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Directeur de recherche :
Membres du Jury :
Vous représentez pour moi le symbole de la bonté par excellence, la source de tendresse et
l’exemple du dévouement, vos prières et votre bénédiction m’ont été d’un grand secours pour
mener à bien mes études.
Aucune dédicace ne saurait être assez éloquente pour exprimer ce que vous méritez pour tous
les sacrifices que vous n’avez cessé de me donner depuis ma naissance, durant mon enfance et
même à l’âge adulte.
Je vous dédie ce travail en témoignage de mon profond amour. Puisse dieu, le tout puissant,
vous préserve et vous accorde santé, longue vie et bonheur.
A mes collègues à l’INAU, pour le soutien, l’amour et le respect qu’ils m’ont toujours
accordé.
1
Remerciements
Ce travail n’aurait jamais été possible sans l’intervention consciente, d’un grand nombre de
personnes, je souhaite ici les remercier.
J’exprime mes profonds remerciements à mon encadrant Monsieur Adil ZABADI , l’intérêt
qu’il a su donner à ce sujet et les précieux conseils prodigués, ont permis de conduire ce
travail dans les meilleures conditions et ont aussi rehaussé valablement le niveau d’analyse et
de proposition. Sa disponibilité, son écoute et ses conseils instructifs ont été pour beaucoup
dans l’accentuation de ma motivation pour ce modeste travail. Sans lui, ce travail n’aura pas
vu le jour. Qu’il trouve ici l’expression de ma sincère reconnaissance.
2
Résumé
Avant d’entreprendre une évaluation de la qualité de vie, il convient de dépasser les clivages
conceptuels et d’essayer de clarifier le concept de la qualité de vie, ensuite de s’interroger sur
les critères nécessaires à sa mesure. Il est essentiel d’asseoir le diagnostic sur une batterie
d’indicateurs.
Nous visons à travers ce travail, de proposer un projet qui place l’individu au cœur de
l’intervention et du projet urbain, afin de redonner un nouveau souffle à cet arrondissement,
qui mérite une attention particulière.
3
Abstract
This work presents an attempt of a new method of urban diagnosis. This experimentation
conducted on Yaacoub El Mansour district is intended to draw up a diagnosis based on
indicators identified in the standard ISO 37120/2014 as generators of the quality of life.
Before undertaking an evaluation of the quality of life, it should overcome the conceptual
cleavages and try to clarify the concept of the quality of life, and then wonder about the
necessary criteria to its measurement. It's necessary to sit the diagnostic on a battery of
indicators.
The whole approaches propose to place the individual in the center of the evaluation system.
An investigation by a questionnaire was carried out among the inhabitants allows to identify
the elements seen as necessary for the quality life.
The project to propose aims to improve the quality of life in Yaacoub El Mansour. This
district, the only identity at its disposal that of disadvantaged district and which suffers from
urban and social constraints which make its merging difficult, condemns it to remain
marginalized, comparing to the others districts of the capital.
We aim through this work to propose a project which places the individual in the heart of the
intervention and the urban project in order to give back a new breath to this district which
deserves a particular attention.
4
ملخص
اختبارا مطريلة جديدة نوتشخيص احلرضي .هتدف ىذه امتجربة اميت أجريت مبلاطؼة يؼلوب املنطور
يلدم ىذا امؼمل ً
اىل اجراء جشخيص يؼمتد ػىل املؤرشات احملددة يف املؼيار املغريب ،مكؤرشات جلودة احلياة.
كبل امرشوع يف ثليمي هوغية احلياة ،من امرضوري جتاوز امفجوات املفاىميية وحماوةل ثوضيح مفيوم جودة احلياة ،مث
امتشكيم يف املؼايري امالزمة ملياسو .من امواجب أن يستند امتشخيص اىل مجموػة من املؤرشات.
ثلرتح مجيع الساميب وضع امفرد يف مرنز هظام امتليمي .حيدد مسح الاس تبيان مع امساننة ،امؼنارص اميت يُنظر اههيا
رضورية جلودة احلياة.
هيدف املرشوع امللرتح اىل حتسني جودة احلياة يف يؼلوب املنطور ،ويه امللاطؼة اموحيدة اذلي ميا ىوية الاحياء
امفلرية واميت ثتؼرض لهراىات حرضية واجامتغية جتؼل من امطؼب ظيوره ،وحيمكيا ػىل أن ثظل هممشة ملارهة اىل
مناطق أخرى من ػامصة امرابط.
هفسا جديدً ا
هندف من خالل ىذا امؼمل اىل اكرتاح مرشوع يضع امفرد يف كوب امتدخل واملرشوع احلرضي لغطاء ً
مللاطؼة يؼلوب املنطور اميت جس تحق اىامت ًما خاضا.
5
Sommaire
Chapite I. Mesurer la qualité de vie : du diagnostic urbain vers une nouvelle méthode
d’évaluation. ....................................................................................................................... 24
1) L’émergence des recherches sur la qualité de vie : ...................................... 24
2) Essai de clarification conceptuelle de la qualité de vie : .............................. 25
3) La qualité de vie est jouxtée au concept du bonheur et de bien-être : ......... 26
Chapite II. La qualité de vie comme facteur clé de l’attractivité des villes : ................. 28
1) La notion d’attractivité en question : ........................................................... 28
2) Le marketing urbain et les politiques d’attractivité : .................................. 31
3) La résilience urbaine comme une partie intégrante du développement
local :……………… ............................................................................................................ 35
Chapite III. S’inspirer des expériences des villes offrant une meilleure qualité de vie
............................…. ............................................................................................................. 40
1) Les villes heureuses – à la recherche du secret de bien vivre en ville :
………………. ..................................................................................................................... 40
2) Les villes qui offrent la meilleure qualité de vie : ......................................... 42
3) L’étude de la qualité de vie à Casablanca : . ................................................ 46
6
Chapite IV. La norme Marocaine ISO 37120/2014 : Développement durable au sein
collectivités – indicateurs pour les services urbains et la qualité de vie............................ 51
1) Introduction au thème des indicateurs : ....................................................... 51
2) L’adoption d’une norme par l’Institut Marocain de Normalisation
(L’IMANOR) : .................................................................................................................... 52
Chapite II. Evaluation de la qualité de vie et services urbains : vers une nécessaire
traduction quantitative :…………...……………………………………………………......64
1) L’économie : .................................................................................................. 64
2) L’éducation :.................................................................................................. 78
3) La santé : ....................................................................................................... 84
4) Le transport ................................................................................................... 87
5) Les espaces verts et loisirs: .......................................................................... 100
6) L’abri : ......................................................................................................... 111
7) La gouvernance : ......................................................................................... 114
8) Les déchets-solides : .................................................................................... 117
9) La sécurité : ................................................................................................. 125
10) Les incendies et interventions d’urgence :.................................................. 129
7
5) La détermination de l’échantillon de l’enquête :....................................... 138
6) Le choix du mode d’administration du questionnaire : ............................. 139
7) L’analyse des principaux résultats obtenus : ............................................ 139
Synthèse :………………………………………………………..…...……………………..152
1) Benchmark: ………………………..………………………………………..158
2) L’argumentaire du projet : ......................................................................... 159
3) La constitution du projet : .......................................................................... 160
8
Listes des figures
Figure 4 : Les villes en tête du classement Mercer 2017 sur la qualité de vie en Afrique du
Nord et Subsaharienne. ......................................................................................................... 43
Figure 5:Les villes qui offrent la meilleure qualité de vie dans le monde selon le classement
Merce 2017. ......................................................................................................................... 44
Figure 10: Carte du nombre de population et taux d'accroissement par arrondissements. ......63
Figure 14: Le niveau d'études supérieures des femmes par arrondissements. ......................... 68
9
Figure 25: Carte des équipements de santé à YEM............................................................... 85
Figure 26: Carte du réseau du transport en commun au niveau de la préfecture de Rabat. .... 91
Figure 28: Origine / destination de l’ensemble des déplacements par jour. ............................ 95
Figure 31: Les points d'emplacement des arrêts des petits et grands Taxis. ............................ 99
Figure 32: Carte de la répartition des espaces verts à YEM ................................................. 103
Figure 33: Le système d'arrosage des espaces verts à YEM. ................................................ 104
Figure 40: Le gazon synthétique du terrain dégradé : Site corniche Assabah. ...................... 110
Figure 39: Clôture du terrain endommagée : Site Hay El Fath. ............................................ 110
Figure 37: Projecteurs défectueux : site lycée Houmani Fatouaki. ...................................... 110
Figure 38: Panneaux sandwich de clôture dégradés : Site Al Majd II. ................................. 110
Figure 42: Manque de confiance entre la population qui vit dans les bidonvilles en les élus, les
ONG et l’autorité. ............................................................................................................... 114
Figure 46: L’itinéraire de collecte des déchets ménagers dans le secteur 3 à YEM. ............. 119
Figure 47: L'itinéraire de collecte des déchets ménagers secteur 6 à YEM. ......................... 120
Figure 48: Les étapes de la gestion des déchets, de la collecte jusqu'au traitement............... 122
10
Figure 50: La dégradation des déchets verts à Oum Azza. ................................................... 123
Figure 51: Le traitement du biogaz par torchère à Oum Azza. ............................................. 124
Figure 52: Yaacoub El Mansour sous les eaux pluviales. ................................................... 129
Figure 55: Carte des équipements existants dans les quartiers de population enquêtée......... 135
Figure 60: Etes-vous satisfait, de la qualité de vie au sein de votre quartier ? ...................... 141
Figure 61: Comment imaginez-vous votre quartier dans l'avenir ? ...................................... 141
Figure 62: Qu'est-ce que vous proposez pour améliorer la situation ? .................................. 142
Figure 65: Quel est le nom du président de cet arrondissement ? ......................................... 144
Figure 67: Combien avez-vous confiance dans les institutions suivantes ? .......................... 145
Figure 70: Quel est votre appréciation par rapport aux services médicaux ? ........................ 147
Figure 71: Selon vous quel(s) qualificatif(s) ne peut-on pas encore attribuer au transport en
commun ? ........................................................................................................................... 147
Figure 72: En ce qui concerne les moyens de transport et la circulation êtes-vous satisfait
de… ? ................................................................................................................................. 148
11
Figure 73: Comment appréciez-vous le nombre et la qualité des lieux de divertissements et de
loisirs ? ............................................................................................................................... 148
Figure 74: La collecte des déchets solides dans votre quartier se fait d’une manière régulière ?
........................................................................................................................................... 149
Figure 75: Lors du premier contact avec ce service avez-vous l’impression d’être ?............ 149
Figure 76: Etes-vous satisfait du nombre et de la qualité du mobilier urbain suivant au sein de
l’arrondissement ? .............................................................................................................. 150
Figure 78: Tableau synthétique des résultats de l'approche objective. .................................. 152
Figure 79: Carte des centres de santé à renforcer par les spécialités et équipements médicaux.
........................................................................................................................................... 165
Figure 80: Carte des équipements proposés au sein de la zone d’étude. ............................... 166
Figure 81: Centre de coiffure et d'esthétique avec une crèche. ............................................. 168
12
Liste des tableaux
Tableau 2: Les caractéristiques des villes qui offrent la meilleure qualité de vie dans le
monde. ................................................................................................................................. 45
Tableau 3:Le classement de Casablanca par rapport aux villes analysées pour l'étude. ..........49
Tableau 14: Les espaces verts d'accompagnements des voies .............................................. 106
Tableau 15: L’état des lieux des terrains de proximité à YEM. ........................................... 108
Tableau 16: Les caractéristiques de la population qui vit dans les bidonvilles à YEM. ....... 112
Tableau 18: Les modalités de collecte et de pré-collecte des déchets solides. ...................... 118
Tableau 21: Carte des quartiers où règne l'insécurité à YEM. .............................................. 126
Tableau 22: Les caractérstiques de la population qui vit à Hay-Achbanat et Rjafellah . ....... 127
13
Tableau 23: Les équipements d'enseignement et services publics à Hay Ach-Banat et
Rjafellah. ............................................................................................................................ 127
Tableau 24: Les équipements sportifs et de loisirs à Hay Ach-Chbanat et Rjafellah . .......... 128
Tableau 25: Les caractéristiques des quartiers de la population enquêtée. ........................... 134
Tableau 26: Les équipements existants au niveau du quartier Al Barid et El Menzeh. ......... 136
14
Introduction générale
La ville de Rabat n’échappe pas à cette réalité, les mutations urbaines que cette ville a
connues sont directement liées aux influences des différentes périodes historiques.
Aujourd’hui, dans un monde où la concurrence s’accroît entre les villes, pour attirer les
investisseurs et les résidents, la qualité de vie devienne une dimension de plus en plus
cruciale. Toutefois, les décideurs n’accordent pas suffisamment d’intérêt aux éléments
générateurs du bien-être et de la qualité de vie. Pour faire de Rabat un endroit où il fait bon de
vivre, il est important de répondre aux besoins et aspirations des habitants et engendrer un
sentiment de bonheur.
Les pouvoirs publics sans amener à penser l’organisation de la ville de Rabat et son
développement autrement, pour accompagner le développement massif et harmonieux de son
territoire urbain.
15
Cependant, Il arrive souvent que les indicateurs existants au niveau local ne soient pas
normalisés, cohérents, ni comparables dans le temps ou d’une ville à l’autre.
Le quartier Yaacoub el Mansour regroupe 40% de la population qui vit à Rabat et constitue la
porte de la ville en provenance de Casablanca. Sa situation géographique stratégique qui est à
proximité de littoral, et son emplacement au cœur d’une importante zone d’activité
commerciale, fait de cet arrondissement un espace à grand potentiel.
En absorbant une part importante de la population, assurer un cadre de vie qui offre les
services urbains nécessaires ainsi que d’engendrer des niveaux de satisfaction et de bien être
doivent constituer un élément fondateur des préoccupations à la fois politiques et sociétales.
- J’ai porté un regard critique sur cet espace, où il y’a une grande disparité sociale et
spatiale et qui représentent un cadre de vie inadéquat pour le bienêtre de la population.
- Il y’a des quartiers de Haut de gamme mais aussi d’autres quartiers mal entretenus et
anarchiques qui développent un sentiment de malaise, d’insécurité et qui n’offrent pas
les équipements nécessaires et adaptés aux besoins des habitants.
Cela a suscité ma curiosité à s’interroger sur le devenir de Yaacoub el Mansour et aussi sur
les conditions de vie qu’offre cet arrondissement à sa population, qui représente une part
importante de la population de Rabat et qui doit tirer profit du potentiel dont jouit cette zone.
Entreprendre une évaluation des services urbains et de la qualité de vie, revient à l’enjeu et
l’audace d’expérimenter une nouvelle méthode de diagnostic urbain basée sur différents
critères.
Convaincu qu’un territoire doit être en mesure d'offrir à la fois une « capacité d'être » (la
liberté de se loger aisément, de se maintenir en bonne santé, de bénéficier de la sécurité et
d'un cadre de vie agréable) et une « capacité d'agir » (la liberté de se déplacer, d'accéder à
16
l'éducation, au marché du travail et à des loisirs variés). Mener un diagnostic urbain qui
intègre une nouvelle approche basée sur des indicateurs s’avère essentiels et demeure par
conséquent un enjeu urbain de taille.
La problématique
L’aire d’étude objet de cette investigation est d’une diversité et mixité urbaine exceptionnelle
et qui connait une grande évolution de la population. Elle regroupe quant à elle seule plus du
quart de la population qui vit à Rabat. Lorsqu’un quartier évolue, plusieurs mutations
s’opèrent et l’espace n’échappe pas aux changements, il se remodèle, se réadapte ou tout
simplement s’incline vers la décadence. L’évolution de ce dernier se fait d’une manière
anarchique et malheureusement ce tissu souffre d’une marginalisation urbanistique de la part
des politiques, qui ne pensent pas à une autre organisation qui va contribuer au
développement de cette zone à forts potentiels et richesses.
La problématique offre une belle assisse pour une nouvelle action de mise à niveau, qui place
l’individu au centre du système urbain, du fait que l’arrondissement Yaacoub el Mansour
connait une forte densité de population à la fois porteuse de défis et d’opportunités en ce qui
concerne le bien-être et la sécurité des citoyens.
Plusieurs éléments ont conduit à poser une série de questions dont une question principale
constituera notre fil conducteur tout au long de ce travail qui est :
Quels sont les conditions de vie qu’offre cette zone pour présenter aux habitants
un espace de qualité en respectant les différentes normes des services urbains et
de la qualité de vie ?
Le respect de certaines normes d’indicateurs de la qualité de vie et des services
urbains permet-il d’offrir un cadre de vie adéquat qui répond aux besoins et aux
attentes des habitants ?
17
Que pourrait-être le type d’aménagement à entreprendre pour améliore la
qualité de vie en impliquant les goûts et les aspirations de la population ?
Les objectifs
Exploiter les différentes données qualitatives pour analyser chaque critère relevé
dans la grille, capables de produire une connaissance précise des qualités
environnementales des cadres de vie.
Prendre connaissance des éléments qui engendrent le bien-être et la satisfaction
pour les habitants.
Proposer un projet de développement qui va permettre d’améliorer la qualité de
vie et des services urbains au niveau de l’arrondissement.
Les hypothèses
Le manque d’intérêt porté au quartier Yaacoub el Mansour par l’Etat et les organismes
concernés explique son état actuel.
L’existence au sein des quartiers des conditions de vie inadéquates sont dues à la
négligence des éléments qui engendrent le bien-être et la satisfaction des citoyens.
18
Le développement anarchique de ce tissu est dû au manque d’une action de mise à
niveau qui place l’individu au centre du système urbain.
La méthodologie
Ensuite, afin de mener une réflexion holistique, l’exploitation de trois types d’approches
s’avère liminaire à la réalisation d’un travail structuré et fluide.
Une approche objective : qui tend vers l’évaluation quantitative. Elle repose sur les
traitements statistiques des indicateurs identifiés dans la norme marocaine ISO
37120/2014, comme des critères capables de produire une connaissance précise des
conditions de vie.
Il s’agit de réaliser un diagnostic approfondi pour mettre l’accent sur chaque critère
relevé dans la grille des indicateurs. Ce diagnostic consiste à considérer la zone
d’étude en fonction de ses potentialités et carences. A travers la présence ou l’absence
d’un certain nombre d’éléments identifiés comme générateurs de vie, des disparités
spatiales peuvent être mises en évidence.
Cette approche est renforcée par la collecte des données fiables et chiffrées dans
plusieurs corps administratifs assurant l’accomplissement d’une analyse descriptive,
19
statistique, des tableaux et des graphiques et bien d’autres éléments assurant
l’appréhension de la problématique ciblée.
Une approche subjective : qui tend vers l’évaluation qualitative, elle fixe une
identification claire des priorités et des préférences du plus grand nombre des
habitants, selon par exemple le sexe, l’âge et le statut social ou la localisation du
quartier. Cela permet d’identifier selon des types de profils sociodémographiques les
éléments subjectivement structurants de la qualité de vie.
20
Figure 1: Approches et systèmes de mesure de la qualité de vie.
Qualité de vie
Approche objective Approche subjective
Nous allons conclure par la suite avec une action qui vise à proposer des pistes de
développement de l’arrondissement Yaacoub El Mansour. Le projet final a pour but de
comprendre les déterminants de la qualité de vie des habitants dudit arrondissement et les
actions à entreprendre pour l’améliorer.
Cette phase de projet explicite, les intentions d’intervention tout en justifiant et argumentant
nos choix. Elle sera couronnée par une spatialisation des actions sous forme de carte.
21
L’architecture du travail
Problématique générale :
Question principale :
Approche objective
Approche comparative
- La notion de la qualité de
vie.
- La qualité de vie comme
facteur d’attractivité.
- Les villes offrant la
meilleure qualité de vie.
- La norme Marocaine
ISO37120/2014.
22
Première partie :
Chapitre I: Mesurer la qualité de vie : du diagnostic urbain vers une nouvelle méthode
d’évaluation.
Chapitre III : S’inspirer des expériences des villes offrant une meilleure qualité de vie.
23
Chapite I. Mesurer la qualité de vie : du diagnostic urbain vers une nouvelle
méthode d’évaluation.
Le vocable de qualité de vie est au départ un slogan. Un slogan politique américain (USA).
Un certain nombre d'auteurs s'accordent pour dire que c'est probablement Lyndon B Johnson,
Président des Etats Unis, qui a propulsé ce terme comme slogan fantasmatique sur la place
publique Américaine. Il utilise ce terme pour la première fois lors d'un discours en 31 octobre
1964.
Mais, force est de constater que la qualité de vie émergera quand l'accroissement des
richesses, au lendemain de la seconde guerre mondiale, s'accompagnera paradoxalement d'un
sentiment de mal-être. 2
De façon plus globale encore, la notion de qualité de vie est apparue en un moment où la
culture occidentale contemporaine s'est pensée comme un monde urbain, économique, social,
politique et technique excessivement complexe et grandissant ayant tendance à submerger la
personne humaine, à l'envelopper et à la déterminer dans des processus qui lui font violence
en attentant à sa liberté et à son bien-être. C'est la raison pour laquelle le souci de la qualité de
vie a émergé, au sein d'un vaste mouvement de progrès démocratique, à la fois dans le milieu
médical, dans le milieu du travail et dans celui de l'environnement naturel et urbain. C'est
aussi la raison pour laquelle ce souci concerne toutes les disciplines des sciences humaines et
sociales : la sociologie, la psychologie, les sciences politiques, les sciences économiques, la
philosophie et la médecine. 3
1
Andreea Monica State, la qualité de la vie urbaine : les indicateurs de la qualité environnementale urbaine,
2
Philippe Corten, la qualité de vie est un concept, article « Le concept de qualité de vie vu à travers la littérature
anglo-saxonne », l'information psychiatrique, 1998.
3
Pierre-Henry-Fmangne, la qualité de vie, texte d’une conférence « Réseau Breizh Paralysie Cérébrale », 2015.
24
2) Essai de clarification conceptuelle de la qualité de vie :
L’Organisation Mondiale de la Santé (L’OMS) a défini en 1994 la qualité de la vie comme «
La perception qu’a un individu de sa place dans l’existence, dans le contexte de la culture et
du système de valeurs dans lesquels il vit, en relation avec ses objectifs, ses attentes, ses
normes et ses inquiétudes. Il s’agit d’un large champ conceptuel, englobant de manière
complexe la santé physique de la personne, son état psychologique, son niveau
d’indépendance, ses relations sociales, ses croyances personnelles et sa relation avec les
spécificités de son environnement ».
Le flou qui entoure ce concept est systématiquement souligné par les auteurs qui s'y sont
intéressé.
Malgré les difficultés connues et préalablement évoquées dans la recherche d’une définition
de la qualité de vie universellement acceptée, certains fondements sont unanimement admis.
Un consensus existe autour de la structure générale du concept. Il est entendu que la qualité
de vie est déterminée par deux sphères fondamentales de composantes et de processus.
Cette démarche permet dans un premier temps de faire la distinction entre « les choses » et «
les gens ». Cela permet de distinguer les conditions externes qui relèvent de la vie matérielle,
des conditions internes qui s’apparentent aux éléments de la vie personnelle des individus.
La sphère de la vie matérielle correspond à un espace géographique dans lequel les gens
vivent. L’analyse porte ainsi sur les conditions de vie d’espaces spécifiques comme ceux d’un
4
R.J Rogerson, « Quality of life and the global city » , international conference on quality of life in cities, school
of building and Real Estate National University of Singapore, 1998.
25
voisinage, d’une communauté ou d’une ville. Ces éléments de positionnement de la qualité de
vie peuvent être comparés aux « conditions nécessaires » et définies comme externes à
l’individu mais déclencheur et stimulant pour la satisfaction de la vie.
La sphère de la vie personnelle permet quant à elle une évaluation subjective de la vie
mesurée à la fois en termes de satisfaction, de plaisir, de bonheur mais également à travers la
connaissance des systèmes de valeur permettant d’identifier les préférences, les priorités et les
aspirations des habitants.
L’identification des différentes sphères de la qualité de vie permet une clarification des corpus
de définitions et des domaines d’intervention.
a) Le concept de bonheur :
Pour la plupart des auteurs le bonheur est de l'ordre de l'évidence. "On est ou on n'est pas
heureux". C'est un état, et non une attitude ; un état ressenti qui ne se définit pas par des
critères sémantiques. Nous retiendrons cependant que pour l'ensemble des auteurs, le bonheur
répond aux critères suivants :
C'est un concept subjectif. Seul le sujet peut dire qu'il est heureux, un tiers externe
peut seulement dire qu'il semble heureux.
C'est un vécu d'ordre affectif, composé essentiellement (d'affects positifs et qui semble
exclure a priori des affects négatifs.
Il est de l'ordre de la complétude.
Son antonyme est le malheur qui évoque d'une part la souffrance et de l'autre une
chance malheureuse.
Pour clôturer cette section consacrée au concept de bonheur et pour revenir à notre sujet : la
qualité de la vie, qui se veut un concept plus pragmatique et opérationnel, nous voudrions tirer
ici quelques pistes qui découlent naturellement des critères de bonheur énoncés plus haut :
Si le bonheur est subjectif, la qualité de vie pourrait être liée également aux conditions
objectives de vie.
26
Si le bonheur est lié aux affects positifs, la qualité de vie pourrait être en relation avec
une "balance" entre les affects positifs et négatifs.
Si le bonheur est antinomique à la souffrance mentale, la qualité de vie pourrait avoir
des rapports avec le bien-être. 5
-Sociabilité : famille, relation avec Ex : le rôle central des enfants dans l’expression
l’environnement de leur propre bien-être, qualité relationnelle
Possibilité de jouir d’une bonne « Ce qui importe est ce que nous ressentons en
santé, dépit des éléments objectifs ».
Possibilités de réaliser leur
potentiel,
La qualité de vie et le bien-être sont liés à la santé. A la fin des années 1960, il y’a eu un
prolongement de la définition de la santé par l’OMS, visant à prendre toutes les dimensions
du bien-être de la personne, dans le cadre dans son environnement social.
OMS (1947) : « La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et
ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité ».
5
Philippe Corten, la qualité de vie est un concept, article « Le concept de qualité de vie vu à travers la littérature
anglo-saxonne », l'information psychiatrique, 1998.
27
Définition UNICEF (1984) « La santé n’est pas l’absence de la maladie, c’est un
sentiment plus profond que le bien-être qui ne dépend pas seulement des services de
santé, mais du travail, du revenu, de l’éducation, de la culture des droits et des libertés.
OMS (1986) : « La santé est une dimension essentielle de la qualité de vie,
l´opportunité de faire des choix et d´être satisfait de vivre. »
OMS (2001) : « Intégrité anatomique, physiologique et mentale. Capacité à assumer
ses rôles familiaux, professionnels et sociaux. Capacité à gérer le stress, sensation de
bien-être, et absence de risque de maladie ou de décès prématuré. »
Le bien-être et la qualité de vie sont donc une partie intégrante de la santé. Il s’agit de
confronter la santé non pas seulement à la maladie, dans sa dimension physiologique et
objective, mais aussi à la qualité de vie, nécessairement sociale et subjective.
Chapite II. La qualité de vie comme facteur clé de l’attractivité des villes :
Le second registre de l’attractivité est celui, plus subjectif, de l’attrait qu’exerce un bien, un
lieu ou une personne. L’attrait renvoie à la séduction, au charme, à la beauté, voire à la
fascination, à l’influence qu’exerce un objet, quel qu’il soit, sur les consciences individuelles.
Cette influence peut déboucher sur des actions en vue de l’acquisition ou de la consommation
28
de l’objet en question. En matière de territoires, l’attrait se traduit par le désir d’y rester, de
venir y vivre ou encore d’y séjourner pour le visiter.6
a) Le souci de l’attractivité :
L’attractivité est un terme d’usage relativement neuf. Devenue, avec le temps, un souci
important, notamment pour les collectivités territoriales, en termes d’image, de réputation,
d’économie, l’attractivité est parfois présentée comme synonyme de compétitivité (qui n’est
pourtant qu’une de ses dimensions). En tout état de cause sémantique, attractivité et
compétitivité ont été peu à peu, et singulièrement depuis le début de la décennie 2000, érigées
en préoccupations et en objectifs pour les politiques publiques.
Alors que l’attractivité ne se mesurait initialement qu’à l’aune des fluctuations de change et
ne relevait que des problématiques de mouvements financiers, la notion s’est étendue à toutes
les dimensions de ce qui peut faire la qualité d’un espace (d’un village à un continent).
L’attractivité, avec ses multiples composantes, est désormais une variable cruciale pour saisir,
mesurer et tenter de prévoir des flux de capitaux et de populations, entre pays, entre régions,
entre villes. Le thème est devenu un sujet majeur pour les politiques d’aménagement du
territoire.
Les villes sont en compétition, à la fois nationale et mondiale, pour attirer des
investissements, des activités, des touristes, des habitants. Les classements, toujours plus
6
François Cusin et Julie Damon, « Les villes face aux défis de l’attractivité : classements, enjeux et stratégies
urbaines », revue Futuribles, 2010.
7
Ibid.
29
nombreux, s’attachent à hiérarchiser les métropoles afin d’en mesurer, à tout le moins d’en
approcher, l’attractivité.
Si de premiers palmarès de villes ont été conçus et publiés dès les années 1970 en France, les
études internationales sont plus récentes. Elles sont aujourd’hui menées régulièrement, en
particulier par des cabinets internationaux de conseil et des banques, et portent principalement
sur deux thèmes : les prix et la qualité de vie.
L’attractivité ne se réduit pas aux fonctions économiques des villes. Elle déborde le cadre des
activités d’échange et de production, et renvoie aux dimensions proprement urbaines,
sociales, culturelles et politiques des territoires. Si le territoire peut être associé à une fonction
de production, c’est aussi un support d’identité et un lieu offrant bien-être et qualité de vie
aux habitants qui le peuplent.
Une ville n’est pas seulement un endroit où l’on travaille et où l’on crée des richesses
attractives en tant que tel, mais aussi un lieu où l’on vit, dont on attend du bien-être et où l’on
dépense des richesses.
Pour les villes, la qualité de vie est un enjeu qui croît avec l’augmentation de la propension à
la mobilité des ménages. Or, lorsqu’ils sont en mesure d’arbitrer, ceux-ci recherchent de plus
en plus le meilleur compromis entre opportunités professionnelles et qualité de vie. La
situation géographique, le climat (à l’origine de l’héliotropisme), le cadre de vie, l’offre
urbaine (qualité des espaces publics et des équipements, services aux particuliers, commerces,
etc.), la sécurité, l’offre scolaire et universitaire deviennent des éléments de plus en plus
décisifs dans les choix de localisation résidentielle.
30
production (travail et capital), indépendamment de la mobilité de ces facteurs. Cependant,
avec l’amplification des processus de mondialisation et de libéralisation des échanges, la
théorie de la compétitivité-prix a fait place à des approches plus globales prenant en compte la
capacité des territoires à non seulement créer plus de richesses au moindre coût, stabiliser ses
marchés et valoriser son savoir-faire et ses produits, mais aussi à attirer des ressources et des
personnes nécessaires au développement de l’activité économique et à l’innovation.
La notion d’attractivité est, à bien des égards, proche de celle de compétitivité. Les deux sont
même souvent utilisées comme des synonymes.
8
François Cusin et Julie Damon, « Les villes face aux défis de l’attractivité : classements, enjeux et stratégies
urbaines », revue Futuribles, 2010.
31
La multiplication des palmarès accélère la diffusion de la logique de benchmarking (analyse
comparative) des villes. Mais la prise en compte des ressorts plus subjectifs de l’attractivité,
comme l’attrait lié à l’image, la culture, l’histoire, les grands événements, l’art ou encore les
critères esthétiques, ont conduit les élus concernés à se tourner vers des outils susceptibles de
contribuer à renforcer l’identité de leur territoire.
Les nouvelles générations de politiques urbaines se caractérisent par un recours croissant aux
techniques du marketing et leur adaptation aux enjeux spécifiques des territoires urbains.
Les politiques d’attractivité visent donc non seulement à améliorer l’offre urbaine, mais
également à valoriser cette offre et promouvoir l’image de marque des villes. Les processus
de marché jouent un rôle croissant dans le développement local et les élus se posent de plus
en plus en « entrepreneurs », cherchant à créer de la valeur au sein de leur territoire. À côté de
la valeur économique, sont d’autant plus prises en considération les valeurs esthétiques,
culturelles, symboliques, que celles-ci peuvent être transformées en valeur marchande
(valorisation du foncier, arrivée d’investisseurs, location d’espaces commerciaux, etc.). À la
vente des « produits de la ville » (biens et services), s’ajoute celle de la « ville comme
produit».
Tableau 1: Les quatre dimensions des politiques d’attractivité.
32
a) Le benchmarking :
Les villes ont besoin d'un haut niveau de compétitivité pour assurer leur niveau de vie.
Cependant, la compétitivité n’est pas un but en soi.
Le benchmarking contribue à trouver des solutions rationnelles pour l'adoption des meilleures
pratiques dans le monde.
Il s’agit donc d’une stratégie visant à améliorer la performance, une plus grande efficacité,
une haute qualité des services, qui sont obtenues en acceptant les changements.
Le benchmarking doit être compris comme un outil pour soutenir ceux qui font les politiques
de développement d'une activité particulière. Il doit être basé sur la recherche en utilisant des
indicateurs quantitatifs et analyses qualitatives sur les meilleures pratiques. La meilleure
pratique montre comment cette performance est obtenue. La présentation de la meilleure
pratique va inspirer ceux qui s’intéressent, et elle peut servir de modèle pour apprendre
comment améliorer la propre activité, et même dépasser la performance du modèle.
33
Il s’agit donc :
Le city branding correspond, donc, à la fois à une démarche de labellisation faisant ressortir
des attributs matériels de la ville et affirmant son statut (de capitale, de technopole innovante,
de ville-patrimoine, etc.), et à un marquage symbolique reposant sur la mise en avant de
valeurs locales spécifiques, d’une histoire singulière, de sa « personnalité », son dynamisme,
ses qualités esthétiques, son patrimoine ou encore son ambiance et son animation. Grâce à ce
marketing identitaire, des villes comme Barcelone, Bilbao, Dublin on encore Manchester se
sont dotées d’une nouvelle « capitale image » qui a largement contribué à renforcer leur
attractivité.
Les marques de ville doivent néanmoins remplir certaines conditions. Premièrement, l’image
de la ville qu’elles véhiculent doit apparaître réaliste, sous peine, sinon, de susciter des
attentes qui seront déçues et de ne pas être en mesure de fidéliser ses nouveaux habitants.
Ensuite, elle doit être fondée sur une représentation et une stratégie partagée par les acteurs
locaux. Enfin, elle doit être susceptible de renforcer la fierté des habitants, tout en attirant les
investisseurs et de nouveaux arrivants. 9
9
François Cusin et Julie Damon, « Les villes face aux défis de l’attractivité : classements, enjeux et stratégies
urbaines », revue Futuribles, 2010.
34
c) La réalisation des projets urbains à fort rayonnement :
Une œuvre emblématique visera, par exemple, à augmenter le rayonnement d’une ville. À
son tour, celui-ci attirera de nouveaux investisseurs, commerçants et habitants. D’où une
valorisation du prix du foncier permettant des rentrées fiscales qui pourront servir à financer
de nouveaux projets. À travers ce processus, c’est l’ensemble de l’image de la ville qui doit se
trouver renforcée.
En un mot, les stratégies locales d’urbanisme, montrant combien il est possible d’innover en
matière de vie quotidienne, de déplacement, de réhabilitation, de développement durable,
permettent aux villes de se distinguer, notamment à celles qui savent communiquer sur leurs
projets.
Une grande partie de cette expansion se produit à proximité de zones dangereuses, le long des
cours d’eau et des littoraux, et se traduit par des établissements informels et non planifiés. Les
risques auxquels les habitants des villes sont exposés sont exacerbés par l’absence
d’infrastructures adéquates, de planification de l’occupation des sols et de codes de
construction. Du fait de cette concentration de personnes et de biens, les catastrophes
naturelles et les effets du changement climatique peuvent avoir des conséquences
dévastatrices, en termes de vies humaines et de dégâts matériels. Les plus pauvres sont
toujours les plus vulnérables.10
La résilience est la capacité de tout système urbain et de ses habitants à affronter les crises et
leurs conséquences, tout en s’adaptant positivement et en se transformant pour devenir
10
https://www.banquemondiale.org/fr/results/2017/12/01/resilientcities?fbclid=IwAR2gnSBprmk7xbb2YxsAER
4YLgFOaGQ9nkiL5h8s0iMc552_Ht59JPL6BfU
35
pérenne. Ainsi, une ville résiliente évalue, planifie et prend des mesures pour se préparer et
réagir à tous les aléas qu’ils soient soudains ou à évolution lente, prévus ou non. Les villes
résilientes sont donc mieux à même de protéger et d’améliorer la vie des gens, de sécuriser
leurs acquis, de promouvoir un environnement favorable aux investissements et de favoriser
les changements positifs.11
Pour les dirigeants des gouvernements locaux, la réduction des risques de catastrophe peut
s’avérer être une opportunité historique, car la mise en place d’une démarche préventive de
protection entraîne une amélioration des conditions environnementales, sociales et
économiques. De plus la réduction des risques peut aussi dynamiser la lutte contre les
variables futures du changement climatique et accroît la prospérité et la sécurité de la
communauté.
Les gains qui découlent de cette démarche incluent les éléments suivants :
Préservation des vies et des biens dans les situations de catastrophe ou d’urgence, et
réduction spectaculaire du nombre de décès et de blessés graves.
Participation citoyenne active et création d’une plate-forme pour le développement
local.
Protection des biens et du patrimoine culturel des communautés, et diminution de la
déperdition des ressources consacrées par la ville à la réponse aux catastrophes et au
relèvement
11
https://fr.unhabitat.org/la-resilience-urbaine/
36
Croissance économique et création d’emploi :
Anticipation des investisseurs de l’assurance d’un nombre réduit de pertes dues aux
catastrophes, entraînant une augmentation des investissements privés dans les
habitations, les bâtiments et autres propriétés répondant aux normes de sécurité.
Accroissement des investissements de capitaux dans l’infrastructure, notamment pour
des besoins de modernisation, de rénovation et de réhabilitation.
Augmentation de l’assiette de l’impôt, amélioration des opportunités pour les
entreprises, et progression de la croissance économique et de l’emploi compte tenu
que les villes sûres et mieux gérées attirent davantage d’investissements.
12
Bureau des Nations unies pour la réduction des risques de catastrophes et ses organisations partenaires, pour
des villes résilientes – Ma ville se prépare, une campagne mondiale, 2010.
37
Figure 2: La roue de la résilience.
La réduction des risques doit faire partie intégrante du développement local. Une gestion
holistique des risques de catastrophe devient plus intéressante lorsqu’elle arrive à répondre
simultanément aux besoins de nombreuses parties prenantes et priorités concurrentes. En
général, les incitations sont plus fortes lorsque la gestion des risques de catastrophe contribue
13
Bureau des Nations unies pour la réduction des risques de catastrophes et ses organisations partenaires, 2010,
Pour des villes résilientes – Ma ville se prépare, une campagne mondiale, 2010.
38
de manière visible et manifeste à l’amélioration du bien-être économique et social des
populations. Par exemple :
Des routes bien conçues et correctement drainées ne donnant pas lieu à des
glissements de terrain ou des inondations autorisent un transport plus fluide des
marchandises et des personnes à tout moment.
Des écoles et des hôpitaux sûrs garantissent la sécurité des enfants, des patients, des
éducateurs et des professionnels de santé.14
Favoriser la coordination interministérielle et le leadership Diversifier les activités économiques locales et mettre en
en matière de réduction des risques de catastrophe. œuvre des mesures de réduction de la pauvreté.
Renforcer les capacités institutionnelles et allouer les Planifier la continuité des activités pour éviter toutes les
ressources nécessaires. perturbations des services en cas de catastrophe.
Aligner le développement urbain et local sur les principes
Mettre en place des mesures incitatives ainsi que des
de réduction des risques de catastrophe.
pénalités pour accroitre la résilience et améliorer la
conformité aux normes de sécurité.
Affecter des terres sans risque à l’ensemble des activités Adopter la gestion écosytémique des risques.
stratégiques et des habitants.
S’engager fortement à diminuer la contamination,
Encourager la participation de l’ensemble des parties améliorer la gestion des déchets et réduire les
prenantes à toutes les étapes du processus et renforcer les émissions de gaz à effet de serre.
alliances sociales et la mise en réseau.
14
Bureau des Nations unies pour la réduction des risques de catastrophes et ses organisations partenaires, 2010,
Pour des villes résilientes – Ma ville se prépare, une campagne mondiale, 2010.
39
Chapite III. S’inspirer des expériences des villes offrant une meilleure qualité de
vie :
Comme on avait précité, aujourd’hui, plus de la moitié des habitants de la planète vivent dans
des villes, et ce chiffre ne cesse de croître.
« Les villes sont bruyantes, polluées, les voitures y circulent rapidement : tout cela est
extrêmement stressant. » Le communicateur scientifique Jérémy Bouchez. 15
« Nous vivons une expérience. Si nous ne pouvons pas agir sur les conditions économiques,
nous pouvons façonner la ville pour rendre aux gens leur dignité et faire en sorte qu’ils se
sentent riches. La ville peut les rendre heureux ». Enrique Penalosa Londono, Maire de
Bogota (Colombo).
Au XXe siècle, de nombreux centres urbains ont connu la prospérité économique. Pourtant, si
l’on en juge par les sondages et statistiques de santé publique, les gens ne s’y sentaient pas
mieux. De fait, nombre d’études récentes indiquent que les habitants des grandes villes sont
généralement moins heureux que ceux qui vivent ailleurs, et ce en dépit de revenus plus
élevés.
15
URBAN HUB, les villes heureuses – À la recherche du secret du bien vivre en ville, plateforme Web, 2017.
40
Prenons Bogotá en Colombie. Comme beaucoup de métropoles, la ville a été
redessinée autour de la voiture et des espaces privés au cours des décennies.
L’animation des rues qui soudait les différents quartiers en a souffert. Il est vrai que
Bogotá a subi l’emprise de la drogue et la criminalité, mais ce sont surtout le risque de
se faire renverser, les embouteillages et le manque de lieux de rassemblement qui ont
fait fuir les piétons.
Le nouveau maire, au lieu de miser toujours plus sur la voiture, a adopté un plan
ambitieux visant à réintégrer l’humain et le bien-être dans les infrastructures à travers
un vaste réseau de pistes cyclables, de nouveaux parcs et le fameux TransMilenio,
premier système de transport rapide de Bogotá. En se fondant sur l’expérience
humaine, il a rejeté les principes cardinaux d’un urbanisme jamais remis en cause
depuis des décennies.
Remettant la nature et la relation que l’homme entretient avec elle au centre de son art, le
Corbusier a voulu favoriser l’épanouissement des citadins. Habiter, travailler, se divertir et
circuler sont les quatre grands axes autour desquels l’architecte-urbaniste a articulé ses
œuvres.
Le bien-être urbain repose une foule de facteurs : l’emploi, les écoles, le logement, les
commerces. Mais pour créer une « ville heureuse », il faut investir dans le lien social qui fait
vivre une communauté, autrement dit le capital social. L’enjeu central est la liberté. C’est
autant la liberté d’y circuler que d’y vivre, des moyens de se déplacer et des lieux agréables à
voir et à vivre, seul ou avec les autres.
Il faut remettre l’humain au centre de la cité : ouverture des espaces aux habitants,
réduction du trafic automobile (voies piétonnes, zones piétonnes en centre-ville, jours
sans voiture, etc.), réappropriation ou réhabilitation des espaces pour leur usage public
(parcs, aires de sport et potagers urbains), l’amélioration de la santé mentale des
citadins par une ville plus verte.
Il faut rendre nos villes intelligentes, vertes et mobiles, Les villes qui parviennent à
créer un paysage urbain facilitant les échanges et la mobilité améliorent le bonheur et
la santé de leurs habitants. Les nouvelles technologies permettent plus que jamais
d’exploiter des solutions intelligentes favorisant la mobilité, l’urbanisme vert, la
41
démocratie citoyenne et la réactivité des services publics afin de transformer chaque
en ville heureuse. « Ce sont les gens qui font la ville ».
Au Japon, le lien entre la santé mentale et la ville n’est pas passé inaperçu. Depuis les
années 1980, les psychologues y prescrivent des Shinrin-Yoku, ou bains de forêt, à des
patients souffrants de tension, de dépression, d’anxiété, de fatigue ou de confusion.
Des études ont montré qu’on peut réduire la quantité du Cortisol (une molécule dont la
présence indique un niveau de stress élevé) dans la salive tout en explosant un
individu à la nature.
Évidemment, il ne suffit pas de planter quelques arbres pour résoudre tous les
problèmes de santé mentale, précise Christian Savard, directeur général de Vivre en
ville. Un environnement moins stressant, c’est bien beau, mais les services sociaux et
le soutien psychologique demeurent essentiels.
a) Zone d’Afrique :
Selon le rapport qui prend en compte plus de 231 villes dans le monde, 5 villes africaines,
font partie du top 100.
C’est la ville de Port-Louis (Maurice), qui arrive en tête du classement sur le continent
africain, occupant la 83e place du classement mondial. Elle est suivie de Durban (Afrique du
Sud), qui obtient la 89e place, Cape Town et Johannesburg (Afrique du Sud) suivent,
occupant respectivement la 94e et la 95e place. La ville de Victoria (Seychelles) clôt ce top 5
africain en se classant 98e sur le plan mondial.
Le top 10 africain quant à lui, inclut les cinq premières villes précédemment citées, puis,
respectivement Tunis (Tunisie), Rabat la capitale administrative (Maroc), Casablanca la
42
capitale économique (Maroc), Windhoek (Namibie) et Gaborone (Botswana). Notons que 46
villes africaines au total, figurent dans le classement établi par la société. 16
Figure 4 : Les villes en tête du classement Mercer 2017 sur la qualité de vie en Afrique
du Nord et Subsaharienne.
16
Jules Crétois , les villes où il fait bon de vivre en Afrique ,journal jeune Afrique, 2017.
43
b) Dans le monde :
Le classement mondial du cabinet Mercer voit les agglomérations européennes se tailler une
nouvelle fois la part du lion parmi les villes où il fait bon vivre.
Les villes du continent ont encore des progrès à faire par rapport à leur concurrentes
européennes. Treize de ces dernières figurent dans les vingt premières places du palmarès
mondial. Vienne, Zurich et Munich forment le trio de tête. 17
Figure 5:Les villes qui offrent la meilleure qualité de vie dans le monde selon le
classement Merce 2017.
17
https://www.mercer.fr/newsroom/classement-2017-qualite-de-vie.html
44
Tableau 2: Les caractéristiques des villes qui offrent la meilleure qualité de vie dans le monde.
Vienne
45
Une ville verte : une atmosphère sereine.
Munich Ville étudiante : la présence de ses prestigieux
établissements supérieurs.
(L’université de Munich et l’université technique se
classent parmi les 100 meilleures universités du
monde).
Transport développé : Bus, Tramway, Trains et
Métro.
L’aménagement cyclables et de panneaux de
signalisation clairement définis pour garantir plus de
sécurité.
Un faible taux de criminalité.
D’autre part, les opportunistes et les exigences de la globalisation conduisent les villes à
innover, s’adapter et devenir plus compétitives pour se positionner en tant que pôles
d’attractivité au niveau régional ou international. La qualité de vie est donc un facteur
essentiel de l’attractivité d’une ville pour ses résidents, ses entreprises, ses expatriés ainsi que
pour les investisseurs internationaux. C’est fort de cet enjeu que Casablanca a souhaité
disposer d’une étude d’attractivité fondée sur un benchmark international. Ce projet vise à
déterminé de façon objective les critères de la qualité de la vie afin de permettre aux
institutions décisionnelles de la ville de Casablanca d’identifier les principaux leviers
46
capables d’influencer le niveau de la qualité de vie (du point de vue des expatriés) à
Casablanca ainsi que son positionnement international. 18
Méthodologie
Pour les besoins de la comparaison internationale, 7 villes ont été sélectionnées, selon certains
critères bien distincts : la similitude des enjeux de développement, la présence d’expatriés, le
statut de plaque tournante touristique, le statut de hub des affaires, le statut de ville
internationale, et le fait d’abriter des sièges régionaux d’entreprises multinationales. Les villes
sélectionnées sont ainsi :
Belgrade (Serbie) : ville qui a été témoin d’une hausse importante de la qualité de vie au cours
des 10 dernières années à travers l’amélioration de l’infrastructure.
Caire (Egypte) : ville qui pour longtemps était considérée comme un hub touristique pour les
différentes destinations en Afrique et Moyen Orient et aussi réputée pour son architecture et
sa culture.
Lisbonne (Portugal) : ville très visitée en Europe et reconnue pour son patrimoine historique
et ses activités culturelles. Elle a l’un des plus importants ports atlantiques d’Europe.
Lyon (France) : la ville de Lyon est potentiellement l’une des meilleures références pour la
comparaison avec Casablanca. La ville de Lyon a une stratégie de promotion dynamique et de
marque qui se fonde essentiellement sur l’économie, la culture, l’urbanisme, et la gastronomie
locale. La qualité de vie à Lyon est considérée comme très bonne en comparaison avec les
autres villes de l’étude.
Istanbul (Turquie) : ville très touristique et dotée d’un héritage culturel très important. Elle est
de plus un important hub régional pour les multinationales. La ville d’Istanbul est la plaque
tournante de l’économie turque et un point majeur de connexion entre L’Europe et l’Asie.
Mexico (Mexique) : ville très touristique et avec l’un des plus anciens héritages culturels
d’Amérique latine. Elle est l’un des poumons économiques du pays et une des places
financières importantes de la région.
18
The Rolling notes, étude de la qualité de vie à Casablanca : Une comparaison internationale, plateforme web,
2016.
47
New York (Etats-Unis) : pour les besoins des calculs, les villes ont été comparé à New York
(Etats-Unis) qui constitue la ville-repère et le score de référence (100) dans les classements
annuels Mercer de la qualité de vie.
Une analyse comparative des scores de la qualité de vie a été effectué en se basant sur la
méthodologie Mercer. Pour les besoins des calculs, les villes ont été comparé à New York
(Etats-Unis) qui constitue la ville-repère et le score de référence (100) dans les classements
annuels Mercer de la qualité de vie. D’autre part, l’évaluation de la perception des expatriés et
locaux à Casablanca par le biais d’une enquête, permettant de renforcer l’analyse et d’assurer
une corrélation entre la perception et les statistiques. 19
Dans l’ensemble, les participants ayant répondu au questionnaire Mercer sont confiants sur la
capacité de la ville de Casablanca à se développer et à hausser sa qualité de vie dans le moyen
terme. Avec la stratégie de développement du Grand Casablanca 2015-2020, la ville dispose
d’importants atouts et des opportunités réelles afin de se positionner comme une plateforme
régionale de premier plan. Aussi, l’indice de qualité de vie de la ville de Casablanca est de 28
points inferieur à celui de la ville de New York, et de 29 points inférieur à ceux de Lyon et
Lisbonne.
19
The Rolling notes, étude de la qualité de vie à Casablanca : Une comparaison internationale, plateforme web,
2016.
20
Ibid.
48
Tableau 3:Le classement de Casablanca par rapport aux villes analysées pour l'étude.
En ce qui concerne les 10 dernières années, l’indice pour la catégorie des services publics et
transports a augmenté de 3 points pour la ville de Casablanca. La ville de Belgrade (Serbie)
s’octroie la hausse la plus importante pour cette catégorie (+6 points). L’écart entre
Casablanca et la ville de New York (Etats Unis) est de 26 points et de 19 points avec la ville
de Lyon (France). Quatre des villes étudiées ont vu leurs indices pour la catégorie des services
publics et transport augmenter (avec une moyenne de 4 points). La ville de Casablanca a
l’opportunité d’investir dans le domaine du transport et de traiter le problème récurrent de la
congestion du trafic et de la pollution de l’air, dans la perspective d’une augmentation
constante de la population et des véhicules motorisés (voitures, taxis, motos). Une
amélioration dans ces domaines constituerait un effet de levier significatif et positif pour la
qualité de vie en général. La ville de Casablanca peut s’inspirer par exemple des initiatives
prises dans des villes comme Lyon, Singapour ou Londres afin de réguler le flux de véhicule
et introduire des moyens de transports plus écologiques.
Un autre levier clé constitue l’orientation des comportements vers un plus grand usage des
transports publics et autres moyens de mobilité non-polluants (tram, vélo, etc.) permettrait de
sensibiliser la population sur les questions d’environnement et de qualité de vie. La ville de
Casablanca doit développer au fur et mesure ses infrastructures et s’assurer du bon
fonctionnement des services publiques essentiels tels que l’évacuation des eaux usées et
déchets, l’accès à l’eau potable, et le contrôle de la pollution de l’air.
49
Loisirs :
Parmi les villes étudiées, la ville de Casablanca est moins bien notée pour cette catégorie des
loisirs. L’écart entre Lyon et Casablanca est de 32 points, et de 36 points avec la ville de New
York. En un peu moins de 10 ans, la ville de Belgrade a su élargir son offre de loisir
(augmentation de 8 points) et ainsi devancer la ville de Casablanca de 4 points. Les villes
d’Istanbul, Lyon et Mexico ont toutes eu un indice stable durant les 10 dernières années. Il est
donc important que la ville de Casablanca saisisse l’opportunité de développer encore plus un
panel d’activités de loisirs aux standards internationaux, complet et diversifié aussi bien pour
ses expatriés que pour ses résidents locaux (restaurants avec des cuisines internationales,
théâtre, cinémas et sport/loisirs accessible pour la population). La richesse culturelle actuelle
de la ville ainsi que les offres de loisir à développé selon un standard international (comme les
parcs et installations sportives dans les quartiers de la ville) permettraient d’accentuer son
attractivité.21
Ecoles et éducation :
Les scores de la grande majorité des villes étudiées n’ont pas changé au fil des 10 dernières
années. L’offre de scolarisation (telles que les écoles internationales, privées) reste stable.
Casablanca et Belgrade ont eu une augmentation substantielle de leur indice, respectivement,
de 10 points et de 20 points. Lisbonne est la ville qui a atteint le score le plus élevé pour cette
catégorie. L’écart entre la ville de Casablanca et Lisbonne est 40 points. Casablanca peut
profiter de sa position en tant que ville tournée vers l’international tout en gardant ses valeurs
et son héritage culturel. En d’autres termes créer une « marque » autour de la valeur ajoutée
de l’éducation et de la culture. La proximité avec les villes européennes pourrait de ce fait
inciter Casablanca à accélérer sa politique de partenariat avec les institutions universitaires de
différent pays et la positionner ainsi comme ville référence pour l’éducation en Afrique
francophone.22
21
The Rolling notes, étude de la qualité de vie à Casablanca : Une comparaison internationale, plateforme web,
2016.
22
Ibid.
50
Chapite IV. La norme Marocaine ISO 37120/2014 : Développement durable au
sein collectivités – indicateurs pour les services urbains et la qualité de
vie.
Les indicateurs sont des séries de données statistiques utilisées pour surveiller ces systèmes,
en aidant à identifier les changements et d'orienter les interventions pour influencer le cours
du changement social.
Citons l’exemple des indicateurs sociaux qui comprennent des indicateurs tels que : le taux de
chômage, l'espérance de vie, le nombre de jours sans limitation d'activité, le taux de
fréquentation scolaire, la participation au vote.
Cet exemple montre la grande diversité des indicateurs qui concernent des domaines très
différents tels que démographique, économique, politique, de la santé, etc.
Les indicateurs sont tout simplement un indice. La nature de cet indicateur dépendra des
choix faits en relation avec les définitions et les données utilisées.
23
Andreea Monica State, la qualité de la vie urbaine, les indicateurs de la qualité environnementale urbaine,
PHD, université de Bucarest, 2015.
51
2) L’adoption d’une norme par l’Institut Marocain de Normalisation
(L’IMANOR) :
Suite à mon entretien avec Mr.Hamdaoui Khalid, chef de département des ressources et
informations :
Toutes les normes sont éditées au départ par l’ISO. Toutefois, pour que l’ISO adopte une
norme, l’IMANOR doit voter et donner son avis autant que comité membre. Par la suite, la
norme pour qu’elle soit adoptée au Maroc, elle passe par un cycle d’homologation. Il y’a des
comités techniques répartis chacun dans un domaine qui fait la gestion d’homologation des
normes.
Quand il s’agit d’une norme technique, il y’a des modifications puisque les exigences au
niveau international ne sont pas les mêmes au niveau national, il existe des contraintes liées
au climat, au niveau technologique…Cependant une norme de management ou comme la
présente norme sur la qualité de vie et services urbains, il n’y a pas lieux pour des grandes
modifications. La norme passe par le comité technique, qui juge si la norme doit être adaptée
au contexte Marocain ou bien elle peut être adoptée sans modification.
Chaque norme après 5ans, rentre dans un cycle de révision, soit elle est retenue, soit elle est
révisée. A titre d’exemple, les normes de management subissent des révisions, pour apporter
des explications de plus ou pour éclaircir une idée. Tandis que, les normes techniques, ne
peuvent être révisées à chaque fois, si le comité apporte des révisions, ça peut perturber la
chaine de production. L’IMANOR participe dans la révision avec l’ISO, mais ils ne sont pas
obligés de la suivre au niveau national.
La présente norme est axée sur les services urbains et la qualité de vie, du point de vue de leur
contribution au développement durable de la ville.
Dans le cadre d’une nouvelle série de Normes internationales en cours d’élaboration pour une
approche holistique et intégrée du développement durable, qui inclut des indicateurs pour les
services urbains et la qualité de vie, la présente série d’indicateurs normalisés permet
d’appréhender de manière uniforme ce qui doit être mesuré et comment les mesures doivent
52
être réalisées. Élaborée sous forme de liste, elle ne porte pas de jugement de valeur, ni ne
fournit de valeur seuil ou de référence pour les indicateurs.
Dans la présente norme, les indicateurs et les méthodes de calcul associées ont été développés
afin d’aider les villes à :
b) Le domaine d’application :
La présente norme reprend intégralement la norme ISO37120/2014. Elle est examinée et
adoptée par la commission de normalisation, de l’aménagement durable des villes et des
collectivités en 2017.
Elle s’applique à toutes les villes, communes ou administrations locales qui entreprennent de
mesurer leurs performances de façon comparative et vérifiable, indépendamment de leur taille
et de leur emplacement.
Les indicateurs sont structurés autour de thèmes. Tenant compte des différences en termes de
ressources et de capacités des villes à l’échelle mondiale, l’ensemble des indicateurs de
performances des villes a été réparti en indicateurs «de base » (d’application obligatoire pour
les villes qui se conforment à la présente norme) et en indicateurs « complémentaires»
(d’application recommandée pour les villes qui se conforment à la présente norme). Les
indicateurs de base et les indicateurs complémentaires sont répertoriés dans le tableau de la
norme présentée dans l’Annexe page 182 .25
24
L’institut Marocain de Normalisation, « Le développement durable au sein des communautés territoriales,
indicateurs des services urbains et de la qualité de vie », norme Marocaine ISO37120/2014.
25
Ibid.
53
Deuxième partie
Chapitre II : L’évaluation de la qualité de vie et les services urbains : vers une nécessaire
traduction quantitative.
54
Chapite I. Présentation de l’arrondissement Yaacoub El Mansour :
55
b) La situation de l’arrondissement Yaacoub El Mansour au sein de Rabat :
L’arrondissement Yaacoub El Mansour est l’un des plus vieux de la ville de Rabat. Occupant
1/6 de la superficie de la capitale. Sa position entre l’océan et la voie ferrée doublée par la
route de Casablanca, limite considérablement ces échanges avec les autres quartiers.
56
2) La genèse de Yaacoub El Mansour :
L’histoire urbaine du quartier se caractérise par l’existence de plusieurs tentatives de
résorption de bidonvilles, ainsi que par la construction de l’habitat du plus grand nombre sous
l’impulsion de l’architecte urbaniste « Ecochard ». Ce dernier expérimenta de nouvelles
formes d’habitat pour les populations marocaines pauvres, à partir de constructions
standardisées mais évolutives et de centres urbains composés autour de places et rues qui
regroupent l’ensemble des équipements essentiels à la vie quotidienne : Mosquée, marché,
école. Ce type d’habitat fut appelé trame (8*8) ou trame Ecochard.
Le quartier tel que nous le connaissons aujourd’hui est le résultat d’une évolution de plusieurs
années :
En 1922, un certain Mr Lahlou installe une tannerie (d’où le nom Douar Debbagh) sur un
terrain qu’il possédait non loin des nouveaux abattoirs, ce qui attira quelques immigrants.
C’est en 1927 que la municipalité rassembla les baraques éparpillées dans la ville pour les
transformer là à cause d’une grave épidémie qui semble avoir décidé les autorités à
s’intéresser de près à ce bidonville.
En 1930, la municipalité aménagea, sur un terrain Habous, « une trame sanitaire» sur laquelle
elle installa un ensemble de Noualas, appelé désormais quartier des Nouaïl, destinés à
recevoir les familles d’un petit bidonville qui occupait un terrain de la famille Akkari au
quartier du même nom.
L’année 1936 constitue un tournant dans l’histoire du Douar. En effet, sur décision du conseil
municipal, il fut intégré au périmètre urbain et sa gestion entièrement confiée à la
municipalité.
57
Alarmées par la prolifération des bidonvilles partout au Maroc, les autorités réagirent dès
1938 par la promulgation le Dahir du 8 Juillet relatif à l’assainissement des villes et des
centres urbains. A partir de 1940, deux trames sanitaires furent aménagées à proximité des
Douars anarchiques de Haj Qacem et Hay El Khir avec lesquels elles formèrent une énorme
agglomération des baraques faites de vieilles planches et de tôles rouillées.
Ce fut d’abord Douar El Kora, séparé de Nouail par une parcelle qu’occuperont plus tard un
marché et une Joutia. Au début des années 50 alors que les bidonvilles anarchiques
proliféraient et que la trame de Kora s’étoffait, naissait celle du Douar Al Garâa vers le Sud.
Ne limitant par leur intervention à la réorganisation des bidonvilles, les autorités tentèrent
aussi de restructurer en essayant de résorber quelques pâtés de baraques et de Nouail formant
le point nord-est du bidonville. Ainsi libérés et expropriés, ces terrains, de même que les
terres Habous qui leur font face servirent à l’édification de l’embryon d’une cité qui reçut le
nom de prestigieux Yaacoub El Mansour.
En effet le résident Eric LABONNE a fait appel à Michel Ecochard (architecte urbaniste), en
1946, qui a eu pour mission de proposer des solutions nouvelles pour surmonter la situation
qui sévit dans le pays.
Les années 90 sont marquées notamment par l’extension du quartier vers le sud et le Sud-Est.
58
Les commerces à Yaacoub El Mansour se répartissent en deux importants alignements
commerciaux ; l’avenue Sidi Mohammed Benabdellah et l’avenue Assalam . La « Halka » et
la « Joutia » sont deux activités qui se sont installées en 1958.
Le quartier a été couvert par un plan d’aménagement dont les options furent amorcées en
1998. Les directives du Plan d’Aménagement se résument dans les points suivants :
26
Jean Traraud , Rabat ou les heures marocaines . Plon. Paris 1929.
59
3) L’arrondissement le plus peuple de la capitale :
Avant de mener un diagnostic approfondi de l’espace en question, il est indispensable de
comprendre la nature des évolutions démographiques que représente l’arrondissement de
Yaacoub El Mansour, nous relèverons également la répartition de la population de Rabat
selon ses arrondissements, pour comparer vers la fin la population abritée par
l’arrondissement YEM par rapport aux autres arrondissements de la préfecture.
Selon le RGPH 2014, l’arrondissement Yaacoub El Mansour est peuplé de 193 333 habitants.
C’est vers les années 1990 que YEM va connaitre une grande évolution de sa population en
passant de 161 700 en 1982 à 199 500 habitants en 1994.
1982-1994
2.33%
1994 199 500
60
Comme la montre la carte ci-dessous, les arrondissements d’Agdal-Ryad et de Souissi sont
nettement moins peuplés (ils accueillent respectivement 73 980 et 22 675 habitants) et se
distinguent par des densités particulièrement faibles (31 et 4 habitants à l’hectare).
Les écarts de densité sont amenés à évoluer dans les prochaines années du fait de potentiels
différenciés selon les arrondissements. Hassan, Youssoufia et Yaacoub El Mansour
connaitront vraisemblablement, une stabilité, voire une baisse de leurs densités de population.
Tandis que les arrondissements Agdal-Ryad ou de Souissi accueilleront à l’inverse des
développements nouveaux.
Les écarts sont conséquents au sein même des arrondissements. Ainsi, par exemple, la densité
de population atteint 144 habitants à l’hectare dans l’arrondissement YEM, juste à côté,
Souissi, qui constitue un arrondissement mais aussi un quartier à l’identité forte ne compte
61
que 4 habitants à l’hectare. Ces écarts considérables se relient bien sûr aux tissus des
différents quartiers (immeubles, villas, bidonvilles…) qui impliquent des concentrations de
population plus ou moins élevées.
La population de Yaacoub El Mansour n’a quasiment pas progressé entre 2004 et 2014, par
contre la chute de la fécondité qui apparait comme le phénomène démographique majeur de
ces vingt dernières années, elle est relativement élevée on recense 1.8 à l’arrondissement
Yaacoub el Mansour au lieu de 1.6 à Rabat. Par contre la réduction de la taille moyenne des
ménages peut expliquer cette faible évolution.
Le nombre de ménages s’accroit à un rythme plus rapide que la population. Ainsi le nombre
de ménage a augmenté de 0.8% en moyenne chaque année sur la période 2004-2014 tandis
que le nombre d’habitants n’augmentait pas entre cette même période soit -0.4%. Cette
augmentation s’explique par la diminution de la taille moyenne des ménages qui a passé de 5
à 4.1 sur la période de 2004-2014 et qui résulte d’une montée des exigences de confort de la
population. C’est un phénomène en conséquences durables et importantes puisqu’il entraine
une réduction du nombre d’habitants dans le parc existant.
62
Figure 10: Carte du nombre de population et taux d'accroissement par arrondissements.
Cette faible régression de sa population 0,4% est le résultat d’un léger phénomène de dé-
densification des secteurs les plus anciens, compensé par le développement de nouveaux
quartiers au Sud.
63
Chapite II. Evaluation de la qualité de vie et services urbains : vers une nécessaire
traduction quantitative :
1) L’économie :
a) Le taux de chômage :
Il est considéré comme l’un des indicateurs du marché de travail les plus informatifs, reflétant
les performances générales du marché de travail et de l’économie dans son ensemble. Il est
utilisé pour mesurer la main-d’œuvre non utilisée de la ville et suivre les cycles économiques.
Lorsque la croissance économique est forte, les taux de chômage à tendance à être bas et
lorsque l’économie stagne ou est en récession, le taux de chômage a tendance à être plus
élevé.
64
Figure 11: Carte du taux de chômage par arrondissements.
Les taux les moins élevés sont enregistrés dans les quartiers aisés notamment Agdal-Riad et
Souissi (respectivement 9,4% et 8,6%).
65
Plusieurs facteurs expliquent cette situation :
Le taux de chômage élevé dans l’arrondissement peut être expliqué par sa transition
démographique, vu qu’il abrite une part importante de la population (194 333 habitants) et
qui recompose la pyramide des âges avec de plus en plus de jeunes.
+85
75 - 84
65 - 74
55 - 64
45 - 54
35 - 44
25 - 34
20 - 24
15 - 19
9-14
5-9
-10 -8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8 10
Femme Homme
Il s’agit d’une pyramide avec une base moins large ce qui signifie que le taux de natalité a
commencé à baisser, et elle s’étire vers le haut ce qui signifie que l’espérance de vie
augmente. On peut constater que la classe de 25 à 35 ans est la plus dominante pour les deux
sexes, ce qui détermine la population de Yaacoub El Mansour comme étant une population
jeune et active, ce qui augmente les besoins en termes de formations et d’emplois.
66
Le niveau d’études supérieures :
Le taux de chômage très élevé dans l’arrondissement YEM, peut être expliqué aussi par le
niveau d’instruction qui renvoie au degré de qualification de la population, ainsi que son
niveau intellectuel qui va leur permettre d’intégrer le marché d’emploi.
Niveau supérieur
42,8
33,8
24,7
12 14,1
6,5
Une grande partie de la population de Yaacoub El Mansour travaillent sans être déclarée, 60%
des emplois relèvent de l’informel. Or, dans les quartiers récents, type Agdal-Riad il y’a la
présence développée d’établissements franchises. La part de l’informel est sensiblement plus
réduite 10%.
67
Une faible participation des femmes à l’économie :
Les écarts se creusent, quand on observe les taux de chômage féminins. Près de 20 points
séparent le taux de chômage des femmes dans l’arrondissement YEM de celui de Souissi et
Agdal-Riad.
Toutefois, une partie des femmes recensées dans les quartiers populaires de Yacoub Al
Mansour, travaillent sans être déclarées, souvent à temps partiel et tout en gardant leurs
enfants. Inversement, dans les quartiers plus favorisés, plus de la moitié des femmes sont
actives, 57 % à dans de nombreux secteurs de Souissi et 55 % dans de nombreux secteurs
d’Agdal Ryad.
Il faut souligner aussi que le niveau d’études supérieures des femmes au sein des quartiers de
Souissi ou Agdal-Riad est très élevé (30,6% et 39,3% respectivement) contre 13,4% à YEM.
39,3%
30,6%
22,3%
11,1% 12,6% 13,4%
68
b) La répartition des secteurs d’activités :
La répartition spatiale des emplois est très contrastée au sein de la ville de Rabat. Elle semble
indiquer un déséquilibre économique entre les arrondissements et une certaine spécialisation.
Yaacoub El Mansour, sa mixité est confirmée par les résultats du recensement économique de
2001-2002, cet arrondissement n’apparait pas aussi spécialisé que les autres arrondissements
de la capitale.
A Agdal-Ryad et principalement dans les deux centres qui sont Agdal et Hay Ryad, 73% des
emplois dépendent du secteur des services. Cet arrondissement concentre à lui seul 40% des
emplois de services de la capitale : banques, assurances, agences, immobilières…
A Hassan centre historique, les emplois de services dominent mais moins nettement qu’à
Agdal-Ryad, représentant la moitié des emplois privés de l’arrondissement. Le commerce y
est bien développé, à la fois dans la Médina et le long des grandes artères de la ville coloniale.
69
Figure 15: La mixité habitat-emploi au niveau de la préfecture de Rabat.
A Yaacoub El Mansour , une prédominance de l’habitat dans le tissu urbain présuppose une
monotonie fonctionnelle et morphologique . La mixité des fonctions est très peu présente. Les
principales zones d’emplois sont assez nettement séparées des espaces dédiés à l’habitation. A
Hassan et à Agdal, la mixité des fonctions se lit aussi bien à l’échelle de l’ilot et qu’à celle des
bâtiments.
Le secteur informel :
Le secteur informel joue un rôle essentiel dans l’économie Rbatis, il fait vivre des familles
entières. Le recensement économique de 2002 indique 42.000 emplois, soit un emploi sur
trois, sont informels à Rabat. C’est dans le commerce que le travail informel est le plus
répandu, 70% des emplois dans ce secteur d’activités ne sont pas déclarés à Rabat.
70
A YEM 80% des emplois du commerce relèvent de l’informel. L’appareil commercial des
quartiers récents, type Agdal-Riad, est très différent, notamment avec la présence développée
d’établissements franchisés. La part de l’informel est sensiblement plus réduite 30%.
Dans les autres secteurs d’activités sur Rabat, la part de l’informel est beaucoup moins forte :
30% des emplois industriels sont informels, 20% des emplois du services et moins de 10%
des emplois du Bâtiments et travaux publics.
Le fort taux du chômage, en particulier des jeunes, mais aussi le faible taux d’activités
féminin sont probablement à mettre en relation avec le poids des activités informelles à
Yaacoub El Mansour.
Le travail informel recouvre des réalités très contrastées mais se traduit le plus souvent par
des activités de suivi et donc par des emplois précaires, saisonniers à faible rémunération. Il
englobe aussi le travail des enfants.
Le secteur informel, qui est une forme de réponse au problème du chômage, correspond à des
activités créatrices qui pourraient être mieux valorisées.
Rabat ne compte qu’environ 80 entreprises privées de plus de 100 personnes. Parmi ces
grandes entreprises, on compte une trentaine d’entreprises industrielles à El Youssoufia et
une trentaine d’entreprises de services situés à Hassan ou Agdal, contre seulement douzaine
d’entreprises bâtiments et travaux publics à Yaacoub El Mansour.
Le tissu économique à YEM est constitué de près de 7082 entreprises privées. 94% comptent
moins de 5 emplois. Plus du tiers des entreprises ne comptent qu’une seule personne.
Cette situation n’est pas propre à YEM, elle est généralisée à Rabat et sur tout le Maroc.
71
Cette petite taille des entreprises à Yaacoub El Mansour est à mettre en relation avec le poids
important du secteur informel dans la vie économique des habitants.
Les entreprises qui emploient une seule personne représentent plus de 41% des entreprises
informelles contre 7% des entreprises formelles.
Dans les deux cas, la majorité des emplois entre 2 et 4 personnes et d’une manière générale
informelle et petite taille des entreprises vont de pair. Le commerce par exemple, est le
secteur où le travail informel est le plus répandu et c’est aussi le secteur d’activité où les
entreprises sont les plus petites.
72
Les secteurs d’activités :
Comme on le voit sur la carte des zones industrielles ci-dessous, Yaacoub El Mansour abrite
deux zones industrielles, d’une superficie de 47 ha, notamment Al Fadila et El Fath avec 910
emplois.
73
Tandis que sur toute la préfecture de Rabat il existe que 2 zones industrielles en plus de ces
deux zones regroupées à Yaacoub El Mansour, la zone de Takkadoum (15 ha) à Youssoufia
regroupe 8 000 emplois, Vita (11 ha) à Agdal – Ryad avec 890 emplois.
Aujourd’hui ces zones sont saturées, peu performantes car peu équipées et difficilement
accessibles, très insérées dans le tissu urbain. Par ailleurs la zone de Vita comprend
principalement des services, des bureaux et des espaces d’expositions, ce n’est donc pas
véritablement une zone industrielle.
L’artisanat :
L’artisanat se concentre dans les quartiers d’Akkari, de Takadoum et présent de manière plus
diffuse dans Yacoub Al Mansour.
Une grande partie de cette production est réalisée par des artisans indépendants travaillant à
domicile.
Mais ce secteur est actuellement peu compétitif. Plusieurs facteurs expliquent cette situation :
la prépondérance de l’informel, l’absence d’organisation sectorielle et manque de
coordination et de moyens entre les acteurs institutionnels en charge de ce secteur (Ministère
de l’Artisanat et de l’Economie sociale, Maisons de l’Artisan, Chambres d’Artisanat et
associations professionnelles, etc.). On constate également un déficit en termes de formation
de la main-d’œuvre. Le manque d’espaces dédiés à la création, la production et la distribution
des produits artisanaux.
Le commerce :
Tout comme le coeur de Yacoub El Mansour. Dans tous ces quartiers, l’intense activité
commerciale et artisanale est un atout : elle contribue à l’animation urbaine.
Dans les quartiers plus récents type Agdal et Hay Ryad, se développent des formes plus
modernes de commerces que l’on ne retrouve pas à un tel niveau de développement dans le
reste de la conurbation et de la Région : développement des hyper et supermarchés
74
(Marjane,Acima, Label Vie…) et plus généralement d’établissements de grande taille
employant plusieurs personnes et développement des franchises. Le développement des
franchises touchent presque tous les secteurs: habillement, restauration rapide, cosmétique,
ameublement…Ces établissements s’adressent à une clientèle aisée voire aux classes
moyennes. On retrouve dans ces quartiers un nombre important d’enseignes marocaines et les
mêmes enseignes que dans toutes les grandes villes européennes : Mango, Rochebobois, Yves
Rocher , Jeff de Bruges, MacDonalds…
Le tourisme :
Le tourisme dans la conurbation est un tourisme urbain : tourisme d’affaires, lié à la fonction
de capitale de Rabat, ou tourisme culturel, lié à son statut d’ancienne ville impériale. Dans les
deux cas les séjours sont de courte durée (2 jours en moyenne).
En 2006, Rabat compte 41 établissements classés (dont 28 hôtels), d’une capacité de 4 592
lits (3,4 % des capacités hôtelières du Maroc). Près de 60 % des nuitées ont eu lieu dans des
hôtels ayant4 ou 5 étoiles. Le parc hôtelier actuel est très modeste mais il répond à la
demande. Le taux d’occupation des établissements touristiques de Rabat ne dépasse pas 48 %,
ce qui est conforme au taux observé dans l’ensemble du pays (49 % pour le Maroc).
Les sites touristiques balnéaires, jusqu’à présent peu nombreux, sont fréquentés par la
population locale de YEM.
Le tourisme occupe une place modeste dans l’économie de Rabat en général et de YEM en
particulier. Or le Tourisme pourrait être un levier de développement économique à Rabat
dispose pour cela de nombreux atouts :
- Site naturel
- Patrimoine historique et culturel
- Aménagement en cours de zone touristiques balnéaires
Pour synthétiser, la plus grande zone d’activités de l’arrondissement couvre environ 46%, elle
abrite des entreprises publiques et privées, concernant le bâtiment, les travaux publics, les
transports, la mécanique et le bois. Mais l’affectation majoritaire est représentée par les
dépôts, signe de sous-emploi, d’autant plus étonnant que cette zone est bien située et bien
desservie le long de la RNI .La part la plus importante de l’activité économique est le fait de
l’artisanat de proximité, disséminé à travers tous les quartiers d’habitat économique.
75
c) Le taux de pauvreté :
Le taux de pauvreté dans la région de Rabat-Salé-Kenitra s’est situé en 2014 à 4,03% contre
4,8% à l’échelle Nationale. A la préfecture de Rabat le taux de chômage n’est que de 0,69%
(soit un écart de 4,11 points).
Les arrondissements d’Hassan et Agdal-Riad enregistre des taux de pauvreté moins élevés
(respectivement 0,21% et 0,27%).
76
Figure 17: Care du taux de pauvreté par arrondissements.
L’arrondissement YEM est considéré comme l’un des plus défavorisés de Rabat, cette
situation peut être expliquée par :
77
L’arrondissement Agdal-Riad, anciennement quartier de villas qui s’est densifié dans
les années 1970 suite à une modification du règlement, ce type de logement est abrité
par une population aisée.
- Les effets du taux de chômage très élevé à Yaacoub El Mansour ( 26%) , se font sentir
négativement. L’absence d’un revenu ne permet pas à la population de répondre aux
besoins fondamentaux minimaux. L’absence de ressources monétaire est d’abord
comprise comme une insuffisance du pouvoir d'achat qui se traduit également par une
précarité des conditions de vie, par des risques d'exclusion sociale.
2) L’éducation :
a) Le nombre d’établissements d’enseignement :
L’éducation est un droit essentiel, qui permet à chacun de recevoir une instruction et de
s’épanouir dans sa vie sociale. Le droit à l’éducation est vital pour le développement
économique, social et culturel de toutes les sociétés.
Le quartier Yaacoub El Mansour regroupe plus du tiers des établissements scolaires de Rabat
(36,75%), dans une préfecture qui compte plus de cinq arrondissements.
78
Figure 18: Le nombre d'établissements d’enseignements.
Le nombre d'établissements
d'enseignement
Rabat
117 Yaacoub El
67
28 28 9 22 6 Mansour
43
b) Le nombre d’enseignants :
Le corps des enseignants au niveau de Rabat, atteint un staff de 2317 enseignants, dont 751
en primaire, 700 en collège et 866 en lycée.
Yaacoub El Mansour concentre 810 de ce staff de 2317 enseignants, avec 292 en primaire,
233 en collège et 285 en lycée.
Rabat
2317
Yaacoub El
866 Mansour
751 700
810
292 233 285
79
c) Le ratio élèves/enseignants :
Le ratio élèves / enseignant reflète la charge de travail des enseignants et la disponibilité des
services d’enseignants pour leurs élèves.
Le nombre d’élèves à Yaacoub El Mansour en cours de l’année 2018 s’élève à 20606. (50%
garçons et 50% filles).
Le ratio élèves/enseignants
31 34 Maroc
37
41
23 20 Yaacoub El
Mansour
On remarque que le rapport élève/enseignants est très élevé au Maroc au niveau de tous les
cycles comparant avec l’arrondissement Yaacoub El Mansour. Ces écarts sont sensibles au
niveau du secondaire qualifiant (un écart de 21 points) entre le niveau National et le quartier
Yaacoub El Mansour et au niveau du secondaire collégial (un écart de 10 points).
Plus le ratio élèves / enseignant est faible, plus la disponibilité des services d’enseignants pour
les élèves est élevée. C’est le cas pour le quartier Yaacoub El Mansour
80
Le ratio élèves / enseignant est très élevé au niveau national ce qui engendre des
conséquences non seulement sur le coût de l’éducation, mais également sur la qualité.
Un plus haut niveau de scolarité est en corrélation avec un plus faible ratio élèves /
enseignant.
d) L’enseignement privé :
S'agissant de la répartition des élèves par niveau, l'étude indique que 16,7% des élèves inscrits
dans l'enseignement privé appartiennent au cycle primaire, contre 9,2% dans le cycle
secondaire. Cette répartition reflète une particularité qui n'existe qu'au Maroc. En effet, ce
n'est que dans notre pays que la plus grande part des élèves ayant opté pour le privé sont
concentrés dans le cycle primaire.
9111
Privé
5916 Public
5208 5579
1021 607
81
Toutefois, vu le nombre des écoles privées sur l’arrondissement Yaacoub El Mansour, 25
écoles qui accueillent des élèves de différents cycles. Le secteur privé accueil 43% des élèves.
Nombre 10 9 9 1 4
d'écoles
privées
82
L’arrondissement présente un bilan relativement satisfaisant en ce qui concerne l’éducation en
général, bien assuré et distribué sur l’ensemble du quartier . Comme la montre la carte ci-
dessous.
83
3) La santé :
L’accès aux soins et à une qualité de services satisfaisants est parmi les besoins primordiaux
de la population.
Yaacoub 10 1933.33 0 0 0 0
El
Mansour
Cependant, Yaacoub El Mansour ne dispose d’aucun hôpital, sur Rabat on compte 8 hôpitaux
(6 hôpitaux spatialisés et 2 hôpitaux généraux). En plus d’une offre sanitaire privée : elle
compte 26 cliniques privées en total.
De point de vue quantitatif, Rabat paraît globalement bien doté, mais cette couverture doit
être bien répartir au niveau de toute la préfecture.
Nous pouvons dire que le quartier Yaacoub El Mansour il y’a une forte présence des centres
de santé. Or,ce n’est pas suffisant il s’agit juste d’un mode d'organisation de prise en charge
84
des patients de proximité et de coordination des premiers recours aux soins tout en
privilégiant les actions de prévention.
85
L’existence des lits d’hospitalisation est primordial, sur YEM il existe aucun lit
d’hospitalisation, déjà sur Rabat l’accès aux soins ne peut pas, selon les professionnels, être
considéré comme satisfaisant pour les habitants de Rabat, malgré le nombre élevé des
hôpitaux et cliniques. En effet le nombre de lit de CHU est très élevé mais ils drainent des
malades de l’ensemble du Royaume.
Malgré que l’arrondissement Yaacoub El Mansour ne dispose d’aucun hôpital, les centres de
santé sont bien répartis sur le quartier ainsi on note la présence de 3 autres centres spécialisés.
On compte 71 médecin dans l’arrondissement Yaacoub el Mansour . Le tableau ci-dessous
montre la répartition des médecins par centre.
86
Kouas Centre de santé urbain 8
Le standard fixé par l’OMS est 1 médecin pour 650 habitants, à Yaacoub el Mansour pour
193 333 habitants on doit avoir un total de 297 médecins. Cependant on compte seulement
71 médecins. Avec telles statistique, l’arrondissement est loin de répondre à ce standard fixé
par l’OMS.
4) Le transport
La mobilité devenant de plus en plus présente dans la vie quotidienne des individus et les
lieux de la mobilité prennent une importance croissante : le transport doit donc être plus
commode, plus économique, plus accessible et plus agréable.
Le transport n’est d’ailleurs plus seulement une fonction qui permet de se rendre d’un point à
un autre : c’est un temps à part entière de la vie, qui mérite d’être valorisé en tant que tel. Un
réseau collectif efficace réduit d’autant la nécessité de se déplacer en voiture.
a) Les bus :
- Le parc : en totalité des bus neufs avec 400 unités dès les 18 premiers mois de la
gestion déléguée.
- Billettique : permettant à l’autorité délégante le contrôle avec la possibilité
d’intégration tarifaire avec le Tramway.
87
Entre 2010-2011, l’exploitation du service a connu plusieurs problèmes qui ont impacté la
situation financière de la société et ont hypothéqué l’équilibre du contrat et la viabilité du
projet.
Le schéma retenu :
Les usagers à Tarifs tickets qui représentant plus de 78% des déplacements.
Les étudiants qui bénéficient d’un Tarif réduit, représentant 20% des déplacements.
Les usagers des services spéciaux représentent 2% des déplacements. Cette activité
qui consiste en la commercialisation des cartes d’abonnement et à la localisation de
bus à des organismes publics ou privés.
88
La desserte en matière de transport en commun au niveau de l’arrondissement Yaacoub
El Mansour :
Ligne de Itinéraire
Bus
N°7 Océan – Bab El Had – Av.Hassan II – R.P Cheikh Daoui – Massira I – Av.
Mohammed V – Centre de Temara – Gare de Temara – Lycée Chefchaouni – Ain
Atiq – Z.I Ain Atiq.
N°23 Ministères – Mosquée Sounna – Bab El Rouah – Av.la Victoire – Marché de gros
– Av.Salam – G5 – Al Manal – Hay El Fath .
N°30 Bab El Had – Av Hassan II – Av.Ahmed Triki – Gare routière Kamra – Av.El
Majd – Av.Massira – Hay El Fath.
N°33 Bab El Had – Av.Hassan II – Marché de gros – Gare routière – El Menzeh – Guy
Ville – Plage Casino – Plage contrebandiers – Plage sable d’or – Kasbah .
N°37B Hay El Fath – El Manal – Av.des FAR – Av.Majd – Gare routière Kamra –
RP.Irfan – Av.Allal Fassi – Av.Abderrahim Bouabid – Av Ennakhil – Hay Riad
Bassatine .
89
– Av.Hassan II – Massira I – Av Abdelkrim Khettabi – Krouch – Mers El Kheir .
N°45 Bab El Hed – Av Hassan II – R.P Cheikh Daoui – Municipalité – Nassim – Guy
Ville – Plage Casino – Plage contrebandiers – Plage Sable d’or – Harhoura Val
d’or – Kasbah.
N°57 Hay Ennahda – Mini parc – R.P Hilton – Av.Atlas – Club des cheminots –
Av.Mohammed Triki – Gare routière Kamra – Av.Nour – G5 – Al Manal – Hay
El Menzeh.
90
Yaacoub El Mansour se trouve sur une position stratégique, toutes les lignes desservent ces
quartiers .Comme la montre la carte ci-dessous
91
D’après le tableau, sur les 14 lignes on compte presque 50 bus, plusieurs lignes disposent
d’un seul Bus seulement.
92
La défaillance des transports publics :
Stareo qui assure la gestion du réseau d’Autobus est dans une phase de transition, il s’agit de
son départ à partir du mois de juillet 2019 . C’est le groupement Alsa et City Bus Transport
qui vont remporter la gestion déléguée du transport urbain par autobus de Rabat-Salé-Témara.
La société est déficitaire ce qui se représente une crise insoutenable pour les usagers, les
raisons sont multiples :
- Une grande diminution du parc, la société a passé d’un parc de presque 550 bus en
2009 à environ 150 bus qui circulent en 2019 , pour une agglomération qui avoisine 2
millions d’habitants.
- Les bus de la société délégataire Stareo se font rares, ce qui oblige les usagers à
attendre plus longtemps dans les stations, notamment pendant les heures de pointe.
- La fréquence de passage entre les bus, était prévue dans les cahiers de charges entre 12
min et 15 min, aujourd’hui elle passe entre 30 à 50min, et quand les bus arrivent, ils
sont souvent bondés.
La responsabilité est partagée entre les différents acteurs impliqués dans le secteur. La société
n’a pas cessé de se dégrader pour atteindre aujourd’hui un niveau critique. On site parmi les
raisons de cette dégradation :
93
L’image ci-dessous, montre l’état dégradé dans lequel se trouve une grande partie des bus de
Stareo, qui n’a pas les moyens pour réparer et continue de faire circuler des bus dans un état
lamentable, en attendant l’arrivée du nouveau gestionnaire. Ce qui aggrave davantage la
qualité du transport en commun et met la sécurité des usagers en danger.
En plus des enjeux sociaux, les bus sont dans un état mécanique critique et libèrent de plus
en plus de gaz nocifs. Ces bus polluants, ne permettront pas d’accompagner le développement
que connait la Capitale et soutenir ses mégas projets dans le cadre villes intelligentes.
Aujourd’hui on est face plusieurs changements et qui auront lieu dès la fin du mois de juillet
2019:
94
- Des couloirs exclusivement réservés aux bus ont été mis en place sur plusieurs
boulevards et grandes artères de la capitale afin de fluidifier le trafic. Sauf que
plusieurs automobilistes et chauffeurs de taxi et autres engins roulaient sur cette voie
pour fuir les embouteillages, enfreignant ainsi la loi. Mais, à partir du mois de juillet
2019, les conducteurs qui commettront cette infraction devront payer 400 dirhams
d’amende.
- Ces couloirs ont un grand impact pour gagner la vitesse commerciale et respecter les
horaires. La première phase s’étend sur 16,5 Km en total, il s’agit de quatre tronçons :
Trançon Avenue Hassan II
Trançon Avenue de la victoire
Trançon Abderahim Bouabid
Trançon Avenue Kifah – Ibn Rochd
b) Le tramway :
Les résultats des enquêtes de l’étude PDU menée en 2007 ainsi que l’étude APUR en 2009
ont révélé l’existence de 7 axes majeurs de flux dans l’agglomération, abritant des zones
denses en population et ou /en emploi. La forte concentration des empois et des équipements à
Rabat ainsi que l’extension de l’urbanisation vers Salé et Temara démultiplie les
déplacements pendulaires vers le centre de Rabat, alors que l’offre publique de transports
reste modeste, ce qui crée d’importants déséquilibres dans la rentabilité.
Figure 26: Origine / destination de l’ensemble des déplacements par jour.
95
Le quartier Yaacoub El Mansour figure parmi les axes de déplacement prioritaires, devant
être couverts par des systèmes de transport urbain à forte capacité.
C’est dans la même optique que s’est inscrit le projet de l’extensions de la ligne 2, avec la
volonté de desservir des quartiers denses de Yaacoub El Mansour à Rabat.
Tableau 11: La consistance de l'extension de la ligne 2 de Tramway.
L’extension de la ligne 2, à partir du Terminus Moulay Youssef sur une longueur de 2375Km
depuis l’avenue Sidi Mohamed Ben Abdellah en direction de l’avenue Salam, et plus
précisément jusqu’au rond-point de l’Avenue Al Kifah.
96
Figure 27: L'extension de la ligne 2 de Tramway Rabat-Salé.
97
Le réseau du Tramway Rabat-Salé, connait depuis son démarrage un franc succès auprès des
usagers, de par l’augmentation de sa fréquence annuelle et les retours très positifs des
enquêtes de satisfaction annuelle.
L’extension de la ligne 2 c’est la solution la plus adaptée aux besoins de masse et offre une
vraie alternative de mobilité .Cette extension va drainer 10.000 voyages supplémentaires ce
qui aura un impact positif sur le déplacement de cette population dense de Yaacoub El
Mansour.
Certes, le projet d’extension a des effets sociaux sur la population du quartier, ne laissant plus
d’espaces disponibles pour les marchés ambulants de la Rue Salam, où ces petits
commerçants pourront-ils être déplacés ?
98
c) Les petits et grands Taxi :
Les petits taxis au sein de Rabat, répondent aux besoins d’une population qui soit n’a pas
accès à une voiture particulière, soit est mal desservie par le transport en commun.
Il est fréquent de héler un taxi dans la rue et les stations de taxi sont peu utilisés. Ils sont
d’ailleurs mal répartis sur l’ensemble de la ville.
Figure 29: Les points d'emplacement des arrêts des petits et grands Taxis.
- Gare Routiére;
Situation des arrêts des petits taxis
- Hay El Fath ;
- Av. Salam ;
Nombre de points 3
Nombre de points 3
A partir de ce tableau relatif à la liste des points d’emplacement des arrêts, on compte un total
de 6points d’arrêts à Yaacoub El Masnour, certes à Rabat on trouve un total de 32 .On
constate l’insuffisance des aires de stationnement à Yaacoub el Mansour en comparaison avec
le nombre de taxis et le nombre des aires de stationnement sur l’ensemble de la capitale
Rabat.
Les usagers doivent attendre à ce que les taxis circulent par les avenues et les rues où ils se
trouvent, dans ce cas ils peuvent attendre pour une longue durée sans aucun passage de Taxis.
Les aires de stationnement sont importantes pour assurer la couverture des besoins de la
population avec certitude.
99
5) Les espaces verts et loisirs:
Les espaces verts et de loisirs sont un aspect important de la vie urbaine, ils contribuent à la
santé des citoyens et à la vitalité de la ville.
Les espaces verts, naturels et semi-naturels, de parcs et d’autres espaces ouverts remplissent
des fonctions environnementales importantes en milieu urbain. Ils améliorent le climat urbain,
captent les polluants atmosphériques et améliorent la qualité de la vie en offrant des loisirs
aux habitants.
Rabat qui est parsemée par pas moins de 270 ha d'espaces verts urbains et périurbains et une
ceinture verte couvrant 1.063 ha, apparaît ainsi bien lotie par rapport à la plupart des autres
villes du royaume qui, faute de rigueur en matière de politique environnementale, subissent
actuellement les contrecoups d'une urbanisation galopante. Cette répartition n’est pas
homogène au niveau de Rabat, on compte 111 Ha d’espaces verts au niveau d’Agdal-Riad
contre seulement 57 Ha au niveau de Yaacoub El Mansour .
Malgré une forte poussée de l’urbanisation dense dans les années 1960 à 1980,
particulièrement dans l’arrondissement de Yacoub El Mansour, pour la verdure et les espaces
verts, les habitants de Yaacoub El Mansour sont gâtés avec plus de 20 m2 par habitant, ce qui
représente le double de la moyenne nationale. En effet, la surface des espaces verts est
estimée à 57 ha sans ceinture verte.
100
Tableau 13: Les espaces verts à YEM.
101
Jardin El Mansour Av Sidi Med ben 8400 Non
Abdellah
102
Figure 30: Carte de la répartition des espaces verts à YEM
D'une manière générale, sur le plan quantitatif, Yaacoub El Mansour ne souffre pas d'un
manque d'espaces verts. Mais nous remarquons que ces espaces sont concentrés au Sud de
YEM.
Sur le plan qualitatif, les espaces verts sont appréciés pendant une bonne partie de l'année,
même s'ils ne contiennent presque pas d'équipement d'animation, ni de diversité d’ambiance.
103
b) L’arrosage des espaces verts :
30% des espaces verts ne disposent d’aucun système d’arrosage. Or l’arrosage va consister à
apporter les quantités d'eau nécessaire à la bonne croissance des végétaux et harmonisation de
l’espace.
Avec système
30% d'arrosage
Sans sytéme
d'arrosage
70%
Ces espaces verts doivent représenter un espace de détente et de loisirs d'ampleur qui
contribue à l'amélioration de la qualité et du cadre de vie. Cependant les espaces qui
bénéficient d'une diversité végétale, aires de repos de jeux et autres équipement d'animations
sont rares au niveau de l’arrondissement.
La trame végétale est très présente dans le domaine privé sous forme de jardins intérieurs
principalement dans les quartiers de villas de Souissi et de Hay Riyad qui témoigne d’une
cohérence écologiques et crée un réseau connecté d’espaces verts structurés autour de chemin
de promenades et randonnés. Cette trame est moins présente dans l’arrondissement de
Yaacoub El Mansour.
104
Figure 32: La trame végétale au niveau de la préfecture de Rabat.
Ce réseau des continuités biologiques est bien visible sur la photo aérienne ce que ne fait pas
apparaitre la carte des espaces non bâtis. Cette dernière illustre les composantes végétales
relevant du domaine public comme les parcs et jardins.
Ainsi en ce qui concerne les espaces verts d’accompagnement des voies qui sont des relais
efficaces pour l’accompagnement des bâtiments publics et leurs mise en valeur, à Yaaocub El
Mansour , on compte un seul au niveau de Kamra comme le montre le tableau ci-dessous.
105
Tableau 14: Les espaces verts d'accompagnements des voies
Les terrains de proximité visent à renforcer les infrastructures, lutter contre la délinquance
juvénile, consacrer les valeurs de la citoyenneté, encadrer les jeunes et développer leurs
capacités et promouvoir le sport de proximité.
Les terrains de proximité à Yaacoub El Mansour ne manquent pas, cependant l’état des lieux
d’un grand nombre de terrains témoigne d’un état dégradé.
106
Figure 33: Carte des terrains de proximité à YEM.
107
L’état des lieux des terrains de proximité sont brossés dans le tableau ci-dessous dans un
objectif de dresser avec transparence la qualité de ces espaces de loisirs :
108
Panneaux sandwich de clôture des 2 terrains dégradés.
Les bouches d’arrosages manquantes.
27%
Mauvais Etat
Bon Etat
73%
109
D’après le tableau et le graphique ci-dessus, on remarque que 73% des terrains de proximité
dans l’arrondissement sont en mauvais état. Or, on est face à une population dense et jeune,
ces espaces doivent attirer les jeunes pour favoriser leur épanouissement individuel et
cohésion sociale, les activités sportives permettent de lutter contre la sédentarité qui touche de
plus en plus de jeunes dans notre société, en permettant de se dépenser et se défouler dans un
certain cadre des règles à respecter.
Figure 35: Le gazon synthétique du terrain dégradé : Site Figure 36: Clôture du terrain endommagée : Site Hay El
corniche Assabah. Fath.
Figure 38: Panneaux sandwich de clôture dégradés : Site Al Figure 37: Projecteurs défectueux : site lycée Houmani
Majd II. Fatouaki.
110
6) L’abri :
Le pourcentage de la population vivant dans des bidonvilles est un indicateur du nombre
d'habitants de la ville vivant dans des logements insalubres, précaires et où la pauvreté
urbaine se concentre. Ça montre aussi que ces constructions anarchiques se développent pour
devenir des caractéristiques permanentes du paysage urbain de la ville.
111
Tableau 16: Les caractéristiques de la population qui vit dans les bidonvilles à YEM.
Cependant, ces bidonvilles ne respectent pas les normes et leurs présences renvoient à
plusieurs caractéristiques :
- Les bidonvilles sont surpeuplés : la densité de population y est très élevée. Des
familles entières se partagent souvent la seule pièce.
- La malnutrition et la faim sont très présentes. La criminalité et l’insécurité sont le lot
quotidien de leurs habitants.
- Le manque d'hygiène.
- La dégradation du paysage urbain et l’absence d’harmonie avec les autres quartiers.
- Les infrastructures routières et de transports collectifs y sont inexistants, ce qui a
contribué à isoler ces bidonvilles du reste de l’arrondissement.
- Les bidonvilles hypothèquent les plans de développement de l’arrondissement.
Citons l’exemple de Douar El Garaa qui constitue une contrainte pour le projet de
l’extension de la ligne 2 de Tramway. La délocalisation du bidonville Garaa permettra
la création du site central tramway et la création de deux voies de circulation urbaine.
Douar El Garaa compte actuellement 2600 ménages, répartis sur 1500 baraques. Soit, en
moyenne, 1,73 ménage/baraque. Ce dernier est actuellement visé par une opération de
résorption.
Cette opération s’avère très compliquée puisque une grande partie de la population vivant
dans ces bidonvilles n’envisage pas de quitter les lieux en contre partie des avantages offert
par l’Etat. Cette dernière ne manque pas d’exprimer son désaccord devant les responsables de
la Wilaya de Rabat.
113
Figure 40: Manque de confiance entre la
Figure 41: Le bidonville Douar El Garaa. population qui vit dans les bidonvilles en les
élus, les ONG et l’autorité.
7) La gouvernance :
a) La participation aux dernières élections communales :
Le pourcentage de la population ayant voté lors des dernières élections communales est un
indicateur du niveau de participation du public et de son intérêt pour le gouvernement local.
Pendant les élections élections communales qui se sont déroulées le 4 septembre 2015 au
Maroc, au niveau de l’arrondissement Yaacoub El Mansour, le nombre d’inscrits sur les listes
électorales est de 105 942 personnes contre 40 708 des personnes qui ont voté.
Tableau 17: Le niveau de participation aux élections à YEM.
114
Le pourcentage de la population ayant voté lors des élections de 2015 au niveau de Yaacoub
El Mansour est de 38%.
38%
Les votants
Les non votants
62%
La participation des femmes au processus politique est très inégale, sur 44 personnes élues au
niveau de l’arrondissement Yaacoub El Mansour, on en compte seulement neuf femmes.
20%
Femme
Homme
80%
116
La participation des femmes en politique est un enjeu important, afin d’instaurer une
véritable représentativité des instances dirigeantes politiques et de permettre aux femmes de
jouir de leurs pleins droits. Or les femmes sont confrontées à des obstacles qui freinent leur
participation à la vie politique.
Elles ont généralement moins de chances que les hommes de suivre une formation, de nouer
les contacts et de bénéficier des ressources nécessaires pour devenir des dirigeantes
performantes. D’ailleurs au niveau de Yaacoub El Mansour, le taux d’analphabétisme est de
24,1% chez les femmes contre seulement 9,1% chez les hommes.
On constate que la femme n’a pas pu prendre pleinement sa place dans la vie politique au
niveau de l’arrondissement.
8) Les déchets-solides :
a) La population de la ville ayant une collecte régulière des déchets solides :
Toute la population de Yaacoub El Mansour est desservie par une collecte régulière des
déchets solides.
A partir des besoins relevés dans le terrain et selon le type d’habitat, il y’a eu une répartition
en neuf secteurs, un ordre de service est mis pour fixer la fréquence, les horaires de passage
ainsi que la distribution des bacs.
117
Tableau 18: Les modalités de collecte et de pré-collecte des déchets solides.
Les bacs roulants de 2 et 4 roues, tout autre type de contenant aérien permettant le stockage
des déchets ménagers est assimilé avant la collecte.
- Dans les zones villas ou habitat luxe il y’a une dotation en bacs roulants individuel
d’une capacité de 120 ou 240 L permettant une collecte en porte à porte.
- Habitat moderne / collectif / Economique et social il y’a une dotation sous forme de
points de regroupements équipés en bacs roulants 4 roues de 500, 600, 770 ou 1100L.
- Les habitants de ces types d’habitats refusent l’existence des bacs devant leurs portes,
ces points de regroupements sont des lieux physiques dans lequel sont regroupés un ou
plusieurs bacs roulant permettant à la population d’y amener leurs déchets avant la
collecte. Les ouvriers nommés les « débardeurs », collectent les déchets qui se
118
trouvent dans les bacs de regroupements 2 heures avant le passage de la benne à
ordure.
- Habitat insalubre / Bidonville : il y’a une dotation type contenant aérien de 3-5 m3.
Les cartes ci-dessous montrent le service de collecte des déchets ménagers dans deux secteurs
de type d’habitat différent.
Figure 44: L’itinéraire de collecte des déchets ménagers dans le secteur 3 à YEM.
119
Figure 45: L'itinéraire de collecte des déchets ménagers secteur 6 à YEM.
Pour assurer une bonne gestion des déchets au niveau de l’arrondissement, le service délégant
à mis en place sur chaque secteur une benne à ordures (16 m3) avec une collecte de 12 tonnes
journalier dans les deux voyages.
Il y’a aussi l’existence au niveau de l’arrondissement d’un seul ampliroll qui fait la collecte
des déchets des jardins et des marchés.
Cet indicateur fournit une mesure de la quantité de déchets produit et du niveau de service
fourni pour sa collecte. Des niveaux plus élevés des déchets de l’arrondissement contribuent à
aggraver les problèmes environnementaux par conséquent, les niveaux de collecte, ainsi que
les méthodes d'élimination, des déchets solides sont un élément important de la gestion
environnementale.
120
En 2018, la production des déchets ménagers solides au Maroc s’élève à près de 6 millions de
tonnes par an avec une moyenne de près de 250 kg/habitant/an. Le volume des déchets
produits a plus que doublé depuis un demi-siècle et devrait atteindre 12 millions de tonnes en
2020.
Au niveau de Rabat il s’agit d’une moyenne de 510 kg/ habitant/an contre environ
309kg/habitant/an à Yaaacoub El Mansour.
Tableau 19: La production des déchets en Kg/habitant/an.
Yaacoub El Mansour concentre plus de la moitié des déchets produits au niveau de Rabat,
parmi les raisons principales de ce volume de déchets produits :
Malgré que toute la population de l’arrondissement soit desservie par une collecte régulière,
face à un volume important de production des déchets, l’arrondissement se confronte à
d’importants défis à relever pour la valorisation de ces déchets et réduire leurs impacts
environnementaux.
Le centre de transfert de Témara joue le rôle de point d’étape entre les bennes à ordures et la
décharge contrôlée d’Oum Azza (centre d’enfouissement technique). Après avoir été
acheminés vers ce centre par les délégataires en charge de la collecte, Teodem, un autre
service délégué chargé du traitement, exploitation et optimisation des déchets, avec sa flotte
de 9 camions les récupères pour les emporter vers leur destination finale.
121
Figure 46: Les étapes de la gestion des déchets, de la collecte jusqu'au traitement.
La collecte des
La décharge
Le Centre de
déchets au niveau
contrôlée d’Oum-
transfert de Témara
l’arrondissement La société
La société Azza
Derichbourg Teodem
La décharge contrôlée d’Oum Azza est considérée comme le plus important centre de
traitement des déchets d’Afrique.
A ce centre est grevé une coopérative dénommée At Tawafouk . Cette dernière gère
l’enfouissement et la revalorisation via son propre centre de tri et de valorisation ,
permettant le recyclage de matières telles le papier, les métaux, les plastiques. La
coopérative compte à son effectif des trieurs de près de 200 membres répartis sur deux
lignes de tri qui extrait plus de 5000 t/an de matière valorisable.
Figure 47: Les trieurs du CET d'Oum Azza.
122
En organisant la collecte séparative des déchets verts, la commune urbaine de Rabat
permet de valoriser plus 80 000 t/an de déchets verts collectés sur son territoire. Une
fois réceptionnés sur le centre de valorisation, les déchets suivent un processus
biologique naturel de dégradation les transformant en un compost de qualité. Ce
compost est vendu comme fertilisant naturel en agriculture.
Figure 48: La dégradation des déchets verts à Oum Azza.
A Oum Azza, plus de 90 000 t/an des déchets sont valorisés énergétiquement. Issu de
processus de dégradation biologique des déchets, ce gaz possède un fort potentiel
calorifique et énergétique. Capté au cœur des déchets par un maillage de puits, le
biogaz est traité par torchère
123
Figure 49: Le traitement du biogaz par torchère à Oum Azza.
Tableau 20: Les dimensions sociales, économiques et environnementales du CET d'Oum Azza.
Sociales
- Intégration des trieurs - Eradiquer l’informel qui
informels dans le domine le secteur.
fonctionnement du - Une véritable niche et riche
nouveau centre. gisement de création
- Les ex-chiffonniers d’emplois.
devenus ouvriers trieurs
ont formé la coopérative
ouvrière.
Economiques
- Transformation des - La vente des fertilisants à
déchets verts en compost des sociétés permet de
124
vendu comme fertilisant générer des revenus, ce qui
naturel en agriculture. donnera la possibilité au
service délégué,
d’augmenter ses recettes et
développer ses méthodes
écologiques de gestions dans
les déchets.
Les déchets produits au niveau de l’arrondissement Yaacoub El Mansour font partie des
déchets des 13 communes traités au niveau du centre d’Oum Azza. Ce complexe est devenu le
modèle prometteur au Maroc qui devrait être représenté en d’autres décharges, au fur et à
mesure de la mise en place du programme gouvernemental. Marier recyclage, chaînes de
valeur et emploi est une formule gagnante pour sortir du tout-déchet.
9) La sécurité :
L'insécurité constitue un phénomène préoccupant et un danger qui portent sérieusement
atteinte à la sûreté et à la qualité de la vie.
125
A Yaacoub El Mansour, Si l’on s’en tient aux statistiques officielles du ministère de
l’Intérieur de l’année 2017, deux quartiers à Yaacoub El Mansour sont considérés comme les
plus dangereux, affirmé par le nombre des crimes et des infractions enregistrés.
126
Le nombre des crimes et infractions dans les quartiers Rjafellah et Hay Ach-Chbanat s’élève à
presque 1020 crimes chaque année.
On cite parmi les différents types d’actes d’infractions dans ces quartiers :
On peut expliquer le nombre des crimes et infractions, dans ces deux quartiers de Yaacoub El
Mansour par les typologies des quartiers, des habitants et l’indicateur de précarité.
a) La population :
Tableau 22: Les caractéristiques de la population qui vit à Hay-Achbanat et Rjafellah .
Douar Rjafellah 0 0 01
Hay Ach-Chbanat 02 0 01
127
c) Les équipements sportifs et de loisirs :
Hay Rjafellah 01 0 0 0 1
Hay Ach- 01 01 0 0 0
Chbanat
- Les espaces verts et les équipements de loisirs rendent vivace les quartiers et à faire
renaître certaines traditions sportives, ouvrant de larges perspectives à un grand
nombre de jeunes pour développer leur talents et utiliser à bon escient leur temps libre,
pour lutter contre toute forme de délinquance. Par contre les deux quartiers sont
défavorisés, on note l’absence de plusieurs équipements nécessaires pour
l’épanouissement de la population. Ces carences urbanistiques sont considérées
comme les principaux moteurs de criminalité.
128
10) Les incendies et interventions d’urgence :
La résilience urbaine doit être une partie intégrante du développement local pour mieux
protéger et améliorer la vie des gens, de sécuriser leurs acquis, de promouvoir un
environnement favorable aux investissements et favoriser les changements positifs.
La ville de Rabat est assujettie à une nébuleuse d’aléas et dangers à géométries variables et
variées. L’arrondissement YEM n’échappe pas de cette réalité.
a) Le risque sismique :
La ville de Rabat éloignée de la ligne sismique, est néanmoins située en intensité moyenne à
forte VI.
Ce règlement date des années 2000 et n’intègre pas les nouvelles avancées dans le domaine
parasismique.
Les fortes averses de pluies peuvent entrainer des inondations à Rabat, affirmé par les
précipitations du 23 février 2017 qui ont prolongé Rabat sous les eaux, des inondations qui
ont envahi les rues de la capitale et qui ont entrainé d’importants dégâts matériels.
129
Les risques d’inondation liés au sous dimensionnement des réseaux en liaison avec
l’augmentation des précipitations ne sont pas pris en compte. Il y’a un manque de mesures
préventives portant sur l’efficacité des systèmes d’alerte précoce, raison pour laquelle on n’a
pas pu limiter l’impact des inondations.
130
d) Les risques d’incendies :
Les risques d’incendies, concernent toutes les zones boisées, plus particulièrement les
boisements à risques élevés : la ceinture verte (pins et eucalyptus).
Les plans ne manquent pas, mais concrètement, il faut souligner l’absence d’une approche
intégrée de gestion multirisques et multi-aléas, instaurant un dispositif de gouvernance dédié.
131
Chapite III. Evaluation de la qualité de vie et les services urbains : perceptions de
la population de Yaacoub El Mansour.
1) L’objet :
À l’état naissant de l’idée d’enquête par questionnaire, il y a une intention d’aborder les
perceptions et l’expérience vécue par les habitants avec le milieu, par le biais d’une prise de
contact direct avec la population.
2) Les hypothèses :
Il s’agit ici d’une démarche déductive, le questionnaire devient un outil pour confirmer ou
infirmer les hypothèses suivantes.
3) Les objectifs :
Solliciter des questionnaires auprès de la population, afin d’appréhender la façon dont les
habitants de Yaacoub El Mansour perçoivent leurs quartiers et recueillir leurs attentes pour
améliorer la qualité de vie au sein de l’arrondissement.
4) L’univers de l’enquête :
Il s’agit d’une enquête par questionnaire auprès d’un "échantillon" de population résidante
dans deux quartiers de Yaacoub El Mansour.
Pour cela, nous avons choisi d’effectuer notre enquête dans deux quartiers différents. Le
quartier Al Barid qui se trouve au nord et le quartier El Menzeh qui se trouve au Sud de
l’arrondissement. Cette étude comparative permet l’élargissement de la compréhension de la
qualité de vie au sein de l’arrondissement et de prendre connaissance des attentes et du
132
niveau de satisfaction, qui peuvent être dissemblables entre les habitants du même
arrondissement.
Afin de cerner cette problématique, il est nécessaire de se focaliser sur l’analyse du quartier
comme étant le lieu et l’échelle territoriale de la vie quotidienne des habitants, cette approche
va consister à comparer entre les deux quartiers de l’arrondissement Yaacoub El Mansour.
Il s’agit donc à travers cette démarche de mettre l’accent sur les disparités au niveau des
quartiers avant de prendre connaissance des perceptions des habitants.
133
Tableau 25: Les caractéristiques des quartiers de la population enquêtée.
Et à l’Ouest par le
littoral.
Et à l’Ouest par le
littoral.
134
Les équipements existants au niveau des deux quartiers :
Les équipements sont nécessaires à la vie quotidienne des citoyens. Ce sont des installations
destinées à répondre aux besoins de population.
Figure 53: Carte des équipements existants dans les quartiers de population enquêtée.
135
Tableau 26: Les équipements existants au niveau du quartier Al Barid et El Menzeh.
136
Le transport en commun :
137
Cette approche comparative à une échelle plus réduite de l’arrondissement, a permis de
confirmer certains résultats du diagnostic au niveau de tout l’arrondissement et d’infirmer
d’autres.
En ce qui concerne les équipements d’enseignement et les terrains de sports, ils sont
bien répartis au niveau des deux quartiers. Comme on l’avait déduit dans la partie du
diagnostic au niveau de l’arrondissement.
On avait compté 10 centres de santé à YEM contre 29 sur Rabat. Ce qui représentait
un nombre important au niveau de l’arrondissement comparant avec toute la
préfecture. A travers cette approche comparative, on remarque que ce nombre cache
des écarts importants entre les quartiers du même arrondissement.
Au niveau du quartier El Barid au Nord, on compte deux centres de santé. Néanmoins,
au niveau du quartier El Menzeh il y’a une carence d’accès aux soins de premiers
recours qui sont parmi les besoins primordiaux de la population.
Les deux quartiers sont bien desservis en matière de transport en commun notamment
les bus, cependant la fréquence d’arrivé de ces derniers au niveau des deux quartiers
est entre 30 à 40 min.
Par contre pour les grands taxis sont beaucoup plus accessibles au niveau du quartier
El Barid, puisqu’elle est proche du quartier El Kamra, où il y’a trois stations de grands
Taxi et une pour les petits Taxi.
138
l’enquête, on a choisi la méthode aléatoire. C’est-à-dire que chaque élément des habitants a
la chance égale d’être choisi.
- Par enquêteur : une personne pose des questions et note les réponses de l’enquêté. Le
taux de réponse est élevé. Dans ce face à face avec un répondant, la personnalité de
l’enquêteur joue un rôle très important.
- Auto-administration : l’enquêté répond seul au questionnaire.
- Par internet : l’envoie du questionnaire à des personnes qui habitent les quartiers
objets de l’enquête.
Avant de commencer le traitement des réponses des personnes enquêtées, nous allons dresser
tout d’abord la typologie des personnes interrogées selon les tranches d’âges existantes, le
statut d’occupation, le nombre d’années de résidence et l’activité.
Les personnes enquêtées sont de différentes tranches d’âge, mais plus que la moitié ont un âge
entre 30 et 60 ans, avec une minorité plus jeune, et une autre plus âgée. Une grande partie des
individus questionnés sont des propriétaires, ils représentent 70%, tandis que les locataires ne
représentent que 30%. Vu l’ancienneté de la majorité des quartiers à Yaaacoub El Mansour, et
que une grande partie sont des propriétaires, les personnes enquêtées résident depuis une
longue durée qui dépasse dix ans, et ils y en a même qui ont atteint trente ans et plus, sans
oublier que la moitié d’eux sont nés dans ces quartiers. Les femmes enquêtées sont divisées
en deux parties des femmes au foyer et des femmes qui exercent différents métiers, mais cette
répartition n’est pas égale, 70% des femmes sont inactives, 50% de ces femmes sont des
habitants du quartier Al Barid .Quant aux hommes, les deux tiers travaillent. Alors, on peut
remarquer que les personnes enquêtées représentent une population hétérogène en termes
d’âge, de besoins et de préoccupations.
139
Figure 55 : Les classes d'âge des enquêtées.
Figure 54: Le statut d’occupation des enquêtées.
:
59%
30%
25%
70%
16%
40,00%
25%
20%
15%
70%
60%
40%
Femme
30%
Homme
140
a) L’optimisme :
Plus que la moitié des interrogés sont insatisfaits de leur mode de vie. Parmi les personnes
satisfaites, 30% sont des habitants du quartier El Menzeh. Le pessimisme est clairement
manifesté quand il s’agit de l'avenir, 61% s’attendent de vivre pire dans les prochaines années,
comparativement à 14% , qui espèrent vivre mieux (10 % du quartier Al Barid ).
41%
37%
20%
2%
61%
20%
14%
6%
141
L’attente principale qu’expriment les habitants enquêtés de YEM est de renfocer la sécurité
au sein des quartiers .
Les attentes se différent d’un quartier à l’autre . Pour les habitants du quartier Al Barid , les
attentes s’orientent autour du développement de transport public efficace (70% ) et la
création des espaces verts et de loisirs (65%) . Ensuite pour les habitants du quartier El
Menzeh , il s’attendent à une identité propre à l’arrondissement , en première position avec
65% des réponses en plus de la création d’un équipement de santé (50%) .
35%
50%
65%
40%
65%
70%
L’idée de quitter le quartier obsède tous les locataires, ils se considèrent comme une
population de passage, et qu’ils peuvent quitter le quartier à tout moment.
Mais, les propriétaires sont répartis en deux catégories, 10% des habitants du quartier Al
Barid veulent rester dans le quartier, puisque c’est leurs quartier natal où il y a leurs familles,
, considère ce quartier comme une partie de leurs identité et 20% des habitants du quartier El
Menzeh ne veulent pas changer le quartier parce qu’ils sont satisfaits du mode de vie au sein
du quartier. Une autre catégorie rêve d’accéder à un autre cadre de vie , pour eux ce quartier
n’est pas un quartier exemplaire , ce quartier malgré son emplacement stratégique , il n’est pas
bien équipé , et l’atmosphère n’est plus convenable , ‘’je ne veux pas élever mes enfants dans
142
ces conditions ‘’ , c’est ce qu’a réclamé 50% des personnes enquêtées au niveau du quartier
Al Barid qui veulent changer le quartier , vu qu’il est proche du bidonville Douar El Garaa,
qui est selon eux une menace et une insécurité sociale vu la délinquance et le taux de crime
élevé dans ce quartier , 30% des habitants enquêtés au niveau du quartier Menzeh , réclament
qu’elles ne peuvent plus supporter le bruit des quartiers populaires proches, et qu’elles
aimeront vivre dans un environnement plus calme. Les habitants du quartier comparent leur
quartier avec d’autre quartier de la ville de Rabat où il y a une qualité de vie supérieur et par
conséquent préfèrent d’habiter ces quartiers.
Oui
70%
Non
30%
b) L’environnement :
Il existe une association négative des émotions avec l’environnement où les interrogés vivent.
L’insatisfaction est le mot les plus souvent invoqué. Les habitants sont insatisfaits de
l'esthétique du paysage urbain (70%) , de l'administration des espaces verts (79%) et de la
propreté de l’arrondissement (65%). Ainsi, les nombreux avis annoncent que l’environnement
sonore est bruyant et que les quartiers ne sont pas propres, motivés par les présences des
activités mécaniques et artisanales, les chantiers en cours et la présence de la fourrière
municipale à quartier d’Echebanate à titre d’exemple.
143
Figure 62: En considérant l'environnement local de votre arrondissement êtes-vous satisfait de ...?
Tout à fait satisfait + Plutôt satisfait Plutôt pas satisfait + Pas du tout satisfait
-79% 19%
-60% 40%
-70% 20%
Parmi les répondants, 82% estiment avoir une mauvaise connaissance du fonctionnement et
de la gestion de la ville.
Seulement 6% des répondants sont membres d'une association et membres d'un parti
politique. Le potentiel d’implication aux clubs artistiques et sportifs est plus faible, 2% et 3%
respectivement.
144
Figure 64: Etes-vous membre de ...?
2%
3%
6%
6%
La confiance dans les autorités locales est faible, étant à un niveau de 33% pour la commune,
45% pour la préfecture et 25% pour l’arrondissement.
7% 10% 8% 75%
d) La sécurité :
Concernant les problèmes de sécurité, parmi les formes d’agression les plus répandues dans la
l’arrondissement selon les personnes interrogées, on retrouve le vol à l’arraché, les actes de
vandalisme et les agressions physiques. Au niveau des quartiers de Kamra , Chbanat , J5 et
Rjafllah . Parmi les personnes ayant déjà subies une agression (45%), seulement 37% ont fait
une déclaration. Parmi ces derniers, 85% ont exprimé un niveau de satisfaction négatif quant
au service du commissariat. Par ailleurs, 93% des répondants estiment que les effectifs de
police déployés dans leurs quartiers sont insuffisants pour garantir leur sécurité.
145
Figure 66: Quel est le type d'agression ?
15%
20%
60%
35%
25%
20% 20%
10%
e) La santé :
Parmi les interrogés, 60% visitent le docteur au moins une fois par mois, Le
professionnalisme des médecins et des infirmières, leurs soins aux patients sont
particulièrement inappréciés par la plupart des répondants. Les habitants sont généralement
insatisfaits du manque d’un hôpital au niveau de l’arrondissement, du nombre faible les
médecins et les infirmières, et en partie de l'indifférence du personnel médical. Le manque
d'expérience avec d'autres systèmes médicaux explique la formabilité augmenté. Parmi les
89% des personnes insatisfaits du nombre de médecins et infirmiers, 60% représentent les
habitants du quartier El Menzeh , expliqué par le manque d’un centre de santé au sein de ce
quartier .
146
Figure 68: Quel est votre appréciation par rapport aux services médicaux ?
Tout à fait satisfait Plutôt satisfait Plutôt pas satisfait Pas du tout satisfait
Par rapport aux moyens de transport en commun, les répondants expliquent leur niveau
d’insatisfaction essentiellement par le non ponctualité (chez 90%), l’inconfort (75%) et
l’insécurité (80%). Par ailleurs, ils estiment que les raisons principales des problèmes de
circulation sont dues au non-respect des règles de circulation (59%) et l’offre des lieux de
stationnement (68%).
Figure 69: Selon vous quel(s) qualificatif(s) ne peut-on pas encore attribuer au transport en commun ?
80% 90%
75%
50%
147
Figure 70: En ce qui concerne les moyens de transport et la circulation êtes-vous satisfait de… ?
Tout à fait satisfait Plutôt satisfait Plutôt pas satisfait Pas du tout satisfait
3% 7% 80% 10%
g) Le divertissement :
90% des personnes sondées sont insatisfaits du nombre et de la qualité des terrains de sports,
jardins et parcs au niveau de l’arrondissement. Ces derniers ne répondent pas aux -besoins
des habitants en termes de loisirs et de divertissements. Parmi les personnes insatisfaites,
65% sont des habitants du quartier Al Barid.
Figure 71: Comment appréciez-vous le nombre et la qualité des lieux de divertissements et de loisirs ?
Tout à fait satisfait Plutôt satisfait Plutôt pas satsfait Pas du tout satisfait
148
h) La gestion des déchets solides :
88% des habitants estiment que le système de collecte des déchets est efficace, contre 12%
qui ne le trouvent pas efficace. 12% des avis négatifs sont motivés par des conteneurs pleins
ou débordant et par des encombrants déposés sauvagement au sein du quartier Al Barid. Par
contre la majorité des interrogés jugent le nombre des conteneurs suffisant et bien positionnés
par rapport aux logements d’habitation.
Figure 72: La collecte des déchets solides dans votre quartier se fait d’une manière régulière ?
88%
Oui
12% Non
Parmi les personnes ayant déjà subies un incendie, 75% ont exprimé un niveau de satisfaction
positif quant au service de la protection civile. Par ailleurs, 25% des répondants estiment que
le temps de réaction n’est pas assez rapide pour sauver la vie des personnes.
Figure 73: Lors du premier contact avec ce service avez-vous l’impression d’être ?
Tout à fait satisfait + Plutôt satisfait Plutôt pas satisfait + Pas du tout satisfait
-25% 75%
149
j) Le mobilier urbain :
Les répondants considèrent que l’offre en mobilier urbain est insatisfaisante. Les habitants ont
exprimé un niveau de satisfaction négatif pour la présence des bancs (80%) et les stations de
taxi (70%). Néanmoins, plusieurs participants soulignent que ces derniers sont principalement
localisés sur d’autres quartiers et souhaiteraient que la répartition soit équilibrée. Ils sont
inconscients que les équipements et mobiliers ne peuvent être répartis de la même manière
sur chaque quartier.
Figure 74: Etes-vous satisfait du nombre et de la qualité du mobilier urbain suivant au sein de l’arrondissement ?
Tout à fait statisfait + Plutôt satisfait Plutôt pas satisfait + Pas du tout satisfait
-70% 30%
-45% 55%
-25% 75%
-35% 65%
-30% 70%
-80% 20%
150
k) Le logement :
Presque la moitié des interrogés affirment que l’état du téléphone (40%) , l’électricité (50%) ,
l’assainissement (30%) et l’eau potable (40%) sont en bon état.
2% 40% 48% 5% 5%
151
Synthèse :
Cette partie nous a servi de diagnostic urbain pour une nouvelle méthode d’évaluation de la
qualité de vie. L’objectif est de construire une approche intégrée qui repose sur des critères
d’évaluation de la qualité de vie, structurée autour d’une démarche objective tournée vers
l’étude des conditions de vie et d’une démarche subjective tournée vers l’analyse du bien-être
et de la satisfaction des habitants de Yaacoub El Mansour. L’exploitation des données
qualitatives a permis de produire une connaissance des qualités environnementales des cadres
de vie. Cette approche a confirmé certains résultats et elle a infirmé d’autres.
152
- Un sureffectif des élèves dans les deux cycles du collège et
lycée dans le secteur public, (sachant que le secteur privé
accueil 43% des élèves).
153
- Les terrains de proximité sont bien répartis sur
l’arrondissement. Or, 73% de ces terrains sont en mauvais état.
154
et de valorisation d’Oum Azza qui traite 850 000 t/an des
déchets.
Les incendies et
intervention - Des règlements qui datent des années 2000 et n’intègrent pas
d’urgence les nouvelles avancées dans le domaine des risques.
- L’absence d’une approche intégrée de gestion multirisques et
multi-aléas, instaurant un dispositif de gouvernance dédié.
Comme le laissent apparaitre les éléments de notre enquête, il s’avère que l’arrondissement
Yaacoub El Mansour ne constitue pas une entité spatiale appréciée par les habitants. Ainsi,
cette investigation auprès de la population, permet d’affirmer les résultats de l’approche
objective et d’infirmer d’autres.
- Par rapport aux préoccupations des habitants de YEM, la sécurité vient en première
position, suivie des moyens du transport en commun, les activités de loisirs et de
renforcer la carence au niveau des équipements de santé. Ces mêmes problématiques
affichent toutes un taux de satisfaction en de dessous de la moyenne.
155
- Les principaux motifs d’insatisfaction pour les moyens de transport en commun sont
expliqués essentiellement par le non ponctualité, l’indisponibilité et l’insécurité.
Les réponses des interrogés sont compatibles avec les éléments de notre diagnostic, où
on a relevé la diminution du parc des bus qui a passé de 400 à seulement 150, ce qui a
influencé la fréquence de passage entre les bus. Ajoutant à cela l’état mécanique des
bus qui circulent et qui remettent en question la sécurité des usagers.
Les habitants ont exprimé un sentiment négatif quant au nombre des stations de bus au
niveau de l’arrondissement, qui sont effectivement, au nombre de 6 seulement pour
les grands et petits taxis.
- Concernant les problèmes d’insécurité, parmi les formes d’agression les plus
courantes dans la ville on retrouve le vol à l’arraché, les agressions physiques et les
actes de vandalisme. Cependant grâce aux réponses des habitants on a pu découvrir
d’autres quartiers où se manifestent ces types d’agressions. L’insécurité et le taux de
crime élevés dans ces quartiers sont parmi les causes pour lesquels les interrogés
veulent quitter le quartier.
- 60% visitent le docteur au moins une fois par mois. A cet effet, l’accès aux soins et à
une meilleure qualité de services sont parmi les besoins primordiaux de la population.
Cependant, les habitants sont généralement insatisfaits du manque d’un hôpital au
niveau de l’arrondissement, du nombre faible les médecins et les infirmières. Ce qui
est conciliable avec les éléments de notre analyse quantitative, puisque
l’arrondissement ne respecte pas le standard fixé par l’OMS, pour 193 333 habitants
de Yaacoub El Mansour, il faut 297 médecins, alors on compte seulement 71
médecins. Ainsi à travers la perception des habitants, on a pu déduire que malgré la
présence d’un nombre importants des centres de santé au niveau de Yaacoub El
Mansour, ils sont mal répartis entre les quartiers.
- Concernant les activités et loisirs, Yaacoub El Mansour est moins bien noté pour cette
catégorie des loisirs. Presque tous les habitants sondés (90%) sont insatisfaits du
nombre et de la qualité des terrains de sports, jardins et parcs au niveau de
l’arrondissement. Par contre les résultats du diagnostic ont montré que
l’arrondissement ne souffre pas d’un manque d’espaces verts ainsi que les terrains de
156
proximité. Or, on a relevé que les espaces verts ne contiennent presque pas
d'équipements d’animation, d’ambiance et un grand nombre des terrains de proximité
sont en mauvais état. La perception des habitants du quartier Al Barid quartiers nous a
permis d’affirmer la concentration des espaces verts au Sud de l’arrondissement.
Il est donc important que YEM saisisse l’opportunité de développer encore plus un
panel d’activités de loisirs aux standards internationaux, complet et diversifié. Les
offres de loisir à développé selon un standard international (comme les parcs et
installations sportives dans les quartiers permettraient d’accentuer son attractivité.
- Au niveau du problème de propreté dans les rues, la raison principale est due à
l’absence des poubelles. Néanmoins les habitants (88%) ont exprimé un sentiment
positif pour la gestion des déchets solides au sein de l’arrondissement et réclament
que la collecte des déchets se fait d’une manière régulière. Comme l’affirme les
l’approche quantitative, toute la population de Yaacoub El Mansour est desservie par
une collecte régulière des déchets solides.
157
Chapitre IV : Une proposition d’un projet d’amélioration de la qualité de vie à
Yaacoub El Mansour :
1) Benchmark :
Il est indispensable de s’inspirer des expériences des villes offrant une meilleure qualité de
vie. La compétitivité entre les villes, n’est pas un but en soi. Le benchmarking contribue à
trouver des solutions rationnelles pour l’adoption des bonnes pratiques et de tirer aussi profit
des échecs pour ne pas les reprendre dans les propositions des projets.
Au Japon le lien entre la santé mentale et la ville n’est pas passé inaperçu. Depuis les années
1980, les psychologues y prescrivent des Shinrin-Yoku, ou bains de forêt, à des patients
souffrants de tension, de dépression, d’anxiété, de fatigue ou de confusion. Des études ont
montré qu’on peut réduire la quantité du Cortisol (une molécule dont la présence indique un
niveau de stress élevé) dans la salive tout en explosant un individu à la nature.
Évidemment, il ne suffit pas de planter quelques arbres pour résoudre tous les problèmes de
santé mentale, précise Christian Savard, directeur général de Vivre en ville. Un
environnement moins stressant, c’est bien beau, mais les services sociaux et le soutien
psychologique demeurent essentiels.
Le problème, c’est que le quartier est aux prises avec des enjeux sociaux plus larges,
comme l’utilisation de drogue et un taux de criminalité élevé. Et un parc, s’il n’est pas
conçu expressément pour être sécuritaire et accueillant, peut vite devenir un repère
sombre idéal pour les activités plus louches.
158
2) L’argumentaire du projet :
Une intervention urbaine convenable doit amasser l’ensemble des éléments relevés dans les
multiples analyses décortiquées préalablement à travers les deux approches quantitative et
qualitative , et ceci dans le but d’employer les points positifs relevés de l’arrondissement
comme éléments principaux de l’intervention, les mettre en avant et de les employés d’une
manière bénéfique et attractive ; toutefois les points qui handicapent l’intégration de cet
arrondissement , comme étant une composante et une entité spatiale importante au niveau du
Grand Rabat qui engendrant le bien-être des citoyens requiert une réflexion approfondie,
nécessites des solutions soit d’atténuation ou de suppression radicale en faveur d’améliorer les
conditions de vie des habitants.
En effet, le projet à présenter est le fruit de l’ensemble des analyses présentées le long des deux
parties qui ont précédé, celle relative à l’analyse quantitative au niveau de tout l’arrondissement
ainsi que celle relative à l’approche qualitative au niveau des deux quartiers choisi au niveau
du même arrondissement.
La ville de Rabat devrait réduire les écarts entre les arrondissements et les quartiers par une
mise à niveau des secteurs en difficulté. Pour se faire, il faut prévoir des projets pour générer
de l’activité et promouvoir la mixité sociale et fonctionnelle.
Dans cette nouvelle configuration spatiale en mutation, la question des quartiers en marge du
développement de la ville, doivent faire l’objet de réponses urgentes, programmatiques et
appropriées, qui prennent en compte l’impératif de l’intégration sociale.
159
Comme on l’avait bien relevé dans la phase du diagnostic, Yaacoub El Mansour comparant
avec les autres arrondissements de la préfecture de Rabat, cache des écarts types importants
en ce qui concerne le taux de chômage et de pauvreté ainsi par la concentration des quartiers
qui enregistrent des taux de criminalité très élevé. Ce sont les indicateurs principaux qui font
de Yaacoub El Mansour comme l’un des plus défavorisé de la capitale, malgré les nombreux
projets ambitieux implantés ou en cours d’élaboration.
Il compte certes de nombreux problèmes urbains dont les autres arrondissements de Rabat
n’échappent pas, à savoir la gestion du réseau du transport en commun qui est dans une
phase de transition impliquant des dysfonctionnements au niveau de toute la ville de Rabat et
dont on s’attend à une amélioration avec l’arrivée du nouveau prestataire ,le groupement Alsa
(société espagnole) et City bus transport (société marocaine) qui vont assurer la gestion du
réseau d’Autobus à partir de ce mois de juillet 2019 , aussi par l’extension de la ligne 2 du
Tramway au niveau de Yaaacoub El Mansour qui va drainer plus de 10.000 voyages par
jour.
Concernant les espaces verts et de loisirs, il y’a une répartition des espaces verts dans le Sud
de l’arrondissement YEM, Certes leurs création au Nord de l’arrondissement seule , ne
feront ne feront pas sortir Yaacoub El Mansour de son identité, celle des quartiers souffrant
d’inégalité, de disqualification urbaine et de ségrégation sociale, se trouvant à l’écart du
centre-ville et en marge de la ville urbaine prospère.
Il est donc temps de revoir la façon dont les villes sont planifiées, cet arrondissement mérite
attention, pour une meilleure qualité de vie en tirant partie des atouts. Ce sont le berceau, la
société de demain.
3) La constitution du projet :
Le projet est une jonction de multiples composantes permettant d’appréhender
l’arrondissement au long et en travers et de combler le manque dans chaque domaine
d’intervention en insistant bien évidemment sur le domaine urbain qui se marie avec plusieurs
autres domaines interconnectés.
160
a) L’amélioration du cadre de la scolarisation et lutte contre la déperdition
scolaire :
- Education citoyenne
- Accompagnement et sensibilisation
- Organisation des tournois
- Formation en Basket-Ball.
L’impact du projet :
161
b) L’insertion professionnelle des jeunes et promotion des activités génératrices de
revenus :
- Insertion socioprofessionnelle des jeunes par une formation qualifiante et adaptée aux
besoins du marché de l’emploi.
- Renforcement du profil des jeunes en dispensant à leurs profits une formation en
informatique dans la perspective de leur insertion professionnelle.
- Les résultats ont démontré que la plupart des femmes dans l’arrondissement sont
inactives.
- Nous cherchons à travers ce projet d’aider les femmes à bien mener leurs vides
sociales et rentabiliser le temps libre
- Cette école de formation est accompagnée d’une crèche qui permettra de profiter de
l’équipement, en gardant les enfants le plus sûrement possible.
162
La création d’un hôtel en face de la mer :
163
c) Le renforcement des équipements de divertissements et de loisirs :
Théâtre / Cinéma :
- L’objectif de l’implémentation est de faire renaitre cette activité perdu avec le temps.
- Le projet consiste à requalifier et réanimer cette vocation.
- L’arrondissement manque d’activités de loisirs pour la population.
- Les personnes interrogées expriment leur besoin en matière d’équipements de
divertissements qui peuvent rayonner au-delà du quartier.
Espaces verts / Parcs :
- La création des espaces verts au Nord de l’arrondissement, puisque ces derniers sont
plus concentrés au Sud de l’arrondissement.
- Les espaces réservés aux plantations sont pratiquement rares et manque d’ambiance.
- Nous tenons à travers ce projet mettre à niveau les espaces verts existants en y insérant
des parcs de jeux.
- Implanter des arbres le long des grands axes
164
Figure 77: Carte des centres de santé à renforcer par les spécialités et équipements médicaux.
165
Figure 78: Carte des équipements proposés au sein de la zone d’étude.
166
167
168
Figure 81: Hôtel
Figure 80: Ecole de formation en Basket-Ball.
Figure 79: Théâtre / cinéma.
168
Programme de la mise à niveau de espaces verts au Nord de l’arrondissement Yaaacoub El Mansour.
169
Conclusion générale :
L’identification des critères de qualité de vie basée sur les représentations individuelles
permet une analyse fine et précise des disparités urbaines. En plus de la formalisation
méthodologique et de la production factuelle d’information , ce travail a indirectement
permis de redonner « crédit » à cette notion de qualité de vie et de repositionner le
difficile exercice de sa mesure .
Les grands projets structurants et ambitieux ne manquent pas, le projet proposé, fruit
des résultats obtenus par les deux démarches, vise particulièrement la promotion de la
population, en proposant un projet qui permet aux habitants de s’affranchir du joug de la
précarité et de renouer avec l’espoir et l’avenir d’un arrondissement qui aspire une
nouvelle identité.
170
Par ailleurs, la pertinence d’un travail et son originalité son étroitement tributaires des
contraintes auxquelles il a dû faire face lors de sa réalisation. Cependant nombreuses ont
été les difficultés que nous avons rencontrées et nous tenons à les évoqués.
L’approche objective, repose sur les traitements statistiques des indicateurs identifiés
dans la norme marocaine ISO 37120/2014, pour avoir les données qui relèvent de
différents domaines à savoir, le transport, les déchets, la gouvernance …et vu la
confidentialité de plusieurs informations, dans ce sens nous avons formulé plusieurs
demandes officielles pour lesquelles ne nous avons jamais eu de réponse. C’était la
phase la plus difficile et qui a retardé le rythme du travail. Ensuite, pour remplir le
questionnaire, la majorité des personnes interrogées n’ont pas répondu pour toutes les
questions posées et en dernier lieu on cite la sensibilité de la zone d’étude (quartiers de
Yaacoub El Mansour).
171
Bibliographie :
- R.J Rogerson, « Quality of life and the global city ».International Conference on Quality of
life in Cities, school of building and Real Estate National University of Singapore, 1998.
- Philippe Corten, la qualité de vie est un concept, article « Le concept de qualité de vie vu à
travers la littérature anglo-saxonne », l'information Psychiatrique, 1998.
- François Cusin et Julie Damon, « Les villes face aux défis de l’attractivité. Classements,
enjeux et stratégies urbaines », revue Futuribles, 2010.
- URBAN HUB , plateforme hub , Les villes heureuses – À la recherche du secret du bien
vivre en ville, 2017.
- Jules Crétois, Les villes où il fait bon de vivre en Afrique, journal jeune Afrique, 2017.
- The Rolling notes , plateforme Web , étude de la qualité de vie à Casablanca : Une
comparaison internationale, 2016.
172
- Pierre-Henry-Fmangne, la qualité de vie, texte d’une conférence « Réseau Breizh Paralysie
Cérébrale », 2015.
- BABAHAMOU Nouhaila , vers une nouvelle identité urbaine : Cas d’Echbanate , INAU ,
septembre 2018.
- Cahiers des charges, Gestion déléguée des services de propreté de la commune urbaine de
Rabat, arrondissement de Yaacoub El Mansour, décembre 2014.
173
- La direction Régionale du Ministère de la santé, annuaire statistiques des centres de santé
et des médecins à Yaacoub El Mansour , avril 2019 .
- La Wilaya de da Région De Rabat - Sale – Kenitra, inventaire des espaces verts de la ville
de Rabat, 2019.
- La société Rabat animation et développement, état des lieux des terrains de proximité,
2019.
- La société STAREO, listes des lignes des bus qui desservent l’arrondissement Yaacoub El
Mansour , 2019 .
174
Webographie :
https://www.banquemondiale.org/fr/results/2017/12/01/resilient-
cities?fbclid=IwAR2gnSBprmk7xbb2YxsAER4YLgFOaGQ9nkiL5h8s0iMc552_Ht59JPL6BfU
https://fr.unhabitat.org/la-resilience-urbaine/
https://www.mercer.fr/newsroom/classement-2017-qualite-de-vie.html
www.indh.ma
www.hcp.ma
175
Tables des matières :
Remerciements……….. ................................................................................................................... 2
Résumé :……………………... ............................................................................................................... 3
Abstract:……………………….. ............................................................................................................ 4
ملخص: …………………………... ........................................................................................................... 5
Sommaire :……………………………….. ............................................................................................. 6
Listes des figures :……………… ........................................................................................................... 9
Liste des tableaux :……………. .......................................................................................................... 13
Introduction générale :…………. ........................................................................................................ 15
Le choix du cas d’étude : ..................................................................................................................... 16
La problématique :…………… ........................................................................................................... 17
Les objectifs :………………….. ........................................................................................................... 18
Les hypothèses :……………… ............................................................................................................ 18
La méthodologie :…………….............................................................................................................. 19
L’architecture du travail : ................................................................................................................... 22
Chapite II. La qualité de vie comme facteur clé de l’attractivité des villes : ................. 28
1) La notion d’attractivité en question :........................................................... 28
a) Le souci de l’attractivité :........................................................................................ 29
b) La prolifération des classements :........................................................................... 29
c) Au-delà des fonctions économiques de la ville : l’attractivité résidentielle. .......... 30
d) L’attractivité au service de la compétitivité des territoires : ................................. 30
2) Le marketing urbain et les politiques d’attractivités : ................................ 31
a) Le benchmarking : .................................................................................................. 33
b) Le city branding ou la promotion de l’image des marques des villes : .................. 34
176
c) La réalisation des projets urbains à fort rayonnement : ....................................... 35
3) La résilience urbaine comme une partie intégrante du développement
local :………………………….. ............................................................................................................ 35
a) Le concept de la résilience urbaine : ....................................................................... 35
b) Les avantages de l’investissement dans la réduction des risques des
catastrophes et de la résilience : .......................................................................................................... 36
c) La résilience urbaine et le développement durable :.............................................. 38
Chapite III. S’inspirer des expériences des villes offrant une meilleure qualité de
vie :……………………………. ............................................................................................................ 40
1) Les villes heureuses – à la recherche du secret de bien vivre en ville : ....... 40
a) La ville comme ennemie : ........................................................................................ 40
b) Le bonheur et la prospérité économique : .............................................................. 40
c) Les ingrédients d’une ville heureuse : .................................................................... 41
2) Les villes qui offrent la meilleure qualité de vie : ........................................ 42
a) Zone d’Afrique : ...................................................................................................... 42
b) Dans le monde : ....................................................................................................... 44
3) L’étude de la qualité de vie à Casablanca. ................................................... 46
a) L’étude de la qualité de vie à Casablanca : une comparaison internationale. ...... 46
b) Résultats de l’étude de la qualité de vie à Casablanca : ......................................... 47
177
Deuxième partie : De la qualité de vie au diagnostic urbain:
Chapite II. Evaluation de la qualité de vie et services urbains : vers une nécessaire
traduction quantitative : ...................................................................................................................... 64
1) L’économie :.................................................................................................. 64
a) Le taux de chômage :............................................................................................... 64
b) La répartition des secteurs d’activités :.................................................................. 69
c) Le taux de pauvreté :............................................................................................... 76
2) L’éducation : ................................................................................................. 78
a) Le nombre des établissements d’enseignement : .................................................... 78
b) Le nombre d’enseignants : ...................................................................................... 79
c) Le ratio élèves/enseignants :.................................................................................... 80
d) L’enseignement privé : ............................................................................................ 81
3) La santé : ....................................................................................................... 84
a) Les établissements sanitaires : ................................................................................ 84
b) Le nombre de médecin par habitant : .................................................................... 86
4) Le transport .................................................................................................. 87
a) Les bus : ................................................................................................................... 87
b) Le tramway : ........................................................................................................... 95
c) Les petits et grands Taxi : ....................................................................................... 99
5) Les espaces verts et loisirs: ......................................................................... 100
178
a) Les jardins et parcs : ............................................................................................. 100
b) L’arrosage des espaces verts : ............................................................................... 104
c) La trame végétale et les espaces verts d’accompagnement :................................ 104
d) Les terrains de proximité : .................................................................................... 106
6) L’abri : ........................................................................................................ 111
7) La gouvernance : ........................................................................................ 114
a) La participation aux dernières élections communales : ...................................... 114
b) Les femmes en pourcentage du total élu au bureau de la commune. .................. 116
8) Les déchets-solides : .................................................................................... 117
a) La population de la ville ayant une collecte régulière des déchets solides : ........ 117
b) Le total des déchets solides de l’arrondissement collectés par habitant : ........... 120
c) Le recyclage des déchets solides. ........................................................................... 121
9) La sécurité :................................................................................................. 125
a) La population des quartiers dangereux à YEM:.................................................. 127
b) Les équipements d’enseignements et services publics : ....................................... 127
c) Les équipements sportifs et de loisirs : ................................................................. 128
10) Les incendies et interventions d’urgence : ................................................. 129
a) Le risque sismique :............................................................................................... 129
b) Les inondations et glissement de terrain : ............................................................ 129
c) Le risque d’érosion marine : ................................................................................. 130
d) Les risques d’incendies : ....................................................................................... 131
179
c) La connaissance de la gestion de la ville et implication civique :......................... 144
d) La sécurité : ........................................................................................................... 145
e) La santé : ............................................................................................................... 146
f) Les moyens de transport et la circulation au sein de l'arrondissement : ............ 147
g) Le divertissement : ................................................................................................ 148
h) La gestion des déchets solides : ............................................................................. 149
i) Les incendies et interventions d'urgence : ............................................................ 149
j) Le mobilier urbain : .............................................................................................. 150
k) Le logement : ......................................................................................................... 151
180
A nnexes :
181
Annexe 1
182
183
184
185
Norme marocaine ISO 37120/2014 :
186
Annexe 2
(Informative)
City indicators
187
Table A.1 (continued)
Number of fire related deaths per 100 Response time for emergency
000 population response services from initial call
188
Table A.1 (continued)
189
Table A.1 (continued)
Total collected municipal solid waste Percentage of the city’s solid waste
per capita that is disposed of in an incinerator
Percentage of the city’s solid waste that Percentage of the city’s solid waste
is recycled that is burned openly
190
Table A.1 (continued)
Jobs/housing ratio
Wastewater (Clause Percentage of city population served by
20) wastewater collection
Percentage of city population with sus- Average annual hours of water service
tainable access to an improved water interruptions per household
source
191
192