Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
CONCEPTS FONDAMENTAUX
Dans ce chapitre, nous donnons les dé…nitions, les terminologies et notations usuelles
utilisées le long de ce cours. Pour plus de détails, le lecteur peut consulter les livres de
Berge, Harary et Diestel.
Une chaîne C dans un graphe G = (V; E) est une séquence …nie de sommets
v1 ; v2 ; ::::; vk telle que pour tout 1 6 i 6 k 1, ei = vi vi+1 2 E. L’entier k 1
représente la longueur de C (au sens des arêtes) et les sommets v1 et vk sont appelés
respectivement extrémité initiale et extrémité …nale de la chaîne C. Une chaîne est
dite élémentaire (resp. simple) si tous ses sommets sont distincts (resp. toutes ses
Généralités sur les graphes 4
arêtes sont distinctes). Une corde est une arête reliant deux sommets non consécutifs
dans une chaîne. Une chaîne minimale induite par n sommets et notée par Pn est
une chaîne élémentaire sans cordes. Un cycle est une chaîne dont les deux extrémités
sont confondues. Un cycle élémentaire Cn induit par n sommets est un cycle dont les
sommets sont distincts.Un cycle est dit hamiltonien s’il passe par tous les sommets une
et une seule fois.Un cycle est dit eulerien s’il passe par toutes les arêtes une et une
seule fois. Un cycle pair (resp.impair) est un cycle de longueur paire (resp.impaire).
Un graphe est dit connexe si pour toute paire de sommets du graphe il existe une
chaîne les reliant. Une composante connexe d’un graphe est un sous graphe maximal
(au sens de l’inclusion) connexe.
ii) M ax jSj + M in jT j = n
iii) M ax jM j + M in jRj = n
Figure 1 Pour le graphe biparti suivant, l’ensemble des sommets en gris constitue un
stable maximum et un transversal minimum. Les arêtes en gras constituent un couplage
maximum et un recouvrement minimum.
Soit P une propriété. On dit qu’un ensemble S est minimal pour la propriété
P si aucun sous-ensemble strict de S ne véri…e cette propriété. Un ensemble est dit
minimum pour la propriété P si aucun ensemble plus petit (pas nécessairement un
sous-ensemble) ne véri…e la propriété. Ainsi, un ensemble minimum est nécessairement
minimal, mais l’inverse n’est pas vrai en général.
Un graphe dont tous les sommets ont le même degré k est appelé un graphe k-régulier.
Ainsi les cycles élémentaires Cn sont des graphes 2-régulier.
Un graphe G = (V; E) est dit complet si tous les sommets du graphe sont
adjacents deux à deux. Un graphe complet sur n sommets est noté Kn . On appelle
clique de G un sous-ensemble de sommets qui induit un graphe complet.
Un graphe est dit biparti si l’on peut partitionner l’ensemble de ses sommets en
deux sous-ensembles stables V1 et V2 (ie: les sous graphes G[V1 ] et G[V2 ] ne contiennent
aucune arête). Un graphe est biparti si et seulement si il ne contient pas de cycles de
longueur impair. Un graphe bipartit complet est noté Kp;q avec p et q des entiers
positifs. Un arbre est un graphe biparti connexe ayant exactement (n 1) arêtes. Une
forêt est un graphe ou chaque composante connexe est un arbre.
Le nombre chromatique d’un graphe G est dé…ni comme étant le plus petit
entier n pour lequel G admet une n-coloration. Ce nombre est noté (G). Ainsi, G est
n-colorable si (G) n et G est n-chromatique si (G) = n.
Théorème 1.1 (Brooks) Soit G un graphe connexe autre qu’une clique ou un cycle de
longueur impaire et de dgré maximale ; alors (G) :
Deux graphes G et G0 sont dits isomorphes s’il existe une application bijective
f de l’ensemble V dans l’ensemble V 0 telle que deux sommets u et v sont adjacents
dans G si et seulement si f (u) et f (v) sont adjacents dans G0 ( f et f 1 préservent
l’adjacence).
Produits de graphes 8
Plusieurs opérations sur les objets que sont les graphes peuvent être dé…nies. Parmi
ces opérations, nous nous intéréssons particulièrement au produit de graphes.
Parmi les 256 types de produit résultant de cette dé…nition, nous présentons ici
les quatre produits les plus étudiés dans la littérature.
Produit total: Le produit total de G et H est le graphe noté G H tel que deux
sommets (x1 ; y1 ) et (x2 ; y2 ) dans V (G) V (H) sont adjacents si x1 = x2 et y1 y2 2 E(H)
ou si y1 = y2 et x1 x2 2 E(G) ou si x1 x2 2 E(G) et y1 y2 2 E(H):
L’hypercube de dimension n est le graphe ayant pour ensemble de sommets V = f0; 1gn
tel que deux vecteurs de V sont adjacents si et seulement si ils di¤érent en exactement
une coordonnée. On note Qn l’hypercube de dimension n.
Une grille de dimension n est le produit cartésien de n chemins. Un tore est le produit
cartésien de cycles. La grille in…nie est le produit cartésien dechemins in…nis P1 :
représente la longueur d’un plus court chemin entre u et v. La distance d1 est appelée
parfois distance de Manhatan ou encore distance de Lee. On utilsera simplement le
terme de grille pour la grille bidimensionnelle.
Alphabet, Mot, Métrique 11
Sur un ensemble de mots, on dé…nit une métrique, c’est à dire une règle de
calcul des distances. Il existe principalement trois métriques.
Métrique de Hamming
La distance entre deux mots est le nombre
P de caractères par lesquels ils di¤èrent.
Par exemple, dans l’alphabet = f0; 1; 2; 3g; les mots (0; 3; 2; 3; 1) et (3; 3; 2; 1; 1)
sont à distance 2.
Métrique de Manhattan
Si l’alphabet comporte k éléments, on note ses éléments par les entiers de 0 à k 1.
La distance entre deux mots u = (u1 ; u2 ; :::; uk ) et v = (v1 ; v2 ; :::; vk ) est dé…nie par
X
n
d(u; v) = jui vi j :
i=1
P
Par exemple, dans l’alphabet = f0; 1; 2; 3g; les mots (0; 3; 2; 3; 1) et (3; 3; 2; 1; 1)
sont à distance (3 0) + (3 1) = 5:
Alphabet, Mot, Métrique 12
Métrique de Lee
Ressemble beaucoup à celle de Manhattan. Deux lettres sont à distance 1 si leur
di¤érence est 1, mais aussi s’il s’agit des lettres 0 et k 1. On peut imaginer les lettres
placées sur un cycle , et non plus sur un chemin.
La distance entre deux mots u = (u1 ; u2 ; :::; uk ) et v = (v1 ; v2 ; :::; vk ) est dé…nie
par
Xn
d(u; v) = M in (jui vi j ; k jui vi j ):
i=1
P
Par exemple, dans l’alphabet = f0; 1; 2; 3g; les mots (0; 3; 2; 3; 1) et (3; 3; 2; 1; 1)
sont à distance 3; car M in(j0 3j ; 4 j0 3j) = 1 et M in(j3 1j ; 4 j3 1j) = 2
mod 4:
Remarque 1.4 Dans un alphabet binaire, les trois métriques correspondent. De plus,
sur un alphabet non …ni, les métriques de Manhattan et de Lee correspondent.