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Histoire de la ville Parenthéses Copyright © 1975, ios Later ih Roms Storia delle cite Copyright © 1983, 1994, 2009, 2004 Euitions Paremhitsesy 72, cous Julien, 13006 Marseille, pour la traduction frangais. ISBN 2-86364-013-5 (Ssions tlie ISBN 2-86364-043-7 (Gition Brock. Introduction Cet ouvrage est un panorama de histoire du milieu bati. Il apprehende ii maissance et la transformation de l'environne- ment urbain en Europe et au Proche-Orient, et ne prend en considération les mutations relatives aux autres régions du lobe — l’Extréme-Orient, |’Afrique, l"Amérique — que dans jeurs rapports avec les mutations européennes: il décrit les villes indigtnes rencontrées par les curopéens ct celles construites a la suite de la colonisation et de Ihégémonie mondiale de |’Europe. Par rapport 4 la zone européenne, le choix de la ville comme paradigme et forme dominante du milieu biti se justifie. C'est précisément la qu’est née Pidée de la ville comme forme la plus complete ct la plus intégrée d'établissement, contenant ct justifiant tous les établissements mineurs — quartiers, édifices, etc. — envisagés comme des parties ou des ébauches particles du tout. ‘Néanmoins la ville demeure une création historique particu ligre ; elle n’a pas toujours existé mais est apparue a un certain moment de l’evolution des sociétés, et peut disparaitre ou étre radicalement transforméc 4 un autre moment. Elle n’est pas le fait d’une nécessité naturelle mais celui d’une nécessité historique qui a un début et peut avoir une fin, Il devient done important d’expliquer lorigine de la ville dans le monde antique, et également — dans la mesure du possible — son destin dans la période actuelle. Pour cela il faut rappeler britvement les grands changements survenus dans Porganisation de la production, qui ont transformé la vie quotidienne des hommes et ont provoqué, chaque fois, un bond de la croissance démographii 1) Vhomme est apparu sur la terre il y a environ 500 000 ans, ct pendant un temps extrémement long (corres- pondant en géologie 3 la période pléistocéne) il a vécu en cueillant sa nourriture et en se cherchant des abris dans Penvironnement naturel, sans modifier ce dernier de facon profonde et durable. Cette époque est appelée par les archéalogues, paléolithique (age de la pierre ancicnne) et représente plus de 95% de la durée totale de laventure humaine; s’y rattachent encore aujourd’hui quelques sociétés isolées dans les jungles ct les déserts. 2) Il y a environ 10 000 ans — aprés la fonte des glaces, derniére tranformation profonde de Penvironnement naturel Thie one {NNN ‘390R-WN5=OUU8 Histoire de la ville qui_marque le passage du pléistoctne 4 Vholoctne — les habitants de la zone tempérée ont appris 4 produire leur nourriture, en cultivant des plantes et en élevant des animaux, et ont organisé des établissements stables — les premiers villages — prés des lieux de travail. C’est 'époque néolithique (age de la pierre nouvelle) qui, pour de nombreux peuples, dure jusqu’a la rencontre avec la colonisation européenne (pour les Maoris de la Nouvelle-Zélande, jusqu’au début du sitcle dernier). 3) Il_y a environ 5 000 ans, dans les plaines alluviales du Proche-Orient, quelques villages se transforment en villes ; les producteurs de nourriture sont convaincus ou contraints de produire un surplus pour entretenir une population de spécialistes : artisans, marchands, guerriers et prétres, qui résident dans un établissement plus complexe, la ville, et de la contrdlent la campagne. Cette organisation sociale requis Tinvention de I’écriture ; li commence en effet la ci écrite et Phistoire par opposition 4 la préhistoire. A partir de ce moment-la, toutes les mutations historiques ui suivront, dépendront de la quantité du surplus produit et le sa répartition, Les spécialistes distinguent — Page du bronze, au cours duquel les métaux utilisés pour fabriquer les outils ct les armes sont rares et cofiteux et donc réservés & une classe dirigeante restreinte. Celle-ci accapare rout le surplus disponible, mais du fait de sa consommation Jimitée, limite également la croissance de la population et de la production ; — Pige du fer, qui commence vers 1 200 avant J.-C. avec la diffusion de tout un outillage métallique devenu moins cher, de Yécriture alphabétique, de Ti monnaie frappée, élargissant ainsi Ja classe dirigeante et permettant une croissance nouvelle de la population. La civilisation gréco-romaine développe cette organisation dans une vaste zone économique unitaire — le bassin méditerranéen — mais asservit et appauvrit les producteurs directs, ce qui finira par provoquer, 4 partir du 1v sigcle aprés J.-C., V'effondrement économique. 4) D’autres mutations historiques — la civilisation féodale et la civilisation’ bourgeoise — préparent le bond historique suivant : le développement de la production avec des méthodes scientifiques, qui caractérise notre civilisation industrielle. Le surplus ainsi produit, croissant et illimité, n’est pas nécessaire- ment réservé a une minorité dirigeante, mais peut-étre distribué a la majorité et théoriquement a toute la population, qui de ce fait peut croitre sans obstacles économiques, jusqu'a atteindre ou dépasser les limites acceptables pour l’équilibre de Yenvironnement naturel. Dans cette situation nouvelle, comme nous le verrons, la ville (siége des classes dominantes) est encore opposée a la campagne (siége des classes subalternes), mais ce dualisme n'est lus inévitable et peut étre dépassé. De cette possibilité nait f idée d'un nouvel établissement, formant un tout, comme la ville antique (et pour cette raison appelé du méme nom) mais étendu a tout le territoire habité : Er ville moderne. Dans ce panorama historique global, nous retiendrons pour notre étude les transformations de l’environnement physique, qui subi Pinfluence de tous les autres faits de la vie civile, et les 9 Introduction influence en retour, par le poids des. structures anciennes encore en place ow la stimulation des structures nouvelles. 1 L’environnement préhistorique et Vorigine de la ville Nous ne pouyons imaginer que d’une maniére approxima- tive le monde dans lequel ont vécu, durant des dizaines de milliers de générations, les hommes du paléolithique. Le miliew biti était a peine une modification superficielle de ’environne- ment naturel, immense ct hostile, dans lequel "homme a commencé & se mouvoir : le refuge était une cavité naturelle ow un abri de peaux posées sur une structure rudimentaire en bois j pendant ce temps, les dernieres grandes transformations géologiques continuaient de fagonner Penvironnement naturel qui aujourd’hui, dans la bréve perspective de notre histoire, nous semble stable et immobile. Les illustrateurs anciens ont tenté de reconstituer, sans documents, la sctne de la vie des hommes primitifs (Fic. 2). Tes archéologues modernes, en fouillant et en étudiant les traces matériclles des premiers hommes, nous offrent une image plus réaliste mais plus confuse, Ce que l'on exhume ct qui renscigne sur les érablissements les plus anciens, ce sont surtout les rebuts de Pactivité humaine: les restes de nourriture, les morceaux rejetés lors du travail de la pierre et du bois, et parmi ceux-ci les produits finis, utilisés puis abandon- née ou enterrés, La distribution de ces objets autour du noyau du foyer — signe spécifique de la présence de Phomme, qui a apptis a utiliser le feu — indique un ensemble unitaire, que nous pouvons appeler Phabitation primitive, méme si nous ne Bouronsy reconmalre one forme simple et lisible (Fi. 1, 3. e 4). Lenvironnement des sociétés néolithiques n’est pas unique- ment constitué d’un simple abri dans la nature; c'est une portion de nature transformée selon un projet humain. I comprend les terrains cultivés afin de produirc, ct pas seulement de s'approprier, Ia nourriture nécessaire ; les abris des hommes et des animaux domestiques; les depots de nourriture produite pour toute une saison ou pour une période plus longue; Toutillage nécessaire a la culture, l'élevage, la défense, la décoration, et au culte. Cet environnement peut aire reconstitué avec une cervaine précision car les archéologues ont mis au jour des établissements plus nombreux, plus vastes et déji congus selon une forme réguligre: nous pouvons compléter leurs parties manquantes et reconstituer le plan suivant lequel ils ont éxé construits (Fro, 5 a 12). Fis. 1, —Une habitation de ba te paléolithique supérieur en Histoire de la ville 12 a vie des hommes pri ‘aprés une illustration du traité de Vitruve, édité en France en 1547. Fio. 3, 4, — Restes de eampements de la période paléolithique 3 Abrensburg-Holstein, en ‘Allemagne septentrionale : un campement d’hiver et un ‘campement d’été. 15 1/ Lien tore et Porigine de la Fis. dati pa de abies B néolithiques ovales 25. Jurénal, prés de Rome, Fic. 13.—Un va pe irlea ea: Floride ; gravui Bry (1590 apris JC. environ). Histoire de la ville 16 Fic. 14, £55 16.—Deux villages contemporains au Cameroun (Afrique). four, les jarres rme de A grai en for croix et la meule; vers 000 a. Histoire de la ville Fic. 23, 23,24, 25.—Le développement de a civilisation urbaine de 3500 a 1500 av. J.-C. Fic. 26. — Une cité sumérienne (détail de la statue de Goudes, provenant de Tello ; vers 2000 av, JC). J.-C. et qu’on peut lire avec certitude aujourd'hui ; ainsi les fouilles archéologiques permettent de reconstituer, pas a pas, la formation et les mutations des villes les plus anciennes construites par l'homme, & partir du 1v' millénaire avant J.-C. Les cités sumériennes, au début du ur millénaire avant J.-C., sone déji trés grandes — Ur (Fic. 31 4 38) s’étend sur environ cent hectares et rassemblent plusieurs dizaines de milliers d’habitants. Elles sont entourées dun mur et d'un fossé qui les défendent et qui séparent, pour la premitre fois, environnement ouvert naturel de environnement fermé de la ville, La campagne environnante est elle aussi transformée par Vhomme : le marais et le désert sont remplacés par un paysage artificiel de champs, de paturages et de vergers, parcourus de canaux d'irrigation (Fic. 29). Dans la ville les temples se distinguent des simples maisons par leur masse plus imposante et plus élevée : ils comprennent, en effet, outre le sanctuaire ct la tour-observatoire (ziggourat), des ateliers, des entrepdts et des boutiques oi vivent et travaillent différentes catégories de spécialistes. La. superficie de la ville est alors divisée en propriétés individuelles entre les citoyens, tandis que la campagne est administrée collectivement pour le compte de la divinité. A Lagash la carnpagne est répartie entre les possessions dune vingtaine de divinités. L’une d’elles, Bau, posstde environ 3 250 hectares, dont les trois quarts ont été concédés par lots & des familles particulidres, et dont un quart est cultivé par des salariés et des fermiers (qui paient 1/7° ow 1/8* du produit), o8 grice au travail gratuit des autres paysans. Dans son temple travaillent 21 boulangers assistés de 27 esclaves, 25 brasseurs avec 6 esclaves, 40 femmes préposées a la préparation de la laine, fileuses et tisserandes, un forgeron, sans compter les fonctionnaires, les scribes ct les prétres. Jusqu’a la moitié du m1 millénaire, les villes de la Mésopota- mic forment autant d’Etats indépendants, qui luttent entre eux pour se partager Ia plaine irriguée par les deux fleuves et désormais complétement colonisée. Ces conflits limitent le développement économique, et ne cessent que lorsque le chef d'une ville devient assez puissant pour imposer sa domination & toute la région. Le premicr fondatcur d'un empire stable (pour environ un siécle, vers 2 500) est Sargon d’Agade ; plus tard sa. tentative est reprise par les rois sumériens d’Ur, par Hammou- rabi de Babylone, par les rois assyriens et perses. Les conséquences de leurs entreprises sur l'environnement phy- sigue sont les suivantes : 1) La fondation de nouvelles villes résidenticlles, od la structure dominante n'est pas le temple mais le palais du roi : la cité-palais de Sargon II prés de Ninive (Fic. 49 4 55) et, plus tard, les palais-cités des rois perses, Pasargades et Persépolis. 2) L’agrandissement de quelques cités qui deviennent les capitales d'un empire, et dans lesquelles se concentrent non seulement le pouvoir politique, mais aussi les équipements et les flux d’un monde élargi: Ninive et Babylone. Ce sont les premigres super-cités, les ‘métropoles aux dimensions comparables 4 celles des villes modernes, qui sont restées pendant longtemps les symboles et les prototypes de toutes les grandes concentrations humaines, avec leurs qualités ct leurs defauts. 19 1/ L’environnement prébistovique et Porigine de la ville Fic. 27, 28. —Une tablette jenne représentant le plan de le de Nippour {vers 1500 av. J-G). Fic. 29. —~ Une autre tablette trouvée i Nippour, avec [a planimétric d'une partie du territoire. a 1/ Lenvironnement prébistorique cr Porigine de e wile Fic. 36, 37, 38.—Plan du quarter (4) ;plan et coupe dela maison en bas gauche, Fic. 39. — La fabrication des briques d’argile, mélangées avee de lapile etcuites au sole, technique adoptée en Orient depuis les temps les plus anciens et encore en usage aujourd hui, Les briques sont ensuite magonnées et recouvertes 3 nouveau d'argile, et constituent un matériau qui s’adapte A toutes les formes mais se dégrade avec les intempéries ;c’est pourquoi iT ne dure que sil est soumis un entretien permanent. Fic, 40, — Aspect d'un village construit en briques d’argile, qui existe, et fonctionne dans la Perse moderne, prés de Shiraz, analogue a Ur etaux autres cités antiques qui sont représentées dans ce chapitee. Histoire de la ville 22 Fic. 41, 42.—Ur. Coupe d’une tombe, et bijoux en or trouvés dans un trousseau funéraire. hen prs. ioe ho oS Fic. 430 44-— La ville d’Hafaga et ‘son temple principal. Fie. 45, 46.—Seénes dela vie citadine, dans des bas-reliefs assyriens, 23 1/ Lrenvironnement rrébistorique ct Porigne dela ville Fic, 47. — Vueaérienne dela ville d’Acbela, en Mésopotamie, habitée en permanence depuis 5000 ans. Fic, 48. —Téte en bronze d'un roi assyrien, peut-étre Sargon I", pease de Ninive (vers 2509 av, ec Fis. aps —Khorsabad, la nouvelle ville fondée par Sargon TT pres de Ninive (721-708 av. J.-C.) ; plan général et plan de lacitadelle avec les habitations seigneuriales autour du palais du roi Fre. $1. —La ziggourat annexe au palais de Sargon Il, Fic. 52, —Lacitadelle de Khorsabad. Babylone, la capitale d’Hammourabi dont le plan fur congu vers 2000 avant J.-C., est un grand rectangle de 2 500 sur 1 500 métres, divisé en deux parties inégales par ’Euphrate (Fic. 58 463). La superficie comprise a lintérieur des murs est d’environ 400 hectares, et une autre enceinte plus extérieure comprend une surface presque double ; toute la ville, et pas seulement les temples et les palais, apparait tracée avec une régularité géométrique : les rues sont droites et de largeur constante, les murs se coupent 4 angle droit. Ainsi disparait la distinction entre les monuments et les zones habitées par les gens du commun 5 [a ville est formée d'une série d’enceintes, les plus extérieures ouvertes 4 tous, les plus intérieures réservées au roi et aux prétres. Ces personnages fréquentent les divinités —comme on peut le voir sur les sculptures — et ont de ce fait un pouvoir absolu sur les choses de ce monde, Les maisons privées — comme celle qui est représentée & la Fig. 61 — reproduisent en plus petit la forme des temples et des palais, avec leurs cours intérieures et leurs murs @ cannelures. 25 1/ L'environnement prébistorique et Porigine de la ville Fis. 58 59, 60, 61. —Babylone. Plan du noyau interne ; vue du palais ec des «jardins suspendus =; plan et vue d'une maison prés du temple d'Ishear. Histoire de la ville 26 Fic. 62. —Babylone. Lastélede ‘Mardoukapaliddina (714 av. J.-C.) 1ui évoque la donation dun terrain Aun vassal babylonien des rois assyriens. Fic. 63. —Babylone, Plan des fouilles de la zone orientale dela ville les emplacements du palais et de la maison située pres du temple elder sont ind gus pa es letres «B. Histoire de la ville 28 Fis, 66.—Les pyramides de Gizch dans le paysage du désert. En Egypte Vorigine de la civilisation urbaine ne peut dere étudiée comme en Mésopotamie : les établissements les plus anciens ont été effacés pat les crues annuelles du Nil, et meme les grandes villes plus récentes comme Memphis et Thebes, se signalent par des monuments de pierre, tombes ct temples, non par les maisons et les palais, arasés sous les champs ct les agglomérations modernes. La documentation archéologique montre la civilisation égyptienne déja pleinement développée aprés unification du pays, a la fin du iv millénaire avant J.-C. Les documents trouvés dans les premitres tombes royales expliquent que le souverain régnant a conquis les villages qui existaient antérieu- rement et s'est emparé des pouvoirs magiques des divinité s locales. Il n’est pas le représentant d’un dieu, comme les ouverneurs sumériens, mais un dieu lui-méme, qui assure la fecondité de la terre et spécialement la grande inondation du Nil qui survient réguligrement a une période fixe de l'année. ‘Ainsi le pharaon exerce une autorité prééminente sur tout le pays, ct regoit un surplus de produits qui est bien supéricur 3 celui des prétees asiatiques. Avec ces moyens, il construit les ouvrages publics, les cités, les temples des dicux locaux et nationaux, mais surtout sa propre tombe monumentale, qui symbolise sa survivance aprés la mort et garantit, par la conservation de son corps, la continuité de son pouvoir au profit de la communauté. Pendant le mi‘ millénaire, au fur et 4 mesure que Egypte devient plus peuplée et plus riche, ces tombes deviennent plus imposantes, méme si leur forme extérieure reste celle ures simple d'une pyramide quadrangulaire. La plus grande, celle de Cheops de la Quatritme Dynastic, mesure 225 metres de cdté et prés de 150 métres de haue; cest une des traces les plus impressionnantes laissées par Phomme sur la surface terrestre, et selon une tradition rapportée par Hérodote, jugée digne de foi par les savants modernes, elle a nécessité le travail de 100 000 personnes pendant vingt ans. Comment s'insére une telle ccuvre dans le paysage habité de la basse vallée du Nil? Nous savons que Ménés, le premier pharaon, fonde la ville de Memphis & lembouchure du delta, et lentoure d’un. «mur-blanc», Le temple de 1a divinité locale, Ptah, ne se trouve pas dans la ville, mais «au sud du mur»; alentour, a la lisiére du désert, se dressent les pyramides des rois des quatre premigres dynasties (Fre. 69 & 74) et les temples solaires de la cinquitme (Fic. 77 et 78). La configuration globale de Pimplantation demeure inconnue, et il n’est pas facile d’imagi- ner la relation entre ces monuments colossaux et les licux Whabitation des vivants. Elle était certainement tres différente de la relation entre temple et cité en Mésopotamie. En Egypte, surtout dans les tout premiers temps, on ne trouve pas un lien mais une opposition entre ces deux réalités, soulignée de mille manigres. Les monuments ne forment pas le centre de la ville, mais sont ordonnés pour cux-mémes comme une ville indépendante, divine et étemnelle, qui surpasse et rend insignifiante Ia ville transitoire des hommes. La cité divine est construite en pierre pour rester immuable au fil des temps ; elle est peuplée de formes géométriques simples: prismes, pyra- mides, obélisques, ou bien de statues gigantesques comme le grand’ Sphynas qui ne sont pas 4 Techelle de Phomme et S’apparentent, par leurs dimensions, aux éléments du paysage naturel. Elle est habitée par les morts, qui reposent entourés de tout le nécessaire pour la vie éternelle, mais elle est faite pour étre vue de loin, comme toile de fond toujours présente de la cité des vivants. Celle-ci, au contraire, est construite en briques, y compris les palais des pharaons régnants ; elle tombera rapidement en ruines et reste une demeure tempo- raire, qu’il faudra quitter tét ou tard. Une partie non négligeable de la population — les ouvriers employés 3 la construction des pyramides et des temples, et leurs familles — devait habiter dans les campements que les archéologues ont retrouvés prés des grands monuments, et qu’ils abandonnaient dis la fin du travail (Fic. 80 et §2 4 85). Par d'autres aspects, la cité divine — la seule que nous uissions voir et étudier aujourd’hui — est une fidéle copie de la cité humaine, oi tous les personages et les objets de la vie quotidienne sont reproduits et rendus immuables. Les merveil- lcuses sculptures reproduisent avec réalisme la physionamic de leurs modéles, et les immobilisent dans une tentative d’arréter pour toujours les aspects méme les plus fugitifs de lav (Fie. 75 et 81). ‘Cette maniére de construire un double parfait et durable de la vie humaine — d’accumuler les biens dans l’au-dela, plutét que dans le monde présent — n’a pu se poursuivre indéfini- ment avec la méme intensité. L’économie ainsi orientée est entrée en crise au milieu du 1 millénaire; lorsqu‘elle s'est réorganisée — sous le moyen Empire, durant le ar millénaire avant J.-C. — le contraste entre les deux mondes parait atténué, et les deux villes primitivement séparées tendent 4 se fondre en une cité unique. 29 1/ L’environnement prebistarique et Vorigine de la ville Fic, 67. — Cartedel"Egypte antique. Fig. 68, — Higroglyphe égypticn qui désigne laville. 31 1/ Llenvironnement réhistorique aletigue dou we Fic. 74. — Vue dune aréte dela grande pyramide de Chéops. Fic. 75.—Téte colossale d'un pharaon de la IIT’ dynastie (vers 2750av. J.-C). 76. — Plan d'une maison de la iynastie de Gizeh (vers 2609 av. J 1 entrée 2 cour 3 caller alle 53. vestibule lis 7. entrepat Histoire de la ville 32 Fis. 77. 78.— Le temple solaire d’Horus a Abousir, V" dynastie (vers 2500 av. J.-C.) plan et restitution, Fis. 79. Modéle de barque de transport retrouvé dans une tombe dela XIU dynastie (vers 1800 av. JG) 0 33 1/ L'environnement réhistorique et Porigine de la ville Fic. 80, — Le villaged’El Lahoun, fondé par Sésostris II (vers 1800av- J.-C.) pour les ouvriers travaillant laconstruction d'une pyramid. Plan d’ensemble et plan d'une maison-type. Fig. $2. —Statueen bois d’un defunc de la XII° dynastic (vers 1800 :). Fic. 82, 85, 84, 85. —Le village de Deir-el-Medina, construit par ‘Thoutmosis I" (vers 1400av. J.-C.) our les ouvriers de la Vallée des Rois prés de Thebes, et agrandi par lasuite, Plans d’ensemble ; plan ex coupe d'une maison-type. 35 1/ Lrenvironnement | préhistorique et Porigine de le ville F1G. 88, 89, 99. — Les temples de Karnak Thebes ; planimétrie ‘générale, plan et coupe du temple de Khonsou. Les chiffres romains indiquent les dix paires de pylones, Fig te rails dela grande salle hypostyle du temple d' Amon & Kamaht entrele second tle troisieme pylbne. Histoire de la ville 38 Fig, 91. — Plan du temple fungraire de Ramses I (vers 1300 avant J.-C.). Fie 102. —Le dieu Osiris : peinture de lacombe du pharson Horemheb (vers 131530. J.-C.) 2 La ville libre en Gréce ‘A Page du bronze la Grice se trouve a la périphéric du side Coie | pays montagne, aus Sbuse aderp tes, ne se préte pas 3 la formation d’un grand Etat, et est divisé en un rand nombre de petits royaumes indépendants. Dans chacun eux une famille de guerriers domine, a partir d'une forteresse uge sur une hauteur, un petit territoire ouvert sur la mer, Ces Etats sont relativement riches tant qu’ils participent & Vintense commerce maritime du 11 millénaite, et s'adonnent 4 différentes sortes d’industries ; les trésors trouvés dans les tombes royales de Mycénes et de Tirynthe témoignent de la modestic du surplus accumulé par une classe dominante restreinte. Mais leffondrement de économie du bronze ct les invasions barbares venues du Nord, au début de l’age du fer, ddtruisent oete civilisation et fone regresser les-villes, pout quelques sigcles, pratiquement au niveau de lautarcie néo- lithique. Le développement ultérieur exploite les innovations typi- ues de la nouvelle économie: le fer, Valphabet, la monnaie frappée ; la position géographique favorable au trafic maritime et le manque d’institutions issues de 'age du bronze permettent de développer les possibilités de ces instruments dans une direction originale. La cité royale devient la polis aristocratique ou démocratique; a l'économie hiérarchique traditionnelle suecéde la nouvelle économie monétaire qui, aprés Ie 1v" sizcle, sera étendue a tout le bassin oriental de la Méditerranée. Dans ce contexte s’élabore une nouvelle culture, qui est encore la base de notre tradition intellectuelle. Il faut rappeler brievement V'organisation de la polis, la cité-état, qui a rendu possible une extraordinaire production livtéraire, scientifique et artistique. APorigine ily a une colline, o& se réfugient les habitants de la campagne pour se défendre de leurs ennemis ; plus tard Pagglomération s’étend dans la plaine voisine, et est habituelle- mere emourée crune cnecinte fortifige. On distingue alors [a ville haute (Pacropolis, ob se trouvent les temples des dieux et oii les citoyens peuvent encore se réfugier en dernier recours), et la ville basse (Vasty, olf se déroulent les activités commer ciales et les relations civiles) ; mais ce sont les parties d’un seul organisme, car la communauté urbaine fonctionne comme un tour unique, quel que soit son régime politique. Fic, 105, —Une sculpture grecque archaique. Musée National d’Athenes, Histoire de la ville 42 Les organes nécessaires a ce fonctionnement sont: 1) Le leyer commun, consacré au dieu protecteur dela ville, ot sont offerts les sacrifices, oi se tiennent les banquets rituels et oft sont recus les héves étrangers. A l'origine c’était le foyer du palais du roi, puis il devient un lieu symbolique, annexé & Pedilice oi résident les premiers dignitaires de la ville (les prytanes) et prend le nom de prytance. Il comprend un autel avec une fosse remplie de braises, une cuisine et une ou plusieurs salles & manger. Le feu doit toujours y étre entretenu. ct lorsque les émigrants partent pour fonder une colonie, ils emportent, du foyer de la patric, le feu qui devra briler dans Je tanée de la nouvelle ville. 2) Le conseil (Goulé) des nobles ou des fonctionnaires qui représentent Passemblée des citoyens, et envoient leurs représentants au prytanée. Ilse réunit dans une salle couverte qui Sappelle bonlentérion. 3) L'assemblée des citoyens (agor’) qui se réunit pour écouter les désisions des ebefs ou Sour delibérer. Le liew de réunion est d’habitude la place du marché (qui s’appelle aussi agori), ou bien dans les villes plus grandes, un lieu en plein air spécialement aménagé (i Athénes la colline de la Pnyx), Dans les cités démocratiques le prytanée ct le boulentérion se trouvent 4 coté de Pagord. Chaque ville exerce sa domination sur un territoire plus ou moins grand, dont elle tire ses moyens de subsistance. La peuvent exister des centres mineurs, qui ont une certaine autonomie et leurs propres assemblées, mais seule la capitale est dotée d'un prytanée et d'un boulentérion. Le territoire est délimité par les montagnes et comprend presque toujours un ‘ort (a une certaine distance de la ville, car celle-ci se trouve Pabivuellement loin de la céte, pour ne pas étre exposée aux a 7 CPOE a 7 » HY, - ot ou 5 v 6 ° -; ruoves) fringes | Fic, 106, — Le monde égéen, ~ @ st Seen es Men MEDITERRANEE a : 0 4 t attaques des pirates); les communications avec le monde extérieur s'effectuent principalement par mer. Ce territoire peut étre agrandi par des conquétes, ou des accords passés entre villes voisines. Sparte parvient 4 étendre sa domination sur environ la moitié du Péloponése, c’est-a-dire sur 8 400 km’, Athénes posséde l’Attique ct V’ile de Salamine, en tout 2 650 km?. Parmi les colonies siciliennes, Syracuse parvient a posséder 4 700 km? et Agrigente, 4 300. Mais les autres villes ont un territoire beaucoup plus petit et parfois minuscule; Thebes a environ 1 000 km?, Corinthe 880 km’. Parmi les iles, les plus petites ont une seule ville (Egine 85 km? ; Naxos et Samos environ 450 km?*); mais parmi les plus grandes, seule Rhodes (1 460 km?) parvient & unifier ses trois cités 4 la fin du v' sicle ; Lesbos (1 740 km*) est partagée entre cing cités; la Créte (8 600 km?) en comprend plus de cinquante, La population (sans compter les esclaves et les étrangers) est toujours restreinte, non seulement en raison de la faiblesse des ressources mais par choix politique : quand elle croit au-dela air eevcaliz «teil on ereanise ui expaticoa peur foader Une colonic au loin, Athénes au temps de Périclés compte environ 40 000 habitants, et trois autres villes seulement, Syracuse, Agrigente et Argos, en comptent plus de 20 000. Au rv" sigcle, Syracuse regroupe de force les populations des cités conquises, et atteint alors 50 000 habitants environ (Fic. 207). Les villes environ 10 000 habitants (ce chiffre est considéré comme normal pour une grande ville, et les théoriciens conseillent de ne pas le dépasser) sont au nombre d’une quinzaine ; Sparte au temps des guerres avec la Perse compte environ 8 000 habitants; Egine, riche et renommée, n’en a que 2 000. Cette dimension n’est pas considérée comme un obstacle, mais au contraire comme la condition nécessaire 4 un développement harmonieux de la vie civile. La population doit Eafe sultecmrucne aorabreuse pour dormer une cence ea-cas de uerre, mais rester dans les limites du bon fonctionnement de Passemblée, c’est-a-dire que son importance doit permettre aux citoyens de se connaitre et de choisir leurs magistrats. $i elle 43 2/ La ville libre en Gréce Une sculpture dus =C. Musée National Fic. 109, — Temple de Neptune a Paestum (v" sidcle av. J.-C.). Fi, 119, 120. — Vue et plan du stadede Delph. Dela ligne de depart a la ligne arrives, lapiste mesure 192 mitres, cc qui correspond ala dimension greeque du stade, Fic. 121, 122, — Disque de bronze conservé au musée d’Olympie (ce disque ales memes dimensions et le miéme poids que celui utilisé de nos jours: 22 cm de diamétre et 2 kg. ron) ; un lanceur de disque représenté sur une amphore attique du déburdu siteleav. J.-C. une cdte découpée, Mais entre les monts il existe de larges cols qui permettent de communiquer avec les autres parties de Ia région ; de plus, on atteint facilement, par mer, les iles voisines de’Salamine et d’Egine, et celles plus lointaines des Cyclades. La plaine est traversée par deux rivitres, le Céphise et Pilissus, entre lesquelles se trouvent une séric de hauteurs : le Lycabette, ’Acropole, l'Aréopage, la colline des Nymphes, la Phyx, le Musée. L’Actopole, qui s’éléve 4 156 métres au-dessus du niveau de la mer, est la seule qui offre une sécurité, grace a ses flancs escarpés, et un espace suffisant sur la plate-forme du sommer; elle fur le lieu d'implantation des premiers habitants de la ville, et est restée a la fois le centre visuel et le centre organisateur de la grande métropole quia suivi, et qu’Hérodote appelle « la ville en forme de roue». La grande Athénes s'est formée lorsque les habitants des centres mincurs de l’Attique ont été poussés ow contraints — pas Thésée selon la légende — a se regrouper autour de PAcropole. Le centre de la nouvelle agglomération est la late-forme, au nord de ’Acropole et de l’Aréopage, of se jorme I’Agori. Sur la colline de I’Aréopage s‘installe le tribunal ; quelques sanctuaires importants, comme ceux de Dionysos et de Zeus Olympien, restent sur le versant sud of s*étaient peut-étre formés les premiers quartiers d’extension, sur la pente la micux exposée. Ainsi se crée un organisme différencié ot chaque élément de la nature et de la tradition est utilisé pour une fonction spécifique. Par ailleurs, la ville existe précisément pour unifier de nombreux services différenciés ; c'est le centre politique, commercial, religieux et le lieu de refuge d’une population en grande partie disséminée sur le territoire. Pour chacune des fonctions urbaines se construisent et se perfectionnent, peu a peu, les équipements monumentaux. Au centre de I’Acropole, qui devient alors un lieu sacré, on éleve entre le vir" siécle et le début du vir siécle un grand temple. En 556 avant J.-C. on institue les fétes des Panathénées, et on aménage la voie sacrée qui, depuis la pore du Dipylon, traverse I’Agora en diagonale et monte a ’Acropole par entrée ouest. Pisistrate et ses successeurs construisent la premiére enceinte (qui comprend une zone de 60 hectares), les premiers édifices monumentaux autour de Agora, l’aqueduc qui améne Peau de I’llissus la ville, et les premiers éléments du théatre de Dionysos, sur le versant sud de l’Aeropole. A Pépoque de 49 2/ La ville libre em Gréce Fig, 124. —Une monnaie athénienne, le didrachme d’argent, avec la téte d*Athéna et la chouette. —Lesite d’Athines, Le Corbusier. 135. — Le développement dela ville d*Athénes, durant six époques etrace A. Epogueclasiqu, mont ane des mus dave i dheique, monraele raced Sins mar de lvoe apres le demolition des «longs murs cre “iinet Le Be). Epogve romaine vec indication de aprandiasement des imu Haden edt mori ela indication des vestiges debenursanigueset des murs del pace franque dite mur de ‘Valérien) englobant le quartier. uci (3) F Epnguemodere, se pontrieurs av sie (6) erdelazonede développement dels ville jusqu'au x1 iécle {enpomill). épetent dans les Enon, puis Panaghia Theotcar Atheniotises (aux © ct GTAthEna Polis; 3, sanctus ion 4, ddr de Dionysos caer de Parker os arp Se ‘Artemis 19. Héph. Se-Georges (aux vex vise ‘Zeos er f'Athena Phratria 21. Dipylo 22. Diateichisma du debut de inf enim 23, garnison des Macédoniens :24, sto G'Euméne:25. monument choregique de Lysierate; 26. wos d'Atale 27, toads sn 2. Pople 2 oi Ftd fae eee ate 3H. the ‘@Antioehos Phi P08 40. cicerne hydraulique d*Hadiien:41, murs "Hadrien 42. murs de ls Basse-antiquité eee perlite Somnbene! Reeiadensabelatar™ epee Tide ay ecko i Ria oul eres eksteenis feng re cae eter eet oe mar "pe; 45. St-Denis Areopagite)s posse toy Clisthéne on régularise la colline de la Payx pour les réunions de Passemblée, on crée le bouleutérion sur l’Agora, et on commence la construction d’un second temple monumental sur L'Acropole, paralléle au précédent, qui sera englobé dans le Parthénon de Périclés. Cette ville déja riche et équipée est détruite en 479 avant J.-C. par Pinvasion perse. Immédiatement aprés, Thémistocle fait construire une nouvelle enceinte plus vaste (englobant environ 250 hectares), releve les édifices de I’Agori et aménage Le Pirée en tant que nouveau port commercial et militaire. Au temps de Péricles, l’Acropole est presque complécement reconstruite: on éléve le Parthénon (447-438 avant J.-C.), les Propylées (437-432 avant J.-C.), le temple d’Athéna Niké (environ 430-420 avant J.-C.) et plus tard l'Erechthéion (421-405 avant J.-C.), La ville s’étend a l’extérieur de l’enceinte de Thémistocle, ct tend a se transformer en un organisme territorial plus complexe ; on trace la grande voie rectiligne — le dromos — qui, du Dipylon, méne a I’Académie, et l'on réalise les «longs murs» qui relient la ville au port du Pirée, aménagé par Hippodamos suivant un plan géométrique et rationnel, Cléon rectific le périmétre des murs de Thémistocle pour augmenter les défenses de la ville vers louest. Une forme architecturale plus achevée est donnée au théatre de Dionysos, 51 2/ La ville libre en Gréce Fig. 126. — Athines : le sommet de TAréopage. Fic. 127.— Athénes : Acropole vue de la Payx. Histoire de la ville 52 Fro. 128. — Athénes ; 'Acropole vuedel’Ouest. Fic. 129. Plan de 'Acropole d'Athénes 1. porte Beulé; 2. monument d'Agrippa 3 temple d’Auhéns Nike 4, Propylecs 5. pinteotheque; 6. sured’ Atkena Bromachos ‘anetuare Cerone) 59. mur acchaigu {or chlothegce 11, Parthenon 12: femplearcaigue dt Ackenas 1, oir ‘esl Tu.Erecthdon 18. nel de Zeus Poles 6 enple de Rome etd Auge 17. plice dela Clepsrdre; 18. Clepsyret 19, fanetanive Apollon 20: grote dean; 21, Ailiusion Gempled'Aghasooh 32. ehcouive Phpbrodines 23 marsde surement ay-dlvar de lodaion de Pela; 2, momumene de Thanos 2 monuments chorenques 26, there de Dionysos 27: nouwesstemplede foryane, 28 eronumens de Nii 28. Aablpiion 3. groves enfant des ‘eagespehinriques 3h sourcer32 ea SFEuméne: 38. odlion déroge Atacuts Wepebe perfection de la nature, et peut établir, comme dans la nature, une continuité rigoureuse entre les parties et le tou. L’ensemble des monuments de I’Acropole se voit de toutes les parties de la ville, et les temples affirment de loin leur structure simple et rationnelle; puis en s’approchant on découvre les articulations secondaires, la répétition des éléments architectu- raux (colonnes, bases, chapiteaux) et les détails plus minutieux des sculptures, rehaussées de couleurs: un monde de formes cohérentes et liges entre elles, del pus grande &l pls pete échelle. Tae? ‘ ‘ 57 2/ La ville libre en Greee Fio, 142, 143. —Dessins d'un chapiteau du portique septentrional de Erechthéion, Fis. 144. — Une des cariatides qui supportent la loggia méridionale de PErechthéion, Histoire de la ville 58 Fi. 45, 146, 147. — Le théatre Dionysos & Athénes aujourd'hui ; plan: deux jetons dentrée au théatre conservés au musée numismatique d’Athénes. 59 2/ Laville libre en Gréce Fie. 148.— Plan del'Agora @Athénes en 300 av. J.-C. : 1 sxipliceien ped sud da Seraegtion 2. Tholoes 3 enecme des Heros Eponymes;&: ltrdon;5. Bonbon 6: Hephaision:7. tempted! Apalon Panbos; 10: Horordu Cframagve 11. sai de Zev Elewtherte (Besleon 12. utd SesDoure Dicor 9. ence 15, peryle; 15" eibunal: 18, frgyrokopéen atelier mone dla i) 18 oman rad : 3. emplacement prsurne de Hele (cin eras: oman Fre. 149. — Plan de Agora d'Athénesa la fin de P'époque hellénistique : | emplacement peésumé du Strategtion; & ‘Tholos; 3, encente des Heros rymer 4. porague du Metréon 5" boulensérion +6. Hphaiweson 7. temple Apollon Faibos: 8, edifice heliaisaques 9. tenpled'Aphrodite Ourania; 1. Horos dda Céramique: 11 tod de Zeus Elewtherisn: 12, svtel des Dowze Dieu 1. oa Ate: 17, Bema 518. egyrotopéion; Upeagrphéc 2h oa ot haad 25, emplacement presumé de Helse 24, fontsne d-Suese 25. stad du mien, 150, — L’Agorad’Athénes a époque romaine? 2 Atop 5 og forse) T ecmples C boalewtirion Histoire de la ville 60 —Denxostrakon, ire deux fragments de terre our vorer exil me) de Thémistocle et Aristide, = Fic, 152. —Axonométrie de Vodéion & Agrippa (vers 15 av. I Fic. 153. —Plan de "Agora @Athénes a ’époque romaine : 1. emplacement présumé du Srtetion; 2 Filled weemedes Hee : Taghane Eagan Peon ion ala 9, timple Aphrodite Ouran 0. Horas du Coamigeg node a leathers: 26, bureau civiques 2. 28, autel (de Zeus Agorsion 529. odeian (Agrippa ; 30, templed’ Ares Les ustensiles de la vie quotidienne conservés au musée de V’Agori d’Athénes donnent une idée de la simplicité de la vie privée dans la cité de Périclés et de Phidias (Fic. r61 4 169). La richesse d’Athénes alimente la consommation publique plutot que la consommation privée ; aussi les objets utilises dans les maisons sont-ils peu nombreux et peu coateux, 63 2/ La ville libre en Grece Fie. 161, 162, 163, 164 — Quatre ustensiles de cuisine en tere cute ‘une marmite avec fourneau, un grill, un four, une terrine. Fic, 165, 166, 167, —Trois objets pour écrire: le stylet, les tablettes de sire etles rouleaux de papyrus conservés dans une boite en bois (utilises a partir du iv" sigcleav. J.-C). Histoire de la ville 64 Fi; 68, 169.-— Oseets (on. du pits del chev) sults pour le jeu ; amis vase de terre cuitea usage de latrines. Fig, 179, —Pland’Athénes ila fin de lépoque classique : 1. monument de Pilopappos: 2.2 X collne dex Maser 4 porte da Pree: 5 Berar: 6 Bonen, Dyin: m8. agora 10, biblotegue tial i oped tomar, 12, emplacementsupposé df Agerazemnion ecigurdes vente; 13. pulesreauaora ce FOlympition 14. themes du Zaprean: 15, dhemer del Olpmpt pont Discs romiques: 9 Haden 540, monument de Lysieate;43. portique

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