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LA CONSCIENCE ET

L’INCONSCIENT
I) « CONNAIS-TOI TOI-MÊME »
• Une des phrases les + célèbres
de la philosophie
• On ne connaît pas son auteur
• Inscrite sur le fronton du
temple d’Apollon à Delphes
(Grèce)
• Socrate, maître de Platon en a
fait sa devise.
• « Connais-toi toi-même » est un conseil
énigmatique qui pose 2 questions :
pourquoi ? Comment ?
• Pourquoi ?
• Pour vivre mieux.
• Pour s’approcher du bonheur et de
la sérénité.
• Parce que c’est un sujet
potentiellement intéressant. (« qui
suis-je ? »)
• Parce que la connaissance est une
activité en soi enrichissante.
• L’esprit humain est curieux et avide de connaissances.
• Connaître quelque chose est en soi un plaisir, lorsque nous
apprenons nous satisfaisons un désir de notre esprit.
• Certains veulent connaître l’infiniment grand, d’autres l’infiniment
petit – le mouvement des planètes ou celui des atomes.
• Certains s’intéressent aux êtres vivants, d’autres aux objets
mathématiques, aux lois de l’économie, à Dieu, aux anges, aux
événements historiques etc.
• Le « CTTM » nous invite à nous intéresser à ce qu’il y a de plus près
de nous, à savoir… nous-même !
• Et finalement ça paraît plutôt logique : avant de chercher
la connaissance de tout un tas de choses, ne faut-il pas
déjà commencer par la connaissance de nous-même ?
• Au fond le conseil est simple : faire le point sur soi-même,
faire le bilan, savoir « où l’on en est »
• Mieux se connaître pour mieux pouvoir connaître les
autres et le monde.
• Objectif final : s’améliorer.
• Maintenant c’est la question des moyens
qui se pose : comment concrètement ?
• En s’intéressant à soi-même, en s’étudiant
:
• Quel est mon passé ? Quelles sont mes
origines ?
• Est-ce que je peux savoir qui je suis si je
ne sais pas d’où je viens ?
• Le CTTM est d’abord un exercice de
mémoire.
• Mais pas que : il faut ensuite se connaître au présent =
exercice d’analyse
• Qui suis-je actuellement ?
• Quels sont mes défauts et mes qualités réels ? Mes points
forts et mes points faibles ?
• Quel est mon caractère ? Ma personnalité ? Mes limites ?
Qu’est-ce que j’aime et qu’est-ce que je déteste ?
• Enfin, le CTTM est un
exercice
d’imagination/anticipation
tourné vers l’avenir :
• Quels sont mes objectifs,
mes rêves ?
• Qu’est-ce que je veux devenir
?
• Il y a surtout une chose sur laquelle il faut insister : le CTTM est une
façon, comme disait Socrate, de « prendre soin de notre âme ».
• Il ne faut pas se préoccuper exclusivement de notre enveloppe
corporelle, il faut accorder du soin et du temps à notre âme.
• L’entraîner, la développer, la cultiver, la maintenir en santé.
• La connaissance de soi est un chemin possible vers la santé de notre
âme. On obtient cette connaissance en exerçant notre mémoire, notre
analyse et notre imagination.
II) « COGITO ERGO SUM »

• Formule latine pour dire: « Je pense donc je


suis » (en fait il faudrait dire : je cogite donc je
suis)
• René Descartes, Discours de la méthode
• Le penseur le plus important du XVIIe siècle.
• 2 questions : pourquoi une phrase aussi simple a
eu autant d’impact dans l’histoire de la pensée ?
quel rapport avec la conscience ?
• Réponse : parce qu’elle répond à
une question essentielle (en lien
avec le CTTM) : « qui suis-je? »
• « Je suis une chose qui pense »
répond Descartes ou, formulé
plus rigoureusement : « Je pense
donc je suis »
• L’activité de penser est ce qui me
définit le mieux, sachant que ici le
« moi » est universel. C’est tout le
monde en tant que conscience.
• Et penser est au sens fort de
réfléchir, prendre CONSCIENCE
que l’on est en train de penser.
• Pourquoi pas autre chose ? ex. « Je parle donc je suis », « Je mange
donc je suis. » semblent fonctionner en vue des préférences de
chacun.
• Mais Descartes ne parle pas de nos préférences, il parle de notre
essence : il recherche notre essence en tant qu’humain.
• En philosophie, l’essence se définit comme ce qui fait qu’une chose
ou un être est ce qu’il est.
• Elle s’oppose à l’accident, qui est une caractéristique accessoire
d’une chose ou d’un être.
• L’essentiel est ce qui nous définit profondément.
• L’accidentel est ce qui nous définit en surface.
• Il est important de parler ou manger mais pas
autant que penser pour Descartes.
• Parce qu’il donne au verbe « penser » un sens
très fort : la pensée pour lui est la même chose
que la réflexion
• Penser c’est « cogiter », et donc parvenir à la
certitude de la conscience de soi.
• « Je pense donc je suis » est une vérité particulière parce qu’elle est
INDUBITABLE.
• On ne peut pas en douter, elle ne peut pas être fausse. Aussi certaine que 2
+2 = 4.
• Je ne peux pas penser et, à la fois, ne pas être.
• En revanche, je peux par exemple manger et ne pas être (je rêve que je parle
ou que je mange, mais je ne suis pas réellement en train de le faire.)
• Je peux rêver que je pense, mais alors je sais que je rêve, j’ai conscience de
mon rêve et donc je sais que je suis en train de rêver.
•Penser = cogiter = réfléchir =
avoir conscience de soi comme
être pensant.
• Le « cogito » n’est pas une vérité
ultime, elle ne permet pas de
répondre à tout, loin de là.
• Descartes le sait et précise que
c’est juste une vérité première.
• C’est une vérité qui sert de socle
à la recherche de la verité.
• Il y a une certitude qui me permet de ne pas me perdre dans mes
réflexions : c’est que l’existence de mon MOI est certaine.
• Je sais que j’existe. Je sais que je ne suis pas en train de rêver.
• Précisément parce que je suis un être pensant.
• Je pouvais douter de tout le reste, mais pas de ça car douter, c’est
ENCORE penser…
• (Descartes s’oppose à l’école sceptique de Pyrrhon – voir cours sur
la Vérité : les sceptiques doutent de tout, on ne peut trouver
aucune vérité absolue. Descartes démontre que si)
III) LE ROSEAU PENSANT

• Autre citation dans le même esprit que le cogito : « L’homme est


un roseau pensant »
• Blaise Pascal, Les Pensées.
• Le sens général est facile : la pensée est quelque chose qui définit
bien l’être humain.
• Mais il y a une nuance par rapport à Descartes.
• Quand Pascal parle de roseau ce
n’est pas pour faire joli.
• Cette comparaison végétale a un
sens : Pascal ne parle pas d’un chêne
qui évoquerait la force mais d’un
roseau, plus modeste et plus souple.
• C’est une image de la nature
humaine qui montre son ambiguïté
et même sa contradiction.
• L’être humain est
faible et fragile
comme le roseau.
• Il n’est qu’un point
dans l’immensité de la
nature
• Son existence est
courte par rapport à
l’infinité du temps.
• Il est destiné à
mourir : ce que Pascal
appelle la « misère de
l’homme ».
• Et en même temps, l’homme a
une sorte d’avantage sur la
nature et son immensité
• Et c’est précisément la pensée,
la conscience de soi.
• L’homme est peut-être mortel,
mais il sait qu’il l’est. Il peut
prendre conscience de sa
condition.
• A quoi çà sert de prendre conscience de notre misère et de notre
mortalité ?
• A réagir : avoir conscience de ce que nous sommes nous permet de nous
dépasser et trouver des remèdes alternatifs à notre condition.
• C’est la conscience de soi qui est à la base de la philosophie, des sciences
et donc des technologies et de tout ce que l’homme peut faire pour
compenser sa relative faiblesse et insignifiance par rapport à la nature.

• La nature humaine est contradictoire car elle est à
la fois petite et grande :
• petite par sa misère et sa finitude,
• grande par la pensée ou la conscience de soi qui lui
permet de comprendre cette misère.
IV) SPLENDEUR ET MISÈRE
DU FREUDISME
• On attribue souvent la découverte
de l’inconscient à Freud mais
d’autres poètes et penseurs en ont
parlé avant lui : Leibniz,
Schopenhauer, Rimbaud et
Nietzsche.
• Il est l’auteur notamment d’un essai
intitulé Métapsychologie.
• Il y a du bon et du mauvais dans son œuvre. Le bon est dans
l’intention générale.
• Freud n’est pas un philosophe mais un médecin de formation. Sa
volonté est de soigner les personnes atteintes de troubles
psychiatriques (hystérie, névrose, psychose etc.)
• Pour ce faire, il invente une forme de thérapie qu’il appelle la
psychanalyse.
• 2 aspects dans la psychanalyse : un côté théorie et côté pratique.
• La théorie : l’esprit humain se
décompose en 3 instances: le ça, le
moi et le surmoi.
• Le moi est le produit de la tension
entre le çà (inconscient, désirs
refoulés, pulsions) et le surmoi (règles
sociales, principes moraux etc.)
• Une personne dite « normale » est
celle qui arrive à un état d’équilibre
entre le çà et le Surmoi.
• Au contraire, une personne malade est en déséquilibre, son esprit se laisse
envahir par les forces de son inconscient.
• L’hypothèse de l’inconscient est intéressante : il n’y a pas que la conscience
qui explique notre identité mais il y a des forces dans l’esprit qui nous font
penser ou faire des choses qui nous échappent.
• De plus la méthode de Freud est positive quand il dit que la parole peut
soigner.
• La psychanalyse est une « cure par la parole ».
• Faire parler le malade et lui permettre d’accéder à son inconscient, prendre
conscience de son inconscient pour connaître l’origine de sa maladie.
• La notion principale en
psychanalyse :
l’interprétation
• Le psychanalyste doit aider
le malade à interpréter ses
comportements, ses
pensées, ses paroles et ses
rêves.
• Interpréter veut dire
chercher le sens de quelque
chose. Et toute quête de
sens est bénéfique.
• Le plus gros problème du
freudisme c’est la trop
grande place accordée à
la sexualité.
• Chez Freud tout se
résume à la liaison de
douteuse de notions
comme la famille, la
mort et la sexualité.
• Tout tourne autour de
cela et c’est franchement
une limite.
• Notion la plus étrange : le complexe
d’Œdipe
• Référence au personnage de la
mythologie qui, sans le savoir assassine
son père et se marie avec sa mère.
• Freud affirme qu’il existe un attachement
érotique de l’enfant au parent du sexe
opposé et une rivalité/hostilité à l’égard
de celui du même sexe.
• Les idées bizarres de « sexualité
infantile » et « complexe d’Œdipe » ont
connu un certain succès au XXe siècle.
• Heureusement, de nombreux
philosophes ont dénoncé cette
supercherie.
• Deleuze et Guattari ont écrit contre
Freud, pour dénoncer l’inefficacité de la
psychanalyse : Anti-Œdipe.
• Plus près de nous, dans Le Crépuscule
d’une idole, le philosophe Michel Onfray
a montré que la théorie de Freud n’avait
rien de rigoureuse et scientifique.
• Elle dérive plutôt de la personnalité de
Freud et des mœurs étranges de sa
famille ainsi que de la communauté à
laquelle il appartenait (bourgeoisie
autrichienne décadente, fort taux
d’inceste)
• Freud se prenait pour un scientifique aussi important que Newton (physique)
et Darwin (biologie)
• Mais en réalité il n’ a fait que projeter ses propres névroses sur ses patients.
• L’idée d’inconscient peut être intéressante à condition de la ramener à des
phénomènes concrets et réels :
• Il y a bien des choses dans notre esprit que nous ne connaissons pas ou que
nous ne contrôlons pas mais elle ne sont pas forcément liées à des
traumatismes enfantins et à des histoires de pulsions sexuelles refoulées.
• On peut s’intéresser par exemple à un disciple de
Freud, Carl Gustav Jung
• Qui a mis en avant la notion d’inconscient collectif,
• Plus convaincante que celle d’inconscient personnel
de Freud.
APPROFONDIR LA
CONNAISSANCE DE SOI
AVEC
L’ENNÉAGRAMME

• Du grec “ennéa” qui


signifie “9”
• 9 types
psychologiques
construits autour des
peurs de l’enfance.

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