Tu as les joues douces et rondes - J'écris le mot agneau
Comme les pommes du verger. Et tout devient frisé : Maman, tu es une Joconde, La feuille du bouleau, Une Joconde en tablier. La lumière des prés. - J'écris le mot étang Tu sais les mots qu’il te faut dire Et mes lèvres se mouillent : Quand les autres ont le cœur lourd. J'entends une grenouille Tu sais chanter, te taire ou rire Rire au milieu des champs. Près d’un berceau où dort l’amour. - J'écris le mot forêt Et le vent devient branche. Tu as tant de clarté en toi, Un écureuil se penche Tant de soleil au bout des doigts Et me parle en secret. Que sur le toit de ta maison, - Mais si j'écris papa, Le soleil dépose ses pigeons. Tout devient caresse, Et le monde me berce Et dans la cuisine où tu cours En chantant dans ses bras. Comme un grand papillon de jour, Les marmites sont si contentes Maurice CARÊME Qu’on dirait des tortues qui chantent.
Pierre CORAN LES HIBOUX
Ce sont les mères des hiboux
Maman Qui désiraient chercher les poux De leurs enfants, leurs petits choux, Sur chaque fleur que j’ai cueillie, En les tenant sur les genoux. Ma bouche, un instant s’est posée. Leurs yeux d’or valent des bijoux. Ainsi pour toi, Maman jolie, Leur bec est dur comme cailloux, J’ai fait un bouquet de baisers. Mais aux hiboux point de genoux !
Votre histoire se passait où ?
Les fleurs savent bien pourquoi Chez les zoulous ? Les Andalous ? Je les caresse à mon passage : Ou dans la cabane bambou ? C’est pour que ma maman à moi A Moscou ? Ou à Tombouctou ? Ait ma tendresse à son usage. En Anjou ou dans le Poitou ? Au Pérou ou chez les Mandchous ? J’ai prononcé des mots charmants Hou ! hou ! Tout bas au fond de leur corolle. Pas du tout, c’était chez les fous. Au cœur de ma chère maman, Leur parfum dira leur parole. Robert DESNOS Vio MARTIN