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Code Ohada - Partie II ACTES UNIFORMES - Livre VIII VENTE COMMERCIALE

Titre V

INEXECUTION ET RESPONSABILITE

Chapitre I

DISPOSITIONS GENERALES

Art. 281 Toute partie à un contrat de vente commerciale est fondée à en demander au juge compétent la
[anc. art. rupture pour inexécution totale ou partielle des obligations de l'autre partie.
245 et Toutefois, la gravité du comportement d'une partie au contrat de vente commerciale peut justifier que
249 l'autre partie y mette fin de façon unilatérale à ses risques et périls. La gravité du motif de rupture est
mod.] appréciée par le juge compétent à la demande de la partie la plus diligente.
Quelle que soit la gravité du comportement, la partie qui l'invoque peut être tenue de respecter un
préavis avant de notifier à l'autre partie sa décision unilatérale. Faute de préavis suffisant, l'auteur de
la rupture engage sa responsabilité même si la juridiction admet le bien-fondé de la rupture.
La partie qui impose ou obtient la rupture du contrat peut obtenir en outre des dommages-intérêts en
réparation de la perte subie et du gain manqué qui découlent immédiatement et directement de
l'inexécution.

JURISPRUDENCE OHADA

I. Exception d'inexécution

A. Limite de l'opposabilité de l'exception au paiement d'effets de commerce


L'exception d'inexécution prévue par l'article 245 [devenu 281] de l'AUDCG ne peut être opposée au
paiement d'effets de commerce qu'en considération des conditions strictes prévues par la législation
sur les instruments de paiement, lesquelles ne peuvent être appréciées par le juge des référés. Et il
n'appartient pas à celui-ci de prononcer la mesure tendant à l'allocation de dommages-intérêts. Dans
le cas d'espèce, les effets de commerce suspendus, ayant été émis par une société A, en règlement
de commandes de marchandises passées et à elle livrées par une société B, ce qui rendait en tout
état de cause, obligatoire leur paiement à cette dernière, paiement qui avait d'ailleurs été requis par «
une sommation interpellative de payer » en date du 18 octobre 2002, demeurée infructueuse, la
juridiction des référés, en ordonnant la suspension du paiement des traites, et en ordonnant une
expertise comptable pour établir le préjudice subi par la société acheteuse, a excédé les limites de sa
compétence et exposé son arrêt à la cassation (CCJA, n° 002, 1-2-2007 : UNILEVER COTE d'IVOIRE
SA c/ SODISPAM SA, en présence de BANK of AFRICA, Rec. jur. n° 9, janv.-juin 2007, p. 58,
Ohadata J-08-226).

B. Inexécution de mauvaise foi


La cour d'appel qui, après s'être référée au premier jugement qui a visé l'article 281 de l'AUDCG, a
prononcé une condamnation unilatérale en omettant de remettre le vendeur dans ses droits à
restitution ou de lui imposer le remplacement des marchandises non conformes, a statué sans base
légale, exposant son arrêt à la cassation. Si, conformément à l'article 281 de l'AUDCG, la résolution
d'une vente peut être demandée par une partie en cas d'inexécution par l'autre de ses engagements,
la partie qui s'est opposée à la restitution des marchandises expédiées par erreur et les a retenues
malgré la levée de la saisie, tout en continuant d'exiger l'exécution conforme du contrat, a failli à son
devoir d'exécution de bonne foi dudit contrat. Ces circonstances excluent toute faute à la charge du
vendeur ; en conséquence, il n'y a pas lieu à la résolution du contrat de vente et le jugement entrepris
mérite l'infirmation de ce chef. Même si les prétentions de l'acheteur ne sont pas fondées, aucun
élément du dossier n'établit son intention manifeste de nuire et le vendeur sera débouté de sa
demande reconventionnelle (CCJA, 3e ch., n° 083, 29-3-2018 : Mate Alu Sarl c/ Smart Electronics
Sarl).

II. Résolution du contrat demandée par l'acheteur contre le vendeur [ancien art. 254 de
l'AUDCG]
Il a été jugé, en application de l'article 254 ancien de l'AUDCG, qui est transposable, que :
- le vendeur qui n'a pas livré la chose convenue après avoir reçu une avance a manqué gravement à
l'exécution de son obligation de délivrance ; l'acheteur est de ce fait fondé à demander la résolution du
contrat et la restitution de l'avance en application de l'article 270 [devenue 297] de l'AUDCG (TGI
Ouagadougou (Burkina Faso), n° 067/2007, 23-5-2007 : BACB c/ G. S., Ohadata J-09-385) ;
- pour une éventuelle résolution du contrat, le juge doit tenir compte de l'écart entre le prix payé et le
degré d'exécution du contrat. Et lorsque le contrat a été exécuté à 75 %, on ne peut pas considérer
qu'il y a un manquement significatif pouvant justifier la résolution du contrat (TGI Ouagadougou
(Burkina Faso), n° 083/2007, 13-6-2007 : SOPAFER c/ G. I. & O. R. S., Ohadata J-09-390).

JURISPRUDENCE COMPAREE

I. Etats-Unis

A. Possibilité de mettre un terme à un engagement


Une pratique saine du droit des affaires suppose le respect de la liberté de contracter et donc la
faculté de se délier d'un engagement (CA Chicago, Investment Interway and Feldman v. Alle ghery
Int'l, Inc.850.F.2d.1217 7th cir. 1987) (cf. « Les lettres de parrainage ont-elles toujours de bonnes
intentions ? », A. Schollen, RDAI.1994.801).

B. Conditions d'une inexécution


Selon le droit de l'Etat du Texas, pour qu'il y ait inexécution contractuelle il faut :
- un contrat valide,
- la volonté d'exécuter ou l'exécution par le demandeur de ses obligations,
- l'inexécution de ses obligations par le défendeur,
- un préjudice subi par le demandeur en raison de l'inexécution du défendeur (Aguiar v. Segal, 167
S.W.3d 443 (2005)).
Afin de prouver une inexécution contractuelle, le contractant doit démonter que son cocontractant n'a
pas respecté une clause du contrat en cause (Acad. Of Skills et knowledge, Inc. v. Charter Schs.,
USA, Inc. 260 S.W.3d 529 (2008)).

II. France

A. Causes de la résiliation
Résiliation en cas de fusion ou absorption : exclusion en cas d'apport partiel d'actif. Lorsque le
contrat prévoit qu'il sera résilié de plein droit et sans préavis en cas de fusion ou d'absorption du
concessionnaire, si le concédant n'agrée pas la société absorbante ou celle issue de la fusion, il n'est
pas résilié en cas d'apports partiels des éléments d'actif du concessionnaire à une autre société, une
telle opération ne pouvant pas être assimilée à une fusion de sociétés ou à l'absorption d'une société
par une autre (Cass. 1e civ. 27-5-1997 : RJDA 10/97 n° 1163).

B. Mise en œuvre irrégulière ou abusive de la clause de résiliation

1° Mise en œuvre irrégulière


La clause a été invoquée à tort lorsqu'elle a été mise en œuvre avant l'ouverture du délai prévu à cet
effet (Cass. com. 15-11-2011 n° 10-27.838 F-D : RJDA 2/12 n° 124 ; RDC 2012.787 obs. T. Genicon).

2° Mise en œuvre abusive


A été considérée comme injustifiée, la suspension du contrat de maintenance du logiciel - contrat
supposant un devoir de collaboration entre les parties - assurant la gestion du tarif des huissiers de
justice car ce logiciel est indispensable aux huissiers qui en sont équipés, lesquels doivent
nécessairement trouver une autre solution informatique ; en effet, cette résiliation unilatérale n'est pas
justifiée par la force majeure dès lors que la modification du tarif, même si elle est importante, n'est
pas imprévisible, de telles modifications intervenant régulièrement et leur éventualité étant connue des
professionnels de l'informatique et la possibilité de rupture unilatérale anticipée, inhabituelle dans un
contrat à durée déterminée, ne peut être admise qu'en l'absence d'abus ; or, en l'espèce, la société
informatique a manifestement abusé de la faculté de résiliation unilatérale stipulée au contrat dès lors
qu'elle avait de toute évidence l'intention d'abandonner l'exploitation de son logiciel qui n'était plus
utilisé que par quelques études pour tenter d'orienter ses clients vers la nouvelle version du logiciel
(CA Versailles, 3e ch., 26-2-1999, Sté d'informatique et de systèmes c/ De Matteis : RJDA 8-9/99 n°
923).

C. Motifs légitimes de résiliation

1° Résiliation unilatérale justifiée


La résiliation unilatérale du contrat a été justifiée :
- de la part du fournisseur d'un distributeur qui pouvait invoquer les incidents de paiement ayant
entraîné une détérioration de l'équilibre financier du contrat (Cass. com. 14-10-1997, n° 2088 D, Sté
Locametz Equipement c/ SNC Dynapac : BRDA 22/97 p. 10) ;
- par l'impossibilité d'une exécution conforme aux clauses du contrat résultant de l'éloignement du
bénéficiaire de prestations de services d'équipement téléphonique à la suite du transfert de son siège
de la région parisienne, où est installé le prestataire de services, dans l'Hérault (CA Paris, 5e ch. B, 12-
11-1998, SA Micro-énergie Equipement Bureautique c/ SA TR Services : RJDA 5/99 n° 513) ;
- de la part de l'auteur d'un logiciel qui en avait concédé l'exploitation, car le contrat ne pouvait se
poursuivre, comme le prétendait l'exploitant, pendant toute la durée légale de protection du logiciel,
cette dernière bénéficiant exclusivement à son auteur ; de plus, celui-ci avait observé un délai
raisonnable et, bien que cet élément n'ait pas été indispensable à la constatation de l'absence d'abus,
depuis plusieurs années, les résultats commerciaux de l'exploitant étaient très faibles (CA Paris, 5 e ch.
A, 14-11-2001, SARL Mysoft c/ SA Légisoft : RJDA 3/02 n° 242) ;
- de la part d'EDF-GDF, par le refus persistant d'un abonné de régler ses factures de gaz et
d'électricité dès lors que le changement de facturation invoqué par l'abonné constituait un prétexte
spécieux ne pouvant fonder ses dérobades répétées et que les services d'EDF-GDF avaient été
particulièrement attentifs aux réclamations de l'abonné (Cass. 1 e civ. 9-7-2002, n° 1102, Back c/ EDF-
GDF : RJDA 1/03 n° 7) ;
- de la part du client d'un logisticien qui, en dépit du soutien, non prévu au contrat et convenu dans
l'urgence, qu'il a reçu du client, n'a pas pu faire face à ses obligations contractuelles comme l'attestent
les nombreuses réclamations adressées à ce client par sa propre clientèle qui ne recevait pas les
livraisons des commandes passées dans des conditions acceptables (CA Paris, 5 e ch. A, 5-2-2003,
SA Boulangerie Neuhquser c/ Sté Heb Barre Transports : BTL 2003.178) ;
- de la part d'une compagnie pétrolière qui avait conclu avec un établissement de crédit un contrat à
durée déterminée portant sur la mise en place d'une carte privative pour la distribution de ses
carburants, dès lors qu'il a été déduit des constatations suivantes que la gravité des manquements de
l'établissement de crédit et l'urgence d'y mettre fin rendaient impossibles la poursuite du contrat et
autorisaient la compagnie pétrolière à le résilier sans préavis : l'établissement de crédit avait commis
des fautes (erreurs de relevés de compte, retards dans les débits et dysfonctionnements dans le
traitement des données) qui revêtaient une gravité certaine et il n'avait jamais contesté les
défectuosités du système ; l'impossibilité pour la compagnie pétrolière d'obtenir un fonctionnement
correct du système l'avait obligée à retirer les cartes de crédit pour mettre fin aux effets
particulièrement négatifs sur la clientèle des dysfonctionnements constatés et pour faire cesser une
situation néfaste à son image de marque ; il importait peu alors que l'auteur de la résiliation unilatérale
ait préalablement mis son cocontractant en demeure en invoquant la clause résolutoire et se soit ainsi
engagée sur la voie de la résolution conventionnelle (Cass. 1e civ. 4-2-2004 : RJDA 8-9/04 n° 945 ;
RTD civ. 2004.731 n° 7 obs. Mestre et Fages) ;
- de la part d'un acheteur qui n'a pas reçu la livraison du matériel qu'il avait commandé, ce qui
constitue un manquement du vendeur à une obligation essentielle mise à sa charge par le contrat de
vente (CA Aix-en-Provence, 8e ch. B, 25-10-2004 n° 533 : Bull. d'Aix 2005-1.84 obs. C.-A. Maetz) ;
- de la part de l'acheteur d'un flacon de parfum diffusé à un prix qui exigeait un produit sans défaut,
dès lors que les défauts affectant l'habillage en plastique du flacon étaient visibles (Cass. com. 30-6-
2009 n° 08-14.944 : RJDA 12/09 n° 1038 ; JCP G 2009 n° 39 p. 44 obs. P. Grosser) ;
- de la part du cabinet d'avocat qui avait passé commande à un éditeur, devant publier un ouvrage,
d'une page publicitaire, dès lors que, six mois après sa conclusion, l'ouvrage n'avait toujours pas été
publié, ce qui ne fut fait qu'un an après (CA Paris 3-7-2009 n° 07/18857, ch. 11, Sté Espace Juridique
Avocats c/ Sté Mondial Media : BRDA 23/09 inf. 15, reconnaissant à l'annonceur le droit de demander
le remboursement de la souscription versé à l'éditeur).

2° Résiliation unilatérale injustifiée


Correspond à une résiliation unilatérale injustifiée :
- le refus d'achever l'exécution du contrat pour en tirer un profit, en l'espèce le refus d'assurer la
dernière livraison d'un matériel vendu pour ne pas payer à l'intermédiaire les commissions lui revenant
sur ce matériel, cette rupture volontaire du contrat étant qualifié de « faute lucrative » (Cass. com. 27-
11-1967, cité par D. Fasquelle, L'existence de fautes lucratives en droit français : PA 2002 n° 232 p.
27 § 10) ;
- la résiliation avant terme annuel d'un contrat de prestations de services, résiliable chaque année en
cas de manquements à certains objectifs de qualité et moyennant un préavis de deux mois avant la fin
de l'année en cours, dès lors que les contrôles de qualité ne sont pas défavorables au prestataire de
service et ce, même si cette résiliation a été précédée de courriers d'avertissement et a été notifiée en
respectant le délai de prévenance de deux mois (CA Douai, 2e ch. sect.1, 29-9-2005 n° 03/06131 :
Bull. inf. C. cass. 2006 n° 223) ;
- la rupture d'un contrat de franchise dès lors, d'une part, que le franchisé n'avait pas manqué à ses
obligations contractuelles, le contrat lui imposant certaines obligations en matière de gestion des
stocks mais pas de procéder, comme il lui était reproché, à des commandes à échéance déterminée
ni d'assister à la présentation des nouvelles collections et, d'autre part, que la résiliation à effet
immédiat et injustifiée était nécessairement brutale, peu important que les parties eussent tenté
antérieurement, en vain, de s'entendre sur une résiliation amiable (Cass. com. 20-3-2012 n° 11-
12.520 F-D : RJDA 7/12 n° 665).

3° Mise en œuvre du droit à résiliation unilatérale


Non-application des modalités prévues par la clause de résiliation contractuelle. La résiliation
unilatérale peut être mise en œuvre « peu important les modalités formelles de la résiliation
contractuelle », qui en l'espèce prévoyait qu'une résiliation anticipée ne pouvait intervenir qu'après
trois lettres recommandées motivées (Cass. com. 10-2-2009 n° 08-12.415 : RTD civ. 2009. 318 n° 4
obs. B. Fages, cassant l'arrêt d'appel qui avait écarté la résiliation pour non-respect de ces modalités
de rupture).
La solution est différente si la résiliation mise en œuvre n'est pas justifiée par la gravité du
comportement du cocontractant ; en ce cas, la clause prévoyant la faculté de résiliation avec préavis
doit être respectée, même si elle ne stipule pas de sanction, dès lors qu'il ne ressort d'aucune
constatation qu'une faute quelconque ait été imputée à la partie à laquelle le manquement aux
obligations contractuelles est reproché (Cass. 1e civ. 18-9-2008 n° 07-11.021 : RJDA 12/08 n° 1221).

D. Liquidation du contrat

1° Indemnisation de la victime de la résiliation unilatérale


Absence de droit. N'a pas droit à indemnisation, la partie qui a invoqué la clause prévoyant son droit
de résilier le contrat sans indemnité en cas de non-respect des délais contractuels et le droit du
cocontractant à obtenir paiement des « dépenses engagées » (Cass. com. 21-5-1996 : RJDA 10/96 n°
1159).

2° Application de la clause fixant l'indemnisation


La clause d'un contrat de commande de publicité, prévoyant qu'en cas de résiliation anticipée au
cours de la période contractuelle, non justifiée par un manquement grave de l'agence à l'une de ses
obligations essentielles, l'annonceur sera tenu de régler une indemnité équivalente à la rémunération
qui aurait dû être payée si le contrat avait été à son terme, a été appliquée dès lors que la faute de
l'agence n'était pas démontrée (CA Versailles, 12e ch. 2e sect., 7-11-2002, Euro RSCG c/ GIE Elis :
LP. 2003.I.I12).

E. Appréciation du préjudice
N'a pas lieu d'être prise en compte, la perte de marge, pour la période allant du jour de la prise d'effet
de la résiliation au jour du terme prévu au contrat, en raison de la fin du contrat à la date de la
résiliation et donc du terme mis aux obligations des contractants à cette date, dès lors que le contrat
était résiliable à tout moment (CA Montpellier 17-6-2003, Sté ABX Logistics c/ SA Messageries
Nouvelles : BTL 2003. 546).

III. Belgique
La résiliation unilatérale pour faute grave est admise (CA Mons 21-6-1983 : Rev. crit. jur. belge
1991.8).

IV. IRAK

Impossibilité de rupture unilatérale


Il faut introduire l'action en résolution avant de réclamer des dommages-intérêts en raison de la
dénonciation du contrat de la part de l'autre contractant. Ainsi, lorsque le demandeur réclame
réparation pour le dommage subi et le gain manqué à cause de la rupture unilatérale du contrat de
fourniture de biens par le défendeur, le tribunal ne saurait admettre la résiliation unilatérale sous
prétexte que le cocontractant a trouvé des équipements moins chers. Le maintien du contrat rend
irrecevable l'action en réparation intentée par le demandeur. Celui-ci devra d'abord intenter l'action en
résolution du contrat puis demander des dommages-intérêts, le cas échéant (Cass. féd. 29-5-1999,
pourvoi 140/99 : Revue Al-Qada, vol. 53, 1999, p. 179-178).

V. Autres droits étrangers et règles internationales


Plusieurs législations admettent le principe de la résiliation unilatérale :
- le Code civil allemand (BGB art. 349) ;
- le Code civil québécois à condition que l'inexécution ne soit pas de « peu d'importance » ;
- le nouveau Code civil néerlandais, « à moins que le manquement, vu sa nature particulière ou son
importance mineure, ne justifie pas cette résiliation avec ses effets » (art. 265-1 du livre 6, traduction
par P.P.C. Haanapel et E. Mackaay du nouveau Code civil néerlandais, Le droit patrimonial, Kluwer,
1990) ;
- la convention de Vienne sur la vente internationale de marchandises (art. 49) ;
- les principes Unidroit relatifs aux contrats du commerce international (art. 7.3.1) ;
- les principes du droit européen du contrat (art. 4.303).
Selon une étude (F. Bortolotti, Le contrat international d'agent commercial dans l'arbitrage de la CCI,
Bull. Cour CCI 2001 n° 1 p. 52, spécialement p. 63), il est admis, par la plupart des ordres juridiques,
que les contrats à durée indéterminée peuvent être résiliés sans préavis, si la cessation anticipée est
fondée sur des motifs sérieux. Lorsqu'elle n'est pas justifiée, aucune des sentences analysées dans
l'étude précitée ne la déclare nulle (ce que prévoirait le droit allemand), chacune ne la prenant en
compte qu'au titre de la demande de dommages-intérêts.

Code Ohada - Partie II ACTES UNIFORMES - Livre VIII VENTE COMMERCIALE


(c) 2020 Editions Francis Lefebvre

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