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Plan

Definition
Rappel anatomique
Formes cliniques
Epidemiologie
Causes
Symptomes cliniques
Diagnostic
C.A.T
Evolution d’une RCR
definition
• La rupture de la coiffe des rotateurs est une déchirure du
tendon ou du corps des muscles rotateurs de l’épaule. Il
s'agit d'une désinsertion totale ou partielle du tendon au
niveau du trochiter ou quelques centimètres en amont.
Les muscles de la coiffe (supra-épineux, infra-
épineux, petit rond, subscapulaire) coulissent sous une
voute formée par l’acromion, l’articulation acromio-
claviculaire et le ligament acromio-coracoïdien.
• Elle est plus souvent en rapport avec une dégénérescence
des tendons plutôt qu’avec une déchirure traumatique.
Rappel anatomique
• La coiffe des rotateurs: Ensemble de 5 muscles qui conditionnent la mobilité et la statique de la
scapulo-humérale. Ils sont en particulier responsables des mouvements de rotation interne et externe.
• Sus épineux ou supra spinatus
• Sous épineux ou infra spinatus
• Petit rond ou teres minor
• Grand rond ou teres major
• Situation
• Muscles périarticulaires de l’épaule, tendus de la scapula à l’humérus
• Insertions
• Sous scapulaire : fosse sous scapulaire
• Sus épineux : fosse sus épineuse
• Sous épineux : fosse sous épineuse
• Petit rond : bord axillaire de la scapula
• Grand rond : bord axillaire de la scapula, sous le petit rond
• Trajets
• Sous scapulaire : séparé de la capsule par une bourse synoviale.
• Sus épineux : vers le dehors, horizontal, il passe sous le ligament acromio-coracoïdien, il arrive au
dessus de l’articulation de l’épaule. Il colle à la face supérieure de la capsule.
• Sous épineux : vers le haut et le dehors, son tendon glisse sur la face postérieure de l’épaule dont il est
séparé par une bourse synoviale.
• Petit rond : parallèle à l’infraspinatus ; oblique vers le haut et le dehors, il est séparé de la capsule par
une bourse synoviale.
• Grand rond : parallèle au petit rond ; vers le haut et le dehors.
• Terminaisons
• Sous scapulaire : tubercule mineur
• Sus épineux : face supérieure du tubercule majeur
• Sous épineux : face postérieure du tubercule majeur
• Petit rond : face postérieure du tubercule majeur
• Grand rond : glisse en avant et se termine sur la lèvre interne de la coulisse bicipitale
• Innervations
• Tous ces muscles sont innervés par des collatérales directes du plexus cervico-brachial
(issues de C5) sauf le petit rond innervé par nerf axillaire C5 C6
• Actions
• Sous scapulaire : adducteur du bras, rotateur interne du bras
• Sus épineux : abducteur du bras (couple deltoïde - sus épineux)
• Sous épineux : adducteur du bras, rotateur externe du bras
• Petit rond : adducteur, rotateur externe
• Grand rond : adducteur, rotateur interne
Formes cliniques
La forme pseudo-paralysique :
• Elle survient après un traumatisme
• La douleur est souvent peu importante
• La mobilité passive (c’est-à-dire dans laquelle les muscles
n’interviennent pas) est conservée. Tandis que la mobilité active du
sujet est impossible.
La forme hyperalgique :
• Elle survient à la suite d’un traumatisme sur rupture de coiffe latente
• La douleur n’est pas toujours proportionnelle à l’importance de la
rupture
• Aucune mobilité (active ou passive) n’est possible
L’épaule bloquée/gelée :
• Capsulite rétractive
• Beaucoup de problèmes thérapeutiques 
Epidemiologie
• Pathologie de l’épaule la plus fréquente chez
l’adulte de plus de 45 ans
• Les lésions chez les jeunes sont plus souvent
d’origine traumatique ou sportive
Causes
• La cause principale d'une rupture est l’usure
de la coiffe dès 45 ans est accentuée par des
facteurs extérieurs (activité physique,
professionnelle, tabac…), des facteurs
intrinsèques (maladie métabolique) ou
anatomique (forme de l’arche ostéo-
ligamentaire variable).
• Elle peut être causée par un traumatisme
initial à l'occasion d’une chute ou d’un effort
important.
Symptomes clinique
• douleur permanente de l'épaule
• irradiant jusqu'au coude
• recrudescence nocturne (insomniante)
• relativement calmée par le repos (coude au corps)
• douleur augmente :
o à l'effort
o à l'élévation du bras au-dessus du plan des épaules
• "accrochage douloureux" à l'élévation du bras
(entre 60 et 120°), puis douleur se calme au delà
de 120°
• parfois diminution de la force musculaire.
Le diagnostic
• L’examen clinique comporte un examen du rachis cervical à la recherche d’une asymétrie, d’une
atrophie musculaire du trapèze. L’analyse musculaire du dentelé par le décollement de l’omoplate des
fosses sus et sous-épineuse ainsi que le relief du deltoïde nous renseignera sur l’ancienneté des lésions.
• L’inspection Elle recherchera une déformation du moignon de l’épaule, une amyotrophie.
• L’examen physique Étude de la mobilité passive : on recherchera une éventuelle limitation de l’élévation
antérieure du membre supérieur, de la rétropulsion, de la rotation externe coude au corps (=RE1) et le
bras porté à 90° d’abduction (=RE2), de l’abduction dans le plan de l’omoplate, de la rotation interne en
demandant au patient de monter le plus haut possible sa main le long de sa colonne vertébrale. Les
amplitudes retrouvées seront comparées au côté contro-latéral.
Sa limitation témoignerait soit d’une affection dégénérative comme une omarthrose, soit d’une capsulite
rétractile !
La mobilité active sera utilisée dans les mêmes plans que précédemment et là aussi comparée au côté
controlatéral.
Les signes cliniques de souffrance de la coiffe des rotateurs
Déclenchement de douleurs à la palpation du suspra épineux en portant le bras en rétropulsion et en
palpant la région juste en avant du bord antérieur de l’acromion
La manœuvre de Neer : en portant le bras en élévation et rotation interne, on déclenche une douleur
La manœuvre de Hawkins : le bras est porté à 90° d’élévation antérieure et l’examinateur imprime un
mouvement en rotation interne qui déclenche une douleur
La manœuvre de Yocum : le patient porte sa main sur l’épaule contro-latérale et on lui demande d’élever le
coude le plus haut possible ce qui déclenche une douleur.
Ces trois signes lorsqu’ils sont positifs témoignent d’une souffrance de la coiffe des rotateurs qu’il y ait
rupture ou non.
• Les mensurations
• Les mensurations actives et passives comporteront l’élévation
antérieure, l’abduction, la rotation externe coude au corps et à
90° R.E. 2, la rotation interne pouce dans le dos. Le cross body
arm (distance entre le pli du coude et l’articulation acromio
claviculaire opposée) sera précisément noté.
• La Palpation
• La palpation débutera par le rachis cervical, l’articulation
acromio claviculaire, l’espace sous-acromial antérieur et
postérieur, la gouttière bicipitale. Les tests de conflit sous-
acromial seront réalisés successivement : manœuvre de
Neer, manœuvre de Hawkins, manœuvre de Yocum. Des
manœuvres plus spécifiques comme la manœuvre de
Jobe testent le sus-épineux, le Palm’Up Test le tendon du
biceps, et le Lift Off Test de Gerber à la recherche d’une lésion
du sous-scapulaire.
• Le Testing musculaire
• Le testing musculaire appréciera la faiblesse de la rotation interne
ou externe et surtout en position de Jobe et sera quantifié à l’aide
d’un Isobex. La lésion du sous-scapulaire peut entraîner une
subluxation du tendon de la longue portion du biceps qui sera
recherchée par une impression de ressaut, de douleur intense en
rotation interne contrariée, de Palm’Up Test très positif, la
manœuvre d’adduction croisée (cross body arm) à la recherche
d’une pathologie acromio-claviculaire.
• Les Tests de laxité
• Les tests de laxité seront recherchés : Sulcus Test traction vers le
bas, la manœuvre de « l’armer » et le Relocation Test pour mettre
en évidence une instabilité antérieure, et le mouvement de tiroir
antérieur et postérieur. L’hyperlaxité sera recherchée par une hyper
rotation externe à plus de 85°.
• FICHE DE CONSTANT
L’examen sera codifié selon la fiche de
Constant pour un total de 100 points :
 15 points pour la douleur
 20 points pour l’activité,
 40 points pour la mobilité
 25 points pour la force.
• Les Traumatismes
• Au décours de cet examen on pourra placer le
patient dans une des 5 catégories suivantes :
• traumatismes récents
• traumatismes anciens
• micro traumatismes
• dégénératif (souvent chez un sportif plus âgé)
• capsulite rétractile
• 1/ TRAUMATISMES RÉCENTS
• L’impotence fonctionnelle est notable et les douleurs sont majeures
(épaule pseudo paralytique).
• L’examen clinique et la radiographie sont évocateurs d’une lésion isolée
de la coiffe des rotateurs, l’impotence fonctionnelle est notable et les
douleurs sont importantes.
• Une immobilisation simple est mise en place par manchon de
Dujarrier qui sera enlevé très régulièrement pour des mouvements
symétriques et pendulaires, également des mouvements actifs aidés,
allongé sur le dos, d’élévation antérieure et de rotation externe ou de
rotation interne. Ces mouvements doivent être symétriques afin d’éviter
la latéralisation du rachis cervical. Ils doivent éviter la survenue d’une
raideur articulaire et l’amyotrophie. A ce stade, les traitements médicaux
prennent toute leur importance, antalgiques, anti inflammatoires,
décontracturants musculaires. En cas de persistance de douleurs aigües, 1
ou 2 infiltrations sous-acromiales de corticoïdes sont autorisées.
• La période aigüe étant passée, l’épaule étant redevenue assez souple,
un arthroscanner peut être demandé. Il confirmera ou infirmera la
rupture. Une I.R.M.N. peut remplacer l’arthroscanner en se méfiant
toutefois des images trompeuses d’œdème de la coiffe qui peuvent être
• Des lésions associées peuvent être mises en évidence par ces
examens :
• Slap Lésion (Supérior en Labrum antéro Postérieur)
correspondant à une désinsertion partielle du bourrelet
supérieur incluant l’insertion du tendon du long biceps.
• Lésion du bourrelet antérieur ou postérieur mise en évidence par
les manœuvres de recherche de laxité
• Décollement de la capsule antérieure en cas de luxation
récidivante : l’instabilité est souvent au 1er plan mais la
pathologie de la coiffe associée est à (étudier) par l’examen
clinique et la radiographie. Une encoche de Hill Sachs profonde
ou superficielle sera très évocatrice.
• 2/ TRAUMATISMES ANCIENS
• Traumatismes anciens auxquels peut s’apparenter un traumatisme minime
récent sur un traumatisme ancien.
• Si l’impotence fonctionnelle est majeure avec inefficacité des gestes actifs,
limitation de l’élèvation antérieure mais rotation externe diminuée mais
possible, il s’agit d’une épaule enraidie simple.
• On recherchera l’atrophie musculaire du dentelé, le décollement de
l’omoplate et le relief du deltoïde qui souvent est compensateur. On
analysera la faiblesse du geste sportif et sa compensation par les rotations du
rachis cervical dorso-lombaire. S’y associe souvent une dégradation de l’état
du rachis cervical et des douleurs angulaires de l’omoplate. Ce tableau fera
rechercher sur l’arthroscanner non seulement le calibre de la rupture, mais
surtout la qualité du muscle par la recherche du grade d’atrophie graisseuse
bien visible et répertoriée selon la classification de Goutalier.  Quelquefois,
l’impotence fonctionnelle est plus modérée, le patient a continué son activité
sportive mais l’atrophie d’une fosse sus-épineuse ou un décollement de
l’omoplate ne trompent pas et le diagnostic sera confirmé par l’arthroscanner.
• 3/ MICRO TRAUMATISMES
• Micro traumatismes dus à une répétition de gestes et aux chocs répétitifs.
• Il faut en premier lieu éliminer une pathologie neuro musculaire par la réalisation
d’un électromyogramme, si une atteinte du nerf sus-scapulaire est suspectée.  Il s’agit
souvent de patients présentant une hyperlaxité primitive ou qui est secondaire à un geste
de « l’armer » répétitif et permet ainsi un conflit postérieur et supérieur de Walch qui est
le contact entre la partie profonde du sus-épineux et le rebord postérieur de la glène. Ceci
est mis en évidence lors d’un examen clinique souvent peu spécifique dans le cas d’une
épaule douloureuse qui peut être instable, ou par des signes plus spécifiques au testing
du Relocation Test associés à une manœuvre de Jobe positive.
• Les calcifications des tendons de la coiffe des rotateurs ou tendinite calcifiante peuvent
se présenter sous 2 formes :
• a) Bursite aigüe calcifiante avec douleur insomniaque souvent en rapport avec une
calcification molle bien visible sur les incidences standards et à l’arthroscanner, entraîne
souvent une épaule pseudo-paralytique de quelques jours et évoluent souvent
spontanément.
• b) Calcifications ou macro calcifications ou micro calcifications intratendineuses plus
diffuses qui relèvent plus d’une transformation calcique du tendon lui-même avec signes
cliniques évocateurs d’une pathologie de la coiffe des rotateurs sans rupture. Il s’agit de
calcifications dures et crayeuses également bien visibles à la radio qui évoluent moins
facilement vers la guérison spontanée.
• 4/ L’ÉPAULE DÉGÉNÉRATIVE
• L’épaule dégénérative ancienne chez un sportif plus âgé, due aux
mouvements répétitifs, à des anomalies morphologiques osseuses
(acromion agressif) ou bien séquelles de traumatisme avec arthrose
acromio claviculaire et ostéophytes secondaires, enfin os acromial.
• Tableau à part : la rupture du long biceps donnant une impression de
biceps à la « Popeye » témoin d’une lésion ancienne et d’une rupture
spontanée de la longue portion du biceps souvent associée à une
diminution très nette des douleurs. Il peut s’agir également de patients
n’ayant jamais eu de traumatisme mais ayant eu plusieurs épisodes
douloureux et d’impotence fonctionnelle ayant parfaitement réagi au
traitement médical et local infiltratif. Tous les tableaux sont possibles,
de la tendinite sans rupture à la rupture transfixiante ou à la très large
rupture avec compensation efficace du deltoïde et du sous-scapulaire.
Dans ces cas, la fosse sus et sous-épineuse sont atrophiées, le deltoïde
a un relief musculaire très important et l’élèvation antérieure active
n’est possible que par recentrage de la tête dans le fond de la glène
• 5/ CAPSULITE RÉTRACTILE
• Pathologie très invalidante, douleurs diurnes
majeures, insomnies et épaule pseudo paralytique
qui évoluera spontanément sur un délai très
long, entre 8 à 24 mois. S’y associe souvent une
déminéralisation osseuse et un contexte
psychologique favorisant. Cette raideur inclut non
seulement la limitation de l’élévation antérieure mais
surtout un défaut majeur de rotation externe témoin
de la rétraction capsulaire antérieure de l’épaule.
C.A.T. en cas de rupture récente :
• Après l’assouplissement, la phase douloureuse aigüe étant passée,
l’arthroscanner confirme la lésion de rupture transfixiante. Une
intervention chirurgicale est donc prévue qui pourra se faire soit
arthroscopiquement, soit aidée arthroscopiquement (Mini Open) soit en
chirurgie ouverte.
• Ce type de réinsertion peut se faire par des points transosseux par des
implants métalliques plantés dans la partie haute du trochiter, ou par un
implant métallique appuyé sur la corticale externe plus solide. Les 3
semaines suivant l’hospitalisation d’une durée de 1 à 4 jours seront suivies
par une reprise de la rééducation passive et active aidée immédiate que le
patient connaît parfaitement. L’écharpe à type de manchon est portée
pour 3 semaines, mais sera enlevée très régulièrement dans la journée
pour son auto rééducation et au rythme de 3 fois par semaine chez le
masseur kinésithérapeute. Le manchon sera enlevé définitivement à la
3ème semaine pour la poursuite de la rééducation active aidée jusqu’à la
4ème/6ème semaine. La rééducation active ne débutera que quand les
amplitudes auront été retrouvées pratiquement complètement.
• Dans cette phase initiale, le patient doit assumer une rééducation identique à
celle qui a été réalisée en pré opératoire pour qu’à la consultation de la 6ème
semaine, si l’évolution est favorable, la rééducation plus active et dynamique
puisse être autorisée. La mise en tension de la suture ne peut pas être
réalisée avant le 2ème mois ½ à 3 mois. On autorisera successivement
des mouvements actifs simples concentriques et excentriques, allongé sur le
dos, avec un poids de 1 kg. Le patient pourra exercer une rééducation en
station debout lorsque cela ne sera pas douloureux et en débutant par un
travail actif aidé. Un travail musculaire peut être débuté rapidement sur les
stabilisateurs de l’épaule (mouvements de rameur en dessous de
l’horizontale).
• Des mouvements de haussement d’épaule en avant et en arrière
permettront de solliciter les trapèzes symétriquement. La rééducation en
piscine est souhaitable mais il ne faut pas chercher à nager avant le 2ème
mois ; seuls des mouvements de barbotage et de circonvolution seront
réalisés dans l’eau, immergé jusqu’à la région cervicale. Une musculation
spécifique du deltoïde sera réalisée à l’aide de poulie thérapie et d’élastique
et les abaisseurs de l’épaule, grand pectoral et grand dorsal, seront réalisés
par des mouvements de surélèvation.
• Le travail dynamique sera au mieux réalisé contre une résistance
élastique en rotation interne et rotation externe. Une musculation
par des mouvements de « pompes », sera suivie par une
rééducation proprioceptive contre la main du masseur
kinésithérapeute, puis lancé de medicin ball ou d’appui sur un ballon
ou sur le mur et récupération de chute contre un mur ou
un trempoling. Cette phase de renforcement musculaire intensive et
proprioceptive sera surtout débloquée après le 3ème mois pour
permettre une reprise d’activité sportive à la fin du 4ème mois.
• En cas de rupture partielle de la face superficielle ou profonde, en
fonction de l’épaisseur atteinte, elle sera soit considérée comme une
rupture complète si elle dépasse 50% de l’épaisseur, soit fera
bénéficier en cas d’acromion agressif d’une acromioplastie suivie
d’une rééducation passive et active aidée pendant 4 à 6 semaines,
rééducation dynamique après le 2ème mois. Soit il n’existe aucune
rupture et il s’agit simplement d’une hyper utilisation : le traitement
médical sera poursuivi ou une acromioplastie sera réalisée en cas
d’échec du traitement médical.
• Les lésions associées seront traitées. Les Slap
Lésions justifieront d’une réinsertion sous arthroscopie, les
pathologies du bourrelet d’une résection arthroscopique
simple. Les luxations récidivantes associées à une coiffe des
rotateurs, fréquentes après 40 ans, justifieront d’un traitement
par butée osseuse ou intervention de Bankart associée à une
réparation de la coiffe des rotateurs. Les tendinites du biceps
justifieront soit d’une ténodèse dans la gouttière si la lésion est
majeure, soit d’une régularisation sous arthroscopie en cas
d’anomalie minime.
• Dans les cas de lésion du sous-scapulaire, la réinsertion de
celui-ci est primordiale par une exploration antérieure de
l’articulation. Elle doit permettre de vérifier également la bonne
position de la longue portion du biceps et éventuellement sa
ténodèse à l’entrée de la gouttière chez un sportif.
C.A.T. en cas de traumatismes anciens
• L’auto rééducation et la rééducation chez le masseur
kinésithérapeute sont bien sûr effectuées en même temps que le
traitement médical, éventuellement associées à une infiltration en
cas de période très douloureuse. Ce n’est que devant la non
récupération de l’état antérieur ou l’aggravation de cet état qu’une
intervention chirurgicale peut être envisagée avec les mêmes
principes que précédemment.
• Toutefois la qualité musculaire des tendons réinsérés (sus-épineux,
sous-scapulaire) est primordiale pour le pronostic de cette épaule.
En cas de dégénérescence grade 2, les risques de rupture itérative
sont beaucoup plus importants. L’activité sportive sera peut-être
donc modifiée chez ces patients, passage d’un sport de main à un
sport de membre inférieur par exemple et la reprise de la
rééducation active et dynamique sera un peu retardée.
C.A.T. devant une épaule micro-traumatique :
• 1°) dans le cas de conflit postérieur et supérieur de Walch en cas
de rupture de la face profonde du sus-épineux par conflit
postérieur et supérieur, si la lésion est peu importante (moins de
50% de l’épaisseur), il faut régulariser la coiffe des rotateurs et
électro-coaguler le tissu inflammatoire, ne pas réaliser
d’acromioplastie et préserver le ligament coraco-acromial qui est
un élément stabilisateur antérieur de l’épaule.
• En cas de rupture de plus de 50% de l’épaisseur, il faut
considérer cette rupture comme complète et la réinsérer selon
le principe de la chirurgie de la coiffe des rotateurs. Y sera
associée une plicature capsulaire antérieure selon la technique
de Bankart afin d’éviter l’hyperlaxité antérieure à l’origine du
conflit postérieur. Des ostéotomies de dérotation ont été
réalisées mais avec des résultats qui ne sont pas toujours
probants

2°) Calcifications : le traitement médical n’ayant pas
abouti, ni les infiltrations, une ponction trituration est
possible sous ampli de brillance et en cas d’échec,
une acromioplastie sous arthroscopie est réalisée en
fonction de la forme de l’acromion. La résection sera
importante ou beaucoup moins importante et le
ligament coraco-acromial peut être laissé en place. En
cas de micro calcification, une acromioplastie simple
peut être réalisée en cas d’échec du traitement
médical. Un pourcentage d’algoneurodystrophie n’est
pas négligeable dans ce cas.
C.A.T. devant une coiffe dégénérative :
• Si le patient garde une bonne fonction et a une élèvation active
et peut réaliser son geste sportif habituel, il ne faut surtout pas
l’immobiliser afin d’éviter l’amyotrophie. Il ne faut surtout pas
réaliser d’intervention chirurgicale pour ne pas décompenser
l’équilibre tendino-musculaire qu’il a pu conserver.
• En cas de douleur très spécifique, il s’agit souvent d’une lésion
du tendon du biceps. Dans ce cas, une section simple de la
longue portion du biceps, ou sa ténodèse, peut être réalisée
sous arthroscopie. La résection acromiale ou la résection d’un
ostéophyte acromio-claviculaire est toujours possible mais il
peut être à l’origine d’une perte de capacité fonctionnelle. Il
faut donc être très prudent sur l’indication opératoire lorsque
les patients ont une rupture de longue date qu’ils ont
parfaitement compensée.
• En cas de rupture importante sur une coiffe
dégénérative, les seules possibilités sont les
réinsertions de coiffe massives par
décollement de la totalité de la coiffe des
rotateurs, avancement du sous-épineux et
surélèvation du sous-scapulaire.  Dans un cas
où seul l’effet antalgique est recherché, et en
cas de bon muscle deltoïde, un lambeau
deltoïdien est toujours possible. Il est évident
que les capacités sportives du patient seront
largement diminuées.
C.A.T. devant une capsulite rétractile :
• La rééducation se fera de manière très douce
et progressive sans être agressive. La non
douleur est de mise et les adjuvants médicaux
et infiltratifs seront réalisés à la demande. Il
faut se garder d’envisager une intervention
chirurgicale trop rapidement qui pourrait
aggraver la situation. Les risques
d’algoneurodystrophie sont majeurs à ce
niveau. Ils seront recherchés par les signes
habituels.
Evolution d’une rupture de la coiffe
• La majeure partie des ruptures de la coiffe
vont s’aggraver au sens anatomique du terme.
Cette aggravation va se faire de 2 manières : ƒ
d’une part une extension des lésions pouvant
intéresser un, puis 2 tendons ƒ d’autre part le
muscle libéré par la rupture de son tendon va
se rétracter.
• L’extension de la rupture tendineuse : Qu’elle soit due à
un traumatisme ou à une usure progressive du fait du
vieillissement de notre épaule, une rupture partielle
touchant un tendon aura tendance à se compléter puis à
s’étendre à d ‘autre tendon. Le sus épineux est l’élément
de la coiffe le plus souvent touché Sa partie antérieure
adjacente au LPB, est la plus vulnérable. C’est elle qui est
la plus agressée par le conflit antérieur avec l’acromion.
Cette lésion peut s’étendre en avant, au sous scapulaire,
emportant le LPB qui aura tendance à se sub‐luxer. Cette
lésion peut aussi s’étendre en arrière au sous épineux. 
• La rétraction du muscle rompu : La rupture du tendon va faire
que, comme un élastique, le muscle va se rétracter. Ne
pouvant plus travailler ce muscle va dégénérer, il va engraisser,
se chargeant en cellules graisseuses. D’où 2 problèmes, la
rétraction et la dégénérescence graisseuse qui sont
intimement liés. Plus la rupture de la coiffe sera ancienne,plus
la rétraction sera importante et plus le muscle sera dégénéré.
A un certain moment la coiffe deviendra irréparable car trop
rétractée et inutilisable car la dégénérescence graisseuse a fait
perdre les qualités contractiles du muscle. Réparer les tendons
de la coiffe sera quasi impossible et inutile.   

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