce soit, au
voter dans les assemblées primaires ront la faculté de se représenter devant le tri
# et de communes, sans arme et sans uniforme bunal de district, dans le territoire duquel étoit
g comme les autres citoyens ». situé le siége du tribunal qui les a jugés ; en
se représentant, leurs jugemens seront abolis »

P A R A G R A P H E I V. suivant la disposition de l'ordonnance de


ſ, 167o ».
• . <
|! Traitement.
· Le Comité d'agriculture a présenté, par l'or--
· Art. Ier. «Tout bénéfice d'amende, taxe exé-. gane de M. Lamerville , plusieurs articles sur
# le desséchement des marais. L'utilité en étoit
cutoire sur le domaine public et des particu si palpable, qu'ils ont été, pour ainsi dire, aussi
liers, récompense et gratification pour service tôt décrétés que proposés.
rendu sur les requisitions des citoyens ou autre -

ment, sont supprimées. Il est défendu aux offi Par une lettre du roi, l'Assemblée nationale
ciers, sous-officiers et gendarmes d'en rece est instruite que la place de ministre de l'in
voir, à peine de restitution, et d'être destitués térieur est vacante par la démission de M. Gui
de leurs emplois. gnard , et que le porte-feuille en est confié à
II. Les directoires de département pourront M. Montmorin par interim.
disposer chaque année sur la proposition qui Entre plusieurs décrets dernièrement sanc
leur en sera†e par ſes conseils d'administra tionnés par le roi, on remarque celui qui a
tion, d'une somme de 15oo liv. en gratifications statué que les François réfugiés qui ne seront
pour les officiers , sous-officiers et gendarmes pas rentrés en France dans le délai d'un mois,
qui auront fait le meilleur service ». seroient déchus de leurs places et privés de
traitemens. G.
( Nous donnerons la suite de ces décrets
dans un de nos prochains numéros. ) . . .
Il ne peut être rien publié de plus satisfaisant Calais, le 21 décembre.
pour l'empire entier, que le rapport fait ce
matin par M. Anson , au nom du comité des Il s'est fait hier une saisie de rubans venane
- *!

(834 )
d'Angleterre , aux trois couleurs et armes de sont fixées sur l'étendue du revenu , ils ont de
l'Empire, c'est-à-dire, que sur chaque cou 18oo à 24oo liv. La première déclaration de
leur des rubans, qui sont séparées, il y a un l'archevêque étoit de r3.ooo livres; la seconde
aigle. Il y avoit aussi des cordons de inontr de 65,ooo livres. ll est juste que l'Assemblée na
aux susdites couleurs. On cherchoit à intro tionale n'ait égard qu'à la première déclaration,
duire en fraude ces marchandises dans ce pays. parce que ces mressieurs n'ont qu'une parole,
et doivent être même à l'abri du soupçon de
men lerie.
Département des Hautes-Alpes.
D E L I E G E , le 12 décembre.
Encore un Crispin mitré : Pierre-Louis Leyssin,
ci-devant archevêque d'Embrun , aujourd'hui Les troupes patriotiques liégeoises, ayant à
évêque du département des Hautes-Alpes. Cet leur tête Ml. Leroy , ont chassé les satellites
homuie , dont la vie noirciroit ces feuiii 's si exécuteurs électoraux de la petite ville de Visé,
mous entreprenions de tracer son histoire à nous dont ils s'étoient rendus maîtres au nombre de
très - connue ; cet homme , requis par la rnu quinze cents.
micipalité , la commune et le directoire du dis Le conseil municipal liégeois a arrêté et fait
trict d'Embrun , d'exercer ses fonctions pasto afficher le 1o de ce inois , qei'au premier coup
rales conformément aux décrets , a eu l inso de tocsin de la cathédrale , tous les citoyens
lence de répondre qu'il attendoit l'approbation de la gºrde nationale se mettront sous les armes
du pape , à qui, a-t-il dit, l'église a conſié tous pour marcher où le besoin de la patrie l'exi
les pouvoirs ; que l'Assemblée nationale ne pou gerd. Cependant le sort de la nation Liégeoise
voit agrandir son diocèse, etc. il a même juré, est dans les Inains du roi de Prusse , média
dit-on, par son dieu, son ame et sa conscience, teur entr'elle et les cours électorales. Il n'est
u'il ne prêteroit pas le serment ordonné, tous que trop probable que cette médiation prus
les canons de la bastille fussent-ils pointés contre sienne rera lo pendant de celle qui a remis les
lui. Pierre Leyssin jure beaucoup ; mais il lºrovinces Delgiques sous le glaive de Léopold.
n'en est ni plus lºt ave, ni plus redoutable pour 'I'elie est la triste condition des petits états en
cela. Cet homine de dieu, dans les états du vironnés de despotes puissans , leur sort est
i)auphiné, s'écria un jour en pleine assemblée, d'étre.asservis ou conquis. 'I'el a été celui de
en s'adressant au clergé et à la noblesse : Mes la Hollande asservie par Guillaume, de la Belge
sieurs , vous êtes f..... si la délibération par tête autrichienne appellée à la liberté puis aban
vient à passer aux états-généraux du royaume. donnée par Guillaume, du Pays Liégeois excité
I)epuis cette époque , Pierre Leyssin étoit † Guillaume à recouvrer ses antiques privi
connu dans les trois départemens du ci-devant éges, aujourd'hui réduit à accepter la média
Dauphiné sous le nom de dragon mitré. Pierre tion douteuse de Guillaume. Heureusement la
Leyssin étoit un des grands intrigans du comité France libre peut, avec son Assemblée §io.
secret de Versailles, à l'époque des grands pro male , son roi, ses 83 départemens ses quatre
jets, et du rassemblement de la grande artnée du millions de gardes nationales et ses bravºs sol
grand général Culan : aussi dans la révolution de dats des troupes de ligne , se passer de la mé
juillet 1789, se tint-il tapis dans la maison d'une diation de Guillaume , et re Pousser les armes
soi-disant umarquise de L,...y, Quand il y fut de Léopold et des autres tyrans qui oseroient
instruit du sort déplorable de Berthier et de vouloir toucher à l'arcli e s.uinte § § consti
Foulon , il s'évada de chez sa marquise , déguisé tutlOll. :

--
en jokey. Les braves patriotes des hautes Alpes
surveillent très-soigneusement ce prélat turbu M. de ººººº , toujours animé contre la
lent, vu qu'il est très-voisin du Piémont et des révolution de France , ayant déclaré §o§
contre-révolutionaires de Turin. Au reste, les de s#gue qu'il ºº rentreroit en France
chanoines d'Embrun , lorsqu'on voulut con que l'épée à la main , S M. sarde i prié de
moitre les revenus du clergé, n'avoient que 5 à se
7oo liv. de rente; maintenant que les pensions en retirer
Suisse, de ses états : il s'est rendu à Nvon
yon,

" On s'abonne à Paris , chez BUIssoN , Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de r le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales P# , le prix
Et chez tous les Libraires et DirecteUrs des Postes du Royaume et de l'Etr anger.
ll paroit tous les jours un Vttméro de ce Journal. Prix 56 liv pour un an , 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv. re•
5mois, franc de port , par la poste, pour tout le Royaume, L'a. t nnement n ° ººmmeºce 7ue du prem. #'un meil,
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
I) E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P o L I T I Q U E S D E L' E U R o P E,

J O U R N A L L I B R E , par une Société dº Ecrivains Patriotes,


dirigé par M. MERcrER , et par M. CannA, un des Auteurs.
Jesus-Christ est né dans une étable, et nos prélats, nos cardinaux , nos
grands-vicaires , nos abbés en commende veulent garder chacun huit
cents fermes et plus ; ils veulent conserver leurs palais, leurs armoiries ,
leurs livrées, leurs lambris, leurs carosses dorés, et leurs filles de joie :
ils appellent tout cela LEUR RELIGtoN , ils nous menacent d'une Saint
Barthelemi si nous touchons à leur religion , il disent qu'ils mourront
e- martyrs de leur religion.
c.5 )
No. C ć C C X L. Du Dimanche 26 Décembre 179o.

A S S E M B L É E N AT I O N A L E. qu'il puisse être fait d'autres retenues que celles


arrêtées par les conseils d'administration.
Suite du décret sur la gendarmerie nationale. Vl. L'armement sera fourni et entretenu des
magasins nationaux. Chaque gendarme sera
Art. III. « Lºs traitemens et appointemens de armé de manière à pouvoir faire le service ,
picd et à chcval. -

la gendarmerie nationale seront fixés et payés VII. Le casernement des sous - officiers et
| mois par mois dans chaque département sur les gendarmes sera fourni en mature par les dépar
| fonds publics, d'après les mandats qui seront temens, et déterminé par le directoire SllIT
| donnés par les directoires de département, en l'avis du colonel et du lieutenant-colonel "
conséquence des états qu'ils recevront, aussi
| mois par mois, du ministre ayant la corres VIII. Chaque lieutenant-colonel fournira »!
| pondance des départemens. sans répétition, les mêmes frais et dépenses de
son secrétariat.
IV. A compter du 1ºr janvier 1791 , les trai
| temens et appointemens de la gendarmerie IX. Il sera fourni annuellement par la caisse
nationale demeureront fixés de la manière publique une masse de 36o livres pour chaque
suivante , savoir : brigade.Cette masse sera destinée, par somme
A chaque colonel, . .. . . . 6ooo l. de supplément, à l'entretien de l'habille§
A chaque lieutenant-colonel, . . 36oo remonte et équipement des chevaux Ij §
A chaque capitaine , . . . . . 26oo déduit sur cette masse 4o livres par homme
dans les lieux où les brigades ne serviront pas
A chaque lieutenant , . .. . . .. 18oo montées.
A chaque maréchal-des-legis, . .. 1 1oo
A chaque brigadier monté, , . .. 11oo X. Le traitement de chaque division sera
A chaque gendarme monté, , . OO toujours fourni au complet; les revenus de §
A chaque brigadier non monté, . DOO fisances continueront d'être faits de la même
A chaque gendarme non monté . 5oo manière que par le passé. -

A chaque secrétaire-greffier, . . 6oo XI. Le conseil d'administration réglera, tous


V. Sont compris, dans ces appointemens, le les ans, le compte qui sera rendu par le colonel:
logement des officiers, leurs courses et voyages 1° Des avances que les circonstances auront
dans les départemens où ils seront employés, † rendre mécessaires, et qui devront être rem
et les places de f5urrage. Les officiers, sous oursées par retenue sur la solde. -

officiers et gendarmes, demeureront chargés 2°. De l'emploi du bénéfice obtenu sur le


de se monter, de s'habiller et équiper, sans Paiement au complet, lequel tournera en gra
45e
( 836 j
tifications , à la décharge des ºoº livres à ce Clermontois est aussi supprimèe, mais pourra
destinées par l'article Il du présent titre. être
II.remplacée aux termes
Les compagnies des décrets.
connues sous le nom deº -
3 ou fonds de masse établi par l'article IX
du présent titre, duquel fonds ſes maréchaux robe-courte, sont également supprimées. -

des-logis , brigadiers et cavaliers me pourront III. Les officiers, sous-officiers et gendames


demander séparément aucun comPº particu de la compagnie dite de robe-courte, serºiº
corporée dans la gendarmerie nationale, et
lier.
XII. Le compte demandé par une compagnie conservée pour le service des tribunaux et des
entière sera réglé contradictoirement par le prisons.
conseil d'administration , º! présenté par lui à IV. Cette compagnie servira sous l'autorité
-

du colonel des départemens de Paris, Seine et


§s§ du dircctoire de chaque départe Oise, et Seine et Marne, et sera sous les ordres
Ime Il t.
XIII. Les retraites et pensions seront réglées du lieutenant-colonel dn département de Pariº
sur les mêmes principes qºe celles de l'armée. , V. Elle sera composée d'un capitaine, de
Trois ans de service dans le corps de la gendar cinq lientenans, de dix maréchaux-des-logis,
de vingt brigadiers, et en tout de cent cinquante
S1X †
merie mationale des départemens seron! º9ºPT - -

tés pour quatre ». Elle fer4 son service à pied ; et néanmoins, si


P A R A G R A P II E V. le directoire du département de Paris le juge |
De la division attachée aux départemens de nécessaire, il pourra être ajouté à cette # |

vingt hommes à cheval, qui seront appoinlés |


Paris, Seine et Oise , e* Seine et Marne. c§ne lesnationale,
darmerie cavaliers de la maréchaussée
établis à Paris. . et gº | • .

Art. [er. « La division attachée aux départe V. Les appointemens seront, pour # i
mens de Paris, Seine et Oise, et Seinººº Marne, taine, de . . . - - 18oolii |
sera composée d'un colonel, trois lieutenans Pour chaque lieutenant , de. .. . . 12oo |
colonels, six capitaines , dix-huit lieutenans , Pour chaque maréchal-des-logis. . .8oo
dix - huit maréchaux-des-lºgis , et cinquante-, Pour chaque brigadier, de . . .. ; '700 : *
quatre brigadiers , chefs de soixante et douze Pour chaque cavalier non-monté, de #.
brigades ; §ois secrétaires greffiers résidens au
près de trois lieutenans-colonels, le tout indé P A R I S, le 24 décembre.
pendamment de la garde judicielle dont il sera
arlé ci-après. Il sera attaché un commis au se , On a observé avec plaisir dâns rºué
électorale du département , que sur près de |
crétariat du département de Paris.
II. Les appoimtemens des officiers, sous-offi neuf cents électeurs, il n'y avoit que cent ving |
ciers , cavaliers et secrétaires-greffiers, seront sept aristocrates. Cette différence de la majoriº
plus forts que ceux qui ont été fixes dans l'ar ou de la minorité , qui s'est déja manifestºº
ticle IV du paragraphe précédent. avantageusement pour le choix des juges nom
Savoir ; d'une moitié en sns pour ceux qui promet également un excellent choix pour !
résideront dans la ville de Paris , et d'un quart membres du département et pour les dépnlh
· en sus pour ceux, qui résideront hors de cette de la seconde législature Vainemºnt les cºº!
v lle,jusqu'à cinq lieues de cette ville. Le commis vingt-sept aristocrates cherchent-ils à éº |
§ecrétariat de Paris sera aux appointemens d'avance du département et de la légiduº
' deIſi
6oo Les
liv. fonds des gratifications à distribuèr
suivante ceux dont les lumières et le #
§ distinguès dans la révolution dejº
'seront de 24oo liv. pour chacun de ces trois dé 1789 et depuis, en disant fort adroitementº
n'a plus besoin aujourd'hui de téºs chaudº
.partemens. -
mais de tétes froides; ces aristocrates ne prº
P A R A o R A P H E V I. suaderont jamais que ceux: qui §opº
† à la révolution, soit par leurs écrinº
Suppressions et changemen*. eurs discours, et par une activité conti ºdº
ne sont pas plus dignes des places que ceut qº
- Art. Ier. « Les compagnies à la suite des mº § §id§nt dans leur chamº
réchaux de France , celle des monnoies et celle
dans leurs campagnes, à attendre les évlº
de la conmétablie sont sup rimées. La compa
mens pour savoir quel parti ils prendrolº
#
gnie connue sous le nom de maréchaussée du
( 837 )
pour profiter du miel que les abeilles auroient des manières, des beaux dires, de la tournure,
recueilli. en un mot, du gracieux abbé le Coigneux, par
Il faut d'ailleurs se méfier du paradoxe des exemple , que la cour de Versailles appelioit
aristocrates qui appellent têtes chaudes ceux son général Jaquo; du petit abbé Bourgevin,
qui ont le coeur chaud , et têtes froides ceux de Ml. L aguibourgère, à qui la mature a départi
qui ont le coeur fi oid ; ce qui est bicn mal con une si facile loqiièle , et de tant d'autres con
notre le jeu de l organisation humaine : car ce seillers et présidens au parlement de Paris, dont
sont précisémnent les hommes à tête chaude qui l Europe et la France sur-tout ae miroient l'élé-,
ont le coeur froid , et qui sont de vrais aristo gante , la majestueuse tournure , quand ils
crates, tandis que ceux qui ont le coeur chaud s asseyoient sur les fleurs-de-lys au palais mar
ont en même temps la tête froide et sont les chand, les princes et les pairs y séans.
vrais patriotes.Cette distinction est d'une vérité
rigoureuse pour tous ceux qui savent que le
vèritable amonr de la patrie et de la liberté, et
- -

JVouvelles des colonzes. Post-scriptum #


- º

la haine profonde de la tyrannie, ne peuvent d'une lettre de la Basse-7'erre-Guaa G loupe,


partir que d un coeur droit , sensible et chaud, adressée le 27 octobre, par M. P. Angeron,
comme les combinaisons de l ordre , de la jus à MM. Brunaud frères et compagnie, né
tice et de la philosophie ne peuvent partir que gocians à Bordeaux.
d'une tête froide. Or c'est aux hommes doués
de cet heureux accord d un coeur chaud et Nous apprenons aujourd'hui, par un bâtiment
d'une tête froide, qu'on doit non-seulement le parti de Saint-Pierre le 23 du courant, que les
succès de la révolution , mais les grands princi propositions d'accommodement entre les deux
pes de notre constitution. Mais les aristocrates partis qui sont en armes à la Martinique , ont
ne sont ni pliysiciens , ni logiciens, ni philoso été faites et acceptées , à quelques différences
phes; il n'est pas étonnant par conséquent qu'ils près , sur très-peu d'articles de ces mêmes pro
confondent tout dans leur jugement, excepté positions. On assnre même que ces différences
leur bien particulier et le mal qu'ils peuvent n'ont pas occasionné de longues discussions,
faire aux autres. CARRA. •.
arçe que les deux partis ont le même desir pour
† et le rétablissement de l'ordre.
Il paroît depuis peu de temps un Journal des
Amis de la Constitution , qui doit sa nais
sance à la délibération prise par la société qui Sur le choix des évéques.
porte ce nom, de publier sa correspondance. Depuis que la nation a recouvré ses droits
Ce journal patriotique a donné l'idée aux anti
patriotes de répandre leurs perfides principes sacrés et imprescriptibles, les évêques, ces offi
sous un titre à peu près semblable , celui de ciers repectables de morale, ces successeurs des
Journal des amis de la Constitution monar apôtres , sont élus par le peuple. Les ministres
de l'évangile, dont les moeurs ne seront p ts un
chique. Nous prévenons nos lecteurs que le outrage à l'évangile, pourront se mettre sur les
premier de ces journaux est le véritable antidote rangs, et l'opinion publique portera à l'épisco
du Mercure, et que le second n'en est qu'un pat ceux dont les vertus nous retraceront le
insipide supplément. Chronique de Paris.
christianisme primitif Sous le ci devant régime,
la maitresse du ministre de la feuille, c'est-à
Meude-Maupas et Gauthier essayent, dans dire , la maitresse d'un prélat, distribuoit les
, leur journal, de jetter du ridicule sur le nou évêchés, les abbayes, les prieurés ; le plus of
,veau tribunal de la capitale. Ces histrions plu frant et dernier enchérisseur étoit le préféré.
mitifs , soudoyés pour faire rire la cour aux Dans ces derniers temps, la Polignac avoit ima
dépens de la ville, s'égayent sur la tournure iné de recevoir à son profit, et de faire tomber
: bourgeoise des magistrats choisis par le peuple. § ses parties casuelles ces dons de joyeux
Meude - Maupas, et Gauthier son scribe, vou avènement aux prélatures.
droient sans doute persuader au peuple que la L'évêque actuel de Nantes étoit un jour dans
toilette et les manières des ministres de Thémis
la société de cette favorite en qualité d'abbé
doivent être celles des petits-maîtres du châ | soupirant et expectant; on amnonce que l'évê
teau. En ce cas, nous prions ces journalistes que de Nantes vient de mourir : je parie cent
de nous donner un petit chapitre de la toilette, mille francs, dit narquois abbé, qne je ne serai
-

( 85S ) -

pas son successeur I a favorite dresse les oreil ci-devant congrès de Bruxelles de se retirer
les, et l'abbé de répéter sa phrase et sa gageure. l'approche de l'ennemi, et d'enclouer près !
La ſavorite : — Est-ce bien sérieusement, l'abbé, 4oo pièces de canon qu'il avoit sur les bord d
que vous pariez cent mille francs ? - Oui, ma la Meuse ; et ce faux ordre, fabriqué de contet
dame, parole d'honneur. Le lendemain il reçut avec Mercy et Schoenfeld, a été imprimé du
une lettre de la Polignac , qui lui annonce sa plusieurs papiers publics françois, hollandoiit
nomination à l'évêché de Nantes , et lui rap allemands.
pella qu'il avoit perdu cent mille francs. On Ce n'est pas tout : on vent maintenant pº
paya et l'on prit possession. Demandez à M. suader à l'Europe entière que Van-der-No
Baroud , si connu à la bourse de Paris , à quel est seul coupable de ces perſidies ; et pourt
taux d'intérêt ces abbés, solliciteurs de bénéfices effet, Mercy et Montmorin ne cessent de fil
et de prélatures , empruntoient l'argent pour parvenir, par eux-mêmes ou par des corre
solder leurs dons de joyeux avènement ? Mais pondans affidés , aux auteurs de la Gazette un
l'argent me suffisoit pas pour être évêque , il verselle , et au sieur Mallet du Pan, des lettſ
falloit encore de la naissance, il falloit être du insidieuses et pleines d'impostures que ces pa
bois dont on faisoit les évéques , et c'est une vres hères impriment avec d'autant plus !
cliose remarquable combien nous avons eu et plaisir, qu'ils ont plus d'acharnement contrel
nous avons encore d'évéques de bois en France. révolutions nationales. On lit dans une lelt
« Dans le temps , dit un père de l'église, où de Bruxelles, imprimée à la page 15o et 15I d
nous consacrions dans des calices de bois, l'é Mercure de France, n°. 51, que du 21 au 1
glise avoit des prêtres d'or , aujourd'hui que novembre, Van-der-Noot amusoit le peup
nous opérons les saints mystères dans des ca de Nainur, le faisoit armer et disposoit loi
lices d'or , l'église a beaucoup de prêtres de pour une vigourèuse résistance : mais qu'il
bois ». crut pas devoir être présent à l'approche d
troupes impériales : aussi eut-il soin de pari
de Namur le mercredi 24 pour se rendre
Développement des intrigues et perfidies autri Bruxelles , etc.
chiennes qui ont occasionné la contre-révo Je donne ici un démenti formel à l'auten
Zution subite dans les provinces belgiques, et
qui fait espérer à nos ennemis le méme succés de cette lettre : Van-der-Noot est allé en ef#
en France. le samedi 2o novembre à l'armée belgique; mºi
il est revenu à Bruxelles le 21 à onze heuresd
« On assure , dit le Moniteur du 18 de ce matin ; je l'ai vu de mes deux yeux dans cell
mois, article Pays-Bas ( et rien n'est plus pro ville le 22 et le 23 , et je suis sûr qu'il y étºi
fable, ajoute ce même Moniteur ) , que M. de encore le 24, jour où je suis parti de Bruxella
Mercy avoit ménagé, par des largesses mysté pour revenir à Paris. Veut-on savoir ce qui
rieuses, une entrée facile aux troupes de Léo signifie l'affirmative de la lettre sur le séjo!
pold dans la ville de Bruxelles ». de Van-de-Noot à Namur jusqu'au 24 norº
Non-seulement c'est avec de l'or que l'hypo bre ? C'est qu'on veut lui attribuer, par º
crite M 1ercy a ouvert aux satellites de son maître imposture de date, la trahison de Schœnfº
l'entrée de Bruxelles , mais le passage de la qui a fui devant l'ennemi le 21 au soir, le 21,
T4euse ; et ce n'est point avec de l or d'Au . le 23 , et qui a l tissé attaquer Namur le 24et
triche , niais avcc de l' or de France, ſourni prendre cette ville le 25 , quoiqu'il eût "
en abondance pour cet ef) et par le comité armée plus forte que celle de Bender Cºº
au trichien des Tuileries. La preuve de cette je ne cherche point à justifier Van-der Nº
ci constance se démontre d'elle-même dans les des torts qu'il peut avoir et de sa maladrº
soixante - dix mille louis d'or que le traitre dans la conduite de la révolution belgique;º
Schoenfeld a emportés pour prix de sa perfidie, je crois ſermement qu'il a été dupe du prº
et dans les envois continuels de numéraire qui Scliœnfeld, et que toutes les trahisonsquiº
se faisoient , du temps de Necker, dans le Lim occasonné une contre-révolution si subite,º
bourg et le Luxembourg Mais pour donner le l'oeuvre de l'infâme maison d'Autriche º"
change sur la trahison de Schoenfeld, on s'est hâtè quelques misérables qui lui étoient vendus
de supposer que ce Scliœnfeld a eu ordre du ces malheureuses provinces. CARRA.
On s'abonne à Paris , chez BuissoN , libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port,hrº
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiquºt
PEt chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
( 835 )

S U P P L É M E N T A U N°. C C C C L.
CIN QUIEME s E C T IO N. Suite du tarif des droits d'enregistremens des
act s civils et judiciaires.
Actes sujets au droit fixe de4o sous. -
S E P T I E M E S E C T I O N.

Les expéditions des actes judiciaires , portant Actes sujets au droit fixe de 6 liv.
nomination de tuteurs et curateurs , COm1n1S 1 °. Les abonnemens de biens pour être ven
saires , directeurs ou sequestres , apposition etre dus en direction, les contrats d'union et de direc
connoissance de scellés pour chaque vacation . tion de créanciers , les actes et jugemens portant
cloture d'inventaire , celles des jugemens qui émancipation, bénéfice d'âge ou d'inventaire, et
donnent acte d'appel , d'affirmation, acquiesce rescision, en quelque nombre que soient les im
ment, opposition , assemblée de parens ou d'ha pétrans. M.

bitans , autorisation, qui ordonnent qu'il sera 2 .. Les sociétés et traités dont les objet ne seront
procédé à partage, vente , licitation '. inventaire pas susceptibles d'évaluation , et les actes qui en
9
portant reconnoissanoe ou maintien d'hypo stipulent la dissolution , et les inventaires de titres
thèque, conversion d'opposition en saisie, débou et papiers lorsqu'ils seront séparés de l'inventaire
té d'appel ou d'opposition , décharge de deman du mobilier de la succession ou de l'absent , et
de, déclinatoire, pubiication judiciaire de do u'ils énonceront des titres concernant la pro
mations , entièrement de lettres , de procès-ver priété des immeubles.
baux et rapports, sans qu'il en résulte partage ef 3'. Les significations et déclarations d'appel de
fectif ou mutation , enfin ceux qui portent main jugemens des tribunaux de districts.
levée d'opposition ou de saisie , maintenue en A". Les expéditions des jugemens définitifs ren
possession, nantissement , soumission et exécu dus sur appel, et dont les objets ne seront ni li
tion de jugement, les acceptations de succession quidés ni évalués.
et de legs qui m'ont pas une valeur déterminée , H U I T I E M E S E C T I O N.
à raison d'un droit pour chaque legs ou succes
sion , et généralement tous les actes et jugemens Actes sujets au croit ſixe de 12 liv.
définitifs des tribunaux de districts, rendus con 1°. Les actes et les expéditions des jugemens
tradictoirement ou par défaut, en premièresins portant interdiction, séparations de biens entré
tances , et qui ne sont pas applicables à la pre maris et femmes, et sauf conduit ou surséant. |

mière classe. 2°. Le premier acte portant notification de re


cours au tribunal de cassation.
Les mêmes droits seront payés pour ceux des N E U V I E M E S E C T I O N.
actes ci-dessus désignés qui pourront être passés
devant notaires. ll ne sera payé que la moitié des droits fixés
par le présént tarif, tant sur les actes de la pre
S I X I E M E S E C T I O N. mière que sur ceux de la seconde et de la troi
sième classe , pour tout ce qui appartiendra , et
Actes sujets au droit ſixe de 3 liv. sera délivré, adjugé ou donné par ventes, dona
tions ou libéralités, legs transactions et jugemens
1°. Les transactions en matière criminelle pour en faveur des hôpitaux , écoles d'instruction et
excès , injures et mauvais traitemens , lors d'éducation, et autres établissemens publics de
qu'elles ne contiendront aucune stipulation de bienfaisance -

dommages intérêts ou de dépens liquides, qui L'AssembIée Nationale se réscrve au surplus


donnent lieu à des droits proportionnels plus con de statuer sur la fixation des droits qui seront
sidérables. -

payés pour les acquisitions, à quelque titre que


2». Les indemnités dont les objets ne sont pas ce soit, de biens immeubles réels ou fictifs qui
| estimés. pourront être faits par les hôpitaux , collèges,
5°. Les significations et déclarations d'appel au académies, et autres établissemens permanens ,
tribunal de district, de sentences rendues par les et sur les formalités qui seront nécessaires pour
juges de paix. -
antoriser les acquisitions ». -

Supplément au Numéro 45o.


( 36 )
Articles décrétés sur l'enregistrement des actes sur le pied de la première classe , les donations .
civils et judiciaires. éventuelles d'objets déterminés, et généralement :
tous les actes non compris dans les deux classes .
ART. I. « Les actes des notaires etles exploits des } précédentes. - " . •
lhuissiers seront assujettis, dans toute l'étendue
du royaume, à un enregistrement pour assuror Suite du Titre I, sur J'état de la caisse de l'ex
leur existence ct constater leur date. traordinaire. -

« Les actes judiciaires seront soumis à la même


formalité , soit sur la minute ; soit sur l'expédi VIII. « Toutes les sommes qui proviendront
tion , ainsi qu'il sera expliqué en l'article X ci des rocettes de l'extraordinaire ; seront versées
apres. dans une seule et même caisse ; il sera tenu des
« Lesactes passés sous signature privéey seront livres à parties doubles, pour constater la recette . .
# sujets dans les cas prévus par l'article énérale, ainsi que les remboursemens des dettes
de l'état, et des secours fournis au trésor public, |
« Enfin le titre de toute propriété ou usufruit en vertu des décrets du corps législatif; mais il .
de biens immeubles réels ou fictifs sera de même sera tenu en outre des livres , auxiliaires , pour .
enregistré. constater l'état de la recette de chaque partie. . : .
« À déſaut d'actes , on forme ou sous signature IX. « La caisse de l'extraordinaire sera visitée
privée, contenant translation de nouvelle pro et vérifiée par le commissaire du roi, en présen .
priété, ilsera faitenregistrement de la déclaration
que les propriétaireset les usu [ruitiers seront tonus
ce des commissaires de l'assemblée nationale, au .
moins deux fois dans chaque mois ; les livres de .
de fournir de la consistance et de la valeur de ces caisse seront cotés et paraphés par première et
immeubles, soit qu'ils les aient recueillis par suc dernière par le commissaire du roi; tous les mois
cesion ou autremant, en vertu des loix et coutu l'état de la caisse sera rendu public par la voie !
mes, ou par l'échéance des conditions attachées de l'impression. • • •,. .. º - º
aux dispositions éventuelles.. X. « Les assignats qui vont être incessammentat,
« A raison de cette formalité , il sera payé un fabriqués , seront déposés à mesure de leur fabri !
droit dont les proportions seront déterminées ci cation, dans une armoire fermante à trois clefsfas
après, suivant la nature des actes et les objets des qui sera établie à la caisse de l'extraordinairez !
déclarations. Leur dépôt se fera en présence tant des commis *
II. « Les actes et les titres de propriété ou d'u saires de l'assemblée et du roi pour la fabrication.'
sufruitsoumis à la formalité, seront pour la per des assignats, que des commissaires de l'assem :
ception du droit d'enregistrement , divisés en blée et du roi pour la caisse de l'extraordinaire ;
trois classes. il en sera dressé procès-verbal. Une des clefsse.º
· « La première comprendra les actes dont les ra remise à l'administrateur de la caisse de l'exs •
objets ont une valeur déterminée, et dont il ré traordinaire , une autre au trésorier de.la même.*
sulte immédiatement transmission , attribution caisse, et la troisième auxarchives, d'où elleme ,º!
ou obligation. pourra sortir que pour être remise à un § 5s
-

« La seconde classe, ceux dont les objets ne cômmissaires de l'assemblée nationale , ou du


seront pas évalués, soit parce que celtº évalua corps législatif. - - , -
tion dépend de circonstances éventuelles , soit XI. « Le lundi matin de chaque semaine , le
parce qu'il n'y a pas lieu d'en exiger l'évalua commissaire du roi, et un des commissaires de
tion : cette classe comprendra les contratsde ma l'assemblée , se transporteront à la caisse de l'ex--
riage, les testamens , les dons mutuels, les dispo traordinaire, et en leur présence, il sera d
sitiºns de biens à venir et de dernière volonté , vré au trésorier la quantité d'assignats
même les dispositions éventuelles stipulées par ra nécessaire pour faire les paiemens de
#
des actes entre-vifs dont les objets sont indéter maine, suivant le bordereau qu'il représ
minés. - - Le trésorier en donnera son reçu sur un regis
-

§ La troisième classe comprendra tous les actes †même armoire †


quique renfermé
les assignats , . #
l'=-E-2
de formalité ou de précaution , les actes prépa
ratoires, ceux qui concernent 1 un troduction Ol1 §. s assºguats,. et # #
l'instruction desinstances, ceux quine Gontiennent
XII. « Les honoraires des admiui
que l'exécution, lecomplémentou la consomma trésoriers, appointemens des commis,*
#on de conventions antérieures passées en forme bureaux, et toutes autres dépenses ;
sd'actes publics, dont les droits auront été payés. caisse de l'extraordinaire, seront
- -
• *.
*.

----
( 837 »
trésor public, d'après ce qui aura été décrété par toires , et le remettront au trésorier de la caiss°
l'Assemblée et sanctionné par le Roi. Il est expres de l'extraordinaire.
sément défendu à tout employé à la caisse de
I'extraordinaire , de se payer par ses mains des VI.«Lesreceveurs de districts accompagneront
deniers de la caisse , sous quelque prétexte que les remises qu'ils ſeront à la caisse de l'extraordi
ce puisse être. naire , de bordere : ux séparés, où la désignabion
de chaque objetd'où proviendront les ſonds , sera
T I T R E I I. distinguée, et ils auront soin d'y détailler les es ;
De la recette de la caisse de l'extraordinaire* pèces et valeurs dans lesquelles ils auront
reçu.
ART.I. « Le produit des ventes des domaines VII. ( Adopté sauf rédaction. ) Lors de leur
nationaux , soit mobiliers, soit immobiliers, les recette , les receveurs exprimeront dans leurs
intérêts des obligations données en payement des
acquisitions, le produit du rachat des droits féo journaux les sommes qu'ils recevront en espèces :
daux , l'évaluation du produit des dîmes , paya ,
ils en donneront avis au trésorier de la caisse de
bles par ceux qui en jouissent , les sommes pro , l'extraordinaire , et ils effectueront leurs paye
venantes des fruits des domaines mationaux, la mens en rescriptions , en argent , ou en assi
contribution patriotique , les bons restans dans ' gnats.
les caisses desreceveurs des décimes du ci-devant VIlI, « Les espèces apportées à la caisse de l'ex
clergé , formant le réliquat de leurs anciens | traordinaire seront vérsées sans délai au trésor
comptes , et toutes autres recettes extraordinaires public , qui remettra en échange à la caisse de
qui ont été ou seront décrétées par l'assemblée, , l'extrrordinaire pareille somme en assignats , les
seront versées dans la caisse de l'extraordi quels seront annullés , et biffés sur le champ, en
naire. résence de l'administrateur du trésor public, de
II. « Aussitôt la rêception du présent décret , a menière qui sera détaillée ci-après. - •

les receveurs de district feront passer à la caisse de IX. « A l'égard des assignats vérsés dans les
l'extraordinaire tous les fonds déja réalisés ; et caisses de districts, en payement de divers objets
successivement de quinzaine en quinzaine, tous mentionnés dans le premier article du présent
ceux q qu'ils recevront sur les objets
] mentionnés ci- || titre
§ , les receveurs seront tenus à l'instant même
-

dessus, sauf l'exception résultante du décret du du paiement, et en présence de ceux qui le se


3o Novembre , relativement aux seuls fruits des ront , de les annuller et biffer, comme il va être
biens nationaux. -

dit:: · · ·: . - -

HII. « L'assemblée nationale charge spéciale


ment les directoires de district, sous lasurveillance X, « Le mot annullé sera écrit en gros · carac
des départemens de maintenir l'exactitude des tères, sur le corps de l'assignat, et on biffera en
dites remises, et rend les administrateurs res outre le revers , de manière cependant qne les si
4. † des retards qui pourroient résulter de gnatures et numéros demeurentreconnoissables,
a négligence des trésoriers à cet égard. pour pouvoir être facilement déchargés sur les
IV. « Le produit des fruits qui , en vertu du livres d'enregistrement; leur numéro sera affiché
décret du 3o Novembre , a été on sera réalisé dans le bureau du receveur de district et à la
jusqu'au premier Janvier 1791 , servira à acquit bourse, dans les lieux où il y a une bourse.
ter sons la direction des directoires du départe
ment, par les directoires de district, les pensions XI. « Lesdits assignats ainsi annullés ét biſfés
et traitemens dus aux ecclésiastiques, religieux , seront envoyés à la caisse avec les bordereaux
religieuses et chanoinesses , sauf les supplémens à dont il est fait mention dans l'article VI.
fournir par le trésor public pour compléter leur . · · XII. « Aussitôt que la caisse de l'extraordinaire
entier payement ; mais à compter de cette épo aura reçu la valeur d'un million d'assignatss an•
que, ils seront versés directement dans la caisse ! mullés, il sera procédé publiquement, et en pré
de l'extraordinaire, etle trésor public sera chargé. sence des commissaires de l'assemblée nationale,
de faire acquitter lesdites pensions et traite à leur brûlement, au jour , lieu et heure qui se
YI1GI1S,
rontindiqués par affiche ; etil sera du tout dres
V. « Les receveurs de district arrêteront, le31 , sé procès-verbal, qni sera imprimé et rendu pu
Décembre de cette année , un état des recettes , blic, l'original sera déposé aux archives natio
qu'ils auront faites jusqu'à cette époque sur les nales , et un double remis à la caisse de l'extra
fruits. Ils feront certifier cet état par les direc-'! ordinaire, º * · * · *- · · · ·
( 838 ) - -

T I T R E I I I. brûlés publiquement dans la forme qui sera prº |


crite. Le procès-verbal de brûlement, signé
Despayemens à faire par la caisse de l'extraor commissaires qui seront désignés, sera rappor
dinaire. té par le trésorier, avec l'ordonnance, et luiº
vira de décharge lors de la reddition de *
ART. I. « La caisse de l'extraordinaire étant comptes. - -

chargée par le présent décret, de recevoir le pro


duit des fruits, et les intérêts des obligations qui, Suite des articles décrétés sur le rachat des rº |
d'après les opérations reiatives au clergé, sont de ces perpétuelles.
venues une portion des revenus nationaux , elle - -

remettra pour l'annèe 1791 au trésor public : par T IT R E I I.


forme de compensation, la somme de 6o millions
en assignats de mois en mois.
Principes généraux sur le rachat. 1
II. « Pour éviter les inconvéniens résultans de
la lenteur des recouvremcns du premier tiers de ART. I. « Tout propriétaire pourra racheterles
la contribution patriotique, destinée dans son ori rentes et redevances foncières perpétuelles , à
gine au besoin du trésor public, et pour ensimpli raison d'un fonds particulier , encore qui
lier la comptabilité, la caisse de l'extraordinaire y se trouve posséder plusieurs fonds grêvés de pa°
versera , à mesure des rentrées qu'elle pourra faire reilles rentes envers la même personne , pourº |
sur la totalité de la contribution patriotique seule néanmoins que ces fonds ne soient pas tenussout
ment, et dans les valeurs qui rentreront, la somme une rente ou une redevance foncière solidairei
à laquelle ce premier tiers sera évalué. auquel cas le rachat ne pourra être divisé.
III. « Ladite évaluation est fixée à trente-cinq II. « Lorsqu'un fonds grevé de rente ou de
millions. -
· redevance foncière perpétuelle, sera possédéPº !
IV. « Après le versement de ces 35 millions au plusieurs † , soit divisément , sºit
par indivis, l'un d'eux ne pourra point racheter
trésor public, il me sera fait aucun autre verse
divisément ladite rente ou redevance au prorº
ment de deniers de la contribution patriotique , de la portion dont il est tenu, si ce § •|

qu'en vertu des décrets sur la contribution pa sentement de celui auquel la rente ou redevanº
triotique. sera dne , lequel pourra refuser le rembouº
V. « Les reconnoissances de liquidations d'of ment total , en renonçant à la solidarité vis #
fices seront présentées au commissaire ordonna de tous les co-obligés ; mais quand le redevabl*
teur, qni en gardera un double , et il délivrera au aura fait le remboursement total , il demeurº
porteur des ordonnances sur le trésorier pour leur subrogé aux droits du créancier , pour les eº
ImOIltant. cer contre les co-débiteurs , mais sans aucº
solidarité ; et chacun des autres co-debitº
VI. « Lesdites ordonnances acquittées par le pourra racheter, à volonté , sa portion diº
trésorier , resteront dans ses mains pour sa dé II16Il t. -
• • •

charge, et il y joindra la reconnoissance de


liquidation acquittée par la partie prenante. III. « Pourront les propriétaires de fonds gº
Le rapport de ces deux pièces sera nécessaire à sa vés de rente ou redevance foncière, traiterº
les propriétaires des rentes ou redevancés , de
décharge. 4
gré à gré , à teſle somme , et sous telles cº
VII. « Le commissaire du roi délivrera prreille tions qu'ils jugeront à propos, du rachatdesditº
ment autrésorier , des ordonnances pour le mon rentes ou redevances ;et les traités, § faiiiº
tant des effets au porteur , dont le rembourse gré à gré, entre majeurs, ne pourront étre'º
ment aura été décrété par l'assemblée nationale ; qués sous prétexte de lésion quelconque,.emºf
§ trésorier acquitterales que le prix du rachat se trouve inférieur oºº
©t Sllr C6S
dits effets. | . périeur à celui qui auroit pu résulter du taux#
VIII. « Lorsque le payement s'effectuera , et sera ci-après ſixé. . .' .'
en présence † partie prenante,. il sera coupé
un des angles du papier , de manière à l'annul
ler évidemment, et les papiers seront énsuite
,) -- + , -
º5
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTER AIR A
-,
3
M.-
,--4 -

D E L A F R A N C E, -

E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R o P E,
JO U R N A L L / B R E , par une Société d" Écrivains Patriotes ,
dirigé par M. MeRcIER , et par M. Can n a, un des Auteurs. -

Jesus Christ est né dans une étable, et nos prélats , nos cardinaux , nos
grands-vicaires , 11os abbés en comumende veulent garder chacun liuit
cents fermes et plus ; ils veulent conserver leurs palais, leurs armoiries,
leurs livrées, leurs lambris, leurs carosses dorés , et leurs ſilles de joie :
ils appellent tout cela LEUr RELIGioN , ils nous menacent d'une Saint
lBarthelemi si nous touchons à leur religion , il disent qu'ils mourront
martyrs de leur religion.

No. C C C C L I. Du Lundi 27 Décembre 179o.


ASS E M B L ÉE N A T I O N A L E. l'évaluation de 1771 , autres néanmoins que
ceux des greffiers et huissiers-audienciers , sur
Séance du 24 décembre au scir. lesquels il a été statué par les décrets des 2 et 6
septembre dernier , seront remboursés sur le'
LA municipalité de Saint-Jean de Marvejols, pied des contrats d'acquisition, et à leur dé
u département du Gard, a dénoncé au direc faut, sur le pied de la finance.
bire de ce département, qui, par l'orgáne de XX. Il sera également fait déduction du mon
1..... député , a dénoncé à l'Assemblée légis tant des recouvremens que ces officiers pour
tive un libelle très-coupable adressé au camp ront avoir acquis, toutes les fois que la somme
e Jalès, et qui appelle contre la constitution s'en trouvera spéciſiée dans leurs contrats.
t ses zélateurs le feu , le fer, les malédictions XXI. Si ces recouvremens sont énoncés dans
e la terre et du ciel. On assure que l'auteur les contrats, sans aucune spécification de la,
e ces atrocités ne seroit pas très-difficile à somme à laquelle ils montent, ils seront réputés
écouvrir. L'Assemblée nationale a renvoyé équivaloir, savoir , pour les procureurs , au
affaire au cornité des recherches. -

tiers de leurs contrats , et pour les autres offi


Le reste de la séance a été occupé par la ciers , au douzième. En conséquence, il sera
iscussion du décret sur la liquidation des offi fait déduction d'autant sur leur ſi#emnité. -

es ministériels, et les projets offerts par le XXII. L'article VII du titre IF du décret des
apporteur ont été adoptés après un léger exa 2 et 6 septembre dernier sera exécuté à l'égard
nen et sans difficulté sérieuse.
Art. XVJI. ce El sera fait déduction, sur cette des officiers dénommés dans les articles précé
ndemnité , du montant des recouvremens que dens, qui se trouveront les premiers pourvus
es officiers pourroient avoir acquis, toutes les d'un office , ou qui en auroient levé nuement
ois que cette somme se trouvera spécifiée dans aux parties casuelles, depuis 177r.
eurS COI1tI'ſltS, XXIII. A l'égard des jurés-priseurs, outre le
XVIIJ. Dans le cas où ces recouvremens remboursement ordonné par les décrets des 9
eroient énoncés dans les contrats, sans aucune juillet et 6 septembre derniers, sur le pied de
pécification de la somme à laquelle ils mon la finance effectivement versée dans le trésor
ent, ils seront réputés équivaloir à la moitié public, ceux qui auront succédé médiatement
le l'indemnité déterminéé en leur faveur : en ou immédiatement aux premiers pourvus de ces
onséquence, il ne leur sera payé que la moitié offices , recevront, à titre d'indemnité , un
le la dite indemnité. - - sixième du prix de leurs contrats , dans les
XJX. Les offices de différente nature dont il mêmes termes que les greffiers, huissiers, etc,
iont d'être parlé, qui n'étoient pas soumis à XXIV. Les dettes contractées † les com
45 l
( 84o )
munautés , pour le rachat d'offices réunis ou part de la communauté, pour leurfire mppº
supprimés, seront supportes par la mation. ter leûr portion des dettes communes.
XXV. Les créances acquises par les titulaires XXXII. Les difficultés relatives aux objº
pour raison de réunion d'offices, à º† de contestés me pourront arrêter la liquidationdº
l'époque de l'édit de 1771 , seront également objets mon contestés ». -

payées par la nation.


Séanee du 26 Décembre.
XXVI. A l'égard des autres dettes contrac
tées par les communautés, elles seront sujettes
à vérification , et la nation n'en sera chargée Des compagnies qui avoient fabriqué ºt
l'ancien modèle des boutons uniformes de k
qu'autant qu'il sera justiſié qu'elles ont été mé
cessitées par des causes d'utilité et d'ordre garde nationale, des négocians qui en aroin
ublic. fourni leurs magasins, ont conçu les plusiiiº
XXVII. Les frais de réccption seront rem alarmes sur le décret du 24 de ce mois, qui
boursés aux titulaires , conformément à l'ar ordonné la fabrication d'une forme nouve
M. Rabaud s'est chargé de présenter leursºr
1icle X du titre 1 ° ' du décret des 2 et 6 sep
tembre dernier , et à la charge des retenues qui pliques ; et l'Assemblée a décrété que lafom
s'y trouvent énoncées. nouvelle m'auroit lieu que dans deux ans.
Sur l'organisation de la gendarmerie natiº
XXVIII. Dans le mois, à compter de la publi male il ne reste plus que quelques articles addi
cation du présent décret, tous les créanciers des tionels à proposer, et cette partie si essenlit
communautés seront tenus d'envoyer au bureau de la force publique sera très-prochainementº
de liquidation expédition en forme de leurs pleine activité. -

titres, certifiée par les syndics ou autres offi Il a été proposé de fixer l'indemnité du !
ciers qui se trouvoient en exercice au moment M. de Quinson, ci-devant receveur générlº
de leur suppression. clergé. M. d'Allarde estimoit que cette fixatiºt
XXIX. Dans le même délai, lesdites commu devoit être portée à 2oo,ooo livres ; M. Dº
nautés enverront un tableau de leurs dettes sur réduit cette somme à la moitié. On a déaº
l'état, actives et passives , certifié et signé par l'avis de M. Camus, qui est d'accorder à Mº
tous les membres présens, et une expédition en Quinson une année entière de son traitemº
forme de tous leurs titres de créance. Lesdites ordinaire , sous la condition d'employer,Pº
expéditions , délibérations de communautés , dant le même temps , les commis quiº
ct autres actes y relatifs , seront , pour cette actuellement dans ses bureaux, et dirniº
fois, admis sur la signature et collation des son compte définitif au premier janvier 7$º
syndics ou autres officiers des communautés. Sur la motion de M. le Chapelier, on a º
XXX. Dans les communautés supprimées par voyé à l'impression un projet de décrº
le présent décret, il ne pourra être procédé à comité militaire, sur la forme et la compoiº
la liquidation d'aucun office en particulier, du comité d'artillerie.
qu'après que la communauté aura fourni l'état Par l'organe de M. de Crillon le jeune "
nominatif de tous ses membres, avec distinction comité central a rendu compte de l'état !
des titulaires et des propriétaires non reçus, des travaux de l'Assemblée , divisés en dº
ensemble l'état détaillé de ses dettes sur l'état, classes ; les matières constitutionelles et º
actives et passives ; le tout duement certifié par mesures législatives pour l'affermissement 8
des commissaires nommés ad hoc par la com la constitution.
munauté assemblée. -
Voici l'ordre amnoncé; l'organisation de
XXXI. Dans le cas où une communauté refu jurés ; l'impôt, et la masse nécessaire au#
seroit de se faire liquider ou de fournir les états public; un code pénal; la loi de responsabilº
ci-dessus énoncés, les syndics ou autres officiers l'organisation des gardes nationales et º[ll
qui étoient en exercice au moment de la sup liaires ; un projet de décret sur #
pression , pourront , après le délai d'un mois, doit être établi entre l'autorité civile et ! l
à compter de la publication du présent décret, taire : le complément des pouvoirs légi#
être sommés de satisfaire aux dispositions de exécutif; l'organisation du ministère , fº
tion mationale ; l'organisation du trésor malº"
l'article précédent ; et, sur la représentation
de la sommation, les titulaires † se présente nal; un projet de loi sur la régence du rºJº
ront à la liquidation seront liquidés sans déduc Divers rapports du comité de mendiciº
vion des dettes , sauf le recours contr'eux de la 1°. L'établissement d'un systéme gén
( 841 )
cours pour les indigens dans tous les temps de cœur de désirer que les moyens de sévérité
vie ; - pussent être prévenus par ceux de la douceur ;
2o. D'un systême pour les secours particu c'est qu'en donnant aux esprits le temps de se
ers ; calmer, j'ai dû croire que l'exécution de ce dé
5o Des moyens de repression des vagsbonds cret s'effectueroit avec un accord qui ne seroit
t n1en dians ». pas moins agréable à l'Assemblée nationale qu'à
« Il restera, dit le rapporteur, à classer. les IIlOl.

rticles qui : sont J'espérois que ces motifs de prudence se


: sont pas il estconstitutionels et ceux,dequi
infiniment important ne
dési roient généralement sentis ; mais puisqu'il s'est
ner les loix fondamentales auxquelles les sub élevé sur mes intentions des doutes que la droi
équentes législatures n'auront pas la faculté ture connue de mon caractère devoit éloigner,
le toucher ». - ma conſiance en l'Assemblée nationale m'engage
. A ces mots, on a cru entendre un gémisse à accepter.
ment de douleur dans certain angle de la salle , Je le répète encore, il n'est pas de moyens
où reposoit encore l'espérance de pouvoir chi plus sûrs, plus propres à calmer les agitations,
caner un jour les oracles que vicnt de rendre la à vaincre toutes les résistances, que la récipro
cité de ce sentiment entre l'Assemblée natio
volonté universelle. • •

| Au nom des comités de jurisprudence crimi nale et moi : elle est nécessaire ; je la mérite ;
nelle et de constitution, M. Duport a fait , sur j'y compte.
1'organisation des jurés, un rapport très-étendu, Signé LOUIS.
qu'il a divisé en deux parties , savoir, celle de la Et plus bas, DU PoRT DU TERTRE.
police et sûreté, et celle de la justice crimi A cette lettre étoit jointe une note de M. le
nelle.
garde des sceaux , qui annonce la sanction que
, Les idées du rapporteur ont été attaquées par le roi a donnée à plusieurs autres décrets. G.
#M. Bacon,que
la liberté quileslesusages d êtredeplus
accusemême funestes
l'ancien des
à
spotisme. On a ordonné l'impression de son PA R I S , le 26 décembre.
| discours. ·
- -

3 M. Robertspierre s'est aussi élevé


fortement - Une société , sous le titre des Amis de la
contre l'influence que le projet des comités Constitution monarchique, vient de se former
cdonnera , dans l'exercice de la police, à la dans cette capitale. On jugera aisément de ses
,gendarmerie nationale principes et de son but, quand on saura qu'elle
# La séance a été terminée par la lecture d'une est fondée par Stanislas Clermont-T'onenerre ,
ºlettre du roi , que nous croyons devoir raP et qu'ello est composée de tout ce qu'il y a de
, porter en entier. roués , d'escrocs , de joueurs, d'intrigans et
#!
de partisans de l'ancien régime à Paris. Ces
, 1M E s s I E U R s , messieurs regrettent le temps où l'on pouvoit
obtenir des graces et de l'argent sans rien faire
Je viens d'accepter le décret du 27 novembre et sans rien mériter; et comme ce bienheureux
y dernier; en déférant au voeu de l'Assemblée na temps étoit celui du pouvoir arbitraire du roi
#t motifs
§onale,qui
je suis bien aise de m'expliquer sur les et des ministres, ils se proposent de rappeller
m'avoient déterminé à retarder cette cet arbitraire sous le nom de Constitution mo
| acceptation , et sur ceux qui me déterminent à marchique, et de démontrer que jamais la na
la donner en ce moment. Je vais le faire ouver tion n'a pu circonscrire le pouvoir royal dans
tement, franchement, comme il convient à les bornes que l'Assemblée mationale lui a pres
4 mon caractère : ce genre de communication crites. Certes, si Clermont-Tonnerre et ses
* §re l' Assemblée nationale et moi, doit resser affidés pouvoient parvenir à persuader à la na
# rer les liens de cette confiance mutuelle, si né tion qu'elle n'a pas la souveraineté absolue, et
* cessaire au bonheur de la France. - - u'elle ne peut pas, quand il lui plaît et comme
f , j'ai fait plusieurs fois connoitre à l'Assemblée il lui plaît, organiser son pouvoir exécutif, la
' nationale la disposition invariable où je suis , cour donneroît à ce Clermont-Tonnerre une
# d'appuyer, par tous les moyens qui sont en · bonne pension , et en outre une grosse somme
moi la constitution que j'ai acceptée et juré pour payer ses dettes criardes ; elle feroit aussi
| de maintenir. Si j'ai tardé à prononcer l'accep . de beaux présens et de belles révérences aux
tation sur un décret, c'est qu'il étoit dans mon l rédacteurs du journal de cette société, et sur
( 8 j2 )
tout à M. Fontanes , qu'on inviteroit à dîner
dans la cuisine du pouvoir exécutif, et qu'on par compagnie sur les frontières : ceur qi
Pºuvent s'entretiendront à leurs frais; cºn
feroit bientôt gentilliomme : allons , saute mar qui leur fortune ne Permet pas cette dépen
quis ! seront entretenus par des citoyens aisés de
Mais la société des vrais amis de la vraie cons section. M. Ca rle a souscrit pour ſ'entretient
titution , voyant , dans l'établissement de la cmquante l1 o 1111n es. Voilà un exemple vraime
société Clermont-7'onncrre , le projet perſide º ººr i et sans dégarnir l'intérieur, nosfm
d'occasionner et de maintenir des troubles et
tºres menacées seront hérissées d'un triplem
des divisions dans l'empire , a décidé , dans sa d'airain. Jozzrzza & de la Rérolution.
séance d'hier au soir 25 de ce mois, qu'il seroit
fait une adresse à toutes les sociétés des amis de
la constitution , sur les précautions à prendre On nous écrit de Mayennè que le motifdel
contre toutes sociétés bâtardes , et sur - tout
| retraite de quelques municipaux de cette vill
contre celies des clermontistes. On sait bien hºrs de leurs fonctions, ne doit point être !
que , dans la rédaction des journaux et des tribué à º ll Cn n mouvement irrégulier, nià au
adresses de ces clubs anti-nationaux, le petit cune insubordina tion du peuple , et encor
Ill O l IlS a la Ptn si Hanimité des inunicipaux qi
bout d'oreille perce suffisamment pour avertir
les plus ignorans de la fraude et des instructions restés ºº Place. Le comité de constitu§
S OKI t
contre-révolutionnaires de ces messieurs ; mais connoît les véritables motifs de cette retraile
la société des aniis de la constitution , comme et nous avons d'autant plus de raisons de crit
sentinelle vigilante des droits et de la liberté du ºaVG°ººº ,ºssertion , que nºus avons remarqu
peuple , a C plaisir que le peuple de Mayenne a montr
cru devoir donner l'éveil sur les dan
ers que la chose publique couroit nécessaire pour la º°lºtion un enthousiasme qui n'a ét
ment , et à chaque instant , si ce même peuple devancé º, $ºrPassé dans aucune partie de l'em
souffroit dans son sein des sociétés qui, sous pire. 1.e rédacteur de ia séance de l'Assemblé
le nom d'amis de la constitution monarcluque , nationale, dans le secon i paragraphe dun°.4 ,
conspireroient sans cesse contre la constitution de nos Annales, 5 décembre 179o, a été induit
elle-même. Il faut donc couper le mal dans sa ºr ººº
º *°Pare point
racine, en se rappellant ce qui vient de se passer de cetteceerreu et nous nous hàtonſ
r. , C.....
à Perpignan et à Aix , à l'oceasion de ces clubs
d'amis # l'ordre et de la paix , qui s'efforcent "--- |

de faire naître le DÉso: Da E et la GUERRE civile


D* Cr A NI D É R 1, le 14 décembra -

par-tout. Une soci té du même genre vient de |

s'établir à Douaj ; elle a été formée par tous Les réfugi


b és cºOntinuent leur - - -
0
les anciens administrateurs , et elle a soin de nemens de chevaux et §†
faire de petites aumônes avec une grande osten Projºts entre lesquels ils Ilottent ; l'un des
tation pour en imposer au peuple. Celle des joindre aux armees étrangères, l'autre des
clermontistes , à Paris, fait la même manoeuvre
d'aumônes, et envoie des émissaires dans toutes †
† villesdeoù
†º*enfinet se ils cro
rendr i§
e furtivem ent
les sections pour y proposer , au mona de la # § † * !squ'aux dents, pour enleverh
-
société , des cartes, avec lesquelles les pauvres # me de Tarente leura mandé
pourront avoir le pain à un sou la livre. Toutes †
çes ruses et ces fausses charités n'en imposeront
º º º #e des malheureux Brabançons
† qu'elle espéroit que l'armée antri
pas : le peuple n'en sera pas la dupe , et il cou ººººº grºss roit le parti d,s émigrans Ceux
pera bientôt le mal dans sa racine , par le soin § † " † Plus , ils disen# §l, vont
que nous aurons de l'éclairer sur ce nouveau § eurs étrennes aux patriotes. et pour
manége des aristocrates, C..... . " s viennent de Publier un manifeste que
•--
Je vous envo1e,

Honneur et gloire au bataillon de Henri IV,


# Cette Pièce curieuse est intitulée :
et à M. Carle, son commandant. Ce bataillon Ultim atun de la saine #artie ( désarmée quant
º ººººº ) de laz ººº4keureuse France, aux
vient de prendre, relativement à la sûreté dn Pººººº ºº *tér-c aux bailliages; elle et
royaune, un arrêté aussi ferme que celui du datée de F# ºfortout , le 12 déc§ 179o .
Val-de-Grace ;il est prêt à envoyer dix hommes ( Vournal Pºêriotique de Grenoéla).
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
|) E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ,
J O U R N A L L 1 B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes ,
dirigé par M. MERcIeR , et par M. CARRA, un des Auteurs.
Jcius Christ est né dans une étable, et nos prélats, nos cardinaux, nos
grands-vicaires , nos abbés en coinmende veulent garder chacun huit
cents ſermes et plus ; ils veulent conserver leurs palais, leurs armoiries ,
leurs livrées, leurs lambris, leurs carosses dorés, et leurs filles de joie :
ils appellent tout cela LEUR RELIGIoN , ils nous menacent d'une Saint
Barthelemi si nous touchons à leur religiou, il disent qu'ils mourront
martyrs de leur religion.

N°. C C C C L I I. Du Mardi 28 Décembre 179o. )

AssEMBLEE N AT I O N A L E. gion sainte , mais attachés et soumis aux loix


de la patrie , reconnoissant son autorité dans
Séance du 27 Décembre. tout ce qui, intéressant les formes politiques ,
est étranger aux vérités éternelles, et après s'ê
Aeris avoir, par un décret particulier, auto- . tre éclairés sur cette distinction qui a pu in
risé la ville d'Auxonne , département de la ! quiéter quelques ames timorées , ils ne pen
Côte-d'Or, à faire construire des moulins dans soient pas qu'aucune considération pût sus
une partie du terrein de ses anciennes fortifi pendre l'émission de leur serment ». Et il a
cations, l'Assemblée nationale a décrété , sur rêté ce serment , lui , et 42 autres ministres
l'avis du comité des domaines , que jusqu'à de l'église, au mi ieu des acclamations de la
ce qu'il en ait été autrement ordonné, les saine majorité , et des bénédictions unanimes
rapports des gardes concernant les délits com d'un public immense qui garnissoit les tribunes
mis dans les bois, pourront être reçus, rédigés et les avenues. Nous donnerons dans cette
et écrit par le secrétaire-greffier du juge de feuille les noms de ces honorables ecclésiasti
aix du canton où le délit aura été commis , ques, les premiers que la religion ait enfantés
dans la forme ci-devant usitée : qu'au surplus à la patrie.
les formalités prescrites pour l'affirmation et le Après les mouvemens de la jubilation publi
dépôt seront observées à l'égard desdits rap ue, M. le Couteulx, au nom du comité des
ports , comme pour les procès-verbaux rédigés nances, a fait un rapport sur la correspon
par les gardes, dance à établir entre le trésor public et les cais
On a ensuite adopté le mode présenté par ses de district Les articles suivans ont été dé
M. Beauharnois , au nom du comité militaire, . crétés : - -

sur le licenciement des régimens de Mestre-de Art. I°*. « Le directeur général du trésor
Camp et du Roi. public formera un bureau de correspondance
· La portion vraiment patriote du clergé, que générale , formé en quatre sections, entre les
l'Assemblée mationale contient dans son sein, quelles seront partagées les caisses de district •!
| et qui , graces au ciel, n'est pas peu nombreu avec un directeur et deux chefs de bureau à
se, attendoit depuis un mois la sanction du chaque section, et autant de commis qu'il sera
nécessaire, tiendra les comptes en parties dou
roi pour prêter le serment prescrit par le dé
cret du 27 movembre. Aujourd'hui M. Gré-. bles de chacun des receveurs de district, pour
goire , au nom de ses vertueux confrères , s'est s'assurer de la recette effective, et des sommes
. présenté pour remplir ce noble devoir ; il a dé-. . à disposer à termes fixes pour les besoins du
claré pour. eux tous , « que ſidèles jusqu'à la trésor public.
.mort au dogne et à la liiérarchic d'une reli lH, Ce sera au bureau que les receveurs res
452
( 844 )
pectifs remettront les fonds de leur recette, lommieux envers l'Assemblée nationale, le roi
dont il leur sera donné des récépissés signés par et le peuple françois : ce mandement est l'ou
le trésorier général du trésor public , lesquels vrage du sieur Cheylus, évêque de Bayeux. Ce
seront, à la fin de chaque année, échangés Joseph - Dominique Cheylus avoit déja donné
contre des quittances comptables. plusieurs marques du dérangement de sa cer
Ce sera à ce même bureau que seront four velle depuis le commencement de la révolution;
mies les rescriptions à vue sur cesdites recettes mais la nouvelle et évangélique constitution du
pour de l'argent comptant, et que se tireront clergé l'a rendu fou à lier, et enfin il a éclaté
les rescriptions sur les mêmes recettes pour les par son mandement, où il invite les Françoisà
dépenses de départemens sur les lieux. Lesdites s'entr'égorger pour la gloire de Dieu et du
rescriptions seront signées par un secrétaire trône : ce qui a beaucoup fait rire les lecteun
nommé, et signées par le directeur dans la sec et auditeurs dudit mandement. Nous pensons
tion duquel sera la recette sur laquelle la res que des bains, quelques mois de séminaire, et
cription sera tirée, sur-tout l'abstinence rigoureuse prescrite pu
III. Chaque jour les fonds remis directement les saints décrets, pourront tempérer les trans
par les receveurs, les fonds reçus en échange ports et le délire du ci-devant monseigneur;
pour des rescriptions, et les rescriptions destinées mais nous ne croyons pas à la cure radicale, et
aux dépenses des départemens seront remises Joseph-Dominique Cheylus conservera toujoun
au trésor général de la caisse mationale, qui un peu d'imbécillité aristocratique.
donnera les décharges nécessaires, dans les Plusieurs curés respectables et bons citoyens,
quelles seront distinguées les remises en argent, entr'autres MM. Moullaud et le Menand, ont
et les remises en rescriptions ». repoussé avec indignation l'exécrable mande
ment de l'insensé Dominique-Joseph Cheylus,
Noms des ecclésiastiques qui ont prété le à qui Dieu veuille rendre la santé et la raison !
serment prescrit par le décret du 27 no
vembre.

TMM. Gardiot. De Lyon, le 18 Décembre.


Grégoire. Bottin. Installation du tribunal de justice. La t#
Lancelot. Dillon. rémonie commença à 9 heures du matin. 0n
Oudot. Aubry. partit de l'hôtel-de-ville au bruit d'une salve
Saurin. Thibaud. d'artillerie. Une nombreuse garde nation l
Rigois. Bresce. escortoit la municipalité et les juges. Les dº
Queru. Lindet. cours prononcés par MM. le président du #
Gosserau. Renaud. bunal, le substitut de la commnne, et le cºmº
Bonnefoi. Tullard. missaire du roi, étinceloient du feu du pauº
Jallet. Mouelle.
Latyl. Bodineau.
tisme, et reçurent les applaudissemens quile !
étoient dus. La cérémonie finie , on retouma
Pappin. Laurent. l'hôtel-de-ville dans le même ordre.
Michaud. Jouvet. Le soir du même jour, les armes furentre :
Aubert. Brouillet. dues aux citoyens de Bourg-neuf. La cord lit
Gassendy. Verguet. présida à cette réhabilitation, comme le regº
Joubert. Brignon. avoit présidé à la sévérité que la justice et le
Bouillotte. Nolf. bon ordre exigèrent il y a quelques mois
Bucaille. Bangeard. Le dimanche 19 , M. le curé de Fourvierº
Expilly.
Gouttes.
Burneguai.
Genot.
prêta le serment en présence de la municipº
té. Cette cérémonie fut troublée par les prº
Royer. Guines. pos et la brutalité d'un cordonnier § long
Clerget. Rousselot. temps convaincu de folie. Ce malheureux
arrêté et mis en lieu sûr.

Bayeux, le 17 décembre. Béfort.


Le directoire du district de cette ville vient Latour, ci-devant colonel de Royal Liégº
d'arrêter et de démoncer à l'assemblée de son Gruunstein, et d'autres auteurs de la scº
département un mandement séditieux et ca du brigandage aristocratique qui avoit al
( 845 )
e ville , Ct indigné
toute la France , ont été 1 beau , et veiller à tout ce qui peut intéresser le
rétés de l)rise-de-corps par le tribunal de maintien de l'ordre public.
rict de Béfort.

Pendant que nos prélats factieux , leurs


D É P A R T E M EN r DU N o R D. aides-de-camps ou grands vicaires, et nos cha
noines gloutons, s'égosillent à crier au schisme,
V a lenciennes, le 2o décembre. parce que la nation les a fait rentrer dans
Encore une caisse remplie de lingots d'or et cette heureuse médiocrité qui nourrit les ver
fgent arrêtée ici ; elle étoit destinée, comn1e tus et maigrit les vices ; pendant qu'ils s'ex
#éçédente, pour Anvers : on l'estime, d'après Posent aux risées du peuple, comme une bande
léclaration, 26, ooo liv. Il faut espérer qu'on d'ivrognes qui, sortant du cabaret, imjurient
evant ainsi aux mal-intentionnés leurs prin les passans et vont donner de la tête contre
ºux moyens , nous arrêterons tous leurs les murs; pendant que de méprisables calotins
lStres projets. scandalisent tous les hornmes honnêtes et reli
l existe en cette ville une nouvelle société, gieux, des pasteurs , des curés respectables,
*nue sous le nom des amis de l'ordre et du des théologiens recommandables , défendent
º ; . elle est nombreuse, et elle a soin de par leurs discours et leurs exemples la nouvelle
re de petites aumônes avec une grande osten constitution civile du clergé , qui ramène le
ion Puisse cette manière d'agir ne point sacerdoce à son institution , à sa pureté , à sa
ºubler la tranquillité dont nous avons si heu splendeur primitive. M. le curé de la paroisse
de Saint-Pierre, à Caen , est de ce nombre.
asement joui jusqu'à ce jour ! Son patriotisme et ses vertus lui ont attiré la
|
haine des aristocrates vivans et intrigans dans
, Douai, le 18 décembre.
cette ville ; mais l'opinion publique et sa cons
Un nouvel objet de dépit pour nos aristo cience sont pour lui : une rage impuissante et
àtes entêtés , l'installation du tribunal de dis le mépris de tous les bons citoyens sont le par
ct s'est faite aujourd'hui ; le conseil général tage de ses ennemis.
# la commune s'est rendu à onze heures dans -Un bon citoyen de Caen exprime son voeu
: salle d'audience du ci-devant palais du par pour que la municipalité de cette ville, et le
ment , présentement celui des juges du dis département, fassent un emprunt de 3o,ooo .
Act , qui s'y sont également rendus peu de livres applicable aux travaux d'hiver; il pense
mps après. Un grand silence se fit , Gt M. le que cette somme seroit suffisante pour donner
aire prononça un discours plein d'énergie et de l'emploi à beaucoup d'ouvriers qui pour
# Patriotisme, qui lui mérita l'approbation gé roient manquer de travail et de pain , et dont
érale de tous les assistans, dont le concours le désespoir pourroit devenir un instrument
#oit considérable. Les juges prêtèrent ensuite dangereux dans les mains des perfides ennemis .
de la constitution.
* serment civique dans les formes accoutu
lées , se mirent à leurs places, et le prési
ent prononça à son tour un discours en ré Extrait du Courier d'Avignon, du samedi 18
onse à celui du maire, non moins rempli de décembre, n°. 3o1.
atriotisme et non moins beau. L'on demanda
manimement l'impression de ces deux discours, Seroit-ce en comptant sur la réussite du com
t elle fut accordée. L'on dressa ensuite le pro plot qui vient d'être découvert en Provence,
ès-verbal de cette installation au son bruyant que le vice-légat avoit annoncé à des émigrans
le la musique et des acclamations du peuple , avignonois, qui étoient allés lui rendre visite la
ui ne cessoit de crier çà ira, çà ira ; ce con semaine dernière à Carpentras, « qu'il viendroit
ert patriotique étoit aussi propre à déchirer manger avec eux, à Avignon, une dinde le jour
es entrailles de mos anti - constitutionaires de Noël ? Seroit-ce pour appuyer la tentative
[u'à aiguillonner le patriotisme , car on en d'Aix, que l'assemblée représentative donna le
'oyoit quelques-uns se morfondre et se mordre samedi 11 (notez que les troubles commencè
es lèvres au sortir de cette cérémonie. rent à Aix le 12 ) des ordres pour que le di
M. d'Esquelbecq, vice - président , dont le manche 12 toutes les villes du comtat eussent
:èle s'est toujours montré † vient à fourmir des détachemens d'hommes armés à
l'être nommé pour accompagner M.de Rocham la ville de Carpentras?Seroit-ce enfin dans l'es
( 846 )
poir de la contre-révolution que cette assem le caractère national. Au milieu de leurs
lée s'est permise une lettre insultante au club . de leurs églises, de leurs goleries de tablein
des amis de la constitution d'Aix. Ces trois faits des autres merveilles de l'art, on doit com
réunis semblent placer la lorde aristocratique les Italiens au nombre des plus malhe
du comtat dans le secret de la contre-révoiu peuples de notre hémisphère ; nul patrioti
tion méditée; ct la conjecture acque1ra un degré ignorance grossière, poltronnerie, †
de probabilité presque , irrésist,ble , lorsq'u on sociabilité et d'Hospitalité, mal-propretédé
saura que des citoyens de Cavaillon et de Car tante, Duclos n'a rien omis de tout ce qui
entras, connus par leur anti-civisme, étoient faire gémir sur ce beau pays, où la
à Aix depuis le commencement du mois , et l'indigence et la superstition étouffent jusqu
qu'ils avoient dépêché à Carpentras un exprès plus petit germe de l'amour de la gloire,
qui y arriva le samedi matin 1 1 . vertu si féconde chez leurs illustres ancêtre
Tout étant découvert , la moitié des mem
bres de cette assemblée s'est évadée , quarante
Duclos s'égaie fréquemment sur ce
fait un pas en arrière quand les autres nati
† |

sept seulement tiennent aujourd'hui les séan en font un en avant : cet état de dépérissemu
ces. lls se ménagent néanmoins des moyens de n'est pas même senti par leurs meilleures ils
retraite , et annoncent déja que le 2o ils déli Les ltaliens, tous à peu près également c6
. béreront sur les moyens d'opérer leur sépara sous un dur esclavage, ne se font point la
tion. Ils complotoient en corps, ils complote entr'eux , parce que la lâcheté de leur carº
ront individuellement : mais toujours est-il vrai les porte plus volontiers à des assassinat
que le vice-légat ne mangera pas sa dinde à quens : mais chaque état a pour son voiſi
Avignon le jour de Noel. antipathie naturelle, laquelle dégénère "

en une haine et un mépris sans bornes :


fait entendre qu'ils se rendent tous justice
Voyage en Italie, ou Considérations sur l'Ita ce tableau rembruni qui contraste avec
lïe , par feu M. Duclos , historiographe de du climat, il se plaît à peindre des obj
France, c'e l'académie /rançoise, ctc. 1 vol. difformes ou plus rians ; Benoît XIY .
in 8". l'/ i.c , 3 liv. 12 sous broché , pour d'esprit et populaire ; un jésuite § -

I'aris, et 4 liv. 2 sous frantc de port par Naples que le roi ; la petite répu lique dela
tou & le royaume. A Paris , chcz Buisson, quºs, écliappée au despotisme, et lieureusi
iibraire, rue lIauliyeuille, n°. 2o. la liberté ; les dominicains et franciscai
contens du désastre des jésuites ; les éa
Que de voyages en Italie, et que de voyageurs françois redoutés à Rome ; S. Janvier
bornés ! l'un n'a vu que des édifices , des sta à
encore
† tous les de
ansfaire
un miracle à Naplet
ce miracle : etºit
tues, des tableaux, l autre n'a considéré que le
faste du culte : mais l'esprit philosophique de celui-ci tardoit, en rejettant sur la présence
J)uclos étoit fait pour voir ce que tant d autres l'rançois un obstacle à la faveur du'ciel,
ont sous leurs yeux et ce qu'ils ne voient pas : son nacé d'être pendu si la liquéfaction n'avoitp
caractère libre, salgaîté franche impriment à son lien , et tout à coup le miracle se fit ,
style une manière vive , précise, originale , Ces touches variées offrent l'italion i
quelquefois un peu brusque : on y reconnoît sous un jour qui le différencie des aures
un esprit pénétrant, à qui rien n'en impose , tions Duclos raille agréablement la prêten
qui poursuit, démasque les intrigans, les fana très-impolitique de l infaillibilité des papºs;
tiques de toutes espèces, avec l'arme legère trouve assez singulier qu'un pape annº , pº
du ridicule : Duclos n'épargne point les épi un décret , ce que son § e prédécessº
am1II1GS, avoit statué. Il résulte de ces Considérdtiou
C'est èn 1767, à soixante ans passés, que qu'il n'y a de véritablement intéressant enll
Duclos, avec une santé d'athlète, a entrepris un que l'aspect de Naples, la vue de S. Pierre k
ltome et les éruptions du Vésuve. Quindº 1
voyage en Italie. Les changemens survenus de
uis dans cette partie de l'Europe, n'ôtent ricn voyagé avec Duclos, on n'est plus tentidº
# l'intérêt que font naitre ces Considérations ; visiter les campagnes d'Italie, moins rianleiq
elles prouvent que l'Italie est de tous les pays du les nôtres; et le philosophe qui aura médié
† e celui qui démontre le plus évidemment . d'utiles Considérations, s'écriera : Je ſuiïra
Italie.
combien la forme du gouvernement influe sur "* • .
- >

- . ": :-f, i,C


ANNALES PATRIOTIQUES ET IITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E,
E T A F F A I R E s P o L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
* 1 à
dirigé par M. MERcz ER, et par M. CARRA , un des Auteurs. . " , , , ,
Une espèce d'empire s'est formé, celui des lumières politiques ; il gagne in
sensiblement un plus vaste horizon , et prépare la république européenne.

N°. C C C C L I I I. Du Mercredi 29 Décembre 17go.


ASS E M B LEE N A T I O N A L E. la rédaction par écrit pour les dépositions. Il
a fait voir qu'elle étrange incertitude alloit
· Séance du 28 Décembre. s'introduire dans les bases de la procédure cri
minelle, quand elles ne poseroient plus que sur
Us évêque citoyen qui , pour professer le la mémoire des jurés et des juges. ll n'a pas
Patriotisme, n'a été arrêté ni par la perte d'un traité avec plus de ménagement la proposition
grand nom , ni par le sacrifice d'un grand re de rétablir l'ambulance des juges ; et à toutes
venu , M. Talleyrand, évêque d'Autun , est ces idées il propose de substituer le juré tel
monté à la tribune pour prêter le serment ci qu'il avoit lieu dans la législation de Rome. ,
#que. Son exemple n'a été suivi par aucun Cette opinion, vivement applaudie par l'uni
ºe ses com frères ; mais ils ont le délai de hui- . versalité, a été développée sous de nouveaux
*aine pour so déclarer bons ou mauvais citoyens, rapports par MM. Prugnon , Loys , Senteu ét
Pºur garder ou abandonner le caractère auguste Rey, qui ont semblé se réunir pour demander
de députés, le titre , les fonctions , le traite la question préalable contre le projet des deux
ment d évêques ; et il y a chez quelques-uns couutes.
d entr'eux assez de vertias , et même de lumiè M. Thouret s'est avancé pour le soutenir,
*es , pour que la patrie ait encore lieu d'espérer comme étant le résultat de quatre mois de ré
gu'elle les comptera au nombre de ses enfans. flexion et d'un examen approfondi : mais il a
VQuant aux autres, il est infiniment desirable demandé que la discussion en fût divisée, et vt

que leur endurcissement et leur refus autorise qu'on s'occupât d'abord de la police de sûreté;
# Purger le sanctuaire, et à renouveller la race ce qui a été ainsi décrété. -

"des apôtres si déplorablement dégénérée. Les deux premiers articles confioient cette
# . Au nom du comité de constitution, M. Gos police aux juges de canton , concurremment
"º a demandé et fait décréter l'établisement avec la gendarmerie nationale. Cette disposi
º d'un juge de paix dans la ville d'Autun, et de tion a paru inconstitutionelle à MM. Roberts
: deux dans chacun des cantons des villes de pierre , Buzot , Péthion et Beaumetz ; et sur
· Bourg, de Laval et de Mayenne. l'avis de ce dernier, les deux premiers titres
" - llsera aussi établi des tribunaux de commerce
* dans les villes d'Autun. de Vannes, de Vienne ont été renvoyés aux deux comités, pour pré
! de Libourne , de Moulins , de Bar-le-Duc , de
ſ>
parer une autre rédaction. - -

' Nantes , du Mans , du Puy, de Perigueux, Le titre III, après de légers débats, a été
de Bergerac , de Boulogne, de Calais et de décrété, ainsi qu'il suit : - -

| Saint-Omer. -

T I T R E I I I.
: , L'ordre du jour a ramené la discussion sur
i la matière des jurés. M. Mougin ( de Roque Art. Iºr. « Tous coux qui auront connoissancs
* iºrt ) a vigoureusement attaqué le † dc d'un meurtre ou d'une mort dont la cause soit
º M. Duport, sur-tout la partie qui admet cinq inconnüe et suspecte, seront tenus d'en donner
1 examens avant la décision, et celle qui rejette ! avis sur le champ à l'officier de police du lieu ;
453
( 848 )
ou à son défaut à celui du lieu voisin, lequel se P A R I S. -

rendra incontinent sur les lieux.


II. Dans les cas énoncés dans l'article précé Dans le discours prononcé par M. A. , pº
sident du tribunal provisoire , lors de l' instal.
dent, l'inhumation du mort ne pourra étre faite tion de ce tribunal, le public a entendu avec
qu'après que l'officier de police se sera rendu
sur les lieux, et aura dressé un procès-verbal dé plus vive satisfaction ces paroles consolantes
taillé de l'état du cadavre et de toutes les cir « Nous vous promettons une application it
constances, accompagné des experts, qui seront fatigable et personnelle à la discussion de º
intérêts : plus de secrétaires , plus de solliclº
fixés par la suite.
III. L'officier de police, assisté comme il sera tions , ces mots bannis à jamais de la langue
dit, entendra les parens, amis voisins ou do comme de nos usages, toutes les portes du ter
mestiques du décédé , ou ceux qui se seront ple de la justice ouvertes aux réclamatons d'un
trouvés en sa compagnie avant son décès , il légitime défense, et toutes celles de nos maison
tiendra note sur le champ de leurs déclarations, fermées aux sourdes machinations de l'intrigue
et les interpellera de les signer. voilà , citoyens, quels sont nos devoirs , vo .
IV. L'officier de police pourra défendre que ce que vous attendez de nous (j'en atteste vous
choix ) et ce qu'avec pleine assurance , fersd
qui que ce soit sorte ou s'éloigne du lieu dans
lequel le mort aura été trouvé, et ce, jusqu'à la vos suffrages , sous la garantie de nos sermen
clôture du procès-verbal et des déclarations. nous osons vous pronnettre >>.
V. L'officier de police fera saisir sur le champ
celui ou ceux qui seront prévenus d'avoir été les
Manoeuvre de contre-révo/tz ion,
auteurs ou complices du meurtre , et après les
avoir entendus, il pourra les faire conduire à la Le club des mozzarc/iierzs , dirigé par Stani
maison d'arrêt du tribunal de district, pour las Clermont, qui conserve encore son soir.
1'accusation étre présentée au juri, ainsi qu'il quet de Tornerre, a fait prévenir plusieurs ,.
2 a étre dit plus bas ». tions de la capitale , qu'il se propose de donnº
Cette dernière partie a été ajournée. G. le pain à un sou la livre , ou bien à un soupi
livre au-dessous du prix courant. On voit |
rement que le but de cette manoeuvre séditiens
Décret rendu hier sur le licenciement des ne peut être que de corrompre la partie ind
régimens du Roi et de Mestre-de-Camp. gente du peuple , et de la tenir prête à tout
entreprendre au premier signal des monar
Art. Ier. « Il sera créé deux nouveaux régi qu en coù
c/iens : calculons actuellernent ce
mens, un d'infanterie de deux bataillons, et un teroit à ces messieurs pour soudoyer à ce pris
régiment de cavalerie de trois escadrons. une multitude immense dans le royaume Sup
I. Ces deux régimens prendront chacun dans posons que le club des zzzozzzz-c/.z ,as de Paris,
1'armée et dans leur arme le rang du jour de et ses correspondans établis dans tous les postes
leur création. . importans de l'empire , veuillent , sous les dé
III. Les places d'officiers et sous-officiers hors spécieux de la bienfaisance , soudover et
dans les deux régimens nouvellement créés , s'attacher deux millions de citoyens , à un sou
seront données aux officiers et sous-officiers par livre de pain , il en coûtera aux sociétés
des régimens d'infanterie et de cavalerie qui monarchiennes deux millions de sous , ou co
auront subi la réforme en conséquence de la mille francs par jour, ou 3 millions par mois
nouvelle formation : et aux officiers , sous-offi Les monarchiens soutiendront ces largessespeº
| ciers et soldats des deux régimens dernièrement dant 5, 2o , 3o, 4o ou 5o jours, et enfinquan
licenciés, qui seront jugés susceptibles d'obtenir ils verront que ces mombreux pensionnaire
leur remplacement. - leur sont tous dévoués, ils pourront les porter
IV. Les officiers et sous-officiers des deux à l'insurrection en un seul et même jour dans
régimens licenciés , qui , jugés susceptibles de tout le royaume , et leur faire demander à
remplacement , n'auront pas obtenu de place grands cris le retour de la monarchie absolue
dans les deux nouveaux régimens, conserveront au despotisme légal, à la domination des d
leurs droits aux remplacemens , et seront sus devant grands , des parlementaires, des prº
ceptibles de récompenses militaires , suivant tres à croix d'or , des intendans, des bureau
les règles établies par les décrets de l'Assemblée crates, et la réintégration du haut clergé dans
mationale ». les domaines nationaux , c'est-à-dire, la ban
( 849 )
#ºute , ou enfin une chambre des pairs, marchiennes des Clermont, des Lally, qui ne
ºri sénat ººstocratique , dans lequel Stanislas sont que du despotisme royal, de l'aristocratie
E ! # les Principaux monarchiens, et jus
et de la banqueroute toute pure.
# Fontañes l ecuyer, trouveroient s beau
§" ºº place. On voit combien sublime,
§al cºnomique Sur-lOu l est cette con
* ce Observation sur la marche du comité diplo
§ ll SOl4 par livre de paiu, puisqu'avec
SO
matique de l'Assemblée nationale, relati
· ºn chi † de 6 millions, les auteurs de cette vement aux circonstances de la politique
:d ºVºº que invention pourroient se flatter actuelle en Europe.
§ º,º leur solde , pendant soixante jours,
† † de citoyens choisis dans la classe Lorsqu'on proposoit à quelques membres du
ſà #i indigens, et de ceux qui, n'ayant rien comité diplomatique de faire reconnoître par
†º
º :
* s {31: al.
poºrroient tout entreprendre au pre
Nous ne pensons pas que cette ma
l Assemblée nationale l'indépendance des pro
vinces belgiques , purement et simplement ,
#uvre , fût-elle même conduite à son terme, pour éviter ou du moins retarder ce qui vient
*Pût renverser notre constitution ; mais nous
d'arriver dans ces provinces, ils répondoient
# qu'elle pourroit occasionner quelques
º$ordres, et faire couler du sang que nous
constamment , 1°. qu'on ne devoit s'occuper
que de l'achèvement de notre constitution ;
' Pººs les monarchiens de vouloir bien épar comme si la politique extérieure n'étoit pas une
. gner. Nous citerons à ces messieurs, pour leur partie essentielle de cette même constitution ;
· Pº?Pre instruction, l'anecdote suivante : et 2°. qu'on s'attireroit par là une guerre avec
#23 º mai et juin de cette année, les aristocrates la maison d'Autriche , et peut - être avec les
# Dijon avoient formé une société dans cette trois puissances alliées, garantes de l 1 réinté
137 . ille , tous les membres versèrent leur contribu gration de Léopold et de sa famille dans la do
#ion dans une tirelire ; la société de la tirelire mination des Pays-Bas.Ainsi , par la crainte
## ensuite ses bienfaits sur plusieurs vaga-º d'une guerre avec la maison d'Autriche , on a
onds qu'elle avoit attirés dans Dijon, et dont
laissé tranquillement les troupes autrichiennes
elle voulut former une compagnie armée. Les s'emparer d'un pays qui présente une bordure
#ººrs et l'argent de la tirelire furent pro de soixante-dix lieues sur nos frontières, et qui
† à des citoyens pauvres ou avides , qui au lieu d'un peuple libre pour voisin , ne nous
# éroient à une profession de foi aristocrati
#ºIºº , mais bientôt le secret de cette misérable
offre plus aujourd'hui qu'un peuple esclave et
des troupes de brigands.
#piration fut éventé ; la masse entière et in Ainsi, la garantie des trois cours alliées, en
corruptible du peuple patriote de Dijon s'émut faveur de Léopold, nous en a tellement imposé
# se porta avec impétuosité au lieu des séances dans cette circonstance , que si ces mêmes
"de la société tirelire Les tireliriens assaillis cours s'avisoient de garantir aujourd'hui à
furent sauvés par les braves et généreux pa Louis XVI le pouvoir arbitraire sur la nation
triotes de la garde nationale dijonoise, et les françoise, et le pape de relever ce prince de
aristocrates tireliriens en furent quittes pour son serment, le comité diplomatique se croiroit
#quelques éclats de pierres et de bâtons qui les donc obligé de céder à de telles considérations,
*accompagnèrent dans leur fuite. Au reste les dans la crainte de s'attirer la guerre avec une
"comités des recherches et tous les bons ci grande partie de l'Europe ? Voilà pourtant où
toyens auront soin de veiller sur les démarches mène la conséquence d'un faux raisonnement
des monarchiens, et on découvrira sans doute en politique. -

d'où ils tirent les fonds nécessaires à l'exécution Mais ces puissances n'oseront pas, me dira
de leur grand projet du sou par livre de pain. t-on, porter si loin leur perfidie et leurs préten
Tout cet argent ne peut être que le produit tions. Qui vous l'a dit ? ne voyez-vous pas que
d'une cotisation furtive et aristocratique dans le roi de Prusse, après avoir abandonné les Bel
les 83 départemens, ou bien on peut craindre es, vient d'abandonner encore les Liégeois,
qu'il ne vienne de l'Autriche, du ministère an § il a paru pendant quelque temps vouloir
glois ou de quelqu'aûtre puissance intéressée être le protecteur ? Qui vous assure que les
aux troubles qui ne manqueront pas d'agiter les princes possessionnés en Alsace accepteront les
rançois s'ils se dévient de la ligne constitutio indemnités pécuniaires que vous leur offrez, et
nelle et très - monarchique tracée par l'Assem- . qu'ils me sont pas d'accord en ce moment avec
lée mationale, pour se livrer aux rêveries mon
-
la Prusse, l' Autriche et l'Angleterre, pour vous
\
( 85o )
faire une querelle d'Allemand à cet égard ? Re dans des caisses plusieurs milliers de brochure
marqucz donc bien que l'offre des indemnités incendiaires et aristocratiques pourson diocès .
pécuniaires que vous avcz faites à ces princes Des François arrivés tout nouvellement !
ne les a point cmpêchés de renouveller der Turin nous ont assuré que M. d'Artois int#
mièrement leurs instances auprès de la diète de guoit plus que jamais, qu'il ne sortoit point
Ratisbonne, et de demander, plus positive de chez lui , et tenoit journellement des c#
ment que jamais, l'intervention de l'eiupereur seils qui duroient depuis dix heures du mºi
et de tout le corps germanique contre vous ? jusqu'à trois , et depuis six heures du soirjº
— Mais l'empereur est d'un caractère si paci qu a minuit.
fique ! il l'a si bien prouvé par les beaux discours M. de Condé est de retour à Turint i
qu il a tenus à Vienne et à Francfort ! il ne vou avoit été à Nyon , en Suisse, pour conférer
dra jamais se mêler à force ouverte des affaires avec M. Necker , dont la terre de Copet net
de France. — Sans doute il ne s'en mêlera pas qu'à deux lieues. On croit assez généralement
comme roi de Hongrie; mais comme chef de à Genève que cette conférence avoit poº
l' mpire, il se fera forcer la main par la diète. objat , de la part de M. de Condé, la demandº
Ah ! vous ne connoissez pas toutes les rubriques de quelques millions à emprunter de M. Necler
des tyrans de la terre et toutes les prétentions pour les préparatifs combinés de la contº
du corps germanique ! — Mais Léopold a un révolution méditée. Le temps nous fera cº
ôtage en France qui est trop cher à son cCeur ? noître si l'ex-ministre genevois a prêté en effet
— Quoi ! ce seroit sur cet ôtage que vous fonde de l'argent pour cette belle opération. Cº
riez en définitif toute la politique du comité di
plomatique et la sûreté de cet empire ? Non ! le Longrºy , le 22 décembre.
peuple françois est incapable de s'en prendre à
un ôtage foible et isolé, quel que tort que cet Malgré la déconfiture des Brabançons,ls
ôtage ou ses parens puissent avoir envers la na Autrichiens descendent encore dans la Belº
tion. Dùt-il être attaqué par tous les brigands dans les Ardennes et le pays de Luxembon#
d'Europe, il respecterº cet ôtage ; il le doit sous Le duc des Deux-Ponts consent à lindemnit
peine d'infamie : oui ! il se montrera plus grand, accordée par l'Assemblée nationale au miº
plus généreux , à mesure que ses ennemis seront des droits féodaux. Des nuées de prêtresº
plus acharnés contre lui. Peuples françois ! Ce conférer à Trêves avec M. l'évêque in panilat |
n'est pas sur de tels ôtages qu'il faut fonder vos d'Ascalon, le docteur Neler, l'ergoteurFºr,
ressources et vos vengeances ; c est sur votre et l'aumônier de M. de Broglie. -
courage, et sur tout sur votre vigilance et votre M. Courtois de Longuyon a fait au §uiº
prévoyance. Hâtez-vous donc de demander à de Longwy, dont il est membre, « la dènº
grands cris à l'Assemblée nationale qu'elle dé ciation du mandement publié sous le non b
crète avant la fin de l'hiver, 1°. une prompte et l'archevêque de Trêves ; ce qui irrite ç0nUº |
considérable fourniture d'armes; et 2°. la for lui la gent noire, comme ses écrits patriotirº
mation d'un camp de gardes nationales, et même ont fait hurler la gent soi-disant noblºn
de d'eux, entre Lille et Valenciennes, où com digne citoyen s'est montré avec beaucou? ûe
mande encore l'autrichien Esterhazy, et entre courage et de patriotisme pendant tout leº
Strasbourg et Lille : que les 83 départemens de la révolution. -

fassent préparer au plutôt des tentes et des voi


tures de campagne , des canons , des fusils, de auxLepatrouilles
prix du bleddecommence à diminuer,quigºº
gardes nationales 0nt

la poudre , voilà quels doivent être vos ôtages bordé la ligne pour empêclier les conroºº
et votre politique en ce moment | Malheur à l'entrepreneur des vivres de l'armée autº
ceux dont l'imprévoyance vous laisseroit en chienne. - .

proie aux évènemens ! CARRA. Un ci-devant seigneur disoit à l'un de sºº


devant vassaux : § Mathurin , nous somº
égaux , nous pouvons manger dans la même
Nouvelles qui ne sont pas indifférentes pour
écuelle » : « Ah ! monsieur, dit l'autre, nº
tenir tonjours l'œil au guet.
ne fumerons pas la même pipe ».
On sait de très-bonne part que le 26 de ce Un ci-devant dragon françois a résiné !
mois, jour où le roi a envoyé son acceptation Luxcmbourg, à une garde armée qui vouloithi
du décret sur la constitution civile du clergé , arracher la cocarde tricolore, et il a lº
M, de Sabran , évêque de Laon, a fait partir quatre de ces satellites autrichiens. .
v,

ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES


DÉ L A F R ANC E,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ,
J o U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA, un des Auteurs.

Ce qui prouve combien méprisables et méprisés sont les mandemeus,


les protestations et les m tnœuvres de nos prélats réfractaires, de
leurs noirs adjudans , et de tous ces petits conspirateurs qui s'agitent
au dedans et au dehors , c'est la vente rapide et accélérée des do .
maines nationaux. On peut présager avec certitude que tous nos
contre-révolutionaires , nos amateurs de guerre civile , n'auront pas
' même le génie, ni l'exécrable pouvoir d'operer UNE FRoNDE, une guere
de pots-de-chambre.

| N°. c c c C L I V. Du Jeudi 3o Décembre 179o.


ASS EMB LÉE N AT I O N A L E. dre un rapport de M. Malès sur l'affaire de Pa
miers, l'une des plus fâcheuses et des plus com
Séance du 28 décembre au soir. pliquées qui aient éclaté depuis la révolution.
Un sieur d'Armaing, membre de l'ancienne
S,ss préliminaires M. le Brun a appellé la dis municipalité , écarté par la révolution, puis re
'cussion sur l'organisation des ponts et chaus porté à la mairie par une faction nombreuse,
a, voulu exercer des actes d'autorité et de ven
sées, et a obteau l'adoption des trois articles geance ; et sans consulter ni les officiers muni
#qui suivent : - - - - - - - - - - • '*, •

cipaux, ni même le directoire de district, il s


| ^ Art. IV. « Les appointemens de l'inspecteur surpris au directoire de département des ordres
iseront de-4ooo livres ; les appointemens de l'in pour mettre en action la § publique contre
#génieur, de 24oo livres.Les appointemens des Le peu
ſïngénieurs en chef et des inspecteurs seront deux capitaines de la garde nationale.
#payés par le trésor public ; ceux des ingénieurs
# voulu les défendre contre la maréchaussée ;
es armes à feu ont été employées de part et
*par les départemens. d'autre, et trois hommes ont été tués. -

, " V. Les ingénieurs ci-devant attachés aux pays |.

º d'états concourront pour les places avec les in Ce rapport a été contredit par M. Bergasse
† des départamens, et chacun selon Laziroule, qui a assuré que le sieur d'Armaing
étoit le plus honnête homme du monde, mais
eurs grades respectifs.
f VI. Les ingénieurs pourront être déplacés qui n'a rien eu à répondre à M. Lucas, lors
3 par les assemb lées de département, mais après que celui-ci lui a demandé s'il n'étoit pas pro
1 avoir informé l'administration centrale des rai che parent du sieur d'Armaing. . -

j sons qut motiveront ce déplacement ». On est revenu à l'avis du rapporteur, qui,


On a ensuite ajourné la disposition par la après d'assez longs débats, a été consacré par
le décret suivant :
| quelle le rapporteur chargeoit les départemens
de la dépense des travaux respectifs, ainsi que « L'Assemblée nationale, après avoir entendu
les ci-devant provinces et généralités en étoient son comité des rapports , improuve les disposi
cluargées. La question préalable a été réclamée, tions des différens arrêtés pris par le directoire
et est intervenue sur un article où il étoit pro du département de l'Arriège, dcpuis le 24 août
posé que, dans le cas oû les ingénieurs ne pour dernier jusqu'au 3o septembre suivant, sur la
roient suffire à l'accroissement de leurs travaux, réquisition seule du maire de la ville de Pamiers,
il leur fût adjoint d'autres ingénieurs payés par sans avoir préalablement pris l'avis du directoire
le trésor public. ' - . de district, et contre la réclamation même des
-

La discussion a été abandonnée pour enten officiera municipaux de la ville # " $


454 . "
( 852 )
décrète que ces dispositions demeurent comme lieu, avec le traitement et les qualités qui ,
non-avenues, et enjoint au directoire de dé ront déterminées par l'organisation nouvelle ,
partement de l'Arriège de se conformer exac La discussion s'étant établie sur la police !
tement à l'avenir, dans ses'arrêtés, aux formes sûreté, les articles suivans ont été décrétés apiº
prescrites par la constitution ; renvoie la con une légère discussion :
noissance des abus et extensions de pouvoir Art. VI. « En cas qu'ils ne puissent êtres
imputés au sieur d'Armaing , maire de la ville sur-le-champ ( les zzzzeurs ou complices !
de Pamiers, depuis son installation à la place meurtre) l'officier de police donnera un mandº
de maire, et des troubles qui ont pu en être la d'amener, pour faire comparoître devant lui
suite , devant le tribunal du district de Tou VII. Dans le cas de meurtre ou de m0rl
louse , suspend provisoirement ledit sieur d'Ar dont la cause seroit inconnue et suspecte,
maing de ses fonctions de maire , jusqu'après a indice de crime , l'officier sera personnº
le jugement à intervenir ; charge son président ement tenu de faire les premières poursuilº
de se retirer vers le roi , pour prier sa majesté sans attendre aucune réquisition et sans ypº
de donner les ordres nécessaires pour l'exécu judicier ». G.
sion du présent décret ».
P A R I S.
Séance du 29 Décembre.
Au nom du comité des finances , M. le Brun Enfin le pouvoir exécutif vient de donner
a fait un rapport sur la reconstitution des ren l'armée cette impulsion constitutionelle don
tes, et a proposé un projet de décret, qui a elle avoit un si grand besoin. La presqu'unan
été adopté sauf rédaction. Nous nous bornerons mité de nos frères les soldats et sous-officiº
à dire que ce décret confirmant les facilités des troupes de ligne étoit aussi animée de
offertes par la déclaration du 23 février 1786, triotisme que d'honneur, mais la majorité !
accélère la liquidation en faveur des proprié officiers étoit imprégnée d'aristocratie et |.
taires de rentes sur le ci-devant clergé et sur pareilles dispositions dans les chefs de larmº
les pays d'état. Nous en rapporterons la rédac pouvoient compromettre la tranquillité de lº
tion quand elle sera définitive. au dedans et la sûreté au dehors. Le roi rien
Le décret suivant est rendu, sur l'avis du co d'adresser ses intentions à tous les commandans
mité ecclésiastique : et officiers des troupes de ligne : sa mºjº
« L'Assemblée devant régler incessamment ordonne de répéter leur serment civique et de
tout ce qui concerne les fabriques des églises, prendre, en présence de l'Étre suprême ! "
décrète que toutes choses demeureront en état leurs concitoyens, l'engagement sacré demain
jusqu'à ce qu'il en ait été autrement ordonné, tenir et de défendre de tout leur pouvoir !
et néanmoins autorise le conseil municipal de constitution du royaume décrétée par l'Assem
la ville de Paris à réduire le prix des chaises, et blée nationale. Ceux des officiers supériº
même à régler l'indemnité qui pourroit être inférieurs qui ne voudront pas souscrire à ce
due pour raison de cette réduction ». serment auguste, sont tenus de quitterlºº
M. Fermont, au nom du comité militaire , vice de la patrie; mais dans ce cas même,lana
a présenté une demande du ministre de la ma tion oubliant l'injure du refus, n'oublie pºslº
rine , et l'Assemblée nationale a décrété qu'il services passés de ceux qui lui avoient coº
seroit versé provisoirement pour les travaux in leur vie , elle accorde, par l'organe du roles |

dispensables du port de Cherbourg, une somme retraites et des honneurs aux militaires ºnº
de 1oo,ooo livres , et qu'en outre , le ministre qui, par erreur et une suite des préjugés de\º
présenteroit incessamment un état des dépenses tique servitude, préféreront de prendre º
nécessaires à cet objet pour 1791 .
Un autre décret est rendu sur la proposition ront pointà àprêter
retraites le serment
se plaindre emploisIl hon0
civique.
, et leurs nº
du même rapporteur : rables seront remplis par des militaires plu
« L'Assemblée nationale, après avoir entendu dignes de défendre une nation libre .
son comité de la marine , décrète , 1°. qu'à Un observateur qui connoît bien l'espritº
compter du premier janvier prochain , le con tuel des divers corps de l'armée, nous º
seil de la marine sera supprimé ; 2°. que les in que la très grande majorité des officiers de #
et de l'artillerie sur-tout, étoit pénétrée les
tendans et directeurs dans les bureaux de la
marine sont également supprimés, qui, néan principes de la révolution, et entièremenl |
moins, continueront d'être employés, s'il y a vouée à la constitution La raison en eºº
- ( 855 )
ssance avoit moins d'influence que le mérite dupes de leur liypocrisie. Les véritables amis
ur l'admission aux emplois dans ces deux du roi sont les vrais amis de la mation et de la
TPs , et plus encore l'étude des sciences et constitution ; et toutes les foîs qu'on veut sé
abitude de la méditation, qu'exigent l'art de parer et distinguer le roi de la nation et de la
:tillerie et du génie. Ces braves militaires constitution nationale , on mérite d'être hué ,
bient plus que de la bravoure : ils étoient au conspué et chassé de la société conme des
reau de leur siècle par leurs lnmières ; ils ont fléaux publics. Nous promettons donc , sur ce
né la liberté et la révolution, ils sont patriotes : que nous avons de plus sacré , de poursuivre
ndis que nos ignorans de cour et leurs stupides toutes ces sociétés rebelles et anti-nationales ,
otégés, qui obtenoient tous les emplois, grands jusqu'à ce qu'elles soient dissoutes ; et nous
petits, par le seul droit de naissance, n'ont invitons le peuple à considérer bien sérieuse
le de l'orgueil, de lourds préjugés, et ce fana ment que ces mêmes sociétés finiroient par
me de la servitude qui § nos aris occasionner des guerres civiles dans tout l'em
crates. pire, si on ne se hàtoit d'y mettre ordre. CARRA. .

Etablissement subit de plusieurs sociétés


Grenoble, le 22 décembre.
b4tardes et anti-nationales.
Une société soi - disant des honnétes gens,
On pourra dire que notre mémorable révo amis du vrai, de la paix, du peuple , du roi,
1tion aura passé par toutes les épreuves pos de la monarchie, de la véritable liberté, etc.
bles. Remarquez, je vous prie, qu'en même s'étoit formée dans cette ville, et tenoit ses séan
emps que nos ennemis projettoient dans diffé ces suspectes rue des vieux Jésuites, chez un
entes villes de l'empire une coutre - révolu sieur D... Elle alléchoit le peuple par de beaux
ion à main armée , ils en méditoient une autre
prospectus de bienfaisance et d'abondance, elle
ur les esprits foibles, en formant tout-à-coup paroissoit très-initiée au grand mystère du sou
t par-tout des sociétés sous différens noms ,
els que ceux de Club monarehique ; d Amis par livre de pain ; mais enſin le bout d'oreille
lu Roi ; d'Amis du Roi et de la paix; d' Amis aristecratique, le petit bout de cocarde blanche
iu Roi , de la Noblesse et du Clergé;- d'Amis ' aLyon,-et-alarmé
percé : le peuple, éveillé par la conspiration de
du voisinage des conspirateurs
de l'ordre et du bien, etc. etc. et toujours du
roi et jamais de la NATIoN , comme si la nation de Turin et de Chambéri, a témoigné haute
n'étoit pas le seul et véritable souverain ! Ces ment son indignation par une pétition revêtue
d'un grand nombre de signatures, qui deman- .
ſociétés d'esclaves, d'adulateurs et de fripons doit la dissolution de cette société monarchien
n'ont pas réfléchi que le rassemblement de leurs ne, pacifique, populaire, véridique, ect. La
membres étoit précisément le moyen de faire municipalité a prononcé la suspension des séan
connoître au peuple le nom et la demeure de ces de ces honnétes gens, associés pour le grand -

tous ses ennemis et de tous les aristocrates de œuvre de la contre-révolution mitigée. . "

France ; ils n'ont pas réfléchi que c'est préci A cette occasion la société des vrais amis de
sément aux dissipations, aux déprédations, aux la constitution très-monarchique, décrétée par
mœurs scandaleuses et au despotisme de la l'Assemblée mationale et acceptée par le roi , a
cour qu'on doit la révolution, la vente des arrêté qu'elle sollicitera, par une adresse à l'As
biens ecclésiastiques et la suppression des droits semblée nationale, un décret qui interdise ex -
féodaux ; et que c'est être bien bête que de se ressément à tous ceux qui m'auroient pas prêté
déshonorer et s'exposer à la juste vindicte du e serment civique, la faculté dangereuse de
peuple, pour vouloir rétablir le régime arbi former des aggrégations et de se réunir en as
traire en faveur de cette cour déprédatrice et semblées périodiques.
corrompue. Ne voyent-ils pas, d'un autre côté,
que tous leurs efforts seront vains par la sur
veillance et la sagacité des vrais patriotes, qui Nouvelles des départemens.
dévoileront sans cesse leur ignorance, leur
turpitude et leurs complots ? Certes, nous re Une foule de lettres, que nous recevons de
gardons comme un trait de charité de notre plusieurs villes, prouvent que les conspirés
part, d'avertir tous ces prétendus amis du roi, | émigrans avoient tendu leurs filets dans toute
que le peuple ni le roi lui-même ne seront point l'étendue du royaume, et que tous leurs amis
( 854 )
devoient lever au même instant l'étendard de été vu pendant #
en listribuoit à des solla,
la révolte, sile complot de l'entrée des ci-devant du régiment de la Vieiffe-Marine , en garnison
princes dans Lyon eût eu plus de succès. dans cette ville.
Voici ce qu'on nous mande de Nîmes, en date
du 17, « Sans les soins vigilans du patriote Au D E L I E G E.
bry, colonel de notre garde nationale, nous
aurions ressenti ici les effets de l'infernal pro Le césar autrichien , après avoir reconqui le,
jet qui devoit s'exécuter le 1o de ce mois : mais provinces belgiques par la trahison des dent
ce chef a tout prévenu, et nous jouissons de premiers ordres de ces provinces, se porteau.
toute la tranquillité possible dans une circons jourd'hui pour exécuteur des hautes oeuvres ,
tance aussi critique , et sur-tout après les scè la chambre impériale de VVetzlar; en sa quall
nes d'horreur qui ont eu lieu dans notre mal de chef de l'Empire , il verse sept mille Autº.
heureuse ville ». chiens dans le pays de Liége, et il va procéd :
La vente des biens nationaux a commencé à la réintégration du prince-évêque , de ce peut
hier, et déja les enchères sont poussées avec menarque mitré , parjure à ses sermens en en
SO Il peuple. Le roi G uillaume , auteur de l'in
chaleur. Ce qu'il y a de remarquable c'est que
les habitans de Bouillargues, village situé à une sºrrection des Liégeois , se rit aujourd'hui le
lieue d'ici , dont le plus grand nombre a montré leur infortune, et les livre à leurs tyrans 0n !
tant de fanatisme dans nos derniers troubles et même de fortes raisons de croire que Léopol
a tant contribué à la formation de notre muni d'accord avec Guillaume, va donne un le
cipalité , de cette municipalité donnée par un fans Pour coadjuteur et co-monarque à la natiº
Dieu irrité , de cette municipalité dont notre liégeoise. Ainsi donc la
les folies tyranniques
- -

de aison d'Autriche .
ville et toute la France attendent depuis si long à d doigts el - seph II avoient mº -

temps le jugement, ces habitans de Bouillargues #º


force etº#º,º
d sº ruine , se relève avec plus !
se montrent les plus empressés à l'acquisition audace que jamais , ainsi le benin Lo.
des domaines nationaux , ci-devant occupés par pold agrandit son ern pire . naguère voisin dun
le clergé. dissolution totale : ainsi le foible Guillaume, sa
par la terreur panique d'une révolution danses
Notre municipalité vient encore de se signaler † états, a joué en dupe , dans le traité de
en plaçant dans le tribunal de paix un nommé
Neimout, avocat de tous les contre-révolution teichºmbach •ººtrichien.
nemi le césar
º Vec son astucieux et mortelen
Guillaume tºut pºr
naires, qui avoit été capitaine des compagnies
à houpes rouges (1). *º, [º9Pººº ººnistres , affidés à l'Autriche .
Pourquoi l'Assemblée nationale, qui a pro †
† †§
précaire . que la puissance arti
le grand Frédéric, doit º
noncé sur l'affaire de Montauban , # Nan ci ,
et d'autres moins anciennes que celle qui a d'affoiblir " ºt Pas , il a manqué l'occu -
porté la mort et le deuil dans nos murs , n'a ºiºlir et de réduire au niveau de la Prº ,
t-elle pºº ººººº prononcé sur notre munici par l'affermissement de la liberté et de l -
pendance des Belges , la puissance autrichienne,
palité : -

Il a été répandu la nuit dernière dans les rues sºn enººmie naturelle : il n . pas vu qu'à .
de notre ville , et principalement devant les gloire d'être le modérate . l'arbitre du nord
et le fondateur cle la république des Belges |
églises, un écrit abominable intitulé : Dialogue
entre madawne Necker et Rabaud de Sainz †
† $ansà
rendre e CIe
danger la gloire
ses Peuples | plus
leurs droits nº
Etienne. Cet écrit a pour but de réveiller les ºrels , et cette liberté qui s'allie si bien avec le
famatiques , et de leur faire entendre que la
religion catholique est en danger. Un moine a gOºVernement monarchique : il s'est livré à l'Au
† † $ºnger qu'elle doit nécessairemen
-

§ a Prusse, si l'empire autrichien lu


(i) On sait ce que les fanatiques contre-révolution
maires à houpes rouges ont fait dans le massacre de † º milieu
Vºnt pas se briser contre la Franº
du choc que tout le corps .
a ll

Nîmes en juin de cette année, -

ºIºe paroit méditer contr'elle.


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à qui l'on adressera . r |
- -

de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les , # a ranc dde Port , leº"prix
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et de l'Etranger.
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAiREs
|) E L A F R A N C E ,

E T A F F A I R E S P o L I T I Q U E S D E L E U R o P E,
JO U R NA L L T B R E , par une Société d' Écrivains Patriotes ,
dirigé par M. MERcr BR , et par AA. CaRnA, un des Auteurs.

Ce qui prouve combien méprisables et méprisés sont les mandemens,


les protestations et les m tnœ uvres de nos prélars réfractaires, de
leurs noirs adjudans , et de tous ces petits conspirateurs qui s'agitent
au dedans et au dehors , c'est la vente rapide et accélérée des do .
maines nationaux. Ou peut présager avec certitude que tous nos
coutre-révolutionaires , nos amateurs de guerre civile , n'auront pas
même le génie, ni l'exécrable pouvoir d'operer UNE FRoNDE, unc guerre
- - - , de pots-de-chambre.

No. C C C C L V. Du Vendredi 31 Décembre 179o.


· Ass E M B L É E NAT 1oN A L E. du second million d'assignats, rentré par la
voie des ventes nationales ». -

Séance du 3o Décembre. Le même M. Camus a proposé le décret sui


vant, qui a été reçu sans difficulté : · · ··
L'. DM INI s T R AT 1 oN municipale de Paris a « L'Assemblée nationale, oui le rapport des
nontré jusqu'ici tant de lumières et de zèle, commissaires nommés pour l'organisation de la
fue l'Assemblée nationale a cru devoir lui don direction générale de la liquidation, décrète :
mer, aux yeux de la mation , unegrande marque 1°. Que le commissaire du roi pour la liqui
le confiance ; sur l'avis du comité de mendicité, dation est autorisé à louer, pour trois ou six
nrésenté par M. Liancourt, il est décrété que, ans, la maison ci-devant occupée par le sieur
tjusqu'à l'organisation du département de Paris, d'Arras, place Vendôme , pour y établir ses
e corps municipal de cette ville exercera les · bureaux dans le plus bref délai.
onctions attribuées aux administrations de dé 2°. Que dans le courant du mois de janvier
rartement, en ce qui concerne les travaux pu prochain il sera accordé par le trésor public ,
>lics et les atteliers de secours : elle tiendra audit commissaire du roi, provisoirement et à
jour cette administration provisoire un compte la charge par lui d'en rendre compte, la somme
rarticulier et distinct de celui relatif aux atte de 25,ooo livres pour'les appointemens de ses
icrs de Paris ». - -
COIR In 1S. - -

^ M. de la Röchefoucault , au nom du comité 3°. Que dans le cours du même mois, le com
l'imposition, a apporté et a faît adopter un dé missaire du roi présentera à l'Assemblée na
:ret provisoire sur les entrées de Paris : tionale le plan définitif de l'organisation de la
« L'Assemblée nationale décrète que, jusqu'à direction de liquidation ». - , .

·e qu'il ait été statué définitivement sur les en La discussion s'est ensuite reportée sur la
rées et sur les octrois , les recettes et les dé olice de sûreté : cette matière , qui a occupé
)enses continueront d'être , faites, pour la ville es précédentes séances, est arrivée à maturité,
le Paris, comme en l'année 179o ». et les décrets qui suivent ont été rendus après
L'Assemblée mationale et le public ont reçu ' quelques légers débats :
vec joie l'assurance donnée par M. Camus, - | T I T R E I I.
: que demain 31 décembre, les assignats de
io liv. entreroient dans la circulation, et qu'il' Du mandat d'amoner et du mandat d'arréter.
eroit procédé très-incessamment au brûlement Art. I°r. « Tout officier de police aura droits
- 455
( 855 )
dans les cas déterminés ci-après, de donner prévenu et son domicile, s'ill'a déclaré, ainsi
un ordre pour faire comparoir devant lui les que le sujet d'arrestation, faute de quoi le gar
prévenus de crimes ou délits. Cet ordre s'ap dien de la maison d'arrêt ne pourra le recevoir,
pellera mandat d'amener. sous peine d'être poursuivi comme coupable de
II. Le mandat d'amener sera signé de l'offi- ' détention arbitraire.
cier de police, et scellé de son sceau ; le pré XI. Aucun dépositaire de la force publique
venu y sera nommé et désigné le plus claire ne pourra entrer dans la maison d'un citoyen,
ment qu'il sera possible : il sera exécutoire par pour quelque motif que ce soit, sans un man
tout aux conditions prescrites par les articles 9 datEnsuite
de police ou ordonnance de justice ».
M. Duport, rapportcur, a rendu
et 1 o du titre 5, et copie en sera laissée à celui
qui est désigné dans le mandat. compte du sentiment des deux comités sur le
III. Le mandat d'amener contiendra l'ordre titre premier qui leur a été renvoyé, et qui
d'amener l'inculpé devant l'officier de police , cmbrassoit la question de savoir s'il faut donner
et de le conduire d'abord, s'il le demande , un concurrent à l'officier de police, et quel
doit être ce concurrent.
devant la municipalité du lieu où il sera trouvé. « Jamais, dit M. Du port, jamais le juge de
IV. Le porteur du mandat d'amener sera paix 11e pourra avoir une autorité assez active
tenu de demander d'abord à l'inculpé s'il en pour exercer , dans toute leur étendue, des
tend obéir au mandat. Si celui-ci répond qu'il fonctions qui intéressent non-seulement la con
est prêt d'obéir de ce moment , et s'il obéit , servation des propriétés , mais la liberté pu
il sera sous la protection de la loi , et il me blique et individuelle.
pourra être usé cnvers lui d'aucune menace ou Ce n'est pas non plns un maire ... ni un j #
violence quelconque , sous peine, contre ceux de district , qui pourront suffire à la survek
qui s'en rendroient coupables, d'être poursui lance de tous les Inom ns. ;in attribuant cellº
vis criminellement. surveillance à l'oi ficier de g ndarmerie natio
V. Aucun citoyen ne peut refuser de venir nale , vos conités ne vous proposent pas de
rendre compte aux officiers pubiics des faits donn r à cet oſticter le : roit de disposer de la
qu'on lni impute; et s'il néglige ce devoir, il libel té des citoyens , mais le pouvoir duº
se rend coupable de désobéissance à la loi. simple a rrestation de 2 t heures , pour l'inléré:
VI. Si l'incnlpé refuse d'obéir , ou si , après de la srûeté publique , en éloignant tout ce q"
avoir déclaré qu'il est prêt d obéir, il tente de auroit quelqu'apparence •l'arbitraire, etdanº
s'évader, le porteur du mand.t d'amener pourra campagnes seulement ».
employer la force pour le contraindre : mais Ce mode de police n'a point obtenu l'appº
bation de M. Péthion : il y trouve une violati0n
il sera tenu d'en user avec modérat,on et hu
'Inanité.
des principes constitutioenls ; il ne voit dans
la gendarmerie que la force militaire, laqutllº
VII. Le porteur du mandat d'am mer con doit toujours être subordonnée à la pulsº
duira d'abord l'inculpé, s'il le demande , devant civile , et me peut agir qu'en vertu d'une tº
le maire , ou, à son défaut, a un autre officier quisition formelle. « Et pourquoi donc donnef
maunicipal du lieu où il aura été trouv é , et dans
ce cas il présentera le mandat à cet officier et des concurrens aux juges de paix ? peutº
craindre que ces hommes , choisis par le pº
le fera viser par lui. ple , aient moins de capacité, moins d acliº
VIII. Si l'officier de police, devant qui l'in moins de vertus que ces procureurs-fº
culpé aura été amené , trouve , après l'avoir qui, jadis au nom des seigneurs, faisoientº
entendu , qu'il y a lieu à le poursuivre crimi la police » ? G.
nellement , il dommera ordre qu'il soit envoyé à ( La suite demain. )
la maison d'arrêt du § de district ; cet
ordre s'appellera mandat d arrét.
IX. Le mandat d'arrêt sera également signé P A R I S , le 3o décembre.
et scellé de l'officiel de police , lequel tiendra
registre de tous ceux qu'il'délivrera : il sera re Avis très-important.
m§ à celui qui doit conduire le prévenu en la
maison d'arrêt , et copie en sera laissée à ce Hier 29 dans la soirée, M. Cazalès s'estº
dernièr. chez M. d'Hauteville, administrateur desº
X. Lc mandat d'arrês contiendra le nom du sagerie, chez lequel les principaux fº
- ( 857 )
,nt assemblés. A l'instant même on a dis semblée nationale la rédaction du journal Ma
a é , dans chaque bureau , des balles d im rat º ignore-t-il, le bon abbé, que cet exécrable
nés pour différentes villles. Ces imprimés journal est une production calotine ? que le pa
en t cIe la dissolution de l'Assemblée natio triote Gorsas a découvert le Mathan impur,t
,, pro x o qu éepar la retraite prochaine d une auteur de cet atroce libelle, et qu'il a dévoilé
tze zzes a'éputés. ( Voilà le grand secret ). M. l'usage odieux qu'on en faisoit pour alarmer un
avateville a donné les ordres les plus précis bon roi sur les dispositions des meilleurs pa
1 r le proun pt départ de ces balles d iImprimés. triotes, des François qui lui sont le plus fidèles ?
reçu la p rctve de toutes ces circonstances Un plaisant racontoit que des courtisannes ou
tuit d' Iiier à aujourd'liui, et je ne liâ e, après femmes de cour attendent avec impatience
»ir rédigé cet extrait pour les Annales , de les tolpaches et les pandours allemands, pour se,
: ter cc tt e preuve au comité des recherches jetter dans leurs bras, et y contre-révolutioner
l'Assen , blé e nationale. à l'aise : le bon abbé compteroit-il donc aussi,
Dans un autre avis signé, que j'ai reçu le 28 sur les houlans germaniques pour se réintégrer,
que je vais également déposer au comité des dans sa chère abbaye de Quimperley ? Eh ! bon
: i1 er é! es , on m'apprend que les fermiers des abbé , rappellez-vous votre cliaire modeste au
essageries laissent parcourir depuis longtemps co lége, puis à la bibliothèque de Grenoble, et,
M. C azalès les différens rapports des messa vous trouverez que votre place au château est
ries avec toutes les villes du royaume, et lui encore une fortune pour vous. Laissez-là tous,
urnissent tous les détails qu'il demande. ces contes de pandours et de tolpaches, qui ne
Le public se doute bien de l'aristocratie de sont bons à faire peur qu'aux enfans, et prêtez.
I. d Hauteville, intime ami de Calonne ; Il18 lS votre serment civique ; vous le devez comme,
ne sait pas que M. d'Hauteville dirige plus de fonctionnaire public, comme attaché à l'éduca
eux mi\ſe-employés ou gens qui dépendent de tion de l'enfant de la patrie , de l'héritier du
on entreprise ; qu'il peut , dans moins de huit trône. Nous nous intéressons beaucoup à vous,
ours , communiquer d ns toutes les villes du cher abbé , parce que la reine nous a promis
oyau rne ; soit par des agens directs , soit par solemnellement, et en présence de nos augustes
les distributions d'avis dangereux , soit enfin représentans , qu'elle feroit élever son fils dans
bar ces mêmes moyens réunis , les machina les principes sacrés de la constitution décrétée
ions les plus infernales que nous ayons à crain par l Assemblée nationale. -

Are. . . - - - Adieu , cher abbé , nous souhaitons que le


# Le même avis du 27 parle des sommes énor ciel vous comble de ses bénédictions pendant
mes et extraordinaires en argºnt qu'on a fait tout le cours de 1 -01 , et que vous viviez lon
#oasser continuellement , depuis un an , tant guement , pour jouir longuement des bienfaits
de la révolution.
chez l'étranger que dans l'intérieur de l'empire,
sous les auspices et la discrétion de M. d'Hau
teville; c'est sous les mêmes auspices que des
millions de pamphlets contre l'Assemblée natio Bordeaux , ce 18 ddcembre.
gnale et la constitution se sont répºndus dans
,toutes les villes et les villages de France par le Cette ville, émule en patriotisme de la capi
,moyen des messageries. Voyez, mes chers con tale, vient de voir un club patriotique des dames
, citoyens , s il n est pas temps que la discrétion s'établir dans son sein. L'exemple des citoyennes
, et les bons oflices de M. d'Hauteville , en fa d' Alais a été imité par celles de Bordeaux ; on
# veur des ennemis du peuple, cessent d'agir, et lira , avec le plus vif *ntérêt , les traits suivans
% s'il ne convient pas que les messageries passent d'une lettre écrite par une de ces dames au ré
" en des mains plus sûres et plus patriotiques que dacteur du journal de Bordeaux.
| les siennes. CARRA. « Les femmes, dit un auteur anglois, ne sont
certainement pas inférieures aux liommes en
résolution : elles le sont peut - être beaucoup
Pourquoi le bon abbé Daveau, ce zélé pa moins en courage qu'on ne croit : si on en juge
triote du château, qui naguère faisoit ses dé autrement, c'est que nous exagérons notre timi
lices de la Gazette de Paris, iroit-il † dité, et que les hommes ont grand soin de ca
cher la leur.
* de coterie en coterie l'insigne et plate calomnie
, imaginée par la valetaille du château, qui attri Notre famille est nombreuse, nos frères, nos.
" bue à un membre patriote et distingué de l'As époux, occupés des grands intérêts que leurs
º

• . -

--_--
( 858 )
concitoyens leur ont confiés, nous privent sou I Nouveaux a'é*ails sur l'affaire de Perpignan
vent de leur compagnie. En leur absence, nous
nous rassemblons chaque soir ; nous lisons les Vous n'ignorez pas, messieurs, les prncy
ouvrages périodiques les plus estimés, la Feuille qui ont dirigº jusqu à présent la municipalit d
JVillageoise sur-tout, que nos enfans écoutent Perpigna I1 ; ainsi , les détails dont je vais ,
avidement. La punition la plus sévère pour entretenir , loin de vous surprendre, vous d,
eux, est de les priver de cette intéressante ins montreront plus q11e jamais la nécessité des !
©ruction.
Vous exercez, monsieur , sur l'opinion du liciter l'attention des patriotes et des reprée
tans de la nation françoise, pour arrêter .
public un empire que vous méritiez d'obtenir ; suites funestes d'un complot affreux qu'ils
encouragez donc, autant que vous le pourrez, important de vous révéler.
les clubs patriotiques des dames.Ces associations
décentes et utiles vaudront bien nos assetnblées Dans la n'eait des 5 au 6 décembre mignt
du Sallon , où les longues soirées d'hiver nous
mois , quelques patriotes , en sortant de lui
enchaînent autour d'une table de wisck , et club , furent insultés par des membres | 4
société des # amis de la paix. lk te
livrent nos enfans aux soins d'un mercenaire ,
ou à la surveillance de nos valets. crurent pas d'abord devoir répondre aux inj,
Les dames de Corinthe et d'Athènes célé rºs grossières dont on les accabloit : mis,
poussé Jusques clans ces derniers retranche,
broient dans l'ombre les petits mystères de Cérès mºns , indigné d'ailleurs des menaces réitér !
et de Bacchus ; les dames romaines sacrifioient qu'on lui faisoit , un patriote crut devoir ; .
à leur bonne Déesse ; mais on ne vit jamais la
vertueuse mère des Gracches se mêler à ces Vººer Eh
, mots Vºrs etax. A peine eut-il prononcé : ;
t /2oº4 * 7 ra oz zz zz var cerions-nous pui?
:
licentieuses nocturnales..... Quel sein ne s'ho qu'un fusil dirigé par un membre de la souis
noreroit pas d'avoir porté les deux Lameth, un ºs ºººº de la Parx , le renversa à terre.la
jeune Barnave, un Montmorenci !..... Prenons cris du blessé s'étant fait entcndre, cinquanle
donc exemple sur cette immortelle Cornélie, qui
sut graver de bonne heure dans le coeur de ses Pºººssº Présent è rent pour demander qu'en
ſils l'amour des vertus, des loix, de la liberté; et lºur livrât l'auteur du crime. Une vigoureuss
d, charge de Co tºps de fusil fut la réponse des
puissions-nous être honorées comme elle, pour Prétendus
avoir donné des défenseurs à la patrie ! amis de la paix. Le danger étoitim
Nous sommes , etc. ººnt : il n'y avoit plus à balancer : on crie
Vos très-humbles servantes , de tºutºs Parts aux a rrn es. Bientôt le paifi pº
trlOte S accroit • °t déja 6oo hommes sont sous
A, F.. .. et J. E..... mère et ſille, les armes et dirigent leurs pas vers le ſoyer ue
l' incondie. lls#nt précédés par le canon, qui
leur ouvre un libre Passage.
7'oulouse , le 16 décombre. , Le parti †º9crate , après deux heurs le
r'sistance , forcé de cé der, cherche son salut
Les nouveaux juges ont été installés avant † la fuite.
} e peuple , en pénétrant dans le
hier matin avec une grande pompe : toutes les
ardes nationales de la ville et de la camp gne
étoient sous les armes. Le départemeat, le dis
†. *a† º gasin de poudre, des
des cailloux ui º, tºute espèce, et jusqu'à
trict et le club des jacobins avoient été invités : 9Iº n º t t est oient malheureuse
d'assister à la cérémonie : ces derniers ont ha † trop l in ſc1 11n e projet qu'ils avoient

billé 3o pauvres à cette occasion. Le club de § patriotes de notre


ºrnbres détestable
rille.
la maison de ville a donné un repas à 2oo • V - de cette
autres. Cette installation avoit été annoncée la §† pºsonniers et gardés à vue dans
veille par plusieurs décharges d'artillerie, et
par le bruit de toutes les cloches, qui sonnèrent
† e
ient de lui être §d # # †qu
nn C nt sur la pétition
-

endant plus de deux heures : ce qui se renou § ssée au nom des amis de l
C> r
vella encore le lendemain matin, jour de la fête.
M. l'abbé Chambon , doit
† º Tui dépu# présentée
lui être pres ll
pu
La porte de chaque juge étoit ornée de lauriers, P. S. Nous dov Putº auprèsrégiment
devons des éloge
d'elle. de
ainsi que le palais et la maison de ville. Toutes Vermandois?ºº
, qni , dar ges au reg
les rues étoient remplies de curieux, que cette donné les preuve le 1S Cette circoI1st 1nce , â
solemnité avoit attirés. ,, « datriotisme. * les Plus óclatantes de sol
-- -- I

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