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L3-MIASHS-MATH Partiel de Théorie des graphes 1er mars 2021

Documents interdits.
Durée : 1h15

Exercice 1. (4 pts)
Donner une définition précise et concise des notions suivantes :
a) degré d’un sommet b) graphe connexe c) graphe fortement connexe d) circuit
e) arbre f ) arborescence de racine r g) graphe partiel h) sous-graphe.

cf. les notes de cours

Exercice 2. (2 pts)
Une suite décroissante (au sens large) d’entiers est graphique s’il existe un graphe (simple et
sans boucle) dont les degrés des sommets correspondent à cette suite. Par exemple, le trian-
gle à trois sommets correspond à la suite 2, 2, 2. Les suites suivantes sont-elles graphiques ?
(justifier votre réponse)
a) 4, 2, 1, 1, 1, 1 b ) 5, 3, 2, 1, 1, 1 c ) 5, 4, 3, 1, 1, 1, 1.

Correction : a) C’est une suite graphique (G = (V, E) où V = (v1 , . . . , v6 ) et


E = {(v1 vi ) : i = 2, . . . , 5} ∪ {(v5 v6 )} ;
b) Non car, dans un graphe, le nombre de sommets de degré impair est pair ;
c) Non. Il y a plusieurs façons et de raisonnements pour aboutir à une telle con-
clusion. Supposons qu’il existe un graphe G = (V, E) dont les degrés des sommets
correspondent à cette suite. Désignons par v1 , . . . , v7 les sommets de ce graphe.
Sans perte de généralité, supposons que d(v1 ) ≥ d(v2 ] ≥ . . . ≥ d(v7 ). Comme |E| = 8
(pourquoi ?), G contient un cycle (pourquoi ?). Les sommets pendants ne peu-
vent pas être sur ce cycle, on en déduit que (v1 v2 ), (v1 v3 ), (v2 v3 ) ∈ E. Comme
d(v1 ) = 5, v1 est adjacent à trois sommets pendants. Sans perte de généralité,
supposons que v1 est adjacent aux sommets v4 , v5 et v6 . Le sommet v7 étant de
degré 1, il est ou bien adjacent à v2 ou bien adjacent à v3 . Dans chacun de ces
deux cas, on a d(v2 ) ≤ 3, une contradiction.

Exercice 3. (2 point)
Soient T1 un arbre d’ordre m et T2 un arbre d’ordre 31 et de taille 2m. Déterminer l’ordre
de T1 et la taille de T2 .

Correction : 2m= 31-1 =30( rappel : Si G est un arbre d’ordre m et de taille n,


alors n = m − 1) .............

Exercice 4. (2 pts)
Soit G = (V, E) un graphe d’ordre 9 tel que dG (v) ∈ {5, 6} pour tout v ∈ V . Montrer que G
contient au moins 5 sommets de degré 6 ou au moins 6 sommets de degré 5.

Correction : Soit V5 (resp. V6 ) l’ensemble des sommets de degré 5 (resp. 6).


Supposons que la propriété n’est pas vraie. Autrement dit, |V5 | ≤ 5 et |V6 | ≤ 4.
Comme |V5 | + |V6 | = 9, il en résulte que |V5 | = 5 et |V6 | = 4, ce qui est absurde car
le nombre de sommets de degré impair est pair.

Exercice 5. (2 point)
Quel est le nombre de chaı̂nes élémentaires (de longueur ≥ 1) distinctes dans un arbre d’ordre
m?

Correction : entre deux sommets quelconques de l’arbre, il y a une et une seule


chaı̂ne . C’est donc le nombre de combinaisons de 2 parmi m : m(m−1) 2 .
Une autre façon d’obtenir le résultat : soit G = (V, E) un arbre. Considérons
le graphe H = (V, Ē) où entre deux sommets u et v il y a autant d’arêtes que
de chaı̂nes élémentaires distinctes entre u et v dans G. Le nombre de chaı̂nes
élémentaires (de longueur ≥ 1) distinctes dans G est donc égal à |Ē|. Il est facile
de voir que H est un graphe simple et complet (d’ordre m). Par conséquent,
|Ē| = m(m−1)
2 .

Exercice 6 (2 pts)
Dans un (tout petit !) pays, il y a exactement 15 villes. On peut aller de chaque ville à
au moins 7 autres villes du pays par une autoroute. Peut-on se rendre, par autoroute, de la
capitale du pays à chacune des autres villes ?

cf. la correction de l’exercice 12 de la première fiche de TD.

Exercice 7. (2 pts)
Soit G = (V, E) un arbre qui ne contient pas de sommets de degré 2. Montrer que G contient
plus de sommets pendants (c.-à-d. sommets de degré 1) que de sommets non pendants.

Correction : Soit V1 l’ensemble des sommets pendants et V2 = V \V1 l’ensemble des


sommets de degré supérieur ou égal à 3. Supposons que |V2 | ≥ |V1 |. Il en résulte
que le degré moyen du graphe est supérieur ou égal à 2 (pour chaque sommet
de degré 1, vous pouvez lui associer un sommet de degré supérieur ou égal à 3,
de telle sorte que la moyenne de P degré de ces deux sommets est supérieure ou
v∈V d(v)
X
égale à 2, ...). Autrement dit : ≥ 2. En remplaçant d(v) par 2n, on
m
v∈V
obtient n ≥ m, une contradiction car n = m − 1.
On peut aussi obtenir le résultat de la manière X suivante (en
X gardant les Xmêmes
notations et en posant p = |V1 |) : 2n = 2(m − 1) = d(v) + d(v) = p + d(v) ≥
v∈V1 v∈V2 v∈V2
m
p + 3|V2 | = p + 3(m − p). Ce qui implique que p ≥ 2 + 1.

Exercice 8 (4 pts)
Soit G un graphe simple ayant m sommets et m−1 arêtes qui n’est pas un arbre. (On suppose
qu’un sommet isolé est un arbre ”trivial”.)

1. Prouver que G n’est pas connexe.

2. Prouver que G possède une composante connexe qui est un arbre.

3. Prouver que G possède une composante connexe qui n’est pas un arbre.

Correction : 1. Un arbre est un graphe connexe sans cycle. Nous avons vu que
c’est équivalent à ”c’est un graphe connexe et possède m − 1 arêtes” (cf. notes
de cours, page 5)......
2. Soient G1 = (V1 , E1 ), . . . , Gp = (Vp , Ep ) les composantes connexes de G (p ≥ 2).
Supposons qu’aucune de ces composantes connexes n’est un arbre. Il s’en suit
que |Ei | ≥ |Vi |, i = 1, . . . , p. En sommant ces p inégalités, on obtient que n ≥ m, une
contradiction.
3. Supposons que chacune des composantes connexes de G est un arbre (on utilise

2
les mêmes notations de 2.), il en résulte que |Ei | = |Vi |−1, i = 1, . . . , p. En sommant
ces p égalités, on obtient n = m − p ≤ m − 2 (car p ≥ 2), une contradiction.

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