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Calcul de Vangle de déviation de la lumiére par le soleil Démonstration détaillée Cette démonstration respecte la logique suivie par Einstein. Le détail des cal- culs a été reconstitué pas 4 pas afin de rendre compréhensible la démarche. Vous pouvez aussi accéder directement au [papier original d’Einstein| La figure ci-dessous représente langle caleuler ; angle composé par les tangentes a la trajectoire initiale du rayon et lA a trajectoire finale. Soleil Figure 1 — Courbure de la lumiére par le soleil Le rayon lumineux va de la gauche vers la droite, I suit d’abord une ligne droite puis se courbe de plus en plus en se rapprochant du soleil. La courbure est maximale quand la distance avec le soleil est minimale puis en s’éloignant, il reprend progressivement une trajectoire en ligne droite. Binstein se place dans le cadre du principe d’équivalence, pierre angulaire de sa théorie. N’oublions pas que ce principe n’est: valable que localement. ‘Tout Ic long de la trajectoire de la lumitre nous avons une succession de référenticls dans lesquels nous pouvens appliquer le principe d’équivalence (accélération = gravité). Nous devons donc faire les calculs dans chacun de ces référentiels puis les lier les uns aux autres en les sommant. Voici un schéma qui traduit cette réalité compliquée. —~. / \ ; Soleil / \ ' \ FiGurE 2 — Schéma d’intégration de chaque angle de déviation dans chaque référentiel ponctuel Chaque case représente une portion de Pespace-temps dans lesquels le champ de gravitation est constant. Nous pouvons les identifier & des ascenseurs avec leurs deux cloisons verticales. La lumiére entre par une cloison et ressort par Vautre aprés avoir été déviée par un champ gravitationnel uniforme. Nous allons done calculer pour chacun de ces référentiels la déviation du rayon Iumineux puis nous allons sommer toutes ses déviations. Regardons la figure (Q) : La loupe sur une case n’est pas A ’échelle. AB représente la distance parcourue par la lumiére pendant un tout petit intervalle dt (c’est la notation d’une différentielle) selon ’axe Ox. BC représente la déviation de la lumiére vers le soleil pendant ce méme in- tervalle, En effet, les particules qui composent la Inmiére (les photons) sont attirés par le champ de gravitation solaire. La longueur AB est infiniment plus grande que la longueur BC. Par exemple, dans un intervalle de temps d’une seconde, la distance AB est de ordre de 300.000 km alors que la longueur BC est de Pordre de quelques millimét La tangente de langle de déviation est égal au rapport BC/AB (comme Vangle est trés faible, on confond classiquement la tangente avec la valeur de langle en radians). On a done : a = BC/AB. Si cx et cy sont les com- posantes de la vitesse selon les axes Ox et Oy ont peut alors écrire. a = ey/ex Rayan tumineux Ficure 3 - calcul de la déviation d’un rayon lumineux Réglons immédiatement le cas de c,. On peut considérer que e, est presque égal A c vu que la déviation est extrémement faible et que la vitesse de la lumitre est extrémement grande. Done posons : c, = ¢. Pour c,, c’est plus compliqué. En effet le champ de gravitation varie de la gauche vers la droite, Il n’est jamais le méme. Nous allons done devoir trouver la formule applicable localement pour un petit référentiel, nous calculerons ensuite la déviation localement, puis nous sommerons dans tous nos référen- tiels individuels pour trouver la composante. Au point A, il y a um champ de gravitation ¢ = —GM/r qui génére une accélération de la pesanteur égale & gradé, soit GM/r? ou encore, plus sim- plement g, Mais dans notre cas, cette accélération est fonction de la position de A. La figure ci-dessous montre que V'angle @ varie tout le long de la traver- sée du voisinage du soleil. Nous allons prendre cette variable pour caleuler cy. La composante selon Oy de Paceélération de la pesanteur est g + cos. Done Paccélération selon axe Oy, auxquels les photons de lumiére sont soumis, est égale A g*cos0 ou encore A GM cos6/r? on peut ainsi exprimer la composante dey par application de la formule ; vitesse = accélération*temps. Soit de, = Meo dey —1GMcosb Ts’en suit : da = S02 — =F CO8 ce Et enfin, en intégrant sur la plage de variation de 6 aa ['~1Meost 1 CM e0%0 Cette formule signifie que nous allons sommer tous les petits angles da depuis le moment oit Ie rayon entre dans influence du soleil jusqu’au moment; ot il en sort. En réalité, il est toujours dans son influence et il y reste toujours (imaginez que la terre située A 150 millions du soleil subit le champ de gra~ vitation solaire) doi une sommation entre + et - co. C’est ce que signifient les bornes inférieures et supéricures de Vintégrale. Voici ci-dessous le détail expliqué du calcul intégral mais il n'est pas utile de le comprendre. Nous quittons maintenant la physique pour « faire des maths », Jusqu’ici nous avons parlé francais, maintenant nous parlons une autre langue avec sa propre syntaxe, sa grammaire, ses raccourcis, ses tics. Ce n'est. qu’une langue. On sort les constantes de l'intégrale ce qui ne change rien a Vintégrale. GM st cosh oa fe Petit bricolage pour préparer un changement de variable. GM [’ cos dt c bw dr On remplace dt/dr par 1/c et on le sort de Pintégrale pour ne garder sous le signe intégrale que les variables GM [~ cos) — dr a wo r Tci on fait deux choses : On remplace banalement r par R, @ dans I’ objectif de changer de variable @’intégration (on veut passer de dx & a). A partir de Pégalité 2 = land, on dédit: dx = —>-d0 = dO = (cos*0)dz/R. Onin Sibie les dew expressions dans intégraie. On‘chiange nusel ies bores pour exprimer les valeurs extrémes de 0. GM fst cos R @ dan RE cos?6 a= On simplifie et on sort R de Pintégrale. GM pre = Re beeps cosbd0 a Aprés avoir réduit le contenu de lintégrale A une expression connue et sachant que la primitive de cos# est sind. GM, vam, a= alin sho Soit sig an ™ oom a= Fa (sin(+5) — sin(—F)) Finalement Gt () OTe Nous retrouvons bien la valeur de langle de déviation que nous avons établie précédemment avec une approche strictement géométrique. Avec cette formule, Einstein vient de prouver qu’il est possible de trouver une preuve de V'influence du champ de gravitation sur la propagation de la. Iumitre. Il conclut son papier par un appel aux astronautes de s’intéresser & cette question méme si le résultat pouvait leur apparaftre « insuffisamment bli ou bizarre » signifiant ainsi qu'il en reconnaissait l’étrangeté mais ne qu'il ne doutait pas de la véracité du calcul. Il lui faudra attendre hnit ans. Liexpérience qu'il réclamait en 1911 ne Se qu’en 1919 par Edding- ton, Entre temps Einstein aura établi ses équations de la relativité générale et rectifié erreur commise dans son premier calcul. En effet, le calcul que nous venons de faire est faux, Einstein le pressentait-il quand il parlait de considérations insuffisamment établies? Il y a toujours chez Einstein une in- tuition désarmante. ra réalis

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