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Assistance sexuelle
Daniel Landor
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Cet ebook a été mis en ligne par Edition999

© Daniel Landor, 2016

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Quelle bonne idée d’avoir passé cet examen de secourisme et d’y être brillamment reçu
premier ! À cause de mon ouverture aux gens ? On m’avait félicité pour mon aptitude à
écouter et à rassurer.
C’était un plus pour ma profession, mais on ne me laissa pas m’endormir sur ces lauriers. En
raison de mon succès, on me fit comprendre qu’il était de mon devoir de m’inscrire sur la
liste des secouristes bénévoles, susceptibles de donner un coup de main, lors de
manifestations à risques.
Mon dévouement s’ajouta donc à mes compétences et voilà comment j’eus vite l’occasion
de me rendre utile.
Je participais au soutien d’un rassemblement musical accueillant des centaines de jeunes
gens. Un rocker, idole fabriquée de mains expertes, attirait les foules. Garçons et filles
s’entassaient et se secouaient au rythme infernal qui les rendait fous. Les filles se pâmaient,
s’égosillaient : Marco ! Marco ! oui ! mon amour ! Hiii ! Les garçons frappaient dans leurs
mains ou bousculaient les filles pour faire prendre la mayonnaise. L’obscurité déclenchait
des balancements dans la masse des corps agglutinés. Parfois les mains se tendaient pour
agiter des briquets allumés. Que de mains levées, vibrantes, ou faufilées sous quelques
jupes, ce qui stimulait les cris des heureuses bénéficiaires. Pas question, pour les plus sages
d’entre elles, de retourner une gifle, la place manquait à l’aisance d’un tel geste !
Il arrivait, toutes les vingt minutes, qu’une personne, plutôt de sexe féminin, s’effondrât.
Alors, il se créait une zone circulaire autour de la dame qui bientôt, flottant à l’horizontale,
prenait au-dessus du grouillement, le chemin de l’infirmerie de secours.
C’est là que je réceptionnai une jeune femme d’une vingtaine d’années, propre sur elle et
bien faite. À peine allongée sur la dernière couchette qui restait sous ma tente, elle ouvrit les
yeux pour me dire son besoin urgent d’aller aux toilettes. Sa vessie commandait et je
l’accompagnai au camion sanitaire adéquat, la porte entr’ouverte pour prévenir un
évanouissement. Sitôt satisfaite, elle s’écroula de nouveau dans mes bras, sans perdre
connaissance tout à fait. Elle marcha jusqu’à la tente, me serrant étonnamment à la taille
comme si elle avait peur que je l’abandonne.
L’ennui est que les couchettes se trouvèrent toutes occupées à notre retour. Que faire ?
– J’habite à côté, je voudrais bien qu’on me ramène chez mes parents !
Un des responsables me confia cette tâche en s’assurant que j’avais un téléphone portable.
En cas de besoin, appeler le SAMU.
– Vas-y et reste un peu avec elle pour qu’elle se remette ou que ses parents se chargent
d’elle.
Je n’eus pas beaucoup de chemin à parcourir pour la conduire jusqu’à son propre lit. Mais
ses parents étaient absents. Pour moins d’une heure m’assura-t-elle !
Un échange téléphonique avec le responsable de mon unité de secours, me donna l’ordre de
veiller sur la jeune femme, quelque peu déboussolée :
– Oh ! Marco ! Marco ! serre-moi contre toi !
Et elle se leva du lit pour se jeter sur moi, littéralement. Un bras autour de ma taille, l’autre
sur ma nuque, elle soufflait une haleine enfiévrée dans mon cou qu’elle mouillait de larmes
ou de salive. Si fort tenu, je ne pouvais même pas me rendre compte.
– Mais je ne suis pas Marco ! protestai-je.
– Si ! Si ! Siiii ! il faut que tu sois Marco, tellement j’en ai besoin !
Je n’avais pas eu de conseils, au cours de ma formation de secouriste, pour répondre à
l’exigence du moment. " Au combat comme à la guerre : article 22, démerde-toi comme tu
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peux ! À l’heure H, ça crache ! ". Me revenaient en mémoire toutes sortes de stimuli


militaires, signifiant en résumé : quand faut y aller, faut y aller !
Et j’y allai :
– Mais quel âge as-tu !
– Vingt-deux ans !
– Et pas de fiancé ? Car je devinai bien qu’il y avait un manque, à la base du symptôme.
– Ô Marco ! c’est toi que je veux ! viens vite, je vais m’évanouir ! Ta Linda est à toi.
Et je me retrouvai allongé près d’elle, sur son lit, à corps résistant, le temps que le sens du
devoir me délie de toute hésitation.
– J’ai trop chaud, tu vois bien !
Le secouriste dégagea donc les voies respiratoires, dégrafa le corsage, desserra la ceinture.
Elle m’attira si brusquement que mes lèvres furent contre les siennes.
« La nuque en extension, pour le bouche à bouche » me disais-je. Mais sa langue cherchait
furieusement la mienne et je compris qu’elle ne manquait pas de souffle !
Soudain, elle se dégagea et arracha littéralement son corsage et son soutien gorge. Puis, fort
agilement projeta sa petite culotte au travers de la chambre. À peine eus-je le temps de me
réjouir de ce regain de tonus, qu’elle pâlit et tomba à la renverse sur le dos en mordant sa
main. Les yeux clos, la respiration forte et accélérée.
« Position latérale de sécurité ! » me souffla une voix intérieure. Je retirai la main qu’elle
avait portée à sa bouche et la plaçai contre sa joue. Je saisis l’autre bras, la jambe gauche et
retournai la malheureuse sur le flanc droit. Elle sembla plus paisible et en descendant du lit
je la contemplais à loisirs, me rassurant de son calme retrouvé.
Le tableau n’était pas désagréable à la vue. Sa jupette remontée découvrait une croupe bien
faite. J’avais plié sa jambe gauche pour qu’il y ait un appui du genou. La cuisse à angle droit
laissait voir le sillon semi-circulaire entre les fesses, et mes yeux se fixèrent sur la fente du
sexe, à peine boisée d’un duvet frisé.
Que faire ? n’allait-elle pas prendre froid ?
Je posai ma main sur son épaule nue, pour vérifier la température de sa peau. Elle émit un
gémissement faible, prit ma main et la posa sur son sein :
Oh ! Marco ! j’ai tant besoin que tu me caresses ! Fais-le, je t’en prie, pour que je revienne à
moi !
Je parcourus ses épaules, sa nuque, ses seins.
Une méthode des techniques de réanimation de Judo, conseillait, en cas d’évanouissement,
un massage sous les seins, préalablement au cri qui réveille les morts : le cri qui ressuscite,
en quelque sorte. Je fis mon devoir, sans un mot. Très vite elle reprit la position dorsale, tira
elle-même sa jupe pour dévoiler son " centre vital inférieur ";
« Partout ! » commanda-t-elle dans un souffle.
Je travaillai des deux mains. La nuque, les joues, les seins, et de l’autre, l’entre cuisses et le
sexe.
Sa bouche s’entrouvrit comme pour un sourire, sa langue glissant sur les lèvres. Je voyais
bien qu’elle se détendait et retrouvait un certain bien-être.
À un moment, alors que ma main effleurait la petite toison frisée qui constituait son seul
vêtement – j’avais fini par retirer la jupette qui faisait rupture à la continuité de mes gestes
secourables – elle serra brutalement les jambes pour coincer ma main.
– Mais entre donc Marco, il y a si longtemps que je t’attends !
Elle entrouvrit ses jambes et je ne pus retenir un vif intérêt pour l’ouverture humide qui
aspira mon majeur. La bouche entrouverte, elle exhalait un doux gémissement, fermait les
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yeux. Son visage ne traduisait nulle souffrance, au contraire. Cela me rassura et je continuai
une manœuvre qui me semblait aidante et efficace.
Je ne fis que glisser dans la fente, écartant à peine le pli, comme charrue traçant sillon. Le
terrain s’ameublissait à vue d’œil, et en bon laboureur j’œuvrais sans relâche. Aux deux
extrémités du sillon, sans rompre le contact, je faisais demi-tour circulaire autour du clitoris
tendu ou de l’œillet frémissant de l’anus. Parfois son corps était parcouru par une légère
contraction et ses vocalises se faisaient plus graves. Je m’appliquai aux soins prodigués. Une
empathie grandissante conduisait mes gestes dont elle appréciait l’objet. D’ailleurs, elle
formula elle-même un conseil :
– Plus profond, oui, viens ! en moi ! Comme je suis bien, dit-elle. Comme tu me fais du bien !
C’était très encourageant, mon instinct secourable me guidait et m’engageait de plus en
plus. Je me sentais ému et compatissant. Un peu serré dans mon pantalon, je le retirai,
devinant qu’en harmonisant ma tenue vestimentaire avec la sienne, je percevrais mieux
l’état de son trouble. L’empathie, c’est se mettre à la place de l’autre, adopter ses gestes,
copier ses attitudes, c’est accorder notre corps et notre esprit au sien. Au-delà de ma
formation de secouriste, proprement dite, j’avais appris dans les livres !
Mon majeur faisait merveille dans l’antre de sa féminité. Je retournai ma main, paume vers
son pubis, et animais mon doigt d’un tâtonnement « explorateur ». Je sentis une petite zone,
à peine granuleuse, mais où mon doigt glissait moins aisément que sur le reste du parcours,
lequel se lubrifiait à souhait. Parfois, je m’attardais à tourner sur ce léger renflement qui
durcissait à mon passage. Le point G, me disais-je. Grafenberg le bienfaiteur ! (un secouriste
sérieux se doit de s’intéresser à l’anatomie et j’avais étudié consciencieusement)
Elle dut percevoir mon désir d’application et m’encouragea à poursuivre.
– Oh, Marco ! que tu me rends heureuse ! Maintenant, prends-moi toute ! Viens sur moi.
– Mais enfin ! te rendras-tu compte que je ne suis pas Marco !
– Je le sais bien ! articula-t-elle posément en se redressant. Tu es un secouriste formidable
pour mon corps, et cela d’autant mieux que, pour mon esprit, tu es mon Marco virtuel. Fais à
mon corps ce qui lui va si bien, et moi je vivrai en esprit un fantasme qui me convient. Allons
ne soit pas stupide, ni maladroit, aime-moi !
Je ne pouvais que réagir positivement à ces paroles. Je voulais n’être ni stupide ni maladroit
! Quant à l’amour de mon prochain, tout mon engagement de secouriste m’y portait,
philosophiquement. Humainement.
Enlacés, bouches confondues, nous nous consacrâmes de tout cœur à la douce entreprise.
– Comme je te sens bien ! comme tu me rends heureuse, dit-elle. Tu es un merveilleux
amant.
Je faisais de mon mieux, variant le rythme ou la force de mes coups de boutoirs. Parfois au
paroxysme d’un assaut, je sentais que j’allais perdre le contrôle de mon organe.
– Stop ! Disais-je !
D’abord, elle parut surprise mais eut tôt fait de comprendre le procédé.
Je bloquais mon souffle, une dizaine de secondes, et, soufflant très doucement, je détendais
mon arbalète en visualisant son relâchement.
– Quel instrument merveilleux tu as ! Comme c’est bon ! Avec toi j’ai le temps de planer !
À un moment elle me retourna, et exécuta sur moi une formidable chevauchée. Mes mains
libres pouvaient atteindre, derrière et devant, ses zones sensibles. Elle se révulsa, se tendit
et se lova sur ma poitrine pour m’embrasser.
– Mes parents vont être en gare bientôt. Prends ton plaisir maintenant, je te dois bien cela.
Elle se fit câline et très tendre :
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Je veux que tu sois récompensé ! J’ai la pilule ! (l’époque ignorait le SIDA et la syphilis était
dominée).
Toute mon ardeur fut mobilisée. Elle se concentra si fort qu’elle eut un nouvel orgasme. Par
une sorte de râle, elle chanta contre mon oreille sa joie profonde. Je suçai la sienne, ce qui la
fit basculer plus fort encore. Puis j’explosai en elle.
Elle me retint, prisonnier de ses bras.
Quand je me libérai enfin, je vis son visage mouillé de larmes. Ce qui me troubla.
– Ce n’est rien dit-elle. Ou plutôt si. C’était si bien !
Nous avions eu le temps de retrouver apparence normale quand ses parents arrivèrent. Elle
eut tôt fait de les rassurer :
– J’ai eu un coup de chaleur à ce satané concert. Ils ont eu la gentillesse de me confier à cet
infirmier, en attendant que vous soyez revenus.
– Eh ! bien ! En voilà du dérangement pour toi toute seule.
– Mon malaise est passé, mais ce garçon est consciencieux et, pour quelques minutes à
veiller sur moi, il a préféré que vous soyez de retour.
– Tu n’as pas l’air bien malade, au contraire, tu es plutôt détendue. Lui as-tu seulement
offert à boire ?
– Il ne veut rien prendre !
Je dis que j’allais rejoindre mon groupe. On me remercia et Linda tint à m’accompagner
jusqu’à la rue.
Je lui tendis la main comme si de rien n’était et elle me l’emprisonna un instant :
– Le prochain concert a lieu dans quinze jours, dans cette même salle : les Quatre Léopards
Rugissants ! Il se pourrait bien que l’un d’eux me tourne la tête et les sangs. Quel est ton
nom, pour que je demande à ce que tu me raccompagnes comme aujourd’hui ? Tu seras là,
dis ! Mes parents seront absents pour deux jours.
Je déclinai mon identité du bout des lèvres. L’anonymat aurait été plus conforme à mon
engagement bénévole…
Mais enfin, l’amour du prochain, c’est aussi « faire ce qu’il voudrait qu’on lui fît ! » et par
Jésus : « paix sur la terre aux hommes de bonne volonté ! ».
Sûrement, j’avais avancé d’un pas vers le paradis !
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