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SOMMAIRE
PREAMBULE ........................................................................................................................................................ 3
PARTIE I : L’ARMATURE URBAINE DE LA REGION FES-BOULEMANE .................................................. 4
INTRODUCTION GENERALE ............................................................................................................................ 5
PREAMBULE
Le SRAT prend en charge aussi bien l’intégration et l’articulation des espaces locaux avec
leur stratégie propre, que les politiques et les options nationales, pour constituer un cadre de
référence et de cohérence territoriale concertée entre les différents intervenants de la région.
L’étude est conduite selon une approche participative et interactive, de manière à impulser dès
le départ une prise en charge du projet par les acteurs : le SRAT devient ainsi un document
consensuel entre les opérateurs sectoriels et les acteurs régionaux avec des objectifs, des
délais de réalisation et des moyens de mise en œuvre. Le SRAT constitue, dans le contexte de
déconcentration /décentralisation, un outil stratégique de développement territorial au service
de la Région. Il doit donc être élaboré dans la concertation avec les acteurs locaux et en
cohérence avec les orientations nationales.
La présente phase 1 de l’étude correspond à celle du diagnostic territorial, elle comporte deux
étapes :
INTRODUCTION GENERALE
Les villes au Maroc constituent de nos jours des espaces majeurs où se joue l’avenir de
régions entières ; leurs rôles tant économiques que démographiques et administratifs sont de
plus en plus déterminants.
Un diagnostic territorial stratégique porté sur la région de Fès Boulemane dans le cadre du
SRAT passe nécessairement par une analyse approfondie du fait urbain dans la région. Cette
analyse, spécifique aux démarches d’aménagement du territoire, portera successivement sur
une lecture des relations interurbaines sous l’angle du réseau urbain puis sur une analyse des
atouts et contraintes intrinsèques de chaque ville par le biais du concept de l’attractivité
urbaine.
Ainsi, nous serons en mesure de formuler, dans le cadre du SRAT, des problématiques
exogènes et endogènes sur les villes, ces deux dimensions interférant fortement les unes sur
les autres. On ne peut pas en effet comprendre que certaines villes se développent plus vite et
mieux que d’autres de niveau comparable, si l’on ne procède pas à ce double niveau de
diagnostic : une ville se développe en effet sous l’effet de ses relations avec l’hinterland et les
autres villes qui l’entourent tout autant que grâce à sa capacité d’attirer les investissements,
les compétences et les visiteurs.
1
MERLIN P. et CHOAY F. Dictionnaire de l’urbanisme et de l’aménagement, Paris, PUF, p. 69.
leurs aires d’influence. Dans le réseau urbain marocain, ces relations sont le plus souvent
hiérarchiques où les villes dépendent les unes des autres en fonction de leur taille.
- La hiérarchie urbaine implique une structuration en différents niveaux et des rapports de
dominance et de subordination entre les villes voisines de différents niveaux comme le
montrera l’analyse des relations existantes au sein de la région de Fès Boulemane.
Les notions de réseau urbain et d’armature urbaine ont été étudiées à partir de l’analyse des
facteurs de différenciation des centres, notamment les facteurs liés au rang administratif, à la
nature des services (dépendance rigide aux services administratifs et dépendance dynamique
par rapport au tertiaire privé) selon les villes. La spécificité des systèmes urbains relève de la
variété et de la complexité des facteurs qui ne se plient pas à une généralisation systématique.
Selon M. Rochefort : « ces différences s’expliquent, la plupart du temps, par le dynamisme
propre de chaque ville, donc par son histoire, par les besoins de ses habitants, de ses activités
de production aussi bien que par les besoins d’une zone d’influence plus ou moins vaste,
beaucoup plus que par une organisation systématique des relations de dépendance reposant
sur le recours, pour les moins équipées, au service des mieux équipées »2.
S'agissant du Maroc, la population des villes a quintuplé entre 1960 et 2006, passant de 3,4
millions à 17 millions. Ainsi, selon les perspectives du HCP, à l'échéance de 2030, une
croissance soutenue pourrait se produire, amenant à un total d'environ 25 millions (voire
davantage en cas de forte immigration, selon un schéma à l'espagnole). Comment nourrir,
héberger, équiper, scolariser, occuper, soigner, protéger, administrer, etc., tous ces habitants,
en particulier les nouveaux arrivants, le plus souvent démunis ?3
2
ROCHEFORT M. (2002), « Les notions de réseau urbain et d’armature urbaine », in STRATE, Ladyss, numéro hors série,
pp. 127-136.
3
HCP. (2007), Prospective Maroc 2030 - quelle démographie ?
Région
Gharb-Chrarda- Sidi Daoud
Beni Hssen Sebt Loudaya
Oulad Mimoun
Laajajra Louadaine
Mikkes
Ain Bou Ali Ain Kansara
MOULAY YACOUB
Tafajight
Talzemt
Skoura Mdaz
Immouzzer Marmoucha
El Mers
Oulad Ali Youssef
Ait El Mane
El Orjane Tissaf
Ait Bazza
Guigou Boulemane
Outat El Haj
Serghina Ermila
Almis Marmoucha
Enjil
Sidi Boutayeb
MISSOUR
SRAT-Fès-Boulemane / URAM Intl. - 2013
Limite de Région N
Limite de province
Limite de commune 0 20 Km
7
SRAT de la région Fès-Boulemane- phase 1 : Diagnostic Territorial Stratégique-Etape 1 : Rapports Sectoriels
La naissance de Fès remonte au règne d’Idriss 1er qui cherchait, en 789, un emplacement de
capitale. Le choix du site s’était porté sur la vallée de l’Oued Fès, petit affluent du Sebou ; des
ravins lui amènent des eaux de sources abondantes et rarement taries au cours de l’histoire
(DESPOIS J, 1967). L’adduction en était presque entièrement assurée par le cadre naturel à
travers les quartiers de la ville. Quant aux avantages de la position régionale, ils se sont
révélés dans la mesure où le pouvoir central a eu besoin, successivement ou simultanément,
d’assurer ses liaisons avec la côte méditerranéenne par les vallées des Oueds Mikès, Sebou et
Lebene, vers le littoral atlantique ou au contraire le Maghreb central par le couloir sud-rifain,
vers le Tafilalet, enfin par les seuils d’Annoceur et de Boulemane, seule voie praticable en
toute sécurité en hiver à travers le Moyen Atlas.
Karaouyine, Fès devait à l’activité de ses habitants son rôle de capitale économique du pays
tout entier : elle produisait et redistribuait. De nos jours encore ses artisans, groupés en
quartiers spécialisés, constituent avec leurs familles le tiers de la population. Et les grands
bourgeois Fassi ont assuré jusqu’au Protectorat, les relations commerciales avec l’étranger,
tout en occupant une place de choix, sinon exclusive, sur les marchés intérieurs du Maroc. Ils
fournissaient du reste à l’Etat une bonne part de ses cadres.
De l’indépendance aux années 1980, plusieurs éléments sont à prendre en compte dans
cette phase qui commence en 1956. Ces éléments sont à mettre en interaction avec une
croissance urbaine très forte, à la fois endogène (le Maroc opérant sa transition
démographique) et exogène, à cause d’un très fort exode rural. La croissance annuelle
atteint ainsi 3.8 % à Fès entre 1960 et 1971, et pas moins de 4 % dans les années 1980,
et la population passe de 216 000 habitants en 1960 769 000 en 1994, selon les données
des recensements. Il faut donc pouvoir abriter tous ces nouveaux habitants.
Tout d’abord, les colons quittent le pays, laissant les Marocains des classes supérieures
investir les villas et immeubles du centre-ville. Puis ces derniers étendent la Ville-Nouvelle
en construisant vers le sud de nouveaux quartiers d’habitation : l’Atlas sur la route de
Sefrou, puis les lotissements Saada, Tarik et El Adarissa, constitués d’immeubles pour les
premiers, et pour le troisième de petites villas. De même, un secteur de villas de haut
standing se développe vers le sud, sur la route d’Immouzzer Kandar, dès les années 1960. Le
quartier à proximité de la gare ferroviaire se densifie lui aussi avec des petits immeubles.
Dans l’ensemble, on obtient « un Triangle de Prestige qui peut conserver son nom, car il
abrite des classes moyennes à aisées, concentre la plupart des administrations et des
équipements structurants, et il est sous-densifié. Cette partie de la ville parait en effet la
mieux adaptée et la plus propice, par son milieu naturel et ses rues au tracé orthogonal, à
accueillir le centre d’une ville moderne »4.
A côté d’elle, on construit à la hâte des quartiers nouveaux, sur les anciens jardins de la
ville, sur des terrains sujets aux glissements : c’est la naissance des quartiers
« Jnanate », extensions de la médina au nord-est, composés de hauts et fragiles immeubles
réservés à des populations d’origine modeste. La population de ce quartier passe de quelques
milliers d’habitants au début des années 1970 à 120 000 habitants en 1982. La ville de Fès
est également soumise à cette époque au foisonnement des quartiers non réglementaires.
Le plus souvent construit en périphérie, ce type d’habitat a pour caractéristique principale
de s’établir sur des terrains dont l’occupation est illégale et de se passer de permis de
4
Despois J- Raynal R, 1967, Géographie de l’Afrique du Nord-Ouest, p. 298.
construire ; ce qui engendre bien souvent des quartiers sous-équipés en réseaux et services
publics, au cadre de vie médiocre. Les terrains sur lesquels s’installent ces nouveaux
quartiers sont soit des terrains publics au statut incertain, soit des terrains appartenant
à des particuliers aux abords des villes qui vendent sous forme de microparcelles. Les
personnes qui achètent ces lots, souvent d’origine rurale, pensent ( parfois à tort) que les
r é s e a u x e t l e s équipements seront ajoutés par la suite. Ce type d’habitat s’est
amplifié à partir des années 1970 mettant en évidence une géographie des quartiers non
réglementaires. Si l’on met à part les terrains agricoles qui sont très largement mis à
contribution, il peut s’agir :
- d’anciennes carrières ;
- du voisinage d’une opération de logement, publique ;
- de terrains difficilement constructibles à cause de leur pente ;
- de la proximité de zones industrielles ou d’un secteur économiquement dynamique ;
- d’axes routiers, qui donnent lieu à des implantations linéaires ou discontinues.
(Hay Benzakour par exemple). Dans le Triangle de Prestige, les bidonvilles sont rares,
excepté un e n s e m b l e situé dans l’ancienne qasbat Dar Dbibagh sur la route
d’Immouzzer Kandar : certains bidonvilles s’installent en effet dans des quartiers
relativement peu éloignés du centre-ville, où le foncier est cher. Cependant, sous
quelque forme que prenne l’habitat non réglementaire, il construit à Fès de petits quartiers
isolés du centre, ce qui accentue l’aspect fractionné de la ville (exemple : Sahrij Gnaoua,
coupé de la médina et de la Ville-Nouvelle).
Voici donc l’évolution de Fès des années 1950 à 1980 : une extension légalisée des
lotissements destinés aux classes moyennes à aisées et des villas au sud de la ville
coloniale, une extension également des quartiers Nord, l’édification de quartiers non
réglementaires au nord et à l’est de la médina, ainsi que tout au sud de la Ville-
Nouvelle (Zouagha et Montfleuri), et des poches de bidonvilles qui se développent. Cette
évolution confirme la fragmentation de la ville en sous-ensembles bien distincts. Le
Triangle de Prestige s’oppose aux quartiers populaires (clandestins ou économiques,
bidonvilles ou médina). En soi, cette caractéristique n’est pas spécifique à l’agglomération
de Fès ni non plus aux grandes villes marocaines. C’est un phénomène quasi universel qui
touche aussi bien les villes des pays riches que celles des pays en voie de développement. La
problématique soulevée par la fragmentation socio spatiale de l’agglomération tient au sous-
équipement de plusieurs quartiers populaires qui engendre un certain nombre de fléaux
sanitaires et sociaux parallèlement à l’accélération de la dégradation de Fès sous la poussée
conjointe de la densité et de la pauvreté. Ces deux phénomènes conjugués portent un grave
préjudice à l’image et à l’économie de la ville.
Cette période a également connu un phénomène majeur qui est celui du départ des
populations nanties hors de la médina et surtout hors de la ville. Ce départ massif, justifié à
l’époque par des considérations économiques, s’est avéré catastrophique pour l’avenir de la
médina qui a entamé depuis un lent, mais puissant processus de dégradation physique, de
paupérisation sociale et de marginalisation urbanistique.
Fès contrôle sans difficulté les villes et centres dans un rayon allant de la Haute Moulouya,
passant par Taza et couvrant la province de Taounate. Son influence commerciale se fait
sentir jusqu’à Al Hoceïma qui se trouve, de ce fait, tiraillée entre son intégration dans
l’ensemble géographique du moyen Sebou, dont elle constitue le débouché naturel sur la
Méditerranée, et son appartenance méditerranéenne qui la pousse à regarder vers le réseau
urbain auquel elle était rattachée durant la période du protectorat ; mais aussi, dans le cas de
l’amélioration des liaisons directes avec Nador, elle serait tentée de basculer vers le réseau
urbain de l’Oriental. En attendant, Al Hoceïma arrive difficilement à dégager un embryon de
réseau urbain local sur le versant sud du Rif central. A l’est, Taza prend le relais de Fès en
organisant un réseau satellite. Vers le sud, Midelt pourrait jouer le même rôle au sein de la
Haute Moulouya.
Le poids dominant de Fès sur les plans démographique et économique renforce le déséquilibre
entre la métropole régionale et les autres niveaux de l’armature urbaine et accentue la pression
sur la ville pour l’accès à l’emploi, au logement, aux équipements et aux services de base. Le
taux d'urbanisation de la région peut paraitre particulièrement élevé, estimé en 2008 à 73 % de
la population totale contre 56 % à l'échelle nationale. En réalité, ce taux est essentiellement dû
Le schéma de polarisation actuel montre une population urbaine importante concentrée à Fès
(83 %) et à Sefrou (5 %) et le reste est réparti au sein de petits centres ne dépassant pas le rang
de petite ville (20 000 habitants)5. L’indice de primatialité6 calculé sur la base des
recensements précédents (82 /94 /04 et une estimation de 2012) montre que d’une part, la
dominance est lourde avec un indice qui évolue entre 10 et 167 et que d’autre part la tendance
est au renforcement de cette dernière et pose la problématique du déséquilibre du
fonctionnement interne de la Région, induisant ainsi des disparités importantes entre les
provinces.
18
16
14
12
10
8
6
4
2
0
1982 1994 2004 2012
Source : HCP/calculs URAM Intl 2012
La région est par conséquent caractérisée par une macrocéphalie de la capitale régionale qui
concentre à la fois la population, les activités et les équipements. Elle polarise le
développement en créant des relations de dominance avec les villes satellites les réduisant à la
5
Sauf pour Missour qui abritera 27 000 habitants en 2012 selon les estimations du HCP.
6
Indice de Jefferson prend en compte le rapport de la population de la première et de la deuxième ville de la région.
7
A titre de comparaison, l’indice de primatialité de Marrakech sur sa région est de l’ordre de 5 et celui de Meknès est de
l’ordre de 2,15.
La localisation des programmes d’extension urbaine (ZUN) de 2011 montre que la croissance,
dialectiquement liée à l’attractivité, ne concerne que la ville de Fès et accessoirement celle de
Sefrou avec respectivement 700 et 300 hectares de surfaces à urbaniser et dont les travaux de
viabilisation ont déjà commencé. En ce qui concerne les autres centres urbains, aucun
programme d’envergure n’a été envisagé mis à part les zones d’extension prévues par les
plans d’aménagement communaux. Ce qui ne garantit pas pour autant que ces petits centres
puissent aspirer à une amélioration de leur croissance urbaine puisque cette dernière ne
dépend pas uniquement de l’accroissement de la population, mais aussi d’autres facteurs
comme les activités, les équipements et tout ce qui a trait au concept général d’attractivité.
Par ailleurs, les zones d'influence des principales villes de la région semblent évoluer,
particulièrement au profit du chef-lieu. Fès élargirait ainsi sa sphère d’influence sur Sefrou
grâce, entre autres, à la réalisation de la voie express Fès-Sefrou et à l'urbanisation croissante
de sa proche banlieue Sud-Ouest comme à Ain Cheggag, Ain Chkef (M.Y) et Ouled Tayeb.
Ces excroissances forment ainsi une ébauche de semi-couronne périphérique, s’étendant
notamment vers le Sud, l’Ouest et vers la route de Meknès confortant l'axe du binôme Fès-
Meknès comme support de flux importants et d’envergure nationale.
Toutefois, l’agglomération de Fès ne peut pas encore être considérée comme une métropole,
stade supérieur dans la hiérarchie des villes, car il lui faudrait pour cela impulser, voire
« distribuer », le développement (économique, social, culturel) au moins dans sa sphère
d’influence si ce n’est plus, au vu des difficultés que rencontrent les autres villes de la région.
C’est à ce titre que l’on pourra affirmer que la ville métropole contribue au développement de
sa région. Les dimensions services tertiaires supérieurs, connectique et attributs de la qualité
de la vie urbaine lui font encore défaut :
conseil pour les affaires, les activités informatiques, les services aux entreprises, les
banques et assurances, la recherche et développement, l’informatique, la finance,
l’immobilier, la chimie, l’industrie pharmaceutique, la publicité, les techniques
médicales, les activités cinématographiques, artistiques et culturelles, l’édition, les
agences de presse, les commerces des biens rares (optique, photo, bijouterie, traiteurs),
les médecins spécialistes, les architectes, les services personnels.
- La connectique concerne l’implantation d’une ou plusieurs technopoles, conférant une
image de modernité à la ville et constituant un motif d’attractivité pour une catégorie
sociale dont les besoins en commodités sont non négligeables. De nos jours les Hubs et
les clusters déclassent les zones industrielles ouvrant les grandes villes à l’ère post-
industrielle. Il s’agit là de promouvoir l’économie du savoir en créant des pôles de
compétences spécifiques aux potentialités d’une agglomération comme Fès et qui
deviennent des vecteurs de spatialisation du territoire et dans le même temps, de création
de richesse. L’avantage que présentent les clusters est de permettre aux grandes villes
d’accéder à une dimension internationale par rapport à l’économie mondiale.
- L’autre dimension est intimement liée aux deux premières dans le sens où la qualité de
vie et les loisirs peuvent constituer des facteurs de localisation des entreprises dites
« high-tech » et justifier ainsi l’investissement relatif à l’aménagement de technopoles :
on parle ici de parcs technologiques dont le nombre, le rayonnement et l’infrastructure
adjacente peuvent conférer à une agglomération comme Fès le statut de ville
technologique. Ici également, le déficit est patent en matière d’espaces verts, activités de
loisir, parc de logements locatifs de standing moyen à élevé, etc. Les activités culturelles,
signes de qualité de vie en milieu urbain, ont connu ces dernières années un essor
considérable avec notamment les festivals et les activités culturelles de niveau
international et ouvertes sur le monde.
infrastructures qui les relient (rail et autoroute), offre « une opportunité pour l’émergence
d’une métropole compétitive bipolaire à l’échelle nationale »8.
Cet ensemble qui polarise deux territoires dont le poids démographique dépasse les 4,4
millions d’habitants sur une vaste étendue pourra être complété par deux nouveaux pôles de
développement urbain avec des rôles différenciés :
La ville doit également être reliée au nouveau pôle de développement méditerranéen par une
voie rapide pour bénéficier de ses effets d’entrainement.
Les orientations du SNAT consacrent en effet l’ensemble formé par les villes de Fès et de
Meknès ainsi que la plaine de Saiss comme étant un pôle de croissance. Ces derniers sont les
principaux lieux de développement, ceux qui attirent de la population active jeune et qui
créent de la richesse. C’est à eux que l’on s’intéresse au premier chef parce qu’ils constituent
les lieux par excellence de la création d’emplois et parce qu’ils sont à la source de tous les
mécanismes de redistribution financière.
Le SNAT prévoit aussi d’associer la ville de Fès comme élément d’entrainement des zones
rurales en difficulté et cet entrainement doit comporter les dimensions : urbaine (petites villes
et autres capitales régionales), économique de sorte que la grande ville peut fournir un
débouché à certains produits agricoles, sociale (les équipements structurants de la grande ville
doivent être calibrés pour desservir les campagnes) et et culturelle : « cette dernière dimension
est certainement la plus importante et celle qui mérite que l’on approfondisse la réflexion. La
notion de culture doit être appréhendée ici dans son sens le plus large, en y englobant la
culture pratique du travail et de la vie quotidienne »9.
Enfin et à une autre échelle, l’enjeu du développement urbain de Fès est posé en termes de
maîtrise de sa zone périphérique soumise à un mitage de l'espace et à la pression sur le
8
DAT, 2010, Etude sur l’aire métropolitaine du binôme Fès-Meknès (Sais).
9
DAT. (2004), Schéma National d’Aménagement du Territoire – Les espaces de croissance.
territoire rural dont les centres jouent un rôle efficace dans la fixation des flux migratoires.
Cela implique le renforcement et la restructuration de ces centres dont le développement est
contrarié par des contraintes foncières et de sous-équipement en infrastructures y compris de
liaisons rapides avec Fès.
Certains centres comme Ouled Tayeb et Ain Chkef se sont développés grâce au dynamisme
de l'habitat non réglementaire, mais restent sous-équipés.
Le renforcement de ces centres périphériques, dépendant pour l'emploi des zones d'activités
de la ville, permettra de répondre en partie aux besoins de la croissance urbaine de
l'agglomération dont le seuil démographique, la base économique et les difficultés de gestion
urbaine ne lui permettent pas de supporter des extensions périphériques mal maîtrisées.
Le secteur industriel, présent dans la ville de Fès depuis longtemps, domine les autres
fonctions de la ville en termes d’investissements et de création d’emplois et de richesses. Il
contribue à ce titre le plus à la croissance démographique et urbaine de l’agglomération en
« ouvrant la voie » vers l’urbanisation et par conséquent l’implantation des infrastructures et
des équipements socio-collectifs.
3% Agriculture
15% Mines
Industrie
33% Energie
12%
BTP
5% Commerce
Transport
Services
21% 10% 1%
Adminstration
L’évolution de 2003 à 2011 a montré que le nombre total des unités industrielles créées a
atteint 273 projets. En effet, le Centre Régional d’Investissement (CRI) de Fès déclare un
effectif total des entreprises recensées qui ne dépasse pas 653 unités10.
Graphe 3 : Evolution de l’effectif total des établissements industriels entre 2003 et 2011
80
70
60
50
40
30
20
10
0
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Source : Base de données du Centre Régional d’Investissement (CRI) Fès-Mai 2012
L’évolution globale des unités industrielles, créées entre 2003 et 2011, reste significative :
10
MICNT-Annuaire statistique régional de Fès Boulemane.
2000
1500
1000
500
0
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
démarrage de leurs entreprises. Dans ce contexte, deux pépinières ont été réalisées
dont une à Bensouda (préfecture de Fès).
- La réhabilitation des zones industrielles existantes : il s’agit de la mise à niveau des
équipements de base des zones industrielles existantes. A cet effet, la ZI de Bensouda
a été dotée d’une traversée sous voie ferrée afin d’assurer la sécurité du transport des
personnes et des marchandises et d’en améliorer l’accessibilité.
La croissance de l’activité industrielle à Fès a certes connu une baisse, mais l’agglomération
demeure attractive par rapport à cette activité. L’effort fourni dans l’aménagement des zones
industrielles est certes important, mais il ne doit pas se limiter à ce seul aspect. Il faudrait en
effet de plus en plus se concentrer sur la qualité de réalisation des zones, sur le prix de vente
des lots et sur les avantages fiscaux et financiers liés à la localisation avec des différences
dans ces derniers selon les priorités de la région en termes d’accès à l’emploi.
- le projet « Ouislane » est en instance, il connait des difficultés dans sa mise en œuvre.
- le projet « Oued Fès » est dit intégré de par la diversité de ses composantes. Il s'agit
d'une unité d'aménagement touristique comprenant :
un terrain de golf de 18 trous couvrant 70 ha ;
deux hôtels haut de gamme (5*) couvrant 50 500 m², un hôtel Ryad (4*) occupant
(22 000 m²) ;
un hôtel Club 5* de luxe sur une superficie de 67 000 m) ;
un hôtel (3*) sur 11 000 m² ;
un quartier d’habitation en horizontal, de haut standing sur un terrain de
27500m² ;
un quartier résidentiel de R+3 occupant 314 500 m² ;
un quartier d'animation et commerces s’étendant sur 17 000 m². Ce projet
nécessite un investissement estimé à 2.5 milliards de DH.
- l'aménagement d'un grand parc central sur 8,5 ha de promenade et de loisirs, la mise
en place des équipements structurants ayant un rayonnement urbain régional et
national.
- Fès City Center un projet qui permettra la création de 4.500 emplois, dont 500
permanents.
- la « Gare de Fès » : la ville est équipée d’une nouvelle gare ferroviaire depuis 2009.
La nouvelle infrastructure a créé 120 emplois stables. Elle s’étend sur 20.000 m², dont
20 % sont couverts. Elle intègre un hall pour voyageurs ainsi qu'une esplanade de
7500 m², un parking de 100 places et plusieurs espaces commerciaux s'étendant sur
900 m².
Les événements culturels en région, dont certains étant d’envergure internationale, créent une
image de marque dans une ville et une région. Mais, ces événements, si importants soient-ils,
sont insuffisants pour créer une synergie culturelle significative dans une ville par rapport à sa
région. Seules les villes d’une certaine taille peuvent créer une véritable dynamique culturelle,
car elles peuvent abriter une diversité d’institutions et d’activités. Les fusions municipales
devraient d’ailleurs renforcer cette marche vers la métropolisation. Ainsi, bien qu’il existe de
nombreux foyers de culture dans l’agglomération de Fès, ces derniers ne profitent qu’à la ville
de Fès la limitant ainsi à une simple étape d’un circuit plus large.
L’objectif ainsi défini est de profiter des potentialités culturelles et de l’image de marque ainsi
que des infrastructures de la ville de Fès pour orienter les différents flux des visiteurs vers la
L’autre facette du rayonnement culturel concerne les synergies entre les pôles universitaires et
les villes d’accueil. La présence d’une population jeune et dynamique dont on doit prendre en
considération les besoins en loisirs et en divertissements et ainsi ces activités culturelles
créeront un environnement social positif dans une économie du savoir. Elles rendront
l’agglomération de Fès plus attractive pour s’y établir de façon permanente en raison de la
qualité de vie.
Cette dynamique urbaine est perceptible également par la création de nouveaux centres
urbains, notamment entre 1982 et 1994 : près de 50 % de plus de centres urbains qu'en 1982,
passant de 11 à 16 aujourd'hui où deux villes dominent dans la région, Fès et Sefrou, 10
centres sont des communes urbaines et 6 autres de simples centres délimités et caractérisés
par une population importante, mais dispersée.
La dynamique démographique est plus soutenue dans le milieu urbain qu’en milieu rural.
Moulay Yacoub
Skhinate
Ouled Tayeb
Ain Cheggag
Bhalil Sefrou
El Menzel
Ribate El Kheir
Zaouiat Bougrine
Imouzzer Kandar
Ifrane
Imouzzer Marmoucha
Guigou
Boulemane Outat El Haj
Missour
pop2012
1 000
10 000
SRAT-Fès-Boulemane / URAM Intl. - 2013
100 000
Midelt
Trafic journalier
100
1 000
10 000
0 10
±
20 40 Kilomètres
26
SRAT de la région Fès-Boulemane- phase 1 : Diagnostic Territorial Stratégique-Etape 1 : Rapports Sectoriels
Graphe 5 : Dynamique démographique urbaine selon les villes entre 1994 et 2012
14,00
12,00
10,00
8,00
6,00
4,00
2,00
0,00
-2,00
6 centres semblent connaître une dynamique particulière ces dix dernières années dont Aïn
Cheggag (12 %/an), Ouled Tayeb (8 %/an) qui connaissent une croissance accélérée, et dans
une moindre mesure les villes de Guigou (4 %), Ribat El Kheir (3 %), Missour (3 %) et
Immouzzer Marmoucha (2,9%).
11
Selon l’étude relative aux perspectives 2020 du secteur immobilier résidentiel dans la région de Fès-
Boulemane (2009).
Taza
8
N
N8
N6
Moulay Yacoub
Agglomeration FES
N
Skhinate
4
Ouled Tayeb
N6
15
N
Ain Cheggag
Bhalil Zaouiat Bougrine
El Menzel
N8
Sefrou
Ribate El Kheir
Imouzzer Kandar
Ifrane
Imouzzer Marmoucha
3
N1
Guigou
Boulemane
Outat El Haj TAMA04_12
-0,62 - 0,00
0,01 - 0,40
2,00 - 4,09
SRAT-Fès-Boulemane / URAM Intl. - 2013
4,10 - 12,15
Trafic journalier
100
5
N1
1 000
10 000
0 10
±
20 40 Kilomètres
28
SRAT de la région Fès-Boulemane- phase 1 : Diagnostic Territorial Stratégique-Etape 1 : Rapports Sectoriels
Zaouiat Bougrine
Source : RGPH 2004/projections 2012 - HCP
Bhalil
La croissance de ces centres est justifiée soit par l’extension urbaine de l’agglomération de
Fès comme pour Ain Cheggag et Ouled Tayeb ou bien par sa position géographique (point de
passage de flux importants et/ou nœuds de transport) ainsi que par la présence d’un souk
d’envergure supra-provinciale. La croissance de ces centres ne se limite généralement pas à
un seul facteur, mais par la combinaison de plusieurs d’entre eux.
La carte de rayonnement des souks montre clairement les zones peu desservies par ces centres
d’échanges et détermine clairement les zones enclavées. Bien évidemment, cette démarche ne
concerne que les petits centres urbains et autres groupements ruraux étant donné que les
grandes villes comportent d’autres éléments de polarisation bien plus importants que les souks
et autres marchés.
Les villes répulsives dans la région peuvent être considérées comme celles où les TAMA sont
inférieurs à 1,5 % par an, désertées par leur population (exode vers d’autres agglomérations)
comme Bhalil, El Menzel, Moulay Yacoub et Boulemane malgré leurs statuts administratifs.
Ces villes sont généralement désavantagées par leur enclavement et leur éloignement des
circuits de passage dits « historiques » représentés par l’axe Outat El Haj-Missour-Midelt et
l’axe Meknès-Fès-Taza.
La proximité de deux petites villes peut avoir pour conséquence un dynamisme pour l’une et
un recul de l’attractivité de l’autre (Ribat el Kheir et El Menzel) dû principalement à une non-
complémentarité entre les services proposés au sein de ces deux villes : l’une faisant
concurrence à l’autre en dehors de toute stratégie de développement régional harmonieux.
3% Agriculture
Mines
24%
Industrie
31% Energie
BTP
10% Commerce
Transport
4%
11% 1% Services
16%
Adminstration
Le fait que le secteur des services et donc de l’administration n’arrive qu’en troisième rang
après la fonction commerciale témoigne de cette dynamique économique qui est en train de se
créer au niveau de la ville et favorisera de plus en plus sa croissance dans la région. On notera
à cet égard l’influence de Sefrou sur la ville voisine de Bhalil et dont la part des actifs dans
l’industrie est aussi importante par rapport aux autres secteurs. Ainsi, cela traduit un exemple
concret d’une ville support de croissance par rapport à l’agglomération de Fès d’une part et
qui commence à créer sa propre sphère de polarisation d’autre part.
Dans ces deux villes relativement dynamiques, l’activité commerciale et des services est très
présente et expliquée par les flux importants traversant ces deux villes en direction de Guercif
au nord-est et de Midelt au sud-ouest.
Graphe 7 : Volumes des actifs par secteur d’activité à Missour et Outat El Haj en 2004
3000
2500 Agriculture
Mines
2000 Industrie
Energie
1500
BTP
Commerce
1000
Transport
Services
500
Adminstration
0
Missour Outat El Haj
Le reste des villes secondaires est marqué par une dominance de la fonction administrative et
une répartition homogène entre la fonction agricole d’origine et la fonction commerciale.
Graphe 8 : Répartition des secteurs d’activité dans les villes secondaires en 2004
Agriculture
13%
Mines
Industrie
35% 9%
Energie
1%
BTP
11% Commerce
Transport
9% 15% Services
7% Adminstration
L'écotourisme a été introduit comme composante essentielle dans la stratégie nationale sur les
aires protégées, il est considéré comme solution de compensation pour les populations
riveraines. Le développement de l'écotourisme dans la montagne marocaine a pour objectifs
de :
- promouvoir la forte identité naturelle et culturelle de ces territoires et faire découvrir
leurs richesses paysagères ;
- offrir des revenus alternatifs aux populations usagères (emploi, hébergement,
restauration, guide, location de mulets....) ;
- promouvoir l'investissement dans les zones de montagne généralement marginalisées ;
- contribuer au désenclavement des populations rurales et la mise en place
d’infrastructures de base.
A titre d’exemple, la ville de Bhalil comporte une médina dont le classement est intervenu
suite à l’Arrêté du 08/02/1950 comme étant un patrimoine naturel et culturel national. Il s’agit
d’une opportunité qui pourrait engendrer un afflux assez important de touristes sous condition
de la valorisation des différentes composantes de l’espace urbain traditionnel en particulier et
l’ensemble de la ville en général.
Par ailleurs, la ville d’Immouzzer Kandar a pleinement valorisé son patrimoine naturel
caractérisé par des parcs forestiers et les lacs alentour. La ville a de plus joué sur sa proximité
par rapport à Fès et Ifrane pour attirer plus de vacanciers. L’infrastructure d’accueil, en plus
des caFès et restaurants très fréquentés dans le centre-ville, se compose de trois types de
structures :
En plus des deux types d’accueil cité, la ville se caractérise par un parc locatif spécifiquement
destiné aux touristes et particulièrement dynamique en été et constituant une source de
revenus non négligeable pour les ménages locaux.
L’industrie dans la région, mis à part l’agglomération de Fès, est principalement concentrée
dans la commune urbaine de Sefrou. Cette dernière dispose en effet de deux zones
industrielles couvrant une superficie totale de 13 ha environ (Al Massira et Tabor), situées sur
la route de Boulemane.
La zone Al Massira a été aménagée entre 1982 et 1985 par l’E.R.A.C./C.N. pour une
enveloppe budgétaire de 2,8 millions de Dirhams sur un terrain acquis par la Municipalité
d’une superficie brute de 5 ha 54 a.
La dite zone est subdivisée en 19 lots entièrement attribués au prix de 35 Dhs/m² et couvrant
environ 4 ha. La réalisation de cette zone devrait permettre la réalisation de 130 millions de
Dhs d’investissement et la création de 740 postes d’emploi, la répartition d’occupation
prévisionnelle par secteur d’activité se présentait comme suit :
- Agro-alimentaire : 8 unités ;
- Textile et cuir : 4 unités ;
- Autres : 4 unités ;
- Chimie et divers : 1 unité.
La zone industrielle Tabor, aménagée également par l’E.R.A.C./C.N. sur un terrain d’origine
domaniale, s’étend sur une superficie de 2 ha, répartie en 10 lots.
Cette opération, dont les travaux ont été lancés en 1991 et achevés en 1993, et qui a nécessité
une enveloppe budgétaire de l’ordre de 2,2 millions de Dirhams devait favoriser la réalisation
de 80 millions de Dirhams d’investissements et la création de 330 postes d’emploi. Elle est
occupée actuellement par neuf unités.
La ville de Sefrou abrite également d’autres activités industrielles polluantes, à savoir les
huileries. Ces unités industrielles devraient être déplacées vers une nouvelle zone industrielle
pour faciliter le traitement de leurs margines générées par la trituration des olives.
Les souks dans la région de Fès-Boulemane sont considérés comme un important facteur de
polarisation des flux économiques et humains. Ces souks et marchés concernent presque la
totalité des chefs lieu des communes urbaines et rurales des petites villes, les grandes villes
possédant d’autres structures (cf. chapitre sur le commerce). L’importance des souks et
marchés peut varier selon plusieurs critères comme le rayonnement, la fréquence, le nombre
d’étals, les recettes fiscales générées, mais avant tout par la nature des produits
commercialisés. On considèrera que pour la région de Fès-Boulemane, le niveau de base est le
souk journalier des produits agricoles et le niveau le plus élevé (et donc ayant la zone de
chalandise la plus importante) combine la valeur importante et la rareté de distribution des
produits. On aura ainsi des souks rayonnant du niveau local au national comme celui de la
commune rurale de Guigou, spécialisé dans le commerce de bétail.
7
6
5
4
3
2
1
0
Toutefois, l’absence de souk dans une commune indique, à de rares exceptions12, une zone de
faible croissance, voire de répulsion confortant ainsi l’idée que la localisation des souks
structure l’espace et montre les réelles contraintes historiques et géographiques au
12
Le cas de la commune d’El Menzel qui, malgré la présence d’un souk, présente une croissance très faible, car soumise à
l’attractivité de la commune urbaine voisine de Ribat El Kheir qui connait un important dynamisme tant au niveau
économique qu’au niveau démographique.
développement des communes. La carte jointe présente une lecture du territoire à partir de la
chalandise des souks et marchés de la région.
3.3.1- Centralité et rôle des axes routiers dans l’urbanisation des villes
secondaires
La commune de Bhalil
La population de la Municipalité de Bhalil compte près de 2.815 ménages avec une taille
moyenne de 4,1 personnes par ménage. Une grande proportion des ménages (86,2 %) réside
dans des maisons de type marocain et 6,2 % dans des villas tandis que l’habitat de type rural
et sommaire ne dépasse pas les 3 %.
La commune de Boulemane
La ville de Boulemane montre les aspects d’une croissance à deux visages avec une relative
bonne organisation du noyau colonial ancien contrastant avec le développement anarchique
qu’a connu la ville ensuite. Le nombre, l’importance et la qualité des équipements situés à
l’Est de la ville sont sans commune mesure avec la vétusté et la désorganisation du parc
logement et des trames viaires lâches et déficitaires sur la zone Ouest.
L’habitat au sein de la commune est dominé par le type villa, héritage de la période coloniale
avec 53 % et le type « maison marocaine traditionnelle avec 35 % tandis que les logements
sommaires ne constituent que 7 % de l’ensemble.
La commune d’El Menzel présente une forme relativement éclatée. En effet, mis à part le
noyau medinal, l’extension de l’urbanisation s’est faite selon deux conditions :
En effet, la morphologie générale de la commune est plus définie par les parcelles agricoles
que par l’expansion du bâti.
La typologie d’habitat de la commune d’El Menzel est largement dominée par le type
« maison marocaine moderne » avec 84 %, viennent ensuite les logements du type traditionnel
avec 10 % tandis que les logements sommaires ne représentent qu’une faible proportion avec
2,5 %.
La commune commence à accueillir ces dernières années deux types d’habitat qui constituent
l’amorce d’un processus de mutation urbain : les opérations d’habitat social et les complexes
résidentiels de standing.
L’habitat au sein de la commune est dominé par le type « maison marocaine moderne » à
hauteur de 65 %, puis vient l’habitat traditionnel avec 11 % et on note le taux relativement
important du type villa de standing avec 7,6 % correspondant à 231 logements.
La commune de Missour
L’évolution récente de la ville de Missour fait apparaitre quatre types de croissance urbaine
qu’on peut décliner comme suit :
La typologie d’habitat dans la commune de Missour est dominée par le type « maison
marocaine moderne » avec un effectif représentant 66,6 % des logements, l’habitat spontané
ou non réglementaire quant à lui est relativement important avec 20 % (ne pas confondre avec
l’habitat sommaire ou bidonville qui ne représente que 2 % des logements).
La ville de Moulay Yacoub, en raison de sa situation géographique, est caractérisée par une
surdensification du cadre bâti. Elle présente une trame urbaine irrégulière, car étant une
évolution d’un tissu du type médina. L’absence d’extensions notables du tissu urbain est
principalement due au statut des terres entourant la commune qui, jusqu’à récemment, étaient
soit des terres collectives, soit appartenant à l’armée. La situation actuelle est sensiblement
différente, car la propriété de ces terres, grâce à l’intervention de l’Etat, a été transférée à la
commune afin de réaliser des projets à vocation résidentielle ou touristique.
L’habitat à Moulay Yacoub est majoritairement du type maison Marocaine moderne (90 %),
mais la particularité de la ville réside que la plupart des logements sont du type R+2 et R+3.
La problématique de la vétusté et du délabrement du cadre bâti est particulièrement notable
dans la commune. En effet, selon le dernier recensement, 45 % des habitations datent d’avant
1974.
L’évolution récente de la ville de Outat El Haj fait apparaitre quatre types de croissance
urbaine que l’on peut, selon leur historique, leur morphologie et leur population, décliner
comme suit :
Les axes de croissance urbaine actuels semblent s’orienter vers deux directions différentes par
le niveau de maitrise et par les populations qui y participent :
L’état du bâti connait aussi des problèmes de délabrement d’un nombre importants de
constructions (habitations) en particulier sur le tissu ancien : quartiers Attijari, Azzaytoune,
Biranzarane et Ouled Benlahlou. Le nombre de ces constructions serait de 79 (selon les
services techniques municipaux), nécessitant des travaux de restauration et de reconstructions
urgents.
Ribat El Kheir, érigée en Municipalité après le découpage administratif de 1992, n’était qu’un
petit centre à caractère rural dont l’activité principale était à l’agriculture et à l’armée.
La croissance et les mutations qu’a connues la ville de Ribat El Kheir ont donné naissance à
des paysages urbains contrastés et à une désarticulation spatiale accompagnée d’un
développement d’une ceinture périphérique de quartiers clandestins. De graves problèmes de
restructuration se posent ainsi aujourd’hui à Ribat El Kheir, notamment en termes de liaisons
et en termes de cohésion.
Les types d’habitat qui prédominent à Ribat El Kheir sont les constructions en dur en R+2
avec une faible proportion d’habitat individuel et la prédominance de l’habitat anarchique.
La commune de Sefrou
L’urbanisation actuelle est, en grande partie, linéaire implantée, de part et d'autre, des
principaux axes de communication et très éparpillée formant les principaux quartiers
périphériques de la ville. Cette situation rend le coût de réalisation des projets des
équipements d'infrastructure très onéreux et les efforts d'intégration de l'ensemble des entités
urbaines limités.
Par ailleurs, les types d'habitat existants dans la ville de Sefrou sont variables allant d'un
habitat du type rural à rez-de-chaussée à un habitat de type urbain qui est dominé par des
L’urbanisation du Centre Aïn Cheggag est de type disparate. Elle est de deux types :
La typologie d’habitat est marquée par l’importance du type « maison marocaine moderne »
avec 66 % des logements. Toutefois, on observe une part importante de l’habitat du type
« rural » avec 23 % des logements ce qui démontre que le centre est en cours d’évolution pour
acquérir le statut de petite ville.
primordial afin de servir de support aux activités économiques et aux opérations d’habitat
conséquentes.
L’existence d’un patrimoine urbanistique et naturel au sein d’une commune pourra être
exploitée pour promouvoir le secteur écotouristique fut-il dans un premier niveau à une
échelle régionale et nationale comme dans le cas de la ville d’Immouzzer Kandar. A ce
potentiel existant dans plusieurs villes de la région pourrait s’ajouter l’élément culturel
(festivals, centres dédiés à l’histoire du lieu ou à des activités ancestrales) qui contribuera à
leur rayonnement, comme c’est le cas à Bhalil et à Moulay Yacoub.
Tableau 3 : Les atouts du développement urbain dans les villes secondaires de la région de Fès Boulemane
Ville Statut Atouts
Bhalil MU patrimoine culturel, urbanistique et naturel
Boulemane MU patrimoine urbanistique - réserves foncières - faible exode rural - facilité d'intervention
El Menzel MU réserves foncières
Immouzzer Kandar MU patrimoine naturel - activité touristique - réserves foncières
Immouzzer
Marmoucha MU croissance urbaine maitrisable - patrimoine urbanistique et naturel
Missour MU accessibilité - dynamique immobilière existante
Moulay Yacoub MU renommée internationale - infrastructure touristique - proximité de Fès - thermalisme
Outat El Haj MU présence d'un axe routier principal
Ribate El Kheir MU situation géographique - sources - réserves foncières - grand souk hebdomadaire
Sefrou MU Patrimoine naturel
Proximité de Fès - proximité des équipements publics et des infrastructures - Réserves
Ain Cheggag A.C foncières – Zone touristique – Zone industrielle
Guigou A.C Patrimoine naturel
Sources : PA, PCD, DTP des villes de la RFB
En ce qui concerne les villes dans lesquelles, l’espace support aux activités industrielles et
touristiques fut programmé et réalisé à l’instar de Sefrou et d’Ain Cheggag, il s’agira de
maitriser les processus d’urbanisation inhérents à la croissance économique par d’une part la
réglementation de l’usage du sol et d’autre part par l’anticipation en matière de potentiel
foncier au moyen de l’identification et de l’acquisition.
Pour les villes aux potentialités plus modestes, l’existence d’un axe routier principal, d’un
grand souk ou d’un équipement public, pourrait contribuer à une forme de croissance urbaine
grâce à la conservation des populations locales ou par l’attraction des populations des douars
périphériques.
Les contraintes au développement urbain relevées lors de l’étude des différentes communes
urbaines de la région de Fès-Boulemane peuvent être classées selon quatre catégories bien
distinctes :
Tableau 4 : Les contraintes au développement urbain dans les villes secondaires de la région
Quant à la répartition spatiale des activités économiques, elle s’opère sur l’espace régional
avec une prédominance de l’activité industrielle à l’Ouest et au Sud-Ouest, une concentration
de l’activité commerciale au centre et au nord, une répartition de l’activité agricole sur la
demi-couronne périphérique au sud et enfin un regroupement des activités tertiaires au centre
de l’agglomération.
13
AUSF, 2007.
la polarisation de flux interactifs entre d’une part Fès et sa région14 et entre Fès et l’espace
international fut-il maghrébin, méditerranéen ou même mondial.
14
On entend par région la zone potentielle de rayonnement de l’agglomération de Fès allant de Rabat vers
Oujda.
51
SRAT de la région Fès-Boulemane- phase 1 : Diagnostic Territorial Stratégique-Etape 1 : Rapports Sectoriels
Les villes secondaires dynamiques présentent, en plus d’un solde migratoire excédentaire, une
ou plusieurs fonctions entrainantes qui ont pu faire jouer à la commune urbaine un rôle
polarisateur. Chacune des villes a ainsi trouvé son créneau en matière d’attractivité qui reste
avant tout la finalité de tout développement. Ces fonctions peuvent être soit l’industrie
(Sefrou, Ain Cheggag), le tourisme (Immouzzer Kandar), un souk d’envergure associé à une
route nationale comme à Outat El Haj et Missour.
L’objectif pour une armature urbaine efficace est de renforcer le rôle des petites et moyennes
villes pour qu’elles puissent générer des emplois pour les populations rurales, qui sont à la
recherche d’un emploi non agricole sans qu’ils soient obligés d’aller le chercher dans une
grande ville, ainsi que pour les urbains affectés dans ces villes par l’administration centrale.
Ces efforts permettent aux villes secondaires de la région de Fès-Boulemane aussi de
répondre à la demande ascendante en matière de logement et d'équipements correspondants. Il
faudrait en effet axer l’investissement public vers un système éducatif et de formation
professionnelle, une trame de communication facilitant les liaisons avec la grande ville et
surtout avec son hinterland, pour lequel ces organismes doivent jouer le rôle d’animation et
d’aide pour sa structuration et son désenclavement : on ne parlera ainsi plus d’armature,
élément figé, mais de réseau urbain avec une dynamique propre faite d’échanges entre les
différentes villes le composant et ces échanges doivent êtres initiés avant tout au niveau
institutionnel (intercommunalité, projets communs, communauté urbaine…).
La situation générale qui prévaut actuellement au niveau de l’armature de la région, outre les
villes à potentiel dynamique décrites plus haut, de Fès-Boulemane est qu’il n’y a
pratiquement ni de relais à l’influence urbaine de l’agglomération de Fès, ni de véritables
pôles secondaires. Selon les conclusions de l’étude sur le bipôle Fès-Meknès et nos propres
constatations, toute la zone de Saiss fait partie de la zone d’influence directe de Fès et
accessoirement de Meknès, et les petites villes qui s’y sont développées (Moulay Yacoub,
Boulemane, El Menzel et Skhinate) n’ont que des services élémentaires qui complètent
localement ceux que diffusent les deux villes principales. Ainsi, ni les activités de production,
ni le taux brut d’activité ne dépassent la moyenne nationale. Cela montre bien que ces
localités ont une faible spécialisation économique, et ne sont pas impulsées par la croissance
d’emplois, mais plutôt par les infrastructures et les équipements. Cette forme de croissance est
peu dynamique sur le plan économique, et ne génère pas d’avantages comparatifs pour les
entreprises désirant s’y implanter voire même pour de futurs promoteurs immobiliers privés.
Cette assertion peut être généralisée pour les communes urbaines étudiées. En effet, la
fonction résidentielle et le rôle de centre satellite y sont dominants. Cela se traduit dans une
offre publique considérable initiée par les opérateurs publics et dont la majorité est destinée
aux couches sociales les plus démunies et seulement dans les villes secondaires qui
connaissent une croissance urbaine relativement importante et donc où l’Etat a jugé urgent
d’intervenir.
PARTIE II
INTRODUCTION
L’attractivité de la ville :
" L’attractivité abrite deux notions : l’attraction qui s’apparente à une force capable à la fois
d’attirer et retenir sur place et l’attrait qui renvoie à l’idée de séduction. Ainsi, pour une ville
ou un territoire, l’attractivité devient un concept mêlant la capacité à drainer des flux et à fixer
durablement des ressources en un lieu : ce que l’on nomme attraction effective, la capacité à
se rendre désirable, quelle qu’en soit la raison : ce que l’on nomme attrait ou attraction
potentielle.
Depuis une dizaine d’années, l’attractivité est devenue pour les villes une notion cruciale,
aussi cruciale que la compétitivité avec laquelle elle est parfois confondue"15.
15
La fabrique de la cité : un forum de réflexion sur la ville de demain.
Dans un ensemble régional comme celui de Fès – Boulemane, l’urbanisation très ancienne
dans l’histoire témoigne d'un certain degré de développement. Les villes, de par leurs
trajectoires respectives, attirent des flux (démographiques et autres) et ceci aux dépens de leur
périphérie rurale et de leurs tissus centraux. Une des résultantes de ce constat, c'est la
dégradation de la qualité des espaces urbains et naturels, la prolifération d’un habitat de
misère et une fragmentation socio spatiale accrue. Les villes de la région n’échappent pas à
cette réalité. L’urbanisation accélérée qu’elles connaissent depuis deux décennies est à la base
de grandes mutations dans leur développement spatial, avec toutes les conséquences relatives
à la maitrise de la croissance, à l'environnement urbain et à la qualité de vie de leurs
habitants : décalage (quantitatif et qualitatif) entre l'offre et la demande au niveau de la
construction et de l'habitat, disparités dans l'état du cadre bâti et urbain entre les principales
villes, prolifération de noyaux d'habitat non réglementaire et de bidonvilles en périphérie
urbaine.
L’élaboration du diagnostic interne sur les villes dans le cadre du SRAT est basée sur un
ensemble de thématiques et d’indicateurs, qui permettent de générer un état des lieux et de
dresser d'une façon analytique les tendances évolutives, pour interpréter les influences des
activités socioéconomiques sur la qualité de l'environnement urbain et d'en mesurer
l'attractivité. Dans ce sens, plusieurs thématiques seront examinées afin de répondre aux
questions suivantes :
- quelles sont les principales interactions entre la ville et sa situation
environnementale ?
- Quels sont les impacts de cette situation sur l'attractivité de ces villes ?
Aujourd’hui, la mesure du « cadre de vie » ne se limite plus en effet a la présence d’un certain
nombre d’équipements ; des aspects plus qualitatifs sont mis en avant au travers des questions
de propreté, de qualité des espaces extérieurs, de proximité des services et d’amélioration du
sentiment de sécurité. ces préoccupations des habitants et la question des services ayant trait a
la qualité du cadre de vie sont prises en compte dans la gestion urbaine de proximité (gup).16
les thématiques étudiées dans ce chapitre sont :
la gestion des déchets, de l'assainissement et les risques de pollution urbaine,
les espaces verts,
l’habitat vétuste et insalubre,
les nuisances liées aux activités économiques.
16
Cadre de vie, équipements et gestion urbaine de proximité. « Secrétariat général du CIV, système d'information
géographique. »
Fès, qui a été à l'origine du choix du site de la ville lors de sa fondation est devenu aujourd'hui
un vecteur de pollution à l'échelle de la région.
La ville de Fès est une capitale régionale et un pôle d'attractivité qui regroupe tous les atouts
lui permettant de jouer un rôle primordial dans le développement économique régional et
national. C’est le principal centre touristique dans la région, son importance et son
rayonnement dépassent les frontières du pays. De plus, la ville de Fès se trouve être un centre
industriel d’importance nationale, en détenant la presque totalité de la production industrielle
de la région. Elle est également un centre artisanal d’envergure internationale. La médina de
Fès est un patrimoine universel qui se caractérise essentiellement par la continuité du tissu
urbain, dense et homogène. L’importance de la ville de Fès est aussi confirmée par la large
gamme d’activités commerciales, de services et d'administrations qui y sont installées.
dinandiers et délaineurs). Sefrou y contribue également par ses rejets. Ce qui conduit à la
détérioration de la qualité de l’eau dans l’oued Sebou et ses multiples branches et affecte en
particulier les zones de prise d’eau et le fonctionnement de certaines stations de traitement
d’AEP.
Le périmètre urbain abrite en outre plusieurs grandes carrières en fin d’exploitation dont les
sites n’ont pas été réhabilités offrant ainsi un paysage dégradé. Certaines sont occupées par
des constructions sommaires et des bidonvilles, sans respect des conditions d’hygiène et de
sécurité.
Fès est de plus confrontée à des pollutions multiformes (air, oued, nappe phréatique, cadre de
vie…) liées au trafic automobile ou émanant des zones d’activités, des zones mal assainies, de
sites de décharges sauvages, et à certaines extensions de l’habitat insalubre (Jnanates, Dhar
Lkhmis, Sehrij Gnaoua, Aouinate hajjaj, douar Laskar…) et des rejets des activités
industrielles et traditionnelles.
Afin de palier au manque d'espaces verts dans la ville et de contribuer à la mise à niveau des
espaces existants, les documents d'urbanisme (SDAU, PA) ont stipulé que le ratio d’espace
vert par habitant devrait avoisiner 10 m². Une des principales recommandations et
réalisations est le projet de la ceinture verte d’environ 2 km de large afin de maitriser
l'étalement urbain en dehors de limites définies par le S.D.A.U. Le but étant de sauvegarder et
promouvoir un environnement naturel périurbain essentiel à l'image et à la qualité de vie au
niveau de Fès, ville "verte". La ceinture verte aura pour but de protéger les terres à forte
valeur agricole, en sauvegardant leur vocation au niveau de la plaine du Saïs.
D'autres projets générateurs d'un environnement sain et propice aux activités de détente et
d'animation ont été prévus, tels que le parc Oued Fès (200 ha), à la fois zone de protection
l’Oued Fès et aire d'animation et de loisirs, le parc de Wislane (au sud de la Médina), un
complexe sportif (20 ha) implanté en périphérie ouest (équipements sportifs et espaces verts
équipés) assurant un écran vert (zone industrielle de Dokkarat et protection de la nappe
phréatique), un parc d’attraction et de loisirs (30 ha) prévu à l’entrée ouest de la ville. Un
projet d'un camping (50 ha), agrémenté d’espaces verts, sera implanté en lisière du bassin de
l’Oued Fès complémentant l'ensemble des nouvelles installations de sport et de loisirs.
Globalement, la situation des espaces verts témoigne d’une bonne dotation en matière de
grands espaces, grâce notamment aux projets engagés. Néanmoins, la situation est plus
préoccupante pour les espaces de proximité (terrains pour les familles, les enfants et les
préadolescents). La question foncière est probablement une des raisons explicatives de cette
situation. La mise en place d’une stratégie foncière régionale pourra contribuer à améliorer la
situation.
En tant que capitale régionale, Fès présente un paysage urbain où se juxtaposent l’ancienne
médina traditionnelle, la ville nouvelle « moderne », les nouveaux quartiers résidentiels et les
différentes composantes de l'habitat sous-intégré. Ces contrastes, actuellement modulés par la
pression de l’immigration provenant des campagnes, s’accentuent tant au niveau des
différentes zones d’habitat qu’à celui des formes variées du cadre bâti des types de logements
urbains actuels.
L’habitat économique représente pour sa part une composante dominante dans la production
et dans le paysage urbain et présente de meilleures conditions d’habitabilité : des logements
de plus grande taille et un niveau d’équipement décent.
Ces diverses formes d'habitat vétuste et insalubre génèrent des pollutions diverses liées aux
rejets (liquides et solides). La résolution des problèmes d'habitat entrainera de fait celle des
pollutions.
La médina de Fès est également touchée par la dégradation du cadre bâti, bien que classée par
l’UNESCO patrimoine mondial : plus de 50% du cadre bâti est dégradé et 10% menace ruine. Les
causes de la dégradation sont multiples, dont la densification extrême, le statut d'occupation des
La densité reste toutefois une des causes majeures, induisant des surcharges sur les
équipements et réseaux d’assainissement, la pollution atmosphérique et hydrique générée par
l'accumulation des déchets et des écoulements d’eaux usées. La dégradation des réseaux
notamment hydrauliques (AEP et assainissement) dans les constructions elles-mêmes et en
dehors engendrent une accélération brutale de la dégradation du bâti. Cette situation
représente une menace pour sa survie même et compromet son attractivité sur le plan
touristique.
Des stratégies d’intervention et de réhabilitation sont engagées, ainsi que la mise à niveau des
aménagements des espaces urbains contigus aux différents tissus de la médina.
N. Lahbil Tagemouati in « La médina de Fès a-t-elle une valeur ? »2001 - Presses de l’IFPO
L’habitat insalubre est présent dans la ville sous d'autres formes : les bidonvilles et les tissus
d'habitat non réglementaire : la ville de Fès compte 49 poches d’habitat précaire de tailles
variables s’étendant sur 63 ha et abritant 7420 ménages (7420 baraques).
Depuis 2005, la ville bénéficie du programme « villes sans bidonville », avec un taux de
réalisation de 58% dans le cadre de relogements et d’opérations de restructuration. Ce résultat
en deçà de ce qui était prévu s’explique par les difficultés foncières, financières et sociales
rencontrées dans la mise en œuvre des opérations de résorption.
La ville de Fès connait un développement industriel important qui induit des répercussions
directes et indirectes sur la qualité de l'environnement et se traduit par des phénomènes de
nuisances (odeurs, bruits, visuel dégradé) et des pollutions (air, oueds, nappe phréatique,
écosystème, flore et faune), influant négativement sur la qualité de vie de la population et sur
La médina abrite également de nombreuses unités semi-industrielles dont les impacts portent
atteinte à la salubrité publique et sont à l'origine de nombreuses pollutions à de multiples
niveaux, occasionnant une altération de l'attractivité de la médina en tant que pôle touristique.
Les rejets liquides et solides de ces unités, principalement installées le long des branches de
l'Oued Fès, sont directement évacués dans le réseau hydrographique. La baisse notable des
débits de cet oued a entrainé une diminution très poussée de son pouvoir de dilution et a
favorisé 1'accumulation des dépôts qui a tendance à son tour à ralentir la circulation de l'eau.
Le bruit, les odeurs, les rejets des déchets solides et liquides dans les Oueds, la réutilisation
des eaux usées dans toute sorte d'activités artisanales, et de mauvaises conditions de travail
hygiéniques et sanitaires posent des risques permanents de contamination. L’utilisation de
combustibles polluants (pneus usés, grignons de trituration des olives) par un nombre
important d’unités industrielles a un impact négatif tant sur l’environnement que sur la santé
de la population.
Deux projets ont été lancés dans le cadre de la lutte contre la pollution industrielle notamment
des rejets polluants (huileries, tanneries, dinanderies). Le premier projet concerne la mise en
place d’une station d’évaporation naturelle des margines rejetées par les huileries. Le second
concerne la «déchromatation» des rejets des tanneries et d’autres industries polluantes situées
notamment au quartier industriel de Dokkarat. «Ce dernier projet pourrait réduire de 90% le
chrome rejeté.
La ville de Sefrou est le chef-lieu de la province du même nom, faisant partie de la région
Fès-Boulemane, elle est délimitée au nord par la préfecture de Fès, à l’Ouest par les provinces
de Moulay Yacoub et El Hajeb, au Sud par les provinces de Boulemane et Ifrane, à l’Est par
la province de Taza et au Nord-Est par la province de Taounate.
Les potentialités touristiques dans la ville et dans le milieu rural environnant sont aussi
importantes que diversifiées (sites naturels, belvédères, forêts, lacs, sources, barrage, faune,
monuments historiques, patrimoine culturel riche et varié) mais elles sont peu exploitées.
Ville de Sefrou
Dotée d’une médina millénaire, patrimoine culturel et historique, la ville de Sefrou jouit
d’une situation privilégiée par rapport aux principaux axes de circulation routière nationale et
aux pôles d'activités administratives et économiques de la Région Fès Boulemane. De plus,
elle représente la principale agglomération satellitaire de la ville de Fès et forme avec Bhalil
un important relais régional.
La ville est dotée en jardins et espaces verts divers dont le jardin Qanater, et comprend de
nombreux canaux d’eau avec un mini-zoo et une aire de jeux pour les enfants, le jardin de la
piscine municipale, le jardin “au-dessus de la porte du « 11 Janvier », ainsi que la pépinière de
la ville. La ville abrite un réseau hydraulique assez dense du fait de son altimétrie, et la
présence d’une série de cascades naturelles, véritable élément d'attractivité paysagère.
Néanmoins, avec un ratio d’espaces verts de 2,24 m2/habitant, le déficit est flagrant par
rapport au seuil admis de 10 m² par habitant.
La ville se caractérise par une urbanisation dense et centrée autour de la médina et des
équipements et pôles d'activités dispersés sur l'ensemble de l'aire urbaine avec le
développement anarchique de l'habitat informel dans les zones situées au Nord, au Sud et à
l'Est de la ville se regroupant autour des infrastructures de circulation. Par ailleurs, les types
d'habitat existants dans la ville de Sefrou sont variables allant d'un habitat du type rural à rez-
de-chaussée à un habitat de type urbain dominé par l’habitat économique suivi de l’habitat
individuel (villas).
L'agglomération de Sefrou a connu, durant les dernières décennies, le développement de
l'habitat non réglementaire, la densification de la médina et la détérioration de son bâti. La
superficie de l'habitat anarchique nécessitant la restructuration est d'environ 40 ha, occupés
par une population d'environ 12000 habitants. Dans le cadre du programme de mise à niveau
urbaine, il a été arrêté une stratégie de lutte contre l’habitat insalubre, la réhabilitation du tissu
urbain ancien, le renforcement de l’offre en matière d’habitat et l’éradication des poches de
bidonvilles.
On note par ailleurs un manque d'homogénéité au niveau de l’image de la ville traduite par
l’architecture des façades urbaines et le vocabulaire architectural, plus particulièrement au
niveau des principales artères sans souci d'intégration avec l'architecture locale. Il en découle
une perte d'identité visuelle et urbaine, défavorable à son attractivité en tant que ville
remarquable.
L'existence d’activités semi industrielles polluantes nuit à la qualité de certains axes urbains.
De même l'implantation anarchique de commerces ambulants dans certaines artères et places
publiques, en particulier dans la médina, tissu traditionnel très dense, provoque des problèmes
d'encombrement de la circulation et de nettoyage de l'espace public.
Les unités industrielles isolées sont pour une partie concentrées au niveau de la ville de
Sefrou, l’activité industrielle est liée au développement agricole notamment l’oléiculture. La
charge polluante rejetée par les unités industrielles provient essentiellement des huileries dont
la charge polluante générée est évaluée à 1200 tonnes sur un total de 11 300 tonnes de DBO5
par an.
Moulay Yacoub
Il existe bel et bien un réseau d’assainissement liquide dans la commune de Moulay Yacoub
avec un taux de raccordement de 95.2 %. Les trois centres urbains Moulay Yacoub, Ain
Chkef et Ras El Ma rejettent annuellement 204 500 m3 d’eau usées d’origine domestique non
traitées dans les cours d’eau. Néanmoins, il n'existe pas encore de système de traitement et
d’épuration des eaux usées qui sont évacuées directement dans l'Oued Moulay Yacoub, ce qui
génère une source continuelle de nuisances visuelle et olfactive, et surtout une pollution des
eaux de surface et des nappes par infiltration, ce qui peut à long terme avoir des répercussions
négatives sur l'image de la ville, en tant que centre touristique dédié au thermalisme, principal
filière d'attractivité de la ville de Moulay Yacoub et des communes avoisinantes.
La collecte des déchets solides est aussi un argument pour une ville propre, donc attractive.
Dans le cas de la ville de Moulay Yacoub, il existe une décharge publique sauvage, générant
une pollution permanente de l'environnement (sol, nappes, air…etc). La quantité de déchets
produite par ce centre urbain est évaluée à 730 tonnes/an (source : Agence du Bassin
Hydraulique Sebou, 2011).
Les industries oléicoles ont un impact de pollution assez élevé ; leurs traitements classiques
d'épuration sont devenus inaptes à éliminer la pollution organique. Ces rejets entraînent des
répercussions négatives sur l'équilibre écologique de l'environnement (oued, plaine..).
L’impact des margines sur les eaux de surface est très visible pendant la saison de trituration
des olives, la charge polluante des eaux évacuées par les huileries de Moulay Yacoub est
évaluée à 800 tonnes DBO5 /an.
Les centres urbains de la province de Boulemane qui ont un caractère similaire sont Missour
et Boulemane qui forment les sommets d’un triangle spatial caractérisé par l’activité de la
transhumance exercée par les éleveurs. Dans cette province, la prépondérance du secteur
primaire s'oriente vers l’élevage bien développé et l’agriculture traditionnelle, pouvant aider
au développement d'un agro-tourisme. Il existe également un très grand potentiel éco-
touristique encore peu exploité (paysages et environnement variés, artisanat, festival…).
Boulemane
Les villes de la Province jouent un rôle d’encadrement administratif du territoire avec des
administrations publiques liées à leurs rangs et statuts respectifs et de support à l'activité
rurale (commerces, services, artisanat, encadrement administratif…).
La province de Boulemane comptait une seule entreprise industrielle en 2010 (de type agro-
alimentaire). Dans la province, il existe plusieurs carrières de Ghassoul, de sel ou encore des
sites d’extraction de matériaux de construction exploités. Les activités minières font subir
différentes sortes de pressions sur l'environnement : parmi les répercussions négatives, la
consommation d’eau, l’usage d'explosifs, la pollution atmosphérique, les rejets polluants dans
les cours d'eau.
L'attractivité d'une ville se concrétise à travers sa capacité, pour une période donnée, à attirer
toutes sortes d'activités économiques et facteurs de production mobiles (entreprises,
événements professionnels, entrepreneurs, capitaux, etc.) ainsi que la mesure de la qualité de
vie et de l'environnement. Dans ce sens, l'attractivité est la mesure d'une performance de la
ville durant une période donnée.
L'attractivité des villes est devenue un facteur essentiel au développement de la ville durable,
le développement régional y est aussi fortement rattaché. La solidité de l'assise économique
et sociale des villes repose de plus en plus aujourd'hui sur de nouvelles spécialisations : haute
technologie, activités tertiaires de haut niveau, avec en particulier la gamme des services aux
entreprises. Ces spécialisations requièrent de hauts niveaux de formation et de qualification.
Par conséquent, les grandes villes attirent de plus en plus les services les plus évolués et
consolident leur centralité.
Diagnostic et classement dressent des instantanés de l’attractivité des villes, établissant ainsi
entre elles une véritable compétition. Mais si l’on souhaite cerner plus finement l’attractivité
d’une ville, il est préférable d’en questionner tous les facteurs.
Ainsi, et dans le cadre de l'étude du SRAT, le choix des villes dont nous avons mesuré
l'attractivité s'est porté sur les villes de Fès, Sefrou, Moulay Yacoub, Boulemane et Missour.
La question sous-jacente à cette partie était de savoir si ces villes sont aptes à promouvoir leur
capacité d'attractivité. Ainsi, à partir de nouvelles approches d'analyse urbaine, il est devenu
Environnement
Economie
Social
Culture et tourisme
Equipements et infrastructures
Attractivité globale
L’embellissement des villes est un facteur qui détermine amplement leur attractivité, dans une
logique de concurrence pour capter le plus de flux touristique et de capitaux. Les espaces
verts permettent de susciter un attrait culturel et économique : tourisme identitaire,
écoproduits, artisanat à forte valeur ajouté.
Atouts Faiblesses
Commentaires
La lecture des résultats de l'analyse multi critères (tableau et profils correspondants), permet
de déduire que les profils environnementaux des villes sont assez homogènes et restent
comparables.
La ville de Fès : son score est bas dans le volet de la gestion des ressources naturelles, du
niveau des pressions sur l'environnement et du facteur de risques d'inondations élevé.
Sefrou : son score est essentiellement bas au niveau de l'assainissement, de la gestion des
déchets solides (présence de 2 décharges sauvages) et du facteur de risque d'inondations
élevé.
Moulay Yacoub : son score est bas au niveau de la gestion des déchets solides.
Missour : son score est bas au niveau de la gestion des déchets solides et des rejets d'eaux
usées dans l'oued Moulouya.
Boulemane : son score est bas au niveau de la gestion des déchets solides et des rejets d'eaux
usées dans l'oued Atchane.
Les villes mobilisent de façon croissante la variable culturelle et touristique en vue d'atteindre
un double objectif : d'une part, ancrer et faire rayonner leurs politiques urbaines grâce à un
"marquage" unique et distinctif du territoire et, d'autre part, promouvoir leur développement
économique et social grâce aux retombées positives qu'engendrent les activités culturelles et
touristiques. La culture et les activités touristiques peuvent ainsi aider les territoires à
regagner leur attractivité et se promouvoir vers une certaine ouverture sur le régional, le pays
et l'international.
Le patrimoine et les événements culturels de Fès Boulemane créent une image de marque
indispensable à la visibilité de la région. Mais ces événements ponctuels seraient insuffisants
pour créer une synergie culturelle significative. La région demeure en effet « consommatrice
de culture ». Peu de créations y voient le jour et le passé historique ne suffit plus à créer une
dynamique culturelle. Seule une diversité d’institutions et d’activités d’envergure nationale,
voire internationale, serait à même de créer une véritable vie culturelle en relation avec la
création et l’innovation. La ville de Fès s’impose d’emblée comme un pôle incontournable
dans le secteur culturel régional. Que reste-t-il pour les autres villes ? Sont-elles seulement
des relais de ce qui se passe à Fès ?
Dans le domaine des manifestations culturelles, la ville de Fès organise chaque année 10
festivals d’envergure nationale et internationale dans des domaines variés allant des arts
culinaires aux musiques sacrées en passant par la mode ou la célébration du patrimoine
immatériel régional. En dehors de Fès, seule la ville de Sefrou organise un festival annuel.
Consacré aux cerises, le festival est une occasion pour la célébration de la culture locale
notamment les chants du terroir.
Enfin, 31 moussems sont célébrés chaque année de mars à octobre dans l’ensemble de la
région notamment en milieu rural. Ces moussems sont des manifestations culturelles et
religieuses locales dont certaines prennent des envergures nationales telles que le moussem de
Moulay Idriss à Fès qui compte parmi les plus importants du royaume.
17
Equipements relevant du ministère de la Culture.
masse sans réelle implication dans la dynamique de production culturelle des grandes
métropoles internationales. Or, c’est à cette échelle que Fès doit aspirer : devenir une
plateforme de création et d’innovation à l’échelle nationale et internationale. Plusieurs atouts
contribuent à faire de cette ambition un projet réalisable :
1- Une tradition et un savoir-faire qui constituent un socle et un vivier sur lequel les
artistes peuvent bâtir des projets solides et puiser de l’inspiration.
2- Une position de carrefour entre les différentes régions du pays, point de passage et
d’échange des biens et de la culture au niveau national, mais également Maghrébin et
Africain.
3- Une grande fréquentation par des visiteurs étrangers attirés par les valeurs culturelles
de la région et du pays et qui peuvent devenir des acteurs essentiels du développement
culturel.
4- Une image favorable à même d’attirer les artistes et les créateurs à la recherche de
nouvelles expériences sensorielles (goûts, couleurs, matériaux, sons...).
5- Un tissu universitaire solide propice à la recherche et l’innovation.
6- Un tissu économique en plein essor ouvrant la porte à un potentiel marché culturel et
des initiatives privées de mécénat.
S’agissant des autres villes de la région, la culture doit y jouer un rôle pour contrer l’exode
rural en amenant la culture au plus près de la population. Il s'agit d'adapter la programmation
culturelle à l’échelle et à la réalité des milieux. Salles de cinéma, bibliothèques publiques et
maisons de culture sont un minimum que le monde urbain doit offrir aux populations rurales
sur lesquelles il rayonne. Ces équipements de base font défaut à la majeure partie des villes de
la région.
Atouts Faiblesses
Opportunités Menaces
Exploiter la qualité de l’environnement et du
cadre de vie pour développer une destination
touristique globale avec son cachet propre. Banalisation de la destination
Développement de nouvelles tendances telles Déséquilibres régionaux structurels
que le tourisme culturel, l'agro-tourisme, (hausse de la démographie, transport,
l'éco-tourisme et de randonnée, la chasse. production de déchets, pollution...)
Nouvelles opérations et investissements Impact négatif croissant des activités
prévus (Wislane, Oued Fès, foire humaines sur l’environnement et la
internationale, Fès City center). qualité de vie
Possibilité de développer un ou plusieurs
labels sous la référence de l’histoire et du
milieu naturel de la région
Commentaires
La lecture des résultats de l'analyse multi critères (tableaux et profils correspondants), permet
de déduire que l'indice d'attractivité culturelle et touristique varie inégalement selon la ville ;
les écarts sont assez importants, notamment entre :
La ville de Fès : son attractivité est de loin la plus élevée dans la région, du fait qu'elle
dispose d'un patrimoine culturel et touristique important. Néanmoins, au niveau des
flux touristiques et de la durée du séjour une stratégie sera nécessaire axée sur
l’intégration des sites extérieurs à la ville afin de permettre aux visiteurs et touristes de
retrouver des circuits plus diversifiés et créer ainsi une nouvelle dynamique dans la
ville de Fès et sur les autres sites de la région.
La ville de Sefrou : son attractivité est essentiellement basse au niveau de
l'importance du flux touristique, de la durée de séjour (assez courte) et du niveau des
équipements touristiques (4 hôtels). La ville de Sefrou possède de nombreuses
potentialités et un arrière pays riche, les efforts doivent s'orienter vers l'amélioration
des équipements touristiques (hôtellerie, auberges, restauration) et à travers la création
de nouveaux circuits dans la ville et en dehors.
La ville de Moulay Yacoub : Son score est essentiellement bas au niveau de la durée
de séjour (assez courte), il convient d'étudier les possibilités d'intégrer en plus du
Les villes mobilisent de façon croissante le facteur économique en vue d'atteindre un double
objectif : d'une part, ancrer et faire rayonner le rôle de la ville comme pôle économique dans
la région, en intégrant les indicateurs du commerce, de l'industrie, du niveau de l'emploi, du
niveau des marchés et services, et d'autre part, promouvoir leur développement économique et
social grâce aux retombées positives qu'engendrent l'établissement de nouveaux
investissements nationaux et internationaux.
L'attractivité économique des villes de la région est intiment liée à leur capacité à retenir les
capitaux, la programmation et la réalisation de grand projets qui peuvent ainsi booster ces
territoires et les aider à se promouvoir vers une certaine ouverture sur le régional, national et
l'international.
Atouts Faiblesses
Opportunités Menaces
Des infrastructures d'accueil pour les
technologies de l'information et de la
communication.
Des projets E-gouvernement orientés
services aux citoyens et aux entreprises.
Disponibilité de ressources humaines
qualifiées.
Une réduction de coûts (de 30% en
moyenne).
Position géographique stratégique Impact négatif croissant des
Politique de promotion des activités humaines, économiques
investissements étrangers (fonds et industrielles non réglementées
d'investissement régional, fiscalité, ou contrôlées sur l’environnement
sécurisation, incitations, proximité, main et la qualité de vie.
d'œuvre qualifiée et bon marché…). Risques de pollution de différents
Exploiter le gisement d’emplois « verts » types et nuisances.
et l'attractivité favorisée par le secteur des
métiers de l'environnement.
Exploiter les opportunités
d'investissements directs, dans les secteurs
industriels tels que l'agroalimentaire, la
chimie, la mécanique, l'électromécanique,
le textile, le cuir…
La ville de Fès, principal pole industriel
de la région.
2
E- Niveau des services B- Niveau des commerces
1
D- Niveau de l'industrie et
C- Niveau des marchés
des Z I
Commentaires
Niveau d'activité
- Actifs occupés et chômeurs ayant déjà travaillé
Niveau des commerces
- Nombre d'artisans et ouvriers qualifiés
- Nombre de commerçants
Niveau des marchés
- Rayonnement des souks
Niveau de l'industrie et des Z I
- Nombre de travailleurs dans l'industrie
Niveau des services
- Nombre de travailleurs dans le secteur des services
La lecture des résultats de l'analyse multi critères (tableaux et profils correspondants) des
écarts sont très importants notamment entre :
La ville de Fès : son attractivité est essentiellement forte dans le volet du niveau d'activité. La
ville de Fès est le plus important pole économique et industriel de la région et même de la
grande région qui va de Meknès à la frontière orientale. Ce rôle lui confère une forte
attractivité que ce soit au niveau des investisseurs et la main d'œuvre. C'est aussi la capitale de
l'activité artisanale, un atout majeur pour sa visibilité, à l'échelle nationale et internationale.
La ville de Sefrou : son attractivité est relativement basse dans le volet du niveau d'activité.
Sefrou, 2ème ville de la région, arrive à bien rayonner sur les communes urbaines et rurales de
sa province (souk, commerces et industrie).
La ville de Moulay Yacoub : Son attractivité est assez basse à tous les niveaux étudiés, dont
le taux d'activité, les commerces, marchés, l'industrie et services.
La ville de Missour : Son attractivité est moyennement basse pour le niveau d'activité,
l'industrie et les services. Néanmoins, en tant que chef lieu de la province au niveau de son
marché, la ville arrive à rayonner sur les communes limitrophes.
La ville de Boulemane : Son attractivité est uniformément basse à tous les niveaux étudiés.
projets, ainsi que la participation à l'amélioration du cadre de vie dans la ville par et pour
l'amélioration de l'attractivité du territoire.
Atouts Faiblesses
Opportunités Menaces
A- Equipements
structurants
5
4
3
2 Fès
E- Tertiaire superieur B- Administration
1 Séfrou
0 M,Yacoub
Missour
Boulemane
D- Projets C- Accessibilité
d'innovation nationale
Commentaires
Administration :
- Directions régionales.
Accessibilité :
- Autoroute.
- Route nationale.
- Gare ferroviaire.
- Aéroport.
Projets d’innovation :
- Cité de l’innovation
- Technopole
Tertiaire supérieur :
- Ingénieurs
- Experts-comptables
- Architectes
La lecture des résultats de l'analyse multi critères (tableaux et profils correspondants) permet
de déduire que l'indice d'attractivité au niveau des Equipements et infrastructures, varie
beaucoup d’une ville à l’autre et que Fès se dégage très nettement sur ce plan :
La ville de Fès : son attractivité est assez forte à travers sa position de capitale régionale, elle
se doit donc d'abriter les équipements structurants dont le champ de rayonnement dépasse les
frontières de la région (santé, enseignement et justice) ce rôle lui confère une forte attractivité.
La ville bénéficie aussi d'une très bonne visibilité grâce un indice d'accessibilité élevé, de
grands projets d'innovations et un secteur tertiaire supérieur en essor.
La ville de Sefrou : son attractivité est relativement basse dans le volet des projets
d'innovation. Elle arrive toutefois à bien rayonner sur des communes urbaines et rurales de sa
province (santé et justice).
Les villes de Moulay Yacoub, Missour et Boulemane : Leur attractivité est basse sur tous
les plans. Seule Missour arrive à se détacher grâce à son statut administratif et aux
équipements dont elle bénéficie à ce titre.
Tableau 10 : Scores de la région entière et ceux d’autres contextes urbains comparables au Maroc
R, Rabat
Marrakech,
R, Fès Sala Meknes
Grand Casa Tansift, Al
Boulemane Zemour Tafilalt
Haouz
Zaer
A- Cours et tribunaux de justice 3 4 3 4 1
B- Ecoles et faculté 2,75 4 3,5 4,5 1,5
C- Centre Hospitalo-universitaire 3 4,5 3,5 3,2 1
D- Administrations publiques régionales 3,2 4 3,75 3,75 1
E- Equipements socio-administratifs 3 4,5 3,5 3,5 1
Nota : plus le score est fort et plus la situation est favorable du point de vue de l’attractivité
E- Equipements socio- 2
B- Ecoles et faculté
administratifs
1
L'amélioration des conditions d'habitat et de vie dans les villes fait partie intégrante des piliers
du développement humain, économique et social. Le niveau et cadre de vie des populations
est en relation directe avec la compétitivité urbaine et donc avec l'attractivité du territoire dans
lequel elles évoluent. Il est donc nécessaire d'intégrer cette composante comme étant un
moteur favorisant l'établissement des nouveaux investissements et grands projets, ainsi que la
participation à l'amélioration du cadre de vie dans la ville, par et pour l'amélioration de
l'attractivité du territoire.
L'attractivité des villes dans la région de Fès Boulemane est également liée à leur capacité à
retenir les capitaux et les grand projets qui peuvent booster ces territoires et les aider à se
promouvoir vers une ouverture accrue sur le national et l'international. Ces objectifs sont
tributaires notamment des conditions de mobilité interne. Ceci concerne à la fois l'attractivité
des entreprises et celle des habitants, de plus en plus sensibilisés aux problèmes de circulation
et à leurs impacts sur l'environnement et la qualité de vie.
Atouts Faiblesses
Une situation géographique stratégique.
La région dispose d'opportunités
Prolifération de niches d'habitat
majeures pour l'implantation
insalubre et de bidonvilles.
d'entreprises diversifiées, d’où
Dégradation de certains tissus
d'importantes possibilités d'emplois à
d'habitations dans la médina de Fès.
moyenne et large échelle.
Urgence dans la réhabilitation des
Des projets E-gouvernance : orientés
noyaux d'habitat "menaçant ruine"
services aux citoyens et aux entreprises.
dans la médina de Fès et les
La région dispose de réseaux routiers,
quartiers non réglementaires.
autoroutiers, ferroviaires et
aéroportuaires appréciables, facteurs
Déficit en matière d'habitat social
favorables pour le développement et
réglementaire.
l'attractivité.
Opportunités Menaces
Position géographique stratégique.
Politique de promotion des
Déséquilibres structurels (hausse de
investissements étrangers (fonds
la démographie, flux migratoires,
d'investissement régional, fiscalité,
transports, production de déchets,
sécurisation, incitations, proximité,
pollution...)
main d'œuvre qualifiée et bon
marché…).
La ville de Fès, principal pole
économique et industriel de la région.
Commentaires
Au niveau de l'analyse de la composante sociale et son rôle dans la mesure de l'attractivité des
villes de la région, les indicateurs pris en compte par l'analyse multicritères sont :
Equité sociale
- Analphabétisme
- Vulnérabilité (%)
Etat de la pauvreté
- Taux de pauvreté (%)
Conditions d'habitat
- Quartiers insalubres
Desserte par les services
publics de base
Migrations
- Nombre
d'habitants
migrants
La lecture des résultats de l'analyse multi critères (scoring et profils correspondants) permet
de déduire que l'indice d'attractivité au niveau du profil social, varie inégalement par rapport
aux villes analysées ; les écarts sont assez importants notamment entre :
La ville de Fès : son score est assez bas au niveau de la ségrégation spatiale, des conditions
d'habitat et de l'équité sociale. Fès souffre d'un important déficit en matière d'habitat social
réglementaire. La dégradation de certains tissus de la médina avec celle du bâti ancien
pénalisent l'image de la ville entière.
La ville de Sefrou : Son attractivité est moyenne à tous les niveaux étudiés.
Atouts Faiblesses
Opportunités Menaces
Risques majeurs, pollution,
Diversification de la base inondation, érosion, glissement
économique pour Fès et Sefrou. de terrains, consommation des
La ville de Fès, principal pole terres agricoles, croissance
économique et industriel de la région. urbaine non maitrisée.
A- Population
5
E- Fonctionnement 2
B-Organisation sociale
urbain
1
D- Developpement
C- Maux sociaux
durable
Commentaires
Population :
- Population urbaine (2004)
- Taux d'accroissement annuel moyen
- Equilibre spatial
- Equilibre spatial (densité)
- Niveau d'activité
Organisation sociale :
- Indice de développement humain (2004)
Maux sociaux :
- Taux moyen de pauvreté
- Taux moyen de vulnérabilité
Développement durable :
- Cadre de vie
- qualité de l'espace urbain
- espaces vert
- Ressources naturelles
- Oueds
- Montagnes
- Plaines
- Forêts
- Risques majeurs
- Pollution
- Inondation
- Erosion
- Glissement de terrain
- Consommation des terres agricoles
- Croissance urbaine maitrisée
Fonctionnement urbain :
- Centralité
- Circulation
- Niveau des projets de logements (2006)
- Potentiel de développement des communes urbaines
- Diversification de la base économique
- Niveau de l'offre touristique
(hébergement)
La lecture des résultats de l'analyse multi critères (scores et profils correspondants), permet de
déduire que l'indice d'attractivité au niveau du profil urbanité et développement durable, varie
beaucoup d’une ville à l’autre ; les écarts sont notamment assez importants entre :
La ville de Fès : son score d'attractivité est assez bas au niveau des maux sociaux, incluant
le niveau de vulnérabilité et de pauvreté de la population dans les quartiers d'habitat insalubre.
La ville de Sefrou : son score d'attractivité est assez bas au niveau de l'indicateur de la
population urbaine, incluant le niveau de vulnérabilité et de pauvreté de la population dans
les quartiers d'habitat précaire.
La ville de Moulay Yacoub : son score d'attractivité est relativement bas au niveau de la
migration, son rayonnement est assez limité, la ville souffre aussi d'un manque au niveau du
fonctionnement urbain du niveau des projets de logement, de la diversification de sa base
économique et de la circulation dans la ville.
La ville de Missour : son score d'attractivité est assez bas au niveau des maux sociaux,
incluant le niveau de vulnérabilité et de pauvreté de la population dans les poches d'habitat
insalubre, de son système de fonctionnement urbain, de la diversification de sa base
économique, du niveau de l'offre d'hébergement touristique, du niveau du cadre de vie et de la
qualité de l'espace urbain.
La ville de Boulemane : son score d'attractivité est assez bas au niveau de son équilibre
spatial, du taux d'accroissement annuel de la population urbaine, de son système de
fonctionnement urbain, de la diversification de sa base économique, du niveau de l'offre
d'hébergement touristique, du niveau du cadre de vie et de la qualité de l'espace urbain.
Les analyses sur les villes de la région dans le cadre du SRAT ont consisté en un examen de
l’armature urbaine et des relations entre elles puis en la prise en charge de leurs potentialités
et contraintes intrinsèques à travers le concept de l’attractivité. En tenant compte des
orientations stratégiques et des politiques publiques en vigueur dans l’ensemble des secteurs
influant sur le devenir des villes, une première formulation des conclusions et des objectifs
assignés aux villes de la région se présente ainsi :
décharges, etc… Il s’agir là d’une relation de « prédation » dont les villes devront se
départir pour gagner en attractivité à travers l’amélioration du cadre de vie et la
préservation de la durabilité des ressources naturelles.
Les actions internes pour y améliorer les conditions environnementales incluent :
- Une mise à niveau des points noirs environnementaux de chaque ville
(pollution d'oueds, de nappes, quartiers insalubres, zones inondables,
décharges sauvages..).
La requalification des espaces urbains publics et la mise à niveau des espaces verts
aménagés.L’état de l’agglomération de Fès et son économie dépendent dans une large
mesure du bon niveau de préservation du patrimoine médinal, de la mise à niveau des
tissus centraux (accessibilité, axes structurants, façades urbaines) et des entrées de
ville ;
Les limites des programmes de réhabilitation des Médinas et tissus historiques dans la
course à la montre (perdue d’avance) engagée avec l’accélération de la dégradation du
cadre bâti impose un recentrage de la vision, des objectifs et des moyens de la
sauvegarde : se poser de nouveau la question de savoir que faut-il préserver dans la
médina ;
Le renversement des flux migratoires avec les tissus médinaux apparaît dans tous les
cas de figure comme une condition première de sa sauvegarde : il faut dédensifier la
médina de Fès en priorité. Les projets et programmes de dédensification
devront notamment :
1. Concerner la région entière et les villes périphériques où il s’agir de
créer au préalable les conditions d’accueil adéquates ;
2. Se fonder sur le volontariat et prévoir suffisamment d’incitations pour
les familles (dans toutes leurs composantes) et pour les travailleurs ;
3. Délocaliser en parallèle les emplois notamment dans l’artisanat ;
4. Impliquer les professionnels ;
5. Mener très vite sur les espaces récupérés des opérations destinées à
améliorer l’état général de l’environnement.
Le développement de projets d'Eco tourisme dans les petites et moyennes villes (gites,
maisons d'hôte, auberges de jeunesse, circuits de détente et de randonnée), favorisant
un investissement direct au niveau de la ville, et des retombées indirectes pour l'arrière
pays.