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CHAPITRE III.

LES MICROCLIMATS
ARTIFICIELS
Effet de serre Naturel
Les rayons du soleil qui atteignent la Terre réchauffent sa
surface et sont absorbés à hauteur des deux tiers.
Sous l’effet de l’albédo, le tiers restant est renvoyé sous forme de
rayonnement infrarouge vers l'espace, mais se trouve en partie piégé
par une couche de gaz située dans la basse atmosphère : celle-ci
renvoie la chaleur vers la Terre et contribue à la réchauffer davantage.
Grâce à ce phénomène naturel, appelé effet de serre, la
température moyenne de l’air à la surface de la Terre est d’environ +
15°C.
Sans ce thermostat naturel, la température moyenne serait
inférieure d’environ 33°C et se situerait autour de – 18°C !!! .
Les deux principaux gaz responsables de l'effet de serre de la Terre, sont :
•la vapeur d’eau, H2O (60%),
•le gaz carbonique, CO2 (26%).
•Ozone O3 ( 8% )
•Méthane et Dioxyde d’azote (6 %)

La vapeur d'eau (H2O) 


La vapeur d'eau est le principal gaz à effet de serre naturel.
Elle joue un rôle complexe dans le réchauffement climatique car
son cycle et ses réponses sont très rapides (quelques semaines au
plus) en fonction des conditions météorologiques, contrairement aux
autres GES dont la durée de vie et l'inertie sont beaucoup plus
importants.
A côté des gaz "naturels" à effet de serre, il en existe d'autres, que
nous pouvons qualifier d' "artificiels" : ils s'agit de gaz industriels (les
halocarbures) qui ne sont présents dans l'atmosphère qu'à cause de
l'homme!!!!
Une famille particulière d'halocarbures, les CFC, a la double propriété
de contribuer à l'augmentation de l'effet de serre, mais aussi de diminuer
la concentration de l'ozone stratosphérique (éradication progressive dans
le monde).
Les halocarbures engendrent un peu plus de 10% de l'effet de serre anthropique.

L'ozone troposphérique est l'un des composants de la pollution locale


(oxydant très agressif), et provient indirectement de la combustion
d'hydrocarbures.
Les CFC sont des composés chimiques commercialement appelés Fréon. Incolores,
inodores, ininflammables, non-corrosifs à l’état gazeux ou liquide, ils ne sont pas
intrinsèquement toxiques, mais certains de leurs produits de décomposition peuvent être
dangereux. Les deux principaux dérivés des CFC sont les Halons et les HCFC. Les premiers
membres de ce groupe ont été utilisés comme réfrigérants dans les années 1930.

Les CFC sont responsables de la dégradation de l’ozone qui protège la Terre à haute
altitude (stratosphère) et absorbent les rayonnements ultraviolets de haute énergie,
contribuant ainsi activement à l'augmentation de l'Effet de serre.

  Les CFC ne peuvent plus être mis sur le marché et doivent être impérativement
récupérés et détruits depuis le 1er janvier 2002
Mis à part la vapeur d'eau, qui s'évacue en quelques jours,
les GES mettent très longtemps à s'en aller de l'atmosphère. La
durée approximative dans l’atmosphère est résumée dans le
tableau ci-dessous :

Gaz Durée de séjour approximative dans


l’atmosphère
Gaz carbonique
100 ans
(CO2)
Méthane (CH4) 12 ans
Protoxyde d'azote
120 ans
(N2O)
Halocarbures
jusqu'à 50.000 ans
(CnHalp)
Effet de serre de l’atmosphère

La température moyenne de la Terre est de 15°C contre


-18°C sur la Lune.
Pourtant, la planète et son satellite sont à égale distance
du soleil et reçoivent une énergie identique pour une valeur
de surface donnée.
Pourquoi ne sont-elles pas à la même température ?
L’atmosphère de la Terre, contrairement à la Lune qui n’en

possède pas, génère un réchauffement de la surface par

effet de serre.

C’est un processus naturel par lequel les gaz de la

basse atmosphère forment un bouclier qui absorbe

l’énergie solaire renvoyée par la surface de la Terre et la

retransmettent vers celle-ci où elle contribue à son

réchauffement.
Sans cet effet de serre, la vie ne serait peut-être pas

possible sur Terre.

Les principaux gaz à effet de serre présents dans

l’atmosphère de la Terre sont le dioxyde de carbone

(CO2), le méthane (CH4), l’ozone (O3) et la vapeur d’eau.


L’utilisation agricole de l’effet de serre

L’utilisation de l’effet de serre en agriculture se


concrétise dans les techniques

du paillage,
du semi-forçage
et
du forçage.
Le paillage
C’est une technique qui est utilisée pour agir sur le
climat du sol en augmentant sa température et son
humidité en vue d’accélérer la croissance racinaire des
plants.
Il consiste à poser sur le sol un paillis ou une feuille de
plastique transparente ou de couleur grise ou noire (effet
herbicide) de 30 à 50 μm,
la tige des plants traverse le plastique.
Le paillis plastique empêche la diffusion de la chaleur

du sol vers les basses couches de l’atmosphère et limite

l’évaporation directe de l’eau du sol.


Les avantages du paillage
Limiter les arrosages
Sur un sol nu, le phénomène d'évaporation (pertes
d'eau) est 3 fois plus important que sur le sol forestier.

Le phénomène de transpiration de la plante (deuxième


perte d'eau importante) est également accru en été
lorsque les températures augmentent réchauffant ainsi les
racines desplantes.
Et, donc :

Le paillage permettra d'absorber l'eau et de maintenir

l'humidité du sol. C'est une bonne méthode pour

réduire les apports en eau !


Éviter le désherbage chimique

Le paillage empêche la lumière d'atteindre la surface

du sol ce qui ne permet pas aux plantes adventices (

mauvaises herbes) de germer et de se développer.


Éviter le phénomène de battance

Le paillage protège le sol des aléas climatiques et évite

ainsi le phénomène de battance (tassement de la terre

sous l'action de la pluie) des sols argileux.

Il pertmet donc d’éviter la formation d'une croûte

imperméable en surface qui empêcherait l'eau des

prochaines pluies ou arrosages de s'infiltrer.


Créer un lieu propice aux insectes utiles

Les matériaux utilisés servent de refuge pour les insectes utiles

(attirés par le nectar des fleurs) pendant l'hiver.

Améliorer la structure du sol

En utilisant un paillage organique qui finira par se

décomposer en humus, vous enrichissez le complexe argilo-

humique de votre sol et en augmentez la fertilité.


Conserver des fruits et légumes propres

Le paillage vous permettra de ne pas laisser vos plantations en

contact direct avec le sol. Vous évitez ainsi les éclaboussures et

gardez vos plantations propres.

Améliorer la croissance et la santé de vos végétaux

Le paillage permet d'atténuer les stress ressentis par vos plantes.

Vous agissez ainsi de façon préventive pour éviter tout trouble de

croissance ou sensibilité aux attaques parasitaires.


De plus l'eau transporte les champignons qui se trouvent sur le sol

et qui peuvent être néfastes pour vos cultures.

Le paillage vous permettra d'éviter qu'ils ne soient disséminés

sur vos cultures.


Favoriser la vie microbienne de votre sol

La surface du sol est sujette à des changements réguliers de

températures, humidité et concentration en composés organiques.

Il est important de conserver ces facteurs les plus constants

possible et propices au développement des micro-organismes.

En effet, ce sont eux qui rendront les éléments nutritifs (des

engrais et amendements) disponibles par leur travail de digestion :

c'est la minéralisation.
Quels matériaux utiliser en paillage

De nombreux matériaux organiques ou minéraux (graviers,

déchets verts du jardin etc) peuvent servir de paillis.

De façon générale il est préférable de favoriser les sources

locales.

On distingue plusieurs types de paillis :


Paillis organiques

• Ils sont composés d'éléments végétaux.

• Leur dégradation en humus est plus ou moins rapide.

Celle-ci dépend de la concentration en lignine.

Par exemple, on peut compter quelques semaines pour des tontes

de gazon, et quelques années pour des copeaux de bois !


Les paillis à longue durée de vie comme les copeaux de bois, les
écorces de pin et les tailles de haies d'arbres et d'arbustes sont à
utiliser principalement pour les plantes pérennes (arbres, arbustes,
massifs de vivaces).

Les paillis à durée de vie plus courte comme les tontes de gazon, les
feuilles mortes, les pailles de céréales, etc, sont utilisables sur tout
type de végétaux.
Ils sont très intéressants pour les plantes avec un cycle de vie
court car ils s'incorporent rapidement dans la terre.
Paillis minéraux

Ces paillages ne sont pas biodégradables et possèdent

donc une durée de vie infinie à notre échelle.

Ils contribuent au réchauffement du sol et sont

particulièrement conseillés pour les plantes qui aiment la

chaleur.
Un des paillis couramment employé est la Pouzzolane :

roche constituée de projections volcaniques riches en

silice.

Elle possède une structure alvéolaire bon isolant

thermique.
Les billes d'argiles, ardoises concassées, débris de poteries,

sont également utilisés.

Ils peuvent devenir de réels éléments de décoration dans

votre jardin.
Paillis plastiques ou textiles

Ils s'appliquent en toiles tendues sur le sol.

 Les films plastiques sont plus ou moins

biodégradables et restent inesthétiques.

 Les toiles tissées, en jute ou autres matières textiles

ont aussi comme utilité de retenir efficacement la

terre des talus pentus ou les berges d'un plan d'eau.


Comment mettre en place un paillage?

en fonction des végétaux et de la durée de protection

recherchée.
Quelques gestes simples à réaliser :

• La terre doit être parfaitement désherbée car le paillage n'est

pas un désherbant, il permet d'empêcher la pousse des

adventices.

• Épandez le paillage en une couche épaisse de 7cm environ.

• Prenez garde à ne pas recouvrir le collet (point de séparation

entre la tige et les racines d'un végétal) des plantes.


• N'oubliez pas que le paillage organique se transforme en
humus.

• Rajoutez régulièrement quelques centimètres.

Vous pouvez commencer par pailler les jeunes plants 2-3 cm

puis compléter pour atteindre 7cm après le développement

de la plante.

• Ne pas pailler par vent fort.


Tout au long de l'année
Au printemps : retirez le paillage, le sol se réchauffe et cela évite la
prolifération des parasites.
En été : lors des grosses chaleurs, épandre le mulch sur le sol
humide. Pensez à le ratisser en période de sécheresse prolongée,
afin de laisser la pluie pénétrer le sol.
En automne : couvrir le sol après l'avoir rendu plus meuble. Il aura,
au printemps, une excellente texture et une fertilité élevée.
Le paillis d'automne a aussi l'avantage de protéger les plantes
herbacées (plante qui a la texture d'une herbe) du froid.
Le semi-forçage

Il est utilisé pour permettre d’améliorer le microclimat


de la partie aérienne des plantes en utilisant des châssis
vitrés ou des abris serre.
La méthode la plus utilisée est celle du tunnel Nantais
constitué par une feuille de plastique transparent de 60 à 80
μm d’épaisseur, tendue sur des arceaux pour former un
tunnel semi-cylindrique au dessus des rangées de plants.
La paroi laisse passer le rayonnement solaire (radiations de courtes
longueurs d’onde) et arrête une partie des radiations infrarouges d’où il
en résulte un gain d’énergie de l’espace sous paroi par rapport à
l’atmosphère libre.

Le polyéthylène et le PVC ont des bandes de transparence dans


l’infrarouge et en particulier le premier dans la des 10.000 nm où se situe
l’émission maximum du sol (Rs).

En réalité, ce défaut est atténué par la présence d’eau de


condensation à la face intérieure de la paroi qui la rend opaque aux
infrarouges.
Le forçage

C’est une technique qui utilise l’effet de serre associée à des

techniques de chauffage, de ventilation et de brumification pour

permettre un contrôle plus strict du microclimat à l’intérieur des abris

serre et de se rapprocher des conditions idéales de la croissance des

plantes qui auraient les caractères suivants :


•éclairement compris entre 300 et 600 W/ m2 (.045 à 0.85

cal/cm2/mn),

•température entre 25 à 30°C,

•humidité de l’air en 70 et 75%,

•C02 au moins égale à celle de l’atmosphère libre (0.03%).


LE MICRO-CLIMAT DES BRISES VENT

Définition
Le brise-vent est un obstacle que l'on place au travers du vent pour réduire
sa vitesse. Pratiquement, on distingue deux grands types de brise-vent:

les brise-vent inertes communément appelés brise-vent artificiels, et les


brise-vent vivants appelés aussi haies brise-vent ou brise-vent naturels.
Les brise-vent inertes sont constitués de bois, de matière plastique ou
d'autres matériaux synthétiques.
Leur coût élevé (entre 1 300 et 8 000$/km, pour une hauteur de 1,2 à 1,6
m) et leur durée de vie (de 1 à 7 ans) restreignent leur utilisation à la
protection de cultures horticoles très rentables ou à la protection de
petites surfaces tels les cours d'exercice des bovins de boucherie.
Les haies brise-vent sont beaucoup plus répandues que les brise-vent
artificiels. Les haies sont généralement plus durables, plus esthétiques et
plus économiques.
De plus, leur hauteur supérieure confère une protection sur une plus
grande distance.
Les végétaux qui constituent la haie vont toutefois prendre un certain
temps avant d’offrir une protection et peuvent compétitionner les cultures
pour la lumière, l’eau et les éléments nutritifs
Potentiel d'utilisation des haies brise-vent

Il existe une littérature abondante qui témoigne des avantages des


brise-vent en agriculture, que ce soit pour réduire l'érosion éolienne des
sols, augmenter les rendements des cultures ou pour protéger les
bâtiments, les animaux et les routes.

1. Réduction de l'érosion éolienne

Les brise-vent agissent sur deux facteurs qui influencent grandement


l'érosion éolienne: la vitesse du vent et la teneur en eau du sol.
En réduisant la vitesse du vent et les pertes d'eau par évaporation
(Guyot, 1989), le brise-vent réduira de façon marquée les pertes de sol.

Un brise-vent, de porosité égale à 40% et de hauteur H, a réduit


l'érosion éolienne de 50% en moyenne sur une distance allant de 6 H en
amont du brise-vent jusqu'à 22 H en aval de cet écran (Skidmore et
Hagen,1977).
2. Impact sur les rendements des cultures

Les brise-vent peuvent augmenter les rendements de différents types de


culture

Ces augmentations de rendements s'expliquent par:


la réduction des dégâts mécaniques causés aux feuilles, aux fleurs et aux
fruits, par une meilleure pollinisation et par une augmentation de la
température de l'air durant le jour.

Les brise-vent peuvent également favoriser une meilleure distribution


de l'eau des systèmes d'irrigation par aspersion (Desmarais et
Pesant,1989).
Globalement, les avantages des brise-vent l'emportent sur ses
inconvénients et ils augmentent les rendements des cultures dans la
plupart des régions du globe.

La réponse des cultures varie cependant en fonction du type de


culture, des sols, des variations climatiques et de la structure du brise-
vent.
Les pourcentages d'augmentation de rendements sont généralement
supérieurs durant les saisons sèches (Kort, 1988).
Le rôle des caractéristiques physiques du brise-vent
La porosité, la hauteur, la longueur, la largeur, la forme du profil
transversal et l'orientation constituent les principaux critères qui
influenceront l'efficacité d'un brise-vent.

1. La porosité
La porosité d'un brise-vent est le rapport entre la surface occupée par
les vides et la surface totale du plan exposé au vent

Porosité (φ) = surface occupée par les vides x 100% (éq.1)


surface totale du plan
La porosité, qui correspond au pourcentage de vides apparents, est
l'élément le plus employé en pratique pour caractériser la structure de
brise-vent artificiels minces et de barrières naturelles étroites (1 ou 2
rangées d'arbres).

La porosité idéale du brise-vent n'existe pas. On doit ajuster celle-ci


aux besoins de protection. Pour ce faire, on doit comprendre comment
celle-ci affectera la vitesse du vent et la distribution de la neige dans la
zone protégée.
Un brise-vent de faible porosité (très dense) entraîne un maximum de
réduction de la vitesse du vent supérieur à celle obtenue derrière un brise-
vent moyennement dense.

2. La largeur du brise-vent
La largeur du brise-vent, qui peut être associée au nombre de rangées,
est importante dans la mesure où elle influence sa perméabilité.
Normalement, plus le brise-vent est large, moins il est perméable au vent.
Certains travaux, indiquent que les brise-vent étroits et moyennement
denses sont aussi efficaces que les larges.
Deux ou trois rangées plutôt qu'une permettent un renouvellement
plus facile du brise-vent, favorisent l'introduction d'un plus grand nombre

d'espèces d'arbres et d'arbustes, conférant ainsi une assurance de


protection contre les problèmes phytosanitaires.
Par contre, une rangée exige moins d'entretien et occupe moins
d'espace, ce dernier facteur étant très important en terrain cultivé.
3. La longueur du brise-vent

En plus de passer au-dessus du brise-vent, le vent le contourne par ses


extrémités.
Par conséquent, le brise-vent doit être suffisamment long pour assurer
une protection adéquate. Selon Nagëli (1953) dans Guyot (1988), le brise-
vent doit avoir une longueur d'au moins 11,5 H (fig. 5).
À partir de cette valeur, toute augmentation de la longueur du brise-
vent se traduit par un accroissement égal de la largeur de la bande dans
laquelle l'effet protecteur est maximal.
3. La longueur du brise-vent

En plus de passer au-dessus du brise-vent, le vent le contourne par ses


extrémités.
Par conséquent, le brise-vent doit être suffisamment long pour assurer
une protection adéquate. Selon Nagëli (1953) dans Guyot (1988), le brise-
vent doit avoir une longueur d'au moins 11,5 H (fig. 5).
À partir de cette valeur, toute augmentation de la longueur du brise-
vent se traduit par un accroissement égal de la largeur de la bande dans
laquelle l'effet protecteur est maximal.
4. L'orientation du brise-vent
Le brise-vent doit être orienté perpendiculairement aux vents
dominants.
Lorsque le vent frappe un rideau d'arbres avec un angle différent de 90
degrés, l'épaisseur à traverser est plus grande, ce qui diminue la
perméabilité du brise-vent.

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