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Considérations fondamentales

au sujet de la kabbale

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Introduction

On ne saurait confondre métaphysique et philosophie, bien que certains rapports puis-


sent parfois rapprocher ces deux disciplines.
La métaphysique est la science de l'Existence, à savoir la recherche des causes et des
buts de l'Existence, pour autant que ces causes et ces buts existent. On comprendra faci-
lement que la métaphysique peut être en mesure de fournir des références pertinentes à
la philosophie. On peut en déduire que la seule philosophie pertinente est celle qui tire
ses références d'une correcte démarche métaphysique.
Dans ce livre, il sera donc question d'initiation, ce qui signifie que les concepts exposés
ne seront pas, dans une large mesure, présentés comme possibles ou probables, mais
bien comme fondés et véritablement opérants En d'autres termes, ce travail n'est pas un
essai, mais une profession de foi. Le lecteur reste évidemment libre de ses choix et mon
objectif n'est donc pas du tout de le convaincre, mais d'aménager, si possible, une ou-
verture de Conscience permettant la levée d'une série de questions nouvelles.
Car, au fond, le scepticisme n'est autre qu'une fermeture, une protection illusoire bran-
die par certains avec une fierté qui n'a d'égale que l'appréhension qui en est la source.
La crédulité n'est pas non plus une solution et celui qui penserait qu'il est demandé à
l'Homme de croire sans savoir se trompe! La seule option appropriée est donc l'ouver-
ture d'esprit:
il est vain de tout nier a priori, et tout aussi stérile de tout croire ou accepter. On le ver-
ra bientôt, la spécificité humaine émane de son libre-arbitre. Cependant, faut-il encore
que l'être humain en fasse usage. Celui qui, par scepticisme ou par crédulité, se refuse
la possibilité d'envisager certaines questions, abdique son libre-arbitre en vertu d'à-
priori dont la pertinence est plus que douteuse.

Lorsqu'on propose à un enfant un plat nouveau, on constatera souvent une réticence à


expérimenter un goût inédit. Il dira, à priori, qu'il n aime pas et ne veut pas goûter.
L'attitude correcte de l'adulte sera, alors, de l'inciter à goûter (sans violence bien sûr!).
Lorsqu'il aura goûté, l'enfant saura alors, et alors seulement, s'il aime ou pas: il fera son
choix en connaissance de cause On pourra aussi s' apercevoir que les goûts évoluent, et
qu'un plat réputé pour ne pas être apprécié... puisse un jour être réclamé!

Le sceptique n'est autre qu'un enfant refusant de goûter une saveur inconnue. Il man-
que, d'autre part, au crédule, une sensibilité gustative certaine et il avale dès lors avec
la même avidité tout ce qui passe sur sa table! Le passage d'un extrême à l'autre est tou-
jours possible et l'on peut comprendre qu'un être dont on a abusé de la crédulité, se
réfugie soudain derrière un scepticisme acharné. L'ouverture d'esprit apparait bien
comme la seule attitude progressiste car elle permet le choix en connaissance de cause.

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Or, d'un point de vue existentiel, la cause est précisément cherchée par la métaphysi-
que. Il importe donc à l'Homme qui désire vraiment comprendre sa nature au sein de
l'Existence, de ne se fermer, ni de se livrer a aucune éventualité sans l'avoir longuement
pesée.

Je me propose de livrer ici la compréhension métaphysique qu'il m'a été permis d'ac-
quérir. Il va sans dire qu'en ce qui me concerne, le choix est fait et que j'adhère entière-
ment aux notions que j'exprime.
Lorsqu'il s'agit d'analyser rien moins que l'Oeuvre, on se heurte à plusieurs problèmes.
Le premier est que l'expression d'une vérité altère systématiquement ladite vérité. A tel
point que l'on peut affirmer que Expression = Altération. Une autre difficulté réside
dans le fait que la Création (terme biblique qui sera justifié plus loin) est une unité syn-
chrone. Ce qui signifie qu'il n'y a pas une parcelle de la Création qui soit isolée, indé-
pendante du Tout. La nature même de chaque élément existentiel dépend essentielle-
ment de la totalité de l'Oeuvre, donc de l'Unité.

Dès lors, la réflexion métaphysique amène fréquemment a envisager un même concept


selon plusieurs "éclairages" différents à divers moments du développement. Si, dans
une pièce obscure, vous désirez observer a l'aide d'une lampe-torche un objet tridimen-
sionnel aussi complexe et subtil qu'un visage humain, vous comprendrez rapidement
qu'un seul angle ne suffit pas. Et certains angles inhabituels, tel l'éclairage par le bas,
seront éventuellement nécessaires à une perception correcte du visage.

La nécessité de présenter ces différents "éclairages" provient du fait que d'une part
l'éclairage parfait émanant de l'Unité universelle n'est accessible qu'au plus haut degré
de Conscience, degré auquel l'auteur de ces lignes ne saurait avoir accès, et d'autre part
un tel éclairage serait tout simplement aveuglant pour la plupart des lecteurs.

Enfin, je voudrais ajouter qu'il n'y a pas un seul élément nouveau dans ce livre, car la
Connaissance prend sa source dans la nuit des temps. Nul ne peut donc prétendre être
novateur dans sa compréhension de l'Existence. Tout a déjà été compris... et depuis très
longtemps!

1 Le Problème Métaphysique

L'homme naît, grandit, vieillit et meurt, tout cela sans connaître la raison qui préside à
ces choses, si toutefois raison il y a. Le plus étrange est que, dans bien des cas, il ne s'in-
téresse pas à ce problème. En outre, il semblerait qu'une certaine tradition populaire,
voire sociétaire, véhicule le préjugé selon lequel ce genre de questions serait sans fon-
dement,ou tout au moins sans réponses. Ce qui impliquerait évidemment l'inutilité et
même l'absurdité de se les poser! Ainsi l'homme vit, existe, sans savoir pourquoi.

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Ce problème existentiel s'énonce traditionnellement a partir des trois questions suivan-
tes:

-d'où venons-nous?
-qui sommes-nous?
-ou allons-nous?

Ce qu'il nous faut avant tout constater est que cette triple interrogation fait référence à
une sorte d'amnésie. En effet, la première question scrute un point du passé dont la
conscience humaine n'a aucun souvenir. "D'où venons-nous?" signifie, en clair, "nous
étions, mais nous ne savons plus ce que nous étions?".

L'Homme qui nait est frappé d'amnésie! Car même en supposant qu'il n 'existait pas
avant d'être conçu, il ne se souvient de toute façon pas du moment où il fut, du mo-
ment où il vint à l'Existence! Car entre l'instant de la fécondation de l'ovule par le
spermatozoïde et la période où l'Homme prend conscience qu'il est en vie, il y a une
zone d'ombre, un trou noir s'atténuant progressivement en flou artistique. Ce qui ne
veut pas dire que le foetus n a pas de conscience, mais que, s'il en possède une, la mé-
moire en est alors presque totalement occultée par la suite. La première question méta-
physique fait allusion à cet oubli, à cette inconscience apparente qui caractérise l'origine
de l'Existence, à quelque niveau que ce soit.

L'être humain n'est, en ce monde, pas mieux nanti qu'un amnésique se réveillant sur le
quai d'une gare, ne sachant ni son origine, ni sa destination, ni même son identité. Ce-
pendant, les réactions seront dans les deux cas, très différentes! Alors que l'amnésique
va tout mettre en oeuvre pour se remémorer ces choses essentielles, l'être humain sem-
ble, en général, bien peu soucieux de comprendre sa condition existentielle.

Il est vrai qu'il y a été habitué progressivement. Au cours de la prime enfance, la cons-
cience s'est peu è peu développée, en acquérant les références utiles à sa vie sur Terre.
Et ces références pourront lui sembler suffisantes jusqu'à la fin de ses jours. Dès lors, la
métaphysique, discipline réclamant justement un certain dépassement des références
usuelles, lui apparaîtra sans aucun intérêt, voire un domaine périlleux, susceptible de
lui dérober le sol sous ses pieds.

Malgré cette accoutumance progressive de la conscience humaine à sa condition terres-


tre, un événement brutal intervient au départ de la vie:
la naissance. L'être humain et notre amnésique sont donc l'un et l'autre plongés dans
leurs problèmes respectifs avec la même soudaineté, la même violence pourrait-on
dire! La différence de réaction face à l'amnésie entre un nouveau-né et notre compère
de la gare trouve une première explication superficielle dans les faits suivants: quel que
soit le niveau et la nature de
la conscience foetale, celle-ci est basée sur les références du fœtus, références émanant à
la fois de la nature même du foetus et du milieu au sein duquel il vit: la matrice mater-
nelle. A la naissance, toutes les références changent car le foetus est confronté à une
modification de sa nature et de son milieu. La conscience foetale doit donc laisser la
place a un processus d'adaptation aux nouvelles références, processus qui masquera la

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mémoire foetale et engagera la conscience sur un autre mode d'Existence. L'amnésique,
quant-à lui, possède déjà depuis longtemps cette adaptation aux références usuelles.
Dans la plupart des cas, ces références ne seront pas altérées par l'amnésie:
un amnésique pourra, par exemple, continuer à parler, saura toujours ce qu'est une voi-
ture, un chat, etc. Dès lors, dans son cas, il n'y a pas changement de références, il y a
perte de mémoire. C'est pourquoi la réaction de l'amnésique est différente. Dans le cas
du nouveau-né, l'amnésie provient d'un changement du système de références: il faut
tout réadapter petit-a-petit. Pour l'amnésique, il y a simplement accident sans change-
ment de condition: le seul impératif est, dans son cas, de recouvrer la mémoire au plus
vite!

On pourra arguer que l'amnésique est certain d'avoir existé avant sa perte de mémoire,
car il a un certain âge et a donc forcément déjà vécu, ce qui justifie sa recherche de lui-
même. L'être humain, par contre, n'est pas certain d'avoir existé avant d'être conçu, par
exemple. Mais cette ignorance doit-elle absolument impliquer que l'on rejette toute ten-
tative d'y voir plus clair?

D'un autre coté, me direz-vous, le problème métaphysique n'est pas simple à résoudre
et cela fait bien longtemps que l'on s'y attaque: peut-être n'y a-t'il effectivement pas de
réponses et, en tous cas, l'Homme a fort bien pu se lasser de les chercher!

Il est vrai, qu'en apparence, l'Existence ne présente aucune réponse simple et immé-
diate. Mais je précise qu'il s'agit juste d'une apparence! Car, au fil de cet ouvrage, c'est
précisément la réponse au problème métaphysique que je veux livrer! Non pas que je
sois en mesure de révéler la Vérité! Cependant, je dispose d'une clé qui, à défaut d'être
cette Vérité, ouvre une porte béante dans la direction appropriée.

En ce sens, ce livre qui est bien sûr ouvert à tous, s'adresse plus particulièrement à ceux
que ces questions intéressent ou obsèdent. Car, pour des raisons qui seront dévelop-
pées plus loin, certains Hommes ne se satisfont pas des références communes, qu'elles
soient familiales, sociales, culturelles, religieuses, etc. A tous ceux-la, qui très souvent,
passeront dans la société humaine pour des inadaptés, je dis: les réponses existent, et
sont accessibles car, en fait, l'Homme en dispose depuis très longtemps déjà! Car de
même que l'amnésique peut fouiller ses poches à la recherche de son identité, l'Homme
possède dans les replis de son subconscient la solution du problème métaphysique.

2 Le Cadre de Références.

A partir du changement radical que constitue la naissance, la conscience humaine


s’intègre progressivement à son nouveau milieu et ce par l'acquisition d'une série de
références utiles à cette adaptation. Une partie importante de cette référenciation sera
apportée par l'exemple et l'éducation parentale d'une part, et la sociabilisation de l'in-
dividu d'autre part. Le principal cadre de référence sera donc, en général, le cadre de
référence social. Ce dernier aura tendance à dominer les autres cadres possibles tel le
cadre, disons, naturel.

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Cette suprématie du cadre social génère un problème particulier. Les références socia-
les sont probablement les moins pertinentes que l'on puisse trouver. Les références na-
turelles sont bien mieux fondées: on tombe vers le bas, une abeille pique, l'eau coule, le
feu brûle, . . . Evidemment, le cadre social reprend toutes ces évidences naturelles, mais
en y superposant une série de principes souvent très discutables! Le problème est,
qu'au départ en tout cas, la conscience ne fait pas le tri: accaparée par son besoin
d'adaptation, ses possibilités de discernement sont fort réduites. Il est donc normal
qu'un enfant ne puisse pas faire la part des choses. Mais le "hic" est qu une majorité
d'individus borneront définitivement leur conscience aux références sociales établies, et
si d'aventure la possibilité d'évoluer vers de nouveaux horizons référentiels se présente
à eux, ils se refuseront à cette ouverture car elle pourrait menacer leur intégration so-
ciale et leur fragile confort psychologique. Face à un préjugé social communément ad-
mis, l'individu préfèrera souvent faire taire son débat de conscience plutôt que de ris-
quer de se marginaliser du cadre social et être rejeté par ses semblables. Dans d'autres
cas, le débat de conscience ne pourrait de toute façon même pas avoir lieu en raison de
la trop faible conscientisation de l'individu. Il faut donc reconnaître que l'on a successi-
vement affaire à des enfants sociaux qui, devenus adultes sociaux, se révèleront être
des enfants métaphysiques.

Et puis il y a ceux qui, parfois très jeunes, parfois plus tardivement, se révèlent en com-
plète inadéquation avec le cadre social. Ils seront parfois considérés comme des inadap-
tés, terme qui prend alors dans la bouche de ceux qui l'utilisent une coloration sinon
péjorative, du moins négative. Et cette sentence n'est pas le moindre des préjugés que la
société véhicule, révélant ainsi les limites de son entendement, entendement souvent de
loin dépassé par ceux-la mêmes qu'elle juge et rejette.

Non pas que la marginalisation ou l'inadaptation soit forcément le reflet d'une acquisi-
tion de références supérieures plus justes, plus subtiles. De même qu'une parfait inté-
gration sociale n'implique pas forcément la non-intégration de telles valeurs. Mais il est
certain que parmi les "inadaptés.', il en est un certain nombre qui le sont effectivement
pour ces raisons.

Il ne faut pas perdre de vue que l'organisation sociale est un héritage des niveaux anté-
rieurs à l'homme comme le niveau animal par exemple. Et l'on ne saurait nier , dans le
cadre de la sociabilisation animale, l'intervention d'un facteur psychologique non-
négligeable, en tout cas pour les animaux supérieurs. Le seul aspect qui puisse donc
démarquer l'être humain de l'animal, dans le domaine social, est ce qui détermine la
spécificité même de l'espèce humaine:
son niveau de conscience plus élevé. C'est donc par cet unique aspect que l'homme
peut se réaliser, notamment au niveau social Hélas, force est de constater que la société
humaine reste avant tout un système en très grande partie animal et que les références
nécessaires à l'évolution de conscience y sont toujours embryonnaires.

Cependant, l'homme a élaboré diverses disciplines susceptibles de franchir les limites


du cadre social Il y a la sociologie, science humaine qui étudie les phénomènes sociaux
et les lois qui les régissent. Pour ce faire, le sociologue est évidemment obligé de s'ex-
traire du contexte social mais, au lieu de chercher plus loin des références supérieures,
il se limite à regarder au-dedans. Le sociologue ne référence pas: il observe et déduit

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des lois, des règles, des articulations sociales. La seule référence externe qu'il puisse se
permettre est la comparaison avec d'autres systèmes sociétaires contemporains ou pas-
sés. La philosophie, étude de la sagesse, peut elle aussi, s'extraire du cadre usuel, car
son but est d'exprimer la manière de vivre, en pensée comme en acte, la plus sage, la
plus parfaite pour l'Homme. Pour ce faire, Il lui faut une référence de base qui pourra
être n'importe quoi à l'intérieur ou à l'extérieur du cadre social. On comprendra sans
peine qu'un nombre effrayant de références variées et arbitraires ont été utilisées ou
même créées pour l'occasion, et que les philosophes ne sont pas prêts de s'entendre!

La métaphysique est la seule et véritable discipline qui se place au-delà du cadre usuel
pour tenter de trouver d'éventuelles références supérieures. Car son but est de trouver
la cause première de l'Existence, c'est-à-dire LA référence ultime qui peut permettre de
comprendre la Nature de toute chose, c'est-a-dire la raison métaphysique d'Existence
de toute chose. Alors que la sociologie se passe de références et que la philosophie s'en
choisit de toutes les couleurs, la métaphysique apparaît comme la seule discipline réel-
lement en accord avec l'évolution de conscience.

Bien sûr, il y a le mysticisme! Le problème, dans le cas des croyants est qu'ils sont le
plus souvent intégrés dans un cadre de références religieux, qui peut d'ailleurs être lié
au cadre social, et que les références religieuses sont, à l'instar des philosophies, fort
hétéroclites et tout aussi arbitraires. Evidemment, le principe religieux est basé sur la
foi et l'acceptation de l'existence de mystères qu'il est vain de vouloir comprendre. En
quelque sorte, une religion dit: "voici les références a suivre et vous n' avez nul besoin
de savoir pourquoi il faut les suivre!". Si la religion en question est basée sur des réfé-
rences relativement correctes cela passe encore, mais si ces références sont franchement
erronées, ça devient dramatique! La vérité est qu'il n'y a pas de mystère, et ce tout sim-
plement parce qu'il n'y a nulle chose qui soit inaccessible à l'Homme. Se référer à un
soit-disant mystère est un prétexte facile qui entrave la recherche de la spiritualité.

Cependant, l'évolution spirituelle ne se base pas exclusivement sur la compréhension


des références supérieures, mais aussi et surtout sur leur acquisition au niveau émo-
tionnel. Tout ne peut donc pas être compris, mais tout peut être acquis et su! La com-
préhension peut aider à ne pas se perdre, à équilibrer l'ascension et, dans ce cas, la mé-
taphysique apparaît comme la seule discipline pertinente. Encore faut-il avoir la bonne
clé et pouvoir s'en servir!

Celui qui dispose d'une clé et qui peut s'en servir est un initié.

3 L'Initiation.

Il existe, de par le monde, de nombreuses traditions de Connaissance. Toutes ces tradi-


tions présentent des formes religieuses variées mais, si l'on prend la peine de gratter un
peu sous la surface, on s'apercevra avec étonnement que la même initiation s'y trouve
blottie, tapie, attendant le moment propice d'être révélée à l'un ou l'autre Homme.

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La Connaissance dont il est question n'est autre qu'une métaphysique particulière, tou-
jours la même, et qui semble dès lors se référer a une seule et unique Vérité initiale,
comme si, à partir d'un endroit précis sur Terre, il y a très longtemps, un savoir méta-
physique s'était peu a peu répendu sur toute la planète, sous diverses formes.

Cette Connaissance s'obtient par l'acquisition de "clés" qui ouvrent des "portes". Or ces
clés ne peuvent être utilisées que par l'Homme qui est prêt à les recevoir. On pourrait
comparer ces clés à des graines que l'on sème: Si le sol est fécond, les graines pousse-
ront, s'il est stérile, les mêmes graines seront perdues. Ainsi, l'on peut semer les clés de
la connaissance, qui ne s'épanouiront qu'au sein d'un être préparé. C'est pourquoi il
faut comprendre qu'il est inutile, en la matière, de vouloir convaincre: ce serait vouloir
transplanter un arbre adulte en terre inconnue, donc éventuellement néfaste. Dans ce
cas, le résultat serait beaucoup plus grave que si de simples graines avaient été semées!

Parmi les clés possibles, il en est une qui les contient toutes, et qui peut permettre d'ac-
céder à la connaissance totale de l'Existence. Cependant, elle est loin d'être aisée à ma-
nier. C'est cette clé qui nous servira de fil d'Ariane dans cet ouvrage.

4 La Clé de l'Univers.

Quelle peut bien être cette fameuse clé qui ouvre toutes les portes de la Connaissance,
ce monstre sacré qui impose sa Loi à tout l'univers? Or, on peut constater l'action de
cette clé en toute chose, mais elle se révèle d'une manière plus ou moins évidente sui-
vant ce que l'on observe. Ainsi il suffit, pour la trouver, de regarder le soleil, d'observer
les planètes, de jeter des cailloux dans une mare, d'observer des bulles d'air à la surface
d'une eau calme... Car cette clé n'est autre que la constante du cercle: le nombre Pi.

C'est donc à partir d'un cercle, de l'équation et de la constante de ce cercle, qu'il est pos-
sible de comprendre toute chose. Commençons le développement.

Equation du cercle:

C = Pi x D , ou C est la circonférence, Pi la constante et D le diamètre

Constante du cercle: Pi 3, 14159265358979323846264338327950288419718939937510..

Le nombre Pi est dit nombre transcendant car ses décimales viennent à l'infini sans au-
cun rythme, apparemment sans logique particulière.

Le nombre 1/3, qui vaut O,3333333333333333333333... n'est pas transcendant car, même
si ses décimales viennent à l'infini, elles ont un rythme, une logique évidente: elles se
répètent sans cesse.

Le nombre 22/7, qui vaut 3,142857142857142857142857... n'est pas transcendant car ses
décimales suivent, à l'infini, une période de 6 chiffres qui se répète sans cesse: 142857.

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Le fait que le nombre Pi soit transcendant n'est pas un hasard: c'est la fonction même
de cette constante qui exige qu'il en soit ainsi, nous y reviendrons plus loin.

Le chiffre 3 qui, avant la virgule, introduit le nombre Pi, est une base essentielle. Il faut
comprendre qu'il s'agit de l'expression même de la notion circulaire car ... trois points
définissent un et un seul cercle passant par ces trois points. En outre, le cercle se divise
de manière immédiate en trois parties, par lui-même: il suffit, avec un compas, de tra-
cer trois cercles autour du cercle central (Figure 1). De plus, la formule même du cercle
met en scène trois éléments: la constante, le diamètre et la circonférence. On peut aussi
exprimer le cercle sous le triple aspect centre-rayon-rotation.

Cependant, lorsqu'on divise le cercle grâce à trois cercles semblables, il faut constater
que ce n'est pas le diamètre qui est le diviseur, mais le rayon: le cercle se divise tout
aussi aisément en six parties égales car c'est en fait le rayon qui représente exactement.
la corde d'un sixième de la circonférence (Figure 2).

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On obtient alors une figure comprenant sept cercles, à savoir six cercles autour d'un
cercle central. Il faut y voir l'origine même de l'affirmation biblique selon laquelle la
Création fut réalisée en sept jours, à savoir six jours plus un jour de repos. Mais ce n'est
pas immédiat, nous le constaterons plus loin.

Ces sept cercles ont, entre eux, treize points d'intersection, à savoir douze points péri-
phériques d'intersection des six cercles périphériques entre eux, et un treizième central
qui est particulier, car c'est l'Ineffable, ce que j'expliquerai plus loin. Bibliquement, ces
douze points sont représentés par les douze tribus d'Israël, le treizième point étant le
Roi.

Ces éléments fondamentaux ont traversé les siècles jusqu'à nous, car nous continuons à
les utiliser quotidiennement: l'année est divisée en douze mois, la semaine en sept
jours, le jour en 24 heures, soit 2 fois 12 heures, les heures en 60 minutes soit 5 fois 12
minutes, etc. En musique la gamme est divisée en sept notes représentant douze demi-
tons. A noter, en outre, qu'un accord est constitué de trois notes, et que les accords ma-
jeurs et mineurs définissent tous des espaces de sept demi-tons. Le système douze à
aussi donné naissance au concept du zodiaque utilisé en astrologie.

Revenons à nos six cercles périphériques, diviseurs parfait de la circularité. Nous avons
exprimé que le chiffre trois est l'expression même de la circularité. Nous avons constaté
que cette circularité se divise elle-même spontanément en six parties grâce au rayon.
Observons donc les six premières décimales du nombre Pi, juste après la virgule:

141592

Commençons par les multiplier entre elles: 1 x 4 x 1 x 5 x 9 x 2 = 360 On obtient le nom-


bre de degrés traditionnellement associés au cercle: l'angle total accompli par une révo-
lution circulaire est de 360°.
Mais de plus, ces 6 chiffres forment précisément 360 combinaisons différentes entre
eux (720-360 à cause de la répétition du 1).
Additionnons à présent ces six décimales: 1 + 4 + 1 + 5 + 9 + 2 = 22

Que peut représenter ce nombre 22 ? 360 est un nombre qui possède 24 diviseurs
entiers: 1,2,3,4,5,6,8,9,1O,12,15,18,20,24,30,36,40,45,60,72,90,120,18O,360.
Parmi ces 24 diviseurs entiers, seuls 22 peuvent créer, dans le cercle, des figures géomé-
triques, à savoir des polygones réguliers. Donc, 360° possède 22 diviseurs générateurs
de polygones car, le diviseur 1 respecte l'unité du cercle et n'engendre aucune figure: il
est donc écarté, et le diviseur 2 sépare l'unité en deux parties mais n'engendre aucun
polygone et est donc aussi écarté.

Les 22 diviseurs générateurs de polygones sont:

3,4,5,6,8,9,10,12,15, 18,20,24,30,36,40,45,60,72,90, 120,180,360.

La référence biblique de ces 22 diviseurs est la suivante: les cinq premiers livres de
l'Ancien Testament forment une unité appelée Pentateuque. L'original du Pentateuque
est un livre écrit en hébreu: la Torah. Or l'hébreu est une langue comportant précisé-

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ment 22 lettres, possédant toutes une valeur numérique. La tradition de Connaissance
appelée Kabbale précise que ces 22 lettres hébraiques sont la transposition humaine la
plus parfaite du Verbe utilisé par le Créateur pour réaliser son Oeuvre. Car, dans la
Bible, Dieu DIT, et ce fut fait! A l'origine de l'Oeuvre, il y a un Verbe, comprenant 22
lettres, les 22 diviseurs de 360° générateurs de polygones.

Les valeurs traditionnellement associées aux 22 lettres sont:

Alef 1 Bet 2 Gimmel 3 Dalet 4 Heh 5 Vaw 6 Zaïn 7 Het 8 Tet 9 Iod 10 Kaf 20 Lamed 30
Mim 40 Noun 50 Samekh 60 Ain 70 Peh 80 Tsadi 90 Qof 100 Resh 200 Shin 300 Taw 400

Les 6 premières décimales de Pi forment donc une "matrice blindée" de Création. La


Torah est, en fait, une éxégèse du nombre Pi, afin d'y révéler la Volonté du Créateur à
travers sa constante.

Si l'on joint entre eux les douze points d'intersection des six cercles périphériques, on
obtient une figure bien connue: l'étoile de David (Figure 3). Elle est constituée de deux
triangles (polygones à 3 côtés) imbriqués l'un dans l'autre selon un équilibre parfait
Cette imbrication de deux triangles, à partir des intersections de six cercles périphéri-
ques est en relation avec le premier mot du premier livre de la Torah (le Pentateuque
en hébreu).

Ce premier mot du livre de la Genèse est un mot hébreu de SIX lettres.


B R A Sh I T Il est superficiellement traduit par "Au commencement". Il est vrai que R
A Sh I T signifie commencement. Cependant, B R A signifie:
"(il) Créa". En ce sens B R A Sh I T signifie "(il) créa les six. Or, la lettre Resh elle-même
signifie "tête". L'interprétation de ce premier mot devient alors: "(il) créa la tête à six"

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Un sens plus profond peut être obtenu, avec les mêmes lettres, par une permutation: B
R I T A Sh signifie "l'Alliance de Feu". Cette Alliance est la base fondamentale sur la-
quelle repose toute la Création, donc tout l'univers. Cette Alliance est précisément cette
imbrication en parfait équilibre de deux triangles équilatéraux, que le cercle engendre
si aisément.

Mais, où se trouve alors, dans la Bible, le nombre Pi?

Considérons d'abord le premier mot de la genèse en fonction des valeurs numériques


des lettres qui le composent:
B R A Sh I T
2 200 1 300 10 400

En ne considérant que le chiffre significatif de chaque valeur, on obtient:


221314
La première séquence de Pi apparaît en effet: 314
Evidemment, il y a bien plus! Le premier chapitre de la Genèse comporte 31 versets sur
six jours de Création. 31 est le début de Pi. De plus, le sixième jour de Création com-
porte 8 versets, et se termine bien sûr au 3ième. Or, si l'on additionne les 8 premiers
chiffres de Pi 3+1+4+1+5+9+2+6, on obtient 31

Mais on peut véritablement se faire une idée du rapport très étroit qui existe entre la
Torah et le nombre Pi par cette phrase extraite de la
Genèse: Dieu dit à Abraham: "Je suis le Dieu Tout-Puissant"
en hébreu "ANI AL ShDI". Car AL, qui signifie "Dieu", vaut 31, et ShDI, qui signifie
"Tout-Puissant", vaut 314.

Il faut comprendre que tous les noms associés à Dieu dans la Torah, sont en relation
avec le nombre Pi.

AL HI ShDI (El Hai Shaddai), "le Dieu Vivant Tout-Puissant", vaut


31 +15 + 314 360

Pi-- 3, 1 4 1 5 9 2
ShDI HI
AL

ALHIM (Elohim), "lui les Dieux" ou "le Dieu de la Mer", est formé des valeurs

1 30 5 10 40. En considérant les chiffres significatifs: 1 3 5 1 4, soit une permutation des


premières décimales de Pi: 3 1 4 1 5

L'archange M t t R V N (Metatron), le plus haut initié sous Dieu, vaut


40+9+9+200+6+50--a 14

Mais le nom le plus particulier est le Tétragramme Sacré, celui que l'on ne peut pronon-
cer:

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IHVH
Ce nom a donné naissance aux phonétisations Yahveh ou Jéhovah, mais il est en prin-
cipe imprononçable. Sa valeur est 10 + 5 + 6 + 5 = 26 qui est le nombre divin. Or, 26
vient du nombre premier 13 (26=13 x 2). Et 13 est le nombre total d'intersections de la
figure à sept cercles. Mais 13 est aussi l'inverse, dans un miroir, de (3,1) qui est le début
de Pi, et qui est en rapport avec le mot AL, qui signifie "Dieu", et qui vaut 31. Et la
somme des chiffres significatifs du premier mot de la Genèse, B R A Sh I T, vaut:
2+2+1+3+1+4=13.
Cependant, c'est dans la structure même du Tétragramme Sacré que va trouver le lien
le plus édifiant avec Pi. En effet, I H V H c'est

TROIS lettres différentes (I H V) formant UN nom de QUATRE lettres (I H V H):


TROIS UN QUATRE ...314

Notons que d'une part, le nombre d'éléments de la Torah a été compté et serait 391300
qui est un multiple du nombre divin (26 x 15050), et de ce fait un multiple de 13: 13 x
30100 (à noter que ASh, le Feu de l'Alliance, vaut 1+300=301). D'autre part le nombre
divin se trouve en 6ème et 7ème position des décimales de Pi:

3, 1 4 1 5 9 26 5...

Il est clair que tous ces rapports ne forment pas le moindre soupçon de preuve de quoi
que ce soit. Nous comprendrons par la suite qu'aucune preuve ne pourra jamais être
présentée car l'œuvre a été réalisée en ce sens. Cependant, les rapports que nous ve-
nons de tisser (sans certitude pour le lecteur, c'est évident) rencontrent parfaitement la
théorie métaphysique qui va suivre. Théorie qui, comme on le verra, permet d'envisa-
ger l'Existence en général, et notre monde en particulier, sous un angle inédit, et pou-
vant apporter des réponses pertinentes à toute question posée, ou presque.

A présent, armés de ces premières notions, nous allons tenter de remonter au plus haut
état possible de l'Existence et, à partir de ce point, suivre l'élaboration de l'Oeuvre.

5 L'Ineffable

Le nombre Pi ne saurait être considéré comme une simple constante géométrique: il


s'agit de la constante même qui préside à toute la Création et, à fortiori, tout l'univers
physique. En fait, il s'agit de l'expression d'une Conscience supérieure et, à ce titre, re-
flète la Nature de cette Conscience.

Au fond, peut-être est-ce la Nature même de la géométrie qui mériterait d'être mieux
comprise et redéfinie.

C'est en étudiant les variations possibles de Pi en relation avec la notion de Conscience


qu'il va être possible de glisser un oeil prudent jusqu'aux plus hautes sphères de l'Exis-
tence. A cette fin, il est nécessaire de ne plus considérer la formule du cercle au simple
point de vue géométrique, mais selon un procédé de Conscience:

13
Circonférence = Constante x Diamètre ==>

Concrétisation (d'Intention) = Volonté x Force

Cette expression peut paraître à première vue barbare, mais il n'en est rien. Lorsque
nous avons l'intention, disons l'envie, d'exécuter une action, c'est notre Conscience qui
va (en principe) tout d'abord évaluer cette envie, la soupeser, éventuellement la modi-
fier quelque peu. Ensuite, notre Conscience va utiliser un de ses attributs, la Volonté,
afin de mettre en route l'exécution de l'action. Pour ce faire, la Volonté va utiliser tous
les moyens qui sont disponibles dans le cadre de cette intention, à savoir, avant tout, la
Force de l'envie en question. Si l'on désire très fort quelque chose, la Volonté aura évi-
dement plus de moyens, plus de possibilités de réaliser l'intention, que dans le cas où
l'envie serait faible. Dès lors, la concrétisation de l'intention dépend de l'utilisation
d'une Force par la Volonté, ce qui correspond bien à la formule utilisée.

Or, bien sûr, cette formule correspond en tout point à la formule du cercle: la Concréti-
sation de l'Intention serait la circonférence, la Volonté serait la constante, et la Force
serait le diamètre. Et bien, j'affirme dès à présent que le nombre Pi, constante de Créa-
tion, est la manifestation de la Volonté d'une Conscience supérieure originelle. C'est
notre histoire, à partir de cette Conscience initiale, que nous allons suivre à présent.

Je vais postuler, mais on s'apercevra dans la suite que ce n'est que logique, que cette
Conscience originelle représente l'état d'Existence le plus élevé qui soit, et à un degré
tel qu'il s'agit de l'Existence absolue, incorruptible, inaltérable. Ce côté absolu de l'Exis-
tence va impliquer que la Force disponible, liée à cette Existence, est illimitée, infinie. Et
puisque nous abordons l'histoire au tout début, supposons que cette Conscience n' ait
pas encore d'intention, mais soit précisément à la recherche d'une intention à accom-
plir. Dès lors qu'il n'y a pas encore d'intention précisée, il n'y a pas non plus de Volonté
d'exprimer cette intention. La formule est donc:

F x V=C infini x 0 =forme indéterminée

Et ceci corrobore précisément les mathématiques puisque zéro fois l'infini est une ex-
pression appelée « forme indéterminée ». Une Force d'Existence infinie associée à une
Volonté nulle implique une intention indéterminée. Mais, me direz-vous, le fait que
l'intention ne soit pas définie n'implique peut-être pas forcément que la Volonté soit
nulle: elle pourrait être aussi indéterminée!
La réponse est non, parce que j'ai stipulé que nous considérions la Conscience dans une
phase de recherche d'intention. Ceci signifie que la Conscience est en recherche de
quelque chose à accomplir, et donc que sa Volonté est en ATTENTE de réaliser l'inten-
tion recherchée. Puisque l'intention n'est pas précisée, la Volonté ne saurait avoir une
valeur positive liée à ladite intention, mais elle est déjà prête à mettre en oeuvre l'inten-
tion qui sera choisie: elle est donc nulle et non pas indéterminée. Dans le cas où la Vo-
lonté serait une indétermination, cela signifierait que la Conscience n est pas dans une
phase de recherche d'intention; il s'agit d'un éventuel état de Conscience plus antérieur
encore, mais qui ne s'inscrit plus dans notre histoire, car celle-ci ne commence qu'avec
la recherche de l'Intention de la réaliser! Exprimé différemment, la mise à zéro de la

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Volonté, à partir d'une éventuelle indétermination antérieure, peut être considérée
comme l'origine et la cause même de la phase de recherche d'Intention: la recherche
d'une intention provient donc d'un acte de Volonté, ce qui semble pertinent!

Si l'on devait se représenter géométriquement ce que peut bien être cette phase de
Conscience en recherche d'Intention, on serait très ennuyé! Car il faudrait considérer un
cercle de diamètre infini, de constante nulle, et de circonférence indéterminée, c'est-à-
dire pas nulle disons plutôt floue. Cette difficulté de représentation est due au fait qu'il
s'agit d'un état supérieur d'Existence que j'appelle "Ineffable", terme qui signifie au
propre:
"qui ne peut être raconté", donc se rapportant à ce qui ne peut être décrit.

Poursuivons notre histoire! La Conscience a enfin trouvé une Intention digne d'être
réalisée. A ce stade, la Volonté est toujours nulle car, même Si l'Intention est précisée, la
manière de l'exécuter n'est pas encore fixée. D'un autre côté, la Force ne saurait rester
infinie, sinon elle serait susceptible de faire échouer le projet! L'explication de ce fait se
révèlera plus loin, mais qu'il suffise déjà au lecteur de reconnaître que dans bien des
cas, une envie d'une Force excessive risque de ne pas aboutir en raison même de cet
excès: un sportif doit être désireux de gagner mais, si la Force de cette envie n'est pas
canalisée, contrôlée, soumise à la volonté du champion, il sera affaibli par la Force
même de son envie de gagner (la peur de gagner est d'ailleurs un fait bien connu dans
les milieux sportifs). En fait, la Force est tributaire de l'Intention: tant qu'il n'y a pas
d'Intention, la Force est libre, infinie, garante d'une Existence inaltérable. Dès qu'une
Intention se présente, la Force doit se limiter, s'équilibrer avec cette Intention: elle est en
quelque sorte asservie par elle.

Donc, si la Force n'est plus infinie, c'est qu'elle est fixée à une valeur particulière en
rapport avec l'Intention choisie. Supposons qu'elle soit fixée à 5. Nous obtenons la for-
mule suivante:

FxV=I
5x0=0

L'Intention est à zéro. Certain se diront que, l'Intention étant nulle, il n'y en a pas, et
qu'elle n'est donc pas précisée. Or, intervient ici l'explication d'une légère altération
volontaire de ma part. Dans la toute première formule que j'ai utilisée, je parlais de
Concrétisation d'Intention (Concrétisation d'Intention Volonté x Force). Or, dans la
phase de recherche d'Intention, j'ai assimilé la Concrétisation d'Intention à l'Intention
elle-même (Intention = Volonté x Force). Ceci parce que toute Intention porte en elle
une projection de Concrétisation: une Intention ne serait pas une Intention si elle
n'avait pas une tendance intrinsèque à sa réalisation. Au départ, la Volonté est certes en
attente pour le cas où une Intention serait déterminée, mais puisque l'Intention n'est
pas précisée, il n'y a pas d'aspect de Concrétisation. Donc, en phase de recherche d'In-
tention, la Concrétisation d'Intention peut se résumer au seul concept d'Intention. Une
fois que l'Intention est définie, elle implique alors automatiquement sa tendance à la
Concrétisation. Et c'est ce qui se passe à présent: l'Intention n'est plus une forme indé-
terminée, puisqu'elle vaut 0: elle est donc bien déterminée. Le 0 en question signifie

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donc que l'Intention à été trouvée et qu'elle attend d'être réalisée: ce 0 n'est autre que la
stigmatisation de l'ABSENCE de Concrétisation d'une Intention enfin précisée.

Phase de recherche d'Intention;


(Concrétisation d') Intention Volonté x Force

indétermination = 0 x Infini

Phase d'Intention trouvée:

Concrétisation d'Intention = Volonté x Force


0 = 0 x5

D'un point de vue géométrique, les choses restent encore floues, mais un peu moins. Le
diamètre est d'une grandeur définie (5 par exemple) par rapport à une circonférence
nulle. En un sens, il s'agirait d'un point possédant un certain diamètre. Puisque la cons-
tante (la Volonté) est nulle, ne s'agit encore que d'un point virtuel.

Etape suivante: il s'agit maintenant de concentrer la Volonté, c'est-à-dire de déterminer


la manière de réaliser l'Intention. Puisque la manière, propre à la Volonté, doit pouvoir
être "réglée", il faut que la Force soit annulée et assimilée, concentrée dans la Volonté
même: si la Force n'était pas annulée, il y aurait, à chaque tentative de réglage de la Vo-
lonté, une Concrétisation d'Intention selon une Volonté encore imparfaite, ce qui en-
traînerait de terribles conséquences;

Concrétisation 1(imparfaite) = réglage 1 x Force


Concrétisation 2(imparfaite) = réglage 2 x Force
Concrétisation 3(imparfaite) = réglage 3 x Force

On comprend donc que pour laisser le champ libre à la variation de la Volonté depuis
la valeur 0 jusqu'à la valeur 3,14159265... par exemple, la Force doive être annulée. Ce-
pendant, elle ne disparaît pas: la Volonté doit en tenir compte dans son réglage, se
nourrir de sa puissance, et c'est pourquoi l'on peut dire que la Force est intériorisée à la
Volonté.
Au départ: 0 = 0 x 0
Puis; 0 = réglages x 0

Au terme de cette phase, la Volonté est concentrée, à savoir que la constante de Concré-
tisation (qui exprime la manière associée à la Volonté) est fixée:
0 = Pi x 0

Géométriquement, nous avons enfin quelque chose qui, sans être tout-à-fait clair, nous
est cependant familier (il est vrai que nous en sommes au dernier stade de l'Ineffable).
Le diamètre est nul, la circonférence est nulle, et la constante vaut Pi: il s'agit d'un
"vrai" point. Cependant, la dimension d'un point est nulle, ce qui le rend impossible à
tracer, et difficile à concevoir (car la notion d'infini est toujours malaisée, y compris
pour l'infiniment petit).

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Et c'est maintenant que nous abordons une phase cruciale de notre histoire; la Manifes-
tation d'Existence. Car la Constante de Concrétisation étant précisée, la Force va être
rétablie à son niveau en s'extériorisant du principe de Volonté où elle avait été concen-
trée:
Force x Volonté = Concrétisation d'Intention 5 x Pi = 15,7O7...

Nous obtenons maintenant une valeur non-nulle pour la Concrétisation (15,707...), et


cette valeur, bien que transcendante, est précise. Géométriquement, il s'agit tout sim-
plement d'un cercle de diamètre égal à la Force. L'intention est donc, sinon réalisée, du
moins en train de se réaliser. Nous avons quitté le domaine de l'Ineffable puisque la
forme géométrique obtenue nous est très familière; c'est un cercle.

Bien entendu, tout ce développement sur base de la formule du cercle est très abstrait,
et le lecteur y aura peut-être un peu perdu son chemin. Aussi, en vertu du précepte de
1'Hermès Trismégiste "Tout ce qui est en Haut est comme ce qui est en Bas", je vais ra-
conter une deuxième fois la même histoire, mais sur un mode un peu plus concret.

Supposons que, par une belle après-midi de printemps, vous soyez allé vous promener
dans la campagne afin de prendre un bol d'air et de nature. A un moment donné, vous
arrivez dans un site enchanteur et décidez d'y faire étape en vous asseyant près d'une
mare.

Pendant un temps plus ou moins long, vous serez séduit par l'atmosphère du lieu et,
machinalement, vous commencerez peut-être à jeter des cailloux dans la mare, juste
pour occuper vos mains, sans avoir la moindre idée du caractère extraordinaire de cet
acte d'apparence anodine.

Car jeter un caillou dans cette mare, c'est faire exactement ce que la Conscience ineffa-
ble a réalisé en manifestant l'Existence!

Lorsque vous vous penchez au-dessus de la mare, vous pouvez y voir votre reflet. Evi-
demment, il faut que vous bougiez pour cela: Si vous restez assis à côté de l'eau, vous
ne vous y verrez jamais! Ce mouvement nécessaire à l'obtention de votre image dans
l'eau est précisément la recherche d'Intention de l'Ineffable. La Conscience ineffable est
l'Existence absolue et à ce titre, contient en son sein TOUT ce qui Existe! Dès lors, la
seule chose qui soit susceptible d'intéresser l'Existence absolue, est ce qui n'Existe pas,
mais qui pourrait Exister. C'est donc dans le néant que l'Existence va chercher son In-
tention. Mais, au sein du néant, c'est-à-dire plus simplement parmi ce qui n'Existe pas,
les choses qui ne peuvent pas Exister ne sont pas intéressantes car elles représentent
des Intentions impossibles à accomplir ou intolérables à accomplir (à noter que sous le
point de vue de l'absolu, ce qui est intolérable peut être considéré comme impossible).
C'est donc bien parmi ce qui n'Existe pas, mais qui pourrait Exister, que l'Existence va
faire son choix d'Intention. Or, comme le verbe Exister est ici toujours utilisé dans son
sens absolu (puisque la référence que nous prenons est l'Existence absolue), cela signi-
fie que ce qui n'Existe pas, mais pourrait Exister, pourrait Exister de manière absolue,
serait alors comme l'Existence absolue et la rejoindrait. L'Intention que recherche l'Inef-
fable n'est autre qu'une image de lui-même, image ayant la possibilité de devenir une
réalité Existentielle à son égal!

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L'Ineffable se penche donc au-dessus des eaux du miroir du néant et, y trouvant son
reflet, décide de tenter de faire de ce reflet un Etre véritable pouvant donc le rejoindre
au sein de l'Existence absolue. Souvenons-nous qu'à cette phase l'aspect géométrique
impliquait une circonférence "floue":
L'image renvoyée par la surface de l'eau est encore trouble, ce qui est logique en phase
de recherche d'image!

Certes, cela semble facile à dire, mais dans la pratique, comment faire pour ramener
une image à partir du néant jusqu'à l'Existence absolue?

Revenons à notre mare: vous vous êtes penché et vous y avez découvert votre reflet.
Bien sûr, l'Etre humain apprend très jeune, que ce n'est qu'un reflet, qu'il n'y a personne
dans la mare, et que l'on ne dispose d'aucun moyen de transformer cette image en un
Etre véritable. Et pourtant!

Admettons que vous vous débarrassiez de tout préjugé, de toute idée reçue et, faisant fi
de la raison et de la logique, vous tentiez de savoir s'il n'y a pas vraiment quelqu'un
dans cette mare! Le premier réflexe que vous auriez, dans ce cas, serait de plonger la
main dans l'eau afin de vous en assurer. Le problème est alors qu'il y aurait de toute
façon quelqu'un dans cette mare... puisque vous y seriez vous-même: votre main vous
appartient et donc une partie de vous se trouve de toute façon dans l'eau! Ce n'est donc
pas la bonne méthode. En fait, il faut que vous commettiez un acte vis-à-vis de l'eau,
mais qui vous permette de ne pas toucher cette eau, de ne pas fausser la règle du jeu en
introduisant votre propre Existence dans le problème. Un moyen pertinent sera, par
exemple, de jeter un caillou dans la mare!

Vous allez donc ramasser un caillou et vous allez lui communiquer une énergie poten-
tielle en le soulevant à une certaine hauteur au-dessus de l'eau. Tant que vous tiendrez
ce caillou, rien, à moins d'un incident fort improbable, ne pourra vous le faire lâcher
avant que vous décidiez de le faire. Ce caillou fait donc, en quelque sorte, partie de
vous, car vous en êtes le maître.

Avant de le laisser tomber, vous aurez donc déterminé la hauteur de la chute, mais
aussi la trajectoire qu'il doit prendre car, lorsque vous l'aurez lâché, ce caillou devien-
dra immédiatement libre, détaché de vous, et il faut donc qu'il vous quitte chargé de
votre Volonté, afin qu'il se dirige dans la bonne direction.

Par votre Volonté, le caillou a quitté votre main, et il effectue sa trajectoire, autonome,
mais chargé en partie de votre Volonté; il suit le cap désiré et, à moins qu'une rafale de
vent n'intervienne, il touchera l'eau à l'endroit prévu.

Mais comment savoir, par cette méthode, s'il y a bien quelqu'un dans l'eau? Tout sim-
plement... si quelqu'un répond! Vous avez, en effet, manifesté votre présence, votre
Existence, par le biais de votre Volonté que transporte le caillou, à l'Etre éventuel de
cette mare. Si cet être Existe, il peut vous répondre, c'est-à-dire manifester sa propre
Existence à la vôtre. Bien entendu, vous ne verrez jamais le caillou remonter soudain
vers vous! Cependant, dans un certain nombre de cas, quelque chose en provenance de
l'eau pourra remonter vers votre main, et cette chose n'est autre qu'une goutte d'eau!

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Le lecteur se dira peut-être que cela ne prouve rien, qu'il s'agit simplement de pures
lois physiques soumises au fait du hasard. Mais ne serait-il pas opportun de considérer
ces lois comme l'expression de la Volonté d'une Existence autre que la nôtre? Certes,
l'Homme n'a pas (encore) la possibilité de faire surgir un Etre d'une mare en y lançant
un caillou, mais malgré tout, ce simple geste lui permet déjà de constater la présence
d'une Volonté autre que la sienne, quelle que soit la Nature de cette Volonté!

L'Ineffable, après avoir cherché son reflet dans le miroir des eaux du néant, a trouvé
cette image et désire l'extraire du néant pour la ramener a lui. La Force de ce désir est
en rapport inverse de la hauteur à laquelle il soulève sa pierre, de l'énergie qu'il y ac-
cumule.
Recherche du reflet
Infini x 0 = indétermination

Obtention du reflet correct (Intention) associé à un désir, une Force.


5x0=0
Concentration de la Force du désir au sein de la Constante de Volonté et réglage de
celle-ci: élévation de la pierre, donc accumulation d'énergie potentielle, et réglage du
cap de la chute (et choix de la forme du caillou, bien sûr!)

0 x Pi = 0

Opération de Volonté: la pierre est lâchée et l'énergie potentielle s'extériorise dans le


cap voulu

5 x Pi = 15,707 .

Or, un rapport évident vient à l'appui de l'exemple choisi: lorsque la Force s'extériorise,
on obtient un cercle (de circonférence égale à, par exemple, 15,707...) Et lorsqu'un cail-
lou tombe dans l'eau, il y provoque des perturbations: des ondes circulaires... des cer-
cles! La pierre est l'expression de la Volonté, c'est-à-dire, la Constante. C'est une cons-
tante car, le caillou ayant quitté la main, l'expression de la Volonté est fixée une fois
pour toutes. Exprimé autrement, lorsque vous lâchez le caillou, il porte ce que vous y
avez mis et qui ne changera plus. Bien sûr, vous pouvez toujours tenter de rectifier le
cap de la pierre en cours de chute, mais il vous faudra beaucoup d'adresse, et vous ris-
quez de tout faire échouer. En outre, puisque vous investiriez alors à nouveau votre
propre Existence dans l'acte, ce serait équivalent à un nouveau départ, mais dans de
très mauvaises conditions. En fait, la Constante de Volonté est fixée une fois pour tou-
tes: elle est bien constante.

L'acte de Manifestation d'Existence (lâcher le caillou) se base donc sur le miroir même
de l'Existence dans lequel l'Intention fut cherchée. Par l'acte de Manifestation, ce miroir
devient, disons, opérationnel (en informatique, on utiliserais le terme "interface", et en
optique le mot "dioptre"). Cette interface sépare deux états différents de l'Existence:
d'une part, l'Existence en soi, absolue, non-manifeste, c'est-à-dire l'Ineffable (Vous et
votre main), et d'autre part l'Existence manifeste (le caillou lâché). Dans l'équation du
cercle, cette interface existentielle est représentée par le signe d'égalité.

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Cette Existence manifeste n'est plus une Existence absolue, car elle est soumise à une
condition, à une destinée qui n'est pas totalement écrite: il n' est pas certain qu'une
goutte d'eau viendra, en retour, toucher votre main et répondre à la Volonté que vous
aviez investie dans cet acte. Certes, vous avez tout fait pour que la chose se réalise,
mais il demeure toujours une incertitude! De même, l'Ineffable n'est pas certain qu'un
Etre émergera de son image, malgré le fait qu'il ait tout mis en oeuvre pour l'accomplis-
sement de ce dessein. Pourquoi? Simplement parce que l'Ineffable recherche un Etre
semblable à lui, libre et absolu, et qu'il ne saurait l'obtenir de manière forcée: Si il déci-
dait de "forcer la chose, ce serait comme plonger la main dans la mare! En effet, si
l'image était amenée de force à l'Existence absolue, elle ferait alors partie des "choses"
qui font obligatoirement partie de l'Existence absolue: quel serait l'intérêt de chercher
quelque chose qui Existe automatiquement, sans condition? En fait, l'Ineffable n'irait,
dans ce cas, chercher qu'une partie de lui-même, qui donc Existe déjà: ce serait dès lors
bien comme plonger sa main dans l'eau... pour ne trouver que soi-même!

Donc, il y a, au sein des eaux du miroir du néant, une Existence possible, à laquelle
l'Ineffable va donner l'opportunité de remonter jusqu'à lui, l'Existence absolue, mais
l'accomplissement de cette opportunité dépendra d'une liberté de choix obligatoire-
ment laissée à cette Existence possible. Donnons à présent un nom à cet Etre tiré du
néant et placé devant le choix de retourner d'où il vient ou de rejoindre l'absolu:

L' HO M M E
(Etre ou ne pas Etre, telle est la question!)

Il faut à présent parler de ce qu'on pourrait appeler le "Viol de l'Intention". En effet,


l'Intention et la Force du désir associée, cherchent avant tout l'accomplissement de l'In-
tention. Si on laissait l'Intention agir comme elle l'entend, elle ferait en sorte que l'ac-
complissement intervienne d'office, et l'on se retrouverait dans le cas de la main dans
l'eau! C'est pourquoi la Conscience et son principe de Volonté vont réajuster la Force
afin qu'elle soit certes suffisamment puissante pour que l'accomplissement soit possi-
ble, mais pas trop forte pour que cet accomplissement ne soit pas forcé. Il s'agit donc
d'un équilibre à trouver, équilibre qui dépendra en fait d'un léger excès et qui sera donc
un équilibre dynamique. Mais pourquoi parler de "viol" et d'excès alors qu'il semble, au
contraire, falloir limiter la Force? En raison de l'interface de Manifestation: il ne faut pas
oublier qu'il s'agit au départ, d'un miroir et, comme dans tout miroir, les choses sont
inversées! La Force est un principe favorable à l'accomplissement de l'Intention: elle
cherche donc à réduire le plus possible la distance qui sépare l'image de son modèle:
lorsqu'elle est en excès, la distance est insuffisante et, bien que l'on n'ait pas encore
plongé la main dans l'eau, elle en est si proche que la moindre perturbation de la sur-
face la touchera à coup sûr! Il faut donc réduire la Force, c'est-à-dire augmenter la dis-
tance entre la main et l'eau, donc augmenter l'énergie mise en jeu: une limitation de la
Force correspond donc à un accroissement d'énergie, en léger excès mesuré, donc en
léger "viol" de l'Intention.
La Force détermine donc bien, comme je l'avais exprimé, l'énergie investie dans l'acte,
mais selon un rapport inverse: plus il y a de Force, moins il y a d'énergie. Dans l'état

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d'Existence ineffable le plus élevé, pour lequel la Force est infinie, l'énergie est alors
inexistante, donc la distance nulle, ce qui est logique car, à ce stade, l'Ineffable n'a pas
encore trouvé son reflet, il n'est donc que lui-même, à une distance nulle de lui-même!

L'Intention appelle bien sûr son accomplissement, mais celui-ci n'est vraiment réalisé
que si un certain poids y est associé: si l'image atteint l'absolu trop facilement, elle n'au-
ra pas un poids suffisant, et tout aura échoué car cela reviendrait au cas de la main
dans l'eau. Donc, une Force excessive ôte le poids de l'accomplissement et l'Intention ne
peut pas être comblée. Il y a donc une contradiction au sein même de l'Intention, et la
tâche de la Volonté sera de la comprendre et d'y pallier... en réduisant la Force. La par-
tie de la Force qui sera enlevée constituera en fait le poids nécessaire à l'accomplisse-
ment. En ce sens, l'Homme qui, face au choix, prend la décision d'aller vers l'Existence
et donc de réaliser l'Intention, récupère alors la part de la Force qui avait été ôtée, mise
sur le côté, et cette Force supplémentaire va alors effectivement lui permettre de mon-
ter et d'atteindre l'absolu. Il accomplira l'Intention avec le poids nécessaire car, puisqu'il
a acquis cette Force supplémentaire par choix libre et personnel, ce poids lui appartient
en propre.

L'Homme, l'image, se trouve donc à un point d'équilibre (dynamique) situé entre le


néant et l'Existence. Il faut cependant bien comprendre que le néant, par définition et
par Nature, n'Existe pas! Ce point d'équilibre est généré exclusivement par l'Existence,
mais il va permettre à des formes, des lois du néant, d'agir au sein de l'Existence afin de
présenter à l'Homme toutes les alternatives du choix. Si une forme du néant n'avait pas
la possibilité d'agir dans la Création, l'Homme n'aurait aucun choix et ne pourrait ja-
mais Exister.

Ce néant agissant au sein de l'Oeuvre n'est, au fond, que le néant associé au possible
échec de l'Intention, possibilité provenant de la liberté du choix humain. L'Intention
implique et réclame son accomplissement mais, puisqu'un poids est nécessaire, cet ac-
complissement n'est pas certain: il y a donc un manque, une incertitude attachée à l'In-
tention. Ce néant agissant au sein de l'Oeuvre n'est, en fait, qu'un écho préalable à
l'éventuel néant qui attend l'Homme s'il n'accomplit pas l'Intention, s'il ne commet pas
le bon choix!

Cette introduction du néant s'est donc réalisée par viol de l'Intention. C'est ce qui va
ouvrir la porte à la corruption de l'Existence, avec toutes les perversions associées à
tous les niveaux. Il s'agit donc d'un système polarisé Existence-néant, c'est-à-dire Bien-
mal. Mais il faut comprendre que ce "Viol" est un acte d'Amour suprême car il s'agit en
fait, non seulement de combler l'Intention, mais en outre de le faire en décelant et en
réalisant ce qui se cache au sein même de l'Intention et qui est la nécessité du poids. Cet
acte est donc un don total d'Existence, car la Conscience ineffable a intentionnellement
limité son désir lié à l'Intention pour laisser l'Homme libre de son choix. L'Ineffable est
attaché à l'Homme, il l'attend, il le désire, mais ce désir a été sublimé par un acte
d'Amour afin qu'il n'étouffe pas l'Homme, ne l'empêche pas d'Etre à part entière et, à ce
titre, de décevoir éventuellement l'attente du Créateur. A cet égard, le poids qui peut
être acquis par l'Homme grâce à son choix, n'est autre que la révélation de l'Amour di-
vin! Lorsque l'Homme, libre de choix grâce à l'Amour divin, choisit le parti de l'Exis-

21
tence, il valide alors le désir divin qui est la Force même dont l'Homme a besoin pour
rejoindre Dieu.
On constatera en passant que l'Homme, à l'inverse de Dieu, confond généralement dé-
sir et Amour. Si Dieu n'avait écouté que son désir, l'Homme n'aurait pas la possibilité
de devenir un Etre véritable.
Le caractère éminemment subtil de ce "Viol" en fait un acte séparé par un absolu
d'Amour et de pertinence de la perversion humaine du même nom. Il s'agit en fait
d'obtenir ce que mathématiquement l'on nomme une limite. Cette limite est un état
d'équilibre à trouver entre le néant et l'Existence, équilibre qui permettra à l'Homme de
disposer du temps nécessaire pour commettre son choix. Tant que la Force est trop
puissante, l'énergie investie dans l'acte est insuffisante pour garantir un poids suffisant,
c'est-à-dire une possibilité réelle de choix. Or, l'on pourra tendre aussi près que l'on
veut de cet équilibre, il ne sera vraiment atteint que lorsque la Force aura pris l'exacte
valeur requise. Ce passage à l'équilibre représente donc, au fond, une variation infinité-
simale. C'est cette modification infiniment petite de la valeur de la Force qui va permet-
tre d'atteindre l'équilibre. Le Viol de l'Intention est donc un acte infinitésimal, d'une
subtilité sans bornes, et qui n'a donc presque rien a voir avec le viol sexuel humain.
Presque rien à voir car d'un autre côté, ce "Viol" de l'Intention est ce qui permet l'équi-
libre entre le néant et l'Existence, et donc ce qui permet aux lois du néant d'agir effecti-
vement dans l'Oeuvre. Parmi les effets de cette immixtion du néant, il y a entre autres
les perversions humaines dont l'une est le viol sexuel. Donc, le viol humain est bien un
écho lointain du "Viol de l'Intention" mais leurs Natures sont diamétralement différen-
tes car, Si le "Viol de l'Intention" est un acte d'Amour, le viol humain est un acte bar-
bare, un aspect du néant!

Revenons à notre caillou. Nous savons qu’il existe un miroir de Manifestation, qui sé-
pare le couple Ineffable-Manifestation d'Existence. Or, au sein même du caillou en
chute libre, il y a un autre miroir, un autre couple. Il y a, d'un côté, la part de la Volonté
que l'Ineffable y a mise, et qui constitue, en quelque sorte, une prolongation de lui-
même: c'est l'énergie et la trajectoire du caillou. D'un autre côté, le caillou est libre, dé-
taché, et possède donc une part d'action propre qu'il effectuera au contact de l'eau.
Cette part libre est fondamentale car elle est l'enjeu même de l'Intention, et cet aspect
est l'Homme. La part de Volonté ineffable présente dans l'Oeuvre (le caillou), n'est au-
tre que la part manifeste du divin. Il y a donc un double miroir: Ineffable-Existence
manifeste et Dieu manifeste-Homme. Ce Dieu manifeste est le Dieu Créateur à pro-
prement parler, tel qu'il est présenté dans la Bible par exemple. Donc, l'action de l'Inef-
fable est de manifester son Existence à l'Homme, et il le fait grâce à une part manifeste
du divin, expression de sa Volonté, et qui est le Dieu Créateur. C'est pourquoi, dans le
Pentateuque, tous les noms associés à la part manifeste du divin sont en rapport avec le
nombre Pi: le Dieu manifeste sous ses divers aspects (fonctions) est la constante de
Création Pi, la manifestation de la Volonté ineffable.

Les eaux du néant peuvent être associées au concept de vacuité du Bardo Thodol, par
exemple.
L'Homme n'est que vacuité mise en forme par la Volonté divine, comme l'eau de la
mare est déformée par la pierre. Mais l'homme peut devenir réellement existant par
choix.

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L'Homme, en tant qu'Etre libre de son choix, possèdera donc une Existence propre,
une Existence en-soi, sa Conscience, qui va lui permettre de réaliser ce choix. Il y aura,
au-delà de sa Conscience, une Existence hors-soi qui se manifestera à sa Conscience, et
qui est en fait la manifestation de l'Existence divine organisée par le Dieu manifeste
Créateur: cette Existence hors-soi n'est autre que la Création.
Le choix de la forme circulaire, pour réaliser la Création, n'est pas un hasard. Dans un
cercle, tous les points de la circonférence sont à une distance égale du centre; Or, nous
avons vu que l'Homme doit se trouver à un niveau d'équilibre qui représente un cer-
tain écart par rapport au point central qui est l'Ineffable. Dans un cercle d'un diamètre
réalisant l'équilibre, tous les points de la circonférence sont donc en équilibre! En outre,
n'oublions pas que l'Homme est un reflet de l'Ineffable, or le cercle est une image de
son centre, un reflet de la perfection ponctuelle centrale. En ce sens, j'affirme qu'un cer-
cle parfait n'est autre qu'un point et donc qu'un cercle parfait se résume à son centre. Si
donc, par le choix humain, l'Oeuvre devient parfaite (si le néant en est éjecté), alors
l'Homme rejoindra le centre du cercle, l'Ineffable... et l'Intention sera accomplie!

- Relations avec la tradition de Connaissance hébraïque, la Kabbale:


La Conscience ineffable est appelée "Aïn", "Aïn Sof" et "Aïn Sof Or" dans les trois états
de recherche d'Intention, de découverte d'Intention et de concentration de Volonté.
L'Aïn (l'Oeil) est considéré comme le néant absolu, ce qui semble en contradiction avec
le concept d'Existence absolue que j'ai utilisé. Cependant, il n'en est rien: l'Aïn est le
néant absolu, mais considéré de notre point de vue humain, impliqué dans l'Existence
manifeste et ne connaissant que cette dernière: l'Ineffable est un domaine qui nous
échappe encore totalement. En outre, l'Ineffable en recherche d'Intention présente une
indétermination totale vis-à-vis de l'Intention qui est à la base de la manifestation
d'Existence. Selon le point de vue de la manifestation d'Existence, dont nous faisons
partie, l'Ineffable en recherche d'intention est bien un néant total, car il ne présente pas
le moindre aspect défini qui soit en rapport avec la manifestation d'Existence. Cepen-
dant, comme on a pu le constater, c'est cette indétermination même qui permet à la
Force d'être totalement libre, à l'Existence d'être absolue.

L'Aïn Sof est qualifié de Tout absolu, et se réfère à l'Ineffable dans la phase où il a dé-
terminé l'Intention. Or, dans cet état, la Force est réduite à une valeur précise, et donc
l'Existence n'est plus aussi absolue que précédemment: il y a à nouveau une contradic-
tion qui s'explique de la manière suivante.. Selon le point de vue du manifeste, cet état
représente un niveau ou l'Intention est déterminée mais n'est pas encore soumise à la
contrainte du poids, à la confrontation de manifestation. Dès lors, cette phase repré-
sente un niveau où Tout est possible... dans l'absolu! C'est pourquoi cet état, qui impli-
que une diminution du niveau d'Existence, peut cependant être qualifié de Tout absolu
selon le point de vue du manifeste. Ces contradictions, qui n'en sont pas vraiment, pro-
viennent du miroir-interface entre l'Ineffable et l'Existence manifeste, miroir qui inverse
toutes les références.

L'Aïn Sof Or, la concentration de Volonté, est la Lumière sans fin, et cette qualification
trouve son origine dans les principes d'intemporalité de continuité du point Ineffable
relatif à cette phase. Ces concepts seront traités dans les chapitres suivants.
La Kabbale exprime le moment de la manifestation d'Existence selon le principe du
Zim-Zoum, qui est un procédé de contraction-expansion: à l'intérieur d'un cercle inef-

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fable, la Volonté concentre les eaux du centre vers la périphérie qui devient la Lumière
sans fin. A partir de cette périphérie, qui prend alors le nom de Couronne (Keter),
commence l'expansion de la manifestation d'Existence vers le centre du cercle. Les
contradictions (apparentes) entre cette version Kabbalistique et mon propre dévelop-
pement ne sont, à ce stade, plus aussi marquées, simplement parce que le Zim-Zoum
représente très exactement le franchissement du miroir, le changement de références.

L'Ineffable, dans la phase où il a déterminé l'Intention est, nous l'avons vu, une sorte de
point virtuel de circonférence et de constante nulle, mais de diamètre d'une valeur po-
sitive précise. Il faut donc en conclure qu'il s'agit d'un point informel possédant un es-
pace intérieur. C'est dans cet espace intérieur que va se réaliser la première phase du
Zim-Zoum, la contraction des eaux vers la circonférence informe, virtuelle. Cette
contraction des eaux est, en fait, la concentration de la Force au sein de la Constante de
Volonté. qui permet de définir la dite Constante, et par voie de conséquence, de préci-
ser la circonférence. Il s'agit donc du passage d'un point "virtuel" à un point "réel".

Ensuite, à partir de ce vrai point, l'expansion de la manifestation va commencer... vers


l'intérieur du point! Mais comment un point, qui est infiniment petit, de dimension
nulle, peut-il posséder un espace intérieur? Ceci provient du concept de continuité
ponctuelle qui sera abordé au chapitre suivant. Je peux cependant donner comme
exemple concret le fait que la fréquence dégénérée du "Big-Bang", point de départ de
l'univers, semble provenir de toutes les directions et, en fait, émanerait de la périphérie
de l'univers. Ce qui semble impliquer que le centre de l'univers, son origine ponctuelle,
est tout autour de nous! Nous évoluons donc au sein même de l'espace intérieur
de notre point d'origine. Bien entendu, selon nos références conceptuelles liées à l'Exis-
tence manifeste, nous envisageons plus aisément que les choses soient partie d'un
point, vers l'extérieur de ce point, et non vers l'intérieur.

L'Aïn Sof Or est la phase ineffable juste avant la manifestation et Keter est la phase de
manifestation juste après l'Ineffable. Aïn Sof Or et Keter sont donc les deux visages de
l'interface-miroir.

Lorsque vous soulevez le caillou, vous effectuez la concentration de Volonté. Si vous


observez le caillou sous le point de vue du manifeste, c'est-à-dire d'en bas, le caillou
s'éloignera et paraîtra plus petit: c'est la concentration d'un espace virtuel en point ré-
el(chargé de poids). Lorsque vous lâchez le caillou, il semble grandir à partir de son
centre. Si vous observez la même phase sous le point de vue de l'Ineffable, d'en haut, la
pierre se rapprochera lorsque vous la soulèverez; elle semblera grandir, et vous en dis-
tinguerez mieux le contour: c'est la concentration des eaux de l'espace intérieur vers la
périphérie, qui permet la définition de la circonférence. Lorsque vous lâcherez la pierre,
elle semblera alors se réduire vers son centre. Il s'agit du même principe, mais abordé
selon deux références différentes.

Ain Sof Or précède très exactement le moment où vous lâchez le caillou, et Keter est
l'instant qui le suit immédiatement.

La Kabbale exprime que nous existons parce que Dieu a voulu voir Dieu dans le miroir
de l'Existence": le Visage cherche le Visage. C'est précisément ce que j'ai développé.

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6 La Continuité Intemporelle
Nous avons vu que l'Existence manifeste, disons la Création, possède une origine, un
point de départ, et un but, une "fin" , qui est l'accomplissement de l'Intention. Dans le
cas où l'Intention ne serait pas réalisée, en vertu de la liberté de choix humaine, une fin
interviendrait également, mais sa Nature serait tout-à-fait différente: si l'Intention est
accomplie, la "fin" de l'Existence manifeste représente alors un passage vers l'Existence
absolue, ce n'est donc pas une véritable fin. Si l'Homme choisit le néant, alors l'Exis-
tence manifeste (et donc l'Homme) s'en retournera vers le néant ce qui représente une
fin totale et définitive! Car l'Ineffable n'a pas octroyé à l'Homme une quantité illimitée
de choix et de possibilités de se rattraper. Simplement parce que les règles doivent être
justes, conformes à l'Intention, mais surtout au poids nécessité par l'Intention: si
l'Homme choisit le néant et que l'Ineffable se dise inlassablement "Ne tenons pas encore
compte de ce choix, donnons à l'Homme une autre chance", cela ne serait pas juste du
point de vue de l'Homme, car il a fait son choix et Dieu n'en tient pas compte! Ce ne
serait pas conforme non plus au poids de l'Intention car le principe même de la liberté
du choix serait un peu plus émoussé à chaque fois que l'Homme recevrait une nouvelle
chance. Donc, le choix est limité, compté, et si l'Homme ne choisit pas l'Existence, une
fin interviendra quand même en son heure. Cependant, la Conscience humaine n'est
pas, dès le départ, apte à poser d'emblée le choix correct, et ce n'est que normal: il faut
que l'ensemble du problème Bien-mal (Existence-néant) soit exposé à l'Homme, pour
qu'il puisse réellement poser son choix en toute liberté et connaissance de cause. Le
poids du choix ne sera donc pas livré "en bloc" à l'Homme, mais lui sera distillé pro-
gressivement. Cependant, il subsistera malgré tout un instant critique, un choix crucial
qui impliquera définitivement la destinée humaine. Dieu a donc prévu plusieurs tenta-
tives pour l'Homme, mais en nombre limité. Une fois que le compte est à zéro, tout est
terminé car, autrement, le poids du choix serait menace.

La distillation progressive du poids du choix n'est autre que le Temps. Par son choix
correct, l'Homme acquiert du poids, et rend l'Oeuvre de manifestation parfaite. Si ce
poids résultait d'un seul choix, il serait terrible et, dans le cas où l'Homme n'y succom-
berait pas, il rendrait l'Oeuvre instantanément parfaite! Ce serait comme tracer instan-
tanément un cercle parfait. Or le poids est bien sûr morcelé, et l'Homme doit, en fait,
tracer un cercle parfait sur un certain Temps: le parcours humain est un cycle, une rota-
tion. Le Temps est donc une conséquence directe du poids du choix: c' est le Temps
imparti à l'Homme pour faire son choix.

Le choix humain est effectivement un poids, un joug, une rigueur, et ce malgré le fait
qu'il soit l'expression d'une liberté. Car cette liberté était, on s'en souvient, une nécessi-
té: la nécessité du poids réclamé par l'Intention. L'Homme est libre dans son choix,
mais il est contraint au choix. L'Homme est à un niveau d'Existence situé entre le néant
et l'Existence, niveau qui n'est pas illimité, qui se terminera de toute façon, et qui pré-
sente le choix comme une contrainte: il faut choisir! Certes, on est libre de choisir le
néant ou l'Existence, mais on ne peut pas se soustraire à ce choix. C'est essentiellement

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cet aspect de contrainte du choix qui fait que la condition humaine soit le plus souvent
si difficile à supporter. En ce sens la souffrance humaine est une conséquence de la li-
berté de choix qui lui a été donnée, liberté de choix indispensable pour qu'il puisse de-
venir un Etre absolu à part entière. La souffrance humaine est l'expression d'un Don
d'Existence. Ce Don d'Existence Dieu l'a réalisé en sublimant son désir par un acte
d'Amour: notre souffrance est une conséquence de l'Amour divin, ce qui ne veut pas
dire que Dieu a voulu que nous souffrions. Il savait que cela serait ainsi, mais ce qu'il a
vraiment voulu, c'est que nous puissions, par notre Volonté, devenir un Etre absolu à
son égal, et non pas rester une simple image extraite de force du néant et ne possédant
dès lors aucune Vérité propre. Ce qu'il faut comprendre, c'est que l'acte d'Amour posé
par Dieu est de toute façon aussi une souffrance, car c'est en réprimant son désir que
Dieu l'a réalisé: notre souffrance répond donc à la sienne, et sa souffrance répond à la
nôtre! Cependant, si notre souffrance est liée à notre position si délicate entre le néant
et l'Existence, la souffrance divine provient de l'Amour que Dieu nous porte.

Puisque l'Homme doit achever un cycle, parcourir un cercle, il part d'un point de ce
cercle, pour revenir à ce même point: l'origine et la fin sont donc confondues. Ce point
de départ et d'arrivée n'est autre que le Dieu manifeste, à qui est d'ailleurs attribué la
formule suivante: "Je suis l'Alpha et l'Omega". L'utilisation des lettres grecques n'est
pas appropriée, mais l'idée d'une origine et d'une fin confondue en un point divin est
parfaitement exprimée. Le Temps est donc ce qui sépare l'origine de la fin: le parcours
de la circonférence. Et effectivement, en toute logique, la cause rejoint le but:
ils sont les deux visages d'un même principe.

Ce que je vais à présent expliquer, c'est que le concept du Temps implique forcément la
présence d'une origine et d'une fin; que la présence d'une origine et d'une fin implique
forcément que la Création soit discontinue; que le Temps est donc lié à la discontinuité
d'Existence; et que l'Ineffable présente un aspect de continuité d'Existence, donc d'in-
temporalité, ce qui est l'apanage obligatoire de l'Existence absolue.

Le temps implique obligatoirement la présence d'un début et d'une fin. Supposons que
vous traciez une droite qui sera votre ligne du temps. Une droite n'a aucun commen-
cement et aucune fin: elle est infinie dans les deux sens. Vous êtes sur cette droite à un
point appelé présent et vous voulez aller vers le futur. Si vous prenez le sens du futur
pour seule référence, vous n'avancerez jamais parce que, quelle que soit la distance que
vous aurez franchie, elle sera toujours nulle par rapport à l'infini du futur. Pour avan-
cer vraiment, vous êtes obligé de prendre une autre référence: par exemple un point
quelconque du futur à une distance finie de vous. Ce point, vous pouvez l'atteindre.
Mais si vous répétez inlassablement la même opération dans le même sens, vous re-
viendrez progressivement au premier cas: les distances que vous aurez franchies se
réduiront de plus en plus jusqu'à devenir nulles. Pourquoi? Parce qu'en agissant de la
sorte, vous vous référencez de plus en plus par rapport à l'infini devant vous, puisque
vous ne changez pas de sens. En réalité, à chaque étape supplémentaire vers l'avant,
vous ne bougerez pas et ne ferez que diviser de plus en plus votre première étape.
Donc, le temps s'arrête forcément à ce point futur que vous avez choisi pour référence.
On constate, sur la droite, la présence d'un début et d'une fin. Car le point marqué pré-
sent est bien un début: si l'on se réfère à l'infini passé, on obtient le même problème que
pour l'infini futur! Ce raisonnement est fondé sur deux choses: tout d'abord le principe

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de continuité (une droite est un principe continu), et ensuite le principe par lequel tout
élément d'un ensemble prend sa référence à la nature de cet ensemble (un ensemble fini
implique des éléments discontinus et un ensemble infini implique des éléments conti-
nus, principe en contradiction avec certains ensembles mathématiques actuels. Je suis
actuellement sur un projet de théorie circulaire des ensembles visant à éliminer ces
aberrations.)
Le même raisonnement peut être effectué sous l'angle de l'espace. Cependant, dans le
cas de l'espace, on peut faire demi-tour et revenir au point de départ, et recommencer
ce va-et-vient... Le temps ne se franchissant que dans un seul sens, il ne permet pas,
contrairement à l'espace, le retour en arrière. Mais pourquoi cette différence entre l'es-
pace et le Temps, et quel est le sens du va-et-vient possible dans l'espace? La réponse
coule de source:l'espace est un diamètre et le Temps une circonférence. La rotation s'ef-
fectue toujours dans le même sens sur la circonférence ce qui est caractéristique du
Temps. Cette rotation correspond, sur le diamètre, à un va-et-vient qui se rapporte à
l'espace. Le système espace-temps est donc lié à l'équation du cercle. Il est simple de
comprendre pourquoi le Temps est une dimension qui ne se franchit que dans un seul
sens, sans possibilité d'arrêt: c'est une dimension contraignante car elle émane du poids
du choix! En tant que rotation sur la circonférence, le Temps est lié au cercle manifesté,
donc imparfait, alors que l'espace témoigne du triple aspect ponctuel central de perfec-
tion.

Le concept de continuité n'est pas aisé à aborder mais il est indispensable à notre déve-
loppement. Envisageons le cas d'une droite continue: elle est formée d'une succession
de points. Or, un point est de dimension nulle, et toute distance, même finie, est donc
constituée par une infinité de points Dès lors, le principe est, qu'en continuité, une dis-
tance correspond à zéro fois l'infini. Nous avons déjà rencontré cette expression et nous
savons qu'il s'agit d'une indétermination. On peut donc en conclure que toute distance,
en continuité, est indéterminée: la continuité s'oppose à la notion de distance.

En réalité, il faut comprendre que le point est auto-référent: le point est défini par lui-
même. En ce sens, le point est lui-même continu:

Il est la source même de la continuité! Comment? Prenons un point: il est infiniment


petit, c'est une limite à l'infini. Or, la seule chose capable de référencer cette limite est le
point lui-même, car aucune distance n'est déterminée en continuité! En outre, l'infini-
ment grand répond à la même caractéristique:

Nulle distance "finie" ne peut le référencer et, en fait, l'infiniment grand rejoint l'infini-
ment petit et inversement. Car le point auto-référent est lui-même son propre centre de
perfection, et le point ne possède donc, en fait, pas de centre au sens où nous l'enten-
dons.

Ce qui implique que le point ne peut pas être localisé: il est partout et nulle-part. Et
puisque le point ne possède pas de centre, cela signifie que son espace intérieur qui est
censé être nul, est en fait infiniment grand et continu! Un point est en fait capable de
référencer un espace continu, infini, et ce qu'il faut entendre par-là est qu'un point pos-
sède cet espace infini en lui-même. Toute continuité peut donc se résumer à un seul

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point! Ce qui est logique puisque la notion de distance est indéterminée. C'est aussi le
sens à donner à l'unité divine.

On peut le comprendre de la manière suivante. Le cercle est une extériorisation impar-


faite de la perfection ponctuelle centrale. Ce cercle est imparfait parce qu'il est forcé-
ment discontinu. Et la discontinuité en question implique que le cercle n'est pas capable
de "retrouver" son centre ponctuel: c'est ce qui va impliquer par exemple au plan maté-
riel, l'apparition d'un centre de masse sur lequel s'appuie un champ gravitationnel
d'extériorisation de l'imperfection circulaire matérielle. Toujours en vertu de la dis-
continuité, cette projection d'un champ gravitationnel ne sera pas infinie, car le champ
en question décroit, mais pas indéfiniment (discontinuité). Et c'est précisément parce
que cette projection n'est pas infinie que la perfection ne peut pas être obtenue.

Dans le cas où un cercle devient parfait, donc continu, sa projection se base alors sur la
continuité et devient infinie. Or, la limite, à l'infini, de l'aire de la sphère d'un champ
gravitationnel est nulle: c'est un point à l'infini. Et donc le cercle qui devient parfait se
retrouve à l'intérieur d'un point projeté à l'infini: ce cercle se trouve en fait à l'intérieur
de son centre qu'il a projeté à l'infini et est dès lors lui-même ce centre. Et la projection
d'imperfection devient effectivement nulle puisque le cercle s'est confondu à son cen-
tre. La masse est ce qui sépare un cercle de son centre de perfection qui est à l'infini.

La continuité est donc exprimée par zéro fois l'infini. Or, cette expression correspond,
on s'en souvient, à l'Ain, l'Ineffable en recherche d'Intention. Le principe associé à
l'Existence absolue est donc la continuité, c'est-à-dire la ponctualité. Dès lors, l'Exis-
tence absolue est auto-référente. Cette auto-référenciassions est, au fond, ce qui est à la
base même du caractère absolu de cette Existence: l'Ineffable n'a besoin que de lui-
même pour Exister. En outre, l'auto-référenciassions est typique d'un procédé de cons-
cience: la conscience permet de révéler non-seulement ce qui Existe au-delà d'elle-
même, mais elle révèle aussi sa propre Existence. A ce titre, l'Ineffable est donc une
conscience, mais une conscience parfaite bien sûr! C'est pourquoi, dans le chapitre pré-
cédent, j'ai associé l'équation du cercle à un procédé de conscience. La conscience est un
cercle, et une Conscience parfaite est un cercle parfait. Le cycle d'existence que
l'Homme doit parcourir peut lui permettre de rendre parfait le cercle de sa conscience:
le choix se pose donc entre la perversion de conscience ou l'augmentation de cons-
cience, entre le néant et l'Existence, entre le mal et le Bien. LA DESTINEE LEGITIME
DE L'HOMME EST UNE EVOLUTION SPIRITUELLE.

En continuité il n'y a aucune référence particulière. Aucun point ne se démarque par


rapport à un autre car ils se résument tous à un seul point, qui est auto-référent. Ce-
pendant, le temps implique qu'il y ait un début et une fin, soit deux références spécia-
les. Le fait que ces références soit confondues en un point apparaît maintenant logi-
quement: puisque ces références vont être placées sur une continuité, elle seront
confondues, car tous les points de la continuité se résument à un seul. Ce besoin de ré-
férences spécifiques qu'exige le Temps va amener la superposition d'un système dis-
continu sur la continuité de base. Il s'agit, en quelque sorte, d'un balisage de la conti-
nuité, qui va bien sûr entrainer une réduction du niveau d'Existence jusqu'à l'équilibre
souhaité. Car un niveau d'Existence discontinu possède évidemment une Force, une
Vérité inférieure à un niveau d'Existence continu. C'est pourquoi, ainsi que je l'ai déjà

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exprimé, l'équilibre Existence-néant est généré par l'Existence seule, le néant ne pou-
vant rien engendrer: la discontinuité relative à l'équilibre s'appuie de toute façon sur la
continuité existentielle de base.
La continuité ponctuelle va créer le balisage discontinu tout simplement en divisant le
point, le cercle parfait: il s'agira donc d'une auto-division angulaire. L'apparition des
références de la discontinuité va mettre en action le principe du Temps, et par là-même
la définition des distances en fonction du temps. Le temps est donc bien associé à une
discontinuité d'Existence. L'Ineffable qui Existe à un niveau absolu, continu, est dès lors
intemporel. Non pas qu'il soit statique, mais il ne procède que d'un pur aspect chrono-
logique: un état de l'Ineffable suit un état de l'Ineffable, et il est superflu de poser la
question de savoir combien de Temps sépare ces deux états:
L’Ineffable est auto-référent et évolue à son propre rythme qui ne dépend que de Lui et
ne peut être appréhendé que par Lui.

En conclusion, l'Ineffable est continu, intemporel, auto-référent donc cause en-soi, Exis-
tence en-soi, absolue, non-manifeste, et il manifeste son Existence à un Etre possible
qu'il place à un niveau d'équilibre d'Existence discontinu, temporel, hors-soi: la Créa-
tion.

Comment concevoir le fait que l'Ineffable puisse manifester son Existence à un Etre qui
se trouve toujours en son sein? Car, puisque que la référence de continuité est obliga-
toire à tout niveau, il faut en conclure que nous sommes actuellement toujours référen-
cés par l'Ineffable. Et comme l'Ineffable possède intrinsèquement, en lui-même, l'espace
qu'il référence, nous sommes encore en son sein: le champ d'expansion universel est la
continuité de Conscience divine. Cet état de fait peut se traduire par un petit exemple.

Supposons que vous soyez un fervent joueur d'échec en mal de partenaire. Ne pouvant
résister plus longtemps à l'envie de faire une partie, vous décidez de la jouer tout seul.
Cependant, un autre problème se pose: vous n'avez pas d'échiquier sous la main.
Qu'importe: votre mémoire est excellente et vous allez jouer cette partie en pensée.
Donc, au sein de votre conscience, un certain "espace" va être alloué au déroulement de
la partie. Au sein de cet "espace", divers concepts vont évoluer selon des règles préci-
ses, fixées une fois pour toutes au début du jeu. Ces concepts sont les pièces du jeu et
les lois qui régissent leurs actions respectives. Le problème principal est de pouvoir
faire abstraction de ce que vous savez des stratégies que vous avez préparées afin que
la partie soit équitable pour l'un et l'autre camp. Or, c'est ce que peut réaliser l'Ineffable
avec brio. A un tel degré que la Conscience divine est capable de donner une véritable
indépendance d'action à l'adversaire: c'est le sens de l'équilibre parfait créé entre l'Exis-
tence et le néant. L'Homme, au départ, n'est ni avec les "blancs" ni avec les "noirs". Il est
au milieu de l'échiquier: c'est l'enjeu même de la partie (non-péjoratif!). Les noirs avan-
cent leurs pions selon des règles précises. Les blancs en font autant... et l'Homme doit
choisir son camp! Cependant, si l'Homme choisit le parti de l'Existence, alors les forces
du néant seront automatiquement battues car Dieu règne au-dessus de l'échiquier: ses
desseins, une fois validés par l'Homme, ne peuvent être contrés! Mieux, les stratégies
mêmes du néant seront détournées au profit de l'Existence. Si l'Homme choisit le parti
du néant, alors, par la loi du libre-arbitre, le néant emportera la partie... et l'Homme
sera anéanti!

29
L'Ineffable est donc la référence la plus parfaite qu'il soit possible de trouver, et il s'agit
d'un principe de Conscience. Il dispose d'une part, d'une ressource infinie de "Force"
existentielle; d'un principe de Volonté capable de canaliser ladite Force; et d'autre part
d'un miroir, image interne de la Conscience. Ces trois aspects vont donner naissance au
triple aspect du cercle, celui-ci étant la représentation formelle, imparfaite, de la Cons-
cience. Une conséquence de ce triple aspect n'est autre que la triple dimension spatiale.
En fait, de la même manière que les trois principes de Conscience constituent une unité
auto-référente, l'espace tridimensionnel est auto-référent car ses trois dimensions se
référencent mutuellement (de même que trois quarks se référencent mutuellement se-
lon la chromodynamique quantique).

Si l'on considère un espace à une seule dimension, soit une droite, il sera impossible de
lui donner un sens! Si vous vous situer sur cette droite, vous ne pourrez jamais vous
définir ni en mouvement, ni à l'arrêt en raison de la continuité infinie de la droite. Pour
savoir si vous bougez, il faut vous définir par rapport à vous-même, c'est-à-dire consi-
dérer une image de vous (un autre point sous-jacent). A ce stade, vous penserez pou-
voir bouger, mais vous n'y arriverez pas! Parce qu'un sens vaut l'autre et rien ne per-
met de les dissocier. Le lecteur se dira que l'on pourrait choisir le sens qui se trouve
face a soi: il s'agit d'une erreur car le lecteur fait alors appel à sa propre perception de
Conscience qui est tridimensionnelle. Or, nous sommes dans un monde à une seule
dimension et il faut s'y imaginer en tant que conscience à une seule dimension: il n'y a
donc ni devant, ni derrière, ni haut, ni bas: il y a deux sens équivalents et indéfinissa-
bles l'un par rapport à l'autre.

Si l'on considère un monde à deux dimensions, à savoir un plan, on constate le même


problème. Car on va alors tenter de définir les deux dimensions l'une par rapport à
l'autre. On se dira que le devant et le derrière sont définis par la gauche et la droite de
l'autre dimension, et inversement. C'est, encore une fois, une erreur. Car le haut et le
bas n'étant pas définis, la gauche et la droite se mêlent (rotation d'indétermination au-
tour de l'axe devant-derrière), et le devant et le derrière se mêlent (rotation d'indéter-
mination autour de l'axe gauche-droite) On comprend dès lors, que l'auto-
référenciassions d'un système, et notamment de l'espace, se base fondamentalement sur
un triple aspect de références mutuelles. La Conscience Ineffable est la source même de
ce principe, et c'est pourquoi elle est considérée comme le treizième point (centre) de
l'Alliance: 1 unité auto-référente par 3 aspects, soit 13. C'est aussi pourquoi 13 est
considéré comme l'unité (d'auto-référence) et, en hébreu, le mot Ehad qui signifie "Un"
vaut 13 (Aleph-Het-Dalet). L'origine du mot Dieu (Al) est la même: Aleph-Lamed
1+30=31. L'Ineffable 13 est le correspondant non-manifeste du Dieu manifeste Al 31: il
y a inversion à travers le miroir existentiel. Le mot Amour (Ahava) vaut également 13
(Aleph-He-Vaw-Aleph) car il témoigne du retour possible à l'Unité parfaite. Et le nom-
bre Pi débute par 3,1...
En outre, l'auto-référenciassions du triple aspect spatial permet alors la détermination
parfaite de SIX sens (deux par dimension), et le cercle se divise en SIX parties, de même
que l'Oeuvre fut réalisée en SIX jours. Cette auto-référence d'un système triple transpa-
raît à tous niveaux de l'Existence, aussi bien en génétique où un codon est constitué de
trois bases, qu'en musique où un accord est constitué de trois notes: deux exemples
parmi tant d'autres!

30
La pyramide (égyptienne) est un symbole de l'Oeuvre. Elle témoigne d'une élévation
triangulaire (triple aspect auto-référent) sur une base carrée. Cette base carrée est la
plus stable que l'on puisse trouver: c'est la pierre angulaire. En ce qui concerne l'espace,
les trois dimensions spatiales sont liées par un principe de perpendicularité, soit des
angles de 9O° caractéristiques du carré. De même que l'espace développe ses trois di-
mensions sur base de la perpendicularité (carré), de même la pyramide développe ses
faces triangulaires sur une base carrée. Et le nombre Pi commence par 314, soit l'éléva-
tion triangulaire (3) d'un système (1) sur base carrée (4).

Le symbole ésotérique représentant un oeil au centre de la pyramide est en rapport


avec l'Ain, qui signifie "Oeil", et qui est l'Ineffable.

7 La Manifestation d'Existence
L'Ain est l'Ineffable en recherche d'Intention, la Conscience qui se prépare à ramasser
un caillou. L'Ain Sof est l'Ineffable qui a trouvé son reflet et qui a donc ramassé un cail-
lou. L'Ain Sof Or est l'Ineffable qui, ayant concentré la Force, soulève le caillou à la hau-
teur adéquate pour le lâcher. Keter est le premier état de l'Existence manifeste, l'autre
visage du miroir, la partie de la volonté divine présente dans le caillou en chute libre.
On constate que l'énergie potentielle accumulée dans le caillou se transforme en éner-
gie cinétique, en vitesse de chute. Cette chute est bien entendu provoquée par l'attrac-
tion terrestre. Or, au niveau de la manifestation d'Existence, l'énergie potentielle de
l'Ain Sof Or va aussi se transformer en vitesse lorsque Keter prend le relais: il s'agit
d'une vitesse d'expansion.

Quel est le sens et l'origine de cette expansion? Keter porte la volonté divine. Or, cette
volonté implique qu'un équilibre soit constitué entre le néant et l'Existence. Dès le dé-
part de la manifestation, des lois du néant sont donc présentes en keter. En quoi consis-
tent-t-elles? Il s'agit de la caducité d'Existence: dès le début de manifestation, il y a une
altération de l'Existence, a savoir l'impossibilité d'obtenir une forme d'Existence qui soit
parfaite. Un corps matériel, par exemple, possède une masse. Cette masse est, en fait, le
reflet de l'instabilité d'Existence du corps en question. On sait, depuis un certain temps
déjà, que l'Univers est essentiellement ondulatoire. Un corpuscule matériel n'est autre
qu'une onde stabilisée: le corpuscule tente de préserver son Existence en décrivant une
onde parfaite. S'il y parvient, il devient alors une image parfaite de son centre et rejoint
l'Ineffable. Cependant, un corpuscule matériel ne parvient jamais a cette perfection, car
des lois du néant lui en interdisent l'accès. Le corpuscule est donc obligatoirement ins-
table et, afin de préserver sa structure malgré cette instabilité, il va extérioriser ladite
instabilité dans le milieu extérieur. L'extériorisation en question n'est autre que l'émis-
sion d'un champ de gravitation. Or, sur quoi va s'appuyer ce champ? Sur le centre de
masse! Le corpuscule ne pouvant devenir l'image parfaite de son centre, ledit centre
devient un centre de masse, véhicule d'extériorisation de l'instabilité de l'onde sous
forme d'un champ gravitationnel (Figure 4). L'oeuf originel de Keter n'est pas stable,
nous l'avons compris. Mais, contrairement à notre particule, il ne pourra pas parer à
son instabilité en l'extériorisant car, à ce niveau, il n'y a pas de milieu extérieur: il y a
l'oeuf et, au-delà, le champ d'expansion de l'univers, qui n'est autre que la Conscience
divine ineffable. Ce champ d'expansion possède la nature suivante:

31
il est tridimensionnel afin de correspondre au triple aspect ponctuel; il s'agit donc d'un
espace parfait, continu, infini, vierge d'espace-temps. Mais puisque cet espace parfait
est continu, il est aussi forcément ponctuel: l'infini de continuité se résume à un point.
Et l'univers est donc à l'intérieur d'un point, et ce qui est au-delà de l'univers n'est autre
qu'un point :

Donc, puisque l'œuf primordial n'a aucun moyen d'assurer sa stabilité, il va tendre vers
un état d'équilibre. par une vitesse d'expansion. A mesure que cet équilibre interne
s'installe, des formes d'Existence, matérielles par exemple, vont pouvoir trouver leur
propre équilibre en extériorisant leur instabilité. A noter que l'expansion de l'oeuf est
strictement interne, au fond tournée vers l'intérieur, et n'est en fait qu'une variation du
niveau énergétique, une variation du rapport espace-temps vers l'équilibre, cette ex-
pansion progressant vers l'intérieur du point (qui est le champ d'expansion lui-même).

L'aspect le plus important des lois du néant présentes dans l'Oeuvre est la loi d'entro-
pie. Tout système organisé, toute structure tend vers la désorganisation, la perte d'in-
formation. Dans les conditions d'équilibre requises, une forme d'Existence pourra ce-
pendant préserver sa structure (sa négentropie) en accélérant l'entropie du milieu ex-
terne. En ce sens, la gravitation est une force à la fois entropique et négentropique, car
elle émane d'une structure qui extériorise son instabilité (négentropie) et accélère ainsi
l'entrppie du milieu extérieur. La masse est un aspect associé à toute forme d'Existence
imparfaite désireuse de conserver sa structure: la masse est donc... le poids du choix!
Ce qui commet le "bon choix" conserve sa structure mais doit, en retour, subir la ten-
sion existentielle due à la masse.

32
Donc, s'opposant à l'entropie, un principe de structuration va s'appuyer sur l'équilibre
instable, transitoire, d'une forme d'Existence afin d'augmenter la structure, la négen-
tropie. Et c'est ici que matière et métaphysique vont ne plus faire qu'un! Souvenons-
nous que l'équilibre entre le néant et l'Existence est ce qui permet et implique le choix.
Or, cet équilibre est ce qui permet à une structure, notamment matérielle, d'Exister
transitoirement. Le principe est que si le choix correct est effectué, une part de la Force
qui avait été "mise sur le côté" est récupérée, Force qui va réaliser la montée vers l'Exis-
tence. Cette montée vers l'Existence se fait par augmentation (qualitative!) de la struc-
ture. A cet égard, l'entropie représente les lois du néant présentes dans l'Oeuvre, et la
négentropie est Existence. L'Existence absolue n'est autre qu'une négentropie parfaite
et, de ce fait, toute négentropie est un cercle. Ainsi, un corpuscule matériel, une étoile,
un être vivant, une conscience sont tous des cercles... de plus en plus parfaits!

La Volonté divine s'extériorise à partir de keter fondamentalement par une vitesse.


Cette vitesse doit tendre vers un équilibre et est donc; en quelque sorte, une vitesse de
libération (car il faut se dégager de l'emprise de l'Existence absolue).mais canalisée
pour obtenir une orbitale à l'équilibre. L'Existence manifeste est donc, d'une certaine
manière, en orbite autour de l'Ineffable, mais à une distance telle qu'un réel choix est
possible entre la libération complète (néant) ou le retour vers l'absolu. Dès lors, analy-
sons a présent le processus de manifestation sous l'angle de la vitesse.

L'Ain Sof Or, qui précède la manifestation, est caractérisé par l'équation du cercle où la
Constante est fixée, la Force nulle, et la Concrétisation (manifestation) est nulle aussi.
Du point de vue vitesse, il nous faut donc une vitesse constante (non-nulle) associée à
une vitesse de Force nulle, impliquant une vitesse de manifestation nulle. Ceci s'expli-
que de la manière suivante: la vitesse constante est une vitesse tangentielle; la vitesse
de Force est une vitesse angulaire; la vitesse de manifestation est une vitesse radiale.
Ceci implique que l'Ain Sof Or soit un cercle de rayon infini car, seul ce cas de figure
permet d'associer une vitesse tangentielle constante à une vitesse angulaire nulle. C'est
pourquoi Ain Sof Or est appelé la Lumière sans fin. Le fait que la vitesse radiale de
manifestation soit nulle s'explique comme suit: en l'Ain Sof Or, la constante est précisée
mais n'est pas d'application car il s'agit toujours d'une phase strictement ineffable. Ce
n'est qu'en Keter, bien que la Force y soit (initialement) toujours nulle, que la constante
entre en application.' Ce n'est donc qu'en Keter que la vitesse radiale de manifestation
deviendra effective et sera, au départ, infinie. Il suffit de songer à un arc bandé à l'infi-
ni. Lorsque l'arc. est complètement bandé (Aïn Sof Or) la vitesse de la flèche est nulle
bien que l'énergie présente soit infinie (Force nulle). Lorsque la main lâche prise, l'arc
est toujours bandé au maximum, mais si l'on considère alors la vitesse instantanée de la
flèche, elle ne sera plus nulle car le mouvement commence avec le lâcher de la main
(Keter). C'est pourquoi Ain Sof Or et Keter, les deux visages du miroir, représentent
des états existentiels similaires mais aux caractéristiques manifestes différentes: en
l'Aïn Sof Or la vitesse d'expansion est nulle, alors qu'elle ne l'est plus en Keter.

L'Ain est, dans ce cas, le point central, de vitesse tangentielle nulle et de vitesse angu-
laire infinie (Figure 5). Cette vitesse angulaire infinie est caractéristique de l'Existence
absolue, car elle permet de référencer simultanément toutes les directions (le temps
nécessaire pour effectuer une rotation étant nul). La vitesse tangentielle nulle exprime
la recherche d'Intention. Si elle était indéterminée, on aurait une référenciassions disons

33
"vagabonde", sans but particulier. La mise à zéro de la vitesse tangentielle est l'opéra-
tion de Volonté par laquelle la référenciassions "se focalise" dans la recherche d'une
Intention. En effet, l'Ain correspond à ?= O x infini. Si la volonté était indéterminée, on
aurait infini = ? x infini car infini/infini = ?. Donc, si la Volonté est indéterminée, l'In-
tention est alors infinie, ingérable, inapplicable et, en fait, pas recherchée. L'infini de
l'Intention représente alors le champ même de l'Intention, champ non-encore investi-
gué.

L'Ain Sof est une étape intermédiaire. L'Intention est déterminée, et la Force associée
n'est donc plus infinie, mais fixée en rapport de l'Intention. Cette valeur limitée de la
vitesse angulaire implique que la référenciassions ne se fait plus dans toutes les direc-
tions, mais dans un cap fixé> celui associé à l'Intention. La vitesse tangentielle est tou-
jours nulle car, en réalité, on n'a pas quitté le domaine du virtuel: un objectif à juste été
fixé à partir de celui-ci. Ensuite, la Force est concentrée dans l'Ain Sof Or sous forme
d'énergie potentielle.

Cette énergie potentielle sera libérée par Keter en vitesse radiale qui n'est donc, en fait,
qu'une variation (décroissante) du niveau énergétique. Ce niveau énergétique déter-
mine un rapport Espace-Temps, et tous les cercles concentriques autour de l'Ineffable
vont donc déterminer un "créneau" de l'Espace-Temps. En Keter, l'Espace est nul, et le
Temps est infini. Ce qui est en accord avec la vitesse angulaire nulle malgré une vitesse
tangentielle constante non-nulle: en keter, on parcourt une distance nulle en un Temps
infini. Or ceci est en rapport avec le photon: à la vitesse de la lumière, le photon est

34
censé parcourir une distance nulle en un temps infini en vertu de la contraction des
distances et de la dilatation du Temps. En outre, tout objet voyageant à la vitesse de la
lumière, voyage à cette vitesse quel que soit la référence utilisée, y compris l'objet lui-
même: il voyage à la vitesse de la lumière par rapport à lui-même! Précisément, en Ke-
ter, la vitesse tangentielle est constante et. non-nulle, mais l'on n'avance cependant pas
car la vitesse angulaire est nulle. Donc, en Keter, on voyage a une vitesse constante tout
en restant immobile: on se déplace par rapport à soi-même à une vitesse constante. Ke-
ter est donc une auto-référence (tout comme l'Ineffable d'ailleurs!)

L'explication des choses est la suivante: Keter est la référence photonique, immobile,
unique. Ceci implique, qu'en réalité ce n'est pas le photon qui se déplace par rapport à
nous à la vitesse de la lumière, mais c'est nous qui nous déplaçons (sur les cercles
concentriques intermédiaires) à la vitesse tangentielle constante de la lumière par rap-
port au photon. Le photon lui aussi se déplace à cette vitesse... tout en restant immo-
bile! En fait, le photon est unique: qu'il semble émaner du soleil ou de votre lampe de
chevet, il s'agit toujours du même photon. Ceci est possible car, le photon étant auto-
référent, il est capable de se déplacer par rapport à lui-même et donc d'être partout à la
fois! Cet aspect des choses explique le talent d'ubiquité du photon qu'ont constaté les
scientifiques. D'autre part, la synchronicité universelle, concept amené par les dévelop-
pements de la physique quantique, trouve la même origine: il y a, pour tout l'univers
une et une seule référence, qui plus est auto-référente, garante de la synchronicité, de la
cohérence du Tout.

Le problème de la présence d'un éther véhicule des ondes électromagnétiques (comme


la lumière), qui anima le monde scientifique, trouve ici aussi son explication. Les ondes
sonores se déplacent par basculements successifs des éléments d'un milieu: dans l'air,
les atomes vont successivement se déplacer afin de véhiculer le son Or, quel est le mi-
lieu permettant le déplacement de la lumière? Certains ont supposé qu'il existait un
"éther", milieu subtil permettant la translation de l'onde. Cependant, diverses études
pour révéler cet' éther ont échoué, et pour cause! Car cet éther existe bien: il s'agit du
photon unique, omniprésent et immobile. Le photon ne se déplace pas dans un éther, il
est lui-même cet éther! Capable de s'auto-référencer, de se déplacer par rapport à-lui
même> il peut générer une "trame" d'éther tout en restant unique et immobile. Le dé-
placement d'une onde se fera alors par déformation successive de ladite trame. Toute
onde de l'univers est donc référencée en permanence par un seul et unique photon im-
mobile. Ce fameux éther photonique ne peut pas être révélé par des expériences por-
tant sur la vitesse relative de cet éther, car le photon a une vitesse constante quel que
soit le repère utilisé> ceci parce qu'en réalité, sa vitesse angulaire est nulle> qu'il est
donc immobile et auto-référent. Il est clair que photon est ici utilisé dans son sens le
plus large, et ne doit pas être confondu avec l'"effet photonique", dont les caractéristi-
ques sont variables!

Cette référenciassions photonique de toute onde est à la base du double aspect corpus-
culaire-ondulatoire de l'univers. Le photon est la référence qui "féconde" l'onde, onde
qui, sans lui n'existerait pas! En ce sens, l'onde représente les "eaux" de l'Intention, aux-
quelles la Bible fait référence. Le photon est la part de la Volonté divine qui féconde
l'Intention, c'est le caillou qui tombe dans l'eau. Pourvu qu'il n'y ait pas de vent ou au-
tre cas particulier, aucune onde circulaire n'apparaitra à la surface de la mare Si vous

35
n'y lâchez pas un caillou! L'eau, qui se rapporte aux ondes, représente donc le néant
possible. Lé photon est la Volonté de l'Existence donnant à l'onde la possibilité d'Exis-
ter, transitoirement, et éventuellement d'évoluer en structure vers l'Existence parfaite.
C'est donc bien sur un principe ondulatoire, donc associé au cercle et à sa constante,
que va se baser toute l'évolution du possible néant vers l'absolu. Le poids du choix
prend alors la signification suivante: c'est la contrainte de courbure du cercle. Tant que
le choix est positif, l'équilibre circulaire est conservé et permet la stabilité nécessaire à
l'élaboration d'une structure supérieure plus fine, plus parfaite. En réalité, il faut com-
prendre que toute onde électro-magnétique est non-seulement référencée par l'unique
photon, mais est en plus générée par le photon, et se développe sur une trame photoni-
que synchrone se résumant à l'unique photon.

Revenons à Keter. Au départ de l'Oeuvre se produit une variation du niveau énergéti-


que, qui est spécifique d'un rapport Espace-Temps. Donc, plus on s'éloigne de Keter,
plus la vitesse angulaire augmente, ce qui implique que l'Espace se dilate et que le
Temps se contracte. Selon ce point de vue, qui est celui du manifeste, il s'agit d'une ex-
pansion spatiale à partir d'un "noyau" central. Or, nous avons constaté que, sous le
point de vue de l'Ineffable, il s'agit de la contraction d'une périphérie vers le centre. Les
deux points de vue sont opposés, ce qui est normal en vertu du miroir-interface exis-
tentiel.

Il y a donc, en fait, deux niveaux de référence. D'une part l'Ineffable qui exprime la ré-
férence obligatoire de la continuité ponctuelle sous-jacente à toute possibilité d'Exis-
tence, et d'autre part Keter, la référence manifeste de la Volonté divine Ces deux réfé-
rences impliquent des points de vue différents par exemple en ce qui concerne la liai-
son de la fréquence à l'énergie. Pour l'Aïn, la vitesse angulaire est infinie, ce qui impli-
que que la période de la sinusoïdale associée est nulle et la fréquence infinie. Ces élé-
ments expriment la référenciassions de la continuité ponctuelle de l'Ineffable: il est ca-
pable de déterminer des distances infiniment petite puisque sa période est nulle. La
détermination d'une vitesse angulaire finie précise un cap, c'est-à-dire un éloignement
(métaphysiquement parlant) à une certaine distance du centre.

Mais ce n'est que lorsque Keter entre en action que la vitesse tangentielle constante de-
vient d'application. Cette vitesse exprime un déplacement sur la courbe elle-même. Or,
le déplacement sur cette courbe est nul puisque la vitesse angulaire est nulle. Dès lors,
l'onde associée à ce déplacement sur la courbe sera de période nulle et de fréquence
infinie. Il faut donc considérer que Keter est encore un niveau de continuité. Tout est
donc inversé par l'interface miroir: pour l'Ineffable, une fréquence infinie est détermi-
née par une vitesse angulaire infinie, et pour Keter, une fréquence infinie est détermi-
née par la même vitesse angulaire, mais nulle! L'Ineffable est la continuité d'un état
énergétique nul, et Keter est la continuité d'un état énergétique infini.

Certains se diront que le temps étant indissociable du principe de vitesse, et l'Ineffable


étant atemporel, il est impertinent de le décrire sous un aspect de vitesse. Cependant,
les valeurs limites zéro et infini, absolues donc et liées aux vitesses décrites à ce niveau,
s'affranchissent implicitement du temporel. Une vitesse angulaire infinie est derechef
affranchie du temps (sauf si celui-ci prend aussi une valeur limite). Il faut comprendre
que l'Alliance du Feu et de l'Eau, du Corpuscule et de l'Onde, est aussi celle de l'Espace

36
et du Temps. Donc le Temps y est présent, mais sous sa forme d'Alliance, c'est-à-dire
absolue!

8 Le Tétragramme Sacré
IHVH (Yahveh) est un nom de quatre lettres formé par trois lettres différentes En ce
sens, il se réfère au 3 1 4 initial de Pi. Or, les valeurs respectives de ces quatre lettres
sont: 10 5 6 5, soit au total 26 qui est 2 x 13. Si nous nous livrons a un petit calcul basé
sur Pi, nous obtenons la fonction même du Tétragramme:

3, 1 4 1
1+4=5 +1=6
6-1=5 -4=1
1/10 1+4=5 5+1=6 6-1=5
IHVH

IHVH est l'initiateur de Pi: c'est lui qui lance le cycle a travers 141. Comment?

"L'Esprit de Dieu planait sur les eaux.

Le Iod est l'Esprit de Dieu. La signification de cette lettre est main ou encore point". Or,
ce point plane sur les eaux! En fait, il est en translation par l'effet de la lettre He qui si-
gnifie "souffle' et qui représente le souffle divin. Mais nous avons vu que les eaux re-
présentent les ondes, ou le cercle Si l'on préfère. C'est le Vaw, en tant que contrainte
circulaire, et dont la signification est "crochet", qui va interrompre la translation et la
diriger en sens inverse. Par le second He, le mouvement revient vers l'origine. Le Té-
tragramme sacré exprime donc un mouvement de va-et-vient qui correspond en fait a
la création d'un cercle, d'une onde. L'Esprit de Dieu, le Iod, est l'aspect masculin qui va
féconder l'onde HVH. Le Iod représente l'aspect corpusculaire de la matière, et HVH
l'aspect ondulatoire. IHVH introduit donc le cercle, mais sous son coté itinérant, tem-
porel, cyclique.

Il faut comprendre que 3,1 se rapporte a l'Ineffable (13), et que l'apparition du 4 (3,14)
exprime, entre autres, l'introduction du facteur Temps. De fait, nous définissons usuel-
lement trois dimensions spatiales selon un principe unique soumis è une quatrième
dimension, le temps: 3 1 4.

Tout, dans l'univers, est soumis IHVH, que ce soit le système solaire, la lumière, les
battements du coeur d'un homme. Ce Tétragramme imprononçable, est cependant
prononcé sans cesse par une grande partie des êtres vivants, car il régit aussi le cycle de
la respiration: IHVH est le Dieu Vivant.

La mise en action de cette Fonction divine qu'est le Tétragramme est présente dans la
Genèse:

I "Dieu"
H "dit"

37
V "que la lumière soit"
H "et la lumière fut"
retour au I "et Dieu vit que cela était Bien"

Dieu voit que cela est Bien car il s'agit d'un c'cycle: ce que Dieu exécute, extériorise, doit
revenir vers lui: il peut alors dire que c'est "Bien puisque le cycle à été achevé totale-
ment, et que l'Intention a donc été réalisée (à ce niveau!).

Le cycle, qui imprègne toute chose, est donc basé sur trois principes fondamentaux: les
trois lettres constitutives I H V. Ces trois lettres sont la manifestation cyclique de trois
"lettres mères" qui sont Aleph, Shin et Mim. Ce triple aspect émane directement de la
triple nature de la circularité de la conscience divine Ineffable: le Cercle parfait.

Les trois lettres mères Aleph, Shin et Mim forment le nom d'une tradition de connais-
sance occidentale: l'Alchimie, qui est donc en rapport direct avec l'Initiation hébraïque.

Nous aborderons les lettres mères plus loin: revenons à Iod He Vaw. Le Iod est associé
à Keter, bien entendu. Il est le principe de Volonté présente dans l'Oeuvre. Le He est le
souffle, l'expansion, l'éloignement provoqué par le retrait d'une partie de la Force ini-
tiale. Le Vaw est le poids du choix, contrainte de courbure du cercle, la rigueur pré-
sente dans l'Oeuvre.

La quatrième lettre du Tétragramme, le second He, représente le retour effectué si un


choix correct à été commis en Vaw.En ce sens, le second He représente la restitution
légitime de la portion de Force qui avait été ôtée. Les deux He ont donc une valeur
égale mais opposée.

Ont peut déduire du Tétragramme Sacré la réponse aux questions métaphysiques:

- D'où venons-nous? De Dieu, nous venons

Iod He <---He---~ Iod

- Qui sommes-nous? Une Image (de Dieu)

Vaw Vaw —---He---~ Iod

- Où allons-nous? Nous allons vers Dieu

He Iod Vaw —---He---> Iod

Bien entendu, au-delà même de ces questions métaphysiques, subsiste la question par
excellence: Pourquoi? Certes, j'ai déjà exprimé que Dieu avait voulu voir Dieu, que le
but de l'Existence absolue était de chercher une Existence possible et de la ramener au
niveau d'Existence absolue. Mais pourquoi? Il nous faut nous pencher d'avantage sur
les notions d'Existence et de Conscience pour trouver la réponse.

38
9 L'Existence et la Conscience
L'Existence est la seule "chose" qu'aucun Homme ne peut nier. Au travers de nos sens,
l'Existence extérieure se manifeste a nous. Les sens transmettent, via les nerfs, les sti-
mulations de l'Existence "hors-soi" jusqu'a notre cerveau. - Mais le système ne s'arrête
pas la: un principe subtil va, en fin de compte, recevoir les informations, et ce principe
n'est autre que la Conscience. Le cerveau apparait donc comme n'étant qu'une interface
psycho-biologique entre le monde physique, biologique et psychologique d'une part, et
la Conscience d'autre part.

En outre, la Conscience reçoit des informations relatives è sa propre Existence: chaque


Homme sait qu'il Existe car il est conscient de sa propre Existence L'Homme a donc
conscience de l'Existence de sa Conscience bien qu'il n'en connaisse pas la Nature. Dé-
finition: la Conscience est une autoréférence d'Existence. Cela signifie que la Cons-
cience révèle l'Existence, y compris sa propre Existence. On comprend déjà qu'en tant
que principe auto-référent, la Conscience soit un principe étroitement lié a l'Ineffable,
qui est aussi Conscience (mais parfaite). La Conscience est donc de l'Existence "en-so~".
Ce qu'il faut a présent comprendre est qu'il n'y a aucune Existence véritablement "hors-
soi" et que toute forme d'Existence est donc forcément Conscience, y compris la ma-
tière.
La Conscience, c'est l4existence et le miroir de l'Existence (référence à l'Ineffable). Ex-
primé autrement, la Conscience provient d'une identité entre le connu et le connaissant.

La Création est réalisée selon un modèle discontinu, temporel, imparfait afin de per-
mettre le choix. Cependant, la présence sous-jacente de la continuité ponctuelle reste
toujours nécessaire, car toute Existence, même imparfaite doit obligatoirement se baser
sur l'Existence, le néant, par définition, n'existant pas! Or, cette continuité ponctuelle
qui reste la trame subtile de toute Existence... est la Conscience Ineffable, l'Existence
absolue. Donc, le véritable champ d'expansion de la Création (et donc de l'univers) est
la Conscience divine. La Création apparaît, sous cet angle, comme Existence "en-soi",
puisque référencée par la continuité. En réalité, c'est par l'établissement d'une série de
lois, définitivement fixées pour la durée de la Création et appliquées a un domaine par-
ticulier de la continuité, que l'Ineffable peut générer une Existence ayant une Nature,
un comportement véritablement "hors-soi", tout en restant malgré tout une part de
1'en-soi Il s'agît de lois du néant appliquées a l'Existence, garantes d'un comportement
dynamique équilibré spécifique de l'"hors-soi".

L'Existence absolue est auto-référente, car la continuité ponctuelle est auto-référente.


L'Existence absolue est Conscience parfaite, car la Conscience est auto-référente. La
Conscience ineffable se référence donc par rapport a elle-même, l'Existence absolue. Les
valeurs que prône l'Ineffable sont donc des valeurs exclusivement attachées a l'Exis-
tence. L'Existence absolue n'agit qu'en vertu d'un accroissement possible de l'Existence
absolue. C'est pourquoi l'Ineffable tente de ramener vers lui de l'Existence possible.
Mais cette opération implique l'utilisation de lois du néant, qui s'opposent aux valeurs
existentielles de l'Ineffable: c'est le viol de l'Intention. L'Existence absolue doit accepter
39
de voir bafouées les valeurs auxquelles elle est attachée si elle désire la naissance d'un
nouvel Etre absolu.

TOUT ACCROISSEMENT D'EXISTENCE IMPLIQUE QUE L'EXISTENCE SOIT


TRANSITOIREMENT ALTEREE! TOUTE CREATION VERITABLE EST UN DON
DE SOI !

Ce qu'il faut cependant savoir, c'est que l'Ineffable est libre de ses actes: ce n'est pas
parce qu'il prône uniquement l'Existence, qu'il en est l'esclave! L'Ineffable est absolu-
ment libre car il est Existence absolue. Il n'est pas soumis a la contrainte du choix, ce
qui implique qu'il peut choisir et agir, mais qu'il est aussi libre de ne pas le faire. En ce
sens, l'Ineffable
ne possède pas, contrairement à l'Homme, de motivation qu'il ne puisse totalement
maitriser: son unique motivation est l'Existence mais puisqu'il est absolu vis-a-vis de
l'Existence, cette motivation ne saurait le dominer. De même que le photon se déplace
par rapport à lui-même, de même l'Ineffable est absolu par rapport à lui-même: l'Inef-
fable est l'auto-référence absolue. La Conscience humaine est un principe imparfaite-
ment auto-référent. L'imperfection vient de ce que la Conscience humaine doit choisir
entre le néant et l'Existence. Plus la Conscience prône les valeurs de l'Existence, plus
elle se référence par rapport a l'Existence, c'est-a-dire elle-même. Au bout du chemin,
l'auto-référence devient parfaite et l'Homme accède à l'Ineffable. L'Existence est le
"Bien" car elle est la référence la plus absolue, et le néant est le "mal" car c'est la réfé-
rence, par définition, inexistante. L'évolution spirituelle passe donc par une succession
de choix Bien-mal selon des données de plus en plus subtiles.

Le caractère absolu que possède l'Ineffable vis-à-vis de l'Existence, donc vis-à-vis de


lui-même, et qui lui permet d'être maître de ses motivations, et de ne pas être soumis
au poids du choix, détermine le fait que toute action de l'Ineffable soit parfaitement
désintéressée et altruiste. C'est ce qui lui permet de sublimer tout désir par Amour. En
d'autres termes, l'auto-référenciation de l'Ineffable est, très logiquement, une auto-
motivation complète! Seul un Etre parfaitement altruiste possède cette faculté.

10 La Sextuple Tête
Donc, l'Ineffable part d'un point (continuité ponctuelle) pour aboutir à un système dis-
continu, imparfait. Initialement, nous savons que le cercle possède un triple aspect et se
divise naturellement par trois. Cependant, la division par six est parfaite (car le rayon
est égal à la corde d'un sixième de la circonférence). Le point, en tant que cercle parfait,
possède aussi ces qualités. La Conscience ineffable est caractérisée par le système triple
Intention-Volonté-Force en équilibre parfait. Cependant, ce que l'Ineffable voit au sein
de l'Intention, c'est son reflet, à savoir un autre triple système Intention-Volonté-Force,
mais virtuel. Chaque système triple peut être représenté par un triangle équilatéral qui
en exprime l'équilibre. Et puisque le reflet est opposé a l'Ineffable, nous obtenons deux
triangles équilatéraux opposés. Ces deux triangles équilatéraux sont aussi en équilibre
parfait car nous sommes au niveau de l'Ineffable. Ces deux triangles représentent res-
pectivement l'Intention (l'eau) et la Force (le Feu) équilibrées par la Volonté. Cette fi-
gure, l'Etoile de David, représente l'Alliance de Feu, la Tête a six exprimée par le pre-
mier mot de la Genèse.

40
Or, l'Etoile de David implique automatiquement la présence de douze points. Douze
est donc, aussi un aspect de la perfection ineffable. Ceci se montre aisément par l'auto-
génération infinie d'Etoiles de David de plus en plus petites. On constate la présence de
douze spirales dont la limite, a l'infini, est un point: l'Ineffable. A quelque niveau que
ce soit, on trouve donc la présence de ces douze spirales. (Figure 6).

Figure 6

A partir de ce système douze parfait, un système imparfait doit être généré. Nous al-
lons voir que c'est par l'ouverture de l'Alliance que cette altération est obtenue.

L'Alliance peut être envisagée selon deux triangles imbriqués mais aussi comme six
cercles dont les centres forment également une Alliance (Figure 7). Le triangle pointe en
haut est le Feu (convention) et le triangle pointe en bas est l'eau: le Feu monte vers le
haut et l'eau coule vers le bas. Or, nous savons que la distance entre le caillou et l'eau
doit augmenter afin que la Force (Feu) soit concentrée par la Volonté, juste avant la
manifestation d'Existence. Donc, la distance entre les deux triangles équilatéraux doit
augmenter: l'Alliance doit s'ouvrir. Cependant, cette "projection" d'ouverture se réalise
en keter, qui est encore un niveau de continuité ou l'Alliance ne peut qu'être respectée!
Dès lors, il y aura bien une ouverture d'Alliance selon des eaux qui se retrouveront en-
dessous de leur niveau initial, mais les eaux originelles restent à leur niveau afin de

41
conserver l'Alliance en Keter. C'est l'origine des "eaux d'en bas" et "des eaux d'en haut"
que l'on trouve dans la Genèse.

Figure 7

Cependant, ne nous soucions pas encore de ces eaux supérieures conservatrices de l'Al-
liance: envisageons uniquement l'ouverture. Le triangle des eaux va donc s'éloigner du
triangle du Feu jusqu’a ce qu'un équilibre soit trouvé. Ce sont les cercles centrés sur les
sommets des triangles qui vont nous indiquer le point d'équilibre. En effet, Si l'on
écarte excessivement les triangles, on constatera l'apparition d'un trou au centre du sys-
tème. Ce trou n'est autre que le néant car il n'est référencé par aucun cercle (Figure 8).
Bien sûr, le néant n'Existe pas, et il ne représente, dans ce cas-ci, que l'échec total et iné-
vitable de l'Oeuvre qui serait basée sur une, ouverture trop grande: c'est le néant de
l'accomplissement de l'Intention. Donc, l'ouverture peut se faire jusqu'à ce qu'un point
unique d'intersection des deux séries de trois cercles apparaisse au centre de l'Oeuvre
(Figure 9). Au-delà de ce point, tout est perdu et en-deçà, rien ne peut se faire avec le
poids nécessaire. Ce point est le centre d'équilibre du système et est toujours référencé
par des cercles. Si, à partir des deux triangles écartés on en prolonge les côtés jusqu'aux
extrémités de l'Oeuvre, on constate la présence d'une Alliance apparemment parfaite
(Figure 9). L'ouverture de l'Alliance se réalise donc selon un principe d'Alliance afin
qu'un équilibre existentiel soit toujours présent. Cependant, cette Alliance n'a pas la
perfection ineffable, car elle est polarisée! En effet, l'Ineffable, le centre de toute Exis-
tence, n'a pas suivi le mouvement de l'ouverture: il est parfait et ne peut être altéré. Il
représente, en fait, la conservation de l'Alliance parfaite qui subsiste au niveau supé-
rieur, et implique donc la présence d'eaux supérieures gardiennes de l'Alliance. Mais
puisque l'Alliance d'ouverture n'est plus centrée sur l'Ineffable, il y a apparition d'une
polarisation entre l'Ineffable, l'Existence absolue d'une part, et un reflet imparfait qui ne
saurait avoir un poids encore équivalent. C'est en vertu de cette polarisation que l'équi-
libre de l'ouverture sera dynamique.

42
Figure 8 Figure 9

Cette polarisation imprègne l'ensemble de l'Oeuvre. Les équations des physiciens ne


parviennent pas à expliquer pourquoi il s'est formé un peu plus de matière que d'anti-
matière. A un moment donné de l'évolution cosmique, matière et anti-matière ont fu-
sionné en libérant leur énergie. Or, un peu de matière a subsisté, ce qui semble illogi-
que si l'on considère qu'il s'était créé au départ autant de matière que d'anti-matière.
Cependant, il faut comprendre que l'Oeuvre est polarisée, et donc l'énergie elle-même
est polarisée, et il est donc logique qu'un déséquilibre initial soit apparu entre matière
et anti-matière. En allant plus loin, la première lettre de la Genèse est un Bet qui pos-
sède la valeur 2,. Une très ancienne tradition ésotérique précise que la signification de
ce Bet initial est qu'il y aurait eu 2 commencements (Bet-Reshît), c'est-à-dire deux Créa-
tions simultanées. En ce sens, la transformation du miroir de l'Intention en milieu fé-
minin (ouvert) aurait été exécutée par une dualité polarisée: deux Créations inverse-
ment polarisées à partir du même Iod. Cette dualité référencée par un unique aspect
permet de résoudre valablement le problème de l'obtention de la polarisation. Les deux
Créations seraient inversement polarisées, mais pas forcément semblables: la dualité
implique qu'elles aient un poids identique, mais leurs formes peuvent être absolument
différentes (Figure 10). A noter que la polarisation dont il est ici question est détermi-
née par un sens de rotation: le sens de rotation universel qui anime les derviches tour-
neurs et certains symboles comme la croix gammée à l'endroit (non-nazie!).

43
Figure 10

L'ouverture de l'Alliance peut aussi s'envisager selon l'angle d'une "prise de pouvoir" .
Au départ, l'Ineffable central est le maître mais, au moment de la manifestation, il
"passe la main" à keter, qui est périphérique. Or, il ne peut y avoir, dans l'Oeuvre, que
six cercles: lorsque l'Ineffable est encore le principe agissant, le cercle central du sys-
tème ne peut pas être considéré car c'est le cercle de l'Ineffable lui-même (Figure 11).
Lorsque Keter prend le contrôle, l'Ineffable n'occupe plus, on le sait, la position cen-
trale: un nouveau centre, imparfait, intervient dans le système. Dans la première "Tête"
à six cercles, c'est la base douze qui prévaut avec l'Ineffable central comme treizième
point. Dans la "Tête" d'ouverture, l'Ineffable est décalé (polarisation) et l'on obtient une
base dix avec l'Ineffable comme onzième point (Figure 12). La base douze est le sys-
tème de référence parfait, ineffable, continu, intemporel, et la base dix est le système de
référence imparfait, manifeste, discontinu, temporel. Ces deux systèmes vont s' unir
selon un principe d'Alliance afin de préserver l'équilibre. Nous obtenons douze cercles,
issus de l'Alliance initiale mais placés selon un schéma vertical relatif à l'ouverture, ces
cercles possédant 22 intersections (plus l'Ineffable), les 22 lettres du Verbe créateur, les
22 diviseurs de 36O° générateurs de polygones. Nous retrouvons, à leur position cor-
recte d'ouverture, les triangles du Feu et de l'eau, et nous constatons la subsistance
d'eaux supérieures gardiennent de l'Alliance initiale. Le centre de la Tête d'imperfec-
tion devient alors le reflet de l'Ineffable, ce qui est correct, et le onzième point devient le
centre d'équilibre du système mixte total (Figure 13).

44
Figure 11

Figure12

45
Figure 13

En keter, tout le futur à manifester est présent: la Volonté répond à l'attente de l'Inten-
tion, concentre et règle la Force, et un principe unique de Volonté, Keter, va, sous forme
d'une constante, manifester et créer l'Oeuvre. Donc, en keter, sont unies dans un même
principe, l'Alliance parfaite associée à l'Ineffable et l'Alliance ouverte de la manifesta-
tion à réaliser. L'Alliance parfaite est la Lumière, et l'Alliance ouverte représente les
Ténèbres. C'est pourquoi, dans la Genèse, Dieu doit séparer la Lumière des Ténèbres: la
Lumière initiale est glauque, diffuse, ouatée, car coexistent dans un même principe une
Lumière pure, typique de l'Alliance parfaite, et les Ténèbres de l'Alliance ouverte à ré-
aliser. Lorsque cette réalisation intervient en manifestation, la Lumière reste à son ni-
veau, et les Ténèbres descendent à leur niveau légitime d'ouverture. On peut alors
comprendre la présence d'une double Alliance initiale superposée dont une partie reste
pure et représente la Lumière, et l'autre partie est vouée à dégénérer vers un état exis-
tentiel inférieur: ce sont les Ténèbres (Figure 14). Cette double Alliance initiale corres-
pond au carré magique d'ordre 5:

17 24 1 8 15
23 5 7 14 16
4 6 13 20 22

46
10 12 19 21 3
11 18 25 2 9
On peut constituer un carré magique de n'importe quel ordre impair et tous suivent
des règles identiques, mais les valeurs de celui-ci sont spéciales:
l'ineffable 13 est central; la somme de deux nombres opposés par rapport au centre est
toujours de 26 (IHVH); la somme de chaque ligne, chaque colonne et chaque diagonale
est de 65 (Adonaï), soit 5 X 13; la somme de tous les nombres impairs vaut 169, soit 13
au carré. Dans ce carré magique, le centre est l'ineffable, l'ensemble des nombres im-
pairs, sauf le 13, représente la Lumière et l'ensemble des nombres pairs représente les
Ténèbres. Le carré d'ordre cinq s'obtient à partir de 9 séquences génératrices. Or, nous
verrons que l'Ennéagone (polygone à 9 côtés) possède un lien avec la double Alliance.

1 2 3 4 5 6 7 8 9
! ! ! ! ! ! ! ! !
18 25 2 9 11 18 25 2 9
17 24 1 8 15 17 24 1 8
16 23 5 7 14 16 23 5 7
20 22 4 6 13 20 22 4 6
19 21 3 10 12 19 21 3 10
18 25 2 9 11 18 25 2 9
17 24 1 8 15 17 24 1 8
16 23 5 7 14 16 23 5 7

Il s'agit de Ténèbres et non de noir. Le noir représenterait le néant, qui n'Existe pas!
L'Existence associée à l'ouverture est toujours de l'Existence, mais au sein de laquelle
peuvent agir des "lois du néant" en vertu de l'équilibre dynamique. Cette Existence al-
térée n'est donc pas néant, et ne comporte aucun néant véritable: c'est une Lumière al-
térée... des Ténèbres!

A présent que nous avons un schéma général de l'Oeuvre, l'on peut se demander où se
trouve la base dix de discontinuité. Certes, il y a 22 intersections, soit douze supérieu-
res et dix inférieures. Et c'est pourquoi l'on peut dire que le Verbe (22 lettres) est l'outil
utilisé par Pi (Dieu manifeste) pour réaliser la jonction entre la continuité (douze) et la
discontinuité (dix): les six premières décimales de Pi, représentant la Lumière glauque
de Keter, en témoignent: 1+4+1+5+9+2=22 soit 12+10, et 1 x 4 x 1 x 5 x 9 x 2= 360 qui
possède 22 diviseurs entiers générateurs de polygones, soit 12+10. Le fait que 360 pos-
sède en tout 24 diviseurs exprime le fait qu'il y a, au départ, un double système, soit 24
intersections centrées sur un seul Ineffable (car l'Ineffable est unique). Or, lorsque ces
deux systèmes se placent selon l'ouverture, deux intersections "disparaissent" dans le
système destiné à être perverti: il ne reste donc que 22 intersections plus l'Ineffable.

En fait, c'est la polarisation de l'ouverture qui va nous permettre de trouver et de visua-


liser la base dix. Il nous faut trouver "quelque chose" qui. réponde à l'équilibre symétri-
que latéral, horizontal, mais qui témoigne aussi de la polarisation verticale. Cette

47
"chose" doit donc être horizontalement symétrique, et verticalement asymétrique. Or il
suffit de considérer les portions d'un tiers de circonférence définies par le système au
bas de chaque cercle, sauf deux. Ces portions de circonférence sont latéralement symé-
trique et verticalement asymétrique et elles sont au nombre de ...10 ! sont les dix séphi-
roth (le mot séphira signifie à peu près saphir et chiffre) les dix réceptacles de la Lu-
mière (Figure 15). Le système opérationnel dynamique de l'Oeuvre sera constitué de
ces dix sephiroth et des 22 lettres appelées Cinéroth, soit 32 voies de la Connaissance. Il
s'agit de l'Arbre de Vie, l'Echelle de Jacob ou encore le mont Sinaï. Toute chose au sein
de l'Existence manifeste, peut être traduite en structure et dynamique par l'Arbre de
Vie, de l'Atome à la Conscience en passant par l'automobile et le corps humain.

Figures 14 et 15

48
11 Les Lettres Mères

Les lettres mères sont celles qui sont capables de générer toutes les autres lettres, en
clair, tout le système manifeste. Elles sont au nombre de trois, ce qui fait bien sûr réfé-
rence au triple aspect du cercle ineffable, au triangle équilatéral.

Si nous traçons un cercle et, au sein de ce cercle, un triangle, un carré et un pentagone


en partant d’un même point (keter), nous obtenons dix points sur la circonférence, liés
entre eux par les douze côtés des trois figures géométriques (3+4+5=12). En reliant cha-
que point au centre (Ineffable), on obtient dix segments supplémentaires. Il y a alors
dix points périphériques et vingt-deux segments: 10 séphiroth et 22 cinéroth (Figure
16). Le triangle, le carré et le pentagone semblent, à cet égard, constituer les trois lettres
mères, à savoir les diviseurs 3, 4 et 5. En outre, cette manière de faire suit exactement le
début de Pi: 3 (Triangle) 1 (retour à Keter) 4 (Carré) 1 (retour à Keter) 5 (Pentagone).

Figure 16

49
Il existe, en fait, 6 familles de lettres:

3, 6, 12, 24
4, 8
5, 10, 20, 40
9, 18, 36, 72
15, 30, 60, 120
45, 90, 180, 360

On constate que les lettres-témoins des séries, à savoir 3,4,5,9,15,45 peuvent être géné-
rées par les trois lettres mères 3,4 et 5. En effet, 9=3 X 3; 15=3 X 5; et 45=3 X 3 X 5. Donc,
l’ensemble du Verbe peut être obtenu par 3, 4 et 5.

Cependant, si l’on multiplie 3 X 4 X 5, on obtient 60. Or 60 est bien divisible à la fois par
12 et par 10 et, à ce titre, semble pouvoir réaliser l’Alliance des deux bases. Mais il n’en
est rien car 60 ne possède pas un nombre de diviseurs suffisant: 60 possède 12 diviseurs
parmi lesquels seuls 10 sont des lettres. Il n’y a que 360 qui réalise vraiment la cohé-
rence douze-dix au point de vue nombre de lettres (22=12+10). Donc, 3 4 et 5 sont let-
tres mères selon le point de vue du schéma que nous venons d’envisager, mais ne peu-
vent être opérationnellement mères car elles ne génèrent pas 360. Elles génèrent 60 qu’il
faut encore multiplier par 6 pour atteindre 360. Or, 6 est égal à 3 X 2. La multiplication
par deux ne pose pas de problème car le diviseur 2 n’est pas une lettre. Mais la multi-
plication par 3 implique une nouvelle utilisation de la lettre-diviseur 3. Donc, 3 4 et 5
exigent une double participation du 3 3 X 3 X 4 X 5 = 180. Il suffit alors de multiplier
par 2, ce qui est immédiat:
180 X 2 = 360.

Donc, 3 4 et 5 sont bien les lettres mères. Cependant, la double utilisation obligatoire du
trois, introduit bel et bien une autre lettre: le diviseur 9 qui possède ses propres caracté-
ristiques. Il y a donc 3 lettres mères plus une lettre soit 4 lettres: 314 ! Le problème vient
du fait que, dans le schéma basé sur le triangle, le carré et le pentagone, on part de ke-
ter, puis on suit le début de Pi: 3,1415. Or, il n’y a pas d’unité avant le trois qui com-
mence Pi (l’unité est présente dans la perfection triangulaire même) et l’on commence
donc à un niveau ineffable afin de représenter du manifeste! Car ce qui est avant la vir-
gule est l'Ineffable...Dans l’Alliance ouverte, ce n’est plus l’Ineffable qui est central,
mais un nouveau centre (Tiphéreth): du point de vue “poids” métaphysique,
l’ouverture n’est donc plus un cercle, mais un oeuf en raison de la polarisation.

Le manifeste commence en Keter, qui est certes toujours à un niveau de continuité,


mais qui contient déjà la discontinuité à venir. Donc, en manifestation, il est nécessaire
d’envisager les choses à partir du 1 qui suit la virgule: 3, I 41592... et l’on constate que
les trois premiers chiffres qui apparaissent en dehors de l’unité sont 4 5 et 9. Au prin-
cipe 314 => 3+1=4, est substitué le principe 9+1=10.

Le principe des lettres mères n’est donc pas simple car elles sont naturellement régies
par 314 lors du passage de manifestation: il faut donc envisager les lettres mères diffé-
rement en fonction du niveau que l’on considère. D’un pur point de vue conceptuel, lié
à l’ineffable, les mères sont 3 4 et 5, car 9 est le fruit du 3. Mais d’un point de vue mani-
feste, le 9 supplante le 3 car il le contient de toute façon, et possède des vertus propres
50
que le 3 n’a pas. 4 5 et 9 sont bien les trois lettres mères “opérantes”. On a pu constater
qu’une, parmi les 6 séries de lettres, ne s’obtient qu’indirectement: 45 3 X 3 X 5, en fait:
45= 9 X 5.

La cohérence à réaliser dans l’Oeuvre entre la continuité et la discontinuité s’exprime,


dans la première séquence de Pi, par la liaison effectuée entre les opérations de généra-
tion (multiplication-division) et les opérations de formalisation (addition-soustraction).
Les lettres mères opérantes 4, 5, et 9 réalisent cette cohérence car elles peuvent générer
360 qui est divisible par 10 puis par 12, et possède 10 + 12= 22 diviseurs créateurs de
polygones. (360:10=36, 36:12=3)

En résumé, l’Oeuvre comprend 360’ qui sont obtenus par les trois lettres 4, 5 et 9. Le 4
vient du 2, mais le 2 n’est pas une lettre. Donc le 4, bien que n’étant pas un nombre
premier, est cependant une “lettre première Quant-au 9, il est généré par le 3, qui est
bien une lettre, et le 9 n’est donc pas une “lettre première . C’est pourquoi 3,4 et 5 sont
fondamentalement mères, alors que 4,5 et 9 sont opérationnellement mères. Ce qu’il
faut comprendre est qu’une lettre, et notamment une lettre mère, est un concept qui
émane directement de l’Ineffable, et qui est donc de pure Force. Les valeurs chiffrées
qui y sont associées sont un aspect formel de manifestation dès lors complexe et entre-
lacé. C’est pourquoi il est dit que les lettres se sont présentées au Créateur pour partici-
per à l’Oeuvre: le Verbe est un principe essentiellement ineffable et donc antérieur au
Créateur manifeste.

Au sein même de la manifestation, le triple aspect des lettres mères va être transmis à
trois autres lettres spécifiques de la dynamique d’ouverture:
lod, He, Vaw, les trois lettres constituantes du Tétragramme sacré IHVH.

L’ensemble des lettres est donc l’outil à disposition de Pi (Volonté) lui permettant de
garantir la cohérence entre les bases 12 et 10. Chaque lettre aura donc une valeur nu-
mérique différente suivant qu’elle est exprimée en vertu de l’une ou l’autre base.

Sur le schéma représentant les dix séphiroth, on peut constater la présence de 7 ni-
veaux. Or, on peut remarquer que seulement 6 niveaux sont inclus dans le cercle de
l’Alliance ouverte: le septième niveau est constitué par la dixième sephira qui prend sa
source sur le cercle d’Alliance, mais développe sa portion de courbe à l’extérieur de
l’Alliance (Figure 17).

Le septième jour est de repos pour l’Oeuvre divine, car tout ce qui devait être réalisé
tient en six jours. Le septième jour n’est pas absent pour autant: c’est le jour
d’ouverture de l’Oeuvre, le jour où l’Homme doit poser son choix. Ainsi, le septième
niveau du système qui correspond à la dixième sephira est un niveau d’ouverture
puisque que son développement se fait à l’extérieur de l’Alliance ouverte. En ce sens, ce
septième niveau est la concrétisation du fait que l’Alliance soit ouverte: c’est le fruit de
l’ouverture. En fait, le septième niveau qui est la dixième sephirah fait partie du qua-
trième cercle de l’Arbre (Figure 18). Or, si l’on observe les puissances de 4
4 Exp 1= 4
4 Exp 2= 16~ 1+6= 7
4 Exp 3= 64~ 6+4= 10

51
4 Exp 4= 256~ 2+5+6= 13~ 1+3= 4
4 Exp 5= 1024~ 1+0+2+4= 7
4 Exp 6= 4096~ 4+0+9+6=19= 1+9= 10

...et les puissances de 7


7 Exp 1= 7
7 Exp 2= 49~ 4+9= I3~ 1+3= 4
7 Exp 3= 343~ 3+4+3= 10
7 Exp 4= 2401~ 2+4+0+1= 7
7 Exp 5= 16807~ 1+6+8+0+7= 22~ 2+2= 4
7 Exp 6= 117649~ 1+1+7+6+4+9= 28~ 2+8= 10

on s’aperçoit que 4, 7 et 10 sont intimement liés.

Figures 17 et 18

Il y a donc neuf sephiroth à l’intérieur de l’Oeuvre, et une dixième qui se développe à


l’extérieur (mais en équilibre car toujours attachée à l’Oeuvre par son origine).
L’Oeuvre est donc achevée par la réalisation d’un système 9 basé sur 6 niveaux: c’est
l’ennéagone, le polygone à 9 côtés obtenu à partir de l’ouverture de la double Alliance
initiale (Figure 19). C’est donc bien par la lettre-diviseur 9 que s’achève l’Oeuvre et, en
effet, le chiffre 9 est la dernière lettre présente dans les 6 premières décimales de Pi:
,141592, le 2 final n’étant pas une lettre à ce stade d’interprétation.

52
Figure 19

Si l’on considère que l’ensemble du cercle de l’Oeuvre comprend 360’, chaque sephira
constitutive aurait alors un “poids” de 360:9=40. Or le système contient en tout 10 se-
phiroth (9 internes et une externe). L’ensemble
aura donc un “poids” de 40 X 10 = 400 C’est pourquoi la valeur des lettres est fondée,
en base 12, sur 360’ et ses diviseurs entiers, et en base 10, sur 400 comme maximum
d’un système décimal:

Nombre de lettres:
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Il 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22

Valeurs décimales:
I 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 200 300 400

Valeurs de division du cercle:


3 4 5 6 8 9 10 12 15 18 20 24 30 36 40 45 60 72 90 120 180 360

Valeurs des angles correspondants:


120 90 72 60 45 40 36 30 24 20 18 15 12 10 9 8 6 5 4 3 2 I

On constate que l'on passe du système en degrés (360°) à celui exprimé en grades (400)

On s’aperçoit que la “lacune” qui existe dans le système de division est le chiffre 7, qui
représente l’ouverture. 360’, l’Alliance, n’est pas divisible par 7. Cependant, cette Al-
liance est ouverte et doit donc pouvoir obtenir le 7. Sans entrer dans de longs dévelop-
pements, observons que:

53
1/3+1/4+1/5+1/6+1/8+1/9+1/10+I/I2+1/15+1/18+1/20+1/24+1/30+1/36+1/40+1/45+1/60+1/
72+1/90+1/120+1/180+1/360= 1,75 soit 7/4.

Le Verbe possède effectivement, dans son ensemble, le chiffre manquant 7, et donc la


base 10 et son septième niveau d’ouverture. Le Verbe est donc l’outil dont dispose Pi
pour réaliser la cohérence entre le système parfait de continuité et le système dégénéré
de discontinuité.
-
C’est pourquoi le nombre Pi est transcendant: il doit pouvoir partir de la discontinuité
numérique pour aboutir, par une alchimie d’une finesse infinie, à la perfection de la
continuité ponctuelle: ses décimales tissent donc ce lien subtil à l’infini!

Car le passage d’une base à une autre n’est pas aussi évident qu’il n’y parait! Suppo-
sons que vous possédiez quelque chose qui se divise par 12, et dont chaque unité ainsi
obtenue se divise encore par 12 et ainsi de suite. Or, vous désirez à présent diviser la
chose en question par 10. Au départ, il vous suffira d’ôter 2 éléments: il en restera 10.
Cependant, chaque élément doit encore pouvoir être divisé par 10: allez-vous ôter 2
éléments à chaque division jusqu’à l’infini? Il faut comprendre qu’un changement de
base implique une modification de la Nature de l’unité: une unité de base 12 n’est pas
semblable à une unité de base 10, même ai leur “poids” est équivalent. Il est donc né-
cessaire de changer la Nature de l’unité jusqu’à l’infiniment petit (ou l’infiniment
grand) afin d’établir un changement de base réellement pertinent. C’est pourquoi Ke-
ter, qui résume les deux bases en un seul principe, se trouve à un infini énergétique.

L’Alliance numérique présente au sein de Pi est la suivante:

1 1 9 Feu
4 5 2 Eau

Les deux principes sont en équilibre puisque: 1+1+9=11


4+5+2=11

L’Alliance se forme de la manière suivante: 1 X 1 X 9 = 9

4 X 5 X 2 = 40

9 X 40 = 360

Le lien qui unit les lettres n’est autre que l’Homme, car Homme se dit ich (AISh) où
l’on retrouve le Feu (ASh) et la Volonté (lod). La valeur de l’Homme est 1+10+300=311.
Or ai l’on divise Pi par 311, on obtient:
452
Pi/311= 0,010101 5841...
119

L’Alliance des six premières décimales est alors: 010101. Les chiffres correspondant aux
trois 1 sont, dans la séquence de Pi: 4 5 2 et 4 X 5 X 2 =40 et 40 est l’eau de l’Alliance.

54
D’autre part Homme se dit A I Sh, soit 1 10 300, ce qui correspond en fait à la séquence
I I 9 (car c’est la séquence qui disparait, remplacée par trois zéros dans la division par
311): donc l’Homme est Feu, Dieu, potentiellement au sein des eaux de l’intention, et en
divisant Pi par le Feu humain, il reste l’Eau.

1 1 9 =Homme Feu
4 5 2 = Incarnation Eau

Pi/311= 010101

Lorsque l’Homme incarné atteind la perfection de l’Homme de Feu, image du divin, il


réalise l’Intention en fermant le cercle de l’Alliance.

ASh (Feu) + M (Eau) = AShM (Alliance)

(Alef Shin) (Mim) = (AlChiMie)


1 X 9 X 40 = 360

La lumière blanche est composée de trois couleurs de base en proportions précises. Ces
trois couleurs de base (jaune, rouge, bleu) forment trois couleurs secondaires (vert,
orangé, violet). Il y a donc 6 couleurs groupées par 3 extraites du blanc. Ceci est en rela-
tion avec l’Alliance: les trois couleurs fondamentales sont en rapport avec les lettres
mères et forment le triangle du Feu, et les trois couleurs secondaires forment celui de
l’Eau.

Lorsque la lumière solaire (Feu) passe à travers la pluie (Eau), il y a apparition du phé-
nomène optique de l’Arc-en-ciel. C’est pourquoi ce dernier est un symbole biblique de
l’Alliance du Feu et de l’Eau. Il s’agit d’un arc et fait donc référence au cercle.

55
12 Le Paradoxe universel

Nous évoluons à un niveau d’Existence au sein duquel peuvent agir des "lois du
néant", le néant n’existant pas. Selon notre point de vue, l’ensemble de l’Existence ap-
paraît d’une manière paradoxale, toute chose possédant, en quelque sorte, son côté face
et son côté pile. Et les multiples contradictions sévissant au sein de la nature humaine
en sont le témoignage flagrant. L’Homme n’est ni bon, ni mauvais: il est les deux à la
fois car les alternatives du choix lui sont proposées simultanément dans une optique
d’équilibre dynamique, la dynamique en question résultant de la tension entre les pôles
du paradoxe.

Mais là où le paradoxe prend, d’une certaine manière, sa plus haute importance, est
dans le problème s’attachant à l’Existence de Dieu. Car l’Homme doute de l’Existence
divine: tantôt, il y croit (plus ou moins), tantôt il n’y croit pas. Or, la vérité est que les
athées et les croyants ont tous raison! Car l’Oeuvre est ouverte: il est permis de choisi.
L’Existence (Dieu), ou le néant (échec de l’Oeuvre), et chacun obtiendra ce qu’il a choi-
si! C’est pourquoi certains croyants considèrent que les athées se font eux-mêmes jus-
tice! Cependant, ceci est une affirmation à l’emporte-pièce, car la réalité est plus subtile
que ça!

Il y a, parmi les athées, autant sinon plus d’êtres attachés aux valeurs de l’Existence et
prêts à les défendre, que parmi les “croyants”. Ceci parce que, dans bien des cas, un
substitut de Foi est réalisé: l’Homme remplace Dieu en tant que référence centrale et
valeur essentielle de l’Existence. Ce qui n’est pas faux, puisque l’Homme est, si tout va
bien, une Conscience parfaite en devenir, c’est-à-dire une partie du divin à l’égal de
Dieu. On comprendra dès lors que croire en Dieu (d’une manière conforme!) ou croire
en l’Homme, c’est choux vert et vert choux! De ce fait, l’athéisme n’est pas du tout une
raison valable de condamnation métaphysique. Le seul critère, en la matière, est
l’attachement aux valeurs de l’Existence. On peut en conclure que le choix est proposé
aussi bien à l’athée qu’au croyant, et qu’en fonction du choix un athée progresse vers
Dieu et un croyant s’en éloigne. Et ce principe vaut aussi dans le cas où l’athée et le
croyant conservent leurs convictions respectives!

Bien sûr, tout homme (ou femme) progressant vers l’Existence finit inévitablement par
être initié, et le problème de l’Existence divine disparaît. Ainsi, un athée peut com-
prendre la réalité de sa Foi en l’Homme au travers de l’initiation, et un “croyant” per-
dre sa “pseudo-Foi” vers le néant en raison de choix existentiels incorrects. Pour tout
dire, la résolution du paradoxe au niveau absolu concilie à la fois l'Existence et la non-
existence divine. La pensée duale est typique du paradoxe humain. En l'Ineffable, elle
n'a simplement plus cours!

Car la Foi ne sauve pas! C’est le choix qui sauve! Toute Foi antérieure au choix n’est pas
une Foi véritable, car elle compromettrait la liberté du choix! Et la véritable Foi est une
conséquence du choix! Si donc la vraie Foi est le témoignage d’un choix correct et donc

56
d’une sauvegarde future éventuellement assurée, ce n’est pas elle qui sauve, mais bien
le choix.
Exprimé autrement, c'est la promulgation de l'Existence qui est essentielle. Si alors on
parle de Foi en l'Existence, c'est alors correct. Et Dieu prend alors sa véritable nature:
l'Existence...
En résumé, peu importe la foi dogmatique en un dieu, seul compte l'attachement à
l'Existence.
Ce qui est logique puisqu'on se souvient que la seule question qui est vraiment posée
est:
"To be or not to be..."

Le fanatisme est la caractéristique d’une foi antérieure au choix, foi dont la force pro-
vient du niveau égotiste: un fanatique n’est pas attaché à sa foi parce que les valeurs de
l’Existence lui ont été révélées et expliquées, mais parce qu’il a un besoin psychologi-
que “viscéral” de cette foi. Si cette foi le quitte, un déséquilibre psychologique affectera
l’individu (ou la collectivité). C’est la peur égotiste de ce déséquilibre qui provoque le
fanatisme. Et les méthodes inacceptables des fanatiques sont la preuve flagrante de leur
in accession aux valeurs de l’Existence!
Un initié n’usera jamais de telles méthodes, car les valeurs de l’Existence lui sont pro-
gressivement enseignées, son choix s’étant porté dans le bon sens: celui de l’Existence.
La force, mais surtout la pertinence de sa Foi, sera supérieure à celle des fanatiques
avec lesquels il ne saurait être confondu (bien qu’un léger côté viscéral, égotiste, puisse
ne pas disparaître immédiatement, l’initié étant, malgré tout, un Homme incarné!).

En conclusion, Dieu Existe et n’Existe pas, tout à la fois, en vertu de la liberté du choix.
Ceci parce que Dieu a réussi à ne pas investir sa propre Existence dans l’Oeuvre (il n’a
pas plongé sa main dans la mare!). Il est Existence en-soi, au-delà de notre perception
existentielle usuelle, et chacun est libre de le reconnaître ou pas!

Le paradoxe de l’Existence manifeste provient de la tension entre deux droites rigou-


reusement parallèles, dont le point d’intersection, à l’infini, représente la résolution du
paradoxe... l’Ineffable! On comprendra que l’Ineffable soit un niveau d’Existence émi-
nemment plus cohérent que le nôtre bien que, de notre point de vue, il s’agisse d’un
état fort peu accessible à notre entendement.

L’équilibrage de la tension du paradoxe est réalisé par une droite intermédiaire. Sur
l’Arbre sephirothique, il y a donc trois “piliers”, qui correspondent au triple aspect cir-
culaire. D’un point de vue opérationnel (cyclique), ils sont associés aux trois lettres
constitutives du Tétragramme sacré: lod, He, Vaw. Les trois piliers ne se coupent pas
au point central ineffable comme dans un système d’Alliance parfaite (Figure 20), mais
ils sont parallèles en vertu de l’ouverture de l’Alliance (Figure 21): l’ouverture de
l’Alliance est la naissance du paradoxe.

57
Figures 20 et 21

Elle entraîne entre autres, le paradoxe qui veut que tout soit écrit, alors que rien ne l’est
vraiment. A savoir que la Volonté divine a utilisé toute la puissance et la pertinence à
sa disposition afin que l’Oeuvre accomplisse l’intention: c' est l’aspect “Tout est écrit!”.
Cependant, la Volonté a tenu compte du poids nécessaire en permettant l’ouverture de
l’Oeuvre: c’est l’aspect “Tout est à écrire!”. Sur l’Arbre, le pilier de droite, qui est le pi-
lier de Force, proclame que “Tout est écrit”, alors que le pilier de gauche, le pilier de
forme, précise que “Tout est à écrire”. Le pilier central gère le paradoxe jusqu’à ce
qu’un niveau de perfection vienne définitivement à bout dudit paradoxe.

La philosophie occidentale est basée sur la notion de progression linéaire, alors que la
perception orientale, par exemple, est fondée sur le cycle. Cette divergence peut être
facilement conciliée si l’on introduit la notion de sinusoïdale, qui est une progression
linéaire basée sur le cycle. Or, la progression n’est qu’apparemment linéaire: il s’agit
d’un cycle global, composé de cycles secondaires.

Il faut comprendre que toute polémique est toujours le fruit du paradoxe apparent de
l’Existence manifeste et, qu’au fond, le paradoxe peut toujours être résolu, et les
contraires réconciliés par une unique Vérité.

58
13 L’Arbre de Vie

L’Arbre de Vie (Figure 22) est un système universel constitué des dix sephiroth et des
vingt-deux cineroth (lettres). Il contient huit niveaux, a savoir: sept niveaux sephirothi-
ques vrais” et un niveau représenté par la non-sephira’ appelée Daath qui est la porte
de l’Ineffable au sein du système. Parmi les sept niveaux sephirothiques “vrais’, six
sont opérants et correspondent aux six jours de l’Oeuvre, le septième niveau étant la
concrétisation de l’Oeuvre dans un principe d’ouverture, impliquant le choix.
L’ensemble est structuré selon trois piliers parallèles (en vertu de la polarisation
d’ouverture), et quatre fonctions associées aux quatre cercles qui apparaissent vertica-
lement. Les trois piliers sont définis par les trois lettres constituantes du Tétragramme
sacré Iod, He, Vaw, et les quatre fonctions correspondent aux quatre lettres fonctionnel-
les du même Tétragramme lod He Vaw He. Cependant, elles ne sont pas ici envisagées
selon un ordre fonctionnel, mais hiérarchique, de la lettre la plus proche de Keter vers
celle la plus éloignée: Iod He He Vaw. Ces quatre niveaux peuvent être appelés Racine-
Tronc- Branche-Fruit selon la référence Arbre. Ils correspondent aux éléments Feu-Air-
Eau-Terre.

La Lumière émane de keter, et passe successivement par les cineroth et sephiroth. Les
cineroth sont les "canaux" de Lumière et les sephiroth des réceptacles de Lumière. La
succession chronologique initiale est la suivante:

Keter 1
Hochmah 2
Binah 3
Daath 4
Hesed 5
Guébourah 6
Tiphéreth 7
Netzah 8
Hod 9
Yesod 10
Malkuth 11

Les cineroth se placent successivement par ordre croissant de leur valeur décimale à
mesure du développement de l’Arbre. On verra que leur position suit la séquence de
Pi. Au sein de l'Arbre, la position centrale est occupée par Tiphéreth ou converge tout
l’édifice:
c’est le centre d’équilibre. Sur le schéma généré par le triangle, le carré et le pentagone,
la position centrale attribuée à l’Ineffable est correcte selon un critère absolu. Mais
puisqu’en fait l’Alliance est ouverte, et donc polarisée, le poids n’est plus uniformé-

59
ment réparti sur le cercle (qui n’est donc plus vraiment un cercle). C’est pourquoi un
nouveau centre apparaît dans le système: Tiphéreth. Daath devient la porte de
l’Ineffable et Yesod l’image de Daath par rapport au nouveau centre. Ce nouveau cen-
tre stigmatise donc l’individualité humaine présente en yesod par rapport à Dieu. Or,
l’Homme qui accomplit l’Intention rejoint l’Ineffable en tant que nouvel Ineffable lui-
même: en cherchant Dieu, l’Homme se trouve lui-même, et en se cherchant lui-même,
l’Homme trouve Dieu. C’est pourquoi le paradoxe athéisme (Foi en l’Homme) et
croyance (Foi en Dieu) n’est qu’apparent et trouve une parfaite conciliation.

Chaque lettre possède un caractère propre: le Iod est l’attribut de la Volonté, la recher-
che de l’équilibre; le He représente le Souffle, l’Expansion; le Vaw est la contrainte de
courbure du cercle et est donc associé è la Rigueur, la Contraction. Voici donc divers
aspects des trois piliers de l’Arbre:

Vaw Iod He

Crochet Volonté Souffle


Contraction Equilibre Expansion
Forme Transcendance Force
Compréhension Connaissance Révélation
Rigueur Tolérance Bienveillance
Logique Symbolique Emotionnel
Intellectuel Intuitif
Passif Cardinal Actif

On peut y retrouver le débat contradictoire en justice humaine:


Accusation _ Jury _ Défense
Et aussi le conflit social au niveau politique:
Droite _ Centre _ Gauche
(c'est inversé, je sais, sauf si l'on considère que l'Arbre nous regarde...)

Pour se faire une idée des fonctions sephirothiques, il faut savoir que chaque pilier dé-
termine le caractère de base des sephiroth qu’il "contient”. Deux autre aspects vont
~moduler~ le caractère de base: il s’agit de la place de la sephira au sein du pilier
considéré, et de sa position dans le cycle de l’Arbre entier. Car l’Arbre est un cycle, le
Tétragramme sacré y agissant à tous les niveaux selon une alchimie des bases 12 et 10:

I H V H
I H V H
1 2 3 4 I H V H
5 6 7 8
9 10 11 12
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

60
Il s’agit du nom divin en douze lettres rapportées au système 10 de l’Arbre sephirothi-
que.

Figure 22

61
1. Keter (Couronne): il s’agit du principe de Volonté initiale qui contient déjâ tout ce
qui sera élaboré. Aucune représentation formelle ne peut être attribuée à keter car il
s’agit encore, ne l’oublions pas, d’un niveau de continuité d’Existence.

Cette sephira fait partie du pilier central de Volonté qui détermine son caractère. En
outre, elle est en première position à la fois dans l’Arbre et dans son pilier: elle est donc
définie par un triple Iod de Volonté initiale.

2.Hochmah (Révélation): c’est le premier réceptacle de la Lumière issue de Keter. Cette


sephira se trouve sur le pilier d’Expansion qui lui communique son caractère. Une se-
conde position (He) dans l’Arbre accentue encore le caractère d’expansion tandis
qu’une première place (Iod) dans le pilier implique un aspect d’initialité: il s’agit du
réceptacle de la première expansion. Les concepts associes a cette sephira sont, entre
autres, la Révélation et la Providence.

3.Binah (Compréhension): c’est la Rigueur associée à Hochmah, le premier obscurcis-


sement de la Lumière. Cette sephira prend le caractère de Rigueur de son pilier. Une
troisième position (Vaw) dans l’Arbre tempère cette Rigueur (Rigueur exercée sur la
Rigueur, Vaw sur Vaw). La première position (Iod) sur le pilier produit un aspect
d’initialité: c’est la sphère de la première Rigueur.

4.Hesed (Amour): c’est, littéralement, le jardin à l’Est d’Eden. Cette sephira qui se
trouve sur le pilier d’Expansion (He), se trouve encore amplifiée par sa quatrième posi-
tion (He) dans l’Arbre et par sa seconde place (He) dans le
pilier: un triple He! On comprend qu’il s’agit de la sphère d’Expansion par excellence,
et c’est pourquoi y sont associés les concepts d’Amour et de Miséricorde. Cependant, le
second He correspond, en vertu de ~l’adaptation~ au système 10, à un nouveau Iod.
Ceci exprime le fait qu’Hesed est aussi la sphère initiale d’une nouvelle chaîne
d’événements. Car lorsque l’Expansion maximale est atteinte, et menace d’être fran-
chie, un nouveau cycle a alors commencé. Dans la Genèse, Dieu place l’Homme et la
Femme en Hesed qui est un lieu de Miséricorde extrême. Lorsque cette Miséricorde
atteint son maximum et est dépassée par la transgression de l’interdit divin, l’Homme
est chassé hors d’Hésed afin que la sephira suivante puisse équilibrer le système par la
Rigueur. En ce sens, Hésed est bien l’origine (Iod) d’un nouveau cycle.

5. Guébourah (Rigueur, Justice): c’est la sphère de Rigueur par excellence. La jouissance


(Expansion) en Hésed est allée trop loin, et la Rigueur extrême entre en action afin de
conserver l’équilibre de l’Oeuvre. Cette sephira du pilier de Rigueur est en seconde
position (He) d’un second cycle de l’Arbre et en deuxième place (He) sur son pilier: il
s’agit d’une double expansion (amplification) de la Rigueur, une Rigueur maximale.
Les concepts associés sont: Rigueur, Justice, Autorité, Contrainte, Accident, Violence.

6. Tiphéreth (Beauté): il s’agit du centre d’équilibre du système, où se réalise l’Alliance


des contraires: c’est le centre d’action messianique (ce que j’expliquerai plus loin). Cette
sephira est un centre de volonté (pilier Iod) en troisième position (Vaw) d’un second
cycle de l’Arbre et en deuxième place (He) sur son pilier. La Volonté est ici effective-
ment située entre les actions opposées de Rigueur (Vaw) et d’Expansion (He) afin d’en
conserver la cohérence: c’est la Volonté de réaliser l’Alliance des contraires.

62
7. Netzah (Eternité): la Volonté d’équilibrage des contraires de Tiphéreth va impliquer
l’action modulatrice de deux sephirah. La première est Netzah, dont le caractère est
celui du pilier d’Expansion. Une quatrième position (He) dans l’Arbre et une troisième
place (Vaw) vont constituer la ~modulation~, la régulation de l’Expansion prise en
“sandwich” entre une Expansion (He) et une Rigueur (Vaw). Un aspect Iod lié à un
troisième cycle de l’Arbre indique le passage à un autre niveau de réalisation, celui de
la régulation.

8. Hod (Réverbération): c’est le complément naturel de Netzah. C’est ici la Rigueur (pi-
lier) qui est régulée par un aspect He (seconde position d’un troisième cycle de l’Arbre)
et un aspect Vaw (troisième place sur le pilier).

9. Yesod (Fondation): il s’agit du réceptacle de tout le système, un centre


d’intériorisation de l’Oeuvre, et qui la clôture car il s’agit du sixième niveau, soit le
dernier jour d’activité. C’est un principe de Volonté (pilier Iod) mais fortement atténué
par un double aspect Vaw (troisième position d’un troisième cycle de l’Arbre et troi-
sième place du pilier). La Volonté est ici fortement réduite, d’où les concepts associés
de subconscient et d’intériorisation. La liaison du subconscient à ce que j’appelle l’Ego
justifie le concept de Fondation qui est associé à Yesod, ce qui s’explicitera plus tard.
On constatera que Yesod est
l'image de Daath par rapport au centre du système, ce qui est fondamental...

10. Malkhut (Royaume): c’est le septième jour de repos, où l’Oeuvre n’est plus agis-
sante pour laisser la place au choix. Tout ce qui a été élaboré par l’Arbre se déverse en
Malkhut afin de s’y concrétiser. Cependant, Malkhut représentant l’ouverture même de
l’Oeuvre, l’élaboration du système peut y trouver, ou ne pas y trouver, la réalisation de
l’Intention véhiculée tout au long des sephiroth supérieures.

Cette sephira est sur le pilier de volonté, en quatrième position (He) du troisième cycle
de l’Arbre et en quatrième place (He) du pilier. La Volonté est ici amplifiée par un
double He: il s’agit de la plus grande amplitude obtenue à partir de Keter, la concrétisa-
tion de l’Oeuvre issue de la volonté primordiale. Cette concrétisation, extériorisation,
est obtenue à partir de l’intériorisation opérée en Yesod. Il s’agit donc d’un principe de
contraction-expansion qui fait, en quelque sorte, écho au “Zim-Zoum" ineffable dont
j’ai déjà parlé.

Afin de mieux comprendre la qualité des sephiroth, considérons l’exemple suivant:


l’apprentissage d’un instrument de musique, ou d’un sport, disons d’une discipline en
général.

1. Keter: c’est le moment où la décision est définitivement prise. La Volonté va utiliser


tous les moyens qui sont à sa disposition, toute la force de l’Intention (Envie), afin
d’atteindre le but souhaité. C’est en ce sens que Keter contient effectivement tout ce qui
suivra, y compris la possibilité d’aboutir ou pas (désir insuffisant, excessif ou mal cana-
lisé).
2. Hochmah: la décision étant (en principe) irrévocable, la Force issue de Keter va se
déverser au sein de l’individu et susciter éventuellement une série de fantasmes relatifs

63
à la discipline concernée: le futur musicien (ou sportif) se verra déjà en virtuose adulé
par les foules.

3. Binah: cependant, tous les fantasmes ne sont pas forcément réalisables. Le but est
encore lointain et, avant d’y arriver, une série de contingences obstruent le chemin. Il
s’agit d’avoir les moyens nécessaires à l’apprentissage de la discipline en question:
achat de l’équipement, possibilité de trouver un professeur à la hauteur et d’un prix
accessible, emploi du temps pas trop chargé, moyens de transport, capacité
d’apprendre les bases rébarbatives, les gammes, etc. Bref tout ce qui constitue la pre-
mière confrontation d’application.

4. Hesed: les bases sont acquises et la discipline peut être exercée avec bonheur. Ce-
pendant, l’exagération n’est pas de mise: si l’adepte surestime sa maitrise de sa disci-
pline, un accident peut se produire...

5. . . .et c’est la ~chute~ en Guébourah!

6. Tiphéreth: cependant, l’accident ne doit pas forcément mettre un terme (sauf catas-
trophe) à l’exercice d’une discipline, et l’on fait remonter de suite sur son cheval celui
qui a chuté (sans dommages). Il s’agit donc de trouver un juste milieu relatif aux possi-
bilités que l’on a, équilibre qui sera la base de futures progressions.

7. Netzah: il s’agit du principe de régulation permettant l’acquisition d’une nouvelle


dimension au sein de la discipline en question: le talent artistique. Certes, l’individu
peut être doué, mais si ce don n’est pas cultivé, modulé, canalisé, il deviendra terre en
friche. Netzah représente donc l’introduction d’un niveau artistique en toute chose.

8. Hod: c’est le principe de régulation du côté de la technique. Il s’agit donc de


l’acquisition de la virtuosité. Hod et Netzah se répondent mutuellement en un principe
de réverbération régulatrice car: l’artistique sans technique suffisante pose problème, et
la virtuosité sonne creux sans dimension artistique!

9. Yesod intériorise toutes les dimensions de l’Arbre afin de les libérer en.

10. .. .Malkhut où la concrétisation comblera ou ne comblera pas l’Intention initiale.

Le décalogue (dix commandements) représente la Loi associée aux sephiroth, notam-


ment dans une optique de progression spirituelle.

i. Keter: Tu n’auras pas d’autres dieux devant Moi- Dieu est Un et a réalisé tout
l’Oeuvre par Sa Volonté.

2. Hochmah: Tu ne feras pas d’image gravée- La révélation de la Lumière divine au


sein d’Hochmah nécessite l’absence totale de toute forme ou représentation stricte,
fixée, ~gravée. Car la Lumière émane de Keter qui n’a pas de "visage” (aucune repré-
sentation ne peut en être faite). Toute lmage gravée compromet donc la révélation.

64
3. Binah: Tu ne prendras pas mon nom en vain- La puissance acquise par la compré-
hension ne justifie pas que l’on se serve des attributs divins du Verbe afin de modifier,
par vanité, l’Oeuvre de Dieu qui est parfaite.

4. Hésed: Souviens-toi du jour du Sabbath pour le garder sacré -Tout excès est négatif,
même en Hésed. L’Oeuvre de Dieu compte six jours de “travail, et un seul jour de tra-
vail supplémentaire compromettrais la Création: le septième jour est de ~repos~.

5. Guébourah: Honnore ton Père et ta Mère- Les contraintes et les épreuves sont tou-
jours justifiées (même si cela peut nous paraître injuste). Il faut être capable d’honorer
ces épreuves, c’est-à-dire comprendre leur pertinence et en tirer les enseignements
qu’elles contiennent. La référence aux parents s’explique par le fait que les liens fami-
liaux sont des données posées au départ et qui, très souvent, impliquent un aspect
contraignant non-négligeabie.

6. Tiphéreth: Tu ne tueras point- L’équilibre de Tiphéreth ne doit pas devenir un lieu


de totale inertie compromettant l’évolution spirituelle. En d’autre terme, l’Ego ne doit
pas tuer le Moi en quête d’élévation.

7. Netzah: Tu ne commettras pas l’adultère- La recherche de la Vérité ne peut être adul-


térée par des principes aussi vains que la recherche de l’art pour l’art, des honneurs, de
la gloire, de la puissance et des mondanités.

8. Hod: Tu ne voleras pas- La connaissance acquise ne justifie pas que l’on en use pour
obtenir un avantage non-équitable sur qui que ce soit.

9. Yesod: Tu ne porteras pas de faux-témoignage contre ton voisin- Il est nécessaire de


bien connaître sa nature subconsciente (Ego) afin que nous ne nous trompions pas, ni
trompions les autres, sur notre propre compte. C’est la nécessité de l’introspection.

10. Malkhut: Tu ne convoiteras pas - Tout est le royaume de Dieu, et la possession de


quoi que ce soit est est illusoire et perverse.

D’autres sens, à d’autres niveaux d’interprétation, sont bien sûr possibles. Seul le sens
litéral ne peut être pris tel quel qu’avec des pincettes, comme on le comprendra plus
loin.

Il y a trois lettres mères: Alef, Shin et Mim. Leurs valeurs respectives sont, en base dix,
1,300 et 40 pour un total de 341. Ce qui est évidemment en rapport avec Pi: 314. Or, le
feu se dit Esh (Aleph-Shin), et Mim représente les Eaux. Les trois lettres mères réalisent
donc l’Alliance. La structure de la Création sera fondée sur ces lettres mères. Le Shin,
qui vaut 300, représente les trois piliers. Sur ces trois piliers vont se développer quatre
mondes, en vertu du Mim qui vaut quarante. L’Aleph, dont la valeur est un, est garant
de l’unité de la Création jusqu’à la plus petite parcelle d’Existence manifeste: il est
l’expression initiale de l’unique Volonté originelle.

65
C’est pourquoi l’ensemble de la Création est traditionnellement schématisé par un
quadruple Arbre de Vie (Axis Mundi). Les quatre lettres du Tétragramme sacré y sont
associées dans leur ordre structurel Iod-He-He-Vaw. Cet ordre hiérarchique peut être
observé sur une Tête à six cercles. Si l’on considère cette Tête dans une optique de per-
fection circulaire (non-polarisée), la référence est centrale et on obtient trois piliers pas-
sant par le centre (Ineffable). Si l’on envisage ces cercles sous l’angle de la polarisation
d’Alliance (ouverture), le centre perd sa primauté, et on obtient trois piliers verticaux
non-sécants générateurs du paradoxe, et quatre niveaux qui se succèdent verticale-
ment: les quatre mondes (Figure 21).
Ces quatre mondes sont successivement nommés Azilouth, Bériah, Yetsirah et Assiah,
à savoir: monde d’Emanation (Divin), monde de Création (Esprit), monde de Forma-
tion (Ame), monde d’Action (physique et physiologique).

Voici un petit exemple permettant de comprendre la structure hiérarchique des quatre


mondes. Emanation: vous voulez construire une maison d’habitation, mais vous ne
savez pas encore très bien ce qu’elle sera. Création: vous avez opté pour un bungalow
et votre projet commence donc à se préciser. Formation: les plans sont travaillés, débat-
tus, retravaillés, jusqu’à ce qu’ils correspondent à l’Intention et aux moyens disponi-
bles. Action: la maison est enfin construite. Dans ce cadre, on comprendra mieux la dif-
férence entre l’ordre hiérarchique et fonctionnel des lettres du Tétragramme. En effet,
lorsque votre maison est réalisée, vous en serez content, ou pas. Or, c’est par la voie
affective de l’eau, le second He, que se réalise cette évaluation. C’est pourquoi l’ordre
fonctionnel est Iod-He-Vaw-He. De même que dans la quête du Graal, la coupe de
l’Eau de la Vie, représente la rédemption pour les chevaliers de la Table ronde (un cer-
cle!!!), de même, c’est par le monde de l’Eau que se réalise le retour de l’Homme vers
Dieu. Et, en ce sens, c’est aussi par ses larmes que l’Homme se grandit.

Le sommet de l’Arbre de Vie fait référence à Pi d’une manière évidente:

Gimmel 3__ Aleph 1__ Daleth 4

En outre, l’Alliance est logiquement toujours présente sur le pilier de

Force:

Aleph 1
(Daleth 4)
Mim 40
Shin 300

Tentons, à présent, de suivre la progression logique du grand cercle de l’Existence ma-


nifeste, de l’origine à nos jours.

66
14 Le Cercle de l’Existence
De Keter, prend naissance une expansion (Big-Bang) qui est un principe d’involution,
d’éloignement de la divinité. Cependant, un équilibre va rapidement se réaliser entre
l’Existence et les ~lois du néant~, équilibre qui va permettre à divers niveaux
d’Existence d’exprimer diverses formes plus ou moins éphémères de l’Existence. Sur
un plan général, on peut reconnaître les plans de Matière, Vie, Conscience et Homme
ou, si l’on préfère, les niveaux matériel, vital, psychologique et spirituel. Cette chrono-
logie est reprise dans le Pentateuque: Genèse=Involution, puis suivent quatre livres
associés à l’évolution Matière-Vie-Conscience-Homme. Entre la Genèse et le premier
livre d’Evolution (l’Exode), se place une période d’esclavage, qui représente le joug du
choix. Si le choix se porte dans le bon sens (pour l’Existence), l’ascension devient possi-
ble. La période d’esclavage n'est pas relatée en détail dans la Bible car, le choix étant,
certes obligé, mais libre dans ses alternatives, on ne peut rien en dire: tout peut surve-
nir, le meilleur comme le pire! Lorsque le choix est fait, la force messianique (le “libéra-
teur") intervient alors pour permettre l’évolution.

L’ensemble de l’Oeuvre doit se comprendre comme une dynamique d’incarnation de


Conscience, la phase d’incarnation maximale représentant, pour la Conscience, le mo-
ment du choix crucial. L’incarnation est donc un principe d’éloignement du divin né-
cessaire à l’obtention d’un équilibre impliquant le choix. Si l’Homme reste trop près de
Dieu, la référence de ce dernier est à ce point puissante, pertinente, que le choix ne se
pose même pas!

Au départ, la Matière constitue la première phase d’incarnation de Conscience. Cepen-


dant, cette incarnation est si légère, imparfaite, que l’éloignement vis-à-vis du divin est
insuffisant pour qu’un choix véritable soit réalisé. Certes, le choix est déjà présent,
comme en témoignent d’ailleurs certains développements de la physique quantique,
mais il est très réduit, et ses conséquences ne sont pas déterminantes pour l’Oeuvre.
C’est pourquoi la Matière présente le moindre degré de libre-arbitre: elle subit les lois
de l’Existence qui agissent, à ce niveau, avec une constance flagrante.

La Matière correspond au moment ou le caillou vient à peine de toucher l’eau: trop peu
de temps s’est écoulé pour que la liberté d’expression de la pierre se développe sensi-
blement. Du point de vue de la Conscience, c’est encore la Conscience divine qui do-
mine, imposant ses lois. Le niveau matériel est une sorte de répétition générale précé-
dant les "festivités”. Il s’agit, en quelque sorte, d’un niveau d’apprentissage de base
pour Conscience balbutiante. La Conscience balbutiante dont il est ici question n’est
pas la Conscience divine, bien sûr, mais la Conscience vierge qui commence à peine à
s’extérioriser de la Conscience divine. Car de même que la Lumière et les Ténèbres sont
confondues en Keter, de même Dieu et l’Homme coexistent en un même principe au
départ de l’Oeuvre. L’Homme sera progressivement extériorisé jusqu’à son point
d’équilibre, où il obtiendra sa véritable individualité vis-à-vis de Dieu. En ce sens,
l’Homme participe de toute chose dans l’univers, et tout peut être appelé Homme, de
l’atome â l’être humain en passant par l’animal. Mais, bien sûr, le principe “Homme"

67
ne prend tout son sens et sa pertinence que lorsqu’il atteint le sommet du choix dans
l’Homme incarné au sein de l’espèce humaine!

La base de la Matière est l’onde. C’est le niveau fondamental de négentropie, de


conservation de structure. Ce principe se constate aisément en imprimant des ondula-
tions à une corde: les ondulations se propagent sur la corde en conservant leur struc-
ture le plus longtemps possible. Cependant, nulle chose n’est parfaite au sein de
l’Existence manifeste, et l’onde va donc extérioriser son imperfection afin de garantir la
conservation de sa structure. Cette extériorisation se réalise par la génération de
champs de force, tel le champ gravitationnel. A ce stade, le choix n’est pas encore régi
par un véritable libre-arbitre, et la Matière va se former inévitablement. Le choix cor-
rect, qui correspond à la lettre Vaw, lettre qui représente la contrainte de courbure, va
fermer l’onde sur elle-même selon un principe circulaire (sphérique) de manière à cons-
tituer une particule de matière. Particule qui, à son tour, va extérioriser des champs de
force afin de préserver l’Existence de sa structure imparfaite. Les champs de force en
question vont amener les particules matérielles à élaborer des structures plus com-
plexes et plus stables. C’est ainsi, qu’au niveau matériel, le choix de l’Existence engage
bel et bien la force messianique qui permet l’ascension existentielle en structure.

Cette force est également active au sein des étoiles. Car les atomes susceptibles d’être
créés sont, initialement, très peu variés (hydrogène et hélium) et l’évolution de struc-
ture est rapidement compromise. Mais, par le choix correct de la conservation
d’Existence, la matière génère un champ gravitationnel qui va engendrer un autre sous-
niveau d’Existence matérielle:
l’étoile. Sous l’influence de la gravitation, la matière va se regrouper en gigantesques
sphères. La forme sphérique de l’étoile est évidente: l’astre réduit ainsi ses tensions in-
ternes et le cercle apparait, une fois de plus (à travers la sphère) comme le garant de
l’Existence. L’étoile tend donc, elle aussi, à conserver sa structure, et afin de résister à
l’énorme force gravitationnelle qui sévit en son sein, elle va "brûler” sa propre matière
par réactions de fusion atomique: cette activité va équilibrer la gravitation et l’étoile
pourra Exister un certain temps. Les éléments matériels qui seront générés ne seront,
encore une fois, pas très variés (hélium). Mais c’est au moment ou l’étoile aura
‘consommé’ presque toute sa matière, où elle sera ~au bout du rouleau~, qu’un choix
essentiel va être réalisé, porteur de richesses! Car, alors que la fin est proche, l’étoile
s’attache encore et toujours a l’Existence et va utiliser des réactions nucléaires de plus
en plus complexes afin de sauvegarder sa structure. Des éléments de plus en plus
lourds sont engendrés. Enfin, épuisée, l’étoile livrera, par sublimation (supernova) son
précieux héritage à la postérité universelle.

C’est donc en réponse à un choix d’une tension d’Existence paroxysmique suivi d’une
sublimation (supernova) que la force messianique réalise ses plus grands prodiges.
Bien entendu, nous sommes toujours au plan matériel, et le choix n’est donc pas encore
libre ni contraignant: l’étoile ne “choisit" pas encore véritablement.

La force messianique n’est autre que ce que les alchimistes ont appelé la Pierre Philo-
sophale: elle est capable de transmuter les métaux vils en or. Symboliquement, les mé-
taux vils représentent ce qui est commun, répandu comme l’hydrogène et l’hélium
dans l’univers. L’or représente la richesse, la rareté, la diversité que constituent tous les

68
éléments lourds formés par l’étoile. Ce qui agit au sein de l’astre, ce sont des réactions
nucléaires, c’est-à-dire des transmutations d’éléments en d’autres éléments: la Pierre
philosophale est à l’oeuvre dans les étoiles où se réalise la transmutation d’éléments
communs en éléments rares.

C’est sur cette nouvelle diversité matérielle générée par la force messianique agissante
au sein des étoiles que l’ascension de structure va se poursuivre au plan matériel et je-
ter les bases d’un autre plan: la Vie.
La Vie témoigne de l’Alliance de Feu, car elle possède des aspects similaires à ce que les
scientifiques nomment les structures dissipatives. Or le feu est précisément une struc-
ture dissipative. D’un autre côté, l’eau est indispensable à la Vie... qui réalise donc
l’Alliance du feu et de l’eau.

La frontière entre la Matière et la Vie est difficile à cerner. Cependant, on peut considé-
rer que la Vie représente la fermeture sur soi d’un niveau d’Existence moléculaire. La
molécule se trouve à un niveau d’Existence matérielle caractérisée par des lois chimi-
ques. Lorsque la molécule se ferme pour constituer la première cellule (sphère) on
change de plan existentiel. Mais constituer une sphère ne suffit pas! La particule maté-
rielle appuie son Existence sur un centre de masse, et la cellule doit aussi s’appuyer sur
un centre pour garantir son Existence (car tout cercle manifeste possède un centre!). Or,
le centre est l’image du cercle et inversement. C’est pourquoi la cellule vivante sera
pourvue d’un patrimoine génétique, miroir de sa structure. Ce patrimoine sera, dans
un deuxième temps, intégré dans un noyau cellulaire qui intronise véritablement le
code génétique en tant que centre de l’être vivant et donc miroir de celui-ci.

Le système génétique est donc un passage de miroir qui correspond à la transition Ma-
tière-Vie. En témoigne le premier niveau d’abstraction qui caractérise la Vie: le codage
linéaire (génétique) d’individus tridimensionnels motivés. La présence de ce premier
niveau d’abstraction atteste qu’il y a bien eu changement de plan métaphysique. Le
système génétique, en tant que codage linéaire d’êtres tridimensionnels motivés, ré-
pond au nombre Pi qui est le codage linéaire (infini) d’un système tridimensionnel
temporalisé (motivé): la Création. Et de fait, 314 est le fondement du système de codage
génétique.

Or, les êtres vivants vont aussi extérioriser leur imperfection en se nourrissant et en
rejetant des déchets. En outre, la Vie va très vite réaliser qu’une plus grande stabilité
d’Existence peut être obtenue par l’association:
des groupes, des populations, des symbioses seront formés. De la même manière que la
Matière regroupée en étoiles engendre la diversité des éléments, la Vie rassemblée en
groupes d’individus va susciter la variété des espèces et des races. Ceci parce que la Vie
s’attache à l’Existence (la Volonté d’Existence est une donnée primordiale à tous ni-
veaux). Or, le milieu extérieur et la dégénérescence du niveau d’Existence (entropie)
s’opposent à la Volonté de Vie. Il y aura donc équilibre, choix et action messianique de
structuration:
l’ascension génétique.

Encore une fois, du point de vue Conscience, le choix n’est pas total au plan vital. Mais
il est cependant supérieur au plan matériel. La Matière est un niveau ou les choses sont

69
montrées et démontrées à la Conscience naissante. Le plan vital est un niveau de tra-
vaux pratiques, en quelque sorte. Le choix n’y est pas crucial, mais existe réellement.
Alors que la Matière n’avait aucune possibilité de se tromper, des erreurs furent certai-
nement commises dans l’ascension génétique. Cependant, rien ne pouvait, à ce stade,
compromettre l’arrivée au but.

A ce niveau, la Conscience s’est un peu plus séparée du divin, mais toujours incomplè-
tement. De ce fait, il n’y a pas encore de véritable incarnation de Conscience.
L’ascension génétique va jeter la base d’un nouveau plan d’Existence:
le Psychologique. La Vie va créer un nouveau miroir existentiel en développant le sys-
tème nerveux central: il s’agit bien d’un nouveau centre, reflet de l’être vivant. Il faut
considérer que l’apparition du système nerveux central représente la fermeture sur soi-
même (cercle) du niveau physiologique. Il s’agit d’une nouvelle transition métaphysi-
que puisqu’un autre niveau d’abstraction est atteint: le niveau psychologique où
l’individu est électriquement représenté (miroir) au sein du système nerveux. Or, ce
niveau d’abstraction est suffisant pour que la Conscience commence à s’incarner pro-
gressivement. La présence d’un système nerveux central est la garantie qu’une Cons-
cience est (partiellement) incarnée, présente dans l’être vivant en question. De même
que la Conscience ne s’incarne encore que partiellement, de même elle n’est pas encore
tout-à-fait séparée du divin. En envisageant le système sous l’aspect d’un double mi-
roir, la Conscience s’est partiellement détachée du Divin et n' incarne donc que des as-
pects incomplètement détachés d’elle même. Il s’agit de ce que j’appelle des Conscien-
ces-groupes (Figure 23):
chaque espèce a la sienne, et l’on peut y voir la source des religions totémiques. Le fait
que l’animal ne soit jamais véritablement séparé de sa Conscience-groupe est concrétisé
par l’importance évidente que conserve le niveau purement instinctif.

70
Figure 23

L’action de la force messianique sera, encore une fois, génératrice de richesse et de di-
versité. Car l’être psychologique va, en réponse aux agressions des lois du néant, déve-
lopper un aspect comportemental: une personnalité. Et celui qui s’est intéressé aux
animaux sait que la personnalité n’est pas l’attribut exclusif des animaux supérieurs
comme le chien et le chat, mais aussi des poissons par exemple. Tout être disposant
d’un système nerveux central est ~personnalisé~ en fonction, bien sûr, du niveau de
développement dudit système nerveux. Ce niveau comportemental introduit un aspect
de choix déjà plus sérieux, mais encore incomplet, car l’instinctif y est trop puissant. De
même que la particule extériorise son imperfection matérielle, que l’être vivant extério-
rise son imperfection vitale, l’être psychologique extériorisera son imperfection (désé-
quilibre) psychologique.

Un autre passage de plan va alors être réalisé: le psychologique va se fermer sur lui-
même, formant un cercle autonome de Conscience, détaché du Divin, garantie d’un
choix métaphysique réel: l’Homme va s’incarner. A noter que la fermeture du niveau
psychologique se réalise progressivement par encéphalisation, le cerveau humain étant
la seule interface capable de gérer la présence d’une Conscience parfaitement auto-
nome (Figure 25).

La Conscience humaine est aussi imparfaite: de quelle manière va-t-elle extérioriser son
imperfection. Toute extériorisation d’imperfection s’appuie sur un centre égotiste. Pour
la Conscience, il s’agit de l’Ego incarné. C’est an s'incarnant sous forme d’une personne
physique et psychologique que la Conscience humaine extériorise son imperfection. En
ce qui concerne l’Ineffable Lui-même, on peut considérer que la manifestation

71
d’Existence est l’expression d’un déséquilibre de l’en-soi. Or, comment cela est-il possi-
ble, puisque l’Ineffable est parfait, donc absolument équilibré? En fait, l’Ineffable est
absolu et donc totalement sublimé: il est capable de décider lui-même d’être ou de ne
pas être équilibré. Si une Intention Lui semble digne d’être concrétisée, Il acceptera
alors de se déséquilibrer pour l’être éventuel présent dans ladite Intention: c’ est une
sublimation par Amour. La part de Force alors investie dans l’Oeuvre représente de ce
fait un don existentiel. Cependant, puisque l’Ineffable est infini, il persiste toujours
dans sa perfection malgré le don de Force qu’il a réalisé. L’auto-déséquilibre orchestré
par l’Ineffable permet la manifestation d’Existence en tant qu’extériorisation du désé-
quilibre programmé. Ceci signifie, an clair, que l’Ineffable est capable de générer, li-
brement, sa propre tension sexuelle motivatrice: Il est donc auto-motivé. En outre, Il ne
le fait qu’en vue d’un enfantement, par altruisme et non par recherche de plaisir per-
sonnel. Le plaisir qui émane alors de la détente de la tension de manifestation est exclu-
sivement associé à la sublimation altruiste. L’orgasme métaphysique est, à ce titre,
d’une plénitude absolue.

Comme on peut le constater, l’Oeuvre n’est pas un système-massue, brutal, mais un


apprentissage progressif de la Conscience, une lente préparation au choix. Dieu n’agit
pas autrement que nous le faisons pour nos enfants, lorsque nous créons pour eux un
enseignement progressif et structuré. Il est cependant certain que son système est au-
trement pertinent que les nôtres!
Il me paraît essentiel de fermer dès-à-présent la brèche qui sépare les partisans de la
théorie de l’évolution (Darwin) et ceux de l’interprétation littérale des Textes bibliques.
Ils ont tous tort et raison à la fois!
L’élaboration d’un système biologique capable de recevoir la Conscience humaine s’est
effectivement réalisée par évolution génétique. Cependant, le système est "motivé” dès
le départ: l’Homme est le but du système, et non un sous-produit chanceux, fruit des
vicissitudes du milieu. Le système génétique est en lutte avec le milieu, mais il ne le
subit pas! Il fait avec, et doit même le dominer et le manipuler pour arriver à son objec-
tif: l’Homme! Ceci correspond à l’épisode de la Genèse où Dieu mène à l’Homme tous
les animaux de la Création afin que celui-ci leur donne un nom. Or, le nom caractérise
la chose qui lui est associée. Surtout lorsqu’il s’agit du Verbe! En fait, en donnant un
nom à tous les animaux, l’Homme définit toutes les espèces animales (pas végétales,
bien sûr)! La signification est la suivante: l’Homme est le but du système. C’est donc en
fonction de la référence PREALABLE que constitue l’Homme, que l’évolution généti-
que va travailler. Tout animal sera donc formé, autant que faire se peut, en fonction de
l’Homme. C’est pourquoi l’Homme détermine la qualité de tout animal. J’utilise
l’expression autant que faire se peut en raison de la présence d’une marge de choix
non-négligeable à ce niveau.

Les partisans de l’évolution ont raison d’y tenir, mais ils auraient tort de penser qu’il
s’agit d’un système non-motivé, simple jouet du milieu! L’Homme est un principe pri-
mordial de l’Oeuvre qui préexiste à toute forme existentielle: à ce titre, il n’est pas faux
de dire que l’Homme a toujours été l’Homme et qu’il ne descend pas du singe mais,
qu’inversement, le singe descend (métaphysiquement parlant) de l’Homme.

72
Les partisans de la Vérité des Textes sacrés ont raison dans leur Foi en ces Textes, mais
ils ont tort de ne s’attacher qu’à la surface de l’Ecriture, car il s’agit d’une oeuvre hau-
tement inspirée dont la Vérité fut volontairement occultée.

En fait, il convient de comprendre que les formes de Vie n’existent pas par défaut, mais
par Volonté: ce qui subsiste, ne subsiste pas parce que sélectionné par le milieu, mais
par Volonté existentielle tournée vers un but, et capable d’atteindre ce but non seule-
ment an dépit du milieu, mais en dominant le milieu.

Dans le contexte de la relation de l'"organe" à la fonction, qui est lié à l'évolution, on


peut se demander quel est la fonction de l'"organe" "idée de Dieu" qui, si on reste logi-
que, n'apparaît que chez l'Homme.

Le sens du finalisme est le dépassement de soi. Le moyen de le réaliser étant l'appren-


tissage. Lorsque l'on suit des études, on part d'un point (ce que l'on est maintenant),
pour atteindre un autre point (ce que l'on veut devenir). Entre ces deux points, la route
n'est pas univoque. Il y a les espoirs, les essais, les échecs et (si tout va bien) les réussi-
tes. L'ensemble de l'évolution suit exactement ce schéma.

Lorsque le moment est venu, le dépassement de soi se réalise, ce qui a donné lieu aux
différents plans existentiels d'abstraction croissante: matériel, biologique, psychologi-
que, et spirituel (en schématisant beaucoup).

La question est alors de comprendre pourquoi l'espèce humaine serait l'aboutissement


de l'évolution. Simplement parce que c'est la seule qui manifeste l'idée de Dieu. Cela est
dû au fait que la conscience humaine est totalement individualisée. Ce qui permet à
l'Homme de se contempler lui-même et, à partie de là, poser les questions métaphysi-
ques "D'où venons-nous?", "Qui sommes-nous?" "Où allons-nous?". Questions qui
sont à l'origine même de l'idée de Dieu. Et c'est là que ça devient intéressant. Car je po-
sais, plus haut, la question de la fonction de l'"organe" idée de Dieu. Tout élément exis-
tentiel à toujours sa raison d'être. Celle de l'idée de Dieu étant d'être le moteur d'un
nouveau niveau d'évolution: l'évolution spirituelle. D'une manière très logique (et
d'autres éléments peuvent appuyer cette thèse) on peut penser que l'aboutissement de
l'évolution basée sur l'idée de Dieu... est Dieu!

La boucle est alors bouclée et le grand cercle de l'Existence a trouvé son aboutissement.
Mais on est libre de ne pas y croire...

Une fois acquis le finalisme de l'évolution, le principe Anthropique en découle naturel-


lement.
Et la Science moderne n'est qu'un dogme de plus! Non pas celui du libre-arbitre, mais
celui de la réfutation arbitraire du finalisme. A l'obscurantisme mystique a succédé
l'obscurantisme scientifique...

C’est, au fond, la présence ou non d’un but au niveau métaphysique, qui inverse ou
non toute notion y compris scientifique. S’il n’y a pas de but existentiel, alors l’Homme
descend du singe; s’il y a un but existentiel, alors le singe descend de l’Homme. Ceci
perce que le but détermine la cause. S’il n’y a pas de but, alors l’Homme descend du

73
singe; mais si l’Homme est le but de Tout, alors il est la cause du singe, qui vient donc
de l’Homme.

Dans un système non-motivé, il y a seulement un principe de causalité:


telle cause provoque tel effet et c’est tout. Mais si l’on considère que le système est mo-
tivé, il est alors régit non plus par une simple causalité, mais par une finalité. C’est
alors en vertu du but que la cause se produit, et la cause est alors en fait la conséquence
du but! Ceci est encore plus évident dans le cadre d’un itinéraire circulaire où l’on peut
voir la cause et le but confondu en un même point.

Reste, bien sûr, à savoir si le système universel est effectivement motivé. Nous savons
que tout système temporel est forcément fini dans les deux sens: il y a un début et une
fin. Nous savons que la présence d’un début et d’une fin implique la discontinuité exis-
tentielle. Or, si l’on y regarde de plus près, le seul cas qui puisse permettre la non-
motivation d’un système est le cas d’un système continu, donc atemporel. En effet, si le
système est continu, chaque point de l’infini de continuité est la conséquence du précé-
dent et la cause du suivant, à l’infini. Mais nous savons que la continuité se résume à
un point, et donc ce point est sa propre cause et sa propre conséquence: il s’agit sim-
plement de la cause en-soi, l’Ineffable. Nous sommes dans un système temporel donc
discontinu. Dès lors, il y a un début et une fin. Supposons ce système non-motivé: il
faut en déduire que la cause première du système est accidentelle ou automatique.
Dans l’un et l’autre cas, il faudra donc trouver un point de la discontinuité, au départ
de cette discontinuité, et qui ait provoqué le système de manière accidentelle ou auto-
matique. La seule option sera, dans ce cas, de se référer à un système antérieur, dis-
continu, dont le reliquat aurait provoqué le départ du nouveau système. Le problème
est alors que l’on obtient une suite infinie de systèmes s’induisant successivement sans
rupture de la discontinuité (théorie des pulsations, par exemple). Mais puisqu’il y a
une infinité de systèmes liés, l’infini entre en jeu pour impliquer que ces systèmes sont
continus et non pas discontinus. il n’y a donc pas de possibilités, pour un système tem-
porel, de posséder une cause fortuite inscrite dans sa discontinuité. L’origine d’un sys-
tème temporel est donc forcément la continuité atemporelle. On peut alors seulement
se permettra d’imaginer des systèmes successifs discontinus car il ne sont pas causale-
ment liés, puisque la présence d’une phase de continuité intermédiaire dissipe tout lien
de causalité directe, car la continuité est cause en-soi.
Dans ce cadre, la présence du temps est, sinon une preuve, du moins un indice fonda-
mental de l’Existence de l’en-soi divin: l’Ineffable.

Le cercle de l’Existence est donc un cercle métaphysique. Il s’élabore en quatre phases


Matière-Vie-Psychologique-Homme qui correspondent aux quatre lettres Iod-He-Vaw-
He du Tétragramme sacré, l’initiateur du cycle, mais dans leur ordre structurel Iod-He-
He-Vaw. La première lettre, le Iod, correspond au caractère fondamental du plan maté-
riel, proche du Divin, avec un aspect de choix très réduit. Le premier He est en relation
avec la Vie qui représente un premier éloignement du Divin avec l’introduction d’un
choix déjà plus important, quoique non-déterminant. Le plan de Conscience est en rap-
port avec le second He qui, structurellement, constitue un second éloignement du Di-
vin. L’Homme est légitimement associé à la lettre Vaw: le choix complet. Sur le schéma
complet de l’Arbre des quatre mondes, on peut dès lors suivre l’incarnation progres-

74
sive de la Conscience: Emanation (Iod-Matière), Création (He-Vie), Formation (He-
Conscience), Action (Vaw-Homme ou Conscience complète).

Lorsque l’Homme a réalisé correctement son choix, il retourne vers Dieu par une phase
d’évolution spirituelle.

Cette incarnation progressive de Conscience, qui est un mouvement descendant, cor-


respond à une structuration ascendante du monde d’Action. Or, celui-ci est le plus
éloigné du Divin. Il est donc nécessaire qu’une phase préalable d’involution ait jeté les
bases du monde d’Action avant que la Conscience ne commence à descendre. C’est
pourquoi la Loi s’écrit en cinq Livres (Pentateuque): une phase d’Involution (Genèse) et
quatre phases d’évolution. Les cinq cinquièmes de la Loi sont donc structurés comme
suit:
Genèse-Involution de Conscience, à savoir une involution initiale et quatre niveaux
d’évolution Matière-Vie-Conscience-Homme permettant l’involution de Conscience,
puis quatre livres représentant l’évolution spirituelle humaine.

Suivons à présent tout le cheminement. Une phase d’involution va aboutir à la consti-


tution du monde d’Action. Au sein dudit monde d’Action, quatre phases d’évolution
Matière-Vie-Conscience-Homme vont permettre à la Conscience de s'incarner de plus
en plus parfaitement en ce monde qui, étant le plus éloigné du Divin, représente le
Vaw. Lorsque ceci est réalisé, la Conscience humaine peut s’incarner dans le monde
d’Action puis, par choix, remonter vers Dieu par une évolution spirituelle en quatre
phases, qui ne sont plus confinées au monde d’Action, mais associées aux quatre mon-
des de l’Arbre entier. On peut déjà considérer la présence de deux niveaux
d’interprétation relatifs au Pentateuque: un niveau d’interprétation “scientifique" sur la
génération de l’univers du Big-Bang jusqu’à l’Homme, et un niveau d’interprétation
spirituel relatant l’incarnation humaine jusqu’à son retour (supposé) à Dieu. Ces deux
courants de Connaissance sont traditionnellement appelés ~Maassé Béreshit~ ou Œu-
vre de Création, qui permet de comprendre comment Dieu à réalisé la Création, et
“Maassé Merkaba~’ ou Œuvra du Char, qui est la voie de la Connaissance de l’Etre
(Existence absolue) et qui permet le "Retour”. L’appellation ~~Œuvre du Char~~ s'ex-
plique de la maniera suivante:
l’action de la force messianique utilise la tension issue du paradoxe existentiel afin de
faire évoluer l’Existence manifeste caduque vers le niveau divin: le Char progresse
grâce à la structuration de la tension entre le ~Bien~~ et le ~mal~~ (cf la Vision
d’Ezéchiel).

Encore une fois, le choix n’est pas décrit dans le Pentateuque qui ne fait que mention-
ner les quatre siècles d’esclavage en Egypte, mais ne les relate pas.

L’incarnation progressive de la Conscience implique une augmentation progressive du


libre-arbitre, mais aussi de la contrainte de choix. Du point de vue de l’Existence, il y a
donc de moins en moins de liberté! Tel est le principe: l’augmentation du libre-arbitre
implique une diminution de la liberté d’Existence, car le joug du choix augmente. Lors-
que l’Homme qui a judicieusement choisi remonte vers Dieu, le joug du choix dispa-
rait. Le libre-arbitre aussi: puisque le choix est fait, le libre-arbitre n’est plus nécessaire.

75
Cependant, ce n’est pas parce que le joug du choix disparaît que tout s’arrange immé-
diatement: au contraire, la tension peut même s'intensifier!
Pourquoi? Simplement parce que l’alternative du choix associée au néant (au ~mal~)
présente un aspect de plus grande facilité. En quelque sorte, choisir le néant, c’est choi-
sir la diminution (apparente) de tension, par facilité. Par contre, choisir l’Existence (le
Bien), c’est choisir la difficulté, non pas pour la difficulté, mais parce que choisir de
prôner les valeurs de l’Existence est une voie difficile: il faut conserver la contrainte de
courbure du cercle. Certes, le choix étant fait, son joug disparaît. La force messianique
intervient alors afin de permettre l’ascension. Or, la force messianique exerce sa faculté
de structuration sur base de la tension du paradoxe: ce n’est donc pas an diminuant,
mais en conservant et même en accentuant la tension que l’on engage la progression
spirituelle. C’est pourquoi le parti du ~Bien~~ est toujours plus difficile que celui du
~mal~~. Bien sûr, l’action messianique vise à libérer l’Homme de sa tension, mais cela
ne se fait pas immédiatement, ni aisément. Car, au fait, lorsque l’Homme a fait son
choix, il doit en acquérir légitimement le poids. La peine successive à un choix correct
n’est autre que l’acquisition du poids du choix effectué. C’est un transfert: le poids as-
socié au choix est gagné par l’Homme qui doit alors l’intérioriser (par structuration
messianique). Cette accroissement de la tension lors de l'action messianique est évi-
dente dans le cas des étoiles...

Le Vaw est la contrainte de courbure du cercle. Celui qui choisit l’Existence valide
l’action du Vaw et permet ainsi à son cercle d’Existence de se fermer en un retour vers
Dieu. Mais puisque le cercle doit être accompli jusqu’au bout, et que la contrainte doit
donc être opérante jusqu’à la f in, la tension de l’équilibre paradoxal persiste bien que
le choix ait été fait. Le Vaw est donc en rapport direct avec la fonction messianique.
C’est pourquoi il est dit, dans la Bible, que le Messie règne avec un sceptre de fer: c’est
une force despotique. Mais son action est légitime puisque le choix est fait. La rigueur
messianique n’est autre que la contrainte de courbure du cercle au niveau de la Cons-
cience humaine. Puisque la phase de descente vers le point Vaw est aussi soumise à la
contrainte du cercle, il faut en déduire simplement que le système assure la persistance
de l’Existence humaine jusqu’au moment du choix, cette phase servant à présenter
progressivement et complètement le problème Existence-néant. En résumé: avant le
choix, le système assure lui-même la contrainte circulaire; après un choix correct, c’est
la force messianique légitimée qui assure la continuité de la contrainte circulaire.

Le système est un double miroir: une image de la Conscience divine manifeste com-
mence à se détacher. Cette image va incarner de multiples images d’elle-même, mais
aussi imparfaitement qu’elle est elle-même imparfaitement séparée du Divin. On as-
siste dès lors à l’apparition de “Consciences-groupes". Lorsque la Conscience s’est dé-
tachée en totalité de l’influence divine jusqu’à son point d’équilibre, les multiples
Consciences qui en émanent vont alors s’incarner parfaitement: c’est ce que nous som-
mes.

Or, lorsque la Conscience s’est totalement détachée, elle constitue alors une parfaite
image (potentielle) de la Conscience divine. Ce qui implique que chaque Conscience
incarnée à partir de la Conscience-groupe humaine sera aussi une image parfaite de
ladite Conscience-groupe, et par conséquent, chaque Homme incarné est une image
parfaite (potentielle) du Dieu manifeste. La Conscience-groupe humaine est appelée

76
Adam Kadmon. Nous sommes tous une partie de cette grande image de Dieu qui se
trouve dans le monde divin d’Emanation. Nous sommes tous aussi, individuellement,
une image parfaite de l’Adam Kadmon. Et comme l’Adam Kadmon est une image par-
faite de Dieu, nous sommes tous, individuellement, une image parfaite de Dieu. Bien
sûr, cette perfection doit se comprendre an tant que potentialité: nous pouvons tous,
individuellement, par choix, atteindre le niveau divin.

Cette possibilité de choix donnée a la Conscience humaine provient de l’acquisition


d’un principe de Volonté propre à l’Homme (Conscience détachée de la Conscience
divine, donc de la Volonté divine). Symboliquement, cette Volonté propre correspond à
l’obtention de la station debout pour le corps physique humain, posture qui a permis
de libérer la main. Or, l’expression de la Volonté est la lettre Iod qui signifie ~point~ ou
main Et la main est effectivement le vecteur principal d’expression de la Volonté hu-
maine. Cependant, le véritable usage de cette Volonté propre ne peut se faire que dans
le débat de Conscience d’analyse des motivations physiologiques et psychologiques.
Or, ce débat est fort embryonnaire et la Volonté humaine apparaît principalement
comme une potentialité très peu utilisée!

L’Homme rejoint Dieu à la fois collectivement et individuellement. Collectivement en


tant que partie de l’Adam kadmon, et individuellement an tant qu’image potentielle-
ment parfaite de Dieu. Cette affirmation semble paradoxale, mais ne l’est pas du tout!
Le paradoxe collectivité-individualité qui sévit à notre niveau d’Existence altéré est
parfaitement résolu au niveau d’Existence supérieur divin. Nous étudierons cet aspect
des choses plus loin.

Nous ne sommes que potentiellement une image parfaite du divin parce que le cercle
de la Conscience divine est continu (perfection ponctuelle) alors que le cercle de notre
Conscience qui est une image du cercle divin, est altéré pour être placée face au choix et
par Volonté propre, éventuellement se restructurer vers la perfection divine. Cette
structuration est la construction du Temple intérieur (Temple de Salomon), image bi-
blique qui a donné naissance à un courant alternatif d’initiation: la Franc-maçonnerie
(qui se réclame de la maçonnerie d’Hiram, architecte du Temple de Salomon). En tant
que principe altéré, discontinu, la conscience humaine est constituée par la réverbéra-
tion du couple Netzah-Hod du monde de Formation.

Le lecteur se demandera peut-être pourquoi il faut altérer une Conscience pour qu’elle
se restructure après. Simplement parce que si ladite Conscience n’est pas placée face au
choix afin de légitimement gagner son poids existentiel, elle ne pourra jamais obtenir
son authenticité: elle restera une partie de ce qui Existait déjà et rien n’aura été accom-
pli! L’image parfaite est altérée afin qu’elle puisse passer de l’état d’image à celui d’un
authentique nouvel original! Et ceci est à mettre en rapport avec la Parabole de l'enfant
prodigue: celui qui part et revient possède un poids existentiel supérieur à celui qui
n'est jamais parti...

C’est pourquoi c’est au sein même de l’altération maximale (équilibrée!) que le système
trouvera de nouvelles forces. Ce point d’altération est la lettre Vaw du cycle du Tétra-
gramme, lettre qui est associée au pilier gauche de l’Arbre: la rigueur. D’un point de
vue conceptuel, le monde végétal s’associe au pilier droit de l’Arbre, le pilier de Force

77
qui véhicule la Lumière. Ceci parce que le végétal tire sa subsistance même de la lu-
mière solaire grâce à la photosynthèse. Mais puisque la philosophie végétale témoigne
du pilier d’expansion, ce n’est pas de son sein qu’émergera un nouveau plan
d’Existence:
la rigueur y est insuffisante. C’est donc exclusivement du règne animal dont la philo-
sophie s'est détachée de la lumière, qu’émergera naturellement un stade réellement
supérieur d’évolution. Certes, le règne végétal évolue aussi car il se trouve malgré tout
dans le monde d’Action, qui est le plus bas: il n’est cependant pas porteur des mêmes
potentialités que le règne animal!

On constatera aussi, qu’une masse suffisamment importante doit être constituée en


étoile, afin que la rigueur des forces de gravitation génère la richesse matérielle. Il est
donc toujours nécessaire de commencer par descendre pour pouvoir atteindre ensuite
un stade supérieur. Seul l’Ineffable, qui est absolu, ne nécessite pas ce travail. Il est ce-
pendant constamment, mais librement, en quête d’Existence.

Le paradoxe de l’Existence manifeste provient de la tension entre une volonté


d’Existence (néguentropie) et des lois du néant (entropie). L’entropie, qui agit dès le
plan matériel, continue d’assurer la tension jusqu’au plan humain où la mort physique
est le plus pénible problème présenté à l’Homme incarné. Or, il faut comprendre que la
Conscience ne meurt (en principe) pas!

En effet, le niveau d’incarnation de Conscience détermine aussi le degré de


~conservation~. Au plan matériel, seul le niveau général compte: il est seulement im-
portant que la matière, en général, persiste et se structure. Plus l’incarnation de Cons-
cience augmente, et plus la nécessité de persistance se déplace du niveau général vers
le niveau individuel, ceci parce que l’individu tend de plus en plus à être une image
complète de Dieu. En ce sens, la Conscience humaine qui manifeste un être psycholo-
gique incarné, utilise un processus très semblable à celui de l’Ineffable manifestant un
Dieu Créateur. Au plan humain, la structuration spirituelle nécessite donc la persis-
tance de la conscience individuelle, car elle est individuellement une image de la Cons-
cience divine. Or, comme il est évidemment impossible à un Homme de parcourir tout
le cycle Existentiel en une seule vie, il faut en conclure que la Conscience ne saurait
mourir à la mort physique (sauf accident!) et qu’elle réalise donc plusieurs incarna-
tions.

Ce principe de réincarnation est donné dans la Bible en: Job XXXIII- 23


Mais s’il se trouve pour cet homme un ange intercesseur
Un seul entre mille
Qui lui fasse connaître son devoir
24 Alors Dieu a pitié de lui et dit:
Délivre-le afin qu’il ne descende pas dans la tombe
J’ai obtenu sa rançon

29 Voilà ce que Dieu fait


Deux fois, trois fois à l’égard de l’homme.
30 Pour ramener son âme de la tombe,
Pour qu’elle soit éclairée de la lumière des vivants.

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De ceci, la tradition kabbalistique déduit le principe de réincarnation. Souvent, il sera
présenté selon une interprétation littérale qui semble comporter un aspect assez restric-
tif: certes, il y a incarnation, mais elle n’est d’application que deux ou trois fois au
maximum. En comptant la première vie, puis deux ou trois réincarnations, cela fait
trois ou quatre vies accordées à l’Homme pour atteindre son but. Cela semble très
~chiche~.

C’est par le nombre Pi et son Tétragramme sacré que l’on va pouvoir commencer à
comprendre ce qui est exprimé dans ces versets. Le fait qu’il y ait 3 ou 4 vies n’est pas
un hasard! Dans le Tétragramme sacré IHVH, les 3 premières lettres sont
~~automatiques~~, impliquées d’office par le système. La quatrième lettre dépend du
choix associé à la lettre précédente Vaw. Ce qui signifie que l’Homme qui commet le
bon choix a droit à sa “quatrième vie". Alors que celui qui a mal choisi voit sa route
s’achever dans la ~grande fosse~.

Et celui qui a bien choisi rejoint-il aussi la grande fosse après sa ~quatrième vie~? Non,
parce que le Tétragramme IHVH représente un cycle, et celui qui parcourt les quatre
phases achève son cycle et atteint son but.

Bien entendu, il faut comprendre qu’il n’y a pas que quatre incarnations: car le grand
cycle spirituel est divisé en cycles secondaires. La signification qu’il faut donner à ces
versets est alors: tant qu’un ange entre mille intercède pour un Homme, celui-ci
conserve le droit de poursuivre le cycle dans lequel il se trouve jusqu’au moment du
choix et, si ce dernier est correct, jusqu’à l’achèvement du cycle en question qui ouvrira
la porte d’un autre cycle ou celle de l’accomplissement total.

La signification d’un ange entre mille n’est pas difficile à comprendre. Tant que le mo-
ment du choix n’est pas venu, c’est le système qui assure, pour l’Homme, la contrainte
de courbure qui permet de conserver l’équilibre. Le principe angélique représente ici ce
travail du système. En fait, bien qu’il y ait une incarnation représentant chaque lettre, et
donc la lettre Vaw, chaque incarnation (vie) est aussi un cycle (Naissance-Croissance-
Vieillissement-Mort) formé par les 4 lettres IHVH. Donc, au sein d’une incarnation qui
n’est pas forcément Vaw, il y a malgré tout un aspect Vaw représentant un choix qui
sera ~assisté par le système~. C’est pourquoi le principe angélique doit faire connaître
son devoir à l’Homme. Cependant, comme il s’agit d’un aspect Vaw, l’issue n’est pas
certaine, bien qu’assistée, et le passage n’est donc pas automatique: il faut qu’un ange
intercède, témoigne de l’équilibre conservé. Le fait qu’un seul ange suffise est logique:
si un seul ange est écouté, alors la part correspondante d’itinéraire existentiel est effec-
tuée et justifie la conservation de l’individu en question. A noter que les anges dont il
s’agit peuvent être négatifs ou positifs en fonction du type d’apprentissage requis (par
le mal ou par le Bien).

Notons encore que, dans le livre de Job, quatre amis viennent lui parler afin de lui venir
en aide. Dieu lui-même, comme cinquième interlocuteur, s’adresse à Job et conteste la
parole de ses amis. Mais, lorsqu’une (faible) condamnation leur est octroyée, seul les
trois premiers sont visés, et non le quatrième. Ceci perce que le cycle IHVH est encore
présent. Job est, au départ heureux et en paix avec Dieu. Puis, par l’entremise de

79
l’altération d’Existence (introduction des lois du néant: Satan commence à oeuvrer) Job
devient la proie de divers maux. Les quatre étapes du cycle IHVH sont successivement
représentées par les quatre amis de Job. Parmi ceux-ci, les trois premiers sont condam-
nés, mais pas le quatrième. A la fin de son cycle existentiel, Job trouve Dieu an cin-
quième interlocuteur: le cercle est bouclé et Job récupère mille richesses (obtention du
niveau d’Existence supérieur, la Terre promise à tout Homme s’inscrivent par choix
dans le cadre de l’Alliance divine). Il meurt ensuite rassasiés de jours: c’est l’ultime su-
blimation de retour en l’Ineffable.

Les versets cités plus haut relatifs à la réincarnation sont prononcés par le quatrième et
plus jeune ami de Job: celui qui n’est pas condamné (car il dépend du choix correct)!

Evidemment, tout le problème vient du choix: comment choisir correctement? Les dé-
bats posés à la Conscience humaine ne sont pas aisés à résoudre. Il est donc nécessaire
d’établir une échelle de valeurs correctement fondée.

15 L’Echelle de Valeurs
Il semble bien prétentieux de vouloir réaliser une échelle de valeurs qui soit universel-
lement reconnue et correctement fondée par la métaphysique! D’autant plus que
l’Homme possède un libre-arbitre inaliénable face au choix! Cependant, le libre-arbitre
n’est pas, au fond, de nature à infirmer des valeurs correctement fondées. Dans le cas
où il serait possible d’établir une telle échelle, ce n’est pas le choix de l’Homme
s’opposant aux dites valeurs qui pourrait les invalider: le libre-arbitre de l’Homme lui
permet de choisir entre l’acceptation de valeurs correctes ou la soumission à des chimè-
res ineptes. Le libre-arbitre permet à l’Homme de se polariser dans le sens adéquat ou à
l’envers (comme la croix gammée nazie inversée par rapport à l’original). La présence
du libre-arbitre humain ne peut donc ôter la pertinence intrinsèque de valeurs correc-
tement fondées. Le seul problème réside donc dans le fondement et le développement
correct des valeurs qui peuvent alors constituer une référence inaltérable.

Loin de moi l’idée de réaliser ici un tel travail! On peut cependant d’ores et déjà tenter
d’en jeter les bases.

Le fondement de toute chose est l’Existence absolue. Celle-ci, en tant qu’autoréférence


parfaite, ne prône, quand elle le décide (librement), que la valeur de l’Existence absolue
elle-même. La valeur fondamentale que l’on peut en déduire est donc la valeur intrin-
sèque de l’Existence absolue.

Au sein de la manifestation, le niveau d’Existence s’altère progressivement, mais


l’Existence ne disparaît jamais: le néant n’existe pas, ce qui correspond à sa nature! Les
lois d’altération (~ lois du néant) continuent encore et toujours à s’appuyer sur
l’Existence sans laquelle elles ne seraient rien. On peut en déduire, qu’au sein même de
la manifestation d’Existence, toute forme d’Existence possède une valeur, certes pas
aussi inaltérable que celle de l’Existence absolue. Il s’agit donc de correctement évaluer

80
les valeurs respectives des diverses formes d’Existence manifeste afin d’obtenir une
échelle pertinente.

Le cycle de l’Existence manifeste est un cycle métaphysique basé sur une augmentation
progressive du niveau d’abstraction des formes d’Existence. La valeur associée aux
formes d’Existence peut donc logiquement se fonder sur le niveau d’abstraction pré-
sent dans leur structure. Une échelle générale de valeurs croissantes serait alors:

Matière
Vie
Psychologique
Homme
Dieu manifeste
Existence absolue (non-manifeste)
Chaque niveau possédant divers degrés de développement.

Cependant, une problématique secondaire vient compliquer les choses: chaque niveau
supérieur (sauf les niveaux divins bien sûr) se base sur les niveaux inférieurs et les
contient toujours. En ce sens, une Conscience animale est-elle d’une valeur supérieure à
la Vie d’un Homme? Ce qu’il faut comprendre, c’est que le problème ne doit pas, au
départ, s’exposer en ces termes!

En tant que seule forme existentielle capable de fermer le cercle et de gagner l’Existence
absolue, ce qui est véritablement requis de l’Homme est qu’il devienne le champion de
l’Existence (dans le sens chevaleresque du terme: champion=défenseur inconditionnel).

Ce qui signifie que l’Homme doit être en mesure de pouvoir reconnaître, comprendre
et sentir la valeur intrinsèque extraordinaire de la moindre parcelle d’Existence, même
très altérée (tout en restant dans le cadre de l’équilibre de l’Alliance ouverte: une altéra-
tion vraiment excessive ne peut être tolérée car elle est hors Alliance!). L’Homme pos-
sède donc la valeur existentielle la plus élevée au sein de la création mais il doit être
capable de sublimer son attachement égotiste (souvent perverti par l’orgueil et la pré-
tention) à sa propre valeur pour vraiment devenir le défenseur de l’Existence sous tou-
tes ses formes. C’est donc par altruisme et humilité que cette sublimation égotiste (dé-
passement de soi) doit se réaliser. Ce qui signifie, en clair, que, tant que l’Homme
s’attache pompeusement à sa valeur, sa force et ses facultés, cette valeur à laquelle il
tient tant n’est rien qu’une valeur potentielle dont le poids est loin d’être acquis. Ce
n’est qu’à partir du moment où, acceptant le sacrifice de l’attachement à soi, l’Homme
se tourne vers la valeur de l’Existence en général (humilité et altruisme), qu’il se place
enfin en position d’acquérir réellement le poids de la valeur potentielle qui lui est atta-
chée. Et l’on peut y voir la source de l’adage hermétique selon lequel: Qui se sauve se
perd, et qui se perd se sauve!’. Car l’Homme qui reste égoïstement attaché à sa propre
valeur et cherche à la promouvoir court dans la mauvaise direction et celui qui sublime
son Ego par humilité et altruisme a trouvé le bon chemin. Certes, l’humilité ne signifie
pas qu’il soit nécessaire d’abandonner toute perception de la réalité de sa propre va-
leur, mais que l’on soit capable de dépasser cette perception au profit d’une cause exis-
tentielle: il s’agit du sacrifice d’Abraham.

81
Car lorsque Dieu (l’Existence) demande à Abraham de tuer son fils, il lui demande, au
fond, de se tuer lui-même dans ses espoirs, dans sa potentialité de progression spiri-
tuelle. Abraham accepte péniblement ce sacrifice, cette sublimation égotiste, car c’est
une phase très difficile. Or, une fois le sacrifice accepté, que constate Abraham: que
Dieu (l’Existence) ne lui réclamait pas son fils (sa valeur potentielle) mais en réalité la
sublimation d’une partie inférieure, altérée de lui-même: l’Ego (apparition subite du
bélier du sacrifice). Ce qui ne signifie pas que l’Ego soit détruit: il est sublimé, affiné,
purifié!

En ce sens, le véritable sacrifice d’Abraham ne réside pas tant dans le sacrifice apparent
qui lui est réclamé, mais en réalité dans l’acceptation du sacrifice: l’acceptation est le
sacrifice et le sacrifice apparent n’est pas réalisé. Ce qu’Abraham sait d’ailleurs dès le
départ, puisqu’il confie à ses serviteurs qu’ils reviendront tous deux, lui et son fils! A
l’issue de cette sublimation, Abraham constate que son acceptation lui a fait franchir le
cap difficile et que ce qu’il abandonne vraiment est une partie inférieure de lui-même
qu’il a extériorisée (bélier). Fort de ce dépassement, Abraham entre, par choix, au sein
de l’Alliance divine. On pourrait dire que, tant que le sacrifice n’a pas eu lieu, Isaac
n’est pas légitime du point de vue de l’Alliance: ce n’est qu’un fils potentiel. Après le
sacrifice, Isaac devient un fils réel dans le sein de l’Alliance (postérité aussi nombreuse
que les étoiles).

Ce passage du sacrifice d’Abraham qui suscite généralement tant de réactions de ré-


volte présente, en effet, une apparence terrible, opposée aux valeurs mêmes de
l’Existence. C’est en soulevant cette croute que l'on accède à des niveaux de compré-
hension pertinents. Car le Pentateuque (Torah) est écrit selon quatre degrés de com-
préhension associés aux quatre lettres du Tétragramme selon leur ordre hiérarchique
Iod-He-He-Vaw. Le degré le plus superficiel, qui correspond à une interprétation litté-
rale des Textes, est appelé ‘enveloppe’ et correspond à la lettre Vaw, soit le degré le
plus éloigné de la Vérité. C’est un niveau altéré, fait de rigueur, (Vaw) et qui masque la
vérité des couches supérieures. C’est pourquoi dans les Textes aussi bien que dans
l’Oeuvre elle-même, on s’apercevra toujours que la Vérité est bien moins rigoureuse,
sévère, pénible que le niveau d’apparence veut le faire croire. Ainsi, la Vie humaine,
qui est associée au monde d’Action, donc au niveau d’apparence de l’Œuvre, présente
un caractère souvent pénible et en infraction avec les valeurs de l’Existence. Les notions
perverses de malédiction, châtiment divin, de déchéance, chute de l’homme en sont
issues. En réalité, l’Homme ne fut jamais déchu, et il est toujours l’essence de la Créa-
tion. Nous y reviendrons plus loin.

En fait, le niveau d’apparence de l’Œuvre, qui est dû à l’action de lois du néant, est un
niveau possédant malgré tout une réalité propre, puisque les lois du néant s’appuient
de toute façon sur l’Existence (la discontinuité s’appuie toujours sur la continuité). No-
tre monde formel est donc une apparence ayant un effet réel (Tout comme l’illusion
référentielle de l’Espace-Temps est réellement opérante).

Evidemment, l’Homme est confronté à des problèmes ou il est nécessaire d’arbitrer en-
tre diverses valeurs: Conscience animale et Vie humaine par exemple. Ceci parce que
nous sommes placés dans un système paradoxal où la Vérité de l’Existence est altérée
et n’est pas aussi simple, univoque, absolue qu’au niveau ineffable. Et l’on s’aperçoit

82
que c’est justement par l’assimilation d’un paradoxe que l’Homme peut progresser
dans la bonne voie:
c’est en sublimant son attachement à sa valeur que l’Homme gagne véritablement cette
valeur. Ce n’est pas un hasard si l’assimilation d’un paradoxe permet de commencer à
s’extraire du système paradoxal! En ce sens, l’altruisme est un aspect que l’Homme doit
assimiler et qui est paradoxal vis-à-vis de sa nature égotiste. L’obtention d’un Ego plus
parfait lève une partie du paradoxe existentiel. C’est par une succession de sublima-
tions égotistes que l’Homme remonte vers l’Existence absolue. Et c’est précisément la
sublimation égotiste qui permet l’acquisition de critères existentiels plus justes (manne
spirituelle). L’obtention d’une échelle de valeurs correcte est donc un fruit de la subli-
mation égotiste. Cette sublimation est aussi à la base des passages de plans métaphysi-
ques Matière-Vie-Conscience-Homme, et puisque la sublimation permet l’acquisition
du poids, il faut en conclure que ces plans ont une valeur croissante.

L’Ineffable possède un Ego parfait et donc une nature fondamentalement altruiste. En


vertu de la perfection de la continuité ponctuelle, l’Ineffable n’est attaché à aucune
forme, mais permet, en son sein, une infinité de formes pourvu qu’elle soient parfaites
(Harmonie). Or, nous constatons que la Création tend vers l’élaboration d’une structure
de plus en plus abstraite, toujours plus parfaite jusqu’à l’Homme. Celui-ci peut, par
évolution spirituelle, construire son Temple intérieur qui pourra alors recevoir
l’Alliance et rejoindre l’Ineffable. La perfection ineffable peut s’envisager sous l’angle
d’une collectivité parfaite, c’est-à-dire de la résolution absolue du paradoxe Individu-
Collectivité. Car puisque chaque forme individuelle (parmi l’infinité) est parfaite, elle
est elle-même l’Ineffable. On obtient alors le concept d’une collectivité ou chaque indi-
vidu Existe en tant qu’individu, en harmonie avec la collectivité, et est lui-même cette
collectivité! Ceci nous paraît paradoxal mais il faut comprendre que là est la référence
et que c’est nous qui sommes encore en plein paradoxe (cf tous les conflits qui agitent
l’humanité!).

Le principe est que chaque Homme possède une individualité basée sur la notion
d’Ego. L’évolution spirituelle affine cette individualité par sublimations successives de
l’Ego. L’individualité humaine est ce néant possible que l’Ineffable désire ramener en
son sein, et l’on comprend dès lors pourquoi la sublimation de l’Ego n’est pas une perte
de soi: l’individualité humaine ne disparaît jamais si le choix correct est commis car
l’individualité humaine (affinée à la perfection) est ce que cherche Dieu! L’Homme qui
achève son grand cycle existentiel devient une partie de l’Ineffable et l’Ineffable lui-
même! En ce sens, l’Homme qui achève son cycle et rejoint le Dieu Créateur manifeste,
dépasse le Dieu Créateur! Pourquoi? Parce qu’au moment même où il s’unit au Dieu
Créateur, l’Homme achève la perfection du cercle de sa Conscience qui s’assimile alors
automatiquement à sa perfection ponctuelle centrale: l’Ineffable. C’est pourquoi, si
l’Homme est une image du Créateur, il n’est pas comme Lui car il possède sa propre
individualité qui peut le conduire à dépasser le niveau Créateur (si tout va bien!).

Nous savons que l’Ineffable est auto-référent: le point se référence lui-même, il est son
propre centre. Mais nous savons aussi que le point possède en son sein un univers
continu infini: le point est lui-même la continuité dont il est la base. Ce qui signifie
qu’un point est aussi une infinité de point. En ce sens, si le point est son propre centre,

83
on peut aussi exprimer que le point est partout, et qu’il ne possède pas de véritable cen-
tre:
si le point est partout, et si le point est son propre centre, alors le centre est partout et il
n’y a pas vraiment de centre! Ce qui nous semble paradoxal. Or, cette caractéristique
est la base même de l’altruisme absolu, de la parfaite résolution du paradoxe individu-
collectivité. Car en considérant l’Ego individuel comme le centre imparfait de
l’Homme, on en déduit que l’Ineffable ne possède pas vraiment d’Ego (pas de centre
réel) tout en étant lui-même cet Ego, et une infinité d’Ego. Les luttes égotistes qui carac-
térisent l’Homme sont donc inexistantes au sein de l’Existence absolue. Ce qui suit,
bien que difficile à comprendre, est fondamental:

la continuité ponctuelle implique automatiquement l’infinité ponctuelle: un point est


obligatoirement une infinité de point. Puisque chaque point de l’infini de continuité est
son propre centre, on doit considérer qu’un point, qui est son propre centre, possède
une infinité de centre, et qu’il n’y a donc pas, en l’Ineffable, de centre au sens où nous
l’entendons! Il n’y a donc pas, en fait, d’Ego au sens où nous l’entendons: il n’y a pas de
conflits. Dans le sens de la sublimation égotiste, on peut alors comprendre ce qui suit:
toute forme existentielle est un cercle imparfait. En tant que cercle manifeste, il possède
donc un centre qui se manifeste aussi en tant qu’Ego, c’est-à-dire perception de son im-
portance centrale. Lorsque, par sublimation, l’Etre circulaire ne se tourne plus vers son
centre, et relativise donc sa perception de sa propre importance, il se tourne alors vers
l’extérieur (altruisme) et le cercle se confond alors d’avantage avec son centre: il en ac-
quiert seulement alors vraiment la valeur. Au terme des sublimations, le cercle est par-
fait et se résume à son centre:
il n’a donc plus vraiment de centre. D’autre part, la valeur existentielle centrale est
alors tout-à-fait assimilée. C'est donc en relativisant notre importance que nous deve-
nons vraiment nous-mêmes...

En résumé, toute forme existentielle manifeste possède un centre imparfait et qui, parce
qu’il est imparfait, devient un centre manifeste (qui extériorise son imperfection), donc
un Ego manifestant sa présence à la Conscience. Au niveau ineffable, le centre est par-
fait et ne se manifeste donc plus en tant qu’Ego à la Conscience, ce qui est logique
puisque la Conscience ineffable est elle-même son propre centre, qui est infiniment
multiple. Et ceci peut se comprendre comme une réunification de l'Etre: l'unification de
l'Existence et de son miroir en un unique principe de conscience parfaite.

Le discours écologiste consistant à dire qu’il faut défendre la nature parce que
l’Homme en a besoin, qu’il risquerait de s’affaiblir ou de périr si elle disparaissait, est
parfaitement à côté du problème et ne possède, au fond, aucune pertinence! Car d’une
part, l’Homme étant une image du Tout au sein du Tout et l’aboutissement même du
système universel, il peut, au fait, fort bien se passer de la nature: il est l’essentiel. Ce-
pendant, en envisageant les choses sous cet angle, l’Homme n’est pas prêt de devenir
l’humble Champion incontesté de l’Existence. Donc, si l’Homme ne défend pas
l’Existence (la nature vivante par exemple), il se détruit effectivement, mais pas pour
les raisons exposées par les écolos! L’Homme ne doit pas défendre la nature pour assu-
rer sa propre Existence sur Terre: il doit défendre l’Existence pour l’Existence en ou-
bliant (autant que faire se peut) sa propre Existence. De la même manière, un fumeur
qui arrête de fumer par peur du cancer ou pour échapper à une certaine opprobre pu-

84
blique, le fait pour de mauvaises raisons! La seule motivation valable pour arrêter de
fumer est la perception véritable de l’importance de l’Existence du corps physique
considéré comme entité biologique extérieure à soi. Il est impératif de considérer que
les actes humains, même les meilleurs, sont le plus souvent improprement motivés (ce
qui est logique dans une optique d’apprentissage par l’erreur!). La seule motivation
pertinente est l’altruisme.

Si l’on associe le cercle d’une Conscience au Tétragramme, on peut alors définir plus
précisément les attributs de la Conscience. Le Vaw représente la mémoire (mémoire de
soi). C’est donc le Vaw qui renvoie à l’individu l’image de lui-même en tant que mé-
moire de soi, et réalise ainsi l’auto-référenciassions qui est caractéristique de la Cons-
cience. Or, le Vaw est le principe de contrainte de courbure du cercle, la base même de
la structuration. Si le Vaw (choix) est correct, la structuration l’est aussi, et la Cons-
cience évolue vers la perfection. Si le choix est mauvais, la structuration sera pervertie
et menacera éventuellement l’Existence de la personnalité. Dans le cas où l’équilibre et
l’évolution de Conscience sont conformes à l’Alliance, la mort physique ne l’entame
pas. Dans le cas d’un déséquilibre vraiment excessif, il y a dissipation de la structure
pervertie qui ne peut résister à la mort physique: il s’agit donc d’une perte de la mé-
moire de soi, une perte de personnalité. Cependant, la partie Iod de ladite Conscience
ne se perd pas et rejoint de toute manière la Conscience globale initiale. Cette réintégra-
tion impersonnelle dans la Conscience globale est le retour à la grande fosse dont parle
le livre de Job. Il s’agit de la seule vraie mort: la perte de personnalité individuelle. En
fait, de même qu’un seul photon référence tout l’univers physique, un seul principe
divin unique s’incarne à différentes coordonnées de l’Espace-Temps afin de constituer
l’Humanité. Nous sommes donc tous, en essence (Force), le même et unique principe,
mais en forme (personnalité de Conscience) différents.

Arrivé au point de perfection, l’aspect Iod de volonté d’Existence et l’aspect Vaw de


mémoire de soi se réunissent en la perfection ponctuelle centrale. Il s’agit alors d’une
Conscience Ineffable qui, possédant inaltérablement en son sein la mémoire d’elle-
même, accède enfin à l’auto-référenciassions parfaite: l’Existence absolue.

Principe: la néguentropie est la mémoire et l’entropie est l’oubli. La mémoire est gar-
dienne de la structure. Lorsque la structure se confond avec sa référence existentielle
même (Iod), l’Existence devient intrinsèque, donc parfaitement auto-référente, donc
absolue. Et ceci ne peut se réaliser que si la structure devient parfaite.

Cette structuration dynamique de la Conscience sur base du Tétragramme sacré trouve


une correspondance, entre autre, dans la tradition hindoue. Celle-ci reconnaît trois
~‘Nadis’ vitaux, sortes de conduits subtils associés à la colonne vertébrale (trois piliers).
Cette tradition parle, en outre, de trois ~Gunas~ ou forces substantielles de l’Esprit:
Sattva, l’Equilibre (Iod); Rajas, le mouvement (He); Tamas, l’inertie (Vaw) (soit les trois
lettres constitutives du Tétragramme). La tradition ajoute que sur ces trois Gunas,
l’Esprit possède quatre facultés: Mana, qui considère le pour et le contre (Iod, Volonté);
Budhi, qui permet de déterminer (He, souffle); Chitta, qui mémorise (Vaw, crochet,
structure); Ahamkara, qui se manifeste en tant que Conscience de son Ego ( He de re-
tour vers le Iod, manifestation du Vaw au Iod, fermeture du cercle de Conscience). Cet
élaboration entraîne cinq états de l’Esprit (cinq cinquièmes de la Loi: Pentateuque).

85
Pour clôturer ce chapitre sur les valeurs de l’Existence, abordons le problème du poids
existentiel: la souffrance. Toute forme d’Existence souffre:
c’est la condition de l’évolution. Cependant, à chaque niveau est associée une souf-
france particulière de force et d’abstraction croissante. Ainsi, un atome souffre, mais
d’une manière minime. On ne saurait cependant lui refuser cet aspect fondamental de
l’Existence manifeste. Le pur biologique souffre, lui aussi, à un degré déjà plus impor-
tant. Tout être vivant nanti d’un système nerveux central souffre physiquement, pour
ainsi dire, autant que nous. En outre, une souffrance psychologique associée à la Cons-
cience est déjà présente et se développe en rapport de la complexification du système
nerveux central. De ce fait, il serait parfaitement injustifié de nier la présence d’un as-
pect affectif chez les animaux supérieurs. A notre niveau, et pourvu que l’individu soit
suffisamment ‘évolué’, intervient le débat de Conscience et la souffrance associée. Ce
qui dissocie la souffrance humaine de la souffrance animale n’est donc pas fondamen-
talement la souffrance physique ou psychologique, mais bien la souffrance métaphysi-
que (dont un aspect superficiel, en quelque sorte motivateur de l’interrogation existen-
tielle, est la détresse face à la mort physique).
La spécificité humaine ne vient pas de ses aspects de psychologie, de sociabilisassions,
de technologie, de culture, mais du fait qu’il est la seule forme d’Existence qui mani-
feste l’idée de Dieu en réponse a une question, une souffrance métaphysique caractéris-
tique de son niveau. En ce sens, la spécificité humaine est la spiritualité. Tout Homme
qui ne s’est pas encore placé sur la voie de la spiritualisation n'a pas encore acquis sa
spécificité. A cet égard, il faut préciser que la spiritualisation n'a rien à voir avec le fa-
natisme ou la foi aveugle et inconditionnelle. Se rassembler pour des offices religieux
où une nourriture spirituelle prédigérée est distribuée sans discernement ne mène à
rien, car chaque Homme doit chercher, souvent dans la solitude, sa propre Vérité. Car
chaque individualité possède très logiquement un rapport unique et personnel avec
Dieu, définissant une voie certes balisée par des Lois communes à tous les Hommes,
mais malgré tout différente pour chacun!

Il faut comprendre que l’ouverture de l’Oeuvre implique le fait que Tout n’est pas écrit.
Certes, des Lois générales se chargent d’organiser ce qui peut l’être. Cependant, une
des conséquences de l’ouverture est l’apparition de la personnalité individuelle hu-
maine. Cette personnalité devient, en tendant vers la perfection de Conscience, la Véri-
té propre à l’Homme et qui est la garantie de sa légitime accession à l’Existence abso-
lue. L’ouverture de l’Oeuvre par le viol de l’Intention est bien ce qui permet à l’Homme
d’obtenir son poids métaphysique légitime, et ce par la construction progressive d’une
personnalité individuelle parfaite capable de conserver son Existence au niveau absolu
par auto-référenciation parfaite. Mais puisque cette Vérité humaine émane de
l’ouverture, il faut comprendre que les problèmes posés à l’Homme ne possèdent pas
une seule solution. L’Homme doit résoudre le problème existentiel par Vérité propre,
selon sa méthode, ses solutions, pourvu que le but soit atteint avec le poids requis. Tout
ce que l’on peut dire est que l’Homme possède la capacité intrinsèque de résoudre le
problème du paradoxe existentiel, mais qu’il peut le résoudre de la manière qui lui
convient, sous la forme qu’il a choisie.

86
Le Tétragramme sacré décrit tout cycle présent au sein de l’Existence manifeste, y com-
pris le cycle de la Vie et de la Mort. J’ai déjà réalisé l’association Iod_Naissance-
He_Croissance-Vaw_Maturité-He_Vieillissement-retour au Iod_Mort.

Dans la phase de vieillissement, les forces de l’individu décroissent. Cet aspect des cho-
ses est normal, et même l’étoile vieillit. Or, si au point Vaw de maturité, un choix exis-
tentiel correct est commis, la diminution des forces vitales sera compensée par une
structuration d’origine messianique qui augmentera la Conscience de l’individu en ré-
ponse à l’altération vitale, de même que l’étoile génère la richesse matérielle par son
déclin. C’est pourquoi il est des Hommes qui ne vieillissent pas, parce que leur Coeur
reste jeune, car leur Conscience est le théâtre de l’activité d’une Force totalement ac-
quise à l’Existence. Quant au reste de l’Humanité, elle refuse la vieillesse et la mort,
explore le royaume génétique à la recherche de ce qui pourrait supprimer ces "fléaux".
L’industrie cosmétique ne se lasse pas, par la publicité, d’encourager cette course aux
chimères! Et, dans l’hypothèse où l’Homme se donnerait effectivement les moyens
d’endiguer vieillesse et mort, il serait alors bien près de détruire l’Oeuvre.., et de mou-
rir définitivement! L’Homme à la recherche de la jeunesse éternelle ne comprend pas
qu’elle est juste à portée de sa main, qu’il lui suffit de l’avancer pour l’obtenir. Et il ne
le comprend pas car il est aveuglé par les apparences de ce monde de pures formes: la
jeunesse n’est pas physique, elle est métaphysique!

Il apparaît clairement que les différents plans existentiels peuvent se trouver en conflit
au sein de l’Homme. Le corps physique doit conserver son importance en tant que
forme d’Existence vivante. Cependant, le plan de Conscience revêt une valeur infini-
ment supérieure. L’Homme qui abdique son évolution de Conscience au profit du culte
corporel inverse diamétralement les valeurs de l’Existence. La médecine, et l’Homme
en général, positionnent la Vie comme valeur primordiale de l’Existence, ce qui est
faux! Le corps physique est fait pour vivre.., et mourir. Et le plan de Conscience se
nourrit de l’altération vitale. Mais plus encore, le plan de Conscience et le plan spirituel
(véritablement humain) peuvent aussi être en conflit: la Conscience peut refuser des
épreuves existentielles qui pourraient être la source d’une évolution spirituelle! A noter
que, dans le cas d’un refus de Conscience, la révolte (fruit défendu) est toujours fomen-
tée au sein du subconscient (Eve) et transmise à la Conscience trop faible (Adam).

En d’autres termes, le plan vital n’a pas un poids suffisant pour justifier une souffrance
au niveau de Conscience. Ce qui implique le concept des soins palliatifs en médecine.
Cependant, le plan de Conscience n’a pas un poids suffisant face au plan spirituel pour
que les soins palliatifs deviennent une règle immuable. Puisque le niveau spirituel est
le seul pertinent, et qu’il dépend du choix de Conscience, les soins palliatifs doivent, si
possible, dépendre du choix de Conscience de l’intéressé. L’euthanasie s’ inscrit dans la
même problématique. Promouvoir la Vie à tout prix, c’est invalider le choix de Cons-
cience sur base d’un plan inférieur. Sauvegarder le confort de Conscience à tout prix
compromet la spiritualité: la seule référence devient alors la liberté du choix de Cons-
cience qui est le principe même sur lequel toute l’Oeuvre est basée.

87
16 L’Equilibre dynamique
"Vanité des vanités, dit l’Ecclésiaste; vanité des vanités, tout est vanité. Quel profit
l’Homme retire-t-il de toute la peine qu’il se donne sous le soleil? ...Il n’y a rien de nou-
veau sous le soleil... J’ai donc observé ce qui se passe sous le soleil, et j’ai vu que tout
est vanité, poursuite de vent..."

Quel fatalisme pessimiste se dégage du discours de l’Ecclésiaste (Salomon)! Le plus


sage d’entre les sages n'a-t’il pu trouver, en l’Oeuvre divine, que de la vanité? Une fois
de plus, il faut gratter la couche superficielle des textes pour en comprendre le sens.

Tout au long de son exposé, l’Ecclésiaste ne cesse de répéter que tout est vanité.., sous
le soleil. Or, ce qui pourrait passer pour une forme littéraire, voire poétique, est la clé
même qui peut illuminer le texte. Car si tout est vanité sous le soleil, alors au niveau du
soleil (ou plus haut encore)... plus rien n’est vain!

Ce que l’Ecclésiaste veut tout simplement exprimer est la pertinence majeure des ni-
veaux divins de continuité existentielle Keter (Soleil) et Ineffable (au-delà du Soleil) par
rapport à l’Existence altérée de l’ouverture d’Alliance, théâtre de l’activité humaine.

"J’ai tout vu au cours de ma vaine existence. Tel juste se perd par sa justice; et tel mé-
chant prolonge ses jours par sa méchanceté. Ne sois pas juste à outrance, et ne sois
point sage outre mesure. Pourquoi travailler à ta ruine? Ne sois pas non plus méchant à
l’excès, et ne te comporte pas comme un insensé. Pourquoi mourrais-tu avant ton
heure? Il est bon de suivre une telle règle de Vie sans négliger l’autre; car celui qui
craint Dieu évite tout excès.

Le message de l’Ecclésiaste est la nécessité de l’équilibre. L’Homme doit parcourir un


cercle, ce qui n’est pas le plus court chemin pour rejoindre le Soleil (Keter, Dieu créa-
teur), seul aspect manifeste qui ne soit pas vain! Celui qui commet le mal à outrance,
par de multiples mauvais choix, peut compromettre la qualité de son cercle, s’écarter
de l’équilibre de la courbe... et périr! Mais celui qui, contre vents et marées, décide de
couper court et d’abandonner son cercle pour foncer droit vers le Soleil... risque de chu-
ter comme Icare et de ne pas se relever! Sachant donc que d’une part le Soleil est le but
à atteindre car il n’est pas vain, que pour l’atteindre il faut suivre au mieux la courbure
d’un cercle, l’Homme se trouve dans une situation paradoxale d’une vanité apparente:
il est dangereux de s’opposer aux valeurs de l’Existence... mais il est tout aussi dange-
reux de vouloir les obtenir trop rapidement... et il est cependant nécessaire de reconnaî-
tre que dans ces valeurs se trouve l’essentiel, qui n’est pas vain! Le paradoxe de
l’Existence manifeste est â l’oeuvre, et l’Ecclésiaste l’exprime à sa manière: herméti-
quement! La formulation même de son discours pose le choix existentiel, car l'interpré-
tation d'un tel texte peut être optimiste ou pessimiste... c'est une question de choix!

Pourquoi un "méchant peut-il prolonger ses jours par sa méchanceté? Simplement dans
le cas ou cette méchanceté est utile au maintien de l’équilibre. Plus clairement exprimé,
l’expérience du "mal" est nécessaire à l’apprentissage humain.

88
D’autre part, au sein du monde d’action, qui est la sphère des apparences, toute notion
de la justice du système est altérée et le fait de commettre le "Bien" ou le "mal"
n’implique pas de “récompense” ou de "sanction" systématique: les lois de justice sont
volontairement masquées afin de permettre un apprentissage parfait, sans influence
apparente de la puissante polarité divine.

Les affirmations de l’Ecclésiaste sont donc clairement visibles, au premier degré, dans
le monde altéré qui nous entoure. Sur un plan métaphysique supérieur, le discours de
l’Ecclésiaste reste correct, mais prend un autre sens. Prenons un exemple:

Un Homme lutte avec acharnement contre certains aspects des forces du néant (mafia,
drogue, racisme, etc). Si son combat le mène trop loin, il risque d’y perdre prématuré-
ment la vie, ce qui corrobore l’Ecclésiaste. Cependant, nul n’est en mesure d’affirmer
que ce combat n’était pas une phase nécessaire de l’évolution de cet Homme. En ce
sens, l’individu a compromis sa vie terrestre, biologique, d’une part, mais en assurant
la progression équilibrée du cycle de sa Conscience d’autre part! C’est le conflit des
plans existentiels. L’Homme en question a abrégé ses jours terrestres, pour rallonger
ses jours spirituels, ce qui est infiniment plus important! On comprendra dès lors, que
la lutte contre le mal est toujours pertinente au sein du monde d’action. L’équilibre à
tenir n’est pas, pour l’Homme, un équilibre de vie purement biologique, ni même psy-
chologique. Le conseil d’équilibre de l’Ecclésiaste s’adresse à la Conscience. En réponse
à Adam et Eve qui ont mangé le fruit de la Connaissance du Bien et du mal,
l’Ecclésiaste dit à la Conscience humaine: goûte le Bien, goûte le mal, mais ne t’attache
pas excessivement ni à l’un, ni à l’autre, si tu veux apprendre, choisir et comprendre,
comme moi, que le Soleil n’est pas vain, et qu’il faut, en fin de compte, s’attacher au
Sens et aller vers Lui!

La dynamique de l’équilibre provient du fait qu’un équilibre trop parfait constitue aus-
si un excès: un excès d’équilibre! Si la Conscience reste coincée, en équilibre parfait en-
tre le Bien et le mal, elle ne progresse plus, et meurt! Il est nécessaire que le choix se
porte toujours d’un côté ou d’un autre afin d’assurer l’évolution. Lorsque le problème
Bien-mal est complètement exposé et assimilé, le choix crucial doit emporter la Cons-
cience vers le néant ou l’Existence.

Pour achever de comprendre qu’aucun Texte inspiré ne peut être considéré au premier
degré, et surtout pas l’Ecclésiaste, qu’il suffise de considérer que, si l’Ecclésiaste prône
l’équilibre, il ne saurait considérer que cet équilibre est vain. Selon l’Ecclésiaste, il y a
donc une chose qui n’est pas vaine sous le Soleil: c’est l’équilibre (dynamique). Ceci
parce que c’est précisément cet équilibre qui permet d’atteindre le Soleil... qui n’est pas
vain!

Tout au long de l’évolution de l’Oeuvre, les lois du néant appliquent la contrainte du


choix aux formes existentielles. L’apparence que revêt cette contrainte est la nécessité,
par exemple, économique. Or, il faut comprendre que la nécessité, quelque soit sa
forme, n’est qu’une apparence qui ne doit sa réalité qu’à l’imperfection de la nature
humaine. En ce sens, l’univers entier peut être radicalement transformé par le fait de
l’évolution de la Conscience humaine, et la nécessité en être expulsée. C’est pourquoi il

89
faut combattre la nécessité sans relâche. Et si le combat est (momentanément) perdu,
c’est simplement que la nature humaine n ‘'est pas encore suffisante pour permettre la
victoire, il faut donc continuer le combat, ne fut-ce que pour aider l’Humanité à se
conscientiser. C’est pourquoi la lutte contre la nécessité par la défense, de valeurs al-
truistes telle la solidarité, est une démarche toujours pertinente pourvu qu’elle ne
conduise à aucun excès, ce qui invaliderait la légitimité du combat.

Le système communiste appliqué en URSS ne doit son échec qu’à une nature humaine
trop imparfaite (égotiste) pour la mise en oeuvre d’un tel concept sociétaire, et l’on peut
observer ce fait dans la base idéologique même qui présente une perversion: la collecti-
vité est posée comme ayant plus d’importance que l’individu et le paradoxe individu-
collectivité est donc déséquilibré en faveur de la collectivité, ce qui n’est pas pertinent.
Le système sociétaire conceptuellement parfait doit impliquer un rapport parfait entre
les pôles du paradoxe, ce rapport parfait n’étant permis que par un altruisme total des
individus présents, et dépendant donc de la nature humaine.
Sachant que la nature humaine est trop peu évoluée, une société à vocation commu-
niste ne pourra tourner le problème qu’en déplaçant l’équilibre vers la collectivité. Ce
déplacement est donc le symptôme de l’inadéquation entre le système proposé et le
niveau de Conscience humaine.

Le système à mettre en oeuvre est bien de type communiste, mais impliquant un res-
pect total de l’individu: c’est un communisme obtenu libéralement! Il y a, en fait,
confrontation paradoxale de deux valeurs positives: l’altruisme et la tolérance.
L’altruisme (communisme) tend, pour son application, à réduire la tolérance, et la tolé-
rance (libéralisme) tend à réduire l’altruisme. La résolution du problème n’est possible
que si tout individu a parfaitement assimilé ces deux valeurs, c’est-à-dire les avoir ac-
quises en sublimation: l’altruisme implique alors la tolérance par altruisme, et la tolé-
rance implique l’altruisme par tolérance. A ce stade, tout paradoxe est résolu.

LE PROBLEME MÉTAPHYSIQUE TOTAL EST CONTENU DANS LES DEUX


CONCEPTS D’ALTRUISME ET DE TOLERANCE.

Au sein de l’Ineffable, les concepts se répondent mutuellement dans le sublime (Al-


liance de l’Altruisme du Feu existentiel et de l’Eau de Tolérance). Lorsque Dieu ouvre
la Création, il le fait par altruisme (pour l’Homme) et permet alors à la tolérance de
compromettre l’altruisme: l’altruisme sublimatif se remet en question par altruisme et
permet à la tolérance de s’exprimer.

C’est alors au niveau de tolérance maximale (Homme) de se sublimer pour obtenir


l’altruisme: la tolérance doit se remettre en question pour l’altruisme. Au bout du
compte, l’Alliance doit se rétablir, porteuse d’un gain existentiel. Le symbole chinois du
double dragon Yin-Yang (Figure 24) est en relation avec cet aspect des choses: le dra-
gon blanc est l’altruisme mais, en tant que sublimatif, il possède un œil noir permettant
la génération du dragon noir, qui est tolérance et qui possède la potentialité d’un œil
blanc permettant de recréer l’altruisme par sublimation. Du point de vue de l’Alliance,
l’altruisme est le Feu, l’Existence absolue elle-même, et la tolérance est l’Eau, la part
ineffable du néant possible. L’intolérance est un excès égotiste de tolérance non-
sublimée: l’ego ne considère plus alors que sa propre faculté de tolérance au détriment

90
de celle des autres. L’intolérance est un aspect du néant total permis, au sein de
l’Oeuvre, par l’ouverture de . . . tolérance divine associée au néant possible.

En résumé, l’altruisme, s’il n’est pas sublimé, n’est qu’une forme d’intolérance, et la
tolérance, non-sublimée, reste un principe égotiste. Pour être parfaitement altruiste, il
faut commencer par être tolérant, et pour être parfaitement tolérant, il faut d’abord être
altruiste. La tolérance est le sublime de l’altruisme, et l’altruisme est le sublime de la
tolérance.

Figure 24

La jeunesse, qu’elle soit considérée au niveau de l’Oeuvre en général, ou à celui d’un


Homme incarné en particulier, implique donc un accroissement de la tolérance. Il est

91
normal que la jeunesse présente habituellement une soif de liberté d’expression (donc
dans un sens de libre-arbitre et non de liberté existentielle, la soif de liberté existentielle
étant l’apanage de tout Homme) et, si possible, d’originalité dans sa manière d’être. Car
elle est à la recherche de son identité propre par un apprentissage personnel dégagé de
l’"expérience des anciens". La jeunesse réclame donc une tolérance accrue de la part du
système: du système social pour la jeunesse incarnée, et du système métaphysique
pour l’Homme originel au sens générique.

Il est cependant très clair que la vanité exprimée par l’ecclésiaste est effective, notam-
ment en ce qui concerne les générations successives:
chaque génération nouvelle croit posséder, savoir, pouvoir, innover, plus que les pré-
cédentes, ce qui n’est habituellement qu’un simple mirage de pures formes. Cependant,
il est important de ne pas brimer l’élan de jeunesse et, par tolérance, de lui permettre
d’exprimer sa spécificité, même si cette dernière n’est pas vraiment novatrice. Car face
à l’absolu, rien n’est novateur, et pourtant chaque être nouveau est spécifique et impor-
tant en vertu de cette spécificité.
L’Ego des générations précédentes n’est malheureusement pas, en général, capable de
la sublimation propice à l’expression de la jeunesse. A ce propos, il importe de com-
prendre que l’expérience acquise par un Homme lui appartient en propre, mais qu’il
n’y a aucun moyen de véritablement la donner à un autre:
le poids métaphysique doit être obtenu en propre par chacun, c’est-à-dire par expé-
rience personnelle. L’expérience des anciens possède donc une valeur exemplative,
consultative, qui est certes très utile, mais pas déterminante.

La chaîne du mal se propage d’Etres en Etres, des agresseurs aux victimes, qui devien-
nent agresseurs et ainsi de suite.. Il faudra comprendre que seule la sublimation est ca-
pable de mettre fin aux chaînes du mal: la victime qui accepte de se laisser traverser par
l’agression ou par la mémoire de l’agression, se délivre et délivre autrui des relents de
l’agression.

Tout Homme qui achève son cycle aura été maintes fois bourreau et autant de fois vic-
time! Mais, en tant que bourreau des autres, il n'aura jamais été que sa propre victime,
et en tant que victime des autres, en réalité son propre bourreau!

17 Axis Mundi
L’Axe des Mondes (Figure 25) est l’Arbre de Vie dans son développement complet.
Quatre mondes d’altération croissante s’induisent successivement sur base des quatre
lettres du Tétragramme dans l’ordre hiérarchique Iod-He-He-Vaw:
monde divin d’Emanation- monde spirituel de Création- monde émotionnel de Forma-
tion-monde effectif d’Action.

92
93
Chaque monde possède une structure et des caractéristiques communes à tous les
mondes. Cependant, un niveau existentiel fondamental les sépare. C’est pourquoi le
précepte hermétique “Tout ce qui est en bas est comme ce qui est en haut’ est tout-à-fait
valable, mais doit être parfaitement compris pour être utilisé avec pertinence! Ainsi,
l’eau est un élément du monde d’Action que nous connaissons bien. Il existe aussi un
“principe” eau associé à chaque monde supérieur. L’eau présente ici bas est bien un
écho symbolique de Forces supérieures. En ce sens, des caractères communs
APPARENTS peuvent être dégagés entre les eaux supérieures et l’eau de ce monde-ci:
l’eau physique est un milieu polaire, et une eau métaphysique est aussi un milieu po-
laire, mais métaphysiquement parlant! L’eau de ce monde-ci N’EST PAS les eaux supé-
rieures:
un ou plusieurs plans existentiels les séparent. On ne saurait donc pas lier univoque-
ment les eaux supérieures et l’eau que nous connaissons: il s’agit juste d’un écho sym-
bolique!

Lorsque j’ai pris l’exemple du caillou lancé dans la mare pour illustrer le travail de ma-
nifestation, je me suis servi d’un aspect du monde d’Action pour témoigner d’un aspect
d’un niveau existentiel infiniment supérieur. La différence fondamentale qui sépare ces
niveaux est qu’un Homme incarné ne pourra jamais extraire une Existence du néant en
lançant un caillou dans une mare! Alors que l’Ineffable l’a fait en lançant son “caillou”
dans sa "mare”. On comprend donc le lien qui existe entre les choses d’en bas et celles
d’en haut:
un simple écho symbolique. Un gouffre existentiel les sépare!

Ainsi, un soit-disant initié a pu affirmer qu’une vue déficiente est un témoignage sys-
tématique d’une myopie intellectuelle affectant la Conscience de l’individu. Or, si la
déficience visuelle est peut-être un écho symbolique d’une myopie spirituelle de
l’humanité, ce n’est pas parce qu’un Homme voit mal qu’il est peu évolué! Il est même
possible d’argumenter à l’inverse: un Homme peut éventuellement y voir mal parce
que sa Conscience s’est en partie dégagée de ce monde de pures formes, formes dont
l’importance est donc réduite, impliquant la diminution de l’acuité visuelle. En ce sens,
l’évolution de Conscience aurait impliqué la déficience! Toutes ces considérations sont,
au fond, stériles, la règle d’or étant qu’il n’y a pas de rapports univoques entre les For-
ces supérieures et leurs échos ici-bas: seul un initié au plus haut degré (proche du di-
vin) est capable d’établir de tels rapports avec pertinence!

A mesure que l’on descend l’Arbre, la contrainte augmente. Elle est liée à
l’augmentation des repères de la discontinuité, de l’altération d’Existence. L’Ineffable
ne possède pas de repères: il est lui-même son repère. La continuité est très logique-
ment un niveau sans repères particuliers. Le monde d’Action où nous nous incarnons
est le niveau possédant le repérage le plus complexe, donc le plus grand nombre de
lois, la plus grande contrainte:
celle du choix. Ce repérage nous permet d’Exister à un niveau qui convient à notre na-
ture encore imparfaite. Lorsqu’un Homme meurt, il se trouve dans un monde de liberté
plus grande, mais aussi de subtilité supérieure. La structure imparfaite de l’Homme
pourra y demeurer un certain “temps”, mais tôt ou tard, l’une ou l’autre imperfection
conduira la Conscience vers une autre incarnation qui devrait lui permettre d’améliorer
sa structure. Progressivement, la Conscience humaine augmente sa capacité de résister

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à des niveaux d’Existence de plus en plus subtils. A terme, l’homme peut acquérir
l’auto-référenciassions parfaite qui lui permet de se passer complètement de repères
existentiels et d’Exister au sein de la continuité. Il faut donc comprendre que c’est, au
fond, la Conscience elle-même qui, percevant son imperfection, “décide” son incarna-
tion, car elle ne peut résister d’avantage à la raréfaction des mondes supérieurs. En fait,
il existe, pour chaque individu, un programme idéal d’évolution qui est déterminé et
proposé par le niveau le plus élevé de la Conscience individuelle, c’est-à-dire la réfé-
rence Iod, qui est l’Unique et qui est donc, en fait, le Dieu Créateur. Ce programme est
présenté à la Conscience avant chaque incarnation pour lui permettre de continuer à
exister et progresser vers l’absolu. C’est la réitération permanente du “péché” originel
qui n’est donc pas seulement originel. Face à ce programme, la Conscience peut accep-
ter de tenter le programme en question, auquel cas elle endosse l’entière responsabilité
de sa vie à venir (et des souffrances possibles). Ou bien elle peut décider de disparaître,
décision dont elle a, certes, la potentialité, mais qui est très certainement rarement ex-
primée en vertu de la tendance intrinsèque de la Conscience à vouloir exister (serpent
de l’Intention). La Conscience s’incarne donc, et se voile alors afin d’échapper à la pola-
rité divine pour être placée face au choix. C’est, entre autres, le choix de la personnalité
incarnée d’accepter le programme prévu, ou de s'en écarter autant que faire se peut. S’il
y a écart, il y a acquisition d’une dette métaphysique de structure qui, dans la plupart
des cas, pourra être résorbée plus tard: c’est le concept de karma. Il y a donc trois as-
pects liés qui déterminent la vie d’un Homme: le programme de base initialement pré-
vu, le choix de l’individu incarné par rapport à ce programme, et un principe média-
teur permettant de résoudre les déviations (dettes karmiques). Lorsque la dette karmi-
que devient trop importante pour pouvoir être résolue par le système, il y a dissipation
de la structure trop altérée de ladite Conscience. Le programme idéal émane du pilier
de Force, le choix individuel émane du pilier de forme, et les dettes karmiques sont ré-
solues par le pilier central d’équilibre, de médiation des contraires.

Dans le cas où un Homme, par un choix excessivement incorrect, pervertit trop fort sa
Conscience, cette structure dépravée, “hors-Alliance”, ne pourra plus résister du tout à
la raréfaction supérieure et se dissipera à la mort physique de l’individu qui sera alors
vraiment mort par perte de la mémoire de soi, dissipation totale de personnalité. On
constate qu’il ne s’agit pas d’une “condamnation des péchés”: c’est un simple principe
logique. Celui qui pose sa main sur un cactus ne considère pas que le cactus le punit
lorsqu’il le pique! En fait, tout aspect subjectif de condamnation, malédiction, dé-
chéance, n’est qu’un pur produit d’altération. Quant-à l’aspect de miséricorde divine
(aspect He), il est inclus dans l’Alliance: l’Homme a droit à des erreurs. Cependant, il y
a, et c’est normal, une limite à ne pas franchir, au-delà de laquelle la miséricorde ne
peut plus jouer sans risquer de compromettre le poids de l’Oeuvre. En ce sens, la misé-
ricorde serait la marge autorisée de fluctuation de part et d’autre de la progression
idéale, dynamiquement équilibrée.

La phase d’involution descend l’Arbre. La structuration de l’Existence remonte l’Arbre


vers l’Existence absolue. On peut donc considérer que l’Arbre présente trois aspects: un
aspect chronologique de haut en bas, un aspect évolutif de bas en haut, et un aspect
fonctionnel. Par exemple, on peut se servir de l’Arbre pour suivre “l’histoire” biologi-
que d’un Homme de la conception (Keter) à la mort (Malkhut). Ou bien suivre
l’évolution structurelle du même corps humain à partir des constituants matériels

95
(Malkhut) jusqu’â l’encéphalisation (couple Hoçhmah-Binah: en structure, on n'atteint
jamais keter qui est inaccessible; l’encéphalisation qui ne peut atteindre Keter, implique
un changement de monde passant par Daath: la Conscience s’incarne sur l’interface
cerveau). Le schéma évolutif complet présente l’aspect fonctionnel.

Tiphéreth dans le monde d’Action est superposé au niveau le plus bas


(Malkhut) du monde supérieur de Formation que l’on peut appeler monde de
l’âme. Or, Tiphéreth représente l’apparition du système nerveux central. C’est
pourquoi la présence d’un système nerveux central implique la présence d’une
Conscience au moins primitivement incarnée. Sur la base de Tiphéreth, la
projection ascendante vers le couple Hochmah-Binah représente
l’encéphalisation.
Le niveau Hochmah-Binah est aussi superposé au monde supérieur, à un niveau
plus élevé que Tiphéreth. C’est pourquoi le degré d’encéphalisation est le critère
de Conscientisation. Cependant, tant que le niveau Hochmah-Binah n’est pas
parfaitement stabilisé (encéphalisation insuffisante), la Conscience ne s’incarne
pas complètement. Ce n’est qu’avec l’Homme que le couple Hochmah-Binah
complètement stabilisé permet d’ouvrir totalement Daath, le passage subtil vers
le monde supérieur, ce qui constitue l’incarnation intégrale de Conscience. La
Conscience est le Fruit de la réverbération du couple Netzah-Hod de Formation
qui se superpose au couple Hochmah-Binah d’Action.

Daath est toujours associé à la sephira Yesod du monde supérieur. Ce qui est logique
puisque Yesod est, au sein de l’Arbre, l’image de l’Ineffable auquel se substitue Daath.
Au sommet de l’Arbre, le Daath du monde divin d’Emanation est en relation directe
avec le Dieu ineffable qui a manifesté l’Existence. C’est aussi pourquoi Yesod est appelé
Fondation. En tant qu’image de l’Ineffable, Yesod représente l’Ego imparfait (subcons-
cient à notre niveau) sur lequel doit être construit le Temple spirituel, et ceci par subli-
mation dudit Ego. La construction du Temple commence sur la base Yesod du monde
de Formation et gravit petit-à-petit les échelons vers le Créateur. Cependant, lorsque la
Conscience qui achève son périple rejoint enfin le monde divin d’Emanation, elle n’y
atteind jamais Keter (inaccessible): elle change de plan par le Daath du monde supé-
rieur et s’unit à l’Ineffable lui-même. C’est donc bien en dépassant le niveau du Créa-
teur que l’Homme parachève son cycle.

Keter est toujours inaccessible afin de forcer le système à changer de plan métaphysi-
que au cours de l’évolution. Le plan matériel ne peut atteindre le Keter du monde
d’Action (car tous les Keter représentent toujours le Dieu Créateur, de même que tout
Iod est toujours un écho de la Volonté divine). C’est pourquoi la matière est obligée de
changer de plan si le système veut poursuivre l’évolution. C’est ainsi qu’au sein du
monde d’Action on trouvera de bas en haut les quatre cercles de Matière-Vie-
Psychologique-Homme. Le cercle de Matière culmine en Tiphéreth qui représente en
l’occurrence le Keter inaccessible (au fil de l’Arbre, on constate que Tiphéreth est su-
perposé à Keter d’un monde au suivant). Ensuite, sur base de Yesod, le cercle de la Vie
s’élabore et culmine en Daath qui représente le passage au plan de Conscience (la vie
ne pouvant de toute façon pas atteindre keter). Le cercle Psychologique se base sur Ti-
phéreth (syst. nerv. cent.) et culmine en Keter qui ne peut pas être atteint. Et intervient
donc ici le passage complet vers un niveau supérieur (monde de Formation) qui carac-

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térise l’Homme. Le cercle de l’Homme se base sur Daath d’Action, c’est-à-dire plus
exactement Yesod de Formation. La possible évolution spirituelle humaine doit alors
mener l’Homme vers des sphères toujours supérieures (construction du Temple). Le
cercle de l’Homme culmine en Daath de Formation, exprimant la nécessité d’un fran-
chissement métaphysique vers le monde de Création appelé monde de l’Esprit. Ensuite
intervient l’ultime étape de retour au Divin (Temple prêt à recevoir l’Alliance).

Dans le sens d’involution, on trouvera successivement une série de principes


d’élaboration de l’Oeuvre. Ces principes peuvent être envisagés comme des parties
progressivement différenciées et spécialisées de la Conscience initiale qui siège en keter
supérieur. Il s’agira de fonctions divines supérieures au sein d’Emanation; d’entités
archangéliques en Création; et d’entités angéliques en Formation.

Au sommet de l’Oeuvre siège la Volonté divine primordiale Eyeh Asher Eyeh: “Je Suis
celui qui Est” (Celui qui s’adresse à Moise au Buisson Ardent). Cette fonction divine
exprime simplement, absolument, complètement la manifestation d’Existence.
L’Ineffable a manifesté son Existence et la première “parole” prononcée est logique-
ment “Je Suis’. La suite de la phrase “Celui qui Est” reflète le caractère encore absolu de
l’Existence à ce niveau.

En Hochmah se situe IHVH, le Tétragramme sacré, le Dieu vivant générateur du cycle.


Tout se met en mouvement circulaire par l’influence de IHVH. Il se trouve sur le pilier
de “miséricorde” car le concept du cycle implique le retour au Iod. Le cycle IHVH, qui
pourrait apparaître comme une onde porteuse neutre, vierge de Valeur, comporte en
fait un aspect de miséricorde car puisque le cycle implique le retour, il implique
l’accomplissement de l’Oeuvre, d’où l’aspect de miséricorde. Il ne faut pas oublier que
l’onde, à travers le cycle, est la première forme existentielle sur laquelle se basera toute
l’évolution: en ce sens, l’onde donne déjà le “ton” pro-existentiel et il est donc normal
de trouver IHVH sur le pilier de Force.

En Binah, sephira de compréhension, se trouve Elohim. La traduction d’Elohim est,


littéralement, Lui les Dieux. La source de ce pluriel est la suivante: IHVH est situé sur
le pilier de droite, de Force, qui conserve toujours l’Alliance (sur ce pilier se succèdent
d’ailleurs les lettres mères Aleph, Mim et Shin). Elohim, au sommet du pilier de gau-
che, associé à l’eau, représente le commencement de l’altération véritable, le passage de
la perfection de base 12 à l’altération de base 10. Or, cette altération est responsable de
la présence des 10 sephiroth (du monde divin notamment). C’est pourquoi Elohim
symbolise et amorce, en fait, le système des dix sephiroth du monde divin. Et donc
Elohim doit à la fois témoigner de l’unité divine d’une part, et de la pluralité des fonc-
tions divines en manifestation: “Lui, les Dieux. Elohim peut être comparé à Shiva dans
la Trimurti hindoue. Il s'agit dans l'un et l'autre cas d'un attribut divin "inférieur" à l'at-
tribut existentiel absolu, mais qui prend pourtant une importance majeure par rapport
à tous les autres attributs. On a déjà vu qu'il contient en fait tous les attributs puisqu'il
amorce le pilier de forme (base 10). Mais on notera aussi que c'est à partir de Binah,
donc Elohim en Emanation, que commence la séquence de Pi sur l'Arbre: Gimmel 3,
Aleph 1, Dalet 4. Or, le 3 est placé avant la virgule, dans Pi....!!!

97
Le principe musical se fonde sur l’onde sonore qui, an tant qu’onde, se fonde sur le
principe IHVH. Afin de créer le message musical, l’onde doit varier en fréquence et
amplitude, c’est l’écriture sur l’onde, la fonction d’Elohim. Mais cette écriture, pour
rester harmonieuse (équilibre) nécessite l’usage d’un instrument de musique permet-
tant d’émettre une série de notes de fréquences déterminées: il s’agit du Verbe. Bien
entendu, il ne suffit pas de posséder l’instrument et de savoir en sortir les notes: encore
faut-il pouvoir jouer avec la sensibilité appropriée un air musical structuré. Toute éla-
boration humaine véritablement artistique est obtenue par ce procédé. Pour le peintre,
le principe IHVH détermine l’onde lumineuse; la modulation de l’onde introduit les
différents tons (Verbe) qui seront contenus par le pinceau (instrument) de l’artiste. On
trouvera toujours un milieu féminin ouvert fécondé par la volonté de l’artiste: le milieu
gazeux de l’air pour le musicien, la toile pour le peintre, la portée pour le compositeur,
etc.

En fait, si IHVH est l’onde porteuse, Elohirn est l’écriture de l’information sur l’onde
porteuse. C’est pourquoi IHVH, le Tétragramme Sacré, ne peut pas être prononcé: il ne
s’agit pas d’un mot, mais d’un principe structurel. Il est le principe structurel du cycle
porteur sur lequel l’information (les mots) peuvent être placés (par Elohim) et véhiculés
(par IHVH). IHVH et Elohim sont deux fonctions (noms) divines, mais IHVH n’est pas
un mot et ne peut donc pas être phonétisé. Lorsque vous utilisez le symbole chimique
de l’acide chlorhydrique HCl, vous dites H C L et non pas quelque chose comme “Ha-
cle”. Tentez de dire “Hacle” à un chimiste et voyez s’il comprend de quoi vous parlez!
HCl est un principe structurel: il n’est donc pas un mot et n’est donc pas phonétisé. Par
contre, acide chlorhydrique et chlorure d’hydrogène sont des mots prononçables: Hcl,
acide chlorhydrique et chlorure d’hydrogène sont trois noms de la même molécule,
mais HC1 n’est pas phonétisé car ce n’est pas un mot, ni un groupe de mots grammati-
calement articulés!

En Hesed prend place le Nom divin El. Il s’agit de la position de miséricorde extrême.
Sa valeur est 31.

En Guébourah, l’on trouve Yah, le principe divin d’extrême rigueur. En effet, si IHVH
est miséricordieux car il implique la fermeture du cercle, la fonction Yah (IH) est une
translation sans fin vers le néant car aucune structuration n’est possible sur IH uni-
quement. Le couple El-Yah est donc le niveau d’évaluation émotionnelle le plus élevé
de l’Oeuvre: c’est le jugement suprême.

En Tiphéreth, le centre d’équilibre, d’union des contraires, on trouve logiquement le


Nom composé IHVH-Elohim.

Au niveau régulateur Netzah-Hod sont associées les Armées de IHVH et les


Armées d’Elohim, exprimant la modulation d’équilibrage permanente et universelle
générée par ce niveau.

En Yesod, la Fondation, on trouve El Hai Shaddai (31,15,314), le Dieu Vivant Tout-


Puissant, dont la valeur est 31+15+314=360. Il s’agit du cercle balisé, fondement de tout
le système. Le cercle est une image de son centre; le centre est l’Ineffable; Yesod est
l’image de l’Ineffable dans l’Arbre; donc le cercle se trouve en Yesod.

98
En Malkhut est situé Adonai (Seigneur) qui vaut 65. Adonai est utilise en remplace-
ment du Tétragramme imprononçable. Or, dans la suite des décimales de Pi on cons-
tate qu’Adonai (65) est lié à IHVH (26):

3,14159 265

En vertu d’une “coïncidence” (mais rien n’est jamais fortuit dans l’Oeuvre!), le sigle
qui, en français, désigne le matériel génétique est ADN (Acide Désoxyribo Nucléique).
Or, le système génétique est codé par quatre bases formant des codons de trois bases. Il
y a, en tout, 4 exposant 3 soit 64 combinaisons possibles. Or, Adonaï est constitué par
les lettres ADNI, le Iod final exprimant le possessif. Considéré sous cet angle, Adonai
signifierait “Mon ADN”. Or, Adonai vaut 65, soit une unité de plus que les combinai-
sons des bases de l’ADN. Ne pourrait-on y voir l’ajout de l’unité divine? Certes, nom-
bre de lecteurs resteront sceptiques et c’est bien normal. Cependant, lorsqu’on consi-
dère d’une part que les 64 combinaisons de l’ADN codent, an fait, une vingtaine
d’acides aminés, généralement reconnues selon vingt-deux fonctions amines principa-
les, briques de la matière vivante, et d’autre part que le Verbe Créateur comporte vingt-
deux lettres, on peut légitimement commencer à se poser des questions! En outre,
l’utilisation de codons de 3 places pour le système génétique universel (1) qui comporte
4 bases fait forcément songer à 314 et à IHVH (trois lettres différentes pour 4 fonctions
de lettres). En outre les bases de l’ADN sont associées 2 à 2:

A-T, G-C

et les lettres du Tetragamme le sont aussi: I-H, V-H. L’influence du cycle IHVH est
d’ailleurs évidente dans l’ADN qui se présente sous la forme d’une double hélice, une
échelle hélicoïdale (Arbre de Vie!).

Le monde de Création se superpose au précédent et commence, en fait, au niveau de


IHVH-Elohim. En Création, c’est l’Archange Metatron, le plus grand Initié après Dieu.
Les valeurs des lettres qui composent le Nom Metatron sont respectivement:
40 9 9 200 6 50

Le total vaut: 40+9+9+200+6+50=314

Si l’on s’en tient aux chiffres significatifs, la fin du Nom est une suite présente dans les
décimales de Pi (suite qui contient précisément IHVH 26 et Adonai 65):

9265
Pi= 3, 1 4 1 5 9 2 6 5

Si l’on somme ces 4 dernières lettres, on obtient 9+200+6+50= 265

Notons encore que 2+6+5=13, l’Ineffable.

Les deux premières lettres valent 40+9=49, et 4+9 13, l’Ineffable.

Et 13+13= 26, soit IHVH

99
En outre, 40 et 9 sont deux valeurs qui représentent l’Alliance du Feu (9) et de l’Eau
(40): 9 X 40= 360. Or le Nom Metatron comporte 6 lettres, associées à la Tête divine à
laquelle il est superposé au niveau d’Alliance des contraires Tiphéreth.

Suivent les Saints Esprits du Visage Raziel et Zaphkiel. Puis le “Bien cosmique” Zad-
kiel et le “mal cosmique” Samael. Entre ces deux pôles latéraux siège Michael (“Mon
Ange”), le capitaine des Armées, chargé de maintenir l’équilibre contre les forces néga-
tives. Suivent les Archanges “régulateurs" Haniel et Raphael.

En Yesod se trouve Gabriel, l’ultime vecteur de la Grâce divine, le messager, le dispen-


sateur de la Connaissance (Yesod correspond à Daath, et Daath, porte de l’Ineffable, est
aussi appelée la Connaissance cachée). Gabriel est aussi psychopompe, c’est-à-dire qu’il
accueille et dirige les Ames de ceux qui, par décès ou par “méditation”, pénètrent dans
les mondes supérieurs. Pour information, Gabriel est l’Hermès de la mythologie grec-
que, Hermès Trismégiste, Trois fois Maître (initiateur, vecteur de la Connaissance), en
vertu des trois piliers de l’Arbre. Le terme hermétique vient de là et désigne la
Connaissance cachée ne pouvant être révélée qu’au moment approprié et aux Hommes
prêts à la recevoir.

Sandalphon est le seul niveau où les mondes de Création et d’Action sont en contact.
Comme il s’agit de Keter, c’est un niveau inaccessible dans le monde d’Action.

Le Nom de la plupart des Archanges se termine par le Nom divin de miséricorde El, et
ce afin que, malgré le début de libre-arbitre émanant d’une première séparation du
monde divin, aucune entité Archangélique ne puisse agir au-delà de la Volonté divine,
même Samael, le Prince des Ténèbres.

En Formation opèrent des entités angéliques positives et négatives, et le degré de libre-


arbitre y est déjà plus conséquent.

Voyons maintenant où se situe généralement l’Homme au sein de l’Arbre. En Malkhut


de Formation qui correspond à Tiphéreth d’Action, se situe le niveau de base de la
Conscience: l’Inconscient, l’instinctuel pur. En Yesod de Formation (Daath d’Action) se
trouve le subconscient égotiste, la fondation du Temple. Le niveau Netzah-Hod de
Formation se superpose au couple Hochmah-Binah d’encéphalisation du monde
d’Action. Il est le siège des activités psycho-volontaires et involontaires. Il constitue le
plan initial de la conscience totalement incarnée. C’est à ce niveau qu’existe la majeure
partie de l’Humanité incarnée. Il s’agit d’une Conscience de base fortement soumise
aux influences des niveaux inférieurs subconscients et instinctuels.

La première “étape” du passage au Moi supérieur est le franchissement du miroir de la


Conscience: le Moi apparaît comme l’Image de l’Ego à travers le miroir de Conscience.
Cette phase est appelée “Eveil” par les initiés. Les valeurs inférieures qui constituaient
jusque là la nourriture de la Conscience (sentimentalisme, préjugés, instincts, morale
sociale, etc) sont alors dépassées. Cependant, cette libération des valeurs communes
peut, chez certains Hommes, ne pas être associée à la spiritualité. Ils atteignent le ni-
veau du Moi, mais restent tournés vers le bas afin de continuer à satisfaire leur Ego, au
lieu de se tourner vers le haut en quête de Valeurs plus subtiles et pertinentes. Car le

100
seuil de l’Ame Hesed-Guébourah de l’Emotivité supérieure se trouve juste au-dessus.
Puis apparaît le seuil de l’Esprit couronné par le niveau messianique d’Alliance des
contraires: il se situe au centre de l’Arbre sur le pilier central et réalise ainsi la concilia-
tion haut-bas et droite-gauche.

A mesure que l’Homme progresse en spiritualité, sa perception du destin varie. Il le


subit tant que l’éveil n’a pas eu lieu. Il le maîtrise par l’équilibre du Moi supérieur. Il
peut agir son destin par l’obtention de valeurs plus pertinentes au seuil de l’âme. Au-
delà, le destin individuel s’harmonise de plus en plus avec le dessein divin jusqu’à
l’union divine. L’augmentation de l’influence de l’Homme sur son destin est en rapport
avec la libération croissante d’Existence lors de la remontée. Quant-au libre-arbitre, il
décroit très logiquement. Liberté d’Existence et libre-arbitre sont deux aspects inverse-
ment proportionnels car, pour Exister de manière supérieure, il faut être définitivement
pour l’Existence, et le choix ne se posant plus, le libre-arbitre est, non pas absent ou ab-
diqué, mais tout simplement inutile.

L’ouverture de l’Alliance permet aux lois du néant d’agir au sein de l’Oeuvre. Un as-
pect de cette immixtion est le principe d’entropie (perte de structure-mémoire). En co-
rollaire à l’entropie, une certaine lacune de sens, de signification peut apparaître: c’est
l’origine du concept hasard. Car un Homme peut fort bien considérer que les événe-
ments de sa vie sont le fruit d’un certain hasard. Ceci parce qu’il ne reconnaît aucun
sens à ces événements. Suivant la personnalité de l’individu, il aura plus ou moins
l’impression de pouvoir lutter contre ce hasard et d’organiser sa vie afin de lui donner
lui-même un certain sens. Or, tout initié sais que rien n'est fortuit, que toute chose pos-
sède une vérité profonde. Car, puisque le néant n’Existe pas, et que seule l’Existence
affirme sa pertinence, alors tout élément, même altéré, de ladite Existence, est significa-
tif. C’est pourquoi il est primordial de tenter de comprendre chaque événement, même
celui qui présente, en apparence, un vide total de sens. Tout initié se rend rapidement
compte de l’apparition d’un principe de synchronicité dont l’origine n’est autre que la
référenciassions absolue et universelle de keter. Cette synchronicité augmente à mesure
de l’évolution spirituelle. Au bout du chemin, elle est totale puisque l’individu est alors
en parfaite harmonie avec l’Existence même.

L’absence apparente de synchronicité dans la vie de certains Hommes ne signifie nul-


lement qu’elle n’y est pas agissante. Ce n’est pas la synchronicité qui augmente avec
l’évolution spirituelle: c’est la faculté de reconnaître et de comprendre cette synchroni-
cité agissante dans la vie. C’est donc, au fond, par la polarisation correcte ou incorrecte
de sa Conscience, que l’Homme voit un soit-disant néant à l’oeuvre par le hasard, ou
bien l’Existence à l’oeuvre par la synchronicité. On peut ajouter que le fait de croire au
hasard et d’être confronté à l’incohérence (apparente) de celui-ci fait partie de
l’apprentissage humain du côté négatif. L'Homme qui, confronté à ce vide de sens ap-
parent, s'applique à vouloir donner lui-même un sens à son Existence, démontre par
cela son choix pour l'Existence, et la synchronicité finira donc par se révéler à son es-
prit.

La Conscience humaine est, comme toute chose, référencée par l’unité auto-référente de
Keter: c’est la partie divine unique présente en chaque Homme. Lorsque la Conscience
se polarise correctement, dans le sens de la reconnaissance de la synchronicité (Keter-

101
Iod) qui fait partie intégrante de ladite Conscience, alors cette dernière obtient le Vaw
en tant qu’image du Iod reconnu et son cercle s’engage naturellement vers la fermeture
(évolution spirituelle). On pourrait considérer que toute l'Humanité passée, présente et
à venir, n'est que l'incarnation, à divers "noeuds" de l'espace-temps, de la même et uni-
que étincelle d'origine divine (Adam Kadmon).

La règle est de toujours considérer que le néant n’est qu’apparence car il n’est réelle-
ment qu’inexistant. Le seul néant que l’on doive considérer, est le néant possible de
l’échec de l’Oeuvre. Si l’Homme opte pour le néant, alors il ne referme pas le cercle mé-
taphysique et la structure de la Création est livrée à l’anéantissement. Ce n’est que dans
ce cas, et à l’échéance, qu’un véritable hasard démantèlerait l’Oeuvre. L’Existence re-
prendrait ses billes et plus aucune référenciassions n’étant assurée, toute Existence ma-
nifeste serait impossible. Ceci peut aussi se produire au niveau individuel.

Il ne faut pas confondre la reconnaissance de la synchronicité avec le fatalisme: celui


qui observe la synchronicité désire s’associer de plus en plus consciemment aux des-
seins supérieurs. C’est donc en prenant une part de Conscience de plus en plus active
que l’Homme épouse véritablement la synchronicité qu’il a reconnue: le choix correct
qu’il a posé devient une option permanente, active, légitimant toujours d’avantage le
projet divin, ce qui n a rien à voir avec le fatalisme qui est un attribut des lois du néant.
L’Homme est initialement soumis à un destin corrupteur duquel il doit s’extraire par
choix: le choix est ce qui permet à l’Homme d’échapper à son destin (néant). L’Homme
qui opte pour l’Existence est donc tout sauf fataliste! Mais la reconnaissance de la syn-
chronicité implique la révélation de la pertinence de l’Oeuvre, et donc l’adhésion, puis
la participation active à la Volonté divine:
la libération du destin ne passe donc pas par une Volonté égotiste d’être maître de son
destin (volonté de puissance), mais par la sublimation égotiste de reconnaissance de la
pertinence d’une Volonté supérieure dont les desseins sont altruistes. L’assimilation du
paradoxe est que la libération du destin implique la reconnaissance et l’acceptation
d’une Volonté existentielle supérieure.

Il faut donc comprendre que lorsque l’Homme commet le mal, il suit précisément son
destin corrupteur, et ne saurait donc pas "étonner Dieu". Il ne peut l’"étonner" qu’en
faisant le Bien, c’est-à-dire en échappant à son Destin: l’Homme ne surprend Dieu que
lorsqu’il épouse en Conscience les desseins de celui-ci. A ce moment, il accomplit vrai-
ment l’Intention divine. Plus simplement, pour échapper à son destin, l’Homme doit
commettre un acte qui ne soit pas inscrit dans ce destin. Or, tout acte humain est le fruit
d’une motivation égotiste livrée par le subconscient à la Conscience. Cette dernière,
qu’elle évalue ou non ladite motivation, devient responsable de l’acte car elle avait
l’opportunité d’évaluation et de décision. Le problème du "Je” souvent abordé par les
philosophes, s ‘énonce donc comme suit: en tant que principe décisionnel, la Cons-
cience pare tout acte volontaire humain d’un aspect "Je" inaliénable. Cependant, si la
Conscience, trop jeune ou trop altérée, abdique ses facultés de décision, elle ne se fera
alors que l’écho d’une Volonté autre, à savoir la Volonté du destin corrupteur organisé
par les lois du néant. C’est pourquoi Adam (Conscience), qui rejette le péché sur la
femme (subconscient), est cependant, au fond, le seul vrai responsable car c’est la
Conscience et non le subconscient qui possède la faculté de Volonté décisionnelle.

102
Lorsque l’Homme commet un acte qui ne soit fondé sur aucun aspect égotiste, donc un
acte fondamentalement altruiste, il commet alors vraiment un acte au-delà de son des-
tin corrupteur: c’est la sublimation qui permet la libération.

Lorsqu’en phase de corruption, la Conscience prend Conscience de l’altération des va-


leurs existentielles et décide de s’y opposer, elle doit comprendre que la raison même
de cette altération était de l’amener à ce point de décision. La Conscience ne peut alors
qu’accepter la nécessité transitoire du destin corrupteur, tout en commençant à
s’opposer activement aux lois du néant qui composent ce destin afin de s’en libérer.
Une Conscience parfaite n’est pas attachée à la conservation de l’Existence (égotisme),
mais à l’augmentation de l’Existence (altruisme) qui passe par la nécessité transitoire
d’une immixtion de lois du néant. Il ne s’agit donc pas d’une adhésion au destin cor-
rupteur (fatalisme), mais d’une opposition à son altération des valeurs, malgré une
compréhension de sa nécessité transitoire: la Volonté divine est alors entièrement com-
prise et acceptée dans son fondement altruiste. Car en acceptant l’altération transitoire
des valeurs existentielles, Dieu s’est sacrifié, puisqu’Il représente lui-même ces valeurs:
Il s’est sacrifié pour l’Existence de l’Homme.

Le hasard est à associer à l’entropie (perte de sens), et la synchronicité à la néguentro-


pie (augmentation du sens). A noter que la simple conservation de sens (de structure)
ne suffit pas et mène à la perte de sens:
ce qui ne peut se sublimer à terme et progresser, et se retourne alors dans une contem-
plation et conservation de la structure acquise, est voué à la cristallisation structurelle
vers le néant (comme la femme de Loth changée en statue de sel parce qu’elle s’est re-
tournée). L’Ineffable est sublimatif permanent et ne court donc aucun risque de cristal-
lisation consécutive à un retour sur soi excessif, égotiste. C’est pourquoi il est Existence
absolue, inaltérable.

Les contes initiatiques présentent le plus souvent l’accomplissement de l’oeuvre


comme étant réalisée par un seul héros. Ce concept est correct, mais il requiert certaines
explications. Il semblerait, à première vue, assez injuste qu’un seul Homme profite de
l’Oeuvre (comme un seul spermatozoïde féconde l’ovule). Prenons un exemple pour y
voir plus clair.

Lorsqu’une troupe théâtrale désire faire une représentation, elle attend la venue d’un
public. Or, pour qu’une réelle représentation ait lieu, la salle ne peut pas être vide, car il
ne s’agirait, dans ce cas, que d’une répétition générale de plus. Donc, un certain public
est nécessaire. Or, il suffit qu’une seule personne se soit déplacée pour qu’une vraie
représentation ait lieu, car il y a bien un public en cette unique personne.
Cependant, il est clair que la troupe sera bien plus heureuse de jouer devant une salle
comble (bien qu’elle soit déjà très reconnaissante à l’unique qui est venu).

Le fait qu’un seul Homme achève son cycle est une condition nécessaire et suffisante
pour que l’Oeuvre soit validée. Car tout Homme est individuellement une image par-
faite de Dieu. Cependant, il est clair que l’Intention divine espère le plus grand nombre
de réussites, et chacun est attendu par Dieu avec le même désir. Mais si un seul
Homme accomplit l’Intention, alors ce seul Homme sera ~sauvé~ et justifiera pleine-
ment la Création. En ce sens, il se peut que la Création soit déjà justifiée, mais elle ne

103
saurait avorter tant qu’un Homme possèdera une opportunité d’accomplissement. il
faut aussi noter que chaque Homme, au moment de se libérer, devient lui-même l'Elu
pour son peuple intérieur...

L’ascension spirituelle se réalise selon sept ‘petites demeures” d’une part, et sept ciels
ou grandes demeures d’autre part. Cette ascension peut se réaliser en incarnation
même, et la Conscience doit alors se désincarner partiellement afin de gravir les éche-
lons supérieurs. Cependant, ce voyage n’est pas sans risque de grave perte d’équilibre,
éventuellement irréversible, au plan psychologique par exemple. Ainsi, une légende
veut que quatre rabbins tentèrent l’ascension: le premier y laissa la vie, le second perdit
la raison, le troisième y perdit la Foi, et seul la quatrième parvint jusqu’au plus haut
niveau avant de redescendre. On retrouve 314, c’est-à-dire le cycle ouvert sur le choix:
trois échouent, mais le quatrième réussit car il dépend d’un choix correct. La significa-
tion est que l’on ne doit entreprendre cette expérience que si l’on a atteint le niveau
d’équilibre supérieur nécessaire pour résister à la raréfaction de balisages discontinus
des mondes supérieurs (influence croissante de la continuité).

Certains pourraient penser qu’il serait possible d’atteindre la continuité dans l’autre
direction: non pas en ôtant progressivement le balisage discontinu, mais en
l’augmentant à l’infini. C’est une erreur car, dans un principe de manifestation, donc
temporel, on ne saurait atteindre l’infini en question: on n’obtiendrait que des niveaux
de plus an plus altérés et pénibles sans espoir aucun d’atteindre le but. Alors qu’en
supprimant le balisage, l’infini est parfaitement accessible dans un contexte temporel,
puisqu’il est toujours un référent sous-jacent.

18 Les Forces du “néant”


Seule l’Existence Existe! Par définition, par nature, le néant n’existe pas! Les Forces de
néant qui agissent par l’ouverture de l’Oeuvre sont celles qui émanent, comme une
sorte d’écho préalable d’un futur potentiel, de l’échec possible de la Création, du non-
accomplissement de l’Intention. Et même si l’Oeuvre est déjà justifiée par la réussite
d’un Homme, l’ouverture persiste pour les autres Hommes, car tout Homme est une
image de Dieu et une image du Tout.

Les lois du néant vont donc obligatoirement s'appuyer sur l’Existence afin d’être, ne
fût-ce qu’apparemment, agissantes. Des entités de Conscience suscitées par la Volonté
divine vont assurer ce travail "anti-existentiel". Samael, l’Archange des Ténèbres en est
un exemple. D’autres noms sont bien connus: Satan, Lucifer, Sator (la Bête), Nahach (le
Serpent)...
Mais de quelle manière une entité de Conscience a-t’elle pu se retrouver à ce poste di-
sons... rébarbatif!

L’histoire de Lucifer va nous apporter quelques lumières! Le nom Lucifer désigne, en


latin, le porte-Lumière. C’est, initialement, l’ange de Lumière par excellence. La tradi-
tion rapporte que c'est par jalousie envers l’Homme qu’il s’est révolté et fut alors expé-
dié par Dieu dans l’abîme où il doit assurer son triste mandat. Encore une fois, il faut
gratter la croute pour en appendre plus long!

104
Le terme porte-Lumière est significatif. La Lumière est celle de l’Existence. En tant que
porte-Lumière, Lucifer représente l’aspect le plus attaché à l’Existence, et ce à un point
excessif. En ce sens, Lucifer reflète l’Intention dont le désir d’accomplissement est ex-
cessif et qui ne peut admettre que les valeurs de l’Existence soient bafouées.

Lorsque Dieu crée l’Homme, à savoir l’expression même de l’ouverture de l’Oeuvre,


Lucifer ne peut admettre ce viol de l’intention et l’altération des valeurs existentielles
qui en découle. C’est pourquoi Lucifer désire que l’Oeuvre avorte au plus tôt. Lucifer
n’est, au fond, que l’illustration de la résistance du milieu ouvert de l’intention à la
force excessive du viol que nécessite le poids de l’Existence. Ce milieu ouvert des eaux
de l’intention s’oppose donc, dans une certaine mesure, à la Création, et tend à retrou-
ver un état primitif non-violé (une force contre-électromotrice s’oppose toujours au
passage d’un courant électrique dans un conducteur).

Cette opposition du milieu ouvert aux forces élaboratrices de l’Existence est à l’origine
même du principe d’entropie. Or, cette opposition est précisément ce que requiert la
Volonté divine pour obtenir l’équilibre existentiel. C’est pourquoi les forces de néant
servent les projets divins tout en voulant les contrer.

Le fait que le milieu ouvert des eaux de l’Intention soit à l’origine des forces de néant
est en corrélation avec le passage de la Genèse où c’est par le milieu féminin ouvert de
la femme (Eve) que le Serpent (de l’Intention) glisse la “faute" au sein de l’Homme. Que
les lectrices ne s’emportent pas! Ceci est un récit métaphysique. Je développerai plus
loin que l’homme et la femme ont une valeur égale en l’Homme. Il est à noter que, de-
puis le début de l’ouvrage, j’utilise le mot Homme avec un grand H, au sens générique
incluant aussi bien l’homme que la femme. Car l’homme et la femme ne sont toujours
que des incarnations de l’Homme. Et une femme n’est pas plus coupable qu’un
homme: ils ont, l’un et l’autre, la même potentialité existentielle. Il s’agit simplement de
deux aspects complémentaires de l'apprentissage humain en incarnation: tout Homme
doit apprendre à connaître les aspects liés aux deux sexes, c'est-à-dire aux deux pôles
métaphysiques.

Pour en revenir à Lucifer, on constate que ce qui est excessivement attaché à


l’inviolabilité des valeurs existentielles compromet la possibilité d’augmentation de
l’Existence et s’oppose donc, au fond, à l’Existence. Alors que ce qui est capable, par
sacrifice (sublimation), de remettre les valeurs existentielles on question, permet
l’augmentation d’Existence. Un exemple très simple peut le bien faire comprendre.

Des parents aiment leur enfant. Très logiquement, ils espèrent qu’il sera heureux et
qu’il ne lui arrivera rien de funeste. Si, en vertu de leur amour et de leurs craintes, ils
couvent cet enfant et l’extraient par tous les moyens des atteintes de la vie, ils
l’étoufferont, l’affaibliront, bref, lui causeront du tort. Certes, il n’est pas facile, pour
des parents aimants, de voir leur enfant quitter le foyer protecteur. Mais c’est la rançon
de l’Existence. Leur enfant doit s’accomplir, trouver sa voie, sa Vérité propre, se trom-
per, et peut-être frôler la catastrophe! Les parents doivent donc accepter que l’Existence
de leur enfant soit remise an question par la vie afin qu’il puisse s’accomplir et vrai-
ment Exister!

105
On pourrait rapidement an déduire que Lucifer est une sorte de père protecteur dont le
tort serait de vouloir nous couver et qui, dès lors, nous étoufferait. Or, c’est faux! Car il
ne peut être que stérile puisqu’il refuse de remettre en question les valeurs de
l’Existence: il ne saurait donc pas être père. Il s’agit d’un débat existentiel au sommet”.
Quoique l’on puisse dire sur la source de tel aspect de la Création, les forces négatives
n’en demeurent pas moins négatives. Et dans leurs agissements, elles cherchent de
toute façon absolument notre perte!

Le terme de “jalousie” attribué à Lucifer s’exprime comme suit:


pendant une éternité, le Dieu Ineffable ne manifeste rien: les valeurs existentielles sont
préservées: le porte-Lumière est comblé, en harmonie au sein de Dieu (les eaux sont
une partie intégrante de l’Ineffable). Lorsque la manifestation d’Existence ouvre
l’Alliance pour l’Homme, les valeurs existentielles sont remises an question par
l’altération et son choix. Très logiquement, l’entité fortement attachée aux valeurs de
l’Existence sera requise pour prouver que l’ouverture de l’Œuvre est mauvaise et se
servira de ladite ouverture pour contrer l’Oeuvre.., en bafouant les valeurs existentiel-
les! Cette contradiction fait écho à la contradiction intrinsèque de l’Intention. Cepen-
dant, même si leur source est profondément attachée au respect du Bien, les forces du
“mal” veulent absolument détruire l’Homme, parce qu’elles étaient justement trop at-
tachées à la simple conservation des valeurs existentielles: en ce sens, l’élément man-
quant aux forces du néant est l’Amour qui permet la sublimation du désir. La “jalou-
sie” vient du fait que par un acte d’Amour, Dieu préfère ouvrir l’Oeuvre pour
l’Homme au détriment possible des valeurs existentielles: le “principe” Lucifer est
donc délaissé au profit de l’Homme. Cette analyse démontre, an outre, que la jalousie
est un fruit exclusif du désir (possessif) et non de l’Amour.

Supposons que vous soyez un ardent défenseur de la démocratie. Autour de vous, cer-
tains expriment le fait qu’il est nécessaire de laisser la parole aux forces anti-
démocratiques elles-mêmes. Deux options se présentent alors:
soit vous comprenez que la démocratie ne tolère pas de compromission et doit permet-
tre l’expression de toute tendance, soit vous ne pouvez tolérer cette sublimation et ten-
tez d’interdire l’expression des forces anti-démocratiques, auquel cas vous vous oppo-
sez au principe même que vous vouliez défendre. Il faut comprendre que toute valeur
positive poussée à l’extrême sans sublimation devient perverse et finit par s'inverser.

Le triple aspect de la Conscience ineffable est parfaitement unifié, à savoir que coexis-
tent en équilibre Intention(Eau)-Volonté-Force. L’Ineffable est un niveau de sublima-
tion permanent: lorsqu’il recherche une Intention, ce n’est pas pour lui-même, mais par
altruisme, pour l’être éventuel présent dans l’Intention. Cependant, l’Intention possède
une tendance intrinsèque à sa réalisation. Ce qui signifie que l’Ineffable qui a trouvé
une Intention, désire voir son accomplissement. Mais puisque l’Ineffable est essentiel-
lement sublimé, il sublimera bien sûr ce désir par Amour. Les entités de Conscience du
néant émanent de cette sublimation, et sont donc en relation avec l’Eau de l’intention
qui est la source du désir divin (rapidement sublimé): ces entités sont, en quelque sorte,
éjectées par la sublimation jusqu’à leur position logique au pôle négatif de l’Oeuvre.
Elles y constitueront la résistance naturelle du milieu ouvert (violé) féminin des eaux
au passage des forces élaboratrices d’ Existence.
A propos du caractère unifié de l’ineffable, on peut faire la comparaison suivante:

106
Considérons l’ineffable (avec prudence) sous la forme d’un puzzle infini. Supposons
qu’il y ait des lacunes à ce puzzle: des pièces manquantes. Les pièces présentes symbo-
lisent l’Existence absolue, et les lacunes le néant possible. On pourra constater que les
trous sont définis par les pièces existantes, et que le puzzle, dans son ensemble et son
unité, contient à la fois les pleins et les vides. L’Ineffable est l’Existence absolue (pièces
présentes) mais contient aussi le néant possible (pièces manquantes définies par les
présentes). En ce sens, le néant possible n’est pas rien: il possède un côté existentiel qui
réside en sa potentialité (définition des lacunes par les pièces présentes). On peut alors
se faire une plus juste idée du néant: le néant total serait appelé “Rien” car il n’a aucun
aspect existentiel. Le néant possible serait alors appelé simplement néant, c’est-à-dire
MANQUE d’Existence, qui n’est cependant pas Rien en vertu de ses potentialités exis-
tentielles. Néant prend alors la valeur de “Né antérieurement”, à savoir la signification
de “potentialité de Naissance”. Au sein de l’ineffable, l’Existence et le Néant forment
l’Alliance. Les lois du néant auxquelles j’ai fait référence sont donc, en fait, les lois de
l’Existence possible. Par définition et par Nature, le Rien n’Existe pas, et le Néant
n’Existe pas, mais le Néant n’est pas Rien: il est le Miroir de l’Existence. La Conscience
ineffable est parfaite parce qu’elle est an parfait équilibre avec son miroir interne (de
Conscience). Car l’Existence intrinsèque, en-soi, d’une Conscience n’est permise que
par la présence interne d’un miroir réfléchissant l’Existence.

L’Alliance se réalise entre l’Existence absolue et le Néant: seul le Rien est exclu car il ne
possède aucun aspect existentiel (pas même en potentialité). Mais puisque le pôle
d’Existence absolue est lui-même une Alliance, on comprendra que le principe
d’Alliance possède une profondeur infinie (Alliance dans l’Alliance dans l’Alliance.,.).
Ce qui signifie aussi que seul le pôle d’Existence absolue soit retenu, car il est déjà Al-
liance.

Les lois du néant agissant au sein de l’Oeuvre sont celles du néant possible. Elles met-
tent an scène des aspects du néant total, du Rien, du vide de sens. Il s’agira toujours
d’un vide de sens apparent car le but du système est fondamentalement l’apprentissage
orienté sur le choix (entre le Bien et le mal). Ce vide de sens ne sera donc qu’apparent
sauf s’il est intronisé par un choix définitivement incorrect.

La Volonté est le principe masculin d’Amour qui féconde l’Intention qui est le principe
féminin de désir. Le féminin doit alors se sublimer afin de répondre à l’Amour mascu-
lin. C’est donc le féminin qui doit œuvrer et souffrir afin d’obtenir la réalisation de son
désir. Par cette sublimation, le féminin se fait l’égal du masculin et le rejoint dans la
perfection d’Alliance. Dieu est le masculin et l’Homme est le féminin. Au sein de
l’Homme, la Conscience est le masculin et le subconscient (Ego) est le féminin. C’est
pourquoi l’Ego est la proie idéale des motivations (intentions) et doit se sublimer pour
progresser. En incarnation (altération maximale), seuls des aspects altérés reflèteront
ces concepts. Ainsi, en écho du fait supérieur que le masculin est déjà sublimé et le fé-
minin en travail de sublimation, la psychologie humaine verra l’homme peu capable
d’Amour et d’oubli de soi, et souvent enclin à exploiter la femme qui sera, elle, bien
plus apte au sacrifice. En somme, le masculin féconde, et se repose; le féminin est fé-
condé, et doit oeuvrer. Bien sûr, aucun macho n’est un être sublimé, et c’est là que se
situe l’altération: ce qui est valable pour un Dieu d’Amour ne l’est pas du tout pour un
homme dominé par son ego phallocratique.

107
Il est à noter que pour le féminin en travail de sublimation, l’assimilation du paradoxe
passe par la compréhension du fait que l’obtention d’un être nouveau implique la pos-
sibilité de perte de cet être. Le poids de la condition humaine est donc une conséquence
du caractère forcément non-sublimé des Eaux de l’Intention.

On peut considérer que la contrainte chiffrée est un aspect du néant. Fondamentale-


ment, l’ineffable est parfait, unifié, et la loi des chiffres n’y a aucun pouvoir. Ceci parce
que l’Ineffable est infini d’une part, et que le paradoxe individu-collectivité y est résolu
d’autre part. Ce qui implique que si l’on divise arbitrairement l’Ineffable, toute partie
sera encore la totalité. En oubliant le concept d’infini, cela signifie qu’en divisant par
deux, chaque moitié sera encore l’unité et contiendra, en fait, les deux moitiés. On cons-
tate que le calcul est un principe totalement indéterminé en l’ineffable. C’est en consi-
dérant le principe d’infini que peut s’en sortir. En effet, l’infini divisé par 2 est encore
l’infini, et la moitié de l’infini contient donc toujours la totalité de l’infini. Si l’on divise
l’infini par lui-même, on obtient une forme indéterminée, et l’on peut y voir le témoi-
gnage même de la liberté absolue d’une Force existentielle infinie. Cependant, dès que
l’ineffable manifeste l’Existence, la contrainte chiffrée apparaît en vertu de l’altération
existentielle, et c’est facile à comprendre. L’Ineffable doit chercher un être à son image,
et possédant donc une liberté existentielle potentielle, dont une condition préalable
sine-qua-non est le libre-arbitre. L’être manifesté doit donc être dissocié totalement de
l’influence de l’Ineffable, et l’on obtient alors deux êtres, deux unités: l’ineffable et
l’Homme. Dès lors que cette dualité est appliquée, la loi des chiffres est automatique-
ment introduite comme nécessité (donc loi du néant) afin de correctement gérer la dis-
sociation. Car il y a, à présent, deux unités séparées que l’on peut donc sommer pour
obtenir le binaire féminin, puis l’ensemble des autres chiffres. Le nombre Pi n’est donc
pas, au sein de l’Ineffable, une constante chiffrée, mais un principe conceptuel, qui ne
prendra une valeur chiffrée qu’au sein de la manifestation d’Existence. L’apparition de
la nécessité chiffrée correspond donc à l’ouverture aux lois du néant: c’est pourquoi
Satan et le “mal” en général sera appelé le “diviseur

Les eaux de l’Intention sont donc l’image interne de la structure ineffable que se ren-
voie à elle-même la Conscience ineffable. La structure elle-même étant existentielle, et
l’image étant néant possible. Au sein de l’Alliance Existence-néant qui est une Cons-
cience unifiée, l’Existence est la part fondamentale décisionnelle, tandis que le néant est
la part motivante SOUMISE. En manifestation, l’Alliance s’ouvre et les principes sont
séparés:
il y a un Dieu Créateur décisionnel, et un agent motivateur SOUMIS mais autonome
(ouverture): Satan par exemple dans le Livre de Job. Cette organisation se retrouvera
chez l’Homme par la présence d’une Conscience et d’un subconscient dissocié. En ce
sens, Satan est le subconscient du Dieu Créateur. Mais le Dieu Créateur, à l’inverse de
l’Homme, n’est pas dominé par l’Ego subconscient car, puisqu’il existe des eaux supé-
rieures toujours gardiennes de l’Alliance au niveau divin, le Dieu Créateur est malgré
tout toujours unifié. Ceci vient du fait que la part existentielle décisionnelle est toujours
une Alliance unifiée. Essayons de le comprendre: l’Alliance est un principe existentiel
parfait et unifié; on peut y discriminer deux principes:
un principe d’Eau, et un principe fondamental de Feu; or le principe existentiel de Feu
est lui-même parfait et unifié, et est donc aussi une Alliance au sein de l’Alliance; Al-
liance qui reprendra les deux principes d’Eau et de Feu, où le Feu sera lui-même parfait

108
et unifié, donc une Alliance au sein de l’Alliance au sein de l’Alliance.., à l’Infini. C’est
pourquoi l’ouverture d’un niveau d’Alliance ne compromet pas l’Alliance au niveau
divin. C’est aussi pourquoi Satan, bien qu’étant un Ego dissocié de la Conscience di-
vine, ne peut pas véritablement être qualifié de subconscient divin, car la Conscience
divine est toujours unifiée. C’est aussi pourquoi la Conscience divine possède une fa-
culté absolue de veto vis-à-vis des stratégies du mal (cf Livre de Job) pour le cas où cel-
les-ci dépasseraient l’équilibre d’ouverture sans pertinence (sans validation du choix
humain).

Pour conclure ce chapitre, il faut comprendre que l’auteur ne désire nullement ranimer
ou exacerber de vieilles superstitions. Simplement, des lois du néant sont agissantes en
notre monde, ce qui peut se percevoir chaque jour. Etant donné que l’Oeuvre s’appuie
fondamentalement sur un principe de Conscience, il faut admettre qu’il y a des entités
de Conscience “allouées” au “mal”. Ce n’est point superstition, mais il est inutile d’en
faire une maladie! L’Homme dispose de tous les atouts pour réussir, et essentiellement
d’un allié incomparablement puissant: Dieu. En outre, et pour être complet, le porte-
Lumière porte la Lumière dans les Ténèbres. Car il procure à l'Homme l'enseignement
par la négative. Puisque seule l'Existence existe, toute forme du "mal" n'est jamais
qu'une simulation divine destinée à procurer le choix à l'Homme, par Amour. Le porte-
Lumière serait alors un pur produit de l'Amour divin pour l'Homme! Mais encore une
fois, attention, ce n'est pas parce que Dieu se déguise et prend la forme qui nous
convient le mieux, qu'il faut s'illusionner! Les entités négatives feront tout ce qui est
possible pour nous faire chuter!

19 Le Péché originel
Bien qu’elle soit universellement répandue, l’initiation ne trouve pas de plus grande
pertinence ailleurs qu’au sein de la Torah (Pentateuque hébraïque). Ces Textes possè-
dent, je l’ai déjà dit, quatre niveaux superposés exprimant différentes profondeurs
d’interprétation de la Vérité. Ces quatre niveaux sont associés aux lettres du Tétra-
gramme dans leur ordre hiérarchique Iod-He-He-Vaw. La surface de l’Ecriture, appelée
"enveloppe" correspond à la lettre Vaw. Or, cette lettre est associée au point le plus
éloigné de la Vérité, où la Lumière est altérée: c'est un niveau, certes correct, mais de
pures formes. Ces formes sont toutes des échos symboliques de Forces supérieures
mais, outre cet aspect symbolique qui est immédiat, le lien qui unit les formes aux For-
ces supérieures n’est ni simple, ni univoque.

Ainsi, le couple Adam et Eve, dont le symbole formel est constitué par la différencia-
tion sexuelle homme-femme, représente en réalité le couple Conscient-subconscient. La
Genèse nous parle en fait (et entre autres) de la différenciation métaphysique de la
Conscience humaine initiale en les deux aspects de Conscience et subconscience. Et
c’est sous cet angle que le Texte peut enfin perdre ses perversions apparentes et livrer
une facette de la Vérité cachée.

Nous sommes au chapitre 2 de la Genèse. Le Dieu opérant à ce niveau n’est plus


l’Elohim du premier chapitre, mais est IHVH-Elohim. Ceci parce qu’il ne s’agit plus du
même monde. Dans le chapitre 1, Elohim CREE l’Homme: c’est le monde de Création.
A présent, IHVH-Elohim FORME l’Homme: c’est le monde de Formation. Et il place

109
l’Homme formé dans un jardin à l’Orient d’Eden. Chronologiquement, le Soleil se lève
à l’Est et se couche à l’Ouest. En associant symboliquement le Soleil à Keter, on peut en
conclure que ce qui se trouve “à l’Est” se situe, an fait, avant (chronologiquement par-
lant) que ce qui est à l’Ouest. Ce qui signifie que, dans la phase d’involution (descente
de l’arbre), le jardin an question est au début de l’Eden. Mais qu’est-ce alors que
l’Eden? La similitude orthographique avec, encore une fois, I’ADN, nous souffle la ré-
ponse à l’oreille: l’Eden, c’est la Vie. Ce nouveau rapport avec l’ADN n’est pas une
coïncidence: la synchronicité universelle, établie par la référenciassions unique et abso-
lue de Keter, tisse un lien entre toutes choses. Ce lien peut aussi avoir été tissé, sans
problème, entre un mot hébreu et un sigle scientifique français: par exemple entre Eden
et ADN.

Dans ce sens, que nous apprend le Texte? Tout simplement qu’au moment même où
Dieu place l’Homme dans le jardin, la chute de l’Homme vers l’incarnation vitale est
déjà prévue, attendue, planifiée! En réalité, le jardin à l’Orient d’Eden est le point de
départ de l’incarnation. J’ai précédemment associé le jardin d’Eden à la sephira Hesed.
Le jardin se trouvant en Formation, il s’agit d’Hesed de Formation. Or, nous savons
que, dans le cycle de l’Arbre, Hesed est à la fois la fin (He) du premier cycle, et le début
(Iod) du second cycle de l’Arbre. Hesed possède donc un aspect Iod de début de phase:
dans le cas du jardin à l’Orient (Iod) d’Eden, il s’agit de l’amorce même de la phase
d’incarnation.

Immédiatement est placé, au milieu du jardin, l’Arbre de la connaissance du Bien et du


mal. Il occupe le milieu du jardin en vertu du principe d’équilibre nécessaire à
l’apprentissage des deux pôles existentiels. Alors, Dieu défend à l’Homme de manger
des fruits de cet Arbre. Hélas, la Conscience humaine est à ce point inerte, qu’elle ne
réagit pas et ne mange pas les fruits de cet Arbre! Car il faut comprendre que
l’interdiction divine est la présentation même du fruit à l’Homme!
Le Bien, ne l’oublions pas, est le côté de l’Existence, et son plus haut niveau est
l’Existence absolue où ne réside aucune contrainte. Le mal est le joug du choix associé à
un niveau existentiel inférieur, réduit, limité. Lorsqu’au sein de ce jardin idyllique, cla-
que l’interdiction divine, c’est l’altération existentielle, le mal, qui pénètre en ces lieux!
Donc, l’interdiction divine EST l’Arbre de la connaissance du Bien et du mal, et la for-
mulation de l’interdiction EST la présentation du fruit!

Mais l’Homme fut créé à l’image de Dieu: il est parfait et n’est pas entamé par cette al-
tération. Cependant, cette perfection originelle, il ne la possède pas en propre, il n’en a
pas acquis le poids: il n’est toujours rien qu’une image divine inerte et non un Etre de
Vérité à part entière! Il doit donc absolument subir l’altération afin d’acquérir son iden-
tité propre. C’est pourquoi Dieu va ouvrir une porte à l’arrière de la Conscience hu-
maine par laquelle le Serpent de l’Intention va pouvoir glisser l’altération de la motiva-
tion: c’est le subconscient!

De la même façon que l’Ineffable est un niveau unifié de Feu et d’Eau, de


Force(Existence) et Intention(miroir) qui déterminent le principe de Conscience, ainsi
l’Homme originel est unifié en une conscience de type “androgyne’. De même que
l’ineffable doit ouvrir l’Alliance du Feu masculin et de l’Eau féminine afin de rendre
opérationnel le miroir existentiel et permettre la manifestation d’Existence, de même le

110
Dieu Créateur doit ouvrir l’Alliance de la conscience humaine originelle en ses deux
pôles métaphysiques sexués (conscient et subconscient) afin de permettre l’incarnation.

L’intention, on s’en souvient, fut “violée” afin que le poids nécessaire puisse être obte-
nu. De ce viol est issu tout ce qui se rapporte à l’altération d’Existence, donc aussi le
Serpent. C’est l’Intention elle-même qui, rebelle à l’excès énergétique du viol, suscite les
composants du mal, qui vont s’opposer en apparence à l’Oeuvre, mais en réalité la ser-
vir par augmentation du poids existentiel. C’est en ce sens que le Serpent est associé à
l’Intention.

Ce serpent va glisser la motivation dans la Conscience humaine initiale qui est inerte.
La motivation est représentée par le désir du fruit défendu. Le Serpent est donc le lien
entre l’Intention divine et la motivation humaine. Cette motivation est initialement
perverse car elle doit entrainer l’Homme. vers des niveaux existentiels inférieurs (équi-
libre Bien—mal) où il pourra acquérir pleinement la substance du fruit qu’il vient de
goûter, et ce hors de la présence divine dont la puissante polarité pourrait compromet-
tre son apprentissage.

Le processus est le suivant: le subconscient humain est le jouet de forces d’origines di-
verses qui génèrent en son sein des motivations variées. Le subconscient transmet ces
motivations à la Conscience (Eve donne le fruit à Adam), Conscience qui en fonction de
son degré d’évolution opèrera un tri plus ou moins correct desdits motivations. Le but
final étant de dégager complètement la Conscience de son inertie afin qu’elle soit elle-
même en mesure de générer ses propres motivations (auto-motivation): c’est
l’accession à l’auto-référenciassions parfaite (où la seule motivation est alors l’Existence
même, donc forcément pure et pertinente). Sous cet aspect, le système peut faire penser
à un mécanicien (Dieu manifeste) tentant de faire démarrer un moteur (Conscience
humaine) à grands tours (cycles) de manivelle!

Le Serpent dit à la femme: ”Vous ne mourrez certainement pas; mais Dieu sait que le
jour où vous mangerez de ce fruit, vos yeux s’ouvriront, et vous serez comme Dieu,
connaissant le Bien et le mal”. Dieu d’une part, et le Serpent d’autre part, présentent à
l’Homme la totalité de la Vérité. Par rapport à l’Arbre de Connaissance du Bien et du
Mal, Dieu et le Serpent représentent les deux pôles métaphysiques. Dès le départ, les
alternatives du choix sont donc présentées à l’Homme. Le sens profond de cette phase
est la suivante: il est demandé à l’Homme s’il veut exister ou pas! Le message divin est
celui opposé à l’Existence humaine car Dieu dit à Adam: ne bouge pas, ne viole pas
l’interdiction, n’apprend rien, ne t’individualise pas... donc n’Existe pas! Et ceci est
normal, car Dieu ne peut pas endosser la responsabilité métaphysique de l’Existence de
l’Homme. Dieu endosse juste la responsabilité d’amener l’Homme au point où il a la
possibilité de tenter sa chance ou de la refuser. Au-delà, c’est donc l’Homme qui de-
vient responsable de son Existence et du poids de cette Existence. Le caractère sublime
et altruiste de Dieu est que, par les paroles qu’il prononce, il semble s’opposer a
l’Existence humaine alors qu’il la désire. Plus tard, il passera pour un Dieu vengeur,
répudiant l’Homme, alors qu’une fois de plus, il n’en est rien. En fait, par Amour, Dieu
accepte le plus mauvais rôle: celui de l’interdiction et de la malédiction. Ce que Dieu
exprime est cependant vrai. Si l’Homme veut connaître le Bien et le Mal, il mourra sû-
rement, car il devra subir l’altération d’Existence d’une part qui est comme une mort

111
pour la Conscience, et devra s’extraire de cette altération par sublimations successives
qui sont autant de morts pour l’Ego. Le message du Serpent va, lui, dans le sens favo-
rable à l’Existence humaine: bouge, apprends, connais, ose, individualise-toi, devient
comme Dieu! Ce pôle négatif peut se permettre un tel langage, car l’Homme ne saurait
reprocher son Existence à une entité du néant. Souvenons-nous que l’Intention (Eau du
néant) possède une tendance intrinsèque à sa réalisation. L’Homme est le Fruit de
l’Intention sorti du néant, et le serpent n’est autre, au fond, que la tendance intrinsèque
de l’intention a vouloir se réaliser. Cette tendance sera révélée par le féminin (Eve) qui
est en relation avec le milieu ouvert des Eaux d’où émane le serpent. Le subconscient
Eve est le miroir de la Conscience humaine. Cependant, la Conscience humaine n’est, à
ce stade, qu’une image existentiellement vide de poids: elle ne voit donc pas grand-
chose dans son miroir. il est donc nécessaire que le subconscient-miroir soit “rempli”
par un principe motivateur externe: le serpent. La première motivation fondamentale
qui sera livrée et qui entraînera toutes les autres sera la Volonté d’Existence. La Cons-
cience humaine possède cependant, en tant qu’image de Dieu, et principe décisionnel,
la possibilité de refuser le fruit. En vertu de cela, quel que soit son choix, la Conscience
en portera l’unique responsabilité. L’Homme est donc responsable de son Existence, et
non pas Dieu!

Lorsque le serpent exprime que Dieu a interdit à l’Homme de goûter de ce fruit parce
qu’il serait alors égal à Dieu, il exprime encore une vérité:
Dieu formule l’interdiction parce qu’il sait que cette interdiction est la seule manière de
procurer à l’Homme l’opportunité de s’individualiser, puis de devenir son égal
(l’interdiction n'est pas formulée pour être respectée!). La phrase du serpent est bien
sûr tendancieuse et est souvent interprétée à l’envers, comme ai Dieu ne désirait pas
l’Existence humaine. C’est oublier que Dieu lui-même a planté l’Arbre interdit au mi-
lieu du jardin, c’est-à-dire juste à portée de l’Homme. On pourra arguer qu’il y avait
d’autres fruits dans le jardin, et qu’il était permis d’y toucher! Cependant, je garantis
que l’Homme n'en a pas goûté un seul avant d’avoir consommé le Fruit défendu. Sim-
plement parce que, pour goûter un fruit, il faut que la Conscience soit tentée de le goû-
ter, et possède donc une motivation pour cette acte. Or l’Homme non-encore individua-
lisé, ne possède aucune motivation qui lui soit propre: une Conscience n’a faim qu’à
partir du moment où le serpent lui fait connaître la faim!
En d'autres termes, une Conscience ne peut constater son vide que dans un miroir, ce-
lui du subconscient. Et le motivateur est là pour combler transitoirement ce vide...

Il ne faut jamais perdre de vue que l'attitude légitime de Dieu qui, en tant que pôle
Existentiel, se doit d'être gardien des valeurs existentielles, n'est qu'un voile posé par
son Amour sur son désir de l'Homme. Alors que l'attitude légitime du Serpent est de
pousser l'Homme vers son néant. Dieu laisse le Serpent agir car il sait que c'est la seule
voie de l'accomplissement humain, même si elle est risquée. C'est la voie qu'il a lui-
même prévue et organisée, même s'il n'en dit rien...

Tout ceci conduit à pouvoir appréhender le sens le plus élevé de la sublimation égo-
tiste: c’est en acceptant de ne plus exister que l’on obtient l’Existence absolue. Puisque
la motivation fondamentale qui a généré l’altération est la Volonté d’Existence, c’est en
fait en se libérant de la Volonté d’Existence qui l’habite que l’Homme inverse la polari-
té et gagne, en la dominant, l’Existence même. Cette sublimation ne peut cependant pas

112
s’effectuer dans un sens négatif de suicide comme échappatoire vers le néant, mais le
sacrifice doit s’inscrire dans un cadre altruiste de don de soi pour l’Existence. Lorsque
l’Homme renonce à l’Existence pour l’Existence, il met alors fin au processus
d’altération, et la “malédiction divine” apparente prend fin: seul, alors, le vrai visage
divin, qui a toujours attendu l’Homme, se manifeste enfin, prêt à sceller l’Alliance.

Le fait qu’Adam et Eve s’aperçurent soudain qu’ils étaient nus est le moment où
l’inertie fait place à la motivation. Tant que la Conscience humaine est inerte, béate
d’harmonie dans le sein divin, elle ne possède aucune perception de son identité pro-
pre et, au fait, elle n’en a pas! Lorsque le serpent a accompli son Œuvre, la motivation
qu’il a glissée est la première perception que la Conscience humaine peut avoir de son
individualité! Avant, aucun conflit relationnel ne pouvait lui faire sentir cette indivi-
dualité. Le franchissement de l’interdiction divine, qui est la motivation même, intro-
duit derechef un conflit relationnel avec le Créateur, donc une première perception
d’individualité. Or, cette individualité ne peut réellement s’exprimer, se trouver,
s’épanouir que dégagée de la puissance divine. La nudité n’est autre que l’individualité
humaine enfin acquise par rapport au Créateur. Adam et Eve se cachent car cette indi-
vidualité ne peut résister à la polarité divine et a besoin de s’éloigner de Dieu pour
s’épanouir. Et, en effet, Dieu éloignera l’Homme de Lui.

Cet éloignement est exprimé comme une malédiction, un châtiment, parce que Dieu
est, avant tout, le côté de l’Existence, et donc polarisé à l’inverse de la descente hu-
maine. Cependant, la “chute” de l’Homme est précisément ce que désirait Dieu, car les
forces négatives luttent en APPARENCE contre l’Existence, mais lui assurent le poids
métaphysique nécessaire. L’Homme n’est donc ni maudit, ni déchu, ni châtié: il est ce
que Dieu désire toujours plus que tout et, en bravant l’interdiction divine, en
s’éloignant de Dieu pour acquérir le poids de son individualité, l’Homme a parfaite-
ment réalisé le dessein divin. On peut relire, à ce propos, la parabole du fils prodigue...

Il n’y a pas de péché originel: la notion de péché associée à cette phase est une perver-
sion qui provient d’une interprétation incorrecte, superficielle des Textes. Car
“l’enveloppe" est volontairement conçue pour pervertir toute interprétation littérale!
Pourquoi? Simplement parce qu’une Conscience insuffisamment évoluée doit impéra-
tivement être le jouet des motivations perverses. Une telle Conscience, mise en pré-
sence des Textes, ne doit donc pas pouvoir les comprendre. Au contraire, lesdits Textes
vont subtilement exacerber certaines perversions afin de continuer à motiver cette
Conscience dans le sens négatif approprié! Ainsi, la liaison symbolique subconscient-
femme exacerbe l’Ego phallocratique, et combien la gent féminine a déjà souffert de
cette perversion. Car l’homme et la femme sont, sur Terre, deux aspects purement for-
mels de l’incarnation d’un seul et même principe: l’Homme. Et, en ce sens, l’homme et
la femme ont exactement la même valeur métaphysique, la même potentialité existen-
tielle! L'enveloppe des Textes prendra donc l'aspect approprié pour l'Homme qui les lit:
tantôt les Textes se feront Serpent afin de pousser la conscience vers son néant, et favo-
riser ainsi son apprentissage, tantôt ils se feront Paroles de Dieu dévoilant la Vérité
pour permettre le retour. Et le fait de croire que la parole de Dieu est bien dans les Tex-
tes ne protège pas du Serpent! C'est insuffisant... seul la Lumière intérieure de chaque
Homme pourra, au moment propice, lui faire accéder aux Vérités cachées.

113
La Conscience qui a atteint le point Vaw d’éloignement extrême et qui, par choix
conforme, entame la remontée par structuration, commence à accéder progressivement
à la Vérité voilée sous la surface des Textes, car la perversion de motivation revêt, dans
son cas, de moins en moins d’importance (libération progressive du joug du choix). Il
s’agit de l’initiation.

Il faut donc comprendre que la surface des Textes présente un aspect formel, altéré,
volontairement exacerbateur de la perversion, et qui est conforme dans l’esprit de
l’Oeuvre, car l’altération est une phase nécessaire de la Conscientisation humaine! Sous
la couche d’altération se révèle une Vérité digne de l’Existence, faite de miséricorde et
d’Amour. Et les notions de péché et de châtiment ne sont qu’illusions perverses...mais
transitoirement nécessaires!

Le Serpent subit le même sort que l’Homme: il doit quitter le jardin et s'incarner. Ceci
parce que l’Homme incarné doit continuer à être motivé. La motivation ne saurait
s’arrêter aux portes du jardin, car l’homme n’apprendrait alors plus rien du tout!

Les souffrances de la grossesse et de l’enfantement seront augmentées, ce qui corres-


pond à l’acquisition du poids existentiel. C’est le subconscient (la femme) qui enfante,
car c’est de la lutte de l’Ego subconscient que naît l’Homme spirituel, la Conscience
parfaite. Le subconscient devient alors le milieu ouvert féminin de la motivation qui,
fécondé par l’aspect masculin de Conscience, doit accoucher, a terme, d’un Etre spiri-
tuel. L’accouchement n’est autre que la sublimation.

La Terre ne fournira plus à l’Homme que des produits amers car la Conscience
(Homme) doit être confrontée (nourrie) par des motivations perverses (épines et char-
dons).

L’Homme gagnera son pain à la sueur de son visage car la Conscience (Homme) devra
apprendre à faire le tri des motivations (travail) afin de les purifier (sueur) et d’obtenir
des critères existentiel plus justes (pain).

En outre, l’Homme sera confronté au problème de la mort car il s’agit, pour la Cons-
cience, d’une part de la soumission nécessaire au cycle temporel, et d’autre part de
l’exposé même du problème métaphysique lié au paradoxe Existence-néant, Bien-mal:
l’apprentissage du Bien et du mal, c’est-à-dire de l’Existence et du néant, implique na-
turellement la présence de manifestations associées aux deux pôles: la vie et la mort. La
mort est aussi un apprentissage de la sublimation nécessaire à l’évolution spirituelle,
car toute sublimation est une mort.

Alors l’Eternel-Dieu revêtit Adam et Eve de vêtements de peau: il s’agit, bien sûr, de
l’incarnation proprement dite.
Les chérubins gardiens de l’Arbre de Vie veillent à ce qu’une Conscience insuffisam-
ment évoluée ne puisse pas prématurément rejoindre ce niveau. On doit aussi considé-
rer que, même si ce niveau peut être rejoint par l'Homme, l’état originel du jardin
d’Eden est perdu à jamais car la Conscience humaine ne sera plus jamais vierge, nais-
sante (dans cette Œuvre-ci!).

114
La suite de la Genèse décrit la descente progressive de la Conscience jusqu’au plus par-
fait incarné qui est Joseph, l’Egypte représentant l’incarnation même, à savoir le corps
physique et le niveau psychologique associé.

Ensuite intervient la période d’esclavage, le joug du choix, qui n’est pas décrite en ver-
tu du libre-arbitre humain lié à la nécessité de l’élaboration d’une personnalité indivi-
duelle.

On peut considérer que cette personnalité parfaite fait intrinsèquement partie de


l’individu. C’est la Lumière individuelle qui, peu à peu, s’est altérée par la superposi-
tion de couches de pertinence décroissante. L’acquisition du poids existentiel de cette
personnalité doit alors s’envisager comme l’épuration progressive des couches
d’altération, permettant la réunification des niveaux et l’éclosion finale de la Lumière
enfouie. Initiatiquement, cette personnalité parfaite est symbolisée par une pierre pré-
cieuse, un diamant caché qu’il est nécessaire de révéler. Le mot VITRIOL associé à un
acide bien connu, est un mot constitué par les initiales des mots d’une phrase latine
dont le sens est précisément la mise à nu de cette pierre précieuse. La fonction acide
représente alors la purification des niveaux externes jusqu’à l’obtention de la pierre
centrale inaltérable. La personnalité individuelle étant basée sur le subconscient égo-
tiste, la pierre parfaite est décrite comme étant enfouie au sein du subconscient. C’est
bien, dès lors, par sublimations égotistes que l’épuration doit se réaliser. La sublima-
tion qui est oubli de soi (de sa valeur) présente l’apparence d’une perte de soi (d’où le
caractère préalablement pénible de ce sacrifice!). Mais, en réalité, l’oubli de soi est un
gain de soi! Le principe n’est pas différent en ce qui concerne la mort physique. Il faut
noter que l'Oeuvre Alchimique recherche, en réalité, la même chose... les Noces du
Souffre et du Mercure sont celles du Feu et de l'Eau, la fermeture de l'Alliance autour
de l'individualité parfaite. La Pierre Philosophale, enfouie au tréfonds, en est la clef.

Les quatre derniers livres du Pentateuque décrivent la progression spirituelle de


l’Homme qui, par choix de l’Existence, est libéré de l’altération d’Existence (incarna-
tion) par la Force messianique (Moïse).

Dieu forme la femme au verset 22 du chapitre 2 de la Genèse. L’homme reconnaît la


femme au verset 23. C’est sur base d’une côte prise de l’Homme que Dieu forme la
femme. Or, l’Homme possède 24 côtes... et 360 possède 24 diviseurs entiers:
1,2,3,4,5,6,8,9,10,12,15,18,20,24,30,36,40,45,60,72,90,120, 180 et 380. De tous ces diviseurs,
celui dont le “poids métaphysique” est le plus fort est le diviseur 1, car c’est le garant
de l’unité (tout nombre est divisible par 1). Lorsque Dieu retranche une côte à
l’Homme, il lui retire, en fait, le diviseur 1, gardien de l’unité, et l’Homme se retrouve
donc double. Ceci parce que le diviseur de “poids” le plus fort juste après l’unité est le
diviseur 2. La Conscience humaine unique et inerte est donc “doublée” d’un subcons-
cient à son image par l’extériorisation du diviseur 1, gardien de l’unité.

L’Homme primordial, unique, possède donc ses 24 “côtes”, les 24 diviseurs entiers de
360. On lui en retire une (le diviseur 1), et il lui en reste donc 23, correspondant à
l’action du diviseur 2. C’est pourquoi l’homme reconnaît le femme au verset 23. Au
verset 24, il est dit que “l’homme... s’attachera à sa femme et ils deviendront UNE seule
chair . Ceci parce que le couple Conscient-subconscient est toujours garant de l’unité

115
humaine, car les 24 côtes y sont présentes (23 pour l’homme et I pour la femme). D’où
le verset 24!

Cependant, seuls 22 diviseurs de 360 génèrent des polygones et forment le Verbe Créa-
teur. Puisque l’Homme possède toujours 23 diviseurs, le Verbe est en lui en totalité.

D’un point de vue génétique, l’homme et la femme possèdent tous deux 23 paires de
chromosomes. Or, la 23ème paire est la paire de différenciation sexuelle, ce qui est
normal puisque 23 correspond à l’action du diviseur 2. L’homme et la femme sont donc
physiologiquement basés l’un et l’autre sur l’ensemble du Verbe, à savoir les 22 paires
communes aux deux sexes. La 23ème paire n’est pas une lettre (car le diviseur 2 n en
est pas une), et ne sert qu’à différencier les sexes à un niveau purement physiologique.

Cependant, le fait que l’homme et la femme soit l’un et l’autre basé sur l’ensemble du
Verbe ne peut qu’être un signe révélateur de leur équivalence métaphysique, de leur
égalité stricte au sein de l’Homme spirituel.

Génétiquement, un morceau d’ADN est absent chez l’homme par rapport à la femme
(homme X—Y, femme X—X). Il s’agit de l’écho formel de la suppression de la côte mé-
taphysique. Si l’on considère l’Homme originel unique possédant ses 24 côtes, il est
alors comme la femme. En retirant la côte, Dieu crée l’homme qui se référence alors par
rapport au patrimoine génétique complet qui est la femme (il reconnaît alors la femme).
L’Homme originel unique est donc comme la femme: il possède le patrimoine méta-
physique complet. Ensuite, l’incomplet (homme) surgit et se référencie par rapport au
complet (femme) qu’il reconnaît. Car si l’homme ne possède plus que 23 côtes méta-
physiques, la femme, basée sur l’UNITE d’UNE côte, les possède toutes (l’unité impli-
quant la présence du diviseur 1, donc du patrimoine complet).

Il faut donc comprendre que la conscience humaine originelle est métaphysiquement


complète: 24 diviseurs—côtes. Par le retrait d’une côte, ce qui est une étape de
l’altération, la conscience humaine devient incomplète, donc imparfaite. Le diviseur 2
est alors opérant et crée un double sur base de la côte manquante: le subconscient. Ce-
lui-ci étant basé sur une unité est donc métaphysiquement complet à l’image de la
Conscience initiale. Ce double aspect va alors s’incarner dans un corps physique pré-
sentant l’écho symbolique de ce processus, et donc deux formes sexuelles par l’action
du diviseur 2, impliquant un nombre de 23 paires chromosomiques, la 23ème étant
sexuelle. Par référence à l’altération de la Conscience (masculin), le corps physique
masculin présentera une lacune génétique (X—Y), alors que le corps physique féminin
associé au subconscient (qui est une image de l’unité de Conscience originelle) présen-
tera un patrimoine génétique complet (X—X). Au sein même du système chromosomi-
que, la présence de deux allèles fait référence à l’action du diviseur 2 (chapitre 2, verset
23 !).

L’homme et la femme, sur Terre, sont l’un et l’autre l’incarnation d’un même principe
double Conscient—subconscient qui est une altération nécessaire de la Conscience uni-
que originelle: l’Homme. C’est donc bien par l’acquisition d’un Ego subconscient que
l’Homme s'individualise par rapport à Dieu: cet Ego permet l’entrée de la motivation
qui provoque la “chute” nécessaire à l’épanouissement d’une personnalité individuelle.

116
L’Ego subconscient est associé à Yesod de Formation, ce qui est logique car Yesod si-
gnifie “fondement”, et le subconscient égotiste est bien le fondement de la personnali-
sation individuelle qui doit tendre vers la perfection (par sublimations égotistes!).
L’Homme pourra alors réunir à nouveau le double aspect dans un principe unique de
Conscience parfaite, mais qui ne sera alors plus inerte, car le poids existentiel aura été
acquis et investi dans une personnalité individuelle auto—motivée.

La Vie est un principe motivé, à savoir qu’un but lui est initialement fixé: l’obtention
d’un corps physique capable de recevoir la Conscience humaine. Les lois du néant (en-
tropie) vont s’opposer en apparence à la réalisation de cet objectif, mais elles vont en
réalité dynamiser le système génétique (équilibre dynamique): la motivation ne peut
vraiment prendre corps que si elle trouve une opposition à sa démarche. Une motiva-
tion sans opposition n’est pas une motivation, c’est une évidence: de même que l'inef-
fable a fait en sorte que l’intention ne soit pas inconditionnellement accomplie, de
même le Créateur à soumis la Vie à un aspect de nécessité (néant).

Puisque le corps humain est l’objectif même de l’élaboration génétique, cela signifie
que rien de supérieur ne sera élaboré par la Vie. Cela implique aussi que si la Vie s’est
développée ailleurs que sur Terre, son aboutissement ne peut être que l’Homme: un
extra-terrestre d’un niveau de libre-arbitre équivalent au nôtre est forcément un
Homme. Certains aspects purement formels, fruits de la nécessité imposée par le mi-
lieu, peuvent en faire un être d’une race humaine inconnue sur notre planète, mais la
compatibilité génétique est obligatoirement respectée! Le maximum du système géné-
tique est de toute façon universellement 23 paires de chromosomes: en clair, c’est à 23
paires de chromosomes que la Vie trouve son maximum de pertinence. C’est une
condition nécessaire, mais pas suffisante: des formes vivantes de 23 paires peuvent ne
pas avoir atteint le niveau requis. Mais attention, il peut exister des formes de Cons-
cience égales ou supérieures à l’Homme, mais dont le libre-arbitre est plus réduit, ce
qui peut impliquer le meilleur.., ou le pire!

Je voudrais ici établir un corollaire très important. De même que l’intention présente en
l’ineffable possède une tendance intrinsèque à sa réalisation, de même l’instinct sexuel
intrinsèque à la nature humaine conduit l’Homme à avoir des enfants. Cependant, la
différence est que l’Homme ne désire pas forcément les enfants qu’il a, alors que
l’Ineffable les désire toujours; que l’Homme n’aime pas forcément les enfants qu’il a
désiré et auxquels il tient encore par désir de possession égotiste, alors que l’ineffable
sublime toujours son désir par Amour; que l’Homme fait des enfants dans n’importe
quelle condition, alors que l’Ineffable pèse précisément toute intention; que l’Homme
peut égoïstement refuser d’avoir des enfants, ce que ne fera jamais l’ineffable, car il est
sublimé; que l’Homme peut refuser la venue d’un enfant par peur de la vie décevante
ou tragique que celui-ci aura peut-être à mener, alors que l’Ineffable accepte
l’ouverture équilibrée de l’Oeuvre au mal pour que l’être nouveau puisse s' accomplir.
L'Ineffable est souverainement maître de ses motivations.

D’autre part, de même que l’Homme ne peut reprocher son Existence à Dieu, aucun
enfant ne peut reprocher sa Vie à ses parents. Car tout être venu à l’Existence ou venu à
la Vie, est venu par tendance intrinsèque puis acceptation du défi. Et puisque le désir
divin, certes réel et présent, est sublimé, il n’entre pas en compte dans la responsabilité

117
divine puisque Dieu a permis à l’Homme de choisir de ne pas tenter sa chance. Nous
sommes tous appelés par Dieu, mais au-delà, notre existence est notre responsabilité
exclusive. Cependant, les parents devraient toujours se sentir responsables de leurs
enfants: il s’agit toujours de l’assimilation du paradoxe: celui qui se sent responsable de
l'être nouveau, tout en l’aimant assez pour ne pas l’étouffer par responsabilité mal pla-
cée, celui-là ne peut pas être considéré comme responsable de l’Existence de l’être nou-
veau. Alors que celui qui se déresponsabilise endosse une vraie part de responsabilités
existentielles négatives. L’assimilation du paradoxe est que la responsabilisation spon-
tanée décharge de toute responsabilité.

Une Conscience ne s’incarne pas par Volonté divine, mais par perception de la nécessi-
té de s’améliorer (en ressentant, par exemple, des difficultés à résister au milieu raréfié
des mondes supérieurs). Bien sûr, la référence supérieure divine est, pour la Cons-
cience, la référence lui permettant de savoir où elle en est de son périple, et ce qu’elle
doit encore apprendre. C’est pourquoi il est dit que Dieu assigne une mission à
l’Homme, que ce dernier doit accepter, s’il veut continuer à exister: c’est une question
de référence. Ce n’est donc pas un ordre impératif divin, mais un aspect de nécessité
intrinsèque à sa structure caduque qui pousse l’Homme a s incarner. C’est la réitération
permanente du péché originel de Volonté d’Existence.

Le pucelage féminin représente la pureté de l’Alliance fermée. L’acte sexuel humain ou


divin, ouvre l’Alliance pour l’être nouveau. Mais l’ouverture d’Alliance, qui concrétise
le désir féminin, est aussi sacrifice, et suscite donc une résistance que l’on retrouvera
aussi bien aux plans métaphysique, psychologique et physiologique.

La correspondance entre l'acte sexuel divin d'une part, et physiologique d'autre part,
peut être étendu à la nature masculine. Ainsi, la réduction de la Force permettant de
satisfaire plus complètement le féminin par le poids de l'Intention, et provoquant un
accroissement équilibré de l'énergie, correspond à la maîtrise, par le masculin, de la
pulsion sexuelle, conduisant à une meilleure possibilité d'orgasme chez le féminin, et
un accroissement de la tension sexuelle, donc de l'énergie mise en jeu. Cependant, la
différence entre ces niveaux est que l'éjaculation précoce (non-maîtrise de la Force) au
niveau métaphysique compromet la naissance de l'Etre nouveau, alors qu'il n'en est
rien au simple niveau physiologique.

118
20 L’Action Messianique
Au départ, l’ouverture de l’Oeuvre provient du viol des eaux de l’intention par une
énergie légèrement excessive. Cet excès énergétique est, on s’en souvient, lié à une limi-
tation, une canalisation de la Force associée à l’Intention, afin qu’un équilibre existen-
tiel puisse conduire, par choix, à l’acquisition du poids nécessaire. La part de Force
non-utilisée, reste potentiellement attachée au système afin de permettre, en vertu du
choix, la remontée vers l’absolu. Cette Force potentielle de structuration légitimée par
choix n’est autre que la force Messianique. Celle-ci agit tout naturellement en récupé-
rant l'énergie dans un sens néguentropique. Elle correspond au second He de retour du
Tétragramme Sacré.

La première phrase de la Genèse comporte sept mots, dont le sens littéral est: “Au
commencement, Elohim créa le Tout les cieux et le Tout la Terre. La double présence
du mot Tout n’est pas fortuite!

J’ai, au début de cet ouvrage, associé l’équation du cercle C=Pi X D au principe de la


Conscience ineffable. Or, cette assimilation, quoique correcte, comporte malgré tout
une licence: l’utilisation du signe d’égalité. En effet, la Conscience ineffable est
l’Existence parfaite et, à ce titre, le triple aspect circulaire y est parfaitement assimilé.
Ce qui signifie que, dans le cas de l’ineffable, le signe d’égalité de l’équation du cercle
n’est pas valable: le triple aspect Intention—Volonté—Force (Circonférence—
Constante—Diamètre) est totalement unifié en un seul principe harmonieux, ce qui est
exprimé par le 3. L’apparition du signe d’égalité correspond au passage à la manifesta-
tion et à l’altération qui en découle:
l’égalité de l’équation est la séparation des eaux qui caractérise l’ouverture de
l’Alliance. Cette séparation des eaux génère un espace appelé cieux d’une part, et en
réponse à ce processus, la création d’une terre.

Dans l’équation du cercle, le principe ‘cieux’ est Pi X D: c’est l’ouverture d’Alliance


provoquée par la manifestation de la Force à travers la constante de Volonté. Le mot
hébreu cieux est Shamaïm qui est constitué de Esh (Feu) et de Maim (les Eaux), mais les
deux principes ne sont plus imbriqué:
Ils se présentent successivement, Esh—Maïm symbolisant l’ouverture de l’Alliance an-
térieurement parfaite et fermée. En réponse aux cieux se concrétise un principe Terre
dans le second membre de l’équation.

C’est pourquoi les cieux et la Terre sont respectivement qualifiés de ‘Tout”: ils sont
équivalents et constituent l’un et l’autre Tout ce qui est créé.

C= Pi X D
Terre=Cieux
Tout=Tout
C’est aussi pourquoi une interprétation kabbalistique dit que Dieu les a créés l’un avec
sa main droite, l’autre avec sa main gauche: il s’agit simplement des membres droit et
gauche de l’équation.

119
La Force Messianique est capable de fermer l’Alliance. Elle agit despotiquement car
son action est légitimée par le choix posé en Vaw. Elle favorise ce qui a commis un
choix correct, et s’oppose, en le manipulant, à ce qui a commis un choix incorrect. Son
action, permanente et universelle, se constate aussi bien dans la moindre des particules
matérielles, que dans une étoile, dans le système génétique, ou au sein de la Conscience
humaine où elle prend sa signification complète. Elle agit aussi au niveau de
l’Humanité dans son ensemble et peut, historiquement, intervenir d’une manière ou
d’une autre.

Cependant, selon la tradition initiatique, toute génération humaine possède son repré-
sentant messianique, car le Messie doit répondre à l’éternel divin "J’étais, Je suis, Je se-
rai".

Dans le Pentateuque, le peuple des Hébreux symbolise ce qui, au sein de l’Homme, est
conforme à l’Alliance et donc susceptible d’accomplir l’Intention, et ceci tant au niveau
individuel (Homme incarné) que collectif (Humanité). Le peuple élu est donc à la fois
un peuple intérieur d’une Conscience humaine en particulier, et le peuple des Cons-
ciences humaines en général, conformes à I ‘Alliance, symboliquement parlant.

L’Egypte est le corps physique et l’esclavage est le joug des motivations perverses que
le corps impose à la Conscience par l’intermédiaire du niveau psychologique (subcons-
cient). Ce qui signifie que l’Ego (subconscient) est la porte d’entrée d’une série de moti-
vations non-conformes en provenance du niveau physiologique qui est l’aspect humain
le plus altéré. En ce sens, l’Ego vital du corps est une partie du Serpent qui glisse la mo-
tivation perverse au sein de l’Ego subconscient, celui-ci transmettant alors à la Cons-
cience.

Le niveau fondamental d’altération de Conscience est donc l’attachement à la vie phy-


sique. Et l’on constate effectivement que l’Homme est capable des pires chose lorsqu’en
dépend sa vie, ou même simplement le confort de sa vie. Alors qu’il est capable du
meilleur lorsqu’il parvient à transcender ce joug. L’instinct de conservation vital, qui
répond à la Volonté d’Existence originelle, est donc conforme à l’Existence, mais uni-
quement dans le cadre vital. Le plan de Conscience, qui se nourrit, au départ, des per-
versions vitales (altération), doit s’en dégager progressivement par le débat de Cons-
cience: la Vie ne justifie pas tout ce que l’on fait pour elle et certains aspects, même au
sein de la médecine, peuvent être valablement remis en question par la Conscience.

Lorsque la Conscience, par choix, s’est portée en faveur de l’Existence, c’est qu’elle a
atteint un degré de perception plus juste. Les nourritures de base qui lui étaient servies
jusqu’alors (égotisme vital, préjugés sociaux, valeurs futiles, culte corporel, volonté de
puissance, etc) ne la satisferont plus, et elle cherchera alors une nourriture plus subtile.
C’est la fonction du Messie de permettre à la Conscience de trouver ces nourritures
plus fines (manne céleste). Mais il faut bien comprendre que les nourritures “vulgai-
res”, de base, sont aussi indispensables à la Conscience que le lait maternel ou les pre-
mières panades pour un bébé. Lorsque le système digestif est suffisamment développé,
une nourriture plus variée et plus consistante peut être donnée.

120
La tradition enseigne que l’Homme cherche Mih (Qui), l’éternel objet des recherches.
Mais après avoir fait des recherches, l’Homme trouve Mah (Quoi). Elohim (ALHIM)
peut être permuté en El Mih (AL MIH), et donc Lui les Dieux devient “le Dieu Qui”.
C’est la réponse à la question Mih Bara Elleh? (Qui créa cela?) Réponse: El Mih Bara (Le
Dieu Qui Créa). Or, le fondement même de l’Alliance entre Dieu et l’Homme est Abra-
ham, qui est composé de la racine Eber (verbe Créer: Bara "il créa") et d’une permuta-
tion de ham: Mah= "Quoi". Elohim-Abraham signifie donc "le Dieu Qui Créa Quoi”, El
Mih Bara Mah..

La tradition précise que Mih est l’extrémité supérieure du Ciel et Mah l’extrémité infé-
rieure. Or, en considérant sur un Arbre de Vie, le cercle associé au ciel (second cercle),
on constate que l’extrémité supérieure est Keter, et l’extrémité inférieure est Tiphéreth.
En phase de remontée (recherches), il est impossible d’atteindre Keter, car il s’agit de
Mih, l’éternel objet des recherches. La progression se poursuit donc par changement de
plan avant Keter, et ce à travers Daath vers le monde supérieur. Or, si dans le monde
précédant, l’Homme se trouvait en Daath face à Keter (Mih), il se retrouve dans le
monde supérieur en Yesod face à Tiphéreth (Mah). C’est pourquoi l’Homme, qui cher-
che Mih, se retrouve face à Mah! Au plus haut niveau de l’Arbre complet, l’Homme,
encore une fois ne peut atteindre Keter, car au moment même où il va l’atteindre, son
cercle devient parfait et il rejoint dès lors l’Ineffable par le Daath supérieur de l’Arbre.
En l’Ineffable, le miroir existentiel inverse le processus: l’Ineffable est en perpétuelle
recherche d’une Existence possible, c’est-à-dire d’un Mah, mais pour obtenir ce Mah
(Homme), l’Ineffable doit manifester un Mih (keter).

Moïse est sauvé des eaux car sa venue, légitimée par le choix, est conforme à l’Alliance.
Il est donc sauvé des eaux de l’Intention. Il est recueillit au sein de la maison de Pha-
raon, car l’action messianique qui utilise, détourne à ses propres fins les forces négati-
ves, est au départ voilée. Après la phase d’initiation (fuite d’Egypte, Révélation sur le
Sinaï), commence la libération. Le pharaon, initialement favorable, est remplacé par un
pharaon plus dur. Ceci parce que l’action messianique passe de son aspect voilé à son
aspect manifeste (libération), et les forces négatives vont logiquement se renforcer et
s’opposer à la libération.

Cette libération passe par dix plaies d’Egypte qui sont associées aux dix sephiroth. La
traversée de la Mer Rouge représente le moment de l’engagement total: passé ce cap, il
n’est plus possible de revenir en arrière. Il s’agit de la libération définitive des ancien-
nes valeurs perverses (chars de pharaon) qui sont englouties dans les flots de
l’Intention. Afin de remplacer les valeurs détruites, apparaît la manne céleste des va-
leurs spirituelles. L’assimilation de ces valeurs supérieures n’est ni immédiate, ni facile,
et l’errance dans le désert en est un témoignage: il faut que la génération des anciennes
attitudes fasse place à une nouvelle génération d’attitudes conformes à l’Alliance. La
traversée du Jourdain est le passage par Daath permettant d’atteindre la Terre promise
de l’Esprit (monde de Création). Moïse ne franchit pas le Jourdain car son action libéra-
trice est inutile en Terre Promise.

L’ascèse, selon la sagesse chinoise, ne sert à rien pour qui n’a pas atteint le niveau adé-
quat, et n’est plus un problème pour qui a atteint ce niveau. Ceci parce que l’ascèse
lance les forces de l’individu dans un combat excessif où il peut soit perdre, et com-

121
prendre l’inutilité de cette lutte, ou soit vaincre mais après s’être totalement déséquili-
bré, ce qui est négatif. L’ascèse représente, en ce sens, celui qui fonce seul, tête baissée,
contre la horde des chars de pharaon! Le choix de Conscience n’implique pas l’ascèse.
La Conscience, perceptible à un nouveau sens des valeurs, choisit cette nouvelle polari-
sation ou décide de conserver l’ancienne. il est clair que la tension sera bien moins
forte, et même supprimée, si la Conscience se ferme à ces nouveaux critères. Si par
contre, le choix se porte dans le bon sens, alors la tension augmentera (nouveau pha-
raon) car la Conscience sera prise entre le pôle des critères nouveaux qui lui paraissent
plus justes, et le pôle des anciens critères qui continuent de l’assaillir. La force messia-
nique va précisément se servir de cette tension afin de permettre à l’individu
d’atteindre un niveau d’équilibre plus subtil ou les valeurs nouvelles seront assimilées.
A ce niveau, l’ascèse n'est plus un problème puisqu’un équilibre supérieur règne et or-
ganise les choses au mieux. Il faut noter, à ce propos, que la pureté sexuelle associée à
la spiritualité n’est pas une ascèse sexuelle, mais une purification capable de transfor-
mer l’acte sexuel en un acte parfait. Car Dieu a lui-même commis un acte sexuel parfait
en fécondant le milieu ouvert des eaux de l’intention par la constante de Volonté. Celui
qui sincèrement, en Conscience, a choisi le camp de l’Existence, et souffre de
l’inadéquation de son être avec sa perception de Conscience, celui-là ne doit pas cher-
cher à précipiter sa mutation par une vaine ascèse déséquilibrante:
la Force messianique est, à coup sûr, à l’oeuvre et achèvera de le libérer de cette tension
en temps utile! Il faut cependant comprendre que la tension qui s’installe à partir du
choix est de nature à emporter la Conscience tantôt vers un désir d’ascèse, tantôt vers
une aspiration à l’abandon de la lutte. Ce que doit alors comprendre la Conscience est
que ni l’ascèse “au finish” ni l’abandon ne sont des solutions viables: la Conscience est
prise entre deux feux (l’armée de Pharaon et la Mer Rouge) et c’est cet état lui-même
qui détermine la progression et l’accession à la véritable libération. La Conscience ne
peut dompter, par exemple, la puissante tension sexuelle motivante, que si un principe
existentiel pertinent et supérieur lui est fourni. Ce principe ne peut être fourni que si la
Conscience est prête à le recevoir, c’est-à-dire si elle a suffisamment lutté sans s’être
déséquilibrée. Pendant le temps du conflit, la force messianique aura préparé la Cons-
cience.

L’action messianique est permanente. Cependant, elle possède un caractère particulier


si l’on se place à la fin des jours, au terme de la Création. Car son rôle est alors de livrer
l’ultime combat contre les forces du néant afin de rompre les sept sceaux de l’Oeuvre
(sept niveaux de l’Arbre) et permettre à la manifestation d’Existence de se retirer en
l’Ineffable: quoi qu’il arrive, l’Existence reprendra ses billes!

A ce propos, il faut réaliser que tout Homme qui achève le cycle complet de son Exis-
tence se retrouve immédiatement à la fin des jours. Car celui qui achève son cycle se
trouve face au Dieu Créateur et le Dieu Créateur est l’éternel présent, l’alpha et
l’oméga, le début et la fin (des jours). Donc, l’Homme qui a achevé son cycle il y a un
siècle rejoint l’Homme qui l’a achevé il y a une minute, et tous deux se retrouvent à la
fin des jours, face à l’ultime jugement. Cette phase est à la fois une évaluation relative à
chaque individu mais aussi à l’Oeuvre complète, ceci parce que chaque Homme est à la
fois une partie et l’entièreté même du Tout créé (l’Homme est, au sein du Tout, un mi-
roir potentiellement parfait de ce Tout: on retrouve la dualité individu—collectivité de
l’Ineffable). Cette évaluation globale est exprimée par le rappel des morts à la vie:

122
l’ensemble des choix positifs (vivants définitifs) et négatifs (morts—vivants) sont pesés
et confrontés. La Force messianique profite de cette ultime tension pour briser l’Oeuvre
de manifestation et emporter en l’Ineffable tout ce qui est conforme à l’Existence abso-
lue *

L’énergie est un produit de l’ouverture d’Alliance. Elle est inversement proportionnelle


au principe de Force existentielle. Puisque l’énergie est issue de la polarisation
d’ouverture, on peut la comprendre comme une différence de potentiel existentiel entre
l’Existence et le néant possible. On se souviendra qu’un produit de l’ouverture est le
temps, et donc l’énergie est directement liée au temps. Mais puisque le Temps permet
la définition des distances et est donc lié à l’espace, l’énergie caractérise, en fait, un
rapport espace-temps: l’énergie est ce qui permet au temps de définir les distances.
Pour la référence photonique, où le rapport espace-temps est infini, l’énergie est effec-
tivement infinie. L’énergie conditionne l’horloge interne d’un système: plus le système
est énergétisé, plus son horloge interne sera rapide. L’horloge interne du photon est
infiniment rapide, et tout temps relatif “extérieur” est donc référencé comme infini-
ment long. D’autre part, une horloge interne infiniment rapide définit tout espace
comme étant nul, ce qui signifie que l’espace “propre” du photon est infini, ce qui est
normal puisqu’il s’agit toujours d’un niveau de continuité.

L’énergie, qui est une différence de potentiel, est donc fondamentalement neutre. Ce-
pendant, dans la phase initiale de l’Oeuvre, elle commencera par servir le néant, donc
l’entropie, puisque le destin originel est corrupteur. Ce n’est qu’à partir de l’installation
progressive d’un équilibre dans l’Oeuvre en général, qu’un principe va commencer à
détourner l’énergie de son joug entropique afin de l’utiliser pour l’Existence (négentro-
pie): il s’agit de la force messianique.

De quelle manière peut-on envisager son action? Il s’agit d’une force, et elle va donc
agir à 1’inverse de l’énergie, en la récupérant et en la structurant. Il y aura alors appari-
tion de champs de... force basés sur le centre égotiste de ces nouvelles structures. Les
diverses forces qui seront progressivement générées seront à la base de l’augmentation
qualitative de structure, orientée vers la perfection. On remarquera que l’action mes-
sianique transforme l’énergie initiale de dispersion en force de coagulation (force at-
tractive), donc de retour. Cependant, puisque le niveau de structure matériel est loin
d’être suffisant, ces forces de retour, telle la gravitation, témoigneront encore d’un large
aspect entropique qui ne sera que progressivement réduit. Au plan humain, l’ultime
champ de force élaboré par l’action messianique, à savoir l’émotion purement altruiste,
est parfait car il n’est plus basé sur un centre égotiste manifeste. Envisagé sous un autre
angle, il s’agit, en fait, de l’élimination complète de tout champ de force manifeste. Il ne
reste donc plus que le non-manifeste: l’Ineffable purement Amour.

L’action messianique, qui dépend, au plan matériel, d’un niveau de choix très réduit,
ne réalisera dès lors son rôle crucial qu’au plan humain, où le choix métaphysique est
complet.

123
21 Histoire
Bien qu’il ne soit pas possible, en apparence, de traiter d’une histoire générale de
l’Humanité, force est de constater que les mythes et légendes, ainsi que les Textes sa-
crés, se font l’écho de mêmes événements, et transmettent le plus souvent un message
aux accents identiques. L’osmose entre les différentes cultures et religions de
l’Humanité vient à point nommé pour expliquer facilement certaines coïncidences. Ce-
pendant, pour qui commence à soulever le voile de la Connaissance, une autre réalité
fait surface.

Tout développement métaphysique trouve toujours un écho formel, éventuellement


historique, au sein du monde d’Action. Les liens entre les Forces supérieures et leurs
représentations ici-bas ne sont pas univoques, mais l'écho symbolique formel est tou-
jours simplement présent.

Ainsi, l’épisode du jardin à l’Est d’Eden doit obligatoirement trouver une correspon-
dance historique. On doit pouvoir trouver, dans l’ordre, une phase d’Existence idylli-
que en harmonie avec le Créateur, puis une altération de l'Existence impliquant la
"chute". Enfin, après diverses péripéties, un déluge duquel seront préservés certains
Hommes (Noé).

Or, c’est Platon qui nous livre (peut-être) l’écho de ces événements historiques, dans
ses dialogues le Timée” et le Critias.

Le Tirnée:

17 Tout ce qui s’est passé dans notre Gouvernement (Egypte), depuis huit mille ans, est
écrit dans nos livres sacrés...

24 Dans cette île Atlantide, il y avait des rois dont la puissance était très grande.

26 Ils régnaient en outre, d’une part, sur tous les pays du côté de la Lybie jusqu’en
Egypte...

Le Critias:

17 L’île Atlantide était donc tombée en partage à Poseidon (Dieu des Eaux)...

22 Alors Poseidon s’étant senti de l’inclination pour elle (Clito), la prit pour femme.

23 Il entoura la colline qu’elle habitait d’une bonne circonvallation, en traçant autour


d’elle différents fossés et élévations de terre grandes et moindres alternativement; sa-
voir: deux élévations de terre, et trois fossés d’eau (soit six parties: la colline centrale
plus deux élévations, et trois fossés, le tout en forme de circonvallation, de cercle: c’est
l’alliance ouverte).

24 Lesquels formaient des espèces de cercles dont cet endroit était le centre, afin de le
rendre inaccessible aux homes.

124
28 Il fit aussi produire â la Terre des fruits de différents espèces, et en grande quantité
(décidément, nous sommes en pleine Genèse!).

29 Et il y éleva cinq couples (dix) d’enfants mâles jumeaux qui étaient nés de lui (les
Sephiroth d’Elohim, Lui les Dieux ou le Dieu des Mers?).
30 Alors, il divisa toute l’île en dix parties (Création sephirothique).

34 Il imposa aussi des noms à tous. A l’aîné, c’est-à-dire au chef, il donna un nom, du-
quel par la suite l’île et la mer furent appelés Atlantiques, car le nom de ce premier roi
était Atlas.

94 Pendant beaucoup de générations, et pendant tout le temps que la nature divine


était efficace en eux, ils obéirent aux lois (inertie de Conscience), et ils s’attachèrent sa-
gement à ce qui leur était inné de divin:
car ils n ‘avaient que des pensées vraies et élevées; et ils se préparaient avec modestie et
avec prudence à tous les événements de la fortune.

95 En méprisant ainsi tout, excepté la vertu, ils regardaient les choses présentes comme
frivoles. Loin de s’enfler par la possession de l’or, de l’argent et des autres choses pré-
cieuses, ils les regardaient plutôt comme un pesant fardeau.

96 Ils ne s'enivraient point de l’abondance de ces délices, et ce breuvage ne les rendit ni


furieux, ni insolents.

97 Mais sobres et prudents, ils remarquaient que toute ces choses augmentaient chez
eux par leur amitié commune et leur vertu; et qu’au contraire, en les recherchant avec
trop d’empressement et trop de passion, et en leur attribuant un trop grand prix, elles
diminuaient et se flétrissaient d’elles-mêmes; que les admirateurs de ces choses péris-
sables périssaient avec elles; tandis que par la même raison ils eurent en abondance
tout ce dont nous venons de parler, tant que la nature divine agissait an eux.

98 Mais la partie divine ayant été opprimée en eux par les passions (motivation du Ser-
pent de l’intention), elle y devint faible et languissante (expulsion du jardin de bien-
être), l’Homme prévalut (libre-arbitre, épanouissement de la personnalité individuelle),
et ne pouvant plus supporter leur état présent, ils succombèrent honteusement (nudité
du “péché”). Ceux qui voyaient juste, observaient alors qu’ils avaient perdu le plus
précieux de leurs avantages; tandis que ceux qui ne connaissaient pas la vie qui conduit
à la véritable félicité, les estimaient plus parfaits et heureux à mesure qu’ils accumu-
laient des richesses injustes et qu’ils augmentaient en pouvoir.

99 Mais Jupiter, le Dieux des dieux, vengeur et gardien des lois par lesquelles il règne
sur les Hommes, et qui voit tout ce qui se passe, observa la dépravation de ces Hom-
mes autrefois si illustres (Genèse Chap 6), et voulant leur en faire subir le châtiment,
afin de les faire rentrer en eux-mêmes, et les rendre plus modestes, convoqua tous les
Dieux dans leur plus magnifique demeure, de laquelle comme établie dans le milieu de
l’univers, il contemple toutes les générations, et les ayant assemblés...

125
On connaît, bien sûr, la suite mythologique de l’histoire: par Poséidon, l’Atlantide fut
balayée par les flots. Le récit de Platon suit très exactement la Genèse, jusqu’au déluge.
Platon peut fort bien avoir été mis en contact avec l’initiation hébraïque par
l’intermédiaire des Egyptiens chez qui les Hébreux furent esclaves ...

Cette argumentation n’enlève cependant pas le fait que tout développement métaphy-
sique doit trouver un écho formel ici-bas, et notamment au niveau historique, quel que
soit le nom ou la forme de cet écho. Le nom utilisé par Platon n’est cependant pas for-
tuit. Si l’on transcrit la racine Atl en hébreu, on obtient Aleph, Taw et Lamed. La valeur
de ce nom est alors

1+400+30=431, ce qui ne peut que nous faire penser aux lettres mères Aleph, Shin

et Mim dont la somme vaut 1+300+40=341, et au Tout-puissant Shaddaï dont la valeur


est 300+4+10=314. Si l’on considère le Dieu El (Aleph Lamed), on constate sa présence
dans la racina AtL. Quant-à AT, c’est mot hébreu que l’on trouve dans la première
phrase de la Genèse et qui signifie "Tout". En ce sens, Atl pourrait signifier le Dieu (A
L) du Tout (AT). Plus édifiant encore est la racine complète Atlan, qui pourrait
s’exprimer selon Aleph Taw Lamed Aleph Noun soit 1,400,30,1,50 dont les chiffres si-
gnificatifs 1 4 3 1 5 sont une permutation des premières décimales de Pi 3 1 4 1 5
(comme Elohim 1 3 5 I 4)

Il ne s’agit que de spéculations, mais fondées sur des “coïncidences” méritant réflexion!
Sans compter que la parenté du grec et de l’hébreu est frappante:

Alpha Beta Gamma Delta Heta...


Aleph Bet Gimmel Dalet He...

Bien entendu, plusieurs différences notables témoignent de l’altération de l’alphabet


grec par rapport à l’hébreu.

On peut encore ajouter que la racine Atl est présente an Amérique précolombienne de
l’autre côté de l’Atlantique (le Dieu Serpent à plumes Quetzalcoatl, par exemple, où
l’on trouve à la fois le Dieu Al, et la racine Atl: Quetz AL co ATL).

D’un point de vue purement évolutif, on pourrait associer le jardin d’Eden à une phase
pré-hominienne, où la Conscience humaine encore imparfaitement dégagée de sa
Conscience-groupe, est donc encore liée à la Conscience divine initiale. L’expulsion du
jardin représente alors le passage à l’espèce humaine et son incarnation totale de Cons-
cience. Ce qui nous apparaît, en évolution, comme une progression fondamentale du
système, est associé, en fait, à une altération, une descente de la Conscience en incarna-
tion.

Actuellement, plusieurs éléments font dire à certains pseudo-prophètes que l’heure de


la venue du Messie, et donc l’heure de la fin des jours, est proche. Il est vrai que la so-
ciété humaine a rarement été à ce point engoncée dans le royaume matériel.
L’économie, l’argent, le profit, le cartésianisme, le rationalisme, le scepticisme règnent
inconditionnellement. En réponse à ces aspects, une forme de superstition attire les

126
hommes vers de multiples chimères occultistes ou pseudo-spirituelles dont le fonde-
ment est toujours le profit purement matériel. C’est pourquoi certains considèrent que,
l’Homme pouvant difficilement s’enfoncer d’avantage, l’heure du Vaw, du crochet, du
changement de cap est proche.

Cependant, prophétiser la venue du Messie n’est pas une tâche difficile, puisqu’il est à
l’ouvrage... en permanence! Toutefois, il peut arriver qu’un représentant de la Force
messianique intervienne plus particulièrement, au niveau historique par exemple.

Je ne suis pas loin de penser que certains faits importants se dérouleront prochaine-
ment. Mais quant-à déterminer leur heure, leur nature et leur expression, c’est une au-
tre histoire. Car, au fond, seul Dieu est juge du poids existentiel et de la réalisation du
choix. Et l’action du Messie, à la fin des jours, dépend de sa seule Volonté. Aussi est-il
vain de vouloir prophétiser: ce qui doit être fait, sera fait en son temps, et la justice de
l’Oeuvre ne saurait être remise en question!

L’Homme doit s’enfoncer pour pouvoir remonter, et il est vrai que nous sommes, glo-
balement, encore bien bas! Mais cela ne saurait s'éterniser!

22 Religions
Toute chose, en ce monde, possède un Ego. C’est le fondement même de l’évolution
spirituelle mais il est, au départ, altéré, excessif, théâtre des motivations perverses, mais
nécessaires, du Serpent de l’Intention. Et les structures plus ou moins abstraites élabo-
rées par l’Homme dans le cadre de sa sociabilisassions, n’échappent pas à la règle, car
l’Ego humain collectif ou individuel est alors projeté sur ces structures. C’est pourquoi
les nations, les états, les organisations, les collectivités, les cités, les cultures, les reli-
gions, les sectes, les clubs, les administrations, les idéologies, etc, sont nanties d’une
projection égotiste qui leur donne une individualité d’action qui peut échapper à leurs
auteurs ou fondateurs. Et l’Ego n’est pas moins hanté, à ce niveau d’élaboration sociale,
par les motivations perverses du Serpent! En témoignent les aspects nationalistes, ex-
trémistes, racistes, fanatiques, intolérants, manipulateurs, profiteurs, bref corrupteurs
qui sévissent à quelque échelon de la société humaine. Ceci simplement parce que toute
structure tend à sa conservation, doit donc fonder ladite conservation sur un Ego, et est
obligatoirement soumise au cycle du Tétragramme. Aucun Ego n’échappe donc initia-
lement à la perversion.

Les religions et les sectes suivent ladite règle! La structure est toujours source
d’altération. C’est pourquoi, si toute religion possède normalement une part de Vérité
en son sein, aucune ne peut valablement affirmer être l’unique tenante de la Vérité. La
Loi du cycle est obligatoire pour toute structure, et une religion naît, mûrit, vieillit et
meurt à l’instar de toute chose. Lorsque l’Ego, en pleine force de maturité, comprend
soudain que la vieillesse, la dissipation des forces va commencer, se produit alors une
“crise". C’est, chez l’Homme, la crise de la quarantaine... qui affecte aussi les religions.
L’Ego, refusant l’inéluctable déchéance et échéance, lance toutes ses ressources dans un
combat perdu d’avance, et la perverse motivation de la Bête s’intensifie considérable-
ment. On peut y voir la source, entre autres, de l’inquisition chrétienne passée et de
l’extrémisme islamique actuel.

127
La faculté que l’Ego doit trouver, par choix, est la possibilité de se sublimer. Le vieillis-
sement et la mort ne sont plus alors que la trame, certes pénible, d’une mutation vers la
renaissance à un niveau supérieur. Tout ce qui n’est pas capable de sublimer son Ego,
de transcender son attachement à une certaine conception de soi, est condamné à dis-
paraître complètement à l’échéance finale!

Les sociologues ont constaté que certaines organisations n’hésitaient pas à modifier
leurs statuts et à changer complètement de but, de mission, afin de préserver leur exis-
tence. Pourvu que la nouvelle mission ait une valeur égale ou supérieure à l’ancienne,
et qu’elle n’ait pas été choisie par simple nécessité, mais en fonction d’un désir réel cor-
rectement motivé, il s’agit alors effectivement d’une sublimation. Dans d’autres cas, ce
ne sera qu’une perversion égotiste de plus, ce qui sera confirmé par la déchéance iné-
luctable qui s’en suivra!

Le seul aspect spirituel qui échappe aux lois du cycle est l’Initiation, pourvu qu’elle ne
soit pas engoncée dans le carcan structurel d’une “école” ou d’une organisation occulte.

La tradition kabbalistique, par exemple, était initialement orale, ce qui est le plus sûr
moyen d’éviter toute structuration, donc toute altération de la Connaissance véhiculée.
Le seul écueil reste alors l’Ego individuel humain qui peut faire déraper la chaîne
d’initiation. C’est pourquoi des livres furent écrits, qui présentent toujours, malgré
tout, une altération relative au degré d’inspiration dont ils sont issus. Et cet ouvrage-ci
n’échappe pas a la règle!

La plupart des Traditions entretiennent d'ailleurs encore cet ancestral véhicule de la


transmission orale.

Cependant, il faut comprendre que l’initiation n’est pas uniquement horizontale, de


bouche humaine à oreille humaine. La source même de la Connaissance est située dans
les mondes supérieurs. Et il n’est pas nécessaire de "parler" face à face avec l’Archange
Gabriel pour être initié verticalement! Mais celui qui est néanmoins capable de s’isoler,
et de partir intérieurement et sincèrement à la recherche de la Connaissance, celui-là
trouvera des réponses. Elles lui seront soufflées, subtilement, parfois imperceptible-
ment, mais l’initiation verticale sera bien ressentie comme présente, même si elle de-
meure "invisible".

L’Ego humain, qui mélange tout et frelate encore la mixture obtenue, s’attache à une
série de valeurs chimériques qui constituent la "panade" de la Conscience infantile. Une
de ces valeurs glauques, qui est largement prônée au sein de la société, est
l’intelligence. On peut déjà constater qu’une définition claire et précise de l’intelligence
est difficile et périlleuse. Car, au fond, il y a de nombreux types d’intelligence, associés
à divers aspects de l’Existence. Et l’intelligence scientifique, par exemple, n’est que de
peu d’utilité dans la résolution d’un problème diplomatique. Eventuellement, une cer-
taine forme d’intelligence métaphysique peut paraître polyvalente, mais il n’est, dans
ce cas, plus vraiment question d’intelligence, mais d’initiation, ce qui est très différent...

L’intelligence réflexive est associée au pilier de forme, alors que l’émotion révélatrice
est associée au pilier de Force. Ce qu’il faut en conclure est que l’intelligence n’est

128
qu’une béquille livrée à la Conscience humaine débile, et qui doit l’aider à progresser.
L’essence de toute chose demeurant l’aspect émotionnel.

Une personne équilibrée, et émotionnellement évoluée, n’aura que peu besoin de la


béquille de l’intelligence: elle peut s’en passer dans une large mesure. En outre, la
concrétisation logique qui caractérise l’intelligence est de nature à pervertir, à réduire
les révélations émotionnelles, ce qui ne sera nécessaire que dans le cadre exclusif d’une
émotivité trop déséquilibrée.

L’évolution spirituelle se fonde donc, théoriquement, sur un équilibre entre


l’intelligence réflexive et l’émotivité révélatrice, définissant une voie centrale
d’équilibre: la transcendance symbolique. Cependant, chaque individu étant différent,
chacun suit sa propre voie, avec ses propres déséquilibres, et des méthodes personnel-
les pour les résoudre.

Une individualité “tranchée au couteau”, indétournable des valeurs existentielles, pro-


gressera presqu’exclusivement sur le pilier d’émotivité. La vie de cette personne sera
semée de chocs existentiels révélateurs de Vérité. L’intelligence ne sera, dans ce cadre,
que de peu de poids et de pertinence.

Tel autre personnalité “plus coulée”, progressera plus particulièrement par le pilier
d’intelligence. Le parcours sera plus “courbe”, peut-être plus lent, voire trop lent. Par
contre, la Vérité contenue du côté émotif ne pourra pas être laissée pour compte: car là
se trouve l’essentiel de la progression de Conscience.

Pour illustrer ces aspects, prenons un exemple. Quelqu’un qui a éprouvé un sentiment
d’Amour, ne nécessite aucunement qu’on lui décrive et qu’on lui explique ce que c’est.
Au contraire, l’explication, toujours réductrice, sera susceptible de dissiper une part
importante de la Vérité du sentiment (de même qu’on ne peut pas valablement disser-
ter sur une oeuvre artistique). D’un autre côté, on pourra décrire et expliquer aussi
longtemps qu’on voudra ce qu’est l’Amour à quelqu’un qui ne l’a pas éprouvé: il s’en
fera une idée plus ou moins altérée, mais ne saura jamais vraiment ce que c’est sans
l’avoir éprouvé.

Si l’on associe la Conscience en quête d’élévation à un grimpeur face à une paroi


abrupte, le corps du grimpeur et son “feeling” de l’escalade représentent le côté de
Force (Emotivité, Vérité, Révélation) alors que son équipement, son matériel représente
le côté de forme (Intelligence, Réflexion). Un bon grimpeur atteindra son but sans ma-
tériel ou presque, alors qu’un très mauvais grimpeur ne l’atteindra pas malgré un ma-
tériel complet et sophistiqué:
Il lui faudra s’entraîner et tenter d’acquérir une perception subtile de l’escalade. C’est
pourquoi la Force est l’essentiel, et la forme n’est que la béquille susceptible d’aider la
Conscience.

Il n’existe pas de réelle religion polythéiste, de même qu’il n’y a pas de religions faisant
allusion à un unique attribut divin. Il faut prendre conscience du fait qu’il n’y a guère
de différence entre le panthéon grec et la hiérarchie catholique par exemple. On trouve,

129
de toute manière, un dieu suprême (manifeste): Zeus et Dieu le père. Puis, une série de
sous-divinités:
Les dieux olympiens d’une part, et les archanges et anges d’autre part, sans compter les
saints. L’hébraïsme reconnaît aussi un dieu supérieur manifeste et, au-dessus, un dieu
ineffable; puis une succession d’attributs divins, des archanges, et des anges. La fron-
tière qui sépare monothéisme et polythéisme est, la plupart du temps, purement arbi-
traire. Ainsi, même l’hindouisme reconnaît une divinité supérieure à d’autres dieux
“subalternes”. Et toute cette confusion émane, encore une fois, du paradoxe existentiel.
Car au niveau ineffable, Existe une unité de Conscience à la fois individuelle et collec-
tive, qui résous tout paradoxe. En manifestation, différents attributs divins (des Cons-
ciences différenciées en quelque sorte) sont à l’oeuvre afin d’organiser la Création. Ce
qui n’invalide pas le principe de l’Unité divine fondamentale, qui est collective! Poly-
théisme et monothéisme sont choux vert et vert choux! Il y a, en fait, un Dieu unique,
qui est collectif, et qui présente, en manifestation, différents aspects et attributs
d’organisation. Le conflit qui oppose monothéisme et polythéisme n’est donc
qu’apparent car il provient d’une dégradation formelle ayant impliqué des concepts
apparemment antagonistes mais conciliables par l’unique Vérité. La plupart des
conflits idéologiques et religieux sont donc purement formels, générés par l’ouverture
et l’établissement des pôles du paradoxe, pôles au départ naturellement conciliés. Et
l’athéisme n’est pas non plus une idéologie non-conciliable, puisqu’il ne témoigne que
du libre-arbitre humain permis par la Tolérance, et que la Tolérance est un des pôles
existentiels parfaitement conciliables: l’athéisme peut conduire au pire comme au meil-
leur, ce qui est et fut le cas de toutes les formes religieuses. Les seules idéologies réel-
lement inconciliables sont celles témoignant du dépassement de l’ouverture dans le
sens négatif, opposé aux valeurs existentielles: un exemple en est le nazisme. Il s’agit,
dans ce cas, d’aspects du néant total (Rien) introduits par la séparation paradoxale de
l’Alliance formée, au départ, de l’Existence et du néant possible.

En conclusion, il est nécessaire d’éviter religions, sectes ou “écoles spirituelles car


l’initiation ne peut prendre forme qu’avec une extrême pertinence, comme dans le Pen-
tateuque. Et la pertinence de nombre de sectes est d’emblée remise en question par la
tendance manifeste de leurs “maîtres spirituels” à prôner un culte égotiste pervers de
leur personnalité! Aucun Homme véritablement évolué ne fera passer sa propre image
avant Dieu, ni même avant n’importe quel Homme, car ce serait un manque total
d’humilité! La clé, en progression spirituelle, est d’arriver à se dégager progressive-
ment de tout formalisme. Car le formalisme est le balisage de discontinuité transitoi-
rement nécessaire qu’il faut commencer à ôter dès que possible pour retrouver la per-
fection de la continuité sous-jacente. Le succès des sectes et des religions vient donc du
fait que les Hommes ont transitoirement besoin du formalisme religieux face au pro-
blème métaphysique qui serait, sans cela, plus difficilement vécu. Arrivé à maturité,
l’Homme entre en contact avec l’initiation qui présentera d’emblée le formalisme reli-
gieux sous un jour très relatif, et donc peu important.

Actuellement, de nombreuses sectes font tristement parier d’elles. Le danger vient du


fait qu’elles disposent d’une série de clefs spirituelles correctes, détournées, destinées à
attirer les adeptes. Le profane, peu averti, risque soit de s’y laisser prendre, soit de reje-
ter en bloc toute initiation hermétique. Ces sectes jettent donc le discrédit sur un do-
maine fondamental.

130
La clef de voûte de la Création est la sublimation, le sacrifice, le don de soi pro-
existentiel. En écho à ce principe, certaines sectes préconisent le suicide collectif. Ces
rituels macabres n’ont rien à voir avec la sublimation décrite par l’initiation.
NB: A noter que l’informe de l’Ineffable provient d’un absolu formel, et ne doit pas être
confondu avec la notion d’informe en tant qu’altération existentielle excessive et qui
signifie difforme. Si le balisage de discontinuité augmente, on tendra certes vers la
continuité, mais en ouvrant excessivement l’Alliance aux forces du néant: le déséquili-
bre entraînerait une altération des formes dont toute harmonie disparaîtrait. L’Oeuvre
aurait trouvé son néant bien avant d’atteindre la continuité. Ce n’est pas en augmen-
tant le côté de forme (augmentation du balisage) que l’on peut rejoindre la continuité,
mais en supprimant peu à peu ce balisage (car la continuité est de tout manière sous-
jacente). Tel est le sens de la sublimation égotiste: le détachement formel et non
l’intensification formelle. C'est aussi en ce sens que la voie spirituelle doit s'écarter du
dogmatisme religieux et se baser sur une démarche préalable de libre-pensée.

23 Politique
La pertinence métaphysique du principe démocratique est évidente: la référence abso-
lue de l’Ineffable est la résolution complète du paradoxe individu-collectivité. Ceci im-
plique que tout conflit égotiste est impossible à ce niveau, tant du point de vue de l’Ego
collectif qu’individuel. Ce qui signifie qu’aucune décision collective ne nuit à un indi-
vidu et inversement. Il n’y a donc pas de minorités écrasées, ni de majorité despotique:
il s’agit donc, en fait, d’un principe de démocratie absolument parfait, point vers lequel
il faut tendre. Au sein de nos démocraties imparfaites, l’équilibre entre les impératifs
majoritaires et les revendications minoritaires est toujours malaisé en raison du para-
doxe. La démocratie parfaite (ineffable) n’est rendue possible que par la sublimation
totale jusqu’à la perfection, de tous les Egos qui la composent. Et cette sublimation ne
se réalise que par altruisme: c’est l’altruisme absolu de ce niveau existentiel qui permet
la disparition des conflits et l’avènement d’une démocratie parfaite. Cet altruisme est, je
l’ai dit, absolu, donc sublimé, et dès lors capable d’ouvrir son Alliance pour permettre
l'expression de la Tolérance.

La royauté possède aussi sa légitimation métaphysique: le rôle messianique est légiti-


mement despotique car l’action messianique est fondée sur le choix et puisque le choix
est alors fait, tout peut s’accomplir sans autre formalité. Ce qui veut dire que le seul
despote pertinent, de droit divin, est le Messie. Dans ce cadre, nos démocraties actuel-
les, imparfaites, représentent l’ouverture sur le choix au niveau social. Lorsque l’instant
crucial sera venu, l’action messianique interviendra despotiquement pour structurer ce
niveau social. Ce qui ne signifie pas forcément qu’un "Messie" intervienne physique-
ment, mais il se peut simplement qu’une série de nouveaux concepts sociaux imposent
peu à peu inexorablement leur loi. Nos démocraties peuvent fort bien perdurer sous ce
nouvel ordre, mais elles finiront par changer de nature, à savoir qu’elles se fermeront
au choix social, certains principes existentiels positifs ne pouvant plus être remis en
cause (cela a déjà commencé...). Comme corollaire, une plus grande liberté sociale rè-
gnera. C'est en ce sens que le principe de la prérogative de la majorité perdra peu à peu
sa pertinence. A terme, la minorité absolue individuelle et. la majorité totale collective
seront en équilibre parfait.

131
On constatera, qu'en fait, la résolution ineffable des paradoxes réconcilie les principes
démocratique et dictatorial... ce qui est logique puisque prérogatives individuelles et
collectives sont unifiées.
Philosophiquement parlant, ce sont les partis de gauche qui portent essentiellement la
notion d’altruisme, alors que la droite véhicule plutôt l’idée d’un système libre (tolé-
rance), où la "loi de la jungle" tranche les conflits. Bien entendu, la droite classique ne
peut s’empêcher d’être très normalement sensible aux problèmes sociaux, qui concer-
nent l’altruisme, car la tolérance n’est pas un principe négatif, au contraire, mais il est,
disons, simplement très sensible à l’altération, alors que l’altruisme l’est, en principe,
beaucoup moins! Il n’empêche que le fondement conceptuel de la droite n’est pas al-
truiste, contrairement à la gauche.

C’est aussi pourquoi l’on trouve plus de tendances politiques conservatrices à droite
qu’à gauche: la droite, qui émane de l’ouverture de tolérance, témoigne de l’altération,
donc de la tendance vers le néant, et cherche dès lors l’alourdissement des formes et
leur conservation sans possibilité de sublimation: c’est le conservatisme (cf la femme de
Loth). A gauche, un personnage comme Trotski a prôné la révolution permanente car il
a parfaitement compris que toute structure figée est vouée à la corruptibilité (statue de
sel). Mais puisque l’idéal de gauche est prématuré, et que la gauche est dès lors loin
d’être exempte de corruption, Trotski fut éliminé. Et l’union soviétique fut la proie
d’une structure on ne peut plus lourde, corrompue, et conservatrice.

Et l’ineffable vient encore une fois nous enseigner que le paradoxe politique droite-
gauche peut parfaitement être résolu dans un sens conforme aux valeurs existentielles.
Car, au sein de l’ineffable, ce n’est pas l’uniformité qui prévaut, mais la personnalité, la
spécificité individuelle parfaite, en parfaite harmonie avec la collectivité. Il n y a pas de
conflit en l’ineffable non parce que tous reçoivent ou accomplissent la même chose,
mais simplement parce que chacun reçoit ce dont il a besoin pour accomplir ce qu’il
désire accomplir, et ce sans jalousie égotiste. La manne céleste accorde à chacun ce dont
il a besoin, et qui n’est pas forcément identique ou égal! La règle de l’ineffable est la
libre-entreprise, mais dans un sens éminemment altruiste où aucune entreprise ne nuit
à une autre et où chacun reçoit la possibilité d’entreprendre: c’est un système commu-
niste parfait car l’individualité n’y est pas opprimée. Le communisme se trompe donc
dans le sens où il n’est pas nécessaire que chacun possède la même chose et qu’il n’est
pas non plus obligatoire que la collectivité passe avant l’individu. Le libéralisme se
trompe aussi dans le sens où la liberté d’entreprise ne justifie pas n’importe quels excès
et, notamment, le profit gagné au détriment d’autrui: par sublimation, l’entreprise égo-
tiste devient entreprise altruiste. Il faut comprendra que tout homme ou femme sur
terre est appelé par Dieu lui-même et que, dès lors, aucune existence humaine n’est
futile, méprisable, utilisable, négligeable! Et l'athéisme exprime souvent un message
identique! Car croire en Dieu ou croire en l'Homme, c'est exactement la même chose!
C'est croire au sens de l'Existence...

Le système vers lequel il faut tendre est un système communiste démocratiquement


choisi et accepté, c'est-à-dire libéralement fondé et construit.

Le communisme échoue actuellement car il s’agit d’une tentative d’adaptation d’une


métaphysique supérieure à un principe humain trop peu évolué: il s’agit d’une trajec-

132
toire trop rapide vers le soleil. En fait, le déséquilibre excessif du communisme n'est
qu’une réponse aux excès répétés de l’égotisme de droite, d’un libéralisme débridé.
L’ego associé au libéralisme est bien la base de la structure parfaite à obtenir. Cette base
est cependant pervertie (ego motivé par le serpent) et doit donc se sublimer. Or la su-
blimation implique l’acquisition de valeurs altruistes, donc de gauche.

Alors, de même qu’un pilier central concilie les extrêmes, des partis centristes jouent les
médiateurs politiques. Mais ils ne sont pas non plus la réponse au paradoxe. Car celui
qui conserve un trop grand équilibre se perd par... excès d’équilibre! Seule la sublima-
tion permet la libération!

Et l’on retrouve le message de l’Ecclésiaste qui nous dit: il faut la gauche, il faut la
droite, car tout n’est ici que vanité, sauf le Soleil de l’altruisme vers lequel il faut tendre
par choix et qui est, an fin de compte, représenté par la gauche. L’important est que le
système politique conserve son équilibre dynamique entre la droite et la gauche, et ce
dans un sens malgré tout toujours polarisé vers l’altruisme, la solidarité! Mais la droite
restera présente jusqu'au bout, y compris au sein de l'Alliance dont elle est une compo-
sante. Sa mission est de protéger le principe démocratique contre d'éventuels excès (in-
tolérance) de gauche.

Le danger vient, c’est évident, de certains extrêmes dont l’action vise au déséquilibre.
Les extrêmes dont il s’agit ne sont pas ceux qui respectent le principe démocratique: il
est clair que nombre de partis communistes européens sont démocratiques. Leur excès
réside essentiellement en leur doctrine qui, d’une certaine manière, cherche à rejoindre
la Lumière trop vite. Cependant, leur présence est, en ce sens, fondamentale, car ils
peuvent représenter politiquement, concrètement, le but social à atteindre. Ce n’est
bien sûr pas le cas des partis, organisations et groupuscules extrémistes dont l’action
déséquilibrante, violente, et opposée aux valeurs de l’Existence (terrorisme) témoigne
de leur impertinence, qu’ils soient de gauche ou de droite.

En ce qui concerne l’extrémisme pervers de gauche, on peut constater qu’il provient


d’une ambigüité, d’une contradiction interne: c’est en vertu de l’Ego excessif et pervers
d’une doctrine à fondement essentiellement altruiste (impliquant donc la sublimation
égotiste) que l’extrémisme de gauche peut déraper et renier, sans s’en rendre compte, la
source même de son action. Ils réclament aux autres une sublimation sociale, alors
qu’ils ne sont eux-mêmes pas capables de sublimer leur idéologie pour respecter
l’Existence d’autrui!

L’extrémisme pervers de droite est déjà plus évident à comprendre. La doctrine de


droite se fonde univoquement sur l’individu et sa libre faculté d’exprimer son Ego
comme il l’entend, sans que ne soit impliqué la sublimation dudit Ego qui reste donc
perçu d’une façon primaire. Le passage à l’excessif est dès lors immédiat: il suffit
d’exacerber les tendances égotistes qui ne demandent que ça! Et l’intensification égo-
tiste perverse nationaliste et raciste est bien l’apanage des partis d’extrême-droite dont
les membres ne peuvent que témoigner d’une nature humaine primaire et barbare,
qu’ils revendiquent d’ailleurs à l’occasion!

133
Le summum de la perversion égotiste humaine est représenté par le nazisme, car une
part de son action fut (et est encore!) d’altérer l’Oeuvre rien moins qu’au niveau méta-
physique. La solution finale d’extermination des Juifs est une tentative de destruction
de la symbolisation humaine historique de l’Alliance divine possible entre l’Homme et
son Créateur. Car tel est le peuple juif: le symbole de l’Alliance divine présent au sein
de l’humanité incarnée. Cependant, il ne s’agit, encore une fois, que d'un écho symbo-
lique formel: les juifs en tant qu’Hommes incarnés n’ont pas plus de potentialité méta-
physique que les autres. ils sont le symbole de l’Humanité spirituelle qui choisit et res-
pecte l’Alliance. Cependant, ce rôle symbolique n’étant pas vierge de tout péril, le peu-
ple juif possède, en incarnation, une plus grande force d’Existence que les autres: c’est
la rançon de son périlleux rôle symbolique!

La non-univocité entre Force et forme prévaut encore: la présence du peuple Juif est le
témoin de l’Existence d’une part spirituelle dans l’Humanité. La diaspora juive au sein
de tous les peuples exprime d’ailleurs cette universalité de la spiritualité. Cependant, ce
n’est pas parce que le peuple juif est le symbole de la spiritualité que tous les juifs sont
dans le sein de l’Alliance, ni même qu’il y a proportionnellement plus de Juifs dans le
sein de l’Alliance: en dehors de son aspect symbolique, le peuple juif est un peuple
d’humains avant tout!

On peut aussi constater que les Textes favorisent, en surface, l’exacerbation de l’Ego
nationaliste juif, et la jalouse rancœur égotiste des autres peuples, ce qui est conforme à
la nature même de l’enveloppe des textes qui est de pousser vers l’altération celui qui
ne peut accéder à des niveaux d’interprétation plus pertinents.

Société
La société humaine est donc essentiellement constituée par la mise en équilibre, au
sein d’une structure organisée, de l’ensemble des conflits égotistes individuels et collec-
tifs. Le monde d’Action implique la présence inévitable du paradoxe, la tâche humaine
étant de le résoudre par le bon bout, à savoir par le choix de l’Existence plutôt que par
le néant.

Le parti de l’Existence propose, en solution au paradoxe, l’élaboration d’une structure


harmonieuse vierge de conflits, et ce par la sublimation des Egos. Le parti du néant
propose, en solution au paradoxe, la suprématie totale d’un Ego sur tous les autres.
C’est pourquoi le nazisme se base sur le concept de la race supérieure dont l’Ego, exa-
cerbé par la “volonté de puissance’, domine tous les autres.

Dans l’un et l’autre cas, l’unité stable et structurée est le but à atteindre. Cependant, la
suprématie totale d’un Ego sur les autres ne peut durer longtemps sans émergence de
graves conflits générateurs d’un déséquilibre croissant. L’unité cherchée par le néant ne
possède donc pas l’équilibre intrinsèque parfait de l’Unité cherchée par l’Existence. Le
seul moyen, pour vaincre le déséquilibre de l’unité de néant, est d’anéantir tous les au-
tres Egos (génocides, ou soumission totale par divers moyens comme la terreur) afin
que l’Ego prétendu supérieur règne inconditionnellement. Le problème vient alors de
cette fameuse volonté de puissance: vers qui, contre qui, par rapport à quoi va-t-elle
agir, s’il n’y a plus alentours aucun Ego à soumettre? Et bien la volonté de puissance

134
propre aux forces du néant va se tourner vers sa source même. La volonté de puissance
commencera à rompre l’unité même de l’Ego soit-disant supérieur dont elle est l’agent.
En fait, de multiples Egos qui, jusque là, oeuvraient de concert contre l’"ennemi com-
mun", vont se séparer et commencer à se combattre, se disputant la légitimité de la vo-
lonté de puissance et de ses fruits. L’unité recherchée par les forces du néant est donc
une unité vouée inexorablement au néant, ce qui est juste car, par nature, le néant
n'existe pas! L’Unité recherchée par l’Existence est impérissable, ce qui est juste car
l’Existence, par nature, Existe!

Les rivalités et les guerres ne sont jamais que l’expression d'une perverse volonté de
puissance, triste émanation des lois du néant. Les Egos incapables de sublimation ne
sauraient se dégager du paradoxe. C’est pourquoi l’Europe, bien que pour des raisons
pas toujours très pertinentes, se dirige dans la bonne voie. La réalisation de la commu-
nauté européenne passe obligatoirement par la sublimation progressive des Egos na-
tionalistes, ce qui est conforme à la recherche d’Unité existentielle. Et l’on peut consta-
ter, à de nombreux égards, combien cette sublimation est difficile. Certes, il est péril-
leux de progresser trop vite, mais il est clair que de trop nombreuses tergiversations
ralentissent excessivement la construction européenne.

On pourra noter que la solidarité qui est un trait indissociable de l’altruisme, nécessite
donc, par sa nature, d’être soutenue dans son application par le principe même de
l’unification Existentielle. Ce qui signifie que la solidarité n’est légitimement applicable
que dans le sens d’un élargissement unificateur. Si plusieurs acteurs sociaux, de quel-
que type que ce soit, décident de rompre un accord de solidarité sous le prétexte égo-
tiste d’un déséquilibre entre les “payeurs et les “assistés”, et désirent donc voir ladite
solidarité réduite à leur seul groupe, ils poursuivent alors la logique du néant et il vau-
drait alors mieux supprimer toute forme de solidarité. Car, en poursuivant la logique
du néant, chaque ego individuel, chaque être humain peut fort bien crier au scandale
face aux "déséquilibres" qu’impliquent la solidarité, auquel cas on en revient au chacun
pour soi! Le fait est que le principe de solidarité, loin d’âtre un générateur de déséqui-
libre, présente en réalité un “pouvoir tampon social” propre à maintenir un certain
équilibre. En outre, par le principe fondamental du Tétragramme, toute chose est régie
par la sinusoïdale, certes pas forcément parfaite, mais les assistants d’aujourd’hui se-
ront sûrement les assistés de demain. En ce sens, le pouvoir tampon de la solidarité
permet d’éviter des crêtes d’amplitude excessive dans la sinusoïdale!

Les économistes savent très bien que l’économie de plein emploi est un modèle idéal
impossible à mettre en œuvre selon la forme sociale actuelle. Ce qui signifie que le
chômage ne saurait être réduit à rien. On peut en déduire que les chômeurs sont aussi
indispensables à la structure sociale que les travailleurs. Si, du jour au lendemain, on
éliminait tous les chômeurs et minimexés, on obtiendrait alors une société de plein em-
ploi factice, car artificiellement obtenue, et il ne faudrait pas longtemps pour que de
nouveaux chômeurs apparaissent, qu’il faudrait encore éliminer jusqu’à ce qu’il ne
reste...plus personne! Certes, on peut aussi envisager la simple exclusion des chômeurs
afin de libérer la société de ce poids. Le problème est alors que des tensions sociales
excessives vont être générées, tensions susceptibles de miner tout l’édifice social.

135
Certains chercheurs ayant étudié les rats, ont constaté qu’une population de ces ani-
maux s'organise toujours en proportion constante des trois types suivants: rats auto-
nomes cherchant eux-mêmes la nourriture; rats assistés obtenant (despotiquement) leur
nourriture d’autres rats; rats exploités rapportant de la nourriture pour d’autres. Les
proportions de ces trois types ne changent pas en fonction de l’importance de la popu-
lation: si l’on supprime l’une ou l’autre catégorie, la population se réorganise afin de
constituer le même schéma. Certes, il s’agit ici de rats, mais on peut en déduire qu’il
existe, pour les formes vivantes, y compris l’Homme, des lois de modélisation sociale:
supprimer les chômeurs ne supprime pas le chômage!

Bien entendu, l’Homme est plus qu’un rat, et il possède donc forcément le moyen de
venir à bout de ce problème. Mais, comme on a pu le constater, il ne saurait être résolu
selon une politique du néant. Ce qu’il faut dès lors réaliser est une sublimation sociale.
Actuellement, la société est en état de crise parce qu’elle est en recherche d’elle-même:
une phase importante de son développement est arrivée et diverses tendances visent
soit à faciliter la mutation, soit à l’empêcher. Le risque est bien sûr de voir la tendance
égotiste l’emporter, entraînant dans son sillage toute une série de mesure de démantè-
lement de la solidarité. En fait, la solution réside dans le dépassement de divers
concepts et valeurs sociales qui ont la peau dure. La redéfinition du travail, du rôle so-
cial, de la liaison entre ces principes est, à cet égard, fondamentale. Pour exemple, le
travail des mères de famille à leur domicile, qui constitue un fondement essentiel de la
société et la somme de “travail” probablement la plus importante, n’est toujours que
très imparfaitement reconnu et encadré par la société. Le problème vient de ce que la
société ne reconnaît que les activités MANIFESTES; il faut qu’une activité soit vérifia-
ble, quantifiable, justifiable pour être prise en considération.

Par rapport à ce qui vient d’être émis, les solutions sont les suivantes. Tout d’abord
permettre à la société de ne plus être sensible, “frileuse”, au problème du chômage: il
faut la vacciner. Ceci peut-être obtenu en supprimant le concept même du chômage.
Mais attention, il ne s’agit pas ici d’un artifice, car cette mutation implique une vérita-
ble sublimation. L’ego crie très rapidement au scandale: si on lui prend, il faut lui ren-
dre; il voit des profiteurs et des parasites partout. Cette contrainte égotiste affecte
l’attitude de la société en général, et de l’Etat an particulier. C’est pourquoi n’est consi-
déré que ce qui est flagrant, manifeste et quantifiable:
l’ego veut qu’on lui prouve sans cesse qu’il n’est pas lésé (mais lèsera allègrement les
autres, ne fût-ce que dans le cas d’une défaillance légale où il sera possible de léser "lé-
galement" autrui). Si l’on veut venir à bout du concept chômage, il faut dépasser cette
tendance égotiste et considérer que l’état naturel de l’Homme est l’activité, qu’aucun
Homme n’est donc négligeable ni au niveau métaphysique, ni au niveau économico-
social. En ce sens, le rôle social universel non-nul est vu comme un droit fondamental
de l’individu ne nécessitant pas d’obligations si ce n'est celui de respecter les lois.

On pourra rétorquer que si l’on permet à chacun, dans ce cadre, de percevoir une allo-
cation universelle sans contrepartie ou engagement de la part du bénéficiaire, l’homme
ne travaillera plus du tout! Outre le fait que ce principe n’est de toute façon pas correct,
on peut cependant constater que dans une société qui, comme la nôtre, propose une
telle débauche de biens de consommation, la motivation ne vient plus fondamentale-
ment des biens de nécessité! Dès lors, si l’on désire absolument garantir un principe de

136
motivation, Il n’est point besoin d’aller le chercher dans les besoins vitaux, et ce au mé-
pris de la dignité humaine. L’allocation universelle est donc parfaitement applicable
dans un contexte de surproduction, ce qui est lcas actuel des pays industrialisés, no-
tamment en matière agricole. L’important, dans une société donnée, n’est pas de tou-
jours savoir qui fait quoi exactement: c’est impossible! La seule question pertinente
qu’il reste à poser est de savoir si la production est suffisante pour tous! Dans ce cadre,
toute société disposant d’une productivité suffisant à sa population est en équilibre,
quelque soit le rapport entre les “actifs” et les “inactifs”. La rupture d’équilibre
n’intervient alors que si la production devient insuffisante, ce qui constitue le seul vrai
visage d’une crise. Une telle société est donc vaccinée contre le chômage. L’allocation
universelle est alors un droit relatif à la reconnaissance d’un statut social strictement
positif pour tout membre de la société. Pour ceux qui hésiteraient encore en vertu d’un
certain risque de parasitisme, je dirais que si des parasites existent vraiment, ils ne sont
pas légions, ni forcément toujours où l’on croit qu’ils sont, et ne justifient pas, de toute
façon, la mise an péril du principe de solidarité. Il est essentiel de comprendre que la
justification sociale en vertu d’une activité manifeste et quantifiable est inepte car une
activité manifeste n’est qu’un aspect ténu du rôle social humain: c’est la partie visible
de l’iceberg.

Une société égotiste est tournée sur elle-même et constate ses imperfections (chômage).
Une société pourra extérioriser son déséquilibre par impérialisme, par exemple. Mais
une autre démarche corollaire toute aussi négative sera de se mettre des œillères en
considérant que la part imparfaite de la société lui est "extérieure" et peut donc être “li-
quidée” d’autorité, sans autre formalité. Dans ce cas, la société tentera d’extérioriser
son imperfection sur un champ jugé à tort extérieur à elle, qui est précisément le champ
symptomatique révélateur de l’imperfection et, prise dans cette spirale infernale, la so-
ciété se minera elle-même. La sublimation implique la reconnaissance et l’acceptation
de l’imperfection. L’assimilation du paradoxe est qu’il faut accepter d’être imparfait
pour se perfectionner. Mais il ne s’agit pas de fatalisme! Accepter d’être imparfait, ce n
est pas se contenter de cette imperfection, c’est désirer résoudre le problème par le bon
bout: sans l’extérioriser d’une manière ou d’une autre, en acceptant qu’il soit une part
de soi que l’on peut dépasser d’une seule manière: par altruisme.

Abraham sait que son fils n’est pas légitime dans le sein de l’Alliance car Abraham est
imparfait. Or, la seule voie que peut emprunter Abraham est celle de la reconnaissance
et l’acceptation de son imperfection, imperfection qui semble devoir compromettre les
possibilités de légitimation du fils. En acceptant son imperfection, Abraham accepte
donc de sacrifier son fils. Mais précisément parce qu’il a accepté le sacrifice, celui-ci n’a
pas vraiment lieu car l’acceptation a libéré Abraham de son imperfection. Il retrouve
donc son fils qui est à présent légitimé dans le sein de l’Alliance. Celui qui accepte le
sacrifice ne le verra pas se commettre vraiment alors que celui qui ne l’accepte pas fini-
ra toujours par le voir strictement commis. La particularité qui distingue ce sacrifice
d’acceptation d’un acte purement fataliste, donc négatif, vient du fait qu’Abraham sait
qu’il reviendra avec son fils vivant. Le sacrifice d’Abraham est l’adhésion à Dieu: la
reconnaissance de la pertinence absolue de l’action divine altruiste implique que l’on
accepte sa Volonté aussi terrible qu’elle puisse paraître, parce que la Foi en l’action di-
vine implique que l’on sache que sa Volonté témoigne de l’Existence et non du néant.
Abraham offre son fils à Dieu car il sait que Dieu est toujours existentiellement positif

137
et donc qu’il ne tuera pas vraiment l’enfant. Mais attention, Abraham est sincère: même
si sa Foi en Dieu lui dit que son fils ne mourra pas, il est absolument prêt à le sacrifier
par divine Volonté!

C’est donc en relativisant l’importance qu’elle accorde à ses moyens existentiels de


productivité, rentabilité et croissance, que la société peut acquérir de réels moyens exis-
tentiels supérieurs. Exprimé autrement, il y a, dans le cadre humain, y compris au ni-
veau social, un concept de croissance plus subtil et important que la simple croissance
économique. En outre, le principe même de rentabilité mérite d’être sans cesse redéfini.
A savoir qu’une vue a long terme peut faire comprendre qu’une recherche excessive de
rentabilité peut déboucher, à terme, dans un cul-de-sac de rentabilité. La règle fonda-
mentale est que l’intensification de n’importe quelle valeur positive représente toujours
un excès égotiste de ladite valeur, et implique donc finalement une inversion totale de
cette valeur vers le négatif. Seul l’ineffable échappe à cette règle car il est fondamenta-
lement sublimé.

Sans pouvoir augurer de tous les apports permis par la sublimation sociale du chô-
mage, on peut raisonnablement penser qu’une beaucoup plus grande flexibilité du tra-
vail puisse être obtenue dans un tel système, flexibilité précisément réclamée par
l’ensemble des entreprises!

Il faut comprendre que nos sociétés européennes ont, dans l’ensemble, déjà posé leur
choix social positif en instaurant démocratiquement un système de protection sociale
efficace tout en visant à ne pas nuire aux libertés individuelles. Ces choix sociaux ont
naturellement impliqués de nombreuses difficultés comme, par exemple, les problèmes
budgétaires inévitables et la nécessité de brider l’interventionnisme étatique dans un
cadre adéquat. Cette démarche sociale n’est pas aisée ce qui témoigne de
l’augmentation de tension consécutive à des choix existentiels corrects. Mais ont peut
en déduire que notre société a déjà lancé le processus d’évolution structurelle devant, à
terme, permettre la sublimation. Et c’est précisément à ce point de sublimation qu’est
confrontée notre société.

Le but fondamental de la société humaine terrestre, est de parvenir à l’élaboration


d’une nation mondiale unifiée qui, loin d’appauvrir l’humanité dans ses aspects cultu-
rels et individuels, serait au contraire le garant des minorités et un arbitre aussi impar-
tial que possible des conflits égotistes ethniques, culturels et nationaux. Cet état fédéral
mondial aurait, à sa charge, la défense et l’application d’une déclaration universelle des
droits de l’Homme, non pas comme simple charte, mais en tant que pilier constitution-
nel ayant force de loi en tout point du globe.

Cette projection de société implique la sublimation de tous les Egos nationalistes et, en
ce sens, présente bien sûr une difficulté majeure, mais qui n’est pas impossible à résou-
dre. Il faut en outre comprendre que s’il n’y a plus de conflits égotistes entre nations,
alors Israël est libéré, puisqu’il n’a plus d’ennemis! Ce qui correspond bien à l’action
libératrice du Messie!
Lorsqu’il est dit que Dieu tiendra compte des nations comme d’une goutte d’eau, cela
signifie que les Egos nationalistes seront sublimés! La victoire d’Israël sur les nations

138
doit alors se comprendre dans le sens de la victoire de l’Unité d’Alliance sur le conflit
égotiste.
Il faut comprendre que d’un point de vue historique, le peuple Hébreu a déjà été libéré
par Moise, et que la libération doit à présent se faire sur un autre plan: celui de
l’humanité au niveau sociopolitique, par exemple.
Un mot à propos de la justice humaine. La justice tente de régler les conflits égotistes
qui se développent dans la société. Elle réalise ce travail en se forgeant un Ego puissant,
supérieur aux autres, et agissant par contrainte. Ceci afin de démontrer l’impertinence
de la justice par rapport à l’Existence. Et pourtant, dans ce monde paradoxal, elle appa-
raît comme nécessaire. Cependant, nombre de ses aspects mériteraient d’être corrigés.
La peine de mort est inacceptable, car elle témoigne de la prononciation d’un jugement
métaphysique par un principe humain incarné, donc altéré: le seul juge métaphysique
est Dieu! En outre, on ne peut juger que les actes, et non les Hommes qui les ont com-
mis. Car nul ne connaît vraiment l'Homme, si ce n‘est Dieu. On peut donc juger l’acte,
prendre des mesures en fonction de cet acte, mais jamais en aucun cas porter de juge-
ment de valeur sur la personne humaine elle-même. C’est pourquoi la justice ne doit
pas viser à frapper un criminel d’une condamnation, mais à faire suivre un acte par des
mesures préventives et correctionnelles. La prison ne doit plus être envisagée sous le
principe d’une peine de privation de liberté, mais sous celui d’une mise à l’écart de
personnes réputées nuisibles selon les critères sociaux en vigueur. Il n'y a pas de vertu
en justice humaine. Asseoir la justice sur une vertu n'a pas plus de pertinence que fon-
der une monarchie de droit divin! La justice n'a pour pure fonction que de régler les
conflits égotistes au sein de la société. Un rôle purement fonctionnel, et les références
nécessaires à l'établissement d'une vertu sont, dans ce cadre, encore loin d'être applica-
bles!

Quoiqu’il en soit, et quelque soit la facette qu’elle donne à voir, la société humaine ac-
tuelle n’est guère éloignée du niveau animal. L’aspect technologique de notre société
n’est qu’une prolongation, certes très poussée, de l’outil qui existe déjà au stade pré-
hominien. Et le vecteur même de cette progression technologique est une certaine
forme d’intelligence. Or, l’intelligence n’est que la béquille d’une Conscience déficiente,
et ce n’est pas par la technologie que l’Homme trouvera son chemin et son accomplis-
sement. Ce n’est pas non plus par le nombre à peine croyable d’aberrations véhiculées
par les préjugés sociaux: ceci ne constitue qu’une nourriture de base que la Conscience
doit abandonner au plus tôt! La voie de l’accomplissement humain passe par la spiri-
tualité qui est indissociable du concept d’altruisme.

La société n’est actuellement qu’un miroir à ce point déformant que non seulement
l’image, mais encore l’original même de chaque individu peut en être altéré. Ceci parce
qu’une sorte de contrainte sociale exhorte l’individu à encrer dans un moule social dont
il risque, à plus ou moins brève échéance, de prendre les formes éventuellement très
perverties! Le moule actuellement dominant dans notre société est celui de “l’homo
economicus : l’Homme n'est. plus un Homme, il est un facteur économique! Il faut y
voir une préséance accordée aux lois du néant auxquelles sont associées toutes les no-
tions de nécessité: l’aspect économique est un aspect de nécessité, donc une émanation
des lois du néant. Une attitude correcte serait de relativiser ladite nécessité: il y a certes
des impératifs économiques mais l’Homme est l’essentiel et ne peut être envisagé

139
comme le jouet de l’Ego économique. C’est l’économie qui doit être au service de
l’Homme et non l’inverse!

Toute société se fonde sur un principe de normalité qui dépend des critères sociaux
transitoirement en vigueur. Qui répond à la référence sociale (qu’elle soit culturelle ou
scientifique) est “normal”; qui s’en écarte est “anormal”. Or, l’initiation proposa des
références dépassant et donc s‘écartant de plus en plus des critères sociaux pour at-
teindre la référence Unique. L’initié sera donc le plus souvent qualifié de “fou” parce
qu’il n’est plus compris dans sa référenciassions. Telle est la signification de l’Arcane
du Fou présente dans les tarots. La sociologie reconnaît la qualité sociale du fou: il est
le seul à pouvoir exprimer la vérité (dans un village ou bien au roi lui-même), car puis-
qu’il est fou, on ne saurait lui en vouloir de mettre à nu ce que l’on désirait voir caché
(socialement parlant). Ce processus n’est pas très différent au niveau métaphysique.
L’initié dévoilant sa connaissance ne sera, d’une part, peut-être pas compris, et se heur-
tera de toute façon à l’Ego humain désireux de conserver son libre-arbitre et refusant
dès lors de comprendre car cette compréhension l’obligerait à se remettre en question.
L’initié sera simplement qualifié de fou par incompréhension ou par peur.

La volonté de puissance est une déviation, une perversion de la volonté d’Existence,


perversion orchestrée par l’Ego qui décide d’échapper au poids de l’altération
d’Existence non pas par sublimation, mais par l’obtention de moyens si possible illimi-
tés. Or, d’une part, une telle quantité de moyens n’existe pas au sein de l’altération.
D’autre part, l’acquisition des moyens illimités de l’ineffable passe obligatoirement par
la sublimation égotiste. L’assimilation du paradoxe est, dans ce cas, le suivant: c’est en
relativisant l’importance qu’il accorde à ses moyens existentiels que l’Homme en ac-
quiert de plus puissants!(cf Platon) La puissance ne sera, en fin de compte, véritable-
ment accordée qu’à celui qui ne la recherche pas à tout prix!

La Volonté d’Existence est la motivation même que le serpent introduit dans le sub-
conscient humain: il est un écho de la tendance intrinsèque de l’intention à se concréti-
ser. Le serpent de l’intention n‘est rien d’autre que la tendance intrinsèque de l’Ego
humain a proclamer sa volonté d’Existence. Volonté d’Existence qui l’entraîne alors
vers l’altération où elle engendrera diverses formes de pertinence décroissante comme,
par exemple, la volonté de puissance. A savoir que l’Existence absolue ne désire pas de
puissance car elle est inaltérable; que seule une forme existentielle imparfaite peut dési-
rer d’avantage de puissance afin de renforcer son existence caduque; mais qu’en vertu
du principe majeur d’altruisme, et de l’assimilation du paradoxe, ce n’est pas en cher-
chant la puissance qu’on l’obtient vraiment!

LA VOLONTE DE PUISSANCE NE SAURAIT DONC PAS ETRE PROMULGUEE


COMME FONDEMENT PERTINENT AUX NIVEAUX MÉTAPHYSIQUE,
PHILOSOPHIQUE OU SOCIAL!
N’en déplaise à certains!

140
25 Mythes et Légendes
L’initiation est universelle: il n’est pas un coin de la planète d’où elle soit absente. Ce-
pendant, elle peut être plus ou moins voilée, occultée, brouillée, déformée. Tout au
long de l’histoire de l’humanité, elle a subrepticement investi toutes les disciplines hu-
maines de l’art à la science.

Newton est un personnage qui a marqué pour longtemps la science moderne. Or, il
faut savoir qu’il fut, à son époque, discrédité parce qu’il était alchimiste. Ce qu’il faut
en déduire, c’est que Newton fut discrédité en raison même de la source de sa connais-
sance: c’ est 1’Initiation alchimique qui est à la base de ses découvertes. Car l’initiation
(véritable) passe difficilement auprès du commun des mortels: il existe comme une ré-
ticence intrinsèque de l’Humanité à aborder cette dimension des choses, ceci parce
qu’une Lumière trop puissante aveugle les Hommes au lieu de les éclairer. Alors, ils
détournent instinctivement les yeux du Soleil. Il est vrai qu’ils doivent initialement
s’éloigner de la Vérité afin de jouir du libre-arbitre, et c’est pourquoi la tradition initia-
tique a longtemps caché la Connaissance.

Traditionnellement, l’initiation est bien sûr symboliquement traduite afin de n’être


comprise que par les initiés, en préservant ainsi la Vérité du message. La forme la plus
répandue est le conte pour enfant car il présente un certain aspect anodin et touche un
public plus réceptif que le monde adulte. De nombreux contes ont été repris par les
studios Disney, et il faut savoir que le message initiatique est toujours impeccablement
respecté dans leurs dessins animés. Entre autres, sont initiatiques:

Blanche-Neige
Pinocchio
Cendrillon (également l’opéra de Rossini)
Le Livre de la Jungle (R. Kipling, franc-maçonnerie)
La Belle au Bois Dormant
La Belle et la Bête
Allad i n
Le Roi Lion

Blanche-Neige

Blanche-Neige, la Conscience humaine objet de l’Intention divine, attend le moment


d’Exister véritablement. Par l’entremise de la méchante Reine (le poids requis par
l’intention), Blanche-Neige doit s’exiler, quitter l’ineffable pour la manifestation
d’Existence. Elle arrive chez les sept nains, l’Arbre de Vie et ses sept niveaux incluant
l’ouverture. Le nom de chaque nain est en rapport avec un niveau de l’Arbre et Dor-
meur est évidemment le septième niveau de repos (l’ouverture). La Reine retrouve
Blanche-Neige et lui offre le fruit fatal, accomplissant l’œuvre du serpent du jardin
d’Eden. Suit un long sommeil, associé à l’incarnation, au joug du choix (esclavage
d'Egypte). Enfin, par choix correct, le Messie (Prince) vient délivrer la Conscience hu-
maine par un baiser.

141
Pinocchio

Un vieil artisan horloger (Dieu ineffable maître du Temps), désire un vrai petit garçon
(miroir de l’intention). Grâce à la fée bleue (Volonté), le pantin de bois (image) devient
vivant (manifestation d’Existence). Mais il n’est pas encore un vrai petit garçon (une
Existence absolue): il ne le sera que s’il fait l’apprentissage du Bien et du mal et, à cette
fin, lui est donnée une Conscience (Gemini). Après diverses péripéties (incarnation),
Pinocchio retrouve son père (action messianique) grâce à un choix correct (décision de
le retrouver). il va alors lutter contre la baleine (forces du néant) afin d’accomplir
l’Oeuvre. En fin de compte, c’est en mourant (sublimation égotiste) que Pinocchio de-
vient un vrai petit garçon (Existence absolue).
Le Livre de la Jungle

Un jeune enfant est abandonné dans un panier livré à la rivière (comme Moise!). Il est
recueilli par une panthère, animal de la jungle (fille de pharaon), puis élevé par des
loups (égyptiens). Cependant, devenu plus grand et plus fort, il commence à intéresser
le tigre qui veut le tuer (nouveau pharaon). Alors, l’enfant doit fuir la jungle (Exode). Il
obtient la victoire sur le tigre grâce au feu (appui divin face aux chars de pharaon). Ar-
rivé près d’un village d’Hommes (Terre promise), il voit une jeune-fille qui le subjugue
(Amour divin) de l’autre côté d’une rivière (Jourdain).

La Belle au Bois dormant

Il suffit de lire le Cantique des Cantiques pour comprendre à quel point l’Homme et
son Créateur sont unis par une histoire d’Amour! La Belle au Bois dormant est Israël, la
Conscience humaine. Le Prince charmant est le Messie, témoignage de l’Amour divin,
chargé de libérer l’Homme. Les trois bonnes fées sont associées aux trois piliers, au tri-
ple aspect circulaire. La sorcière est le symbole des forces du néant qui entraînent
l’Homme en incarnation (long sommeil). Le Prince va délivrer la Belle muni de son
épée et de son bouclier (appui divin et Amour divin). il faut savoir que Massiah, le
Messie, vaut 40+300+10+8=358, que Nahach, le serpent, vaut 50+8+300=358, que Satan
vaut 300+9+50=359, et le Messie ne peut donc pas vaincre seul les forces du néant.
Avec l’appui de l’unité divine on obtient: Messie+Dieu 358+1=359:
Nahach est vaincu, mais pas Satan. Il faut aussi l’Amour (Ahava) qui vaut 1+5+6+1=13,
et 13 est l’unité car l’Ineffable est 13, et UN se dit Ehad en hébreu, qui vaut 1+8+4=13.
Donc Messie+Dieu+Amour = 358+1+1=360: toutes les forces du cercle sont réunies et le
néant est vaincu. Le Prince tue le Dragon en plein coeur, ce qui correspond à l’action
messianique de démantèlement de l’Arbre, l’ultime combat contre le mal. Il faut noter
que les sept sceaux rompus de l’apocalypse sont en rapport avec les dix plaies d’Egypte
(car l’Arbre possède dix sephiroth sur sept niveaux).

La Belle et la Bête

Le monstre représente la Conscience humaine altérée par l’incarnation. Une jeune-


femme prend la place de son père, captif de la Bête: le Messie, témoignage de l’Amour
divin, commence son action libératrice de la Conscience humaine, libérant par la même
occasion le Dieu Créateur de l’incertitude du libre-arbitre humain (de la même façon
qu’Hercule délivre Prométhée). La rose représente la personnalité parfaite qui doit être

142
révélée au sein de l’Homme. Gaston est l’Ego excessif qui doit être tué (sublimé) afin
d’obtenir la délivrance.

Alladin

La caverne aux merveilles est le subconscient égotiste au sein duquel est enfouie la
pierre philosophale, la lampe magique: la caverne aux merveilles n’est autre que le
subconscient d’Alladin (à noter qu’en phonétisation hébraïque, Alladin vaudrait I 30 4
10 50, dont les chiffres significatifs I 3 4 I 5 nous sont familiers). Le Génie est l’action
messianique de transmutation. Le sultan est Dieu, et sa fille l’Amour divin.

Au départ, la Loi précise que seul un prince peut épouser la princesse:


c’est la conservation des valeurs existentielles de l’ineffable. Or, Alladin, un voleur, as-
pire à vivre au palais du sultan: l’intention (image) désire sa concrétisation, et nécessite
dès lors une part de la Force (vol). Le mauvais vizir représente le poids requis par
l’intention: les forces du néant. Dans la caverne aux merveilles (jardin d’Eden), la faute
de l’Ego Abou provoque le cataclysme (chute de l’Homme). Alladin se retrouve coincé
(incarnation). Mais en frottant la lampe (pierre philosophale, individualité parfaite qu’il
faut mettre à nu), le Génie apparaît (force messianique). Grâce à celle-ci, Alladin atteint
son but après avoir défait le néant.

Une multitude d’autres contes recèlent l’initiation (les six frères paresseux, conte
d’Armorique, par exemple). En outre, des oeuvres cinématographiques actuelles perpé-
tuent la tradition: on peut citer le dessin animé de Don Bluth ‘le Petit Dinosaure et la
Vallée des Merveilles”.

Le Petit Dinosaure

Au début de l’histoire, Petit-Pied vit heureux dans sa famille (la Conscience humaine
est béate dans le sein de Dieu). Puis Petit-Pied rencontre Cera, une petite femelle trice-
ratops au caractère franchement égotiste (formation du double aspect Conscient-
subconscient, Adam-Eve). C’est alors qu’il joue avec Cera qu’apparaît Dent Tranchante,
le Tyranosaure (intervention du serpent de l’Intention par l’entremise du subcons-
cient). Alors Petit-Pied est séparé de sa famille, et surtout de sa mère (“chute” de
l’Homme en incarnation et séparation d’avec Dieu). Avant de mourir, sa mère lui a
donné une “Etoile d’Arbre” avec la mission de trouver la Vallée des Merveilles (avant
de se retirer, Dieu confie son Alliance à la Conscience humaine qui doit réaliser ladite
Alliance en cherchant et en trouvant la Terre promise spirituelle). Triste, Petit-Pied ren-
contre un vieux dinosaure qui lui explique que sa condition n’est la faute de personne:
la responsabilité de la Condition humaine ne peut être clairement déterminée car la
condition humaine provient d’un acte d’Amour de la part de Dieu, et de plus,
l’Intention, qui est l’Homme, possède une tendance intrinsèque à sa concrétisation.

Le groupe augmente jusqu’à cinq individus qui représentent les cinq niveaux humains
Corps-Subconscient (Ego)-Ame (Emotivité)-Esprit (Spiritualité)-Divin (Conscience po-
tentiellement parfaite). C’est lorsque sera rejoint le groupe et unit sa force à celle des
autres qu’ils peuvent vaincre Dent-Tranchante (c’est lorsque l’Ego accepte la sublima-

143
tion que le “mal” est vaincu). Alors ils trouvent la Vallée des Merveilles (Terre pro-
mise).

Parmi les Oeuvres d’une extrême transcendance il y a, entre autres, “Le Champ
d’Amertume de Karen Blixen, ou encore l’extraordinaire “2001, Odyssée de l’Espace”
de Stanley kubrik.

2001, Odyssée de l’Espace

Le titre, déjà, est évocateur. Les quatre chiffres de la date sont associés aux quatre let-
tres du Tétragramme sacré dans l’ordre hiérarchique de l’Arbre de Vie, mais à l’envers,
en partant de la dualité humaine (Vaw) vers l’unité divine (Iod). 2 0 0 1 = V H H I. Le
titre signifie donc:

“L’Homme remontant vers Dieu, Evolution spirituelle”


2001 Odyssée de l’Espace

L’histoire débute avec la naissance de l’Humanité incarnée. Le monolithe représente


Dieu dans sa perfection formelle (le triple aspect de l’Ineffable est exprimé par les trois
dimensions bien définies et harmonieuses du parallélépipède rectangle). Le Soleil se
lève au sommet du monolithe, symbolisant ‘Keter (manifestation d’Existence) dont un
écho intervient à chaque passage de plan métaphysique et, en l’occurrence, pour le pas-
sage à la Conscience humaine. En ce sens, le monolithe posé devant le préhominien
n'est autre que l’Echelle de l’Arbre de Vie posée devant Jacob.

Cependant, la Conscience reste dominée par les niveaux inférieurs, et l’arme est un des
principaux fruits du passage de plan. L’enchaînement avec des images de vaisseaux
spatiaux exprime le fait qu’il n’y a pas de différence fondamentale entre une arme du
paléolithique et la technologie actuelle: la musique de Johann Strauss témoigne de la
vanité de la technologie humaine (alors que la musique de Richard Strauss exprime
l’avènement de la Conscience). C’est sur la lune, symbole du subconscient, qu’un mo-
nolithe est découvert et mis à nu: il s’agit de la Pierre Philosophale enfouie dans le sub-
conscient et qui permet l’action messianique de transmutation.

La même histoire va alors être envisagée sous l’angle d’un seul individu: le vaisseau
Discovery doit être considéré comme étant un Homme au sein duquel diverses forces
agissent (l’équipage). Car chacun possède son propre peuple intérieur et l’odyssée du
Discovery représente à la fois l’évolution d’un seul Homme et de l’Humanité entière.

Le vaisseau proprement dit est le corps physique. Le subconscient égotiste est repré-
senté par l’ordinateur de bord. Les deux membres éveillés de l’équipage peuvent être
associés à Abel et Seth (l’ordinateur étant Caïn). Les trois savants en hibernation sont
les potentialités humaines d’Ame, Esprit et Divin.

L’ordinateur est le subconscient égotiste par lequel s’introduit la faute (motivation). il


commet donc une erreur sans pouvoir l’admettre. La phase d’incarnation commence
alors car l’erreur concerne précisément un élément de l’antenne (rupture apparente de

144
la liaison avec l’origine). L’Ego Caïn va tuer la Conscience initiale Abel (le subconscient
lié au corps intériorise et opprime la Conscience) et tenter de compromettre les poten-
tialités humaines (en tuant les trois savants). C’est alors Seth (qui signifie remplaçant)
qui doit pénétrer dans le vaisseau et lutter contre l’Ego.

Bowman (Seth) défait alors progressivement les couches du subconscient égotiste afin
de sublimer I ‘Ego et mettre à nu la Pierre Philosophale (le message relatant la véritable
nature de la mission: le monolithe qui est la Pierre Philosophale!). A partir de ce mo-
ment commence l’évolution spirituelle par l’action messianique (monolithe). La fulgu-
rante accélération initiale représente justement l’initiation. Enfin, les sublimations suc-
cessives mènent l’Homme au-delà du corps physique (vaisseau) à travers les diverses
étapes alchimiques de l’Oeuvre jusqu’à l’ineffable (foetus).

Au terme du voyage, l’ineffable (foetus) scrute le néant possible (Terre) à la recherche


d’une intention (Homme) à accomplir.

Matrix

La mythologie est aussi un véhicule de l’initiation.

Mythologie Grecque
L’initiation grecque est très embrouillée et enchevêtrée. On peut cependant assez aisé-
ment trouver de nombreux rapports frappants:

Hercule doit accomplir douze travaux, mais seuls dix de ces travaux seront reconnus et
acceptés par son maître: il s’agit de la conciliation des bases douze et dix. Hercule n’est
autre qu’un héro de l’Arbre de Vie.

Thésée (Messie) doit tuer le minotaure (la Bête) qui sévit dans le labyrinthe (subcons-
cient) grâce à l’épée de son père (Dieu) et au fil d’Ariane (Amour).

Prométhée (Dieu) vole le feu divin et le donne aux Hommes (conscientisation). Mais
l’Homme est inerte et doit être motivé. Alors Zeus envoie à Epiméthée, qui est le frère
de Prométhée, Pandorre (le Serpent) munie de sa boîte (fruit défendu). Mille maux
s’abattent alors sur l’Humanité (incarnation). Phyrra, la fille d’Epiméthée, fut, avec son
mari, la seule rescapée du déluge qui survint comme remède à la perversion humaine.
Il est étonnant de constater que la généalogie d’Epiméthée comporte le nom Japhet que
l’on retrouve... dans le Pentateuque comme fils de Noé! Les déluges grec et hébreu ont
une parenté évidente.

La tradition précise que Prométhée apporta aux hommes l’oubli de leur futur. Ceci cor-
respond à la phase d’incarnation, et au voile de Conscience. Prométhée représente le
désir divin sublimé par Amour. C’est pourquoi il est attaché à un rocher et un aigle
vient quotidiennement lui dévorer le foie (qui était le centre du désir pour les anciens).
Prométhée est la représentation de la souffrance divine par Amour de l’Homme (Zeus
étant alors le principe sublimant de Volonté qui assujettit le désir à l’obtention d’un
poids: le rocher et la souffrance).

145
La guerre entre les Titanides et les Olympiens n'est autre que le passage de pouvoir du
principe ineffable des “zodiacaux” au principe manifeste des Elohim.

Plus proche de nous, la légende d’Arthur et des chevaliers de la Table Ronde est por-
teuse d’initiation. Il y est question d’un Roi, d’une Epée, de la Terre, et de la Coupe (le
Graal). Tout d’abord, la Table est Ronde, renvoyant au cercle, principe créateur pri-
mordial (Pi). Ensuite, nous trouvons les quatre fonctions, les quatre mondes, Emana-
tion (le Roi-Adam Kadmon-Iod-Feu), Création (l’Epée-Esprit-He-Air), Action (la Terre-
Corps-Vaw-Terre), et Formation (la Coupe-Ame-second He-Eau): IHVH

La Création s’impose d’abord au chaos, fait représenté par les guerres et l’unification
de la Terre. Ensuite, la liaison coupable de Lancelot et de la Reine Guenièvre (subcons-
cient) pousse Arthur à commettre la faute. Ce faisant, son royaume dépérit et la Terre
s’appauvrit (incarnation). Afin de se libérer de cette faute, l’Homme doit rechercher le
Graal, la Coupe de l’Eau de la Vie, et retourner vers Dieu (évolution spirituelle). Mer-
lin, le principe divin favorable à l’Homme est mis en retrait tant qu’une certaine éléva-
tion spirituelle n’est pas atteinte, tout comme Prométhée enchaîné au rocher n’est déli-
vré que par Héraclès, héros légendaire de l’Arbre de Vie. Le mythe Arthurien peut être
associé à celui de l’Anneau (Cercle) des Nibelungen dont Wagner a fait une tétralogie
musicale (quatre opéras): l’Or du Rhin, les Waikiries, Siegfried, et le Crépuscule des
Dieux. (La walkirie Brùnhilde attachée à un rocher et délivrée par Siegfried ne fait-elle
pas penser au Titan Prométhée délivré par Héraclès?)

L’initiation n ‘est pas restreinte a une partie des peuples du monde. Afin de s'en
convaincre, il suffit d’observer certaines légendes chinoises.

Mythologie Chinoise

Pan-ku
Tout commence par le Chaos qui ressemble à un oeuf entouré de Feu. Advient la nais-
sance de Pan-ku qui engendre la Terre et le Ciel. Ces derniers s’amplifient chaque jour
de trois mètres. Pan-Ku souffle et lance la foudre, puis se livre à la Terre.

Le chaos initial “préparé” par l’Eternel est bien un “Oeuf” entouré de Feu (Lumière:
A’in Sof Or)). De cette lumière émane un rayon (Kaf) zigzagant (foudre) vers le centre,
créant les dix sephiroth. Pan-ku souffle (l’Esprit de Dieu plane sur les eaux du chaos) et
lance la foudre (Rayon de Lumière).

Nu-Wa

L’Homme n’existe pas encore sur Terre. Alors Nu-Wa, superbe serpent dont la tête a
des traits humains vient ramper sur Terre. Il crée la Vie grâce a des émanations du sol
et une boule de terre pétrie d’où émerge une créature à tête d’homme et corps de singe.

Le Serpent (la Bête), est bien l’initiateur de la Vie, le motivateur de la créature. Cette
dernière est créée de la même façon que dans la Genèse: . . . mais une vapeur montait
de la terre et arrosait la surface du sol. Alors l’Eternel Dieu forma l’homme de la pous-

146
sière de la terre... On se rend compte de l’action du serpent car il est superbe (corrup-
teur), et suscite un Etre dont le visage est humain (Conscience) et le corps simiesque
(Ego corruptible).

Le Bouvier et la Tisserande

L’Empereur du Ciel a une fille dont le travail est de tisser sans relâche. Son père décide
de la divertir un peu en lui proposant un mari:
Le Bouvier. Toute à son Amour, la jeune-fille oublie son travail et provoque la colère de
son père. D’un commun accord, ils décident que les amoureux se verraient régulière-
ment et le septième jour du septième mois, son père lui pardonne sa faute.

Cette histoire fait allusion au septième jour de repos.

Les Frères Hi et Ho

Ces quatre personnages sont frères deux à deux et sont appelés à contrôler, aux quatre
points cardinaux, la marche des dix soleils.

Il s’agit certainement d’une référence aux quatre fonctions de lettres IH VH et de leur


influence sur les dix sephiroth.

Les Dix Soleils

Sur un bel et grand arbre se trouvent les dix soleils. Parmi eux, neuf sont inférieurs,
tandis que le dixième est seul, au sommet. C’est l’Arbre de Vie et ses dix sephiroth,
avec keter au sommet.

L’Archer Yi

Dans la douzième année de son règne, l’Empereur Yao est furieux car les frères Hi et
Ho n’ont pas su organiser la succession des soleils. Aussi fait-il appel à un héros fabu-
leux, archer remarquable qu’il nomme Shen-Yi. L’Empereur donne alors à 1’archer Yi
une série de travaux forestiers destinés à régulariser l'action des soleils. Il s’acquitte de
ses dix tâches et l’univers se rééquilibre. De plus, il tue le monstre du Comte du Vent,
un gigantesque serpent. Ensuite, Il défait Comte des Eaux, accusé par celui du Vent. Il
est ensuite séduit par la soeur du Comte des Eaux et finit par conquérir l’immortalité.

A n’en pas douter, il est question ici des dix (douze) travaux d’Héraclès.

La Dame Reine-Mère de l’Occident

Fille de l’Empereur du Ciel, elle règne à la limite occidentale du monde, au sommet


d’une très haute montagne entourée d’eau. Il faut un chariot ailé pour se rendre en son
domaine. Les fruits de son jardin sont superbes et confèrent l’immortalité. Son mari est
un grand potentat céleste.

147
Comment ne pas faire le rapport avec l’atlante Clito, femme de Poséidon, et protégée
par ce dernier dans un lieu élevé, entouré d’eau, inaccessible aux hommes. En outre, on
sait qu’Héraclès, pour se rendre en Atlantide, reçut l’aide du dieu Hélios qui lui prêta
sa Coupe d’Or (à noter le probable rapport entre ces fruits superbes et les pommes d’or
du jardin des Hespérides qu’Hercule dut aller chercher après avoir combattu Atlas... le
premier roi Atlante selon Platon).

Observons encore que les chinois reconnaissent: dix Soleils, douze lunes, trois étapes
au ‘Grand-Oeuvre” (au noir, au blanc, au rouge), des cycles de quatre, six, huit et
douze animaux emblématiques.

La présence de deux systèmes (10 et 12) est encore révélée par les légendes suivantes:

Fou-Hi

Il domestiqua six animaux (Tête à Six) à l’aide d’instruments de chasse et de pêche in-
ventés par lui (Verbe). Son successeur Cheng-Nong cultiva les cinq céréales. Puis
huang-Ti inventa les douze tons musicaux. L’Art des cinq éléments a pour objet l’étude
de la Révolution des cinq Puissances, qui poussée jusqu’au bout, atteint le niveau que
l’on veut. Ce sont les cinq étapes métaphysiques, les cinq cinquièmes de la Loi, les cinq
livres du Pentateuque.

Tieu et Ti

La division du temps s’organise entre Tieu et Ti. Tieu propose que ses douze frères (il
est donc le treizième, l’ineffable) soient les tiges célestes et que les dix frères de Ti (qui
est le onzième, Daath porte de l’ineffable) soient les troncs terrestres. Mais Ti désire
douze tronc terrestres. Ainsi, Tieu lui prêtre deux frères. Les systèmes douze et dix sont
inséparables. Dix tiges célestes plus douze troncs terrestres donnent vingt-deux “bran-
ches”, soit les 22 cineroth.

Les chinois reconnaissent en outre 28 constellations, ce qui correspond au nombre total


de sephiroth dans l’Arbre de Vie.

Tout ceci ne représente qu’un infime aspect de l’omniprésence de l’initiation au sein de


l’activité humaine. J’aurais encore pu, et très aisément, introduire les mythologies ger-
maniques, nordiques, hindoues, etc.

Lorsque la Conscience, par choix, se polarise correctement, la synchronicité universelle


se dévoile de plus en plus, et notamment, au départ, par la révélation des oeuvres ini-
tiatiques humaines. Au moment de rejoindre Dieu, c’est la Création dans son ensemble
qui prend une valeur initiatique révélant la synchronicité absolue: alors, il n'est pas une
seule chose qui ne prenne un sens existentiel (negentropie parfaite)!

148
26 Conclusion
Lorsque vous cherchez un mot afin d’exprimer un certain concept, il arrive qu’il rechi-
gne à se révéler à votre Conscience. Cependant, vous connaissez le terme en question et
son concept est à ce point présent en vous que vous avez l’impression d’avoir ce mot
“sur le bout de la langue’.
En réalité, cette impression vient du fait que vous possédez parfaitement le concept à
exprimer et que vous en sentez la “vibration” maximale: vous percevez en fait la Force
liée à ce concept, sa tension d’expression. Lorsque le mot censé exprimer ce concept
vous revient, il peut souvent vous décevoir d’une part (bien que ce soit effectivement le
terme cherché), et il inhibe de toutes façons la vibration de la Force: ceci parce qu’un
mot définit, précise, concrétise le concept auquel il est associé (détente de la tension
d’Expression). C’est pourquoi le passage de la Force à la forme introduit toujours une
altération, une réduction de la Force, donc de la Vérité.

Lorsque l’ineffable exprime l’intention par la manifestation d’Existence, cette dernière


constitue forcément une réduction existentielle car il s’agit d’une expression, d’une
concrétisation. La Force associée à l’Intention est donc logiquement réduite, et donc
l’énergie potentielle augmentée de même que l’ouverture, l’incertitude
d’accomplissement.

C’est pourquoi toute analyse d’une oeuvre artistique est automatiquement réductrice et
risque bien souvent de passer à côté de l'essentiel.

Il y a trois voies de Connaissance: la pensée réflexive qui procède par analyse logique
de la forme, l’émotion qui procède par Révélation. de la Force, et la voie d’équilibre qui
passe par la symbolique. La symbolique possède un aspect de logique spécifique, mais
qui permet de ne pas altérer la Force des concepts: elle concilie donc la forme et la
Force. C’est pourquoi l’initiation prend le plus souvent un aspect symbolique comme
dans les contes pour enfants. Prenons un exemple:

Voie logique: La force messianique libère la Conscience humaine par Amour divin
légitimé par choix.

Voie symbolique: Le Prince charmant réveille la princesse endormie par un baiser.

Voie émotionnelle: en réalité inexprimable, doit être ressentie.

La science moderne procède exclusivement par la voie logique et, sous cet aspect, ne
saurait être considérée comme une science de l'Existence, mais seulement comme une
science des formes existentielles. Il est certain que la science moderne ne prétend pas
être une métaphysique, mais une confusion semble malgré tout s’être installée dans
l’esprit des gens. Il est vrai que certains domaines scientifiques, essentiellement en phy-
sique, commencent à reconnaître le besoin urgent de faire glisser le terrain scientifique
vers un plan plus métaphysique. Car les physiciens sont à la poursuite de la grande
unification, et plus loin encore, de la théorie du Tout. Ceci parce qu’ils considèrent,
avec raison, que les forces physiques étaient unifiées au départ de l’univers, et ne se
sont différenciées que progressivement. Cependant, cette unité originelle correspond à

149
keter (du monde d’Action), qui est un niveau de continuité par rapport au monde ma-
tériel. Ce qui semble impliquer qu’une théorie du Tout doive impérativement passer
par la métaphysique. L’unification des forces physiques implique la réunification de la
science et de la métaphysique. Et cette unification ne peut se réaliser que par le média-
teur existentiel : le nombre Pi.

Un aspect important de cette réunification serait l’intégration, par la science moderne,


d’une série de valeurs existentielles correctement fondées qui lui font lourdement dé-
faut actuellement.

Quoiqu’il en soit, la société humaine se trouve à un tournant important et nombreux


sont ceux qui en ont conscience. Reste à savoir dans quel sens le choix se portera: la
pente vers le néant par l’intensification des pressions égotistes, nationalistes, racistes,
ou la structuration par la défense des valeurs existentielles qui implique impérative-
ment la sublimation des Egos, c’ est-à-dire leur purification des perversions qui les han-
tent actuellement. Identiquement au sacrifice d'Abraham, les nations, les ethnies, les
cultures auront logiquement l’impression de risquer de perdre leur identité a cause de
cette sublimation, alors qu’en vérité elles s’en trouveront grandies, affinées, révélées à
leur véritable essence (pourvu que le système mis en place vise sincèrement le déve-
loppement des valeurs existentielles notamment par le respect des minorités et la soli-
darité internationale).

Nous voici arrivé au terme de notre voyage. J’espère avoir pu montrer que, par
l’utilisation d’une clé métaphysique appropriée, tout aspect de l’Existence prend une
signification inscrite dans un système unifié et logique. Car l’Existence est justement la
source du sens donné à toute chose et l’aspect trouble qu’Elle nous donne à voir ici-bas
n’est que superficiel ou apparent. Mais la logique qui imprègne l’Existence n’est pas
exclusivement formelle, mathématique: la Force, l’Emotion possède sa logique propre
dont la pertinence n’a pas d’égale. Et si l’Emotion nous apparaît si souvent illogique,
c’est parce qu’elle témoigne d’une Vérité supérieure où le paradoxe est résolu, et qui
nous échappe encore.

L’Initiation, qui est révélation de la synchronicité, est un chemin à parcourir. Sans cesse
de nouveaux liens existentiels apparaissent à la Conscience de l’initié. Dès lors, un ou-
vrage tel que celui-ci ne peut être qu’un “instantané de voyage”. Ce livre doit dès lors
faire état d’omissions certaines, de faiblesses probables et d’erreurs possibles.

Au bout du chemin, il faut a coup sûr s’attendre à la Révélation d’une Vérité très sim-
ple. Car la complexification n’est qu’un fruit du diviseur agissant au sein de
l’ouverture. L’initié rejoignant le divin referme son cercle et échappe à l’ouverture:
seule la simplicité spécifique de l'unité divine peut alors s’offrir à lui.

Alors que j’étais étudiant, ignorant de l’existence même de l’Initiation, un ami me


confia qu’il pensait que la Vérité de toute chose tenait en un mot, le mot Amour. Certes
cet ami n’était pas initié, et il proclamait un concept déjà fort souvent utilisé. Mais on
sentait chez lui la sincérité de ce qu’il exprimait: ce n’était point là la récupération
d’une phrase déjà entendue maintes fois, mais l’expression d’une vérité ressentie au
fond de son être.

150
Parmi toutes les facettes de l’Existence, il en est une seule qui soit impérissable et,
parce qu’elle est impérissable, représente la seule Vérité inaltérable. Il s’agit de
l’Ineffable, Existence absolue parce qu’Existence sublimée. Or, la sublimation n’est au-
tre que la faculté même d’Amour. L’ineffable est un état absolu de dépassement de soi
par altruisme, donc de sacrifice Existentiel par Amour. En réalité, un autre nom de
l’Ineffable serait Amour. Il est à noter que le mot hébreu Amour (Ahava) vaut 13, c’est-
à-dire l’unité ineffable.

On constatera que la Vérité est très simple à envisager, mais ô combien difficile à at-
teindre, car nous aimons toujours si imparfaitement!

Quant-à mon ami, il ne lui a pas fallu un long développement logique pour compren-
dre cette évidence. Cependant, tout le monde n’accède pas aussi facilement à la Révéla-
tion, entre autres parce que l’intellect peut constituer un obstacle à ladite Révélation.
L’initiation permet d’inscrire logiquement et émotivement tout élément de l’apparente
complexité dans un principe unique, synchrone, régit par une seule Loi, celle de la su-
blimation, celle de l’Amour. L’Initiation vient donc à bout des perversions de l’intellect
et lui montre la Voie, qui est celle de la simplification conceptuelle et émotionnelle.

D’un autre côté, la recherche de la Vérité pour la Vérité est une altération, une adultéra-
tion d'une même nature que la recherche de l’art pour l’art, par exemple, et mène droit
à l’erreur! Car il ne faut pas perdre de vue que la Vérité étant Amour, donc sublima-
tion, cette Vérité ne requiert pas qu’on la cherche soit pour elle-même, soit par vanité
égotiste. En d’autres termes, l’ineffable, parce qu’il est sublimé, ne demande pas à être
honoré pour lui-même. il n’est pas caché pour se faire désirer, mais par sublimation
altruiste. Honorer Dieu pour Dieu est le premier et le dernier des blasphèmes. Recher-
cher la Vérité pour elle-même présente un vide total de sens puisqu’elle est sublimée,
donc détachée de son ego. D'autre part, rechercher égoïstement la Vérité pour soi-
même ressemble fort à une ambition suscitée par une forme de volonté de puissance: il
s’agira donc d’une perversion, car la Vérité n’est absolument puissante que parce que
détachée de son importance égotiste et ne faisant donc aucun cas de la volonté de puis-
sance.

Il arrive souvent, dans l’Existence humaine, que des malentendus ou des altercations
puissent survenir en vertu du caractère imparfait de la mémoire humaine, par exemple.
Tel individu se souviendra de ceci alors qu’un autre se souvenait plutôt de cela concer-
nant les mêmes faits. Chacun est persuadé de détenir la vérité du souvenir et
l’intensification égotiste risque de faire dégénérer ce qui n’était qu’une simple contro-
verse. Outre le fait que les deux partis puissent être l’un et l’autre dans l’erreur, ou que
l’un d’entre eux puisse avoir “raison”, il est clair qu’un sentiment égotiste d’injustice
pourra naître de part et d’autre parce que les “vérités” respectives ne sont pas accep-
tées. Dans d’autres cas, il est des vérités que l’on pourrait qualifier de “négatives”, à
savoir qu’elles seraient susceptibles de faire inutilement souffrir autrui. Finalement, il
est aussi des vérités qui ne sont acceptées que si elles sont découvertes par l’individu
concerné lui-même. Tout ceci pour présenter le fait que la vérité des choses n’est pas là
où l’on croit qu’elle se trouve: qu’importe d’avoir “tort” ou “raison”, qu’importe
d’avoir une meilleure mémoire qu’un autre, n’est-il pas autrement essentiel d’aimer
autrui au point d'accepter d’avoir “tort” même si l’on a “raison”! Et quant-à la Vérité

151
d’un événement, qui peut prétendre la posséder vraiment, si ce n est Dieu. En fin de
compte, si la Vérité est Amour, alors toute vérité inférieure, formelle, événementielle,
peut être dépassée par Amour, perdra donc toute réelle pertinence par Amour.

Si des faits se sont produits d’une certaine façon, et qu’une personne vous déclare sin-
cèrement s’en souvenir d’une autre manière, avant de faire feu de toute la virulence de
votre mémoire parfaite et outragée, tentez avant tout de considérer que la sincérité de
la personne qui “se trompe" est déjà un gage de Vérité. Que ce qu’elle exprime mérite
donc qu’on y prête une attention soutenue car, dans les affirmations apparemment er-
ronées, ce sont peut-être certaines des forces qui sous-tendaient l’événement en ques-
tion qui s’expriment à travers l'erreur apparente. Puisque ces forces sont élaboratrices
du monde purement formel, elles constituent une Vérité supérieure, et ce qui semblait
erreur peut alors apparaître comme plus juste, remettant l’événement dans son vérita-
ble contexte existentiel, à partir d'autres références.

En exemple simple, on pourra vous accuser à tort d’un fait que vous n’avez pas com-
mis. L’indignation et le sentiment d’injustice font leur entrée fracassante. Mais en pre-
nant la peine d’y songer, vous constaterez peut-être que vous n’êtes pas aussi innocent
que vous le croyiez. Dans le cas le plus facile à comprendre, il s’agira d’une accusation
de négligence, que vous n’avez pas commise, mais que vous étiez alors tenté de com-
mettre. Le fait d’être accusé correspond à cette faiblesse de Conscience, que vous
n’avez certes pas concrétisée, mais qui a pu vous séduire un temps, ou même encore
vous séduire pour l’instant. il apparaît alors que ce qui vous a guidé dans le dépasse-
ment de cette faiblesse était une motivation tout aussi incorrecte: par exemple une
contingence ou pression sociale (le “devoir” n’est pas une motivation valable: seul
l’altruisme peut revendiquer ce titre). Vous n’avez donc pas commis la négligence qui
vous était proposée par le Serpent, mais vous ne l’avez pas fait en raison d’un autre
facteur qui vous était aussi proposé par le Serpent, et ne validant donc pas votre renon-
cement: en fait, bien que n’ayant pas commis l’acte, vous êtes "coupable". L’accusation
“à tort” ne fera qu’exprimer ce fait. Ce cas est vraiment le plus simple qui soit et il fau-
dra généralement chercher beaucoup plus loin. Mais la seule règle est qu'il n'y a pas de
hasard.
Tout possède un sens et se produit pour une raison dont le seul but est l'apprentissage
de conscience.

En définitive, la Vérité ne sera gagnée que par l’Homme qui accepte de relativiser, par
altruisme, l’importance qu’il accorde à cette acquisition. Et puisque la Vérité est al-
truisme, on peut alors dire que la Vérité s’obtient PAR Vérité, et non POUR la Vérité.
La Vérité ne sera gagnée que par l’Homme qui accepte de relativiser, par Vérité,
l’importance qu’il accorde à cette Vérité.

Si tout Homme était capable d’Aimer parfaitement, tout problème serait résolu, tout
paradoxe concilié. Certains affirmeront, une fois de plus, qu’il ne s’agit là que d’une
utopie. Au-delà du fait que ce manque de Foi en l'Homme et en Dieu est navrant, cet
ouvrage a tenté de démontrer, par une voie aussi logique que possible, qu’il ne s’agit
pas d’une utopie, mais DU BUT à atteindre ayant fondé toute l’Oeuvre de Création.
Bien sûr, en vertu de la pseudo-vanité exprimée par I ‘Ecclésiaste, il ne s’agit pas d’un
état que l’on peut obtenir trop rapidement, ou d’une manière forcée.

152
Nous avons cependant la possibilité d’atteindre l’absolu: telle est la substance de Pi.

Annexe A

Depuis l’apparition du concept physique du "trou noir”, nombreux sont ceux qui ont
désiré l’associer à Dieu. Il est vrai que c’est tentant. Nous allons voir que, sans être tout-
à-fait incongrue, cette hypothèse n'est cependant pas correcte.

Tout d’abord parce que le trou noir possède un champ gravifique énorme. Or, un tel
champ ne peut être que le témoin de l'extériorisation d'une imperfection extrême, ce
qui ne saurait être associé à Dieu. En fait, un trou noir possède (mais pas forcément)
une singularité centrale constituée par une masse impressionnante de matière dégéné-
rée dans un volume restreint. Or, ce volume n’est pas nul: même dans le cas où la ma-
tière présente serait en chute permanente sur elle-même, elle n‘atteindrait jamais la
ponctualité qui est à l’infini. Et c’est précisément parce que la singularité d’un trou noir
n'est pas ponctuelle que le trou noir n'est pas parfait. Cependant, sous cet angle, on
pourrait dire que l’ineffable serait un trou noir parfait, dont la singularité serait un
point. Il y a donc bien un rapport entre le trou noir et le divin non-manifeste, cepen-
dant, le trou noir n’est qu’une forme matérielle très imparfaite comme en témoigne son
champ gravifique.

D’autre part, une simulation informatique de l’apparence qu’aurait un trou noir dans
l’espace, avec son disque d’accrétion tout autour, montre qu’il ressemblerait à un oeil,
et l’Aïn (ineffable) signifie Oeil.

En fait, un trou noir est une structure matérielle qui tente d’atteindre le but par la mau-
vaise direction: rejoindre l’infini par intensification égotiste (augmentation de la com-
pression) et non par sublimation. Dans ce cadre, l’infini est inaccessible et ce même si
l’effondrement est permanent et la distorsion espace-temps démesurée.

L’américain Wawkings, célèbre pour ses travaux sur les trous noirs, a dit que Dieu
jouait aux dés, et qu’il les lançait d’un endroit où on ne pouvait pas les voir. Sans retirer
aucun mérite à Hawkings, il apparaît cependant que cette sentence est bien désinvolte.
Il est vrai qu'un trou noir serait capable de rayonner une partie de se masse 1’extérieur
de l'horizon gravitationnel. Le problème est que, dans ce cas, le nombre baryonique des
particules créées n'aura pas de rapport avec le nombre baryonique des particules
“mangées” par le trou noir. Il n'y a donc pas de conservation de l'ultime bastion négen-
tropique matériel: le nombre baryonique. Le trou noir est donc un principe d’extrême
entropie (perte de sens) ce qui correspond bien à sa nature très altérée. Cependant, le
fait que le nombre baryonique ne soit pas conservé n'est pas forcément un signe du fait
que Dieu joue aux dés! Chaque particule créée ou à créer est forcément soumise à la
référenciassions unique et toute particule est donc synchrone avec le reste de l’univers:
il ne s’agit nullement d’un principe hasardeux. Car le photon de référence est le même
à l’intérieur comme à l’extérieur de l’horizon du trou noir. Cet horizon doit donc se
comprendre comme une rupture partielle de de la trame photonique en deux champs
distincts mais référencés par le même photon. Cette rupture partielle exprime une mo-
dification de certaines lois physiques, entre autre le fait qu’une dimension spatiale de-

153
vienne contraignante à l'intérieur de l’horizon gravifique. D’autre part, l’ouverture du
système sur le choix, qui est à la source du principe d’incertitude, ne se résume pas à
un jet de dés: le système a travaillé six “jours” afin d’obtenir l’équilibre nécessaire. Dieu
ne permet pas le choix dans un but spéculatif, mais dans un but altruiste, respectueux
de l’autre.

Dans le cas de l’Ineffable, la perfection centrale détermine un état d’où la masse est ab-
sente bien que théoriquement infinie. On pourrait dire que l’ineffable est un trou noir
dont la singularité est un point qui est en rotation à une vitesse angulaire infinie. Un tel
trou noir serait naturellement capable de générer au-delà de son interface tout un uni-
vers, sans entamer le moins du monde son potentiel existentiel infini (puisque la vi-
tesse angulaire est infinie). Ceci nous conduit naturellement à envisager le problème de
la masse grave et de la masse inerte. L’ineffable est parfait et n’a donc pas de masse
grave: il n’a donc aucune influence gravifique ce qui est logique puisqu’il s’agit de l’en-
soi non-manifeste, donc sans influence manifeste. Par contre, la masse inerte de
l’ineffable est infinie, ce qui signifie qu’il est impossible d’exercer une action sur
l’ineffable puisque son inertie est infinie. Il représente en outre, de ce fait, un réservoir
existentiel inépuisable. Le photon (Keter), possède une masse grave infinie, mais une
masse inerte nulle: il s’agit de caractéristiques inverses de celles de l’ineffable. On peut,
à présent, tenter de comprendre les trames spatiales respectivement générées par ces
deux références.

La trame de l'ineffable est la trame même de continuité intemporelle se résumant, au


fond, à un seul point. Cette trame possède une rigidité totale puisque sa masse inerte
est infinie et sa masse grave nulle. Il s'agit donc d’un espace pur, parfait, intemporel et
indécelable: c’est la Conscience ineffable, le champ d’expansion de la manifestation, et
donc par extension celui de 1’univers physique. La trame photonique est très diffé-
rente: c'est l'espace-temps. Cette trame possède une élasticité parfaite car, d’une part la
masse inerte du photon est nulle et la trame photonique ne présente donc aucune résis-
tance à la propagation des ondes (ne pas oublier que les ondes sont non-seulement ré-
férencées par le photon mais en outre initialement générées par le photon). D’autre
part, la masse grave du photon est infinie, ce qui signifie que la force gravifique du
photon est infinie! Et c’est logique car, dans une trame photonique, toute situation est
alors le théâtre d’une multitude d’attractions infinies et opposées. En simplifiant le sys-
tème à deux attractions opposées, la force gravifique en tout lieu de la trame est expri-
mée par “l’infini moins l’infini”, ce qui est une forme indéterminée. Cette indétermina-
tion est l’ouverture même permettant à la trame photonique de référencer tout aspect
existentiel en tout lieu de son champ. Si la masse grave du photon était finie ou nulle, la
force gravifique en tout lieu serait nulle, ce qui serait équivalent à une trame infiniment
rigide incapable d’exprimer du manifeste: on serait toujours au niveau de l’en-soi inef-
fable. En fait, masse grave et masse inerte sont deux aspects existentiels de rapport in-
verse. Cependant, l’on sait que toute structure matérielle témoigne d’une équivalence
entre masse grave et masse inerte: il faut y voir l’équilibre existentiel transitoire réalisé
par la structure en question. Au départ, la fonction d’onde est conceptuellement pré-
sente dans le photon (Keter). La fonction d'onde va ensuite se développer à partir du
photon unique dont la trame continuera le référenciassions de l’onde. L’évolution de
l’onde tend vers un équilibre par une variation du niveau énergétique, donc du rapport
espace-temps. Or l’espace-temps est la trame photonique elle-même qui, parfaitement

154
élastique, épouse l’évolution de l’onde. C’est pourquoi l’univers crée son propre espace
à mesure de son évolution: la trame photonique est parfaitement élastique et permet
toute fluctuation en son sein (contraction-dilatation spatio-temporelle). La trame inef-
fable est, quant-à elle, infiniment rigide, mais elle ne s’oppose pas non plus à
l’élaboration manifeste puisqu’aucune interaction de type manifeste n’est possible avec
elle, sa masse grave étant nulle. Il est à noter que la masse grave du photon est infinie,
et qu’elle ne témoigne donc pas d’une extrême imperfection, puisque l’infini est ici pré-
sent. Dans le cas d’un trou noir, la masse grave énorme témoigne de l’imperfection pré-
cisément parce qu’elle n'est pas infinie (ou nulle).

A noter que la masse grave infinie du photon est un nouvel élément impliquant son
immobilité totale car, puisque son influence gravitationnelle est infinie, toute chose ne
peut qu’être en mouvement par rapport à lui: le centre de masse d’un système double
est confondu avec le centre de masse d’un des deux corps uniquement dans le cas où
celui-ci possède une masse grave infinie. D’un autre côté, tout centre de masse grave
finie possède par rapport à lui-même une attraction nulle. Dans le cas du photon, cette
référence à soi vaut l’infini moins l’infini, soit une indétermination: c’est pourquoi
l’unique photon est infiniment multiple.

J’ai exprimé, dans un chapitre précédent, que la masse (grave) est ce qui sépare un
corps matériel de son centre de perfection qui est à l’infini. C’est pourquoi le trou noir
tente de rejoindre le point vers l’intérieur (effondrement). La force gravifique d’un trou
noir est amplifiée parce que sa recherche de ponctualité (inertie) est dirigée dans le
mauvais sens. Il s’agit donc d’un état anti-existentiel. En outre, parce qu’il tente
d’affronter l’infini par le mauvais bout, le trou noir se référence de plus en plus par
rapport à l’infini qu’il recherche, et son altération en devient sans cesse plus manifeste
(puisqu’il tente de référencer sa structure matérielle imparfaite par rapport à la perfec-
tion ponctuelle). Puisque l’altération est d’avantage manifestée, la force gravifique, té-
moin de l’altération, augmente également. Le trou noir n’est, en ce sens, qu’un centre
d’intensification égotiste excessive au plan matériel. Ce n'est que par la sublimation
permettant de passer au plan biologique que la matière trouve sa voie légitime de pro-
gression vers l’Ineffable. Cette sublimation est cosmiquement représentée par la super-
nova, l'antithèse, en quelque sorte, du trou noir.

L’égotisme tente d’augmenter sa masse inerte, afin de rejoindre l’Ineffable dans son
infini inertiel dont la perfection est un gage de moyens existentiels infinis. Mais il s'agit
d’une voie sans issue puisqu’il est question de poursuivre l’infini, ce qui se traduit par
une augmentation conjointe de la masse grave. En ce sens, la volonté de puissance est
une vaine recherche d’augmentation du pouvoir inertiel qui se traduira toujours par un
accroissement pervers de l’influence (masse grave) d’un ego particulier sur son milieu
extérieur. Car puisque l’inertie totale réclame une infinité de moyens, l’ego les cherche
à l’extérieur car il ne les trouve pas en lui-même (attraction égotiste). La sublimation
détourne l’ego de l’importance accordée à son inertie, et lui permet de dominer
d’avantage son milieu non pas en augmentant son influence spécifique sur le milieu,
mais en le rendant moins altérable par le milieu. En fait, l’être égotiste, tourné sur lui-
même, constate le peu d’inertie qu’il possède et décide d’y pallier par une recherche
d’influence, donc de masse grave. Un être physique peut augmenter son influence par
augmentation de masse (l’influence gravifique d’une étoile est supérieure à celle d’un

155
neutron). Mais un être biologique n’est pas forcément plus fort, mieux adapté, et son
influence n’est pas forcément supérieure si sa masse physique est plus grande: elle ne
sera qu’un aspect parmi d’autres de l’espèce en question. C’est donc par sublimation de
l'attachement à la masse que la matière passe au plan biologique. Et cela se réalise par
la sublimation égotiste de la supernova.

Si l’on considère un kilo de masse minérale d’une part, et un kilo de masse biologique
d’autre part, on pourra dire que ces deux corps ont une masse grave physique identi-
que (champ gravifique égal). Cependant, le "kilo biologique” pourra aisément échapper
à l’influence du kilo minéral: un oiseau d’un kilo peut même contrer, jusqu’à un certain
point, l’influence gravifique d’une masse aussi pesante que la Terre. On peut déduire
de ces observations que le biologique possède, en fait, une "masse biologique" supé-
rieure à celle du minéral car le biologique possède d’avantage de moyens que le simple
minéral. Mais, bien sûr, il ne s’agira pas ici d’un simple accroissement de masse physi-
que, mais d'un accroissement qualitatif par l’apparition d’une "masse biologique" qui
sera presque sans rapport aucun avec la masse purement physique. Puisque la stricte
masse inerte physique revêtira moins d’importance pour le biologique, celui-ci sera, en
fait, moins assujetti aux lois purement physiques. La sublimation permet donc à l’être
qui accepte de relativiser ses moyens existentiels, d'en obtenir de plus puissants (aug-
mentation qualitative de masse). La sublimation permet à l’être qui relativise sa propre
importance, d’augmenter réellement celle-ci. Cette sublimation s’effectue par sacrifice:
l’entropie s'acharne sur les formes existentielles qui, en retour, luttent contre l’entropie
en s’appuyant sur le principe d’ego. Lorsqu’une forme existentielle constate que la lutte
l’emmène trop loin, au-delà de ce qui est juste, à savoir sa nature Existentielle même,
elle peut décider de se sublimer, c’est-à-dire se laisser traverser par les forces négatives.
Ce qui pourrait alors paraître un abandon à la défaite, est en réalité l’ultime façon
d’emporter la victoire, car la forme existentielle a sublimé son ego qui ne peut dès lors
plus être la proie des mêmes attaques (la lutte passe à un plan supérieur). C’est donc en
fait par diminution de l’importance accordée à la masse que s’effectue la sublimation.
En ce sens, l’être devrait alors devenir d’avantage le jouet du milieu! Or, on constate
qu’il devient d’avantage supérieur audit milieu! Et c’est, au fond, très logique: en ac-
quérant une nature plus subtile et malléable, l’être présente moins d’opposition, risque
donc moins d’être détruit, et acquiert dès lors plus de possibilités de résister aux agres-
sions possibles et même d’influencer son milieu. Si vous frappez d’un coup de marteau
un récipient en verre et un autre en caoutchouc, celui de verre se brisera tendis que
l’autre amortira les chocs en se laissant transitoirement déformer: c’est l’histoire de
l’arbre et du roseau face à la force du vent, ou encore celle du passage de l’exosquelette
(squelette externe: insectes, crustacés,...) à l’endosquelette (squelette interne: tous les
animaux supérieurs). On remarquera que la presque majorité des formes de vie basées
sur un exosquelette ont fini par opter soit pour une masse physique faible, soit pour un
mode de vie aquatique, car le principe de l’exosquelette est un handicap vis-à-vis des
chocs, ou bien il devient trop lourd et handicapant. Parmi les animaux supérieurs, la
tortue s'est constitué une sorte d’exosquelette lourd et encombrant mais qui la protège.
Cependant, encore une fois, plusieurs espèces de tortues ont opté pour le milieu aqua-
tique moins “risqué” et où les déplacements de lourdes charges se simplifient.

A terme, au niveau photonique divin de keter, l’inertie est strictement nulle, et la masse
grave infinie: une souplesse existentielle totale dont rien ne peut venir à bout, et des

156
moyens existentiels manifestes illimités. Suit le retour en l’ineffable ou l'inertie est infi-
nie et la masse grave nulle: rigidité existentielle absolue que rien ne peut ni déforme ni
briser (sauf Lui-même), et moyens manifestes nuls (car inutiles).
Pour se faire une idée de l’augmentation qualitative d’influence que permet la sublima-
tion, considérons une famille de castors et estimons-en la masse matérielle à quelque
dizaines de kilos. Comparons ensuite cette masse à celle des arbres dont les castors se
serviront pour réaliser leurs barrages: le rapport est alors de plusieurs tonnes pour
quelques dizaines de kilos soit un rapport approximatif de 100 pour 1. Si l’on considère
ensuite l’influence de cette activité sur un cours d’eau, l’influence de ces quelques cas-
tors se portera sur des dizaines de millions de litres d’eau, c’est-à-dire autant de kilos,
et le rapport devient alors de 1 000 000 pour 1.

Au niveau humain, on pourra constater que la force physique pure, qui fascine encore
et toujours, est dépassée par la force intellectuelle qui en fascine aussi plus d’un. Cette
force intellectuelle peut être dépassée par la force émotionnelle, ces deux derniers as-
pects devant trouver leur maître en la force spirituelle. Toutes ces forces procurent à
l’individu des facultés existentielles toujours supérieures.

Pour résumer le système évolutif universel, toute forme existentielle, présente physi-
quement, possèdera une masse grave physique équivalente à sa masse inerte physique.
Par sublimation de l’importance accordée à la masse physique se réalise l’acquisition
d’une masse biologique. Les sublimations successives doivent mener à la sublimation
finale de toute masse qui permet d’obtenir la masse inerte infinie au niveau ineffable.
Keter, le photon, de masse grave infinie, n’est jamais atteint en évolution manifeste: il
ne peut l’être qu’à partir de l’ineffable lui-même. Ce principe est d’ailleurs compréhen-
sible: seul l’absolu sublimé possède la pertinence de manifester un Créateur et il faut
donc obligatoirement pénétrer l’ineffable pour en revenir à keter.

Tout point de la continuité spatiale (je ne parle pas de l’Espace-Temps qui est disconti-
nu, mais du champ d’Expansion de l’univers) est l’ineffable Lui-même, à savoir un trou
noir parfait. L’ineffable est donc partout en notre univers, et aussi au-delà de notre
univers. Il ne peut donc pas être localisé et dès lors, un trou noir imparfait, qui peut-
être localisé, ne saurait être Dieu (même s’il est un écho symbolique de la nature divine
non-manifeste). Il est donc inutile de chercher Dieu dans un trou noir: Dieu est partout
et au-delà...

Annexe B
De par la synchronicité universelle, tout élément de l‘Existence est initiatique. Mais il
peut y avoir des oeuvres humaines volontairement initiatiques (par Conscience) ou
involontairement (par défaut), ou entre ces deux pôles, des oeuvres plus ou moins sub-
consciemment initiatiques. Je voudrais rendre compte ici d'un élément dont le côté ini-
tiatique est très peu connu. Il s'agit du billard, et plus précisément du jeu de Snooker.

Tout d’abord, le milieu ouvert est représenté par la surface de jeu. Elle est rectangulaire
ce qui exprime la polarisation verticale, l'ouverture. Cette surface est entourée par 6
trous circulaires, faisant référence à la tête matricielle de 6 cercles de l'Alliance qui est
ici ouverte (rectangle).

157
Le Verbe préside au départ du jeu puisque les billes, qui représentent l’aspect Iod-
corpusculaire, sont rangées en un triangle d’une part, soit l'Aleph, et un Tau grec
d’autre part, qui représente le Taw hébreu. Les billes sont au nombre de 22, à savoir 21
billes plus une bille blanche de frappe. On retrouve le principe 21 +1 = 22 qui vient de
314 (3+1=4). Parmi les 21 billes de couleur, 6 forment le Tau, et 15 le triangle. En tant
que figure initiale, on peut associer ici le triangle à la lettre Aleph (puisque toute forme
peut être décomposée en triangles, l'Aleph est bien la lettre initiale). Le joueur doit em-
pocher les billes rouges (avec alternativement une bille de couleur qui sera replacée sur
sa mouche) jusqu’à ce qu’il n’en reste plus, puis empocher les billes de couleur dans
l’ordre croissant de valeur (de 2 à 7 points). Cette structuration représente l’observation
de la Loi de l’Aleph (triangle, billes rouges) jusqu’au Taw (Tau grec), ces deux lettres
formant le mot AT qui signifie Tout (puisque tout le Verbe est contenu entre Aleph et
Taw!)

Au départ, la casse brise l’unité triangulaire et la structure passe de la néguentropie


parfaite à l’entropie: les billes commencent à être éparpillées un peu partout. Cette en-
tropie continuera encore à augmenter dans la suite du jeu, mais petit-à-petit, le joueur
va tenter de dominer l’entropie, de l’organiser afin d’en venir à bout. Il le fera par la
bille blanche qui représente sa faculté de choix et d’action, à travers l’ouverture de
l’Oeuvre, bille blanche qui est en fait la lettre Shin. Cependant, on sait qu’il sera a peu
près impossible de reformer le triangle initial en utilisant la bille blanche de frappe.
Aussi, le joueur doit-il accepter que l'état originel ne puisse pas être rétabli de cette ma-
nière: c'est la nécessaire sublimation égotiste. Dès lors, au lieu de tenter vainement de
rétablir le triangle initial, il préférera vider la table (suppression de la discontinuité) en
empochant les billes dans les 6 trous (ce qui refermera l’Alliance). Une fois la table
vide, chaque point de la table est alors un témoignage de perfection ineffable, donc de
triangularité parfaite. En fait, le joueur a bel-et-bien restitué la souveraineté au triangle
en vidant la table, fait qui sera symbolisé par la réapparition d’un triangle de billes prê-
tes pour une nouvelle partie. On rejoint la continuité en supprimant la discontinuité, et
non en tentant égoïstement de l'accentuer! (J'imagine un joueur, rageur, tentant de re-
former le triangle initial de billes rouges avec la bille de frappe! Je lui souhaiterais
beaucoup d'"amusement" !)

La queue de billard représente l'accumulation d'énergie en vue de la manifestation


d'une action. La bille blanche, le Shin, est ce qui effectuera effectivement l'action, à pré-
sent libérée de son auteur. Elle emporte la Volonté du joueur avec elle, mais plus rien
ne peut être changé une fois qu'elle s'est mise en mouvement! C’est par sa queue que le
joueur exprime sa Volonté d’agir sur l'ouverture de l’Oeuvre (connotation sexuelle évi-
dente, et légitime, car tout est en rapport... )

Le nombre maximum de points théorique disponibles au cours d'une partie est de 147.
Soit 7 x 21. Nombre dont la somme théosophique se résume à 12, et donc à 3. Et où l'on
retrouve la suite d'"ouverture" 4, 7, 10 ...

Chaque état de jeu intermédiaire, réalisé avec plus ou moins de brio par le joueur, re-
présente une forme existentielle transitoire, témoignant de la faculté du joueur de do-
miner l’entropie et non pas d’être dominé par elle.

158
Tout jeu de billard est associé à l’initiation, mais le Snooker est très révélateur dans sa
structure particulière.

Les triangles formés à partir de sphères ou de cercles forment la suite: 3, 6, 10, 15, 21, ...
En ajoutant l’unité d’ouverture: 3+1=4, soit 314; 6+1=7 jours de Création; 10 séphiroth
où l’unité d’ouverture ne doit pas être ajoutée car elle est déjà présente, le triangle étant
d’ordre 4 (10= 3 triangles de 3 + l’unité d’ouverture); 21 lettres plus une = 22 lettres.
On retrouve, dans le snooker la décomposition du nombre 22 en 21 + 1, soit 15 + 6 +1.
15 billes rouges, 6 billes de couleurs, 1 bille blanche. Or 6, 15 et 21 font tous partie de la
suite triangulaire dont je viens de parler.

Annexe C : La Magie
Qu'est-ce que la Magie? Esotériquement et plus particulièrement en Kabbale, la Magie,
c'est le Verbe divin. C'est-à-dire la possibilité d'exprimer, de manifester la Force exis-
tentielle. Et cette expression est bien sûr, en fin de compte, une formalisation, une
concrétisation. Le Verbe transforme la Force en formes.
D'un point de vue humain, l'usage du Verbe peut prendre plusieurs chemins, parfois
sub- ou inconscients. Mais il est clair que le véritable usage, dans l'acceptation de ce
mot, implique une participation consciente. A ce point, reste le choix entre deux op-
tions qui sont simplement les options du choix métaphysique entre Existence et néant,
d'où la Magie "blanche", existentielle, et la magie "noire", égotiste.
Reste que dans l'un ou l'autre cas, le niveau de Conscience influe sur la capacité
d'usage du Verbe. Certes, d'une façon moindre pour la magie noire dont les adeptes
seront d'ailleurs bloqués à un certain niveau de développement, et n'auront pas accès
au mental supérieur. Ils ne sont que des jouets de l'Oeuvre, et restent de ce fait, pour la
plupart, dans l'ignorance de leur condition de pantins...

La magie blanche implique, elle, une responsabilisation de son usage. Car en matière
de Magie, l'intention est primordiale! Et la moindre imperfection peut conduire aux
pires conséquences! Il est donc indispensable de n'user du Verbe qu'avec la plus grande
circonspection! Par ailleurs, tout initié sincère connaît la pertinence absolue du Plan
divin, et donc la vanité quasi-systématique de vouloir interférer avec celui-ci. Il sait
aussi qu'il est lui-même loin d'être parfait en Intention, et s'interdira donc le plus sou-
vent cet usage avant d'avoir acquis et intégré les références indispensables. On peut
aussi ajouter que dans le cadre de la Spiritualité, l'obtention de capacités de Conscience
ne doit pas être désirée, et se réalise simplement avec et par la progression de Cons-
cience. Contrairement à la Magie noire où l'obtention de "pouvoir" est égoïstement dé-
sirée. Ce qui "attache" le manipulateur à travers ce désir... il devient donc débiteur du
pouvoir dont il use, et devra rembourser, avec les intérêts!

Pourquoi le Verbe est-il à portée de l'Homme? Et bien simplement parce que la Cons-
cience humaine est à l'image de la Conscience divine, et qu'elle en possède dès lors les
mêmes possibilités... potentiellement, selon son degré d'évolution.
Pourquoi le Verbe n'est-il pas plus manifestement répandu? Je dirais tout d'abord qu'il
est on ne peut plus répandu, puisqu'il est à l'origine de l'Oeuvre, donc de la Création, et
donc aussi de tout l'univers physique. Dès lors, il est clair que son niveau d'action est
supérieur au plan physique. C'est pourquoi il permet de dépasser les lois apparentes

159
afin d'y induire des ruptures de causalité apparente. Cependant, d'une façon générale,
ces ruptures de causalité ne seront pas fréquentes, ni spectaculaires, parce que l'illusion
des lois apparentes doit être préservée pour le commun des mortels... c'est la condition
sine qua non de l'apprentissage lié au libre-arbitre. Donc, il ne faut pas s'attendre à voir
des interventions magiques manifestes... il s'agit là d'exceptions très très rares. La majo-
rité de l'humanité incarnée n'aura pas accès au Verbe. Le voile de Conscience de l'in-
carnation lui en interdira l'accès, afin qu'elle soit soumise aux lois d'incarnation... appa-
rentes.
Le plus souvent, les influences et ruptures de causalité seront simplement discrètes. Il
est nécessaire que le secret soit gardé et que l'Homme incarné ne considère la Magie
que comme une vulgaire plaisanterie...
Les Frères sombres gardent leurs secrets pour en profiter et manipuler les autres (sans
savoir qu'ils sont, eux, les premiers manipulés), et les Frères de Lumière gardent le se-
cret pour ne pas mettre en péril le libre-arbitre humain, fondement de l'Oeuvre.
Je dois insister sur le fait que c'est le voile de Conscience qui interdit l'accès au Verbe en
incarnation pour la plupart des Hommes. Le Bardo-Thodol, par exemple, exprime le
fait qu'après sa mort, l'Homme recouvre l'usage de la Magie. Et c'est normal, puisqu'il
ne s'agit que d'un problème de cadre de références...
En effet, d'un point de vue "commun", non-ésotérique, qu'est-ce que la magie? Et bien
je dirais qu'il s'agit d'une rupture de causalité survenant dans les lois présentes dans un
cadre de références donné. La magie n'est donc pas simplement un phénomène qu'on
ne peut comprendre ou décrire. C'est un phénomène qui dépasse le cadre de références
utilisé.
Ainsi, nombre de phénomènes physiques ou biologiques, etc, ne sont pas encore plei-
nement compris. Cela ne fait pas d'eux pour autant des phénomènes magiques. Ceci
parce qu'ils font malgré tout partie du cadre de références scientifique actuel.
Pour prendre un autre exemple, une peuplade primitive pourra peut-être considérer le
magnétisme comme de la magie, parce que son cadre de références scientifique sera
dépassé dans ce cas.
La magie, en tant que Verbe, transcende tous les cadres de références, et tire son es-
sence du plus haut niveau existentiel. Elle est l'outil intrinsèque de la Conscience au
service de la Volonté. Et peut donc agir à tout niveau afin d'y induire des ruptures de
causalité au sein des lois apparentes.

C'est pourquoi son existence est réfutée le plus souvent... simplement parce que la plu-
part des Hommes incarnés ne peuvent pas voir plus loin que le cadre de références de
l'incarnation, à cause du voile de Conscience, gardien du libre-arbitre.
D'un point de vue théorique, la magie est donc le Verbe, à savoir les 22 diviseurs du
cercle, générateurs de polygones. Mais il s'agit ici du cercle abstrait de Conscience, et
non plus simplement d'un cercle concret au niveau physique. Il s'agit donc de l'expres-
sion pure de Conscience.
Cette expression est véhiculée par YHWH, qui est l'"onde porteuse" . Y est la Volonté
de départ, H est le souffle, la translation permettant de conduire la Volonté vers son
point d'application, W est l'exécution de l'Action désirée, et le second H est le retour
d'évaluation vers la source. C'est pourquoi la magie noire implique un "choc en retour"
qui, s'il peut être différé, ne peut jamais être évité!
La magie blanche, altruiste, implique une optique "ouverte" de l'usage du Verbe. Seule
l'Intention altruiste compte, et si elle est pure, le retour sera soit positif, soit ne se fera

160
simplement pas! Parce que l'altruisme implique le don et le non-attachement. D'où
l'ouverture.
La magie noire, égotiste, implique une optique "fermée" de l'usage du Verbe. Seul le
profit égotiste compte et le résultat est VOULU. Le retour est donc forcé, imposé, d'où
son caractère négatif. Certes, l'action voulue sera réalisée... mais les effets secondaires
seront très véhéments! C'est une "oeuvre" fermée.
En résumé, la magie blanche est altruiste, et donc ouverte car elle n'impose pas de re-
tour à son oeuvre. Si le retour se réalise, il sera positif. La magie noire est égotiste, et
donc fermée car elle impose un retour à son oeuvre. Celui-ci sera toujours négatif, et
plus généralement de nature à fort relativiser l'importance de l'effet voulu et obtenu...
Il existe des artifices permettant de différer le choc en retour de la magie noire... mais ce
ne sont QUE des artifices! Tôt ou tard, la facture sera présentée...
Je dois terminer par la constatation du fait que la limitation d'un cadre de référence
provient d'une limite à la faculté de se poser des questions.
Car en considérant tout aspect du cadre de référence usuel, et en posant les questions
appropriées, on aboutit forcément à la constatation du fait que la nature même des
éléments de ce cadre n'est pas connue par ceux-là même qui s'accrochent à ce cadre!
Ainsi, la science par exemple, étudie les formes existentielles, mais est incapable d'ex-
primer la nature existentielle de ces formes. Elle ne prétend d'ailleurs pas pouvoir le
faire, mais il est toujours important de s'en souvenir...
La vérité est que la plupart des Hommes s'accrochent à un cadre qui leur paraît solide
non pas parce qu'il l'est vraiment, mais simplement parce qu'ils ne lui ont pas encore
appliqué les questions adéquates!!!
La faculté de dépasser un cadre de références provient de la capacité de questionne-
ment. Et cette capacité dépend de l'évolution de Conscience.
La Conscience progresse, perçoit d'autres références, qui induiront des questions, qui
ébranleront le cadre actuel, qui s'effritera...
Pourquoi la progression de Conscience permet-elle de percevoir d'autres références?
Simplement parce que la Nature existentielle de la Conscience est purement abstraite et
transcende tous les plans... à mesure que la Conscience évolue et réapprend dès lors sa
Nature propre, elle reprend contact avec SES références, à des niveaux de plus en plus
élevés...

Annexe D: La Symbolique Chrétienne


Le symbolisme chrétien tire sa source du Principe Messianique, bien sûr, mais sous le
jour particulier de ce que j'appellerais le "Mythe du Jumeau Défunt". Mythe dont on
trouve un écho dans celui de Castor et Pollux, par exemple, mais aussi dans l'image de
Lilith, première "femme" d'Adam, répudiée par celui-ci, personnage sombre autour
duquel rôde l'ombre de Samaël.
Il y a quelques temps, un texte m'est "tombé dessus" assez fortuitement, et au fond, très
à propos. Je ne suis pas sûr de la source de ce texte, mais il semblerait qu'il faille l'attri-
buer à Philip K. Dick. Toute information ou rectification est, à cet égard, bienvenue
dans ma boîte aux lettres électronique! Je conseille la (re) lecture du chapitre 5 qui sera
très important pour la compréhension de ce qui va suivre!
Voici donc ce texte:
"COSMOGONIE DE L'ORIGINE DUELLE. L'Un était et n'était pas, tout ensemble, et
désirait séparer le n'était-pas de l'était. Il créa donc un sac diploïde qui contenait, à la

161
manière d'une coquille d'oeuf, deux jumeaux, l'un et l'autre androgyne, et qui tour-
naient dans des directions opposées (le Yin et Yang des taoïstes, l'Un jouant le rôle du
Tao). Le projet de l'Un était que les jumeaux accéderaient à l'être, ainsi qu'à l'" était ",
simultanément. Toutefois, poussé par le désir d'être (que l'Un avait implanté dans les
deux jumeaux), le jumeau qui tournait vers la gauche creva le sac et se détacha préma-
turément, c'est-à-dire avant terme. Il s'agissait du Yin ou jumeau sombre. Il était donc
anormal. D'un autre côté, son terme venu, le jumeau plus sage apparut. Chaque ju-
meau constituait une entéléchie, un organisme vivant singulier, et chacun continuait de
tourner à l'inverse de son compagnon. Le jumeau sage né à terme franchit normale-
ment les stades de son développement, tandis que le prématuré s'anémiait. L'étape sui-
vante du projet de l'Un était, par le jeu interne de la dialectique, de devenir le Multiple.
Il tira donc de lui-même, en tant qu'hyper univers, une interface projetée à la manière
d'un hologramme, et qui constitue l'univers pluriel que nous autres créatures habitons.
Les deux sources devaient se mêler à parts égales afin de maintenir en équilibre notre
univers, mais le jumeau sombre, qui développait son avance, continuait de glisser vers
la maladie, la folie et le désordre. Ces éléments, il les projetait dans notre univers. Le
dessin de l'Un était que notre univers hologrammatique pût servir d'instrument péda-
gogique au moyen duquel une diversité de vies nouvelles progresseraient jusqu'à de-
venir finalement isomorphes de l'Un. Cependant, l'état d'anémie de l'hyper univers II,
celui du jumeau sombre, amena des dysfonctionnements qui endommagèrent notre
univers hologrammatique. Telle est l'origine de l'entropie, de la souffrance imméritée,
du chaos et de la mort aussi bien que de l'Empire, la prison de fer noire. La fonction
pédagogique fut elle aussi gravement altérée, puisque seul le signal de l'hyper univers I
était riche en information ; celui de l'hyper univers. II n'était plus que du bruit. La psy-
ché de l'hyper univers I envoya donc une microforme d'elle-même dans l'hyper univers
II afin de tenter de le soigner. Cette microforme se manifesta dans notre univers holo-
grammatique en tant que Jésus-Christ.

Toutefois, l'hyper univers II, qui était désaxé, tortura, humilia et rejeta toute à la fois la
microforme de la psyché salvatrice du jumeau sain, et finit même par la tuer. Après
quoi, l'hyper univers. II continua de décliner et de se perdre dans les processus d'une
causalité aveugle, mécanique et privée de finalité. La mission du Christ (ou plus exac-
tement de l'Esprit-Saint) devint alors, soit de délivrer les formes de vie de l'univers ho-
logrammatique, soit d'abolir toute influence de l'hyper univers II. Approchant sa tâche
avec précaution, il s'apprêta à tuer la soeur désaxée, puisqu'elle ne pouvait pas être
guérie ; plus précisément, elle refusait de se laisser soigner, car elle ne comprenait pas
qu'elle était malade. Cette maladie, cette folie, nous pénètre et font de nous des idiots
qui vivent dans des mondes séparés et irréels. Le projet original de l'Un ne peut à pré-
sent être réalisé que par la division de l'hyper univers I en deux hyper univers sains qui
transformeront avec succès l'univers hologrammatique de manière à en faire la ma-
chine pédagogique qu'il était censé être dans sa conception. Cela, nous l'éprouvons
comme " royaume de Dieu ". A l'intérieur du temps, l'hyper univers II demeure vivant :
" l'Empire n'a jamais pris fin ". Mais dans l'éternité, séjour des hyper univers, la soeur
folle a été tuée - il le fallait - par le jumeau sain de l'hyper univers I, qui est notre cham-
pion. L'Un pleure cette mort, car il aimait les deux jumeaux ; il s'ensuit que l'informa-
tion communiquée par l'Esprit, consiste dans le récit tragique de la mort de cet être,
dont les résonances font naître chez toutes les créatures qui habitent l'univers holo-
grammatique une angoisse dont elles ignorent la cause. Cette peine s'évanouira avec la

162
mitose du jumeau saint et l'avènement du " royaume de Dieu ". Les dispositifs de cette
transformation - la progression, à l'intérieur du temps, de l'âge de fer à l'âge d'or - sont
à l'oeuvre aujourd'hui ; dans l'éternité, elle est déjà accomplie."

Tout d'abord, pour l'esprit peu averti, ce texte peut prêter à sourire, et même à rire... et
pourtant je le considère comme une mine d'or pur symbolique, où il faut toutefois re-
placer correctement les différents éléments...extraire l'or, en fait!
Tout d'abord, nous savons que pour permettre à l'Homme d'Exister vraiment, il faut lui
permettre le choix, donc le libre-arbitre. Nous savons aussi que pour cela, il faut ouvrir
l'Alliance, et que cela implique une réduction de la Force afin de permettre l'équilibre
métaphysique. On se souviendra que j'avais appelé cela le "Viol de l'Intention", acte
d'Amour sublimé, par lequel Dieu sublime son désir (Intention) de l'Homme afin de le
laisser lire de choisir son destin. Et ceci est associé, je l'ai déjà dit, au mythe de Promé-
thée attaché à son rocher, le foie, siège du désir pour les anciens, dévoré chaque jour
par un aigle. Il ne sera libéré que par Héraclès, champion messianique de la mythologie
grecque.
Tous les éléments sont à présent en place pour commencer l'explication de ce texte, et
établir le rapport avec la symbolique chrétienne.
Lorsque Dieu ouvre l'Alliance pour l'Homme, il "viole" l'Intention, dans le sens où le
destin de l'Oeuvre ne sera plus certain, mais dépendra du choix humain. Symbolique-
ment, Dieu "tue" son fils "automatique" pour permettre l'avènement de son fils légi-
time: "l'Homme" dont le destin n'est pas certain. On retrouve le même principe dans le
sacrifice d'Isaac, où Abraham doit accepter la mort de son fils "virtuel", afin que celui-ci
entre dans le cadre de l'Alliance divine et devienne "réel" (postérité aussi nombreuse
que les étoiles). En fait, et pour bien comprendre la subtilité de cette dialectique: le Fils
"automatique" désiré par l'Intention n'est jamais que virtuel, parce que non-réalisable
tel quel. Par la sublimation (viol de l'Intention) le Fils virtuel est tué pour faire place au
Fils réel, qui est potentiel.

Le Fils "automatique" virtuel est le jumeau prématuré, et le Fils légitime "possible" est
le jumeau sain. Dans l'absolu, comme le dit le texte, le prématuré est déjà "mort". Dans
les "faits" au sein de la relativité, il est agonisant, de façon à assurer le flux entropique
de l'Oeuvre. Car si la sublimation divine est réalisée de façon immanente (mort du ju-
meau prématuré) son effet de relativisation de l'Oeuvre s'étend, forcément dans le
temps (qui est la relativisation même) et donne donc lieu à une "agonie". Agonie en
rapport avec le supplice quotidien de Prométhée...
La sublimation du désir divin crée donc le substrat de base de la simulation négative de
l'Oeuvre, et donc du flux entropique. En permettant le choix, Dieu crée les options de
ce choix tout naturellement: sens/néguentropie, non-sens/entropie.
Nous avons donc bien au départ deux entités "jumelles", dont une doit "mourir" pour
permettre à l'autre de se développer: le fils "automatique" prématuré doit "mourir"
pour permettre la vraie Naissance du fils "possible". Et le lien entre les deux est le Mes-
sie, bien sûr, qui représente la restitution de la part de Force ôtée au départ. Le jumeau
entropique est indispensable à la réalisation du jumeau négentropique. Car l'entropie
est indispensable à l'apprentissage négentropique. Et c'est en ce sens que le texte que
j'ai cité se trompe: l'entropie issue du "jumeau prématuré" fait partie, et même est la
part la plus importante de la pédagogie divine! La "mort" de ce jumeau est voulue par
Dieu, car il s'agit en fait de sa propre sublimation, de son don existentiel. Et d'ailleurs,

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cette "mort" n'est pas véritable (dans le sens de complet et définitif): le Fils "automati-
que" n'existe pas en tant que tel, car il est Dieu Lui-même. Or Dieu ne peut pas mourir,
mais bien déplorer la perte de l'Homme si celui-ci fait le mauvais choix, ce qui nous
ramène à Prométhée! Si l'Homme fait le bon choix et rejoint Dieu, il libère l'Intention
divine de l'incertitude du destin humain... et donc il justifie la "mort du jumeau". De
toute façon, dans l'absolu, Dieu est sublimé et prêt à TOUT. C'est pourquoi le jumeau y
est DEJA "mort". Le Don est fait, à l'Homme de choisir... Dieu, Lui, est déjà au-delà. Son
désir sublimé, il n'attend pas vraiment l'Homme, dans le sens où il n'attache pas à Lui
l'existence humaine, mais nul ne peut décrire son bonheur, si l'Homme le rejoint...
Telle est la part de la symbolique chrétienne au sein de l'initiation métaphysique: la
"Mort" du Fils divin, en tant que Dieu Lui-même (Intention dans le miroir), afin que
l'Image (Homme) ait une chance véritable de s'accomplir. D'ailleurs, la virginité de Ma-
rie est éloquente à ce sujet! Puisqu'elle est Vierge, il n'y a pas eu de Fils réel, cela tombe
sous le sens! Son Fils, le Christ, est donc Dieu Lui-même. Cela correspond à la phase de
l'en-soi où le milieu ouvert féminin des eaux n'est pas encore opérationnel, donc encore
Vierge. A ce stade, Dieu est Dieu, et l'Image du miroir des eaux n'est pas encore effec-
tive, existentiellement parlant.
Il est nécessaire que le Fils de l'Intention meure afin que le Fils réel ait une chance d'ac-
complissement existentiel, par choix personnel. Mais ce Fils de l'Intention n'est autre
que Dieu Lui-même, puisqu'à ce stade il n'y a pas d'éloignement de l'Image, pas de ré-
duction de la Force! La Mort du Fils de l'Intention est donc la sublimation divine de
don de soi par Amour. Ce qui ouvre l'Oeuvre au néant apparent et à son altération des
valeurs, altération contraire à la Nature divine Elle-même, puisqu'Elle est absolument
Existentielle!
Lilith, en tant que première femme d'Adam, représente bien sûr la séparation initiale
Existence-néant (éloignement de l'Image). Elle est donc ce jumeau qui doit mourir...
mais ici pas en tant qu’Intention divine sublimée, dont le symbole est le Christ. Non,
Lilith est la première concrétisation de la sublimation divine, en tant que symbole en-
tropique fondamental. D'où sa nature éminemment sombre. C'est la première figure
effective du pôle existentiel négatif.
Le Messie est le lien entre les deux jumeaux et Dieu. En effet, la réduction de la Force
est ce qui sépare une naissance prématurée d'une naissance à terme. Or, la part de
Force ôtée est la Force Messianique de retour possible, si le choix est correct. Donc, la
Force Messianique provient de la dissociation des deux jumeaux, et permettra au ju-
meau légitime de rejoindre Dieu, si le choix est correct. Et par-là même de justifier et
réintégrer le jumeau défunt en tant que néant-miroir de l'Homme. Car puisque
l'Homme aura comblé l'Intention en rejoignant Dieu... le jumeau prématuré sera forcé-
ment présent en l'Homme ... dans le sens où Dieu sera comblé dans sa sublimation et
jusque dans l'Intention! L'Homme accompli représente bien, à ce titre, les deux ju-
meaux à la fois! Car l'accomplissement humain est absolument négentropique et com-
munique dès lors un Sens absolu au sacrifice nécessaire du jumeau défunt et à l'entro-
pie associée... il le "ressuscite"! Mais puisque ce jumeau n'est autre que Dieu...
l'Homme, en s'accomplissant, "ressuscite" Dieu! Certes, il faudrait rentrer dans des sub-
tilités très difficiles à exprimer pour bien faire comprendre cette dernière phrase... car
Dieu n'est jamais mort, en fait... il a cependant fait Don, et donc investi une part de Lui
dans l'Oeuvre...c'est cette part que l'Homme ressuscite par son accomplissement, et
cette part contient le jumeau défunt!

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Le lien entre le Messie et la mort du Fils "automatique" est évident. C'est la sublimation
divine qui crée la Force Messianique. C'est par la "mort" du Fils automatique (qui est
Dieu Lui-même) que se réalise la sublimation. La Mort du Christ est donc le Symbole
de la création de la Force Messianique, qui permettra à l'Homme de rejoindre Dieu, par
choix personnel.

On voit donc que, même s'il faut un peu "rectifier le tir", ce texte est très pertinent dans
sa description du système métaphysique. Il présente l'univers relatif pour ce qu'il est:
une simulation pédagogique créée par l'absolu. Pour le reste, le seul point où le texte se
perd est lorsqu'il émet l'hypothèse selon laquelle l'entropie serait un accident dans le
Plan divin, alors qu'il s'agit d'une composante fondamentale, nécessaire et voulue! En
se souvenant de cela, et en rectifiant aux endroits appropriés, tout le texte est alors cor-
rect.

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