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Vandamme Gauthier

FLTR 1410
Fondements historiques de la civilisation occidentale 1
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Synthèse n°1 :
Les faits qui ont contribués au
couronnement impérial de Charlemagne

Le 24 novembre 2010
1
http://medieval.mrugala.net/Personnages/Charlemagne.htm, site internet créé et administré par Fabrice Mrugala
Synthèse n°1 :
Les faits qui ont contribués au
couronnement impérial de Charlemagne
Depuis que l’Empire romain d’Occident a chuté en 476, l’idée de sa renaissance a toujours été
présente1. Le 25 décembre 800, cette idée de renaissance s’est vue concrétisée, avec le
couronnement impérial de Charlemagne par le pape Léon III. Plusieurs faits ont contribués à
son couronnement en tant qu’Empereur et Auguste2.
L’idée que Charlemagne devienne empereur commence à être évoquée par son propre
entourage. Alcuin3, les milieux ecclésiastiques qui entouraient le roi et le pape Léon III lui-
même ont joué un rôle significatif dans cet événement4.
Les relations entre Charlemagne et le pape Léon III ont été essentielles dans le cadre du
couronnement de celui-ci. En 795, quand Léon III est élu pape, Charlemagne lui envoie une
lettre, rédigée par le directeur de l’école d’Aix-la-Chapelle, Alcuin 5, pour le féliciter de sa
nouvelle fonction, mais aussi pour exprimer sa volonté de défendre la chrétienté contre les
païens.
A Rome, la situation de Léon III est plutôt délicate, car il n’est pas issu du haut clergé ou
d’une grande famille romaine, ce qui fait que les romains veulent le destituer. En 799, le pape
est pris à parti lors d’une procession à Rome, il se fait couper la langue, crever les yeux et est
laissé pour mort. Il ira chercher la protection de Charlemagne qui se trouve alors en Saxe5.
1
BONNET Ch. Et DESCATOIRE Ch., Les Carolingiens (741 – 987), Paris, A. Colin, 2001, p.38-39. FOLZ R.,
Le couronnement impérial de Charlemagne, 25 décembre 800, Gallimard, Paris, 1964.
2
Annales royales, 799 – 801, d’après G. Tessier (éd.), Charlemagne, Paris, Albin Michel, 1967, p. 167 (Coll. Le
Mémorial des Siècles)
3
Alcuin est né à York vers 732. Il fait ses études à l’école abbatiale d’York, dont il devient maître en 766. En
mars 781, il est présenté à Charlemagne après avoir été chargé d’une mission de confiance auprès du pape par
l’archevêque d’York. Dès 782, il commence à enseigner à la cours impériale, en plus d’occuper des fonctions
similaires à celles de ministre de l’éducation publique. Il est capable de donne tous les types d’enseignement, du
plus modeste au plus érudit. Parmi ses élèves se trouvent des conseillers et des parents du souverain et
occasionnellement, Charlemagne lui-même. Il s’attachait surtout à l’enseignement de la grammaire et des arts
libéraux. Il fut un des principaux artisans de la renaissance carolingienne en amplifiant l’œuvre de législation
engagée sous Pépin le Bref. Il eut également un grand rôle religieux en intervenant pour faire cesser les violences
à l’encontre des Saxons et pour lutter contre l’hérésie adoptianiste de Félix d’Urgel. Il a notamment rédigé « De
Anima Rationne », le premier traité de psychologie médiéval et a effectué une révision du « Sacramentaire
grégorien », qui a beaucoup servi pour la création du missel. Pourvu par Charlemagne de plusieurs tours
d’abbaye, il se retira vers 796 à Saint Martin de Tours, où il réunit une importante bibliothèque et fit de son école
la première d’Occident. MOURRE M., Alcuin dans Dictionnaire d’Histoire Universelle Tome I, éd.
Universitaires, Paris, 1968, p. 57, Alcuin dans Dictionnaire encyclopédique du Moyen Age Chrétien A à K, p 35
– 36, dir. André VAUCHEZ, coll. Catherine VINCENT, Cambridge : James, Clark, Paris : Cerf, Rome Città
nuova, 1997
4
P. RICHE, Charlemagne, un homme, un empire, dans JADOULLE J.-L. & DE THEUX P., Enseigner
Charlemagne, Louvain-la-Neuve, 1998, p.18
5
Couronnement impérial de Charlemagne d’après EGINHARD, Vie de Charlemagne, éditée et traduite par L.
Halphen, 2e éd, Paris, 1938, pp. 80-81 (Les Classiques de l’histoire de France au Moyen Age).
Le fait que Léon III aille chercher l’aide des Charlemagne est très important, cela prouve que
le pape a déjà une idée de celui qui sera son protecteur. Charlemagne ramènera alors Léon III
à Rome et le réhabilitera en présidant le procès6, au cours duquel le pape est accusé de
simonie, d’adultère et de violation de serment7. Le pape est innocenté et voit son pouvoir
restauré et protégé par Charlemagne.
Durant cette période, en Orient se pose un problème : Irène8, veuve de Léon IV renverse son
propre fils, Constantin IV9, et prend le titre de Basileus, d’empereur et non pas celui
d’impératrice. A cette époque, il est impensable qu’une femme puisse être au pouvoir, et le
monde occidental considère donc que la place d’empereur d’Orient est vacante et on cherche
donc quelqu’un pour prendre cette place. Charlemagne semble tout indiqué pour remplir ce
rôle. Un arrangement, sous la forme d’un mariage entre Irène et Charlemagne est envisagé
après le couronnement de ce dernier, afin de clarifier cette situation, mais n’aura pas lieu,
Irène s’étant faite renversée par un coup d’état.10.
C’est ainsi que le 25 décembre 800, Charlemagne fut couronné empereur par le pape Léon III,
alors qu’il s’était agenouillé devant la tombe de Saint Pierre. Cela aurait été contre sa volonté,
et il aurait même déclaré que s’il avait été au courant des intentions du pape, bien que ce fût
un jour particulier, il ne se serait pas rendu en l’Eglise de Saint Pierre 11. Il fallut cependant
attendre 812 pour que Charlemagne fut reconnu empereur d’Orient, les Byzantins étant
scandalisés qu’il soit ainsi proclamé en tant que leur empereur12.
Les conditions pour que Charlemagne soit couronné empereur de l’empire Franc étaient donc
idéales. D’un côté l’Orient sans empereur, attendant que quelqu’un en soit à la tête et de
l’autre, le pape Léon III à la recherche d’un protecteur pour assurer son pouvoir.
6
HEERS J., Précis d’histoire du moyen âge, 7e éd. Paris, PUF, 1998, p.41
7
BÜHRER-THIERRY G., L’Europe carolingienne (714 – 888), coll. Campus Histoire, Paris, Sedes, 1999, p.36-
39
8
Irène, née à Athènes vers 752, est empereur d’Orient de 797 à 802. Elle se marie en 768 au futur empereur
Léon IV, sur lequel elle eut beaucoup d’influence. En mourant, il lui laissa la tutelle de leur enfant, Constantin
IV. Bien qu’elle fût de caractère énergique, elle laissa grandir les menaces extérieures pour se mêler avec
prédilection aux affaires religieuses. En accord avec le patriarche Tarasios, elle réunit en 787 le concile de Nicée
qui rétablit le culte des images. En 790, son fils devenu majeur, elle fut forcée de se retirer du pouvoir à cause
d’un soulèvement militaire. Décidée à rester au pouvoir, elle entra en conflit avec Constantin IV et le détrôna et
lui fit crever les yeux en 797. Elle se fit alors reconnaître basileus, empereur et non celui d’impératrice. Elle fit
aussi annuler le mariage entre son fils et la fille de Charlemagne, et hésita à refuser la main de ce dernier alors
qu’il envoya une ambassade pour en savoir plus sur l’annulation de ce mariage. En 802, son grand trésorier
Nicéphore organise un coup d’état et renverse Irène. Elle est alors exilée sur l’île de Lesbos, où elle meurt en 803
dans une grande misère. Son règne, ainsi que celui de Constantin IV furent désastreux pour l’Orient. MOURRE
M., Irène dans Dictionnaire d’Histoire Universelle Tome I, éd. Universitaires, Paris, 1968, p. 1013, Irène dans
Dictionnaire encyclopédique du Moyen Age Chrétien A à K, p 785 – 786, dir. André VAUCHEZ, coll. Catherine
VINCENT, Cambridge : James, Clark, Paris : Cerf, Rome Città nuova, 1997.
9
P. RICHE, Charlemagne, un homme, un empire, dans JADOULLE J.-L. & DE THEUX P., Enseigner
Charlemagne, Louvain-la-Neuve, 1998, p.18
10
HEERS J., Précis d’histoire du moyen âge, 7e éd., Paris, PUF, 1998, p.41.
11
EGINHARD, Vie de Charlemagne, éditée et traduite par L. Halphen, 2e éd., Paris, 1938, pp. 80 – 81 (Les
Classiques de l’histoire de France au Moyen Age)
12
P. RICHE, Charlemagne, un homme, un empire, dans JADOULLE J.-L. & DE THEUX P., Enseigner
Charlemagne, Louvain-la-Neuve, 1998, p.18

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