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APERDYNE
Tome — 1

LE COMPLEXE
DE L’ORACLE

Dominique da Cruz
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JÉSUS SUPERSTAR

« Cette intuition qu’une origine préside à sa raison


d’être, fait de l’Homme le privilège que l’intention
donne au vivant. »
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Toutes les échelles du possible

Il est en moi quelque chose d’indicible. Je le ressens, mais


j’ai peine à l’exprimer. Je reste plein d’étonnements et je
m’interroge, conscient de ce qui est, mais dont je ne sais
rien. La conscience s’exacerbe en moi petit à petit, jeune
créature, qui prend sa place dans cette réalité, parmi les
miens, mes semblables, ceux qui font la norme de mon
monde. On me guide, on m’éduque et j’apprends ce qui
est essentiel à ma survie. Je m’adapte à une nature qui a
ses codes et qu’il faut connaitre pour pouvoir durer, se
reproduire et rapidement porté à ma connaissance aussi :
mourir… Puis vient un jour, le temps où je me retrouve
l’égal de mes tuteurs, au savoir épuisé sur des questions
sans réponses. Et de m’échiner à mon tour à torturer ma
conscience, bien limitée finalement. Pourquoi la vie ?
Pourquoi la mort ? Quel sens donner à tout ça ? D’autres
ont déjà répondu. Des générations d’êtres humains,
échafaudant bien des postulats, s’a nant au fil du temps,
lissant les imperfections. Puis parfois, une idée vient
bousculer le bel édifice pour le remettre en question. Mais
finalement, jamais rien de bien fondamental et les
interrogations essentielles subsistent. Alors, qu’est-ce qui
peut bien nous résister autant ? Car ne sommes-nous pas
au sommet de l’évolution ? Donc, si la question de la vie et
de la mort peut paraitre assez normale chez certains, celle
de nos origines, elle, qui ne se l’est jamais posée ?

L’observance induit en nous un réflexe assez simple, où


tout est commencement, puis prend une fin, comme dans
la nature. Alors, qu’en est-il de l’origine de l’Homme ?

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Depuis toujours, c’est le mystère à soulever. Et s’il a fait


l’objet de nombreuses hypothèses, aujourd’hui encore, les
théories les plus élaborées ne dérogent pas à ce principe
d’origine et de finitude, car c’est le temps qui marque le
pas. Il passe et fait évoluer les choses, du plus simple au
plus complexe, une entropie exponentielle dont la
complexité noie notre logique locale et se joue de nous.
Nos sens et nos facultés nous trompent, parce que notre
système nerveux, basé sur les réflexes, occulte tout un pan
de l’investigation possible par de simples phénomènes de
tri. Et il en est ainsi, car au sommet de la complexité, c’est
la simplicité qui permet d’appréhender les choses. Le
monde est alors par réduction, pleins d’illusions, mais qui
fait qu’il est vivable pour nous. Et si le résultat de la
simplicité apparente est beau, il est aussi tout le mystère
d’une réalité profonde qui nous échappe. On s’en remet
donc aux solutions, tantôt dogmatiques, tantôt logiques,
mais finalement jamais ne s’annulent.

Il faut acquiescer le fait que tout ceci nous dépasse très


largement, et que détenir la vérité nous ferait sortir
instantanément de notre condition. Il faut comprendre,
avant tout, que les échelles qui composent notre réalité,
ne nous sont accessibles qu’à une juste proportion, car
l’accès à l’ensemble des échelles ferait de nous, tout autre
chose que ce que nous sommes. Il ferait de nous ceux qui
posent les échelles et non ceux qui les gravissent. Mais
admettre un tant soit peu d’humilité n’est pas toujours
dans la nature de l’Homme, petite bête curieuse qui
s’immisce partout, gravissant toutes les échelles du
possible. Pourtant, il serait temps qu’il comprenne, qu’il

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tourne en rond, infatigable, cherchant une issue. Cela me


fait penser à une fourmi enfermée dans une boite de Petri,
scrutant le moindre détail, qui lui donnerait la clé de
l’ouverture. Alors, un peu de recul nous rend à l’évidence
que nous sommes enfermés dans une réalité, qu’il nous
est impossible à comprendre dans sa globalité et encore
moins possible à contrôler. Mais la nature humaine est
héritée de millénaires de domination sur son
environnement, elle ne peut être changée ainsi, d’une
simple idée, l’expérience lui ayant tellement montré que si
l’on cherche, on trouve. Et l’Homme, telle la fourmi
infatigable, se refuse à la résignation…

Si vous étiez celui qui observe la fourmi dans la boite,


quelle raison vous ferait lui ouvrir celle-ci ? Son
acharnement, sa résignation, sa mort… ? Vous avez placé
la fourmi dans la boite pour une raison bien précise, qui
échappe totalement à la conscience pourtant bien formée
de celle-ci. Mais cette raison est-elle forcément sujette à
son ouverture ? Peut-être pas… peut-être est-ce sans
finalité, comme une boite de Petri à l’abandon. Ou au
contraire, une libération totale ou partielle, à mesure de
ce que l’on souhaite obtenir. Pour la fourmi, il n’y a aucun
sens à tout ça. Cependant, il y a une raison à toute chose,
et chaque chose à sa raison d’être ; une raison supérieure
qui lui est inaccessible, mais qui est bien réelle, parce que
pour elle, quelqu’un ou quelque chose a dit oui à tout ça.
Et même si elle ne se l’explique pas, elle sait que ce n’est
pas dû au hasard, car s’il y a quelque chose plutôt que
rien, c’est que le hasard n’existe pas.

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Chez l’Homme, des « fourmis savantes » pensent que les


choses sont dues au hasard surgi du néant, passant leur
temps à essayer de le démontrer. Mais cette vérité-là,
apparaitra-t-elle un jour ? Car il faut alors reconnaitre,
que plus on en apprend sur la nature et plus l’évidence
s’impose : la vérité qui ferait de nous, des fourmis capables
d’ouvrir la boite qui les contient, nous est inaccessible.
Pour la simple et bonne raison : que « nous sommes des
fourmis » !

Simple vision métaphorique sans fondements, me


direz-vous… Pourtant, elle a le mérite d’être héritée de
notre nature et jusqu’ici jamais démontée, car l’intuition
des Hommes n’a finalement jamais dévié de cette voie. Et
force est de constater que jamais personne n’a dit, pensé
ou fait quoi que ce soit, qui ne soit emprunt à la nature :
notre boite de Petri… Alors, pourquoi persister à
démontrer par le palpable, ce qui ne l’est peut-être pas ?
Pourquoi penser que ce qui est à l’origine de notre boite,
est forcément de même nature, donc possible à mettre en
équation ? Sans doute parce que l’Homme a acquis la
fâcheuse tendance à tenir pour vérité, uniquement ce qui
est démontrable et reproductible : la science. En somme,
« Si ce que tu dis est vrai, alors prouve-le… ». C’est notre
fonctionnement simple issu de la complexité, qui a besoin
de voir et de palper les choses pour pouvoir les tenir pour
vérité. Et les choses sont ainsi, car nous avons
l’intelligence maximum qu’il nous est nécessaire, pas plus,
comme toute autre forme de vie.

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L’accumulation de notre savoir au fil des millénaires, ne


participe en rien à l’augmentation de notre intelligence,
c’est un leurre. L’Homme n’est pas plus intelligent qu’il y
a des millénaires, c’est notre capacité à conserver
l’information qui crée cette impression. Mais l’idée d’une
évolution vers toujours plus de savoir et d’intelligence
nous donne l’illusion que finalement, nous dominerons
un jour l’univers, comme nous avons dominé la Terre ; et
que rien ne nous arrêtera, si ce n’est peut-être
nous-mêmes… Cette évolution de l’Homme fait qu’il en
oublie sa condition d’origine et forge sa conscience à
mesure de ses découvertes, qui lui créent un monde, du
coup, devenu immense, qu’il doit continuer à conquérir et
à dominer jusqu’à l’absolu. Les croyances de ses « ancêtres
ignorants » appartiennent désormais au passé, devenues
ineptes en tout point, tombent petit à petit dans
l’obsolescence. Et la question multimillénaire de Dieu,
maintenant devenue plus sujette à controverse qu’à
conviction, forge, peu à peu, l’image d’un monde coupé
en deux. Un monde devenu irréconciliable dans son
impuissance à démontrer l’indémontrable, forçant le
mépris de son prochain jusqu’à l’irréparable, si besoin
est…

Mais nous ne sommes que des Hommes. Et il est urgent


de prendre conscience que nos progrès technologiques ne
feront pas de nous, quelque chose de plus que ce que nous
sommes. Ce qui fait l’Homme est figé par sa morphologie
et sa raison d’être. Et aucun progrès technologique ne
changera ça, à moins, peut-être, de modifier l’être humain
dans sa constitution, avec toutes les conséquences que

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cela suppose. Il est donc important de conserver, pour


nous, l’essence de ce qui nous a amenés jusque-là ; et non
de nous dénaturer jusqu’à l’asservissement à l’outil, censé
nous emmener aux sommets illusoires d’une
toute-puissance de vérité. L’Homme doit rester prudent,
car il arrive à un moment charnière où il peut perdre tout
contrôle de lui-même, dépassé par ses créations et
inexorablement vassalisé, sans possibilité de retour à ses
fondamentaux. L’illusion d’une omniscience démontrant
sa supériorité, risque alors de le confiner dans une boite
de Petri créée par lui-même. L’Homme est une part de la
nature et doit le rester, puis la comprendre sans déviance,
au risque de devenir tout autre chose, puis disparaitre des
conséquences de son inanité.

Heureusement, quelque chose en lui est raisonnable et la


vision alarmiste que l’on peut avoir de son devenir,
préviendra peut-être les voies de son salut. Ainsi, l’instinct
de préservation qui est le moteur du vivant et
particulièrement exacerbé chez l’être humain, lui fait dire
qu’une des voies possibles vers son salut, tient
probablement en des choses relatives à son origine. Lui
donnant alors une place privilégiée dans le monde du
vivant. Car cette intuition qu’une origine préside à sa
raison d’être, fait de l’Homme le privilège que l’intention
donne au vivant. La question de l’Homme devient ainsi la
question de Dieu, par la question de l’origine, auquel il
faut donner une intention. Et si l’intention commande
notre intuition, c’est que l’origine a une raison d’être pour
le vivant, qui n’est pas celle du hasard, mais bien celle
d’un intérêt.

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Un Dieu utile pour l’humanité

Alors la question de Dieu, si elle doit se révéler à nous, ne


peut tenir en termes technologiques. Parce que la
technologie ne tient en sa nature, rien d’autre que ce qui
nous constitue : l’énergie dont tout est fait. Énergie
e ective, engendrée du terme d’un processus, garant de
son équilibre et de sa pérennité. Mais un processus, qui
n’est pas le résultat de notre monde, de sa causalité, ni de
son temps, et qui, par conséquent, ne nous sera jamais
définissable. L’énergie dont tout est fait, représente alors,
en quelque sorte, les murs de notre boite de Petri. Il est
donc temps d’essayer de comprendre à nouveau, l’utilité
que peut avoir un dieu pour l’humanité, parce que les
progrès technologiques nous en a ranchissent de plus en
plus, pour pouvoir exister.

Cependant, qu’en est-il de notre savoir, que savons-nous


du dessein de notre réalité ? Absolument rien. L’Homme
ignore tout de la raison d’être de ce qui existe. Et l’idée du
hasard, germé de son esprit, en est l’exergue, puisqu’elle
permet d’occulter la raison d’être. Évidemment, il est
di cile d’accorder l’importance qu’il faut à ce qui nous
échappe autant. Mais c’est pour ça que la question d’un
au-delà ne doit pas rester insignifiante ; car si la science
peut s’en exonérer par le hasard, son horizon s’obscurcit à
mesure de la toute-puissance, de ce qui précède le monde
met devant nous.

Alors l’existence de Dieu est l’apanage des religions,


comme chacun sait. Et pour les croyants, c’est un fait

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indiscutable, parce que les religions instruisent à cette


vérité de maintes façons et notamment à la relation qui
existe entre nous et l’au-delà. Chez l’être humain, une
connexion serait possible, puisqu’il est une forme de vie
qui a conscience de cette possibilité. Cette connexion se
fait par la foi et la prière, et bien des Hommes témoignent
avoir fait l’expérience de phénomènes irrationnels par
l’entremise de cette pratique. Pour les religions, ceci est
su sant. Car l’existence de quelque chose qui nous est
supérieur, est prouvée par l’expérience, et nul n’est besoin
d’en savoir plus.

Reste cependant à discerner ce qu’un dieu peut bien


vouloir de nous. Parce que jusqu’ici, du point de vue des
religions, la puissance créatrice à l’origine de notre monde
a également un intérêt pour l’humanité, puisqu’elle en
serait à l’origine également. Et que par conséquent, ce qui
a créé l’Homme, applique ses similitudes à sa création
pour pouvoir communiquer. En e et, comme rien ne
dépasse notre référence à la nature, on imagine
di cilement que pour Dieu, il puisse en être autrement.
Les religions personnifient ainsi les dieux sous toutes leurs
formes, comme l’évhémérisme qui prétend que les dieux
seraient des personnages réels, sacralisés après leur mort.
Et tout ceci, depuis que la notion d’au-delà existe. Mais
qu’attendent les dieux de leur création ? Pour ça, il a fallu
que des êtres humains privilégiés, reçoivent, en termes qui
nous soient compréhensibles, la volonté des forces de
l’au-delà. Donc si pour l’expérimentateur, les forces
divines peuvent ne faire aucun doute, quel crédit accorder
aux interprètes de la parole des dieux ? Eh bien, il faut que

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le prophète soit également thaumaturge ou à même d’agir


sur les éléments, car la véracité spirituelle, elle, est
insondable, elle ne constitue pas de preuves.

L’histoire de l’humanité a donc vu naitre de très


nombreuses religions, sous l’impulsion de quelques
privilégiés à même de capter les relations possibles avec
cet au-delà. Mais celles qui ont perduré et dominé sont
celles qui ont en partie démontré les faits les moins
discutables, ou bien dont la philosophie est la plus
élaborée. Car l’inspiration d’un prophète n’est pas
toujours sans anachronisme, assertion douteuse ou
confusion mentale que l’on pourrait reconnaitre, comme
la schizophrénie. La parole d’un dieu, elle, est dénuée
d’aberrations ou n’est pas reconnue en tant que telle.

Alors, parmi ces religions, il en est une quelque peu


singulière, qui lui donne une certaine prééminence : la
chrétienté. Car c’est la seule qui a rme avoir vu
l’apparition de son dieu sur terre, en la personne de
Jésus-Christ. Prophète, philosophe, thaumaturge, divin et
miraculeux, Jésus est le personnage qui a eu le plus
d’impact sur l’existence humaine et de loin. Et même si sa
légende ne répond en rien au sens divin pour bon nombre
d’individus, son message puissant nous impacte tous
néanmoins, depuis deux millénaires. Alors la question de
Dieu, peut-elle être discernée du fait de l’intercession d’un
prophète ? Avec Jésus, peut-être, car il nous a parlé en des
termes qui n’altèrent pas l’hypothèse de Dieu dans le
temps. Et qu’il serait bon d’entendre comme des êtres
a ables et dénués de su sance.

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Jésus, cet espoir d’un au-delà

Si vous lisez ces lignes, il est probable que vous


connaissiez Jésus. Vous en avez déjà entendu parler, vous
croyez en lui ou pas, peut-être qu’il vous fascine, vous
interroge, ou qu’il est votre raison de vivre même, etc. En
tout cas, vous aimeriez certainement en savoir plus sur
lui, comme bon nombre de croyants dans le monde. Car
le personnage est tellement connu et bénéficie d’une telle
popularité 2000 ans après, que c’est assez inédit dans
l’histoire. Sans doute, est-ce le fait qu’il semble avoir été
Dieu incarné sur terre et qu’il ait montré avec sa
résurrection, que la mort n’est pas une fin.

E ectivement, les questions de Dieu et de la mort sont des


idées si importantes pour l’humanité et toujours sans
réponse, que cela pourrait su re à expliquer une telle
popularité. Pourtant, à l’époque de l’hyper technologie
qu’est la nôtre, où tout doit être démontré pour être tenu
pour vérité, cela aurait dû tomber petit à petit en
désuétude, avilissant sa légende. Mais il n’en est rien, et
malgré ses détracteurs, qu’est-ce qui fait qu’elle soit
toujours aussi tenace ? C’est que finalement, la véracité de
sa divinité et de sa résurrection n’est peut-être pas la
quintessence de ce qu’il représente, mais plutôt son
message qui nous imprègne de sa grandeur. Car que
serait-il advenu de nous, si nous détenions la preuve de
l’existence de ce dieu biblique et d’une vie après la mort ?
N’aurions-nous pas été des milliards, candidat au suicide
oblatif en quête d’absolu ? Qui sait ? En tout cas, c’est un
risque qu’un dieu devrait prévenir. Mais ce n’est pas

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arrivé, car c’est bien l’ignorance qui nous maintient, au


contraire, dans le continuum vital et force la réplication.
Et cette preuve d’un dieu qui ne vient toujours pas fait la
toute-puissance du message de Jésus, parce qu’il
représente cet espoir d’un au-delà possible et d’une vie
après la mort.

Lors de son discours d’adieu, Jésus donne un nouveau


commandement : « Aimez-vous les uns les autres » ceci
afin que l’on reconnaisse que l’on fait partie de ses
disciples. Et il pousse même le commandement à
l’extrême en disant : « Aime ton ennemi » afin que l’on soit
vraiment les fils de Dieu. Par ces propos, Jésus rompt
radicalement avec la morale classique, instinctive et
humaine qui a toujours prévalu, nous semblant
totalement irréaliste. Nous amenant à comprendre
l’équanimité de Dieu, qui ne réagit pas selon la façon dont
on le considère, mais qu’au contraire, nous sommes tous
régis au même traitement malgré nos actes. Et il le
manifeste aussi dans la manière de se comporter avec ses
bourreaux, pour qui il implore le pardon : « Père,
pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font ».

Jésus a dit bien des choses et c’est peut-être bien cela la


clé de l’immense révolution que nous apporte le
personnage, car ces deux idées, jamais dépassées par un
esprit humain, risquent de perdurer encore longtemps…

Jésus a passé son ministère à prôner l’amour, arguant de


maintes façons les voies qui mènent à son succès. Par la
méthode, l’exemple, la morale et le surnaturel, il fut force

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de conviction à sauver l’Homme des déviances qui le


caractérise. Mais alors, pourquoi l’amour n’inonde-t-il
toujours pas le monde ? Jésus n’aurait-il pas été assez
convaincant ? De ce point de vue là, oui, certainement,
mais il y a fort à parier que l’existence du dieu biblique,
elle, n’a pas fait l’objet d’une adhésion unanime. Et
incidemment, si Dieu n’existe pas, alors tout est permis…

Si Jésus a prouvé à quelques personnes, qu’il existe une


vie après la mort avec la résurrection, quelle caution
apporte-t-il quant à l’existence de Dieu ? Il y a les
miracles, qu’il demande de considérer comme la garantie
que le Père vit en lui et qu’il vit en le Père, et il y a sa
parole. Alors même si Jésus n’a jamais dit précisément :
« Je suis Dieu », il a parlé de sa nature divine et établi son
égalité avec Dieu, a rmant être Dieu incarné ; disant en
substance : « Celui qui m’a vu a vu le Père ».

Mais est-ce que cette gnose peut su re à convaincre


unanimement 2000 ans après ? Il est évident que non. Il
nous en faut plus maintenant. Car l’humanité a depuis
levé bien des mystères qu’elle pensait être de nature
divine, et dans un monde qui a largement dépassé
l’imaginaire, la question de Jésus n’échappe pas à la règle.
Alors s’il était à nouveau parmi nous de chair et d’os, s’il
nous montrait encore son pouvoir sur la maladie, la mort,
la gravité, la multiplication de la matière ou le contrôle du
climat, comme en son temps ; son règne serait
certainement unanime, grandiose et instantané. Et ce,
malgré son renoncement à nous instruire sur les mystères

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du monde. Malheureusement, il ne nous reste que


l’histoire et notre intime conviction.

Nous connaissons les nombreuses réponses données par


Jésus, à ceux qui l’interrogeaient à l’époque. Mais qu’en
serait-il aujourd’hui, si nous avions cette possibilité ? Car
nos questions ne se limiteraient plus essentiellement à la
morale, le mal ou la pauvreté. L’Homme a dépassé de très
loin ce genre de préoccupations. L’éducation, la
démocratie, la médecine, les solidarités nationales, etc.
l’ont a ranchi de bien des maux d’antan. Non,
aujourd’hui, des questions plutôt existentielles seraient
majeures pour pouvoir vivre en paix.

Alors, imaginez que Jésus soit à nouveau parmi nous. Des


millions de personnes se rueraient sur lui pour l’accabler
de questions, n’en doutons pas. Et qu’il décidait de ne
donner qu’une seule réponse à chacun de nous, afin de
satisfaire tout le monde. Quelle serait votre question ? La
mienne serait, comme le dit si bien Leibniz : « Pourquoi y
a-t-il quelque chose, plutôt que rien » ?

Mais qu’est-ce qui fait qu’aujourd’hui, Jésus nous


instruirait plus sur les mystères du monde qu’en son
temps ? En quoi son renoncement d’alors, serait-il remis
en question ? Rien, car si Dieu est à même de nous révéler
ses secrets, alors Dieu n’existe plus en tant que tel, mais à
l’égal de l’Homme. Dieu restera ainsi un mystère quoiqu’il
arrive et quoiqu’on en dise. Et si les voies de Dieu sont
impénétrables, ma question restera donc sans réponse…

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Ainsi quelle immense frustration de découvrir que mon


passage sur terre restera stérile sur ma question ! Peut-être
pourrais-je m’en remettre à l’idée de vivre le retour
annoncé de Jésus parmi nous ? Mais s’il ne revient pas de
mon vivant, car bien des générations ont trépassé sans
connaitre cette illumination ? Et puis le monde est-il déjà
su samment mauvais pour précipiter son retour ? Sans
doute ne connaitrais-je alors la réponse à ma question,
qu’après ma mort.

C’est ce que nous promet Jésus, pour nous permettre de


vivre sereinement sans nous torturer l’esprit. Pourtant, si
Dieu nous a créés à même de nous poser des questions,
c’est bien pour que l’on prenne conscience un jour qu’il
existe. Et c’est ça l’important, car s’il est entendu que Dieu
ne peut s’expliquer, il n’est pas interdit de chercher à
savoir s’il existe. Au contraire, et s’interroger sur Dieu
n’est donc pas devenu intangible depuis la venue de Jésus,
parce que c’est justement une des voies possibles vers
notre salut, et Dieu ne risque rien. Alors si l’on regarde ce
que dit la science sur notre monde et que l’on cherche
dans les paroles de Jésus une certaine vérité, peut
apparaitre, pourquoi pas, le mystère de Dieu qui nous fait
tant défaut.

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CE QUE JÉSUS NE NOUS


A PAS DIT

« Ce que les Hommes voulaient savoir depuis


toujours, Jésus leur a dit à la mesure de ce qu’il était
possible d’entendre en ce temps-là. »
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Jésus nous instruit à l’amour de Dieu

Le monde a bien changé en deux millénaires, comme


chacun sait. Et si le progrès a forgé nos consciences au fil
du temps, notre rapport à la nature a fortement évolué
aussi depuis l’aube de l’humanité. Parce qu’il y a ce que
l’on croit et il y a ce que l’on sait. Notre conscience
change donc à mesure de ce que l’on sait, modifiant ainsi
ce que l’on croit. Puis de la même manière, dans 2000 ans,
les choses seront très di érentes également. Alors qu’en
est-il exactement notre savoir ? Vaut-il mieux que ce qui
prévalait jadis ? Est-ce que tout ce que l’on croyait
autrefois est devenu obsolète ou à remettre en question ?
La science, nous a-t-elle donné raison sur notre rapport à
la nature ? Parce que les dommages incessants infligés à la
faune et la flore nous font douter chaque jour, on est en
droit de s’interroger. Et l’on commence à prendre
conscience, que peut-être ce que l’on sait, est une voie
possible vers plus de destruction.

Alors quel regard aura l’humanité sur ce qu’on fait leurs


prédécesseurs, dans le futur ? Comment serons-nous
jugés, du point de vue d’une humanité radicalement
di érente ? Comme des irresponsables ignares, d’une
brutalité sans commune mesure ? Probablement, car nous
le faisons déjà envers nos aïeux. Et si l’on en juge par la
mobilisation grandissante, d’un retour à une certaine
forme de pureté qui s’élève dans le monde, cela en dit
long… Du coup, l’état d’esprit des anciens perdure et
coalise les forces contraires, corroborant le principe

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inaliénable de l’équilibre universel. Car il n’y a pas de


progrès, s’il est contraire aux lois de la nature !

Jésus savait cela et nous a mis en garde de maintes façons.


C’est pour cela que sa préoccupation singulière était de
sauver les Hommes avant qu’il ne soit trop tard. Et
sachant sa présence parmi nous éphémère, a confié la
délicate mission de transmettre ses préceptes à ses plus
proches collaborateurs, afin que les générations
successives s’emploient à ne considérer que des chemins
non erratiques. L’enseignement de Jésus n’était donc pas
d’éveiller nos consciences sur les raisons de notre
existence. Mais bien de nous instruire, afin que nos vies
ne reposent pas sur la destruction. Il nous a donné à
comprendre que la révélation des mystères du monde
n’est pas à la mesure du vivant et que l’unique chemin du
savoir est l’amour de Dieu.

Ce que les Hommes voulaient savoir depuis toujours,


Jésus leur a dit à la mesure de ce qu’il était possible
d’entendre en ce temps-là. Pour cela, il s’exprimait en
paraboles simples à mémoriser ; afin d’illustrer des vérités
divines profondes, qu’il expliquait à ses proches, et à qui
reviendrait la mission de les perpétuer. Ainsi, lorsque les
disciples de Jésus lui ont demandé pourquoi il s’exprimait
en paraboles ; il leur répondit : « Parce qu’il vous a été
donné, à vous, de connaitre les mystères du royaume des
cieux, mais qu’à eux, cela n’a pas été donné. En e et, on
donnera à celui qui a et il sera dans l’abondance, mais à
celui qui n’a pas, on enlèvera même ce qu’il a. C’est
pourquoi je leur parle en paraboles, parce qu’en voyant, ils

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ne voient pas et qu’en entendant, ils n’entendent pas et ne


comprennent pas… ». Jésus nous explique que pour ceux
qui avaient accepté ses vérités, il permettait de
comprendre. Mais qu’il laissait dans leur aveuglement,
ceux qui persistaient dans leur rejet de son message. Il
faisait une distinction entre ceux qui avaient des oreilles
pour entendre et ceux qui persistaient dans leur
incrédulité. Ceux qui entendaient sans jamais comprendre
et qui étaient toujours en train d’apprendre, sans jamais
pouvoir arriver à la connaissance de la vérité. Alors,
comme pour les disciples de Jésus, aujourd’hui, il semble
qu’il faille faire preuve d’humilité pour connaitre les
mystères du monde. Et que dans les paroles de Jésus,
réside peut-être la clé pour chacun d’entre nous…

Bien sûr, notre regard sur le savoir de Jésus, aujourd’hui,


peut nous paraitre comme étant juste une forme
d’abnégation. Mais force est de constater que l’histoire lui
a donné raison, faisant de lui quelque chose de bien
vivant. Car on n’est vraiment mort, que lorsque plus
personne ne pense à nous… Nonobstant les esprits
démobilisateurs, imprégnés d’une acuité cérébrale
illusoire. Parce qu’il n’existe pas d’intelligence supérieure
chez l’Homme, c’est une idée reçue. L’histoire nous aurait
donné, depuis longtemps, le spectacle hégémonique d’une
élite, dont la descendance consanguine aurait créé une
lignée de génies…

Ainsi, qu’est-ce qui fait que le message de Jésus peine


encore à subjuguer ? C’est en partie le mal omniprésent
sur terre, ce mal qu’il n’a cessé de dénoncer. Et si Dieu est

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amour comme il nous l’a enseigné, alors pourquoi le mal


existe-t-il encore ? Dieu est-il responsable de ce mal ou
non ? Cette question est certainement une des plus
importantes lorsqu’on s’interroge sur l’existence de Dieu
et elle précède largement la venue de Jésus sur terre. Bien
avant lui, les Hommes se sont demandés, pourquoi tant de
mal, devant des dieux tout-puissants ? Dieu a-t-il une
responsabilité, ne serait-ce que par le laisser-faire ? Avec
Jésus, l’humanité a enfin trouvé une réponse sans
équivoque. Il nous enseigne que le responsable est Satan,
qui pousse les Hommes à faire ce mal. Malgré tout,
pourquoi Dieu laisse-t-il faire cela ? Dieu est-il impuissant
contre Satan ? N’avait-il pas d’autres solutions que
d’envoyer son fils pour nous prévenir du danger ?

La question du mal est une question récurrente pour


l’humanité. Et Jésus a prôné l’amour de Dieu comme un
rempart, comme la meilleure arme pour lutter contre ce
mal et rétablir l’équilibre des forces. Et cela a fonctionné,
malgré ce que l’on peut en penser. Car, que serait-il
advenu de nous sans Jésus ? Un monde dans lequel
n’aurait prévalu que la loi du talion ? Un monde où la
réciprocité de la violence aurait été la norme ? Alors, on
peut s’apitoyer en se retournant sur l’histoire, au regard
des nombreuses victimes de ce principe de réciprocité.
Mais quel monde aurions-nous eu, sans le garde-fou que
représente l’immense force du message de Jésus ?
Peut-être le chaos perpétuel, la barbarie incessante, la loi
de la jungle exacerbée, la disparition de bon nombre de
communautés avec leur savoir, leur culture et leur
patrimoine… Ou alors, un monde formaté par des idées

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de plus en plus stériles… Jésus savait cela et c’est pour ça


qu’il n’a jamais cherché à justifier une cause universelle au
mal, cela aurait été contre-productif, un handicap à son
dessein. Car son but était l’expansion de l’humanité dans
la paix et non la régression par le libre arbitre.

Mais aujourd’hui, puisque son message a produit ses


e ets, que nous connaissons le prix de la paix et de la
liberté, n’est-il pas temps de révéler l’échec de Satan et la
victoire de Jésus ? Il est peut-être temps, car de trop
nombreuses occasions sont données à l’humanité de
s’éloigner de Dieu, bien trop asservie par la technologie,
dont la progression exponentielle crée l’illusion de la
toute-puissance. Puissance qui arrive à un niveau tel,
qu’elle pourrait même opérer à notre disparition. Satan ne
trouve donc plus sa justification à faire le mal, si le mal est
dans la création de l’Homme. Création censée nous
rendre heureux et qui semble pouvoir se passer de Dieu
désormais. Alors maintenant, que nous avons tout pour
être heureux, la seule voie possible pour nous sauver, est
peut-être bien celle de démontrer l’existence de Dieu…

Ce mal toujours nécessaire

Depuis la nuit des temps, l’Homme se pose des


questions… C’est une forme de vie, qui a la faculté de
penser grâce à sa conscience, de réfléchir et de
s’interroger sur tout ce qui l’entoure avec son intelligence.
Il est capable de transmettre l’information de ses
réflexions, ainsi que de partager ses idées avec les autres
membres de son espèce par la parole. Sa conscience, son

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intelligence et ses moyens de communication évolués font


de lui un être à part sur terre. Tellement, qu’il s’interroge
quant à cette place privilégiée. Car elle a fait de lui
l’espèce dominante de très loin supérieure aux autres. Et
ce, depuis un temps qui dépasse largement la mémoire
collective. Il a oublié depuis très longtemps les
fondamentaux de sa condition passée. À tel point qu’il en
supporte di cilement la comparaison avec les autres
formes de vie existantes. Pourtant, l’Homme est issu d’un
processus commun à tout ce qui existe dans l’univers. Et
même si, jusqu’à nos jours, il n’a cessé de justifier
l’anathème à ceux qui ne l’entendent pas ainsi ; persiste
quand même souvent dans son esprit évolué, l’idée d’une
place privilégiée qu’il finira par mettre en exergue tôt ou
tard, que cela passe par Dieu ou pas.

L’Homme s’est finalement approprié la planète et son


environnement, en dépit de toute autre forme de
considérations. D’instinct, il domine, il s’approprie et
construit peu à peu son univers. Si complexe qu’il a de
plus en plus de mal à l’appréhender au fil des générations.
Car à l’origine d’une vie simple en symbiose avec la
nature, l’Homme a construit un monde qui le dépasse
désormais et dont il est devenu totalement dépendant,
voire victime dans certains cas. Ce monde complexe peut
alors faire de lui, l’objet d’un véritable asservissement, où
il n’évolue plus pour le système, mais par le système. Il se
sent démuni, désemparé, faible et impuissant à changer
les choses, pour aller vers un monde idéal, où ne
subsisteraient que plaisir, sérénité et sécurité. Car c’est
l’instinct de préservation qui le guide.

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Mais la réalité n’est pas faite que d’idéaux, malgré les


e orts consentis toujours plus importants par une société
toujours plus vaste et dont l’inertie devient di cile à
contrôler dans cet idéal. Et lorsqu’un événement
défavorable survient dans cette vision fragile, l’Homme a
du mal à analyser les raisons absurdes, qui exacerbent ses
émotions, largement altérées par les illusions de son
environnement artificiel. Oui, car le spectre de l’agression
permanente ne fait plus partie de son quotidien depuis
longtemps. Son esprit n’est plus occupé par la vigilance de
chaque instant, qu’un danger puisse mettre fin à son
existence. Ses sens ne sont plus en éveil constant d’une
adversité latente, l’Homme peut dormir tranquille… Ses
sens, quant à sa préservation, sont endormis, a aiblis,
corrompus par son esprit. Son sens olfactif, par exemple,
ne lui sert plus depuis longtemps à l’avertir du danger.
Aujourd’hui, ce ne sont plus tellement ses sens qui le
guident à être agressif, mais son incompréhension. Les
réflexes naturels de défense qui lui permettent de se
prémunir, ne trouvent plus leurs justifications dans un
cadre ordonné par la nature ; mais par des éléments
déviants, construits de toute pièce par lui-même.
L’Homme ne se défend plus contre des prédateurs, mais
contre des idéologies. Et malgré la symbolique,
l’enseignement de Jésus est conséquent de cela.

Alors, les facultés de l’Homme à l’agression extrême sont


à considérer si l’on veut comprendre ce qui l’anime. Car
son histoire nous enseigne qu’il a peu de limites, quand il
s’agit de violence et de destruction. Il n’y a pas
d’équivalents sur terre d’ailleurs. Sa conscience, son

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intelligence, sa mémoire et ses moyens de communication


évolués n’y sont pas étrangers, puisqu’il est capable des
pires atrocités sans justifications particulières. Mais si du
point de vue ontologique, l’Homme se pose la question du
pourquoi de son être, son origine, le sens de sa vie et des
raisons de sa fin ; il s’interroge également sur ses facultés à
faire violence envers ses congénères, dont il est le
spécialiste.

Du coup, toute cette violence a-t-elle un sens ? Pourquoi


ne peut-on pas la contrôler ? Pourquoi existe-t-elle ? Il
aura fallu donner des réponses à tout ça. Des explications
et des idées, quant à ces choses qui interpellent les
Hommes depuis si longtemps. Et ce, surtout dans son
histoire récente, parce que cela n’a pas toujours été
nécessaire. Son regard holistique est très di érent de ce
qu’il a pu être dans le passé. L’Homme ne s’est pas
toujours posé les questions qui le taraudent aujourd’hui
sur ce point. Et c’est l’Homme moderne, l’Homme social,
l’Homme de la connaissance et de l’épistémologie ; qui a
besoin de plus en plus de réponses, à de plus en plus de
questions qu’il crée lui-même à mesure de son évolution.

Si l’on considère la violence de masse dont il est capable,


le fait est qu’il n’a pas toujours vécu en masse non plus.
Elle est en partie proportionnelle à sa démographie. Si
aujourd’hui, nous sommes des milliards d’individus, au
temps de Jésus, l’humanité n’en comptait guère plus de
100 à 200 millions, estime-t-on. Il faut donc ramener les
choses à leur juste proportion et comprendre que la
violence ne pouvait avoir les mêmes valeurs, significations

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ou conséquences, par rapport à l’idée qu’on s’en fait de


nos jours.

À l’origine, les Hommes vivaient en groupes de quelques


individus seulement, disséminés sur d’immenses
territoires hostiles et dans des conditions de survie
précaires. Sans aucune domination particulière sur les
autres espèces. L’Homme avait de nombreux prédateurs et
sa survie, il devait l’assurer grâce à sa fougue, son
courage, puis avec son intelligence, en créant des armes,
des pièges et de l’organisation. Et comme chez les
animaux, il devait préserver son clan, sur un territoire
sans cesse convoité par d’autres. On ne se posait pas la
question du pourquoi de la violence, car l’utilisation de la
force était une nécessité pour la survie de l’espèce. C’était
juste un moyen de défense naturelle, voilà tout. L’Homme
étant un être social, son évolution l’a conduit à se
regrouper en nombre toujours plus important. Non pas
que la fraternité eût été un critère dominant chez lui, mais
que comme chez pas mal d’espèces animales, le nombre
fait la force et augmente les chances de survie. Les clans
les plus nombreux étaient les clans dominants. Et ses
facultés de communications ont largement favorisé cette
expansion, car l’organisation est un facteur
incontournable pour cela.

Aujourd’hui, l’Homme civilisé, vivant en groupe de


centaines de millions d’individus sur un territoire, n’a plus
besoin de cette violence pour survivre, pense-t-il… On
nait et l’on fait sa vie, sans avoir besoin d’user de la
violence. Nous n’avons plus de prédateurs, si ce n’est

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nous-mêmes, et de s’interroger sur le fait du pourquoi cela


persiste encore. Mais contrairement aux origines, où la
solidarité d’une fratrie et les intérêts communs d’un petit
groupe d’individus tenu d’assurer sa survie, faisaient force
de respect mutuel ; le très grand nombre crée le désintérêt
d’autrui, « le chacun pour soi ». Le regroupement
incessant a désorganisé l’instinct naturel et solidaire de
l’humanité. Et la civilisation doit pouvoir o rir à chacun,
les moyens de subsistance dont il a besoin, sans qu’il soit
nécessaire d’avoir recours aux solidarités fondamentales…
Alors, si la violence n’est plus nécessaire à la survie de
l’Homme, la violence, c’est faire le mal ? Il fallait bien
donner à l’Homme des mots, des mots pour des réponses,
puis la raison des mots…

Mais pourquoi l’Homme se serait-il a ranchi de la faculté


de faire violence ? C’est une incompréhension assez
générale, mais une parfaite utopie. Car il n’y a aucune
raison qu’il s’a ranchisse de son meilleur atout pour
survivre. Oui, la violence est encore et toujours
indispensable, comme depuis l’aube de l’humanité. Depuis
l’origine de la vie en fait. Et ce n’est pas parce que nous
désirons ou idéalisons un monde sans violence, que la
nature, notre génétique, l’essence même de ce qui nous a
amenés jusque-là en nous préservant, nous
a ranchiraient de cette faculté. Non, pour qu’une faculté
disparaisse chez une espèce, il faut que cette faculté ne
soit plus utilisée par l’ensemble et sur un grand nombre de
générations. D’ailleurs, qui peut s’enorgueillir de n’avoir
jamais usé d’une quelconque violence ou agressivité ? Dès
le plus jeune âge, on expérimente cela et l’on en use avec

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plus ou moins d’a rmations et de célérité. Car la violence


n’est pas que dans le geste, elle est d’abord : pensée. Une
pensée que l’éducation ne peut changer, parce que
l’éducation est mémorielle. Cette faculté n’est pas
mimétique, mais infuse. Aucune raison que cela quitte
notre espèce. Au contraire, les moyens d’agression et de
destruction dont s’est dotée l’humanité ne sont que
croissants, malgré l’éducation. C’est inscrit et entretenu au
plus profond de nos gènes, il est impossible de s’en
débarrasser de façon naturelle. Parce que notre nature, ce
n’est pas de nous aimer les uns les autres, mais bien de
nous préserver à tout prix pour ne pas mourir, comme
tout ce qui vit. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que cela
soit si di cile dans ces conditions, car une idéologie ne
peut changer la génétique… C’est ainsi que la nature a fait
les choses, et elle l’a faite pour que la vie puisse se
préserver et se répliquer avant de disparaitre. L’instinct de
survie de l’Homme passera donc encore pour longtemps
par la violence, afin d’assurer son intégrité.

Imaginez que l’on puisse modifier l’Homme


génétiquement, pour qu’il perde cette faculté à faire
violence. Que se passerait-il en cas d’invasion
extra-terrestre hostile ? On se laisserait massacrer sans
broncher ? Ça n’a pas de sens, c’est parfaitement
paradoxal. Le problème est, que notre faculté à faire
violence n’est pas sélective, cette faculté ne se limite pas à
ce qui n’est pas humain uniquement. Une faculté est
totale ou ne l’est pas. Ce qui fait que la violence peut être
appliquée à n’importe qui, y compris à l’Homme ou à
soi-même, avec le suicide par exemple. Il est en

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conséquence illusoire de penser que la violence n’est utile


que pour ce qui n’est pas de notre espèce. Cette faculté est
un outil pour nous préserver du danger, ce qui fait qu’un
être humain peut représenter un danger pour un autre
être humain. D’ailleurs, Jésus lui-même a fait acte de
violence envers son prochain, démontrant ainsi sa nature
humaine. Nature créée par un au-delà qui a voulu qu’elle
s’exprime par la dualité nécessaire à son équilibre. La
violence est un des outils moteurs du vivant, dont la
nature ne peut se passer, et les espèces les plus durables
sont celles qui sont les mieux armées pour cela. C’est ça
ou bien disparaitre…

Mais qu’en est-il de la violence inutile : le mal ? Est-ce que


cela existe seulement ? Le mal, n’est-il pas simplement
une vue de l’esprit ? Une subjectivité de chacun d’entre
nous, selon son point de vue, sa réflexion, sa façon de voir
les choses, ou bien de ses faiblesses et ses peurs ? Car celui
qui use de la violence, n’a-t-il pas toujours une bonne
raison de l’utiliser ? De même, pour celui qui la justifie ou
qui l’autorise. Y a-t-il une violence normale, légale ou
nécessaire ? Cette question est impossible à trancher, à
partir du moment où l’on réfute cette violence et le mal
est concerné. Alors Satan représente cette
incompréhension qu’ont les Hommes, de cette essence
systémique qui échappe au discernement de nos esprits
créés par Dieu. Un dieu, qui nous ressemble tellement,
qu’il ne saurait faire partie de notre héritage, une telle
ineptie… Il n’y a donc pas de bien ou de mal, il n’y a que
des gens qui jugent de ce qui est bien ou de ce qui est
mal…

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Évidemment, l’être humain ne pond pas des œufs par


milliers au gré des courants, comme peuvent le faire les
poissons. Œufs, qui, sur le nombre, su sent à perpétuer la
race sans devoir faire violence à d’autres espèces marines.
La dissémination en masse est un outil inventé par la
nature, pour contrer le manque de capacité à l’agression,
néanmoins le poisson protège ses œufs autant que
possible. L’Homme, lui, a une période de gestation longue
et plusieurs années de croissance pour être en âge de se
reproduire. Il a donc besoin d’être su samment armé
pour remplir cette mission. Et sans ce pouvoir de défense,
cela n’aurait pas été nous, l’humanité, l’espèce dominante.

Il n’y a alors pas d’entités faisant le bien ou le mal, il n’y a


que la nature qui nous a dotés du pouvoir de nous
maintenir en vie, pour que l’on se reproduise. Ce sont les
lois élémentaires de notre univers, qui permettent son
équilibre parfait. Une dualité nécessaire à son
fonctionnement perpétuel. C’est alors à nous de savoir ce
qui est bon ou pas, et Satan n’y est pour rien. Le bien et le
mal n’ont pas été créés par des puissances qui nous
dépassent. Ils sont le résultat de l’activité des Hommes,
avec toute l’incompréhension et les incohérences que cela
suppose au regard des masses d’individus vivant ensemble.
Car la façon dont on vit en petit groupe n’est pas
transposable pour une vie en masse. Et la force collective
des bancs de poissons suppose, elle, une agressivité
individuelle restreinte. Pour l’Homme, la vie en
collectivité n’est pas mimétique, à l’image de celle des
poissons. Nous ne faisons pas la même chose que notre
voisin à chaque instant, pour assurer notre survie. Nos

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formes de vie sont plus complexes, elles ont une


individualité forte. En fait, nous ne sommes tout
simplement pas faits pour vivre en nombre important.
Alors de l’incompréhension, le bien et le mal, devient très
vite forme de pouvoir. Où désigner ses incohérences sont
déjà une forme d’agressivité en soi ; comme nous l’a
enseigné Jésus : « Pourquoi vois-tu la paille qui est dans
l’œil de ton frère et n’aperçois-tu pas la poutre qui est
dans ton œil à toi ? ». Car elle met en place une forme de
gestion des actions d’autrui. Une gestion du bien et du
mal, avec un mal qui doit être sanctionné, pour qu’il ne se
reproduise plus, et là, on sait bien que ça ne fonctionne
pas…

L’atome, source du mal

L’idée de l’atome est née 450 ans avant Jésus-Christ. C’est


le philosophe grec Leucippe et son disciple Démocrite,
qui, les premiers, ont suggéré que toute matière était
composée de particules infimes et invisibles à l’œil nu.
Cette idée partait du principe, que l’on puisse briser un
objet en fragments de plus en plus petits, jusqu’au
moment où l’on atteint le plus petit morceau de matière
qu’il est possible de casser. Démocrite appela cette partie
ultime « atomes », qui signifie : qu’on ne peut pas couper !
Mais cette idée était impossible à démontrer à l’époque. Et
si ce n’était pas le cas, alors on ne pourrait faire aucune
di érence entre l’immensité de l’univers et un simple
grain de sable, tous deux contenant une infinité de
mondes. Ce qui semblait absurde. Plus tard, Aristote
proposa donc, que la matière était composée de

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quatre éléments : l’eau, l’air, la terre et le feu. Et c’est cette


conception qui prévalait du temps de Jésus et perdura
jusqu’au début du XIXe siècle.

L’humanité a fait des progrès considérables dans la


connaissance de la matière et a largement démontré le
caractère dualiste qui règne déjà au niveau le plus ultime.
Les atomes s’attirent et se repoussent selon des règles,
formant ainsi la matière. En s’associant, les atomes
forment des molécules grâce à des liaisons chimiques.
Cela est dû aux électrons et à leur organisation. Les
électrons s’agitent sans arrêt, ils passent d’un atome à
l’autre, reviennent avec un ami, puis repartent ailleurs. De
véritables missionnaires en recherche d’association, en
quelque sorte… Cependant, tous les atomes ne peuvent
s’assembler. Et lorsqu’ils le font, ce n’est pas n’importe
comment, il y a des règles à respecter. Le but de tout
atome est d’atteindre la stabilité, l’équilibre, et tout se
répercute jusqu’à notre niveau : le niveau macroscopique.
Cette dualité universelle est ce qui fait que le monde
existe, où les forces en présence sont strictement égales.
Et si l’on extrapole jusqu’à l’Homme, alors cette dualité
fait qu’il y a autant de bien que de mal. Si ce n’était pas le
cas, que serait un monde empli que de bien ou que de
mal ? Un paradoxe, d’où il serait impossible d’évaluer la
moindre variation, d’un, « un peu moins bien » ou d’un,
« un peu moins mal ». Car à partir de quand finit le bien et
où commence le mal ? Impossible à quantifier, puisqu’il
ne s’agit que d’une idéologie individuelle. Il y a juste ce
qui nous convient, et ce qui ne nous convient pas… Puis,
que dire de la flore et la faune, sont-elles concernées par le

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bien et le mal ? Eh bien pas du point de vue de Jésus, qui


nous enseigne que cela n’appartient qu’à l’Homme.

Le mal inutile

Évidemment, cela peut en décevoir certains, car bon


nombre tentent de ne pas faire ce qu’ils jugent être mal,
alors que d’autres ne font aucun e ort. Mais n’est-ce pas
surtout suivre les règles de nos sociétés, que certains
bafouent ou rejettent plutôt ? Parce que depuis notre plus
tendre enfance, on nous répète afin de nous éduquer
qu’une bêtise (ce qui n’arrange pas nos tuteurs) est mal et
à l’inverse (ce qui plait à nos tuteurs) est bien… Cette
éducation, induit en nous également, le risque de la
sanction ou bien la promesse de la récompense. Puis il y a
ceux qui n’attendent pas de récompense et qui ne
craignent pas la sanction. Pour ceux-là, les règles qui
établissent le bien et le mal, sont totalement ineptes et ne
représentent qu’un facteur d’entrave à leur liberté. Agir
comme bon leur semble, en liberté, sans règles, sans
droits, sans morale et sans dieux, est leur leitmotiv. Les
anticonformistes agissent donc d’instinct, par réflexion
intime, dans un monde qui ne le permet plus. Leurs
actions peuvent alors tourner au désastre et susciter
l’incompréhension, bien normale, en total décalage avec
une société désarmée contre les actes individuels déviants.
Le mal devient de ce fait inutile, dans un monde construit
sur une illusion de bien total. Ainsi notre libre arbitre, fait
que notre rapport à l’action possible restera toujours à
l’aune d’un jugement acceptable ou pas. Et en ce sens,

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Jésus n’a donc pas jugé ses bourreaux qui le


martyrisaient…

Satan est mort

Alors s’il est entendu que le libre arbitre n’entrave en rien


la folie ; pour ce qui nous parait être conforme, la
recherche constante de vérité et de savoir ; a depuis
longtemps fait surgir dans l’esprit des Hommes, l’idée que
la raison des actes malveillants incompréhensible, ne
pouvait avoir une cause naturelle. Car le sens commun qui
prévaut, comme chez l’animal vivant en communauté,
est : qu’un individu n’est pas censé donner la mort à l’un
des siens. Et l’Homme étant, semble-t-il, supérieur à
l’animal, ne peut avoir un comportement, semble-t-il,
inférieur à lui. Donc, donner la mort à ses congénères,
sans justifications naturelles que l’on pourrait comparer
au monde animal, ne parait pas appartenir à une race
supérieure. L’Homme étant au sommet de l’évolution doit
l’être en tout point et son caractère social un exemple du
vivant. Quelque chose d’extérieur à l’Homme doit alors
intervenir pour le pousser à faire le mal. Car si une forme
de vie ne détruit pas ce qui lui est analogue, celle qui est
d’une intelligence supérieure, doit renforcer, plutôt
qu’aggraver, cet état de fait.

Ainsi, depuis très longtemps, l’Homme cherche à


identifier, désigner et catégoriser, ce qui ne l’arrange pas
comme une source externe, afin de se déresponsabiliser.
Car quand le défaut n’épargne personne, il est préférable
de ne garder pour soi, que ce qui est pur et normal. Jésus

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nous le dit : « que celui qui n’a jamais péché jette la


première pierre ». Avec l’évolution sociale, l’Homme a
perdu, de génération en génération, l’ordre naturel de sa
condition, lissant la notion qu’il en a. Et à force de vivre
en nombre toujours plus important, l’organisation de sa
société s’est substituée à celle de la nature, créant ses
propres règles avec toutes les conséquences que cela
comporte, comme celle de l’incompréhension. L’Homme
devenant l’espèce dominante, se détache des règles
édictées par la nature et perd celle du danger de la
prédation, par exemple. Sauf la sienne et cette
« autoprédation », il ne l’accepte pas. À juste titre
probablement, car elle est également au sommet de
l’évolution, celle que permet sa créativité : la pire. Alors
l’Homme qui se retourne contre l’Homme, ne peut être
que déviant. Parce que l’aspiration de tout un chacun, la
norme qui se doit, c’est de vivre en harmonie et dans la
quiétude. Et le libre arbitre ne doit plus contredire cette
idée, dans l’intérêt de l’ensemble de l’espèce.

Mais comment préserver le libre arbitre, avec des règles


abstraites « extranaturelles » ? Cela semble impossible,
parce que l’intelligence ne peut s’empêcher de penser, que
l’intérêt soit collectif ou pas. L’Homme pense avec des
réflexes qui lui sont propres et c’est l’idée de chacun, par
rapport à son monde, qui définit ses actions. La réflexion
d’un individu n’est pas standardisée, à l’image que nous
aurions tous des bras ou des jambes. Non, ce qui fait nos
actions est issu de milliards de paramètres, induits par
notre environnement et synthétisés par notre réflexion, à
des fins de préservation individuelles. Ce qui, du point de

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vue collectif peut générer des actions totalement


aberrantes et incompréhensibles. La déviance désignée a
donc fait naitre le coupable : Satan. L’origine du mal ne
pouvant lui appartenir, l’Homme a donc désigné l’origine
du mal…

Satan, le diable, mais aussi Lucifer et les nombreuses


dénominations qui lui sont attribués de par le monde et
l’histoire ; représente et personnifie toujours l’esprit du
mal. Il est celui qui divise, qui désunit, et qui détruit.
Personnage mythologique malfaisant, il est souvent
représenté sous les traits hideux et repoussants, en
hybride d’Hommes et d’animaux réels ou imaginaires. Et
comme il représente la personnification du mal sous
toutes ses formes, il devient rapidement responsable des
pires aspects de l’humanité. Une sorte de poubelle où l’on
met tout ce qui ne nous convient pas. Dès qu’il y a un
problème, c’est la faute de Satan. Une commodité qui
exempte de toutes circonstances atténuantes, comme
celles qui rendraient coresponsable un accusateur, et qui
permet une sanction jusqu’à la mort. Bref, on l’a bien
compris, Satan est surtout un instrument, qui a fait bien
des martyrs, au bénéfice de bien des fielleux. La nécessité
de désigner le mal est une longue histoire, et à l’origine de
nombreux peuples, où les idées et les représentations
étaient multiples. Puis les choses ont été intégrées à la
spiritualité, trouvant sa justification dans l’au-delà,
cautionnant l’idée d’un paramètre extérieur à l’Homme.
De la déviance à la possession, les religions ont peu à peu
mêlé les dieux à la cause du mal. Et à l’image du dieu
unique qui s’est imposé petit à petit, la représentation du

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mal a fait de même. L’unicité étant plus simple à


appréhender par l’Homme, le mal a trouvé sa justification
unique également…

Alors pourquoi ce concept de bien et de mal, nécessaire et


pourtant pas nouveau, perdure-t-il encore aujourd’hui ?
Est-il possible de classifier de façon exhaustive ce qui tient
du mal ? Étant entendu, que le bien, lui, ne nous dérange
pas ! Non et les di érentes tentatives se sont toujours
traduites par un échec. Que ce soient les commandements
des dieux ou les lois des Hommes, parce qu’elles sont
toujours contournées et sujettes à interprétations. Et c’est
bien parce que l’on pense et que chacun interprète les
choses de son point de vue, que le mal persiste quoi qu’il
advienne. Satan est alors celui qui règle le problème, car il
n’est que peu sujet à l’interprétation, il devient du coup un
bien utile à la société, pour fonctionner dans un monde
évolué. Aujourd’hui, la police et la justice, mais aussi la
science, permettent de régler le sort de celui qui est
déviant. Satan a donc été remplacé pour la cause et perdu
sa place pour le jugement.

Jésus s’est exprimé à maintes reprises, notamment lors de


la guérison des malades, contre les démons et les esprits
impurs ; les chassant des corps possédés, rendant aux
Hommes des pensées saines. Il corrige les comportements
déviants, il redonne un sens équilibré aux esprits
corrompus. Alors si Jésus a beaucoup insisté sur les
démons de toute sorte omniprésents, c’est pour nous
mettre en garde et révéler l’existence de Satan qui nuit
aux Hommes. Satan, le diable, le tentateur, le prince du

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monde… Jésus ne désigne jamais Dieu comme étant lié au


mal, il distingue parfaitement les choses, en personnifiant
le mal ; soulignant d’ailleurs qu’il n’a pas d’emprise sur lui
en ces termes : « Je ne vais pas parler beaucoup plus avec
vous, car le prince du monde vient et il n’a aucun pouvoir
sur moi ». Jésus appelle le diable « le prince du monde »,
parce qu’il considère que notre monde est le domaine de
Satan. Le prince du monde est une symbolique, pour
évoquer un système du mal qui règne sur terre et
gouverné par quelque chose qui n’est pas naturel. Quelque
chose qui n’est pas dans l’ordre des choses, qui est impur,
qui n’appartient pas à la perfection de Dieu. Jésus n’étant
pas concerné par cela, il ne peut donc pas être atteint par
Satan, comme il nous le dit. Les Hommes ont pris la
mauvaise voie et Jésus avait pour mission de corriger cela
en s’exprimant ainsi : « Maintenant est le jugement sur ce
monde, maintenant le prince de ce monde sera jeté
dehors ; et moi, quand j’aurai été élevé de la terre,
j’attirerai tous les Hommes à moi ». Jésus nous dit
clairement que la défaite de Satan serait accomplie quand
viendrait sa mort, élevé sur la croix. Le combat de Jésus
sur Satan est son message, ce qu’il représente, est ce qu’il
a symbolisé pour l’avenir. Satan fut la déviance des
Hommes et l’action de Jésus le remède à cela. Jésus a
donc tué Satan…

Alors désormais, quel bilan tirer de tout ça ? Car le mal


n’est-il pas toujours présent en nous, parmi nous ? Si, bien
sûr, mais il n’est en rien la cause de Satan, lui est mort…
C’est l’incompréhension du message de Jésus qui est la
cause des maux de notre monde dorénavant. Le mal

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appartient à celui qui ne comprend pas que Dieu ne va


que dans le sens du bien, « qu’il est amour ». Car Jésus
nous révèle qu’il ne punit pas, contrairement à ce que l’on
pensait avant. C’est le sens de son sacrifice sur la croix. Et
celui qui n’a pas compris cela est en quelque sorte celui
qui réveille Satan, il est celui qui entretient son aura,
comme on sou e sur des braises. Parce qu’il su rait que
chacun se conforme au sens de Jésus, pour que notre
monde aille vraiment beaucoup mieux. C’est ce qu’ont
tenté de faire les successeurs de Jésus, en perpétuant sa
parole et sa mémoire. Mais Jésus ne nous a
malheureusement pas donné les clés, afin que son nom ne
devienne jamais forme de pouvoir et son message exempt
de toute altérité. Alors, ce que Jésus ne nous a pas dit, il
faudra l’inventer sur les fondations qu’il a édifiées. Ce qui
est fait est fait, on ne change pas le passé. Mais Jésus fait
dorénavant partie de notre héritage à tout jamais. Il a déjà
largement propagé ses fruits et le mal nécessaire qui est en
nous s’en nourrit petit à petit, de génération en
génération, lissant peu à peu notre ADN, vers un monde
possiblement meilleur…

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HEUREUX LES SIMPLES


D’ESPRIT

« C’est l’accumulation de l’information, faite par


chacun d’entre nous, qui crée l’illusion d’une
intelligence supérieure. »
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Intelligent n’est pas qui veut

Pour nous aider à concevoir l’existence d’un au-delà, il


n’est pas négligeable de s’a ranchir d’un certain nombre
d’idées reçues. Et il y en a trois notamment, qui peuvent
présenter des di cultés : celle du bien et du mal, celle de
l’intelligence et celle du hasard. Une fois que l’on a
compris que la notion de bien et de mal est un concept
illusoire, généré par la nécessité qu’à l’Homme à faire le
tri ; il ne nous reste plus qu’à accepter humblement qu’il
n’y ait pas d’intelligence supérieure chez l’Homme ; et que
la question du hasard est une chimère, qui nous soumet
l’idée d’un libre arbitre réel. Car ces trois idées reçues
peuvent être un frein, à la compréhension de « ce quelque
chose » qui nous dépasse. Elles induisent en nous des
marqueurs incompatibles, avec la nécessité de s’extraire de
nos certitudes idéologiques.

Appréhender une puissance créatrice, impose de se


projeter intellectuellement dans un monde qui n’a rien à
voir avec le nôtre. Et donc raisonner avec nos réflexes
habituels, constitue une barrière dont il faut s’a ranchir
absolument. Pour cela, il est important de se remettre en
question et prendre un maximum de recul par rapport aux
concepts égocentriques de l’Homme moderne. Mais
abandonner nos certitudes implique souvent une étude
approfondie de celles-ci. De même, il est nécessaire qu’un
changement de point de vue soit envisagé. Mais ce n’est
pas toujours facile, car notre égo forge en nos esprits, des
connexions solides, nécessaires à notre fonctionnement :
la conscience que tout individu a de lui-même. Il est la

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substance de notre personnalité et donc un frein à


l’abandon qu’il faut avoir, pour atteindre une forme de
conviction en profondeur. Il y a alors un travail de
reconstruction de l’esprit à faire, plus ou moins di cile et
qui ne peut être instantané. Il faut une volonté parfois
tenace pour arriver à s’y conformer. Changer de
personnalité est une idée qui peut être déroutante et
l’ombre de l’ascèse en point de mire peut faire peur. C’est
un réflexe naturel de préservation. Mais pour l’accès à
l’état supérieur, la vérité, c’est que rien ne nous oblige. Il y
a juste la volonté préalable qu’il faut avoir et qui passe
nécessairement par la conviction, qu’une intention
précédant notre réalité est possible. Mais être en accord
avec cela ne su t pas, car la conviction ne nait que par
l’exhaustivité positive en accord avec cette conviction. Il
faut donc éluder tout argument contraire à la conviction,
rendant le doute possible. Et c’est le véritable objet de cet
ouvrage : aider à lever le doute possible.

Lors de son célèbre sermon sur la montagne, Jésus


entame un discours, en une longue litanie de « heureux
ceux qui… », connu sous le nom de béatitudes.
« Heureux » ici, est une traduction du grec « makarioi »,
qui signifie « béni ». Les béatitudes sont alors des
bénédictions, qui sont sujettes à des réjouissances. La
tradition populaire nous fait croire que Jésus aurait dit :
« Heureux les simples d’esprit », sous-entendu « les
imbéciles heureux », mais il n’en est rien. Il nous rappelle
que Dieu nous est accessible par l’humilité, en disant :
« Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux
est à eux ». Ainsi, ceux qui ont l’humilité de reconnaitre

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leur limitation spirituelle pourront renouer avec Dieu bien


plus facilement. On le voit, Jésus savait encore une fois
bien des choses, mais qu’il traduisait par la symbolique,
di cilement accessible à nos réflexions instinctives. Il
savait bien que le sentiment de supériorité chez l’Homme
créait un déni de tout ce qui nous échappe. De même, il
ne pouvait pas convaincre avec le savoir de l’humanité de
l’époque, car il manquait bien trop de choses. La science
moderne, la philosophie ou la métaphysique n’y auraient
pas su non plus, si tant est que quelqu’un eût pu en
comprendre toutes les subtilités. Et quand bien même, il
avait su toutes choses, il lui était impossible de nous les
transmettre à cause de son renoncement. D’ailleurs, que
comprendrions-nous aujourd’hui, des concepts qui nous
viendraient de deux millénaires dans le futur ?
Certainement pas grand-chose… Les esprits et les
consciences doivent être préparés et évoluer pour ça.
Jésus n’aurait donc pas pu convaincre avec les mots ou le
savoir d’aujourd’hui. Comme nous ne pourrions pas
comprendre, avec les mots de ce qui prévaudra dans
2000 ans. Mais lui, il avait la possibilité de convaincre par
les miracles, qui démontrait la réalité de forces
surnaturelles. Aujourd’hui, il nous reste le savoir. Mais
celui-ci a tellement progressé, qu’il crée un sentiment
d’obsolescence de ce qui a été et nous éloigne de l’au-delà,
car rien n’est venu le remettre en question, autre que sa
simple non-existence.

La notion d’intelligence est alors un critère à considérer,


si l’on veut connaitre la vérité, et ne doit pas se substituer
en puissance ; nous faisant dire qu’elle finira par nous

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révéler cette vérité, qui ferait de nous l’égal de Dieu ou


même supérieur à lui, si la démonstration était faite que
ce n’était qu’une idée extravagante. Comme pour le bien
et le mal, l’intelligence est une chose di cile à discerner,
car elle sous-tend à vouloir classifier un système global,
principalement centré sur l’Homme. L’intelligence tout le
monde en parle, mais qui sait vraiment ce que c’est ?
Parce qu’à part désigner celui qui en possèderait plus ou
moins, qui peut finalement se situer sur l’échelle de
l’intelligence ? Et puis ne sommes-nous pas toujours
« l’idiot » de quelqu’un ? Qui est le plus simple d’esprit ?
Qui est le moins ? Peut-on devenir plus ou moins
intelligent au cours de notre vie ? Et les Hommes
d’aujourd’hui, le sont-ils plus qu’au temps de Jésus… ?

L’Homme, petite bête intelligente

L’être humain, conscient de son état, pensant, palpable,


capable de se reproduire et de se détruire, a depuis très
longtemps cherché à donner une réponse à la question de
son existence, son origine, son devenir, etc. Son langage
articulé, permettant de communiquer à distance et de
façon très élaborée, a largement contribué à ce
phénomène. Car il a permis de transmettre, de génération
en génération, une forme plus abstraite de cette
communication : celle des idées, de l’imagination, de
l’anticipation… Et de fait, il a acquis au fil du temps un
patrimoine de savoir, qui n’était pas absolument
nécessaire à son existence. Cela a transformé sa condition,
le dotant de la nécessité de comprendre tout ce qui
l’entoure et le pourquoi de sa propre existence. Les

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milliers d’années d’évolutions humaines ont vu passer plus


de cent milliards d’individus modernes, estime-t-on. Ce
qui fait qu’à ce jour, les spéculations, légendes et
phénomènes personnels en tous genres, ont forgé nombre
de théories sur ce que l’on ignore toujours. La science, la
religion et la philosophie confondues, étant incapables
d’apporter certaines réponses, subsistent encore des voies
ouvertes sur des croyances non élucidées. Et même, si
l’étude rationnelle des phénomènes présentés comme
paranormaux (la zététique) lève le voile sur bon nombre
d’idées reçues, la persistance idéologique en l’ésotérisme
reste vivace et fascinante. Car elle repose essentiellement
sur notre peur de l’inconnu, qui fait partie de l’instinct de
survie qui est en nous depuis l’origine de la vie.

Mais l’Homme, cette infatigable petite bête intelligente,


ne peut s’extraire de la recherche de tout ce qui lui est
inconnu. Il est étonnant de voir et de penser, que
finalement ce qui nous constitue (la matière), puisse
atteindre un tel degré d’organisation, pour qu’en émerge
ainsi la conscience. Il est assez ahurissant de constater,
que les éléments, semblent-ils élémentaires, qui nous
constituent, puissent engendrer ce phénomène, qu’est
l’intelligence. Car, ne sommes-nous pas faits d’environ
65 % d’eau ? Par conséquent, l’élément le plus présent en
masse dans le corps humain est l’oxygène. Incroyable…
Pour le reste, le carbone, élément de base des cellules
organiques, vient en deuxième position. Finalement, à
peu près 98 % de la masse du corps humain est
représentée par seulement six éléments : oxygène,
carbone, hydrogène, azote, calcium, phosphore. Vu

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comme ça, cela ne parait pas grand-chose, un être


humain… Pourtant, la nature permet de le faire. Vivant,
conscient, intelligent, reproductible… C’est fantastique
pour nos petites têtes chercheuses, mais encore tellement
éloigné de la vérité. Parce qu’il est évident que les choses
ne se cantonnent pas aux limites de ce que l’on peut
appréhender. Alors, il aura fallu, pour nous, créer de
nombreux échafaudages de l’intellect pour comprendre.
Comme la spiritualité, la philosophie, la science ou la
métaphysique. Échafaudages, qu’il faut sans cesse
compléter et gravir, afin de trouver un sens à tout ça.

Avec la spiritualité, même si elle n’est pas la seule, est


principalement associée l’idée d’une perspective entre les
êtres humains et des êtres supérieurs. Cela a donné
naissance aux religions, entre autres. Et la question des
religions n’est pas simple à appréhender, tant elles sont
multiples, il est même di cile d’en faire l’inventaire.
Cependant, parmi elles, cinq grands courants se détachent
et sont pratiqués actuellement dans le monde. Et ces
derniers ont largement influencé notre culture et notre
mode de vie.

Avec la philosophie, c’est une discipline consistant au


questionnement, à l’interprétation ou à la réflexion sur le
monde et l’existence humaine que l’on a. Elle trouve son
but dans la recherche de la vérité, la méditation sur le
bien, le beau, le juste, la quête du sens de la vie et du
bonheur par exemple. Si elle peut être considérée comme
la science des principes et des causes, la philosophie n’est
pas vraiment un savoir, mais une démarche de réflexion

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sur les savoirs existants. Ce qui fait qu’elle est


organiquement pluridisciplinaire et fortement tournée
vers l’être humain. À la di érence des sciences
traditionnelles, la philosophie n’a pas un objet d’étude
particulier en soi. Même si elle peut très bien se focaliser
sur un domaine d’étude distinct, tel que la logique,
l’éthique, la politique, la sociologie, etc. Elle n’est pas
tenue d’être démontrée par l’expérience et la
reproductibilité. Ses a rmations reposent essentiellement
sur la malléabilité du langage et de son interprétation.

Avec la science, il s’agit de l’accumulation du savoir. Ce


que l’on sait pour l’avoir appris. Si la notion de science a
évolué au cours de l’histoire, aujourd’hui, on considère
qu’elle consiste à produire des « connaissances
scientifiques », à partir de méthodes d’investigation
rigoureuses, vérifiables et reproductibles. Le but consiste à
permettre de comprendre et d’expliquer le monde et ses
phénomènes, de la manière la plus élémentaire possible,
se rapprochant au mieux des faits observables. À la
di érence des dogmes, la science est ouverte à la critique
et à la révision. Sa compréhension des phénomènes
permet d’en tirer des prévisions et des applications
fonctionnelles, dont les résultats sont sans cesse
confrontés à la réalité. Ces connaissances sont à la base de
nombreux développements techniques, ayant de forts
impacts sur la société.

Puis, il y a la métaphysique, qui est une discipline qui


permet d’aborder les sujets du savoir et de l’interrogation
humaine, sous un angle di érent du spirituel,

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philosophique ou scientifique. Car ces derniers sont une


impasse, à bon nombre de questions essentielles. Ils
reposent souvent sur des idées reçues, des mesures, des a
priori, des illusions de notre conscience, sans jamais
prendre su samment l’ensemble des considérations
nécessaires qu’il faut avoir, pour dépasser les barrières qui
délimitent notre intelligence. La métaphysique est alors
une voie possible, pour dépasser les limites de la science,
qui commencent à être connues. Celles de la spiritualité,
qui ne peut se passer du dogme établi, ou celles de la
philosophie, refermée sur les incohérences de l’expression
humaine. Elle permet à notre conscience limitée de
dépasser son entendement et de synthétiser le savoir par
les di érentes conjectures du possible. Elle permet de
formaliser l’intuition, d’avoir une vision anticonformiste,
qui explore les chemins inaccessibles de la conscience
académique.

On le voit, les outils de l’intellect humain sont


conséquents et ont permis d’atteindre des sommets de la
compréhension. Mais tous ces échafaudages psychiques
su sent-ils à nous rapprocher de la compréhension d’un
au-delà ? Pourquoi une telle masse d’informations,
acquise au fil des millénaires, ne su t-elle pas à nous
déterminer de façon plus pertinente ? C’est peut-être que
le savoir de l’Homme ne participe en rien à son
intelligence. Intelligence que l’on croit nécessaire à
l’approche d’un état supérieur, qui reste imperméable à
toute approche de vérité. L’intelligence n’est donc pas
organique, elle n’est pas reproductible en se transmettant
de génération en génération. L’Homme moderne n’est pas

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plus intelligent qu’il y a des millénaires. C’est


l’accumulation du savoir collectif qui crée cette illusion. Il
est alors important de prendre la mesure de cet état de
fait, afin de comprendre que l’accès à un état supérieur
éventuel n’est possible que par l’abandon de nos certitudes
dominantes. Parce que ce « quelque chose », que l’on
appelle Dieu, ne peut se révéler au monde par le savoir
collectif, mais uniquement par notre âme, à laquelle il
participe.

Jésus nous l’a dit : « Heureux les pauvres en esprit, car le


royaume des cieux est à eux », pour nous rappeler que
Dieu nous est accessible par l’humilité. Ainsi, ceux qui ont
l’humilité de reconnaitre que l’intelligence ne s’inscrit en
rien dans l’existence de Dieu, pourront le concevoir bien
plus facilement. Dis comme ça, cela peut nous paraitre
totalement dérisoire. Car chacun d’entre nous peut
mesurer les di érences qu’il y a entre les individus et juger
que tel ou tel, semble plus intelligent ou plus « stupide »
qu’un autre. Alors, si nous sommes tous « l’idiot » de
quelqu’un, y a-t-il une définition de l’intelligence, qui
nous permet de nous situer par rapport aux autres ?

La définition de l’intelligence, ainsi que la question d’une


faculté d’intelligence générale, a fait l’objet de nombreuses
discussions philosophiques et scientifiques depuis
longtemps. Et il en ressort que par définition :
l’intelligence, est l’ensemble des processus retrouvés dans
des systèmes, plus ou moins complexes, vivant ou non,
qui permet de comprendre, d’apprendre ou de s’adapter à
des situations nouvelles. Nous sommes donc tous

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intelligents ! Elle a été décrite également comme une


faculté d’adaptation, d’apprentissage pour s’adapter à
l’environnement ou au contraire, faculté de modifier
l’environnement pour l’adapter à ses propres besoins.
Avec ce sens général, les animaux, les plantes ou encore
les outils informatiques font preuve d’une intelligence
aussi. Alors où se situe la di érence, si les animaux, les
plantes ou les machines sont susceptibles de faire preuve
d’intelligence ? Eh bien, il n’y en a pas, car tout système à
l’intelligence maximum dont il a besoin. Autrement dit, si
l’on ose la comparaison, un être humain n’est pas plus
intelligent qu’une fourmi. Dis comme ça, cela peut
paraitre choquant et c’est normal. Mais c’est parce que la
comparaison ne se fait pas entre deux systèmes égaux, de
même constitution. Si besoin est, nous ne pouvons
comparer l’intelligence de l’Homme qu’à celle de
l’Homme. La fourmi est aussi intelligente que l’Homme,
comparé à sa structure. C’est parce que la fourmi est
constituée physiquement comme ça, que son intelligence
est comme ça. La comparaison entre une fourmi et un
Homme ne peut donc se faire, sauf décréter qu’elles sont
égales.

Alors, me direz-vous, pourtant l’Homme fait des choses,


que ne peut pas faire une fourmi, comme aller sur la lune,
il doit tout de même être plus intelligent ? Cette
intelligence est la capacité à traiter l’information, pour
atteindre des objectifs. La fourmi traite l’information
également et fait des choses que ne peut pas faire un être
humain, comme marcher au plafond. C’est la structure
physique des systèmes traitant l’information qui permet

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d’atteindre certains objectifs. S’il doit y avoir une


quelconque supériorité, alors elle se situe là. Autrement, il
y aurait des Hommes qui se distingueraient de façon
impressionnante, dans tous les domaines de l’intellect,
sans raison particulière, sans apprentissages préalables. Ils
se distingueraient par des propos ou des réflexions, que
nul autre ne pourrait atteindre. Comme répondre aux
questions fondamentales, qui taraudent l’humanité depuis
si longtemps, ou bien donner des idées et des solutions
aux grandes problématiques de nos sociétés. Mais ce n’est
pas le cas. Lorsque cela nous semble pourtant l’être, on
parle de génies : Mozart, Einstein, de Vinci, Newton…
Mais tous ont un passé de travail intellectuel, de culture
dans un domaine de prédilection. Ajouté de capacités
d’analyses visionnaires, artistiques ou anticonformistes,
bénéficiant de situation et d’environnement favorable à la
découverte. Mais en aucun cas de facultés supérieures,
dues à un cerveau singulièrement constitué, en marge de
celui des autres. La nature nous a tous constitués de la
même manière.

De plus, le génie est souvent qualifié de façon rétroactive,


lorsque les choses ont évolué et le génie disparu. Ce qui
veut dire, que c’est plutôt l’impact sur l’évolution de nos
sociétés, qui qualifie le génie, plutôt que la performance
intellectuelle dudit génie en question, qui le révèle. Puis, il
y a tous ces génies qui restent dans l’ombre de l’histoire,
parce qu’ils n’ont pas bénéficié de situation favorable à
leur émergence ou par exploitation, plagiat, pauvreté, etc.
Le génie n’est pas le seul fait des facultés d’un individu, il
est fortement sujet au jugement, dans un espace et un

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temps donné, le favorisant. C’est nous qui jugeons du


génie à un instant T, parce que c’est favorable, dans le
cadre d’une société qui l’utilise. En quoi Mozart ou
Picasso, tiendrait-il du génie, au regard d’une tribu vivant
en autarcie au beau milieu de la jungle ? Nos génies ne
sont tout simplement pas les leurs et il y a encore des êtres
humains, qui ignorent que nous sommes allés sur la
lune…

Mais l’Homme génial, serait-il allé sur la lune, s’il n’avait


eu ni bras ni jambes ? Qui peut dire, mais cela semblerait
bien hypothétique, car les prouesses de l’Homme tiennent
bien à sa structure physique, particulièrement favorable
pour réaliser ce genre de choses. Et son cerveau serait très
di érent, sans bras ni jambes. Puis, ne s’émerveille-t-on
toujours pas, de l’incroyable prouesse de l’araignée tissant
sa toile ? Si, bien sûr. Et cette ingéniosité est réalisée sans
la parole, l’écriture, la science, les mathématiques, etc. On
pourrait penser, en voyant cela, qu’en comparaison,
l’intelligence de l’araignée nous dépasse, tellement c’est
fascinant. Mais l’araignée n’est pas plus intelligente que
l’Homme, ainsi que l’Homme n’est pas plus intelligent
que l’araignée. Chacun réalise les choses, qui lui sont
permises, selon leurs structures physiques. L’intelligence
est là et non au centre du cerveau. C’est l’accumulation de
l’information, faite par chacun d’entre nous, qui crée
l’illusion d’une intelligence supérieure ou pas.
L’accumulation de l’information dans le cerveau, elle, par
contre, est bien réelle. La facilité que l’on a de le faire
également. Mais cela demande un e ort, un travail,
comme un sportif travaille un muscle. Il peut ensuite

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calculer ses performances, comme on peut calculer les


performances d’un cerveau, avec les tests de quotient
intellectuel.

Mais rien n’est jamais acquis en la matière et comme pour


le bien et le mal, il est impossible de définir le degré
d’intelligence par des tests de quotient intellectuel. Il
faudrait pour cela prendre en compte des millions de
paramètres. Puis les comparer à quoi ? Car le test de
quotient intellectuel ne fait que définir un potentiel à un
instant T, par rapport à des intérêts particuliers de notre
société évoluée. Un bon résultat au test ne vous dit pas
que votre performance est définitive, ni même, quelle
serait votre capacité à appréhender notre environnement
naturel, ce pour quoi nous sommes faits. Le test de
quotient intellectuel, ne vous dis pas quelle est votre
potentialité à survivre en milieu hostile, comme au cœur
de la jungle. Cela demande pourtant pas mal de
discernement… Non, le test de quotient intellectuel ne
constitue en rien un quelconque degré d’intelligence,
mais juste un degré de performance particulier, dû à un
travail ou à une facilité. Il est d’ailleurs régulièrement
remis en question, pour s’adapter aux critères assez flous,
qui nous semblent être dus à l’intelligence. Les études
démontrent également que globalement le quotient
intellectuel de l’humanité régresse au fil du temps. Cela
est dû aux progrès technologiques de nos sociétés, qui
nous a ranchissent sans cesse des e orts de mémorisation
et de réflexion pour vivre. Alors, on l’adapte, pour qu’il
soit plus en adéquation à notre mode de vie moderne et

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qu’il nous montre que finalement, nous ne devenons pas


plus « stupides », mais juste intelligents autrement.

Néanmoins, les Hommes ayant travaillé leur intellect


paraissent souvent bien plus à l’aise à la réflexion et à la
raison, leur donnant de fait une supériorité apparente.
Mais cette supériorité s’applique à des situations bien
particulières de nos sociétés, comme la politique, la
finance, la science, etc. Ils ont acquis des réflexes bien
adaptés à ce que nos sociétés modernes en attendent.
Cependant, le médecin de famille n’entrevoit rien à la
médecine du guérisseur traditionnel, s’il n’a pas lui-même
étudié le sujet en profondeur. L’intelligence ne serait pas
plus grande au médecin de famille, sous prétexte que sa
médecine serait plus e cace. Car le guérisseur a, lui aussi,
de longues années d’apprentissage et d’expérience. Et
même si cela nous parait plus abstrait, il détient un savoir
unique et privilégié au sein d’une population, comme
notre médecin de famille.

Alors, travailler son intellect, n’a jamais fait marcher un


Homme au plafond, comme le fait la fourmi. Cette
réflexion simpliste est faite pour prendre conscience que
l’augmentation de l’intelligence, si elle devait être
e ective, ne passe que par la structure de son système. La
fourmi bénéficie bien sûr d’un corollaire en rapport à la
gravité. Mais si l’Homme pouvait se doter de deux bras
supplémentaires par exemple, alors là oui, nous verrions
une di érence significative d’intelligence, entre les
Hommes qui auraient deux bras et ceux qui en auraient
quatre. Parce que du coup, ce qui les gère, le cerveau en

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autre, développerait des capacités ou des fonctionnalités


supplémentaires, qui permettraient à l’Homme, des
performances physiques supérieures, mais intellectuelles
également. Alors les hominidés primitifs n’avaient
évidemment pas la même intelligence que nous. Mais ils
n’avaient pas non plus la même structure physique. Et
toutefois, s’ils peuvent nous sembler très proches, les
changements les plus subtils peuvent faire la di érence,
comme la posture ou l’alimentation, qui, avec l’évolution,
peuvent opérer à des changements substantiels au niveau
du cerveau. Et l’incroyable performance de l’araignée
nous rappelle qu’il n’est pas nécessaire d’être grand, pour
jouir de facultés exceptionnelles.

Alors, si l’Homme doit être le plus exceptionnel du


monde vivant, cela ne tient peut-être pas qu’à son
intelligence, mais aussi à quelque chose de plus subtil,
dont nous serions tous dotés : l’âme. Car la question de
l’âme ne peut être éludée, quand on traite de spiritualité et
d’intelligence humaine. A-t-on une âme ou non ? Si telle
est le cas, ce qui la caractérise, peut alors très bien être
infinitésimal et subtilement relié à notre environnement
et pas seulement à notre intelligence ou notre intellect. Si
l’on veut concevoir une puissance créatrice éventuelle, il
est fondamental de bien discerner la question de
l’intelligence et d’intégrer le fait, qu’il n’y a pas de
di érences fondamentales entre les Hommes. Au risque
de considérer certains êtres humains, comme étant
dépourvu d’une âme… Donc si l’âme existe, elle est en
relation avec notre réalité, un univers dont la structure
physique est capable de traiter l’information de façon

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intelligente. L’intelligence de l’Homme s’inscrit alors dans


un tout et non en une performance quelconque. La
question est de savoir dans quelle mesure. Car nous
n’avons pas de vision globale de notre réalité, pas de
vision externe pour juger de la place de l’Homme.
Cependant, qu’il s’agisse de hasard ou pas, ce système
intelligent a bien tout créé, jusqu’à l’Homme. Il est alors
évident que l’échelle de valeurs qui caractérise notre
réalité est colossale, à un point, hors de portée de notre
imagination. Ça, c’est déjà une certitude !

L’intelligence des dieux

Les dieux sont nés de la réflexion des Hommes, pour


répondre à leur incompréhension, avec l’intuition que
quelque chose est à l’origine de ce monde et de ce qui y
vit. Et si l’intuition est bonne, alors peut-être que ce qui a
créé l’Homme, à une intention pour sa création, qui se
prolonge au-delà de la vie sur terre. Les questions
fondamentales de l’origine du monde, de la vie et de la
mort, sont des questions qui relèvent tellement du
mystère, qu’aujourd’hui encore, on se les pose. Alors si
l’Homme par son intelligence peut tant de choses, il se dit
que tout ceci peut être dû à l’intelligence d’êtres
supérieurs. Et que celui qui peut les comprendre, est ainsi
celui qui apporte des réponses.

Cette idée des dieux remonte à des temps immémoriaux et


il est di cile d’en faire état précisément. Depuis quand
cela fait-il partie de nos croyances ? Nul ne peut dire, car
cela dépasse de loin notre histoire et précède aux

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fondements de nos civilisations. Les preuves historiques


nous manquent. Mais l’on en retrouve des traces par les
objets rituels ou autres pratiques, qui remontent à plus de
10 000 ans avec les premières civilisations. Néanmoins, les
premières formes de spiritualité semblent être
conceptualisées depuis bien plus longtemps. En fait, ce
qu’il est di cile de connaitre exactement, c’est à partir de
quand les croyances spirituelles sont nées, car cela
remonte très loin dans l’histoire. Mais il existe des
témoignages de rites funéraires de plus de 400 000 ans.
C’est donc très ancien et cela représente bien les
substructions de la pensée symbolique chez l’Homme,
avec l’accompagnement des morts dans l’au-delà.

Mais pour ce qui est de la religiosité en tant que telle, par


la relation que nous avons avec les dieux, les premières
traces attestées remontent plutôt vers 100 000 ans, dans les
sépultures de l’Homme moderne. Le fait d’enterrer ses
morts, est le nécessaire besoin de préserver le corps de ce
qui pourrait l’atteindre. Et lorsque des totems sont créés et
destinés à les accompagner, c’est bien l’Homme qui
suppose que quelque chose d’intangible peut se passer
après la mort. On donne alors une intelligence aux
choses, au-delà du monde visible et matériel. Le besoin de
savoir de l’Homme, avec les rites funéraires, constitue
ainsi les premières traces d’une pensée mythique, celles
des dieux. Et cela apparait en même temps un peu partout
sur la planète, dans toutes les cultures et civilisations. Ce
qui veut dire que cela se transmet de façon progressive,
comme ce fut le cas pour la maitrise du feu par exemple.
Et si l’Homme passe de l’abandon de ses défunts à la

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sépulture, c’est que déjà le questionnement s’installe dans


son esprit.

Pour ce qui est du rite funéraire et de la symbolique, cela


ne vient que plus tard, progressivement, selon la
dramaturgie et le refus de voir partir les siens. On
retrouve cela dans toute civilisation, où la manière de faire
s’installe et se perpétue lentement. Pour la relation aux
dieux, cela vient plus tard. Et c’est parce qu’il existe des
dieux tout-puissants, que ceux-ci peuvent décider de ce
qui doit vivre ou mourir, et cela, même après dans le
monde des dieux.

Et c’est un grand progrès que voilà : celui de comprendre


la volonté des dieux. Désormais, on communique avec en
bonne intelligence. Ceux-ci nous guident ou s’imposent à
nous, pour un destin empreint d’absolu, voire de vie
éternelle. Au fil de l’évolution, notre espèce a accumulé
des expériences qui le dépassent, trouvant leur
justification par l’empirisme et l’intuition. Avec son
imagination, elle formalise les choses, les transmet et les
améliore. Cette transmission sans cesse élaborée, où
chaque génération vient mettre une pierre à l’édifice, finit
par créer une culture importante nécessaire à sa survie.
Car elle nourrit fortement sa façon de vivre et de se
comporter par rapport à la nature et à la société, créant
une intelligence collective qui s’impose à tous, forgeant
peu à peu son ADN.

Depuis les temps obscurs, l’Homme, à son image, a donc


eu besoin d’attribuer aux mystères du monde une

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intelligence. Et ce n’est certainement pas un hasard. C’est


son ressenti et son intuition qui depuis toujours le guide,
ordonnés par la nature, dont l’intelligence s’impose à
nous par la force de son équilibre. Et aujourd’hui encore,
malgré toutes les connaissances que l’on a, cette intuition
persiste, au regard de l’intelligence dont est faite la nature.

L’intelligence atomique

Notre monde nous apparait de manière idéale, parce que


nous sommes adaptés à n’en percevoir qu’une infime
partie. Celle qui nous est utile pour vivre et qui fait la
conscience que nous avons du monde. Mais lorsque l’on
cherche à dépasser cela, les choses deviennent rapidement
incognoscible, à mesure de nos prospections. Nous savons
donc tous que nous sommes constitués d’atomes, mais ces
atomes, nous ne pouvons les voir de manière individuelle.
Ce n’est qu’un ensemble constitué de ceux-ci qui nous
apparait : la matière. Pour nous, elle se situe « à l’échelle
macroscopique », celle que l’on peut voir à l’œil nu. Si l’on
prend l’exemple d’un grain de sable, celui-ci est constitué
d’environ 10 puissance 18 atomes, soit : cent mille milliards
d’atomes. C’est dire si le nombre d’éléments qui nous
composent est colossal et hors de portée de notre
perception du point de vue le plus élémentaire.

Il a fallu longtemps à l’Homme pour démontrer cet état


de fait. Mais est-ce une finalité en soi ? N’est-ce pas juste
un compendium, constitutif d’une réalité qui nous
échappe ? Car le fait d’avoir prouvé l’existence de l’atome
et ses principes de base, ne donne pas à l’Homme la vérité

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sur son existence ou celle de son monde. En e et, la


science considère l’atome comme étant quelque chose
relié à l’action, la force et la durée : c’est-à-dire l’énergie.
Les choses ne vont pas au-delà. Uniquement des briques
élémentaires d’énergie, sans condition particulière, autre,
qu’ayant la faculté de s’assembler, pour créer des
ensembles plus complexes. Complexité d’où là, nait tout
ce qui existe jusqu’à la vie. Mais ce que nous savons
réellement de l’atome, n’est-il pas seulement la partie
émergée de l’iceberg ? Parce qu’il faut reconnaitre que ça
ne répond pas au fait que la réalité existe. Et que la vérité
ne peut naitre exclusivement de l’observation de ce qui
est. Alors si la science s’accroche à cette idée, elle ne peut
que constater que l’au-delà, lui, n’est pas fait de particules,
celles qui constituent les limites de notre monde…

Rappelons que la vision d’un atome de façon directe est


impossible. On ne peut pas les voir, ni à l’œil nu ni avec
un microscope. Parce que leur taille est bien inférieure
aux longueurs d’onde de la lumière. Les images qui
existent des atomes, sont le fait d’un nombre important de
médiations techniques, opérées dans la production de
telles images. Alors notre connaissance des atomes, si elle
est déjà considérable, est principalement le fait
d’expérimentations physiques et de déductions
mathématiques.

Nous avons pour habitude de nous représenter les atomes,


comme de petites billes, qui gravitent les unes autour des
autres, à l’image de notre système planétaire. Cependant,
il ne s’agit que d’une représentation symbolique de

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phénomènes de flux énergétiques, pour nous aider à nous


représenter les choses de manière compréhensible. C’est
un modèle e cace pour transposer et discerner leur
fonctionnement, dans une logique qui nous est familière,
de sorte à pouvoir les étudier plus facilement. Car la
réalité d’un atome ne fait pas partie de ce qui nous est
connu, dans notre monde macroscopique. Il n’est donc
pas possible de le comparer directement à ce qui nous est
familier.

Le monde de l’infiniment petit est très di érent de ce que


nous connaissons : celui de la matière. Les règles
physiques n’y sont pas les mêmes. C’est là toute la
di culté pour se représenter les choses. Heureusement, il
y a les mathématiques et l’abstraction pour nous y aider.
Alors pourquoi ce modèle plutôt qu’un autre ? Il y en a eu
d’autres, proposés à l’origine, mais celui-ci s’est imposé,
car il correspondait le mieux à ce que l’on découvrait. Et
cela reste encore valable aujourd’hui, même si cela a
tendance à évoluer, grâce aux progrès de la simulation
informatique. Si l’on prend une particule, on se la
représente généralement comme une entité parfaitement
sphérique, mais elle n’a pas de forme particulière en fait,
elle n’est ni bosselée, ni sphérique, elle est floue et
vibrante. Pas simple dans ce cas de se représenter les
choses par la symbolique. Dans les faits, on mesure la
distribution de la charge électrique de la particule et la
taille de la sphère dans laquelle est contenue cette charge.
Cette taille est alors considérée comme celle de la
particule, car c’est la seule manifestation géométrique
mesurable que l’on puisse faire. Mais une particule n’est

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pas seulement définie par sa charge, elle l’est également


par sa masse, son moment magnétique et son temps de
vie. Ces attributs mesurables permettent ensuite de les
classifier et d’en comprendre les interactions.

Alors si cette science est géniale et nous apprend tant de


choses sur le fonctionnement de notre nature, elle reste
cependant très partielle. Car elle ne nous dit rien, sur la
mécanique intime du flou quantique, de sa logique et de
sa raison d’être. La matière tient donc en sa nature, bien
autre chose que ce qui nous est palpable et que l’on peut
atteindre. Cela ne constitue pas l’essence ultime de notre
réalité. La théorie quantique des particules permet de se
faire une représentation, en établissant un lien entre des
entités mathématiques et des faits expérimentaux
mesurés. Une particule devient alors surtout une courbe
sur un graphique ou quelques chi res dans un tableau. Au
point de se demander si l’on perçoit vraiment quelque
chose, malgré la précision atteinte par ces théories. Et
comme on ne peut pas résumer une particule à sa seule
représentation mathématique ; on peut en déduire que le
modèle standard (qui classifie les particules) nous
renseigne sur les constituants de la réalité telle que nous
la percevons, mais ne permet pas d’accéder à la réalité en
soi.

Pourtant, des scientifiques pensent encore qu’une théorie


du tout est possible, en établissant un nombre de lois
s’appliquant aux particules et à partir desquelles il serait
possible de connaitre l’ensemble du réel. Mais l’objet
quantique n’o re qu’une probabilité de fournir une valeur

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donnée lors d’une mesure, et même l’ordre dans lequel on


e ectue les mesures change les réponses de ces données.
Extraire une information du monde quantique, altère
donc souvent l’objet même de ce que l’on souhaite
connaitre. On n’est ainsi jamais vraiment sûr de
l’information que nous donne la nature. Car à petite
échelle, elle est changeante et s’adapte à ce que l’on
cherche à connaitre. La déduction est que la nature
cherche à construire en permanence et nous donne à
comprendre, que ce que nous voyons comme des briques
élémentaires ne l’est pas. Le fait qu’une particule existe
devient alors le fait qu’une intelligence formalise cette
particule pour la construction du monde, et non le fait
d’un hasard qui joue avec de petites billes, au gré des
interactions. Car ne pas pouvoir identifier, ce qui fait
qu’une particule apparait ici ou là, ne veut pas dire qu’elle
le fait sans raison précise, simplement par le hasard. En
e et, les statistiques ne définissent rien de précis, quand
on cherche à savoir où peut apparaitre une particule. Rien
ne permet de prédire précisément, où cela se fera. Une
particule peut potentiellement apparaitre n’importe où.
Ce qui fait qu’elle est partout à la fois, tant que l’on ne l’a
pas mesuré, puisqu’avant d’être une particule, elle est
d’abord un champ d’énergie.

C’est ce genre de di cultés qui tranche avec notre monde


macroscopique, celui de la matière qui cherche à scruter
ce qui ne l’est pas encore. Nous sommes donc la matière,
qui est faite d’atomes, eux-mêmes faits de particules,
elles-mêmes faite d’énergie, et on s’arrête là, comme s’il
n’y avait rien d’autre pour expliquer le monde. Ce qui est

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incognoscible nous rend alors naïfs, afin de préserver la


précellence qui nous caractérise…

Ainsi, est-il concevable que cette incroyable curiosité ne


soit issue d’aucune intelligence ? Et comment comprendre
qu’une intelligence puisse être au cœur d’une particule ou
bien au-delà, distante, en relation avec elle ? C’est di cile
à concevoir pour nous, et ce, à cause de la notion que l’on
a du vide. Car pour nous, le vide ce n’est rien, et dans ce
vide se baladent les particules. Mais tout ceci est
controuvé par notre conscience. Parce qu’entre notre
monde macroscopique et le monde microscopique, les
choses sont tellement di érentes qu’il n’y a pas de raisons
qu’il puisse en être de même, entre le monde
microscopique et celui qui l’engendre. Bien sûr, pour
nous, ce qui a créé l’énergie n’existe plus, mais est-ce
vraiment le cas ? Est-ce que l’espace ou le vide, n’est le fait
de « rien » ? Est-ce que, comme l’énergie, l’espace serait
ainsi constitué par quelque chose qui n’est plus ? Est-ce
que notre réalité ne dépend de « rien » pour exister ou
bien quelque chose fait qu’au contraire, elle se maintient ?

Car si notre compréhension s’arrête, à de l’énergie sortie


spontanément du néant, une autre réalité ne peut-elle pas
être à l’origine de tout ce que l’on connait ? Si bien sûr, et
l’on comprend qu’il peut exister d’autres échelles de
réalité. Un peu à l’image que constituent les couches d’un
oignon, et que d’atteindre les couches les plus profondes,
ne nous sois peut-être jamais possible, à cause des phases
d’accrétions qui rendent les phénomènes physiques

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décohérent. Il faut bien prendre la mesure, que ce qu’il


nous est possible de savoir sur la question, reste dans les
limites strictes du résultat engendré, qui fait notre réalité.
Autrement dit, ce qui a engendré l’atome, risque de nous
être éternellement inaccessible, parce que nous sommes
nous-mêmes faits d’atomes. En physique quantique, il est
impossible de distinguer l’observateur des phénomènes
observés. Alors, comment étudier l’univers comme un
tout, tandis que nous en faisons partie ? La science doit
ainsi s’attacher à ne plus décrire les objets, mais les
relations que l’on peut nouer avec eux, pour avancer
désormais.

L’intelligence de l’Homme est donc induite par ce qui le


constitue : la matière atomique. On peut dire que
l’Homme, c’est la matière qui a conscience d’elle-même.
Alors si l’Homme a conscience de ce qui le constitue, il ne
peut pas extrapoler à partir de ce qui le constitue, puisque
ce sont des données fragmentaires et incomplètes.
L’exemple de la théorie du big bang, en est la parfaite
illustration. Si élaborée soit-elle, elle ne répond en rien
aux questions fondamentales, parce qu’elle s’appuie sur
des données fragmentaires et incomplètes. La
connaissance des atomes et la théorie du big bang, ce
n’est alors que décrire la surface de l’océan. Et si l’on
utilise l’analogie de l’océan, où la surface de l’océan serait
notre réalité, constituée de vagues formant cette réalité ;
on comprend mieux l’idée, que ce qui engendre les vagues
est d’une grandeur sans commune mesure, comparée à
celles-ci. Et c’est bien normal. L’Homme, par réflexe, a
tendance à considérer que, par réduction, l’atome étant la

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partie la plus élémentaire, est également la plus simple du


point de vue de la complexité. Moins il y a d’atomes, plus
les choses sont simples et élémentaires. Si l’on considère
la forme que prend notre nature, cela va de soi. Mais
notre réalité, avec l’atome, n’est que la frontière accessible
à notre conscience, d’une complexité inverse. Car l’atome
est le produit d’une complexité infiniment plus grande, à
laquelle il est relié. Encore une fois, c’est la notion de vide
qui nous trompe. Et c’est parce que nous croyons en la
séparation des éléments, que nous considérons les atomes
comme les briques élémentaires de notre monde…

Alors avec l’analogie de l’océan, c’est comme si nous


n’avions conscience que du point culminant des vagues,
comme étant les briques de notre réalité : les atomes.
Cependant, chaque atome est le fruit d’une incroyable
ingéniosité qui nous est insondable, car il est un e et du
système qui l’engendre, mais aussi qui le maintient, quoi
qu’on en dise. C’est un peu comme le personnage d’un
dessin animé qui chercherait à comprendre son existence.
Pour lui, chaque point de l’écran serait les briques
élémentaires de sa réalité. Mais cette déduction, si elle
n’est pas fausse, est totalement hors-norme du point de
vue de la vérité… On comprend ainsi que la découverte et
l’étude des atomes, ne répond en rien à leur raison d’être.
On comprend également, l’énorme intelligence
endocausale que peut avoir le moindre atome, qui ne peut
être sondé par les méthodes conventionnelles, parce que
pas faites de même nature. Et même, si l’on peut imaginer
que d’une forme d’énergie primaire, puisse émerger tout
ce que l’on connait, il a bien fallu une intelligence

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préalable, pour en définir les règles phénoménales qui la


constituent. Car si l’on peut imaginer facilement, que de
l’ordre de quelques éléments puisse naitre, par entropie ou
le chaos, une réalité complexe ; l’intuition des Hommes se
résout di cilement, à ce que, de « rien », puisse naisse le
tout, puisque dénué de sens. Et cette intuition ancestrale
est la bonne, parce qu’elle nous est transmise par la
nature, qui constitue un bloc, un ensemble complexe où
tout est relié. Cet ensemble qui nous a donné l’intelligence
et la conscience a simplement répercuté son modèle
structurel intime, à l’Homme. Et que ce n’est pas le
mélange hasardeux d’éléments inertes qui peut y su re,
car là, il s’agit bien d’une mièvre vision. Somme toute, elle
est compréhensible, il faut alors en prendre la mesure et y
réfléchir, en s’a ranchissant de tout anthropocentrisme.

En tout état de cause, comment une chose comme notre


nature, incroyablement sensée, peut-elle n’être le fruit
d’aucune raison, sans se dégrader vers l’insensé ? C’est
justement parce que les choses ont un sens et leur raison
d’être à toutes les échelles, que notre monde est possible.
Et l’idée d’un état supérieur à notre réalité n’est surement
pas une vue de l’esprit. Mais l’Homme n’est qu’une goutte
d’eau dans l’océan de la vérité et de la compréhension des
choses. Alors la réalité d’un au-delà intelligent, s’il doit se
concevoir, ne peut en aucun cas être de l’ordre de notre
référentiel, il est non immanent, car pas de notre nature.
La réalité d’une intention à l’origine de notre monde se
doit d’être en vérité, en conjonction avec un référentiel
transcendantal, d’ordres di érents, à l’image des couches

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d’un oignon. Ce qui fait que notre compréhension de la


question d’un état supérieur ne peut passer uniquement
par le décryptage de notre nature, où si Dieu n’est pas fait
de particules, ne l’empêche pas d’en être le créateur.

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ET DIEU CRÉA LE MONDE

« L’humanité ne s’en sortira pas sans Dieu, car elle ne


peut dépasser cette idée. »
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Un monde bien réel

Les Hommes ont observé la nature et ils ont vu, que rien
de ce qui existe n’est apparu seul : les plantes, les bêtes et
les Hommes, n’existent que parce qu’ils se reproduisent.
Personne ne nait de rien. Je nais de mes parents, qui sont
nés de leurs parents, qui, eux-mêmes, sont nés de leurs
parents… Les Hommes se sont demandé alors, si l’on
remontait ainsi jusqu’à l’origine, de quoi était né le monde
au commencement. Ils en ont conclu qu’il devait y avoir
quelqu’un, ou quelque chose, qui avait créé tout ça. Et ils
ont fini par l’appeler Dieu. Ainsi, même si Jésus ne nous a
pas dit comment s’est fait le monde, il connaissait la
Torah (l’enseignement divin transmis par Dieu à Moïse),
qui, elle, en parle avec la Genèse (le récit des origines). Où
Dieu est considéré comme étant d’un ordre supérieur,
transcendant, créant le monde et tout ce qui existe.

La science avec la théorie du big bang, elle, s’a ranchit de


la nécessité d’un dieu. Parce qu’elle considère notre
monde comme étant immanent : c’est-à-dire qui
comporte en soi-même son propre principe et ne
nécessite pas l’intervention d’un principe extérieur. Elle
s’oppose donc à la transcendance, qui suppose toujours
des ordres, di érents. La transcendance exclut ainsi tout
contact réel avec le monde et d’autant plus avec la chair.
L’opposition ontologique, entre transcendance et
immanence, recouvre l’opposition spatiale, entre extérieur
et intérieur. La transcendance est : dépassement, sortie
hors des limites du monde, par référence auquel elle se
donne à concevoir. De même, l’immanence est : maintien

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à l’intérieur de ces mêmes limites. Dans ce cas, un dieu


personnel créant le monde ne peut donc pas faire partie
de ce même monde…

Le problème pour l’humanité est qu’elle ne peut juger des


choses, qu’en fonction de ce qu’elle peut appréhender. Et
en l’espèce, uniquement de ce qui est de l’ordre de la
matière ou de l’énergie. Mais si l’on peut considérer
l’espace ou le vide comme étant non-matière, la vérité,
c’est que ce n’est pas « rien », même si cela dépasse notre
perception et notre entendement. Avec le big bang, la
théorie se fonde sur des observations, pour expliquer le
monde. Elle voit la création de notre nature, à l’image
d’un ballon de baudruche, où l’espace aurait gonflé à la
suite d’une étincelle primordiale. C’est une façon simple
de se représenter les choses, pour que cela soit
compréhensible. Et comme à l’époque où l’on théorisait
que la Terre était plate, on cherche à se représenter le
monde, en fonction de ce que l’on observe et de ce que
l’on connait. Mais aussi avec une part spéculative que l’on
crée : celle de l’inconnu, pour que l’ensemble nous
paraisse cohérent. Il manquait beaucoup d’éléments à
l’époque, pour conceptualiser quelque chose de véritable,
et la théorie de la terre plate peut nous sembler bien naïve
aujourd’hui. Pourtant, les gens ne réfléchissaient pas
moins bien dans le passé. Ils théorisaient les choses au
mieux, selon les moyens techniques et les connaissances
qui étaient disponibles à l’époque.

Avec la théorie du big bang, nous faisons de même, à


l’aide de nos moyens techniques plus évolués, nos

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connaissances accumulées et notre réflexion. On


échafaude les raisons de notre monde, de la même façon,
à partir de ce que l’on peut observer de la nature et d’une
part spéculative également. Mais l’évidence, c’est que
l’intelligence humaine ne peut dépasser ce qu’elle est
capable d’emprunter à la nature, et si celle-ci est
immanente, un au-delà n’est alors pas envisageable. De
nombreux paradoxes émergent ainsi dans cette vision, où
le monde se serait fait seul, contrairement au temps de la
terre plate, où la vision d’un monde transcendantal nous
épargnait les parts de l’inconnu. Car tout ce que l’on
ignorait était attribué à Dieu. Aujourd’hui, tout ce qui ne
nous est pas connu par l’héritage ou l’expérience nous
empêche donc d’avancer dans la compréhension. Et dans
un monde immanent où Dieu n’a pas sa place, les pièces
manquantes du puzzle sont remplacées par la malléabilité
des mathématiques, à qui l’on fait dire la vérité qui nous
convient. Sur le principe, les choses n’ont alors pas
changé. Mais un monde immanent, lui, fera que l’être
humain ne dépassera jamais l’observation de la nature.
Car c’est notre nature qui conditionne notre entendement
et c’est parce qu’il n’y a pas d’intelligence supérieure chez
l’Homme que nul ne peut le dépasser !

La théorie du big bang nous est ainsi révélée par


l’observation de la nature. On observe, que semble-t-il,
une partie des galaxies ont tendance à s’éloigner les unes
des autres au fil du temps. La logique veut alors qu’elles
soient concentrées en un même point, si l’on remonte le
cours des événements. Car cela se fait dans toutes les
directions que l’on observe. Cette logique, qui parait la

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plus probante s’impose donc de fait, excluant d’autres


logiques possibles. Parce qu’elle reste dans le domaine de
l’observable. Mais cette vision, même si elle parait la plus
évidente, ne tranche tout de même pas la question d’un
dieu éventuel. Car elle est impuissante à démontrer qu’il
n’existe pas. Tout ceci est alors symptomatique d’une
certaine évidence, les choses vont bien au-delà de ce qu’il
nous est possible d’imaginer, et que l’imagination des
Hommes reste toujours à l’aune d’une immanence,
incapable de se su re à elle-même.

Au temps de Jésus, on se représentait le monde bien


di éremment et l’on peut comprendre que lui n’avait pas
vocation à nous expliquer la mécanique de notre nature.
On peut d’ailleurs déceler qu’il était en accord avec les
croyances de l’époque. Car lors de sa traversée du désert,
où il subit la tentation du diable, celui-ci le transporte sur
la plus haute montagne, pour lui montrer tous les
royaumes du monde… Même s’il s’agit d’un songe, par
son récit, il est évident que Jésus était en accord avec les
croyances de l’époque, corroborant l’idée que la Terre
était plate. Puisque la vision de tous les royaumes du
monde ne peut se faire si la Terre est ronde. Alors si son
ignorance n’était pas juste un renoncement, on pourrait
penser que finalement Jésus n’avait rien de divin, car il
ignorait déjà le plus élémentaire. Comment aurait-il pu
nous parler des mystères de Dieu, sans tomber dans
l’imaginaire ? Mais comme il ne nous a pas parlé de la
nature de Dieu en des termes physiques ou mécaniques ;
cela reste en parfait accord avec l’idée que notre monde
est transcendant, qu’il s’agisse d’un renoncement ou pas.

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En e et, si Jésus avait possédé des connaissances qui


dépassent l’entendement, du fait de sa divinité, cela aurait
prouvé l’immanence de notre réalité. Cela aurait
démontré que si Dieu existe, il peut faire partie de notre
monde à part entière, comme le laissent entrevoir
certaines philosophies, et non à un état supérieur d’où
tout serait parti. Si Jésus était Dieu, une part de Dieu ou
même juste inspiré par Dieu, alors il ne pouvait pas en
être autrement. Jésus ne pouvait que croire en l’idée que
la Terre était plate…

Encore une fois, la parole de Jésus démontre sa


toute-puissance, par les subtilités que l’on n’entrevoit pas
forcément. Elle corrobore le fait que Dieu ne peut être ou
faire partie de sa création. Un peu comme le
marionnettiste, qui crée un personnage à son image, puis
l’anime, semblant lui donner le réalisme qu’il faut pour
que nous paraissent le vivant. Mais si le marionnettiste et
son personnage, sur scène, nous paraissent faire partie du
même monde, à l’image d’un père et son fils ; le fait est,
que le marionnettiste et son personnage ne sont pas de
même nature. Le marionnettiste n’est pas fait de tissu et
de bois et la marionnette n’est pas faite de chair, même si
l’illusion est parfaite. Cette illusion est transmise par les
fils qui les relient, les fils qui transmettent la vie…

Pour Jésus, il en est de même. Pour les croyants, il aurait


été, ni vraiment Homme, ni vraiment Dieu, mais tous
deux se ressemblent, car ils sont reliés par les fils qui
animent Jésus et qui donnent une relation possible à
Dieu : l’Esprit saint. De cela nait l’idée de la Trinité, où

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Jésus, même s’il était Homme, est inséparable de Dieu et


de ce qui les relie. Il était, en quelque sorte, une partie de
Dieu, par extension, de ce qui le reliait à lui avec l’Esprit
saint. C’est en cela que Jésus a exprimé sa divinité, sans
prétendre être Dieu lui-même, au sens strict. Mais l’Esprit
saint, s’il peut donner à Jésus son statut idoine, est-ce
pour autant caution, à ne pas connaitre les mystères de
notre nature ? C’est que, parce que si notre monde est
transcendant, Dieu ne nous est pas accessible directement
dans notre nature. La marionnette ne peut expliquer la
chair, elle ne peut expliquer le monde, au-delà des limites
de ce qui la relie au marionnettiste.

Les premiers chrétiens, eux, ont interprété cela et nous


donnent à le comprendre par la « kénose », qui est la
doctrine du dépouillement de Jésus, lors de son
incarnation. La kénose serait, pour Jésus, le renoncement
à soi et non un dépouillement de sa divinité, pas plus
qu’un échange de sa divinité contre l’humanité. C’est
l’idée que Jésus s’est dépouillé lui-même, en prenant une
condition de serviteur, en devenant semblable aux êtres
humains ; se soumettant aux limites humaines, comme la
faim et la soif. Alors tout en restant Dieu, Jésus s’est
dépouillé de sa gloire céleste et de sa relation en face à
face avec Dieu. Il a abandonné son autorité propre et s’est
entièrement soumis à la volonté du Père. Mais l’on
pourrait se demander tout de même, si Jésus était Dieu,
comment il est possible qu’il ne sache pas tout comme
Dieu. Il semble que pendant sa vie sur terre, il ait renoncé
à recourir à certains de ses attributs divins. S’il était
toujours parfaitement saint, juste, miséricordieux, plein

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de grâce, droits et aimant ; son omniscience et son


omnipotence, elles, étaient limitées à divers degrés. Avec
la kénose, Jésus a renoncé à un certain nombre de choses,
mais il en acquit d’autres. Car avec sa nature humaine, il
s’est humilié lui-même : il est passé de la gloire suprême
au Ciel, à une vie humaine qui s’est terminée sur la croix.
Par un acte d’humilité suprême, Dieu est devenu un être
humain et est mort pour sa création. La kénose, c’est
Jésus qui prend une nature humaine, avec toutes les
limites qui lui sont propres, à l’exception du péché.

Du coup, l’humanité n’entrevoit rien de ses origines et de


sa raison d’être. Et si Dieu lui-même ne peut nous aider à
comprendre, Dieu devient alors juste l’incompréhension
des Hommes et non une réalité. C’est le paradoxe de Jésus
se voulant être à l’image de Dieu, mais impuissant à
exprimer cette réalité par le verbe. D’où la nécessité des
miracles. Mais comme les miracles ne peuvent s’exprimer
en termes d’écriture, ils n’apportent donc rien à ceux qui
ne les ont pas vécus. Cette insu sance fait que l’humanité
a du mal à accepter, que cette incroyable merveille qui fait
son être puisse être le fait de quelque chose
d’incroyablement plus merveilleux et qui puisse lui
échapper autant. Elle veut alors savoir et sans détour, elle
refuse de se soumettre à l’idée d’un état supérieur, qui la
reléguerait à l’objet, et de ce fait à pas grand-chose. En
conséquence, elle défend l’idée inverse d’un Dieu
transcendant, pour a rmer son importance, et théorise la
sphère de l’immanence, pour la compréhension d’un
monde à sa mesure : avec la théorie du big bang. Mais la

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vérité, c’est que l’humanité ne s’en sortira pas sans Dieu,


car elle ne peut dépasser cette idée…

Divine cosmogonie

La théorie du big bang est une construction


mathématique complexe. Elle est di cilement accessible
si l’on n’est pas spécialiste. Il faut avoir des connaissances
techniques importantes, afin de pouvoir s’en imprégner
réellement. De plus, elle est incomplète, faisant l’objet de
nombreux paradoxes, ce qui ne facilite pas sa
vulgarisation. Mais l’idée générale peut tout de même
s’exprimer, à l’aide d’analogies, et pourquoi pas, narré à la
façon d’une histoire pour enfants ; comme pour la genèse
en son temps, cette cosmogonie, qui décrit la formation
du monde et dont la symbolique en a permis la
compréhension par le plus grand nombre.

Imaginez une pièce vide, fermée et sans ouverture. Au


milieu de cette pièce, une table et sur cette table un bocal
rempli d’eau où nagent poissons et autres crevettes. Sur
un des murs, un robinet qui goutte légèrement. Dans le
bocal, on vit et la société s’organise, on discute et l’on
philosophe sur les origines de la vie et de ce que l’on est.
On s’interroge sur ce dont est l’eau, qui nous permet de
vivre, de quoi elle est faite, d’où elle vient, etc. Les
poissons sont les érudits, les scientifiques, les grands
philosophes… Les crevettes, le petit peuple, souvent
ignorant ou empreint de spiritualité. Car pour les
crevettes, comme pour les poissons d’ailleurs, les mêmes
grandes questions fondamentales restent sans réponse.

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Mais l’intuition leur dit, sans pouvoir l’expliquer, que tout


de même, une raison existe à tout ça. Il a bien fallu un
début, une intention pour la création de la pièce
(l’univers) ; celle du bocal (la Terre), celle de l’eau (la
matière) et celle de la vie (les poissons et crevettes pour
s’interroger sur tout ça). Ce qui a créé l’univers n’a
semble-t-il que de bonnes intentions, dont une, qui les a
placés au centre de l’univers et au sommet de l’évolution.
Car c’est un vrai bonheur que de nager dans cette eau et
de contempler la nature. Ce qui est à l’origine de tout ça
nous ressemble donc forcément plus ou moins. Il nous a
imaginés un peu comme lui de toute évidence. Les
crevettes confortées dans leur intuition, qui, au fil des
générations, n’ont jamais vu leurs pensées remises en
question, ont fini par vouer un culte à ce créateur. Il
subsistait néanmoins une raison à trouver au mal, qui
s’exprime parfois dans le bocal. Car un
créateur-bienfaiteur ne peut avoir créé le mal, ce serait un
non-sens. Mais quelque chose comme la crevette noire
pourrait bien faire l’a aire et tout expliquer…

Les poissons, eux, sont plus sceptiques depuis toujours, ils


sont curieux et ne se satisfont pas des allégations
fantaisistes et sans fondement des crevettes. Ils semblent
plus intelligents, car ils ont déjà démontré qu’ils sont faits
d’eau, cette même chose dans laquelle ils nagent. La vie
des poissons et des crevettes s’explique donc de fait… Nul
besoin de créateur et encore moins de crevette noire.
Parce que pour les poissons, il existe une explication
rationnelle à toute chose et il su t donc de chercher pour
trouver…

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À force, ils ont inventé ce qu’ils appellent : la science. Et


grâce à la science, un progrès immense fut accompli, le
jour où un poisson put s’extraire de l’eau, en un bond
spectaculaire. On constate ainsi qu’autre chose existe en
dehors du bocal, un vide immense et sans eau. On a pu y
apercevoir la rotondité du bocal et donc en déduire des tas
d’informations « scientifiques ». L’eau est limitée à une
zone comprise dans les limites du bocal, elle n’emplit pas
tout l’univers, comme on le pensait jusqu’alors. On ne
peut de ce fait pas vivre en dehors du bocal. Les poissons
ont reculé de façon très importante les limites du savoir…

Les crevettes sont très impressionnées par cette science,


qui finit par expliquer tant de choses. Mais elles gardent la
foi, guidées par leur intuition. Elles pensent que les
poissons ne pourront jamais dépasser l’origine de la
création du monde. Mais les poissons ont quand même
semé le doute, dans l’esprit de bien des crevettes, qui, du
coup, se passionnent de plus en plus pour la science.

Au fil du temps, deux mondes s’a rontent, les croyants et


les non-croyants. Chacun y va de ses arguments, et cela
tourne même au drame parfois, car on n’hésite pas à
utiliser la violence pour convaincre, si nécessaire. Les
poissons ne croient pas à un créateur, qui aurait conçu et
placé le bocal au centre de l’univers. Pour eux, les choses
sont arrivées comme ça, par hasard, au fil du temps, et il
faut continuer à chercher pour corroborer cette idée.
Comme il n’est pas possible de vivre en dehors du bocal, il
faut trouver un moyen d’explorer l’univers immense d’une
autre façon. Les poissons ont donc inventé « la loupe ».

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Elle permet de voir plus loin, bien au-delà du bocal,


jusqu’aux origines de la création de l’univers peut-être…
Et, surprise, un jour, on découvre quelque part très loin
du bocal, un objet : ils l’appellent « le robinet ».

Quels progrès incroyables ! On construit alors des loupes


de plus en plus performantes, afin de pouvoir le scruter et
l’analyser plus en détail. On a peut-être trouvé l’origine de
la création du monde, car le robinet est l’objet le plus
lointain qu’il est possible de percevoir. Cette nouvelle se
répand à travers tout le bocal, de manière retentissante.
Les crevettes sont subjuguées, les poissons excités par la
découverte. Toute la communauté est en ébullition et les
théories, des plus réalistes aux plus fantaisistes, font leurs
apparitions. Jusqu’au jour, où les poissons découvrent que
du robinet coule de l’eau. C’est fantastique, voici enfin la
preuve que tout vient de là…

Une crevette plus intelligente échafaude alors une théorie.


Le Créateur a créé le robinet d’où s’écoule l’eau, le bocal
devait donc être sous le robinet à l’origine, puis il a poussé
le bocal, pour qu’il s’éloigne progressivement. Mais les
poissons sont plus pragmatiques, ils ne veulent pas croire
qu’un créateur ait déplacé le bocal, après l’avoir rempli
d’eau. Alors pour expliquer que le robinet soit si loin du
bocal, ils modifient la théorie : c’est en fait la pièce
(l’univers) qui a grandi et déplacé le bocal. À l’origine,
tout était dans le robinet, il s’est ouvert, car la pression
était trop forte, et tout a jailli puis créé jusqu’à la vie, ne
cessant de se répandre et de s’agrandir à l’infini. Nul
besoin d’un créateur pour expliquer le monde, c’est l’eau

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qui est à l’origine de tout. Elle s’est transformée, créant le


temps, la pièce, la table, le bocal, l’eau et les créatures
aquatiques ! Cela devient la théorie du tout, tout
simplement…

Mais c’est vraiment très compliqué et les poissons peinent


à finaliser leur théorie. Le défi est immense et plein de
paradoxes. Tellement, que finalement, les crevettes,
confortées dans leur intuition, imaginent qu’il ne sera
jamais possible, même en expliquant la transformation de
l’eau, de justifier la création du robinet sans le Créateur.
Elles sont confortées dans leur foi…

Voici une histoire amusante qui peut être racontée aux


enfants, afin de leur expliquer la création du monde sans
parti-pris… Quant au monde des adultes, cela se
complique, car l’esprit d’un adulte n’est pas celui d’un
enfant. Du point de vue de la psychologie, il y a plusieurs
manières de découvrir Dieu. Chez l’enfant, cela peut être
présenté par les parents par exemple, mais il faut attendre
que celui-ci accède au récit pour se faire sa propre opinion
et considérer que Dieu est bon ou pas. Cela théorise
l’attachement avec lequel Dieu peut être une image
paternelle. Chez les chrétiens d’ailleurs, « Dieu le Père » en
serait le reflet. Et puis on peut le découvrir plus tard, au
cours d’une émotion intense d’angoisse ou d’érotisme,
comme lorsque l’on décrit sa relation avec Dieu, comme
avec un amant. Pour la psychologie, il semble que c’est
parce que nous avons des émotions totalement
désincarnées et irréelles que nous avons besoin de
transcendance. Nous imaginons une entité invisible qui

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nous gouverne et qui prend un nom. Il est partout, il est


en nous. Nous éprouvons en notre for intérieur, une
représentation ou une sensation forte, qui, comme une
évidence, confirme cette entité invisible ; rendant di cile
d’apporter la preuve de l’existence de Dieu. Les
psychologues nous disent que Dieu a une fonction
paternelle, à l’image d’un « doudou » spirituel. Un enfant a
besoin de la proximité physique de ses parents, chez
l’adulte, cette proximité est représentée par Dieu,
entrainant cette sécurisation. Les églises, les calices,
l’encens, la musique chez les chrétiens deviennent des
objets transitionnels permettant d’éprouver la présence de
celui qui n’est pas là. Mais les non-croyants possèdent un
sentiment transcendant également, qui est celui de
l’Homme. C’est une élévation, un élan, comme celui que
connaissent les croyants. Où la religiosité est remplacée
par la volonté de construire une société plus juste.

Alors si du point de vue des psychologues les choses sont


simples, pour celui des scientifiques, il en va autrement. Il
est bien plus ardu, que de décréter, que pour ce qui est de
la question de Dieu, tout est dans la tête de l’Homme. La
science, elle, doit s’attacher à apporter des preuves avant
d’a rmer quoi que ce soit. Et avec la théorie du big bang,
elle en est encore loin. Malgré tout, elle bénéficie d’une
bonne réputation, elle est peu contestée sur le fond,
certainement parce qu’elle peine à remettre formellement
en cause l’idée créationniste. En e et, elle ne dit rien
quant à ce qui a précédé le big bang et que par
conséquent, la main de Dieu peut toujours y trouver sa
justification pour le tout un chacun. Finalement, si elle se

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distingue d’une cosmogonie, par les lois générales avec


lequel le monde physique est gouverné, elle n’enlève en
rien le mystère de ce qui est en tant que tel. Les croyants
et les scientifiques peuvent donc coexister en paix, sur la
terrible question du pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt
que rien…

Mais pour le reste, il en va autrement, la question de


l’origine ne règle pas celle de Dieu, loin de là. Et si la
science peut admettre un préalable à ce qui est, elle
conçoit di cilement que la cause puisse en être de nature
divine. Car les croyants, eux, a rment, que ce qui a créé
le monde, a également une intention pour nous-mêmes ?
Elle doit s’attacher, alors, à démontrer que les choses
peuvent être, sans intentions d’un au-delà. Que tout peut
exister et s’expliquer, sans la présence d’une raison
suprême centrée sur nous ! Et c’est là le talon d’Achille de
la théorie du big bang, car elle n’est pas encore à même
de se débarrasser des nombreuses questions relatives à
Dieu. De plus, il y a l’épineux paradoxe, de pouvoir
expliquer le tout par l’observation. Parce que si les
humains peuvent expliquer l’univers, il n’est pas interdit
de penser qu’ils puissent être à même de le reproduire un
jour ; se plaçant de fait en Dieu créateur, pour tout ce qui
pourrait y vivre à l’intérieur…

S’il devait y avoir une morale à notre histoire pour


enfants, c’est que l’explication de l’univers par la science
ne peut être atteinte, sans être à même de pouvoir créer
l’univers lui-même. Comment le poisson peut-il imaginer
ce qui se trouve en dehors de la pièce ? Le tuyau qui va

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jusqu’au robinet dans le mur, la pompe qui amène l’eau, le


château d’eau, la rivière, la mer, la planète, puis l’univers
intergalactique… Le poisson ne peut trouver une
explication à son univers, sans jamais avoir eu référence,
de près ou de loin, à toutes ces choses qui ne font pas son
monde. Il ne peut imaginer les choses, que de façon
repliée sur lui-même : avant, il n’y avait rien, puis le
robinet surgit pour créer le tout. Son esprit ne peut
dépasser ce qui lui sert de référence. La théorie du big
bang, si elle est un bel objet mathématique, se confronte
forcément à ce paradoxe et c’est normal. Si l’on veut
expliquer notre réalité dans sa globalité, notre vision
s’achoppe fatalement aux incohérences de l’approche de
cette globalité. Il n’est pas possible de décrire notre réalité
à la manière d’un continuum, tout simplement. D’autres
approches sont nécessaires…

Alors, comment soulager nos frustrations ? Comment


admettre l’idée, que le sens à tout ça ne passerait peut-être
pas par nous ? Ou au contraire, tout, remettant fortement
en cause notre degré de liberté ? Il faut donc s’extraire des
idées reçues qui nous formalisent, afin d’échafauder une
certaine forme de vérité et non, fixer son idéologie en
fonction de ce qui nous influence en permanence. Il
faudra répondre encore à de nombreuses questions, avant
de décréter que celle de Dieu peut être devenue sans
objets… Puis les paradoxes n’appartiennent pas qu’à la
science, car la philosophie religieuse nous enseigne que
Dieu est partout, voit tout et sait tout. Il est l’univers, et de
ce fait, l’énergie qui le constitue. Alors par définition, si
Dieu existe, il est l’énergie créatrice de sa propre réalité,

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Dieu s’étant créé lui-même… Des paradoxes de la science


et de la religion, ceci aurait pu être le mot de la fin. Mais
tout de même, les mécanismes de notre monde ont encore
beaucoup de choses à nous apprendre et la question de
Dieu, toujours en suspens, en est le fil conducteur.

Ainsi soit le big bang

Pourquoi notre monde existe et qu’est-ce qui en est à


l’origine ? Bien sûr, personne ne peut le dire, nous n’en
savons rien. Mais la curiosité humaine, fait qu’il a
toujours fallu essayer d’y répondre. Ainsi, de tout temps,
les Hommes ont imaginé le plus probable, grâce à
l’observation de la nature. Cela a donné naissance à de
nombreuses cosmogonies (théories expliquant la
formation du monde). Aujourd’hui, avec la théorie du big
bang, nous avons une version de la création du monde,
qui s’appuie toujours sur l’observation de la nature, mais
où la mythologie a laissé sa place à l’imaginaire des
mathématiques. Cependant, la vérité nous échappe encore
et malgré les progrès importants de la science, on
comprend que la nature ne nous sera jamais observable
dans son intégralité. Et ce qui ne l’est pas, oblige alors aux
conjectures du possible, mais sans jamais dépasser ce que
la nature nous donne à comprendre. Comme le poisson
dans son bocal, l’évidence est que ce qui fait notre monde
excède ainsi largement ce que l’on peut en connaitre.
Nonobstant ceux qui s’acharnent à ne pas le reconnaitre,
pensant que la science pourra s’enquérir de tout ce qui
existe. Avec la théorie du big bang, on spécule alors de
façon scientifique, c’est-à-dire sans jamais dépasser le

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cadre de la connaissance, ce qui ne su ra donc jamais à


décrire le monde.

Ainsi, cette théorie est née de l’observation cosmologique,


mais également de la théorie de la physique quantique,
qui décrit le comportement des atomes et des particules.
Grâce à la physique quantique, on a pu formaliser un
certain nombre d’observations que l’on fait de notre
univers, établissant ainsi son histoire de façon plus
cohérente. Cependant, la physique quantique est très
di cile à comprendre dans son ensemble, de l’aveu même
de grands spécialistes de la question. Et Albert Einstein
lui-même, pourtant un des pères de celle-ci, eut du mal à
se résoudre à sa complétude. Il lui semblait qu’il y
manquait des éléments face aux bizarreries qu’on y
rencontrait. Son intuition lui vint peut-être qu’il avait une
vision plus excentrique des choses et que la question de
Dieu ne lui était pas indi érente. S’il n’était pas croyant
au sens religieux du terme, il y voyait néanmoins une
forme d’intelligence à notre réalité. Alors si la physique
quantique a pu croire expliquer le monde à l’époque, car
elle fonctionne plutôt bien ; le fait est que plus, on en sait
sur la question, et plus l’idée monte dans la communauté
scientifique, qu’il soit nécessaire de réinventer les choses,
face aux phénomènes insolubles qu’elle rencontre. Et
l’intuition d’Einstein, convaincu par le déterminisme,
resurgira probablement un jour, à la lumière de nouveaux
paradigmes qui attendent l’humanité.

Une théorie scientifique est un modèle mathématique qui


décrit et codifie les observations, expliquant des

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phénomènes à partir d’hypothèses et de postulats,


permettant de les vérifier. La théorie du big bang en est
une, de type général, confirmée ou infirmée par des
expériences, mais également soumise à l’épistémologie.
Les théories de la physique ne sont pas nouvelles, elles
sont apparues et se sont développées au fil du temps. Mais
depuis la théorie de la relativité générale d’Einstein, on
possède un moyen capable de décrire un univers à quatre
dimensions, déformé par les masses et les énergies qui s’y
trouvent ; donnant ainsi naissance à la cosmologie
moderne.

Depuis Aristote, la science considérait l’univers limité en


taille, stable et immobile. Mais toutes les équations de la
théorie de la relativité générale laissent penser que
l’univers est « courbe ». Donc en expansion ou en
contraction, mais en aucun cas immobile. Einstein se
refusa alors à croire en ses résultats. Il modifia ses
équations, en leur ajoutant un coe cient, qu’il nomma
« constante cosmologique ». Une sorte de contrepoids, qui
s’oppose aux e ets de la gravitation, qui est nécessaire
pour rendre possible une distribution de matière presque
statique, exigée par la faible vitesse des étoiles constatée.
Sans force répulsive, l’univers redevient ainsi immuable,
sans commencement ni fin, comme il était de rigueur de
le penser jusque-là.

Puis un autre scientifique décide de se débarrasser de cette


constante cosmologique, qu’il juge superflue, obtenant
comme résultat deux types d’univers. Un univers qui pulse
jusqu’au moment où la gravité l’emporte sur l’expansion

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et se contracte jusqu’à s’e ondrer sur lui-même,


concentrant toute la matière en un volume de densité
nulle et de température infinie. Un rebond possible
entamant alors un nouveau cycle
d’expansion-contraction. Puis un autre type d’univers où
l’expansion est éternelle, qui prône un univers né de rien,
s’agrandissant continuellement. À l’époque, ces idées
étaient trop utopiques pour susciter l’adhésion de la
communauté scientifique, mais Einstein lui-même, finira
par en admettre la possibilité.

Peu après, l’idée d’un univers en expansion fut confirmée


par d’autres, se basant sur le décalage vers le rouge de la
lumière émise par les galaxies, découvert précédemment.
En e et, la lumière d’une étoile que l’on observe, change
de couleur selon la distance qui la sépare de nous, plus
elle vient de loin, plus elle se décale vers le rouge. Grâce à
cela, on comprit également que les galaxies lointaines
s’éloignent de nous avec une vitesse proportionnelle à la
distance qui sépare ces galaxies de la nôtre. Un univers en
expansion qui gonfle avec le temps trouva donc sa
justification dans la communauté scientifique, malgré le
scepticisme d’Einstein.

Plus tard, on émit l’idée que si l’on remonte dans le temps,


toute la matière de l’univers aurait pu être concentrée en
un unique atome primitif, une singularité. Et qu’en
explosant, cette singularité donna naissance aux
composantes de l’univers. Pour la première fois,
quelqu’un imagina l’hypothèse d’un commencement, au
sens d’une évolution des choses qui se trouve dans la

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nature, et de ce fait, une histoire physique à notre monde.


Cette hypothèse mettra du temps à s’inscrire dans une
véritable théorie scientifique et à rentrer dans les mœurs.
Parce que jusque-là, personne n’avait émis d’arguments
en faveur d’une expansion originelle. De là est née la
bataille entre ceux qui y croient et ceux qui s’y opposent.

Un monde atomique

Ce qui nous a amenés à ce changement de paradigme,


qu’est la théorie du big bang, est assez facile à
comprendre. Mais s’il s’est opéré avec de simples
observations et de la logique, il aura fallu expliquer avec
un certain nombre de preuves, que cette vision soit
possible. Et c’est la physique quantique qui a permis cela.
Elle est beaucoup plus ardue à aborder et une certaine
forme de vulgarisation n’est pas toujours possible, car la
physique quantique n’est pas tellement de notre intuition,
pas des choses que l’on connait habituellement. Dans
l’infiniment petit, ce qui s’y passe défie l’entendement.

Alors, la théorie du big bang ne connut pas d’évolution


pendant longtemps, parce qu’il fallut réussir à décrire les
réactions qui se seraient produites aux tout premiers
instants qui suivirent la naissance de l’univers : la
nucléosynthèse. On émit donc l’idée que l’univers, à ce
moment-là, ne contenait pas de matière. Mais plutôt une
soupe primordiale de nature inconnue et de température
très élevée, capable d’engendrer la matière que nous
connaissons aujourd’hui. C’est-à-dire, 92 % d’hydrogène
et 7 % d’hélium, le 1 % restant étant composé d’éléments

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lourds : fer, carbone, oxygène, etc. Mais la théorie avait


un point faible, car si cela peut expliquer l’apparition des
éléments légers, il en va autrement pour les éléments
lourds.

La soupe primordiale aurait donc été constituée d’un


mélange de particules à très haute température et dont
l’action de certaines particules, sans cesse absorbées et
réémises par d’autres, les aurait transformées
continuellement. Mais avec la chute des températures, ce
mécanisme aurait changé pour former les noyaux des
atomes d’hydrogène, grâce à la force nucléaire forte.
Ainsi, de nombreux noyaux d’atomes se seraient formés
très rapidement. Mais la nucléosynthèse s’arrête là à cause
de la chute de la température, due à l’expansion
continuelle de l’univers. Les 92 % de particules qui ne se
sont pas associées durant cette phase, restent seules pour
former de multiples atomes d’hydrogène ; ce qui
expliquerait, de fait, pourquoi l’hydrogène est l’élément le
plus abondant dans l’univers.

Pour les éléments lourds, ils auraient pu être créés, selon


deux mécanismes. En partie au moment de la
nucléosynthèse, lors de la formation des noyaux
atomiques, divers éléments purent être créés, y compris
des éléments lourds. Mais ces derniers sont plus
facilement destructibles, car leur noyau possède un plus
grand nombre de particules. Et dans la soupe primordiale,
les contacts entre les di érents éléments ont pu être
su samment fréquents pour en détruire la majeure partie.
Puis à cause de la baisse de température, la

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nucléosynthèse se serait arrêtée, épargnant ainsi une


partie des éléments lourds qui s’y trouvait : les 1 % des
éléments dont on ne connaissait pas l’origine. Le
deuxième mécanisme fut expliqué par les réactions
thermonucléaires qui se passent au cœur des étoiles,
transformant les éléments légers en éléments lourds par
fusion nucléaire. Lors de la nucléosynthèse, la
température aurait été trop élevée pour que les électrons
se lient aux noyaux formés, mais avec la chute de la
température, cela devenait possible. De même, les
photons, empêchés depuis le début de se déplacer
librement, purent enfin se mouvoir sans percuter les
électrons. Ce qui provoqua comme un flash, libérant ainsi
les photons et plongeant l’univers dans la lumière.

Dis comme ça, tout ceci nous parait alors très simple et
évident. Un peu comme nos poissons dans leur bocal, qui
imaginent le robinet, d’où jaillit l’eau sous la pression,
pour former le monde. Et c’est curieux, car
idéologiquement, tout ceci n’est pas très di érent de la
Genèse, où Dieu dit : « Que la lumière soit et la lumière
fût ». Il n’y a donc rien de surprenant, lorsque l’on sait que
c’est un prêtre qui est à l’origine de cette idée, que l’on
appelle aujourd’hui le big bang.

Plus tard, deux ingénieurs viendront apporter de


nouveaux éléments à la théorie. Positionnant dans
n’importe quelle direction, une antenne radio très sensible
destinée à recevoir les signaux d’un satellite, ils détectent
un bruit parasite plus fort que prévu. Mais après avoir tout
vérifié, ils constatent que le bruit persiste néanmoins. L’un

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d’eux va entendre parler d’une théorie, qui prédit


l’existence d’un rayonnement radio apparu à la suite du
big bang et vieux de 15 milliards d’années. Intrigué, il va
contacter un scientifique justement en train de construire
une antenne, dans le but de détecter ce signal tant
attendu. Celui-ci confirma les soupçons des deux
ingénieurs, de leur découverte de l’explosion qui a donné
naissance à l’univers. Découverte importante, car le
rayonnement cosmologique était prédit par la théorie et
vérifié par les observations. Le Monde venait alors de se
former et désormais la théorie du big bang, appuyé sur de
nombreuses observations, devenant donc la meilleure
théorie sur le passé de l’univers.

Depuis ce jour, le rayonnement cosmologique a été très


étudié, notamment à l’aide de satellites d’observation. Ces
derniers ont pu détecter une émission radio identique
dans toutes les directions, c’est-à-dire homogène et
isotrope. En e et, en étudiant l’intensité du rayonnement
en fonction de sa longueur d’onde, les scientifiques ont pu
en déceler de très nombreuses fluctuations de
température, sortes de grumeaux dans la soupe
primordiale. Germes de galaxies qui attendaient que
l’univers se refroidisse pour pouvoir se développer et
former les structures que nous connaissons. Corroborant
ainsi les prévisions de la théorie.

Le rayonnement di us cosmologique peut aider à révéler


également la masse de l’univers. On part du principe que
si sa densité est supérieure à trois atomes d’hydrogène par
mètre cube, l’expansion est contrecarrée. Avec l’envoi de

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ballons-sondes, les scientifiques ont pu estimer que cette


densité était proche de trois atomes, l’univers serait donc
à-peu-près plat.

Voici brièvement et simplement résumée l’histoire de la


théorie du big bang. Mais il reste bien des questions à
résoudre. Car au fil des connaissances acquises en
physique quantique, il a fallu expliquer bon nombre de
paradoxes et d’incohérences pour qu’elle puisse devenir
une vérité scientifique. Une vérité qui tente de mettre le
monde en équation, démontrant ainsi que Dieu n’est
finalement qu’une vue de l’esprit et que le monde
s’explique très bien par le truchement des mathématiques
humaines.

Un monde si particulier

Avec le fond di us cosmologique (ce rayonnement issu


des premiers instants de l’univers), la théorie du big bang
nous révèle que la température de l’univers aurait été à
peu près identique en tout point à cette époque. Il n’y a
pas de trous, de zones sans énergie ou d’énergies
di érentes. Mais cela soulève un paradoxe, car 300 000 ans
après le commencement, l’univers devait déjà mesurer
plusieurs milliards d’années-lumière, à cause de
l’expansion rapide de l’univers. Et donc par principe, deux
atomes situés à plus de 300 000 années-lumière n’ont pas
pu communiquer et s’équilibrer thermiquement, puisque
selon la théorie de la relativité, rien ne peut aller plus vite
que la lumière. C’est ce qu’on appelle « le paradoxe de
l’horizon ». Et c’est gênant, car cela nous révèle que l’idée

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d’une origine du monde à partir d’une singularité


primordiale (cet atome primitif qui aurait explosé) peut
être fausse. En fait, le paradoxe de l’horizon nous impose
une barrière infranchissable, au-delà de laquelle il est
impossible de démontrer quoi que ce soit par
l’observation. C’est comme si l’origine du monde se
cachait derrière un rideau. On tente alors de deviner ce
qui s’est passé au-delà de ce rideau, en conjecturant le fait
d’une origine en un point unique ; parce que c’est l’option
qui nous parait la plus logique et donc la plus acceptable.
Mais si l’on peut imaginer des tas d’autres possibilités, ces
dernières sont indémontrables par des phénomènes
connus plus en aval. Ce qui en fait des propositions
inacceptables pour l’instant. Nous en sommes alors à une
version logique, di cilement contestable, car les autres
propositions dépassent les éléments connus de notre
nature.

Mais est-il logique de penser que ce qui est à l’origine de


notre nature est forcément de même nature ? Parce que si
la réalité est une construction, rien ne dit que ce qui
construit, le fait à partir du même principe. Sauf si cette
logique refuse l’idée d’un au-delà. Du coup, on retrouve
exactement ce qu’on a connu avec la théorie de la Terre
plate, la logique, mais où Dieu est maintenant remplacé
par des facteurs inconnus, que la science doit s’attacher à
démontrer. Facteurs qui trouvent leurs noms par le
hasard, le paradoxe, l’énergie noire, la matière sombre,
l’énergie du vide, le mur de Plank, etc. Les hypothèses
sont nombreuses, mais tout doit rester logique.
Cependant, la logique n’existe, que si notre monde n’est

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fait que de particules, et là rien n’est moins sûr. Car,


quand on parle d’univers, parle-t-on uniquement des
objets qu’il contient, ou bien également de ce qui permet
de créer les objets ? Et c’est important de souligner ce
point, parce que la théorie du big bang, finalement, ne
nous parle que de ça : la création des objets de notre
univers à partir d’un certain temps. Ceci fait qu’une
intention peut très bien avoir créé l’univers et en être
l’administrateur, même si la théorie du big bang émet des
vérités. En tout état de cause, ce qui est nommé fait par
principe déjà partie de la connaissance, où Dieu n’aurait
plus sa place dans un monde de particules. Pourtant,
quand la logique nous emmène au bout du bout, à
admettre que le résultat final ne l’est pas, la logique ne fait
alors que démontrer ses limites. Car elle est elle-même
issue d’une construction. Les paradoxes n’ont donc pas
fini de nous asseoir des limites de notre condition. Et la
création du monde jamais accessible, si ce que l’on essaie
de décrire ne trouve pas sa logique par l’immanence.

Quant à sa topologie, notre univers nous semble plat, ne


possédant ni courbure positive ni courbure négative. C’est
comme s’il ne contenait que la masse de matière qu’il faut
pour que l’expansion ne soit ni freinée ni accélérée. C’est
très intéressant et fascinant, car cela ouvre la porte aux
conjectures, cependant, il nous est plus évident de
démonter un univers à géométrie courbe, que plat.
Puisque cela permet à nos consciences de s’en faire une
représentation (une sphère par exemple). Alors même si
cette probabilité est faible et si l’on s’en tient à ce qu’on
constate, il est possible que ce que l’on observe ne le soit

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pas vraiment. À l’image de notre Terre qui nous a semblé


être plate pendant longtemps, lorsque l’on scrute
l’horizon du fait de sa grandeur. Un jour, nous avons pu
en faire le tour pour prouver le contraire. Mais pour
l’univers, c’est impossible et la fenêtre d’observation qui
nous est ouverte sur lui, est trop étroite pour en tirer une
conclusion. Nous devons alors nous contenter, que ce que
nous observons ne soit qu’une fluctuation de l’univers à
cet endroit. C’est « le paradoxe de la platitude ».

Comme pour l’horizon, la platitude défie l’entendement et


l’idée que l’on essaie de se faire de l’univers, défie toute
logique. Car comment expliquer une expansion à l’image
d’une explosion multidirectionnelle, dans un univers qui
parait ne pas décrire de sphère pour le contenir ? Avec la
platitude, on peut considérer que l’univers est peut-être
bien trop grand pour qu’on puisse y déceler une
quelconque rotondité. Mais comme pour l’horizon, on se
trouve ainsi face à un rideau, où l’information qui nous
est accessible ne nous sera jamais possible dans sa totalité.
Alors si les mathématiques peuvent nous projeter au-delà
de l’information, il faudra tout de même expliquer de
quelle nature un espace sphérique, trouve ses limites
externes. En fait, que l’univers soit plat ou sphérique, il
faudra dire en quoi l’espace est contingent.

Encore une fois, ici la logique s’arrête et l’histoire épique


de la théorie du big bang, prend pour l’instant la mesure
d’une vérité inqualifiable. On le voit, expliquer notre
réalité, faite de particules, n’est qu’une gageure, car les

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particules ne représentent qu’une image finale de cette


réalité.

Puis un autre mystère interpelle également : l’absence de


rotation de l’univers. Les observations et mesures du
déplacement des galaxies nous indiquent que l’univers ne
tourne pratiquement pas. Ce qui va à l’encontre des
théories actuelles, qui considèrent que la quantité de
matière qui constitue l’univers et sa vitesse initiale aurait
dû provoquer une rotation ; expliquant en partie la
répartition des galaxies dans l’univers. Une explication
probable pourrait en être le ralentissement dû à
l’expansion rapide de l’univers. Alors, afin d’obvier aux
di érents problèmes que soulève la théorie du big bang et
notamment celui de l’horizon et de la platitude ; il sera
donc imaginé un nouveau modèle cosmologique,
établissant un événement qu’aurait subi l’univers lors de sa
naissance : l’inflation. Une expansion très rapide, qui lui
aurait permis de grossir d’un facteur considérable, en un
temps extrêmement bref.

Mais comment tout cela est-il possible ? En physique


quantique, le principe d’indétermination nous donne à
comprendre, qu’il est impossible de connaitre à la fois la
vitesse et la position d’une particule. De ces travaux naitra
une idée très étrange : c’est que le vide n’est pas vide. Mais
composé de particules et d’antiparticules (antimatière) en
ébullition, qui lorsqu’elles se rencontrent s’annihilent
mutuellement, libérant de l’énergie. Cette énergie remplit
le vide lui procurant ainsi une masse. Le vide n’est de ce
fait pas « rien », contrairement à ce que l’on pourrait

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croire. L’antimatière déjà connue, mais inexpliquée, fait


que la relativité d’Einstein et la physique quantique
semblent s’ignorer. Pour essayer de remédier à cela, on
mit au point une équation mêlant les deux principes. De
l’analyse méthodique de ses conséquences, on proposa un
frère à l’électron : l’antiélectron ; stipulant, d’autre part,
que lorsque ces deux particules se rencontrent, elles
s’annihilent en deux photons. Ce qui fut confirmé plus
tard en détectant une paire de particules électron-positron
en provenance de l’espace ; vérifiant de même
l’impossibilité de créer un électron, sans créer son
partenaire également. D’autres observations suivront et de
l’expérimentation, sera confirmée la parfaite symétrie
entre matière et antimatière.

On prend alors conscience que le vide, qui n’est pas


« rien », est au contraire une chose complexe et qui
participe à la construction de notre réalité. Donc si les
choses sont ce qu’elles sont, c’est que l’espace en est en
partie responsable. Il a la faculté de s’étirer, de se modeler
et de s’adapter selon les besoins que lui dicte la matière.
Avec l’inflation (cette expansion brusque de l’espace), la
théorie permet de résoudre un certain nombre de
paradoxes, elle agit alors comme une variable
d’ajustement pour que les choses soient cohérentes.

Plus tard, on expliqua l’inflation par l’hypothèse de deux


types de vide. Bien avant la soupe primordiale puis la
grande explosion, il n’existait rien. Juste un peu de vide
infinitésimal : le vide fondu. Homogène et de température
très élevée, régie par la gravité et une « super force »

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concentrant l’ensemble des forces électromagnétiques.


Ensuite, on postulera que dans ce milieu, la gravité
repousse la matière au lieu de l’attirer. Du fait de ses
caractéristiques particulières, le vide fondu grandira à très
grande vitesse, prenant une place énorme en un instant :
ce sera l’inflation. Et avec le refroidissement, le vide fondu
se gela, à l’image de l’eau qui se transforme en glace,
changeant de symétrie. Devenu hétérogène et
asymétrique, la « super force » se sépare alors en quatre : le
vide fondu devient le vide gelé, libérant au passage une
énorme quantité d’énergie. Tout comme l’eau qui libère
de la chaleur en se solidifiant. Grâce aux équations
d’Einstein, l’énergie va se transformer en matière, pour
donner notre monde actuel.

La théorie de l’inflation pourrait être la solution à


l’énigme de la masse manquante de l’univers également.
Considérant la courbure de l’univers, ainsi que
l’observation de la vitesse des étoiles autour de notre
galaxie ; les scientifiques pensent que 90 % de la masse de
l’univers nous est invisible et qu’elle pourrait, pourquoi
pas, s’expliquer par l’énergie du vide.

Concernant l’antimatière, avec l’inflation, les calculs


donnent à comprendre que la matière et l’antimatière
créées étaient en quantité égale. L’univers est alors une
soupe de particules élémentaires pouvant changer de type
à leur gré. Puis ce changement ne pouvant plus se faire,
les protons et neutrons se forment du fait de la chute des
températures. Un court instant, la matière se trouva en
plus grand nombre que l’antimatière et une gigantesque

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annihilation s’opéra. Une très forte asymétrie apparait


alors et seul un milliardième de la matière subsiste,
donnant une supériorité à la matière faisant disparaitre
l’antimatière. Le concept de particules et d’antiparticules
nous est donné par les équations, en décrivant leur
comportement. Elles font apparaitre deux solutions
symétriques, qui ont des charges électriques et des
énergies opposées. Les propriétés fondamentales sont
également les mêmes, un couple particule-antiparticule,
voit leur masse, leur charge, leur moment magnétique et
leur durée de vie identique. Pour le moment, les
connaissances sur l’antimatière ne permettent pas
d’expliquer l’infime partie de matière qui a survécu à
l’annihilation massive. Hormis l’envisager, encore une
fois, par une phase de transition importante de l’univers.

Alors tout ça est très compliqué admettons-le et pas très


représentatif de ce que l’on connait habituellement, notre
intuition y est étrangère. Un vide qui n’est pas vide et qui
gonfle à des vitesses incroyables, une matière et son
opposé capable d’annihilation, une gravité omniprésente,
mais dont on ne sait presque rien… Tout ça n’est pas très
rassurant. Mais s’il semble que nous soyons sur la bonne
voie, en réalité, il n’en est rien. Car tout ceci ne consiste
qu’à essayer de démonter les di érentes phases subies par
l’énergie, pour en arriver à la matière. Ça n’explique pas
de quelle intelligence cela participe pour en arriver là…
Bien trop de questions restent sans réponse, pour résumer
notre réalité à l’interaction des particules et à en faire
l’histoire du tout. Mais si l’évidence nous arrange, c’est

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bien parce que nous ne sommes pas grand-chose sur


l’échelle de l’intelligence de notre réalité…

Envers et contre tous

La théorie du big bang, bien que très élaborée, n’a donc


pas été complètement vérifiée. Elle ne peut pas remonter
au-delà d’une certaine limite également : le temps de
Planck. Car au-delà, elle suggère des températures et des
énergies infinies à l’univers, et là, nos lois physiques ne
s’appliquent plus. De plus, même s’il semble que ce soit le
cas, nous ignorons si la température possède une limite. Il
est en conséquence important d’apporter une réponse sur
ce sujet, avant la moindre conclusion. Alors, qui avait-il
avant le big bang ? La question reste ouverte et de ce fait,
d’autres modèles cosmologiques racontant la naissance de
l’univers, ont pu surgir (comme la théorie des cordes).
Mais celui du big bang est le plus connu, car il est celui
qui a le plus d’arguments en sa faveur. D’aucuns l’accusent
néanmoins d’être une théorie bricolée, parce que certains
points restent toujours sans réponse et pourtant essentiels
à sa validation, comme la température limite dans
l’univers. L’inflation est un de ces points également.
Venue au secours de la théorie, elle s’adapte comme une
variable selon les besoins, permettant de raccorder les
di érentes observations et expériences que l’on fait de la
nature. Mais l’inflation ne peut pas être vérifiée par
l’expérience, on n’explique pas comment l’espace peut
gonfler de la sorte. Pour l’instant, on s’en tient à dire que
ce serait dû à « l’énergie noire ». La théorie explique mal
également, la formation des galaxies, ou bien le décalage

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vers le rouge de leur lumière, qui peut avoir une autre


origine que leur éloignement, etc.

Avec tout ça, la théorie nous explique qu’une formidable


énergie s’est libérée lors de la création du monde. Mais
alors, d’où provient cette énergie, pire, de quoi est-elle
faite ? La théorie l’ignore, nul ne le sait, il n’est même pas
sûr que cette question ait un sens, car la physique actuelle
est impuissante à décrire l’instant initial qui a vu l’univers
apparaitre. Donc la notion même d’énergie possède-t-elle
un sens, dans un tel contexte ? De plus, si l’on imagine le
big bang comme une injection d’énergie qui se répand
dans l’univers, c’est en fait l’univers lui-même qui
explose ; créant tout ce qui existe, le temps, l’espace, le
vide, la matière, etc. L’énergie aurait ainsi, en sa nature, la
faculté de se déployer et de se transformer selon les
besoins d’un but bien précis : celui de créer la matière. Et
si c’est le cas, l’énergie dépasse alors largement la notion
que l’on s’en fait, celle que l’on constate et qui est surtout
un concept relié à l’action, la force et la durée.

En conséquence, quelle est la nature initiale de l’énergie,


de quelle intelligence cela participe et qu’est-ce qui la
maintient ? On le voit, on ne peut théoriser le monde en
partant d’éléments aussi fragmentaires. Ce qui nous est
palpable, ne su t pas à déduire la nature initiale des
choses. Et si l’on constate que rien ne se crée et que tout
se transforme, ce principe de conservation de l’énergie ne
vaut que pour un système isolé et statique. Car si l’univers
est en expansion, son énergie peut très bien ne pas se
conserver. Quand les particules se propagent dans

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l’espace, leur fréquence diminue, elles sont de moins en


moins énergétiques et leur énergie peut donc se perdre.
Alors qu’est-ce qui fait que l’énergie s’exprime tout de
même selon des règles strictes malgré tout ? On n’en sait
rien et la porte ouverte à autre chose que la théorie du big
bang resurgit de ce fait constamment.

Quant à la masse de l’univers, on ignore si elle est


constante, car les équations de la relativité n’en disent
rien. Et comme les limites de l’univers sont inaccessibles à
l’observation, tout devient possible dans un monde où les
choses peuvent changer. On peut cependant spéculer en
décrivant sa masse par unité de volume et estimer sa
densité au cours de l’évolution du temps depuis l’époque
du big bang. Cette densité est très faible aujourd’hui et
tend vers le zéro, car elle se serait diluée à mesure de
l’inflation. Mais nous ne savons pas si l’inflation existe, et
si c’est le cas, dans quelle mesure, où, quand, comment, à
quelle fréquence, de quelle incidence, de quelle portée, de
quelle action, etc. La liste est longue, comme tout ce qui
touche à l’inconnu. Car l’inflation est juste une idée, qui
nous fait donner à la réalité une histoire simple et linéaire.
Mais paradoxalement, c’est aussi la preuve de la furtivité
du passé. Parce que ce qui a été, n’existe pas pour
l’éternité.

Une autre curiosité est la fameuse vitesse de la lumière.


Nous savons qu’aucun objet ou information dans l’univers
ne peut dépasser sa vitesse limite. Mais l’on pourrait se
demander, en combien de temps un photon (particule de
lumière) atteint la vitesse de la lumière ? Eh bien, il se

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trouve que cette vitesse est atteinte instantanément. Cela


défie l’intuition, mais ce sont les équations de la relativité
qui nous le disent. La lumière va toujours à la vitesse de la
lumière. Un photon étant de masse nulle, il peut subir une
accélération infinie et donc atteindre sa vitesse maximum
instantanément. Logique, mais pourquoi pas plus ?
Curieusement, une particule de lumière est aussi une
onde, elle devrait alors dépendre du milieu dans lequel
elle se propage, à l’image d’une onde sonore. Mais dans
l’espace, de quoi dépend une onde lumineuse pour
onduler ? Car une onde ne correspond à aucun
déplacement matériel en soi, c’est une ondulation du
milieu dans lequel elle apparait. Comme lorsque vous
jetez un caillou dans l’eau, c’est l’eau qui ondule. Dans le
cas de la lumière, on comprend alors que c’est l’espace
lui-même qui pourrait être perturbé, dû à des propriétés
permettant l’existence de l’onde. On pourrait ainsi penser,
encore une fois, que l’espace ce n’est pas « rien » et que
c’est de sa nature que dépendrait la vitesse de la lumière.

Mais dans le cas de la lumière, un support n’est pas


nécessaire pour avancer dans le vide, puisqu’elle est
également une particule. Alors une fois dit cela, nous
ignorons quand même, pourquoi la lumière a la vitesse
limite qu’est la sienne. En tout cas, il est évident que la
nature de l’espace joue un rôle d’influence sur le fait que
notre réalité existe, et qu’il n’est pas indissociable de ce
qu’il contient. Bien au contraire, et tout ce qui est dans
l’espace dépend directement de ses propriétés
intrinsèques. Donc mettre l’univers en équation exige de

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tenir compte de cette chose inconnue qu’est l’espace, où le


passé furtif y cache tous ses secrets.

À cause de la vitesse limite de la lumière, la majeure partie


de l’univers nous est inconnue. La plupart des étoiles ne
seront jamais observables, car elles subissent un décalage
temporel. On ne saura peut-être alors jamais dans quel
univers nous vivons. La théorie du big bang limite nos
observations approximativement à 13,8 milliards d’années,
parce qu’au-delà, selon elle, l’univers n’existait pas encore.
La Terre se trouve ainsi au centre d’une sphère contenant
tout ce que l’on connait, formant l’univers observable. Sa
taille, par contre, ferait 45 milliards d’années-lumière de
rayon et non pas 13.8 comme on pourrait s’y attendre, ceci
à cause de l’expansion de l’univers qui enfle au fil du
temps. Mais l’univers est certainement plus grand que
cette partie observable dont on peut y compter les étoiles.
La théorie estime qu’aux premiers instants de l’univers,
certaines régions étaient trop éloignées pour que leur
lumière ait eu le temps de nous parvenir. Ce qui fait
penser que l’univers connu s’étend bien au-delà. Si l’on
tient compte d’une certaine courbure de l’espace-temps,
l’univers serait au moins 300 fois plus volumineux que sa
partie observable, ce qui défie l’entendement. Nous ne
pouvons donc pas vérifier la quantité d’étoiles réelles qui
existe, puisque leurs lumières n’ont pas encore eu le temps
de nous parvenir. À cause de l’expansion, on ne peut
imaginer un jour voir l’ensemble de l’univers, parce que la
vitesse d’éloignement augmente proportionnellement
avec la distance. À partir d’un moment, cette vitesse est
même plus rapide que celle de la lumière. Mais si rien ne

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peut aller plus vite que la lumière, il ne s’agit que de ce qui


se déplace dans l’espace-temps. Là, c’est l’expansion de
l’univers lui-même qui est concerné, les étoiles distantes
restant visibles telles qu’elles étaient par le passé, c’est leur
lumière actuelle qui n’aura jamais le temps de nous
atteindre. Mais soyons prudent, tout ceci ne peut être
tenu pour vérité, car l’observation est fautive, elle ne rend
pas compte des choses dans un espace-temps immuable,
dont on pourrait calculer l’évolution. Parce que, si le futur
ne nous est pas prévisible, le passé ne l’est pas non plus,
contrairement à ce que l’on pourrait croire. Et ce, pour les
mêmes raisons. Le passé est furtif à cause de tout ce qui
ne nous apparait pas, et par le chaos qui règne en son
milieu. Dans ces conditions, la théorie du big bang risque
bien de nous raconter, une histoire qui n’existe pas !

Quant à la gravité, elle n’entre pas dans les calculs de la


théorie, car ses mystères nous échappent encore
totalement. On le voit, finalement la théorie du big bang
pose autant de questions qu’elle n’apporte de réponses,
mais elle est la meilleure vision que nos « petites têtes de
fourmis » ont du monde pour l’instant. Alors vaut-elle
mieux que celle que nous avions à l’époque où l’on
théorisait la terre plate ? Pas sûr, car de nouveaux
paradigmes viendront ébranler nos certitudes, n’en
doutons pas. Nos connaissances ont évolué certes, mais si
elles nous renseignent très bien sur notre monde local,
pour ce qui est des questions fondamentales, de notre
raison d’être ; nous sommes toujours confinés dans les
méandres organiques, d’une boite de Petri refusant
obstinément de nous révéler les secrets de son ouverture.

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Plus on étudie finement la théorie du big bang et plus, on


mesure l’immensité de notre ignorance. Et il a fort à
parier que les générations futures la jugeront aussi naïve
que nous le faisons aujourd’hui pour la théorie de la terre
plate. Mais elle nous est très utile, car elle nous fait
avancer dans la compréhension du monde, en apportant
le flot de questions qui nous servira à l’approche d’un
au-delà éventuel. Parce qu’elle le fait déjà en nous faisant
comprendre l’ahurissante complexité de ce qui fait notre
réalité. Elle nous fait déjà entrevoir, l’horizon de toute
autre chose, à laquelle nos esprits ne sont pas encore
préparés. Et qui emmènera l’Homme vers une histoire qui
est loin d’avoir dit son dernier mot…

La métaphysique nous incombe

La science qui étudie la nature, s’intéresse à ce qui est.


Elle s’organise selon diverses disciplines, comme la
biologie qui s’intéresse à tout ce qui est vivant, la physique
de l’ordre de tout ce qui est inerte ou bien l’astronomie
pour les choses célestes. Elle cherche à établir des
relations de cause à e et entre ces di érentes disciplines.
La métaphysique, elle, s’intéresse à ce qui est de manière
plus générale. Elle s’interroge sur l’origine de ce qui
existe, et quels en sont les facteurs cachés pour expliquer
tout ce qui bouge, quelle est la structure invisible derrière
les apparences. Donc si l’on s’interroge sur ce qui est sans
pouvoir découvrir son principe avec l’expérimentation,
alors c’est du ressort de la métaphysique.

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La physique fondamentale actuelle a donné à l’Homme


un certain nombre de succès, de nouveaux outils toujours
plus élaborés et des perspectives de recherche encore plus
profondes, repoussant toujours plus la connaissance.
Pourtant, elle repose sur une certaine dichotomie. Car il y
a d’un côté la physique quantique qui décrit l’infiniment
petit, celle des particules élémentaires et de l’autre, la
relativité générale qui décrit la gravitation à toutes les
échelles de l’univers. Mais ces deux théories s’expriment
dans un formalisme très di érent. Elles impliquent deux
conceptions du monde incompatibles, ce qui
intellectuellement pose de nombreux problèmes. Avec la
relativité générale, on considère la matière constituée
d’objets classiques, tels que nous les connaissons, de façon
localisée, où ne réside pas de temps et d’espace absolu.
Avec la physique quantique, le temps est bien défini et la
matière est une représentation faite de fonctions d’ondes
et de champs quantiques, qui ne sont pas des entités
localisées. Ces deux mondes s’opposent, rendant di cile
une conception globale et unifiée de notre réalité.

D’un côté, le modèle standard, s’il fonctionne bien et


permet des prédictions vérifiées, contient cependant des
incomplétudes. Il contient un certain nombre de
paramètres arbitraires, dont l’origine nous est inconnue.
Leurs valeurs, comme la masse des particules ou les
intensités de leurs interactions (les constantes de
couplage) n’ont pas de raison que l’on peut identifier. Le
formalisme mathématique du modèle standard n’a donc
pas d’origine justifiée. De ce fait, il peine encore à décrire
la réalité du monde, de façon cohérente et complète. Les

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tentatives de théorie de grande unification restent ainsi


pour l’instant peu convaincantes.

De l’autre côté, il y a la gravitation, celle-ci est décrite à


l’aide de la relativité générale. De nombreuses
observations et expérimentations sont venues vérifier
cette théorie de diverses manières et avec grande
précision, mais n’ont toutefois pas été testées dans tous les
domaines. Et la création d’une théorie de grande
unification obligera peut-être à la remettre en cause. Car à
l’échelle microscopique, les mesures peinent à préciser
l’interaction gravitationnelle qui s’exerce entre les objets,
au-delà de quelques micromètres. À l’échelle des galaxies,
si l’on s’en tient à la théorie de la relativité ; les
observations nous montrent qu’il y a quelque chose qui ne
va pas, car les étoiles et le gaz interstellaire semblent
tourner trop rapidement. Mais heureusement, la
métaphysique est là pour nous proposer des conjectures
possibles, afin d’y remédier. On imagine alors la présence
d’une matière invisible présente, pour conserver la validité
de la relativité générale, à ces échelles : la matière noire.

La nécessité d’unifier la relativité générale et la physique


quantique est importante. Car sans cela, il parait
impossible de savoir ce qui s’est passé au début de
l’univers ; au moment du big bang, où les e ets de la
gravitation, mais également les e ets de la physique
quantique y sont importants. La théorie des cordes et la
théorie de la gravité quantique à boucles sont des
tentatives pour y arriver, mais ne paraissent pas répondre
aux promesses attendues. Et l’on peut se demander si

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parvenir à une telle formulation se révèle aussi di cile,


c’est peut-être parce que la gravité di ère par nature des
autres forces. La gravitation serait alors
fondamentalement di érente des autres interactions, elle
ne serait pas quantique, tandis que les autres forces le
seraient. Concevoir une théorie d’unification impose
néanmoins de continuer à décrire la force gravitationnelle
de la même façon que la relativité générale, en faisant en
sorte que la matière, elle, continue à obéir aux lois de la
physique quantique. Mais la science n’a aucune idée de la
manière dont la matière, décrite par la physique
quantique, courbe l’espace-temps. Pour cela, il faudrait
comprendre ce qu’est la masse gravitationnelle ou bien
comment se crée un champ gravitationnel, en physique
quantique.

Pour expliquer le phénomène de l’accélération de


l’expansion de l’univers, il a fallu introduire « l’énergie
noire », comme composante de pression négative au
modèle. Comme la constante cosmologique, introduite
par Einstein en son temps, l’énergie noire agit comme
une force répulsive gravitationnelle, poussant les galaxies
à s’éloigner de plus en plus vite les unes des autres. Mais
cela oblige à comprendre comment cela évolue au cours
du temps et les raisons qui font que les quantités,
pratiquement négligeables au départ, sont aussi
importantes aujourd’hui. Alors si ce n’est pas prouvé, nos
observations nous montrent néanmoins que nous ne
vivons pas dans un univers ralentissant au bord de
l’e ondrement. Et si ce n’est pas l’énergie noire, d’autres
raisons existent surement.

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Certains imaginent ainsi que l’on peut être dans un


monde complètement symétrique où matière et
antimatière coexistent ; où le vide serait un milieu peuplé
de particules, possédant des masses positives et
d’antiparticules, avec des masses négatives dans les mêmes
proportions. Dans ce cas, nous serions dans un univers
qui refroidit doucement sans variations d’expansion ou
l’énergie noire devient alors inutile. La gravitation serait
dans ce cas, comme un phénomène émergent des
propriétés du vide, une réaction provoquée par les masses
en présence. La gravitation ne serait donc pas une force
comme les autres forces du monde quantique, mais
quelque chose de plus global, de sous-jacent à notre
réalité, où l’antimatière y jouerait un rôle prépondérant.

La physique quantique se base sur des objets


mathématiques : la fonction d’onde. Les informations
disponibles dans ce système permettent de faire des
prédictions précises, de calculer et de prévoir des
probabilités de résultats d’une mesure, lors d’une
expérience. Et cela fonctionne plutôt bien. Mais cette
approche ne dévoile rien d’une réalité qui serait
sous-jacente aux résultats des mesures expérimentales. On
en reste là malgré le statut même de la fonction d’onde,
où le fait de savoir si elle est un objet réel ou un simple
outil mathématique n’est pas défini clairement. Alors si
l’on veut savoir comment la matière quantique courbe
l’espace-temps, on peut di cilement se contenter de
toutes ses questions sans réponse. Il faut bien se résoudre
à spéculer sur la nature tangible sous-jacente aux

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prédictions quantiques et explorer d’autres


interprétations, à l’aide de la métaphysique si besoin est.

Selon certaines philosophies, l’univers ne serait pas fait


d’entités distinctes et solides comme ce qu’on aurait
tendance à croire, mais comme un vaste flux de courants
dynamiques et d’événements interconnectés qui
interagissent continuellement. Et c’est troublant, car une
expérience de physique célèbre nous donne à penser que
ce pourrait être le cas. Il s’agit du pendule de Léon
Foucault. En 1851, Foucault s’est servi d’un énorme
pendule pour démontrer la rotation de la Terre, en
l’attachant à la voûte du Panthéon à Paris. Une fois lancé,
on remarque que son plan d’oscillation pivote au fil des
heures, changeant de direction. Cela est dû à la rotation
de la Terre autour de son axe. Mais l’on peut se demander,
par rapport à quel repère, le plan du pendule reste fixe.
Parce que si le pendule, lui, est fixé au plafond du
bâtiment sur terre, la Terre, elle, tourne autour du Soleil.
Puis le Soleil autour de la galaxie, elle-même par rapport
au groupe local, ensuite vers l’amas de la vierge et le
superamas du centaure, tous attirés par leur gravité.
L’ensemble tombe à son tour vers le grand attracteur et à
l’univers dans son ensemble, comme si les choses étaient
emboitées les unes dans les autres. Le pendule de Foucault
ajuste donc son comportement en fonction de l’univers
dans son ensemble. Et on ne s’explique pas ce
comportement, c’est comme s’il y avait l’omniprésence de
la matière et une influence mystérieuse distincte de la
gravité. C’est ce que nous donne à comprendre le pendule
de Foucault. Il existerait dans l’univers une interaction de

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toute autre nature, que celle décrite par la physique


connue. La gravitation ne serait pas due à une force locale
des objets du fait d’échange d’énergie, mais d’un
ensemble, où chaque partie comporte, en elle-même, la
totalité dont dépend tout le reste. Tout serait
interdépendant. Et c’est important, car si le mystère de la
gravitation qui nous échappe autant, ne se situe pas au
niveau quantique, la vérité, elle, pourrait bien être
ailleurs…

Alors, il aura fallu des connaissances majeures sur notre


nature, pour passer d’une terre plate, au système solaire,
puis d’un monde éternel et limité, à un univers immense
en évolution. Les outils de l’Homme l’ont, à n’en pas
douter, projeté très loin de sa condition animale.
Cependant, malgré ses connaissances, il s’interroge
encore quant à sa place privilégiée dans l’univers. Car ce
monde, qui semble tellement être fait pour lui, ne fait que
lui dire que quelque chose a pu créer ce monde. Comme
la fourmi dans sa boite, l’Homme-explorateur a toujours
tenté de définir les limites de son monde. Et si ses
possibilités, jusqu’à récemment, se sont limitées à notre
bonne vieille terre ; maintenant, avec les progrès de la
science, les limites de son univers se sont révélées comme
n’en ayant plus. Et cette possibilité, de l’illimité, a fait
naitre dans son esprit, l’idée que son univers pourrait être
immanent. Qu’il ne soit plus besoin d’événements créant
le monde, car tout pourrait se su re à lui-même. Avec la
notion d’infini, notre univers aurait très bien pu se créer
lui-même à partir du néant, puis évoluer au fil du temps,
créant tout ce qui existe… Mais si cette conception est

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simple et commode, il faudra apporter une certaine réalité


au néant, qui, disons-le, e ondre toutes réalités possibles,
rendant à l’au-delà toute réalité…

Cependant, notre univers est constitué d’éléments qui ont


des valeurs constantes que l’on peut mesurer, comme la
vitesse de la lumière. Mais ces valeurs ne semblent pas
varier dans le temps ou dans l’espace. Pourquoi la vitesse
de la lumière a-t-elle cette vitesse, plutôt qu’une autre ?
Nous l’ignorons. Alors, est-ce que le néant définit des
règles absconses, s’il n’est rien ? De même la masse des
particules, pourquoi ont-elles les valeurs qu’elles ont ? Et
pourquoi sont-elles si di érentes ? Les choses paraissent
réglées à la perfection, tellement, que la moindre variation
des valeurs de ces constantes ferait de l’univers quelque
chose d’impossible pour qu’émerge la vie. En tout cas,
c’est notre logique qui veut ça. Et s’il y a bien une chose
que nous enseignent les travaux sur le big bang, c’est bien
celle-là.

Alors de quelle prééminence se traduit un néant qui peut


tout ? Comment un univers qui se serait créé lui-même,
aurait-il pu définir les réglages primordiaux parfaits,
permettant la vie et la conscience, sans intention
préalable ? C’est dur à concevoir si l’on veut donner du
sens aux choses. Du coup, c’est un peu comme si les
travaux sur le big bang nous donnaient la preuve de
l’existence possible d’un au-delà. Car c’est bien de
l’histoire de la réalité dont il s’agit, celle qui a un sens.
Quel paradoxe ! De plus, un espace infini, c’est un espace
qui se débarrasse de l’idée d’une gravité, pouvant attirer

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chaque chose en son centre, ce qui ne correspond pas à ce


qu’on observe. Dans un univers infini, les étoiles se
répartissent uniformément, sans qu’il existe de force
gravitationnelle dans une direction particulière, créant un
risque d’e ondrement de l’univers. Mais si l’univers est
infini, il n’a donc pas eu de début ni de fin. Cela évite la
question de l’origine de l’univers. Pourtant, comme
l’histoire de l’univers se fait dans le temps, il faut alors
expliquer l’origine du temps lui-même. Car, comment le
temps peut-il servir à dater un espace-temps, avec lequel il
a émergé ? Cette idée est intéressante, parce qu’elle se
dispense de l’idée d’un dieu omniscient et omnipotent, qui
n’arrange pas toujours l’Homme. En e et, s’il y a un dieu,
alors l’Homme ne peut être totalement libre comme il le
pense. Si Dieu existe, s’il a créé l’univers, il est
potentiellement à même de contrôler les Hommes et leurs
destins. Cette idée est une entrave à la pensée humaine,
habituée à contrôler tout ce qui lui résiste. L’Homme, par
nature, pense qu’il peut décider de son destin avec son
libre arbitre. Il est donc important, pour lui, de démontrer
que le hasard existe. Hasard à l’origine de tout, et de ce
fait, garant que les Hommes sont maitres de leur destin, à
l’image de la fourmi enfermée dans sa boite, se refusant à
la résignation. Mais alors, le hasard existe-t-il ou non ?
Cette question est importante à trancher. Car du coup,
elle change complètement la perception que nous
pouvons avoir de notre monde. Elle change les idées, elle
change le pouvoir, elle change notre évolution future…

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UN HEUREUX HASARD

« Le hasard ne fait que démontrer, que les choses vont


bien au-delà de notre compréhension et de ce qui
nous est observable. »
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Le sort en est jeté

Croyez-vous en Dieu ou non ? Cette question nous a tous


été posée un jour ou l’autre et la réponse, si elle n’a pas été
incertaine, a tout au moins été conditionnée par des
repères, qui sont en chacun de nous, afin de nous
déterminer. Il y a l’influence des croyances spirituelles,
auxquelles on adhère ou pas. Et celle de la science,
maintenant su samment conséquente, pour nous
désorienter ou nous conforter dans l’idée que Dieu n’est
plus nécessaire, pour nous situer par rapport à notre
nature. Mais ces repères qui nous déterminent sont
rarement le fait d’une étude approfondie. Car nous
fonctionnons par raccourcis, nous mémorisons des
éléments simples pour vivre et nous déterminer. Nous ne
procédons pas à de longues analyses, pour pouvoir
communiquer. L’étude approfondie d’un sujet passe
nécessairement par une contrainte ou un intérêt
particulier. On étudie… Ce qui fait que pour certaines
questions, nous sommes plus spécialisés. Mais pour
fonctionner dans notre environnement, nous n’avons pas
souvent besoin de longues périodes d’apprentissage,
comme pour apprendre à marcher ou à parler. On se
contente d’éléments fragmentaires, transmis les uns aux
autres. Fragments de vérité, étudiés par des spécialistes,
garants de leurs longues périodes d’études sur un sujet
donné. Nous ne pouvons pas étudier longuement, tous les
sujets qui nous servent à communiquer. On se sert du
savoir d’autrui, pour le transmettre à notre tour. Notre
savoir est donc en partie collectif.

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Mais est-ce que le savoir d’un spécialiste peut servir de


référence ? Car la connaissance d’un sujet précis, par un
individu, ne peut-elle pas être sous l’influence de ce qu’il
ignore également ? Parce qu’il faudrait que le spécialiste
d’un sujet soit à même d’appréhender tous les paramètres
en relation avec son sujet, pour arriver à une vérité
relative. Il est toujours possible de contester, argumenter
ou compléter l’agrégation d’un sujet… Alors de la part de
ce que l’on ignore, peuvent naitre « les idées reçues ». Ces
choses que l’on croit savoir, parce qu’elles nous ont été
transmises par quelqu’un qui nous semble être crédible.
Donc si pour certains d’entre nous, Dieu peut se
concevoir, il est intéressant de faire une étude approfondie
des sujets qui peuvent susciter le doute, afin de pouvoir se
déterminer au mieux.

Parmi ces sujets, on retrouve celui du bien et du mal. La


nécessité de discerner cette idée est importante, car elle
impose aux Hommes une relation à Dieu, toujours en
suspens de fautes ou d’imperfections. Que si Dieu existe,
alors il faut s’e orcer de lui plaire ! Mais la faute des
Hommes n’est pas toujours perceptible et la responsabilité
de Dieu peut ainsi trouver sa cause. C’est une idée
collective forte. En e et, comment appréhender un dieu,
qui aurait créé notre nature aussi parfaite et laisserait faire
tant de défauts parmi les Hommes ? Du coup, les horreurs
incompréhensibles issues de notre monde peuvent créer le
rejet de ce dieu ; incapable de faire la part des choses, de
corriger sa création, qui n’aurait tout simplement pas de
sens pur, ou bien qui n’existerait tout simplement pas…
C’est cette di cile justification à se positionner par

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rapport à Dieu et qui tourmente les Hommes depuis des


millénaires, qu’il est nécessaire de prendre en
considération dans sa plus stricte notion, afin de libérer
nos égos de cette « emphase », qui nous caractérise par
rapport à lui ! Le bien et le mal sont des constructions
collectives de l’esprit humain, incapable de se situer par
rapport à l’équilibre de notre nature dualiste. Accepter
l’idée de bien ou de mal en tant que cause réelle, impose
au jugement systématique et crée du coup des barrières
infranchissables, à l’approche d’un dieu dans son
idéologie.

Comme Jésus nous l’a enseigné, le mal n’appartient


qu’aux Hommes et si l’Homme est libre, il peut donc
choisir entre le bien ou le mal. Mais appréhender un dieu
parfait, unique et bon, c’est en quelque sorte s’a ranchir
de faire le choix du mal. Alors, appréhender un dieu pour
cela, est-ce une liberté ? Car la foi devient une contrainte
nécessaire, où si vous ne voulez pas du mal, vous devez
donc croire… Non, si l’Homme est libre, la liberté
individuelle, c’est de pouvoir choisir de croire en Dieu, en
son âme et conscience, avec ses propres justifications. Et
pourquoi devrais-je croire, tandis que je ne fais pas le mal,
pourrait-on se demander ? Eh bien justement, le péché est
là pour vous rappeler le mal que vous faites ! Les péchés :
liste d’interdits universels, auxquels aucun être humain ne
peut s’enorgueillir de n’avoir jamais failli. Il s’agit de
l’acédie, l’orgueil, la gourmandise, la luxure, l’avarice, la
colère et l’envie. Di cile de n’avoir jamais fait le mal dans
ces conditions… La croyance en Dieu devient alors
surtout une contrainte pour ôter le vice et se purifier. Une

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façon de se conformer pour ne pas être puni, que ce soit


par Dieu ou par soi-même, mais en tout cas pas une
volonté tenace en l’existence de Dieu, la seule qui donne
une foi solide. Car ce qu’on identifie comme tenant du
péché est en fait les nécessités naturelles de l’Homme,
mais qui posent des di cultés pour une vie en nombre,
qui n’est pas naturelle. Sauf si, comme les fourmis, le rôle
de chacun est strictement défini. Et chez l’Homme, les
tentatives en ce sens ont toujours largement échoué,
puisque le libre arbitre s’oppose à l’ordre établi. En
conséquence, une règle de société ne changeant pas la
génétique, le mal persiste alors… L’idée du bien et du mal
ne doit donc pas entrer en ligne de compte, si vous
souhaitez appréhender un dieu en liberté. Votre désir doit
être profond, pour des causes qui n’appartiennent qu’à
vous, et non à des idéologies qui forcent votre
assentiment.

Un autre sujet qu’il est intéressant d’approfondir est celui


de la question de l’intelligence. Il est plus simple de
concevoir un dieu éventuel, si vous vous êtes préparé à
l’idée, que l’intelligence peut appartenir à autre chose qu’à
l’esprit humain. Et qu’il n’est pas nécessaire d’avoir une
forme biologique évoluée comme la nôtre, pour que
puisse exister une forme d’intelligence ! Puis, que
l’intelligence n’est pas un phénomène qui s’accumule au
fil des générations, à mesure des réalisations de l’Homme.
Qu’elle est due à la structure des choses dans son
ensemble et non, juste à un résultat substantiel organique.
Parce que l’intelligence peut appartenir à autre chose,
qu’à ce qui nous semble vivant ou qui nous ressemble. Et à

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ce propos, rappelons que la définition du vivant nous


échappe toujours, hormis le fait biologique qui considère
vivant : tout ce qui peut se constituer, en construisant sa
propre matière vivante et qui est capable de se reproduire.
Là encore, la question du vivant n’échappe pas à la règle
du déterminisme. À partir de quand, ou de quoi, quelque
chose est vivant ? Si l’intelligence n’appartient qu’au
vivant, alors il est nécessaire de pouvoir déterminer ce
qu’est le vivant exactement. Cela oblige à désigner des
critères stricts, qui, du coup, peuvent être fortement
soumis à l’épistémologie. Ainsi la notion du vivant
évoluera sans doute, comme elle a déjà évolué dans notre
histoire, pour finalement admettre un jour, pourquoi pas,
que tout est vivant, puisque tout évolue.

Mais notre nature est vivante et intelligente, n’en doutons


pas. L’évolution de nos connaissances tend vers ça, de
façon irrésistible. Et l’Homme doit faire preuve de
beaucoup d’humilité, afin de ne pas constamment juger
des choses repliées sur lui-même, car cela l’empêche de
voir et de comprendre tout un pan du possible. Et ce n’est
pas, parce que nous ne voyons pas les choses, qu’elles
n’existent pas. Alors, considérer l’intelligence comme le
propre de l’Homme est juste un carcan idéologique, qui
empêche de considérer que puisse exister quelque chose
qui lui est supérieur. C’est assez symptomatique de notre
nature humaine, dont l’instinct de préservation nous a
conduits à dominer le monde. Et le fait ne plus avoir de
prédateurs depuis des temps immémoriaux, participe à
l’idée que nous sommes au sommet, de ce que l’univers a
pu réaliser de mieux. Mais l’Homme a pourtant le

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sentiment, qu’il est possible que ce ne soit pas le cas et la


peur le pousse donc au rejet systématique, en ne
considérant les choses, que si elles peuvent être à son
avantage. C’est un réflexe inné qui est en nous depuis
longtemps maintenant. Mais il est important de faire les
e orts de compréhension, de ce qui constitue nos
faiblesses, si l’on souhaite vraiment comprendre ce que
nous sommes, et ce qui nous anime. Autrement, la vérité
d’un dieu éventuel ne peut que mener qu’au déni.

Enfin, une autre notion qu’il est important de fixer et de


prendre en considération est la question du hasard. Le
hasard, existe-t-il ou non ? Si le hasard n’existe pas, alors
tout est beaucoup plus simple, il laisse la place à toutes
sortes de considérations possibles. Il n’y a pas de conflits
entre ce que l’on observe et ce que l’on ignore. C’est juste
la méconnaissance de la raison d’être des choses. Mais
dans le cas contraire, il faut bien arriver à intégrer et à
expliquer, des tas de phénomènes paradoxaux que l’on
observe et qui paraissent ne pas avoir de sens. Et comme
accepter ce qui n’a pas de sens n’est pas tellement dans
notre nature ; l’objet du hasard trouve alors sa place, à
colmater la vacuité de notre perception et nous conforte
dans l’idée du savoir. Car désigner le hasard, c’est donner
la vérité par la connaissance.

Mais ça n’a jamais fonctionné comme ça dans notre


histoire, c’est un concept récent et compliqué à intégrer.
Parce que rien de ce que l’on connait et que l’on observe,
n’est, semble-t-il, sans raison. Notre conscience, au
contraire, s’est toujours forgée dans la raison des choses.

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Mais aujourd’hui, avec la science qui a révélé tant de


choses sur notre nature, tant de choses que l’on croyait
divines ; l’être humain pense qu’il finira par répondre, tôt
ou tard, à toutes les questions qu’il se pose. Il place donc
le hasard où ça l’arrange, il bouche les trous de
l’ignorance, en attendant de trouver des réponses. Mais
comment colmater une image qui serait fausse ? Peu
importe, l’Homme a le sentiment de toute-puissance, ou
en tout cas, de toute-puissance à venir. Et à force de
démontrer que nul n’ait besoin de Dieu pour expliquer les
choses, il invente le hasard, qui se substitue à Dieu pour
expliquer les événements. Le hasard existe alors par le
refus de Dieu.

Mais pour beaucoup, Dieu est équivoque. Le hasard


devient ainsi une nécessité, parce qu’on refuse d’accepter
l’idée d’un créateur. Au-delà de ça, l’existence d’un dieu
induit en nous également, l’idée du pouvoir que celui-ci
pourrait avoir sur nos vies. Le contrôle de notre libre
arbitre peut ainsi devenir inacceptable pour beaucoup
d’entre nous. Car nous devenons, du coup, privés d’un
bien qui nous est dû et nous place au regard du
dévoiement. De même, l’idée que nous puissions n’être
que des marionnettes de Dieu n’est pas un sentiment
instinctif non plus. Mais le libre arbitre existe-t-il
vraiment ? S’il l’est, le hasard est alors nécessaire.
Autrement, la notion de destin prend sa place, et là, on
peut avoir du mal à se faire à l’idée que l’on ne puisse être
servi à l’égal d’un autre ; puis de n’avoir d’autres choix que
d’accepter son sort. La question du hasard est donc
fondamentale à discerner, car d’elle découle la question du

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libre arbitre et du destin. Questions qui nous situent par


rapport à Dieu.

Les marionnettes de Dieu

La question du hasard est alors un sujet important à


discerner, si l’on veut concevoir la possibilité d’un au-delà.
L’idée, c’est que du désordre naturel, du chaos sur lequel
semble reposer toute notre réalité, émergent les choses
qui constituent notre univers par hasard, jusqu’à
nous-mêmes. Mais c’est l’idée également que dans ce
hasard créant le monde, le vivant possède son libre
arbitre, contrairement à un hasard qui n’existerait pas, où
tout serait défini à l’avance. On a donc une nature qui se
serait faite par hasard, créant l’Homme, qui lui, ne
subirait pas ce hasard pour ses choix… Car on comprend
facilement le phénomène de cause à e et, on le constate
tous les jours dans notre vie quotidienne. C’est parce que
j’ai fait ceci, que les conséquences en ont été celles-là…
Pour une action, une réaction, ou pour une cause, une
conséquence… Et ce qui parait nous influencer malgré
tout, nous pouvons le déjouer par notre liberté d’agir :
notre libre arbitre. La pluie survient, qu’importe, je me
mets à l’abri, ou pas…

Avec le libre arbitre, les Hommes ont de ce fait compris


depuis longtemps que pour eux, les événements leur
appartenaient. Que dans un monde dans lequel règnerait
le hasard des événements, ils peuvent agir pour modifier
les événements ! Avec le libre arbitre, l’Homme devient

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maitre de son destin, que Dieu existe ou pas. Les choses


sont simples du point de vue du vivant, le hasard ne
concernerait que ce qui ne l’est pas. Mais reste que les
choses ont toujours une origine et qu’en conséquence,
chaque chose a sa raison d’être. Puis, il y a ce que l’on ne
s’explique pas, ce qui n’est pas visible par la dimension et
par le temps, ce qui fait que nos actions ne donnent pas
toujours le résultat escompté.

Alors, si l’Homme s’est longtemps interrogé, sur bon


nombre de phénomènes naturels, dont il a levé le voile
maintenant ; sur le principe de la cause, il a
principalement associé son ignorance aux forces qui le
dépassent, ayant un libre arbitre comme lui, étant donc
forces du vivant, comme lui également… Ce qui dépasse
l’Homme vit donc et agit comme l’Homme. C’est une
logique assez naturelle, qui perdure encore aujourd’hui
chez les croyants, malgré les progrès incontestables qui
révèlent peu à peu les mystères du monde. Mais c’est
malgré tout, parce que l’Homme n’a pas levé le voile sur
tout ce qui fait notre réalité, que persiste l’idée du vivant
supérieur qui agit. L’histoire des religions et de leurs dieux
est longue et complexe, point n’est utile ici d’en faire
l’exégèse. Mais pour résumer en un mot, le polythéisme,
puis le monothéisme qui s’est imposé par la suite,
personnifient toujours, la ou les forces qui nous dépassent
et constituent encore le refuge de l’inconnu pour les
Hommes. Dieu est en conséquence à l’image de l’Homme,
parce que Dieu est une interrogation humaine. Il a
rarement été concevable, pour l’Homme, que ce qui vit et
agit, pour ou contre lui, soit alors très di érent.

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Aujourd’hui, on imagine di cilement que Dieu puisse


être le soleil, par exemple. Pourtant, il est source de vie à
bien des égards. Nous savons que sans lui, il n’y aurait
aucune vie sur terre. Non, un dieu doit donc agir et être
mobile, de façon clairement identifiée. Autrement dit, être
comme nous, au moins sur le principe… Le soleil ne nous
semble pas être du domaine du vivant, même s’il n’est
cependant pas inerte, il influence nos vies à sa manière,
agissant sur notre présupposé libre arbitre, comme bien
d’autres phénomènes naturels. Dans ce cas alors, le Soleil
ne pourrait-il pas être une part de l’intelligence, ou de
l’intention de Dieu ? Cela peut paraitre fou, mais imaginer
que l’univers dans son entier soit nécessaire au vivant,
n’est pas moins insensé, que la vie soit due au hasard…

Et c’est encore la di cile question, pour déterminer ce qui


est vivant de ce qui ne l’est pas, afin de se positionner.
Comme pour le bien et le mal, l’intelligence ou le hasard,
l’enjeu est de savoir qu’elle est notre place exacte, quant à
la complexité de notre nature. Toujours est-il, que nous
identifions facilement, de visu, ce qui tient du vivant, et
qu’un dieu doit donc l’être, comme nous l’identifions.
Dieu devient alors la force vivante qui nous dépasse et qui
agit… Il devient le point de départ de tout, créant et
agissant. Ce qui ne laisse aucune place au hasard, car il est
à même d’agir en tout et en tout lieu. Corroborant ainsi le
principe de causalité, qui, semble-t-il, caractérise notre
réalité.

Cette idée puissante a longtemps prévalu, mais s’est tout


de même confrontée au constat, puissant également, de

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notre libre arbitre. Parce que Dieu ne parait pourtant pas


agir à notre place. Comme le confirme Jésus, chacun agit
comme bon lui semble et nulle force supérieure
n’interfère en cela, jusqu’à preuve du contraire… Alors
Dieu serait ainsi désintéressé de l’action des Hommes ? Si
ce n’est pas le cas, ainsi son intérêt est possiblement total.
Et force est d’admettre que chacune de nos vies pourrait
suivre un plan établi par Dieu : le destin… Destin qui
ferait de nous, juste de possibles marionnettes de Dieu.
Idée très di cile à intégrer, car ce n’est pas dans la nature
de l’Homme dominant et agissant, semble-t-il, en totale
liberté.

Ces deux conceptions s’opposent radicalement. D’un côté


la liberté totale et le libre arbitre, cautionnant ainsi le
hasard et de l’autre, le contrôle de Dieu sur chacun d’entre
nous, réglant ainsi notre sort. Mais Dieu, peut-il nous
faire un destin de destruction, de sou rances ou de
misère ? C’est très di cile à accepter, car personne ne
veut d’un tel destin… Le hasard s’impose donc et doit être
discerné. Sinon il devient juste une bonne raison du refus
de Dieu, tout en omettant la possibilité que le plan de
Dieu puisse passer par la misère ou la sou rance de ses
sujets…

Alors si le hasard existe, on peut penser qu’il doit


s’appliquer à l’ensemble de notre réalité et dans toutes les
dimensions. Mais de notre point de vue, celui de
l’Homme, que l’on nomme macroscopique, tout parait
indiquer que le hasard n’existe pas. En e et, on peut
trouver une cause à tous les événements que l’on est

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capable d’appréhender. En tant qu’humain, chacun le sait


bien, que ce soit de l’ordre du bonheur ou du malheur,
une raison est toujours à l’origine de cela. Le hasard
n’aurait alors pas sa raison d’être. Et même, si quelque
chose, comme le tirage de la loterie, semble fortement
soumis aux e ets du hasard, il n’en est rien. Car le simple
fait de jouer su t à démontrer que gagner ne peut être dû
au hasard. Mais il y a parfois des phénomènes qui sont
d’une dimension telle, qu’il nous est impossible d’en
identifier la cause, et que, par réduction, nous les
qualifions de hasards. Cependant, la raison d’être du
hasard est impossible à trouver et fait que l’Homme n’a
donc jamais réalisé une machine produisant ce hasard…

Alors pourquoi cette idée du hasard, existe-t-elle


cependant ? C’est que le hasard ne se situerait pas à notre
échelle, mais à celle du microscopique : celle des atomes.
Dans l’infiniment petit, de nombreuses choses nous
échappent, ne trouvant pas leurs justifications, le hasard y
a donc pris une place toute particulière pour expliquer le
monde. D’abord, au niveau des particules élémentaires, il
est di cile de trouver une cause à leur apparition. On
parle alors d’indéterminisme. Lorsqu’on étudie une
particule, on se confronte à une incertitude, parce qu’il
existe une limite fondamentale à la précision, avec
laquelle il est possible de connaitre, simultanément, deux
propriétés physiques d’une même particule. On ne peut
connaitre en même temps, sa vitesse et sa position, par
exemple. Puis, lorsqu’on mesure cela de façon répétée, les
résultats ne sont jamais identiques. Cet indéterminisme a
de ce fait été attribué au hasard.

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Ensuite, quand on étudie les atomes, on constate que


l’état d’énergie des électrons, autour des noyaux
atomiques, varie. Ce phénomène est appelé « saut
quantique » ou « transition quantique », car
symboliquement, les électrons qui gravitent autour du
noyau s’approchent ou s’éloignent de lui, comme s’ils
faisaient des bonds. Ce sont d’ailleurs les sauts quantiques,
qui sont à l’origine des émissions électromagnétiques,
donc de la lumière. Faisant des atomes, d’incroyables
petites machines à distribuer l’information et l’énergie.

Mais les sauts quantiques se font de manière


apparemment instantanée, ils sont trop brutaux pour se
révéler d’une évolution graduelle ; contrairement à une
description classique où l’énergie est distribuée en
continu, et même trop rapide pour répondre à une règle
du type, limite de la vitesse de la lumière. Alors, hormis
faire appel à des mécanismes du vide quantique, qui ne
nécessite pas de flèche du temps, ni de vitesse limite,
l’explication de ce phénomène n’appartient déjà presque
plus à notre réalité. Et pour ce qui est de la fréquence des
sauts quantiques, elle se base sur des statistiques, semblant
démontrer qu’il s’agit d’un phénomène totalement
aléatoire, ne permettant pas d’en démonter une cause
particulière. On en déduit alors qu’il est question d’un pur
hasard également…

Voilà, cependant le saut quantique, en lui-même, n’est pas


expliqué, on ne sait pas comment les états stationnaires se
maintiennent ou évoluent vers un autre état. On ne
comprend pas ce qui se passe lorsque le système passe

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d’un état à un autre, sous l’e et d’une perturbation, et


dans quelles conditions, le système revient à son état
initial. La physique quantique décrit le monde avec des
atomes dans un état, puis dans un autre, sans aucune
raison. Comme une pièce de monnaie qui serait pile ou
bien face, sans jamais rien ni personne pour la retourner,
mais que nous pouvons évaluer tout de même avec
précision. Alors peut-on vraiment expliquer le monde par
un phénomène stationnaire, sans comprendre comment il
se forme et se maintient ? Le hasard, ne serait-il pas juste
une bonne excuse pour occulter notre ignorance ? Ne
sommes-nous pas plutôt, devant des phénomènes
essentiellement transitoires et non pas stationnaires ? Car
de nouvelles expériences ne cessent de démontrer que nos
certitudes sont fragiles et que peut-être, les sauts
quantiques s’e ectuent de façon continue,
cohérente et déterministe malgré tout. L’avenir nous le
dira…

On comprend alors que bien des questions sont encore


sans réponse, quant à la complexité de ce monde
subatomique. Bien des curiosités et des paradoxes
apparaissent à mesure que l’on étudie son
fonctionnement. On comprend également que l’idée du
hasard, acquise collectivement par nos esprits, risque
d’être fortement remise en question à l’avenir. Car elle est
loin d’être une certitude scientifique, contrairement à ce
que l’on pourrait croire. Mais si tout ça est bien la preuve
que le hasard existe, cela voudrait dire que la science a
déjà mis le doigt sur le terme du principe de notre réalité.
À savoir : que tout n’est finalement dû qu’au hasard et que

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la réalité semble pouvoir s’expliquer très bien, sans


l’existence de Dieu. Autrement, on comprend plutôt, que
le hasard ne fait que démontrer, que les choses vont bien
au-delà de notre compréhension et de ce qui nous est
observable. Le hasard nous dit alors, que la physique
quantique tient en sa nature, bien des mystères que l’on
ne soupçonne pas…

Le hasard atomique

Donc, comment le hasard peut-il, ne pas exister au niveau


macroscopique et cependant exister au niveau
microscopique ? Cette question est légitime, car elle
interpelle. E ectivement, si le hasard existe, pourquoi ne
s’appliquerait-il pas, à toutes les échelles de notre réalité ?
Et qu’est-ce qui fait, que de ce qui est prévisible, puisse
naitre, de ce qui ne l’est pas ? Cela est dû au phénomène
de « décohérence quantique ». Au niveau des atomes, il y a
des règles physiques qui se dégradent ou se transforment,
à mesure que ceux-ci s’assemblent, pour former un
ensemble plus grand : la matière que l’on connait. Tous
les objets que nous connaissons, projectiles, planètes,
animaux, etc. étant composés d’atomes ; il est logique de
considérer que les règles de la physique classique, la nôtre,
puissent se déduire de celles de la physique quantique,
celle des atomes. Or, les tentatives en ce sens, ont posé de
nombreux problèmes dès le départ et pendant très
longtemps, semblant ne pas pouvoir correspondre. La
théorie de la décohérence est née de cette di culté et est à
ce jour une des tentatives les plus satisfaisantes pour

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résoudre les problèmes, bien qu’elle ne traite pas la totalité


de ceux-ci. La décohérence tente donc d’expliquer, la
transition des phénomènes physiques, qui s’opèrent entre
le monde des atomes et celui de la matière. Parce qu’il
semble, que ce qui régit le monde des humains, est
totalement di érent dans l’infiniment petit. La notion de
temps, par exemple, ne s’applique plus tel que nous la
connaissons. On suppose même que le temps n’existe pas
au niveau quantique. Et s’il n’y a pas de temps, alors la
notion de hasard prend toute sa place…

Mais comment le temps peut-il ne pas exister ? La


question du temps est un vaste sujet, traité par les grands
esprits de notre histoire depuis longtemps, sans pour
autant avoir trouvé sa cause réelle. Il y a cependant le
temps personnel, celui qui nous est propre et qui est lié à
nos sens et à notre mémoire. Puis, il y a le temps
universel, celui de la nature, qui lui est lié au mouvement.
Et selon les di érentes échelles de mouvement, que
subissent les éléments de notre nature, le temps s’exprime
di éremment. Le temps n’est donc pas d’ordre substantiel,
que l’on pourrait qualifier quantitativement pour l’utiliser
à notre gré. Il est un e et symptomatique des éléments
qui composent notre nature, s’exprimant à la mesure de
ce qu’il nous est possible de discerner. Le temps n’existe
alors pas en tant que tel. C’est un ressenti que l’on a des
e ets de notre monde et c’est ce ressenti que l’on décrit
comme étant le temps. Et de fait, au niveau atomique, le
temps peine à se révéler à nous. Car les e ets de la nature
s’expriment autrement. Il semble alors, comme pour la
matière, que le temps naisse du flou de la décohérence.

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Ainsi, il est di cile d’attribuer au temps, ce qui anime les


atomes, si celui-ci ne nait que d’une construction plus
évoluée. La vie des atomes parait donc être le fait du
hasard, qui lui, ne se substitue pas au temps. Et si le
hasard existe, il est ainsi la justification possible
également, d’une réalité qui se serait faite toute seule…

Le savoir de l’Homme, en ce qu’il est capable


d’appréhender pour l’instant, parait alors pencher en ce
sens. On peut trouver une explication logique à ce que
l’on observe et ce que l’on mesure ; mais comme pour la
théorie de la terre plate en son temps, l’Homme construit
son idéologie repliée sur lui-même. Parce qu’il le fait à
partir de données fragmentaires, qu’il assemble à son
avantage : celle de sa capacité de compréhension. Si
l’Homme était fourmi, son idéologie serait formalisée
également, mais bien di éremment néanmoins. Car le fait
est que la raison d’être des atomes et leur fonctionnement
intime nous échappe totalement. On ne peut alors pas
déduire la raison d’être de notre nature, de l’observation
de ses e ets uniquement. Il n’est pas possible d’ouvrir un
atome, pour voir ce qu’il y a à l’intérieur, à l’image d’une
coque de noix. Les expérimentations que l’on fait à l’aide
des accélérateurs de particules ne font pas ce genre de
choses. Il s’agit de propulser deux éléments l’un contre
l’autre, afin de les casser, puis de leurs fragments, en
déduire leur composition interne.

Mais la vérité, c’est que de la collision ne nait que de la


production de matière nouvellement structurée, du fait de
la désintégration des éléments collisionnés. Les clichés

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spectaculaires issus de ces expériences de collision ne sont


que des images des trajectoires, opérées par des
corpuscules dans un détecteur. À l’image des trainées
laissées dans le ciel par les avions, les trainées nous
renseignent sur les avions, mais elles ne sont pas les
avions. Alors le résultat, s’il permet de déduire les niveaux
d’énergie, qui entrent en jeu dans la structure des
particules élémentaires, n’est en rien la démystification
d’une mécanique interne des atomes. Ce n’est pas la
preuve d’un hasard aux commandes. Ce n’est en rien la
recette de la soupe, mais juste la liste des ingrédients. Car
découvrir qu’une soupe est faite de carottes et de patates,
ne nous révèle en rien la façon dont elle a été réalisée. La
main de l’Homme et les instruments de cuisine ne se
révèlent pas dans la nature des légumes. Cette analogie
amusante donne à comprendre que la physique quantique
ne peut se jouer de l’origine, par l’étude du résultat.

Un fabuleux destin

L’Homme a découvert de nombreuses choses et


notamment l’écriture. Celle-ci lui permet de se retourner
sur son histoire, lui donnant conscience de la trace de son
passé. Il est ainsi capable de s’interroger sur sa condition,
bien au-delà de sa propre vie. Sans cette possibilité, il
continuerait à s’interroger, selon ce qu’il est capable
d’appréhender dans son environnement proche et de sa
capacité à transmettre l’information de manière orale ;
peu fiable, car sujet à la déviance, comme avant
l’invention de l’écriture. Cet outil fantastique qu’est

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l’écriture est donc la possibilité de figer l’information dans


le temps sans la déformer. Elle a de ce fait donné à
l’Homme, quelque chose de bien à part dans le monde du
vivant. Elle a fait de lui, une forme de vie capable de
comprendre ses origines. Cela lui donne alors une
conscience naturelle, comme pour les autres formes de
vies, mais aussi une conscience abstraite. Elle lui permet
de prendre conscience de ce qu’il n’a pas vécu. Une
conscience capable d’abstraction donne ainsi à l’être
humain, une supériorité inégalée.

Mais cela lui complique les choses également, car le fait


de pouvoir se projeter dans le passé, ou le futur,
conditionne fortement sa vie dans l’abstrait. Il vit ainsi
influencé par ce qu’il n’a pas vécu, ou par ce qu’il pourrait
vivre dans le futur. Les autres formes de vies, elles, ne se
projettent pas dans un futur hypothétique, conditionné
par de l’information qui leur viendrait d’un passé lointain.
Elles n’ont conscience, que de ce qui leur est transmis de
leur vivant et par leur ADN. Elles ne peuvent donc pas se
poser de questions sur leur passé ou leur futur. Et cette
possibilité a fait naitre dans l’esprit des Hommes, la
notion de destinée.

Qu’adviendra-t-il de moi si je fais ça, sachant ce que cela


est déjà arrivé à d’autres ? Cela complique la vie de
l’Homme, car du coup, il ne réagit plus uniquement selon
sa propre expérience, mais également par celle des autres,
ou celles des générations passées. Il réagit alors, sous
l’influence de ce qui pourrait lui arriver de bon ou de
mauvais, de ce qu’il voudrait surtout, en échappant à ce

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qu’il ne souhaiterait pas. Il devient calculateur dans ses


agissements, pour un résultat hypothétique, freinant ainsi
son instinct primaire. Mais cela lui donne une vraie
supériorité, car le calcul permet des possibilités de choix,
que n’a pas le reste du vivant. Cependant, cela donne aussi
à vouloir maitriser son destin, coute que coute, et de
s’interroger sur le fait, de ce qui entre en jeu dans celui-ci,
autre que lui-même. Parce que le calcul permettant de se
projeter, afin de prendre des décisions, se solde souvent
par des catastrophes qu’il n’avait pas prévues. Les
inventions de l’Homme changent donc sa nature. Et
l’invention de l’écriture l’a emmené sur des chemins qui
n’auraient pas été les siens autrement, que ce soit de sa
façon de vivre ou de sa façon de penser.

Notre libre arbitre est alors conditionné en permanence


par notre environnement, qui nous impose des décisions
immédiates, comme le contournement d’un obstacle.
Mais également par notre instinct de préservation, qui
nous empêche de prendre des décisions, qui pourraient
nous être fatales. Puis aussi par le calcul, celui de nos
désirs par rapport à un destin que l’on souhaite favorable.
Ce que ne font pas les autres formes de vie, inconsciente
d’une destinée, et de ce fait, inconsciente d’un dieu
possible.

Cette conscience d’un dieu possible nous donne alors, un


désir éventuel qu’il agisse pour nous. Et c’est par ce désir
que Dieu peut le faire, en agissant sur notre libre arbitre,
nous donnant des choix possibles. Dieu n’agit donc pas
directement sur nous, il ne nous téléguide pas, il est

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toujours possible de faire un autre choix que ce qu’il nous


propose. L’action de Dieu est toujours une proposition et
non une obligation, celle de la providence. Un libre
arbitre réel, lui, nous imposerait de nous a ranchir de
tout cela, pour être e ectif. Il n’est en rien une liberté
totale, qui nous exempterait de toute causalité, due au
hasard. Le libre arbitre n’est qu’un degré de liberté, qui
crée l’illusion de n’appartenir à rien d’autre qu’à
soi-même. Mais il y a des décisions que nous prenons sans
même en avoir conscience et qui nous trompent. Et pour
ce qui est de l’action de Dieu, on comprend alors que son
impénétrable intervention, dépend surtout de notre
capacité à la sujétion. Ce qui fait que Dieu n’agit que pour
celui qui croit en lui.

À l’origine, l’Homme, grattant le sol de ses doigts ou à


l’aide d’un objet, constate la possibilité de la symbolique.
Il est aisé de reproduire des formes, qui rappellent celles
de la nature. Il trace des traits, des cercles, mais aussi des
tas de formes aléatoires, qui se superposent et qui
l’émerveillent ; constatant que de cela, il est possible, avec
un peu d’adresse, de reproduire des tas de choses qu’il
connait de son environnement. Mais tracer le sol est de
l’ordre de l’éphémère, les formes disparaissent rapidement
sous l’e et des éléments ou du fait même des Hommes
foulant ces représentations. Les premières formes de
sédentarisation, par son utilisation des cavernes, vont
alors changer la donne. Puisqu’il va non plus tracer le sol
fragile, mais tracer et marquer les parois de façon
verticale, qui sont protégées des intempéries et des
dégradations naturelles. Son geste devient pérenne et

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disponible dans le temps, pour les générations successives.


Il grave la roche, à l’aide d’instruments durs ou la marque
du sang des animaux et de fluides malléables de son
environnement, comme la boue ou la cendre. Son geste,
devenant durable, s’améliore par la répétition des
réalisations déjà faites, il prend de l’intérêt, passant de la
curiosité expérimentale, à la possibilité de transmettre une
information visible de tous et à tout moment. Il
commence à reproduire la nature de manière
intentionnelle, pour exprimer ce qui est essentiel pour lui,
comme la chasse.

Les animaux qu’il chasse sont ce qui est le plus important,


c’est ce qui lui permet de survivre. Il est totalement
dépendant de cela, car la cueillette ne su t pas, elle est
trop sujette aux saisons et à l’environnement. C’est bien la
chasse qui permet à l’Homme de se sédentariser, parce
que la ressource est toujours disponible. Mais si la
ressource est toujours disponible, elle ne s’avère pas
toujours prolifique, car elle est mobile. L’Homme doit
donc faire preuve de discernement et de stratégie, s’il
espère sa chasse su sante. Il revient souvent bredouille
malgré tout et se met en danger. Il semble alors naturel,
que les premières formes de représentations créées par
l’Homme, eussent été le monde animal, dont il suit les
migrations, favorisant son expansion et conditionnant son
devenir.

Si l’on se penche sur l’importance des découvertes,


concernant les représentations pariétales, on imagine
facilement que le monde animal occupait le principal de

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l’imaginaire humain de l’époque. Comment en aurait-il


pu être autrement, de quelque chose d’aussi essentiel ? Les
premières interrogations humaines se sont ainsi forgées
sur le pouvoir des animaux par rapport à l’Homme. Car il
n’avait pas encore ce sentiment de supériorité, que nous
avons aujourd’hui, sur les autres formes de vie. Même s’il
constatait ses particularités, il ne l’a intégré qu’à mesure
de sa domination sur les autres espèces et de son
inventivité.

L’être humain est une bête curieuse, comme d’autres


animaux. Mais lui a bénéficié de prédispositions physiques
favorables, pour mettre en exergue cette curiosité. Le fait
qu’il ait des bras, des mains et des doigts ; mais aussi la
possibilité qu’il a de se tenir debout, lui donne la
possibilité de tenir un outil ou un projectile tout en se
déplaçant. Les doigts qui permettent de manipuler
aisément les objets favorisent la découverte et la
construction. Et si les mains sont un outil formidable pour
s’accrocher aux branches, la position debout, elle, les
libère pour d’autres utilités. La forme physique même du
corps humain, a fait de lui, la forme de vie la plus propice,
pour s’adapter à notre environnement. Celle qui
finalement peut se permettre le plus de choses, grâce à sa
morphologie. Cette forme fait donc de l’Homme la plus
intelligente et favorable à l’évolution sur terre.

L’Homme a ainsi appris à communiquer par la parole de


façon plus élaborée, car la chasse collective l’exige. Mais
aussi par la représentation graphique, qu’il n’a cessé
d’améliorer. Passant de la reproduction de la nature, à

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l’iconographie plus abstraire pour transmettre


l’information, jusqu’à formaliser le langage en associant le
son au trait, devenant les premières formes d’écritures. La
possibilité qu’a eu l’Homme de figer l’information dans le
temps lui a permis de figer les idées également. Et si les
premières représentations animalières sur les parois des
cavernes pouvaient avoir quelque chose de spirituel ou de
mystique ; alors, elles ont participé à la pérennité des idées
abstraites de l’Homme et se sont transmises en partie
grâce à cela.

Le destin est une idée abstraite, transmise de génération


en génération, en relation avec le fait que ce futur que l’on
ignore, lui, puisse être connu ou contrôlé par des forces
inconnues. Justifiant alors que la chasse ne soit pas
toujours prolifique. Les dessins animaliers des cavernes
ont participé et entretenu les premières croyances orales,
le progrès de l’écriture développé les premières religions,
formalisant dans le temps des idées évoluées, s’imposant à
tous. L’idée du destin, c’est le passé qui nous est connu,
mais aussi cette possibilité de savoir, ce qui peut advenir
de nous dans le futur. Et c’est très important pour
l’Homme, car c’est surtout l’anticipation face à la mort. Il
a donc depuis très longtemps eu besoin de deviner son
futur, parce qu’il sait depuis toujours qu’il est mortel et
vulnérable.

Son regard, tourné vers le ciel, a toujours été sa plus


grande inconnue. Et son savoir accumulé de l’observation
des étoiles en mouvement, lui a suscité l’idée que du ciel
pouvait venir les réponses concernant son futur et son

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destin. Il y a su samment d’étoiles pour tous, c’est alors


autant de réponses pour chacun des Hommes, car le
destin est personnel et la mort des uns, ne provoque pas la
mort des autres. L’écriture a permis de formaliser cela,
pour en faire la science des étoiles et aider l’Homme à
maitriser son destin. Les dieux des étoiles se sont ainsi
substitués aux dieux de la chasse et de la nature.

Mais les étoiles ne semblent pas être comme nous, même


si la paréidolie nous donne à y voir des signes
reconnaissables, elles ne nous ressemblent pas, elles ne
nous parlent pas, elles ne commandent pas. Donc,
comment guider un peuple à l’aune de la position des
étoiles ? Il a fallu trouver des dieux ailleurs, des dieux qui
nous parlent et qui agissent pour nous. L’invention de
l’écriture moderne a permis de répandre toutes ces idées
bien plus élaborées, créant des dieux avec une histoire
comme celle de l’Homme et agissant pour lui. Elle permet
de fixer dans le temps l’histoire de l’humanité, avec celle
des dieux. Le destin devient alors une a aire de dieux, qui
perdure depuis, car Dieu maintenant est celui par qui tout
a commencé, l’univers, le monde, l’Homme et pourquoi
pas son futur. Le destin est devenu indissociable de la
croyance spirituelle, parce qu’il est une a aire d’Hommes,
dans une nature créée par Dieu, censé pouvoir la
contrôler.

Alors peut-on croire au destin, sans croire en Dieu malgré


tout ? Car le destin, c’est ce qui doit arriver, quoi que vous
fassiez. C’est ce qui est écrit, sous-entendu, décidé par
quelque chose et en vérité par Dieu… Pour Jésus, il n’y a

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pas de destin, il considère que l’Homme est libre et


responsable de ses actes. Chacun chemine vers son salut
en son âme et conscience et est responsable de sa fin.
Dieu n’intervient donc pas dans le choix des Hommes, la
providence est une main tendue et non une intervention
divine forcée. Les choses sont alors très claires, le fait de
croire en Dieu ne vous protège de rien. Cependant, Dieu
peut vous aider dans la di culté. Et selon Jésus, un acte
de foi ne su t pas. Car si ce choix est libre, il nécessite
néanmoins des œuvres de charité qui appartiennent à la
liberté de chacun. C’est un point important qu’il souligne,
pour montrer qu’il ne su t pas de croire en Dieu, pour
avoir ses bonnes grâces, mais qu’il faut également agir
pour le bien d’autrui, afin de recevoir soi-même en retour.
Mais le libre arbitre apparent de l’Homme lui fait dire le
contraire. Car si le ciel ne peut nous aider que si l’on
s’aide soi-même, alors l’intervention divine est facilement
possible à remettre en cause et l’on peut prétendre ainsi
pouvoir maitriser son destin sans Dieu.

Donc le destin existe-t-il ou non ? Parce qu’en théorie, il


su rait de connaitre l’état de l’ensemble des corps qui
constitue l’univers à un instant « T », pour en déduire le
futur. Et pour une intelligence qui serait à même
d’appréhender ces valeurs et les soumettre à l’analyse, rien
ne serait incertain et l’avenir comme le passé serait
présent à ses yeux. Dieu pourrait de ce fait agir, mais il
aurait besoin de l’action des Hommes dans le temps pour
cette action. À cause de notre liberté de choix, Dieu
pourrait changer les choses, mais uniquement avec notre
assentiment. Alors si notre monde est transcendant, cela

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peut sembler logique, il n’y a pas d’incohérence avec ce


que dit Jésus et il aurait raison. Mais dans le cas d’un
monde immanent, le hasard est une nécessité absolue…

En science, une doctrine appelée « le déterminisme »


considère l’univers comme étant soumis à des lois qu’il est
possible d’expliquer, afin de prévoir les phénomènes. Le
déterminisme peut aller vers un mouvement général de
dégradation de l’information, qui aboutit progressivement
au chaos, c’est ce qu’on appelle « l’entropie ». Ou bien vers
un long processus d’organisation du chaos, qui aboutit,
lui, à des formes de plus en plus complexes. Mais le chaos
est une conception qui implique fortement le hasard, qui
lui, se situe au niveau des particules élémentaires. Alors
pour maitriser son destin, il faudrait que le hasard existe
également à notre échelle, ce qui n’est pas le cas. Et que
l’on soit à même d’y faire appel, lorsque l’on souhaite
décider de notre avenir, sans y trouver une autre cause
que notre libre arbitre. Qui peut s’enorgueillir d’avoir déjà
fait une telle chose ? Car il faudrait pour cela, avoir un
pouvoir d’influence sur tout ce qui existe, les gens, la
nature, le temps, etc. Alors, même si le destin n’est pas du
ressort de Dieu, le fait est que personne n’est à même
d’agir sur lui. Mais en tout état de cause, en admettant
qu’on ait la possibilité de deviner le futur, et qu’il soit
possible de guider ses actions à son avantage. La
connaissance de son futur, c’est déjà modifier le futur, car
connaitre le futur, afin de s’en servir, annule
systématiquement ce futur, au profit d’un autre. La seule
façon serait que l’on puisse agir pour vous, sans que vous
le sachiez. Mais cela revient alors à vous abandonner à un

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futur, qui n’est peut-être pas celui que vous souhaitez :


votre destin.

Cependant, si notre monde est transcendant et que Dieu


agit par les choix qu’il nous soumet, notre libre arbitre est
ainsi préservé. La nature étant vraiment bien faite,
empêche que le futur puisse être connu, par quelque
chose qui participe à ce futur. Parce que le futur est
l’héritage causal de notre réalité, dans son ensemble. Ce
qui arrive dans le futur est toujours le résultat du passé. Et
c’est pour ça que Dieu pourrait être en capacité
d’anticiper le futur, car lui, ne subit pas la causalité de
notre réalité, disposant d’une lecture de notre passé. Mais
s’il peut anticiper le futur, il n’agit pas sur lui directement.
Il se sert de ce qui participe au futur, en proposant une
action possible, par l’éveil de cette possibilité. Ce qui fait
que Dieu ne transforme pas le monde de son intention,
mais de l’intention de ce qui participe au monde. On
comprend alors la nécessité de demander à Dieu, qui
oblige à lui donner, par ce qui nous semble recevoir. Car
nos âmes, qui participent à sa réalité, nourrissent son
spectre, par nos intentions qui sont utiles à son dessein.
Lorsque l’on agit afin de changer le monde, nous ne
faisons que suivre notre chemin, qui est le destin du
monde. Mais en aucun cas le changement d’un destin que
vous avez imaginé, comme vous pensez qu’il aurait dû
être. Car ce qui vous parait être de votre libre arbitre est
en fait uniquement le résultat d’un héritage causal, qui
remonte aux origines de l’univers. Si tel n’était pas le cas,
notre réalité ne pourrait tenir sa cohésion, parce que le
futur n’aurait plus de rapports avec le passé, par les choix

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qu’une forme de vie pourrait faire. Le futur se doit être tel


que le passé l’a défini, et comme tout est lié
physiquement, le passé qui ne peut se modifier, empêche
un futur d’advenir, qui ne serait pas en cohérence avec lui.

Le libre arbitre est donc bien une parfaite illusion. Et il


faut reconnaitre que les choses ne sont pas simples et
surtout contre-intuitives. Au point que l’on pourrait se
demander, quel intérêt ont-elles d’être ainsi ? Eh bien,
c’est parce qu’on n’imagine pas une histoire à la réalité,
mais une histoire à l’univers uniquement… Le hasard, s’il
existe, lui, ne peut rien pour vous. Il n’entre pas en jeu
pour vos décisions, pour votre libre arbitre. Il est juste là
pour le maintien de l’équilibre de notre nature, afin que
celle-ci ne puisse basculer dans la dégradation, engendrée
par les forces en jeu. Le hasard, s’il existe, est un
phénomène singulier qui se situe au cœur de chaque
atome. Et pour que le hasard ait un impact sur la vie d’un
être humain, il faudrait que le hasard d’un atome puisse se
synchroniser à un autre. Puis à l’ensemble des atomes qui
vous constituent, pour avoir un impact au niveau
macroscopique où le hasard n’existe pas. Mais si le hasard
d’un atome se synchronise avec celui d’un autre, c’est qu’il
l’influence et s’il y a influence, il y a causalité. Ce qui
serait un paradoxe, le hasard n’ayant plus sa raison d’être.
Si le hasard existe, il s’exprime de façon singulière au sein
de chaque atome, pour son fonctionnement, mais en
aucun cas, pour influencer notre échelle, par le biais de la
décohérence. Le destin est donc figé et ne subit pas le
hasard, le futur ne se construit alors pas à mesure
d’événements hasardeux. Le futur est déterminé d’avance,

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parce qu’il est le résultat hérité d’un passé qui persiste par
ce qui permet l’évolution.

Encore une fois, ce type de raisonnement se fonde sur : le


pourquoi la réalité existe et non sur ce qui constitue
l’univers. Mais ça ne veut pas dire que le futur est
déterminé dès le départ, au sens du résultat précis attendu.
Le futur se construit seul et non par hasard, ce qui n’est
pas la même chose. C’est l’instant initial qui détermine un
résultat final et qui n’apparait que par l’e et du temps qui
passe. Autrement dit, Dieu n’a pas décidé, dès le départ,
de la forme que doivent prendre les choses, mais il a pu
décider des règles initiales, qui permettent aux choses de
devenir ce qu’il en attend. Dieu ne décide donc pas de la
façon dont évoluent les choses ou de leur devenir, il se
place en spectateur. Il peut alors constater, deviner, voir
influencer la manière dont elles évoluent. C’est comme
dans un jeu de quilles, vous attendez lorsque vous lancez
la boule que toutes les quilles tombent, c’est le résultat
attendu. Mais vous n’intervenez pas pour faire tomber
chaque quille. Pour cela, vous vous servez d’une boule, et
ce n’est pas la manière dont tombent les quilles qui vous
intéresse, ce qui vous intéresse, c’est qu’elles tombent
toutes. Il vous faut en conséquence définir l’instant initial
et la bonne trajectoire de votre lancer, afin d’obtenir le
résultat attendu et peu importe la manière dont cela se
fait. En faisant cela, vous ne décidez pas du destin de
chaque quille, vous décidez uniquement du résultat final,
en trouvant le bon lancé, qui se répercutera au fil du
temps à l’ensemble.

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Pour notre réalité, il en est de même et contrairement à ce


qu’on pourrait penser instinctivement, Dieu ne fait pas les
choses, il décide de comment elles peuvent se faire. Il
décide de la règle du jeu et lance le jeu, puis constate
l’évolution vers le résultat attendu. C’est pour ça que Jésus
nous dit que Dieu ne décide pas pour nous-mêmes, mais
qu’il attend de nous d’aller dans son sens, qu’on entre
dans son jeu. Nous sommes les joueurs de la nature de
Dieu, où les gagnants sont ceux qui suivent les règles
établies par Dieu. Alors si notre réalité est de la main de
Dieu, la façon dont elle est faite est intentionnellement
dans l’attente d’un résultat diversifié et non orienté. Dieu
ne décide donc pas de notre destin, mais notre destin
s’impose à nous, par la force de l’évolution, qui impose la
règle définie par Dieu. Ce qui doit arriver arrivera et
connaitre le futur ne peut se faire autrement que de croire
qu’il en aurait été ainsi.

La complexité de notre réalité ne peut être atteinte par


l’esprit humain, car celui-ci est trop faible pour s’en
imprégner. Et ça peut être frustrant, mais c’est bien parce
que nous sommes à même de ne percevoir les choses que
de manière extrêmement réduite, que la vie est possible.
Qu’on se le dise, car quelle perception aurions-nous du
monde, si nous pouvions voir dans toutes les longueurs
d’onde, par exemple ? Nous serions aveugles. Et si
l’Homme peut toujours arriver à sonder son
environnement, vers l’infiniment grand ou l’infiniment
petit, cela reste à une échelle dérisoire. Ce qui est de
l’ordre de la nature des atomes dans l’infiniment petit et
des limites de l’univers observable dans l’infiniment grand

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constitue une barrière indépassable pour nous. Parce


qu’au-delà, la nature des choses change. Et il faudrait que
l’Homme soit tout autre chose que de l’énergie, pour
pouvoir s’enquérir de ce qui ne l’est pas.

Les frontières de notre réalité qui nous semblent être


connues ne sont en rien les limites du tout. Les choses
s’expriment bien au-delà de ce qui est fait de matière. Un
monde profond se situe en deçà de la structure des atomes
et l’immensité de l’univers nous trompe, nous donnant à
penser l’infini. Mais l’infini est une idée qui n’a pas de
sens, dans une réalité où l’équilibre est nécessaire pour
que nous puissions exister. Le fait même que nous
existions permet de dire que l’univers n’est pas infini.
C’est parce que l’Homme a besoin de définir une
géométrie à tout ce qui lui est connu, qu’il le fait pour
l’infiniment grand et l’infiniment petit. Mais que ce soit
de l’univers ou des particules, la géométrie n’existe pas.
Les particules ne sont pas de petites billes de matière et
l’espace n’est pas une sphère. Car ce qui engendre la
géométrie n’est pas géométrique. Cependant l’infiniment
grand de l’univers et la raison d’être de l’énergie peuvent
trouver leur raison d’être néanmoins. Pour cela, il est
nécessaire de se projeter dans l’idée, d’un ordre des
échelles de réalité transcendantale. Même si c’est di cile à
admettre pour l’Homme, à cause de la limite qu’elle
impose à la connaissance, et à la possibilité d’un Dieu
éventuel.

Le destin est alors surtout une idée, qui nous projette par
ce qui nous est connu, sur ce que l’on pourrait anticiper. Il

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est le résultat de ce que l’Homme a accumulé comme


savoir et qu’il voudrait connaitre pour le tout un chacun,
par une anticipation possible de ce savoir. Mais cela
dépend fortement du libre arbitre, cette liberté de choix
qui peut nous faire prendre un tout autre chemin que
celui anticipé. Parce que nous ne sommes pas seuls, le
libre arbitre des uns influence celui des autres en
permanence. Si le destin peut nous être connu, c’est alors
uniquement celui du passé, celui qui est figé et immuable,
mais qui influence notre libre arbitre à chaque instant
également.

Si le destin existe, il n’est alors qu’une histoire rendue à


son terme et non une histoire à construire que l’on
pourrait contrôler. Car le futur correspond à l’émulsion de
notre nature, qui est forcée par son héritage et qui impose
ce destin. Ce qui nous semble être le fait du hasard ne l’est
donc pas, il a toujours sa raison, il est conditionné par le
passé qui lui ne changera jamais. L’Homme l’a bien
compris depuis longtemps et c’est ce qui lui fait imaginer
un retour possible dans le passé qui ferait mentir la
fatalité, par une action possible. Mais cela ne sera jamais
possible, parce que le passé n’est pas disponible à ce qui
évolue, à cause de sa nature qui est di érente. En somme,
le passé existe toujours, mais pour nous, cela tient de
l’au-delà physiquement parlant. Et c’est la volonté tenace
qu’ont certains, à vouloir maitriser leur destin à tout prix,
qui fait imaginer ce genre de choses. Mais si la réalité était
faite pour que ce soit possible, nous n’existerions tout
simplement pas. Car la mécanique du monde va vers une
évolution constante, dont la garantie est la non-altération

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de ce mouvement. Et prendre conscience de ça, donne


toute la valeur de Dieu, qui seul peut nous venir en aide,
pour nous donner un destin à la mesure de notre place
dans l’évolution du monde. Car lui ne subit pas l’évolution
du monde. Si notre nature est fantastique, c’est parce
qu’elle est le produit de cette autre chose, qui perdure
pour qu’elle subsiste. Il y a donc une relation entre les
di érents ordres. Et même si la science ne peut l’atteindre,
la nature des Hommes, elle, peut en expérimenter le
ressenti, car l’Homme est l’expression de cette relation.

La cause est morte

Quant au chaos que l’on constate, il est quelque chose de


bien étudié. L’on sait, à l’aide de multiples expériences,
que rien n’est répétitif à l’infini, de façon immuable. Les
choses changent lentement, irrémédiablement, sans que
l’on sache pourquoi. Le chaos nous empêche alors
d’anticiper le futur au-delà d’un certain cycle. Même pour
les choses simples. Mais il est évident que tout est en
mouvement et le fait que tout soit lié, donne une
impossibilité répétitive stricte aux éléments de notre
nature. Le fait qu’une chose change peut ainsi être le fait
de quelque chose qui remonte très loin dans l’univers,
dans l’espace ou dans le temps. Et cela fait qu’il peut être
impossible d’y voir une quelconque relation de cause à
e et au niveau local. Notre nature est de ce fait chaotique
et nécessairement chaotique pour une évolution possible.
Le destin de nos courtes vies tient alors en des choses, qui
viennent en partie du fond des âges, de milliards d’années

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d’évolutions, imposant son chaos subrepticement et que


l’on appelle la chance.

Puis il y a le temps de vie des particules, qui n’est pas


défini dès le départ. Elles apparaissent et disparaissent de
manière inégale dans le temps, même si elles sont de
même type. Ce qui fait que les choses dépendent alors
aussi des fluctuations gravitationnelles, qui elles, sont de
l’ordre de l’invisible et qui, peut-être, n’appartiennent déjà
plus à notre réalité. Donc, même si de nombreux
philosophes ont pensé cette idée dans notre histoire, il est
illusoire de penser que l’on puisse un jour deviner le
futur ; quand bien même, on pourrait analyser et mesurer
tous les éléments de l’univers à un instant « T ». Parce que
le temps de vie des particules, ses interactions chaotiques
et l’e et gravitationnel sur l’ensemble annulent votre
analyse dans le temps. Et la finesse des mesures ne
trouvant pas leurs frontières, nous relègue à l’acceptation
que cette idée hautement philosophique, n’est qu’une vue
de l’esprit…

Connaitre le futur oblige alors aussi à prendre en compte


le temps de vie des particules, ce qui revient, ni plus ni
moins, à prendre en compte le passé inscrit dans la
matière. Si vous aviez la possibilité de connaitre le temps
de vie de chaque particule d’un objet, vous auriez en
quelque sorte la possibilité de lire dans le passé de l’objet.
Un peu, comme on le fait en biologie avec l’ADN.
L’évolution future de l’Homme dépend de son ADN, donc
de son passé. Pour la matière, il en est de même, la façon
dont elle évolue dépend en partie du temps de vie des

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particules qui la composent et qui n’ont pas le même


passé. Une mémoire en quelque sorte… On pourrait
penser qu’un temps de vie des particules aléatoire, puisse
être su sant pour expliquer l’évolution du monde par le
chaos. Mais quel intérêt aurait eu la nature de faire une
telle chose, si cela était inutile ? À part créer un monde
sans erreurs, de structure répétitive. Non, on le constate,
c’est bien un monde plein d’erreurs et non parfaitement
régulé qui existe. C’est comme si la nature se trompait
constamment. Et ce, grâce au temps de vie des particules
apparemment hasardeux, dont l’amplitude temporelle
part de zéro à des milliards d’années. En fait, tant que la
particule a besoin d’exister. Et pas seulement en fonction
des interactions présentes, mais aussi pour permettre le
futur et son évolution.

Ça parait fou, mais pour quelle raison une particule


aurait-elle un temps de vie dû au hasard ? Aucune, et c’est
justement cette amplitude qui nous donne à comprendre
tout l’intérêt du temps de vie des particules. Qui n’est pas
là seulement pour permettre une évolution erratique, mais
bien pour permettre une cohésion temporelle à notre
réalité également ! Autrement dit, le temps de vie d’une
particule suppose ce qui a été, comme un facteur
déterminant pour ce qui doit être ensuite. La matière
conserve de ce fait, en elle, un marqueur du passé de
l’univers. Lorsqu’une particule entre en interaction, ses
caractéristiques tiennent compte de l’environnement dans
lequel cela se fait, mais aussi du passé de cet
environnement. La gravitation et le temps garantissent la

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cohésion de l’information. Pour simplifier, c’est l’énergie


qui s’adapte à la réalité.

Pour illustrer ça, imaginez les pyramides d’Égypte. Si les


particules qui la constituent avaient un temps de vie
déterminé, disons 3 000 ans, alors elles auraient disparu
depuis longtemps, mais presque instantanément. Un
temps de vie des particules non déterminé fait que les
pyramides disparaissent lentement dans un long processus
de dégradation. Les pyramides ont des particules qui
existaient déjà, il y a des millénaires, et d’autres qui
n’existent plus. Lorsque vous voyez une pyramide, vous la
voyez en partie telle qu’elle était dans le passé, ce passé est
conservé en tant qu’information, grâce aux particules qui
existent encore dans le présent. En fait, la notion de
présent, est l’image que nous avons du monde, par ce qui
nous reste du passé à chaque instant. L’interaction des
particules qui évoluent rapidement à chaque instant nous
donne à percevoir que le passé n’existe plus et que
l’anticipation des interactions possibles nous permet de
deviner éventuellement le futur. On le comprend alors, le
passé est conservé par la nécessité qu’a le présent de
construire le futur, et ce, grâce au temps de vie des
particules qui s’adaptent aux nécessités de l’évolution. Le
présent, c’est la vision que l’on a de la transformation
permanente du monde, qui allume et qui éteint les
particules qui dessinent l’image du monde. Il est donc
illusoire d’anticiper le futur, dans un monde où le passé ne
participe au futur, qu’à la mesure des besoins du passé.

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On le voit, l’existence des phénomènes qui font notre


monde, nous empêche de nous projeter sur son passé.
Parce qu’en réalité la cause est morte, elle n’existe plus.
L’univers a ainsi pu être tout autre chose que ce que nous
constatons aujourd’hui, ou que ce que nous imaginons
qu’il aurait pu être. Nous en sommes au même point qu’à
l’époque où l’on pensait que la Terre était plate, on
imagine les choses parce que cela correspond le mieux à
ce que l’on observe. Cependant, à l’époque, le fait que les
océans se déversent dans le vide, ne venait pas remettre en
question cette idée, hormis le fait que les rivières puissent
compenser la perte des eaux. Aujourd’hui, expliquer le
monde avec l’existence des atomes nous semble bien plus
approprié. Mais les e ets du chaos et de la gravité, qu’on
ne s’explique pas, ne viennent pourtant pas remettre en
question nos idées. La conservation du passé est
néanmoins déterminante, puisqu’elle oblige le futur. On
ne peut pas remonter à rebours, en ne tenant compte que
des interactions possibles des particules, où l’information
de la lumière ne nous donne qu’une partie de la vérité :
celle du maillage spatial. La raison d’être, de l’énergie,
elle, reste invisible. On fait donc avec en attendant mieux,
comme au temps des océans se déversant dans le vide, car
on ne peut pas tout expliquer…

Les formules mathématiques seront toujours impuissantes


à prendre en compte l’ensemble de la réalité, parce que
nombre de paramètres appartiennent à une incertitude
qui ne vient pas de notre réalité. Une réalité en amont de
la création des particules, où nos mathématiques ne
s’appliquent plus. Retracer l’histoire de l’univers, où

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penser comme une collection de briques élémentaires


figées et immuables qu’il su t d’assembler, n’est pas
su sant. Car les briques de notre réalité ne sont pas
comme cela. Il est impossible de dire qu’il y a des milliards
d’années, les choses étaient ainsi à cause du chaos. Et que
pour la même raison, il est impossible de prévoir ce que
sera notre réalité dans plusieurs milliards d’années.

De la même façon que notre pyramide nous donne une


image partielle du passé, l’observation de l’espace lointain,
n’est qu’une vision dégradée du passé. Ce n’est pas une
image du passé comme pourrait l’être une photographie,
mais une photographie plutôt floue où il manque des
éléments. L’observation de l’espace lointain n’est pas une
image réelle du passé, une partie de l’image est
imaginaire, car inaccessible à l’observation. Un peu
comme la photographie d’une pyramide dont on aurait
enlevé le décor. Ce qui est certain, c’est uniquement le fait
d’une évolution rythmée par le temps qui est la seule
chose qui soit réelle. Il faut donc être réaliste et bien
prendre la mesure, que la découverte de toutes les
particules élémentaires de la théorie quantique, ne nous
donnera pas la raison de nos origines. Et que l’histoire que
nous donnons à notre univers n’est que la meilleure
explication que nous ayons de nos observations, pour
l’instant. À l’époque, où nous avons découvert le monde
des particules, nous avons cru enfin pouvoir expliquer le
tout et sous-entendu que l’idée de Dieu était devenue
obsolète. Mais aujourd’hui, l’évidence s’impose, la
physique des particules est incapable d’expliquer le monde
du passé et encore moins celui du futur. Jésus nous donne

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à le comprendre, Dieu n’est pas maitre de notre destin,


parce que ce n’est pas comme ça qu’il a créé le monde.
Cependant, il en a la lecture possible, puisque c’est
comme ça qu’il a créé le monde. La conservation du passé
qui permet la persistance de notre âme donne alors à
Dieu, l’action possible sur les événements, par les choix
qu’il nous propose : ceux de la Providence.

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EN NOS ÂMES ET
CONSCIENCES

« Puisque la conscience ne peut concevoir son essence


d’aucune contingence, pourquoi vouloir définir
l’origine du monde d’une singularité comme cause
première ? »
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Je pense, donc je suis

Lorsque l’on s’interroge sur son être, on ne peut que


s’exacerber d’admiration devant tant d’ingéniosité de la
part de la nature. On a beau prendre tout le recul
nécessaire, que malgré tout, cela nous dépasse par sa
magnificence. On peine à trouver les raisons qui font cet
équilibre parfait des choses qui existent. À commencer par
le fait que la vie puisse exister. Puis au-delà, que cette vie
soit douée d’intelligence, pensante et à même de
s’interroger sur sa raison d’être. Parce que cela pense,
c’est-à-dire nous. Comment un ensemble composé
d’atomes, ou d’énergie, peut-il penser ? Cette question,
l’Homme se la pose depuis des lustres. Encore plus depuis
qu’il sait qu’il est fait de particules élémentaires et de plus
de 60 % d’eau. Quelle prouesse !

La science nous enseigne la création du monde et son


évolution à partir d’éléments inertes. Mais c’est bien de
ces éléments, supposés inertes, qu’émerge la vie et plus
encore, la conscience… Ainsi peut-on expliquer le monde,
sans prendre en compte, dès le départ, le facteur de la vie
et de la conscience ? Est-ce que la vie est totalement
dissociable des choses inertes ? Si cette vision est erronée,
alors la di culté reste de pouvoir en expliciter le sens et
les raisons. Il semble plus simple de dissocier les choses et
de dire que nous sommes faits d’éléments inertes, la
matière, les atomes, l’énergie. Mais il est impensable qu’il
n’y ait pas de liens entre ce qui parait inerte et ce qui tient
du vivant. La di culté, c’est de les trouver. Cela nous

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oblige donc à repenser ce qui tient de l’inerte, ou de ce qui


ne l’est pas.

Lorsque l’on fragmente la matière, en partie toujours plus


petite, on en arrive à l’atome et aux particules
élémentaires. Mais lorsqu’on s’interroge sur la transition
entre les deux, sur ce qui fait que l’on passe d’une réalité
simple et inerte, à une organisation complexe qui permet
notre réalité, la matière et la vie ; on échoue
immanquablement dans le flou de la décohérence, qui
existe entre ces deux mondes. Pour la conscience, on ne
s’embarrasse pas avec les fondements de la matière, ou de
la création du monde. On considère qu’elle est juste en
lien avec la vie et d’autant plus, émergente du cerveau.
Nul besoin d’y voir une échelle de valeurs plus profonde.
On y voit seulement une expérience subjective de l’esprit.
Les choses sont moins contraignantes dans le sens où la
conscience ne serait qu’une expérience locale. Où quand
nous percevons quelque chose, pensons, ou agissons, une
série de mécanismes neuronaux se déclenchent ; où le
cerveau génère des signaux électriques et chimiques, qui
activent des neurones se synchronisant. Mais si les
mesures nous renseignent de façon objective, elles ne
nous disent rien, du pourquoi cela crée la conscience et
encore moins pourquoi la conscience existe. C’est
symptomatique d’une certaine évidence, comment
pourrait-on expliquer un phénomène émergent de la
matière comme la conscience, sans prendre en compte les
mécanismes de la matière elle-même ? Il y a peu de
chance que l’on puisse expliquer ce que génère un objet

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(le cerveau), sans expliquer le fondement même de l’objet.


Il manque des pièces au puzzle…

Expliquer la conscience ne peut donc passer que par une


vision holistique des choses. La conscience, ce n’est pas
comme décrire un objet rouge ou de forme ronde. Le
cerveau doit ses mécanismes à des choses plus profondes
et globales. La conscience a en elle, forcément une part
qui concerne l’univers dans son fonctionnement. Elle a
une part générale et une part locale chez l’humain : le
cerveau, qui sert d’interface à son émergence. Quand
nous pensons, agissons, voyons ou entendons, nous
faisons une expérience subjective de notre moi intérieur.
Nous faisons l’expérience d’une émotion, d’une douleur,
d’un son, etc. C’est une expérience locale due à notre être,
mais pas uniquement au niveau du cerveau. Le cerveau
est une gare de triage, d’un ensemble, lui-même relié à un
ensemble plus grand. De plus, on ne peut pas accéder
directement à l’expérience subjective d’un autre, car elle
est propre à chacun. On ne peut donc pas décréter que la
conscience, c’est juste une mécanique due à un objet, un
organe biologique. Hormis se résoudre à considérer la
conscience comme étant seulement phénoménale : causée
par une expérience de ce que l’on ressent. Mais ce que l’on
ressent n’est pas mesurable, on peut juste demander à
quelqu’un son ressenti, que l’on considère alors comme de
la conscience. Avec un animal par exemple, on ne peut
pas l’interroger afin d’évaluer son niveau de conscience.
De même qu’avec un nouveau-né, pourtant, on est sûr
qu’il en possède une. Cela ne su t pas…

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Avec l’imagerie cérébrale, on dispose d’un outil


complémentaire pour sonder et mesurer l’accès à la
conscience. Il vient en complément des études menées sur
la conscience phénoménale. On peut faire des mesures et
établir des corrélations avec l’activité cérébrale, par
l’intermédiaire de nos sens par exemple. Puis de cela,
pourquoi pas, découvrir les fondements de la conscience.
Mais si, de l’analyse des mécanismes neuronaux, on peut
comprendre quelle partie du cerveau s’active, on constate
néanmoins qu’une grande part de l’activité cérébrale est
inconsciente. La conscience que l’on étudie et que l’on
observe n’est peut-être alors que la partie émergée de
l’iceberg.

De ces travaux, de nouvelles théories apparaissent, qui se


fondent sur les corrélations physiologiques de la
conscience. Mais ne donne pas de réponse, quant à la
relation qu’il y a entre les phénomènes subjectifs et
physiologiques. De plus, ces travaux partent de
l’hypothèse que la conscience existe. Alors, trouver des
corrélations, en se concentrant sur la perception, ne
donne pas de liens de cause à e et. Même si la perception
joue un rôle important dans la conscience, elle n’est pas
non plus toute la conscience. La réflexion et les processus
de mémorisation ont leur importance également. Si l’on
considère l’émergence de la conscience, due à une
certaine quantité d’information, intégrée dans le cerveau,
c’est comme si l’on expliquait ce qui fait se diriger une
voiture, en expliquant le volant uniquement. On
n’explique pas pourquoi la conscience nait de l’intégration
de toutes ces informations. Il faut bien prendre en compte

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la voiture dans son ensemble, son mécanisme qui fait son


intelligence, comme participant à la possibilité qu’a le
volant de diriger la voiture, volant considéré comme étant
la conscience de la voiture. Pour le corps humain, il en est
de même, la conscience n’émane pas du cerveau
uniquement. Elle émerge par le cerveau d’un ensemble, le
corps humain, dont la mécanique globale représente une
intelligence ; qui permet de formaliser la conscience, par
l’analyse que peut en faire le cerveau, afin de
communiquer avec son environnement, communication
nécessaire à la conscience.

Alors si la logique d’une vision holistique est la bonne,


d’autres hypothèses sont possibles. Et à l’évidence, on peut
en déduire que c’est l’univers, et ce qui le compose, qui est
fait pour qu’émerge la conscience. Comme pour
l’intelligence, la conscience est directement liée à la forme
vivante, donc à ce qui nous structure. La conscience ne
serait alors pas de même valeur, selon les Hommes, les
animaux, les plantes, etc. Mais tous en auraient une. Celle
que leurs structures seraient capables de générer, juste la
conscience dont elles auraient besoin. Il n’est en
conséquence, au premier abord, pas besoin d’avoir de
cerveau comme celui de l’Homme, pour avoir une
conscience. Nul n’est alors besoin de chercher la
conscience uniquement dans des neurones. Tout ce qui
possède des capteurs et capable d’analyse est
potentiellement porteur d’une conscience. La conscience
n’est pas juste une chose en soi, qu’il faille chercher à qui
en possède ou pas. Si elle est composite, elle se crée et

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évolue au rythme de la complexité, de tout ce qui se


trouve dans l’univers.

Mais pour qu’il y ait conscience structurée, il faut qu’il y


ait vivant, et donc un niveau de complexité évoluée. La
conscience est alors un e et issu de paramètres simples,
qui part de l’atome et se complexifie à mesure de la nature
que prend la matière. Si l’on peut dire qu’un atome ou une
pierre possède de la conscience, ce n’est ainsi que de la
conscience élémentaire. Les prémices d’une conscience
non organisée, incapable de se formaliser, au sens où on
l’entend pour un être humain. Car la pierre n’est pas
su samment structurée, pour créer une intelligence,
permettant l’émergence d’une conscience évoluée ; celle
prenant en compte son environnement, de sorte à avoir
conscience d’elle-même. La pierre n’est pas structurée
pour avoir ce qui permet l’analyse, comme des capteurs
ou un cerveau, qui lui permettrait d’appréhender son
environnement à l’aide de sa conscience. Une pierre n’est
donc pas consciente, au sens, consciente d’elle-même,
mais possède bien les briques élémentaires de la
conscience. Conscience, juste su sante, essentielle à son
intégrité. Pour que la matière ait conscience d’elle-même,
elle doit être mobile, se mouvoir elle-même et posséder
des capteurs pour cela, en conséquence être vivante, au
sens où on l’entend habituellement. La forme de matière
qui se meut soi-même, la plus élémentaire qui soit,
possède ainsi déjà une conscience plus évoluée. Qui prend
en compte la nécessité de son mouvement, par les
interactions qu’elle peut avoir, même très élémentaires,
avec son environnement. La conscience de la pierre ne

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peut alors pas lui dire de se déplacer, afin de préserver son


intégrité, puisque la structure de la pierre ne possède pas
de capteurs, elle ne permet pas l’intention du mouvement.

Inerte, mais déjà tellement vivant

Mais comment passe-t-on de la matière inerte, à la


matière vivante en mouvement ? C’est ce que l’on ne
s’explique pas. D’une part, parce qu’on a toujours
considéré la conscience comme appartement à l’Homme
(et plus récemment à quelques animaux évolués), et qu’il
faille un cerveau avec des neurones, pour qu’elle existe.
D’autre part, parce qu’on a toujours considéré
l’intelligence comme émanant du cerveau uniquement et
non à la structure entière qui permet le cerveau, comme le
corps humain. Puis, parce que conscience et intelligence
sont liées, se tromper sur la cause est une barrière à la
compréhension de la vie en lien avec les deux. Alors que
finalement, conscience et intelligence, qui sont
indissociables de la vie, se situent peut-être à tous les
étages de ce qui existe.

Lorsqu’un atome reçoit de la lumière, il l’absorbe ou la


renvoie. Mais lorsqu’il la renvoie, la lumière a subi une
transformation. Elle porte en elle l’information, de ce,
avec quoi elle a interagi. De plus, elle n’est pas renvoyée
dans la même direction, il y a un angle d’incidence bien
défini. Ces deux choses ne se font pas par hasard, c’est la
mécanique de l’atome qui est conçue pour ça. La lumière
devient donc porteuse d’une information utile pour
l’atome qui la reçoit, comme la distance qui le sépare de

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ce qui a interagi. Grâce à la longueur d’onde et la vitesse


de la lumière, l’atome s’informe du monde qui l’entoure. Il
peut connaitre le type et la distance de ce qui existe
autour de lui. Cette mécanique l’informe de sa position
relative, puisque tous les atomes renvoient la lumière
selon les mêmes règles. C’est d’ailleurs la raison d’être, de
la vitesse de la lumière, qui est finie, afin de pouvoir être
utilisée comme information. Elle est en quelque sorte le
mètre étalon de notre réalité. C’est alors déjà une façon
élémentaire de voir les choses et de comprendre, pour la
matière. C’est fou, mais la conscience est déjà là, parce
que chaque atome est un capteur. Et c’est parce qu’il y a
des règles élémentaires et immuables que des choses
basiques peuvent naitre des choses plus évoluées. On est
dans la pure émergence…

Alors cette mécanique très basique, s’il en est, ce sont déjà


les prémices d’une conscience qu’ont les choses. Car cela
donne à l’atome, des informations lui permettant de se
situer et de décider de son action. L’atome a donc une
conscience élémentaire de son monde, même si cela peut
sembler ne rien avoir de comparable avec la conscience
humaine. Certes, mais c’est parce que cette conscience est
juste celle dont a besoin l’atome pour exister. Elle est
limitée à ses besoins, exactement comme celle de
l’Homme. Le fait de savoir où sont les autres atomes
conditionne alors son action, voire sa durée de vie. Les
plantes, d’ailleurs, savent très bien interpréter cette
information lumineuse pour croitre, se déployer et
évoluer. Elles ne se servent pas seulement de l’énergie de
la lumière comme ressource, mais également comme

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information pour se situer dans l’espace. Tout jardinier l’a


bien compris.

Si cela n’avait aucun intérêt, notre monde n’existerait tout


simplement pas, la lumière n’ayant aucune raison d’être.
La lumière n’est en conséquence pas faite pour éclairer le
monde, mais pour informer le monde ! Le vivant s’en sert
pour se déplacer dans l’espace, l’invention de l’œil en est
l’exergue, capteur par excellence permettant de produire
des images analysables et donc un déplacement plus
évolué. La lumière est ainsi ce qui permet la mobilité de la
matière, qu’elle informe. L’atome génère des ondes
électromagnétiques spécifiquement pour produire de
l’information, information qui permet la création de la
matière que nous connaissons, sous toutes ses formes,
inerte ou mobile selon sa structure. La raison d’être de
l’atome a de ce fait ses raisons subtiles, communiquer
dans un but bien précis : permettre à notre réalité de créer
de l’intelligence, par les ensembles qu’il est permis de
réaliser. L’énergie à de ce fait en elle, quelque chose d’une
intelligence sans commune mesure, qui prend sa source
bien au-delà de ce qui nous est palpable : les particules qui
fixent l’image du monde.

D’ailleurs, l’Homme ne serait pas l’Homme, s’il n’avait


pas d’yeux captant la lumière pour l’informer de son
monde. Mais si l’œil n’est pas une nécessité pour la vie, il
l’est pour la vie qui se veut évoluée. Sur terre, il n’y a
d’ailleurs que les rapaces ayant développé une acuité
visuelle comparable à celle de l’Homme. Et si les raisons
peuvent en être di érentes, ce n’est en tout cas pas par

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hasard. C’est bien là aussi ce qui participe à une immense


nécessité, qu’à notre conscience d’avoir une information
externe. Le développement d’une forme de vie passe donc
aussi par sa capacité à capter l’information donnée par la
lumière. Qu’aurait été l’évolution de l’Homme, sans la
vue ? Pas les humains que nous sommes en tout cas. Car il
su t de se plonger dans le noir, pour comprendre aussitôt
qu’une forme de vie intelligente, comme la nôtre, n’aurait
plus sa raison d’être. Nous serions, sans la possibilité
visuelle, devenus bien autre chose que ce que nous
sommes, avec surtout, une conscience de Dieu
inexistante.

On le voit bien, les choses ne sont vraiment pas faites par


hasard. Dès le départ, tout est déterminé pour que naisse
le vivant. Et il est évident que notre monde n’existe que
pour cette nécessité. Ce qui oblige à donner à l’atome plus
d’importance que ce que l’on fait jusqu’à présent, même si
ce que l’on peut en comprendre est très partiel. Parce que
la connaissance qu’on en a, se limite essentiellement à des
niveaux de valeurs énergétiques que l’on mesure, mais pas
aux causes des fluctuations énergétiques qu’il possède. En
tout cas pas au sens que cela représente, celle de la logique
des fluctuations, qui ne serait peut-être pas juste aléatoire.
D’ailleurs, si l’on regarde l’intelligence dont est fait notre
monde, il n’y a aucune raison que ça le soit. Et il n’est pas
nécessaire d’être érudit, pour comprendre que l’évolution
ne su t pas à rendre les choses telles qu’elles sont.
L’intention existe bien, et elle accompagne notre monde,
quelle qu’en soit la forme que vous lui donnez.

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Alors, il n’est pas délirant de penser, que du flou


quantique des particules, puisse exister une mécanique
bien précise qui s’exerce. Mais pour cela, il faudrait être
capable de trouver une raison d’être à l’énergie, de lui
donner un statut, de savoir que quoi il s’agit tout
simplement. Parce qu’autrement, on ne peut considérer
une particule que comme étant juste une petite quantité
de matière localisée, sans fondement particulier. Ce qui
n’est pas su sant pour donner des raisons au monde. Il
n’est alors pas interdit de penser qu’il existe une
endocausalité à l’énergie, et que tout ceci n’est pas juste le
fait du hasard. Mais si c’est possible, cela oblige à
comprendre le principe même de l’espace. Donc même si
pour l’instant, cela tient d’une gageure, une chose est
sûre, l’énergie qui fait le monde et ses propriétés, trouvent
leurs raisons d’être quelque part, qui n’est pas celle du
néant.

En tout cas, lorsqu’un atome a un côté exposé au vide, il


le sait et lorsqu’il est proche d’un autre, il le sait
également. Ces informations font déjà partie de la
conscience de l’objet atomique. Puis un ensemble
constitué de plusieurs atomes multiplie cette information
possible, qui se distribue et se synchronise pour l’objet
qu’ils constituent. L’information totale émergente devient
alors plus que la somme des parties. C’est une nouvelle
information qui nait, qui n’existe pas à l’origine de chaque
atome, mais que l’atome peut utiliser néanmoins. Ce qui
fait qu’un atome sait qu’il fait partie d’un ensemble, il se
comporte donc en fonction de l’ensemble et communique
pour celui-ci. Un ensemble d’atomes connait ainsi quelle

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partie est exposée à la distanciation et celle qui ne l’est


pas.

Alors évidemment, il est di cile d’y voir de telles choses


lorsque l’on parle des atomes, car ils sont tellement petits
et inaccessibles, que cela ne peut constituer qu’une valeur
modeste pour nos consciences. De plus, l’atome est
localisé dans l’espace, de sorte que nous n’y voyons
qu’une entité indépendante du reste. Mais il n’en est rien,
l’existence de l’atome est tributaire de l’espace qui le
contient, qui participe à sa raison d’être et de son
fonctionnement. Alors, donner plus d’importance à
l’atome, c’est considérer l’espace comme participant à son
entité. Cet espace qui nous trompe en permanence, nous
semblant n’être rien, mais qui en fait est bien plus que le
reste. Oui parce que l’espace aussi est le résultat d’une
émergence. Il n’est pas une chose en soi, comme on
pourrait le penser instinctivement, mais né de la somme
d’autres parties qui le constitue. Alors, a rmer ce genre
de chose, ce n’est pas de la science, évidemment. Nous
sommes en pleine spéculation métaphysique. Pour que ce
soit de la science, il est nécessaire de démontrer les choses
par l’expérimentation et la reproductibilité. Mais
comment démontrer la nature de l’espace, lorsque la
conscience est faite de matière ? Pour nous, il est juste
possible d’observer les e ets de l’espace sur la matière.
Autrement dit, rien qui n’ait de valeur intelligible, sur une
réalité qui fait de nous son expression.

Un atome peut alors réagir de façon individuelle, mais


également de façon collective. Parce qu’il est indissociable

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de l’espace qui l’engendre et qui le maintient en tant


qu’information. Sa mécanique interne permet ainsi de se
comporter et de s’ajuster selon les associations qu’il fait
avec les autres. Ou il est collé à un autre, ou il ne l’est pas.
Ses flux internes changent selon la situation. Ce
phénomène nous est impossible à analyser, car on ne peut
évidemment pas connecter un capteur à chaque atome
constituant un objet, pour en relever les di érents
comportements internes en fonction des situations. Mais
la gravité, que l’on ne s’explique pas, est déjà un indice
qui suggère que cette mécanique a tout son sens. Parce
qu’elle serait la preuve qu’elle émane de l’espace, par
l’information que lui donne la matière.

Selon le type d’ensemble constitué, la conscience


collective di ère, les atomes qui constituent un ensemble
ne génèrent pas la même information collective qu’un
autre ensemble. Car l’information comporte des éléments
hérités. Autrement dit, deux pierres di érentes ne traitent
pas la même information collective. Une pierre de quartz
ne génère pas la même information collective qu’une
pierre de granit. Avec la lumière, cette information
renvoyée, change également. Le spectre qu’elle contient
évolue selon le matériau avec lequel elle a interagi. Pour
un atome, la lumière contient finalement pas mal
d’informations lui permettant d’adapter son
comportement. Et adaptation de comportement, c’est déjà
un principe vital.

C’est de la capacité qu’a l’atome à traiter l’information de


son environnement que la vie est donc possible ; capacité

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de traitement à même de changer ou d’évoluer, selon les


interactions qu’elle met en place. Quand un atome est
collé à un autre, il le sait et est capable de transmettre
cette information. Les atomes collés les uns aux autres se
communiquent ainsi une information collective pour agir
de concert, à l’image des bancs de poissons ou des nuées
d’insectes. Lorsqu’un poisson ressent le danger, il le
communique instantanément aux autres, sous forme de
réaction simple de mouvement, en conservant la règle du
rapprochement. C’est le banc de poissons en entier qui se
déplace et non les poissons qui s’éparpillent de façon
désordonnée. C’est une information simple qui se
transforme en information collective. Un poisson qui nage
seul ne réagit pas comme un poisson qui nage en banc. La
conscience qu’il a de son environnement change alors.
Dans le banc, il réagit sans forcément savoir pourquoi il le
fait, hormis pour conserver la cohésion de l’ensemble. Un
poisson se rapproche, je me pousse, il s’éloigne, je m’en
rapproche… Pour l’atome, il en est de même lorsqu’il
s’organise, l’information qu’il traite en son sein se modifie
pour l’ensemble : la matière.

Mais si l’on peut comprendre les processus concernant la


matière inerte, comme une pierre, il en va autrement pour
ce qui tient du vivant. On va dire pour simplifier « de ce
qui est mobile ». Car si la pierre a une conscience
collective basique, pour qu’existe sa structure, elle n’est
cependant pas mobile. Mais alors, qu’est-ce qui fait que
les choses peuvent se mettre à bouger ? Il faut d’abord
comprendre que dans notre réalité, rien n’est immobile.
Dans l’univers, tout est en constante évolution. Et s’il est

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possible d’immobiliser les atomes en mouvement, rien


n’arrête les flux internes des particules. Donc lorsque vous
regardez une pierre, si celle-ci vous parait inerte, sa
structure atomique, elle, s’agite sans cesse en tout état de
cause. Ce qui fait que ce qui nous semble inerte est
constamment en mouvement, mais dans un espace limité,
ce qui à notre échelle, nous donne l’impression d’être
inerte, immobile ou bien sans vie. Mais en fait stable,
parce que tout est une question d’équilibre dans notre
réalité. Les atomes cherchent constamment cet état, dans
les choix qu’ils font pour s’assembler. Car le but de tout ça
est de créer la matière. Le nombre d’assemblages possibles
qu’ont les atomes pour former cette matière, fait alors
qu’il existe de la matière plus dure, plus molle, plus fluide,
plus gazeuse, etc.

Si vous placez un peu d’huile sur un plan et que vous


inclinez lentement et légèrement ce plan dans plusieurs
directions ; la matière qui constitue l’huile se déplace de
façon fluide, prenant di érentes formes, mais en
cohésion, un peu comme le banc de poissons. Certains
assemblages d’atomes permettent d’avoir une matière
su samment solide pour rester assemblée et figée. Puis
d’autres, su samment fluides et malléables, pour
permettre une mobilité des atomes. Ceci est dû aux
interactions qui constituent la matière en question.

L’eau est une des matières qui permet une cohérence et


une fluidité très souple. Ces caractéristiques font d’elle un
dissolvant très e cace. Elle interagit donc facilement avec
les autres types de matière, favorisant l’assemblage. En

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s’immisçant partout, elle crée un liant très e cace par sa


légèreté. Avec l’eau, des tas d’éléments peuvent coexister,
créant des ensembles constitués d’éléments variés qui ne
s’assembleraient pas autrement. Elle permet de créer une
soupe composée de tous les éléments qu’il faut, pour
obtenir des assemblages parfois subtils, aux propriétés
étonnantes, aux arômes propices à la vie. Il su t de
prendre de la terre et de l’eau puis de les mélanger pour
comprendre le phénomène. L’eau, élément très simple et
disponible en grande quantité dans l’univers, a ainsi
facilité l’assemblage des atomes pour créer de la matière
diversifiée.

Mais pour permettre une mobilité de la matière, l’eau


n’est pas su sante. Une source de chaleur est nécessaire
également. La chaleur est due à l’excitation des atomes
qui s’agitent les uns par rapport aux autres.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la distance
qui existe entre les atomes n’est pas figée, elle peut varier.
Plus l’excitation est grande, plus les transferts d’énergie se
propagent dans la matière et en dehors. C’est l’e et
thermodynamique. C’est donc la possibilité qu’ont les
atomes de s’agiter sous l’e et de la chaleur qui crée les
mouvements dans la matière. La pierre que vous regardez
et qui vous parait totalement inerte est bien pleine
d’agitation au niveau atomique. À cause de cela, certains
considèrent ça comme de la vie, ils disent que les pierres
sont vivantes. Mais ce n’est pas de la vie due à un
ensemble de matière en mouvement, d’un objet conscient
de la nécessité de son mouvement. Si les atomes de la
pierre, de façon individuelle, possèdent les paramètres qui

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permettent le vivant, la pierre ne possède pas


l’organisation qui permet le vivant, car incapable de se
mouvoir et d’évoluer.

Alors si de l’atome à l’Homme, il y a bien un continuum


vital, la vie n’émerge pas comme ça spontanément. La
génération spontanée ou l’abiogenèse, qui théorisent
l’apparition de la vie, sont sans fondement. Très ancienne,
la théorie de la génération spontanée est une notion
supposant l’apparition, sans ascendant, d’êtres vivants à
partir de la matière inanimée. Pendant des siècles, elle a
été la meilleure explication que l’on avait de l’apparition
de la vie. Puis, elle a été remplacée par la théorie
microbienne et la théorie cellulaire. L’abiogenèse, elle, est
l’apparition de la vie à partir de microorganismes
primitifs, disparus aujourd’hui, à partir de matière
organique préexistante et d’origine abiotique, donc sans
critères favorables particuliers. Le concept d’abiogenèse
s’oppose aux théories de panspermie, selon lesquelles
l’origine de la vie sur Terre proviendrait d’une
insémination extra-terrestre. Elle s’oppose également aux
conceptions légendaires ou religieuses d’une création des
êtres vivants par une puissance supérieure. En tout état de
cause, on ne peut pas dire que la pierre est vivante au sens
de l’Homme.

Pourtant, notre intuition nous dit depuis longtemps


qu’une intention est certainement à l’origine de la vie et
qu’un sens caché existe surement dans ce mystère. La
matière qui provoque de la chaleur dans l’univers propage
des atomes excités. Ils entrent en interaction avec d’autres,

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ceux de l’eau par exemple, provoquant une émulsion de


celle-ci. Mais une émulsion est un mouvement. L’eau qui
bout provoque ainsi des déplacements de matière
d’elle-même, mais aussi des éléments qui s’y trouvent.
L’agitation provoque une information collective de
déplacement. Comme l’huile qui se déplace selon les
contraintes qu’elle rencontre. La chaleur permet donc le
mouvement d’éléments se trouvant dans l’eau, un brassage
qui favorise la diversité de la matière nécessaire à la vie.
L’apparition de la vie n’est alors pas à chercher
uniquement dans l’organisation des éléments. C’est tout
ce qui participe à notre réalité qui en est le moteur. Et
dans la diversité que permet l’organisation des particules,
on peut ainsi penser, pour que naisse le mouvement de la
matière en conscience, il faut qu’il existe un paramètre
spécifique, créant cette intention. Une nécessité, qu’aurait
un ensemble constitué d’atomes, à s’assembler selon des
règles de choix, dans ce but bien précis. Un principe
préétabli prend alors tout son sens.

Une goutte d’eau s’assemble avec une autre goutte d’eau,


pour former un ensemble plus grand. Ce processus se fait
selon des règles basiques, avec une conscience collective
basique, parce que toutes les molécules sont de même
type. Ce n’est que lorsque di érents types de molécules
s’assemblent, que la conscience collective de l’ensemble
constitué évolue. Les règles basiques évoluent pour des
règles supérieures, qui permettent la constitution
d’ensembles composite. L’émergence permet ce genre de
mécanisme. Il faut alors accepter qu’un objet constitué

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puisse acquérir une information mémorielle, provenant


d’un principe extérieur qui lui serait relié.

La matière s’assemble dans certains cas, en créant des


règles plus évoluées, conditionnant ce qui peut constituer
l’ensemble. Les atomes s’attirent ou se repoussent, mais
des atomes qui s’assemblent communiquent pour
mutualiser ce principe. L’attirance ou le rejet ne se fait
alors plus de la même manière, quand un objet est
constitué. La conscience collective d’un objet crée ainsi
des règles qui sont les prémices d’un choix conscient.
C’est le banc de poissons qui ne permet qu’aux poissons
de même type de s’adjoindre au groupe et pas aux autres.
Si un requin s’approche du banc pour venir nager avec
lui, l’ensemble réagit, même ceux n’ayant pas vu le
requin. Le poisson de même type qui s’immisce dans le
groupe le fait lui, sans que les autres dans le banc en aient
conscience, de façon individuelle. C’est la magie de la
conscience collective utilisée par les poissons, mais
également par la matière qui s’organise. On peut
considérer qu’un atome n’est pas très intelligent, mais un
ensemble constitué d’atomes comme l’Homme, lui, l’est
énormément.

Dans un ensemble constitué, mais composite, peuvent


donc naitre une ou des nécessités en ilots. Pour mieux
comprendre, c’est comme si au milieu du banc de
poissons, se trouvaient des poissons d’un autre type,
nageant en un groupe distinct. Ces poissons-là n’étant pas
des requins sont acceptés par le banc de poissons. Mais
ceux appartenant au noyau n’acceptent, eux, que des

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poissons de leur type. Le noyau suit les mêmes règles que


l’ensemble du banc, mais a ses règles propres également.
Nous avons alors, dans la conscience collective, une autre
conscience collective qui induit ainsi des règles en partie
di érentes et qui créent la nécessité. Pour la matière, il en
est de même, c’est l’imbrication des consciences
collectives qui permet et qui fait naitre la nécessité de
l’absorption. L’intégration se fait par l’émulsion de l’eau,
provoquée par la chaleur. Plus la conscience collective des
noyaux grandit et se diversifie, plus les règles qui
établissent la cohésion de l’ensemble composite créent la
nécessité évolutive de la matière. Qui se met alors en
mouvement par les flux d’énergie qu’elle engage. On a de
ce fait déjà quelque chose de bien plus intelligent et vivant
que ne l’est une pierre.

La nécessité atteint dans certains cas une masse critique,


n’assurant plus sa cohésion et se scinde. C’est comme si
les poissons qui nagent au centre du banc devenaient trop
nombreux par rapport au reste. La conscience collective
initiale est déstabilisée, forçant le noyau à se couper en
deux, afin de conserver cet équilibre. On se retrouve avec
deux noyaux au sein d’un même banc ou deux bancs plus
petits, avec chacun un noyau. La nécessité crée alors la
réplication. Une intelligence collective nécessitant une
navigation par bancs-multiples émerge, puis croît par le
système engendré de la réplication.

Le principe même de la vie est la volonté qu’à la matière à


se mouvoir, créant des facilités pour le faire. Chaque fois
qu’elle le peut, elle s’adapte à ce qui la contraint. C’est la

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di culté qui fait son développement et donc sa forme. On


connait ce phénomène d’ailleurs, avec certaines plantes
qui font des fleurs quand elles manquent d’eau. Cette
volonté existe ainsi déjà au niveau le plus ultime, où le fait
de s’assembler ou non donne aux atomes une liberté de
choix face à la contrainte. La nature est bien pensée et
l’on comprend que dès le départ, elle est faite pour la vie.
La mobilité est le fait des choix faits par l’objet, dans un
environnement qui favorise la contrainte, comme un
environnement liquide. Plus ça bouge autour de l’atome,
plus la construction par l’assemblage est facilitée et
complexifiée, contrairement à un environnement plus
inerte qui stabilise l’objet et qui n’a ainsi plus besoin de
construire. Dans un environnement liquide en émulsion,
un objet peut s’adapter et évoluer rapidement. Un
environnement qui apporte une contrainte rapide,
construit plus facilement les éléments qui créent le vivant.
On comprend que pour la vie, des critères favorisants sont
nécessaires, mais surtout que c’est le principe même de la
matière est fait pour ça.

Pour la conscience comme pour le reste, l’atome


comporte en lui toutes les bases, tous les éléments pour
que les choses existent. Mais comment quelque chose
d’aussi réduit peut-il contenir autant de choses et générer
autant de merveilles ? C’est parce que notre monde est
transcendant. Ce que nous percevons du monde, n’en est
en fait qu’une partie, l’image finale du monde. Les atomes
sont alors le produit de quelque chose de bien plus évolué
que notre image du monde et l’énergie issue de cette
transcendance, que l’on ne voit pas, lui est reliée. Cette

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transcendance qui nous fait comprendre un au-delà


possible. J’aime la penser à l’image d’un briquet, où notre
monde serait la flamme, l’intention, la main de Dieu et le
briquet, ce qui permet la flamme. Notre monde (la
flamme) serait issu de quelque chose de plus évolué (le
briquet) lui-même issu de quelque chose encore plus
évolué (la main de Dieu). Di érents états de réalité
transcendante, reliés les uns aux autres dans un même
processus général.

Âme, où es-tu ?

Cette idée de la transcendance est frustrante, car la vérité


ultime nous devient alors inaccessible. Ce qui ne nous
arrange pas, on préfère de loin un monde que l’on peut
définir complètement. Cependant, avec une vision
transcendantale, même si la somme n’est pas
reconnaissable, est quand même plus cohérente pour nos
esprits, que des choses venant du néant et se faisant
seules, ce qui là n’a pas de sens. D’ailleurs, il su t
d’essayer d’imaginer ce que pourrait être le néant, pour se
rendre compte que nous ne pouvons faire autrement, que
d’imaginer quelque chose. Alors, puisque la conscience ne
peut concevoir son essence d’aucune contingence,
pourquoi vouloir définir l’origine du monde d’une
singularité, comme cause première ? C’est parce que
l’invisible nous dépasse très largement et que vouloir
maitriser la vérité qui fait le monde n’est pas de l’ordre de
ce qui est possible pour nous. Et ça ne le sera jamais,
puisque nous sommes le résultat d’une simplification.

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D’ailleurs, lorsqu’on cherche à expliquer les liens qui


existent entre le monde des particules et celui de la
matière, on échoue immanquablement. Et c’est toute la
di culté de la création d’une théorie d’unification, une
théorie du tout, que l’on n’arrive pas à créer. C’est parce
qu’entre le monde macroscopique et microscopique, il y a
des éléments qui appartiennent à une échelle d’ordre
supérieur, comme ce qui fait la gravitation ou le temps.
C’est la partie invisible, celle de l’au-delà, qui nous
empêche de maitriser la vérité qui fait le monde. Il n’est
donc pas possible de préciser les e ets de la décohérence,
à cause du flou dû à des choses, ne faisant pas partie
directement des éléments que l’on cherche à unir. C’est le
problème de la flamme qui voudrait se théoriser, en
s’unifiant au briquet, sans tenir compte de l’intention (la
main de Dieu) qui a conçu le briquet et qui permet la
flamme.

Pour la conscience, il en est de même, il faut la considérer


comme quelque chose de plus fondamental, puis en
chercher les principes de base, qui la relie aux
mécanismes physiologiques du cerveau. Et cela fait penser
immédiatement au panpsychisme : philosophie selon
laquelle, la conscience est un aspect primordial qui se
déploierait dans toute l’étendue de l’univers. Avec ça,
l’Homme a pris conscience, depuis longtemps, que la
réalité a un état profond, que ce n’est donc pas juste un
jeu de particules qui s’organise, dont on est incapable de
définir l’ascendance. Mais malgré l’épithète, qui se veut
toujours nous projeter dans une forme de vérité ainsi
établie, l’état profond des choses, pour l’Homme,

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s’organise quand même toujours au plus près. Toujours


comme une doctrine de cause finale. Et comme pour la
matière, on n’imagine pas les choses autrement que sous
forme d’organisation téléologique, une finalité centrée sur
l’Homme, quelle qu’en soit l’essence.

Néanmoins, cette notion d’état profond fait des émules et


d’autres approches évoquent ce genre d’idées. L’animisme
notamment, issu des mythes et des premières religions,
prétend que les êtres naturels possèdent une forme
d’intelligence et d’intentionnalité comparables à l’esprit
humain. Les plantes, les animaux, les étoiles, etc. auraient
donc une âme. Et là, la notion d’état profond, corrèle le
fait même de la vie, que l’on ne s’explique pas, a une
intention. Ce qui est intéressant, mais l’aspect
téléologique nous cantonne toujours à la cause finale,
celle qui ne trouve pas sa raison. Car le fait de dire que
tout est à l’image de l’esprit humain, ne décrypte pas l’état
profond, qui peut très bien changer de système de réalité.
En tout cas, l’âme n’est pas une notion insignifiante, tant
s’en faut, parce qu’elle pourrait être toute la justification
de cet état profond, par ce qui laisse des traces de son
continuum et de sa présence. Elle ne serait alors pas juste
une capacité à se mouvoir de façon autonome, comme on
définissait la notion de vie dans l’antiquité. Ni même cette
chose qui théorise les êtres de la nature, comme plus ou
moins vivants, sans nécessairement avoir des sensations,
comme le fait l’hylozoïsme.

L’idée de l’état profond et de l’âme, même s’ils persistent,


ne font alors pas l’image du monde tel qu’on en a besoin

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et que l’on cherche. Où Dieu ne semble pas se révéler


dans ces idées-là. Ce qui fait que le panthéisme, lui,
identifie l’ensemble de la nature à Dieu, tout simplement.
La nature y est ainsi interprétée comme une totalité
organisée, dont l’unité ne peut être comprise qu’à travers
la notion de Dieu. Les choses sont alors plus simples et
certains même, considérés comme panpsychistes,
estiment que Dieu signifie l’univers en son entier, vivant
et avec une âme. C’est cette position et idéologie qu’avait
Einstein quand il parlait de Dieu, adhérant de fait à une
forme de panthéisme également. Mais le panthéisme ne se
prononce pas lui-même sur la nature mentale ou non des
entités individuelles, à la di érence du panpsychisme.
Enfin, le panenthéisme, lui, considère que Dieu pénètre
ou réside dans chaque chose, il est omniprésent et en
constitue l’essence, participant de la nature de Dieu
lui-même. C’est ce que nous explique Jésus de façon
implicite et c’est celle qui nous intéresse. Car là, l’état
profond et l’âme prennent un sens qui permet une
intention. Où Dieu, est ce qui est extérieur au monde par
sa nature, tout en faisant partie du monde par sa
transcendance.

Mais toutes ces idées, qui, si elles mériteraient d’être


évoquées plus en détail, ne nous révèlent en rien la
causalité de ces approches. Et à l’image du temps et de
l’espace, il est di cile d’expliquer l’existence de la
conscience, si ce sont des objets fondamentaux de
l’univers. Car là, l’explication scientifique s’arrête. Il
faudra donc faire preuve de plus de clairvoyance pour
avancer dans la compréhension du monde. Avec le

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briquet, l’idée amusante que Dieu soit fumeur nous donne


à comprendre que les choses ont un sens, la flamme a sa
raison d’être et une utilité pour Dieu. Mais pour notre
réalité, il en va de même. Un ordre transcendant nous
donne à comprendre qu’elle a un sens également. Une
origine et une raison d’être, qui ne sont peut-être pas dues
à un dieu personnel (idée qui dérange), mais ont une
nécessité et une intention d’un autre ordre qui a ses
raisons. L’origine de l’univers est due à une cause et une
intention supérieure qui a une finalité, une raison d’être.
La vie et la conscience deviennent alors une nécessité
profonde, certes insondable, mais bien réelle.

D’aucuns diront que cela ne règle pas la question de Dieu.


Cela ne nous dit pas qui a créé Dieu. Bien sûr, mais si la
nécessité profonde de la vie et de la conscience est une
nécessité pour Dieu ; si notre réalité et la vie consciente
sont le constructeur utile de quelque chose, au dessein de
Dieu ; on peut y voir, alors, que cette chose pourrait être
l’âme, un peu comme les fruits d’un arbre peuvent l’être
pour l’Homme. L’arbre contient en lui-même tous les
codes qu’il faut, pour que naisse un jour le fruit, déjà
même au sein de la graine. Le fruit issu d’un processus
complexe, qui permet à l’Homme de se nourrir, mais de
produire d’autres fruits semblables. À l’image de la graine,
le principe atomique peut très bien contenir en lui-même
le code qu’il faut, pour qu’émerge non pas que la matière,
mais ce qui permet la vie également. Les Hommes, en se
reproduisant, font germer d’autres âmes avant de mourir,
pour permettre l’évolution de ce système.

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Mais pour qu’il y ait une âme, il faut un univers, et si


l’âme existe, elle est alors une des causes de notre réalité.
Si l’on peut trouver une raison à Dieu et une nécessité à
tout ce qui existe, elle pourrait être celle-là. Quant à
l’utilité que Dieu peut avoir de nos âmes, cela nous
échappe immanquablement. Mais si elle nous échappe de
notre vivant, peut-être trouve-t-elle son fondement après
notre mort. Si l’âme existe, elle peut être alors la graine
qui formalise les choses dans un état supérieur. Elle peut
être l’objet utile dans le monde de Dieu. Elle peut
s’exacerber et prendre un état transitoire, se formalisant et
prenant parti d’une réalité dans laquelle les choses nous
paraissent ainsi comme une évidence, mais inatteignable
dans notre réalité.

On peut bien sûr tout imaginer, mais si vous pensez que


l’âme existe, alors elle ne l’est certainement pas sans
raison. Car tout ce qui existe a une raison d’être. Et si vous
pensez que quelque chose est à l’origine de notre réalité,
ce quelque chose, quel qu’il soit, ne l’a probablement pas
fait sans raison également. La raison s’opposant au néant,
si quelque chose existe plutôt que rien, c’est que la raison
s’étale bien au-delà de notre perception. On peut en
déduire que si notre réalité est faite pour qu’émerge la vie,
la raison qui en est à l’origine, a alors un rapport possible
avec elle. Et que par conséquent une vie utile doit être en
relation avec ce qui en est à l’origine. Comme notre réalité
nous montre, par bien des aspects, que la vie n’est pas
indépendante du reste, par principe, la vie est donc à
même de communiquer par ce qui en est à l’origine. Bien
sûr, l’idée que l’univers et la vie ne soient qu’un

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incubateur d’âmes peut être désarmante. Mais pourquoi


pas après tout ? On peut alors mesurer la chance que l’on
a d’en être témoin et de participer à cela. Et rien ne laisse
penser que l’Homme soit le seul concerné. Toute forme
de vie dans l’univers, ayant la conscience d’un état
supérieur, peut-être une âme utile à Dieu. Il faut pour ça
que l’âme puisse subsister et être reliée de notre réalité à
l’autre. Mais cette possibilité est parfaitement réaliste, si
l’on ne voit pas l’âme comme un objet. Si elle est déjà
reliée à l’autre réalité, elle peut très bien jouer son rôle,
par la conscience que permet la vie, et trouver son utilité
finale au moment de notre mort.

Dans le monde des particules, de nombreux paradoxes


existent. On ne se les explique pas, parce que notre refus
de Dieu, nous empêche de considérer les choses,
autrement que, comme un tout, qui nous est palpable et
mesurable. Mais des choses palpables sont aussi d’ordre
transitionnel. Des choses qui ne sont pas mesurables, car
juste l’e et d’autre chose. Il est donc acceptable que les
processus qui engendrent notre univers soient également
capables de créer des transitions d’un niveau à l’autre de
complexité. L’âme peut ainsi parfaitement être un lien
informationnel, qui nous unit à d’autres échelles de
réalité. Par exemple, en considérant que le passé soit
conservé, c’est une idée qui suggère que notre univers
puisse générer son énergie de façon transitionnelle. Et que
tout ce qui est à un instant « T » demeure en partie. Ce qui
change, c’est uniquement ce qui doit être changé à chaque
instant, au gré des interactions des particules. On pourrait
imaginer ça un peu comme un métier à tisser, où le tissu

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se déroule à mesure, avec le motif qui change au fil de


l’avancement. Des points de couleur apparaissent, d’autres
s’arrêtent, d’autres demeurent le temps nécessaire. Mais le
tissu lui subsiste, garant du continuum nécessaire à la
causalité. Alors, si la vie d’un Homme est un motif sur ce
tissu, ce qu’il a été, persiste pour Dieu, a lié au tissu.
L’âme du vivant devient disponible, participant d’autre
chose quand vient sa mort…

La question de l’âme est évidemment intimement liée à la


mort. Et c’est parce que l’Homme ne trouve pas de raison
logique à sa disparition inéluctable qu’il imagine cette
raison qui le maintiendrait en vie pour l’éternité. Cette
raison qu’est l’âme donne alors un sens logique à sa vie et
à son comportement de vie. Et cette idée très ancienne
vient de l’intuition permise par la conscience. Cette
conscience qui émane du tout et qui pousse au continuum
vital. Car quelque chose de profond nous fait dire, que la
vie doit se maintenir à tout prix. Et que des choses inertes,
par l’assemblage hasardeux qu’elles permettraient, ne peut
naitre une nécessité critique qui échappe au hasard. Il est
évident que la vie ne peut apparaitre par hasard, puisque
la réalité dans laquelle elle nait, ne l’est pas. La vie n’est
possible que parce que l’univers existe et se maintient.
C’est donc toute la réalité dans son fonctionnement qui
permet la vie passée, présente et future. Notre nature n’est
pas le fait d’un jeu de billes qui s’entrechoque et qui fait de
jolies choses. Non, toute l’histoire de notre réalité n’a
qu’une finalité, celle de la conscience permise par la
mécanique de la vie, qui ne peut exister que par ce qui
maintient la réalité en place. Et c’est parce que les choses

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sont conservées dans leurs fondements que l’âme peut


exister.

L’âme est alors une part physique de ce qui existe et qui


permet, avec nos corps, d’avoir une relation avec ce qui
maintient notre réalité en place. Il ne faut donc plus
imaginer notre réalité, comme juste une évolution, qui
abandonne ce qui a été pour ne construire que ce qui sera.
Ce qui a été est bien toujours là, mais nous n’avons
conscience que de ce qui évolue. On pourrait imaginer ça,
comme une montagne qui monte sans cesse, où nous
serions au sommet, sans jamais avoir conscience de la
montagne. L’univers, et tout ce qui existe, ne peuvent se
maintenir, que par ce qui en fait le principe. Et c’est de ce
principe que l’âme a toute sa raison d’être. L’âme est en
quelque sorte ce qui nous relie aux origines de notre
réalité. La suite possible est alors l’utilité qu’à l’âme
d’exister, dans ce qui est à l’origine de la réalité. Il n’y a
cependant aucune raison de croire qu’il s’agisse d’une vie
telle qu’on l’a connue, les choses sont certainement de
toute autre nature. Et s’il est bien sûr impossible de se
projeter sur ce qu’elle pourrait être, on peut toujours
penser en termes d’évolution de celle-ci, pour pouvoir
justifier son existence. On peut alors imaginer l’âme,
comme une nécessité pour ce qui est à l’origine de notre
monde, et qui déterminera ce que l’on sera une fois notre
chemin accompli.

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Esprit es-tu là ?

Avec Jésus, la tradition chrétienne nous parle de trinité.


C’est le dieu unique en trois personnes, composé du Père,
du fils et du Saint-Esprit. Ils sont égaux, de même essence
divine, mais fondamentalement distincts tout de même.
La trinité, c’est la façon dont Dieu s’est révélé à nous par
son unicité et plus tard avec Jésus, comme étant le Père, le
fils et le Saint-Esprit. Le Père est celui qui est éternel.
Jésus est le fils et la parole de Dieu. Dieu le fils, est avec
Dieu le père, celui qui a créé le ciel, la Terre et toutes
choses, puis qui s’est incarné en Jésus. Jésus comporte
donc en lui toute la divinité, étant le premier, mais aussi le
dernier (l’alpha et l’oméga). Il l’a rme en disant : « Je
Suis » ou en disant : « Avant qu’Abraham fût, Je Suis ». En
cela, Jésus n’a jamais déclaré « je suis Dieu » en tant que
tel, mais il nous explique clairement en être une partie.
S’il ne nous dit pas ouvertement qu’il est Dieu, il
n’emploie pas l’expression « Fils de Dieu » pour lui-même.
Ce sont les gens qui utilisent cette expression. Néanmoins,
il laisse entendre qu’il est d’accord avec cette appellation.
Et même si Dieu le Père l’appelle son Fils, Jésus préfère
utiliser le terme « le Fils de l’Homme ». Pour rappeler le
fait qu’il est non seulement Dieu, mais aussi un Homme,
né d’une vierge qui fait partie de la race humaine ;
a rmant ainsi sa double nature, divine et humaine.

Le Saint-Esprit, lui, se distingue du Père et du Fils, il est


l’intercesseur, l’esprit de Dieu qui inspire les prophètes. Il
est souvent représenté par des symboles : la colombe, la
tempête, le feu… Le père, le fils et le Saint-Esprit sont une

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représentation du Dieu unique et non trois personnes ou


trois Dieux distincts. Ce qui fait que Jésus peut donc être
par essence Dieu, en cohésion de l’Esprit saint. Dieu le
fils, fait alors que Jésus a toujours été Dieu en quelque
sorte, mais par son incarnation, il est devenu un être
humain. La manière dont Dieu le fils a pris nature
humaine avec Jésus, est appelée « l’union hypostatique ».
C’est l’union de la nature de Dieu et de la nature humaine
qui a donné l’Homme-Dieu, en la personne de Jésus, à la
fois pleinement Dieu et pleinement Homme.

Bien sûr, lorsque l’on parle de Jésus, on ne peut ignorer la


Bible, qui est la référence o cielle de son histoire.
Cependant, l’idée répandue qu’elle serait la source de
toutes les croyances des chrétiens est fausse. Car Jésus a
transmis son enseignement oralement aussi, même si cela
est contesté par certains. Parce que la Bible l’atteste, Jésus
a dit et fait beaucoup de choses qui n’y sont pas écrites et
qu’il faut également retenir l’enseignement des apôtres !
Jésus est l’auteur de la foi des chrétiens, mais en tant
qu’humain, il a transmis des enseignements par ses
disciples, qui l’ont écouté et raconté à d’autres ce qu’ils
ont entendu. L’histoire de Jésus dans la Bible n’est donc
pas la source de toutes les croyances chrétiennes, mais
plutôt des témoignages accumulés constituant la foi. Et si
l’on peut dire des choses qui ne sont pas dans la Bible, on
doit alors être en accord avec elle. C’est ce qu’on fait les
apôtres témoignant de Jésus. Pour la Trinité, Jésus ne
nous en parle que de façon implicite. Mais l’enseignement
des apôtres est en accord avec la Bible, car ils l’on reçut de
Jésus lui-même. Ainsi, même si le concept de trinité peut

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être di cile à aborder et sujet à interprétations ; pour


Jésus, Dieu est un ensemble dont on peut faire partie dès
lors qu’on y adhère par la foi et dont il s’est fait l’exergue à
maintes reprises. Ce désir intense de Dieu se matérialise
alors par les portes ouvertes de l’Esprit saint, connexion
directe entre Dieu et l’Homme.

Mais qu’en est-il réellement ? Car des milliards d’êtres


humains se sont pourtant soumis à cette idée au fil des
siècles, sans pour autant avoir reçu ce qu’ils en
attendaient ! Et que par conséquent, cette idée, pas très
concrète ou démonstrative, finit par sembler appartenir
plus à une fable qu’autre chose, pour bon nombre d’entre
nous. Comment trouver une véritable croyance en une
hypothétique connexion à Dieu, lorsque tant de malheurs
et de sou rances existent sur terre ? Car la foi au premier
abord ne résout rien à la question… Et Jésus sur la croix
peut nous fait dire, que finalement, Dieu ne peut pas
grand-chose pour nous. Il peut alors être di cile de
trouver les raisons de s’accrocher à une idée, qui parait ne
pas pouvoir nous venir en aide. C’est la di cile question
de faire la relation entre un dieu hypothétique, et ce que
l’on vit.

Mais qu’attendons-nous vraiment de l’existence de Dieu ?


Peut-il, ou a-t-il l’intention d’exaucer nos prières ? Car
c’est notre positionnement idéologique qui définit notre
foi finalement. Les cultes nous enseignent bien l’histoire
des dieux, de leurs prophètes et leurs préceptes ; mais en
aucun cas, la formule magique à notre bien-être par nos
désidératas. Le concret nous incombe en permanence et

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le spirituel ne remplit pas nos estomacs. Dans la tradition


di usée par les apôtres, l’Esprit saint participe à la
transmission de la révélation divine. Il faut donc vouloir
expérimenter sa réalité pour s’en faire une idée précise et
trouver son positionnement.

La tradition chrétienne considère que la foi et la raison


sont comme les deux ailes, qui permettent à l’esprit
humain de s’élever vers la contemplation de la vérité. Dieu
aurait mis au cœur de l’Homme le désir de connaitre la
vérité. On comprend alors qu’il faille déjà être
su samment évolué pour avoir conscience de l’existence
de Dieu et pourquoi pas, y avoir accès. Ce qui ne semble
pas être l’apanage des autres formes de vie sur terre. Il faut
reconnaitre à l’Homme un certain avantage, qui est celui
de s’interroger et de pouvoir transmettre dans le temps ses
interrogations. L’évolution de l’Homme lui donne à n’en
pas douter, un ascendant sur toutes autres formes de vies.
Ce qui fait de lui, peut-être, une forme d’aboutissement
dans l’histoire de l’univers. L’Homme sur terre, mais
également d’autres formes de vie évoluée ailleurs, avec les
mêmes aptitudes, capable de s’interroger sur ces mêmes
questions. On ne saurait que trop prendre la mesure du
fait que l’existence d’une relation avec un état supérieur
n’a surement rien de privilégié sur terre. Mais qu’au
contraire, cela soit une fin en soi originelle, qui s’applique
à l’ensemble de notre réalité. De là, notre positionnement
idéologique évolue, s’a ranchit des légendes d’un autre
temps qui ignorait l’immensité de l’univers ; et conforte
l’idée plus moderne que la vie puisse faire l’objet d’une
volonté universelle ayant sa raison d’être, partout où c’est

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possible. À charge pour l’Homme maintenant, de


démontrer que la vie peut exister ailleurs que sur Terre.

Notre intuition nous dit que, si tout est parti de rien, du


hasard et sans but, alors nous ne devrions tout
simplement pas exister. Mais le continuum vital qui fait
que nous sommes là, nous donne à comprendre qu’un
équilibre naturel existe et force notre intuition tenace
d’une relation possible avec nos origines. Donc si tout le
monde a déjà fait l’expérience de l’intuition, il n’existe
aucune réalité scientifique à ce phénomène, puisqu’elle est
spontanée, de ce fait impossible à soumettre à
l’expérience. Et la croyance en l’au-delà qui demeure,
malgré tous les progrès de l’Homme, oblige à la
justification. Cependant, l’Homme ne peut démontrer la
non-existence de Dieu malgré tous ses e orts. Croyance
multimillénaire, existante depuis des temps immémoriaux
et pourtant jamais e acée de notre conscient. Les
non-croyants sont confortés dans l’idée que le jour
viendra, une preuve de la non-existence de Dieu mettra
fin au débat.

Mais jusqu’ici, c’est plutôt le contraire, plus on en sait sur


la nature des choses et plus cette possibilité s’éloigne. Le
fait qu’il y ait quelque chose qui nous dépasse trouve de
plus en plus sa raison d’être. Rendant à ceux qui ont
l’intuition qu’une intention peut être à l’origine de notre
monde, une clairvoyance singulière, jugée
traditionnellement comme l’apanage des faibles, par
l’érudition. Toutefois, l’idée d’une réalité née de rien est
impossible à conceptualiser. On a beau s’acharner, la

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science est impuissante à la théoriser. L’esprit humain


échoue immanquablement face à cette idée. D’aucuns
diront que l’Homme n’a pas encore acquis la maturité
intellectuelle pour cela. Mais peut-être pourrions-nous
avoir l’humilité de reconnaitre que notre position dans la
chaîne du tout ne nous donne tout simplement pas accès
aux rouages de notre réalité, dans l’état du vivant. En tout
état de cause, si tout n’est dû qu’au hasard, il faut alors
expliquer, démontrer et reproduire ce hasard, sinon ce
n’est pas de la science non plus. Et l’agissement possible
de Dieu se promenant incognito, pour paraphraser
Einstein, une hypothèse hautement symbolique, donnant
à la raison, toutes les raisons possibles…

L’âme d’un père

La question de l’âme est un grand mystère, c’est une idée


très ancienne, on la retrouve dans la plupart des
civilisations à travers des conceptions religieuses,
philosophiques, psychologiques ou populaires. Elle a fait
l’objet de nombreuses conjectures et d’hypothèses chez les
grands penseurs de l’histoire. Elle a de ce fait évolué selon
les légendes et cultures, mais c’est l’idée globale d’un
principe vital qui anime les corps vivants ou les esprits,
dont elle est souvent employée comme synonyme.
Comme bien d’autres choses, l’Homme se pose des
questions depuis toujours sur sa raison d’être, quelle est sa
place, son origine, et ce qui l’anime ? L’âme est cette
chose en plus qu’on ne voit pas, mais qui donne à
l’Homme sa particularité, qui, pourquoi pas, le relie aux

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dieux et lui permet de subsister après la mort. Elle est ce


quelque chose qui fait qu’on ne disparait jamais vraiment,
l’espoir s’en accroche et nous fait dire le sens aux choses
dans sa globalité.

Le concept de l’âme a été étudié dès l’Antiquité, où elle


est, celle qui se meut soi-même, cause du mouvement
vital chez les vivants, d’une substance simple dont les
actions se manifestent dans les corps. De même, l’idée de
l’immortalité de l’âme est ancienne, puisque déjà évoquée
par Platon. Puis cela évolue selon les religions,
philosophies ou psychologies, où l’âme est aussi l’esprit.
L’âme est unie au corps et à la matière assurant des
fonctions vitales, l’esprit en est détaché assurant des
fonctions mentales. De nos jours, âme et esprit sont deux
choses distinctes. L’esprit désigne plutôt les facultés
intellectuelles de l’Homme et l’âme une entité
ontologique qui se sépare du corps après la mort. Avec la
mort, l’âme peut également prendre une connotation
fantomatique. Avec la diversité des croyances et des
cultures, de par le monde et l’histoire, le terme âme, fait
qu’il est souvent source de polémiques et d’ambiguïté.
Avec les croyances religieuses, la notion d’âme joue un
rôle important. Elle est un concept vitaliste, qui donne à
la mort quelque chose de moins mystérieux, où lorsqu’une
personne meurt, son âme la quitte. C’est pour cette raison
que le corps devient inerte. L’âme quittant le corps peut
alors aller vers un au-delà, comme l’enfer ou le paradis. Si
elle est fonction vitale, l’âme peut ainsi constituer l’espoir
d’une vie éternelle et, pourquoi pas, se réincarner. Dans
certaines cultures, les éléments naturels peuvent être

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dotés d’une âme également, avec laquelle il serait possible


d’interagir.

Pour Jésus, l’âme est créée par Dieu et est immortelle, ne


périssant pas après la mort. Puis s’unit de nouveau au
même corps au moment de la résurrection finale. À la
création de l’Homme, Dieu introduit l’âme, faisant de lui
un être vivant. En cela, l’Homme ne possède pas d’âme,
mais il est une âme. L’âme est pure à la naissance, mais
chacun jouissant du libre arbitre, l’âme est marquée par la
possibilité de faire le bien ou le mal. L’âme étant
immortelle, après la mort, subit le purgatoire, allant en
enfer ou au paradis. Lorsque Jésus va revenir sur Terre,
les corps des humains seront ressuscités et jugés pour une
vie éternelle.

Nous nous interrogeons tous sur la question de la mort, et


ce qui peut arriver le jour venu. À la mort d’un proche, on
peut se demander s’il sera possible de le revoir un jour ou
si la mort est la fin de tout. Sur cette question, Jésus nous
enseigne que la vie ne s’achève pas à la mort de notre
corps, en disant : « Je suis la résurrection et la vie. Celui
qui croit en moi vivra, quand même, il serait mort ». Cette
déclaration stupéfiante, montre la puissance de Jésus sur
la mort, aux témoins oculaires de sa résurrection, en se
relevant des morts après avoir été crucifié et enterré
pendant trois jours. Elle nous donne à comprendre
également qu’une âme utile à Dieu passe nécessairement
par la foi. Il est à souligner que certains pensent qu’après
sa résurrection, c’est son corps astral et non son corps
physique que certains auraient vu. Car pour les gens ayant

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la faculté de voir les auras magnétiques autour du corps


physique, même avant sa mort, le corps de Jésus aurait été
très lumineux.

Pour le matérialisme, qui présuppose que seuls les


phénomènes fondamentaux étudiés par la physique
existent, l’âme est un mythe, une idée inventée pour
représenter la sensation d’être habité par quelque chose.
Elle est propriété émergente du fonctionnement du
cerveau. Elle est l’intériorité de la pensée émotionnelle et
mentale en regard du monde extérieur, celui accepté par
la science. Ainsi, les neurosciences cherchent à
comprendre le phénomène de l’esprit en termes d’activité
cérébrale et avec l’imagerie cérébrale, on constate que des
processus de l’esprit ont des correspondances physiques
dans les fonctions cérébrales. Mais il est impossible de
déterminer si l’activité neurale joue un rôle causal dans la
survenue de ces processus cognitifs. Le fait de démontrer
qu’il y a des correspondances n’en donne pas la cause.

On le voit, le sujet de l’existence d’une âme ou pas n’est


pas simple à discerner. Pourtant l’idée persiste, car elle
serait la réponse à bon nombre de questions existentielles.
Et notre ignorance des choses est tellement vaste, qu’il
n’est pas possible d’en rejeter l’idée aussi facilement. Donc
tant que nous n’avons pas expliqué le monde dans son
ensemble, la question de l’âme peut très bien trouver sa
raison d’être.

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L’âme atomique

Mais en physique, l’idée d’une âme s’oppose pour l’instant


à la théorie quantique des champs et l’existence d’une
âme obligerait à revoir toute la physique actuelle. Celle
d’une physique où une collection de particules et forces
spirituelles interagiraient avec les atomes, ce qui n’a pas
été détecté dans des expériences existantes. Car la
mécanique quantique pose le principe d’une superposition
en tant qu’état normal de la matière. Un même état
quantique peut posséder plusieurs valeurs pour une
certaine quantité observable (spin, position, quantité de
mouvement, etc.). Ainsi, pour e ondrer la fonction
d’onde et obtenir un résultat déterminé, certaines mesures
exigent une observation par un esprit conscient. On parle
alors d’e ondrement ou de décohérence de la fonction
d’onde quantique, pour tenter de décrire ce qui se passe.
Car la mesure amène, on ne sait trop comment, l’onde
quantique, qui en général admet plusieurs positions et
vitesses, à s’e ondrer de manière indéterminée vers des
valeurs définitives. Et dans ce cas, un cerveau matériel
devrait aussi se trouver dans un état indéterminé pour
obtenir ce résultat. Alors comment un cerveau pourrait-il
produire un résultat déterminé ? Cela présente une
di culté conceptuelle à la mécanique quantique, pour
être logiquement cohérente. Et donc certains soutiennent
que quelque chose d’immatériel permettrait que cette
observation se fasse, cela serait la façon dont une âme
pourrait interagir avec le corps. Mais il n’y a bien sûr pas
d’indices pour démontrer de tels processus au sein des
fonctions cérébrales et l’idée d’une âme cartésienne en

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physique quantique ne repose sur rien. On comprend


alors que la question n’intéresse pas vraiment la physique.

Mais la théorie quantique des champs, est-elle le


fondement de tout ce qui existe ? Non, et il n’est pas
nécessaire d’y trouver une particule de l’âme, pour faire
que l’âme existe. Si l’âme est utile à Dieu, alors
l’information qu’il a de nos vies peut constituer cette âme.
Inutile d’y chercher quelque chose d’autre que la vie, nos
corps et la conscience qui en émane. L’intention qu’a la
matière à se mouvoir peut ainsi constituer la connexion
possible que Dieu peut avoir sur le vivant. Et la conscience
que peut avoir une forme de vie de l’existence de Dieu, la
transmission d’une information utile à Dieu.
L’information transmise fait qu’après la mort, persiste ce
que l’on a été, dans une autre réalité ; qui n’est pas celle
que l’on connait, mais qui est celle qui permet que
l’univers existe et dont fait partie l’âme également. Après
la mort de notre corps physique, si l’âme ne peut plus
interagir avec notre monde, elle persiste néanmoins dans
le monde d’où elle vient : notre au-delà. Un au-delà qui
formalise, avec l’information issue de notre conscience,
quelque chose d’autre, que l’on peut qualifier de vie après
la mort ; qui s’appuie sur d’autres critères de réalité, une
autre mécanique que celle de notre univers physique. Il
n’est de ce fait pas utile de considérer l’âme comme la
cause vitale chez le vivant en tant que tel, comme une
entité de notre monde. Elle n’est pas cette chose qui
monte au ciel après la mort. C’est l’existence de l’univers
lui-même qui en est la véritable cause, par sa capacité à
transcender ce qui tient de notre réalité, vers ce qui tient

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d’une autre. On peut alors considérer le vivant plutôt


comme étant conçu pour qu’existe l’âme dans notre
réalité.

De là, notre notion de l’âme change et l’on devrait plutôt


la nommer autrement. Mais à part « dieu », y a-t-il un mot
qui désigne à la fois ce qui appartient à notre monde et
qui ne lui appartient pas, sans tomber dans la
sotériologie ? On s’en tiendra alors à supposer que tout ce
qui est vivant, et la matière même en soi, est conçu pour
cela. Ce qui ne veut pas dire qu’une pierre possède une
âme, mais que ce qui la constitue permet l’âme. On va
dire de préférence que la pierre ne permet pas une âme
fonctionnelle. À l’image d’une ampoule et d’un
interrupteur qui n’aurait pas de fil pour les relier. Une âme
fonctionnelle doit appartenir à une structure vivante. Ce
qui n’est pas le cas d’une pierre, car elle ne possède pas
l’intention du mouvement (le fil en question qui relie
l’ampoule). Une âme fonctionnelle n’appartient donc
qu’au vivant, insectes, plantes, animaux, etc. Mais avoir
une âme fonctionnelle ne veut pas dire qu’elle est utile à
Dieu. À l’image d’un interrupteur relié à l’ampoule par un
fil, qui n’aurait pas la source électrique pour que cela
fonctionne. Pour être utile à Dieu, il faudrait que la plante
ou bien le chien soit conscient de l’existence de Dieu
(notre source électrique), ce qui au premier abord
n’appartient qu’à l’Homme sur terre. Prendre conscience
de l’existence de Dieu permet alors à l’âme de fonctionner
ou de s’activer, à l’image de l’ampoule qui reçoit le
courant. L’âme n’est ainsi pas à chercher dans les tréfonds
du cerveau ou ailleurs. Elle n’existe pas en tant qu’entité.

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Elle est un e et de ce qui nous structure. L’âme, c’est


l’atome qui permet la vie et qui donne à la conscience de
transmettre une information utile à Dieu. En
conséquence, l’Homme n’est pas un choix de Dieu, c’est
l’évolution permettant de prendre conscience que Dieu
existe, qui fait ce choix…

Mais qu’est-ce qui fait que la matière possède l’intention


du mouvement, comment en émerge le vivant ? Car c’est
ce que l’on n’explique pas malgré nos tentatives de créer
la vie en laboratoire. Pour la science, la théorie de
l’évolution explique bien des choses, mais persiste
cependant deux inconnues. Qu’est-ce qui fait que l’on
passe de l’animal à l’homme ? et comment passe-t-on de
l’atome à la première cellule, qui est notre point de
départ ? Malgré tout notre savoir, cela reste des inconnues
que les créationnistes attribuent à Dieu. Alors si nul ne
peut définir ce qu’est Dieu, un au-delà transcendant peut
être une possibilité pour y répondre. Si l’on part du
principe que le vivant possède une âme, donc un être
vivant, conscient d’une origine à son être, peut très bien
être celui qui sort de sa condition animale. Car c’est notre
conscience des choses qui fait la vraie di érence. Et l’on
en sait su samment sur l’évolution de l’homme, pour
savoir qu’il a tout pour ça. Un long processus qui a
transformé sa condition petit à petit et non un événement
particulier procédant à un changement radical. Il n’est
alors pas possible d’attribuer à tel ou tel de nos ancêtres le
point de départ de la condition humaine. Il y a juste une
condition physiologique dans notre branche du vivant
plus favorable à développer une âme, si celle-ci est un

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principe voulu par notre réalité. Dans ces conditions, la


théorie de l’évolution serait la bonne, sans pour autant
pouvoir définir ce qui fait notre singularité. Reste à
comprendre ce qui peut bien donner à la matière
l’intention de se mouvoir, pour arriver à la première
cellule. Car si l’on comprend de quoi elle est composée,
cela ne nous donne pas à savoir comment de ses
composants émerge la volonté de se répliquer pour former
la vie.

La mécanique quantique nous enseigne que la matière est


constituée d’atomes, partie ultime, organisée
mécaniquement de particules élémentaires. L’atome est
symboliquement représenté à l’image d’un système
planétaire, avec des électrons qui tournent et qui s’agitent
autour d’un noyau. Avec cette vision, qui n’est pas la
réalité, mais qui représente bien les valeurs qui existent au
sein de l’atome, les choses nous sont plus facilement
compréhensibles. On se les représente comme ce que l’on
connait en trois dimensions, elles sont de notre intuition
et nous permettent de les étudier et de les mesurer.
Cependant, avec la relativité d’Einstein, on apprend
qu’une particule est également une onde. Et là, c’est déjà
beaucoup moins intuitif. Car pour un être humain, une
particule, c’est plutôt du solide, comme une petite bille
(un corpuscule) se trouvant à un endroit précis.

Cette notion de dualité onde-corpuscule vient du fait


qu’habituellement, on associe une onde plutôt comme
une vague à la surface de l’eau et un corpuscule plutôt
comme une bille. Mais notre intuition nous fait dire que

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ces deux choses sont très di érentes, elles ne peuvent


caractériser un même objet. Pour nous, c’est ou l’un ou
l’autre, mais pas les deux en même temps. Or, les
expériences et les observations de physique quantique
montrent que ces deux propriétés, apparemment
opposées, existent bien quand il s’agit de particules. Mais
en fait, c’est plus une manière de voir les choses que les
choses en elle-même. C’est le terme dualité, qui n’est pas
approprié, car il est contradictoire, laissant penser qu’il
existe deux choses di érentes, alors qu’il s’agit de
l’unification des deux, l’aspect ondulatoire et l’aspect
corpusculaire. On ne peut donc pas dire que la lumière est
à la fois une onde et un corpuscule, elle n’est ni l’un ni
l’autre en fait. C’est parce qu’il n’existe pas dans notre
monde habituel quelque chose qui soit les deux que nous
pensons que les objets quantiques le sont. Il n’existe alors
pas de mot qui puisse décrire cela de façon intuitive pour
nous, si ce n’est le mot « quanton » proposé par certains
physiciens. Mais de nos jours, on préfère parler de
« principe d’indétermination », car cela tient davantage à
la nature même des particules, le mot quanton lui ayant le
même sens que, corpuscule.

Cette di culté que l’on a, de conceptualiser la dualité


onde-corpuscule, est normale. Puisque nous sommes le
produit d’une évolution, la conscience que nous avons des
choses, se situe à une échelle (macroscopique) qui est
di érente de celle qui nous constitue (microscopique). Et
à notre échelle, ce que l’on ressent et que l’on prend
conscience, sont en partie dus à des e ets de la réalité, et
non pas juste la réalité, parce que la réalité est une

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construction. C’est un peu comme si notre conscience


voyait le monde vu d’un avion et que notre
compréhension de ce monde, nous le cherchions au
niveau du sol. Il y a une di érence d’échelle qui force
notre conscience. On peut imaginer également la
conscience du monde, qu’à une fourmi marchant sur le
sol, le moindre grain de sable compose pour elle, une
vision du monde bien di érente de la nôtre. Lorsqu’on
s’élève, un chemin de sable pour nous prend un tout autre
réalisme, disparaissant dans ses détails, pour prendre un
e et de quelque chose de plus uniforme, nous ne
percevons plus l’entassement des grains de sable.

À l’échelle macroscopique, il en est de même, la matière


constitue un e et d’une constitution sous-jacente, d’une
échelle inférieure. Mais pas seulement, car l’espace et le
temps sont aussi des e ets d’échelles sous-jacentes.
L’espace et le temps nous semblent bien réels, sans
pouvoir en expliquer la cause. C’est parce qu’ils sont issus
d’une construction, qui part en deçà de l’atome,
produisant leur e et jusqu’à nous. L’espace et le temps
sont issus des atomes, mais aussi d’une mécanique plus
profonde, celle de l’énergie. C’est comme si l’on voulait
expliquer les grains de sable que l’on soupçonne vu
d’avion, en se posant sur le sol ; et considérer qu’ils en
sont la raison ultime, ignorant qu’ils sont faits d’atomes.
Pour la matière avec l’atome, c’est la même chose. Le
chemin de sable vu d’avion prend une tout autre nature
lorsqu’on s’en approche. Et notre conscience, qui n’est pas
faite pour comprendre cette nature granuleuse, s’achoppe
immanquablement à cette réalité. Mais l’avion de notre

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conscience, n’est pas fait pour sonder toutes les échelles


de réalité, car la matière, ce qui nous constitue, ne peut
sonder au-delà de ce qui la constitue. C’est pour ça que les
particules élémentaires, nous semble être la raison ultime
de tout ce qui existe.

La fonction d’onde qui permet la formation des particules


se propage dans le vide. Mais si le vide n’est « rien »,
comment une onde peut-elle exister ou se former et se
propager ? Il est évident que le vide n’est donc pas « rien »
et que ce sont justement les fluctuations du vide qui
permettent la propagation des ondes. Mais comment le
vide qui nous parait être « rien » peut-il avoir des
fluctuations ? C’est parce que le vide nous est perçu
comme un e et. Entre les atomes, et ce qui permet la
mécanique des atomes, il y a une transition, une
décohérence, qui change la nature des choses, qui fait que
nous n’avons que la perception de quelque chose, comme
étant vide. Ce n’est pas facile à concevoir, parce que la
di érence d’échelle est conséquente et insondable, car à
ce niveau, on ne parle plus de matière, mais tout au plus
d’énergie du vide, ce qui ne veut pas dire grand-chose…

L’espace, le temps et l’énergie viennent en partie de là.


Mais pas seulement, car l’atome a son temps propre et
l’atome participe au caractère de l’espace également. Pour
nous, l’univers n’a pas de temps global, de même, un
espace global n’est pas défini, n’ayant pas de bord ou de
limite. Ce n’est pas simple à envisager, mais c’est parce
que la quantité d’espace et le temps sont le fruit de la
quantité des interactions de l’énergie, qui existe au sein de

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l’univers. Pour simplifier en partie et comprendre cette


idée, c’est comme si l’espace et le temps étaient fonction
du nombre d’atomes existant dans l’univers et la façon
dont ils s’assemblent…

Il n’est donc pas utile de chercher une grande horloge au


temps, de même, il n’est pas utile de chercher une forme à
l’espace, car ces deux choses n’existent pas pour nous,
pour « l’entité univers ». Pour ajouter à la di culté,
l’existence d’une âme suppose la conservation du passé,
qui, lui, impose une transcendance entre notre réalité et
l’au-delà. Nous sommes de la matière, issue d’interactions
d’ondes, qui formalisent des particules d’énergie, issues
d’une mécanique sous-jacente, qui leur donnent les
propriétés qu’il faut pour que nous paraissent notre
réalité. Tout ce qui nous parait réel découle en fait de ce
qui nous échappe. Et prendre conscience de cela, c’est
comprendre que l’au-delà est bien une réalité qui fait la
nôtre.

Pour reprendre l’analogie des couches d’oignons, c’est


comme si la couche au cœur de l’oignon (la matière) tirait
son existence de la couche précédente (les atomes).
Eux-mêmes de la précédente (ce qui permet à l’énergie
son caractère corpusculaire), etc. Le cœur de l’oignon est
issu d’une transcendance dont les couches successives de
natures di érentes participent à la construction d’un
résultat, qu’est le cœur. Entre les couches, il y a une zone
de transition, qui fait que le cœur conscient ne peut y voir
quelque chose de distinct, mais juste un e et qui participe
à ce qu’il est. Si l’idée de notre réalité issue d’un processus

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transcendant est la bonne, alors l’idée d’une intelligence à


l’origine de cela a toute sa place. Et l’idée d’une âme
participant à cette dernière ou bien communiquant avec
celle-ci est parfaitement réaliste et sensée.

On peut aussi voir Dieu comme étant l’oignon dans son


entier et le cœur de l’oignon, notre univers. Dieu ne peut
donc pas se substituer à ce qu’il serait : un ensemble de
couches et non une couche en particulier. Alors si Dieu ne
peut pas être au cœur de l’oignon en tant que tel, un être
humain peut être la relation qu’à Dieu avec ce cœur. Cela
suppose que notre monde (le cœur de l’oignon) soit issu
d’une transcendance externe à notre monde et que Dieu,
s’il est transcendant, ne peut faire partie de notre monde
en tant qu’entité propre. Cette conception est compatible
avec le panenthéisme, où Dieu existe et interpénètre
toutes les parties de la nature, tout en se déployant
au-delà. Dieu et notre monde étant ontologiquement
di érents, Dieu est la force qui anime notre réalité et
notre réalité, la partie manifeste de Dieu. Notre univers
est au cœur même de Dieu, qui lui se di use en chaque
partie de l’univers qui se trouve en lui.

Alors l’âme peut nous paraitre comme étant juste une vue
de l’esprit, une invention des Hommes ignorants. Mais
toutes les inventions de l’Homme nous sont dictées par la
nature, que l’on en ait conscience ou pas. Nature qui
prend sa source au commencement de l’univers. Et tel le
fleuve qui émane du ruisseau, elle donne à l’Homme une
vérité qui grandit par son histoire, suivant les méandres de
son rejet ou de son acceptation. L’âme est une idée que

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nous donne la nature, par l’intuition qui coule au sein de


notre compréhension. Elle a sa raison d’être et peut être le
facteur caché dans l’océan de ce que l’on ne soupçonne
pas encore. Cependant, j’aime bien cette image de l’âme,
que l’on peut raconter aux enfants pour qu’ils s’en fassent
une idée. Où notre univers serait la terre nourricière de
Dieu. À la surface se trouve son jardin, où poussent des
arbres, dont les racines qui plongent au plus profond
seraient nos âmes, qui nourrissent les arbres de Dieu pour
en faire des fleurs et des fruits. La conscience, l’engrais
dont nos âmes ont besoin pour grandir, afin de donner
quelque chose de meilleur à l’au-delà.

L’atome serait alors la porte ouverte sur cet au-delà, le


passage qui permet que se maintienne le monde que l’on
connait, formé par celui que l’on ne connait pas. Il est
ainsi la machine qui traduit le mouvement qui nous vient
d’ailleurs par la réplication de son modèle. Si pour nous, il
est un corpuscule d’on ne sait quoi, la vérité pourrait être
bien plus folle, celle de transmettre une intention
permettant la réplication. Car c’est bien ce que l’on
constate avec le vivant, sans pouvoir en expliquer la cause.
Et l’on peut alors constater que tout dans l’univers
fonctionne sur ce modèle, qu’est la réplication. Parce que
les choses sont cycliques à toutes les échelles pour forcer
celle-ci. Il n’y a bien qu’un seul modèle sur lequel est basé
notre monde et l’espace lui-même est surement concerné,
ce qui permettrait la conservation du passé nécessaire à
l’existence de notre âme. Ceci fait, que l’âme choisit en la
matière qui s’assemble, la condition « répliquante » la plus

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favorable à son émergence. Ignorant la moins favorable,


reléguée à sa condition d’inerte.

On comprend alors que recréer la vie en laboratoire ne


sera jamais possible, quand bien même, nous connaitrions
les éléments qui composent une cellule. Car l’âme ne se
divise pas. On ne peut partir d’éléments censés composer
la vie, puis les mettre en situation qui prévalait à l’origine
sur terre, pour voir ce qu’il en ressort. Parce que l’âme fait
son chemin dans la matière en partant de l’atome, en
toute intelligence, elle choisit ce qui la fait grandir par la
réplication. À l’image de la racine d’un arbre qui fait son
chemin en terre, en toute intelligence pour y trouver sa
ressource. La graine qui nous semble inerte et qui peut le
rester des milliers d’années, devient vivante lorsque les
conditions deviennent favorables. On la plante en terre et
on y déverse de l’eau. C’est extraordinaire, mais elle sait
alors qu’elle se trouve dans un milieu qui permet sa
réplication et devient vivante. Eh bien ce principe existe
dès le premier atome. Il comporte en lui, comme la
graine, l’intelligence qu’il faut pour accomplir cette
intention. Une intention qui grandit et qui se réplique à
toutes les étapes qui mène à la cellule, qui elle-même
contient ce principe. Ce n’est donc pas de fragment de
matière que peut naitre ce principe, fragment qu’il
su rait de mélanger. Car le principe de réplication est
une mémoire de cette intention, celle qui nous échappe et
qu’on ne peut reproduire, parce qu’il faudrait pouvoir
mettre l’univers dans un bocal pour recréer la vie. La
nature est vraiment bien faite, et elle l’est tellement que sa
magnificence forcera l’humanité à admettre, devant la

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puissance qui est devant elle, cette impérieuse


omniprésence de l’âme…

La vie hypostatique

Le fait que la vie puisse exister fascine. Comment, de ce


qui semble inerte, peut apparaitre la vie et prendre
conscience de lui-même ? Aujourd’hui, même si l’on
commence à comprendre son évolution sur terre, il n’en
reste pas moins que les conditions initiales permettant
l’émergence de la vie nous échappent encore : c’est le
chaînon manquant. Et cela nous complique les choses
d’autant plus, si l’on considère que tout ceci puisse être le
fait du hasard. Car si la création du monde, avec la théorie
big bang, nous explique l’évolution du monde jusqu’à
nous, sans l’intervention d’un dieu, elle part tout de même
de valeurs initiales bien précises. Selon elle, les éléments à
l’origine devaient avoir des constantes bien définies, pour
que puisse émerger la vie. Et que par conséquent, des
valeurs infinitésimalement di érentes, aurait donné un
univers qui ne le permettrait pas.

À la di culté d’expliquer notre nature par l’observation


qu’on en fait, s’ajoute celle d’expliquer la vie consciente
qui en émane. Et que détenir une « théorie du tout » nous
serait donc bien utile, certes. Mais une fois l’orgueil
revenu à la réalité, comment expliquer que, de quelque
chose d’aléatoire, puisse sortir les valeurs d’un univers
parfaitement réglé comme le nôtre ? Pour ne pas
introduire la possibilité d’une intervention divine, on
imagine ainsi que notre univers ne serait pas unique. Qu’il

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ne serait qu’un, parmi une infinité d’autres, avec des


valeurs initiales de toute sorte, le nôtre ayant eu les
bonnes valeurs pour qu’émerge la vie. Un univers issu de
la multitude, dans lequel la vie serait apparue des faveurs
de cette multitude. Parce qu’on en est là, si on simplifie les
choses, reprenant sans cesse les mêmes schémas, ceux
qu’une intelligence ne peut être à l’origine de tout ce qui
existe. On préfère que tout soit dû à un sacré coup de
chance, qui permet à l’Homme de conserver son statut,
celui de la quintessence de la compréhension.

Mais une simple logique l’impose, pour qu’il y ait la vie, il


faut de l’eau, puis une source de chaleur comme notre
Soleil. Donc si une planète plus une étoile sont
nécessaires, alors un univers entier est une condition sine
qua non également. Ce qui fait que la vie ne peut pas être
juste un principe local, émergeant dans un système global
anecdotique. C’est bien le système global qui existe pour
l’émergence de la vie. Il n’est pas utile de faire intervenir
le hasard pour expliquer la vie, l’évidence est, que
l’univers n’est fait que pour cette nécessité. Cela les
Hommes l’ont bien compris depuis des millénaires et fait
qu’une intention justifie alors toute sa raison d’être. Tout
ceci tient d’une logique implacable, qui ne peut être
contrée par celle du hasard, qui lui ne tient d’aucune
logique. En conséquence, démontrer que des univers
multiples existent, tient d’une gageure qui risque de nous
mener tout droit à l’acceptation d’une forme de
transcendance ; dont le principe s’imposera, au regard des
paradoxes insurmontables qui s’impose à nous, par le
refus d’un au-delà possible.

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Avec la théorie de la relativité, l’Homme a cru enfin


pouvoir s’a ranchir de l’existence de Dieu, car cela
explique bien des choses qu’il observe. Mais à l’image de
l’arbre dont la graine a permis son émergence, il n’est pas
possible d’éluder la terre qui lui sert de support. Terre qui
elle-même nécessite l’univers dans son ensemble pour
qu’elle existe. Donc si la singularité du big bang peut être
la graine qui a permis l’émergence de l’univers, pourquoi
n’en serait-il pas de même ? C’est comme si l’on décrivait
l’existence de l’arbre, sans prendre en considération
l’existence de la terre. La graine du big bang doit son
existence à quelque chose qui lui a permis de grandir et de
se maintenir. Ce qui veut dire que ce qui est à l’origine de
l’univers est toujours présent pour qu’il puisse continuer
d’exister ! Alors, expliquer que notre univers n’est que la
bonne pioche parmi tant d’autres infertiles, c’est comme
expliquer que du nombre de graines d’arbre sur terre, n’en
naisse qu’un. Où que d’une forêt, seul un arbre aurait les
conditions nécessaires pour donner les fruits de la vie. La
raison d’être de la graine devient alors absurde. Et si par
hasard l’une d’elles donne la vie parmi la multitude, c’est
alors que la vie serait juste une erreur, chose impossible à
défendre…

Einstein avait bien conscience que des paramètres cachés


étaient nécessaires pour que tout existe. C’est ce sentiment
spirituel qu’il avait, mais lui n’y voyait pas de
transcendance. Si Dieu devait trouver sa cause, elle se
trouvait dans la mécanique céleste d’un monde immanent
où Dieu était uniquement l’univers lui-même. À charge
pour lui d’en dévoiler les mystères cachés. Et on ne saura

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jamais, si Einstein avait l’intime conviction qu’il lui fut


possible d’expliquer Dieu un jour. Aujourd’hui, on sait,
avec « la constante de structure fine », que des grandeurs
fondamentales de l’univers existent. Et ce n’est pas de la
conjecture, cela se mesure de façon toujours plus précise.
Un peu à la manière du nombre de décimales de Pi. C’est
un nombre magique sans unité, une fraction, sans
dimensions, environ 1/137. C’est un nombre qui maintient
la cohésion des atomes, qui assure la stabilité des liaisons
chimiques des molécules et qui gouverne les interactions
entre la matière et la lumière. Ce paramètre, qu’est la
constante de structure fine, intervient donc partout autour
de nous. Il représente l’intensité de la force
électromagnétique, et de ce fait, la structure de la matière
dans l’univers. Juste su sante pour retenir les électrons
autour des noyaux atomiques, mais aussi pour les laisser
s’associer à des atomes voisins, pour créer des molécules.
Il y a ainsi bien des choses qui sont déterminées avant que
naisse le monde et que l’on mesure, des choses qui font
que le monde puisse exister. Si la constante de structure
fine (𝜶) avait été juste infiniment di érente, les étoiles
n’auraient jamais pu former les atomes de carbone, en
conséquence la vie. Et c’est heureux, car la précision de la
constante prouve que la physique est bien exacte et
prévisible. Ce qui prouve que les choses sont bien réelles
et déterminées. Parce qu’un écart avec les prédictions
aurait pu être le signe de l’existence d’une physique,
au-delà de notre modèle standard. Et si l’on sait que ce
dernier n’est pas la théorie ultime, il représente tout de
même une part de certitude, sur la vérité qui nous mène
vers Dieu.

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L’IMAGE DE DIEU

« Nous serions la somme de la volonté croissante d’un


système, qui se réplique de façon incessante, en quête
d’un but qui nous échappe et dont nous serions la
finalité. »
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Un dieu à l’image de l’Homme

Si l’intuition des Hommes peut très bien ne pas se


démentir, s’imaginer, que Dieu nous soit semblable n’a
tout de même rien d’intangible. Pourquoi devrait-il être
comme nous ? C’est parce que l’Homme ne peut imaginer
au-delà de sa nature et s’il a une haute opinion de
lui-même, ce qui le dépasse ne l’est pas très di éremment.
Pour cela, un dieu, tel que nous le présentent les religions,
a toujours quelque chose d’anthropomorphique, quelque
chose qui nous ressemble. Comme toutes ces
représentations du vieil homme barbu qui ont formaté
nos esprits depuis des siècles. Vieil homme sage,
omniscient et omnipotent, trônant quelque part dans les
cieux. Mais cette idée suscite de plus en plus de refus. Plus
encore, depuis la découverte de la relativité d’Einstein, qui
nous a fait changer radicalement de paradigme, ouvrant
un champ d’investigation scientifique immense.

Mais d’où vient cette idée d’un dieu qui nous ressemble ?
Elle a toujours existé. Depuis l’origine des religions, où les
dieux qui interagissent avec l’Homme nous étaient plus ou
moins familiers. Homme, animal ou les deux en même
temps, toujours quelque chose de ce que l’on trouve dans
la nature. Puis le dieu unique, la multiplicité et les types
de Dieux, de plus en plus di ciles à justifier à mesure des
connaissances, l’apparence de Dieu devient alors celle
d’un être humain tout simplement, car l’inverse est
impossible à formaliser. Et l’Homme a besoin de se
représenter les choses, pour en faire une réalité, puis en

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parler. Mais si un dieu unique ne se reproduit pas autant


qu’il soit un homme. Car l’homme représente la force,
l’autorité, la raison… au temps où nait le monothéisme. Il
y a donc comme une évidence qui ne peut appartenir à la
femme, quand il s’agit de toute puissance, à l’époque où
nait cette idée.

Mais quelque chose d’unique a créé le monde, où la


réplication se fait par cohésion. C’est ce que l’on constate
du vivant en général. Et c’est ce que l’on retrouve dans la
bible avec la genèse, cette partie des écrits qui nous
explique comment Dieu a créé le monde. Où Dieu dit,
selon certaines traductions, « faisons l’homme à notre
image, selon notre ressemblance ». Cependant, cela
commence par la création d’un homme, celui qui
représente au mieux l’image que Dieu pourrait avoir.
Alors même si la traduction des textes n’est pas fiable, cela
a fait son chemin, car de ces mots, on peut parfaitement
interpréter que Dieu est physiquement comme un être
humain, de type mâle. En tout cas, on s’a ranchit du
paradoxe de l’origine de l’Homme, à l’image de celui, très
connu, de l’œuf et la poule. Parce que Dieu est celui qui
crée la chose ultime, l’homme capable d’inséminer le
monde, à l’aide de la chose « plus accessoire » qu’est la
femme. Alors si cette formulation un peu abrupte peut
avoir quelque chose d’abject aujourd’hui, elle nous
démontre néanmoins que les choses ont été résolues par
l’Homme, il y a bien longtemps ; et ont tenu plusieurs
millénaires malgré tout, car la prééminence de la femme à
la création de l’Homme pose des problèmes de logique
plus di cile à justifier.

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Mais l’idée du vieil Homme barbu comme étant un père


nous vient également de la trinité. Dieu tripartite,
constitué de trois entités distinctes, nous donne à
comprendre que Jésus, création humaine de la volonté de
Dieu, est filiation. Comme pour l’Homme, Jésus devient
alors le fils par la filiation d’un père. Mais Jésus, même s’il
ne le conteste pas, ne dit pas qu’il est le fils de Dieu. Ce
sont les gens qui le disent. Car pour Jésus, avec la trinité,
il est Dieu lui-même incarné en Homme, se faisant
appeler plutôt fils de l’Homme, afin de rappeler qu’il est
aussi un être humain. Ce n’est donc pas la même chose. Et
de ce fait, Jésus ne dit pas que Dieu ressemble
physiquement à un homme. Et c’est heureux, car Jésus, en
tant qu’incarnation de Dieu sur terre, est tout de même de
type mâle, et cela semble être le paradoxe de Dieu qui fait
un choix antagoniste, qui ne peut appartenir à une
femme.

Cependant, Dieu fait son apparition sur terre, par le


pouvoir de création de la femme et non plus de sa seule
puissance créatrice, comme ce fut le cas avec Adam, le
premier homme dans la genèse. Ce qui démontre que
Dieu ne peut pas nous apparaitre par lui-même. On peut
alors en déduire que Dieu n’est pas comme nous, puis,
qu’il ne peut faire partie de sa création en tant qu’entité.
En conséquence, avoir créé Jésus à la façon d’Adam,
n’aurait donné aucun avantage sur l’image de Dieu ou ce
qu’est Dieu. En tout cas, ceci fait que Jésus aurait alors
très bien pu être une femme, pour que Dieu nous
apparaisse. Mais ce n’est pas ce qu’il a décidé et c’est
dommage. Car c’est l’idée tenace qui persiste en nos

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esprits que la vision que l’on peut avoir de l’image de Dieu


est quand même toujours celle d’un homme. Mais si Dieu
a fait ce choix, cela n’a rien à voir avec une question de
ressemblance, c’est que la place de la femme à l’époque ne
permettait tout simplement pas de faire, ce que Jésus a
fait. Alors certes, aujourd’hui, les esprits ont commencé à
évoluer. Mais depuis Jésus, les générations qui se sont
succédé, ont interprété cela et représenté artistiquement
Dieu, toujours comme un homme, disons en plus vieux, à
l’image de ce pourrait être un père comparé à son enfant.
Et bien sûr, si Jésus avait été une femme, l’image de Dieu
en aurait été radicalement di érente.

Aujourd’hui, certains pensent toujours que Dieu nous


ressemble physiquement et que Jésus a confirmé cela par
ses propos. Un jour, Philippe, disciple de Jésus, lui fit cette
requête : « Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous
su t ». En réponse, Jésus lui dit : « Je suis avec vous
depuis si longtemps, et cependant, Philippe, tu ne m’as
pas reconnu ! Celui qui m’a vu a vu le Père ». Cette phrase
est très connue, mais sortie de son contexte. Ajouté au
texte de la genèse, où Dieu fait l’homme à son image, a
fortement participé à décrédibiliser la foi chez beaucoup
de personnes. La science moderne aidant, faisant
conforter chez les athées, que tout ceci n’est que des
fables.

Alors qu’a voulu dire Jésus, lorsque Philippe lui demanda


de lui montrer le Père ? Philippe voulait que Jésus
fournisse une manifestation visible de Dieu, un peu
comme celle qu’avait eue Moïse jadis, avec le buisson

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ardent. Mais ce n’est qu’une représentation symbolique de


sa personne que Dieu montre à Moïse. Pour Jésus, il en
est de même. Physiquement, en tant qu’homme, il n’est
qu’une représentation symbolique de Dieu. Si Jésus
reflétait parfaitement la personnalité de son Père et qu’il
était le seul à le « connaitre » pleinement, alors voir Jésus
équivalait à voir Dieu lui-même. D’ailleurs, Jésus a eu
l’occasion de pardonner les péchés de certaines personnes.
Ce droit, dont seul Dieu peut se permettre, et qui lui a
valu d’être accusé de blasphème. Mais qui soulignait bien
l’évidence de son appartenance à Dieu et qu’il était
comme le Père. Cependant, Jésus n’usurpa jamais la
position de Dieu pour autant. Puisqu’il a rmait que son
agissement et sa parole lui avaient été conférés, en disant :
« Sachant que le Père a remis toutes choses entre mes
mains ». Mais aussi : « le Fils ne fait rien par lui-même,
mais seulement ce qu’il voit faire au Père, tout ce que fait
le Père, le Fils le fait également ». Cela fait que voir Jésus à
l’action, c’était voir Dieu à l’action, comme une
manifestation de sa part où sa volonté et ses desseins sont
apparus clairement. C’est cela le sens des propos de Jésus
et non la signification que Dieu a une représentation
physique similaire aux Hommes. Puis, il y a l’idée que
Dieu a fait les Hommes à son image. Donc l’idée que Dieu
puisse être semblable à un être humain n’est due qu’aux
diverses interprétations des Hommes et n’est en rien une
a rmation de Jésus.

Alors, si Jésus a rma connaitre pleinement Dieu ou bien


faire partie de lui ; ce n’est en aucun cas la preuve que
Jésus a vu Dieu de ses yeux, tels qu’il est réellement, au

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sens où l’on pense qu’il l’a vu. C’est une idée reçue, Jésus
n’a jamais prétendu avoir vu Dieu, c’est d’ailleurs une
impossibilité. Jésus n’a vu Dieu éventuellement et
précisément comme on l’entend, que lorsqu’il est monté
au ciel, si tant est que dans l’au-delà la vue soit nécessaire.
Puisqu’il est né sur terre en tant qu’humain, en tant
qu’humain, il n’a jamais vu Dieu. Mais cela ne l’empêche
pas de connaitre Dieu en son for intérieur, s’il émane de
lui. Son message est parfaitement cohérent une fois de
plus.

Voir est une chose humaine, un œil qui capte une fraction
de la réalité, à une échelle adaptée à la constitution
humaine. Mais à l’échelle de Dieu, ça n’a pas de sens, cela
voudrait dire que Dieu se situe à une échelle de réalité
strictement similaire à la nôtre. Il faut à Jésus pour voir
Dieu, un dieu dans un monde exactement comme le
nôtre, autrement l’image qu’il en aurait, serait
incompréhensible pour lui. Dieu ne nous est toujours
apparu, s’il en est, que par le biais d’un artefact, comme
un buisson ardent ou sous forme humaine, en la personne
de Jésus. Le Jésus humain n’est qu’un instrument pour
Dieu, une interface pour nous apparaitre, mais en aucun
cas une réalité de lui-même, au sens physique où on
l’entend. Ce qui démontre que la réalité de Dieu, son
monde à lui, est structurellement di érent du nôtre. Dieu
n’est donc pas de forme humaine. Si Dieu nous a fait à
son image, cela ne peut être que d’un principe et non
d’une apparence. C’est cela que dit Jésus.

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Le complexe de l’Oracle

Avec Dieu, les choses ne sont pas simples pour l’être


humain. On devine qu’il est là, mais il nous reste
indubitablement invisible, quoi que l’on fasse. Cela créé
des carences sur la volonté que l’on n’a qu’il existe et la
représentation mentale que l’on s’en fait, peut créer des
réactions par rapport à cela. Notre désir de Dieu étant au
confluent des sensations et de la mémoire, finit par créer
un complexe qui se confronte à notre intentionnalité,
cette conscience que l’on aurait de la présence de Dieu et
de la relation possible avec lui. Les masses psychiques de
notre complexe, se soustrayant alors au contrôle de notre
conscience, peuvent ainsi favoriser des activités
conscientes de la sphère de l’âme, comme voir apparaitre
la volonté de Dieu.

Celle-ci devient donc l’oracle, par cette faculté de


divination qu’auraient certains, dans le contexte du
paganisme, car Jésus ne serait pas concerné, étant Dieu
lui-même en quelque sorte. Mais la volonté de Dieu
peut-elle être connue par un être humain ? Parce que
Jésus nous dit, que tout ce que l’on demandera avec foi
par la prière, on le recevra. Est-ce que la volonté de Dieu
peut alors nous être donnée ? Puis en conséquence, faire
de nous un oracle ? Car bien des prophètes l’ont a rmé,
comme étant une des manières, dont Dieu, s’adresse à son
peuple.

On peut ainsi s’interroger sur le fait, du pourquoi l’oracle


diverge, selon celui qui professe la parole de Dieu ? Parce

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que l’histoire est conséquente de cela et rend compte que


c’est plutôt le désordre qui ressort des conséquences de la
parole divine, comme si l’oracle était bien trop humain. Il
y a fort à parier, de ce fait, que l’oracle est bien juste un
complexe et non la traduction d’une volonté de l’au-delà.
Il n’est alors pas réaliste de penser qu’un être humain ait
la faculté de traduire le dessein de notre réalité, autrement
que par ce qu’il en connait. Car personne n’a jamais dit ou
fait quoi que ce soit, qui ne soit emprunt à la nature. À
part peut-être Jésus lui-même.

L’oracle n’est donc pas celui qui dit, par l’intention de


dire. L’oracle est totalement investi par Dieu et
décomplexé. Où la parole de chacun peut servir à la
volonté de Dieu pour son agissement, en toute
inconscience pour nous même. Mais elle est uniquement
traduite par notre pensée, de ce que peut nous transmettre
notre âme, car la parole ne peut traduire une pensée au
sens strict. De ce fait, la parole de Dieu n’existe pas, au
sens sonore du terme, contrairement à ce que le complexe
peut nous faire croire. Et si la parole de Dieu ne peut
s’exprimer, elle ne peut alors pas s’écrire également. Et
l’on comprend pourquoi Jésus ne l’a pas fait. Mais si lui a
parlé de la volonté de Dieu, ce sont les mots que Dieu le
fils choisit lui-même. Il le fait directement pour ceux qui
en ont besoin et non pour les générations et pour
l’éternité, comme croit pouvoir le faire celui qui écrit ce
qu’il entend. Donnant à la parole de Jésus, aujourd’hui,
bien des controverses. Et l’on comprend que si Jésus était
à nouveau parmi nous, sa parole serait alors bien
di érente.

232
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Alors si Dieu peut nous aider à penser, il ne pense pas à


notre place, ce qui fait que la parole de Dieu est toujours
personnelle et en aucun cas universelle, malgré nos
désidératas. Et c’est bien le malheur des conséquences de
l’oracle, qui ne comprend pas que ce qui a été dit, ne peut
être compris comme il a été pensé. Car si la pensée de
quelqu’un ne peut se traduire en mots pour tous, il est
encore bien pire de vouloir traduire des mots pour tous,
en pensée pour chacun. Ce qui fait que la parole de Dieu
ne peut être reçue que de façon subjective, consciente et
selon son a ectivité. Qu’on se le dise, la symbolique des
mots et de l’écrit, est totalement incapable d’une telle
prouesse. Et c’est bien pour ça que si elle peut toucher les
uns, elle peut laisser les autres dans une totale
indi érence.

Mais le complexe à la vie dure et celui de l’infériorité


pousse alors à s’en remettre à l’oracle de l’objet, comme si
le geste de celui qui le manipule pourrait en révéler la
substance. Car là, il ne s’agit rien de moins que de
l’interprétation de nos désirs, qui serait confirmé par la
clairvoyance d’un au-delà et non plus un au-delà qui nous
donne à connaitre les siens. La parole de l’oracle est ainsi
toujours la volonté de nos complexes et la prière, ou le
hasard, n’y peut rien changer.

Alors si Dieu ne peut s’adresser au monde, cela ne


l’empêche pas de s’adresser à chacun d’entre nous, par son
agissement sur nos âmes, qui donne à la conscience nos
actions. Celles qui seront toujours emprunte à la nature et
pas au-delà. Cette nature qui nous donne ainsi les signes

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possibles et reconnaissables par notre âme, au moment


opportun, et qui est la vraie parole de Dieu. Mais pour ça,
il faut vouloir expérimenter la prière, qui est le seul
moyen de s’adresser à Dieu, en abandonnant tout
complexe de supériorité, car la prière qui n’a ceci de
ridicule, que la peur d’appartenir à Dieu.

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UN MONDE À NOTRE
IMAGE

« Nous serions la somme de la volonté croissante d’un


système qui se réplique de façon incessante, en quête d’un
but qui nous échappe et dont nous serions la finalité. »
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Un monde transcendant

Si c’est Dieu qui a créé notre monde, il est probablement


d’une autre nature que celle que nous connaissons. Mais
sur le principe, il peut être comme nous, issu d’une
causalité imbriquée dans un continuum, qui prend sa
forme par la transcendance et la décohérence qu’elle
impose. À l’image des atomes issus d’ondes énergétiques,
qui prennent forme pour donner la matière et la vie.
Évidemment, imaginer Dieu se situant dans quelque
chose de plus grand que notre univers peut nous sembler
invraisemblable, parce que les dimensions que nous
observons sont gigantesques. Mais attention, ce qui nous
parait de dimensions astronomiques peut très bien tenir
dans une tête d’épingle, du point de vue d’une autre
dimension. C’est cela la transcendance, au sens physique
où on peut la concevoir.

Il faut souligner cependant que la philosophie religieuse


n’interprète pas toujours la transcendance de la même
façon, où Dieu fait partie de notre monde, en tout et en
tout lieu. Elle peut voir la transcendance uniquement
pour Dieu, par rapport à nous, où Dieu, lui, n’est pas
extérieur au monde. Dans ce cas, il n’y a donc rien qui
puisse dépasser Dieu, il est la cause première. Un oignon
ayant alors toujours existé, ou s’étant créé lui-même. Pour
les croyants, le terme transcendant est en général utilisé
pour parler la relation de Dieu au monde. Mais la
conception d’un dieu transcendant ne signifie pas
forcément qu’il serait totalement en dehors et au-delà du

237
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monde. Même si la notion d’en-dehors et d’au-delà est de


ce monde, Dieu peut alors se manifester s’il le souhaite.

Quant à la cause première, définie par Aristote et reprise


par Thomas d’Aquin, est que : si l’univers est
compréhensible, alors tout être contingent à une cause. Si
cette cause est elle-même soumise à la contingence, elle a
aussi une cause et ainsi de suite. Si la suite est infinie, alors
l’univers n’est pas compréhensible, dans le cas contraire, il
existe une cause ultime qui n’est causée par rien et que
l’on peut appeler Dieu. C’est cette conception qui prévaut
chez les chrétiens depuis, où Dieu n’a pas d’origine, il est
la cause première. Mais, si cette analyse tient bien sa
logique, elle part quand même du principe que les causes
sont de même nature, donc logique et compréhensible, ce
qui ne peut pas être le cas. Il n’y a aucune raison que ça le
soit et que par conséquent, la logique qui nous est chère
n’a aucun bienfondé au-delà de notre réalité. Car elle est
une réduction de ce qui est réellement, ce qui fait de la
logique un simplex. On peut ainsi dire que tout ce qui
tient de la philosophie de la cause première n’est valide
que si la logique tient son fondement à toutes les échelles,
ce qui reste à prouver.

La science, elle, nous enseigne que le monde s’est fait


seul, surgit du néant. Et la religion nous enseigne que
Dieu a créé le monde, mais qu’il est la cause première,
donc surgit du néant. Ce qui revient à dire la même chose,
c’est juste la forme qui change. Mais que l’on soit d’un
avis ou de l’autre, ces deux positions sont un non-sens. Il
faut juste admettre qu’elles ne nous sont pas accessibles à

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la raison. C’est la di cile question, du pourquoi y a-t-il


quelque chose plutôt que rien ? Que cela relève de Dieu
ou pas. Mais avec Dieu, notre réalité a un sens, qu’elle n’a
pas avec la science et le hasard. Alors s’il est inutile de
vouloir expliquer l’origine de Dieu, il est possible
d’expliquer que Dieu existe. Car une vision
transcendantale du monde le permet. Et si Jésus n’a pas
pu nous enseigner les mystères du monde, son message
nous donne à comprendre néanmoins qu’il est en parfaite
adéquation avec cette idée, qu’un état supérieur existe et
qu’il est à l’origine de tout.

Le sens de la vie

L’Homme s’interroge, depuis toujours, sur ce qu’est le


vivant. Au fil de ses connaissances, il a distingué ce qui lui
semble être inerte, de ce qui est vivant. Mais cette
séparation, pas toujours facile à définir, devient de plus en
plus intenable à mesure des découvertes que l’on fait sur le
sujet. Car comme pour le bien et le mal, vouloir
catégoriser, consiste à créer des frontières qui parfois sont
totalement incohérentes. Définir l’inerte du vivant peut
paraitre simple de prime abord, mais lorsqu’on s’attaque à
la question, on se rend compte de la complexité que cela
représente. Parce que définir un mur entre ce qui tient du
vivant ou non, confronte à être capable de définir ce
qu’est la vie. Alors si l’on en juge par le nombre de
définitions existantes, cela résume bien notre incapacité à
trancher. Et c’est bien normal, car la vie n’existant
peut-être pas que sur terre, il faudrait d’abord détenir le
savoir sur la question, pour l’univers dans son entier. Puis

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quand bien même, le savoir acquis concernant la vie sur


terre est déjà très insu sant.

Toujours est-il que plus ce savoir grandit, plus la


définition du vivant se complexifie. Il y a bien les
cinq grandes capacités communes à tout le vivant, pour le
définir, mais ce pentagramme reste bien trop évasif, pour
en créer une règle universelle. Il s’agit de : l’individuation,
la reproduction, l’évolution, le développement d’un
métabolisme et la propension de l’ensemble à dépasser la
somme de ces capacités. De plus, le concept de la vie a été
défini à l’échelle humaine. Or, quand on s’y intéresse à des
niveaux beaucoup plus fondamentaux, les choses
changent de façon significative et les règles établies pour
définir le vivant peinent à s’appliquer. La conscience doit
donc s’adapter, afin de voir les choses de manière moins
anthropomorphique et considérer le vivant sur des plans
infiniment plus éloignés, que ce qui nous est familier. Et la
découverte de vie ailleurs pourrait alors nous amener à
d’autres considérations sur ce qu’est la vie.

Quand on se penche sur les petites dimensions, comme


celle du monde microbien, on réalise que du vivant au
non-vivant, il s’agit d’un continuum. C’est-à-dire un
phénomène progressif, dont on ne peut considérer une
partie que par l’abstraction. La frontière entre inerte et
vivant ne constitue plus un mur, mais un espace, avec des
êtres insoupçonnés, qui remplissent pourtant totalement
ou partiellement les critères du pentagramme de la vie. En
somme, des êtres vivants plus ou moins. Des pré-vivants,
des para-vivants ou des post-vivants, qui prouvent qu’on

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peut sortir de la vie, tout en continuant d’exister, et qui


nous accompagnent à notre insu, depuis toujours. Virus,
composomes, organelles, mitochondries, etc.

Et demain, quel regard réorganisé des origines de la vie


faudra-t-il avoir ? Un regard bien di érent, n’en doutons
pas et il est probable que celui-ci se jettera dans les
tréfonds de la matière et au-delà. Parce que l’on prendra
conscience que la vie n’est pas une chose comme ça, qui
sort de nulle part, conditionnée uniquement en un
mystérieux et savant assemblage de particules organisées,
dont le hasard aurait le secret. Non, la vie est bien le
résultat d’un continuum, qui comprend l’univers dans son
ensemble et au-delà. Où chaque élément qui existe joue
son rôle dans ce résultat, aussi éloigné qu’il soit de notre
entendement. Et il est incroyable de penser que c’est la
mécanique entière de notre réalité qui fait que la vie peut
exister. Pas une chose dans une autre, avec son
indépendance, mais bien une seule et même chose, qui
s’exprime comme la vie. Parce qu’encore une fois, c’est
l’illusion de l’espace qui nous trompe. Et l’étude de
l’infiniment petit nous révèlera cette incroyable vérité, que
nous, êtres vivants, somme l’expression ultime de la
mécanique de notre réalité dans son ensemble.

Alors, si vous cherchez un sens à la vie, il peut être


celui-là. Un univers qui prend conscience en ce qui vit et
cherche à exacerber cela partout où il le peut, de par tous
ses aspects et toutes ses formes. Nous serions la somme de
la volonté croissante d’un système, qui se réplique de
façon incessante, en quête d’un but qui nous échappe et

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dont nous serions la finalité. Bien sûr, cette analyse peut


paraitre folle, mais elle se tient si l’on croit en l’au-delà. À
défaut, elle a tout de même un sens organique, qui, s’il ne
s’inscrit pas dans la transcendance d’un état supérieur,
peut trouver sa logique.

Le sens de la mort

Dans l’histoire de l’humanité et dans toutes les régions du


globe, certaines idées peuvent exister, indépendamment
d’une migration ou d’une tradition. Et l’angoissante
question de la mort a toujours suscité la nécessité de
trouver une explication aux grandes questions vitales.
Pourquoi sommes-nous là et pourquoi devons-nous
disparaitre, à un côté absurde, s’il ne trouve pas son sens.
Et comme l’être humain préfère croire à n’importe quoi,
plutôt qu’à rien, face à la mort qui lui parait inconcevable,
l’idée d’une vie pérenne dans l’au-delà, lui donne une
solution acceptable. Alors, malgré le fait de ne pas savoir
si cette idée existe vraiment ; ne pas laisser ses morts à
l’abandon, les accompagner en leur faisant des o randes
et les honorer avant le grand voyage, c’est déjà construire
son imaginaire sur ce qui peut bien s’y passer.

Où va-t-on après la mort ? Revit-on sous une autre


forme ? Est-ce la fin de tout ? Si c’est le cas, pourquoi la
vie ? Tant de questions qui ont trait à la vie et surtout à la
mort, depuis que l’Homme peut se poser des questions. Et
ce n’est peut-être pas un hasard. Une intuition nous dit
que cela a un sens et si la conscience tire sa source du plus
profond de la matière, c’est alors que la matière nous dicte

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ce sens par notre intuition. La pensée de l’Homme n’est


pas quelque chose qui surgit comme ça par hasard, elle est
issue d’un héritage, qui prend sa source à l’origine de la
vie. Elle est empreinte de cela et pour s’en extraire, il
faudrait pouvoir être tout autre chose qu’un être humain.
Il n’y a donc rien d’étonnant, à ce que ce soient toujours
les mêmes questions qui persistent, en tout temps et en
tout lieu, où la terrible question de la mort, nécessite d’y
trouver sa cause.

La mort, c’est ce qui permet à la vie d’évoluer. Si la mort


n’existait pas, nous n’existerions pas non plus. Parce que
la vie n’est pas quelque chose qui est apparu
instantanément comme le suppose l’oracle. Elle est issue
d’un long processus qui commence à la création de
l’univers, puis des éléments les plus fondamentaux, évolue
jusqu’à ce qu’on l’identifie comme étant la vie. Mais si la
vie est un long processus, elle s’est bien faite depuis le
commencement, par la réplication. Une particule
s’assemble à une autre, selon les règles qui lui
conviennent, rejetant celles qui ne lui conviennent pas.
Puis disparais au profit d’une autre, ayant une autre
histoire, le tout cherchant à évoluer dans le but bien
précis, celui d’arriver à un ensemble programmé, pour
qu’apparaissent les conditions favorables à la conscience.
Pour cela, la réplication a besoin de facteurs sans cesse
renouvelés, qui ne peuvent se faire que par l’adhésion ou
le rejet d’éléments constitutifs d’un but. Ce qui fait qu’une
émulsion de particules apparaissant et disparaissant sans
cesse est nécessaire pour atteindre cet objectif, c’est celui

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de la logique profonde de notre réalité qui construit les


choses en un mouvement général.

À notre échelle, celle de l’Homme, fait d’un ensemble


gigantesque de particules associées, nous voyons bien
l’émergence de la vie, mais surtout la réalité de la mort.
On a du mal à s’y faire, parce que c’est la conscience que
nous avons de nous-mêmes, très individualisée, qui
voudrait que cela ne s’arrête jamais. Ou bien, c’est
l’inconnu que représente l’après, s’il en est, qui nous fait
peur, car cette conscience qui est témoin de ce qui est, est
incapable de trouver un sens à sa raison d’être.
Heureusement, la vieillesse est là pour a aiblir cette
conscience petit à petit et nous aider à accepter la mort
plus facilement, quand la mort est naturelle.

Lorsque les choses se répliquent, elles ne se répliquent pas


exactement de la même façon, même les jumeaux ont des
di érences. Il y a toujours de petites di érences qui font
qu’elle évolue lentement vers autre chose. À l’image d’une
photocopie que l’on fait, puis une photocopie de la
première, puis une autre… Le processus fait qu’il se
dégrade pour finalement donner une copie illisible par
rapport à l’original. Parce que rien ne se réplique à
l’identique dans l’univers, une particule élémentaire, déjà,
ne ressemble à aucune autre, quoi qu’on en dise. Si pour
nous, son type est le même, ses fluctuations internes et les
valeurs de ses interactions avec l’espace, sont di érentes
les unes des autres, son temps de vie également. Donc
rien dans l’univers n’est identique et c’est cela qui fait que
les choses évoluent, en se répliquant.

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Pour les Hommes, la vie et la mort sont des processus qui


se comprennent en considération du fonctionnement de
notre univers. Tout ce qui est constitué doit alors
disparaitre un jour, de la particule la plus élémentaire,
jusqu’à l’Homme. Mais on pourrait penser que d’un
ensemble stable comme un être humain, il n’y ait pas de
nécessité à disparaitre. Ce serait pourtant un non-sens, car
si l’Homme était immortel, il ne serait pas devenu ce qu’il
est. En e et, c’est l’imperfection de l’équilibre qui crée le
besoin d’évolution. L’immortalité ne peut alors exister
dans un monde en évolution. Ce vieux rêve de l’Homme
ne sera jamais atteint, à cause du déséquilibre, qui existe
au sein même des particules. Et c’est parce que nous
sommes issus d’un continuum vital sans cesse renouvelé
par la mort, que nous existons. Notre évolution se fait par
notre environnement, depuis la particule la plus
élémentaire jusqu’à nous. En fait, les particules
élémentaires qui s’assemblent le font selon leurs règles et
leurs caractéristiques, mais également selon leur
environnement. Et pour que des ensembles atomiques ou
cellulaires s’assemblent de façon non distincte, il faudrait
que l’environnement dans lequel cela se fait ne change
jamais, ce qui n’existe pas dans l’univers. À l’image de
notre photocopie qui ne viendrait jamais d’une autre
photocopie, notre univers ne produirait jamais un
ensemble issu d’un autre ensemble.

Donc même d’un ensemble, apparemment stable, comme


un corps humain, la dégradation se fait. Car les particules
qui nous composent sont sans cesse renouvelées. Notre
corps reçoit constamment de nouvelles particules, pour

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compenser celles que l’on perd. Mais cela crée un


déséquilibre, dans un ensemble où la nature des particules
qui le composent n’est pas uniforme. Le remplacement ne
se fait jamais à l’identique et pour prendre une image,
c’est un peu comme un mur qui se fissure et que l’on
colmate. Parce que le temps de vie d’une particule n’est ni
fixe ni éternel, dans un corps humain, les interactions et le
temps de vie des particules font qu’il y a dégradation
irréversible. Alors même s’il y a des exemples de longévité
extraordinaire chez le vivant, il s’agit de formes de vies
simples, dont l’équilibre est plus facile à maintenir. Quand
il est question de formes de vies dotées d’une conscience
évoluée, cet équilibre devient plus complexe à tenir,
d’ailleurs le besoin de sommeil en est le parfait exemple.

Notre univers est ainsi fait, que rien ne dure, tout se


transforme. Si ce n’était pas le cas, il serait issu d’une
forme établie au départ, celle que Dieu aurait lui-même
définie, comme cela est imaginé dans la plupart des
cosmogonies religieuses. Mais la réalité, c’est que Dieu n’a
pas créé l’aspect du monde, mais la manière dont il
évolue, ce qui est infiniment plus di cile à conjecturer
pour un esprit humain. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce
que cela n’ait jamais été un fait religieux. Et l’on découvre
que Dieu ne nous a pas livré ses secrets, malgré ce que
l’oracle veut nous faire croire depuis des siècles.

Alors si l’on peut prendre conscience que notre univers


est incroyablement bien fait, on comprend surtout que la
raison d’être de son fonctionnement ne peut être due au
hasard. On peut toujours dire que ce qui s’y trouve est dû

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aux aléas des événements, mais quant aux conditions


initiales qui permettent que la vie en émerge, là, le hasard
n’a plus sa place. Et la mort est une preuve, qu’une
contingence endocausale est à l’œuvre. Parce qu’un
univers qui cherche à prendre conscience de lui-même,
par l’entremise de nos formes de vie évoluée, c’est un
univers qui fait naitre cette conscience par la réplication
des choses. Réplication, où la mort joue pleinement son
rôle, celui de laisser place et transmettre au renouveau ce
qui a été construit. Ce qui a provoqué notre univers a
donc un but bien précis : que de notre vie, par la
réplication des choses, naisse la conscience. Et dire que les
réglages primordiaux de notre univers ne sont que le
résultat hasardeux d’une infinité d’autres univers, dont la
mécanique doit forcément en être héritée ; ce n’est que
fuir une évidence qui fait peur et que l’on ne veut pas
avouer : qu’une intelligence est à l’origine de notre réalité.

C’est le sens de la vie et de la mort, un univers fait pour


évoluer dans un but bien précis. La mécanique du monde
qui force la réplication par la disparition et le
renouvellement est ce qui fait que les choses existent et
avancent vers un quelque chose qui intéresse la
mécanique du monde. Car il est conçu comme ça et pour
ça. Mais quel est ce but ultime ? Si vous croyez en Dieu,
alors Dieu n’a pas créé le monde dans le but de voir ce
qu’il en ressort par hasard. Non, l’origine du monde, il l’a
voulu dans un but bien précis : la vie la plus évoluée
possible, celle qui prend conscience de son créateur. Et si
les Hommes en sont un exemple, d’autres exemples
existent surement dans l’immensité de l’univers. Peut-être

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une multitude d’exemples utiles à Dieu, dans sa diversité,


et dont l’isolement dans l’univers force cette diversité.

L’Homme sur terre constitue alors un exemple endémique


de forme de conscience utile à Dieu dans l’univers. Mais à
l’image d’un jardin dans lequel on répartit les fleurs pour
en avoir une esthétique utile, est-ce que cette esthétique
est naturelle ? Certes, non, c’est dû au réflexe de l’Homme
à faire le tri constamment. Que serait une pelouse dans
laquelle tous les brins d’herbe auraient une même taille,
forme, orientation, couleur, etc. ? Juste une masse verte,
ressemblant à un tapis uniforme et monochrome. Non, la
pelouse est belle et le monde est beau, parce que cela se
fait dans la diversité et la di érence. Alors si nos vies sont
utiles à Dieu, qui s’enquiert de nos âmes et consciences,
c’est que leurs diversités, à l’image de l’outil qu’il a créé
pour les obtenir, lui sont nécessaires. Toutes les âmes de
l’univers, dans leur diversité…

Mais que peut-il bien en faire ? S’il n’y a que Dieu qui
puisse parler de Dieu, alors nous ne le saurons jamais en
conscience, car il faut être vivant pour ça et pour le
transmettre aux autres. Et si l’oracle nous a bien parlé de
l’intérêt qu’il a pour nous-mêmes et du comportement
qu’il faut avoir pour une âme esthétique ; il ne s’est tout de
même pas exprimé quant à l’utilité que l’on aurait pour
lui, malgré tout l’amour qu’il semblerait avoir pour nous.
Et c’est curieux, car avec la mort, c’est comme si notre
existence n’avait aucun prix dans la durée. Mais c’est
pourtant le cas, autrement notre âme n’aurait aucune
raison d’être. Encore une fois, c’est l’idée de la séparation

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des choses que l’on a, qui nous trompe, parce que nous
sommes bien parties prenantes de la raison d’être de Dieu
et de son fonctionnement. Et c’est tout l’intérêt que cela
comporte. Ceci fait que si Jésus est bien l’expression de
Dieu, il signifie que ce dernier a un intérêt pour nos âmes
et tout s’explique. Si la mort est le commencement d’une
autre vie, elle compose alors une réalité, où la diversité est
utile, comme chaque neurone et ce qu’il contient peut
l’être pour un cerveau. Mais s’il est inutile de chercher à
comprendre ce que Dieu peut bien faire de nos âmes, il
peut être utile de comprendre qu’il en a l’utilité. Utilité qui
fait de nos vies, tout le sens qui vient après la mort.

Alors nos vies matérielles peuvent très bien participer à


une évolution, vers quelque chose de plus grand, qui croît
selon d’autres échelles de réalité. Car rien n’est exclu face
à la conscience réduite que l’on a des choses. Notre
univers peut donc très bien tirer sa nécessité, à l’image
d’une terre nourricière, d’un tout immensément plus
élaboré. Du coup, cela demande d’accorder beaucoup plus
d’importance à ce que nous sommes et considérer la
conscience comme une raison utile, et non plus comme
une curiosité surgit du néant. Une raison utile qui peut
participer à la grandeur d’une réalité bien au-delà de la
nôtre. L’accumulation et la diversité de nos consciences
inscrites au sein d’un au-delà, par la marque de nos âmes,
pourraient contribuer à le nourrir, en ressources
nécessaires à son évolution. Un peu comme un cerveau se
nourrit de connaissances, pour comprendre son monde.
La marque de nos âmes, typée en un sens qui convient, se
devant d’être en adéquation avec un dessein, peut-être

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empreint de pureté. En tout cas en adéquation avec le fait


que Dieu existe et qu’il faille lui plaire. Car que serait un
cerveau dans lequel tout est anarchique, triste et
médisant ? Un cerveau malade. Ce qui ferait de Dieu, une
entité malade, également. Mais comment savoir si nos
vies vont su samment en son sens ? Eh bien le sens, en la
foi qu’il existe, peut être su sant, parce qu’il nous
conditionne alors pour son utilité.

Jésus l’a dit, Dieu est amour. Mais il ne faut pas imaginer
l’amour, comme celui qu’une mère peut avoir pour son
enfant, ça, c’est l’amour charnel. Cependant, Dieu n’a pas
d’amour charnel pour nous. L’amour dont parle Jésus est
celui du sens commun, le sens naturel des choses, ce qui
inclut la contrainte pour celui qui ne s’y conformait pas.
En conséquence, même ce qui peut vous sembler être de
l’ordre du malheur peut très bien s’inscrire dans le sens
commun, celui de l’amour de Dieu. Et les exemples sont
nombreux. Alors peut-être est-ce cela le sens qu’il faut. Si
Dieu a créé le monde et que nos âmes lui sont utiles,
probablement que ceux qui le renient ou qui détruisent
d’autres âmes ne lui sont pas utiles ; comme le serait un
poil qui vous pousse au bout du nez. Je ne sais pas si
l’humour existe dans l’au-delà, mais cela peut nous aider à
comprendre, dans la bonne humeur, à nous, être humain,
dont les âmes sont trop souvent meurtries.

Si Jésus est porteur d’une parole divine, c’est alors que le


message d’un dieu amour et que nous lui sommes utiles,
fut nécessaire à une humanité qui ne l’avait pas encore
entrevue. La parole de Jésus a pu être alors, pourquoi pas,

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le coup de pouce à nos consciences, de ce dont Dieu le


père a besoin. Son apparition sur terre prend alors un sens
tout particulier, l’époque où il est apparu également, plus
favorable à cela que maintenant. Avant, ce n’était pas le
moment, après cela aurait été trop tard. Car on ne sème
pas de pelouse au milieu des ronces. Que Jésus soit
pleinement homme et oracle de Dieu ou réellement
présence de Dieu sur terre, il devient la clé par laquelle
s’est ouverte la porte, qui mène nos âmes au dessein utile
de l’au-delà. Le message de Jésus s’est répandu sur terre,
semant les graines d’une pelouse qui plairait surement à
Dieu.

Ces visions spirituelles et métaphysiques ne peuvent que


conforter ou convaincre les esprits ouverts à l’idée d’un
état supérieur bien entendu. Pour les autres, c’est la
science qui doit donner les réponses. Mais la science
peut-elle expliquer Dieu ? Non, mais elle pourrait déceler
les indices d’une transcendance, ça oui. Mais elle doit
pour ça faire ses recherches en partant du principe que
celle-ci puisse exister. Cependant, son principe est de
décrire ce qui est, et non de décrire la cause de ce qui est.
Pourtant, le temps et la gravité, dont elle étudie le
fonctionnement, sont peut-être déjà des indices émanant
de la cause. Celle d’une décohérence transcendantale, qui
nous relie par ses e ets à une contingence, que l’on
appelle Dieu. Et si Dieu doit se révéler à nous, quelle
qu’en soit la manière, la façon dont nous cherchons à
expliquer le monde, peut très bien en faire partie. L’avenir
de l’humanité, par son savoir, augure alors d’une

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incroyable évolution de notre conscience, qui ne peut


mener qu’à une vérité, celle d’un hasard qui n’existe pas.

La mort atomique

Les particules élémentaires qui se créent ne sont pas


éternelles, elles ont un temps de vie. Ce temps de vie, on
peut arriver à le mesurer ou l’estimer, mais on ne peut pas
le prévoir. Ce qui veut dire que, ce qui détermine le temps
de vie d’une particule nous est inconnu. Et c’est
important, car cela montre que ce qui le détermine
n’appartient peut-être pas à notre monde, mais plutôt à ce
qui a engendré notre monde, ce que l’on pourrait appeler
l’au-delà. Et parce qu’il n’existe pas de mots pour les
choses que l’on n’imagine pas, on peut juste utiliser un
terme générique qui englobe tout ce dont on ignore.

Alors d’aucuns peuvent prétendre que ce temps de vie


appartient bien à notre monde, mais que la mécanique
interne de la particule, qui nous échappe encore, nous
sera révélée un jour par la recherche scientifique. Certes,
ça nous arrangerait bien, mais si un jour cela devient le
cas, l’Homme aura alors découvert l’essence ultime de ce
qui le constitue, à savoir l’énergie dont tout est fait. Pour
cela, on cherche s’il n’y aurait pas d’autres éléments
encore plus petits au sein de la particule élémentaire, qui
pourrait nous donner la clé de la vérité sur la nature de
l’énergie.

Mais là encore, il s’agit d’un simplex. On imagine la


complexité de façon simple, parce que nous ne sommes

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pas constitués pour le faire autrement. Mais découvrir


l’essence ultime de ce qui nous constitue, ne se trouve
certainement pas au cœur de la particule, elle n’appartient
donc pas à la physique qui nous est accessible. C’est parce
que l’énergie est le résultat d’un processus qui a créé notre
monde, elle est le point de départ de notre physique,
l’énergie n’est en conséquence pas née de celle-ci. Il n’est
alors pas réaliste de penser que l’on puisse un jour en
découvrir les fondements. Puisque, soit l’origine de
l’énergie ne nous est pas accessible, soit elle n’existe plus.
Ce qui du point de vue de la vérité peut sembler revenir au
même, mais en fait, pas du tout…

Alors une fois dit cela, c’est aussi accepter que l’existence
de l’énergie puisse dépendre d’autre chose que ce qui
constitue notre réalité. Ce qui est inacceptable pour la
science, qui ne définit comme de la science, que ce qui est
compréhensible. Les formes de contingences lui sont ainsi
acceptables, tant qu’elles peuvent être formalisées. La
théorie du big bang veut bien accepter un préalable à la
constitution de l’énergie, mais une fois cette énergie
constituée, elle doit se su re à elle-même, où l’univers est
autarcique, immanent et ne dépend d’aucune réalité
extérieure pour exister. C’est le spectre du simplex qui est
toujours là, omniprésent et qui empêche notre logique de
dépasser ce qui est visible, que ce soit directement ou par
médiation.

Le temps de vie des particules attend donc sa raison, en


étant défini une fois encore comme étant aléatoire. Et
c’est embêtant, car ce qui est désigné comme étant

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aléatoire, est perçu comme une vérité pour l’Homme,


mais qui n’est jamais expliqué. Ce qui est aléatoire définit
ce qui est incertain dans le temps et dépend d’une loi de
probabilité. Autrement dit, dépends du hasard, qui est un
concept sans raison.

Le temps de vie des particules peut donc être de l’ordre


d’une fraction infinitésimale de temps, à des milliards
d’années (presque une éternité). Alors pourquoi de telles
di érences ? Évidemment, on peut comprendre la mort
d’une particule, si elle est conditionnée par son
environnement. Il est évident que la particule existe aussi,
pour l’utilité qu’elle a de ce qui lui est proche, de ce, à
quoi elle participe. Dans une pierre, le temps de vie d’une
particule participe à la cohésion de l’ensemble de la pierre
pour qu’elle puisse durer, même si ce n’est pas instinctif
de le penser de prime abord. Lorsque la pierre se dégrade,
elle voit la mort des particules qui la composent, ou bien
les particules participent d’autre chose, comme la
poussière. Alors si la mort d’une particule peut trouver
son sens, un temps de vie défini à sa naissance l’est
beaucoup moins. Si son temps de vie était fixe, on
pourrait y trouver une logique. Mais un temps de vie
aléatoire est beaucoup moins intuitif. Parce qu’en quoi
aurait-ce son utilité ? Hormis la nécessité d’une mort
obligatoire de tout ce qui existe pour une évolution et le
renouvellement des choses dans l’univers. Mais un temps
déterminé et uniforme le permettrait également, si elles
ne naissent pas toutes en même temps. Cependant, notre
réalité ne serait pas la même. Le temps de vie des

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particules a donc sa raison d’être qui ne peut être le fait du


hasard.

Chez l’être humain (qui est fait de particules), le temps de


vie n’est pas défini à l’avance. Il est conditionné par notre
parcours de vie et par notre héritage. Mais il semble qu’il
ne puisse dépasser une certaine limite. On ne voit pas
d’êtres humains vivre des siècles… C’est parce qu’il se
dégrade (comme la pierre). Mais sa structure étant plus
fragile, la vie d’un Homme est plus courte que la vie d’une
pierre. Le vivant est fait essentiellement d’eau, un
assemblage très fragile qui nécessite un apport d’énergie
sans cesse renouvelé pour conserver sa cohésion. Cette
nécessité rend alors les formes de vies beaucoup plus
propices à la dégradation. Nécessité que n’a pas la pierre,
non vivante, d’une structure beaucoup plus simple et
solide. Chez le vivant, de nouvelles particules remplacent
constamment d’autres qui disparaissent. Mais
contrairement à la pierre, qui se dégrade
irrémédiablement, le vivant lui, se renouvelle, il se
régénère pour conserver sa structure dans le temps et
s’opposer à la dégradation. Il est en quelque sorte sans
cesse reconstruit ou réparé. Cela dénote d’un ensemble,
qui cherche à se maintenir en s’opposant à la dégradation.
On est là au cœur du principe du vivant, un principe qui
n’émerge pas de l’inerte, mais qui existe de façon
fondamentale. Et une pierre ne devient pas vivante, parce
qu’elle ne possède pas cette intention qui caractérise le
vivant.

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Cependant, la reconstruction d’un objet vivant ne se fait


jamais à l’identique. Ce qui fait que nous ne sommes pas
physiquement les mêmes, à mesure que le temps passe :
nous vieillissons. Nous naissons, puis nous absorbons de
l’énergie, des particules viennent compléter notre
structure, nous grandissons, jusqu’à ce que celle-ci
atteigne la forme pour laquelle elle est programmée : l’âge
adulte. À partir de là, l’apport en énergie ne participe plus
à l’évolution de la structure, elle s’arrête. Si pendant la
croissance la dégradation existe également, elle ne
contrebalance néanmoins pas le phénomène structurant.
Lorsque nous avons atteint notre forme définitive, l’apport
en énergie n’est plus utilisé essentiellement pour le
développement, mais pour le maintien de la cohésion de
l’ensemble. Les nouvelles particules qui viennent s’ajouter
à notre corps afin d’en assurer la cohésion, ne remplacent
pas les anciennes, strictement de la même façon. Pas au
même endroit, pas au même rythme, pas avec la même
durée de vie, etc. Puis comme le renouvellement se fait de
façon progressive et pas avec la même période selon les
éléments qui nous composent, notre structure ne peut
donc pas rester figée en son point initial : jeune, fort et
beau… À l’image de notre photocopie devenue illisible à
force de réplication, notre corps devient de moins en
moins fonctionnel, jusqu’à ne plus fonctionner du tout.
Nous existons donc tant que la nature est à même de nous
réparer. La vie part d’une volonté, mais qui ne peut se
maintenir dans un système en évolution. Cependant, si la
vie est éphémère, la volonté, elle, reste omniprésente.

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Si les choses n’étaient pas ainsi, on ne changerait jamais,


on ne vieillirait pas. Notre forme resterait telle qu’elle doit
être. Mais surtout, notre mémoire serait e acée au fur et à
mesure ou réinitialisée, sans possibilité de se conserver.
C’est parce que le renouvellement de notre structure ne se
fait pas à l’identique dans le temps, que nous pouvons
conserver une mémoire de ce que nous avons été et de
l’évolution de ce qui est. Cela peut sembler paradoxal,
mais c’est ce qui participe également au fait que puisse
exister la conscience, puisque la mémoire y contribue. On
comprend alors que le temps de vie des particules est
essentiel au renouvellement des structures, qui se veulent
vivantes et notamment conscientes. Autrement, nous ne
serions pas plus que des robots, dont l’intelligence n’est
pas le fait de la dégradation, contrairement au vivant. Ce
qui fait qu’il est impossible de créer une intelligence
artificielle consciente, qui ne subirait pas la dégradation.
L’intelligence artificielle est strictement comparable à une
intelligence que l’on voudrait consciente, émanant de la
pierre par exemple. C’est parce que le matériel
informatique est inerte et non dégradable à court terme, il
ne sera jamais donc possible de produire une machine
consciente comme le vivant, consciente d’elle-même. On
pourrait bien imaginer connecter à la machine un cerveau
maintenu en vie, comme dans les romans de
science-fiction, pourquoi pas ? Mais alors, dans ce cas, la
conscience de la machine serait due au cerveau vivant qui
subit la dégradation, qu’il faut nourrir, et non aux
performances de la machine en elle-même. Mais en
imaginant qu’il soit un jour techniquement possible de le
faire, en quoi cela serait-il un progrès ? Puisque ce

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cerveau n’aurait qu’un rôle de contrôle, ce que nous


faisons déjà derrière notre écran. Ce cerveau ne pourrait
avoir un rôle de mémorisation de masse, ou une
quelconque performance qui dépasse sa constitution,
puisqu’il subit la dégradation. Sa mémoire et sa logique
resteraient faillibles, donc sans intérêt comparé à la
machine standard. Ce petit aparté donne à comprendre,
que la conscience ne peut exister, que parce que ce qui
permet qu’elle en émane est éphémère ; dû à une
dégradation nécessaire, que lui donne le temps de vie des
particules ! Pour simplifier, nous sommes vivants et
conscients uniquement parce que nous sommes mortels !

On peut s’interroger, alors, sur l’intérêt que cela peut


avoir et fatalement la question d’une vie après la mort et
l’existence possible d’une entité qui nous dépasse se pose.
Autrement, la vie dans l’univers peut être considérée
comme étant juste une erreur, ne trouvant pas son sens.
Le temps de vie des particules qui nous rend mortels,
nous donne à comprendre au contraire que la façon dont
est faite notre réalité, part d’une intention originelle qui se
veut consciente ! Et même si l’on peut imaginer attribuer
au hasard des interactions possibles, un monde structuré
permettant la vie consciente ; comment ce hasard aurait-il
pu deviner qu’il faut définir un temps de vie aux
particules, avant qu’il existe lui-même ? Ça n’a pas de
sens. Car cette particularité existe bien depuis le
commencement, elle précède notre monde physique. La
durée de vie des particules, dont on ignore la raison, n’a
donc aucune raison d’être aléatoire, si on n’explique pas
pourquoi elle est définie comme ça dès le départ. Non, le

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temps de vie des particules est conditionné, preuve d’une


causalité primordiale, dont la finalité est la vie, que cela
passe par Dieu ou pas. Et ce qui nous semble être le fait de
l’aléatoire, n’est que la mesure statistique sur des
particules isolées, dont la causalité n’est pas visible.

Notre corps qui subit des dégradations n’est ainsi pas


programmé pour une certaine durée en tant que telle,
mais sa cohésion ne peut se maintenir qu’un certain
temps, car le renouvellement des particules est
permanent. C’est l’évolution qui nous a fait comme ça.
Peut-être que dans le futur, nous vivrons plus longtemps
du fait d’une modification génétique ou de progrès
techniques. Mais quant à l’immortalité, elle ne peut se
faire que par la maitrise du temps de vie des particules.
Pour être immortel, il faudrait pouvoir instantanément
incrémenter le temps de vie de chacune des particules de
notre corps. Mais cela n’empêcherait pas la dégradation
de s’exercer ensuite. Il faudrait donc recommencer
régulièrement pour prolonger le processus, mais sans
jamais empêcher le vieillissement inéluctable. Nous ne
pourrions alors pas être vieux de mille ans, avec un corps
continuellement jeune, mais avec un corps fortement
dégradé qui ne ressemblerait plus vraiment à un être
humain. Pour pouvoir garder l’apparence de la jeunesse
dans l’immortalité, il faudrait que l’on puisse faire une
photographie du temps de vie des particules de notre
corps à un instant, puis de répliquer cette photographie
régulièrement. En fait, constamment rajeunir au moment
choisi. Mais à ce moment-là, il vous faut accepter de
perdre tout ce que vous avez été entre les deux instants.

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Car c’est également votre mémoire qui disparait, vous ne


sauriez plus ce que vous avez vécu et ce que vous avez été.
Vous ne reconnaitriez plus votre vie, vos amis, vos
proches, vous perdriez la notion de l’évolution de votre
monde qui du coup deviendrait absurde. Autrement dit,
vous remontez dans le temps sans plus comprendre ce qui
vous arrive, à l’image d’une boucle temporelle, dont la
seule issue est d’accepter la mort. On le voit, d’une façon
comme une autre, l’immortalité ne peut que vous mener
au désir de ne plus l’être. Parce que c’est tout l’univers qui
participe à ce même processus, que l’on ne peut
contrecarrer.

Alors si le temps de vie d’une particule n’est pas le fait de


l’aléatoire, comment une particule peut-elle bien accorder
ou définir son temps de vie ? Peut-être parce que le passé
ne disparait pas vraiment ! C’est une possibilité qu’il faut
envisager. Ça peut paraitre fou, mais la conscience que
l’on a de notre réalité, n’est-elle pas déjà ahurissante ?
L’énergie qui crée la matière, l’espace qui se déforme, le
temps qui n’existe pas en tant que tel, notre réalité en trois
dimensions, la gravité qui nous maintient à terre, la
lumière qui nous éclaire, etc. Tout cela, ne vous parait-il
pas déjà su samment fou ? Si bien sûr. Et ne vous
êtes-vous pas déjà demandé pourquoi nous ne ressentons
toujours que le présent, malgré que nous nous rappelions
du passé et que nous puissions anticiper le futur ? Ce n’est
pas juste un phénomène dû à notre cerveau. Car quelle
utilité aurait-il eu de le faire ? Non, le temps, dont on
ignore la raison d’être et que l’on voudrait quantique, a sa
mécanique qui tient d’un processus profond qui englobe

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notre réalité. Une réalité, qui n’est pas une construction


personnelle due à notre imagination, comme certains le
théorisent.

Cette idée est née du principe d’incertitude théorisé par


Werner Heisenberg à l’origine de la première formulation
de la physique quantique, qui postule que l’observateur
influe sur la réalité qu’il est en train de regarder. Ce
principe constitue l’une des grandes avancées de la
physique moderne. Et fit dire à Einstein, perplexe devant
les conclusions qui découlaient de la théorie des quanta,
« J’aime à croire que la Lune est toujours là, même si je ne
suis pas en train de la regarder ». Le principe d’incertitude
nous dit qu’il existe une limite de précision pour connaitre
simultanément deux propriétés physiques d’une même
particule, parce que les résultats mesurés dépendent en
partie du hasard. À l’échelle des particules, la
reproduction d’une même expérience ne donne pas
forcément les mêmes résultats. On parle alors
d’indéterminisme. Einstein, lui, avait la conviction que la
réalité est totalement déterminée par les lois naturelles.
Convaincu par un déterminisme absolu, où le futur est en
principe prévisible par les lois de la physique, et que rien
de nouveau et d’imprévu ne peut y arriver. Il refusera ce
hasard fondamental en disant « Dieu ne joue pas aux dés ».
Mais les expériences en ce sens nous donnent à penser le
contraire, où le chaos s’impose dans le temps, rendant
imprévisible le futur.

Heisenberg aurait alors raison sur ce point, certes. Mais ce


n’est que des propriétés « magiques » qu’à la nature de

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construire la réalité, où le milieu influence la façon de


faire en permanence, l’action et le regard de l’Homme
faisant partie de ce milieu. Ce qui donne raison à Einstein
également où la nature n’a pas besoin du regard de
l’Homme pour son dessein. Mais l’on voudrait trancher
définitivement, car la position déterministe d’Einstein
brandit l’ombre implicite d’un créateur, dont il faut se
débarrasser à tout prix. Alors une réalité, qui serait due à
une construction personnelle de notre imagination,
tombe avec l’existence de ce chaos. Chaos qui est
peut-être dû à l’e et du temps de vie des particules, et qui
pourrait tenir de la conservation du passé. Dans ce cas,
l’intuition d’Einstein serait encore la bonne, où la réalité
est totalement déterminée par des lois naturelles, celles du
chaos que l’on ne s’explique pas.

Avec Einstein, la théorie de la relativité générale stipule


que la matière déforme l’espace et que cette déformation
oriente les mouvements de la matière. Cette théorie a
simplifié la conception du monde où le hasard n’a pas sa
place. Se rendant alors incapable de s’adapter au monde
des atomes. Ce qui fonctionnait dans les grandes
dimensions astronomiques n’avait plus cours dans le
monde des atomes et des molécules ; où l’existence de
plusieurs e ets di érents, dont seule la probabilité relative
était calculable, s’opposant à l’idée classique que chaque
cause a un seul e et. C’est la raison de l’incorporation,
dans la physique, de l’idée d’indétermination et du hasard.
Mais l’idée d’une certaine conservation du passé oblige à
reconsidérer tout ça.

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Le monde des particules est donc bien di érent du nôtre,


celui qui nous est familier et on ne peut en faire des
parallèles, car notre monde est une construction de celui
des particules. Une construction qui a fait l’univers et qui
n’a pas eu besoin de l’Homme pour l’imaginer. Le monde
existe bien même lorsqu’on ne le regarde pas, le temps de
vie des particules en est la preuve ! Notre existence est
bien due à un continuum et non pas à une idée humaine.
Le monde existe bien, que l’on en ait conscience ou pas.
Mais le principe d’incertitude, même s’il défie l’intuition,
peut trouver sa logique tout de même. Cela voudrait dire
que ce qui est, participe à ce qui doit être. Et si la
possibilité d’une certaine conservation du passé existe,
alors cela veut dire qu’une particule qui se crée, tient
compte de ce qui a été également. Comme s’il existait une
autre dimension. On comprend alors qu’une expérience
faite dans les mêmes conditions puisse donner un résultat
di érent, lorsqu’il s’agit de la création des particules, qui
construisent notre monde à chaque instant. De plus,
lorsqu’une particule se crée, une antiparticule se crée
aussi : c’est l’antimatière. Mais on ne sait pas pourquoi elle
apparait, de quoi elle participe ou ce qu’elle devient ? Pour
la science, elle disparait tout simplement. Mais alors,
quelle est sa raison d’être ? Il faut y répondre, car la nature
ne fait rien sans raison. L’antiparticule peut ainsi
participer à la raison d’être de ce passé, cette autre
dimension qui persiste et qui déroule en permanence le
présent. On comprendrait donc assez facilement l’e et du
chaos, qui nous empêche de connaitre le futur, si les
choses évoluent également en fonction du passé. Mesurer
une particule serait ainsi toucher le bord de notre réalité.

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Les murs de notre univers seraient donc partout où peut


naitre une particule. L’énergie, la partie visible de ces
murs, constituant alors un univers qui n’a pas de forme,
mais toutes les formes, imbriquées les unes dans les
autres. Indéfinissable pour un être humain, où chaque
chose se trouve au centre de l’univers.

Pas facile à concevoir, cela parait totalement délirant.


Pourtant, cela expliquerait bien des choses. Imaginez que
l’on puisse concevoir un jeu vidéo où les personnages
évolueraient en autonomie due à une conscience
artificielle et cherchant à expliquer leur monde. Même si
les choses ne sont pas comparables du point de vue
conceptuel avec notre réalité, la conscience qu’aurait le
personnage de son environnement serait en total décalage
avec la réalité. Qui, elle, n’est qu’un fichier informatique
déroulant ses séquences. Cette analogie est faite pour
comprendre que pour notre réalité, il en est de même. Les
paradoxes que l’on rencontre lorsqu’on y pense sont dus
au fait que notre conscience ne se résume qu’à un résultat
observable, une cause dernière, un simplex qui ne révèle
rien de ce qui l’engendre. Et si l’on se place dans la peau
du personnage du jeu vidéo, on comprend bien la
di culté que cela comporte, pour atteindre une certaine
forme de vérité, qui ne peut passer que par l’entremise de
son créateur. On comprend que la vie ne peut s’expliquer,
sans expliquer ce qui engendre la mécanique entière de
notre réalité. Car la conscience qui en émane est la
projection d’un système profond, qui ne se réduit pas à la
chimie, qui semblerait en être la cause. Le temps de vie
des particules a une raison d’être mécanique, qui permet

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la vie, mais surtout la conscience qui en émane. Parce que


la vie n’existe que pour l’expression de celle-ci. Il n’y a
donc pas de vie sans les prémices de la conscience.

Ça parait incroyable, mais c’est bien notre univers dans


son ensemble qui est fait pour générer la conscience. On
comprend alors que ce n’est pas la vie, la quintessence de
notre réalité, mais bien la conscience. Conscience ainsi
générée, que si elle a une raison d’être, elle peut ainsi
avoir un rôle dans la durée, après ce qui a permis de la
créer, c’est-à-dire la vie ! Notre réalité aurait ainsi une
conception qui permet la conservation de ce qu’elle
génère. Si c’est le cas, notre vision du monde est
totalement erronée et à l’image de notre personnage de
jeu vidéo. Nous vivons alors dans une parfaite illusion, qui
accrédite la raison d’être de notre conscience. Mais
pourquoi notre conscience serait-elle conservée ? En fait,
si la vie participe de l’existence de la conscience, la
conscience peut elle-même participer d’autre chose,
comme celle de l’âme. Si vous croyez en un état supérieur
possible, alors cela a tout son sens. La conscience par
l’âme peut donc jouer son rôle pour cet état supérieur.

De temps en temps

La question du temps a toujours préoccupé l’Homme.


Comment un tel phénomène est-il possible ? Avec Isaac
Newton, l’hypothèse d’une variable de temps absolu, nous
donne à comprendre qu’il existe un temps universel.
Considéré comme étant le vrai temps, celui qui est
invisible à nos yeux, que l’on perçoit indirectement et non

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pas que l’on mesure avec nos horloges. Mais cette


hypothèse est imprécise et avec l’invention des horloges
atomiques, les choses changent, car leur précision nous
indique que le temps varie selon le contexte.

Lorsque vous regardez quelqu’un face à vous, il vous


semble que celui-ci appartient au même présent que le
vôtre. Mais c’est parce que nous ne pouvons pas
appréhender le temps que met la lumière pour se déplacer
de l’un à l’autre. Ce temps se mesure en nanosecondes,
tandis que notre cerveau ne perçoit que des dixièmes de
secondes. Alors si le cerveau était plus précis, vous verriez
la personne dans le passé, car on ne perçoit quelque
chose, que quand la lumière qui en provient est arrivée.
La notion de temps est donc intimement liée à ce que
nous sommes et ce qu’il nous est possible de percevoir. Ce
qui fait que le temps est un e et de ce qui constitue notre
univers et non quelque chose en soi. Il s’écoule
di éremment selon la vitesse à laquelle on se déplace
également. Plus on se déplace vite et plus le temps
s’écoule lentement. La gravité y joue un rôle aussi,
puisqu’il passe plus vite en altitude qu’au sol. Il n’existe
ainsi pas un temps universel, au sens où Newton l’avait
proposé dans son hypothèse, mais une infinité de temps.
Il existe en réalité autant de temps que de lieux sur terre.
Mais comme les di érences ne nous sont pas perceptibles,
on peut considérer que le temps est approximativement le
même partout à la surface du globe.

Cela peut nous paraitre compliqué. Mais c’est parce que le


temps émerge directement de ce qui est constitué dans la

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nature (les objets faits d’atomes) et non quelque chose de


global, dû à notre univers dans son entier (l’objet univers).
Donc de chaque objet dans l’univers nait un temps qui lui
est propre et qui est soumis aux interactions qu’il subit.
Selon sa vitesse de déplacement par rapport aux autres
objets dans l’espace et selon la pression gravitationnelle
qu’il subit également d’autres objets (pression
gravitationnelle qui permet le mouvement des objets).
Tout cela se mesure et démontre parfaitement que tout est
lié dans l’univers, contrairement à ce que l’espace pourrait
nous faire penser instinctivement. L’espace entre deux
objets nous donne l’illusion que les choses sont
parfaitement séparées, mais l’espace est juste une
expression di érente de l’énergie, qui permet à la matière
de prendre forme.

Prenons l’exemple d’une série d’ampoules formant un


rectangle. Toutes les ampoules éteintes formeraient
l’espace. Lorsque l’une d’elles s’allume, un objet apparait.
Un ensemble d’ampoules allumées formerait un motif ou
bien une multitude d’objets. Mais la formation d’objets
dans ce monde, par l’allumage de certaines ampoules,
impose que d’autres soient éteintes pour pouvoir les
distinguer. Car une ampoule éteinte n’est pas « rien », elle
est juste éteinte. Et éteinte, elle constitue son rôle de faire
apparaitre celles qui sont allumées. Parce que toutes les
ampoules éteintes forment un monde sans objets, toutes
les ampoules allumées forment un monde sans objets
également. Deux ampoules allumées distantes sont donc
reliées par des ampoules éteintes, qui leur semblent n’être
« rien » (ou le vide), mais sans qui elle n’existerait pas.

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Dans notre réalité, il en est de même, la matière ne nous


paraitrait pas exister, si l’espace ne possédait pas aussi sa
propre entité.

La comparaison avec un système binaire pourrait alors


nous faire imaginer que nous vivons dans un monde
simulé, un peu comme dans un jeu vidéo. Mais la
comparaison s’arrête là. Et il est normal que l’on puisse
imaginer ce genre de choses, car tout ce que fait l’Homme
est inspiré de la nature. Mais cette inspiration que l’on a
est très partielle, parce que la simulation ne prend en
compte qu’un résultat final, comme s’il s’agissait de
produire une image. C’est juste la constatation de ce qui
est visible ou de ce qui ne l’est pas. Mais l’image que
produit notre nature a sa raison d’être, qui n’est pas de
produire une telle image. La comparaison avec un
système binaire nous donne simplement à comprendre
que notre nature est faite d’un bloc, qui prend conscience
grâce au temps qui nait de son expression fluctuante.

Le temps est donc un indice, qui permet l’échange


d’informations de ce qui existe afin que de son
interprétation puisse naitre la conscience. Encore une
fois, on comprend que la mécanique qui existe entre les
atomes pour émettre la lumière participe au fait qu’existe
la conscience. Et cela peut faire penser naturellement à un
univers qui serait constitué, à l’image d’un cerveau
humain avec son complexe de neurones. Puis de là, à
penser que l’univers puisse être conscient de lui-même, il
n’y a qu’un pas, comme le formule certaines idéologies.
Mais c’est normal, car si le cerveau existe, c’est que la

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nature a simplement reproduit son principe au vivant. Et


c’est ce qui doit nous alerter, parce qu’on s’étonne
toujours que du hasard, puisse naitre une chose incroyable
comme le cerveau, d’où émanerait la conscience.
Cependant, le cerveau n’est qu’un objet, une interface, qui
réduit un principe qui existe à l’échelle de la réalité dans
son ensemble. La conscience n’émane donc pas
uniquement du cerveau, le cerveau est juste une finalité,
le terminal d’un système plus vaste, qui concrétise, en
entité, un système de communication avec son origine. Le
cerveau ne génère de ce fait pas la conscience, il la
formalise, ce qui est très di érent.

Pour reprendre notre tableau d’ampoules, c’est comme si


les ampoules allumées pouvaient communiquer entre
elles. Une ampoule allumée génère ou reçoit une
information possible (la lumière), parce qu’elle est
allumée. Cette communication possible permet alors
d’informer les ampoules allumées du tableau de leur
existence, les unes par rapport aux autres. Information,
dont le but est de se situer et de savoir quelle est la
distance qui sépare une ampoule d’une autre.
L’information de cette distance donne conscience de
l’espace (les ampoules éteintes), aux ampoules allumées.
L’indice recueilli de cette information par chaque
ampoule donne alors l’e et du temps. Si vous êtes une de
ces ampoules, votre notion du temps est celle que met la
lumière à vous parvenir, tributaire de l’éloignement
spatial : les ampoules éteintes. C’est pour ça que les deux
sont liés, parce que la variation de l’espace modifie l’indice
de temps perçu par la matière.

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Mais pour que cela fonctionne, il faut que ce qui transmet


l’information ne dépende pas totalement de l’état du
milieu. C’est la raison d’être, de la limite de la vitesse de la
lumière. Elle peut se réduire selon ce qu’elle trouve dans
son environnement, mais elle ne peut pas augmenter
au-delà d’une certaine valeur. Si ce n’était pas le cas, la
conscience serait impossible, car la vitesse de la lumière
pourrait prendre n’importe quelle valeur, rendant la
nature parfaitement incohérente et immobile. C’est bien
la possibilité d’une variation quantifiée, mais limitée, qui
permet aussi le mouvement et donc l’évolution. Mais
comment le hasard aurait-il pu concevoir une telle chose ?
On se le demande, et la vitesse de la lumière reste
constante, sans que l’on puisse expliquer pourquoi. Il faut
alors envisager, une fois encore, que cela parte d’une
conception qui précède le monde et non pas d’une
conception faite par notre monde.

Dans notre tableau d’ampoules, la lumière des ampoules


allumées ne dépend ainsi pas des liaisons électriques, que
le tableau pourrait avoir pour l’allumage de celles-ci. Du
point de vue d’une simulation éventuelle de notre monde,
on est alors bien dans une configuration très di érente.
Où l’image donnée par notre nature s’ordonne elle-même,
et non par une information extérieure produisant une
telle image, comme dans une simulation. Dans une
simulation, quelque chose décide de l’allumage des
ampoules pour former une image. Dans la nature, c’est la
nature elle-même qui décide de l’allumage des ampoules,
selon des critères strictement établis. C’est comme si
chaque ampoule s’allumait et s’éteignait selon une

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information qu’elle reçoit et qui lui convient. On pourrait


dire des ampoules plus « intelligentes », qui possèdent un
niveau de décision en tout cas. Et c’est d’ailleurs ce qui
constitue l’incidence de notre libre arbitre. L’image de
notre monde, qui nous apparait à mesure des interactions
multiples qui existent, nous fait penser qu’il s’agit de
hasard du fait d’un élan primordial. Comme un tableau
d’ampoules que l’on aurait secoué, formant l’image qui en
résulte. Mais pour notre nature, les règles bien définies
qui s’expriment en elle, donnent une image intelligente,
globale et non hasardeuse. Ce qui fait toute la di érence,
car les règles permettent d’atteindre un but par une image
orientée, contrairement au hasard qui ne le permet pas.

C’est un peu comme si nous avions une sphère de loterie,


contenant des boules et dont la sortie ne serait possible
que par les boules avec un chi re bien précis. Chi re
acquis par les boules, des interactions successives qu’elles
ont entre elles. Dans la nature, il en est de même, le
nombre d’atomes dans l’univers est tel, qu’il est impossible
d’y voir une quelconque causalité. Mais le fait que la vie
puisse en émerger, démontre que du mélange des
événements, il existe des règles bien définies pour
l’obtention de ce résultat. Pour la loterie, le résultat
attendu se fait en un temps relativement court, car le
nombre de boules est faible. Par contre, dans la nature, le
gigantisme du nombre d’atomes et les conditions initiales
complexes nécessaires, font que le résultat attendu se
compte en milliard d’années. Si l’image de notre monde
était due au hasard, la vie n’existerait tout simplement
pas. Nous serions dans le cas de figure d’une sphère de

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loterie, qui permettrait la sortie de toutes les boules. Donc


sans but, sans intérêt, sans aucun sens.

Les règles de la nature sont les ordres de construction de


celle-ci, une directive ou un cahier des charges si l’on
veut. Ce qui fait que si l’objectif est conditionné, l’aspect
final lui ne l’est pas. C’est ce qui permet la diversité du
vivant. L’Homme n’est de ce fait en rien une finalité pour
la nature, c’est juste le meilleur résultat possible, tant que
rien ne vient le remplacer. Et si la Terre participe
également à ce meilleur résultat possible, rien ne dit qu’il
n’existe pas dans l’univers, un système qui peut faire
mieux, ou autrement, pour la vie consciente. La façon
dont est conçu l’univers nous donne alors à comprendre
que ce qui précède le monde n’a pas créé l’Homme en soi,
mais que les choses ont été faites pour que son existence
soit possible. Car la conscience concerne tout ce qui est
vivant.

Ainsi, même si vous êtes religieux, le doute existe, parce


que qui peut dire quel est le dessein de Dieu, quelle est son
intention ? Personne, et même si certains s’y risquent
régulièrement depuis des millénaires, l’oracle est toujours
centré sur l’Homme, comme ignorant les véritables désirs
de Dieu. Il faut alors être prudent et raison garder avant
de définir l’Homme comme ayant une place privilégiée
dans l’univers. Car il n’y a plus de raisons de croire qu’il
puisse être le choix de Dieu, malgré tous ses défauts. Et
c’est là que c’est intéressant, parce que cela nous fait
comprendre que c’est en fait la vie consciente de Dieu qui
intéresse Dieu et non une forme de vie en particulier. Ce

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désir de Dieu que l’oracle devrait connaitre, mais qu’il ne


dit jamais… On peut donc en conclure que l’avenir de
l’humanité n’est en rien garanti, par le fait de l’existence
de Dieu, si l’Homme n’est pas quelque chose d’établi
spécifiquement par lui. Et si vous êtes religieux, c’est bien
Dieu le père qui nous met en garde, par la voix de Dieu le
fils, sur notre destin de destruction possible, que Dieu
n’empêchera pas. Un univers qui se construit seul, où
émerge la vie, devient ainsi une volonté initiale de
l’expérimentation de Dieu, cherchant à obtenir le meilleur
pour lui-même, par l’évolution possible que cela permet.
Il n’y a alors pas de mystérieux ordonnateur, aux
commandes de son ordinateur géant, créant nos vies et
décidant de notre destin.

Lorsqu’on cherche l’émergence du temps au niveau de la


physique quantique, on constate qu’à toute petite échelle
les choses sont indéterminées. Chaque objet quantique se
trouve dans une superposition d’états di érents. La
position et le temps n’y sont pas définis. Un objet peut
être potentiellement n’importe où et dans n’importe quel
temps. Ce qui fait que notre perception les voit flous, on
ne peut pas dire qu’une particule est à tel endroit ou dans
un temps particulier. Cela complique les choses pour ce
qui est de le formaliser par des équations mathématiques.
Le seul moyen de s’en sortir est donc de se débarrasser du
temps dans les équations de la physique, qui ne peut se
baser que sur des rapports de probabilités et des relations
entre des événements. Le temps réellement mesurable
n’intervient qu’à la fin, lorsqu’un objet devient constitué
et prend son sens. Car au niveau quantique, le temps n’a

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pas de sens, pas de flèche ou de direction, il est réversible.


Pour une particule, passé, présent ou futur, c’est la même
chose, parce que non défini. La flèche du temps prend sa
direction lorsqu’on reconstruit nos approximations pour
interpréter ce que l’on observe. Depuis longtemps, les
scientifiques établissent ainsi des équations sans variables
correspondant au temps.

Alors s’il n’y a pas de flèche du temps au niveau des


particules, pourquoi y en a-t-il une à notre niveau ? C’est
parce que le temps ne se formalise que pour un objet
constitué. Le temps commence à exister avec l’existence
de la matière. Lorsque deux atomes s’assemblent, l’indice
de temps de chaque atome prend en compte cet
assemblage. C’est la communication entre les deux atomes
qui s’accorde en un même événement. Et qui dit
événement dit début d’un temps, d’un instant « T ». Un
atome n’a alors pas de temps défini, mais il s’accorde au
temps des atomes avec lequel il s’assemble. Un objet
constitué de plusieurs atomes crée ainsi un contexte de
temps global propre à l’objet en question. Plusieurs objets
qui communiquent entre eux créent ainsi une flèche de
temps commune, mais conservent leur temps propre si
besoin. C’est ce qui permet à notre univers d’avoir une
histoire. Mais la direction de la flèche du temps, on ne se
l’explique pas. Cela pourrait donc être dû à une autre
dimension que possèderait notre univers, celle-là même
qui pourrait alors conserver certains éléments de notre
passé…

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Vu comme ça, le fait que le temps existe est donc la


preuve que les atomes communiquent entre eux. Cela
peut paraitre fou, mais c’est parce que la mécanique
intime des atomes nous est insondable. On ne peut pas
démonter un atome pour voir ce qui se passe à l’intérieur,
comme on le ferait avec un objet mécanique. Pour nous, il
nous est juste possible d’expérimenter, par le calcul et les
mesures, quels sont les flux, les interactions et les niveaux
d’énergie qui s’y passent. Mais en aucun cas, déceler une
mécanique, une intelligence, une logique au sens où on
l’entend. Parce que la mécanique d’un atome n’est pas de
même nature que celle que nous connaissons. Au cœur de
l’atome, ce n’est pas de la matière, un atome n’est pas fait
d’atomes. On peut juste dire qu’un atome est fait de
di érents niveaux d’énergie, ou éventuellement de
particules d’énergie. Mais encore une fois, l’énergie est
d’une nature que l’on ignore et dont on ne connait pas la
provenance. Pour nous, l’énergie, c’est juste une force
invisible et il est di cile d’y voir une logique de
fonctionnement interne, comme dans la nature où tout
est constitué. Et c’est justement ce qui permet de tout
constituer, qu’il nous est impossible de justifier. Mais ce
n’est pas apparu comme ça par enchantement, l’énergie
est le produit d’une construction comme notre réalité,
mais qui n’est pas faite comme notre réalité. Et le fait que
l’énergie existe est bien la preuve qu’elle a une origine,
donc une histoire, mais qui n’a pas la nécessité de notre
temps, celui qui fait notre histoire.

L’énergie a de grandes chances d’être l’e et d’une


construction qui englobe notre réalité et qui nous est

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insondable, car elle transite entre deux modèles de


construction di érents. En sommes, nous n’appartenons
pas au monde qui fait que l’énergie existe. Un peu comme
le personnage d’un dessin animé dans un téléviseur à tube
cathodique, qui aurait conscience de lui-même. Son
monde est fait de luminophore, il comprend qu’ils sont
faits d’énergie, mais il ne peut comprendre que cette
énergie provient de l’électronique du téléviseur. Il est
donc insensé de dire que notre monde est issu d’une
singularité primordiale, si l’on ne peut pas donner de
raison à cette énergie primordiale. Puis de dire qu’il n’y a
pas de raison à y chercher, parce qu’il faut que l’univers
existe pour qu’il y ait une raison possible… Nous sommes
dans la situation de notre personnage de dessin animé, qui
découvre que les luminophores énergétiques qui le
constituent, sont en fait projetés d’un point originel
créant son monde et qu’il ne comprend pas, c’est son
au-delà. Les échelles de réalité sont tellement di érentes,
que chacune d’entre elles a des raisons qui ne sont pas
comparables. L’énergie a sa raison d’être, qui n’est pas la
nôtre. Mais c’est de sa raison d’être que nait la nôtre, par
le résultat qu’elle engendre. Alors si pour nous, l’intention
de Dieu trouve sa raison au cœur de l’énergie dont tout est
fait, Dieu lui se situe au-delà.

En ce qui nous concerne, notre perception du temps est


due à la structure du cerveau. Chaque forme de vie a donc
une perception du temps qui lui est propre et qui est
di érente. La mouche a une notion du temps qui lui est
donné par son système nerveux particulier et qui s’avère
très di érent du nôtre. Sa durée de vie de quelques jours

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seulement ne doit alors pas nous attrister. Notre mémoire


fait que nous pouvons anticiper le futur, par la
mémorisation de chaque instant que nous vivons. Nous
donnant une notion de passé, présent et futur. C’est ce qui
nous permet de vivre en cohérence avec notre
environnement. Car tout ce qui est dans la nature suit les
mêmes règles. Celles de la matière et de son mouvement.
Mouvement permis par la gravité, qu’il faudra pouvoir
expliquer un jour, si l’on veut une certaine approche de
vérité. Parce que tant que l’on ignorera ce qu’elle est, on
pourra imaginer bien des scénarios, sans jamais pouvoir
les valider. La gravité est ce qui permet aux objets de se
mouvoir, car elle permet que les objets s’attirent en
déformant l’espace. Comme l’espace est ce qui permet à la
lumière, en se déplaçant, de créer la notion de temps,
déformer l’espace, c’est donc déformer le temps.
Changeant ainsi notre perception de celui-ci.

La physique, elle, peine à s’exprimer au sujet du temps.


Comme il lui est di cile de décrire comment les choses
évoluent dans le temps, elle décrit plutôt comment les
choses évoluent dans leur temps, les unes par rapport aux
autres. Pour certains chercheurs, la réponse au temps se
trouve du côté quantique ou la réversibilité des
phénomènes quantiques ne serait qu’apparence. Un
principe d’ordre plus profond existerait peut-être et
pourrait faire émerger le temps. Pour d’autres, la réponse
se trouve du côté de la gravité, qu’il faut repenser. La
gravité est un grand mystère qui empêche d’unifier la
physique quantique avec la physique classique. Puis pour
d’autres chercheurs, il faut renoncer à fonder le concept

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de temps. Car dans les tentatives d’unifications, celui-ci


n’apparait plus dans les équations. Nous serions alors dans
un univers atemporel ou celui-ci n’émergerait qu’à
l’échelle de l’Homme.

S’il y a probablement une part de vérité dans chacun de


ces points de vue, en tout cas, le temps est le meilleur
indice pour comprendre que les choses existent bien. Il est
au cœur même de notre univers où l’espace est supposé
résulter du temps, selon certains. Ce faisant, les lois de la
physique sujettes au temps sont susceptibles d’évoluer en
fonction de celui-ci. Autrement, la vérité sur l’univers
pourrait se situer en dehors de celui-ci, chose qui ne peut
être de la science…

Vers l’infini et au-delà

Si le temps est une curiosité, l’espace ne l’est pas moins.


Les observations le confirment, l’espace est une chose qui
n’est pas figée. Ce n’est pas juste rien entre deux objets, ce
n’est pas plus ou moins d’espace à mesure que deux objets
s’éloignent ou se rapprochent. Mais une entité invisible
qui voit ses dimensions varier selon les corps qu’elle
contient. La raison d’être des électrons qui tournent
autour du noyau atomique, qui absorbent et renvoient la
lumière dans toutes les directions, est de transmettre une
information qui permet le maillage tridimensionnel, cette
notion que nous avons de l’espace. Et ce maillage a des
propriétés qui font que les variations qui s’y trouvent
changent celles du temps également, qui s’expriment et
que nous percevons. On comprend alors que l’espace

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s’adapte aussi à la matière pour créer nos trois


dimensions. Donc si pour nous, il semble que les
particules se baladent dans le vide en tant qu’entité, c’est
aussi parce que l’espace s’exprime par résonance d’une
information qu’elle conserve des particules. Notre monde
en trois dimensions est de ce fait un phénomène dû à la
relation qui existe entre les atomes qui informent l’espace
qui les contient. Alors si l’on peut considérer notre espace
tridimensionnel comme une illusion en soi, son e et est
bien réel néanmoins.

Tout ceci est très compliqué, mais même si cette


constatation est juste, elle n’est pas le fin mot de l’histoire,
loin de là. Car il faut expliquer pourquoi cela est possible,
et que par conséquent, même ce constat de la science,
nous suggère fortement, que quelque chose d’invisible
dépasse ce que l’on constate pour que cela soit possible. Et
il est alors permis d’admettre que ce quelque chose
d’invisible puisse ne pas appartenir à notre physique. C’est
notre au-delà, il existe, mais ne nous est pas accessible.

L’Homme s’est toujours interrogé quant à la géométrie de


cet espace. Est-il infini ? A-t-il des bords ? Parce que ces
dimensions sont tellement grandes par rapport à nous,
qu’il nous est impossible d’en prendre la mesure. Pour
l’instant, elle nous est possible à l’aide de la lumière qu’il
transporte et que l’on reçoit. Mais la lumière a des limites,
qui font qu’elle ne su t pas à nous informer de façon
globale, car l’espace est bien trop grand pour ça. La
lumière est limitée par sa vitesse, ce qui fait que
l’information que nous avons quant aux dimensions de

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l’espace se limite au temps qu’elle met à nous parvenir. La


lumière se di usant dans toutes les directions, fait que
notre information de l’espace se situe dans une sphère que
l’on définit comme notre univers observable. Avec le
temps qu’il faut pour nous parvenir, on calcule les
dimensions de l’espace en année-lumière, que l’on estime
à 13,8 milliards environ, pour l’instant. Mais ce chi re est
à prendre avec des pincettes, car il ne s’agit que d’une
estimation. En e et, il faut tenir compte de la déformation
possible de l’espace dans le temps et sous-entendu que
rien de spécifique n’ait pu changer les choses dans le
temps. Alors comme la lumière se di use dans toutes les
directions, la lumière d’une étoile se situant à plus de
13 milliards d’années-lumière se propage également dans
la direction opposée à la nôtre. Ce qui nous fait
comprendre que les limites de l’espace se situent bien
au-delà de notre univers observable et que tout ce qui se
situe au-delà de cette limite ne nous sera jamais accessible
directement. Du moins tant que la lumière sera notre
indicateur.

Alors, comment discerner les limites réelles de notre


univers et savoir s’il a des bords ? Autrement dit,
comment savoir si notre univers est infini ou non ? Car
notre univers est peut-être tellement immense, qu’il nous
est impossible d’y voir une quelconque rotondité. Un peu
comme sur terre, où sa dimension nous fait croire qu’elle
est plate. Mais déceler une rotondité nous donnerait
surement une indication quant à sa forme et donc quant à
ses bords, c’est ce que l’on cherche à savoir. Pour l’instant,
ce que l’on observe, c’est que la matière est distribuée

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dans l’espace de façon uniforme. Il n’y a ainsi pas d’indice


duquel on pourrait en déduire que l’univers a une forme
particulière. Ce que l’on comprend, c’est que nous
sommes au centre d’une sphère, qui se situe on ne sait où.
Et c’est problématique, car nous ne saurons probablement
jamais dans quel monde nous sommes. Nous ne saurons
certainement jamais, si, en dehors de notre univers
observable, les choses sont identiques et dans quelles
proportions ! Il n’est alors pas simple de répondre à la
question de savoir si notre univers est infini ou pas. Pour
l’instant, avec ce que l’on observe, il semble que notre
univers ait la faculté de s’étendre, et même de le faire à
des vitesses di érentes. Les scientifiques pensent qu’il est
en expansion et que cela s’accélère au fil du temps.

Avec la théorie du big bang, un univers en expansion qui


accélère, on ne se l’explique pas. Car ce n’est pas de
l’ordre de ce qu’on connait habituellement. Si l’univers est
une sphère, on imagine facilement que quelque chose
d’externe à la sphère exerce une force pour la faire
grandir. Mais comme nous sommes à l’intérieur, qui peut
dire ce qui s’y passe au-delà. Impossible et si c’était le cas,
alors ça n’appartiendrait plus à la science. Elle cherche
donc à expliquer cette expansion par un phénomène
interne à la sphère, en considérant que rien n’existe en
dehors et qu’il doit exister des preuves.

On pourrait ainsi imaginer que si la quantité d’espace est


tributaire de la quantité de matière et que celle-ci se fait
de façon continue, l’évolution des dimensions de l’espace
pourrait être logiquement exponentielle. Mais cela

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sous-entend qu’il faille démontrer que la matière se crée


au fil du temps et non pas à l’issue d’un instant
primordial. Pourtant, cela pourrait également créer le
phénomène d’inflation qui est observé. La mécanique
qu’elle sous-tend, par contre, est bien plus complexe à
envisager pour nos consciences, que celle d’une
singularité énergétique initiale qui explose, créant le tout.
Cette idée est d’ailleurs à l’origine du mot big bang, pour
souligner le ridicule que cela constitue selon certains. En
fait, si l’on envisage que la matière se crée de manière
continue, toutes les certitudes de la théorie tombent et la
science se retrouve au point de départ dans l’inconnu. Ce
qui est di cilement acceptable pour l’instant. Mais la
science doit reconnaitre qu’elle bute sur des paradoxes
insurmontables et qu’une vision radicalement di érente
serait peut-être nécessaire afin de les contourner. À
l’époque de la théorie de la terre plate, c’était le cas
également. Alors si la connaissance a fait tomber certains
paradoxes, curieusement, elle en a fait naitre d’autres. Il
faut donc bien prendre la mesure, que certains facteurs
source ne seront jamais descriptibles. Il faut s’attacher à
expliquer le monde de façon cohérente, mais en gardant à
l’esprit que certains paramètres doivent rester
inaccessibles pour ça.

Avec la théorie du big bang, l’origine se situe en un point


unique, une singularité contenant toute l’énergie de
l’univers, puis qui se déploie pour créer le tout. Mais il
faut bien garder l’esprit que la science n’a aucune
certitude sur la vraie nature de la matière. Elle explique le
monde partant de la théorie de la nucléosynthèse, comme

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le début de la création du monde, mais sans savoir ce


qu’est vraiment une particule. Elle constate qu’il existe des
particules, elle mesure les interactions qu’elles ont entre
elles, mais elle ignore le pourquoi des paramètres et des
valeurs qu’elles ont. Avec la théorie du big bang, on est
alors bien dans la description des choses que l’on observe,
mais certainement pas dans la cause des choses que l’on
observe. On comprend ainsi les limites d’un tel
paradigme, et la remettre en question en préférant un
modèle dans lequel la matière apparait en continu, n’a
rien de fantaisiste. Cependant, un des piliers qui accrédite
le mieux la théorie est le fond di us cosmologique. Car il
valide l’idée d’un univers isotrope en expansion. Mais
est-ce réellement une preuve, parce qu’on y trouve
également des anomalies, qui apparaissent selon la
précision des mesures que l’on fait ? On constate que la
distribution de matière n’y serait pas si uniforme que cela.
Ce qui voudrait dire que la matière originelle ne serait
peut-être pas issue d’une singularité primordiale. Bien sûr,
il faudra attendre d’autres mesures pour confirmer les
doutes ou pas, mais si c’est le cas, la théorie du big bang
pourrait bien voler en éclats. La vérité, c’est que l’on ne va
pas vers plus de certitude, mais au contraire, vers plus de
doute. La théorie du big bang et celle de la mécanique
quantique sont deux formidables constructions de l’esprit
humain ; mais en aucun cas la vérité sur notre monde, où
le spectre de l’au-delà résiste encore et toujours, plus que
jamais…

Depuis que la curiosité est née dans l’esprit de l’Homme,


il n’a cessé d’accumuler des vérités sur la nature de son

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monde par l’observation. Puis, après avoir percé les


mystères de notre Terre, son regard s’est tourné au-delà,
vers celui des étoiles afin de percer ceux du cosmos. Au
point d’être bientôt à même de s’y installer. Quel chemin
parcouru ! Et l’on peut se demander jusqu’où cela
l’emmènera. Il faut reconnaitre à cet animal évolué qu’est
l’Homme, ses incroyables performances. Mais prenons
conscience que l’Homme, c’est d’abord la matière qui
s’exprime. Celle-là même qui fait que tout existe dans
l’univers. Et qu’il est donc nécessaire d’avoir à l’esprit,
l’incroyable démesure de ses propriétés. On comprend
alors qu’expliquer le monde avec la théorie du big bang ne
peut aboutir, si celle-ci n’explique pas les fondamentaux
de ce que l’on observe. L’espace, le temps, la gravité, la
vie… ces choses-là existent bien. Et de l’observation du
fonctionnement des particules uniquement, ne peut naitre
la vérité. Car les fondamentaux ne tiennent pas de ce qui
nous est observable, mais de ce qui nous est invisible. Ce
qui fait que pour notre univers, on ne peut pas expliquer
les choses principalement de ce que l’on observe, comme
nous l’avons fait sur terre. Au-delà, l’observation doit
nécessairement tenir compte de ce qui ne l’est pas.
D’ailleurs sur terre, si l’Homme pense avoir fait le tour de
la question pour expliquer sa nature, il n’a pourtant pas
expliqué cette force invisible qui le maintient au sol. La
gravité n’est pas de ces choses qui prennent forme et que
l’on observe, mais elle est cependant bien réelle,
participant à tout ce qui se trouve dans l’univers. Elle a
une raison d’être primordiale, comme l’espace qui nous
semble naturellement n’être « rien », mais dont on
constate néanmoins bien les changements, et sans qui la

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matière ne pourrait prendre forme. Le savoir de ce


curieux animal qu’est l’Homme, dois alors pouvoir
explorer les territoires de l’invisible, s’il veut continuer à
assouvir sa soif de vérité.

Les territoires de l’invisible

Pour l’instant, les territoires de l’invisible appartiennent à


la métaphysique. Et avec elle, une vision est donc possible,
celle où espace et matière ne feraient qu’un. Un unique
objet qui prend forme en quantité d’espace et en quantité
de matière. Pour comprendre, une analogie possible serait
l’océan. Imaginez deux vagues à la surface de l’océan de
notre objet primordial. Les vagues qui se forment, c’est
l’énergie de notre objet qui prend des valeurs d’amplitude
et qui grandissent. Chacun des points culminants des
vagues atteint alors un point de potentiel critique. Celui
qui formalise les choses, qui rayonne et qui définit les
propriétés que peuvent avoir les particules élémentaires,
formant ainsi l’image du monde. On a ainsi deux vagues
dans l’océan, dont seuls les points culminants
représentent les éléments de la matière que nous
connaissons. Mais le corps des vagues existe aussi en tant
qu’entité. Ils définissent l’espace que nous connaissons, ce
qui ne nous apparait pas, parce que n’ayant pas le point
de potentiel critique. Les vagues qui sont reliées entre
elles constituent ainsi un contexte, dont les points
culminants peuvent varier en distance par les valeurs que
prend le corps des vagues.

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Mais il ne faut pas imaginer la distance au sens physique,


comme c’est le cas sur terre, mais en termes de valeur
énergétique. Plus ou moins d’énergie selon la proximité et
non pas, plus ou moins de place occupée. Car l’espace et
la matière que représentent nos vagues sont corrélés, cela
participe d’une même chose dans notre objet primordial,
qui prend des valeurs selon le contexte qui s’exprime. Ils
ne peuvent donc pas créer une dimension physique, dans
un espace qui n’existe pas, parce que notre objet
primordial n’en est pas un. La distance entre deux vagues
dans notre univers, ne prends ainsi pas plus de place,
qu’elle soit grande ou pas. L’espace existe parce que la
matière existe, ils participent d’une même chose, dans un
même contexte. Tout en voyant leur double nature varier
l’une par rapport à l’autre, l’espace et la matière ne sont
alors pas deux choses di érentes, mais les deux en même
temps. En fait, ni l’un ni l’autre, car ce ne sont pas des
objets.

Cependant, l’énergie de l’espace peut se distribuer très


largement, elle peut prendre des valeurs extrêmes,
contrairement à l’énergie du sommet des vagues qui, lui,
prend des valeurs limites et strictement définie. Cet objet
matière-espace (considérons-le comme tel) constitue ainsi
un ensemble indissociable, participant d’un même
mécanisme qui crée un contexte dans lequel, matière et
espace fonctionnent l’un pour l’autre. Ce qui expliquerait
pourquoi la matière déforme l’espace. Lorsque deux
vagues se rapprochent très près, voyant leurs sommets se
toucher, les points de potentiel forment alors un ensemble
qui permet l’émergence de la matière. Le contexte spatial

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des deux vagues se superpose, créant ainsi un contexte


spatial composite et corrélé. Les deux vagues participent
donc de concert à un contexte spatial commun (une
supersymétrie), tout en conservant leur contexte propre.
Le contexte spatial conserve ainsi la même amplitude,
mais son potentiel énergétique augmente, c’est le
phénomène gravitationnel. La gravitation serait
l’augmentation du contexte spatial de la matière qui se
forme. Plus on se rapproche du point de potentiel (le
sommet des vagues) et plus la valeur du potentiel
énergétique du contexte spatial augmente. C’est un peu
comme gravir une montagne, c’est facile au début parce
que la pente est plus douce, puis plus dure à mesure que la
pente se fait plus raide.

Pour nos vagues, il en est de même, entre le sommet et la


base, il y a une amplitude qui crée une distribution de la
valeur énergétique variable. Avec le sommet des vagues
qui se rapprochent, cet e et est de plus en plus
perceptible. Deux vagues proches constituent alors un
contexte plus attracteur. Le contexte spatial de notre
objet-vague, lui, peut s’étendre autant qu’il le souhaite,
voyant sa valeur énergétique décroitre à mesure de son
étalement par rapport à son sommet ; jusqu’à ce qu’il
rencontre un autre contexte spatial avec lequel il entre en
corrélation. C’est parce que le contexte spatial de chaque
vague participe d’un même objet primordial (l’océan), que
c’est possible ! Un ensemble de vagues constitué attire
alors une vague seule par un e et tenseur qui cherche à
s’équilibrer. Ce qui explique que les objets constitués de
points de potentiel s’attirent mutuellement sous forme de

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champ gravitationnel ; créant un mécanisme de


mouvement dans l’univers.

Dans cette vision, la gravité n’est pas une particule, mais


un e et de la distribution énergétique de l’espace, qui
lui-même participe à l’émergence des particules. En fait,
on comprend que tout est lié, l’espace, le temps, la masse,
la gravité, parce que tout est l’e et d’un même objet d’où
cela émerge. Pour nous, c’est juste de l’énergie,
c’est-à-dire, ce qui a la capacité de produire un travail
mécanique, la force qui fait bouger des objets. Mais quand
il s’agit de définir ce qui engendre l’énergie et ce qui
définit ses propriétés, l’humanité n’en a pas la moindre
idée. Avec la théorie du big bang, cela consiste à dire
qu’au départ, il y avait une singularité énergétique, puis
que celle-ci s’est déployée formant le tout. Et qu’avant
cela, nous ignorons l’origine de ce qui est. Mais tout ceci
est trop simple, car on ne nous dit pas ce qui fait que
l’objet-énergie se maintient tel qui est.

Bien sûr, l’analogie avec l’océan sert à comprendre


comment les choses sont possibles de notre point de vue,
des choses qui sont à notre image. Mais il n’est pas
possible de les transposer réellement, comme on a
l’habitude de le faire. Parce que nous sommes dans le
monde fait d’éléments constitués, celui des atomes, et non
dans le monde qui crée les atomes. La mécanique de base
n’est pas la même, il y a une di érence d’échelle. Notre
monde, c’est le château de sable, mais ce qui crée le
monde, c’est le sable. Le sable est d’une nature fluide, non

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figée, le château, lui, conserve sa forme. Pour notre


nature, il en est de même.

Lorsque l’on prend l’analogie des vagues, on se représente


les choses avec des éléments constitutifs de notre monde,
des éléments figés. Il faut donc imaginer les choses à
partir d’éléments qui ne le sont pas, qui n’ont pas de
forme particulière, mais plutôt des valeurs. Notre océan et
nos vagues deviennent alors substance immatérielle,
floue, occupant toute la réalité, sans forme et sans
matière, car sans constitution physique. Mais qui possède
néanmoins toutes les caractéristiques qui permettent la
création d’un monde constitué : notre château de sable.
Cette mécanique permet ainsi de formaliser les choses
dans toutes les directions possibles, de notre point de vue.
Parce que si schématiquement notre vague, elle, a un haut
et un bas, dans la nature, il faut imaginer notre contexte
spatial plutôt comme une bulle de savon, car l’énergie
distribuée se fait sans grandeur physique. Pour nous, elle
devient physique lorsqu’en son centre, nous y voyons
notre point de potentiel, notre particule. Et c’est beaucoup
plus di cile à imaginer, parce que notre conscience n’est
pas faite pour ça. Elle est habituée à un monde en trois
dimensions, mais qui n’est qu’un simplex pour nous. C’est
la réduction en un monde compréhensible, de quelque
chose qui ne l’est pas, c’est uniquement le sommet de nos
vagues. D’ailleurs, notre vision du monde vue de
l’extérieur, avec une simulation par exemple, nous
paraitrait totalement incompréhensible. Où il serait
impossible de discerner quelques formes que ce soit à
cause des contextes spatiaux de nos bulles de savon,

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s’imbriquant les uns dans les autres. Mais vu de l’intérieur,


le temps qui s’exprime au travers ces contextes nous
donnerait quand même l’impression d’une continuité des
choses ; à l’image d’un système anamorphique, qui adapte
la réalité pour nous fait croire à un système en
trois dimensions.

Le principe sur lequel se fonde la cosmologie stipule que


l’univers est isotrope, qu’il se distribue de la même façon
dans toutes les directions. Donc, son taux d’expansion
doit être le même dans toutes les directions également. Or
des observations donnent un résultat di érent, où des
amas galactiques s’éloignent moins vite que les autres.
Reste à savoir pourquoi. Notre système de bulles de savon
pourrait alors en être une des explications. Mais la
condition est l’existence d’une transcendance, donnant
une dimension à charge de faire fonctionner le système,
notre au-delà. Très di cile à imaginer et encore plus à
démontrer, mais elle a une logique qui la rend crédible.
Avec de telles conjectures, notre univers peut ainsi être
fini quant à sa contingence, mais avoir des propriétés
infinies pour ce qui est de son expression. Et comme notre
nature tient de son expression, nous ne pourrons sans
doute jamais y voir une quelconque finitude ou savoir s’il
est transcendant.

Pour comprendre ça avec une analogie simpliste, on peut


imaginer une casserole d’eau. La casserole est ce qui
contient notre réalité. Lorsque ça chau e, la chaleur passe
de la casserole, à l’eau, c’est notre transcendance, l’origine
de notre énergie. L’eau forme des bulles, ce sont nos

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contextes spatiaux où naissent les particules. On


comprend alors que tant que l’eau bout, notre univers
existe indéfiniment, ne prenant pas de forme particulière.
Des bulles disparaissent, d’autres naissent constamment,
rendant la définition de notre réalité impossible, du point
de vue de ce qui s’y trouve, où la lumière vient de nulle
part et de toutes parts à la fois ; donnant une information
des premiers instants impossible, parce qu’elle n’existe
plus. L’espace devient donc infini, car indéfinissable,
défiant l’entendement. Pourtant, où s’expriment les bulles
(notre univers) les choses sont finies, mais la
transcendance nous empêche d’en prendre conscience
puisque pas de même nature. On le comprend, la façon
dont la nature est faite, nous interdit l’accès aux vérités
fondamentales. Partout, dans l’espace et dans le temps,
nous sommes confrontés à un horizon. Plus on observe
loin dans l’espace et plus les astres disparaissent, se
diluent et ralentissent. Leurs lumières perdent de l’énergie
en s’étalant de plus en plus. Un peu comme si notre vision
de l’espace était faite de bulles de savon. On ne sait
d’ailleurs pas si un jour, on arrivera à observer la première
étoile de l’univers. Car avec les instruments d’observation,
nous n’avons accès qu’à une partie observable de
l’univers, ce qui fait que nous ne connaitrons jamais ni
son âge, ni sa taille, ni son essence.

Mais qu’y a-t-il au-delà de cette partie observable ?


L’univers est-il le même ? Nous ne le savons pas. Certains
chercheurs soumettent l’idée que l’Univers ne serait
peut-être pas plat et infini, mais rond et fini. Il serait donc
une hypersphère : une surface en trois dimensions

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recourbée dans un espace en quatre dimensions. Il n’est


pas sûr alors qu’il puisse y avoir un extérieur à cette
surface tridimensionnelle. À l’échelle locale, un univers
sphérique ne changerait rien comparé à un univers plat.
Mais théoriquement, un objet avançant en ligne droite
finirait par recroiser son point de départ comme lorsqu’on
marche à la surface de la Terre. L’hypothèse de la sphère
s’appuie sur des données collectées du fond di us
cosmologique, qui indiquerait que l’univers aurait une
courbure positive de 4 % dont le rayon resterait à
déterminer. Avec nos bulles de savon, un objet avançant
en ligne droite, lui, continuerait son trajet indéfiniment
sans jamais retrouver son point de départ. Car il se
perdrait de contexte en contexte, qu’il créerait lui-même
du fait de son déplacement.

Le fond di us cosmologique est un rayonnement que l’on


capte dans toutes les directions du ciel et qui se situe dans
le domaine des micro-ondes. Vestige des premiers instants
de l’univers, il résulterait de la libération de la lumière
380 000 ans après le big bang et serait encore perceptible.
Mais si pour la communauté scientifique, il constitue la
meilleure preuve de la théorie du big bang que l’on ait,
pour certains scientifiques, il faut y regarder de plus près.
Car selon eux, ce rayonnement évoluerait plutôt le long
d’un axe. Une certaine analyse confirmerait non pas une
distribution de la matière uniforme dans toutes les
directions, mais selon une orientation préférentielle.
Représentant alors des lois physiques inconnues qu’aurait
pu engendrer l’univers. Il est toutefois di cile de
visualiser cet axe que l’on fait à l’aide de la décomposition

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spectrale. À l’image d’un son perçu en une série


d’harmoniques ; on peut décomposer le fond di us
cosmologique en une série de fluctuations primordiales,
révélant une distorsion du signal dans l’espace à des
échelles de plus en plus fines. Cependant, pour
correspondre à la théorie, toutes les composantes de la
décomposition spectrale sont censées être nulles. Ce qui
n’est pas le cas et les cinq premières composantes pointant
toutes dans la même direction. Si la première n’a rien de
mystérieux, s’agissant d’un artefact lié au fait des
observations depuis la terre, curieusement, les quatre
composantes suivantes s’alignent aussi dans la même
direction. Ce qui laisse supposer qu’il s’agirait d’un
artefact également. Mais qui ne peut provenir, lui, de la
direction correspondant à l’axe de la terre, combiné à
celui du soleil, lui-même en mouvement autour de la
galaxie, etc. Donc même la meilleure preuve de la théorie
du big bang peut encore nous réserver bien des surprises,
et de ses anomalies statistiques, pourrait surgir une
nouvelle physique, qui repense la géométrie de l’univers
en modifiant la relativité générale. On le voit, malgré tous
les e orts déployés depuis plus de 2000 ans pour décrire
notre univers en une lente construction rationnelle ; pour
ce qui est de sortir du champ purement observationnel,
nous pourrions entrer progressivement dans celui de la
métaphysique indéfiniment.

Mais alors qu’est-ce que l’espace, comment est-il


constitué ? Du point de vue de la science, avec le vide
quantique, il n’y a jamais de vide. Car les particules qui
s’annihilent entre elles en font apparaitre d’autres, à la

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manière d’une ébullition à la surface d’un liquide dans


lequel la pression augmente. Rien n’oblige donc à avoir un
éther pour porter le photon, c’est-à-dire un milieu qui
permet sa mobilité, même si rien ne le contredit. On part
du principe que si le vide absolu n’existe pas, il n’y a
aucune partie d’un vide, de plus en plus poussé, qui ne
soit pas composé de vide, sinon, c’est qu’il existe. Et s’il
existe, c’est qu’il n’y a aucune partie du vide qui soit non
vide. On est face à un paradoxe qui nous fait comprendre
que la notion d’espace ou de volume d’espace n’existe pas,
il n’est pas sécable. Car ce sont les deux seuls éléments
dont on peut douter dans cette logique, si l’on admet que
la notion d’espace existe. Et comme la notion de sécabilité
nécessite la notion d’espace, seule la sécabilité de l’espace
est à invalider. On en déduit alors, que l’espace est
continu et insécable et que le vide absolu n’existe pas.

Si l’on imagine le vide intersidéral ne possédant qu’un


atome par exemple. On peut se poser la question de
l’endroit où il se trouve, car dans le sens purement
physique, il n’y a aucun observateur pour le constater. Il
est donc insécable et il est l’espace. En conséquence, si
l’on devait admettre une quelconque de ses propriétés
numériques, celle-ci devrait pouvoir s’exprimer en
continu dans l’espace, à divers degrés. Cette propriété
numérique devrait avoir la propriété d’être intégrable de
manière continue, quelle qu’en soit l’échelle. On doit ainsi
voir une di érence dans la propriété du photon, selon la
variation du nombre d’atomes, qui sont l’espace, le
non-vide. Car dans le cas contraire, si le nombre d’atomes
dans l’espace change, une propriété numérique d’un

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atome ne doit pas être additionnable avec celle des autres


ou uniquement ne pas changer sur le trajet du photon. Or,
on observe que la somme de quelques propriétés des
atomes, et selon leur nombre, change pour un espace
donné. On le définit comme étant de l’énergie par
exemple. Il serait alors intéressant de pouvoir vérifier la
continuité de l’espace, pour vérifier si l’électron ou le
photon peut se balader sur les orbites de l’atome en
traversant le vide. Mais comme on ne peut pas dire qu’ils
ne sont pas exclusifs du vide, on dira plutôt qu’ils sont une
émergence de l’espace. Et c’est intéressant, car cela
suppose que notre monde pourrait très bien tenir dans un
dé à coudre. Ahurissant, mais pas tant que cela si l’on
admet qu’une forme de transcendance existe à notre dé à
coudre pour qu’il existe.

On le voit, les choses ne sont pas simples et la liste des


interrogations que l’on a, sur ce que nous sommes et où
nous sommes, est importante. Le meilleur de l’intelligence
humaine s’emploie donc à y répondre depuis toujours.
Chaque époque se suppose empreinte d’une vérité
nouvelle qui remplace l’ancienne devenue obsolète. La
connaissance de l’Homme construit cette vérité. Pourtant,
les interrogations les plus anciennes demeurent. Celle
d’une origine du monde qui se veut consciente et qui
aurait un intérêt pour nous. Il faut reconnaitre que
l’immensité des connaissances acquises par l’humanité a
complètement changé notre façon de penser. Cependant,
la plus fondamentale des questions, celle de Dieu, n’a
jamais vu surgir la moindre connaissance intangible sur la
question. Alors qu’est-ce qui peut bien nous résister

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autant ? Car on le constate, plus on avance dans la


connaissance et plus il semble que l’on s’éloigne de la
vérité. Et l’humanité commence à admettre qu’il faudra
surement faire le deuil sur tout un pan de la connaissance,
qui nous sera à jamais accessible. Et ce, parce que la
science commence à entrevoir ses limites, dont celles qui
invalideraient celle de l’existence de Dieu. Dieu ne sera
donc surement jamais une preuve scientifique, qu’il existe
ou pas.

Alors, comment savoir, comment se déterminer ? Car


pour bon nombre d’entre nous, Dieu est une question
fondamentale. Eh bien, il y a la prière, c’est simple, si
Dieu existe et s’il est possible d’en avoir la preuve, la
prière est là pour vous l’apporter. Ce que la science et la
connaissance ne peuvent faire pour vous, cette vieille
chose multi millénaire qu’est la prière, le pourrait alors.
Vous pouvez l’expérimenter et juger de l’existence de
Dieu. Mais si ce n’est que foutaise pour les uns, pour les
expérimentateurs, c’est découvrir que Dieu existe et qu’il a
tout prévu. Une chose est sûre, si tout ce que l’on peut
dire sur notre réalité n’est pas devenu que foutaise dans
un millénaire ; que si la connaissance de l’Homme n’a pas
admis l’origine du monde, d’une certaine forme de
contingence, c’est que la civilisation n’aura pas su se
protéger !

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DIEU ENTEND VOS


PRIÈRES

« Connaitre les intentions de Dieu, c’est alors empêcher


l’abandon nécessaire qu’il faut, pour en obtenir ses
faveurs. »
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Dieu, une a aire de foi

Les religions nous enseignent que les dieux sont en


relation avec l’Homme. Mais comment savent-elles cela ?
Il y a de nombreux récits, qui relatent la communication
entre les dieux et les Hommes, mais il y a surtout
l’expérimentation par la prière. La pratique de la prière est
aussi vieille que l’invention des dieux, sans doute plus de
10 000 ans. Dès que l’Homme a eu conscience de
l’existence des dieux, il leur a parlé afin d’en obtenir les
faveurs. Mais si faveurs, il n’y a pas toujours, faveurs
souvent, il y a tout de même. Ce serait donc une preuve de
l’existence des dieux et de la relation que l’on peut avoir
avec eux. Mais lorsque l’on a la faveur d’un dieu, est-ce
réellement l’action de celui-ci qui opère, ou n’est-ce que
notre imaginaire qui voit dans les événements, un
agissement du dieu en question ? C’est la réaction
instinctive que l’on peut avoir, de douter de cette réalité.
Car il y a bien des événements qui peuvent s’expliquer de
façon rationnelle, sans y trouver une cause divine. Et l’on
peut dire alors qu’il y a une forme de subjectivité, où
prier, c’est d’abord une manière de se conditionner à
recevoir. Puis pourquoi ne recevons-nous pas à chaque
fois ? Cela permet le doute et cette pratique aurait dû
disparaitre.

De prime abord, on pourrait penser qu’il faille mériter


pour recevoir et qu’il est nécessaire de travailler son
comportement au préalable. Dieu jugeant parmi les
éternels pêcheurs, ceux qui doivent être pardonnés. Mais
cette idée d’un autre temps ne peut plus s’inscrire dans un

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monde, qui a largement dépassé l’imaginaire. Alors, à


quoi bon prier ? Eh bien, il se trouve que l’on reçoit de
façon irrationnelle parfois et que le péché n’est en rien
rédhibitoire. Pratiquant ou pas, de toute exemplarité ou
de simple rédemption, d’innombrables croyants
témoignent de situations qui ne s’expliquent pas. On parle
ainsi de grâces ou de miracles. Puis, on découvre que Dieu
est miséricorde et que ce ne sont pas nos actes qui
l’intéressent, mais plutôt l’intérêt que l’on a pour lui.

Alors si rien n’est plus vrai, on peut toujours dire que


nous n’avons tout simplement pas les facultés, de
discerner la causalité qui existe entre certains événements.
Mais quand des expériences arrivent, n’ayant jamais été
vécues dans une vie normale et arrivent suite à une
demande par la prière, on peut s’interroger tout de même.
Alors la mécanique hasardeuse du monde, prendrait-elle
en compte nos désirs ? Car les croyants, quels qu’ils
soient, en témoignent, la prière peut nous faire vivre des
situations tellement troublantes, qui font que la chance et
le hasard prennent des proportions anormales…

Mais quel Dieu faut-il prier ? Y en a-t-il un, qui vaut


davantage que les autres ? D’ailleurs, y en a-t-il un, ou
plusieurs ? Questions légitimes, mais en fait, peu importe,
si la prière vous comble, c’est que vous êtes en relation par
votre âme, avec ce qui a précédé le monde. Le reste n’est
que de votre ressort et n’y change rien. L’important n’est
donc pas de savoir si Dieu est unique ou bien d’en
connaitre sa nature. L’important est ce qui agit pour vous.
Et si l’oracle aime à dire ce que Dieu veut de nous, la

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vérité est que l’action de Dieu est d’une nature singulière,


qui s’adapte à chacun de nous ; rendant la particularité de
Dieu plurielle, où chaque âme a sa part de Dieu. Ceci fait
que les désirs de Dieu sont di érents pour chaque âme et
qu’ils ne peuvent s’inscrire, par des règles universelles
pour la multitude. Il y a donc un dieu pour chacune de
nos âmes, parce que c’est chaque âme qui participe à
Dieu.

Nous devons alors nous attacher à définir Dieu par la


perception et non par la définition. Car définir ce que
Dieu veut de nous, c’est toujours déterminer l’Homme
comme n’étant jamais la volonté de Dieu. La prière
devient ainsi conditionnée par la supposée volonté de
Dieu. Celle qui vient de Dieu à nous, plutôt que de nous à
Dieu, celle qui doit être la vérité de nos âmes, qui ignorent
la volonté de Dieu. Connaitre les intentions de Dieu, c’est
alors empêcher l’abandon nécessaire qu’il faut, pour en
obtenir ses faveurs. Croire en un dieu unique, bon et
miséricordieux est ainsi le chemin qui mène à ne jamais
être gracié. Car il définit de fait votre grâce à venir comme
un dû et non comme un don que vous faites à Dieu. Mais
croire en la perception individuelle, qui adapte les choix
qui font notre chemin, est l’idéologie qu’il faut avoir. Celle
qui donne notre concours à ce qui précède le monde.

Il n’y a donc qu’une volonté de Dieu : celle qui reconnait


son existence. C’est la raison d’être de la vie conscience de
Dieu. Et cette conscience qui participe à l’entité de Dieu
est autant de regards pour lui, qui ne peuvent être
universels, car le sentiment que l’on a de Dieu est d’une

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nature profonde, qui ne peut se traduire en écriture. C’est


pour cela que Jésus ne l’a pas fait. Parce que définir la
volonté de Dieu ne peut exacerber la nature profonde, qui
vous donne sa faveur. Et là, on découvre l’incroyable
raison que Dieu donne à Jésus. Celle qui s’impose pour les
siècles et qui ne se dégrade pas.

La prière n’est donc pas une chose qui commande à Dieu,


à l’image d’un interrupteur qui vous donne la lumière à
coup sûr. L’accomplissement de la prière est d’abord un
acte de ce que vous donnez à Dieu, qui construit ce que
Dieu peut vous donner alors. On comprend ainsi que la
prière, n’est pas cette chose qui fait que Dieu vous donne
si ça lui convient. Mais qu’elle est plutôt une échelle que
vous gravissez, pour montrer à Dieu tout l’intérêt que
vous avez pour lui. Et c’est l’intérêt qui construit ce que
vous pouvez recevoir. Dieu n’est pas une entité singulière
qui vous donne et qui accomplit vos désirs. Dieu est la
volonté que vous avez de participer à sa raison d’être, et
c’est de cet accomplissement que nait la grâce. Eh
bien-aise, celui qui l’a compris, car si tel n’est pas le cas,
alors Dieu ne peut rien pour vous. C’est pour cela que
Jésus nous demande de prier et d’avoir la foi, puisqu’il
nous dit que comme lui-même, nous pouvons tous
devenir les fils de Dieu. Donc si la prière peut avoir
quelque chose de ridicule, c’est bien l’ignorance qui révèle
ce sentiment. Et il appartient à chacun de faire naitre sa
vision du ridicule, qui conforte l’inanité de l’âme, celle qui
ne vient de rien et qui donne au néant toute l’inutilité de
ce qui retourne au néant.

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On sait que le cerveau peut nous faire voir des choses qui
n’existent pas, parce que nous sommes assujettis à notre
subconscient. Bien des gens a rment être sûrs d’avoir vu
des ovnis et ne sont pourtant pas des menteurs. D’ailleurs,
les drogues sont la preuve que notre cerveau est capable
de nous donner la vision de choses totalement
irrationnelles et cependant vécues comme une réalité.
Notre cerveau a cette capacité, parce que ce qui nous
semble être la réalité, est quelque chose créé par notre
cerveau qui interprète le monde, selon ce dont nous avons
besoin pour évoluer et pas plus. De même, bien que l’on
ignore pourquoi nous dormons, nous pouvons croire avoir
vécu des choses, qui ne sont dues qu’à notre imaginaire,
au travers des rêves que l’on fait. Choses qui peuvent être
mémorisées comme étant du vécu : les faux souvenirs.
Alors, comment discerner ce qui tient du miracle ou pas
dans ces conditions ?

Une chose est sûre, Dieu ne fera pas de vous celui qui
écarte les flots ou qui vous permet de marcher sur l’eau.
D’ailleurs, quelles en seraient les horreurs, d’un monde
dans lequel c’est possible ? Non, la prière ne vous
permettra jamais d’agir sur les éléments, car Dieu
lui-même n’agit pas sur les éléments. Dieu a créé un
monde qui se fait seul et dont il attend un résultat
possible. La toute-puissance de Dieu, c’est justement de ne
pas avoir à agir sur le monde, parce qu’un dieu qui agirait
sur le monde est un dieu qui se serait trompé et qui
corrige sa création. Vous ne devez donc pas attendre de
vos prières, un changement des éléments. Puis un
changement des éléments serait un changement pour

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vous-même, mais aussi pour les autres. Ce qui remettrait


en question la possibilité de choix de tout un chacun,
condition nécessaire au principe vital. La vie n’est possible
que parce que nous avons une liberté de choix, et agir sur
la liberté de choix d’autrui, ce serait alors la possibilité de
lui ôter la vie également. La prière n’a donc jamais fait ce
genre de choses. Elle n’a jamais arrêté une guerre par
exemple. Bien sûr, on peut toujours prétendre le
contraire, mais s’il en est, ce n’est que de la raison de celui
qui mène cette guerre, fût-elle de l’intention de Dieu ; et
non la Providence qui empêche le bras armé de celui qui
donne la mort au combat.

Est-ce pour autant la preuve de la non-existence de Dieu


ou de l’ine cacité de la prière ? Non, c’est parce que la
prière ne fonctionne que pour nous-mêmes, en passant
par une connexion unique et personnelle à Dieu : celle de
notre âme. Votre volonté n’est ainsi pas celle que Dieu
pourrait avoir, agissant sur la volonté des autres, par le
truchement de leurs âmes. Avec la prière, il n’est alors pas
possible d’agir pour autrui, par l’entremise de Dieu, que la
cause nous semble juste ou pas. D’ailleurs, que serait un
monde dans lequel tout un chacun pourrait agir sur la
volonté des autres ? Un monde exactement identique au
nôtre ! Celui qui veut la guerre, s’opposant à celui qui ne
la souhaite pas. Car celui qui désire gagner la guerre peut
également prier pour ça. Et croire que Dieu n’exauce les
prières que pour une juste cause, ce serait faire des
victimes de la main de Dieu, jugeant de la juste cause.
Parce que deux peuples qui s’a rontent ont toujours dans
leur camp des victimes qui ne le mériteraient surement

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pas. La mort du méchant soldat serait oublier la femme ou


la mère du méchant soldat, peut être empreinte de foi
priant pour la vie de son fil ou de son mari. Dieu ne subit
pas la mort et ne ressent pas la douleur, parce qu’il n’est
pas comme nous. Il nous a faits mortels pour que la vie et
la conscience puissent exister, il ne décide donc pas de
notre mort, puisque celle-ci est inéluctable. Jésus sur la
croix démontre ce principe, où Dieu le fils lui-même se
retire du monde par la mort. Il est alors inutile de
demander à Dieu quelque chose qui n’est pas de l’ordre de
ce qu’il a conçu, où Dieu ne décide pas du destin de
l’humanité.

Nous ne voulons pas mourir, parce que cela nous fait peur
et nous ignorons s’il y a une suite. Ainsi, on s’en remet à
Dieu pour qu’il nous protège de cela, pour reculer
l’échéance ou ne pas perdre ce que l’on a. Mais puisque la
vie n’est possible que parce que nous nous dégradons, un
dieu qui nous maintiendrait en vie est de l’ordre de
l’imaginaire. Mais si la vie dans ce monde est éphémère,
elle n’interdit pas une suite possible, dans une autre réalité
après la mort, celle de Dieu. Notre réalité, notre univers,
n’est pas la cause de tout, elle n’est en rien la cause
première. C’est ce qui permet l’existence possible de l’âme
et si l’âme existe, c’est alors cela la suite possible après la
mort. C’est cela la toute-puissance de Dieu qui a fait notre
réalité : que puissent exister nos âmes. Et chercher l’utilité
qu’il peut en avoir, c’est comprendre que notre temps de
vie contribue à cette utilité. Si l’âme existe, notre temps de
vie est alors l’usage que Dieu en fait avant, mais aussi
après notre mort.

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Pour plaire à Dieu, priez pour vous-même

Imaginez des poissons rouges dans leur bocal. Les


poissons n’imaginent pas que leur vie captive, ne sont que
le plaisir des yeux que vous en avez. S’ils en avaient
conscience, il trouverait ça d’une absurdité primaire. Mais
pour vous, cela recouvre une utilité certaine : ça décore la
maison. Cependant, que serait pour vous un bocal dans
lequel les poissons se massacreraient en permanence, du
fait de leur vie insupportable ? Une bien vilaine
décoration ! Alors si nos âmes sont la vision que Dieu peut
avoir de nos vies ; il lui serait surement utile qu’elles
s’inscrivent dans une harmonie semblable à ce qu’il a créé.
Si vous êtes poisson rouge, alors tournez en harmonie
sans vous plaindre et sans vous battre, heureux de votre
condition. C’est ce qu’on attend de vous. Mais Dieu, lui,
ne nous a pas donné de conditions atroces pour son
regard. Vous avez donc à vous rendre utile pour
vous-même, afin que votre vie soit utile à Dieu. Vous ne
pouvez ainsi prier que pour vous-même, afin de lui plaire
et non définir en priant pour les autres, infatué de vos
idées, ce que Dieu doit en avoir. La prière se doit en
conséquence d’être individuelle et non collective ou pour
autrui. Sur ce principe, un ensemble d’individus priant
pour la même cause ne peuvent en attendre de résultats.
Inutile de psalmodier par milliers, dans l’espoir
d’influencer Dieu. Votre volonté ne s’additionne pas du
fait du nombre, que vous jugiez la cause juste ou pas.
Cette réaction typiquement humaine n’est pas à la mesure
de ce que Dieu a créé. Car Dieu n’est pas le président de

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l’univers, à qui il su t de demander, sous la pression du


nombre, pour mieux convaincre.

Dieu a la lecture de chacune de nos âmes et peut


intervenir pour chacun d’entre nous, par nos agissements.
Une prière collective n’est donc pas un agissement pour
chacun d’entre nous à vouloir changer notre chemin, mais
la volonté que Dieu change les choses à notre place pour
les autres. Et si Dieu était à ce point influençable, il y a
longtemps que règnerait la paix sur terre, car bien des
générations ont prié pour ça. Non, c’est parce que l’on
pense que Dieu peut agir sur le monde et qu’il su t de le
lui demander, que nous nous comportons comme ça.
Mais il s’agit bien d’une erreur, car si Dieu n’agissait pas
que par nos âmes, la venue de Jésus sur terre n’aurait
aucun sens. Si vous souhaitez la paix sur terre, il faut
comprendre que cela ne peut venir que de la volonté des
Hommes. Puisque c’est comme ça que Dieu a conçu le
monde. Si vous souhaitez la paix sur terre, il faut
demander à Dieu qu’il vous aide à faire cette paix. Jésus
n’ayant pas fait autrement.

Alors si Jésus est la révélation profonde que Dieu existe ;


la vérité pour ceux qui ne l’auraient pas reconnu, c’est que
la paix sur terre est une idée utopique, se voulant
unilatérale, dans un monde qui ne le permet pas. Le
monde créé par Dieu est multilatéral où les choses
s’opposent constamment, pour que de l’équilibre des
forces en présence, puisse exister la vie. Vie qui pour se
maintenir doit pouvoir se préserver par la défense ou la
domination. C’est parce que les formes de vies sont

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multiples que c’est ainsi, les unes se nourrissant des autres.


Et c’est d’ailleurs parce que chaque forme de vie tente de
se préserver, ne voulant pas mourir, qu’elles peuvent
exister et évoluer dans le temps, les Hommes n’ayant pas
fait autrement. Mais ne pas voir le sens commun fait
naitre « le mal », et cette incroyable intelligence
mécanique qui fait que l’Homme existe, doit lui faire
comprendre qu’il est concerné depuis toujours ; et que sa
domination sur les autres espèces n’a aucune raison de
l’a ranchir de ce processus, qui est commun à tout ce qui
se trouve dans l’univers. Donc se tromper sur la prière est
juste la porte ouverte à l’impie, confortée dans l’idée de
son ineptie.

On peut trouver ça désarmant, car on voudrait pouvoir


agir pour le mieux. Mais on peut agir par notre action.
Inutile d’attendre que Dieu le fasse à notre place ou qu’il
fasse de nous des superhéros, parce que Dieu n’agit que
sur nos âmes. Dans le fait de ne prier que pour soi-même,
on pourrait y voir un principe égoïste, car nous avons été
bien élevés, pour les besoins de la collectivité. Besoin
artificiel assurant la survie de l’ensemble, mais qui ne fait
pas partie de notre génétique. L’instinct de survie qui
nous est propre est « égoïste ». Et nous n’avons pas
instinctivement pour habitude de sacrifier notre vie pour
celle des autres. Lorsque ça arrive, cela participe d’un
dépassement de soi, pour des raisons psychologiques
particulières. Toute forme de vie se doit donc d’être
« égoïste », s’il en est, pour pouvoir exister.

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Mais il n’est de toute façon pas possible d’opposer un


principe de société, à un principe vital, ce n’est pas
comparable. Ne prier que pour soi-même est un principe
vital, qui ne peut en aucun cas faire la comparaison à de
l’égoïsme. Et c’est justement le contraire, car là, c’est la
volonté d’agir pour autrui, de l’action de Dieu et non de la
sienne ; que Dieu en soit alors responsable, par les actes et
les conséquences. Quelle égoïste vision du monde ! Ainsi,
on peut toujours avancer que Dieu jugera de la demande.
Mais s’il ne décide pas du destin de l’humanité, la facilité
et l’égoïsme n’ont aucune raison d’être et la prière pour
autrui de toute inanité.

Si l’âme existe, c’est donc cela qui intéresse Dieu. Nos


âmes telles qu’on les construit. Si ce n’était pas le cas, il
n’y aurait alors aucune nécessité de prier. Il su rait de
quelques croyants professionnels pour s’occuper de nos
âmes, à qui il su rait de demander de prier pour nous, on
irait les voir un peu comme on va chez le médecin. Non,
si Jésus nous a demandé de prier, c’est que l’action de
Dieu ne peut se faire, que de notre propre intention. On
voudrait un monde sans mal parce que nous refusons que
ce mal existe, d’abord pour nous-mêmes et
éventuellement pour les autres s’il en reste. Mais si des
horreurs existent, c’est parce que la foi en Dieu
n’imprègne pas l’humanité. C’est parce que tout un
chacun ne trouve pas de justification à Dieu que nos
actions ne trouvent pas leur sens commun, laissant alors
la voie libre à l’empirisme avec lequel les esprits avancent
sans horizon. Ne perdez donc pas votre temps à prier pour

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que Dieu change le monde, mais pour que Dieu vous


donne à changer le monde.

Mais changer le monde, la tâche peut nous paraitre


immense. On n’imagine d’ailleurs même pas l’intelligence
qu’il faut pour ça. Cependant, Dieu ne vous invite pas au
despotisme d’une sainte horreur, que l’on pourrait
commettre en son nom. Non, l’histoire en témoigne,
l’action de Dieu est indissociable de nos âmes, où chacun
reçoit par l’importance qu’il donne à Dieu. Quelle cruelle
conclusion de l’innocence alors, de comprendre que sa
parole ne peut se déverser sur le monde en oracle de
commandement !

Ainsi, pour changer le monde, il s’agit pour chacun


d’entre nous de reconnaitre l’existence de Dieu, car c’est
cela qui déplace les montagnes. Et lorsque Jésus nous dit
que la foi peut déplacer des montagnes, il ne nous dit pas
que la foi d’un individu peut le transformer en augure
resculptant le monde. On pourrait le penser si Jésus a fait
des miracles. Mais les miracles de Jésus, s’ils en sont,
n’ont été que pour prouver que Dieu existe et qu’il existe
une vie après la mort, jamais pour transformer le monde.
Jésus n’est pas venu sur terre pour arrêter les guerres, il
n’en aurait pas eu la capacité, cela aurait été paradoxal.
Jésus veut nous dire, en déplaçant les montagnes, que la
force de la conviction en l’existence de Dieu
transformerait le monde, en une force que personne ne
pourrait contrer. C’est ce que lui a déjà fait, semant des
graines sur le monde, dont il est désormais impossible de
se débarrasser. Car ce qu’il a fait l’a été par la foi en Dieu,

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capable d’anticiper le futur, grâce à notre âme qui


chemine par tous les aspects du monde.

Tout un chacun peut donc agir comme l’a fait Jésus, à sa


manière, selon ses possibilités et demander l’aide de Dieu
pour ça. Mais nul ne peut agir sur le monde de façon
miraculeuse comme l’a fait Jésus. Car nous sommes au
service de Dieu et non l’inverse, c’est ce qu’il faut garder à
l’esprit constamment, pour ne pas se tromper. Il faut alors
comprendre que c’est le temps, notre meilleure arme pour
changer le monde. Parce que la chose que l’on fait au
présent ne peut plus être changée ensuite, puisqu’on ne
change pas le passé, ce qui donne au futur rien d’autre que
de s’adapter au passé. Mais malgré cela, ce qui a été fait
peut être recouvert par les actions des autres. Alors,
demander à Dieu d’agir pour votre futur, c’est la meilleure
manière d’y rester visible pour tous. Et c’est ça votre
miracle, celui que l’humanisme ne peut faire, car guidé
par son unique raison, constamment défaite par d’autres
raisons.

Donc prier pour que Dieu imprègne tout un chacun de la


vérité est une démarche inutile, parce que cette
imprégnation est un acte libre et individuel, qui n’est pas
commandé par Dieu. De même, on ne peut pas forcer les
gens à croire, ou se dire croyant pour se donner bonne
conscience, pensant que tout ira mieux ; c’est pire que
tout, car Dieu ressent nos âmes, et une âme corrompue
est pire qu’une âme ignorante. Jésus ne se serait pas
donné autant de mal pour convaincre, s’il su sait de
demander à Dieu qu’il transforme le cœur des Hommes.

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Non, si Dieu avait cette volonté, il n’aurait pas envoyé son


fils pour nous le dire, il l’aurait fait tout simplement. Et
même si vous n’adhérez pas à l’idée, que Jésus pût avoir
un rapport à Dieu nodal, cela n’a aucune importance, car
un humain lambda peut avoir la raison de Dieu. Alors
pourquoi Dieu ne nous donne-t-il pas sa raison ? Parce
que Dieu ne subit pas le malheur de tout un chacun, il a
conçu la vie pour que cette vie prenne conscience de
l’existence de son créateur ; et c’est cette vie-là qui
l’intéresse, celle qui lui donne quelque chose. Chacun fait
donc le choix de Dieu et celui qui ne le fait pas est
responsable de ses actes, comme nous l’enseigne Jésus.
Celui qui ne reconnait pas le sens commun doit alors
reconnaitre les malheurs du monde auquel il participe.

À la recherche du sens commun

Mais le sens commun, ce n’est pas comme s’il s’agissait de


ramasser un papier à terre. Ça, c’est de l’humanisme, celui
qui croit que l’égoïsme est à l’origine de tous les malheurs
du monde. Car si cela donne bonne conscience, ça ne fait
pas un monde propre. De même qu’a rmer que l’on croit
en Dieu, peut donner bonne conscience, mais ne su t pas
à la paix dans le monde. Non, pour cela, il faut proclamer
l’existence de Dieu, apanage de celui qui sait qu’il existe.
Et peu importe la manière, comme il n’y a pas de
méthode pour ramasser un papier à terre, la façon dont
on proclame l’existence de Dieu nous appartient. Il y a
juste la volonté d’aller dans le sens commun. Celui
qu’ignore l’humaniste, toujours empreint de ses propres
désirs qui se dégradent. Dieu nous a donné un monde

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propre, et s’il ne l’est pas, c’est que beaucoup ignorent la


nécessité de le préserver. Mais on ne peut pas demander à
ceux qui sont imprégnés de Dieu, qu’ils règlent les
problèmes à notre place, même s’ils sont de bonne
volonté, car Dieu ne leur donnera pas ce qu’il faut. Ne
faites donc pas le ménage à la place des autres, si vous
souhaitez un monde propre, apprenez-leur plutôt à faire
le ménage. Vos prières doivent alors aller dans ce sens, le
sens commun, celui qui va de nous à Dieu et qui ne se
dégrade pas.

Je ne ferai pas la liste des actes qui ne vont pas dans le


sens de Dieu. Car il n’y a pas de commandement à faire ni
de morale de comportement à faire, venant de Dieu. Le
péché n’existe pas, parce que nous sommes libres et qu’il
faut que nous le restions pour des raisons purement
mécaniques, celles justement définies par Dieu. Ainsi
croire au péché, c’est croire que Dieu n’aurait pas anticipé
le possible de sa création. Non, si Dieu nous a voulu
libres, ce n’est pas pour rien, c’est une nécessité pour la
vie et son évolution. Celle qui prend un jour conscience
de son créateur, par la réalité de nos âmes et par qui seule
se déverse son expression. L’oracle inflige alors au monde,
le péché, qui n’est rien d’autre qu’un outil de régulation
pour celui qui l’utilise. Un garde-fou se voulant universel,
pour contrôler les Hommes à un mieux vivre en société,
brandissant sans cesse le spectre de la punition divine,
auquel nul ne pourrait se soustraire. Une invention de
pouvoir pour celui qui en détient l’autorité, par les
conséquences possibles. Mais si le péché a été utile en son
temps, la justice de nos sociétés modernes s’y est

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substituée. Et persister dans l’idée que Dieu commande


votre comportement, vous éloigne de lui par les fautes que
vous auriez pu commettre, vous donnant à croire que vous
n’en valez pas la peine.

Mais cela ne fonctionne pas comme ça. Dieu nous


considère à égal traitement, c’est la toute-puissance de son
équanimité, celle qui ne juge pas de ce que vous avez fait
aux Hommes, mais à ce que vous ferez désormais pour lui.
Et si Dieu est équanime, c’est parce que ce n’est pas lui
qui donne son amour, mais vous qui ressentez la grandeur
de votre foi. Dieu ne pense pas comme un Homme, car il
n’en est pas un. Il ne pardonne donc pas vos actes,
puisqu’il ne juge pas de vos actes, malgré l’oracle qui nous
donne à le croire et que de la main de l’Homme puisse
venir ce pardon. Non, si Dieu doit s’inscrire en pardon,
cela ne peut venir que de la grâce de son acceptation et s’il
vous donne grâce, alors soyez sûr qu’il vous a pardonné.

Les commandements et le péché sont une entrave au


rapprochement de Dieu. Car ils programment votre
subconscient qui est en relation avec votre âme.
Subconscient que vous ne pouvez contrôler et qui
bloquerait ainsi votre accès à Dieu, à l’aune de vos fautes
commises. Se conformer à des règles ou à des
commandements, ne peut ainsi pas emmener l’humanité
aux desseins de Dieu. Mais juste être sûr, que Dieu sera la
solution pour l’humanité, est la clé, car elle conditionne
nos comportements, ce qui est su sant. C’est ce que nous
donne à comprendre Jésus par les béatitudes. Jésus ne
nous dit pas « ne soyez pas prétentieux, sinon vous serez

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puni », il nous dit la joie que l’on aura à être humble. Ce


n’est en conséquence pas la même chose. Un
commandement, c’est imposer une contrainte de Dieu à
autrui, une béatitude, c’est la promesse d’une joie
immense de Dieu. Un commandement, c’est une punition
possible, une béatitude, une récompense à venir.

Alors si Dieu le fils a pardonné les péchés, c’était bien


pour montrer l’équanimité de Dieu qui s’a ranchit du
commandement. Vous ne devez donc pas vous tromper
sur Dieu. Car si l’oracle fait dire à Dieu tout le mal qui
vous attend, la vérité, c’est que Dieu vous appelle et non
vous oblige. Les commandements sont de ce fait à
proscrire de votre esprit, si vous désirez l’accomplissement
de vos prières, parce qu’ils poussent les Hommes au rejet
de celui qui ne s’y conformerait pas. Les béatitudes sont la
liberté que vous avez d’aller vers Dieu et qui pousse les
Hommes à faire partager ce bonheur. Ne priez alors
jamais, dans le jugement que Dieu peut avoir de vous, ce
qui importe, c’est ce que vous lui donnez.

Dieu lit dans nos âmes écrites au long de notre vie, parce
que l’âme est une part de Dieu. Notre âme est ainsi
comme un journal de bord détenu par Dieu, que l’on écrit
et dont lui seul a la lecture. Et comme ce qui est écrit ne
peut être e acé, il est inutile de se cacher derrière la règle
et de croire à l’ignorance de Dieu. L’oracle nous fait
penser que seul l’instant compte, à l’image d’une branche
d’arbre qui n’aurait pas de tronc ; mais ce n’est pas le cas,
car la force de votre âme est celle que vous donnez à Dieu
de tous les instants, et non celle qui vous oblige en un

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instant. Mais si l’écriture de bonnes pages et écrire de


mieux en mieux, n’e ace pas les mauvaises pages, cela
donne à Dieu une meilleure lecture, celle de l’avantage
que vous lui donnez. Ne priez donc pas des regrets que
vous pourriez avoir de vos actes, mais priez de la joie des
actes que vous ferez désormais, car Dieu ne punit pas
l’ignorance, mais valorise l’intérêt.

Les commandements vous maintiennent dans la


culpabilité et dans l’idée que vous ne puissiez plus être
reconnu du fait de vos fautes passées. Mais il n’y a pas de
bien et de mal, il n’y a que l’ignorance de Dieu. Sachez
alors que découvrir que Dieu existe, su t à vous absoudre.
Mais découvrir que Dieu existe, ce n’est pas croire ou
accepter que Dieu existe. Découvrir son existence est une
certitude, que seule la prière vous donnera, car prier, c’est
expérimenter Dieu et savoir qu’il existe. Il n’y a de ce fait
pas de préalable pour découvrir Dieu. Avoir eu une vie
exemplaire, ou s’être conformé aux commandements, ne
vous donnera aucun avantage. Ne soyez alors pas inquiets,
car si l’oracle vous oblige, l’équanimité de Dieu donne à la
miséricorde celle qui vous dispense.

Cependant, on pourrait voir dans tout ça, les


faux-semblants émanant de la gnose, la crédulité des
faibles faisant le reste. Mais il n’en est rien, la prière, c’est
juste le seul moyen que l’on ait d’atteindre l’état profond
de notre réalité. Car la transcendance ne permet pas au
savoir de l’Homme de connaitre, ce qui ne nous est pas
perceptible. Alors si ce qui engendre notre réalité ne peut
se traduire en termes d’écriture, l’âme, elle, permet une

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certaine projection, parce qu’elle transite par l’e et qui


constitue la liaison entre les deux réalités. La prière est
l’outil qui transcende et que ne peut pas faire la création
de l’Homme, car les ondes électromagnétiques ne
dépassent pas leur propre nature, elles ne communiquent
pas avec le passé. Il faut comprendre que la prière, ce n’est
pas juste un rituel stupide, pour apaiser les esprits de gens
à problèmes, mais bien un phénomène pour éveiller à une
vérité intrinsèque, qui nous dépasse. Découvrir Dieu par
la prière, c’est en substance découvrir l’inimaginable
ignorance de l’humanité, puis trouver le sens commun, si
votre acuité s’inscrit dans la finesse de l’esprit.

Quelle sensation géniale alors, que la grâce ! Celle qui


vous place au-dessus de toutes sciences passées, présentes
et à venir. Celle qui vous donne la vérité d’un au-delà qui
mène au salut et que n’atteindra jamais le savoir de
l’Homme. La vérité de Dieu ne peut donc se faire que par
la prière. Mais une prière sans conviction ne sert à rien,
car si nous avons tous une âme, cela ne veut pas dire
qu’elle soit pleinement fonctionnelle, apte à
communiquer avec l’au-delà. Cette âme doit être activée
par une réelle croyance en Dieu et non par une
expérimentation ludique. On prie et on verra bien ce qu’il
en ressort… Non, cela ne marche pas. Parce que votre
prière doit être orientée pour Dieu et non juste pour
vous-même. C’est quelque chose que vous donnez à Dieu
et non un service que Dieu est censé vous rendre, aussi
paradoxal que cela puisse paraitre. Mais c’est parce que
cela participe d’une même essence. La prière, ce n’est pas
comme aller au restaurant parce que vous avez faim et que

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vous attendez que l’on vous serve. Non, la prière, c’est


d’abord aller vers Dieu qui en retour vous aide dans vos
choix de vie, et ce sont vos choix de vie qui changent le
monde, par le sens commun, celui auquel Dieu participe.

Notre relation à Dieu, ce n’est que ça, si je puis


m’exprimer ainsi. Mais elle est toute-puissante, car elle
dépasse de loin nos idéaux. Elle nous projette sur ce que
l’on désire par les désirs qui ne nous sont pas connus. Elle
trace le chemin nouveau de notre su sance, donnant à
notre vie la marche qu’il faut. On découvre alors ce que
Jésus a rme, que Dieu sait ce qu’il nous faut, avant qu’on
le lui demande. Et c’est normal parce que la foi, c’est faire
participer Dieu à votre vie. Mais comment faire pour que
tout un chacun adhère à cette idée ? Pas par la force en
tout cas, on sait que cela ne fonctionne pas. Le
prosélytisme donne un résultat stérile. La non-croyance
ne constitue pas un danger, car elle est au contraire
l’action possible à démontrer ce que l’athéisme ne peut
démontrer. Il est donc inutile d’obliger Dieu à autrui,
puisque son ignorance est pure. Non, c’est votre exemple
qui doit interpeller autrui. Parce que celui qui vient à vous
par votre exemple, est alors celui qui viendra à Dieu, et
c’est pour cela qu’il faut proclamer son existence.

L’attentisme n’est pas la solution également, car si l’oracle


permet aux choses de tomber du Ciel, il s’agit bien d’une
erreur. Parce que Dieu n’agit que par notre biais et par
notre temps, où l’âme donne à Dieu son action possible,
celle qui oriente nos choix, par la voie de notre
subconscient, qui commande nos actes. On découvre alors

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que Dieu ne nous commande pas, mais qu’il oriente nos


désirs. C’est la sensation grandissante que connaissent les
graciés et qui ne s’explique pas. Cet état de plénitude du
lâcher-prise et qui donne à l’introspection un sentiment
tout particulier. C’est pour ça que la foi doit être inscrite
dans notre subconscient. Chose que la réflexion
consciente ne peut pas faire, elle vous donnera toujours le
doute possible. Pour activer votre âme à Dieu, il vous faut
savoir qu’il existe, c’est cela qui lève le doute et qui
l’inscrit dans votre subconscient. Ne plus avoir de raison
de douter de l’existence de Dieu est la condition
nécessaire, que peut vous donner la prière.

Contrairement à ce que la réalité nous fait croire, nous ne


sommes pas juste des entités individuelles se déplaçant
dans le vide. Une échelle structurelle qui ne nous est pas
perceptible nous entoure et c’est cela qui fait que l’objet
est possible, nous sommes donc l’expression d’un
ensemble, qui permet l’objet. Et ce qui fait que notre vie
est imprimée dans l’espace et dans le temps, par la
conservation du passé, en un continuum relié à ce qui
précède et maintient le monde. Dieu en a la lecture, parce
que ce continuum est constitutif de ce qui est, et ne
disparait pas. Notre âme n’est alors pas cette chose
volatile, comme on pourrait l’imaginer, elle est le fait de
notre entité reliée au tout. Et c’est par cela que transite
notre relation à Dieu. Notre âme ne nous est pas
perceptible, comme rien de ce qui permet la réalité, ne
nous est perceptible. Mais notre conscience est ce qui
permet la relation, avec ce qui ne nous est pas perceptible.
La trace que nous laissons par nos vies et qui ne nous est

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pas perceptible, donne une lecture à Dieu de ce qu’on lui


donne. Mais elle fait aussi notre relation personnelle avec
lui, celle qui participe à la nature de Dieu.

Malgré l’avertissement de Jésus, l’oracle qui se veut nous


instruire, ignore le fait qu’il ne peut y avoir de mots
universels pour Dieu, ceux inscrits dans les livres et qui
commandent. Car vous ne pouvez pas avoir accès à Dieu,
par la pensée des autres. Ce qui se veut être la méthode,
ignore que vous ne pouvez pas prier, avec des mots qui ne
sont pas de vous. Comme nous le dit Jésus, il est inutile de
vous échiner à répéter inlassablement des mots préconçus.
Les livres de prières n’accèdent pas à votre subconscient,
car nous avons la foi pour des raisons qui n’appartiennent
qu’à nous-mêmes, celles que Dieu lit. Parce que nous ne
sommes pas des robots lisant un même programme, une
prière universelle ne peut orienter nos désirs, par l’action
de Dieu. Elle ne peut avoir qu’un rôle de rassemblement
conscient, dans un mouvement collectif, pour partager
une même idéologie, et se sentir plus fort. De même,
l’universalité des rites est contre-productive et peut
susciter la haine. Ce que fustige Jésus. Il n’a donc jamais
édicté de règles en ce sens. Il a simplement donné à ceux
qui venaient vers lui, afin qu’ils obtiennent la vérité. Votre
prière doit alors être désintéressée du rite et rester
personnelle. C’est le sens commun qu’il faut avoir.

Avec l’oracle, le non-croyant attend le miracle promis,


pour croire, cette chose visible et indiscutable de la
présence de Dieu. Mais le miracle n’est pas celui qu’on
croit. Il est bien celui qui permet la communication avec

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l’au-delà et non celui qui écarterait les flots. C’est ce que le


non-croyant doit comprendre. Alors bien sûr, c’est bien
moins spectaculaire, de la part d’un Dieu tout-puissant
ayant créé le monde. Mais la puissance de Dieu n’est pas
celle que l’on croit, car le monde n’a pas été créé pour
donner à l’Homme d’en prendre « plein la vue ». Non, le
monde doit son existence à une nécessité qu’à Dieu d’y
voir apparaitre une vie conscience, pour lui-même. C’est
ça le miracle et la puissance de Dieu. Et nous ne sommes
pas détachés de ce principe, car nous y participons par ce
qui fait notre âme. On peut dire alors que nous sommes
une part de Dieu en quelque sorte, et c’est bien ce que
nous dit Jésus en substance.

Cherchez et vous trouverez

Comme ne plus avoir de raison de douter de l’existence de


Dieu est la condition nécessaire pour savoir qu’il existe, la
prière doit de ce fait prendre une forme particulière. Notre
relation à Dieu étant personnelle, pour lui parler, chacun
doit donc créer son propre accès.

En e et, comme on pourrait le penser instinctivement,


Dieu n’a pas ses oreilles grandes ouvertes sur le monde,
pour entendre tout ce qui s’y passe, puis agir en
conséquence. Non, c’est parce que nous sommes des
humains que l’on peut imaginer cela. Et si, de tout temps,
l’oracle a attribué des caractéristiques humaines aux
dieux, il s’agit bien d’une erreur, car Dieu est bien autre
chose que cela, puisqu’il est tout ce qui existe. Et c’est tout
ce que l’on peut dire, quant à ses propriétés. Mais penser

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qu’il est à l’écoute à chaque instant, c’est nous octroyer


bien des privilèges, qui donneraient à l’humanité une
prééminence à son endroit ; et à Dieu le souci de protéger
son œuvre, comme une mère protège son petit.
Cependant, ceci n’a aucune raison d’être, car si Dieu peut
nous écouter à chaque instant, il n’agit pas pour nous à
chaque instant, comme on peut le constater. Dieu n’est
alors en rien une bienveillance par défaut.

En fait, ce qui nous relie à Dieu, dépend directement de la


volonté qu’on a d’aller vers lui. C’est toujours de nous à
lui. Et cette part de Dieu qui est en chacun de nous, c’est
bien de notre volonté qu’elle peut grandir. Mais cet accès
à Dieu, c’est lui qui nous le délivre. C’est un peu comme
s’il acceptait de se mettre sur notre fréquence, d’être prêt à
nous entendre ou bien de nous ouvrir sa porte. Et si le
chemin vers sa rencontre nous appartient, l’ouverture de
la porte, elle, est de sa volonté. Rien de plus normal, parce
que c’est en fait exactement comme tout ce qui existe dans
l’univers. Et si ce n’était pas le cas, il su rait alors d’imiter
ce que font les autres, comme on fait une recette de
cuisine. Non, pour avoir accès à Dieu, il faut lui en faire la
demande, c’est une invocation. On va d’abord vers Dieu et
c’est votre demande qui fera que vous sachiez qu’il existe.

Pour cela, il faut lui demander des mots, ceux qui vous
di érencient des autres. Car Dieu ne voit pas le monde
comme si avait des yeux, Dieu ressent le monde par ce qui
lui est relié. Et ces mots qui vous identifient, c’est un peu
comme une demande d’inscription, qui vous délivre un
code d’accès, celui qui ouvre la porte de Dieu. Et ça peut

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sembler curieux, mais c’est que parce que chaque âme est
reliée à l’au-delà par son extension et qui mature au cours
de notre vie. C’est un peu comme un journal qui s’écrit au
fil du temps, donnant à Dieu une certaine substance. Il
vous faudra donc prier chaque jour, pour que Dieu vous
donne les mots qui constituent votre prière d’invocation.
Il vous faudra prier de la façon qui vous convient jusqu’à
ce que les mots vous viennent. Ça peut être plus ou moins
long, parce que cela n’émane que d’un réel désir de Dieu.
On pourrait dire que Dieu se mérite en quelque sorte, à
l’image d’un examen de passage, qui ne peut se faire sans
e ort.

Mais c’est normal, il n’y a rien de magique en cela, car


Dieu n’est pas « sui generis » à tous égards, comme on
pourrait le penser intuitivement. Non, et s’il possède son
propre genre, il n’est pas singulièrement distinct de la
mécanique du monde, à cause de nos âmes, celles qui
forcent l’interaction nécessaire. Dieu ne se révèle donc à
nous, que par un désir sincère. Et si l’oracle nous soumet
à Dieu dès la naissance, son ineptie élude l’évidente raison
que Dieu est bien un choix et non une obligation. Le
baptême de Jésus en est la parfaite expression, puisqu’il
implique un acte de foi explicite.

Alors, il ne faut surtout pas vouloir construire, les mots


doivent arriver comme ça, comme une révélation. Il faut
être patient, attendre que le désir et la sincérité fassent le
travail. Mot après mot, phrase après phrase, jour après
jour. Car il ne faut pas oublier qu’en toutes circonstances,
Dieu utilise notre temps. Les mots qui vous seront révélés,

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sont donc ceux de votre vie et de vos désirs, parce qu’ils


émanent de la lecture que Dieu a de votre âme et qu’il
choisit pour vous. C’est en quelque sorte votre code secret,
il est unique comme l’est votre âme, il est le signe de
reconnaissance, la fréquence qui permet la
communication avec Dieu. La longueur de la prière
d’invocation importe peu, mais comme c’est Dieu qui
décide, vous le saurez. Cette phase est alors la première
période de votre relation à Dieu, elle vous imprègne de
l’au-delà par l’expérience, où Dieu vous reconnait par les
mots qu’il choisit pour vous.

Alors si Jésus ne nous a pas vraiment donné de méthode


pour prier, en réponse à la demande de ses disciples qui
lui demandent comment prier, il leur apprend la prière du
« Notre Père ». Elle est issue de la pensée de Dieu le fils,
pour des gens qu’il connait bien et qui ont reçu son
enseignement. Elle représente donc bien des mots donnés
par l’au-delà, par l’intercession de Dieu le fils, à des
personnes, dont les âmes lui sont connues. Mais qu’en
est-il pour les autres, ceux qui n’ont pas côtoyé Jésus ? Car
si cela peut donner une idée de la façon dont on s’adresse
à Dieu, est-ce que ces mots peuvent illuminer tout un
chacun d’un dieu qu’ils ignorent ? Jésus ne nous l’a pas
dit, mais l’oracle, lui, nous donne à le croire et fait de ces
mots le fondement pour les âmes de ce monde, faisant des
paroles de Jésus l’unique adresse. Mais Jésus le sait bien et
n’oublie pas ceux qui sont en défaut de ne pas le
connaitre. Il ajoute alors et nous assure que si l’on
demande, on recevra, si l’on cherche, on trouvera et si l’on
frappe à la porte, on vous ouvrira. Quel incroyable

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message subliminal, alors, qui nous dit en substance ; que


pour trouver Dieu, il faut aller vers lui en cherchant sa
porte, frapper et attendre qu’il nous ouvre, puis lui
demander ce dont on a besoin afin de recevoir ! Elle est là
la réponse, pour ceux qui n’ont pas reçu l’exemple de
Jésus lui-même. La prière donnée par Jésus à ses disciples,
n’est de ce fait en rien universelle et bien-aise celui qui l’a
compris, car on ne peut utiliser pour soi-même, les mots
que Dieu donne à autrui.

Votre prière d’invocation vous permet alors de vous


présenter devant Dieu, par une réelle soumission. Elle ne
présente aucune requête, d’abord gratitude et
non-sollicitation. On va d’abord vers Dieu, jouir
pleinement de l’existence consciente qui nous est
accordée. Il faut que ce soit amplement vécu par l’âme, il
faut vivre totalement ces phrases. Prier avec tout le
sérieux requis comme condition préalable, impose alors
que les choses émanent de vous. C’est pour ça que les
mots nécessaires à la reconnaissance de Dieu doivent être
du produit de votre âme, occultant l’a ectation possible
d’une prière factice ou perfide. Il n’y a de ce fait pas de
méthode universelle en procédant de cette façon, il n’y a
que votre façon de faire face à Dieu.

Commencez alors avec votre prière d’invocation. Celle-ci


est apprise par cœur et ne nécessite pas d’intensité, car
elle n’est pas une demande, mais juste une visite à Dieu.
Puis adressez-vous à Dieu librement, avec vos mots, selon
votre ressenti. Votre prière doit être simple et objective,
Dieu n’étant pas un psychologue, il est inutile de lui

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raconter votre vie, il la connait. Qu’il s’agisse de demander


de l’aide pour les épreuves que vous traversez ou pas, là,
vous devez vous adresser à Dieu de manière intense, avec
toute la concentration possible. Faites de préférence des
phrases courtes et fragmentées, parce qu’il est impossible
à un cerveau humain de se concentrer plus de dix
secondes sur quelque chose de précis. En e et, notre
esprit divague en permanence de façon naturelle. Notre
environnement favorise cela également. Une source
sonore, un objet mobile ou même statique peut capter
notre attention à chaque instant, en nous empêchant de
rester focalisés sur notre prière. La déconcentration est un
mécanisme de survie qui nous empêche d’être
vulnérables. Il force notre attention à nous extraire en
permanence, pour analyser notre environnement. Alors si
la nature est bien faite, s’adresser à Dieu, c’est aussi forcer
cette nature par l’e ort, celui du réel désir de Dieu. Parce
que lorsque nous prions, des processus neuronaux bien
précis se mettent en place dans notre cerveau. Ces
processus n’existent que dans le cas de la prière et doivent
se maintenir par l’intensité et la concentration. C’est pour
cette raison que Jésus nous invite à une oraison
silencieuse et contemplative en nous isolant.

Puisque Dieu n’agit que par notre temps, vos doléances


doivent être répétées. Dieu oriente nos désirs, à l’image
d’un train dont on agirait sur les aiguillages. Et comme un
train qui avance, le décor défile, nous donnant à vouloir
changer de direction en permanence, par ce qui attire
l’attention. Dieu a donc besoin des événements de nos vies
pour agir, parce qu’il n’impose rien. Et à l’image d’un

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train qui n’avancerait pas, agir sur les aiguillages ne


servirait à rien. Son action se fait alors dans le temps, qui
suit le chemin des choix qu’il nous propose et que l’on
fait.

Mais l’oracle, qui nous fait attendre l’action de Dieu par le


changement des éléments, détourne ainsi notre regard à
la moindre occasion, celle d’un dieu qui n’agirait pas pour
nous. Mais si Dieu n’empêche e ectivement pas le
malheur, c’est parce que Dieu n’est pas le conducteur des
trains de nos vies. Et la façon dont est fait le monde,
condamne nos corps à la disparition inéluctable. C’est la
conscience que l’on a, qui nous donne à le savoir, mais
c’est cette même conscience qui nous instruit à Dieu
également. Alors, ne vous y trompez pas, Dieu n’est pas
un instrument fait pour nos vies, mais la raison profonde
que nos vies lui appartiennent. On comprend ainsi que
nos désirs ne peuvent s’inscrire en commandements,
comme s’ils n’appartenaient pas à Dieu d’en adapter le
ressort. Donc, si vous souhaitez l’accomplissement de vos
désirs, ceux-ci ne peuvent être que dans l’idée de
l’abandon à Dieu. Ceux qui ne s’inscriront jamais en
reniement. Car la grâce de Dieu peut être celle que l’on
n’attend pas, rendant ainsi le désir fugace.

La répétition de vos désirs est de ce fait nécessaire. Mais


elle ne doit pas s’inscrire en rite ou en culte, comme nous
incite à le faire l’oracle. La superfétation de la prière est
contre-productive, parce qu’elle enlève l’essentiel : la
nécessité remarquable de ce que Dieu peut faire pour
nous. Et à l’image d’une plante que l’on arrose sans cesse,

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elle finira par mourir. Non, avec Dieu, il est essentiel de


laisser faire, car lui seul sait si vos désirs sont ce qu’il y a
de mieux pour vous ; comme une plante sait si elle a
besoin d’eau, parce qu’elle en connait les conséquences.
Ne jugez donc jamais de l’existence de Dieu, à l’aune
d’une grâce qui ne viendrait pas. Même si accepter le sort
de nos âmes est ce qui a de plus dur pour nous. Mais c’est
trop souvent parce que nous voulons contrôler notre
destin, celui qui serait à l’image d’un autre et qu’on envie.
Cependant, n’oublions pas que nos âmes sont une part de
Dieu et que c’est ça l’important, la chose qu’il faut faire
grandir. La superfétation de la prière est alors ce qui
empêche Dieu d’agir à sa façon, à cause de votre
insistance à vouloir obtenir un résultat espéré. Et à
l’image de quelqu’un, qui vous empêcherait de prendre la
parole pour ne pas entendre votre point de vue, vous
empêchez Dieu d’accomplir vos nouveaux horizons. Dieu
n’est ainsi pas comme une plante, que l’on arrose sans
cesse pour la faire pousser plus vite. Eh bien-aise celui qui
l’a compris.

Il est donc inutile de prier plusieurs fois par jour, Dieu


n’est pas sourd, il ne perd pas la mémoire non plus. En
fait, tant que vos préoccupations occupent vos attentes,
Dieu ne vous oublie pas, car nos âmes sont en extension
vers lui. Si vos désirs doivent être répétés dans le temps,
c’est parce que les événements peuvent changer vos désirs,
par ceux qui ne vous sont pas connus et que Dieu vous
présente. Une demande à Dieu n’est en rien quelque chose
d’intangible. Ce n’est pas comme un magasin d’articles,
qui vous livrerait une commande ne pouvant être annulée.

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Non, Dieu transforme votre vie au fil des jours et s’adapte


à votre ressenti pour une vie meilleure. C’est la subtile
action de Dieu qui ne s’inscrira alors jamais en
démonstration et que le non-croyant doit savoir.

Lorsque vos doléances sont faites, répétez votre prière


d’invocation afin de mettre un terme à votre prière. Cela
englobe votre relation, comme un processus de
soumission, toujours dans le sens de vous à Dieu. Comme
votre prière d’invocation est personnelle, il est inutile de
la réciter en exemple pour autrui. D’abord, parce qu’elle
peut contenir des vérités qui n’appartiennent qu’à vous et
qui ne doivent pas être soumises au jugement. Puis, parce
qu’elle ne peut être utilisée que pour vous-même. Ce n’est
pas comme une carte de crédit, dont on aurait le code afin
de s’en servir pour les autres. Non, une prière d’invocation
ne fonctionne que pour l’âme qui l’a délivrée. Ce n’est
donc pas un code secret qu’il faut préserver à tout prix.
Mais réciter votre prière d’invocation en exemple, c’est
prendre le risque d’influencer celui qui chercherait à
construire. Il est alors conseillé de conserver cela pour
vous-même, pour ne pas mettre les autres en défaut.

La providence pour tout le monde

De prime abord, on pourrait penser que de prier à


plusieurs pour la même cause, augmente l’e cacité du
résultat possible. C’est un réflexe typiquement humain,
qui a appris avec les mathématiques, que deux plus deux
font quatre. Puis, que la manifestation du plus grand

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nombre à l’égard de ce qui nous résiste, augmente alors le


rapport de force pour changer les choses. Mais Dieu ne
subit pas les raisons humaines, de même, la spiritualité
n’obéit à aucune loi mathématique. Alors est-il besoin de
confronter une coalition à Dieu, pour lui faire entendre
raison, comme s’il ne comprenait pas ? Encore une fois,
c’est notre incompréhension qui fait notre insistance. Et
malgré la propension qu’à l’oracle à instrumentaliser
l’idée, pourquoi faudrait-il que Dieu fasse des erreurs, sous
la pression du nombre ? Parce que dans ces conditions, ce
qui vaut pour ce qui nous semble favorable vaut
également pour ce qui peut nous être défavorable.
Heureusement que ça ne fonctionne pas de cette façon.
Car quelles en seraient les horreurs d’un monde dans
lequel le plus grand nombre pourrait décider de ce que
Dieu fait ? Non, la multitude ne donne pas plus la raison à
Dieu, sur ce qu’il est censé faire pour nous. Mais il
connait les conséquences de ce qu’il donne, parce que nos
âmes sont en extension, elles ont une histoire, elles ne
peuvent donc se substituer les unes aux autres.

Ce que Dieu fait est ainsi toujours unique et personnalisé.


Une grâce n’engage que l’âme qui la porte et qui la vit.
Alors si une demande faite par la multitude ne peut
s’inscrire dans la manière dont Dieu a fait le monde, une
âme peut cependant être accompagnée. Il est toujours
possible de demander à une ou plusieurs personnes de
vous aider dans la prière, ce qui est très di érent. En vous
mettant en nombre pour une même cause, vous n’agissez
pas pour votre propre ressort, ça ne fonctionne pas. Par
contre, accompagner la demande de quelqu’un

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fonctionne, parce qu’il s’agit du ressort de celui qui prie


avec vous. C’est ce que nous dit Jésus : « si deux d’entre
vous se mettent d’accord ici-bas au sujet d’un problème
pour l’exposer à mon père céleste, il les exaucera. Car là
où deux ou trois sont ensemble en mon nom, je suis
présent au milieu d’eux. »

Et c’est comme si Dieu avait tout prévu, parce qu’il y a des


cas particuliers, où un individu ne peut procéder par
lui-même, pour diverses raisons, comme un handicap par
exemple. Ou bien parce qu’il ne connait pas Dieu tout
simplement. L’expérience de la grâce devient alors
possible au non-croyant. On peut donc aider quelqu’un
par l’imposition des mains. On se place face à face, puis
votre main se place sur la nuque de celui qui souhaite
s’adresser à Dieu. En e et, la voie nerveuse sensorielle
vers le cerveau passe par là. Lorsque les récepteurs
sensoriels de la peau perçoivent une texture ou une forme,
ils transmettent un influx nerveux qui atteint finalement
le cerveau. L’autre main peut se placer dans la main de la
personne ou sur son épaule, si ce n’est pas possible.
Celle-ci sert à conforter celui qui se confie à Dieu, elle est
un accompagnement, cela participe à la confiance qu’il
faut avoir. Si elle n’est pas obligatoire, elle est fortement
conseillée, car elle favorise l’attachement et la volonté de
celui qui donne accès à Dieu. Celui qui pose sa main est
celui qui écoute. Il procède alors de sa prière d’invocation
intérieurement, puis signale à celui qui souhaite parler à
Dieu de s’exécuter, intérieurement ou pas. Cela va de son
désir de partager avec son intercesseur ou pas. Celui qui
écoute ne doit intervenir, ni en paroles ni en pensée.

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Lorsque les doléances sont faites, celui qui écoute procède


à sa prière d’invocation et met fin à l’intercession.

Cette pratique est donc la possibilité, pour tous, de


s’adresser à Dieu. Alors si elle peut être un palliatif au
handicap ou aider un sceptique, elle peut également aider
quelqu’un à l’article de la mort ou répondre à un cas
d’urgence. Mais ce n’est ni un baptême ni une conversion,
cela ne fait pas de vous un adepte de quoi que ce soit.
Cette façon de procéder est juste une porte ouverte pour
découvrir que Dieu existe, o rant à celui qui soumet sa
volonté à l’expérimentation, la puissance de votre foi.

Si Jésus ne nous a pas dit ce qu’il est possible de


demander à Dieu, c’est qu’implicitement, il considère que
tout peut lui être demandé. Mais si rien n’est plus vrai,
cela n’implique pas, cependant, que tout peut vous être
accordé. Alors même s’il nous le dit simplement, qu’il
su t de demander pour recevoir, c’est l’idée de
l’omnipotence de Dieu dont il s’agit, celle dont on ne peut
mesurer la portée. Car il est entendu que l’Homme ne
peut recevoir que ce qui appartient à l’Homme. Et définir
ce qu’il est possible de demander à Dieu, ce serait être à
même d’identifier l’étendue de son pouvoir. Donc si Jésus
est l’expression humaine de Dieu, c’est bien l’expression
humaine de Dieu qui s’adresse à nous, celle qui ignore
l’étendue du pouvoir de Dieu. Jésus n’a donc pas pu nous
éclairer sur ce point, laissant la confusion se charger de
notre foi.

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Il faut donc chasser de votre esprit l’imaginaire ou le


surnaturel et prier pour ce qui est essentiel à l’extension
de votre âme. Car pour nous, la portée de Dieu ne se situe
pas au-delà. Juste ce qui est essentiel pour nous même.
Ainsi, lors de vos prières, ne dites pas « Dieu fait en sorte
que… », mais « Dieu fait en sorte que je… » ou « aide-moi
à… ». Parce que ce n’est pas Dieu qui agit, c’est vous, Dieu
lui nous propose des choix. Et en substance, on peut alors
tout lui demander. Mais ce qui vaut pour nous, ne vaut
pas pour les autres, parce qu’il faut vivre l’action de Dieu.
Vos demandes ne peuvent de ce fait pas être un choix
proposé pour autrui. Il n’est pas possible de prier pour
quelqu’un, comme vous priez pour vous-même, car vous
ne pouvez pas vivre la vie d’un autre. Alors si l’on ne peut
connaitre l’étendue du pouvoir de Dieu, on sait que par
notre âme, il est possible de vivre un chemin qui nous sied
mieux. Celui qui nous montre les choses de notre point de
vue. Il est ainsi une façon de prier pour autrui, tout en
priant pour soi-même. Ne dites ainsi pas « Dieu fait en
sorte qu’untel… », mais « Dieu montre-moi qu’untel… » ou
« donne-moi la vision qu’untel… ». De cette manière, vous
accompagnez le destin d’un autre, par votre propre
chemin. À l’image de deux personnes qui décident d’aller
faire une balade ensemble, empruntant le même itinéraire
pour un moment.

Demandez et vous recevrez

Jésus l’a dit, l’Homme est libre et responsable de ses actes.


Dieu n’intervient donc pas dans le sort des Hommes,
chacun étant responsable de sa fin. Ce qui fait que croire

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en Dieu ne vous protège pas plus que les autres.


Cependant, Dieu peut vous aider dans la di culté, c’est la
providence. Mais elle est une main tendue et en aucun cas
une intervention divine forcée. Toutefois, selon Jésus, un
acte de foi ne su t pas pour avoir les bonnes grâces de
Dieu, des œuvres de charité sont également nécessaires. Il
faut donc agir pour le bien d’autrui, afin de recevoir
soi-même en retour. Mais est-ce vraiment le cas ? Ne
serait-ce pas surtout la manière d’expliquer, pourquoi
Dieu n’agirait que pour le bien. Parce que si un acte de foi
ne su t pas et qu’il nécessite par ailleurs des œuvres de
charité, cela veut dire que Dieu n’agirait que pour les gens
bien intentionnés, méritant une récompense. Puisque
celui qui est capable d’altruisme n’est pas celui qui est
censé faire le mal. La réussite des moins vertueux ne
pourrait ainsi pas être le fait de l’aide de Dieu…

Mais qu’en est-il réellement ? Celui qui a de mauvaises


intentions, peut-il recevoir l’aide de Dieu ? Car bien des
croyants semblent bénéficier d’un destin favorable et ne
sont pourtant pas des modèles de vertus. Sont-ils ainsi de
faux croyants ? On est en conséquence en droit de
s’interroger sur les conditions de l’aide de Dieu. Parce que
s’il faut être exemplaire aux yeux de Dieu, de quelle
exemplarité, s’agit-il ? À partir de quand ou de quoi,
l’exemplarité est censée donner un résultat ? Jésus ne nous
le dit pas et l’on comprend que si c’est purement à
l’appréciation de Dieu, il peut être compliqué de vouloir
s’échiner à aider les autres, pour un résultat purement
hypothétique. Le problème avec la providence, c’est que
ce n’est en rien une garantie et que personne ne peut alors

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instruire à son crédit. Donc, pourquoi Dieu se révèle-t-il


aux uns et pas aux autres ? Cela reste un grand mystère
qui n’aide pas à répandre la foi. Car si Dieu ne se laisse
désirer que par l’espoir, alors la paix dans le monde
attendra…

Avec Dieu, les choses ne sont jamais simples et pour ce


qui est de la providence, il faut comprendre avant tout
qu’elle n’est applicable que pour soi-même. Par
conséquent, on ne peut pas demander à Dieu d’agir pour
les autres, que ce soit pour faire le bien ou le mal, c’est
impossible. Mais Jésus nous dit qu’il faut faire des Actions
de grâce pour recevoir l’aide de Dieu. Donc si vous
demandez à Dieu de l’aide, pour que quelqu’un reçoive
une grâce, il faut que celui-ci fasse également des Actions
de grâce. Et comme l’acte de foi est par ailleurs
obligatoire, une personne ne peut alors être graciée à son
insu, contre sa volonté, elle doit obligatoirement prier
pour elle-même. Et la communion des saints ne change
rien au principe, que l’on prie seul ou à plusieurs, que ce
soit d’ici-bas ou de l’au-delà. Autrement, les pires d’entre
nous pourraient être changés par la raison des meilleurs.
Ce qui n’est pas le cas. On comprend alors pourquoi Jésus
n’a pas sauvé le monde en priant. Parce que prier pour les
autres ne sert à rien. Vous ne pouvez qu’instruire les
autres à la prière et pour ça vous pouvez demander l’aide
de Dieu. C’est ce qu’a fait Jésus et qu’il nous a demandé
de faire.

Dieu n’est alors pas un instrument pour faire le mal ni


pour faire le bien. Une grâce qui servirait pour de

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mauvaises intentions n’engage que la personne qui la


reçoit avec toutes les conséquences que cela comporte.
Parce qu’une grâce, n’est en rien la garantie d’un résultat
que l’on a imaginé, elle reste toujours un choix que l’on
prend ou pas, inconsciemment ou pas. Dieu respecte le
libre arbitre de chacun, en toutes circonstances. Une
grâce, ce n’est donc pas un destin, c’est tout au plus
changement de direction ponctuel.

Dieu n’est alors pas sourd et ne conditionne pas son aide.


Mais pour prendre un exemple, vous ne pouvez pas être
gracié pour être en bonne santé toute votre vie, sans le lui
demander tous les jours. Ainsi, Dieu peut vous donner des
choix que vous utilisez pour de mauvaises intentions, mais
cela vous oblige à cheminer dans le sens qui finit par vous
être fatal. Car c’est bien vous qui subissez toutes les
répercussions de vos choix, et non Dieu qui vous fait un
destin idéal. Ce n’est pas comme si Dieu vous traçait un
chemin tout fait pour permettre vos exactions.
Cependant, ce qui est donné par Dieu est durable, parce
que Dieu ne remonte pas le cours du temps pour changer
vos choix. En demandant l’aide de Dieu, vous choisissez
un chemin que vous n’auriez pas pris autrement. Et si ce
chemin vous donne des choix possibles pour vos fautes, ce
n’est alors pas du fait de Dieu, mais bien de vos décisions.

Ce qui fait que l’aide de Dieu ne peut se faire pour de


véritables mauvaises intentions, comme celle qui
consisterait à la destruction des âmes. Parce que l’âme
participe à Dieu. Celui qui pratique le meurtre est ainsi
celui qui s’attaque à l’entité de Dieu, puisque les âmes lui

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sont reliées. L’âme n’est pas juste cette chose qui serait
localisée en nos corps, elle est reliée en permanence à
l’au-delà, comme un fil conducteur, une extension. C’est
par nos âmes qu’on fait nos demandes à Dieu et qu’on
reçoit son aide. Une demande de grâce à Dieu, pour
obtenir la mort d’une âme, serait alors comme demander
à Dieu de s’automutiler. C’est donc impossible et c’est
l’acte de foi qui protège de cela, validant nos aptitudes à
suivre le sens pour lequel est conçu l’univers, la possibilité
d’aller de nous vers Dieu. Si l’on voulait faire de l’humour,
on pourrait dire que Dieu a pensé à tout, mais c’est juste
le sens qui permet la relation à Dieu, à l’aide de notre
âme. Cela ne fonctionne que dans un sens, ce n’est pas
Dieu qui a foi en nous, mais nous qui devons avoir foi en
lui, pour tracer notre chemin.

La grâce peut alors exister, même pour celui qui n’aide


pas son prochain. Parce que la grâce ne peut être reçue
que par l’âme qui en fait la demande et que Dieu n’exclut
pas les âmes isolées, comme un Homme qui serait seul sur
une ile. Mais on comprend facilement les conseils de
Jésus, qui sont ceux de son dessein. Qu’il vaille mieux
aider son prochain pour construire un monde meilleur,
parce que pour faire le mal, nul n’est besoin de l’aide de
Dieu.

Dieu à consommer sans modération

La prière est très souvent utilisée pour autrui, pour un


désir de changer les gens ou pour un monde meilleur.
Chez certains, même, la prière pour autrui passe avant la

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prière pour soi-même. On prie pour ses enfants, ses


proches, pour tous ceux qui représentent un attachement.
On prie pour qu’il ne leur arrive rien de mauvais, pour
leur guérison ou pour la nôtre lorsqu’on est concerné.
Changer le monde et rester en bonne santé est le principal
de nos préoccupations par la prière. Mais s’il est entendu
que changer le monde n’appartient qu’à nous, Dieu
peut-il alors nous gratifier d’une guérison ou de celle d’un
autre ?

Comme Dieu n’agit pas sur les éléments, une prière n’a
jamais fait repousser une jambe coupée. D’ailleurs, il ne
viendrait à l’idée de personne de prier pour ça. Et c’est
symptomatique d’une certaine limite que l’on donne à
Dieu, celle du jamais vu. Mais que l’oracle nous fait
pourtant espérer et qui permettrait à Dieu d’agir sur le
monde au sens large du terme, un Dieu qui peut tout, à
qui l’on peut tout demander. Mais Jésus lui-même, lors
des nombreuses guérisons qu’il a faites, n’a jamais fait ce
genre de choses. On pourrait alors douter et se demander
si le pouvoir de Jésus était bien réel. Car s’il a pu redonner
la vie à quelqu’un, pourquoi n’aurait-il pas pu lui
redonner une jambe ? Non, c’est parce que redonner une
jambe est une chose qui donnerait à Dieu d’agir sur les
éléments, ce qu’il ne fait pas. Une jambe coupée n’est
donc pas de l’ordre de ce que Dieu peut faire pour nous,
comme tout ce qui est de l’ordre du changement des
éléments. Mais vous pouvez toujours espérer une
guérison, parce qu’une jambe coupée n’est pas une
maladie, c’est de l’ordre de ce qui nous structure et non de
ce qui est défaillant. Alors, si ce qui nous structure ne peut

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être commandé, que par ce qui est permis par notre


structure, une jambe coupée, elle, ne vous retire pas votre
âme. Celle par qui Dieu agit sur le monde. Donc si la
guérison doit vous être donnée, elle ne peut passer que
par votre âme et par ce que votre corps permet de
commander.

Vous l’aurez compris, Dieu ne guérit pas tout et c’est ce


qui fait que personne n’est immortel. Mais c’est parce que
c’est l’âme qui importe pour Dieu et non la forme de ce
qui la porte. À l’image d’un fruit que l’on consomme et
non la coque. C’est alors ce qui atteint l’âme, sur laquelle
s’exerce l’étendue de son action. C’est la partie qui ne
meurt pas, celle qui est immortelle. C’est l’inimaginable
grandeur de votre être qui participe à Dieu. Vous l’aurez
compris, votre corps est juste ce qui exacerbe votre âme,
le temps d’un instant, celui de votre vie. Mais à l’image
des feuilles d’un arbre, qui laissent leur place à d’autres, au
fil des saisons, votre corps n’a pas vocation à s’inscrire
dans la durée, celle que vous pensez que Dieu pourrait
vous donner. S’il en était autrement, bien des justes ne
mourraient jamais, laissant la mort à quelques rares
innocents, si peu nombreux que l’évolution ne trouverait
plus son sens. Et quel horrible sens alors, que l’on ne
trouve pas et qui doit nous faire accepter le malheur ?
Mais Dieu vous permet de connaitre la vérité, en se
révélant à vous par la prière. Cette vérité tue ainsi
l’horrible sens de celui qui l’ignore, par celui de la
complétude, qui vous retire de la vie sans regret. Alors,
comme Jésus nous l’a démontré, si la mort est inéluctable

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et de diverses manières, il est toujours possible d’en


demander à Dieu la manière.

L’âme est le fil invisible qui nous relie à Dieu par son


extension et qui utilise notre subconscient pour son
agissement. Et il se trouve que la liste des maladies dues à
notre subconscient est importante. Ce genre de maladies
peut nous a ecter gravement, jusqu’à nous déstructurer
dans notre corps. Heureusement, la médecine peut nous
aider dans de nombreux cas, mais elle n’est souvent que
palliative ; par la chimie, la chirurgie ou l’identification de
certaines causes dues à notre mode de vie, dont on sait
qu’elles nous nuisent… Mais bien des maladies ne
trouvent pas toujours leurs causes pour notre science,
souvent impuissante. Puis il y a des maux qui n’éveillent
pas chez nous de raisons particulières. On s’habitue et l’on
vit avec son mal. Mais cela participe à la destruction de ce
qui nous structure, petit à petit, a ectant notre corps,
créant d’autres pathologies où il n’y a généralement que la
chirurgie pour corriger cela. Et quand l’action de notre
inconscient ne trouve pas sa cause, une fois notre corps
déstructuré, Dieu n’agit plus.

Les dangers du don mystérieux

Ainsi, on s’en remet parfois aux médecines dites


alternatives. Il en existe en tous genres et pour tous les
goûts. De la plus sérieuse à la plus fantaisiste. Car dans un
monde qui s’ennuie, l’essentiel peine à trouver sa place,
créant des phénomènes de mode pour se soigner. Il su t

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alors de faire son choix. Mais attention, pour certaines


alternatives, c’est la porte ouverte au charlatanisme, celles
qui vous promettent la guérison des pouvoirs du
thaumaturge qui la pratique. Car il s’agit bien de ça : de
faiseurs de miracles. Quand il ne s’agit ni de science ni de
Dieu, il s’agit bien du miracle venu d’on ne sait où. Celui
du don attribué à l’Homme, d’un mérite qui ne vous sera
jamais donné à connaitre. Parce que, quelle que soit la
forme de vie, de celle-ci ne peut émerger un pouvoir
agissant sur les autres formes de vie. Et même si notre
langage évolué peut nous donner à le croire, la mécanique
du monde, elle, ne le permet pas, à cause de notre âme, il
faut le savoir…

Mais la croyance peut être persistante et nous faire perdre


toute objectivité, surtout quand il s’agit de sou rances où
on est prêt à tout pour les abréger. On se dit alors qu’on
ne risque rien à essayer. Mais est-ce vraiment le cas ? Car
quel est ce don que certains possèderaient et par quelle
puissance divine est-il délivré ? Parce qu’il s’agit bien de
ça. Un don n’est pas une propriété humaine, mais un
pouvoir surnaturel, accompli par l’intermédiaire d’un
serviteur de cette divinité. Mais quelle est cette divinité
qui ne dit pas son nom ? Qu’on vous le dise, car une chose
est sûre, il ne s’agit pas de Dieu ! Ce qu’on ne vous dira
jamais d’ailleurs. D’abord, parce que Dieu ne guérit que
par votre âme et donc par la demande que vous lui faites
en prière. Puis, s’il s’agissait de Dieu, un prêtre serait un
bien meilleur intercesseur. Alors malgré le mal qui vous
ronge, on cherche bien à vous tromper. Et c’est possible,

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car la croyance n’est pas que persistante, elle est aussi


rémanente, par ce mal oblatif qui profite au guérisseur.

On est ainsi bien dans l’exploitation du malheur, parce


qu’on ne vous propose jamais de miracles de confort,
comme celui qui ferait repousser vos cheveux ou bien
réduire un nez proéminent. Le don n’agirait alors que
pour la juste cause, celle que l’on trouve normale de
guérir. Et c’est curieux, car si la perte de cheveux ne
provoque pas de douleurs physiques, elle provoque
pourtant bien des sou rances psychologiques chez
certains. Le miracle est donc celui que l’on veut bien
admettre pour soi-même, celui de la juste cause et qui
n’est pas forcément douloureux, comme une tumeur par
exemple. Le pouvoir de guérison pour autrui est de ce fait
exclu, nul ne peut agir par des pouvoirs qui lui seraient
conférés, qu’ils soient divins ou obscurs. Par conséquent,
cela s’inscrit toujours, que par le biais d’une manipulation
mentale.

Mais l’Homme a intégré depuis longtemps le fait du


miracle, depuis l’invention des dieux en fait, puisque c’est
comme ça qu’ils ont commencé à agir pour nous…
L’exploitation du malheur va alors plus loin, quand on
cherche à tromper le croyant, celui qui sait les miracles
faits par Jésus et qui se dit qu’on ne risque rien à essayer.
Celui-là est une cible privilégiée, trompé par la mise en
scène et le décorum. Celui des cierges et de l’encens, ou
bien du rituel du signe de croix ou de l’ostension du
crucifix. Mais ne vous y trompez pas, car, penser qu’un
Homme ait le pouvoir de guérison, fait de vous celui qui

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renie la divinité de Jésus. Parce qu’il n’y a que Dieu qui


possède ce pouvoir. Il vous faut donc savoir et choisir…

Mais en tout état de cause, une fois le sujet disserté,


l’expérience de pensée la plus simple est sans appel. Si un
Homme avait un tel pouvoir, il serait à même de changer
le monde. Mais quelle misérable évidence qui ne se fait
pas, ordonnant aux guéris de contribuer à l’impécuniosité
du monde par exemple ! Parce que ceux qui prétendent
posséder ce pouvoir vous informent toujours de l’échec
possible. Bref, un pouvoir qui ne marche pas forcément.
Allant d’arguments qui ne tiennent pas debout ou parce
que vous n’êtes pas réceptif, faisant de vous le responsable.
Mais donnant en tout cas à la divinité un pouvoir bien
malhabile, celui de ne guérir, que ce qui peut se guérir
seul.

Ce qui fait que ce don n’est pas un don et que ce pouvoir


n’existe pas. Il s’agit bien que de manipulations cupides et
mercantiles, assises sur le voile de l’altruisme et confortées
par des guérisons qu’on attribue à ce don. Le pouvoir n’est
que dans la tête des gens, celle du malade imaginaire qui
guérit et qui témoigne. Constituant alors le pauvre fonds
de commerce du guérisseur, celui de la crédulité qui
empêche de changer le monde. Mais le guérisseur
aporétique est toujours au service des gens. Agissant pour
le bien d’autrui, car le don oblige la mission, sans jamais
profiter pour soi-même. Un service agreste, qui ne
cherche pas à se substituer au conventionnel. Les
appointements restent alors modestes ou même
arbitraires. Mais jamais refusé, parce qu’il est celui de la

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gratitude du miraculé, quelle qu’en soit la valeur. Puis il y


a surtout l’après-retour d’une réputation qui vous
recommande. Bref, un système qui ne trompe aucun
esprit éclairé et qui n’a jamais donné au monde comme
bénéfice, que celui qui se prend pour Jésus-Christ.

Alors, il est bien moins sempiternel d’utiliser les services


de celui qui vous dispense les pouvoirs d’un dieu, que de
chercher à savoir si Dieu existe. Et c’est toute la perfidie
sur laquelle repose le don supposé du guérisseur qui le sait
bien. Mais l’emprunt de mysticisme qui conforte chez
certains permet à la pratique de continuer son chemin.
Vous devez alors faire attention à ne pas vous détourner
de Dieu, définitivement. Car un mieux-être dont vous
pouvez témoigner inscrit en vous l’idée forte et indélébile
que l’action d’un Homme au pouvoir inconnu peut se
substituer à celle de Dieu. Elle fait de vous celui qui ne
donne pas à Dieu l’essentiel, celui de la création, que l’on
répudie de fait.

Voilà ce que l’on risque et qu’il faut prévenir. Car la


repentance, au moment du trépas, sera incapable de vous
venir en aide. Parce que Dieu ne se révèle pas à l’article de
la mort, le fruit de l’âme ne peut se traduire que du vivant
et prend du temps. Votre âme ne doit donc pas faire
l’objet d’une rupture irréparable, celle que votre
subconscient peut provoquer, par l’idée d’une guérison
qui ne serait pas le fait de Dieu. Et comme c’est le doute
possible qui empêche d’avoir accès à Dieu, vous risquez de
vous condamner à ne jamais connaitre la vérité. Le seul
résultat que vous pouvez avoir par la pratique du

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guérisseur, c’est alors de vous couper de Dieu


définitivement et de voir réapparaitre vos problèmes
progressivement, ceux de la dépendance au traitement.

Mais comment faire s’il est déjà trop tard ? Il faut


comprendre que ce n’est pas Dieu qui refuse de vous
éclairer, mais que c’est vous qui avez débranché la prise.
Vous avez coupé votre âme à Dieu, comme un arbre
auquel vous auriez coupé les racines. Et comme il n’est
pas possible de remonter le cours du temps, votre
possibilité d’accès à Dieu, vous l’avez gâché
irrémédiablement. C’est l’arbre qui ne refleurira pas, car
l’âme est comme l’arbre, elle ne s’exacerbe que par ce qui
la nourrit. Mais la nature est résiliente où parfois l’arbre
refait racines. Votre résilience à vous serait alors de
pouvoir e acer l’événement de votre mémoire. Mais si
personne ne peut s’enorgueillir d’une telle chose, le
conseil, pour le moins, serait de vous persuader de façon
inaliénable de la tromperie et que Dieu seul est la
solution.

Le triptyque de la guérison

Si la guérison peut être miraculeuse, c’est alors que Dieu


peut guérir, car il est le seul à avoir accès à nos âmes. En
matière de santé, les troubles dus au subconscient, à qui
l’âme est connectée, sont nombreux. D’ailleurs, s’ils
n’existaient pas, bien des maladies dans le monde ne nous
concerneraient pas. Mais alors, si Dieu peut nous guérir
pour ce qui est en rapport avec le subconscient, qu’en
est-il pour le reste ? Comme il est impossible de prétendre

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ce qui est du ressort du subconscient, pour le reste, il en


est de même. Et que par conséquent toute a rmation
représente un danger. Il faut être prudent, car identifier ce
qui revient à Dieu de guérir, peut pousser à ne s’en
remettre qu’à Dieu. De nombreux morts chaque année
sont dus à des croyances erronées, celles des victimes de la
foi refusant de se soigner, parce qu’elles pensent que Dieu
peut tout.

Mais croire fermement en Dieu ne protège pas de la mort,


autrement, Jésus serait toujours parmi nous. Un dieu qui
peut tout est une idée reçue chez le croyant. Elle est
véhiculée depuis toujours. Depuis l’invention des dieux,
même. Cependant, jamais chassé des esprits, car elle
représente l’espoir d’un dieu omniscient et surtout
omnipotent. Jésus lui-même ne nous dit pas quelle est la
portée du pouvoir de Dieu, parce qu’implicitement, il la
considère comme étant omnipotente également. Et c’est
d’ailleurs bien sur la croix, à l’article de la mort, qu’il
s’interroge quant à l’équanimité de Dieu à son égard et
qu’il ne comprend pas. Mais c’est parce que Dieu dépasse
de très loin notre simple existence sur terre, ce ne sont pas
nos corps qui l’intéresse, mais nos âmes. Et le malheur du
croyant serait de penser que cela puisse être le contraire.

Alors, il est évident qu’instruire à un dieu qui ne peut pas


tout, oblige à en donner les raisons, celles qui défient
l’entendement et qui potentiellement réduisent l’intérêt de
Dieu pour l’Homme. Ce qui au temps de Jésus aurait été
inaudible. Mais aujourd’hui encore, bien des siècles après,
la doctrine n’a toujours pas évolué. Elle n’a toujours pas

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mis fin aux paradoxes de la foi et à l’équanimité de Dieu,


qui ne trouve pas sa raison. Cela fait qu’on s’en remet à
l’espoir d’une grâce, qui bien souvent ne viendra pas.
Alors pour ne pas se tromper, considérez le corps plutôt
comme un déchet, ce qui n’intéresse pas Dieu, et l’âme
qui en résulte et qui ne meurt pas, ce qu’il faut soigner.

C’est ainsi une meilleure âme à Dieu, qu’il vous faut


donner, à l’aide d’un corps sain, que l’Homme doit
préserver. Donc si c’est votre corps qui importe, c’est la
protection des Hommes qu’il vous faut, mais si c’est votre
âme qui importe, alors Dieu est tout-puissant. Ceci fait
qu’en matière de guérison, vous avez ce que votre corps
répare, ce que l’Homme répare et ce que Dieu répare. Il
s’agit d’un triptyque dans lequel chaque partie joue son
rôle. Car une grâce de guérison ne se fait pas comme ça,
instantanément, de façon miraculeuse. Il y a toujours les
facultés qu’a le corps de guérir, qui entre en jeu, la part de
ce que votre corps répare dans ce triptyque. Mais aussi la
part ce que l’Homme répare, quand vous prenez un
traitement par exemple ou que vous subissez un soin.
Même un conseil qui vous est donné peut en faire partie.
Puis, il y a la part de Dieu du triptyque, qui est celle qui
agit sur nos consciences, nos décisions, les choix que Dieu
met devant nous, et qui fait que nous allons vers la
guérison. On comprend alors que chaque part du
triptyque à une importance, dont la valeur est impossible
à définir, car il change en permanence. Mais quelle
importance ? L’essentiel est de savoir que Dieu y tient une
part importante, sans pour autant être toute la part. Parce
qu’une guérison ne peut se faire sans nous et notre temps.

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Il y a donc bien des formes de rémission inexpliquées qui


existent, mais c’est d’abord de la volonté que l’on a de
guérir. Celle qui agit de l’action de Dieu, de l’action du
corps et de l’action des Hommes. Chaque part y est pour
quelque chose. Il faut en conséquence donner à Dieu sa
juste part, celle qui lui permet de nous guérir.

Prenez soin de votre âme

Finalement, avec tout ça, on peut se dire que sur le plan


médical, Dieu ne peut pas grand-chose pour nous. Oui,
mais c’est parce que Dieu n’est pas le médecin de nos
corps, mais celui de nos âmes. Et puis, qu’attend-on de
Dieu ? Si c’est de nous préserver en bonne santé toute
notre vie quoi qu’il arrive, alors Dieu ne peut rien,
puisqu’on est libre. Mais une bonne hygiène de vie peut y
contribuer, comme chacun sait, et l’on peut prier pour
que Dieu nous aide, ça oui. Si vous êtes fumeur par
exemple, la prière peut vous aider à arrêter. Évidemment,
d’aucuns diront que ce n’est pas une preuve de l’action de
Dieu, puisqu’il est possible d’arrêter de fumer et d’avoir
une bonne hygiène de vie sans la foi. Mais dans le cas où
la foi vous aide au dépassement, alors c’est bien Dieu qui
agit, quelle que soit l’idée que vous vous en faites.

En tout état de cause, l’erreur serait de penser que


l’existence de Dieu ne passerait que par la réalité d’une
guérison. Et parce qu’il faudrait connaitre vos
conditions préalables, l’étendue du pouvoir de Dieu, puis
l’intention qu’il a d’agir pour vous-même, font qu’il est
impossible de juger de quoi que ce soit. Donc si Dieu

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existe et qu’il guérit, il ne sera jamais possible d’en faire


une vérité exempte de sophisme. Faites alors attention aux
arguments simplistes de vos détracteurs qui n’avalisent
Dieu qu’à l’aune du miracle. Le miracle ne doit surtout
jamais être pris comme bien fondé, même si Jésus en a
fait, car en substance, même avec Dieu le fils, la part de
Dieu ne nous est pas connue.

Alors si l’oracle nous fait donner à Jésus toutes parts de ce


qui sauve ; l’évidence est que Jésus n’est pas venu nous
enseigner l’art du miracle, mais bien proclamer l’existence
de Dieu qui sauve. Ce qui est très di érent. Et si Jésus
donne à ses disciples de guérir et de ressusciter les morts,
l’erreur serait de croire que tout un chacun puisse en faire
de même ; car celui-là ne peut être expérimentateur, mais
bien démonstrateur comme Jésus, l’apanage de celui qui
croit en lui. Alors si votre vie est importante et que vous
pensez pouvoir être gracié. Demandez-vous ensuite, quel
sera votre niveau de gratitude. Parce que n’avoir la foi qu’à
l’aune d’une guérison possible, est une erreur qu’il ne faut
surtout pas commettre.

Nous ignorons ce que Dieu peut décider pour sa création,


puis où il veut l’emmener. Donc en matière de guérison,
le mieux est de s’en remettre à l’espoir d’une guérison,
plutôt que d’a rmer une guérison possible. Car Dieu
n’agit que pour ce qui n’est pas de notre ressort, il ne
remplace ainsi pas l’aspirine, la part du triptyque de
l’Homme. Cependant, ce qui est de notre ressort peut
présenter des di cultés. Et là, on peut faire appel à lui.
Trouver le bon médecin, le bon remède, le bon

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changement d’hygiène de vie, etc. Tout cela peut être


l’action de Dieu, celle qui ne concerne que votre âme, la
part de Dieu du triptyque.

Revenir d’entre les morts n’est pas une guérison

Si Dieu a tout créé, ainsi que le destin des Hommes, cela


rendrait l’intervention divine impossible, les choses étant
établies une fois pour toutes. Sauf si l’on considère que
Dieu puisse changer d’avis. Dans ce cas, Dieu serait alors
à la manœuvre sans cesse, afin de diriger nos vies
humaines, parce que le changement des uns oblige celui
des autres. Mais cela créerait un monde totalement
irrationnel. Et même si l’on se dit que Dieu peut tout,
comme agir sur le destin des uns sans impacter celui des
autres, de la même façon l’irrationnel prendrait des
proportions incompréhensibles et parfaitement visibles.
Comme dans le cas d’une résurrection par exemple.

Dieu ne décide donc pas de la vie des gens, mais il peut


intervenir de manière providentielle, si on le lui demande.
Cependant, il faut être vivant pour ça. Ce qui n’est pas le
cas d’un mort qui souhaiterait ne plus l’être, parce que
l’au-delà ne lui conviendrait pas ; ou bien parce qu’il ne
souhaiterait pas perdre ce qu’il a dans le monde des
vivants, comme une femme ou des enfants. Alors comme
on peut le constater, aucun mort ne revient à la vie. Ce
qui laisse supposer que l’au-delà constitue un retour
impossible, ou bien sa réalité est telle, que la vie sur terre
doit sembler bien insipide.

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Quant à la possibilité qu’aurait un être humain de


ressusciter les morts, c’est d’abord décider à la place du
mort, ce qui est le mieux pour lui, et autant de fois qu’on
le souhaite. C’est supposer que le mort ne peut plus rien
décider après le trépas, puisqu’on le force à revenir. On le
sauve d’une horrible suite en quelque sorte. En fait, on
pourrait maintenir un Homme en vie indéfiniment, de
cette manière. Et l’on peut se demander s’il y a des
conditions requises pour la résurrection. Est-ce Dieu qui
décide de ce qui accède à l’au-delà ou est-ce le vivant ? Il
faut savoir ! Car c’est comme si le mort n’avait pas son mot
à dire, ou bien que l’on considère, que vie sur terre vaut
bien celle de l’au-delà, ne serait-ce que pour un moment
encore. Et ça défie le sens, parce que si Dieu a tout créé, le
choix de la vie après la mort ne peut appartenir à un
homme, en aucune circonstance. Un homme ne peut
donc faire ce genre de chose, sauf si le mort ne l’est pas
vraiment. Et là, ce n’est pas une résurrection dont il s’agit,
mais d’une réanimation.

Non, une fois que l’âme s’est détachée du corps, le retour


est impossible. Il faut la naissance d’une vie et son
processus biologique, pour qu’une âme existe dans notre
monde. Et cela se fait, par extension, dans l’espace et dans
le temps. Puis comme rien ne remonte le cours du temps,
rien, y compris l’âme, ne raccroche au corps perdu. Mais
en imaginant que cela puisse être le cas tout de même, là,
il s’agirait alors d’une réincarnation, une nouvelle âme
dans le corps d’un défunt, et non une résurrection, une
âme telle qu’elle était au moment de la mort. Une
réincarnation serait donc une chose inutile pour Dieu,

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puisque s’entretenant d’elle-même indéfiniment en


intégrant de nouveaux corps. Ne conservant pas ce
qu’elles ont étés en première instance, comme si cela ne
valait rien et qu’une évolution était nécessaire. Justifiant
ainsi l’inexistence de l’au-delà, mais qui peine tout de
même à dire d’où viennent les âmes de premières
instances, celles censées donner une bonne raison à
l’émergence du vivant. Ressusciter les morts est donc un
fantasme de l’oracle, qui s’interroge sur les mystères de la
vie et qui constate qu’il est possible, dans certaines
circonstances, de redonner conscience à un corps inerte.

Une résurrection est alors impossible pour un être vivant,


car c’est Dieu qui a conçu les choses ainsi et pour de
bonnes raisons, qui ne sont pas seulement celles de créer
la vie. Et si Dieu le fils a ressuscité des morts, c’est ainsi
bien la présence de Dieu qui s’exprime, à la réanimation
de celui qui est inconscient, ce qui est très di érent. La
mort, elle, est inéluctable et la résurrection de Lazare par
Jésus n’a de ce fait pas empêché la mort de Lazare, et ce
même si Jésus avait procédé à maintes reprises. Parce que,
quelle est la part de Dieu, quand il s’agit d’un individu
gravement blessé, peut-il revivre ou le corps doit être en
parfait état pour ressusciter ? En tout cas, Jésus ne donne
aucun prérequis, quand il envoie ses disciples pour
procéder de cela.

Alors en ce qui concerne votre santé, le mieux est de


demander à Dieu au quotidien, l’aide qu’il vous faut. Puis
de conseiller à ceux que vous aimez d’en faire autant.
Parce que Dieu est une aide individuelle, qui n’agit que

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par notre âme et que le corps protège le temps d’une vie.


Ce protecteur de votre âme est alors un bien précieux, qui
donne la conscience de ce que vous êtes au bénéfice de
Dieu.

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ÉPILOGUE

« Celui qui peut s’enorgueillir d’être revenu d’entre les


morts est alors dépositaire d’une vérité qui nous
donne à comprendre Dieu. »
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Savoir faire la part des choses

Les sujets abordés dans cet ouvrage auraient le mérite


d’être développés de façon plus conséquente. Si vous êtes
un scientifique, votre curiosité n’est pas apaisée, tant s’en
faut. Car l’idée centrale d’une transcendance et d’une
conservation du passé oblige à argumenter de manière
explicite ce changement de paradigme. Et tout cela passe
par des considérations, qui dépassent largement le sujet
qui intéresse le lecteur, à savoir Dieu. Il faudrait aborder
en détail la question du maillage spatio-temporel, de la
gravité, le vide, l’énergie, etc. Puis se projeter dans les
conjectures du possible, n’en ferait pas une vérité
scientifique et ferait perdre son intérêt à l’ouvrage, car il y
a beaucoup à dire et demanderait au lecteur d’être initié.
Mais il est évident que bien des sujets connexes seraient à
traiter également. Comme les voyages interstellaires, dans
le temps ou bien l’intelligence artificielle par exemple.
Parce que tous ces sujets scientifiques ont un rapport à
Dieu, par le positionnement idéologique que l’on peut
s’en faire. Il conviendrait alors d’y consacrer un ouvrage
dédié. Toujours est-il, que si la vérité de Dieu ne peut se
traduire en termes d’écriture, la science pourrait un jour,
pourquoi pas, déceler les indices d’un au-delà, par
l’observation qu’elle fait de la nature. Elle donnerait ainsi
à l’humanité un nouvel horizon, conséquence de la
toute-puissance, de ce qui précède le monde met devant
nous.

Tout cela est trop vaste et si vous êtes philosophe, vous


restez sur votre faim. Ici, je me contente d’une approche

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en rapport avec la vie, l’intelligence, la conscience ou


l’âme. Et il faudrait traiter le sujet de façon plus exhaustive
pour contenter le lecteur aguerri. Car bien des positions
ont été émises par les plus grands philosophes sur ces
questions. Mais comme pour la science, il ne s’agit pas de
susciter le désintérêt du lecteur dans un formalisme trop
technique. Alors, l’idée d’un au-delà possible, est déjà une
philosophie en soi, qui trouve très bien son
positionnement par notre intuition. La philosophie de
Dieu est celle qui remonte du fond des âges et qu’il n’est
pas utile de développer, au risque de désorienter le lecteur
non initié, par la tautologie possible que permet la
discipline. De plus, cet ouvrage part d’un a priori et d’un
parti-pris qui ne se discutent pas. Car il considère qu’un
état supérieur est une réalité et non une vue de l’esprit,
qui ne peut alors se confondre en philosophie.

Si vous êtes religieux, peut-être êtes-vous dubitatif. Parce


que si cet ouvrage conforte expressément l’idéologie d’une
transcendance, il donne à Jésus une raison qui s’exporte à
notre monde, celui qui a largement dépassé l’imaginaire.
Il occulte donc la morale qu’il faudrait avoir également et
qui imprègne votre culture religieuse. Alors si elle était
importante pour Jésus, à gagner la paix dans le monde,
elle ferait dire à Dieu sa volonté, celle qui justifie la gnose
et qui peine à convaincre maintenant. En conséquence, si
elle a pu justifier les choses en son temps, aujourd’hui le
mystère de Dieu ne peut plus s’inscrire en
commandements. Car elle occulte la raison profonde de
Jésus, sur lequel doit se recentrer la religiosité. Parce
qu’aujourd’hui, instruire à ne pas faire le mal, n’instruit

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plus à un au-delà possible. D’abord, parce que le constat


d’impuissance d’une paix qui ne vient pas, devient l’échec
de la doctrine, qui construit sans cesse celui qui est le
moins bon. Puis, dans un monde qui s’apprête à conquérir
l’univers, la morale ne peut plus se substituer à la vérité du
monde. C’est donc instruire à un dieu possible qui
poussera à ne plus faire le mal. Alors si cet ouvrage
s’extrait complètement de la morale, c’est pour ne garder
de Jésus, que ce qui est spirituellement universel, la
question d’un dieu possible. Ce que Jésus ne nous a pas
dit devient ainsi, non pas un mystère, mais une vérité qu’il
nous a bien dite, occultée du fait des Hommes ; celle de
l’oracle, qui nous a menés sur les chemins erratiques qu’il
n’aurait pas voulu.

Pour le non-croyant, cet ouvrage peut être un fil


conducteur, permettant de faire la part des choses, sans
être conditionné par la passion des uns et des autres, qui
conforte souvent le non-choix. Le non-croyant est avant
tout celui qui ne se prononce pas. Les raisons sont
diverses, mais c’est fréquemment la méconnaissance qui
fait le refus de se prononcer. Le palpable est alors
important pour lui, car c’est la vérité immédiate, celle qui
ne demande aucun e ort. Il veut donc bien croire, mais il
souhaite voir avant, parce que si Dieu existe, il doit
pouvoir nous apparaitre. Et là, c’est le miracle de
l’apparition de Dieu qui ne vient pas, rendant le refus
arbitraire plus facile. C’est d’ailleurs cette raison qui rend
les apparitions nécessaires depuis toujours. Car elles font
espérer le croyant, qui pourrait se laisser aller au
désintérêt. Cela maintient en lui, l’idée forte qu’il y a

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quelque chose, même s’il peine à ne plus douter. Alors


même si les fantômes de la foi nous inspirent, celui-là ne
vous dira pas que Dieu, lui, ne peut nous apparaitre.
D’abord, parce que ce n’est jamais celui qui veut voir, qui
voit. Puis parce qu’il faudrait donner un visage à Dieu,
pour qu’il puisse nous apparaitre, celui que personne n’a
jamais vu. On laisse alors à ce qui n’est pas Dieu
d’apparaitre, pour ne pas remettre en question l’existence
de Dieu. Mais ça ne peut pas tromper le non-croyant,
souvent bien éclairé.

Il faut donc instruire, pour que chacun sache que ce qui


tient de l’au-delà ne peut se révéler que par nous-mêmes.
Mais cela oblige à l’abandon et au lâcher-prise, ce qui
peut présenter une di culté majeure chez certains. Alors
si l’on sait que c’est l’humilité qui en est la clé, ce n’est pas
non plus une chose qui se décrète comme ça. Celui qui
veut savoir doit ainsi s’instruire et expérimenter. C’est
l’idée de cet ouvrage, instruire à un au-delà possible qui
ne peut que s’expérimenter.

Mais soyons clairs, la science, la philosophie et la religion


ne permettront jamais d’expliquer ce qu’est Dieu, à cause
de la mort. Pour ça, il faudrait pouvoir revenir d’entre les
morts, pour en informer le vivant. Et celui qui peut
s’enorgueillir d’être revenu d’entre les morts est alors
dépositaire d’une vérité qui nous donne à comprendre
Dieu. Autrement, c’est que le mort ne l'était pas. Mais si
Dieu le fils l’a fait, en tout cas lui, ne nous a pas transmis
cette vérité, celle qui ne peut être dite et qui peut vouloir

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dire, contrairement à l’oracle, que Dieu n’est peut-être pas


ce que vous croyez…

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TABLE DES MATIÈRES


JÉSUS SUPERSTAR 7
Toutes les échelles du possible 7
Un Dieu utile pour l’humanité 13
Jésus, cet espoir d’un au-delà 16
CE QUE JÉSUS NE NOUS A PAS DIT 21
Jésus nous instruit à l’amour de Dieu 23
Ce mal toujours nécessaire 27
L’atome, source du mal 36
Satan est mort 39
HEUREUX LES SIMPLES D’ESPRIT 45
L’Homme, petite bête intelligente 50
L’intelligence des dieux 62
L’intelligence atomique 65
Un monde bien réel 77
Divine cosmogonie 84
Ainsi soit le big bang 92
Un monde atomique 96
Un monde si particulier 100
Envers et contre tous 108
La métaphysique nous incombe 114
UN HEUREUX HASARD 123
Le sort en est jeté 125
Les marionnettes de Dieu 132
Le hasard atomique 139
Un fabuleux destin 142
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La cause est morte 158


EN NOS ÂMES ET CONSCIENCES 165
Inerte, mais déjà tellement vivant 173
Âme, où es-tu ? 188
Esprit es-tu là ? 197
L’âme d’un père 202
L’âme atomique 206
La vie hypostatique 218
Un dieu à l’image de l’Homme 225
Le complexe de l’Oracle 231
UN MONDE À NOTRE IMAGE 235
Un monde transcendant 237
Le sens de la vie 239
Le sens de la mort 242
La mort atomique 252
De temps en temps 265
Vers l’infini et au-delà 278
Les territoires de l’invisible 285
DIEU ENTEND VOS PRIÈRES 297
Dieu, une affaire de foi 299
À la recherche du sens commun 312
Cherchez et vous trouverez 321
La providence pour tout le monde 329
Demandez et vous recevrez 333
Dieu à consommer sans modération 337
Les dangers du don mystérieux 340
Le triptyque de la guérison 345
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Prenez soin de votre âme 348


Revenir d’entre les morts n’est pas une guérison 350
ÉPILOGUE 355
Savoir faire la part des choses 357
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Dominique da Cruz
LE COMPLEXE DE L’ORACLE
Dans un monde qui a largement dépassé l’imaginaire, la
parole des prophètes et la façon dont elles nous sont
parvenues, peuvent ne plus trouver leur sens pour bon
nombre d’entre nous. Le message de l’oracle doit
maintenant s’inscrire dans le savoir de l’Homme pour
convaincre. Celui qu’un état supérieur à notre réalité
existe et que Jésus ne nous a pas donné à comprendre
par les mots de notre temps. Ces mots qu’il ne nous a
pas dits sont alors ce qu’il manque à notre histoire, ceux
d’une nature qu’il faut décrypter, puis écrire. Mais il ne
s’agit pas de réinterpréter les écritures, comme cela se
fait depuis des siècles. Il s’agit de remettre à plat la
question de Dieu et de voir si dans les paroles de Jésus
une vérité acceptable par le monde d’aujourd’hui peut
trouver sa raison.

Cet ouvrage vous propose alors de revoir l’idée qu’on


peut se faire de Dieu, en se projetant dans des
considérations compatibles avec ce qui nous est connu. Il
peut ainsi constituer une nouvelle étape sur le chemin qui
mène à la plénitude du croyant ; un éclairage dans la nuit
de celui qui doute, ou bien une bonne raison, à celui qui
a donné à la conscience, toutes bonnes raisons.
Néanmoins, il vous invite à un préalable : abandonner
vos certitudes, pour ne les reconstruire qu’à la fin de
votre lecture.

APERDYNE
Tome — 1

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