Périodisation de l’histoire de la France au XX siècle
La Première Guerre Mondiale (1914-1918) : guerre industrielle et hécatombe
Les traités de Paix. Les années 1920 : immigration, sécurité collective, inflation
Les années 1930 : la crise économique
Le Front Populaire (1936-1938) : une courte période de réformes
Invasion, occupation, collaboration (1939-1944)
Résistance et Libération (1940-1946)
La IVe République : immigration, guerres coloniales, décolonisation, crise politique (1946-1958)
Les « Trente Glorieuses » 1945-1975 : croissance, société de consommation, âge d’or
Les débuts de la Ve République (1958- 1974) : les gaullistes au pouvoir
Mai 1968 : la France révoltée
Les années 1970 : politique libérale, crise économique, inflation, fin de la politique d’immigration
Les années 1980 : l’alternance socialiste, crise économique, chômage de masse
La France à la fin du XXe siècle : intégration des étrangers et rébellions urbaines
Les « Républiques » du XXe siècle : La Troisième République (IIIe) : 1870-1940 La Quatrième République (IVe) : 1946-1958 La Cinquième République (Ve) : 1958 - … La France occupée par les Allemands : l’Etat français de Pétain : 1940-1944 Le Gouvernement Provisoire de la République Française : 1944-1946 Plan du cours 1. Les causes de la Première Guerre Mondiale
2. L’évolution du conflit (Front de l’Ouest)
3. Les caractéristiques et la quotidienneté du conflit
4. Guerre, société, économie : interventionnisme
étatique, économie de guerre, mobilisation
5. La crise de 1917 : mutineries aux fronts, grèves à
l’arrière
6. Bilan d’une guerre
La France à la veille de la Première Guerre Mondiale : régime politique, frontières et étendue La France en 1914 Disposant de vastes conquêtes coloniales, s’étendant sur 10 millions km2, la France était présente sur tous les continents. Elle comptait 40 millions d’habitants, 55 millions avec celui de ses colonies, Alors qu’en 1870 (guerre franco-prussienne), elle avait été isolée diplomatiquement, à la veille de la Grande Guerre elle disposait de puissants alliés : les Russes depuis 1892 et les Britanniques depuis 1904 et la formation de l’Entente Cordiale. La France était en 1914 la 4e puissance industrielle au monde, comptant d’importantes industries chimiques, sidérurgiques, métallurgiques et d’automobiles. Autre indice de sa prospérité : les capitaux français représentaient 20% des capitaux investis dans les monde, derrière la Grande Bretagne (44%), mais devant l’Allemagne et les Etats-Unis. La Première Guerre Mondiale La « Grande Guerre » 1914 – 1918 Les causes de la Première Guerre Mondiale Les causes de la P.G.M. Le nationalisme La concurrence entre les grandes puissances européennes L’instabilité diplomatique et la formation de coalitions opposées Le militarisme, la course aux armements et la préparation militaire La compétition pour les colonies (marchés, matières premières, investissements) Le déclenchement de la Grande Guerre Assassinat de l’archiduc de l’Autriche à Sarajevo par des nationalistes serbes (juin 1914). Ultimatum de l’Autriche-Hongrie à la Serbie. Soutient russe à la Serbie. Mobilisation en Russie, mobilisation en Allemagne et déclaration de guerre. Mobilisation en France (août 1914) L’ « Union sacrée » Pris dans un élan patriotique, la quasi-unanimité de la classe politique a soutenu la participation à la guerre. Socialistes et syndicalistes ont abandonné leur attitude jusqu’alors pacifiste et ont adhéré, eux aussi, à l’Union Sacrée. De même, une large partie de la population a accueilli avec enthousiasme l’entrée en guerre. D’ailleurs, aucun dirigeant, peut-être même, aucun Européen ne s’imaginait que la guerre serait longue et causerait plusieurs millions de morts. On était convaincu qu’elle serait courte et peu coûteuse en vie humaines, comme l’avait été la guerre de 1870-1. Pourtant, l’entrée de la France dans la nouvelle ère de la violence, de la mort, du deuil et de la souffrance de masse s’est avéré finalement particulièrement traumatique, plus sans doute que pour tout autre pays, à l’exception de la Belgique et la Serbie. L’évolution du conflit Le front de l’Ouest Le Front de l’Ouest Le nord de la France est devenu le principal théâtre d’opérations du front occidental. C’est bien là que s’est joué le sort de la Grande Guerre. Guerre de mouvement : septembre-novembre 1914 bataille de la Marne (victoire française) course à la mer (bataille de l’Yser et d’Ypres) Guerre de positions : novembre 1914-novembre 1918 Pendant quatre ans, malgré d’incessantes et coûteuses en vies humaines offensives, le front de l’Ouest est demeuré pratiquement inchangé. Une partie du territoire français, au nord du pays, a été occupée par les Allemands. Environ 2.500.000 Français ont vécu sous administration allemande jusqu’à la fin de la guerre. Mobilisation totale Afin de gagner la guerre, l’Etat mais aussi la société française ont mobilisé des ressources humaines, sociales et économiques du pays à un niveau sans précédent. 8.000.000 d’hommes ont été appelés sous les drapeaux (sur une population de 40 millions d’habitants) 4.200.000 ont été blessés (plus de 50%) 1.400.000 ont été tués 500.000 ont été faits prisonniers Le coût de la guerre a été estimé à 140 milliards de francs et l’Etat français s’est fortement endetté pour couvrir les dépenses militaires Mises sous le contrôle de l’Etat, les usines d’armement ont produit du matériel militaire en grandes quantités (300.000.000 obus, 6.300.000.000 cartouches, 2.300.000 fusils, etc.) Immobilité du Front de l’Ouest Les assauts se brisaient sur les secondes lignes intactes. Aucune percée, côté français (Champagne 1915, Somme 1916) ou côté allemand (Verdun 1916, Chemin des Dames et Champagne 1918), n’a modifié substantiellement la ligne du front de l’Ouest jusqu’en 1918 ! Caractéristiques et quotidienneté du conflit armé La quotidienneté de la guerre La guerre au quotidien a été une dure épreuve pour les combattants français, qui ont du subir des conditions matérielles très difficiles (boue, froid, humidité, manque de nourriture et d’eau, manque de sommeil) et devaient faire face, en même temps, à une continuelle angoisse de la mort. Ils étaient hantés par la peur d’une mort affreuse qui pouvait survenir à tout instant. Ils cherchaient, par ailleurs, à donner un sens à ce qui souvent paraissait comme un carnage, comme une «boucherie» déshumanisante et insensée. 1917 : une année de crise
Mutineries au front, grèves à l’arrière
1917 : l’année de crise Epuisés, décimés, découragés et déçus, par des attaques répétées parfaitement inutiles. On estime qu’environ 60.000 soldats Français ont refusé d’aller au front (sur un ensemble de 2.000.000 de combattants). Environ 3.000 mutins ont été arrêtés, emprisonnés et jugés. Parmi eux, 560 ont été condamnés à mort et 50 exécutés (« fusillés pour l’exemple »). Des nombreuses grèves éclatèrent au cours cette même année à l’arrière. A l’origine de ce mouvement de protestation dans les villes se trouvaient la pénurie, la hausse des prix et la fatigue après trois ans de privations. Pétain : l’héros de la Grande Guerre Pour faire face aux mutineries de 1917, le général Pétain a été nommé nouveau commandant en chef. Pétain a cessé les offensives inutiles, il a réprimé avec modération les mutins, il a veillé à l’octroi des permissions, il a introduit le système de « noria », c’est-à-dire la rotation rapide des relèves sur le front. Il est parvenu ainsi à restituer la confiance des soldats à leur hiérarchie militaire. Interventionnisme étatique et économie de guerre Pour faire face aux énormes besoins en matériel militaire et en nourriture, l’Etat français a renforcé son rôle. Les autorités étatiques ont procédé à des réquisitions. En raison de la mobilisation de la population masculine nationale, il s’est produit un manque de main-d’œuvre dans les industries. Afin de palier ce manque, on a recruté massivement des femmes, des immigrés et des coloniaux. On a aussi utilisé des prisonniers de guerre. Des nouvelles technologies militaires Aviation de reconnaissance Transport automobile Chars d’assaut Gaz Sous-marins 1917 : Sortie des Russes, entrée des Américains
La guerre totale menée par les sous-marins
allemands contre tout navire, même neutre, ravitaillant les Alliés, a provoqué l’entrée en guerre des Américains en 1917. Cette même année, à la suite de la révolution bolchevique, le régime tsariste russe s’est effondré. Le nouveau régime révolutionnaire signait une paix séparée avec l’Allemagne. Les forces de l’Entente perdait du coup un important Allié. La fin de la guerre L’arrivée massive des troupes américaines (1.000.000 de soldats) a fait pencher la balance en faveur de l’Entente. L’Empire Austro-hongrois s’est désagrégé. L’Empereur allemand a abdiqué. L’Allemagne est devenue une République. Un armistice a été appliqué le 11 Novembre 1918. L’Allemagne n’a pas subi d’invasion. Les troupes allemandes sont rentrés chez elles en bonne ordre, applaudies par la population. Les généraux ont fait croire à la population qu’elles n’avaient pas été battues mais trahies par les politiciens. La légende du « coup de poignard dans le dos » faisait ainsi son chemin. Le bilan de la guerre Bilan humain
1.400.000 de soldats morts
250.000 civils morts Plusieurs millions de blessés et des milliers de mutilés Baisse de la natalité Bilan matériel Usines anéanties Mines inondées Maisons détruites (220.000) Champs labourés par des obus Destructions du réseau routier Endettement de l’Etat Nombreuses réparations à payer à des particuliers: pensions aux invalides pensions aux veuves et aux orphelins réparations aux sinistrés pour les dommages de la guerre Conséquences de la P.G.M. La Première Guerre Mondiale a mis fin à l’hégémonie mondiale de l’Europe. Le monde était désormais dominé par la suprématie américaine et la révolution soviétique. La Première Guerre Mondiale a ouvert la voie à une société d’inflation, qui contrastait avec la société stable du XIXe siècle.