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DOCUMENT CONFECTIONNE PAR MONSIEUR NDOUR TEL.

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VERSION ORIGINALE AMELIOREE


Nous tenons à préciser que ce travail n’est qu’une esquisse des repères possibles pour acquérir des connaissances et
dérouler une argumentation en dissertation philosophique. Les choix opérés peuvent être arbitraires, comme tout choix
d’ailleurs, mais l’essentiel c’est que les mains expertes qui s’en saisiront mettent en branle leur effort d’orientation afin de
l’exploiter au mieux, pour le seul bénéfice des apprenants. Loin de réclamer une certaine exhaustivité, il va sans nul doute
aussi leur fournir des connaissances philosophiques non négligeables, renforçant la qualité de leur apprentissage, leur
procurer des données diverses, variées pouvant leur permettre de pallier à leur déficit de lecture. L’objectif ultime visé de
ce document est la mobilisation des ressources didactiques. Mais il ne prend pas en compte toutes les appréhensions
méthodologiques, du fait que leurs différents professeurs sont tenus de les mettre en œuvre dans le cadre de leur
enseignement apprentissage.
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SUJET DE DISSERTATION N°2


La philosophie doit-elle en finir avec les préjugés ?

INTRODUCTION
La philosophie pourrait être définie comme une activité consciente et méthodiquement conduite de
production et de mise en forme logique d’idées, de concepts et de représentation, bref une activité qui tente
d’expliquer le réel. Elle privilégie dans sa démarche la remise en question, la pensée critique, l’usage de la
raison et n’a pas la prétention de dire le vrai. Elle a tendance à rejeter les préjugés qui sont un ensemble de
croyances, d’opinions hâtives à priori favorable ou défavorable que le sens commun se fait en fonction des
critères personnels. C’est certes dans cette perspective que notre sujet nous invite à analyser la question selon
laquelle « La philosophie doit-elle en finir avec les préjugés ?». Autrement dit, la philosophie doit-elle renoncer
aux illusions et certitudes dont les hommes vivent ? Dès lors, philosopher, c’est penser par soi-même en
interrogeant librement le monde, pour se construire un savoir et une sagesse. L’attitude du philosophe est-elle
compatible avec les préjugés ? La philosophie est-elle une entreprise de remise en cause de toutes les certitudes
et préjugés ? certains préjugés ne sont-ils pas utiles à la réflexion de l’homme ? Cependant, est-il possible
d’instaurer des croyances, des certitudes et d’y penser juste et bon sans préjugés et ainsi de se libérer des
influences extérieures ? Pour mieux élucider cette problématique, nous allons tenter de répondre à ces
questions. Dans quel contexte la philosophie doit-elle en finir avec les préjugés ? Ces derniers ne peuvent-ils
pas être utiles dans le cadre du déploiement du philosophe ?
DEVELOPPEMENT
Les préjugés qui sont abordés aujourd’hui par notre sujet sont déterminés par notre milieu social, notre
âge, notre sexe, notre entourage, notre temps, notre environnement, nos origines.
Pour supprimer ces préjugés il faut cesser rechercher la vérité et ainsi permettre à l'ignorance de disparaitre au
profit de la raison. Par conséquent, puisque le préjugé relève d'une absence de réflexion, nous pouvons penser
que la connaissance de la vérité devrait éviter les préjugés. Or, l'outil qui permet l'exaltation de la vérité est la
preuve. C’est en ce sens que DESCARTES affirme que « Il fallait que je rejetasse comme absolument faux
tout ce en quoi je pourrais imaginer, le moindre doute, afin de voir s’il ne resterait point après cela quelque
chose à ma créance qui fut entièrement indubitable ». La preuve est ce qui conduit de façon indubitable et
universellement convaincante l'esprit à admettre la vérité d'une proposition ou d'une idée. Le face à face entre
Socrate et Calliclès en est une preuve ; Socrate ne parvient pas à amener Calliclès à penser et à dialoguer
malgré les arguments qu'il avance. On peut donc dire que l'homme se préoccupe peu de la vérité. Les préjugés
ont donc plus de force que la vérité et on peut ainsi se demander si ce n'est pas parce que les préjugés répondent
à nos désirs que parfois la vérité ne suffit pas. Par conséquent, nous serions prisonniers de nos préjugés
puisqu'ils sont l'essence de nos désirs. Ces préjugés ou opinions éloignent donc l'homme de la vérité et de la
raison en plus de l'emprisonner dans une démarche sans réflexion intérieur. Cependant, est-il possible de penser
sans préjugés et ainsi de se libérer des influences extérieures ? Le préjugé est une opinion toute faite, un avis

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qui manque de fondement. Ainsi, nous critique celui qui n'a que des préjugés, qui juge sans savoir. Le préjugé
relève donc d'un jugement pris dans un état d'ignorance, on pourrait donc penser que la connaissance de la
vérité et la conscience en ces préjugés devraient les éviter. Chaque homme ne se rend pas compte que sa
conscience n'est qu'illusion et sans cette prise de conscience la remise en cause des préjugés devient, dès lors,
impossible. La philosophie étant basée sur la lutte des préjugés, la culture de l'esprit critique, le désir de la
sagesse et de la vérité, la non résolution de notre problème ne risque-t-il pas de remettre en cause le principe
même de philosophie ? Pouvons-nous affirmer que nous connaissons tous nos préjugés ?
Après avoir développé les arguments qui confirment la thèse selon laquelle la philosophie doit en finir
avec les préjugés, nous avons pu constater les limites et les insuffisances de notre sujet, que nous chercherons à
compléter et à clarifier, à travers d’autres considérations philosophiques.
Par conséquent, chacun croit avoir une pensée personnelle mais il n'en est rien puisque chacun répète seulement
la pensée des autres. Ceci peut s'expliquer par le fait que nous intériorisons ces opinions à un âge où nous
n'avons pas encore d'esprit critique et où les connaissances et expériences sont trop peu nombreuses pour
nourrir cet esprit critique. Les préjugés relèvent donc de notre inconscient. Ainsi, comment luttait contre
quelque chose que l'on ignore. Marcien TOWA (philosophe camerounais contemporain), atteste prouvant que
le début véritable de l’exercice philosophique. Il dit à ce sujet : « La philosophie ne commence qu’avec la
décision de soumettre l’héritage philosophique et culturel à une critique sans complaisance. Pour le
philosophe, aucune donnée, aucune idée si vénérable soit-elle, n’est recevable avant d’être passée au crible
de la pensée critique ». De plus, la condition humaine est définie par le désir, et c'est à cause de leurs désirs
que les hommes ne se préoccupent pas de la fiabilité de telle ou telle idée. Par conséquent, l'homme est maitrisé
par ses désirs (débordant sur la raison) ce qui empêche toute prise de conscience de soi-même et comme
certains préjugés relèvent de notre inconscient nous ne pouvons pas en prendre conscience non plus. La
condition humaine destinerait donc l'homme à avoir l'illusion de penser par lui-même puisqu'il ne peut pas
remettre en cause sa façon de penser (il n'est pas conscient de ses préjugés). Au livre XII de la République,
Platon décrit le chemin que suit le prisonnier qui est détaché du fond de la caverne. En effet, le fond de la
caverne figure le lieu de l'opinion, du préjugé qui rend les hommes prisonniers de ce qu'ils voient et incapables
de juger véritablement. Celui que nous détachons devient alors celui qui n'est plus prisonnier de ses préjugés, il
n'est plus soumis qu'à ce que ses yeux voient mais qui est guidé par l'intelligence. Cette lutte contre les préjugés
parait très douloureuse puisque l'homme vivant au fond de la caverne n'étant plus éclairé que par un feu derrière
lui. Lorsqu'il sort et qu'il rencontre la lumière du soleil, il souffre énormément. Cet homme chargé d'éclairer les
autres hommes est le philosophe qui se préoccupe peu du monde qui l'entoure et peut par conséquent acquérir la
vérité relative et lutter contre des préjugés infondés. La lutte des préjugés serait donc permis grâce à la
philosophie et à l'exercice du doute méthodique. Le doute méthodique ou Descartes suspend provisoirement un
jugement afin d'établir la vérité. Cependant ne pouvons-nous pas dire que certains préjugés sont utiles à la
réflexion de l’homme ?
Les préjugés permettraient donc d'accéder au véritable savoir. Le mot préjugé ayant une connotation
négative on lui préfèrera le mot "apriori". Les aprioris sont donc nécessaires au savoir et permettent à l'homme
d'envisager un certain nombre de conditions préalables à la pensée.
CONCLUSION
Au terme de notre analyse, il convient de noter que penser et préjugés peuvent paraître au départ
complément contradictoire d'où la difficulté de notre sujet « La philosophie doit-elle en finir avec les
préjugés ?». Certes, nous pouvons penser qu’une preuve peut exalter la vérité mais les hommes étant dominés
par leurs désirs, un préjugé pourtant non fondé peut avoir plus de force qu'une preuve. Donc il serait impossible
de penser sans préjugés puisque le sujet humain est dominé par ses désirs et parce qu'il n'a pas conscience de
tous ses préjugés. Seulement, le sujet humain est-il capable de penser par le seul usage de sa raison ? Les
préjugés (ou aprioris) seraient donc nécessaires et même utiles à toute réflexion, préjuger se serait donc
préparer une réflexion.

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