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Faut-il se méfier de sa conscience ?

Brouillon
1. Définir un par un tous les termes du sujet

Faut-il : a) il est nécessaire de. Ce qui est nécessaire, c'est ce que l'on ne peut pas ne pas faire.
b) il est légitime de. Ce qui est légitime, c'est ce qui moralement justifié, ce qui est
fondé en raison. Le verbe falloir prend alors le sens du verbe devoir.

Se méfier : c'est se tenir sur ses gardes contre quelqu'un ou quelque chose. C'est faire attention, afin
de ne pas être trompé.

Sa : adjectif possessif. Le sujet est donc réflexif : il interroge le rapport que le sujet entretient à sa
conscience.

Conscience : du latin, cum/scientia ( avec/savoir). La conscience désigne donc un savoir.


La conscience spontanée renvoie au savoir du monde qui nous entoure.
La conscience réfléchie renvoie au savoir que le sujet a de lui-même. Elle renvoie au savoir que j'ai
de moi, par moi, sur moi. La conscience réfléchie nous permet de faire un retour sur nous-même,
sur nos pensées, et de nous en reconnaître l'auteur.
La conscience morale désigne la capacité de juger, par soi-même, du bien et du mal de nos actions.

2. Notions du programme :
La conscience/l'inconscient/ la vérité/ la liberté/la morale.

3. Analyse du sujet :
Le sujet nous demande s'il est nécessaire de se méfier de sa conscience. Or, s'il y a un
intérêt à se tenir sur ses gardes contre les connaissances qu'elle nous fournit, cela présuppose que
notre conscience peut nous tromper. En effet, si la conscience réfléchie nous permet de savoir
tout ce qui se déroule à l'intérieur de nous, on voit aussi que les connaissances qu'elle nous délivre
risquent de manquer d'objectivité. Lorsque nous tentons de nous connaître, nous sommes ainsi à
la fois en position de juge et partie. Nous courrons donc toujours le risque de nous mentir à nous-
mêmes, puisque nous ne sommes pas neutres dans la connaissance que nous avons de nous. On
comprend alors pourquoi le sujet nous interroge sur le rapport que nous entretenons à notre
conscience et est libellé de manière réflexive. D'autre part, on peut toujours soupçonner la
conscience de ne nous livrer que des informations partielles. En effet, il nous arrive d'avoir des
idées ou des désirs dont nous ne connaissons ni la cause, ni l'origine. Dès lors, si notre esprit ne
s'identifie pas à la conscience et si nous admettons l'existence d'un inconscient qui déterminerait
notre comportement, n'est-on pas nécessairement conduit à douter du savoir qu'elle nous délivre?
Au mieux, la conscience ne nous fournirait que des connaissances superficielles, au pire, elle nous
tromperait sur nous-même, en nous donnant l'illusion d'être maître de nos pensées et de notre
comportement. En ce sens, on comprend pourquoi l'attitude la plus prudente serait de ne pas
accorder de crédit aux connaissances qu'elle nous délivre. Non seulement la méfiance serait la
conséquence des erreurs qu'elle produit, mais elle serait profitable, car elle nous permettrait d'être
plus lucide sur nous-même.
Toutefois, n'y a-t-il pas un risque à répudier le savoir de la conscience ? En effet, si la
conscience peut nous tromper dans certaines situations, il n'en reste pas moins qu'elle nous fournit
un savoir vital. On tomberait alors dans un scepticisme radical qui reviendrait à douter de tout ce
que nous pouvons savoir sur nous-mêmes et sur le monde qui nous entoure.

4. Problématique :
Dès lors, il semble que nous soyons confrontés au problème suivant : faut-il penser que la
conscience nous trompe et par conséquent ne serait-il pas plus avantageux de s'en méfier, afin de
parvenir à une connaissance authentique de soi ? Ou est-ce qu'au contraire, faut-il soutenir que la
conscience constitue le fondement de toutes les certitudes que nous pouvons avoir sur nous-même
et sur le monde qui nous entoure ?

Dès lors, il semble que nous soyons confrontés au problème suivant : soit la conscience a la
capacité de nous tromper. Par conséquent, ne serait-il pas plus prudent de s'en méfier, afin d’aboutir
à une connaissance authentique de soi ? Soit, la conscience constitue le foyer de toutes les
certitudes que nous pouvons avoir sur nous et sur le monde qui nous entoure. Dès lors, ne serait-il
pas souhaitable de la considérer comme le fondement de toutes les vérités ?

Introduction rédigée
Dans l'Idéologie allemande, Marx écrit : « ce n'est pas la conscience qui détermine la vie,
c'est la vie qui détermine la conscience ». Marx adopte donc une attitude de soupçon, puisqu'il
considère que les idées dont nous avons conscience n'ont pas d'autonomie. Nous ne serions donc
pas maître de nos idées, puisqu'elles seraient déterminées par la structure économique de la société
dans laquelle nous vivons. Dès lors, on pourra se demander s'il faut se méfier de sa conscience ?
Or, si on analyse le sujet, on voit qu'il contient les idées suivantes. S'il est nécessaire de se méfier
de sa conscience, il présuppose que la conscience peut nous tromper. En effet, si la conscience
réfléchie nous permet de savoir tout ce qui se déroule à l'intérieur de nous, on voit aussi que les
connaissances qu'elle nous délivre risquent de manquer d'objectivité. Lorsque nous tentons de
nous connaître, nous sommes ainsi à la fois en position de juge et partie. Nous courrons donc
toujours le risque de nous mentir à nous-même, puisque nous ne sommes pas neutre dans la
connaissance que nous avons de nous. On comprend alors pourquoi le sujet nous interroge sur le
rapport que nous entretenons à notre conscience et est libellé de manière réflexive. D'autre part, on
peut toujours soupçonner la conscience de ne nous livrer que des informations partielles. En effet,
il nous arrive d'avoir des idées ou des désirs dont nous ne connaissons ni la cause, ni l'origine. Dès
lors, si notre esprit ne s'identifie pas à la conscience et si nous admettons l'existence d'un
inconscient qui déterminerait notre comportement, n'est-on pas nécessairement conduit à douter du
savoir qu'elle nous délivre? Au mieux, la conscience ne nous fournirait que des connaissances
superficielles, au pire, elle nous tromperait sur nous-même, en nous donnant l'illusion d'être
maître de nos pensées et de notre comportement. En ce sens, on comprend pourquoi l'attitude la
plus prudente serait de ne pas accorder de crédit aux connaissances qu'elle nous délivre. Non
seulement la méfiance serait la conséquence des erreurs qu'elle produit, mais elle serait profitable,
car elle nous permettrait d'être plus lucide sur nous-même. Toutefois, n'y a-t-il pas un risque à
répudier le savoir de la conscience ? En effet, si la conscience peut nous tromper dans certaines
situations, il n'en reste pas moins qu'elle nous fournit un savoir vital. On tomberait alors dans un
scepticisme radical qui reviendrait à douter de tout ce que nous pouvons savoir sur nous-même et
sur le monde qui nous entoure. Dès lors, il semble que nous soyons confrontés au problème
suivant : faut-il penser que la conscience nous trompe et par conséquent ne serait-il pas plus
avantageux de s'en méfier, afin de parvenir à une connaissance authentique de soi ? Ou est-ce
qu'au contraire, faut-il soutenir que la conscience constitue le fondement de toutes les certitudes
que nous pouvons avoir sur nous-même et sur le monde qui nous entoure ? Tout l'enjeu de notre
analyse consistera à montrer que la connaissance de soi exige des efforts de la part du sujet. Or,
c'est en utilisant les ressources de sa conscience, que le sujet pourra se rendre compte de ce qu'il
ignorait.
Pour ce faire, nous serons tout d'abord amenés à monter en quoi la conscience constitue le
fondement de toutes les certitudes. Mais, aux vues des limites de cette thèse, nous verrons comment
la conscience peut produire des illusions. C'est ce qui nous permettra enfin de montrer comment le
sujet doit opérer une prise de conscience sur ce qui le détermine, afin de retrouver la maîtrise de lui-
même.

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