I- La notion de conscience

La conscience est un terme très utilisé dans le langage courant. De nombreuses

expressions utilisent cette notion dans le domaine de l’action ( conscience morale ) aussi
bien que dans celui de la connaissance ( conscience en soi ).

II- La conscience de soi

Je
1- La conscience de soi, propre de l’
homme.

C’est elle qui fonde notamment le sentiment de l’existence et pour les penseurs modernes,
la pensée de la mort. René Descartes met en évidence cette capacité de l’homme à se saisir
comme pensant à travers l’expérience de la pensée du Cogito «Je pense, donc je suis ».
Recherchant une première certitude, Descartes en vient à mettre en doute toute chose
existante, jusqu’à l’existence du monde extérieur, auquel toute chose appartient. C’est au
cours de ce doute volontairement généralisé ( ou « l’hyperbolique » ) qu’il découvre la
première certitude : lorsqu’il va jusqu’à douter même de sa propre existence, il sait qu’il est
en train de douter car le doute est une pensée. C’est exactement ce signe, ce fait de sa
pensée qui l’assure de son existence et que le cogito transforme en certitude : « pour penser
il faut être ». C’est la conscience qui fait découvrir que l’on existe et plus spécifiquement
que l’on existe comme chose pensante. Cette connaissance doit servir de fondement et de
modèle pour toute forme de connaissance. Descartes pose donc l’existence de la conscience
comme une première certitude, qui met fin à tout le doute intérieur. D’autre part le sujet est
capable de saisir lui même de manière immédiate. La conscience a donc la particularité de
n’avoir besoin d’aucune médiation pour rendre compte d’elle même : la conscience possède
une relation immédiate à elle même.

2- Les différentes représentations de sois unies par la conscience

La conscience de sois n’est donc pas un objet : on parlera des objets de la conscience, c’est
à dire des choses qu’elle saisie, mais pas de la conscience d’un objet. Pourtant, si l’on ne
cesse jamais d’être à soi même, pourquoi la conscience ne peut-elle pas acquérir le statut
d’objet ? Qu’elle peut être sa réalité,son statut, si ce n’est pas celui d’une chose du monde ?
David Hume souligné que s’il est certain que la conscience de soi accompagne toutes les
représentations d’un individu ( Description que retiendra Kant ), on ne saisit jamais le moi
seul. Il est en effet impossible de saisir le moi indépendant de ces représentations, de sorte
que l’existence même du moi est incertaine. Le psychologue scientifique qui se développe à
partir du XIXe siècle, va émettre une critique encore plus virulente à l’égard de la notion
philosophique de conscience. Pour elle, cette notion ( que ce soit chez Descartes ou chez
Hume ) est trop attachée à celle d’esprit, c’est à dire à l’idée d’une réalité spirituelle et pour
cette raison, elle ne permet pas de traiter scientifiquement de cette réalité qu’est la
conscience de soi. Opposée à cette idée d’une conscience en soi comme sentiment
d’existence de soi même, la psychologie scientifique incarnée notamment par le courant
béhavioriste ( comportementaliste ) va développer l’hypothèse selon laquelle la conscience
de soi repose entièrement sur les mécanismes de fonctionnement de cerveau.