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La dynamique de l'électron /

par Henri Poincaré... ; École


supérieure des postes et des
télégraphes

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France


Poincaré, Henri (1854-1912). Auteur du texte. La dynamique de
l'électron / par Henri Poincaré... ; École supérieure des postes et
des télégraphes. 1913.

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ÉCOLE SUPÉRIEURE DES POSTES ET DES TÉLÉGRAPHES

par Henri POINGARÉ

Supplément aux ANNALES DUS POSTES, TÛLlUlHAVIlliS


UT TULUPI[ONUS (Mars 191ÏJ).

A. DUMAS, ÉDITEUR,
0, HMK I>K LA CIIAUSSKK-n'ANTIN, 0
PARIS
IIVNAMIQUK I>K I. KI.WTHON

LA DYNAMIQUE DE L'ÉLECTRON ( 1)

Conférences fuites en juillet 1012,


à l'École Su|HMÎOIIiv des Postes et des Télégraphes,

par IIKMII POFNGAKÉ.

INTRODUCTION. (2)

L'Administration dos Postes et Télégraphos a proposé a M. II.


Poinearô commo sujot do conféronco pour los leçons qu'il avait a
fairoà l'Ecolo Supériouio, en 1011-1012, la dynamique do félectron
ot lo principo do rolalivitô. \A\ mort a ompôchô l'illustro savant do
revoir la rédaction dos notes trop hàtivos quo nous avons prises à
son cours; il n'a laissé entro nos mains quo la listo des équations
principales. Dans lo désir naturel do no pas déformer sa penséo,
nous avons préféré dans bien des cas nous on tenir à un texte
incomplot, où lo lecteur aporcovra quelques lacunos ; mais, cotte
réservo vaut mieux sans douto qu'uno reconstitution incorrecte
Malheureusement, nos hésitations portent justomont sur los points
les plus délicats: notamment sur lo début do l'exposé du principo
do relativité; aussi avons nous dû combinor nos notes avec les textes
des paragraphes 402 et suivants do la douxiômo édition d'Electricité
et Optiquo donnés par II. Poinearô. C'est en raison do ces insuffi-
sances ot c'est aussi pour rattacher ces conférences au programmo
d'étudo mémo, do l'Ecole Supérieure, quo nous demandons la

(1) Rédaction de M. VIAÎU>, élève-ingénieur à l'École Supérieure des Postes


et des Télégraphes.
(2) Introduction par M. POMEV, ingénieur en chef des Postes et des Télé-
graphes.
0 MÉMOIRES ET DOCUMENTS

permission do faire précéder le texte de ces conférences do quelques


mots d'introduction. Nous les emprunterons tout d'abord à M. Lucien
Poincaré, qui, dans son remarquable ouvrage intitulé « La Physique
moderne et son évolution »... s'exprimait ainsi : « M. J.-J. Thomson
a eu lo premier l'idée nette qu'une partie au moins de l'inertie d'un
corps électrisô est duo à sa charge électrique; cette idée a été
reprise et précisée par M. Max Abraham qui, pour la première fois,
a été amené à envisager la notion en apparence paradoxale d'uno
masse fonction delà vitesse... On ne connaît pas do procédé per-
mettant do mesurer directement la masse d'un électron, mais on
peut mesurer simultanément la vitesse ot lo rapport do la charge
électrique à sa masse. Dans le cas des rayons cathodiques émis par
le radium, ces mesures sont particulièrement intéressantes, parce
quo les rayons qui composent lo faisceau sont animés de vitesses très
différentes. M. Kaufmann a réalisé des expériences soignées par une
méthode qu'il désigne sous le nom do méthode des spectres croisés
et qui consisto à superposer les déviations produites par un champ
magnétique et un champ électrique agissant dans des directions
perpendiculaires l'une à l'autre ; il a pu ainsi, en opérant dans lo
vide, enregistrerdes vitesses très variables, qui, parlant, pour certains
rayons, des sept dixièmes environ do la vitesse de la lumière,
atteignent, pour d'autres, les quatre-vingt-quinze centièmes do
celle-ci.
« On constate quo le rapport do la charge à la masse, — qui, pour
les vitesses ordinaires, se montre constant et égal à celui qu'on a
rencontré déjà dans tant d'oxpéliences — diminue, d'abord lente-
ment, puis très rapidement, quand la vitesse du rayon augmonto et
s'approchede la vitesse de la lumière ; si on représente celte variation
par une courbe, l'allure do celle courbe donne a penser quo le
rapport tend vers zéro quand la vitesse tend vers la vitesse do la
lumière.
» Toutes les expériences antérieures nous ayant conduits à consi-
dérer que la charge électrique est la môme pour tous les électrons,
on no saurait guère concevoir quo celle charge pût varier avec la
vitesse ; pour que lo rapport, dont l'un des termes est resté fixo, ait
pu changer, il a bien fallu que l'autre terme no soit pas resté
DYNAMIQUE DE L'ÉLECTRON 7

constant ; les expériences de M. Kaufmann confirment donc bien les


prévisions de la théorie de Max Abraham : la masse dépend de la
vitesse et augmente indéfiniment au fur et à mesure que cette vitesse
se rapproche de celle do la lumière. Elles permettent d'ailleurs, ces
expériences, de comparer les résultats numériques du calcul aux
valeurs mesurées. La comparaison, très satisfaisante, montre que
la masse totale apparente est sensiblement égale à la masso électro-
magnétique ; la masse matérielle de l'électron est donc nulle, toute
sa masse est électro-magnétique...
» Quand la vitesso do l'électron est constante, il crée autour de
lui, par son passage, un champ électrique et un champ magnétique ;
autour de co centre électrisé existe une sorto do sillage, qui le suit
à travers l'éther et qui rie so modifie pas, tant que la vitesse demeure
invariable... Lorsque l'électron est soumis à une accélération, une
onde transversale se produit; une radiation électromagnétique prend
naissance, dont le caractère peut naturellement changer suivant la
façon dont la vitesso varie ; si l'électron a un mouvement périodique
suffisamment rapide, cette onde est une onde lumineuse ; si l'électron
s'arrête brusquement, une sorto do pulsation se transmet dans
l'éther, on obtient alors des rayons de Rontgen ».
Ce sont ces diverses questions concernant la dynamique do l'élec-
tron qui étaient proposées à M. H. Poinearô par l'Administration ;
on y ajouta le principo do relativité ; un mol à co sujet : on sait que
si les équations de la dynamique sont établies par rapport à un
certain système d'axes ox, oy, ozf elles subsisteront par rapport à
un autre système d'axes o'co', o'y', o'z\ qui serait mobile, pourvu
que l'orientation du nouveau système par rapport au premier
demeuro fixe, et quo l'origine o' se déplace d'un mouvement recti-
ligno ot uniforme. Le passage d'un système à l'autre est ce qu'on
appelle une transformation de Galiléo. Celte permanence de la
valabilitè des équations de la dynamique par rapport à tous les
systèmes du groupe ainsi formé est le principe de relativité do la
mécanique.
Si Ton envisage maintenant les équations du champ électro-
dynamique, on peut so demander» s'il existe un système privilégié
d'axes de coordonnées, auquel il faille les rapporter ou bien, dans
8 MÉMOIRES ET DOCUMENTS

le cas où il existerait plusieurs systèmes convenables, quelles sont


les formules do transformation qui permettent do passer do l'un à
l'autre. Si on répond oui à la première question, alors tous les corps
qui sont en mouvement par rapport au système privilégié doivent
so comporter autrement que ceux qui sont en repos par rapport à
lui. On doit alors parvenir a établir par l'expérience si un corps se
meut par rapport à lui et de quelle manière, et l'on doit attacher un
sons physique à l'expression de « mouvement absolu » d'un corps.
Si c'est l'autre alternative qui est juste, alors si on considère un
corps en mouvomont, mais qui soit on repos par rapport à un
système convenablo, les phénomènes pour un obsorvatcur apparte-
nant à co systèrao, so dérouleront do la mémo manière que dans
l'état do repos. Au point do vuo physiquo, c'est alors un non sens
quo do parler do la vitesse comme de quelque chose d'abso!u. Un
principe qui déclare vraie une telle hypothèse, prend alors à juste
titre, lo nom do principe de rolalivilô. 11 no saurait d'ailleurs y avoir
deux principes do relativité distincts dans la nature, l'un pour la
mécanique, l'autre pour l'élcctro-dynamique ; lo principo do
relativité de la mécanique disparaîtra d'ailleurs tout naturellement
de lui-même, si les phénomènes mécaniques peuvent êtro interprétés
comme des manifestations particulières des phénomènes électro-
dynamiques (Laue).
Il semble quo, lo plus souvent, on admette en quelque sorte
implicitement lo principo do relativité, dans la définition mémo du
champ électrostatique. Lorsque, on effet, on fait agir l'une surl'aulro
les deux petites sphères chargées do la balanco do Coulomb, on
entend bien mesurer un champ électrostatique; or, d'après les
oxpôriences do Rowland, ces sphères entraînées dans l'ospaco avec
la terre créent cependant rqr leur dôpiacomonl dans l'éther immobile
un champ magnétique et par suite la force quo l'un mesure dans
l'expérienco fondamontalo do l'ôleclroslatiquo est en réalité duo en
partie à un champ magnétique, qui réagit sur les phères en mouve-
ment comme sur un élément do courant. Le principe do relativité
nous amèno à concevoir qu'il est impossible do fairo lo départ entre
co qui est d'origine électrique et co qui est d'origino magnétique
dans la forco globalo observôo, car autrement on pourrait déterminer
DYNAMIQUE DE l/ÊLKCTROX 9

une vitesse absolue, celle avec laquelle nous sommes emportés à


travers l'éther immobile, quo nous sillonnons.
Dans los conférences qui sont reproduites ci-après, M. Poinearô
commence par rappeler la théorie do Lorenlz. Nous nous bornerons
ici à indiquer la signification et l'origine dos principales équations
qui sont considérées comme acquises. Pour les notations, il y a lieu
do so reporter au loxto môme des conférences.

1° lies équations do la forme u — —— -f p \ expriment les


composantes du courant d'après Lorenlz ; on voit quo lo courant so
décompose en deux, lo courant do déplacement et lo courant do
conveclion. Lo courant do conduction résultera d'un mouvement
d'ensomblo des électrons libres; le courant do Rontgen, modifié
d'ailleurs par un coefficient qui lui donne une valeur différente do
celle qu'il a dans la thôorio do Hertz, résultera d'un mouvement
d'ensomblo des électrons liés.
.
2° Dans la thôorio do Lorenlz, il n'y a ni magnétisme induit, ni
magnétisme permanent ; lo magnétisme résulto des courants parti-
culairos d'Ampère, losquols sont dus, eux-mêmes, au mouvement
des électrons. On a donc :

3" D'après l'équation précédenlo, la divergonco du


vecteur magnô-
tiquo est nullo ; il sora complètement délorminô on tous les points,
si l'on donno son tourbillon. On admet que la loi de Laplaco
s'applique aux courants do déplacement et do conveclion ot l'on
écrit :

4° Il s'agil de définir aussi lo potontiol


vecteur ; suivant les
circonstances on appello do co nom plusieurs quantités très diffé-
rentes. Pour lo potentiel vecteur de Maxwoll, par oxomplo, la
divergonco de co vcclcur est nullo. Co n'est pas lo cas ici. Les-
10 MÉMOIRES ET DOCUMENTS

composantes (F G H) satisfont aux équations suivantes où -f désigne


lo potentiel électrostatique :

5" M. Poinearô écrit ensuite los relations de ia forme :

qui expriment quo lo déplacement électrique résulte de l'intensité


de champ élcclroslatiquo et do la force électromolrico d'induction
d'origine magnétique.
Ces équations delà théorie de Lorenlz diffèrent do celles do la
théorie de l'induction, qui résulte des hypothèses do Hertz, par
l'absence des termes qui correspondent au flux magnétique coupé,
mais ceux-ci réapparaissent, dans la théorie dos conducteurs, quand
il s'agit de ce mouvement d'ensomblo dos ions qui consliluo lo courant
do conduction.
Ici, nous no pouvons quo ronvoyer lo lecteur à l'ouvrage do
M. Poinearô intitulé Electricité cl Optique, édition do 1001.11 y
verra comment l'auteur déduit les équations

et les équations do la force mécanique subie par un ion

des expressions do l'énergio électriquo, représentant l'éncrgio élas-


tique de l'éther et de l'énergio magnétique, représentant sa force
vive, en appliquant à co problème les équations do Lagranget
0° Des équations
DYNAMIQUE DE l/ÉLKCTRON 11

ou tire par différentialion,

7° En dérivant les mômes équations par rapport au temps, nous


avons :

formons ensuite l'équation :

en introduisant dans lo premier mombrolodéplacementelle courant


do conveclion ot dans le second lo potentiel vecteur. Tenons compte,
en outre, do l'équation

il vient

Ajoutons membre à membro (3) et (4), il vient :

8' Au sujet do la définition du potentiel retardé, nous empruntons


à la deuxième édition « d'Electricité ot Optique » do H. Poinearô.
lo paragrapho suivant, dans lequel il renvoio d'ailleurs, pour la
démonstration du procédé d'intégration, à son ouvrage intitulé
« Oscillations électriques » p. 74.
« Considérons un certain nombre do points attirants M et soit
M* lo point attiré ; soit encoro mk la masso du point attiré, et rk la
distance des points attirants au point attiré. Lo potentiel on M* est
12 MEMOIRES ET DOCUMENTS

par définition V = S ——. Mais si les masses »** dépendent du


temps, à causo do la densité p, qui est fonction do oe,y,z at t, lo
potontiol va alors dépendre, lui aussi, du temps. En effet, la propa-
gation d'uno perturbation (électrique ou magnétiquo) so faisant avec
1
une vitesse finie, (qui est la vitesso do la lumière), le potontiol.
.—,
pour so propager do M en M* mettra alors un temps r* \/K7; l'action
en M* se calculera donc en donnant à la masso m* non la valeur
qu'ollo a 'à l'instant /, mais la valeur m'», qu'elle avait à l'instant
t — r* v^Kô > la valeur du potentiel sera alors représentée par
Tïl'k
V= 2 ; et c'est à cotto nouvollo oxprossion du potentiel
qu'on donne lo nom do potentiel retardé.
» On peut considérer oncoro les potentiels retardés, dus à une
matièro attirante, qui au lieu d'être répartie on un certain nombre
de points attirants, so constituerait en un volume attirant. Soit
f(oet y,z\l) la densité do la matièro attirante ot soit cl T' un élément
do volumo de coordonnées oe' y' z'. Lo potentiel ordinaire do co
volume attirant sera

r étant donné par

Si la propagation d'uno perturbation so fait avec la vitesse do la


lumière, lo potentiel retardé, défini commo ci-dessus, aura alors
pour valour

» En examinant ces doux dernières formules, on voit quo dans le


cas dos potentiols ordinaires, lo numérateur (qui représento la masso
attirante) no dépond que do oe' y* z\ tandis quo dans lo cas des
potentiols retardés, il est fonction non seulement do co\ y\ z\ mais
il dépond aussi do oe y z par l'intermédiaire do r. »
DYNAMIQUE DE l/ÉLECTRON 13

Dans lo cas des potentiols ordinaires nous avions :

avec les potontiols rolardés nous aurons :

ou avec uno nouvelle notation : a V = — 4 « f.


D'après cotto formule, on voit quo FGH sont les potentiels
retardés d'uno matière attirante do densité — p S, — p T|, — p Ç.
Nous avons ainsi rappelé toutes los propositions* qui pou vont ôtro
utilos pour la lccturo du promier paragraphe
M. Poinearô ôludio ensuito au moyen des équations ordinaires do
la dynamique lo mouvement d'un électron dans un champ magné-
tique. Il monlro quo la trajectoire est dans lo cas d'un polo uniquo,
uno ligne géodôsiquc d'un cône do révolution. Il rond compto dos
apparences do noeuds do concentration dos rayons, dans lo cas d'uno
cathodo do polit diamètro en présenco d'un pôle situé sur la normalo
axialo.
Il oxposo alors la théorio dos aurores boréales do M. Villard et
oxpliquo comme.'I los rayons dits magnétocalhodiques peuvent être
dus au mouvement des électrons lo long d'uno hôlico onrouléo sur
uno surfaco canal infiniment déliéo constituée par des lignes do force
magnétique
M. Poinearô calculo la résultante do toutos los actions qui
s'exorcont sur los électrons ot il rotrouvo on particulier les expres-
sions des pressions do Maxwoll, appliquées à la surfaco qui limilo lo
volumo d'intégration. Or cos pressions disparaissont quand la surfaco
recule à l'infini, parce quo lo champ y est nul, mais la résultante
totalo dos actions subies par les électrons no s'annule pourtant
pas; cela indique quo la théorio do Lorenlz ne satisfait pas au
principo do l'égalité do l'action ot do la réaction. Pour que la somme
des quantités do mouvement roslonl constante, il faut introduire lu
quantité do mouvomontôloctro-magnôtiquo.IJO thôorèmodo Poynting
pormet alors do diro quo la quantité do mouvement ost la quantité do
mouvement do l'énergio, localisée suivant los idées do Maxwoll, ot
14 MÉMOIRES ET DOCUMENTS

considérée fictivoraont comme uno masse animôo d'uno cortaino


vitesso. Do celte théorio résulte l'oxistenco do la pression do
radiation.
M. Poinearô examine onsuilo lo mouvement d'un électron; il
montre quo dans les expressions du champ électro-magnôliquoil y a
un tormo dépendant do la vitesse ot un tormo dépendant do l'accélé-
ration ; lo premier représente l'onde do vitosse, lo second l'ondo
d'accélération ; quand co dernier est négligeable, lo mouvemont est
dit quasi stationnairo. So plaçant dans ce cas, M. Poinearô expose
los conséquences qu'on poul on tirer dans l'hypothèse do Max
Abraham qui en'visago l'électron comme uno sphère isotrope
indéformable ; et, sans rofairo lo calcul connu do Max Abraham
pour la quantité do mouvemont qui provient du champ dû à l'élec-
tron lui-même, il montre qu'on est amené à distinguer uno masso
longitudinale et uno masso transversale, correspondant respective-
ment aux accélérations tangcnlielles et aux accélérations normales.
lies expérioncos do Kaufmann ont conduit à co résultat quo l'inertie
doPélcctron serait entièrement ôicctro-magnôtiquo. Il s'agit alors
de déterminer avec précision comment la masso électro-magnétique
d'un électron vario avec la vitesso ; c'est co qui amôno M. Poinearô
a développer la théorio du principo do relativité.
Cetto théorio a son origino dans les travaux do H. A. liront/, qui
a cherché à rendre compte do l'impossibilité do mcllro on évidence
par des expérioncosd'optique, lo mouvement absolu de la matière
par rapport à l'éther. Ses idées sont réunios dans l'ouvrago paru à
Lcidon en 1895 et intitulé Versuch einor Théorio dor olcclrischen
und optischen Erschoinungcn in boweglen Korporn. (Jette théorie
oxpliquail lo résultat négatif do toutes les oxpôriences faites
jusqu'alors, à l'exception do collo «le Michclson ot Morloy.
M. Poinearô dans l'ouvrago déjà cité « Electricité ot Optiquo »
déclarait à co sujet (Edition do 1901): «Jo dois diro ici mon senti-
ment : je regardo commo très probabloquo les phénomènes optiques
no dépondont que des mouvcmonls relatifs des corps malôriols en
présonco, sources lumineuses ou apparoils optiques ot cola non pas
aux quantités près do l'ordre du carré ou du cubo do l'obsorvation,
mais rigoureusement. A mosuro quo los oxpôrionces deviendront
DYNAMIQUE DE I. ELECTRON 15

plus précises, co principe sera vérifié avec plus do précision ». En


•1004, II. A. Lorenlz avait modifié sa théorie do façon à rendre
compte do toutes les observations, y compris celle Michelson. II
omploio déjà la « transformation do Lorenlz ». La confiance
qu'inspiraient los équations du champ électro-magnétique était si
forte, qu'on no songea pas à les corriger, mais qu'on s'attaqua a la
cinématique et à la mécanique, en imaginant qu'elles devaient être
affectées par lo mouvement absolu do façon a compenser l'influence
do co mouvement sur les phénomènes do réloclro-dynamiqnc. Mais
c'est dans lo 17e volume des Annales de Physique 1005, qu'on
trouve lo travail d'Einstein surlo principo do relativité envisagé d'uno
façon méthodique.
On remarquera quo la transformation do Lorenlz est uno trans-
formation linéaire entre les anciennes variables a?y zttà les nouvelles
jfy'i'l\ lello que l'équation

so transformo dans l'équation :

Ces transformations ont la plus grando analogie avec celles qui


permettent en géométrie analytique do passer d'un système d'axos
trirectanguiairesà un aulrosystômo d'axes trirectangulairos do mémo
origine On peut définir dans co système à 4 variables {-vyzt) dos
vecteurs à quatre composantes et c'est la considération do co gonro
do quantités qui amène, par exemple, à considérer à côté des
quantités p;, pi), p* la quantité p. M. Poinearô a fait uno allusion à ces
transformations, disant qu'il convenait do joindro aux quantités
X Y Z la quanlitô T = XI -\- YYJ -{- ZÇ, mais quo l'oxamon des motifs,
qui amenaient à envisager colto quatrième quantité l'ommènerait
trop loin.
On pout aussi remarquer que la transformation do liOrontz la plus
gônôralo s'obtient do mémo on cherchant la substitution linéaire ot
homogène en (cuyzt) qui transformo en ollo-mômol'expression D?.
C'osl d'ailleurs ainsi quo procèdo lo Dr M. Lauo, do Munich, dans sa
monographio sur lo principo de relativité. Qu'on nous pcrmolto
16 MÉMOIRES ET DOCUMENTS

d'ajouter quelques mots, en suivant cet autour ; nous aurons ainsi


un commentaire qui complétera co qui est dit d'uno manière peut-
être un pou trop sommairo dans nos notes sous la rubrique 1" hypo-
thèse et 2e hypothèse
Nous admettons, d'après lo principo do relativité, que deux
événements qui sont simultanés pour dos obsorvatours immobiles,
sont également simultanés pour dos observateurs qui so croiont
immobiles, s'ils sont en réalité, entraînés avec uno certaine vitesso
de translation. Jo dis quo si l'on fait cotto hypothèse, on no peut
admettre quo lo temps se compte do même pour doux obsorvatours
immobiles ou pour deux observateurs entraînés.
Supposons, en offet, un syslèmo immobilo ; admettons qu'un signal
parlo du posto A et atteigne au bout d'un temps l los doux points 13
et C situés à la même distance / do A ; imaginons maintenant que les
trois points A B C so meuvent avec uno vitesse 0'parallèle à C R ot
de sens C H. Soient A B C los positions au moment do l'émission du
signal ; A'B'C los positions au bout du lomps /. Los ondes lumi-
neuses ont été ômisos du point A, il n'oxislo alors aucuno ôpoquo t',
à laquello l'onde sphériquo qui a pour centre A passe simultanément
par los points B' ot C. Donc los réceptions du signal do A on B ot C
qui étaient simultanées dans lo système primitif ne lo sont plus dans
syslèmo on mouvomont. Si donc il y a un principo do relativité la
partie identique l = /' do la transformationdo Galilôo,dontnous avons
parlé plus haut no doit plus subsistor. On ost ainsi amené a chorcher
les transformations los plus générales pour losquollosla loi physique
d'un phénomène quelconque toi que par exemple : la propagation
do la lumièreap-• 0, subsistent. On ossayo los transformations
linéairos, parce qu'aulromonl l'origine des coordonnées et le point
do départ du temps constitueraient des points remarquables pour
l'un dos doux systèmes au moins, ot on no pourrait plus sans dos
changements essontiols transporter à volonté lo point co — y=zz = t
= 0 ; or on considère commo empiriquement élablio l'équivalence
absoluo do tous les points de l'espaco d'uno part otdo tous les instants
do la duréo d'autro part, dans l'un commo dans l'autre syslèmo.

D'après cola, uno fois la transformation do Ix)rcnlz ôtablio, nous
pouvons dire ceci : On peut déterminor, au moyon do l'onsomblo dos
DYNAMIQUE DE L'ÉLECTRON 17

phénomènes naturels, par des approximations successives poussôos


do plus en plus loin, un syslèmo do référence (oyzt, dans lequel los
lois physiques s'expriment sous uno forme mathématique simple ;
mais, si lo principe de relativité osl oxael, co syslèmo do référence,
n'est pas uniquo ; il y a, au contraire, uno multiplicité triplement
infinio do systèmes équivalents, qui so déplacent los uns par rapport
aux autres avec des vitesses uniformes.
Si l'on fait ùap = vdt dans la transformation do Lorenlz, on
obtient dt' — y7 1 — v*. dt, la vitesse do propagation de la lumiôro
étant prise pour unité. L'intervalle de temps dt est l'intervalle do
tomps compté par un observateur dans lo syslèmo immobilo (coyzt)',
l'intervalle do temps dt' est celui qui est compté par cet observateur
pour lo mémo phénomène quand il est emporté avec lo système
(co'y'z' t'). On peut donc dire qu'uno montre emportée avec la
vitesse «va plus lentement dans lo rapport do \/1 — v* A 1 quo la
même montro, placée dans le système au repos.
18 MÉMOIRES ET DOCUMENTS

DYNAMIQUE DE L'ÉLECTRON.

PRÉA>;DULE.

Les années précédentes, l'Administration des Postes cl Télégraphes


m'a proposé de traiter devant vous des questions concernant la
propagation du courant, la téléphonie, la télégraphie sans fil. Ces
sujets so rattachaient directement h vos préoccupations habituelles.
Mais le nombre des matières de co genro commençait a s'épuiser;
les applications do la physique mathématique et du calcul à l'art
de l'ingénieur no sont ]>;is un champ indéfini et l'Adminislralion a
été forcéo de sortir do ce cercle pour m'indiquor uno ôludo qui est
théorique. Elle m'a demandé do vous parler do la dynamiquo do
l'électron. Ce sera le sujet des conférences que jo vais vous faire.
Nous examinerons chemin faisant le principo de relativité. Bien quo
les développements qui vont suivre no soient pas d'une application
immédialo a la praliquo, ils intéressent cependant les télégraphistes
qui cherchont h se tenir au courant dos idées modornes relatives a
la théorie de l'électricité, .le m'nppuycrai sur k» travaux récents de
divers savants parmi lcsquols il faut citer lorenlz.

Théorio do Lorontz. — Les équations de Lorontz sont ccllos


do Maxwell, niais il les a simplifiées en adoptantdes unités différentes
des unités habituelles ; en particulier l'unité do vitesso ost collo do la
lumière II a fait également disparailro do cette façon les facteurs
4*0).
Nous désignerons par :
u, v, w les composantes du courant,
/, y, h los composantes du déplacement électrique,
p la densité électrique,
Ç, T„ Ç les composantes do la vitesse do la matière,

(1) L'équation de l'électrostatique f-: — ~\ith tfdif


r- devient
oc
diins la théorio
tfà ,
Lorenlz /*-- (Note de M. l'oincy).
il~-
<lc
K .
DYNAMIQUE DE LÏXECTRON 10

a, p, y les composantes du champ magnéliquo,


F, G, H les composantes du potentiel vecteur,
ty lo potentiel électrostatique.
Nous supposons l'éther immobilo ot parfaitoment somblablo à
lui-mémo en tous ses points ; il n'y a pas d'aimantation (», p,f
composante de l'intensité du champ et a, b,c composante do l'induc-
tion magnéliquc coïncident) ; il n'y a pas do variation du pouvoir
inducteurspécifique Dans co milieu circulcntdcs particules chargées:
les électrons, et la variété des phénomènes dépend du mouvemont
et do l'action dos électrons.
Dans la théorio do Loronlz, il n'y a pas do courant do conduction ;
lo courant total est la sommo du courant do déplacement ——
tv V
(hypothèse do Maxwell) (1) et du courant do conveclion p \ (courant
do Rowland), ce qui so traduit par l'équation :

et los équations analoguos obtenues par permutation circulaire.


Nous avons égaloment :

En différentianl a par rapport à / ot en tenant compte des velours


de/',y,h, on obliont :

(I) Il s'agit du courant de déplacement dans l'éther; celui qui a lieu dans le»
diélectriques n'est ]>ns le môme daim lu théorie de Maxwoll ot dans celle do
Lorenlz. (Note de M. I'OMKY).
20 MÉMOIRES ET DOCUMENTS

Exprimons quo la quantité d'électricité est indestructible ; nous


avons l'équation :

Nous avons également commo conséquence do la précôdonte :

Il faut ajoutor aux égalités précédentos toulos colles qui s'en


déduisent par permutations circulaires ainsi quo la suivanto :

Si l'on adopte les symboles

nos équations s'écrivent :

Le potentiel V qui au point oe,y,za pour valeur

(r étant la distance du point {co, y, z) au point {oo',y',z'). centre de


gravité do l'élément do volume dt' où se trouve uno matière
attirante de densité p') satisfait à l'équation do Poisson A V = p.

Cetto mémo fonction est solution do l'équation <f =— p, si p'
représente cette fois la densité do la maliôro attirante au point
{co'y'z')a\i temps/ — r, /• étant le temps qu'il faut à la lumière
pour aller de {co,y,z) en (oe',a)',z'). C'est aussi la distance qui
sépare ces doux points. Cotlo nouvelle fonction s'appelle alors
DYNAMIQUE DE L'ÉLKCTRON 21

jwtentiel relardé, F, G, Il sont donc dos potentiols retardés dus à


des matières attirantes do densités rospoctivomont égalos a

Supposons lo mouvomont dos électrons oniiôromont connu ; pour


chaque ôloctron on connaît Ç, vj, Ç, p.
|,
On pout donc calculer los potontiols retardé? V, G, II ot avoir
lo champ magnétiquo ot lo champ électrique par los formules :

En combinant los champs dus aux divers électrons on aura le


champ total.
On a p = 0 dans l'ôthor vide otp ^0 partout où il y a un électron.

Force qui agit sur un électron. — Considérons un élément


do volumo dx do cet électron, sa masso électrique est prf-r et la
projection do la force agissanto, sur l'axo dos oe est Xdt ; avec

fpd-: représente l'action du champ électrostatique et


('4 Y prfï celle du champ magnétiquo, la masso considérée
— Çfî)
so comportant commo lo courant do convoction p ; d t, p *t d T, p \ d T.

Mouvement d'un électron dans un champ magnétique. —


Désignons par e la charge do l'électron ot par m sa masso.
Les équations du mouvoment sont :
22 MÉMOIRES ET DOCUMENTS

ta forco est porpondiculairo à la trajectoire do l'électron et a la


ligne do forco magnétiquo. Son travail ost nul, donc la vitosso reste
constante
Les lignos do forco magnétiquos passant par los différents points
Ù3 la trajectoiro ongondrent uno surfaco a laquollo lo plan oscillateur
a la trajectoiro ost porpondiculairo puisqu'il conliont la force
Par suito la trajectoiro est uno ligno géodésiquo do la surfaco
onvisagéo,

Oas d'un polo unique. — ta champ dû à co polo a pour


composantes

si on supposo quo sa masso ost ^ ot qu'il ost situé à l'origino dos


C u.
coordonnées. Posons —— = — >, les équations gônôralos de-
viennent.

D'où l'on tire en les multipliant respectivement par

et les ajoutant

(dco\*
——J
= C qui n'est autro quo l'expression du
théorème des forces vives.
En les multipliant par oe, y, z et en ajoutant on a :
DYNAMIQUE DE l/ÉLECTRON 21

Mais on a :

Qui on tonant compto dos 2 égalités précôdontos s'écrit

En intégrant on a :
A, R, C étant dos constantes.

En combinant (2) et (3) on obliont très simplement, en ajoutant et


retranchant dans lo second mombro le terme

En intégrant on a :

a étant uno nouvollo constante

Et par symétrie on obtient :

Ces trois équations donnont

C'est l'équation d'un cône do révolution ayant l'origine pour


sommet.
Les lignos do forcos magnétiques sont los génératrices de co côno.
Donc la trajectoiro qui ost uno gôodôsiquo do ce côno so dôvoloppera
suivant uno droite, et ollo va d'abord s'approcher du polo pour s'en
éloigner ensuite
Lo phônomôno apparent sera uno concentration vers le pôle.
24 MÉMOIRES ET DOCUMENTS

Oas particuliers. — 1° On a une cathode circulaire de petit


diamètre et un pôle sur la normale à cette cathode — Lo rayon
issu du point cv0,ya est normal a lacalhodo, co qui nous donno si l'on
prend C = V»

Si / = onar = «i on voit alors quo


QO

satisfont aux équations du mouvomont.


ta droito co = OJ0 y = y0 est doncuno asymploto do la trajec-
toiro; il s'en suit quo l'axo dos z ost uno gônôralrico du côno
considéré plus haut..
Développons cocôno; i)z est parallêlo
au développement do la trajectoiro. Mais
il est oncoro roprôsontô par uno série
de droites Oz\ (V, Qz'" angulairo-
...
ment distantes ontro elles do ©.
? est le dôvoloppoment total du côno
et l'on a o — 2-r. sin w, M étant lo domi-
anglo au sommet du côno.
Les points z' z" z'" .... sont des
Fig. i.
espèces do foyers où so concentrent
les rayons; il y en a autant quo do multiples do ? inférieurs à T.,
11 n'y on a pas si ?> w c'osl-à-diro si sin w> -—.

2° On a un champ maynélique uniforme. — Lo côno devient


un cylindre do révolution et la trajectoiro uno hélice circulaire

Le champ est dû à un aimant uniforme comprenant 2 pôles.


— C'est lo cas du champ terrestre L'explication dos aurores


boréales est alors façilo : los rayons cathodiques émanant du soleil
sont aspirés par les pôles ot donnent naissance, on rencontrant
l'atmosphère, aux phénomènes lumineux quo nous observons.
DYNAMIQUE DE l/Él.ECTRON 25

4" Le champ magnétique est très intense. — «, p, y sont très


grands par rapport à la vitesso constanto V dos rayons qui est uno
quantité finie.
Jo considère un tomps T petit en valeur absoluo; mais tel quo
c e c
— « T, — 6 T,— y T, soient grands.
m m m
Reprenons los équations i

Intégrons entre / ol.t -\- x, on aura on posant

8y est do l'ordre do V T et y0 8 y do l'ordre do V y0 T qui est très


grand ; il en ost do mémo pour p0 8 z.
Quant aux termes do l'intégrale, ils sont polits par rapport aux
précédents car le tomps T étant petit par rapport a y, (7 y0) est

petit par rapport à y0.
Los deux termes d'ordro supérieur doivent disparaître donc

Et l'on a :

5» 8w 82
Or
A —, —z-, sont(1los composantes de la
» , vitesso
. moyenne
20 MÉMOIRES ET DOCUMENTS

du rayon ; cetto vitesse moyenne est donc paiallôlo aux lignes do


forco du champ, bien quo la vitesse fasso avec elles des angles
quelconques, ta trajectoiro est donc uno sorte d'hélico onrouléo sur
uno surfaco canal infiniment déliée.
Celto oxplication s'appliquo aux rayons magnéto-cathodiques qui
so produisont dans les tubes cathodiques si lo champ magnétique
est très inlonso.
Tout ceci n'ost vrai quo si l'on pout appliquer aux électrons les
lois do la mécanique ordinaire

Prinoipe de l'égalité de l'action et de la réaction dans la


théorie de Lorentz. — La forco qui agit sur un volumo fini a
pour projection sur l'axo dos x

Mais on a :

Et de même

Décomposons l'intégrale précédento en quatre autres X|, Xj, X3>


Xt toiles quo

Nous prendrons

d<t
ta terme % ——
dco
d x a été ajouté ot retranché.
J
DYNAMIQUE DE L'ÉLECTRON 27
Nous allons Iransformor ces intégrales :

Jo promis d'abord

j'inlôgro par parties, j'ai :

ta seconde intégralo ost nullo puisque dans lo champ magnétiquo


on a \- ~- -i- —.-- = 0 la promièro peut s'écriro f d™ (/»*
: —,
dy dz ' ' J
\ doe
m 9.p ~\- n%'() en remarquant quo dy dz — UU* l,m,n étant
les cosinus directeurs do la normalo oxlôrieure à la surfaco qui
limite lo volumo ot d't* l'ôlôment do surfaco.
Il resto donc

Prenons maintenant

on a:

On voit quo l'on a :

Cette force agit sur la surface limitant lo volumo d'intégration ;


los projections do ses composantes élémentaires sont:

Ces termes représentent l'effet do la pression do Maxwell duo au


champ magnétique.
28 MÉMOIRES ET DOCUMENTS

Transformons

Intégrons commo précédemment par parties nous avons :

d'où

Donc

Mais dos relations :

on tire :

Et en remplaçant dans la sccondo intégralo on a :

L'intégrale :
DYNAMIQUE DE I.'Él.ECTRON 20

roprésonlo uno forco agissant sur la surfaco limitant lo volumo


d'intégration ; los projections do ses composantes élémentaires sont :

Ces tormos roprôsontont l'offol do la pression électrostatique do


Maxwoll duo au champ électrique
11 rosto alors maintenant les deux intégralos

Dont la sommo est

Si lo volumo d'intégration s'étend a l'espace tout entier, los


intôgralas correspondant aux pressions do Maxwoll disparaissent, lo
champ étant nul â l'infini et il no rcslo plus quo l'oxprossion

qui ost la projection do la résultante do translation des actions du


champ sur les divers électrons.
Voyons d'après ceci co quo doviont lo principo do la consorvation
des quantités de mouvemont.
Soit M la masso d'uno molécule ôlectriséo ou non; Vx',V/, V*'
les 3 composantes de la vitesse
Ello ost soumiso à doux sortes do forces :
1° Les forces électro-magnétiquesX Y Z ;
2" Los actions des autres molécules X' Y' Z'.
On a donc dans lo cas général pour un ensemble de molécules,
30 MÉMOIRES ET DOCUMENTS

S'il n'y a pas do champ ôloctro-magnôliquo S X = 0


Si l'on considôro ronsomblo dos moléculos SX' 0
=
Alors dans co cas

Si S X 5^ 0 on aura :

puisque l'on vient do voir quo la résultante do translation do l'action


du champ sur l'onsomble des molécules était
Ceci pout s'écrire

Et l'on pourra oncoro diro quo la somme dos quantités do mou-


vement resto constante a condition d'introduiro la quantité do
mouvement ôlcclro-magnôtiquo représentée par lo second tormo.
Cotto qnantitô do mouvement électro-magnétiquesora un vecteur
dont les 3 composantes sont :

Interprétation de la quantité de mouvement électro-


magnétique. — Rappel du théorème de Poynting.
Avec les unités particulières do Lorcntz on a pour l'expression do
l'énergie totale

Diffôrentions par rapport k t il vient


DYNAMIQUE DE L'ELECTRON 31

qui s'écrit d'après les relations

données plus haut :

Intégrons par parties ; nous obtenons :

Toi est l'accroissement do l'énorgie totale renforméo dans lo


volumo d'intégration.
ta terme/pdt 2/*$ représente le travail total dos forces agissant
sur les électrons ; lo travail de la forco électro-magnéliquo est nul
puisqu'ollo est. perpendiculaire à la trajectoiro ; co terme ost donc
uniquomont dû à la forco électrique
ta première intégraleroprôsonto l'énorgioqui pénètre à l'intérieur
du volumo par suito do la propagation do l'énergie.
Considérons un élément do la surface limite (cosinus directeurs
l,m,n) ; la quantité d'énorgio qui lo traverso est égalo à rfw multiplia
par la composante normalo du vecteur do Poynting qui a pour
composantes

Si l'on assimile l'énergie à


un fluido mobilo ; cotte quantité doit
.
être égalo au produit do la densité d'énergie J par les composantes
Ux Uy U, do la vitesse do ce fluido fictif.
, ,
On devra donc avoir :
32 MÉMOIRES ET DOCUMENTS

Et le théorèmo dos quantités de mouvement s'écrit

On pont donc dire quo la quantité do mouvomont élcctro-magnô-


tiquoostla quantité do mouvement do l'énorgio en la supposant
localisée d'après los conditions ordinaires, on lui appliquant la
vitesso de Poynting.
C'est là uno fiction puro ; car une partio do l'énorgio peut disparaître
en so transformant on chaleur par oxemplo ; tandis quo dans los
quantités do mouvement la masso mécanique rosto invariable.

Pression de radiation de Maxwell. — Considérons un rayon


lumineux qui so réfléchit sur un miroir, la quantité do raouvoment
élcclro-magnéliquo était, avant do frappor lo miroir, égalo à l'énorgio
lumineuso multipliée par la vitosso. Après réflexion celto quantité a
changé do signo puisquo l'énergio lumineuse ost restéo la mômo et
quo la composante suivant l'axe do co a changé do signo.
Il faudra donc quo 2 M "VY subisse la mômo variation on sons
inverso. C'est donc commo si l'énorgio lumineuso était un fluido
pesant donnant un choc ou uno prossion do radiation sur lo miroir.
Pour un corps absorbant il n'y a pas changement do signo mais
seulement annulation do la quantité do mouvement ôlectro-raagnô-
tiquo, l'effet produit ost moitié moindre quo dans lo cas précédent.
Si l'on a un générateur hertzien ou uno sourco lumineuse au foyer
d'un miroir parabolique, colui-ci on renvoyant les ondes dans uno
seule direction va reculer à la maniôro d'un canon.
En astronomie on explique d'uno façon analoguo la répulsion des
queues de comètes.

Onde de vitesse et Onde d'accélération. — Nous avons déjà


indiqué comment on pouvait trouver lo champ, si on connaît los
mouvements do tous los électrons.
Considérons un seul do ces électrons et chorchons d'abord les
potonliols retardés ty et F ; ils sont dus à des masses attirantes do
densité 4~ et-p-.
4lT 47Ï
DYNAMIQUE DE 1,'ÉLECTRON J&

On a au point de coordonnées co, y, z au |omps /

p'étant la valeur do p au point de coordonnées courantes afy'z'


conlro do gravité do l'élément do volumo d x' au tomps t — r r étant
la distanco do coyz à cv' y' z' ou, commo nous l'avons vu, le tomps
nécossairo à l'action pourso transmotlrodoa/2/'3'ona?y3,grace
au choix particulier de l'unité do vitosso.

Do mômo on a :

Considérons un électron isolé et sa trajectoiro do / —— ocà/= -f-c©


cl cherchons l'action au point Mu (.<?„ y0 za t0).
Pour moles intégrales donnent quelquo chosoil faut quo l'électron
soit au point P, (x% yizlli) toi
quo r = M0 Pi = t0 — <i« Y
a-l-il un tel point pour lequel on
a /• — t„ -f- tx — o ?
Si t{ -— ce, r = co mais est
plus petit en valeur absoluo
Fig. 2.
quo /, parce que la vitesso de
l'électron est plus petite que celle do la lumière
Donc si /| = — ce r — /„ -f- U <C°
et si tx = -f- co r — t0 -\- /, > o
Il y a donc au moins uno valeur do /, pour laquollo la condition ost
romplio et il n'y on a pas deux, car alors pour les positions P| et P'i
on aurait

Mais on a P, P', < /',


— t, parce quo la vitesso do la lumière ost
plus grande que colle do l'électron cl parce que la trajectoiro do
l'électron n'est pas rectiligne
Ceci nous conduirait à l'inégalité P, P', < M„ P, — M„ V\ qui est
impossible
34 MÉMOIRES ET DOCUMENTS

Si c est la charge totale de l'électron' on voit que los potentiels


«n M0 (a?0i 2/o» *o 'o) sont :

Ils dépendent do la position du point P, et do la vitesso \. Mais si


l'on calcule lo champ, dans les expressions do *, ô, y ; f,g,h figurent
les dérivées des potentiels.
Calculons par exemple -—; pour cela je donnée y un accrois-
sement dy< lo point M0 vient en M'0 le point P, en P', ; alors F a
subi l'accroissement:

d — ne dépend quo de la vilssse


l"i<?. 2. do P, car il n'y entre que les'

dérivées dQx,y,Z', tandis quo -— dépendra linéairement do l'accê-


dy
lération du point P|.
Dans les expressions du champ il y aura donc un terme dépondant
do la vitesso seulement, c'est Vomie de vitesse; el un terme dépen-
dant de l'accélération, c'est fonde d'accélération.
Nous avons supposé l'électron réduit à un point; c'est licite si on
prml négliger ses dimensions par rapporta sa distance au point M0.
— Si celte approximation n'est plus permise, il faut
décomposer
l'électron on une somme de petits éléments et fairo la somme des
actions de ces divers éléments.

Mouvement slationnaire.- C'est celui dans lequel .'o mouvement


est recliligne et uniforme ; il n'a pas d'intérêt.

Mouvement quasi-stationnaire. — Ici l'accélération au lieu d'être


DYNAMIQUE DE L'ÉLECTRON *
35 ^:
nulle est assez petite pour que Tonde d'acéôlérâtidndevieniie n'églW
geable par rapport à l'ondo de vitesse.
Introduisons la quantité de mouvement électro-magnétique due au
déplacementd'un électron; c'est fdx (y g^— p h)..
.
'.,
Lo champ en un point M0 dépend de la vitosse en Pf ; il faut dope
connaîtiv toutes les positions et toutes les vitesses antôrieiirosUe
l'électron.
Mais l'électron, quo nous ne supposons pas ponctuel et quia
,.;.- <.

seulement des dimensions très petites, donne naissance à un champ


qui est en raison inverse du carré de la distance; par suite les
éléments ayant un rôle prépondérant dans l'intégrale appartiennent
à des points très voisins de la trajectoire.
Alors M0 P| est très petit et comme M0 Pt = tt
. — <0 li est très
voisin île /0- On n'a donc qu'une portion très petite do la trajectoiro
à considérer et on peut l'assimiler à uno droite ; co qui permut do
faire le calcul comme si lo mouvement était rectiligne et uniforme.
Nous allons chercher la quantité do mouvement qui provient du
champ dû à l'électron lui-même ; soit K (Kx Ky K* ) cette quantité
> >
•de mouvement, on a :

Si l'électron était absolument seul, on aur.iit :

En tenant compte des forces extérieures qui peuvent agir sur


l'électron on a :

Dans X intervient la force due au champ magnétique produit par


tous les électrons autres que celui quo l'on considère ; l'action du
champ duo à celui-ci est précisément représontôo par lo termo on Kx.
Prenons l'hypothèse do M. Abraham dans laquelle l'électron
isotrope est une sphère indéformable
Lo vecteur K„ K„, Kt a mémo direction quo Vx Vv V» mais K
«a grandeur est fonction do V.
36 MÉMOIRES ET DOCUMENTS

Je prends pour axe des a? la direction do la vitesso à l'instant,


considéré
alors

Après un temps infiniment petit la vitesse est O A'et la quantité


de mouvement O D'soit f/0 = AOA'

Les équations do la quantité do mouvement deviennent

Ce qui donne :

ta masse apparente so compose donc do la masso réollo M et do-


la maso ôlcctro-magnôtiquo qui est suivant lo cas -j~^ ou —.

Si l'électron en mouvement tend à so ralentir ou a s'accélérer on


voit qu'il a à vaincre: 1° uno inertio mécanique ot 2° uno self induction
qui tend à s'opposer à tout changement.
D'autre part, la masso apparente dépend do la vitesse et elle n'est
pas la même si lo mouvement rosto rectiligno ou s'il y a déviation
do la vitesse.
On est donc amené a distinguer uno masso longitudinale et une-
DYNAMIQUE DE L'ÉLECTRON 37

masso transversale qui correspondent aux accélérations tangontiolles


et aux accélérations normales.
Cette analyse de M. Abraham a été soumise à l'expérience par
Kaufmann.
On opère sur des rayons cathodiques déviés par un champ
électrique et un champ magnétiquo.
Lo rayon est dirigé initialement suivant l'axe dos x, lo champ
électrique suivant l'axe des y et lo champ magnétiquo suivant l'axe
des z.
Nous avons dans ces conditions :

Mais —~ et * sont des accélérations normales, on a donc :


dt dt
dX V*
—~ = -—>
R rayon de courbure do la projection do la trajectoiro

sur lo plan des x z.t


d X* V
R' la projection do la trajectoiro
——— = —. rayon do courburo do

surlo plan des xy.

Et par suite

R et R' peuvent être observés avec des rayons cathodiques. — ta


vitesse do ces rayons ost faible (environ 10.000 km.), alors — est

sensiblement constant et los formules donnent ^ y et V


e
On peut également opérer avec les rayons p du radium qui sont à
.38 MÉMOIRES ET DOCUMENTS

plus grande vitesse quo los précédents ; pour tous ces rayons M et e
sont les mêmes, ce qui diffère c'est V.
On calcule M-f--^: en fonction de V; R et R' s'expriment en
fonction de V d'où en éliminant V uno fonction do R et de R', que
.,
l'on compare à la courbo expérimentale que l'on chercho à recons-
,;
tituer.
M. Kàufmann a trouvé M = o ; l'inertie est donc d'origine exclusi-
vement électro-magnétique; il ne faut cependant pas se hâter de
conclure quo la masso mécanique n'existe pas.
Si K est proportionnel a V, -p^ et — sont égaux ot les masses
longitudinales et transversales sont égales.
Mais K n'est pas proportionnel a V puisqu'il tond vers co pour
V = 1 ; cependant aux vitesses faibles on peut prendro

et si lo terme en K0 V est prépondérant on a bien M -f —p^


ce V

K0 est la masso mécanique ordinaire.


En nous appuyant sur des observations d'optique et le principe de
relativité nous allons pouvoir pousser la précision plus loin.
DYNAMIQUE DE L'ÉLECTRON 3î>

Principe de relativité.

Nous allons examiner l'influence que le mouvement d'un corps


peut avoir sur les phénomènes élcctro-magnétiquos dont il peut être
lo siège Parmi ces phénomènes so rangent les phénomènes optiques
et lo plus important d'entre eux est l'aberration astronomique.
Rappelons en quelques mots en quoi il consiste Dirigeons uno
lunette vers un astre quelconque. Soient A le centre optique de
l'objectif et R la croisée des fils du réticule La lunette est entraînée
dans le mouvement de translation de la terre La vitesse de la lumière
n'est pas infinie Pendant lo temps que la lumière met à aller du
centre optiquo A à la croisée des fils du réticule dans lo plan focal
do la lunette, celle-ci est venue so placer en A' B'. Lorsque l'on vise
uno étoile lo rayon passe en A ot R' ; l'anglo BAR' ost l'angle
d'aberration. Cot anglo peut aller jusqu'à 20". On voit que lo phéno-
mène ne pourrait pas oxisler s'il n'y avait pas do vitesso relative do
la terre par rapport aux ondes lumineuses ; l'explication suppose quo
la propagation do la lumièro so fait avec la mémo vitesse que si
l'éther était au repos et non entraîné par la terre
Fresnel a montré quo lo mouvemont do la terro n'a pas d'influence
sur la réflexion et la réfraction. Il imagine l'hypothèse suivante : il
suppose que dans les milieux réfringents autros quo l'air et lo vide,
il y a entraînement partiel des ondes. Pour voir la valeur du
coefficient do cot entraînoment, appolons d0 la densité do l'éther et
soit d la densité d'un milieu réfringent quelconque ; la fraction
d'ôlher entraînée est d'après Fresnol

d'autre part

V et V0 étant los vitesses de propagation des ondes dans les deux


milieux de densité d0 ot d ; or
40 MÉMOIRES ET DOCUMENTS

n étant l'indice do réfraction du milieu considéré ; donc

c'est la valeur du coefficient d'entraînementd'après Frosnel.


Ces vuos théoriques ont été confirmées par les expériences do
Fizeau.
Cette hypothèse semble confirmée par l'oxpôrienco proposée par
Boscovich et exécutée par Airy (1872), dans laquelle lo tube do la
lunette était rempli d'eau. Si on remplit d'eau la lunette, la vitesse
de la lumière ost plus petite que dans l'air; donc on dovrait avoir
uno nouvelle position apparente, dans uno direction obtenue en
composant la vitesso do translation do la lerre avec la vitesso do la
lumière dans l'eau ; l'expérience prouve qu'il n'en ost rien. L'angle
d'aberration est indépendant du milieu dans lequel on observe ; la
grandeur de l'aberration de la lumière ne dépend pas du milieu qui
se trouve sur le trajet des rayons (1).
L'aberration dépend de la vitesse relative de la source lumineuse
ot de la terre et n'apprend rien sur lo mouvement absolu de la terre
par rapport à l'éther.
Fresnel suppose donc quo dans los milieux réfringents autres quo
l'air et le vide, il y a entraînement partiel dos ondes et quo la fraction
d'éthor entraînée est 1 —,
M*
n étant l'indico do réfraction du
milieu considéré.
Mais alors une difficulté s'élève Qu'ést-co que nh Est-co l'indico do
réfraction correspondant à chaque couleur ou bien l'indico moyen.
Pour Fresnel, n est l'indico do réfraction moyen ; pour lui, la vitesso
d'entraînement do l'éther ost indépendante de la longueur d'onde do
la lumière. Or en réalité n n'est pas uno constante ; il dépend do la
couleur du rayon lumineux et n'est pas lo mémo pour un rayon

(l) Voir O. D. CHWOLSON. — Traité ite physique. Tome deuxième, page 107.
Ce résultat est déduit do l'hypothèse de Fresnel, concernant l'entraînement
partiel du llux d'énergie rayonnante.
DYNAMIQUE DE i/ÊLECTRON 41

•ordinaire et un rayon extraordinaire dans un milieu bi-réfringent.


L'hypothèse de Fresnel demande donc à être modifiée. Les expé-
riences de Mascart ont montré en effet que la compensation est
parfaito dans tous les cas.
La théorio de Lorentz suppose l'éther immobilo ; on en déduit le
coefficient d'entraînement do Fresnel et de plus on voit que dans ce
coefficient, il faut prendre l'indice n correspondant à la couleur du
rayon. Elle rend donc compte des faits. D'uno façon générale, elle
montre quo les phénomènes optiques ne sont pas altérés par le
mouvement de la terre, mais il faut faire une hypothèse. Si on veut
qu'il en soit ainsi, il faut qu'on néglige dans les formules les termes
do l'ordre du carré do l'aberration. Si on prend pour unité de
vitesso, la vitesso do la lumière, la vitesso de la terre est représentée
1
par la fraction 777^.- et les termes à négliger seront de l'ordre de
1
-77TT-.
Montrons qu'en négligeant cos termes, on obtient bien la
108
•compensation désirée Prenons lo phénomène le plus simple, la
mesure do la vitesso do la lumière par Fizcau, par exemple :
Soit d la distance qui sépare le miroir do la source ; le temps mis
à l'aller est — et au retour — le temps total est donc :
Y—v X -f- v : r

•ou —, si on néglige les termes en r^ . La compensation a donc

lieu aux termes du second ordre près.


On en était là, lorsquo Michelson entreprit dos expériences d'inter-
férence très précises, qui auraient dû mettre on évidence les termes
v1
do l'ordro do —. C'est co qui fait leur importance, car lo résultat

négatif a amené uno nouvollo hypothèso qui dovait conduire au


principo do relativité. Yoici en quoi consiste sommairement l'expé-
42 MÉxMOIRES ET DOCUMENTS

rience. Le rayon lumineux L rencontre sous un angle de 45° une


plaque de verre P, glace sans tain argentée 1res mince, à demi-
transparente; il est en partie transmis, on partie reflété, ta rayon
réfléchi, tombe normalement sur un miroir St ; le rayon transmis
tombe do même normalement sur le miroir S2. Les miroirs Si et Sj
sont sensiblement à la même distance l de P. Les deux rayons
rebroussent chemin vers le miroir P où ils so reflètent ou so réfractent
et passent. Ils se recouvrent alors et donnent lieu à des
phénomènes d'interférence, quo l'on observe au foyer d'uno lunette F.
Si l'on fait tourner légèrement le miroir S1? on doit voir des franges
équidistantes. Cet appareil s'appelle l'interféromôtre do Michelson
(1881). Tout l'instrument, y compris la source lumineuse et le
dispositif d'observation, peut pivoter autour d'un axe vertical ; et il
y a à considérer deux positions principales, celles dans lesquelles lo
premier ou le second bras sont sensiblement dans la direction du
mouvement do la terre Si l'on admet la théorie de Fresnel, on doit
s'attendre à observer un déplacement des franges quand on passe
d'uno des positions principales à l'autre Mais on n'en trouve nulle
trace. Fallait-il donc on conclure que l'éther est entraîné totalement
dans le mouvement do la terro ? MM. Morley et Michelson reprirent
leurs expériences, augmentèrent le nombre des réflexions. Les
miroirs furent supportés par uno lourde pierre très facile à tourner
sur le bain de mercure où elle reposnit. Le chemin parcouru par les
rayons s'élevait à 22 mètres et lo déplacement aurait dû être
parfaitement perceptible. Ou bien encore, M. Michelson' faisait
interférer des rayons ayant une grande différence de marche; il
revenait au bout do douze heures, quand la vitesse de translation de
la terro a changé do signo ; los franges n'avaient pas bougé. La
compensation se produit donc même pour les termes du second
ordre.
Alors peut-être l'entraînement do l'éther est-il total? Les phéno-
mènes seraient bien alors indépendants du mouvement de la terre.
Mais il faudrait trouvor uno autre explication do l'aberration ; on
pourrait d'ailleurs en imaginer une, en tenant compte do lit réfraction
qui so produirait au passago do l'éther on repos a l'éther en
mouvement.
DYNAMIQUE DE L'ÉLECTRON 1&

Mais les vues théoriques do Fresnel relatives à l'entraînement


partiel de l'ôlher ont été confirmées par les expériences do Fizeau.
Ce savant mettait en évidence cot entraînement partiel des ondes au
moyen du déplacement des franges d'interférence, qui avaient
traversé l'eau en mouvement ; il utilisait uno vitesse de 7 mètres par
seconde. De plus, lo déplacement des franges avait lieu tantôt à
droite, tantôt à gauche, suivant lo sens du mouvement de l'eau. La
valeur de ce déplacement coïncidait sensiblement avec le résultat
théorique de Fresnel. Ces mêmes expériences répétées avec l'air ont
donné un résultat négatif, conforme encore aux vues théoriques de
Fresnel.
Ces expériences île Fizeau ont été reprises dans des conditions
plus favorables par MM. Michelson et Morley et les conclusions sont
les mêmes.
Lorenlz donna alors uno nouvelle explication qui repose sur les
deux principes quo nous allons examiner.
1° Emploi du temps réduit ou apparent. — Supposons deux,
observateurs A ot B qui veulent régler leur montre l'un sur l'autre
A fait un signal quo B observe ; le signal met un certain temps
pour aller do A on B ; ils croisentJies signaux, on constate ainsi la
différence do marche des deux montres ; on prend h» moyenne pour
vraie valeur.
Mais est-ce la vraie valeur ? oui si la vitesso de la lumière est la
mémo en allant do A vers B ou de B vers A.
Si les deux observateurs sont entraînés dans un mouvement de
translation de grandeur v et do sons A B :
de A en B la vitesso est V —- v et lo temps mis par le signal pour
aller de A en B ost —
X —v
do B en A la vitesse est Y 4- v et le temps mis est Si on
1 \

-\- v .
prend la moyenne des deux différences do marche observée après
avoir réglé sa montre, B retardera sur A do -r^- et les 2 obser-
vateurs no s'en apercevront pas s'ils ignorent lo mouvement de
translation. Ils auraient un moyen do s'en apercevoir s'ils disposaient
d'uno autre vitesso de transmission(mais pas dans un milieu matériel) ;
44 MÉMOIRES ET DOCUMENTS

par exemple de plusieurs espèces do lumières ayant des vitesses


différentes. Mais si tous les phénomènes sont d'origino électro-
magnétique il n'y a pas d'autre vitesso quo celle de la lumière.
Donc si deux observateurs sont entraînés dans un mouvement de
translation qu'ils ignorent, non seulement ils rapportent les phéno-
mènes a des axes mobiles qu'ils croient fixes ; mais encore ils
commettent une erreur sur le temps ; cette hypothèse rendait compte
de lous les phénomènes de compensation des termes de 1er ordre

Hypothèse. — Lorenlz et Fitzgerald ont supposé quo quand un


2e
corps, quel qu'il soit, est entraîné, il subit uno contraction dans lo
v*
sens du mouvement de translation égale à — [ V étant toujours
notre unité],
Co qui précède nous conduit à un décalage dans le tomps tel que
l'on ail /„ étant le temps apparent et tr lo temps réel
ta -— fr -\- C; la constante dépendant de la position du point.
Mais ceci n'est pas suffisant, il faut encore supposer que l'on a :
/« = K/r-fC
L'introduction du coefficient K revient à admettre que les phéno-
mènes mécaniques sont accélérés par un mouvement do translation.
Los constantes K et C dépendront do v, et C conlinuo à dépendre de
la position du point.
Ceci rend compte de la compensation tout au moins en optique.
Si uno source est au repos les différentes ondes émanées sont dos
sphères.
Si la source est en mouvement qu'arrivora-t-il ?
Considérons une onde ôraiso à un instant antérieur, où la sourco
était en S'. Si lo temps écoulé est / on a :
S S' = 11 (« vitesso do translation do la sourco)
S'P = *
Pour les différentes sphères qui ne sont plus concentriques on a :

elles sont donc homothôtiquespar rapport au centro S.


Mais tous los corps subissent uno contraction dans lo sens S S';
DYNAMIQUE DE l/ÉLECTRON 45

les ondes sont, restées sphériques de sorte quo pour l'observateur


elles paraissent avoir subi uno dilatation dans le sens'du mouvemont.
Les sphères soront donc pour cet observateur des ellipsoïdes homo-
théliquos par rapport au point S.
Nous choisirons la grandeur de la contraction de façon que S soit
le foyer commun do tous ces ellipsoïdes (1).

(1) Le raisonnement et le calcul ont été donnés très rapidement par


M. l'oincaré ; le texte reproduit nos notes telles quelles ; l'application qui va
suivre sera peut être, un complément utile, notamment en ce qui concerne la
signification géométrique du coefficient t.
Les sphères du monde réel so transforment en ellipsoïdes dans le monde idéal ;
le centre des sphères devient le centre des ellipsoïdes; le petit axe reste égal au
rayon de la sphère correspondante, parce que la dilatation apparente a lieu
suivant lo grand axe ; ce rayon est égal au temps tr, parce que la vitesse de
propagation de la lumière est la vitesse prise pour unité.
Nous choisissons e de façon que la position de S coïncide avec le foyer F.
Or la dilatation dans le sens de l'axe est égale a-j- ; donc les deux segments

d'où:
do sorte que e est l'excentricité.
Soient alors F X' l'axe des abscisses et p le rayon vecteur de l'ellipse méri-
dienne. Si nous prenons pour variables indépendantes le rayon vecteur p et
l'abscisse «', d'un point dans le monde idéal, nous aurons, d'après un théorème
connu de géométrie.

ou, en appelant ta le temps apparent, qui est égal a p et en remplaçant b par tr :

Comparons cette équation aux formules de transformation de Lorcntz qui sont


données plus loin ; le temps réel U devient f, le temps apparent ta devient t'. Des
deux premières formules de la transformation de Lorcntz :

on tire, par élimination de a?, l'équation

étant une relation entre -r- et -r-, on obtient bien, en faisant varier b, c'est-
à-dire tr des ellipses homothétiques par rapport a F, leur foyer commun.
POMEY.
46 MÉMOIRES ET DOCUMENTS

Traçons la directrice PQdo l'cllipso méridienne. Lo tomps réel


mis par la lumière pour
aller de F on.M est b (petit
axo do l'ellipse) ; car l'onde
de l'espace réel est une
sphère de rayon b ; lo petit
axe de l'ollipsoïdo ayant
conservé sa grandeur sans
Fig. L subir de dilatation.
Le temps apparent est uno fonction ab 4 p du temps réel ; dans
laquelle |3 dépend des abscisses des deux points F ot M ou encore do
leur différence (M P — F Q) ; on a donc.

Menons M0 F perpendiculaire au grand axe, ce vecteur est égal


au paramètre y) do l'cllipso qui lui-mêmo est égal à sFQ
d'où:
Nous voulons quo le temps apparent soit le même que si l'on était
au repos, c'est-à-dire quo l'on ait :

Ou d'après co qui prôcèdo


or
Donc

et
De cette façon lo temps apparent mis pour aller do F en M sera
mesuré par FM; donc aucun phénomène optique no pourra mettre
en évidence lo mouvement do la terre Si entre doux rayons il oxisto
des différences do marche elles sont conservées dans un mouvement
do translation ; pour des directions de rayons c'est la mômo chose,
lo temps mis à parcourir un chemin est toujours un minimum.
Ceci est vrai si l'on n'a quo des réfloxions ; quo so passe-t-il dans
un milieu réfringent? Cela dépend do la façon dont on envisago la
réfraction. Nous considérons qu'elle est duo a uno dillraction
produite sur los molécules du corps réfringent.
DYNAMIQUE DE l/ÉLECTRON 47

C'est la diffraction qui produit le bleu du ciel...


Lorenlz suppose donc qu'il a un ôther immobile ayant toutes les
propriétés de l'éther du vide ; dans cot ôther sont dos électrons. La
réfraction s'explique par la diffraction sur ces électrons. Ceci
explique la compensation parfaito que l'on observe dans toutes los
expériences d'optique.
On a également la compensationdans les phénomènes électriques,
mais ici la précision dos expériences est moindre.
On est arrivé à croire que lo principe do relativité était parfaitement
exact.

Transformation de Lorentz

Je récris los équations do Lorenrz.

Les équations do la seconde colonno étant des conséquences do


colles do la première.
.lo fais le changement de variable :

Cetlo transformation correspond au passage du tomps vrai au


48 MÉMOIRES ET DOCUMENTS
.

temps apparent ; ot dos coordonnées vraies aux coordonnées-


apparentes.
On a do suite :

D'autre part si l'on définit la quantité a' par

on a
Uno sphèro animéo d'un mouvomont do translation uniforme se
transforme en un ollipsoïdo animé d'un mouvomont do translation
uniforme.
Les volumes sont multipliés par

La chargo totale no doit pas ôtro altérée donc odx — a' dx'

et
Cherchons les vitesses :

Pi P ?» P ""l» P Ç subissent donc la même tranformalion quo t, x, y, z.


DYNAMIQUE DE L'ÉLECTRON ' 49

Jo poserai d'autre part :

Entre «|/, F, G, H et Y F' G' H' nous trouvons encore les mômes
rotations linêairos qu'entre t,x,y,zQit/v/y, z'

Nous définirons le champ transformé a', p', y' ; f, g\ h'


de façon à conserver les équations de Lorentz, nous poserons donc :

On trouve facilement :

Remarquons dans l'expression du champ apparent quo#' par


exemple dépend non seulement du champ électrique réel mais encore
du champ magnétique réel.
Par toutes ces transformations les équations do Lorentz ne sont
pas altérées.
Jo vais maintenantdémontrer une formule dont nous nous servi-
rons plus tard.
50 MÉMOIRES ET DOCUMENTS

On a:

Calculons 1 — X'* ; on a :

D'où la formulo :

En résumé, la transformation do Ixn'ontz fait correspondre a un


phénomène réol qui so passe en x, y, z a l'instant /, un phénomène
idéal qui on ost l'imago ot qui so passo on x', y', z' à l'instanl /'.
Pour quo los équations do Lorentz no soiont pas altérées nous
avons vu comment il fallait définir, los potentiols ot los champs, dans
lo mondo idéal.
Nous avons vu égaloment quo
P.pSjplipS d'uno part
<f, F, G, H d'autro part
subissont la mômo transformation linéairo do /, x, y, z pour
lesquels on a :

Nous avons démontrô également quo l'on a :


DYNAMIQUE DE l.'Él.ECTRON 51

Copondant co qui ost accessible dans lo mondo idéal co n'ost paslo


champ, mais des effets ot en particulier los mouvomonls dos corps
matériols ot ceux dos électrons. Il nous faut donc montrer mainte-
nant quo pour l'observateur du mondo idéal, los lois do cos
mouvomonls sont los mémos quo si tout était au ropos ; d'où le
principo tlo rolativité.
Voyons lo sons do l'égalité dxdt = dx' dt'.
Un phénomène réel so passo on xyzt ; son imago dans lo mondo
idéal so passo on x' y' z' /' ot l'on a : dx dy dzdt dx' dy' dz' dt*

Et on étendant coci a un onscmblo do valours xyzt cl aux valours
correspondantes x' y* z't' f f
dx dy dz dt — dx' dy* d z' dt'
Prônons dos points dans lo plan dos xy on n z = o z' = o.
Los points correspondants auront pour coordonnées

xyt et x'y't'
Mais on peut los roprésontor par un point dans l'espace ot en
considérant un onsomblo do points j'aurai doux volumes correspon-
dants qui soront égaux.
D'autre part, lo détorminant fonctionnel do la transformation
linéaire ost

Pour avoir la représentation do d x d t ot d x' d t' nous considérons


un certain volumo do l'espace réel qui so déplace d'un mouvemont
rectiligno ot uniforme; il correspond ù un volumo dx' do l'espaco
idéal qui so déplace aussi d'un mouvement uniformo.
dt'
Pour avoir lo rapport -jr suivons un électron au bout du temps
dt dans lo mondo réel on au rddx

\dt\ maistf/' = A(l-f- *\)dl

d'où (cf. note page 52)


52 MÉMOIRES ET DOCUMENTS

Maintenant supposons quo nous ayons z z'—o cela revient à



considérer uno aire du plan dos xy ontraînéo d'un mouvomont
uniformo qui engendre un cylindre oblique. L'image do co cylindre
dans le monde idéal est uno autre cylindre oblique
Considérons un cylindre limité aux plans t = o et t = dt \ l'image
sera également un cylindre limité.

Fig. 5. Fig. 6.

S\d<j't est la section droito du nouveau cylindre et dit celle du


cylindre réel on aura :
d <s't = dt' cos ç' ?' : angle do l'arôto avec o f
* D'autre part dat = d<x cos 9 9 : angle de l'arête avec 01
Pour les arêtes des cylindres on a :

NOTE. — L'élément*/as* dy' d»' dt' est égal h dx dy d* dt multiplié par le


Jacobien de ce' y' z' t' par rapport à a? y 3 <. On a pour ce Jacobien :

Donc on a

et par suite
DYNAMIQUE DE L'ÉLECTRON 53

Et comme los volumes so conservont on tire :

d'où
et
En introduisant la variable z non n'est changé mais on a
d x ot d x' au liou do d o ot d a',
Examinons maintenant co quo doviont lo mouvement d'un électron.
La force qui agit sur un électron c'est X d x, Y d T, Zd x avec

J'introduis la quantité
Cherchons les mêmes quantités dans lo mondo idéal, nous avons :

XYZT subissont donc la même transformation linéaire quo x,y,z,(,


Naisdxdt = dx' dt donc

subissent aussi la mémo transformation.


Faisons maintenant l'hypothèse (K ost ici la quantité de mouve-
ment ôloctro-magnétique)
54 MÉMOIRES ET DOCUMENTS

On aura :

puisque les cosinus directeurs


do K sont -~, -±, —.

Je dis quo l'on a : d M = 5 d Kx -f- y d Ky -f Ç d K *.


En offet cola revient à dire que l'on a :

égalité qui est évidento d'après la définition do M.


Mais alors
Finalement nous avons los 4 relations :

dans lesquelles les seconds mombros subissent commo nous l'avons


déjà dit la même tranformation linéaire que x,y,z,t si l'on passo
du mondo réol au mondo idéal. Il faut donc démontrer qu'il en est
de môme dos premiers membres.
Or on a

Donc Kx Ky, KT et M subissent la mômo transformation que


i
p \, p»), p Ç et p c'est-à-diro quo x, y, z, t.
Il en ost do même do d K x> d K y, dK „ d M.
Ceci nous montre quo los équations du mouvement ne sont pas
altérées.
Cepondant tout ceci est subordonné à notre hypolhèsoK = VM.
C'est cette hypothèse do Lorenlz quo nous allons examiner mainte-
nant en la comparant à celle d'Abraham.
DYNAMIQUE DE l/ÉLECTRON 55

Abraham suppose quo les électrons sont dos sphères indéformables.


Lorentz admet quo les électrons sont des sphères déformablos qui
dovionnont dos ellipsoïdes quand l'électron ost on mouvomont.
Les doux cas so résument dans lo tableau ci-dessous :

Abraham. Lorentz.

Electron réel. Sphère. Ellipsoïde.

Electron idéal Ellipsoïde. Sphère.

Nous allons calculer la quantité do mouvomont d'un électron en


prenant pour axo des x la direction du mouvomont.
Nous avons
Nous diviserons l'énorgio ôleclriquo en 2 parties :

1° l'énergie électriquo longitudinale

2° l'ônergio électrique transvorsalo

Nous ferons do mémo pour l'énorgio magnétique ; mais comme


nous considérons un électron en mouvement quasi-stationnairo, tout
so passo comme si lo mouvement était rectiligne ot uniforme ; d'autre
part comme nous n'onvisageons quo lo champ dû à l'électron lui-
même on a : =
a a' = o
Energie magnétique longitudinalo O

Energie magnétiquo transversale

Pour l'électron idéal nous désignerons les quantités correspon-


dantes par A', B', C. II faut choisir la quantité e do la transformation
do Lorentz do façon quo l'électron idéal paraisso au repos à un
observateur entraînô dans un mouvemont do translation.
On dovra donc avoir :
50 MÉMOIRES ET DOCUMENTS

D'OÙ

Calculons
Nous avons en remplaçant

D'autre part :

puisquo l'électron idéal étant au

repos, on a : l =— «

Et alors
Et
On est ramené au calcul de B', qui osl colui de l'ônorgie élec-
trique do l'électron au repos.

Dans la tb/orio do Lorentz l'électron est uno sphère de rayon


constant. Donc B' est une constante et
K est proportionnel à

Or s c'est la vitesse de l'électron donc


K est proportionnel à

Alors, moyennant ce choix de e qui est tel que l'électron idéal est
au repos ; toutes les lois du mouvement de l'électron sont les mêmes
DYNAMIQUE DE l/ÉLECTRON 57

pour un obsorvatour entraîné dans un mouvement dont il n'a pas


conscience quo s'il était parfaitomont immobile.
C'ost là lo principo do relativité.
Nous avons vu quo nous avions dû supposorquo leséloctrons
subissent uno déformation lorsqu'ils sont on mouvomont.
D'autre part, dans lo promior membre do nos équationsdu mouvo-
mont no figurent quo dos quantités de mouvomonls ôloctro-magnô-
tiquos otdans lo second mombre quodosforcos ôlectro-raaguôliquos ;
pour quo ces équations no soient pas altérées il faut quo nous
admettions quo :
1° Il n'y a pas d'autres massos quo celles d'origine électro-
magnétique. Nous savions quo cola était vrai pour les masses
négatives ; mais quo cela était improbablo pour los masses positives.
Copondant cette hypothèse no s'imposo pas si l'on admet quo los
massos réelles suivent les mômes lois quo los massos éleclro magnô-
tiquos.
2" Il n'y a pas d'autres forces que los forcos ôlectro-magnôtiquos.
Ceci ost plus difficile à admettre ; si non il faudrait quo les forces
ordinaires subissont les mômes transformations quo los forces
ôlectro-magnôtiquos. Moyennant cos hypothèsos lo principo de
relativité aurait uno valeur absoluo.
L'oxpôrionco confirme-t-ollo los prévisions do Lorentz fondées sur
le principo do relativité
Expériences de Kaufmann. — Il procédait par déviation des
rayons p du radium au moyon d'un champ magnétiquo cl d'un champ
électrique. Il trouve quo les électrons négatifs n'ont pas do masso
mécanique Ses oxpôrionces sont trop pou précises pour qu'il puisse
décider ontro los doux théories d'Abraham ou de Lorentz.
Il a repris ses expériences et a annoncé qu'elles vérifiaient la
théorio d'Abraham.
Expériences de liucherer. — M. Buchoror a fait d'autres expé-
riences qui ont confirmé la théorio de Lorentz et détruit los autres
théories. Il est bon do signaler quo M. Buchorer était l'auteur d'uno
troisièmo théorie quo sos expérioncos détruisaient également.
Kaufmann aurait depuis par de nouvelles, expériences confirmé
les théories de Buchorer (1) ; mais nous no savons rien de précis à
ce su et.

(1) Celles qui sont conformes aux vues de Lorentz.


58 MÉMOIRES ET DOCUMENTS

Théorie de la pression.

Nous supposerons quo l'électron est formé d'uno mombrane indé-


finiment oxtonsiblo; les différentes chargos portées par cotte
membrano so repoussent; nous obtenons grâco â la pression
oxlôriouro uno position d'équilibre sphôrique
Cet électron on mouvomont subit précisément la contraction do
Lorentz ; mais la pression intérieure (qui ost plus oxactoment uno
tension car elle est <0) no varie pas ot rosto la môme qu'au repos.
Nous allons supposer que cetlo pression constanto vario d'uno façon
continuo à l'intériour do l'électron.
Décomposons-le on une infinité d'éléments de volume dans
lesquels la pression est constante
Les lois do l'hydrostatiquo nous donnent :

Nous prenons les équations do l'hydrostatiquo ot non do l'hydro-


dynamique parco qu'ici d'après notre hypothèso fondamontalo nous
n'avons pas do massos véritables.
Dans les formules :

,/zrx
que nous avons vues précédemment, représente l'effet du
champ électro-magnétique dû à l'électron lui-même ; et X, Y, Z la
force due au champ extérieur produit par tous les autres électrons.
DYNAMIQUE DE L'ÉLECTRON 59

Ici.au contraire, X, Y, Z représentent l'action du champ total,


celui do l'électron compris.
Nous avons :

Suivons un électron, cola nous donno :

Et la pression no variant pas on a dp — 0

ou

On peut donc compléter les équations écrites plus haut par la


suivanto :

p no change pas par la transformation do Lorentz, car c'est uno


pression attachôo à l'électron ; d'où :

En égalant los coefficients des différentielles semblables on a :


00 MÉMOIRES ET DOCUMENTS

D'où:

„, dp dp dp dp
ht nous voyons quo ~~ dy , —f-
dx , -~- dz , dt~ subissent préci-
'
.

sèment la mémo transformation quo x, y, z, t, la mémo aussi quo


X, Y, Z, T.
Donc les équations subsistent; et lo principo do relativité est
satisfait par l'hypothèso do la pression interne.
Nous n'avons pas supposé dans la démonstration précédente quo
le mouvement est quasi-stationnaire ; s'il en est ainsi pour quo ce
qui précède soit vrai l'électron devra subir la contraction do Lorentz.
L'équilibre est-il stable ? Cette question ost très comploxe ol nous
n'y répondrons pas.
Telles sont les conclusions auxquelles nous a conduit la théorie
de la pression.
Ici encore il faut supposer qu'il n'y a pas d'aulres masses ot
d'autres forces quo collos d'origino électro-magnétiquo ; sinon
toutes les autres masses ot toutes los autres forces doivent so com-
porter comme si elles avaient cette origine
Los caractères do la mécanique nouvelle sont donc los suivants :
Tous les corps entraînés dans un même mouvement subissent la
même contraction ; qui est un effet do la contraction dos électrons.
Toutes les masses sont d'origino électro • magnétique ou se
comportent comme cos dorniôros. Les masses varient avec la vitesso;
la masse transversalen'ost pas la mémo quo la masso longitudinale
Pour que l'effet de la vitesse soit sonsiblo il faut de très grandes
^
vitesses (> 10.000 ; la mécanique ordinaire ne subit donc aucune
atteinte do ce fait.
DYNAMIQUE DE l/ÉLECTRON 01

Aucuno vitesso no pout dépasser cello do la lumière ; on effot,


l'inerlio croît avec la vitesso et grandit indéfiniment si X tend vers 1.
Ceci conduit au paradoxe suivant :
Un preraior observatour 0 au roposen voit un autre A animé d'une
vitesso plus potite que colle do la lumière mais qui en approche.
A est on mouvement, mais il so croit au repos et voit un obser-
vatour B animé d'une vitesso do mémo sens que la sionne et
approchant égalemont do la vitesso do la lumière.
Il semblerait donc à 0 quo B est animé d'une vitesso plus grande
que celle do la lumière.
Désignons la vitesse do A par rapport à 0 par \t,
0 A B la vitesse do B par rapport à A par Ç|,
la vitesso de B par rapport à 0 par Ç3.
On n'a pas *3 = Çt -f- \t car A qui est entraîné se servira du temps
réduit, tandis quo 0 so sert du tomps réel.
Appliquons la transformation do Lorentz nous avons :

Pour trouvor c nous allons exprimer à l'aide do la formule précé-


dente la vitesso de l'observateur A lui-même.
Dans ce cas Vitesse de A par rapport à A =0 donc Si = 0
Vitesso do A par rapport à 0 = $t donc Ç3 = Ç(
on trouve ainsi $( == s

Et par suite on a :

On a bien

car on tire do là
et
Inégalité toujours vérifiée puis rue St eU, sont positifs (choix de
l'axe), et que l'on a | S, | < 1 |5»|<1.
Pour le cas dos vitosses obliques on n'a qu'à se servir de la formule
02 MÉMOIRES ET DOCUMENTS

qui montre que 1 — V* et 1 -V' 1 sont toujours de même signe et

que V sera plus petit quo 1 si V est plus petit que 1. '.•
Pour co qui est de l'électron en mouvement, nous avons vu que lo
champ auquel il donne naissance provient do deux ondes : l'onde de
vitesso et l'onde d'accélération.
L'onde d'accélération va se propager par sphères concentriques
ayant pour contre lo point où l'électron a subi l'accélération.
Il en va différemment pourl'ondo de vitesse; ici c'est l'électron
qui transporto son champ avec lui*; c'est de l'énergie qui est trans-
portée sous formo de forco vivo ; tandis quo dans le cas précédent
c'est do l'énergie rayonnéo à l'infini.
Dans le mouvement quasi stationnairo on peut dire que l'ondo
d'accélération est négligeable et qu'il ne subsiste que l'onde de
vitesse à laquelle est dû l'effet d'inertie électro-magnétique
Examinons maintenant quelques cas dans lesquels lo mouvement
n'est pas quasi-stationnaire ; et qui correspondent à un rayonnement
sensible.
1° Gaz incandescents. — Dans co cas los électrons subissent des
vibrations do grande fréquence et d'amplitudes très faibles ; il y a
dos changements brusques do vitesso et par suite des accélérations
1res grandes.

Excitateur de Hertz. —• Les électrons sont animés d'un


.2°
mouvement vibratoire do grande fréquence ; il y a encore rayon-
nement. ...
3JMétaux incandescents. — A l'intérieur des métaux circulent
des éleclrons libres ; co sont ces électrons qui, entraînés par le
champ, produisent la conduction.
Ces électrons sont enfermés dans le métal d'où ils ne sortent quo
dans des circonstances extraordinaires; ils so meuvent, en ligne
droite jusqu'à co qu'ils rencontrent la paroi ou un autre électron ; ,à
ce. moment il y a changement brusque de vitesso otpar suite uno
accélération produisant uno radiation qui donne lieu à l'incandes-
cenco des corps solides. La vitesse des électrons s'accroît avec la
température.
Mais ceci no rend pas compte do la façon dont l'énergio est
répartie dans le spectre. '',.'
DYNAMIQUE DE L'ÉLECTRON 03

4°Rayons X et rayons y du radium. — Les rayons cathodiques


arrivant sur l'anticathode sont arrêtés brusquement ; il y a une
accélération très grande, et un rayonnoment do courte longueur
d'onde prend naissance : co sont les rayons X.
Le radium émet des rayons p composés de particules négatives
qui, à certains moments, sont expulsées à des vitesses considérables.
Il se produit un rayonnement identique aux rayons X : les rayons y.

La gravitation est d'origine électro-magnétique. '— Nous avons


dit que pour quo la théorie de Lorentz ait une valeur absolue, il
faudrait que toutes les forces soient d'origine électro-magnétique ou
se comportent commo telles. Il faut donc examiner successivement
toutes les lois dd la physique. Lorentz a commencé par la plus
importante : la gravitation.
Prenons deux atomes matériels A B et A' B'. Chaque atomo a un
plus ou moins grand nombre d'électrons positifs et négatifs ; s'il est
neutre la charge totale des électrons négatifs est égale à la charge
totale des électrons positifs. *

Ici, si nous prenons les lois ordinaires do l'électro-


^ i g statique nous voyons que l'effet résultant de AB sur
A' B'cst nul (los distances A B, A' B' étant négligeables
devant A A'ou BB').
Si l'on imagine au contraire quo les atomes de noms
A' f- B' — coilraires' s'attirent plus quo ceux de môme nom no se
* repoussent, on aura uno action résultante qui peut
rendre compte de la gravitation.
C'est cclto hypothèse que Lorenlz a étendue au cas des électrons en
mouvement ,'
Lo champ ost décomposé en 2 parties de sorto que l'on a :

fu Ou nu *i> Pu Yi etant dus aux électrons positifs.


A> Ou ''s» «i» Pt» Ytétant dus aux électrons négatifs.
fil MÉMOIRES ET DOCUMENTS

L'action de ce champ sur l'élément do volume dx d'un électron


positif est X^-avec
., ;

Pour un électron négatif on aurait eu:


,

a et b sont deux coefficients différents. ô > a.


Il y a donc lieu de distinguer l'origine d'un champ et de savoir
s'il est dû à une masse positive ou à uno masse négative.
Dans les calculs faits jusqu'ici nous avons supposé ces deux
coefficients égaux entre eux et nous avons choisi les unités de façon
qu'ils soient égaux à 1.
Les forces X ainsi définies so transforment comme les forces
ordinaires par la transformation de Lorentz. Le principede relativité
subsiste. Si nous nous plaçons en électrostatique nous retrouvons la
gravitation conforme aux lois de Newton.
On peut se demander si les observations astronomiques vont
confirmer ou infirmer la théorie de Lorentz.
I^i courbure des orbites est petite mais elle n'est pas nulle ; il
devrait donc y avoir perto de force vive, et finalement les astres
tomberaient les uns sur les autres. Mais cet effet est inappréciable
et les mouvements des astres ne sont pas altérés, sauf pour Mercure
dont le périhélie doit avoir un mouvemont d'uno amplitude plus
grande de 5" que par l'ancienne théorie. L'observation montre quo
le périhélie do Morcuro a un mouvement dans le sens prévu par la
mécanique nouvelle ; mais son amplitude est de 38".
Cette observation ne nous permet donc pas de nous prononcer
pour et encore bien moins contre la théorie de Lorentz.

L'êditcur-r/érant,
A. Dt.MAS.

LII.I.K, IMI'IUMKUIK I.. PAN M..

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