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ISBN : 978-2-923232-04-1
Dépôt légal : 1er trimestre 2010
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada
COEUR
ÉCOLE
PROJET
ENSEMBLE
PARTENARIAT
1 Avant-propos
Ce texte constitue un résumé vulgarisé d’un document qui, à partir de plusieurs
études scientifiques, avait pour objectif d’identifier les conditions essentielles à la
réussite de partenariats réunissant l’école, les familles et la communauté (É-F-C).
Les personnes intéressées par l’ensemble de ces études en retrouveront les
2 Les conditions gagnantes
références dans la bibliographie présentée en annexe.
2 Une vérité bien établie Les expressions conditions essentielles ou conditions gagnantes réfèrent ici à
3 Tout le monde y gagne ! deux types de conditions : certaines – le respect réciproque des partenaires par
exemple – réfèrent à des attitudes ou à des facteurs humains alors que d’autres
décrivent des aspects méthodologiques, comme la nécessité de planifier et
4 Nourrir le sol
avec l’ENGRAIS 4a
d’évaluer les actions entreprises. Notons enfin que l’existence d’un projet
É-F-C dans un milieu ne suffit pas pour affirmer que ce milieu possède une
école communautaire, une appellation qui recouvre une réalité beaucoup plus
6 Actions
complexe1.
6 Explorer
7 Amorcer
7 Planifier
8 Implanter
9 Évaluer
10 synthèse
12 Références
1 Pour une description plus détaillée de l’école communautaire, voir la référence suivante :
Deslandes, R. et Rousseau, M. (2007). « L’école communautaire et le rôle du travailleur social. »
Intervention, Revue de l’Ordre professionnel des travailleurs sociaux du Québec, 126 , 84-94.
LES CONDITIONS ESSENTIELLES À LA RÉUSSITE DES PARTENARIATS É-F-C
page 2 LES CONDITIONS GAGNANTES
LES CONDITIONS
GAGNANTES
DE L’ÉCLOSION ET DU SUCCÈS DES PARTENARIATS
ÉCOLE-FAMILLE-COMMUNAUTÉ (É-F-C)
2L
es bénéfices de cette collaboration ont été particulièrement étudiés au Québec par Rollande Deslandes, chercheuse et professeure à l’UQTR,
qui a entre autres publié plusieurs articles sur cette question (voir bibliographie).
3M
ELS (2009). L’École, j’y tiens ! Tous ensemble contre le décrochage scolaire. Québec : Gouvernement du Québec, p. 3.
4 Ibid, p. 4-5.
LES CONDITIONS ESSENTIELLES À LA RÉUSSITE DES PARTENARIATS É-F-C
LES CONDITIONS GAGNANTES page 3
COLLABORATION
COMMUNAUTÉ
CŒUR
PROJET PARTENARIAT
ÉCOLE RÉUSSITE
FAMILLE
Tout le monde y gagne ! Enfin, pour la communauté, les avan-
tages sont nombreux : les organismes
communautaires peuvent rejoindre plus
facilement les jeunes et leurs familles
Mais il n’y a pas que les statistiques sur Les parents aussi y trouvent une meilleure et devenir ainsi plus efficaces. Quant à
la réussite scolaire qui présentent un connaissance du développement de leurs la société au sens large, elle y gagne
meilleur visage à la suite de la mise sur enfants, de meilleurs moyens d’intervenir beaucoup lorsque des jeunes obtiennent
pied de projets liant l’école, les familles auprès d’eux ; leur participation les amène un diplôme et que leur développement
et la communauté : en retirent des béné- quelquefois à devenir plus actifs dans la global est plus harmonieux.
fices importants les jeunes eux-mêmes, communauté ou à avoir plus facilement
leurs parents, les enseignants ainsi que la accès à des services d’aide reliés au loge- Bref, il apparait que l’implantation et
communauté, celle-ci étant entendue au ment, au transport ou à l’emploi. la réalisation de projets école-famille-
sens large et regroupant aussi bien les communauté est hautement souhaitable.
organismes communautaires que les par- Quand il y un projet É-F-C, c’est souvent Mais ce qui est désirable n’est pas toujours
tenaires des milieux culturel, municipal, l’occasion pour les enseignants d’endosser aisément réalisable, d’autant plus que
gouvernemental et économique. une attitude plus positive à l’égard des la réalisation de ces projets repose sur
habiletés des parents et des interventions la conjugaison harmonieuse de facteurs
L’impact chez les jeunes est particu- des représentants de la communauté. humains et organisationnels.
lièrement important. En effet, plusieurs Encore mieux : les enseignants manifestent
recherches ont permis d’identifier ces une attitude plus positive envers leur Il est donc opportun d’identifier les facteurs
« bénéfices marginaux » : plus grande per- propre école et leur enseignement. et conditions de réussite des projets école-
sévérance scolaire, plus de temps consacré famille-communauté. Cette identification
aux devoirs, meilleurs apprentissages et même peut être une clef de
« Il apparait que l’implantation et la réalisation succès ou un atout, car elle
résultats scolaires, plus grande assiduité en
classe, plus grand bien-être, meilleur déve- de projets école-famille-communauté est peut servir de fil conducteur
loppement social, émotionnel et physique. hautement souhaitable. » et, de ce fait, faciliter le succès
des projets mis en place.
LES CONDITIONS ESSENTIELLES À LA RÉUSSITE DES PARTENARIATS É-F-C
page 4 Nourrir le sol avec l’ENGRAIS 4a
ATM
APPROCHE
ATMOSPHÈRE
ACTIONS
A ATTITUDE
NOURRIR
LE SOL
AVEC
L’ENGRAIS
En agriculture, les engrais servent d’abord à nourrir le sol qui, ultérieurement, fournira aux
plants tout ce dont ils ont besoin pour prendre racine, se développer et donner finalement
de beaux fruits. Les projets É-F-C exigent eux aussi un sol riche et harmonieux dans
lequel on trouvera idéalement quatre ingrédients essentiels. Ces derniers permettront
de répondre à des questions telles que celles-ci : Comment rendre possible un projet
É-F-C ? Quelle attitude d’esprit doit animer les acteurs de tels projets ? Qu’est-ce qui peut
les sensibiliser et les convaincre de s’engager et de persévérer ?
Ces quatre ingrédients essentiels doivent être présents au départ et perdurer tout au
long des projets. Ces quatre conditions, identifiées par les chercheurs S. L. Christenson et
S. M. Sheridan dans un document intitulé School and Families Creating Essential
Connections for Learning publié en 2001, sont appelées les « quatre A » pour Approche,
Attitudes, Atmosphère et Actions. Notons que ces quatre ingrédients sont intimement
liés et qu’ils sont en quelque sorte quatre facettes d’une démarche.
LES CONDITIONS ESSENTIELLES À LA RÉUSSITE DES PARTENARIATS É-F-C
Nourrir le sol avec l’ENGRAIS 4a page 5
OSPHÈRE
ACTIONS
ATTITUDES
APPROCHE
Ainsi, envisagé à partir de la perception des acteurs de l’école,
nous aurions une direction et des enseignants :
Approche
• qui reconnaissent que les familles et la communauté peuvent eux aussi contribuer
à la réalisation de la mission de l’école et, qu’ensemble, tous les partenaires ont un
rôle unique et essentiel à jouer pour atteindre un objectif commun ;
• q
ui accordent concrètement de l’importance et de la valeur aux propos et perceptions
des représentants des familles et de la communauté ; Attitudes
• qui créent une atmosphère de travail agréable pour tous les partenaires ; Atmosphère
• qui réalisent des actions concrètes pour intégrer leurs partenaires. Actions
À travers ces quatre « A », on voit donc que des énergies et des ressources doivent
être consacrées non seulement à la réalisation de projets, mais aussi aux « conditions
psychologiques » qui les rendent possibles. L’humus de cette collaboration, on le voit, se
nourrit de l’égalité entre les partenaires. Concrètement, cette volonté de traiter « d’égal à
égal » se traduira par des actions concrètes adaptées à la culture et aux caractéristiques
de chaque milieu. En voici des exemples, qui ne constituent que quelques possibilités
parmi une infinité d’autres :
• f aire en sorte que le climat de travail soit harmonieux et agréable, en proposant par
exemple la tenue de réunions à des moments qui conviennent à tous les partenaires ou
en réservant dans l’école une salle pour les personnes engagées dans le projet É-F-C ;
• créer des occasions pour développer la confiance entre les partenaires ;
• mettre en place des moyens concrets pour transmettre régulièrement et à tous les
partenaires les informations essentielles, etc.
EXPLORER AMORCER
VALUER IMPLANTER PLANIFIER
AMORCER
AMORCER
ÉVALUER
ACTIONS
EXPLORER AMORCER PLANIFIER IMPLANTER ÉVALUER
5C
’est l’une des conclusions d’expériences menées au Québec et qui ont fait l’objet d’une analyse : « En clair, la collaboration école-famille-communauté doit
dépasser le stade du “projet” et faire partie intégrante des projets éducatifs et des plans de réussite de chaque école primaire et secondaire du Québec », p. 219.
D
eslandes, R. (2008, dir.). La collaboration de l’école, de la famille et de la communauté à l’apprentissage, Montréal, Québec : Acfas.
LES CONDITIONS ESSENTIELLES À LA RÉUSSITE DES PARTENARIATS É-F-C
page 8 ACTIONS
4
Implanter
Le passage à l’action se fait selon les balises mises en place lors du processus de
planification (calendrier, actions à accomplir, rencontres de suivi, etc.). On pourrait
croire que des processus très bien conçus et planifiés, rassemblant des acteurs motivés
vont, une fois enclenchés, se dérouler sans difficulté jusqu’à leur terme. Ce n’est
malheureusement pas toujours le cas, surtout si les actions doivent s’étendre sur une
longue période au cours de laquelle des moments de « rupture », comme des vacances
scolaires, viennent « casser » le rythme de travail. L’expérience montre qu’il est opportun
de prévoir que certaines difficultés risquent de surgir en cours de route. « Se faire
battre est excusable, se faire surprendre est inexcusable », disait Napoléon, qui avait
une conscience aigüe de la nécessité d’avoir des informations sur ses adversaires, le
climat, la nature du terrain où il allait combattre. C’est parce qu’il a souvent prévu qu’il
allait affronter des épreuves que ce génie militaire a justement pu les vaincre ou les
contourner. Il n’est point question ici de bataille, mais de difficultés qui, selon de nombreux
auteurs, devraient être considérées plutôt comme des défis à relever. Quels sont-ils ?
En voici quelques-uns qui ont surgi à l’occasion d’une expérience de recherche-action sur
des projets É-F-C réalisés dans deux écoles primaires et deux écoles secondaires entre
2001 et 2005.
Il est à noter que ces défis n’ont pas affecté tous les partenariats, mais qu’ils ont été
identifiés dans l’une ou l’autre des expériences :
• les « aléas normaux de la vie » (retraite, décès, départ, changements de fonctions,
etc.) qui ont pour conséquence de faire en sorte que des personnes doivent quitter ou
voient leur disponibilité diminuer ;
• l’existence
de plusieurs autres projets dans l’école ;
• la
résistance au changement ;
• u
ne perte de synergie, de motivation ou d’enthousiasme ;
• d
es réunions trop espacées : autant un trop-plein de réunions peut nuire, autant des
rencontres trop espacées font en sorte que l’élan de départ se perd, que la motivation
s’évanouit.
À travers ces défis, on perçoit déjà ce que peuvent être des conditions facilitantes. Des
interviews de participants ont cependant permis d’en faire apparaitre d’autres.
MÉTHODE OBJECTIFS
ÉVALUATION
DÉFIS
RIGUEUR
PROJET
RÉSULTATS
EXPÉRIENCE
5 PLANIFICATION
Évaluer Une évaluation efficace repose sur des critères :
• s imples mais rigoureux de sorte que tous les participants puissent sinon les
utiliser, du moins, les comprendre ;
Vient enfin la phase d’évaluation qui, selon
la nature du projet, sera sociale, scolaire, • r eliés aux éléments (objectifs, méthodes de travail) dont on avait prévu l’évaluation
environnementale, économique, etc. Selon dès le départ ;
le cas, il faudra adopter des critères • t ransparents et fondés. La démarche d’évaluation doit comprendre une description
appropriés. Voici quelques exemples de de ses caractéristiques, ses forces et ses faiblesses, etc. ;
critères susceptibles d’êtres utilisés dans
le cas d’un partenariat É-F-C : cout/ • fi
ables afin de s’assurer l’adhésion de tous et éviter que la démarche d’évaluation
bénéfices en termes monétaires, qualité soit remise en question ;
de vie, résultats scolaires en hausse ou • o
bjectifs, donc indépendants des intérêts personnels ou collectifs de participants
en baisse, impact sur les familles (plus ou d’un groupe de participants ;
lourd, allégé, identique, etc.), bien-être des
• p
ratiques. L’évaluation doit permettre aux acteurs de continuer d’agir tel qu’ils
élèves, diminution/augmentation du taux de
l’ont fait antérieurement ou, au contraire, de modifier leurs méthodes de travail ou
décrochage. Chaque projet doit faire l’objet
comportements.
d’une évaluation appropriée.
LES CONDITIONS ESSENTIELLES À LA RÉUSSITE DES PARTENARIATS É-F-C
page 10 SYNTHÈSE
SYNTHÈSE
Les conditions gagnantes des partenariats
école-famille-communauté (É-F-C)
ATMOSPHÈRE ACTIONS
ATTITUDE ATMOSPHÈRE
r
ce
ATTITUDE
Pla
or
nifi
Am
ACTIONS
er
APPROCHE
APPROCHEenfantAPPROCHE FA
E
OL
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r
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ÉC
Im
re
ATMOSPHÈRE ACTIONS E
plo
pla
Ex
ATTITUDE
ATMOSPHÈRE n te
COMMUNAUTÉ
ACTIONS
r
APPROCHE
ATTITUDE Évaluer
partenariats duquel chaque entité est appelée à • identification des atouts sur lesquels
jouer un rôle unique et nécessaire. prendre appui ;
Les mots clés de ce travail • v érification des attentes des uns et
d’exploration : des autres ;
• respect mutuel ; • identification des obstacles et des
moyens de les surmonter ;
• confiance ;
• sélection d’objectifs ;
• partage des responsabilités ;
• amorce de planification.
• t ransmission des informations
opportunes aux partenaires.
LES CONDITIONS ESSENTIELLES À LA RÉUSSITE DES PARTENARIATS É-F-C
SYNTHÈSE page 11
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