Le contrôle des loyers Dans ce numéro...

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•
MARS 2010

Pour un registre p.2

Femme et logement p.3
Une publication spéciale du Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) pour le droit au logement
RCLALQ 2000, Boul. St-Joseph Est, Montréal H2H 1E4 / www.rclalq.qc.ca • Lutte à la pauvreté p.4

Pour un véritable contrôle des loyers !

D
’année en année, les hausses
de loyers sont supérieures à
l’indice recommandé par la
Régie du logement, avec des hausses
plus prononcées en période de pénu-
rie de logements (crise du logement).
Quand le marché est en déséquilibre,
le coût des loyers bondit.
locataires ne sont pas libres de négo-
cier une augmentation de loyer juste
et raisonnable.
Moins de 1 % des loyers sont fixés
par la Régie du logement
Tous les chiffres confirment que les
mesures de contrôle des loyers mises

AVEC LA CRISE DU LOGEMENT, LE PRIX DES LOYERS A GRIMPÉ EN FLÈCHE

Avant la crise Crise du logement
Régions 1992-1999 augmentation 2000-2008 augmentation
métropolitaines
Québec 501$ - 511$ 10 $ 518$ - 653$ 135$
Montréal 488$ - 506$ 18$ 509 $ - 659 $ 150 $
Gatineau 513$ - 534$ 21$ 544$ - 677$ 133$
Trois-Rivières 395$ - 403$ 8$ 413$ - 505$ 92$
Sherbrooke 408$ - 434$ 26$ 437$ - 543$ 106$
Et la crise n’est pas finie…

Un simulacre de contrôle de loyers en place par la Régie du logement sont

« La raison d’être du contrôle est de

protéger le locataire contre une
augmentation abusive qui aurait pour
effet de l’évincer. » Régie du logement.
inefficaces. À preuve, elle fixe moins
d’un pour cent des loyers annuelle-
Le contrôle des loyers :
ment; c’est-à-dire que plus de 99 %
des loyers échappent au contrôle de la pierre d’assise du droit
Régie! Conséquence directe : les loyers

En principe, le contrôle des loyers vise

ont augmenté de 29 % entre 2000 et
2009, une hausse de 145 $ par mois
au logement
à protéger le droit au maintien dans (source SCHL).

les lieux. Or, la méthode actuelle qui
consiste à publiciser des estimations
moyennes d’augmentation de loyers
en tant que base de discussion entre
les propriétaires et les locataires n’a
pas les effets escomptés. D’une part,
elle favorise les abus des propriétaires
car le fardeau du contrôle repose sur
les locataires qui doivent absolument
refuser l’augmentation afin que les
mécanismes de contrôle de la Régie
s’appliquent. D’autre part, elle décou-
rage les locataires de faire valoir leur
droit par peur de représailles. La crainte
d’entrer dans une relation conflictuelle
avec son propriétaire peut mener cer-
taines personnes à accepter une hausse
de loyer abusive quitte à couper dans
d’autres dépenses. Les locataires savent
bien qu’il existe des rapports de force
entre les propriétaires et les locataires
et que ces rapports sont à l’avantage
des propriétaires. Contrairement à ce
qu’affirme la Régie du logement, les
LE LOGEMENT ABORDABLE POUR UNE FAMILLE : MISSION IMPOSSIBLE
2009
Ville Taux d’inoccupation (%)
3 chambres et +
Gatineau 1,6%
Montréal 1,7%
Québec 0,1%
Saguenay 1,7%
Sherbrooke 3,7%
Trois-Rivières 2,2%
Tout le Québec 1,6%
* Pour ne pas se retrouver en difficulté financière un ménage ne doit pas consacrer plus
de 30% de son revenu pour se loger (incluant les frais de chauffage et d’électricité).
Une personne qui travaille 40 heures au salaire minimum gagne 1 548$/mois.
Le revenu mensuel d’un couple sans contrainte à l’emploi à l’aide sociale est de 878$.
Pour garantir le droit au maintien
dans les lieux, le droit au logement
doit être porté collectivement
haut et fort.
Le droit au logement ne pourra se
concrétiser s’il est laissé aux seules
mains du marché. Le gouvernement
doit adopter des mesures de régulation
du marché privé afin de contrer les
dynamiques spéculatives en matière
de logement. Dans cette optique, le
RCLALQ revendique un contrôle
obligatoire et universel des loyers,
appuyé par un registre des baux. Pour
ce faire, la mobilisation des locataires
et des groupes qui défendent leurs
droits est indispensable car la crise
du logement abordable est une des
conséquences des choix politiques de
la société dans laquelle nous vivons. Le
RCLALQ a choisit son camp; il fait le
choix des droits sociaux et économiques,
notamment le droit au logement. Œ
Loyer moyen ($) Revenus nécessaires *
3 chambres et +
791$ 2 637$/mois
812$ 2 707$/mois
795$ 2 650$/mois
558$ 1 860$/mois
669$ 2 230$/mois
564$ 1 880$/mois
748 $ 2493$/mois
L
a très grande majorité des
ménages locataires a des res-
sources financières modestes
et ne dispose pas du revenu et des
capitaux nécessaires à l’acquisition
d’une propriété.
Selon le recensement de Statistiques
Canada de 2006, 226 730 ménages
locataires consacrent de 30 à 50 %
de leur revenu pour se loger et
218 490 autres ménages loca-
taires consacrent plus de 50 %
de leur revenu pour se loger.
Pour ces ménages, le logement
est un besoin essentiel qu’ils ne
peuvent satisfaire autrement
qu’en louant un logement.
S’ils ne trouvent pas à louer un
logement, cela peut signifier
l’itinérance. Pour éviter cette
option dramatique, des familles
s’entassent dans des logements
trop petits, d’autres doivent
débourser jusqu’à 80 % de leur
revenu pour se loger.
À l’opposé, pour les proprié-
taires bailleurs, le logement
locatif sert à faire fructifier
leur capital. Si des propriétaires
ne trouvent pas cette activité
assez lucrative ou trop contraignante,
la vente de leur immeuble leur garantit
un capital qui leur permettra de
réaliser d’autres projets.
Québec et Ottawa reconnaissent le
droit au logement. Ils sont signataires
de la Déclaration universelle des droits
de l’homme, du Pacte international
sur les droits civils et politiques et du
Pacte international relatif aux droits
économiques, sociaux et culturels.
Ces traités attestent de la primauté
du droit au logement. Cependant, le
Canada et le Québec ont été sévère-
ment jugés par la communauté inter-
nationale pour leur laxisme dans le
respect de leurs engagements inter-
nationaux face au droit au logement.
Déclaration universelle des
droits de l’homme :
« Toute personne a droit à un niveau
de vie suffisant pour assurer sa santé,
son bien-être et ceux de sa famille,
notamment pour l’alimentation,
l’habillement, le logement, les soins
médicaux ainsi que pour les services
sociaux nécessaires ; elle a droit à la
sécurité en cas de chômage, de maladie,
d’invalidité, de veuvage, de vieillesse ou
dans les autres cas de perte de ses moyens
de subsistance par suite de circonstances
indépendantes de sa volonté. »
(Article 25)
Les gouvernements doivent agir afin
de garantir aux locataires leur droit à
un logement, le tout dans le respect
de leurs engagements internationaux.
Pour ce faire, il est impératif de régle-
menter le marché privé. Œ
 Des registres il y en a...
mais pas pour nous!
Il n’y a pas de raison technique qui empêche l’instauration
d’un registre des baux. Il ne manque que la volonté politique.
Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à examiner d’un peu plus
près les registres existants.

Le registre sur les droits d’immatriculer un véhicule,

ce registre, géré par la Société de l’assurance automobile du
Québec, consigne des informations sur l’ensemble des véhicules
motorisés circulant sur les routes québécoises. En 2008,
c’est 5 665 272 véhicules qui étaient inscrits à ce registre.
Le registre foncier consigne depuis 1841 toutes les transactions
immobilières réalisées sur le territoire québécois.
Désormais en ligne, ce registre a été consulté plus de
11 750 000 fois en 2008-2009.
On retrouve également un registre des entreprises,
un registre des droits personnels et réels mobiliers, un registre
des biens non réclamés et d’autres encore. Pour un registre des baux
La création d’un registre des baux qui compilerait les
informations pertinentes sur les 1 141 000 logements
Le 1er juillet : une mine d’or pour
loués sur le marché privé québécois n’est certainement pas
une mission impossible, voire un travail laborieux. N’est-il
les propriétaires!
pas temps que le gouvernement québécois prenne ses

A
responsabilités envers les locataires du Québec en instaurant u Québec à chaque 1er juillet,
un registre des baux?
des milliers de locataires
déménagent. C’est l’occasion
pour un trop grand nombre de pro-
priétaires d’augmenter indûment le
prix de leur loyer. À chaque année, les
intervenantEs des comités logement et
associations de locataires
constatent que des pro-
priétaires profitent du
changement de locatai-
res pour accroître le prix
de leur logement de
50 $, 100 $, 150 $, voire
plus. Quand on sait que
70 % des locataires
auront déménagé après
une période de six ans,
il devient évident que
cette pratique contribue
à augmenter de façon
abusive le prix des loge-
ments. On ne sera pas
surpris qu’au Québec
le loyer d’un logement
de deux chambres à
coucher a augmenté de
145 $ par mois en moyenne depuis
2000, c’est-à-dire de 29 %.
Extraits du Code civil du Québec
Quand le droit est bafoué
CHAPITRE QUATRIÈME : DU LOUAGE
Le Code civil québécois prévoit
1896. Le locateur doit, lors de la conclusion du bail, remettre au des mesures pour éviter les hausses
nouveau locataire un avis indiquant le loyer le plus bas payé au abusives de loyer lors du départ des
cours des 12 mois précédant le début du bail ou, le cas échéant, locataires. Les propriétaires ont l’obli-
le loyer fixé par le tribunal au cours de la même période, ainsi gation d’indiquer dans la section G du
que toute autre mention prescrite par les règlements pris par le bail le loyer le plus bas payé au cours
gouvernement. des douze derniers mois. À l’aide
de celle-ci, les locataires pourraient
Il n’est pas tenu de cette obligation lorsque le bail porte sur un demander à la Régie du logement de
logement visé aux articles 1955 et 1956. fixer le montant de leur loyer si l’aug-
mentation était supérieure aux taux
1950. Un nouveau locataire ou un sous-locataire peut faire fixer d’ajustement de loyer de la Régie du
logement. Qu’on le croit ou non, en
le loyer par le tribunal lorsqu’il paie un loyer supérieur au loyer le
2008-2009, seulement 242 personnes
moins élevé des 12 mois qui précèdent le début du bail ou, selon
locataires ont demandé cette fixation.
le cas, de la sous-location, à moins que ce loyer n’ait déjà été fixé
par le tribunal. La demande doit être présentée dans les 10 jours
Mais pourquoi si peu de locataires
de la conclusion du bail ou de la sous-location. Elle doit l’être dans
exercent ce droit ? Parce que la majo-
les deux mois du début du bail ou de la sous-location lorsqu’elle
est présentée par un nouveau locataire ou par un sous-locataire rité des propriétaires ne remplissent
qui n’ont pas reçu du locateur, lors de la conclusion du bail ou de simplement pas la section G du bail.
la sous-location, l’avis indiquant le loyer le moins élevé de l’année Pourquoi le ferait-il ? Aucune sanc-
Le contrôle des loyers 02
remplissaient la section G, les locataires
n’auraient qu’exceptionnellement les
moyens de vérifier l’exactitude de cette
information, par exemple en ayant en
main, le bail de l’ancienNE locataire.
Force est de constater que les locataires
du Québec ne disposent pas de
l’information pertinente pour exercer
leur droit de faire fixer le prix de leur
nouveau logement.
Plaidoyer pour un registre des baux
C’est pour cela que le RCLALQ exige
l’enregistrement obligatoire du prix
du logement dans un registre, c’est-à-
dire la création d’un registre des baux.
Cette simple mesure permettrait aux
locataires d’user de leur droit de faire
fixer le prix de leur nouveau logement.
Grâce à la création de ce registre des
baux, les locataires disposeraient enfin
de l’information nécessaire pour
refuser une hausse abusive de loyer
puisqu’ils connaîtraient le prix payé
par les anciens locataires. De plus, ce
registre garantirait que les propriétaires
respectent leur obligation d’informer
leurs nouveaux locataires du loyer le
plus bas payé au cours des 12 derniers
mois conformément au Code civil du
Québec. Bref, le Québec se doterait
enfin d’un moyen concret pour faire
respecter ses propres lois en matière de
location de logement résidentiel.
Est-ce trop demander au gouverne-
ment québécois de prendre les mesures
nécessaires pour rendre effectives nos
propres lois ? Nous croyons que non !
À nous d’agir ! Œ
L’absence d’un tel registre est
encore plus incompréhensible
quand on sait que par un simple
coup de fil à Hydro-Québec, les
locataires peuvent connaître les
coûts en énergie du logement
convoité. Personne ne dirait que
le loyer est une donnée qui doit
rester confidentielle. Sachant qu’il

précédente; si le locateur a remis un avis comportant une fausse tion n’est prévue pour les propriétai-
déclaration, la demande doit être présentée dans les deux mois res délinquants. De plus, il n’est pas
de la connaissance de ce fait. dans leur intérêt de donner cette in-
formation aux locataires. De toute
façon, même si tous les propriétaires
s’agit de la principale dépense
d’un ménage locataire, cette
absence d’information est une
grave injustice.
Propriétaire : une profession lucrative!
A
u Québec, il y a 277 100
propriétaires de logements
locatifs. Bien qu’ils repré-
sentent à peine 4 % de la popula-
tion adulte du Québec ces derniers
disposent d’un pouvoir économique
considérable et se sont dotés d’associa-
tions capables d’exercer leur influence
sur le gouvernement.
Le mythe du petit propriétaire
Parmi les 277 100 propriétaires
bailleurs; 56 000 possèdent près de
65 % du parc locatif. De ce nombre,
1900 possèdent presque 23 % du parc
locatif. Ainsi, la majorité des loge-
ments ne sont pas entre les mains du
mythique petit propriétaire occupant
(qui fait payer en douce une partie
de son hypothèque par ses locataires,
sans parler des profits qu’il réalisera à
la vente de son immeuble). Non, au
Québec la majorité des logements sont
entre les mains de spéculateurs à la
recherche du maximum de profit dans
le minimum de temps possible.
Ces propriétaires profitent de la rareté
des logements qui perdure depuis
près de dix ans pour augmenter
rapidement et fortement le prix des
logements locatifs. Rappelons que le
taux d’équilibre du marché est fixé à
3 % d’inoccupation.
TAUX D’INOCCUPATION DES APPARTEMENTS
(Années) 2001 2002 2003
Régions métropolitaines
Montréal 0,6% 0,7% 1,0%
Québec 0,8% 0,3% 0,5%
Gatineau 0,6% 0,5% 1,2%
Saguenay 4,4% 4,9% 5,2%
Sherbrooke 2,3% 1,8% 0,7%
Trois-Rivières 4,7% 3,0% 1,5%
Province 1,3% 1,2% 1,3%
Femmes et logement
La réalisation du droit au logement,
une dure réalité pour les femmes
L
e droit d’avoir un toit est vital
pour tous et toutes. Ce droit
est mis en péril par l’absence
de politiques. Nous le vivons tous les
jours : difficulté à payer le loyer, état
du logement pitoyable, harcèlement
etintimidation par des propriétaires.
Pour les femmes, ces difficultés débu-
tent avant même la signature du bail.
La discrimination qu’elles vivent en
tant que femmes a plusieurs visages :
vivre sans hommes, la pauvreté, avoir
des enfants, ne pas être blanche...
Souvent, les femmes sont obligées de
cacher le fait qu’elles sont mères, par-
ce que les propriétaires leur refusent
un logement lorsqu’elles ont des en-
fants. Les problèmes d’harcèlement et
d’intimidation sont aussi choses
courantes et empêchent les femmes
de profiter de leur logement. Ces
situations sont des entraves particu-
lièrement si elles appartiennent à un
groupe plus fragile (assistées sociales,
femmes issues de l’immigration ré-
cente, familles monoparentales avec
enfants). Les femmes représentent
50,2 % des locataires et elles sont
• les frais d’intérêt payés pour
l’hypothèque des logements loués,
• les frais d’assurances, les frais de
publicité (par exemple, annoncer un
logement à louer),
• les frais juridiques (sauf ceux qui
sont liés à l’achat ou la vente d’un
logement locatif),
• les honoraires versés pour la tenue
de livres, le coût du chauffage, de
l’électricité, de l’eau, les impôts
fonciers etc.
Certains propriétaires peuvent même
déduire une partie des frais de leur
automobile. Notons que les règles
fiscales fédérales sont habituellement
aussi généreuses que celles du Québec
dans ce domaine.
Ainsi entre 2000 et 2009 les loyers • pression des agents immobiliers Être propriétaire bailleur est une
ont augmenté de 29 % soit une pour forcer le départ des locataires,
activité des plus payantes au Québec.
augmentation de 145 $ par mois. Cette • intimidation et harcèlement à En 2002, ces propriétaires avaient eu
tendance à l’enrichissement à court et
l’endroit des locataires vulnérables, des revenus de plus de 6 milliards par
moyen terme attise les visées spécula- an. Il n’existe pas de donnée récente
tives des propriétaires peu soucieux de • reprises de logement,
qui nous permettrait d’évaluer leurs
la protection des droits des locataires. • refus d’entretenir les logements, et revenus actuels, mais avec la hausse
Les pratiques des propriétaires immo- vertigineuse des loyers, la hausse de
• refus d’encaisser les chèques
biliers, dont l’objectif est de maximiser la valeur des logements qui a permis
de loyer.
les profits, sont connues :
à plusieurs spéculateurs de s’enrichir
• ventes successives d’immeubles près De fortes hausses de loyers menacent rapidement avec l’achat et la revente
des pôles en développement, le droit au logement et modifient de leur immeuble (le prix moyen des
l’équilibre social des zones habi- logements au Québec a doublé en dix
tées, en chassant les plus pauvres des ans.) et leurs nombreux avantages
quartiers devenus attractifs sur le fiscaux, on peut affirmer que cette
2004 2005 2006 2007 2008 2009
marché immobilier; ce qui fait dire à activité est des plus lucratives. Pour-
plusieurs : Plus un quartier est in, plus tant les associations des propriétaires
1,5% 2,0% 2,7% 2,9% 2,4% 2,5%
1,1% 1,4% 1,5% 1,2% 0,6% 0,6%
les locataires sont out! bailleurs réclament, sans aucun état
2,1% 3,1% 4,2% 2,9% 1,9% 2,2% d’âme, le droit d’exploiter encore plus
5,3% 4,5% 4,1% 2,8% 1,6% 1,5% Pendant qu’on s’appauvrit, les les locataires québécois.
0,9% 1,2% 1,2% 2,4% 2,8% 3,9% propriétaires s’enrichissent
1,2% 1,5% 1,0% 1,5% 1,7% 2,7% De plus, ces mêmes propriétaires Mettre au pas les spéculateurs...
1,7% 2,0% 2,5% 2,6% 2,2% 2,3% disposent d’avantages fiscaux impor- La mise en location de logements sur
tants. Ils ne paient d’impôt que sur leur le marché privé doit répondre aux
revenu net de location. C’est-à-dire demandes des ménages qui ne peuvent
que la collectivité québécoise subven-
tionne (parce qu’elle paie plus d’impôt)
se payer leur propre logement et qui
ne trouvent pas non plus de réponse
les frais d’exploitation d’un immeuble dans le parc de logement public. Il
locatif. Toutes les dépenses suivantes
sont déductibles :
est dès lors logique et légitime que la
location de logements soit encadrée.
• les frais d’entretien, Une des étapes essentielle est la trans-
• les réparations majeures qui visent à parence du marché, c’est à cet impé-
souvent les premières à vivre des situa- ramener un logement à sa valeur ratif que répond le registre des baux:
tions difficiles dans leur logement. normale, rendre public le prix des loyers. Œ
La question du coût du loyer est aussi
importante. En effet, en 2006, 40,1 %
des femmes payaient plus de 30 % de VARIATION DU PRIX DES LOYERS 2000-2009 (2 chambres à coucher)
leurs revenus pour se loger. Près de 2000 2009 Hausse (%)
44 000 femmes avec enfants y consa- Régions métropolitaines
craient 80 % et plus. Ces difficultés Montréal 509 $ 669 $ 160 $ 31%
financières sont dues essentiellement Québec 518$ 676$ 158$ 31%
à leur faible niveau de revenu. Les Trois-Rivières 413$ 520 $ 107$ 26%
femmes soutien de ménage sont plus Sherbrooke 437$ 553$ 116$ 27%
Gatineau 544$ 690 $ 146$ 27%
nombreuses à se situer en dessous du
seuil de faible revenu et elles ont des
salaires moins élevés. Elles se retrou-
vent plus souvent que les hommes
LA RÉGIE DU LOGEMENT ET LE CONTRÔLE DES LOYERS : DES CHIFFRES QUI PARLENT
devant l’incapacité de payer leur loyer.
De plus, les loyers qui augmentent de Logement Pourcentage Comparaison de la hausse moyenne des
non chauffé de la hausse moyenne des loyers (2 C.C.) au Québec avec le taux
façon continue depuis les dernières des loyers (2 C.C.) au Québec d’ajustement de la Régie du logement
années accentuent cette réalité. Pour
pallier ces problèmes, elles occupent
2001 0,7% 3,6 % 5,1 fois supérieures
2002 1,0% 3,5 % 3,5 fois supérieures
des logements plus petits, plus vieux et 2003 1,6% 4,1 % 2,6 fois supérieures
en moins bon état. 2004 1,4% 3,4 % 2,4 fois supérieures
Le contrôle des loyers 03
2005 0,8% 3,3% 4,1 fois supérieures
L’appauvrissement des locataires est 2006 0,9% 2,7% 3 fois supérieures
une réalité bien plus criante que quel- 2007 0,8% 1,5 % 1,9 fois supérieures
ques statistiques… Malheureusement, 2008 0,7% 1,9 % 2,7 fois supérieures
les gouvernements ne considèrent que 2009 0,6% 1,9% 3,2 fois supérieures
les chiffres. Œ
 LISTE DES GROUPES MEMBRES DU RCLALQ

Montréal Montérégie
Action Dignité de Saint-Léonard Comité logement Montérégie
T 514-251-2874 T 450-670-5080

Association des locataires de Comité logement de Valleyfield

l’Île-des-Soeurs T 450.377-3060
T 514-767-1003
Comité logement Beauharnois
Association des locataires T 450-429-3000
de Villeray
T 514-270-6703 Comité logement de
Vaudreuil-Soulanges
Conseil Communautaire T 450-424-4326
Notre-Dame-de-Grâce
T 514-484-1471 ACEF Montérégie-est,
volet logement
Centre Éducatif Communautaire T 450-375-1443
René-Goupil sans frais 1-888-375-1443

Lutte à la pauvreté T 514-596-4420

Comité d’action Parc Extension Québec

T 514-278-6028
Le contrôle des loyers : une question de Comité logement
Bureau d’Animation et
Information Logement (BAIL)

justice sociale Ahuntsic-Cartierville

T 514-331-1773
T 418.523-6177

Comité des Citoyens/nes

Comité logement Centre-Sud du quartier St-Sauveur

A
u Québec, il y a 1 267 945 ménages base de 567 $ par mois, tandis que le loyer T 514-521-5992 T 418-529-6158
locataires, ce qui représente près de moyen pour les logements d’une chambre à
Comité logement Montréal-Nord Comité logement d’aide
40 % des ménages québécois. Près coucher au Québec est de 587 $ ;
T 514-852-9253 aux locataires (CLAL)
de 90 % de ces ménages louent un logement • pour une personne seule, travaillant T 418-651-0979
sur le marché privé, soit 1 141 000 ménages. 40 heures par semaine au salaire minimum, Comité logement de
Les ménages locataires constituent un groupe la Petite Patrie ACEF Rive-sud de Québec,
le coût du logement représente en moyenne T 514 272-9006 volet logement
économique vulnérable de la population qué- près de 40 % de son revenu brut. T 418-835-6633
bécoise. Ils ont un revenu médian de 29 416 $. Comité logement Rosemont sans frais 1-877-835-6633
Les ménages propriétaires, eux, disposent C’est sans surprise qu’on constate que les ban- T 514-597-2581
d’un revenu médian de 62 164 $, soit un peu Mouvement Personne d’Abord
ques alimentaires sont de plus en plus sollici- Comité logement du du Québec Métropolitain
plus du double de celui des locataires. tées, et ce même par des personnes salariées. Plateau Mont-Royal T 418-524-2404
Dans un tel contexte, toute hausse importante T 514-527-3495
Ainsi, il n’est pas surprenant de constater que du loyer a des impacts graves sur la qualité
226 730 ménages locataires doivent consacrer Entraide Logement Chaudière-Appalaches
de vie de plus d’un million de personnes au Hochelaga-Maisonneuve
de 30 à 50 % de leur revenu pour se loger Québec. ACEF Amiante-Beauce-
T 514-528-1634
et que 218 490 autres ménages locataires Etchemins Volet logement
consacrent plus de 50 % de leur revenu pour Infologis de l’Est de T 418-338-4755
L’application des demandes du RCLALQ sans frais 1-888-338-4755
se loger. Dans certains cas, le revenu est tout relativement au contrôle des loyers serait une
l’Île de Montréal
simplement insuffisant pour pouvoir se loger. T 514-354-7373
mesure simple, peu coûteuse pour un gouver-
Pour illustrer cette réalité, notons que : POPIR-Comité logement Centre du Québec
nement québécois et solidaire en matière de
• une personne seule à l’aide sociale, sans lutte à la pauvreté. Œ T 514-935-4649
Association des locataires
contrainte au travail, reçoit une prestation de Projet Genèse des Bois-Francs
(Côte-des-Neiges) T 819-758-3673
T 514-738-2036
La Ruche Aire ouverte

Le RCLALQ à la défense du Comité d’action des Citoyennes

et Citoyens de Verdun (CACV)
T 819-293-6416

T 514-769-2228 Mauricie
droit au logement… Comité logement
de Lachine-Lasalle
Comité logement Trois-Rivières
T 819-694-6976
T 514-544-4294 sans frais 1-877-694-6976

L
e Regroupement des comités logement
et associations de locataires du Québec Comité logement Saint-Laurent
(RCLALQ) est un organisme militant T 514-744-6829 #22 Bas Saint-Laurent
de défense et de promotion du droit au loge- Regroupement des Comité logement
ment qui préconise des mesures de contrôle Auberges du Cœur Rimouski-Neigette
du marché privé, tout en favorisant le droit à T 514-523-8559 T 418-725-4483
l’association et un plus grand accès à la justice ADDS-MM ALESE (Abattons les échelons
pour les locataires. T 514-523-0707 sociaux-économiques)
T 418-629-6777
Le RCLALQ se donne comme mandat La Maisonnée
T 514-271-3533 Comité logement de
principal de promouvoir le droit au logement
Rivière-du-Loup
et d’être un porte-parole politique pour les T 418-867-5885 #220
locataires, en particulier pour les ménages Laval
locataires à faible revenu. Il a comme second ACEF de l’Île Jésus, Laurentides
mandat de favoriser le droit d’association et de volet logement
mobiliser autour des enjeux relatifs au droit T 450-662-0255 R.D.A.S. Mont-Laurier
du logement dans une optique de prise en T 819-623-2948
charge et d’éducation populaire autonome et Gatineau Carrefour d’Actions Populaires
de sensibilisation de l’opinion publique. de Saint-Jérôme
Logemen’occupe T 450-432-8696
T 819-246-6644
Enfin, le Regroupement a comme troisième
mandat la défense des droits des locataires Abitibi Témiscamingue
par le biais de la formation, l’information et Lanaudière
Le contrôle des loyers 04

la diff usion du contenu juridique, politique et ACEF de l’Abitibi-Témiscamingue

Action-Logement Lanaudière T 819-764-3302
social lié au logement locatif. T 450-760-9897 Sans frais 1-877-764-3302

Le RCLALQ prendra tous les moyens pour

arriver à répondre à cette mission. Œ