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« Désir et volonté.
Le mythe de l’androgyne: texte de Platon »

La conscience de soi est-elle une connaissance de soi?


12 Déc 2007 par Simone MANON

La conscience est un pouvoir de représentation permettant à l'homme d'avoir la connaissance des choses
et de lui-même. Il sait qu'elles existent et il a la connaissance immédiate de sa propre existence ainsi que
de ses états et de ses actes. Le terme signifie étymologiquement « avec la connaissance de ». La
conscience est un savoir accompagnant la vie, les pensées et les actes d'une personne. C'est même, si l'on
en croit Locke, la conscience de soi qui fonde la possibilité de se savoir une seule et même personne tout
au long de sa vie. En ce sens il semble y avoir une équivalence entre la conscience de soi et la
connaissance de soi.
Pourtant suffit-il de s'apercevoir, de se donner la représentation de soi-même pour prétendre avoir une
véritable connaissance de soi ?

La notion de connaissance connote en effet l'idée d'un savoir obéissant à une exigence de lucidité et
d'objectivité. Connaître en ce sens consiste à déjouer les puissances trompeuses promptes à abuser l'esprit
dans sa recherche de la vérité. La notion connote aussi celle d'un effort d'intelligibilité. Connaître
consiste à rendre raison des choses par l'intelligence des causes, celles-ci n'étant jamais données mais
découvertes par un exigeant travail de recherche.

Si l'on donne à la notion de connaissance, son sens fort, il ne va donc plus du tout de soi que la
conscience de soi soit une connaissance de soi. Le doute s'impose, par ailleurs, car nous faisons souvent
l'expérience de l'opacité de notre être. Nous sommes tristes mais nous ne comprenons pas pourquoi,
nous sommes traversés par un désir mais il nous étonne. Nous soupçonnons, dans telle situation, qu'il y a
en nous quantité de choses dont nous ignorons l'existence et nous découvrons parfois dans la stupéfaction,
l'écart existant entre l'image que nous nous faisons de nous-mêmes et celle que les autres nous renvoient.
Pire, nous nous surprenons à nous mentir et à mentir aux autres comme s'il était impossible d'assumer
certaines dimensions de notre être. Et il faut souvent la médiation d'autrui ou de certaines épreuves pour
nous dessiller et comprendre que nous ne sommes pas ce que nous avions l'illusion d'être.

Il apparaît donc que la conscience de soi, qui est une condition nécessaire de la connaissance de soi, n'en
est pas une condition suffisante. La question est alors de savoir pourquoi il en est ainsi. Qu'est-ce qui
expose la conscience de soi à l'illusion et la condamne souvent à être une méconnaissance de soi ?

Pour autant, le terme de connaissance est-il approprié pour désigner l'opération permettant de se saisir
dans son identité humaine et dans son identité personnelle ? Car le propre d'un sujet est de ne pas avoir
la consistance et la permanence des objets. Si la connaissance implique des procédures d'objectivation,
n'est-elle pas par principe condamnée à manquer l'identité d'un sujet ? Et qu'est-ce que le sujet ou le moi
en dehors de la conscience qu'il a de lui-même ? Une fiction peut-être comme le montre Hume, auquel cas
la conscience de soi n'aurait pas d'objet et si elle en a un, elle est disqualifiée par la réflexion précédente
dans toute prétention à l'objectivité.

Alors faut-il renoncer à la connaissance de soi-même ou bien faut-il comprendre que l'identité humaine
et l'identité personnelle sont plus un projet qu'une donnée ; une décision qu'un être ; une destinée qu'un
destin? Si c'est bien ainsi qu'il faut interpréter le « connais-toi toi-même » socratique, cela signifie que
seule la conscience d'être un esprit ou une liberté est une véritable connaissance de soi. Mais cette
connaissance est une tâche à assumer, non le savoir objectif d'un supposé objet.

I) La conscience de soi est une connaissance immédiate de soi-même et du monde.

La conscience est la modalité d'existence de l'être humain. Dès que la conscience s'éveille c'est le
monde qui surgit avec moi et autrui situés en lui. Impossible d'échapper au savoir de sa propre existence, à
l'intuition de ses états et de ses actes. Je fais tel geste et même si c'est sous une forme confuse j'en ai
conscience. Je m'ennuie dans ce cours et je le sais. Certes la conscience peut être vague, engluée dans les
automatismes, reste que dès qu'il y a conscience il y a connaissance. Il y a même sentiment d'être une
seule et même personne tout au long de sa vie car étant toujours présent par la conscience à moi-même, je
vis la multiplicité et la diversité de mes états comme miens.

La conscience est donc une forme immédiate de connaissance or une connaissance immédiate peut-elle
être une véritable connaissance ? Sous sa forme spontanée, la conscience n'est-elle pas exposée au
préjugé, à l'illusion, à la naïveté, aux pièges des fausses évidences ? Platon a pointé dans l'allégorie de
la caverne les risques d'un rapport au réel non médiatisé par la réflexion et l'ascèse de notre part sensible.
Le danger est toujours de confondre l'apparence des choses avec les choses elles-mêmes.

Par exemple, pour ce qui concerne notre question, est-il possible pour un sujet d'entretenir avec lui un
rapport soucieux d'objectivité ? N'est-il pas beaucoup trop intéressé à construire une image gratifiante
de lui-même pour être le meilleur placé pour se connaître ? Ce soupçon invite à poser la question du statut
de l'introspection et à comprendre que sans la distance de l'extériorité et de l'objectivité, il est vain de
prétendre à une connaissance objective de quoi que ce soit. Or dans le cas de la connaissance de soi, il est
impossible de disjoindre le sujet et l'objet de la connaissance.

De même, peut-il entrevoir que ce moi qu'il a conscience d'être est peut-être introuvable dès lors qu'on
se mêle de le chercher sérieusement ? Chacun parle, en effet, spontanément de lui comme s'il était un être
ayant une consistance et une permanence propres. Et les illusions intimistes sont monnaie courante. On
invoque un « moi profond », qui serait à retrouver derrière les multiples visages que chacun est pour
chacun comme si la personne était quelque chose en dehors des rôles sociaux qu'elle incarne, des actes qui
la révèlent ou des métamorphoses qu'elle subit. Or la réflexion pascalienne sur le moi nous affranchit de
cette naïveté. Le moi est inassignable car tout ce qui le caractérise dans sa singularité concrète
est multiple, divers et périssable.

Alors pourquoi ne peut-on pas établir l'équivalence de la conscience de soi et de la connaissance de soi ?

II) Une connaissance non médiatisée n'est pas une véritable connaissance. La conscience de
soi est méconnaissance de soi.

Ce développement exige d'exploiter les thèmes suivants :

Pascal et sa critique de l'intérêt ou de l'amour-propre.

Pascal souligne combien la conscience immédiate est investie par des affects, des désirs, des intérêts
sensibles. Ses représentations sont construites sur d'autres exigences que le souci de la vérité. D'où les
images de soi que chacun construit à son avantage et l'hostilité à l'égard de tous ceux qui dérangent
Narcisse dans ses aveuglements.

Cf. Pensée B82 « Notre propre intérêt est encore un merveilleux instrument pour nous crever les yeux
agréablement. Il n'est pas permis au plus équitable homme du monde d'être juge en sa propre cause ».

Pensée B 100 : « La nature de l'amour-propre et de ce moi humain est de n'aimer que soi et de ne
considérer que soi. Mais que fera-t-il ? Il ne saurait empêcher que cet objet qu'il aime ne soit plein de
défauts et de misères : il veut être grand, et il se voit petit ; il veut être heureux, et il se voit misérable; il
veut être parfait, et il se voit plein d'imperfections ; il veut être l'objet de l'amour et de l'estime des
hommes, et il voit que ses défauts ne méritent que leur aversion et leur mépris. Cet embarras où il se
trouve produit en lui la plus injuste et la plus criminelle passion qu'il soit possible de s'imaginer; car il
conçoit une haine mortelle contre cette vérité qui le reprend, et qui le convainc de ses défauts. Il désirerait
de l'anéantir, et, ne pouvant la détruire en elle-même, il la détruit, autant qu'il peut, dans sa connaissance et
dans celle des autres; c'est-à-dire qu'il met tout son soin à couvrir ses défauts et aux autres et à soi-même,
et qu'il ne peut souffrir qu'on les lui fasse voir, ni qu'on les voie. C'est sans doute un mal que d'être plein
de défauts mais c'est encore un plus grand mal que d'en être plein et de ne les vouloir pas reconnaître,
puisque c'est ajouter encore celui d'une illusion volontaire ».

Sartre et la thématique de la mauvaise foi.

Mensonge à soi et mensonge aux autres car il est difficile d'assumer les multiples responsabilités qui
nous incombent tant dans notre facticité que dans notre transcendance. Notre liberté nous angoisse et nous
expose sans cesse à nous défausser d'une certaine vérité de nous-mêmes parce qu'elle nous dérange. Rien
n'est plus inaccessible à l'homme que la sincérité puisqu'il n'existe pas dans l'identité de soi avec soi et
l'authenticité n'est pas la vertu la mieux partagée. Il y faut un courage qui fait la plupart du temps défaut.
Ici, il est intéressant de pointer cette tendance si courante du sujet à s'identifier à son rôle social. On pense
bien sûr à l'analyse sartrienne du garçon de café. Il joue avec un tel sérieux son rôle qu'il se prend pour un
garçon de café, qu'il confond sa personne avec son personnage. Et l'on observe que lorsque le rôle est
gratifiant, la personne a l'impression de "n'être plus rien" lorsqu'elle en est dépossédée. Drame des
disqualifications, de la retraite. "Dans toute carrière publique, une fois que l'on a construit son personnage
et que le bruit qu'il fait revient à son auteur et lui enseigne ce qu'il paraît, celui-ci joue son personnage ou
plutôt son personnage le joue" Valéry Mélanges.

Freud et le thème de l'inconscient.

S'il est vrai, comme l'analyse Freud, que notre psychisme est pour l'essentiel inconscient, il est clair que
la conscience de soi ne peut pas être le moyen de se connaître.

« Le moi en est réduit à se contenter de renseignements rares et fragmentaires sur ce qui se passe en
dehors de sa conscience dans sa vie psychique ». Freud montre que la lucidité est barrée par principe car
ce qu'il appelle inconscient, c'est l'écart entre le sens que chacun donne consciemment à ses faits et gestes
et le sens que ces mêmes faits et gestes ont dans l'interprétation analytique. Seule la médiation d'un
analyste permet au sujet de nouer un rapport plus lucide avec lui-même.

Descartes et le thème de l'opacité de l'union de l'âme et du corps, les phénoménologues et le thème


de l'opacité du corps.
Etre l'union d'une âme et d'un corps (Descartes) ou être un corps (phénoménologie) c'est vivre d'une vie
qui n'est pas transparente à l'entendement. J'ai bien conscience de ma déprime (passion de l'âme) mais sa
genèse, les causes qui l'expliquent me demeurent inconnues. Ainsi en est-il chaque fois que mes états ne
procèdent pas de l'initiative de ma pensée. Je subis dans la confusion mes états d'âme. Ma seule liberté
consiste à me disposer d'une manière raisonnable à leur endroit. Ce que Descartes appelle « faire un bon
usage des passions de l'âme». Idem pour ce qui se passe dans mon corps. Pour l'essentiel je l'ignore. J'ai
bien conscience de mon corps mais je suis privé de la connaissance de sa vie propre.

Spinoza et le thème du rapport imaginaire à soi-même.

Les hommes ont conscience de leurs actes mais ils ignorent les causes qui les déterminent. Seule la
connaissance rationnelle, peut déraciner les préjugés en permettant une connaissance adéquate.
L'objectivité, la vérité d'une connaissance sont des conquêtes non des données immédiates.

Sartre et le thème de la nécessaire médiation d'autrui.

Sans la distance que me donne sur moi-même le regard de l'autre, je ne suis guère en situation de rompre
l'intimité de moi avec moi afin de me voir comme une conscience peut me voir. Le regard d'autrui en me
chosifiant me met en demeure d'advenir à la dimension de la conscience, celle-ci ne s'actualisant que
comme mouvement de division, d'écart de soi à soi.

Le thème de la nécessaire médiation des épreuves et du temps.

On peut jouer en imagination quantité de personnages. Celui du héros ou au contraire celui du poltron.
On peut rêver disposer d'une liberté sans limites. Seule l'épreuve de la réalité nous permettra de prendre la
mesure de notre courage ou de notre lâcheté et de la marge de manoeuvre de notre liberté. Par exemple, je
pensais dans les temps heureux de la santé que dans la maladie implacable je demanderais à en finir et je
découvre que je lutte pour sauver un ultime éclair de vie ; je pensais que la peur de mourir me rendrait
lâche et je me découvre courageux. Je me croyais capable de soulever des montagnes et je m'aperçois que
je baisse les bras à la première difficulté.

Cf. St Exupéry dans Terre des hommes: « La terre nous en apprend plus long sur nous-mêmes que tous
les livres. Parce qu'elle nous résiste. L'homme se découvre quand il se mesure avec l'obstacle. Mais pour
l'atteindre, il lui faut un outil. Il lui faut un rabot ou une charrue. Le paysan dans son labour arrache peu à
peu quelque secret à la nature, et la vérité qu'il dégage est universelle. De même l'avion, l'outil des lignes
aériennes, mêle l'homme à tous les vieux problèmes » et bien sûr à celui, ici, des conditions concrètes de
la connaissance de soi.
Sartre a dit cela aussi, d'une manière terrible pour tous les hommes qui, au lieu de se faire être,
se contentent de se rêver. « L'homme n'est rien d'autre que son projet, il n'existe que dans la mesure où il
se réalise, il n'est rien d'autre que l'ensemble de ses actes, rien d'autre que sa vie. D'après ceci, nous
pouvons comprendre pourquoi notre doctrine fait horreur à un certain nombre de gens. Car souvent ils
n'ont qu'une seule manière de supporter leur misère, c'est de penser : « Les circonstances ont été contre
moi, je valais mieux que ce que j'ai été ; bien sûr, je n'ai pas eu de grand amour, ou de grande amitié mais
c'est parce que je n'ai pas rencontré un homme ou une femme qui en fusse digne (...) Or, en réalité, pour
l'existentialiste, il n'y a pas de possibilité d'amour autre que celle qui se manifeste dans un amour (...) Un
homme s'engage dans sa vie, dessine sa figure et en dehors de cette figure il n'y a rien » L'existentialisme
est un humanisme. 1946.

III) Vanité d'une connaissance de soi qui n'est pas conscience de la distance séparant le sujet
de toutes ses expressions provisoires et inaccomplies.

La connaissance de soi est donc une entreprise qui excède les possibilités de la conscience de soi
immédiate. Elle requiert de nombreuses médiations et est, au fond, toujours inachevée puisque l'identité
d'un sujet n'est pas fixée une fois pour toutes. Elle se construit, se remanie continuellement en fonction des
leçons de l'expérience et d'un projet d'existence. L'homme existe et il n'est que ce qu'il se fait, enseigne
l'existentialisme. Il s'ensuit qu'on ne peut parler de l'être d'un homme qu'au passé. Oui, il a été ceci ou cela
mais impossible de dire ce qu'il est, puisque tant qu'il vit, il peut toujours surprendre et se vouloir autre
que ce qu'il fut jusque là. Telle est la condition du pour soi, c'est-à-dire de l'être impuissant à être dans la
clôture et la plénitude de l'en soi.

La vraie connaissance de soi n'est donc pas connaissance de ce que l'on est passivement. Certes, une
personne intègre de nombreuses données empiriques qu'elle n'a pas choisies. Elle est un homme ou une
femme, un blanc ou un noir, un tempérament apathique ou nerveux etc. Il ne s'agit pas de nier qu'il y a des
éléments reçus dans l'identité d'un homme. Mais prétendre réduire son être à sa dimension de passivité,
c'est s'identifier par sa facticité. Or, on se demande bien ce que peut être un "moi" en dehors de ce qui
assure sa continuité, c'est-à-dire en dehors de la conscience qu'il a de lui-même. Un mythe dit Hume et
Montaigne, fin analyste de l'expérience humaine avoue: "Je ne peins pas l'être, je peins le passage". C'est
dire que toute réification de soi dans l'invocation d'un prétendu être qui serait donné hors de la décision de
le faire exister de telle ou telle manière est une stratégie de mauvaise foi. Il n'y a pas de sujet hors de
l'opération par lequel il se pose, pas d'identité personnelle hors d'un processus d'identification. Le moi
n'est pas un objet qui, hors de soi, serait à connaître, c'est un sujet ne prenant consistance que par le
mouvement de nier tout ce en quoi il ne peut pas se reconnaître. C'est dire qu'il n'a pas d'être parce que son
être c'est la liberté.

Conclusion :

La conscience de soi n'est pas spontanément une connaissance de soi. Il faut, pour prétendre à une
connaissance, quelle qu'elle soit, s'affranchir de tout ce qui aveugle car la lucidité et le souci de la vérité
sont des conquêtes. Il y faut aussi de nombreuses médiations.

Mais il convient de ne pas se tromper sur le sens d'une authentique connaissance de soi. Ce ne peut pas
être une connaissance de type scientifique car un sujet ne peut pas être objectivé sans être nié. Se
connaître revient donc, en dernière analyse, à se réfléchir dans sa dignité de sujet et pour cette opération la
conscience suffit, à condition de préciser que cette conscience ne peut pas être la conscience spontanée.
Pour qu'un sujet, une conscience ou une liberté puisse faire l'expérience pure de son être, l'ascèse d'une
méditation métaphysique est nécessaire. Descartes a donné la mesure d'un tel exercice réflexif.

Et cette méditation a ceci de singulier qu'elle est moins dévoilement d'une essence qu'assignation à une
tâche spirituelle et morale.

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Marqueurs:amour-propre, condition nécessaire, condition suffisante, connaissance, conscience de soi,


conscience immédiate, conscience réfléchie, conscience spontanée, illusion, mauvaise foi, regard d'autrui

Posté dans Chapitre II - Conscience. Inconscient. Sujet., Dissertations

76 Réponses à “La conscience de soi est-elle une connaissance de soi?”

1. pierrick dit :
2 avril 2014 à 14 h 56 min

Cela veut donc dire que si l’on a connaissance de notre misère, cela nous permet d’être grand, mais
tout en aggravant notre misère ? Je vous remercie d’avoir répondu.

2. Ewinna dit :
8 septembre 2014 à 17 h 04 min

Bonjour Professeur,
Je dois répondre à la question « Jusqu’à quel point nos passions neutralisent-elles notre lucidité? »
au sujet du texte de la femme de Sartre qui parle de mauvaise foi. Mais je ne saisis pas le lien entre
la passion et la mauvaise foi…
Pouvez vous m’éclairez s’il vous plait?
Mes félicitations pour ce site et tout le travail que vous avez fourni.

3. Simone MANON dit :


9 septembre 2014 à 8 h 11 min

Bonjour
Je ne sais pas quelle est la référence fantaisiste dont vous parlez.
Pour ce qui est du thème de la mauvaise foi, il suppose la connaissance de l’idée-force de
l’anthropologie sartrienne selon laquelle l’homme est fondamentalement libre.
L’homme est « condamné à être libre » car par sa conscience, il a la capacité d’échapper à toute
forme figée de son être. Ce que dans un esprit hégélien, Sartre établit en approfondissant
l’ambiguïté de la condition humaine. L’homme est à la fois une facticité et une transcendance ayant
à assumer cette double dimension avec authenticité. Voyez le chapitre consacré à cette idée dans
https://www.philolog.fr/ambiguite-de-la-condition-humaine/
Mais il est difficile d’assumer la responsabilité de la liberté, aussi est-il tenté d’échapper à ses
multiples responsabilités dans des stratégies de mauvaise foi.
Par exemple, comme on le voit souvent au tribunal, il cherche à s’exonérer du mal qu’il a fait en
prétendant qu’il était débordé par une pulsion ou aveuglé par une passion.
Or écrit Sartre dans « l’existentialisme est un humanisme »: « On peut juger un homme en disant
qu’il est de mauvaise foi. Si nous avons défini la situation de l’homme comme un choix libre, sans
excuses et sans secours, tout homme qui se réfugie derrière l’excuse de ses passions, tout homme
qui invente un déterminisme est un homme de mauvaise foi […] Ainsi, au nom de cette volonté de
liberté, impliquée par la liberté elle-même, je puis former des jugements sur ceux qui visent à se
cacher la totale gratuité de leur existence, et sa totale liberté. Les uns qui se cacheront, par l’esprit
de sérieux ou par des excuses déterministes, leur liberté totale, je les appellerai lâches; les autres qui
essaieront de montrer que leur existence était nécessaire, alors qu’elle est la contingence même de
l’apparition de l’homme sur la terre, je les appellerai des salauds. Mais lâches ou salauds ne peuvent
être jugés que sur le plan de la stricte authenticité. »
Bien à vous.

4. Ewinna dit :
9 septembre 2014 à 18 h 28 min

Merci pour votre réponse. Je me référais à un extrait de « L’Être et le Néant », au chapitre 2


l’exemple de la mauvaise foi de la femme face aux avances d’un homme dont elle connait les
intentions.

5. Simone MANON dit :


10 septembre 2014 à 8 h 10 min

Bonjour
Puisque c’est à l’analyse de la coquette que vous faisiez allusion, il faut éviter de parler de « la
femme de Sartre » (expression ambiguë s’il en est!) et évoquer cette grande figure de la mauvaise
foi qu’est une jeune femme se laissant courtiser mais refusant d’assumer les responsabilités liées à
sa facticité en réalisant une fausse unité de soi au niveau de sa transcendance.
Bien à vous.

6. OC dit :
11 septembre 2014 à 18 h 59 min

Pourquoi parler de liberté dans le thème de la figure de mauvaise foi dans l’être et le néant?

7. Simone MANON dit :


12 septembre 2014 à 8 h 47 min

Bonjour
Je ne prends la peine de répondre qu’aux internautes témoignant de la plus élémentaire des
politesses. C’est ce qu’il faut vous empresser d’apprendre.
Bien à vous.

8. syria touré dit :


7 octobre 2014 à 19 h 52 min

bonjour,
je dois répondre à une question: pour se connaître soi-même, faut-il une mise à l’épreuve ?
Malheureusement je ne sais pas trop comment m’y prendre , j’ai un peu de mal à faire le lien entre
les deux, pensez-vous pouvoir m’éclairer sur le sujet ?

cordialement, syria touré

9. Simone MANON dit :


8 octobre 2014 à 6 h 27 min

Bonjour
Désolée, ce site n’est pas un site d’aide aux devoirs.
Vous avez tout ce qu’il faut dans les cours pour éclairer votre lanterne.
Il suffit de vous donner la peine de les exploiter.
Bon travail.

10. patrick dit :


27 octobre 2014 à 0 h 38 min

Bonsoir,

En écoutant un débat sur France 2, débat assez stérile d’ailleurs, une phrase de monsieur Attali m’a
renvoyé a un certains nombres d’interrogations qui m’agitent.
le passage dure quelques secondes vous pouvez le retrouver ici a la 20e minute très exactement
http://www.youtube.com/watch?v=LKSvTxs6yNQ
Il dit » si l’on admet pas que l’on est seul et mortel on ne fait rien de sa vie et rien pour les autres »
Je trouve cette phrase extrêmement intéressante dans la mesure où j’entends son corollaire c’est
parce que j’admets que je suis seul que je vais faire pour/ aider / comprendre les autres. Pourtant
j’observe que rien n’est moins vrai.
Si il est vrai que je prends conscience (parfois douloureusement) que je suis seul et que donc pour
trouver ma place je dois me réaliser et me connaitre (cf : la psychanalyse, les différents programmes
de développement personnel, etc…) j’ai l’impression que cette connaissance de soi souvent faites
d’incantations est focalisée sur des objectifs utilitaristes, (réaliser mes rêves, souvent mes désirs
d’ailleurs,…) totalement individualistes. Et tout au long de ce parcours égocentrique qui vise la
connaissance de soi-meme on ne pense jamais l’individu comme la partie d’un tout. Je pense à mon
bonheur, ma famille, mes enfants souvent exclusivement après peut être à mon voisin, ma nation, à
l’humanité, la planète. La connaissance de soi se résume aujourd’hui pour beaucoup à atteindre des
objectifs et à utiliser les meilleurs outils et à être le plus performants pour le faire. Et je dois avouer
que cela me peine car pour certains (beaucoup trop je trouve) le vivre ensemble, la gentillesse (mot
que je n’ai pas beaucoup vu dans les livres de philosophie d’ailleurs), la bienveillance, l’empathie et
la solidarité ne s’inscrive pas dans le projet contemporain de connaissance de soi. Peut-être que l’on
a délaissé la connaissance de soi permettant de saisir son identité humaine au profit de celle
permettant de saisir son identité personnelle ?
Bien à vous,
Patrick

11. Simone MANON dit :


27 octobre 2014 à 7 h 04 min

Bonjour
Lorsque J. Attali exalte la conscience de notre solitude et de notre finitude il n’enferme pas la
connaissance de soi dans les limites du projet égotiste. Il s’agit de la conscience de notre condition
humaine, de ce qu’il y a d’universellement humain et cette conscience me semble de nature à
remettre le moi à sa place dans une réalité dont il n’est qu’un élément que la lucidité invite à ne pas
surestimer. Le drame de beaucoup de personnes me semble être d’être obnubilées par leur « cher
moi », de ne pas en voir l’étroitesse et le caractère dérisoire. Quelle vanité incarnent à mes yeux
toutes les entreprises consistant à faire du moi le centre de ses intérêts! La moindre action, le
moindre engagement dans le monde sous la forme d’un métier, d’une responsabilité familiale ou
politique exige de s’oublier un peu soi-même pour faire de ceux qui dépendent de nous le centre de
notre attention et de nos obligations.

Mais ne pas surestimer ne signifie pas sous-estimer. Chacun est pour lui-même d’une importance
capitale, l’enjeu étant de vivre libre et heureux car la servitude et le malheur sont des maux et ces
maux sont souvent au principe de la méchanceté. L’essentiel est sans doute de comprendre que la
liberté et le bonheur sont des tâches personnelles dont on ne doit pas attendre des autres
l’accomplissement. Mais c’est ce que nous avons de meilleur à offrir à ceux avec lesquels nous
vivons, qu’il s’agisse du cercle privé ou de la société dans son ensemble.
Il s’ensuit que le souci de soi au sens philosophique (qui diffère en nature du sens psychologique)
me semble inclure le souci des autres.
Bien à vous.

12. eon dit :


29 juillet 2015 à 9 h 06 min

Bonjour,
Pourriez-vous me guider sur la différence entre conscience et lucidité ?
Merci à vous
Cordialement

13. Simone MANON dit :


29 juillet 2015 à 16 h 38 min

Bonjour
La conscience est la faculté nous permettant de nous représenter les choses. Mais elle n’est pas, par
définition, la capacité de se les représenter clairement, objectivement. Ce que connote l’idée de
lucidité. Dans son exercice spontané, la conscience est souvent aveuglée, obscurcie par des
préjugés, des affects, des intérêts. Elle est ainsi conduite à produire une vision erronée, fantaisiste
du réel. Il s’ensuit que la lucidité n’est pas une donnée, c’est une conquête exigeant un travail
critique à l’endroit de ses représentations immédiates.
Voyez cet article pour avoir une idée de tout ce qui peut obscurcir la conscience et vicier son rapport
au réel. https://www.philolog.fr/les-chaines-des-prisonniers-de-la-caverne-platon/.
Bien à vous.

14. maman dit :


8 octobre 2015 à 16 h 55 min

bonjour
s
je suis un élève terminal
ma question est
les cours des philosophie c est à. apprendre par cœur ?????

15. Simone MANON dit :


9 octobre 2015 à 7 h 50 min

Bonjour
Je suppose que votre professeur s’est exprimé sur ce point.
Bien sûr que non: un cours de philosophie n’est pas à apprendre par cœur.
On attend de vous que vous compreniez les problèmes qui sont posés à propos d’un thème donné,
que vous ayez conscience de la nécessité de définir avec précision les termes que vous employez,
que vous fassiez l’effort de porter votre réflexion à la hauteur de celle d’un auteur dont vous avez à
expliquer le texte, etc.
Il s’agit dans cette initiation à la philosophie, d’ouvrir votre esprit grâce à la médiation des grands
auteurs, d’acquérir de la rigueur intellectuelle et de comprendre que les choses ne vont pas de soi,
comme le croit la pensée immédiate.
Ce n’est pas votre mémoire qui est en jeu dans cet exercice, ce sont vos capacités de
compréhension.
Bien à vous.

16. percy jackson dit :


5 novembre 2015 à 19 h 45 min

Bonjour,
Plusieurs fois dans votre développement vous parlez « d’illusion », mais je ne comprend pas
vraiment l’importance de ce terme dans votre dissertation, faites vous référence à un nombre de
connaissance s’approchant de la sagesse permettant de discerner l’illusion de la réalité, comme le
mensonge de la vérité?

Merci à vous
Cordialement

17. Simone MANON dit :


6 novembre 2015 à 6 h 20 min

Bonjour
Votre question est pour le moins surprenante…
Le mot illusion est pris dans son sens commun. Etre dans l’illusion, c’est se tromper, prendre des
fictions pour des réalités, avoir un rapport imaginaire à quelque chose. Ici, le « quelque chose » est
soi-même. Il suffit d’observer les hommes pour constater qu’ils se font souvent un image fausse
d’eux-mêmes, une image illusoire.
https://www.philolog.fr/erreur-et-illusion/
Bien à vous.

18. *DEVELOPPEMENT PERSONNEL* | Pearltrees dit :


26 août 2017 à 14 h 43 min

[…] -LA MEMOIRE- -APHANTASIE- -ROLE DE LA MERE- -HYPERSENSIBILITE- -SPORT-


-L'ENNUI- -METHODES SOLUTIONS- -ANXIETE- -ASPI- -MANQUE AFFECTIF-
Arborescence des futurs. Qui est Vergibération ? – vergiberation 2. » La conscience de soi est-elle
une connaissance de soi? […]

19. petitsoleil dit :


25 février 2018 à 21 h 44 min

bonjour,
J’avais un doute.
-Lorsqu’on dit que la dissertation ne doit pas être un catalogue d’auteurs,cela signifie-il qu’on ne
peut pas avoir de dissertations dont tous les arguments soient tirés d’auteurs?

-Deuxièmement ,comment insère-t-on ces arguments dans le développement?


par exemple ,pour le sujet :L’attention est-elle la caractéristique essentielle de la conscience ?
Si dans une partie de la dissertation,on explique en quoi l’attention fait partie du concept de
conscience et qu’on utilise des arguments avancés par Descartes,doit-on faire comme s’il s’agissait
de nos propres arguments puis par la suite dire que le point de vue de Descartes permet d’illustrer
«nos arguments»?
Merci d’avance.

20. Simone MANON dit :


26 février 2018 à 8 h 52 min

Bonjour
Dire que disserter ne consiste pas à énumérer des pensées d’auteur revient à comprendre qu’on ne
pense pas par procuration.
Disserter implique d’affronter une question, d’identifier les problèmes à traiter.
Dans cet exercice, la connaissance des auteurs aide à élargir son champ de réflexion, à étayer une
argumentation qui pourrait rester pauvre tant qu’on est privé d’une initiation philosophique.
Les auteurs sont convoqués à un banquet dont vous devez être le maître d’œuvre. La référence à
leurs lumières doit donc venir tout naturellement dans le cadre du déploiement de votre propre
examen de la question.
https://www.philolog.fr/methodologie-de-la-dissertation-philosophique/
Bien à vous.

21. Justine Cuendet dit :


16 mars 2018 à 10 h 28 min

Bonjour,

Serait-il possible de lire la bibiographie en référence à votre dissertation (ou du moins d’obtenir une
liste des principaux philosophes)?

D’avance un grand merci,

Cordialement,

j.cuendet

22. Simone MANON dit :


17 mars 2018 à 7 h 33 min

Bonjour
Il me semble qu’il n’est pas difficile pour vous de constituer cette bibliographie à partir des
références indiquées!
Ex: Pascal: les Pensées
Sartre: l’Etre et le Néant
Freud: Abrégé de psychanalyse
Descartes: le traité des passions et les lettres à la princesse Elisabeth
Spinoza: L’éthique
Montaigne: Les Essais
Bien à vous.

23. Louis Désirant dit :


25 février 2019 à 9 h 49 min

Bonjour,
Je ne comprends vraiment pas la nécessité de philosopher autour d’un fait aussi élémentaire. Pour
paraphraser le titre : « la conscience de soi est la reconnaissance de soi ». Mon gamin de trois ans a
parfaitement identifié et assimilé la notion de soi et des autres. Il ne se pose pas de questions
existentielles, il sait clairement s’identifier. Tout le reste est du verbiage.
24. Simone MANON dit :
25 février 2019 à 9 h 56 min

Bonjour,
Il serait urgent pour vous de réfléchir de manière élémentaire, ne serait-ce que pour éviter des
contresens énormes sur les énoncés.
La question n’est pas: la conscience de soi est-elle une reconnaissance de soi, ce qui est une formule
parfaitement tautologique; mais la conscience de soi est-elle une connaissance de soi, ce qui est une
tout autre affaire. Mais encore faut-il avoir l’intelligence des problèmes, ce qui ne semble pas être, à
en croire votre propos, la chose du monde la mieux partagée.
Bien à vous.

25. Arthur CLADY dit :


23 septembre 2019 à 16 h 55 min

Bonjour, actuellement en terminale ES, nous avons à réaliser une dissertation sur le sujet » la
conscience peut-elle me tromper sur moi même ». J’ai plusieurs pistes sur la question mais j’hésite
entre parler de la conscience morale, conscience réfléchie et conscience irréfléchie, ou alors de
traiter d’une réponse plus tranchée sur le sujet.
Dois-je parler de l’inconscient de Freud ou me concentrer sur Descartes?
MERCI

26. Simone MANON dit :


24 septembre 2019 à 9 h 03 min

Bonjour
Ce site n’est pas un site d’aide aux devoirs.
Votre professeur a dû vous enseigner la méthode de la dissertation.
https://www.philolog.fr/methodologie-de-la-dissertation-philosophique/
Vous devez donc procéder à un traitement dialectique de la question. Ce qui vous imposera de
mobiliser et Freud, et Descartes.
Vous rencontrerez nécessairement dans le cadre de l’analyse les distinctions entre conscience
réfléchie, irréfléchie conscience morale.
Bon travail

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