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MINISTERE DEL ENSEIGNEMENT | BACCALAUREAT 79,2 [| DUREE : 40 SUPERIEUR ET DE. LA RECHERCHE | FRANCAIS. Coet. A:3 OFFICE DU BACCALAUREAT SERIES ACDE CDE:2 Les candidats traiteront, au choix, un des trois sujets proposés. SESSION NORMALE SUJET I ; Contraction de texte Texte : La tolérance La tolérance est un concept daté, né au XVIéme sidele avec « Pédit de tolérance » de Catherine de Médicis, qui reconnaissait le droit de culte aux protestants. La notion est done trés liée, dés son essor, au contexte des guerres de religions entre catholiques et protestants qui divisafent alors le royaume. Comme émotion positive, ce qui nous intéresse ici, elle désigne un évental d'attitudes allant de effort conscient pour accepter ce qu'on n’approuve pas, jusqu’a accueil bienveillant de la différence quelle qu'elle soit, traduisant ainsi une ouverture d'esprit, un respect d’autrui voire une curiosité pour sa particularité, Voltaire en faisait une condition incontournable du développement moral des individus, et par suite, du progr’s social. En effet, la tolérance est une des conditions dun vivre-ensemble harmonicux. C'est aussi une condition de la démocratie, puisqu’elle suppose la reconnaissance dune équivalence en droit et en dignité de toutes les opinions. Mais toutes les opinions doivent-elles vraiment étre tolérées? Ainsi, Ia tolérance n'est pas sans ambiguités. Notons d’abord que la toléranive n’est pas l'indifférence. Se moquer de tout ou considérer que tout est équivalent n’est pas étre tolérant. Comme le faisait remarquer Locke, poser la tolérance, c’est poser des limites entre ce qui est acceptable, ce qui ne est pas, ce qui est négociable. Et c’est en ce seus qu’elle reste une émotion ou une décision rationnelle positive : elle repousse une limite et manifeste une volonté de se retrouver par-dela une opposition. Cependant, le respect de la différence ne signifie pas qu’on se doive d’accepter tout et n’importe quoi. Dés lors qu’on refuse le relativisme moral, des limites doivent étre posées. Mais comment déterminer ces limites ? On peut ici conftonter les valeurs. Par exemple, la question de I’excision fait s’opposer la défense de pratiques traditionnelles d’un cté, contre le droit des femmes de l'autre. Or, ta mutilation foreée est tune atteinte grave aux droits de I’homme. Aucune société n’a le devoir de tolérer une atteinte grave aux droits de homme au nom de la différence culturelle. Remarquez. que le relativisme social nous demanderait ici de accepter. Je choisis volontairement ici un exemple ott la priorité des valeurs s*impose aisément. TI va sans dire qu’il n’est pas toujours facile de les établir et de poser les limites, que ce soit au niveau social ou dans nos rapports quotidiens entre individus, La confrontation des valeurs peut elle-méme faire l’objet d’un débat public. Dernidze question ; faut-il tolérer les intolérants Il s'agit de savoir si une démocratie doit accepter les discours de partis politiques, de communautés ou dindividus qui justement, ne respectent pas la tolérance et refusent le droit de cité & une partie de la population ou a certaines opinions. Cette question, Rawls la pose dans Théorie de la justice. Il remarque deux choses : que les intolérants ne peuvent se plaindre d’intolérance (puisqu’on ne peut se prévaloir de principes qu’on ne reconnait pas soi-méme), Si on leur impose le silence, ils ne pourront rien revendiquer, Mais Rawls conclut aussi que les tolérants ne peuvent imposer des restrictions & ceux qui ne le sont pas, & moins d’un danger immédiat pour la constitution ou pour la sécurité individuelle (car Ia justice démocratique impose le respect de toutes les opinions), Il faut done bien tolérer les intolérants, Er il serait dommage, & mon avis, de ne pas les laisser s'exprimer. Car comment combattre des opinions et faire évoluer les rmentalités si ce n'est par la confrontation des arguments dans un débat public ? Refuser de laisser les intolérants s’exprimer, c'est laisser des opinions négatives prospérer de fagon souterraine et surtout, c*est se refuser la possibilité de les réfuter. Enfin, je laisse a votre réflexion la question du « politiquement correct » od, au nom de la liberté, on ‘met sous pression la liberté elle-méme, comme si toute opinion, tout discours voire toute tournure de phrase qui ne rentrait pas exactement dans une norme préétablie devenait indésirable. En arrivons- nous A une ére dintolérance au nom de la tolérance ? Karine Wurtz, « Comprendre les émotions positives », (Blog), 2021. Questions 1- Résumez ce texte au quart de son volume, (08 points) 2- Expliquez les mot et expression ci-aprés : (02 points) a/ “les mentalités”’; b/”*I va sans dire que”, 3- Discussion : Peut-on s'inquiéter, avec auteur, qu’ « au nom de la tolérance» le monde s’octroie toutes les libertés? (10 points) SUJET Il : Commentaire composé de texte Potme Je réve parfois d’un monde Immense et en eau profonde, i Jes mensonges immondes Qu’on diffuse sur les ondes, ‘Sombrent en une seconde ; Un monde sans écorchures 041I’on se jette en pature, Dans des cachots noirs obscurs Des innocents qu’on torture Pour avouer des ordures, Pentrevois parfois en songe, Des bacs remplis de colombes, Esprits dont les eaux abondent, Cherchant des terres fécondes, Pout renouveler le monde, Un monde de gens matures Sans lois taillées sur mesures 1!’on peipt en bleu azur Avec des palettes pures Les droits humains sur les murs Joseph Kokou KOFFIGOH , Libations, Editions continents, Lomé, 2013, Vous ferez de ce poéme un commentaire composé dans lequel vous montrerez comment le podte fait la promotion d’un monde idéal et la dénonce de Pinjustice, SUJET II; Dissertation “Le théaitre est un champ de forces, trés petit, mais oi se joue toujours toute Phistoire de la soci ui, malgré son exiguité, sert de modele a la vie des gens", A Vaide d’exemples précis, vous analyserez et discuterez ce jugement du metteur en scéne Antoine Vitez, set

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