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Questions sur Albert Camus

1. Comment survient le sentiment de l’absurde ?


Dans "Le Mythe de Sisyphe", Camus affirme que le sentiment de l'absurde naît d'abord dans
l'expérience quotidienne et ordinaire. Il explique que tout le monde peut le ressentir, que ce soit
dans un tramway, dans un taxi ou dans n'importe quelle situation de la vie quotidienne. Selon
lui, il arrive que les décors s'écroulent et que l'on tombe dans la lassitude teintée d'étonnement,
un sentiment de séparation et d'étrangeté. Cette lassitude est à la fin des actes d'une vie
machinale mais elle permet également le mouvement de la conscience. C'est le début du retour
inconscient dans la chaîne, où survient alors l'éveil définitif. Avec le temps, cette prise de
conscience peut mener soit au suicide, soit à la recherche d'un nouvel éveil.

« Il arrive que les décors s’écroulent. » (Le mythe de Sisyphe)

2. Pourquoi le soupçon doit-il être entretenu à l’égard des déterminismes ?


Le sujet exprime une sensation de ne plus se retrouver dans le monde. Il soutient que nos
existences sont conditionnées par des significations prédéterminées dès la naissance, qui nous
enferment dans des déterminismes tels que faire une carrière ou accomplir des devoirs sociaux,
ne constituant pas la véritable liberté. Camus pose le problème de la liberté en nous rappelant
que ces déterminismes sont des barrières qui nous empêchent de nous confronter à l’absurde.
Lorsque le sujet remet en question ces déterminismes, son monde familier s'écroule et cesse
d'avoir un sens, créant une expérience d'étrange

3. Pourquoi la lassitude est-elle perçue comme étant positive ?


La lassitude a une dimension positive car elle annonce la fin d'une illusion ou d'une
cécité. On réalise alors que l'habitude mécanique et automatique provoque de la
lassitude qui, lorsqu'elle prend conscience d'elle-même, devient quelque chose de
différent. Cela éveille la conscience et inverse notre relation avec le monde. Ce réveil
fait surgir la sensation d'être en vie. Nous pressentons que nous avons une signification
différente et que le vrai sens de l'existence se trouve ailleurs. Nous portons une autre
consistance et nous avons conscience de notre existence. Ces révélations sont à
l'origine de l'absurde. Les déterminismes et les habitudes mécaniques qui nous sont
imposés dès la naissance menacent d'étouffer notre être et notre conscience.
Cependant, nous pouvons nous en libérer en prenant conscience de l'étrangeté du
monde.

4. Donnez quelques exemples d’autres philosophes qui parlent de l’étrangeté du monde ?

chez Épicure, ce sont les dieux qui se taisent et la matière qui s’agite. Chez Spinoza, c’est un monde
où toute finalité est un anthropomorphisme (concevoir la divinité à l’image de l’homme). Chez
Nietzsche, c’est un monde redevenu inhumain parce qu’il ne se prête plus à nos catégories. Chez
Camus, c’est l’absurde.

5. Qu’est-ce que le suicide dans la vision camusienne


« Il n'y a qu'un problème philosophique vraiment sérieux, c'est le suicide. » (Le Mythe de
Sisyphe) Si nous ne le surpassons pas, il y a la possibilité du suicide.camus dit que le
suicide, en tant qu'acte individuel, procède d'une désorientation, d'une perte de repères
dans le monde. Le suicide, c'est l'incapacité à surmonter cette étrangeté qu'on
découvre. C'est un acte par lequel même le divertissement, au sens pascalien, serait
donc refusé, puisque de toute façon, sa valeur serait dissoute dans la découverte de
l'absurde.

6. Donnez quelques exemples de facteurs de stérilisation selon Camus ?

le confort, le sommeil, la satisfaction de soi,l’embourgeoisement du cœur sont des facteurs de


stérilisation infiniment plus vivaces,plus dynamiques

Selon lui, ces facteurs de stérilisation sont les suivants : 1. Le confort : Camus considérait que
les gens de nos jours étaient obsédés par le confort matériel, souvent au détriment de leur
développement personnel. 2. Le sommeil : Selon Camus, le sommeil excessif et la paresse sont
des facteurs qui empêchent les gens de réaliser leur plein potentiel. 3. La satisfaction de soi :
Camus pensait que l'obsession pour l'estime de soi et la recherche de la satisfaction
personnelle pouvaient conduire à un égoïsme émotionnel stérile. 4. L'embourgeoisement du
cœur : Camus déplorait l'incapacité des personnes à s'impliquer émotionnellement dans des
causes nobles et des idéaux élevés.
En somme, Camus pensait que les gens accordaient trop d'importance aux plaisirs superficiels
de la vie moderne et qu'il était nécessaire de se concentrer sur des valeurs plus profondes et
plus significatives comme la dignité humaine, l'honnêteté, la liberté, et le sens des
responsabilités.

7. Comment conquiert-on l’absurde, comment ledépasse-t-on ?


l'enjeu du mythe de Sisyphe, qui est de convertir l'absurdité de la vie en révolte plutôt
qu'en désespoir. Il soulève la question de savoir comment constituer une éthique dans
un monde vide et indifférent. Cette question ramène à la question d'Ivan Karamazov, qui
se demandait si tout n'était pas permis si Dieu n'existait pas. Le texte suggère que le
pari est de faire basculer l'absurdité du bon côté, c'est-à-dire du côté de la révolte et de
la solidarité plutôt que du côté de la permission totale. Le texte fait référence à la
philosophie de Heidegger, qui parle de l'angoisse métaphysique de l'homme lorsqu'il
prend conscience de son existence. Heidegger affirme que malgré l'angoisse, la vie
reste déterminée par la motivation et l'élan qui lui confère sa propre dignité. La
conscience de l'absurdité ne signifie pas l'annulation d'une possibilité d'être. Le texte
note que le mythe de Sisyphe construit la possibilité d'une action à l'intérieur d'un
univers absurde, et que nous avons le devoir de nous souvenir de la vérité de l'absurde
sans l'abolir.

En somme, il faut vivre intensément et pleinement conscients de nos pensées et de nos


actes.

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