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DE SES AMOURS
Collection Empreintes
Ce livre est édité par La Doxa Editions. Société OrigraphCom :
10 Rue du séminaire 94516 Rungis Cedex France, Mai 2021.
ISBN 978-2-37638-101-3
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DEDICACE
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« Cela a toujours été loin. Là où j’habitais, ce pays d’où je
viens, cette ville, cette sorte de ville, le lieu de mon enfance,
de mon adolescence, le lieu de mon enfance, là où j’ai vécu,
ma famille et l’école, lorsque j’étais petit
–ai été petit–
a toujours été loin.
Et le chemin, tout ce chemin, et la vie que j’ai vécue, toute la
vie que j’ai vécue, si long, ce n’est pas imaginable, tu
n’imagines pas.
Je me souviens, aujourd’hui je me souviens, combien cela
me paraissait perdu, éloigné de tout, aux confins du monde,
aux confins du reste du monde, toujours paru éloigné et
perdu et inutile et impossible encore, impossible à atteindre,
à quitter lorsque j’y étais, et à retrouver aujourd’hui lorsque je
décide d’y retourner.
C’est loin. »
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« Le corps est fait pour la fête, l’âme est faite pour la
réflexion… Le rêve, c’est la graine de la réalité. »
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« Vivre, c’est nager en apnée, en espérant atteindre une rive
ensoleillée avant la gorgée. »
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« Chaque homme doit inventer son demain…La vie humaine
commence de l’autre côté du désespoir.»
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PERSONNAGE
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ACTE I
SCENE I
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Pierre Delignas Ibadis
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n’ont pas pu mettre la main sur moi, vous comprenez ? C’est,
ma tête qu’ils voulaient à tout prix. J’ai eu la vie sauve, grâce
à un fervent lecteur de mes livres qui ne voulait pas me voir
mourir si tôt. Il m’a passé un coup de fil au milieu de l’après-
midi, je ne sais pas comment il a fait pour avoir mon numéro
de téléphone. (Un temps.) Mon âme va mal, monsieur
l’agent. La peur de la mort est un sentiment naturel que peut
ressentir tout le monde, n’est-ce pas, monsieur l’agent ? Mes
détracteurs ont dit que je suis un lâche, parce que j’ai pris la
clé des champs. Mais mieux vaut être un lâche vivant qu’un
courageux mort comme un poulet que l’histoire va vite
oublier dans son grenier. Je veux vivre le plus longtemps
possible, n’est-ce pas légitime, monsieur l’agent ?
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à ma naissance par le prêtre Albert Dérougi, je revis encore
ce jour comme si c’était hier. Je crois à la science et à la
technologie, deux dieux incontournables auxquels on ne peut
se soustraire aujourd’hui, si on veut être partie prenante de
ce siècle. Je suis un homme docile qui croit beaucoup au
ciel, grâce à qui je me tiens devant vous, sans aucune
égratignure, je l’ai dédié mon âme parce qu’il prend soin de
moi à chaque instant de ma vie. En fait, je n’ai jamais voulu
m’encombrer de tas des papiers parce que chez moi, ces
bricoles-là ne servent à rien. Quel papier a plus de valeur
qu’un être humain ? Regardez ma morphologie, je ne serai
pas un problème mais une des solutions pour votre espace.
Je suis un homme normal parce que j’ai fait mes études
primaires, secondaires et universitaires en bonne et due
forme… C’est vrai que je n’ai jamais été premier de la classe
à un moment de ma vie, mais je n’ai jamais repris non plus
une classe. Je suis un homme normal, parce que je suis
encore fertile, capable de faire des enfants. Les enfants sont
nécessaires dans la vie, n’est-ce pas ? Ces fleurs
magnifiques qui apaisent les esprits, ces petites étoiles qui
brillent dans le ciel de l’amour. (Sourire) Vous en avez
combien déjà, monsieur l’agent ? Ah, je vois, vous n’avez pas
d’enfants, parce qu’ils font mal à la tête, n’est-ce pas ? Quel
dommage ! Désolé, monsieur l’agent. Moi, par contre, j’adore
les enfants, ces êtres qui pérenniseront notre lignage et
feront l’honneur et la fierté de notre monde à tous. Les cieux
m’ont donné quatre merveilleux anges qui illuminent ma vie.
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Monsieur l’agent, je suis un père comblé qui a toujours le
sourire, parce que les enfants sont la lumière du monde et
les constructeurs d’un bonheur éternel, pour les parents et
pour la société. Ils éclairent la vie dans leur innocence, leur
insouciance, leur sourire, leur bruit et distillent gratuitement
la joie de vivre… Mais, je respecte sincèrement votre choix ;
tout le monde ne peut avoir de gosses, la solitude aussi fait
partie de la vie, j’en conviens. Seulement, je pensais qu’il n’y
avait que certaines femmes qui redoutaient la maternité. Je
m’étais donc trompé, je vous le concède… Je suis un homme
normal, monsieur l’agent, parce que j’aime ma terre natale, la
seule richesse que mes parents m’aient léguée avec
beaucoup d’amour et de détachement… (La radio résonne de
plus en plus fort. Pierre Delignas se bouche les oreilles.) La
musique est trop forte, non, non, non… je vous demande
humblement de baisser le son de cette chose, j’en souffre,
comprenez-moi. J’ai besoin d’un minimum de silence pour
rentrer en contact avec mon âme. (Le policier disparaît.)
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ACTE II
SCENE I
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Pierre Delignas Ibadis
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des vins importés avec mes potes, sans oublier les nanas
qui venaient vraiment agrémenter la fête par leur sourire
envoûtant et leur charme arrosé par le parfum de la vie… Moi,
j’aime particulièrement les émotions et les sensations que
suscite le football, je suis un partisan de valeurs que véhicule
le sport… Mon équipe préférée ? Ah, j’en ai eu plusieurs, ça
dépend des différentes périodes de ma vie. Enfant, j’étais un
fan de l’As Cheminot de Pointe-Noire et du Club Athlétique
Renaissance Aiglons, en acronyme CARA de Brazzaville, la
seule équipe vainqueur de la Coupe d’Afrique, au Congo
Brazzaville. J’étais aussi un fan des Lions indomptables du
Cameroun de Roger Mila, qui avait battu l’Argentine de Diego
Maradona à la coupe du Monde de 1990, en Italie. C’était
une grande fête, ce jour-là, dans tout le continent.
Adolescent, j’étais un supporter de l’olympique de Marseille
de Abédi Pélé, de Fabien Barthez, de Marcel Desailly et de
Basile Boli, la seule équipe française vainqueur de la Ligue
de Champion de l’UEFA. L’AS Milan de Paolo Maldine et
d’Inzaghi me faisait aussi rêver. Monsieur le président, vous
vous souvenez, non ? Ah, je m’en doutais, vous êtes aussi un
grand amateur de football. Jeune, j’étais un supporter
acharné de Paris Saint Germain de Georges Weah, du Brésil
de Bebeto et de Romario, vainqueur de la Coupe du Monde
de 1994 aux Etats Unis, devant l’Italie de Roberto Baggio et
de la France de 1998, championne de la coupe du monde
qu’elle avait elle-même organisée avec une équipe à l’image
du pays : Black, Blanc, Beurre.
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Adulte, je suis un supporter du Réal de Madrid de Cristiano
Ronaldo et de Zinedine Zidane, de Manchester Utd de José
Mourihno, des Diables Rouges du Congo Brazzaville et des
Léopards de la RDC… mais à un moment, j’étais fan du beau
jeu de Barcelone de Ronaldinho, de Samuel Eto’o, d’Iniesta et
de Lionel Messi. Je suis attentivement les plus grands
championnats d’Europe et de mon espace, sans oublier la
ligue des champions, grâce à la magie de la télévision, de la
Radio et de l’Internet… Le foot fait vibrer le monde entier et
suscite énormément de passion, il est très difficile de ne pas
aimer ce sport Roi. Jeune, j’aimais aussi le catch de chez
nous, c’est très différent du catch américain ou européen.
Dans le catch de chez nous, la magie noire et la magie
blanche sont au cœur du spectacle, les combats sont les
moments d’exhibition de la force mystique… je me souviens
d’un catcheur très célèbre chez nous : Edingwe « Moto na
Ngéngé », ya Eddy, pour les intimes. Ce dernier avait la vertu
extraordinaire de faire danser ses adversaires, de déchirer
leur ventre puis leurs viscères et de les placer dans un
cercueil sur le ring, devant les spectateurs ahuris. Il y avait
aussi un autre catcheur célèbre du nom de Delima. Celui-ci
voulait se battre avec un lion traînant une faim de trois jours,
ce combat était très attendu de la population. En une
semaine, tous les billets avaient été vendus, mais ce match,
qui avait suscité tant de passion et fait couler beaucoup
d’encre et de salive, n’avait jamais eu lieu, à cause de la
guerre qui s’était invitée à la fête. Finalement, Delima avait
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été tué pendant la guerre, les rebelles ne voulaient pas de
ses gros popotins dont les femmes en raffolaient. Machine
de Guerre était le roi de la technique, il n’avait pas de fétiches
mais il était un excellent catcheur, il rivalisait avec Niaou-
Niaou, dans ce domaine. Etatolo, lui, était mon grand, je
l’aimais bien, lors de ses combats, il enterrait ses
adversaires vivants, il fallait une certaine somme d’argent
pour les retirer du trou. Etatolo avait la même coiffe
qu’Edingwe « Moto na Ngéngé », c’était la coiffe qu’on
appelle aujourd’hui la « crête »… On m’a dit qu’Edingwe «
Moto na Ngéngé », est encore en vie et continue de catcher.
Malheureusement, ce sport n’a plus le même succès
qu’avant, parce que chez nous, les gens ont découvert le
catch Américain. Le monde a beaucoup changé… Les
combats de catch avaient toujours été agrémentés par un
orchestre qui faisait voyager le public dans des univers
féeriques et mystérieux… Bon, il y avait aussi la boxe qui
nous faisait rêver, j’étais un fan de Mohamed Ali puis de
Mike Tyson, on restait devant la télé très tard dans la soirée
pour suivre les combats de boxe qui se déroulaient en
Amérique, c’était la belle époque… Il y avait aussi
l’Athlétisme, mon champion préféré, c’était Carl Lewis. Vous
voyez, Monsieur le président, j’adore le sport comme le
commerçant affectionne le marché… Dans le domaine du
sport, nous pouvons rester ici des jours durant parce que
j’aurai toujours des arguments à avancer… oui, j’aime fonciè-
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rement l’art, cela va de soi étant un homme des lettres et de
la culture. Beaucoup de mes livres ont été adaptés au
théâtre et au cinéma, chez nous. Je ne connais pas bien
Brigitte Bardot, Michelle Yeoh ou Angelina Jolie ou encore
Catherine Deneuve, par contre, je connais très bien Léontine
Tchibinda, Georgette Kouatila, Adolphine Milandou,
Bernadette Bayonne, Alphonsine Moundelé, Germaine Ololo,
Yvette Bouity, Gisèle Tchicaya, Sylvie Dyclo-Pomos, Pierrette
Mandako, Hermine Yollo, Mouna N’diaye, Odile Sankara,
Yaya Mbilé, Massan Habi Roko, France Ngombok, Cybelline
De souza, Céline Moundzé, Christiane Tabaro… mes chéries
de cœur qui me font rêver, bander et pisser de plaisir, elles
me font souvent voyager dans le monde de la jouissance, de
la terreur, de la pitié, de la colère, bref, dans le monde des
émotions, seul lieu qui vaille l’oubli de soi.
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parfois pas soupçonner la vie et la beauté. Partir, ce n’est
pas toujours fuir sa responsabilité, au contraire, c’est plutôt
aller à la rencontre de la vie, de l’intelligence, de l’expérience
dans le but de vouloir apprendre afin de contribuer à
l’épanouissement de soi et de son milieu auquel on est
souvent redevable. J’aime aller, en tout cas, à la rencontre de
l’inconnu pour faire tomber les apparences et découvrir la
pureté de la beauté dans les yeux de la nature. Je suis dans
une quête permanente d’un autre moi perdu aux confins de
l’infini de l’espace et du temps.
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Le nombre de décès causé par les AVC est en nette
augmentation. Dans les hôpitaux, il y a des morts à toutes
les heures, un nouveau phénomène qui n’interpelle personne,
parce que chacun est préoccupé par sa propre survie. Le
nombre de fous croît au jour le jour dans notre espace. Les
gens sont devenus des somnambules dans la rue au point
où on a de la peine à distinguer parfois les Hommes
normaux des débiles mentaux. Certains parents, pour
s’échapper à leurs responsabilités familiales quotidiennes,
accusent leurs enfants de sorciers et d’être à l’origine de
leurs souffrances. Ils finissent par les mettre à la porte. Par
conséquent, on assiste au phénomène des gamins sans-
abris. Ils ont élu domicile dans la rue où ils vivent de la
manche pour survivre et selon les sexes, les filles vivent
précocement de leur corps. Les dieux qui se bouchaient
souvent les oreilles aux mises en garde de vrais rêveurs
semblent leur donner raison en coulisse. Les appels à l’unité
nationale se multiplient sur les chaînes de télévisions et sur
Internet. Il y a ceux qui parlent maintenant du patriotisme,
concept qui avait longtemps disparu de nos manuels
scolaires. Pendant ce temps, les solitudes en ont profité
pour prendre largement du terrain.Elles ne choisissent plus
les classes, tout le monde est désormais concerné. Tout le
monde semble, pour une fois, parler le même langage. Hier,
quand les vrais rêveurs appelaient à bien affiner nos pas
pour mieux faire danser tout le monde sans distinction, sous
les joyeuses et agréables mélodies, les dieux, riaient à gorge
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déployée tout en sablant du champagne avec leurs familles,
amis et conseillers occultes. Aujourd’hui, le désert avance à
grands pas, sous l’œil impuissant des dieux qui ne cessent
de demander des sacrifices à une population déjà meurtrie.
La tension est dans l’air. Les populations sont dépitées et
recherchent inlassablement des issues pour échapper à la
pollution d’une misère envahissante et ennuyeuse qui les
étouffe terriblement. Les dieux sont devenus très
superstitieux et voient des diables partout. Il y a des
arrestations des citoyens quasiment, tous les jours, les
revendications pacifiques des compatriotes sont réprimées
dans le sang, les violences qui n’épargnent pas les retraités
et les étudiants. Les droits de grève sont suspendus. Les
dieux créent des fausses guerres pour réduire les effectifs
pléthoriques de notre armée et aussi pour attirer la
sympathie des puissants. Les gens meurent dans les
prisons comme des mouches, la justice n’a jamais trouvé
des preuves de leur culpabilité. La cour suprême laisse faire,
certains de ses membres ont même été décorés par la
nation pour leur silence de cimetière, face aux violations
récurrentes des droits de l’homme et de la constitution en
vigueur. Des kyrielles d’affamés qui n’en peuvent plus,
prennent la voie de la Lybie, du Maroc, de l’Egypte et de la
Tunisie pour tenter leur chance en Europe. Nombreux ne
sont jamais parvenus à réaliser leurs rêves et ont été
engloutis par la méditerranée qui est toujours friande de la
chair humaine. Notre espace marche vers l’hécatombe.
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Les dieux ne savent plus quoi faire pour éteindre les
flammes de la colère et du désamour qui brûlent en ce
moment l’ensemble de notre espace, ils deviennent de plus
en plus vulnérables mais se battent pour sauver les
apparences… franchement, ils sont agaçants et n’arrêtent
pas de faire de déclarations à l’emporte-pièce à la télévision
nationale, pour justifier la mauvaise gestion de notre espace
que toute la nation et la communauté internationale ont
reconnu, preuves à l’appui. Ils multiplient ainsi les
maladresses. Ils ont plombé nos espoirs et ne veulent pas
l’admettre publiquement. La légende dit que les dieux ont
toujours raison à tous les coups … Je pense que c’est pour
ça qu’ils laissent l’obscurité envahir nos consciences et nos
espaces… mais là quand même, la roue du destin a mal
tourné, pour eux. Leurs répliques manquent terriblement de
saveur, de profondeur, d’épaisseur et de souffle pour que
mon âme soit traversée par la vie que semble véhiculer leur
parole moisie, puante et dépassée… Les gens ne savent plus
quoi faire pour payer leurs factures d’eau, de gaz et
d’électricité, et joindre les deux bouts du mois. Les dieux
veulent absolument rester au cœur de notre histoire pour
continuer de nous enterrer dans les fosses de l’indigence
alors que leurs progénitures étudient dans les plus grandes
universités du monde, dans la perspective de les remplacer
tôt ou tard. Ils refusent de se regarder dans le miroir, parce
qu’ils ont horreur du spectre du passé.
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Il y a quelques jours, j’ai été obligé d’écrire à Stéphan Hessel,
pour le tenir au courant que sa pensée ne cesse de se
propager, partout dans le monde. Les gens s’indignent
merveilleusement bien, mais ils sont malheureusement
menacés, intimidés, gazés, tabassés, insultés, tués et
embastillés… Je me demande vraiment s’il faut continuer de
sucer le lait de l’indignation dans nos espaces qui ont tout
simplement perdu leur humanité ? Parce que je ne veux plus
que les vermines soient nourries par les croûtes de sang des
indignés. Monsieur le président, je veux que le sang serve
plutôt à ceux qui en cherchent pour continuer de rêver de la
vie dans toute sa splendeur. Mon cœur est en larmes, en
voyant les orphelins quitter l’école par manque de soutien,
les veuves abandonnées à elles-mêmes dans une
indifférence totale. Les larmes de la société ne durent le plus
souvent qu’une semaine. Combien d’indignés ont laissé leurs
peaux dans l’espoir de voir un nouveau jour paraître dans le
ciel avec de nouvelles espérances ? J’ai longtemps cru que
l’enfer n’existait que dans les confins de l’infini, mais avec le
temps, je réalise que nous le côtoyons chaque jour.
Comment peut-on célébrer la violence avec autant de zèle,
sans même se voiler la face ? Les gens ne savent plus ce
qu’est le remords. La honte devait être notre recours, face à
la bestialité légendaire qui nous caractérise souvent. Je suis
pour la remise à plat de tous les systèmes qui sont à bout de
souffle et qui nous empêchent de nous élever et de marcher
fièrement dans les ruelles du succès et de la réussite…
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Je sais que je n’aurai jamais de réponse, puisque là où vit
maintenant mon cher Stéphan Hessel, il n’y a pas d’Internet
et la poste ne fonctionne que dans un sens unique.
Malheureusement, l’indignation a aussi atteint les religions
qui, jusque-là, demeuraient au centre de la cité… Les dieux
les ont accusées d’être au service des opposants, de faire de
la politique et surtout de haute trahison, un délit passible
d’une peine de cinq ans d’emprisonnement ferme et d’une
amende de deux mille dollars. Ils ont réagi violemment, face
aux prises de position des religieux. Les lieux de prières ont
été profanés par les dieux, en versant le sang de ceux-ci en
plein cultes, ce qui a soulevé un tollé dans le monde entier,
mêmes les dieux de la Chine, de la Corée du Nord, de Cuba,
de la Russie, de l’Afghanistan, du Canada, de la RDC, du
Zimbabwe, du Burundi, du Rwanda, des USA, d’Israël, de la
Palestine, de l’Iran, de la Turquie, de la Jordanie, de la
République du Congo, de la RCA, du Tchad, du Liban, du
Togo, du Niger, du Mali, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée
Equatoriale, de la Grande Bretagne et de Haïti ont montré
publiquement leurs désaccords et certains ont même fermé
leurs ambassades dans notre espace. Mais cela a encore
contribué à endurcir les cœurs de nos dieux. Ils ne cessent
de défier la logique devant le monde entier qui ferme son
clapet. Les dieux disent à haute et intelligible voix que « la
logique est dynamique plutôt que statique. Chaque espace a
sa propre logique. »
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Monsieur le président de la cour, mesdames et messieurs,
les jurés, chez nous, tout ce qui va à l’encontre de ce que
pensent les dieux est contre l’ordre établi, assimilé à
l’opposition. Les dieux veulent contrôler même les intentions
des citoyens, c’est pourquoi tout le monde est mis sur
écoute et l’Internet est sous le contrôle exclusif des dieux,
eux-mêmes. Notre espace est devenu infréquentable, les
entreprises étrangères ont fini par mettre la clé sous les
paillassons pour ne pas s’exposer aux sanctions
internationales. Une avalanche de lamentations a envahi
notre espace qui est perdu dans les crevasses de l’oubli. Il y
a des décès chaque jour surtout chez les indigents. Ils sont
interdits de pleurer publiquement leurs morts. Les
enterrements se font maintenant dans la nuit pour ne pas
attirer l’attention de la population, surtout des journalistes,
ces perroquets qui ne savent pas fermer leurs becs, même
en période de crise où l’on devait normalement se serrer les
coudes, disent les dieux. La raison a perdu suffisamment de
la cote chez nous. Nos cris n’ont plus d’écho… Les gens en
ont marre d’incartades des morveux et des dieux. Mais les
dieux ont leurs complices partout dans le monde et traquent
tous nos compatriotes qui dénoncent leur animosité à
l’étranger… Ils sont nuls, les dieux, ils bombent le torse tout le
temps parce qu’ils ont peur de la mort, ce sont de vrais
peureux qui se cachent derrière leurs costumes de guignols
dont ils s’accoutrent à toutes les occasions solennelles.
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Ils sont dans une quête permanente des lauriers et veulent
qu’ils soient reconnus comme les libérateurs de notre
espace, à l’instar d’un certain Nelson Mandela…
heureusement que le monde sait maintenant que ce sont les
plus grands criminels que notre espace n’ait jamais connus.
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subvenir aux charges de sa famille. Il n’avait plus d’autorité
ni sur sa femme ni sur ses enfants… Son testament se
résumait à deux phrases : « Je suis à bout, je n’arrive plus, j’ai
choisi donc de mettre fin à mes jours pour tenter de soulager
ma conscience. Enterrez-moi nu, comme j’étais venu, s’il
vous plaît.» Ces mots avaient entraîné un torrent de pleurs
dans notre espace… Une lumière qui illuminait notre quartier
venait de s’éteindre et ceci pour toujours. Je me disais qu’il
ne s’agissait que d’un délestage de quelques heures, auquel
nous étions habitués, hélas… Malgré les pleurs et les
supplications de la population, cela n’avait pas suffi pour
convaincre le fournisseur d’énergie. Il a fallu apprendre à
vivre sans cette lumière qui éclairait notre quotidien… Un
éclair,… puis disparait d’un coup laissant derrière, le vide de
la tristesse, de la colère, de l’incompréhension et du
questionnement… Un vide sans écho. Je suis resté sans voix,
en apprenant la nouvelle par la radio trottoir. Je connaissais
ce jeune homme très brillant et qui se passionnait pour le
football et la musique. On l’appelait affectueusement « Beau
jardin Sandoukou ». C’était un vrai leader, un mobilisateur
hors-pair qui avait le don de la parole pour haranguer les
foules. Il était connu de tous. Sa célébrité dépassait les
frontières de notre espace. Les politiciens faisaient souvent
appel à ses services pour passer leurs messages politiques.
La nouvelle de son décès avait ébranlé toute la communauté
nationale. Beaucoup de larmes avaient coulé dans notre
espace…
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Les mots ne suffisaient pas pour consoler les âmes
tourmentées par la disparition de Beau jardin Sandoukou.
L’émoi était palpable jusqu’au plus haut niveau. Cela étant,
les dieux avaient donc décidé de prendre en charge les
funérailles de Beau Jardin Sandoukou. A cette circonstance,
ce dernier a été décoré à titre posthume par le dieu de la
lumière lui-même en personne, au grade de chevalier du
mérite national, pour apaiser tout le monde. Ce dieu a
toujours été proche de la jeunesse pour mieux la contrôler et
la manipuler, car elle est souvent imprévisible et versatile.
Sur la tombe de Beau Jardin poussent, depuis quelques
temps, des cyprès qui ont été plantés par l’Association des
femmes vaillantes à laquelle appartient Clarisse, la veuve de
l’enfant terrible de notre quartier : Beau jardin Sandoukou.
Moi, je déteste les fausses condoléances, les fausses
larmes… De toute façon, les morts se foutent complètement
de ceux qui dépensent des fortunes pour leur enterrement,
de celles ou de ceux qui pleurent plus que les autres.
Heureusement que la mort n’empêche pas de manger et de
déféquer… la mort est aussi sublime que la vie. Le bon côté
des choses, c’est que ce suicide a permis à Beau jardin
Sandoukou d’entrer dans le panthéon de l’histoire de notre
espace…
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mots, ils me bousculent, m’apaisent, me bercent, m’énervent,
me font évader, me font jouir et pleurer en même temps.
Grâce à eux, j’arrive facilement à traverser les frontières sans
passeport ni visa. Les bricoles empêchent le monde de rêver
tranquillement du monde. Les mots me font vraiment du
bien et me rappellent le plus souvent mon sens d’humanité.
Tôt ou tard, j’irai lire et écrire sur la lune pour démystifier le
Mythe Africain qu’on nous a enseigné, depuis l’enfance. J’ai
été dépucelé par La Fontaine, Camara Laye, Victor Hugo,
Amadou Hâmpateba, Julienne Sengomona et Sébastien
N’koua… Je me suis laissé charmer par les mots, depuis ma
tendre enfance, grâce à mon père qui avait fait ses études
supérieures à la Sorbonne et à l’université d’Avignon, en
France, puis à Oxford, en Grande Bretagne. Je suis un
forgeron et un tisserand des mots. Je souffre certainement
de la boulimie des mots, mais il n’y a que des mots pour
soulager ma conscience. Mes mots sont des balles d’espoir
et d’amour. J’aime me battre avec les mots. Grâce à eux, je
rêve de la vie tout le temps, parce qu’elle est l’essence même
de la beauté, l’objet de nos fascinations collectives. La vie
est un magnifique cadeau qu’il faut bichonner
quotidiennement ! Mes mots dansent sur un corbillard, un
vrai régal ! Ils évitent les fossoyeurs de peur d’être enterrés
pour toujours… J’ai plus peur des mots que de la grenade,
car ils sont à l’origine de toutes les guerres que l’humanité a
connu tout au long de son histoire. L’écriture est la colonne
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vertébrale de ma vie. Elle me permet de résister contre tous
les démons de malheur. Posséder le monde pour soi-même,
pendant quelques heures, quel bonheur ! J’aime embrasser
les amalgames pour mieux appréhender le monde. Ma vie
est fissurée de partout mais mes rêves ne s’éteindront
jamais parce que la jouvence m’enlace totalement. J’écris
pour faire entendre mes déceptions, mes regrets, mes
colères, mes indignations, mes tristesses, mes dégoûts, mes
odeurs, mes doutes, mes peines mais aussi mes certitudes,
mes joies, mes fantasmes, mes folies, mes rêves, mon
empathie et surtout mon humanité. Je ne suis pas seul, je
trimballe mes morts avec moi partout. Je me sens
suffisamment en sécurité avec eux. L’écriture est une
lumière qui éclaire la vie, même dans les décombres des
ténèbres, car la vie est une série d’interrogations
perpétuelles. Le monde est mon champ de prédilection… Je
souhaite repartir sur les traces de mes souvenirs pour me
réconcilier avec moi-même… Ce soir, j’ai rêvé d’une ville
bercée de chants d’oiseaux, d’un ciel bourré d’étoiles qui
rayonnaient de mille feux, comme si on fêtait le centième
anniversaire de l’indépendance de notre espace, la vraie, pas
celle que nous avait vendue De Gaulle et ses acolytes, mais
je ne comprends toujours pas ce que ce rêve signifie, pour
moi, Monsieur le président… c’est peut-être un signe d’espoir
pour notre avenir commun, qui sait ? Monsieur le président,
malgré mes rêves en couleur, je reste un homme perdu dans
la brume du désespoir.…
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Mon passé pue les cadavres, le sang, les cris des innocents,
les lamentations des opprimés, les pleurs des hommes et
des femmes honnêtes et épris de justice et de paix, mon
présent est un enfer alors que mon futur est brouillé par les
rafales des vents qui me rendent quasiment aveugle…
Monsieur le président, ma mère me disait : « la vie ne fuit
jamais, elle sera toujours là pour les uns et les autres, il
incombe à chaque personne de prendre sa part de la vie et
d’en faire quelque chose d’utile pour l’humanité et pour lui-
même. Le monde a besoin de plusieurs mains pour bâtir une
vie remplie de fleurs, entourées d’arbres verdoyants, de
rayons du soleil, du vent, de l’eau et du feu… toujours se
donner la main pour accompagner l’humanité vers la cime
de la plénitude. C’est ça la raison d’être d’un être humain sur
terre, sinon, il perdrait son temps inutilement. Dans ce cas, la
mort serait préférable à la vie… Le cœur est un paradis, il
suffit de l’arroser continuellement pour profiter de ses ondes
merveilleuses… Dédicace à cette déesse « Rose Lafleur »
dont le cœur débordait d’amour pour les autres, car elle
aimait beaucoup les enfants des autres et les siens
propres... Ses mots ne disparaîtront jamais, même si je
devenais terre, cendre ou fumier, parce que je suis un rêveur
qui rêve de ce monde tout le temps et qui le chante partout
avec fierté… Le monde a énormément besoin d’apaisement
pour explorer sereinement toute la splendeur de sa richesse
intrinsèque. En revanche, on doit briser toutes les lassitudes
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que les fachos construisent pour nous empêcher de nous
prendre tendrement dans les bras et découvrir qu’en fait,
nous sommes le même souffle qui permet au monde de
respirer et de poursuivre sa marche vers l’infini…
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qui prônent le repli identitaire ne mettent le plus souvent en
avant que les motivations économiques, ils oublient que la
lumière est plus forte que l’économie qui est manipulée par
les puissants qu’eux. Ne nous attardons pas à regarder
derrière… Que l’absurde ne nous aveugle pas avec ses
sirènes en or et en diamant… La mort devait nous inciter à
l’humilité la plus absolue… Tenons bon pour contempler
sereinement les nouvelles lumières dans l’infini de l’éternité…
J’embrasserai la lumière pieds nus pour prouver ma
révérence vis-à-vis de la nature. J’aime la douceur des
pétales du plaisir, elle adoucit mon cœur et mon esprit. Je ne
peux mourir sans pour autant que je ne mette pieds sur le
paradis afin de me purifier intensément. C’est un lieu où le
silence vous traverse silencieusement au point de bousculer
votre âme, vous pousser aux pleurs vous-même devant votre
conscience dans un silence mélodieux. Monsieur le
président, mesdames et messieurs, les jurés, je vous offre
mes colères, mes haines, mes pêchés, mes obsessions, mes
errements, mes regrets, mes lamentations pour enfin partir
libre comme j’étais venu. Dans ma corbeille, il y aura mes
joies, mon sourire de joie et les graines pures et
bienveillantes que j’aurais semées partout. Là-bas, je
marcherai seul pour contempler les merveilles de la nature.
Je ne paierai aucun franc, ma foi seule suffira pour me
rendre digne. Je sais que les sadiques ne seront pas prêts à
lâcher prise… Dans une vie future, j’aimerai être papillon pour
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sillonner l’univers afin d’attirer les regards innocents,
insouciants et joyeux des enfants du monde… Monsieur le
président, j’aime la fragilité d’un homme, devant une femme
qu’il courtise pour la première fois. Le mec devient, tout d’un
coup, l’homme le plus sérieux et le plus sympa du monde.
Ces attitudes sont très poétiques, ses gestes très
théâtralisés, ses mots très romancés et sa vie est contée
comme par un griot devant un Roi ; un florilège de
compliments vis-à-vis de la femme. Et cette dernière en
profite pour prendre de grands airs, comme pour montrer
qu’elle est la seule au monde, dandine et sourit
constamment comme un petit enfant, surtout lorsqu’elle est
consentante. Qu’elle est merveilleuse, la vie !
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Enfin, monsieur le président, mes dames et messieurs les
jurés, ne m’extradez pas dans mon espace, je vous en
supplie ! Je ne veux pas mourir lâchement, je préfère crever
de faim, de froid et de solitude ici que de voir étaler mon
corps sur l’échafaud de la mort, sous les regards meurtris et
impuissants de ceux qui croient encore en moi et en mon
combat. Je ne veux pas donner l’occasion aux dieux de
savourer leur plaisir autour de ma dépouille innocente… Je
n’ai plus les nerfs solides…Monsieur le président, je viens de
loin, la marche a été longue, beaucoup de sang a été versé,
les larmes ont énormément coulé, la peur a longtemps visité
mon vécu, il y a eu trop d’injustices à mon endroit…Au regard
de ce qui précède, je vous demande humblement, Monsieur
le président de la cour, de m’accorder l’asile politique, par
cette décision, vous rendrez service à l’humanité, car vous
refuserez par la même occasion de tordre le cou à la justice,
comme sous d’autres cieux… Je n’ai plus rien à ajouter. Je
vous remercie pour votre aimable attention. (Long silence.
Pierre regarde autour de la salle.) La séance est levée ? Ok.
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ACTE III
SCENE I
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Mais, je rêve ou quoi ? Ils ont eu l’amabilité de m’accorder
l’asile politique sur leur espace (Il rit puis sanglote) … Le ciel
m’a encore une fois rencontré. Non, je ne suis pas dans une
fiction. La cour m’a donc donné raison, j’ai été convaincant. Il
y a des humains qui ont encore leurs cerveaux et leurs
cœurs bien en place. Oh, comme la cour a été si gentille de
porter un regard compréhensif sur moi ! Je suis un homme
libre ! La liberté, ça se fête, Pierre, n’est-ce pas ? Je vais, dans
les jours qui viennent, recevoir mes rayons de soleil. De la
terre, je viens, de la terre, je vis, de la terre je partirai bras
ballants comme j’étais venu, partout, je suis chez moi… J’ai
des larmes aux yeux, mais ce sont des larmes de joie, ça
n’arrive pas tous les jours… Il y a parfois des moments de
bonheur comme ça qu’il faut savoir en profiter. Je suis peut-
être fragile émotionnellement mais je suis hyper positif,
parce que la vie n’est pas seulement une fleur flamboyante
mais aussi une épine dont il faut tenir compte lorsqu’on vit…
J’ai toujours mis une dose d’optimisme dans ma vie… Les
balles de la vie font très mal, mais ne sont pas mortelles,
heureusement. (Alors qu’il s’habille.) Au-delà des grimaces
des dieux, mon espace ne mourra jamais, il survivra quelque
soient les vents et les tempêtes… Le vent de la brimade
passera, le vent de la terreur passera, le vent du mensonge
et de la démagogie passera, le vent du terrorisme passera, le
vent de la corruption baissera fortement, le vent du chômage
passera, le vent de l’égoïsme passera, le vent du tribalisme
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passera, le vent de la facilité passera, le vent de la paresse
passera, le vent de la désespérance passera… Le soleil de
vérité et de l’espérance brillera de mille feux dans le ciel de
mon espace avec ses rayons de bonheur, de prospérité, de
bien-être… Bref, je dois maintenant trouver un restaurant
pour manger un bon plat à la soupe. Ensuite, je chercherai un
endroit de prière qui soit digne afin d’apaiser mes esprits.
Ma vipère est toujours en forme et prête à bondir sur une
proie. Ce n’est qu’après tout ça que je pourrai appeler mes
confrères Faustin Kéoua Leturmy, Christian Giriat et Jean
Massassi pour lui annoncer la bonne nouvelle. Je n’oublierai
pas de joindre mes amours : Nadine, Pati, Dulcinée, Pégie,
Zainab, Carol, Kristina, Maria, Hiba, Marie Gwenaëlle, Fatima,
Léa, Charly, Clarisse, Jade, Charlotte, Bauvarie, Fabien,
Noëlle, Esther, Sedar, Arnaud, Djoubalasse, Espérance,
Simplice, Ferlain, Renel, Marianne, Marjanna, Marina,
Dieuveil, Naïlotte, Ban, Jourdain, Jurcia, Bertille, Géneviève,
Chrystel... (Il se change et part.)
Fin
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Ce livre est édité par La Doxa Editions. OrigraphCom : 10 Rue du
séminaire 94516 Rungis Cedex France, Avril 2021.