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Je me trouve au bord du chemin. Facile jusqu'à présent, il se sépare aujourd'hui en deux. Un chemin à
gauche, un chemin à droite.
Un choix comme on n’en fait plus.
Je les observe patiemment. De la verdure, des arbres de chaque côté, j'aperçois même quelques
papillons voleter.
Le propre des chemins est d’avoir une destination. Encore faut-il savoir où je veux aller. Encore faut-il
avoir un objectif. Ou bien le simple fait d’avancer est suffisant ?
Un pas devant l’autre et voilà une vie bien remplie. Remplie de joies, de peines, d’amour, de haine,
d’incompréhensions et autres fabulations. Remplie de gens et autres animaux. Remplie d’objets
cassés, de cœurs brisés, de rafistolages et de confiances bafouées à répétition.
A quel point ai-je mon mot à dire? Quels pouvoirs ont mes choix sur le reste de ce qui est, a été, sera?
Je prends la droite.
Parce que l’expression “droit dans mes bottes” me fait rire. Parce qu’il y a comme un air de justice
dans ce qui est droit. Parce que je suis droitière. Parce que j’aime avoir le droit de faire les choses.
La gauche souffre de préjudices. Être gauche, c’est être maladroit. Personne n’a envie d’être
maladroit. Je le suis déjà bien assez. Et puis je ne voudrais pas passer l’arme à gauche trop vite.
Je prends à droite.
Peut-être que je me trompe. Peut-être que l’herbe est plus verte à gauche. Peut-être que les rencontres
y seront plus aimables. Peut-être que j’y apprendrais à marcher droit.
Mais je prends à droite.
Un pas, deux pas.
C’est un cul-de-sac.
Tu
Tu as l’air tellement à l’aise dans les bras de Morphée. Tu en oublierais même de respirer. Ta bouche
entrouverte, tes yeux fermés, tes petits poings à demi serrés. Tu ne laisses pas le bruit t’embêter. Dans
ton immobilité, tu sembles avoir toutes les réponses à la vie et à l’univers. Une sagesse de milliards
d’années sur ton visage de quelques heures à peine. Tu brilles de tout éclat et, dans tes rêves, tu dois
entendre les anges chanter une symphonie en ton honneur. Comment expliquer autrement la paix qui
émane de ton corps fragile? Ton impassibilité est apaisante. Le temps s’est arrêté sur toi, nous
permettant de t’admirer comme une œuvre d’art. Ta beauté ferait pâlir la Joconde. Ta peau, semblable
à de la porcelaine, est un appel aux caresses mesurées. Derrière tes paupières se trouvent les plus
beaux yeux de l’humanité.
Il se sent seul dans son désespoir. Il se sent accablé par l’angoisse, la déception, la désolation. La vie
n’a pas été tendre avec lui, entre remords et amitiés perdues. Il est dans un ennui constant. Chaque
lever de soleil apporte son lot de questions sans réponses. Chaque coucher de soleil est synonyme
d’opportunités gâchées. Le temps passe inlassablement, et avec lui des larmes refoulées, des colères
ratées, des regrets répétés. Les pensées deviennent un être à part entière, un ennemi, le plus important
jamais affronté. Le combat est perdu d’avance, car l’obligation de se battre est une défaite en
elle-même. Il décide de tout arrêter. S’il n’y a plus de pensée, il n’y a plus de mal-être. S’il n’y a plus
d’être, il n’y a plus de pensée.
Il cherche les mélanges d’alcool et de médicaments les plus dangereux et se prépare à dire adieu à ses
amis. Il vient chez moi, me propose qu’on se voie la semaine suivante et me prend dans ses bras.
Il rentre chez lui. Il se sent seul dans son désespoir.
Il survit.
Elle
Elle est partout où elle est attendue, mais aussi partout où elle ne l’est pas. Elle caresse, rugit, mord.
Elle frappe, murmure, embrasse. Elle offre ses eaux et ses terres aux voyageurs meurtris. Elle punit
dans sa grande sagesse ineffable ses enfants orgueilleux qui lui en demandent trop, mais condamne
des milliers d’innocents au passage. Quand oubliée, elle se rappelle à nous dans le froid de la nuit,
dans la brise du matin, dans l’éclat du soir. Quand agitée, elle devient tour à tour cyclone puissant,
tsunami dévorant, séisme débilitant. Quand admirée, elle se trouve dans les chants des oiseaux au petit
matin, dans les fleurs aux odeurs enivrantes, dans le bruit du vent dans les feuilles. Elle est à la fois
accueillante et intransigeante, douce et impitoyable, morte et vivante, telle une divinité que nous
oublions trop souvent de prier.
Iel
Iel n’est pas encore là. Iel est attendu.e. Comme la pluie après une sécheresse. Comme la ligne
d’arrivée d’un marathon.
Iel sera un miracle, comme tant d’autres avant soi et tant d’autres après. Responsable de sourires, de
rires, de pleurs, d’heures d’inquiétude et d’espoir inégalé. Iel sera un.e parmi tant d’autres, et sera
l’être le plus important de l’univers. Une poussière dans l’infini, un tsunami en approche.
Iel dansera parmi les tambours et les sifflets. Iel chantera pour les âmes égarées. Iel aura le coeur qui
bat et des personnes pour l’épauler quand il sera brisé.
On
Mon corps se tord. C’est plus impressionnant de l’intérieur. Tout se contracte et se relâche
dans un ordre aléatoire, part dans tous les sens, il vaut mieux ne pas être à côté.
Mon corps tombe. L’énergie le quitte. Plus rien ne répond. Là, deux options :
Soit je rêve. Un rêve précis, détaillé, que je ne veux pas quitter. Quand je me réveille, mon
premier réflexe est de vouloir repartir dans le rêve. Puis j’entends les voix autour de moi et je réalise
que je suis au sol. J’ai peur. Je me souviens de ce que je faisais avant, et de qui j’ai autour de moi. Je
respire.
Soit je cauchemarde. Je sens mon corps se diriger vers le sol. J’ordonne à mes bras d’amortir
la chute avec plus ou moins de succès. je me fais mal à l’épaule mais au moins ce n’est pas ma tête
qui cogne le sol. Je ne bouge plus. Je ne peux pas. Je pense. Les gens font du bruit, se demandent ce
qu’ils peuvent faire, mais pas grand chose en vérité. Au moins ils réfléchissent à mon confort. C’est
gentil.
Mon corps ne m’appartient pas. Il a des bouts que je ne veux pas, des membres que je ne
contrôle pas. Je ne peux pas faire ce que je veux. Je ne peux pas ressentir ce que je veux.
Mon corps me demande des choses que je ne veux pas lui donner. Il me donne des choses que
je ne veux pas recevoir. Je lui donne des choses qu’il ne demande pas.
Nous avons eu nos désaccords. Nous avons eu nos instants de colère, de tristesse, de jugement. Nous
avons eu nos incompréhensions. Nous avons eu nos assiettes brisées, nos verres trop remplis, nos cris,
nos pleurs, nos portes claquées. Et pourtant nous sommes encore là. Tels des musiciens, devenant
meilleurs que nous-mêmes pour l’ensemble. Nous sommes une famille, nous réunissant dans la joie et
la tristesse, prêts à tendre une main à chaque instant. Nous nous rassemblons et nous racontons les
dernières nouveautés. Nous partageons les repas, les jeux, les histoires. Nous rions, beaucoup.
Vous
Ils
Ils sont infinis. L’imagination est leur engrais. Le temps leur essence.
Ils commencent par des belles nuits d’été accompagnées d’amis. Ils avancent dans des balades en
forêt, quand les feuilles tombent et que le temps est doux. Ils se réchauffent au coin d’un feu lors des
premières tombées de neige. Ils sourient face aux fleurs qui éclosent et au soleil qui réchauffe.
Ils rient, ils grandissent, ils se trompent, ils espèrent. Ils prennent dans leurs bras les âmes esseulées.
Ils sont toujours et jamais à la fois.
Ils sont solitude et amour.
Ils sont dans la brise matinale, dans l’étoile la plus brillante du ciel, dans un signe de la nature.
Ils sont accompagnés d’un désespoir qui semble insurmontable. Ils sont l’injustice même.
Ils sont rêvés, ils sont pleurés.
Les jours qui ne seront jamais.
Elles
Elles changent la donne, le futur, les opportunités. Elles se déclarent aux mauvais moments qui
s’avèrent être les bons, permettant les temps d’arrêt et les remises en question. Elles brisent le coeur
parfois, changent la vie souvent. Quand fauter devient une habitude, il s’avère compliqué de ne pas
s’y identifier. Les erreurs de jeunesse, de vieillesse, de maladresse se succèdent parfois en peu de
temps, et les étourderies se transforment en aberrations, les bévues en bêtises, les boulettes en
bourdes.
Les fautes
Les chaussettes
Les genres dans les amitiés, c'est comme les chaussettes. Dès que c'est pas les mêmes, on les
remarque et on les pointe du doigt. On y trouve un attrait incongru et on leur écrit des histoires
d’amour. Si elles sont si différentes, c'est qu'elles se complètent après tout. Sinon, pourquoi avoir une
chaussette rouge et une chaussette verte côte à côte ? Quelle idée saugrenue, si ce n’est pour
s’entrelacer et se nouer dans une décadence filaire, et se tricoter une ribambelle de minuscules
chaussettes marron. Être amis? Vraiment, quelle idée ! Il faut vite broder des vêtements blancs pour
toutes les chaussettes dépareillées !
Voyez-vous les commères et compères s’affairer à grands coups de rumeurs enthousiastes, de sourires
en coin, d’interprétations malsaines? Et ça fait des théories, et ça se justifie, et ça pose des questions,
dans une voix à peine étouffée, à la manière dont une comédienne peut crier un aparté. Personne ne
regarde, mais tout le monde voit. Ce n’est pas le nez au milieu de la figure, non. Ce sont seulement
deux ami.es-chaussettes. Un.e rouge, un.e vert.e. Une fourchette, un couteau. Une femme, un homme.
Un être binaire, un être non-binaire. Un.e enfant, un.e enfant.
M’est d’avis qu’en termes d’amitié, le plus important est de trouver chaussette à son pied.
La princesse et le roi
Martine veut une petite fille et lui achète des robes. La petite fille est grosse, dépasse en tout sens,
déchire les manches et prend de la place.
Martine veut une petite fille et lui offre des poupées. La petite fille leur rase le crâne, colorie leurs
peaux, déplore le manque de réalisme de leurs mains figées mais pas de leurs tailles ciselées.
Martine veut une petite fille mais pas n’importe laquelle. La petite fille se retrouve guenon, peste, sale
princesse, bizarre, pas croyable, accroupie dans un coin pour pleurer.
Martine veut une petite fille et lui dit comment être aimée. La petite fille n’arrête pas d’être grosse, de
se curer le nez, de parler trop fort et de se comparer.
Martine veut une petite fille et des souvenirs à admirer. La petite fille est mal à l’aise mais sourit, et ce
n’est pas bien. La petite fille essaie de prendre la pose, et ce n’est pas bien. La petite fille essaie à
nouveau de sourire, avec les larmes aux yeux, et ce n’est pas bien. La petite fille pleure, et c’est le seul
souvenir qu’elle aura.
Martine voulait une petite fille heureuse et a tout essayé. Elle lui a pavé un chemin de fortune au
travers des moqueries sans âge, des oppressions invisibles et des attentes malsaines.
Elle a fait de son mieux, mais ne s’est pas rendue compte qu’elle n’était elle-même qu’un écho
tyrannique de la société qu'elle méprise tant.
Peut-être
Je suis la sorcière
Déesse tombée sur Terre
Attachée aux hommes
Je croque la pomme
Décroche-moi la lune
Qui éclaire les cafards
Que j'ai dans mon lit le soir
Décroche-moi l'astre
Témoin du désastre
Et symbole du temps qui passe
La couturière
Manque de fil
Pour rabibocher les idylles
Les petits soldats
Sont toujours dans tes draps
Mais tu ne te bats pas pour moi
Je veux le beurre
L'argent du beurre
Et cette pute de crémière
Je t'aime encore
A la bonne heure
Mais dis-moi qu'est-ce qu'on peut bien en faire ?
Viens à la mer
Tu me prendras la main
Dans le sac à tout tenter
Le diable sera déjà
Loup embusqué ici bas
Les masques tout emmêlés
Viens à la mer
J'ai envie de compter les bulles
Avant la faim
Les amoureux du soir
Prennent le large
Avant la fin
Les loups de Ja
Les loups de Ja
Croqueront les joues de la jolie
Déjà vu
La joie est là
Contre les lois de la logique
Déjà vu
Hurlements, hurlements
Sois sûr du mensonge que tu entreprends
Hurlements, hurlements
Fais taire les doutes tendrement
Hurlements, hurlements
Epouse les courbes du faux amant
Hurlements, hurlements
Qui est la proie, agneau de sang
Hurlements, hurlements
Découvre Ja, ses loups, ses gens
Hurlements, hurlements
Travaille ton texte, prends ton temps
Hurlements, hurlements
Rajoute des larmes de temps en temps
Hurlements, hurlements
Tu n'entends pas les hurlements
Ja qu'a dit
Jouons du jazz
Cherchons l'extase
Ja qu'a dit
Allume le gaz
Fêtons l'instase
Dis-moi Alice
As-tu déjà vu un coeur sans épine?
Dis-moi Alice dis moi
As-tu déjà vu une fleur sourire?
Le chat du mal
Horloge à la beauté fatale
Se dandine en arborant nos peurs
Et célèbre sans fin les erreurs
Dis-moi Alice
As-tu déjà vu un coeur sans épine?
Dis-moi Alice dis-moi
As-tu déjà vu une fleur sourire?
Je l'aime..
Un peu
De vieillesse apporte le sel de la sagesse
Beaucoup
De maladies ne signifie pas le répit pour ceux qui
Passionnément
Font la guerre, inlassablement se désespèrent
A la folie
De la famine, buvons à la folie de la famine car
Pas du tout,
Rien du tout, la misère des mots nous rendra tous fous
Je l'aime
Un peu
De folie saine reste coincée dans nos veines
Beaucoup
De rêves de vice se réalisent sur une scène putride
Passionnément
La tromperie prend les devants, et les dessous
A la folie
De la passion se déchirent et s'embrasent
Pas du tout
D'orgueil, vraiment? Où sont les préjugés maintenant?
Dis-moi Alice
As-tu déjà vu un coeur sans épine?
Dis-moi Alice dis-moi
As-tu déjà vu une fleur sourire?
Et tu es arrivé
Paranoia, schizophrenia,
Ne pars pas
Paranoia, schizophrenia,
Je me bats
Paranoia, schizophrenia,
Ne me laisse pas
Paranoia, schizophrenia,
Ne fais pas ça, ne dis pas ça
Paranoia, schizophrenia
Surtout pas, surtout pas
Paranoia, schizophrenia,
Ne fais pas ça, ne dis pas ça
Paranoia, schizophrenia,
Surtout pas, surtout pas
Pavés
Si je pouvais effacer
Mon nuage qui s'amène
Serais-je aussi déterminée
A te garder dans mes veines
Au revoir, adieu
Si ça peut te rendre joyeux
A demain, mon aimé
Si ça peut t'aider à respirer
Je ne saurai jamais
Ce qu’il aurait pu arriver
Mais je continue de chercher à traverser le miroir
Notre chance est passée
Je ne sais même pas qui tu serais
Mais je me convaincs qu’il me suffirait de te voir
Je te sens briller
A travers les possibilités
La réponse me file encore entre les doigts
Tu arrives et ça fait
Bim badabim bim badababoum
Tu arrives et ça fait
Bim badabim bim badabadaboum
Les mots
Le monde réel, c’est un jeu dont les règles changent inlassablement. En fonction du lieu, en fonction
du média, en fonction du nombre de joueurs. Ce ne sont jamais les mêmes dés que tu lances, les
mêmes cartes en main, les mêmes pions à bouger. Et ils ne ressemblent jamais à ceux des joueurs d’à
côté.
Là-dedans, au milieu de ce fouillis inextricable, on est censé trouver notre voie. Alors on cherche des
astuces de grand-mère, on regarde des tutos, on clique sur des pubs de formations promettant la
soluce. On perd quand même.
On perd parce qu’on se perd. On perd parce qu’on ne se cherche pas. On fait deux-trois choix en
accord ou en contradiction avec les autres, et on attend que le chemin s’illumine. Ca demande plus
d’efforts de croire en soi que de croire au destin.
Croire en soi, croire en ses choix, croire le sens que l’on donne aux règles que l’on suit et à celles
qu’on esquive, croire que les petits pas feront les grandes avancées, croire que donner le meilleur de
nous-mêmes vaut le coup, c’est arrêter de chercher un mode d’emploi qui n’existe pas.
C’est graver ses dés, dessiner ses cartes, sculpter ses pions. Et les prêter aux autres plutôt que les
comparer, apeurés que nos amis deviennent nos ennemis.
Le besoin de l’ennui
Tu le savoures, ce plat à base de temps qui s’écoule lentement, aux arômes de pensées qui s’évadent,
relevé de projets jamais terminés et de doutes quant à l’avant et à l’après. Ce plat, tu ne le montres à
personne, car personne ne veut le voir.
C’est du temps. Finalement, qu’y a-t-il de plus important que le temps? Que les secondes qui passent,
uniques et limitées? Que savoir que ce qui est passé ne passera plus jamais?
C’est du vide. Le vide ne serait-il pas un des concepts les plus excitants, les plus invitants? Qu’y a-t-il
de mieux qu’un espace vierge pour libérer son expression, ses pensées?
Le temps n’est pas parfait. Le vide n’est pas parfait. Notre manière de passer le temps, nos pensées
qui conquièrent le vide, rien de tout cela n’est parfait.
C’est pour cela que toutes ces choses se mêlent avec tant de satisfaction créative et parfois même,
productive.
Les cinq sens
En premier, un toucher manquant. Une bulle entoure chaque membre qui n’oserait jamais s’approcher
dans un élan émotionnel, qui ne saurait même pas comment faire. Les bises claquent, obligatoires et
tristement nécessaires. Les joues qui se frôlent comme seules caresses.
En deuxième, une ouïe embrouillée, toujours sollicitée, entre les pas, les voix, les objets, les cris, les
portes, le désespoir strident qui revient, toujours. Aucun repos pour les oreilles quand la bande son de
la journée se rejoue la nuit dans une rediffusion silencieuse et macabre, ponctuée de larmes et
d’incompréhension.
En troisième, une vue détachée sur une sitcom tragique qu’il était pourtant interdit de regarder. Donc
il faut voir mais ne pas regarder. Percevoir mais ne pas observer. Rester les yeux grands ouverts
devant un spectacle tour à tour absurde et dramatique. Ne pas cligner des yeux.
En quatrième, un odorat inexistant. Aucune odeur pour un bon repas au centre de la table, seulement
une nécessité d’enchaîner les bouchées. Aucun parfum à associer à une quelconque zone de confort, à
part peut-être le coussin aux relents de larmes quotidiennes.
En cinquième, un goût âpre dans la bouche, dans la gorge, dans le coeur. Une envie de vomir
constante, toile de fond de sentiments d’injustice et d’incompréhension beaucoup trop récurrents.
Déglutir n’y fait rien. Boire n’y fait rien. Manger n’y fait rien. Partir fonctionne.