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Moody's abaisse la note de la Grèce de

trois crans
L'agence de notation estime que le processus d'assainissement budgétaire
en Grèce reste "très ambitieux".

La décision est particulièrement sévère. L'agence de notation Moody's Investors


Service a indiqué, lundi 7 mars, avoir abaissé de trois crans la note souveraine
de la Grèce, à B1 contre Ba1 auparavant, et n'a pas exclu une nouvelle
dégradation au vu des difficultés économiques persistantes dans le pays.

L'agence de notation estime que le processus d'assainissement budgétaire en


Grèce reste "très ambitieux", en dépit des progrès réalisés, et que l'Etat grec
éprouve toujours "des difficultés considérables" à collecter des recettes, ce qui
justifie un nouvel abaissement de la note souveraine du pays. La note B1 est
attribuée par Moody's à des émetteurs ne présentant qu'une "faible sécurité de
remboursement sur le long terme".

LA RESTRUCTURATION DE LA DETTE RESTE ENVISAGEABLE

Par ailleurs, Moody's juge que le risque d'une restructuration de la dette grecque
n'est pas à exclure après 2013, en raison de conditions supplémentaires que
pourraient décider le Fonds monétaire international (FMI) et les partenaires
européens de la Grèce pour lui renouveler leur aide. "La possibilité d'un défaut
ou d'un échange de dette a augmenté depuis le dernier abaissement de la note
souveraine [de la Grèce] en juin 2010", estime Moody's.

Face à ces risques, l'agence a donc décidé d'assortir sa notation d'une


perspective négative, ce qui signifie que le risque d'une nouvelle dégradation
dans l'année qui vient n'est pas à exclure. "Les risques entourant l'application du
programme économique de réformes pourraient augmenter, et une solution
prévoyant que les créanciers privés [de la Grèce] supportent une partie des
pertes pourrait devenir plus attractive" pour Athènes et les Européens, estime
ainsi l'agence dans son communiqué.

UNE DÉCISION "TOTALEMENT INJUSTIFIÉE" POUR LA GRÈCE

Le gouvernement socialiste d'Athènes a prévu de redoubler d'efforts en 2011


pour revenir dans les clous du plan mis au point avec l'UE et le FMI, prévoyant
notamment des économies budgétaires de 14 milliards d'euros pour réduire le
déficit à 7,4 % du PIB fin 2011, tandis qu'un recul de la dette, qui doit culminer à
152,6 %, n'est attendu qu'à partir de 2012. La note de Moody's pour la Grèce est
la plus basse des trois principales agences de notation, et la première à faire
basculer le pays dans la catégorie "hautement spéculative".

Le ministère des finances grec a fait part de sa consternation après cette


annonce."A un moment où l'économie mondiale est fragile et où le marché est
sensible, des décisions injustifiées et déséquilibrées en matière de notation,
comme l'est celle de Moody's (...), renforcent les arguments en faveur d'une plus
étroite régulation des agences elles-mêmes", déclare le ministère dans un
communiqué. "Des décisions comme celle de Moody's aujourd'hui peuvent
mettre en branle des prophéties autoréalisatrices dommageables."

Pour le court terme, la décision de Moody's ne devrait pas affecter le financement


de l'Etat grec, qui doit émettre mardi pour 1,250 milliard d'euros d'obligations à
six mois, émission dont la durée est couverte par l'actuel système de soutien à la
Grèce.

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