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En 1500, lorsque l’artiste Albrecht Dürer peint son autoportrait, il écrit : « Moi, Albrecht Dürer
de Nuremberg, me dépeint dans des couleurs éternelles, âgé de 28 ans ». L’autoportrait est
une représentation artistique qui annonce une certaine conscience de soi. Mais qu’est ce
que la conscience ? C’est le rapport que l’on a au monde, la connaissance que l’on en a.
Elle équivaut à l’état de veille, à tout ce que nous remarquons et percevons, contrairement à
l’état inconscient. La conscience, c’est un pont vers la réalité. Parfois, cette conscience
s’applique donc sur notre “je”. On parle alors de “prise de conscience de soi”.
Celle-ci supposerait un certain rapprochement avec notre individualité, la réflexion étant
alors centrée sur nous-même. Cependant, elle pourrait aussi indiquer une certaine prise de
recul nous concernant, et donc de fait, l'on deviendrait “étranger à soi”.
Nous tenterons, tout d’abord, de montrer que la prise de conscience de soi peut être vectrice
d’un rapprochement avec nous-mêmes. Puis, nous tâcherons d’expliciter qu’elle tend aussi
à faire devenir étranger à soi. Enfin, nous verrons
B)
A) Prise de recul,
A) La conscience suppose une opposition avec le "je"
La conscience n'est-elle pas aussi et avant tout, opposition à quelque chose ? Elle est en
effet toujours le rapport d'un sujet à un objet : prendre conscience de quelque chose c'est
toujours s'opposer à quelque chose, poser un objet en face de soi. Dans le cas présent, il
s'agit de nous. Cette opposition due à la conscience ne pourrait-elle pas risquer de nous
faire devenir étranger à nous-mêmes ?