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Full Download Pouvoir Royal Et Institutions Dans La France Moderne 1St Edition Dominique Le Page Jerome Loiseau Online Full Chapter PDF
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Collection U
Histoire
ISBN : 978-2-200-62088-2
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Table des matières
Couverture
Page de titre
Page de copyright
Introduction
Chapitre 1 - Souveraineté et puissance. La grande
monarchie de France
Les fondements de la monarchie
Une triple légitimation du pouvoir du roi
Une légitimation féodale
Une légitimation religieuse
Une légitimation juridique
Les lois du royaume
Les règles de succession
L'inaliénabilité du domaine royal
La mise en scène du pouvoir
Le sacre
Les entrées royales
Les funérailles à Saint-Denis
Le lit de justice
Conclusion
Un royaume étendu et divers
Un royaume d'un seul tenant
L'intégration des principautés au royaume (xve-
xvie siècles)
Les conquêtes territoriales (xviie-xviiie siècles)
Une France « d'outre-mer »
Un royaume composite qui s'auto-administre
Les cadres du quotidien
Pays d'élections, pays d'états
La représentation du royaume
Les trois ordres
Les états généraux
Les assemblées de notables
Conclusion
Chapitre 2 - Un royaume en débats : monarchie
républicaine ou État royal (xvie-xviie siècles)
Régner et gouverner « la respublique françoise »
Le roi et l'Église
Le roi et les noblesses
La métamorphose de l'institution monarchique d'Henri IV à
Louis XIV
L'affirmation de la souveraineté monarchique
La religion de l'État royal
La transformation monarchique de la noblesse
Ce que disent les révoltes du xviie siècle
Les révoltes populaires
Les révoltes nobiliaires
La Fronde (1648-1653) : une alternative
institutionnelle ?
Conclusion
Chapitre 3 - L'exercice du pouvoir royal
Le gouvernement central
Le roi et sa famille
Le conseil royal
Le personnel gouvernemental, « un si petit nombre »
Un pouvoir délégué dans les provinces : gouverneurs,
officiers et commissaires
Les gouverneurs
Les officiers
Des commissaires aux intendants
Conclusion
Chapitre 4 - Le pouvoir judiciaire
Le maillage judiciaire
La justice royale
Les autres justices
Le roi de justice
La dimension judiciaire du gouvernement monarchique
Juger et punir
Une « royalisation de la justice »
Ordre judiciaire et société
L'embarras des lois
« Selon que vous serez puissant ou misérable […]
L'arrangement : une voie originale de règlement des
conflits
Conclusion
Chapitre 5 - Le pouvoir militaire
Les armées du roi
Les effectifs
Une nouvelle arme : la marine
La hiérarchie militaire
L'administration de la guerre
Le département de la guerre
Le département de la marine
L'artillerie et le génie
Les fonctions sociales de l'armée sous l'Ancien Régime
La sécurité du royaume ?
La guerre, la propagande et la censure monarchiques
Conclusion
Chapitre 6 - Le pouvoir d'imposer
Le poids de l'État
Le primat des dépenses
Le financement ou « l'intendance suivra »
Bilan
Les institutions de finances
L'appareil gouvernemental
L'État de finances en province
« Financiers » et banquiers
L'absolutisme fiscal et ses limites
Contrainte, résistances et compromis
Les faiblesses du système financier
Chapitre 7 - De la souveraineté du roi à celle de la nation
(1715-1792)
Le gouvernement monarchique après Louis XIV
La polysynodie
La monarchie administrative
La persistance d'un État baroque au siècle des
Lumières
Le pouvoir monarchique à l'épreuve des réformes
La réforme des finances
Les parlements versus le conseil du roi
Les assemblées représentatives : un modèle de
réforme du royaume ?
La refondation patriotique
La fin de l'Ancien régime
Les grands traits de l'œuvre institutionnelle et leurs
limites
Conclusion générale
Bibliographie indicative
Index
Introduction
Souveraineté et puissance
La grande monarchie de France
Les fondements
de la monarchie
Le roi s’impose à partir du Moyen Âge comme le seul pouvoir
légitime et naturel en utilisant tout à la fois les ressorts du régime
féodal, de la religion catholique et de l’héritage romain, qui est
progressivement redécouvert, et en bénéficiant de règles de
succession strictes. En l’absence de constitution écrite, son autorité
est mise en scène à travers des cérémonies : le sacre, les entrées
dans les villes, le lit de justice et les funérailles.
Le sacre
Il a un lieu un dimanche et il se veut le prolongement du baptême
de Clovis, tout à la fois consécration d’un roi chrétien et intronisation
du souverain. La cathédrale de Reims, autant que l’usage de la
sainte ampoule apportée à saint Rémy pour oindre Clovis,
renouvellent la mémoire de cet événement fondateur. Le roi reçoit
les marques de sa dignité en plusieurs étapes. Il se présente en
chemise devant l’évêque de Reims qui lui fait prêter serment à
l’Église (de maintenir les privilèges canoniques, les droits et les
juridictions ecclésiastiques, de protéger les évêques) et au royaume
(d’interdire toute forme de violence, d’être juste et miséricordieux
dans ses jugements, de faire en sorte que le peuple vive en paix et
de chasser les hérétiques), ce qui l’engage à agir en chrétien et à
respecter les lois fondamentales selon une formule introduite sous
Charles V en réponse aux crises successorales de la première moitié
du XIVe siècle. Le monarque reçoit ensuite les insignes
chevaleresques (bottines, éperons et épée) avant d’être oint du saint
chrême. Puis on lui remet les insignes royaux : les habits
sacerdotaux, d’abord, qui le consacrent au rang de sous-diacre,
l’anneau (qui devient avec le temps le symbole du mariage du roi
avec le royaume), le sceptre et la main de justice, ces deux derniers
exprimant son autorité et son devoir d’équité envers son peuple. Il
est coiffé de la couronne dite « de Charlemagne » par les douze
pairs du royaume qui l’accompagnent jusqu’à son trône installé dans
le cœur de la cathédrale. Après la communion, sous les deux
espèces comme les prêtres, le souverain est acclamé par l’assistance
tandis que des largesses sont distribuées à la foule. Pendant toute la
durée de la cérémonie, des oraisons rappellent au roi ses devoirs de
chrétien. Le caractère essentiellement religieux de l’opération est
associé à une dimension politique forte puisque le monarque
apparaît, à l’issu du sacre, trônant en majesté, la couronne sur la
tête, le manteau fleurdelisé sur les épaules, tenant le sceptre et la
main de justice.
Aucun sacre n’est identique. Des changements s’opèrent en
fonction du contexte mais d’autres, plus significatifs, révèlent la
réflexion que la monarchie mène sur elle-même et sur l’image qu’elle
veut donner. L’anneau, qui rappelle à l’origine au roi qu’il est le
défenseur de la foi chrétienne, devient à partir du XIVe siècle le signe
du lien qu’il a avec le peuple sur le modèle du mariage entre l’Église
et le Christ et entre l’évêque et son diocèse. Il est utilisé dans ce
sens en 1527 pour contester les cessions territoriales du traité de
Madrid et par Henri IV pour resserrer les liens avec ses sujets. Des
changements visent à exalter la continuité dynastique et celle de la
dignitas royale : ainsi avec Charles IX puis à partir de Louis XIII, les
deux pairs qui viennent chercher le roi dans le palais de l’archevêque
de Reims le trouvent endormi, ce qui l’identifie au soleil, qui renaît
chaque jour sans intervention humaine. Ce symbolisme est utilisé au
quotidien par Louis XIV à partir de 1653. D’autres évolutions visent à
mettre en valeur le principe de la succession royale au sein d’une
même famille : il en est ainsi de la place grandissante accordée aux
princes du sang (expression qui apparaît en 1441) parmi les pairs
laïcs. Dès le sacre de François Ier, quatre des six pairs laïcs sont
princes du sang ; en 1711, Louis XIV leur accorde le droit de
représenter prioritairement les anciens pairs lors des cérémonies
officielles et à la fin de l’Ancien Régime ; lors du sacre de Louis XVI,
six membres de la famille royale tiennent le rôle des six pairs laïcs.
Parallèlement, tout ce qui pourrait évoquer l’idée d’une élection du
roi est effacé : à partir de 1654, il n’y a plus à l’issue du sacre de
présentation du roi au peuple ; celui-ci est cantonné hors de la
cathédrale de Reims qui est désormais fermée et accessible
seulement à ceux qui ont été invités à la cérémonie.
Le lit de justice
Le lit de justice est la quatrième des grandes cérémonies royales.
Il a un statut un peu particulier car, contrairement aux autres, il a
lieu autant de fois que le roi l’estime nécessaire. À l’origine, le terme
désigne l’estrade surmontée d’un dais où trône le roi, assis sur un
coussin, et qui surplombe la grand-salle du parlement puis, par
extension, il permet de caractériser une séance solennelle de cette
institution à laquelle le roi assiste en personne devant toutes les
chambres assemblées et au cours de laquelle il exerce ses
prérogatives de premier justicier du royaume. Les parlementaires se
voient à cette occasion retirés les pouvoirs de justice qui leur ont été
délégués par le roi. Ils ne sont plus alors que des conseillers et c’est
le roi qui juge en personne. Attesté dès le XIVe siècle, sous le règne
de Charles V, le lit de justice tombe en désuétude de 1413 à 1484.
C’est Charles VIII qui renoue avec cette pratique le 20 juillet 1484
puis en 1487. Il l’utilise principalement dans un but judiciaire, ce qui
fait que certains historiens qualifient ses venues au parlement de
« séances royales » (Sarah Hanley) plus que de lits de justice.
Les véritables lits de justice commencent en 1527 pour juger
Charles II de Bourbon accusé de trahison et en 1537 quand
François Ier porte devant le parlement de Paris les problèmes liés à
son conflit avec Charles Quint. La présence du roi dans la cour
souveraine ne s’explique plus uniquement par des raisons d’ordre
judiciaire mais entre dans le cadre de l’exercice de son pouvoir
législatif et concerne des questions liées au devenir de l’État. Un
cérémonial structuré se met alors progressivement en place qui met
en valeur le souverain et son entourage. Ainsi en 1527, à sa droite
se tiennent les pairs laïcs et à sa gauche les pairs ecclésiastiques ;
devant eux prennent place neuf maîtres des requêtes, trois
présidents du parlement, les grands officiers de la Couronne et le
chancelier, assis sur un siège particulier et qui prend la parole au
nom du roi. En 1537, viennent se rajouter les princes du sang et les
membres de la famille royale puis en 1610, les proches conseillers et
des membres de la cour. La place des uns et des autres, qui tient
compte de leur rang et de leur dignité, est définie par le grand
maître des cérémonies. Le lit de justice devient ainsi le moyen
d’exalter ceux qui détiennent la réalité du pouvoir.
La réglementation de la prise de parole, les gestes de soumission
qui leur sont imposés comme les génuflexions traduisent la position
inférieure des parlementaires même si ceux-ci trouvent une certaine
satisfaction à voir leur prééminence affirmée par rapport aux autres
cours souveraines en étant associés aux décisions majeures du roi
(d’après un règlement de 1560, les magistrats doivent porter une
robe rouge lors des lits de justice alors qu’ils n’ont qu’une robe noire
lors des simples séances royales). C’est le cas pour les actes à
portée « constitutionnelle » : ainsi le 18 septembre 1573, Charles IX
tient un lit de justice au parlement de Paris pour confirmer les droits
à la Couronne de France de son frère Henri bien qu’il ait été élu roi
de Pologne. De même en 1610, Marie de Médicis recourt à un lit de
justice pour établir sa régence. De ce fait Louis XIII exerce la
plénitude de ses pouvoirs avant que les funérailles d’Henri IV soient
organisées, ce qui vide cette dernière cérémonie d’une grande part
de sa signification. Le scénario se répète en 1643 avec Anne
d’Autriche et en 1715, après le décès de Louis XIV, avec Philippe
d’Orléans, qui restitue, en contrepartie, son droit de remontrance au
parlement.
Le lit de justice peut être utilisé par la monarchie pour manifester
son mécontentement à l’égard du parlement de Paris. Ainsi
Charles IX, qui n’a pas apprécié que ce dernier ait voulu accroître
son pouvoir législatif pendant sa minorité, tient son lit de majorité à
Rouen le 17 août 1563, puis à Bordeaux en avril 1564 et à Toulouse
en février 1565. Des lits de justice sont tenus devant les parlements
provinciaux jusqu’au règne de Louis XIII. Plus fréquemment, le roi a
recours à cette cérémonie pour obliger la cour parisienne à vérifier
des actes auxquels elle est hostile. C’est alors lui qui promulgue la loi
et fait procéder à son enregistrement. Cela s’observe dès le règne de
François Ier et plus encore sous celui d’Henri III qui vient six fois au
parlement pour faire enregistrer des édits contestés. La tendance
s’accroît sous le règne de Louis XIII et pendant la régence d’Anne
d’Autriche. Louis XIV en privant le parlement de son droit de
remontrance en 1673 rend cette cérémonie inutile mais celle-ci
retrouve son importance à partir de 1715. Le lit de justice est alors
de plus en plus assimilé à un acte d’autorité de la monarchie et
devient l’un des motifs de contestation de l’absolutisme. On oublie
alors qu’avant de devenir le symbole d’une épreuve de force entre le
roi et le parlement, il a été pendant longtemps une forme
d’expression du pouvoir judiciaire et législatif du souverain, une
manifestation du dialogue entre ce dernier et les magistrats à qui il
avait délégué le pouvoir de rendre la justice. Il servait aussi à donner
plus de solennité à un enregistrement à l’instar de Louis XIV qui a
fait vérifier de cette façon la grande ordonnance civile de 1667.
Conclusion
Un cycle cérémoniel s’est ainsi mis progressivement en place à
partir de la fin du Moyen Âge et connaît son apogée au XVIIe siècle.
Il commence par les funérailles royales du souverain défunt, se
poursuit par le sacre de son successeur qui fait son entrée dans la
capitale et peut s’achever par un lit de justice. Pendant longtemps, il
se déroule, pour l’essentiel, de Reims à Saint-Denis, de Notre-Dame
au palais de la Cité, au cœur du domaine royal qui n’est, à l’origine,
qu’une terre patrimoniale provenant d’Hugues Capet. Exposant aux
yeux de tous les insignes de la souveraineté et quelques-uns des
principes sur lesquels la monarchie est fondée, il devient en élément
de référence pour l’ensemble du royaume qui s’est agrandi
progressivement par des alliances et des conquêtes.
L’espace français fait 450 000 km2 au XVIIIe siècle sans compter
les colonies, ce qui fait du roi de France l’un des souverains les plus
puissants d’Europe. Du fait du caractère progressif de la construction
du royaume de France, du fait aussi de la difficulté à contrôler
directement le territoire, en l’absence de moyens humains et
financiers suffisants, le roi doit s’appuyer, pour imposer son autorité,
sur des cadres locaux ou provinciaux.
Un royaume composite
qui s’auto-administre
Le royaume est vu comme un corps dont le roi est le chef et qui
est composé d’une multitude d’organismes secondaires qui en
constituent les membres et qui sont dotés de privilèges. L’individu de
nos sociétés contemporaines n’existe pas en tant que tel sous
l’Ancien Régime. On est alors défini avant tout par rapport à la
collectivité à laquelle on appartient (et celui qui n’est pas
« incorporé » est en situation d’exclusion). À la base, les individus
sont intégrés dans des communautés qui peuvent être fonctionnelles
comme les universités, les compagnies judiciaires, les collèges
religieux, les communautés de métiers ou, territoriales comme les
circonscriptions religieuses, les seigneuries, les villes, les
communautés d’habitants, les provinces. Il convient de présenter ici
ce deuxième type de communautés qui ont pour point commun
d’exercer une partie de la puissance publique concurremment avec
le roi dans un espace donné. On peut les classer en deux
catégories : celles qui ont une origine ancienne, souvent antérieure
à la monarchie, et qui servent de cadres de vie quotidiens à la
population et celles qui ont été maintenues au fil de
l’agrandissement du royaume.
Les seigneuries
Viennent ensuite les seigneuries. Au nombre de 80 000 environ,
elles peuvent être définies comme « un ensemble de terres,
soigneusement délimités, qui constitue la propriété éminente et la
zone de juridiction d’un personnage nommé seigneur (qui n’est pas
forcément un noble) » (Pierre Goubert, 1969). Elles sont
généralement divisées en deux parties : le domaine (avec la maison
seigneuriale, la ferme, les terres sous la dépendance directe du
seigneur), les censives ou tenures qui impliquent le paiement d’un
cens recognitif de seigneurie. Celle-ci est inégalement présente dans
l’ensemble du royaume. De façon générale, elle est faible dans le
Midi où joue la force du droit écrit (« nul seigneur sans titre »). En
revanche, elle est très présente en Bretagne, Bourgogne, en Poitou…
où prévaut l’adage « nulle terre sans seigneur ».
Là où elle existe, la seigneurie conserve à l’époque moderne, une
portion du ban (pouvoir public d’ordonner, de contraindre et de
punir) dont elle s’est emparée au Moyen Âge quand la monarchie
était affaiblie mais qu’elle exerce désormais au nom de cette
dernière. Cela ne comporte plus vraiment de devoir de protection
des populations – même si dans une certaine mesure le ban et
l’arrière-ban, qui continue à être levé dans certaines provinces,
jusqu’au XVIIIe siècle, en relève – mais cela confère d’importantes
prérogatives au seigneur dans le domaine de la justice (cf.
chapitre 4).
Les villes
Les autres unités sur lesquelles la monarchie peut s’appuyer sont
les villes. Elles ne se définissent pas par leur nombre d’habitants
mais par leur passé et par le fait qu’elles sont clairement identifiables
dans le paysage par leurs murailles, qui les protègent et qui
délimitent l’espace juridique à l’intérieur duquel les habitants
jouissent de libertés (cet espace peut parfois s’étendre au-delà des
murs dans les banlieues, ce qui correspond stricto sensu à l’espace
où la ville exerçait son droit de ban). Les villes sont des
communautés de communautés et rassemblent des corps comme les
métiers, les corporations, les chapitres religieux, les collèges
d’officiers qui envoient des représentants aux assemblées électorales
et qui se donnent à voir dans les cortèges urbains.
Elles ont des statuts variés selon que les seigneurs (ce peut être le
roi mais aussi souvent des évêques ou des abbés) ont gardé ou non
sur elles un contrôle direct par l’intermédiaire de leurs officiers, selon
le degré de participation des différentes catégories à la vie collective.
Elles exercent pour la plupart d’entre elles une part de la puissance
publique, particulièrement les « bonnes villes » (elles sont environ
200 au XVIe siècle) sur lesquelles la monarchie ou les dirigeants des
principautés se sont appuyés pour affirmer leur autorité au
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Dialogue on Politeness.
The eagle is considered the king of birds, as the lion is called the
king of beasts. Now both the lion and eagle are strong, and they
readily sacrifice all other creatures to their own gluttonous appetites.
At the same time, they are both cowardly creatures. The lion is a
skulking beast, and steals upon his prey like a thieving cat; and he
readily flies from danger, except when hunger impels him to bold
deeds. The eagle too, when his crop is well filled, is a lazy creature,
and at any time a much smaller bird may drive him away.
Now, the title of king was given to the lion and the eagle, in
ancient days, and it shows what the people then thought of kings. It
is obvious that they supposed a king to be a powerful, but selfish
creature, sacrificing everybody to himself, as do the lion and the
eagle. They did not suppose it necessary for the king to be noble,
generous, and courageous, for they would not, in that case, have
given the title of king, to sly, thieving, cowardly animals.
The opinion of mankind, in early days, being that kings were like
lions and eagles, feeding and feasting upon others whom they could
master, was no doubt just; and, with few exceptions, this is a true
view of the character of kings, in all ages. They have ever cared
much for themselves, and very little for the people at large.
But there is one thing more to be remarked in respect to the
characters given to animals by the ancients. They called the lion
noble, because he was powerful; and for the same reason they
called the eagle the bird of Jove—thus making it the associate of one
of their gods! At the same time that the ancients thus gave such
sounding titles to rapacious and savage animals, they considered a
dog as one of the meanest of quadrupeds, and to call a man a dog,
was to insult with a very opprobrious epithet. The ancients also
called the ass stupid, and a goose was the very emblem of folly.
Now we should reflect a little upon these matters. The dog is a
faithful creature, fond of his master, and choosing to live with him,
whether in wealth or poverty, rather than to live anywhere else. He
prefers remaining in the humble log-cabin, or poor cottage, with only
a bone to eat, provided his master and his friend is there, rather than
to live in the lordly mansion upon sausages and beef steak, among
strangers. The characteristic of the dog, then, is attachment to his
friend; and yet, in ancient days, the people called the butchering lion
noble, and the faithful dog mean.
And as to the ass, he is in fact one of the most sagacious of all
quadrupeds. Old Æsop, who made fables, seems to have done
justice to this long-eared, four-legged sage, for, he makes him say a
vast many wise things. But not to insist upon the ass’s gift of speech,
he is not only an intelligent creature, but he is patient, enduring,
hard-working, temperate, and unoffending; at the same time he is
more free from vice than almost any other quadruped, even though
he is often in the hands of persons who do not set good examples,
and abuse him most shamefully. Now as this good beast was called
stupid by the ancients, it is fair to infer, that they considered
patience, temperance, diligence, and freedom from vice, as mean.
And now a word as to the goose. My young readers may titter as
much as they please—for in spite of all their mirth, I am going to
stand up for this poor, abused bird. The goose is not silly—but, as
compared with other birds, it is in fact wise. There is no creature so
watchful as a goose. In a wild state, when in danger of being shot
down by the huntsman, they set sentinels to keep guard while the
flock is feeding; and on his giving notice of danger, they take wing
and fly away. In a domestic state, they give notice by their cackle of
every disturbance, and any noise that may happen about the house
at night.
Geese are also very courageous in defence of their young; and,
beside this, they are capable of attachment, beyond any other bird.
The celebrated writer, Buffon, tells a most interesting story of a
goose, called Jacquot, that became fond of him because he helped
the poor fellow when he was beaten almost to death by a rival
gander. Every time Buffon came near, the grateful bird would sing
out to him in the most cheerful manner, and would run to him, and
put his head up to be patted.
“One day,” says Buffon, “having followed me as far as the ice-
house at the top of the park, the spot where I must necessarily part
with him in pursuing my path to a wood at half a league distance, I
shut him in the park. He no sooner saw himself separated from me,
than he vented strange cries. However, I went on my road; and had
advanced about a third of the distance, when the noise of a heavy
flight made me turn my head; I saw my Jacquot only four paces from
me. He followed me all the way, partly on foot, partly on wing; getting
before me and stopping at the cross-paths to see which way I should
take.
“Our journey lasted from ten o’clock in the morning till eight in the
evening; and my companion followed me through all the windings of
the wood, without seeming to be tired. After this he attended me
everywhere, so as to become troublesome; for I was not able to go
to any place without his tracing my steps, so that one day he came
to find me in the church! Another time, as he was passing by the
rector’s window, he heard me talking in the room; and, as he found
the door open, he entered, climbed up stairs, and, marching in, gave
a loud exclamation of joy, to the no small affright of the family!
“I am sorry in relating such traits of my interesting and faithful
friend Jacquot, when I reflect that it was myself that first dissolved
the pleasing connection; but it was necessary for me to separate him
from me by force. Poor Jacquot found himself as free in the best
apartments as in his own; and after several accidents of this kind, he
was shut up and I saw him no more. His inquietude lasted about a
year, and he died from vexation. He was become as dry as a bit of
wood, I am told; for I would not see him; and his death was
concealed from me for more than two months after the event. Were I
to recount all the friendly incidents between me and poor Jacquot, I
should not for several days have done writing. He died in the third
year of our friendship, aged seven years and two months.”
This is a very pleasing story, and sets forth the goose as capable
of attachment, and, also, as gifted with much more intelligence than
most animals display. But I have another pleasant story for my
readers.
At East Barnet, in Hertfordshire, England, some years ago, a
gentleman had a Canadian goose, which attached itself in the most
affectionate manner to the house dog, but never attempted to enter
his kennel, except in rainy weather. Whenever the dog barked, the
goose set up a loud cackling, and ran at the person she supposed
the dog barked at, and would bite at his heels. She was exceedingly
anxious to be on the most familiar terms with her canine friend, and
sometimes attempted to eat along with him, which, however, he
would not suffer, nor indeed did he manifest the same friendship
towards the goose, which it did towards him, treating it rather with
indifference. This creature would never go to roost with the others at
night, unless driven by main force; and when in the morning they
were turned into the field, she refused to go thither, and bent her
course towards the yard gate, where she sat all day watching the
dog.
The proprietor at length finding it in vain to attempt keeping these
animals apart, gave orders that the goose should be no longer
interfered with, but left entirely to the freedom of her own will. Being
thus left at liberty to pursue her own inclinations, she ran about the
yard with him all night, and when the dog went to the village, she
never failed to accompany him, and contrived to keep pace with his
more rapid movements by the assistance of her wings, and in this
way, betwixt running and flying, accompanied him all over the parish.
This extraordinary affection is supposed to have originated in the
dog having rescued her from a fox in the very moment of distress. It
continued for two years, and only terminated with the death of the
goose.
Now is not this a good story? and it is all about a goose, that
people call a foolish bird. But here is another story, quite as good as
any I have told.
“An old goose,” says an English writer, “that had been for a
fortnight hatching in a farmer’s kitchen, was perceived on a sudden
to be taken violently ill. She soon after left the nest, and repaired to
an outhouse where there was a young goose of the first year, which
she brought with her into the kitchen. The young one immediately
scrambled into the old one’s nest, sat, hatched, and afterwards
brought up the brood. The old goose, as soon as the young one had
taken her place, sat down by the side of the nest, and shortly after
died. As the young goose had never been in the habit of entering the
kitchen before, I know of no way of accounting for this fact, but by
supposing that the old one had some way of communicating her
thoughts and anxieties, which the other was perfectly able to
understand. A sister of mine, who witnessed the transaction, gave
me the information in the evening of the day it happened.”
Now I begun this chapter by talking about eagles, and I have
been rambling on about geese—but I have an object in all this. I wish
to show my readers that we have taken certain notions, in regard to
animals, from the ancients, which are erroneous; and which have a
bad influence upon us. Many a time has a poor ass got a kick, just
because of a prejudice that has been handed down from age to age.
People scarcely think it wrong to abuse a creature that is called
stupid! Now the ass is not stupid; and it is too bad, wrongfully to give
him a hard name, and then to kick him for it!
And it is much the same with dogs. How much have these poor
creatures suffered, in their day and generation, just because the
ancients called them hard names, and thus transmitted, even to our
time, a prejudice! And the tranquil, quiet, harmless, goose—how
often has a boy hurled a stone at one, and scarcely thought it wrong
to wound a creature that is regarded as the emblem of folly!
Now, as I said, we ought to reflect upon these things; we ought
not to allow such prejudices to influence us, and to make us really
cruel to brute beasts, who are but as God made them, and who fulfil
His design in their creation, more perfectly, I suspect, than some
other beings I could name, who think pretty well of themselves!
And one observation more is to be made here. The facts we have
stated show what erroneous notions the ancients had of virtue. They
called the lion and eagle noble, only because they are powerful; they
called the dog mean, though he is a pattern of fidelity; they called the
ass stupid, though he is patient and frugal; they called the goose
silly, because of its great mildness. All these things prove that in the
olden time, people thought much of power, and almost worshipped it,
even when it was selfish and savage, as is the king of beasts or of
birds; while they rather despised the noble virtues of patience,
fidelity, friendship, frugality and mildness.
I might go on to tell you of the eagles, with which subject I began
this chapter; and especially of the harpy eagle, of which a fine
portrait accompanies this number. But in Volume I., page 5, I have
said so much on the subject, that I must cut the matter short, only
saying that the harpy eagle is a native of South America, and is the
most powerful of birds, it being able, by the stroke of its wings, to
break a man’s skull.
April.
This month derives its name from the Latin word Aperio, to open,
because at this period the earth is opened by the sower and the
planter, to receive the seed. In the southern parts of the United
States, it is a very warm, pleasant season, and so it is in Italy, and
Spain. In Carolina, the weather is so warm in April, that the people
put on their thin clothes, the forests are in leaf, the apple-trees are in
bloom, or perchance already the blossoms are past.
But with us at the north, April is still a windy, chilly, capricious
season. Not a green leaf, not an opening flower is to be seen. A few
solitary birds are with us, and now and then we have a warm day.
The grass begins to look a little green, where the soil is rich and the
land slopes to the south.
But still, April is a month in which we all take delight, for, at this
time we begin to work in the garden, and there is a promise of spring
around us. The snow is gone, the ice has fled, jack-frost comes not,
the hens in the barn-yard make a cheerful cackle, the geese at the
brook keep up a jolly gobble, the boys play at ball on the green, the
lambs frisk on the hill-sides, the plough is in the furrow; winter is
gone—summer is coming!
Jeremiah foretelling the downfall of Jerusalem.
chapter viii.
A weary journey.—Meeting with Tungusees.—Grand attack of
wolves.—The first sables killed.