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Brisure

Qui aurait pu croire, que c’est moi qui allais


renverser la vase de notre joie à deux ! A deux, nous
formions une belle équipe. Des montées et des
descentes ; offense d’un côté, défense de l’autre. A
deux, on a réussi à construire un nid de confiance.
Nos perpétuelles manilles ont réussi à se créer une
planète à nous au sein de tous les hommes. Nous, on
avait une seule vie. Nos forces, mutuellement se
complétaient.

Qui aurait pu le croire ! croire que, moi qui te


harcela jours et nuits, avec mes crises de jalousie,
mon paranoïa ; que moi, j’allais te cogner incognito,
derrière le dos !

O que ça, tu ne l’as pas vu venir ! n’est-ce pas…

Tu me faisais tellement confiance, au point d’oublier


que je n’étais, après tout, qu’un homme. A présent,
tu n’en crois pas tes oreilles. Tu cherches encore à
trouver un sens à tout ça. Et plus tu en demandes,
plus tu en découvres, et plus tu te fâches. Et dans ta
jolie tête d’amoureuse, tu voudrais que tout cela ne
soit qu’un mauvais rêve dont on voudrait à tout prix
s’en débarrasser avec une vitesse plus speedée. …

Mais c’est comme si le temps a réduit son débit. Ta


souffrance et ta colère, souhaiteraient briser les
barrières de l’horloge, la faire pousser avec une
haine sans limite, afin de vite arriver là où on s’est
arrêté. S’asseoir au bord de la véranda, et rire de
l’histoire.

_ Dommage !

Je continuerai, longtemps à déplorer ma lâcheté,


poison qui me démange en silence, de l’intérieur. Je
supporterai ta rancœur jusqu’au bout de mon dernier
souffle. Déteste-moi de toute tes forces ; je l’ai tant
mérité. Je m’en vais, avec le poids de l’amour et de
la culpabilité. Loin de toi, je vais pleurer ma
nostalgie.

La gaie colombe

Une pierre à la plage de Kolas, détient les voix de


ton humour qui résonnent encore à l’horizon. Entre
les parenthèses de la falaises, l’orbe du jour atteint le
zénith au bout de cette ville. Sa rougeur émaille ton
gai visage, mes yeux fixés sur cette merveille, du
haut de ton estrade en silex.

_ te souviens-tu de cet instant fou, emporté par les


courants semi-nocturnes.
Déjà les étoiles remplissent tes grands yeux, et te
guident vers l’extase du vertige.

Te souviens-tu de cet instant ? Instant où l’énergie,


d’échelon en échelon prend des ailes, instant de
folie, où tu as souvent tendance à abandonner ton
être sur l’estrade et t’envoler, telle une colombe !

J’entends encore ton souffle épuisé, après une


longue virée léthargique. J’entends l’arythmie de ton
cœur du retour, dans la coquille de ma solitude !

Vivre

As-tu déjà regardé le temps ? quand il prend son


envol ? _ On entend à peine ses ailes battre. On
dirait des légers papillons nocturnes.

Il fait genre ; tic…tac…et puis tic et puis tac…et


puis rien

Sa redondance te fait comprendre que tu es toujours


là, alors que tu n’es toujours que là où tu n’es pas !

Ne laisses jamais l’après-coup te surprendre dans tes


projets. Réalises-les tout simplement.

Fais toujours ce que tu as à faire… là…tout de suite

Ambition

Avoir une ambition, la poursuivre et échouer à mi-


chemin, vaut mille fois plus que d’en n’avoir
aucune.

Tant de rêves emplissent et embellissent notre


jeunesse.

Convaincu que tous ces tas de connaissances dans ta


tête d’enfant, seront les clefs de déverrouillage de
tous les problèmes de la mère patrie.

Du retour au pays, bac plus je ne sais quoi, le


système te capture, tel un aimant et te verse son
venin. Un courant de vent modérément féroce,
emporte nos principes d’antan, une à une, les
éparpille ; en l’air, pulvérisés, comme des mauvais
pollens. Rien qu’un amas de cendre.

Mais à la fin, on se dit : _ j’aurais au moins essayé !

Ils l’ont tué…

Il parait qu’ils lui ont coupé le souffle, à leur guise,


un soir de chaleur. Juste là où il a pu fonder un nid,
pour nous élever, encore oiselets ! Il a surement
souffert avant de s’éteindre derrière les rideaux de
l’absence.

Leur rage, figurait aux yeux de la dépouille, par


terre, trainé sans vie ou sur les sacs écarlates
décorant le parquet.

Il parait qu’on ignore encore leurs identités, à ceux


qui ont mis fin à l’origine de mon souffle. A présent,
je ne suis qu’un arbre sans racines au milieu d’une
amazone. Et l’orage arrive… !

Un pas de retour vers l’avant

Pourquoi ? pourquoi ne pas mettre juste une


parenthèse à tout ça ; faire un pas en arrière,
retourner la tête et regarder ma femme ? Ma femme,
qui souffre par ma faute !

Bon Dieu ! mais qu’est-ce qui m’arrive ? Est-ce


encore une de tes gigantesques épreuves ? ou que je
devienne fou tout simplement. J’ai perdu l’équilibre
de moi-même. Je m’en vais tête baissée. Perdu dans
les rues de Moroni à errer tel un condamné.

Et pourtant ! Chaque pas que j’avance est un pas en


arrière. J’entends sa voix qui résonne partout et sur
tout. Et me dit : « Reviens à la maison ! ». N’est-ce
pas ce que mon cœur désire le plus ! Et que ma
conscience refuse d’admettre !

Encore un pas de plus ; encore un pas de retour à la


case départ !

25 juin 2022, Moroni


Et puis !

Si c’est vraiment fini, pourquoi continue-t-on à se


raccrocher à nous deux !

Energie cardiaque

Même le plus grand des coups de la vie, peut, par le


cœur, être survécu. Sur le chemin de lassitude et
déception, tu te laisses souvent tenté par toute sorte
de pensées. L’amalgame dans ta tête te pousse à
vouloir tout abandonner.

Maintenant tu lâche le motif de ton échec sur


n’importe qui ; sur tes amis qui deviennent à présent,
méchants et ennemis ; sur le gouvernement…je n’en
sais rien. Tu t’enfonces dans le gouffre, tu cherches
quelques branches pour accrocher tes doigts et te
débarrasser de la culpabilité.

Alors tu rejettes la faute sur tout le monde !

Tu voudrais tout laisser tomber, recroquevillé sur ta


solitude et attendre que la fin précipite ses pas en
arrière, afin de t’envelopper dans les ailes de l’oubli.
Mais le cœur réussit toujours à ramener la raison à
sa place.

Cœur ! membrane fragile et mou, et pourtant solide

Cœur ! Teneur de secrets immenses qui ont piétiné


tant de générations jusque-là !
A la chute du soleil

On ira suivre la chute du soleil du haut de l’ancien


port de Moroni

On verra les derniers goélands à travers les cieux


purpurines

Apaisant le vrombissement des machines

Assis côte à côte, nos corps danseront entre les


roulements des roulis. Tu poseras ta tête sur mon
épaule

Et à travers l’oreille, ma bouche te murmurera :


« Jusqu’au bout du soleil »

_ pour toujours ! répliqueras-tu.

Soudain

Soudain ! tout peut s’imposer de tout. Une


bousculade contre l’équilibre ; rien qu’un coup de
vent au milieu duquel danse une paupière ;

Et le monde vire vers d’autres élans

La vie ! la vie ne cessera de te surprendre

Longtemps qu’elle te fera comprendre

Que sur ses griffes tu te fais suspendre

Soudain est sans couleur, il arrive sans rumeur, et


s’impose au-dessus de ton choix.

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