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إعداد الجهة الحضرية
إعداد الجهة الحضرية
sommaire....................................................................................................................1
I. PRESENTATION GENERALE DE L’ETUDE SOFA ..............................................2
1. Pourquoi un SOFA ? ..................................................................................................2
2. Quelle approche ? .......................................................................................................2
3. Le ton .........................................................................................................................2
II. DIAGNOSTIC..........................................................................................................3
1. La région urbaine ........................................................................................................3
2. Le cas de Rabat-Salé : l’intégration ségrégée...............................................................4
3. La crise de Casablanca ? Crise générale et crise spécifique.........................................6
III. PREMIERES ORIENTATIONS ...........................................................................12
1. ORIENTATIONS NATIONALES ...........................................................................12
2. LE SCHEMA FONCTIONNEL DE LA REGION URBAINE..................................13
3. LA CONURBATION RABAT - SALE - TEMARA.................................................14
4. QUELLE STRATEGIE POUR CASABLANCA ?....................................................16
1. Pourquoi un SOFA ?
L’idée du SOFA est le produit de la convergence de deux séries de raisons ; les premières sont
des raisons de fond qui résultent de l’intérêt national, les secondes des raisons conjoncturelles
liées à la situation particulière des deux métropoles.
a. Le SNAT a montré en même temps que la capitale économique qui devrait être la
locomotive de l’économie nationale ne jouait pas ce rôle pour des raisons de blocage
interne .
b. Dans le même temps, les responsables publics s’interrogent sur le devenir de la
cité; l’idée s’est peu à peu imposée qu’il fallait mettre à plat les problèmes de la
métropole économique et se doter d’un diagnostic et d’une vision claire de l’avenir
2. Quelle approche ?
Si l’on veut appréhender la problématique de fond d’une entité de la taille de l’AMC, il faut la
traiter à l’échelle régionale et non pas à l’échelle urbaine, il faut l’aborder par les fonctions et
non par l’urbanisme. L’approche régionale et fonctionnelle est précisément celle de
l’Aménagement du Territoire. La région dont il est question ici n’est ni la région administrative
ni la région géographique classique ; il s’agit d’une région urbaine, c'est-à-dire d’un espace
défini par le jeu complexe des relations spatiales qui se nouent autour des métropoles. Les
fonctions invoquées ici sont les fonctions socio-économiques qui permettent d’expliquer le
fonctionnement de la société au travail.
3. Le ton
A la fin de la période coloniale, le pouvoir a considéré que la cause de ses difficultés se
trouvaient dans les conditions de logement de la population ouvrière ; mais il est allé plus loin
en dénonçant la ville comme un chaos urbain, Ce type de discours s’est perpétué après
l’Indépendance. La réalité est plus complexe et ce, pour deux raisons :
- il s’est passé beaucoup de choses au cours des dernières décennies. La ville a quintuplé
depuis l’Indépendance Les pouvoirs publics ont réalisé, mais dans une optique
sécuritaire et en se focalisant sur le logement populaire dense.
- Casablanca n’est pas un chaos urbain ; elle est même dotée d’une structure urbaine
forte ; les fonctions sont réparties de façon cohérente et claire ; les relations entre
l’habitat et le travail sont fortes et permettent de limiter les déplacements ; la grande
voirie est bien tramée et bien proportionnée. Mais il est vrai que dans le même temps,
elle est confrontée à des problèmes lourds et qui vont en s’aggravant.
Le problème est même plutôt : comment se fait-il qu’une ville bien structurée n’assume pas
sa mission ?
Pour procéder à l’état des lieux, il nous faut combiner les deux échelles, régionale et urbaine et
chercher à définir leurs interrelations.
1. La région urbaine
Mais dès le départ on est amené à se demander s’il existe bien une région urbaine. La faiblesse
de l’impact économique des deux métropoles sur les villes environnantes renforce ce
scepticisme. Et pourtant on peut répondre à la question de savoir si la région urbaine existe :
oui, mais …
Taux de croissance
annuel 1994-2004
en % par an
SOFA
rural
3
<50 50 ˆ
croissance 500
2 urbaine
croisssance >500 Rabat-Sale-Temara Urbain
50 ˆ
naturelle 100
100 ˆ Casablanca
1
500 Urbain
Rural hors SOFA
0
0 5 10 15 20 25 30
Population en
>500 = taille des villes en milliers millions d'hts
(villes = communes > 40.000 + municipalitŽs > en 2004
15.000 + communes > 15.000 et tamv > 2,5
%)
A l’intérieur de l’Aire Métropolitaine, les deux métropoles pèsent d’un poids essentiel ; la
croissance de Casablanca, dans sa partie urbaine, est très faible, inférieure à 1 % et celle du
groupe Rabat-Sale-Temara, dans sa partie urbaine, est légèrement inférieure à 2 %. Par contre
les villes intermédiaires connaissent un développement important (2,5 %), à l’inverse de ce qui
se passe au plan national. Les petites villes sont pratiquement inexistantes et leur croissance est
minime, à l’inverse du reste du pays. Quant au monde rural, il est en pleine croissance, avec des
taux très élevés dans le périurbain de Casablanca, mais avec une croissance non négligeable au-
delà du périurbain.
Il y a donc bien une structure particulière de l’Aire Métropolitaine, avec des tendances
diamétralement opposées à celles que l’on rencontre ailleurs.
En termes fonctionnels, Salé est d’abord la banlieue populaire de Rabat et secondairement une
cité industrielle. La conurbation est fortement intégrée en termes de marché du travail et
lourdement ségrégée en termes de revenus et d’équipements : Le niveau des ressources
communales illustre bien l’ampleur du contraste : 941Dh/ht à Rabat contre 413 Dh/ht à Salé, ce
qui n’atteint même pas le niveau de la moyenne urbaine nationale. S’agissant des revenus des
habitants, le contraste est évidemment plus important.
Prix du
terrain
en Dh/m?
30000
20000
Limite d'une ville de 3,6 Limite de Casablanca
millions d'hts avec une = 3,6 millions d'hts
densitŽ de 10.000 au avec une densitŽ de
km? 20.000 au km?
10000
8000
6000
4000
2000
0
12 8 4 0 4 8 12
A. Quelle crise ?
La crise de gouvernance et la crise économique s’articulent et se renforcent mutuellement par
l’intermédiaire de la question foncière. Et c’est à partir de là que l’on peut définir la crise
urbaine.
La carte foncière présente une allure singulière avec une montée rapide des prix à partir de la
périphérie pour atteindre un plateau à des prix relativement élevés.
Cela entraîne un décrochage des prix de terrain par rapport aux revenus de la majorité de la
population qui induit une série d’effets pervers cumulatifs touchant tous les aspects de
l’urbanisation, aussi bien l’industrie que l’habitat populaire.
2
- Le terrain moyen en zone populaire vaut : = 2000 Dh / m
2
- La parcelle populaire de base fait 8*8 m = 64 m
- Prix de la parcelle :64 * 2000 = 128.000 Dh
2
- Construction moyenne = 75 m
2 2
- Prix du m d’habitat marocain = 1200 Dh / m
- Prix de la construction = 75*1200 = 90.000 Dh
- Coût total = 128 000 + 90 000 = 218.000 Dh
- Charge foncière = 128000 / 220000 = 58 %
( à comparer avec la norme : entre 20 et 30 %)
- Un logement à 218.000 Dh suppose un loyer annuel
de 218000 * 5 % = 10.900 Dh
- ce qui suppose avec un taux d’effort de 25 %
un revenu annuel de = 10900*4 = 43.600 Dh
ou par mois = 3.650 Dh.
Faut- il rappeler que le SMIC est à 23.000 Dh et que 67 % des fonctionnaires sont en dessous
de la barre des 45.000 Dh par an ?
1. ORIENTATIONS NATIONALES
En dehors de ses missions évidentes de réglementation et de contrôle, la puissance publique
doit :
i. Assurer le développement des infrastructures au rythme des besoins
ii. Encadrer le marché foncier et faire en sorte qu’il fonctionne correctement en ajustant
l’offre à la demande foncière, ce qui implique de se doter des moyens financiers et
institutionnels adéquats.
iii. Considérer les transports publics comme une infrastructure urbaine indispensable.
iv. Conduire une politique du logement qui assure un juste partage des tâches entre
public et privé. Le public a pris une place excessive dans le logement mais il
n’assume pas ses missions dans l’urbanisation.
- faire que les couches solvables règlent leur problème sur le marché ;
- subsidier les couches qui n’ont pas accès au marché, en favorisant
l’autoconstruction ;
- construire pour les couches qui n’ont accès ni au marché, ni à
l’autoconstruction.
v. Dégager les moyens financiers de sa politique (étant entendu que l’action foncière doit
s’autofinancer à terme et que la péréquation à l’intérieur des opérations d’habitat
atteint vite ses limites). Quelle fiscalité ? qui paie ? à quel niveau ? Il y a beaucoup
d’arguments en faveur d’une fiscalité communale assise sur l’ensemble des
constructions – une fiscalité qui existe déjà mais au rendement très insuffisant. Le
capital foncier de Casablanca est de l’ordre de 350 milliards de Dh (du même ordre
que le PIB national) – il suffirait d’une somme équivalant à 1 ou 2 % de ce montant
pour régler les problèmes.
A. Les fonctions :
Actuellement la fonction leader est évidemment celle du pouvoir politique, qui a entraîné la
localisation des grands équipements publics et qui impulse aujourd’hui un centre d’affaires et
de services ; l’activité industrielle, cantonnée à Salé, n’est pas négligeable mais reste modeste.
Rabat a besoin d’élargir son champ fonctionnel et l’économie marocaine a absolument besoin
de se doter d’un secteur de recherche-développement. La présence des grands équipements
publics et des universités constitue une opportunité pour implanter la fonction de conception
dans l’agglomération capitale. L’opération prévue dans la vallée du Bou Regreg pourrait
constituer une opportunité pour lancer ce projet avec force.
RABAT SALE
TEMARA
SIDI BOUKNADEL
Al Hrakta
Al M'aguiz
ligne axiale
Tramway site premier
boucle transversale
nouvelles
ravin d'Akreuch urbanisations
Mais la question majeure en matière de développement spatial est celle du gabarit du site. Il
reste une dizaine d’années de marge avant de saturer l’espace disponible ; il faut donc envisager
dès maintenant la sortie du site, ce qui est toujours une opération délicate et qui doit être
sérieusement réfléchie. La question se pose d’autant plus que différents projets sont déjà
avancés et qui engagent la sortie de site, à Aïn el Aouda ou à Sidi Yahia Zaër (sans parler de la
zone industrielle prévue à Aïn Johra), sur la base des opportunités foncières et sans s’être
interrogé sur la cohérence de ce genre de développement. Deux règles doivent être respectées :
- Il ne faut pas anticiper la sortie de site et la lancer à l’aveuglette alors qu’il reste du terrain
in-situ.
- Il est indispensable de concevoir et d’effectuer la sortie de site en relation étroite avec la
desserte en transports publics de masse et rapide. Installer des dizaines de milliers
d’habitants en plaine campagne, à vingt kilomètres de la ville, sans transport en commun
efficace, est la pire solution, même si on la baptise ville nouvelle. C’est un urbanisme
automobile qui ne peut convenir qu’aux détenteurs d’un véhicule, mais qui se paiera
ensuite très cher en termes de circulation et d’encombrements.
- L’exurbanisation n’est praticable que dans la foulée d’un sérieux plan de transport urbain,
impliquant une deuxième ligne de tramway, consacrée à cette mission.
A. La stratégie fonctionnelle :
En matière fonctionnelle, trois questions doivent être traitées de front, la logistique, les
fonctions métropolitaines et l’industrie.
- La priorité portuaire : Casablanca est d’abord un port et elle restera la première porte
d’entrée du pays. Tous les ports du monde sont confrontés à un même problème, celui de
la mutation et des déplacements nécessaires pour faire face à l’augmentation et surtout à
la transformation du trafic. Les pondéreux et les conteneurs n’ont pas leur place dans les
ports urbains qui sont orientés vers les croisières, la plaisance, en maintenant autant que
possible la pêche et le cas échéant, des marchandises diverses. C’est une nécessité aussi
bien pour le port que pour la ville.
Le Grand Casablanca dispose de trois plates-formes portuaires, Casablanca,
Mohammedia et Jorf Lasfar. La première a une vocation évidente de port urbain,
parfaitement définie dans le Contrat – Programme du Conseil Régional du Tourisme
(Casablanca 2012). Jorf Lasfar est fait pour les pondéreux et le pétrole. Mohammedia est
très bien situé pour accueillir les conteneurs, au lieu d’une raffinerie.
Jorf
Lasfar
Aeroport
Settat
Marrakech
Le rail permet de faire coïncider un axe logistique et un axe d’urbanisation, ce qui permet
de combiner l’infrastructure d’intérêt national et l’infrastructure de transport urbain.
L’axe Mohammedia-Nouaceur combinerait donc les deux missions, logistique et urbaine.
Dans cette optique le chemin de fer serait l’organisateur de la grande agglomération ; il devrait
donc être complété par un système de transport qui ne serait pas un métro mais un tramway,
d’autant plus indiqué que le gabarit des avenues casablancaises facilite son implantation. Il a
été longtemps question de métro à Casablanca et il y a eu une époque où cela était cohérent.
Nous n’en sommes plus là aujourd’hui, compte tenu des dimensions et de la forme prise par
l’agglomération.
D. La posture
Dans quelle posture aborde t’on l’avenir de Casablanca ? Il est temps de passer à une posture
offensive. Cela signifie au moins deux choses :
- Il faut situer le projet casablancais au niveau continental (Afrique, Europe, Atlantique)
et le relier à la position internationale du Maroc ;
Casablanca a les atouts et les moyens pour être une métropole performante ;
la société casablancaise est capable d’assumer la mission qui lui incombe au
plan national.
Le Maroc a besoin d’une métropole économique de niveau « continental »,
affirmant hautement sa vocation
Il y a une opportunité de développement pour Casablanca dans le contexte
international actuel, à condition de changer de niveau.
Mais il y a un verrou considérable à lever – et cela relève en premier lieu de la
responsabilité des pouvoirs publics.