Installations Electriques USJ – ESIB Ch1 - Prise de Terre

Ch1- Prise de Terre

Earthing System
Pour le commun des mortels, la prise de terre n’est rien de plus qu’un élément mentionné sur le
schéma électrique de la maison.
Et pourtant, cet élément à première vue banal a une importance vitale ! En effet, la prise de terre
permet d’évacuer l’électricité générée dans le châssis lorsqu’un appareil est mal isolé.
Elle vous protège ainsi de l’électrocution.

1- Définition
On appelle prise de terre un élément conducteur « une électrode (piquet enfoncé verticalement en
profondeur, câble enterré, feuillard) constituée d'un métal qui ne craint pas la corrosion : le cuivre,
l'acier ou l'aluminium » directement enfoui dans le sol et permettant aux courants de défaut de circuler
vers la terre.
En France, il est aujourd'hui obligatoire de relier une prise de terre à toutes les prises et à tous les
interrupteurs de toutes les pièces de la maison. La prise de terre est directement reliée au tableau
électrique à travers une barrette de coupure ou barrette de mesure (Testing Device) par des fils
de couleur rayée jaune et vert. Elle constitue l'extrémité du circuit de mise à la terre d'une maison.

Barrette de coupure fils de couleur rayée jaune et vert Le symbole général de la tere

2- Une prise de terre pour protéger les personnes

Si un habitant de la maison vient à entrer en contact avec un défaut d’isolement, il y a risque
d'électrisation ou d'électrocution (L'électrisation est le passage d'un courant électrique dans le corps,
provoquant des blessures plus ou moins graves. Couramment employé à la place de ce terme, le mot
"électrocution" qui n'a pourtant pas le même sens : il désigne exclusivement les cas d'électrisation
entraînant un décès).
Mais si l'installation est bien équipée d'une prise de terre, au lieu que l'électricité du défaut passe à
travers la personne, il y aura un conducteur terre connecté à la carcasse métallique de l'appareil
électrique qui a pour rôle de faire envoyer le courant de défaut à la terre. C'est ainsi que la prise de
terre permet de protéger aussi bien les biens que les personnes des courants que les électriciens
appellent courants de fuite. L'interrupteur différentiel, quant à lui, intervient après la prise de terre, en
coupant le courant lorsqu'il détecte une fuite vers la terre.
Notez que la résistance de la prise de terre doit être la plus basse possible et au moins inférieure à
100 Ohms voire < 10Ω. Or le gel et la sécheresse, notamment, influent sur cette résistance. Mieux
vaut donc installer la prise de terre dans un endroit à l’abri des intempéries.

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Au Liban, la plupart des consultants demandent dans leurs cahiers de charges d’avoir une résistance
pour la prise de terre inférieure à 5 Ω.

Si un lave-linge présente un défaut d'isolation. Par

détérioration de la gaine isolante, le fil de phase
dénudé, touche la carcasse métallique de
l'appareil.
L’utilisateur qui touche la carcasse métallique est
traversé par un courant de fuite. Ce courant
rejoint le fil de neutre en passant par le corps, puis
par la terre. L'utilisateur peut s'électrocuter.

Si un courant de fuite passe de la carcasse à la terre

et si la prise de terre est bonne, c'est-à-dire si la
résistance de la prise de terre est inférieure à celle
du corps humain, l'intensité du courant de fuite
sera plus grande dans la prise de terre que dans le
corps humain. L'utilisateur sera partiellement
protégé.

Si un courant de fuite existe, le courant dans le fil

neutre a une intensité plus faible que dans le fil de
phase. Le disjoncteur différentiel est capable de
détecter cette différence et il ouvre le circuit
général pour limiter la durée de l'incident. Ainsi
L'utilisateur sera protégé.

3- Réalisation des prises de Terre

La qualité d’une prise de terre (résistance aussi faible que possible) est essentiellement fonction de
deux facteurs :
 Mode de pose.
 Nature du sol.
3-1 Modes de réalisation
On va étudier trois modes essentiels.
a- Boucle à fond de fouille
Cette solution est notamment conseillée pour toute construction nouvelle.
Elle consiste à placer un conducteur nu sous le béton de propreté, ou enfoui à 1 m au moins sous la
terre en dessous de la base du béton des fondations des murs extérieurs.
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Il est important que ce conducteur nu soit en contact intime avec le sol (et non placé dans du gravier
ou des matériaux analogues formant souvent l’assise du béton).
Ni la boucle de terre, ni les conducteurs de terre verticaux la reliant à la borne de terre, doivent être
en contact avec l’armature du béton armé : cette armature doit être raccordée directement à la borne
principale de terre.
En règle générale, les conducteurs de terre verticaux reliant une prise de terre à un niveau hors sol
doivent être isolés pour la tension nominale des réseaux BT (600 V – 1000 V).
Pour les bâtiments existants, le conducteur à fond de fouille doit être enterré tout autour des murs
extérieurs des locaux à une profondeur d’au moins 1 mètre.

Le conducteur peut être :

 en cuivre : câble (≥ 25 mm2) ou feuillard (≥ 25 mm2 et épaisseur ≥ 2 mm),
 en aluminium gainé de plomb : câble (≥ 35 mm2 ),
 en acier galvanisé : câble (≥ 95 mm2) ou feuillard (≥ 100 mm2 et épaisseur ≥ 3 mm).
La résistance obtenue est (en ohms) :
2𝜌
R= (Ω)
𝐿
L = longueur de la boucle (m)
ρ = résistivité du sol en Ω.m (cf. "Influence de la nature du sol" ci-dessous)

b- Piquets
Cette disposition est généralement retenue pour les
bâtiments existants ou pour améliorer une prise de terre
existante.
Le piquet peut être :
 En cuivre ou (plus couramment) en acier cuivré. Ces
piquets sont rond de 2 mètres de longueur et de
diamètre ≥ 15mm

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 En acier galvanisé : Ces piquets sont des tubes de diamètre ≥ 25 mm ou de barres de diamètre ≥ 15
mm et de longueur ≥ 2 mètres dans les 2 cas.

Il est souvent nécessaire d'utiliser plusieurs piquets. Ceux-ci doivent toujours être distants 2 à 2 de
plus de 2 à 3 fois la profondeur d'un piquet. La résistance résultante est alors égale à la résistance
unitaire divisée par le nombre de piquets.
La résistance obtenue est :
1𝜌
R= (Ω) si la distance séparant 2 piquets est > 2L
𝑛 𝐿
L = longueur du piquet (m)
ρ = résistivité du sol en Ω.m (cf. "Influence de la nature du sol" ci-dessous)
n = nombre de piquets.

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c- Plaques verticales
Ces plaques sont soit carrées, soit rectangulaires (l ≥ 0,5 m). Elles doivent être enterrées de telle façon
que leur centre soit au moins à 1 m de la surface.
Les plaques peuvent être :
 En cuivre de 2 mm d'épaisseur,
 En acier galvanisé de 3 mm d'épaisseur.

La résistance obtenue est :

0.8𝜌
R= (Ω)
𝐿
L = périmètre de la plaque (m)
ρ = résistivité du sol en Ω.m (cf. "Influence de la nature du sol" ci-dessous).

Principe de l’installation d’une prise de terre en tranchée

3-2 Influence de la nature du sol

La mesure d'une prise de terre dans un terrain analogue est utile pour déterminer la résistivité à
utiliser pour définir une prise de terre.
Résistivité (Ωm) de différents terrains (d'après NF C 15-100)

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Voici les valeurs, de la résistivité, ci-dessous pour faire un calcul approximatif de la résistance de la
prise de terre
Valeurs moyennes de la résistivité (Ω.m) pour faire un calcul approximatif des résistances des prises de terre

L'Ordre des Ingénieurs au Liban exige qu'un test de sol soit effectué avant de commencer toute
nouvelle étude de projet. Par conséquent, lors du démarrage des études électriques, l'ingénieur
électrique doit demander un rapport de sol pour connaître la nature du terrain.
4- Améliorateur de prise de terre
Au cas où on ne peut pas arriver à de basses résistances pour la prise de terre, on a recours à
plusieurs formules entre autres l’utilisation de Bentonite et Marconite.
Ces améliorateurs de terre sont largement utilisés dans les cas où la résistivité du sol est importante,
et en présence d’érosions dues aux inondations.

a- Mélange Bentonite pour prise de terre

Avec de la bentonite, vous installerez très facilement une prise de terre fiable et performante, même
en cas de sécheresse extrême.
Ce produit d'amélioration de la prise de terre permet d'améliorer les circuits de terre et d'abaisser
localement la résistance de la terre
La bentonite est un genre d'argile (mélangé à du sel) et enrichie en graphite qui va retenir l'eau et
donc favoriser l'efficacité de la prise de terre.
Multiplie par 10 la qualité d’un mètre de prise de terre. Particulièrement recommandé pour la prise
de terre des électrificateurs puissants.
Ces composants d'origine naturelle et minérale en font un produit fortement respectueux de
l'environnement, facile d'emploi à utiliser en sec ou mélangé avec de l'eau.

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b- Macronite pour prise de terre

La Macronite est un agrégat conducteur qui fournit des solutions de mise à la terre durables, stables
et à faible résistance qui sont efficaces dans plusieurs conditions de sol complexes. Il permet aux
ingénieurs électriciens d'obtenir une solution de mise à la terre stable, permanente et à faible
résistance qui les aide à gérer les conditions de sol les plus complexes et à obtenir les bonnes
solutions de mise à la terre.
Les électrodes de terre en marconite ont de meilleurs antécédents et sont utilisées pour
d'importantes solutions de mise à la terre sur une variété de sols.
Ce type de mise à la terre est gris foncé et a une consistance granuleuse.
5- Constance et mesure de la résistance de prise de terre
La résistance des prises de terre varie dans le temps
Ceci est dû à plusieurs facteurs :
 L'humidité du sol.
 L'influence des conditions saisonnières se fait sentir jusqu'à une profondeur de 1 à 2 m. A une
profondeur de 1 m, la variation de ρ et donc de R peut être de 1 à 3 entre un hiver humide et
un été sec.
 Le gel. Il peut élever la résistivité de la terre gelée de plusieurs milliers d'ohms, d'où l'intérêt
des prises de terre profondes dans les pays froids
 Le vieillissement. Le matériau constituant la prise de terre peut être détérioré par divers effets
physiques.
 L'oxydation.
Pour s’assurer qu’on a toujours une valeur permise de la résistance de la prise de terre on doit mesurer
cette résistance deux fois par an. Une de ces mesures doit être faite durant la période la plus chaude
de l’année. (Au Liban entre Juillet et Août).
Mesure de la prise de terre
Il doit toujours exister une "barrette" amovible de mise à la terre afin d'isoler la prise de terre du reste
de l'installation et de permettre de mesurer périodiquement la résistance de terre. Pour réaliser cette
mesure, il est nécessaire d'utiliser 2 électrodes auxiliaires.
Il existe plusieurs méthodes pour mesurer la valeur d’une prise
de terre mais la plus connues et la plus communes reste celle des
« 3 piquets » ou des 62%.
Cette mesure se fait avec un appareil, appelé telluromètre
Le principe de la mesure : injection de courant et loi d’Ohm.
Pour mesurer une résistance, on utilise toujours la loi d’Ohm:
V=R × I.
Dans le cas du telluromètre, il y a une injection de courant dans
la terre à une tension constante. De ce fait, suivant la mesure du
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courant réalisées par l’appareil, il est possible d’en déduire la valeur de la résistance de la prise de
terre.
Pourquoi 3 piquets ?
Parce que cette mesure utilise 3 piquets, qui sont reliés à l’appareil de mesure : Le premier, c’est le
piquet de terre (ou la connexion à la boucle en fond de fouille).
Les deux autres piquets sont fournis avec le telluromètre.
Ils doivent tous être plantés dans la terre pour permettra la mesure de (la résistance) de la prise de
terre.
Pourquoi 62% ?
Les 62% donnent une indication sur la distance entre les 3 piquets qui servent à la mesure.
Le premier piquet est celui de la terre. En plantant le piquet le plus éloigné, on trace une ligne entre
ces deux piquets. Cette ligne, ou plutôt segment, mesure une certaine longueur. Le piquet
intermédiaire va venir se planter par rapport au premier à une distance représentant 62% de la
longueur du segment.
Méthode de mesure à 3 piquets / 62%

Concrètement comment faire cette mesure de terre à 3 piquets ?

Dans un premier temps, cette mesure doit se faire sur la barrette de terre déconnectée (autrement dit,
le circuit de mise à la terre de l’habitation ne rentre pas en ligne de compte dans la mesure).
Il faut se référer à la notice de l’appareil pour savoir ou connecter les sondes de mesure (cela dépend
du telluromètre).
L’appareil est connecté via la première sonde au piquet de terre de l’installation.
Le piquet n°3 est planté à une distance importante du premier (plus de 10 mètres), et une des sondes
est reliée au telluromètre.

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Le piquet n°2 est installé dans l’alignement du piquet de terre et du piquet n°3, à une distance du
piquet de terre. Cette distance est égale à 62% de la longueur entre le piquet de terre et le piquet n°3.
La dernière sonde est reliée à l’appareil de mesure de terre.
Par exemple, si le piquet n°3 est planté à 20 mètres du piquet de terre, le piquet n°2 sera installé à
12,4 mètres du piquet de terre, dans l’alignement piquet de terre / piquet n°3.

6- Les liaisons à la terre

Définitions
La norme CEI 60364 définit de façon claire et précise les
différents éléments mis en œuvre dans les liaisons à la
terre.
Voici extraits les principaux termes utiles. Les numéros
renvoient à la représentation de ces éléments sur la Figure
adjacente.
 Prise de terre (1) : corps conducteur enterré, ou
ensemble de corps conducteurs enterrés et
interconnectés, assurant une liaison électrique avec
la terre.
 Terre : masse conductrice de la terre, dont le
potentiel électrique en chaque point est considéré
comme égal à zéro (référence théorique).
 Prises de terre électriquement distinctes : prises de
terre suffisamment éloignées les unes des autres
pour que le courant maximal susceptible d'être
écoulé par l'une d'elle ne modifie pas le potentiel
des autres.
 Résistance de terre ou résistance globale de mise à la terre : résistance entre la borne
principale de terre (6) et la terre.
 Conducteur de terre (2) : conducteur de protection reliant la borne principale de terre à la
prise de terre.
 Masse : partie conductrice d'un matériel électrique susceptible d'être touchée par une
personne, qui n'est normalement pas sous tension mais peut le devenir en cas de défaut
d'isolement des parties actives de ce matériel.
 Conducteur de protection (3) : conducteur prescrit dans certaines mesures de protection
contre les chocs électriques et destiné à relier électriquement certaines des parties suivantes :
- Masses,
- Éléments conducteurs,
- Borne principale de terre,
- Prise de terre,
- Point de mise à la terre de la source d'alimentation ou point neutre artificiel.
 Élément conducteur (4) étranger à l'installation électrique (par abréviation, élément
conducteur) : sont considérés notamment comme éléments conducteurs :
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 Le sol ou les parois non isolantes, les charpentes ou armatures métalliques de la

construction,
 Les canalisations métalliques diverses (eau, gaz, chauffage, air comprimé, etc.) et les
matériels métalliques non électriques qui leur sont reliés.
 Conducteur d'équipotentialité (5) : conducteur de protection assurant une liaison
équipotentielle.
 Borne principale ou barre principale de terre (6) : borne ou barre prévue pour la connexion
aux dispositifs de mise à la terre de conducteurs de protection, y compris les conducteurs
d'équipotentialité et éventuellement les conducteurs assurant une mise à la terre
fonctionnelle.
 Barrette de coupure (7) : Pour isoler la prise de terre des conducteurs dans le but de tester
cette prise de terre pour s’assurer de sa résistance.

7- Que doit-on mettre à la

terre ?
Toutes les masses métalliques d’un
bâtiment doivent être mises à la
terre (liaison équipotentielle
principale) en les raccordant à un
conducteur de protection (ou
conducteur de terre) de couleur vert-
jaune.
La borne principale de terre est soit
dans le tableau électrique, soit
séparée.

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