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J’errais sans but, un peu n’importe où, me posant plein de questions, ne trouvant pas les réponses.

Il m’arrivait de plus en plus souvent de simplement aller marcher, sans rien dire à personne, n’allant à
aucun endroit précis, ne faisant jamais le même chemin. Un soir, tard dans la nuit, je tournai le coin d’un
parc si propre qu’il me parut tout d’abord anormal. J’y entrai tout de même, ne sachant même plus où
j’étais, puisque je ne portais plus attention à mon trajet depuis longtemps.

Presque aucune lumière n’entrait dans ce parc entouré d’arbres très hauts. Tout autour de moi était
d’un noir charbonneux. J’avançais très lentement, n’étant pas sûre d’où j’allais. Soudain, une lumière d’un
blanc aveuglément immaculé m’entoura, sortant de nulle part. Puis, tout redevint noir, mais cette fois, des
lumières flottaient tout autour de moi, en bougeant dans tout les sens. Quelques unes semblaient venir vers
moi, et grossissaient en s’approchant. Je figeai sur place, ne sachant trop à quoi m’attendre.

-N’aies pas peur, nous sommes là pour te guider.


-Nous savons que tu te poses beaucoup de questions.
-Nous t’amenons de suite vers notre chute à réponse.

-Et vous croyez que votre chute a vraiment une chance de m’aider? Avec tout ce que j’ai en tête?

-Oh oui, sûrement.


-Chaque fois que l’on s’interroge, nous y allons.
-Et chaque fois, elle nous est d’une aide précieuse.
-La chute ne se trompe que rarement.

Je ne pouvais pas dire laquelle me parlait à chaque phrase, elles semblaient toutes avoir la même
voix, et elles tournaient autour de moi. Je sais seulement qu’elles parlaient chacune leur tour, une phrase à
la fois. Du moins c’est ce qu’elles firent avec moi.

Nous marchâmes un moment, puis les lumières me dirent qu’à partir de là, je devais continuer mon chemin
seule; qu’une seule personne à la fois ne peut accéder en ces terrains.

-Il n’y a pas de danger que je me perde? Combien de temps dois-je encore marcher?

-Tu n’as rien à craindre.


-Allez, va vers la chute, elle est droit devant.

J’avançai donc, non sans jeter un œil derrière moi. Les lumières restait là où elles m’avaient dit de
cheminer seule, regardant ma progression vers ce qui devait me donner mes réponses. Je continuai le trajet
tracé droit devant moi. En peu de temps j’entendais de l’eau couler, puis la chute apparût devant moi,
grandiose. Je n’avais jamais rien vu de tel.

J’allai prudemment vers cette merveilleuse cascade, regardant où se posaient mes pieds. Le sol
n’étaient qu’énorme roches, toutes assez larges pour qu’au moins un personne très grande puisse être assise
en tailleur sans se sentir coincé. J’en choisi une parmi les plus plates et les plus loin, n’étant pas certaine
que ce soit une bonne idée que de vouloir m’en approcher plus.

Mes fesses eurent à peine le temps de se poser sur mon siège de fortune que j’entendis une voix.
Elle était douce, elle débordait de gentillesse. En levant ma tête, je vis deux yeux et une bouche dessinés
dans la chute! Je cru rêver, mais le visage se mit à me parler.

-Ne soit pas effrayé, je ne te ferai aucun mal. Je ne peux sortir de mon lit, qui est cette rivière interminable.

En regardant la rivière, je vis bien ce qu’elle voulût dire; l’eau formait la chute, coulait un moment
dans une rivière plane, puis elle bifurquait pour ne devenir qu’un petit ruisseau, mais qui remontait entre les
roches et les arbres pour retourner à son point de départ!

-Tu ne cours aucun danger.

-Mais pourquoi êtes-vous prise dans une chute?

-Je suis faite ainsi. Je vois tes pensées; tu crois à un mauvais sort quelconque, mais il n’en est rien. Tout ici
n’est que pure merveille, le mauvais ne peux t’atteindre ici.

-J’aimerais que la planète entière puisse vivre ainsi.

-Ce n’est pas impossible à réaliser. Difficile au début, mais pas impossible.

-Mais comment y arriver?

-Tu as déjà réussi à te rendre ici, non? Réfléchis un peu, tu as une partie de la réponse en toi. Une très
grosse partie.

Je réfléchis, mais ne trouvai rien sur le moment. J’essayais d’avoir des indices, mais la chute ne
faisait que me regarder avec un air calme. Je continuai donc à chercher, mais je n’arrivai pas à trouver quoi
que ce soit. J’en vint à m’endormir sur ma pierre.
En me réveillant, je cru bien n’être que dans un bois bien ordinaire. « Mais où est la chute avec qui
je parlais? ». Elle réapparu à ce moment, sortant de je ne sais où, quelque part derrière moi. Elle avait déjà
toute sa splendeur quand je me retournai.

-As-tu trouvé?

-Heu, non, pas encore, je me réveille à peine, en fait…

-Justement, c’est maintenant que tu devrais avoir ta révélation.

-Donc, je suis supposé savoir de façon immédiate, à mon réveil, pourquoi le mal ne peut nous atteindre?

-C’est exact.

-…j’ai bien peur de ne jamais trouver…

-C’est faux. Tu sais, voilà pourquoi je suis là, tu n’as seulement pas les mots en ce moment. Tu n’as
simplement pas réalisé encore ce pourquoi j’existe pour toi.

-…

-Réfléchis bien. Comment crois-tu que je sois réapparue à tes côtés?

-…parce que j’ai cru avoir ma réponse ce matin, mais je ne l’ai toujours pas…

-Non, tu as la réponse, mais elle est trop longue. Enlève une partie de ta phrase.

-…j’ai cru…mais, est-ce bien cela, j’ai cru?

Le visage souriant dans la chute me servit de réponse; je fus alors folle de joie. Enfin, j’avais ma
réponse. Elle était revenue parce que je croyais en elle. Donc, le mal ne pouvait nous atteindre en ce lieu si
j’y croyais. Mais cela allait-il vraiment m’aider à faire en sorte que plus aucun mal ne puisse me toucher, ni
même ne plus blesser qui que ce soit sur cette Terre?
-Mon enfant, il est possible que le mal ne t’atteigne plus. Comme je t’ai dit avant ton endormissement, cela
sera certes très difficile au début, mais rien ne t’est impossible si tu y crois vraiment. De la même façon que
tu crois en moi en ce moment. Je t’apparaît telle que tu t’imagines que je devrais être.

-Mais comment appliquer ceci à ma vie alors qu’elle n’est faite que de tristesse?

-En croyant dès ton réveil que tu auras une bonne journée. Quoi qui t’arrives, ne pense qu’à être heureux.
Aime ce qui est autour de toi, et ce tout te le rendra. Que ce soit les gens, la nature…

-Ça n’est pas toujours si simple, malheureusement.

-Je sais. Mais si la nature voulait abandonner comme tu le fais en ce moment, penses-tu qu’elle nous
offrirais de si belles fleurs? N’abandonnerait-elle pas l’idée de faire pousser quoi que ce soit? N’avorterait-
elle pas le simple fait de créer tant de couleur autour de toi?

-Tu marques un point. La nature crois à l’espoir et à l’amour, alors elle nous offre ce qu’elle a de mieux,
c’est bien cela?

-Exact.

-Donc, la meilleure idée, c’est de toujours offrir le meilleur de moi-même?

-Oui. C’est ainsi que Dame Nature a fait sa beauté, et sa force. Tu seras plus fort si tu offre toujours le
meilleur de ta personne. Cette force ne sera pas physique, loin de là. Ce sera une force d’attraction
incroyable, celle de l’amour. Si tu sèmes l’amour tout autour de toi, tu le récolteras aussi, de la même façon
que vous le faites tous avec les fruits et tout ce qui est végétation.

-Je dois donc croire que l’amour existe en moi, émane de moi si je puis dire, et je l’attirerai en retour. Et
cela éloignera les autres gens qui sont méchants envers moi?

-Malheureusement, certains pourraient persister, mais tu dois faire comme eux font avec leurs propres
idées; croire que c'est toi qui a la meilleure. Tu auras d’ailleurs un net avantage sur eux, puisque ton idée
sera beaucoup plus noble que la leur. Tu peux faire en sorte que le plus de gens possible crois en ton idée,
en les persuadant un peu comme je fais en ce moment, et tout le monde sourira autour de toi. Et je sais que
tu souhaites être écoutée par les gens autour de toi, et qu’ils adhèrent à tes idées. L’amour t’aidera à en
venir à bout.
Je voulue partir, si heureuse que j’étais d’en parler autour de moi, mais la chute me retint encore
un peu.

-Pas si vite. Tu dois bien choisir à qui tu décides d’en parler, parce que ce n’est pas donné à tout le monde
de pouvoir en profiter. Certains voudront rire de toi, d’autre encore te violenter. Éloigne-toi d’eux dès que
tu le peux, ils sont malheureusement comme un poison, et un poison ne peut jamais devenir mieux qu’un
anti-poison pour se stopper lui-même, il ne pourra jamais être meilleur qu’à ça si on le change.

-Entendu, je ferai bien attention.

-Prend ce message comme un cadeau et un secret; on ne raconte pas ses secrets à n’importe qui, comme on
offre ses cadeaux qu’aux gens que l’ont apprécie. Va, mon enfant, et puisse ce message t’aider pour ta vie
durant et t’aider à répondre aux autres questions que tu te poseras dans le futur. En cas de doute, tu n’as
qu’à m’appeler, mais n’en abuse pas, je ne pourrai te répondre en tout temps.

Sur ces mots, je quittai la chute, avec mon message, avec le plus grand sourire que personne
n’avait vu avant aujourd’hui dans mon patelin. Désormais, plus rien ne pourrait atteindre mes croyances, et
j’avais décidée d’être heureuse, de toujours voir le beau et l’amour dans chaque chose.

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