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Heythem Sophie Parisien 26 07
Heythem Sophie Parisien 26 07
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Sainte-Geneviève-des-Bois Sur les traces des
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Jenny, la nouvelle Gallo-Romains
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reine du manga
OILÀ, C’EST FINI… La nou- d’avoir attaqué ce dernier tome. « Je
« C’est vraiment
passionnant »
VALERIE CORNU, de Béthisy-Saint-Pierre
ALERIE CORNU a découvert
V le site de Champlieu en famille.
« Nous ne connaissions pas avant de
NAPLOUSE (CISJORDANIE), SAMEDI DERNIER. Sophie (à gauche) et Heytem (à droite) sont partis venir. Nous avons profité de
avec d’autres jeunes Franciliens pour plonger dans les coulisses du conflit israélo-palestinien. (LP/NICOLAS quelques jours de repos pour décou-
JACQUARD.)
vrir ces ruines gallo-romaines. C’est
difficultés dans nos cités, mais vrai- Chilly-Mazarin. Ici, je connais des plus grand et plus impressionnant
Naplouse (Cisjordanie) ment rien de comparable à ici. » Palestiniens chrétiens ou musul- que ce que nous imaginions. Ce
de notre envoyé spécial D’un petit alignement de tentes à mans qui sont tous sur la même théâtre pouvait contenir 3 000 per-
sa création en 1952, Balata, au- ligne. » sonnes, c’est incroyable », commente
L A SU se rendre indispensable. jourd’hui construit en dur, abrite
I Au-delà de sa gentillesse à toute
épreuve, Heythem, 21 ans, s’est
imposé malgré lui comme un des
24 000 habitants sur 1 km2. Rares
sont les familles qui n’ont pas un fils
en prison, ou au cimetière. Sur les
Au-delà de la vision politique,
Heythem, Tunisien d’origine, se ré-
jouit de l’accueil réservé par les habi-
tants de Balata. « Je m’attendais à
Valérie.
La jeune femme s’est installée de-
puis peu dans l’Oise. Avec son mari,
elle a ouvert un salon de thé bio à
(LP/J.-L.G.)
nous rendons à Samara, un parc de
loisirs archéologique, situé non loin
traducteurs du groupe de jeunes murs criblés d’impacts de balles, les
Franciliens parti découvrir les cou- plus de méfiance, mais les gens nous Béthisy-Saint-Pierre, un village d’Amiens, c’est un rituel. Mais
photos des « martyrs » locaux se suc- ont ouvert leurs portes. » Il n’y a qu’à
lisses du conflit israélo-palestinien. proche de Compiègne. « Nous ai- Champlieu étant désormais situé
cèdent. Loin du cliché des bombes le voir s’exercer à la cuisson des fala-
Jusqu’à lundi, ils sont une cinquan- mons beaucoup les sites historiques, près de chez nous, nous ne pouvions
humaines se faisant exploser parmi fels devant des Palestiniens hilares !
taine à participer au projet de l’asso- précise-t-elle. Ainsi tous les ans nous pas le rater. » J.-L.G.
des civils, être décédé faute de soins
ciation Génération Palestine qui vise à cause d’un barrage « suffit » pour « Moi, je suis surprise du pragma-
à déconstruire les clichés sur la si- obtenir le statut de martyrs. Reste tisme des gens ici, lâche Sophie. PRATIQUE
tuation au Proche-Orient. qu’à Balata beaucoup sont tombés Malgré la dureté de leur quotidien,
Sur place, ces garçons et filles de les armes à la main. tous mes interlocuteurs estiment I Comment y aller. Depuis Paris, prendre l’autoroute A 1 vers Lille.
toutes origines ont été divisés en cinq viable et souhaitent une cohabita- Prendre la sortie 9 (Compiègne), puis emprunter le CD 200, toujours
groupes. Quand d’autres rejoi- tion avec les Israéliens. » Reste que vers Compiègne. Suivre ensuite la D 332 vers Crépy-en-Valois. Huit ki-
gnaient des zones plus calmes de la « C’est sûr qu’il y a des son penchant pro-palestinien et son lomètres plus loin, au carrefour de Vaudrampont, tourner à droite et
Cisjordanie, Heythem et Sophie, difficultés dans nos cités, féminisme bon teint ne font pas tou- prendre la D 116 (indication fléchée Champlieu).
l’autre Essonnienne de la bande, jours bon ménage. Balata est une I Les horaires. Le site n’étant plus gardé, il est libre d’accès et gratuit.
sont directement entrés dans le vif mais vraiment rien de terre fidèle au Fatah d’Arafat, où la I Une idée pour déjeuner. On peut trouver de bons restaurants à
du sujet à Naplouse. Sur cette terre comparable à ici » religiosité est loin d’être exacerbée. Saint-Jean-aux-Bois et à Pierrefonds. Les adeptes du pique-nique se-
plombée par le soleil, la lutte armée Mais tradition musulmane oblige, ront à la fête sur le site (à la condition de le laisser propre) ou encore
subsiste. Notamment dans le camp Sophie, 24 ans, s’est déjà forgé de- filles et garçons ne sont pas pour au- dans la forêt dont la lisière est toute proche.
de réfugiés de Balata où Sophie et puis plusieurs années son opinion tant sur un pied d’égalité. « Je me I Et aussi. A 100 m du site, un monument rappelle que l’endroit a
Heythem ont pris leurs quartiers. sur le conflit. « On a voulu en faire un sens bien là… mais comme occi- servi de camp secret d’entraînement aux premiers chars lors de la
« Ça fait relativiser tout ce qu’on vit conflit religieux, alors qu’il reste poli- dentale, estime Sophie. J’ai grandi Grande Guerre. Les châteaux de Compiègne et de Pierrefonds, les mu-
en France, lâche Heythem, originaire tique, témoigne cette étudiante en avec des mecs, et les journées en- sées de la Figurine historique à Compiègne et de l’Archerie à Crépy-en-
de Viry, étudiant dans une école d’in- relations internationales qui a navi- tières entre femmes, c’est pas trop Valois, les églises de la vallée de l’Automne et l’église abbatiale de Mo-
génieurs d’Evry. C’est sûr qu’il y a des gué entre Morangis, Longjumeau et rienval méritent également le détour.
mon truc. » Nicolas Jacquard