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UNE NOUVELLE APPROCHE DU RENSEIGNEMENT

Résumé
Les dérives constatées dans la mise en œuvre des pratiques du renseignement pour l'entreprise et les
difficultés rencontrées par le concept d'intelligence économique, révèlent l'important déficit théorique dont
souffre ce métier vieux comme le monde, alors même qu'il subit un double bouleversement structurel et
méthodologique, imposé par des contraintes opérationnelles nouvelles et des technologies de l'information en
pleine expansion. Afin de redonner à la fonction renseignement toute la respectabilité qu'elle mérite et
l'efficacité qu'elle requiert en particulier pour la sécurité nationale, les fondements théoriques de la discipline
doivent être clairement rétablis sur la base de certaines réalités incontournables qu'un examen minutieux
permet d'éclairer :
-(1) le "renseignement" se distingue de l'information, non par sa nature (objet, origine, moyens de recueil,
traitement), mais par sa finalité (l'utilisateur) qui le caractérise entièrement ;
-(2) la "fonction renseignement" décrit un processus ayant pour objet d'exploiter des "sources" dont elle
oriente l'activité sans toutefois s'y assimiler, afin d'éclairer les décisions de ses "clients" auxquels elle ne
se substitue en aucun cas ;
-(3) les sources comme les clients sont extérieurs au "cycle du renseignement" (orientation – interprétation
– nouvelle orientation) tout entier contenu dans le processus d'exploitation dont il constitue le cœur ;
-(4) au sein de toute "communauté opérationnelle", le renseignement est une fonction naturelle qui s'intègre
dans la chaîne opérationnelle en décrivant à chaque maillon un cycle du renseignement élémentaire,
chacun faisant office de source pour le suivant et de client pour le précédent ;
-(5) les "services de renseignement" n'ont ni vocation à réaliser le recueil confié à leurs sources, ni à
empiéter sur les décisions de leurs clients, mais à assurer la "capitalisation" du renseignement lorsque
l'animation des cycles successifs est confiée à des spécialistes ;
-(6) comme n'importe quelle autre moyen de recueil mettant en œuvre des "capteurs" spécialisés dans la
"recherche" du renseignement (satellites par exemple), un organisme pratiquant "l'espionnage" (moyen
de recherche clandestin) peut être piloté par un service de renseignement, voire intégré en son sein,
mais il n'est pas lui-même un service de renseignement dont le recueil n'est pas la vocation ;
-(7) les concepts "d'activité clandestine" (affaire exclusive de spécialistes dûment entraînés) et de "recueil
du renseignement" (fonction naturelle pratiquée comme une respiration par tous les acteurs de la
communauté opérationnelle au service de laquelle elle opère) s'avèrent parfaitement antinomiques ;
-(8) bien que consacrée par l'usage courant, l'appellation "service de renseignement", pour désigner les
"services secrets" ou "spéciaux" dont le champ d'action en matière de renseignement se limite
exclusivement à la recherche du "renseignement de sécurité", est impropre : l'usage professionnel doit
lui préférer l'une ou l'autre des deux dernières appellations ;
-(9) le "renseignement d'entreprise" se distingue, non pas seulement de l'espionnage, mais du renseignement
de sécurité relevant des services gouvernementaux, par le fait qu'il ne peut pas exploiter de sources
pratiquant des activités de recherche clandestines ;
-(10) l'intelligence économique, politique publique préconisée par le Député Bernard Carayon, impliquant les
entreprises et les universités dans le cadre d'un partenariat public-privé, doit être clairement distinguée
de la fonction renseignement d'entreprise, dont les activités de sécurité doivent être exclues, ainsi que
toute idée de partenariat public-privé, afin d'éviter toute dérive et tout risque de confusion avec le
renseignement d'Etat à vocation sécuritaire et de ses à côtés "discrets", voire clandestins.
Ces dix réalités fondamentales sont la base d'un renouveau théorique nécessaire centré sur la capitalisation
des connaissances, cœur de métier des services de renseignement.

CV(R) Francis BEAU – consultant chercheur – 06 20 11 10 50 – francisbeau@noos.fr


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Le concept d'intelligence économique, révélateur des ambiguïtés du renseignement


Il existe un lien fort entre intelligence économique et renseignement dont nul ne peut ignorer la réalité. Le
jeu de cache-cache sémantique sur lequel repose le concept d'intelligence économique en France occulte
certaines réalités qu'un examen attentif de la fonction renseignement doit permettre de retrouver.
L'intelligence économique souffre d'une image déformée par le poids des mots que chacun voit se profiler
derrière l'idée. Nul ne peut ignorer en effet que l'anglicisme intelligence masque en réalité le renseignement,
lui-même soupçonné de camoufler l'espionnage auquel il est la plupart du temps assimilé. Ce double jeu de
cache-cache sémantique, qui freine les développements pratiques dans l'entreprise du concept d'intelligence
économique malgré l'indéfectible soutien des pouvoirs publics et de l'université, traduit en réalité le grave
retard théorique et méthodologique dont souffre le renseignement. La grande mutation que vit ce dernier
pour faire face au bouleversement des menaces et relever des défis sécuritaires nouveaux devrait pourtant
nous inciter à travailler au renforcement d'un socle théorique dont aucune réforme d'envergure ne peut faire
l'économie.
Dans Le Monde du 05 juillet 2008, à propos de l'arrivée prochaine au poste de directeur général international
de la société Gallice Security d'un ancien patron du service action de la DGSE, Isabelle Mandraud 1 constate
que « le secteur privé de l'intelligence économique, poursuivant son expansion, continue d'aspirer des
responsables de la sécurité publique. » Elle note à cette occasion que « le secteur privé, petit à petit,
grignote ainsi des missions jusqu'ici considérées du domaine régalien. » Cette information, rapprochée de
plusieurs affaires récentes qui « ont amené les médias », comme le constate Christian Harbulot dans un
éditorial récent2, « à se repencher sur les liaisons dangereuses entre le monde de l’intelligence économique
et celui du renseignement privé », incite à s'intéresser à la nature du lien qui existe entre intelligence
économique et renseignement. Son caractère équivoque, que l'ambiguïté du vocabulaire contribue à favoriser
malgré les innombrables tentatives d'éclaircissement de la part des autorités, montre bien qu'un effort
important est encore à faire en matière de définitions. Sans ce travail théorique fondamental sur le
renseignement, aucune promotion à l'échelle nationale de l'intelligence économique, à la fois réaliste,
efficace et responsable, n'est à mon avis envisageable.
L’article de Wikipédia concernant l’intelligence économique (IE) commence ainsi : « L’intelligence
économique se distingue de l’espionnage économique car elle utilise exclusivement des moyens légaux ». Ce
faisant, l'encyclopédie en ligne reprend un leitmotiv des professionnels et des fondateurs de l'intelligence
économique en France, qui à force d'être répété, ne réussit qu'à renforcer les suspicions à l'encontre d'une
activité dont la respectabilité devrait être une évidence. S'agissant d'un métier que l'Etat cherche à
promouvoir dans l'entreprise depuis une quinzaine d'années déjà, son caractère légal ne devrait plus en effet
être mis en doute depuis bien longtemps. Or, les affaires récentes évoquées par Christian Harbulot le
montrent bien, il se trouve que l'amalgame entre IE et "barbouzerie" est un thème qui revient indéfiniment
sur le devant de la scène médiatique. Il n'est pas forcément inutile d'essayer d'en comprendre les raisons.
Concernant l'espionnage, l'encyclopédie libre en ligne "redirige" l'internaute vers l'article intitulé
"Renseignement", dans lequel elle note que le public désigne généralement cette activité par le mot
« espionnage, un terme péjoratif et porteur de nombreux clichés, issus principalement des romans et du
cinéma ». Cette perception sulfureuse de la fonction renseignement par le public est très largement répandue
en raison précisément de ce sens "chargé d'aventure" hérité de l'histoire et d'un détournement sémantique qui
a fait préférer l'usage plus policé du mot renseignement à celui d'espionnage beaucoup moins présentable. Le
problème, c'est qu'à force d'utiliser un mot pour un autre afin d'en gommer l'image négative, le premier finit
toujours par se charger de cette même image. Personne n'est dupe de la supercherie, et l'usage courant
consacre la synonymie presque parfaite des deux termes renseignement et espionnage. Conscients de cette
dérive sémantique, les concepteurs de l'intelligence économique en France ont reconduit le même subterfuge
pour gommer cette image négative désormais bien peu présentable inoculée au terme renseignement par un
usage fallacieux, en le remplaçant à son tour par son équivalent anglais intelligence qui paraissait
incomparablement plus "noble". Cette double supercherie sémantique a tellement bien fonctionné que les
1 Isabelle Mandraud, Gilles Maréchal, du service action de la DGSE au privé, LE MONDE du 05 juillet 2008
2 Christian Harbulot, L’intelligence économique sur la sellette, Infoguerre.fr, 02 juillet 2008

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U de l'intelligence économique "à la française" ont fini par en oublier le véritable sens du
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mot renseignement et les réalités des processus à l'œuvre dans la fonction renseignement.
Pour preuve cette déclaration pour le moins surprenante de la part de l'auteur du premier rapport sur
l'intelligence économique en France (1994), ancien délégué général pour l'armement, ancien PDG de la
société Aérospatiale, … : « Contrairement à ce que pensent certains, intelligence économique ne veut pas
dire "renseignement", mais la mise en œuvre d’une méthodologie rigoureuse où se combinent la saisie des
informations, leur évaluation, leur mise en perspective et la mesure de leur cohérence et, à partir de là, la
compréhension des facteurs d’évolution et leur projection dans l’avenir. »3. Ce que Henri Martre tente là de
dissocier du renseignement pourrait être à peu de choses prés une excellente description de la fonction
renseignement !
Si quatorze ans après la parution du rapport Martre, on en est toujours à essayer de convaincre l'opinion
publique qu'intelligence économique n'est pas espionnage en confondant ce dernier avec le renseignement,
c'est probablement que le discours manque de clarté face à des réalités que personne ne peut ignorer. Ce
manque de clarté imputable à la surexposition médiatique d'un renseignement "cliché" issu d’une histoire
riche en aventures, impose de revenir aux réalités élémentaires de la fonction renseignement. Tentons de
faire le tour de ces réalités, de proposer quelques définitions susceptibles d’éclairer les fondements
théoriques du renseignement4 et de suggérer quelques clarifications propres à rendre moins équivoques les
discours accompagnant l'organisation du renseignement gouvernemental ainsi que la promotion de
l'intelligence économique.

Dix réalités pour un recadrage théorique de la fonction renseignement


- Première réalité, un "renseignement" se distingue d'une information par le fait qu'il répond à un besoin
de savoir pour mener une action déterminée.
• DEFINITION : un "renseignement" est une information recherchée dans le but de répondre à un
besoin de savoir nécessaire à la décision pour une action déterminée.
• Corollaire 1 : une information, dès l'instant où elle est recueillie, quel que soit son degré
d'élaboration, qu'elle soit analysée ou non, recoupée ou non, validée ou non, est un
"renseignement" dès lors qu'elle est recueillie dans le but de répondre à un besoin de savoir
nécessaire à la décision pour une action déterminée. Autrement dit, une information devient un
renseignement dès lors qu'elle a pour objectif de répondre à un besoin de savoir pour décider.
• Corollaire 2 : l’information est caractérisée par sa nature (politique, militaire, policière,
économique, financière, scientifique, technologique, industrielle, …), tandis que le renseignement
se caractérise par sa finalité : renseignement politique (comprendre "d'intérêt politique", c'est-à-dire
utile à une "communauté" politique pour prendre des décisions d'ordre politique) renseignement
militaire (comprendre "d'intérêt militaire", c'est-à-dire utile à la "communauté" militaire dans
l’exercice de ses missions), renseignement de sécurité intérieure ou extérieure (utile aux
"communautés" en charge d'assurer la sécurité intérieure ou extérieure), renseignement d'entreprise
(utile à l'entreprise dans l’exercice de ses activités), etc.
Première clarification
Un "renseignement" se distingue d'une information, non par sa nature (son objet, son origine, les moyens
de son recueil, le traitement qui lui est appliqué), mais par sa finalité qui le caractérise entièrement. Ainsi,
l'information est fondamentalement qualifiée par sa nature (ex. : information économique) tandis que le
renseignement l'est par sa finalité, son "client", la communauté à laquelle il est utile (ex. : renseignement
d'entreprise).

3 Henri Martre, Les trois erreurs stratégiques d’Airbus , Les echos.fr, Le blog de l’intelligence économique, 23 octobre 2007
4 Les définitions sont la base de la théorie : les guillemets dans le texte qui suit indiquent, lors de leur première utilisation, les mots dont
le sens doit être fixé par la théorie.

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- DeuxièmeUréalité, "renseigner" c'est "exploiter" une ou plusieurs "sources" d'informations ou de
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renseignements5 dans le but de fournir un savoir nécessaire à la décision pour une action déterminée :
l'action de renseigner est une fonction d'exploitation qui se distingue de l'action d'informer par sa finalité
qui est d'éclairer la décision pour une action déterminée.
• DEFINITION : la "fonction renseignement" est un "processus d'exploitation" qui, à partir de
renseignements "acquis" auprès de différentes sources d'information ou "recueillis"6 dans des
"capteurs" par des sources7 qu'il oriente, a pour finalité de fournir à un "client" les savoirs
nécessaires à la décision pour une action déterminée.
• Corollaire 1 : la fonction renseignement transforme des renseignements acquis auprès de
différentes sources qu'elle exploite, en renseignements fournis à des "clients, au cours d'un
processus baptisé "exploitation".
• Corollaire 2 : le processus d'exploitation décrit par la fonction renseignement est borné en amont
par l'acquisition ou le "recueil" (que sa mise en œuvre soit confiée ou non à des sources qu'elle
exploite) et, strictement borné en aval (borne exclue) par la décision dans l'action appartenant au
client qu'elle sert. Autrement dit, le recueil relève de la fonction renseignement dont elle est la
borne amont, tandis que la décision par le client qui relève de l'action, échappe à la fonction
renseignement dont elle est néanmoins la borne aval.
Deuxième clarification
La fonction renseignement a pour objet d'exploiter des sources d'information ou de renseignement pour
éclairer les décisions de ses clients. Pas plus qu'elle ne peut se substituer, en aval, au processus de décision8
qui appartient au client qu'elle sert, elle ne peut se résumer, en amont, à l'activité de recueil le plus souvent
pratiquée par des sources diverses qu'elle se contente d'exploiter.

- Troisième réalité, l'orientation des sources est au cœur du processus d'exploitation : à partir d'un besoin
opérationnel qu'elle doit anticiper, la fonction renseignement exploite ses sources en sollicitant leurs
réponses pour les questionner à nouveau plus finement après exploitation, selon un processus récursif
qu'il est d'usage de représenter sous forme de "cycle".
• DEFINITION : le "cycle du renseignement" désigne le processus récursif d'orientation des
sources dont la période est matérialisée par l'intervalle entre une "orientation" et une nouvelle
"orientation" au cours duquel les renseignements obtenus sont exploités pour orienter à nouveau et
répondre au client.
• Corollaire : le processus d'exploitation à l'œuvre dans la fonction renseignement est en réalité un
double processus d'exploitation :
-exploitation de sources, qu'il convient d'orienter ;
-exploitation de renseignements délivrés par ces dernières, qu'il convient d'interpréter en fonction
de renseignements précédemment exploités, pour de nouvelles orientations et la fourniture à des
clients des savoirs qui leurs sont nécessaires à la décision dans l'action.

5 Il convient de distinguer les "sources d'information" qui sont exploitées directement, des "sources de renseignement" qui sont
"orientées" au cours du processus d'exploitation caractéristique de la "fonction renseignement" que nous allons décrire.
6 Les distinctions entre "acquisition" et "recueil", directement liées aux nuances complexes entre "faits", "données", "information",
"connaissance" et "savoir" sont importantes à analyser en détail pour une meilleure maîtrise de la complexité de la fonction renseignement. Cette
analyse dépasse néanmoins largement le cadre fixé au présent examen. Retenons simplement ici, par convention et par souci de simplification,
que l'information élaborée s'acquiert, tandis que les faits ou l'information brute (ou encore le renseignement brut) s'observent et se recueillent.
7 Le mot "source" utilisé seul, sans préciser s'il s'agit d'information ou de renseignement, désignera dans la suite, par raccourci de
langage, une "source de renseignement".
8 La décision est un processus complexe reposant sur l’évaluation de différents choix possibles. L’évaluation peut être éclairée par le
renseignement, mais échappe à la fonction renseignement stricto sensu.

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Troisième clarification
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Le "cycle du renseignement" (orientation – "interprétation"9 – nouvelle orientation) est tout entier contenu
dans le processus d'exploitation dont il constitue le cœur. Les sources, tout comme les clients sont
extérieurs au cycle.

- Quatrième réalité, au sein d'une "communauté opérationnelle"10, quel que soit la complexité de son
organisation, le renseignement est une fonction naturelle qui se pratique à tous les échelons des structures
existantes, du niveau individuel au niveau collectif le plus abouti, décrivant autant de cycles, du plus
élémentaire (de type interrogation – compréhension – nouvelle interrogation) au plus abouti (de type
orientation – interprétation – nouvelle orientation) qu'il y a d'intermédiaires entre les sources et le client.
Sources et client étant extérieurs au cycle, chaque intermédiaire fait office de source pour l'intermédiaire
suivant et de client pour l'intermédiaire précédent. Le cycle se reproduit ainsi tout au long de la "chaîne
du renseignement", allant des sources jusqu'au client final.
• DEFINITION : la "chaîne du renseignement" désigne la succession d'intermédiaires qui, au sein
d'une communauté opérationnelle participent à l'élaboration du renseignement destiné à un client
pour la décision dans l'action.
• Corollaire : Dans une communauté opérationnelle, le cycle du renseignement est en réalité une
succession de cycles élémentaires décrits par tous les maillons de la chaîne du renseignement,
allant du recueil par les sources jusqu'à la fourniture au client.
Quatrième clarification
Au sein de toute communauté opérationnelle, le renseignement est une fonction parfaitement naturelle, qui
s'apparente à une respiration apportant l'oxygène du savoir utile à tous les niveaux de décision, et se fond
naturellement dans la "chaîne opérationnelle" en décrivant à chaque niveau un cycle du renseignement
élémentaire.

- Cinquième réalité, dans toute communauté opérationnelle d'une taille significative (au-delà de quelques
personnes physiquement proches), des acteurs spécifiques s'avèrent nécessaires dans la chaîne du
renseignement pour "animer" chaque cycle élémentaire (coordination du recueil, élaboration,
centralisation et mise à disposition des renseignements). Ils prennent le nom de cellule, section, bureau,
"service" (terme générique) ou direction selon leur importance ou leur niveau hiérarchique dans la chaîne
opérationnelle au sein de laquelle ils font office de "source" pour le maillon suivant et de "client" pour le
maillon précédent.
• DEFINITION : un "service de renseignement" est une entité structurelle ayant pour fonction
triviale de renseigner (consacrée à la mise en œuvre du renseignement), en animant le cycle du
renseignement dont il est le moteur.
• Corollaire 1 : "l'animation", métier exercé par les spécialistes du renseignement au sein de
"services" (cellules, sections, bureaux ou directions) de renseignement, repose sur la
"capitalisation" (coordination, élaboration, centralisation, mise à disposition) du renseignement,
carburant indispensable au fonctionnement du cycle.
• Corollaire 2 : lorsqu'un service est mis en place au sein d'une communauté opérationnelle, tout
élément de la communauté demeure une source potentielle, en charge de la mise en œuvre du
recueil par les capteurs dont il dispose.11
• Corollaire 3 : la structure dont relève en général la source au sein de la communauté n'est pas un
"service de renseignement", mais un élément quelconque de la chaîne des opérations.

9 On regroupera sous ce terme l'ensemble des opérations intellectuelles s'appliquant au renseignement dans ce processus cyclique, sans
en approfondir ici les multiples facettes.
10 Expression générique désignant tous les ensembles (groupes, réseaux, …) d'acteurs liés par l'exercice d'une activité commune ou par
la réalisation en commun d'une action déterminée.
11 Cette observation, directement liée à la clarification précédente, est primordiale : une bonne organisation du renseignement implique
que le recueil du renseignement soit l'œuvre de tous les acteurs opérationnels qui sont au contact avec "l'ennemi" et sont autant de sources de
renseignement essentielles qui doivent être sans cesse sollicités à cette fin.

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Cinquième clarificationtile

L'animation des cycles successifs, lorsqu'elle est l'œuvre de spécialistes, relève de "services de
renseignement", ayant pour fonction de "capitaliser" le renseignement et n'ayant vocation ni à réaliser le
recueil confié à leurs nombreuses sources opérationnelles, ni à empiéter sur les décisions de leurs clients
opérationnels. La "capitalisation" (coordination du recueil, élaboration, centralisation, mise à disposition
du renseignement) est le cœur de métier des services de renseignement.

- Sixième réalité, l'espionnage se distingue de tous les autres moyens de recueil d'information (Enquête
judiciaire, interrogatoire de suspect, …, observation spatiale, …, enquête journalistique, interview, …,
moteurs de recherche sur internet, …, ) par le fait qu'il se pratique de manière clandestine.
• DEFINITION : "l'espionnage" est un moyen de recueil exerçant une activité de "recherche" de
renseignements à l'aide de "capteurs" ayant la particularité d'opérer dans la clandestinité (on parlera
de "sources secrètes" et de "recherche clandestine").
• Corollaire : un service de renseignement n'a pas vocation à pratiquer l'espionnage, pas plus qu'il n'a
vocation à pratiquer tout autre moyen licite ou illicite de recueil de renseignement.
Sixième clarification
Comme n'importe quelle autre moyen de recueil mettant en œuvre des capteurs spécialisés dans la
"recherche" du renseignement (satellites par exemple), un organisme pratiquant l'espionnage peut être
piloté par un "service de renseignement", voire intégré en son sein, mais il n'est pas lui-même un "service
de renseignement" dont le recueil n'est pas la vocation.

- Septième réalité, lorsqu'il est pratiqué par des Etats, l'espionnage est l'œuvre de services
gouvernementaux appelés "services spéciaux" ou "services secrets" opérant dans la clandestinité et dont
la seule justification est d'assurer la sécurité nationale.
• DEFINITION : les "services spéciaux" (ou "secrets") sont des services gouvernementaux
opérant dans la clandestinité ou le secret dans le cadre des missions régaliennes de sécurité
assumées par l'Etat.
• Corollaire 1 : l'activité des "services spéciaux" ou "secrets" gouvernementaux ne se limite pas à la
recherche clandestine de "renseignement" : ils couvrent tout le spectre des opérations spéciales que
peuvent rendre nécessaires les impératifs de la sécurité.
• Corollaire 2 : "L'activité clandestine" requiert des qualités, qui sans être hors du commun, ne sont
pas données à tout le monde, ainsi qu’une formation et un entraînement très poussés (on ne
s'improvise pas agent secret).
Septième clarification
Les "activités clandestines" sont l'affaire exclusive de spécialistes dûment entraînés : les concepts d'activité
clandestine et de recueil de renseignement (fonction naturelle pratiquée comme une respiration par tous
les acteurs de la communauté opérationnelle au service de laquelle elle opère) sont en ce sens parfaitement
antinomiques.

- Huitième réalité, la plupart des grands services de renseignement gouvernementaux mettent en œuvre
des services spéciaux ou secrets qui sont intégrés dans leurs structures, parce qu'ils participent au recueil
du "renseignement de sécurité", bien qu'ils effectuent d'autres missions clandestines guidées également
par des impératifs de sécurité mais n'ayant rien à voir avec la "fonction renseignement" proprement dite.
• DEFINITION : le "renseignement de sécurité" désigne le renseignement ayant pour finalité de
fournir à des "clients" appartenant à la communauté opérationnelle en charge de la sécurité
nationale les savoirs nécessaires à la décision dans leurs activités de sécurité nationale.
• Corollaire : en matière de "renseignement de sécurité", le risque d'amalgame entre services secrets
et services de renseignement gouvernementaux est grand. L'assimilation de la fonction
renseignement gouvernementale à des activités clandestines ou secrètes ne peut être évitée qu'à
deux conditions :

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-maintien
t i l ed'une frontière extrêmement stricte entre la fonction renseignement et les activités
clandestines,
-ferme restriction du domaine d'intérêt des services de l'Etat au "renseignement de sécurité"12.

Huitième clarification
Bien que consacrée par l'usage courant, l'appellation service de renseignement pour désigner les services
secrets ou spéciaux, est impropre : l'usage professionnel doit lui préférer l'une ou l'autre des deux dernières
appellations. En matière de renseignement, leur champ d'action se limite exclusivement à la recherche du
"renseignement de sécurité" (utile à la sécurité nationale) .

- Neuvième réalité, l'intelligence économique, quelle que soit la définition qu'on lui donne et le périmètre
qu'on lui attribue, repose fondamentalement sur la fonction renseignement.
• DEFINITION : le "renseignement d'entreprise"13 désigne le renseignement ayant pour finalité
de fournir à des clients appartenant à une communauté opérationnelle exerçant une activité
économique (entreprise, groupement d'entreprises, …) les savoirs nécessaires à la décision dans la
pratique de leurs activités économiques (commerciales ou industrielles).
• Corollaire : les entreprises dont l'activité est économique recueillent des renseignements dans leur
domaine d'activité économique dans le but de mieux connaître l'environnement dans lequel elles
évoluent (technologique, industriel, concurrentiel, commercial, financier, juridique, politique,
éventuellement militaire, …) afin d'être en mesure de prendre les bonnes décisions dans leur
domaine d'action et de compétence qui est économique.
Neuvième clarification
Le "renseignement d'entreprise" se distingue, non pas seulement de l'espionnage (ce qui est ou devrait être
une évidence), mais du renseignement de sécurité relevant des services gouvernementaux, par le fait qu'il
ne peut pas exploiter de sources pratiquant des activités de recherche clandestines.

- Dixième réalité, pour ne pas fausser les règles de la concurrence 14, le renseignement d'entreprise doit
rester une affaire privée ; pour ne pas tomber dans des dérives fréquemment dénoncées par la presse 15 et
assez naturellement réprouvées par l'opinion publique, le renseignement de sécurité doit rester une affaire
publique relevant des missions régaliennes de l'Etat.
• DEFINITION : une "politique publique d'intelligence économique" désigne la conjonction
d'une politique économique, d'une politique de sécurité économique, d'une politique industrielle et
d'une politique d'influence au sein des instances internationales impliquant les entreprises dans le
cadre d'un véritable partenariat public-privé.
• Corollaire 1 : le partenariat public-privé impulsé par nos autorités politiques ne peut en aucun cas
être défendu en dehors de ce cadre très strict qu'il est nécessaire de formaliser par un effort de
clarification du vocabulaire destiné à éviter toute ambiguïté entre renseignement d'entreprise et
renseignement de sécurité.
• Corollaire 2 : toute activité qui pourrait être associée de près ou de loin à celle des services
gouvernementaux (renseignement de sécurité) doit être exclue du périmètre du renseignement
d'entreprise. En particulier, toutes les activités liées à la protection ou à la sécurité, qui ne sont pas
des activités de renseignement et impliquent des dispositions individuelles de la part des entreprises
12 Bien comprendre "utile à la communauté en charge de la sécurité nationale" (cf. première clarification). La nature des informations qui
leur sont utiles peut être économique, politique, ou à caractère individuel, mais celles-ci concernent nécessairement des évènements ou des
acteurs susceptibles de menacer la sécurité de la nation, de son économie ou de ses entreprises, ou encore des acteurs nationaux susceptibles
d'être menacés et qu'il convient de protéger.
13 En application de la première clarification, on préfèrera cette appellation à celle de "renseignement économique" qui utilise un adjectif
qualifiant une information (par sa nature) sans qualifier le renseignement par sa finalité qui lui donne tout son sens (la "communauté
opérationnelle" concernée : l'entreprise).
14 cf. le différend qui oppose la Fédération des Professionnels de l'Intelligence Économique (FéPIE) à l'Assemblée des Chambres
Françaises de Commerce et d'Industrie (ACFCI) ( voir à ce sujet Mael Le Hir, VEDOCCI).
15 cf. Ecoutes clandestines, enquêtes illégales, Clearstream… - La république des officines, Le Point N°1760, à propos des liaisons
dangereuses dans le monde du renseignement et mon article du 4 juillet 2008 sur Agoravox (Renseignement et intelligence économique sur la
sellette)

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Uprivées), mais également des mesures collectives (donc publiques) relevant des missions
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régaliennes de l’Etat, dont des activités de renseignement (renseignement de sécurité), doivent être
strictement exclues du périmètre du renseignement d'entreprise.
Dixième clarification
L'intelligence économique, politique publique préconisée par le Député Bernard Carayon, impliquant les
entreprises et les universités dans le cadre d'un partenariat public-privé, doit être clairement distinguée de
la fonction renseignement d'entreprise, dont les activités de sécurité doivent être exclues, ainsi que toute
idée de partenariat public-privé, afin d'éviter toute dérive et tout risque de confusion avec le renseignement
d'Etat à vocation sécuritaire et de ses à côtés "discrets", voire clandestins.

Renseignement d'entreprise et intelligence économique


La promotion laborieuse dans les entreprises du concept si controversé d'intelligence économique, et de ses
trois volets (information, protection et influence), pourtant tellement nécessaires à nos économies dans notre
monde globalisé, gagnerait à clarifier ainsi son discours. La démarche actuelle, beaucoup trop ambiguë pour
entraîner l'adhésion de toutes les parties concernées, devrait être infléchie en ce sens (qui n'est pas
contradictoire avec les propositions formulées par Bernard Carayon) :
- en réservant l'appellation "intelligence économique" à la politique publique qu'il appelle de ses vœux ;
- en favorisant la création au sein de l'université d'une discipline relative à la "fonction renseignement",
relevant des sciences de l'information, avec pour objectif de développer, sur la base des réalités énoncées
précédemment, des programmes de recherche et les formations correspondantes destinées à créer un
vivier de professionnels de la "fonction renseignement" pour les missions régaliennes de l'Etat en matière
de sécurité (renseignement de sécurité), pour le partenariat public-privé en matière d'influence
(renseignement d'influence), ainsi que pour les entreprises (renseignement d'entreprise) ;
- en encourageant enfin la réhabilitation, sur ces nouvelles bases, de la "fonction renseignement" au sein
des entreprises, dans le cadre d'une activité officiellement baptisée "renseignement d'entreprise" dont
toute participation de l'Etat serait clairement exclue afin de ne pas fausser les règles les plus élémentaires
de la concurrence et d'éviter ces liaisons dangereuses et leurs dérives régulièrement épinglées par la
presse.
Les confusions actuelles qui affectent la définition même du "renseignement" montrent à quel point son
incorporation dans cette discipline plus vaste aux limites encore trop incertaines qu'est l'intelligence
économique "à la française", forme un amalgame complexe à manipuler et rend indispensable cet effort de
clarification. Il est en particulier nécessaire de marquer des frontières indiscutables entre le renseignement et
les activités opérationnelles qu'il a pour finalité d'éclairer (sécurité, influence, politique industrielle, stratégie
commerciale, marketing, …) ou qui ont pour vocation d'en être une des sources (espionnage), afin de
redonner à la fonction renseignement toute la respectabilité qu’elle mérite et l'efficacité requise par la
complexité des décisions à prendre dans notre monde global. Le seul moyen d’y parvenir passe par une
clarification des définitions et la consolidation des bases théoriques de cette fonction essentielle tant pour
l'Etat (sécurité) que pour l'entreprise.
La fonction renseignement répond à un besoin de savoir pour agir. Elle exploite des sources, dont elle anime,
dans un processus cyclique d'orientation, le recueil, fonction naturelle exercée par l'ensemble de la
communauté opérationnelle au profit de laquelle elle s'exerce. Les renseignements ainsi collectés à partir de
ces différentes sources sont ensuite capitalisés par des spécialistes du renseignement, c'est-à-dire réunis sous
forme de données, puis corrélés entre eux, afin de constituer un réservoir de connaissances destiné à
communiquer en temps utile à la communauté les savoirs argumentés qui lui sont nécessaires pour décider
dans l'action. Sa mise en œuvre ne présume en rien du caractère licite ou illicite des moyens de recueil
qu’elle oriente, ni du caractère ouvert ou secret de l'information recueillie. Elle est indépendante de toute
notion de clandestinité et ne peut en aucun cas être confondue avec l’espionnage, fonction de recherche
pratiquée par des capteurs en situation de clandestinité.

CV(R) Francis BEAU – consultant chercheur – 06 20 11 10 50 – francisbeau@noos.fr


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U de sécurité et société de l'information


en ligne(octobre 2008)
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A l'heure où le Livre blanc de la défense et de la sécurité nationale érige en priorité une nouvelle fonction
stratégique baptisée "connaissance et anticipation", et entend présenter une réforme complète du
renseignement, ces considérations théoriques et les dispositions pratiques qu'elles impliquent, ainsi que les
développements méthodologiques qui doivent nécessairement en être tirés, sont plus que jamais nécessaires16.
Les premières réalités énoncées plus haut et leurs conséquences pourraient servir de base à la véritable
refonte théorique dont la discipline a besoin pour faire face aux nouveaux défis stratégiques auxquels elle est
confrontée dans un environnement fortement marqué par l'extraordinaire développement des technologies de
l'information.
La récente réorganisation des services de renseignement du ministère de l'Intérieur, ne paraît
malheureusement pas, autant qu'un examen extérieur permette d'en juger, aller dans le bon sens. La nouvelle
organisation semble en effet consacrer cette assimilation néfaste de la fonction renseignement à des activités
spéciales, en regroupant au sein d'une même direction du renseignement (DCRI) toutes les missions dites "en
milieu fermé"17, mêlant activités clandestines de recueil de renseignement et activités opérationnelles de
police judiciaire, tandis que le renseignement "en milieu ouvert" rebaptisé "information" générale (ig) est
confié à une sous-direction (Sdig) de la direction de la sécurité publique (DCSP). Entre les deux, on ne voit
guère de service en charge de l'animation du cycle du renseignement (capitalisation : coordination,
centralisation, mise à disposition des renseignements). Les mésaventures récentes des fichiers informatiques
sensés remplir cette tâche de capitalisation sont probablement une des premières manifestations de cette
carence.
On comprend en effet les réticences d'une opinion publique prompte à s'offusquer de tout risque d'atteinte à
ses libertés fondamentales quand elle apprend que des données aussi personnelles et potentiellement
sensibles que la religion ou les orientations sexuelles vont être confiées à un système informatique géré par
des informaticiens au sein d'une "sous-direction" relevant de la sécurité publique. Il en serait tout autrement
si ces "renseignements" étaient confiés comme tels à des spécialistes du renseignement, dûment qualifiés en
matière de protection du secret, au sein d'un véritable "service de renseignement", contrôlé en tant que tel, et
que tout ceci était expliqué clairement à l'opinion publique par les responsables de ces services. Peut-on
imaginer en effet, en matière de renseignement de sécurité, un service de renseignement digne de ce nom qui
ne procéderait pas à la capitalisation de tous les renseignements nécessaires qu'il recueille sur les individus
potentiellement dangereux que la police a pour mission de combattre, ou sur ceux potentiellement
vulnérables qu'elle a pour mission de protéger ? Faudrait-il se résoudre à abandonner cette fonction de
capitalisation à Google qui l'exerce de facto de manière totalement anarchique, sans aucune protection ni
garantie ?

16 A ce sujet, le projet de mémoire sur le renseignement, provisoirement intitulé "Le renseignement comme objet de recherche
scientifique", annoncé récemment par Franck Bulinge (université de Toulon), et se proposant de définir un projet national de recherche sur le
sujet, paraît extrêmement intéressant.
17 Plutôt que "Direction centrale du renseignement intérieur" (DCRI), celle-ci aurai dû en toute rigueur être baptisée "Direction des
services secrets (ou spéciaux) de l'intérieur" ou "Direction du secret intérieur" ou encore "Direction de l'action spéciale du ministère de
l'Intérieur".

CV(R) Francis BEAU – consultant chercheur – 06 20 11 10 50 – francisbeau@noos.fr

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