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Intervention Etat
Intervention Etat
Yves Flückiger
4.1. Introduction
A. Les différentes lacunes de marché
Pe Rente des
producteurs
Qe Q
4.1. Introduction
• Dans certaines circonstances, le marché
conduit à une production insuffisante
(cas de la concurrence imparfaite) voire
même nulle (cas des biens et services
collectifs purs)
• Parfois, il conduit à une production
excessive (cas des biens qui sont à
l’origine d’une pollution: externalités
négatives)
4.1. Introduction
• Dans tous ces cas, le marché est
défaillant
• Une intervention de l’Etat se justifie alors
pour corriger ces lacunes de marché
• La question qui se pose alors est de savoir
quelle forme d’intervention privilégier ?
4.1. Introduction
B. Les instruments d’intervention
Voie légale (LCart)
Fixation de prix maxima ou minima
Perception de taxes ou attribution de
subventions
Utilisation de voies nouvelles (certificats
échangeables)
Parfois l’intervention n’est pas
nécessaire (théorème de Coase)
4.2. Les biens et services
collectifs purs
A. Définition
Ce sont des biens/services caractérisés par une
non rivalité dans la consommation et une
impossibilité des producteurs d’exclure les
personnes qui refusent de payer le prix pour
acquérir le bien
Les biens privés purs sont caractérisés par la
rivalité et la possibilité d’exclusion
4.2. Les biens et services
collectifs purs
Rivalité:
Rivalité la consommation d’une unité du
bien par un individu empêche la
consommation simultanée de la même
unité par un autre consommateur
Non rivalité:
rivalité plusieurs individus peuvent
consommer en même temps la même unité
(exemple: éclairage public, cinéma…)
4.2. Les biens et services collectifs
purs
Exclusion : possibilité d’exclure le
consommateur qui refuse de payer le prix
fixé par le producteur pour consommer le
bien qu’il produit (exemple: cinéma….)
Non exclusion : impossibilité technique ou
économique d’exclure les consommateurs
qui refusent de payer le prix alors qu’ils
utilisent le service en question (exemple:
éclairage public…)
4.2. Les biens et services collectifs
purs
Les deux caractéristiques sont souvent
liées mais la non rivalité n’implique pas
toujours la non exclusion (exemple:
cinéma)
La non exclusion n’implique pas non plus
toujours la non rivalité (exemple pêche en
haute mer) même si cela est plus fréquent
dans ce sens
4.2. Les biens et services
collectifs purs
R NR
P
Perte de rente des O
M consommateurs
PM
C
PC
Perte des
Gain des producteurs
producteurs
D
QM QC Q
4.3. Concurrence imparfaite
P Zone de redistribution
des C. vers les P. O
M
PM
A C Zone de perte nette
PC B pour la collectivité
QM QC Q
4.3. Concurrence imparfaite
L’entreprise qui domine son marché à intérêt,
pour maximiser son profit, à réduire sa
production de manière à augmenter le prix du
marché
Cet abus de position dominante diminue le
bien-être de la collectivité (surface B)
La surface « B » représente le montant que la
collectivité peut exiger en réparation du
dommage causé par un cartel par exemple
4.3. Concurrence imparfaite
De surcroît, la concurrence imparfaite entraîne
une redistribution des revenus des
consommateurs vers les producteurs (surface
« A »)
La concurrence imparfaite suscite d’autres coûts
pour la collectivité (qualité du produit et intensité
d’innovation moindres)
Indicateurs d’un abus de position dominante:
prix supérieur au coût marginal, sur-profits etc...
4.3. Concurrence imparfaite
Pourquoi accepter une situation de
monopole?
Brevets
Objectifs de politique sociale ou culturelle
Monopole naturel
4.3. Concurrence imparfaite:
B. Politique de la concurrence
• La Loi fédérale sur les cartels et autres
restrictions à la concurrence (Lcart) est
entrée en vigueur le 1er juillet 1996
• Elle a remplacé la loi de 1985 qui ne
concernait pas les fusions. L’ancienne
commission se contentait d’émettre des
recommandations
• Le parlement a adopté le 20 juin 2003 une
révision de la LCart qui est entrée en
vigueur le 1er avril 2004
4.3. Concurrence imparfaite
• La Commission de la concurrence est
composée de 15 membres dont une
majorité d’experts indépendants
• Elle prend des décisions qui ont force
obligatoire. Elles sont soumises à recours
(Commission de recours)
• La loi s’applique à tous les états de fait qui
déploient leurs effets sur le territoire
suisse
4.3. Concurrence imparfaite
• Principaux changements apportés par la
révision de la loi :
1. La possibilité pour la Comco d’infliger des
sanctions dès la première infraction
2. Un programme de clémence qui devrait
inciter les entreprises à collaborer pour
bénéficier d’une réduction de l’amende
4.3. Concurrence imparfaite
3. Des sanctions qui peuvent aller jusqu’à un
montant maximum équivalent à 10% du
chiffre d’affaire réalisé en Suisse au cours
des trois dernières années
4. Présomption d’illicéité pour certains
accords verticaux (prix de vente minimum,
exclusivité territoriale...)
5. Abrogation des seuils spécifiques à la
presse en matière de fusions
4.3. Concurrence imparfaite
6. Le nouvel article 4, al. 2, permet à la ComCo de
porter une attention plus soutenue aux
problèmes liés à la dépendance structurelle
• La décision Coop-Waro, tombée avant la mise
en œuvre de la nouvelle LCart, avait déjà
examiné cette fusion sous l’angle d’un abus
possible de puissance d’achat liée à la
dépendance de certains fournisseurs
• La décision Coop-Forte a confirmé cette
analyse
4.3. Concurrence imparfaite
Champ d’application de la loi :
entreprises de droit privé ou public
Les accords
Pratiques
concertées
Les accords
Concurrence Efficace
Suppression Restriction
ILLICITE
LICITE
Autorisation
exceptionnelle
Les accords
Présomption de suppression de la
concurrence efficace
CM(Batrec)
Quantités
Le cas ETA/Swatch
• ETA refuse de livrer des ébauches à des
producteurs horlogers qui se trouvent en
concurrence sur le marché des montres
avec l’entreprise Swatch
• La ComCo a ouvert une enquête pour
déterminer si cette pratique est constitutive
d’un abus de position dominante
• Des mesures provisionnelles ont été
adoptées
Le cas ETA/Swatch
• Un accord à l’amiable avec les parties a été trouvé
Délai:
4 mois
Procédure d’examen
Fusions
La commission de la Concurrence peut:
1 Accepter la fusion
2 Accepter la fusion en la soumettant à
certaines charges
3 Accepter la fusion en la soumettant à
des conditions
4 Refuser la fusion
Exemples de fusions
1. « NQ » - « JdG »: acceptée avec charge
2. UBS - SBS: acceptée avec charge
3. « GE-Capital » - « Procrédit »:
acceptée
4. « Bell » - « SEG »: acceptée sous
conditions
5. « 20 Minuten » - « Tamedia AG »
- « BZ » : fusion refusée
La fusion UBS-SBS
• Notification de la fusion:
12 janvier 1998
• Marché pertinent (crédits commerciaux):
Produit : Crédits au sens large sans le
leasing, le capital-risque et le factoring qui
ne permettent pas de financer l’achat de
moyens de production. Crédits inférieurs à
2 millions de francs
La fusion UBS-SBS
• Marché pertinent (crédits commerciaux):
Géographique : dimension cantonale voire
régionale. Les PME cherchent à obtenir leurs
crédits là où elles ont leur siège
• Concurrence potentielle:
Faible car le délai d’entrée sur le marché est
long et les coûts d’entrée élevés
La fusion UBS-SBS
RISQUE DE DOMINANCE COLLECTIVE
1 Taux élevé de concentration
2 Parts de marché stables et similaires
3 Structures de coûts identiques
4 Barrières à l’entrée élevées
5 Produits homogènes
6 Faible élasticité-prix de la demande
7 Marché transparent
La fusion UBS-SBS
Fusion acceptée avec CHARGES :
1 Vente d’un paquet de 25 points bancaires
2 UBS doit continuer à participer à Telekurs,
Swiss Euro-clearing…
3 Maintien des crédits commerciaux, aux
taux et conditions appliqués aux classes de
risques relevantes, pour les débiteurs dont
les crédits se cumulent suite à la fusion
La fusion JdG-NQ
• Notification:
Chiffre d’affaires NQ: 298,6 millions
Chiffre d’affaires JdG: 19,9 millions
Le seuil de notification est dépassé car, pour la
presse, les chiffres d’affaires des parties doivent
être multipliés par 20
(ce qui représente respectivement 5’972 et 398
millions de francs)
La fusion JdG-NQ
• Définition du marché pertinent:
1 Quotidien
2 Supra-régional
3 Contenu hétérogène
4 Langue française
5 Lectorat supérieur (1 à 5: dimension produit)
6 Suisse romande (dimension géographique)
La fusion JdG-NQ
• L’argument utilisé a été celui de la
« Failing Company Defence ». En cas
d’interdiction de la fusion:
1 une des parties disparaîtrait: OUI
2 l’autre partie reprendrait l’entreprise
défaillante: OUI
3 Il n’existe pas de solution alternative moins
dommageable pour la concurrence: NON
Intégration et restrictions
verticales
Jusqu’à présent, nous nous sommes
concentrés sur des entreprises situées sur le
même échelon du marché: dimension
horizontale
Les entreprises adoptent également
différentes stratégies au niveau de leurs
filières de production: dimension verticale
Intégration et restrictions
verticales
Les entreprises ont deux stratégies
possibles:
1. Intégration verticale:
L’entreprise choisit d’assurer elle-même la
distribution de son produit auprès de ses
clients finaux. Elle peut également choisir
de « racheter » ses fournisseurs pour
assurer son approvisionnement
Intégration et restrictions
verticales
2. Restrictions verticales:
L’entreprise peut chercher à conclure des
accords verticaux visant à réglementer le
comportement des distributeurs (des
fournisseurs) afin de fixer les prix de vente
ou d’achat, déterminer des quantités à
vendre ou spécifier les services à fournir
aux consommateurs
Intégration et restrictions
verticales
Lorsque l’intégration est trop coûteuse
ou impossible, les entreprises peuvent
choisir d’imposer des restrictions verticales
Cette stratégie répond à différents
problèmes et elle a différents objectifs
Nous n’examinerons que deux situations
parmi les plus fréquentes dans le domaine
vertical
Intégration et restrictions
verticales
a) Double marginal pricing:
Si le producteur et le distributeur ont, l’un
et l’autre, un pouvoir sur leur marché, ils
ajoutent leur propre taux de majoration à
leur coût marginal de production
Les consommateurs font face à un double
pouvoir de marché qui conduit à une
hausse de prix et à une baisse de la
quantité produite
Intégration et restrictions
verticales
Pour résoudre ce problème, le producteur
peut :
imposer un prix maximum de vente au détail
inférieur à celui de la « double majoration »
fixer un quota de vente minimum (industrie
automobile)
fixer un prix de vente aux distributeurs
inférieurs tout en prélevant une taxe de
franchise
Intégration et restrictions
verticales
b) Resquille de la part des distributeurs:
Les distributeurs peuvent être tentés de
minimiser leurs efforts de publicité,
d’information ou de services en essayant
de tirer profit des efforts fournis par les
autres
Cette stratégie porte atteinte à l’image de
marque du bien produit par l’entreprise
Intégration et restrictions
verticales
Le producteur peut:
proposer un contrat d’exclusivité territoriale
…mais cela crée un monopole de la part du
distributeur
fixer un prix de vente au détail minimum de
manière à ce que les distributeurs se fassent
concurrence sur les services
Prendre en charge la publicité