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EDITIONS ASTRA
10,rue Rochambeau Paris 9
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LE SUCCÈS
EST À VOS ORDRES
Du même Auteur :

LE HASARD N’EXISTE PAS. — Les Dix Etapes de


la Réussite

LA VOIE DE LA PERFECTION

LE SECRET DU BONHEUR

Droits de traduction, d'adaptation et de reproduction


réservés pour tous pays.
Copyright by Editions Astra.

I.S.B.N. 2-900219-26-4
K. O. SCHMIDT

LE SUCCÈS EST
A VOS ORDRES
Traduit de l'Allemand
par Emma CABIRE

ÉDITIONS ‘ASTRA
10, RUE ROCHAMBEAU, 10
PARIS-9e

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Table des Matières

PREMIERE PARTIE

LA CLE DU SUCCES

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RAR PS VChOlO Me ANNAMIQUES AE 10
AMI NET IUT ET SUN PR ARE RCE En RO 12
MAterSsSeraidonnenselone AO PNR CREER NE 16
PeSmelleur ASSOCIES RE RE CP ARR RNSeR R n 19

DEUXIEME PARTIE

TECHNIQUE DE L’AIDE SPIRITUELLE


PAR SOI-MEME
AV OLGA ÉCTIeUT Es anesce cuce a LE lee IE D Ps CO 23
Bralique de BI MedL TA TION ee CR nee A 26
Héchmianesdellarmela Rainer Ce RON RER TN ER RE 21
Hitulité dela relaxation ea a no nn D DE DT PVO 32
AvVantarerde la MÉdILALION à ER RL Te 41
Nécessité Il'EXORCICER ARE: 2 àee soie cn: cast CC eee Se 43
MOdédactondend Aide INTÉRIEUR RE EEE Re 44
Bouvoiramapsiquerde lAÎFILIMALION ESS Re 0 52

TROISIEME PARTIE

LA PSYCHOLOGIE DYNAMIQUE DANS LA VIE QUOTIDIENNE


Comment surmonter l’abattement et la dépression ..................
Onerfairercontremlex ele tra Vale AE RE ER Ce cree en 62
Commentisirmonter lAVerSIONNAUMITAVAI ER EEE ee ne
Comment surmonter la mauvaise humeur et l’irritation ............
Commentisortinrde lampauvretétetiduidénuemente rt...
Commentse lbererade a Alone ne he
Commentracquerir leSDEL Aer dÉCIS OR e -.
Comments CMDéCheE de COUSINE Et ne Cet
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Apartir. d'aujourd'hui plus de-querelles-en famille .".............
Commentese COrriÉer ANSE SU LAUES EEE Re eee ee
Commentiyainerelhostilite dans le MONA
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Kroisimoyens dervaincre laipen- ere more eperr--c 98


Commentefairesface Au danger es c---ee-crev-r-ucrce-cce 103
Commentese délivrer de Ja rTAnCUDe eee 105
Conmentiliamourabolitianaine ee er bbeete cc 107
Conmentwenirtentaide Aux AUCTeS 2 eme ccm: rc res 110
Comment faire face à une vVié trOD'AgItée ee. smeeeseeseess 114
Comment échapper à l’esprit de concurrence ...................... 116
Comment se débarrasser des MIPFAINES 2 - -e--------cecce 118
Comment compenser les infirmités physiques ........................ 120
Comment recevoir les critiques malveillantes ...................... 123
Que faire pour vaincre le trac et les inhibitions de la parole ? ...... 125
Comment reagir devant les caprices d'humeur. "7... 129
Comment transformer Son existence ME ce... eee 130
Comment détruire les complexes d’infériorité ...................... 132
Comment rendre un échec MproOHEADIeM Mr EF - -----e-e-c- 138
Coinmentvaincre la mMmAUVAISeNAMEULI .-----s se- se ce-ss crc 140
Commenticombattretia lasse RER re 142
Comment résoudre les problèmes angoissants ........................ 147
Farséparation est-elle larseule issue 20507000 -cherie. 150
Commentréarirn devant lesicoupS AU SOLE. MAR MORE Rech 152
Commentatraiter dinSomnIe IN A er care TR Ie 157
Unercure dettrois Jours pour Vaincre lastimidité 1... 162
Comment convertir la faiblesse en puissance ...................... 166
Comment surmonter la mélancolie et reprendre courage .............. 171
Commentésurmontenilés, AVIS 175
Gommentise délivrer AU reSOUCIS NE Ni ec cc co 177
Comment se guérir de la manie de se tourmenter .................. 184
CommentramelorérEsS a SIUATION RE em Ce Ce CT 189
Gomment développer talents ouaptitudes 2... re 192
Commentivamereslascraimtende Amor PNR CPR RE 193
Comment-sefsuérir de l’hyYpocondrie 0077" CRE AE RE 197
Commenticréer l'harmonie AUtOUTIAeISO eee RER RE 200
Quelle attitude prendre devant l’ingratitude ........................ 204
Commentmaitrisen Par ilatonMintériEure re RTE 205
Commentssortin de sontisolemente se PR NE RER 208
Comment se consoler des pertes d'argent :..... 1... MN... 211
Comment se mettre d’accord avec soi-même .............,........... 213
Commentétournertles tODStAeleS 215
Comment venir à bout des difficultés économiques ................ 217
CommMenthrÉAliSeRESesS IAÉSIES SR 224
Plus! de”cCramte "de l'AVENir es MEMMOr. RRARREMENS
CRINEN RER A 228
Comment se défaire des obsessions et vaincre la dépression ...... 229
Aavéritér est MOULE ASIMDIE NRA
NE ST RE 234
PREMIERE PARTIE

LA CLE DU SUCCES

« Malheur à celui qui cherche au loin


Ce qu’il ne voit pas tout prés de lui !
Il est comme un homme plongé dans l’eau
Qui se laisse mourir de soif ».
(Vieux proverbe).

RÉFLEXIONS PRÉLIMINAIRES.

Ton visage rayonne-t-il de joie de vivre, de confiance en toi


et d’optimisme ? Ou bien, esclave de tes soucis, ploies-tu sous
le fardeau de la vie ?
Marches-tu consciemment vers ton but, certain de ta vic-
toire ? Ou bien te laisses-tu pousser par la vie suivant la ligne
de moindre résistance ?
Sais-tu ce que tu veux, ce que tu peux et comment l’attein-
dre?
Es-tu déjà à la place qui pourrait être la tienne ? As-tu dé-
jà atteint le niveau de vie élevé auquel tu aspires ? Si ce n’est
pas le cas, laisse-moi te dire, — qui que tu sois et quelle que
soit ta position aujourd’hui, — que tu peux obtenir tout ce
que tu souhaites, surmonter tous les obstacles qui sont sur
ton chemin !
Tu peux être fort et vivre sans crainte.
Tu peux être aussi riche et heureux que tu le désires.
Tu peux réussir dans toutes tes entreprises. Tu en as la force
et la capacité et tu as en toi un allié pour te conduire à la vic-
toire !
Ce n’est pas là une fiche de consolation mais une vérité que
10

la Psychologie dynamique a établie de façon irréfutable, vé-


rité reconnue et mise à profit dans tous les domaines de la
vie par les favoris de la fortune et qui peut t'aider toi-même
et te rendre maître de ta vie et de ton destin.
Voici cette vérité :
Un lutin familier vit en toi, une force cachée, un génie se-
courable dispensateur d’innombrables possibilités, qui peut
te porter au sommet de l’existence. Telle est sa mission. Mais
il ne peut l’accomplir que si tu lui donnes la possibilité de
t'aider par ta juste vision des choses, ton juste comportement
et la confiance que tu lui témoignes.
Les vieilles légendes qui parlent de ce lutin secourable ne
sont pas des fables, mais l’expression d’une vérité mise en
lumière par la psychologie moderne. J’appelle ce lutin mon
« Aide intérieur » et je puis attester ici qu’il me rend sans
cesse des services précieux, ue je lui dois tout ce que j'ai
produit et réalisé jusqu'ici ; je sais aussi, par les multiples
expériences d’autres per sonnes, que chacun peut faire de cet
aide intime son ami et son allié, celui qui se porte garant de
son bonheur et de sa réussite dans l’existence.
Je veux te montrer ici comment cela peut se produire et
comment, avec cette assistance, tu peux surmonter toutes dif-
ficultés, écarter toutes peines et soucis. Je suis certain qu’un
jour tu reconnaitras avec moi que ton « Aide intérieur » a
fait de toi un homme libre, heureux et prospère en tout !

LA PSYCHOLOGIE DYNAMIQUE.

Ceci n’est pas un exposé au sens courant du mot, une théo-


rie dont on prend connaissance et qu’on laisse ensuite de côté.
C'est la clé « passe-partout » d’une vie nouvelle, dont il faut
apprendre à te servir correctement.
Je ne veux pas développer ici de savantes hypothèses truf-
fées de termes rébarbatifs, ni t’importuner par des considé-
rations d’ordre général. Ce que je t'offre, c’est une Méthode
pour te rendre maître de toi et de ta vie grâce à la Psychologie
dynamique, méthode qui, ayant fait ses preuves mille fois, n’a
pas besoin de preuves parce que celui qui l’emploie en éprou-
IL

ve immédiatement la valeur. Je montrerai dans les pages qui


suivent comment on peut déduire de multiples procédés pra-
tiques pour venir à bout de toutes les difficultés rencontrées
dans la vie quotidienne.
L'application de cette méthode pratique de Psychologie dy-
namique t’épargnera de coûteuses « écoles » et t’évitera les
douloureuses expériences que d’autres ont faites avant d’avoir
découvert, par le simple moyen que j'indique ici, l'efficacité
de l’aide personnelle. La Technique de l’aide personnelle par
l'esprit, qui fait l’objet de la deuxième partie de cet ouvrage,
peut être employée en toutes circonstances, sans le secours de
quiconque ; elle mène à la détente, au calme, à la possession
de soi, et provoque l’entrée en action de cette assistance invi-
sible. Les nombreux procédés d’application, indiqués dans la
troisième partie ont été employés avec succès par des hommes
de toute sorte et t’aideront aussi à surmonter les multiples dif-
ficultés, misères et obstacles que tu rencontres dans la vie.
La Psychologie dynamique — ou Psychodynamique comme
on l’appelle en allemand dans la science des Forces psychiques
— te conduit par le chemin le plus direct, c’est-à-dire sans
analyse pénible de ton propre psychisme, sans s’occuper d’in-
hibitions et de refoulements, au but que vise la psychanalyse
— sans toujours l’atteindre : à réaliser une synthèse psychi-
que, autrement dit l'Unité intérieure de l’être humain. Cette
réalisation est la clé de la guérison de toutes les détresses hu-
maines, parce que dans la retraite en soi-même dans le silence
et la méditation, et dans l’abandon au centre le plus secret de
notre essence, les forces latentes de l’Eternel commencent à
sourdre et à ruisseler en nous et nous donnent tout pouvoir.
La Psychologie dynamique montre que nos inhibitions et
difficultés intérieures résultent en définitive de notre connais-
sance insuffisante de l'énergie atomique de l'âme et que, par
conséquent, nous ne savons pas utiliser. Elle nous apprend à
mettre en œuvre ces forces profondes par un mode de penser
et d’agir judicieux, en collaborant avec la plus puissante d’en-
tre elles : notre lutin familier, notre ingénieur secret qui sait
diriger intelligemment et efficacement l'énergie atomique de
l’âme, et qui le fait en réalité, pour autant que nous ne para-
12

lysons pas son action par nos pensées négatives, mais si, au
contraire, nous lui faisons confiance et le laissons agir pour
notre bien.
En réduisant l’ensemble des forces secrètes que nous dé-
couvre la Psychologie dynamique sous la dénomination com-
mune d’ « Aide intérieur », chacun peut en trouver l’accès fa-
cilement et être ainsi en mesure de se révéler « Psychodyna-
miste » habile pour résoudre les problèmes de sa propre vie.
Ce que les méthodes de la Psychologie dynamique permet-
tent d’atteindre est aussi important que décisif dans l’exis-
tence d’un être humain : c’est une conversion intérieure, un
renouvellement qui entraine automatiquement un revirement
et une transformation de la vie extérieure. Ce revirement est
certain, nous devons croire en lui et nous pouvons tout atten-
dre de lui. Dans cette transformation nous devenons des re-
créateurs de notre propre existence, ce que Nietzsche conce-
vait comme le but suprême de la vie lorsqu'il disait : « Je
voudrais pouvoir encore une fois dire OUI à l’existence ». Nous
apprenons alors à transférer du dehors au dedans de nous-
mêmes le centre de gravité de notre vie, et de là à dominer
notre destin.
C’est le début d’une nouvelle vie, mille fois plus belle que
l’ancienne et libérée de tout ce qui la privait de joie et de bon-
heur, une vie féconde en satisfactions et possibilités nouvelles
de réalisation. C’est une véritable refonte de la destinée opérée
avec l’aide de notre Aïde secret.

L'AIDE INTÉRIEUR.

Tu cherches un secours dans ton déchirement, une consola-


tion dans ta peine, un allègement de tes soucis, la délivrance
de ta douleur : tout cela te sera donné dès l’instant que tu ne
le cherches plus au dehors, mais en toi-même.
En toi réside un allié auquel tu peux t’abandonner sans ré-
serve, sans jamais être abandonné de lui, et qui, tel le « gé-
nie » de la lampe d’Aladin, n'attend pour t’assister que ton
désir et ta confiance. La connaissance de cet Esprit familier te
libère de toute aide étrangère ; elle te remet définitivement
13

debout sur tes pieds et dans la bonne direction en te donnant


conscience que tu es le propre maître de ta destinée.
Si tu veux être véritablement libre, il s’agit d’abord de re-
connaître ceci : T'oute force est en moi ! « La Vérité, a dit le
poète anglais Browning, est en nous et jamais hors de nous,
quelle que soit notre croyance à ce sujet. En chacun de nous
est un noyau d’énergie où réside la plénitude de l’amour et
de la vérité ». Emerson avait aussi l’intuition que cet auxi-
liaire intime est notre seul véritable et fidèle ami : « Seul, ce-
lui qui trouve en lui-même son ami et son guide, arrive à la
véritable paix. Celui qui a trop d’amis se perd lui-même. C’est
pourquoi il faut te tourner vers ton guide secret et t’entrete-
nir avec lui de l’angoisse qui t’oppresse et des projets que tu
médites ».
Si tu le fais, l’homme incertain et vacillant que tu étais de-
viendra un colosse inébranlable. « Dès l’instant où tu es éveil-
lé à la connaissance de ta puissance secrète, tu es à même
de construire ta vie selon ta volonté », à dit Ralph Waldo
Trine, et ce n’est pas là une promesse exagérée, comme tu le
verras bientôt.
La psychologie dynamique s’accorde avec les sages de
tous les temps et de tous les pays pour proclamer que la Con-
naissance libératrice consiste en ceci
Tu peux échapper victorieusement à tout péril, sortir de
toute détresse et avoir autant de bonheur et de succès que tu
le souhaites !
Tu peux découvrir en toi une énergie insoupçonnée et, grâce
à elle, gouverner ta destinée !
Tu as en toi toutes possibilités pour être heureux, sain et
victorieux. Le Centre radieux de ta vie est en toi — en toi est
le Ciel, lieu de ton aspiration. Il suffit que tu le reconnaisses
et que tu le fasses rayonner dans le monde ! Concentre-toi
sur cette force intérieure, sur cet appui secret qui te relie aux
forces universelles ! Ce que disait le sage Manou, il y a des
millénaires, est toujours vrai :
« Celui qui a reconnu dans son Soi le plus secret l’invisible
Législateur de toutes choses et met sa confiance en lui seul,
celui-là a atteint la béatitude ».
— 14

Mais — objecteras-tu avec raison —, cet « Aide intérieur »


ne serait-il pas une entité imaginaire plutôt qu’un principe
réels?
Je te répondrai que la psychologie moderne a commencé à
découvrir l’existence et l’action de cet auxiliaire intérieur. Bien
plus : tu peux toi-même éprouver à chaque instant la réalité
de sa présence et déceler dans le monde extérieur la réalité
de son action. Je ne te citerai pas les cas innombrables où cet
Aide est intervenu de façon marquée dans la vie de ceux qui
lui ont fait confiance. Celui qui, dans des situations difficiles,
a su écouter sa voix et a éprouvé combien il dispense de force
et de sécurité, celui-là n’a pas besoin de preuves. Et quant à
celui qui ne l’a pas éprouvé, son expérience personnelle peut
seule le convaincre.
Je veux t’indiquer ici la voie de cette expérience.
Pour qui cherche appui et pouvoir, paix et sécurité, il n’est
pas de plus grand bonheur que de vivre cette expérience et re-
poser à l’abri de cette protection invisible. Rien ne mérite
d'être recherché que la certitude qu’une puissante main nous
soutient, nous protège et écarte de nous toute souffrance. Rien
ne nous donne le sentiment de la délivrance comme la voix
consolante qui s’élève dans le silence
« Ne crains rien ! Je suis près de toi et je t’assiste. Ma for-
ce est ta force ! Ma vie est ta vie ! Aie confiance en moi et
rien ne te manquera ! »
Depuis l’Inde antique jusqu’à nos jours, l'expérience de la
présence vivante de cet appui secret au cœur de l'être a été
l’idée centrale de tous les grands systèmes philosophiques et
de toutes les religions, quel que soit le nom qui lui ait été
donné. Mais les illuminés et les sages de tous les temps s’ac-
cordent pour l’appeler l’Aide intérieur —— bien que jusqu’à ce
jour l'humanité n’en ait pas pris conscience de façon vivante.
C’est le « Brahma » des anciens philosophes de l'Inde, le
« Purusha » des Upanishad, le « Gourou » des adeptes de la
Yoga, le « Fylgjur » des anciens Germains, |’ « Ami et compa-
gnon invisible », le « Daïmon » de Socrate, la Voix secrète qui
le guida toute sa vie.
C'est le « Sujet transcendantal » des spiritualistes, le
15

« Guide spirituel » des Illuminés, le « sixième sens » des oc-


cultistes ; — combien de noms encore ne lui a-t-on pas don-
nés ?
C’est le « Ça » des psychanalystes, qui, dans le tréfonds de
l'inconscient, règle les fonctions psycho-physiques et déter-
mine le comportement humain. C’est la « force créatrice » en
nous, le « Sur-moi » des philosophes modernes, partenaire in-
visible du Moi grâce auquel celui-ci a la possibilité de régir
sa vie. C’est la « puissance irrationnelle » qui s’oppose à la
compréhension rationnelle en tant qu’intuition originelle im-
médiate de la vérité, et « pilote secret » de la destinée.
C’est le « génie » des poètes et des artistes, | « ange » des
Voyants qui connaît l’essence et la vérité de la vie. C’est le
« Soi suprême » de toutes les doctrines ésotériques, le
« Rayon » des mystiques, le grand Architecte de notre corps et
de notre vie.
C’est la «< Lumière intérieure >» des Quakers, | « Ange gar-
dien » des diverses confessions chrétiennes, dont l’action a
une portée sans limites parce qu'elle est au-dessus de l’espace
et du temps.
Il est impossible de retracer l’histoire des diverses formes de
manifestations revêtues par l’Aide intérieur. Il suffit de rap-
peler l’exemple de Socrate pour montrer que cet auxiliaire in-
visible manifeste toujours son intervention au moment oppor-
tun si on a su se mettre en liaison avec lui : — que ce soit par
une « idée » imprévue, une inspiration heureuse, l’avertisse-
ment d’un danger, un conseil, un afflux de force et de courage,
ou bien encore par une modification imprévue des événements
extérieurs, — ce que les ignorants tiennent pour un miracle.
Emerson l'appelle la « Sur-âme » dont la découverte lui a
inspiré une telle confiance qu'il considérât toujours comme
un ordre divin ce que lui conseillait la voix intérieure ; et
bien avant Emerson, le stoïcien Sénèque enseignait : « L’Es-
prit infini habite en notre âme ». Trois mille ans plus tôt un
Sage chinois Lao-Tse exprimait la même vérité : « L'Un rayon-
ne dans tous les cœurs — son nom est « Dieu dans l'Homme ».
De nos jours, l’éminent psychothérapeute C. G. Jung appelle
aussi le « Dieu intérieur » cette instance suprême.
16

Tous ces exemples suffisent pour te montrer que le dernier


mot des découvertes de la « Psychologie profonde » aboutit,
tout comme l’expérience des grands philosophes et des mysti-
ques, à affirmer la présence au cœur de l’homme de cet « Aide
intérieur ».
Il veille à chaque instant sur nous. Il est toujours à notre
disposition. Il nous exhorte et nous avertit sans cesse. Mais
nous entendons rarement sa voix. La plupart du temps, elle
est couverte par le tapage du monde extérieur.
Ce n’est que lorsque nous sommes accablés par la douleur
et l’angoisse que nous devenons attentifs à cette voix.
Et, comme Trine l’a dit : « Dans la mesure où nous sommes
soumis à la volonté de notre Moi suprême et ouverts à la
conscience de notre unité avec l’esprit de la Vie, cette voix
parle plus clairement en nous. Plus volontiers nous l’écoutons
et suivons ses conseils, plus elle devient intelligible, jusqu’au
moment où sa direction se fait sentir infailliblement ». Nous
voyons alors que de peines nous eussent été épargnées si nous
avions su l’entendre plus tôt.
La présence en toi de cet Aide intérieur ne signifie pas tou-
tefois que tu doives te croiser les bras et t’abandonner passi-
vement à son action. L’expérience nous apprend que cet Aide
nous aide pour autant que nous sommes résolus à nous aider
nous-mêmes. Tu dois faire tout ce que tu peux et en même
temps lui faire confiance ; pour le reste il agira au mieux pour
ton bien.
Ce qui rend l’homme fort et courageux, actif et productif,
c’est justement la certitude qu’il n’est pas réduit à ses propres
moyens, mais qu'il a un puissant allié en lui-même ; plus
puissant que les forces extérieures antagonistes.

ÎIL TE SERA DONNÉ SELON TA For !

— Mais à quoi me servira cet Aide si je ne puis avoir le


sentiment de son existence ? Y a-t-il un moyen de connaître
sa présence et d’éprouver son action avec certitude ?
— Certes. Et c’est la voie dans la vie intérieure dont il nous
reste à parler. Par là tu arriveras tôt ou tard à prendre cons-
17

cience de ton Aide intime. Mais pour que sa présence se fasse


sentir, il te faut tout d’abord solliciter sa manifestation en
t’adressant à lui. Il en est de lui comme du courant électrique
que tu ne vois pas mais dont tu peux te servir parce que tu
en as appris le maniement. De même tu peux établir la liaison
avec ton Aide et faire que sa puissance invisible devienne vi-
sible par ses effets sur le cours de ton existence.
— Mais quel est le mode de cette action ?
— Elle revêt toutes sortes de formes, depuis l’amélioration
soudaine de ton état physique et moral, jusqu’à la transfor-
mation complète de ta vie et des circonstances qui t’entourent.
L’Aiïde intérieur peut alléger tout fardeau, changer la peine
en joie, faire de l’échec un succès. Son efficacité dépend de
ton propre mode de pensée, c’est-à-dire que celle-ci doit être
positive et affirmative afin que ton Aide puisse agir de plus en
plus visiblement pour ton bien. Car il poursuit avec opiniâtreté
le but que tu t’es posé consciemment ou inconsciemment, et
ce, jusqu’à ce qu’il soit atteint.
…]Il est toujours attentif et toujours disposé à te secourir
et à te conseiller. Si tu as confiance en lui un revirement s’o-
père dans ton état d’âme et dans les circonstances extérieures;
il te rend serein et joyeux même quand tout semble perdu. Il
attire vers toi les événements et les êtres qui peuvent t’être
favorables. Il t’inspire de nouvelles pensées et te fait voir de
nouvelles possibilités. Il approfondit ta connaissance et trem-
pe ta volonté. Il te donne la certitude quand tu es tourmenté
par le doute.
Il peut te conduire vers les hommes susceptibles de t'épau-
ler et de te donner du travail si tu en manques, te mener vers
l'époux ou l’épouse qui fera ton bonheur. Il peut te rendre la
santé et te mettre en harmonie avec l’univers. Il peut changer
le cœur de ton ennemi et t’en faire un ami. Bref : il peut ac-
complir tous tes vœux.
Ton Aide secret te rend plus fort que le destin. Il te donne
le pouvoir de regarder ta vie à la lumière de l’Eternité, de l’af-
firmer et de t’en rendre maître. Il te comble de l’énergie cos-
mique de l’Harmonie, de l'Amour, de la Santé, du Courage et
du Succès, si tu implores de lui force, courage et sagesse.
18

Il te donne tout ce que tu désires, à la mesure de ta con-


fiance.
Mais pourquoi te parlerai-je encore de la puissance infinie
de l’Aide intérieur, qui peut être pour toi un ami et un frère,
un père et un guide, un instructeur et un libérateur ! Va vers
lui, dans le secret de ton âme, cherche à t’unir à lui et tu l’ap-
prendras bientôt, et mieux que je ne saurais te le dire !

*
+ *

Afin de pouvoir utiliser la force de ton Aide intérieur, une


chose est nécessaire avant tout : f’abandonner à lui et lui
donner ta confiance sans réserve.
Maître Eckhardt a dit : « Tout est possible à l’homme qui
a la Foi et sa prière est écoutée suivant la force de sa Foi ».
Parole profonde, dont la véracité est éprouvée par celui qui se
tourne plein de confiance vers son Aide intime. Dans la Bible,
nous trouvons le même avertissement :
« Si quelqu'un d’entre vous manque de Sagesse, qu’il prie
Dieu, elle lui sera donnée. Mais qu’il prie avec foi et ne doute
pas ; car, s’il doute il est semblable aux vagues de la mer que
le vent agite sans répit. Il ne peut espérer être exaucé ».
La confiance est le véhicule qui te relie le plus rapidement
à l’Aide intérieur. Elle représente l’huile qui facilite le fonc-
tionnement de |” « automatisme psychique ». Là où la con-
fiance manque, l’Aide ne peut agir avec une pleine efficacité.
Il en est de même pour toi : n’es-tu pas paralysé dans tes
efforts lorsque tu sens qu’on n’a pas confiance en toi ? qu’on
te juge incapable ? Ton Aiïde intérieur qui connaît tes plus
secrètes pensées n’est disposé à te secourir que si tu as pleine
confiance en son pouvoir, et si tu affirmes ce pouvoir, il est à
ta disposition.
Considère la vie des grands hommes de l'Histoire : la con-
fiance en leur pouvoir secret était le coursier qui les condui-
sait au but et leur permettait d’agir en créateurs. Cette con-
fiance en la toute-puissance de leur Aide intérieur décuplait
leurs forces et donnait à leur action cette efficacité, ce rayon-
19

nement qui fait que leurs idées sont encore vivantes aujour-
d’hui et influencent le destin de millions d’êtres humains.
Plus grande donc est ta confiance, d’autant plus intime est
ton union avec ton Aide, plus claire ta vision des choses et ta
certitude de triompher dans les circonstances les plus péril-
leuses. Ta pensée positive agit comme un aimant qui attire
les conjonctures favorables. Peut-être le succès ne te semble-
t-il pas immédiat ; mais au moment opportun, le plus inat-
tendu peut-être, choisi par ton Aide intérieur, tu seras payé
de ta confiance : au milieu de ta détresse, de ta perplexité,
soudain il t’inspire un courage nouveau, de nouvelles forces
jaillissent des profondeurs de ton âme, tu reprends confiance
en toi, tu trouves instinctivement une issue à ta situation, la
solution de ton problème !
Et toujours l’accomplissement de tes désirs est à la mesure
de ta Foi.

LE MEILLEUR ASSOCIÉ.

Cet Aide intérieur, toujours présent et toujours disposé à


nous assister, est toutefois sans utilité pour nous tant que
nous ne voulons pas nous laisser aider, tant que nous préten-
dons nous suffire à nous-mêmes — de même qu’un compte
en banque n’a de valeur que si nous y faisons des prélèvements.
En général ce n’est que lorsque nous n’attendons plus d’aide
extérieure et que nous cherchons un secours auprès de notre
allié invisible, que nous découvrons combien de forces et de
possibilités sont à notre disposition, plus précieuses qu’un
compte en banque parce qu’elles sont pratiquement inépui-
sables.
Il en est de la participation à cet aide secrète comme de
l’homme qui tombe à l’eau et ne sait pas nager : il est saisi
d’angoisse, il se crispe, il épuise ses forces en se débattant
jusqu’à ce qu’il coule à pic. Alors que s’il conserve son sang-
froid et fait les mouvements convenables, il s’aperçoit que
l’eau le porte et qu’il peut se sauver.
Il n’en va pas autrement dans l’océan de la vie : aussi long-
temps que nous luttons de front contre les difficultés de l’exis-
20

tence, nous épuisons nos forces en vain et nous succombons.


Mais si, confiants dans le pouvoir de notre Aide, nous conser-
vons un calme optimiste, nous découvrons que la vie ne nous
est pas hostile et que notre Aide nous porte jusqu’à ce que
nous soyons en sécurité sur la rive.
Tu apprendras dans la suite de ces pages à mettre en pra-
tique la connaissance de ton pouvoir secret, et tu sauras alors
que l’alliance avec ton associé intérieur signifie pour toi bon-
heur et succès, paix et joie, harmonie, progrès et plénitude.
Plus tu recherches consciemment, dans le silence et la mé-
ditation quotidienne, à t’unir à ton Aide intérieur, plus tu as
confiance en la sagesse de sa direction, plus tu deviens tran-
quille et mieux tu domines les situations. Plus tu libères de
forces en toi-même et plus les possibilités s’ouvrent à toi.
N'oublie pas toutefois que ton Aide intérieur n’est pas un
moteur perpétuel qui une fois mis en mouvement, poursuit sa
course indéfiniment. Il a besoin que tes pensées soient cons-
tamment positives pour déployer ses forces sans cesse et plei-
nement.
Afin d’affermir son âme dans cette attitude intérieure posi-
tive, il est nécessaire de pratiquer quotidiennement un exer-
cice de détente et de méditation — car la nature humaine n’est
que trop portée à retomber dans l’ornière des pensées négati-
ves ! Par l’exercice seulement, cette nouvelle attitude spiri-
tuelle deviendra une habitude, une seconde nature, ta nature
même. Quand tu te sens faible, sans courage, dis-toi ceci
« Je suis uni aux forces de mon Aide intérieur ! Il est mon
asile et mon soutien, mon conseiller et mon guide. Il m’assiste
et agit pour moi. Il me remplit d'énergie et me fraye la voie.
Avec lui j'obtiens tout ce que je désire. Car, tous deux unis,
nous sommes toujours les plus forts et dominons les circons-
tances extérieures ».
Le matin en t’éveillant, affirme de nouveau ta foi :
« Je suis uni à mon Aide intérieur. Je le laisse agir à tra-
vers moi. Aujourd’hui encore, il m’apporte la santé, l’abon-
dance, la force et l’harmonie. Que toutes mes pensées facili-
tent sa tâche ! »
Ou, plus brièvement :
21

« Je suis uni à mon aide intérieur. Il m’assiste sans cesse


et en toutes circonstances ! »
Le soir, avant de t’endormir, penses positivement à sa pré-
sence :
« Mon Aïde intérieur me donne la conscience de mon har-
monie avec les forces universelles, et même pendant mon
sommeil il veille infatigablement à ce que mes souhaits se réa-
lisent. Par lui je suis uni à tous mes frères humains, uni à
l’essence éternelle de tous les êtres, à l’énergie spirituelle de
l’univers ».
Lorsque sa présence est vraiment devenue vivante en toi,
adresses-toi hardiment et directement à lui, à la deuxième per-
sonne : « T'oi, mon Aïde intérieur, donne-moi de plus en plus
conscience de mon harmonie avec les forces du Tout », — et
conserve cette forme directe pour toutes tes invocations.
Rien ne peut ébranler celui qui a un tel appui. Il triomphe
de toutes les oppositions. Mais non seulement il faut croire à
l’existence et à l’action de l’Aïde intérieur, il faut que cette
certitude soit incorporée en toi, qu’elle f’habite corps et âme,
jusqu’à ce que tu aies le sentiment d’être soutenu, protégé,
guidé dans le secret de toi-même.
Le signe que ce rattachement à ton Aide intérieur est bien
réalisé, c’est que tu sentiras un jour s’éveiller en toi une sur-
abondance de forces et un sentiment heureux de sécurité. Ce
sentiment peut être si puissant que tu auras l’impression de
regagner ta patrie après un exil, ou bien que tout est devenu
clair pour toi. Du reste, cette expérience prend des formes
diverses pour chacun ; mais à tous elle apporte avec elle cette
certitude absolue :
« Je suis maintenant uni au courant des forces de mon Aide
intérieur, forces puisées à la Source infinie de l’énergie. Avec
elles, je suis maître de ma santé, de ma vie et de mon destin ! »
Celui qui a cette certitude sait en même temps que la con-
fiance en l’Aide intérieur signifie avant tout confiance en soi
et confiance en sa destinée. Mais avoir confiance en sa destinée
c’est dominer sa vie en acceptant son destin.
C’est là notre but suprême à tous. Et il n’est personne qui
ne puisse l’atteindre !
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DEUXIEME PARTIE

TECHNIQUE DE L'AIDE PERSONNELLE PAR L'ESPRIT

« Quel que soit le cas, mets ta confiance


en ton âme propre ;
En cela consiste l’observance des Comman-
dements de Dieu ».
(Ecclésiaste, 2).

LA VOIE INTÉRIEURE.

Les légendes disent, au sujet des gnomes ou lutins familiers


qu’ils ont leur demeure dans les profondeurs de la terre d’où
ils ne sortent pour s’occuper de nos affaires que pendant notre
sommeil.
En réalité, la demeure de notre Aide intime est située loin
au-dessous du seuil de la conscience, dans les profondeurs si-
lencieuses de l’inconscient, ou mieux : du supraconscient ; et
son assistance se fait d’autant plus sentir que la conscience de
veille est plus totalement éliminée, avec son mode de penser
le plus souvent négatif.
Toutefois, il n’est pas absolument indispensable que nous
soyons endormis pour atteindre ce but ; bien au contraire,
nous pouvons en plein éveil de la conscience, nous mettre en
rapport avec notre Lutin et ses pouvoirs, notamment en fai-
sant retour sur nous-même dans le calme de la Méditation.
Voyons ce qu’il en est en pratique :
En général, l’homme n'utilise qu’une fraction infime de ses
forces réelles — un septième environ. Le reste de ses aptitudes
et possibilités demeure à l’état latent et inutilisé dans les pro-
fondeurs inaccessibles de son être.
24

Je compare la conscience vigile de l’homme à un iceberg


flottant, dont la plus petite partie — un septième environ, est
visible au-dessus de l’eau (la conscience de veille), tandis que
le reste (la subconscience et la supraconscience) demeure ca-
ché au-dessous de la surface de la mer (le « seuil » de la cons-
cience), et de même que pour l’iceberg, ces forces profondes
sont souvent plus dangereuses que bénéfiques.
Au centre de ce vaste domaine de notre être invisible est
le foyer de notre Aide intérieur. C’est là qu’il opère sans cesse,
pour la régénération et la santé de notre corps, pour l’orga-
nisation de notre vie, et, normalement, son activité passe ina-
perçue de nous. Tout ce qui est important et essentiel se fait
dans le secret.
Il est bien évident que s’il était possible d’utiliser les forces
profondes du subconscient et du supraconscient en suscitant
la collaboration de l’Aide intérieur en vue de réaliser nos in-
tentions, il en résulterait un accroissement énorme de notre
puissance, de nos capacités, et un enrichissement de notre
existence dans tous les domaines.
ER ! bien, cela est possible.
Il est possible de réaliser l’union vivante avec cette instance
centrale de notre essence profonde, avec le pilote de notre des-
tinée, notre Aide intérieur, celui qui nous meut, qui connaît
la réponse à chaque question, la solution de chaque problème,
qui peut nous prêter la force de vaincre chaque difficulté,
éveiller en nous des facultés insoupçonnées d’où dépend un
triomphe, qui voit le déroulement de notre vie dans l’avenir,
peut écarter de notre chemin les obstacles et nous ménager
au moment opportun les incidences favorables...
Et comment cela est-il possible ?
Par la méditation, c’est-à-dire la rentrée en soi-même vers
l’Aide intérieur. La méditation, dont tu vas apprendre la sim-
ple technique, a pour objet en général de te mettre en com-
munication avec les forces profondes de l'Eternel grâce à l’im-
mobilisation du corps et de l’esprit, la concentration, et de
puiser dans cette union force et sagesse pour gagner la bataille
de la vie.
En tant que moyen propre à nous aider nous-mêmes en
25

esprit, la méditation sert à vaincre les inhibitions intérieures,


et les obstacles extérieurs, à trouver par la voie secrète la so-
lution des questions difficiles, tout en activant les forces la-
tentes de l’Aide intérieur.
Aussi voyons-nous dans la méditation l’élément essentiel
d’une juste méthode de vie. Elle ne doit pas être un but en
soi, ni un moyen de nous procurer des sentiments agréables,
en nous adonnant à une vie contemplative au détriment de
nos devoirs quotidiens — mais au contraire elle doit être le
moyen que Dieu nous offre, avec le secours des énergies per-
sonnelles qu’elle éveille et développe, pour construire une vie
harmonieuse, conforme à la vérité, et féconde en résultats.
Retour silencieux en soi-même vers l’Aide intérieur — telle
est l’essence et le sens de la méditation, dans laquelle nous
adressons des requêtes à notre Aide, et lui ouvrons notre
cœur. Et plus notre pensée est positive, ardente et affirmative,
plus la réponse ou l’aide attendue arrive rapidement. Car, de
la tonalité de notre pensée dépend l’ampleur des forces solli-
citées et mobilisées dans la profondeur de notre âme.
Affirmation confiante de ce que nous souhaitons réaliser —
voilà le second facteur de la méditation. L’affirmation est le
début d’une réalisation, le germe qui va prospérer à la lumiè-
re de la méditation dans le sol nourricier de l’âme pour s’épa-
nouir au soleil de la réalité.
L’affirmation éveille les sèves de la croissance, les forces
latentes de l’invisible qui commencent à travailler à la réa-
lisation du but souhaité et affirmé, jusqu’à ce que son image
originelle intérieure et virtuelle soit devenue une image con-
crète et un objet réel.
Ce processus une fois commencé ne s’arrête plus : l’homme
qui affirme avec opiniâtreté se transforme intérieurement et
extérieurement ; il est comme un aimant qui attire ce qu’il
affirme ; il devient ce qu’il aime ; le chemin qu’il foule s’a-
planit sous ses pieds. Le centre de gravité spirituel de son
existence n’est plus en dehors de lui, dans les choses ou les
circonstances, mais au centre de son être ; son Aide intime
tient le gouvernail de sa vie et le conduit insensiblement vers
le côté ensoleillé de son existence, dans une harmonie toujours
26

plus parfaite avec les forces de l’Eternel qui affluent des pro-
fondeurs de son âme et de tous les points de son univers pour
l’aider à construire sa vie en conformité avec son essence la
plus secrète.

PRATIQUE DE LA MÉDITATION.

J’ai dit déjà que la pratique de la méditation est extrême-


ment simple. Elle commence par la mise au repos du corps,
ce que nous faisons inconsciemment chaque soir avant de
nous endormir, — mais dans la méditation il ne s’agit pas de
nous endormir, il s’agit au contraire de pénétrer par la porte
ouverte de la demeure secrète où, unis à notre Aide intérieur,
nous pouvons lui exposer nos besoins et implorer son assis-
tance.
Considère la méthode que je t’indique comme une directive
générale et non comme une « recette » à suivre à la lettre.
Sache seulement que c’est d’une facilité enfantine et ne de-
mande aucun effort spécial de la volonté. Si tu es crispé, si tu
as le sentiment de t’efforcer, tu peux être certain d’être dans
la mauvaise voie.
Quelques remarques au préalable
La méditation peut être pratiquée à tout moment si on a le
sentiment d’une nécessité particulière, mais le moment pro-
pice est surtout le matin au réveil, et le soir avant de s’endor-
mir.
La méditation du matin portera sur les questions à résou-
dre dans la journée, donc sur les préoccupations extérieures
immédiates, les difficultés matérielles, les affaires, les problè-
mes du foyer, alors que ia méditation du soir, par contre, por-
tera sur l’aspect spirituel de la vie, les soucis de l’âme, les
obstacles moraux, l’évolution intérieure et les grands buts de
la vie. La méditation du soir sera suivie immédiatement par
le sommeil ; on s’endormira la conscience en paix afin que,
durant le sommeil, notre Aide intérieur agisse pour notre
bien — conformément à la parole textuelle de la Bible : « Le
Seigneur agit de son côté pendant le sommeil ».
Ne te laisse pas décourager si tu ne constates pas de résul-
27

tats immédiats après les premiers exercices de méditation.


C’est que, tout au long de ton existence, tes représentations et
images négatives ont tissé autour de ton âme une carapace
isolante qui t’empêche d’arriver jusqu’à elle. Continue de pra-
tiquer la méditation jusqu’à ce que tu aies atteint ton but.
Tôt ou tard, il sera réalisé, suivant que tu le penses plus ou
moins clairement, que tu y aspires avec plus ou moins d’ar-
deur, et que tu as plus ou moins confiance. Le premier résul-
tat obtenu, la voie est ouverte pour les autres qui se produiront
de plus en plus facilement.
La durée de la méditation dépend de la maturité de l’âme,
de son éveil, et se prolonge avec l’habitude. Les premiers exer-
cices durent de cinq à dix minutes, pendant lesquelles le dé-
butant est occupé avant tout par la technique de la médita-
tion. Par la suite, l’immobilisation du corps, la détente, le si-
lence, la méditation proprement dite deviennent une habitude
presque inconsciente, de telle sorte que l’attention peut se
concentrer sur l’objet essentiel de la méditation : s’unir avec
son Aide intérieur et affirmer fortement l’objet de ses désirs.
Dans les pages qui suivent, il sera traité en détail des diver-
ses phases de la méditation afin de t’en faire mieux compren-
dre la technique. Tu verras bientôt que cette pratique est beau-
coup plus simple qu’on serait tenté de le croire, en raison de
la nouveauté relative de la méthode indiquée ici. Celui qui
pratique sérieusement cet exercice avec assiduité finit par
trouver lui-même les procédés qui conviennent le mieux à sa
nature.

TECHNIQUE DE LA RELAXATION.

Toute méditation commence par la relaxation. Le résultat


obtenu dépend essentiellement de ce que le corps et l’âme sont
en état de repos absolu. Car presque tous les hommes sont
dans un perpétuel état de tension inconsciente qui empêche
leur corps d’avoir la santé, leur esprit de trouver le calme et
la sérénité, et empêche surtout leur effort d’atteindre son maxi-
mum d'efficacité. Seul celui qui sait se détendre entièrement
28

peut aussi tendre ses forces à l’extrême et atteindre un rende-


ment supérieur.
Toute tension non résolue représente une fatigue sans ré-
sultat, une déperdition de force intérieure qui use et vieillit
prématurément l'individu, tant en lui-même que dans son as-
pect extérieur. Par contre, la détente signifie relâchement in-
térieur, arrêt de cette hémorragie de forces, regain de vigueur
et rajeunissement. (Les exercices de détente sont des soins de
beauté naturels). L’homme détendu est aimanté positivement
et attire à lui ce qu’il souhaite, alors que l’homme surexcité,
crispé par l’angoisse, est aimanté négativement : il repousse
ce qu’il désire et attire ce qu’il redoute.
Mais on ne peut arriver à la détente en faisant des efforts,
car tout effort crée une nouvelle tension et rend la détente im-
possible. Il faut faire tout le contraire : ne rien faire, s’abste-
nir, laisser l’Aide intérieur agir à sa guise et quant à nous,
couper le circuit. Lao-Tse a dit cette parole profonde : « Sans
rien faire, tout se trouve fait ». Paradoxal en apparence, ce
propos est aussi vrai et aussi sage que la maxime : se laisser
complètement abaisser pour être élevé.
Voici la simple technique de la relaxation correcte :

PREMIER POINT:: SILENCE, OBSCURITÉ.

Tout au moins pendant les premiers temps de l’exercice, re-


cherche une ambiance tranquille, loin de toute cause de trou-
ble extérieur.
Dépouille-toi de tout vêtement étroit ou gênant, afin que
rien ne retienne ton attention.
Le local que tu auras choisi sera faiblement éclairé afin que
le nerf optique ne reçoive aucune stimulation, et isolé le plus
possible de tout bruit ; les bruits de toute sorte : sonneries
de la porte ou du téléphone, radio, trompes d’autos, roulements
de voitures — mettent non seulement l’appareil auditif mais
tout l’organisme dans un état de tension permanente qui se
stabilise avec le TE et peut aboutir à toutes sortes de dé-
sordres nerveux : raideur des muscles du cou et de la nuque,
tension artérielle, troubles de la circulation et du cœur, et au-
29

tres maladies de la civilisation. Aussi le calme, compris com-


me absence de bruit, est-elle la première condition d’une dé-
tente complète. Au début, tu peux au besoin te boucher les
oreilles avec des boules d’ouate. Au fur et à mesuré que tu
pratiques ton exercice, ta réceptivité auditive diminue, jus-
qu’au moment où la détente peut être obtenue même avec un
entourage bruyant.

DEUXIÈME POINT : RELAXATION DU CORPS.

Il s’agit ensuite d’arriver à la détente du corps, soit en po-


sition assise ou de préférence couchée.
Si tu veux t’asseoir, prends un siège à dossier confortable ;
pose les pieds de façon que les muscles des jambes puissent se
détendre ; adosse-toi et pose les mains sur tes genoux.
Si tu préfères être couché, choisis un lit de repos où ta tête
ne soit que faiblement surélevée. Tu peux au besoin t’étendre
par terre sur le dos avec un coussin sous la nuque, les jambes
allongées et les bras le long du corps.
Une fois installé dans la position choisie, ferme les yeux
et concentre-toi sur cette pensée : « Je suis calme, calme ! ».
Le mot « calme » doit être pensé et senti à chaque expiration.
Tu sens que la détente devient plus profonde à chaque mou-
vement respiratoire. Ne fais aucun effort pour éprouver cette
sensation de repos ; elle t’envahit pour ainsi dire aussitôt
que ton corps est abandonné à lui-même.
Et maintenant, commence à éprouver progressivement le
bien-être de la détente en commençant par le membre auquel
il est demandé le plus d’efforts : le bras droit. Sans modifier
ta position, pense : « Ce bras est lourd ». Plus tu t’abandonnes
à ce sentiment de lourdeur plus les muscles de ce bras se re-
lâchent.
Que la pensée : « ce bras est lourd » suive le rythme respi-
ratoire et s’insinue en quelque sorte dans ton bras. Laisse-toi
aller à cette lourdeur qui envahit ton bras.
Le sang afflue plus fort là où tu diriges ta pensée et ton
bras devient effectivement plus pesant. Si tu as eu l’occasion
de prendre des bains de bras pour détourner le sang de la
30

tête ou du cœur, tu as remarqué qu’au bout de trente secondes


d'immersion dans l’eau froide, tu sens un fourmillement dans
le bras causé par l’afflux du sang. Tu sentiras le même pico-
tement en dirigeant le courant sanguin dans ton bras par la
pensée affirmative de sa lourdeur.
La détente opérée par cette pensée est si réelle que tu ne
peux même plus lever le bras et que si quelqu’un essaie de le
faire, il retombe aussitôt inerte.
Afin que cette affirmation de lourdeur produise son effet,
elle doit être pratiquée pendant un bon moment. Chaque exer-
cice accentue la sensation de pesanteur qui gagne bientôt d’el-
le-même l’autre bras, puis le corps tout entier.
Lorsque tu as vraiment éprouvé la sensation de lourdeur
dans le bras droit, fais de même pour le bras gauche et exer-
ce-toi un moment encore. Lorsque tes deux bras sont bien pe-
sants, concentre la même pensée dans tes jambes en te di-
sant : « Mes jambes sont lourdes », et lorsque tu as réussi, tu
peux terminer en affirmant la pesanteur de ton corps tout
entier.
Cet exercice est correctement exécuté lorsque tu as la sen-
sation que ton corps est aussi mou qu’un ballon dégonflé, ou
qu’un chat endormi.
L’affirmation de la pesanteur qui amène la détente de la
musculature, est suivie immédiatement par l'affirmation de
chaleur, dont le but est la relaxation du système artériel.
Tu recommences de la même manière, avec le même ryth-
me, à dire : « Mon bras droit est tout chaud ». Dirige littéra-
lement un courant de chaleur dans ton bras de la manière
suivante : aspire profondément — expire en formant la pen-
sée : « Mon bras droit » — aspire à nouveau — expire en
pensant : « est tout chaud » — ; répète l’exercice plusieurs
fois jusqu’à ce que la sensation de chaleur ait envahi ton bras
entier.
Ce résultat acquis, fais de même pour le bras gauche, puis
pour les jambes et enfin pour le corps entier : « Tout mon
corps est chaud ».
Si tu as réussi, tu dois avoir finalement la sensation d’être
comme dans un bain chaud. Parfois même la légère élévation
31
Ü

de la température qui en résulte donne un picotement agréa-


ble, preuve que la représentation mentale de la chaleur s’est
réalisée concrètement.
S’il t'est difficile au début d’arriver à ce résultat par ta seule
pensée, tu peux faire l’exercice en prenant ton bain. Par la
suite, il suffit de la simple représentation mentale du bain
chaud pour obtenir le même effet.
Dans ta représentation de la chaleur, la tête n’est pas com-
prise, elle reste fraîche, de même que dans un bain, la tête
reste toujours hors de l’eau.
Cette première phase de la relaxation doit être pratiquée
pour elle-même pendant un certain temps, jusqu’au moment
où il te suffira d’affirmer fortement la sensation de lourdeur
et de chaleur pour arriver aussitôt à la détente complète du
COrps.
Abandonne-toi un moment au sentiment de bien-être de ce
complet relâchement, sans toutefois t’endormir immédiate-
ment. Pratiquée le soir dans le lit, cette détente suffit à pro-
curer un sommeil paisible et profond jusqu’à l'heure prévue
du réveil. Mais, bien qu’elle fasse partie de la méditation, la
détente n’est que la préparation, le premier pas dans la voie
du retour en soi-même.
Avant d’aller plus loin, réfléchis aux tensions et crispations
insoupçonnées dont ces exercices t’ont fait prendre conscien-
ce, en les abolissant, et aux nombreuses résistances et ten-
sions qu’il reste encore à résoudre.
Quelques procédés pratiques :
Ta bouche est-elle molle, ou bien as-tu l’habitude de serrer
les dents en travaillant ? Si oui, baille largement et plusieurs
fois : cela facilitera la détente des muscles maxillaires. — Et
ta langue ? Elle est au repos si elle ne se presse pas contre les
dents ou le palais, mais se pose légèrement contre les inci-
sives inférieures. — Tes paupières clignotent-elles encore
quand tu as fermé les yeux ? C’est un mouvement de crispa-
tion. Essaie de la méthode suivante : laisse tes paupières tom-
ber d’elles-mêmes comme au moment où tu vas t’endormir
parce que la lumière est éteinte et qu’il n’y a plus rien à voir.
Représente-toi cette obscurité et dirige par la pensée tes re-
32

gards sur une draperie de velours noir dans une pièce som-
bre : cette « vision-de-noir » reposera tes yeux.
Tu peux par cette méthode contrôler ton corps, afin de dé-
couvrir et de résoudre de petites tensions locales. Mais ceci
n’est important qu’au début. En effet, lorsque tu pratiques
assidûment l'exercice de relaxation, les petites tensions par-
ticulières sont résolues d’elles-mêmes, que tu en aies ou non
pris conscience !
Pour arriver à la détente parfaite, il importe que tout en
exécutant tes exercices, tu ne t’observes pas en te demandant
si tu procèdes correctement, et en épiant le résultat. Car cet
auto-examen entraîne une tension nouvelle et empêche le re-
lâchement de se produire.
Comme Lao-Tse l’a dit, tu ne dois rien faire, mais laisser
faire : t’'abandonner complètement, te laisser aller au senti-
ment d’être las et relâché. Tu peux, suivant la force de ton
sentiment, anticiper pour ainsi dire les sensations de lourdeur,
de chaleur, de détente et de repos, et les éprouver si fortement
que ta conscience ne laisse aucune place aux représentations
contraires qui nuiraient à leur effet.
Tu peux approfondir encore ton état de détente en occupant
ta conscience avec l’affirmation suivante :
« Je suis maintenant complètement en repos. Tout est cal-
me en moi, complètement calme. Tous mes muscles, tous mes
organes sont relâchés. Mon cœur bat paisiblement, tout à fait
paisiblement. Tout en moi est repos, harmonie, paix. Je suis
rempli de la paix éternelle ».

UTILITÉ DE LA RELAXATION.

Avant de quitter le domaine de la relaxation corporelle et


d’aborder le chapitre de la respiration et de la pensée, voyons
quels sont les avantages de la détente, telle que tu la connais
jusqu’ici :
Tu es arrivé, par tes exercices assidus à ce que les états suc-
cessifs et alternés de détente et de tonicité soient devenus
aussi naturels pour toi que manger ou dormir. Cette habitude
peut même être si bien prise que tu n’as plus besoin de te re-
33

tirer dans un lieu tranquille pour pratiquer la relaxation, en


sorte que si un propos agressif, une contrariété, une excita-
tion quelconque, provoque chez toi de la nervosité et de l’irri-
tation susceptible de troubler ta vision des choses, tu réagis
aussitôt involontairement par la détente, et en conséquence,
tu n’agis qu'après mûre réflexion et en accord avec l’Aide in-
térieur.
Tu es en mesure d’aborder un entretien important avec cal-
me et sérénité, car ton avantage te met à la hauteur de toutes
les situations. La détente peut encore te servir — en tant que
« repos réparateur >» — à surmonter rapidement tout indice
de fatigue au cours de ton travail, à conserver tes capacités de
rendement durant de longues heures, ou encore à mener à
bien un travail urgent et supplémentaire.
La distraction et les défauts de mémoire sont aussi com-
battus avec succès par cet exercice. Par ce moyen, tu décou-
vriras que ta mémoire n’est nullement faible, mais qu’elle est
simplement bloquée par un sentiment d’angoisse, c’est-à-dire
par une tension. La détente lève l’obstacle et ta mémoire ré-
vêle sa capacité originelle. Il arrive alors qu’après la relaxa-
tion tu aies facilement des « idées » subites et originales parce
que le contact est meilleur entre le conscient et le subcons-
cient, de telle sorte que tu es davantage ouvert aux inspira-
tions et aux solutions nouvelles et efficaces.
Les sentiments d’angoisse de toute sorte sont également trai-
tés efficacement par la détente. L’angoisse est une sorte de
contraction psychique qui a pour effets physiques de serrer
le cœur, de crisper les muscles et d’ôter toute liberté de com-
portement. Comme la détente corporelle agit rétro-activement
sur le domaine psychique, elle neutralise la tendance à l’an-
goisse. Nous reviendrons sur ce sujet.
Ce qui est vrai pour l’angoisse est également valable pour
d’autres souffrances qui sont souvent reliées à la tension ar-
térielle ou musculaire et déclinent en même temps que celle-
là. La détente expulse pour ainsi dire la douleur.
Ce n’est encore là qu’une partie des avantages que procure
la relaxation complète. Tu en découvriras d’autres par la sui-
te en apprenant à surmonter les difficultésde toutes sortes.
34

TROISIÈME ÉTAPE : RÉGULARISER LA RESPIRATION.

Au cours de la relaxation du corps, la respiration s’appro-


fondit déjà d’une manière sensible :
Elle devient plus calme, plus régulière, plus complète. Pra-
tiquement, au cours de l’exercice tu n’as qu’à prendre cons-
cience, pour ainsi dire accessoirement, de cet approfondisse-
ment naturel du souffle, à sentir que le corps et la respiration
suivent le même rythme, que toutes les tensions et crispations,
tout ce qui est négatif et malsain est expulsé dans le mouve-
ment d'expiration alors que la paix et l’harmonie, la force et
l’amour viennent en quelque sorte dans l’aspiration.
Bouddha a dit justement : « La respiration est la première
chose à apprendre ». Le cours de la respiration ne doit aucu-
nement être modifié par un effort volontaire ; il doit seulement
prendre le rythme naturel correspondant à l’état de relâche-
ment du corps.
Tu obtiens ce résultat en te laissant aller docilement aux
mouvements d’inspiration et d’expiration. De cette manière,
la détente du corps se fait plus profonde et plus complète. La
respiration aide ainsi à abolir toutes les tensions subsistant
dans la poitrine, le cou ou les muscles du torse.
Il n’est pas nécessaire de t’imposer une contrainte. Plus la
respiration devient d’elle-même régulière, aisée, lente et pro-
fonde, plus sûrement les tensions se trouvent résolues — jus-
que dans le domaine psychique.
Le rythme paisible du souffle devient finalement comme le
murmure régulier des vagues sur la grève. Tu te laisses porter
par le flux et le reflux comme le bateau par les vagues... Tu
n'es plus que respiration. Tu sens que souffle et vie ne font
qu’un...
Tu peux aussi approfondir ta respiration en l’affirmant
« Mon souffle est paisible et profond » — et ce, en suivant le
rythme respiratoire : aspirer — expirer avec la pensée : « Mon
souffle >» — aspirer — expirer avec « est paisible >»— aspirer
— expirer avec « et profond ». Recommencer plusieurs fois
jusqu’à ce que le rythme de ta respiration et de la sensation de
30

respirer s’accordent pleinement. En général, le procédé de


l'affirmation est à peine nécessaire.
(Il existe encore un exercice pour apaiser la respiratiort
que j'indique ici pour le cas où ton souffle ne parvient pas
à se régulariser complètement, signe que des tensions ou des
angoisses subsistent :
Compte, tout bas ou simplement par la pensée, « Un » en ex-
pirant et attends paisiblement l’aspiration. Compte « deux »
à la prochaine expiration, et ainsi de suite jusqu’à « cinq ».
Il est important de laisser venir tranquillement l’aspiration.
Après « cinq », laisser passer trois respirations complètes et
recommence une fois depuis le début, et même deux si c’est
nécessaire. Si entre temps tu éprouves l’envie de bailler, fais-le
largement ! Au second ou au troisième tour, tu dois respirer
aussi régulièrement et profondément que pendant le sommeil.
Cette respiration détendue qui abolit toutes les anxiétés faci-
lite aussi la tranquillisation du mental).

QUATRIÈME ÉTAPE : LE SILENCE DU MENTAL.


Sur la voie de la vie intérieure, afin de rejoindre l’Aiïde se-
cret et d’atteindre au royaume de la force et de la paix, il faut
non seulement couper le contact avec le monde extérieur, mais
aussi franchir l’océan tumultueux des images mentales, car
elles appartiennent encore au domaine des formes manifes-
tées, alors que ton but est le royaume informel du Silence.
La mise au repos de la pensée est aussi importante que celle
du corps. Le débutant a souvent l’impression, même si son
corps est détendu, que ses pensées se bousculent dans sa cons-
cience comme une troupe de singes en liberté et qu’il assiste
impuissant à leur ronde fantasque.
La cause de ce tourbillon mental provient de ce que la dé-
tente psycho-physique libère une quantité d'émotions, de sen-
timents, d’impressions qui étaient refoulés dans l’inconscient,
et qui envahissent la conscience par la voie des associations
d'idées.
Il ne sert de rien de s’en défendre ; cela produirait une nou-
velle tension et ne ferait qu’aggraver le mal. Le seul moyen est
36

d'approfondir encore l’état de relaxation, dont l’effet est d’a-


bolir, en même temps que les tensions, les états émotifs qui
les ont justifiées ; et surtout il faut se plonger docilement dans
le domaine profond du silence que la pensée ne peut plus at-
teindre.
Tu peux faire ici la première tentative d'abandonner à ton
Aide intérieur le soin d’apaiser et de dissiper les pensées qui
t’assiègent, de telle sorte que, pour ta part, tu peux arrêter le
film mental et en détourner ta vision consciente.
Un autre moyen est d'évoquer des images de repos et de
calme : la paix du soir après le labeur quotidien, le ciel étoilé,
symbole de l’harmonie universelle dont ton âme fait partie.
Laisse-toi gagner par la paix profonde du Cosmos invisible,
patrie de ton Aide intérieur. Laisse-la t’inonder de ses flots :
paix de l’âme — repos de l’univers intérieur — harmonie si-
lencieuse de l’Eternel.…. Tu sens que tes pensées s’évanouis-
sent, que la houle des sentiments s’apaise, que le grand silen-
ce éternel étend son empire sur toi.
Sens comme ton énergie psychique se concentre au lieu d’ê-
tre éparpillée entre d’innombrables pensées et sentiments, com-
me elle afflue de toutes les régions de l’inconscient et envahit
ta conscience comme une mer pacifique. Plonge dans ce si-
lence jusqu’à ce que tu te sentes totalement comblé par lui,
que tu sois devenu tout entier silence.
Une troisième méthode est celle-ci :
Transporte-toi par la pensée dans un paysage harmonieux:
une clairière dans la forêt ; à l’orée du bois est une chapelle...
Tu entres... tu es maintenant assis au pied de l’autel et tu te
laisses gagner par la paix dominicale de ce lieu solitaire. le
silence te pénètre, te délivre de toute attache, et tu te sens
bientôt intimement confondu avec le silence qui règne ici —
dans le temple de ton âme.
Lorsque tu es parvenu ainsi à faire taire ta pensée, tu plon-
ges alors dans l’ultime profondeur de ton être, là où demeu-
re ton Aide secret. C’est le royaume du Silence et de l’énergie
disponible à l’état jaillissant. Elle commence à affluer en toi
si tu t’ouvres à elle silencieusement.
Tu sais dès maintenant que le domaine de l’Aide intérieur
a — 37

est situé plus profondément que là où peut atteindre la sonde


de ta pensée — que c’est là ton Moi le plus secret, pur esprit
uni au Soi éternel, à l'Esprit de la vie. Tu es touché et boule-
versé par un pressentiment de sécurité bienheureuse et inef-
fable.
Dans ce silence, ton cœur s’ouvre à l’action du monde de
l’âme. Il favorise la vision intérieure, la résorption du Moi in-
férieur dans le Soi suprême de l’Aide intérieur.
C’est de ce Silence que parle Mulford et qu’il nomme « l’E-
glise des requêtes silencieuses » où toutes les prières sont
exaucées suivant la force de notre foi.
Toutes les grandes pensées de l’humanité, toutes les vues
les plus sages, ont pris naissance dans ce Silence informel et
indicible. C’est en lui que tu trouves la réponse à toutes les
questions de ton existence, la juste position d’où résulte l’ac-
tion juste.
Tu es vraiment parvenu à ce silence si tu l’éprouves comme
force pure, souffle de l'Eternel qui veut te soutenir. Si tu es
vraiment uni à ce silence, ton Aide intérieur est proche de toi.
Plus fréquent est ton retour dans ce Silence, mieux tu es
armé contre toutes les faiblesses, tentations et déceptions de
la vie quotidienne. Peu à peu commence à briller une lumière
qui éclaire de l’intérieur et affermit tes pas incertains sur le
chemin souvent obscur de l’existence..
Et de même que ta vision intérieure s’élargit, ton ouïe in-
térieure s’affine — jusqu’à ce que tu perçoives la voix du Si-
lence, la parole de ton Aïde intérieur. Emerson disait : « Tai-
sons-nous et soyons silencieux, afin que nous puissions en-
tendre le murmure de Dieu », afin que nous percevions les
conseils de l’Aide intérieur et nous laissions guider par lui
vers la lumière.
Dans ce silence, que ta seule affirmation soit une pensée de
gratitude :
« La paix de l’Eternel, plus haute que la raison humaine
est en moi et me remplit de confiance, d’amour et de reconnais-
sance pour mon Aide intérieur ! »
Laisse ce sentiment t’envahir.. Tu sens qu’en présence de
l'Aide intérieur l’angoisse qui te tenaillait sans répit fait place
38

à un sentiment bienheureux de délivrance... Sens comme le


Silence pénètre ton être tout entier, le purifie, le libère et
l’inonde de lumière.

CINQUIÈME ÉTAPE : CONSENTEMENT A L'UNION.

Fais un pas de plus et donne-toi tout entier au sentiment


d’être abrité dans le sûr asile de l’Aide intérieur qui est main-
tenant plus proche de toi que ton corps lui-même.
Sens le flot de chaude vie qui anime ton être entier dans le
rythme d’une conscience nouvelle. Sens l’amour de l’Aide in-
térieur et éprouve que tu es toi-même une brillante flamme
d’amour.
De toute ton âme affirme ton union avec l’Aide intérieur...
Tu sens et éprouves que dans la certitude de cette union, ce
que ton cœur affirme devient réalité :
« Je suis uni à toi mon Aide intérieur. Je suis uni à l’esprit
de la vie. Tu es mon sauveur et mon salut. Je me donne à toi
tout entier. J’ai toute confiance en toi. Tu m'’assistes. Merci à
toi mon aide et mon sauveur ! Je suis toi et tu es moi ! »
Suivant tes convictions religieuses ou spirituelles, tu peux
faire de cette affirmation d'Union une formule d’oraison cons-
tamment répétée, dont voici quelques exemples :
— « Le Père et moi ne faisons qu’un ! »
— « Dieu est en moi mon Aide et mon salut ! »
— « Je suis rempli de la force universelle ! La Lumière
intérieure m’éclaire ! L’esprit de la Vie me conduit ! »
— « Toi qui connais mes besoins et le moyen de les satis-
faire, Ô mon Aide intérieur, prête-moi ton assistance ! Ecarte
de moi les obstacles et dissipe mes inquiétudes ! Comble-moi
de ta force, de ta Sagesse et de ton Amour ! Fais entendre ta
voix afin que je voie le bon chemin et que je le suive ! »
— « Merci à toi, mon Dieu, merci pour la force que tu mets
en moi, et qui opère ma métamorphose ! »
Que l’affirmation de l’Union suive le rythme de ta pensée :
« Je — suis Toi — et — tu es Moi » jusqu’à ce que tu sentes
ta parole devenir vérité et réalité.
39

SIXIÈME ÉTAPE : LA MÉDITATION.

Tu t’es efforcé ainsi de t’approcher de l’Aide intérieur. Tu


peux être certain qu’il viendra à ta rencontre — suivant la
mesure de ta confiance.
Dans le silence de la méditation proprement dite commence
la fusion de ton Moi avec les forces de l’Aide intérieur. Cette
expérience vécue de la communion étroite avec l’Aide secret
prend des formes diverses suivant la maturité de l’âme du
méditant.
Ce peut être tout d’abord le sentiment d’être animé d’une
énergie plus grande. Il semble que les batteries nerveuses, mi-
ses à plat par le train-train journalier, sont rechargées à nou-
veau, et avec cet afflux d’énergie nouvelle la vie paraît plus
claire et plus facile.
Puis c’est le sentiment que le silence qui remplit notre être
est la conséquence de notre union avec l’Aide intérieur ; nous
savons que nous sommes parvenus dans le royaume de la
paix et de la force où il veille sur nous. Nous sentons que
dans cette union le bien afflue vers nous, que toutes les obs-
curités se dissipent, que tout ce qui est négatif se dissout, que
les antagonismes deviennent impuissants, que tout est clair
et facile dès l’instant que notre Aïde intérieur est avec nous.
C’est l’état où affirmer la vie, c’est créer, le moment où le
« Verbe » se fait « chair » et devient réalité vivante.
Le moment est venu maintenant où tu peux exposer tes dé-
sirs à ton Aide intérieur, et ce d’une manière absolument po-
sitive, brève et précise, et en affirmant de toute ton âme au
mode présent, ce qui sera, ce qui doit être. Cette affirmation
qui est maintenant le centre de ta méditation doit être, dans
les débuts, prononcée à mi-voix, car les vibrations du son lui
confèrent alors une puissance presque magique. Par la suite,
il suffit qu’elle soit murmurée tout bas, et plus tard encore, il
suffit que tu formes intérieurement l’image de ta pensée.
Que ton affirmation même soit positive et qu’elle soit l’ex-
pression de ta confiance en ton Aide intérieur. Qu'elle porte
sur le présent et l’immédiat. Evite les négations comme : « Je
40

ne suis pas. je n’ai pas... ». N'oublie pas que la réalisation de


ce que tu affirmes commence au moment même où tu l’affir-
mes, et en conséquence, ne dis pas : « J'aurai la santé », mais
« Je suis bien portant ». Pénètre-toi en même temps du senti-
ment que ta volonté est la même que celle de l'Aide intérieur.
De l'intensité de ce sentiment dépend le dynamisme de ta pen-
sée et son processus de cristallisation et de réalisation. Mieux
tu visualises tes désirs, c’est-à-dire, mieux tu les vois réalisés
intérieurement par la grâce et l’opération de ton Aide, plus
leur réalisation dans le monde visible est rapide et parfaite.
De nombreux exemples d’affirmations efficaces seront don-
nés par la suite.
Dans le profond silence qui suit cette affirmation, que ta
pensée ne soit occupée que par un sentiment de confiance ab-
solue dans le secours qui t’est donné intérieurement.
Médites la parole de Marc l’Evangéliste qui traduit une ex-
périence mille fois répétée : « Croyez seulement que votre
prière sera exaucée, et elle le sera ! >» A l’étendue de ta con-
fiance correspond l’ampleur de la réalisation, la clarté de la
décision ou de la connaissance qui émane de l’Aïde intérieur,
en réponse à la ferveur de la méditation.
Il dépend de la disposition de ton âme et de sa préparation
que la voix écoutée dans le silence devienne perceptible. C’est
aussi une question d’exercice : par un entrainement assidu,
les suggestions de l’aide intime se font plus précises et plus
immédiates.
La question que tu poses dans ta méditation a-t-elle reçu
une réponse ? Une inspiration s’est-elle fait jour en toi ?
Prends alors la résolution ferme de suivre le conseil donné.
Les résolutions prises dans le recueillement sont plus fécon-
des — l’expérience le montre — que celles formées au milieu
de l’agitation de la vie quotidienne.
Ton but était-il de vaincre une certaine difficulté, affirme
encore une fois l’éveil intérieur de forces nouvelles et remer-
cie ton Aide pour son assistance en formant la résolution de
suivre ses directives — et tu verras la difficulté se dénouer
d’elle-même intérieurement.
41

SEPTIÈME ÉTAPE : APRÈS LA MÉDITATION.

Si bienfaisante que soit la méditation par ses effets physi-


ques et psychiques, elle ne doit pas t’induire à la facilité, t’in-
citer à mener une existence dépourvue de toute tension, à une
indifférence qui n’a rien de commun avec la sérénité.
Pour toi qui es engagé dans la bataille de la vie, et qui es
destiné à la traverser victorieusement, que la méditation soit
pour toi le moyen de puiser de nouvelles forces, de t’unir tou-
jours plus consciemment à ton Aiïde intérieur afin qu’il guide
tes pas vers les sommets.
Pour ces motifs, il faut mettre fin consciemment à la médi-
tation en transférant à nouveau ta conscience dans ton corps:
tu expulses de ton organisme toute sensation de lourdeur, tu
ouvres les yeux, tu te mets debout, tu étires tes membres, tu
respires profondément ou tu bâilles, et tu te remets au travail
avec une ardeur nouvelle, l’esprit orienté vers les résolutions
prises — dans la certitude que tout ira mieux désormais et
plus facilement.
A partir de cet instant, agis dans le sens de tes résolutions ;
que ton action et ta pensée soient pénétrées de la certitude
consolante que ton Aide collabore avec toi et t’assiste sans dé-
faillance !

AVANTAGE DE LA MÉDITATION.

Les sept étapes de la méditation que j’ai décrites en théo-


rie comme succédant l’une à l’autre, empiètent naturellement
l’une sur l’autre dans la pratique — et d’autant plus insensi-
blement que la méditation devient une habitude. Mais pour
acquérir cette habitude et retirer tout le fruit de cette prati-
que, il est nécessaire que tu t’exerces de nombreuses fois à
parcourir chaque étape en particulier, jusqu’à ce qu’elles se
suivent pour ainsi dire d’elles-mêmes et s’enchaînent intime-
ment.
Mieux la méditation t’aura conduit jusqu’aux assises pro-
fondes de ton être et jusqu’au contact vivant de ta puissance
centrale, ton Aide intérieur, plus ton entrée en méditation
42

sera aisée, parce qu’elle sera de plus en plus guidée et pré-


parée pour ainsi dire, de l’intérieur.
L'exercice de la méditation a des effets psycho-somatiques
profonds dans la vie quotidienne, comme tu le verras par les
exemples cités plus loin. Le profit immédiat qu’on en retire
est la libération instantanée et durable des tensions et cris-
pations physiologiques et psychiques, des obsessions et tour-
ments imaginaires.
Tu éprouves plus ou moins nettement que les motifs de
crainte s’évanouissent pendant la méditation, qu’ils perdent de
leur acuité, et tu sens que rien ne peut plus te nuire. Tu éprou-
ves aussi un accroissement de vigueur et te sens plus apte
à réaliser certaines œuvres.
Ce sont là des signes que l’Aide intérieur a commencé à in-
tervenir si tu es allé à lui dans le silence de la méditation, et
que son influence secourable se fait déjà sentir consciemment,
si tu as imploré son aide en exprimant ta confiance et ta gra-
titude. Les angoisses qui te tourmentaient sont dissipées ; aus-
si est-il recommandé de se livrer à la méditation avant de pren-
dre toute décision importante : elle calme l’agitation de l’es-
prit, rend plus libre et plus fort, de sorte que tu abordes le
problème à résoudre avec des moyens supérieurs.
La méditation est en outre devenue aujourd’hui une mé-
thode d'hygiène psychique et d’auto-traitement spirituel : tou-
tes sortes de troubles neurotiques, inhibitions, troubles orga-
niques conditionnés psychiquement, sont justiciables de la
méditation pratiquée correctement, — et disparaissent sans
autre traitement, — surtout si la méditation a été consciem-
ment faite en vue de la purification intérieure, de l’harmonisa-
tion du corps et de l’âme et de la rénovation de la vie.
On peut espérer une métamorphose miraculeuse de la médi-
tation si durant le recueillement on s’est otfert docilement à
l’action de l’Aïde intérieur. À vrai dire, il n’y a pas là de « mi-
racle », car, dans l’état de relaxation et de recueillement, nous
sommes justement ouverts à l’influx des forces salvatrices des
plans supérieurs, auxquelles il convient d’attribuer aussi bien
les guérisons miraculeuses que les actions géniales des grands
hommes, lorsqu'ils ont su se libérer de leur moi limité pour
43

recevoir l'inspiration créatrice de la divinité et devenir l’ins-


trument de leur propre génie.
Nous ne faisons encore qu’entrevoir la portée immense de
la méditation et je suis certain que dans un proche avenir elle
sera considérée comme une méthode psychologique naturelle
grâce à laquelle l'individu créateur peut s’assurer, avant de se
mettre à l’œuvre, la collaboration de son associé invisible.

NÉCESSITÉ DE L’EXERCICE.

Sois complaisant envers toi-même, prends patience, si tes


premiers exercices de méditation ne sont pas immédiatement
fructueux ! Ce défaut de résultat ne doit pas être imputé à
ton Aide intérieur, mais uniquement à toi.
Peut-être es-tu resté crispé, as-tu conservé des arrière-pen-
sées ; peut-être étais-tu entouré de pensées négatives, de telle
sorte que le rayon vivifiant de l’intérieur n’a pu percer jus-
qu’à ta conscience, toute occupée encore de tes tourments ex-
térieurs.….
Peut-être le secours est-il déjà là, mais tu ne le vois pas, de
même que tu as méconnu jusqu'ici le bien rencontré sur ton
chemin, parce que tu regardais au dehors au lieu de diriger
tes regards vers l’intérieur. Lorsque tu auras appris à con-
naître cette voie secrète, celle de la confiance dans l’aide du
dedans, — et même si au début tu n’éprouves rien — tu arri-
veras infailliblement tôt ou tard à y trouver le soutien et le
guide désirés.
C’est la première chose dont tu dois être certain.
La seconde est le fait que tes yeux ne voient que l’extérieur,
le monde des apparences manifestées, mais non l’univers in-
visible des causes où existe déjà en germe ce que tu désires et
appelles. Afin que l’objet de ton aspiration parvienne jusqu’à
l’existence concrète dans l’univers visible, rien n’est indispen-
sable que ta confiance inébranlable en ton Aide intérieur et la
certitude sans réserve du succès...
Précisément, si tu doutes de l’issue de tes projets, si tu es
sur le point de tout abandonner, il importe de confirmer ta con-
fiance en ton Aide intérieur et d’affirmer que malgré tout tu
4

seras aidé. À la suite de cet acte de foi, il est prouvé qu’en


cet instant peut-être un tournant s’opère en ta faveur et que
la balance penche de ton côté.
Si j'insiste sur la nécessité de s’exercer à la méditation, c’est
que l’individu, tourné surtout vers le monde extérieur et crispé
sur lui-même, ne peut parvenir que par des efforts opiniâtres
et l’affirmation inlassable de ses pensées, à prendre conscien-
ce de la présence de son Aide intérieur, et qu’il doit se tourner
sans cesse vers lui en toute confiance avant de distinguer les
premiers signes de l’efficacité de son intervention, bien qu’elle
aie commencé depuis longtemps.
Il vaut la peine de persévérer quand le résultat espéré a une
valeur inestimable. Toute la vie est transformée lorsque l’al-
liance est conclue avec l’Aide, et tôt ou tard, celui qui s'exerce
assidûment devient conscient qu’il a cessé d’être seul, qu’il a
désormais en lui et avec lui la plus grande puissance de l’uni-
vers, toujours prête à l’aider et à agir pour son bien.

MODE D'ACTION DE L'AIDE INTÉRIEUR.

Avant de passer à la mise en pratique de la méthode apprise


pour s’aider soi-même en esprit, il nous faut encore nous ren-
dre compte que l’Aïde intérieur est de la même essence que ce
que l’on appelle communément la « destinée » ; c’est pour-
quoi ceux qui invitent les hommes à accepter leur destinée
ont raison plus qu’ils ne pensent peut-être. Mais l’Aide inté-
rieur est plus que le sens de la destinée que possède l’âme. A
la vision pénétrante il se révèle comme le véritable pilote du
destin, et celui-ci est le « sort de l’âme », œuvre de l’Aide in-
térieur.
J’ai déjà fait allusion à Socrate qui appelait son Aide inté-
rieur, son « daïmon » et s’abandonnait sans réserve à sa di-
rection. Son exemple fera mieux comprendre ma pensée :
Socrate, qui fut peut-être le plus grand des Grecs et dont la
Sagesse est demeurée proverbiale, fut accusé, par des fanati-
ques, alors qu’il avait soixante-dix ans, d’honorer d’autres
dieux que ceux de la cité — et surtout de reconnaître l’exis-
tence d’un « daïmon » dont il écoutait la voix en toutes cir-
— 45

constances. Le Sage se défendit virilement et courageusement


sans faire de concessions à ses juges, ce pourquoi ces derniers,
irrités par son calme et sa fierté, le condamnèrent à mort.
L'exemple de Socrate permet précisément de comprendre
mieux la nature et le mode d’action de l’Aïde intérieur. Car,
bien rares sont les hommes comme lui qui, toute leur vie ont
été conscients de leur « daïmon » secret, et n’ont pas laissé
passer un seul jour sans écouter la voix de leur destin.
Cette voix intérieure lui dictait rarement des actions déter-
minées ; elle lui laissait presque toujours le libre choix de ses
décisions ; mais elle l’avertissait, s’il était sur le point de com-
mettre une erreur ou de porter préjudice soit à lui-même ou
à d’autres.
Comment se manifestait-elle ?
Socrate lui-même parle d’une « voix », d’un « signe divin »
de son « daïmon », au sens originel et positif du mot, de la
« voix prophétique de la divinité », des « voies de Dieu con-
nues par une voix intérieure ».
I1 savait par une longue expérience qu’il pouvait s’abandon-
ner sans réserve à cette voix qui ne voulait que son bien, et il
lui obéissait docilement. Il n’en faisait pas mystère, au con-
traire, il s’exprimait ainsi à ce sujet :
« Quelque chose de divin se fait entendre en moi souvent
et en maintes circonstances. Cela a commencé alors que j'étais
encore enfant ; et quand cette voix devient perceptible, c’est
pour me donner un avertissement au sujet de l’action que je
suis sur le point de faire ».
Ses amis connaissaient bien l’habitude qu’il avait de se taire
soudainement pour écouter cette voix intérieure. « Parfois
même, disaient-ils, il se retire à l’écart de la compagnie et reste
immobile. Rien ne peut alors le troubler ». On sait qu’une
fois il demeura ainsi muet et silencieux tout un jour et la nuit
suivante, debout et immobile dans la rue. « Puis, quand il eut
salué le soleil levant, il s’éloigna d’un pas allègre ».
Socrate éprouvait la présence de ce daïmon comme un sens
propre à l’âme, comme le sens de l’éternel en lui, qui rendait
son âme clairvoyante non seulement pour sa propre destinée
mais aussi pour celle des autres. Il est bien connu que la Voix
46

intérieure de Socrate était disposée à conseiller aussi ses amis:


Xénophon rapporte : « Socrate conseilla à nombre de ses
amis de faire telle chose, ou de s’abstenir, parce que la divi-
nité le lui avait suggéré. Et ceux qui suivaient son conseil y
trouvaient leur avantage ; quant aux autres, ils avaient à se
repentir de ne pas l’avoir écouté ».
Socrate lui-même dit à ce sujet : « Lorsqu’un de mes amis
me fait part d’un projet et que ma Voix se fait entendre, elle
l’avertit d’y renoncer ».
Nous trouvons également un autre exemple de ce fait dans
Cicéron : « Lorsqu’après la bataille malheureuse de Délium,
Socrate fuyait avec le chef des armées et les combattants, sou-
dain sa Voix se fit entendre, comme ils arrivaient à un carre-
four, pour lui conseiller de ne pas suivre le chemin que les
autres voulaient prendre. Beaucoup se joignirent à lui parce
qu'ils savaient que les avis de cette voix étaient dignes de
confiance ; quant à ceux qui ne le suivirent pas, ils tombèrent
entre les mains de l’ennemi et furent faits prisonniers ».
Suivant un récit de Plutarque, Socrate prédit de la même
manière la défaite des Athéniens en Sicile. Le nombre de faits
historiques est considérable qui témoignent de l’aptitude de
Socrate à prédire l’avenir à l’aide de sa Voix intérieure. Ils
montrent qu’il s’agit ici de la vision supraconsciente d’une des-
tinée saisie dans son déploiement, mais dont les effets, à l’ins-
tant de cette vision intérieure peuvent encore être modifiés,
amoindris ou détournés.
Notre conscience de veille n’est aucunement en mesure de
prévoir si telle ou telle chose se réalisera dans l’avenir suivant
que nous prenons tel ou tel chemin, — surtout s’il s’agit de
choses ou d'événements qui ne paraissent pas reliés par un
rapport de causalité avec la direction choisie.
Par contre, l'Aide intérieur possède apparemment la faculté
de voir la destinée et de l’orienter.
Si nous ne suivons pas ses instructions et ses avertissements,
c'est comme s’il nous parlait ainsi : « Je ne veux pas contre-
carrer tes projets ni t’'empêcher de faire les expériences amè-
res qui t’attendent dans le chemin de l’erreur où tu t’engages.
Mais je t’aiderai volontiers à tout moment à sortir de la peine,
47

si tu fais appel à moi. Cependant, le malheur t'aidera aussi


à devenir plus sage, et servira ainsi à ton bien ».
Si, au contraire nous écoutons la voix secrète et suivons ses
conseils, nous constatons que nous avons évité de fâcheuses
expériences, ou du moins qu’elles ont eu des conséquences
moins graves.
Mais la bonne volonté d’entendre ne suffit pas à elle seule ;
il est aussi important d’être dans la disposition requise. Pour
que la Voix intérieure soit intelligible, il est nécessaire de pé-
nétrer au cœur du Silence selon la méthode indiquée. C’est seu-
lement lorsque le corps est au repos et le mental apaisé, lors-
que l’âme est ouverte à la profondeur, que l’ouie intérieure
peut percevoir la « voix du génie », comme l’appelle Plutar-
que. « Cette voix, dit-il, ne parle distinctement qu'aux hom-
mes dont l’Ââme n’est pas agitée par les passions. Habituelle-
ment les inspirations divines du « génie » n’arrivent que pen-
dant le sommeil. Mais Socrate pouvait aussi les recevoir en
état de veille parce qu’il était libéré de l’inquiétude et des
dissonances qui habitent la plupart des hommes ».
Tous les témoignages concordent pour affirmer que Socrate
était un maître du Silence et du repos dans la méditation. A
la suite d’exercices assidus, il était capable de se plonger à
tout moment dans le silence pour écouter sa Voix familière.
Nous savons aussi par expérience que le sens de la destinée
propre à l’âme se développe dans l’exercice du silence. Il en
est de la Voix intérieure comme de la baguette divinatoire du
sourcier : elle se dresse seulement au moment opportun et
décisif. Pour l’un cet instant décisif peut se présenter quoti-
diennement, pour l’autre, à des années d'intervalle. Dans tous
les cas, la boussole de l’âme nous indique le bon chemin et
les choses qui serviront à notre accomplissement.
Si aucun avertissement n’est entendu intérieurement, il im-
porte d’attendre patiemment que la décision cherchée ne ren-
contre plus d’opposition en nous-mêmes. Cette attente de l’a-
vis secret ne doit nullement nous empêcher d’aller courageu-
sement notre chemin et de poursuivre avec énergie la réali-
sation de notre idéal.
En général, celui qui n’entend pas encore la voix intérieure,
48

c’est qu’il n’a pas appris à prêter l'oreille en état de complète


relaxation psycho-physique. Tant qu’il est agité par des pen-
sées ou des inquiétudes précises, que son âme n’est pas ou-
verte et prête à recevoir le message, tant que la conscience de
son Moi n’est pas abolie, et qu’il se surveille lui-même, il peut
tout au plus percevoir dans le silence l’écho amplifié de ses
pensées et préoccupations quotidiennes.
Aussi longtemps que l’abandon indispensable fait défaut,
le « courant » n’est pas établi, et aucune vibration ne se pro-
duit dans le domaine de l’âme pour nous transmettre la Voix
du silence.
De même que Socrate était devenu, par la pratique de la
méditation et du repos, particulièrement apte à saisir la na-
ture des événements qui s’approchaient de lui, tu peux aussi
par la voie intérieure devenir conscient du sens de ta destinée.
Car, ce que Socrate appelait son « daïmon », chacun de nous
le possède, même si la plupart d’entre nous sont à peine cons-
cients de la présence de leur « Aïde intérieur ».
Avec Du Prel, nous pouvons comparer l’homme à un soleil
double, dont le noyau brillant, — la conscience du Moi ignore
son double invisible parce qu’il est sombre. Son existence lui
est révélée par le mouvement auquel le contraint la gravitation
de ce soleil invisible ; mais comme ce dernier lui demeure ca-
ché, elle ne connaît de lui que les effets de son influence sur
sa propre destinée.
Pareillement, l’homme visible se sent relié à un esprit invi-
sible qui habite en lui. Il souffre aujourd’hui encore, faute de
se connaître lui-même, de cette double nature énigmatique, au
lieu qu’elle l’incite à transformer sa dualité d’essence en une
Unité vivante.
Du Prel appelle l’essence spirituelle de l’homme le « Sujet
transcendantal ». Nous le nommons simplement, conformé-
ment à sa nature, l’ « Aide intérieur » dont la voix devient
perceptible quand tout en nous fait silence : — la clameur
de nos pensées et de nos passions, la voix de notre conscience
de surface et celles du monde extérieur.
L’éveil de l'attention à l'influence de l’Aide intérieur n’a rien
à faire avec cette auto-analyse qui relève de la « psychologie
49

profonde » et tâtonne péniblement aux frontières de l’incons-


cient avec les béquilles des aveugles d'âme. C’est plutôt une
vision intuitive profonde du réseau des causes de la destinée,
dont les fils s’entrecroisent pour produire des événements dé-
terminés.
Ces deux modes de connaissance sont diamétralement Op-
posés : l’un est rationnel, l’autre irrationnel :
L'un procède par objectivation d’états intérieurs, par ana-
lyse psychologique en termes de dualité ; l’autre est un aban-
don du moi, une attitude passive d’accueil, la découverte d’une
certitude par l’union directe avec l’objet cherché.
L'un poursuit une opération logique et psychologique sur
des données conditionnées dans le temps et l’espace ; l’autre
saisit intuitivement l’essentiel, l’éternel, le sens de l’universel.
L'un voit surtout des faits isolés, dont la cause et le sens lui
demeurent étrangers ; l’autre reconnaît dans le fait le plus
insignifiant un élément nécessaire et significatif de l’ensemble
du devenir.
L’un trouve que la vie est pleine de non-sens et de contra-
dictions : « Pourquoi cela ? », « Où est la vérité ? » ; l’autre
reconnaît que tout est logique et nécessaire : « Cela devait ar-
river ainsi ! », « Tout est bien ! ». — Aussi, pendant que l’un
ne voit que les petits ruisseaux et s’efforce de pénétrer leur
secret, l’autre voit le fleuve de la destinée sourdre de l’éternité
et se perdre à nouveau dans l'éternité...
Celui qui étant uni à son Aide intérieur possède le sens de
sa destinée, voit dans les « événements » non seulement des
choses qui arrivent, mais il voit à l’arrière-plan les forces, les
puissances qui les produisent. Il saisit, au delà de la « forme
extérieure » des choses et des faits, leur « contenu », leur va-
leur de signe, et son âme comprend leur message silencieux.
Les manifestations secondaires de ce pouvoir sont la « se-
conde vue » et la voyance prophétique. Toutes deux sont des
illuminations soudaines données à l’âme lorsqu'elle arrive ino-
pinément au contact de la sphère du destin.
Chacun peut développer cette faculté de voir par avance la
destinée se nouer, s’il est uni à son Aide intérieur. Celui-ci le
rend apte à discerner le développement d’un phénomène, ce
50

qui veut se produire, ce qui va lui arriver à lui personnelle-


ment et qui se fait pour lui. Il éprouve en même temps que
ce qui lui arrive représente bien son lot et est essentiellement
convenable pour lui. Et cette prise de conscience de la fata-
lité de ce qui lui arrive apporte enfin la connaissance que la
découverte intérieure précédant l’événement concret a bien
été faite par lui-même.
En d’autres termes, nous reconnaissons, d'une part que no-
tre « second moi » — l’Aide intérieur — nous contemple du
haut de notre destinée et en tisse les fils ; d’autre part, que
la cohorte des pensées et actions qui se sont détachées de nous
et sont devenues indépendantes, reviennent vers nous, « en
nous », à leur foyer, et qu’en définitive nous faisons nous-
mêmes notre destinée — dans le bien comme dans le mal.
Les réalités intérieures que nous avions appelées ou redou-
tées, nous les avons évoquées dans la réalité visible. Il en est
de même pour l’avenir : ce que nous affirmons aujourd’hui
mürit à notre intention. Précisément notre Aide qui, non seu-
lement a la vision du devenir, mais régit en même temps les
conséquences de nos pensées et de nos actions, appelle à l’é-
closion les germes du destin, fait naître les conjonctures, et
suivant la force de cet appel — force qui, à son tour, dépend
de la force de notre confiance — l’invisible répond par l’ac-
complissement de nos vœux sur le plan visible.
C’est pourquoi, plus grande est notre confiance en notre
Aide, plus nous sommes en mesure de déterminer complète-
ment notre avenir.
Nous avons pu nous rendre compte maintenant, par le té-
moignage de la vie de Socrate et les dires des psycholngues mo-
dernes, combien nous agissons sagement en écoutant la Voix
intérieure, qui, connaissant l’ensemble du devenir, nous con-
seille et nous guide pour le mieux. Celui qui se laisse conduire
par la boussole de l'intuition ne peut s’égarer. Toute décision
prise dans le sens indiqué, même si au début elle semble gros-
se de difficultés, s’avère finalement comme étant la seule né-
cessaire.
La Voix intérieure est l’unique conseiller auquel nous puis-
sions nous confier en tout temps. Elle nous montre ce qui
51

nous nuit, ce qui nous sert, elle nous encourage à dire oui à
notre destinée.
Outre la faculté qu’il possède d’embrasser la totalité du des-
tin, l’Aide intérieur intervient de même pour aplanir ce des-
tin et, en vue de notre bien, produire ce que Schopenhauer ap-
pelle l « apparente préméditation dans le destin de l’indivi-
du ». Ce philosophe conclut avec raison que la puissance se-
crète qui oriente les événements extérieurs nous concernant,
doit avoir ses racines dans les profondeurs de notre propre
essence
« De même que, dans le rêve, c’est en définitive notre pro-
pre volonté qui réalise nos désirs, de même qu'ici « notre vou-
loir opère dans une région située bien au delà de la conscience
présentative du rêve — et apparaît par conséquent dans le
rêve comme une fatalité inexorable », — il en est de même
du destin dans la réalité, et de la « conformité à un plan que
chacun a peut-être pu observer au cours de son existence ».
En réalité, nous dirons comme Du Prel, « les fils qui tis-
sent notre destin aboutissent à notre Sujet transcendantal,
bien que notre conscience de veille n’en saisisse rien. Et ainsi
non seulement notre Sujet transcendantal nous a appelés à
la vie et a déterminé notre individualité, mais il nous dirige
encore à travers la vie, seulement il n’a en vue que notre vé-
ritable bien, notre bien suprême ».
L'exemple de Socrate montre clairement que pour ce « Sujet
transcendantal » que nous appelons l’Aïde intérieur, ce que
l’homme dans son petit Moi redoute le plus, c’est-à-dire la
mort, est sans importance : il considère aussi la mort comme
une expérience destinée à müûrir l’âme et à la rendre plus
sage.
Arrêtons-nous un instant sur ce point : nous. voyons que
la confiance inébranlable que Socrate témoignait à son Aïde
intérieur le retint d'employer l’ « artillerie lourde » pour se
défendre de l’accusation d’impiété élevée contre lui. Certes, il
aurait pu sans peine, par le prestige de son verbe étincelant,
réfuter les arguments de ses adversaires et les confondre. Mais
il était si docile à sa Voix intérieure qu’il déclara à ses juges
52

que, dût-il être grâcié à la condition de la renier, il n’y consen-


trait pas
« J’obéirai à la voix de Dieu en moi plutôt qu’à vous, car
mon Dieu me le commande ! »
Après avoir été condamné à mort, il exprima encore une
fois sa confiance absolue à son Aïde intérieur :
« La voix prophétique du daïmon que j’ai toujours écoutée
lorsque j'étais sur le point de commettre une erreur ne m'’a
pas donné d’avertissement, ni ce matin en quittant ma maison,
ni en montant au tribunal, ni au cours de mes réponses, bien
qu’elle m’ait arrêté parfois au milieu d’une phrase. Elle n’est
pas intervenue durant ces débats. C’est pourquoi je vois en ce
qui m'arrive par vous quelque chose de salutaire, et ainsi
vous avez tort d'enseigner que mourir soit un malheur. Car
ma Voix intérieure m’eût sûrement averti si j'étais sur le
point de faire une action néfaste ».
Le destin est sans épouvantes pour celui qui est uni à son
Aide intérieur. Il comprend qu’il tient l’avenir dans sa main,
que son sort dépend de lui et du chemin qu’il prend en suivant
son guide secret. Il connaît son chemin et obéit à son destin.

POUVOIR MAGIQUE DE L'AFFIRMATION.

Avant de montrer les multiples possibilités d’application de


la psychologie dynamique à la vie quotidienne, il nous faut
nous rendre compte de deux faits importants :
1. Du fait que nos pensées attirent les éléments conformes
à leur nature, et
2. Du fait que notre Aide intérieur nous aide activement à
attirer le Bien.
A l’origine de toute réalité il y a une pensée. Et cette pensée
donne naissance à une réalité correspondante, — d’au-
tant plus vaste que la pensée a été l’objet d’une forte repré-
sentation chez un plus grand nombre de personnes. Là où il
n’y a ni idéal, ni but affirmé, il y a stagnation et résultat nul.
Pour celui qui ne vit pas aveuglément, la force attractive
de la pensée ne fait pas de doute. Il sait que chaque homme
est l’architecte de sa propre vie et son « matériau », ce sont
— 53

ses pensées. Que l’édifice construit soit un palais ou une mi-


sérable hutte dépend de la qualité des pensées qu’il nourrit.
Les vibrations que sa pensée lance dans l’éther reviennent tôt
ou tard vers lui sous la forme d’une réalisation matérielle.
Tout ce qui est à-venir est le re-venir de nos pensées arri-
vées à maturation.
Chacune de nos pensées s’enveloppe d’une « forme éthérée »
et tend en outre à prendre une forme visible et à se matérialiser
dans la réalité. Cette matérialisation a d’autant plus de vita-
lité et de rayonnement que notre pensée a été plus fréquem-
ment et plus intensément nourrie.
Nous vivons au sein d’un univers de pensées, visibles ou in-
visibles : les pensées invisibles sont les causes de notre des-
tinée, les pensées visibles sont des incarnations dans les cho-
ses ou les êtres autour de nous. Toutes les pensées invisibles
tendent à s’incarner visiblement ; c’est pourquoi il est impor-
tant d’éviter les pensées négatives qui parviennent parfois
plus rapidement à la réalité, parce qu’elles sont souvent plus
chargées d'émotion — à savoir de crainte — que la plupart
des pensées positives — à l’exception de celles qu’accompa-
gne la confiance invincible en l’Aide intérieur. Ces dernières
ont un puissant rayonnement et attirent de tous côtés les pen-
sées similaires pour renforcer leur pouvoir de réalisation, alors
que les pensées de l’homme divisé intérieurement et incertain
demeurent sans force près de lui, condensées en une nuée gri-
se qui lui interdit la vision lumineuse de son avenir et des
possibilités de bonheur si proches de sa main...
Chacune de nos pensées confiantes nous met en contact avec
l’Aide intérieur et ses pouvoirs. Il dépend donc de nous de
mobiliser à notre profit une plus grande abondance d’énergie
créatrice. Nous avons la possibilité, par le juste emploi de cette
énergie de faire la preuve des pouvoirs de l’esprit, et ce dans
des limites qu'aucun matérialiste ne soupçonne. Il importe
seulement que nous concentrions notre pensée positive sur
un but unique, que nous ayions une confiance sans réserve en
l’Aide secrète, et que nous persévérions sans relâche jusqu’à
ce que l’objet de nos désirs et de notre affirmation devienne
réalité.
54

Si l'individu craintif échoue ici, c’est qu’il est incapable de


jeter le pont de la confiance sur le trouble courant de ses an-
goisses et de ses craintes, et de passer sur la rive ensoleillée
de la vie.
Les ingénieurs aptes à façonner la matière sont nombreux,
mais rares sont les ingénieurs de l’esprit capables de maîtriser
les puissances spirituelles et de façonner les éléments de la
destinée.
Toute notre vie démontre que nous récoltons ce que nous
avons semé : tous les hommes sont d’accord là-dessus. Mais
beaucoup mettent encore en doute que la loi des causes et des
effets soit valable dans le domaine de la pensée. Ils ne voient
pas qu’ils sont eux-mêmes le point de départ de leur sort et
que toute transformation de leur existence doit commencer en
eux-mêmes. Il en est ainsi : tout ce à quoi nous aspirons est
déjà là, à l’état latent, mais ne prend le visage de notre avenir,
ne nous arrive visiblement que si nous en affirmons la réalité.
La pensée et l’idéal ne sont pas de vagues imaginations mais
la racine nourricière, le fondement de toutes choses, résultats
et œuvres qui montent de l’avenir.
De même qu’un architecte commence par dessiner un plan
de la maison qu’il veut construire, nous devons créer en nous
l’image idéale de ce qui doit nous advenir, la porter en nous
jusqu’à son achèvement, jusqu’à ce qu’elle commence à pren-
dre vie et à attirer à elle les éléments concrets de sa réalisa-
tion. Certains individus commettent l’erreur de mettre leur
idéal à une trop grande distance. Il ne suffit pas de dire, par
exemple : « Je veux une jolie maison et je l’aurai ! » Ce vœu
est bien trop général, l’affirmation trop faible, la pensée du
résultat bien trop indéterminée, l’ « image idéale » est trop
abstraite, pas assez vivante et plastique, pour pouvoir se réa-
liser rapidement.
A la vérité, une affirmation aussi générale pose bien les fon-
dements d’une réalité future, mais la réalisation même n’est
pas commencée. Il faut pour cela une affirmation bien plus
précise et plus vivante.
Si nous examinons la position prise par tous ceux qui réus-
sissent, nous voyons qu’ils ne se bornent pas à affirmer qu’ils
99

auront « une maison », mais « leur maison », une maison


bien déterminée dont l’image est si précise dans leur esprit
qu'ils pourraient la dessiner. Ils se font une idée très nette de
son style architectural, de sa situation, du nombre et de la dis-
position des pièces, de son aménagement, de son voisinage,
jusqu’à ce que la maison tout entière se dresse devant leurs
yeux.
Et alors le miracle s’opère : ils arrivent, d’une manière plus
ou moins imprévisible, en possession de la maison rêvée, telle
qu'ils l’ont rêvée.
Ce « miracle » se produit seulement lorsque nous passons
d’une affirmation générale à une affirmation particulière, que
nous avons en vue un objet ou un idéal tout à fait déterminé
et délimité, que nous affirmons avec foi la réalisation de cet
idéal comme s’il était déjà nôtre, et enfin que nous faisons
confiance à l’Aide secret.
Cette confiance est la seconde condition nécessaire pour que
la réalisation de notre idéal puisse suivre son cours sans obs-
tacle.
Il serait peu sage de vouloir utiliser uniquement le pouvoir
de la pensée pour attirer à soi des résultats déterminés, sans
s'être assuré l’accord et le secours de l’Aide invisible. Tel est
le sens de cette parole de vérité : « Assurez-vous d’abord l’ai-
de du dedans, et vous obtiendrez ensuite ce que vous dési-
rez ! ». Ce propos d’un mystique, Henri Suso, disciple de Mai-
tre Eckhardt, est commenté ainsi
Tourne-toi sans cesse au-dedans de toi. N’écoute pas ce que
disent les autres, mais uniquement ce qui t’est révélé intérieu-
rement. Sois assuré de cette assistance secrète et garde ta sé-
rénité dans la joie et la souffrance. L’homme résigné avance
plus en un an que l’impétueux en trois ans. Veille à ce que le
tumulte des passions ne détourne pas ta pensée de ton idéal.
Beaucoup d'hommes ressentent l'impulsion intérieure mais
ne lui obéissent pas dans leur comportement extérieur — ils
sont divisés, et c’est là l’origine de leur souffrance. Celui qui
agit à l'encontre de son sens intime se nuit à lui-même.
I1 faut être aussi certain de l’assistance intérieure que de
l'air qu’on respire pour attirer à soi la plénitude de la vie.
56

Nous n’avons pas besoin de rechercher les biens et les riches-


ses de la vie : c’est elles qui nous recherchent sans cesse —
et qui nous trouvent, dès l’instant où nous faisons confiance
à l’Aide intérieur. À partir de ce moment tout ce qui est bon
et bien se sent attiré vers nous et se manifeste dans notre exis-
tence.
Tant que nos pensées sont encore désincarnées elles ne sont
pas conditionnées par l’espace et le temps. En conséquence,
ces pensées non incarnées peuvent être captées partout et à
tout instant par les âmes prêtes à les accueillir — tout comme
les ondes sont captées par un appareil de radio et transfor-
mées en sons et en paroles.
Il existe des hommes qui, en raison d’une sensibilité parti-
culière, sont capables de capter les pensées étrangères avec
une exactitude remarquable, et quelle que soit la distance. Les
expériences du Prof. J. B. Rhine l’ont prouvé. Or, en réalité,
chacun possède cette faculté. Il suffit parfois seulement de
tourner légèrement le commutateur de notre « appareil récep-
teur » de notre disposition à écouter, pour recueillir, merveil-
leusement claires, les pensées dont la longueur d’onde corres-
pond à notre mise au point. Nous constatons alors que « les
pensées sont dans l’air », tout comme les ondes de la radio.
Notre Aide intérieur perçoit toutes les pensées non incar-
nées, les nôtres comme celles des autres, aussi clairement que
nous voyions les pensées incarnées : les êtres et les choses au-
tour de nous. Il saisit immédiatement l’énergie et l’impulsion
de réalisation des pensées qui vibrent autour de nous. Il voit
à quel moment chacune d’elles se matérialisera dans notre
corps ou notre existence, à quel moment elle apparaîtra dans
notre destinée. Et nous pouvons participer à cette préscience
qui est la sienne, si notre confiance en lui est sans réserve et
si nous nous laissons guider par lui. Avec cette direction, le
bien seul nous arrive, tandis que le mal est sans effet et passe
à l’écart.
C’est là le secret du succès de ceux qui, confiants en leur
Aide intérieur, vont courageusement de l’avant, pénétrés de
cette confiance : ils sentent que toutes choses concourent à
57

leur bonheur et ils affirment avec foi ce qu’ils désirent ar-


demment !
Je pense ainsi avoir rendu compréhensible ce que j’appelle
le « pouvoir magique de l'affirmation ».
Une ferme et persévérante affirmation qui repose sur la
confiance en l’Aide intérieur, agit dans l’univers des causes
comme un Maëlstrom qui décrit des cercles de plus en plus
vastes et aspire tout en son centre.
Affirmer, dans le sens que nous avons en vue, signifie
dans le silence de la méditation former en nous l’image idéale
de ce que nous désirons vivement, la vivifier et la nourrir de
toutes les forces de notre cœur, prier notre Aide intérieur en
lui exprimant notre confiance et notre gratitude, de conduire
cet idéal à sa réalisation ; cela signifie également que dès à
présent nous le considérons comme réalisé et que toutes nos
actions sont coordonnées en vue de cette réalité !
Au Moyen Age, dans l'ignorance des lois psychologiques
qui sont à la base de cette pratique, on l’appelait « magie ».
Le mot magie signifie littéralement « pouvoir » et ce pouvoir
a deux aspects : l’un négatif en vue du mal, l’autre positif en
vue du bien. Nous entendons ici par magie le déploiement
conscient du pouvoir positif qui est : la puissance créatrice
de l’Aide intérieur mise au service de la domination de la vie
et de la solution des problèmes obscurs de l’existence. Le pou-
voir que nous développons et mettons en œuvre suivant la mé-
thode de la psychologie dynamique est une puissance du Bien
qui transforme magiquement notre vie et ne produit que des
effets bénéfiques.
La magie pratique de l'affirmation est une édification spi-
rituelle. Nous construisons dans notre vie ce que nous affir-
mons en esprit.
De même qu’il existe un complexe d’infériorité provenant
d’une mauvaise éducation et d’une prise de position erronée
devant l'existence qui fait de celle-ci une suite d’erreurs et
d'échecs, il existe aussi un complexe de réussite que nous pou-
vons créer en nous par une affirmation correcte, et qui trans-
formera notre vie en une série de chances et de succès.
Les indications pratiques que tu trouveras dans les pages
58

suivantes t’aideront à créer en toi ce complexe de réussite, qui


te permettra de faire face à toutes les situations et te donnera
une arme invincible pour soutenir le combat de la vie.
Ce n’est pas là une vaine promesse. Puissent ces instruc-
tions l’aider à t'aider toi-même, ou plutôt t'aider à t’assurer
l'assistance de ton Aide intérieur, qui te donnera la force de
mener ta vie, aujourd’hui et dans l’avenir, vers ton bien-être
et ta prospérité !
TROISIEME PARTIE

LA PSYCHOLOGIE DYNAMIQUE DANS LA VIE


QUOTIDIENNE

« Dieu est tout près de toi avec son appui


et sa bonté ;
Il est essentiellement présent dans le cœur
et l'âme ».
Angelus Silesius.

Par un certain nombre d’exemples tirés de la vie courante,


je te montrerai comment tu peux employer les méthodes de
la Psychologie dynamique pour surmonter les obstacles et dif-
ficultés de toutes sortes, et comment il convient, dans chaque
cas de t’assurer le secours de l’Aïde intérieur.
Les cas dont il sera question ici n’embrassent naturellement
pas toutes les possibilités ; mais pour chaque problème il sera
indiqué plusieurs solutions. Chacune d’elles est plutôt une di-
rective pour résoudre des problèmes analogues, en sorte que
tu trouveras ici suffisamment d'indications pour appliquer ef-
ficacement la méthode de l’aide personnelle par l’esprit.
Lis attentivement les instructions qui concernent le cas qui
t'intéresse ; relis-les plusieurs fois dans la journée, surtout
le matin en te levant et le soir en te couchant. Concentre-toi
durant cette lecture sur l’affirmation qui doit t’aider et te met-
tre sur la bonne voie, avec l’assistance que tu demandes à ton
Aide intérieur.
Si tu te conformes correctement à ces instructions, tu peux
être certain que le résultat désiré ne se fera pas attendre, que
tes difficultés seront aplanies, que ton problème trouvera sa
60

solution, que les obstacles seront surmontés et que ce que tu


affirmes se réalisera.

COMMENT SURMONTER L’ABATTEMENT ET LA DÉPRESSION.

1. La dépression à tous les degrés est surtout causée par


des pensées négatives comme le dépit, l’ennui, le mécontente-
ment, la déception, l’angoisse, la rancune, l’inquiétude, la pré-
cipitation, lesquelles provoquent des tensions, c’est-à-dire d’un
certain travail de l’organisme psycho-somatique sans résultat
tangible.
Cette constatation nous indique déjà que le premier et le
plus important moyen de combattre efficacement la dépression
est l’exercice de relaxation tel qu’il est décrit dans la partie
technique de cet ouvrage. Ses effets, même s’il ne dure que dix
minutes, équivalent à ceux de plusieurs heures de bon som-
meil.
2. Dans l’Institut de Physiologie de Karkow, on a fait l’ex-
périence suivante : des ouvriers complètement épuisés par
leur journée de travail ont été mis en état d’hypnose et on leur
a suggéré qu’ils se trouvaient dans un état très agréable, dé-
tendus et revigorés ; revenus à leur état normal, ils étaient
complètement sortis de leur abattement et avaient repris de
l’entrain au travail, ce qui fut confirmé par l’examen de la res-
piration, du cœur et de la pression artérielle.
Ces expériences montrent qu’un état d’esprit positif com-
bat la dépression et augmente l’activité. On ne peut naturelle-
ment pas songer à remédier à l’épuisement physique par les
seuls moyens psychologiques et à priver l’organisme du repos
nécessaire après un travail laborieux ; mais le fait que la dé-
pression est surtout conditionnée psychiquement permet d’en
combattre les facteurs psychiques en provoquant un change-
ment de tonalité mentale par la détente, l’affirmation, voire la
musique ; la répugnance à l’effort physique disparaît en mé-
me temps et la capacité de travail augmente. A cela s’ajoute
le fait qu’un travail exécuté avec bonne humeur exige une
moindre dépense de forces, et que le résultat obtenu stimule
encore l’ardeur à produire.
61

Dans la pratique, une brève relaxation est suffisante si on y


ajoute une affirmation de vigueur physique et morale, d’en-
train, et la conviction du succès. Les énergies usées sont par
là reconstituées et un nouvel élan est possible.
3. On peut aussi employer avec succès l’habitude de couper
les longues séances de travail par un repos de cinq minutes
toutes les heures. Régulièrement observée, cette pause crée une
détente profitable qui régénère les forces et représente un
gain de travail de 10 à 15 minutes.
4. Chez la plupart des hommes, l’épuisement ne provient pas
d’un excès de travail, mais d’une mauvaise méthode de travail.
Leur tâche n’est pas clairement planifiée ni organisée en vue
du résultat à obtenir. Ils trouveront dans ce cas un secours
efficace dans la méditation et dans l’exercice de la respiration
qui les aidera à reprendre possession d’eux-mêmes. Dans l’a-
gitation perpétuelle de l’existence, ils n’ont jamais le temps
de rentrer en eux-mêmes ; la méditation les aidera à se con-
centrer, à regrouper leurs énergies, à s’unir à leur Aide inté-
rieur, et ainsi à imprimer à leur activité un rythme nouveau
qui les mènera à de nouveaux succès. (Il sera encore traité
plus loin de cette question du travail).
Quand cesse la précipitation, les tensions se relâchent et
font place à l’entrain et à la vigueur. On découvre qu’on ne
manque pas de temps parce qu’on prend son temps, et on
prend son temps parce qu’une fois détendu et en possession de
soi-même, on n’est plus tenaillé par l’angoisse de voir ses for-
ces diminuer et de ne pouvoir venir à bout de sa tâche. On s’af-
fermit au contraire dans la pensée qu’on est de jour en jour
plus vigoureux, plus jeune, plus en train, plus actif, que tous
les jours se présentent de nouvelles perspectives de succès et
que l’Aide intérieur vous assiste en toutes difficultés. Et l’ex-
périence confirme la justesse de cette affirmation.
5. La dépression provient-elle d’un épuisement nerveux ? Il
convient de faire une cure de relaxation d’une journée entière
dont les effets peuvent durer une ou deux semaines.
Tu procéderas ainsi : la veille du jour choisi à cet effet (un
dimanche de préférence), au moment du coucher, tu te prépa-
62

reras au repos du lendemain par un exercice de détente accom-


pagné de cette affirmation :
« Cette nuit je vais bien dormir, demain je me reposerai à
fond et après-demain je serai complètement remis sur pied ».
Passe cette journée de repos au lit autant que possible, tire
les rideaux, décroche le téléphone et n’écoute pas la radio.
Tout au plus, si tu t’ennuies, tu peux prendre un livre dis-
trayant. Fais au cours de la journée plusieurs exercices de dé-
tente et de respiration au cours desquels tu expulses cons-
ciemment tes soucis et toutes tes pensées négatives. Jouis lar-
gement de cette journée de repos. Mange peu (lait, fruits, ou
jus de fruits) afin que ton organisme soit au repos lui aussi
et puisse se désintoxiquer. Chasse de toi toutes les pensées du
monde extérieur — imagine que tu es dans une île de paix où
rien ne peut venir te troubler. Et le soir, après un dernier exer-
cice de relaxation, tu te livres au sommeil, d’où tu sortiras le
lendemain complètement rénové, comme après plusieurs jour-
nées de loisir. Tu recommenceras certainement huit ou quinze
jours après.

QUE FAIRE CONTRE L’EXCÈS DE TRAVAIL ?


1. Toute rumination sur le nombre et la difficulté de ses tà-
ches en rend l’exécution plus difficile. Cela signifie que les for-
ces sont mal employées et qu’il y a un défaut d’organisation
à la base. Procèdes ainsi
Regarde d’abord ta table de travail ou ton établi : des dou-
zaines de papiers ou d’objets y sont entassés attendant leur
tour. Rien que cette vision quotidienne suffit à te rendre ner-
veux, paralyse ton activité, élève ta tension artérielle, et te
rend positivement malade. Ta capacité de production en est
déjà diminée considérablement.
La première chose à faire est de déblayer ta table de travail.
Ce geste aura pour conséquence de te libérer toi-même inté-
rieurement. Conserves seulement ce qui.concerne ta besogne
immédiate : tout le reste doit être rangé dans des dossiers, des
tiroirs, des rayons, suivant ton plan de travail.
Dès l'instant où tu n’as qu’un seul travail devant toi et dans
63

ton esprit, la nervosité a disparu, qui bloquait tes facultés d’ap-


plication. Ce qui semblait difficile est devenu facile. Lorsque
cette tâche sera expédiée, tu passeras à la suivante, mais à
celle-là seulement. Tout danger de dépression nerveuse est
écarté.
Tu peux même faire de ce nettoyage un véritable jeu. En
jetant à la corbeille des notes inutiles, des imprimés fasti-
dieux, en rangeant de vieilles lettres, ou des objets encom-
brants, tu allèges consciemment ton âme de leur fardeau su-
perflu. Quand tu n’as plus la pensée obsédante : « Je dois en-
core faire ceci... », « il ne faut pas que j'oublie de faire cela... »,
ton esprit est libre pour ce que tu as précisément à faire.
2. Après ce nettoyage et cette libération, prends l’habitude
de faire ton « programme >» du soir :
Avant de t’endormir, résume par écrit tes tâches du lende-
main d’après le principe « Le plus important d’abord ! » Divi-
se-les en deux groupes, ce que tu dois faire en premier lieu et
ce qu’il faudrait faire ensuite, et ce dans l’ordre de leur ur-
gence.
Avant de t’endormir, livre-toi à la méditation en affirmant
qu'avec l’assistance de ton Aïde intérieur tu viendras à bout
de ton programme du jour. Le lendemain tu te mets au travail
avec calme comme en te jouant, tu remplis ton programme au-
tant que possible et la besogne qui reste à faire sera reportée
sur le tableau du jour suivant.
Après une semaine de cette activité méthodique, tu consta-
teras : 1) que l’ordre dans le travail évite le surmenage ; 2) que
tu accomplis plus de besogne que tu ne l’eus cru auparavant ;
3) que ta surexcitation et ta nervosité diminuent ; 4) que tu
es moins fatigué et plus satisfait ; 5) que la satisfaction éprou-
vée stimule encore ton ardeur au travail ; 6) que malgré tes
occupations, tu trouves encore le temps de te délasser et de
penser aussi à ton propre bonheur et à celui des autres ; 7)
que tu fais dans l’ensemble des progrès sensibles.
3. Un de mes amis, dont les affaires sont prospères, emploie
la méthode suivante quand il se sent accablé par l’excès de
besogne :
Quand les dossiers à examiner s’entassent au point qu’il ne
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sait plus par lequel commencer, il met son chapeau et va se


promener pendant une demi-heure ; pendant ce temps il con-
centre uniquement son esprit sur les beautés qui s’offrent au
regard, confiant dans la pensée que son Aïde intérieur a com-
mencé à organiser le chaos de ses affaires, de telle sorte qu’à
son retour il sait instinctivement ce qu’il va faire tout d’abord
et ce qu’il fera ensuite.
Ou bien il se couche une heure plus tôt que d’habitude, fait
un exercice de détente et affirme en s’endormant : « Demain
tout sera clair, et toutes mes affaires seront liquidées l’une
après l’autre ! » Cette méthode l’empêche de se rendre es-
clave des choses et lui permet de regarder la vie de haut au
lieu de plier sous le faix.
Il n’est pas difficile de faire comme lui et de retrouver
ton assiette morale dans la suspension de l’activité, si tu as
appris à te détendre. L’homme reposé domine les choses et ne
succombe pas à la tâche ; il peut faire plus et mieux que celui
qui se crispe sur son travail et se laisse dévorer par lui.

COMMENT SURMONTER L’AVERSION DU TRAVAIL ?

1. Si, au cours d’un « travail fastidieux » à la maison, au


bureau ou à l’usine, tu soupires intérieurement : « Ce ne sera
donc jamais fini ! Cela tombe mal, j'avais bien autre chose
à faire !..… » tu as précisément, en geignant, dissipé les forces
qui t’eussent permis de faire ce travail rebutant comme en te
jouant.
Car ce n’est pas le travail qui est pénible et difficile, ce n’est
pas lui qui t’accable, mais tes pensées qui t’écrasent ! Tu es
déjà épuisé avant de travailler par le seul fait que tu crois
« devoir y penser ».
Si tu abordes un travail en te disant combien il est ennuyeux
et difficile, tu t’es condamné par avance à l’échec. Essaie donc
la méthode opposée :
Commence ta besogne avec l’idée qu’elle demande peu d’ef-
forts, qu’elle sera rapidement faite et que le résultat sera ex-
cellent — et tu constateras avec satisfaction : que celui qui
pense pouvoir, peut en réalité ! Car la représentation de pou-
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voir faire bien et facilement suscite la capacité nécessaire.


Cette nouvelle prise de position sera rendue plus facile par une
affirmation :
« Ce travail est facile et je le fais avec plaisir. Il est vite fait
et je réussis. Ce n’est qu’un jeu pour moi. Je le fais, conscient
de ma force et du résultat. Il contribuera à mon bonheur ! »
2. Réfléchis que ce travail qui te semble fastidieux est un
plaisir pour d’autres. Et si d’autres le trouvent intéressant, at-
trayant, digne de leurs soins, pourquoi ne le serait-il pas pour
toi ? Tout est une question de point de vue :
Regarde ton travail sous de nouveaux aspects, considère
qu’il peut être la source de nouvelles connaissances, de nou-
veaux profits, apporte à son exécution de la bonne volonté,
de l'intérêt, une alacrité sportive : au lieu d’y trouver de l’en-
nui, il prendra le piquant d’une expérience nouvelle, et ce qui
te tourmentait se transformera en possibilité de succès. Tu
seras surpris des forces que recèlent les actions de la vie quo-
tidienne si tu les accomplis volontiers et consciemment.
Cette nouvelle prise de position a un autre résultat : si tu
fais volontiers ce que tu faisais jusqu'ici avec répugnance, il
te sera donné l’occasion de faire ce que tu aimerais faire le plus
volontiers. C’est là la réponse de ton Aïde intérieur à ta bonne
volonté, car il répond toujours en suscitant pour toi de nou-
velles occasions de succès.
3. Un moyen éprouvé de surmonter le dégoût du travail est
aussi l’exercice de la détente et de la méditation. Elle donne
à ton esprit une nouvelle activité et à ton activité un nouvel
esprit. Les affirmations dont tu accompagnes ta méditation
t’aident à créer un climat positif de joie au travail dont les
effets se font sentir toute la journée.
4. Si l'éloignement du travail est accompagné de la manie
du scrupule, réfléchis pendant ta méditation à cette parole de
Carlyle : « Mon devoir n’est pas de me creuser l'esprit sur ce
que je ne vois pas nettement dans le lointain, mais de faire ce
que je vois clairement devant moi ».
Lorsque cette connaissance s’est fait jour en toi dans la mé-
ditation, le dégoût du travail, les ruminations, les soucis dis-
paraissent, ta volonté est armée pour l’action. À ce moment-là,
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mets-toi debout et prends en main la besogne ennuyeuse — et


tu verras combien tu en viens à bout facilement.
Tu as dépassé le point mort, et tu découvres que le visage
du futur dépend de l’usage que tu fais du présent ; si tu fais
de ton mieux quant à ta tâche du moment, tu changes la face
des choses.
5. Tu peux encore essayer de « faire comme si » : comme si
le travail désagréable était une plaisanterie, faire un sport de
ce qui est une obligation — et tu éprouveras que ce qui te
semble une charge perds de son poids et cesse de t’accabler.
En effet, du point de vue psychologique, le dégoût est ce qui
t’enchaîne à un travail ennuyeux, comme le bœuf l’est à son
joug. Si tu dois faire quelque chose, tu peux aussi bien le faire
volontairement ; ta besogne ira plus vite et te laissera plus li-
bre et plus satisfait. Donc : haut le cœur et à l’ouvrage ! Ta
besogne sera vite expédiée. Trouves du plaisir à ce que tu fais
et mets-y un peu d'humour, elle allègera ton fardeau comme
par enchantement.
6. Un autre moyen : l’aversion du travail provient souvent
de ce que le matin en s’éveillant, au lieu de se lever aussitôt,
on flâne au lit en passant en revue tous les travaux à faire. La
vision du nombre de besognes à accomplir est si accablante
qu’on serait tenté de rester couché. Et cette lassitude éprouvée
par anticipation pèse sur toute la journée.
Dans ce cas, voici l’antidote : a) faire la veille au soir son
programme de travail pour le lendemain ; b) s’endormir en
affirmant que ce travail sera facile et couronné de succès ;
c) en se levant, saluer la journée joyeusement comme un jour
particulièrement marqué pour la réussite et se mettre debout
aussitôt en affirmant :
« Je suis reposé et plein d’entrain. Je me réjouis de ce que
j'ai à faire. Aujourd’hui est un jour de chance pour moi. Je
suis calme et serein et je puis faire face à tout ! »
Après une semaine de ce « traitement », la modification est
déjà sensible, à moins que l'habitude de « traîner » le matin
soit trop invétérée, peut-être alors faudra-t-il attendre le 15°
jour...
7. Un travail paraît long et ennuyeux lorsque l’esprit va-
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gabonde ailleurs pendant son exécution. Il paraît tout le con-


traire si on concentre sa pensée sur sa tâche.
Fais de ton travail un exercice de concentration: fais-le cons-
ciemment, avec intérêt, appliques-toi corps et âme, et bientôt
ta besogne deviendra un plaisir. Au lieu de l’ennui éprouvé,
tu découvriras dans ce travail une nouvelle source d’intérêt
et l’occasion d’une réussite que tu ne soupçonnais pas jus-
qu’alors. Quand la pensée, au lieu de s’égarer dans la rêverie,
est toute entière concentrée sur la tâche à accomplir, la main,
le cerveau, le cœur et l’Aide intérieur le sont pareillement —
et le résultat ne peut être que bénéfique.
Faire de son travail un exercice de concentration veut dire
dynamiser toutes les énergies de l’être et atteindre ainsi le plus
haut degré de tension, celui qui mène infailliblement au but.
Ne crois pas que tes efforts passeront inaperçus de ton en-
tourage :
Faire volontiers un travail assommant est le meilleur moyen
de s’en débarrasser ; en outre il te prépare à faire les travaux
plus agréables qui ne manqueront pas de t’être confiés. Un
travail meilleur vient de lui-même à celui qui fait de son
mieux chaque travail !

COMMENT SURMONTER LA MAUVAISE HUMEUR ET L’'IRRITATION.

Il est bien connu que la mauvaise humeur perpétuelle a les


plus fâcheux effets sur les organes de la digestion, qu’elle peut
entraîner des états inflammatoires, des ulcérations, provoquer
des troubles de la vésicule biliaire, du cœur, des reins, et tou-
tes sortes de désordres nerveux, sans parler de la déperdition
d'énergie qui en résulte. Ce fait seul doit t’inciter à combattre
la disposition à l’irritabilité par les méthodes de la psychologie
dynamique.
Ce n’est pas très difficile ; on sait que l’homme irritable
peut instantanément se dominer et réfréner sa mauvaise hu-
meur lorsqu'il est obligé de le faire, par exemple en présence
d’un supérieur hiérarchique. Mais nous ne voulons pas utili-
ser la crainte du plus fort en tant que frein, nous mettrons en
œuvre une puissance plus grande : celle de l'amour.
68

Si dans l'instant où tu te sens saisi par la colère, tu te tour-


nes avec ferveur vers l'être qui t’est le plus cher, si tu te le
représentes en chair et en os devant toi, te souriant affectueu-
sement, tu sens tomber ton irritation. Ce que ne peuvent des
arguments raisonnables, parce qu’ils n’atteignent pas cette
région de l'inconscient d’où monte l’impulsion agressive, l’a-
mour en est capable, dont la source est plus profonde encore
et qui ôÔte toute consistance et toute force à tes motifs d’irri-
tation.
2. Tu commences à te libérer des impulsions de colère, de
dépit, de mauvaise humeur dès l’instant que tu reconnais que
le motif de ton agitation existe surtout dans ta pensée et dis-
paraît pour autant que tu modifies ton attitude mentale.
Si la mauvaise humeur s’empare de toi, assieds-toi ou étends-
toi, ferme les yeux, repose-toi, respire profondément plusieurs
fois et concentre ta pensée sur l’image de la tranquillité en
affirmant :
« Je suis en paix, en paix ! Je suis calme, je suis fort ! »
Lorsque tu sens que le calme se répand en toi, soumets l’ob-
jet de ton irritation à ton Aide intérieur en le priant d’éclair-
cir et de résoudre la question. Quant à toi, tu n’as plus rien
à faire, tu peux sortir du silence de la méditation et passer
aussitôt à une tâche positive.
3. La détente musculaire et artérielle obtenue de cette façon
a déjà commencé à calmer ta nervosité ; elle le sera complète-
ment si tu affirmes :
« Mon souffle est calme. Mon cœur bat paisiblement. Je suis
aussi tranquille que les profondeurs de la mer ! »
Dans ce but, il faut accorder cette affirmation au rythme de
ta respiration : aspirer — expirer sur « mon souffle >» — as-
pirer de nouveau — expirer sur « est calme », et ainsi de sui-
te, en posant la main droite sur ton cœur pour le tranquilliser.
Ce procédé ne réussit pas toujours immédiatement, c’est
pourquoi il doit être repris à chaque accès de mauvaise hu-
meur, jusqu’à ce que l’habitude soit acquise. Les impulsions
de colère seront désormais sans pouvoir sur toi et se heurte-
ront en vain à ton calme intérieur et à ta sérénité.
69

Si tu pratiques cette méthode, il est bon d’accentuer progres-


sivement ton affirmation, par exemple en disant :
« Je suis uni à mon Aide intérieur. Je suis en paix. Tout ce
qui arrive est bien — j'aime les choses telles qu’elles sont ! »
Et finalement :
« Je suis uni à mon Aïde intérieur — je suis tout entier
paix, repos, amour, force ».
4. Encore un petit moyen :
Lorsque tu es brusquement assailli par un accès de colère,
fais comme Jules César : lorsqu'il sentait monter son irrita-
tion, il fermait les yeux et avant de répondre, il comptait men-
talement jusqu’à 20, au rythme de sa respiration. Essaie une
fois de ce simple procédé pour te contraindre au calme et à
la modération, et tâche d’avoir le sourire en comptant ! Avant
d’être arrivé à 20 tu auras repris possession de toi-même.
Là où le soleil brille il n’y a pas d’ombre, et celui qui sourit
ne peut pas être en colère en même temps. Arrivé à 20, tu es
déjà en mesure, avec un peu d'humour, de changer le climat
de la situation et de faire dériver l’énergie émotive comprimée
vers le canal des forces positives pour la mettre en œuvre uti-
lement.
5. Du reste, l’exercice de relaxation reste le moyen indiqué
pour calmer toute irritation.
Par cet exercice, les tensions et contractures se relâchent
non seulement dans les muscles et vaisseaux sanguins mais
aussi dans l’âme. Le mouvement de colère qui trouble la vision
des choses, rend injuste et agressif et augmente la suscepti-
bilité, s’apaise dans la relaxation. L’intensité émotive ne s’at-
tache plus à l’objet qui l’a provoquée, de sorte que tu peux
considérer celui-ci objectivement.
La détente empêche aussi que la colère refoulée ne provo-
que des réactions sur des tiers innocents — sur le « bouc
émissaire ».
Dans ta vie professionnelle, tu as dû parfois réprimer ton
irritation ou ta mauvaise humeur ; mais à la maison il suffit
d’un rien pour qu’elle se donne libre cours, et la paix du mé-
nage en souffre. Or, la mauvaise humeur constamment refou-
lée se traduit un jour par des troubles organiques, ce qui est
70

pire encore. L'un et l’autre peuvent être évités par la pratique


de la relaxation.
6. La méditation a des effets plus persistants encore que la
détente. Au sein du silence, tourne-toi vers l’Aide intérieur en
affirmant :
« Je suis uni aux forces de mon Aide secret. Sa paix me
comble, son silence m’apaise. Avec lui, je suis calme et serein.
Je suis fort ! »
Tu peux ajouter, suivant le cas :
« Ce que d’autres pensent ou disent de moi ne me touche
pas. Si mon Aide intérieur est avec moi, s’il approuve mes pen-
sées et mes actions, tout est en ordre. Je reste calme et fort ! »
La sérénité et la liberté d’esprit qui résultent de cette pra-
tique et te permettent de faire face à une provocation avec
une humeur égale, agit aussi sur ton adversaire et lui ôte toute
envie de gaspiller inutilement ses forces contre toi.
La victoire sur nous-même est aussi une victoire sur les au-
tres. Grâce à ton Aïde intérieur, {u es le plus fort et tu pren-
dras de plus en plus conscience de ton pouvoir.

COMMENT SORTIR DE LA PAUVRETÉ ET DU DÉNUEMENTI.

1. Tout ce qui est fut d’abord en pensée : chaque maison,


chaque objet, chaque découverte, chaque chose dans la nature.
Et tu te bercerais de l'illusion que l’abondance et la richesse
seront ton partage si tu ne les a pas tout d’abord possédées
par la pensée ?
Tu restes pauvre tant que ta conscience est dominée par
l’idée que la pauvreté est ton lot et que la malchance te pour-
suit. Considère l'attitude d’esprit de ceux qui se sont élevés
d’une condition misérable jusqu’au bonheur ou à la grande
fortune.
Leur pensée n’était pas obsédée par l’idée de la pauvreté,
mais dirigée vers le progrès, l’abondance et le succès ! Quoi
qu’il leur arrivât, quoi qu’ils fissent, tout servait à renforcer
l'image idéale de leur richesse et à la réaliser sur le plan po-
sitif. Ils avaient déjà en quelque sorte savouré en pensée leur
71

richesse à venir. Comprends-moi bien : ils l’ont pré-vue, ils


l’ont pensée par avance cette richesse — alors que tu éternises
ta pauvreté en y songeant sans cesse, et que tu végètes dans
ton existence de « déveinard ».
Seul celui qui affirme l’abondance peut aussi l’amener à se
manifester concrètement.
Reconnais que le dénuement est avant tout le résultat d’un
mode de pensée erroné et qu’il importe d’abord d’éveiller dans
ta conscience l’idée de ta richesse intérieure. Reconnais que
tu es destiné à être heureux et riche ! Tu as nombre d’apti-
tudes qui n’attendent que d’être tirées de leur sommeil et d’ê-
tre mises en œuvre, pour te porter vers les sommets...
….Précisément, ton destin t’a mené là où tu te trouves afin
que tu considères ta situation actuelle comme un point de dé-
part vers une nouvelle vie de puissance et de plénitude. Si tu
ne vois pas le tremplin qu’elle t'offre, prie ton Aide intérieur
de te conduire. À partir du moment où tu affirmes ta richesse
et ton succès comme le but vers lequel ton Aide intérieur te
conduit inévitablement, tu commences à avancer.
2. Si tu as un besoin urgent, une nécessité particulière à sa-
tisfaire, invoque l’assistance de ton Aide dans la méditation.
Aie confiance en lui ; il connait toutes les voies pour te mener
au mieux-être. Dans la méditation quotidienne, approche-toi
des sources de l’abondance. Eprouve que tu es en droit de
réclamer ce que tu désires vivement. Rien n’est exigé de toi
que ta gratitude et ta confiance. Au cours de ta méditation,
affirme ce qui correspond le mieux à ta situation présente et
à tes vœux, par exemple :
a) « Je me tourne vers toi mon Aide intérieur, avec ma
prière. J’ai confiance en ton assistance pour tout ce qui con-
cerne mon progrès intérieur et ma réussite extérieure — au-
jourd’hui et tous les jours à venir !
Tu m'’aideras à atteindre le but que je désire ardemment.
Je te remercie de ton appui. Tu donnes à mes désirs la force
de se réaliser. Moi et mes désirs ne faisons qu’un. Je réussis !
Je réussis toujours !
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b) « L’Aide intérieur est l’esprit de plénitude — il me pré-


serve de toutes les misères. Rien ne me manquera.
Je suis uni à mon Aide intérieur. Je m’ouvre à l’opération
de son amour afin que sa volonté s’accomplisse et devienne
réalité en moi. Je suis uni aux forces de la plénitude univer-
selle, elles affluent en moi et me font triompher ! »
c) « J’ai confiance qu'avec toi mon Aide intérieur, tout ira
mieux désormais. Je sens que ma détresse morale et les obs-
tacles qui me séparaient de la richesse disparaissent. Je sens
que je suis dans le courant du fleuve d’abondance et que j’a-
vance avec lui. Je sais qu'avec ton assistance mes souhaits se
réalisent. Je sens que la vie me sourit parce que tu es en moi,
Esprit de la vie. A partir d’aujourd’hui, je dirai oui à tout
et tout se tournera en bien. Je te remercie de ton assistance
fidèle et de ta direction ! »
3. Enfin, il ne s’agit pas seulement d’affirmer avec ferveur
ta marche en avant, mais aussi d’y accorder ton comportement
et ton action, de faire comme si l’abondance était déjà ton
partage, de faire de ton mieux en conscience et d’être cons-
tamment ouvert à tout ce qui est bon et bien.
A partir d’aujourd’hui, considère chaque homme que tu
rencontres comme un messager de la vie, comme un « porte
bonheur », comme le médiateur qui suscite de nouvelles pos-
sibilités d’ascension et de succès. Considère de même les cir-
constances et les événements : vois en tout le bon côté et fais
de tout le meilleur usage.
Comporte-toi comme un soleil qui attire et retient dans son
champ de forces tout ce qui est touché par son rayonnement
semblable à celui de l’amour. Eprouve que tu es maintenant en
plein courant de la vie et de la plénitude et que tu es porté
vers de nouvelles joies et de nouveaux triomphes. Répands la
joie là où tu le peux ; donne comme si tu nageais déjà dans
l'abondance ; tu verras bientôt que ton Aide intérieur veille à
ce que le fleuve des richesses te porte toujours plus loin —
aussi loin que tes espérances et tes désirs peuvent atteindre !
73 ee

COMMENT SE LIBÉRER DE LA JALOUSIE.

1. La jalousie n’est pas seulement une « passion qui re-


cherche avec ardeur l’occasion de souffrir » (1), c’est aussi le
meilleur moyen de perdre à coup sûr l’être qu’on aime.
Avant que ton mariage soit ruiné et disloqué par la jalou-
sie, réfugie-toi près de ton Aide intérieur.
La première chose à faire pour vaincre ta jalousie, est d’ap-
prendre à considérer ton époux, — ou ton épouse, — non
comme une « propriété » mais comme un être libre et indé-
pendant, qui doit suivre son propre chemin, et qui restera
d'autant plus sûrement à toi que ta jalousie ne lui fera pas
sentir quotidiennement le mariage comme un lien pesant. Pla-
ce ta confiance en son Aide intérieur qui veut la même chose
que le tien, c’est-à-dire votre bien commun. Ne t’oppose pas à
cette volonté par ta jalousie.
2. La seconde, c’est que tu aimes réellement ton époux ou
ton épouse, dans la conviction que vous ne faites qu’un seul
être. L’aimer ne signifie pas le dominer, mais vouloir son bon-
heur. Donne-lui le sentiment que tu ne réclames rien de lui,
mais que tu as confiance en lui. Tôt ou tard, la confiance ré-
pond à la confiance.
3. La troisième est que tu comprennes que ta jalousie est
précisément ce qui a pu et peut l’éloigner de toi intérieurement
et réellement. La jalousie n’attire pas, elle repousse et pousse
l’objet de sa méfiance soupconneuse vers ce que le jaloux vou-
drait empêcher à tout prix. Suivant une loi psychologique,
toute contrainte produit l’effet opposé à celui qui est recher-
che:
Si tu aimes tout simplement ton conjoint et lui gardes ta
confiance, tu l’attires vers toi, et tu seras bientôt payé d’un
amour égal, de telle sorte qu’il ne songera pas à trouver un au-
tre être plus digne d’amour que toi.
Tant que tu es jaloux, et même sans l’exprimer ouverte-

(1) La définition allemande de la jalousie comporte un jeu de


mots intraduisible : « Eifersucht ist eine Leidenschaft, die mit
Eifer sucht, was Leiden schañfft ».
74

ment, tu inspires à ton partenaire le sentiment qu’il n’est ni


libre ni heureux. Ta résistance silencieuse arrête en son âme
tout élan d’affection. Ta jalousie le pousse à fuir le foyer parce
qu’il cherche, bien que de façon inconsciente, à retrouver le
sentiment de sa liberté et de son bonheur perdus. Cette quête
prend fin s’il sent que ton amour ne veut pas l’enchainer mais
seulement le rendre heureux.
4. La quatrième chose à faire est d’affirmer votre union
d'amour dans le silence de la méditation, et de l’éprouver de
plus en plus réelle et profonde.
Chaque fois que dans la méditation, tu concentres ton es-
prit sur ce lien d’amour, tu le consolides un peu plus, sans
pour cela éveiller en ton époux le sentiment de son assujettis-
sement.
Demande l'assistance de ton Aide intérieur et confie ton
époux à l’assistance du sien. Affirme leur entente : elle aura
pour effet que tous deux feront de votre union une nouvelle
réalité et écarteront de votre chemin toutes les embüûches qui
pourraient la mettre en péril.
Le danger n’est pas là où tu le vois ; ceux qui existent réel-
lement, ton Aide intérieur saura les éviter mieux que toi-mé-
me. Ne te creuse pas la tête. Ne laisse place dans ton cœur à
aucun sentiment de défiance, de jalousie, de solitude ou d’a-
bandon, susceptibles de troubler votre harmonie. Mets toute
ta confiance en ton Aïde intérieur et en ton époux.
9. Que ta confiance s’exprime dans toute ton attitude et tes
actions. Montre ton amour à ton époux par de petites atten-
tions et ton empressement à aller au devant de ses désirs et
de ses besoins. Ne lui demande rien qu'il ne te donne volon-
tairement ; crois fermement en son amour — et tu éprouveras
que la force magique de l’amour et de la confiance opère des
métamorphoses.

COMMENT ACQUÉRIR L'ESPRIT DE DÉCISION.

1. La peur des décisions et l’hésitation sont des reliquats


du comportement enfantin, la conséquence d’une éducation
faussée par les parents ou les maîtres, qui a développé chez
75

l'enfant un complexe d’infériorité et une crainte des respon-


sabilités dont il ne pourra plus se défaire par la suite.
Quand un individu inhibé se trouve en face d’une décision
à prendre, il est immédiatement tendu, contracté, paralysé
dans son élan. Chaque effort de volonté empire encore la situa-
tion en augmentant la résistance intérieure.
Il peut trouver un secours véritable dans le sentiment de
son union avec l’Aiïde intérieur. Cette connaissance lui offre
deux moyens d’aboutir à un résultat :
Le premier est celui-ci : au lieu de réfléchir longuement
arme-toi de confiance et de courage et fais simplement ce
qu’exige la circonstance présente. Tu as ainsi mis les choses
en mouvement et si tu y prêtes attention, tu verras bientôt l’is-
sue de tes perplexités.
Le second est de te détendre, — en même temps que tu ces-
ses de te creuser la tête, — et d’avoir recours à la méditation
dans laquelle tu pries ton Aide intérieur de t’éclairer et de te
conseiller ; tu fais ensuite ce que tu te sens intérieurement
poussé à faire, avec l’assurance inébranlable que ton Aïde
guide tes pas. Si tu t’engages dans cette voie, sans hésiter, ni
te laisser arrêter par quoi que ce soit, tu arriveras au résultat
espéré.
La crainte des décisions ne résiste pas devant la volonté
d'action. Lorsque tu examines froidement la situation, que tu
pèses le pour et le contre, et par là élimines l’inconnue du pro-
blème, tu vois clairement le meilleur chemin à prendre pour
arriver au but.
Demande-toi ce que d’autres feraient dans une situation
analogue, et fais comme si tu étais tel homme qui se joue des
difficultés. Sans y prendre garde tu t’es déjà mis en route et
il ne te reste plus qu’à avancer.
Lorsque tu as ainsi fait le premier pas, l’irrésolution est
conjurée, car elle ne retient que celui qui est immobile. Aug-
mente tes connaissances et tu verras plus clairement ce que
tu veux faire et comment tu le feras. Prends aussi l’habitude
de tracer le soir ton programme du lendemain. Divise les tà-
ches les plus importantes en travaux particuliers dont chacun
76

peut être fait facilement : tu auras ainsi le sentiment de do-


miner ta besogne et toute hésitation s’évanouira.
3. Ne prends pas de décision sur le conseil des autres mais
uniquement celle qui t’est suggérée par ton Aide intérieur.
Lui seul peut te conseiller justement et par lui tu es relié aux
forces spirituelles qui ne te manqueront jamais aux moments
les plus difficiles. Lorsqu'une situation te semble sans issue,
rentre en toi-même, expose tes difficultés à ton Aiïde, attends
qu’il se prononce et agis en conséquence.
Dans les cas particuliers, procède ainsi :
Avant de t’endormir, examine encore une fois la situation
et, en méditant, prie ton Aide intérieur de l’éclaircir, et de te
donner les lumières nécessaires, soit pour trouver demain
l’issue correcte ou prendre la décision convenable. Aie con-
fiance en lui, il aura soin pendant la nuit de résoudre ton
problème.
Afin que ta méditation porte tous ses fruits, aie soin pen-
dant le silence qui la précède de créer plastiquement l’image
des circonstances et conditions entre lesquelles tu dois faire
un choix. Représente-toi comment tu vas aborder l’affaire avec
assurance, discuter avec tes adversaires, te montrer adroit et
résolu et écarter facilement tous les obstacles. Sens qu’un
courant de forces te vivifie, sous l’impulsion de ton Aïde inté-
rieur, tel qu'aucune difficulté ne peut plus t’arrêter. Affirme
ton union avec ces forces sous la forme suivante :
« Je suis uni à mon Aide intérieur. Il me conseille. Il rem-
plit mon âme de résolution, de tranquillité, de certitude du
triomphe. Il m'aide. Il sait ce qui est bon pour moi et connaît
la voie que je dois suivre ; il me conduit sûrement au but ».
Je choisirai toujours l’action juste et l’accomplirai, car mon
Aide dirige ma pensée, inspire mes paroles et guide mes pas.
Avec son assistance, je viens à bout de toutes les difficultés et
je prends les décisions opportunes. Je sais ce que je veux. Je
réussirai. Je réussis ! »
Si tu te concentres plusieurs soirs de suite sur cette affir-
mation, tu te sentiras calme et sûr de vaincre, le moment de
la décision venu, alors que tu en doutais peut-être auparavant.
4. S'il s’agit de simples résolutions, tu en auras subitement
77

l'inspiration le matin avec la claire vision du but. Mais ta ré-


solution une fois prise, n’en démords pas ! Ne cède pas d’un
pouce, accroche-toi à elle jusqu’à ce que ton but soit atteint.
Si ton Aide intérieur t’a donné un conseil à ce sujet, il t'a
donné aussi la force d’aboutir. Reconnais-le, éprouve ta force
et sois vainqueur !
La contraction de l’angoisse, cause de l’irrésolution, cède
d'elle-même lorsque tu laisses ton Aide intérieur décider pour
toi, de sorte que toute ton énergie peut être concentrée sur
l’action à faire d’après l'inspiration qui t'a été donnée. Tu
n'as plus à hésiter mais à suivre ton chemin dans la certitude
que l'esprit de la Vie te conduit. Tu sais que tu es dans la
bonne voie, celle qui mène toujours plus haut.
5. Ce que tu apprends à faire dans les cas particuliers, fais-
le de même sur un plan plus général : prends l’habitude, en
collaboration avec ton Aide intérieur, de faire chaque soir ton
programme de travail pour le lendemain ; fais de même un
programme pour chaque mois, pour chaque année, pour la vie
même, dans la certitude qu’avec cette assistance secrète tu
mèneras tout à bien.
Le résultat de cette pratique est que tu te trouveras de plus
en plus rarement en face de décisions difficiles, que tout dans
ta vie s’ordonnera de plus en plus visiblement à ton avantage.
La conscience de l’appui que tu trouves dans le secret de ton
cœur donne à ta vie et à tes actions une sûreté de direction
que rien ne peut faire dévier, parce qu’elle correspond préci-
sément à ta nature et à ta destinée. Et quoi que tu fasses, en-
treprennes ou réalises, tout prend de la consistance et porte
des fruits qui témoignent, même aux yeux du monde, de la
justesse de ton vouloir et de ton action, et sont toujours dans
la ligne de ton propre accomplissement.

COMMENT S’'EMPÊCHER DE ROUGIR.

1. Le moyen le plus sûr est l'exercice de relaxation qui ré-


sout la tension intérieure, dont les manifestations visibles sont
l'hyperémotivité, la rougeur nerveuse, la moiteur des mains,
ÉICe.
78

Cet exercice doit être pratiqué deux ou trois fois par jour
pendant quelque temps, en y joignant une affirmation corres-
pondante, jusqu’à ce qu’il devienne une sorte de réflexe.
Ainsi donc, lorsque tu te trouves en compagnie, que tu te
sens troublé et intimidé et que la rougeur te monte au visage,
affirme mentalement :
« Le sang descend à mes pieds. Mes pieds deviennent chauds.
Mes pieds brüûlent ! »
Lorsque tu auras fait cela plusieurs fois, tu réussiras à faire
cesser tes brusques accès de rougeur, en dirigeant le courant
sanguin vers les pieds, au lieu qu’il se porte à la tête. C’est ce
qu’on appelle penser plastiquement : le sang afflue volontiers
là où la pensée le dirige, ainsi que le prouve la sensation de
lourdeur et de chaleur que la pensée peut provoquer dans les
jambes et les pieds.
2. Si tu n’as pas confiance en ton propre pouvoir pour opé-
rer ce « renversement de courant », adresse-toi à ton Aide
dans la méditation, en lui demandant d’affermir ton assurance
devant les étrangers, de vaincre ta timidité, afin que les rou-
geurs et autres manifestations de la tension psychique ne se
produisent plus. Reporte-toi à ce qui est dit au paragraphe
relatif à la « timidité ».

À PARTIR D'AUJOURD'HUI, PLUS DE QUERELLES EN FAMILLE.

1. Pourquoi les membres d’une même famille se critiquent-


ils les uns les autres avec tant d’âpreté ? Le mari pense : « Si
ma femme était moins tatillonne, si elle partageait davantage
mes soucis, je serais certainement plus gentil avec elle ». De
son côté, elle se dit : « Si mon mari était un peu plus aimable,
plus attentionné, plus tendre, s’il pensait davantage à moi,
comme je l’aimerais et comme nous serions plus heureux en-
semble ! »
Tous deux raisonnent mal. Chacun ne voit dans l’autre
que le reflet de ses imperfections. Chacun porte en soi
l’image inversée de l’autre, avec ses traits négatifs. Il ne voit
que ce « négatif » et réagit à son tour négativement. Malheu-
reusement, en arithmétique conjugale, « moins » multiplié par
79

« moins » ne donne pas un « plus » mais un « moins » plus


considérable.
Chacun pense que l’attitude de l’autre est un obstacle à son
propre bonheur. En réalité, l’obstacle est en lui-même : il lui
faut seulement opérer une conversion dans sa pensée, chan-
ger l’incompréhension, le mécontentement, l'opposition, en
compréhension, harmonie, fraternité. L'image idéale de l’au-
tre qu'il porte en lui-même doit être reconstruite avec des
traits positifs — et alors l’entente se fera d’elle-même. Le bon
côté de l’autre s’affirme s’il est constamment affirmé.
2. Nous réfléchissons trop peu à ce fait : je suis homme et
rien de ce qui est humain m'est étranger ! Nous voyons les
faiblesses des autres et méconnaissons les nôtres. Nous ou-
blions de nous regarder tels que nous sommes, et derrière les
apparences de l’autre, nous oublions de voir l’être intime et
réel avec ses traits positifs et aimables.
L'homme et la femme sont différents de corps et d’âme. On
ne peut rien changer à ce fait. L'autre ne change que dans la
mesure où nous nous modifions nous-mêmes. Que sa nature
particulière nous convienne, et nous ne la souhaitons pas au-
trement qu’elle n’est.
3. Ajoutons ceci à l’intention de la femme, le « bon ange »
dufoyerk:
Celui qui entame une querelle a toujours tort et par consé-
quent il est le plus faible. Le plus accommodant est le plus
sage et le plus fort. Céder veut dire gagner à soi ; et bientôt
une idée unique règnera dans la maison, dont le querelleur
pensera qu’elle est la sienne, mais dont l’autre saura qu’elle
est le pont d’or sur lequel s’est faite la rencontre. La direction
dont personne n’éprouve la sujétion est toujours la meilleure.
Pour parvenir à cette harmonie, observe ceci en particulier :
A partir d'aujourd'hui, ne parle pas à ton mari de ques-
tions « épineuses » parce qu'il est vain de chercher à in-
fluencer quelqu'un du dehors. Agis par suggestion intérieure
et bientôt ta propre pensée sera adoptée — à condition bien
entendu que ce soit la meilleure.
A cet effet, dirige vers ton mari un courant de pensées d’a-
mour, d'amitié et d'harmonie. Regarde-le mentalement devant
80

toi te souriant avec affection et d’accord avec toi en toutes


choses. Rayonne vers lui tout l’amour dont tu es capable ;
bientôt son âme sera touchée par ces effluves d’amour, il s’ou-
vrira à elles et peu à peu il y conformera inconsciemment son
attitude. (11 va sans dire que ces propos s’adressent aussi bien
au mari désireux de voir régner la paix à son foyer, ou de
la rétablir).
Lorsque l’harmonie est ainsi rétablie, fais un pas de plus
et transforme le mode de penser de ton époux.
Durant ta méditation, place devant toi l’image vivante de
ton mari avec la conviction qu’il s'intéresse de plus en plus
à ton opinion. qu'il se rapproche davantage de ton point de
vue. et que ta pensée devient peu à peu la sienne.
Si cela est possible, tu peux intensifier l’effet de cette affir-
mation par une suggestion opérée le soir pendant son som-
meil. À ce moment-là, répands sur lui des pensées d'amour et
d'union, exprime ces pensées à voix basse ; adresse-toi cons-
ciemment à son Aide intérieur avec la force de ton amour,
dans la certitude confiante que ta prière, inspirée par l’amour,
sera écoutée et exaucée dans la vie ! Cette magie d'amour a
souvent opéré des miracles.
4. Tu es « déçue par ton mari » ? : son incapacité, ses échecs
dans la vie sont une source perpétuelle de désaccord ?
Il dépend entièrement de foi que cette mésentente s’aggra-
ve ou qu’elle se transforme en harmonie. Celui qui s’installe
dans la mésentente fait en sorte que les motifs n’en manquent
jamais. Par contre, celui qui répond par l’amour à la déception
et à la mauvaise humeur, rétablit l'harmonie dans le monde.
Ton mari est-il facilement découragé et hésitant ? Ne fais
pas écho à ses plaintes, car tu l’affaiblis encore et contribues
ainsi à l’abattre. Songe que chaque pensée se réalise concrète-
ment, efforce-toi donc de lui suggérer des pensées positives,
de lui faire prendre courage, et de l’amener à se rapprocher de
son Aide intérieur.
Pour cela, agis sur lui et sur toi-même. Dis-lui qu’il est
fort, répète-le lui sans cesse, il finira par le croire — et par
l’être ! Chacun peut devenir facilement ce qu’il est aux yeux
de ceux qui l’aiment ! Montre-lui donc que tu le crois fort et
81

capable, et il le deviendra. Tu suscites en lui l’attitude spiri-


tuelle que tu adoptes vis-à-vis de lui ou que tu affirmes pour
lui.
9. Peut-être penses-tu : « Mon mari ne m'aime plus comme
autrefois ? »
Attention ! Surveille tes pensées ! Si tu veux l’éloigner de
toi. plus sûrement, il suffit que tu continues à nourrir cette
pensée négative ! Veux-tu au contraire conserver son amour,
envoie-lui sans cesse des pensées d’amour et de confiance.
Concentre ta pensée sur le fait qu’il t’aime. Cette confiance
affirmée en pensée éveille chez lui des pensées semblables.
Regarde-le idéalement tel qu’il était au début de votre ma-
riage. Plus cette image prend vie en toi, plus rapidement il
s’y conformera inconsciemment dans la réalité.
Celui qui pense être peu aimé, c’est le plus souvent qu’il
aime trop peu lui-même ! Car s’il aimait réellement, il ne nour-
rirait pas une telle pensée, qui lui revient comme un écho de
sa propre croyance.
6. « Tout cela est bel et bon, penses-tu, si seulement il n'y
avait pas ma belle-mère ! »
Eh bien, même avec elle tu peux t’entendre si tu le veux et
si tu évites tout ce qui peut provoquer une dispute. Même
avec ta belle-mère, tu peux vivre en harmonie — il suffit que
tu envoies vers elle des pensées d’affection lorsque tu penses
à elle, ou que tu te trouves avec elle.
Si tu sais reconnaître en elle le rayon divin, si tu l’acceptes
et l’aimes en tant que mère et amie, tu te sentiras bientôt
d’accord avec elle en ton for intérieur, de même que dans la
vie réelle. Confie-toi à ton Aide intérieur ; sa Vue a une portée
plus vaste que la tienne. Exprime ton attitude intérieure en ce
qui la concerne dans ton comportement avec elle : par de pe-
tites attentions et amabilités qui traduisent ton désir d’enten-
te, et dont elle sentira qu’elles viennent du cœur. La pensée
juste a ici un pouvoir souverain. Par elle, tu peux réaliser tout
ce que tu désires vivement : la tranquillité, la paix, le bonheur
du foyer, l’harmonie, l’amour et la plénitude de vie.
7. Il est important que tu apprennes à éliminer les résistan-
ces cachées, sans vouloir changer ton époux de vive force.
82

Par exemple, si l’un des époux veux faire sentir à l’autre


son « droit de propriétaire », il suscite chez lui une résistance,
d’abord inconsciente puis finalement ouverte, parce que son
sentiment naturel de la liberté est atteint et se défend. Il en
résulte des frottements et des querelles, l’amour se change en
haine et la vie devient un enfer.
La situation change radicalement :
a) Si tu attends exclusivement de toi la transformation dé-
sirée et si tu commences à te modifier toi-même, en montrant
les bonnes dispositions que tu attends de l’autre. Suivant la
« règle d’or », les qualités que tu éveilles en toi et confirmes
dans les faits, tu les amènes par là à se manifester chez l’au-
tre. Afin d’être aimé, il faut d’abord aimer soi-même, prouver
son amour, être bienveillant, montrer de la compréhension,
être patient, tolérant, ne rien vouloir forcer, avoir toujours
confiance ;
b) Si tu vois en pensée ton époux tel que tu le souhaites, et
si tu le traites comme s’il était déjà tel que tu le désires, il n’y
a pas de méthode plus rapide pour l’amener à se modeler sur
cette image idéale que tu portes en toi ;
c) Si tu penses positivement en toutes circonstances et si
tu réagis positivement, dans le même sens que ton époux. En
prenant le meilleur côté des choses, elles tournent toujours
pour le mieux.
8. Il faut que le mariage soit tel que s’il était conclu dans le
ciel. Mais la plupart du temps il semble que le ciel soit fermé
aux époux ; et ce, parce que l’un d’eux pense avoir seul rai-
son, et qu’il veut que l’autre se conforme à ses vues.
Sans liberté, il n’est pas de ciel sur terre — encore bien
moins dans le mariage. Sans liberté, il n’est pas non plus
d’amitié, d'harmonie et d'amour. Mais le ciel est partout où
l’un veut le bonheur de l’autre comme le sien propre, où les
hommes trouvent leur bonheur les uns par les autres et les uns
avec les autres. Fais en sorte de créer partout ce bonheur.
Donne le meilleur de toi-même sans penser aussitôt à être
payé de retour. Aime ton époux tel qu’il est — dans la con-
viction que la magie d'amour opérera et vous comblera tous
deux de ses grâces.
83

Ne crois jamais que le bon droit est ton seul partage. Cher-
che toujours à te mettre à la place de l’autre et à comprendre
son point de vue. Du reste, souviens-toi ici de la « règle d’or »
du Christ, qui a une valeur éminemment pratique : « Fais
d’abord aux autres ce que tu voudrais qu’ils te fassent ! » Ce
qui signifie : Pense la paix, et tu auras la paix ! Mieux que
par des paroles, tu atteindras ton but par des pensées de con-
corde, d'harmonie et d’amour.
9. Si tes enfants sont pour toi une cause de trouble, si ton
mari t’irrite, retire-toi dans le silence et la méditation et don-
ne à ton affirmation une forme vivante :
« Mes enfants font ma joie. Leurs jeux bruyants sont un
signe de vitalité et de vivacité d’esprit. Mon mari apporte la
vie dans la maison. Mes pensées d’amour vont vers lui. Nous
ne serons que sourire l’un pour l’autre et nous nous compren-
drons tous les jours davantage.
Toutes mes obligations sont pour moi une source de forces
nouvelles. Grâce à mon Aide intérieur, tout prospère autour
de moi ».
Si, malgré tout, une querelle éclate, invoque ton Aide inté-
rieur au cours de ta méditation du soir, pour qu’il favorise
la réconciliation :
Après avoir évoqué dans le silence l’image de ton époux bien
vivante devant les yeux de ton âme, verse sur lui les flots de
ton amour. Nourris cette image de pensées d’énergie, d’har-
monie et d’union, de dévouement et de soutien. Vois comme
cette image idéale s’anime grâce au courant de ton amour,
comme elle reprend les traits de l’époux des premiers temps
de votre mariage et comme tu te sens unie intimement à elle.
Prie ton Aide intérieur de travailler à votre union nouvelle,
de faire vibrer vos âmes à l’unisson afin que renaisse une plus
belle entente et un amour plus vivace.
Dès que tu sens sourdre en toi le sentiment de l'union signe,
d’assentiment de ton Aide intérieur — dirige toutes tes pen-
sées vers ton époux en affirmant:
« L’harmonie règne entre nous deux. Je t’aime et tu m'ai-
mes. Nous nous comprendrons tous les jours davantage et se-
rons de plus en plus étroitement unis. Nous vivrons l’un par
84

l’autre et l’un pour l’autre. Chacun de nous fera toujours vo-


lontiers ce qui satisfait l’autre ; chacun de nous ne veut que
le bien de l’autre.
Ton Aide intérieur est l’allié du mien. Ensemble, ils réta-
blissent la paix, l’harmonie, l’amour et le bonheur dans notre
foyer. Je te comprends et tu me comprends. Notre Aide est
notre unique guide.
Je suis toi et tu es moi. Nous ne faisons qu’un — rien ne
peut nous séparer ».
Tu peux enfin utiliser cette affirmation sous forme de sug-
gestion, le soir avant de t’endormir. Tu seras surprise de la
rapidité avec laquelle se réalisent de telles pensées affirmati-
ves et positives.
Celui qui a fait une fois l’expérience de l'incroyable pou-
voir de la pensée, trouve toujours le moyen approprié pour
influencer le compagnon de sa vie dans le meilleur sens.
10. Encore un petit conseil, mais d’importance :
Ne manque pas de dire à ton aimé, chaque fois que l’occa-
sion s’en présente : « Je te remercie ! » « Merci, mon chéri ! »
Rien ne stimule les élans positifs, la volonté d’être bon, com-
me un petit mot de gratitude, affectueuse. Plus souvent tu ex-
primes cette gratitude, plus nombreux te seront donnés les
motifs et les occasions de le faire.
En résumé, il importe que tu fasses personnellement de ton
mieux pour faire régner l’harmonie et la paix à ton foyer en
même temps que tu laisses agir ton Aide intérieur en lequel
tu mets ta confiance. Tel est le sens de la sentence prononcée
par un Sage de l’Occident : « Let go and let God ! », c’est-à-
dire : Laisse faire et laisse Dieu agir ! Garde ta sérénité et
laisse Dieu faire ce qu’il y a à faire ! Confie-toi à ton Aide inté-
rieur, suis son inspiration — et tout ira bien !

COMMENT SE CORRIGER DE SES DÉFAUTS.

1. Les défauts que nous avons, les erreurs que nous com-
mettons, ont cet avantage de nous montrer nos défaillances et
de nous donner un enseignement. Il suffit de les évaluer avec
justesse.
85

Chacun peut commettre autant d’erreurs qu’il le veut, si


chacune lui enseigne à faire mieux la prochaine fois. Consi-
dérées ainsi, les erreurs sont aussi profitables que des succès.
Donc, ne crains pas de te tromper ! Dieu seul ne se trompe
jamais. Nous autres humains avons justement quelque chose
à gagner à chaque erreur commise — en particulier si, alliés
à nôtre Aide intérieur, nous nous laissons guider par la sûreté
de sa vision et sa volonté de nous mener au but. Prêtons donc
l'oreille à la voix intérieure au lieu d’écouter les conseils du
monde — comme le dit Grillparzer :
« Cherche toi-même à connaître tes défauts pour les corri-
ger ; car tes amis ne te les signalent pas pour ne pas te peiner
et tes ennemis se gardent de le faire parce qu’ils se réjouis-
sent de tes fautes ».
Comment ne pas retomber dans les mêmes erreurs ?
La première chose à faire est « l’examen de conscience »
du soir (avant de faire le programme des tâches du lende-
main). Tu passes en revue les pensées et les actions du jour
écoulé et tu vois en quoi ton comportement a été juste ou
erroné, en quoi tu t’es trompé ou non et tu en recherches la
cause...
Si tu as la bonne habitude de tenir le « journal » de ton ac-
tivité, note brièvement quel trait positif il conviendrait de
développer en toi pour combattre les faiblesses présentes, afin
d'augmenter tes chances de réussite.
En apprenant ainsi à dépister ses défauts et à cultiver cons-
ciemment les qualités opposées, on évite non seulement de
retomber dans les mêmes erreurs, mais on acquiert rapide-
ment les bonnes habitudes, résultat de cette discipline.
2. Un autre résultat positif de cette manière de réagir, c’est
que la prochaine fois que tu commettras une faute — et tu
en commettras aussi longtemps que tu vis ! — tu ne seras
pas fâché contre toi-même et tu ne te laisseras pas aller au
découragement. Tout au contraire, elle sera une incitation à
ne pas recommencer, à être de plus en plus conscient et po-
sitif dans tes pensées, dans tes actions et dans ta vie. Tu évi-
teras ainsi bien des erreurs dans l’avenir. Tous ceux qui ont
86

réussi savent ce que cela représente de résultats bénéfiques.


Et tu le constateras bientôt toi-même !
Un de mes amis me disait justement : « Il est vraiment
heureux qu’on puisse se corriger soi-même de ses défauts, car
les défauts coûtent cher ». En réalité, chaque défaut, chaque
vice, chaque mauvaise habitude, retient les forces créatrices,
les dirige dans un sens négatif où elles sont perdues pour
l’œuvre constructive et le progrès. Mon ami a du reste observé
avec justesse :
« Au fur et à mesure que diminue mon stock d’erreurs, mon
compte en banque augmente ».
Car l'élimination d’une mauvaise habitude libère des éner-
gies pour un but productif, élève la capacité de travail, ac-
croît les possibilités de réussite, allège les dépenses et aug-
mente le revenu.
3. La psychologie dynamique nous enseigne que les défauts,
au lieu d’être corrigés, sont aggravés par toute volonté de ré-
pression directe.
Ils ne peuvent être véritablement vaincus que par laffir-
mation constante des qualités opposées et en s’habituant à
agir comme si ces qualités et ces penchants étaient déjà ac-
quis. Par là, les forces latentes bloquées par les défauts sont
libérées et canalisées vers une issue positive et constructive.
La transformation est aisée en faisant appel à ton Aide in-
térieur et en affirmant, au cours de ta méditation, que son as-
sistance ne te manquera pas.
Dans certains cas particuliers, tu peux faire précéder cette
affirmation par une négation, mais celle-ci ne doit être utili-
sée qu’exceptionnellement, et elle doit toujours être suivie de
l’affirmation correspondante. La négation consiste à crever
l’abcès du défaut ou du vice dont tu veux te défaire, à le con-
templer avec dégoût, en prenant conscience de ses effets né-
fastes.
Prenons par exemple l’habitude de fumer ou le penchant à
l’ivrognerie :
Aussitôt que tu as reconnu une inclination fâcheuse comme
telle, et si tu as sérieusement essayé de t’en guérir, tu trouves
en toi la force de le faire. Il n’est pas de défaut que ton Aide
87

intérieur ne puisse vaincre ou transformer en qualité Oppo-


sée. Aussitôt que tu es persuadé en conscience que ton défaut
est misérable, haïssable, coûteux, et que tu réfléchis combien
ta vie serait plus belle si tu en étais délivré, ton Aide intérieur
commence à réaliser ce vœu.
Ce qui t’empêche parfois d’être débarrassé rapidement d’une
mauvaise habitude, est une pensée qui subsiste en toi : « Je
ne peux pas ». Ce « je-ne-peux-pas » est la chaîne qui te lie
à ton habitude, le mur qui te sépare de la liberté, et contre
lequel tous les efforts de volonté se heurtent en vain tant que
le « je-ne-peux-pas » barre l’accès des profondeurs de l’âme ;
au contraire, si tu veux briser cette chaîne de vive force, elle
ne fait que s’appesantir encore et se river plus étroitement à
ta chair...
« Ne résiste pas au mal ! » Tu en triomphes sans combat
si tu en détournes radicalement ta pensée et si tu cultives
consciemment et méthodiquement les qualités et habitudes
opposées.
Si le défaut est trop profondément enraciné, le changement
ne peut évidemment être soudain ; il faut que les pensées po-
sitives se fortifient peu à peu, gagnent tout le champ de la
conscience de sorte que le défaut ne puisse ressurgir des pro-
fondeurs de l’inconscient où il est tapi, et périsse faute d’ali-
ment.
Cette lente métamorphose s’opère sous l'effet de l’autosug-
gestion quotidienne du dégoût, c’est-à-dire de la négation. Les
images choisies à cet effet peuvent être aussi fortes et vulgai-
res que possible : dans ce cas la fin justifie les moyens. Com-
mence lentement à te suggestionner toi-même chaque soir, en
pensant par exemple à ta boisson préférée : |
« L’alcool ne me plaît pas ; je ne peux plus en boire. Je
l’aime de moins en moins. Je n’ai plus aucun plaisir à en boi-
re ; j’en bois de moins en moins — et bientôt je n’en boirai plus
du tout ! »
Cette formule s’applique naturellement à n’importe quelle
boisson, de même qu’au tabac, aux drogues, etc.
Lorsque par ce moyen le penchant fâcheux est affaibli, tra-
vaille positivement à l’éliminer par l'affirmation.
88

Tout d’abord, crée une représentation de plus en plus vi-


vante de ton individu libéré de son défaut, et comporte-toi
comme si effectivement tu ne l’avais jamais eu. De cette ma-
nière, tu fortifies en toi la pensée « Je peux » et elle finit par
dominer ta conscience. Aie maintenant recours au puissant
moyen de la méditation afin de conjurer le mal définitivement
et de le remplacer par un courant de pensées positives. Celles-ci
commencent par conjurer le passé.
« Je suis libéré du vice qui m’affaiblissait. Aucune impulsion
mauvaise ne peut me faire renoncer à cette liberté. Elles sont
maintenant sans pouvoir sur moi. Je vois clairement mon but
et rien ne peut m'en détourner ! »
Passe ensuite à l’affirmation absolue de ton but ou de ton
idéal
« La sobriété (ou telle autre qualité) s’affirme en moi de
jour en jour. Je deviens de plus en plus sobre. Mon Aide m'’as-
siste fidèlement et écarte les tentations de mon chemin afin que
je triomphe définitivement de ma funeste habitude. Je suis
fort, je suis joyeux, je suis libre ! Je suis fort, joyeux et li-
bre !»
Ce changement de position a des effets étonnamment rapi-
des sur un défaut ou un vice, dont on constate parfois la dis-
parition d’un jour à l’autre. On m’a cité le cas, dans une pe-
tite communauté suisse, d’un ivrogne notoire qui était abso-
lument convaincu que son penchant pour la boisson était hé-
réditaire et par conséquent indéracinable : « Dans notre fa-
mille, disait-il, il n’y a que des ivrognes ; on n’y peut rien ! »
Les autorités de la commune étaient aussi de cet avis. Mais
l’assistante sociale parvint à combattre cette suggestion néga-
tive par des affirmations réitérées. Résultat : l’ivrogne reprit
confiance en lui-même, perdit rapidement le goût de boire et
resta sobre !
Si dans un cas pareil il a été possible de venir à bout d’un
penchant invétéré par une orientation positive, combien plus
facilement tu peux réussir en ce qui te concerne.
5. « Je voudrais bien me défaire de ma mauvaise habitude,
mais je n’y parviens pas. On ne peut pas lutter contre les ha-
bitudes ! »
89

Dès l'instant où tu vois clairement la nature et la force


d’une habitude, rien n’est plus facile que de s’en défaire. Le
seul ennemi dangereux est celui dont on ignore la puissance.
On peut aisément venir à bout d’une habitude en retournant
ses propres armes contre elle.
Le germe d’une habitude est en général une pensée — le plus
souvent une pensée négative — qui surgit sous un prétexte
quelconque dans la conscience, se répète plusieurs fois et
prend ainsi de l’attrait ; puis elle se fait de plus en plus in-
sistante et se transforme en penchant, lequel devient une ha-
bitude qui fait dorénavant partie du caractère. Si on prétend
combattre cette tendance, il en résulte une lutte pénible, car
toute contrainte qu’on s’impose pour l’éliminer lui fournit de
nouvelles forces.
La psychologie dynamique nous apprend qu'aucun effort
n’est nécessaire pour arriver à cette fin. Il suffit d’utiliser le
même processus qui a donné naissance à l’habitude et de subs-
tituer à la pensée originelle une nouvelle pensée positive d’où
naîtra une nouvelle habitude. Au fur et à mesure que celle-ci se
développe et acquiert de l’énergie par l’affirmation répétée et
l’exercice, la première s’affaiblit faute d’être entretenue jus-
qu’à ce qu’elle soit complètement perdue...
Coué a donné une définition classique de ce processus :
L’habitude, dit-il, est une pensée enfoncée comme un clou
dans l’épaisseur du subconscient. À chaque coup — soit que
j'y pense, soit que je cède à l’habitude — j’enfonce le clou
davantage jusqu’à ce que sa tête soit si profondément encas-
trée que les tenailles de la volonté ne parviennent plus à la
saisir. Mais le charpentier sait ce qu’il y a lieu de faire, et
le bâtisseur d’âmes doit le savoir aussi : je prends simplement
un nouveau clou — une nouvelle pensée positive à réaliser —
que j’enfonce à la place du premier, directement sur sa tête.
Avec le marteau de l'affirmation je le fais pénétrer toujours
plus profondément, de sorte que l’ancien finit par être chasssé.
Le nouveau clou de la bonne habitude est maintenant bien
installé à la place de l’autre.
Le processus psychologique dont il s’agit ici peut durer de
une à huit semaines, suivant l'intensité de l'affirmation et
90

l’assistance donnée par l’Aide intérieur — et ce, quel que soit


le défaut ou l’habitude dont tu veuilles te défaire. Cette mé-
thode a l’avantage de ne pas laisser place au sentiment de
culpabilité qui accompagne en général la prise de conscience
d’une faiblesse ; elle donne au contraire l’impression récon-
fortante et salutaire de progresser et de devenir plus énergi-
que, en même temps qu’elle libère l’âme et la purifie.

COMMENT VAINCRE L’HOSTILITÉ DANS LE MONDE.

1. Il importe d’abord de voir clairement comment sortir du


cycle infernal de la haine et entrer dans la voie de la libéra-
tion indiquée par la psychologie dynamique :
Aussi longtemps que tu nourris des sentiments d’aversion de
haine ou d’hostilité, tu es en attitude de résistance, donc en
état de tension. Et aussi longtemps que tu es contracté, tu ne
peux trouver le repos ni la paix — ni avec toi-même ni avec
le monde qui t’entoure.
« Ne résiste pas au mal ! » conseille le Christ, le divin pas-
teur des âmes. « Triomphe par la non-résistance ! » enseigne
pareiïllement Gandhi.
Ne plus résister signifie se décontracter. Se décontracter si-
gnifie entrer dans la paix, être d’accord avec soi-même. Pos-
séder l’unité intérieure signifie créer l’harmonie autour de soi
et mettre fin aux hostilités. Celui qui reste détendu reste cal-
me et celui qui reste calme conserve l’avantage.
Tu peux mettre fin à une hostilité qui te fait souffrir parce
que c’est en toi qu’elle doit d’abord être éliminée
Rentre profondément en toi-même : tu as l'impression que
l’homme que tu hais est un obstacle à ton bonheur. Là est la
racine du mal : la représentation négative que tu as de cet
homme ; elle fait de toi un aimant qui attire ce que tu vou-
drais éviter — et ce d’autant plus fortement que ton animo-
sité et ton opposition sont plus marquées.
L'amour crée un lien heureux avec l’être aimé ; la haine
nous enchaîne douloureusement à l’homme haï, suscite le mé-
contentement intérieur et des conflits avec l'entourage. Elle
est un obstacle à ton épanouissement, à ta tranquillité, à ton
91

progrès. Ton énergie créatrice se perd en des voies négatives


et produit du mal au lieu de produire du contentement.
Ainsi ta haine fait de toi un aimant de malheur, ce dont
l’objet de cette haïne se réjouirait s’il le savait. Dans ta pen-
sée, tu charges cet homme de la responsabilité de tes échecs
au lieu de reconnaître que leur cause réside dans ton mental
faussement orienté.
Que faire ?
Apprends à aimer, au lieu de souffrir ! Apprends à aimer
ce que tu détestais — et tu transformes les forces négatives en
énergies positives, tu te fraies la voie vers le bonheur. Réagis
positivement, même s’il t’en coûte tout d’abord, et reste po-
sitif, même si l’adversaire ne répond pas aussitôt positive-
ment — tu constateras le changement qui s’opère dans ta vie
et ton entourage.
2. Peut-être peux-tu maintenant voir plus loin dans l’uni-
vers des causes cachées :
Quand tu hais un homme, tu lui donnes un pouvoir sur toi,
sur ton humeur, ton sommeil, ton appétit, ta santé, ton bon-
heur ! La haine porte préjudice à celui qui haïit plus qu’à l’ob-
jet de sa haine, ce qui représente un plaisir coûteux. Chaque
impulsion de haine te rive plus fortement à celui que tu hais
— sans parler de la tension artérielle, des troubles du cœur,
des insomnies qu’elle entraîne.
En conséquence, tu ne saurais rien faire de plus sage que de
te libérer de ce sentiment erroné et de remplacer par une pen-
sée d’affection chaque pensée d’hostilité aussitôt qu’elle sur-
git. Fais-le d’abord comme une expérience, puis par inclina-
tion et finalement, par habitude. C’est là le premier comman-
dement de toute hygiène de l’âme et le plus sûr moyen de
faire disparaître la haine de l’univers, sans combat et sans
parole. À mesure que tu te libères de tes sentiments d’hosti-
lité, tu dénoues aussi le lien douloureux qui t’attachait à
l’être haï.
S'il ne t'est pas possible d’aimer ton ennemi sur-le-champ
—— ainsi que le recommande le Christ — tu dois lui pardonner
pour l’amour de ton propre bonheur. Ce pardon accordé du
92

fond du cœur te libère intérieurement et te rend disponible


pour aller vers d’autres devoirs.
Si tu parviens peu à peu, non seulement à pardonner et à
oublier, mais encore à rayonner vers ton ancien ennemi des
pensées de bonté et d'amour, et enfin à te réconcilier avec lui,
tu auras transformé ce qui était jusqu'ici un obstacle à ton
bonheur en un élément actif de ce même bonheur, tu auras
remis dans le bon courant des forces stagnantes, et opéré un
« changement de clé >» dans le mécanisme du destin, dont la
conséquence sera une amélioration visible des circonstances
extérieures.
Ce ne sont pas là de pieux mensonges mais des observations
positives reposant sur les lois de la psychologie dynamique.
Pourquoi n’essaieraies-tu pas de les mettre une fois en prati-
que ?
3. Pardonner et oublier le tort qu’on a subi ne suffit pas.
Tu peux faire un pas de plus pour abolir la haine, te purifier
de son poison, harmoniser ta vie intérieure et ta vie extérieu-
re, afin de pouvoir te consacrer à des tâches plus élevées et
plus proches de ton idéal. Plus tu te donnes de tout cœur à
ce nouvel idéal, plus rapidement s’effacent de ta vie les mor-
tifications et déboires subis. Ta vie prend une nouvelle orien-
tation vers la joie et le bonheur alors que s’évanouissent les
ombres de la haine et de la souffrance.
4. Un moyen plus sûr encore pour te libérer de la haine et
de ses tourments et de remettre la cause à ton Aide intérieur,
qui sait mieux que toi ce qui est juste ou injuste, — pour
qu’il rétablisse l’équilibre et l’harmonie.
Si tu ne songes plus à l’objet de ta querelle, parce qu’au
cours de ta méditation, tu l’as confié à ton « avocat secret »,
tu peux être certain que, quoi qu’il arrive, il aura fait le né-
cessaire pour régler les choses au mieux de ton intérêt.
Cette transposition des sentiments haineux en confiance
fervente envers l’Aide intérieur opère aussi un revirement
heureux dans l’âme et la destinée, dont les conséquences sont
de t’arracher au cercle vicieux de l’hostilité et de favoriser ton
avancement. Si tu en fais l’expérience, tu verras bientôt à quel
point tu as agi pour ton propre bien.
93

5. Encore un simple moyen que t'offre la psychologie dyna-


mique pour t'aider toi-même :
Au lieu de te creuser l’esprit sur les causes et les suites de
ta querelle, et chaque fois que tu es tenté de le faire, tourne
le disque de ta pensée de 180°, passe de l’ombre à la lumière
et évoque des souvenirs heureux, ou pense à une joie que tu
ménages à quelqu'un.
Cherche toutes les occasions de te réjouir ou de répandre
la joie autour de toi. Rien ne t’immunisera davantage contre
les pensées d’hostilité ou de souffrance, que l’habitude de
créer tous les jours une joie nouvelle. Suis le conseil de Nietzs-
che”
« Depuis que l’homme existe, il s’est peu réjoui. Apprenons
à nous réjouir, nous oublierons vite de faire du mal aux au-
tres et de nous souvenir du mal ».
« Se souvenir du mal >» — voilà l’origine du mal, que tu
peux détruire dans la racine en t’exerçant à penser à la joie,
à accueillir toutes les joies et à dispenser des joies autour de
toi.
Il suffit de s’entraîner quelque temps à cet exercice pour
que le baromètre de l’âme marque le « beau temps » et la bonne
humeur et que l’harmonie intérieure résultant de cette habi-
tude s’épanouisse en harmonie générale avec l’entourage et
toute la vie.
6. Essaie ensuite de sourire et de rire de tout cœur le plus
souvent possible. Tâche de sourire et de rire de ce qui t’irri-
tait auparavant — même s’il t’en coûte un peu au début. Cette
« difficulté » s’atténue avec l’exercice, et tu découvres fina-
lement, avec quelle facilité tu laisses derrière toi ce dont tu
as eu la force de sourire, et qui ne parvient même plus à t’é-
mouvoir.
Comment cela se fait-il ?
A chaque mouvement positif de ton âme, l’Aide intérieur
répond en te chargeant de nouvelles forces et en te montrant
de nouvelles possibilités de bonheur. En conséquence, tu t'é-
lèves peu à peu du climat de malaise, de mécontentement qui
était le tien, dans la région ensoleillée de la vie, où parfois
94

il t'est donné de sentir de la manière la plus étonnante la


main secourable de l’Aide intérieur.
7. Et maintenant tu es certainement à même de compren-
dre une méthode plus efficace :
Le fait que chacun devient ce qu’il pense, et reçoit en re-
tour ce qui émane de lui, est indiqué dans cette maxime es-
sentielle du Christ : « Fais auparavant aux autres ce que tu
voudrais qu’il te soit fait ! »
Si tu veux qu’un autre pense du bien de toi, envoie-lui d’a-
bord de bonnes pensées. Sois disposé au pardon et à l’amitié
si tu veux rencontrer la bienveillance et l’amitié. Pense la paix
et tu auras la paix. La pensée est un boomerang — qui re-
vient vers celui qui l’a lancé.
Songe également que chaque homme possède un Aide inté-
rieur qui réagit à tes pensées et à tes sentiments les plus se-
crets et lui inspire à ton égard aversion ou inclination, sui-
vant ta propre attitude. D’où ces sentiments de sympathie ou
d’antipathie qui se manifestent spontanément en présence
d’une autre personne. En conséquence, surveille tes pensées
et ne pense que ce que tu désires voir réalisé en toi-même ou
chez d’autres ! »
Mulford a formulé ainsi le commandement de la Règle
d'Or : « Celui qui aide les autres sera secouru ; de tous cô-
tés, il recevra en retour aide et assistance ».
On peut porter cette Règle d’or sur un plan plus élevé en
disant :
Essaie de voir chaque être humain tel qu’il est en réalité
aux yeux de son Aide intérieur — et non seulement regarde-le
ainsi mais traite-le en conséquence.
Cela signifie que tu dois aimer l’homme que tu haïssais
comme il est aimé par son Aide intérieur, lui pardonner ce que
tu désires qu’il te soit pardonné, l’assister là où tu lui as sus-
cité des embûches — et suivant la loi de réciprocité de la Règle
d’or, tu recevras en retour sympathie et assistance.
Si tu vis en bonne entente avec ton Aide intérieur, tu ne
peux plus être l’ennemi de personne. De même que l’amour
abolit la souffrance, l’alliance avec l’Aide intime fait cesser
toute division et toute discorde. Pratiquement, ce changement
95

d’attitude s’opère dans la méditation grâce à l'affirmation


suivante :
« Je t’aime, car nous sommes animés tous deux de la même
vie divine. De moi s’échappent des ondes de bonté, de sympa-
thie, d'harmonie et d’amour. L’Aide intérieur agit en toi com-
me en moi ; il transforme tout en harmonie. Je suis force,
amour, unité. Nous ne faisons qu’un ! »
Envoie vers l’autre des pensées d’amour et de confiance sur
les ondes divines qui vibrent aussi en lui. Eprouve-toi uni à
ton Aide intérieur et laisse-lui approfondir l'Unité dans ta
conscience. Tu sens comme l’harmonie progresse, comme
l’amour s’épanouit. Tu as vaincu la haine et le mal — par
l'amour.

COMMENT SE FAIRE DES AMIS.

1. Se faire des amis et les retenir durablement est chose


facile si nous savons que suivant la Règle d’or, nous éveillons
chez les autres les sentiments que nous leur manifestons. Pour
se faire des amis il faut avoir des dispositions amicales, telle
est la simple méthode qu’enseigne la psychologie dynamique.
Ces dispositions sont innées chez toi comme chez tous les
êtres humains. Tout être vivant est « attractif » de nature,
pour autant que ce pouvoir d’attraction n’est pas neutralisé
par son comportement et ses pensées négatives.
Suivant la règle énoncée plus haut, il faut donc pour gagner
des amis, que tu sois capable d’être toi-même un ami, et
prendre envers les autres l’attitude susceptible de les attirer
vers toi : avoir de la bienveillance pour eux, leur manifester
de l'intérêt, bref, les aimer.
Si tu es disposé négativement, pessimiste, grognon, égoïste,
jaloux, mesquin, vindicatif, envieux, indifférent, tu éloignes
de toi les hommes, si courtoises que soient tes manières à
leur égard. L’Aide intérieur de chacun perçoit exactement la
nature réelle de tes sentiments — et suscite en lui une réac-
tion correspondante.
Plus tu éprouves d'amour et en donnes autour de toi, plus
la sympathie afflue vers toi. Mieux tu es disposé à admettre
96

les autres tels qu’ils sont, mieux les autres sont prêts à t’ad-
mettre tel que tu es.
Qui pense à un autre constate qu’au même instant cet autre
pense à lui ; car aucune pensée ne reste sans réponse, pour
le bien comme pour le mal.
Celui qui pense surtout à lui-même, se heurte toujours à
l’hostilité de son entourage, car l’Aiïde intérieur de chaque
être humain connaît aussitôt la nature de tes sentiments. La
fleur de l’amitié ne peut s’épanouir dans les contacts humains
qu'entre les êtres disposés à la cultiver. Et pour que le contact
s’établisse, il est nécessaire que l’égoïste surmonte son senti-
ment d’infériorité, qu’il apprenne d’abord à être bon pour lui-
même, à se faire un ami de son Aide intérieur.
2. Le philanthrope et psychologue Coué a formulé cette loi
d’une manière frappante
« L’altruiste trouve, sans le chercher, ce que l’égoïste cher-
che sans le trouver ».
Pourquoi ? Parce que l’altruiste s’intéresse aux autres à leur
mieux-être, à leurs désirs, leurs espoirs, leurs penchants, à
leurs marottes même, à leurs pensées et projets ; il prend part
aux vicissitudes de leur existence pour leur venir en aide en
cas de besoin. De ce fait, les autres s’ouvrent à lui, l’estiment
et l’aiment, partagent avec lui leurs joies et leur bonheur.
Aussi l’altruiste trouve toujours des amis, spontanément
disposés à lui être agréable et à lui procurer des satisfactions.
La Règle d’or pour se faire des amis peut se traduire ainsi :
« Comporte-toi en ami vis-à-vis des autres — et tu auras
autant d'amis que tu voudras ! »
Cette règle est aussi valable à rebours ; montre-toi distant
et hostile autour de toi — et tu ne rencontreras que des enne-
mis !
Où se trouve le secret ?
On peut serrer la question de plus près en disant : Tout dé-
pend du fait que tu es donneur ou preneur :
Celui qui veut seulement prendre et avoir, est doué de ma-
gnétisme négatif. Ne s'intéressant pas aux autres, il n’inté-
resse personne et n’a pas de vrais amis.
Celui qui donne volontiers, celui qui « prend part », est
97

doué de magnétisme positif. Parce qu’il s’intéresse de façon


vivante à tout ce qui touche les autres, il attire à lui la sympa-
thie et l’amitié et trouve des amis partout.
Nulle part dans l’univers on n’a rien gratuitement. Partout
il faut donner pour recevoir. Mais finalement tu ne devrais pas
trouver cela difficile, car, ce que tu désires t’appartient déjà;
tu dois seulement rendre la monnaie ; tu dois, en donnant et
en partageant, faire circuler cette richesse qui est tienne. Tu
dois faire rayonner autour de toi ta lumière intérieure, mani-
fester et prouver tes dispositions joyeuses et amicales, pour
recevoir en réponse une plénitude de joie et d’amitié, laquelle
est toujours là à ta disposition et n’attend que d’être sollicitée
par la justesse de ton attitude.
Telle est la méthode pour que les nombreux amis « en puis-
sance » que tu possèdes sans le savoir, soient « activés » et
viennent à ta rencontre. T'out autour de toi des amis attendent
seulement que tu leur tendes la main !
3. Tu n’as pas confiance en toi ? Alors ton Aïde intérieur
peut faire le premier pas et attirer à toi les amis que tu dé-
sires avoir tout particulièrement.
I1 le fera volontiers si tu as déjà su t’en faire un ami, car il
se réjouit de rapprocher les êtres qui ont des affinités entre
eux. Retire-toi dans le silence, livre-toi à la méditation, pense
à ton amitié, à ton union avec ton Aide intérieur. Ouvre-lui
ton cœur plein du désir secret d’avoir tel ou tel ami :
« Toi, mon Aide intérieur, tu me donnes le pouvoir de
ravonner autour de moi l’amour et la sympathie qui attire les
autres. Tu m’aides à gagner ceux avec qui je peux nouer une
amitié intime et durable. Tu les places sur mon chemin et fais
en sorte que dès le premier instant de notre rencontre, nous
sachions que nous vibrons à l’unisson et que nous nous ap-
partenons l’un à l’autre. Je te remercie de ton assistance et
de ta direction ! »
Répète cette affirmation aussi souvent que possible en ton
for intérieur, et sens comme le soleil magnétique de la sympa-
thie monte en toi de jour en jour, de sorte que tu ne peux faire
autrement que de le faire resplendir au dehors, d'exprimer cette
sympathie par ton comportement et tes actions et te montrer
98

amical envers les autres. Le moment n’est pas loin où les hom-
mes viendront d'eux-mêmes vers toi, rechercheront ton amitié
— et d'autant plus ouvertement que tu as mis plus de con-
fiance en ton Aide intérieur et que tu as obéi à ses sugges-
tions.
Lorsque ce soleil commence à briller en ton âme, les êtres
autour de toi se tournent vers toi, le cœur ouvert. Lorsque tes
nouvelles dispositions affectueuses et rayonnantes ont provo-
qué cet « héliotropisme psychique » propre à toute âme hu-
maine, les forces de ton Aide — centre de l’aspiration à l’union
d'amour — s’éveillent en toi, et dès lors tu n’auras plus à te
plaindre de manquer d’amis.
Ta nouvelle attitude a opéré ce miracle que l’Aide demeu-
rant en l’ami souhaité s’accorde avec le tien pour que, tôt ou
tard, vos destinées soient orientées sur des voies communes.
Dès l'instant où ton guide secret a mis les événements en mar-
che, tu n’as plus rien d’autre à faire qu’à tendre la main à
celui qui vient à toi afin de sceller le pacte d’amitié préparé
dans le secret des âmes et à lui imprimer l’élan de la durée
par la justesse de ton comportement et de tes actions.

TROIS MOYENS DE VAINCRE LA PEUR.

Nombreux sont les hommes affligés de complexes neuroti-


ques d’angoisse et de crainte : ils se sentent plus ou moins
toute leur vie opprimés et oppressés, fautifs et menacés — en
conséquence d’une éducation mal comprise par les parents
ou les maîtres et ils éprouvent le vif désir d’être consolés, en-
couragés ; ils aspirent à la force, à la joie, à trouver un appui.
Pour tous il y a un moyen de sortir de cet état, car l'Esprit
vivant ne leur demande nullement de craindre la vie, de se sen-
tir petits, humiliés ; il leur demande au contraire de se re-
connaître et de s’affirmer comme ses enfants, et comme tels
héritiers et possesseurs de toutes les joies et richesses de la
vie. La possibilité de prendre cette attitude et de vivre sans
crainte, libres et heureux, leur est offerte par la suprême ins-
tance qui siège en eux-mêmes, que je nomme |’ « Aide inté-
99

rieur » et qui habite en chacun de nous comme garant de notre


sécurité.
La crainte est la source de maux innombrables. Elle te pa-
ralyse, retient toujours ton élan, tarit tes forces et empêche
le parfait déploiement de tes possibilités créatrices. C’est pour-
quoi il est nécessaire de fe libérer de toute crainte devant les
événements, les choses et les hommes.
La voie est celle-ci
1. Je suis libre et sans peur !
Reconnais d’abord qu’il n’est rien que tu doives redouter.
Tu es un être immortel et protégé par la force de l’Aide inté-
rieur contre tout danger — à l’exception de ceux auxquels tu
donnes pouvoir sur toi par tes pensées négatives et craintives.
Quelqu'un a dit que « le pessimiste ne peut réussir en
rien ». Il en va autrement de l’optimiste : où qu’il regarde il
voit partout soleil et succès. Pour lui, les obstacles sont faits
pour être surmontés. Sa confiance en ses propres forces est le
véhicule qui le porte partout. Ce qu’il pense se réalise.
Reconnais ensuite ceci : « Chacun est l’artisan de son ave-
nir. Je suis moi-même l'inspirateur de mon découragement ;
c’est donc moi qui peux le vaincre — par un retournement de
mes pensées. Chaque calamité n’a que l’importance que je lui
attribue ; si je la vois petite, elle est petite. Que je pense sans
cesse à la force qui est en moi, et toute crainte s’évanouit, se
réduit au néant ! »
Tes pensées d’appréhension te maintiennent dans un climat
pesant et t’alourdissent. Tes pensées de force te relient à l’é-
nergie cosmique de l’Aïde intérieur. Reconnaïis que tu as en
mains le gouvernail de ton destin, que par ta pensée tu peux
le manœuvrer vers le courant de la peur ou vers celui de la
force !
Ce qui te terrasse et t’affaiblit, ce ne sont ni les choses, ni
les événements, ni les hommes : ce sont les pensées que tu y
attaches. Rien n’est décisif dans un événement, mais seulement
ce que tu en fais dans ta pensée. Ne fais donc pas l’avenir
pire qu’il n’est, fais-le meilleur qu’il ne paraît, en te disant :
« J’arriverai à mes fins ! Ce n’est pas la pire chose qui pour-
100

rait m’atteindre. Donc, à l’ouvrage ! Finissons-en. Il peut ce-


lui qui pense pouvoir ».
Celui qui dans sa pensée se voit maître d’une difficulté l’a
déjà à moitié surmontée.
Plus tard, tu riras certainement de tes craintes passées ?
Pourquoi ne pas le faire tout de suite ? Le mal n’en serait pas
plus grand — au contraire, tu le réduis ainsi à des propor-
tions si infimes que tu te demandes en quoi il consistait !
Une maison peut paraître laide vue sur le derrière, mais
elle est faite pour être vue de la façade. II en est de même
de tes ennuis : tu vois trop le mauvais côté des choses au lieu
de tourner l’obstacle et de regarder du côté plaisant — du
côté profitable.
Réfléchis : ce qu’une affaire a de fâcheux n’est pas toute
l’affaire, et tout l’art de vivre consiste à regarder toujours la
facade ensoleillée des choses et à l’affirmer avec persévérance.
2. Il peut celui qui pense pouvoir !
Ce que tu as à faire ensuite est de te décider à ne jamais
plus penser ni dire : « Je ne peux pas ! », mais au contraire
« Je peux ! >» En d’autres termes :
Aussitôt qu’une pensée d’appréhension surgit en toi, chas-
se-là immédiatement et tourne-toi vers des images joyeuses et
réconfortantes ; ce que tu redoutes perdra de son pouvoir sur
toi.
Si les hommes étaient persuadés que la crainte attire rapi-
dement l’objet redouté, ils se garderaient de tout sentiment
d’appréhension. As-tu remarqué que les personnes qui crai-
gnent d’être trompées le sont effectivement, alors que les au-
tres reçoivent toujours des preuves de bon vouloir et d’ami-
tié ? Ce propos s’applique ici aussi : tu deviens ce que tu pen-
ses. Tu attires ce que tu attends. Il ne t’arrive rien que selon
ta croyance.
Essaie de soulever un poids moyen en te disant : « Je ne
peux pas. Je n’ai pas la force ! » et tu verras quel effort il te
faut faire, et si tu as de l’imagination, tu n’y parviendras mé-
me pas. Prends le même poids, en te disant : « Je peux ! C’est
facile, pas la peine d’en parler ! » Tu seras étonné de la légè-
101

reté de l’effort à fournir et tu ne douteras pas de pouvoir sou-


lever un poids double de celui-là. Affirme donc ton courage !
Pense positivement !
Ne regarde pas que les ombres du tableau, mais réfléchis
que s’il y a de l’ombre, c’est que le soleil brille. Ne t’attarde
pas dans les ténèbres, regarde vers la clarté, va vers le soleil.
Reconnais que chaque chose est telle que tu la vois. Pour le
pessimiste, le ciel lui-même devient un enfer ; mais celui qui
dit oui à tout transforme l’enfer en paradis !…
La crainte a sa source dans l’ignorance : tu redoutes un dan-
ger parce que tu n’en connais pas l’étendue. Un bruit te fait
peur parce que tu n’en saisis pas l’origine. La connaissance
des causes est la fin de l’angoisse. Le savoir tue la crainte. Il
existe évidemment des choses et des circonstances qui ne sont
pas à la portée de ta connaissance et ta crainte subsiste. Mais
ton Aide intérieur possède cette connaissance qui peut te li-
bérer de la peur. Tourne-toi vers lui et fais-lui part de tes an-
goisses.…
Déjà par le fait seul que tu as su trouver des mots pour
exprimer tes appréhensions confuses, le fantôme de tes inquié-
tudes a perdu de sa consistance. C’est ce que veut dire ce pro-
pos de Nietzsche : « Ce pour quoi nous possédons des mots
est déjà dépassé ». Car la peur ne supporte pas la clarté. Aussi
laisse à ton Aide intérieur le soin de clarifier la question en
même temps que tu lui exposes le sujet de ton tourment. C’est
déjà une manière de t’en libérer...
Tu éprouves déjà l’intervention de l’Aïde secret. C’est le
rayon lumineux de la vision intérieure qui dissipe les épaisses
nuées de l’angoisse, met fin à la « nuit obscure de l’âme », abo-
lit la méfiance envers soi-même, ce sentiment d’être le « souf-
fre-douleur du destin », et fait germer en toi la conscience
heureuse d’être enfin en paix avec toi-même, d’avoir retrouvé
ton unité, et de posséder la force de dominer ta vie.
Tout cela est possible avec l’assistance de l’Aide. Prends
donc l’habitude de te confier à lui au lieu de chercher du se-
cours au dehors. Sois convaincu que pour le croyant, pour ce-
lui qui sait dire « oui », toutes choses concourent à son bien.
La confiance en l’Aide intérieur n’est jamais déçue. Envoie-
5 102

lui sans cesse des pensées de confiance, de gratitude et d’a-


mour. Il n’y a pas de meilleur placement que les bonnes pen-
sées ; elles rapportent plus de mille pour cent !
Tous les grands hommes ont su développer la puissance des
pensées justes et de l'affirmation. Et parce qu’ils ont su dire
« oui » à tout, tout a été pour eux un échelon vers le triom-
phe.
L’affirmation suscite la force d’accomplir ce qui est affir-
mé. Fais-en une fois l’expérience : toute crainte s’évanouit si
tu sais te détendre, suivant la méthode indiquée plus haut, et
si tu cherches dans la méditation à t’unir à ton Aide intérieur.
Au sortir de la méditation, tu te sens allégé, libre et fort ; tu as
cette certitude : « Rien ne peut m’atteindre, car je suis uni
à l’Aïde intérieur ! »
3. Je suis uni à l’Aide intérieur.
Je connais un homme qui écarte tout sentiment de crainte
avec cette pensée de Mulford : « Ce qui ne peut m'’abattre me
rend plus fort ! » Je crois que cette pensée peut t'aider pa-
reillement. Médite-la, grave-la dans ton esprit, inscris-la au-
dessus de ta table de travail.
Afin de bannir définitivement toute appréhension, prends
l'habitude d’affirmer, au cours de ta méditation du soir :
« Je suis calme, courageux et libre ! Toi, mon Aïde inté-
rieur, tu me remplis de confiance, d'assurance, d’amour et
d'harmonie. Je me sens libre, joyeux et fort. Je suis libre et
en sécurité dans ton asile. Je suis libre ! »
Si tu prends l’habitude, à chaque mouvement de crainte ou
d’appréhension, de rechercher aussitôt, dans le silence, la pré-
sence de l’Aide intérieur et la source de tes forces secrètes,
ces impulsions se feront de plus en plus faibles et tu marche-
ras d’un pas allègre à travers l’existence.
Ton mode de penser, de sentir, de vouloir et d’agir devien-
dra finalement l'expression de ton affirmation totale :
« Intimement uni à toi mon Aide intérieur, je suis plus fort
que toutes les circonstances. Je me sais en sécurité sous ta
protection et guidé par toi. Je suis indépendant des conditions
extérieures, des choses et des hommes. Tu m’assistes et grâce
103

à toi, tout obstacle devient un stimulant. Ta force est ma for-


ce. Ta suprématie fait ma supériorité. Tu fais tout réussir
pour moi et tourner toutes choses à mon avantage ! »

COMMENT FAIRE FACE AU DANGER.

1. L'expérience montre qu’il y a beaucoup moins de chances


pour qu’un danger redouté se produise que pour le contraire.
Faisons le calcul de cette probabilité : 3
Lorsque tu appréhendes un certain danger, réfléchis au
nombre de jours que tu as déjà vécus, si tu as la cinquantai-
ne : plus de 18.000. Et combien de fois t’es-tu trouvé déjà en
face d’un danger semblable ? Deux fois peut-être ? Cela re-
présente donc une probabilité de 1 sur 9.000, pour qu'il se re:
produise. Ce n’est pas la peine de t’émouvoir.
Du reste, ta crainte te semblera absolument sans objet si
tu vas jusqu’au fond des choses, si tu analyses cet objet, si
tu pèses exactement les motifs de ton inquiétude, et en consé-
quence, si tu vois ce que tu peux faire pour parer au danger
redouté, et si tu le fais.
2. Dans tout danger, ce qu’il y a de plus dangereux est l’an-
goisse qui t’étreint, oblitère ta vision, t’empêche de réfléchir
sainement et te pousse à faire le contraire de ce qui serait
raisonnable.
Tu peux résoudre cette tension née de l’angoisse grâce à la
méthode d’auto-assistance mentale indiquée par W. H. Car-
rier et recommandée par Carnegie. Elle se compose de trois
points :
1) Analyse la situation objectivement et honnêtement, pour
voir clairement ce qui arriverait dans l’hypothèse la plus dé-
favorable.
2) Lorsque tu as ainsi envisagé le pire, acceptes-en l’éven-
tualité, si c’est nécessaire. Cette décision a pour effet immé-
diat de te soulager et de te libérer de l’angoisse. Elle te donne
aussi la force de faire ce qui suit :
3) Une fois ton calme reconquis, consacre ton temps et tes
forces à essayer de parer autant que possible à la pire éven-
tualité que tu as acceptée en pensée, pour en tirer le meilleur
parti.
104 -

L’échappatoire que tu n’étais pas en mesure de reconnaître


dans le trouble de ton anxiété, tu peux la découvrir mainte-
nant que tu as repris possession de toi. Et si tu marches réso-
lument dans cette voie, tu réussiras à vaincre la difficulté et
à trouver une solution avantageuse de ton problème.
Lorsque l’angoisse ne trouble plus la vision des choses et ne
paralyse pas les forces, l’énergie nécessaire est libérée pour
trouver une issue et bannir le danger.
3. Tu as certainement entendu parler de malades gravement
atteints qui, lorsque le médecin leur a assigné en quelque sor-
te une date fatale, cessent soudain d’être angoissés, jettent
leurs soucis par-dessus bord, ne s’émeuvent plus de rien, et
ne songent plus qu’à vivre aussi bien que possible les jours
qui leur sont comptés, — ce qui a pour effet inattendu qu’à
partir de ce moment, ils recouvrent la santé et qu’au grand
étonnement de leur médecin, ils sont en mesure de reprendre
leur activité le jour prévu peut-être pour leur mort.
Que s’est-il passé ?
Dès l'instant où ils ont accepté le pire, leur angoisse a cessé,
et par conséquent, ils sont décontractés psychiquement et phy-
siquement, purifiés et libérés. Leurs forces secrètes paraly-
sées par l’appréhension de la mort, sont entrées de nouveau
en activité et ont travaillé à leur guérison.
Fu peux tirer une leçon de cet exemple :
Lorsque tu commences à regarder fixement le danger —
comme la souris hypnotisée par le serpent — que tu sens tes
genoux fléchir et l’angoisse te serrer à la gorge, laisse-toi aller:
détends-toi, ne t’occupe plus de rien, retire-toi en toi-même et
réfugie-toi auprès de ton Aide intérieur, en le priant de dé-
tourner de toi ce danger. Dis-lui ce qui te tourmente et laisse-
lui trouver la solution.
Tu éprouveras comme la méditation suffit déjà à desserrer
l’étreinte de l’angoisse, à te remplir de sérénité et de courage.
Tu verras ensuite le danger s'éloigner et disparaître si tu te
places sans réserve sous la protection de ton Aïde, en lui ex-
primant ta confiance absolue et ta gratitude pour son assistan-
ce.
La solution se présentera d’elle-même : soit par la décou-
105

verte de la seule issue possible, soit par une circonstance heu-


reuse et imprévue, soit parce que tu fais instinctivement l’ac-
tion opportune, soit encore, parce que l’intervention de l’Aide
intérieur a modifié la situation et paré au danger. En tous
cas, dès l’instant où tu t’abandonnes avec une confiance to-
taleà ton Aïde intérieur, tu es libéré de tout souci et à l’abri
de la menace.
À l'issue de ta méditation, tu peux retourner à ta vie quo-
tidienne et à tes devoirs immédiats, avec la certitude que tout
sera éclairci et remis en ordre par la voie intérieure, que le
danger est passé et que rien ne peut t’arriver de néfaste. Si ta
confiance est donnée sans réserve à ton Aide intérieur, tu te
sentiras glisser aisément sur le chemin de ta vie, comme en
rêve on flotte sans péril au-dessus des abîmes et des écueils.
Quand il était en présence d’un danger ou de difficultés, un
écrivain connu aimait à faire appel à sa « romanité intérieu-
re », à ses forces secrètes et à sa suprématie :
« Lorsque Annibal fut parvenu aux portes de Rome, et som-
ma la ville assiégée de se rendre, les citoyens de Rome mirent
aux enchères le territoire occupé par l'ennemi. Ils étaient si
certains de la défaite d’Annibal que ce territoire atteint un
prix plus élevé qu'auparavant.
En ce moment, l'ennemi est aussi à la porte de ma vie et at-
tend que je me rende. Mais, tel les citoyens de Rome, je me
sais plus fort que toutes les puissances extérieures. Je suis sûr
de moi et d’accord avec moi-même et grâce à cette supériorité
j'aurai bientôt reconquis le territoire occupé par l'ennemi.
La même volonté inébranlable de vaincre, le même esprit
qui animait les romains et les mena à la victoire vit en moi.
En moi est la force qui me rend sans cesse plus fort que ce
qui me menace. Je triomphe et domine la situation. J’accroche
la victoire à mes talons. Elle est dans mon camp ! »
Va, et fais de même !

COMMENT SE DÉLIVRER DE LA RANCUNE.

1. Il est un obstacle secret qui mine sourdement notre santé


et notre bien-être moral, c’est un ressentiment non liquidé
106

que nous nourrissons en notre cœur et dont nous ne parve-


nons pas à nous défaire.
Chaque fois que nous nous raidissons dans une attitude
de bouderie — que ce soit contre un parent ou un étranger —
les effets s’en font sentir sur notre tension artérielle et en
général sur la bonne marche de nos fonctions. Certains trou-
bles nerveux, ou cardiaques, certaines douleurs d’estomac se
révèlent, à l’analyse, comme le reliquat d’un état permanent de
rancune et disparaissent en même temps que celle-ci.
Ce sentiment perpétuel de rancune est comme un grain de
sable dans les rouages compliqués de l’organisme psycho-so-
matique, et provoque plus de troubles que la cause de la ran-
cune ne mérite d'attention.
Comment surmonter le ressentiment et éviter ses consé-
quences fâcheuses ?
Le premier moyen et le plus efficace est l’amour :
Aussitôt que tu sens monter en toi une impulsion de ran-
cune, de colère ou d’emportement, remplace-la par une pensée
d'amour et agis comme si tu éprouvais de l’amour au lieu
d’aversion — et lorsque tu auras opéré plusieurs fois cette
substitution, tu t’apercevras qu’elle a les plus heureux effets
sur ton état physique et moral.
Lorsque le Christ guérissait un malade, il le renvoyait sou-
vent avec cette exhortation : « Va et ne pèche plus ! », c’est-
à-dire ne pèche plus contre toi ni contre ton prochain, n’ad-
mets plus en toi les poisons de la haine et de la rancune,
aime au contraire, car l’amour abolit la souffrance et méta-
morphose tout en bien.
2. Le second moyen est de te refuser à accueillir les senti-
ments de rancune :
Ne t’occupe ni de ce que fait ton voisin, ni de son attitude
à ton égard. Fais pour le mieux : réponds à l'indifférence par
la bonté, aux manifestations d’animosité par des gestes de
sympathie, aux paroles malveillantes par des paroles conci-
liantes, à l'expression de la haine par des actes d'amour. Non
seulement ton âme est ainsi allégée, mais ton attitude apaise
ton adversaire et abolit chez lui la crispation douloureuse de
son hostilité, de sorte que l’harmonie peut être rétablie.
107

Si, au lieu d’éprouver du ressentiment, tu réponds à la du-


reté et à l'indifférence par le pardon et la bonté, tu fais que
l'injustice subie est réparée sans susciter en retour de nou-
velles souffrances. Dès l’instant que tu as adopté une posi-
tion d’amour, ton Aide intérieur commence à intervenir, — et
cela signifie que les rapports sont modifiés, et que le ressen-
timent n’a plus de raison d’être.
Si tu t’es tourné vers ton Aide intérieur pour qu’il opère en
toi ce changement d’attitude, tu verras bientôt qu’il n’est pas
bien difficile de remplacer la rancune par la sympathie.
Médite aussi ces paroles du Bouddha : « Celui qui est com-
patissant pour toutes les créatures est protégé par le Ciel ».
Dans cet esprit, lorsque une impulsion de ressentiment pointe
en toi, évoque en ta conscience une pensée d’amour et d’ou-
bli. Vois que celui qui t’a fait de la peine l’a fait sans prémé-
ditation.. sans que ton Aide intérieur l’embrasse aussi dans
son amour et qu'avec l’Aide qui habite aussi en lui, ils tra-
vaillent à rétablir l’harmonie entre vous deux.
Du reste, reporte-toi à ce qui a été dit au sujet de l’hostilité.

COMMENT L'AMOUR ABOLIT LA HAINE.

1. Ce qui vient d’être dit pour la rancune s’applique natu-


rellement à la haine.
Si l'amour nous comble de ses richesses, nous et ceux que
nous aimons, la haine, par contre, nous prive de possibilités
de bonheur. En détestant ou en répondant par l’aversion à la
haine des autres, nous faisons dériver les forces de l’âme, créa-
trices d'énergie et de sentiments élevés, dans des voies néga-
tives qui mènent aux désillusions, aux antagonismes, à la fa-
talité.
Ta haine fait de toi en quelque sorte un « déshérité » de la
vie, inapte à prendre possession de sa part de bonheur. Tant
que tu te laisses envahir par la pensée des injures ou des mor-
tifications subies, tant que cette pensée est douloureuse, et que
tu vis ainsi dans l’ombre du passé, tu es aveugle et insensible
aux joies et satisfactions d’un présent lumineux, tu n'es ou-
vert qu'aux possibilités de douleur...
108

Cette situation pénible prend fin lorsque tu apprends à te


détourner de ce que tu as vécu et éprouvé, lorsque tu chasses
immédiatement une pensée de haine, le souvenir d’une injure,
pour t’accrocher opiniàtrement à une pensée d’amour, lors-
que tu opposes consciemment à toute vague d’hostilité diri-
gée vers toi un flot d’amour plus puissant qui la neutralise.
Ce changement d’attitude est grandement facilité par l’exer-
cice de relaxation et par le recours à l’Aïde intérieur dans la
méditation.
2. « Aime ton prochain comme toi-même ! » a répondu le
Christ, pour qui les âmes n’avaient pas de secret, à celui qui
lui demandait comment se libérer de la laine.
Ce moyen de se « délivrer du mal » et de rétablir la paix
est à ta disposition, si tu observes que l’accent est mis sur les
derniers mots du commandement ».…. comme toi-même », et
si tu apprends d’abord à t’accepter toi-même, à t’estimer, à
t'aimer, c’est-à-dire à rétablir la paix et l’harmonie en toi et
avec toi. Cela aussi est aisé si tu t’approches dans la médita-
tion de ton Aide intérieur et fais alliance avec lui...
Lorsque tu es en paix avec toi-même, que tu as confiance
en toi, que tu regardes la vie avec confiance comme une amie,
tu te trouves aussi en paix avec les autres, tu les regarde avec
bienveillance, tu les aimes...
En abolissant la haine en toi, tu en triomphe aussi chez les
autres. Ceux-là — ou plutôt leur Aide intérieur — sentent
que ta nouvelle attitude est l’expression d’une métamorphose
intérieure et à leur tour ils réagissent positivement.
Dans son comportement à ton égard, ton entourage est
moins déterminé par ce que tu dis ou ce que tu fais que par
ce que tu penses et par ce que tu es en réalité. Le son de ta
voix influence l’état d’âme des autres plus que tes paroles
son timbre et ses « harmoniques », l'expression de ta physio-
nomie, disent mieux ce que tu éprouves en réalité. Donc : il
n’est pas nécessaire de parler d'amour mais de l’éprouver ;
il n’est pas utile de parler de bonté et de compréhension, mais
simplement d’être bon. Ce que tu es a un accent plus éloquent
que ce que tu dis.
Toutes les créatures sont affamées d’amour, non pas de dis-
109

cours sur l’amour, ni de comédies amoureuses, mais d’un


amour véritablement éprouvé et prouvé, auquel elles répon-
dent par le même don d’amour. Ici se confirme la véracité de
ce propos : « Un peu d'amour donné à un être humain a plus
de valeur que l’amour de l’humanité en général ». Même la
haine la plus tenace ne résiste pas à un amour persévérant en
pensée et en action.
Donne autant d’amour que tu peux, obéis à tes élans d’a-
mour et tu verras la haine se changer en inclination, l’amitié
s'offrir à toi, là où régnait l’animosité. Sois bienveillant et to-
lérant et même ton ennemi déclaré finira par t’admettre et
souhaitera de s'entendre avec toi. Toute pensée d’amour dis-
sout la haine par son rayonnement et en prépare la transmu-
tation. Il n’est pas de meilleur moyen d’abolir les sentiments
d’hostilité chez toi comme chez les autres.
3. Ruskin a dit : « On prétend sans cesse que l’homme n’a
pas de cœur. N’en croyez rien. L'homme est bon et généreux ;
il suffit seulement d’affirmer cette qualité pour la voir se dé-
velopper. Et pour cela, il faut apprendre à s’identifier aux au-
tres. Lorsque un enfant tombe à l’eau sous les yeux de l’hom-
me le plus endurci celui-ci se jette à la nage pour le sauver,
même au péril de sa vie ».
Si tu prends l’habitude d’attribuer à celui que tu haïssais
jusqu'ici de bonnes pensées et de bonnes intentions, tu le
verras bientôt se montrer sous un meilleur jour. Si tu suppo-
ses en lui la force d’aimer et que tu te comportes vis-à-vis
de lui comme si cette force était déjà active, tu suscites iné-
vitablement son développement, ce dont il ne sera pas moins
surpris que toi. Affirmer une force avec foi — surtout au
cours de la méditation — a pour effet d’en provoquer la ma-
nifestation et le déploiement, aussi bien chez toi que chez un
autre.
I1 n’est pas difficile de prendre cette nouvelle attitude : il te
suffit d’être bien persuadé qu’en chacun comme en toi-même,
réside un Aide intérieur qui veut son bien, et qui sait que ce
bien est fondé dans le bien de tous, lequel comprend par con-
séquent le tien aussi.
Si donc tu comprends que l’aide mutuelle est le meilleur
110

moyen de s’aider soi-même, l’Aiïde de l’autre le sait aussi. Et si


tu estimes avec raison que tu es un homme honnête, bienveil-
lant, désireux d’entente et disposé à pardonner, tu dois aussi
affirmer que l’autre est honnête, bienveillant et désireux de
réconciliation, car son Aide intérieur l’est toujours.
Montre-lui franchement que tu reconnais en lui ces bonnes
dispositions, et il se montrera bientôt l’homme de ton affir-
mation. Pense du bien de lui, ne dis que du bien de lui, mon-
tre-toi envers lui bon et amical, et tu verras se dissoudre tous
les sentiments de méfiance et d’animosité, pour faire place
aux élans d’amitié et d’assistance réciproque.
De même que tu as toute confiance en fon Aide intérieur,
tu peux aussi témoigner ta confiance sans réserve à l’Aide
de l’autre, et être certain, puisque tu as reconnu en cet homme
le reflet de la bonté divine, qu’il ne peut te venir aucun mal
de lui. La connaissance et l’affirmation de cette loi secrète
transforme la haine en harmonie. Pénètre-toi de sa vérité au
cours de ta méditation, et dis-toi
« De même que je suis uni à mon Aide intérieur, tu es uni
au tien. Nous ne faisons qu’un et tout ce qui arrive sert notre
bien commun. Je suis uni à l'Esprit de la vie qui œuvre dans
toutes les créatures. Tout est bien ».
Lorsque cette attitude est devenue toute naturelle chez toi,
et que, suivant la Règle d’or, tu agis envers l’autre comme tu
souhaites qu’il agisse envers toi, tu ne tarderas pas à voir
tes pensées prendre vie en lui, et le rayonnement de ton amour
se réfléchir sur toi pour illuminer ta vie et la transformer.

COMMENT VENIR EN AIDE AUX AUTRES.

Si tu es uni à ton Aiïde intérieur, il ne t’es pas difficile de


donner aux autres une assistance spirituelle. Nous ne donne-
rons que trois exemples parmi les cas innombrables qui peu-
vent se présenter :
1. Tu souhaiterais aider un parent ou un ami à Se corriger
de certains défauts de caractère, ou l’influencer dans un sens
heureux. Sois persuadé tout d’abord que ton amour vient à
111

bout de toute difficulté et que l’Aide intérieur trouve le moyen


adéquat à chaque situation.
L'énergie la plus puissante que tu puisses mettre en œu-
vre pour modifier le caractère d’une autre personne est celle
de ta pensée. Toute pensée de sympathie et d'encouragement
que tu émets consciemment, trouve un écho dans l’âme de
l’être qui t'intéresse et y éveille des forces correspondantes.
Dans ta méditation quotidienne, représente-toi cet être de
façon vivante, dans sa stature idéale, c’est-à-dire avec les traits
que tu souhaites lui voir acquérir. Vois comme cette image
spirituelle s’anime peu à peu et commence à apparaître à tra-
vers son visage réel !
L'expérience a montré que le moment le plus propice pour
exercer cette influence spirituelle et travailler à modeler une
âme, est celui du sommeil de l’intéressé, au moment où rien
du monde extérieur ne retient son attention. Reste non loin
de lui à ce moment-là si c’est possible, — mais ce n’est pas
indispensable. Il est plus important d’avoir une confiance ab-
solue dans le résultat et dans l’assistance de l’Aide intérieur.
Demande-lui de transformer pour le mieux la personne objet
de ta sollicitude et d’éveiller aussi en elle son Aïde secret. Tu
auras bientôt la preuve que ton assistance spirituelle porte des
fruits merveilleux.
Affirme pendant ta méditation :
« Je t'envoie force et courage. Uni aux forces de l’Aide in-
térieur, je dirige consciemment leur plénitude vers toi, afin
qu’elles éveillent ton Aide et le poussent à susciter en toi de
bonnes dispositions et les conduisent à leur entier développe-
ment.
Je t'aime et j’envoie vers toi des flots d’énergie, de foi et
de courage. En toi s’éveillera la claire vision du droit chemin
et la force de le suivre. Tout ce que tu désires de bien te réus-
sira ! »
2, Toutes les fois que l’occasion s’en présente, aide les au-
tres par la pensée, la parole et l’action !
Ce qu'on ne doit jamais faire ressort d’une manière frap-
pante du récit suivant : En se rendant à son bureau, un hom-
me rencontre une personne de ses connaissances, laquelle
112

s’ « aperçoit » qu’il ne paraissait pas avoir aussi bonne mine


que d’habitude. Notre homme est touché par cette remarque,
l'angoisse le saisit à l’idée qu’il pourrait être malade : il mar-
che d’un pas mal assuré, son visage s’allonge, et au bureau,
ses collègues sont frappés de son air abattu. Leurs questions
achèvent de le persuader qu’il est réellement malade. Appelé
dans le bureau du Chef de service, il peut à peine s’y traîner et
comme ce dernier lui demande la cause de son état, il s’effon-
dre’
Quelques questions renfermant une suggestion négative peu-
vent déjà déclencher des effets néfastes chez un homme sain
et bien portant. Chez un malade, elles peuvent le mener à la
mort...
Inversement, toute parole d'encouragement amical a pour
effet de stimuler l’énergie, la volonté de guérir, d’activer le
tonus vital. En disant à quelqu'un : « Vous avez une mine
superbe aujourd’hui ! », immédiatement il se sent plus alerte,
plus en train, son sang circule plus vif, et bientôt il se sent
positivement mieux et plus vigoureux.
Tu peux employer systématiquement cette méthode pour en-
courager une personne de ton entourage et mobiliser en elle
ses forces positives ; tu opéreras ainsi, sans ostentation, de
véritables miracles. Autre résultat inattendu : c’est que tout
le monde te recherche comme on cherche le soleil bienfaisant.
Y a-t-il une tâche plus belle que d’être pour les autres cette
source de vie, de confiance en soi, et d’énergie créatrice. La
joie et le bonheur que tu éveilles autour de toi afflue en re-
tour vers toi avec plus d’intensité. Tu ne peux rien donner
aux autres sans recevoir en retour un don semblable. Et ainsi,
en aidant les autres on s’aide soi-même.
3. Il est possible d’aider efficacement des enfants de tout
âge, à se libérer d’angoisses, de faiblesses ou de travers de ca-
ractère par des suggestions positives murmurées pendant leur
sommeil.
Cette méthode psychodynamique sera pratiquée de préfé-
rence par la mère ou le père, pendant un certain temps, en
modifiant l'affirmation suivant le but à atteindre : lorsque
l'enfant est endormi, la mère ou le père se placera auprès de
113 —

son lit et lui murmurera à l’oreille, à plusieurs reprises, la for-


mule appropriée. Celui qui a une foi religieuse peut le faire
sous forme de prière.
Il faut avoir soin de garder un ton uni et monotone, sans
élever la voix, ni la baisser, afin de ne pas troubler le sommeil
de l'enfant. Il faut veiller également à ne jamais employer de
formule négative : « Tu ne feras pas... », « tu ne seras pas... »,
mais rester toujours absolument positif.
On peut dire par exemple :
a) « Tu es un enfant de Dieu. Ton Ange, ton Aide intérieur
veille toujours sur toi et a soin que tu fasses toujours ce qui
est bien. Ton cœur est ouvert aux flots de l’amour et de la sa-
gesse divine qui te fait sain et heureux, docile et appliqué. Tu
fais toujours avec empressement ce que te demandent tes pa-
rents et tu fais toujours de ton mieux. Tu te sens heureux
comme en paradis ».
b) Ton Ange te dit et te dira toujours ce qui est juste et ce
que tu dois faire. Et tu fais toujours volontiers ce qu’il te dit.
Tu es de plus en plus rempli de bonne volonté et appliqué, et
tu rends tes parents de plus en plus heureux. Ton Ange gardien
te guide et tu n’écoute les conseils des autres que s’il est d’ac-
cord et te murmure tout bas que c’est bien ! »
c) Ton devoir est de plus en plus clair et facile. Tu es bien
portant et joyeux, bon et docile, studieux et serviable. Tu de-
viendras en grandissant un homme énergique, capable, qui
veut toujours le bien et le pratique. Ton Aide intérieur te
donne la force de te décider toujours pour le bien. Son amour
et son assistance, ainsi que notre amour, te protègent, et veil-
lent à ce que tout aille bien pour toi ! »
Ce sont là des affirmations générales auxquelles on peut
ajouter, en de brèves phrases, ce qu’on désire en particulier
pour l’enfant. Mais aucune allusion ne doit être faite directe-
ment au défaut ou au travers qu’ii s’agit de corriger et qui
ne doit pas être nommé ; il faut uniquement évoquer et affir-
mer la qualité ou la force opposée, celle qu’il s’agit d’éveiller
chez l’enfant : la droiture, la docilité, l’application à l’étude,
la bonne camaraderie, l’honnêteteé, la sincérité vis-à-vis de
114

soi, des parents ou d’autrui, le sentiment de la beauté, l’amour


des animaux, la compassion envers toutes les créatures.
L’affirmation doit être prononcée avec la ferme conviction
que l'Aide intérieur de l'enfant entend cette priére, et fait le
nécessaire pour l’exaucer et réaliser ce qui est af'irmé. Suivant
la gravité du cas, elle sera répétée chaque soir durant plu-
sieurs jours ou plusieurs semaines.

COMMENT FAIRE FACE À UNE VIE TROP AGITÉE.

1. « Mon existence est une véritable chasse à courre. J’ai


tant de travail et de préoccupations que je n’ai pas le temps
de réfléchir. Cette vie m’use moralement et physiquement ».
Ces plaintes souvent entendues me font songer à un ami qui
dans sa hâte voulait mettre ses deux souliers en même temps
et ne parvenait pas à en chausser un convenablement. Comme
je riais de son embarras et lui faisais remarquer qu’en met-
tant un soulier après l’autre il gagnerait le temps qu’il per-
dait en voulant mettre les deux en même temps, il me regarda
d’un air étonné et éclata de rire. Par la suite, il se fit de mon
conseil une règle de vie : « Une chose après l’autre », ce qui
lui procura gain de temps, de repos, de force nerveuse et de
capacité de travail.
Lorsque de multiples occupations s'imposent à la fois, ce
que tu as de mieux à faire est de ne rien faire pendant un mo-
ment, faire la pause, te détendre et dresser un plan-horaire
pour organiser ton travail. Après quoi tu commences par ex-
pédier la première affaire, sans accorder même une pensée à
celles qui suivent.
C’est la meilleure manière d’éduquer le mental, en même
temps que le moyen d’être calme et patient, de dominer les
choses au lieu de ployer sous leur faix et d’être tiraillé en tous
sens.
2. Le sentiment d’être harcelé est moins l’effet des causes
extérieures que de ton attitude intérieure. C’est parce que tu
te tracasses en pensée que ton existence te semble faite de tra-
cas et de tribulations. Cette manière de penser te maintient
en état de tension perpétuelle, et t'empêche de te sentir joyeux
115

et libre. Ta vision, oblitérée par cet état de tension, te montre


les choses démesurément grossies sous leur aspect négatif
sans t’en laisser voir le côté positif. Tu te fais d’un moucheron
un éléphant, les choses les plus futiles te paraissent animées
d’un esprit malveillant et les gens autour de toi te semblent
autant d’adversaires. Les trois quarts de tes forces sont ainsi
gaspillées inutilement.
Pour que les choses changent — et il peut en être ainsi très
rapidement ! — il suffit que quelque chose change : toi-même.
Pour cela, je te l’ai déjà dit, tu as peu à faire, rien du tout en
vérité : il te suffit d'apprendre à t’arrêter une bonne fois, à
arrêter cette hémorragie de forces, à rester tranquille, à te
détendre complètement, à prendre congé de toi-même pendant
un quart d’heure, te retirer dans le silence, lâcher les rênes de
ton existence et les mettre entre les mains de ton Aide inté-
rieur...
Au lieu de vouloir faire tout par toi-même, cherche le contact
avec lui et laisse-le agir. Si, suivant les instructions données
dans la partie technique de cet ouvrage, tu es parvenu à la
relaxation complète et si la liaison est établie avec ton Aide,
l’existence cesse de te harceler comme une meute de chiens cou-
rants et tu peux te « hâter lentement » vers ton but...
…Et bientôt tu seras étonné de voir que ta marche réfléchie
te conduit plus sûrement à ce but, et qu’en laissant les choses
venir à toi tu arrives au même résultat voulu. Tu as repris
possession de toi en même temps que de ta vie, de ta santé,
de ta joie et de ton succès.
3. Tu comprends enfin maintenant ce que tu ne pouvais ad-
mettre auparavant : que seul le gibier sans expérience se lais-
se traquer !
Toute l’agitation est incapable de produire ce qui peut être
obtenu plus facilement par un effort modéré. Mais ce qu’elle
produit à coup sûr et supplémentairement, ce sont les troubles
de la circulation, du cœur, et le déséquilibre des nerfs.
Combien de grands « brasseurs d’affaires >» ont acquis une
fortune considérable dans le tourbillon insensé des débuts,
qu’ils ont dû dépenser ensuite pour rétablir leur santé. Dans
leur impatience, ils voulaient devancer le développement na-
116

turel des choses, et le résultat c’est que tout dégénérait entre


leurs mains. Ils gagnaient, dans les cas les plus favorables, une
position sociale éminente et des monceaux d’or, mais ils per-
daient la santé, le sommeil, le contentement, le bonheur de
vivre, parfois aussi l’amitié et l’amour, et la possibilité de dé-
couvrir un sens à leur vie, autre que celui du labeur quoti-
dien.. Au lieu d’être des chasseurs, ils étaient le gibier har-
celé, victimes de leur avidité et de leur précipitation.
Pauvres novices dans l’art de vivre, leur exemple est terri-
fiant !
La main dans la main de ton Aide intérieur, tu transformes
sans peine la chasse à courre de la vie en une avance réfléchie
qui te mène au but plus sûrement et par le plus court chemin,
parce que, en te confiant à la direction de ton Aide, tu as évité
les cent détours inutiles que la myopie de ta conscience jour-
nalière t'empêche de voir.
Arrivé à ton but, tu comprends la sagesse du proverbe
« Deux fois moins vite, deux fois plus sûr ! » et celle du dicton
chinois : « Lorsque tu es pressé, prends ton temps », c’est-à-
dire fais retour sur toi-même pour retrouver le sens et le ryth-
me de ta vie, le sens de son orientation naturelle vers le bon-
heur et la réussite !

COMMENT ÉCHAPPER A L'ESPRIT DE CONCURRENCE.

1. La première chose à faire est d'apprendre à te détendre,


à te décontracter, au lieu de ruiner ta santé — condition in-
dispensable à ton progrès.
De nombreux troubles névrotiques ont leur origine dans
cette malsaine et maladive jalousie de la concurrence, dans ce
besoin de gagner les autres de vitesse qui cause tant d’acci-
dents dangereux sur l’autoroute de la vie. Car, en réalité, ceux
que possède cette envie néfaste, arrivent très bien à leurs fins
et gagnent largement suivant leurs besoins — mais il leur
semble insupportable que d’autres les dépassent, qu'ils aient
plus ou gagnent davantage...
…Ils se creusent la tête à ce sujet et se tourmentent jusqu’à
ce que leur propre « attelage » soit en panne, jusqu’à ce que
117

leur organisme, mis en état de moindre résistance par leur


rumination malsaine, soit sérieusement atteint. Heureux ce-
lui qui réfléchit alors et change de méthode. La plupart d’en-
tre eux, après le repos qu’ils sont contraints de s’accorder, se
ruent avec une ardeur nouvelle pour dépasser le rival et pour
aboutir finalement au « cimetière des gens pressés ».
2. La seconde chose à faire est de modifier ton point de vue:
En regardant faire les autres, tu t’affaiblis toi-même et te
rends incapable d’en faire autant, sinon davantage. Tu attri-
bues aux autres une capacité de réussite supérieure à la tien-
ne, une fortune plus considérable que la tienne — et par là
tu provoques l’accroissement de cette fortune au lieu de faire
la tienne.
Il convient de détourner ton regard des autres pour le re-
porter sur toi, te voir toi-même, voir tes forces, réfléchir à ta
propre voie, et te persuader de ceci :
« Quelle que soit l’allure des autres, quoi qu’ils gagnent de
plus que moi, quelle que soit leur position, tout cela ne me tou-
che pas, tant que je vais mon chemin et tant que je gagne
tout ce dont j’ai besoin pour moi et les miens. À partir d’au-
jourd’hui, je ne veux plus regarder les autres, ni m'occuper de
leurs progrès ou de leur fortune, mais uniquement de moi-
même, de la bonne marche de mes affaires, de leur développe-
ment et des possibilités de m’enrichir. J’arriverai au but que
je me suis assigné et par plus d’activité je grimperai toujours
plus haut !
Je ne veux plus regarder vers le petit nombre de ceux qui
m'ont dépassé — peut-être le but de leur existence est-il plus
éloigné, — mais je me regarde moi-même, heureux et recon-
naissant de ce que j’ai déjà atteint, en considérant que loin
derrière moi il en est beaucoup d’autres, que j’aiderai volon-
tiers à avancer ».
3. Il convient enfin de prendre bien conscience que par ton
Aide intérieur tu as accès à toutes les richesses de la vie, qui
seront tiennes dans la mesure où tu affirmes avec foi ta con-
fiance en son appui et ta certitude de réussir.
Tout le monde ne peut tout avoir, mais chacun peut avoir sa
118

mesure de bonheur dans sa sphère vitale, sa profession, son


champ d’activité, et y progresser sans cesse.
Ne te compare jamais aux autres dans un désir de compé-
tition, car tu ne saurais jamais être un autre et tu ne peux
exactement atteindre au même point. Mais ce que tu peux
faire et qu’un autre ne peut pas, c’est éfre toi-même, remplir
la tâche de ta vie, la mener jusqu’au sommet dans fa propre
sphère.

COMMENT SE DÉBARRASSER DES MIGRAINES.

1. En général, si les maux de tête au lieu de disparaître ra-


pidement persistent ou récidivent avec opiniâtreté, on peut les
attribuer à des tensions produites et maintenues par un mode
de penser négatif :
Tu as souffert de maux de tête une fois passagèrement et
tu t’es fait « des idées » à ce sujet. Ta douleur a passé, mais
l’idée en est restée, et, en conséquence, la douleur est revenue
plus vite, même en l’absence de toute cause organique. Tu
prends alors un remède qui agit, — ou n’agit pas :
Le remède agit lorsqu'il a suffisamment anesthésié la cons-
cience pour que l’Aide intérieur ou « médecin secret » soit en
mesure de résoudre la tension, origine de la douleur, de telle
sorte que celle-ci ne peut plus se manifester.
Mais le remède est sans effet lorsque la crainte de souffrir
t’affecte au point que la tension ne peut plus être résolue. Une
fois l’influence du calmant dissipée, la douleur est toute dis-
posée à reparaître et la moindre chose suffit à la provoquer.
Le cercle vicieux est créé par l’absorption d’une nouvelle dose
de calmant, dont l'effet dure tant que dure l’anesthésie de ta
conscience. L’automatisme est établi et la migraine devient un
mal chronique.
Tu ne peux sortir de ce cercle vicieux qu’en abolissant la
tension, origine du mal. Le moyen, c’est encore une fois la
relaxation, telle qu’elle t’a été enseignée plus haut, et le re-
cours à l’Aïde intérieur dans la méditation, en lui exprimant
ta confiance, en le priant de te conserver en bonne santé, de
te libérer de toute crispation et d’écarter le mal de toi.
119

La relaxation complète des muscles et vaisseaux n’a pas


seulement pour effet une diminution notable de la sensibilité
mais une atténuation de la douleur. Si celle-ci reparaît, l’exer-
cice de détente sera renouvelé, jusqu’à disparition complète
du mal.
La relaxation et le recours à l’Aide intérieur ont en outre
pour résultat de détruire le complexe d’appréhension et la
tension ainsi que ses conséquences nerveuses et organiques.
Tu cesses de songer à tes maux de tête éventuels et tu peux
te tourner librement vers d’autres sujets d’intérêt.
2. La respiration contrôlée peut aussi t’aider grandement à
faire disparaître les douleurs de tête :
Mets-toi debout — si possible devant la fenêtre ouverte —
et ferme les veux. Commence à respirer lentement, profondé-
ment, consciemment, c’est-à-dire en expirant fatigue et dou-
leur et en aspirant force, calme et regain de vigueur.
Pendant le mouvement d’aspiration, passe les mains éten-
dues sur ton front, en partant du milieu vers les tempes, et
arrivé là arrondis légèrement les doigts, comme si tu voulais
extraire de ta tête la fatigue et la douleur et les chasser au
dehors.
Expire maintenant, lentement et tranquillement. En même
temps que tu expires, tu continues le mouvement de tes mains
arrondies en arrière de la tête vers le bas, comme pour jeter
au loin la douleur tirée de ta tête. À l’aspiration suivante, tu
recommences tout le mouvement en partant du front. Après
dix ou vingt répétitions, toute douleur a disparu.
3. Du reste, les migraines, comme d’autres petites douleurs,
peuvent être traitées par la méthode Coué: « Va-t’en ! Va-t’en !
Ote-toi de là ! ».
Ferme les yeux et murmure avec conviction, pendant dix
minutes : « Va-t’en, va-t’en », sans t’arrêter afin que d’autres
pensées ne puissent s’insinuer dans ton mental et annihiler les
effets de ce commandement.
Il s’agit ici simplement de remplacer la représentation de
la douleur par une autre pensée, vu que la sensation d’un mal
disparaît de la conscience en même temps que sa représenta-
tion.
120

Peut-être ce « va-t’en » te paraît-il un peu naïf ! Tu peux


naturellement le remplacer en évoquant toute autre pensée
joie, force, calme, énergie ! Il s’agit toujours de faire diver-
sion à la pensée de la douleur et de lui substituer une pensée
opposée et une image positive fortement sentie.
4, Toutes les douleurs névralgiques, rhumatismales, ou au-
tres incommodités, sont justiciables de l’exercice de relaxa-
tion. La douleur étant toujours une tension, la détente doit en
avoir raison. Que tous ceux qui sont affligés de douleurs sa-
chent que la résolution des tensions mène à la disparition du
mal, — et qu’ils en fassent l’expérience.
Si, en outre, tu t’es assuré l’assistance de ton Aide intérieur,
tu es à même de provoquer des modifications psychosomati-
ques profondes qui confinent parfois à la guérison miracu-
leuse, et qui ne sont autres en réalité que le résultat de la mo-
bilisation opportune des forces secrètes de l’Aide en vue de
fortifier la santé et retrouver la vigueur.

COMMENT COMPENSER LES INFIRMITÉS PHYSIQUES.

1. Nombre de grands hommes, de ceux que nous admirons


à juste titre ont été affligés d’infirmités. Des milliers d’autres
le sont aussi évidemment — mais avec la différence que les
premiers ne se sont pas laissé abattre ni décourager. Leur in-
firmité ne les a pas réduits au désespoir ni à la solitude : ils
en ont tiré le meilleur parti possible. Ils ont fait jouer l’apti-
tude compensatrice de l’organisme psycho-physique, et ce que
la nature leur avait refusé d’un côté, elle le leur a rendu par
une surabondance de forces sur d’autres plans.
Il en est effectivement ainsi : à chaque insuffisance d’un
membre ou d’un organe correspondent dans un autre domaine
des possibilités de force qu’il s’agit seulement de mettre en
œuvre.
La cécité est souvent accompagnée d’une finesse extrême de
la sensibilité qui, développée, permet à l’aveugle de réaliser des
travaux bien au-dessus des capacités moyennes de l’homme.
(Ex. : Helen Keller, Milton). Etre sourd ou dur d'oreille peut
\ donner une grande faculté de concentration et d’intuition. Na-
121

turellement, ces « facultés compensatrices » n’apparaissent


pas d’elles-mêmes ; elles doivent être découvertes et cultivées
méthodiquement. Certains grands hommes ont utilisé leurs fa-
cultés intuitives, affinées par la surdité, pour découvrir en eux
un monde infini. Isolés dans le grand silence, ils prétèrent
d'autant mieux l’oreille à leurs voix intérieures, développè-
rent de nouvelles forces et de nouvelles possibilités qui leur
permirent d’exercer simultanément plusieurs professions ou
d’accomplir des œuvres de génie. (Ex. : Beethoven, Schopen-
hauer).
En considérant sous cet angle la vie des hommes de génie, tu
seras étonné du nombre de ceux qui, étant plus ou moins im-
potents, aveugles, sourds ou paralytiques, ont surmonté le sen-
timent d’infériorité que donne facilement une infirmité, pour
produire des œuvres extraordinaires dans divers domaines ;
ils ont ainsi compensé leur infériorité en tirant d’elle une telle
supériorité, qu’elle n’avait plus d’importance.
Pour tous, cette infirmité fut le point de départ d’un nou-
veau développement dans des voies insoupçonnées. Il est im-
possible de citer tous les exemples — depuis Démosthène qui
après avoir longtemps bégayé devint le plus brillant orateur
de la Grèce, jusqu’aux grands blessés de guerre de nos jours
qui ont su parfois se faire une place dans la vie mieux que
beaucoup d’hommes valides.
Peut-être Beethoven n’eut-il jamais écrit ses divines sym-
phonies, s’il n’avait lutté contre le désespoir devant sa sur-
dité envahissante, jusqu’au moment où, du silence définitif
où il était emmuré, s’élevèrent des harmonies immortelles.
Milton n’aurait peut-être pas écrit certains de ses poèmes si
la cécité n’eut affiné sa sensibilité à l’extrême. L’œuvre gigan-
tesque d’Emmanuel Kant fut un triomphe sur les infirmités
physiques du philosophe, et de même celle de Darwin. Les
vues profondes de Schopenhauer furent en partie le fruit de
la limitation que lui imposait sa partielle surdité.
« Malgré tout ! » telle était, pourrait-on dire, la devise de
ces hommes et de beaucoup d’autres qui ont honoré le genre
humain. Au lieu des appesantir sur leurs souffrances, de se
plaindre de leur sort et de s’aigrir, ils ont trouvé dans leur in-
122

suffisance physique un stimulant qui les a fait tenter et réa-


liser l’impossible. Le Moins dans l’ordre matériel est devenu
un grand Plus dans l’ordre spirituel, prouvant ainsi que l’hom-
me n’est pas tel que la nature l’a fait, à sa naissance, mais
tel qu’il se fait lui-même.
Suivant leur exemple, tu peux transformer une donnée né-
gative en valeur positive bien plus élevée, en découvrant en toi
des énergies nouvelles, dont la portée dépasse de loin le han-
dicap de ton infirmité. Toute insuffisance peut ainsi devenir
le point de départ de productions supérieures — si tu ne stag-
nes pas dans l’idée amère de ta faiblesse, mais si au contraire,
tu cherches en toi des valeurs plus hautes.
2. Ce qui est dit ici des infirmités corporelles s’applique
également à toute déficience de santé ou diminution des capa-
cités de travail.
Toute maladie, toute insuffisance est un rappel à toi, une
invite à te reprendre, à rentrer en toi-même et à penser à ton
soutien intérieur, ton Aide intime qui, suivant la mesure de
ta confiance, peut te rendre la santé ou éveiller en toi d’autres
énergies et d’autres facultés, afin que tu soies en mesure de
reprendre ta place dans la vie active.
Mais ton Aide intérieur ne peut t’assister que si tu t’aban-
donnes à lui sans réserve dans le silence et la méditation. Tu
dois être paisible afin qu’il puisse apaiser ta soif de santé et
de vigueur nouvelle...
Toute guérison est guérison par soi-même, guérison opé-
rée dans le secret de l’être, par l’Aïde intérieur, que j’appelle
aussi pour cette raison le « médecin spirituel ». Son assistan-
ce est d’autant plus complète que tu te confies à lui corps et
âme, en état de décontraction et avec une foi parfaite. Laisse-
toi envahir par ce sentiment heureux et reposant que tu n’as
rien à faire par toi-même, qu’à rester tranquille, plein d'espoir
et sans souci, et remercier d'avance ton Aide intérieur du soin
qu’il prend de toi. Le changement sera bientôt sensible.
Du reste, il s’agit, dans la vie quotidienne, d’être aussi po-
sitif que possible, en pensées, en sentiments, en paroles et en
actions ; d’être disposé à l’amour et de prouver son amour
aux autres. Les faiblesses du corps et de l’âme s’atténuent,
123

pour autant que l’organisme le permet ; et ce qui subsiste est


compensé largement par des talents et des forces qui se font
jour, te donnent plus de valeur et te mettent en mesure de
dominer ta vie mieux que tu ne pouvais le faire avant ta ma-
ladie ou ton accident !

COMMENT RÉPONDRE AUX CRITIQUES MALVEILLANTES.

1. Une douche d’eau froide reçue à l’improviste peut être


extrêmement désagréable et donner envie d’y répondre par
des injures. Mais on peut aussi, — dans l’esprit de Kneipp —
la considérer comme salutaire et l’accueillir comme un stimu-
lant. Un « jet rapide » réveille l’esprit et fouette l’énergie.
La critique malveillante d’un envieux ressemble à la douche
froide qui te tombe du ciel, et ne saurait te nuire, bien au
contraire, si tu y vois le « jet rapide » propre à réveiller ton
tonus vital et à stimuler ta volonté.
En tous cas ne réagis jamais négativement et ne te laisse pas
démonter par les critiques, ne les admets pas comme allant de
soi et ne courbe pas l’échine ; au contraire, réponds positive-
ment en tirant le meilleur parti des critiques et poursuis ton
chemin sans t’émouvoir, car elles te montrent la voie. Seuls
sont critiqués ceux qui sont promis au succès.
La critique est en général l’arme perfide de ceux qui, aspi-
rant à monter n’y parviennent pas, et voudraient retenir les
autres à leur niveau. La critique est l’extériorisation d’un
sentiment d’infériorité — parfois une tentative pour accuser
les autres de ses propres défauts et s’absoudre ainsi de sa
propre insuffisance. Sachant cela, tu ne répondras plus aux
remarques malveillantes par de l’irritation — ce qui provo-
querait en retour encore plus d’animosité — mais par de la
compassion, parce que ton détracteur est impuissant à te rava-
ler, qu’il se rabaisse lui-même davantage et diminue encore
ses chances de bonheur.
Ceux qui réussissent dans la vie, les virtuoses de l’existence,
n’ont ni le temps ni le goût de critiquer les autres et de les dé-
nigrer. Toutes leurs pensées sont dirigées vers leur propre as-
cension et l’épanouissement de leur vie. Tandis que certains
124

ont un plaisir puéril à déchirer, à détruire, — au lieu de cons-


truire, — celui qui va de l’avant ne gaspille pas son énergie
sur un plan négatif ; ses pensées et ses impulsions sont tou-
jours positives ; il se réjouit de ses progrès comme de ceux
des autres et ces derniers ne sont pas pour lui un sujet d’envie
ou de dénigrement, mais un stimulant pour développer au
maximum ses propres forces.
Apprends donc en premier lieu à réagir comme un favori de
la fortune — avec la conscience de ta supériorité et de ton
immunité à l’égard des critiques haineuses.
2. Ensuite, sois bien persuadé que tu ne peux empêcher qui-
conque d’être injuste à ton égard et de se tromper sur ton
compte ; analyse objectivement les critiques, ignore volontai-
rement ce qu’elles ont d’erroné ou d’absurde, et si en elles
quelque chose frappe juste et te pique, laisse l’aiguillon péné-
trer en toi pour t'aider à te corriger d’un défaut ou à rectifier
une erreur.
En prenant cette attitude, tu peux même te réjouir d’une
critique car elle contient l’avertissement que tu as quelque
chose de mieux à faire ; elle te montre indirectement le che-
min du succès. Utilise l’envie des autres qui s'exprime incons-
ciemment dans leurs critiques comme un signalement pré-
cieux pour trouver le chemin de la réussite.
Mais, en aucun cas, ne montre au jaloux que ses attaques
sont pour toi des stimulations positives, et surtout ne lui ré-
ponds pas ; reste calme et tais-toi. Si ses propos acerbes res-
tent sans écho, s’ils ne paraissent ni t’irriter ni t’'émouvoir, s’ils
te laissent impassible, le jaloux est décontenancé et bientôt
réduit au silence.
Si cette manière de réagir calme et positive te semble diffi-
cile au début, entraîne-toi à garder cette attitude, et dans ton
exercice de relaxation et de méditation quotidienne, arrête-toi
sur l’affirmation suivante :
« Les critiques étrangères ne me blessent pas tant que je
reste calme et que je ne réagis pas négativement. Moi-même
j'ai parfois critiqué les autres — c’est un travers humain —
et je veux me défaire de cette habitude. A l’avenir je ne ju-
gerai personne sur les apparences, je laisserai mon Aide inté-
125

rieur porter un jugement, ce qui veut dire tout accepter, ac-


cueillir tout avec bienveillance et ne plus critiquer. Par là, je
serai immunisé contre les remarques hostiles. Je les reçois avec
le sourire, j’en fais mon profit et je poursuis mon chemin sans
en être affecté. Mon succès est la meilleure preuve que je suis
sur la bonne voie ! »
3. Tu ne peux avoir toujours raison, mais tu peux toujours
agir raisonnablement — et pour cela la critique te montre
parfois le chemin. Dans cet esprit, accepte-la avec reconnai-
sance et en silence. Réduis-la à néant en profitant de la leçon
qu’elle contient pour faire encore mieux.
Enfin, et ceci est plus important encore, — lorsque des cri-
tiques te sont adressées, pénètre-toi de la conviction que ton
Aide intérieur est d'accord avec toi, qu’il approuve ce que tu
veux et ce que tu fais. Si cette certitude s’est ancrée en toi
pendant ta méditation, aucune critique ne peut plus te peiner
ni te décourager ; tu connais ton chemin et marches conscient
vers ton but, assuré de l’approbation de ton Aiïde et du se-
cours de ses forces !

QUE FAIRE POUR VAINCRE LE TRAC ET LES INHIBITIONS DE LA


PAROLE ?

1. Certaines personnes sont prises d’une grande fimidité en


présence d’un supérieur — oubliant qu’il n’est qu’un homme,
et peut-être un homme plus troublé qu’elles-mêmes en son
for intérieur. Elles sont davantage occupées de l’impression
qu’elles font sur lui, que de ce qu’elles sont à leurs propres
yeux ou au regard de leur Aïde intérieur.
C’est un sentiment erroné. Ces personnes oublient de se ren-
dre compte que leur personnalité n’est pas une projection du
mental des autres, qu’elle existe en elle-même et par elle-mé-
me, et que leur Aide intérieur peut leur donner autant d’as-
surance qu’elles le désirent, si elles songent seulement à s’ap-
puyer sur lui.
La psychologie dynamique enseigne précisément que celui
qui a une idée médiocre de lui-même transfère cette vue dans
l'inconscient des autres. La considération qu’on a pour toi
126

augmente dans la mesure où tu es conscient de ta propre va-


leur et de tes forces secrètes. Tu ne peux contenter les autres
que si tu es content de toi. Ta propre satisfaction se transmet
aux autres et détermine le jugement qu’ils portent sur toi.
Tire les conséquences de ce fait, et dans ta méditation
prends pleinement conscience de ta force réelle ! A ce mo-
ment-là, fort de ton appui secret, tu ne feras plus anticham-
bre, tu pourras frapper énergiquement à la porte et entrer avec
assurance porté par cette certitude : « Je suis fort ! Je triom-
pherai ! Je réussirai ! » Et au lieu de quémander timidement,
tu demanderas tout naturellement ce à quoi tu as droit — et
qui te sera accordé volontiers ! Chacune de tes paroles inspi-
rera à ton interlocuteur la conviction de ton bon droit — et ton
but sera atteint.
2. S'il s’agit d’entretiens et de décisions importantes inté-
ressant ton avenir, affirme ton succès la veille au soir au cours
de ta méditation :
Après l’exercice de relaxation, retire-toi dans le silence et
représente-toi ces pourparlers dans tous leurs détails. Imagine
d’une manière vivante et concrète tous les aspects de la situa-
tion, toutes les objections qui pourront être soulevées afin de
n'être pas pris au dépourvu. Forme une image-pensée de la
personne que tu dois rencontrer ou à qui tu dois demander
quelque chose, que cette personne soit connue de toi ou non.
Lorsque ta pensée est bien concentrée sur elle, tu lui envoies
des ondes mentales de force, d’entente et de certitude d’abou-
tir. Tu diriges vers elle ton affirmation :
« Je suis relié à toi harmonieusement. Je t'envoie des ondes
de force, d’entente et de sympathie. Elles vibrent entre moi
et toi, créant entre nous un lien de bonne volonté et d’accord.
Tu auras confiance en moi comme j’ai confiance en toi.
Lorsque nous nous rencontrerons, nos cœurs battront à
l’unisson et la bienveillance et la sympathie iront de l’un à
l’autre. Tu sentiras en toi le désir de m’aider, et nous ferons
de notre mieux, chacun pour sa part, en vue de notre accord
et de notre collaboration. Tu m’aideras ! »
Eprouve de façon vivante l’écoulement de ce flot de sympa-
127

thie, et sens comme ton magnétisme augmente à mesure que tu


deviens tout harmonie et volonté d’entente.
3. De la même manière, tu peux aussi préparer une requête
en la chargeant de pensées positives et de certitude d’aboutir.
Si ta demande est consciemment imprégnée de ces pensées,
sois certain qu’elle sera examinée honnêtement et qu’on y sa-
tisfera dans la mesure des possibilités. Crée par avance ton
succès en toi-même, et il se modèlera extérieurement sur cette
image.
4. La même méthode peut s’appliquer au trac de l’acteur.
Il est essentiel de faire un exercice de relaxation la veille
au soir, et également un peu avant d’entrer en scène, en même
temps que tu affirmes ta confiance en ton Aide intérieur et ta
foi dans le résultat. Au lieu de la tension et de l’angoisse qui
paralysaient ton jeu, tu seras rempli de confiance en toi et
d’un sentiment de sécurité qui te rendra tous tes moyens.
5. De nombreux ouvrages ont traité de la question : « Com-
ment pouvoir faire un brillant discours ? » Tout le secret de
la méthode peut être résumé en quelques points.
Le secret du bon discours, celui qui empoigne les auditeurs,
consiste surtout en ce que l’orateur est lui-même empoigné et
enthousiasmé par son sujet. Seul l’enthousiasme véritable est
capable d’éveiller les mêmes résonances chez les auditeurs et
de créer le climat général d’une réunion. Seul ce qui vient du
cœur parle aux cœurs. Ce qui vient de la raison ne s’adresse
qu’à l’entendement — et cette langue manque de chaleur.
Tout le reste, le choix du vocabulaire, la longueur du dis-
cours, est de moindre importance. Ici, comme partout, s’ap-
plique la Règle d’or : Tu éveilles chez les autres et tu reçois
en retour ce que tu as en toi-même et que tu rayonnes par ton
verbe.
Il est encore une règle importante : Laisse de plus en plus
ton Aide intérieur, qui est relié à l’essence secrète de tes
auditeurs, parler par ta bouche. Exprime ce qu’il pense et ce
qu’il veut, et le cœur de tes auditeurs s’ouvrira. La lumière du
cœur est plus intense que toute lumière, alors que le feu arti-
ficiel du discours est éteint avant même d’avoir éclairé. Com-
128

prends-moi bien : ton action n’est efficace que si tu laisses


agir ta force secrète !
A cet effet, tu te recueilleras en silence avant ton discours et,
en méditant, tu prieras ton Aide intérieur de faire de toi son
messager et son porte-voix. Lorsque tu es relié à lui et que tu
sens sa force sourdre en toi, tout embarras, toute gêne dispa-
raît. Conserve pendant ton discours le sentiment que tu es
sans cesse uni à lui.
Songe également que tes pensées ne sont pas « perdues »,
qu’elles se transmettent à tous, et que le succès de la confé-
rence est décidé avant même que tu n’aies prononcé une pa-
role.
…D'invisibles courants de forces se propagent des uns aux
autres dans un local où plusieurs personnes sont rassemblées ;
celui qui domine et s’impose est toujours le courant de pen-
sée émis avec le plus d’énergie, le courant le plus actif ; celui-
là canalise les autres. En conséquence, plus ta pensée est posi-
tive et convaincue, plus elle a de chances de convaincre les
autres et de les entraîner dans son sillage.
Pour t’assurer de ce résultat à l’avance, et avant de prendre
la parole, regarde bien en face l’assistance pendant quelques
secondes, sans toutefois fixer personne en particulier. En mé-
me temps ton regard dirige vers le public des pensées bien
frappées :
« Je vous aime. Mon Aide intérieur vous envoie des pensées
de force et d’amour, de sympathie et d'harmonie. Nous som-
mes unis par l’Aide intérieur qui est en chacun de nous. La
conscience de notre unité remplit nos cœurs et les fait battre
à l’unisson. »
Envoie consciemment à tes auditeurs des pensées d’amitié,
regarde-les avec tendresse ; ton regard trouvera le chemin de
leur cœur et les gagnera à toi, de sorte qu'aucune hésitation,
aucune angoisse ne peut s'emparer de toi et te troubler.
Il existe encore un petit moyen, mais parfois très efficace :
c’est de penser qu’au lieu d’avoir des dizaines ou des centaines
d’auditeurs, tu en as un seul devant toi, bien disposé à t’écou-
ter et avec qui tu t’entretiens familièrement.
Tu n’as que cet unique auditeur dans l'esprit, tu lui parles,
129

et tu éprouves alors qu’en lui parlant, tu t’adresses à tous.


Par ce moyen, tu restes plus facilement à l’aise et naturel ;
ton assurance intérieure se transmet à ton auditoire ; ta mé-
moire est fidèle ; tu as des idées originales — parce que ton
Aide intérieur s'exprime à travers toi.
6. Il est impossible d’avoir des défaillances de mémoire pen-
dant un discours si tu procèdes de cette façon. En restant dé-
tendu, tu échappes à l’angoisse qui cristallise les pensées et
bloque l’accès du réservoir des souvenirs.
Des expériences faites à ce sujet ont montré que la puis-
sance et la sûreté de la mémoire dépendent uniquement de
l’état de tension de l'individu, c’est-à-dire s’il est contracté et
angoissé ou au contraire détendu et sûr de lui :
On a par exemple, cité dix nombres à une personne en la
priant de les répéter dans le même ordre. Après avoir ébranlé
sa confiance en elle-même par quelques suggestions négatives :
« l'épreuve est difficile ; pour réussir il faut l’entraînement
de l’habitude ; malgré tous vos efforts, vous ne pourrez vous
rappeler ces nombres et les répéter correctement » — elle
était crispée et ne parvint pas à réciter les nombres sans se
tromper. Et en réitérant l’expérience, le nombre des erreurs ne
fit qu’augmenter.
Mais après avoir suggéré au même sujet des représentations
positives : « la tâche est facile ; votre mémoire va fonctionner
aisément », son assurance était revenue et il fut en mesure
de répéter sans erreur la liste des nombres. D’autres essais
réussirent également, bien que la personne eut soi-disant, une
mauvaise mémoire.
Tout dépend de la confiance en soi. Et le meilleur moyen
de l’acquérir est d’avoir confiance en son Aide intérieur.

COMMENT RÉAGIR DEVANT LES CAPRICES D'HUMEUR.

1. Ne résiste pas au mal ! recommande le Christ. En réa-


lité, la résistance aggrave le mal, alors que l'indifférence, l’at-
titude bienveillante annihile ses effets.
La mauvaise humeur des autres ne peut te toucher et t’af-
fecter s’il n’y a rien en toi qui corresponde à ce mouvement
130

négatif. Si tu ne t’ouvres pas à cette suggestion négative pour


lui faire écho, mais si, au contraire, confiant en ton Aide inté-
rieur tu demeures centré sur lui, tu es pratiquement à l’abri
de toute influence étrangère. La force positive l'emporte tou-
jours.
2. Si les devoirs de ta profession t’obligent à avoir des rap-
ports quotidiens avec des personnes d'humeur quinteuse, tou-
jours soucieuses et maussades, et qui risquent de te mettre de
mauvaise humeur, prends l’habitude de faire tous les jours un
exercice de relaxation. En restant décontracté, tu ne seras pas
enclin à te laisser influencer par les sautes d'humeur de qui-
conque.
Concentre-toi souvent en silence sur ton Aide intérieur, re-
cherche consciemment le bien qui est en lui, ignore tout ce
qui est bas et négatif et qui est étranger à son essence pro-
fonde. Ne donne jamais prise aux autres sur ton attitude spi-
rituelle.
Au cours de ta méditation, dirige ta pensée vers la personne
fantasque en affirmant :
« Au fond de chaque cœur humain demeure l’Aïde intérieur.
Puisse-t-il s’éveiller aussi en toi et transformer ton humeur
maussade en dispositions amicales, joyeuses, et en harmonie.
Puisse-t-il te faire comprendre que tu seras d’autant plus pros-
père et heureux que tu t’ouvriras volontiers à l’amour, à l’a-
mitié, à la tolérance.
La force de mon amour afflue vers toi et comble ton âme.
Nous sommes unis par les liens de la sympathie. Nous sommes
unis à l’Esprit de la vie. Nous sommes amour ».

COMMENT TRANSFORMER SON EXISTENCE.

1. Tu voudrais bien dépouiller ta vieille vie et recommencer


à neuf une nouvelle existence, mais tu ne sais par où com-
mencer.
Rien n’est plus facile dès l’instant que tu es conscient de
cette loi psychologique que tu es et tu deviens toujours ce
que tu penses avec prédilection, et si, en conséquence, tu mo-
difies radicalement ta facon de penser.
131

Tant que ta position en face de la vie est négative, tu restes


à la merci des circonstances et promis aux échecs. Tu res-
sembles à la Lune, corps négatif, passif, qui gravite autour
d’une autre planète et emprunte sa lumière au soleil.
Mais tu n’as pas une nature lunaire, tu as un caractère
solaire : il te faut le reconnaître et l’affirmer. Tu es créé pour
être toi-même un foyer de lumière, d’amour et de vie, au lieu
d'attendre des autres lumière, amour et force vitale. Mieux
tu révèles la « solarité » de ta nature, plus ta vie reverdit à
nouveau et reflète fidèlement la métamorphose opérée dans
ton essence.
Si tu es un homme solaire tu ne peux faire autrement que
de réagir positivement. Au lieu de te sentir dépendant du mon-
de qui t’entoure, et par là de t’en rendre dépendant, tu dé-
ploies ton astre intérieur, tu fais briller la lumière de ton bon
vouloir et de ta joie de vivre dans tes rapports avec ton en-
tourage. Tu sens que chaque événement, chaque chose, chaque
créature qui entre dans ta vie, déclenche en toi un courant
de force rayonnante qui te fait plus lumineux et plus joyeux.
Tu constates aussi par la suite que tout s’éclaire autour de
toi et se montre à toi sous son aspect lumineux et aimable.
Tu peux ainsi, en l’espace de quelques mois, renouveler
complètement ta vie par un mode de penser et une attitude
constamment positive. Car, non seulement tu deviens ce que
tu affirmes sans cesse, mais ta vie le devient également.
Si tu jettes alors un regard derrière toi, tu constates que
dans le passé tu as surtout nourri des pensées négatives —
à l'exception de quelques traits positifs — et ta vie jusqu'ici
s’est modelée sur cette attitude mentale. Mais maintenant tu
prends l’habitude, dans ta méditation quotidienne du matin
et du soir, de cultiver une attidude positive et de la garder
en face de l’existence, des gens et des choses — c’est-à-dire
que tu trouves en tout matière à te réjouir, que tu dis « oui »
à tout ce qui est bon et bien, que tu espères toujours le meil-
leur et donnes en toutes circonstances le meilleur de toi-même.
A mesure que se modifie ton attitude intérieure, tout autour
de toi prend un nouveau visage.
132

2. Si tu veux édifier une nouvelle vie, la base seule est à


changer — ta manière de voir.
Auparavant iu regardais surtout anxieusement au-dehors
dans l’attente méfiante de ce qui pouvait t'arriver. À partir
d'aujourd'hui, i{u regardes en toi-même, plein de confiance ;
tu regardes vers ton Aide intérieur.
Tu peux lui demander tout ce que tu veux — même d’é-
changer ta vieille vie pour une nouvelle — ; elle deviendra
réalité si tu l’affirmes avec foi, si tu as confiance en ton Aide,
si tu es docile à sa direction et si tu le remercies à l’avance
de son intervention.
Tout ce qu’il réclame de toi, ce sont ces trois choses : af-
firmation, confiance et gratitude ; il fait ensuite le néces-
saire pour accomplir dans la réalité ce que tu as affirmé en
esprit.
Pour que cette affirmation soit aussi vivante et positive
que possible, utilise la méditation telle qu’elle t’a été ensei-
gnée plus haut : forme une image idéale de cette nouvelle
vie à laquelle tu aspires, enrichis-la de tout ce que tu vou-
drais voir se réaliser autour de toi. Imagine-toi être le foyer
central de cette nouvelle vie, avec ton soleil intérieur et ta
joie de vivre. Plus l’image de ce « nouvel homme » — qui est
ta véritable essence — prend couleur et contour, plus elle
devient concrète et vivante, plus vive aussi est l'impulsion
que tu transmets à ton Aide intérieur par ton affirmation, et
plus parfaite sera la réalité correspondante.
Mais il importe également que dès aujourd’hui tu agisses
comme si cette nouvelle vie avait déjà commencé et que tu
fasses ton devoir en conséquence : avec un joyeux dévoue-
ment et dans la certitude que tout ce qui est bon et bien vient à
toi, que ta voie est désormais une ascension perpétuelle.

COMMENT DÉDUIRE LES COMPLEXES D’INFÉRIORITÉ.

Si tu es disposé à avoir un peu de bonté pour toi-même,


tu peux surmonter ton sentiment d’infériorité sans effort
pénible. Voici un moyen bien simple
1. Le premier pas vers la liberté intérieure, la force et l’as-
133

surance, c’est de réfléchir que les complexes d’infériorité sont


un reliquat de cette époque de l’adolescence où tu étais en-
core mal équipé pour la bataille de la vie.
Dans ses jeunes années l’être humain est extrêmement
sensible au manque de considération, aux mortifications, au
manque d'amour, au peu d’importance que les autres atta-
chent à sa petite personne. Des fautes insignifiantes ou des
mésaventures de jeunesse dont l’entourage s’est moqué, peu-
vent peser sur toute une vie d'homme, sous la forme d’un
sentiment d'incapacité ou d’insuffisance qui ôte désormais à
l'être humain toute joie de vivre...
L'enfant — et plus tard l’adulte — cherche à compenser
ce sentiment d’infériorité par des efforts plus grands ; il est
avide de marquer des succès plus considérables, dans le but
de forcer l’estime de son entourage. Mais, plus grands sont
ses efforts, plus nombreux ses succès, d’autant plus forte est
l'angoisse qu’il cache au fond de son âme causée par son
état de contraction intérieure — l’angoisse d’être prise en dé-
faut encore une fois, comme auparavant quand il était petit
et sans défense contre la raillerie de ses aînés. L’explication
psychologique de ce fait est simple : toute contrainte dans
un sens développe la tendance opposée, tout effort véhément
pour vaincre un sentiment d’infériorité augmente sa résis-
tance et en luttant contre lui, on l’aggrave au lieu de l’affai-
blir.
Pour en venir à bout il importe de te relaxer comme il est
indiqué plus haut, et de méditer en silence sur l’origine pre-
mière de ce sentiment, pour te rendre compte de l’insigni-
fiance de la cause qui l’a fait naître.
Comme enfant, tu étais faible et impuissant — mais com-
me adulte, tu ne l’es plus, de sorte que tes réactions psy-
chiques négatives, compréhensibles autrefois, n’ont plus au-
jourd’hui de raison d’être. Quand tu étais enfant, les grandes
personnes te paraissaient supérieures à toi, comme un géant
l’est à un nain — aujourd’hui elles n’ont plus aucun avan-
tage sur toi ; bien plus, tu peux être supérieur aux autres
dans la mesure où tu es allié à ton Aide intérieur. Aujour-
d’hui, tu es aussi fort que tu l’affirmes, parce que l’affirma-
134

tion de ta force secrète l’amène à se produire et à se mani-


fester.
Il est facile de constater qu’une personne souffre d’un
sentiment d’infériorité
Par suite de sa tension intérieure, celui qui est affligé de
ce complexe a une tendance à l’éxagération : il est brusque
au lieu d’être réfléchi, il s’agite sans trêve au lieu d’être cal-
me, il est tranchant, prétentieux au lieu d’être mesuré, caus-
tique au lieu d’avoir de l'humour, rigoriste au lieu d’être jus-
te, moqueur au lieu d’être bienveillant, dévoré de l’ambition
de dominer au lieu d’avoir de l’empire sur lui-même... Der-
rière chacun de ces traits de caractère outrés se cache un
complexe d’infériorité. Le chef de service criailleur, l’adju-
dant despotique, le collègue chicaneur — tous souffrent d’un
sentiment d’infériorité et sont avides de prouver leur supé-
riorité aux yeux de tous...
Quand un homme cherche à t’opprimer, c’est souvent qu'il
se sent opprimé en lui-même, et qu’il compense ainsi incons-
ciemment son complexe d’infériorité. Tous ces modes de ré-
agir exagérés sont non seulement inutiles mais nuisibles parce
qu'ils entretiennent le complexe et provoquent des résistan-
ces dans l’entourage.
Pour arriver à un résultat il faut prendre le chemin op-
posé : étre indulgent pour soi-même. Non seulement tu ne
serais pas juste envers toi, mais tu te ferais du tort en t’es-
timant moins que ne t’estiment les autres. Car se sentir in-
férieur, c’est se mettre en état d’infériorité ! Au lieu de croire
les autres plus forts et plus capables, tourne ton regard vers
tes propres puissances secrètes.
Comprends-moi bien : tu ne dois nullement forcer ton ap-
préciation, tu ne dois ni te sous-estimer ni te surestimer, mais
simplement t’estimer et prendre conscience de ta propre va-
leur, avoir un peu de complaisance et d’amitié pour toi-même.
L'expérience montre qu’on ne peut être juste et bon pour
les autres si on ne l’est d’abord pour soi-même, c’est-à-dire
si On n’a pas une juste opinion de soi, et si ce bien qui est
en chacun, on ne l’affirme et le confirme courageusement en
donnant toujours le meilleur de soi-même.
135

« Tu dois aimer ton prochain comme toi-même ! » Cela


veut dire : dans la mesure où tu révèles le bien caché en
toi ; par ton affirmation quotidienne d'amour, tu découvres
et tu reconnais aussi le bien en ton prochain et tu l’aimes
pour l’amour de ce bien qui est caché en lui...
Cet encouragement à être bon pour toi n’est pas un appel
à l’'égoïisme, tout au contraire
L'égoïste n’est pas réellement bon pour lui, il se nuit
par sa partialité envers lui-même, par son avidité, et sa
crainte d’être frustré en toutes choses. Celui qui est vérita-
blement bon pour lui, ne peut être autrement que bon pour
les autres et se comporter envers eux de manière aimante
et généreuse. Il observe instinctivement la Règle d’or en trai-
tant les autres comme il voudrait être traité — et en con-
séquence les autres ont à son égard la même attitude géné-
reuse et bienveillante.
Sois bon pour toi ! cela veut dire, affirme le Bien en toi
et mets en action la divine force de l’amour et de la sympa-
thie partout où tu peux. De cette manière, tu aimes ton pro-
chain comme toi-même et suscite la même volonté d’affir-
mer ton bien et de le faire.
Sois bon pour toi ! signifie plus encore. Cela veut dire es-
time-toi, réjouis-toi de ta force intérieure, de tes progrès
incessants, et surtout de l’assistance de ton Aide secret. Re-
cherche une alliance étroite avec ton essence la plus pro-
fonde, affirme ton union avec elle qui te donne la force de
dominer ta vie. Mieux tu es uni de façon permanente à ton
Aide intérieur, meilleur est le contact avec tes semblables
par les liens de la sympathie.
Sois bon pour toi ! cela veut dire encore : ne te tourmente
pas toi-même avec des représentations négatives, des angois-
ses, des idées d’auto-punition et des sentiments d’infériorité
vis-à-vis de ton entourage qui te veut du bien, tout comme
ton Aide intérieur ; mais montre dans ton propre miroir, ce
que tu montres aux autres, ton meilleur visage. Les autres
t’estimeront comme tu t’estimes toi-même. Si tu t’approuves
les autres le feront aussi.
Lorsque tu auras enfin pris conscience du fait que tu es
136

plus fort, plus grand, meilleur, plus capable que tu ne pen-


sais, les autres en seront aussi persuadés tout naturellement.
Ton Aide intérieur a soin que toute impulsion positive soil
transmise et provoque autour de toi une réaction positive cor-
respondante. Tu peux être certain que tôt ou tard, tout Île
monde te verra tel que tu fe voies.
2. Un moyen accessoire pour adopter cette nouvelle posi-
tion et « être bon pour toi-même » est de « faire comme si »,
suivant le principe : « Qui veut changer de registre intérieur,
doit prendre l'attitude extérieure correspondante ».
Comporte-toi donc comme si le pouvoir que tu veux déve-
lopper était déjà actif. Fais comme si rien n’était capable
d’ébranler ta sérénité. Redresse la tête et regarde droit de-
vant toi. Que ta posture soit ferme et ta marche assurée.
Regarde les autres comme tes égaux dans la vie. Affirme le
bien en eux et, que ce soit en leur présence, ou que tu sois
seul, garde l’attitude d’un homme conscient de sa valeur, d’un
homme libre et fort, décontracté et calme, d’un homme supé-
rieur, toujours prêt à accueillir de nouvelles connaissances, de
nouvelles joies et de nouveaux profits.
Apprends ensuite à t’enrichir, en donnant au lieu de pren-
dre — ce qui suscite le sentiment amoindrissant de « ne-pas-
avoir-assez » — …Dis-toi que tu possèdes la plénitude de la
vie. Laisse ton cœur parler et aller vers les autres, au lieu
de te replier sur toi égoïstement et anxieusement. L’amour de
soi n’est pas de l’amour mais un appétit, qui ne peut
être satisfait parce qu’il ne donne pas, et pour cela ne peut
rien recevoir Etre égoïste, ce n’est pas s’ainer, mais se
nuire. Si tu as compris cela, tu es libre et tu sais ce qui peut
te rendre heureux, puissant et riche.
3. Il existe encore d’autres procédés pour achever la con-
version nécessaire et anéantir le complexe d’infériorité
Lorsque tu te trouves avec une autre personne, ne te con-
sidère jamais — même en pensée — comme inférieur à elle,
mais toujours comme son égal. Car ta personnalité est unique,
tout comme la sienne, et tes devoirs, toi seul peut les remplir.
Du reste, il se peut que tu sois supérieur à elle, si tu es
conscient de ton rattachement à ton Aide intérieur, qui te
137

rend deux fois plus fort que celui à qui cette conscience fait
défaut.
Ne considère pas chez un autre la situation qu’il occupe,
son « vêtement social », le rang que lui confèrent ses fonc-
lions, mais uniquement l’homme en qui demeure, comme en
toi un Aide intérieur dont le rôle est d’harmoniser son propre
bien avec le bien général, de telle sorte que tu n’as aucun mo-
tif de craindre cet autre, mais plutôt une raison suffisante
pour l’aimer et voir en lui un auxiliaire de ton progrès.
Reste calme en toutes circonstances, lorsque c’est néces-
saire fais un exercice de relaxation pour résoudre toute cris-
pation intérieure. L'homme parfaitement décontracté domine
toujours la situation.
4. Il est encore un moyen de détruire un complexe d’infé-
riorité : c'est de t’expliquer avec ton Aide intérieur
Fais retour en toi-même, vers ton conseiller et ton sauveur.
Après un exercice de détente, retire-toi dans le silence et la
méditation, et exprime-lui ce qui te tourmente. Débarrasse-
toi ainsi de ce fardeau et laisse à ton Aïde le soin de vaincre
ton inhibition. Dis-lui La confiance et ta gratitude pour ta li-
bération intérieure...
Dès cet instant tu commenceras à te sentir délivré, et la
pensée que « tu-ne-peux-pas » ne se présentera plus à toi.
Plus grande est ta confiance, plus ferme sera ton assurance
et ta confiance en toi. En présence de l’Aiïde intérieur aucun
de ces sentiments qui t’oppressaient n’a plus prise sur toi
ni celui d’être indigne ou fautif, de n’être pas à la hauteur
de ta tâche, ou d’être abandonné par Dieu — et il te semble
entendre des paroles de consolation
« Ne t'inquiète pas ! L’Esprit de la vie t’aime tel que tu
es. Il sait que tu n’es pas parfait, mais que tu es sur la voie
de la perfection. Il connaît tes faiblesses ; mais il attend de
toi que tu les dépasses, que tu cesses de te tourmenter toi-
même à leur sujet, et que tu les surmontes bravement, en
reprenant courage après chaque rechute, avec la certitude
confiante que tu es entouré, protégé, porté par l’amour de
l'Eternel. Aies confiance en lui et il t’aidera à trouver la paix
et la liberté intérieure ! »
138

Les effets de ta confiance ne se feront pas attendre, bientôt


tu te sentiras animé d’une nouvelle énergie, au fur et à me-
sure que les impulsions négatives s’affaiblissent. Tu peux
être certain de ce revirement vers un état meilleur et tu peux
l’attendre en paix. Il suffit de te souvenir de la présence de
ton Aide intérieur, pour que tout sentiment pénible soit étouf-
fé dans l’œuf et que tu prennes pleinement conscience de ta
supériorité. Dis-toi :
« Mon Aide intérieur et moi sommes toujours le parti le
plus fort ! Rien ne peut m’atteindre. Je suis toujours maître
de la situation, et aucune tâche ne m'’est impossible ».
Désormais aucun sentiment d’infériorité ne peut se faire
jour en toi : les ténèbres se dissipent quand le soleil se lève.

COMMENT RENDRE UN ECHEC PROFITABLE.

1. Aussi longtemps que tu t’attardes à penser à un échec,


tu freines ton avance et butes sur de nouvelles mésaventures.
Ruminer un échec, c’est nourrir l’angoisse ; l’angoisse pro-
duit une tension et celle-ci te rend attractif pour ce que tu
redoutes. Et ainsi, les calamnités s’accumulent..
Ce qui est pire encore, c’est de te croire un « déveinard »
parce que tu as éprouvé quelques déconvenues. Car, en réa-
lité, personne n’est « marqué par le destin » que celui qui le
veut bien, en conservant un mode de penser constamment
négatif, — de même qu'il n’y a pas de « veinard », hormis
celui qui le devient par sa pensée et son comportement posi-
tifs. Change l'orientation de ta pensée — et tu changes par là
ta vie. Que la faute commise t’apprenne comment tu peux
faire mieux. Et fais ce mieux. Alors ta faute a eu sa raison
d’être : elle ne barrera plus ton chemin et ne traversera plus
tes projets.
Surtout, ne vas pas attribuer à un autre la cause de ton
insuccès. Car rien n'arrive dans ta vie que tu n’aies attiré
et provoqué toi-même. Tenir un autre pour responsable de ton
échec, c’est le reconnaître plus fort que toi. Le reconnaître
plus fort, c’est le rendre tel. Affirmer sa supériorité, c’est per-
pétuer ton infériorité.
139

La clé de tout ce qui t’arrive est dans l'orientation de ta


pensée. Donc, pense autrement : ne regarde pas en arrière
avec la crainte des échecs subis, ne regarde pas autour de
toi avec amertume ou envie, mais considère ton propre indi-
vidu et tes forces avec bonne humeur, regarde vers l’avenir
et vers les innombrables succès qui t’attendent. Affirme ton
aptitude à réussir, pense réussite, sens que la réussite est là
dans tout ce que tu entreprends — et aussitôt tu verras le
chemin s’ouvrir devant toi.
2. Ne te laisses pas accabler et tourmenter par le souve-
nir rongeant de tes infortunes. Tu ne peux le chasser et
l’anihiler, que si tu diriges vers un but positif les forces de
ton inconscient, activées par les déceptions, et qui cherchent
une utilisation compensatrice. Donc, ferme les yeux sur le
passé et concentre ta pensée et tes sentiments sur ton nouvel
objectif et sur la réussite que tu escomptes.
Les énergies que ton échec a bloquées dans une certaine
direction et qui ne pouvaient franchir l’obstacle, sont ainsi
dérivées vers une nouvelle tâche. On peut appeler cela se
« brancher sur le courant » du succès et compenser l’échec
par une plus grande réussite. De cette manière il ne subsiste
dans l’inconscient aucune épine douloureuse, parce que l’af-
firmation persévérante du succès anéantit le doute de soi-
même, fortifie la volonté en vue d’une meilleure réalisation
et met toutes les forces au service du progrès La tâche à
laquelle tu te donnes joyeusement et sur quoi tu concentres
ton attention est le moteur puissant qui t’empêche d’échouer
sur la grève des désillusions, et te mène par le grand courant
de la vie jusqu’à la pleine mer du triomphe. Chaque affirma-
tion de ta force, chaque concentration sur le but donne un
nouvel élan à ton embarcation.
3. Le secret du succès réside dans la concentration : dans
l'affirmation opiniâtre de ce que tu désires ardemment, et
dans le don de ta confiance au pilote de ta barque, à ton Aide
intérieur, qui, dans la mesure de cette confiance, veille à
ce que tu franchisses victorieusement les écueils et que tu ar-
rives au port sain et sauf. Exprime-lui cette confiance tous
les jours. Vois en lui l’unique maître de ta réussite future.
140 —

Tourne tes regards vers lui, au lieu de voir de prétendus obs-


tacles, et abandonne-toi de plus en plus à lui pour diriger tes
voies, tout en conservant une attitude spirituelle positive
dans l'attente du meilleur et en donnant dans tes entreprises
le meilleur de toi-même.
Quoi qu’il arrive, pense à la parole du sage indien : « En
toi-même git la cause de tout ce qui se produit dans ta vie ».
En toi-même — en ton pilote, ton ami, ton Aide intérieur.
Pénétré de l’esprit de cette sentence, si tu te détends quo-
üdiennement dans la méditation, en abandonnant à ton Guide
la direction de ta vie et la solution de tes problèmes, il t’ap-
paraîtra clairement que tout est bien. Tu découvriras, d’abord
avec étonnement, puis avec satisfaction que, même les vents
contraires sont sagement mis à profit par le pilote de ton
esquif pour assurer ton avance. Fais-lui confiance, il sait
rendre l’échec profitable et faire servir la force de l’obstacle
à ton progrès.

COMMENT VAINCRE LA MAUVAISE HUMEUR.

1. La mauvaise humeur traduit le plus souvent une tension


inconsciente qui produit une déperdition constante de force —
d’où un préjudice, auquel il est toujours possible de remédier
par la relaxation.
Si tu pratiques cette dernière correctement — ainsi qu'on
te l’a enseigné dans la partie technique de cet ouvrage — et
si, pendant la méditation qui fait suite à l’exercice, tu t’aban-
donnes à l'influence bienfaisante et libératrice de ton Aide in-
térieur, tu as déjà stoppé cette hémorragie de forces, en
même temps que tu t’es rechargé d’une nouvelle énergie, et
que ton humeur maussade a disparu.
2. Je connais une personne qui a une manière originale de
mettre fin à la sensation de fatigue et de mauvaise humeur
Il se lève aussitôt de sa table de travail, se détend de tout
son corps. Il s’ébroue ensuite pendant quelques secondes,
comme le ferait un chien mouillé pour secouer les gouttes de
pluie. Il chasse ainsi consciemment de lui tout ce qui est né-
141

gatif. Quelques exercices de respiration contrôlée terminent


ce simple exercice.
Pourquoi ne ferais-tu pas cet essai ?
3. Evite autant que possible les personnes qui sont maus-
sades par habitude. La mauvaise humeur est une « grippe »
contagieuse.
Si tu n’as pas assez d'humour en toi pour pouvoir rire de
toi, recherche la compagnie des êtres bien disposés et laisse-
toi gagner par leur belle humeur. La joie t'immunisera contre
les bacilles de l’humeur morose qui, non seulement te dépri-
ment, mais t’ôtent des chances de réussir.
4. Tu dis qu'il est difficile d’être toujours de bonne hu-
meur ?
Mais il est deux choses que tu peux toujours faire : primo,
affirmer que tu es bien disposé, alerte et heureux, et, secundo,
faire comme si tu l’étais. Faire en sorte que ton miroir te ren-
voie une image épanouie et souriante.
Fais l’essai une fois et tu remarqueras que l’affirmation de
ta bonne humeur, et « faire comme si », entraine automa-
tiquement le sentiment correspondant. En t’exerçant un peu
à cette double pratique, la bonne humeur devient bientôt une
seconde nature, et même la nature tout court, c’est-à-dire une
habitude. Le type lunaire que tu étais, qui attend des autres
vie et chaleur, s’est changé ainsi de lui-même en type solaire
qui rayonne sans cesse lumière et chaleur, éclaire son en-
tourage et l’éveille à une nouvelle vie.
Par cette simple méthode, l’homme négatif est devenu un
homme positif — et tu seras étonné des conséquences heu-
reuses pour ta vie qu’entraîne cette métamorphose !
5. Si au cours de ton travail tu te sens envahi par une hu-
meur morose et chagrine, ne te forces pas à travailler quand
même. Arrête-toi. Lève-toi, ouvre la fenêtre et fais quelques
exercices de respiration contrôlée. Ou bien, allonge-toi par
terre et détends-toi. Cela vaut mieux que d’essayer de lutter
contre la mauvaise humeur, et de faire comme Don Quichotte
devant les moulins à vent...
Emploie aussi la méthode rapidement efficace de « faire
comme si »
142 ———————

Si l'humeur maussade te gagne en travaillant et te détour-


ne de ta tâche, fais immédiatement comme si tu étais tout
heureux de ce que tu fais, en te concentrant sur ton travail.
Souris comme si l’univers entier était pour toi une source
de joie secrète. Compose-toi un visage joyeux comme si
rien n’était susceptible de te déplaire. Fais ton travail comme
si c'était là ton dada favori, celui qui t’amuse et te met tou-
jours de belle humeur.
Si tu as réussi pendant un quart d’heure seulement, à
« faire comme si », tu as gagné la partie et tu es préservé pour
le reste de la journée de tout accès de maussaderie. Fais l’ex-
périence une fois ! |
Du reste, n’oublie jamais ceci : Quoi que tu doives faire
demain et en quelque lieu que tu doives être — dis-toi qu’au-
jourd’hui est ton jour de triomphe et que ton devoir le plus
important est d’être bien disposé, serein et joyeux, de faire
ton travail avec contentement et amour, de montrer autour
de toi un visage épanoui, comme si c'était ton anniversaire et
que lu aies gagné en même temps le gros lot ! La conséquence
certaine de cette attitude, c’est que la journée de demain sera
lumineuse et que les choses qui pourraient te contrarier au-
ront perdu tout pouvoir sur toi, — si elles n’ont pas disparu
de ton horizon.

COMMENT COMBATTRE LA LASSITUDE.

1. Lorsque tu es fatigué tu te sens plus lourd que d’habi-


tude, la vie te paraît plus accablante — et par là tu te rends
tout plus difficile.
Du point de vue de la psychologie du travail, la sensation
de fatigue est surtout un phénomène psychique et le signe
que la tension augmente.
L'âge ne joue là-dedans aucun rôle. Tu penses peut-être
qu’en vieillissant on se fatigue plus facilement ; c’est le con-
traire en réalité. De même qu’une personne âgée se con-
tente d’un sommeil plus court, les signes de la lassitude se
manifestent plus rarement chez elle parce qu’avec les ans on
est plus facilement détendu, relâché, on « laisse aller » plus
143

facilement les choses, on s’abandonne. Dans cet abandon est


la clé du problème :
Celui qui se fatigue vite se raidit intérieurement contre
le travail et, de ce fait, celui-ci, au lieu d’être un plaisir, de-
vient une peine, alors que dans une attitude positive, l’ef-
fort est dépensé dans le sens du travail, et la lassitude n’est
pas à craindre. Dans cette attitude, le travailleur peut sou-
tenir son effort durant des heures, sans relâche et avec le
même entrain, tandis que l’autre, après une demi-heure de
résistance inconsciente, est complètement « vidé » et à bout
de forces. ,
On voit déjà par là que l’antidote de la fatigue est la re-
laxation. Etends-toi par terre et allonge-toi le plus possible,
détends ton corps et ton esprit, jusqu’à ce que tu sois envahi
par le sentiment bienfaisant et agréable de « n’avoir rien à
faiges>,
Imagine que tu es couché dans une prairie par un beau
jour d’été : Au-dessus de toi le soleil, tout autour des fleurs,
des abeilles..., le silence de midi plane sur la campagne... En-
fonce-toi dans ce silence et laisse-toi dissoudre en lui. Res-
pire lentement et profondément. Tu te sens déjà rafraichi.
Laisse-toi aller à ce rythme paisible pendant une minute ; tu
sens une énergie nouvelle affluer en toi...
…Jouis un instant de cette sensation de vigueur restaurée.
Puis ouvre les yeux, lève-toi, étire-toi, baïlle si le cœur t’en
dit, et sens comme la lassitude a disparu, remplacée par un
tonus naturel et un entrain tout neuf.
2. L'habitude de s’assigner un but est non moins impor-
tante que l'exercice de relaxation ; — fais-le de préférence
sous la forme d’un programme de travail établi la veille pour
le lendemain, dans l’ordre d’urgence de tes tâches.
Celui qui agit dans un but précis et déterminé n’est pas
sujet à l'excès de fatigue et à la nervosité ; il échappe
également à l’indécision, à la ratiocination et à la perplexité.
La concentration sur un objectif augmente ton courage et
ta force pour y atteindre. L’« homme d’un but » est toujours
un audacieux qui saute facilement les obstacles, alors que
l’indécis est comme un navire sans gouvernail, qui devient
144

le jouet des vagues et échoue facilement sur les écueils ca-


chés avant d’arriver au port.
3. L'avantage immédiat de se fixer un but précis est d’é-
chapper à la tentation de remettre au lendemain des choses
importantes. Bannis dès aujourd’hui le mot « demain » de
ton vocabulaire ! Dans la bouche de l'éternel « perdant »
le mot « demain » signifie le plus souvent « plus tard », ou
même « Jamais si c’est possible » !
Seul l’être sans énergie remet à « demain » ce qu'il pour-
rait aussi bien faire sur-le-champ. L'homme fort le fait tout
simplement et n’y pense plus. Il fait maintenant ce qu’il peut
faire maintenant. Cet homme-là est le gagnant de la vie.
Tous les grands hommes vivent dans le « maintenant ».
Quand tu as grande envie de quelque chose, que tu peux te
procurer une joie ou un plaisir, attends-tu le « lendemain » ?
Tu dois faire de même pour ton travail, le commencer main-
tenant, le terminer maintenant. C’est très facile. Et lorsque
tu es entré dans cette voie tu constates bientôt qu’il y a une
jouissance profonde à finir tout de suite ce que tu comptais
faire justement « demain ». Et désormais tu ne voudras plus
te priver de la joie que l’éternel « maintenant » procure au
créateur.
4. À partir d’aujourd’hui ne te laisse pas non plus « aller »
dans les petites choses, afin que le bacille de l’indolence
ne gagne pas ton esprit — et ton corps. Marche droit et ferme,
non recourbé comme une demi-lune. Le corps et l'esprit,
l’attitude et le mental doivent être nets, droits, loyaux, pleins
de courage et conscients de leurs forces, car il y a entre l’at-
titude, le comportement et les circonstances un rapport in-
time. Penses-y et tu comprendras bientôt ce que je veux dire.
5. Encore un détail : A partir d'aujourd'hui lève-toi de
bonne heure, et si c’est possible, tous les jours à la même
heure. Si en t’éveillant, tu te sens encore fatigué, saute im-
médiatement hors du lit, et si cela te paraît trop difficile, aie
recours pendant quelque temps à l'affirmation. Dis-toi, le
soir avant de t’endormir :
« Je m'éveillerai demain à (telle) heure. Je serais immé-
diatement frais et dispos ; Je ne m’attarderai pas une minute
145

de plus au lit ; Je sauterai joyeusement et à pieds joints dans


la journée qui m'attend et jusqu’au soir je serai à la hau-
teur de ma tâche, je travaillerai avec joie et présence d’esprit
dans la certitude du résultat ! »
Tu peux être certain que la pratique de cet exercice aura
des résultats rapides ; au bout de peu de temps tu t'éveil-
leras à l'heure voulue. Dans ton inconscient existe une horlo-
ge vivante, beaucoup plus sûre et moins bruyante qu’un « ré-
veil ». Cette « pendule mentale » est aussi sous la dépendance
de l’Aide intérieur ; c’est une sorte de sens de la durée qui
fonctionne si on le sollicite et qui t’avertit au moment que
tu as fixé.
Des expériences ont montré qu’il faut même fixer l’heure
de l’éveil de manière encore plus concrète, en se représen-
sentant par exemple, l’aiguille des heures sur « quatre » et
l’aiguille des minutes sur « douze » — et la « pendule men-
tale » fonctionne au moment précis.
6. Un moyen très utile pour combattre la lassitude per-
sistante est d’associer la « pendule mentale » avec la sieste :
Pour chasser une grande fatigue tu feras l’exercice de re-
laxation habituel, jusqu’à ce que, la sensation de « lourdeur »
et de « chaleur » étant obtenue, les muscles et les vaisseaux
soient relâchés ; puis tu te laisseras aller au sommeil avec
l'affirmation suivante :
« Je m'endors. Tout mon corps se repose. Je m'éveille-
rai dans une demi-heure, à … précises, bien reposé et plein
d’entrain ! »
Tu fixes le moment du réveil en te représentant par la
pensée un chiffre énorme placé en face de toi sur un tableau.
Habituellement, dès la première tentative, la « pendule men-
tale » t’éveille à l’heure indiquée ; si cela ne s’est pas pro-
duit, il suffit de quelques répétitions pour que le « méca-
nisme » fonctionne régulièrement.
7. Un autre simple remède pour combattre les symptô-
mes de lassitude, nonchalance, dispersion de la pensée, c’est
l'exercice de respiration consciente, en particulier sous la
forme d’un « exercice de flottement »
Fais une brève promenade et, tous les trois pas d’abord —
146

un peu plus tard tous les quatre pas — tu fais une res-
piration complète profonde. Concentre-toi sur le rythme de
ton souffle et de ta marche. Lorsque ce mouvement est bien
acquis et devenu aisé, fais ce qui suit
Avance — toujours en respirant consciemment — à la
cadence de ce Mantram : « Je suis léger ! Je flotte ! » et,
avec les mots « léger » et « flotte » sens-toi « soulevé ». In-
volontairement tu te mets à marcher sur la pointe des pieds
et ton allure devient légère comme une plume au vent. Pour
accentuer ce mouvement tu peux étendre les bras avec un
geste de balancement, de sorte que ta marche soit comme
un léger envol...
Lorsque tu es bien pénétré de cette sensation de légèreté
et de flottement tu peux arrêter l’exercice. Tu te sentiras
revigore et prêt à te remettre au travail sans éprouver de
lassitude.
8. De même qu'il est possible de marcher longtemps sans
fatigue si on le fait par plaisir ou en musique, et que, si on
marche à contre-cœur, on est épuisé à mi-chemin, le même
phénomène se produit dans le travail : c’est le mental qui
règle l’état du corps, le ralentit ou le stimule. D'où la néces-
sité d'apporter un état d'esprit positif à ce que tu fais, d’en
faire un plaisir, de le rendre intéressant, varié et attrayant,
afin que le corps participe plus longtemps à l’action sans
donner des signes de lassitude. Si ton esprit reste en éveil,
ton corps restera alerte lui aussi.
Réfléchis à ce que ton travail présente de particulièrement
intéressant, comment il peut être amélioré, perfectionné, ren-
du plus attrayant et plus profitable. Puis, fais une cure de
méditation vespérale pendant laquelle tu demandes l’assis-
tance de ton Aïde avec l'affirmation suivante
« À partir d'aujourd'hui je suis toujours dispos et alerte,
fort et conscient de mon but. Rien ne peut me distraire de
mes projets. Je suis infatigable, opiniâtre et persévérant.
La joie de créer me remplit de plus en plus.
La force de l’Aide intérieur me soutiendra demain toute
la journée. Je suis animé d’un nouveau courage qui me
147

rend le travail facile et agréable, de sorte qu’il réussira


mieux encore qu'auparavant ».
Endors-toi après cette affirmation et le lendemain en t’é-
veillant, commence ta journée avec la pensée suivante :
« Aujourd’hui toute besogne est pour moi une joie, elle
est facile et je la mène à bonne fin. Tout ce que j’ai à faire
m'intéresse. Mon esprit est constamment alerte et présent ;
je suis prêt à saisir, dans ce travail ou autrement, toute oc-
casion de faire mieux pour réussir.
Si tu inaugures la journée dans cet état d’esprit, tu ignore-
ras bientôt la fatigue, et le soir venu tu pourras regarder avec
satisfaction le résultat de ton action. Fais de même demain
et après-demain. Car une vie féconde est une somme de jours,
commencés avec la certitude du succès et méthodiquement
remplis.

COMMENT RÉSOUDRE LES PROBLÈMES ANGOISSANTS.

1. Qu'il y ait des problèmes à résoudre n’est pas mauvais


en soi. Ce qui est fâcheux c’est de se tourmenter à leur su-
jet. Mais là, tu es responsable parce que tu as confondu, en les
examinant, loupe et longue-vue .
Tu regardes les difficultés à la loupe qui les grossit déme-
surément ; par contre tu regardes tes forces, tes aptitudes et
tes possibilités avec le petit bout de la lorgnette et elles te
semblent petites, petites. Et telles que tu les voies, elles
sont.
Il s’agit donc, en premier lieu, d'échanger délibéremment
tes instruments d’optique mentale : de voir les difficultés
par le petit bout de la lorgnette, éloignées et rapetissées, toi-
même et les possibilités, par contre, de les regarder grossies
à la loupe.
Cette optique optimiste a pour effet — ainsi que tu peux
en faire facilement la preuve — que la réalité extérieure
« s’aligne » sur ta nouvelle manière de voir.
Il n’y a là rien de merveilleux, c’est au contraire tout na-
turel. Bouddha l’a déjà reconnu jadis : « Les choses pro-
cèdent de l'esprit, elles sont engendrées par l'esprit et gou-
148 —————————

vernées par lui » ; elle sont toujours ainsi, telles que tu les
voies et les juges en esprit.
2. Il n’est pas moins important de changer ton comporte-
ment que de changer de manière de voir :
Jusqu'ici tu as gaspillé une bonne part de ton énergie
dans une résistance névrotique contre de prétendues diffi-
cultés, au lieu de faire servir cette énergie à élever ton ren-
dement et à progresser. Dès l’instant où tu abandonnes cette
position de défense inconsciente pour une nouvelle attitude
de consentement joyeux à la vie et au destin, la résistance,
autour de toi, cesse aussitôt en grande partie.
Afin de parvenir à cette nouvelle attitude et te laisser por-
ter par le courant des événements, au lieu de t’arc-bouter avec
angoisse contre le flux de la vie, il est nécessaire que tu te
détendes et que tu rentres en toi-même !
Si toutes sortes de problèmes te tourmentent, c’est le signe
que tu as négligé de prendre le temps de respirer : et c’est
pourquoi tu as été essouflé bien vite ; tu es resté inhibé et
anxieux devant des choses qui eussent laissé indifférent un
homme calme et maître de lui.
Aies donc recours à la relaxation qui t'a été enseignée
plus haut, et, au moins une fois par jour, apprends à te re-
tirer dans le silence pour prendre de la distance avec les
choses et adopter une position correcte vis-à-vis de tes pro-
blèmes domestiques, professionnels, sociaux, économiques et
autres, qui seront résolus par la suite avec l’assistance de
ton Aide intérieur.
La détente clarifie mainte question qui t’angoissait jusqu'ici ;
dans la méditation tu trouveras aussi la solution des pro-
blèmes difficiles de ta vie et elle mettra fin à ton inquiétude
et à ta perplexité.
Dans la détente commence déjà à se débrouiller le nœud
inextricable de tes pensées. Dans le silence s’élargit ta vi-
sion étroite des choses dont l’angoisse, telle une loupe, t'avait
montré le côté négatif considérablement grossi. Dans la mé-
ditation enfin, tu deviens attentif à l'inspiration intérieure,
et clairvoyant pour la meilleure solution à apporter aux dif-
ficultés qui t’agitent.
149

Si, dans la méditation, tu t’ouvres pleinement au sentiment


de ton union avec l’Aide intérieur, tu éprouves au même ins-
tant que tu es plus fort que ce qui t’oppresse ; tu te sens en
sécurité dans la certitude que ton associé invisible peut ré-
soudre tous les problèmes aisément, car sa sagesse et sa
puissance sont cent fois plus grandes que celles de ta cons-
cience quotidienne...
Aussitôt que tu cesses, dans ton manque de sagesse, de
vouloir faire tout par toi-même — et de tout embrouiller —
aussitôt que tu as accordé ta confiance entière à ton Aide, tu
nais à l’évidence de sa puissance illimitée sur les événements
et les circonstances ; il suffit que tu lui exposes tes problèmes
dans le silence, en lui disant ta confiance et ta gratitude.
Le moyen de résoudre tes problèmes épineux peut se résu-
mer brièvement ainsi
a) Relaxation du corps et du mental,
b) couper le courant d’avec la vie quotidienne, faire re-
traite en soi-même dans le silence,
c) méditation sur l’union avec l’Aide intérieur ; affirma-
tion de la foi en son assistance,
d) exposition objective des questions à résoudre et des
causes de difficultés relatives à ces problèmes,
e) prière à l’Aide intérieur de donner son secours,
f) exprimer ta reconnaissance, rompre le silence et va-
quer à tes occupations, dans la certitude que l’Aiïde
agit de son côté.
Pour que le résultat soit favorable, il est nécessaire qu'après
la méditation tu restes calme et sans inquiétude, puisque
ton associé invisible s’est chargé de trouver la solution.
Deux possibilités peuvent se présenter alors
Ou bien, pendant ou après ta méditation, ou encore au
moment opportun, la solution unique et juste du problème
t’apparaît subitement — ou bien ton Aide intérieur change
de lui-même la face des choses et des événements, de sorte
qu’il n’y a plus de problème, et que tu n’as plus rien à faire.
Si tu as déjà une fois fait l'expérience de cette assistance
secrète, tu n’es plus tenté de t’inquiéter et de te tourmenter
pour tous les problèmes grands et petits de ta vie quotidienne,
150 —

tu prends l’habitude de t’en remettre à ton Aide intime pour


leur trouver la bonne solution, et de suivre ses conseils.

LA SÉPARATION EST-ELLE LA SEULE ISSUE ?

1. Ne commets pas l’erreur de « prendre conseil » d’amis


ou d’amies, plus ou moins intéressés, pour savoir s’il vaut
mieux pour les deux époux rester ensemble ou s’en aller
chacun de son côté. Personne n’est en mesure de te dire quel
chemin conduit au bonheur ; — ton Aide intérieur seul
connaît le chemin de ton bonheur personnel. Seul il peut
te conseiller justement.
Je suppose naturellement que tu as la volonté loyale d’agir
honnêtement devant Dieu et devant ta conscience, afin que
ta décision ne lèse personne, c’est-à-dire de trouver la meil-
leure solution possible. S'il en est ainsi, ton Aide intérieur
ne refusera pas de t’éclairer sur le chemin à prendre. Dans
de tels cas, la méditation est particulièrement recommandée.
Je n’en connais pas où le conseil trouvé en elle se soit révélé
malheureux ; je connais par contre beaucoup d’exemples
où la Voix intérieure, écoutée et suivie a conduit à des solu-
tions heureuses.
La pratique a été indiquée dans la partie technique de cet
ouvrage :
Lorsque tu es relaxé et que, dans le silence, tu as atteint
la sphère de l’Aide intérieur, expose-lui la situation claire-
ment, sous tous ses aspects, avec les diverses solutions qui
peuvent être envisagées. Plus cet examen est fait objective-
ment et sans passion, mieux tu étales au grand jour de ta
conscience — et aux yeux de ton Aide — chacune des « pièces
de la cause », plus précise sera la réponse secrète de l’Aide, et
plus claire sera la connaissance de la voie à suivre et de la
juste solution.
Que ton attitude spirituelle, pendant la méditation soit
absolument positive et sans arrière-pensée, libre de toute pres-
sion, de tout sentiment de colère, de rancune, de déception, de
honte, de passion ou de crainte de l’avenir. Confie-toi à l’Ai-
de intérieur, il ne t’abandonnera pas et te montrera le bon
151

chemin, ou il te l’aplanira. Plus grande est ta confiance, plus


proche sera le secours.
Le conseil qui te sera donné ainsi dans le secret est infi-
niment plus précieux que tous ceux de tes amis et connais-
sances.
2. Si ta décision est déjà prise et que tu aies envisagé la
séparation, réfléchis
Ne crois pas que tu trouveras nécessairement auprès d’un
autre époux le « véritable bonheur », qui te semble apparem-
ment refusé dans ton mariage actuel. Le bonheur est un état
intérieur, il n’est jamais donné de l’extérieur, par une autre
personne, il se trouve en toi-même. Si tu n’as pas été capable
de réaliser ton bonheur dans l’union actuelle, rien ne prouve
que tu pourras le réaliser mieux dans un nouveau mariage. La
Règle d’or vaut aussi pour le mariage ; penses-y :
Ce que tu désires qu’un autre te donne et qu’il soit pour
toi, donne-le lui d’abord et sois-le par avance ; alors tes dé-
sirs seront comblés.
As-tu essayé une fois d'appliquer ce principe dans ton
mariage actuel ? Fais-le pendant quelque temps et tu verras le
véritable bonheur venir vers toi, dans la mesure où tu au-
ras pris la peine de le faire rayonner de toi en pensée, en
paroles et en actions.
Tu ne connais pas encore la puissance de métamorphose
de ton amour ! Laisse-le agir à travers toi — tu reconnaîtras
bientôt que le « véritable bonheur » est partout, si tu le sol-
licites avec la baguette magique des pensées loyales et du
véritable amour. Montre à ton époux les bons sentiments que
tu attends de lui — et tu verras qu’en retour il commencera
à faire tout pour le rendre heureux.
Le processus de cette métamorphose peut durer de quelques
semaines jusqu’à six mois — suivant la force de ton senti-
ment et suivant la confiance que tu as mise en l’Aide inté-
rieur, celui qui est en toi comme en ton époux.
2. Si la séparation est accomplie et que tu veuilles te re-
marier, la première chose à faire est d'oublier complètement
ton premier époux. Au lieu de nourrir du ressentiment et
152

de l’amertume, souviens-toi de lui simplement pour te dire


que ce choix était une erreur.
La deuxième chose à faire est de recourir, dans le silence,
à l’Aide intérieur : il connaît l’époux qui t'est destiné et il
peut te le faire rencontrer. Demande le secours de ses lu-
mières et remercie-le par avance de te conduire le moment
venu auprès du véritable élu.
Enfin, il convient de faire ce que lu peux de ton côté afin
que cet époux éventuel te trouve lui aussi : laisse ton essen-
ce profonde s’exprimer dans ton comportement et tes actions,
afin que chacun autour de toi éprouve le bienfait du rayon-
nement solaire de ton âme. Ne reste donc pas passif, les
bras croisés, attendant que ton Aide intérieur te présente
sur un plateau l'être qui t'est destiné, mais fais ce que tu
peux pour l’attirer et le gagner à toi
Reconnais et salue en toi l’Enfant de l’esprit du Bien et
en conséquence, soit bon et amical, secourable et ouvert à
tout et à tous. Efforces-toi d’embrasser dans ton amour tes
ennemis même, et réjouis-toi de ton existence. Plus il y a de
joie et d'amour en toi, plus tu es « attractif » pour les
êtres qui ont des affinités intérieures avec toi. Saisis toute
occasion de faire du bien et tu trouveras la vie si pleine et
si fortunée que tu ne penseras plus à autre chose.
Alors, quand le véritable époux entrera dans ta vie, il
saura immédiatement que tu lui es destiné et tu auras le
sentiment que c’est lui que l’Aide intérieur a choisi pour
toi.
Affirme et éprouve que ton Conseiller et Aide intime t’as-
siste dans toutes tes entreprises et aies confiance en lui pour
qu'il conduise vers toi, au moment voulu, l’être avec qui
une union signifiera pour tous deux bonheur, contentement
et plénitude.

COMMENT RÉAGIR DEVANT LES COUPS DU SORT.

1. William James donne un conseil de psychologie bien


approprié à ce sujet
« Considère un événement fâcheux comme un fait acquis
153

et prends-en ton parti. L’acceptation du donné est le pre-


mier pas pour parer aux conséquences d’un malheur ».
Acceptes-tu facilement, ce que tu ne peux changer tu le
rends plus léger et supportable. Et si tu peux le changer, tu
le fais autant qu’il est en ton pouvoir, par une action métho-
dique. Si, au lieu de t’irriter à chaque coup du sort — et ain-
si d’aggraver les choses — tu réfléchis posément en te disant
que le mal n’est pas si grand, vu que le résultat eût pu être
pire, tu as mis les choses au point d’où tu peux repartir.
L'expérience apprend que, a) on est à la hauteur et, b) qu’on
dépasse ce qu’on a accepté. Ce consentement suscite des for-
ces profondes qui rendent la sérénité plus facile devant la
fatalité d'un événement, de même que l’arbre plie sous la
tempête mais ne rompt pas.
2. Dans une boutique tu ne paies jamais un objet plus
que son prix. Tu paies trop si tu t’emportes contre la mau-
vaise fortune, car tu paies de ta santé le dommage subi. Fais
la part du feu dans ce qui est arrivé et consacre ce qui te
reste de forces et de moyens à édifier du nouveau.
Les coups du sort sont comme les averses. On peut se lais-
ser mouiller et pleurer ensuite le vêtement perdu. On peut aus-
si ouvrir un parapluie et rester à sec. Dans l’infortune, le
parapluie s’appelle : attitude positive. Si, à tout ce qui ar-
rive, tu dis simplement oui, si tu ne te lamentes pas, mais
si au contraire tu te redresses et poursuis ta route comme
si rien de décisif ne s'était produit, alors tu as fait pour
le mieux quant à cet événement.
« Make the best of it >» — cette maxime américaine m'a
bien souvent aidé dans des cas difficiles, aussi ne saurais-
je trop te recommander : « Tire du fait accompli le meilleur
parti possible ! » Il n’est pas de moyen plus rapide de chan-
ger et d'améliorer ta situation.
Il dépend toujours de toi, ou bien de t’attarder à regretter
un Moins, ou bien en l’acceptant comme tel et en travail-
lant avec ténacité, de le transformer en un Plus. En chan-
geant d’attitude tu changes aussi les circonstances. J'appel-
le cela profiter de l’infortune. Celui qui n’y parvient pas n’est
qu’un apprenti dans l’art de vivre.
154

3. « Mais si toute une série de malchances s’abattent sur


moi ? »
Garde-toi dans ce cas de te créer un complexe de « dévei-
nard », et apprends à abolir en toi-même les causes de ces
échecs répétés :
Certes, il existe des « séries de chances » et des « cascades
de calamités ». Mais elles ne viennent pas de l’extérieur, elles
sont conditionnées psychiquement. Si tu vas au fond des
choses, tu trouveras qu’il y a toujours, à l’origine des mêmes
expériences, une même attitude mentale. C’est elle qui les
détermine ; elle les prépare.
Si tu es dominé en général par la crainte de la vie, l’appré-
hension devant l’action, parce que ton humeur est déprimée,
alors ton attitude inconsciente est telle que tu attires sur-
tout les expériences fâcheuses et les circonstances négatives,
et en conséquence le malheur s’installe chez toi, une décon-
venue en déclenche une autre. Inversement, as-tu une atti-
tude positive devant la vie, as-tu en général un « bon mo-
ral », tu es alors aimanté pour attirer les circonstances fa-
vorables, les personnes bien disposées à ton égard, bref, le
succès. La loi qui gouverne de telles « séries », de chance ou
de malchance, est donc en toi. Saches le reconnaître et, en
conséquence :
a) Sois rempli consciemment de pensées positives d’accep-
tation de la vie, de confiance en toi et en ta destinée, de foi
en la victoire, et comporte-toi à tout instant comme si tu «o-
minais les choses et que tu sois à la hauteur de toutes les
circonstances ;
b) une fois par jour, dans la méditation, exprimes ta
confiance en ton Aide intérieur, le pilote de ton destin, sol-
licite son assistance et abandonne-toi de plus en plus à son
gouvernement.
4. « Mais si je suis parvenu tout au bas de l'échelle et que
j'aie perdu tout espoir d'amélioration » ?
Voilà justement le moment de te détendre, de te laisser
aller complètement, et de remettre à ton avocat intérieur le
soin de régler la faillite.
Quand, sur la grande spirale de la vie, tu es arrivé au point
= 155

le plus bas de la courbe, tu ne peux faire autrement que


de remonter — à la condition que tu n’attendes pas pour te re-
lancer l’impulsion du dehors, mais que tu la trouves en foi-
même |!
Procède ainsi
Retire-toi dans le silence, après avoir pratiqué la relaxa-
tion complète. Lorsque le mental est lui-même apaisé et que
la sérénité t’habite tout entier — ceci a son importance —
réfléchis à ta situation présente.
Fais un tour d'horizon complet, comme si tu contemplais
ton existence avec les yeux d’un autre, et précisément avec
ceux de ton Aide intérieur... ‘Fu as d’abord le sentiment que
rien de pire ne peut plus t’arriver maintenant. Puis une
nouvelle certitude se fait peu à peu jour en toi, c’est que
rien de ce qui s’est produit, et peut encore se produire, ne
touche à ton essence la plus profonde...
Seule ta conscience superficielle est hypnotisée par le
malheur el te montre tout en noir. Ta supra-conscience, ton
Aide intérieur, a une vision plus vaste ; il voit, au delà des
nuées sombres du présent, ton chemin reprendre son mou-
vement ascendant. Aussi ne s’émeut-il pas de ce qui angois-
se ta conscience quotidienne. Il plane au-dessus des choses
et des conditions de la vie extérieure.
Arrivé à ce point, tu as déjà pris la bonne orientation et tu
peux te tourner directement vers l’Aide intérieur avec l’af-
firmation qui convient :
« Je ne peux rien par moi-même. J'ai abandonné la lutte
et je me remets entre tes mains. À toi je confie la nouvelle édi-
fication de ma vie. Je sens que tu es plus fort que le destin
et que tu viens à mon secours. J’ai confiance en toi pour
trouver l'issue à ma détresse. Je te remercie de tout cœur de
diriger désormais mes pas et de me prêter la force d’avan-
cer alors que je ne vois pas le but. J'attends avec foi, qu'avec
ton appui ma vie change, et prenne un nouvel essor !»
Lorsque tu as ainsi laissé la responsabilité et le soin de di-
riger ta barque à ton Aide intérieur, en répétant bien des
fois cette affirmation, lorsque le sentiment envahissant d’étre
en sécurité et tranquille aura balayé de ta conscience jusqu’au
156

dernier soupçon de crainte de la destinée, tu observeras, —


d’abord dans de petits faits puis dans des circonstances plus
importantes, — que tu n’es déjà plus au point mort de ton
existence, mais que tu vas désormais de l’avant — de telle
sorte que ta timidité fait place à l’assurance et que tu peux
affirmer :
« Je remonte de jour en jour le courant ! »
Tu es sorti des abîimes de l’angoisse, de la stagnation et de
la paralysie de l’âme ; ton activité se déploie à nouveau, de
même que tu éprouves les effets de l’activité de ton Aide in-
térieur, soit en toi dans le sentiment d’une énergie crois-
sante, ou extérieurement dans les transformations favorables
de ta vie.
Maintenant la vie commence à t’apparaître, non plus com-
me l’ennemie que tu voyais en elle, mais comme ton amie.
Plus tu prends l'habitude de n’attendre de rien ni de per-
sonne, hormis de ton Aide intérieur, secours ou sauvetage,
plus visiblement commencent à se réaliser tes espérances, et
tes vœux à s’accomplir, pendant que s’évanouissent tes crain-
tes des puissances adverses et du mauvais sort...
Tu reconnais que la santé, le bonheur, la réussite sont
conditionnés par toi-même, que la force de dominer ta destinée
est en toi. Oui, l’arbitre de ton sort est en toi, et ainsi tout ce
qui arrive sert finalement à ton bien, à ton perfectionnement
progressif, et à te montrer que le sens de ta destinée est seu-
lement de te conduire au bonheur !
Si tu as enfin compris que ce qui importe ce n’est pas la
forme de cette destinée qui est fienne, mais ce que tu en fais —
avec ton allié intérieur, — tu ne te déroberas plus devant la
vie, en cédant du terrain ; tu lui diras « oui », tu iras au-de-
vant d'elle courageusement, et alors elle se fera légère pour
toi.
Telle est la voie pour transformer une disgrâce en béné-
diction, et te faire un tremplin de ce qui n’a pu t’anéan-
tir ! C’est la voie qui de la plus profonde détresse conduit
jusqu'aux sommets de la vie.
157

COMMENT TRAITER L’INSOMNIE.

1. Tu guériras de ton insomnie par les moyens les plus na-


turels et sans peine en suivant les instructions suivantes,
fruits d’une longue expérience.
Examinons d’abord ce qui est à éviter : les principales
causes d’insomnie
a) les somnifères, qui n’apportent pas le sommeil, mais
seulement un étourdissement passager, et dont l’emploi pro-
longé nuit à l’organisme ;
b) les repas tardifs (à vrai dire on ne devrait jamais pren-
dre après dix-huit heures, des mets de digestion difficile
viandes, légumes farineux, œufs, café et alcool) ;
c) les lectures trop captivantes immédiatement avant de
se coucher, ou au lit ; elles créent une tension de l'esprit
qui rend le sommeil difficile ;
d) les réveils à sonnerie ou tout autre moyen extérieur
de provoquer l'éveil, car ils troublent le rythme naturel du
sommeil ; mieux vaut user, si c’est nécessaire, de la « pen-
dule mentale » ;
e) un travail intellectuel absorbant après le repas du soir ;
f) une chambre à coucher trop chauffée et pas assez aérée ;
g) la crainte de ne pouvoir s’endormir, car la crainte attire
la chose redoutée et chasse par conséquent le sommeil ;
h) l’idée que l’insomnie est nuisible ; cette idée est sans
fondement, car le corps prend en tous cas le sommeil et le
repos dont il a besoin, de sorte que la durée du sommeil est
sans importance ;
i) la crispation dans l'effort de s’endormir, vu que tout
effort signifie tension, donc éveil, alors que le sommeil est
un état passif, une détente qui ne se produit pas avec l’in-
tervention active de la volonté ; se révolter contre l’insomnie,
c’est rester bien éveillé ;
j) l’angoisse et les pensées négatives qui produisent de
nouvelles tensions, intérieures et empêchent par conséquent
la détente et le sommeil.
Sois bien persuadé de ceci :
La cause de l’insomnie n’est, le plus souvent, pas physio-
158

logique, mais psychique : elle est dans ton mental. Essaie


de te rendre compte si le soir ta pensée n’est pas occupée par
la crainte de ne-pouvoir-t’'endormir, si l’idée de rester éveil-
lé n’est pas plus forte que la pensée du sommeil, du repos,
du silence, que le sentiment du « lâcher tout ». S'il en est
ainsi, change l'orientation de ta pensée : quand vient le soir
remplis-toi consciemment des images du repos, de la lassi-
tude, du sommeil bienfaisant, de la sécurité dans le silence.
L'homme en bonne santé peut se contenter pendant long-
temps d’un sommeil bref, sans éprouver aucun malaise at-
tribuable à l’insomnie. Il dort plus profondément au lieu
de dormir longtemps. Personne n’est jamais mort d’insomnie.
Considère donc la tienne comme négligeable et aisément gué-
rissable. Tranquillise-toi en affirmant : « J'aurai toujours as-
sez de sommeil ; mon corps prendra le repos dont il a be-
soin ! » — et tu verras que bientôt le sommeil reviendra de
lui-même.
C’est un fait d'observation courante que l’insomnie per-
siste d'autant plus qu’on s’en inquiète, alors qu’elle disparaît
d'elle-même si on ne s’en soucie plus en mettant à profit les
heures de veille, par exemple, pour terminer un petit travail
resté en suspens. Ainsi la fatigue normale se produit et avec
elle arrive le sommeil naturel.
Je connais un homme qui a triomphé ainsi de l’insomnie
Quand il ne dort pas, il se dit : « Que je dorme ou non, c’est
l'affaire de mon corps qui sait ce dont il a besoin. Je prends
les choses comme elles viennent ! »
Il tire parti au mieux de ses heures insomnieuses : ou bien
il se lève pour terminer un travail, lire un livre distrayant,
ou bien restant couché, il ferme les yeux et demeure calme
avec le sentiment que ce repos éveillé est aussi bienfaisant
que le sommeil. — Bientôt son corps cesse de résister et le
gratifie d’un bon sommeil sans rêve jusqu’au lendemain.
2. Considérons maintenant ce qu’il y a lieu de faire afin
de ramener le sommeil normal.
Ce sont ici les plus puissants somnifères
a) Aller au lit aussitôt que tu es fatigué. Vouloir rester de-
bout lorsqu'on ne se sent plus dispos, diminue l'aptitude à
159

se détendre et à trouver le repos. Si tu n’est pas un vrai tra-


vailleur de nuit, essaie de te conformer au rythme solaire
dors de 8 à 9 heures du soir jusqu’à 4 ou 5 heures du matin.
C. L. Schleich a résumé ainsi ses observations médicales
relatives à la meilleure façon de dormir : « Sommeil et cou-
cher du soleil, éveil et lever du soleil doivent être parallèles.
La civilisation a inventé la lumière artificielle pour chasser
l’obscurité et le sommeil. Mais la nature ne se laisse pas ber-
ner. Les nerfs paient un prix élevé cette lumière volée. Celui
qui, en outre, combat artificiellement la fatigue par la ni-
cotine, l’alcoo!l, le café ou le thé, celui-là met un bandeau de-
vant les yeux de son plus fidèle gardien. Cherche ton propre
rythme de sommeil, c’est-à-dire vois le nombre d’heures de
sommeil dont tu as réellement besoin. Mais que ce nombre soit
sacré pour toi : — tu dormiras toujours bien et resteras bien
portant ! »
b) Une promenade avant d’aller au lit d’un quart d’heure
pour commencer ; elle peut être prolongée peu à peu jusqu’à
une heure. Jusques là reste actif, physiquement et intellec-
tuellement ; mais après la promenade, évite tout nouvel ef-
fort cérébral ;
c) Marcher dans l’eau avant de se coucher : Fais couler
de l’eau froide dans une cuve ou une baignoire sur 10 em de
hauteur, et marche dedans pendant une à deux minutes ;
puis couche-toi immédiatement, et fais un exercice de dé-
tente, en envoyant le courant de la chaleur sanguine vers
tes pieds. Sens comme le sang quitte ta tête pour affluer à tes
pieds, comme ceux-ci deviennent brülants, comme tu es en-
vahi par la fatigue. Sens comme ton corps repose agréable-
ment, bien détendu et chaud — et comme le sommeil te ga-
gnésts
d) Etre orienté au nord ou à l’est : un célèbre neurologue
anglais conseille à ses malades souffrants d’insomnie, de
dormir la tête au Nord — sens du pôle magnétique — ou
bien à l'Est — sens du mouvement de la terre vers le soleil ;
e) Une tasse de lait chaud avec un peu de miel, ou bien
un petit verre d’eau sucrée, se sont révélés comme des moyens
de suggestion efficaces pour provoquer le sommeil ;
160

f) Si tu t’endors difficilement ou que tu t’éveilles plusieurs


fois pendant la nuit, tu peux essayer des compresses d’eau
froide, selon la méthode Kneipp, lorsque tu seras bien ré-
chauffé dans le lit. Si tes pieds sont froids, prends aupa-
ravant un bain de pieds, alternativement chaud et froid ;
g) Aussitôt couché, installe-toi aussi agréablement que pos-
sible, cherche la position la plus favorable à ton sommeil.
Concentre en même temps ta pensée sur des images de paix,
de repos, de sécurité et d'harmonie ;
h) Pratique la méthode de relaxation qui t’a été ensei-
gnée, jusqu’à ce que la sensation de lourdeur et de chaleur
étant obtenue, tes muscles et tes vaisseaux soient bien déten-
dus ; tu glisses alors tout naturellement dans le sommeil ;
i) Remercie, dans le silence du soir, ton Aide intérieur
pour la paix et le repos qu’il te procure. Laisse-toi envahir
par le sentiment que tu es en sécurité dans l’asile du silence
et dispose-toi mieux encore au sommeil par cette affirmation :
« Je suis heureux de dormir. Je suis las et le sommeil ar-
rive, je vais dormir profondément...
Mon corps aspire au sommeil. Je dormirai bien jusqu’à
demain, pour m'éveiller joyeux et dispos avec une énergie
nouvelle !
Je suis las. mes membres sont lourds comme du plomb...
Je m’endors... je dors... je dors... »
Vois venir ce sommeil comme une bénédiction. Laisse
l'obscurité se faire en toi, comme elle est autour de toi. Sens
comme c’est merveilleux de sombrer lentement dans ce som-
meil qui te recouvre et t’enveloppe de ses voiles comme d’une
vague de bien-être...
3. Si tu t’éveilles durant la nuit et reste un certain temps
sans t’endormir, ne cède pas à des pensées négatives ; son-
ge que cet éveil n’est pas nuisible pour le corps, et encore
moins pour l'esprit qui, lui, est toujours éveillé et actif. Le
sommeil reviendra de lui-même si tu ne t'inquiète pas à son
sujet, en te demandant quand et comment il va revenir...
Tu peux rapidement mettre fin à ces éveils nocturnes, sur-
tout s’ils sont fréquents, en ajoutant à l’affirmation, indi-
quée au paragraphe 2i), la phrase suivante :
161

« Je vais dormir solidement et sans interruption pour


m'éveiller demain à (x) heures plus frais et dispos ! »
Si ces éveils sont rares mais de longue durée, tu auras
recours à l'exercice du silence et de la méditation, en y joi-
gnant cette affirmation
« Le calme et la paix de la nuit m’envahissent ; je suis
complètement détendu ; je suis tout entier repos, paix, har-
monie. Je suis calme, je suis entré dans le rythme de la nuit...
Je suis las et détendu. Je me sens libéré et accordé au
rythme de la nature endormie... Mes pensées deviennent
vagues. Je suis las. je dors. je dors... »
L'effet de cette pratique ne tardera pas à se faire sentir
et bientôt tu jouiras d’un sommeil réparateur et rajeunissant
pour tout l’organisme, car telle est sa vertu chez l’homme
bien portant.
Tu peux aussi mettre à profit la méditation nocturne pour
remercier l’Aide intérieur de ce qu’il a fait la veille pour toi,
et le prier de te protéger encore demain, en te donnant la
force, grâce à un bon sommeil, de faire face à tes obligations.
Pense qu’il veille sur toi alors que tu dors et laisse-lui te
procurer le repos dont tu as besoin.
Si des pensées négatives ou une cause extérieure ont troublé
ton sommeil, répète encore tout bas : « Je suis détendu... je
suis las. je vais m’endormir.… je m’endors... », sans toutefois
épier le moment où tu vas céder au sommeil. Laisse-toi ga-
gner par la lassitude et laisse faire le reste à l’Aide intérieur.
Un autre simple moyen de rappeler le sommeil en fuite est
de guetter le tic-tac de la pendule, de suivre son rythme mo-
notone, d'accorder avec lui sa respiration en pensant : « Je
— dors, je — dors. » Au bout de quelques minutes tes yeux
se ferment tout à fait et ne s’ouvriront que quand il sera
temps de te lever.
4. Un procédé, lent mais sûr, de vaincre l’insomnie est de
prendre l’habitude de confier le soin de s’éveiller à la pen-
dule mentale » ; Ce moyen est également recommandé à
qui s’éveille mal en train et ne se lève pas volontiers.
Fais ce qui est indiqué au paragraphe 2 i) et complète
162

l'affirmation suggérée par cet ordre que tu te donnes à toi-


même :
« Demain, à … heures je m’éveillerai bien reposé et me lè-
verai aussitôt ! »
Inscris mentalement l’heure voulue avec un chiffre géant
que tu te représentes placé devant toi.
Plus l’habitude est prise de s’éveiller à une heure pré-
cise — au début si possible à la même heure — moins on est
enclin à s’éveiller à n'importe quel moment, voire au milieu
de la nuit, et à rester ainsi sans dormir.
Ce dressage se recommande particulièrement à ceux qui
souffrent d’insomnies tenaces. L'organisme s’accoutume ain-
si à un nouveau rythme de sommeil et à accepter le signal
donné par la pendule invisible, — et d’autant mieux si on
saute immédiatement à pieds joints dans la nouvelle jour-
née.
5. Enfin il est important de s’habituer, durant la journée,
à ne pas prendre de l’humeur pour des bagatelles, car l’éner-
vement du jour se prolonge facilement pendant la nuit et
rend plus difficile la détente et le repos. Il y a lieu de suivre
ici le conseil de l'écrivain Otto Ernst :
« Tenir les choses à distance ! Car, si je suis capable de
rire dans deux mois ou trois ans d’une contrariété présente,
je suis un sot de ne pas le faire dès maintenant. En réflé-
chissant ainsi, l’homme peut dormir en paix, lorsque les bas-
sesses du monde menacent sa tranquillité. Il met la tête sur
un mol oreiller et prend une première dose de somnifère ain-
si « formulée » : « L’insomnie userait mes forces ! » Si cela
ne suffit pas, il se représente nettement combien il rira plus
tard du contretemps de ce jour, et là-dessus il s'endort le
sourire aux lèvres. Dans certains cas, il a recours à une troi-
sième dose ; « Comme mes ennemis se réjouiraient s'ils sa-
vaient qu’ils m’empêchent de dormir ! « Une minute après,
il dort à poings fermés. »
UNE CURE DE TROIS JOURS POUR VAINCRE LA TIMIDITÉ.

Premier jour : point de vue à adopter.


En premier lieu, ôte-toi de l’esprit que « tout le monde a
163

les yeux sur toi ». N’imagine pas que tu es assez intéressant


pour que tout le monde s’occupe de toi. Fais partout com-
me si tu étais seul chez toi. Fais comme si les autres étaient
« transparents » et sans consistance, de même que tu es « une
bulle d’air » pour eux, aussi longtemps que vous n’entrez
pas en rapport dans un but quelconque.
Ne pense pas à ce que les autres peuvent penser de toi.
Prends l’habitude de vivre en partant de ton impulsion in-
térieure pour aller vers l’extérieur. Ta vie porte à faux quand
tu fais le contraire, que tu attends l’impulsion de l’extérieur,
en te demandant anxieusement ce que les autres pensent ou
veulent dire. Quand tu fais de toi-même le pivot de ta vie et
considères le monde extérieur comme le reflet de ton monde
intérieur, ta position est juste et tu vis correctement de l’in-
térieur vers l’extérieur. Et quand tu vis ainsi tu ne connais
plus la timidité.
Tu n’as pas besoin de rougir comme si tu avais honte d’être
là. Ton existence prouve ta nécessité. Reconnais-toi enfant
de l'Eternel et possesseur de toutes les puissances de l’Uni-
vers. Nourrir des sentiments d’infériorité, minimiser sa pro-
pre valeur est une faute, ainsi que je l’ai déjà montré dans
un autre chapitre, c’est méconnaître la perfection du Rayon
divin que tu recèles en ton essence.
Au yeux de l'Eternel, tu n’es pas moins qu’un roi ou un
puissant de ce monde. Ils ne diffèrent de toi que par ce qu'ils
ont de plus grandes charges. Ce que tu es importe peu ; ce qui
importe seul c’est l'emploi que tu fais des forces qui
te sont octroyées, comme à tous les hommes !
Ne te juges donc pas comme un être négligeable, car si tu
penses ainsi, les autres, influencés par tes pensées, feront de
même.
Pour terminer cet examen de ta propre individualité fais un
exercice de relaxation, tel que je l’ai enseigné plus haut. Il
aura pour effet de faire disparaître ta timidité, et les mani-
festations fâcheuses qui l’accompagnent : rougeur du visage,
sueurs intempestives, sauvagerie, manque d’assurance et inhi-
bitions dans les rapports sociaux, lapsus, angoisses, etc, qui
toutes sont conditionnées psychiquement par la tension inté-
164

rieure de l’anxiété et qui cèdent peu à peu la place au calme,


à l’aisance et à la sérénité.
Deuxième jour : Conscience de soi-même.
Si quelqu'un te regarde fixement, et risque de t’intimider,
fixe-le à ton tour fermement, dans la certitude rassurante,
que grâce à l’Aide intérieur, tu es le plus fort. Bientôt l’autre
baissera les yeux et ne te troublera plus.
Aussitôt que tu sens poindre un accès de timidité, tourne-
toi vers ton Aide intérieur. Celui qui sait le trouver, trouve
en lui plus de forces qu’il n’en peut utiliser. Ainsi comblé de
pensées d’énergie, de confiance en toi et de courage, tu as
déjà vaincu à demi ta timidité. Prends l’habitude de voir les
choses d’un nouveau point de vue, en affirmant :
« Si l’Aide intérieur m’approuve — et il en est ainsi quand
je le sais présent en moi, — ce qu’on peut penser ou dire de
moi m'est indifférent. Cela ne me touche plus. Je vois mon
but et mon Aïde est mon guide partout ».
En réalité, se vouer à l’Aide intérieur est le plus sûr moyen de
vaincre toute timidité et de reprendre courage et confiance
en soi. La confiance en soi est la confiance en une force tou-
jours présente dans le secret de son âme — confiance qui fait
peu à peu l’homme conscient de son pouvoir.
Maintenant il t'est déjà possible de remplacer le « Je-ne
peux-pas » par un ferme « Je peux ! » Au lieu des repré-
sentations négatives de doute : « Je n’ose pas Je ne suis
pas capable, je n’ai pas la force. » tu peux affirmer main-
tenant :
« Je puis le faire ! Tout est facile. Je suis capable de
remplir cette tâche mieux qu’un autre. Grâce à la force de
l’Aide intérieur aucun obstacle ne m’arrête. Tout ce que j’en-
treprends me réussit-! »
Reconnais que la vie est un match de forces ; le vainqueur
est celui qui peut dire : « Je peux ! » avec le plus d’assurance.
Troisième jour : Libération par soi-même.
C’est un fait d’observation courante que la plupart des
hommes de valeur, parce qu’ils ont une nature complexe, ont
des tendances à la timidité et aux sentiments d’infériorité: —
165

c'est parce qu’ils sont plus exigeants pour eux-mêmes, qu'ils


ont une notion plus élevée de leurs devoirs dans l’existence
que des natures plus primaires. Mais d'autre part les natures
plus évoluées sont à même, en raison de leur plus grande
intelligence, de se libérer plus facilement que d’autres de ces
sentiments erronés.
Retirons-nous d’abord dans le silence pour extirper jus-
qu'aux dernières racines de nos inhibitions. Pour cela, nous
aurons encore recours à l’Aide intérieur qui connaît les pro-
fondeurs de l’âme, saisit toutes les causes et les anéantit —-
si nous avons confiance en ses pouvoirs. Tu peux t’entretenir
avec lui comme avec ton meilleur ami et lui confier le soin de
détruire dans les replis de ton inconscient les inhibitions ca-
chées.
La deuxième partie de ta tâche sera de prendre une atti-
tude de courage, opposée à la timidité qui te dominait jus-
qu'ici. Pour cela aussi tu peux avoir recours à l’Aide in-
térieur dans la méditation. Affirme en conscience:
« Toute force est en moi ! Je participe à l’énergie iné-
puisable de mon Aide. Il n’est rien que je ne puisse faire avec
son assistance.
Je me fortifie de jour en jour. Toutes les inquiétudes et mi-
sères, toutes mes difficultés intérieures décroissent en même
temps. Je suis fort et libre. Je dispose de toutes les énergies
de mon Aide et elles me mènent sûrement au but. Ce but est
proche et je réussirai ! »
Désormais n’écoute plus les conseils des autres, aie con-
fiance uniquement en ton Aide. Si d’autres cherchent à t’in-
fluencer, dis-toi toujours
« Avec l’assistance de mon Aide je viendrai à bout de ma
tâche. Ce que je fais est opportun et juste et on ne saurait
faire mieux. Ce que j’entreprends avec amour et en accord
avec mon Aide a toujours un bon résultat. Je réussirai. Je
réussis ! »
Pour terminer, encore une affirmation qui achèvera ta li-
bération intérieure avec l’appui de ton Aide :
« Je me sens complètement libre et joyeux ! Je vois clai-
rement mon but et rien ne peut me détourner de la voie mon-
166

trée par mon Aide. Lui et moi sommes toujours le parti le


plus fort et les maîtres de la situation.
Je me sens aussi à l’aise et en sécurité dans la vie qu’un
poisson dans l’eau. Tout ce qui se présente à moi m'’affermit
dans cette sécurité et sert à l’épanouissement de ma vie. Je
suis sûr de moi et libre. Je suis libre ! »

COMMENT CONVERTIR LA FAIBLESSE EN PUISSANCE.

1. Quand tu te sens faible, c’est que tu as besoin de nou-


velles forces. Ces forces, tu peux les trouver dans toute la
mesure désirée, aussi bien en toi qu’à l’extérieur. Mons d’a-
bord celles que tu peux puiser en toi :
La principale cause de l'incapacité, de l’impuissance, de la
faiblesse réside en ta pensée. La preuve en est que si, dans
ton mode de penser, tu opères un revirement de 180°, la réa-
lité extérieure se transforme pour autant.
En premier lieu, donc, il s’agit d'affirmer du matin au
soir : « Je suis fort. tout ce que j’entreprends me réussit
j'ai de la persévérance... j'arrive au bout de mes entreprises,
je les mène à bonne fin... Je suis conscient de mon pouvoir ! »
Si tu affirmes sans cesse ta capacité d’agir, et si tu fais com-
me si tu la possédais déjà, les circonstances extérieures se
plieront bien vite à ta nouvelle attitude et tes craintes se ré-
vèleront sans fondement.
Suis l’exemple des « favoris du succès » qui, lorsqu'ils sont
sont tentés de faiblir : « C’est impossible, je ne peux pas ! »
se redressent en affirmant : « Mais naturellement je peux !
Tout est possible ! ». Ce disant, ils se mettent à l’ouvrage —
et dominent la situation
La force de ces hommes réside dans le fait qu’ils chas-
sent et conjurent immédiatement toute pensée de faiblesse
et d’impuissance par la représentation positive du « pouvoir »
et la conscience d’être à la hauteur de leur tâche, sans mettre
en doute le résultat.
L’affirmation quotidienne de ta force et la concentration
sur un but précis produit peu à peu en toi une recharge d’é-
nergie, inconcevable pour celui qui ignore cette voie. Affirmer
167 nee

avec persévérance une force secrète, c’est la susciter et te-


nir en échec toutes les puissances adverses. Seul celui qui
s’abandonne est perdu ; celui qui avance courageusement ne
peut que se tirer d’affaire !
2. Nombre de personnes estiment que la faiblesse d'un
homme est chez lui faiblesse de la volonté, et conseillent,
bien inutilement et avec un manque total de sens psycholo-
gique : « Il suffit de vouloir ! »
Ce conseil a pour effet, sur celui qui s'efforce de le sui-
vre, de le rendre encore plus faible et plus impuissant, par-
ce que toute contention de l'esprit, toute résistance directe
ne fait qu’aggraver le mal.
C’est le contraire qui est à conseiller : ne rien vouloir, ne
pas aggraver la crispation de la volonté, mais laisser aller !
La faiblesse est une hypertension ; donc, il ne s’agit pas de
l’accroître par un effort de volonté, mais de se détendre, de
se relâcher, et au lieu de regarder le mal en face pour le com-
battre de front, il s’agit de l’expulser du champ de la cons-
cience et de le remplacer par une représentation positive op-
posée, en l’affirmant avec foi, — jusqu’au moment où tu sens
sourdre à nouveau la force affirmée et où les flots d'énergie
te porteront victorieusement au delà de l’écueil de l’impuis-
sance, dans la joie de l’action.
3. Outre l’exercice de détente, dont tu feras une bonne ha-
bitude, il convient aussi de savoir se taire
À partir d’aujourd’hui, ne parle que lorsque c’est né-
cessaire. Toute parole superflue, t’affaiblit — d'autant plus
que le besoin de parler traduit le plus souvent une tension
intérieure qui cherche une issue ! Les pensées et propos né-
gatifs dictés par la mauvaise humeur, l’envie ou la rancune,
sont une double cause d’affaiblissement, alors que chaque pa-
role non exprimée représente une force tenue en réserve au
profit d’une autre tâche.
Mais ce mutisme extérieur n’est que la préparation à
l’exercice du silence intérieur, dans lequel tu peux te rechar-
ger d'énergie nouvelle. Ce silence t’aide progressivement à at-
teindre le centre des énergies virtuelles et profondes de ton
Aide intérieur et à y participer.
168

Tu peux t’estimer heureux si tu apprends dans l'exercice


du silence à remonter à la source des forces secrètes, à ty
abreuver consciemment et à les faire servir à l’édification de
ta vie !
4. Encore un pas de plus pour remonter le courant vers
la force. Passe du silence à la méditation proprement dite
pour entrer consciemment dans la sphère de l’Aïde intérieur.
Car l’union avec lui donne une telle abondance d’énergie
qu’à l’avenir tu ne pourras plus te sentir débile et incapable.
Je t'ai montré, dans la partie technique de cet ouvrage,
comment entrer de façon vivante en contact avec le grand
Dispensateur des pouvoirs. Dans le cas qui nous occupe
joinsà ta méditation l'affirmation suivante
« Je suis uni à l’Aide intérieur, à l’inépuisable source de
santé, de courage, de plénitude et de prospérité. II me comble
de sa force et de son esprit. Il dispose toutes choses pour
mon bien et me fait avancer sans cesse. J’ai confiance en lui ;
il est ma vigueur et ma sagesse. II me rend fort et indépendant
des choses et des hommes. Je suis persévérant, fort et cou-
rageux ! Je suis fort ! »
L’invocation directe est encore plus efficace
« Toi, mon Aide intérieur, donne-moi la force d’accom-
plir mon devoir jusqu’au bout. Tu rends mon corps plus ré-
sistant et le maintiens toujours en bonne santé. Par toi mon
âme est remplie de sécurité et de sérénité. Tu me donnes le
courage et le pouvoir de mener ma vie dans la bonne voie et
tu m’aides à voir toutes choses à la lumière de l’éternité ! »
5. Non seulement tu peux puiser d’abondantes énergies
dans le secret de ton être, mais tu peux aussi les trouver
en-dehors de toi, dans l’univers qui t’entoure
La lumière du soleil contient des rayonnements divers ;
elle ne dispense pas seulement la chaleur, elle émet en outre
une sorte « d'énergie vitale » que les sages indous appellent
« Prana » et que les hommes absorbent inconsciemment et
en quantité suffisante quand ils s’exposent au soleil ; mais
on peut aussi le faire consciemment.
Il en est de même de l’air. En dehors de l’oxygène et d’au-
169

tres éléments indispensables à la vie, il contient aussi cette


« force vitale », le Prana.
L'eau elle-même et les autres boissons, et les aliments, —
en particulier les aliments mûris au soleil : fruits, légumes,
etc. — recèlent aussi ce « Prana » qui se transforme dans
ton corps en force vitale et nerveuse.
Mais comment tirer cette énergie vitale » de la lumière
solaire, de l’air, des boissons et des aliments ? De la manière
la plus simple, en remplissant deux conditions
Tu dois : a) être détendu, car seul l’organisme en état de
repos peut se recharger de forces neuves (d’où l’effet bien-
faisant du sommeil) ; b) tu dois absorber consciemment cette
« sève vitale », la respirer, l’ingurgiter, l’avaler, la déguster
consciemment. Ce n’est pas difficile si tu « branches » tes
pensées sur ton Lutin familier, et si, bien détendu, tu reçois
consciemment les bienfaits des rayons solaires, de l’air et
de la nourriture.
Par exemple, en ce qui concerne la respiration, prends
l'habitude d’aspirer la force consciemment ; au début, pro-
cède de la manière suivante
Mets-toi debout devant la fenêtre ouverte, ou au-dehors ;
inspire consciemment et lentement par le nez et expire par
la bouche. Pendant que tu inspires concentre ta pensée sur
cette force vitale contenue dans l’air que tu absorbes, sens
comme elle circule dans ton corps, comme elle le réchauffe
et le tonifie ; et pendant l'expiration expulse consciemment
toute faiblesse.
Quand tu as ainsi aspiré consciemment la force et la joie
de vivre et que tu as chassé hors de toi les germes de mol-
lesse et de découragement, tu sens bientôt, après quelques
mouvements respiratoires, que le « Prana » circule dans tes
veines et te recharge d'énergie. Prolonge progressivement
cet exercice et la durée des temps d'inspiration et d’expira-
tion. Cette respiration consciente de Prana a une efficacité
extraordinaire.
Lorsque tu bois, goûte consciemment dans chaque gor-
gée, en même temps que l'essence particulière de ton breu-
vage, le « fluide de vie » qui va porter dans ton sang les
170 Re

énergies latentes transformées ensuite en force active dans


chaque cellule de ton corps.
Quand tu manges, il importe de même de ne pas le faire
gloutonnement d’une manière animale, mais de déguster len-
tement chaque bouchée, pour te pénétrer des saveurs sub-
tiles des aliments, et sentir en même temps que tu absorbes
la force vitale recelée en leur essence, de telle sorte qu'ayant
activé, pour ainsi dire, cette force par la mastication cons-
ciente, elle s’infiltre dans ton corps entier. Pense que tu
es comme une éponge qui se gorge de ce fluide nourricier
ou bien comme un accumulateur qui se recharge.
L'image de l’éponge peut servir à faire mieux comprendre
le processus de cette opération :
Quand tu presses une éponge dans ta main, elle ne peut
se remplir d’eau. Il faut que ta main se relâche pour que
l'éponge puisse gonfler et ses pores absorber le liquide. De
même qu’une éponge, ton organisme ne peut s'ouvrir à l’af-
lux de la force vitale du soleil, de l’air, de la boisson et de
la nourriture, et s’en emplir durablement, que si tu es re-
lâché et détendu, et disposé à accueillir cette charge de vi-
gueur. Plus marqué est ton état de tension, moins tu peux
accumuler de nouvelles forces et d’autant plus faible tu de-
meures. Plus tu es dispos, calme, positif et ouvert, mieux tu
est en mesure d’emmagasiner la force vitale, plus tu te sens
robuste et capable d’action.
Pour cette opération, tu peux aussi avoir recours à la col-
laboration de l’Aide intérieur et lui laisser peu à peu le soin
de te procurer l'énergie vitale nécessaire après avoir prati-
qué pendant un certain temps l'exercice conscient de respi-
ration et de nourriture. Mets ta confiance en lui pour te com-
bler de cette force vitale, et vois comme ta vigueur s’affirme….
Sois ouvert et prêt à l’accueil au-dedans comme au-dehors ;
pense, éprouve que tu es un canal à travers lequel circule
sans arrêt la force vitale cosmique et par lequel elle peut opé-
rer ses prodiges. Aucun moyen n’est plus propre que celui-là,
ni plus rapide pour te régénérer et te rétablir dans la plé-
nitude de tes pouvoirs.
- 171

COMMENT SURMONTER LA MÉLANCOLIE ET REPRENDRE COURAGE.

1. Le mystique Johannes Tauler recommande : « Ne laisse


jamais la mélancolie t’envahir, car elle t’empêche d'aller
au Bien ». Oui, la mélancolie qui te rend le cœur lourd et
la vie pesante — parce qu’elle représente une perte cons-
tante d'énergie — t’empêche de voir le Bien, en particulier
ce qu'il y a de meilleur en toi : l’Aide intérieur qui t'aide
à surmonter l’esprit de lourdeur.
Aussitôt que la tristesse menace de t’envahir, coupe le
circuit de l'humeur noire, et appelle à toi les images opposées
de la joie, de la force, de l’amour. Puis détends-toi, retire-toi
dans le silence et cherche à rejoindre ton Aide intérieur. C’est
le chemin le plus court pour sortir de l’état de mélancolie et
reconquérir la paix de l’âme et l’assurance du cœur.
Souviens-toi de ce qu’a dit Marc Aurèle : « Les hommes se
fuient eux-mêmes dans les déserts, les campagnes, sur la mer
ou les montagnes. Mais si tu es un être conscient de toi, point
n’est besoin d’aller si loin. Retire-toi en ton for intérieur ;
car, ou pourrais-tu trouver la paix et le repos sinon en ton
âme ? »
Cherche la présence bienfaisante et libératrice de l'Aide
intérieur. La certitude de cette présence suffit déjà à te don-
ner un renouveau de courage et d’énergie. Ton appel quoti-
dien à lui l’incite à rayonner en ton âme et à l’ensoleiller. De-
mande-lui de fortifier ton cœur et de te donner la force de
dire « oui » à la vie, de l’aimer et de la dominer.
Place-toi, dans ta méditation, devant toi-même. Contem-
ple ton image idéale, celle de l’homme que tu voudrais être,
libéré de ce qui te pèse, et pourvu des qualités et aptitudes
que tu désires vivement posséder. Construis cette image dans
le silence, bien vivante et réelle. Plus vivante est cette « forme
spirituelle », plus rapidement la réalité se modèlera sur elle.
Tu montres ainsi à l’Aide intérieur le modèle que tu veux réa-
liser.
Afin de t’unir plus étroitement avec l’Aide, ajoute à ta mé-
ditation l’affirmation suivante :
« Tout ce que je suis et tout ce que je possède découle
172

de ta puissance, Ô mon Aide. Ton assistance ne me manquera


pas et me conduira de progrès en progrès, de perfectionne-
ment en perfectionnement. Tu es mon appui et mon protec-
teur, mon ami et mon conseiller. Tu me remplis d’assurance,
de bonne humeur et de confiance. Avec toi, tout va de mieux
en mieux chaque jour. J’ai de plus en plus de joie, de bonheur
et de succès. »
Cette affirmation suffit déjà à te rendre le cœur plus lé-
ger. Et lorsque tu auras une fois éprouvé que ton compagnon
invisible, ton Moi suprême, ne te manque jamais, tu ne som-
breras plus dans la tristesse, la mélancolie ou l’anxiété ; tu
ne douteras plus et n’auras plus d'inquiétude.
Tu peux, en outre, chercher auprès de ton Aide plus de
clarté et d'harmonie intérieure. Laisse-lui le soin de mettre
à jour et d’anéantir les causes profondes de ton malaise. Sol-
licite son appui particulier pour cette œuvre de purification :
« Toi, mon Aide, tu connais les raisons de ma tristesse,
de mon désespoir, de mes angoisses ; tu les aboliras et feras
en sorte que la paix et la joie, l’harmonie et la confiance en
la vie remplissent mon cœur, deviennent les forces domi-
nantes de mon existence et me la rendent plus légère ! Je mets
ma confiance en toi et je te remercie de tout mon cœur ! »
Quand brille la lumière de l’Aide intérieur les ombres de
la mélancolie se dissipent pour toujours.
2. Je disais en commençant que, du point de vue de la psy-
chologie dynamique, la mélancolie est une constante déper-
dition de forces.
Mais si le levier qui régularise l’afflux ou le reflux des for-
ces se trouve dans ton âme, les commandes de ce levier se
prolongent dans ton organisme physique, par exemple jus-
qu'aux commissures des lèvres. Si ta bouche est tombante,
c’est que le levier laisse fuir le réservoir ; remonte-là, l’écou-
lement cesse et l’afflux de l’énergie commence.
Pratiquement, cette manœuvre peut être faite en rele-
vant volontairement les coins de la bouche et en ayant soin
de la garder ainsi. Lorsque tu auras maintenu cette position
pendant un bon moment, tu remarqueras que tes pensées de-
viennent plus claires et que ta vigueur augmente. Lorsque
173

celle-ci augmente, l’audace se fait jour et lorsque l'audace


se montre, la mélancolie ne résiste plus.
Tu peux aussi saisir et manœuvrer les commandes du
levier dans un domaine plus profond : dans celui de tes pen-
sées. Si tu remplaces consciemment des pensées négatives par
des vues positives, c’est-à-dire que si tu en élèves en quelque
sorte le niveau, les coins de ta bouche se relèveront d’eux-
mêmes, en même temps. Quand la joie de vivre, l'espoir, la
confiance en soi, l’optimisme, la certitude du succès sont de-
venus le pivot de ta conscience, tu as stoppé l’hémorragie
des forces ; tu te recharges peu à peu d’énergie et tu as at-
teint un palier plus élevé de la vie, ce qui se prouvera par
la transformation correspondante des conjonctures extérieu-
res.
Fais l'essai de cette méthode — ne serait-ce d’abord qu’en
« faisant comme si » : relèves ta bouche comme si tu sou-
riais. Garde aussi longtemps que possible le sourire joyeux
de celui qui est conscient de son pouvoir. Sens comme ce
sourire s’infiltre dans la profondeur de ton être et pénètre
comme un rayon de soleil dans ton état d'âme « crépuscu-
laire ».… Sens comme il fait plus clair en toi, tandis que se
dissipent les ombres de la mélancolie.
Maintenant il s’agit de te comporter consciemment comme
si tu étais un cadran solaire qui ne marque que les heures
ensoleillées et rien que celles-là... Si, de même que le cadran
solaire ignore le mauvais temps, tu laisses passer sans y prêé-
ter attention, les idées noires et pessimistes — les jours de
pluie de la vie —, et que tu vives seulement ses heures en-
soleillées, seules réelles pour ta conscience, tu ne tarderas
pas à t’apercevoir que tu es un peu plus qu’un cadran so-
laire — que tu es un véritable porteur de lumière, un so-
leil !*.
3. Si tu as le temps de te creuser la tête, de subtiliser tes
états d'âme, en te demandant si tu te sens bien ou mal, si tu
es content ou non, heureux ou non, c’est que tu as du temps
à perdre, et qu’à côté de tes occupations professionnelles, tu
as besoin d’une « marotte » supplémentaire, ou d’un sport,
174

qui t’empêécherait de t’empoisonner l'esprit avec des soucis


imaginaires...
Dans la pratique, un moyen éprouvé pour lutter contre l’hu-
meur sombre et la tendance à se tourmenter soi-même, est
de passer aussitôt à l’action. Laisse là les rêvasseries et mets-
toi immédiatement à réaliser ton plan de travail !
L'action est la meilleure délivrance, le travail intensif
le remède le plus efficace contre les papillons noirs de la
mélancolie. Un psychologue américain disait, de manière
aussi imagée que pertinente : « Les bacilles, les germes de
pensées négatives et autres maladies, se fixent de préférence
sur les substances amorphes et gélatineuses, mais non sur
des rouages en mouvement. Sois donc toujours occupé ! »
Si pour une raison quelconque, tu ne peux te mettre au
travail immédiatement, prends ton chapeau et va faire une
longue marche. Quand tu reviendras, ton cœur sera plus lé-
ger et ta vie plus claire.
Les choses sont bien ainsi : tout marche mieux quand on
marche davantage. Nous sommes trop souvent assis, et dans
cette position, les germes nocifs, les sentiments négatifs, les
humeurs déprimées n’ont que trop de possibilité de s’ins-
taller dans notre organisme psycho-physique. Un lac immo-
bile devient facilement un marécage fétide, tandis que l’eau
courante reste pure. Quand tu restes en mouvement, tout se
clarifie plus facilement en toi.
C’est en cela que consiste la valeur du sport : il aide à aé-
rer et à régénérer le corps et l’esprit, si on le pratique cons-
ciemment dans ce but. L’activité corporelle amenuise les
soucis parce que soucis et chagrins ne prospèrent guère sur
un terrain mouvant.
4. Encore un dernier moyen : prends l'habitude de ména-
ger quotidiennement une joie à quelqu'un. Cette joie que tu
donnes te reviendra multipliée au centuple, et illuminera peu
à peu ton existence en transformant en allégresse tous les
sentiments de lourdeur. Les actions d'amour, les actions se-
courables, les joies données, détournent la pensée de ses pei-
nes, donnent une autre orientation spirituelle et la force de
survoler les zones basses de la tristesse.
175

Fait l’expérience : consacre-toi une semaine durant à une


œuvre d'amour, sans escompter ni gratitude ni récompense —
simplement par amour du bien et de la bonté : tu t’aperce-
vras de deux choses, premièrement que ta conscience t'ap-
prouve et cette pensée Le rendra plus joyeux ; deuxièmement,
que la main des anges répand du baume sur ton cœur et
écarte visiblement de toi toutes les contrariétés.
Tu trouveras ainsi cette paix que tu ne peux rencontrer
ni dans ta misanthropie ni dans ton isolement Tu auras
la sensation que tu es pour les autres un être précieux et in-
dispensable — et que tu es aimé. L’évidence de l’amour des
autres stimule ta propre disposition à aimer, et chasse de
ton âme les derniers brouillards de la mélancolie en te ré-
vélant la vérité de ces paroles
« Es-tu affligé, console
Celui qui l’est plus encore...
C’est toi qui es le consolé,
Quand il a oublié sa peine ! »

COMMENT SURMONTER LES DIFFICULTÉS.

1. Les difficultés surgissent toujours lorsqu'on avance. Il


importe seulement que tu ne te laisses pas arrêter, décou-
rager et désarçonner par elles, mais qu’au contraire, tu les
considères comme des incidents secondaires sur ta voie as-
cendante, et comme les hérauts annonciateurs de ton proche
triomphe. Elle ne sont pas autre chose en effet pour celui
qui ne s’effraie pas et poursuit intrépidement son chemin.
Un brasseur d’affaires à qui tout réussit, réagit de la ma-
nière suivante, devant tout obstacle rencontré : « Jusqu'ici
les difficultés ne m'ont pas abattu ; je viendrai aussi à bout
de celles-ci ». Et chaque fois, me disait-il, il a franchi l’obs-
tacle, confiant en la Providence, au lieu de se laisser aller
aux ruminations moroses.….
En saluant chaque nouvelle journée avec tout ce qu’elle
apporte comme un présent de l'Eternel, il tire le meilleur par-
ti possible des situations et saute par-dessus les barrages
176

avec une aisance qui étonne les étrangers. Non seulement il


se dit chaque fois : « A nouvelles affaires, nouvelles so-
lutions », mais il se dit avec foi : « Si une difficulté arrive,
arrive aussi l’aide d'En haut ! Il suffit de la voir et de la
saisir avec confiance ! »
Cet homme possède l’art de vivre. Tu peux faire comme
lui et par la justesse de ton attitude, transformer les obstacles
en tremplins.
2. Les difficultés ont pour but de t’inviter à compter sur
toi-même — sur ta force secrète, ton Aide intérieur et en
conséquence sur ta supériorité vis-à-vis des choses et des
conditions extérieures. Si en face d’un obstacle tu réfléchis
qu'avec ton Aide intérieur, vous êtes toujours les plus forts,
ton courage augmente : tu ne surestimes plus les difficultés,
tu les estimes à leur juste valeur ainsi que toi-même, ce qui
revient à dire que tu reconnais ta suprématie.
… Et cette connaissance produit aussi son effet autour de
toi : les hommes qui te regardaient hier encore avec condes-
cendance, lèvent maintenant les yeux vers toi, parce que ta
stature intérieure à grandi — notamment par la force de
ton Aide intérieur. Les circonstances ne te sont plus hostiles,
mais favorables. Les difficultés extérieures se révèlent ce
qu’elles sont, de simples stations sur la route du succès.
Cette prise de position est diamétralement opposée à cel-
le de la plupart des hommes : En face des difficultés ils réa-
gissent par de la nervosité et des efforts pénibles, par l’anxiété
de n'être pas à la hauteur de la situation, ce qui les rend
hésitants et Ôôte toute assurance à leur action. Sans le sa-
voir ils font agir ce que le Psychologue suisse Baudouin ap-
pelé la « Loi des effets contraires », autrement dit :
Si tu te cabres devant une difficulté et que tu t’efforces de
la combattre de front, tu la grossis au lieu de l’amenuiser.
Cette crispation de ta volonté te rive à elle par une chaîne de
fer,
Si au contraire tu envisages la chose calmement et si tu
réagis par la confiance au lieu de t’angoisser, non seulement
tu allèges ton souci mais aussi la pression des circonstan-
ces.
177

La difficulté réside plus dans le mental que dans les cir-


constances. Au lieu de t’inquiéter et de te débattre, détends-
toi, rentre en toi-même et reste calme. Ne t’est-il pas arrivé
déjà de t’efforcer vainement d'atteindre une chose qui te
tombe d'elle-même dans les mains lorsque tu as renoncé à
elle ? Ce « renoncement », ce relâchement de l’effort, cette
disposition à laisser les choses se développer d’elles-mêmes,
cette confiance, c’est le premier pas pour obtenir ce que tu
désires ardemment.
Au lieu de t’acharner dans ta poursuite, reste tranquille
et attends en confiance que la chose vienne à toi. L'avenir
appartient à celui qui apprend à laisser les choses venir à lui
et qui au lieu de sortir de ses gonds en face d’une opposition
se replie sur lui-même.
Quand tu médites en toi-même, tu rencontres la certitude
que rien ne peut t’arriver parce que tu es uni à l’Eternel et
que dans ton essence la plus secrète tu dépasses le temporel
et émerges dans l'éternel. Près de ton Aide intérieur, tu te
sens dans un asile sûr, tu es envahi par un sentiment de
paix, de sécurité, de puissance, à la lumière duquel les plus
grandes difficultés se révèlent comme de simples échelons
qui ne sauraient t’arrêter, toi qui regardes toujours plus haut,
ni empêcher ta marche vers la lumière !

COMMENT SE DÉLIVRER DES SOUCIS.

1. Tu n’aimes pas les soucis ? Pourquoi leur permets-tu


de te tourmenter inutilement ?
Ils vivent surtout de ta pensée, tu leur donnes vie en son-
geant à eux. Sans la force de tes pensées ils s’éteindraient
bientôt, faute d’aliment.….
Les choses dont tu t’inquiètes sont certes des réalités,
mais leur influence sur toi leur est donnée par ta pensée.
De même que tu peux réaliser une idée, tu peux idéaliser la
réalité et la transformer, si tu veux voir le bien qui est en
elle, si tu attends d’elle le meilleur et si tu t’en sers cons-
ciemment comme auxiliaire de ta réussite.
2. Toutefois, ce que tu peux faire de mieux pour commen-
178

cer, et de plus profitable, est de t’asseoir, de te détendre un


peu et de voir clairement pour quoi précisément tu t'in-
quiètes. Quand tes soucis sont firés au clair, tu as déjà fait
la moitié du chemin pour t’en libérer.
L'autre moitié du chemin sera faite quand tu auras ré-
fléchi ainsi : Les trois quarts de mes affaires sont en règle,
le dernier quart l’est en partie. Bon. L’expérience a démon-
tré aux « gagnants de la vie » que dans ce cas il n’y a rien
de mieux à faire que de s'occuper uniquement des choses qui
sont en ordre, et quant au reste, de l’ignorer le plus possible.
Avec cette méthode le pourcentage des choses qui sont en
règle ou le deviennent, ne cesse d'augmenter, et le reste né-
gligé diminue d'importance à vue d’œil. Occupe-toi donc des
affaires immédiates — et autant que possible de celles qui
te sont agréables !
Tel est le premier point de la méthode pour se débarras-
ser des soucis.
3. Le second point consiste dans l’art de se faire un allié
du temps.
Jette d’abord un regard en arrière : tu as eu l’occasion de-
puis des années, de te lamenter sur les soucis les plus di-
vers. Et combien d’entre eux ont-ils été justifiés ? Une partie
infime. Et pourquoi l’ont-ils été en définitive ? Evidemment
comme conséquence de l’appréhension qui obnubilait ta pen-
sée devant les choses. Ce regard vers le passé te prouve que
la plus grande partie de tes inquiétudes était sans fonde-
ment et inutile, et que le reste fut le résultat de l’attention
que tu y prêtais : tu as attiré ce que tu redoutais.
Hiob à déjà formulé ainsi cette expérience classique : « Ce
que j'ai craint, m'est arrivé! » Si tu as saisi ce rapport de cau-
salité entre la crainte et le malheur, tu te garderas à l’avenir
de consacrer du temps à tes soucis, tu iras de l’avant et agi-
ras, abandonnant les soucis au temps qui est le meilleur ami
de l’homme actif.
C’est ainsi un grand pas de fait pour |” « élimination » des
soucis, car ces derniers ont une prédilection pour celui qui
leur prépare un gîte dans sa conscience et leur donne son
temps, alors qu’ils laissent l’homme occupé en repos.
179

Comment se fait-il que le temps prenne sur lui les sou-


cis de l’homme occupé et leur ôte peu à peu toute consis-
tance ? Tu sais déjà que la vie est ton amie. Or, le temps est
l’ami de la vie — et par conséquent aussi le tien : laisse-lui
tes soucis — et tu seras débarrassé de la plupart d’entre eux.
Comment procéder ?
Par la simple méthode des échéances différées : au lieu de
te monter la tête à propos d’une affaire inquiétante, prends
tout de suite la décision de t’en occuper, — disons, dans huit
jours, mais de n’y pas penser d’ici là, confiant en ce que le
temps, ton ami, la « prenne en mains ».
Pratiquement tu peux faire ainsi : tu écris la question à
résoudre sur ton agenda pour la semaine prochaine, ou bien
tu mets une note à ce sujet dans ton dossier d’échéances
mensuelles. Le moment venu tu examines ce qu’il est adve-
nu de l'affaire qui t'inquiète. Le plus souvent le temps a
clarifié la chose, et la note peut disparaître. Si non, tu la
reportes à la semaine suivante. La plupart des soucis ne sur-
vivent pas à cette « cure-d’échéances », ils se résorbent entre
temps.
Si les premiers résultats de cette méthode t’ont mis en goût,
tu passes à l’échéance générale : durant une heure de loisir
tu inscris toutes les questions qui te tracassent, sur une note
particulière. Le seul fait de les fixer par écrit est désagréable
et inconfortable pour les soucis et émousse leur pointe, de
sorte que tu te sens déjà allégé. Tu répartis ces notes dans
ton dossier d’échéances afin de n’avoir chaque jour qu’un sou-
ci à examiner, et de manière que les plus inquiétants se
trouvent le plus loin possible. Lorsque la répartition est ainsi
faite, tu n’as plus à garder tes problèmes en tête, et tu peux
vaquer à tes occupations.
4

Puis, à la veille de chaque échéance, tu regardes si le sou-


ci noté pour le lendemain est encore en vie. Ne l’est-il plus,
la note s’en va dans la corbeille à papier. Si non, il y a deux
possibilités : a) tu reportes l'échéance à huit jours, ou bien, b)
tu l’abandonnes aux soins de l’Aide intérieur, dont il nous
reste à parler.
180

Lorsque surgissent de nouveaux soucis, tu les inscris de


même et les soumets d’abord à la « cure-d’échéances ».
Tu ne tarderas pas à t’apercevoir combien ton cerveau est
libéré et assaini par cette méthode, et combien ta capacité
de travail en est augmentée.
4. Le troisième point de notre procédé d’élimination des
soucis consiste à suivre le conseil que le Christ a donné à
tous les inquiets et désespérés :
« Ne soyez plus en peine pour votre vie, ni pour votre
nourriture ni pour votre vêtement. La vie n'est-elle pas
plus que les aliments ? Et le corps, plus que le vêtement ?
Regardez les oiseaux du ciel : ils ne sèment ni ne moisson-
nent, et le Père céleste nourrit chacun d’eux. N’êtes-vous pas
plus que ces oiseaux ? Recherchez d’abord le Royaume de
Dieu et sa Justice, tout le reste vous sera donné par sur-
croît ! »
Si, durant une heure de silence, tu te pénètres de ces
paroles, elles rempliront ton cœur de confiance en l’aide d’En-
haut et t’inciteront à l’avenir à confier tes soucis à ton Aide in-
térieur. Cette décision prise tu te sentiras animé d’un nouveau
courage, ta volonté et tes pieds se mettront en marche et
bientôt il t’apparaîtra avec une lumineuse évidence qu’en
avançant bravement les choses extérieures avancent avec
toi.
Mais pour opérer cette conversion et prendre cette attitude
nouvelle, une certaine préparation intérieure est indispensa-
ble. Puissent les considérations suivantes t'aider à acquérir
la maturité nécessaire.
La plupart des hommes ne connaissent pas la joie par-
ce que leurs jours sont pleins d’un fatras de friperies mi-
sérables qui étouffe leur âme. Il peut se produire alors ceci :
ou bien le destin les arrache à l’aveuglement de leur vie par
les désillusions et la souffrance ; ou bien de leur propre
mouvement ils apprennent à secouer le fardeau de leur « quo-
tidienneté », en devenant des hommes au lieu de rester es-
claves des choses et des circonstances.
Malheureusement, peu d'hommes sont capables de se re-
dresser par eux-mêmes. Le plus souvent ils sont étouffés par
181

la vie de tous les jours, ses « grands nettoyages », ses meu-


bles superflus, ses ustensiles inutiles, dont ils sont possédés
au lieu qu'ils les possèdent. Ils préfèrent sombrer plutôt que
de regarder la vie en profondeur et se rendre compte que le
bonheur ne réside pas dans les choses, mais en leur for in-
térieur.
Réfléchis, et demande-toi dans quelle mesure tu es le maïi-
tre ou l’esclave de ce que tu possèdes ! Pourrais-tu abandon-
ner tout ? As-tu déjà envisagé clairement qu’à ta mort tu
devras laisser tout, que rien ne t’accompagnera au delà que
les trésors de ton esprit : les forces de l’amour et du bien,
de l’harmonie et de la connaissance ?
L'homme libéré, seul, n’a pas de soucis. Celui qui est en-
chaîné aux possessions doit d’abord se rendre libre. Lors-
qu’il l’a fait, les tourments et soucis prennent fin, ainsi que
la rumination sur le passé et la crainte de l’avenir. Il apprend
alors à vivre dans l'éternel ici et maintenant — à vivre de
la plénitude de l'éternité.
5. Nous voici arrivés à un autre aspect de l’abolition des
soucis, qui consiste en l’observance de quelques indications
pratiques
a) Afin d’ôter toute acuité aux soucis qui te taraudent,
évite dès aujourd’hui les propos négatifs ; ne te plains pas
à d’autres, ne pousse pas au noir le tableau de ta situation,
ajoutes-y quelques touches de rose, de jaune, de teintes lu-
mineuses. Du reste, en faisant écho à tes lamentations, les
autres ne pourraient que t’affaiblir, au lieu qu’ils peuvent
t’encourager dans la mesure ou tes pensées et paroles sont
elles-mêmes positives.
Du moment que tu commences à affirmer constamment le
bien, sa réalisation commence.
b) Prends l’habitude quotidienne de t'occuper avec plai-
sir de quelqu'un d’autre, et tu perdras rapidement la ten-
tation de t'inquiéter pour toi-même, simplement parce que
celui qui a en vue le bien des autres se fait du bien à lui-
même et s’en trouve mieux.
C’est un fait bien connu que l’Aide intérieur prend vo-
182

lontiers sur lui les soucis de celui qui se soucie volontiers


des autres.
c) Laisse là les larmes superflues. Si tu rêves, que ce soit
consciemment, fais passer l’idéal rêvé dans ta vie actuelle.
Bâtis des châteaux en Espagne — mais qu’ils soient bien
bâtis ! Mets du soleil dans ton travail et que ce travail t’ap-
porte chaleur et lumière. En construisant ton « édifice spi-
rituel » mets-toi en présence de l’Aide intérieur et de ses
forces inépuisables et fais-lui confiance pour qu'il t'aide à
réaliser ton idéal et à idéaliser ta réalité.
d) Nous voici au point capital de notre recherche : le but
de tes soucis est d'améliorer les conjonctures. Mais tu ne
peux y parvenir par ce moyen ; tu le peux seulement par
le moyen opposé, en ayant recours à l’assistance de l’Aide in-
térieur.
Emerson a dit : « C’est seulement le mortel en nous qui
souffre et se plaint. Notre être immortel est toujours dans
un état de repos bienheureux et immuable » ; c’est pourquoi
il convient de rentrer en toi-même et de chercher dans la mé-
ditation à t’unir aux puissances de l’Aide intérieur ! Affir-
me :
« L’Aide intérieur me conseille toujours justement et me
montre la bonne voie. Il vient au secours de ma détresse. Il
a réponse à toutes les questions qui me tourmentent. Il
dissipe tous mes doutes. J’ai en lui toute confiance et je suis
certain qu’il me conseille et m’assiste aussi maintenant ! Je
suis uni à son pouvoir ! Je suis fort et libre ! »
6. Envisageons maintenant notre méthode de délivrance
des soucis d’un autre point de vue — et avec le langage d’un
chef d’industrie qui l’a pratiquée avec succès
« J’écarte les neuf dixièmes de mes appréhensions et de
mes inquiétudes en faisant ce qui suit :
J’inscris chaque question qui me tourmente sur une fiche ;
cette mise au net libère mon esprit et ôte à la question son
halo d’inconnu redoutable.
J'inscris à la suite, sur la fiche, ce que je puis faire par
moi-même pour parer à la difficulté.
Troisièmement je me retire dans le silence et prie le Con-
183 L

seiller secret de m'éclairer en m'indiquant le meilleur chemin


à prendre pour réussir.
Si cette voie m’apparaît clairement, je fais immédiatement
le nécessaire pour la suivre.
Quant au dernier dixième de mes soucis, il s’est révélé
jusqu'ici négligeable, parce que j’agis, tout simplement, et
que je fais confiance en l’Aide du dedans. »
Cette manière de faire conduit à l’abolition des inquiétu-
des parce que, en abandonnant la décision à l’Aide intérieur,
tu t’es débarrassé du fardeau de la responsabilité et du sou-
ci de trouver une issue, et aussi parce qu’en agissant im-
médiatement après avoir reçu le conseil secret, tu donnes
libre cours aux forces de ton âme bloquées par le souci, de
telle sorte que ton cœur se remplit d'assurance, de joie et de
confiance. Tu n’es plus figé dans ton angoisse, tu regardes
plus loin et tu avances visiblement, tandis que tes soucis
restent en chemin et disparaissent bientôt de ton horizon.
Pour finir, citons encore une parole de Charles Fillmore
qui t'aidera à étouffer dans l’œuf le souci qui pointe : « Let
go and let God ! », ce qui veut dire
Laisse faire et laisse faire Dieu ! Laisse courir les soucis
et laisse-les à l’Aide intérieur ! Laisse-toi aller et laisse les
choses s’arranger d’elles-mêmes ! Ne te raidis pas dans l’an-
goisse, mais fais confiance à l'Eternel pour qu’il t’assiste et
dispose des événements pour le mieux !
Ce retour sur toi-même te remplit de la conscience de ton
union étroite avec l’Aide intérieur qui, dans la mesure de ta
confiance, débrouille les questions que tu lui confies et con-
duit à toi ce que tu attends et affirmes avec foi. Tu vas dé-
sormais au-devant des choses avec la certitude de ne ren-
contrer que le meilleur puisque l’Eternel accompagne tes
pas. Cette certitude remplit ton cœur de gratitude et cette
gratitude, à son tour, fait que tu n’as plus lieu de te tour-
menter, mais au contraire une raison de plus pour avoir de
nouveaux motifs de reconnaissance et de joie !
184

COMMENT SE GUÉRIR DE LA MANIE DE SE TOURMENTER.

Il est des hommes qui sont parfois accablés de soucis.


Il en est d’autres qui éprouvent continuellement le besoin
pathologique de se tourmenter et ne connaissent ainsi ja-
mais la joie de vivre. C’est à eux que s’adressent les réflexions
suivantes : puissent-elles les aider à guérir de ce penchant.
Celui qui est victime de cette tendance, lutte contre trois
sortes de soucis : contre des soucis imaginaires, qui étant
de simples conséquences de malaises physiques dépriment
son état d’âme et troublent sa conscience — contre des sou-
cis imaginaires, suites de conflits psychiques et d’inhibitions
mal liquidées et qui, tapis dans les profondeurs de son in-
conscient émergent parfois au niveau de sa conscience — et
enfin contre les véritables soucis que lui apporte la lutte
pour l'existence.
Il peut venir à bout des uns et des autres.
1. La dépression physique suffit pour déterminer la mau-
vaise humeur et la tendance à l'inquiétude. La fatigue, l’é-
puisement ou le surmenage nerveux, tout état de faiblesse
te rend plus réceptif pour les ondes d'inquiétude et de crain-
te. Mais ces appréhensions disparaissent d’elles-mêmes quand
le corps est reposé, bien détendu et qu’un regain de vigueur
se fait sentir. Lorsque le cœur et les nerfs ont retrouvé leur
rythme paisible, les nuées noires se dissipent tout naturelle-
ment...
Le premier remède contre la manie de s’inquiéter est l’exer-
cice de relaxation, tel qu’il a été enseigné dans la partie tech-
nique de ce livre.
2. Les troubles de l’équilibre psychique sont une autre
cause de cette manie. Un échec, une désillusion dans certains
domaines à pu produire des inhibitions : complexes d’infé-
riorité, mésestime de soi-même, manque de confiance en soi,
crainte de n'être pas à la hauteur de sa tâche, méfiance de
l'avenir. Ici il suffit de faire suivre la relaxatien par la re-
traite dans le silence, pour comprendre les causes profondes
de cet état d’âme et dominer ces sentiments d’indignité et
d'inquiétude.
185

Il ne s’agit pas précisément de combattre ces soucis com-


me tels, mais de dompter la force d'imagination qui les pro-
duit. Ce sont ces inquiétudes imaginaires qui t’assaillent et
qui, dans les ténèbres de la nuit, se gonflent démesurément
comme un ballon de gaz. Il semble alors que l’obscurité exté-
rieure s'accorde douloureusement avec la teinte sombre de
ton état d'âme. Dans ces heures d’insomnie où les fantômes
de soucis se penchent sur ta couche, allume ta tampe, fais
silence en toi-même et éclaire ton cœur afin de te rendre
compte de leur consistance illusoire.
Lorsqu'il fait clair en toi, les ombres ont perdu leur pou-
voir, les soucis que tu as regardés de près t'ont laissé voir
leur nature irréelle — et d'autant mieux si tu essaies de tra-
duire en paroles l'inquiétude ressentie.
Si même tu essaies d'exprimer par écrit ce qui te fait souf-
frir tu pousses ainsi, hors de ton inconscient le fardeau de
peine que tu as « englouti » là à un moment donné : ou bien
la crainte vague que tu as objectivée par ce procédé dévoile
son néant ; ou bien, en relisant plus tard ce que tu as écrit,
la question inquiétante t’apparaît sous un autre jour et tu
vois poindre en même temps la solution. Cette solution ne
pouvait t’être donnée auparavant parce que le problème n’a-
vait pas été posé clairement au regard de l'Aide intérieur,
De même tes soucis imaginaires s’amenuiseront si tu t’en-
traînes à opposer une pensée positive à toute pensée néga-
tive qui surgit. En étant constamment orienté vers un but
positif tu cesses d’être réceptif aux vibrations nocives des
pensées négatives. Creuser ses soucis s’est s’enfoncer encore
plus profondément dans le marécage où ils t'ont jeté, jusqu’à
ce qu'il devienne ton tombeau !
La plupart de ces inquiétudes sont des chaînes forgées
par soi-même. Elles ont leur origine dans ton âme, non dans
le monde qui t’entoure. Et nombre d’entre eiles sont nées de
l’égoïsme. Vois si tu n’es pas enclin à penser beaucoup trop
à toi et trop peu aux autres et à leur bonheur. Si tu changes
de position, si tu commences à donner du bonheur aux autres,
ta tendance à t’inquiéter pour toi disparaît et le bonheur que
tu croyais perdu entre dans ta vie.
186

3. Toutefois pour dominer les craintes véritables, tu peux


aussi apprendre :
a) Premièrement que le bien est partout et toujours plus
fort que le mal.
La plupart des hommes agissent à l’opposé de cette connais-
sance : ils confessent à vrai dire que Dieu est en tout — mais
ils se plongent dans leur détresse au lieu de saluer la lu-
mière divine dans les choses de l’existence et ainsi l’appeler
à se manifester. Il est pourtant aussi facile de penser à une
bonne chose qu’à une mauvaise. T’efforces-tu de voir le bien
en puissance dans tout ce qui arrive, alors l’inquiétude cède
et le bien peut éclore.
Nourrir des inquiétudes signifie ne pas être maître de ses
pensées et les laisser dévier hors de la voie qui mène au but.
Les pensées qui suivent leur propre pente sans surveillance
aboutissent facilement dans une impasse obscure, elles y ren-
contrent l’angoisse qui les amplifie et les fait proliférer.
La volonté ne sert de rien pour diriger ce processus, il faut
la foi confiante en l’Aide intérieur. Le fait que la volonté est
impuissante à lutter contre la manie de s'inquiéter a pu pous-
ser des hommes au désespoir. Plus activement ils cherchaient
à échapper à leur rêvasserie morose, plus ils en subissaient
Pattirance — semblables à la mouche prise dans une toile
d’araignée et que ses tentatives pour se dégager ne font que
perdre davantage.
Il ne s’agit pas de s’attaquer à chaque peine en particu-
lier. Ta manie de t’inquiéter est comme une hydre à neuf
têtes — quand l’une est coupée, il en repousse deux autres.
Hercule ne vint à bout du monstre que lorsqu'il eut compris
qu’il fallait l’abattre tout entier d’un seul coup. Il lui en-
fonça un tison enflammé dans le cœur et enterra les neuf têtes
immortelles — la crainte devant la mort — sous le roc de la
sécurité.
La manie de s'inquiéter sera aussi guérie totalement par
la décision de remplacer tes alarmes par la confiance et la
certitude de la sécurité absolue. Tu ne fuies plus la difficul-
té avec angoisse, tu la recherches au contraire pour éprou-
ver ta force en elle, comme Hercule allait au-devant des
A —— 187

aventures pour éprouver son courage et sa supériorité. La


manie de s’inquiéter fait alors place à l’affirmation de la vie,
à la confiance en soi et à la certitude d’être en sécurité. Ni
l'une ni l’autre n’est compatible avec le souci.
-b) Domine d’abord la crainte dans ta pensée. Car c’est là
qu'elle a sa racine, même si le mal provient du dehors. Les
conditions et événements de ta vie ne renferment de menaces
que celles que tu y voies.
Rien ne peut te nuire de ce qui arrive ; ce qui est nui-
sible dans les événements, c’est ce que tu redoutes d’eux dans
ta pensée erronée. Change de position devant les choses qui
t’accablent, elles perdent leur poids et te deviennent plus lé-
gères. Tu dois t’élever intérieurement au-dessus d’elles pour
surmonter extérieurement les difficultés. Bannir une crainte
de ton cœur, c’est le plus souvent écarter de ton chemin ce
que tu appréhendes.
Pourquoi alors te soucier ? Parce que tu ne voies pas les
relations profondes des choses, parce que l’horizon de ton
esprit est trop étroit. Aussi tu n’aperçois que les ombres des
événements qui s’avancent et iu les juges menacçantes, bien
que ce soit des ombres de bonnes choses qui veulent venir à
toi pour que tu les voies bonnes. Si tu prends confiance ton
horizon s’élargit et tu remarques que la chose redoutée sert
en réalité à ton bien.
L’inquiétude apparaît lorsque tu considères isolément ce
qui fait en réalité partie d’un tout, lequel ne peut tendre
en définitive qu’à ton bien. Parce que tu te sens aussi petit
qu’une souris {u vois devant toi un barrage infranchissable,
alors que si tu étais conscient de ta véritable stature, tu ne
verrais là qu’une simple marche de l'escalier qui veut te me-
ner au bonheur.
Tu en as la certitude lorsque tu mets ta confiance en ton
Aide intérieur : Le malheur dont tu affirmes le bon côté se
révèle comme un tournant favorable.
4. Dans les heures angoissées, alors que tu ne vois pas d’is-
sue, que tu es au bord du désespoir, que tu recules devant
la « décision suprême, » c’est à ce moment-là que l’Aide se-
crête est le plus près de toi. Si tu voulais seulement le re-
188

connaître et avoir confiance ! Si tu y réfléchissais et que tu


abandonnes ta peine à l’Aide intérieur pour qu’il change sa
face !
Au lieu de t’appesantir sur tes chagrins, tes dangers, tes
fautes et autres misères, détends-toi et cherche dans le si-
lence l’abri tutélaire de l’Aide qui plane au-dessus de toutes
les détresses :
« À toi, mon Aide intérieur, j’abandonne en cette heure de
détresse le soin de me conduire, car je ne vois pas le chemin.
Je mets ma confiance en toi et te remercie de ton appui. Je
suis certain qu’en t’obéissant tout ira bien ! »
Assuré de cet appui, laisse là tes soucis, travaille dans la
sérénité et vas ton chemin avec confiance, sachant que tes
pas sont secrètement conduits vers la lumière.
Peut-être découvres-tu à l’heure du désespoir que l’aide te
vient par une voie inattendue, et que ta vie prend soudain son
essor.
L'aide t’est donnée à la mesure de ta confiance, et si cette
confiance est inébranlable, elle vient à l’instant décisif sous
une forme imprévue : c’est une modification des conjonctures
qui se révèle salvatrice et bénéfique, la rencontre d’un homme
qui t’apporte la solution, un bénéfice inespéré, ou une appa-
rente contrariété qui te sauve en réalité d’une catastrophe et
te fait progresser ; ou bien encore c’est une claire intuition qui
te montre les choses sous un nouveau jour et te laisse voir l’is-
sue favorable.
Dans toutes les incertitudes de la vie, une chose est cer-
taine : l’Aide intérieur, dont il est si souvent question ici, la
force secrète, invincible et inépuisable. As-tu confiance en
elle, tu t’abreuves à sa source et l’œuvre de vie que tu cons-
truis résiste de mieux en mieux aux vicissitudes du monde.
Laisse-toi porter par l’assurance que l’esprit de la vie veut
ton épanouissement : c’est la meilleure défense contre toute
inquiétude qui se glisse dans ton cœur.
189

COMMENT AMÉLIORER LA SITUATION.

1. Tu penses que tu nes pas à ta vraie place, et que tu


pourrais produire davantage dans une autre profession cor-
respondant mieux à tes aptitudes ?
Cela ne se discute pas. En tous cas ce n’est pas toi qui dois
en décider, mais ton Aide intérieur qui sait mieux que ta cons-
cience quotidienne à courte vue, ce qui est bon et utile pour
toi. Finalement chacun a la place qu’il mérite ; s’il en mé-
rite une meilleure, s’il en a les dispositions et qu’il s’efforce
d’y parvenir, il y réussira immanquablement.
Réfléchis s’il n’y a pas simplement chez toi un mécon-
tentement vague à l’égard de ton activité, mécontentement
qui peut disparaîre sans avoir besoin pour cela de changer
le cours de ton existence.
S'il en est bien ainsi, aie recours à la méditation et affer-
mis ton âme dans les pensées suivantes :
« L'emploi qui m'est confié est nécessaire ; il a un rôle im-
portant dans l’ensemble. En soi, toutes les professions se va-
lent, ni meilleures ni pires ; c’est l’homme qui les ennoblit ou
les dégrade.
Mon travail me donne de la joie ; je suis de plus en plus
à la hauteur de ma tâche. Ma production s’améliore et je réus-
sis de plus en plus.
Mon travail est intéressant et facile, je le fais avec plai-
sir. Les difficultés sont faites pour être vaincues. J’en vien-
drai à bout. J’ai en moi la force de faire encore mieux. Non
seulement mon travail me procure des profits réels, mais j'y
trouve un enrichissement de l’esprit. Mon activité me donne
de la joie ! »
La concentration sur la facilité d’une tâche la débarrasse
positivement du « poids » qui adhère à elle et que tu voyais
probablement aussi en elle.
2. Profession doit être vocation ! Pour voir clairement
quelle profession te convient, il est indispensable de faire un
examen appronfondi de tes dispositions, capacités, inclina-
tions ; et en outre de connaître les professions envisagées, les
qualités humaines requises dans chacune d'elles, savoir la
190

force de ton penchant pour l’une ou l’autre et jusqu’à quel


point tes souhaits correspondent avec la possibilité effective
d’y accéder.
La première chose à faire est donc de t’informer si telle
profession correspond bien à tes inclinations, connaissances et
facultés, et quelles possibilités d'avancement tu y trouverais.
Une profession qu’on n’aime pas, pour laquelle on n’est pas
fait, est une malédiction qu’on ne peut détourner que de deux
manières : ou bien en éduquant sa pensée dans l’amour de
cette profession, ou bien en changeant de profession.
Toutefois, afin de ne pas tomber de Charybde en Scylla en
changeant de profession, et après t’être renseigné sur celle
que tu désires et sur ses perspectives, il est un moyen sûr,
c’est de prendre conseil de l’Aide intérieur. La voie qu’il te
conseille est la seule à suivre, car il est libre de toutes les
préventions qui troublent ta vue : suggestions des proches et
amis, souhaits et penchants informulés, imaginations erronées
sur les agréments de telle ou telle profession, aversion que
tu éprouves pour d’autres, ou autres pensées négatives qui
influenceraient trop facilement ton choix.
Un changement de profession n’a en soi rien d’humiliant ni
de redoutable. Il s’agit moins de changer que de savoir pour
quoi et comment. La vie entière est une progression qu'on
peut parcourir dans un sens ou dans l’autre, d’échec en échec,
ou de succès en succès. Celui qui s’en remet toujours à l’Aide
intérieur a le sentiment que, quel que soit le point qu'il oc-
cupe, il est toujours dans le bon chemin, de sorte qu’un chan-
gement de profession signifie toujours pour lui une élévation
de ses conditions d’existence.
3. La décision quant au choix d’une profession sera trou-
vée dans la méditation, parce qu’elle ne peut jaillir que des
vues profondes et de l’intelligence suprême de l’Aide intérieur,
et ne peut donc entraîner par la suite ni désillusion ni souf-
france.
Après une relaxation complète, retire-toi dans le silence,
pose la question dans le champ de ta conscience et examine
sérieusement si la profession à laquelle tu songes correspond
bien à tes capacités physiques et intellectuelles. Lorsque tout
191

le problème est exposé clairement devant toi, présente-le à


ton Aide avec une affirmation conçue dans ce sens :
« Je m’abandonne entièrement à toi, mon Aide intérieur.
Guide-moi dans le bon chemin et dicte-moi la décision juste.
Eclaire-moi sur ma vocation afin que je choisisse la profes-
sion qui me convient. Ta sagesse dépasse les vues humaines,
aussi donne-moi ta force et ta sagesse, afin que je fasse pour
le mieux ! »
Dans le silence qui suit ta méditation, la connaissance de la
voie à suivre commence à se faire jour : soudain la lumière
jaillit, avec la certitude : voilà ce qui me convient, c’est là
où je réussirai ! Prends tout de suite la résolution qui s’im-
pose avec la ferme volonté de travailler immédiatement à sa
réalisation.
4. Pour finir, une petite recommandation, mais importante
pour ta conduite ultérieure :
Certains pensent que, pour améliorer leur situation, il con-
vient en changeant de profession, de changer aussi d’entou-
rage — de s'établir dans une autre ville, un autre pays, parmi
des hommes nouveaux, afin de commencer une nouvelle et
plus brillante vie.
Cette vue n'est justifiée que si l’homme est nouveau qui
arrive dans un nouvel entourage. Car aussi longtemps que
tu restes le vieil homme, avec tes habitudes et tes pensées sou-
vent négatives, tu recrées aussi, lentement mais sûrement,
ton ancien « milieu », avec les mêmes conditions et les an-
ciennes résistances.
Ce n’est pas l’entourage qui est à changer en premier lieu,
mais toi-même, ton univers intérieur : il faut que tu devien-
nes un nouvel homme, saluant la vie dans ses pensées, ses
sentiments, son vouloir, un homme pour qui l’avancement et
le succès sont choses dûes. À ce moment-là le monde qui t’en-
toure se transforme aussi de lui-même, avec les circonstances
extérieures — que tu aies émigré dans un autre pays, ou que
tu sois resté dans ton horizon familier...
…La métamorphose intérieure a en tous cas pour résultat
que ton entourage prend un nouveau visage, ou bien que,
ton changement de profession ayant amené un changement de
192

résidence, ton nouvel entourage correspond mieux que l’an-


cien à ton attitude intérieure. Dans ce cas aussi ton Aide in-
rieur veillera à produire les transformations nécessaires, sui-
vant la mesure de ta confiance.

COMMENT DÉVELOPPER TALENTS OU APTITUDES.

1. La principale condition est ici, comme toujours, d’affir-


mer avec persévérance ce qu’on désire fortement :
Dis-toi tous les jours que tu es enfant de l'Eternel, que
toutes les dispositions, aptitudes et talents sommeillent en
toi à l’état latent et n’attendent pour se produire au jour
que d’être sollicités. Crois-tu avoir des dispositions particu-
lières pour la musique, la technique, l’agriculture ou un mé-
tier quelconque, pour la recherche scientifique, la littérature
ou la peinture, affirme que tu possèdes cette faculté afin qu'’el-
le s’éveille pleinement en toi.
Mais ne te crispe pas dans l'effort, car la contrainte de
l’esprit éloigne le résultat et produit en définitive un affai-
blissement. Que ta pensée et tes sentiments soient orientés
vers ton but avec foi et confiance, et avec la certitude de la
présence de l’Aide intérieur — et ton heure viendra aussi !
2. Dans ce cas également, le soutien le plus efficace te sera
donné par l’Aiïde intérieur ; expose-lui tes vœux dans le si-
lence, et dans ta méditation du soir, prie-le de faire épanouir
en toi les pouvoirs en germe. IL n’est pas nécessaire d’avoir
une attitude implorante, mais seulement la foi et la confiance,
Si tu peux être aidé — et chacun peut l’être à la mesure de sa
confiance ! — ton Aide réalisera tes vœux.
3. Affirme en outre la faculté dont tu voudrais voir le dé-
ploiement, dans ta méditation matinale :
« Je suis uni à l’Aiïde intérieur. Il active mes dispositions
innées, en particulier mon talent de. Chaque jour cette fa-
culté s’affirme en moi.
Je développe tous les jours les dons qui me sont octroyés
à cet égard, je les cultive assidûment et avec un succès de
193

plus en plus marqué. Là aussi je laisse agir en moi et pour


moi, l’Aide intérieur. Sa volonté est la mienne ».
Le sens général de la méditation que j'’indique ici peut être
adapté à telle faculté ou dispositions particulière que tu vou-
drais développer, en ayant soin toutefois de garder l’attitude
de pensée indiquée plus haut.
Nous ne nous occuperons pas ici des moyens extérieurs ni
des méthodes d’étude pour développer des talents encore peu
affirmés ; il est évident qu'ils ont un rôle indispensable. Nous
n'avons ici en vue que l’aspect psychodynamique du pro-
blème. Si tu te proposes véritablement de cultiver un talent
ou une aptitude définie, non seulement tu rechercheras et
tu utiliseras tous les moyens techniques et méthodes appro-
priées, mais toute l’activité de ton esprit sera orientée vers
le but à atteindre, de sorte que les lumières nécessaires pour
t’y conduire te viendront à la fois du dedans et du dehors.
Le doigt de l’Aïde intérieur intervient visiblement dans cet-
te œuvre et ta confiance en lui sera mille fois récompensée,
tandis que le but sera plus vite atteint.

COMMENT VAINCRE LA CRAINTE DE LA MORT.

La crainte de la mort peut être surmontée de deux ma-


nières : par des moyens extérieurs probablement efficaces, et
d’une manière absolument sûre par la voie intérieure. Voyons
d’abord les procédés extérieurs :
1. Une personne de ma connaissance a écarté l’angoisse de
la mort avec une affirmation très simple, et qui peut même
prêter à sourire, en disant : « Il ne peut rien m'arriver, je
vivrai jusqu’à 90 ans ! ». Il voulait parvenir à cet âge. Et
comme il avait alors 54 ans, il se disposa avec cette convic-
tion, à travailler encore pendant 36 ans. Dix ans se sont écou-
lés depuis lors dans un labeur assidu et sans que la pensée
de la mort l’ait tourmenté une seule fois. Il possède, en l’affir-
mant, l’éternel présent.
Je puis évoquer ici une expérience personnelle : une chi-
romancienne avait prédit dans ma jeunesse : « Ce garçon a
une ligne de vie remarquablement courte ; il ne dépassera
194

pas 21 ans ». Devant cette aimable perspective, j'avais bien


parfois examiné ma ligne de vie ; mais j'étais tellement ac-
caparé par mes nombreuses marottes, que je n’avais guère
le temps de m'’inquiéter.
A l’âge de 21 ans j’entrepris la rédaction d’un périodique
qui s’occupait de « Méthodes de vie ». Je me donnai à cette
tâche avec un tel enthousiasme que je découvris l’année sui-
vante que j'avais oublié de mourir, cette année-là qui était
marquée pour ma mort ! Aujourd’hui, j'ai plus du double
de cet âge, et ma ligne de vie est trois fois plus longue qu’au-
trefois ; elle ne cesse de s’allonger et se tient toujours d’une
dizaine d’années en avance sur moi — on ne peut demander
mieux à une « ligne de vie ».
Quel enseignement faut-il tirer de ce fait ? Que ce qui
importe n’est pas la longueur d’une ligne de vie mais l’atti-
tude de l'âme. Réjouis-toi à la pensée que la durée de la vie
humaine en général a augmenté, et qu'aujourd'hui chacun
peut devenir centenaire s’il le souhaite. Tu peux vivre comme
tu veux — il suffit seulement que tu penses affirmativement,
que tu gardes l’esprit en éveil, ouvert à tout ce qui est beau
et bon, l’âme sereine, libre de sentiments négatifs. — Tu as
une maladie de cœur ? Ce fut aussi mon cas — mais elle dis-
paraîtra d’elle-même si tes pensées sont justes et ta vie droite.
Cette maladie ne t’'empêchera pas de devenir vieux comme
les rues.
Suis les indications qui te sont données dans ce Guide
de vie — lequel est écrit pour ton bien — et tu donneras plus
d'années à ta vie et plus de vie à tes ans ! C’est l'expérience
que j'ai faite — et beaucoup d’autres avec moi.
Seul celui qui craint la mort est surpris par elle prématu-
rément, de même qu’on trébuche fatalement contre l’obs-
tacle qu’on redoute et voudrait éviter. Inversement, tu attein-
dras sûrement ce que tu affirmes avec foi. Si tu crois deve-
nir centenaire, tu as la plus grande chance de parvenir à ta
centième année. Tu as toujours l’âge de tes pensées. Tant
que tu dis « oui » à la vie, tu n’as aucune raison d’avoir
peur de la mort.
195

2. Maintenant il s’agit de vaincre la mort en ton for inté-


rieur :
Epictète a dit à ce sujet l'essentiel : « Ce ne sont pas les
choses en elles-mêmes qui alarment l’homme, mais l’idée
qu'il se fait d’elles. La mort n’a en soi rien d’effrayant; seule
l’idée qu’elle est terrible, la rend terrifiante ».
Si tu as reconnu et compris que la mort est une simple tra-
versée, que tu ne saurais jamais sortir de la vie, mais que tu
t’éveilles de la mort, comme du sommeil, dans une nouvelle
vie, alors la mort n’a pas pour toi plus d’épouvantes, que n’en
a le sommeil.
Pour parvenir à la connaissance profonde de cette vérité
et découvrir qu’il n’y a pas lieu de craindre la mort, tu peux
chercher l'inspiration auprès de l’Aide intérieur. Lorsque,
dans la méditation — telle que je te l’ai enseignée — tu es de-
venu conscient de sa présence vivante, tu sais qu’il ne t’a-
bandonnera pas à ton heure dernière et que son bras éter-
nel sera là pour te soutenir et te protéger.
Si tu as réalisé ton union avec lui, si tu en as le sentiment
évident et incommunicable, tu sais aussi que tu reposes dans
son asile. Tu sais que dans ton essence la plus secrète tu es
indissolublement uni à l'Eternel et que tu le restes aussi par-
delà la mort ; tu sais que ton chemin au delà se poursuit
comme il était en deçà de ce passage, parce que cet au delà
n’est pas un autre lieu, mais seulement un autre état qui
n’est pas inconnu de ton essence profonde, au contraire, puis-
que c'était le sien avant ta naissance. Tu es soutenu et gardé
par un amour qui ne saurait jamais te manquer et qui veille
à ce que ta voie se poursuive dans la même sécurité qu’aupa-
ravant vers le but infini.
Celui qui repose dans la certitude de cette sécurité que
dispense la présence de l’Aide intérieur, ignore la crainte de
la mort, comme toute autre crainte, parce que la crainte et
l'angoisse ne peuvent habiter un cœur humain rempli de
confiance en l’Aide intérieur et d'amour de l'Eternel. Avec
son assistance tu dépouilles la mort de son inconnu et de
ses terreurs :
Tu sais que l'instant de la mort échappe à la perception
196

consciente, tout comme celui de la naissance. L’entrée dans


la vie, de même que la sortie, passent inaperçues — et avant
comme après, c’est la Vie. La mort sépare une vie d’une au-
tre vie, comme le sommeil sépare un jour du lendemain. Ni
la mort ni le sommeil sont les ennemis de l’homme, mais ses
amis : ils le portent de veille en veille et de vie en vie ; ils
lui donnent le repos, et dans le repos, la force de reprendre
l’existence dans de nouvelles conditions et avec un nouvel
élan.
De même que tu entres paisiblement dans le sommeil le
soir venu, tu peux aussi t’abandonner au grand repos quand
ta journée incline vers sa fin et que l’étoile s’allume au firma-
ment de l’éternité, et dormir en attendant la levée d’une nou-
velle aurore qui luira pour toi quand il sera temps.
3. Tu peux aller plus loin, et dans la méditation attendre
de ton Aide intérieur la réponse à la question émouvante
quel sera ton destin après ta mort.
Suivant le degré de ton union avec lui et plus ou moins
distinctivement, tu entendras peut-être dans le silence sa pa-
role consolante :
« Ne crains rien, je suis toujours en toi et avec toi ! Le
commencement de ton existence périssable n’est pas le com-
mencement de ta vie, et la fin de ton corps n’est pas fa fin.
La mort n’est pas un anéantissement mais seulement une
traversée vers un nouveau commencement.
Moi, ton véritable « Moi, », ton essence la plus profonde
je ne suis pas touché par la mort ; avec moi tu es aussi impé-
rissable que la divinité. De même qu’à travers ton existence
terrestre et les changements de ton enveloppe corporelle, tu
es toujours resté le même, de même resteras-tu après l’avoir
abandonnée, afin de poursuivre ton chemin vers ton accom-
plissement.
Ta vie terrestre n’est qu’un fragment de ta vie éternelle.
La mort sert à ton renouvellement et quand tu penses à elle,
elle t’exhorte seulement à réaliser ce pour quoi tu es entré
dans cette existence et à faire de ta vie le meilleur usage
afin d’emporter une riche moisson par-delà la métamorpho-
se. Ne regarde donc pas la mort avec terreur mais avec cou-
197

rage et confiance en la main secourable de l'Eternel. Car rien


n’est à redouter.
Quand tu vas au fond des choses, tu découvres la sagesse
cachée dans les merveilles de la nature et de la vie, qui toutes
tendent au déploiement infini et à l’accomplissement dans la
perfection de la créature vivante. Qu'importe alors si dans
ton existence présente tu n’as pu achever ou atteindre ceci
ou cela ; tu auras dans l’avenir la plénitude du temps et
des possibilités pour réaliser toutes les aspirations de ton cœur,
justement parce qu’il sait que tu es éternel et que tu montes
sans cesse vers des domaines plus élevés de la vie, dont tu ne
peux soupçonner aujourd’hui les horizons infinis….
Rends-toi à l’évidence que tu existes depuis foujours, et
non seulement aujourd’hui, parce que tu es aussi impéris-
sable que l’Eternel même. Ton vêtement corporel appartient
au domaine de la caducité, mais ton être secret plonge ses
racines dans le royaume de l'éternité.
Pourtant, comme toute créature vivante, tu as besoin de
changer, pour marcher à ton accomplissement, de faire alter-
ner la nuit et le jour, l’action et le repos, l’adhérence au corps
et le dépouillement de la matière. Mais à travers tous ces
changements tu es et tu restes le même dans le temps et l’éter-
nité, le même qui salue un nouveau jour après le sommeil
de la nuit — sans interruption, tant que le but suprême n’est
pas atteint : ta rentrée dans le sein de l'Eternel ! »
Un des fruits les plus précieux qu’on puisse recueillir dans
la méditation est que la certitude de la présence de l’Aïde
intérieur est inséparablement liée à la certitude de l’immortali-
té. Est-il plus profonde consolation que cette certitude ?

COMMENT SE GUÉRIR DE L'HYPOCONDRIE.

1. Le moyen le plus simple et le plus facile à employer


pour éloigner rapidement les accès d'humeur noire est de se
livrer à une activité physique qui t’accapare entièrement :
Si tu regardes autour de toi dans la maison tu y découvriras
mainte occasion de t’occuper : une petite réparation ou un
rangement, une besogne de jardinage qui attend depuis long-
198

temps et que tu peux terminer rapidement. Rien ne détourne


mieux la pensée de sa tendance à subtiliser, qu’un travail
captivant et qui, en outre, une fois terminé est une source
de satisfaction.
Comment cela se fait-il ? Comme on n’a toujours qu’une
seule pensée en tête, les pensées et impressions négatives
cèdent facilement la place à des idées positives concentrées
sur un but concret. Le guérisseur des âmes qui veut sau-
ver l’hypocondriaque lui recommande donc avant tout une
cure de travail. Si le « patient » se donne tout entier à son
occupation, il oublie de céder à son humeur sombre. Le tra-
vail intensif est souverain contre toute humeur dépressive et si
ce travail est poursuivi avec succès il éveille un nouveau
courage, une nouvelle confiance en soi et en la vie, et chasse
définitivement toute vélléité de maussaderie et de tristesse.
2. Si ta profession te laisse trop de loisirs pour te creu-
ser la tête et t’assombrir, choisis une profession secondaire.
Tu as certainement quelque marotte, un dada préféré. Es-
saie d’en faire une occupation sérieuse et suivie. Et pourquoi
pas plusieurs même si cela est possible ? Bien des person-
nes ont trouvé ainsi, dans des activités multiples, la guérison
de leur hypocondrie. En outre, si elles produisent peu à peu
un revenu supplémentaire, le bénéfice sera double. Un jour
tu constateras avec satisfaction qu’on n’est jamais plus heu-
reux que lorsque on n’a plus le temps de se demander si
on est heureux ou non.
3. Aucune idée noire ne sera tentée de s’accrocher à toi si
tu prends l’habitude quotidienne de la relaxation. Car détente
et mélancolie s’excluent réciproquement. Si, faisant un pas de
plus, tu as recours à l’Aïde intérieur dans la méditation, en
lui exprimant ta confiance et en affirmant la permanence de
son amour, ton âme s’éclairera — en même temps que ta vie
extérieure deviendra plus lumineuse et plus facile.
Tu peux également, à l’heure du silence, exposer à ton
conseiller intime, ce qui t’oppresse et te chagrine en le priant
de te libérer de tes misères morales et physiques. Tu peux
être certain que la délivrance viendra — souvent de la ma-
nière la plus inattendue.
199

4. Un autre moyen de se guérir de l’hypocondrie par la


voie intérieure est d'appliquer la Règle d’or : essaie, d’abord
pendant toute une journée — et pourquoi pas dès aujour-
d’hui — de te comporter envers tous de manière bienveillante,
amicale, secourable, comme tu voudrais que les autres soient
vis-à-vis de toi. A la fin de la journée tu te sentiras plus léger,
meilleur, il fera plus clair en toi que le jour précédent.
I est possible qu’une journée vécue ainsi soit suffisante
pour que la vie t’apparaisse sous un nouvel aspect et que
tu y découvres de nouvelles valeurs. Si tu es un « cas grave »,
applique la Règle d’or à tes pensées et à tes actions pendant
une journée encore ou une semaine. Pendant ce temps tu au-
ras pris de l’altitude, tu auras laissé au fond de la vallée les
sombres nuées de la mélancolie et des idées noires, et tu ver-
ras briller le soleil d’une nouvelle vie pleine de joies et de
satisfactions.…
L’altitude altruiste commandée par la Règle d’or a pro-
duit le miracle de cette métamorphose. Du reste Alfred Adler,
le promoteur bien connu de l’« Individual-Psychologie » con-
seille la même voie :
« Si tu souffres de mélancolie, tu peux guérir en 14 jours
en suivant cette prescription : à partir d'aujourd'hui, cher-
che chaque jour le moyen de faire plaisir à quelqu'un ; et
lorsque tu l’as trouvé, fais-le tout de suite ! »
Effectivement, tu remarqueras qu’en suivant ce conseil tes
dispositions moroses et soucieuses diminuent de jour en
jour. C’est l’effet d’une loi de psychodynamique, que chaque
bonne action anéantit un souci — et ce, d'autant plus sûre-
ment que tu ne comptes pas sur la gratitude de tes obligés.
Tes bienfaits seront compensés non au-dehors maïs en Loi,
par ton Aide intérieur
Il veille à ce que tu n’aies bientôt plus l’occasion de nourrir
de sombres pensées, en écartant de ta vie ce qui pourrait les
susciter. En observant l’attitude indiquée par la Règle d’or,
tu passes du versant sombre au versant ensoleillé de la vie
et le changement se fait sentir par ta chaleur d'âme, ton hu-
meur ouverte, ton enthousiasme et par l’amélioration conti-
200

nuelle de ton sentiment de bien-être. Bref, que ceci soit ta


devise :
Pour chaque peine, le meilleur conseil :
Chaque jour une bonne action !
Mets ce conseil en pratique une fois au moins, et tu recon-
naîtras bientôt avec moi que chaque bonne action fait surtout
du bien à toi-même ; elle te profite et te rends heureux.
S'oublier dans le don joyeux de soi c’est se libérer de ses pro-
pres tourments. Rien ne rend plus vite heureux que la ten-
tative de rendre les autres heureux.

COMMENT CRÉER L'HARMONIE AUTOUR DE SOI.

« Je serais un homme heureux si je pouvais vivre dans une


autre atmosphère. Mon entourage me pèse et fait de ma vie un
enfer. Malheureusement on n’y peut rien changer ! »
Mais si, on le peut ! Et afin de t’en montrer le moyen qu'il
me suffise de te rappeler quelques principes élémentaires de
Psychodynamique
1. Ton entourage est toujours ce que tu fais de lui.
Si tu te fiens à l'écart, il se venge en t’importunant, en
te gênant ; il t’'étouffe, t’énerve, l’irrite. Tant que tu éprouves
que ton entourage te gêne, les causes de gêne se suivent à
la chaîne. Tant que tu juges ton entourage discordant, et que
tu te dresses intérieurement contre lui, tu fais de ta vie un
enfer et tu uses tes nerfs : — c’est un petit jeu que beau-
coup pratiquent avec succès.
St, par contre, tu acceptes ton entourage tel qu'il est, tu
restes paisible et d'humeur sereine. Te sens-tu en ton for in-
térieur, indépendant de ton entourage, tu éprouves que tu es
effectivement libre. Si tu agis comme si tu trouvais en lui
sympathie, amitié, empressement, tu transformes aussitôt tout
ce qui est négatif et qui te heurte en dispositions positives
et bienveillantes. Si tu t’appliques à voir le meilleur dans le
milieu qui t’entoure, tu verras qu’il te montre finalement son
meilleur côté.
Les choses et circonstances de ta vie quotidienne sont con-
201

ditionnées en ton for intérieur et c’est en partant de là qu’elles


peuvent être transformées efficacement. Ce qui te heurte com-
me un désaccord et te met mal à l’aise, ce n’est pas l’entou-
rage — ce sont les pensées que iu nourris à son sujet ; ce
sont les sentiments de mécontentement que tu éprouves de-
vant les incidents journaliers ; ce sont les verres fumés que
tu prends pour regarder autour de toi.
C'est pourquoi l’opticien des âmes recommande un chan-
gement de lunettes, et précisément l'emploi des verres enso-
leillés de l’affirmation : ce que tu affirmes avec persistance,
et sans égard pour les apparences, tu en fais une chose posi-
tive, en sorte qu’elle tourne vers toi son côté sympathique.
Ta personnalité ne s’arrête pas à ta peau ni à tes vêtements,
ton entourage est un prolongement de toi-même ; et si tu le
souhaite différent, il faut seulement changer l'orientation de
tes pensées pour transformer automatiquement le magnétis-
me et le dynamisme de ta sphère de rayonnement, c’est-à-
dire celle de ta vie et de son ambiance. Ce qui rayonne de
toi revient vers toi, réfléchi par les choses et les êtres qui
t’entourent.
Tu as la vue courte si « {u ne voies rien de bon dans tes
semblables ». Plonge ton regard dans les cœurs et tu verras
en chacun un rayon divin. Sois conscient de cette communauté
d'essence qui t’unit à tous — et toute ta vie en sera illuminée.
2. Les circonstances défavorables n’ont prise sur toi que
si tu le permets par tes pensées négatives. Autrement elles
ne t’affecteraient pas. Cherche en toi les forces de l’Aïde inté-
rieur, tu seras défendu contre tout ce qui veut te tirer en bas
et bientôt tu seras au delà des « circonstances défavorables ».
Chaque mal a exactement les proportions que lui donne ta
pensée. Détourne les yeux et regarde le versant ensoleillé
de la vie ; les ombres s’enfuient et tu attires à toi ce qui cor-
respond à la direction positive de ton mental : circonstances
heureuses, choses bénéfiques et hommes secourables !
Ne te laisse donc pas influencer par ton entourage, mais in-
fluence-le toi-même ! L'homme n’est pas le produit de son
milieu, c’est au contraire le milieu et les circonstances qui
sont l’œuvre de l’homme. On l’a déjà dit, la clé de tout est
202

dans le mental. La force d’attraction des pensées négatives


te tire en bas vers des circonstances de plus en plus fâcheuses,
dont tu ne peux te détacher que par le magnétisme des pen-
sées positives. Donc, domine les situations au lieu de te lais-
ser dominer par elles !
3. Celui qui se sent lié à un entourage discordant n’est en
réalité lié que par son opposition inconsciente.
Par exemple : un bruit te distrait et t’irrite. Tu te raidis
intérieurement contre lui. Tu te fâches. Tu prends mal la
chose. Conséquence : tu es mal à l’aise, tu as mal à la tête. Et
cela parce que tu t’es raidi, crispé, que tu résistes intérieure-
ment.
Maintenant fais le contraire : détends-toi. Au lieu de pen-
ser au bruit, appelle à toi des pensées agréables ; songe à
ton travail, au résultat que tu en attends, à un plaisir que tu
comptes faire à quelqu'un ou à toi-même. Reporte toute ton
attention sur ta tâche et concentre-toi en elle. Le bruit n’a
plus d'importance ; il n’a plus le pouvoir de te distraire et
de t’énerver.
Il en est de même de tous les influx qui émanent de ton
entourage. Tout dépend de ton mode de réaction. Fais comme
le philosophe qui a formulé ainsi l'attitude à prendre : « Si
je n’ai pas l’entourage que j'aime, je veux aimer celui que
j'ai et m’en accommoder pour le mieux ».
La clé est là, dans le mot « aimer ». Ce que tu aimes tu
l’assimile à toi ; l’accord de sympathie s’établit ; tu en re-
çois une stimulation féconde.
4. « Il m’est impossible de me concentrer sur un travail,
dans mon logement étroit, parce que je ne suis pratique-
ment jamais seul ».
La profondeur et le résultat de ta concentration ne sont
pas conditionnés par ton milieu. Tu peux trouver le silence
au milieu d’une foule et t’absorber complètement dans tes
pensées. Un professeur réfugié, qui loge dans une chambre
avec femme, frère et deux enfants, pratique tous les jours
la relaxation et la méditation, tandis que les autres bavar-
dent entre eux. Ils ne le dérangent pas, car « ce que nous ai-
mons ne peut pas nous troubler ». Il se retire dans un coin
203

de la pièce, ferme les yeux et se comporte comme s’il était


dans un lieu solitaire. Les propos des autres ne sont pour lui
que le murmure du vent dans les arbres. Quand il sort de
sa méditation, il émerge d’un silence aussi insondable que
le fond de la mer.
Il s’est libéré du sentiment qu’il est difficile de s’abstraire
des autres et de se recueillir en leur présence ; il ne s'oppose
pas à son entourage, il s’adapte à lui et tire le meilleur parti
de la situation. Ainsi il est capable de se concentrer et chaque
exercice l’affermit dans son pouvoir d'isolement.
Le paradis se trouve toujours là où l’homme s’adapte et se
trouve à son aise, là où il se trouve lui-même et d'accord avec
lui-même.
». « Je voudrais malgré tout, échapper à l’ambiance et
être libre ! »
Cela arrivera quand tu te seras d’abord libéré de toi-même,
de tes négations et de tes aversions. Car si tu transplantes ton
vieux Moi et sa négativité dans un nouveau milieu, tes sen-
timents erronés et tes antipathies auront tôt fait de s’incarner
dans de nouveaux personnages, de telle sorte que le nouvel
entourage te déplaira bientôt autant que l’ancien.
Ce qu’il te faut c’est prendre congé de ce Moi, de ses ten-
sions non résolues et de ses résistances. Pour cela, il n’est pas
nécessaire d’aller bien loin, tu peux le faire à meilleur compte
chez toi. Il suffit, dans ta méditation, de prier l’Aide intérieur
de te donner son appui pour opérer cette transformation de
toi-même et de ton entourage. Dans la mesure où tu changes
toi-même, celui-ci se transforme — soit qu’il change de phy-
sionomie, soit que ton destin te conduise en un lieu diffé-
rent où tu rencontreras de nouveaux visages.
Fais l’expérience, trois jours durant, de ne voir que le bien
et d'ignorer le mal, et vois si ton entourage n’a pas changé,
si ses ombres ne se sont pas un peu éclaircies, en te rendant
la vie plus supportable. S'il en est ainsi, continue dans cette
voie, et chaque pas te libérera davantage des discordances res-
senties jusqu'ici, pour te conduire dans une nouvelle vie.
De toutes façons, ne regarde non point tant au dehors qu’au
dedans de toi. Car, pour le monde extérieur tu es Objet, en
204

tant que tu es posé en face de lui, et en tant qu’Objet tu es


conditionné et déterminé par toutes les choses possibles. Maïs
dans ton univers intérieur tu es Sujet, tu es celui qui condi-
tionne et détermine. Et si tu es conscient de cette fonction, tu
deviendras aussi d'autant plus vite Sujet pour le monde exté-
rieur. Plus tu penses sur un registre élevé, plus ton existence
est lumineuse et plus les choses deviennent malléables et do-
ciles.
Si tu es entièrement conscient de ton union avec l’Aide in-
térieur, pilote de ton destin, tu es plus fort que tout ce qui
te résiste, et le résultat en est que tout ce qui te touche
vient juste à point et que chacun de tes gestes est un coup
au but. Tu ne te sens plus jamais lésé et tu n’es plus affecté si
les choses ne semblent pas répondre à tes vœux ; mais tu
prends des mesures positives qui s’avèrent par la suite être
les meilleures, et tu constates que ta sphère d’existence de-
vient peu à peu le point de mire des circonstances favorables
et des hommes sympathiques.

QUELLE ATTITUDE PRENDRE DEVANT L’INGRATITUDE.

1. Si tu es déçu lorsqu'une bonne action ne t’a valu aucune


reconnaissance, c’est : a) que tu ne connais pas assez la vie,
et b) que tu n’as pas donné dans l'esprit qui convient.
Celui qui connaît la vie n’attend aucune gratitude de ceux
qu’il oblige car il trouve sa joie et sa récompense dans le fait
de pouvoir donner et il sait que la compensation lui viendra
du domaine intérieur. Aussi n’a-t-il jamais de désillusions...
Celui qui a une vue juste du don ou de l’aide octroyés n’at-
tend pas de récompense, il fait tout par amour du bien, dans
la joie désintéressée de pouvoir donner et secourir. Il sait que
la récompense ne lui manquera pas, mais ne viendra presque
jamais de l’extérieur — sinon par hasard de ceux qu’il a ai-
dés, — elle lui sera ménagée par l’Aiïde intérieur. Celui qui a
compris cela n’est plus aigri par l’ingratitude, car il attend
tout de lui-même et rien des autres.
Le Christ non plus n’attendait pas de reconnaissance, il
a aidé les hommes pour l’amour de Dieu. Il ne fut pas déçu Es
205

lorsqu'un jour, ayant guéri dix lépreux, un seul le remercia


tandis que les autres passèrent leur chemin. Serais-tu plus
exigeant que le Christ ?
L’ingratitude est un vice qu’il faut prendre comme tel, dans
la certitude tranquille qu’un bienfait n’est jamais perdu,
parce que ton Aide intérieur veille à ce que ton action soit
récompensée, et la plupart du temps, d’une manière inatten-
due. Donne donc joyeusement et généreusement, fais de bon
cœur ce que tu trouves juste et nécessaire — et laisse le
reste à ton Aide intérieur.
3. Si contre toute attente, un homme te manifeste sa recon-
naissance, accepte-la comme une réponse de l'Eternel et com-
me une incitation à faire encore plus.
Quand tu suis cette voie, persuadé que la récompense te
viendra du dedans, tu constateras avec joie que, dans la pra-
tique, tu rencontres de moins en moins d’ingratitude et qu’au
contraire, tu reçois de plus en plus de témoignages de satisfac-
tion et d'encouragement.
Il faut voir ici un effet de la loi psychodynamique des « ef-
fets alternés », en vertu de laquelle celui qui attend de la re-
connaissance d’autrui en rencontre rarement, alors que le
bienfaiteur désintéressé éprouve de multiples façons les sen-
timents de gratitude et d'amitié de ceux qu’il obligea.
Ce savoir doit suffire au Sage.

COMMENT MAITRISER L'AGITATION INTÉRIEURE.

1. L'homme agité est comme un bidon d’essence mal soudé :


il laisse fuir le carburant. |
Toute manifestation de nervosité : jouer avec ses doigts, se
gratter l'oreille ou le nez, balancer les jambes, cligner les pau-
pières, passer fébrilement d’une occupation à une autre ou tra-
vailler de facon brouillonne, représente une perte d’énergie.
Sans parler du plan méthodique de travail à faire la veille
de chaque jour et qui se traduit rapidement par une économie
de force nerveuse, tu peux gagner des forces en pratiquant
quotidiennement la relaxation. Tout ce qui produit une dé-
pense d'énergie — tels les gestes mentionnés ci-dessus et
206

autres tics nerveux — représente une tension sans travail


productif et donc une perte inutile de vigueur. Se détendre
c’est remplir de nouveau le réservoir.
La première chose à faire est par conséquent de prendre
l'habitude de la relaxation. Tu sens déjà, après ton exercice
que l’agitation intérieure a diminué, que ton comportement
est plus équilibré et plus calme. Et en même temps que s’a-
paisent tes nerfs, tu éprouves plus d’entrain au travail — le
bénéfice est double.
2. Quand tu es en face d’une grave décision à prendre,
quand tu appréhendes un danger proche, quand tu as la sen-
sation de t’être trompé en quelque chose, quand tu te sens
mal à l’aise à la suite d’une émotion, fait ce qui suit :
Assieds-toi ou couche-toi commodément et, après relaxa-
tion du corps et apaisement du mental, prie ton Aide inté-
rieur de te donner la paix de l’âme. Chasse d’abord tes soucis
et tes inquiétudes ; affirme seulement que la paix remplit
ton cœur... Sens comme elle descend en toi, et avec elle la
force et le courage... Sens comme les nœuds de l’angoisse se
desserrent, comme le doute et le désespoir se dissipent, com-
me la nervosité et le mécontentement font place à l’équilibre
et au sentiment de la sécurité.
Quand tu es parvenu à cet état, abandonne consciemment
tes soucis à l’Aide intérieur ; exprime-lui ta confiance pour
qu’il réduise à néant les causes de ton trouble, et dis-lui ta
gratitude pour son assistance.
Il se peut que tu éprouves bientôt les effets de ce secours
si ta confiance est entière. Déjà lorsque au cours de ta médi-
tation tu as reconquis la sérénité de l’âme et la paix du cœur,
tu vois tes craintes se dissiper comme brouillard au soleil
levant.
3. S'il s’agit de motifs précis d'inquiétude, expose-les à
ton Aide intérieur dans la conviction qu’il voit mieux que
toi les relations profondes des choses et leur possible solution,
et que, non seulement il connaît cette solution, mais qu’il dis-
pose des événements de telle sorte que tu n’as plus aucune
raison de t’inquiéter.
Etant donné que tu peux t’ouvrir à la vue omnisciente de
207

l'Aide intérieur, tu lui exposeras non seulement les circons-


tances qui parlent en ta faveur mais aussi celles qui parlent
contre toi, tes actions erronées, en laissant le soin d'examiner
ta cause à ce juge intègre. Car sa justice est absolue — il dé-
cide et agit toujours en vue du bien de tous, — et même
de ton ennemi !
Déjà, dans cet examen impartial du pour et du contre, la
situation s’éclaircit, l'inquiétude s’apaise, ton âme s’allège
et, dans le recueillement silencieux où tu es uni à ton Aide,
tu te sens bientôt complètement libéré ; tu respires plus lar-
gement, un nouveau courage te saisit ; puis quand tu sors de
ta méditation pour rentrer dans la vie quotidienne, tu peux
l’envisager avec un regard plus serein. Tu te sens réconforté
et raffermi, et {u sais que ton Aide et toi vous êtes le parti le
plus fort dans chaque situation.
En un mot : ton agitation intérieure a cédé devant la cer-
titude plus forte de ta sécurité et de ta suprématie.
4. En pratique le moyen est de laisser à l’Aide le soin de
débrouiller l’écheveau des angoisses et inhibitions au lieu de
se tourmenter soi-même pour trouver une solution. Mais tu
peux y contribuer en projettant sur ce nœud inextricable toute
la clarté désirable ; pour le reste, comme tu n’es pas un voyant,
laisse la décision ultime à ton conseiller secret qui voit dans
l’avenir les effets et conséquences de toutes les mesures, —
en sorte que seul il connaît la décision juste — et qui t’as-
siste par son intervention immédiate dans le cours des événe-
ments.
Tu éprouves comme les choses et les circonstances s’éclair-
cissent ou se transforment. Il suffit généralement d’une expé-
rience de ce genre pour te délivrer pour longtemps, sinon
pour toujours, de ton agitation intérieure, et faire de toi un
nouvel homme qui, n'étant plus traqué par la vie, va son che-
min tranquillement, en sachant jouir pleinement des plus pe-
tits dons de l’existence.
Telle est la voie des forts de tous les temps : la voie inté-
rieure, où s’abolissent tensions et agitation et où les choses
montrent de plus en plus un visage clément.
208

COMMENT SORTIR DE SON ISOLEMENT.

1. Tu te crois incompris de tes proches, abandonné de tes


amis, berné par la vie, et ainsi condamné à rester seul et
sans amour ?
Tu te trompes. Dans la plupart des cas, ce n’est pas la
vie, ce ne sont pas tes amis ou ta famille qui s’éloignent de
toi ; c’est toi qui consciemment ou inconsciemment t'est sé-
paré d’eux en ton âme et as détruit l'harmonie. Le sentiment
d’être incompris découle le plus souvent de pensées négatives,
d’une attitude crispée, de tendances égoïstes, qui attirent
régulièrement la réciprocité.
Rentre en toi-même, examine le courant habituel de tes
pensées et de tes sentiments et vois en quoi et pourquoi tu
es en partie responsable de ton isolement, et comment il te
serait possible de le transformer en fraternité, en compré-
hension réciproque, en harmonie et en amour.
Ne t’arrête pas aux apparences, va au fond des choses
as-tu jamais essayé d’aller aux autres le cœur ouvert en es-
sayant de les comprendre ? Ou bien t’estimerais-tu d’une es-
sence différente ? Vois-tu en premier lieu ce qui te différencie
de tes semblables, au lieu de voir ce que tu as de commun avec
eux?
Pour être compris des autres, il te faut les comprendre, il
faut comprendre que nous sommes tous enfants de l’Eter-
nel et que nous réagissons tous pareillement. Il te faut sortir
de toi, laisser tes tendances égoïstes, te mettre dans la peau
des autres et les aimer. Si la sympathie rayonne de toi, les
autres commencent à se tourner vers toi l’âme ouverte
telles les fleurs s'ouvrent au soleil, — à s’intéresser à toi, à te
comprendre.
Il est impossible de manifester aux hommes des sentiments
sans que, tôt ou tard, ils y répondent naturellement et in-
consciemment.
La solitude est toujours la conséquence d’une retraite dans
Sa « propre coquille », d’une fermeture de soi, par égoïsme
inconscient, état maladif, ou toute autre raison. Tu veux que
les autres te rendent heureux — et tu t’éloignes d’eux parce
209

qu'ils ne le font pas. Mais ils ne le peuvent pas parce que la


condition première fait défaut, qui consiste à essayer de faire
d’abord le bonheur des autres. Car il s’agit toujours de la
même chose : seul le fait de rendre heureux rend heureux !
Se montrer un ami fait des amis ! Aimer rend digne d’être
aimé |!
. Celui qui s’isole moralement et se retire dans une « tour d’i-
voire » se voit bientôt solitaire. Personne ne reçoit d'amour
qui n’en ait donné auparavant. Change d’attitude, rayonne
la sympathie, l’harmonie et l’amour autour de toi, et tel un
aimant tu attireras tout ce qui vibre en accord avec ton âme.
Aide les autres et tu seras aidé. Chacun attire ce qui domine
son mental : l’égoïste, la solitude, l’altruiste, la fraternité.
2. Tu objectes que, parce que les autres ne te comprennent
pas, tu n’éprouves aucun désir de comprendre les autres.
Eh bien, dans ce cas il y a encore un moyen de salut : Si
les autres ne te comprennent pas, essaie de te comprendre toi-
même. Prends le chemin opposé : cherche la voie intérieure
au lieu de te tourner au-dehors. Tu aboutiras au même résul-
tat.
Essaie de te connaître toi-même. Rentre en toi, plonge-
toi dans la méditation, dans ton essence la plus secrète, jus-
qu’à ce que tu aies trouvé ton vrai Moi, ton Aïde intérieur.
Car, le trouver, c’est se trouver soi-même et se comprendre.
Et se comprendre c’est faire que les autres vous comprennent.
Par la voie intérieure tu reconnais que tu n’es pas seul et
que tu ne peux jamais l’être, parce que tu as toujours en toi,
avec toi et près de toi ton ami et aide secret. Il est ce que tu
as de plus intime — et en même temps ce que tu possèdes
en commun avec tes semblables. Si tu te sens uni à lui, tu as
aussi le sentiment de ta communion avec les hommes et tu
mets ainsi fin à ton isolement et à ta solitude.
Sur ce chemin de la voie intérieure tu éveilles aussi les
forces latentes de l’amour pour toutes les créatures vivantes,
hommes et animaux, de la sympathie pour les êtres qui t’en-
tourent, et ces forces d'amour et de sympathie pareillement
éveillées chez eux, répondent à ton appel et reviennent en écho
vers toi. Les effets ne tarderont pas à se faire sentir dans ton
210

existence : un jour tu te trouveras de nouveau en plein cou-


rant de la vie, tu vibreras à l’amour et à la souffrance des
autres — et ce d'autant plus vite que tu auras réalisé plus
étroitement ton union avec l’Aide intérieur en lui demandant
de susciter en toi et autour de toi l’amour et l’harmonie. Il
connaît tous les chemins du bonheur et ne t’abandonne ja-
mais. Affirme tous les jours ton union avec lui, en méditant :
« Je suis uni à toi, mon Aide intérieur, et je participe à
tout ce que la vie réserve à ses enfants : amour, joie, beauté,
harmonie, santé et plénitude. Je suis amour, force et harmo-
nie. J’envoie des pensées d’amour et de courage à tous ceux
qui sont malades, faibles ou abattus, et mon pouvoir d'aimer
augmente d’autant plus. Plus je donne et plus je reçois ! »
Par cette voie intérieure, tu arrives nécessairement à pren-
dre conscience de ton unité avec tous les êtres et le moment
vient où tu cherches bien davantage à comprendre les autres
et à prendre part à leur vie, que tu ne demandais autrefois
à être compris d’eux. Tu as ainsi rétabli le contact interrompu
avec le monde qui t’entoure : ton Aide intérieur a pris ta des-
tinée en mains et place sur ton chemin les êtres qui te com-
prennent et que tu comprends.
3. Il y a des existentialistes qui disent comme Kierkegaard :
« Au plus profond du cœur de l’homme habite l’angoisse
qu’il peut être oublié de Dieu. Il fait échec à cette angoisse
en s’entourant d'êtres liés à lui par affinité ou amitié. Mais elle
est toujours là malgré tout et il peut à peine concevoir com-
ment il supporterait la disparition de ces êtres ».
Mais même cette angoisse existentielle, ce sentiment d’être
oublié de Dieu, est aboli dans l'instant où tu deviens conscient
de la présence de l’Aïde intérieur et de ton union avec lui. Le
sentiment d'abandon se transforme en conscience heureuse
de ta sécurité qui te fait saluer joyeusement la vie parce que
tu sais désormais que tout est bien.
Le ciel que tu voudrais avoir sur la terre doit commencer
en toi. Si tu en ouvres les portes en ton for intérieur, elles
s’ouvrent aussi pour toi dans le monde. Si tu affirmes le bien
en tout, tout homme peut devenir un ange pour toi.
Engage-toi dans cette voie, tu seras surpris des rencontres
211

heureuses que tu y feras et tu verras le monde des créatures


t’ouvrir les bras.

COMMENT SE CONSOLER DES PERTES D'ARGENT.

1. Puis-je te rappeler ici, comme premier sujet de réflexion,


ce propos de Schopenhauer : « Nous pensons rarement à ce
que nous avons, mais sans cesse à ce qui nous manque » !
Tire les conséquences de cet aphorisme, en ce qui concerne
une perte subie, et réfléchis
Mets en regard de ce que tu as perdu ce que tu possèdes
encore et que tu ne donnerais certainement pas pour un prix
incomparablement plus élevé : à combien estimes-tu tes
mains ? Pour combien accepterais-tu de perdre la vue ? Et
tes jambes ? Tes talents, tes capacités ? Tes enfants ?. Pour
combien de millions ?
Fais la comparaison et ta perte te semblera une bagatelle
ridicule. Et comme tu possèdes encore tes mains, tes jambes,
tes yeux, ta tête et toutes ses facultés, tu as la possibilité de
regagner en peu de temps plus que tu n’as perdu, si seule-
ment ton courage ne faiblit pas, et si, au lieu de regarder en
arrière vers ce qui est perdu tu vois ce que tu peux gagner
et gagneras, en travaillant avec persévérance et en affirmant
ta foi dans le succès.
Si tu prends ainsi l’événement du bon côté et si tu en tires
le meilleur parti possible, tu es en bon chemin pour obtenir
des résultats plus considérables.
2. Rien n’est plus laborieux et vain que d'essayer de re-
monter la vie à contre-courant pour rattraper ce qui s’est
échappé. Il en coûte beaucoup plus d'efforts que si tu vas
simplement ton chemin, les yeux devant toi, bien résolu à
gagner plus que tu n’as perdu et à prendre une avance plus
considérable. Si dans cette attitude positive tu tires un trait
sur ta perte, en mettant le cap sur l’avenir, tu as bientôt com-
pensé le déficit.
Tu peux conserver désormais cette attitude et chaque fois
que tu subis une perte, te libérer l'esprit en faisant tienne
cette devise : « Quand quelque chose s’en va, vient quelque
212

chose de mieux », et en te tenant prêt à saisir ce mieux quand


il se présentera.
Ainsi font les favoris du succès, qui ne se lamentent pas
sur le lait répandu mais mettent aussitôt d’autre lait dans
un autre pot.
8. Enfin, il convient de voir en tout ce qui arrive la main du
Guide intérieur et de penser que tout se produit finalement
en vue de ton bien, que, même ce qui est perdu y contribue
en définitive par l'effet de cette Sagesse clairvoyante — et
d'autant plus visiblement si tu affirmes la justice des évé-
nements et si tu mets ta confiance sans réserve en l’Aiïde in-
térieur en tant que gouverneur spirituel de ta destinée.
Lorsque tu es pénétré de cette certitude, tu ne t’attardes
pas en vains regrets, tu penses au conraire que si tout ce qui
arrive est pour le mieux, la perte subie doit aussi avoir sa
raison d’être, même si tu n’es pas encore en mesure de le
constater aujourd’hui. Un jour il t’apparaîtra clairement que
la vie est ton amie, même quand elle te réserve une expérience
d’abord pénible ou une perte douloureuse. Rien ne disparaît
de ta vie sans faire place à quelque chose de meilleur.
Si tu sais accueillir les occasions qui se présentent comme
autant de chances heureuses, de jalons vers ton but, si tu es
de ceux qui disent oui malgré tout et contre tout, dans la
conviction que leur Aïde intérieur a toujours leur bien en
vue, les désillusions et les pertes se feront de plus en plus
rares, justement parce que tu as appris d'elles ce qu’elles
étaient chargées de t’apprendre.
Du reste, si tu le lui demandes, ton Aide intérieur t'aidera
à compenser rapidement ta perte. Si les circonstances te sem-
blent encore confuses et l’avenir incertain, regarde donc en
ton for intérieur et reconnais que l’univers des causes chan-
ge comme se modifie ta pensée et ta manière de voir, et que
le monde des apparences se transforme de lui-même en con-
séquence, car il n’est qu’un reflet de ton univers intérieur.
Regarde ton Aïde comme la source unique de ton bien-être
et de ta prospérité ; n’attends de changement que de lui, et pour
ta part, fais joyeusement ce que tu peux au dehors. Le mo-
ment viendra d’autant plus vite où ta perte d’aujourd’hui
213

se prouvera être un bénéfice, et où tu auras vraiment cons-


cience qu'il ne t’advient que ce que tu souhaites, si tu le crois
fermement et si tu as confiance en sa venue !

COMMENT SE METTRE D’ACCORD AVEC SOI-MÊME.

Le sentiment de n'être pas dans son assiette surgit parfois


soudainement des profondeurs de l’inconscient et s’extériorise
malgré soi : soudain on ne s'intéresse plus à son travail, on
est de mauvaise humeur, on est incapable de mener une œuvre
à bonne fin ; on devient capricieux, injuste, querelleur, on
commence à se plaindre de tout : du temps, de la situation
économique ou politique, de sa propre situation, bref on s’en
prend à tout autour de soi.
C’est un état que tu peux rapidement dominer en suivant
les indications suivantes
À partir d'aujourd'hui ne te plains plus de quoi que ce
soit. Tu désirerais évidemment que les choses aillent mieux ;
mais tes plaintes ne les amélioreront pas, au contraire : tu
attires par là précisément les sujets de lamentation. En y
pensant sans cesse, tu favorises leur éclosion.
Evite également, à partir de ce jour, de t’entretenir avec
d’autres personnes, de sujets qui sont matière à discussion ;
adopte une position résolument affirmative, constructive, et
si une vague de mécontentement menace de t’assombrir, ré-
pête-toi
« Je suis lumière ! Je suis joyeux, serein et libre. Je suis
force, je suis amour. Les choses vont de mieux en mieux pour
moi. Je réussis toujours. Je suis l’homme du succès ! »
2. Le moyen le plus simple qu'offre la psychodynamique
pour surmonter ces états d’âme négatifs, est de maintenir un
certain temps dans le champ de la conscience, une pensée
positive particulièrement attachante, jusqu’à ce que les pen-
sées et sentiments négatifs disparaissent, faute d’être ali-
mentés par l'attention que tu leur prêtes. Ce procédé réussit
avec une rapidité étonnante.
Réfléchis : Il ne peut y avoir jamais qu’une pensée à la
fois dans le champ de la conscience. De quelle sorte est-elle,
214

cela dépend de toi. Si iu penses positif, aucune pensée néga-


tive ne peut s’accrocher en toi — et d'autant moins que l'orien-
tation positive de ton mental est mieux établie par l’affirma-
tion.
Pratiquement, cela signifie que chaque fois que tu te sens
gagné par une humeur fâcheuse, il y a lieu de te détendre et
de te concentrer sur une pensée positive : le beau souvenir
de moments heureux de ton existence, d'êtres que tu aimes,
de joies que tu attends ou que tu ménages à d’autres. Plus vi-
vantes et plus colorées sont les images évoquées, plus rapi-
dement ta conscience se met à l’unisson.
Lorsque le danger immédiat est écarté de sombrer dans l’hu-
meur fâcheuse, tu conjures le mal en invoquant l’Aiïde inté-
rieur dans la méditation, afin qu’il transforme dans le sens
positif le complexe négatif de tes pensées.
3. Il arrive souvent que les accès d'humeur noire provien-
nent du surmenage, d’une tension excessive que tu ne par-
viens pas à résoudre. Dans ce cas, le meilleur remède est l’exer-
cice de relaxation
Assieds-toi ou allonge-toi, ferme les yeux, laisse ton corps
et tes pensées se relâcher ; puis tourne-toi consciemment au-
dedans de toi jusqu’à ce que tu aies rejoint la sphère de l’Ai-
de intérieur, ce qui se traduit au début par la sensation d’un
vif courant de chaleur. Concentre-toi sur ce courant de chau-
de vigueur qui afflue dans ton corps et sens que tu deviens
un réservoir d'énergie cosmique.
Ensuite, respire plusieurs fois, lentement, profondément,
posément, jusqu’à ce que tu te sentes vivre tout entier au
rythme de ta respiration. Tu peux alors ouvrir les yeux et te
lever. Toutes tes humeurs mal accordées auront disparu !
4, Dans les cas particulièrement difficiles, tu peux solli-
citer l’assistance de l’Aide intérieur qui peut saisir dans leur
racine les complexes négatifs et les détruire. Cherche dans
la méditation la lumière, l’harmonie, la force intérieure, en
affirmant :
« L’Aide intérieur est un soleil dont la lumière et la cha-
leur m’inondent et me pénètrent. II me remplit d’allégresse
215 rm

et de joie rayonnante. Tout ce qui vient à moi m’apporte en-


core plus de joie, de courage, de force et d'harmonie.
Je suis uni à cette force secrète. Je suis courage, perfection,
harmonie. Je suis lumière, je suis soleil ! »
S'il s’agit d’un malaise général tu peux modifier ton affir-
mation comme suit :
_« Je suis rempli d'amour et d'harmonie. J’aime la nature
autour de moi, les arbres et les fleurs, les bêtes, la montagne,
la mer et les forêts.
J’aime tous les hommes mes frères qui s’efforcent comme
moi vers plus de lumière. La force de mon amour rayonne
autour de moi et éveille des échos joyeux dans tous les cœurs.
Je vibre en accord avec tout ce qui m’entoure comme je suis
d'accord avec moi »:
Après quelques exercices tu remarqueras comme tes hu-
meurs noires cèdent le pas aux sentiments élevés. Cette im-
munité psychique contre les vibrations discordantes — qu'’el-
les naissent en toi ou soient produites par l’ambiance — est le
résultat naturel de l’harmonie et de l’accord retrouvés en soi-
même.
Si tu veux parvenir à la véritable maîtrise de toi, à la sé-
rénité, à la domination de la vie, il n’est pas de chemin plus
rapide et plus sûr que celui de la méditation.

COMMENT TOURNER LES OBSTACLES.

1. L’attitude naturelle devant une situation embarrassante,


un obstacle, est le malaise, la crainte, la défense. La plupart
des hommes réagissent ainsi — ce qui rend la levée de l’obs-
tacle si difficile.
Il en est d’autres qui dominent toutes les situations en se
jouant. Si tu analyses leur comportement, tu découvres d’a-
bord que leur vue ne s’arrête pas à l’obstacle, elle se porte im-
médiatement au delà pour chercher s’il n’y a pas en lui ou der-
rière lui une incidence positive et la possibilité d’aller plus
loin : Ils flairent le bon côté de la situation en se disant, plus
ou moins consciemment : « Je suis à même d'en tirer un bon
parti ! »
216

Ce qui est incompréhensible pour les novices dans l’art de


vivre, c’est que ces derniers, non seulement tournent facile-
ment les difficultés, et foncent avec un nouvel élan, mais que,
pour eux, les choses changent aussi, en se montrant sous leur
meilleur jour et servent aussitôt à favoriser leurs desseins.
Tu domines les contrariétés, tout d’abord en voyant ce qu’il
y a de bon en elles et au delà d’elles, et en t’efforçant de l’at-
teindre. Si, au lieu de t’arrêter en hésitant, tu avances plein de
confiance, tu as bientôt fait de tourner l’obstacle.
2. Tu découvres en second lieu, chez les favoris de la for-
tune qui se jouent si aisément des difficultés, qu’ils se savent
aidés d’une façon quelconque par la voie intérieure. Et cette
confiance les porte effectivement au delà de l’embüche où
d’autres succombent.
La certitude de l’assistance donnée par l’Aide intérieur est
pratiquement d’une grande importance. C’est le Plus que les
fortunés s’assurent avant les malchanceux. Tu peux aussi
inscrire ce Plus à ton actif si dans ta méditation tu cherches
l’appui de ton conseiller intime, en lui disant en termes pré-
cis l’objet de ta requête et en lui exprimant ta reconnaissance
pour guider tes pas.
Quand au sortir de la méditation tu retournes à tes af-
faires, ton comportement et tes actions seront entièrement
orientés vers le résultat affirmé, et non plus vers l’événement
contrariant, et tu feras tout pour y parvenir — dans la certi-
tude tranquille que l’Aïde intérieur veille de son côté à mo-
difier la conjoncture défavorable, et qu’ainsi tu peux te con-
sacrer entièrement à ton but.
3. L’attitude de l’homme qui réussit se distingue encore
en ceci : c’est qu’il n’hésite jamais en face d’un obstacle et ne
doute pas, mais qu’il poursuit son chemin tranquillement, con-
fiant dans l’Aide du dedans.
La vie ne s’arrête jamais. Son flux est éternel. Rester im-
mobile à se creuser la tête au milieu du courant irrésistible
des choses c’est provoquer des résistances, un recul, de la
souffrance et du malheur. La vie demande que tu marches
avec elle, que tu passes au delà du doute et des obstacles et
les laisses derrière toi. Elle demande que tu aies confiance en
217

elle. C’est pourquoi elle t’a donné un compagnon invisible,


un ami et guide secret, dont la voix te conseille justement, te
donne courage et te montre la bonne route à la croisée des
chemins. Ecoute-la et il n’y aura bientôt plus de situation
embarrassante pour toi, sinon les alternatives d'ombre à de
lumière que montre la vie dans son mouvement.
Adopte cette attitude d’aller de l’avant — sans t’occuper
des changements d’ombre et de lumière, qui ne signifient rien
en eux-mêmes. Ce qui est important c’est d'avancer. Si tu tré-
buches parfois en chemin, ce n’est pas un mal ; tomber est
sans importance, ce qui importe c’est de te relever aussitôt
et de marcher droit vers le but. Alors les contre-temps et
les désillusions se font de plus en plus rares et se révèlent
finalement salutaires..
C’est ce que la vie veut t’enseigner quand elle place des
obstacles sur ton chemin : ne pas rester immobile, mais se
frayer le passage et aller au delà — sur le versant ensoleil-
le.

COMMENT VENIR À BOUT DES DIFFICULTÉS ÉCONOMIQUES.

« Que dois-je faire quand je suis endetté et que mes cré-


anciers me pressent de les payer ? »
Si invraisemblable que cela puisse te paraître au premier
abord, les soucis budgétaires sont plus facilement écartés
par la voie intérieure que par les moyens extérieurs.
1. Les dettes sont, comme tous les soucis en général, la con-
séquence d’un mode de penser erroné. Elles proviennent le
plus souvent de ce que tu jouis de choses dont tu as re-
porté le paiement à plus tard.
Tu entres dans un cercle fatal si tu fais des dettes.
Soudain tu ne peux plus faire face à tes obligations parce
que tes revenus sont amoindris ou que tes propres débiteurs
ne te paient pas en temps voulu, parce qu'ils attendent eux-
mêmes des paiements qui n'arrivent pas...
Pour sortir de ce cercle vicieux, il te faut changer radi-
calement d’attitude mentale. Beaucoup ont essayé de le faire
pour échapper au tourbillon fatal des dettes croissantes et
218

ont été sauvés au dernier moment. Ils ont commencé par ap-
pliquer la Règle d’or : « Fais d’abord aux autres ce que tu
voudrais qu'ils fassent pour toi ». Comme ce qu’ils désiraient
était de recevoir ponctuellement leur dû, ils ont commencé par
s’acquitter ponctuellement de leurs obligations. Ce qui signi-
fie qu’ils n’ont plus fait de nouvelles dettes.
La même règle peut te venir en aide. Place-toi en esprit de-
vant toi-même : pense que tu vas de succès en succès, que
l’abondance vient vers toi, que tu annules tes dettes et qu’une
fois payées, tu deviens encore plus riche.
Imagine-toi allant d’un pas ferme trouver tes créanciers
pour les payer : Vois comme ils te remercient, comme ils te
sourient aimablement en t’assurant que rien ne pressait et
qu’ils avaient confiance en toi. Et quaud tu leur fais com-
prendre que tu n’as plus besoin d’aide, vois quelle considéra-
tion ils ont pour toi et quelle estime ils montrent pour tes
capacités, comme tu grandis à leurs yeux et comme ils dé-
sirent conserver des relations avec toi.
Tout ce que tu affirmes ainsi avec foi, ce personnage nou-
veau que tu crées, tu commences à t’incarner en lui en dres-
sant sa stature vivante dans ta pensée, et tu le deviens d’au-
tant plus rapidement que tu répètes souvent ton affirmation
fervente dans la méditation.
2. Pour sortir d’une situation endettée, il faut d’abord li-
bérer ta conscience de l’idée de la dette.
C’est souvent la manière dont tu considères une dette qui
en fait un vrai malheur. Vivre dans l’angoisse que tu ne pour-
ras pas t’acquitter est une erreur : c’est justement cette pen-
sée qui t’accable et éloigne de toi l’abondance. Crois au con-
traire que ce dont tu as besoin te viendra au moment vou-
lu !
Comme un miroir reflète fidèlement ce qui est devant lui,
le monde qui t’entoure, miroir de ton monde intérieur, re-
flête finalement la réalité que tu te représentes sans cesse.
Plus grande est ta confiance en la richesse de la vie, plus
abondamment cette richesse afflue dans ton existence...
Au lieu de la représentation torturante de tes dettes et
de la difficulté de les payer, représente-toi que l’abondance
219

arrive dans ta vie, suivant la ferveur de ta confiance en l’Aide


du dedans. Si la pensée de l'abondance est plus fermement
et plus profondément ancrée en ton âme que celle de la pénu-
rie, la plénitude commence à se manifester ; le secours t’ar-
rive de quelque part ; tes entreprises prennent un nouvel es-
sor ; tu as la « main heureuse » en tout ce que tu touches ;
des amis t’épaulent et te facilitent la liquidation de tes dettes.
L'importance des dettes est secondaire ; c’est ton mode de
pensée qui est décisif. Il arrive tous les jours qu’un homme
entreprenant emprunte des fonds étrangers pour redres-
ser une affaire, condamnée sans cela à péricliter. Mais il ne
fait pas de cette dette le pivot de ses pensées, il pense aux
bénéfices qu’il fera avec ce nouveau capital. Et parce qu’il
pense à cela et à rien d’autre, il réalise ces bénéfices et il est
bientôt en mesure de rembourser le capital emprunté.
Il te faut partir du même point de vue : laisse de côté les
pensées de pénurie et de charges financières et que tes sen-
timents, ta volonté et tes actions soient entièrement orientés
vers la réussite. Ce que tu entreprends dans cette attitude te
conduit au résultat espéré.
3. Aux yeux de ton Aide intérieur fu es déjà libéré de tes
dettes. Et si tu as confiance en lui et que cette confiance te
soutienne dans ta marche à la victoire, tu seras bientôt libéré
aussi d’une manière effective. Telle est la vérité, si étrange
qu'elle puisse te paraître.
Ton souci est aussi mal fondé que ta pensée. Quand tu es-
times n’avoir pas assez de soleil, tu voudrais repousser ton
voisin pour en avoir davantage. En réalité la lumière du soleil
brille dans sa plénitude comme il y a des milliers d’années
et comme elle brillera encore dans des millénaires. Les ri-
chesses de la vie sont comme elle, incommensurables, et per-
sonne ne peut craindre de ne pas avoir sa part. Chacun peut
être aussi riche qu’il le désire : il lui faut seulement s’ou-
vrir à cette plénitude avec foi, au lieu de regarder autour
de lui avec envie.
La source où puise le millionnaire est la même que celle
où tu peux puiser à volonté, à condition de le vouloir. Il suffit
pour cela de prendre une attitude résolument affirmative,
220

sachant que toute richesse, — sans en excepter l'argent, —


procède de la voie intérieure, pour que le fleuve d’abondance
se jette, pour ainsi dire, dans ton porte-monnaie. Mieux ta
conscience est débarrassée du doute et de l’inquiétude, mieux
se font sentir dans ta vie les effets de cette loi qui gouverne
les richesses.
Commence à l’instant même à poser devant toi l’image du
résultat. Représente-toi ceux que tu aimes vivant dans le bien-
être et la richesse. Rien au monde ne peut empêcher que tes
pensées se réalisent, sinon toi-même. Ne l’oublie pas et veille
à chacune de tes pensées ! Répète-toi sans cesse
« Mon Aïde intérieur dispose de tous les biens de la vie.
Il me libère de mes dettes et fait réussir toutes mes entre-
prises ! »
Il faut que cette pensée vibre en toi assez longtemps pour
devenir le fondement de ta vie mentale ; il faut qu’elle soit vi-
vante devant toi lorsque, dans un instant de faiblesse, tu es
assailli par le souci de tes dettes.
Il est nécessaire de répéter quotidiennement cette affir-
mation parce que, s’il est vrai que toute pensée positive est
reliée à la plénitude universelle, toute pensée négative qui
s’interpose, rompt de nouveau le contact, jusqu’à ce que l’ha-
bitude soit prise de la nouvelle attitude. Ne cesse donc ja-
mais de te considérer comme le propriétaire d’incommensu-
rables richesses !
Mais cesse par contre de te soucier de quelle manière te
viendra le moyen de payer tes dettes. Tu n’as rien d’autre à
faire que d'affirmer la venue de l’abondance ; laisse entière-
ment le choix de la voie à ton guide intérieur qui voit plus loin
que toi. Naturellement la richesse ne tombe pas des nues, elle
viendra pratiquement par l’intermédiaire des hommes : toute-
fois il serait erroné d’attendre précisément de tel ou tel côté
les sommes désirées. Ta confiance doit aller uniquement à
l'Aide intérieur, c’est lui qui en décidera en tant que dispen-
sateur de toutes les richesses. Si tu as confiance en lui, tu peux
être certain qu'il agira dans sa sphère pour que l’argent dont
tu as besoin prenne le chemin de ta bourse. Ce n’est qu’une
question de confiance. Ton manque de confiance en l’aide du
221

dedans n’a pas été jusqu'ici un des moindres obstacles à ton


enrichissement.
Il n’y a rien au monde qui puisse t’'empêcher de posséder
la plénitude de la vie, à moins que tu penses que quelque
chose a ce pouvoir. Si tu crains un homme ou une chose tu
lui donnes pouvoir sur toi, sur ton destin et ton bonheur.
Si tu crois que l’Aide intérieur est la source de toute ri-
chesse, autrement dit que cette source jaillit en toi ; si tu
crois que tout ce qui te manque découle de cette source se-
crète et devient finalement réalité, alors il te sera donné selon
ta croyance.
C’est pourquoi il faut te représenter visuellement comme tes
dettes diminuent et comme tes biens augmentent à chacune
de tes entreprises. Représente-toi portant de plus en plus
souvent de l’argent à ion compte, et donnant toujours plus
de bien-être autour de toi. Tu as un crédit illimité à la banque
de la richesse universelle et chaque pensée de confiance en
l’Aide intérieur te permet d’y puiser à volonté. Ce crédit in-
visible est inépuisable, il suffit d’affirmer ta foi pour le con-
vertir en espèces sonnantes.
4. Tu dois faire autre chose encore : laisser à l’Aide inté-
rieur l’entière responsabilité de ton destin, de ta prospérité,
de ton avenir.
Imagine ce que tu éprouverais si, ayant une grosse dette
dont l’échéance approche, tu recevais soudain une somme
suffisante pour te libérer ? Ne serais-tu pas comblé de joie ?
Ne te sentirais-tu pas rayonner ? Ne serais-tu pas éperdument
reconnaissant envers l’Aide intérieur ? N’admirerais-tu pas
la promptitude et la sûreté de ce secours invisible — Et ne
t’abandonnerais-tu pas désormais entre ses mains ?
Certainement ce serait là ton attitude. Eh bien, cette at-
titude tu dois la prendre dès maintenant. Cesse donc de
compter, de te soucier, de geindre ; chasse de ton esprit l’idée
de pauvreté comme de quelque chose qui est désormais étran-
ger à ta vie. Que ton esprit soit rempli seulement de confiance
et de foi affirmative en l’aide secrète qui suscite les moyens
d’amortir ta dette.
Si dans le silence, tu prêtes l'oreille à la voix de l’Aide in-
222

térieur, tu peux l’entendre te dire : « Sans moi tu ne peux


rien ; avec moi tu peux prétendre à tout ! « Laisse donc tes
soucis d’argent à ton associé invisible, et tout ira bien ! Pense
à la « Maison des orphelins » pour laquelle, Müller, par le
seul effet de sa prière confiante, reçut plus de vingt millions
de marks en une année. Et d’autres en ont fait autant. Tu
le peux aussi. En laissant les rênes de ton destin à ton ami
intérieur, {u n’as plus besoin de t’inquiéter.
La loi de l’abondance agit immanquablement. Tu n’as pas
à t’occuper des détails. Quand tu jettes une lettre à la poste,
tu ne te soucies pas de la façon dont elle parvient à son desti-
nataire. Tu fais confiance à l’administration des postes. Tu
peux avoir la même confiance dans la Loi d’abondance et
être certain que ta foi mettra en mouvement les forces et
possibilités qui vont agir dans ta vie jusqu’à ce que la riches-
se affirmée s’y manifeste visiblement.
5. Si tes soucis deviennent pressants, considère cela comme
un appel à toi pour commencer immédiatement l'épreuve de
la confiance. Tu constateras bientôt la vérité de cette intui-
tion, dans la rapidité avec laquelle tu pourras faire face à
tes obligations, comme réponse à ton changement d’attitude.
Ce qui l’es demandé ici n’est pas une foi aveugle. Chacun
peut se rendre à l’évidence de cette source de forces jaillis-
sante dans les profondeurs de son être et éprouver la puis-
sance de son action dans la réalité de son existence. Tu ne
dois pas croire aveuglément, mais faire quelque chose, c’est-
à-dire laisser tous tes soucis, sans exception, à ton Aide in-
térieur. Si ta confiance est entière, son appui sera total.
Celui qui en a déjà ressenti les effets n’a pas besoin de
preuves. Si ce n’est pas encore ton cas, tu as maintenant l’oc-
casion d’en faire l’expérience.
Pour ceux qui sont encore paralysés par ieurs soucis, rap-
pelons la parole de Casson à propos de l’« occasion qui frappe
à la porte des intrépides ».
Le tremblement de terre de San Francisco — dit-il — a
guéri des centaines de paralytiques. A la première secousse
ils ont sauté sur leurs pieds et se sont enfuis pour sauver leur
vie. Ils n'étaient pas si paralysés qu’ils le pensaient. Ils ne
223

savaient pas qu’ils pouvaient courir jusqu’au moment où leur


maison a tremblé et menacé de les ensevelir.
Leur paralysie était plus dans leur esprit que dans leurs
jambes. Il en est de même pour ceux que leurs craintes em-
pêchent d’avancer :
Vous vous sentez embarrassés, impuissants ? Vous avez
peur de l’avenir ? Votre cœur est rempli d'inquiétude ? Mais
en réalité vous disposez de tous les biens du monde !
Quand un cheval refuse d’avancer, c’est son vouloir qui
refuse, non ses muscles. Il se remet en marche quand il le
veut bien. Quand un homme d’affaires se sent harcelé, le
siège du mal est dans sa pensée, non dans les choses. En réa-
lité rien ne peut l’empêcher d’aller son chemin et de réussir,
s’il a confiance en son pouvoir.
Tant que la crainte domine la volonté, celle-ci est impuis-
sante. Lorsque l’homme l’a bannie de son cœur, le monde en-
tier s'offre à lui.
Ce qui t’oppresse est en toi, non hors de toi. Reconnais-le
et secoue le fardeau. Puis lève-toi et va. Tu le peux.
« Ne rumine pas tes soucis, dit Emerson, mais va à tes
affaires. La vie n’est pas imaginaire mais réelle : elle a la poi-
gne solide. Celui qui, sans l’importuner de questions, se ré-
jouit de tout ce qui lui arrive, peut en attendre le meilleur.
La nature déteste le regard de côté des anxieux et des envieux.
Une vie bien remplie : voilà le bonheur ».
Dès l'instant où tu t’abandonnes à ton guide intérieur tu
domines tes soucis et difficultés ; tu as en toi un pouvoir
contre lequel tous les soucis du monde ne sauraient préva-
loir.
Tu découvres avec une évidence lumineuse ce que tu soup-
connais seulement jusqu'ici :
Il est une source de force invincible à laquelle chacun est
rattaché et où il peut s’abreuver. Cette force sert continuel-
lement ton bien. Son jaillissement dans ton âme et son ruis-
sellement dans ta vie est une réponse à ta confiance et ta foi
en elle en augmente l’effusion.
Quelle que soit l’ampleur de ton entreprise, si tu affirmes
sans réserve ta victoire, si tu as sans cesse ton idéal devant
224

les yeux et ne t’en laisses pas détourner, ton aspiration ar-


dente se fait réalité. Personne ne peut freiner ton ascension
que toi-même, si tu doutes de pouvoir t’acquitter et faire face
à tes obligations.
Tout ne dépend que te toi. Ne te laisse pas abattre par des
soucis passagers d’ordre économique, mais cherche en toi-mé-
me une base solide : les forces de ton Aïde intérieur. Brise
les chaînes que tu as forgées toi-même et connais-toi libre.
Reconnaïs que tu peux ce que ton cœur affirme avec foi. Et
agis — sachant que ta vie marche toujours vers la lumière !
Tu découvriras ce qu'ont su tous les favoris de la vie : Celui-
là peut qui pense pouvoir !

COMMENT RÉALISER SES DÉSIRS.

1. Tu n’as pu réaliser jusqu'ici une grande partie de tes


désirs parce que tu n’as pas utilisé correctement la force de
ton désir. Tu as souvent amoindri son pouvoir par une pen-
sée de doute — doute qu’il puisse se réaliser. Tu n'’attires
un événement heureux que si tu en affirmes sans réserve la
venue au plus profond de ton âme.
L’affirmation est le commencement de toute réalisation.
Par conséquent, affirme ta réussite : imprègne-toi du sen-
timent qu’elle est déjà là. Que ton espoir ne faiblisse pas !
Sens que tu peux obtenir tout ce que ton cœur désire ; emplis
ta pensée des énergies du succès, du courage, de la plénitude
souhaitée, et tu recueilleras bientôt le fruit de tes pensées.
Le bonheur que tu recherches est en toi, il te faut seulement
l’éveiller et activer sa croissance consciemment. Tu es tou-
jours tel que tu te crées toi-même par tes aspirations au bon-
heur. Réalise ton bonheur en toi et il deviendra aussi réalité
au-dehors.. Sens que tu as la force d’atteindre ton but et fais
confiance à l’Aide intérieur ; la victoire est à toi.
Au commencement est l’idée. L’affirmation accélère son
pouvoir de réalisation. Au début elle n’a de réalité qu’invi-
sible ; mais si elle est nourrie sans cesse et cultivée, elle s’em-
pare de toi, fait de toi son instrument et son support, jusqu’à
ce qu’elle prenne consistance dans le monde des choses vi-
225

sibles. Consciemment et inconsciemment tu travailles à sa réa-


lisation. Saisi par ton idée, dirigé et poussé par elle, tu agis
plus facilement, conscient de ton but ; et, pareïllement, les
choses gouvernées en « idée » se développent dans un mouve-
ment parallèle — jusqu’à ce que ce qui n’était d’abord qu’idée
et désir se dresse devant toi dans sa réalité.
Tout ce qui est créé par l’homme, une découverte, une ma-
chine, un livre, une maison, une entreprise, tout cela est l’a-
boutissement d’un même processus. Mais la différence est con-
sidérable suivant que tu vas aveuglément et d’un pas mal as-
suré à travers l’existence, ou que, conscient du processus du
devenir, tu en prends l'initiative par tes pensées et ton com-
portement opportuns, et si par l’affirmation opiniâtre de ton
désir tu en hâtes la réalisation !
2. La réalisation des désirs obéit aux lois de l’esprit. Elle est
activée par la clarté de ta vision, par la tonalité affective de ton
souhait, par la foi de ton affirmation, par l’ampleur de ta con-
fiance, et par l’orientation plus ou moins positive de ton at-
titude et de tes actions. Mais, comme tout processus de crois-
sance organique, elle ne peut être accélérée de vive force.
Assigner un délai à cette réalisation produirait en toi une
tension ; et te raidir serait la rendre difficile. Car toute tension
est une contraction : celle-ci produit de l’angoisse, et l’an-
goisse bloque les forces intérieures.
Ceci montre une fois de plus combien il est important pour
toi de te détendre quotidiennement et de t’abandonner avec
confiance à l’Aide intérieur. Celui qui sait attendre reste cal-
me. Etant calme, il est délivré de l’angoisse et du souci. Parce
qu’il n’est pas angoissé, il ne freine pas le jaillissement des
forces intérieures. Et parce que ces forces peuvent s’épancher
librement et entrer en action, son désir peut se réaliser plus
vite et plus parfaitement.
Par la relaxation tu actives la force magnétique qui te rend
attractif pour la chose que iu affirmes.
3. L'esprit de la vie est un esprit de plénitude. A cette plé-
nitude tu es destiné comme tout enfant de la vie. Etre homme
c’est être « homme de désir ». Et la vie ne veut pas que tes
souhaits restent inaccomplis, mais au contraire que tu ailles
226

jusqu’à leur réalisation. Tu as raison d’avoir beaucoup de dé-


sirs. Mais tu dois les avoir véritablement. Pour cela il est né-
cessaire de ne pas souhaiter fout en même temps et indistinc-
tement, mais de te concentrer sur un seul désir, jusqu’à ce
qu’il devienne réalité.
La première chose à faire est donc de mettre de l’ordre
dans tes désirs, en faisant du plus fort et plus important d’en-
tre eux le pivot de tes pensées et de tes ambitions. Cette mise
au point se fait dans la méditation. Le résultat sera meilleur
si, avant de te recueillir, tu prends note par écrit de tous les
désirs qui t’habitent, par ordre d’importance, et en priant en-
suite ton Aide de t’éclairer sur leur véritable valeur, en même
temps que de favoriser leur réalisation.
Au moment d'affirmer un désir, en déclenchant ainsi le dy-
namisme intérieur de son éclosion, il convient d’examiner —
ou de laisser ce soin à l’Aide — si son accomplissement est
véritablement avantageux pour toi, pour ta vie intérieure ou
extérieure, ou bien s’il ne s’agit que d’un caprice. Elimine
les désirs superflus, renonce aux petites choses, afin que tou-
tes tes énergies soient libres pour un grand but !
Et maintenant construis, dans le silence, une image plas-
tique et vivante de ce que tu souhaites voir se réaliser. Vois
comme ton Aide achemine ton désir vers son accomplissement.
Pénètre-toi de sa force et de sa sagesse, persuadé qu’il a tou-
jours en vue ton plus grand bien. Que ton cœur soit rempli
de joie et de gratitude, afin que tu aies souvent raison de ré-
péter : ma foi m'a aidé !
Cette concentration sur un désir et son affirmation confère
à tes pensées, à ton vouloir et à tes actions une plus grande
force d’impulsion, et d’autant plus si tu as conscience que tout
ce que tu souhaites t’appartient déjà intérieurement, et que
ton affirmation n’a d’autre objet que d’aider cette réalité in-
térieure à se manifester dans le monde visible. Si, ton affirma-
tion est pénétrée de cet esprit, tu seras étonné des métamor-
phoses qui vont s’accomplir.
Affirme d’une manière générale, de même que dans ta mé-
ditation :
« Le succès est à moi. Tout me réussit. Tout ce que j'ai en
227

vue se réalise. Je réussis parce que je suis uni à l’Aide invi-


sible et par lui, à toutes les puissances de la vie, de l’amour, de
l'épanouissement. Elles bouillonnent en moi et me portent au
but.
L’Aide intérieur me donne force et sagesse pour ne penser
et ne faire que le bien, et l’attirer vers moi. Il transforme tout
pour le mieux et fait que tout soit progrès pour moi. J’aide
tous mes frères parce tous m’aident. Je soutiens les faibles de
ma force parce que j’ai en moi des forces inépuisables. J’aime
tout parce que tout m'aime et me favorise. Ce pouvoir qui est
mien me mène de succès en succès, et avec moi, tout ce que
j'aime. Je suis uni aux forces de la plénitude. Ce que je pense,
ce que je désire, devient réalité !
Affirme ensuite avec persévérance la réalisation de ton sou-
haït particulier :
« Je sais, Ô mon Aïde, que tu œuvres pour que le désir
qui me tient à cœur s’accomplisse, et je te remercie de ton
appui. Je sais que (telle chose) que je désire a ton assentiment
et que tu veux sa réalisation. Je la remets entre tes mains dans
la certitude que tu agis sans cesse pour mon bien. Tu connais
l’aspiration de mon cœur et tu connais la voie vers son ac-
complissement. Car iu es toute Sagesse, force et vérité. Je te
remercie de ton assistance ! »
4. Du reste, {u examineras ce que tu peux faire foi-même
pour favoriser aussi par les voies ordinaires cet accomplis-
sement, et tu le feras — persuadé que l’Aïde agit de son côté
pour l’activer par la voie intérieure. Aïnsi les deux opérations
concourent harmonieusement au même but. Tu conserves
toujours ce but devant les yeux et en même temps tu te lais-
ses conduire dans le secret par le plus court chemin.
Si tu agis ainsi d’accord avec l’Aide intérieur, tu vois tes
désirs se réaliser toujours plus nombreux, et tu éprouves
en même temps qu’à tous points de vue ils ne produisent que
ton bien. Tu es entré dans une série de bonheurs qui n’a plus
de fin.
228

PLUS DE CRAINTE DE L'AVENIR.

1. La parole la plus consolante qui puisse être dite ici est


celle du Christ : « Ne vous souciez pas du lendemain, car de-
main aura soin de lui-même. A chaque jour suffit sa peine ».
Ce conseil t’exhorte à borner tes inquiétudes à la journée
présente, c’est-à-dire jusqu’à l’heure du coucher. Il te faut
tenir jusque-là. Ce faisant, tu as non seulement maîtrisé le
présent, maïs fait de ton mieux pour l’avenir. Dans cette at-
titude, une nouvelle vie commence pour ainsi dire chaque
matin, une nouvelle journée, dont on puisse dire : « Voici le
jour du Seigneur. Soyons dans la joie et l’allégresse ».
Prends conscience de la vérité libératrice cachée en ces
mots ; elle te rendra aussi brave, libre et joyeux !
Ce jour présent est le seul qui te soit assuré. Ce que sera
demain, Dieu seul le sait. Et il veut que tu acceptes le don
de cette journée avec joie et allégresse, avec reconnaissance et
sans inquiétude, avec tout ce qu’elle contient de beau et de
bon, et que par ta pensée droite et ton action juste tu en fas-
ses le meilleur usage. Si tu fais ainsi, il veille de son côté, à
ce que la journée du lendemain soit pareillement joyeuse et
sans souci. Lorsque tu as vécu correctement la journée pré-
sente, avec la volonté de faire le meilleur usage de ses 24 heu-
res, tu as posé les bases d’un lendemain heureux.
Pour le dire encore plus précisément : seul l'instant pré-
sent t’appartient — ce point de partage idéal entre deux éter-
nités qui t’échappent : le passé qui n’est plus et l’avenir qui
n’est pas encore. Ce qui est, ce que tu vis et que tu as la sen-
sation de vivre n’est toujours que l’instant présent. Posséder
correctement le présent c’est illuminer le passé et éclairer l’a-
venir. Cet « avenir » qui vient vers toi ne peut dès lors qu'être
satisfaisant puisque, par la rectitude de ta pensée et de ton
action, tu as fait du présent une joie pour toi et pour autrui.
2. Tant que tu redoutes quelque chose de cet avenir, tu es
incapable de dominer le présent — et par conséquent aussi
l'avenir. Quand tu entres dans le bureau d’un homme d’affai-
res, plein de doute et d'inquiétude, il est impossible que tu
réussisses dans ta démarche, parce que les pensées de crainte
— 229

que tu as projetées dans le mental de cet homme ont déjà in-


cliné inconsciemment sa volonté vers un refus...
Il en est de même quand tu regardes l’avenir avec crainte,
ce que tu redoutes en lui t’échoit. Avoir peur d’un danger,
c'est y succomber, parce que la peur paralyse et empêche de
faire le geste opportun et salutaire.
Par contre, si tu as appris à te confier à l’Aide intérieur,
tu n’as plus lieu de craindre l’avenir, tu es maître du présent,
et tu fais en sorte que l’avenir ne puisse t’apporter que de
bonnes choses. Les dangers que tu traverses d’un cœur con-
fiant se dissipent comme un rideau de nuages et se révèlent
comme des étapes vers de nouveaux succès.
Lorsque dans la méditation tu affirmes ton unité avec l’Ai-
de intérieur, souviens-toi des paroles du Christ : « Prenez
courage, Car j'ai dominé le monde », et « Je ferai de plus
grandes choses pour vous ». Avec l’alliance de ton Aïde inté-
rieur tu peux en tous temps être plein d’assurance, et être
certain que tu surmonteras toute détresse et que tu feras
face à de plus grands devoirs.
Afin de t’affermir dans cette certitude et de bannir de ton
cœur toute crainte de l’avenir, redis-toi sans cesse dans ta mé-
ditation :
« Je sais que mon Aïde intérieur veille sur tous mes che-
mins. Il me conduit et me protège. Il est le pilote de ma des-
tinée dans le présent et son gouverneur dans l’avenir. Il ne
m'arrive que ce qu’Il veut et Il ne veut que mon bien ! »
Celui qui vit ainsi en union étroite avec son allié invisible
ne peut plus avoir peur. Il sait que tout est bon et que — quoi
qu’il advienne ! — il est toujours et partout en sécurité dans
l'asile de la paix. Cette certitude anéantit la crainte de l’ave-
nir.

COMMENT SE DÉFAIRE DES OBSESSIONS ET DOMINER LA DÉPRES-


SION.
1. Maintes personnes sont victimes d’obsessions qui sur-
gissent soudain et que tous les raisonnements sont impuis-
sants à chasser. Par exemple, celui qui est atteint d’« agora-
230

phobie » est incapable de traverser une rue ou une place très


fréquentée : Il se sent mal à l'aise, il pâlit, ses genoux se dé-
robent, s’il essaie malgré tout de vaincre son appréhension.
Il est vain de chercher à combattre une obsession par une
contrainte de la volonté. Pourquoi ? Parce que l’obsession est
déjà une hypertension qui ne peut être résolue par un nou-
vel effort de volonté ; elle en est au contraire aggravée, com-
me le montre l’exemple de celui qui « ne-veut-pas-rougir » et
qui rougit d'autant mieux.
Il en est de même des actions obsessionnelles, ou manies,
lesquelles sont attribuables, comme maintes pensées obsé-
dantes, à des suggestions négatives ou à des traumatismes
psychiques reçus dans l’enfance, arrêtés dans l'inconscient
et cristallisés en « habitudes » : qu’il s’agisse de simples
« mauvaises habitudes », des innombrables comportements
superstitieux, des mouvements spasmodiques involontaires,
tics ou autres gestes nerveux incontrôlés. Dans tous ces cas
la contrainte de la volonté agit à l’encontre du but cherché.
C’est seulement par le « Câ », par l’entité la plus profonde,
et non par la volonté, que toutes ces impulsions malencon-
treuses et inutiles peuvent être découvertes et détruites à la
base. Le moyen indiqué pour s’en libérer et s’en guérir réel-
lement est la méditation et le recours à l’Aide intérieur : la
conscience heureuse de l’union intime avec lui, le sentiment de
la force croissante qu’il dispense et qui affermit la confiance
en soi. La sensation positive d’être maître de soi, Ôôte aux
complexes négatifs leur tendance à se manifester et les abo-
lit sans combat.
Si tu te relaxes, et si dans la méditation, tu implores l’as-
sistance de l’Aide intérieur en t’abandonnant totalement entre
ses mains, tu seras conduit tout naturellement des ténèbres de
la dépression vers la clarté d’une vie libérée intérieurement et
extérieurement.
2. Un homme qui s’est débarrassé de ses obsessions par le
recours à l’Aide intérieur a appelé cette méthode le « Jiu-
jitsu spirituel » :
Au lieu de s’opposer au mal, et par là de le faire empirer,
il convient d’utiliser sa puissance de choc pour l’abattre et le
231

rendre inoffensif. Cela se produit dans la méditation parce


qu’elle n’oppose pas une nouvelle tension à l’hypertension
existante, mais au contraire, grâce à la relaxation, elle lui dé-
robe sa source d'énergie.
De cette manière, les troubles invétérés d’origine psychique,
disparaissent peu à peu, et l'être se sent libéré de ses con-
traintes intérieures.
Dès la première méditation tu constateras un certain al-
lègement de ton état, de ton sentiment d’insuffisance et d’insé-
curité, et chaque nouvelle méditation rend le progrès plus sen-
sible. Plus ton abandon est entier à l’initiative de ton Aide in-
térieur, plus la libération est parfaite et mieux tu sens ton être
harmonisé et animé de nouvelles forces — jusqu’au jour où
tu découvres que toute obsession a disparu.
Je suis redevable à M. C. H. Struble d’un exemple qui mon-
tre comment le Psychothérapeute emploie avec succès cette
méthode de Jiu-jitsu spirituel :
Un jeune garçon était tourmenté par un rêve qu’il faisait
constamment et dans lequel il était menacé par un tigre. Non
seulement ce tigre hantait ses nuits mais avait fini par an-
goisser ses jours, au point que ses parents décidèrent de con-
sulter un psychothérapeute. Celui-ci se trouvait être aussi par
hasard un bon « psychodynamiste »
Il s’entretint avec le jeune garçon lui raconta des histoires
d'animaux qui se présentent parfois dans les rêves. « A pro-
pos, ta mère m’a dit que tu voyais souvent un tigre en rêve ? ».
L'enfant, les yeux dilatés par la terreur, lui fit part de ses an-
goisses. Le médecin lui caresse la tête : Bon, bon, tranquilli-
se-toi, tu ne l’as certainement pas bien regardé, ce tigre c’est
un bon tigre qui ne te veut pas de mal. S’il revient cette nuit,
passe-lui la main sur la tête et dis-lui : « Ah ! te voilà, mon
vieux copain ! », el tu verras comme il sera gentil avec toi ! »
La nuit suivante, la mère se rendit auprès du lit de l’enfant
pour voir si son sommeil était agité. Mais ce qu’elle vit, c’est
la main du petit garçon sortir de sa couverture en faisant un
geste de caresse, elle l’entendit murmurer : « Ah, te voilà
mon vieux copain ! » Puis l’enfant eut un sourire heureux et
232

s’endormit paisiblement jusqu’au matin. Depuis lors il ne fut


plus tourmenté par la peur du tigre.
3. Tu peux t’inspirer de cet exemple et te libérer sans ré-
sistance ni lutte des obsessions et oppressions psychiques qui
entravent ta liberté, en faisant de ta méditation vespérale un
exercice de rêve.
Une fois couché, tu commences par la relaxation habituelle.
Lorsque tu es bien détaché du monde extérieur et que le si-
lence règne en toi, tu cherches la présence de l’Aide intérieur
et l’union avec lui, puis tu places sous ses yeux dans le champ
de ta conscience, la cause de ton tourment, et en même temps
tu affirmes :
« Toi, mon Aide intérieur tu vas me libérer de cette tare
qui me pèse. Tu m’aides à reconnaître et à détruire la cause
inconnue de cette souffrance qui assombrit mon existence.
Laisse venir à moi, cette nuit, un rêve assez profond pour
qu’il aille jusqu’à la racine du mal et la mette à jour... Fais
que je m'’éveille lorsque la connaissance libératrice de cette
cause apparaîtra dans mon rêve.
Aide-moi à me délivrer de cette tare afin que je me sente
libre et puisse remplir ma tâche quotidienne avec une énergie
nouvelle ! »
Si tu t’endors pendant ce temps, cela ne nuit pas au résul-
tat. Si non, reste encore un peu dans le silence avant de som-
brer dans le sommeil, en veillant toutefois à ce qu'aucune pen-
sée oiseuse ne se glisse entre ton affirmation et le sommeil.
Le résultat est parfois étonamment rapide : il se peut que
tu t’éveilles au cours de la nuït après un rêve, et que tu pren-
nes conscience de la cause, parfois tout à fait triviale et in-
signifiante, de ton inhibition ; ou bien tu t’éveilleras le matin
comme d'habitude et la première pensée qui se présentera à
toi sera la connaissance cherchée et le sentiment de ta libéra-
tion.
4. L'état d’abattement et de dépression est aussi rapide-
ment surmonté grâce au recours à l’Aide intérieur.
Retire-toi dans le silence et attends que les forces de l’Aide
affluent en toi et te pénètrent de leurs vibrations harmonieu-
ses. Cette méthode pratiquée le matin donne de l’entrain mé-
233

me pour le travail le plus ennuyeux et fait de la journée tout


entière un jour solaire, un jour d’euphorie. Dis-toi :
« Je suis uni aux forces secrètes de mon Aide. Tout me sem-
ble facile, tout me favorise, tout me réussit ! Aujourd’hui, je
suis fort et heureux, joyeux et libre ! »
Si une vague de mauvaise humeur et d’abattement t’envahit
soudain, parce que quelque chose ne va pas à ton gré, réflé-
chis ainsi :
« Comme je ne puis avoir tout ce que j'aime, je veux ai-
mer ce que j'ai. Celui qui aime sincèrement ce qu'il a, se voit
bientôt favorisé de ce qu’il aime le mieux. ! »
Va à la fenêtre, ouvre-là, respire profondément et dis-toi :
« Je suis libre. Pour moi il n’est pas d’entrave. Toutes les
forces bénéfiques de la vie sont à mon service. J’inspire en moi
l’énergie, la plénitude, l’harmonie et la joie. Tout est bon ! »
L’état permanent de dépression, dit Swedenborg « rend ob-
tus et empêche l’accès à la vie spirituelle. L'homme qui est
toujours plein de chagrins et d’afflictions se refuse à être
comblé par les forces de la vie, il s’interdit le bonheur ».
Moins tu penses « je-ne-peux-pas » moins tu es déprimé ;
plus tu es ouvert aux pensées de joie, de bonheur, d'harmonie,
d'amour et de triomphe, plus tu es comblé par les forces bien-
faisantes et vivifiantes de l’Aide intérieur, et mieux tu es à
même de dominer ta vie. Affirme sans cesse dans ta médita-
tion :
« Je crois au bien qui est en toutes choses et dans tous
les hommes. Je crois que tout est bien. Je suis plein de santé
d'amour, de vigueur. Tous les êtres autour de moi veulent
mon bien et toutes choses favorisent mon progrès ; en retour,
je répands sur tous amour et force. Nous nous aidons les uns
les autres.
Plus je donne d’amour, plus l’amour et la joie viennent à
moi en retour. Je vois ainsi que tout est bon ! »
Souviens-toi du tigre :
Dans la vie comme dans le rêve, le meilleur conseil est de
tendre la main en confiance vers les griffes du tigre — les for-
ces adverses — alors elles ne te blessent pas et sont inoffen-
sives.
234

Le conseil du Christ est valable ici comme partout : « Ne


résiste pas au mal ! » ; ne te cabre pas contre les résistances,
mais fait dévier leurs forces dans des voies positives, grâce
à ta persévérante affirmation du bien et ta foi confiante en
l'assistance invisible ; elles te serviront alors au lieu de te
nuire. De cette manière, les fantômes qui barrent ton chemin
se métamorphosent en nains secourables qui s’empressent de
te servir !

LA VÉRITÉ EST TOUTE SIMPLE.

Nous avons suffisamment montré comment les difficultés de


toutes sortes peuvent être vaincues par la rectitude du com-
portement. Tous ces exemples peuvent être adaptés aux cas
qui ne sont pas traités ici. En fait il n’est aucune détresse qui
ne puis être modifiée et soulagée par la voie intérieure. Il est
impossible de rester malheureux et misérable en prenant ce
chemin.
Tous les procédés indiqués ici ont ceci de commun : leur
emploi est simple et leur efficacité immédiate. On s’est bor-
né à dessein à ne dire que ce qui est absolument indispensable
pour comprendre la méthode psychodynamique ; car la pra-
tique est plus importante que toute théorie. Ajoutons seule-
ment pour terminer :
Ce qui est présenté comme le fruit de la psychologie dyna-
mique, coïncide dans le principe avec ce que les mouvements
religieux de notre époque désignent par « christianisme pra-
tique. » Tous deux sont basés sur cette connaissance fonda-
mentale que nous ne pouvons modifier notre univers qu’en
nous changeant nous-mêmes, et que la modification de notre
attitude entraîne celle de nos relations avec cet univers.
Il m’eut été possible de citer dans chaque chapitre de nom-
breux exemples tirés de l’expérience, où les conseils donnés
ici se sont révélés secourables et où la preuve éclate de l’as-
sistance donnée par l’Aide intérieur. J’ai dû y renoncer en rai-
son de leur ampleur. Ils prendront place dans un autre ou-
vrage. Il suffit seulement de dire que ces exemples existent
235 —————

nombreux et justifient cette assertion que ce qui a aidé les


autres peut aussi t’aider !
Au reste, si tu as mis à profit quelques-uns de ces conseils,
il serait aimable à toi de m'en faire part. Tu te rends service
à toi-même en faisant connaître à d’autres ce qui a pu t’ai-
der — selon la règle de l’arithmétique spirituelle : 1. Tu fais
une addition lorsque tu fais part à d’autres de tes connais-
sances et de tes expériences et le bienfait t’en revient ; 2. Tu
fais une soustraction par le fait qu’en facilitant aux autres le
triomphe sur leurs difficultés, tu triomphes dans la même me-
sure des tiennes, et les retranches de ta vie ; 3. Tu ne divises
pas tes joies et tes succès avec d’autres sans faire l’expérien-
ce heureuse qu’une joie partagée est une joie doublée ; 4. Tu
multiplies tes propres pouvoirs de bonheur et de réussite en
aidant les autres à prendre le bon chemin pour devenir pareil-
lement libres, heureux et riches !
Si chacun aide ainsi chacun, chacun est aidé.
Si les conseils de ce Guide de vie ont su te montrer com-
ment t'aider toi-même en esprit et comment il faut s’aider
les uns les autres, son but est rempli — et d’autant mieux
s’il t’a incité à mettre consciemment en œuvre tes forces spi-
rituelles et t’a inspiré une foi nouvelle en ta vie et en ton des-
tin ; car, Novalis l’a dit : « La fatalité qui pèse sur nous est
la pesanteur de notre esprit. En déployant toutes ses virtua-
lités nous deviendrons nous-mêmes notre destinée. jusqu’à
ce qu’enfin il n’y ait plus de négation, et que nous soyons tous
en tout ! Dieu veut des dieux ! »
K. O0. SCHMIDT

LE HASARD
N’EXISTE PAS !
LES DIX ÉTAPES DE LA RÉUSSITE

TRADUIT DE L’ALLEMAND

Cette œuvre a remporté un succès incomparable


à l’étranger.

Ce Cours révèle comment on peut développer ses pouvoirs la-


tents et atteindre, grâce à eux, la maîtrise du destin. Il démontre
à l’aide d’exemples pratiques qu’il est FACILE d’appliquer les lois
du succès, lorsqu’on les connaît, parce que l’homme, étant d’es-
sence spirituelle, est lui-même le créateur de son destin.
Dans l’ère spirituelle nouvelle, chacun se doit d’apprendre à
mieux connaître les lois essentiellement spirituelles qui sont à la
base de la vie, du destin et des réalisations personnelles.

Voici un extrait de la table des matières :


Premier degré : Acquiers l’attitude juste. — Deuxième degré : Utilise
tes forces mentales. — Troisième degré : Maîtrise la vie par l’affirma-
tion. — Quatrième degré : Métamorphose l’inquiétude en sécurité. —
Cinquième degré : Aie le courage d’être heureux. — Sixième degré
Réalise hardiment tes désirs. — Septième degré : Apprends à attacher
le succès à tes pas. — Huitième degré : Eveille ton pouvoir créateur
latent. — Neuvième degré : Puise avec foi dans la plénitude de la vie. —
Dixième degré : Vivre en alliance avec le destin.
LE POUVOIR
PAR LA PENSÉE
CONSTRUCTIVE
par EMMET FOX

Auteur du

SERMON SUR LA MONTAGNE

TRADUIT DE L’AMERICAIN

Ce livre vous apporte le message puissant et per-


suasif d’un homme qui a révélé à des milliers de ses
semblables le moyen d’accomplir des miracles dans
leur vie.
Dans un style émouvant, simple et clair, le Dr Fox
démontre comment, grâce à la Pensée constructive, on
peut acquérir cette puissance personnelle qui triom-
phe de l’échec et du découragement et ouvre la voie
à une vie plus belle, plus heureuse et plus féconde.
Cet ouvrage se compose en grande partie des enseigne-
ments précieux qu’on ne pouvait se procurer jus-
qu’alors que sous forme de brochures. Vous aimerez
ce livre et le relirez sans cesse, car il sera pour vous
une source de force intarissable.
Un volume.
BERTHA-MORTLEY

LE CHRIST
EN VOUS
(traduction GEOFRANC)

” Une masse énorme d'énergie créatrice s’insère dans la


matière et la façonne… Tout comme le tableau et le
poème véritables, elle demeure invisible à nos yeux ”.

*
*+**X

” Nous voudrions vous amener à faire la distinction


entre la Réalité et l'ombre. Le plan matériel qui est
celui des sens n’est que l’ombre ou l’approximation
lointaine, du plan spirituel, le seul réel ”.

*
**x

” Quelle chose magnifique que de comprendre qu’en


réalité nous sommes UN et que notre vie est
illimitée

” Réveille-toi, toi qui dors,


le Christ t'éclairera !”.
Imp. Bosc Frères, Oullins — Dépôt légal no 8488 — Juillet 1989
LE SUCCES EST À VOS ORDRES
« Ceci n'est pas une fiche de consolation mais
une vérité que la PSYCHOLOGIE DYNAMIQUE a
établie de facon irréfutable, vérité reconnue et
mise à profit dans tous ies domaines de la vie par
les favoris de la réussite et qui peut vous aider
vous-même à vous rendre maître de votre vie et de
votre destin ».
K. O. SCHMIDT

|S BN 2-900219-26-4
60F

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