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Clément Zhu 1ère 3

Ecrit d’appropriation : « Au Cabaret-Vert »

Octobre 1870
au Cabaret Vert, à cinq heures du soir

Après avoir déchiré mes bottines depuis plus d’une semaine, Je constatais
sous l’obscure clarté du croissant de la lune, Le vent libre au gré des cerfs
qui brament l’automne, L’herbe semi-verte bruissant sous les myrtes
couleurs clémentine Et les petits cailloux ayant damné mes bottines.
Je sentais la fraîcheur à mes pieds. Le tout ne formait plus qu’un ensemble,
un spectacle de bonté. Ô Artémis, toi qui m’as accompagnée tout au long de
ma fugue, j’entrais enfin chez moi ;
-Ici, dans le cabaret vert, je passais alors une banale commande, du jambon
et du beurre. Point déçu, j’étirai mes jambes sous la jupe de la verte table.

Les murs étaient brodés par les rêves d’artistes. Les tapisseries, le long des
murailles, formaient des motifs concaves et convexes, certains étaient des
masses fines, tandis que d’autres étaient plus épaisses. On eût dit que le tout
formait une vague animée, où s’élançaient les fils, qui se tombaient dessus,
s’agglutinaient et se détachaient. La beauté que le tapissier avait figé dans le
temps, était alors gommé par les infiltrations d’eau. Une deuxième couche
de velours et de soie avait recouvert la précédente, la mousse commençait à
étouffer sa toile ;

-Et admirablement, la serveuse maligne aux tétines proéminentes et aux


yeux éveillés, joignait ses mains autour de mes tartines de beurre et mon
jambon. Rieuse, elle m’apporta mon repas ;
-- Je pensais alors tout fort à la façon dont je baisai ses fines chevilles. Et de
sa réaction pleine de gaieté. --
À point, le jambon amené était tiède, le beurre humide craquait entre le
couteau et le pain, l’assiette était coloriée. La chair d’une teinte rose et
blanche était délicatement parfumée d’une ail pleine d’exhalaison; elle
m’emplit alors une pinte immense de bière avec sa mousse, dorée par le
vieux rayon de soleil.

J’ai été au Cabaret-Vert.

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