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Instruments de la politique conjoncturelle (I): la politique monétaire

I- Dispositifs de la politique monétaire


Objectifs -Ce sont des variables qui traduisent la fonction-objectif de la banque centrale et qui ne sont pas du tout sous son contrôle.
ultimes (finaux) -Pour les keynésiens: croissance économique et emploi.
-Pour les néoclassiques: stabilité des prix.
-Pour la BCE: stabilité des prix.
-Pour la FED: Faibles taux de chômage et taux d’inflation.
Objectifs - Pour impossibilité ou difficulté de contrôler directement l’objectif final, la Banque Centrale cherche à identifier des
intermédiaires objectifs intermédiaires.
-Idéalement, un objectif intermédiaire doit vérifier les caractéristiques suivantes:
* être un bon indicateur de l’évolution de l’objectif final ;
* être aisément contrôlé par les autorités monétaires ;
* être lisible par tous les acteurs économiques.
- Parmi les objectifs intermédiaires auquel on fait souvent référence, on trouve le taux d’intérêt et le agrégats monétaires
(mesures de la masse monétaire).
Les indicateurs -Ils fournissent à la banque centrale de l’information sur l’état de l’économie, et notamment sur les perspectives
d’inflation. Comme exemple d’indicateurs on peut citer les prix à l’importation et la différence entre la production
potentielle et la production réalisée (l’output gap).
-Ce qui compte pour un indicateur, c’est son contenu informationnel. Il peut totalement échappé au contrôle de la BC.
Les instruments - Appelés aussi les objectifs opérationnels. Ce sont des variables directement contrôlées par la BC. On cite.
*Le réescompte: Une BC escompte les effets présentés par une banque et déjà escomptés par celle-ci. En augmentant
(diminuant) le taux de réescompte, la BC amène les banques à augmenter (diminuer) leur taux d’intérêt débiteurs et par là
une diminution (augmentation) de la demande de crédits par les agents non financiers. Cet instrument n’est plus utilisé par
la BCT depuis 1996.
*L’open market.: Cette opération consiste en un achat ou une vente de titres de créances par la BC sur le marché
interbancaire. Avec cette technique, la banque centrale fournit ou reprend de la monnaie centrale au système bancaire.
*L’encadrement du crédit: c’est une technique consistant à contrôler le montant du crédit distribué par les banques. Cette
limitation, décidée par voie réglementaire s'attaque à la source même de la création monétaire: la distribution du crédit.
*Les réserves obligatoires.: Ce sont des avoirs en monnaie centrale que les banques sont tenues de détenir dans des
comptes courants auprès de la BC. Leur montant est déterminé par le taux des réserves obligatoires, fixé par la BC.
-Une variation du taux de réserves obligatoires modifie la liquidité bancaire et par conséquent les conditions du marché
monétaire. Par exemple, en augmentant le taux de réserves obligatoires, la BC réduit la liquidité des banques et donc
affecte négativement leur capacité d’octroi de crédit.

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2.II-les
Les canaux de
canaux de transmission
transmissionde la
depolitique monétaire:
la politique monétaire:
Ce sont les voies par lesquelles les instruments à la disposition d’une banque centrale modifient les comportements des agents dans le
but d’atteindre ses objectifs. On distingue entre les canaux de taux d’intérêt, de crédit, et de taux de change.

Canal du Ce mécanisme peut se résumer par le raisonnement suivant, qui illustre les effets d’une expansion monétaire:
taux
d’intérêt M↑, implique r↓, implique I ↑, implique Y ↑.

Une politique monétaire expansionniste (M↑), aboutit à une baisse des taux d’intérêt (r↓), ce qui se traduit par une baisse du
coût du capital, et entraîne une augmentation des dépenses d’investissement (I ↑). Le résultat sera, par la suite, un
accroissement de la demande globale et de la production (Y ↑).

Canal du Le canal du crédit bancaire agit de la façon suivante:


crédit -Une politique monétaire expansionniste, qui contribue à accroître les réserves et les dépôts bancaires, augmente la quantité de
prêts bancaires disponibles. L’augmentation du volume de prêts qui en résulterait conduira à une hausse des dépenses
d’investissement (et éventuellement de consommation). De façon schématique, l’effet d’une politique monétaire expansive est
le suivant :

M↑, implique dépôts bancaires↑, implique prêts bancaires ↑, implique I ↑, implique Y ↑.

Canal du -Ce canal traduit la transmission de la politique monétaire à travers l’influence des taux de change sur les exportations nettes
taux de (NX = exportations – importations):
change Une baisse du taux d’intérêt domestique, suite à une politique monétaire expansive, réduit l’attrait des dépôts libellés en
monnaie nationale (MN) par rapport aux dépôts libellés en monnaies étrangères (ME). La conséquence serait une baisse de
l’offre des devises sur le marché des changes, et donc une dépréciation de la MN.

-La dépréciation de la MN diminue les prix des biens nationaux en ME et augmente les prix des biens étrangers en MN.
Comme conséquence probable, les exportations augmentent et les importations diminuent, c’est à dire que les exportations
nettes augmentent (NX ↑). L’effet sur la production serait positif. Le schéma est le suivant:

M↑, implique r ↓, implique dépréciation de la MN, implique NX ↑, implique Y ↑.

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Instruments de la politique conjoncturelle (II): la politique budgétaire

I-Introduction - La politique budgétaire renvoie à l’action de l’Etat par ses recettes et/ou ses dépenses dans le but d’affecter l’activité
économique. Cette action a été défendu et encouragée par la théorie keynésienne.
- Les dépenses et les recettes de l’Etat sont votées dans le cadre de la loi de finances et composent le budget de l’Etat.
- La puissance de la politique budgétaire est liée principalement aux effets multiplicateurs des dépenses et des recettes
publiques sur le niveau du PIB. Ses effets sur l’activité économique sont directs et indirects.
1. Les effets -Les choix de l’Etat en matière de production de services publics (police, justice, santé, éducation,..) ou d’infrastructure
directs sur la (routes, ports,..) affectent directement le PIB (qui inclut la valeur ajoutée des services publics non marchands dont on peut
production et mesurer les coûts monétaires de production). L’Etat agit également directement sur l’emploi à travers le recrutement et la
l’emploi : formation des fonctionnaires.
- Par conséquent, en période de récession et de chômage, l’Etat peut stimuler directement la production et/ou l’emploi par la
création de postes de fonctionnaires, la commande de matériel militaire, les travaux publics,..Ceci est d’autant plus vrai que
la plupart des investissements publics sont susceptibles d’effets d’entrainement pour l’ensemble de l’économie dans la
mesure où ils impliquent des commandes d’équipement et de travaux aux entreprises privées.
2. Les Les dépenses publiques et les prélèvements obligatoires offrent de nombreux moyens d’action indirecte sur l’économie :
instruments -En influençant la demande de consommation et d’investissement des agents privés par une augmentation du revenu
indirects : disponible des agents. Cet objectif pourrait être obtenu en réduisant les impôts ou en développant les prestations sociales
(allocations familiales, pensions de retraite, revenu minimum,..).
L’augmentation du revenu disponible peut stimuler la demande de biens de consommation, ou d’équipements. Le résultat
serait une relance de la production, qui pourrait réduire le chômage. Des mesures en sens inverse réduisent le revenu, freinent
la consommation des ménages et peuvent contribuer à la lutte contre l’inflation.
- Les impôts sur les différentes sources de revenus (travail, intérêts, dividendes, plus-values,..) agissent sur l’incitation des
agents à travailler et à épargner et sur la façon d’utiliser leur épargne.
- Les interventions de l’Etat à travers sa politique budgétaire peuvent être globales comme elles peuvent être sélectives. Dans
le premier cas, elles concernent l’ensemble des entreprises ou des ménages. Dans le deuxième cas, elles favorisent telle ou
telle catégorie de ménages, telle ou telle catégorie de produits.
Les Elles sont liées notamment au déficit budgétaire et aux moyens de son financement. La création monétaire est associée à des
contraintes risques inflationnistes et l’Etat n’a pas toujours la possibilité d’obliger la BC à financer son budget (indépendance de la BC).
Le recours au marché monétaire et à l’émission des bons de trésor risque d’exercer un effet d’éviction sur l’investissement
privé (par la quantité de financement restant disponible à ce dernier et par une augmentation potentielle du TMM). Enfin, le
recours de la dette extérieure peut aboutir, s’il est excessif, à des difficultés de remboursement et à la dégradation de la note
souveraine du pays.

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