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Quelque Part en Octobre 1870 (Cabaret Vert, Réecriture)
Quelque Part en Octobre 1870 (Cabaret Vert, Réecriture)
Octobre 1870
au Cabaret Vert, à cinq heures du soir
Après avoir déchiré mes bottines depuis plus d’une semaine, Je constatais
sous l’obscure clarté du croissant de la lune, Le vent libre au gré des cerfs
qui brament l’automne, L’herbe semi-verte bruissant sous les myrtes
couleurs clémentine Et les petits cailloux ayant damné mes bottines.
Je sentais la fraîcheur à mes pieds. Le tout ne formait plus qu’un ensemble,
un spectacle de bonté. Ô Artémis, toi qui m’as accompagnée tout au long de
ma fugue, j’entrais enfin chez moi ;
-Ici, dans le cabaret vert, je passais alors une banale commande, du jambon
et du beurre. Point déçu, j’étirai mes jambes sous la jupe de la verte table.
Les murs étaient brodés par les rêves d’artistes. Les tapisseries, le long des
murailles, formaient des motifs concaves et convexes, certains étaient des
masses fines, tandis que d’autres étaient plus épaisses. On eût dit que le tout
formait une vague animée, où s’élançaient les fils, qui se tombaient dessus,
s’agglutinaient et se détachaient. La beauté que le tapissier avait figé dans le
temps, était alors gommé par les infiltrations d’eau. Une deuxième couche
de velours et de soie avait recouvert la précédente, la mousse commençait à
étouffer sa toile ;