SUJET ÂGÉ
Aspects cliniques et
thérapeutiques
Résidente Asma Ben Hamadi
Hôpital Mohamed Taher Maamouri Nabeul
Le 15/12/2021
PLAN
INTRODUCTION
EPIDEMIOLOGIE
FACTEURS DE RISQUE
ETIOPATHOGENIE
PARTICULARITES CLINIQUES
FORMES CLINIQUES
DIAGNOSTIC POSITIF
DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
EVOLUTION ET PRONOSTIC
TRAITEMENT
CONCLUSION
INTRODUCTION
• Pathologie mentale la plus fréquente du sujet âgé.
• Largement sous diagnostiquée (dans 40% des cas):
• Déni des troubles (43% ne consultent pas)
• Symptômes attribués à vieillissement normal
• Tableau atypique (60% de plaintes somatiques, troubles cognitifs, troubles
anxieux)
• Contexte comorbide, règle plutôt qu’exception.
• Enjeux pronostiques importants:
• Perte d’autonomie, dépendance, handicap, institutionnalisation
• Pécompensations somatiques
• Suicide
• Forte chronicisation des troubles
EPIDEMIOLOGIE
• Prévalence inférieure à la population générale mais variable:
• Fonction des critères diagnostiques (symptômes dépressifs, dépression
caractérisée)
• Seuil d’âge
• Mode de vie (domicile, institution)
• 3 à 5% de dépression en population générale jusqu’à 40% en institution.
• Sex-ratio de 2 femmes pour un homme.
• < 20 % des sujets âgés diagnostiqués sont traités par antidépresseurs.
• Le suicide est 4 fois plus fréquent que chez les adultes jeunes.
FACTEURS DE RISQUE
SOCIO-DEMOGRAPHIQUES
oPertes +++
La perte de proches (veuvage)
Les deuils pathologiques
La perte d'autonomie due aux maladies physiques
oIsolement
La solitude, le mauvais support social, l’absence de relation de confiance
Les confits interpersonnels, problèmes de voisinage
Les tensions affectives durables et les traumatismes psychiques réitérés (comme la prise en charge d'un
conjoint ou d'un proche malade).
oContraintes financières
Les pathologies organiques associées
• Fréquentes chez le sujet âgé :
• Les pathologies cérébrales : surtout la pathologie vasculaire cérébrale qui joue un rôle
important dans la dépression « tardive »
• 50 % des patients âgés ayant présenté un AVC développent une dépression
A rechercher systématiquement chez le sujet âgé : les dysthyroidie, la maladie de
Parkinson et la dénutrition (carence en folates), sans oublier les déficits sensoriels.
a- La maladie de parkinson :
La face figée, l’économie des gestes et des mots, le ralentissement peuvent faire errer
le diagnostic. La rigidité et un sd extrapyramidal discret mais asymétrique sont
évocateurs d’une maladie de Parkinson. Le TTT dopaminergique d’épreuve «
ressuscitera » alors le malade.
b- La démence débutante :
Elle peut simuler la dépression et une dépression peut accompagner une démence
dès ses débuts.
De nombreux symptômes sont communs aux deux affections : apathie, désintérêt,
idées délirantes, troubles de l’attention entraînant des troubles de la mémoire.
EVOLUTION ET PRONOSTIC
1-rechutes, récurrences
• Risque estimé à 40 % dans un délai de 12 mois après un 1er épisode dépressif chez le
sujet âgé.
• Facteurs de risque de rechute/récidive :
-Existence d’épisodes dépressifs antérieurs
-Sévérité de la dépression
-Association à une dysthymie
-Survenue d’événements de vie marqués à type de pertes
-Coexistence d’une maladie somatique, en particulier chronique
2-chronicité
• 20 à 40 % des patients ont une dépression chronique
• Facteurs prédictifs de chronicité :
-L’existence d’une maladie somatique
-L’existence des troubles cognitifs ou d’anomalies morphologiques
cérébrales associées (lors d’un état démentiel débutant)
-L’absence de caractéristiques mélancoliques
-L’association des idées délirantes
-Le retard diagnostique et thérapeutique
-La mauvaise réponse thérapeutique
3-Complications
• Le risque suicidaire chez le patient déprimé âgé
Supérieur à 10%
Quatre fois plus élevé que chez les jeunes
Mais moins important dans notre contexte socioculturel
Caractéristiques : moins d’appel à l’aide, désir de mort plus fort, ne se rate pas,
moyens violents
équivalents suicidaires : ++
FR de suicide chez la personne âgée :
Individus de sexe masculin
Vivants seuls : veufs ou divorcés
Souffrant d’une maladie somatique associée
Le risque vital : mis en jeu dans les régressions
sévères=>sd de glissement avec troubles HE et dénutrition
La désinsertion familiale et sociale
TRAITEMENT
HOSPITALISATION
Elle doit être réservée à certaines indications:
•PV mis en jeu, AEG, retentissement somatique
•Risque suicidaire
•Mélancolie
•Absence de soutien familial : conflits, hostilité avec l’entourage, isolement important
•Prédiction d’une mauvaise observance
•Inefficacité d'une 1ère prescription
•Lorsqu’une ECT est envisagée.
Mais, la plupart des dépressions de la personne âgée doivent être traitées en ambulatoire dans le
cadre de vie habituel du patient.
PHARMACOTHERAPIE
Règles de prescription:
Débuter à posologie plus faible que chez l’adulte jeune
Règle du « start slow go slow »
Un seul psychotrope par classe, éviter les associations, ne
modifier qu’un seul psychotrope à la fois
Evaluation régulière de l’efficacité en recourant à des
échelles validées chez la personne âgée
En première intention=>ISRS ou IRSNA: aussi efficaces que
les ATC avec moins de CI et d’EI.
En deuxième intention=>ATC si résistance aux ISRS
Il faut toujours éliminer les CI et faire un bilan pré-thérapeutique :
bilan biologique complet
ECG (troubles du rythme ?)
consultation urologique (adénome prostatique ?)
consultation ophtalmologique (glaucome à angle fermé ?)
On débute par une posologie réduite au tiers ou à la moitié par
rapport à celle de l’adulte jeune.
On augmente par la suite par paliers quand l’efficacité est
insuffisante et le TTT bien toléré.
Les prises doivent être fractionnées en 2 -3 prises/ jour
La réponse au TTT est souvent plus retardée chez le sujet âgé (>15
jours )
CANMAT 2018
1ere ligne :
Niveau 1: Duloxetine (niv1)
Mirtazapine (niv1)
Niveau 2 : esciatlopram(niv2)
sertraline (niv2)
venlafaxine (niv2)
bupropion (niv2)
2eme ligne :
Changer par Nortriptyline (niv1)
moclobemide IMAO(niv2)
Quetiapine(niv2)
Trazodone (niv2)
Bupropion (niv3)
3eme ligne :
Changer Amitriptyline Imipramine
Association ISRS ou ISRSNA + Bupropion
PSYCHOTHERAPIE
a-Une psychothérapie interpersonnelle est souvent indiquée :
Elle revêt le plus souvent un aspect pragmatique se situant entre une
approche d'inspiration psychanalytique et une attitude dynamique de
soutien.
Le thérapeute doit s'enquérir d'éventuels conflits et questionner sur
les pertes récentes ou à venir et faire évoquer au sujet ses croyances
sur le futur qui lui semble réservé.
b-Une psychothérapie de soutien
c-Thérapie cognitivo-comportementale
Elle permet d’identifier les distordions cognitives et de les assouplir
d-Psychothérapie d’inspiration analytique
PRISE EN COMPTE DE L'ENTOURAGE
Un entourage compréhensif et soutenu par l'équipe soignante
constitue toujours un gage de meilleur pronostic pour l'avenir du
patient, en particulier dans une perspective de prévention des
rechutes de la dépression.
REHABILITATION SOCIALE
-lieux de vie, maisons de retraites, auxiliaires de vie
-clubs, associations
INDICATIONS SELON LA FORME
CLINIQUE
• F. mélancolique :
Hosp
ECT ou AD + APA
• F. Hypocondriaque :
Svt résistante aux AD
ECT/ Psychothérapie : sur l’image du corps
• F. délirante :
AD + APA faible dose + PsychoT
On doit respecter une disparition incomplète du délire car il sert comme un moyen de
défense
• F. Hostile :
ISRS (action anti impulsive)
• F. Anxieuse :
AD + BZD/ Anxiolytique
• D + M de Parkinson :
Venlafaxine
D + Démence : ISRS + I
EFFETS INDESIRABLES
• SIADH : Hyponatrèmie
Association avec le sexe feminin, cachexie, insuffisance reanle, diuretiques et
insuffisance cardiaque.
• Risque de saignement :
Surtout si associé à un traitement anticoagulant ou antiaggregant
• Chutes
• Evenements cardiovasculaires :
allongement de l’intervalle QT : Tricycliques, escitalopram , mianserine
HTA : venlafaxine
Autres mesures adjuvantes
• Véritable traitement étiologique + + +
• Rééquilibration métabolique et nutritionnelle
• Compensation d’une atteinte physique (sensorielle par
exemple)
• Suppression éventuelle d’un traitement dépressogène
• Prise en charge d’une pathologie somatique associée
CONCLUSION
• La dépression de l’âgé, un enjeu diagnostique et thérapeutique
• Dépression du sujet âgé = pathologie mentale la plus fréquente
• Une pathologie délicate à prendre en charge
• Formes atypiques
• Dépistage difficile
• Formes potentiellement graves (mélancoliques).
• Prévention du suicide, en enjeu majeur.
• Thérapeutique: Des caractéristiques pharmacocinétiques et dynamiques très spécifiques
• Objectifs: traiter mieux, lutter contre la iatrogénie, monitorer la réponse
• Place importante de la sismothérapie, peut être plus que chez l’adulte jeune.
MERCI