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Polémiques, Twitts-clashs, web-bastons...

des affrontements socialement


utiles

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Pas un jour presque sans que n'apparaisse sur le réseau une nouvelle polémique, un
"twitt-clash", un "blog-bashing"... Querelles orchestrées par d'habiles provocateurs et
suivies par la masse des internautes ravis du spectacle. ?

L'un des derniers épisodes en date, c'est le web-bashing de Guy Birenbaum à l'encontre de Jean-
Michel Apathie par. Et la réponse de l'intéressé qui a fait monter encore un peu plus la
mayonnaise, à la grande joie du premier.

Ces épisodes de baston virtuelle sur le réseau sont foison, entretenues avec délectation et savoir-
faire par des spécialistes du genre, ou simplement déclenchées par des leaders d'opinion, tel le
dernier couple ennemi @florencedesruol et @vincentglad.

Je vous fais grâce de l'inventaire laborieux de toutes ces chamailleries qui font l'objet aujourd'hui
de fils d'infos dédiés : tweet_clash, ou encore twittpoubelle.

http://twitter.com/tweet_clash

http://twitter.com/twittpoubelle

COMMENT EXPLIQUER CE PHENOMENE ?

Du côté des récepteurs d'abord vient une réponse facile : l'Homme un brin sadique, aime l'odeur
du sang. C'est sans doute un héritage de notre nature animale, de nos instincts combattifs, de
nos gènes et nos hormones. Mais je n'en dirai pas plus au risque de me fâcher avec les partisans
de telle ou telle école scientifique. Quoi qu'il en soit, les manifestations de cette cruauté et ce goût
du macabre ou morbide sont légion.

Rappelez-vous les attroupements passifs devant les bagarres de cours de récré. Ou les
embouteillages monstres sur l'autoroute A13 dus aux conducteurs-voyeurs d'un accident mortel.
Ou même de façon encore plus structurelle, le succès constant des faits divers et multiples
canards sordides.

Mais ce goût du public pour l'affrontement a d'autres raisons plus subtiles, plus indirectes.

LUTTER CONTRE L'APATHIE (sans mauvais jeu de mot)

En ces temps de politiquement correct, de fusion sociale, de consensus systématique, les


occasions d'assister à l'expression de points de vues et d'attitude divergente se font de plus en
plus rares. Et selon la loi classique de l'offre et la demande, ce qui est rare prend donc de la
valeur. Enfin quelque chose qui nous sort de cette émollient sentiment que tout le monde est
d'accord, partage la même opinion, est si tolérant, ouvert, moderne... Sentiment d'autant plus
sensible parmi les classes supérieures sur-représentées des twitteurs-blogueurs.

Ces affrontements créent aussi des événements artificiels dans nos vies tertiarisées derrière
nos écrans qui manquent singulièrement de diversité, pour ne pas dire de piment. "Oulala, t'as vu
ce qu'il a dit à la maîtresse ?"

Les polémiques permettent enfin de simplifier la lecture du monde, de l'actualité sur un mode
binaire : d'accord, pas d'accord. Qui va de pair avec le j'aime, j'aime pas de Facebook qui annule
toute nuance et réduit la communication à une question fermée.

DU COTE DES (VILAINS) ORGANISATEURS

La première raison tient à la création de trafic et de notoriété pour gagner en valeur


médiatique, en influence. Etre "quelqu'un" sur la toile se mesure aussi à sa capacité à générer
du bruit, du buzz. Les nouveaux médiateurs des médias numériques ne font d'ailleurs qu'imiter les
médias traditionnels, toujours enclins exploiter la moindre polémique pour vendre du papier, de la
TV ou de l'internet. Qu'on se rappelle"Droit de réponse", "Piques et polémiques", "On ne peut pas
plaire à tout le monde"...

Les bastons publiques permettent aussi de cultiver une distance savamment étudiée par
rapport à la norme, celle qui permet d'être un socialement transcendant, à la fois extérieur et
donc supérieur à la foule. Etre un poil grossier, libidineux, sordide ou de mauvais goût permet
alors de véhiculer des valeurs plus positives que négatives au sein du milieu éduqué de la
blogo-twitto-sphère.

- L'honnêteté intellectuelle, de la transparence morale. Le message implicite est "je ne me


pare pas de toutes les vertus, je reconnais même publiquement mes vices"

- L'assurance, la force. "Même pas mal, je suis au dessus de ça, je maîtrise..." C'est Brice de
Nice, le champion local du cassage potache.

- Une certaine forme de courage. Celle de défendre ses positions, au risque d'y perdre la face.
On est tout à fait dans le registre du film Ridicule où les mots sont comme des armes qui tuent
socialement (voir video ci-dessus)

UNE ACCENTUATION DU PHENOMENE ?

Difficile à confirmer sans une étude quantitative, mais j'ai le sentiment qu'en effet cette tendance
s'accentue à la fois dans les médias traditionnels et plus encore sur les médias semi-pro que sont
Twitter et les blogs.

La société du spectacle selon moi, s'est amplifiée sous l'effet des nouveaux outils et de la
concurrence accrue des médias entre eux. Notre société des loisirs, notre temps libre et confort
croissant (du moins pour les classes moyennes-supérieures) nous rapproche de cette vision
décrite dans le film "Roller-ball", plus subtil qu'il ne paraît. Les pulsions violentes d'une population
oisive, qui explosent à force d'être réprimées par le consensus artificiel, maintenu par le jeu, la
drogue et Big Brother. Cela ne vous rappelle rien ?

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UNE INSTRUMENTALISATION POLITIQUE DE LA POLEMIQUE

On assiste à la multiplication des polémiques politiques organisées pour des raisons tactiques.

Il s'agit de discréditer un opposant, de jeter l'opprobre sur un individu ou un parti.

D'où les cris d'orfraie à l'encontre des déclarations supposées racistes de Manuel Vals, de Brice
Hortefeux

Les indignations poussives et souvent artificielles des deux camps se multiplient

> L'injure à Sarkozy


> L'insulte à Mitterrand

...

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