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Le véganisme

Un dossier proposé par


©le FLE en un 'clic'
Médiation écrite ou orale

Regardez les deux infographies ci-dessous. Décrivez, résumez et


analysez les données des documents.

Infographie 1

Source : https://laterredabord.fr/

2
Infographie 2

Pour une médiation écrite, vous devez écrire environ 60 mots.

3
Compréhension écrite

Lisez le texte ci-dessous et retrouvez à quelle partie correspond les


questions suivantes :

● Pourquoi c'est cher ?


● Est-ce vraiment bon pour la santé ?
● Mais à quoi bon remplacer la viande par quelque chose qui y
ressemble ?
● Le soja est-il dangereux pour la santé ?
● Manger du soja participe-t-il à la déforestation de l'Amazonie ?
● Est-ce que c'est bon tout court ?

Les questions que l'on se pose tous sur le véganisme


Les simili-carnés font une arrivée fracassante dans les
réfrigérateurs des Français. Pourtant les questions restent
nombreuses : sont-ils vraiment bons pour notre santé, pour la
planète, pour nos papilles ?

Par Laura Makary

Publié le 14 avr. 2022 à 12:00


Mis à jour le 2 mai 2022 à 16:27

Chaque année, ils sont de plus en plus nombreux aux rayons frais et
surgelés. Les produits végétaux pensés pour se rapprocher de produits
carnés sont désormais un segment à part entière de la grande
distribution. Et un marché qui commence à peser lourd : 18 milliards
d'euros dans le monde, dont 356 millions en France, selon une étude Xerfi
Precepta de novembre 2021. Les start-up créées ces dernières années
(La Vie, HappyVore , Accro de Nxtfood, Magic Bean, HARi & Co…) ne s'y
sont pas trompées.

Ces substituts attirent naturellement les végétaliens, qui excluent de leur


alimentation tous les aliments d'origine animale que sont la viande, le
poisson, les crustacés mais aussi (à la différence du régime végétarien)
les oeufs, les produits laitiers et le miel, soit 2 % de la population, selon
l'Ifop. Mais ce sont surtout les quelque 24 % de flexitariens , et tous les
autres, que ce segment cherche à convaincre. Néanmoins, les simili-
carnés suscitent encore beaucoup de questions, voire de débats. Nous
avons soumis ces sujets à ceux qui les produisent, ainsi qu'à une
diététicienne, pour y voir plus clair.

4
_____1_____

Attention, ce n'est pas parce qu'un aliment est végétalien qu'il est
forcément sain. « Je rappelle que le gras, le sucre et le sel peuvent être
vegan ! Or, dans les produits industriels, il y en a souvent, en guise
d'exhausteurs de goûts », relève Marjorie Crémadès, diététicienne
spécialisée dans l'alimentation végétale. Avant d'acheter, elle conseille de
prendre le temps d'étudier la composition et les valeurs nutritionnelles,
pour s'assurer de ce que l'on s'apprête à ingérer…

Première étape : la liste d'ingrédients. « Plus elle est courte, plus l'on
comprend de quoi il s'agit, mieux ce sera. S'il s'agit d'aliments que l'on
connaît et que l'on pourrait avoir dans son placard, c'est un très bon point
», souligne l'experte. Nous lui soumettons plusieurs alternatives
végétariennes ressemblant à des steaks. La gamme Grinioc de la marque
Soy, par exemple, lui semble aller dans ce sens. « Je vois du boulgour,
de l'eau, de la farine, de l'huile de tournesol, des flocons d'avoine, des
tomates confites, du sel, du poivre… C'est un produit assez sain, que je
pourrais réaliser moi-même », estime-t-elle.

Place maintenant à deux autres « steaks » industriels : le Beyond Burger,


de la marque américaine Beyond Meat, et le « soja & blé » de Herta. Si
leurs listes d'ingrédients respectives contiennent quelques noms à
rallonge, notre diététicienne ne semble pas alarmée : « Cela reste lisible,
avec des éléments que l'on n'aurait pas dans nos armoires, mais il n'y a
rien de néfaste a priori. ».

Deuxième point essentiel : l'analyse nutritionnelle. Marjorie Crémadès


nous donne ici quelques règles de base à avoir en tête : « Il faut faire
attention à partir du moment où l'aliment contient plus de 10 % de
matières grasses et plus de 2 % d'acides gras saturés. Au-dessus de 0,6
% de sel, cela devient aussi un produit salé. Attention aussi au sucre,
souvent présent dans les préparations industrielles. » Pour « remplacer »
la viande, il faut aussi qu'il apporte des protéines. En analysant nos trois
exemples, notre experte met par exemple en garde sur le taux un peu
trop élevé de gras et de sel chez Beyond Meat et Herta, en revanche
riches en protéines. Le Grinioc aux céréales lui semble un bon compromis,
moins gras. Ces « steaks » peuvent donc s'intégrer dans une alimentation
équilibrée, à condition de bien les choisir.

Dernier point de vigilance : les aliments panés, nombreux dans ces


rayons, et souvent caloriques…

_____2_____

Question tout à fait légitime : le goût ! Camille Azoulai, fondatrice de la


start-up Funky Veggie, ne peut s'empêcher de sourire. « C'est sûr que,

5
historiquement, le vegan et le bio n'étaient pas associés à la gourmandise
! Pour nous, c'est justement la priorité : tous nos produits doivent être
source de plaisir, tout en respectant notre cahier des charges 100 %
végétal et 'sans rien de bizarre dedans' », lance-t-elle. Alors, sa jeune
pousse s'est attaquée aux grands classiques du grignotage : la pâte à
tartiner, les biscuits apéro… Objectif : proposer en supermarché une
alternative saine, mais toujours agréable pour nos papilles.

Le goût, c'est aussi le levier clé de la foodtech La Vie, lancée en 2019 et


qui a levé 25 millions d'euros en janvier 2022. « Auparavant, la plupart
des produits végétaux étaient secs, farineux. Ce qui manquait dans
l'expérience, c'était le gras ! Le gras animal apporte de la jutosité, de
l'intensité, il caramélise et contribue beaucoup à l'expérience sensorielle
de la viande. Les graisses végétales sont insaturées et donc bonnes pour
la santé, mais ne permettaient pas de reproduire les effets du gras animal
», détaille Nicolas Schweitzer, qui a concocté avec son associé Vincent
Poulichet, docteur en chimie et spécialiste des émulsions, des lardons et
du bacon végétal.

« D'un point de vue nutritionnel, nous n'avons pas à rougir : nos lardons
ont le même taux de protéines que des vrais, avec huit fois moins de
graisses saturées, et des fibres », précise Nicolas Schweitzer. Ne reste
qu'à goûter pour s'en assurer…

_____3_____

Que les fans de tofu se rassurent, la consommation directe de soja n'a


pas d'impact sur la déforestation. Au contraire, c'est plutôt celle de la
viande qui est concernée, puisque le soja produit en Amérique du Sud est
avant tout consacré à l'élevage. Celui utilisé pour les simili-carnés vient
d'Europe, souvent de France. D'ailleurs, tous n'en utilisent pas, certaines
marques privilégiant la protéine de pois ou de blé, par exemple.

Pour la planète, en tout cas, comparé à de la viande classique, le « steak


» végétal s'en tire avec les honneurs. HappyVore a fait un bilan chiffré :
« Nos produits représentent 11 fois moins de CO2 et jusqu'à 10 fois moins
d'eau que la viande animale. ». Un argument fort à l'heure où beaucoup
cherchent à réduire leur impact sur l'environnement.

_____4_____

Réponse de Marjorie Crémadès, notre diététicienne : « Dans 100 g de


tofu, il y a environ 25 mg de phyto-oestrogènes (contenus dans le soja).
En restant raisonnable, et en mangeant d'autres légumineuses et légumes
secs, on restera loin de la quantité maximale recommandée, soit 1 mg de
phyto-oestrogènes par kilo (de notre poids) et par jour. » Une personne
de 60 kg peut ainsi consommer un « steak » et un yaourt contenant du

6
soja dans la journée sans s'approcher de cette limite.

_____5_____

Cette remarque, Guillaume Dubois, fondateur de la marque HappyVore,


lancée également en 2019, l'entend souvent. Son constat : la moitié des
Français (48 %) ont augmenté leur consommation de produits végétaux
au cours des deux dernières années, selon un sondage Ifop paru fin 2021
et les trois quarts d'entre eux sont prêts à réduire leur consommation de
viande.

« Parmi eux, certains sont prêts à transformer leur alimentation du tout


au tout. D'autres non. Certains ont parfois envie d'un burger, de lasagnes,
d'un curry de poulet… Avec ces alternatives, les gens peuvent garder cette
recette, cet héritage culinaire, le tout avec une version végétale. Les
produits les plus ressemblants sont ceux qui rencontrent la plus forte
croissance. » Que ce soit dans les supermarchés ou chez les restaurateurs
qui lui commandent ses steaks, merguez et aiguillettes.

_____6_____

Les simili-carnés coûtent cher, souvent entre 15 et 20 euros le kilo,


parfois plus. Pour les galettes de céréales et de légumineuses, on tournera
autour de 10 à 15 euros le kilo. Comment l'expliquer ? Les sociétés
interrogées évoquent une question d'échelle. « Si nos capacités de
production augmentent de façon significative dans les prochaines années,
nous pourrons rendre nos produits bien plus accessibles en termes de prix
», acquiesce Charlotte Ballarin, directrice marketing de la start-up
Nxtfood, qui porte la marque Accro. La jeune pousse vient d'ailleurs
d'ouvrir une usine dans le nord de la France pour accompagner ce
mouvement.

Guillaume Dubois, de HappyVore, partage cet avis. « Aujourd'hui, nous


sommes au prix d'une viande de bonne qualité, mais notre objectif est de
devenir moins cher que la viande, et nous allons y arriver ! C'est un sujet
d'échelle, tout simplement, le marché de la viande brasse des volumes
énormes, avec des chaînes logistiques et des process optimisés depuis
des années », précise-t-il. De quoi rendre ces produits accessibles à tous.
Afin que chacun puisse décider si, in fine, il a envie, ou non, de les
consommer.

Source : https://start.lesechos.fr/

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Compréhension orale

Regardez et écoutez la vidéo Aliments végétariens, vegan : sans viande


mais pas sans reproche ? (La Quotidienne) et répondez aux questions
suivantes.
https://www.youtube.com/watch?v=qQpvRYHlTXw

1. Quel pourcentage de Français est végétarien ? Et végétalien ?


___________________________________________________________
__________________________________________________________

2. Quelle est la différence entre « végétarien », « végétalien » et


« vegan » ?
___________________________________________________________
___________________________________________________________
___________________________________________________________
___________________________________________________________
___________________________________________________________
___________________________________________________________
___________________________________________________________
___________________________________________________________

3. Sébastien Kardinal est devenu vegan :


a. il y a 12 ans.
b. il y a 20 ans.
c. il y a 32 ans.

4. Pourquoi est-il devenu vegan ?


___________________________________________________________
___________________________________________________________
___________________________________________________________
___________________________________________________________

5. Vrai ou faux ?

Vrai Faux

a. Il n’y a pas de label particulier pour les produits


vegan.

b. Les produits vegan coûtent plus cher que les


produits classiques.

8
c. On ne trouve pas beaucoup d’additifs dans ces
produits.

6. Quel produit analysé dans le reportage est considéré comme le


meilleur sur le plan nutritif ?
a. Le cordon bleu végétal.
b. Le burger végétal.
c. Le steak de seitan.

7. Vrai ou faux ?
Vrai Faux

a. Les produits vegan sont tout aussi caloriques que


les steaks classiques et contiennent autant de
protéines.

b. Il y a beaucoup plus de sel et de sucre dans ce


genre de produits.

c. Pour manger vegan et sain, on ne doit pas


forcément dépenser beaucoup d’argent.

d. Sébastien Kardinal aime et mange tous les simili-


carnés.

8. Comment appelle-t-on les fromages vegan ?


a. Les fauxmages.
b. Les vromages.
c. Les deux.

9. Pour obtenir un résultat équivalent aux produits classiques, il


faut :
a. ajouter plus d’ingrédients et d’additifs dans les recettes vegan.
b. ajouter moins d’ingrédients et d’additifs dans les recettes vegan.
c. ajouter autant d’ingrédients et d’additifs dans les recettes vegan.

10. Vrai ou faux ?


Vrai Faux

a. Selon Sébastien Kardinal, tous les additifs ne


sont pas chimiques.

11. Que propose Gérard Michel ? Pourquoi ?

9
___________________________________________________________
___________________________________________________________

12. Quelle est l’opinion de Sébastien Kardinal concernant les


simili-carnés ?
___________________________________________________________
___________________________________________________________
___________________________________________________________
___________________________________________________________

13. Quels sont les trois ingrédients de l’imitation américaine du


steak haché ?
___________________________________________________________
___________________________________________________________

14. Quels sont les compléments alimentaires que doivent prendre


les vegans ? Pourquoi ?
___________________________________________________________
___________________________________________________________
___________________________________________________________
___________________________________________________________

10
Expression écrite

Faut-il arrêter de manger de la viande ?

Vous venez de lire cette question sur un forum et vous décidez d’y
répondre. Partagez votre opinion en écrivant un texte construit et cohérent
(200 mots maximum)

11
Corrigé de la compréhension écrite

Les questions que l'on se pose tous sur le véganisme


Les simili-carnés font une arrivée fracassante dans les
réfrigérateurs des Français. Pourtant les questions restent
nombreuses : sont-ils vraiment bons pour notre santé, pour la
planète, pour nos papilles ?

Par Laura Makary

Publié le 14 avr. 2022 à 12:00


Mis à jour le 2 mai 2022 à 16:27

Chaque année, ils sont de plus en plus nombreux aux rayons frais et
surgelés. Les produits végétaux pensés pour se rapprocher de produits
carnés sont désormais un segment à part entière de la grande
distribution. Et un marché qui commence à peser lourd : 18 milliards
d'euros dans le monde, dont 356 millions en France, selon une étude Xerfi
Precepta de novembre 2021. Les start-up créées ces dernières années
(La Vie, HappyVore , Accro de Nxtfood, Magic Bean, HARi & Co…) ne s'y
sont pas trompées.

Ces substituts attirent naturellement les végétaliens, qui excluent de leur


alimentation tous les aliments d'origine animale que sont la viande, le
poisson, les crustacés mais aussi (à la différence du régime végétarien)
les oeufs, les produits laitiers et le miel, soit 2 % de la population, selon
l'Ifop. Mais ce sont surtout les quelque 24 % de flexitariens , et tous les
autres, que ce segment cherche à convaincre. Néanmoins, les simili-
carnés suscitent encore beaucoup de questions, voire de débats. Nous
avons soumis ces sujets à ceux qui les produisent, ainsi qu'à une
diététicienne, pour y voir plus clair.

Est-ce vraiment bon pour la santé ?

Attention, ce n'est pas parce qu'un aliment est végétalien qu'il est
forcément sain. « Je rappelle que le gras, le sucre et le sel peuvent être
vegan ! Or, dans les produits industriels, il y en a souvent, en guise
d'exhausteurs de goûts », relève Marjorie Crémadès, diététicienne
spécialisée dans l'alimentation végétale. Avant d'acheter, elle conseille de
prendre le temps d'étudier la composition et les valeurs nutritionnelles,
pour s'assurer de ce que l'on s'apprête à ingérer…

Première étape : la liste d'ingrédients. « Plus elle est courte, plus l'on

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comprend de quoi il s'agit, mieux ce sera. S'il s'agit d'aliments que l'on
connaît et que l'on pourrait avoir dans son placard, c'est un très bon point
», souligne l'experte. Nous lui soumettons plusieurs alternatives
végétariennes ressemblant à des steaks. La gamme Grinioc de la marque
Soy, par exemple, lui semble aller dans ce sens. « Je vois du boulgour,
de l'eau, de la farine, de l'huile de tournesol, des flocons d'avoine, des
tomates confites, du sel, du poivre… C'est un produit assez sain, que je
pourrais réaliser moi-même », estime-t-elle.

Place maintenant à deux autres « steaks » industriels : le Beyond Burger,


de la marque américaine Beyond Meat, et le « soja & blé » de Herta. Si
leurs listes d'ingrédients respectives contiennent quelques noms à
rallonge, notre diététicienne ne semble pas alarmée : « Cela reste lisible,
avec des éléments que l'on n'aurait pas dans nos armoires, mais il n'y a
rien de néfaste a priori. ».

Deuxième point essentiel : l'analyse nutritionnelle. Marjorie Crémadès


nous donne ici quelques règles de base à avoir en tête : « Il faut faire
attention à partir du moment où l'aliment contient plus de 10 % de
matières grasses et plus de 2 % d'acides gras saturés. Au-dessus de 0,6
% de sel, cela devient aussi un produit salé. Attention aussi au sucre,
souvent présent dans les préparations industrielles. » Pour « remplacer »
la viande, il faut aussi qu'il apporte des protéines. En analysant nos trois
exemples, notre experte met par exemple en garde sur le taux un peu
trop élevé de gras et de sel chez Beyond Meat et Herta, en revanche
riches en protéines. Le Grinioc aux céréales lui semble un bon compromis,
moins gras. Ces « steaks » peuvent donc s'intégrer dans une alimentation
équilibrée, à condition de bien les choisir.

Dernier point de vigilance : les aliments panés, nombreux dans ces


rayons, et souvent caloriques…

Est-ce que c'est bon tout court ?

Question tout à fait légitime : le goût ! Camille Azoulai, fondatrice de la


start-up Funky Veggie, ne peut s'empêcher de sourire. « C'est sûr que,
historiquement, le vegan et le bio n'étaient pas associés à la gourmandise
! Pour nous, c'est justement la priorité : tous nos produits doivent être
source de plaisir, tout en respectant notre cahier des charges 100 %
végétal et 'sans rien de bizarre dedans' », lance-t-elle. Alors, sa jeune
pousse s'est attaquée aux grands classiques du grignotage : la pâte à
tartiner, les biscuits apéro… Objectif : proposer en supermarché une
alternative saine, mais toujours agréable pour nos papilles.

Le goût, c'est aussi le levier clé de la foodtech La Vie, lancée en 2019 et


qui a levé 25 millions d'euros en janvier 2022. « Auparavant, la plupart
des produits végétaux étaient secs, farineux. Ce qui manquait dans

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l'expérience, c'était le gras ! Le gras animal apporte de la jutosité, de
l'intensité, il caramélise et contribue beaucoup à l'expérience sensorielle
de la viande. Les graisses végétales sont insaturées et donc bonnes pour
la santé, mais ne permettaient pas de reproduire les effets du gras animal
», détaille Nicolas Schweitzer, qui a concocté avec son associé Vincent
Poulichet, docteur en chimie et spécialiste des émulsions, des lardons et
du bacon végétal.

« D'un point de vue nutritionnel, nous n'avons pas à rougir : nos lardons
ont le même taux de protéines que des vrais, avec huit fois moins de
graisses saturées, et des fibres », précise Nicolas Schweitzer. Ne reste
qu'à goûter pour s'en assurer…

Manger du soja participe-t-il à la déforestation de l'Amazonie ?

Que les fans de tofu se rassurent, la consommation directe de soja n'a


pas d'impact sur la déforestation. Au contraire, c'est plutôt celle de la
viande qui est concernée, puisque le soja produit en Amérique du Sud est
avant tout consacré à l'élevage. Celui utilisé pour les simili-carnés vient
d'Europe, souvent de France. D'ailleurs, tous n'en utilisent pas, certaines
marques privilégiant la protéine de pois ou de blé, par exemple.

Pour la planète, en tout cas, comparé à de la viande classique, le « steak


» végétal s'en tire avec les honneurs. HappyVore a fait un bilan chiffré :
« Nos produits représentent 11 fois moins de CO2 et jusqu'à 10 fois moins
d'eau que la viande animale. ». Un argument fort à l'heure où beaucoup
cherchent à réduire leur impact sur l'environnement.

Le soja est-il dangereux pour la santé ?

Réponse de Marjorie Crémadès, notre diététicienne : « Dans 100 g de


tofu, il y a environ 25 mg de phyto-oestrogènes (contenus dans le soja).
En restant raisonnable, et en mangeant d'autres légumineuses et légumes
secs, on restera loin de la quantité maximale recommandée, soit 1 mg de
phyto-oestrogènes par kilo (de notre poids) et par jour. » Une personne
de 60 kg peut ainsi consommer un « steak » et un yaourt contenant du
soja dans la journée sans s'approcher de cette limite.

Mais à quoi bon remplacer la viande par quelque chose qui y


ressemble ?

Cette remarque, Guillaume Dubois, fondateur de la marque HappyVore,


lancée également en 2019, l'entend souvent. Son constat : la moitié des
Français (48 %) ont augmenté leur consommation de produits végétaux
au cours des deux dernières années, selon un sondage Ifop paru fin 2021
et les trois quarts d'entre eux sont prêts à réduire leur consommation de
viande.

14
« Parmi eux, certains sont prêts à transformer leur alimentation du tout
au tout. D'autres non. Certains ont parfois envie d'un burger, de lasagnes,
d'un curry de poulet… Avec ces alternatives, les gens peuvent garder cette
recette, cet héritage culinaire, le tout avec une version végétale. Les
produits les plus ressemblants sont ceux qui rencontrent la plus forte
croissance. » Que ce soit dans les supermarchés ou chez les restaurateurs
qui lui commandent ses steaks, merguez et aiguillettes.

Pourquoi c'est cher ?

Les simili-carnés coûtent cher, souvent entre 15 et 20 euros le kilo,


parfois plus. Pour les galettes de céréales et de légumineuses, on tournera
autour de 10 à 15 euros le kilo. Comment l'expliquer ? Les sociétés
interrogées évoquent une question d'échelle. « Si nos capacités de
production augmentent de façon significative dans les prochaines années,
nous pourrons rendre nos produits bien plus accessibles en termes de prix
», acquiesce Charlotte Ballarin, directrice marketing de la start-up
Nxtfood, qui porte la marque Accro. La jeune pousse vient d'ailleurs
d'ouvrir une usine dans le nord de la France pour accompagner ce
mouvement.

Guillaume Dubois, de HappyVore, partage cet avis. « Aujourd'hui, nous


sommes au prix d'une viande de bonne qualité, mais notre objectif est de
devenir moins cher que la viande, et nous allons y arriver ! C'est un sujet
d'échelle, tout simplement, le marché de la viande brasse des volumes
énormes, avec des chaînes logistiques et des process optimisés depuis
des années », précise-t-il. De quoi rendre ces produits accessibles à tous.
Afin que chacun puisse décider si, in fine, il a envie, ou non, de les
consommer.

Source : https://start.lesechos.fr/

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Corrigé de la compréhension orale

Aliments végétariens, vegan : sans viande mais pas sans reproche ? (La
Quotidienne) : https://www.youtube.com/watch?v=qQpvRYHlTXw

1. Quel pourcentage de Français est végétarien ? Et végétalien ?


4% des Français est végétarien et 3% est végétalien.

2. Quelle est la différence entre « végétarien », « végétalien » et


« vegan » ?
Le végétarien ne mange pas de chair animale mais il mange les
sous-produits comme les produits laitiers, les œufs et le miel.
Le végétalien ne mange aucune chair animale et aucun sous-
produit.
Le vegan a le même régime alimentaire que les végétaliens mais
c’est surtout une philosophie de vie. Il essaie de limiter tout ce qui
est lié à la souffrance et l’exploitation animale en n’achetant pas de
vêtements faits avec de la laine, de produits cosmétiques testés sur
les animaux, en refusant d’aller au zoo, dans les cirques, etc.

3. Sébastien Kardinal est devenu vegan :


a. il y a 12 ans.
b. il y a 20 ans.
c. il y a 32 ans.

4. Pourquoi est-il devenu vegan ?


Cela a été un tout : l’enjeu écologique, la santé et ses propres goûts.
Il est devenu vegan à cause du goût qu’il n’aimait pas mais aussi
parce que cela le dérangeait de manger des morceaux d’animal
mort.

5. Vrai ou faux ?

Vrai Faux

a. Il n’y a pas de label particulier pour les produits X


vegan.

b. Les produits vegan coûtent plus cher que les X


produits classiques.

c. On ne trouve pas beaucoup d’additifs dans ces X

16
produits.

6. Quel produit analysé dans le reportage est considéré comme le


meilleur sur le plan nutritif ?
a. Le cordon bleu végétal.
b. Le burger végétal.
c. Le steak de seitan.

7. Vrai ou faux ?
Vrai Faux

a. Les produits vegan sont tout aussi caloriques que X


les steaks classiques et contiennent autant de
protéines.

b. Il y a beaucoup plus de sel et de sucre dans ce X


genre de produits.

c. Pour manger vegan et sain, on ne doit pas X


forcément dépenser beaucoup d’argent.

d. Sébastien Kardinal aime et mange tous les simili- X


carnés.

8. Comment appelle-t-on les fromages vegan ?


a. Les fauxmages.
b. Les vromages.
c. Les deux.

9. Pour obtenir un résultat équivalent aux produits classiques, il


faut :
a. ajouter plus d’ingrédients et d’additifs dans les recettes vegan.
b. ajouter moins d’ingrédients et d’additifs dans les recettes vegan.
c. ajouter autant d’ingrédients et d’additifs dans les recettes vegan.

10. Vrai ou faux ?


Vrai Faux

a. Selon Sébastien Kardinal, tous les additifs ne X


sont pas chimiques.

11. Que propose Gérard Michel ? Pourquoi ?

17
Il propose d’inventer d’autres plats parce qu’il ne comprend pas
pourquoi vouloir faire de l’imitation.

12. Quelle est l’opinion de Sébastien Kardinal concernant les


simili-carnés ?
Selon lui, c’est un principe culturel car ils aident les gens à manger
moins de viande sans forcément rompre avec leur culture et leurs
traditions culinaires.

13. Quels sont les trois ingrédients de l’imitation américaine du


steak haché ?
Les trois ingrédients sont l’huile de coco, les pommes de terre et
l’hème, une plante qui imite l’hémoglobine.

14. Quels sont les compléments alimentaires que doivent prendre


les vegans ? Pourquoi ?
Ils doivent prendre de la vitamine B12 parce qu’il n’y en a pas dans
les végétaux. Ils doivent aussi prendre plus de soja et de
légumineuses pour avoir plus d’apport en protéines.

18
Transcription

Thomas Isle : Steaks sans viande, saucisses sans porc, yaourts sans lait
: 4% des Français déclare suivre une alimentation végétarienne, 3%, un
régime végétalien. On verra la subtilité dans un instant. C’est assez peu
finalement. Et pourtant, les produits végétariens ou vegan ont envahi les
rayons de nos supermarchés et surtout les ventes sont en train d’exploser
actuellement, si bien que de très nombreuses marques grand public s’y
mettent aujourd’hui. Alors, est-ce que c’est devenu le nouvel eldorado de
l’industrie agroalimentaire ? Ces produits sont-ils plus sains ? Pourquoi
sont-ils plus chers ? On va poser toutes ces questions à nos invités du jour.

Maya Lauqué : Patricia Chairopoulos, bonjour. On rappelle que vous êtes


journaliste pour le magazine « 60 millions de consommateurs », notre
partenaire sur ce dossier. Et à vos côtés, Sébastien Kardinal qui a donc
quitté la cuisine pour la table du dossier. On rappelle que vous êtes vegan,
auteur culinaire. Vous venez de publier Urban vegan, écrit avec Laura
VeganPower aux éditions La Plage dans lequel… Livre dans lequel vous
rassemblez 281 recettes.

Sébastien Kardinal : 285 recettes.

Maya Lauqué : 285.

Thomas Isle : Alors justement, Sébastien Kardinal, pour que ce soit très
clair pour tout le monde. D’abord, une petite subtilité sur les mots entre «
végétarien », « végétalien » et « vegan ». Quelles sont les différences ? «
Végétarien », d’abord.

Sébastien Kardinal : C’est très simple. C’est le plus commun. «


Végétarien », c’est qui ne mange pas de chair animale mais qui accepte les
sous-produits comme les produits laitiers, les œufs et le miel.

Thomas Isle : Donc là, on met « consommation de viande » mais ça exclut


aussi le poisson.

Sébastien Kardinal : Bien sûr. Toute chair animale.

Thomas Isle : Toute chair animale.

Maya Lauqué : Le végétalien, ensuite.

19
Sébastien Kardinal : Le végétalien ne mange aucune chair animale et
aucun sous-produit. Donc, pas de produits laitiers, pas d’œuf, pas de miel.

Thomas Isle : Certains disent : « Les végétariens ne mangent pas


d’animaux morts. Les végétaliens ne mangent pas non plus les productions
des animaux vivants. » C’est comme ça qu’on peut définir la chose.

Sébastien Kardinal : Je pense que c’est pas forcément le plus clair pour
l’expliquer. Je pense que…

Fabien Bordu : Il aura tenté !

Maya Lauqué : La troisième catégorie, c’est les vegan.

Sébastien Kardinal : Tout à fait.

Maya Lauqué : Là, on reprend le même régime alimentaire que les


végétaliens. Mais, c’est un état d’esprit. C’est ça ? Puisqu’on sort…

Sébastien Kardinal : C’est une philosophie de vie.

Maya Lauqué : Voilà.

Sébastien Kardinal : Le véganisme en soi essaie de limiter au mieux tout


ce qui est lié à la souffrance, l’exploitation animale. Et donc la mort des
animaux. Donc, c’est aussi bien sur l’alimentation végétale que sur…

Thomas Isle : La laine…

Sébastien Kardinal : …le vêtement, que sur les produits cosmétiques qui
font des tests sur des animaux. Et bien sûr, sur les loisirs comme le refus
d’aller au zoo, dans les cirques qui exploitent les animaux ou faire une
course hippique.

Thomas Isle : Et donc, quand on voit marqué « vegan » sur des aliments,
par exemple, c’est un peu un abus de langage alors.

Sébastien Kardinal : Alors, je suis tout à fait d’accord. C’est un… «


Végétalien » serait beaucoup plus juste que « vegan » qui est un anglicisme

20
très clair pour nous mais qui peut prêter à confusion par rapport à cette
philosophie de vie.

[...]

Thomas Isle : On le disait, il y a seulement 4% de végétariens en France.


C’est assez peu, finalement. Et pourtant…

Patricia Chairopoulos : Oui, même si ça augmente un petit peu mais…

Thomas Isle : Ça augmente, tendanciellement.

Patricia Chairopoulos : Oui et encore les vegan, encore un petit moins,


bien sûr. C’est encore très peu. Et c’est vrai qu’on en parle énormément.
Donc, il y a un vrai mouvement.

Thomas Isle : Surtout, les marques s’y mettent. On en trouve de plus en


plus dans les supermarchés. Regardez tous les produits qu’on a sur cette
table.

Patricia Chairopoulos : Et les marques. Surtout des grandes marques. Et


même des marques qui faisaient, qui font toujours d’ailleurs à côté de ça
de la charcuterie, comme « Herta ». Et qui s’est vraiment lancé dans cette
gamme parce que les gens en demandent et je pense aussi… Les gens vont
essayer. Et puis souvent, il y a une confusion, si je puis dire, c’est, ils vont
se dire : « ah ! C’est végétalien ou c’est vegan, c’est peut-être meilleur
pour la santé, c’est peut-être plus sain ».

Maya Lauqué : On va y revenir, oui, là-dessus. Sébastien, vous, vous êtes


vegan depuis combien de temps maintenant ?

Sébastien Kardinal : Ça va faire 12 ans. Et j’étais végétarien, 20 ans


durant, avant. Ça fait quand même 32 ans sans viande.

Maya Lauqué : Et c’était la motivation de départ ?

Sébastien Kardinal : J’aimais pas la viande, au départ.

Thomas Isle : C’est le goût, d’abord.

21
Sébastien Kardinal : C’était le goût. C’était quelque chose qui ne me
parlait pas. Puis le concept de manger des morceaux d’animal mort, j’ai
toujours trouvé ça un peu étrange. Ça me dérangeait. Le végétalisme est
venu bien plus tard. Donc, 20 ans après, de réflexion. Il y a eu un enjeu
écologique qui s’est… On sait que l’exploitation animale est un des plus
hauts fléaux, aujourd’hui, au niveau de la planète. Donc, ça fait prendre
conscience que dans notre assiette, on agit à un moment ou à un autre
pour un plus grand bien. Et forcément, on parle aussi des animaux : à un
moment, on ne peut pas non plus fermer les yeux sur ce qui leur arrive et
leur sinistre destinée. Pour moi, ça a été effectivement un grand tout, aussi
bien la santé, que la planète, que les animaux et le respect de mes propres
goûts.

Thomas Isle : Question de Norbert qui vous dit : « Veggie, vegan… J’ai
l’impression que c’est l’arme marketing du moment. Mais comment être
certain que mon produit ne contiendra pas de produits d’origine animale ?
» Est-ce qu’il y a des labels ?

Sébastien Kardinal : Lire les étiquettes, c’est la meilleure solution.

Maya Lauqué : Mais il n’y a pas, comme le bio, un label particulier.

Sébastien Kardinal : Bien sûr que si. Heureusement, il y a des labels qui
se sont développés. Je pense, par exemple, au label de « Vegan Society »
qui vient d’Angleterre, qui est le plus connu, le plus international. Ensuite,
on a le label « V » européen qui distingue des produits vegan et des produits
végétariens avec un simple mot en-dessous du petit rond jaune avec un «
v » vert. Et puis, il y a le « EVE » qui est un nouveau label qui est
strictement vegan et qui va jusqu’à contrôler l’agriculture potentielle des
produits.

Maya Lauqué : Les moyens de… de ce produit.

Sébastien Kardinal : Un label très sérieux qui vient d’éclore mais qui est
très prometteur.

Thomas Isle : Bon, alors, en ce qui concerne ces produits végétariens,


vegan, ce qui est très clair, en tout cas, c’est qu’en général, ils peuvent
coûter deux fois plus cher que leurs versions classiques. Alors, on s’est
demandé qu’est-ce qu’ils contiennent exactement ? Sont-ils aussi sains
qu’on l’imagine ? Lucas Baron a mené l’enquête.

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Lucas Baron : Steaks végétariens, nuggets, galettes et même des cordons
bleus végétaux. Depuis quelques mois, de nombreux nouveaux produits
aux noms étranges apparaissent dans nos rayons. Ici, dans cet
hypermarché de banlieue parisienne, on trouve plus de 90 références de
plats préparés vegan. Selon cette responsable, les ventes ont très vite
explosé.

Marie Dubray : C’est arrivé il y a à peu près deux ans sur le marché et
aux rayons. Et l’année dernière, on faisait à peu près plus de 50% en chiffre
d’affaires sur ces produits. Et cette année, on est encore à +15%. Donc,
c’est un vrai boom. Il y a plein de nouveaux produits qui arrivent.

Lucas Baron : Des nouveaux produits garantis sans traces d’origine


animale. Pas de viande, pas de lait, aucune trace d’œuf, ni même de miel.
Et pour attirer les consommateurs en quête de produits sains, les industriels
n’hésitent pas à mettre en avant les mentions « 100% naturel » ou « 100%
végétal » sur leurs packagings.

Avis de clientes :

_ Les plats sont excellents.

_ Et puis, au goût, c’est très bon. Ça a pas l’air trop chimique non plus.

_ Très gras et trop caloriques.

_ Je crois que c’est plus sain pour la digestion.

Lucas Baron : Mais ces plats préparés vegan sont-ils si bons pour notre
santé ? Que contiennent-ils réellement ? Pour le savoir, nous avons
contacté les marques leader du marché. « Herta », « Bjorg, « Monoprix »,
« Sojasun », « La Vie claire » ou encore « Picard ». Mais personne n’a
souhaité nous ouvrir ses portes. Alors, nous avons changé notre fusil
d’épaule. Direction le Xe arrondissement de la capitale pour un petit cours
de cuisine dans un restaurant 100% vegan.

Luciana Santos Amado : Si tu sens que c’est un petit peu trop pâteux, ce
que tu peux faire c’est rajouter un petit peu plus de farine de blé.

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Lucas Baron : Au menu : steak vegan de saison aux épices et boulettes
hyper protéinées aux pois chiches et éclats de cacahuètes.

Luciana Santos Amado : On a utilisé un poivron frais, un oignon, 4


gousses d’ail.

Lucas Baron : Quinoa, gluten de blé concentré, soja, Luciana utilise


exclusivement des produits frais, bio, cuisinés sans aucun additif.

Luciana Santos Amado : Donc, une fois qu’on a rassemblé tous ces
ingrédients, on va avoir ce résultat-là. À l’aide simplement d’un petit
emporte-pièces et d’une cuillère - on peut tous faire ça à la maison - on va
construire ces petits steaks. On va enfourner. Donc, 25 minutes au four à
180 degrés. Et voilà, le résultat.

Lucas Baron : Étonnamment, en apparence, les steaks de Luciana sont


quasi semblables à ceux que l’on peut trouver dans la grande distribution.
Mais contiennent-ils les mêmes ingrédients ? Pour faire le comparatif avec
ce plat 100% maison, nous nous sommes procurés 5 plats vegan achetés
en supermarché. Des galettes panées, un cordon bleu végétal, une
escalope veggie, un steak de seitan aux épinards et un burger végétal à la
courgette. Des produits vendus entre 2 euros 50 et 5 euros en grandes
surfaces. Première surprise selon ce médecin nutritionniste, on trouve dans
2 produits sur 5 des additifs à foison. Les industriels les utilisent pour
donner l’illusion d’une consistance aux produits.

Dr. Arnaud Cocaul : Plus la liste est courte, mieux c’est. Plus la liste est
longue, plus c’est suspect parce que ça veut dire que les matières nobles
qui peuvent être présentes dans votre produit sont disséminées parmi un
ensemble d’épaississants, d’émulsifiants, etc. et de produits qui peut être
saugrenu.

Lucas Baron : Dans cette escalope veggie, par exemple, nous avons relevé
jusqu’à cinq additifs : trois épaississants, un acidifiant et un anti-
agglomérant. Des additifs naturels mais qui peuvent être dangereux si
consommés à trop forte dose. Ce steak de seitan fait, quant à lui, figure de
bon élève. Il ne contient aucun additif. Autre constat du nutritionniste : la
très forte teneur en sucre, en sel et en graisse. Dans cette escalope au
boulghour d’une grande marque, la valeur énergétique est de 250 calories
pour seulement 6 grammes de protéines alors qu’un steak de bœuf contient
239 calories pour 25 grammes de protéines.

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Dr. Arnaud Cocaul : Le grammage des matières grasses est plus de deux
fois celui des protéines. Donc, c’est un produit qui n’est pas du tout
protéique dans l’absolu. Mais c’est un produit gras, sucré et donc salé.
Donc, c’est un produit industriel dans ce qui a de pire.

Lucas Baron : Dans 4 produits sur 5, c’est le sel qui fait sa loi. Presque 2
grammes pour ce cordon bleu végétal alors que l’Organisation Mondiale de
la Santé recommande 5 grammes de sel maximum par jour.

Dr. Arnaud Cocaul : Ça reste des produits ultra-transformés avec des


listes d’ingrédients très longues, ce qui est forcément suspect c’est-à-dire
qu’il y a des additifs qui ont été mis en place. Et surtout, ce sont des
produits qui vont être très salés pour la plupart d’entre eux, ce qui va
masquer l’insignifiance du produit ou le manque de goût.

Lucas Baron : Et pour Luciana, la raison est très simple.

Luciana Santos Amado : La grosse différence avec l’industrie, c’est


vraiment le coût. C’est-à-dire que, eux, leur marge est très différente. À
mon avis, il y a d’abord une histoire de tarif qui limite en fait les ingrédients.
C’est pour ça que souvent, ils vont utiliser de la fécule de pommes de terre,
des choses peut-être nutritionnellement un peu moins intéressantes,
clairement.

Lucas Baron : À la place des fécules de pommes de terre…

Luciana Santos Amado : Ça, les industriels, ils font pas, par exemple.

Lucas Baron : Luciana utilise, par exemple, des pois chiches frais. Ils
contiennent jusqu’à 7 fois plus de protéines. Selon notre nutritionniste,
manger vegan et équilibré, c’est tout de même possible. Mais il faut mettre
la main au portefeuille.

Dr. Arnaud Cocaul : Il faut que les gens, ils comprennent bien que pour
manger équilibré et pour manger avec une densité nutritionnelle, c’est-à-
dire un apport qualitatif en vitamines, en minéraux, en nutriments, etc., il
faut mettre le prix.

Lucas Baron : Pourtant, le marché industriel vegan continue sa course


folle et fait saliver les marques. En 2 ans, il a augmenté de 150%.

25
Maya Lauqué : Sébastien Kardinal, vous consommez souvent ce genre de
produits tout faits en supermarché ?

Sébastien Kardinal : Pour les simili-carnés, oui. Très, très souvent parce
que ce sont des aides culinaires qui font gagner beaucoup de temps et qui
apportent des protéines, tout simplement. Donc, travailler des nuggets ou
un steak de soja avec une garniture à base de céréales, de légumes frais,
ça donne quelque chose de simple à élaborer et qui est un bon référent
pour nous. Donc, moi, j’apprécie effectivement ce genre de produits. Pas
tous.

Thomas Isle : C’est plus pratique pour vous parce que vous en trouvez
partout maintenant. Ça a dû vous changer parce que vous disiez « ça fait
12 ans que je suis ce régime-là ». Vous avez vu l’évolution.

Sébastien Kardinal : En 5 ans, ça a été un boom incroyable. Alors, à mon


regret, pas forcément toujours dans la qualité. Mais, au moins, dans la
diversification de l’offre. Aujourd’hui, vous trouvez aussi bien des protéines
qui remplacent la viande que des pots de glace. Ça fait un an, deux ans
même, qu’on a des vraies glaces gourmandes à l’américaine avec plein de
sucre… Rien à voir avec la santé mais hyper gourmand. Donc, on est…

Maya Lauqué : Vous avez le choix de manger trop sucré, aussi.

Sébastien Kardinal : Ah mais totalement !

Maya Lauqué : Mais en tout cas, vous avez cette possibilité-là.

Sébastien Kardinal : On peut tout faire.

Maya Lauqué : Mais du coup, y a-t-il des marques que vous privilégiez ou
que vous recommandez plus que d’autres ?

Sébastien Kardinal : Alors, oui. Il y a quelques marques que moi, j’aime


bien parce que les Français s’y mettent. Je pense, par exemple, à « Vegan
Deli » qui est une petite entreprise qui fait des simili-carnés et des fromages
végétaux qu’on trouve en supermarché. C’est très, très agréable parce
qu’ils ont une belle gamme. Je pense aussi à « Nature & moi » qui est
spécialiste dans les fromages végétaux, surtout des choses pour la cuisine,
c’est-à-dire des râpés ou des choses qui vont bien fondre pour faire des

26
gratins ou pour faire des pizzas. Donc, remplacer le fromage par un
fromage végétal, c’est possible grâce à des petites marques qui
commencent à avoir un peu plus de visibilité en France.

Thomas Isle : Mais il y a aussi des grandes marques qui s’y mettent. On
en voit de plus en plus dans les supermarchés, y compris des gens qu’on
attendait pas forcément sur ce terrain-là, comme « Herta », par exemple,
qui était plutôt réputé pour des produits à base de porc, notamment.

Patricia Chairopoulos : Oui, plutôt des produits bien carnés justement.


C’est vrai…

Thomas Isle : Et vous, vous avez analysé tous ces produits à « 60 millions
de consommateurs ». Qu’est-ce que vous en concluez ?

Patricia Chairopoulos : Nous, on a, en fait, regardé la composition. Et


c’est vrai qu’on était un petit peu surpris par le fait que, globalement, les
produits dits « vegan » contiennent souvent plus d’additifs que leurs
équivalents. Pourquoi ?

Maya Lauqué : C’est le cas, par exemple, de ces deux types de râpés.

Patricia Chairopoulos : Voilà, typiquement, ce qu’on appelle des râpés


ou des « fauxmages » ou des « vromages » puisqu’on a plus le droit
d’appeler ça « fromages ». Donc, effectivement, du coup, il y a des
stabilisants, il y a de l’huile de colza. Il y a d’autres choses mais il y a
beaucoup plus d’ingrédients et d’additifs évidemment que…

Thomas Isle : Oui, 12 ingrédients dans celui… Le faux, contre 3 dans…

Patricia Chairopoulos : Contre 3 pour le vrai fromage. Donc, c’est vrai


que… Voilà… Tout ça pour dire que ce ne sont pas forcément des produits
sains au sens qu’ils contiennent… Là, je parle évidemment des produits très
transformés. Ça contient forcément des additifs et souvent plus que leurs
équivalents.

Thomas Isle : Vous avez fait un test sur une pizza aussi, une pizza vegan.
Il y avait plus de 30 ingrédients alors que la non-vegan en contenait
beaucoup moins.

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Patricia Chairopoulos : Oui, en contient quand même mais elle en
contient moins. Donc, c’est vrai qu’on a été… Et ça, ça se retrouve sur…

Maya Lauqué : On retrouve ça à peu près…

Patricia Chairopoulos : Oui, parce qu’il faut donner quand même une
texture qui est équivalente, du goût également. Voilà. Donc, forcément…

Maya Lauqué : Et ça, ça va pas à l’encontre de votre philosophie ?

Sébastien Kardinal : Mais absolument pas. Absolument pas. Aujourd’hui,


nous, on va forcément préférer avoir des produits qui sont intéressants en
termes de texture et de nutrition plutôt que de continuer dans la souffrance
animale. Et dans les dégâts que ça apporte.

Fabien Bordu : C’est un moindre mal, vous voulez dire ? Tous ces additifs.

Sébastien Kardinal : C’est un moindre mal. J’arrive pas à choisir


aujourd’hui entre un produit très transformé que moi, j’estime de qualité…

Thomas Isle : Donc, pas toujours très naturel. C’est ça ce qu’on veut dire,
en fait. C’est que, parfois, ces additifs, ils sont parfois très chimiques.

Sébastien Kardinal : Attention ! Il faut faire très, très attention parce


qu’on dit souvent « les additifs, c’est de la chimie, c’est mauvais pour la
santé ». Ce qui est complètement faux. Il faut connaître ce qu’il y a derrière
les numéros. Il faut savoir ce que veulent dire les choses. Et beaucoup de
choses sont des produits totalement naturels. Vous avez des additifs qui
sont des agents de texture qui viennent simplement des fécules, des
algues. Il y a pas de produits chimiques. C’est pas de la synthèse : ce sont
des produits naturels qui sont transformés pour avoir des actions ciblées.

Thomas Isle : Vous êtes d’accord avec ça, Patricia ?

Patricia Chairopoulos : Non, pas tout à fait. On a vu, d’ailleurs, des


études qui montraient que plus des produits sont transformés - il y a une
étude qui s’appelle, une étude brésilienne qui a été… qui a bien montré que
plus c’est transformé, plus il y a des risques de cancer. Et ça, c’est quand
même…

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Sébastien Kardinal : On dit aussi qu’il y a des risques avec la viande.
Donc, finalement…

Patricia Chairopoulos : Aussi. L’un n’exclut pas l’autre. On le sait.

Sébastien Kardinal : Je préfère, aujourd’hui, savoir ce que je mange et


pas collaborer à une exploitation globale.

Patricia Chairopoulos : C’est un choix. On peut pas dire que les additifs
sont…

Sébastien Kardinal : Non, mais en fait, on les diabolise beaucoup plus


qu’on devrait.

Patricia Chairopoulos : Après, certains sont plus ou moins. Bien sûr.

Gérard Michel : Mais, est-ce que vous ne croyez pas que le problème vient
du fait qu’on veut faire de l'imitation ? Quel besoin de faire des fausses
saucisses, des faux je ne sais pas quoi, en disant que c’est fait avec légumes
? On peut pas inventer d’autres plats ? C’est comme si on se cramponnait
à des traditions faites avec le carné.

Maya Lauqué : D’après ce que tu nous dis, Gérard, on a ici un carpaccio


qui est en réalité végétal. On a ici, regardez, du seitan en tranche qui
ressemble plutôt à une tranche de viande et qui sont des protéines de blé.
Ici, ces saucisses qui sont végétales à base de blé et de pois.

Gérard Michel : Mais comme ce n’est pas de la vraie saucisse,


effectivement, on est obligé de rajouter un tas de choses pour que cela ait
l’air d’être de la saucisse alors que si on appelait ça je ne sais comment…

Fabien Bordu : Mais c’est pas pour que ça ressemble à de la saucisse.

Thomas Isle : Et en même temps, Gérard, moi, mes enfants, du coup, ils
l’ont mangée parce qu’ils avaient l’impression de manger une saucisse
classique, quoi. Donc, ça peut être…

Patricia Chairopoulos : Ça peut aider.

Thomas Isle : … un moyen de trouver des alternatives, quoi.

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Sébastien Kardinal : C’est un principe culturel, tout simplement. Il faut
considérer que tout ce qu’on appelle les simili-carnés sont là pour aider les
gens sans forcément rompre avec notre culture, à nos traditions culinaires.
Aujourd’hui, si vous voulez faire un hot dog, est-ce que vous allez vraiment
mettre un morceau de courgette à la place de la saucisse ? Il est bien plus
simple de prendre une saucisse à base de soja ou de protéine de blé et
avoir cet apport nutritionnel, et avoir la forme, et avoir en partie le goût et
en partie la texture. Au moins, vous avez un même référent qui nous
correspond. Vous allez en Asie, vous allez pas avoir du tout le même type
de cuisine et leur cuisine végétarienne et végétalienne ne ressemble pas à
ce que nous, on essaie de faire en Occident. Donc, aujourd’hui, on demande
aux gens de faire des efforts, de manger moins de viande mais on va pas
non plus leur retirer toute leur culture. Ça n’a pas de sens. Aujourd’hui, je
préfère qu’on mange des nuggets au soja.

Fabien Bordu : Pas rapidement en tout cas, vous voulez dire, car ça
viendra pas rapidement.

Thomas Isle : On va peut-être goûter justement, vu que tu en parles, un


steak végétarien végétal. Tu l’as devant toi à côté du steak classique.
Pendant ce temps, Fabien, raconte-nous parce qu’il y a maintenant des
steaks qui…

Fabien Bordu : Je préfère raconter que de manger ça.

Thomas Isle : …imitent parfaitement bien.

Gérard Michel : J’ai quelque chose à dire aussi.

Thomas Isle : Je suis à toi dans un instant.

Thomas Isle : …qui imitent parfaitement bien le steak.

Fabien Bordu : C’est une société californienne qui s’appelle « Impossible


foods », nourriture impossible, en fait. Ils l’ont réalisé. C’est du burger,
c’est du steak haché qu’ils imitent à base d’huile de coco, de pommes de
terre (de patates) et d’hème, je ne sais pas trop ce que c’est. C’est une
plante…

Patricia Chairopoulos : C’est l’hème qui ressemble à de l’hémoglobine.

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Fabien Bordu : Oui, qui imite le sang, la viande, etc. Ça ressemble
parfaitement à du steak haché.

Maya Lauqué : À un steak saignant.

Fabien Bordu : C’est pour faire du burger. Il y en a dans 1300 restaurants


américains. Pas encore en France mais ça va arriver. Il y en a à Hong-Kong,
bientôt à Singapour et un peu partout. C’est pas cher. Contrairement à ce
que… Alors, c’est complètement imité, donc. C’est bon paraît-il.

Thomas Isle : Quand tu dis « pas cher », ça veut dire quoi ?

Fabien Bordu : C’est entre 10 et 15 euros, place assise, restaurant


américain.

Maya Lauqué : Ah oui ! Au resto, d’accord.

Thomas Isle : Le burger, quoi.

Fabien Bordu : J’ai fait la conversion de dollars en euros. Oui, 10, 15


euros. Effectivement, c’est pas plus cher qu’un burger assis.

Thomas Isle : Les prix ont beaucoup baissé.

Fabien Bordu : Les prix ont énormément chuté et je pense que ça va


arriver en France. En plus, c’est pas mauvais.

Maya Lauqué : Vous l’avez testé, vous, Sébastien ou pas ?

Sébastien Kardinal : Non, non, pas encore parce qu’il est pas dispo en
France ni en Europe.

Fabien Bordu : Il faut aller là-bas pour le goûter effectivement.

Sébastien Kardinal : Oui mais j’ai pas que les États-Unis.

Fabien Bordu : Allez-y, ça vaut le coup.

Thomas Isle : Alors, Gérard, on n’avait pas les moyens de te faire goûter
ce burger extraordinaire, paraît-il, mais on t’en a fait goûter un végétal qui
est à base de soja, de protéine de soja.

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Gérard Michel : Effectivement, c’est pas mauvais. Objectivement, c’est
vrai qu’on a, sur la substance, l’impression de manger un dog classique.
C’est vrai.

Maya Lauqué : C’est un burger.

Gérard Michel : C’est du burger.

[...]

Gérard Michel : Effectivement, ça a le même côté bourratif que le vrai


hamburger. Ça, y a pas de différence.

Thomas Isle : Goûte Fabien. Tu en as un, toi aussi.

Gérard Michel : Mais oui ! Goûte ! Je t’en prie.

Fabien Bordu : Allez-y ! Continuez ! Je vais goûter dans mon coin.

Thomas Isle : Juste une petite question d’Édouard qui vous dit : « Ne nous
faites pas croire que les vegan ne sont pas carencés, ils n’ont généralement
pas bonne mine ! ». Ça, c’est un cliché typique.

Maya Lauqué : On a forcé un peu sur le blush pour vous, Sébastien ?

Sébastien Kardinal : Non, pas du tout. Non, non, je vais bien.

Thomas Isle : Qu’est-ce que vous répondez à Édouard ? On arrive à


manger parfaitement.

Sébastien Kardinal : Mais évidemment qu’on peut manger équilibré et


n’avoir aucune carence. La seule problématique…

Maya Lauqué : Vous ne prenez aucun supplément ?

Sébastien Kardinal : Bien sûr que si ! Moi, je prends de la vitamine B12


comme tous les végétaliens parce que c’est la seule - à notre connaissance
actuelle - la seule vitamine qu’on trouve pas dans le règne végétal. Et elle
est liée aux bactéries. Donc, forcément, on est obligés de se complémenter
sur ça. Mais au jour d’aujourd’hui, vous voyez que les gens sont très

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carencés de manière globale. Le marché des vitamines n’est pas phagocyté
par les vegan. Loin de là. On manque de rien à part cette fameuse vitamine
B12.

Patricia Chairopoulos : Et au niveau des protéines, peut-être que c’est


un petit peu… Parce que là, nous, ce qu’on a vu, c’est que c’était souvent
un petit peu plus bas en dose de protéines par rapport aux… Oui, tout à
fait. On a comparé les tableaux nutritionnels. C’est un peu plus riche en
glucides et en lipides et un peu moins en protéines. Donc, après, j’imagine
bien qu’il faut aussi compléter en soja, en légumineuses.

Sébastien Kardinal : Bien sûr.

Patricia Chairopoulos : C’est ça. Il suffit de le savoir. Mais le problème,


c’est que peut-être tous les publics, et notamment les jeunes, ne le savent
peut-être pas. C’est toujours un problème aussi d’éducation.

Maya Lauqué : Ça doit s’accompagner aussi de pédagogie.

Sébastien Kardinal : C’est ce qu’on appelle « l’éducation ». La cuisine,


c’est comme tout : ça s’apprend. Il faut savoir ce qu’on mange. C’est très,
très important de savoir ce qu’on met dans son assiette et pourquoi on met
quelque chose.

Maya Lauqué : Eh ben, merci, on terminera là-dessus. Merci beaucoup à


tous les deux. Merci à Anaïs Kerdraon qui nous a aidés à préparer ce
dossier.

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