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William Borowczak
ISBN : 978-1-291-62234-8
Copyright 2013
A force de tourner autour du pot il arrive parfois que l’on tombe dedans et dans le cas de l’éveil total,
cette chute instantanée anéantit le pot, celui qui tourne autour et tout le reste. Ceci est une image
pour traduire l’intraduisible et je ris de me voir essayer d’exprimer l’inexprimable. Cette tentative
perdue d’avance est d’autant plus risible qu’elle est une invitation à découvrir que le « chercheur » est
le seul obstacle à la découverte de l’ultime vérité. C’est une bonne blague qui, si elle est pleinement
vécue peut vous éveiller totalement, vous illuminer.
Certains éveillés sont issus d’une philosophie ou d’une religion spécifique, pour ma part la graine a été
plantée dans le Raëlisme*, c’est une terre fertile qui a permis la floraison de la conscience ultime. Le
Maitraya Raël* béni soit-il, m’a guidé par des pratiques et un enseignement extraordinaires, le jardinier
a pris soin de la graine et aujourd’hui, la supraconscience a fleuri : la conscience de l’infini conscient
d’être conscience de lui-même est réalisée, avant les mots et la pensée. Certains réalisent cette
supraconscience, et ils sont appelés Eveillés mais cette appellation est une définition et à cet
« endroit » qui est partout et dans lequel nous sommes, ou plus précisément cet « endroit » qui est
nulle part et partout et que nous sommes, les définitions sont obligatoirement restrictives et ne
peuvent subsister. La structure du langage, de la communication par les mots implique des définitions,
bien que cela soit pratique c’est aussi un piège qui peut nous enfermer dans des images, des idées, des
paradigmes qui cachent l’ultime réalité. Observez je vous prie les réactions qui se produisent en vous
maintenant, vous venez de lire ces quelques lignes et vous réagissez : joie, tristesse, colère,
étonnement, indifférence, émerveillement, incompréhension, peu importe la couleur de vos réactions
observez juste que vous réagissez. D’où proviennent ces réactions ? Qui est le centre de ces réactions ?
Etes-vous ce centre ou existe-t-il quelque chose de plus vaste au-delà des réactions, au-delà des
émotions ? Qui êtes-vous ? Qui suis-je ? Ce « vous » ce « je » qui est-il et quel rapport avez-vous avec
lui ? « Je » c’est « moi » mais « moi » c’est qui ? Tous les conflits sont issus de divisions, la plupart des
individus se réveillent le matin en pensant qu’ils sont « eux » et qu’il y a « les autres », ce faisant ils se
réveillent mais continuent de dormir profondément. L’illusion tenace d’une identité avec un nom, un
prénom, un âge, un sexe, une condition sociale, des croyances et tout ce qui suit est la première
division qui définit l’indéfinissable UN et infini que « nous sommes ». Bien que cette illusion puisse être
pratique dans le monde de la communication il y a quelque « chose » d’autre, quelque « chose » qui
n’est pas une chose, un endroit qui est partout à la fois, où la communication se dissout pour laisser
place à la communion. Cette communion fait fondre toutes les frontières, toutes les divisions, l’ultime
unité infinie EST et nous sommes cela, mais ce n’est pas un concept intellectuel tissé de mots et de
pensées, c’est une réalité très concrète, et il ne suffit pas de le dire ou de le savoir pour le réaliser.
La grande majorité d’entre nous est persuadée, et c’est tout à fait naturel, qu’il y a le lecteur et celui
qui écrit, celui qui parle et celui qui écoute. A un certain niveau c’est parfaitement juste, tout comme il
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J’ai pratiqué intensivement la méditation sensuelle* et participé régulièrement aux stages d’éveil
donné par le Maitraya Raël. J’ai aussi rencontré d’autres éveillés et pratiqué d’autres techniques de
méditations mais la simplicité de la méditation sensuelle associée à quelques exercices spécifiques à
l’enseignement Raëlien se sont imposés à moi. Je restais ouvert à tout ce qui touchait de près ou de
loin à l’éveil de la conscience totale et à la méditation, j’étais ce que les gens dans le monde de la «
spiritualité » appellent un chercheur. Au bout de plus de 25 ans de recherche de ce sacré éveil total, à
force de pratiquer sans relâche la méditation et à fouiller dans tous les recoins ce qui pouvait m’aider à
le trouver, j’ai enfin compris que l’obstacle, le seul, l’unique obstacle était « moi » ! Ce soi-disant «
chercheur », ce personnage forgé durant toutes ces années de recherche, ce « méditant » assidu était
l’illusion qui empêchait l’éclosion de l’ultime vérité. En un éclair le choc déclencha le rire, le chercheur,
la recherche et tout le reste ont été réduits à néant laissant place à ce qui EST. L’ultime, l’indéfinissable
était là, a toujours été et sera toujours là. Cet événement, ce choc burlesque, est en fait un non-
événement absolu, vous cherchez vos clés et vous les avez dans la main, vous cherchez vos lunettes et
vous les avez sur le nez, vous cherchez ce qui se cache sous les mots « éveil total » et c’est là ! Qui
cherche quoi ? Qui est ce chercheur ? Que cherche-t-il ? Tant qu’il y a recherche tant qu’il a un
chercheur il est évident que, la découverte qu’il n’y a rien à découvrir tout en le découvrant, n’est pas
réalisée, et il ne suffit pas de le dire ou de le savoir pour le vivre, ce n’est pas théorique, c’est très
concret. Après ce choc burlesque tout est devenu totalement différent tout en étant profondément
pareil. Le chercheur pratiquant la méditation étant perçu pour ce qu’il est : une illusion, il n’y a plus rien
à chercher, plus rien à pratiquer et c’est alors que tout devient méditation et l’ultime réalité apparaît
pure, immaculée, toujours nouvelle et cette réalité EST, et nous sommes cela, constitués et
constituants cela. Certains l’appellent « infini », d’autres le « grand tout », « l’ultime » ou « dieu » nous
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3. Eveil total :
L’éveil total c’est un peu comme se réveiller d’un sommeil profond où le rêve est pris pour la réalité.
C’est une potentialité, un programme, une graine qui sommeille en nous et qui à tout moment peut
s’exprimer, s’activer, germer. Observons je vous prie, comment cela fonctionne : « Moi » est une
pensée qui tente de décrire une « entité » infinie, l’infini peut-il être limité à une pensée ? La pensée ou
le mot « infini » n’est pas l’infini, c’est une description de « quelque chose » de si vaste que rien ne
peut l’exprimer. Nous sommes constitués et constituants d’infini sous forme de matière ou d’énergie.
Cette matière et cette énergie qui sont inséparables et ne font qu’UN forment un tout et au-delà du «
moi » se cache ce tout qui ne se limite pas à « moi » à « nous ». Ce tout englobe évidemment tout,
réaliser cela d’une manière directe aussi directe que de croquer dans une pomme, c’est s’éveiller à la
totalité. Je ne dis pas que de savoir cela c’est s’éveiller, le savoir ne suffit pas, c’est même parfois un
obstacle. Dire que nous sommes UN ou le TOUT ce qui est la même chose ou le penser parce que nous
l’avons lu ou entendu dire n’est pas suffisant à la réalisation de l’éveil total. L’éveil total est une
expérience directe au-delà des mots et des pensées, qui jaillit instantanément en un éclair. Etre
conscient du TOUT que nous sommes ce n’est pas être conscient de tout. Certains croient qu’un éveillé
sait tout parce qu’il est conscient du TOUT c’est une confusion, il y a une foule de croyances délirantes
sur l’éveillé mais nous aurons l’occasion d’y revenir dans la partie « Pas de super pouvoirs ». Focalisons-
nous pour l’instant sur ce « moi » utile pratique et nécessaire, qui dans le monde relatif permet de
définir, de délimiter, afin de créer un contraste fondamental pour que l’univers infini puisse se
percevoir lui-même. UN se donne ainsi l’illusion de deux, trois, quatre, les humains, les végétaux, les
animaux, les planètes, les galaxies, les univers infinis. Il existe un processus pour que UN accouche de
lui-même sous l’illusion d’une multitude, ce processus est : la création, qui grâce aux génies, à l’amour
et à la science, transforme, de l’inanimé au niveau biologique en animé, et c’est ainsi que « l’infini créé
» peut s’il le souhaite remercier « l’infini créateur » que sont les Elohim*, mais l’infini créé et l’infini
créateur sont une seule et même « chose », c’est de l’infini, un mot bien fini pour exprimer
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* Voir www.rael.org
4. Le temps et l’espace :
L’ultime réalité, l’éveil total est la découverte de ce qui a toujours été, c’est pour cela que ce n’est pas
vraiment une découverte tout en étant une découverte. « Nous » avant la pensée et le mot « nous »,
sommes constitués d’éternité et ceci est directement perceptible avant le mot ou la pensée « éternité
». Cette éternité est aussi bien dans le temps que dans l’espace, ce temps et cet espace ne sont qu’un
simulacre de fragmentation du TOUT. La pensée est le temps et l’espace, le fait de ne faire qu’UN avec
tout est notre nature profonde et lorsque nous commençons à y penser cette nature crée l’impression
de se fragmenter en temps et en espace. Prenons un exemple, je contemple une fleur d’une manière
absolue, la fleur et moi ne sommes plus : il n’y a qu’UN avant le mot UN, le contemplateur et l’objet de
la contemplation fusionnent, en réalité ils ont toujours été UN et en union complète. Lorsque la pensée
intervient et crée un « moi » qui contemple « une fleur » des mots vont pouvoir suivre pour formuler la
situation : « moi je contemple une fleur ». Ce faisant, l’unité se déguise en une illusion de deux : « moi
» et la « fleur » et cela est aussi vrai dans l’espace : moi ici, la fleur là-bas, que dans temps : moi, je suis
cela et je vis de cet instant à cet instant, et la fleur est ceci et vit de cet instant à cet instant. De là
découle toute une articulation logique sur ce qui est « moi » et sur ce qu’est « la fleur » ainsi que leur
position dans le temps et l’espace. Au niveau relatif, dans le monde de la pensée, des mots et des
définitions, tout ceci est parfaitement parfait et personne ne veut nier cette évidence du « moi » et de
la « fleur » qui sont deux sujets qui n’ont pas la même durée de vie, mais au niveau absolu ceci est une
grande illusion créée par un organisme avec un cerveau qui décode l’information acheminée par ses
sens, puis la transforme en pensées et en mots, ainsi le Un se transforme en multiple, l’éternité en
fragments de temps. Le paradoxe c’est que si vous me demandez si le temps et l’espace existent, je
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Certains pensent qu’un individu qui s’éveille sait tout parce qu’il a réalisé le TOUT, ils accordent
volontiers des super pouvoirs à l’éveil et à l’éveillé. Les images d’un Bouddha en béatitude méditant
sous un arbre pour représenter l’illumination contribuent certainement à véhiculer ce genre de
croyances délirantes sur le sujet. Les appellations comme illumination, nirvana, état de Bouddha, état
suprême qui sont parfois utilisées pour parler de l’éveil total peuvent rapidement attiser l’imagination
et de l’imagination à la « pseudo-réalité » il n’y a qu’un pas que certains franchissent joyeusement en
accordant des facultés d’ordre quasi surnaturelles aux éveillés. Rajoutez à cette recette le mythe de la
perfection véhiculé par le judéo-christianisme et vous vous retrouvez subitement à mille lieux de l’île
au trésor. Ces croyances sur l’éveil total peuvent être sous un certain angle très amusantes mais elles
sont absolument fausses, tout comme est inexacte la croyance très répandue que l’éveil total est un
état statique et que l’éveillé est en permanence en béatitude dans un état de sérénité suprême,
totalement détaché, sans désirs et réactions émotionnelles, libéré des souffrances. Une chose est sûre
c’est que les individus qui disent cela n’ont rien réalisé du tout. Rien n’est constant, tout bouge, tout
change, si l’éveillé était dans un état statique il serait mort et même mort ça continuerait à bouger.
Assurément la seule chose constante et éternelle c’est ce TOUT, cette « matière-énergie » qui se forme
et se déforme à l’infini dans l’infini. « L’ultime tout » que nous sommes est donc constant dans son
inconstance, figé dans son mouvement perpétuel, mais cela ne fait pas de l’éveil total un état fixe avec
un éveillé en état de béatitude permanente sous un arbre ou ailleurs. Si vous marchez sur les pieds
d’un éveillé il aura mal, faites-lui une caresse agréable et il aura du plaisir. Bien qu’il puisse être
l’expression de la béatitude, de la sérénité du détachement il peut aussi incarner tout le contraire.
L’éveillé est dans une harmonie permanente où tout est épousé sans volonté, il n’est pas en harmonie
avec ceci ou cela, il est harmonie pure sans discrimination. Si c’est la joie il est la joie, si c’est la douleur
il est la douleur, si c’est le désir il est le désir, si c’est la frustration il est la frustration. Les gens cultivent
souvent une idée de l’harmonie qui est toujours en rapport avec quelque chose, mes chaussures sont-
elles en harmonie avec mon pantalon ? Cette harmonie relative à quelque chose implique qu’il y ait
deux : les chaussures et le pantalon ce qui est correct dans l’illusion du monde partiel créé par la
pensée, mais dans l’ultime unité, l’harmonie universelle est permanente et n’est pas en rapport à
quelque chose puisque ce quelque chose est contenu dans l’harmonie du UN. Par exemple : Si les
humains manquent d’harmonie avec leur nature profonde universelle, ils vont utiliser la technologie et
la science pour la guerre et finiront par s’auto détruire dans un conflit nucléaire mondial. Ceci apparaît
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6. Conscience et « supraconscience »
L’observateur s’observant observer, l’infini qui contemple l’infini contemplant l’infini, qui contemple
qui ? La conscience ordinaire c’est être conscient de nous et de notre environnement la «
supraconscience » c’est être conscient d’être l’infini conscient d’être conscience de l’infini. En vous
réveillant après une bonne nuit de sommeil vous émergez vers la conscience ordinaire. Vous pouvez
élargir ce champ de conscience en pratiquant par exemple la méditation sensuelle* de mise en
harmonie avec l’infini, ce qui vous conduira à ressentir que vous êtes constitué de cellules qui sont
constituées de molécules qui sont constituées d’atomes qui sont constitués de particules qui forment
des univers dans lesquels il y a des systèmes solaires avec des planètes et sur ces planètes des êtres
vivants constitués de cellules et ceci à l’infini vers l’infiniment petit. Puis vous pourrez ouvrir votre
perception et élargir la conscience qu’à votre niveau vous êtes dans votre lit avec, autour de vous, les
autres humains, des animaux, des végétaux, des minéraux sur une planète appelée terre qui tourne
dans un système solaire qui est dans une galaxie qui est dans un univers qui forme une particule
infiniment grande d’un gigantesque atome d’un être qui est lui-même sur une planète et ceci à l’infini
vers l’infiniment grand. Le temps étant inversement proportionnel à la masse, le temps d’une
respiration il s’est passé très approximativement des millénaires pour les êtres infiniment petits qui
vivent sur les « particules univers » des atomes qui vous composent, et un milliardième de secondes
pour l’être infiniment grand que notre « univers particule » compose. Giordano Bruno, à son époque a
été brulé vif par l’église catholique pour avoir osé affirmer que l’univers était infini. Aujourd’hui ce
principe de l’infini est de plus en plus accepté et mis en évidence par de nombreux scientifiques comme
par exemple l'astrophysicienne Margherita Hack. Faire sincèrement et correctement cette méditation
de l’harmonisation avec l’infini, contribuera à élever votre niveau de conscience et vous apportera un
immense bien-être. A ce stade de conscience nous nous rapprochons de l’éveil total, de la « fusion
ultime » mais tant qu’il y aura un méditant faisant une méditation pour se mettre en harmonie avec
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Vous existez à l’infini, il y a dans l’infini une infinité de vous-même en train de faire exactement la
même chose que ce que vous êtes en train de faire, en l’occurrence ici, lire ce livre. Certains, vous-
même, vont réagir positivement à la lecture de ce livre, d’autres vont réagir négativement. Certains
vont trouver cela passionnant et d’autres vont trouver ce livre complètement crétin, peu importe la
réaction que vous avez, il existe une infinité de vous-même qui ont une réaction différente, et une
infinité de vous-même qui ont exactement la même réaction que vous. Certains vous-même vont
mourir à la fin de ce chapitre et d’autres continuer à vivre, certains seront heureux, d’autres
malheureux, certains vont réfuter cette vision infinie d’eux-mêmes, d’autres vont y adhérer. Nous
pouvons approfondir le sujet en prenant conscience qu’à cet instant il existe une infinité d’humanités
parfaitement semblables à la « nôtre », certaines de ces humanités se dirigent vers une auto
destruction par la guerre atomique certaines autres, suffisamment pacifiques, vont réaliser « l’âge d’or
» et rentrer dans la fédération des civilisations intergalactiques, certaines vont suivre exactement le
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L’amour est notre état naturel ce n’est pas une vertu, il est certain que dans une société où le naturel
est assassiné dès le plus jeune âge l’amour peut-être perçu et présenté comme une vertu, un cerveau
qui fonctionne bien sécrète de l’amour, un cerveau qui fonctionne mal sécrète de la haine. La notion de
bien et de mal n’a ici rien à voir avec la morale judéo-chrétienne ou autre, c’est un bon ou un mauvais
fonctionnement tout comme une voiture ou un appareil ménager peuvent bien ou mal fonctionner. La
criminalité est l’expression d’individus malades qui ont besoin d’être mis hors d’état de nuire et
soignés. L’amour, la compassion la bienveillance sont des attitudes qui fleurissent spontanément chez
un individu sain et nul besoin pour cela d’être un saint, ces images de saint homme que l’on retrouve
dans de nombreuses cultures sont sources de confusions. Permettre à chaque individu de s’épanouir
dans de bonnes conditions ouvre les portes du retour à la nature bienveillante de l’humain. Au niveau
ultime lorsque que toutes les frontières sont dissoutes sous le soleil de l’éveil total il n’y a pas « les
autres » et « moi », il y a l’indéfinissable qui est UN, ce que nous représentons au niveau humain est
précieux il est le support de cet éveil total. Lorsque tout fonctionne bien chez un être humain, l’envie
de prendre soin de « soi » et des « autres » est naturel et spontané cela ne s’exprime pas comme une
vertu c’est l’expression naturelle de la bonne santé. C’est un peu comme lorsque vous prenez un bébé
dans les bras, vous faites très attention à ne pas lui faire de mal. L’amour et la paix sont l’expression de
la bonne santé, la haine et la violence sont les symptômes d’une maladie contaminante qui prend sa
source dans le manque d’ETRE. Nous pouvons faire le nécessaire pour retrouver la bonne santé et
laisser être notre être profond, alors le véritable amour jaillit de la source tout naturellement. Tout est
gouverné par les lois de l’harmonie universelle, si chacun s’éveille à cette universalité infinie il n’y a
plus besoin de règles car cet éveil fait fleurir l’amour et la bienveillance. Nos sociétés actuelles sont
l’expression de systèmes financiers, religieux, politiques qui en général coupent les individus de leur
universalité et cela engendre toujours plus de misères, plus de souffrances, plus de violences.
Retrouver ce pour quoi nous sommes faits en réalité en revenant à la source par la méditation ou par
un autre moyen est la solution la plus directe pour que jaillisse le véritable amour, l’amour
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9. Parfaitement imparfait
Tout est parfaitement imparfait et perfectible à l’infini et c’est parfait ainsi. Le mythe de la perfection
peut laisser croire que l’éveil total est réservé aux individus « parfaits », que ceux qui s’éveillent sont
des êtres qui ont eu un parcours parfait et qu’ils n’ont pas, ou presque pas, commis d’erreurs. Tout ceci
émerge de croyances délirantes qui empoisonnent les individus et sclérosent l’épanouissement total.
J’ai pour ma part fait beaucoup d’erreurs et j’en ferai encore beaucoup, par exemple dans la nuit noire
de l’inconscience profonde j’ai pris des drogues et j’ai fait pas mal d’autres « âneries », bien
heureusement rien d’irréversible comme c’est le cas pour d’autres dont les erreurs ont été fatales. Une
erreur peut être irréversible, il est possible de griller tout son potentiel de floraison en prenant
certaines substances légales ou illégales ou en ayant des comportements « toxiques » et aberrants. Si
vous vous jetez dans le tourbillon d’une rivière suffisamment puissante pour vous submerger, vous
pouvez être le meilleur nageur du monde vous finirez tout de même par vous noyer. L’arrogance, la
prétention, le manque de vigilance, de conscience peuvent vous abîmer de façon définitive ou vous
tuer et sans vie pas d’éveil. Si vous tapez sur votre ordinateur avec un énorme marteau, les chances de
pouvoir l’utiliser après sont quasiment nulles, alors je vous en prie faites attention à vous pour ne pas
finir comme ce pauvre ordinateur. L’erreur permet de progresser et si elle n’est pas irréversible et que
nous ne la répétons pas inlassablement, elle nous invite à tirer des leçons pour nous améliorer. Nous
faisons et ferons tous des erreurs et nous pouvons ainsi progresser à l’infini. La vraie perfection c’est
d’accepter d’être parfaitement imparfait, de progresser et de s’améliorer constamment. La perfection
et l’imperfection sont toujours relatives, c’est parfait ou imparfait par rapport à une référence. Un
gymnaste peut obtenir une note parfaite lors de l’exécution de ses exercices qui seront notés par des
individus qui définiront que c’est parfait par rapport à des critères spécifiques, et si nous remplaçons
ces individus par d’autres plus exigeants ou par un robot capable de calculer au millimètre la position et
l’exécution des mouvements de ce gymnaste, la note parfaite sera remise en question. La conscience
totale englobe la perfection et l’imperfection, elle est au-delà, elle « absorbe » tout, elle est absolue et
ce faisant elle dépasse la notion relative de parfait ou d’imparfait qui sont la face et le dos de la même
main. Une main infinie d’un corps infini qui ne peut pas, en fait, être décrit car cette image de « corps
ou de main infini », ce ne sont que des images, la réalité ultime n’est pas une image c’est vous au-delà
du « vous ». La conscience de cette réalité ultime est en amont du « moi » du « vous » des mots de la
pensée, elle est avant le verbe « être ».
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Etymologiquement le mot ego vient du latin ego qui veut dire : « je – moi ». Qui est ce « je », ce « moi »
auquel le mot ego fait référence ? Qui suis-je ? Suis-je ce « je », ce « moi », cet ego ? Certains disent «
sans ego », qu’est-ce que cela veut dire ? Est-ce possible ? Avant d’avaler tout cru ce que disent les
autres demandez-vous sincèrement qu’en est-il de votre propre compréhension ? Jusqu’où avez-vous
poussé votre exploration du sujet ? Et si derrière ce questionnement se cachait l’ultime réalité, la vérité
absolue, l’illumination ? Seriez-vous prêt à tout perdre pour découvrir cette conscience pure ? Seriez-
vous prêt à perdre « moi - je -l’ego » ? Mais avant de perdre quoi que ce soit, demandez-vous si cela
existe ? « Moi » est-il une réalité ou une idée ? « Je » exprime-t-il vraiment qui vous êtes ? Et en réalité,
qui êtes-vous ? Évidemment « moi » c’est « moi » et si quelqu’un veut me donner un coup de
téléphone il va chercher mon numéro dans l’annuaire en fonction de mon nom et prénom qui sont ici
des références pratiques bien utiles. Mais ce nom dans l’annuaire, ce nom qui m’a été transmis à ma
naissance que définit-il exactement ? Ce nom auquel je réponds volontiers lorsque quelqu’un cherche à
communiquer est-il véritablement moi ? Puis-je être réductible à un nom, à un prénom ? Si je suis plus
qu’un nom qui suis-je ? Certains seraient tentés à ce moment de l’aventure de répondre un truc du
style « je suis une accumulation d’atomes de particules organisés au niveau biologique » ou une autre
définition en rapport avec leur culture et leur conditionnement, mais suis-je réductible à une définition
? Suis-je fini et défini ou infini et indéfini ? En réalité dans l’ultime réalité, dans l’absolue vérité, je suis
l’infini qui est indéfinissable, c’est avant les mots « infini » et « indéfinissable », avant même la pensée
de ces mots, pour percevoir cette ultime réalité et être conscient d’être conscience de l’infini il me faut
un socle relatif qui a pour but de me définir par rapport à quelque chose ou à quelqu’un. Le contraste
entre l’absolu et le relatif crée la possibilité de conscience qui, à un certain niveau de maturité, peut
devenir conscience réalisée d’être conscience de l’infini : c’est l’éveil total, la supraconscience. Cette
conscience totale ne peut être réalisée qu’avant le défini, avant le mot, avant la pensée. C’est avant le
mot être, et « nous » sommes « cela », sans le « nous » sans le « sommes » sans « cela ». Cette
articulation de mots de phrases de questions a pour but de vous propulser au cœur du cœur, dans le
paradis perdu de l’ultime réalité, mais n’essayez pas de comprendre, ressentez et peut-être que le «
miracle » va se produire et tout deviendra compréhensible. « Sans ego » est notre vrai visage mais pour
le découvrir il nous faut le masque de l’ego, et lorsque cela est vraiment réalisé rien n’empêche d’aller
au bal masqué.
J’ai lu qu’un individu aurait apparemment réalisé l’état de Bouddha en prison, c’est tout à fait possible,
les cactus fleurissent dans le dessert, les lotus, eux ont besoin de vase et de beaucoup d’eau mais la
floraison reste la floraison. Certains peuvent être sceptiques, voir scandalisés, à l’idée que la floraison
de la conscience absolue puisse se produire même chez les cactus, ils préfèrent se focaliser sur la
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12. Entretiens :
Retranscription de divers entretiens avec William, qui se sont déroulés durant la période du 24.10.2012
(67 A.H*) au 26.12.2012 (67 A.H) :
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Interlocuteur : J’ai peur de mourir même si je sais que je suis de l’infini, je n’ai aucun détachement, je
n’ai pas envie de mourir.
Dire, savoir, imaginer que tu es de l’infini ce n’est pas réaliser concrètement le fait d’être de l’infini.
C’est un fait qui se réalise au-delà du savoir, au-delà de l’imagination, c’est un fait concret, perceptible
directement ce n’est pas théorique. Nous sommes codés pour avoir des réactions très précises face à la
mort, l’organisation au niveau biologique sous forme humaine de la matière que nous sommes, réagit
face au fait d’être un jour désorganisé, de mourir à son niveau. L’idée de la mort produit diverses
réactions qui peuvent permettre dans le meilleur des cas de développer la science pour libérer
l’humain du vieillissement cellulaire et de la mort, ce qui va être possible dans peu de temps si on
utilise la science d’une manière sage et intelligente. C’est normal d’avoir des réactions si tu te mets à
penser à la mort qui peut arriver, là, instantanément. Cette pensée produit des réactions parce qu’il y a
en toi un programme d’attachement à la vie et le fait d’être conscient de cela génère une forme de
détachement, mais c’est normal d’avoir des réactions, en général on a envie que ça continue parce
qu’on a été codé pour avoir envie que la vie continue. L’attachement dans ce cas est parfait, c’est
l’expression du génie de la création des Elohim qui pousse le créé à développer la science et la
conscience. L’infini qui se créé lui-même à travers le principe « créé-création » implique cela.
Il y a tellement d’idioties qui sont véhiculées sur l’éveil et l’éveillé que débroussailler tout cela est
essentiel. La notion par exemple de « destruction de l’ego » peut porter à confusion. Souvent les
individus pensent que l’éveillé n’a pas d’égo, mais l’égo en tant que tel n’existe pas réellement, l’égo
est une pensée qui cherche à se faire passer pour quelqu’un, une pensée est une pensée mais ce n’est
pas quelqu’un, la pensée « moi » n’est pas moi, la pensée est finie et nous sommes infini, s’il y a
identification à cette pensée finie alors nous parlons d’ego, c’est la construction par la pensée d’une
définition de l’indéfinissable. Cette définition et son identification peuvent être utiles et nécessaires. Si
tu appelles un éveillé par son nom et son prénom il va te répondre. Ce nom et ce prénom ne sont que
définition, il sait très bien que dans l’absolu c’est une illusion, mais dans le relatif il va te répondre et
entamer une conversation. Donc, pourquoi serait-il sans égo ? Ça ne veut rien dire. D’ailleurs la plupart
du temps, lorsqu’on demande à ces individus qui parlent d’être sans égo, « Qu’est-ce que c’est que
l’égo ? » ils ne savent pas répondre.
L’orgueil ! Le problème a juste changé de couleur, qu’est-ce que l’orgueil ? Tout ça, ça peut être très
intéressant, l’ego, l’orgueil, où va-t-on exactement avec ces mots ? La réflexion sur l’ego et l’orgueil
peut nous conduire au cœur du problème, elle peut nous permette de percevoir l’idéation de « soi-
même ». On se fait une idée de « soi-même » et on vit à travers l’idée de soi plutôt que d’ETRE. A un
moment donné il peut y avoir une « compréhension » qui fait que tu sais que tu peux vivre l’idée de toi
et que ce n’est qu’une idée et pas réellement « toi », cette « compréhension » est plus qu’un savoir ce
n’est pas intellectuel c’est incarné, réalisé, perçu de façon directe. Une illusion est perçue, mais ce n’est
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Il est bon de défricher les croyances diverses et variées sur l’éveil. Souvent l’éveillé développe des
sujets pour conduire les gens à cette ultime vérité qu’est l’éveil total, il parle dans un contexte à un ou
des interlocuteurs bien particuliers, déjà dans le contexte cela est sujet à beaucoup d’interprétations
alors sorti du contexte, je te laisse imaginer. Il utilise des mots et ces mots sortis du contexte ou mal
interprétés peuvent être utilisés pour lui faire dire complètement le contraire de ce que l’éveillé voulait
dire.
Comme l’illumination est « quelque chose », sans être une chose, qui est en amont du mot et en amont
de la pensée, chaque fois qu’on va essayer de la traduire par le mot ou par la pensée, cela va glisser
comme une savonnette et c’est normal donc on fait avec, ce n’est pas parce que ça glisse et parce que
c’est impossible à exprimer avec des mots que ce n’est pas là, c’est là et nous sommes cela et nous
pouvons percevoir cela d’une manière aussi directe que sentir le vent sur son visage. Je peux dire : « Un
éveillé c’est de la «matière - énergie» qui ne font qu’un, consciente d’être l’infini conscient de lui-
même » mais ce sont encore des mots qui induisent des pensées.
Tous les individus sont l’infini et la plupart des êtres sont en mesure de comprendre à un certain niveau
qu’ils sont de l’infini. Ceux qui réalisent cela au niveau suprême, directement avant le mot et la pensée,
au niveau où celui qui réalise qu’il est de l’infini disparaît pour laisser place au fait qu’il est l’infini,
peuvent être appelés éveillés, mais éveillé, c’est une nouvelle dénomination pour mettre en boîte
quelque chose qui ne peut pas se mettre en boîte. Eveillé, éveil, sont des mots qui sont restrictifs et ce
qui est réalisé est infini et en perpétuel mouvement, indescriptible puisque si je commence à le décrire
maintenant, ça va tellement vite que ça a déjà bougé, ce n’est déjà plus la même chose. Ça va plus vite
que le mot, ça va plus vite que la pensée. Ça va tellement vite que sous un certain angle ça ne bouge
pas. C’est une potentialité dans le cerveau, on a été créé avec cette particularité de faire fleurir cette
graine qu’est l’éveil total, c’est un programme qui peut s’activer ou pas. C’est un trésor magnifique
mais ce n’est pas quelque chose que l’on a, c’est quelque chose qui Est et nous sommes cela. Il n’y a
rien qui est rajouté, ça a toujours été, ce sera toujours et c’est ainsi, nous sommes cela et ce qui est
réalisé, c’est que nous sommes concrètement cela.
Interlocuteur : En fait les gens qui ne sont pas éveillés c’est qu’ils interprètent mal ?
Ce n’est pas une question de mauvaise interprétation, mais une question d’interprétation tout court.
Ce qui EST n’est pas une interprétation, c’EST. C’est direct, je suis cela, avant les mots « je suis cela»
avant la pensée «Je suis cela». Il n’y a aucune interprétation, et après, vient l’interprétation, après on
peut nommer, interpréter, dire «je suis ceci, je suis cela…», on peut définir par la pensée, les mots,
l’idée et la description, mais tout cela c’est une interprétation de la vérité. Ça a un côté pratique pour
aller faire ses courses, comme ça, quand on veut une mangue on demande une mangue, et le vendeur
qui a les mêmes références, va pouvoir te donner ce qu’on nomme «mangue» mais le mot «mangue»,
la pensée «mangue» n’est pas «la mangue» tu ne manges pas un mot ou une pensée. Le mot «moi» la
pensée «moi» n’est pas «moi». La pensée «je» le mot «je» n’est pas «je».
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C’est un programme qui s’active, on a été codé pour que tout à coup, une floraison puisse se produire,
c’est une particularité que l’infini organisé en humain que nous sommes a, de pouvoir réaliser
directement qu’il est l’infini.
Interlocuteur : Oui mais si on est programmé, pourquoi est-ce que tout le monde ne s’éveille pas ?
Parce que tout pousse à ne pas s’éveiller. La société, le conditionnement, « l’éducastration » depuis
tout petit on invite les individus à ne pas être « eux-mêmes », à ne pas être ce qu’ils sont, à croire que
c’est plus important de paraître que d’être, de là découle tout un monde illusoire auquel les gens se
réfèrent pour se nommer. Ils sont présidents, bons à rien, ils sont géniaux ou idiots, peu importe, ils
sont nommés, classifiés et au final ils ne sont pas. Toute la culture, le conditionnement, tout est à
revoir. En général les individus sont conditionnés, « éducastrés » pour devenir des pions dans un
système qui les assassine, ils ne sont pas éduqués à être et à s’épanouir selon leur réalité profonde.
Interlocuteur : Alors si on prend l’être humain à l’échelle de la société, si on se dit que dans la société il y
a tant de pourcentage d’éveillés, ça suffit parce que pour la société, de toutes façons c’est la même
chose puisqu’on est un. Et à l’échelle du corps, est-ce que cela veut dire que quand tu t’éveilles il n’y a
qu’une partie de tes cellules qui sont éveillées et le reste non ? Est-ce que dans ton corps il y a une partie
de tes cellules qui sont éveillées et pas les autres ?
L’éveil total ne s’arrête pas au corps, ni à la cellule, ni à la molécule ni à l’atome. Nous pouvons
éventuellement dire : l’éveil total se produit à cet « endroit » de l’infini que nous appelons corps, mais
cet endroit de l’infini est l’infini donc il n’y a pas vraiment un endroit particulier. Il y a un « endroit »
particulier dès qu’on commence à dire par rapport à : par rapport à la terre, par rapport au pays. Mais
en vrai, le pays, la terre, les galaxies, l’univers, c’est un tout, le TOUT infini, donc, qui a réalisé l’éveil
total ? L’infini réalise qu’il est l’infini qui réalise quoi ? Il y a des éveillés partout dans l’infini, il y en a qui
sont en train de mourir, il y en a qui sont en train de naître, il y en a qui sont en train de s’éveiller, que
ce soit sur cette planète ou sur d’autres planètes. Le fait que l’éveil total soit un processus de l’infini
prenant conscience de lui-même sous une forme humanoïde ou une autre, ça ne s’arrêtera jamais,
c’est l’infini qui joue avec lui-même, c’est une sorte d’auto-accouchement. Ce sont des mots qui ne
peuvent pas dire ce que c’est vraiment mais c’est un peu cela un processus d’auto accouchement.
Certaines organisations de cet infini ne peuvent pas prendre conscience qu’elles sont l’infini. Les
animaux et les plantes, vivent pleinement le fait qu’ils sont de l’infini, ils sont, mais ils ne sont pas en
mesure d’être conscients d’être l’infini, ils n’ont pas ce programme qui leur permet de réaliser la
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Parfois l’éveil total ça se produit, il n’est pas nécessaire de chercher de raison à cela. Ce n’est pas
quelque chose qui se raisonne, c’est quelque chose qui se vit, ce n’est pas une équation mathématique.
Ce n’est pas quelque chose à résoudre, c’est vivre, ETRE, tout de suite, maintenant, là, ETRE conscient
d’ETRE l’infini conscient d’ETRE. Vivre, c’est la résolution de cette équation, vivre, être, avant la pensée
« vivre », avant le mot « vivre » Je suis avant « je », avant « suis », C’EST.
L’indescriptible est en amont du mot et de la pensée. Après, nos sens sont là pour acheminer des
informations vers le cerveau qui les traduit d’une manière ou d’une autre pour donner une consistance
descriptible à l’indescriptible infini que nous sommes. Le cerveau traduit, transcode une perception
sensorielle, afin que l’infini puisse s’auto-contempler, mais je suis Un avec la chose observée, il n’y a
pas deux ? Si je te contemple totalement je suis UN avec toi, il n’y a pas deux, qui contemple qui ?
Interlocuteur : Donc en fait il n’y a pas une histoire de : « lui s’est éveillé et pas quelqu’un d’autre. » On
est tous éveillés ?
Dans l’absolu, l’éveil est un processus qui appartient à l’infini que nous sommes. Au niveau de l’ultime,
le grand TOUT ou le petit RIEN, appelle ça comme tu veux, ce n’est de toutes façons pas le mot, là
effectivement le fait qu’il y ait l’éveil total réalisé fait que « nous » et les « autres » sont dissolus et il ne
reste qu’UN, il n’y a donc pas : « lui s’est éveillé et l’autre pas », mais dans le relatif, sur cette planète,
par exemple, il y a des gens qui vivent et qui ne sont pas conscients d’être l’infini conscient d’être
conscience de l’infini, le programme ne s’est pas activé pour eux. La graine n’a pas germé, et ne
germera peut-être jamais ou germera tout de suite, là, maintenant en entendant ces mots, ou en se
grattant l’oreille, ou en ne faisant rien. L’éveil total est et sera toujours dans l’infini. Ce n’est pas parce
que je meurs ou qu’un autre éveillé meurt que l’éveil total meurt. L’éveil total continue, et dans l’infini,
à chaque instant il y a un être qui réalise l’éveil total, et ceci sans parler du processus de recréation que
les raëliens connaissent bien, qui est le processus scientifique qui permet de recréer des êtres grâce à
la science. Cela paraît surréaliste pour le commun des mortels actuellement, mais un jour cela sera une
évidence, d’ici quinze, vingt ans, tout le monde dira « ben oui, c’est évident ! » mais pour l’instant c’est
encore en règle générale des sursauts « ah ! Ce n’est pas possible, qu’est-ce qu’il raconte, il délire… » Il
faut du temps pour que les gens mûrissent et que les mentalités progressent. Ce qui est intéressant
c’est ce qui est perçu au-delà des mots, ce que tu ressens maintenant est plus important que ce que je
dis. Tu sens bien que ce qui est dit, à un moment donné c’est une espèce de mélodie musicale, qui te
conduit à cet ultime endroit où tu te sens connecté, tu peux te sentir connecté en permanence, pour
cela il faut juste sortir du « rêve », de cette illusion d’être une définition.
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Ce n’est pas un drame de porter un jugement sur un comportement. Il y a des individus qui sont en
bonne santé et d’autres qui sont malades, il y a des individus qui vont avoir des comportements
brillants et d’autres des comportements horribles, c’est toujours l’expression de l’ultime « chose » qui
n’est pas une « chose » que nous sommes et qui s’exprime dans une diversité infinie. Cette diversité
comporte la pire des crapules et le plus merveilleux des sages. La bienveillance est notre état naturel, la
conséquence d’une bonne santé, si on développait suffisamment la science avec conscience, ce qui
manque terriblement sur terre, on soignerait tout le monde et on en aurait fini avec la criminalité. La
criminalité sous toutes ses formes, ça se soigne, c’est un problème de santé, et si certains individus ne
souhaitent pas se faire traiter, s’ils préfèrent se trucider entre eux et que ça leur fait plaisir, alors on
leur ouvrira des endroits où ils pourront se trucider sans mettre en danger la vie des autres, ils seront
libres d’exprimer leur violence dans des endroits adéquats. Soumettre les gens à la violence alors qu’ils
n’ont pas envie de la subir cela crée des problèmes et ces problèmes engendrent des quêtes de
solutions qui font progresser l’humanité d’un point A à un point B, cette progression est nécessaire
pour passer d’une humanité barbare à une humanité civilisée puis à la transhumanité et plus
encore…enfin, si on pouvait passer de l’état où nous sommes aujourd’hui à l’état d’humanité civilisée
digne de ce nom, ce serait déjà très bien. Nous sommes dans une espèce de grand jeu avec différents
niveaux à franchir, c’est l’infini qui joue avec lui-même, un jeu qui prend la forme d’une humanité et il y
a une infinité d’humanités comme la nôtre et une infinité d’humanités différentes de la nôtre.
Il faut ressentir ce phénomène. Là, maintenant, tu peux ressentir, c’est plus important de ressentir
plutôt que de s’attarder sur le sens des mots qui sont exprimés, ressentir est essentiel parce que les
sujets que nous abordons sont développés afin de nous ramener toujours au centre, à l’essentiel : à
l’éveil total, c’est un centre qui n’a pas de centre.
Là, maintenant, tu es en train d’éplucher des pommes et il se dégage un son et avant le son du couteau
qui épluche la pomme, avant le mot « son », avant la pensée « son » il y a ce qui EST et voilà ! Il y a ce
phénomène « couper- pomme » qui produit un son, mais avant qu’il y ait quelqu’un pour dire «
j’entends quelque chose », tu es le son et le son c’est toi, il n’y a pas deux, il n’y a jamais eu deux. Deux
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Celui qui dit « est-ce qu’on maîtrise » pense qu’il y a quelque chose à maîtriser. Et il oublie que c’est
déjà là. Que veut-il maîtriser ?
Interlocuteur : Quand tu dis : ça dépend comment ça s’organise au niveau des neurones du cerveau,
c’est donc bien que ce n’est pas forcément là…Ou quand tu dis : c’est un boulevard pour l’éveil, c’est
bien que ce n’est pas déjà là.
C’est là, mais ce n’est pas quelque chose, c’est là mais en général les gens ne le voient pas. Ce n’est pas
parce que tu dors et que tu es dans une pièce sans lumière que les meubles sont absents, ils sont là.
Certains vont se lever en pleine nuit, ils vont sortir de cette pièce ils n’auront pas vu les meubles, ils
vont dire « j’ai dormi dans une pièce, il n’y avait pas de meubles ». L’ultime réalité est là, a toujours été
là, sera toujours là, que certains le réalisent ou pas ça ne changera absolument rien au phénomène, il
est possible en un éclair de « percevoir » l’ultime vérité, c’est un événement vertigineux qui n’est pas
un événement tout en étant un événement. C’est incroyable d’accoucher de soi-même, tout est
totalement différent et rien ne change vraiment, tout a toujours été et est à sa juste place. Le soleil
s’est levé, la pièce est éclairée, les meubles sont vus, celui qui pensait devoir faire quelque chose pour
que le soleil se lève est démasqué.
Oui bien sûr, c’est physiologique, ça passe par le corps, le corps et l’esprit qui ne font qu’un. L’éveil
total n’est pas un truc mystérieux. L’éveil total en lui-même c’est une organisation bien particulière de
l’infini, un programme qui est en nous et qui peut s’exprimer totalement. Ce programme permet à la
matière infinie organisée scientifiquement que nous sommes, de s’éveiller totalement et concrètement
à son infinitude. Tous les mystiques de l’éveil risquent d’être un peu dérangés lorsque je parle de
science et d’éveil total, ils aiment entretenir une relation mystérieuse avec l’univers infini qu’ils sont et
démystifier cette relation peut déranger. C’est vrai que sous un certains angle l’infini est un grand
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L’organisation de l’inorganisé, l’animation de l’inanimé a notre niveau, tous les atomes qui nous
composent ont été organisés d’une manière bien particulière grâce à l’amour, la science et la
conscience, pour créer notre code génétique. L’expression de ce code génétique produit un cerveau qui
contient un programme qui, s’il s’active produit ce que certains appellent l’éveil total, ce n’est pas un
mystère. Le cerveau et le corps c’est la même chose, le corps est une prolongation du cerveau et tout
est lié. Les aliments que nous mangeons construisent le corps et l’esprit qui ne font qu’un, nous
pouvons rentrer dans la perception infinie qui dilue la perception en général limitée que beaucoup
d’individus se font d’eux-mêmes. Parfois certains pensent que tout s’arrête au bout de leur doigt, mais
l’alimentation, l’eau, ou l’air que nous respirons, sans lesquels nous ne pourrions pas parler de corps,
de cerveau ou de conscience, cette matière infinie, sous forme d’aliments, d’eau, d’air, de corps, de
cerveau, de conscience, cette matière infinie d’où vient-elle et où va-t-elle ? C’est un cycle qui bouge
tout le temps et dans lequel tout est liés. Cet organisme que nous appelons corps s’arrête-t-il à « moi »
ou est-ce une prolongation de « toi », de « nous » ? Et les animaux, les plantes, les végétaux ? Et la
terre, et les autres systèmes solaires et les galaxies ? Tout est intimement lié, uni, fusionnel, c’est UN et
ce n’est ni mystérieux, ni théorique c’est concret.
Interlocuteur : Dans l’école où je prends des cours de dessins, il y a des placards dans lesquels on met
toutes nos affaires. Moi je mets mes affaires dans un des tiroirs. Il y a plein d’espace, mais il y a une
femme, elle se fout devant moi à chaque fois et ça dure pendant 3 heures, ça m’agace, ça m’agace
parce qu’elle prend de la place, elle me prend ma place.
Interlocuteur : cette personne avec ses affinités, ses goûts, ses affaires…
Où est-elle ?
Tu es cette personne ?
Interlocuteur: Oui.
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Interlocuteur : Avec un corps, avec des fesses, des seins, des bras, un pull…elle est limitée par un corps et
après des mouvements dans l’espace.
Ce sont des mots tout ça. Ce sont les cellules qui sont formées de molécules, ces molécules sont
constituées de quoi ?
Interlocuteur: D’atomes…
Interlocuteur : De particules.
Ces particules ?
Des individus qui s’agacent ou qui ne s’agacent pas, qui rigolent de leur agacement ou qui ne rigolent
pas de leur agacement, qui sont constitués eux aussi d’infini et ceci à l’infini. Donc, où est Moi ? Si tu
t’élèves à ce niveau de conscience, où est Moi ?
Interlocuteur : Ce moi est dans la personne qui vient de te dire tout ça. C’est bien moi qui vient de te dire
tout ça ?
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Ça c’est dans l’espace, mais dans le temps, c’est pareil. Tu me racontes une histoire qui s’est passée
quand ? Où est ce « moi » qui a vécu cette histoire ? Cette histoire est une retranscription de ce qui
s’est passé, ce qui s’est réellement passé peut-il se limiter à une histoire ? L’élévation du niveau de
conscience, cette tentative de réaliser la réalité infinie que nous sommes, passe par la relativité du fini.
L’agacement, te conduit à la personne agacée, la personne agacée te conduit à l’idée d’un « moi »
construit par la pensée, la pensée crée le « moi », le « moi » et la pensée sont un, donc l’agacement est
généré par la pensée « moi ». « Moi » est une pensée qui stimule d’autres pensées sous forme de
revendications : « j’ai besoin d’espace, on me prend ma place ». Si tu es infini, où est ta place ? Si
l’autre est toi qui peut prendre la place de qui ? L’attachement et l’identification à ce « moi » te
contrarie et crée des cascades d’émotions, qui finalement te mettent dans un état particulier, c’est lié à
la mémoire, à la construction dans la petite enfance d’une pensée qui se fait passer pour un «
personnage » appelé « moi ». Cette pensée se nourrit d’autres pensées comme celle de la croyance
que tu n’as pas assez d’espace, peut-être que c’est vrai que tu n’as pas eu cet espace, mais tout ça c’est
le passé et le passé c’est dépassé. Le passé est une mémoire et la mémoire est une pensée.
Le passé existe sous la forme de pensées, ce qui EST, est avant la pensée. Ce qui EST, est en amont de la
pensée, et après, seulement après ce qui EST peut être interprété en pensée et traduit en mots. Mais
ce qui EST, est toujours frais, toujours jeune, inlassablement vierge et en amont de la pensée. «
L’instant présent » comme certains l’appellent, est tellement fugace, que tu ne peux pas le penser, et
encore moins le dire.
Peut-être que tu peux profiter de la situation pour essayer de te rapprocher de l’ultime réalité, mais
vraiment si ce n’est pas là pour toi maintenant, si tu n’en as pas l’envie, si ce n’est pas le moment, c’est
parfait aussi . Tu peux également aller chez un psy tu auras des réponses différentes qui peut être te
conviendront mieux. Tu vas aller voir un psychiatre, un psychologue, tu vas dépenser de l’argent en
cultivant l’idée d’un traumatisme, réel ou imaginaire, et puis ce sera séances sur séances, pour aboutir
à un changement. Tu vas changer, tu vas changer la pensée de « moi », ça va être une autre pensée de
toi. Ce qui a été développé plus tôt peut aussi rester à l’état de pensée : pensée molécules, pensée
particules, ou cela peut aussi devenir très concret car réalisé avant la pensée. L’ultime réalité n’est pas
une pensée, c’est une rencontre concrète avec ce que nous sommes. Tu embrasses cette « chose »
directement, tu es cette chose, tu fais plus que l’embrasser, tu es cela. C’est avant la pensée, d’où
l’inlassable glissement vers une impossible traduction de ce phénomène, puisqu’il ne se traduit ni par la
pensée ni par les mots, il se vit, nous sommes ce phénomène. Si le plaisir d’écouter une pensée qui
t’invite à cultiver l’idée que tu as manqué d’espace que tu n’avais pas ta place dans ta famille est plus
intense pour toi que la découverte de l’ultime vérité, si tu aimes te rouler dans cette pensée, si tu as
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Interlocuteur : Mais ce n’est pas comme ça que cela se passe, c’est juste que je suis agacée par cette
nana qui se fout toujours devant et qui reste dans le passage pendant 3 heures, mais je ne me dis pas «
ah, je me rappelle quand j’étais petite, je n’avais pas de place… ». L’agacement est là, je n’ai pas le
temps de voir les pensées se construire.
Oui, c’est parfait, heureusement que l’agacement est là, ressens que l’agacement est là. Ce que tu
appelles l’agacement, c’est une réaction chimique qui t’invite à quelque chose, c’est une invitation, une
musique entrainante qui t’invite à danser. Tu danses, tu ne danses pas, c’est toi qui vois, tu peux rester
en surface, avec l’agacement et dire « c’est à cause de cette nana… » ou tu peux plonger au cœur du
cœur, mais ça c’est en fonction de chacun, des capacités, des envies. L’agacement, ne pas être agacé,
tout ce que je suis en train de dire est au-delà, être agacé, ne pas être agacé, être joyeux, ne pas être
joyeux, être heureux, ne pas être heureux, c’est périphérique à l’ultime réalité. Souvent les gens
pensent que l’éveil total c’est le bonheur absolu et permanent, mais les éveillés peuvent être
malheureux, ou tristes. Notre état naturel est le bonheur oui ! Et parfois cet état naturel est contrarié
même chez l’éveillé.
En colère, bien sûr. Ça ne reste pas, parce qu’il y a toujours la mise au diapason de l’ultime qui vient
rappeler que tout est vanité, ce sont des images tout ça, des images qui traduisent très mal le
phénomène, mais c’est un petit peu comme un diapason qui vient toujours te réaccorder,
inlassablement malgré toi. Le « moi » par exemple, si je plonge dans la pensée « moi » et je me dis : «
moi ceci, moi cela » ça va 5 minutes puis cela va très vite s’essouffler c’est un petit peu comme si tu
jettes un truc sur un mur lisse, ça glisse ça ne s’accroche plus comme avant. Mais ce sont encore des
mots, c’est encore une description, ce sont encore des images, peut-être que ces images pourront
propulser certains au cœur du cœur, ce serait parfait et sinon et bien c’est tout aussi parfait. Le fait de
chercher le bonheur à travers l’éveil total peut être un obstacle, tout comme se dire, je vais être libéré
de l’agacement, pour l’instant libérons nous de la volonté d’être libéré, ou de la croyance d’être
enfermé. Ouvrons un espace sans croyance, il y a ce qui EST, si c’est libre, c’est libre, si ce n’est pas
libre, ce n’est pas libre, si c’est agacé c’est agacé, si ce n’est pas agacé ce n’est pas agacé, épousons
inlassablement le rythme de ce qui EST qui peut induire une volonté de changement ou pas. C’est très
enfantin, c’est très simple, Il ne faut pas trop te prendre la tête. L’activation du « moi » de la pensée de
la mémoire engendre le temps, on est dans la tête, en train de penser, la pensée c’est le temps, en
pensant on se met des œillères, qui font focaliser sur le passé ou sur le futur. On peut imaginer le futur
ou se souvenir du passé, cela peut être agréable, désagréable, ce n’est pas une histoire d’agréable ou
désagréable, il y a ce qui EST « tout de suite, ici maintenant », avant les mots « tout de suite ici
maintenant », c’est l’ultime liberté il n’y a pas plus libre que ça. Ce n’est pas libre en opposition à
emprisonné comme certain peuvent l’imager, c’est l’ultime liberté libre de tout même du fait de ne pas
être libre, c’est vierge de tout, c’est là, c’est palpable, c’est tout de suite et tu es cela, nous sommes
cela.
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Cela te calme, ça c’est excellent, ressens. Tu vois, la sensation de calme, d’apaisement, cela se fait
spontanément, où est ce « moi » agacé dont tu me parlais avant ?
Parce que tu ne le nourris pas par la pensée, la pensée d’un « moi » n’est pas nourrie, c’est tout. « Moi
» n’a jamais été et il ne sera jamais, ce n’est qu’une pensée. Ce n’est qu’un film, une fiction ! Qu’il soit
agacé, qu’il ne soit pas agacé, qu’il soit comblé, pas comblé, c’est une illusion, une belle illusion, tenace
et agréable, c’est comme du théâtre, le théâtre de la vie, c’est comme ça que l’infini se manifeste à lui-
même. Si demain tu dois mourir, que tu es au bord de la mort, cela m’est déjà arrivé, j’ai vécu une
expérience comme ça lorsque j’étais plus jeune, avant l’éveil total, je suis tombé raide. Le cerveau a
sécrété des substances et je suis parti dans un rêve magnifique au milieu d’une prairie avec des fleurs
splendides, des odeurs, des couleurs waouh ! C’était absolument merveilleux, et tout à coup j’ai
ressenti quelqu’un qui me donnait des claques, c’était une infirmière qui me donnait des claques pour
me réveiller, il m’a fallu un temps pour comprendre : « mais où est la vérité ? Est-ce que c’est la prairie
aux fleurs splendides, la vérité ? Ou est-ce que c’est cette infirmière la vérité ? » Et ce temps-là, ce petit
laps de temps était un mini éveil, j’étais beaucoup plus jeune et il y a quelque chose qui s’est produit.
J’ai senti quelque chose de très fort quand ça s’est produit, c’était un « mini éveil », une expérience
très intéressante. Après pendant toute la journée suivante j’étais dans un état de béatitude, je n’avais
qu’une envie, c’était accueillir joyeusement tout ce qui m’arrivait. Les factures, le bruit des mobylettes,
le bordel de la vie, c’était plaisant, parce que je savais que c’était ça la mélodie de la vie, sinon il n’y a
rien et rien c’est rien. Si tu meurs et que quelqu’un te réveille pour te dire : « est-ce que ça te plairait
de te réveiller pour une journée et de vivre encore cette expérience qu’on appelle l’agacement ? » Tu
vas dire oui, ah oui, tiens, allez ! Je vais vivre l’agacement encore une journée et tu rigoles car tu ne vas
pas rester toute la journée qu’il t’est donné de vivre dans l’agacement. Le détachement se fait
spontanément, tu vas savourer et vite oublier l’agacement, aujourd’hui est peut-être la dernière
journée que tu vas vivre.
Interlocuteur : C’est un peu comme quand on regarde un film, on a plaisir à voir les acteurs qui jouent,
ils sont en colère, ils sont contents, ils sont agacés.
Avec le temps on sent bien qu’il y a certaines réactions qui sont plus adaptées pour vivre certaines
situations, on fait nos expériences, on évite de se mettre dans certains états « émotionnels » parce que
c’est désagréable, tu sais que si tu mets le doigt dans l’engrenage tu vas tomber dans des « émotions »,
des réactions désagréables, parfois tu es en amont, parfois tu es dedans, en général on apprend avec le
temps. Aujourd’hui certains veulent faire croire que le bonheur c’est le mariage, ou des sottises de ce
genre. Si nous créons une mode avec beaucoup de publicités disant que le nec plus ultra du « bonheur
» c’est d’être agacé, si on t’avait conditionnée depuis toute petite à croire que l’agacement était
synonyme de bonheur intense, il y a fort à parier que le jour où l’agacement se produit tu dises : « j’ai
passé une journée magnifique, j’ai été agacée ». Le cerveau est très malléable et à l’extrême c’est un
avantage qui peut devenir un inconvénient, c’est comme cela que les individus arrivent à être
masochistes, ils prennent du plaisir avec ce qui devrait naturellement être du déplaisir.
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Interlocuteur : non. Ça me fait penser à Krishnamurti, les retranscriptions de ses satsangs, les gens lui
posent des questions, et lui reste toute la journée à répondre aux questions des autres, ça doit être
fatigant, non ?
Non, tu dis, « répondre aux questions des autres », mais les autres c’est moi. Ça veut dire qu’il n’y a pas
quelqu’un qui me pose une question et quelqu’un qui répond. De là où je suis, il y a cet infini qui ne
cherche qu’à se conscientiser lui-même, qu’à s’éveiller à lui-même et donc, celui qui pose la question
est le même que celui qui répond, mais celui qui pose la question ne l’a pas encore découvert, c’est
tout.
Interlocuteur: Stephen Jourdain, que nous avons rencontré avant ton éveil, il avait conscience de cela lui
aussi ?
Il avait conscience qu’il était l’ultime évidemment, qu’il était tout et rien en même temps, bien sûr, il a
réalisé cette conscience de l’absolu très jeune. Chaque éveillé traduit la réalisation de l’éveil total d’une
manière différente, en fonction de sa culture, de son milieu, cela va donner telle ou telle forme, cela va
être compréhensible par certains pas par d’autres, il y a des différences dans la forme mais au fond
c’est toujours la même chose. Maintenant, si tu veux continuer à cultiver ta problématique du « moi »
qui a soi-disant manqué de ceci ou de cela dans son enfance, il faut aller voir des psychologues et des
psychiatres, t’allonger sur un divan, mais il ne faut pas aller voir un éveillé, un éveillé ne va pas te
conforter là-dedans, ou alors cinq minutes, histoire que tu prennes bien conscience que tu t’appuies
sur du vent. Si tu cherches un psy je ne suis pas la bonne personne, ce n’est pas à moi qu’il faut parler
de ce genre de problème sauf si tu veux vraiment et totalement t’en libérer, et celui qui cherche à se
libérer risque d’en prendre un coup. (Rire)
Interlocuteur: Je pense aussi à un autre éveillé qui s’est brouillé avec toi, s’il a conscience que nous
sommes un, comment cela peut-il l’ennuyer que tu sois Raëlien ?
C’est toi qui interprète ça, moi je ne sais pas, il faut lui demander à lui, ce qu’il a ressenti, ce qu’il a
vécu, mais peu importe, parce qu’en fait, heureusement qu’il s’est passé ce qui s’est passé parce que ça
a contribué à la floraison de l’éveil total pour « moi », donc tu vois, tout s’est parfaitement bien
déroulé. Il a incarné le rôle qu’il devait incarner et tout va bien, c’est parfait. Très souvent, sur le
chemin de l’éveil total il y a des situations que nous n’attendons pas, c’est rempli de surprises. Ce qui
va se passer là tout de suite, c’est une surprise aussi, la vie est une surprise permanente. Nous avons un
cerveau qui crée des mémoires, des repères pour avoir une illusion de sécurité, mais en fait, on ne sait
pas de quoi sera fait l’instant qui arrive. Les deux marchent ensemble, cette mémoire avec ce besoin de
sécurité et puis cette ultime insécurité vont de pair, ce n’est même pas vraiment une insécurité, c’est
un inconnu permanent. Le connu donne la main à l’inconnu, ils se promènent !
En fait, tu dis qu’il y a une femme qui s’est mise devant toi, mais à aucun moment tu ne t’es dit « je me
suis mise derrière cette femme. » Tu vois ? Tu lui donnes la responsabilité de la situation que tu vis,
- 25 -
Rires.
Interlocuteur: La colère.
Je te demande, qu’est-ce que te dit cette colère, il faut écouter la colère, pas forcément suivre ses
revendications et ce qu’elle te demande de faire, mais tu peux écouter, pas la refouler pas te
soumettre à elle mais l’écouter. La colère est là, tu écoutes la colère, tu n’es pas obligée de vivre ce
qu’elle t’invite à vivre, tu l’écoutes, qu’est-ce qu’elle te dit ?
Interlocuteur: Je voudrais pouvoir me dire « oui, je suis chez moi ici », donc cette colère me dit « tu n’es
pas chez toi ici », « ce n’est pas ton meuble, avec tes affaires, tu ne peux pas en disposer comme tu
veux… »
Tout ce que nous pouvons voir dans tout ça, c’est que tu ne l’as pas vécue et écoutée cette colère.
Parce que si tu avais vécu et écouté cette colère, tu aurais récolté le cadeau de cette colère et ce
qu’elle cache se serait dévoilé à tes yeux, mais maintenant c’est trop tard, ça y est, c’est passé, tu te
remettras probablement dans une situation similaire ou proche et peut-être que tu en profiteras et
peut-être pas, peut-être qu’inlassablement dans ta vie, tu vas reproduire le même schéma. Peut-être
qu’à un moment donné tu vas comprendre ce qui se passe, comment ça s’articule, comment tu en es
arrivée là. Quelle est la réaction en chaîne qui produit cette situation ? Comment ça marche ?
Interlocuteur: Oui.
Qui es-tu ?
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Interlocuteur: Oui mais si on est qu’un seul tout, les personnes n’existent pas.
Rires. Tu vois ?
Interlocuteur: Et ben oui, mais un coup tu dis « ça n’existe pas », un coup tu dis « ça existe », alors ?
Mais bien sûr, ce n’est pas parce qu’on voit l’illusion que l’illusion disparaît. Tu peux connaître le truc
du tour d’illusionniste de Copperfield qui s’envole dans les airs comme un oiseau avec une femme du
public dans les bras, c’est bluffant, tu peux comprendre comment il fait pour s’envoler, comprendre le
truc, mais ce n’est pas parce que tu l’as compris que l’illusion disparaît, que tu ne vas pas le voir
s’envoler dans le ciel. Tu sais qu’il y a un tour, tu sais qu’il utilise une technologie, tu sais qu’il a des
techniciens à son service, on t’a dit comment ça marchait et tu l’as bien compris, mais l’illusion reste
absolue. Tu ne vas pas dire que l’illusion a disparu. L’illusion est une illusion, c’est une illusion elle est
là. Donc en même temps, ça n’existe pas et l’illusion existe. (Rires) Et pourquoi se battre contre une
illusion ? Tu répètes quelque chose que tu as entendu et pourquoi pas, cela pourra peut-être
déclencher quelque chose en toi, mais à un moment donné, oublie ce que tu as entendu, va explorer
par toi-même, va comprendre, va dans tes tripes, à l’écoute de toi. Sens-toi pleinement responsable de
la situation dans laquelle tu t’es mise, et de ce que tu en fais. (Silence) Tu peux utiliser cette situation
pour t’élever à l’ultime vérité, ou tu peux l’utiliser pour te rabaisser au ras des pâquerettes en
sombrant dans la haine, la violence, envers toi, ou envers les autres. Comme tu veux, comme tu peux,
c’est toujours toi qui es aux premières loges. (Rires)
Il y a des individus qui ont tendance à jalouser l’éveillé, ils pensent que l’éveillé a quelque chose que
eux n’ont pas. Cette pensée à un moment donné crée une espèce de frustration, ces individus pensent
que l’éveil total c’est de l’avoir et ils jalousent, ils dénigrent, ils méprisent. D’une manière ou d’une
autre ils veulent dévaloriser cet individu qui a réalisé l’éveil total. Si un jour ils réalisent l’éveil eux-
mêmes, ils comprendront que cette jalousie est complètement déplacée parce que ce n’est pas
quelque chose que l’individu possède. L’individu qui réalise l’éveil total ne possède pas l’éveil, il réalise
ce qu’il est vraiment, et ce qu’il est vraiment n’est pas quelque chose que l’on a, c’est quelque chose
que l’on EST, et celui qui est jaloux est inclus dans ce qui EST. Celui qui jalouse l’éveillé, si un jour il
réalise l’éveil total, il comprendra que sa jalousie est déplacée, que c’était finalement un obstacle à sa
propre réalisation. Ce genre d’individu jaloux reste focalisé sur l’avoir et c’est normal, les gens sont
tellement conditionnés, depuis petits ils sont conditionnés à avoir ou à savoir, ils finissent par
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Dans l’infini il y a une infinité d’êtres, exactement comme « moi », qui sont en train de faire
exactement la même chose que « moi » en ce moment, c’est rigolo à imaginer ça ouvre sur l’infini. Il y a
une infinité d’individus exactement semblables à « moi» en train de vivre exactement la même chose
- 28 -
Interlocuteur: Les êtres humains sont un peu les spermatozoïdes de l’infini, et leur organe
reproducteur…
(Rires)
Interlocuteur: Oui, et leurs organes reproducteurs. Puisqu’on est programmé pour crée la vie.
Ah, nous pourrions être des humanoïdes qui n’ont pas le programme de recréation, mais
effectivement, en nous il y a quelque chose qui nous pousse à aller vers la science pour devenir des
créateurs, et ainsi se manifeste l’infini se créant lui-même. C’est l’infini qui joue avec lui-même à l’infini.
Par un processus de « créateurs-crées » l’infini joue, le créé et le créateur sont une manifestation de
cet infini, c’est-à-dire l’infini sous forme de créateurs ou de crées, mais le créé et le créateur ne font
qu’UN. Le créateur et le créé sont la même « pâte », ils sont faits de ce même tout constitué
d’absolument rien, la plénitude du vide, c’est l’ultime réalité. C’est un petit peu comme enfiler des
perles sur un fil qui n’existe pas, c’est une image pour tenter maladroitement de décrire la plénitude du
vide. La plénitude du rien, le paradoxe du yin et du yang, nous pourrions dire la rencontre, le mariage
du bouillant et du glaçé, mais cette rencontre, ce mariage laisse entrevoir qu’il y a deux qui se
rencontrent et qui se marient, mais c’est faux, en fait le bouillant et le glacé sont la même « chose », on
le voit dans les états de la matière : la glace et l’eau bouillante qui se transforme en vapeur. De plus en
plus on va pouvoir avoir une approche très scientifique de l’éveil total, même si cela nous propulse
dans « un monde » qui ne s’explique pas puisque l’infini ne s’explique pas, il se ressent. Le processus, le
programme qui conduit la matière à réaliser qu’elle est de l’infini, ça c’est de la science, c’est
l’organisation de l’inorganisé. A un niveau, par exemple au niveau terrestre, on est de la poussière de
terre, organisée d’une manière bien particulière, grâce à la création de nos créateurs les Elohim, même
si c’est réfuté par beaucoup d’individus, un jour ils comprendront. Certains appellent les créateurs dieu
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J’ai lu un truc sur un éveillé qui s’est éveillé en prison. On pourrait dire « c’est horrible les conditions
en prison, c’est impossible de réaliser l’éveil total dans un tel lieu. » Et bien pour lui, c’était le lieu qu’il
fallait, il avait besoin d’un désert pour fleurir, comme pour les cactus, il était dans le désert aride du
milieu carcéral et il a fleuri. Il y en a pour qui il faut des terres très riches, il y en a d’autres à qui il faut
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Interlocuteur: Pourtant Raël a été éveillé scientifiquement* grâce à la science des Elohim quand il est
passé sous la machine qui a éveillé sont esprit, comment est-ce que tu expliques ça ?
Cette science des Elohim a permis d’ouvrir des facultés en sommeil dans le cerveau de Raël, je ne sais
pas si l’éveil total était compris dans le package (rire), il faudrait lui demander pour avoir plus de
précisions sur le sujet. Une chose est claire c’est que nous sommes l’expression de la science, nous
sommes de la matière organisée. Il y a beaucoup de mysticisme autour de l’éveil total, essentiellement
parce que cet éveil total ouvre sur l’inexprimable. Mais le processus qui conduit à l’éveil, c’est-à-dire la
matière organisée grâce à la science que nous sommes, ça c’est un processus scientifique, c’est très
pragmatique, c’est mathématique. Nous pourrons un jour en laboratoire produire l’éveil total, je sais
que beaucoup d’individus vont bondir quand ils vont entendre ça, surtout les individus qui ont une
vision mystique de l’éveil, ils risquent de sauter dans tous les coins en criant au scandale. (Rire) Bon,
ben voilà, ils bondiront comme le Marsupilami, mais cela ne changera pas le fait que l’éveil total est un
processus d’ordre scientifique, il est possible d’organiser scientifiquement la matière infinie pour
qu’elle s’éveille à elle-même. Un jour on pourra prendre des atomes, les organiser et en faire des êtres
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Interlocuteur : Mais si les Elohim peuvent nous éveiller scientifiquement, pourquoi ne nous ont-ils pas
créés déjà éveillés tout simplement ?
(Rire) Il faudrait leur demander ! Ou demander à leur ambassadeur sur terre, Raël. J’imagine que s’ils
font ainsi c’est parce que l’éveil total demande de développer la conscience jusqu’à la supraconscience.
Pourquoi n’ont-ils pas fait les fleurs sans graines ? Ils ont fait la graine avec tout le potentiel de
floraison qui, si toutes les conditions sont réunies peut pousser et donner une fleur magnifique, c’est
un processus de croissance avec toute sa beauté, c’est la matière qui s’élève. Nous sommes de la
poussière organisée en humain ! La poussière c’est de la poussière, c’est minéral et nous aurions pu
rester minéral, nous aurions aussi pu être végétal ou animal, un reptile plus ou moins sophistiqué, une
girafe ou un singe, et bien non ! Nous sommes organisés en humanoïde, waouh ! De la poussière
organisée scientifiquement en humanoïde ! C’est un processus, cela n’arrive pas par hasard, je sais qu’il
y a des évolutionnistes qui pensent que ça arrive spontanément, par hasard, c’est de la confusion
mentale, la théorie de l’évolution est remise en questions par de plus en plus de scientifiques* c’est un
grand mythe déséquilibrant. L’évolution n’existe que dans la création, il y a des êtres intelligents
sensibles et aimants qui sont derrière l’organisation de la matière que nous sommes. Nous-même sur
terre nous commençons à créer la vie scientifiquement en laboratoire**, et ce n’est que le début. Nous
allons continuer à organiser la matière jusqu’au jour où nous ferons un homme à notre image, c’est
codé en nous, nous avons en nous le potentiel d’être des créateurs. (Rire) Etre de l’infini conscient de
lui-même organisant de l’infini pouvant à son tour devenir conscient de lui-même, est un grand jeu qui
n’a pas de début ni de fin et qui se joue partout dans l’infini. Certains diront mais pourquoi faire ? Pour
le plaisir ! Nous serons toujours de l’infini, dans le relatif nous pouvons être organisés sous forme
minérale, végétale, animale, humaine, transhumaine etc., quelle que soit la forme, dans l’absolu c’est
toujours l’infini, c’est ce que nous sommes fondamentalement, nous sommes cet UN infini. L’éveil total
conduit à cette l’ultime vérité perçue directement, nous sommes UN et un TOUT sans début ni fin, nous
pouvons appeler cela « l’infini », « le grand tout » le « petit rien » peu importe le nom car pour réaliser
cette ultime vérité, pas en théorie, d’une manière livresque, mais très concrètement il faut être en
amont du nom, en amont des mots et des pensées. Nous sommes TOUT, nous ne sommes RIEN, c’est
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** Le Docteur Craig Venter et son équipe ont réussi à créer la toute première cellule vivante dotée d’un
génome et d’un ADN, totalement synthétique. Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Craig_Venter
Interlocuteur : Est-ce que depuis que tu as contacté l’éveil, tu as l’impression que tu es capable d’aimer
sans rien attendre en retour, sans conditions ?
Personne ne se pose la question « est-ce que je suis capable d’aimer sans rien attendre en retour ? » la
question et celui qui se pose la question ont été dissolus dans l’éveil total, il n’y a pas ce
questionnement. L’amour est notre état naturel, il jaillit spontanément mais ce n’est pas une vertu. Si
l’amour est là, il s’exprime, d’une manière ou d’une autre, ce n’est pas un feuilleton hollywoodien ou
de la romance délirante, c’est simplement de la bienveillance aimante, spontanée. Il n’y a personne qui
est là pour revendiquer j’aime ou je n’aime pas, je suis plein d’amour, je ne suis pas plein d’amour, ce
personnage fantasmagorique a disparu, si je me tourne vers l’intérieur, il n’y a rien, c’est l’absolu vide,
néant, le néant absolu. La recherche d’aimer sans conditions s’adresse à « celui » qui cherche à aimer
sans conditions, « celui » qui cherche est le même que « celui » qui définit qu’il n’aime pas
inconditionnellement. L’éveil total, fait naître l’amour inconditionnel mais il n’y a personne pour le
revendiquer. Le mot amour est tellement galvaudé, cela crée beaucoup de confusions, trop de gens
utilisent ce mot à tort et à travers et assassinent ainsi tout ce qu’il représente, le véritable amour est
rare. Nous sommes fondamentalement construits sur l’amour, notre nature profonde est l’amour, c’est
notre état naturel. Un être humain en bonne santé qui s’épanouit dans un environnement favorable va
aller spontanément vers la bienveillance et l’amour. « Toi » et « l’autre » ne font qu’UN, tout ne fait
qu’UN, les humains, les fleurs et les papillons, tout ne fait qu’UN, quel plaisir peut-il y avoir à voir
souffrir une plante, un animal, un être humain ? Ce genre de plaisirs est issu de cerveaux malades,
abîmés par une éducation castratrice ou des poisons de ce genre. Cette quête d’un amour
inconditionnel est là parce dans l’ensemble, les individus sont embourbés jusqu’au cou dans des
concepts judéo-chrétiens ou d’autres concepts moralisateurs et culpabilisants. Pour nous
désembourber, il est possible de mettre une plaque de désembourbage comme pour une voiture, cette
plaque s’appelle l’amour inconditionnel, et une fois que tu es désembourbé, si l’éveil total arrive, la
plaque disparaît, la voiture disparaît, la boue disparaît et il y a ce qui EST, et tu sais que le fondement
de ce qui EST c’est l’amour véritable, c’est-à-dire l’amour inconditionnel. J’entends souvent des
individus poussés inconsciemment par leur programme de reproduction et hypnotisés par des
réactions hormonales intenses définir qui est aimant et qui ne l’est pas, ils se posent en experts pour
définir ce qu’est l’amour. Sur quoi cette expertise se base-t-elle ? Les hormones de la reproduction ? La
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Lorsque grâce à la science nous pourrons soigner la maladie de la criminalité, que ce soit un serial killer
avec un problème génétique, ou un individu devenu criminel suite à un empoissonnement culturel et
une « éducastration » elle-même criminelle, nous découvrirons qu’une fois la maladie soignée,
l’individu peut devenir plein d’amour. (Silence) La nature profonde de l’être humain n’est pas la
souffrance et la haine, ça c’est une déviance, un dysfonctionnement. C’est comme pour ta voiture, si tu
la fais rouler avec le mauvais carburant elle va déconner, si tu la répares, une fois qu’elle marche
correctement tu ne dis pas « « Oh, cette voiture marche bien, c’est une sainte, nous allons la canoniser
! » Ou bien « Oh elle marche bien, elle est allée voir un gourou ! ». Un gourou c’est un petit peu un
mécanicien de la conscience, ( rire) quand c’est un bon gourou, un bon éveilleur de conscience, c’est un
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Interlocuteur : Oui.
(Silence)
Ce que j’aime dans l’amour inconditionnel, comme dans le rire inconditionnel, ou le bonheur
inconditionnel enseigné par le Maitraya Raël, c’est cette notion d’inconditionnel, sans conditions. Il n’y
a pas de conditions. C’est-à-dire qu’il n’y a pas de conditions, c’est comme être, il n’y a pas de
conditions. L’infini il est sans conditions, ce qui est, EST. C’est beau et quand tu ris, quand tu aimes,
sans conditions, cela veut dire que toutes les conditions sont réunies, tu vas aimer dans toutes les
conditions, tu vas rire dans toutes les conditions, sans conditions c’est aussi toutes les conditions, l’un
anéantit l’autre et on commence à baigner dans ce qui est réalisé à travers l’éveil total. Dans l’éveil
total il y a le tout qui embrasse le rien, et ça ce sont des mots, les mots « tout » et « rien » ça n’a
absolument aucune consistance, le tout embrasse le rien, cela peut paraître absurde, le dire peut
paraître complètement fou ou poétique, et pourtant il est possible que la conscience prenne
conscience d’elle-même pour s’incarner en supraconscience, ce n’est pas une vertu, c’est une floraison.
C’est un peu comme le bourgeon qui fleurit, la fleur ne va pas dire aux autres bourgeons « oh, tu as vu,
je suis pleine de vertu, j’ai fleuri… » Elle fleurit parce que les conditions sont réunies et parce que son
programme s’exprime, ça fleurit, et de la fleur on passe à la cerise, elle est verte, elle est rouge, on la
grignote, et le cycle se fait. C’est magnifique, c’est d’une beauté naturelle et derrière ce naturel il y a la
création des Elohim et les Elohim font partie de ce cycle naturel de l’infini, de cette organisation
universelle. (Silence)
A un moment donné il faut oublier tous les mots qui sont exprimés, parce que là je dis des choses, il y a
des mots, des concepts, des idées. L’éveil total est au-delà de tous ces concepts, de toutes ces idées,
même si ces mots peuvent créer des réactions propices à l’éveil total, au final tu prends et tu jettes
tout. Et puis tu vois ce qui se produit. (Silence)
Cela peut marcher dans les deux sens : tu peux te dire : « je vais cultiver l’amour, la délicatesse, le
raffinement » et puis doucement cela va structurer tes neurones et t’amener à plus d’attention, plus de
vigilance, un rapport à toi plus amical, plus tendre, plus aimant, ce sont des conditions qui peuvent être
favorables à la floraison de la conscience ultime. L’inverse marche également une fois que la
conscience ultime est réalisée, tu es plus amical, aimant, tendre, ça vient avec, la vague de l’éveil total
porte le bateau de l’amour véritable, il vient avec, mais il n’y a personne pour dire : « regarde comme je
suis plein d’amour ». Une fois de plus, j’ai l’impression de m’enliser profondément, plus je parle de
l’éveil total et plus je m’enlise jusqu’au cou, c’est comme ça ! (Silence)
Interlocuteur : Finalement, quelle que soit la question qu’on pose, ta réponse est « il n’y a plus personne
pour se poser cette question. »
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Nous allons toujours glisser dans l’indéfinissable, les mots ne suffisent pas, ça ne se définit pas, nous
sommes cela, peux-tu le percevoir, peux-tu le ressentir ? (Silence) Peux-tu le percevoir sans que
personne ne le perçoive ? Peux-tu le ressentir sans que personne ne soit là pour dire je ressens ? C’est
possible, tout de suite.
Un enfant de ton entourage a un fort esprit de contradiction, de ce fait il n’a plus d’amis à l’école et tu
cherches à savoir d’où cela vient, c’est ça ?
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Interlocuteur : Et bien pour moi, parfois, quand cela me vient, c’est quand je suis fatiguée j’ai envie de
m’agacer, je prends plaisir à avoir un esprit de contradiction excessif, je crois que je cherche la
frustration.
Je te demande : d’où ça vient ? Pas comment ça marche. Si tu vois une lumière quelque part, et je te
demande d’où ça vient, tu vas regarder d’où ça vient, pas comment ça fonctionne. Je ne te demande
pas de m’expliquer le principe de la lumière ni comment marche la lumière, ça ne m’intéresse pas. Ce
qui m’intéresse c’est d’où est-ce que cela vient ?
Interlocuteur : Mais c’est ce que j’ai l’impression de te répondre quand je te dis que ça vient de ma
fatigue et mon envie de contacter une frustration et l’affrontement avec quelqu’un. Pour moi c’est ça
répondre à d’où ça vient.
Interlocuteur : Mais c’est ce que je te dis, je ne comprends pas ta question. Pour moi, ça vient d’une
fatigue et un besoin d’éprouver une résistance quelque part.
Interlocuteur : J’ai besoin de me défouler parce que sinon je vais tourner ça contre moi, tourner le stress
contre moi et ça va être mauvais pour ma santé.
Interlocuteur : Ce qui est sous ma peau, mes intestins, mon cœur…le sang, les os…
Et ça vient d’où ça ?
Non. Les intestins, la peau, les os, tout ça, ça vient d’où ?
Interlocuteur : ça vient de la croissance du fœtus qui avant était dans les spermatozoïdes…
Et avant ?
Interlocuteur : De l’infini.
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Interlocuteur : Et bien ça vient du cycle de l’infini. Il pleut, la goutte tombe dans le sol, elle arrose
l’herbe, le légume pousse, l’humain ou le lapin mange le légume, l’humain mange le lapin, l’humain
meurt, tombe dans la terre…
Interlocuteur : C’est le cycle de la vie ? Mais alors pourquoi certaines personnes n’utilisent pas l’esprit de
contradiction dans l’espoir de contacter une frustration ?
Mais qu’est-ce que tu veux comme réponse à ça ? Il faut aller voir un psychologue ! Il va te sortir dix,
vingt, trente théories là-dessus. Moi ça ne m’intéresse pas. Ici, dans ce cas le fonctionnement de la
lumière ne m’intéresse pas, la lumière est, elle existe. On peut parler de comportement lié au
caractère, aux gênes etc. mais tout cela, c’est le cycle de la vie organisée par les Elohim qui eux-mêmes
ont été organisés par d’autres, qui ont été organisés par d’autres, à l’infini. Un individu ça expérimente,
l’enfant dont tu parles expérimente l’esprit de contradiction et il est apparemment excessif aux yeux de
ses camarades. L’une des conséquences directes de cette excessivité c’est que rapidement il ne va plus
avoir d’amis à l’école. On peut se demander si ce sont vraiment des amis, mais bon ce n’est pas notre
recherche du jour. Il expérimente la contradiction et découvre ainsi les effets que cela produit sur lui et
sur son environnement, de là il va comprendre des choses et il va tirer des leçons ou il ne va rien
comprendre et puis voilà, il pousse comme ça, pourquoi s’en préoccuper plus que ça ? Invite-le à
s’éveiller à sa propre compréhension de lui-même. Il ne s’agit pas d’élever un enfant comme toi tu as
envie qu’il soit. Il faut juste le guider pour qu’il puisse s’épanouir comme il est, à faire marcher sa
propre intelligence, sa propre manière de se lier à lui-même, aux autres, et finalement un jour peut-
être, à découvrir ce lien absolu, universel, total, à se lier sans que personne ne se lie puisque c’est déjà
lié à tout et au tout, constitué de tout et constituant tout. Alors pourquoi as-tu tant envie de faire un
problème de l’esprit de contradiction de cet enfant ? Pour résoudre un problème ?
Interlocuteur : Quand les enfants sont petits, il y a chez moi l’envie d’en faire quelque chose de parfait.
« Quelque chose de parfait ! » d’où ça vient cette idée ? Vois-tu la puissance de l’intoxication culturelle,
les croyances, le mythe de la perfection, vois-tu comme tout cela vient empoisonner la croissance
naturelle des humains ? Tout dans l’univers est parfait, perfectible mais parfait, tout est parfaitement
imparfait, et c’est pour cela que c’est parfait. Ce mythe de la perfection est une vieille croyance issue
de cerveaux dégénérés! Par exemple la croyance que l’éveillé doit être parfait est très répandue, c’est
sclérosant tu ne peux plus bouger ! Tu ne peux même plus péter (rires) être l’image d’un Bouddha sous
un arbre, ce ne n’est pas viable. Souvent les gens arrivent ici chargés d’images sur la réalisation et
l’ultime vérité et forcément sur celui qui a réalisé l’éveil total. D’après leurs images il doit être comme
ceci ou comme cela, il doit absolument correspondre à ces images. La perfection c’est d’accueillir
l’imperfection, de vivre pleinement avec et de s’améliorer, de s’améliorer à l’infini. Si tu vis cent-vingt
ans sur terre, tu as l’occasion de t’améliorer pendant cent-vingt ans. Si tu es recréé sur la planète des
éternels (voir livres de Raël), pour mille ans, deux mille ans, ou pour l’éternité, et bien éternellement tu
vas t’améliorer. Si tu peux, tu t’améliores, si tu ne peux pas tu ne t’améliores pas, tu peux même
dégénérer. A un moment donné il n’y a plus vraiment de problèmes, les choses sont comme elles sont,
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En général, les enfants ne sont pas vraiment aidés, les mettre dans un environnement qui va les abrutir
et briser leur créativité ce n’est bon ni pour eux, ni pour nous. Il y a des études* qui ont montré que
98% des petits enfants ont une créativité fantastique, une imagination débordante de créativité, ils
sont capables de donner de multiples réponses à un problème. Après quelques années d’école, quand
on les teste à nouveau, leur capacité créatrice a nettement diminué et souvent même complétement
disparu. C’est testé scientifiquement, au bout de cinq ans d’école, 50% des enfants ont moins de
créativité et proposent moins de réponses multiples, au bout de dix ans d’école, il n’y en a plus que
15% capables de donner des réponses multiples. Les enfants sont abîmés par l’école et le système
éducatif tel qu’il est conçu aujourd’hui. Les êtres humains ne sont pas faits pour accumuler des tonnes
de savoir inutile, ils ne sont pas faits non plus pour accumuler de l’argent et des biens matériaux, ils
sont faits pour ETRE, simplement jouir d’être. Notre environnement peut être géré par des robots,
l’organisation de la société, l’infrastructure, la production des biens et les services peuvent être
entièrement robotisés, si on s’y met tous, en regroupant tous les génies et les êtres de bonne volonté
nous pouvons construire un société dans laquelle le bien commun domine, on peut organiser une
société libre du travail, libre des contraintes. Nous pourrons garder des espaces très contraignants pour
les individus qui aiment les contraintes, mais dans l’ensemble l’être humain pourra chanter, danser,
peindre, créer, faire l’amour librement. Si certains gardent l’envie de travailler durement, sous la
contrainte nous organiserons des espaces aussi pour cela mais ça ne sera plus une obligation, ce sera
un choix librement consenti, sans contraintes. (Silence)
Pour l’instant la majorité des individus vit avec une perception limitée d’eux-mêmes et des autres. Ces
limites engendrent l’inconscience et l’inconscience engendre tous les problèmes, les souffrances et la
violence que nous connaissons. Tout ce qui est technique nous pouvons le résoudre facilement, ce
n’est pas très compliqué, le véritable problème n’est pas là, le véritable, voire l’unique problème est
l’inconscience générée par les limites et les frontières bâties à l’intérieur de l’individu. La grande
majorité des individus n’ont pas réussi à ouvrir leurs frontières et à se libérer, ils se limitent à un « moi
» égocentré coupé de l’universalité. Arrêter de croire que tu es divisé, de vivre comme si tu étais divisé,
réaliser très concrètement qu’il n’y a aucune division, que nous sommes UN c’est la plus belle et la plus
puissante des révolutions. Nous sommes une unité, tout est lié, nous pouvons ressentir et comprendre
que nous sommes UN et infini, réaliser directement cela change tout, absolument tout. Les individus
qui ne le réalisent pas peuvent avoir la sagesse d’écouter les individus qui l’ont réalisée et ça ira
beaucoup mieux pour l’humanité. Il y a des individus qui sont spécialisés, qui sont faits pour faire des
choses très spécifiques, c’est un petit peu comme si chaque être humain était une pièce d’un puzzle et
si nous laissons l’ordre naturel s’exprimer, toutes les pièces du puzzle se mettent ensemble pour
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* Voir le travail RSA Animate - Changing Education Paradigms by Sir Ken Robinson.
Interlocuteur : J’ai toujours peur de rater quelque chose, le fait de vieillir, d’arriver à 40 ans, le fait de se
dire : il reste 10 ans avant la ménopause, le fait d’avoir minci, d’être mieux dans mon corps, c’est
comme si je repartais à zéro, comme si je vivais une deuxième jeunesse, je retrouve un corps de « jeune
»
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Interlocuteur : Il y a quelque chose en moi qui voudrait vivre une fusion hormonale, qui voudrait pouvoir
faire du sexe et que ce soit un truc exceptionnel et puis c’est comme si il y avait une autre partie qui n’y
croit plus. Qui n’y croit pas. Tu vois, il y a une partie qui voudrait encore vivre dans cette illusion-là, et
puis une autre partie qui sait que c’est une illusion mais qui ne sait pas aller ailleurs donc je me retrouve
coincée.
Qu’est-ce que les individus cherchent à travers la sexualité ? Au-delà de la reproduction ? Qu’est-ce qui
fait que la sexualité est si attirante ?
Interlocuteur : Parce que parfois on fusionne ? On fusionne avec l’autre, on arrête de penser, on est
bien.
Quand les individus arrivent à ressentir ce que tu appelles « fusionner » dans une intimité sexuelle,
même de moyenne qualité, ils ressentent qu’il y a quelque chose derrière la sexualité qui les attire très
fortement, souvent les individus restent scotchés à la sexualité, ils sont obnubilés par le sexe, ils ne
pensent qu’au sexe, le sexe ce n’est pas vraiment ce qui est attirant, c’est là où amène le sexe qui est
attirant ! Où conduit le sexe quand il est pleinement vécu ?
Interlocuteur : A l’orgasme !
Oui à l’orgasme pour ceux qui le vivent, il y en a qui ne le vivent pas, ils ressentent parfois tout de
même un grand bien-être et de bonnes sensations c’est déjà quelque chose de très intense mais ce
n’est pas l’orgasme. A un moment donné dans la sexualité on peut effectivement ressentir l’orgasme
qui est une fusion, un avant-gout de l’ultime réalité. Sans le savoir, la plupart les individus sont attirés
par l’ultime réalité, par l’éveil total que l’orgasme sexuel laisse entrevoir, en général ils s’arrêtent au
plaisir et/ou à la reproduction, mais qu’est-ce qui est vraiment aussi attractif dans la sexualité ? C’est la
découverte de l’ultime réalité, qui apparaît furtivement dans l’orgasme, c’est très attractif et plaisant.
C’est très intense de se sentir, même furtivement, être l’unité infinie, avant les mots et la pensée,
sentir qu’il n’y a pas deux malgré les apparences. Nous pouvons ressentir cela dans diverses occasions :
la fusion sexuelle, l’amitié sincère, un fou rire complice sont quelques une de ces occasions.
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Ce « je » qui cherche utilise la mémoire, il se réfère à quelque chose qui est passé. Qu’est-ce qui n’est
ni passé ni futur ? Etre c’est tout de suite, il n’y a pas de temps, l’infini que nous sommes est
éternellement ici et maintenant. Le temps et l’espace sont créés par la pensée et la pensée crée le
penseur qui est une pensée qui se dit qu’il doit chercher l’unité ailleurs, autrement. La pensée crée le
penseur, et tout d’un coup on croit que c’est « quelqu’un », on croit que c’est nous ! (Rire) Mais c’est
une pensée de nous ! Ce que nous sommes vraiment est l’unité universelle infini, la pensée crée
l’illusion de la division, la pensée crée deux, trois, quatre, un millier, la multitude, cela a son charme et
son utilité mais fondamentalement c’est faux, en vérité nous sommes UN et infini.
Interlocuteur : Oui, mais pourquoi ça ne me fait pas me sentir mieux ? Pourquoi est-ce que je ne me sens
pas mieux ?
Parce que « celui » qui cherche à se sentir mieux est l’obstacle ! Se sentir mieux par rapport à quoi ?
Par rapport à ce que « je » connais, c’est en rapport avec le passé, nous sommes les deux pieds dans la
mémoire, les deux pieds dans la pensée. La pensée sous forme de penseur se dit que c’est mieux ou
moins bien et utilise d’autres pensées appelées souvenirs ou imagination pour comparer, la pensée
compare et définit si c’est mieux ou moins bien sur la base d’autres pensées. Ce qui EST, n’est ici plus
perçu directement mais filtré par la pensée qui a tendance à faire croire « oh, demain ce sera mieux, il
y a de plus verts pâturages ailleurs, ou hier c’était tellement mieux, dans ma jeunesse je me souviens
etc. » C’est certain que d’entretenir ce genre de pensées peut créer des tensions terribles et les
individus sont prêts à n’importe quelle folie pour atteindre ce qu’ils croient être le bonheur, ils sont
hypnotisés par l’illusion que le bonheur est ailleurs et autrement.
Interlocuteur : J’ai quand même toujours peur de manquer quelque chose ! Qu’est-ce qui va se passer si
dans dix ans je me réveille et que j’ai laissé passer le peu de vie qui me restait ?
(Rire) Et bien réveille-toi tout de suite, au lieu de te réveiller dans 10 ans ! La vie c’est tout de suite,
maintenant.
Interlocuteur : Eh bien oui mais tout de suite, j’en fais rien de ma vie.
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Nous sommes conditionnés génétiquement, il y a des cycles hormonaux qui nous poussent à vivre et
aimer la sexualité, c’est avant tout pour des raisons de reproduction et de survie de l’espèce. En
utilisant la contraception nous modifions intelligemment ce cycle pour garder le plaisir sans la
reproduction. Ce conditionnement peut produire des confusions et beaucoup d’individus pensent que
s’ils n’ont pas de petit copain ou de petite copine, s’ils ne s’épanouissent pas sexuellement, ça y est,
c’est la fin du bonheur. Il est possible de s’épanouir sexuellement tout seul, la masturbation permet
d’avoir une vie sexuelle souvent plus épanouie qu’avec un ou une partenaire médiocre, il peut aussi
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Interlocuteur : Je me rends compte que dès le départ, je construis la croyance que c’est impossible que
nous puissions encore nous éclater sexuellement avec mon partenaire parce que cela fait trop
longtemps qu’on est ensemble. Je m’auto persuade de cela et je me ferme. Je me suis enfouie dans cette
croyance comme si c’était une réalité et cela me fait dire : il faut absolument que j’aille voir ailleurs, je
suis en train de passer à côté de quelque chose, il faut que j’aille voir si l’herbe est plus verte ailleurs.
Cette sensation de passer à côté de quelque chose, qu’est-ce que cela représente ? Il y a une infinité de
choses qui sont en train de se passer là à cet instant, on est en train de passer à côté d’une infinité de
choses.
Interlocuteur : Quelque chose qui me fait trop plaisir et qui va m’épanouir. (Rire) Quelque chose qui va
me coller au plafond
Interlocuteur : Oui. Je m’aperçois que c’est comme si j’étais repartie à zéro dans ma sexualité, et
finalement je me retrouve dans la même situation que quelqu’un qui n’aurait eu qu’un seul partenaire
dans sa vie même si j’en ai eu beaucoup, et je me construis cette idée que je manque des choses.
Oui, on passe tous à côté d’une infinité de choses. C’est inévitable. Dans l’infini, Il y a une infinité de toi
qui sont en train de vivre complètement autre chose que ce que tu es en train de vivre. Il y a une
infinité de toi-même qui existent à l’infini. C’est un peu troublant à observer et à penser, il vaut mieux
ne pas trop y penser, il vaut mieux le ressentir et puis après, dépêche-toi d’en rire. Mais c’est vrai, il y a
une infinité de toi qui est en train de rater une infinité de choses que toi tu es en train de vivre. On peut
se laisser piéger par le fait qu’on rate tout le temps quelque chose, c’est l’histoire du type qui se dit : «
tiens, si j’avais une villa avec une piscine ?» puis un jour il a une belle villa avec un belle piscine il se dit
alors « si j’avais une belle femme », et puis il a une belle femme alors il se dit : « si j’avais deux femmes
», puis trois femmes etc., c’est de l’avoir, de la possession. Être heureux à condition d’avoir, cela ne
marche pas, ce serait mieux si ceci, ce serait mieux si cela, je serais plus heureux là-bas, tout ça c’est
une fuite en avant. Le confort matériel c’est essentiel pour éviter de mourir de froid et de faim mais
cela ne garantit pas le bonheur. (Silence) Cela te conduit où cette impression de rater quelque chose ?
Cela crée quoi en toi ?
Interlocuteur : Alors déjà, ça me coupe complètement de ma vie ici et maintenant. Ça me fait oublier
d’apprécier ce que j’ai là maintenant. Et ça introduit une frustration et tout ce que je fais paraît fade,
parce que je suis dévorée par cette impression.
Les publicitaires connaissent bien cela, c’est comme ça qu’ils hypnotisent les consommateurs : il vous
manque ceci, sans ceci vous n’allez pas être heureux, vous allez être un raté, il faut aller en vacances
sur les îles des Caraïbes, il faut s’acheter le dernier ceci et le dernier cela sinon vous ne serez pas
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Interlocuteur : Ça me fait ça aussi avec toi parfois quand tu développes des sujets j’ai envie de tout
enregistrer et de tout garder.
Oui, posséder au lieu de savourer c’est une réaction due à des illusions que nous trimbalons, cela
n’empêche pas qu’il y ait effectivement des sensations qui vont être très intenses et des sensations qui
vont être moins intenses, mais tu crois qu’on peut scotcher comme ça dans des sensations intenses
tout le temps ? Ça ne rime à rien ! Il y a des contrastes, imagine s’il n’y avait qu’une saison sur terre,
juste l’été avec toujours un soleil intense toute l’année, au bout d’un moment, tu risquerais d’en avoir
un peu ras le bol, tu risquerais fort d’avoir envie de voir quelques nuages et un peu de pluie. Les
contrastes sont favorables et nécessaires à la sensation de plaisir. Par moments il y a beaucoup de
plaisir intense et par moments il y a moins de plaisir et il est peu intense, cela peut même aller jusqu’au
déplaisir, jusqu’à la souffrance. (Silence)
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Interlocuteur : C’est ce qui rapproche de la mort. Et bientôt le Game over, donc…c’est bientôt la fin du
jeu …
Donc ?
Interlocuteur : et bien les clichés qu’on utilise dans les films, ou ce que je lis, où on fait croire que
l’intensité c’est sauter au plafond, grimper aux rideaux…
Au-delà de ces clichés, quel est le meilleur moyen de vivre intensément ? Imagine que tu es
condamnée à mort, tu vas aller devant un peloton d’exécution en pleine campagne. Qu’est-ce que tu
vas faire ? Qu’est-ce que tu vas faire ? Tu sais que c’est fini, ce sont tes dernières secondes de vie, tu ne
peux plus partir ni à droite ni à gauche, tu ne peux plus fuir, qu’est-ce que tu vas faire ?
Interlocuteur : Je crois que j’aurais envie d’être avec les personnes que j’aime.
Oui peut être, ceci dit ce n’est que de l’imagination. Pour ma part je crois bien que j’ouvrirais mes sens
je regarderais le ciel, la beauté du ciel, peut-être un oiseau dans le ciel, les odeurs de la campagne,
j’ouvrirais mes sens à la beauté pour capturer la moindre petite goûte de vie, la boire avant de mourir !
Ouvrir tous mes sens et savourer, me délecter de ces dernières secondes de vie ! Je crois que je
goûterais sensuellement le plus possible ce qui est là. Il est fort possible que si le malade en face de moi
qui va me tuer avec son fusil a de jolis yeux d’un vert profond, il est possible que je m’émerveille
devant la couleur magnifique de ces yeux, qu’est-ce qu’il reste d’autre à faire ? C’est fini dans une
minute qu’est-ce qu’il y a à faire ?! Tu ouvres tes sens, et tu vis l’intensité de l’instant, les sens tout
ouverts, tu te remplis des perceptions sensuelles et tu n’intellectualises pas, tu jouis de cela, et peut-
être que tu ris juste avant de mourir. La véritable intensité, c’est tout de suite dans ta capacité de
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Interlocuteur : Mais tout ce que je regarde, tout ce que je lis, partout on nous dit que le bonheur c’est ce
genre d’illusions.
Oui, mais ce « on » dit à qui ? C’est qui ce « on » et qui est ce « nous »? Qui est ce « je » qui regarde et
qui lit ? C’est qui ? C’est quoi ? Il est possible de rompre avec tous ces conditionnements
instantanément, tout de suite si tu deviens la forme, si tu deviens l’odeur, le son, dans la contemplation
sensuelle totale, où est « je » ? Où est le conditionnement ? Dans la contemplation sensuelle totale
l’observateur et la chose observée ne font plus qu’UN, tu es la forme et la couleur, tu es l’odeur, tu es
le son, la saveur, tu es la caresse, tu es le ciel et le vent, la luminosité, tu es le tic-tac de l’horloge, tu es
TOUT, celui qui contemple de tous ses sens et les « choses » contemplées, tu es TOUT avant le mot ou
la pensée tu es TOUT ce qui revient à dire sous un autre angle que tu es RIEN. Si tu réalises cela
consciemment très concrètement, aussi concrètement que de croquer dans une pomme, tu atteins
l’intensité optimale, c’est la réalisation du Bouddha, tu ne peux pas aller plus haut et le
conditionnement n’a alors plus le même effet. Sur le plan biologique, tu peux redescendre mais après
cette réalisation, monter, descendre, haut et bas n’ont plus tout à fait la même consistance. Quand tu
vas à la rencontre de toi-même, à un moment donné tu peux découvrir concrètement, tu peux
ressentir que tu n’es « rien rempli de tout » et ce « rien-tout » est extatique. Il est extatique et tu es
cela, comme tu es cela, tu es en contact permanent avec cela. Il n’y a plus besoin de le chercher
puisque tu es cela, tu es ce vide absolu rempli de tout. Le mot « vide absolu » a tendance à avoir une
connotation négative, les individus en général préfèrent le plein, le plein d’essence, ou le compte en
banque plein, mais dans l’ultime réalisation la découverte est que tu es rempli de vide absolu qui te
comble, tu es ce vide plein de tout, c’est notre nature profonde, tu rencontres l’ultime vide qui est
plein a ras bord (rire). Aucun amant, aucune maîtresse ne peut t’offrir cela, l’amant ou la maîtresse
peuvent être le passage, la porte, tu peux trouver un amant ou une maîtresse et avoir une vie sexuelle
qui va être la porte vers la découverte de toi. C’est rare, parce qu’il y a un sacré fouillis dans la sexualité
en général, mais c’est possible, l’ultime est là, et une fois que tu as rencontré l’ultime vérité, et bien,
c’est là, c’est tout de suite là ! (Rire) Il n’y a pas besoin de le chercher, avant je le cherchais parce que ce
n’était pas là ou plus exactement je croyais que c’était ailleurs, une fois que j’ai découvert que c’était
là, et bien c’est là, et ce sera toujours là, tu es cela ! (Rire) Il n’y a plus rien à chercher, c’est à
disposition permanente, tu es cela. Toutes les chimères, les croyances qu’on va être plus heureux si on
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Interlocuteur : De la croyance que la vie n’est pas complète comme ça. De la croyance que le bonheur
vient de l’extérieur, que c’est l’extérieur qui amène le bonheur, donc forcément il y a toujours quelque
chose à l’extérieur qu’on risque de rater.
Interlocuteur : Ben, c’est toujours pareil, c’est la personne avec l’enveloppe corporelle, là, les limites de
ma main…
Interlocuteur : Oui.
Sommes-nous ce « Je »?
Interlocuteur : Et bien moi en tous les cas je crois que je le suis, oui. Je sais bien qu’en vrai on ne l’est
pas, mais moi je crois que je le suis.
Interlocuteur : Et bien non, je ne sais pas. Moi je crois qu’il y a ma main et il y a ce bol. Je crois qu’il y a
moi et il y a toi.
Mais c’est vrai, c’est comme cela que le cerveau traduit, il y a les contrastes, la diversité pour que
l’infini puisse contempler l’infini sous une infinité de formes, donc cette chose est tout à fait vraie aussi,
on ne va pas la nier. C’est une vérité relative, elle est vraie parce que notre cerveau est codé pour
traduire, et il traduit ainsi. L’ultime vérité, qui peut être perçue instantanément, c’est un petit peu
comme si tu recules dans le fond du « moi » et tu perces le sac, tout d’un coup tu te retrouves dans un
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Interlocuteur : Et oui, mais du coup, pour moi ça reste des mots, j’ai quand même profondément ancré
en moi l’impression, la croyance, que c’est l’extérieur qui m’amène le plaisir et le bonheur.
On définit : ça c’est intérieur à moi, ça c’est extérieur à moi. C’est tout à fait naturel, il n’y a pas de
problème avec ce fonctionnement, ni même avec la notion du « moi ». Il faut bien cristalliser quelque
chose : le « moi » est cristallisé et « moi » fait partie du processus, il est indissociable du processus de
supraconscientisation. Moi, ma main, plus loin, les choses, bien oui c’est évident et c’est tout à fait
l’expression du relatif. Le relatif et l’absolu ne font qu’un, il n’y a pas deux, il n’y a pas le relatif et
l’absolu, ils ne font qu’une unité globale indescriptible, qui pour se percevoir, se manifeste en relatif. Il
est possible, à un moment donné, grâce au cerveau humain de contacter l’ultime vérité, cette illusion «
moi » est nécessaire, utile, pratique, elle permet de créer l’illusion d’un monde de diversité et de vivre
comme on vit. Mais au-delà de l’illusion, l’ultime vérité apparaît, il n’y a rien et tout, nous sommes
constitués et constituants d’un vide absolu rempli de tout. C’est paradoxal, l’ultime paradoxe, c’est
pour cela que les mots ne peuvent l’exprimer, parce que « vide absolu, rempli de tout» c’est
apparemment aberrant, c’est un paradoxe. Avec les mots c’est aberrant, c’est aussi aberrant avec la
pensée, tu te dis qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Le mec, il raconte un petit peu n’importe quoi !
Et pourtant, à un moment donné ce paradoxe peut s’exprimer d’une manière totalement concrète, il
n’y a pas plus concret, c’est un réveil, c’est ce qui EST, c’est « l’ultime concrétude », l’ultime vérité.
C’est un peu comme le contraste du tableau noir pour voir la craie blanche, il faut le contraste,
l’expression de « moi », des autres, la distanciation du temps et de l’espace créé par le cerveau c’est
nécessaire, mais dans le fond, le tableau noir et la craie blanche sont faits de la même matière infinie, il
n’y a pas deux, pas de division, ni dans le temps ni dans l’espace c’est Un et éternel. La réalité bien
vivante de ce concept est imperceptible par la pensée et le mot mais est « perceptible » en amont du
mot et de la pensée, si tu réalises ce « truc » c’est l’illumination et c’est instantané. C’est un peu
comme une blague, une bonne blague que tu te racontes à toi-même, et lorsque tu comprends la
blague et que tu rigoles, après, tout devient beaucoup plus simple et savoureux en même temps, parce
que, je ne sais pas, la vérité ultime cela permet de savourer le relatif d’une manière différente avec un
certain détachement, un certain….je ne sais pas comment exprimer ça…(Silence) Si l’on se réfère
toujours à la pensée « moi », à l’idée « moi », à la croyance « moi », les problèmes arrivent vite fait bien
fait. Mais tout cela c’est une « super illusion » et il n’y a pas de lutte ! Il n’y a pas de bataille, se dire « il
faut que j’élimine cette illusion pour pouvoir réaliser la vérité », non ! Cette super illusion n’a pas à être
supprimée, puisque c’est une illusion, qu’est-ce qu’on va avoir à supprimer ? C’est une illusion, point à
la ligne. C’est « quelque chose » à « percevoir » c’est perçu, c’est compris, un peu comme une blague.
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La peur de rater quelque chose ! Bien, comment cela s’articule-t-il ? Comment est-ce que ça marche ?
Interlocuteur : J’ai une tension permanente et sous-jacente liée à la croyance que ce qui se passe
maintenant, ce n’est pas suffisant.
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Interlocuteur : Dans l’infini, par exemple, si un autre moi était en train de faire du saut à l’élastique, et
bien moi en ce moment je ne suis pas en train de sentir le vertige de la chute et le vent sur mon nez,
donc même si c’est moi, cela ne veut pas dire que j’ai conscience de ce qu’il est en train de ressentir ou
que je ressens ce qu’il est en train de ressentir.
Ah bien non, ce ne serait pas viable. Tu imagines si tu devais ressentir ce que tous les autres ressentent
en ce moment sur terre, parce que tu parles des autres toi dans l’infini, mais plus simplement il y a
aussi tous les autres, les autres êtres humains, par exemple, ou les plantes, les animaux.
Exactement, mais cette « chose-là », tous les autres comme on dit, ce qu’on appelle tous les autres,
cela ne forme qu’une unité globale, organique, cela ne s’arrête pas aux êtres humains, cela englobe
l’univers infini. Ce TOUT infini a son propre mode de fonctionnement, nous sommes cette
indéfinissable « masse organique », mais les mots « masse organique » évoquent des images et cet «
indéfinissable TOUT » n’est pas réductible à des mots ou des images. Cet « indéfinissable TOUT » est en
perpétuel mouvement et dans ces mouvements il y a des grands et des petits mouvements, il y a des
mouvements simples ou très complexes, des mouvements très perfectionnés : la marche des animaux,
l’humain qui pense, qui réalise une œuvre d’art, qui médite, qui fait l’amour, tu vois c’est toujours plus
perfectionné et complexe comme mouvement. Tout cela, tous ces mouvements restent
fondamentalement de la « matière-énergie » organisée et les mots « matière-énergie » ne définissent
pas non plus ce « phénomène ». L’ultime vérité, c’est que nous sommes constitués et constituants de
cette indescriptible « chose » avant les mots, « constitués » « constituants » « indescriptible chose »
certains l’appellent : l’infini mais c’est encore un mot, il est possible de réaliser cette vérité au-delà des
mots et de la pensée, de le réaliser d’une manière concrète, de se réveiller, parce que pour l’instant la
plupart des gens dorment, de se réveiller et de voir que c’est « cela » ! Le jour s’est levé sur une
immensité infinie et tout d’un coup, c’est vu, tu perçois l’infini dans tout, sans qu’il y ait personne qui
cherche à percevoir, tu es cela. On bute toujours sur quelque chose parce qu’il est tentant de décrire
cela mais cela ne peut pas être décrit, c’est vrai, ça existe, et seules peut-être les personnes qui font
l’expérience de l’éveil total, peuvent en « témoigner », mais « témoigner », c’est étrange, témoigner de
quoi ? Cette réalisation ultime, ça ne change rien, et ça change tout, subitement tu retournes à la
maison. C’est un peu comme quand tu es enfant, dans la petite enfance quand tu n’es pas trop secoué
par l’imbécilité humaine, quand tu vis une enfance dorée, tu es enfant, tu es en fusion avec tous les
éléments, il n’y a pas de discernement, tu sens que quand tu touches quelque chose tu deviens ce que
tu touches, quand tu regardes quelque chose tu deviens ce que tu regardes, quand j’étais enfant je
contemplais pendant des heures et des heures le papier peint de ma chambre, il y avait des petits
bateaux, je pouvais rester pendant des heures et des heures en contemplation. C’était incroyable ces
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Interlocuteur : Finalement la seule chose qu’on peut rater c’est d’être dans le présent.
Oui, c’est génial que tu abordes ce sujet parce qu’en fait on ne peut pas rater d’être dans le présent. La
seule chose qui existe c’est le présent, c’est tout ce qui existe réellement. Les gens disent « ah, il faut
être dans le moment présent » mais où veux-tu être ailleurs ? Qu’est-ce qui existe d’autre ? Il n’y a rien
qui existe d’autre. Il y a l’imagination, les souvenirs, il y a la pensée du passé, il y a la pensée du futur,
mais ce sont des pensées. La réalité c’est ce qui EST. Tout de suite, ici et maintenant, nous allons dire le
« moment présent » mais c’est tellement rapide que les mots « moment présent » sont trop lents pour
exprimer la vivacité de cela. Le temps de dire ou de penser « moment présent » et c’est déjà passé ! Ce
que nous appelons « le moment présent », c’est quelque chose de tellement vif et vaste qu’il ne peut
pas être exprimé avec des mots ou avec des pensées, mais il est perceptible. C’est une espèce de
symbiose entre le temps et l’espace mais souvent les gens vont chercher ce fameux « instant présent »
et ils se disent : « il faut que je sois dans l’instant », il y a une espèce de crispation qui s’installe, ils
coupent leur respiration, ils veulent être dans l’instant présent mais où sommes-nous d’autre que dans
l’instant ? En fait, souvent, ce que les gens veulent dire c’est qu’on peut percevoir les choses
directement, sans mettre entre la chose perçue et la personne qui perçoit le mot « personne » et le
mot « chose », sans mettre de définition. Il y a l’observateur et l’observé qui ne font qu’UN, donc pour
ne faire qu’UN, évidemment il y a une dissolution de la pensée, une dissolution des mots, mais il n’y a
pas besoin de dire « je vais dissoudre les mots, la pensée », à un moment donné, arrivé à un niveau
d’attention juste, c’est tellement beau qu’il y a une réceptivité totale et c’est là, en amont des mots et
des pensées. Après il est possible de définir, de penser et de nommer : « moi je regarde ceci », oui,
mais à ce moment nous rentrons dans le monde de la définition, qui inclut le temps, qui inclut l’espace,
et il y a deux, trois, dix, il y a les définitions. C’est simple, c’est un fonctionnement naturel du cerveau, il
n’y a pas non plus à se prendre la tête avec cela, la pensée est la pensée, c’est un outil, comme les
ciseaux sont un outil, tu les sors, tu découpes un truc, tu les ranges, et voilà, qu’est-ce que tu veux faire
d’autre ? Quand tu n’as plus besoin d’outil, tu n’utilises plus d’outil. Le mot c’est pareil, tu parles et puis
quand il n’y a plus besoin de parler tu arrêtes de parler, c’est fini. Il y a des gens qui font toute une
guerre contre la pensée : il ne faut pas penser. Vas-y, essaye de ne pas penser en disant « il ne faut pas
penser » ! Cela peut être parfois très difficile pour certains ! T’es là, tu dis « il ne faut pas penser ! » et
tout de suite il y a des pensées qui arrivent !
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Oui c’est une pensée de penser qu’il ne faut pas penser, ce n’est pas absurde de chercher à ne pas
penser, la manière d’y arriver doit être claire, c’est comme en vélo, tu peux freiner sec et chasser
toutes les pensées ou arrêter de pédaler. En arrêtant de pédaler, tu laisses passer les pensées sans y
attacher d’importance, ni pour, ni contre, à chacun de voir ce qui marche pour lui. Ce qui EST, est avant
d’être pensé, avant d’être formulé en mots, à un moment donné tu réalises que c’est avant et que tu es
« cela », c’est réalisé concrètement. L’éveil total c’est « un truc » d’une simplicité enfantine, et après la
réalisation de l’éveil total, le quotidien reprend son cours, l’éveillé vit, il mange, il boit, il pense aussi, il
peut imaginer le futur, il peut penser au passé. Certains imaginent que l’éveillé va rester sans penser
pendant mille ans, assis en lotus sous un arbre. (Rire) L’éveillé vit ! Il a des pensées, des émotions, mais
c’est un peu comme quand tu vas voir des acteurs au cinéma : tu peux être complètement pris par la
scène, tout en percevant que ce sont des acteurs, et même si il y a des émotions : tu ris, tu pleures, tu
vois bien que c’est une projection sur un écran blanc. L’éveil total cela te montre que la vie c’est du
cinéma, et cela n’empêche pas l’éveillé d’aller s’émerveiller et de s’émouvoir devant un bon film. La vie
c’est ça, c’est un spectacle, alors autant faire en sorte que le spectacle soit joyeux et agréable. Il y a en
a qui aiment les boucheries, chacun sa sensibilité, avec l’éveil total la sensibilité s’exacerbe, il n’y a pas
d’efforts à faire, naturellement l’attirance vers le beau et le raffiné s’exprime, alors les films gores et les
films d’horreurs, tu évites. C’est un peu comme quand tu te déshabilles, tu es tout nu, les sensations
sont différentes, et bien l’éveil total c’est un peu comme cela, l’éveil total ça te déshabille, ça te met
tout nu. Tu peux faire l’expérience de l’éveil total tout de suite, tu peux te réveiller instantanément.
Boum ! Il n’y a pas besoin de différer, ne va pas te dire « Je m’éveillerai après avoir fait quarante ans de
méditation » ce n’est pas garanti, non il n’y a pas de garantie, alors pourquoi pas tout de suite ? C’est là
! (Rire) Si les individus se donnent le droit de regarder un petit peu comment fonctionne la pensée, le
penseur, tout peut devenir très clair. Le futur, le passé, cela peut aider à comprendre et à mettre les
pièces du puzzle dans le bon ordre pour découvrir le panorama global mais ce qui EST c’est tout de
suite, ici, maintenant, avant les mots et la pensée. L’idée de rater quelque chose, de ne pas rater
quelque chose, de faire, de ne pas faire quelque chose, c’est du cinéma. La vie c’est du cinéma comme
le chante Raël, et ce cinéma peut durer cent ans, mille ans ou éternellement pour ceux qui sont recréés
grâce à la science des Elohim. Yahvé l’éternel qui a plus de vingt-cinq mille ans, béni soit-il, et qui vit
dans cette partie de l’univers, est lui aussi constitué et constituant d’infini, il est éveillé, il a réalisé cela,
sous un certain angle, sous l’angle de l’absolue vérité il n’y a pas de distance entre lui et nous, lui et
nous, sommes l’univers infini, cette unité infinie est là, tout de suite. (Rire)
Imagine, qu’on puisse prendre un bout de l’univers infini et le mettre dans une boîte. Et maintenant, on
va essayer de mettre cette boîte en dehors de l’univers, où va-t-on la mettre ?
L’orgasme cosmique, comme on l’appelle dans le milieu Raëlien, un orgasme où il n’y a pas forcément
d’activation des parties génitales et de relation sexuelle, je crois que c’est ce que d’autres appellent la
Kundalini et il doit y avoir encore d’autres appellations, et bien cet orgasme cosmique est physique, il
se passe quelque chose. Ceux qui le vivent ou qui l’ont déjà vécu le savent, ce n’est pas de
l’imagination, une idée ou de jolis mots, c’est une sensation bien réelle qui peut être désignée par les
mots « orgasme cosmique ». Pour l’éveil total, c’est la même chose, ce n’est pas en surface,
intellectuel, théorique, ce n’est pas une idée ou des mots, c’est concret et ressenti jusque dans les
tréfonds des tréfonds de l’être. (Rire) Tu réalises l’ultime vérité et tout devient uni, en fait tout a
toujours été uni, mais tout à coup comme la division, la dualité en toi est abolie, c’est perçu
directement comme étant UN. C’est un peu comme cette chercheuse* en neurosciences qui a fait un
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Le connectome, c’est l’ensemble des neurones, le plan complet des connexions neuronales dans un
cerveau. Cela peut encore nous limiter à des définitions scientifiques dans l’approche de l’éveil total, en
fait l’éveil total dépasse ce principe de connectome. La fleur dégage un parfum dont l’effet ne se limite
pas au périmètre de la fleur. Le fait qu’elle soit butinée par les petites abeilles, que les petites abeilles
aillent faire du miel, cela laisse entrevoir la cascade infinie de réactions en chaînes qui se cache derrière
le mot fleur. La fleur n’est pas qu’une fleur, elle a des interactions avec son environnement, tout est
intimement lié, tout est imbriqué, tout est lové, tout est totalement fusionnel, tout n’est qu’UN. Même
quand cela ne veut pas être fusionnel, à un certain niveau cela reste fusionnel quand même, nous
pouvons avoir l’illusion de croire qu’on peut diviser l’infini. On peut créer des frontières, des races, des
dénominations homme-femme. Tu peux croire à un moment donné qu’il y a des races différentes, qu’il
y a des frontières, des pays différents, mais si tu prends un petit peu de recul, un peu d’élévation, tu
vois bien qu’il n’y a pas de frontières. La terre forme une unité. Certains peuvent dirent : il y a l’homme
et la femme, mais l’homme et la femme sont constitués de la même matière infinie, de la même
poussière organisée, ils sont issus de cette même terre, et cette terre tourne dans l’univers infini, il y a
le soleil, les galaxies qui sont le même univers infini, c’est UN et infini. Ce lien peut être ressenti au-delà
du mot « ressenti » avec une telle passion qu’il en devient une compréhension. Pendant longtemps, je
jonglais avec tout cela, avec les concepts, avec les mots, avec la notion de l’éveil total, j’avais
l’impression de saisir quelque chose, mais tant que ce n’est pas perçu directement, que ce n’est pas
réalisé, cela reste en surface c’est quelque chose dont tu as entendu parler, tu en parles et tu pressens,
tu peux être très proche, tu peux pressentir, mais il y a vraiment quelque chose de physiologique qui se
passe, qui te fait basculer dans une perception différente. L’éveil total est une réalisation pragmatique.
Le temps et l’espace fusionnent et forcément tu ne vis plus pareil, (rire) les notions du temps et de
l’espace sont perçues comme étant ce qu’elles sont : une illusion générée par la pensée. En fait La
fusion a toujours été, il n’y a qu’un éternel présent et les mots « éternel présent » n’expriment pas
cela, le mot « éternel » est fini, le mot « présent » est fini, et ce dont nous parlons est « infinie éternité
». Dans le quotidien et dans ce monde des contrastes nécessaires, il y a le temps et l’espace, avec les
heures qui s’écoulent, les années, les lieux géographiques, c’est évident et c’est comme cela qu’on
arrive à créer le contraste pour créer ce carton-pâte, ce cinéma, ce théâtre de la vie. Etre de l’infini
conscient d’être conscience de l’infini, être cette fragile beauté, c’est un peu comme une bulle de
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Perdre sa vie à courir après l’avoir, le savoir, le paraître, cela conduit à la dépression. Plutôt que de
partir dans cette course folle, les individus feraient peut-être mieux de chercher qui ils sont vraiment.
La question : « Qui suis-je ? » peut produire une réponse qui va illuminer leur vie, vraiment illuminer
leur vie ! C’est une forme de lumière, c’est lumineux. L’éveil total c’est la pleine conscience de ce que
nous sommes vraiment, l’éclosion de la supraconscience, rien ne peut remplacer ou compenser cette
réalisation. Hélas, les individus se trahissent eux-mêmes et c’est malheureux. Ils se trahissent pour
pouvoir manger, pour pouvoir survivre dans un système particulièrement corrompu et dysfonctionnel,
nous arrivons à un niveau de misère, de souffrance et de violence terrible. Si chacun, selon ses moyens,
retourne à la source de sa réalité profonde en laissant chanter son code génétique, toutes les pièces du
puzzle vont se mettre en place naturellement, il n’y a pas besoin de gouvernement ou d’autorité pour
dicter et imposer sa vision de l’ordre du bien et du mal, si l’individu retourne à la source véritable,
l’ordre naturel se met en place et l’ordre naturel c’est l’ordre du bien et de l’amour. Certains disent, la
nature profonde de l’homme c’est le mal, mais non ! Ce n’est pas vrai ! Si les individus réalisent
réellement leur nature profonde ils découvriront que c’est le bien, c’est le bien absolu, c’est la nature
profonde de l’homme et c’est seulement parce que cette nature n’est pas respectée que cela dégénère
et le mal arrive. Cette dégénérescence est liée au manque de supraconscience. Au lieu d’écouter les
sots chacun feraient bien mieux d’écouter les sages, en écoutant les vrais sages, nous pourrions éviter
le pire ! L’hypnose collective est grande, et beaucoup pensent que d’avoir, de savoir, de paraître est
prioritaire, que c’est plus important que d’ETRE ! Une villa, deux villas, trois villas, quatre villas, et alors
? L’avoir a ses limites, prenons par exemple la prostitution, qui peut prendre bien des formes et qui
pousse des individus à vivre du sexe sur des bases commerciales, les individus qui vivent cela ne vont
pas vivre la même qualité de plaisir que les individus qui vivent du sexe sur des bases du « bien-être
ensemble », dans une intimité librement choisie, sans aucune contrainte d’argent, la qualité du plaisir
est très différente. Dans une sexualité échangée contre de l’argent ou qui prend une forme
commerciale d’une façon ou d’une autre, les individus ne vont pas vivre les mêmes orgasmes ni les
mêmes plaisirs que dans le sexe juste pour le plaisir. Une sexualité qui n’est pas basée sur le commerce
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Beaucoup d’individus vont faire des stages pour chercher le " bien-être " mais souvent ils oublient
d'interroger leur « mal être », ils vont faire des weekends de yoga, de méditation, des stages de
développement personnel, etc… et très souvent en faisant cela ils oublient de s'interroger sur leur
manière de fonctionner et la source de leur « mal être ». C’est un peu comme s’ils oubliaient de se
demander comment ils ont fait pour se salir et qu’ils se contentaient d’aller se laver. Dans ce genre de
stage ils ressentent quelque chose qui en général les soulage mais ils risquent aussi d'oublier
d'interroger leur mal être et de se demander sincèrement : mais quelle est la source de ce "sentir mal "
? Ils vont faire un stage qui leur fait du bien et c'est tant mieux, je ne suis pas du tout contre ce
phénomène, c'est une bonne chose si cela fait du bien aux individus, tant mieux, mais je veux juste
focaliser sur l'importance de ne pas oublier de s'interroger sur son "mal être " d'où vient-il ce "mal être
"?
Interlocuteur : En général les gens qui interrogent leur mal être vont voir un psy…
Interlocuteur : Ben il facture, (rire) il va chercher d'où vient le mal être dans l'histoire de la personne,
dans son comportement, dans qui elle est.
Exactement, dans qui elle est ! Donc finalement, le psy s'intéresse à la définition de la personne, à ce
qui la définit par rapport à la mémoire, c'est une forme d'interrogation du "mal être", mais les
psychologues et les psychiatres restent souvent en surface, ils restent dans la mémoire avec des
notions de blocages ou de traumatismes qui peuvent être avérés dans certains cas en effet, certains
événements peuvent créer des chocs un peu comme des ecchymoses lorsque l'on se cogne, mais bien
souvent les psy en tout genre vont renforcer les problèmes. Ils vont en général conforter l'individu dans
une définition de lui-même mais cette définition de lui-même est la source du "mal être". Même si le
thérapeute, ou l’individu lui-même avec l'aide du thérapeute change la définition, il change la forme
mais le fond reste le même. En disant : « vous n'êtes pas ceci mais vous êtes cela » il colle une autre
étiquette sur l’ancienne, cela peut aider, pourquoi pas, ce peut être une étape, mais ce qui est
intéressant c'est que le bonheur, le vrai bonheur, le bonheur sans raisons vient de l'intérieur. Il n'est
pas dépendant de quelqu'un d'autre que de toi, il émerge de la conscience d’ETRE. Nous sommes
responsables de notre propre malheur comme nous sommes responsables de notre bonheur et dès
que nous faisons dépendre notre bien-être d'un prêtre, d'un gourou, d'un psychologue ou de je ne sais
qui ou quoi d’autre, même si cela peut temporairement aider, au final ni le psychologue ni le gourou ni
le prêtre ou qui que ce soit d'autre ne peut être bien à ta place, donc tu es le seul à pouvoir
questionner ton "mal être " et de ce questionnement peut naître une véritable introspection "Qui suis-
je ? Que suis-je ? Qui est cet individu qui est mal ? Qu’est-ce que ce bien-être ? Qu’est-ce que ce mal
être ? " Nous rentrons dans le monde des définitions, du défini, et au cœur de ce monde il y a le « moi
» que les individus appellent parfois « l'ego » qui en latin veut dire "moi ". Moi est un outil, ce n’est pas
l'artisan, si l'outil est pris pour l'artisan cela peut créer des problèmes et l'unique vrai problème c'est
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Interlocuteur : Mais elle sort d'où la pensée ? C'est bien un cerveau qui produit les pensées ?
Oui et le cerveau produit aussi l'imagination, la créativité et tout un tas d'autres choses géniales.
C'est encore une définition, tu limites " l'humain" à des définitions : émetteurs, cerveaux, pensées, ce
sont des fonctions. Même le mot " humain" est une définition, un mot qui est limité, c'est plus vaste
que cela, c'est infini, nous sommes un « processus » et le nom « processus » ne convient pas, le mot «
infini » n'est pas la réalité de ce que cela décrit, la réalité du mot infini c’est « quelque chose » au-delà
du mot « infini » que nous pouvons ressentir et réaliser. C'est une rencontre avec soi-même et ce "soi-
même " n'est pas « quelque chose » ou « quelqu’un » de défini, c'est l'indescriptible qui rencontre
l'indescriptible, l'infini qui rencontre l'infini qui rencontre qui ? Cette rencontre a-t-elle vraiment eu lieu
puisque l'infini a toujours été l’infini, et nous rentrons dans l’univers des paradoxes que nous
retrouvons dans les grandes traditions spirituelles zen et autres. A ce niveau-là c'est l'anéantissement
total, la grande libération, il n'y a plus de « moi » plus « d'ego » plus de penseur plus de pensées, tout
est joyeusement anéanti et il reste la surprise d'un vide absolu rempli de tout, rempli de diversité
infinie. Seul le fait de le réaliser très concrètement, directement, permet de vraiment comprendre et
d’incarner ce phénomène d’éveil total. Nous sommes de l’infini mais encore faut-il réaliser que nous le
sommes. Les mots "phénomène » ou « infini » ne disent pas la vérité, l'univers des mots et des pensées
ne peut pas exprimer l'inexprimable et puisque de toute façon c'est inexprimable, nous tournons en
rond. Nous ne pouvons l’exprimer avec les mots mais c'est une réalité : « nous sommes cette réalité »
avant le « nous » avant « sommes » avant « cette réalité ». Nous ne pouvons pas limiter l'humain au
mot « humain », à la pensée « humain » c'est un mot ou une pensée. Nous pouvons nous percevoir
comme un mot ou comme un cerveau qui crée des pensées ou des mots, mais fondamentalement, ne
suis-je pas un "processus" bien plus vaste que ma petite personne qui pense ? Que serions-nous sans
les autres humains, sans les végétaux, les animaux, les planètes, les galaxies, les univers ? Les galaxies
et les univers nous pouvons en parler comme "quelque chose" d'extérieur à nous, mais en fait nous
sommes les galaxies, nous sommes les univers, nous sommes constitués et constituants de l’infini, nous
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Rires….
Encore plus près, elle est tellement proche, elle est plus proche que proche, nous sommes cette vérité,
nous sommes cela et il est possible de réaliser cette ultime conscience : ça soulage mais cela ne veut
pas dire que celui qui a réalisé cette ultime conscience ne peut pas se sentir mal. Si tu mets un éveillé
dehors quand il fait -30 degrés il va avoir froid.
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Interlocuteur : Mais il ne suffit pas de nous dire que nous sommes le tout pour que nous le ressentions !
« Il ne suffit pas de nous dire que nous sommes le tout pour que nous le ressentions », dans ta phrase
tu peux observer qu’il y a « quelqu'un » qui veut ressentir qu'il est le TOUT. Qui est ce « quelqu'un » ? «
Celui » qui souhaite ressentir qu’il est le TOUT n’est-il pas le TOUT ? Pourquoi y a-t-il « celui » qui
souhaite ressentir et le TOUT, cela ne fait-il pas UN ? La pensée « je souhaite ressentir » n’est-elle pas
l’obstacle au fait de réaliser que tu es déjà le TOUT ? Cette pensée, n’est-ce pas elle qui te coupe du fait
d’ETRE le TOUT ?
Interlocuteur : Cela veut dire que lorsque l'on se sent mal cela n'existe même pas, en fait il n'y a pas de
réalité au mal être, c'est la pensée qui crée cela ?
Tu parles de la douleur physique et directe, comme quand tu as mal car on t'arrache une dent ?
Interlocuteur : Non la souffrance qui fait que nous allons faire un stage de yoga pour être bien.
Si tu construis une idée de toi, si par exemple tu penses que tu es quelqu'un de timide et que tu
entretiens cette pensée, cette pensée va créer des réactions dans tout ton corps et elle va te faire
prendre des postures de quelqu'un de timide. Maintenant, si tu es convaincu que tu es quelqu'un qui a
de l'assurance, la pensée va nourrir en toi la conviction que tu as une grande assurance et tu vas
prendre des postures de quelqu'un qui a une certaine assurance. La pensée conditionne le
comportement et le comportement conditionne la pensée, c’est lié.
Interlocuteur : Les gens dépressifs finalement cela n'a pas de réalité ? C'est juste une pensée ?
Dans une émission de télévision j'ai vu quelqu'un qui avait la phobie des pigeons. Cet individu était
terrorisé à la vue des pigeons parce qu’il se faisait des idées bien particulières de ces oiseaux. Ces idées
ne sont que des pensées, mais la terreur est bien là, pour cet individu le pigeon représente une
menace, pour lui c'est une réalité. Nous pouvons lui dire que c'est faux qu'il n'y a aucune menace ça ne
change rien, il est convaincu du contraire et la pensée « attention danger » est déclenchée
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Dans la culture raëlienne et probablement dans d’autres cultures, il est parfois dit que nous sommes : «
constitués et constituants d’infini ». Cela revient à dire quoi pour toi ?
Et oui ! Quand on dit cela : « constitué, constituant », c’est comme si, on se plaçait à un endroit ou à un
autre, comme si c’était extérieur ou intérieur, c’est une perception par la pensée de cette réalité pure.
Le fait de dire ou de penser les mots « constitué » et « constituant », ce qui n’est pas faux ni dans les
mots ni dans la pensée, est une approche qui peut parfois nous inviter à percevoir cela un petit peu de
l’extérieur, mais en fait, on EST cela. Badaboum ! On EST CELA ! Et voilà, tout est dit. Tout ce qui peut
être dit avec des mots est dit, maintenant on a la carte au trésor, il ne reste plus qu’à découvrir le
trésor ! La carte au trésor, la description du trésor, c’est bien sympathique, mais maintenant, à
l’aventure ! Hissez la grand-voile !
L’écueil est souvent de concevoir, de se faire une idée de l’infini, concevoir l’éveil total ou l’infini, cela
ne suffit pas, il est nécessaire de dépasser la conception pour renter dans la réalisation concrète. Ce
n’est pas une conception, ce n’est pas juste une idée, un « truc » qu’on imagine. On peut l’imaginer, on
peut le concevoir, mais au final l’ultime vérité, c’est ce que nous sommes, c’est concret, réel, on ne
peut pas faire plus concret, et plus palpable. (Silence) Le problème survient souvent parce l’individu se
perçoit comme étant « quelque chose » d’abstrait, d’imaginaire, par exemple au niveau de l’atome, si
je te dis que tu es constituée d’atomes, cela te fait quoi ?
Interlocuteur : Moi ça ne me fait rien, je suis habituée, je ne peux pas te dire, je suis trop habituée. Ça
m’amène à la science et à l’idée de la mécanique.
Tu vois, nous rentrons dans une conceptualisation, quand tu dis « science, mécanique » il y a des
images qui apparaissent et qui se construisent dans le cerveau, ces mots « science, mécanique »
produisent un imaginaire et nous sommes dans le domaine de l’idée, de la pensée. Nous sommes des
atomes, avant le mot ou la pensée « atome », et c’est cela la voie de la vérité absolue, ces atomes sont
constitués de particules qui forment des univers infinis. Ce ne sont pas les mots : « univers, infini,
particules », c’est ce que c’est, avant les mots, avant la pensée, et c’est la grande découverte, c’est que
finalement tu utilises la carte au trésor et puis tu recules, tu recules, tu te demandes où est le trésor et
boum ! Tu tombes dedans, mais tu as toujours été dedans, donc qui tombe dedans ? Personne ! Tu es
le trésor ! Celui qui cherchait, le chercheur, l’aventurier, le chercheur de trésor et le trésor lui-même
sont anéantis puisque la découverte est réalisée : Tu es ce que tu cherches, la vérité est en toi, tout au
fond de toi (rire), le trésor a toujours été là, c’était là, tu es là ! (Silence, rire) Dès que nous définissons
ce n’est plus cela le mot ou la pensée n’est pas la chose. Cela n’empêche pas les définitions qui sont
utiles et nécessaires, c’est vraiment d’une simplicité enfantine mais il ne suffit pas de le dire et de
comprendre avec des mots pour avoir réellement compris. C’est plus qu’une pensée mise en mots,
c’est une réalisation et une rencontre concrète. C’est un peu comme la puberté avec la pilosité, les
poils qui commencent à pousser quand tu es pubère, c’est simple, il est possible de l’expliquer d’une
manière extrêmement pointue avec des mots scientifiques, mais tant que tu ne l’as pas vécu dans ta
chair, cela reste abstrait et théorique. Pour l’éveil total c’est un petit peu similaire, il se passe un
phénomène, tout comme à l’adolescence, lorsque la voix mue et que la pilosité apparaît, la puberté
crée une transformation profonde comme l’éveil total génère une transformation, il se passe un
phénomène, en un éclair, c’est ultra rapide. Et puis après coup, on se rend compte que finalement c’est
plutôt un non-événement, un peu comme les poils qui poussent sont un événement pour l’adolescent
parce qu’il n’en avait pas avant mais finalement, dans la croissance de l’individu c’était sous-jacent,
c’est un processus de croissance naturelle.
Interlocuteur : Lors de la puberté on n’a rien à faire, cela se fait malgré tout mais est-ce que l’éveil se
fait malgré tout lui aussi ? Est-ce qu’on n’a rien à faire ? Il y a juste à attendre ? Alors pourquoi il y en a
chez qui cela se produit et d’autres chez qui ça ne se produit pas ?
Pour ma part, j’aurais tendance à dire que les vingt-cinq ans de méditation et mon parcours en général
m’ont conduit à l’éveil total, il y avait chez moi, depuis très jeune un intérêt pour l’éveil, une quête de
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Interlocuteur : il paraît même que quand on ne mange pas, dans le cas de l’anorexie ça empêche la
puberté.
Il est possible d’abîmer le bon développement de l’être humain, c’est pourquoi nous retrouvons
régulièrement dans les traditions « spirituelles » la notion de vie saine, l’écologie du corps, prendre
soin de soi.
Interlocuteur : Et quand on dit, l’éveil total, ça veut dire qu’il y a des éveils partiels ?
L’éveil total, cela veut dire s’éveiller à la totalité, tu peux t’éveiller à des parties. Par exemple, on peut
s’éveiller au fait qu’on est sur la planète terre, tu te réveilles le matin, tu te dis je suis sur terre tu le
ressens et tu le comprends, c’est un niveau d’éveil, tu peux être conscient de ton environnement direct
: nous sommes dans une cuisine, dans un immeuble etc. et puis pour arriver à l’éveil total la perception
consciente s’élargit concrètement, de façon infinie. Au-delà du fait que nous sommes sur une planète
terre, tu es conscient qu’il y a d’autres planètes autour de nous. Parfois quand tu dis aux individus qu’il
y a d’autres civilisations extra-terrestres ils pouffent de rires ou sont complètement déstabilisés, ils se
moquent parce qu’ils ne sont pas prêts à ouvrir leur perception consciente au fait qu’il puisse y avoir
d’autres vies, humanoïdes ou autres, sur d’autres planètes. C’est inconcevable pour eux, leurs cerveaux
sont tellement fermés et endormis que l’information ne rentre pas. C’est un peu comme quand j’étais
enfant, je vivais dans un petit village en France et un jour la première famille d’origine africaine est
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Nous avons parlé de l’éveil total mais il y a aussi des « mini éveils » je crois que les Indous appellent
cela des « mini Samadhi », pour les Raëliens ce doit être des « orgasmes cosmiques ». Tout d’un coup
dans un instant d’émerveillement intense il est possible de ressentir un avant-goût de l’éveil total. Face
à une œuvre d’art, à la beauté de la nature et dans beaucoup d’autres occasions il peut se produire
cette étincelle d’éveil. Il y a des instants comme cela avant « l’éveil total » ou tout d’un coup, boum, un
« mini éveil » peut se produire. Pendant quelques secondes, tu ressens l’éternité du temps, tu as
l’impression que le temps s’arrête avec une sensation de plaisir intense. Ce sont des « mini éveils »
mais cela ne reste pas alors qu’avec l’éveil total cela se produit et perdure.
Interlocuteur : Est-ce que les orgasmes sexuels sont des mini Samadhi aussi ?
Les orgasmes sexuels, cela nous plongent au cœur de l’ultime réalité, c’est pour cela que c’est très
attractif : tout est dissolu, tu ne fais qu’UN avec l’autre et avec l’univers infini. Évidemment, il y a des
qualités d’orgasme sexuel mais au fond il y a l’ultime. La sexualité peut être une porte vers l’éveil total.
Le « non désir » masque souvent un refoulement, certains individus se persuadent qu’ils sont dans le «
non désir » mais en regardant de plus près on voit que ces individus ont tendance à transposer leur
désir sexuel ailleurs : dans la nourriture ou autre chose. Il ne s’agit pas de suivre aveuglement ses désirs
sexuels ni de les refouler, mais de trouver l’équilibre. Comme dans tout, le juste milieu est essentiel. Le
pamplemousse c’est bon mais si tu manges du pamplemousse toute la journée tu risques d’avoir
quelques problèmes de santé. Il existe cette « fusion » de l’espace et du temps, qui finalement n’est
pas une fusion puisqu’ils ont toujours été unis, dans laquelle tu te rends compte que tu es constituant
et constitué d’éternité, donc si tu es constituant et constitué d’éternité tu es l’éternité. C’est une forme
d’éternité, nous sommes déjà éternels sous cet angle. Après, il existe un processus scientifique qui
nous permet d’être éternel sous la forme humanoïde qui est la nôtre et cela c’est le processus de la
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Interlocuteur : Si je mourrais demain, est-ce que les projets professionnels que je souhaite réaliser
seraient réalisés par d’autres ?Donc ces projets ne me seraient pas destinés, il n’y a pas de destin, ces
projets ne m’appartiennent pas ?
Interlocuteur : Et bien je cultive la croyance que j’ai une vie professionnelle à réussir, un chemin qui
m’est destiné, quelque chose à réussir à aller au bout, à saisir des opportunités.
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Interlocuteur : C’est la personne que l’on m’a dit que j’étais depuis toute petite, ça c’est toi, ça c’est moi,
ça c’est à toi, ça c’est à moi, tu es une bonne petite fille, tu es une méchante petite fille, si tu es sage tu
auras un bon point … et bien c’est cette personne !
Où est-elle ?
Où dans ce corps ?
Mais où ?
Interlocuteur : Et bien là !
Où ?
Interlocuteur : Et bien une personne à qui depuis petite fille on dit : tu es comme ceci, comme cela.
Interlocuteur : Oui, et par les actes qu’il pose aujourd’hui, il est défini par je suis, la gentille femme, la
gentille collègue de travail qui fait ce boulot.
Et avant le mot « personne », avant le verbe « manger », avant les mots, avant la pensée?
Les mots que tu utilises sont puisés dans la mémoire et la mémoire c’est une forme de la pensée. La
pensée « crée » le temps. Mais là, dans cet éternel présent, c’est étrange de dire présent puisqu’il n’y a
pas de passé ni de futur dans l’éternité de ce qui EST, c’est ce qui EST, dans cette éternité, où est-il ce «
moi » ? Où est cette définition ? Tu peux penser à ce que tu as été ou penser à ce que tu aimerais être,
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Es-tu ce « tu » ce « moi » ?
C’est-à-dire ?
Interlocuteur : Il y a une partie qui est pensée et une partie qui n’est pas pensée.
Interlocuteur : Ok mais là, si je n’utilise pas la pensée et la mémoire je ne sais pas combien de temps il
me faut pour faire cuire ce gâteau.
Et oui c’est parfait cela, c’est pour ça que la pensée existe, il faut l’utiliser à bon escient, mais la pensée
ne peut pas te définir réellement, elle tente de te définir parce que cela peut être commode pour
pouvoir avoir une boîte aux lettres ou une boîte email avec un nom, un prénom, mais cette boîte avec
ce nom ce n’est pas toi. Le nom qui est sur ta boîte aux lettres ce n’est pas toi, le nom de ton email ce
n’est pas toi. Les gens disent : « j’écris à Julie » mais ce n’est pas toi, c’est pratique et c’est pour cela
que la pensée existe pour ce côté pratique, mais ce n’est pas parce que c’est pratique que c’est vrai. Je
ne nie pas qu’il y a un « moi », mais « moi » est une pensée et avant la pensée « moi » qu’y a-t-il ?
Oui et ce « no mot land », cet espace sans mots et même sans pensées, il existe, il n’est pas une
illusion. Nous rentrons dans l’espace méditatif où tu n’es pas dans la pensée et où tu n’es pas dans le
sommeil. Si tu n’es pas dans le mot ou la pensée et tu n’es pas dans le sommeil, tu es indéfinissable, tu
es avant la définition. En fait tu es avant le mot « tu » avant « être », le mot ou la pensée « être » ne
sont pas être, cela va tellement vite, le verbe être n’est pas être et nous sommes avant les mots, avant
la pensée. C’est pour cela que l’éveil total est une réalisation burlesque très rigolote, c’est perçu
directement, c’est perçu de cet espace où il n’y a pas de mots et pas de pensées. Ce n’est pas perçu de
manière indirecte comme avec la pensée, la mémoire ou les mots. Cette perception ultime de « soi-
même » et le mot « soi-même » n’est pas approprié, c’est toujours en mouvement. Comment peut-on
le définir si cela bouge tout le temps ? C’est comme « cela » et « cela » a déjà bougé alors c’est comme
ceci et ce n’est déjà plus la même « chose », « ça » va plus vite que le mot et la pensée et « ça » ne
définit pas ce que c’est, nous sommes « cela ».
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Non ! Tu peux mettre le nom que tu veux, le nom ne sera pas la chose, ce n’est pas un problème
d’outils, tu sais que c’est indescriptible mais c’est perceptible. Tu peux l’appeler « infini » ou « l’ultime
» ou comme tu le souhaites mais cela reste des mots, nous en revenons à la carte au trésor : tu utilises
des mots parce que c’est pratique et cela peu te guider jusqu’au lieu du trésor mais ce lieu n’est pas
vraiment un lieu, c’est tous les lieux en même temps et ce moment n’est pas vraiment un moment,
c’est tous les moments. Les mots et la pensée ne peuvent pas saisir ce « phénomène » mais il y a «
quelque chose » en nous, un programme qui peut s’activer et qui peut « saisir » cela, nous permettre
de réaliser que nous sommes « cela ». En réalisant que nous sommes « cela » nous ne le saisissons pas
vraiment, nous incarnons ce que nous sommes déjà mais le « processus » doit quand même être
réalisé. Tu passes à travers le mensonge, le faux, la fourberie, l’hypocrisie et tout d’un coup tu réalises
la vérité absolue. Ce n’est pas « quelque chose » à dire ou à penser. Evidemment, nous en parlons, il y a
des livres sur le sujet c’est pour laisser des traces de l’île aux trésors. Mais il faut sortir la grand-voile et
on y va, chacun en fonction d’où il est, du parcours déjà fait, a la possibilité de se remettre en question
et de voguer vers l’essentiel. Nous avons une capacité de reprogrammation et de remise en cause de
notre éducation et de notre conditionnement. Nous sommes capables de remettre en cause nos
conditionnements, on nous a dit quelque chose et nous y adhérons et puis un jour, sous la lumière
d’informations complémentaires nous sommes capables de dire : finalement je remets cela en
question, cela ce n’est pas moi, ce n’est pas ma réalité, ma sensibilité. Il faut utiliser cette merveilleuse
capacité de remise en question. A un moment donné il est possible de s’éveiller à la totalité, au TOUT,
un éveil total où le temps et l’espace sont perçus pour ce qu’ils sont : une conception utile et
nécessaire dans ce grand programme qui fait que l’humanité progresse du point A vers le point B, de
l’humanité vers la transhumanité, d’une humanité divisée en tribus vers une humanité unie, en «
citoyen du monde » sans frontières, un organisme global, c’est une croissance. L’hypertrophie de la
pensée est essentiellement le fruit du savoir produit par l’organisation sociale actuelle, c’est bien de
penser, c’est un outil utile mais parfois penser peut devenir un obstacle. Quand tu rigoles, que tu as
une crise de fou rire puissante, si tu penses, le rire a de grandes chances de s’arrêter. Quand tu jouis,
c’est pareil. Tu peux penser avant et après, mais quand tu vis les choses il est préférable de ne pas
penser.
Il y a des individus malades qui ne supportent pas l’éveil de la supraconscience et qui cherchent à
saboter l’éveil total, ils ne supportent pas que certains puissent s’éveiller. C’est une forme de jalousie,
ils sont jaloux, ils ont des processus de destruction et au fond c’est leur propre destruction qu’ils
nourrissent, ils ne sont en général pas conscients de leur maladie. Ils vont chercher des justifications et
saboter tout ce qui peut élever le niveau de conscience des individus. Lors de la quête de l’éveil total, il
faut bien comprendre que la notion de « chercheur » est un tantinet égocentrée. Cette volonté de
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Oui, et c’est le RIEN, le « tout-rien » le « rien-tout ». Le « chercheur » a une motivation, il a une quête
et cette quête est forcément égocentrée. Cette quête peut conduire à cette découverte qui n’en est
pas une, tout en étant une découverte. Cela fait un peu langue inconnue, c’est un peu contradictoire
comme formulation, mais ce n’est pas du tout contradictoire, c’est l’ultime vérité et vivre l’expérience
de l’éveil total permet de comprendre la véracité de ces propos, mais tant que l’expérience n’est pas
réalisée cela reste en surface et parfois cela peut paraître un peu étrange. Beaucoup de chenilles n’ont
pas vraiment envie de devenir papillon. Tout pousse pour qu’elles deviennent papillon, mais finalement
elles résistent et tentent de saboter le processus. Cette recherche de l’éveil total est souvent juste une
forme de compensation. Une fois que la recherche est finie et la découverte réalisée c’est autre chose,
mais pour le « chercheur » bien souvent il s’agit d’une compensation, il espère que cette réalisation
comblera un manque. Demandez-vous : Qui cherche quoi ? Pour trouver quoi ? Pour en faire quoi ?
Une forme d’arrogance peut émerger : « Moi, je veux trouver l’ultime vérité, si lui a trouvé, moi je vais
trouver aussi », ou cela peut prendre d’autres visages comme par exemple : « C’est attirant, je veux en
savoir plus, de quoi parle-t-il quand il parle de réalisation ultime ? » Ce peut être un appel, une
attirance ressentie dans les tréfonds, l’individu pressent quelque chose qui est au-delà du « moi ».
Ecouter un éveillé peut créer une résonnance qui va peut-être produire la découverte, mais
sincèrement, qui a envie de savoir que nous ne sommes RIEN ? Qui a envie de réaliser qu’il n’est RIEN ?
Même si ce RIEN est rempli de TOUT et que c’est le contentement ultime, absolu, total. A la base, si tu
interpelles quelqu’un en lui disant « viens on va chercher RIEN, on va découvrir que tu n’es RIEN », il y a
des chances pour qu’il parte en courant. Vois-tu, juste la structure du mot RIEN, le vide, le néant, n’est
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Les Elohim, nos créateurs nous disent* que l’éveil total est un escalier qui monte à l’infini, ce n’est pas
un état statique, cela bouge tout le temps, ce n’est pas un état figé. Certains croient que quand tu
réalises l’éveil total, ça y est tu es assis sous un arbre en béatitude permanente, (rire) non, ça bouge
tout le temps c’est une progression infinie. L’éveil total produit la supraconscience, une conscience
globale de l’espace et du temps, c’est la conscience de l’éternité aussi bien dans l’espace que dans le
temps, c’est une prise de conscience que tout est éternel aussi bien dans l’espace que dans le temps et
il ne suffit pas de le lire ou le dire pour le réaliser et le vivre. C’est quelque chose qui se produit, un
ressenti associé à une compréhension qui produit une supraconscience et tu es cette supraconscience,
tu es cet infini conscient prenant conscience de lui-même. Si l’infini prend conscience de lui-même, qui
prend conscience de qui ? C’est le plus grand événement de l’univers et en même temps le plus grand «
non-événement » de l’univers puisque tu réalises que tu es cela et que tu as toujours été cela. Cette
éternité c’est toi, ce n’est pas quelque chose d’extérieur, ce n’est pas quelque chose de pensé, ce n’est
pas quelque chose d’imaginé, tu es cela dans ta chair au plus profond de ton ultime réalité, tu es cet
infini conscient d’être conscience de l’infini.
Interlocuteur : Peux-tu s’il te plait expliquer à nouveau cette histoire de silence, quel rapport entre faire
le silence et cet éveil total ?
Le silence c’est le rien du son, le cerveau est parfois submergé par plein d’informations, le fait de faire
le vide tel que nous l’enseignent les Elohim dans la médiation sensuelle, technique que l’on retrouve
dans certaines méditations zen ou autres, cela calme le mouvement des ondes cérébrales. C’est un peu
comme quand tu jeûnes : si par exemple tu as le foie encrassé et que tu jeûnes quelques jours, le foie
va « s’auto-nettoyer » et se régénérer dans la mesure où il n’est pas trop abîmé, s’il est trop abîmé il
faut faire progresser la science et les nouvelles thérapies avec les cellules souches pour reconstituer le
foie. Avec le jeûne, nous avons une certaine capacité d’auto guérison qui sera encore plus grande
lorsque nous aurons mis des technologies cohérentes en place mais en attendant, nous pouvons
activer avec le jeûne certaines capacités d’auto guérison qui sont parfois très puissantes. Les médecins
ne comprennent pas certaines guérisons activées par un processus de jeûne. Si tu fais vraiment le vide
de façon quantitative et qualitative, pour le cerveau c’est un peu pareil, tu remets à zéro les ondes
cérébrales et cela nettoie, il y a un processus d’auto- nettoyage qui se met en place. Ce nettoyage en
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Dans Vipassana tu observes, et le vide peut arriver, dans la méditation du vide tu fais le vide sans
chercher à observer. Dans Vipassana il y a une observation avec si possible un laisser faire : tu regardes,
tu observes les pensées, les sensations, à un moment donné si tu regardes et tu observes sans
intervenir ça se calme. Il n’y a rien à faire, tu laisses faire et au bout d’un moment Vipassana peut te
conduire au vide. C’est un petit peu comme en vélo, tu peux t’arrêter en freinant d’un coup sec ou tu
peux arrêter de pédaler. Si tu arrêtes de pédaler tu vas continuer, propulsé par ton élan, puis tôt ou
tard tu vas t’arrêter. Tout dépend du tempérament des individus, freiner d’un coup sec c’est un peu
comme faire le vide et arrêter de pédaler c’est un peu comme Vipassana. Certains préfèrent chasser
toutes leurs pensées et s’y tenir, sans créer de rigidité parce si tu tiens sans penser et que tu es rigide
cela ne va pas bien marcher car il y aura une trop grande tension, mais si tu arrives à chasser tes
pensées et à rester relaxé et tranquille, sur le fil, sans penser ni dormir, ça marche, tu freines d’un coup
sec. D’autres laissent le vélo aller, ils arrêtent de pédaler, ils observent les pensées, les sensations sans
s’y attacher, sans être ni pour ni contre, au bout d’un moment le vide peu apparaître. Voilà ce que j’ai
expérimenté mais chacun peut aller voir et se rendre compte par lui-même. Il y a beaucoup de
subtilités que chacun peut découvrir. Le mot « méditer » est un bien joli mot mais l’expérimentation de
la méditation c’est encore autre chose et il ne suffit pas de faire deux ou trois exercices de relaxation
ou de respiration pour dire : ça y est je suis en méditation profonde. C’est sympa la relaxation ou la
respiration mais la méditation profonde, c’est autre chose. Trouver cet espace qui est entre la pensée
et le sommeil, ne pas penser, ne pas dormir, sans tension ni d’un côté ni de l’autre, en équilibre,
découvrir cet espace en soi c’est une merveilleuse aventure. Il existe réellement un état d’être où tu ne
dors pas et où tu ne penses pas, c’est une aventure qui peut te conduire à l’éveil total si tu
expérimentes concrètement ce qui se cache derrière ces mots « vide, silence, méditation », si vraiment
tu vas l’expérimenter tu peux trouver le trésor. Les mots « éveil total » c’est bien gentil mais ce sont
des mots. Là, tu peux expérimenter la saveur de ce que les mots décrivent. Il n’y a pas de mystère, tu as
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Qu’est-ce que le silence ? Beaucoup d’individus pensent que le silence c’est arrêter de parler, c’est
déjà pas mal, c’est le silence verbal mais après ce silence verbal il y a aussi un silence dans lequel la
pensée n’est plus là, et après seulement, il y a une qualité d’écoute. Il y a une qualité d’écoute où il y a
celui qui écoute et celui qui est écouté et il y a la qualité ultime où celui qui écoute et celui qui est
écouté sont dissolus, il n’y a plus qu’UN. Cela, aucune connaissance ne te l’apporte, tu peux le lire,
l’entendre dire mais si tu ne le vis pas, alors tu ne le sais pas. Tu peux faire semblant mais l’individu qui
ne l’a pas vécu ne l’a pas vécu. Parfois, par bribes, les individus expérimentent un peu cela : pendant un
instant ils sont absorbés mais ils n’en sont pas conscients, ils n’ont pas réalisé qu’ils sont cela. Tu es
TOUT et en étant tout, tu n’es RIEN. C’est encore une formule « tu es tout, tu es rien » cela risque
d’être répété mille fois et cela va perdre toute sa saveur et tout son sens, comme le mot « amour »,
nous l’entendons partout mais il n’y en a pas beaucoup sur terre. Où est l’amour ? Qu’est-ce que
l’amour, réellement ?
Beaucoup d’individus vont faire des sports extrêmes, ils partent à l’aventure, ils regardent des films et
des séries et souvent ils oublient qu’ils ont une aventure magnifique qui les attend, c’est l’aventure «
intérieure » : Qui suis-je ? Que suis-je ? La réponse à cette question ne sera pas verbale ou pensée, la
réponse est une réalisation qui vous plonge dans l’inexprimable. C’est incroyable de réaliser sa nature
profonde, incroyable mais vraie, incroyable mais possible. C’est difficile parce que plus on en parle, plus
on s’éloigne et de l’autre côté il y a une demande alors les mots sortent. C’est là, tout de suite, tu peux
t’éveiller instantanément, là, tout de suite, il n’y a aucun obstacle, tu es le seul obstacle. Si tu le vois
concrètement et bien voilà tu es éveillé, et après, l’infini du temps et de l’espace est perçu partout,
dans tout, sans effort. Il n’y pas quelqu’un qui imagine l’infini, c’est perçu, c’est là. L’éternité est
partout, tu as réalisé que tu es éternel, que tout est éternel et que tu fais partie de cette éternité aussi
bien dans l’espace que dans le temps, tu es l’expression de cette éternité. C’est « quelque chose » de
perceptible, c’est une sensation, ce n’est pas qu’une sensation mais c’est aussi une sensation qui se
module, ce n’est pas figé, c’est dynamique. Je ne sais pas si cela t’éclaire mais si cela peut te donner
des élans méditatifs et bien vas-y, parce que pour l’instant, la science de la méditation et surtout la
science de la méditation des Elohim, il n’y a pas mieux sur terre pour s’élever. Les Elohim nous ont
construits, ils connaissent la mécanique humaine, ils nous ont créé, ils savent exactement comment
nous fonctionnons. Si nous ne portons pas la juste attention au mode d’emploi donné par l’horloger, la
machine risque de dérailler. Nous pouvons écouter sagement et appliquer leurs enseignements, nous
sommes dans un environnement tellement pollué et toxique, cela fait du bien de retourner à la source
et de goûter à l’eau pure.
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Interlocuteur : l’être humain est programmé pour changer, contrairement aux animaux et je me dis que
c’est pour cela que j’ai souvent besoin de changement dans mon travail et que c’est cela qui aliène les
hommes, le fait de leur faire faire pendant cinquante ans la même tâche, le même travail, c’est
mauvais.
Est-ce qu’il y a besoin de quelqu’un pour produire le changement ou est-ce que le changement se
produit parce qu’il est programmé ?
Interlocuteur : Pour moi il se produit parce que nous sommes programmés à ressentir le besoin du
changement, et bien sûr nos cellules se renouvellent en permanence, nous sommes en train de
transformer ce que nous mangeons, le changement se produit en permanence.
Interlocuteur : Donc en fait je m’illusionne lorsque je me dis que c’est important de changer de boulot en
fait c’est faux ?
Interlocuteur : Important par rapport à mon bien-être et mon équilibre, tout à coup, si je change de
boulot je suis plus stimulée par quelque chose de nouveau, c’est excitant, cela met du piment, les choses
ont plus de saveurs.
C’est un contraste qui génère des sensations plaisantes ou déplaisantes, c’est de la joie, c’est
conditionnel. C’est impossible de ne pas changer, même si tu dis maintenant : « je vais m’attacher à
une chaise et je ne vais rien changer », ça change quand même, tout se modifie. Chaque neurone qui
bouge, chaque pensée, idée nouvelle, chaque sensation vient témoigner de ce changement, nous
bougeons en permanence même lorsque nous sommes « immobiles ».
Interlocuteur : En fait, quelle différence y-a-t-il entre l’homme et l’animal lorsqu’on réalise l’éveil ?
Quelle différence y-a-t-il puisque tu dis que nous sommes tout, nous sommes tous la même « chose »
non ?
Nous sommes constitués et constituants de la même « chose » et le mot chose ne décrit absolument
pas cela, nous pourrions dire que nous sommes de « l’infini » mais le mot « infini » reste un mot et le
mot n’est pas la « chose » c’est une description. Nous ne sommes pas que les animaux, pas que les
végétaux, pas que les planètes, les étoiles ou les galaxies, nous sommes « l’infini », nous sommes « cela
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Si la science sur terre évolue avec la supraconscience, nous allons arriver à un stade où nous pourrons,
après notre mort, être réorganisés au niveau atomique et recréés selon notre A.D.N, avec nos
souvenirs qui sont inscrits dans notre cerveau. Nous pourrons ainsi repartir avec un corps jeune, pour
une période de cent-vingt ans ou plus. C’est la recréation scientifique. Nous pourrons ainsi continuer à
vivre éternellement en continuant à progresser éternellement et à changer éternellement. La beauté
de la recréation scientifique qui est une autre facette de l’éternité est que cette éternité inclut la
conscience d’être conscience de l’infini. Il y a l’éternité sous forme consciente et l’éternité inconsciente
mais éternels nous le sommes de toutes façons. Nous sommes constitués et constituants d’éternité
sous une forme ou sous une autre. Ceci est très important car si nous surmontons le manque de
conscience et d’amour et qu’ainsi nous évitons l’autodestruction, nous allons nous organiser pour nous
libérer de l’argent, nous libérer de l’avoir et aussi du savoir, c’est déjà en cours. Aujourd’hui, de plus en
plus d’individus par exemple, grâce à internet ne sont plus tributaires des soi-disant spécialistes, ils
savent se forger leurs propres opinions sans avoir besoin de consulter des personnes qui ont fait de
longues études universitaires et qui détiennent un savoir. Même s’il y a des délires et des dérives, dans
l’ensemble il est possible de très bien s’informer grâce à l’accès à l’information que permet internet.
Voilà pour le savoir.
Pour l’avoir c’est pareil, quand toutes ces sociétés commerciales plutôt que d’être en compétition
seront non commerciales et travailleront en collaboration pour le bien commun, au lieu d’avoir par
exemple, des centaines de sociétés de télécommunications, nous en aurons une mondiale qui
travaillera pour le bien commun, avec des robots et tous leurs biens et services seront gratuits. C’est
possible, c’est à notre portée, lorsque nos sociétés seront libres des contraintes du savoir et de l’avoir,
les individus auront envie de se dépasser eux-mêmes pour mériter la recréation scientifique, pas pour
avoir plus, mais pour vivre plus, pour mériter la vie éternelle consciente. Cela paraît aujourd’hui de la
science-fiction pour la plupart des individus mais si les individus se donnent le droit de lire les livres de
Raël sans apriori et de les étudier minutieusement, ils commenceront à comprendre comment est
organisé l’infini et ce que représente l’âge d’or pour une humanité comme la nôtre.
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Ceci dit, l’éveillé lui-même peut avoir la prétention de tout savoir parce qu’il est écouté, parfois même
adulé et vénéré et ce n’est pas toujours une bonne chose ni pour lui ni pour ceux qui le vénèrent. Cela
peut créer un enfermement et l’éveillé peut se retrouver coincé dans des convictions qui peuvent être
totalement erronées, une fois encore ce n’est pas parce que l’individu a réalisé le TOUT qu’il sait tout.
Evidemment, certains peuvent dire : « c’est toi qui a des convictions erronées avec ton principe
créateur et tes Elohim ». J’invite ces individus à étudier minutieusement l’information raëlienne,
sincèrement et sans apriori, ils pourront probablement comprendre la véracité des informations que
l’ambassadeur des Elohim, le Maitraya Raël, nous transmet. Cette compréhension peut apporter un
équilibre vital. Oui nous sommes de l’infini mais cet infini n’est pas apparu par hasard au niveau
biologique. Ce n’est pas un hasard, ce n’est pas Darwin, cette organisation de la matière au niveau
biologique est apparue parce qu’il y a des êtres doués de sensibilité et de supraconscience, des êtres
capables d’amour et de sagesse, qui se sont amusés à créer la vie, à organiser l’inorganisé à notre
niveau biologique. Nous aussi, nous pourrons le faire un jour, si nous ne nous autodétruisons pas par
manque d’amour et de supraconscience. Nous pourrons alors atteindre une maîtrise de la science
suffisante pour créer des êtres mono cellulaires, puis de plus en plus complexes et un jour, créer un
être à notre image. C’est de la science mise au service de la sagesse, de l’amour et de la
supraconscience et nous serons nous-mêmes un jour, si tout va bien, des créateurs, des Elohim. Les
humains peuvent à tout moment s’auto détruire par manque de supraconscience, d’intelligence, de
sagesse et d’amour, et c’est justement parce que les cerveaux sont abîmés par des croyances
déséquilibrantes sur l’organisation de la matière et la création de la vie que nous sommes en danger. Si
tu sautes l’étape création à travers le principe des Elohim, tu peux vite te retrouver à croire que la vie
biologique est une espèce d’apparition spontanée délirante à la Darwin.
Une voiture n’apparaît pas toute seule, quand tu vois un avion, il n’apparaît pas tout seul, tu peux
mettre toutes les pièces d’un avion dans un sac, secouer, faire apparaître des éclairs ou je ne sais quoi
issu de la théorie de Darwin, il n’y aura pas à l’arrivée un avion en état de marche. Et un avion, cela
n’est rien par rapport à une cellule humaine, à la complexité d’une cellule, c’est incroyable et des
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La question qui peut être posée maintenant c’est : d’où viennent les Elohim ? D’où viennent nos
créateurs ? Ils ont été créés par d’autres qui ont été créés par d’autres et ainsi de suite à l’infini. Nous
retrouvons le principe de l’infini qui est toujours présent. Le déséquilibre qui est engendré dans la
plupart des cerveaux et aussi dans les cerveaux de nombreux éveillés est souvent causé par une
perception de l’infini sans lien avec leurs créateurs, cela peut être profondément désespérant.
Ressentir que là-haut il y a des êtres, pas surnaturels, des êtres à notre image qui attendent que nous
ayons la sagesse et la supraconscience de les accueillir officiellement dans une ambassade et de les
reconnaître comme nos créateurs, cela change tout dans la perception de l’infini et de la vie. Sans eux,
nous ne pourrions pas rire, pleurer, chanter, danser, être conscients d’être et être conscient d’être
conscience de l’infini organisé en humain. Sans eux nous serions de la matière, c’est sûr, je dis matière
mais je pourrais dire de l’énergie, ce ne sont que les deux faces de la même pièce, la matière et
l’énergie sont éternellement la même chose, nous serions donc de la matière inorganisée au niveau
biologique, nous ne serions pas organisés nous ne serions pas capables d’aimer et de rire, nous ne
serions capables de rien, nous serions de la poussière. Les Elohim ont organisé la matière comme un
jeu, ils ont été programmés pour cela et ils nous ont programmés pour qu’un jour, nous puissions nous
aussi créer la vie sur une autre planète, et nous aussi nous programmerons des êtres qui créeront la vie
et ainsi de suite à l’infini. Nous allons devenir, si nous sommes suffisamment pacifiques, des créateurs,
des Elohim. Nous ferons d’abords des créations simples, des végétaux puis des animaux puis un jour
des êtres à notre image. Nous allons pouvoir créer des êtres capables de prendre conscience qu’ils sont
eux-mêmes de l’infini et eux-mêmes pourront créer la vie. Nous retrouvons le principe de l’infini, de
toutes les façons et il y a une orchestration dans cet infini, une organisation qui répond à une harmonie
universelle, la plupart des éveillés n’ont pas conscience de ce principe créateur et cela peut leur jouer
de mauvais tours, à eux et à ceux qui les écoutent. Cette information sur le principe créateur que sont
les Elohim existe, ils peuvent la considérer ou la mépriser, libre à eux, cela va être de plus en plus
difficile pour les humains de passer à côté de cette information sur l’origine de la création sur terre car
cette information est vitale et fondamentale pour l’humanité. Pour l’instant, nous ne pouvons pas
éviter que les humains soient abîmés et donc qu’ils génèrent des pensées, des paroles et des actions
délirantes. Si nous n’avons pas une vision claire et scientifique de l’organisation de la matière et cette
vision passe par la conscience du principe « création- créateurs », nous risquons de tous mourir.
Certains se demandent pourquoi l’infini s’organise en humanoïdes qui eux-mêmes créent d’autres
humanoïdes et ceci sans début et sans fin, c’est une question qui nous ramène au grand silence. C’est
comme cela, ça a été comme cela et ce sera toujours comme cela, il n’y a rien à en dire, il y a juste à le
vivre.
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L’éternité se nourrit d’éphémère, l’éternité est structurée sur l’éphémère, le continu est basé sur le
discontinu. Ce qui est éternel est formé de cycles avec un début et une fin, l’expression de ces cycles
génère l’éternité. Dans le « monde relatif » il y a un début et une fin, il y a des papillons qui vivent une
journée et nous, qui vivons environ cent-vingt ans pour l’instant. Il y a un début et une fin, c’est cela
l’éphémère. Dans le « monde absolu » notre intime réalité, nous sommes constitués et constituants
d’éternité, c’est-à-dire que cet éphémère est constitué d’infini éternel, et pour que l’éternité puisse
s’auto contempler elle s’exprime en éphémère, pour que le continu puisse se percevoir, il s’exprime
dans le discontinu. L’approche de l’ultime réalité par les mots ou les pensées qui sont finis et
éphémères n’est pas réalisable puisque ce qui est réalisé c’est cet éternel infini. Il n’est pas exprimable
avec un mot qui est fini ou avec une pensée qui est finie, le mot ou la pensée ont un début et une fin.
Je parle de la fusion de la glace et du feu, l’explosion qui embrasse l’implosion, et cela nous conduit à
l’illusion de la division qui masque l’ultime vérité qui est : l’unité totale universelle, qui peut être perçue
directement avant les mots, avant les pensées, c’est une réalisation. Nous pouvons appeler cela « éveil
total » ou « illumination » mais ce que c’est vraiment est en amont des mots. Ces mots « éveil total », «
illumination », « réalisation suprême », toutes ces appellations sont chargées de croyances et d’idées
des plus étranges, il est nécessaire d’aller au-delà de ces appellations pour réaliser la vérité ultime.
Celui qui réalise cet éveil total va l’exprimer en fonction de sa culture et de ses croyances, et il va
exprimer cela de façon plus ou moins claire, plus ou moins accessible. Dès qu’il en parle, de toute façon
c’est une forme de trahison mais il n’a pas vraiment le choix. C’est un peu comme le son qui est une
forme d’expression du silence. Le silence c’est comme l’éternité et le son l’éphémère, le silence c’est
comme « une continuité » éternelle et le son c’est comme « une discontinuité » de cette éternité, mais
cela reste une forme du silence dans laquelle le silence reste une forme de son. Cela peut paraître
aberrant lorsque nous nous référons juste aux mots ou à leur signification mais si tu vas au-delà des
mots, tu peux sentir que si tu supprimes le silence, le son n’a pas de sens, et si tu supprimes le son, le
silence n’a aucun sens non plus. Si tu ne sais pas ce que représente le silence, tu ne peux pas savoir ce
que représente le son et vice versa, c’est un contraste nécessaire parce que dans un univers sans
contraste il n’y a rien à percevoir. Le phénomène des contrastes sensuels, qui sont ressentis par tous
les sens, permet de percevoir des différences : haut bas, chaud froid, son silence, etc. ce sont ces
contrastes ressentis qui génèrent une réalité relative et de cette réalité relative peut se construire la
conscience « je suis » et de ce « je suis » tu peux aller plus loin et arriver à la supraconscience : ce « je
suis » est l’expression du « RIEN-TOUT », « je suis » est ce TOUT structuré sur une base de RIEN, sur du
vide, la forme existe grâce au « sans forme ». Sans contraste il n’est pas possible d’être conscient. Si tu
ne peux rien voir, rien entendre, rien sentir ni rien percevoir d’aucun sens, tu ne peux pas être
conscient. S’il n’y pas de contrastes, il n’y a rien à refléter, c’est comme un miroir qui ne reflèterait rien,
il n’y a rien à voir, un puits sans fond. Si le miroir reflète quelque chose il y a une vérité relative qui
apparaît, mais que reflète le miroir ? Le miroir et son reflet sont constitués de la « même chose », de
cet univers infini sous une forme ou sous une autre et qui, dans son intimité la plus profonde, dans
cette multitude de formes apparentes est en fait « sans formes » puisqu’il a toutes les formes. Le fait
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Il y a des êtres qui ont vingt-cinq mille ans d’avance scientifique sur nous et qui savent parfaitement
comment on fonctionne, ils sont les horlogers qui ont construit l’horloge. Ils nous donnent un
enseignement et cet enseignement nous conduit au bonheur sans raison, c’est un mode d’emploi.
Pourquoi en général les individus ne l’appliquent-ils pas ? Certaines personnes l’appliquent mais dans
l’ensemble, beaucoup d’individus ne l’appliquent pas, même ceux qui sont très proches de cet
enseignement.
Interlocuteur : Parce qu’on est attaché au fait de ne pas être heureux, on est attaché à nos névroses, à
nos douleurs.
Tu parles d’un attachement à ce que tu appelles une névrose, mais qui est attaché à quoi?
Interlocuteur : Le penseur est attaché à ses pensées, et il ne sait pas qu’il est une pensée.
Interlocuteur : Une impulsion électrique qui crée des images, des sensations, qui essaie de décoder ce
qui nous entoure, qui essaie de traduire tout ce qu’elle voit, ressent.
Interlocuteur : Intellectuellement je vais te répondre que c’est la pensée qui crée le penseur. Mais chez
moi ça s’arrête là. C’est quelque chose que j’accepte sans vraiment le comprendre.
Interlocuteur : C’est le penseur, qui accepte que le penseur ne soit qu’une pensée.
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Interlocuteur : En la mangeant.
Et oui, et parfois même en la mangeant tu peux passer à côté, ça dépend comment tu la manges. Tu
peux être en train de manger et penser à autre chose et la pensée peut être un obstacle.
Interlocuteur : Tu peux penser à une banane ! (Rire) La question c’était comment concrétiser la pensée.
Si tu penses à une chose qui t’est inconnue, tu imagines. Comment faire de cet inconnu du connu ? Par
exemple on te dit « tiens, il existe un fruit qui s’appelle l’anone, qui est délicieux, un goût fabuleux, ça
a telle forme, telle saveur », nous sommes ici toujours dans la sphère de la parole et de la pensée,
quelqu’un te donne une information mais tu n’as pas encore vu ce fruit, tu ne fais que l’imaginer. Tu es
dans la sphère de la pensée, cette pensée est induite par quelqu’un qui a fait l’expérience de la saveur,
du goût de la texture, l’expérience sensuelle de ce fruit, et il t’en parle. Et toi, comment vas-tu pouvoir
accéder de la pensée, à l’expérience ?
Voilà, en goûtant ce fruit, en le goûtant dans des bonnes conditions, c’est-à-dire, si tu goûtes ce fruit, il
faut que ce soit vraiment ce fruit, qu’il soit de bonne qualité, que toi tu sois réceptive, dans ces bonnes
conditions, à un moment, le mot « anone » qui était une pensée va devenir quelque chose de concret.
Va devenir une saveur, va devenir une odeur, va devenir un goût. Cette saveur, cette odeur, ce goût, ne
sont que dans le moment où tu savoures ce que tu appelles anone, après tu en fais une mémoire, c’est-
à-dire que tu vas pouvoir caler ce qu’on t’a dit avec ce que tu as expérimenté, et tu vas en faire une
mémoire, tu vas dire : « Ah oui, l’anone je connais, c’est ceci et c’est comme cela. » Pourtant on ne se
baigne jamais deux fois dans la même eau, tu vas pouvoir remanger une anone quinze jours plus tard
et ça ne sera pas la même « chose » que ce que tu as dans ta mémoire. Donc, qu’il soit imaginé sans
être connu, ou qu’il soit imaginé parce qu’on l’a connu, c’est de la pensée et la pensée n’est pas la «
chose ».
Tout ce qui existe c’est le « moment présent », avant le mot ou la pensée « moment présent ». Il n’y a
rien qui existe autrement. Tout n’existe que dans le moment, tout ce qui est passé n’existe pas, tout ce
qui est futur n’existe pas, le passé ou le futur ne sont que des pensées. La pensée crée le temps, le
passé, le futur, ce qui EST, est avant le mot ou la pensée « présent », avant l’idée du « présent » il y a le
« présent ». La pensée méditation, parler de méditation, ce n’est pas méditer, penser respiration
profonde, parler de la respiration profonde, ce n’est pas respirer profondément. Tu peux te dire : je
vais expérimenter la méditation et passer à l’action mais si tu n’associes pas à tes méditations une
dynamique quantitative et qualitative, tu risques de ne rien expérimenter du tout, tu vas expérimenter
d’une manière tellement superficielle que finalement tu n’expérimentes rien du tout. Si ton
expérimentation est faite dans de mauvaises conditions cela peut être pire que de ne rien faire. Par
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C’est dans les « petites » choses du quotidien, la vraie spiritualité ce n’est pas de faire du yoga ou de la
méditation pendant quinze ans et de croire que parce qu’on pratique ce genre d’activité, ça y est, on
est spirituel, Non ! Ok, tu es en recherche, parfait, tu recherches, tu pratiques, tu explores, c’est super,
vas-y à fond, mais en vérité ce lien d’unité permanente que nous sommes est perceptible directement,
maintenant, c’est l’ultime spiritualité et c’est tout de suite, là où tu es. Tout est lié et il n’y a personne
pour lier ou délier quoi que ce soit, c’est lié.
Si nous revenons à l’organisation sociale, là oui, on peut voir les apparentes divisions, ces illusions
nécessaires permettent d’organiser une société, de construire l’élévation du niveau de conscience des
individus et d’une collectivité pour possiblement, un jour, entrer dans l’âge intergalactique, cela
s’inscrit dans un processus de croissance. Mais fondamentalement, ces divisions sont des illusions,
même la division atomique qui crée une réaction en chaîne dans laquelle tout, au niveau atomique, se
sépare, se divise et se dégrade et qui crée un anéantissement total à notre niveau, car une bombe
atomique peut tout détruire à notre échelle, dans l’infini, qu’est-ce qui est divisé ? Rien ! Au niveau
atomique, c’est déstructuré, la matière est déstructurée, à notre niveau, à notre échelle, les atomes et
les molécules se séparent et tout retourne à la poussière. Il y a division à notre échelle mais « l’ultime
UN » est toujours « l’ultime UN » et sera toujours « l’ultime UN » et nous sommes ce « UN » sous une
forme ou sous une autre. Evidemment, si on a du plaisir à vivre sous la forme humaine et que nous
souhaitons éventuellement progresser vers une forme transhumaine, nous pouvons avoir envie de
tenter l’aventure et d’éviter l’auto-destruction par la guerre atomique. (Silence)
L’individu qui est mort et qui commence à rentrer en putréfaction, quand la matière qui faisait de lui
ce qu’il était, est mangée par des asticots, puis ces asticots vont être mangés par des oiseaux etc. Il
retourne dans le cycle de la vie. La matière qui le composait peut également être absorbée par des
plantes et retourner au minéral, nous pouvons constater que ce qui a composé cet individu fait
toujours partie intégrante du tout. Evidemment, il n’a plus la forme et le code génétique qui faisait de
lui un individu. Ce qui est enthousiasmant, c’est que sous la forme humaine, tu peux être conscience de
l’infini, ce n’est pas une supériorité, ou alors une supériorité relative, mais personne n’est supérieur à
l’infini, l’infini est l’infini et nous sommes l’infini. (Rire) Supérieur, inférieur, relatif, absolu, tout cela ce
sont encore des mots, il faut aller explorer au-delà des mots et pour cela il y a des modes d’emploi.
Dans le cas de « la Méditation Sensuelle », ce sont les horlogers qui s’adressent aux horloges, pour moi
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La terre qui tourne autour du soleil est poussée par des forces, des forces universelles, c’est de la
physique. Ces forces sont les mêmes forces qui font tourner les atomes qui nous composent et ces
atomes qui nous composent sont animés de mouvements que nous retrouvons dans la molécule
d’A.D.N que nous sommes, c’est un mouvement universel. L’organisation de la matière à notre niveau
biologique est régie par des forces universelles. Ce sont les mêmes forces qui font tourner l’univers, les
galaxies, les planètes, qui font aussi tourner les atomes et les molécules, qui font que notre cœur bat,
que nos poumons fonctionnent, que nos cerveaux sont irrigués par le sang etc. Les lois universelles qui
peuvent se comprendre scientifiquement régissent l’univers infini que nous sommes. Tu comprends
cela ?
Revenons au bonheur sans raisons ou au rire sans raisons. Comment perçois-tu cela ?
Interlocuteur : Pour moi c’est le résultat sans la cause : si quelqu’un me raconte une blague, d’un coup
j’éclate de rire et je suis dans un état de bien-être. Lorsque c’est sans raison, je crois que c’est comme si
tu as toujours cet état de rire et de bien-être sans que ce soit provoqué par quelque chose.
Est-ce qu’il y a quelqu’un qui a cet état-là, ou est-ce que c’est quelqu’un qui est cet état-là ?
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Interlocuteur : C’est comme si tout faisait rire, mais je ne crois pas que « sans raisons » existe vraiment
parce que même si tu médites et que cela te met dans un état chimique particulier c’est bien la
méditation qui est la raison.
Et voilà, c’est là que cela devient intéressent. Tu peux constater que la notion de « sans raisons » est
perçue uniquement comme « aucune raison » ce qui est une partie du truc. Si tu te dis je vais rire «
sans raisons » c’est déjà une raison, tu crées une motivation, un motif, une raison, le « sans raisons »
est ta motivation. « Sans raisons » réellement c’est en fait l’endroit qui est avant le raisonnement,
avant la pensée, c’est là, « sans raison », puisque c’est avant. C’est lorsque tu es en perception directe
avec la vie : c’est naturellement rigolo, tu es naturellement heureux. Après, la raison et la pensée
peuvent venir, mais c’est après. Pour être vraiment « sans raisons » il faut être avant la raison, avant le
raisonnement, avant la pensée, avant la déduction, l’analyse et la réflexion. Quand on EST, le rire se
produit, mais il n’y a pas de raison, c’est comme cela. Comme quand la fleur fleurit c’est « sans raison
», elle fleurit car elle est programmée pour fleurir et nous c’est pareil, si l’on EST vraiment, si nous
laissons fleurir notre code génétique, ces atomes et ces molécules qui bougent grâce à un mouvement
universel, le rire éclate spontanément, c’est l’expression naturelle de l’humain en bonne santé. Le
bonheur sans raisons est l’expression spontanée de l’humain sain.
Les Elohim ne nous ont pas créés pour que nous souffrions, si nous souffrons c’est parce que nous ne
respectons pas notre code génétique, ce code est l’organisation de la matière infinie que nous sommes
et il a été créé parfait par des créateurs de génie, il suffit juste de se laisser être. Le fait de ne pas
respecter ce code génétique engendre des problèmes qui engendrent une recherche de solutions et un
intérêt pour la science, cela fait partie du processus de croissance d’une humanité. Dans la petite
enfance, si l’enfant est en bonne santé et qu’il n’est pas trop perturbé par son environnement, il
ressent les choses mais il n’en est pas conscient. Il ressent et il rit, il EST mais il n’est pas conscient
d’être. L’éveil total permet de retrouver cette fraîcheur énergétique de l’enfance où les choses sont
spontanément rigolotes et le bonheur est sans raison, c’est comme si tout te chatouille et quand ça
chatouille, tu rigoles. Le TOUT te chatouille. Le fait de dysfonctionner conduit à des problèmes qui
peuvent produire la douleur, la tristesse, le mal être etc. Et c’est parce qu’il y a ces problèmes que naît
la volonté de revenir à la case départ, au mode originel, revenir à un code génétique sain qui peut
s’épanouir dans de bonnes conditions.
Lorsque l’éveil total se produit, il se passe quelque chose au niveau physique, c’est concret : il y a un
changement biochimique dans le cerveau. J’essaie d’exprimer ce qui résulte de ce changement,
comment la « perception » change, j’essaie d’exprimer ce phénomène mais c’est inexprimable parce
que c’est ressenti et compris avant les mots « ressenti » et « compris ». Tu es « cela », tu es
l’expression de cet éveil total, de cette matière infinie qui s’éveille à elle-même, tu es cet infini qui est
conscient de lui-même, mais dès que tu dis que tu es « cela » tu commences à le verbaliser, à le définir
et à l’exprimer et c’est foutu. Je suis « cela » induit une image dans le cerveau des individus qui
écoutent et cette réalisation n’est pas une image, c’est du concret. Inévitablement, je glisse sur la peau
de banane, je n’arrive pas à l’exprimer, je peux induire l’individu qui écoute attentivement, lui dire que
cela existe et il peut le découvrir par lui-même mais finalement c’est « quelque chose » qui se vit
pleinement et qui est indescriptible. Il y a un phénomène, « quelque chose » qui se produit, il y a un
phénomène de compréhension et de ressenti qui en un éclair modifie ton état de conscience. Un
phénomène se produit qui crée un recul permanent. Mais encore une fois, dire « un phénomène de
recul permanent » induit des images et des idées dans le cerveau de celui qui lit ou qui écoute et ce
n’est pas ça, c’est plus fin, plus subtile. Beaucoup d’individus pensent que l’éveil total c’est statique
mais ce n’est pas du tout statique, c’est dynamique, l’éveil, ça bouge. C’est un peu comme celui qui a
l’oreille absolue en musique, il sait immédiatement si c’est juste ou faux sans aucun effort, il a la
capacité d’être en phase avec le son à un tel niveau que tout de suite c’est clair pour lui, il sait si ça
sonne faux ou pas. L’éveil total c’est un peu de cet ordre-là, c’est une osmose totale avec l’univers infini
que nous sommes et c’est très clair, c’est être au diapason avec l’infini que nous sommes, être UN avec
le UN. Avoir l’oreille absolue n’empêche pas d’entendre ou de jouer des fausses notes mais c’est perçu
comme discordant. Nous sommes à nouveau rentrés dans le monde de l’image et de l’imagination, de
l’interprétation, et cela n’exprime pas la vérité ultime qui n’est pas du domaine du mot, de l’image et
de l’idée. C’est adorable d’ailleurs d’être aussi impuissant face à cette simplicité et à cette évidence.
(Rires) C’est « quelque chose » que finalement tu ne peux pas vraiment transmettre, tu ne peux pas
donner cela à quelqu’un, l’individu peut se le donner à lui-même cela vient de lui. Peut-être que plus
tard, avec les progrès scientifiques, nous pourrons éveiller tout le monde, mais ce n’est pas parce que
nous pourrons le faire que nous choisirons de le faire. L’éveil total se vit pleinement dans le quotidien,
dans les choses de tous les jours, il y a des croyances absurdes sur l’éveil et l’éveillé, certains peuvent
croire que l’éveillé ne pète plus, (rire) et bien grande nouvelle : c’est faux, l’éveillé est un péteur et
parfois un grand péteur, (rires) il sait qu’il est de la matière infinie qui pète dans l’infini. (Rires) L’éveil
total te remplit de vide absolu, tu es comblé de TOUT et de RIEN, tu as une sensation de totalité et de
complétude, et même si on te prend tout, cette sensation de plénitude est toujours là. Tu sais au-delà
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Dans la grande majorité des cas, les individus ont perdu contact avec l’ordre naturel qui est en eux, ils
sont « coupés » de l’ordre universel qui produit l’harmonie naturelle. Le fait d’avoir perdu contact avec
eux et cette harmonie engendre de nombreuses incompréhensions et beaucoup de douleurs. Ils
n’arrivent plus à comprendre l’ordre naturel, ils n’arrivent pas à assimiler ce que peut représenter
l’organisation des fourmis expliqué par le Maitraya Raël, explication qui met en évidence l’anarchie
pacifique et bienveillante comme étant une voie salutaire pour nous conduire vers une société civilisée
dans laquelle chacun prend soin de chacun : le paradisme *. Les gouvernements, à travers
l’organisation sociale actuelle créent le réel désordre, parfois même sans s’en rendre compte. Une fois
que le désordre est créé, ils peuvent légitimer leur existence. Les gouvernements à la solde d’une
oligarchie financière, soutenue par des armées hyper violentes arrivent en super héros pour soi-disant
sauver les êtres humains du chaos et remettre de l’ordre, mais ce sont eux qui, à la base, ont anéanti
l’ordre naturel par leur manière « d’organiser » les choses. Leurs règles et leur organisation sont
inadaptées à la réelle nature des humains, ils abîment les êtres humains et créent la criminalité. Si nous
retournons à l’ordre naturel, à cette anarchie pacifique bienveillante naturelle, nous n’avons pas besoin
de gouvernements, nous pouvons observer cela dans l’organisation des fourmilières et dans bien
d’autres cas du règne animal. Si personne ne crée le désordre il n’y a pas besoin d’ordre, l’ordre et
l’harmonie naturelle sont inscrits en nous. A l’ origine, les humains ne sont pas des criminels, le bien se
fait spontanément lorsque nous sommes équilibrés et lorsque nous ne sommes pas abîmés par une
structure sociale inadaptée à l’humain. L’homme, dans sa nature profonde, est fait pour le bonheur,
pour le bien-être et pour l’épanouissement. Nous ne sommes pas faits pour galérer dans un travail qui
au final enrichit une minorité de possédants qui ne sont pas plus heureux, nous ne sommes pas faits
pour nous exploiter mutuellement, l’exploitation de l’homme par l’homme doit s’arrêter. Toute
l’organisation sociale produit de la criminalité et de la dégénérescence et après, évidemment, il y a des
politiciens qui arrivent pour soi-disant protéger les individus de la criminalité. La criminalité est une
maladie produite par l’organisation mise en place par les politiciens et leurs complices de la finance et
autres. L’ordre naturel est anéanti par notre « organisation » sociale actuelle, si nous voulons retrouver
l’harmonie, il est nécessaire d’arrêter le massacre et cela commence au niveau individuel. Souvent, les
individus ont du mal à croire à cette notion d’anarchie pacifique et d’ordre naturel, ils ont été tellement
conditionnés à se gouverner eux-mêmes de la même façon que les gouvernements le font dans nos
sociétés corrompues qu’ils n’arrivent généralement plus à voir et à ressentir cette harmonie naturelle,
cet ordre naturel qui est en eux, ils croient qu’il n’est pas possible de faire autrement, de se libérer de
leurs conditionnements. En fait, ils n’arrivent plus à voir que l’ordre est déjà là, l’organisation de la
matière est déjà réalisée, c’est un peu comme lorsque tu te coupes légèrement : tu n’as pas besoin de
te dire, allez, je vais produire des globules blancs pour cicatriser, cela se produit, c’est programmé en
nous par les Elohim, c’est déjà là. Il suffit de retrouver notre « êtreté », notre être naturel, pour se
réaliser et si chacun se réalise dans la plénitude de l’être, c’est comme les pièces d’un puzzle qui se
mettent en place, cela s’organise naturellement, comme dans une fourmilière : chacun veille au bien de
tous. C’est cela la véritable organisation sociale de demain, nous n’avons pas besoin des
gouvernements ni de toutes ces institutions parasites qui anéantissent l’ordre naturel, ces
gouvernements sont complètement artificiels, ils dégradent l’être humain, ils abîment sa bienveillance
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Interlocuteur : Par rapport à ces expériences d’Allan Snyder sur le fait que nous avons l’impression que
la conscience prend une décision mais en vérité le cerveau a déjà décidé avant même que nous nous en
rendions compte, comment places-tu l’éveil par rapport à cela ?
En fait, dans ses expériences Snyder dit que le cerveau a déjà décidé avant que « nous » en soyons
conscients, en disant cela, il place la conscience à l’endroit où est « nous », ce qui est vrai si tu parles de
conscience relative, mais que représente ce « nous » ? C’est une pensée, « nous » ou « moi » est une
pensée, mais pour Snyder cela n’a pas encore été découvert concrètement, alors forcément, lui et son
équipe sont étonnés de découvrir qu’il y a « quelque chose » avant la pensée « nous » ou « moi » qui
décide, ce « quelque chose » avant, c’est la supraconscience, c’est « quelque chose » avant la pensée.
Ils appellent cela le cerveau mais ce cerveau a été programmé en amont. Ils sont étonnés parce qu’ils
s’identifient à un personnage qui décide et qu’ils ont nommé « moi » ou « nous ». Ils s’étonnent de ce
qu’il y ait « quelqu’un » ou « quelque chose » qui ait déjà décidé avant « nous », mais ce « quelqu’un »
ou ce « quelque chose » c’est cet « infini », c’est la supraconscience de l’infini, c’est cette organisation
naturelle universelle. En fait, ils parlent de deux choses différentes : de la conscience et de la
supraconscience. Eux parlent de conscience ordinaire alors ils sont étonnés et un peu déboussolés. Ils
découvrent que finalement c’est déjà décidé et puis, par un tour de passe-passe, le cerveau nous fait
croire que c’est « nous » qui décidons. Mais ce « nous » qui est censé décider n’a évidemment jamais
rien décidé puisque c’est une illusion ! Ce n’est pas une personne, ce n’est qu’une pensée.
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Oui, c’est perçu directement et tu comprends que ce « moi » qui est soi-disant décideur n’est qu’une
construction mentale, ce n’est qu’une pensée mais il y a « quelque chose » avant la pensée, c’est
gouverné par « quelque chose » de beaucoup plus vaste, par « quelque chose » d’infini et ce « quelque
chose » n’est pas une chose, cela ne s’arrête pas à un individu, c’est lié à tous les individus, à toutes les
plantes, à toutes les fleurs et tous les animaux, c’est un mouvement d’ensemble dans lequel tout est
lié, les planètes, les galaxies, les systèmes solaires, tout, c’est l’universalité, l’expression de l’infini
universel et là, les mots n’expriment pas cela, c’est impossible à exprimer avec les mots mais c’est
perceptible et compréhensible. Ce qui est compris n’est pas exprimable, c’est quelque chose à vivre,
c’est un peu comme si tu rencontres quelqu’un qui n’a jamais pris de crise de fou rire et que tu essais
de lui expliquer ce que c’est, tu peux toujours courir, tu vas lui expliquer et il va pouvoir dire : «
d’accord, je vois maintenant » mais en fait, il ne voit rien du tout puisqu’il n’a jamais expérimenté le fou
rire. Et puis un jour, boum, il est vraiment pris d’une bonne crise de fou rire, alors là il va comprendre
que toutes tes explications, même les plus pertinentes, c’était bien gentil mais cela ne remplace pas
l’expérience directe. Maintenant, après cette expérience directe réalisée, il comprend que ce qu’est le
fou rire et que chacun doit expérimenter ce phénomène pour vraiment le comprendre. Nous n’avons
pas besoin de gouvernement, c’est l’ordre naturel qui conduit au paradisme, cela choque. La majorité
des individus pense que si nous n’avons pas de gouvernement tout va s’effondrer, mais pas du tout !
Chacun va se sentir concerné par le bien-être de tous, tout va se mettre naturellement à la bonne
place, nous allons ensemble orchestrer une société dans laquelle les êtres humains vont se libérer des
contraintes de l’avoir et du savoir et vont pouvoir passer leur vie à faire ce qu’ils ont envie de faire :
rire, l’amour, le plaisir, créer, s’épanouir. Les travaux seront faits par des robots assistés par des super
intelligences artificielles. Et si certains veulent continuer à travailler et bien nous leur trouverons du
travail mais ce ne sera plus une obligation.
Interlocuteur : Mais si nos choix ne sont pas vraiment nos choix, l’organisation actuelle c’est finalement
aussi l’ordre naturel.
Oui c’est une étape dans le processus de croissance, comme la fleur blanche du cerisier devient fruit
vert puis fruit rouge. La démocratie est une étape, nous devrions maintenant rentrer dans une
démocratie sélective, la géniocratie (voir livre de Raël). La géniocratie est une démocratie sélective qui
met en place les individus les plus aptes à apporter des solutions mais ce ne sont pas des individus qui
vont dominer les autres. Ce sont des humanistes pacifiques qui vont proposer des solutions qui seront
adoptées ou pas par la majorité. Les gens comprendront très vite qu’adopter des solutions issues de
cerveaux sains, brillants et géniaux, c’est tout à leur avantage. Cela n’a rien à voir avec ce que nous
connaissons aujourd’hui avec la domination et l’esclavagisme, ça c’est l’expression de solutions issues
de cerveaux malades, nous sommes face à des individus qui ont perdu tout contact avec leur capacité
d’être, ils prennent les commandes et tout dégringole, tout dégénère et nous pouvons aller jusqu’à
l’autodestruction si nous ne retrouvons pas la voie de « l’être » et de l’ordre naturel. C’est aussi vrai au
niveau de la collectivité qu’au niveau de l’individu : pourquoi les gens dépriment-ils ou sont mal dans
leur peau ? C’est parce qu’ils ont perdu le contact avec leur ordre naturel et avec leur réalité. Les
individus ont souvent des inspirations profondes qu’ils ne peuvent pas épanouir, certains aimeraient
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* voir paradism.org le paradisme ou paradism en anglais est un système d’organisation sociale proche
du communisme ou les robots remplacent le prolétariat et qui permet à tout le monde de vivre avec le
niveau de confort d’un milliardaire.
Interlocuteur : Si la conscience est une illusion et si tout est décidé avant que nous ayons la sensation
d’avoir pris une décision, ça me fait peur parce que cela veut dire que nous sommes dans un train sur
des rails et que nous ne pouvons pas choisir.
La conscience n’est pas une illusion. La conscience que tu es assise, que tu es en train de boire un verre
d’eau, que tu perçois des choses, ça c’est la conscience relative, c’est la conscience qui est mise en
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Et voilà tu y es.
Pourquoi veux-tu qu’une illusion puisse avoir un choix puisque c’est une illusion ? Est-ce que tu crois
que Homer Simpson, le personnage du dessin animé peut avoir un choix ? Homer Simpson est un
personnage de fiction.
Interlocuteur : C’est ce que je dis, je dis que Homer Simpson n’a pas le choix.
Homer Simpson, c’est une illusion, il n’est pas vrai, tu crois que Homer Simpson se lève le matin et
décide de comment il va s’habiller, ce qu’il va faire de sa journée, comment il va jouer dans les films
animés ?
Interlocuteur : Tu es en train de me dire que « moi » et « toi » nous sommes des Homer Simpson ?
« Moi » « toi » n’existent pas, c’est une fiction. Regarde cela de près : Homer Simpson existe puisque
nous en parlons, il existe en tant que personnage de dessin animé, en tant que fiction.
Interlocuteur : Alors donc, cela ne sert à rien de faire des choix, de sortir de chez soi ou pas, de choisir
d’aller à droite ou à gauche cela ne sert à rien, faire attention à ce que nous mangeons, méditer, cela ne
sert à rien, ce ne sont pas des choix !
(Rire)
« Celui » qui dit cela, il se réfère à quoi ? « Celui » qui parle et qui dit « ça ne sert à rien de faire des
choix », qui est-il ?
Il veut faire des choix, mais les choix sont déjà faits.
Interlocuteur : Donc, si demain j’arrête de méditer parce que je n’ai pas la détermination ou je ne sais
pas quoi, je n’ai pas besoin de me remettre en question ?
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Interlocuteur : Alors le type qui est drogué, junky il n’y est pour rien ?
Interlocuteur : Cette conversation crée en moi une panique avec une émotion de colère, je me dis mais
c’est le jeu du hasard. Je me dis que c’est pareil pour le physique, tu as un beau visage ou tu es un
laideron, tu n’as pas choisi non plus, ce sont tes gènes, à la limite si tu nais trisomique, ce sont tes gènes
aussi. Quand j’entends cela je me dis mais à quoi j’ai échappé ? Je ne suis ni trisomique ni un laideron,
mais je l’ai échappé de peu !
Ce n’est pas du domaine du hasard, c’est issu d’une organisation scientifique extrêmement pointue.
C’est l’organisation de la matière au niveau scientifique le plus haut, ce qui est dit ici crée une panique
pour « celui » qui s’identifie à l’idée d’être quelque chose mais celui qui sait qu’il est TOUT ne connaît
aucune panique, il sait qu’il est TOUT. Tu crées une division entre le drogué toxicomane et celui qui
n’est pas drogué. Tu crois qu’il y a deux, mais il n’y a qu’UN, c’est la même « chose ». Le plus grand des
génies et le roi des imbéciles, sont l’expression de la même « chose » qui n’est pas une chose, c’est
infini, à cet endroit-là, il n’y a pas deux, il n’y a qu’UN. Je sens que tu commences à ressentir que l’éveil
est un anéantissement, le « moi », l’identification à « moi », l’ego comme certains l’appellent est
anéanti, évidemment. Lorsque tu perçois cela vraiment, directement, il n’y a plus personne. « Moi » est
anéanti, plus exactement il est perçu pour ce qu’il est et a toujours été : une pensée.
C’est parce qu’il y a une illusion de contrôle, « celui » qui a envie de pleurer c’est l’illusion d’être qui
produit une émotion.
Interlocuteur : Finalement, il n’y a plus à avoir peur de faire des mauvais choix. Je n’ai qu’à suivre le
courant.
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Interlocuteur : Alors pourquoi aller suivre l’enseignement d’un guide spirituel si tout est déjà écrit ?
Et bien parce que c’est « écrit » que tu vas « avoir une tendance » à suivre l’enseignement d’un guide
spirituel, c’est « écrit » mais ce n’est pas vraiment « écrit » comme tu l’entends. Il y a un code
génétique qui peut s’exprimer en tenant compte de son environnement, mais nous ne pouvons pas
prédire l’avenir, tu peux être ou ne pas être. Tu peux avoir un code génétique qui te pousse à être un
artiste extraordinaire et puis avoir reçu une « éducastration » qui te dit de ne surtout pas exprimer ton
côté artistique. Nous pouvons revenir à l’exemple de la sexualité, il y a des individus qui sont
homosexuels et qui ne vont jamais pouvoir exprimer cela parce qu’ils ont été conditionnés à croire que
c’est mal, que c’est sale ou des imbécilités du même ordre, ces individus finissent par avoir une
mauvaise image d’eux et il y a des grandes chances pour que cela génère des maladies et des
souffrances. Empêcher l’être d’ETRE produit des gens qui sont mal dans leur peau et qui peuvent
devenir dangereux pour eux et/ou pour les autres. Il y a des graines qui fleurissent et d’autres pas, des
arbres qui poussent et d’autres pas. A un niveau c’est important et à un autre niveau cela n’a aucune
sorte d’importance. Sommes-nous importants en tant qu’individus dans l’univers infini ? La réponse est
relative, tout dépend où nous nous plaçons dans cet univers. Normalement, à ce niveau de perception
il n’y a pas besoin de chercher l’humilité, elle arrive spontanément.
Interlocuteur : J’ai l’impression que tout cela me rend plus calme, qu’il n’y a plus de raisons de lutter.
Il n’y a jamais eu de raisons de lutter, la lutte est le fruit de celui qui veut être « autre chose » que lui-
même.
Interlocuteur : Alors tous ces films et ces méthodes qui expliquent comment atteindre un but, c’est de
l’arnaque ?
C’est de l’auto programmation, une capacité que le cerveau possède et qui permet de se conditionner.
Certaines personnes sont attirées par l’étude de cette capacité, cela répond à quelque chose en eux, ils
sont attirés par ce genre de films ou de méthodes, d’autres individus vont plutôt être attirés par
l’amélioration de leurs capacités sportives parce que quelque chose en eux les pousse à faire du sport.
Chacun réalise ou tente de réaliser ce pourquoi il est fait et cela crée « la fourmilière humaine » au
niveau planétaire. Tout cela rentre dans le cadre de la macro biologie, chaque humain est une cellule
d’un corps plus grand que nous appelons l’humanité, qui elle-même est une cellule d’un corps plus
grand et ainsi de suite, et tout cela est orchestré par l’harmonie universelle. Cette harmonie universelle
englobe le fait que certains s’épanouissent et d’autres ne s’épanouissent pas, que certains sont en
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Interlocuteur : Finalement, lorsque nous regardons Homer Simpson, nous sommes un Homer Simpson
en train de regarder Homer Simpson !?
C’est un peu cela. La plupart des gens vivent dans une fiction d’eux-mêmes et l’éveil total révèle cette
fiction. Il n’y a « personne » qui est, c’EST !
Interlocuteur : Donc l’éveil est un peu comme une roulette russe, cela s’est produit chez toi mais rien ne
me garantit que cela va se produire chez moi ? Quoi que je fasse ça se réalisera ou ça ne se réalisera pas
ce n’est pas moi qui décide ?
Qui dit « quoi que je fasse » ? Qui est ce « moi » qui décide ?
Il n’y a rien à réaliser puisque c’est déjà là, tu voudrais différer l’éveil total, tu veux croire que l’éveil
total va se produire demain ou après-demain, c’est tout de suite.
Interlocuteur : Et toi qui est dans la supraconscience, tu ne vois pas les choses arriver pour les autres ?
Lorsque tu dis : « toi qui est dans la supraconscience » tu laisses sous-entendre qu’il y a quelqu’un qui
est quelque part mais en réalité c’est la supraconscience il n’y a personne qui est quelque part.
Il n’y a pas de « moi », ça parle et il peut y avoir une cristallisation de pensée mais il n’y a personne, ce
« moi » dont tu parles est vu pour ce qu’il est, une pensée.
Interlocuteur : D’accord mais il y quand même une conscience chez toi qui voit cette supraconscience.
(Rires) Tu crois que la supraconscience c’est un personnage, que c’est quelqu’un qui arrive et qui dit : «
moi je suis une supraconscience » comme une espèce de superman qui arrive et qui dit : « moi, je suis
le super héros. » ? Non, ce n’est pas cela, la supraconscience a son propre fonctionnement et il n’y a
personne pour dire je suis la supraconscience.
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Pas du tout, il ne sait rien du tout, qu’est-ce que tu veux qu’il sache ? Que veux-tu savoir ? C’est juste
pour te rassurer parce que tu as une peur, tu te demandes si tu vas réaliser l’éveil total ou pas mais «
celui » qui a peur est « celui » qui crée l’obstacle, il est l’obstacle à la réalisation de l’éveil total. Après
l’éveil total il n’y a rien qui change et tout est changé juste parce que tout d’un coup tu as vu l’envers
du décor, tu sais que tu es en train de regarder un film.
Interlocuteur : C’est en même temps libérateur et en même temps cela fait peur.
Celui qui dit « libérateur » ou « peur » c’est « quelqu’un » qui souhaite définir l’indéfinissable, c’est
naturel mais tu peux voir que celui-là, c’est une pensée. Pensée « libérateur », pensée « peur », ce qui
EST, est avant la pensée c’EST. Ce qui EST, est avant la pensée, avant le mot et nous sommes cela. Ça va
tellement vite que tu ne peux pas le penser ou/et le définir. Après, tu peux donner un nom mais le fait
de nommer est un processus lier à la mémoire c’est lié au passé, à la pensée mais ce qui EST, est avant
la pensée.
* Voir : « Le Cerveau et ses Automatismes : Le Pouvoir de L'inconscient » une émission diffusée sur Arte
et qu'il est possible de retrouver sur internet.
Interlocuteur : Je me sens coupable d’avoir du désir, c’est comme si je ne le méritais pas, comme si
c’était mal de désirer, je me sens prise en faute comme si j’avais fait quelque chose de mal.
Tu essaies de te conformer à l’image que tu as de toi, à l’idée de toi. Cette idée est en lien avec des
souvenirs, une éducation, tu te définis : je suis comme ceci, je suis comme cela et ça fait naître des
émotions. Sous l’angle de l’éveil total, nous arrivons directement à « qui » cherche à se conformer ? Et
à quoi ?
- 101 -
En faisant cela les individus se réfèrent à une morale et se coupent de leur sensibilité. Si tu reviens à la
base de ta sensibilité, tu sais ce qu’est le bien et le mal. L’humain sensible sait ce qui est bien ou mal,
sauf dans certains rares cas extrêmes de problèmes génétiques qui abîment la sensibilité et qui ont
besoin d’être soignés. L’individu sensible et équilibré sait ce qui est bien ou mal, bon ou mauvais pour
lui et pour les autres, il n’a aucune envie de se torturer ou de torturer quelqu’un d’autre. Comme cette
sensibilité a été castrée, abîmée, pour de soi-disant nobles valeurs de productivité et de compétition,
pour devenir un gagnant et un battant ou je ne sais pas trop quelles autres âneries de ce style,
beaucoup d’individus remplacent leur capacité à être sensible par la morale. Ils ne ressentent plus bien
les choses et doivent se référer à une morale ou à un code religieux. D’ailleurs, souvent, à la base, les
codes religieux proposent de belles valeurs, mais ces valeurs sont utilisées par des clergés corrompus
qui ont soif de pouvoir, qui manipulent, dominent, soumettent et finissent par torturer et tuer au nom
de « l’amour » ou de Dieu.
Si tu manges trop, tu vas faire l’expérience de l’indigestion, tu vas en tirer une leçon. Si tu ne manges
pas assez, tu vas expérimenter la carence alimentaire et tu vas aussi en tirer une leçon. Si tu ressens le
bien que cela fait, si ta sensibilité est aiguisée, si ta sensualité fonctionne bien, tu n’as pas envie de te
faire du mal et tu n’as pas envie de faire du mal aux autres, au contraire tu as envie d’être bien et que
tout le monde soit bien, cette envie est naturelle et spontanée, c’est comme cela que nous sommes
faits. Cela peut dysfonctionner, on nous a appris le sadomasochisme qui peut prendre des formes
diverses et variées, l’individu ne se donne pas le droit au plaisir alors que le plaisir sain et respectueux
est là, il ne se donne pas le droit à l’épanouissement alors que l’épanouissement est là, c’est un peu
comme un bourgeon de fleur qui voudrait retenir ses pétales, c’est absurde. Beaucoup d’entre nous
ont été intoxiqués par une « éducastration », une éducation castratrice basée sur un système de
valeurs qui place l’économie, la compétition et la soi-disant réussite au centre des occupations
humaines. Ce qui doit être au centre, c’est l’humain et son bien-être, le bonheur, la joie de vivre,
l’amitié, l’amour, l’entraide, la fraternité, la solidarité et la paix sociale, des préoccupations qui sont
hélas trop souvent mises au second plan. Le respect absolu de l’humain, de sa sensibilité et de sa
diversité nous ramène à l’ordre naturel qui s’exprime spontanément dans une humanité en bonne
santé.
La criminalité sous toutes ses formes est une maladie que nous devons soigner avec bienveillance et
amour. Si certains peuvent nuire à eux-mêmes ou aux autres, il est sage de les mettre hors d’état de
nuire avec bienveillance et amour. Mais revenons à ton problème spécifique, tu t’identifies à un
personnage construit de toute pièce par la pensée et la mémoire et tu cherches à te conformer à ce
personnage, mais « celui » qui cherche à se conformer est finalement le problème. Tu es ce que tu es, il
y a du désir en toi, voilà c’est comme cela, tu as des envies, c’est comme cela. Il y a des envies qui vont
être réalisées et d’autres non et c’est parfait comme ça. Parfois nous réalisons nos envie, parfois non,
parfois c’est agréable de réaliser ses envies, parfois ce n’est pas agréable et c’est très décevant. L’envie
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Interlocuteur : J’ai l’impression que si je ne suis pas acceptée par le groupe, je vais mourir
C’est un conditionnement de plus, qui va participer à la construction de définitions de ce que l’on doit
être ou ne pas être, de ce que nous avons le droit d’être ou pas, mais il n’y a pas besoin de définitions,
nous sommes ce que nous sommes et ce n’est pas quelque chose qui est passé ou futur, c’est tout de
suite, nous sommes maintenant, et nous sommes comme nous sommes, il n’y a aucun jugement à
avoir sur le fait d’être, c’est comme cela. Il n’y a pas d’explications ou de justifications à avoir sur le fait
que l’individu puisse avoir des désirs. Il peut y avoir des problèmes à suivre aveuglément ses désirs ou à
refouler ses désirs mais c’est un problème d’équilibre : tu manges trop, tu risques l’indigestion, tu ne
manges pas assez tu risques la carence. Cela n’a rien à voir avec la morale, c’est juste du bon sens, le
bon sens paysan. L’individu qui peut faire l’expérience de sa réalité sensuelle et sexuelle trouvera un
équilibre qui lui est propre, certains ont besoin de beaucoup de sexe, d’autres d’un peu, chacun doit
trouver son rythme et la société doit aider les individus à s’épanouir dans leur diversité, sans morale
délirante qui génère des comportements criminels. Une fois que le criminel est créé par des interdits
incohérents, il est nécessaire d’avoir la police, la prison et les hommes politiques pour soi-disant mettre
de l’ordre. L’être humain qui vit sa sensibilité pleinement, de façon responsable et respectueuse, cela
suffit, s’il reste sensible à ce qu’il est il y a une régulation naturelle et le bien s’exprime. Le code
génétique de l’humanité est abîmé par des millénaires de guerres, de famines et autres violences, de ce
fait certains individus ont besoin d’être suivis médicalement parce qu’ils ont des dysfonctionnements,
mais un individu sain que tu laisses s’épanouir va vite ressentir le bien et le mal, cela va s’exprimer
naturellement, il ne va pas se faire du mal et il n’aura aucune envie de faire du mal aux autres. Chacun
est une pièce du puzzle, et chacun en réalisant ce qu’il EST réellement, participe à la macro-biologie
humaine, pour que tout s’orchestre de manière harmonieuse et pour passer de l’état dans lequel nous
sommes actuellement à l’âge d’or : l’âge d’une civilisation pacifique, bienveillante, aimante,
scientifique et supraconsciente. Pour en revenir à toi, qui es-tu réellement?
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Qui est celui qui dit que : « qui es-tu cela ne veut rien dire »?
Interlocuteur : C’est Homer Simpson qui accepte l’idée que ne nous sommes rien.
Non, j’ai peut-être dit cela dans un contexte particulier, mais s’il te plait ne m’enferme pas dans ce que
« j’ai dit » ne me rends pas esclave de ce « j’ai dit ». Ce qui EST, est tellement vivant et indéfinissable
que nous ne pouvons pas l’enfermer dans ce que « j’ai dit » cela bouge à une vitesse infinie, les mots
ne peuvent pas dire la vérité absolue, tout ce que les mots peuvent tenter de dire c’est une vérité
relative, pour tenter de dévoiler la vérité absolue et en fonction de l’angle d’approche, du moment et
des interlocuteurs, il sera nécessaire de dire une chose et parfois son contraire. Les mots peuvent
conduire au-delà des mots et des pensées et c’est là que se trouve l’ultime réalité.
Interlocuteur : Ok mais tous les éveillés disent la même chose, qu’il n’y a pas d’individu, que c’est le
grand tout, que nous sommes l’expression du grand tout.
Et bien je vais te dire tout à fait le contraire. Bien sûr qu’il y a des individus, évidemment, comment
faire sans individus ? En ce moment nous sommes bien deux individus en train de parler. Tout dépend
de l’angle dans lequel tu te places. L’éternité se nourrit d’éphémère, l’unité se nourrit de la multitude.
Si tu entends quelqu’un dire « il n’y a pas d’individus » et que tu le prends pour argent comptant alors
que tu ne l’as pas expérimenté, tu te fais une image, tu te fais une idée de cette expression qui peut
être vraie dans un certain contexte, sous un certain angle, mais si tu valides cela comme étant toujours
vrai, et bien tu risques d’être vite embarrassée. A qui est-ce que je parle ? Qui parle à qui ? Il y a bien
deux individus qui parlent, un qui écoute et un qui parle, tu vas dire « oui mais tu as dit qu’il n’y avait
pas quelqu’un qui écoute et qu’il n’y avait pas quelqu’un qui parle. » Sous quel angle te places-tu ? Qui
dit cela, à quel moment et dans quel contexte ? C’est tout aussi vrai de dire qu’il y a deux individus qui
communiquent : un qui parle et un qui écoute, que de dire que celui qui parle et celui qui écoute sont
UN et forment la même « chose ». Pour contacter cette unité, il faut dépasser l’idée, les pensées, les
mots, il faut expérimenter en amont. Si quelqu’un, qu’il soit éveillé ou pas dit quelque chose et que
cela finit par être un dogme, une croyance et une morale qui figent les individus, c’est foutu. Les
individus ne sont plus vivants, ils se coupent de la vie de ce qui EST, ils se désensibilisent et perdent le
contact avec ce qui EST au détriment d’une règle, d’un dogme, d’une croyance, d’une morale. L’unité
est l’expression d’une multitude et comprendre réellement, percevoir directement, cela passe par la
sensibilité, le yin et le yang ce mouvement permanent, ce flux et ce reflux éternel se nourrit
d’éphémère, souvent les gens pensent qu’il y a l’un ou l’autre mais non, c’est l’un et l’autre. C’est une
unité dans le temps appelée ici « éternité et éphémère » et dans l’espace « la multitude qui fait UN
tout », à noter que ce n’est pas figé, c’est dynamique.
Nous pouvons ressentir comment la structure des mots de la pensée commence à s’écailler, ça se
craquelle et crac, boum ! « Celui » qui peut avoir besoin de se conformer est anéanti, il est anéanti
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Dans ta problématique, tu dis « je me sens coupable » et tu aimerais être libérée de cette culpabilité
mais « celui » qui cherche à se libérer de la culpabilité est « celui » qui crée la culpabilité, « celui » qui
cherche à se libérer du conformisme est « celui » qui crée le conformisme. Si tu le souhaites, tu peux
aller voir des psychologues et des psychiatres et tu en auras pour vingt ans de thérapie, ils te
conduiront peut être à un certain soulagement mais le grand soulagement c’est de percevoir
directement ce qui est dit ici, de percevoir que « celui » qui se sent coupable est le même que « celui »
qui cherche à se libérer du sentiment de culpabilité et ce n’est pas quelqu’un, c’est une idée, une
pensée. La pensée crée ce « je » que tu crois être autre « chose » qu’une pensée, la pensée crée le
penseur, c’est un tour de passepasse, mais le « je » est une pensée et tu es plus que « je », plus que la
pensée, plus que l’idée « je », si tu observes et comprends cela, ça peut te conduire à « qui es-tu ? »
Avant l’idée « tu », avant le mot « tu ». Qui es-tu ? (Silence) Tu te sens coupable et bien sens-toi
coupable. Tu batailles pour essayer de sortir de ce sentiment de culpabilité et bien bataille. Tu as envie
de te sentir responsable et bien sens-toi responsable. Expérimente ce que les mots veulent dire, au-
delà des mots « coupable » « responsable » ressens, si tu le fais sincèrement, tout va se mettre en
place simplement, tout est déjà en place, tout est parfaitement en place, tout ce que tu es en train de
vivre correspond exactement à ce que tu as besoin de vivre et cela se passe au bon moment et de là
peut émerger l’ultime conscience. La conscience de l’infini prenant conscience de lui-même, la
supraconscience est une floraison d’une beauté sublime qui peut se faire dans un bordel apparent : tu
fais une forme de méditation, la méditation de la culpabilité et puis la médiation du « je tente de
m’extraire de cette culpabilité » et tu cherches des informations complémentaires pour essayer de
comprendre, de te comprendre. Reviens à toi, comprends-toi toi-même, la vérité est en toi, tout au
fond de toi, même si tu trouves quelques indices à l’extérieur, reviens en toi, au cœur du cœur, qui
suis-je ?
Interlocuteur : Cela crée un sentiment de colère, j’aimerais qu’il y ait une baguette magique pour me
libérer !
Exactement, beaucoup d’individus attendent le sauveur, le libérateur, ils attendent que quelqu’un les
extrait de la boue dans laquelle ils se jettent. Pourquoi te jettes-tu dans la boue ? Parce que tu crois
être, mais tu n’as pas besoin de croire puisque tu es, le jour où tu perçois que ETRE ce n’est pas une
croyance mais un fait et que tu es cela, ce sera terminé, tu ne te rouleras plus dans cette boue. Cela ne
veut pas dire qu’il n’y aura pas de « fumier », dans la vie il y a des jolies roses qui ont parfois besoin de
fumier et ces roses finiront en fumier. Maintenant, peut-être est-ce le moment pour toi d’aller ressentir
cette colère, ce qu’elle exprime et ce que tu mets derrière le mot colère. (Silence)
Interlocuteur : Je me sens coincée dans une impasse. Impuissante, frustrée cela m’énerve et cela crée
cette colère.
- 105 -
Interlocuteur : A la fois j’ai une grosse envie et en même temps j’ai une grosse peur cela fait une friction
très désagréable.
Parce que c’est de cette friction que peut naître la conscience ultime. « Celui » qui crée l’envie et la
peur est le même. L’envie est par rapport à quelque chose, j’ai envie de cela par rapport à ceci c’est un
choix, j’ai envie d’une pomme ou d’une poire. Ce choix peut se faire parce que je suis devant une
pomme et une poire et si j’écoute ma sensualité alors il se fera très naturellement, mais s’il vient se
greffer sur ce choix des années et des années de frustrations alimentaires alors nous n’avons plus une
pomme et une poire mais nous avons aussi des émotions, c’est-à-dire des choses qui traînent dans le
cerveau et qui n’ont pas été digérées, un peu comme une indigestion qui génère des toxines. La
situation fait remonter les émotions à la surface, mais finalement, émotions ou pas, tout cela n’est pas
très intéressant, qu’il y ait envie ou pas envie, désir ou pas désir, peur ou pas peur, c’est toujours
l’expression de cet infini qui cherche à se comprendre lui-même, c’est l’expression de « qui suis-je ?»
en quête de lui-même. Cette quête peut prendre divers visages dans divers scénarios, mais ce sont
continuellement des opportunités pour l’être de réaliser qu’il EST en amont de l’idée d’être. Pour toi
cela prend la forme de la peur et du désir car c’est lié à tes mémoires, à ton passé. Je pourrais
m’attarder plus sur la peur et le désir mais c’est un travail que je laisse aux psys et aux thérapeutes, ce
n’est pas très intéressant, c’est le scénario et le décor en carton-pâte, ce qui nous intéresse c’est : Qui
acte ? C’est l’infini qui acte, il y a une beauté dans cette peur, dans ce désir et dans ce refoulement, il y
a la beauté de « quelque chose » de plus grand qui s’exprime. L’assouvissement et le refoulement sont
les deux versants de la même montagne, si tu assouvis ton désir, rien ne dit que tu seras plus heureuse,
le bonheur véritable n’a rien à voir avec cela. Si tu n’assouvis jamais tes désirs il y aura des problèmes
mais si tu assouvis tout le temps tes désirs il peut aussi y avoir des problèmes. Revenons à nouveau
dans une dynamique d’équilibre : pas trop, pas trop peu en fonction de chaque individu, le yin et le
yang en fonction de sa sensibilité et nous revoilà avec ce que « je » ressens. Qui ressent ? Qui suis-je ?
Comment suis-je connecté à cet infini que je suis ? Je suis cet infini et je suis connecté à cet infini que je
suis par mes sens et par ma sensibilité et ça, ce n’est pas demain, ce n’est pas hier, c’est tout de suite.
Etre ce n’est pas demain c’est tout de suite, ce n’est pas dans une seconde, c’est avant cette seconde,
ce n’est pas dans les mots ou la pensée « tout de suite » c’est avant, c’est là que ça se trouve. Etre c’est
« là tout de suite » avant les mots « là tout de suite ». Il y a un espace totalement pur et libre que les
mots « pur » et « libre » n’expriment absolument pas. Il n’y a aucun problème au fait qu’il y ait des
problèmes, c’est là que je conduis l’individu. Si les individus sont intéressés par la psychologie, la
psychanalyse ou les thérapies, super, qu’ils aillent voir cela et ils iront là où les thérapeutes pourront
les guider, ici je parle de l’éveil total, de la conscience ultime. Parfois on va faire de bons choix et
parfois des mauvais choix. Et bien voilà, la vie est faite ainsi, certains choix vont avoir des répercussions
agréables et d’autres désagréables, des fois la vie est agréable et pour pouvoir constater que c’est
- 106 -
Interlocuteur : Maintenant je me sens imperméable à tout ce que tu dis, je n’arrive pas à être présente
je me suis murée pour ne plus rien entendre.
(Rire) L’illusion est pressentie, il y a une tentative de libération totale du « problème » de « je désire et
je me sens coupable » que tu as évoqué au début, j’essaie de te guider vers l’ultime liberté et cela
résiste parce que quelque part tu aimes ce problème, c’est du connu, tu aimes t’identifier à ce
personnage qui a été réprimé et qui s’érotise à refouler ce désir. Ce « personnage » de fiction créé par
la pensée croit qu’il ne sait pas faire de choix dans l’instant, croit qu’il ne sait pas naturellement jouir et
savourer, tu l’aimes plus que la vérité, c’est en général pour cela que les gens préfèrent les psys aux
éveillés, l’éveillé anéantit tout, il va montrer que finalement l’individu n’est pas forcément aussi malade
qu’il veut bien le croire, que le problème est que souvent les individus aiment être malades, en aimant
être malades ils cultivent l’idée d’être malade et il y a cristallisation d’un centre qui fait croire qu’ils
sont ceci ou cela et finalement ils ne sont pas, ils cultivent la croyance d’être ceci ou cela, et ils aiment
bien leurs problèmes, ils font caca, ils se roulent dedans et ils adorent cela. C’est ce qui se produit en ce
moment c’est pour cela qu’il y a une fermeture, tu pressens que la glace craquelle et que tu vas
tomber, c’est une illusion et c’est vrai aussi, certains éveillés parlent de mort et de renaissance, se sont
encore des images ! « La glace craquelle » et « tu vas tomber » ce sont des mots qui produisent des
images tu vas tomber où puisque c’est déjà là ? Tu ne vas pas « mourir » puisque c’est une illusion qui
apparaît comme ce qu’elle est : une illusion, comment une illusion pourrait-elle mourir ? Elle n’est pas
vivante, Homer Simson ne peut pas mourir, même si tu le fais mourir dans un épisode de la série,
personne ne meurt réellement. Nous en revenons à la case départ, avec ta plainte : « je dois faire un
choix, c’est dur, je me sens coupable de désirer », doucement tu arrives aux bords des falaises de
l’ultime liberté et puis là, tu fais demi-tour, parce que finalement tu aimes tes « problèmes ». Il y a un
certain plaisir à entretenir la culpabilité et le refoulement. Le jour où tout ça produira chez toi un réel
ras le bol et que tu seras prête, peut être que tu te rappelleras notre conversation et que tu seras prête
à aller plus loin, tu seras prête à plonger dans le vide total remplit de tout. En fait, personne ne plonge
puisque c’est une floraison. Cela se produit naturellement et spontanément, ou bien cela ne se produit
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Le fait de désirer ou être désiré c’est un processus qui est bien répandu, on peut désirer quelque chose
ou être désiré, dans le monde de la séduction les individus cherchent à séduire, à désirer ou à être
désiré. Avoir la sensation d’exister à travers ce « je » qui désire ou ce « je » qui est désiré procure un
forme d’euphorie, l’individu fait cela dans l’espoir de trouver le bonheur et c’est en fait l’obstacle au
bonheur, c’est ce « JE » qui désire qui est l’obstacle au bonheur, ce n’est pas le désir ni le fait de désirer
qui est l’obstacle, c’est « JE » le véritable obstacle. Ce « JE » est une construction de la pensée, une
illusion qui peut empêcher l’être d’ETRE. Le bonheur sans raison est le fruit de l’ETRE, être désiré ou
être en train de désirer quelque chose ou quelqu’un, ce n’est pas un problème en soi, cela devient un «
problème » parce qu’il y a une confusion, la croyance que pour être il faut sentir du désir. Cette
croyance transforme le désir en une espèce de drogue, l’individu se drogue à la « sensation de désirer
où d’être désiré », il existe à travers « je désire » au détriment de « je suis » il oublie qu’il EST avant de
désirer. C’est intéressant, cela peut être une porte, cela peut-être la voie, ça dépend des individus.
Évidemment cette confusion est exploitée par les rapaces de la société de consommation, entretenir la
croyance que le bonheur est dans l’avoir et le paraître réduit l’individu à un rôle de consommateur ou
de producteur, ce qui engendre de profondes dépressions. Le véritable bonheur est sans raisons, et s’il
est sans raisons il est avant la raison, il n’y a pas de raisons, il n’y a pas de raisonnement ni de raisons.
C’est notre état naturel et c’est ce que tu peux trouver grâce à la méditation profonde quand tu n’es ni
dans la pensée ni dans le sommeil, quand tu es dans cet état de méditation pure, tu peux découvrir que
tu es l’expression de l’amour infini, découvrir cela de manière concrète et directe, pas en théorie, c’est
une réalisation vécue, ça enclenche tout un processus qui peut possiblement conduire à l’éveil total.
L’amour n’a pas de raisons puisque nous sommes l’amour, mais le fait de dire « nous sommes l’amour
» c’est sujet à interprétation et à confusion, les mots sont limités.
* Le Syndrome des faux souvenirs et le mythe des souvenirs refoulés Elizabeth Loftus, Katherine
Ketcham
Interlocuteur : Je vois bien que je suis coincée plus par ma façon de percevoir les choses que par les
choses en elles-mêmes. Que je sois dans ma routine professionnelle ou dans l’envie de changer de
métier je ne suis pas bien dans les deux cas je me piège toute seule. C’est fatiguant !
- 108 -
Et bien arrête ! Et en disant cela je m’adresse à « celui » qui au fond veut que cela continue et qui est
content que ça se passe comme cela parce qu’il existe à travers cette dualité. Le fait qu’il y ait un conflit
cela fait naître « quelqu’un » qui veut se sortir du conflit. Si dans la même situation il y a acceptation
sans conflit, cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de choix à faire et qu’il n’y a pas de tensions à l’idée de
changer de métier, il y a des tensions mais c’est détendu. Ce n’est pas en dualité ce n’est pas contre
quelque chose, c’est simplement « ceci ou cela » mais pas « ceci contre cela ». Sous cet angle la paix
s’installe, parce qu’il n’y a plus de raison de lutter, il n’y a pas quelque chose qui va être mieux que
l’autre, il y a quelque chose qui va être ce que cela sera et puis il y a autre chose qui sera autrement.
Cela « va être » c’est dans le futur, nous ne savons pas vraiment ce que cela va être, et nous revenons à
ce qui EST. Ce qui EST dans l’instant est ce qui EST, si c’est tendu et bien c’est tendu si c’est détendu et
bien c’est détendu, pourquoi « être détendu » devrait être mieux que « d’être tendu » ou vice versa ?
Parfois il faut être tendu et parfois détendu. Trop tendu, certains peuvent appeler cela le stress, ils
mettent un mot sur une sensation. Si c’est trop tendu, et bien voilà c’est trop tendu, cela ne va pas
durer c’est même une méthode de relaxation qui consiste à tendre fort un muscle pour après tout
relâcher et profiter du contraste entre la tension et la détente musculaire. Si ce n’est pas assez tendu,
et bien voilà, ce n’est pas assez tendu, il n’est pas nécessaire d’en faire toute une histoire, tu
expérimentes le fait d’être trop ou pas assez tendu, tout va bien. Ça marche comme ça la vie, la vie est
en mouvement, le conflit arrive parce que tu te dis « je » vais perdre ou « je » vais gagner quelque
chose, ce « je » se réfère à la mémoire, à ses croyances et à ses valeurs. Il n’est pas rare de voir des
individus qui cultivent la sensation d’exister à travers le conflit. Ils n’ont aucune envie que cela s’arrête.
De nombreux militaires n’ont pas envie que les conflits s’arrêtent, les vendeurs d’armes non plus. Ils
sont décorés, honorés, payés parce qu’il y a des guerres. Pour faire bonne figure certains peuvent dire
devant les caméras qu’ils souhaitent que les conflits s’arrêtent mais au fond c’est devenu leur raison
d’exister et cela les nourrit. Ils croient qu’ils ne peuvent pas vivre sans conflits.
Oui pour certain c’est cela, il y a aussi des individus qui ont peur d’être remplacés par des robots, ils ont
tellement été conditionnés à être des robots faisant des tâches ingrates contre un salaire misérable
qu’ils ont complétement perdu leur créativité, leur capacité de rêver, de s’amuser et d’être
contemplatif, ces parties de leur cerveaux sont rouillées et ne fonctionnent plus ou mal. C’est une
forme de maladie et si tu leur supprimes leur travail, leur seule raison de se sentir exister en faisant des
tâches que les robots peuvent faire mieux qu’eux et sans s’abîmer la santé, souvent cela les rend
dépressifs. Heureusement certains ont la ressource de réactiver certaines parties du cerveau et au bout
de quelque temps ils se demandent comment ils ont pu faire pour travailler comme ils l’ont fait
- 109 -
Interlocuteur : Et bien je n’ai pas encore trouvé quel plaisir j’ai à cela.
Interlocuteur : Abandonner ?
Oui, abandonne, laisse tomber ! Je sais qu’il ne suffit pas de dire d’abandonner pour que cela se
produise. Quand je dis abandonne, je m’adresse à « celui » qui crée et aime le problème, pourquoi
abandonnerait-il ? En plus « celui-là » n’existe pas, c’est une illusion. La supraconscience produit cet
abandon, la conscience que nous ne sommes pas divisés, la conscience totale, la réalisation de cette
supraconscience au-delà des mots produit l’abandon, mais il n’y a plus personne pour abandonner quoi
que ce soit. Qui abandonne quoi ? A part percevoir que c’est une illusion il n’y a rien à « faire ».
Interlocuteur : Oui j’ai beau me le dire mais cela ne part pas pour autant.
Évidemment parce que se le dire ce sont des mots, une idée et la différence entre l’éveillé et le non
éveillé c’est que pour l’éveillé ce n’est pas une idée, il a vu comme je te vois là maintenant, c’est «
quelque chose » qui est perçu directement, c’est vécu dans sa chair, dans ses tréfonds. J’utilise le mot
voir mais c’est au-delà des sens, c’est une perception directe de ce que nous sommes, je ne sais pas
comment expliquer cela c’est une expérience et si un jour tu la vis tu comprendras par toi-même et tu
seras comme moi, bien incapable de l’exprimer car c’est au-delà des mots et de la pensée. Pour
l’instant pour toi c’est du domaine de la théorie et de l’imagination, certains vont dire : « il est fou, il
raconte n’importe quoi… » Bien sûr, cela peut paraître étrange mais c’est comme cela. Il y a quelque
chose qui ressent en toi, et c’est à ce « quelque chose » que je m’adresse, celui qui parle se parle à lui-
même à travers toi et moi. La conscience est là, si tu te limites à un « je » qui est une pensée, c’est une
conscience limitée relative, et si tout d’un coup ce « je » explose et qu’il est vu comme une pensée, tu
- 110 -
Ne l’accepte pas parce que je le dis, va explorer cela, découvre-le par toi-même, personne ne peut le
découvrir à ta place. Tant que tu te définis et que tu restes dans la sphère de la définition en disant : «
je suis ceci ou cela », tu nourris le limité qui est en toi, c’est parfait, nous pouvons aussi être une
définition. Certains se disent : « Nous allons rencontrer ce type, ce Raëlien qui a réalisé l’éveil, ce
William qui a écrit un livre », ils me définissent. Moi-même je peux me définir en disant que je suis ceci
ou cela, ce n’est pas un problème mais cette définition est un truc pratique qui n’est pas l’ultime
réalité, cette définition exprime le relatif, si cela est bien senti tu peux continuer l’exploration. Si cette
définition de « moi » n’est pas l’ultime réalité qu’est-ce que c’est que cette ultime réalité, cet éveil total
? Partant de là il est possible de s’enfoncer dans la jungle profonde de la conscience totale dans
laquelle le chaos apparent est en réalité l’ordre absolu d’où s’exprime l’harmonie permanente. A cet
endroit il n’y a pas de définition, il n’y pas de « quelqu’un », c’EST. Il n’y a pas de séparation ni de
distance entre toi et la galaxie la plus éloignée que nous pouvons percevoir avec le plus puissant des
télescopes actuels, ni avec les autres galaxies que nous ne percevons pas. Tout de suite, il est possible
de ressentir qu’il n’y a pas de distance ni de divisions, nous sommes un tout organique uni infini. Des
galaxies il y en a une infinité et tu es toi-même constitué d’une infinité de galaxies. Ressens cela,
ressens-le tellement intimement que tu vas le réaliser supraconsciemment très concrètement au-delà
des mots. Il ne suffit pas de le dire, d’employer les mots « galaxies » « univers » « particules » « infini »
pour réaliser ce qui est exprimé ici, ces mots sont bien, c’est un peu un plongeoir, tu utilises les mots et
la pensée pour t’avancer sur le plongeoir, et lorsque tu es au bout il faut plonger dans le vide, il faut y
aller, et là il n’y plus de mots, plus de pensées ça va plus vite que la pensée c’est le plus extraordinaire
des plongeons qu’il est possible de faire dans la vie, c’est plonger dans l’amour pur que tu es, donc il
n’y a personne qui plonge il n’y a pas de plongeoir, il n’y a pas quelqu’un qui va d’un endroit à l’autre,
c’est déjà là. Toutes ces images et ces pensées sont juste une tentative visant à produire ce « décalage
» qui permet tout d’un coup de percevoir la situation sous un angle différent et « boum », tout à coup :
mince, évidemment la blague est comprise. La blague est comprise mais tu seras toujours face à ton «
problème » professionnel, en train de devoir faire des choix, mais le choix sera fait d’une manière un
peu différente parce que tu sais que ce n’est pas une lutte, ce n’est pas contre, ce n’est pas ça contre
cela, c’est ça ou cela. Il n’y a rien à perdre et il n’y a rien à gagner parce que tout est déjà gagné et tout
est déjà perdu. Au niveau de l’argent, il y a plus ou moins d’argent à gagner, oui dans le monde relatif il
y a des choses à perdre ou à gagner mais dans l’absolu, qui gagne quoi ? Qui perd quoi ? Tu vibres sur la
- 111 -
Dans mon parcours j’ai été un chercheur et j’ai passé mon temps, plus de vingt-cinq ans, à chercher ce
que pouvait bien être l’éveil total. J’ai côtoyé quelques éveillés, j’ai lu pas mal de choses sur l’éveil,
j’étais un véritable chercheur. Ce n’est pas forcément les chercheurs qui trouvent mais là et bien voilà,
ça s’est produit. Ce qui est trouvé est une grosse surprise pour le chercheur puisque le chercheur est
subitement perçu pour ce qu’il est : l’obstacle à la découverte de ce qu’il cherche. L’obstacle à la
réalisation de l’éveil total c’est ce « quelqu’un » qui cherche « quelque chose » qui est déjà là. C’est un
peu comme chercher un trésor sur lequel tu es assis, c’est même plus intime que cela c’est comme
chercher un trésor que tu es. Tu es ce trésor, nous pourrions dire tu es dedans ou dehors mais il n’y a
pas de dedans ni de dehors, et c’est pour cela que c’est d’autant plus drôle, c’est une bonne farce, tu
cherches quelque chose en tant que chercheur, tu cherches quelque chose dont tu te fais une idée, tu
te dis ce doit être comme ceci ou comme cela , tu as des attentes, des espoirs, tu te dis « avec la
réalisation de l’éveil total, peut être que ceci ou que cela », tu t’imagines plein de choses et quand cela
se produit c’est une grosse surprise parce que le chercheur et toutes ses idées, ses pensées et ses
croyances , boum fini ! Instantanément cela vole en éclats et ce n’est pas la bonne expression parce
que « cela vole en éclats » voudrait dire qu’il y a quelque chose qui disparaît mais c’est faux puisque ce
« quelque chose » n’existe pas.
Nous pourrions dire « cela tombe en poussière » mais en fait cela n’existe pas ou cela existe sous forme
de pensée, ce n’est qu’en pensée. Le chercheur est une pensée, celui qui cherche est une pensée, «
moi chercheur » est associé à l’idée de trouver quelque chose, tout cela se passe dans la sphère de la
pensée. La découverte c’est comme si tu « transperçais moi » et tu découvres que ce « moi » est ce
qu’il est : une illusion. L’ultime vérité c’est qu’il y a « quelque chose » qui est une forme qui cherche à
exprimer le sans forme, et nous sommes déjà arrivés à la limite des mots parce que la notion de «
forme » et « sans forme » c’est un concept, une idée nous pensons cela, et ce qui est découvert n’est
pas quelque chose de pensé c’est « quelque chose » de concret et de direct. Ce n’est pas le menu sur la
- 112 -
Ce qui est intéressant ce n’est pas que l’autre réalise l’éveil total, ce qui est vraiment intéressant c’est
que toi tu réalises l’éveil total, cela peut se produire tout de suite, maintenant ou cela peut ne jamais
se produire. Qui suis-je ? Que suis-je ? Plonger dans ces profondeurs et réaliser l’éveil total c’est
plonger dans une beauté infinie sans nom, une fois réalisé, les effets de cette réalisation s’expriment
- 113 -
En même temps qu’il y a eu l’éveil total il y eu tout de suite des problèmes de santé qui se sont greffés
à l’éveil total et c’est très particulier. J’ai eu des problèmes de santé mais les médecins n’ont pas su dire
de quoi il s’agissait, cela a été pour moi très surprenant à traverser. Dès que les problèmes de santé se
sont éloignés l’éveil total a pris comme une sorte d’amplitude, c’est un peu comme la patine d’un
meuble, je ne sais pas comment expliquer cela mais ça continue aujourd’hui. Les problèmes de santé
peuvent toujours revenir, beaucoup d’éveillés ont des problèmes de santé, un éveillé peut être malade.
Quand on est chercheur parfois on peut croire que l’éveil protège de la maladie, que l’éveillé n’est
jamais malade, que l’harmonie c’est le fait de ne pas tomber malade ou des inepties de ce genre, c’est
évidemment faux. Maintenant que la santé va un peu mieux, il y a un processus d’éveil évolutif, je ne
sais pas comment dire, je sais utiliser les mots, je sais les articuler, la pensées fonctionne bien mais ça
c’est inexprimable. L’expression de l’éveil total est là et c’est une invitation pour les individus à vivre
autre chose, à vivre autrement qu’à travers leur conditionnement qui les pousse souvent à jouer les
consommateurs ou les producteurs. Il y a le bien ultime, comme le nommait je crois Steven Jourdain,
c’est un alléluia permanent, plus ou moins intense mais permanent, plus ou moins présent mais
permanent. C’est un cadeau extraordinaire de réaliser cela et il y a une envie de partager ce cadeau, il
est là pour toi aussi, c’est tout de suite, réveille-toi, la neige est tombée, viens on va jouer dans la
neige, réveille-toi ! C’est délicat car la plupart des gens dorment, ils sont bien dans leur sommeil et ils
n’ont pas envie de se réveiller et même ceux qui disent chercher, les soi-disant chercheurs, c’est
souvent un style de vie mais si demain tu leur dis qu’ils doivent mettre tout cela à la poubelle pour
réaliser la vérité ultime, ça risque de coincer. Parfois scier la branche sur laquelle nous sommes assis
peut faire tomber dans l’illumination, mais ce n’est pas garanti. C’est tout de suite, allez-y, ne différez
pas. Certains pensent qu’ils vont s’éveiller demain, non ! C’est tout de suite.
Sois attentive je te prie, tu dis : « je » me dis tout de suite mais cela ne marche pas. Ce « je » qui dit
tout de suite, attend quelque chose qui devrait marcher.
Interlocuteur : Oui mais tu induis ça quand tu dis allez-y réveillez-vous tout de suite.
S’éveiller c’est se réveiller de l’évidence qu’on dort profondément. Quand on dort il y a des rêves avec
des illusions, ces illusions sont les divisions, la croyance que les choses ne sont pas unies dans le temps
et dans l’espace, c’est un doux rêve. Avec la flamme de l’attention juste il est possible en un éclair de
sentir que tout est lié, tout est UN et pas seulement à l’intérieur de toi, pour situer je, je dis « toi »,
pour fixer un endroit j’utilise le mot « toi » mais cet endroit va être anéanti. Il y des galaxies qui
forment des univers infinis à l’intérieur de toi avec des êtres qui vivent dans ces univers et ceci à l’infini
et tu es toi-même dans une galaxie qui forme des univers infinis qui forment des êtres et ceci à l’infini
et tout cela est indissociable, c’est lié c’est un mouvement universel infini, c’est cela notre ultime
réalité c’est qu’il n’y a RIEN qui est constitué de TOUT, le TOUT constitué de RIEN et cette apparente
opposition n’en est pas une, c’est une unité perceptible directement, avant la pensée, avant le mot,
avant la croyance, c’est très concret, aussi concret que le parfum d’une orange quand elle est sous ton
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Cette supraconscience réalisée, être de l’infini conscient d’être conscience de l’infini, induit une
transformation totale de l’individu, cette transformation est une révolution qui peut engendrer une
organisation sociale nouvelle en harmonie avec ce que nous sommes fondamentalement : de l’infini.
Aujourd’hui nous sommes organisés dans un système fini avec des idées finies, des cerveaux finis, tout
est fini, si nous nous ouvrons à notre infinitude, à notre éternité qui se nourrit d’éphémère, et bien
nous aurons envie de vivre en pleine supraconscience dans la paix, l’amour et la fraternité universelle.
Un papillon qui vit une journée n’a qu’une envie c’est d’aller butiner les petites fleurs, se délecter de
chaque parfum, de jouir de ce qu’il est avant de ne plus être papillon, son cycle à lui est différent du
nôtre mais il est constitué et constituant de la même chose que nous donc à un niveau « lui » et « moi
» c’est la même « chose ». Cette « chose » ne peut être définie ni par le mot « papillon » ni par le mot «
moi » ni par le mot « chose », ces mots ne sont que des appellations de cet infini qui se manifeste sous
une forme ou une autre et il y a une infinité de formes, c’est le seul moyen que le « sans forme » a de
s’exprimer. Toutes ces formes ne naissent pas du hasard, c’est l’expression d’un principe créateur que
sont les Elohim. Les Elohim créent la vie au niveau biologique, c’est en quelque sorte l’infini qui
s’exprime à travers les Elohim en s’animant lui-même sous la forme « créés-créateurs ». Les formes et
la capacité de percevoir ces formes sont l’expression de codes mathématiques, d’un haut niveau de
science, ce n’est pas mystérieux et cela ne vient pas du hasard comme certains veulent le faire croire,
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Interlocuteur : Quand on parle de cela, ça me fait penser au pain avec la levure et les bulles dans la pâte
à pain. Ce grand tout qui par endroit s’éveille et par endroit ne s’éveille pas.
Oui, et c’est encore une image, pourquoi pas, les images peuvent parfois servir de toboggan pour
glisser vers la supraconscience réalisée du TOUT infini. Gardons quand même à l’esprit que nous ne
sommes pas une image, ce dont nous parlons ici n’est pas une théorie fumante qui stagne au niveau de
l’idée. C’est la différence entre l’éveillé et celui qui perçoit l’infini à travers le concept de l’infini et qui
ne l’a pas réalisé concrètement. Souvent les Raëliens et d’autres individus adhèrent complétement au
concept de l’infini, c’est super, c’est déjà un grand pas, mais cela reste dans le domaine de la
connaissance, l’éveil total est plus qu’une connaissance c’est une réalisation, c’est une connaissance
qui se transforme en une « concrétude absolue », un ressenti global qui cristallise et génère un
phénomène d’auto contemplation. C’est avant l’idée, avant les mots et c’est toujours là, perceptible.
Par exemple, tu es en train de faire chauffer du lait de riz et nous pouvons entendre le sifflement du
gaz, il y a « quelque chose » qui fait qu’une fois que l’éveil total est réalisé, il n’y a pas « quelqu’un » qui
entend le sifflement du gaz et le sifflement du gaz, tu deviens le sifflement du gaz, tu es le sifflement du
gaz, celui qui écoute et le son écouté ne font qu’UN, ils ont toujours été UN et maintenant c’est réalisé
concrètement et cela s’exprime pour tout, les sons, les couleurs, toutes les autres perceptions
sensorielles. Je m’arrête ici sur le son du gaz pour l’exemple mais ce qui est vécu n’est pas figé c’est en
mouvement permanent. L’éveil total ouvre la porte d’un monde enchanté, et en fait, il a toujours été là
ce monde, si tu retournes dans les mémoires de la petite enfance avant que les mots, les idées et la
pensée prennent le devant de la scène, tu peux te souvenir de cet enchantement. Tu pouvais jouer
pendant des jours et des jours avec les formes et les couleurs. Une bille par exemple c’était magnifique
! Remplie de scintillements, de couleurs ça roulait, dans notre enfance une bille était pour beaucoup
d’entre nous un moment d’émerveillement ressenti au plus intime de notre être. Les « choses » ont fini
par être nommées, classifiées, nous leur avons donné des valeurs, la bille devient un mot et un objet
sans grande valeur et l’émerveillement disparaît. Petit à petit, au cours du processus d’apprentissage
lorsque nous définissons et classifions afin de mémoriser, nous avons la fâcheuse tendance à perdre
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L’éveil total produit la floraison d’un amour naturel, spontané et permanent, c’est comme si l’amour
pur coulait dans tes veines, nous sommes bâtis sur cet amour pur, ce n’est pas une vertu à cultiver, il
n’y a pas quelque chose à faire pour être aimant, c’est notre état naturel de base quand tout
fonctionne bien. Quand il n’y a pas de disfonctionnements parasites, cette merveilleuse mécanique
humaine que nous sommes, exprime une tendresse aimante infinie, l’éveil total engendre l’infini
conscient d’être conscience de l’infini et cela s’accompagne d’un sentiment aimant et bienveillant
naturel. Nous sommes de l’infini capable de se contempler sous des formes infinies, retourner à la
source de notre nature profonde en réalisant l’éveil total cela fait fleurir naturellement l’amour. Ce
n’est pas du tout une vertu ou une qualité qu’il faut développer c’est tout d’un coup l’émergence de
notre réalité ultime. Nous sommes des êtres de sensibilité et cette sensibilité nous relie à l’univers
infini et le liant est l’amour. Quand je dis « nous relie » cela laisse sous-entendre qu’il y a « quelqu’un »
qui doit se lier à « quelque chose » mais en réalité il n’y a pas « quelqu’un » qui doit se lier à « quelque
chose » c’est déjà lié et le liant est l’amour. Le liant est là et certains l’expriment par la formule « tout
est amour », c’est vrai sous cet angle. La haine c’est de l’amour qui a mal tourné mais à la base c’est de
l’amour, c’est un liant, comme certains ont perdu de vue la possibilité de se lier dans la tendresse, dans
le respect et l’amour, ils ont été abîmés par une culture, un conditionnement, une « éducastration »
hyper violente, alors ils se lient dans la guerre et dans le conflit mais ce liant ne peut pas être détruit, il
est toujours là. Les gens qui se coupent et qui s’aliènent, se coupent de leur sensualité et de leur
sensibilité, ils se coupent peu à peu de l’humanité, de l’universalité, de leur infinitude, ils finissent par
devenir souffrants et souvent dangereusement fous. En vrai de vrai c’est impossible de se couper, nous
sommes toujours liés, nous sommes toujours UN, mais il peut y avoir un processus au niveau
biologique qui te met dans l’incapacité de ressentir et de vivre ce lien, cela génère beaucoup de
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L’enfant qui s’abandonne, totalement détendu, entouré de la chaleur aimante du père et de la mère
est une symbolique qui peut aider certains à lâcher prise, à s’abandonner en toute confiance. Cet
abandon peut permettre de percevoir et de mieux ressentir ce que représente une autre symbolique
similaire, celle du yin et du yang, l’équilibre des forces complémentaires que nous pouvons parfois
retrouver dans la paternité et la maternité. Tout est dans tout, le souvenir de cette sensation
maternelle et la chaleur de l’enfance peut produire une détente qui peut t’aider à percevoir et ressentir
que tout est dans tout. Les équations universelles de bases sont assez simples, elles se reproduisent
inlassablement dans une diversité infinie, un peu comme la musique il y a quelques notes de base qui
permettent de créer des mélodies à l’infini. Dans ton cas, nous pouvons nettement voir qu’il y a «
quelqu’un » qui cherche à retrouver « quelque chose » ici un souvenir, mais ce « quelqu’un » qui
cherche à retrouver est aussi « celui » qui fait croire que « quelque chose » est perdu, il fait croire que
ce n’est pas ici et tout de suite .
Le cerveau utilise des souvenirs qui éveillent des sensations pour projeter l’idée d’un futur paradisiaque
en rapport à ces souvenirs et ces sensations. C’est la création du temps, la pensée c’est le temps qui
divise l’éternité, c’est parfait, c’est le fonctionnement de la mémoire et de la pensée, il n’y pas de lutte
à avoir contre cela, il ne s’agit pas d’anéantir la mémoire et la pensée, ce sont des outils qui
fonctionnent bien, il est juste nécessaire de remettre les choses à leur place. Ce yin et yang permanent
c’est là tout de suite et nous baignons dedans, nous sommes cela, nous sommes le fruit de ce
mouvement infini, de cette fusion, une « paternité- maternité » qui engendre un enfantement, chaque
instant est enfanté de la dynamique « yin-yang », « paternité-maternité ». Tu retrouves ce « yin-yang »
dans le mouvement des particules qui te composent et dans les galaxies qui gravitent autour de nous, à
différentes échelles ils y a différents mots pour expliquer des phénomènes similaires. Nous pourrions
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Si l’amour n’est pas tous ces clichés, cette propagande romantique distillée par les médias et les films,
alors qu’est-ce que l’amour ? C’est une question qui se rapproche de : qui suis-je ? Que suis-je ? Qu’est-
ce que l’amour ? Le véritable amour ? L’ultime amour ? Y’a-t-il besoin de le produire ou se produit-il
spontanément ? S’il se produit spontanément il n’y a personne pour le produire. Ça commence par soi,
un lien amical et aimant c’est déjà bien, lorsque tu commences une quête « spirituelle » c’est tout de
même sympathique de plonger en « soi » avec un ressenti plutôt agréable. Ce n’est pas forcé, chacun
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L’alternance, le yin et le yang se retrouve partout dans l’univers infini. Dans l’éveil total aussi il y a des
réactions physiologiques qui plongent dans des moments de béatitude et d’extase d’une beauté
inexprimable, des instants qui laissent vraiment sans voix, sans pensées et sans mots, c’est un lien
fusionnel avec TOUT, qui plonge l’individu qui le vit dans des états de béatitude extatique d’un amour
infini pour TOUT et pour RIEN ça se produit. Ça se produit comme la framboise mûre libère ses arômes,
ça se produit. C’est intéressant à souligner parce que « les chercheurs » qui lisent ces lignes peuvent
parfois se sentir découragés et se demander si cette recherche « vaut le coup ». La bonne question
serait peut-être de se demander si c’est toute cette agitation sociale qui vaut le coup ? Cette agitation
qui nous vole toute notre énergie vaut-elle vraiment le coup ?
L’éveil de la conscience ultime peut devenir la priorité des priorités. Parfois les individus ont un bref
aperçu des versants lumineux de l’éveil total, dans la créativité, dans la contemplation d’œuvres d’arts,
dans la relation sexuelle, dans des élans d’affection, d’amitié, de fraternité, ils peuvent parfois
contacter quelque chose qui ressemble un peu aux états de beauté absolue que produit l’éveil total.
Les extases de l’infini contemplant l’infini, conscient d’être conscience de l’infini, se produisent
spontanément lorsque l’éveil total est réalisé, ils sont d’une qualité que rien ne peux exprimer. Choisir
l’éveil total comme priorité dans la vie c’est un peu comme choisir de manger dans le restaurant d’un
virtuose culinaire plutôt que dans une chaîne de fastfood mais cette image draine la notion de plaisir et
ce que je tente d’exprimer est au-delà de tous les plaisirs ce n’est pas une quête de quoi que ce soit,
c’est notre état naturel, c’est enveloppant, chaleureux et doux, d’une douceur tellement subtile que tu
ne peux que fondre et ça fond tellement que celui qui pourrait vouloir fondre disparaît et il n’y a plus
personne, il ne reste que béatitude aimante et contemplation bienveillante, l’unité réalisée.
L’éveil total a un côté lumineux d’une qualité indescriptible, la jouissance d’être, mais en utilisant le
mot « jouissance » cela teinte d’une connotation très particulière ce que j’essaie d’exprimer, c’est
indescriptible mais bien réel. Je m’adresse ici particulièrement aux chercheurs qui parfois peuvent se
dire : J’en ai marre, je ne comprends rien, je n’arrive à rien, tout ça pour quoi ? J’ai moi-même été un
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Tout dépend, beaucoup de soi-disant « artistes » ne sont pas très clairs avec eux-mêmes, beaucoup
sont en réalité des affairistes, ils veulent faire de l’argent, ils sont parfois créatifs dans leur manière de
faire de l’argent, mais les œuvres qu’ils « créent » pour faire de l’argent sont souvent d’une médiocrité
stupéfiante, ce ne sont pas des chefs d’œuvres, loin de là. Il y a de « véritables » artistes, des individus
qui vont créer de « petites » ou de «grandes » œuvres, tout le monde n’est pas Mozart, le vrai créatif
va, à un moment, être traversé par l’harmonie universelle et c’est cette harmonie universelle qui, si par
exemple l’artiste est peintre, va lui faire choisir des couleurs et des formes, ce sont des inspirations et
des créations qui dépassent l’individu et son nom, son prénom, son état civil. Il y a une osmose dans
laquelle l’artiste lui-même après coup arrive parfois à se demander qui crée quoi ? Rien ne se crée, rien
ne se perd, tout se transforme, c’est l’harmonie universelle qui se dépose sur la toile de l’artiste
peintre, c’est l’harmonie universelle qui s’exprime. Parfois nous pouvons le ressentir, il y a certaines
œuvres qui sont extrêmement puissantes, profondes, qui touchent les individus de manière
universelle, ces œuvres d’art émergent de « quelque chose » de plus grand que l’artiste, l’artiste plonge
dans son infinitude et remonte à la surface un éclat de lumière étincelante du joyau qu’il a pu observer.
Dans ce processus créatif il y a la graine de l’ultime créativité, le germe de la réalisation totale qui est
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Pour en revenir à ta question, effectivement les gens se connectent avec le TOUT, mais en fait nous
sommes déjà connectés avec le TOUT, nous sommes le TOUT, nous sommes plus que connectés, il n’y a
pas « quelqu’un » qui est connecté à « quelque chose » c’est que nous sommes le TOUT. Comme cette
réalité de « tout unifié » est oubliée il y a des activités qui peuvent induire l’individu à se souvenir de
lui-même, à se rappeler qu’il est le TOUT et que ce TOUT ne fait qu’UN. Finalement, les individus
quelles que soient leurs activités ne cherchent que ça, ils dorment profondément mais ils pressentent
dans leur sommeil qu’un réveil est possible. C’est un peu comme quand tu es enfant, que tu te réveilles
le matin et que la neige est tombée durant la nuit. Tu dors encore mais certains indices : l’odeur
caractéristique de l’air, les sons tamisés venant du dehors , certains indices te font pressentir avant de
la voir que la neige est tombée, tu ne l’as pas encore perçue, tu es au chaud dans ton lit mais il y a une
ambiance toute particulière et tu entends les rires d’autres enfants qui jouent dans la neige, tu te
réveilles, tu regardes par la fenêtre et là tu sais, ton pressentiment est confirmé et tu n’as qu’une envie
c’est d’aller toi aussi jouer dans la neige. Tu ne penses plus au sommeil, tu te moques de ton lit, tu es
réveillé, tu n’as qu’une envie c’est d’aller te rouler dans la neige et de jouer avec tes amis. L’éveil total a
la fraîcheur des joies indicibles de « l’êtreté » que certains ont pu connaître dans leur enfance. Dans
l’enfance, il y a la spontanéité mais pas la supraconscience, l’éveil total a ce goût des joies de l’enfance
en beaucoup plus raffiné parce que ce goût s’accompagne de supraconscience. C’est le contraste qui
permet cette supraconscience, après avoir traversé le faux, le mensonge, l’hypocrisie et les ténèbres de
la fourberie humaine, il est possible de retrouver grâce à l’éveil total la fraîcheur de l’enfance, la
spontanéité, la pureté. La vérité que nous vivions étant enfants revient à la surface, le contraste entre
les ténèbres et la lumière permet la supraconscience. (Silence)
Beaucoup d’individus s’activent, drogués par le pouvoir, l’avoir ou le savoir, ils se droguent aussi bien
avec des drogues légales qu’illégales, et sans en être conscients pour la plupart, ils sont eux aussi des
chercheurs « spirituels », ils cherchent dans leurs activités la réponse à : Qui suis-je ? Que suis-je ? Ils
cherchent l’ultime réalisation qu’est l’éveil total. Il est possible de réaliser l’éveil total dans des activités
très « normales » tout comme il est possible que ceux qui se définissent comme « chercheurs » et qui
vont méditer toute la journée dans un temple ne découvrent rien. Le chemin de l’éveil total c’est l’infini
des possibles. Des graines sont jetées au vent, certaines fleurissent et d’autres non. Mais peu importe
les autres, peu importe les mots qui viennent d’être dit ici, reviens à toi : Qui suis-je ? Qui suis-je
vraiment au-delà du mot « être » au-delà de la pensée « être ». Qu’y a-t-il ? Réveille-toi, réveille-toi vas
jouer dans la neige de l’infini c’est possible tout de suite, maintenant.
Interlocuteur : Je suis en train de faire un test, ces deux derniers jours je n’ai pas médité, j’ai commencé
ma journée sans méditer, sans prendre le temps de respirer profondément et de faire le vide, ce que je
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La méditation peut amener cette sensation d’apaisement, c’est une peu comme si tu mets un film au
ralenti pour bien voir les scènes se dérouler, certaines méditations peuvent induire cette sensation de
ralenti ce qui te permet de conscientiser des phénomènes comme celui que tu viens de décrire. Tu
peux avoir certaines angoisses inconscientes et le fait de bien respirer envoie de l’oxygène au cerveau
et cela va calmer tes angoisses, ce sont des réactions physiologiques. L’angoisse crée certaines
substances qui se retrouvent dans le sang et dans tout le corps, le fait de s’oxygéner profondément va
changer la chimie du corps par un apport important d’oxygène, ce qui va faire disparaître l’angoisse.
C’est une très bonne chose, c’est une base et la méditation peut te conduire plus loin, la médiation
bien réalisée tant en quantité qu’en qualité va pouvoir aider à transformer ton inconscient en conscient
et supraconscient, peut-être à un moment tu observeras que « celui » qui cherche à se libérer de
l’angoisse c’est celui qui crée l’angoisse. Si tu regardes bien le film au ralenti tu pourras peut être voir
très clairement que «celui » qui cherche à se libérer de quelque chose par la méditation c’est « celui »
qui s’enferme dans quelque chose sans la méditation, le « pompier pyromane » en quelque sorte. «
Celui » qui génère cela, qui est-il ? Est-ce toi ? Est-ce un conditionnement ? Est-ce une pensée ? Es-tu «
cela » ? Et si tu n’es pas cela, qui es-tu ? Nous ouvrons ici les portes de l’inconnu, il n’y a plus de
référence, qui suis-je si je ne suis pas celui qui pense ? Si « Je », est une pensée, qui suis-je ? Dans cet
espace profond de méditation où tu n’es pas dans la pensée ni dans le sommeil mais entre les deux, il
n’y pas de pensées, pourtant je suis ! S’il n’y a pas de pensées et si pourtant je suis, nous pouvons
observer qu’ETRE est autre « chose » que la pensée. Et le mot « chose » ne correspond pas à ce que
c’est et le mot être n’est pas ETRE, les mots « chose » et « être » sont des mots issus d’un
conditionnement lié à l’apprentissage d’une langue qui codifie, interprète et définit « quelque chose »
qui fondamentalement est indéfinissable. Le mot être n’est pas ETRE, le mot éveil n’est pas l’éveil, le
mot illumination n’a rien à voir avec ce que c’est en vrai. Aussi descriptif puisse-t-il être le mot ne sera
jamais la « chose » qu’il décrit. De plus, tout cela est dynamique c’est-à-dire que même si nous
arrivions à décrire parfaitement ce qu’est « le grand tout », c’est impossible mais imaginons, cela va
tellement vite que le temps d’y penser ou de dire le mot, cela aurait déjà totalement changé car tout
bouge tout le temps. Comment veux-tu définir une « chose » qui change en permanence de forme, le
mot « sans forme » c’est encore une définition. La contemplation de cette « chose » qui n’est pas une
chose, une « forme » qui se forme et se déforme à l’infini est possible, tu peux te contempler
contemplant, vivre une sorte d’état d’émerveillement contemplatif. Ce n’est pas une méditation du
style : je m’installe et je cherche à être en contemplation non, ça s’impose à celui qui a réalisé qu’il
n’est pas ce qu’il croit être, qu’il EST avant la croyance d’être. L’outil méditation est parfait, je le
recommande vivement, il y a des gens qui peuvent peut-être s’en passer mais même ceux qui ne
méditent pas « officiellement » font souvent quand même des formes de méditations. Ma tendre mère
par exemple, lorsqu’elle s’occupe de ses plantes fait sans le savoir une forme de méditation. Certains
vont méditer en faisant la cuisine, en se promenant etc., beaucoup de personnes pratiquent la
méditation sans vraiment le savoir, il est possible d’identifier que c’est pour eux une forme de
méditation et de s’ouvrir à d’autres formes de méditations, d’autres méditations spécifiques qui
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Exactement, ça peut…ou pas ! (Rire) Pour moi l’éveil total s’est produit dans le rire, enfin plus
exactement, l’éveil s’est produit et a déclenché le rire. Il ne faut pas négliger cette merveilleuse
réaction physiologique qu’est le rire. Le cerveau d’un individu qui se retrouve face à quelque chose
d’inconnu et d’intense peut produire la panique, la crainte ou le rire et le rire est une excellente façon
que nous avons de nous adapter face à l’inconnu. L’éveil c’est l’inconnu total, c’est la découverte de ce
qui a toujours été sauf que tout est déverrouillé il n’y a plus aucune référence, plus aucune béquille.
C’est une vraie bonne blague, enfin pour moi l’éveil total s’est présenté comme une vraie bonne
blague. Il y a d’abord une espèce de « commotion », enfin le mot « commotion » n’est pas adapté mais
bon, il y a eu « quelque chose » et puis une fois « perçu », le rire est arrivé, c’est très rapide. Le
basculement se fait en un éclair, c’est comme une bonne blague que l’on te raconte et si tu l’as
comprise tu ris, et si tu ne l’as pas comprise et bien tu ne l’as pas comprise, un point c’est tout. Mais ce
n’est pas une compréhension qui est du domaine du savoir, juste en surface, c’est une compréhension
holistique globale, une compréhension vécue.
Interlocuteur : Je pense au travail et je sais que même si je change de travail, en vrai rien ne changera si
je ne change pas façon de percevoir les choses.
Interlocuteur : (Rire) Et bien toujours le même, ce personnage qui croit qu’il a une carrière
professionnelle à tenir, qui croit qu’à sa retraite il va faire le bilan de sa vie professionnelle, qui croit
qu’il y a des choses à prouver, des chemins à prendre et d’autres à éviter, qui doit réussir sa vie…
Parfait, c’est bien, « carrière » « sa retraite » « chemins à prendre » « réussir sa vie » c’est quoi le
dénominateur commun ?
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Oui et encore ?
Interlocuteur : Le temps ?
Qui regrette ?
Interlocuteur : Par rapport à ce qu’on lui dit, à son éducation, à ce qu’il croit être : « réussir sa vie », ce
qu’il croit être une bonne carrière professionnelle.
Et ces « croyances » et ce « il », sont-ils deux choses différentes ? Ce qu’ « il croit être », la « croyance »
et « il » est-ce deux ?
Et oui nous y voilà, « il » n’existe pas vraiment « il » est une pensée, « je » est une pensée et pour
pouvoir « exister » elle utilise la notion du temps, la mémoire ou la projection dans le futur, la pensée
fonctionne par ce mécanisme « Il » est une pensée qui fait référence à une banque de données, une
mémoire et en fonction de cette banque de données « il » se projette dans un futur potentiel. Voilà,
c’est un mécanisme, c’est parfait, c’est bien, c’est technique, tu te réfères à ta mémoire et tu fais des
choix. Nous sommes ici dans la sphère de la pensée, c’est le monde relatif, c’est un « personnage » créé
par la pensée mais ce que tu es dans l’ultime n’a pas besoin du passé ou du futur, c’est présent tout de
suite, avant le mot présent, avant la pensée présent.
Comme tu viens de le dire, par rapport à la mémoire le cerveau fait tout cela, il sait faire et cela marche
très bien, les choix sont faits, et s’il y a des erreurs, le cerveau en profite pour apprendre et améliorer
ses capacités. C’est un programme, tu fais une expérience et en fonction de pleins de paramètres ça va
plutôt aller vers là ou vers ici. Après il y aura des « bons » choix et des « mauvais » choix qui sont
relatifs, l’intéressant c’est cette capacité à faire des choix. Les individus font cela tous les jours il n’y a
rien d’extraordinaire, l’individu ouvre son frigo il fait un choix, il se lève le matin et choisit ses habits.
Interlocuteur : D’accord mais il y en a qui ont des conséquences plus graves que d’autres.
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Tentons une approche différente dans laquelle il est nécessaire de pleinement ressentir, bien que la
science actuelle ne le prouve pas encore mais cela viendra, tu peux ressentir qu’il existe actuellement
une infinité de toi qui vivent au même instant que toi, il y a une infinité de toi qui va faire une infinité
de choix différents du tien et il y a une infinité de toi qui va faire exactement le même choix que toi, il y
a une infinité de toi qui va vivre exactement la même vie que toi et une infinité de toi qui va vivre une
vie différente de la tienne. Ici, maintenant, dans l’infini il y a une infinité de toi qui meurt et une infinité
de toi qui naît, le cycle est infini. Ressentons, nous ouvrons ici la porte de l’infini et la rationalité peut
venir dire : mais qu’est-ce qu’il raconte ? Il est fou, ce n’est pas raisonnable, c’est du délire, l’intellect
risque de se mettre en place pour raisonner cet infini que nous sommes et qui ne se raisonne pas mais
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Interlocuteur : Cela aide parce que cela me détend un peu, les enjeux paraissent moins importants, cela
met certaines choses au second plan, c’est moins important, moins primordial.
L’éveil total apporte une forme de détachement, un pas de recul, mais bon c’est encore définir que
l’éveil total apporte ceci ou cela et c’est encore essayer de mettre l’éveil total dans une boîte, en vérité
c’est indéfinissable donc arrêtons tout ce blablabla, à chacun de défaire la pelote de laine de là où il
est. Certains vont réaliser l’éveil total et d’autres pas, mais ce n’est pas important tout cela, l’essentiel
c’est que là, nous sommes vivants tout de suite la vie est là. Si tu étais sur ton lit de mort et que je te
demande est-ce que tu préfères mourir tout de suite ou est-ce que tu préfères continuer l’aventure en
sachant que tu vas te demander ce que tu vas choisir comme vie professionnelle, avec la possibilité de
faire des mauvais choix avec des doutes des craintes, en te demandant qu’est-ce que « je » ? Est-ce que
je suis ce « je », que ferais tu ?
Et oui encore un tour de manège, pour cinq ans, dix ans, cent ans, mille ans, c’est le cadeau que les
Elohim souhaitent nous faire, les Elohim peuvent nous récréer, ils maîtrisent la science à un tel niveau
qu’ils peuvent récréer les êtres qui sont suffisamment sages, supraconscients, aimants, pacifiques, ils
peuvent leur redonner la vie pour encore un tour de manège. Nous sommes vivants, c’est tout de suite,
carpe diem, nous pouvons nous organiser sur terre pour vivre plus longtemps et dans de meilleures
conditions, vivre tous dans l’amour, la liberté et la fraternité universelle. Quels que soient les
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L’unité que nous sommes, que nous pouvons appeler « infini », n’arrête pas d’enfanter d’elle-même
sous une forme ou sous une autre, inlassablement elle enfante d’elle-même et en même temps
inlassablement elle meurt à elle-même, nous retrouvons ici le cycle infini de la vie. Parfois certaines
personnes me disent : le principe créateur ne change rien puisque les Elohim nous ont créés et eux ont
été créés par d’autres ainsi de suite à l’infini, alors ils demandent : « Mais qu’y a-t-il au début avant les
Elohim ? » Les déistes disent qu’il y a dieu, d’autres parlent d’un prétendu « big bang » mais il n’y a ni
dieu ni « big bang », il y a nos créateurs les Elohim ainsi que des explosions et des implosions partout
dans l’univers infini. Qu’est-ce qu’il y a avant, au début ? C’est essayer de comprendre l’infini en
passant par la notion du temps et comme à la base l’infini est éternel, il n’est pas possible de le
comprendre avec la notion du temps. Nous pouvons voir que le temps est une tentative de découpage
de l’éternité, mais la véritable nature de ce découpage qui crée la notion de temps est l’éternité, et
nous sommes l’éternité cultivant l’illusion de ne pas être de l’éternité. Nous sommes l’incarnation de
l’infini sous forme biologique, nous sommes des atomes organisés selon un code génétique l’A.D.N,
c’est l’infini qui enfante de lui-même et pour enfanter de lui-même cela passe par un principe créateur
que sont les Elohim. Les darwinistes pensent que cet accouchement est dû au hasard mais cette
théorie comporte de multiples failles, les déistes attribuent cela à dieu sans vraiment savoir ce qui se
cache derrière ce mot dieu, et nous, grâce à l’enseignement du Maitraya Raël et à la sagesse des
Elohim, bénis soient-ils, nous pouvons nous ouvrir à la supraconscience infinie, en étant conscients que
cet accouchement qu’est la création, est le fruit de créateurs qui se sont amusés à organiser la matière.
Comme certains organisent des spectacles ou des pixels pour créer des photos et des films, ou des
pigments de couleurs pour créer des tableaux, les Elohim se sont amusés à organiser la matière au
niveau atomique. C’est quelque chose que nous commençons à réaliser* aussi sur terre, si nous avons
la sagesse nécessaire, nous allons bientôt nous-même accoucher d’une création et nous serons alors
nous-mêmes de l’infini créant la vie au niveau biologique. L’origine et l’avenir de l’humanité s’inscrivent
dans un processus « créateurs-créations » et les créateurs autant que la création sont constitués et
constituants d’éternité infinie. Dans ce processus, l’infini enfante de lui-même. Ce processus «
créateurs-créations » est d’une beauté incroyable, c’est une continuité permanente, il n’y a pas de
division, ni dans le temps ni dans l’espace, tout est lié, tout a toujours été lié et tout sera toujours lié.
Sous la forme humaine nous sommes codés pour sentir un attachement puissant à la vie, sous la forme
humanoïde nous sommes codés pour perdurer sous cette forme et pour un jour créer à notre tour la
vie scientifiquement en laboratoire. Nous sommes programmés pour que le « bout » d’infini que nous
sommes s’anime de façon spécifique selon un grand plan. C’est génial, fondamentalement nous
sommes et nous serons toujours de la matière infinie éternelle sous une forme ou sous une autre. Il n’y
a pas de division, nous avons l’illusion d’être deux : quelqu’un qui parle et quelqu’un qui écoute avec
l’illusion qui il y a des végétaux, des animaux, d’autres humains etc., ce sont des illusions créées par nos
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* Le Docteur Craig Venter et son équipe ont réussi à créer la toute première cellule vivante dotée d’un
génome, d’un ADN, totalement synthétique. Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Craig_Venter
Interlocuteur : J’ai une sensation de descente et de baisse de moral suite à des attentes non comblées.
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Interlocuteur : Hier j’ai appris une bonne nouvelle, j’ai eu un sentiment de joie que mon corps ne pouvait
pas contenir, on ne m’a pas appris à être aussi joyeuse, je ne savais que répéter : c’est trop, trop beau
trop, bien trop, trop intense.
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Nous sommes dans un système qui fait croire que le bonheur c’est la joie, acheter ceci, apprendre cela,
faire ceci ou cela c’est effectivement de la joie. Le Maitraya Raël développe cela merveilleusement
bien, les individus peuvent consulter ses écrits sur le sujet. La joie est toujours dépendante de quelque
chose mais l’ultime réalisation qui fait éclore le bonheur sans raison n’a pas de cause. Le vrai bonheur
est sans cause, nous sommes le bonheur avant le mot bonheur avant le mot cause, nous sommes, c’EST
et il n’y a pas « quelqu’un » il y a TOUT, le TOUT infini qui ne fait qu’UN. Réaliser cela très
concrètement en une nano seconde, comprendre cette blague, plonge l’individu dans un état de
bonheur permanent. Cet état de bonheur n’empêche pas l’individu de vivre des souffrances, des
contrariétés et des frustrations mais ce n’est pas vécu de la même manière que celui qui n’a pas réalisé
l’éveil total. Si l’éveillé est «malheureux » il y a de fortes probabilités qu’il finisse par être heureux
d’être malheureux, pas par masochisme mais parce qu’il sait que cette sensation de « malheur », ce
ressenti désagréable, fait partie d’un processus qui s’appuie sur le bonheur. Tout s’appuie sur le
bonheur, à la base il n’y a que l’amour et le bonheur. Même les pires criminels, ces individus malades
qui ont des comportements abominables, à la base, ils fonctionnent à l’amour, mais si l’amour est
contrarié et ne peut pas s’exprimer alors il devient de la haine et pourtant à l’origine ce n’est que de
l’amour. L’amour devient de la haine parce que l’amour n’est pas libre de s’exprimer, « faites l’amour,
pas la guerre » mais encore faut-il permettre aux individus de faire l’amour. L’amour c’est notre état
naturel, et comme la plante qui manque de lumière peut pourrir, notre état aimant naturel peut
pourrir aussi. En pourrissant la plante retourne à la terre et continue un cycle infini qui a pour base
l’harmonie universelle et l’amour pur. Le fait de perdre de vue l’harmonie universelle a des
conséquences abominables à notre niveau, ces abominations sont des avertisseurs qui peuvent
conduire l’individu et l’humanité à se transformer positivement en s’harmonisant consciemment avec
l’infini ou en s’auto détruisant par inconscience mais au final dans un cas comme dans l’autre c’est
toujours l’harmonie universelle qui gagne.
La vie en tant qu’humain est une possibilité presque surréaliste, être conscient d’être de l’infini
conscient d’être conscience de l’infini est une possibilité offerte à l’humain, si cette possibilité est
manquée, l’inconscience reprend le dessus mais le fait d’être de l’infini est permanent que ce soit
conscient ou non, nous sommes et nous serons toujours de l’infini. Tu as une bonne opportunité de
faire du ski spirituel, ça descend ou ça monte et tu peux en profiter pour apprendre de manière
joyeuse. Il y a toujours un versant positif et négatif dans tout, tu peux arriver à danser sur le tempo de
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Je ne dis pas qu’il n’y a pas de vrais problèmes d’ordre biologique et chimique, des troubles de santé
qui demandent des soins particuliers mais ça c’est médical. Le code génétique de l’humanité est abîmé
par des générations d’individus qui n’ont pas pu s’épanouir, dans le cas de troubles médicaux il faut se
soigner, si la science actuelle le permet, et soutenir les individus qui vont permettre de mettre en place
une société où la science pourra guérir toutes les maladies, ça arrive rapidement avec par exemple la
médecine régénératrice à base de cellules souches. Guérir, cela veut dire retrouver notre ultime réalité,
notre « êtreté », les individus malades ne sont pas eux-mêmes, enfin ils sont eux-mêmes mais malades,
ils ne sont pas vraiment l’expression d’eux-mêmes c’est comme s’il manquait un petit quelque chose.
La science va juste les remettre sur la bonne fréquence, un peu comme une radio qui grésille, tu la
règles et puis plus de parasites, le son est parfait. Le bonheur spontané pourra s’exprimer si les
individus sont en bonne santé, cela demande des révolutions pacifiques aimantes et bienveillantes, des
révolutions individuelles et collectives, les structures sociales sont en rapport avec les structures
neuronales des individus, si les individus modifient leur structure neuronale cela va transformer la
société. Je dis ça et je suis conscient que cela se fait en ce moment, il n’y a pas besoin de chercher à
faire quelque chose, il y a juste besoin d’ETRE cela induira le fait que chacun fera ce pourquoi il est créé
et toutes les pièces du puzzle seront à leur place. Le connectome des individus change à chaque
instant, tous les jours, à tout moment, tous les cerveaux des individus font des connexions différentes
et tous ces cerveaux sont liés ensemble et nous sommes dans un processus macro biologique qui fait
que ça avance, cela ne peut qu’avancer dans un sens ou dans un autre. Cela avance vers l’éclosion
d’une humanité qui va renter dans l’âge intergalactique et réaliser ce que certaines traditions
anciennes appellent l’âge d’or, un âge où la science sera utilisée avec supraconscience pour le bien de
tous, chaque individu prendra soin de lui et des autres pour le bien commun, ou alors si nous
manquons d’amour et de sagesse nous avançons vers l’auto destruction en tant qu’humanité, ce qui
est l’aboutissement d’une utilisation de la science sans supraconscience.
Non en fait il n’y a rien de tout ça, tout est là ! Il n’y a ni voiture, ni clé, ni piste de ski, il n’y a rien, le
bonheur est instantané et sans raisons, tout de suite, maintenant. Il n’y a rien qui empêche le bonheur,
la croyance que ce n’est pas là et celui qui croit sont les obstacles. Qui es-tu ? Es-tu une croyance ? Es-
tu plus qu’une croyance ?
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Interlocuteur : Cela veut dire que les individus qui ne m’aiment pas, sont une partie de moi, ils sont moi
?
Oui au niveau de l’infini nous sommes UN, il n’y a pas toi, moi et les autres il n’y a qu’UN.
Interlocuteur : C’est bizarre s’ils sont moi, cela veut dire que je ne veux pas que tout aille bien dans ma
vie ?
Celui que tu définis comme « moi » et qui souhaite que tout aille bien, ce « moi » veut définir que tout
aille bien par rapport à une notion du bien et du mal, mais tout va déjà bien et il n’y a pas besoin de ce
« moi » pour que tout aille bien. Ce « moi » va se référer à sa mémoire, à des idées du bien et du mal, à
des conceptions du bien et du mal qui sont en rapport avec une culture et un conditionnement issus
d’une société qui fait passer les valeurs économiques avant les valeurs humaines, c’est le foutoir, le
bien et le mal dans ces conditions, c’est très relatif. Tout est déjà parfaitement bien, mais tu ne le
perçois pas, il y a le filtre du « moi » qui a ses valeurs et ses croyances, le paysage est magnifique mais
tu as mis des lunettes qui te le fait voir comme du vomis, le jour où tu ôtes tes lunettes c’est réglé.
C’est imagé, cette histoire de lunettes et de paysage et ce dont je parle est perceptible mais ce n’est
pas exprimable et nous sommes cela.
Tous les « problèmes » dont tu me parles sont des possibles magnifiques pour apprendre à faire du ski
et à tenir en équilibre sur les pistes noires, c’est ta nature ultime qui cherche à éclore mais c’est
inconscient chez toi. Si tu restes au niveau social avec les enjeux économiques tu peux vite te dire :
c’est horrible ce que je vis, mais si tu t’élèves à ton « êtreté » dans ton intime réalité, tu sens qu’il y a
quelque chose qui te pousse à un endroit pour être en équilibre même quand tu es en déséquilibre,
l’équilibre est un déséquilibre qui se compense. Si tu apprends à être dans ce déséquilibre compensé
permanent, tu vas réaliser le bonheur sans raison.
Il y a « quelque chose » qui pousse pour que ton code génétique s’exprime pleinement, tu es un
rossignol et bien chante comme un rossignol, ce n’est pas parce qu’il y a un coucou en face de toi que
tu dois chanter comme le coucou, chacun sa particularité, chacun doit vibrer sur sa fréquence. Dans la
forêt chaque oiseau chante son propre chant sur sa fréquence et cela donne une harmonie d’une
pureté extraordinaire. Il faut que chacun se donne le droit d’ETRE mais c’est encore une mauvaise
explication, en vérité personne n’a besoin de se donner le droit d’être puisqu’il EST, il n’a qu’à réaliser
qu’il EST et tout va se calmer tout de suite et profondément. Les individus doivent réaliser qu’ils sont et
que ce qu’ils sont dépasse le mot ou la pensée « moi ». C’est bien, tu peux penser « moi » ou dire « moi
» et te définir, c’est commode mais dans l’ultime réalité ce « moi » est un « tout » et « tout est moi » et
« moi est tout ». Si tu perçois cela directement ça se calme tout seul, cela devient impensable parce
que c’est impensable, ce n’est pas quelque chose que nous pouvons penser et nous ne pouvons pas
l’exprimer non plus mais c’est « quelque chose » que nous sommes, nous pouvons mettre des mots : «
infini », « ultime réalité » ce sont des mots commodes, comme le plan de la ville, mais le plan de la ville
n’est pas la ville, parler d’un bon repas ce n’est pas manger un bon repas, croire en un bon repas ce
n’est pas le savourer, et tu peux même être en train de manger un bon repas, si tu penses à autre
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Interlocuteur : J’ai la sensation de me rejeter, je me rejette moi-même. Pourquoi est-ce que je ne m’offre
pas le meilleur ?
Meilleur par rapport à quoi ? Qui est ce « je » qui dit je me rejette ? Qui rejette qui ? Qui se sent rejeté
de quoi ?
Interlocuteur : La personne qui postule pour un travail qu’on lui refuse parce qu’elle ne vient pas du bon
milieu et n’a pas les bonnes relations.
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Interlocuteur : Eh bien, elle est encore là, là à la seconde : j’ai mal au ventre.
Ça va bouger, le mal de ventre ne va pas rester il est un messager, écoute-le. Tu as une sensation dans
le ventre et tu dis : « j’ai mal au ventre », au lieu de l’interpréter, ressens pleinement ce que te « dit »
cette sensation ?
Interlocuteur : Hier je me suis programmée à l’idée que mon bonheur dépendait de ce nouveau travail
et que l’autre était nul. Maintenant que je me retrouve à ne pas changer, je trépigne et je m’ennuie. Du
coup mon bonheur dépend de ce que j’ai ou de ce que je n’ai pas.
Nous avons été conditionnés à croire que le bonheur dépendait de l’extérieur mais c’est faux, le vrai
bonheur vient de l’intérieur. Sentir que si nous marchons sur des charbons ardents, ça brûle, cela peut
être une belle leçon de vie ou te conduire à la mort qui est une forme de leçon pour ceux qui savent
regarder. Le bonheur c’est de voir que la souffrance est un avertisseur qui t’invite à changer parce que
tu te trompes de route, cela fonctionne parfaitement bien, c’est très bien fait. Tu es dans une forme
d’incompréhension parce qu’il y a des « choses » inconscientes chez toi qui te propulsent à un endroit
spécifique et tu te sens perdue. Il y a un décalage horaire entre ce que tu projetais, entre ton
imagination et la réalité de ce qui s’est produit, il y a un décalage et cela crée une distorsion, tu vis
cette distorsion d’une manière désagréable mais tu pourrais aussi la vivre de façon agréable. La pensée
peut aller vers le passé, c’est le souvenir ou vers le futur, c’est la projection par l’imaginaire. Le malaise
que tu ressens peut être une invitation à te libérer de l’attachement à la mémoire et de l’attachement
à la projection de qui tu seras, de te libérer de la pensée de qui tu crois être. Tu ne le sais pas encore et
peut être cela ne sera jamais découvert mais il y a quelque chose en toi qui s’active pour t’offrir le plus
beau des cadeaux, avoir un travail épanouissant et dans lequel nous sommes bien, c’est parfait mais si
ce n’est pas le cas et bien ce n’est pas le cas, et il y a « quelque chose » qui vaut plus que tout l’or du
monde et plus que tous les métiers du monde, « quelque chose » qui dépasse tout, c’est la conscience
d’être la conscience de l’infini. Lorsque nous sommes conscients d’être la conscience de l’infini, tout se
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Interlocuteur : J’ai l’impression que pour toi depuis que tu as réalisé l’éveil total tu n’es pas souvent
agité ou inquiet et que quand cela t’arrive ça ne dure pas longtemps.
Cela peut arriver mais cela ne dure en général pas longtemps parce que c’est totalement accepté et
accueilli il y a une forme de détachement spontané qui apparaît à un moment ou à un autre. En
science, quand tu fais une expérience il est nécessaire de regarder sous un angle « neutre » il ne faut
pas interpréter l’expérience avant qu’elle ne soit complétement finie, il faut contempler ; sur le chemin
de l’éveil total c’est un peu pareil, il faut contempler les mécanismes qui t’animent sans
interprétations. Il n’y personne pour dire : « à oui c’est ceci ou cela », non, tu contemples et tu attends
que tout le cycle se fasse. C’est comme pour le mécanisme des vielles montres avec tous les
engrenages, les roues, les pignons, les ressorts etc. si tu souhaites comprendre comment cela
fonctionne il faut regarder de plus près avec une vue d’ensemble des différents mouvements qui
permettent au final de donner l’heure exacte. Si lorsque tu regardes tu interprètes une partie et tu la
coupes de l’ensemble, tu risques de passer à côté. Il faut d’abord contempler l’ensemble de la
mécanique qui s’anime et après, doucement, tu peux comprendre et tu peux éventuellement traduire
mais il faut d’abord contempler et s’émerveiller de cette ingéniosité, la ressentir, devenir les rouages,
les engrenages, la cascade des réactions en chaînes qui permet de se référer au temps que nous
appelons l’heure qui est liée à la rotation de la terre. Le tictac de ces anciennes montres c’est un peu
entendre la terre qui tourne. Et nous tournons sur la terre qui danse avec le soleil et toutes les autres
planètes dans un univers infini. Certains regardent une montre et ne voient qu’une montre et d’autres
voient l’univers infini, pour voir l’infini dans une montre il faut se libérer du mot ou de la pensée
« montre ». Tu ne seras soulagé de rien, je ne suis pas là pour te soulager, en fait c’est toi qui doit te
soulager de « toi-même ».
Au niveau de la société, ton ras le bol du travail forcé, ajouté aux autres ras le bol d’une multitude de
gens qui sont dans la même situation, pousse la société vers de nouveaux horizons, le paradisme* une
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Interlocuteur : Je ressens une fatigue, j’ai sommeil et je me détends, la détente me donne envie de
dormir.
Et voilà, tu vois ? Ça tourne, l’énergie tourne, du mal de ventre nous arrivons à la fatigue.
La fatigue amène le sommeil qui va réguler, tu n’es pas ce que tu as été, rappelle-toi le début de cette
conversation. Ressens le changement, tu n’es pas non plus le mot « être », nous ne sommes pas après
le mot ou la pensée, nous sommes avant « être » c’est avant le mot « être ». Lorsque j’utilise des mots,
ce ne sont que des interprétations et il est possible d’activer un processus dans le cerveau qui absorbe
l’espace et le temps et subitement tu as une vision globale de l’espace et du temps, c’est la réalisation
que certains appellent l’état de Bouddha et non pas l’état de boudin. (Rires) Il y a plein d’images, de
croyances qui circulent sur l’éveil total et l’éveillé, beaucoup d’individus veulent mettre en boîte l’éveil
total et les éveillés : c’est un éveillé alors il doit être comme si ou comme cela, mais ils n’ont aucune
idée de ce qu’ils racontent. L’éveil total s’exprime sous une multitude de formes, certains éveillés sont
vifs d’autres lents, certains parlent beaucoup d’autre pas, c’est une palette infinie. C’est la diversité,
ceci est vrai pour tout et pas que pour l’éveillé, les individus qui n’ont rien réalisé veulent à tout prix
mettre en boîte l’éveillé et dire : tiens, lui est éveillé parce que ceci ou cela. Souvent chez moi cette
volonté de mise en boîte produit un effet rigolo, si quelqu’un me dit : un éveillé ça ne pète pas je vais
péter, je vais trouver les ressources intestinales pour péter. (Rires) C’est surprenant mais j’ai déjà
remarqué quelque fois que si je suis face à un individu qui doute que l’éveil total est réalisé pour moi, si
je ressens cela, s’il pense que ce n’est pas possible que la réalisation se soit produite pour moi, parce
d’après lui un éveillé est un individu qui ne se gratte pas le nez et bien tout à coup ma main vient
gratter mon nez, et c’est pareil pour d’autres parties du corps... (Rires)
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* www.paradism.org
Je viens d’avoir une conversation avec un ami sur la vérité et le mensonge, dire la vérité ou dire un
mensonge. Qu’en penses-tu ?
Interlocuteur : Moi j’aime bien dire la vérité parce que j’oublie tout le temps quand je mens alors ça finit
toujours par me retomber dessus et j’ai l’air bête. Je préfère dire la vérité, c’est plus simple.
(Rire) Il y a un versant positif et un versant négatif dans tout, je préfère aussi dire la vérité mais nous
pouvons imaginer des cas exceptionnels où un mensonge peut sauver des vies, en fait tout dépend du
contexte. L’ultime vérité est la seule vérité qui existe, elle est intraduisible avec des mots, elle ne se dit
pas. Dans le quotidien du monde relatif il y a des situations de vie avec le choix de la vérité et du
mensonge, chacun expérimente et découvre ce qu’il peut sur la notion de vérité et de mensonge mais
au fond l’individu devrait avant tout, faire attention à ne pas se mentir à lui-même. Ne pas se mentir à
soi c’est essentiel, ne te mens pas à toi-même ! Mais qui est « toi » ? Finalement, en allant au fond de
cette question : Qui est « moi » ? Qui suis-je ? En étreignant cette interrogation avec fougue et passion,
il est possible de découvrir le grand mensonge. L’ultime vérité, pour s’exprimer, a besoin d’illusions qui
sont des formes de mensonges. Il y a des mensonges adorables, les acteurs qui jouent la comédie nous
offrent parfois des mensonges délicieux, la vie c’est du cinéma. Il y a aussi des mensonges hideux,
horribles avec des conséquences dramatiques. En allant au cœur du cœur et en posant la question :
« qui se pose la question ? » La vérité absolue peut être réalisée. Qui suis-je ? Qui se pose la question ?
A deux doigts d’ouvrir la malle au trésor il faut faire attention à la mémoire qui se réfère à une
éducation, à une culture, à une notion de ce qui est vrai et de ce qui est faux, de ce qui est juste ou pas,
de ce qui est et de ce qui n’est pas, la mémoire utilise le passé mais la grande vérité est ce qui EST tout
de suite, pas dans le passé, tout de suite, maintenant, avant les mots ou la pensée « tout de suite » ,
nous sommes cette ultime vérité, elle EST mais le temps de le dire ou d’y penser et elle n’est déjà plus,
elle est avant les mots et les pensées, elle n’est pas passée ni futur, elle est tout de suite, maintenant,
c’est indéfinissable. Nous sommes cette vérité absolue indéfinissable et infinie et pour pouvoir se
contempler cette vérité génère des illusions, comme par exemple l’illusion d’être deux, trois, quatre,
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Interlocuteur : En forme. Je n’ai plus mal au ventre, je me sens beaucoup plus détendue qu’hier.
Tu ressens que ça a bougé, que tout bouge tout le temps, ton état d’hier a changé, ton mal de ventre,
tes inquiétudes, ce n’est plus là. Tout bouge tout le temps, tout bouge et nous sommes ce tout qui
bouge, tout est dit. (Rire. Silence) Ressens ces mots qui viennent des profondeurs de l’infini réalisé et il
n’y a personne pour dire ces mots. Nous sommes TOUT qui bouge tout le temps ce qui revient à dire
que nous sommes une vacuité immobile et que l’un ne va pas sans l’autre. Pour que les mots
s’expriment il y a la pensée qui doit s’activer et la pensée et les mots sont une description de
l’indescriptible « TOUT » qui « bouge » tout le temps. Les mots « TOUT » et « bouge » ne représentent
pas ce que c’est mais nous sommes cela. La réalisation ultime c’est cette rencontre avec notre ultime
réalité qui EST cela. C’est ici décrit par les mots « TOUT qui bouge tout le temps » ou « vacuité
immobile » mais ça ne décrit pas ce que c’est et pour découvrir ce que c’est vraiment, c’est tout de
suite, avant les mots et les pensées, c’est ce que nous sommes. Cette rencontre, si vraiment elle est
réalisée et non pas ressentie ou pensée de manière superficielle ou dite avec de plus ou moins jolis
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Interlocuteur : Ok mais comment faire pour le voir et le sentir ? Je ressens des choses à ton contact mais
si je m’éloigne, cela s’en va.
Tu ressens des choses et bien oublie « celui » qui ressent, oublie l’envie de dire « je ressens » oublie le
fait de ressentir et immerge-toi, laisse-toi absorber totalement par ce ressenti. Il ne doit plus y avoir
« quelqu’un » qui ressent pour que le ressenti soit total, il ne doit plus y avoir « personne » pour dire
« je ressens » et interpréter le ressenti. « Celui » qui veut faire quelque chose, pour découvrir ce qui est
déjà là, est l’obstacle. Il y a une pensée qui dit à l’intérieur de toi : comment faire pour découvrir que je
suis ? Mais tu es déjà, il suffit de découvrir que tu es déjà, « celui » qui empêche de découvrir que tu es
déjà c’est « celui » qui cherche et qui doute qu’il EST déjà, il y a un doute au fait d’ETRE, de ce doute
naît la division de l’espace et du temps, de la pensée qui aime différer, elle a tendance à faire croire
que ça a été, que ce sera et que ce qui EST ce n’est pas perceptible. Ce qui EST n’est pas perceptible par
la pensée parce que cela va plus vite que la pensée mais il existe une possibilité dans notre
fonctionnement qui permet tout d’un coup d’être en amont. Ce n’est pas totalement inconnu,
beaucoup d’individus connaissent un peu cela, dans une grosse crise de rire, dans un moment d’extase
face à la beauté, la pensée est dépassée, c’est fini, plus de pensée, sous le choc d’une nouvelle positive
ou négative paf ! Plus de pensée, l’impression que tout s’arrête, se fige tout en étant en mouvement
est là un bref instant, ils ressentent furtivement l’éternité. L’éveil total c’est un peu ça mais cela se
déclenche d’une manière consciente et puis c’est permanent, une fois que c’est réalisé la blague est
comprise, le tour de magie est perçu. Steven Jourdain comparait cela à l’apprentissage du vélo une fois
que c’est réalisé et bien voilà, tu sais faire du vélo. C’est dans la vase du quotidien que fleurit le lotus, la
vase de nos sociétés dites modernes fait croître le lotus parfois jusqu’à la floraison de la conscience
totale. Les contrariétés que tu as vécues et les réactions émotionnelles que tu as traversées peuvent te
permettre d’observer l’animation de cette matière que tu es. En observant pleinement et en vivant
totalement tes réactions physiologiques, sans crainte et de manière bienveillante, tu peux découvrir
des trésors. Les réactions émotionnelles sont liées à la mémoire, il n’y a pas de problèmes à vivre ce
genre de réactions. Il y a derrière ces réactions émotionnelles une recherche d’équilibre, un peu
comme lorsque nous apprenons à marcher, équilibre entre la droite et la gauche, entre le yin et le
yang, ni trop, ni trop peu, si tu bascules dans un excès, tu vas vite faire l’expérience de la chute et en
tirer la leçon. Ce mouvement de balancier universel, ce flux et ce reflux est partout, tu inspires et tu
expires, tu manges et tu élimines, tu es actif et inactif etc., ce mouvement permet de mettre en relief
l’immobilité, mais c’est une immobilité apparente puisque tout est toujours en mouvement.
L’immobilité est créée par la perception, le mur qui est en face de nous est immobile dans notre
perception, heureusement pour nous, mais si tu regardes de plus près, ce mur est composé d’atomes,
d’électrons qui bougent à grande vitesse, les atomes sont composés de particules qui sont des univers
sur lesquels il y a des galaxies et dans ces galaxies il y a de la vie. Le temps est inversement
proportionnel à la masse, ce qui fait que le temps d’un clin d’œil à notre niveau il y a des civilisations
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Interlocuteur : Mon apprentissage de la vie, la façon avec laquelle j’ai appris à appréhender la vie ne
correspond pas avec ce que tu dis.
En règle générale les individus qui nous ont « éduqué » sont eux-mêmes coupés de leur universalité,
castrés de leur infinitude, ils sont limités dans leurs perceptions, ceci explique peut-être cela. La
réalisation de l’éveil total est exprimable au niveau des mécanismes qui l’animent mais l’endroit où cela
te conduit c’est inexprimable. Il pourrait peut-être y avoir des éducations avec un environnement plus
propice à la réalisation de l’ultime, mais il y a des cactus et des lotus, certains environnements vont
convenir pour l’un mais pas pour l’autre. C’est tout le temps le bon moment pour réaliser l’éveil,
n’importe où, il n’y a pas de conditions favorables. L’un peut aller dans un temple, dans un milieu où
l’on pratique la méditation, cela va peut-être lui faire du bien mais il ne va jamais s’éveiller, et il y en a
un autre qui ne cherche rien, qui ne connaît rien à la méditation, qui est dans un environnement
stupide de compétition commerciale et l’éveil va se produire pour lui. L’éveil total peut se produire
pour chacun, quelques soient les conditions de vie, mais encore faut-il être attentif et cette attention
peut inviter à des modifications du mode de vie. Si tu as été éduqué à croire que l’essentiel c’est d’avoir
et que tu consacres ta vie à amasser de l’argent, si tout d’un coup tu bascules dans la conscience
absolue cela risque de changer. L’avoir ou le savoir n’apporte pas le bonheur, si tu as été éduqué à
apprendre par cœur, à savoir, à mémoriser beaucoup d’informations et à les recracher sur commande,
l’éveil total te fera voir toutes les misérables limites de ce conditionnement. Aujourd’hui, grâce à
internet, tout le monde peut avoir accès à des milliards de gigabits d’informations, plus besoin
d’hypertrophier sa capacité à mémoriser au détriment d’autres parties du cerveau beaucoup plus
importantes pour le bonheur. Ce n’est qu’un début, bientôt nous aurons accès à l’éducation chimique
avec la possibilité d’apprendre par injection de banques de données d’informations sous forme liquide,
il y aura aussi les super intelligences artificielles qui vont être mises à notre service, il y aura quelques
zones de notre cerveau souvent sur activées aujourd’hui qui pourront se reposer et d’autres zones un
peu, voire totalement endormies qui pourront en profiter pour s’activer. Les zones du cerveau de la
créativité, de l’extase, de l’amour, de la contemplation, pourront être activées en mode pleine
puissante et cela risque de déclencher pas mal d’éveils totaux. C’est un peu comme un arbre fruitier qui
aurait perdu beaucoup de ses branches suite à une tempête violente et qui pendant un temps consacre
son énergie à se reconstituer et ne donne plus de fruits, une fois reconstitué il va redonner des fruits.
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I : Lorsque je transcris les enregistrements audio de ces conversations, j’oublie des mots, mon cerveau
ne les entend pas.
Tu dis : « mon cerveau ne les entend pas » comme si il y avait « toi» et « ton cerveau » ?
Interlocuteur : Il y a mes oreilles et ce que le cerveau fait, parce que les mots que j’oublie, mes oreilles
ont bien entendu les sons, c’est pour cela que j’ai dit c’est mon cerveau qui n’entend pas.
Ok, celui qui dit « mon cerveau » c’est comme s’il était dissocié du cerveau et qu’il dit : Ceci est mon
cerveau, comme certains disent il y a le corps et l’esprit.
Oui je comprends ce que tu dis, je te propose une occasion d’aller dans cet espace où, sans que nous
nous en rendions compte en général, l’illusion de la division prend forme. Effectivement dans de
nombreuses circonstances nous utilisons certains termes pour leur côté pratique, pour localiser de
façon médicale et/ou pratique les organes du corps. Nous utilisons alors des mots comme bras, jambes,
cerveau etc. Parfois des mots plus anciens sont utilisés comme l’esprit en opposition au corps, c’est
pratique et cela peut aider à décrire et à définir, c’est descriptif et utile dans certaines circonstances. Ce
qui est essentiel à saisir c’est que les mots et les descriptions ne peuvent pas traduire la vérité ultime.
Le corps est la prolongation du cerveau, il n’y a pas deux, le corps et l’esprit ne font qu’UN. Dans
certaines circonstances, dans un milieu médical par exemple, pour mieux localiser nous allons dire le
cerveau et le corps, c’est pratique et peut aider à diagnostiquer, à comprendre les mécanismes qui
nous animent et développer les sciences médicales. En disséquant l’infini que nous sommes par des
mots et des pensées à des fins pratiques, nous pouvons vite croire qu’il y a plusieurs choses séparées
les unes des autres, et cette croyance peut s’imposer à nous comme une vérité absolue alors que ce
n’est qu’une vérité relative. En réalité, dans l’absolu il n’y a qu’UN qui est infini. En plongeant dans cet
infini que nous sommes nous pouvons respecter des paliers de décompression : Nous sommes
constitués « d’organes », 1er palier, qui sont constitués de « cellules », 2ème palier, elles-mêmes
constituées de molécules, 3ème palier, qui sont constituées « d’atomes », 4ème palier, à ce niveau, pour
la plupart des individus la perception devient floue, et plutôt que d’avouer qu’ils ne voient pas bien ils
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C’est ce que peut faire la recherche de la vérité, te laisser sans voix et sans pensées, et là s’ouvre la
possibilité de réaliser ce que tu cherches, de réaliser que le chercheur est une farce. L’éveil total
réalisé, c’est totalement incarné, ce n’est pas de la théorie, il se produit un phénomène, c’est
instantané mais il se produit « quelque chose », un phénomène qui au final puisqu’il te conduit là où tu
as toujours été, peut aussi être qualifié de « non phénomène ». Ce qui est développé ici peut conduire
au cœur du cœur, c’est nous, c’est ce que nous sommes, nous parlons de notre réalité ultime. Si nous
revenons au début lorsque tu dis « mon cerveau » n’entend pas, c’est une forme de
déresponsabilisation de te dire qu’il y a le cerveau qui n’entend pas mais le cerveau c’est toi donc il
serait préférable de dire « je n’entends pas ». De là tu vas pouvoir te prendre en main et tu pourras te
demander pourquoi tu n’entends pas lorsque nous abordons certains sujets, pourquoi il y a quelque
chose qui brouille la réception, il y a une foule d’émotions parasites qui bloquent la réception, sens-toi
responsable. Si tu dis mon cerveau, mon âme, mon esprit, comme si c’était quelqu’un d’autre, tu peux
croire que tu n’es plus responsable de rien c’est un peu comme un dieu qui décide de tout et toi qui
subis et ne peux rien faire. C’est une déresponsabilisation bien commode pour éviter les remises en
question et le changement concret, tu attends que quelqu’un vienne te libérer mais de quoi ? De ta
déresponsabilisation ! Prends-toi en main, toutes les capacités sont là, il faut les utiliser et pour cela il
faut se sentir 100% responsable. Tu dis ok, je n’entends pas cela parce que je ne veux pas entendre, il y
a des émotions et je fuis, dis-toi la vérité, c’est plus facile pour arriver à la vérité absolue. Quelles sont
ces émotions ? Qu’est-ce que je ressens vraiment ? (Silence)
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Ce qui est exprimé aujourd’hui va être assimilé tout ou en partie par certains et d’autres vont passer à
côté. Certains vont passer à côté parce qu’ils n’ont pas la capacité d’assimiler, de digérer ce genre
d’aliments, d’autres ont la capacité mais leur conditionnement et leurs croyances les parasitent. Pour
réaliser la conscience ultime il n’est pas nécessaire de connaître beaucoup de choses, d’être un grand
savant, un grand connaissant au contraire cela peut être un obstacle. Les mots particules, atomes,
molécules, etc. peuvent paraître bien savants mais si tu te penches un peu dessus c’est assez simple,
c’est souvent expliqué de manière compliquée par des individus qui se valorisent à travers l’idée que
cela puisse être compliqué mais ce n’est pas si compliqué que cela et en plus quand tu commences à le
ressentir et le vivre pleinement, ce n’est plus compliqué du tout c’est d’une évidence enfantine. Les
enfants ressentent en général facilement leurs infinitudes, ils se ressentent être mais ne sont pas
conscients, il est possible de ressentir sans comprendre, il est également possible de ressentir et de
comprendre et à un certain niveau de ressenti et de compréhension qui fusionnent, c’est l’éveil total.
Face à l’infini que nous sommes, lorsque le ressenti devient compréhension et que la compréhension
est pleinement ressentie cela produit l’éveil total. Personne ne cherche à définir quoi que ce soit
puisqu’il est cela, ce n’est pas « quelque chose » à définir ou à réfléchir c’est « quelque chose » à vivre
et nous sommes cela. C’est simple, c’est possible de comprendre simplement, nous sommes constitués
d’organes qui sont constitués de cellules qui sont constituées de molécules qui sont constituées
d’atomes qui sont constitués de particules atomiques et là, actuellement sur terre l’observation
scientifique stagne un peu mais c’est enfantin même si ce n’est pas encore admis par beaucoup, ces
particules forment des univers dans lequel il y a des galaxies, dans ces galaxies il y a des systèmes
solaires avec des planètes, avec des êtres qui vivent dessus et ceci à l’infini, nous sommes nous-même
vivants sur un planète qui est la particule d’une particule d’un atome d’un être infiniment grand dans
lequel nous sommes et qui est lui-même dans un être ou autre chose à l’infini. Tout cela ce sont des
mots, du blablabla pour retranscrire « quelque chose » que nous sommes, et ce que nous sommes est
au-delà des mots, paf ! c’est tout de suite maintenant, nous pouvons ressentir cela, nous pouvons
réaliser cela, nous sommes cela. Arrivé là le silence arrive spontanément, pas besoin de faire de la
méditation silencieuse, nous rentrons dans une auto contemplation, c’est tout de suite, dans la pomme
que tu es en train de savourer, c’est l’infini qui mange l’infini. (Rire) Des « univers particules » qui se
mélangent avec des « univers particules » sous une forme ou sous une autre et ceci avant les mots
« univers particules » un enfant de sept ans peut comprendre, pas besoin de faire de grandes études, la
science n’est pas forcément un truc compliqué et indigeste. Parfois certains pensent que cet infini c’est
dieu, mais en fait ce n’est pas quelque chose que nous pouvons définir avec des mots et dieu c’est
encore un mot, l’infini aussi est un mot en fait tu ne peux que le réaliser en étant totalement conscient
d’être cela et nous sommes tous cela et tout est cela, supraconscient ou non. Etre conscient d’être de
l’infini prenant conscience de lui-même c’est l’ultime réalisation, et quelle que soit la description c’est
avant la description, avant la pensée, la description et la pensée sont englobées dans cela.
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Interlocuteur : Je me sens coupable de vivre du plaisir dans mon travail. Je crois que je dois souffrir pour
arriver à de bons résultats, les choses ont de la valeur si j’ai souffert pour les avoir, si ce n’est que du
plaisir je me mets à culpabiliser, je me sens coupable.
Interlocuteur : Je me sens mal j’ai une sensation de malaise, j’ai peur que l’on vienne me faire des
reproches et si quelque chose se passe mal je me dis que c’est une punition parce que j’ai pris trop de
plaisir et que c’est la preuve que ce n’était pas bien.
A force de répéter des schémas de comportements, même s’ils ne sont pas agréables ils sont tout de
même confortables puisque ce sont des habitudes qui te permettent de rester dans le connu, ta zone
de confort n’est pas bousculée. Pour la culpabilité c’est typique, l’individu se culpabilise et lorsqu’il se
sent bien coupable d’avoir fait quelque chose défini comme mal, il s’auto-punit ou il se fait punir, il
trouve un moyen de vivre la punition, et une fois la punition subie il retourne à ses schémas de
comportements habituels, sans remise en question. A un moment donné il serait peut-être bon
d’enclencher la responsabilisation, si tu fais une erreur, tu assumes et tu te responsabilises, tu essaies
de réparer tes erreurs, tu t’améliores. L’être humain fait des erreurs c’est comme cela, c’est un mode
d’apprentissage, il peut en tirer les leçons, réparer et ne pas les répéter en se responsabilisant et en
s’améliorant. Le sentiment de culpabilité est rattaché à quoi ? Qui se sent coupable ?
Interlocuteur : Qui se sent coupable ? Je suis incapable de répondre, j’ai juste l’impression que cela vient
de loin dans le temps avec toujours cette sensation de faire mal, d’être en train de faire quelque chose
de mal, mais je ne sais pas d’où cela vient.
La pensée se forge sur la base d’un conditionnement, d’une culture, de croyances, de valeurs qui
peuvent être sages ou pas, justes ou pas. Ce conditionnement c’est comme un tuteur qui peut aider à
faire pousser la jeune plante mais il peut aussi l’abîmer. Dire aux individus : Ça c’est bien et ça ce n’est
pas bien, en leur inculquant un système de valeurs après les avoir castrés de leur propre sensibilité
c’est un bon moyen de transformer un humain en mouton. N’ayant plus de références propres liées à
leur sensibilité, ils vont se soumettre à des autorités qui vont décider pour eux du bien et du mal, des
autorités censées représenter le bien évidemment. Si tu permets à l’être humain de s’épanouir dans un
environnement favorable, il va développer sa propre sensibilité. Cette sensibilité, sauf dans de rares cas
de tares génétiques qui doivent être traitées médicalement, permet à chacun de sentir naturellement
le bien et le mal. L’individu sain avec une sensibilité « non castrée » va naturellement être bienveillant
avec lui et avec les autres. Cela ne veut pas dire qu’il ne fera pas d’erreurs, mais il va réparer ses
erreurs et il va progresser, s’améliorer. Nous sommes codés pour naturellement nous améliorer et
progresser et si tu permets aux individus de s’abandonner à cet ordre naturel qui est en eux, tout est
plus simple et juste. En général, les individus pensent que l’ordre c’est les règles et les lois établies par
des cerveaux malades, drogués au pouvoir et à l’argent, cela n’est pas l’ordre c’est la maladie mentale.
L’ordre naturel, l’anarchie pacifique est en toi, cela se produit naturellement quand tu n’es pas coupé
de ta sensibilité, il n’y pas besoin de règles pour te dire ça c’est bien et ça c’est mal, tu le sens. Un petit
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La culpabilité c’est cela, c’est un processus qui invite les gens à se déresponsabiliser de leur propre
souffrance. A la base de la culpabilité il y a un être souffrant qui se réfère au bien et au mal par rapport
à des dogmes et des croyances parce qu’il a perdu le contact avec lui-même, avec sa sensibilité.
Évidemment, torturer quelqu’un c’est mal mais y a-t-il quelqu’un qui a besoin de nous le dire ? C’est
évident parce que nous sommes sensibles, juste la pensée de torturer quelqu’un est horrible. Quand tu
es en accord avec ta propre sensibilité tu n’as pas envie de souffrir et/ou de faire souffrir les autres. Si
tu ressens l’envie de souffrir ou de faire souffrir c’est l’expression d’une maladie, comme quelqu’un
d’alcoolique qui a bu et qui fait n’importe quoi. Nous avons bu du conditionnement judéo-chrétien ou
d’autres conditionnements du même niveau de toxicité. Ces conditionnements sont issus à la base
d’enseignements pleins de sagesses qui ont été totalement trahis par les clergés corrompus et les bien-
pensants en place et maintenant nous nous retrouvons dans une civilisation qui n’est pas du tout
civilisée, les civils sont soumis aux diktats d’organisations criminelles militarisées hyper violentes. Le
changement commence en soi, toi à l’intérieur de toi. Quand tu es face à la culpabilité, demandes-toi
qui culpabilise ? Comment cela fonctionne-t-il ? D’où cela vient-il ? Qui se réfère à quelles règles ? Où
est la perte de contact avec ta propre sensibilité ? Si ça ne sent pas bon il n’y a pas besoin que
quelqu’un nous dise que ça ne sent pas bon, nous le sentons, à moins que notre odorat ait été
complètement abîmé par une « éducastration ». La beauté de l’enseignement de la méditation
sensuelle* du Maitraya Raël est, entre autre, de permettre aux gens qui ont été brimés et abîmés dans
leur sensualité de retrouver leurs capacités de jouir de leurs sens. Nous sommes faits pour le plaisir et
ça passe par les sens, nous sommes de la matière organisée animée pour le plaisir et quand ce
fonctionnement est contrarié d’une manière ou d’une autre, l’amour spontané, la bienveillance
spontanée se transforme en comportements violents et misérables. C’est une mutation de notre
réalité, et notre réalité ultime quand elle est retrouvée, révèle que chacun a en lui son propre guide,
chacun est son propre Bouddha qui va se référer à la sagesse universelle qu’il est. Nous pulsons sur le
tempo de la sagesse universelle, cette sagesse est pur amour et bienveillance. La perte du bon tempo
est due à celui qui dit « je me sens coupable » qui est ce « je » ? Qui est ce « je » qui ressent de la
culpabilité ? Ce « je » renvoie à la mémoire, au passé, à une notion du bien et du mal inculquée par une
éducation. Si la morale permet d’éviter la criminalité et bien parfait mais à la base si les individus ne
sont pas castrés dans leur sensibilité et dans leur sensualité ils ne deviennent pas criminels et dans ces
conditions il n’y pas besoin de morale ni de dogmes, c’est à la base qu’il faut permettre aux individus
d’être et de s’épanouir. La société doit s’organiser pour permettre à l’individu de s’épanouir
pleinement. Le bien-être et l’épanouissement des individus c’est le bien-être et l’épanouissement de la
société humaine. La première dualité qui engendre le premier conflit d’où découlent tous les autres
conflits, toutes les guerres, c’est cette croyance qu’il y a deux, la pensée et le penseur sont-ils deux ?
Qui se sent coupable, qui est ce « quelqu’un » ? « Je » me sens coupable qui est ce « je » ?
Interlocuteur : En fait j’ai l’impression que la culpabilité arrive avant qu’il y ait quelqu’un pour dire « je
me sens coupable »
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Interlocuteur : En fait je me rends compte que j’ai du mal à vivre ma vie s’il n’y a pas de problèmes, s’il
n’y a pas de stress, de soucis, un truc à penser ou quelque chose dont je dois me méfier.
Tu n’as qu’à juste te dire qu’il n’y a pas de problème qu’il y ait des problèmes, cela simplifiera
beaucoup les choses. Maintenant la quête continuelle de problèmes, avec la recherche de solutions
tout cela ça nourrit quoi ?
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Interlocuteur : Le fait qu’il y ait un penseur suscite le fait qu’il y ait un problème à résoudre, s’il n’y a pas
de problèmes, il n’y a pas besoin de penseur.
Ce n’est pas un problème qu’il y ait des problèmes cela fait partie de la vie et certains problèmes vont
demander l’activation de la pensée pour être résolus, mais es-tu la pensée ?
Pourtant il existe un espace, que tu connais un peu je crois, qui n’est pas dans le sommeil et qui n’est
pas dans la pensée. Cet espace existe, il est possible de le découvrir en méditation profonde ou lors
d’instants de beauté, d’émerveillement, de contemplation sensuelle, de rire intense et autre, lorsque
nous sommes dans cet état dans lequel nous ne dormons pas et dans lequel nous ne pensons pas, nous
existons tout de même. Si tu dis : « je suis la pensée » et que la pensée s’arrête, tu ne devrais plus être.
(Silence)
Interlocuteur : C’est dingue mais je n’ai rien écouté de tes dernières phrases et pourtant ce que tu as dit
a produit en moi une sensation physique qui est hyper forte.
Oui parce que ce ne sont pas les mots qui sont intéressants, les mots ne sont que des ondes porteuses
de la réalisation qui s’est produite en « moi », ce qui est dit ce n’est pas très important c’est juste un
support, ce sont des ondes porteuses de la supraconscience infinie réalisée qui induit chez certains des
réactions physiques spécifiques. Pour certains c’est quelque chose de très fort et d’autres ne seront pas
réceptifs, ils ne ressentiront pas grand-chose. Ce qui est dit est incarné, c’est vécu pleinement, je suis
ce que je dis mais il n’y a pas « je » qui est, c’EST. Quand je dis que « penser être supraconscience de
l’infini » ce n’est pas « ETRE supraconscience de l’infini » et qu’ETRE est en amont de la pensée, c’est
une vérité pleinement réalisée. La distorsion est souvent issue du fait que les individus pensent ETRE et
la pensée « JE SUIS » ce n’est pas ETRE, dire « JE SUIS » ceci, cela, se définir ce n’est pas ETRE, et dans
ETRE, qui EST ? Y a-t-il quelqu’un pour ETRE ? (long silence)
L’immersion dans ce long silence total est parfumée de plus de vérité que dans tout ce qui peut être
dit. L’ultime vérité ne peut pas être dite, elle ne peut pas être exprimée, elle est inexprimable. Dès
qu’elle est exprimée elle est trahie, elle est trop vaste, elle est infinie, trop vive, elle bouge tout le
temps, comment décrire « quelque chose » d’infini qui bouge tout le temps ? C’est carré, c’est rond,
c’est ovale, c’est triangulaire, ça prend toutes les formes et en même temps c’est sans formes. C’est le
« sans formes » qui prend toutes les formes, le « sans formes toutes formes » en même temps, la vérité
se trouve là, avant la pensée. La pensée coupe, dissèque, elle a son utilité, c’est bien pour le quotidien,
pratique pour classifier, pour le besoin de progresser scientifiquement. Il me semble qu’une civilisation
évoluée scientifiquement utilise peu la pensée ou la parole, une civilisation évoluée scientifiquement
est télépathe, la télépathie c’est direct, sans les mots, la pensée est émise juste pour envoyer quelques
informations et puis il est probable que les communications évoluent très vite vers la communion dans
- 153 -
*Voir www.rael.org
Dans certains états méditatifs il arrive que la mémoire s’active intensément. Tu commences à rentrer
dans un état méditatif profond, qui n’est ni dans la pensée ni dans le sommeil, une sorte de
contemplation de l’infini qui se contemple lui-même, et il peut y avoir parfois des expériences qui n’ont
pas été digérées et assimilées qui remontent à la surface. Ces expériences non digérées créent des
blocages, les différentes réactions qui doivent se produire pour approfondir la méditation sont
ralenties, voire bloquées c’est un peu comme une mauvaise digestion. Quand il y a une mauvaise
digestion, cela peut gêner tes activités, tu as mal au ventre, envie de vomir etc., le corps produit des
réactions afin de te libérer de cette indigestion, et là tu dois attendre que l’indigestion passe. Tu laisses
faire le corps, tu t’allonges, tu bois de l’eau ou une tisane digestive, tu fais ce qu’il faut pour soutenir les
capacités d’autoréparation et d’auto- régulation du corps. Dans ces états méditatifs profonds cela peut
arriver qu’il y ait des « remontées » de mémoires qui ramènent à la surface des choses qui n’ont pas
été dénouées. Le cerveau active un processus de digestion, il profite de la méditation profonde et il
nettoie, c’est comme quand on jeûne pendant plusieurs jours, ça nettoie, il y a ici un phénomène de
nettoyage « émotionnel » qui peut être associé à des réactions intenses, il peut y avoir des images du
passé qui reviennent à la surface avec des émotions et ça nettoie. Mieux vaut être détendu par rapport
à ce processus de nettoyage, que ce soit triste ou joyeux, il faut laisser faire l’organisme un peu comme
quand tu as une mauvaise digestion, être confiant dans cette capacité d’autoréparation que les Elohim
ont mis en nous, ça se fait tout seul, il n’y a pas besoin de s’agiter outre mesure .Si c’est trop fort tu vas
te promener, puis tu reviens, tu reprends ta méditation, mais au bout d’un moment tout rentre dans
l’ordre, « l’indigestion » passe et tu peux revenir à la méditation avec une plus grande légèreté, soulagé
d’un poids souvent inconscient au début de la pratique méditative. Le cerveau régule des événements
qui ont eu du mal à être digéré et cela fait du bien, après cette régulation la méditation est encore plus
profonde et intense. C’est un truc à savoir parce que quand on arrive à ce stade lors de certaines
pratiques méditatives, il ne faut pas s’en inquiéter outre mesure. Si ça pleure ça pleure, si ça rit ça rit, si
ça tremble ça tremble, si ça transpire ça transpire, si ça a froid ça a froid, si ça s’inquiète et bien ça
s’inquiète... Savoir que ce phénomène de remontée « émotionnelle » peut se produire permettra peut-
être de rester un peu plus serein. Il peut y avoir des moments où c’est moins serein mais ce n’est pas
un problème qu’il y ait des problèmes, ce n’est pas un problème qu’il y ait des traversées étranges. Tu
as été intoxiqué, par la médiation tu nettoies les toxines et tu laisses faire et puis plus tu vas
approfondir et plus tout ça va se dissiper, les nuages se dissipent et doucement, le soleil de la
supraconscience peut réchauffer l’être qui va pouvoir pleinement s’épanouir. Ce processus peut
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Interlocuteur : J’entasse des livres, j’entasse des souvenirs…je remplis les étagères de centaines de livres,
je fais des piles partout dans mon appartement.
Il arrive souvent que les individus accumulent, ils accumulent de l’avoir, du savoir, du pouvoir, des
applaudissements, de la reconnaissance, des diplômes… ils accumulent. Cette accumulation est
l’expression d’un besoin de se sentir rempli, et pour se sentir remplis ils croient avoir besoin
d’accumuler toutes sortes de trucs, parce qu’ils ressentent quelque chose qu’ils appellent parfois « se
sentir vide ». Il faut comprendre que c’est « celui » qui crée la sensation du vide qui crée le besoin de se
remplir, en réalité nous sommes déjà pleins, si vraiment tu découvres cette vérité tu vas te rendre
compte que tu es plein de vide et que le vide est plein de tout. TOUT, c’est toi et toi c’est RIEN. En
général en accumulant des livres ou autre chose, l’individu cherche quelque part à éviter ce contact
avec ce qu’il appelle «se sentir vide ». Les mots « se sentir vide » et les mémoires associées à ces mots,
c’est quelque chose de parfois inquiétant, mais l’expérimentation du vrai vide, de la réalité du vide
absolu, c’est extatique, c’est une mélodie d’une beauté inexprimable. Sentir réellement que l’on est
constitué de vide qui est la source du plein, sentir que le vide est le socle du plein, c’est l’unification,
nous sommes déjà pleins, nous sommes UN, c’est une sensation d’unité. Réaliser concrètement que
nous sommes unis c’est réaliser l’unification universelle qui est déjà là. C’est rigolo de voir que l’on est
déjà rempli, que les individus cherchent à remplir et que « celui » qui cherche à remplir cherche à
remplir parce qu’il cultive la croyance qu’il est vide alors qu’il est plein. (Rire) Il est plein de rien, c’est-à-
dire qu’il est rempli de vide ! C’est notre nature profonde. C’est inexprimable, c’est très délicat à
exprimer, les mots n’arrivent pas à expliquer ce phénomène, les pensées non plus, c’est avant les mots
et les pensées, et c’est possible de le réaliser mais pour ça il faut accepter que le vide, tel que la
majorité des individus le conçoit par rapport à leur mémoire et à des notions de manque, ce n’est pas
le VIDE absolu. Le VIDE absolu, qui est rempli de tout, en parler c’est bien, les mots sont la partie visible
de l’iceberg mais il est possible d’aller plus profond, c’est une invitation pour ceux qui accumulent, ils
peuvent aussi accumuler des pensées, ils peuvent accumuler tant de trucs, les individus accumulent
parce qu’ils ont peur de leur nature profonde, ils ont peur d’eux-mêmes, ils ont peur de contacter le
fait que eux-mêmes sont vides et que le seul moyen d’être rempli, c’est sentir à quel point on est
absolument vide de tout, c’est-à-dire rempli de rien, c’est le seul moyen de sentir que ce vide est
rempli, on est complet, on est rempli, on ne peut rien rajouter, qu’est-ce que les individus veulent
rajouter ? Qu’est-ce qu’on peut bien ôter aux individus ? Ils sont déjà complets, mais la croyance qu’il
manque quelque chose génère l’envie de compenser par le besoin d’avoir beaucoup de diplômes, de
savoir beaucoup de choses, d’avoir beaucoup d’argent, de pouvoir, d’accumuler beaucoup de petites
ou de grandes choses, d’avoir beaucoup de pensées, beaucoup d’idées, beaucoup de partenaires
sexuels …beaucoup, beaucoup,…(rire) Tout est là, nous sommes constitués et constituants d’un vide
qui est rempli de tout, qui est rempli à ras bord de tout, c’est une bénédiction, c’est un alléluia
permanent, c’est la plénitude de l’ETRE. Ceci n’empêche pas d’avoir, de savoir, oui, dans le monde
relatif, il faut remplir son frigidaire, on a besoin de remplir certaines choses sur le plan matériel, mais il
ne faut pas que cela masque la crainte du « vide-plein » que nous sommes. Il y a des besoins
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Interlocuteur : Je ressens du calme, c’est calme. Il y a moins de bruit dans ma tête. C’est comme si avant
il y avait plein de gens qui parlaient en même temps dans ma tête, c’était très bruyant, et maintenant
après t’avoir écouté et ressenti, ce n’est pas le calme absolu, mais c’est comme si il n’y avait plus qu’une
personne qui parlait à la fois. Le flot des pensées est nettement moins fort qu’avant.
Oui, c’est déjà bien, ça se calme, ce sont les nuages qui se dissipent c’est super, continue. Parce qu’il y a
encore une voix.
Ah, mais c’est bien la musique. La musicalité c’est mieux. La voix ça peut-être la pensée, une pensée
très concrète, rationnelle, logique, sensée. La musique, c’est déjà plus mélodieux, la mélodie, ça n’a pas
forcément de sens, c’est pas mal, puis au bout d’un moment il n’y a même plus personne pour penser
la musique, tout est musique, tout est musicalité, la vie est musicalité. Tout EST, tout est son, et pour
que tout soit son il faut que ces sons soient délicatement déposés sur une couche de silence absolu, le
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Interlocuteur : La musique, c’est en général la musique que j’écoute en ce moment, elle tourne en
boucle dans ma tête.
Interlocuteur : Et oui, ce sont des musiques. Maintenant, ça rejoint quand même ce que tu dis dans le
sens où je ne me chante pas les paroles de la chanson. J’entends la musique c’est ça que j’entends, et
après quand c’est les voix, souvent c’est parce que je me raconte le livre que je suis en train d’écrire, là,
en ce moment une nouvelle scène s’écrit et la voix me raconte cette scène.
A un moment donné, c’est comme les individus qui mettent la radio à tue-tête dans leur appartement
parce qu’ils ont peur de contacter ce qui se produit en eux. Ils mettent de la musique pour éviter le
silence nécessaire à l’écoute de soi, ils évitent le calme, ils sont agités.
Interlocuteur : C’est pour ça que c’est fort pour moi de faire la méditation du vide, donnée par Raël,
parce qu’en fait, je me rends compte que c’est possible…alors c’est sûr que pendant vingt minutes de
méditation, je ne tiens pas vingt minutes sans penser à rien, mais je tiens une seconde, deux secondes…
Qui essaie de tenir ? « Celui » qui essaie de tenir c’est « celui » qui pense, ou plus exactement la pensée
crée « celui » qui essaie de tenir. C’est pour ça que ça ne marchera jamais, ça ne marchera jamais
vraiment. Tu ne peux pas faire le vide si « celui » qui fait le vide est « celui » qui justement ne veut pas
faire le vide, « celui » qui veut faire le vide de pensées est justement « celui » qui fait la pensée c’est
une pensée, la pensée crée la pensée.
Si, continue, il faut voir ce phénomène, il faut observer qu’il y a une pensée, une pensée « je dois faire
le vide », c’est une pensée et une pensée c’est une pensée, point à la ligne, pas plus, pas moins, il ne
faut pas aller plus loin que ça. C’est une pensée, voilà, fini, pensée de « je dois faire le vide. Tu peux te
visualiser comme un végétal, une belle plante, ou comme un minéral, un joli cailloux, et puis plus rien, il
n’y a plus personne qui cherche à visualiser quoi que ce soit. Le cerveau vibre à différentes fréquences
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A un moment donné on arrivera avec plus de sagesse et de méditation, à utiliser cet outil qu’est la
pensée d’une manière beaucoup plus fine, nous l’utiliserons pour communiquer par la télépathie, nous
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Après la réalisation de l’éveil total, la vie reprend son cours plutôt « normalement » avec les activités
du quotidien. L’éveil total n’apporte aucun super pouvoir, tu réalises la supraconscience, tu es la
conscience de l’infini conscient d’être l’infini conscient, tu l’as réalisé et tu le vis au quotidien mais
quand tu as envie de pisser tu vas pisser ! (rire) Si tu fais une indigestion, tu as une indigestion, si tu ris
tu ris, si tu pleures tu pleures, c’est évident mais j’aime le souligner parce que certains pensent que la
réalisation de l’état de Bouddha apporte des pouvoirs particuliers. En fait, après l’éveil total tout est un
peu plus simple, la vie n’est plus perçue tout à fait de la même façon, l’éveil total permet de retrouver
une certaine fraîcheur, la fraîcheur de l’enfance, une certaine innocence, une certaine pureté, mais ce
n’est pas pareil que dans l’enfance parce qu’enfant tu ES mais tu n’es pas conscient d’être, et encore
moins conscient d’être conscience de l’infini. Après avoir traversé l’épreuve du « non être », il est
possible de retrouver « l’être », et le contraste entre être sans être conscient d’être qui est vécu dans la
petit enfance, et être en étant conscient d’être peut s’exprimer justement parce qu’il y a contraste, et
cette conscience d’être peut s’élever à l’ultime conscience d’être l’infini conscient d’être conscience de
l’infini. Sans contrastes, pas de conscience ni de supraconscience.
*Voir : www.paradism.org
**Voir : www.rael.org
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Par rapport à l’infini il n’y a rien que nous pouvons supprimer et rien que nous pouvons rajouter.
Interlocuteur : Tu veux dire que dans l’infini le gaspillage cela n’existe pas ?
Et bien si, nous sommes en train de parler de gaspillage et nous sommes l’infini, donc dans l’infini le
gaspillage peut exister. A notre niveau de l’infini le gaspillage existe, il est relatif à quelque chose, nous
pouvons avoir en trop ou pas assez mais dans l’absolu il n’y a pas trop ou pas assez, l’infini reste et
restera infini, il a une masse infinie, une distance infinie, tout est infini, tu ne peux pas supprimer ou
rajouter quelque chose à l’infini, tout ce que nous pourrions supprimer ou ajouter fait déjà partie de
l’infini et nous sommes cela. C’est intéressant de le voir sous cet angle, au niveau relatif nous pouvons
parler de gaspillage mais au niveau absolu, qu’est-ce qui peut être supprimé ou rajouté ? Rien !
Interlocuteur : Finalement ce sont les vases communicants, rien ne se perd, tout se transforme.
« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme» oui, c’est ça. Le TOUT se transforme en une
infinie diversité et ce TOUT sous sa multitude de formes diverses et variées est en fait UN constitué de
RIEN. Ce qui est dit ici ce sont des mots qui induisent des pensées mais il est nécessaire pour
réellement comprendre, d’aller au-delà des mots et des pensées, c’est une perception directe avant les
mots ou la pensée. Certains ressentent au-delà des mots et des pensées une forme de frisson dans le
corps, une forme de « chatouillement» et c’est parfait c’est le moment de rire, le chatouillement va
peut-être conduire à la réalisation de la conscience totale, à l’ultime réalisation avant les mots et la
pensée. Si tu restes dans la sphère des mots ou des pensées tu peux vite te dire que c’est vraiment
délirant ou que tu ne comprends pas grand-chose, ressens ! Laisse-toi chatouiller, rigole, nous sommes
cela, nous ne sommes pas en train de parler d’un concept intérieur ou extérieur ou éloigné, c’est direct,
c’est tout de suite c’est ce que nous sommes avant les mots ou les pensées. « Nous sommes » «TOUT »
« nous sommes » « RIEN » sont des mots qui stimulent la pensée et ce qui EST, est avant la pensée ce
n’est pas pensable. Le mot « TOUT » par exemple « TOUT se transforme » nous avons tendance à
mettre une image, un concept derrière le mot « TOUT » et pour le mot « RIEN » c’est pareil, il y a
souvent beaucoup d’émotions derrière ces mots parce qu’ils font partie du relatif, « TOUT » ou
« RIEN » existent par rapport à quelque chose, par exemple un compte en banque plein d’argent ou
vide, « tout » ou « rien » permettent évidemment de donner une idée de quantité dans le quotidien de
la vérité relative, mais dans l’absolu « TOUT » et « RIEN » ne font qu’UN c’est le yin et yang qui se
nouent et se dénouent inlassablement, créant une dynamique universelle infinie de ce « TOUT » ou de
ce « RIEN» que nous sommes mais encore une fois, ressentons au-delà des mots, nous sommes cela,
ressentez ! C’est très concret nous sommes cela, nous sommes constitués et constituants de l’univers
infini. (Silence)
Tout manger ou ne rien manger, évidemment que cela existe, il y a des individus qui meurent de faim
parce qu’ils n’ont rien à manger et d’autres qui s’intoxiquent et se créent des maladies parce qu’ils
mangent trop, la notion de trop et de trop peu, de tout ou de rien a toute sa signification dans le relatif,
dans notre incarnation biologique, à notre niveau c’est évident. Mais celui qui a tout à manger et celui
qui n’a rien à manger sont englobés et sont ce « TOUT - RIEN », ils sont la même « chose ». A l’échelle
de nos sens il y a deux individus mais en fait, dans l’absolu il n’y a qu’UN. Les mots et les pensées
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Interlocuteur : En ce moment je fais de la gym, et je prends tout à coup conscience de mon corps, j’ai
conscience que j’ai un dos, des omoplates, des membres qui s’articulent de façon cohérente et agréable.
Je prends conscience de mon cerveau qui anime tout cela.
Les mots « omoplates », « dos », « cerveau » ne sont pas les « omoplates » « le dos » ou « le cerveau »,
c’est une pensée « omoplate », une pensée « dos », une pensée « cerveau » et ces pensées peuvent
être transformées en mots mais le mot ou la pensée n’est pas la chose. Le fait que l’attention soit
portée sur certaines parties du corps permet d’amplifier éventuellement le ressenti de ce corps, ce
ressenti peut parfois produire une compréhension. C’est une très bonne chose, il faut y aller à fond, et
peut-être à un moment tu vas percevoir que c’est une compréhension fragmentée. Il y a « quelqu’un »
qui cherche à comprendre qu’il EST, c’est parfait, s’il EST et s’il ressent vraiment qu’il EST la
compréhension et la conscience jaillissent sans que personne ne cherche à « avoir » conscience, la
conscience EST sans « personne » pour « avoir » conscience, ce n’est pas de l’avoir, c’est de l’être. C’est
un peu comme si le soleil cherchait à avoir des rayons de lumière pour briller, mais il EST les rayons, il
brille. A cet instant, nous ouvrons les portes de la conscience ultime que nous pouvons aussi appeler
supraconscience, il y a « celui » qui cherche et celui qui EST et un jour peut être que le « chercheur »
comprendra par une perception directe que ce qu’il cherche c’est ce qu’il EST, donc il n’y a plus de
chercheur. Il n’y a pas « je prends conscience de mes omoplates » il y a juste « omoplate moi », et puis
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Mais si ! Dans la méditation sensuelle Raël, béni soit-il, explique très clairement la reprogrammation,
c’est un point clef de la méditation sensuelle.
Interlocuteur : Oui, mais comment on fait pour se reprogrammer parce que selon cette approche je n’ai
aucun amour pour mon partenaire.
Oui, c’est probablement vrai, il existe peu d’amour sur terre, beaucoup parlent de l’amour, il y a des
livres et des films soi-disant sur l’amour mais l’amour véritable sur terre il n’y en pas assez, la plupart
du temps les relations humaines sont du commerce plus ou moins déguisé en amour. Si tu me donnes
alors je te donne, mais l’amour véritable, sans raison, l’amour spontané et sans attente, juste donné,
sans rien vouloir ou attendre en retour c’est rare.
Interlocuteur : Pour moi, actuellement, aimer c’est vouloir posséder l’autre pour mon propre plaisir.
(Rire) Ça a le mérité d’être clair et assumé. Si l’autre est satisfait de se faire posséder pour ton plaisir
c’est une manière de vous faire du bien, c’est une des multiples façons de se faire du bien. Il y a
différents niveaux de bien-être et de plaisir, et ce que tu exposes ici en est un, l’égoïsme est une forme
de plaisir, l’altruisme et le partage une autre forme de plaisir. Je veux parler du partage sincère, pas
pour être à la une du journal ou pour être le modèle de sa communauté, je parle du don anonyme,
personne ne va jamais savoir que tu donnes, tu donnes pour donner et cela te remplit. Faire
sincèrement l’expérience du don anonyme, pas parce que quelqu’un nous le demande ou pour avoir un
bon point, juste pour le plaisir d’expérimenter et de voir ce que cela produit en nous est une aventure
stimulante. Cette expérience peut faire naître une forme de plaisir « supérieur », ce plaisir du don
anonyme conduit à un érotisme totalement nouveau pour celui qui ne connaît que le plaisir de prendre
et de posséder. S’érotiser avec l’égoïsme et le commerce est une forme de plaisir, s’érotiser avec le
partage et le don sincère anonyme est une autre forme. En fonction de la forme choisie et vécue, la
qualité du lien que nous développons avec nous-même et les autres est totalement différente.
L’organisation sociale actuelle est dans son ensemble basée sur le commerce et cela nous conduit là où
nous en sommes, à deux doigts de détruire la vie sur terre. Lorsque nous allons pouvoir très
prochainement, grâce à la science des nanotechnologies, tous vivrent comme des milliardaires au
niveau de l’avoir, le commerce sera vu pour ce qu’il est : un échange très primitif. Le fait de recevoir de
l’attention et d’être considéré parce que tu es un consommateur, un vendeur ou un producteur sera
fini, et toute la misère qui va avec aussi. Pour en arriver à l’amour véritable, l’individu a besoin d’élever
son niveau d’amour et en premier son niveau d’amour de soi. Passer sincèrement du plaisir égoïste au
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Interlocuteur : J’aimerais découvrir le partage et l’amour véritable, c’est par où ? C’est quelle porte ?
(rires)
Et bien tu viens de tout dire, tu demandes à quelqu’un d’autre de te dire où est l’amour véritable, mais
c’est à toi de le découvrir !
Interlocuteur : Mais comment ? Parce que si c’est se forcer à aller voir ailleurs ou à pousser son
partenaire à aller voir ailleurs juste pour s’éprouver, ça ne marche pas j’ai déjà essayé.
Ah tu parles dans les relations dites « amoureuses » ! En fait cela se passe naturellement, tu es avec ton
partenaire et tu le vois s’épanouir avec quelqu’un d’autre, tu sens qu’il va chercher quelque chose chez
une ou un autre que toi tu ne peux ou ne veux pas lui offrir, tu ressens que cette recherche est
essentielle pour lui. Ce n’est pas du tout une manipulation pour essayer de t’humilier, d’avoir un
pouvoir sur toi ou pour te dominer d’une quelconque façon, et quand bien même, mais disons que
c’est sincère, tu le sens, il cherche à s’épanouir et ça passe par cette autre femme ou homme. Tu
constateras qu’il n’y a rien à faire, ça passe tout seul, tu ne focalises pas sur la jalousie, tu focalises sur
l’épanouissement et la liberté. La situation peut parfois produire des réactions émotionnelles
désagréables, de vieilles mémoires, un conditionnement, des craintes peuvent remonter à la surface, et
c’est là que tu verras que derrière le mot jalousie il n’y a en fin de compte que des émotions liées à des
conceptions, des conditionnement et des croyances basées sur l’égoïsme et la possession. C’est le
moment de voir que l’on t’a fait prendre des vessies pour des lanternes et de te reprogrammer, de
reconsidérer tes connexions neuronales. Cela passe par des étapes mais c’est du concret, il faut le
vivre, il faut aller dedans et voir ce que cela donne. Ceci dit il n’y a aucune obligation d’aller voir
ailleurs, si tous les deux vous êtes bien ensemble. De toutes façons quand tu contactes réellement le
fait que l’autre est toi et que tu es l’autre, à un moment donné, même si tu as des remontées
émotionnelles désagréables, ça passe vite. L’éveillé peut être jaloux, il ne faut pas croire que parce que
le type a réalisé l’éveil total il n’y a pas des vieux programmes qui peuvent remonter à la surface et le
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Interlocuteur : Celui qui a peur de se retrouver tout seul. Chez moi en tout cas c’est la peur de la solitude
la peur de se retrouver toute seule.
Interlocuteur : Je définis cela d’après mes mémoires, des souvenirs, des périodes de ma vie où j’ai mal
vécu le fait d’être isolée, j’ai manqué de regards, de toucher, d’attention.
Là, nous sommes dans la mémoire, le souvenir, tu ne vis pas le manque d’attention, tu vis le souvenir et
la peur que produit ce souvenir que tu appelles « manque d’attention ». La pensée sous forme de
mémoire produit des mots qui sont associés à des sensations, les mots comme solitude, manque
d’attention, isolement, jalousie sont pensés et exprimés, cela produit des sensations. De là il est
possible de faire des projections, d’imaginer le futur à travers le filtre des pensées et des sensations
que ces termes induisent en nous. Ce qui est vraiment ce n’est pas un mot ou une pensée, un souvenir
ou une projection. La solitude est un mot, et en fonction de tes souvenirs ce peut-être un mot positif,
neutre ou négatif. Si tu vis pleinement la solitude, avant le mot ou la pensée, c’est une bénédiction,
une autoroute vers l’éveil total. Nous sommes seuls et en même temps interdépendants et liés et nous
sommes UN. C’est dans la solitude pleinement vécue que tu rencontres l’unité totale. C’est dans la
profonde solitude que tu te rends compte que tu es en contact avec tout, que tu es TOUT. Dans la
solitude superficielle l’individu ne perçoit pas qu’il est lié avec tout, il veut créer des liens à n’importe
quel prix. C’est un peu finalement une façon de ressentir que tout est lié, des liens commerciaux, des
liens soi-disant amicaux ou amoureux, des liens sociaux de toutes sortes, tout est bon pour ne pas
goûter à la solitude profonde et à ses bienfaits. Les liens superficiels peuvent parfois ramener au lien
ultime, au fait que tout est lié sans qu’il y ait besoin de faire quoi que ce soit, ils peuvent aussi nous
éloigner de cette ultime vérité. Si tu es sincèrement amical avec toi, tu es amical avec tout l’univers, si
tu es aimant et que tu ressens cette fusion aimante qui se produit naturellement en toi, tu es
spontanément fusionnel avec tout dans l’univers, tu es cette « chose » que nous appelons l’univers et
l’univers est toi. Il faut arrêter de chercher des formules toutes faites et des personnes plus ou moins
éclairées qui vont te dire ce que c’est que l’amour. En fonction de ton interlocuteur tu vas pouvoir avoir
des directions, c’est plutôt ceci ou cela, évidemment parfois il est possible d’aiguiller un peu les
individus, mais fondamentalement il est nécessaire pour chacun d’expérimenter. Il y a en toi un fort
potentiel d’amour qui ne demande qu’à vivre, il faut l’expérimenter. La générosité par exemple, il faut
l’expérimenter, la sincère générosité anonyme sans aucune reconnaissance, il faut l’expérimenter,
comment faire autrement ? Tu en as entendu parler, c’est bien mais tu ne l’as jamais vécu, tu ne peux
pas savoir ce que cela produit en toi. Tu peux également mal expérimenter et passer à côté, mais en
général si tu es sincère tu vas expérimenter et tu vas découvrir que l’amour, plus tu en donnes, plus tu
en reçois, que c’est naturel. Au fond, il n’y a personne qui donne quoi que ce soit c’est pour cela que
c’est biaisé, il n’y a pas quelqu’un qui donne, ça rayonne, le soleil rayonne mais il ne se pose pas de
questions : Est-ce que je rayonne ? Est-ce que je donne de la lumière et de la chaleur ? Combien est-ce
que je donne ? Est-ce que j’en donne assez ? Non ! Le soleil rayonne sans se poser de question. Et bien
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La bienveillance est notre état naturel, être amical, bienveillant, prévenant avec soi et avec les autres
est notre état naturel, c’est la bonne santé. Cet état de bonne santé a été abîmé par les
conditionnements, la culture, les croyances, les valeurs, « l’éducastration » qui nous ont été imposés.
Parfois certains disent que les enfants sont égoïstes et incapables d’aimer, mais il faut voir dans quels
milieux ils évoluent. Un enfant pas trop abîmé, si tu le laisses un peu tranquille dans un environnement
favorable et que tu lui donnes un jouet, il va jouer pendant des heures puis après si tu le mets en
contact avec des enfants de son âge, à un moment donné, peut-être pas tout de suite, mais à un
moment il va partager son jouet et il va découvrir par lui-même que cela augmente les possibilités de
s’amuser, cela vient naturellement, ce n’est pas compliqué. Bien sûr tous les enfants ne sont pas
comme cela, il y a des enfants qui dès leur plus jeune âge ont été brimés, abîmés, ils évoluent dans des
milieux toxiques où ils manquent d’affection et d’attention positive, il y a de fortes chances que ce
genre d’enfant s’accroche à ses jouets pour compenser son manque d’affection, il ne sera certainement
pas prêt à découvrir les joies du partage, il finira peut-être « banquiers ». (Rire) Si les enfants recevaient
toute l’affection, la tendresse de parents équilibrés et aimants, ils chercheraient naturellement à
découvrir ce que donne le partage et de là, l’amour pourrait s’épanouir pleinement. Nous sommes tous
responsables du manque d’amour, et l’amour commence par l’amour de soi. Pour en revenir à la base
de la problématique que tu soulèves, comment se fait-il que tu puisses avoir envie de posséder
quelqu’un ?
Interlocuteur : J’ai oublié que le bonheur est à l’intérieur de moi, je crois qu’il est à l’extérieur et que je
dois l’acquérir, le posséder. Je crois que mes sources de plaisir sont à l’extérieur, que je dois les posséder
pour qu’elles soient toujours là.
A l’extérieur il y a une infinité de sources de plaisirs, c’est juste et c’est parfait comme cela, mais le
bonheur il vient de l’intérieur. Tu peux avoir envie de faire l’amour avec un garçon que tu trouves beau,
un bel acteur par exemple et finalement lorsqu’il est dans ton lit tu réalises que c’est bof, pas terrible,
pas de plaisir, c’est ton fantasme depuis dix ans et comme aujourd’hui il est là dans ton lit alors tu te
persuades que tu as du plaisir mais en vrai ce n’est pas le pied, tu fais semblant et tu es très déçue,
pourquoi ? Le plaisir il est tout de suite, les sens captent des informations sensuelles et ressentir ce que
ces informations produisent en nous déclenche le plaisir direct, tout est dans la méditation sensuelle*,
c’est l’horloger qui donne le mode d’emploi, chacun peut en profiter. La méditation sensuelle c’est
éveiller ses sens à percevoir les contrastes sensuels et à ressentir ce que cela produit en nous. Par
exemple, tu affines ta capacité à discerner différents sons en écoutant différentes musiques, les
oiseaux qui chantent, ou tout ce qui émet un son, tu entrecoupes les sons écoutés de plages de silence
profond, tu affines ainsi ta capacité de perception sonore, c’est bien. Puis ces sons qui viennent en toi
peuvent produire du plaisir et l’abandon à ce plaisir, peut atteindre la fusion totale, un niveau
d’abandon absolu qui fait qu’il n’y a plus le son et celui qui écoute, le son et celui qui écoute ne font
plus qu’UN c’est cela l’amour. C’est ce que les gens recherchent dans une relation sexuelle de qualité,
ils cherchent à fusionner, à sentir qu’ils ne font qu’UN, à sentir l’union totale. Au départ ils sont deux,
en fait ils ont l’illusion de deux, et au final dans la fusion sexuelle ils ne sont plus qu’UN, ils ressentent
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Interlocuteur : Apres avoir lu la « Méditation sensuelle » j’ai envie d’expérimenter, de voir si c’est
possible de ne pas posséder l’autre, d’avoir une relation sans possessivité et sans jalousie.
Eh bien voilà ! C’est un peu comme l’enfant qui est avec son jouet sans le partager et puis tout d’un
coup il se demande ce que cela fait s’il le partage. Il va expérimenter et il va découvrir des choses. Et si
tout se passe bien il va découvrir l’érotisme du don et du partage. En vérité, tu as l’illusion de posséder
quelqu’un et cette illusion peut être entretenue par ce quelqu’un, mais en fait personne ne possède
personne. Le plaisir de partager, de donner, d’offrir et de laisser la liberté à l’autre est plus intense que
la possession la jalousie et l’enfermement, la liberté cela dégage des plaisirs subtils plus intenses. Il y a
un courant qui lie, qui relie tout dans l’univers et à notre niveau tout ce qui renforce ce courant crée
l’amour et tout ce qui tente de détruire ce courant crée la guerre, faites l’amour pas la guerre. Essaye
d’être là, tout de suite dans ce qui se passe pour toi, qu’elles sont tes pensées ? Qui pense ? Que
ressens-tu ? Le reste c’est loin. Si demain ton compagnon ou toi allez vivre une expérience avec
quelqu’un d’autre tu verras à ce moment-là. Tu dis : « j’aimerais bien expérimenter », ok c’est dit,
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Certains éveillés ont tendance à dire que tout est inscrit, qu’il n’y a rien à faire. A un endroit oui, tout
est inscrit et à un endroit non, nous avons une certaine liberté d’action. Des forces poussent, l’univers
tourne et nous ne pouvons pas l’arrêter, les galaxies et la terre tournent et nous tournons avec, même
si nous croyons que nous ne tournons pas avec, nous tournons avec quand même. Le code génétique
tourne lui aussi et tout est lié, la rotation des galaxies et la rotation des atomes qui nous composent
sont liées, ce sont des mouvements universels qui permettent au code génétique que nous sommes de
s’exprimer. Nous passons de l’enfance à l’adolescence puis à l’âge adulte, nous vieillissons et nous
mourons. Dans l’expression de ce code génétique il y a également inscrit la possibilité de développer la
science qui permettra de dépasser le fait de vieillir et de mourir. Nous pouvons faire un pied de nez à
ce code génétique programmé pour mourir et ça c’est une certaine élasticité que nous avons, une
certaine liberté d’action. Tu peux me dire : mais nous n’avons pas le choix puisque nous sommes
programmés pour développer la science, oui à un endroit nous n’avons pas le choix, mais le choix que
nous avons c’est d’être ou de ne pas être. Si tu es fait pour réaliser une fonction très spécifique dans
cette humanité, comme par exemple l’expression du code génétique de Gandhi qui a permis d’incarner
la puissance de la non-violence, si pour une raison ou une autre Gandhi n’avait pas joué son rôle, il y
aurait eu un autre Gandhi pour le remplacer. A ce niveau nous n’avons pas le choix, mais lui en tant
qu’individu il avait le choix de remplir son rôle ou pas, c’était fort en lui, il se sentait attiré par l’envie de
mettre en avant la force de la non-violence, mais il aurait pu laisser tomber et dire j’arrête, c’est trop
dur, ces humains sont trop violents ça ne vaut pas le coup, il aurait pu sombrer du côté obscur de la
force. Même s’il est plus facile d’être que de ne pas être il aurait pu choisir de ne pas être. Ce n’est pas
grave, un autre individu avec un autre nom aurait pris la relève et la non-violence serait aujourd’hui
associée à un autre non que celui de Gandhi. En imaginant que tous les individus programmés pour
remplir le rôle de Gandhi se soient désistés et bien cela aurait conduit à l’anéantissement par la
violence de notre humanité, ce qui peut toujours arriver aujourd’hui, le problème de la violence bien
qu’apaisé par Gandhi n’est toujours pas résolu. A un certain niveau cela n’a pas d’importance puisqu’il
existe une infinité d’humanités exactement comme la nôtre qui vont guérir de leur violence et entrer
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Interlocuteur : Ce matin dans ma méditation j’ai vu comment le corps et la pensée sont associés, j’avais
le corps détendu et j’essayais de ne pas avoir de pensées, de faire le vide et tout d’un coup lorsque
j’avais une pensée ma cuisse ou mes abdos se contractaient et dès que la pensée disparaissait la cuisse
et les abdos se décontractaient, c’était amusant, comme une marionnette avec des fils.
La pensée c’est le corps, ce sont des réactions biochimiques dans le corps, il n’y a pas de dissociation
entre la pensée et le corps, entre soi-disant l’esprit et le corps, c’est un tout global qui interagit
ensemble. Si tu penses par exemple à une couleur, un vert foncé, cela crée une réaction, si tu penses à
la couleur jaune cela crée une autre réaction, si tu regardes la couleur cela crée encore autre chose,
penser la couleur c’est une chose, regarder la couleur c’est autre chose. Et puis si tu regardes la couleur
avec une pensée c’est une chose et si tu regardes la couleur sans pensées c’est encore autre chose. Il y
a des subtilités qu’il faut aller explorer et expérimenter. Effectivement la pensée est une réaction
biochimique qui se propage dans le corps, tu peux aussi toucher certaines parties de ton corps et cela
peut créer des pensées, ça marche dans les deux sens, c’est lié, c’est un tout global. Tu parles de
pratiques méditatives, de l’observation des réactions qui nous animent, c’est adorable, c’est la
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Oui, ce qui est absolument faux. Entre la pensée et le sommeil il y a l’état de méditation profonde, tu
ne penses pas et tu ne dors pas, dans cet état de méditation profonde si vraiment tu te baignes dans
cet océan infini, en te laissant bercer par le va-et-vient des vagues, il se peut que tout d’un coup tu
réalises que tu es cet océan, ces vagues, que tu es l’osmose totale, une union absolue et
instantanément, instantanément la réalisation de l’unité que tu as toujours été passe au premier plan,
le penseur et la pensée sont remis à leur place en second plan, à leur place d’outils. Le pinceau est au
service du peintre, si c’est le pinceau qui commande le peintre cela risque de mal tourner.
Interlocuteur : Finalement j’ai l’impression que le phénomène créatif est proche de l’éveil, lorsque je
crée j’ai l’impression que cela vient d’ailleurs et qu’il n’y a personne pour créer, ma main choisit les
formes et les couleurs et je n’ai qu’à les appliquer sur la toile comme une évidence.
Oui c’est un peu ça, il y a « quelqu’un » qui croit qu’il crée mais le processus créatif est en amont et
pousse le créateur à créer. Après, l’individu peut s’enorgueillir et dire : c’est moi qui ai créé cela, mais
qui est « moi » ? Il commence où et il finit où ? C’est une vibration, un code génétique qui s’exprime et
qui a été programmé pour « créer ». Nous pouvons dire c’est « moi » évidemment, mais rien ne se
perd, rien ne se crée, tout se transforme, celui qui crée est constitué et constituant de la même
« chose » que sa création. L’inanimé qui s’anime, c’est un flux et reflux permanent, ça s’anime plus ou
moins. Lorsque tu peints les pigments de couleurs sont constitués de certains atomes, qui ont
possiblement constitué un être qui était peut-être il y a quelque siècles un grand peintre et aujourd’hui
ces atomes se retrouvent dans les couleurs d’un tableau. C’est rigolo d’imaginer cela et cela peut
éventuellement permettre de palper, de ressentir le phénomène d’unité permanente qui fait que tout
est lié. Toi si tu meurs, les atomes qui te composent vont retourner à la poussière, certains vont
pouvoir être absorbés par une plante et cette plante va possiblement être utilisée pour faire des
pigments de couleurs qui seront utilisés pour créer un tableau, et en regardant ce tableau certains
pourront dirent : quelle belle couleur ! Ce n’est plus vraiment toi, ce sont des parties qui ont été
pendant un instant ce que nous appelons « toi ». Le code génétique organisé d’atomes qui vibre
actuellement devant moi et que nous pouvons définir par commodité par le mot « toi », ce code bouge
tout le temps ce n’est pas statique. Nous pouvons le percevoir à l’échelle de nos sens, nous changeons
à chaque instant. Ce mouvement dynamique d’atomes constitués de particules qui sont des univers
infinis sont très concrètement nous, nous sommes cela et ça bouge tout le temps. Le mot « toi », qui
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L’éveil total se vit au quotidien. Les situations de la vie quotidienne vécues après la réalisation de l’éveil
total sont en général similaires à celles vécues avant l’éveil. En surface les réactions faces à ces
situations peuvent être à peu près les mêmes mais au fond il y a quelque chose qui a complétement
changé. C’est un peu comme si avant, l’attention était portée sur les apparences et maintenant c’est
au-delà des apparences que l’attention est mise, c’est une forme d’auto observation permanente, sans
personne pour observer. Dans le quotidien les événements sont pareils mais toi tu n’es plus le même
sans qu’il y ait personne qui cherche à changer quoi que ce soit, il n’y a pas de volonté d’être plus ou
moins, d’être mieux ou moins bien, non il n’y a aucune volonté de ce genre. Après l’éveil total il y a des
clartés, des lucidités qui n’étaient pas là avant, qui apparaissent naturellement. Cela se vit au quotidien,
ce n’est pas : « ça y est, maintenant l’éveil total s’est produit et point final ». L’éveil total se produit,
boum ! Une fusion de la compréhension et du ressenti à un niveau ultime provoque un « ressenti-
compréhension » ou une « compréhension-ressentie », cette fusion engendre l’éveil total et après, cet
éveil a sa propre progression qui se vit au quotidien. Ce n’est pas un état statique, souvent les individus
parlent « d’état d’éveil » et cela peut porter à confusion. ce n’est pas un état figé ou statique, pas du
tout, il se produit quelque chose et l’éveillé est dans un état différent du non éveillé mais ce n’est pas
un état statique ou figé comme l’image du Bouddha sous l’arbre, non, c’est « quelque chose » qui
évolue et qui s’incarne au quotidien et c’est dans le quotidien que l’éveil total révèle toute sa
splendeur. Dans les interactions du quotidien, lumineuses et poétiques ou obscures et ordurières,
l’éveil total s’exprime et c’est beau. L’infini se contemple lui-même, c’est une auto-contemplation de
l’infini dans le quotidien. Il y a beaucoup de croyances délirantes sur l’éveil total et l’éveillé, mais
l’éveillé n’est pas un super héros, si tu le mets dans le froid il aura froid et l’éveil total réalisé ne va rien
changer au fait qu’il ait froid, il va sentir le froid tout comme toi, c’est évident mais je tiens à le préciser
pour enfoncer le clou sur le fait que l’éveillé n’a pas de super pouvoirs. Il existe des méditations qui se
pratiquent dans des conditions extrêmes pour développer certaines capacités d’auto-persuasion, de
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Interlocuteur : En t’écoutant, je ne sais pas pourquoi mais je me sens submergée d’une sensation
d’amour profond.
Profite, laisse-toi submerger, laisse-toi fondre, laisse l’amour te guérir de tout, laisse faire. C’est comme
après une petite coupure, le corps cicatrise mais il n’y a personne pour dire : « je vais cicatriser, je vais
faire coaguler mon sang ». Il n’y a besoin de personne, c’est programmé en nous, tu laisses faire et ça
marche, et bien, là c’est un peu pareil, laisse faire.
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J’ai suivi à la lettre l’enseignement du Maitreya Raël, béni soit-il. Je ressens la sagesse et l’amour
exprimés par cet être exceptionnel et effectivement pour moi cela a été essentiel. J’ai pratiqué la
méditation pendant vingt-cinq ans avec de la rigueur, de la détermination, de la joie, la volonté de bien
faire, l’expérimentation a été sincère avec des réussites et des échecs. La méditation est importante et
la méditation sensuelle encore plus, c’est vraiment l’horloger qui t’explique comment marche l’horloge,
c’est très simple et clair, cela ouvre des portes sur la mécanique humaine, cela nous enseigne comment
on fonctionne. Mais c’est comme tout, il ne suffit pas de rester en surface, il est nécessaire de pratiquer
aussi bien au niveau qualitatif que quantitatif de façon précise, c’est un art. La méditation a créé « le
méditant », à force de méditer je me suis identifié à la méditation, le méditant est devenu une
référence en méditation, je cultivais une espèce de personnage de « super méditant ». Et ce qui a été
en même temps libérateur et « choquant » c’est que subitement il a été perçu que ce méditant était
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Interlocuteur : Hier j’ai fait des achats et j’avais envie d’un pull que je n’ai pas acheté. Depuis je ne
pense qu’à cela, et même dans mes méditations je ne pense qu’à ce pull. Je suis obsédée par ce pull que
je n’ai pas acheté.
Eh bien voilà, c’est cela ta méditation, ta méditation du jour devrait tourner autour de l’obsession. Tu
veux faire une autre méditation mais cela ne marche pas, tu es prise par une obsession. Profite,
observe comment ça marche ! Qu’est-ce que c’est que l’obsession ? D’où cela vient-il ? Qu’est-ce que
cela cache ? Qui est obsédé ? Tu peux faire de ce processus, que souvent les individus refoulent car ils
estiment que c’est mal d’être obsédé, que ce n’est pas digne d’avoir une obsession compulsive, tu peux
en faire une méditation, qu’est-ce que c’est ? Que ce que cela représente ? Prends-le et exerce-toi à
observer ce que c’est et ce que cela te dit sur toi, qui est obsédé ? Qu’est-ce que l’obsession ? Dans
quel état cela te met-il ?
Interlocuteur : Je crois que c’est une obsession du paraître, d’un coup je me vois avec ce pull et je me
trouve trop belle et je veux être ce personnage, ça me ramène un peu à mon adolescence avec une
sensation de pouvoir grâce aux apparences, les gens te regardent, ils ont envie d’être gentil avec toi et
ils sont tout doux avec toi. Cela dit, je réalise que quand je médite les gens sont aussi comme cela avec
moi.
Qui cherche à avoir quelque chose ? Pourquoi ? Pourquoi remplacer l’ETRE par l’avoir ou le paraître ?
Est-ce que ce troc vaut le coup ?
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Interlocuteur : J’ai plaisir à cultiver l’illusion que je suis le centre du monde, que les gens tournent autour
de moi, il y a quelque chose de rassurant. Il y a aussi le fait d’être grisée par le pouvoir comme quand tu
es ivre d’alcool. J’ai l’impression que tout est possible, que tout dans l’infini va dans la direction de mon
plaisir.
Il faut souligner tout de même que l’infini va dans toutes les directions ! (Rires)
Interlocuteur : Moi en tous les cas mon infini va en direction de cette boutique ou j’ai vu ce pull. (Rires)
Ce n’est pas ton infini, c’est l’infini, il n’appartient à personne, l’idée de l’infini n’est pas l’infini, la
conception mentale de l’infini n’est pas l’infini, l’infini est l’infini et il n’est pas descriptible, il n’est pas
pensable. La pensée fait partie de l’infini mais elle ne peut pas exprimer ou décrire l’infini. Tout ceci est
ta médiation du jour, va au bout, tu vas découvrir ce que tu as à découvrir là-dedans, tu as des pistes
intéressantes qui te ramènent à ton passé et à ton besoin de pouvoir. A quel moment as-tu troqué la
fraîcheur de l’enfance, « l’êtreté » spontanée contre le paraître, l’avoir et le pouvoir ?
Interlocuteur : Je crois que ça a été troqué quand on m’a empêché d’explorer mon auto sexualité, cela a
créé un déséquilibre et fait naître des craintes, des peurs et des vides que j’ai cherché à combler
frénétiquement. Je crois que comme on m’a interdit de vivre mes sensations de plaisir que l’on m’a dit
que ce n’était pas bien, pas bon alors que j’avais la sensation du contraire, je me suis sentie perdue et je
suis allée chercher ailleurs des formes d’excitations pour me remplir de bien-être et trouver le plaisir qui
m’était interdit.
C’est une compensation, et cet ailleurs et ces excitations, ces sensations t’ont-elles remplie de bien-
être ?
Interlocuteur : Au fond je me sens toujours vide et mon « bien-être » est éphémère et médiocre, j’ai
toujours besoin de consommer encore et encore pour me donner l’illusion d’être remplie de bien-être.
La consommation ça ne remplit pas, c’est une illusion, une compensation qui ne compense pas. (Rire)
Celui qui a besoin d’être rempli est déjà plein mais il a perdu conscience qu’il est plein, il est plein de
vide et tu ne peux pas être plus rempli que quand tu es conscient d’être plein de vide. Quand cela est
réalisé, que veux-tu mettre de plus ? Il n’y a rien à rajouter ni à retirer. Tu parles de désirs sexuels
naturels contrariés, et comme l’énergie créée par ces désirs n’a pas pu s’exprimer sous une forme alors
elle a pris une autre forme. La consommation compulsive est une forme qui arrange bien le système
économique, les possédants et les connaissants vont se faire du fric sur le dos de ta castration, les
acteurs de notre système économique criminel, préfèrent les gens frustrés parce qu’ils sont de bons
consommateurs. Les individus réellement épanouis sexuellement n’ont pas de consommation
compulsive et ne consomment pas pour compenser leur manque de bien-être. Dans le système actuel
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Oui dans ta mémoire, dans ton passé c’est une pensée. Es-tu cette pensée ?
Et voilà ton emprisonnement, croire que nous sommes la pensée c’est une confusion. Limiter l’être à la
pensée est une prison. Tu peux être sans pensées, le véritable état de méditation profonde est cet
endroit où nous ne sommes pas dans le sommeil et pas dans la pensée et c’est là, tout de suite. Tu
peux tout de suite être dans cet espace ni dans la pensée ni dans le sommeil. Tout est là, avant les mots
« tout » et « là », C’EST ! A cet « endroit » il n’y a plus la mémoire d’adolescence, la pensée c’est fini,
nous sommes libre de tout et celui qui veut être libre est même libre de vouloir être libre, il n’existe
plus. Il y a ce qu’il y a, c’est indéfinissable et indescriptible, c’est dynamique, en mouvement perpétuel.
(Silence)
Interlocuteur : Je me rends compte aussi que mon envie d’acheter ce pull, j’en parle à haute voix mais en
fait, j’avais envie de ne rien dire pour aller l’acheter en cachette. Je trouve cela plus excitant quand c’est
en cachette et que personne ne le sait.
Tu peux interdire aux individus de vivre leur sexualité alors souvent ils la vivront en cachette et le fruit
interdit paraît en général plus savoureux, surtout pour les individus qui ont découvert leur sexualité en
transgressant des interdits imposés par une éducation castratrice. La grande majorité des individus sur
terre sont obsédés par la sexualité parce qu’ils ont été brimés dans leur épanouissement sensuel et
sexuel. S’ils n’avaient pas subi ou ne subissaient pas de brimades, ils auraient peut-être une sexualité
très active, chacun son rythme, mais ils ne seraient pas submergés tout le temps par des pensées
sexuelles. Certains ont biologiquement de grands besoins sexuels, d’autres des petits, voire pas de
besoins du tout, c’est parfait, à chacun son rythme, mais si tu contraries le rythme naturel de l’individu,
que ce soit au niveau sexuel ou à d’autres niveaux, par exemple les rythmes du sommeil ou
alimentaires, cela crée des problèmes. La culture, l’éducation sont pratiquement toujours un
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Il y a des individus qui décident du bien et du mal mais en général, ces individus sont des malades et
nous le découvrirons bientôt très concrètement en faisant des scanners du cerveau. Ces scanners
sophistiqués permettront de mettre en évidence un cerveau en bonne santé et un cerveau malade. La
maladie mentale peut prendre de nombreux visages. Il y a des gens qui sont actuellement considérés
comme sains, ils sont pris en références, ont des postes à responsabilités et le pouvoir de prendre des
décisions essentielles pour la bonne marche de nos sociétés. A la lumière des résultats de ces scanners
du cerveau, ces individus se révéleront être totalement déséquilibrés, ayant un besoin urgent d’être
soigné. Tout cela fait partie d’un processus de croissance au niveau de l’humanité, si toutes les cellules
de l’humanité que sont les êtres humains peuvent s’épanouir et vivre en bonne santé, le bébé
humanité va pouvoir naître, nous allons pouvoir entrer dans la fédération des civilisations
intergalactiques pour vivre pleinement et nous épanouir. Si nous dégénérons, nous ne serons pas
viables et l’humanité s’auto détruira, c’est de la macro biologie et cela fonctionne très bien. A notre
niveau, si nous aimons la vie, c’est essentiel de faire le maximum pour donner une chance au bébé
humanité d’être viable, mais dans l’absolu cela n’a pas grande importance, il existe une infinité
d’humanités comme la nôtre qui vivent exactement ce que nous sommes en train de vivre, il y a une
infinité qui va dépasser son cycle d’évolution destruction et rentrer dans l’âge d’amour véritable où la
science et la supraconscience seront au service du bien-être des humains, et une infinité qui s’auto
détruira. Quand tu prends l’événement à la température infini de l’infiniment, cela crée une relativité
qui peut détendre. A notre niveau humain, à notre échelle de l’infini, nous avons un attachement à la
vie, et heureusement beaucoup ont envie que l’aventure continue. Tous ceux qui vont mourir
aujourd’hui, si tu leur proposes quelques années en plus, tu verras qu’ils vont presque tous dire « oui
j’en veux », sauf évidement si la souffrance est trop grande. La souffrance naît en général du fait de ne
pas ETRE, les énergies contrariées génèrent des comportements étranges et des maladies de plus en
plus bizarres, des disfonctionnements dangereux et des souffrances mais si tu laisses les êtres ETRE
tout va aller rapidement mieux. Toute l’organisation sociale devrait être au service de l’être humain et
non pas au service de quelques individus malades qui veulent contrôler, dominer et asservir les autres,
ce sont des malades qui ont besoin de traitement. Si chacun œuvre pour le bien de chacun, tout va
rapidement aller en s’améliorant, cela ne demande pas des millénaires, nous pouvons en quelques
semaines mettre le Paradisme* en place. La première des révolutions est en nous, la première et la
plus puissante des révolutions c’est d’ETRE ce que nous sommes, que cela plaise ou pas, et surtout de
bien ressentir ce que c’est d’ETRE. Qui suis-je ? Que suis-je ? Nous ne savons pas si tu vas aller acheter
le pull dont tu nous parles, le futur est le futur et rien ne peut le prédire, demain est demain, ce qui EST
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Interlocuteur : finalement la mémoire de petite fille frustrée n’a pas plus de réalité que celle de
l’adolescente frustrée.
Ce sont des mémoires, ça a une réalité en tant que mémoire et encore, cela peut être un souvenir
reconstruit de façon très approximative. Mais là nous rentrons dans le cabinet des psys, tu peux
t’allonger et y passer ta vie, et puis il y a l’ultime libération, ce que tu es n’est pas un souvenir, c’est
bien plus vaste qu’un souvenir, qui es-tu ? Qui es-tu vraiment ? Que sommes-nous ? De l’infini ! Mais
l’infini est encore un mot, encore une définition, avant le mot, avant la définition, avant la pensée de ce
mot, qu’y a-t-il ? Les individus sont trop souvent attachés à leur mémoire, à leur passé, à l’image de ce
qu’ils croient être en rapport avec ce passé, j’ai été ceci ou cela, j’ai vécu ceci ou cela et à travers cela
ils construisent un « je » qui a vécu ceci ou cela, c’est totalement fictif, c’est une illusion. Pour eux ce
n’est pas fictif c’est ce qu’ils sont et pas touche, sinon ils sont parfois prêts à sortir les armes. «Je » suis
bouddhiste « je » suis chrétien « je » suis raëlien, « je » suis français, américain, chinois …ce sont des
définitions, et ces définitions sont prêtes à se rencontrer sur des champs de batailles, c’est moi qui ai
raison, non c’est moi, et puis ça s’étripe pour savoir qui a raison. Nous ne sommes pas une définition,
nous sommes beaucoup plus que cela, nous sommes l’infini avant le mot ou la pensée infini. La
définition et celui qui se définit, peuvent avoir un côté pratique pour s’envoyer des emails ou des cartes
postales et ça devrait s’arrêter là, à ce côté pratique. En fait, nous sommes UN, il n’y pas de divisions ou
de séparations, c’est une illusion que cette unité fondamentale que nous sommes, produit pour jouer
avec elle-même. Elle crée des formes pour jouer avec elle-même et nous sommes cette unité qui joue
avec elle-même, nous sommes acteurs et spectateurs de ce phénomène indescriptible de l’infini qui
joue avec lui-même, si vraiment tu réalises l’éveil total, si vraiment tu le vis, tu exploses dans un ciel
d’amour permanent et ce sont encore des mots, c’est indescriptible mais cela existe, c’est là et nous
sommes cela. Des mots sortent de ma bouche pour dire coucou, c’est là, tout de suite, l’infini conscient
d’être conscience de l’infini que je suis essaie d’exprimer aux autres l’infinie unité, qu’ils sont aussi.
C’est un peu le papillon qui dit aux chenilles : « venez, vous pouvez voler, il y a des fleurs à butiner. »
Les chenilles peuvent se transformer en papillon ou se faire manger par les oiseaux, c’est le cycle infini.
*Voir www.paradism.org
Une croyance souvent véhiculée sur l’éveil et l’éveillé, c’est de croire que quand l’éveillé est malade, ce
n’est pas pareil que pour les autres et qu’il reste forcément souriant et positif. Cette croyance est
encore une tentative pour figer l’éveil et l’éveillé dans une position bien déterminée, ce qui est
impossible. Tout bouge tout le temps et l’éveil total fait partie de ce TOUT en mouvement permanent.
Il n’y a pas besoin d’être éveillé pour traverser la maladie de manière sereine ou pas. Cela dépend de
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Pas vraiment non, la conscience de la douleur est parfois plus vive, mais pourquoi vouloir qu’il y ait une
si grande différence ?
Tu vois, là, nous rentrons dans la notion de sensibilité, ce n’est pas une histoire d’éveil. Il y a des
individus qui sont très sensibles à certaines choses, d’autres moins, l’éveil total englobe cela.
Évidemment, comme tout est placé par rapport à l’infini, tu vois que tout n’est finalement par aussi
grave que ce que pourrait te faire croire ton conditionnement. La maladie c’est aussi actuellement un
puissant stimulateur de progression scientifique. La maladie et la souffrance ont leur propre beauté,
sans être masochiste, elles ont leur raison d’être et elles peuvent être un enseignant qui pousse
l’humanité à progresser. Je ne veux pas faire l’apologie de la souffrance, nous pouvons organiser nos
sociétés pour éviter la souffrance et nous devrions le faire rapidement, les nouvelles technologies
arrivent, accélérons leur progression, les cellules souches et autres nouvelles sciences peuvent guérir et
supprimer la souffrance, nous pouvons accéder à une humanité sans maladie, tant mieux, allons-y
rapidement. Certains pensent que l’éveillé a une attitude plus sereine face à la douleur, et bien l’éveillé
a l’attitude qu’il a au moment où il l’a, comme tout le monde. Si c’est serein, c’est serein, et si ce n’est
pas serein et bien ce n’est pas serein. Il y a un enfermement constant, beaucoup d’individus qui ne sont
pas éveillés voudraient mettre l’éveillé dans une boîte avec une étiquette et un mode emploi, il doit
être comme ceci ou comme cela, mais ils ne savent même pas de quoi ils parlent et leur envie
d’étiquette et de boîte c’est un besoin de sécurité face à l’inconnu. Cela crée des idées reçues, des
croyances délirantes, Bouddha doit être sous son arbre et ne jamais péter mais si Bouddha mange des
flageolets il va péter comme tout le monde. (Rire) Franchement, il faut arrêter ce genre de croyances,
qui sont des voies sans issues pour celui qui cherche l’éveil total, il risque de se mettre dans des
positions en se disant : il faut que je sois comme ceci ou comme cela, mais non ! Chacun son chemin
pour réaliser l’éveil total, chacun sa route. La supraconscience réalisée, être conscience d’être
conscience de l’infini n’apporte pas de super pouvoirs. Certains croient que le type éveillé, tu peux lui
passer dessus avec un tracteur et qu’il va rigoler, même si certains individus éveillés ou pas peuvent
être dans des situations accablantes et voir que le rire prend le dessus, sous les roues d’un tracteur ce
sont des cris de douleurs qu’il risque d’exprimer. Le fait d’être serein ou pas n’est pas très important,
nous pouvons être serein au fait de ne pas être serein, c’est plus cela qu’apporte l’éveil total qui
englobe TOUT, ce n’est pas un problème de ne pas être serein, parfois nous sommes sereins, parfois
non. Si tu vis avec un éveillé au quotidien tu te rendras compte qu’il n’est pas toujours serein, c’est le
mouvement naturel de l’être humain.
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Peut-être, mais même si cela devait durer dix ans et bien cela durerait dix ans, il n’y a personne qui
veut que cela dure longtemps ou pas, personne ne cherche à avoir une posture particulière. S’il y a de
veilles mémoires qui remontent à la surface et qui t’invitent à être ronchon et bien c’est de la
bienveillance de ne pas répondre à cette invitation. Si je râle ou je m’agace tout le temps, je vais
m’enfoncer et je vais ennuyer tout le monde autour de moi, c’est de la bienveillance de ne pas se
laisser emporter par ce genre de mauvaises habitudes, peut être que depuis l’éveil total c’est plus
évident à réaliser parce qu’il y a une forme de contemplation spontanée avec une sorte de
détachement qui revient à la surface régulièrement, en fait tu ne nourris pas l’animal qui pourrait te
dévorer, mais cela, tout le monde peut le faire, même sans l’éveil, c’est du bon sens, ce n’est pas
forcément dû à l’éveil. Evidement l’éveil total apporte une relativité qui permet de ressentir un peu
différemment, une forme de recul libérateur, même si tu es face à la mort, il n’y a rien de dramatique,
tu retournes à ce que tu es et as toujours été : l’infini ! Qui meurt ? Qui vit ? Sous cet angle, c’est très
relatif. Nous sommes codés avec un attachement à la vie et cela produit des réactions d’attachement,
avoir un attachement à aimer vivre et à perdurer en tant qu’humain c’est codé dans notre code
génétique. Si nous ne respectons pas ce code, l’envie de mourir peut arriver pour échapper à la
souffrance induite par ce non-respect, mais si nous respectons ce que nous sommes, nous avons envie
de vivre, c’est très naturel. Il y a un mélange du mythe de la perfection avec des croyances diverses et
variées qui poussent certains à dire que l’éveillé doit être comme ceci ou comme cela, ceux qui disent
ça n’ont en général rien réalisé du tout, ce sont souvent des pseudos experts de l’éveil. Leurrés par des
dessins du style Bouddha extatique sous un arbre, beaucoup d’individus se font une représentation
mentale de l’éveil total, la croyance que l’éveillé, pour être un véritable éveillé, doit correspondre à ce
genre de représentation mentale a tendance à vouloir s’imposer. L’éveil total produit des extases mais
tout bouge et tu ne restes pas toujours extatique. Ces images et ces croyances induisent en erreur
beaucoup d’individus qui pensent que pour réaliser l’éveil total ils ont besoin de se mettre dans une
posture particulière, d’avoir des attitudes spécifiques, ils perdent leur naturel et finissent souvent
tendus et mal dans leur peau.
Oui, tout à fait. Tout est parfaitement imparfait et perfectible à l’infini. Lorsque l’éveil total est réalisé
et que tu l’exprimes, il n’est pas rare de voir des individus qui viennent vers toi en s’attendant à voir
des petites fées clochettes autour de ta tête ou des délires de ce genre, ils sont déçus, heureusement
cette déception peut leur apprendre beaucoup sur leurs croyances délirantes, sur le décalage horaire
qu’il y a entre ce qui EST et ce qu’ils croient.
Il n’y a pas d’inquiétude, c’est un peu comme si quelqu’un vient te voir pour t’enfermer dans une boîte
et toi tu passes ton temps à sortir de la boîte, si tu peux éviter cela dès le départ c’est mieux pour
chacun, c’est un gain de temps. Les individus attirés par l’éveil total, qui viennent me voir sans idées
toutes faites à ce sujet sont souvent plus réceptifs, mais en général les individus qui n’ont pas réalisé
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Interlocuteur : Hier j’ai mangé trop de gâteaux de mauvaise qualité et aujourd’hui j’ai du mal à ressentir
ce qui se produit en moi, je me sens mal, la prochaine fois je ferai attention, c’est trop désagréable.
Tu vois c’est simple l’écoute de soi, tu manges certains aliments, ces aliments produisent des réactions
en toi et tu écoutes, voilà, tu as une réponse qui arrive, tu apprends, tu vas faire attention, et si tu te
laisses encore étourdir par les sirènes de la publicité qui veulent te faire croire que ce genre de produits
toxiques c’est bon à manger et bien tu souffriras encore.
Interlocuteur : Je suis surprise de voir avec quelle rapidité on peut perdre contact avec soi.
Ok je vois ce que tu veux dire, et si nous allons un peu plus loin, qui peut perdre contact avec qui ?
Interlocuteur : Ces sensations sont bien réelles, à trois heures du matin, quand le ventre faisait mal il y a
bien quelqu’un qui s’est réveillé.
Interlocuteur : Parce que j’ai entendu dire et j’accepte cette idée qu’il y a un personnage illusoire.
Oublie ce que les autres disent et sois là où tu es, utilise des mots qui te vont bien et sois vraie avec toi,
peu importe ce que les autres disent.
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Interlocuteur : Oui parce que les brûlures d’estomac ce n’est pas une pensée, c’est une réalité.
Il n’y a pas de division entre l’estomac et le dormeur, l’estomac est le dormeur. Ça dort, ça se repose.
Il y a des états modifiés de la matière animée que nous sommes, qui font que nous allons définir que
cela est l’état de veille et ça c’est le sommeil, c’est tout à fait vrai dans le monde relatif. Le corps a des
fréquences vibratoires et dans la gamme de ces fréquences il y a l’état de veille et de sommeil. Qui dort
et qui se réveille ? « Je » dors « je » me réveille est un cycle qui fait partie d’un plus grand cycle, si
demain tu ne te réveillais pas, est-ce que ce cycle de dormir et de se réveiller va continuer ? Le
mouvement dormir et se réveiller est un mouvement qui ne se limite pas à un individu. Tout de suite, il
y a des individus qui s’endorment et d’autres qui se réveillent, c’est un mouvement, qui n’est pas limité
à l’individu, partout dans l’univers il y a des êtres qui s’endorment et d’autres qui se réveillent mais ils
s’endorment et se réveillent à quoi ? Quand tu es dans le sommeil profond, que tu dors profondément,
où es-tu ?
Interlocuteur : Dans un monde parallèle où le cerveau ne pense plus pareil et le corps ne bouge pas
beaucoup.
Dans le sommeil profond où il n’y a rien, pas de rêves, où est le monde qui t’entoure ? Les gens qui
t’entourent, où sont-ils à ce moment-là ?
Interlocuteur : Tout d’un coup on produit des pensées, on se met à analyser le monde, à le percevoir.
Les sens captent des informations qui sont traduites par le cerveau, cela va donner du sens aux choses,
il va y avoir des volumes : hauteur, largeur, profondeur, il va y avoir des couleurs, des sons, des odeurs,
des goûts, des sensations tactiles, bref toutes les perceptions sensuelles. Tout cela donne ce que nous
appelons le monde et la vie. Il y a une cristallisation d’un centre relatif « moi » qui perçoit et qui existe
par rapport aux autres, « moi » je suis comme ceci par rapport aux autres qui sont comme cela. Ce
centre relatif permet de percevoir des différences des contrastes, mais fondamentalement, dans
l’absolu où est ce centre ? Paradoxalement le sommeil profond est assez proche de l’éveil total, l’éveil
total est la face cachée de la lune qu’est le sommeil profond, l’éveil total c’est s’éveiller au fait qu’il n’y
a RIEN rempli de TOUT, s’il n’y a pas les sens pour ressentir et un cerveau pour traduire, il n’y a RIEN et
il y a TOUT, c’est notre nature profonde ce « TOUTRIEN » ou « RIENTOUT » c’est cela l’ultime réalité.
- 183 -
Oui et c’est qui ce quelqu’un ? Celui qui se réveille peut être un type qui a un travail, une famille, et qui
se définit comme un travailleur avec sa famille, il s’enferme dans une définition de lui-même, il peut
aussi se réveiller en réalisant qu’il est de l’infini qui se réveille à lui-même, l’infini qui réalise qu’il est
l’infini. Tout dépend à quel niveau tu te réveilles, si tu es l’infini qui se réveille à son infinitude, que se
passe-t-il au fond ? Rien ! Puisque tu as toujours été cela, tu découvres que tu as toujours été cela, qui
se réveille à qui ? Personne, puisque tu as toujours été l’infini et tu te réveilles à l’infini que tu es,
pourtant il y a quand même un réveil, c’est l’éveil total. Il y a un réveil lorsque nous sommes endormis,
et il est aussi possible de se réveiller à la réalité d’être l’infini conscient d’être conscience de l’infini, en
amont des mots « infini », « conscience »,« univers », « particules » en amonts de tous les mots qui
peuvent être utilisés pour décrire le phénomène de l’éveil total, et toute les pensées que ces mots
- 184 -
Interlocuteur : J’ai remarqué que j’ai tendance à aller chercher des excuses pour me sentir stressée
même quand tout va bien. J’aime me sentir stressée et quand tout va bien je vais chercher des raisons
de m’inquiéter, toutes les raisons sont bonnes. Cela m’empêche de me détendre et de jouir d’être en vie,
de savourer que tout va bien, que j’ai de bonnes sensations, que je suis en bonne santé. Il n’y a
absolument rien dans ma vie qui pourrait être source de tensions désagréables et je sabote ce bien-être,
c’est fatigant.
Est-ce que tu perçois que « celui » qui sabote le bien-être et « celui » qui cherche le bien-être c’est le
même ?
Interlocuteur : Derrière le mot stress il y a une sensation, comme si le ventre était rongé, les épaules
sont raides, je n’ai pas goût à la vie, je transpire, j’ai chaud. Et derrière le mot détente ce sont les
muscles qui se relaxent, le sang circule tranquillement, j’ai du plaisir.
Les sensations que tu décris avant qu’elles soient nommées et décrites par les mots « stress » et
« détente », elles sont « quelque chose » et tu peux les observer sans les nommer, quand tu mets les
mots « stress » ou « détente » elles se transforment et prennent une teinte descriptive induite par les
mots. Imagine que tu sois un vrai scientifique et que tu observes au microscope un mouvement
cyclique, il y a un cycle à observer dans sa totalité et pour comprendre ce que tu observes il faut
regarder le cycle dans sa totalité, tant que le cycle n’est pas réalisé, tu dois observer sans rien dire,
juste observer. Toi, pour l’instant, tu observes et dès que tu vois un petit mouvement, tu arrêtes
d’observer et tu dis c’est ceci, après tu observes de nouveau et tu as raté la moitié du cycle puis tu dis
non, en fin de compte c’est cela. En décrivant et en nommant avant que le cycle soit totalement réalisé
tu te coupes de l’observation et des séquences essentielles du cycle, tu ne peux pas dans ce cas le
comprendre dans son ensemble. Quand tu reprends ton observation le cycle ne t’a pas attendu, il
continue son chemin et tu as raté l’essentiel, à la fin tu n’y comprends plus rien. Tu nommes « stress »
« détente » « bien-être » « mal être » dès que c’est nommé c’est associé à une mémoire, à un passé, tu
peux utiliser cela pour faire des projections dans le futur, je ne souhaite pas être « stressée » dans le
futur, je ne veux pas revivre ce que j’ai vécu, tu fais référence à une mémoire, à un passé mais qu’en
est-il de la véritable sensation, sans la découper en mots ou en pensées ?
Tu as plus de plaisir à ce que tu appelles « stress » qu’à « sans stress ». Si tu décris ce que tu observes
avant que le cycle ne soit observé dans sa totalité, tu risques vite de te perdre. Si tu fais UN avec ce que
tu appelles « stress » ou « sans stress » ou « détente », si vraiment tu ne fais qu’UN, qu’il n’y a pas
« quelqu’un » pour nommer, pour décrire, pour interpréter, si tu ne fais qu’UN avec la sensation et que
tu la vis dans sa totalité, les mots n’ont plus aucune place, une fois que le cycle est observé dans sa
totalité tu pourras si besoin ou envie, nommer ou décrire , en général l’envie n’est plus là, mais cela
peut parfois avoir une certaine utilité et tu pourras le faire mais seulement après l’avoir observé dans la
totalité . Il y a « tendu » et « détendu », « calme » et « agité », « stressé » et « sans stress », les
polarités, l’univers est fait comme cela. Si tu es toujours tendue cela ne va pas et si tu es toujours
détendue cela ne va pas non plus, trop tendu est une extrême, pas assez tendu en est une autre.
L’univers que nous sommes est fait de cycles et ces cycles comportent des polarités, et il y a des
extrêmes « trop tendus » ou « pas assez tendus » ces extrêmes peuvent être désagréables, quand tu
marches trop à droite tu tombes, trop à gauche aussi. Il y a des techniques pour soulager une grande
tension, la relaxation, la respiration profonde et bien d’autres. Pour ma part je ne peux que te conduire
à l’absolu soulagement, cela passe par le fait d’assumer pleinement ce que tu vis et l’état dans lequel
cela te met, ce n’est pas un problème d’être tendu ou détendu et si tu tombes dans une extrême, tu en
tires la leçon et tu apprends l’équilibre. Il n’y a pas de posture ou d’attitude particulière à avoir.
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Exactement, c’est là que je voulais arriver, ta culpabilité, si elle reste inconsciente c’est un parasite à
l’observation juste. Nous sommes dans l’image de la sainte, par exemple, beaucoup d’individus
imaginent Gandhi ou Martin Luther King comme ceci ou comme cela, mais ils n’ont pas vécu au
quotidien avec eux, ils étaient sans aucun doute différents de la façon dont les individus les imaginent
aujourd’hui. Gandhi, Luther King et bien d’autres sont vite transformés en images saintes pour de
nombreuses personnes, c’est dangereux. Dans la réalité, les individus expérimentent, tombent, se
relèvent et trouvent l’équilibre, nous sommes l’univers dynamique et nous expérimentons à travers des
cycles, parfois nous sommes tendus et parfois détendus. Bouddha était parfois tendu et parfois
détendu, plus ou moins mais c’est comme cela et ce n’est pas un problème. Ces cycles sont
dynamiques, si je te lance une balle de tennis, tu as besoin de te tendre et de te détendre pour
l’attraper. Si tu gardes tes mains ouvertes toute la journée cela va créer des problèmes, ouvrir des
portes, te gratter le nez, cela va devenir difficile, si tu gardes toute la journée tes mains fermées cela va
aussi créer des problèmes, pas trop, pas trop peu et ceci en fonction des circonstances. Le mouvement
doit se faire de manière cohérente en rapport avec l’environnement, mais ce n’est pas « bien » d’être
détendu et « mal » d’être tendu, tout dépend, et l’expérience des extrêmes trop ou pas assez, ou du
décalage « fermé » quand ce doit être ouvert et vice versa, cela permet d’apprendre la coordination,
l’équilibre, l’harmonie avec l’univers infini. Si tu as envie de faire l’expérience d’ouvrir une porte et de
rester la main fermée sur la poignée, de l’agripper et de ne jamais détendre ta main, libre à toi, tu vas
vivre avec une porte, dormir avec une porte, manger et prendre ta douche avec une porte, (rires) tu
finiras bien par détendre ta main et tu tireras la leçon toute seule c’est évident. Il n’y a pas de bien ni
de mal là-dedans, il y a des expérimentations que chacun peut faire pour découvrir l’équilibre et
marcher à son rythme. Il y a des individus qui aiment aller très vite et si tu leur imposes d’aller
doucement cela ne fonctionne pas, ils sont faits pour aller très vite ils seront « stressés » s’ils doivent
aller doucement, ils ne seront pas en cohérence avec leurs propres rythmes, et il y a des individus qui
sont faits pour aller doucement et si tu leur demandes d’aller très vite ils seront « stressés », il y en a
qui peuvent aller très vite et très doucement sans problème, chacun ses rythmes. Chacun doit être en
phase avec lui-même, se dégager de son conditionnement, de ses croyances, faire ses expériences et
trouver son équilibre. Essaie de ne pas te mentir, essaie d’être sincère avec toi, nous rentrons dans une
profonde intimité lorsque je dis « toi » nous arrivons à qui es-tu ? Qui suis-je ? Que suis-je ? Cette
découverte est une découverte permanente, je ne peux pas savoir si je devrai être tendu ou détendu
dans cinq minutes, je m’en fou c’est tout de suite, tout de suite dans un abandon à ce que tu es, arrête
de paraître, de faire semblant d’être, vois que tu es et que c’est déjà en place, il n’y a rien à faire, ça va
se tendre ou se détendre au bon moment et si ce n’est pas le cas, tu vivras les conséquences et tu vas
apprendre et si tu n’apprends pas les désagréments seront encore plus conséquents et ainsi de suite et
viva la vie ! Tout cela se fait naturellement, c’est programmé en nous, nous apprenons tout le temps et
l’éveillé apprend aussi. Tu cherches l’équilibre, tu veux marcher, trop devant et badaboum ! Trop
derrière c’est pareil, certains tombent une fois, d’autre cinquante fois mais en règle générale tout le
monde marche, avec plus ou moins de grâce et d’équilibre, mais tout le monde marche, la création est
bien faite. Nous pouvons ici soulever la question du choix, avons-nous vraiment le choix ? C’est relatif :
Tu te promènes dans une rue, tu peux aller à droite ou à gauche tu as le choix, mais tu n’as pas le choix
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Interlocuteur : Cela ne m’intéresse pas trop, moi je ne veux pas être soulagée je veux guérir, être libérée.
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Interlocuteur : Je trouve que je m’en sors de mieux en mieux dans mon travail parce que j’ai vraiment
appris à me simplifier la vie, et ce sera encore mieux quand le personnage illusoire qui est attaché à la
culpabilité aura disparu.
Interlocuteur : Oui d’accord, mais pour moi l’illusion est réelle dans le sens où quand je suis attachée à
la culpabilité ça me fait faire un boulot énorme pour être sûre d’être acceptée, le résultat est que je suis
fatiguée, il y a une forme de réalité.
Comment une illusion peut-elle être réelle ? Une illusion est une illusion !
Interlocuteur : Non, parce que regarde, ce personnage c’est une illusion, n’empêche que quand je me
mets à stresser, et bien je me mets à transpirer, à sentir pas bon…
C’est la conséquence.
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Interlocuteur : Moi je voudrais bien arrêter de me culpabiliser, de bosser comme une tarée parce que je
veux être acceptée dans cette société.
Observe bien le phénomène, « celui » qui veut arrêter de se culpabiliser c’est « celui » qui génère la
culpabilité. Qui est ce « je » qui veut arrêter de culpabiliser ?
Interlocuteur : Et bien la personne qui trouve que c’est fatiguant tout ça.
Interlocuteur : Celle qui ressent là, qui est sur les genoux, qui est épuisée par le travail.
Où est-elle ?
Interlocuteur : Là, elle mange. Elle est là. Tu vois, là, j’ai pris froid et j’ai la nuque toute raide, et il y a
quelqu’un qui a la nuque raide, là. Quelqu’un qui a faim, qui a mangé, quelqu’un qui va faire la vaisselle.
Tu veux dire que la faim est là, la sensation de nuque raide est là, mais est-ce qu’il y a quelqu’un ? Qui
est ce quelqu’un ?
Interlocuteur : C’est quelqu’un pour nommer et pour dire que la nuque est raide.
Oui, mais une fois que c’est nommé, est-ce que le nom correspond à la « chose » nommée ?
Oui. Nommer et dire « j’ai la nuque raide » est-ce que ça correspond à la sensation ? Est-ce que le mot
sensation est la sensation ?
Interlocuteur : Non.
Eh bien, justement, c’est une bonne question. Est-ce que « celui » qui nomme ressent ? Qui est
« celui » qui nomme ? Y a-t ‘il « quelqu’un » avant qu’elle soit nommée ? La sensation pure, avant le
mot « sensation », a-t-elle besoin d’être nommée pour exister ?
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Elle existe, mais le ou les mots qui la décrivent ne sont pas ce qu’elle est. Quelle que soit la sensation, la
description n’est pas la sensation, qu’elle soit positive ou négative, agréable ou désagréable.
Prenons ça, avant les mots « je me régale », il y a « quelque chose ». L’aliment mâché et l’individu qui
mâche ne font qu’UN. Et puis après on peut décortiquer ça, on peut dire il y a « quelqu’un » qui mâche
et quelqu’un qui sent l’aliment mâché. Après, en décortiquant, on met un sujet et l’action, le verbe
« mâcher », mais est-ce c’est dissociable tout ça ? Cela fait partie d’un tout, d’une dynamique
permanente, dans un mouvement universel constant. Dire « je mange » ou penser « je mange », est-ce
que c’est manger ?
Interlocuteur : Non.
C’est pareil pour toutes les actions. Je fais ceci, je fais cela, ce n’est pas le faire sinon il suffirait de
s’allonger, de dire j’ai mangé et ça y est, tu as mangé ! (Silence) Ici nous sommes dans la description,
qui a son utilité c’est pratique, avec un centre qu’on va nommer « je », « je » est commode et essentiel
sur le plan relatif pour faire vivre les contrastes, mais dans l’absolu qu’est-ce que « je » ? La réalisation
de l’absolu c’est la réalisation de l’unité de base, l’ultime réalité, la totalité ne peut pas être nommée.
Dès qu’elle est nommée, elle est divisée mais en réalité elle n’est pas divisée. La distorsion est générée
par le temps, la pensée ou le mot. Tu dis : « il y a une douleur dans la nuque, une tension dans la
nuque », ce sont des mots mais si tu vas maintenant au contact de ce que représentent ces mots, si tu
te places avant la description, avant de nommer, tu arrives à l’endroit où tu fais UN avec ce
phénomène, tu es déjà UN, tu es ce phénomène. (Silence) Si tu vis pleinement le phénomène et bien
« il te dit » ce qu’il a à te dire, comme par exemple « Ne sors pas sans t’habiller chaudement, prends
soin de toi », c’est une réaction en chaîne qui permet à l’être humain de capter des informations et d’
agir en fonction, de recadrer ce qu’il a besoin de recadrer, c’est la mémorisation qui permet de se
mouvoir dans le monde relatif et c’est parfait ! Cela fonctionne très bien, l’être humain fonctionne très
bien à la base, mais ce n’est pas pour cela qu’il y a vraiment un centre réel, le « je », est une illusion,
utile et nécessaire. « Je », « bibi », « moi », c’est utile et pratique, mais ce n’est pas parce que c’est
nommé que c’est réel, c’est une petite voix que les gens ont l’impression d’entendre en général quand
ils se parlent à eux-mêmes, c’est une pensée. Le cerveau qui génère une pensée « je », c’est une
pensée qui a tendance à faire croire qu’elle est « quelqu’un », mais es-tu une pensée ? Est-ce que la
pensée est toi ?
Interlocuteur : Est-ce que la pensée est moi, mais est-ce qu’il y a un « moi » sans pensée ?
Et bien justement, quand tu es dans un espace méditatif où il n’y a pas de pensées, et où tu ne t’endors
pas, où est « moi » ?
Interlocuteur : J’ai l’impression de devenir une sensation pure, tu vois ? Comme si je flottais dans de
l’eau.
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Interlocuteur : La sensation de ne pas dormir et de ne pas penser par exemple, dans un sens, je suis un
peu perdue, je ne sais pas trop ce qui se passe.
Bien, il faut explorer. Explore ! Il faut aller découvrir, c’est un espace qui existe. En général la culture, le
conditionnement ne t’invitent pas à aller te promener dans cet endroit, c’est un délicieux endroit dans
lequel l’être humain n’est pas dans la pensée et pas dans le sommeil. Cet endroit est un peu comme un
bain d’harmonie, il y a un processus de régénération qui peut ouvrir les portes de la supraconscience,
mais bon, ce sont encore des mots tout ça, la seule façon d’aller au-delà des mots c’est d’explorer ! Tu
es cet infini, ce n’est pas quelque chose à produire, ce n’est pas quelque chose que tu vas fabriquer,
« celui » qui cherche à être est l’obstacle, il y a « quelqu’un » qui cherche à être conscient d’être ? Mais
tu ES déjà, il n’y a qu’à réaliser concrètement que tu es infini et la supraconscience jaillit. Si je
suis l’infini prenant conscience d’être infini, qui prend conscience de qui ? Le « UN infini » est ce que
nous sommes fondamentalement. Dans le relatif, l’infini s’exprime à travers une infinité de formes
diverses et variées, avec différents niveaux de conscience mais cela reste l’infini. La conscience ultime,
c’est réaliser concrètement que tu es cet infini conscient, prenant conscience de lui-même ! Qui prend
conscience de qui ? Une fois que l’éveil total est réalisé et bien c’est réalisé ! C’est comme la bicyclette,
quand tu sais faire de la bicyclette et bien tu sais. Je ne dis pas de parler, de le savoir, d’y penser, de
croire que l’on est l’infini, ce n’est pas une croyance, c’est une rencontre directe avec « toi-même »,
mais qui rencontre qui puisque tu te rencontres « toi-même » ? Et tu as toujours été « toi-même »,
pourtant il y a quand même « quelqu’un » qui rencontre « quelqu’un » parce qu’il y a une espèce
d’oubli généré par « celui » qui croit être. La pensée et le mot crée un décalage dans le temps et
l’espace, le mot « moi » n’est pas « moi », la pensée « moi » n’est pas « moi ». Les mots « je suis » ne
sont pas « je suis », la pensée « je suis » n’est pas « je suis ». (Silence) Si tu crois te comprendre en te
disant « je suis » et que tu fais suivre ce « je suis » d’une définition, je suis ceci, je suis cela, « je suis »
suivi d’un mot pour définir, même si ce mot est vaste, même si tu dis « je suis l’infini », c’est bien,
- 192 -
Non, parce que ça ne se comprend pas d’une manière logique, ça se vit, c’est une unification vécue
dans ton intimité, une unification de l’éternité et de l’éphémère qui ne font qu’UN et qui ont toujours
été unis, nous sommes cela. Ça ne se comprend pas avec les mots « éternité » « éphémère » ou
« unification ». Il y a une compréhension qui jaillit en amont des mots et des pensées. Ça c’est une
approche de l’éternité dans le temps, mais on peut aussi faire une approche dans l’espace, c’est la
même chose.
Interlocuteur : Peux-tu s’il te plait faire cette approche de l’éternité dans l’espace ?
L’infiniment grand est constitué d’infiniment petit et l’infiniment petit constitue l’infiniment grand. Il
n’y a pas deux, il n’y a qu’UN.
Interlocuteur : là je comprends.
Cela dépend des individus, il y en a qui sont plus à l’aise avec la notion d’espace et d’autres qui sont
plus à l’aise avec la notion de temps mais ces deux notions ne font qu’UN c’est l’espace-temps. Dans
l’absolue l’espace-temps est infini et éternel, autant dire qu’il n’existe pas c’est un éternel présent, ici
et maintenant, avant les mots et la pensée. Dans le relatif par le truchement de la pensée et de mots
« l’infini éternel » prend la forme d’un « fini éphémère » et au final « l’infini éternel » et le « fini
éphémère » ne sont qu’UN. Certains individus pensent parfois qu’ils peuvent dissocier l’infiniment
petit de l’infiniment grand, mais non, c’est infini ! Il n’y a pas l’infiniment grand et l’infiniment petit,
quand on s’arrête pour prendre une photo au microscope ou au télescope alors oui nous allons dire
infiniment petit ou infiniment grand pour situer, mais en vrai rien ne s’arrête, tout bouge tout le temps
et tout est lié, l’infini est infini et nous sommes cela. Avant les mots, avant la pensée, avant la photo,
cette réalisation concrète, cette rencontre directe avec ce que nous sommes réellement, c’est
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C’est-à-dire ?
Interlocuteur : Je comprends que l’infini dans le temps c’est une suite de moments éphémères.
Oui.
Interlocuteur : Je n’avais pas compris avant, avant l’exemple de l’espace. Je ne comprenais pas.
Mais même là, cette compréhension est superficielle puisque nous sommes dans le domaine des mots
et de la pensée. En réalité nous sommes cela, la rencontre avec soi-même, la rencontre avec ce
phénomène dont nous parlons, nous sommes cela, l’infiniment grand, l’infiniment petit qui n’est qu’UN
c’est nous, nous sommes l’infini, c’est pour cela que c’est rigolo, tu cherches ce que tu es et évidement
tu l’es déjà. Tu te rends compte que tu te rencontres « toi-même », donc qui rencontre qui ? L’infini
rencontre l’infini, qui rencontre qui ? L’infini prend conscience de lui-même, qui prend conscience de
qui ? C’est un événement autant qu’un « non-événement ». Il se passe quand même quelque chose, la
pensée qui crée un « je » pensant est perçue pour ce qu’elle est, une pensée « je », « je » est un mot,
une pensée, (rire) est-il possible de décrire l’indescriptible ? « Je » est utile et nécessaire dans le monde
relatif, il n’y a pas à lutter contre ce phénomène, c’est comme ça, dans le quotidien du monde relatif de
la communication si quelqu’un me demande « qui es-tu ? » je vais bien sûr répondre je suis William, il y
a un nom, un prénom, une dénomination, c’est commode, c’est pratique dans le monde de la
communication mais dans l’ultime réalité, dans le monde de la communion universelle, il n’y
absolument rien de tout cela, il n’y a pas besoin d’appellation de ce genre, ça n’existe pas, il n’y a
qu’une unité en mouvement qui se contemple dans son infinitude. Aujourd’hui la plupart des individus
sont dans la communication, souvent ils vénèrent la communication, ils vénèrent la pensée, ils
vénèrent les mots, les phrases, ce sont en général de beaux parleurs qui vénèrent de beaux parleurs,
mais dans le monde de la communion totale il n’y a plus de vénéré, de vénération, il n’y a plus qu’UN
infini conscient d’être infini conscient : la supraconscience.
L’éveil te ramène à des choses aussi naturelles, simples et saines que ce rire et ce repas. C’est ça la vie,
c’est ça, on a été créés pour rire et savourer un bon repas, c’est miraculeux, c’est miraculeux d’être de
l’infini capable de se manger lui-même et de savourer ça. (Rire) Parce que c’est ce qui se produit, tu es
de l’infini et tu manges de l’infini, sous une forme ou une autre c’est l’infini, il y a des sensations, des
saveurs, et ça peut être agréable, désagréable, et puis après tu vas assimiler les aliments, et cela
produit une réaction en chaîne infinie, cette réaction en chaîne s’inscrit dans une dynamique qui fait
que l’humanité passe du point A au point B selon un plan de croissance bien spécifique, la poussière
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Tu vois, aujourd’hui j’ai une petite grippe, je suis malade. La réalisation de l’éveil total, pour donner une
image, c’est un peu comme un adolescent dont la voix vient de muer, sa voix a changé mais quand il a
une grippe et bien il a une grippe et ce n’est pas parce que sa voix est plus grave que cela va changer
quelque chose au fait qu’il subit la grippe. L’éveil total c’est un peu la même chose, il se produit un
phénomène et tu vis avec, c’est d’ailleurs un phénomène de croissance très proche de cette notion de
mue ou de poils qui poussent, au début c’est spécial et après tu vis avec. La grosse différence c’est que
l’éveil est instantané mais cela finit par parfaitement s’inscrire dans le quotidien. Tu vois bien que
l’éveil ne va pas me guérir subitement de la grippe, ça n’a pas ce genre de vertu, si la maladie est plus
grave et te conduit à mourir et bien tu meurs, point final. Si tu es atteint d’une maladie qui te fait
dégénérer et qui te met le cerveau en compote et bien tu auras le cerveau en compote, tout éveillé
que tu es. Je dis cela pour en remettre une couche sur les mythes et croyances délirantes au sujet de
l’éveil et les éveillés. L’éveillé n’a pas de super pouvoirs !
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Interlocuteur : J’ai pris froid je suis aussi un peu malade, je suis sortie sans prendre mon manteau, la
prochaine fois je ferai plus attention.
Tu vois, ça se fait très simplement, tu n’as pas pris ton manteau et tu as eu froid, tu n’as pas pris assez
en considération le temps qu’il faisait et tu en subis les conséquences, tu tires la leçon et tu te
programmes pour faire plus attention et augmenter ton niveau de vigilance afin d’être plus attentive
dans une situation similaire future. C’est simple, cela se fait très naturellement, il n’y pas besoin d’une
doctrine, d’une église ou de quelqu’un pour te dire il faut faire ceci ou cela. Après la réalisation de
l’éveil total, l’amour et la compassion sont vécus comme des évidences, ce ne sont pas des vertus, tout
comme dans cette histoire de manteau, c’est simplement du bon sens. L’état aimant que peut générer
l’éveil total n’est pas une vertu, c’est du bon sens « l’autre » est « moi » et je suis l’autre, il est
vraiment moi et je suis vraiment l’autre, c’est réalisé, ce n’est pas une vue de l’esprit, il n’y a aucun
plaisir à se faire du mal, ni à soi ni aux autres qui sont nous. Quand je dis « aux autres » je ne m’arrête
pas à l’humain, les animaux, les végétaux et tout le reste, c’est aussi « moi ». La bienveillance envers soi
se répercute sur les autres et les autres et soi c’est UN, c’est vécu comme UN directement, il n’y a pas
de frontière, c’est direct, ce n’est pas une croyance, une belle idée, tu baignes, plus que cela tu es cette
unité universelle permanente. Toi aussi tu es cela, tout le monde est ce UN et infini, l’éveil total te
ramène à la maison, il te fait comprendre et ressentir directement, concrètement, que tu es UN et
infini. Dans une société où tout est gratuit, les actions caritatives n’ont plus aucun sens, donner aux
pauvres a un sens dans une société où des individus malades monopolisent et spéculent sur les
denrées alimentaires ou autres et empêchent la gratuité. Bientôt les ordinateurs et les nouvelles
technologies qui seront au service de l’humain vont pouvoir nous permettre de produire et distribuer
gratuitement tous les biens matériels, nous pourrons tous vivre avec un niveau de confort matériel de
milliardaire. Les soi-disant économistes, les hommes politiques censés organiser la société, pourront
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Comme nous avons pu le voir avec notre ami hier, il n’est pas rare de constater que certains s’érotisent
avec la culpabilité, ils ont du plaisir à rentrer dans le champ de la culpabilité. Ils sont tellement
intoxiqués par cette forme de masochisme, qu’ils ne perçoivent plus que la responsabilisation, c’est
beaucoup plus érotique et plus épanouissant que la culpabilité qui n’est en fait pas du tout
épanouissante. Chez eux, dans la plupart des cas c’est inconscient, c’est un peu comme pour le
syndrome de Stockholm ou le kidnappé tombe « amoureux » de son kidnappeur, la personne a
tellement été conditionnée à culpabiliser qu’elle finit par tomber « amoureuse » de la culpabilité. A la
culpabilité est associée la punition ou l’autopunition, c’est un cycle assez simple : l’individu se sent
coupable, il n’assume pas sa responsabilité en culpabilisant, puis il va trouver une façon de se faire
punir ou il s’auto-punit, il y prend un certain plaisir et il retourne inlassablement dans ce schéma.
Inlassablement il va chercher un comportement qui va le pousser au sentiment de culpabilité puis,
punition ou autopunition et ainsi de suite, cela devient une habitude, un schéma de vie et un
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Interlocuteur : Chez moi il y a la croyance que nous ne pouvons pas être bien, heureux, vivre des choses
positives dans la vie, et cette croyance engendre des comportements qui me confortent dans cette
croyance, c’est trop beau pour être vrai, trop bien pour moi.
Oui c’est ça le refus du plaisir et de l’épanouissement. Nous pouvons regarder cela sous un angle
psychologique ou psychiatrique et on risque de s’enliser, cet angle peut apporter une certaine
compréhension, pourquoi pas, mais nous pouvons aller à l’essentiel et nous demander
immédiatement : Qui refuse ? Qui refuse quoi ? Quel est le vrai refus ? Tu t’interdis quoi finalement ?
Oui, c’est le refus d’être. « Etre » inclut le désir, certains pensent parfois qu’ils vont atteindre
l’illumination en « pratiquant » le « non désir », il y a très peu de chance que cela marche, cela n’a rien
à voir avec l’éveil total, ce n’est pas parce que tu vas tenter de cultiver le « non désir » que l’éveil vas se
produire. Essayer de vivre sans désir est une forme de refus qui en fait ne marche pas, les individus qui
tentent de vivre cela compensent, ils ont un désir sexuel et ils vont le refouler en se persuadant qu’ils
sont dans le « non désir » et finalement ils vont compenser avec la nourriture ou autre chose. Il y a un
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Pour passer tout de suite à l’essentiel, qui est ce « je » ? Sommes-nous cette accumulation de mémoire,
de passé, de souvenirs ? Cela n’est-il pas que des souvenirs, de la mémoire, du passé ? Si ce sont des
souvenirs, c’est du passé et ce qui EST, c’est tout de suite, maintenant, avant la mémoire, avant le
souvenir, avant les mots « mémoire » et « souvenir » avant la pensée de ces mots, ce qui EST, est
vierge, absolument vierge et nouveau. La virginité de l’instant peut être teintée par la mémoire et la
pensée mais ce sont des lunettes de verre teinté qui te font croire que ce qui EST a telle ou telle
couleur. Ce qui EST n’est pas la pensée, la pensée est englobée dans ce qui EST, tu peux ressentir cela,
dans la méditation profonde quand tu n’es pas dans la pensée ni dans le sommeil, si vraiment tu vis
cette méditation, il y a quelque chose qui est réalisé et tu perçois que la fraîcheur de l’instant est
toujours avant la pensée, il n’y a pas de pensée et pourtant c’EST. La pensée c’est la pensée, ni plus ni
moins que cela, si la pensée crée un penseur qui dit « je pense » et qu’il y a indentification à ce « je
pense » cela peut devenir un problème, le « je pense » est aussi une pensée qui veut se faire passer
pour quelqu’un ou quelque chose d’autre que de la pensée. Pour la majorité des individus, toute la vie
tourne autour de cette pensée « je » qui doit être comme ceci ou comme cela, ce « je » où est-il ? Ce
n’est qu’une pensée ! Suis-je une pensée? Une pensée est une pensée et il y a « quelque chose » de
plus vaste que cette pensée. Si tu ressens pleinement ce « quelque chose » à son apogée, ce ressenti
devient une compréhension et cette compréhension est un ressenti. Ce « ressenti-compréhension,
compréhension- ressenti » te propulse instantanément là où tu as toujours été : dans l’infini, avec en
plus la supraconscience, la conscience d’être de l’infini conscient d’être conscience de l’infini. Quand
l’infini prend conscience qu’il est de l’infini, qui prend conscience de qui ? L’infini est l’infini, c’est un
événement inimaginable, le plus puissant de tout l’univers et en même temps c’est un « non-
événement » absolu, c’est l’éveil total et ce n’est pas une théorie, là c’est raconté en histoire avec des
mots issus de la pensée mais ce qui se produit n’est pas une histoire avec des mots et des pensées,
c’est une réalisation concrète, comme le fait d’avoir une crise de rire est une réalisation concrète, un
fou rire c’est concret, tu peux parler du fou rire, tu peux y penser mais si vraiment tu vis le fou rire, ce
n’est pas une théorie pensée ou parlée, c’est « quelque chose » qui se produit. L’éveil total c’est
quelque chose de proche de cela et en même temps il est nécessaire d’oublier tous ces mots, toutes
ces définitions, tous ces termes qui tentent d’exprimer l’inexprimable, tu prends tout, tu mets à la
poubelle tu jettes et puis tu vis.
Le plus haut sommet de l’intelligence c’est l’amour, quand je dis amour je ne parle pas des « love
story » hollywoodiennes ou ce genre de propagandes abrutissantes. Je parle d’un fait qui se réalise,
« intelligence » est un mot qui vient du latin « intellegere » et cela veut dire lier les choses ensemble,
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Le processus hormonal qui pousse à la reproduction est basé sur une recherche de l’unité par la fusion,
il y a une attraction très forte qui pousse les êtres à copuler, à fusionner pour ressentir ce lien universel
pour ne faire qu’UN avec l’autre, deux qui ne font qu’UN dans l’union sexuelle. Ce mécanisme
hormonal basé sur la recherche de l’unité infinie, rend l’attirance pour la reproduction très puissante et
dans la plupart des cas, c’est totalement inconscient ce qui conduit à bien des complications. Il est
heureusement possible de vivre cette attirance, cette recherche de l’unité universelle par la sexualité
sans passer par la reproduction grâce à la contraception, c’est très important pour éviter la
surpopulation et ses conséquences dramatiques. Les être peuvent se sentir attirés, se rencontrer et
fusionner dans un acte sensuel de haute qualité, cela peut leur permettre de goûter à l’unité
universelle infinie, c’est cette envie d’unité universelle qui les attire en réalité, ils sont deux et ne font
plus qu’UN durant un bref instant. Cette attirance programmée en nous pour nous permettre de
goûter à la fusion totale, à l’unité universelle infinie est récupérée à des fins commerciales, elle est
dénaturée et salie par les marchands du temple, ce qui induit les individus à vivre une confusion
déprimante. Le but de ces assassins du véritable amour est de rendre l’individu esclave de la
consommation, l’individu qui tombe dans ce piège risque de devenir un consommateur au dépend de
son épanouissement et de son bien-être véritable, nous n’arrivons à rien de bon avec ce genre de
comportement, c’est un manque d’intelligence total.
Le plus haut niveau de l’intelligence réalisé est forcément l’amour, mais ce n’est pas une vertu ce n’est
pas quelque chose de vertueux dans le sens : « regarde cet être comme il est aimant, c’est formidable,
quel individu admirable » non ! C’est quelque chose de spontané et naturel, un être sain est aimant. Si
tu arrives à ce niveau d’intelligence dans lequel le lien universel infini est réalisé, l’amour fleurit et si tu
arrives à un véritable haut niveau d’amour le lien universel apparaît. Il y a un niveau d’intelligence dans
lequel la réalisation que tout est lié s’exprime. Un être véritablement intelligent arrive à ce niveau de
supraconscience et cela le propulse dans un état aimant sans raison, ce n’est pas une vertu, c’est un
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En fait, dans l’absolu tout est harmonie en permanence et dans le relatif si tu composes un tableau par
exemple, tu peux te dire : cette couleur n’est pas en harmonie avec cette couleur. Le créatif qui va
générer le plus d’harmonie sera celui qui sera le plus lié consciemment à l’univers infini, celui qui va
ressentir ce lien d’unité infinie va mélanger les formes et les couleurs de façons très belles en rapport
avec la vibration fondamentale infinie de notre code génétique, nous allons trouver cela très
harmonieux, très beau. Le créatif qui est aliéné, coupé du lien universel va composer des œuvres
horribles, laides, nous allons dire disharmonieuses. « Harmonieuse et disharmonieuse » ou « agréable
et désagréable » sont englobés dans l’harmonie universelle infinie, c’est normal que les couleurs et les
formes produisent une sensation agréable ou désagréable en nous, cela répond à une suite de
réactions en chaîne comprises dans l’harmonie universelle infinie, fondamentalement l’harmonie
universelle infinie est permanente. Souvent quand on aborde ce sujet certains disent : alors il n’y a rien
à faire, il faut laisser faire ! Mais même si tu ne fais rien tu fais quand même quelque chose, donc c’est
impossible de ne rien faire, il y a un programme qui pousse les individus à faire. Même si tu dis « je ne
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Interlocuteur : J’ai l’impression d’avoir subi hier la pression d’un individu qui voulait faire naître en moi
la peur pour pouvoir me manipuler, et j’ai l’impression que cela a marché.
Interlocuteur : La peur de voir l’humanité se prendre le mur sans avoir de solutions pour éviter le crash.
Interlocuteur : La peur que nous nous autodétruisions, que nous ne survivions pas. C’est très égoïste,
c’est la peur que « je » ne survive pas.
Interlocuteur : Oui, mais c’est plutôt le sentiment d’impuissance, c’est trop grave et il n’y a rien à faire
j’ai envie de fuir et d’oublier la réalité.
Interlocuteur : Une société dans laquelle les gens sont tellement souffrants qu’il est évident qu’ils
souhaitent l’autodestruction pour en finir.
Interlocuteur : Oui.
Interlocuteur : Par rapports aux informations qui m’ont été transmisses hier.
Tu veux dire que si hier tu avais eu une conversation avec quelqu’un qui aurait mis en avant les
avancées scientifiques utilisées avec supraconscience et amour pouvant libérer l’humanité de la
souffrance, aujourd’hui ce que tu appelles l’humanité, tu la verrais différemment ?
Interlocuteur : Oui puisque j’aurais des espoirs, en fait, cette personne avec qui j’ai parlé est terrorisée
et veut nous terroriser aussi.
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Interlocuteur : Je suis agitée et je me sens coupable d’avoir ressenti de la haine et des sentiments
négatifs et agressifs envers quelqu’un que j’aime.
Une fois de plus nous pouvons observer comme le sentiment de culpabilité est un parasite qui
t’empêche d’écouter complétement la chanson qui passe à la radio. La chanson qui passe à la radio,
c’est quoi ? Tu peux rentrer dans le cycle habituel, tu te sens coupable puis tu te punis ou tu te fais
punir et voilà, tu n’auras rien écouté de la chanson qui te dit des choses essentielles. Si c’est possible,
maintenant que tu as mis à jour qu’il y a une forme de culpabilité, ne focalise pas dessus, mets l’accent
sur ce que tu as ressenti, tu peux assumer, te responsabiliser : « voilà, j’ai eu des sentiments négatifs,
de l’agressivité, de la haine » je ne vais pas définir si c’est bien ou mal, si c’est bon ou pas bon, c’est ce
qui s’est produit je suis sincère avec moi, avec mes réactions, avec ce que je ressens, j’assume. Tu peux,
en assumant sincèrement, sentir que tu as eu peur face à quelqu’un qui coupe tous les espoirs, tous les
rêves, qui exprime sa propre peur, sa propre angoisse et qui s’érotise là-dedans. Il te contamine et toi
tu te laisses contaminer. Ce sentiment que tu appelles de la haine, c’est excessif parce que tu n’as pas
compris la situation et tu as voulu t’en protéger, tu t’es sentie menacée, c’est primaire nous sommes
menacés, nous crispons les muscles soit pour nous défendre, soit pour partir en courant, c’est un
programme de survie de base inscrit en nous. Ce sont des réactions très primaires, très animales mais il
n’y a rien de mal à cela, ce sont des réactions codées en nous pour la survie, c’est comme cela. Si tu
écoutes bien la chanson, sans parasites, tu vas pouvoir entendre très clairement la souffrance de
l’individu qui était en face de toi et observer les réactions que tu as eues face à l’expression de cette
souffrance. Ce n’est pas parce qu’un individu exprime sa souffrance que tu vas être contaminée par
cette souffrance. Plus tu es attentif, avec une véritable écoute, sans jugement, plus tu vas écouter
toute la chanson et ressentir tout ce qu’elle produit en toi, en évitant les parasites, en te calant bien sur
la bonne fréquence et en évitant la culpabilité, plus tu t’offres la possibilité d’écouter la chanson, non
pas en réfléchissant mais en ressentant, plus il sera simple pour toi de comprendre et de te
comprendre.
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Revenons dans la lumière de l’harmonie universelle infinie, en fait, tout s’est parfaitement bien déroulé
au bon moment pour permettre l’émergence de la supraconscience. Si la supraconscience apparaît
c’est parfait, sinon, parfait aussi et dans les deux cas de figure tout va bien. Si le cycle doit se reproduite
encore plusieurs fois et bien ainsi soit-il, peut-être que tu ne comprendras jamais et peut-être que tu
comprendras. Dans l’infini éternel tout cela n’a aucune importance, il existe une infinité de toi qui vit la
même situation d’une manière exactement pareille à toi et il existe aussi une infinité de toi qui vit cette
situation d’une infinité de façons différentes. Au niveau du grand tout cela ne change rien, à ton niveau
et au niveau de la société cela peut tout changer, mais au niveau de l’infini cela ne change rien. Ce
niveau infini de perception te fait prendre de la distance, du détachement spontanément. Si ce niveau
de perception reste intellectuel, en surface, si tu ne le vis pas dans tes tripes ce n’est pas pareil. Il est
possible de réaliser réellement et concrètement que tu es l’infini, que l’infini existe et que tu es cet
infini, que fondamentalement tu existes sous une forme ou sous une autre et que quelle que soit la
forme, tu es l’infini qui se manifeste. Il peut se manifester sous la forme d’un individu épanoui ou d’un
individu castré, d’un individu qui jouis ou de celui qui souffre, d’un individu qui a peur ou de celui qui
n’a pas peur, ce n’est qu’une seule et même « chose » cette « chose » qui n’est pas une « chose » est
notre réalité fondamentale. C’est une seule et même « chose » qui va prendre une infinité de formes, il
n’y a aucun problème dans l’absolu, après dans le relatif, si quelqu’un te vomit dessus tu peux avoir
envie de partir ou de rester en l’invitant à tout vomir, ce qui lui fera peut-être du bien, cela se vit en
fonction des subtilités de ce qui est en train de se produire dans l’instant.
Revenons à la peur, la peur de quoi ? La peur de mourir ? Qui meurt ? Qu’est-ce c’est que vivre ? Qui
vit ? Qui suis-je ? Que suis-je ? (Silence) Il n’est pas nécessaire d’avoir peur de la peur, c’est naturel,
tout va bien, parfois nous avons peur et c’est ainsi et parfois il n’y a aucune peur, ce sont des
mouvements périphériques, il n’y a pas à s’inquiéter. Tous cela est le théâtre de la vie, c’est du cinéma,
la vie c’est du cinéma, et nous apprenons, il y a des découvertes infinies à vivre, c’est pour cela que
c’est exaltant. Une fois l’éveil total réalisé il y a une sorte d’ émerveillement permanent, tout change,
tout ce que tu comprends est anéanti instantanément et tu peux comprendre que tu n’as rien compris
alors l’émergence de la compréhension revient et une fois que tu as compris, il est perçu que rien n’est
compris et, dans la compréhension absolue : l’éveil total réalisé, tu comprends qu’il n’y a rien à
comprendre, c’ EST. Ce n’est pas du domaine de la compréhension, c’est du domaine du ressenti, et tu
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Interlocuteur : Ce que tu dis me calme, je crois que si je devais revivre la situation d’hier j’aurais plus de
compassion.
Peut-être, peut-être pas. Ici, le sentiment de compassion arrive parce que tout d’un coup ton champ de
vision s’est élargi au contact de l’éveillé et de l’éveil total, mais qui cherche à avoir plus de
compassion ? La bonne direction c’est d’être plus conscient de réaliser la supraconscience, de
comprendre, et pour comprendre il faut ressentir, et bien sûr à un certain niveau la compassion arrive,
ce n’est pas une vertu c’est naturel. L’individu à qui on interdit certains plaisirs sains et épanouissants
va se tourner vers d’autres plaisirs, souvent toxiques. L’intoxication va transformer l’individu sain en
individu souffrant qui n’est souvent même plus conscient qu’il souffre parce qu’il s’est habitué à sa
douleur. La violence est le fruit de la souffrance, grâce à l’utilisation de la science avec supraconscience
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Table de Matières
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