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Chapitre 49

49 Globalisation

Volume 5 • Profil E
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Chapitre 49

Objectifs évaluateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2

Table des matières 1. Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3

2.  Pratiques du commerce international . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

3. Aspects de la mondialisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
3.1. Intensification des échanges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
3.2. Multinationales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
3.3. Spécialisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
3.4. Accords entre Etats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
3.5. Délocalisation et perte d’emploi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

4. Avantages et inconvénients de la mondialisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7


4.1. Avantages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
4.2. Inconvénients . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

5.  Commerce extérieur de la Suisse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

Objectifs
Profils Objectifs évaluateurs Auto-
B E M 1.5.4.7 Globalisation. évaluation
Globalisation
B E M Je décris les opportunités et les dangers que présentent la 
globalisation et le libre-échange.

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Globalisation

1. Généralités Mondialisation ou globalisation ? Ces deux mots


sont si proches qu’ils sont généralement consi-
la
dérés comme syno­nymes. La distinction entre rs u a dé que
is p e tre
eux est principalement due à la langue : « Je su [ … ] peut ê
n
alisatio e, qu’e
lle
mondi n é fi q u
• Du français pour mondialisation (du latin mun- rce bé t capa
ble
dus pour univers). une fo l e m e n
tentiel habita
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est po a q u e
• De l’anglais pour globalisation (global se traduit hir ch lier
d’enric e , e n particu
par mondial). lanèt
de la p
vres. » né
La mondialisation peut être définie comme l’ouverture les pau économ
éricain
iste am n 2001
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Stiglitz, el d’économie
des marchés des biens, des services, des per- eph E.
De Jos 3, et prix Nob
en 194
sonnes et des capitaux à l’échelle mondiale.
Les échanges internationaux représentent toutes les
transactions donnant lieu à un paiement entre nations. La
principale raison de l’échange réside dans le fait qu’aucun
pays ne peut produire tous les biens et les services dont il a
besoin (autarcie), car :
• Il existe une répartition inégale des richesses incitant aux échanges.
• Les échanges entre nations provoquent la spécialisation internationale.
• Chaque pays gagne à se spécialiser dans la production pour laquelle son avantage est le plus
important ou pour laquelle son handicap est le moindre.
« Entre 1950 et 2010, le commerce mondial de marchandises – mesuré d’après les exportations
– a été multiplié par trente-trois environ, tandis que sur la même période le produit intérieur brut
mondial a été multiplié à peu près par neuf. »1
Les causes de l’accélération de la mondialisation, au cours des dernières décennies, sont multiples :
• Les moyens de transport (avions gros porteurs, camions, navires), plus efficaces et moins coû-
teux, facilitent les échanges à l’échelle mondiale.
• Les techniques de communication et du transfert de l’information, en passant du télégraphe à
Internet, sont plus rapides.
• Les accords du GATT (Genéral Agreement on Tariffs and Trade) depuis 1948, puis de l’OMC
(Organisation mondiale du commerce) depuis 1995 ont réduit les barrières commerciales à une
échelle mondiale et empêché qu’elles ne réapparaissent lors de crises.
• La libre circulation des biens, des personnes et des capitaux a été facilitée grâce à de nombreux
accords entre les Etats.

1
Source : La mondialisation, source de croissance économique, La Vie économique, revue de politique économique 5,
2012.

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2. Pratiques du Si depuis la fin de la deuxième Guerre mondiale


anges
commerce international les échanges au niveau mondial se sont intensi- d es éch par
85 %
x s o n t régis
fiés, le début du 20e siècle a été marqué par une erciau C et 1
5%
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les d e
méfiance à leurs égards. En période de crise – deux
les règ es ou
l e s b i latéral
guerres mondiales en un quart de siècle – , les s règ
par de
nations ont tendance à se replier sur elles-mêmes ales me,
région u prote
age d
ctionnis 3
1
juin 20
et à ériger d’importantes barrières douanières pour : Le nou
veau vis onde, 16-17
Source Le M
protéger leur économie.
La crise de 2008 n’a pas manqué à cette « règle ». Ainsi
l’organisme Global trade alert 2 estime qu’en moyenne
trois mesures protectionnistes sont prises pour une
mesure libéralisante depuis novembre 2008.
Ainsi, deux courants de pensée s’affrontent dans la complexité du commerce international : le pro-
tectionnisme et le libre-échange.

Protectionnisme Libre-échange
Le principe : Politique économique consistant à protéger Liberté totale du commerce et interdiction des
l’économie du pays contre la concurrence mesures lui faisant obstacle.
étrangère.
Les objectifs : Le protectionnisme du marché intérieur a pour • Favoriser une meilleure allocation des
buts de : ressources et la croissance économique
• Défendre certaines activités traditionnelles par les exportations.
exposées à la concurrence internationale. • Démanteler les restrictions au commerce.
• Favoriser la création d’une industrie locale • Libéraliser les échanges internationaux.
en lieu et place de la politique d’importation.
Les mesures : • Barrières tarifaires : appliquer des droits • Suppression des barrières tarifaires et non
de douane aux importations. tarifaires.
• Barrières non tarifaires : quotas, subventions aux • Respect des accords internationaux de l’OMC.
produits nationaux, interdictions, obstacles tech- • Soutien au développement du commerce
niques au commerce2, normes sanitaires, etc. mondial, à la stabilité des taux de change et
• Taux de change : en dévaluant la monnaie faciliter l’expansion et la croissance équilibrées
nationale, les exportations sont favorisées et les du commerce mondial par le FMI.
importations deviennent plus coûteuses.
Divers : De nombreux Etats ont érigé des mesures • L’Organisation mondiale du commerce (OMC),
protectionnistes. L’Inde, la Chine, la Russie, dont le siège est à Genève, compte 160 Etats
les USA, l’Argentine mais aussi la Suisse en sont membres au 26 juin 2014.
quelques exemples. • Le Fonds monétaire international (FMI),
L’UE compte 13 pays parmi les 20 les plus qui siège à Washington, est une organisation
protectionnistes au monde, à savoir : le Royaume- rattachée à l’ONU qui compte 188 États
Uni, l’Allemagne, la France, l’Italie, l’Espagne, membres.
l’Autriche, la Hongrie, l’Irlande, les Pays-Bas,
la Pologne, la Belgique, la Grèce, la Lettonie.

2
Organisme de recherche indépendant qui recense toutes les mesures affectant les règles commerciales
(http ://www.globaltradealert.org).

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Globalisation

3. Aspects La mondialisation se caractérise par une extraordinaire intensification des échanges écono-
de la mondialisation miques internationaux. Dans les années 1990, quand le PIB augmentait de 1 point, les échanges
3.1. Intensification de marchandises progressaient de 2.2 points. En 2013, le volume du commerce mondial des biens
des échanges et des services était de USD 19’967.40 milliards3.

La mondialisation sans précédent des échanges a atteint un plafond.


Volume du commerce mondial des marchandises depuis 1950.
Base 100 en 1950. Echelle logarithmyique.

7265

4262

2132

1244
1061

818 866

625
566
575
513
435
389
336

231
238
217

162

100

1950 1955 1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010
Produits manufacturés.

Combustibles et produits des industries extractives.

Produits agricoles.
Source : Le nouveau visage du protectionnisme, Le Monde, 16-17 juin 2013

En 2013, la Banque des Règlements Internationaux a estimé le volume des échanges sur le marché
des changes à près de 5’300 milliards de dollars par jour (presque trois fois plus qu’en 2004 et
6 fois plus qu’en 1992).
La globalisation financière, avec la création d’un marché planétaire des capitaux et l’explosion des
fonds spéculatifs, représente un des maillons importants de la mondialisation actuelle.

3.2. Multinationales La mondialisation a permis l’émergence de grandes entreprises multinationales. Dans le secteur
pharmaceutique, il faut des années de recherche avant d’entamer la fabrication d’un produit ; dans l’in-
dustrie automobile, des centaines d’ingénieurs unissent leurs forces pendant des mois avant la phase
de production. Ces coûts de conception sont si importants que seule la vente des produits finis en
grandes quantités, au niveau de la planète entière, peut permettre de rentabiliser les investissements.

3
Source : OCDE – http ://stats.oecd.org/index.aspx ?queryid=167&lang=fr

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Chapitre 49

Depuis le début du 21e siècle, la répartition géographique des multinationales a changé. Le nombre
des multinationales asiatiques a fortement progressé alors que celles d’Amérique du Nord ont
diminué.
« En 30 ans, le nombre de sociétés multinationales a été multiplié par 10. Nombre d’entre elles ont
acquis un pouvoir supérieur à bien des États : à titre d’exemple, le chiffre d’affaires cumulé des
10 premières sociétés transnationales dépasse les PIB de l’Inde et du Brésil. »4
Autre exemple, la plus grande entreprise mondiale par chiffre d’affaires est WalMart, entreprise
américaine spécialisée dans la grande distribution, avec USD 476.3 milliards en 2013, soit plus que
le PIB de 166 Etats indépendants sur les 197 que compte le monde.

3.3. Spécialisation La mondialisation a également amené la spécialisation de la production dans certains pays en
fonction de l’avantage qu’ils en retirent par rapport à d’autres :
• Production manufacturière à large échelle en Asie, grâce à un coût de main-d’œuvre très bas.
• Recherche et développement, de même que production de biens à forte valeur ajoutée dans les
pays développés, grâce à la qualité de la formation.
• Production de matières premières agricoles ou énergétiques en Afrique, en Amérique et en
Russie.

3.4. Accords entre Etats Au niveau politique, les Etats cherchent à unir leurs forces pour survivre dans cette économie
mondialisée. L’Union européenne supprime ses frontières intérieures et harmonise sa monnaie,
l’Amérique du Nord et l’Asie du Sud-Est créent de grandes zones de libre-échange et les pays en
développement s’unissent pour défendre leurs droits. L’affrontement des nations a cédé le pas au
choc des blocs.

Quelques exemples d’accords :


ALENA : Accord de libre-échange nord-américain (en anglais NAFTA : North American Free
Trade Agreeent) en vigueur depuis 1994 entre les Etats-Unis, le Canada et le
Mexique.
MERCOSUR : Marché commun du Sud, communauté économique créé en 1991 qui regroupe
plusieurs pays de l’Amérique du Sud dont l’Argentine, le Brésil, le Paraguay, l’Uru-
guay, le Venezuela avec également des pays associés tels que le Chili, la Colombie,
le Pérou ou l’Équateur
ANASE : Association des nations de l’Asie du Sud-Est (en anglais ASEAN, Association of
Southeast Asian Nations), organisation politique, économique et culturelle regrou-
pant dix pays d’Asie du Sud-Est et fondée en 1967.
UE : Union européenne, association de vingt-huit États européens, créée en 1957 par
le Traité de Rome.

4
  De l’impunité des multinationales, Le Monde.fr, avril 2012.

6
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3.5. Délocalisation Pour les travailleurs, la mondialisation de l’économie est parfois synonyme de délocalisation et
et perte d’emploi de perte d’emploi. En raison des coûts de transport très bas, les entreprises n’hésitent plus à pro-
duire à l’autre bout du monde. Dans les pays développés, les travailleurs les moins qualifiés font
les frais de cette mise en concurrence des coûts de la main-d’œuvre.
Cependant, « selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), les
changements salariaux observés dans les pays industrialisés ne sont imputables aux importations
en provenance de pays où les salaires sont faibles qu’à hauteur
de 10 à 20 %.5 » « En Europe, moins de 5 % des suppressions
de postes dans l’industrie et les services s’expliquent par une
décision de délocaliser une activité dans un pays à main-d’œuvre
meilleur marché.6 »
Ainsi, l’impact des délocalisations sur l’emploi n’est pas tou-
jours très aisé à déterminer. Seule une partie des emplois des
entreprises est délocalisée dans des pays à bas coûts salariaux,
principalement ceux à faible niveau de qualification. L’entreprise
espère y gagner en productivité et en compétitivité. Ces écono-
mies lui permettent de procéder à de nouveaux investissements
qui agissent positivement sur ses ventes et son chiffre d’affaires, et ainsi d’engager de nouveaux
salariés. Elle se rapproche également des nouveaux marchés en expansion.

4. Avantages La mondialisation est perçue par certains comme


et inconvénients une opportunité avec une augmentation de la ation
a m o ndialis
de la mondialisation croissance économique et de la prospérité ainsi «L eur
’ e s t n i l’horr
qu’une diminution de la pauvreté. Pour d’autres, n r. »
i l e b onheu 24-201
4),
elle est source de menace avec une aggravation de n e s L e Goff (19 français
cqu
De Ja que
ntifi
n et scie
la répartition des richesses et une détérioration de historie

l’environnement. De nombreux autres avantages et


inconvénients peuvent être cités.

4.1. Avantages L’ouverture des marchés a favorisé la croissance économique et la prospérité. Les pays émer-
gents profitent aussi de ces bienfaits. En se spécialisant dans certains domaines, des pays tels que
la Corée du Sud ou Taïwan, ont, en trente ans, quitté le sous-développement pour devenir des pays
riches. Une partie de la population des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) jouit
d’un niveau de vie semblable à certains pays développés grâce à la forte croissance dont ils ont
bénéficié suite à l’ouverture des marchés.
En favorisant le développement économique, la mondialisation a fortement fait reculer la pauvreté
et la faim dans le monde. Depuis 1970, la proportion d’êtres humains sous-alimentés a presque

5
Source : 10 malentendus fréquents au sujet de l’OMC, www.wto.org
6
Source : Huwart, Jean-Yves et Loïc Verdier (2012), La mondialisation est-elle bénéfique à l’emploi ?, dans La mondiali-
sation économique : Origines et conséquences, Éditions OCDE.

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été divisée par trois. Cependant, il ne faut pas oublier qu’actuellement 842 millions7 de personnes
souffrent encore de faim chronique sur la planète, soit une personne sur huit.
Les habitants des pays riches profitent pleinement de la multiplication des échanges et de la sup-
pression des obstacles au commerce. Outre un plus large choix de produits à disposition, les
prix de l’électronique de divertissement, de l’automobile, du textile, de la téléphonie mobile et de
nombreux produits alimentaires se sont effondrés grâce à leur production en masse dans les
pays en développement. Le coût du billet d’avion et des vacances au soleil a fondu sous l’effet de
la rationalisation du tourisme de masse.
Le développement des moyens de communication (Internet, billets d’avion low cost, multiplication
des chaînes de télévision) a rapproché les peuples. La mondialisation contribue à une meilleure
connaissance de l’autre, favorise les échanges culturels et permet de découvrir la planète.
Finalement, le nombre de conflits et de guerres semblent avoir reculé sous l’effet de la mondia-
lisation. Il n’est pas toujours bienvenu pour la stabilité économique d’un pays de se battre avec son
client qui peut, par la même occasion, être notre fournisseur de denrées alimentaires ou de sources
énergétiques indispensables à notre population.

4.2. Inconvénients Les pays les moins avancés8 sont les grands absents du banquet de la mondialisation. Leur part
au commerce mondial n’a pas décollé au cours de ces vingt dernières années.
En se concentrant principalement dans le domaine économique, la mondialisation met de côté les
droits humains et les droits des travailleurs. A l’instar des vêtements vendus par les grandes
marques mondiales, les produits sont fabriqués là où la main d’œuvre est la moins coûteuse, dans
des conditions de travail ne respectant ni les droits, ni la santé des travailleurs (sécurité des ins-
tallations, utilisation sans protection de produits chimiques, etc.) Et une fois produits, ces articles
parcourent de longues distances et engendrent une atteinte à l’environnement.
Les Etats ont certes accepté d’abandonner une partie de leur souveraineté au profit du commerce
international lors de la signature des accords de l’OMC. Cependant, quand il s’agit de violations des
droits humains ou des droits des travailleurs perpétrés par des multinationales, comme ces der-
nières n’ont pas de personnalité juridique internationale, elles ne sont pas responsables des délits
causés par leurs filiales à l’étranger.
Une autre crainte souvent évoquée en regard de la mondialisation est le risque écologique. La
course à la croissance génère des crises environnementales de dimension mondiale : renforcement
de l’effet de serre, déforestation massive, atteinte à la biodiversité, pollution par-delà les frontières,
etc. La mondialisation s’accommode mal de la protection de l’environnement.

Développement humain et répartition des richesses


« Dans notre monde globalisé, si les bienfaits de la croissance ne sont pas largement partagés,
l’esprit d’ouverture et de coopération pourrait s’en ressentir au profit d’un retour au nationalisme
économique. Dans les pays pauvres en particulier, cela peut conduire à l’instabilité, à l’effondre-
ment de la démocratie, voire à la guerre. »
Allocution de Dominique Strauss-Kahn en novembre 2010 lorsqu’il était Directeur général du Fonds monétaire international

7
Chiffre 2013, publié par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, le Programme alimentaire
mondial et le Fonds international de développement agricole.
8
Les pays les moins avancés (PMA) sont les pays les plus pauvres et les plus faibles du monde. Ces 48 pays sont struc-
turellement handicapés dans leur développement et vulnérables au niveau économique.

8
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Globalisation

Si la prospérité a globalement augmenté, l’inégale répartition des richesses, souvent à l’intérieur


même d’un pays, reste une fatalité. Un gouffre croissant entre les riches et les pauvres s’est creusé.
Les personnes peu ou pas qualifiées souffrent de la précarité de l’emploi, du chômage ou de la
pauvreté.
La mondialisation se traduit aussi par une uniformisation des cultures. Les différentes parties
du monde sont reliées par un phénoménal réseau de transport et de communication (télévision,
Internet, réseaux sociaux). Les migrations touristiques ont certes permis aux voyageurs de découvrir
de nouveaux horizons et de nouvelles cultures. Elles ont aussi créé des espaces touristiques unifor-
misés à l’instar des stations balnéaires déconnectées de la culture et des traditions du pays hôte.
Le cinéma et la télévision se diffusent largement dans le monde, jusqu’aux endroits les plus reculés,
favorisant la transmission du savoir et de l’information. De par la domination économique des USA
et de l’Europe, on assiste à une influence de la culture occidentale, et américaine en particulier, sur
des sociétés dont les valeurs et les modes de vie sont très différents.
Pour préserver la diversité culturelle, des Etats (par exemple la France et sa politique d’exception
culturelle) et des institutions internationales (par exemple l’UNESCO) ont mis en place des politiques
de sauvegarde.
Le sentiment de perte d’identité, générée par la mondialisation, a débouché sur la promotion des
langues régionales, de produits locaux, de techniques traditionnelles, etc. Mais il engendre, aussi,
dans certains cas, un repli communautaire allant jusqu’à des poussées de xénophobie.

5.  Commerce extérieur


« Nul pays ne peut longtemps importer sans exporter en même temps, comme il ne saurait
de la Suisse
exporter longtemps sans importer. »
De David Ricardo, (1772-1823), économiste britannique considéré
comme l’un des économistes libéraux les plus influents de l’école classique.

Tous les pays ne ressentent pas dans une même mesure les effets de la mondialisation. Les petits
pays peuvent être plus dépendants que les grandes nations pour lesquelles les importations ne
représentent que quelques pourcents du revenu national. La structure des économies nationales
est aussi un facteur de différenciation de l’indépendance des pays à l’égard de leurs échanges
extérieurs.
Les relations internationales peuvent être identifiées par la balance des paiements. Cette balance
retrace l’ensemble des relations économiques (commerciales, financières et monétaires)
effectuées durant une année entre un pays et le reste du monde.
La balance des paiements se compose de la balance des transactions courantes et de la balance
des mouvements de capitaux. Sa structure est la suivante :

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Chapitre 49

Recense les importations/exportations de marchandises.


La balance commerciale
La Suisse dégage généralement un excédent commercial.
Recense les importations et exportations de services
(tourisme, assurances, services bancaires, etc.).
Balance des transactions courantes La balance des services
La Suisse dégage généralement un excédent.
Recense les paiements effectués aux et par les frontaliers
(avec un solde déficitaire en Suisse), ainsi que l’ensemble
des paiements (intérêts et dividendes, entre autres) aux
La balance des revenus investisseurs étrangers en Suisse, respectivement les
du travail et du capital revenus à l’étranger de nos habitants (avec un solde
excédentaire en Suisse).

Généralement, cette balance est excédentaire en Suisse.


Recense l’aide au développement ainsi que les rentes
versées aux personnes ayant exercé une activité en Suisse,
La balance des transferts
mais habitant maintenant à l’étranger.
courants
En Suisse, cette balance est déficitaire.
Notre pays occupe une place solide dans les relations économiques internationales. La balance
des transactions courantes est traditionnellement positive, ce qui contribue largement à
notre prospérité.
Recense tous les transferts de capital (créances et
Balance des mouve­

engagements) entre les acteurs économiques (y compris


ments de capitaux

les banques) indigènes et étrangers, effectués en l’espace


Balance des d’une année.
mouvements de capitaux
Les mouvements de capitaux équilibrent les soldes de la
balance des transactions courantes.
Balance des paiements = 0
Source : « Droit, Etat, Economie – 11e édition », p. 285, éditions Schtaz Verlag GmbH, juin 2014

La balance commerciale représente les transactions visibles. Le mouvement est enregistré au


passage de la frontière et les données statistiques sont fournies, en Suisse, par l’Administration
fédérale des douanes.
Balance commerciale de la Suisse – chiffres-clé : (année de référence : 2013) 9

Produit intérieur brut (PIB), en milliards de francs 603


Exportations, en milliards de francs 201
Importations, en milliards de francs 178
Solde de la balance commerciale, en milliards de francs + 24
Part des exportations (en % du PIB) 33.4 %

9
Source : Administration fédérale des douanes – http ://www.ezv.admin.ch

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Exportations : principaux partenaires commerciaux

Allemagne 38 milliards de francs 18.7 %


Etats-Unis 23 milliards de francs 11.6 %
Italie 15 milliards de francs 7.2 %

Importations : principaux partenaires commerciaux

Allemagne 52 milliards de francs 29.2 %


Italie 18 milliards de francs 10.3 %
France 15 milliards de francs 8.3 %

Les trois principales branches exportatrices

Industrie chimique et pharmaceutique 81 milliards de francs 40.2 %


Instruments de précision, horlogerie et bijouterie 45 milliards de francs 22.5 %
Industrie des machines, des appareils et de l’électronique 33 milliards de francs 16.6 %

Le solde commercial se calcule de la manière suivante :

Solde commercial = exportations – importations


On distingue trois cas :
• Exportations > importations = excédent commercial.
• Exportations < importations = déficit commercial.
• Exportations = importations = équilibre commercial.
En 2013, la balance commerciale de la Suisse présente un excédent commercial de 24 milliards
de francs.
Pour en savoir plus sur les avantages comparatifs et la spécialisation, allez sur le site d’iconomix,
une offre de formation de la BNS, et vous y trouverez un dossier appelé : «Division du travail et
commerce ».
http://www.iconomix.ch/fr/materiel/a011/

Exercices
Exercice 49.1 Généralités
1. Citez deux raisons pour lesquelles les pays pratiquent des échanges ?

Aucun pays ne peut vivre en autarcie, il a besoin des autres, par exemple, pour importer

des produits et des services qui lui manquent du fait de l’inégale répartition des richesses.

Chaque pays gagne à se spécialiser dans la production pour laquelle son avantage est le

plus important ou pour laquelle son handicap est le moindre.

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2. Citez trois facteurs qui ont contribué à l‘accélération de la mondialisation dès la deuxième moitié
du 20e siècle.

Les moyens de transport plus efficaces et moins coûteux.

Les techniques de communication et du transfert de l’information plus rapides.

Les accords de libre-échange négociés et signés (GATT, puis OMC).

La libre circulation facilitée des biens, des personnes et des capitaux entre les Etats.

3. Entre 1950 et 2010, le commerce mondial des marchandises a été multiplié :


o par 2
o par 10
o par 20
ox par plus de 30

4. La mondialisation est-elle uniquement économique ?

Non, la mondialisation est aussi sociale et culturelle.

Exercice 49.2 Pratiques du commerce international


1. Expliquez pour quelles raisons l’abaissement des barrières tarifaires est-il bénéfique ?

La libéralisation des échanges abaisse le coût de la vie. Elle offre plus de choix aux

consommateurs et élargit la gamme des qualités proposées. Le commerce accroît les

revenus et stimule la croissance économique.

2. Protectionnisme :
a) Qu’est-ce que le protectionnisme ?

Politique d’un pays qui se protège contre les importations étrangères en élevant les

barrières douanières.

b) Citez deux mesures protectionnistes.

• Plus de droits de douane

• Limitation des quantités importées (quotas)

• Obstacles techniques au commerce

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c) Quel organisme international lutte contre le protectionnisme (réponse en toutes lettres) ?


Où siège-t-il ?

L’Organisation mondiale du commerce. Il siège à Genève.

3. Pour la Suisse, citez deux avantages et deux inconvénients de la pratique du libre-échange.

Avantages : plus de prospérité, permet la division du travail, efficience économique,

allocation optimale des ressources et des facteurs de production, élargissement des

marchés, production de masse.

Inconvénients : coûts environnementaux, dépendance par rapport à l’étranger, risque de

chômage, pillage des ressources d’autres pays.

Exercice 49.3 1. Quels avantages et quels dangers la mondialisation entraîne-t-elle sur les points suivants ?
Répondez à l’aide de mots-clés.

Commerce international Hausse du niveau de vie. Source de croissance économique


pour de nombreux pays.

Développement technique Accélère le développement, meilleure qualité des produits


et produits meilleur marché pour le consommateur,
amélioration de la qualité de vie.
Pauvreté En recul.

Répartition de la prospérité Très inégale.

Culture Uniformisation.

Epidémies Propagation plus rapide et incontrôlée.

Guerres En recul, car « coûteuses » dans un monde en réseau.

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Chapitre 49

2. Une des conséquences négatives de la mondialisation est la pollution. Expliquez pourquoi.

• Les gens voyagent plus.

• Les marchandises parcourent de plus longues distances avant d’être consommées.

• La délocalisation d’usines dans des pays où les normes de construction, de recyclage,

de traitements des déchets sont moins strictes.

• La monoculture à l’aide d’utilisation excessive d’engrais pollue les sols et les

appauvris à terme.

3. La faim dans le monde a reculé grâce à la mondialisation.


a) Quelle est la proportion actuelle de personnes souffrant de la faim ? Cochez la bonne
réponse.
o 1 personne sur 3
x 1 personne sur 8
o
o 1 personne sur 10
o 1 personne sur 50
b) Combien cette proportion représente-elle de personnes ?

Env. 842 millions d’êtres humains (chiffre 2013, selon diverses ONG).

4. La mondialisation de la fabrication et du marché des vêtements et chaussures présente des


avantages et des inconvénients. Citez, au minimum, deux avantages et deux inconvénients.
Quelques avantages :

• Plus grand choix pour le consommateur.

• Prix bas, à très bas, des vêtements.

• La production dans certains pays a permis la création de milliers d’emplois.

Quelques inconvénients :

• Les distances parcourues par les matières premières (coton, laine, cuir, etc.), puis par

les produits finis, sont gigantesques et portent atteinte à l’environnement.

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Globalisation

• La traçabilité des produits n’est pas toujours connue ou vérifiable et empêche

les consommateurs de s’assurer du respect des droits des travailleurs lors de la

fabrication (travail forcé, travail des enfants, etc.)

• Dans la recherche du plus bas coût de confection, les grandes enseignes oublient

trop souvent les impacts environnementaux et sociaux. A titre d’exemple, l’utilisation

de pesticides dans la culture du coton cause la mort chaque année de milliers de

travailleurs mal protégés.

• Les acheteurs en raison de la grande variété des vêtements, de la mode qui évolue,

consomment voire surconsomment les vêtements.

Exercice 49.4 La balance des paiements


a) Dans quelle balance les éléments suivants doivent-il être comptabilisés ?

Importations de marchandises. Balance commerciale

Versement de salaires à des travailleurs Balance des transferts courants


saisonniers, salaires versés au pays
d’origine.
Recettes de tourisme. Balance des services

Dons publics versés à titre d’aide au Balance des transferts courants


développement.

Sommes des balances : commerciale, Balance des transactions courantes


des services, des revenus du travail et
du capital, des transferts courants.
Sortie nette de capitaux. Balance des mouvements de capitaux

Opérations des banques, des Balance des services


assurances et des entreprises de
transport.
Rentes versées aux personnes ayant Balance des transferts courants
exercé une activité en Suisse, mais
habitant maintenant à l’étranger.

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Chapitre 49

b) D’après les données statistiques les plus récentes, la balance commerciale de la Suisse est-elle
excédentaire ou déficitaire ? Justifiez votre réponse.

Pour 2013 : La balance commerciale est excédentaire car la Suisse exporte plus qu’elle

n’importe.

Exportations, en milliards de francs 201

Importations, en milliards de francs 178

Solde de la balance commerciale, en milliards de francs + 24

(A actualiser chaque année par l’enseignant)

c) Quel est le premier partenaire commercial de la Suisse ? Cochez la bonne réponse.


o La Chine
o Les USA
o L’Australie
x L’Union européenne
o

d) Citez les principales exportations de marchandises de la Suisse.

Industrie chimique et pharmaceutique, instruments de précision, horlogerie et bijouterie,

Industrie des machines, des appareils et de l’électronique.

e) La balance des paiements se compose de :

1. La balance des transactions courantes

2. La balance des mouvements de capitaux

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