Vous êtes sur la page 1sur 2

La réforme de 2008 bien qu’elle soit une avancé considérable sur certains points, reste pourtant

contestable concernant le régime de responsabilité des comptables publics.

Avant la réforme on pouvait différencier 2 types de remise gracieuse :

- La première portait sur les amendes


- La deuxième sur les débets

La réforme de 2008, à donc supprimée la première remise gracieuse portant sur les amendes prit par
le Juge envers un comptable public, qui se voyait ensuite généralement graciées par son Ministre.
Cette suppression à été justifiée par la portée de ces amendes, qui s’assimilées à des sanctions, ce
qui justifie d'autant moins l'ingérence du pouvoir exécutif dans l'exécution d'une décision de justice.
Ce pouvoir était largement contestable notamment à cause de l’intensité par laquelle le ministre en
usait. Ainsi, le montant des amendes prononcées a fait l'objet de remise gracieuse à hauteur de plus
de 68 % en 2006 et de plus de 84 % en 2007.

Mais la encore il faut relativiser l’impacte de la réforme car celle-ci n’a pas supprimé la deuxième
remise gracieuse qui elle porte sur les débets. Selon les explications fournies dans le cadre de
l'exposé des motifs du projet de loi de 2008, « la justification de la remise gracieuse d'un débet tient
(...) à la prise en compte par le ministre de circonstances exonératoires ou d'absence de préjudice,
tous éléments que le juge des comptes ne peut considérer puisqu'il doit se prononcer sur la seule
situation objective des comptes. ».

Il faut savoir que « la quasi-totalité des débets fait l'objet d'une remise gracieuse totale ou partielle
accordée par le ministre des finances ». Ainsi d’après les chiffres communiqués par l'ancienne DGCP,
les remises gracieuses des débets s’élève à hauteur de + de 95 % en 2006 et de + de 98 % en 2007.

Une confrontation des sommes graciées entre les amendes et les débets permettent de se rendre
compte que la réforme n’a touchée qu’une infime partie du problème. Ainsi en 2006, + de 40
millions d'euros de débet prononcés ont fait l'objet d'une remise gracieuse, tandis que seuls 10 173
euros d'amendes faisaient l'objet d'une semblable remise.

La réforme de 2008 à donc refuser d’écouter la doctrine qui à mit en avant que la possibilité, qu’a le
ministre d'accorder une remise gracieuse à la suite d'un arrêt de débet est contestable dans la
mesure où elle prive les décisions du juge des comptes de leur effectivité, car en effet quelle est la
portée d'un arrêt de débet pour un comptable qui sait qu'il obtiendra par la suite une remise
gracieuse ?.

Le seul apport de la réforme de 2008 sur les remise gracieuses des débets, est l’encadrement de la
pratique, en instaurant l’avis obligatoire de la Cour des Comptes à partir d’une certaine somme, mais
la encore il faut relativiser cette action car l’avis n’est qu’informatif, et le ministre n’est pas tenu de le
suivre.

Pour finir, on peut toutefois noter, que les choses sont entrain de changer, notamment avec un
projet de loi de 2010, qui met en oeuvre les nouvelles missions confiées à la Cour des comptes par
l'article 47-2 de la Constitution à la suite de la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008. Ce texte
prévoit la modification du régime de responsabilité des comptables publics, avec notamment la
suppression des remises gracieuse des débets
Le projet prévoit notamment d'assurer une évaluation efficace des politiques publiques qui font
intervenir conjointement l'Etat et les collectivités territoriales, les chambres régionales des comptes
seront transformées en chambres de la Cour des comptes, dénommées chambres des comptes, et
regroupées sur un ressort interrégional qui sera fixé par décret. Cette réforme s'accompagnera de
l'unification statutaire des corps de magistrats financiers.

Par ailleurs, les attributions de l'actuelle Cour de discipline budgétaire et financière seront intégrées à
la Cour des comptes, et une Cour d'appel des juridictions financières compétente pour l'ensemble des
fonctions juridictionnelles sera instituée.

Vous aimerez peut-être aussi