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- avril 2010 -
VICTOIRE
Par la lutte, les étudiants du Pavillon-2 de la Cité-U
de Cuques ont imposé leurs revendications !
Dans le courant de la première semaine de Mars, les étudiants Celui-ci a enfin cédé et les résidents du pavillon 2 ont obtenu
résidant au pavillon 2 de la Cité Universitaire de Cuques ont satisfaction des revendications:
appris, par une note de la direction affichée dans les couloirs et
glissée sous les portes des chambres, qu'ils devaient quitter leur - Les étudiants se voient prioritairement proposer un relogement
logement le 1er Avril au plus tard pour cause de travaux. Ces en chambre non-rénovée, au P1 ou P3 de la même cité, par
étudiants se sont donc retrouvés à devoir chercher des solutions définition le montant de la redevance en sera le même.
de relogement à trois mois de la fin de l'année, obligés de faire - Si, en raison d'une capacité d'accueil insuffisante dans les
eux même des démarches administratives pour être aidés bâtiments non rénovés, l'administration devait demander à des
financièrement, alors qu'ils n'avaient même pas été prévenus de étudiants de déménager dans des chambres rénovées, les
cette éventualité à leur entrée dans les locaux. étudiants concernés ne subiront aucune hausse de la redevance
jusqu'au 30 juin 2010, le différenciel de tarif étant
Certains d'entre eux ont du se reloger en ville, et pris en charge par le FNAU, sans qu'il y ait de
on connaît le prix et la difficulté de se loger sur démarches à effectuer auprès d'une assistante
Aix! D'autres ont été orienté par le CROUS vers sociale.
des chambres rénovées des résidences La lutte des habitants du Pavillon 2 de Cuques
universitaires aixoises. Celles-ci coûtent 90€ de se solde donc par une Victoire !
plus que les chambres traditionnelles dans Nous tenons à affirmer une fois encore notre
lesquelles ils étaient jusqu'ici. Cependant, la soutien aux résidents du Pavillon 2 de Cuques, qui
plupart des résidents ne peuvent assumer une ont mené une lutte exemplaire, abandonnés par
telle augmentation. De plus, ils ne sont pas tous certains, mais surtout manipulés par une
assurés de bénéficier d'aides suffisantes de administration qui, même si elle leur a accordé
l'assistance sociale vers qui ils ont été dirigés leurs revendications, force des étudiants à
par l'administration de la cité U. Indignés par la déménager au milieu de l'année universitaire, et
manière dont ils sont traités, ils se réunissent en assemblée de emploie des manières de communication dont même Monsieur
pavillon le 15 Mars, soutenus par la FSE. Richter (directeur du CROUS) ne s'avoue pas très fier. Nous
appelons donc à la plus grande vigilance afin d’imposer au
Ensemble, ils décident de poser leurs revendications stipulant CROUS le respect des engagements pris. .
que s'il n'obtenaient pas satisfaction avant le 25 Mars, ils
refuseraient de quitter leur chambre et occuperaient le pavillon. Suite à de nombreuses rénovations, à la rentrée prochaine il
Ils exigent du CROUS d'être relogés dans la même résidence manquera sur Aix en Provence des centaines de logements
où dans celle des Gazelles, sans augmentation de loyer qu'il étudiants. Et pour les cités U qui réussiront à ouvrir à temps, une
s'agisse d'une chambre rénovée ou non, ainsi que la prise en hausse des loyers intolérable s'effectuera. Cette situation n'est
charge du déménagement. Pour maintenir la pression, ils que le résultat d'une logique globale de la part des
interviennent lors du conseil d’administration du CROUS, se gouvernements français et européens de privatisation de
réunissent à nouveau en assemblée de pavillon, et enfin le 25 l'Université et de son système d'aides sociales. La lutte pour
Mars, vont réclamer la réponse du directeur. l'amélioration des conditions de vie des étudiants continue!
La L.R.U. était une des applications de cette décentralisation pour les universités et posait toutes les bases d'une privatisation.
En accroissant le pouvoir décisionnel des partenaires économiques à l'intérieur des conseils d'administrations, elle soumet de
plus en plus l'université aux intérêts privés. De la même façon, le rapport Lambert poursuit une logique déjà bien amorcée,
les CROUS dépendent de plus en plus de la volonté locale et de la dynamique économique de la collectivité.
…continuons le combat
Des conséquences désastreuses
Les difficultés financières des CROUS sont telles qu'en 2004, cinq d'entre eux ont fait faillite. Et pour combler ce déficit, le
CNOUS avait ponctionné sur les budgets des autres CROUS! La situation est telle que pour palier à ces difficultés les
CROUS augmentent le prix des restaurants universitaires et les loyers des Cités-U, abandonnant progressivement leurs
missions sociales et s'alignant de plus en plus sur les prix du privé.
L'état de délabrement d'une grande part des résidences universitaires est le résultat de la politique de privatisation des
CROUS. Le désengagement financier progressif ne permet pas la restauration des cité vétustes, et encore moins la
construction de nouveaux logement universitaires. Lorsque des rénovations ont enfin lieues, les loyers augmentent
significativement, surchargeant le budget des étudiants.
Pôles d'excellences
Le fameux plan campus, allié aux réformes des CROUS, et à la LRU, tend à créer des pôles d'excellence. Ainsi certaines facs
ont bénéficié d'allocations records, et d'autres sont laissées à l'abandon. L'entrée des capitaux privés dans l'enseignement
supérieur contribue à augmenter les inégalités territoriales déjà fortement marquées. Certains campus sont largement
subventionnés par des entreprises locales, et d'autres, situés dans des régions peu industrialisées, ne le sont pas. Le caractère
public de l'enseignement supérieur tend à disparaître pour nous mener à un modèle « anglo-saxon », avec des facs d'élites, et
d'autres destinées à recevoir les étudiants issus des classes populaires.
Au cours de l'histoire et sous la pression des luttes, des structures de solidarité publiques (hôpitaux, écoles,
chômages, retraites, aides aux plus défavorisés...) ont été intégrées à l'Etat. Ces services publics ont bien
évidemment un coût et représente aux yeux des dirigeants une dépense avant d'être un droit. La crise
restera à jamais l'alibi numéro un pour justifier le « dégraissage ».
Qu’est ce que la FSE ?
Le contexte universitaire et plus largement socio-économique que nous connaissons aujourd’hui tend vers la même
logique de rentabilisation, de marchandisation, de privatisation, qui concourt au démantèlement des services
publics, au désengagement de l’Etat, à l’accroissement des inégalités et à l’augmentation de la précarité et des
discriminations. L’enseignement supérieur et le système d’aides sociales étudiantes n’échappe pas à cette logique.
Ainsi, considérant la situation économique, politique et syndicale dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui, il
nous semble primordial et urgent d’unir les multiples forces syndicales qui luttent localement pour améliorer les
conditions de vie des étudiants, dans une démarche syndicale basée sur la lutte collective et l’offensive pour mettre
fin à la casse de l’enseignement public, laïc et ouvert à tous.
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