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Fistules Durale
Fistules Durale
Fistules de type I
Clinique
Elles se manifestent par un acouphène dont il est capital de
connaître les caractéristiques car elles permettent pratiquement
de faire le diagnostic lors de l’examen clinique : unilatéral, pul-
satile, isolé et le plus souvent objectif. L’acouphène est pulsatile,
c’est-à-dire qu’il est rythmé par la fréquence cardiaque, ce que
décrivent très bien les patients en expliquant que “leur bruit”
s’accélère lors de la montée des escaliers ou lors de la marche
rapide. L’acouphène est mieux perçu dans le silence, c’est-à-dire
la nuit et, s’il est intense, il peut gêner l’endormissement qui n’est
parfois possible qu’après prise de somnifère. L’acouphène est le
plus souvent unilatéral, perçu dans une seule oreille. Cet acou-
phène est comparé à un souffle, presque jamais à un sifflement.
Le souffle est continu, avec un renforcement systolique, ce qui
devra être imité par le médecin lors de la consultation. À l’examen
physique, la compression manuelle de l’artère carotide primitive
homolatérale réduit ou supprime l’acouphène. La manœuvre peut
être affinée en ne comprimant que l’artère occipitale homolatérale
palpable derrière l’oreille. L’acouphène est le plus souvent objectif,
c’est-à-dire qu’il sera entendu à l’auscultation du crâne (geste qui
devrait être systématique dans tout bilan d’acouphène) dans la
région rétro-auriculaire. Enfin, ce souffle est isolé, c’est-à-dire
que l’examen neurologique ne retrouve pas d’atteinte des nerfs
crâniens, notamment des nerfs mixtes (diagnostic différentiel avec
un chémodectome jugulaire).
Lorsqu’ils sont tous présents, ces signes permettent pratiquement
de poser le diagnostic de fistule durale du sinus latéral.
Figure 1. Représentations schématiques des différents types de drainage
veineux à partir du sinus latéral pris comme exemple. Bilan radiologique
Scanner et IRM cérébraux sont normaux car les shunts artério-
veineux ne peuvent pas être vus à l’intérieur de la dure-mère.
ANGIOGRAPHIE CÉRÉBRALE DANS LES FAVD L’angioscanner et l’angio-IRM sont souvent pris en défaut car ils
analysent mal la base du crâne. L’angiographie cérébrale reste
L’angiographie cérébrale reste un examen indispensable au bilan souvent nécessaire au diagnostic et toujours au bilan. Le diagnostic
des FAVD et souvent au diagnostic. Elle comprend l’opacification de fistule de type I est fait sur l’opacification de la carotide externe
sélective des 2 artères carotides externes, des 2 artères carotides homolatérale : le produit de contraste opacifie le sinus latéral sans
internes et des 2 artères vertébrales. Le bilan doit permettre : opacification ni des veines corticales ni d’un autre sinus (figure 2).
– de poser le diagnostic : les shunts artérioveineux sont alimentés Traitement des fistules de type I
par des artères durales, c’est-à-dire de façon prédominante par Les fistules de type I ne comportent aucun risque neurologique
des artères issues de la carotide externe ; et leur traitement n’a donc qu’un but symptomatique, visant à
– de définir le type de drainage veineux, qui conditionne le pro- supprimer le souffle. L’indication du traitement dépend exclusi-
nostic neurologique et donc le traitement ; vement du retentissement fonctionnel de l’acouphène. Certains
– de préciser le nombre et l’origine des artères afférentes, qui patients tolèrent parfaitement leur souffle une fois qu’ils ont été
conditionnent la faisabilité de l’embolisation par voie artérielle ; rassurés sur la bénignité de leur affection. Il n’existe alors aucune
– de s’assurer du siège sinusien de la fistule, qui conditionne la indication au traitement. Chez d’autres, l’intolérance est mani-
faisabilité de l’embolisation par voie veineuse. feste et se traduit par des troubles de l’endormissement ou de
se drainer que dans la veine ophtalmique à contre-courant. Un 1. Cognard C, Gobin YP, Pierot L et al. Cerebral dural arteriovenous fistulas :
bilan de l’acuité visuelle et une prise de la tension oculaire sont clinical and angiographic correlation with a revised classification of venous drai-
nécessaires au bilan pronostique et indiquent, le cas échéant, un nage. Radiology 1995 ; 194 : 671-80.
traitement urgent. 2. Halbach VV, Higashida RT, Hieshima GB et al. Transvenous embolization of
dural fistulas involving the transverse and sigmoid sinuses. Am J Neuroradiol 1989 ;
Le traitement des fistules de la loge caverneuse est endo- 10 : 385-92.
vasculaire et, dans notre centre, il est le plus souvent réalisé 3. Urtasun F, Biondi A, Casasco A et al. Cerebral dural arteriovenous fistulas :
par voie veineuse. percutaneous transvenous embolization. Radiology 1996 ; 199 : 209-17.
4. Houdart E, Saint-Maurice JP, Chapot R et al. Transcranial approach for venous
embolization of dural arteriovenous fistulas. J Neurosurg 2002 ; 97 : 280-6.
FISTULES DE L’ÉTAGE ANTÉRIEUR 5. Collice M, D’Aliberti G, Talamoni G et al. Surgical interruption of leptomeningeal
drainage as treatment for intracranial dural arteriovenous fistulas without dural
sinus drainage. J Neurosurg 1996 ; 84 : 810-7.
Elles siègent sur la lame criblée de l’ethmoïde, c’est-à-dire sur
une portion de dure-mère ne comportant pas de sinus dural. Leur 6. Martin NA, King WA, Wilson CB et al. Management of dural arteriovenous
malformations of the anterior cranial fossa. J Neurosurg 1990 ; 72 : 692-7.
drainage veineux ne peut donc se faire que dans des veines lepto-
7. Hurst R, Bagley L, Galetta S et al. Dementia resulting from dural arteriovenous
méningées (type III). Les manifestations cliniques sont exclu- fistulas : the pathologic findings of venous hypertensive encephalopathy. Am J
sivement centrales : comitialité, infarctus veineux, hémorragie. Neuroradiol 1998 ; 19 : 1267-73.