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Terminale HLP
Septembre
Semaine du 11 au 15
Introduction
C- Le problème de l’identité
Identité et temporalité → Existe t-il une identité qui perdure
A- « Connais toi toi même » : contresens et malentendus sur cette formule socratique.
→ Pourquoi cette formule n’a rien à voir avec les pratiques de développement personnel.
Pour le 18 septembre
Etre guidé pour devenir authentique, libre et heureux, n’est-ce pas le paroxysme de la
contradiction ? Si cela peut paraître réconfortant pour l’individu seul face à lui même de se
raccrocher aux brindilles du développement personnel, ce dernier fait du « moi » et de la
subjectivité la plus intime la chose la plus généralisable et impersonnelle qui soit ! Au lieu de
réconforter, elle abîme. Le « moi » devient par cette généralisation un « moi » commun, un
« moi » de tout le monde et donc de personne. En quoi serait-ce authentique de suivre une
méthode applicable à tous ? Etre authentique, c’est suivre son propre chemin. Comment l’être si
l’on nous dit quel chemin prendre ? Cela revient à dire : faites ce que je vous dit (ou dicte) et vous
serez enfin vous même ! N’est-ce pas le summum de l’absurde car être soi-même suppose agir à
partir de soi même et de personne d’autre. Etre soi même suppose une forme d’autonomie.
L’autonomie se définit par le fait de se fixer à soi-même sa propre loi. Si la loi vient d’ailleurs,
c’est que la loi n’est pas « propre », au sens où elle n’est pas « sienne », et aucune autonomie ne
peut advenir. Le raisonnement est fallacieux car il invite à chercher dans une forme
d’hétéronomie les sources de l’autonomie et de l’authenticité. Etre vrai en suivant une méthode
de développement personnel revient à adopter un code, suivre des règles, jouer un jeu, tout en
pensant et prétendant se rapprocher de sa propre vérité. Etre vrai tout en étant codifié, voilà
en quoi consiste l’authenticité inauthentique du développement (im)personnel. La rencontre
véritable avec soi même suppose au contraire une certaine forme de « naturel » ou de
spontanéité, d’ouverture à l’autre, de passion, d’involontaire.
1- Que signifie le mot : authentique ? (faites des recherches dans le dictionnaire). Cherchez des
synonymes et des antonymes.
Demandez vous par exemple ce que signifie ce terme quand on parle d’un objet (ex : un tableau
authentique), une histoire authentique ou une personne.
Semaine du 18 au 22
A- « Connais toi toi même » : contresens et malentendus sur cette formule socratique.
B- L’invention du moi.
Première étape : le doute porte sur la connaissance sensible (les illusions des sens sont ici un
premier argument pour douter).
Semaine du 24
Conséquence : le solipsisme.
Ainsi, le monde a l'exterieur de moi n'existe plus, je n'ai plus de corps. Je
suis par consequent seul au monde (la notion meme de monde est
douteuse). Cette situation s'appelle le solipsisme.
→ Le solipsisme (du latin solus, seul et ipse, soi-meme) est une ≪ attitude ≫
generale d'apres laquelle il n'y aurait pour le sujet pensant d'autre realite
que lui-meme.
Ce qui met fin au doute : le cogito.
Le malin genie peut-il me tromper sur ma propre existence ? Non car s'il y a
un trompeur, il faut une victime ≪ je ≫ existe comme objet de tromperie.
Le ≪ je pense ≫ conditionne le doute lui meme ainsi que tous les autres
actes de l'esprit : entendre, imaginer, concevoir, vouloir et meme percevoir.
Descartes definit ainsi la conscience : « par le nom de pensée, je
comprends tout ce qui est tellement en nous que nous en sommes
immédiatement connaissant ».
Notre époque individualiste se distingue par l'affirmation de soi, l’injonction à être soi même.
Il existe notamment toutes sortes de techniques « de réalisation de soi », de coaching.
Certains ouvrages de développement personnel ou magazines féminins prétendent détenir la
clé du bonheur. Que nous disent-ils ? « Découvrez la personne que vous êtes vraiment » ,
« devenez les uniques agents de votre bonheur ». La clé du bonheur réside dans l'authenticité,
dans l'acceptation de soi ou dans le désir de coïncider avec soi même.
Mais qu'est-ce qu'être authentique ? L'est-on de façon spontanée et naturelle ou doit-on
apprendre à le devenir par un effort sur soi même ? S'agit-il d'un travail ou faut-il se contenter
d'être ?
• Par extension, sera dit authentique ce dont la vérité ne peut être contestée. Le récit
d'un historien est authentique s'il nous raconte des faits qui ont vraiment eu lieu.
L'authenticité est ce dont la vérité ne peut être contestée au contraire par exemple
d'un faux témoignage qui est un récit fabriqué en vue de tromper autrui.
• On parle enfin de l'authenticité pour des sujets, des personnes et non pas simplement
pour des objets. On perçoit souvent l'authenticité chez une personne sans savoir à quoi
elle tient. On peut dire cependant qu'elle se caractérise par une forme de spontanéité ,
de sincérité. Quelqu'un d'authentique est fidèle à soi même, il exprime la vérité
profonde de son être au lieu d'adopter des attitudes empruntées, artificielles. On se
révèle tel qu'on est et non tel qu'on voudrait paraître. La fausseté du mensonge s’y
oppose. Le menteur produit de lui-même et de manière intentionnelle une fausse
apparence. Le menteur produit des paroles qui sont éloignées de leur origine. Mais il
faut alors dépasser la considération du mensonge individuel. On établit souvent un lien
entre vérité et nature, fausseté et culture, car, en effet, on reproche souvent à la société
de nous obliger à porter un masque, à dissimuler nos pensées, à vivre non seulement
en masquant la réalité de ce que nous sommes, mais encore en construisant des
apparences trompeuses destinées à autrui. Le mensonge serait une règle imposée par
la vie en société. L’authenticité consisterait alors en une vie qui ne serait plus marquée
par les contraintes sociales en guise d’étiquette, de formes, de précautions de toutes
sortes destinées à rendre possible la vie en commun, mais en réalité aliénantes pour
les individus. D’où l’aspiration à une vie sans détours, sans masque, dans laquelle tout
se dit et se montre, une vie authentique. On retrouve aussi dans ce cas l’idée de
proximité avec l’origine, puisque cette vie authentique serait une vie plus naturelle, qui
n’aurait pas été dénaturée par la société. L’origine, ici, c’est la nature profonde de
l’individu, son « moi profond ». Bien entendu, cette authenticité est discutable. Une
telle origine existe-t-elle ? Ce « moi profond » existe-t-il ?
Est contradictoire un jugement qui affirme d’une même chose elle même et son contraire.
Le rapport avec l’art est ici évident dans la mesure où il est question justement de création.
L’artiste, nous dit le philosophe Henri Bergson, voit la réalité mieux que les autres car il la
regarde sans le voile des conventions sociales, des généralités liées au langage qui réduit tout
à des concepts abstraits. Le poète s’affranchit d’ailleurs de cette contrainte du langage en
créant des images, en se rapprochant également de la musique dont l’essence même consiste
dans le devenir. L’artiste ne se contente pas d’exprimer des émotions, il accepte justement de
se mettre en danger de se dessaisir de lui même en créant quelque chose d’absolument
nouveau. Cela suppose justement une attention au monde plus qu’une attention au moi au
sens narcissique du terme.
Octobre
Semaine du 2-10
→ Le problème du corps
Le dualisme cartésien pose le problème du lien entre l’â me et le corps.
Il pose aussi la question de savoir pourquoi nous nous sentons étroitement unis à ce corps :
« je ne suis pas dans mon corps comme un pilote en son navire » Descartes.
« Il est des philosophes qui imaginent que nous sommes à chaque instant intimement conscients
de ce que nous appelons notre MOI, que nous en sentons l’existence et la continuité d’existence, et
que nous sommes certains, avec une évidence qui dépasse celle d’une démonstration, de son
identité et de sa simplicité parfaites(…) Pour moi, quand je pénètre le plus intimement dans ce
que j’appelle moi-même, je tombe toujours sur une perception particulière ou sur une autre, de
chaleur ou de froid, de lumière ou d’ombre, d’amour ou de haine, de douleur ou de plaisir. Je ne
parviens jamais, à aucun moment, à me saisir moi-même sans une perception et je ne peux
jamais rien observer d’autre que la perception. Quand mes perceptions sont absentes pour
quelque temps, quand je dors profondément, par exemple, je suis, pendant tout ce temps, sans
conscience de moi-même et on peut dire à juste titre que je n’existe pas ».
David Hume, Traité de la Nature Humaine, livre I, 4ème partie, section V I
→ Analyse de la notion de substance sous tendue dans ce que nous appelons le MOI.
→ Lorsque nous nous analysons, nous ne trouvons jamais ce moi mais seulement des
perceptions particulières.
Semaine du 9-10
Suite de l’analyse du texte de Hume :
→ Exemple de la madeleine de Proust.
→ Contre épreuve de Hume : le sommeil comparé à une mort momentanée à soi même.
2- Le moi est haïssable.
Cf : Analyse du texte de Pascal
Un homme qui se met à la fenêtre pour voir les passants ; si je passe par là, puis-je dire qu’il s’est
mis là pour me voir ? Non ; car il ne pense pas à moi en particulier ; mais celui qui aime
quelqu’un à cause de sa beauté, l’aime-t-il ? Non : car la petite vérole, qui tuera la beauté sans
tuer la personne, fera qu’il ne l’aimera plus.
Et si on m’aime pour mon jugement, pour ma mémoire, m’aime-t-on, moi ? Non, car je puis
perdre ces qualités sans me perdre moi-même. Où est donc ce moi, s’il n’est ni dans le corps, ni
dans l’âme ? et comment aimer le corps ou l’âme, sinon pour ces qualités, qui ne sont point ce qui
fait le moi, puisqu’elles sont périssables ? car aimerait-on la substance de l’âme d’une personne,
abstraitement, et quelques qualités qui y fussent ? Cela ne se peut, et serait injuste. On n’aime
donc jamais personne, mais seulement des qualités. Qu’on ne se moque donc plus de ceux qui se
font honorer pour des charges et des offices, car on n’aime personne que pour des qualités
empruntées.
Pascal, Pensées, "Qu’est-ce que le moi ?" Laf. 688, Sel. 567.
Ce que n’est pas le moi-même
=> On doit se demander ce qu’il y a de singulier et pour cela interroger cette notion à partir de
la relation amoureuse ( opposé de la démarche réflexive de Descartes).
Exposé :
Semaine du 16 au 20
Exposés :
Marie Prat Marin : Une longue contemplation de soi dans le miroir peut-elle être dangereuse ?
Pour le 6-11
En vous inspirant de cet extrait de la Recherche du Temps Perdu , montrez comment une
expérience sensible (odeur, saveur, musique) peut avoir le pouvoir de faire remonter des
souvenirs involontaires nous donnant accès à notre moi profond.
Novembre
Semaine du 6
Mais on peut aussi défendre ce modèle éducatif qui ne repose pas sur la même conception de
l’individu.
2- Cela suppose que l’enfant soit en quelque sorte arraché à lui même, à son milieu familial qui
est le règne du sentiment pour se frotter aux autres à l’école qui est le règne de la loi. Dans le
vocabulaire de Hegel, cela signifie que la volonté particulière doit être brisée pour accéder à la
conscience de l’universel. Dans l’école, l’enfant n’est pas aimé pour lui même (ce qui est le cas
de la famille), mais il est respecté pour ce qu’il fait.
Exposé
Quentin Garnier et Laura Metrat : Commentaire de cette affirmation de Beethoven : « La
musique est plus haute que toute sagesse et toute philosophie ».
Semaine du 13- 11
Dernière critique de l’école et réponse : Elle n’éduque pas mais instruit à travers des
connaissances qui peuvent apparaître difficiles et abstraites.
Cf : Delphine Horvilleur
L’école laïque, Républicaine pour tous est un lieu d’émancipation dans la mesure où elle nous
ouvre à une forme de transcendance permanente contre les replis identitaires.
→ Nous sommes en effet le produit de la rencontre avec ce qui n’est pas nous, la rencontre
avec un monde extérieur qui créer en nous de l’intérieur.
→ L’éducation est une conscience de ce qu’on doit à l’autre dans ce que l’on est devenu.
Vocabulaire : liberté /autonomie, émancipation, altération/identité, identitarisme.
On est donc jamais soi même mais on le devient par un processus d’altération, c’est à dire par
une expérience de l’altérité. Tel est justement le rô le de l’art, particulièrement dans le rapport
qu’il nous permet d’entretenir avec la beauté.
Exposés :
Ly-Sinn Noun : « Dans quelle mesure l’art est-il un reflet de la conscience de soi ? »
Clémence Ferlay : « Le selfie est-il un narcissisme d’un nouveau genre ? »
Semaine du 20-11
Pour ma part, il s’agit de l’odeur des roses, le parfum enivrant qui embaume mon jardin au
printemps. J’aime particulièrement m’y promener en fin de journée lorsque le paysage, baigné
dans une lumière pleine et cristalline exhale une quiétude apaisante. Je me sens alors
transportée comme par magie dans la maison de mon enfance à Brunoy où j’ai vécu jusqu’à
l’â ge de 17 ans. Bien loin de la Haute-Loire, il s’agit d’une petite ville de la banlieue parisienne
aujourd’hui transformée en cité dortoir pour la classe bourgeoise. A cette époque, Brunoy
était une ville à taille humaine caractérisée par son charme provincial. Le jardin était mon
terrain de jeu mais aussi celui de mon amie d’enfance et voisine où je me rendais au moyen
d’échelles que nous avions disposées de chaque cô té d’un vieux mur en pierre surmonté de
tuiles. Nous jouions des heures entières, parfois jusqu’à la tombée du jour, à la fermière dans
une vieille cabane de jardin, au détective ou à la balançoire. Le moment précis auquel me
renvoie l’odeur de mon jardin est justement celui d’une fin de journée de printemps, juste
avant le coucher du soir. Je revois très clairement l’immense massif de roses (c’est du moins la
façon dont il m’apparaissait) qui m’enveloppait de sa merveilleuse fragrance. J’étais vêtue
d’une robe de chambre molletonnée bleue-ciel que j’adorais car elle était longue et me faisait
ressembler à une princesse. C’est ainsi que je vivais ce moment enchanteur, suspendu dans le
temps, comme une enfant aimée et choyée. La douceur du soir, l’odeur des roses, le chant des
oiseaux : tout me ravissait et m’enchantait. Est-ce un mythe personnel, une fiction produite
par mon imagination ? La mémoire peut nous jouer des tours et réinventer certains souvenirs
à la lumière de ce que nous sommes devenus. Cela est bien possible, et pourtant, je crois bien
que ce moment à décidé, par delà tous les autres, de mon rapport au monde et à la vie. Les
grecs appelaient Kairos, ce moment décisif qu’il faut savoir saisir. Le kairos est un temps qui
se situe hors de la durée; c'est l'instant fugitif mais essentiel, soumis au hasard mais aussi lié à
l'absolu. C'est le moment parfait, le moment de l'immédiat, le "maintenant". Cette expérience
sensible, presque anecdotique est donc en même temps une expérience de l’éternité qui nous
permet de saisir l’essentiel au-delà de tous les éléments accidentels de notre vie.
Une sensation ancienne se superpose à une sensation actuelle et donne ainsi le sentiment
d’une continuité, d’une cohérence. Comme le montrait déjà Hume, le soi nous est ainsi donné à
travers une sensation et non une idée théorique. La notion de substance telle que Descartes
nous la présente au terme d’un doute méthodique et hyperbolique apparaît en effet comme
une vision abstraite du moi, purement métaphysique et désincarnée. Le sentiment de soi ne
s’atteint pas par une intelligence rationnelle ni une volonté introspective mais sur un mode
involontaire qui suppose néanmoins une certaine disponibilité aux circonstances, une
ouverture au monde, une curiosité face aux impressions qui nous assaillent. Cette expérience
semble donc anticartésienne dans la mesure où elle ne saurait se faire en étant purement et
simplement enfermé en soi même dans le monde clos du solipsime. Il y a cependant du
Descartes dans cette recherche de l’essentiel par delà ce qui est accidentel ou simplement
anecdotique, de l’universel au-delà du particulier. Le narrateur de la Recherche du Temps
Perdu fait advenir un moment qu’il perçoit avec l’acuité d’une idée claire et distincte saisie par
un acte d’intuition, idée devenue éternelle car elle échappe à la temporalité, au changement.
Cependant , cette saisie de l’essentiel dans le cas de l’expérience proustienne se fait au dépend
de l’intelligence et de la conscience. Comme nous le dit Proust dans Le temps retrouvé :
« l’impression est pour l’écrivain ce qu’est l’expérimentation pour le savant, avec cette différence
que pour le savant, le travail de l’intelligence précède et chez l ‘écrivain vient après ». Le
narrateur laisse advenir une expérience qui entre en lui comme par effraction là où le savant
enferme la réalité dans des concepts.
Ainsi, la recherche de soi suppose ouverture et disponibilité au réel , l’accueil à ce qui peut
perturber notre lecture notre vision souvent conventionnelle des choses. Or, c’est
paradoxalement sous des petites choses que notre réalité peut être contenue.
Vocabulaire :
Substance :
Support permanent des attributs, des qualités ou accidents qui se caractérisent par la capacité
à exister de soi même.
Essence / accident :
➢ L’essence est ce qui constitue la nature permanente d’une chose indépendamment de
ce qui lui arrive. En ce sens, le terme d’essence est proche de celui de substance.
➢ L’accident est ce qui appartient à une chose de manière contingente. Est accidentel ce
qui pourrait ne pas être.
Singulier/universel/particulier :
➢ Est singulier ce qui est unique en son genre, qui est incomparable.
➢ Est particulier ce qui ne concerne qu’un individu ou une partie des individus d’une
même espèce.
➢ Est universel ce qui est vrai partout et toujours ; Employé comme substantif,
l’universel désigne ce qui a une valeur supérieure, un type idéal (comme le beau, le
bien…). Une valeur universelle serait susceptible d’orienter , de donner une
perspective à l’humanité toute entière.
Cette conscience de soi se définit comme réflexivité (capacité de la pensée de faire retour sur
elle même).
Mais la conscience enfermée en elle même ne peut évoluer et devient une conscience
malheureuse.
→ L’enfant qui fait des ricochets dans l’eau jouit de cette contemplation de soi dans ce qu’il
fait.
Exemple de l’expressionnisme
Exposés :
Semaine du 26-11
Suite du cours
L’art symbolique suscite le sentiment du sublime
→ Le sublime est la marque d’un esprit qui n’est pas parvenu à la conscience de lui même,
incapable d’exprimer clairement l’idée qu’il sent naître en lui.
→ Cependant, le symbolisme ne doit pas être confondu avec la superstition présente dans le
fétichisme.
A travers l’art romantique, l’esprit reconnaît l’infinité qui l’habite. Cela se traduit par la
conscience d’un divorce avec le monde extérieur.
« Au fait, nous remarquons que plus une raison cultivée s'occupe de poursuivre la jouissance de
la vie et du bonheur, plus l'homme s'éloigne du vrai contentement. Voilà pourquoi chez
beaucoup, et chez ceux-là mêmes qui ont fait de l'usage de la raison la plus grande expérience, il
se produit, pourvu qu'ils soient assez sincères pour l'avouer, un certain degré de misologie, c'est-
à-dire de haine de la raison. En effet, après avoir fait le compte de tous les avantages qu'ils
retirent, je ne dis pas de la découverte de tous les arts qui constituent le luxe ordinaire, mais
même des sciences (qui finissent par leur apparaître aussi comme un luxe de l'entendement),
toujours est-il qu'ils trouvent qu'en réalité ils se sont imposé plus de peine qu'ils n'ont recueilli de
bonheur; aussi, à l'égard de cette catégorie plus commune d'hommes qui se laissent conduire de
plus près par le simple instinct naturel et qui n'accordent à leur raison que peu d'influence sur
leur conduite, éprouvent-ils finalement plus d'envie que de dédain »
Exposés :
Romane Bonnard : « S’aimer soi même, est-ce être en conflit avec les autres ? »
Ly-lou Marcon et Mélina Periol : « Peut-on faire de sa vie une œuvre d’art ? »
Décembre
Semaine du 4 au 8
→ Le texte de Kant met bien en lumière ce drame romantique de Faust déchiré entre deux
choix impossibles : renoncer à la raison pour trouver le bonheur ou vivre une vie vertueuse et
rationnelle en renonçant au bonheur.
→ Cela explique la misologie : haine de la raison dont font preuve les personnes qui ont été
confrontées à ce choix.
→ Lorsque Faust fait le compte des joies retirées de cette existence ascétique (ascétisme:
renoncement aux désirs matériels) comparée aux peines endurées, il exprime son regret
d'avoir cultivé une raison incapable de lui procurer la joie qui devait récompenser tous ses
efforts.
→ C’est pourquoi Faust fait le choix de vendre son â me au diable
Conclusion : La conscience romantique est incapable de se retrouver elle même car elle
éprouve ce déchirement intérieur.
Le moi est exalté mais ne se retrouve pas lui même car il est condamné au malheur et à
l’errance.
Est-ce nous qui faisons notre vie ou la vie qui nous fait ?
C- L’expérience de soi comme auto-création selon Bergson.
1- La conscience et la vie.
La conscience est étroitement liée à la vie.
On ne peut définir la conscience mais on peut la caractériser comme une expérience vécue.
La conscience est mémoire du passé et anticipation de l’avenir.
En ce sens, elle ne cesse de changer, elle n’est jamais identique à elle même et s’enrichit sans
cesse du passé pour tendre vers un avenir incertain.
3- Joie et création
« Les philosophes qui ont spéculé sur la signification de la vie et sur la destinée de l'homme n'ont
pas assez remarqué que la nature a pris la peine de nous renseigner là-dessus elle-même. Elle
nous avertit par un signe précis que notre destination est atteinte. Ce signe est la joie. Je dis la
joie, je ne dis pas le plaisir. Le plaisir n'est qu'un artifice imaginé par la nature pour obtenir de
l'être vivant la conservation de la vie ; il n'indique pas la direction où la vie est lancée. Mais la
joie annonce toujours que la vie a réussi, qu'elle a gagné du terrain, qu'elle a remporté une
victoire : toute grande joie a un accent triomphal. Or, si nous tenons compte de cette indication
et si nous suivons cette nouvelle ligne de faits, nous trouvons que partout où il y a joie, il y a
création : plus riche est la création, plus profonde est la joie. La mère qui regarde son enfant est
joyeuse, parce qu'elle a conscience de l'avoir créé, physiquement et moralement. [...] celui qui est
sûr, absolument sûr, d'avoir produit une œuvre viable et durable, celui-là n'a plus que faire de
l'éloge et se sent au-dessus de la gloire, parce qu'il est créateur, parce qu'il le sait, et parce que la
joie qu'il éprouve est une joie divine ».
Semaine du 18-12
D- La métamorphose et la vie
Cf : Emanuele Coccia : Métamorphose
La métamorphose est involontaire et inconsciente alors que la transformation est l’illusion qui
consiste à croire que nous avons un pouvoir absolu sur nous même ou sur le monde
1- La continuité de la vie.
→ Notre vie est dans la continuité d’autres vies et se continuera également dans d’autres.
« Il y a un moi seulement pour des êtres de naissance ou, à l’inverse, le moi n’est qu’un véhicule : il
est quelque chose qui transporte toujours autre que lui ».
3- Conversion et révolution
Pour le 15-01-2024
Réviser tout le cours sur la recherche de soi (voir fiches 1 à 4 et relire attentivement le
cours)
Janvier 2024
Semaine du 8-01
L’humanité en question
Introduction
Selon Kant, toutes les questions que nous nous posons peuvent se résumer à trois : « Que puis-
je savoir ? » « Que dois-je faire ? » « Que m’est-il permis d’espérer ? ».
➢ La deuxième concerne la question morale : à quelle conditions une action peut-elle être
définie comme morale ? (Suffit-il par exemple qu’elle soit conforme au devoir ou faut-il
scruter les profondeurs de notre â me pour savoir si elle a été effectuée par devoir ) ?
Mais toutes ces questions peuvent finalement se résumer à une seule : « Qu’est-ce que
l’homme ? »
L’homme en effet, n’est pas un animal comme les autres selon Kant. Il a la capacité de se
représenter des fins, de se donner à lui même des buts alors que les animaux sont déterminés
par leurs instincts. La nature assigne aux êtes naturels des fins bien déterminées comme
manger, se reproduire, elle a donné aux hommes la possibilité de se libérer des fins de la
nature afin de se donner à lui même ses propres fins (ex : recherche du sens).
Cette conception de l’homme est résolument moderne dans la mesure où elle s’inscrit dans
une vision du monde radicalement différente de celle des grecs par exemple. Le monde était
en effet représenté par les grecs comme un cosmos harmonieux, hiérarchisé et finalisé. Dans
la tradition stoïcienne, par exemple, la contemplation de l’harmonie cosmique (théorie)
permettait de trouver des règles de vie (éthique) et de donner un sens à l’existence (salut).
L’homme connaissait sa place et son rô le dans cette nature dont il faisait partie. Au XVII, sous
l’impulsion de Galilée, cette belle harmonie cosmique vole en éclat au profit de la
représentation d’un univers infini, obéissant à des lois purement mécaniques (il n’y a plus de
finalité mais seulement des relations de cause à effet entre les phénomènes, comme dans une
machine). Newton achève de « désenchanter » le monde en n’y voyant plus qu’un chaos de
forces antagonistes sans signification ni finalité. Comment, dans cet univers infini et
mécanique, espérer trouver un savoir solide, une morale acceptable et un sens à la vie ?
Tout cela serait encore facile si l’on ne constatait en plus que l’homme ne semble pas être
spontanément un être raisonnable et doux. Si tout est bien réglé dans la nature, nous assistons
avec l'homme au spectacle du désordre, du dérèglement des passions. Dans ce sens, le désir
joue ici un rô le déterminant. La vie animale est réglée par les instincts alors que l'homme
désire au delà de ses besoins des choses qui lui sont ni naturelles, ni nécessaires. Ainsi, la
gloire, le pouvoir, les honneurs sont des passions qui dressent les hommes les uns contre les
autres.
Ainsi, l'homme ne fait pas la guerre : « ce fléau du genre humain », pour survivre ou pour
dominer instinctivement l'autre homme, il la fait parce qu'il choisit d'agir en fonction de ses
peurs, de ses ambitions, de sa convoitise.
L’homme est donc bel et bien une énigme sur laquelle nous allons nous interroger tout au long
de ce second semestre. Il ne sera plus ici question de l’homme comme sujet individuel
s’interrogeant sur son identité personnelle mais de l’homme comme sujet collectif, ayant un
destin commun, une histoire.
A- Le monstre et la monstruosité.
1- Le monstre inquiète et fascine.
2- Evolution du concept de monstruosité.
3- Le monstre et la norme.
Semaine du 15-01
3- Que signifiait à l’origine le précepte inscrit sur le frontispice du temple de Delphes : « Connais toi toi
même ? » (4 pts)
Suite du cours
3- « Le sommeil de la raison engendre des monstres » : le monstre moral peut être rationnel.
→ Analyse de la notion de banalité du mal par Hannah Arendt dans son ouvrage : Eichmann à
Jérusalem.
Semaine du 22-01
Analyse du texte :
→ Sexualité humaine et sexualité animale : l’homme est fondamentalement agressif.
→ Le rô le de la civilisation est donc le contrô le des pulsions humaines (la morale est ici une
fonction du surmoi).
→ La guerre est ce qui permet aux hommes de trouver un prétexte pour laisser libre cours à
leurs pulsions.
Semaine du 29-01
a. Comment le film aborde-t-il la manière dont la mémoire collective, que ce soit au niveau familial
ou communautaire, influe sur la perpétuation de la violence?
b. Les personnages sont-ils prisonniers de leur propre histoire, incapables de se libérer du cycle de
la violence?
c. Le titre peut-il être interprété comme une allusion à des thèmes plus larges liés à la société ou à
l'histoire américaine?
d. La violence apparaît-elle selon vous dans ce film comme une étape nécessaire à la construction
de la société américaine ?
a. Quelles différences feriez-vous entre la représentation de la violence dans ce film et celle que
l’on trouve dans les films de violence aujourd’hui (ex : Saw).
b. Cronenberg cherche t-il à esthétiser la violence en en faisant un spectacle ?
a. Analysez une scène où l’on assiste à une véritable métamorphose du personnage principal.
5- Sur la violence.
c. La notion de sacrifice est-elle liée à la recherche d'une identité plus profonde ou à la rédemption
du personnage principal?
Février 2024
Semaine du 5-02
« Si deux hommes désirent la même chose alors qu’il n’est pas possible qu’ils en jouissent tous les
deux, ils deviennent ennemis: et dans leur poursuite de cette fin (qui est, principalement, leur
propre conservation, mais parfois seulement leur agrément), chacun s’efforce de détruire ou de
dominer l’autre. Et de là vient que, là où l’agresseur n’a rien de plus à craindre que la puissance
individuelle d’un autre homme, on peut s’attendre avec vraisemblance, si quelqu’un plante, sème,
bâtit, ou occupe un emplacement commode, à ce que d’autres arrivent tout équipés, ayant uni
leurs forces, pour le déposséder et lui enlever non seulement le fruit de son travail, mais aussi la
vie ou la liberté. Et l’agresseur à son tour court le même risque à l’égard d’un nouvel agresseur.
Du fait de cette défiance de l’un à l’égard de l’autre, il n’existe pour nul homme aucun moyen de
se garantir qui soit aussi raisonnable que le fait de prendre les devants, autrement dit, de se
rendre maître, par la violence ou par la ruse, de la personne de tous les hommes pour lesquels
cela est possible, jusqu’à ce qu’il n’aperçoive plus d’autre puissance assez forte pour le mettre en
danger. Il n’y a rien là de plus que n’en exige la conservation de soi-même, et en général on
estime cela permis. […]
Et de cette défiance de l’un envers l’autre, [il résulte qu’] il n’existe aucun moyen pour un homme
de se mettre en sécurité aussi raisonnable que d’anticiper, c’est-à-dire de se rendre maître, par la
force ou la ruse de la personne du plus grand nombre possible d’hommes, jusqu’à ce qu’il ne voit
plus une autre puissance assez importante pour le mettre en danger ; et ce n’est là rien de plus
que ce que sa conservation exige, et ce qu’on permet généralement. Aussi, parce qu’il y en a
certains qui, prenant plaisir à contempler leur propre puissance dans les actes de conquête, qu’ils
poursuivent au-delà de ce que leur sécurité requiert, si d’autres, qui autrement seraient contents
d’être tranquilles à l’intérieur de limites modestes, n’augmentaient pas leur puissance par
invasion, ils ne pourraient pas subsister longtemps, en se tenant seulement sur la défensive. Et
par conséquent, une telle augmentation de la domination sur les hommes étant nécessaire à la
conservation de l’homme, elle doit être permise.
De plus, les hommes n’ont aucun plaisir (mais au contraire, beaucoup de déplaisir) à être
ensemble là où n’existe pas de pouvoir capable de les dominer tous par la peur. Car tout homme
escompte que son compagnon l’estime au niveau où il se place lui-même, et, au moindre signe de
mépris ou de sous-estimation, il s’efforce, pour autant qu’il l’ose (ce qui est largement suffisant
pour faire que ceux qui n’ont pas de pouvoir commun qui les garde en paix se détruisent l’un
l’autre), d’arracher une plus haute valeur à ceux qui le méprisent, en leur nuisant, et aux autres,
par l’exemple.
De sorte que nous trouvons dans la nature humaine trois principales causes de querelle :
premièrement, la rivalité; deuxièmement, la défiance; et troisièmement la fierté « .
Thomas Hobbes, Léviathan (1651)
1) La rivalité ou concurrence.
Le désir humain porte principalement sur deux sortes d’objets à l’état de nature :
→ Ce qui assure la survie.
→ Ce qui provoque de la jouissance.
Se défendre et attaquer sont ici des droits naturels.
=> Peur généralisée car on vit dans une menace permanente.
2) La méfiance ou défiance.
L’homme est doté de raison (faculté de calculer et d’anticiper). Il transforme la peur (que l’on
peut trouver chez les animaux comme une réaction face à un danger) en défiance (qui
suppose une anticipation rationnelle).
3) La fierté.
L’homme éprouve du plaisir dans sa propre puissance et cherche à être reconnu par les
autres : c’est la vaine gloire.
« Cette passion, si elle est fondée, chez un homme, sur l’expérience de ses propres actions passées,
est la même chose que l’assurance, mais si elle est fondée sur la flatterie d’autrui, ou seulement
forgée mentalement par l’homme en question à cause du plaisir qui s’attache à ses conséquences
elle est appelée VAINE GLOIRE ». (chap. VI, p. 53)
Exposés :
Mathilde Dhennain : « En quoi les monstres représentent-ils les aspects sombres ou refoulés
de la nature humaine » ?
Quentin Garnier : présentation du film : A history of violence.
Semaine du 12-02
Suite du cours sur la violence
Exposé :
Elsa Mara et Clarence Luneau : Peut-on se passer de la violence ?
Mars
Semaine du 4-03
➢ Correction du questionnaire : A history of violence
Semaine du 11-03
3- La colère
La colère est une passion qui peut avoir une valeur positive car elle est ouverture aux autres.
→ Distinction entre la colère humaine et la colère divine (sainte colère).